e BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE | DE FRANCE | | FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 | | | | | ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE | . - | | PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 | | TOME QUARANTE-TROISIEME (Troisième série. — TOME HI) 1896 | | f AS | PARIS | AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 AVIS. — La Table des matières du tome XLI est sous-presse. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-TROISIÈME (Troisième Série. — TOME II) 15896 1-2 Séances de Janvier et Février 1896, PARIS AU SIEGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 9. j i 3 Mo iot farda j — Mars et avril. 1896. ROT araen, BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ POUR 1896. President : M. A. CHATIN. Vice-presidents : MM. Cornu, Bonnet, Drake del Castiilo, Prillieux. Secrétaire général : M. E. Malinvaud. Secrétaires : | Vice-secretaives : MM. Hua, Jeanpert. | MM. Guérin, Lutz. Trésorier : Archiviste : M. Delacour. | M. Éd. Bornet. Membres du Conseil : MM. Bureau, | MM. Danguy, | MM. Maugeret, Camus (F.), | Guignard, | Russell, Camus (6.), | Hue (abbé), | Van Tieghem, Daguillon, | Matruchot, | Zeiller. Tarif des tirages à part. . | | | | | | > PEU 25 | 50 | 400 | 200 500 NOMBRE DE FEUILLES. EXEMPL, | EXEMPL. | EXEMPL. | EXENMPL. EXEMPI. | | d n | | | Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, fr. c. fr. c. fr. e. | fr, e. fr. « plinre, piqûre et enveloppe de couleur, . . . . . 850 9 50 141 >» | 15 >» 24 » Trois quarts de feuille (12 pages). . . . . .. e: 8 » 9 » 10 50 | 14 » 22 » Demi-feuille (8 pages). , ....,........| 5, 6 » | 8 » | 12 » 18 > Quart de feuille (4 pages . . ,. ..... . 4 >» 5 » | 1» | 9, 44 05 | 2* feuille en sus de la première. , ........ 7 50 8 50 9 50 | 42 5 18 >» Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . . T 8 » 9 » | 1150 16 » Demi-feuille en sus d'une feuille, . . . , ,... 4 o» 5 » 650 | 850 14 » Quart de feuille — ecco t n 3 » Áo» 6 » | 8 » | 12 » La composition d'un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 1 franc. La eomposition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage + La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'une couverture imprimée, avee encadrements et sans page d' titre est la répétition de ce et de papier. annonces, est de 9 francs sile lui de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour la eouver- ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des eorrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'henre. Une gravure d'ane page, interealée dans le texte, entraine un supp Une gravure d'une demi-page, 4 fr. 50. Tes travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la disposition des pages du Bulletin i, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer, Pe lément de tirage de 2 francs. SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE 2200. — Libr.-Impr. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MoTTER0Z, directeurs. ——— BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 185^ ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-TROISIÈME (Troisième série. — Tome III) PARIS AU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 1896 Mo. Bot. Garden, 1899. ADDITIONS ET CHANGEMENTS LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE PENDANT L'ANNÉE 1895 Membres nouveaux. ALVERNY (André d"), rue Jacob, 22, à Paris. Borzi (Antonino), directeur du Jardin botanique de Palerme (Sicile, Italie). BossEBŒuF (abbé), professeur au petit séminaire de Tours. BRUNOTTE (Camille), professeur à l'École supérieure de pharmacie de Nancy. CnavvEAUD (Gustave), directeur-adjoint du laboratoire de Botanique (organographie et physiologie) des Hautes Etudes au Muséum. Fixer (Achille), rue Treilhard, 21, Paris. GonTIER (D' Auguste), docteur en médecine, à Nogent-sur-Seine (Aube). JoLvET, garde général des Forêts, attaché à l'École forestière de Nancy. LEGRAND (Arthur), interne en pharmacie à l'hópital de la Pitié, Paris. Lurz, préparateur à l'École supérieure de pharmacie de Paris. ManrY (Léonce), notaire à Lanta (Haute-Garonne). NonLET (abbé), professeur à l'École Saint-Paul, à Angouléme. PRAIN (David), conservateur de l'herbier du Jardin royal de bota- nique, Shibpur, prés Caleutta (Indes anglaises). RicHAUD, préparateur à l'École supérieure de pharmacie de Paris. Romteux (Henri), major à l'État-major général, Florissant, 25, à Ge- nève (Suisse). SUDRE, professeur à l'École normale d'Albi. VipAL (Louis), préparateur à la Faculté des sciences de Grenoble. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ancien membre démissionnaire admis, sur sa demande, à faire de nouveau partie de la Société. FEUILLEAUBOIS, officier en retraite, rue des Bons-Enfants, 7, à Fon- tainebleau (Seine-et-Marne). Admis comme membre à vie. LECOMTE, à Paris. Membres décédés en 1895. Anzac (d). LANNES. BABINGTON. LIEUTAUD. CALMEIL. MARJOLIN. Cocarpas. ManriN (Émile). ESTÈVE (comte). —— SAPORTA (de). Fuzer. Tu£nx. GONTIER. VESQUE. LAFFITTE. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE SÉANCE DU 10 JANVIER 1896. PRÉSIDENCE DE M. MAX. CORNU, PREMIER VICE-PRÉSIDENT, PUIS DE M. PRILLIEUX, VICE-PRÉSIDENT. M. Cornu, en prenant place au fauteuil, remercie la Société de l'honneur qu'elle lui a fait en le nommant premier vice-président et présente les excuses de M. A. Chatin, pré- sident, retenu chez lui par une indisposition. M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 27 décembre dernier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président, par suite des présentations faites dans la dernière séance, proclame membres de la Société : MM. Bnis (Artus), directeur de l'usine de la Vieille-Mon- tagne à La Chénée (Belgique), présentépar MM. Co- pineau et Malinvaud. Kersers (Louis de), rue du Doyen, 2, à Bourges, pré- senté par MM. Le Grand et Prillieux. M. le Président invite M. le Secrétaire général à communi- quer à l'assemblée les projets relatifs à la prochaine session extraordinaire. 8 SÉANCE DU 10 JANVIER 1896. M. le Secrétaire général rappelle que la circulaire adressée le mois dernier, avant les élections, aux sociétaires les engageait à vouloir bien, selon l’usage, indiquer leurs préférences, sur le feuillet joint à cet effet, au sujet d’une session extraordinaire en 1896. Deux combinaisons étaient signalées. L'une consistait à se joindre, dans les premiers jours d'avril, à l'Association fran- caise pour l'avancement des sciences qui* organise pour cette époque, sous le titre de Congrés de Carthage, une excursion de ses membres en Tunisie. Quelques-uns de nos confréres désireux d'y prendre part pensaient que notre Société aurait intérét à saisir celte occasion de se réunir à Tunis en méme temps que l'Aras (1), aprés s'étre concertée avec celle-ci afin d'assurer les mémes avan- tages aux sociétaires des deux Compagnies. L'autre projet se rapportait à une excursion dans la haute Ariége au mois de juillet. D'après le dépouillement des avis reçus de nos confrères sur cette question, plus des trois quarts se rallient à la premiére proposition, plusieurs faisant remarquer que le second projet pourrait étre aisément repris une autre année, tandis que des circonstances aussi favorables à unesession en Tunisie ne se re- présenteront peut-étre pas de fort longtemps. Des pourparlers engagés officieusement entre les bureaux des deux Sociétés, l’Aras et la nôtre, ont établi les bases d'un accord éventuel. A la suite de cet exposé et aprés un échange d'observations entre MM. Bonnet, Prillieux et Malinvaud, la proposition suivante : La Société botanique de France se réunira cette année en session extraordinaire à Tunis le 4" avril, en méme temps que l'Association pour l'avancement des sciences. Est mise aux voix et adoptée. (1) Aras est le titre abrégé de l'Association francaise pour l'avancement des sciences. PRILLIEUX. — LA RHIZOCTONE VIOLETTE. 9 M. Prillieux fait à la Société la communication suivante : SUR LA PÉNÉTRATION DE LA RHIZOCTONE VIOLETTE DANS LES RACINES DE BETTERAVE ET DE LUZERNE; par M. Édouard PRILLIEUX. Un assez grand nombre de plantes cultivées, el tout particu- liérement le Safran et la Luzerne, sont tuées par un Champignon à filaments violets auquel De Candolle a donné le nom de Rhizoc- tone. Il forme, soit sur les oignons de Safran, soit sur les racines de la Luzerne, de la Betterave, de la Carotte, de l'Asperge, etc., un lacis de filaments d'abord blanchátres, puis violets, au milieu desquels on trouve en quantité de trés petits corps hémisphériques de couleur trés foncée et dont la nature est mal connue. Tulasne fut frappé de la ressemblance qu'ils présentent avec des périthèces de Sphérie et, bien qu'il n'y ait jamais trouvé de spores, il les dé- signe le plus souvent sous le nom de périthèces ou de péridioles, parfois il les appelle aussi corps miliaires, dénomination qui a l'avantage de ne rien préjuger sur leur nature. Depuis on a été plus affirmatif. M. Sorauer assure que ces petits corps deviennent, avec l’âge, des périthéces et qu'ils sont formés par le mycélium déjà développé à l'intérieur des racines que ronge la Rhizoctone (1). L'étude que j'ai faite, il y a plusieurs années, de la Rhizoctone du Safran connue sous le nom de « Mort du Safran » m'avait con- duit à une opinion entiérement différente. J'ai profité de l'oc- casion que j'ai eue depuis d'observer des racines de Luzerne et de Betterave envahies par la Rhizoctone violette pour étudier la structure des corps miliaires qu'elle porte sur ces deux plantes et déterminer leur véritable nature. Sur les Betteraves qui m'ont été envoyées du département de l'Aisne, on ne trouvait de corps miliaires que sur les parties infé- rieures el effilées, les seules où le tissu de la racine se montrait fortement altéré; sur le corps méme de la Betterave , qui était encore sain, on voyait seulement un revétement arachnoide de couleur violette, mais point de corps miliaire. Les filaments violets (1) Sorauer, Handbuch der Pflanzenkrankheiten, M, p. 355. Berlin, 1886. 10 SÉANCE DU 10 JANVIER 1896. couraient à la surface, sans jamais percer la peau ni pénétrer dans l'intérieur. Les corps miliaires de la Rhizoctone de la Betterave sont de petits amas, le plus souvent à peu prés hémisphériques, mais pas très réguliers, composés de filaments du mycélium violet qui se sont entrelacés et serrés les uns contre les autres et ont pris une couleur brunátre plus foncée; à l'intérieur de ces corps, les fila- ments plus délicats et moins fortement colorés s'allongent en s'orientant vers la surface de la racine qui les porte. Ils forment une sorte de cóne qui presse sur la couche subéreuse de la racine et, là où les cellules se disjoignent, ils s'insinuent dans leur inter- valle, s'y pelotonnent et finissent par leur pression à les écarter davantage. Ils dissocient ainsi les cellules du périderme, mais ne les percent pas; ce n'est que quand la couche subérifiée est tra- x1 CAL rus TR Se -8 SE in (o nef n: MER (OUS X SEND versée que les filaments, jusque-là serrés les uns contre les autres, s'épanouissent dans le tissu sous-jacent, s'irradiant dans tous les sens, traversant les cellules et rongeant le tissu qui ne leur offre plus de résistance. Les corps miliaires dela Rhizoctone de la Luzerne ont à peu prés la méme structure, mais sont beaucoup plus gros. Leur surface est formée de filaments entre-croisés de facon à constituer une couche feutrée de plus en plus serrée; à la partie interne de cette ' PRILLIEUX. — LA RHIZOCTONE VIOLETTE. 114 sorte d'écorce, les filaments ont des parois un peu plus épaisses et d'un brun foncé, et ils sont intimement soudés. lls forment une sorte de dóme hémisphérique appliqué à la surface de la racine de la Luzerne, et à l'intérieur duquel est un tissu plus tendre et plus pâle dà aux filaments qui, émanant du pourtour de la coupole, se dirigent vers la couche subéreuse de la racine. Ils la disloquent en dissociant les cellules et pénétrent entre elles dansle tissu sous- jacent où ils se développent puissamment, traversant sans obstacle les parois des cellules qu'ils corrodent et désorganisant rapide- ment tout le tissu de l'écorce. Pour la Luzerne, comme pour la Betterave, ce n'est que par les corps miliaires que les filaments du parasite pénétrent dans la plante nourriciére. Isolés, les filaments du mycélium de la Rhizoc- tone ne peuvent traverser les couches extérieures de l'écorce. C'est l'aetion exercée par le tissu du corps miliaire, qui presse sur la peau de la racine et pénétre entre les cellules dissociées, qui rend possible l'accés des filaments de la Rhizoctone jusqu'aux tissus plus vivants de la plante nourriciére. La supposition que les filaments déliés qui parcourent le tissu altéré de la racine et le corrodent vont former au dehors les corps miliaires considérés comme des périthéces incomplétement formés est absolument contraire aux faits que j'ai observés. Du reste, l'organisation de ces petits corps miliaires diffère notablement de celle des périthéces des Sphéries avec lesquels ils n'ont qu'une ressemblance toute superficielle; elle rappelle plutót celle des sucoirs des parasites phanérogames. On doit, à mon avis, considérer les corps miliaires de la Rhi- zoctone violette comme des organes spéciaux chargés exclusive- ment d'assurer la pénétration du parasite à l'intérieur des tissus de la plante nourricière. Ils sont du reste tout à fait comparables aux petits sclérotes du Rosellinia quercina, la Rhizoctone du Chéne, observée par M. R. Hartig sur le pivot des jeunes Chénes et qui de méme pénétrent dans les tissus de la racine par des pro- longements qui vont s'épanouir en filaments dans son intérieur et en produire la corrosion. M. le Secrétaire général donne lecture à la Société de la communication suivante : 49 SÉANCE DU 10 JANVIER 1896. RECHERCHES SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE CHEZ LES VÉGÉTAUX (4° Note) (1); par M. Charles DEGAGNY. PREMIÈRE PARTIE : JUSQU'A LA DISPARITION DE LA MEMBRANE NUCLÉAIRE. B, CHEZ LES SPIROGYRA. (Spirogyra nitida). Nous allons retrouver, chez le Spirogyra nitida, un quatrième exemple des transformations qui s'accomplissent dans le noyau avant la disparition de la membrane, et préparent cette dispari- tion. Chez le Spirogyra nitida, le noyau vivant semble formé aussi d'un caryoplasma homogéne, qui contient un nucléole trés réfrin- gent placé au centre. Quand on suit les phénomènes de la division dans une chambre humide, on voit le noyau grossir et le nucléole devenir moins distinct par moments. Mais il devient souvent assez visible pour que l'on puisse retrouver les mémes faits que nous avons vus sur le Sp. crassa et sur le Sp. setiformis. Les prépa- rations et les dessins qui accompagnent cette Note montreront ce que l'on peut voir à l'état vivant; car l'aspect général du noyau, les diverses transformations du nucléole sont bien conservés ; et l'on peut arriver à se faire une idée exacte de ce qu'était le noyau vivant, au moment où l'Algue a été atteinte par le liquide fixateur. Nous examinerons ici rapidement les phases que nous avons étudiées chez le Lis blanc, le Spirogyra crassa et le Spirogyra setiformis; ce qui nous permettra d'aborder l'étude des phéno- ménes qui suivent la disparition de la membrane nucléaire jusqu'à la formation de la plaque chez les mêmes plantes. Chez le Spirogyra nitida, lorsque le noyau commence à gonfler, à devenir sphérique, à l'état vivant, on voit peu de caryoplasma en dehors dela membrane nucléaire. Sur le noyau fixé à cette époque, (1) Voy. le Bulletin, t. XLII (1895), p. 635. DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 13 en voyant combien il en existe peu, on ne peut guère supposer que l'interposition d'une quantité à peine perceptible de protoplasma entre la membrane nucléaire et les cordons, pourrait occasionner, comme l'a pensé M. Meunier, l'expansion et l'arrondissement du noyau. Nous avons vu d'ailleurs chez le Spirogyra crassa, si inté- ressant à étudier, que le noyau se gonfle, qu'il s'arrondit sans qu'il y ait la moindre trace de protoplasma entre les cordons et la membrane nucléaire. Chez le Spirogyra crassa, le protoplasma qui afflue, à un moment donné, du cóté des grandes faces tournées vers les cloisons provient visiblement de l'intérieur du noyau qui se dégonfle d’une facon trés nette, et au lieu de produire l'expansion, l'arrondissement du noyau, particuliérement des grandes faces auxquelles il est juxtaposé, on peut voir qu'il produit un phéno- méne inverse. Les grandes faces, qui étaient devenues convexes, se dépriment; le noyau prend la forme d'une lentille fortement biconcave, tout simplement parce qu'il se vide. Chez les Spirogyra seliformis et nitida, le noyau fixé dans la cellule d'une facon différente, n'ayant pas deux grandes parties de sa surface dépour- vues de cordons suspenseurs, se déprime aussi; il se dégonfle à un moment donné, quand il a produit sur ses flancs les appen- dices nécessaires à son expansion dans la cellule, à l'expansion, à l'abri du suc cellulaire, des matières que le filament fabrique avant de se diviser. La dépression du noyau, dans ces derniers cas, prend un tout autre aspect. Cependant nous arriverons à la constater et à reconnaitre, par cela méme, une marche identique dans les phénomènes qui se succèdent chez les diverses plantes examinées. Quand le noyau a pris une certaine grosseur, qu'il s'est empli de granulations, il s'en amasse en dehors du noyau. Comme chez le Spirogyra setiformis, on voit sur le noyau vivant du Spirogyra nitida, à cette période, et dès le début du gonfle- ment du noyau, les mouvements du filament, ou plutót des bátonnets qui sont visibles ici sur le noyau fixé et proviennent de la segmentation du filament. : On voit aussi les mouvements des fragments plus ou moins volumineux du nucléole. Sur le noyau fixé on constate, comme chez le Spirogyra setiformis, que les particules nucléolaires présentent encore cette homogénéité, cet équilibre de réfringence, comme l'appelle M. Meunier, que possédait le nucléole avant sa fragmen- tation, c'est-à-dire avant qu'il ait commencé à enduire les parties 14 SÉANCE DU 10 JANVIER 1896. de filament qui étaient précédemment en dehors de lui dans la cavité nucléaire. Les fragments de nucléole sont nettement colorés en rouge par le mélange de fuchsine et de vert de méthyle, tandis que les fragments de filament et les parties de filament qui ne sont pas encore fragmentées sont colorés en vert bleuâtre. il existe done à ce moment dans le noyau trois éléments distincts : le earyoplasma granuleux, le filament, les fragments de nucléole. Ces derniers ne pouvant étre remarqués que quand le filament se met en contact plus complet avec le nucléole, c'est-à-dire avec une substance páteuse semi-fluide qui peut le revétir, et le revét en effet complétement dans certains moments, alors la nucléine se trouve nécessairement séparée, non seulement du suc nucléaire, mais du milieu extérieur à la plante, par l'intermédiaire de ce dernier, d'une facon plus complète. Chez le Spirogyra nitida, les mouvements des bâtonnets et des particules nucléolaires sont trés faciles à voir sur le noyau vivant, et les traces en sont suffisamment conservées sur les noyaux bien fixés, comme on peut s'en convaincre en examinant les prépara- tions ci-jointes, bátonnets et morceaux de nucléole ayant conservé les places qu'ils oceupaient quand le liquide fixateur a agi sur l'Algue. On peut se convaincre aussi, dans l'exemple actuel, que les réactions de la nucléine sont bien antérieures aux modifications, et par conséquent aux réactions que l'on remarque ensuite sur le caryoplasma granuleux et qui suivent la méme marche que chez le Lis blanc, le Spirogyra crassa et le Sp. setiformis. En effet, comme dans ces derniers cas, on voit, sur le Spirogyra nitida, le noyau grossir, en s'emplissant progressivement de protoplasma granuleux; celui-ci augmentant visiblement en quantité pendant que les particules nucléolaires et les troncons de filament s'agitent de plus en plus. Puis arrive la disparition progressive des granu- lations et la dissolution de plus en plus complète des faces po- laires de la membrane nucléaire séparées à un certain moment, comme chez Je Spirogyra crassa, du suc cellulaire, du milieu exté- rieur, par les matiéres invaginées du noyau dans la cellule à tra- vers la membrane nucléaire; de telle sorte que le noyau, aprés avoir préparé dans son intérieur, derriére sa membrane, les maté- riaux qui doivent coopérer à sa segmentation, et aprés les avoir préparés dans des conditions spéciales d'isolement, peut les introduire lentement dans la cellule, dans les mémes conditions DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 15 d'isolement. Nous assistons donc toujours à un phénomène qui a commencé dans le filament, qui s'étend au protoplasma granuleux nucléaire, à la membrane nucléaire, et de là à la cellule, et non à un phénoméne qui se trouverait sous la dépendance d'une cause extérieure au noyau. Ce phénoméne, qui se propage ainsi de l'intérieur à l'extérieur, qui va de la nucléine à la linine, au caryoplasma granuleux, à la membrane du noyau, à la cellule, mais à la cellule quand le noyau s'y est introduit, qu'il y a pré- paré les mémes conditions de milieu, ce phénoméne se révéle, à l'extérieur, à une observation attentive, par des effets parfaitement constatables. Depuis ]a nucléine jusqu'à la membrane, jusqu'aux appendices créés dans la cellule, en dehors du noyau, toutes les maliéres plasmiques qui ont une forme figurée, sont ramollies, dissoutes, c'est-à-dire. soumises à des hydratations graduelles. De plus, quand le terme de ces hydratations arrive, au moment où la membrane nucléaire, suffisamment modifiée par le caryoplasma, laisse pénétrer plus abondamment le suc cellulaire jusqu'au fila- ment, alors un effet inverse se produit, que nous allons étudier, et qui a complétement échappé à l'attention des observateurs comme les modifications du caryoplasma. DEUXIÈME PARTIE : SUR LES PHÉNOMÈNES QUI SUIVENT LA DISPARITION DE LA MEMBRANE NUCLÉAIRE. A, CHEZ LES SPIROGYRA. 1* SPIROGYRA SETIFORMIS. — Nous allons observer, d'abord sur le Spirogyra setiformis, le phénomène si important qui résulte de la disparition dela membrane du noyau. En effet, chez cette plante, ce phénoméne est d'une intensité remarquable et, quand on le connait, quand on s'en est rendu compte sur une série de noyaux bien fixés, on peut le voir se réaliser progressivement sur le noyau vivant, en observant un bout du Spirogyra enfermé dans une chambre humide; tous les observateurs pourront le vérifier, la culture et l'observation des Spirogyra, et particulièrement du Spirogyra setiformis, étant trés faciles. Sur des bouts de Spirogyra coupés depuis quelques jours la division du noyau se fait encore et successivement, en quelques heures dans les cellules contigués. Quand on a pris le soin de placer sur une lame porte-objets une 16 SÉANCE DU 10 JANVIER 1896. vingtaine de bouts de Spirogyra setiformis coupés à un centi- mètre de longueur, on peut voir des bouts où la division se fait sur plusieurs noyaux. On place ces bouts, saisis avec une pince fine, dans une chambre humide de Hansen, et on arrive à suivre toutes les phases de la division. Prenons un bout de Spirogyra setiformis qui a été observé dans ces conditions et fixé comme je l'ai déjà indiqué; nous trouvons des noyaux à plusieurs phases de la division, et des noyaux qui s’y préparent. Examinons un de ces derniers, dont il a été question déjà dans la troisième Note, mais examinons-le ici d’une façon un peu plus complète. Nous voyons que le noyau, après avoir aug- menté de volume, s’est garni, sur les faces polaires, en regard des cloisons, de deux longs appendices formés par des masses proto- plasmiques qui se sont progressivement étendues dans une direc- tion parallèle au grand axe cellulaire. Est-ce du caryoplasma qui est sorti du noyau, comme nous l'avons vu chez le Spirogyra crassa ? Il est évident que, dans ce dernier cas, le noyau produit du caryo- plasma qui devient à un moment donné dialysable à travers la membrane nucléaire; qu'il traverse celle-ci, et qu'au fur et à me- sure qu'il sort, le noyau se vide. Or le noyau, ayant deux grandes surfaces de sa membrane qui ne sont pas maintenues par les cor- dons, se déprime et il prend la forme d'une lentille fortement biconcave. Alors on a la preuve directe, tangible, que le noyau s'est vidé de ce qu'il contenait; que c'est bien le caryoplasma, et le caryoplasma dissous, modifié, qui est devenu dialysable, qui a dis- sous et modifié, et qui continuera à dissoudre et à modifier davan- tage la membrane nucléaire. En est-il de méme dans le cas actuel, chez le Spirogyra setiformis? Est-ce bien le caryoplasma qui a formé deux longs appendices latéraux au milieu desquels nous apercevons le noyau? En un mot, le caryoplasma ne deviendrait- il dialysable, ne traverserait-il la membrane nucléaire que dans le seul cas du Spirogyra crassa? Comme nous pourrons en juger plus complétement encore dans la suite de ces Notes, le transport du caryoplasma du noyau dans la cellule, à travers la membrane nucléaire, est un fait général qui se réalise dans toutes les cellules à noyau. Ce transport est mis en évidence chez le Spirogyra crassa par une particularité anatomique du noyau de cette plante, et dont on peut se rendre compte. Mais ce n'est point parce que les deux grandes faces peuvent s'affaisser davantage, se déprimer plus com- DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 11 plètement chez le Spirogyra crassa, que le caryoplasma sort à travers la membrane nucléaire. Il en sort parce qu'il a été modifié, dissous, qu'il modifie et qu'il dissout ensuite la membrane nu- cléaire. Or, le caryosplasma, nous l'avons vu chez le Lis blanc, est modifié, et modifie ensuite la membrane; on peut le voir chez tous les Lis, chez la Fritillaire. Nous allons constater d'ailleurs ce que deviennent, au moment de la disparition de la membrane nucléaire, ces deux longues masses protoplasmiques quis’étendent, en dehors du noyau, vers les póles de la figure de division. A l'état vivant, la partie extréme est trés diaphane, à peine visible, et s'étend beaucoup plus loin que sur le noyau fixé, où, comme on peut s'en convaincre, elle possède des dimensions considérables, chaque appendice polaire étant plus volumineux que le noyau. Nous l'avons vu précédemment sur le Spirogyra setiformis; nous venons de le voir, dans cette quatrième Note, pour le Spirogyra nilida, le noyau arrivé à ces dimensions, quelquefois à de plus grandes; quand les matiéres caryoplasmiques qui sortent et traversent les appendices polaires, remaniées dans le noyau avant quela mein- brane disparaisse, ont acquis une grande homogénéité, vont former aux extrémités polaires, de grosses vacuoles; alors le noyau, à bien considérer les choses, s'est étendu dans la cellule, il s'est invaginé dans le suc cellulaire. Le noyau primitif a poussé son caryoplasma dans la cellule; il a formé un premier comparti- inent, puis un second, souvent un troisiéme, sous forme de grande vacuole. Quand il s'est ainsi étendu, il détruit progressivement sa membrane, mais toujours de telle facon que ce qui est devenu noyau, d'un pôle à l’autre, soit abrité plus complètement du côté de la membrane cellulaire. Alors la membrane nucléaire commence à disparaître; elle disparaît plus complètement et ici, sur le Spiro- gyra seliformis, d’une façon à peu près entière; elle n’est plus distincte dans aucune de ses parties. Alors que se passe-t-il ? Com- parons les deux noyaux avant, et après la disparition de la mem- brane, en quelques secondes, de sorte qu’on le voit, comme on voit l'éloignement des noyaux filles, d’un pôle à l'autre le noyau se raccourcit de moitié; on voit les pôles, c’est-à-dire les parties où se trouvent les attaches des cordons suspenseurs, du côté des cloi- sons, attaches qui ont été repoussées par le caryoplasma expulsé du noyau, on voit ces póles se rapprocher. Toutes les matiéres protoplasmiques comprises d'un póle à l'autre se contractent, T. SLN (SÉANCES) 2 18 SÉANCE DU 10 JANVIER 1896. aussitôt que, par la disparition plus complète de la membrane, le filament augmente ses rapports avec le milieu extérieur, avec l'air, avec l’oxygène. Il devient donc évident que toutes les matières protoplasmiques placées entre les pôles se contractent de la même quantité, aprés avoir été dilatées, après avoir été rendues dif- fluentes par la même cause; et que toutes sont du caryoplasma modifié successivement par le filament à l’intérieur du noyau; que toutes ensemble perdent cette diffluence quand le filament cesse d’être placé dans les mêmes conditions, qu’il ne possède plus la même activité, qu'il devient lui-même moins diffluent. Alors on le voit se contracter en même temps que le caryoplasma qui l’en- vironne. Celui-ci produit à la surface du peloton, de la plaque nucléaire formée par le tassement des bâtonnets qu'il imprègne de tous cótés, des lignes visibles qui ont fait dire aux auteurs que les fils achromatiques traversent à ce moment-là la plaque nu- cléaire. Les fils se forment par la condensation progressive des matiéres páteuses, puis solides, qui se condensent entre les póles, qui tirent à un moment donné sur ceux-ci, puis par l'intermédiaire des póles sur les cordons suspenseurs. En réalité, cordons suspen- seurs, fils achromatiques, tirent les uns sur les autres; mais ils tirent seulement à certain moment, à l'instant où le filament cesse, momentanément, de les faire diffluer, allonger; cesse de produire, dans les unset dans les autres, les hydratations qui ont commencé, pour les cordons suspenseurs, même avant la disparition de la membrane nucléaire. Donc, nous venons de voir chez le Spirogyra setiformis un phé- noméne non observé, non décrit jusqu'ici. Quand le noyau cesse d'être protégé par sa membrane, que l'oxygéne arrive plus facile- ment jusqu'au filament, les póles se rapprochent. Ils se rap- prochent, non point parce qu'une force mystérieuse, hypothétique, les ferait agir déjà l'un sur l'autre, avant qu'ils agissent sur la plaque nucléaire, mais parce que les matiéres protoplasmiques qui sont comprises entre eux, que le noyau y a poussées, se con- tractent, perdent leur diffluence acquise dans le noyau. La force qui agit sur les pôles n'existe pas aux pôles eux-mêmes; elle existe dans les fils achromatiques, dans le caryoplasma, ow plutót dans la partie ducaryoplasma que le filament a dissoute, remaniée avant la disparition de la membrane. Cette force qui par l'intermédiaire de chaque fil agit sur les póles, c'est la cohésion, la cohésion de la DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 19 matière plasmique dont les fils sont formés, que le filament a dis- soule, quand il a dissous les granulalions du caryoplasma; qu'il modifie ensuite à chaque instant, d'une facon incessante, suivant les degrés et les variations de son activité; qu'il fait par conséquent allonger ou contracter, en agissant sur eux par l'intermédiaire des parties du caryoplasma restées liquides qui les baignent et au milieu desquelles il se trouve lui-même placé. Ce qui est vrai pour le Spirogyra seliformis, ce qui est parfai- tement constatable à chaque fois que son noyau se divise, ce qui se réalise à chaque fois que la membrane nucléaire disparait, se réalise dans les mémes conditions, au moment de la disparition de la membrane nucléaire dans tous les noyaux en division. Dans tous, les matiéres protoplasmiques situées entre les póles, formés alors chez les Spirogyra, se contractent, se raccourcissent, raménent les póles l'un sur l'autre, en tirant sur eux; et pour une unique raison, c'est que toutes ces matiéres protoplasmiques ont la méme ori- gine. Elles sont constituées par le caryoplasma, en partie expulsé avant la dissolution compléte dela membrane, en partie resté dans le noyau; ces deux parties se contractant d'une facon égale, for- mant des fils, ininterrompus pendant un moment, sur toute la longueur, entre les póles, qnand la membrane nucléaire cesse d'exister. Il était nécessaire d'insister sur ce phénomène dw rapprochement des póles, qui se réalise aussi, mais lentement, d'une facon à peine perceptible, chez le Lis blanc, chez tous les Lis, et ailleurs, que l'on n'a pas remarqué et que je montrerai. La contraction du fuseau, dans ces derniers cas, explique non seulement la forma- tion de ce fuseau et son redressement, mais aussi la formation et la raison d'étre des deux asters, des amphiasters comme on les appelle, irradiés autour des corps auxquels on a donné le nom de sphères directrices. Ni les rayons des asters, ni le centre de ces asters, ne sont des corps actifs, pas plus que les fils achromatiques qui réunissent les póles. Nous verrons que les asters avec leurs centres ne font que remplacer les cordons suspenseurs chez les Spi- rogyra. Tel est leur équivalent morphologique. Ils assujettissent les extrémités du fuseau au sein du cytoplasma, au sein du réseau délicat qui traverse celui-ci, comme les cordons suspenseurs assujettissent les matiéres polaires chez les Spirogyra, en leur imprimant ainsi qu'aux fils une physionomie toute spéciale. Les 20 SÉANCE DU 10 JANVIER 1896. fils dans ce cas dernier ne tirent plus sur deux points fixes, les pôles étant formés chez les Spirogyra par les ezxiremites des at- taches des cordons qui ne convergent pas aw méme point, mais qui aboutissent à toute une partie de la surface du noyau trans- portée à un certain moment au pôle du méme côte; les fils sont parallèles, ils tirent sur le cordon suspenseur le plus rapproché, comme nous le verrons plus complètement en examinant la sépa- ration des moitiés de plaque chez les Spirogyra. La constatation du rapprochement des póles de la figure de division a donc une grande portée; tout aussi grande que la con- statation de la disparition du caryoplasma granuleux chez le Lis et chez les Spirogyra avant la disparition de la membrane nu- cléaire. C’est la contre-partie des diffluences, des dissolutions, et la preuve des profonds remaniements exercés par le filament, quand ce.filament est séparé davantage du milieu extérieur. Alors il agit plus énergiquement sur les matières caryoplasmiques, à l'abri du suc cellulaire, et en dehors de toute intervention extérieure au noyau. C'est aussi la preuve de l'influence contraire exercée sur les mêmes matières, quand le filament augmente ses rapports avec l'extérieur, et que les combustions se réalisent plus facilement à son intérieur, au sein de la nucléine. Cette constatation du rapprochement des póles n'a pas été faite par les auteurs qui ont étudié la division chez les Spirogyra. Comparons les dessins que j'ai reproduits de M. Meunier, qui re-. présentent le noyau avant et aprés la disparition de la membrane du noyau. Nous remarquons que la distance, entre les póles de . ses figures, ne varie pas. Ni cet observateur, ni les observateurs allemands (M. Strasburger, Recherches sur la formation des cel- lules) n'ont remarqué la contraction des matières polaires, pas plus que les modifications antérieures du caryoplasma granu- leus. 2° SPIROGYRA NITIDA. — Íl suffira de comparer les figures qui représentent les noyaux que j'ai dessinés à la chambre claire, avec leurs dimensions exactes, à cette phase, pour se convaincre du rapprochement des póles: en considérant le noyau, avec les appen- dices polaires, avant la disparition de la membrane, pendant cette disparition, et quand les pôles sont rapprochés, les fils contractés, CORNU. — SCHŒNLANDIA GABONENSIS CORNU. 21 faisant alors rapprocher les bâtonnets, les faisant tasser dans le méme sens sous forme de plaque nucléaire. 3° SPIROGYRA CRASSA. — Dans ma deuxième Note, j'ai indiqué le même phénomène, qui est moins apparent : les matières polaires s'étendant moins loin dans la cellule. Cependant, en comparant les figures qui accompagnent ma deuxiéme Note et qui repré- sentent des noyaux que l'on pourra retrouver dans les préparations annexées au méme travail, il sera facile de constater la contraction lente, progressive, des matiéres situées entre les cordons suspen- seurs. Nous verrons plus tard que, quand la plaque nucléaire se divise, que les moitiés de noyau s'éloignent, chez le Spirogyra nitida, chez le Spirogyra setiformis, chez le Spirogyra crassa, les mêmes faits se reproduisent, les mémes causes apparaissent, produisant des effets identiques, en concourant à la division. Les fils qui continuent à se contracter entre les cordons suspenseurs, à un cerlain moment continuent à le faire d'un cóté des moitiés de plaque, en se ramollissant de l'autre cóté de la méme moitié de plaque, du côté où les demi-noyaux conservent le plus d'acti- vité, protégés par les espaces clos, en forme de tonneau, qui se forment entre eux. Ce qui veut dire que, sur leurs faces internes, les moitiés de plaque fonctionnent comme le filament fonctionnait quand le noyau, se préparant àse diviser, a commencé à grossir. M. Cornu prie M. Prillieux de le remplacer au fauteuil et fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR UN GENRE NOUVEAU DE PONTÉDÉRIACÉES D'AFRIQUE : SCHŒN- LANDIA (SCH. GABONENSIS Cornu); par M. Max. CORNU. En 1887, je reçus de M. Pierre, jardinier chef du Jardin d’Essai à Libreville (Gabon), un certain nombre de fubercules sans autre indication que celle-ci : « Plante acaule; toutes les parties sont » employées par les Noirs pour guérir les boutons qui se forment » sur le corps. » Elle fut cultivée comme les plantes tuberculeuses et fleurit au mois de mai 1888, daus la serre chaude. Je crus reconnaitre une Pontédériacée qui me parut rentrer 29 SÉANCE DU 10 JANVIER 1896. dans le genre Monochoria, et je lui donnai le nom provisoire de M. gabonensis dans mes notes. Elle continue, depuis ce temps, à prospérer dans nos serres. Les Pontédériacées ont été monographiées dans un excellent Mémoire de M. le comte de Solms (1). La détermination géné- rique est aisément faite à l'aide du tableau dichotomique de la page 516. Le Genera plantarum. de MM. Bentham et Hooker per- met ainsi de reconnaitre les différents genres. Le genre Monochoria (dans la Monographie spéciale par M. Schónland, dans les Fam. nat. de MM. Engler et Prantl (2), on écrit Monocharia) se distingue des autres Pontédériacées par le nombre des étamines, six, et par la séparation presque complète des parties du périgone. Une espèce se rencontre en Afrique, le M. vaginalis Presl var. ò. africana. Les étamines sont dimorphes; l’une est grande et bleuâtre, les cinq autres sont jaunes. La déhiscence est latérale, les anthères sont introrses (note de la main de l'abbé David, à propos du: M. vaginalis var. y. Korsakowii). C'est une plante trés variable, d'ailleurs, pour la forme et la dimension des feuilles. Notre plante est extrémement distincte. J'ai cherché les différences et les analogies avec les espéces du genre Monochoria, et j'ai trouvé des différences assez grandes pour justifier une séparation générique. Je propose donc d'établir pour cette plante le genre Schón- landia, que je dédie au monographe de l'ouvrage de MM. Engler et Prantl. Le périanthe est formé de parties réellement libres (3); le tube est nul (et non pas seulement presque nul). Ces parties sont régu- lières; les trois plus intérieures, plus pâles que les autres. Les étamines sont au nombre de six : toutes égales et à déhis- cence apicale; ce qui parait un caractère unique dans la famille. L'ovaire est à trois loges, renfermant deux ovules anatropes. Le (1) Monographia Phanerogamarum, t. IV. (2) Die natürlichen Pflanzenfamilien, ouvrage considérable et rempli de nombreuses figures analytiques. (3) Elles sont cependant réunies par une mince bande de tissu cellulaire, de sorte qu'elles tombent simultanément toutes à la fois. CORNU. — SCHŒNLANDIA GABONENSIS CORNU. 23 style, placé dans une dépression au centre, est relativement grêle et long, terminé par un très court stigmate trifide. Le fruit est composé d’une sorte de capsule mince papyracée, uniloculaire par avortement de deux des trois loges et déhis- cente (?) en deux parties (?). I renferme une grosse graine unique présentant à son sommet une sorte de capuchon cylindrique, spongieux, qui laisse une cicatrice large et brunátre. L'embryon est exalbuminé (caractère spécial dans la famille) ; il est charnu et laisse voir un sillon longitudinal assez marqué. La radicule est trés voisine de la gemmule. L'inflorescence part du bulbe et s'échappe de terre; elle n'est pas enveloppée dans une spathe caulinaire. Elle est formée de fleurs solitaires nées sur des rameaux courts à l'aisselle de brac- tées et portant eux-méme souvent une bractée. Toutes ces parties sont colorées en violet pâle. Les pédoncules floraux se recourbent vers le bas aprés la florai- son, aprés la chute du périanthe. Les fruits sont rares dans nos cultures. La plante est acaule, ou plutót elle est formée d'articles renflés en tubercules aplatis et superposés : elle est franchement ter- restre. Les feuilles sont cordiformes aigués rappelant la forme générale des feuilles des Pontédériacées. Elles sont donc couleur verte avec des reflets métalliques bleuátres. Les nervures sont de deux na- tures en dehors de la nervure médiane trés saillante; elles sont alternativement fortes et faibles, équidistantes ou à peu prés. Elles sont réunies transversalement par de petites nervures plus ou moins réguliéres, mais nombreuses. Des nervures analogues se montrent faiblement dans le Mono- choria vaginalis var. y. et ò., mais ne sont dans aucun cas aussi saillantes. La plante est cultivée depuis cette époque dans des pots, comme les plantes terrestres. Elle se développe trés bien et fleurit toute l'année. Elle n'a pas encore été offerte en distribution aux Jardins bota- niques, mais elle sera une acquisition précieuse; car elle constitue un type bien distinct dans cette famille, et qui fournit d'abon- dantes fleurs. Le feuillage est d'une jolie couleur et assez orne- mental. La culture en est facile. 24 SEANCE DU 10 JANVIER 1896. Ge qui distingue le genre Schónlandia des autres genres de la famille, c'est l'existence simultanée des caractères suivants : 1° La séparation complète des parties du périanthe et la régu- larité de la fleur ; 2° La déhiscence apicale des étamines, toutes égales ; J' L'absence d'albumen et la présence d'un gros embryon charnu ; 4 La graine solitaire ; 5° L'absence de tige et la présence d'une série de bulbes arti culés. SCHŒNLANDIA gen. nov. Pe.igonium hexaphyllum, tubo nullo. Stamina sena, :equalia; dehiscentia apicalis. Rhizoma bulbis depressis adscendentibus. Plania africana terrestris. | SCH. GABONENSIS. Folia longe petiolata, basi cordiformia; spica multiflora colore cyaneo violascenti. Flores cærulei pedicellis æquilongis, antheris æqualibus, filamentis ex appendiculatis. Fructus pericarpio papy- raceo. Semina pauca, globosa, crassa, exalbuminosa, appendice cylindrico, spongioso, caduco coronata, cicatrice lata. In Gabonia (beav. Pierre, Hortulanus, 1887). SÉANCE DU 94 JANVIER 1896. PRÉSIDENCE DE M. CORNU, PREMIER VICE-PRÉSIDENT. M. Guérin, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 10 janvier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société la mort d'un de ses membres, M. Olivier-Jules Richard, ancien pro- cureur de la République, décédé à Pas-de-Jeu (Deux-Sèvres), le 7 janvier dernier, dans sa soixantiéme année. M. Malinvaud rend hommage à la mémoire du défunt qu'il a connu personnellement et rappelle ses principales publications. Jules RicHARD s'est distingué comme publiciste en des genres divers; sa plume élégante et facile passait aisément d'un sujet à un autre. En botanique, il a été surtout lichénologue. Il débuta en 1877 par un Cata- logue des Lichens des Deux-Sèvres, auquel donnait une grande valeur la cer- titude des déterminations contrôlées par M. Nylander, dont il était l’élève. Il fit paraître, en 1883, une Étude sur les substratums des Lichens et en 1884 des Instructions pratiques pour la formation et la conservation d'un her- bier de Lichens. Il se montra l’adversaire irréconciliable de la théorie algo- lichénique et la combattit avec une ardeur et une persévérance que ne purent jamais ébranler les preuves accumulées en faveur des idées nouvelles. Il ne se confinait pas dans cette étude favorite; on lui doit une Liste des Muscinées recueillies dans les quatre départements du Poitou et de la Sain- Longe (Vienne, Deux-Sévres, Vendée, Charente-Inférieure), publiée en 1886. Deux années plus tard, 1888, il fit connaitre les résultats de ses recherches sur la Florule des clochers et des toitures des églises de Poitiers ; on y trouve des données intéressantes sur les modes de dispersion des végétaux. Notre regretté collégue était aussi horticulteur et agronome expert et zélé archéologue. Quelques-uns de ses écrits attestent sa compétence en ces ma- tières. Très érudit, possédant des connaissances étendues et variées, Jules Richard était un de ces hommes heureusement doués, épris de l'observation de la nature, qui, partout où les circonstances de la vie les ont placés, loin des grands centres et privés des ressources et du stimulant qu'on y rencontre, s'élèvent au-dessus du niveau commun et prennent une part honorable au mouvement intellectuel de leur époque. 26 sÉANCE DU 24 JaNVIER 1896. M. le Président annonce sept nouvelles présentations. Lecture est donnée d'une lettre de M. Bris, qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. M. Cornu fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR DEUX COMMÉLYNÉES DE L'AFRIQUE ÉQUATORIALE, par M. Maxime CORNU. En mars 1894, le D' Maclaud, chargé de mission dans les terri- toires de la Côte d'Ivoire, reçut de mon ami M. Binger, gouver- neur de cette colonie, le conseil de nous adresser, au Muséum, les graines ou les plantes qu'il pourrait recueillir au cours de ses excursions à la suite d'une expédition militaire. La serre Waard renfermant les plantes rapportées par cet explo- rateur s'égara à Marseille, par la faute du commissionnaire chargé de nous la faire parvenir; elle ne nous arriva qu'aprés un délai assez long. De cet envoi j'ai pu, à l'aide d'un examen minutieux de tous les échantillons bons ou mauvais, tirer 54 numéros, parmi lesquels un petit nombre seulement se rapportaient à des plantes vivantes et le reste à des graines plus ou moins bien conservées; un cer- tain nombre put étre en définitive sauvé, gráce aux soins trés attentifs apportés au déballage et aux prescriptions précises données pour la culture. Cependant, parmi les espèces que je ne puis montrer, se trouvait une magnifique plante monocotylédone, à feuillage ornemental rouge intense et velu à la face inférieure, rappelant le Stromanthe sanguinea; il en avait été apporté trois pieds, bien vivants, qui n'existent plus chez nous aujourd'hui. Les Agni dela cóte d'Ivoire connaissent bien la plante dont les graines possédent un goüt aromatique rappelant le gingembre; c'est une sorte d'Amomunm sans doute, qui porte le nom de « Sas- sanké rouge ». Elle sert de condiment comme la maniguette, qui fut dans la région un objet trés important de commerce au siécle dernier. Parmi les espéces que nous possédons encore, il en est deux assez intéressantes et qui appartiennent à deux genres différents de NOME bO -1 CORNU. — DEUX COMMÉLYNÉES D'AFRIQUE. la famille des Commélynées. Elles constituent deux bonnes intro- ductions pour les jardins botaniques. L'une d'elles, qui parait n'étre pas rare sur la cóte équatoriale occidentale d'Afrique, est remarquable par sa capsule sphérique ou globuleuse, d'un bleu d'acier métallique extrémement brillant. La plante est vivante au Muséum ; malheureusement elle n'a jamais fleuri; mais la forme de la graine, la nature de l'inflores- cence, dont les débris ont été trouvés avec les capsules, permet- tent de la rapporter avec certitude à une espéce du genre Pollia. La panicule est fortement condensée; les fruits, de la grosseur d'un pois de petite dimension (3 millim. 1/2), sont étroitement pressés les uns contre les autres en un capitule de 3 centimètres environ. Leur vive couleur, leur éclat extraordinaire rendraient cette espéce trés ornementale si les fruits se montraient chez nous; depuis que je l'ai recue, c'est-à-dire neuf années, les tiges sont restées stériles. La plante est vigoureuse, elle donne d'abondants rejets comme beaucoup de Commélynées et émet des tiges nombreuses. Nous avons essayé de la cultiver sur le sol des tablettes; elle a de grandes tendances à quitter les vases oü on la cultive par les lacets qu'elle envoie de tous cóté. Nous l'avons placée dans des vases suspendus; elle n'a Jamais fleuri dans cette nouvelle situa- tion, pas plus que dans les autres. Les tiges sont gréles, les feuilles lancéolées, l'aspect général n'est pas trés élégant et rappelle celui de beaucoup de Comme- lyna; aussi les jardiniers ont-ils fini par ne plus apporter grand soin à cette herbe gréle et sans grande apparence. Nous enavons recu fréquemment des graines venant de différents points de la cóte occidentale; du Gabon quatre ou cinq fois, et de la cóte d'Ivoire, au moins deux fois, ainsi que du Soudan. Elles germent en général facilement. Je pense que c'est le Pollia condensata, décrit par M. Clarke dans la Monographie spéciale des Suites au Prodrome, t. I, p. 125; mais la liste des localités citées doit étre beaucoup étendue. Les tiges et surtout les gaines de ce Pollia présentent une par- ticularité, elles sont scabriuscules : cela est dû à des poils trés courts, presque mieroscopiques et recourbés au sommet, et assez abondants dans certains points pour donner l'apparence d'une 28 SÉANCE DU 24 JANVIER 1896. pruine. Les gaines des feuilles présentent des ponctuations viola- cées dans leur jeunesse. Dans l'échantillon recu du D' Maclaud, la capsule est non pas sphérique, mais ellipsoide allongée; elle offre une tendance réelle à la déhiscence en trois valves. Je n'ai pas osé, sur ces caractères, baser une différence spéci- fique, car l'espéce parait fort répandue : ce n'est peut-être qu'une forme locale. La seconde espéce que nous devons au D' Maclaud, appartient au genre Palisota, dédié à Palisot de Beauvois, auteur de l’impor- tant ouvrage la Flore d'Oware et de Benin. . Nous possédons depuis longtemps au Muséum une autre espèce du même genre, le Palisota Barteri, qui chaque année fleurit et fructifie trés bien. Les tiges sont trés courtes, la plante est presque acaule. Les feuilles larges, réunies en bouquets radicaux, sont entre- mélées avec des inflorescences cylindriques constituant des grappes denses de fleurs pâles et peu brillantes. A ces fleurs succèdent des baies grosses comme un gros pois, anguleuses et d'une couleur écarlate trés vive; elles subsistent longtemps et sont trés ornementales. Elles renferment un petit nombre de graines parfaitement fer- tiles et qui germent trés bien. J'ai l'honneur d'en mettre quelques germinations sous les yeux de nos confrères. Sauf erreur, c'est la seule espéce existant jusqu'ici dans les cul- tures; nous en avons largement distribué des graines et des plantes aux divers jardins botaniques, elle est trés favorable à l'étude. L'espéce dont il est question est fort différente comme port ; elle rappelle les Dichorisandra. Nous n'avons pas recu de graines, mais quatre petites plantes; il en reste trois actuellement vivantes et bien portantes qui sont fleuries toutes les trois depuis quelques jours. C'est une tout autre espéce que la précédente. Elle me fut remise avec les indications suivantes : « Devient trés grande; tiges » rigides servant à faire des lattes; c'est le Bambou du pays; » feuilles employées comme reméde contre la blennorrhagie. » C'était évidemment une Commélynée, mais les détails donnés CORNU. — DEUX COMMÉLYNÉES D'AFRIQUE. 29 sur la dureté de la tige s'accordaient trés mal avec ce que nous savons des espèces de cette famille; je les cite à dessein, car au- jourd'hui encore ils me semblent extraordinaires. Les tiges ont aujourd'hui plus de 1",30. Elles sont dressées, ri- gides, mais non rectilignes et ne paraissent pas encore ligneuses; peut-être le deviendront-elles plus tard avec l’âge. Des entre- nœuds très longs partent des feuilles réunies en verticille, de trois en général, au niveau du nœud. Au sommet, une ou deux inflorescences en grappe trés décom- posée. C'est bien un Palisota, notamment par la structure de la fleur : six étamines dont trois sont stériles et constituées par des filaments piliféres. Les poils des étamines stériles sont formés d'articles dilatés aux deux extrémités, de sorte qu'ils ressemblent aux os des pha- langes de la main. Les cellules sont munies de rugosités et le suc cellulaire est coloré parfois en violet. Les trois étamines fertiles sont inégales, deux sont à filaments courts et à anthéres jaunes; l'autre offre un filament long, élargi et ailé souvent à la base. L'anthére est plus courte que les autres, mais un peu colorée en rouge; elle est moins avancée et la déhis- cence ne se produit que quand la fleur s'entr'ouvre. Le pollen n'est pas de méme forme : il est globuleux, tandis que dans les autres étamines il est réniforme et d'un tiers plus long, ce qui ne parait pas étre une question de maturité. Quand cette anthére s'entr'ouvre, le style m'a paru s'étre déjà bruni. La plupart des fleurs tombent trés rapidement aprés leur épanouissement. En étudiant ces fleurs, j'ai pu me convaincre que ce Palisota est trés voisin d'une espéce connue déjà et de la méme région, le P. thyrsiflora Benth. (Hook. Niger Flora, p. 544), et qui parait assez répandue (Sénégambie, Nigritie, Fernando-Po) ; mais une autre espèce de l'Afrique centrale, le P. prionostachys Clarke, présentant d'un autre cóté des différences de méme ordre, je crois devoir séparer ma plante des deux autres. Les feuilles que j'ai goütées ne m'ont pas paru offrir une saveur forte comme certains produits employés en médecine pour le méme usage, mais la réalité de leur emploi ne semble pas douteuse ; d'ailleurs Afzelius (Rem. guin., p. 6), cité par Clarke, mentionne 30 SÉANCE DU 24 JANVIER 1896. aussi le Palisola thyrsiflora ; je pense que l'origine de cet emploi se rapporte à des faits dont il sera question plus loin. L'inflorescence, en grappe lâche, est formée de petites cymes scorpioides recourbées, qui portent des fleurs d'un pourpre noir; ces fleurs sont fermées une grande partie de la journée, elles s'ou- vrent dans le milieu du jour et présentent alors des corolles violettes parfaitement étalées. : Inodores auparavant, elles exhalent une odeur spermatique trés caractérisée; d’où peut-être l'usage (1). Il parait utile de décrire complètement cette espèce. Ce Palisota diffère du P. thyrsiflora Benth. (Monogr. Phanerog., t. V, p.133, Clarke Commelyn.), par ses feuilles plus étroites et bien plus longues et pétiolées assez longuement; les poils des gaines et des pétioles noirs et non fauves, sa tige plus ligneuse (vraisemblable- ment); par ses entre-nœuds plus allongés; les bractées des ra- meaux de l'inflorescence; la tige de l'inflorescence non laineuse; les fleurs pourpres au sommet des pétales et des sépales (2), tandis que les rameaux dela grappe florale sont d'un blanc pur; la grande étamine à filet aplati et ailé. On trouve ci-aprés la diagnose, abrégée et étendue : les mots en italiques indiquent les différences avec le P. thyrsiflora; la rédaction est d'ailleurs calquée sur celle de M. Clarke et la suit pas à pas. PALISOTA MACLAUDI sp. nov. Caulescens ; foliis oppositis vel verticillatis, lanceolatis; subtus in nervo centrali et in pagina densius villosis. Panicula elongata, cylindrica, laxa, bracteis marcescentibus infra minutis sursum longiusculis; floribusapice fusco purpureis. Africa occidentalis (Cóte d'Ivoire). (1) Le R. P. Sacleux m'a adressé, il y a déjà plus de huit ans, une plante dela méme famille, dont les fleurs sont renommées à Zanzibar, peut-étre pour une raison de similitude analogue. De grosses gouttes d'eau se montrent dans l'intérieur de la fleur (comme des larmes) et sont recueillies pour soigner les maladies des yeux : j'ai reconnu l'Aneillema sinicum Lindl., espèce vulgaire dans les régions tropicales. (2) Un échantillon de l'Herbier du Muséum, déterminé par M. Clarke porte cette note de la main d'Heudelot : « N° 845 Commelineæ. i Racine vivace, tige sous-ligneuse, élevée de 2 mètres ; fl. rose tendre en mai. Croit dans les forêts ombragées et humides de Karkandy. Heudelot. Voyage dans la Sénégambie en 1837. » y elot, Voyag GANDOGER. — HERBORISATIONS EN ESPAGNE. 24 Caulis 1-2 metr., frutescens et ultra (durus et lignosus teste cl. doct. Maclaud), internodiis 15-50 cent. lanatis. Folia lanceolata 30-35 cent.; 7-10 lata, acuminata basi attenuata griseo-villosa, margine violaceo revoluto. Petioli margine longe barbati, fusci : pili fusci adsunt in nervo centrali. Pedunculus 5-10 cent., parce lanatus, in medio 1-bracteatus. Panicula ad 20 cent. longa; lata 4-5 cent.; bracteæ marcescentes reflexæ ; inferiores 1 mm. longe, pilos: ; superiores 5"",10 longæ, 1 mm. 1/2 latæ basi pilosæ. Rami puberuli, simplices, eburnei, circinati, cymam scorpioi- deam sistentes; floribus dense approximatis, basi nuda. Flores apice fusco purpurei basi albescentes. Stamen juxta petalum exterius situm filamento basi dilatato et sæpius alato, loculis a vertice sepius divaricatis. Ovarium apice glabrum. M. le Secrétaire général donne lecture de la communi- cation suivante : LETTRE DE M. Michel GANDOGER A M. MALINVAUD. Arnas, le 27 décembre 1895. Monsieur et cher collégue, Avant de publier plus en détailles résultats de mes herborisations dans le nord et le centre de l'Espagne pendant l'année 1895, j'estime utile, pour prendre date, d'en donner un apercu sommaire à la Société botanique de France. J'ai exploré principalement, cette année, le Guipuzcoa, la Navarre, la province de Burgos et la sierra de Moncayo (Aragon). I. Guipuzcoa. — Dans la zone maritime, à signaler entre le cap du Figuier et Saint-Sébastien : Ranunculus Amansii, Helleborus occi- dentalis Reut., Cakile monosperma Lge, Raphanus maritimus, Helian- themum Eriocaulon Dun., Silene Thorei, Dianthus gallicus, Ononis maritima, Medicago striata, Astragalus bayonensis, Sarothamnus cantabricus Willk., Anthyllis maritima, Orobus tenuifolius, O. pyre- naicus, Lathyrus cirrosus, Potentilla splendens, Tamarix anglica, ` Saxifraga hirsuta, Heracleum pyrenaicum, Laserpitium asperum, E yd SÉANCE DU 24 JANVIER 1896. Daucus gummifer, Angelica pubescens Lag., Galium arenarium, Vale- riana sambucifolia, Centaurea fulva Huet, C. Debeauxii Godr. Gr., Cirsium filipendulum Lge, Serratula pumila Thore, Leucanthemum crassifolium Lge, Solidago macrorhiza Lge, Thrincianudicalyx Lag., Dabæcia polifolia, Erythræa conferta, Cuscuta Ulicis, Convolvulus Cherleri, Lithospermum prostratum, Origanum virens, Thymus are- narius, Linaria maritima, Plantago crassifolia, Daphne multiflora, Primula Flüggeana, Euphorbia hyberna, Quercus Toza, Asphodelus microcarpus, Scilla Lilio-Hyacinthus, S. verna, Simethis planifolia, Crocus multifidus, Typha elata Bor., Scirpus Savii, Cyperus olivaris, Carex Kochiana, Festuca sulcata, F. sabulicola, Digitaria paspa- loides, Arrhenatherum Thorei, Spartina alterniflora, Desmazeria balearica Porta, Avena sulcata, Vulpia ambigua, Lolium tenue, Agropyrum obtusiusculum. Parmi les montagnes de Guipuzcoa que j'ai explorées, je citerai : 1^ la sierra de Aranzaza (1150 mètres d'altitude), où j'ai récolté plusieurs centaines d'espéces dont voici quelques-unes : Sisymbrium acutangu- lum, Hypericum Burseri, Rhamnus alpina, Genista hispanica, Saxifraga trifurcata Schrad. (très abondant), S. Aizoon, S. hirsuta, Globularia nudicaulis, Centranthus Lecoqii, Cirsium incanum Fisch., Campanula hispanica Willk. (nouveau pour la région), Dabæcia poli- folia, Vincetoxicum luteolum, Teucrium pyrenaicum, Origanum vi- rens, Brunella hastifolia, Scrofularia Balbisii, Linaria crassifolia, Avena cantabrica Lagasca. 2° Le pic Aitzgorri, dans la sierra de San Adrian (altit. 4548 mètres), point le plus élevé du Guipuzcoa, de la Biscaye et de l'Alava. Le massif est calcaire et ne parait pas avoir été exploré botaniquement, car je n'en trouve trace nulle part. On y rencontre de fort bonnes choses, entre autres : Aconitum pyrenaicum, Draba Dedeana Boiss., D. cantabrica Willk. (station nouvelle pour le nord de l'Espagne), Rhamnus pumi- la, Medicago Cupaniana Guss. (station nouvelle pour la flore ibé- rique), Vicia pyrenaica, Potentilla alchemilloides, Epilobium Duriæi, Saxifraga Geum, S. trifurcata Schrad., Dethawia pyrenaica, Laser- pitium pubescens, Asperula pyrenaica, Carduus medius, Leucanthe- mum coronopifolium (station nouvelle pour l'Espagne), Crepis lamp- c eH E l'Espagne, qu'aux Pics d'Europe Asturis pentes odd d. laria alpestris, Linaria a 5), EET Se e l > pyrenaica, Digitalis tomentosa, Armeria cantabrica Lge, Daphne cantabrica Lge (localité nouvelle pour PEs- pagne), Lilium pyrenaicum, Oreochloa pedemontana (localité nou- velle), Festuca Hystrix, F. elegans Boiss., Avena cantabrica, etc. GANDOGER. — HERBORISATIONS EN ESPAGNE. 33 3° Le Puerto de San Adrian (altit. 1057 mètres), où j'ai retrouvé plusieurs des espèces ci-dessus, plus un Armeria voisin de l'A. can- tabrica, mais si différent par ses feuilles trés grandes, ses capitules très gros, d'une teinte pàle, qu'il me parait constituer une espèce nou- velle. 4^ Le mont Araz (altit. 1447 métres), sur la limite de l'Alava et du Guipuzcoa. Je reviendrai plus tard sur ce sujet. II. VigiLLE-CASTILLE. — Je ne parlerai ici que des gorges de Pan- corbo, situées dans les monts Obarenés, province de Burgos, trés riches localités sur lesquelles je reviendrai plus tard avec beaucoup de détails. Pour mémoire je citerai : Aquilegia vulgaris var. hispanica Wk. Lge, Ranunculus tuberculatus, Adonis intermedia, Thalictrum tubero- sum, Sinapis orientalis, Iberis petrea (plante nouvelle pour la Castille), Draba Mawii Hook. f. (localité classique et probablement unique !), Reseda crispata, Polygala serpyllacea, Arenaria intricata, Melan- drium macrocarpum, Erodium laciniatum, Rhamnus myrtifolia, R. pumila, R. infectoria, Anthyllis Webbiana Hook. (plante nouvelle pour la région), Medicago rigidula, M. Cupaniana Guss. (localité nou- velle pour l'Espagne), Ononis striata, Onobrychis parviflora B. R., Rosa hispanica B. R., Spiræa crenata Cav. non L. (S. flabellata auct. hisp. non Bert. ; an species nova?), Geum silvaticum, Saxifraga cuneata Willd. (murs de Pancorbo; trés rare espéce), Bupleurum Jac- quinianum, Ligusticum pyrenaicum (station nouvelle pour la Castille), Lonicera hispanica, Globularia nudicaulis, Cirsium castellanum Willk., Carduus medius (nouveau pour la Castille), Senecio Barrelieri, Micropus bombycinus, Thrincia psilocalyx, Hieracium bombycinum B. Reut. (localité nouvelle), H. Lawsonii, Rhagadiolus intermedius, Podospermum calcitrapæfolium, Campanula hispanica, Dabæcia poli- folia, Jasminum fruticans, Primula suaveolens Bert. (paraît nouveau pour l'Espagne), Vincetoxicum luteolum, Androsace maxima, Con- volvulus Cherleri, Lavandula latifolia, Calamintha Langei Nym., Salvia pallidiflora, Thymus nervosus, Erinus hispanicus, E. glabra- tus Lge, Linaria origanifolia (cum floribus albis), Gentiana excisa (nouveau pour la région), Echium plantagineum, Antirrhinum hispa- nicum, Aristolochia longa, Thesium humifusum, Rumex intermedius, Mercurialis tomentosa, Euphorbia polygalifolia, Quercus lusitanica, Juniperus intermedia Schur, Allium album, Oreochloa pedemontana Reut. (localité nouvelle pour l’Espagne), Kæleria Langeana, Festuca " curvula, Arrhenatherum erianthum, Dactylis hispanica, Nardurus tenuiflorus. T. XLIII. (SÉANCES) 3 34 SÉANCE DU 24 JANVIER 1896. III. Aracox. — Mes herborisations principales ont été aux environs de Tarazona et dans la sierra de Moncayo. 4 Aux environs de Tarazona, où j'arrivai vers le 20 juillet, la végé- talion était bien avancée. J'ai pu, néanmoins, y récolter plus de 150 es- pèces de plantes dont voici les plus intéressantes : Brassica fruticu- losa Cyr., B. Tournefortii Lamk (tous les deux nouveaux pour la flore d'Aragon), Helianthemnm paniculatum, Althea cannabina, Ruta montana, Genista Scorpius, Poterium Magnolii, Rosa pervirens Gren., Fgniculum piperitum, Asperula aristata, Scabiosa gramuntia, Cephalaria leucantha, Centaurea cephalariæfolia Willk., C. intyba- cea, C. heterophylla Willd., Senecio foliosus, Santolina squarrosa, Filago micropodioides Lge, Inula helenioides, Lactuca tenerrima, Anagallis latifolia, Erythræa Barrelieri Duf., Borrago officinalis (floribus albis), Sideritis pungens, Mentha candicans, Antirrhinum Barrelieri Bor., Plantago albicans, Atriplex alba, Euphorbia Chara- cias, E. isatidifolia, E. pilosa, Mercurialis tomentosa, Agropyrum campestre, Schismus marginatus, Equisetum pallidum Bory. 2 Aux environs de San Martin, dernier village situé au pied de la sierra del Moncayo : Gistus laurifolius, Genista florida, Rosa hispa- nica, etc., etc., Thapsia villosa, Caucalis leptophylla, Asperula te- nuiflora, Microlonchus Ysernianus Gay, Senecio jacobæoides Willk,, Thymus Mastichina, Lavandula pedunculata, Sideritis pungens, Scrofularia cinerea (nouveau pour l'Aragon), Plantago capitellata, Quercus Toza, Asphodelus microcarpus, Ornithogalum bæticum, Brachypodium gracile. 3° Sur le Moncayo lui-même (entre 1000 et 2340 mètres d'altitude) : Ranunculus carpetanus B. R., Biscutella stenophylla Duf., Viola monteaunica Pau (locus classicus !), Silene geniculata Pourr., Dian- thus laricifolius B. R., Cerastium macrocarpum Schur (espèce nou- velle pour la flore d'Aragon et peut-être d'Espagne), Sazifraga pani- culata Willd., S. Willkommii B. R. (S. cæspitosa Asso non L.?). Conopodium subcarneum Boiss., Ligusticum pyrenœum Gou., Anten- naria alpina Asso non L., Peucedanum stenocarpum B. R., Carduus Gayanus Dur., Cirsium monteaunicum Pau (locus classicus !), Senecio Lagascanus DC., S. Tournefortii B. aragonensis Willk., S. adonidi- folius, Hieracium balsameum Asso, H. VauLu Frol. in DC. Prodr. VII, p. 204 (H. anisotrichum Gris. Com. Hier. 4 : locus classicus uni- cus !), Jasione humilis Lois., Erica aragonensis Willk., E. Tetralix var. Assoana Pau!, E. arborea Ẹ. leptophylla Pau!, Digitalis parvi- flora Jacq., D. tomentosa Hg-Lk, Veronica fruticulosa, Armeria monteaunica Pau (locus classicus! A. alpina B. microcephala Wk. Lge Prodr. fl. hisp. VI, p. 368), A. allioides Boiss., Thesium divari- GANDOGER. — HERBORISATIONS EN ESPAGNE. 39 catum Jan, Rumex amplexicaulis Lap., Quercus Toza Bosc, Q. lusi- tanica Lamk, Juniperus intermedia Schur, J. alpina Clus., Luzula spadicea DC., Festuca levis Hackel, F. sulcata Hackel, Agrostis rupestris All. (nouveau pour l'Aragon), Poa montana Gaud., Aira flexuosa 8. brachyphylla Gay, Arrhenatherum erianthum B. R., Avena sulcata Gay, Allosorus crispus Bernh. A noter Hieracium Vahlii Frœl., la grande rareté du Moncayo et même de la flore européenne; car cette plante, à faciès tout spécial, n'est connue avec certitude qu'au sommet du Moncayo, entre 2200 et 2340 mètres d'altitude. IV. Navarre. -— Autour d'Alsasna : Psoralea bituminosa, Poterium guestphalicum, Senecio jacobeoides, S. foliosus, Lobelia urens, Erica cinerea, E. vagans, Quercus Toza, Agropyrum campestre, etc. Agréez, Monsieur et cher collégue, etc. M. G. Camus fait connaitre à la Société qu'il a récolté le Carex paradoxa Willd., dans la vallée de la Juine. Cette plante intéressante existe disséminée en grosses touffes à Lardy (où elle a été signalée par Maire in Cosson et Germ.), à Chamarande et prés de la Juine jusque prés d'Étampes. Il a retrouvé cette année le Liparis Leselii dans une mare de la forét de Marly, localité indiquée par M. Cossonet Germ. La plante parait y étre spontanée et croit en compagnie du Ranunculus Lingua et de Y Epilobium palustre. M. Jeanpert ajoute qu'une Mousse assez rare, l Hypnum giganteum, croit dans la mare où a été retrouvé le Liparis Loselii. M. Malinvaud rappelle, à propos du Liparis Leselii, la découverte récente de cette rare Orchidée dans la Charente- Inférieure (1). (1) Voy. le Bulletin, t. XLII, p. 634. SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1896. PRÉSIDENCE DE M. CORNU, PREMIER VICE-PRÉSIDENT. M. Jeanpert, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 24 janvier dernier, dont la rédaction est adop- tée. M. le Président annonce une présentation nouvelle et pro- clame l'admission de : MM. BkiLLE, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Bordeaux. Brossard D'ALBAN, pharmacien de première classe à Paris. LoxcUET, pharmacien de première classe à Paris; ces trois nouveaux membres sont présentés par MM. Guignard et Guérin. DEBRAY, professeur à l'École supérieure des sciences d'Alger, présenté par MM. Battandier et Trabut. DEcRock, chef de travaux à l'Institut de Botanique de Montpellier, présenté par MM. Flahault et Daveau. REY-PAILHADE (Constantin de), de Béziers, présenté par MM. Flahault et Malinvaud. Buysson (Robert du), au château du Vernet, par Brout-Vernet (Allier), présenté par MM. Ernest Olivier et Malinvaud. M. G. Camus présente à la Société des échantillons vivants d'Orchis tridentata Scop. et d'O. lactea Poir. (0. acuminata Desf.). Ces plantes ont été récoltées à Casablanca (Maroc) par notre confrère M. Mellerio, FRANCHET. — QUELQUES LILIACÉES DE LA CHINE. 31 M. Hua donne lecture du travail suivant : NOTE SUR QUELQUES LILIACÉES DE LA CHINE OCCIDENTALE, par M. A. FRANCHET. I. Série des ASPIDISTRÉES. — Si lon examine le périanthe du Tupistra Clarkei Hook. fil., on voit qu'il est largement campa- nulé, trés ouvert, divisé jusqu'au milieu en lobes ovales-oblongs, obtus, plus ou moins étalés; toute la partie tubuleuse est tapissée à l'intérieur par les filets trés dilatés des étamines qui sont com- plétement adhérents jusqu'au sommet, de sorte que l'anthére, strictement appliquée sur le lobe auquel elle est opposée, est tout à fait dressée. L'ovaire est ovale, atténué en un style à peu prés aussi long que lui; le stigmate est tantôt assez profondément tri- lobé, tantót large, épais et pelté. Telle est la conformation du T. nutans Wall., du T. macrostigma Baker, du T. Clarkei Hook. fil. et du T. Stoliczkana Kurz. Aucune espéce de ce groupe, type primitif du genre, n'a d'ailleurs été observé jusqu'ici en Chine; chez aucune, la fleur ne présente de différences appréciables dans la forme et la disposition de ses parties. Sous le nom de Campylandra aurantiaca (Tupistra auran- taca. Wall.), M. Baker (Journ. Linn. Soc. Lond. XIV, p. 582, t. 20) a fait connaitre le type d'un nouveau genre caractérisé sur- tout par des filets staminaux qui, vers leur sommet, sont libres de toute adhérence avec le tube du périanthe; cette pointe libre porte l'anthére et se recourbe en arc avec elle du cóté interne. Ce type, dont la valeur générique n’a pas été acceptée par Bentham et Hooker ni par Baillon, présente, selon les espèces et dans les divers organes qui constituent sa fleur, des modifications sinon profondes, du moins très apparentes. Ainsi dans le C. aurantiaca Baker, type du genre, le périanthe est largement campanulé, trés ouvert de la base au sommet, à lobes courts, dressés ou peu étalés, presque arrondis ou briévement obovales; les filets stami- naux sont complétement adhérents au tube, sauf par la pointe anthérifère, une fois plus longue que l'anthére et défléchie; l'ovaire est globuleux, avec un style assez épais, aussi long que lui; le stigmate est profondément trilobé. Les fleurs du C. tonkinensis et celles du C. chinensis sont tout 38 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1896. à fait semblables à celles du Campylandra aurantiaca, c'est-à- dire que les filets staminaux sont complétement adhérents, à l'exception de leur pointe anthérifère recourbée ; mais, dans les deux premières espèces, le style est à peu prés nul et les trois lobes stigmatiques sont sessiles sur l’ovaire. Chez le C. lorifolia, noustrouvons un périanthe d’une forme un peu différente, à divisions plus profondes, plus étroites et par con- séquent à tube plus court; mais, ce qui le caractérise surtout, c'est la présence, entre chaque anthère et alternant avec chacune des divisions du périanthe, d'un petit lobe charnu, court, étalé ou défléchi et qui dépend certainement des filets staminaux, dont il est un appendice libre de toute adhérence comme le sont les pointes anthériféres qu'il continue, en formant avec elles une sorte de collerette circulaire à la base des divisions du périanthe. Cette collerette et ces petits lobes se retrouvent dans deux autres espèces, C. viridiflora, C. Watlii, ce dernier remarquable par le développement de ses tiges aériennes. Le périanthe du C. chlorantha Baill. présente une accentuation dans la production des plis qui occupent la périphérie du tube; ce n'est plus une seule collerette circulaire, mais une superposition de trois collerettes ou plis annulaires. De la plus élevée se dégagent les six courts filets arqués qui portent les anthéres complétement infléchies et nichées entre cette premiére collerette et celle qui lui est immédiatement inférieure. La portion tubuleuse du périanthe est hémisphérique, un peu plus courte que les divisions qui sont étalées, ovales acuminées, bordées d'une marge blanche. Baillon (Bull. de la Soc. Linn., p. 1115) a élevé ce type au rang de section, sous le nom de Rhy- tichlamis; on lira avec beaucoup d'intérêt ce qu’il en dit ainsi que des autres Campylandra (Tupistra) qu'il a pu examiner. Par la conformation et la disposition de son androcée compléte- ment adhérent au tube du périanthe, à l'exception du court filet recourbé qui porte l'anthére, mais sans plis, ni lobes accessoires alternant avec les divisions, le C. Delavayi se rapproche du C. aurantiaca et du C. chinensis; il s'en distingue bien d'ailleurs par la forme cylindrique du tube du périanthe presque une fois plus long que les divisions qui sont ovales, subaigués, étalées en coupe trés évasée; le style est aussi long que l'ovaire et le stig- mate nettement trilobé; tous ces caractères sont justement ceux FRANCHET. — QUELQUES LILIACÉES DE LA CHINE. 39 pour lesquels M. Baker sépare des Campylandra son genre Gonios- cypha, et le C. Delavayi en sera une deuxième espèce pour ceux qui maintiendront les Gonioscypha comme distincts. Enfin dans le Rohdea, bien décrit par Kunth et par Blume, nous trouvons un périanthe d’une forme notablement différente (1). Ce périanthe est presque globuleux, ou courtement urcéolé, ré- tréci à la base et au sommet, presque hexagonal par suite de la saillie des six nervures formant la ligne médiane de chacun des lobes. Le parenchyme existant entre chacune de ces nervures est plus mince qu’on ne le voit chez tous les Tupistra et les Campy- landra; ce n’est guère que vers le sommet qu'il s'épaissit, consti- tuant deux bourrelets, l’un externe, sous forme d’un bord étroit, l'autre un peu plus large, obseurément 6-lobé, étalé ou méme un peu réfléchi en dedans et pouvant étre considéré comme la portion libre du périanthe. Au-dessous de ces six lobes, on voit un pli annulaire, ou col- lerette mince, étroite, d’où se dégage, opposé à chaque lobe du périanthe, le sommet du filet, sous forme d'une pointe courte, arquée, qui porte l'anthére à son extrémité. Toute la portion infé- rieure de l'androcée, c'est-à-dire les filets qui adhérent à l'inté- rieur du tube, est extrémement mince, contrairement à ce que l'on voit dans tous les Tupistra et dans tous les Campylandra sans exception; elle se confond complètement avec le tube des Rohdea, sans nuire en rien à la transparence et à la ténuité du tube. Bien que les différences qui distinguent ce genre des Tupistra tiennent surtout à la forme, il semble qu'il peut être maintenu comme distinct; le périanthe surtout est trés caractéristique. Baillon les réunit néanmoins. Quant aux Campylandra etaux Gonioscypha, je suivrai l'exemple de l'auteur de l'Histoire des plantes en ne les séparant point des Tupistra, le degré de longueur du tube du périanthe et quelques particularités de détail dans les filets staminaux, telles que l'exis- tence de plis ou de lobules, n'ayant aucune importance générique. On peut donner le tableau suivant des Aspidistrées du groupe Tupistra qui sont aujourd'hui connues en Chine : (1) Baillon, Histoire des plantes, XII, 422, a donné, par mégarde, la figure d'un Tupistra sous le nom de Tupistra (Rohdea) Japonica. 40 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1896. ROHDEA Roth. R. japonica Roth, Nov. sp., p. 197; Kunth, Enum., V, 320: Orontium japonicum Thunb., Flor. Jap., p. 144; Kæmpf., Icon., tab. 42; Bot. Mag., tab. 898. Chine : prov. de Se-tchuen, aux environs de Tchen kéou tin, alt. 1400 mètres, fl. juill. (Farges, n. 424). C’est une forme à fleurs un peu plus petites, mais conformées absolument de la même façon que celles de la plante japonaise. TUPISTRA Ker. Sect. A. Orthandra. — Antheræ stricte sessiles, erectæ. Aucune espèce de ce groupe n’a encore été rencontrée en Chine. Sect. B. Campylandra. — Antheræ breviter sed distincte sti- pitatæ, stipite arcuato-deflexo. «. Perianthii tubus intus plicis annularibus vel etiam lo- bulis inter antheras positis omnino destitutus. T. Delavayi, nov. sp. — Caulis epigæus abbreviatus; folia conferta, 25-35 cent. longa, 5-6 cent. lata, in petiolum brevem latum attenuata, acuta, firmiter chartacea, subcoriacea, nervis utrinsecus circiter 6, tenuibus, cum nervulis tenuissimis inter- jectis; spica longiter pedunculata, cylindrica, 4-8 cent. longa, vix 2 cent. crassa, densa; bracteæ ovatæ, albidæ, flores æquantes vel illis breviores; perianthii lutescentis tubus cylindricus, 6 mm. longus, lobis plus minus patentibus, fere rotundatis vel obovatis tubo brevioribus; filamenta vestientia crassa, tubo tota adnata; filamenti pars suprema libera antheræ æquilonga; ovarium ovatum; stylus columnaris, ovarium æquans, stigmate breviter trilobo; ovula 2 in quoque loculo. Hab. — Chine occidentale : Yunnan, dans les bois à Outchay, prés de Ta kouen; fl. mars (Delavay); prov. Hupeh (D' Henry, n. 5231 A). d T. chinensis Baker in Hook., Icon. plant., tab. 1867. T. Far- gesii Baill. (Bull. Soc. Linn. de Paris, p. 14344). — Caulis epigæus abbreviatus; folia conferta, lineari-lanceolata, indistincte petiolata, crassa; spica comosa plus minus longe pedunculata; bracteæ FRANCHET. — QUELQUES LILIACÉES DE LA CHINE. 41 inferiores floribus multo breviores, supremis longioribus, linea- ribus. Perianthium luteum, ultra medium partitum, lobis paten- tibus, ovato-lanceolatis, longiter acuminatis; filamenti pars su- prema libera antheram ipsam æquans, nullo lobulo segmentis interjecto; ovarium globoso-depressum, stylo subnullo, stigmate trilobo. Hab. — Chine occidentale; Se-tchuen, S. Washan (D' A. Henry, n. 5642 b); district de Tchen kéou tin, fl. mars (Farges, n. 1400). C'est ici que doit se placer le Tupistra tonkinensis Baillon (Bull. de la Soc. Linn. de Paris, p. 1116), type de la section Dorystachya Baill., mais qui ne diffère en réalité du T. chinensis que par ses tiges aériennes trés développées, atteignant 0,30 c. et peut-étre plus. Nous verrons plus loin quele T. Wattii Hook. se comporte de la méme facon. B. Perianthii tubus lobulis reflexis segmentis alternantibus inter antheras positis auctus. + Caulis brevissimus; stylus subnullus. T. lorifolia, sp. nov. — Folia crassa, late (20-25 mill.) li- nearia, 30-35 cent. longa, breviter acuta; spica comosa, bracteis supremis lanceolato-linearibus, infimis flore brevioribus mem- branaceis, deltoideo-acuminatis; perianthium carnosum, lutes- cens, aperte campanulatum, paulo ultra medium partitum, lobis dorso valide nervatis, ovatis, breviter acuminatis, margine angusto hyalino integro cinctis; filamenta pro maxima parte adnata, excepto lobulo patente vel reflexo cum antheris alternante; fila- menti pars libera antherifera anthera ipsa duplo longior; ova- rium depresso-globosum ; stylus subnullus; ovula 8-9, in quoque loculo, per 3 vel 2 collateralia. Hab. — Chine occidentale; Se-tchuen, district de Tchen kéou tin (Farges). T. viridiflora, sp. nov. — À proxima T. lorifolia differt : pe- rianthii viridis minorisque lobis brevioribus, tubo magis hemi- sphærico, apiculo antherifero antheram tantum æquante. Anne potius præcedentis varietas ? Hab. — Chine occidentale, Se-tchuen, bois de Héoupin, près de Tchen kéou, alt. 1400 mètres; fl. avril (Farges, n. 933). 42 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1896. tt Caulis evolutus; stylus ovarium æquans. Tupistra Wattii Hook. fil., Flor. of Brit. Ind. VI, p. 325. Campylandra Wattii C. B. Clarke in Linn. Soc. XXV, p. 78, tab. 32. Caulis pars epigæa 10-30 cent. longa; folia conferta, lamina ovato-lanceolata vel lanceolata, acutissima, in petiolum ipsa bre- viorem latiusculum basi dilatata amplectantem attenuata; spica comosa, breviter pedunculata; bracteæ anguste lanceolatæ, acute, virescentes, flores fere duplo superantes; perianthium carnosum aurantiacum, late campanulatum, semipartitum, lobis dorso crasse nervatis, ovatis, margine hyalino integro cinclis; filamenta perianthio adnata, excepto lobulo patente vel reflexo perigynii lobis alterno; filamenti pars libera antherifera anthera ipsa triplo longior, antice sulco longitudinali notata; ovarium globosum; stylus columnaris, haud crassus, ovarium æquans, stigmate pro- funde trilobo; ovarium perfecte triloculare, ovulis 4 per paria superpositis in quoque loculo. Hab. — Chine occidentale; Yunnan sept., dans les bois des hautes montagnes à Long ki; fl. avril (Delavay, n. 5139 et 5109). Le T. Wattii végéte absolument comme le T. tonkinensis. Ce caractère, joint à la forme de ses feuilles, nettement lancéolées, longuement pétiolées, et au développement du style, le distingue bien du T. lorifolia. y. Perianthii tubus intus plicis tribus vel quatuor annulari- bus superpositis auctus. T. chlorantha Baill., Bull. Soc. Linn. de Paris, p. 1115. Caulis epigæus abbreviatus; folia crassa, conferta, linearia, 10-15 mm. lata, 30-35 cent. longa; spica comosa, bracteis supe- rioribus linearibus, pallidis, inferioribus et infimis brevibus; perianthium viride vel lutescens, paulo ultra medium partitum, lobis ovato-acuminatis, stellatim patentibus, margine albido-erosis, nervo medio valido; tubus hemisphæricus, extus rugis 3 vel 4 notatus, intus laminis vel plicis tribus annularibus e filamentis orlis auctus; lamina superior antherifera, antheris reflexis sub- FRANCHET. — QUELQUES LILIACÉES DE LA CHINE. 43 sessilibus, albidis; ovarium depresso-globosum, stylo brevi, stig- mate trilobo ; ovula 2 in quoque loculo. Hab. — Chine occidentale, Se-tchuen (Farges, n. 923). Le n. 923, cité par Daillon pour cette espéce, appartient au T. viridiflora. Le T. campylandra varie à fleurs jaunes ou ver- dâtres; mais, dans les deux états, leur conformation est la méme. IT. Série des Liriope. — Le Muséum a recu de M. Delavay un Peliosanthes trés remarquable par son ovaire à peu prés supére. On sait que ce genre, dont les fleurssont constituées comme celles des Asparaginées, n'en a pas moins été rattaché aux Hémodoracées à cause de son ovaire infére plus ou moins prolongé sous le pé- rianthe en forme de còne renversé s'articulant à son extrémité avec le pédicelle. Dans le Peliosanthes envoyé par M. Delavay, il n'existe sous la fleur aucun renflement; le réceptacle, à peine sensiblement con- cave, s'articule avec le pédicelle par une portion basilaire, réduite à un trés petit bourrelet, les divisions du périanthe étant presque complétement libres. L'androcée, construit comme on le voit dans les autres espéces du genre, enclot un ovaire triloculaire à peu prés dégagé de toute adhérence, ovale ou presque globu- leux. On voit combien Baillon a eu raison de ne pas tenir compte de l'épigynieet des degrés quelconques sous lesquels elle peut se mani- fester dans le Peliosanthes et dans les genres voisins. Aussi a-t-il placé hardiment la série des Liriope dans les Liliacées, au voisi- nage des Asparagées. Pour lui, dans beaucoup de cas, l'épigynie n'a qu'une valeur relative; dans les Monocotylédones, les Bromé- liacées présentent tous les degrés qui séparent l'épigynie de l'hy- pogynie. Cette valeur n'est guére plus absolue dans les Dicotylé- dones, témoin le genre Dichapetalum, dont les fleurs, selon les espèces, sont hypogynes, ou périgynes, ou nettement épigynes. Peliosanthes Delavayi, sp. nov. — Folia longe petiolata, petiolo inferne vaginis siccis membranaceis cincto; lamina pli- cata, exacte lanceolata, inferne et superne acuta, papyracea, pe- tiolum zquans ; pedunculus basilaris, 10-15 cent. longus, glaber, basi bracteatus, e medio floriferus, laxe racemosus; bracte: 2, altera pedicello opposita, lanceolata, 2-3 mm. longa, altera late- rali duplo minore; flores 20-30 cernui, pedicello 2-3 mm. longo, 44 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1896. cum perianthii ipsa basi articulato; perianthium atro-purpureum, fere ad basin partitum, segmentis 6 patentibus biseriatis, ovato- lanceolatis, 3-4 mm. longis; filamenta staminum in globum paulo depressum alte cohærentia, superne tantum libera, apice intus antherifera; ovarium perfecte triloculare, ovatum vel subglobo- sum, stylo crasso brevi, apice obscure trilobo. Hab. — Chine occidentale ; Yunnan sept., dans les bois à Longki (Delavay, n. 3144, 4989). Espéce bien caractérisée par son ovaire supére, son périanthe d'un pourpre brun et son androcée beaucoup moins déprimé que dans les autres espèces. Le Peliosanthes macrostegia Hance, de la province de Canton, est une plante toute différente. III. Série des PoyGonaTées. — Les Tovaria (1) sont repré- sentés dans la flore de Chine par un nombre assez considérable d'espéces, non décrites jusqu'ici pour la plupart. Quelques-unes d'entre elles présentent un intérét particulier, soit à cause de la conformation de leur périanthe, soit à cause de leur gynécée. On assigne en effet aux diverses espéces de Tovaria un périanthe à divisions libres presque jusqu'en bas ou, tout au plus, briévement cohérentes. Dans trois des espéces citées plus bas, les divisions du périanthe ne dépassent guére le milieu, de sorte que les filets sta- minaux, dont la portion inférieure tapisse l'intérieur du tube, ne deviennent libres qu'au niveau de la gorge du tube; dans les autres espéces les étamines sont basilaires ou presque basilaires. Tous les auteurs ont décrit les Smilacina (Tovaria) avec un style columnaire ou raccourci, mais dans les deux cas briévement tri- lobés au sommet. Chez le T. stenoloba et dans le T. yunnanensis le style est divisé jusqu'à sa base, ou presque jusqu'à sa base, en trois rameaux stigmatifères dans presque toute leur longueur. Ce caractère n’est d’ailleurs lié avec aucune différenciation dans les autres parties de la fleur. (1) Malgré l'avis contraire d'Asa Gray, le nom de Tovaria doit être con- servé ici de préférence à celui de Smilacina, qui est plus récent. Si l'on adop- tait l'opinion d'Asa Gray, le nom de beaucoup de genres devrait étre modifié, la description primitive d'un genre étant assez souvent fautive et devenant toujours incomplète avec le temps. Il importe surtout, lorsqu'il s'agit d'adopter un nom générique, que l'identité de la plante donnée par l'auteur comme type de son genre ne puisse faire l'objet d'aucun doute. FRANCHET. — QUELQUES LILIACÉES DE LA CHINE. 45 Les Tovaria suivants ont été rencontrés en Chine. æ. Stylus ovario æquilongus vel brevior, apice obscure trilobus. a. Perianthium ad medium vel paulo ultra partitum. Tovaria Fargesii, sp. nov. — Rhizoma gracile, elongatum, vix nodulosum; caulis 10-18 cent., gracilis, superne hispidulus ; folia 2 vel 3, ovata vel late ovata, utraque facie glabra, in petiolum brevem semiamplectantem breviter attenuata vel contracta, mar- gine scaberula, apice breviter acuta vel acuminata; racemus simplex, brevis; flores tantum 2-5 unilaterales; bracteæ ovatæ, brevissimæ, fusce; perianthium albidum pedicellum subæquans, cernuum, lobis ovatis obtusis; stamina ad tubi faucem inserta, albida, filamentis antheras æquantibus; stylus columnaris, apice obscure trilobus, ovarium ovatum :equans. Hab. — Chine occidentale; Se-tchuen aux environs de Tchen kéou tin, alt. 2000 mètres, fl. août (Farges, n. 422). Espéce bien caractérisée par la forme de son périanthe, ses feuilles peu nombreuses et ses petites dimensions. T. Souliei, sp. nov. — Rhizoma elongatum, gracile, fibris tomentellis crebris farctum; caulis gracilis, superne tantum bre- viter pubescens; folia 4-5, supra glabra, subtus ad nervos obscure scabrida, tenuia, lanceolata vel ovato-lanceolata, acuminata, basi rotundata vel obtusa, in petiolum brevissimum amplexicaulem desinentia; racemus simplex; bracteæ late ovatæ, parva, fusca; pedicelli flore breviores; flores 4-6 albidi; perianthium membra- naceum, paulo ultra medium partitum, lobis ovalis, obtusis, exterioribus conspicue brevioribus, omnibus nervo medio fusco percursis; stamina ad tubi faucem inserta, antheris albidis fila- mento paulo brevioribus; ovarium globoso-depressum; stylus crassus sed distinctus, apice breviter trilobus. Hab. — Chine oceid.; Se-tchuen, à Ta tsien lou (Soulié, n. 806). Distinct du précédent par ses feuilles plus minces, plus allon- gées, par la consistance membraneuse translucide du périanthe dont les divisions sont trés obtuses, presque arrondies au sommet. T. atropurpurea, sp. nov. — Rhizoma crassiusculum, nodo- sum, fibris validis obrutum; caulis 30-50 cent., apice tantum tenuissime pubescens, e medio foliiferus; folia glabra, membra- 46 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1896. nacea, margine scabra, lanceolata vel ovato-lanceolata, acuminata, basi rotundata, in petiolum brevem amplexicaulem desinentia ; racemus simplex vel basi compositus, ramulis et pedicellis pube brevissima papillosa vestitis; bracteæ parvæ, pedicello ascendente A-plo breviores; flores fusco-violacei; perianthium paulo ultra medium partitum, lobis ovatis acuminatis; stamina ad faucem tubi inserta, filamentis antheram luteam æquantibus; ovarium globosum; stylus crassus dimidium ovarii æquans, apice distincte trilobus. Hab. — Chine occidentale; Yunnan, dans les broussailles du mont Tsang chan, au-dessus de Tali; fl. juin (Delavay, n. 1824). b. Perianthium fere ad basin parlitum. Tovaria japonica Baker, in Linn. Soc. Journ. Bot. XIV, p. 570. Smilacina japonica Asa Gray, Bot., in Parry Exp., p. 321 et Bot. Jap., M4; S. hirta Maxim., Prim. fl. amur., p. 276. Hab. — Chine occidentale; Se-tchuen, aux environs de Tchen kéou tin (Farges, n. 777 bis). T. Prattii, sp. nov. — Semipedalis vel bipedalis; caulis su- perne pube alba vestitus, flexuosus; folia presertim subtus ad nervos puberulus; racemus brevis simplex vel pyramidato-com- positus, bracteis fuscis ovatis brevibus; pedicelli florem vix æquantes, perianthium pallidum ad quartam partem inferiorem partitum, segmentis ovato-lanceolatis obtusis ; stamina segmentis . triplo breviora; ovarium globosum; stylus ovarium :equans, ad medium in lobis tribus crassis partitum. Var. quadrifolia. — Humilis, gracilis; caulis supra medium tantum foliatus, foliis lanceolatis, basi obtusis, superne breviter acuminatis. Hab. — Chine occid.; Se-tchuen, à Ta tsien lou (Pratt, n. 847). Var. robusta. — Bipedalis ; caulis robustus jam infra medium foliatus; folia e basi contracta vel rotundata late ovato abrupte acuminata. Hab. — Avec le précédent (Pratt, n. 06). Les deux variétés sont trés différentes d'aspect; mais la confor- mation de leur périanthe est identique. Le T. Prattii diffère du FRANCHET. — QUELQUES LILIACÉES DE LA CHINE. 41 T. japonica par son périanthe à divisions plus larges et surtout par son style trilobé jusqu'au milieu. La variété robusta a de l'analogie avec le T. oleracea Bak., dont le style est beaucoup plus allongé, brièvement trilobé. T. tatsienensis, Sp. nov. — Rhizoma crassum; glaberrima; caulis robustus, 30-40 cent. altus, e medio vel paulo infra folia- tus; folia crebra, e basi obtusa ovato-lanceolata vel lanceolata longe acuminata ; racemus ovatus, compositus; bracteæ minuti; pedicelli flore pallido breviores; perianthium fere ad basin par- litum, segmentis anguste lanceolatis, acuminatis, stellato-paten- tibus; stamina perianthio 5-plo brevioria ; ovarium globosum ; stylus ovarium æquans ad medium trilobatus. Hab. — Chine occidentale; Se-tchuen, prés de Ta tsien lou (Pratt, n. 34, sub Smilacina japonica). Bien différent du Sm. japonica (Tovaria), par son état complète- ment glabre, la forme des divisions du périanthe et son style. T. Delavayi, sp. nov. — Tota glaberrima; caulis 50 cent. altus, superne flexuosus, jam infra medium foliosus, polyphyllus; folia tenuiter membranacea, e basi obtusa breviter petiolata, anguste lanceolata, longe acuminata; racemus compositus, ramis laxis, tenuibus, elongatis; bracteæ minutæ, ovatæ; pedicelli distantes, graciles, perianthio duplo longiores; flores albido-lutescentes ; perianthium fere ad basin partitum, segmentis anguste lanceolatis, longe acuminatis, demum curvato-erectis apice convergentibus; stamina ad basin segmentorum insertis, filamentis brevissimis; ovarium globosum; stylus columnaris, ovarium æquans, apice obscure trilobus. Hab. — Chine occidentale; Yunnan sept., dans les bois des montagnes à Longki; fl. août (Delavay). Espèce très bien caractérisée par ses feuilles étroites, son inflo- rescence à rameaux grêles et allongés, ses fleurs peu nombreuses et portées par des pédicelles fins, par les divisions du périanthe étroites et longuement acuminées. 8. Stylus indistinctus e basi in ramos tres pro maxima parte stigmatosos partitus. T. stenoloba, sp. nov. — Glabra; rhizoma gracile; caulis 48 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1896. 15-90 cent. altus; folia 3-4, ovata vel breviter acuminata, basi obtusa vel rotundata, in petiolum distinctum desinentia; racemus simplex, 4-5 cent. longus; bracteæ late ovatæ, membranaceæ, albidz, pedicellum perianthio breviorem amplectantes; perian- thium (in sicco virescens) fere ad basin partitum, segmentis pa- tentibus anguste lanceolatis, longe acuminatis; stamina brevia ad basin segmentorum inserta, antheris albidis filamenta subæquan- tibus; ovarium globosum vel globoso-ovatum ; styli rami pa- tentes. Hab. — Chine occidentale, prés de Tchen kéou tin (Farges, n. 993 bis). | Tovaria yunnanensis, sp. nov. — Glabra; rhizoma elonga- tum crebre nodosum ; caulis 2-5 decim., jam infra medium foliife- rus, folia 4-7 ovato-lanceolata, breviter acuminata, basi obtusa vel rotundata in petiolum brevem vel fere indistinctum late amplexi- caulem desinentia; racemus simplex vel plus minus compositus, brevis (4-5 cent.), paulo laxus vel subdensus; bracteæ minim, fulvæ, ovatie, acute; pedicelli nunc solitarii, nunc bini perian- thio longiores vel breviores; flores virescentes (in sicco fusci); pe- rianthium fere ad basin partitum, segmentis patentibus anguste lanceolatis, longe acuminatis; stamina ad basin segmentorum inserta, antheris albidis filamentis paulo brevioribus; ovarium ovatum ; styli rami crassi, patentes. Hab. — Chine occidentale; Yunnan, bois de Koutoui et mon- tagnes de Lyen yn, au-dessus de Mo so yn, alt. 3000 mètres; fl. juin (Delavay, n. 3556, 4160). Var. rigida (spec. distincta?). — Planta magis rigida; flores fusco-purpurei, vel ex viridi lutescentes; inflorescentia laxior, ramis magis elongatis; perianthium minus, lobis e basi ovatis breviter acuminatis vel tantum acutis. Hab. — Chine occidentale, broussailles de Tsang chan, altitude 3000 métres; fl. juin (Delavay, n. 4160 bis); bois de Koutoui, au- dessus de Mo so yn (Delavay, n. 2887). M. le Secrétaire général donne lecture des communica- tions suivantes : CHABERT. — UN LUZULA CRITIQUE. 49 UN LUZULA CRITIQUE DE LA FLORE PARISIENNE; par M. Alfred CHABERT. 2 L'approche du printemps me détermine à appeler l'attentión des botanistes parisiens sur une Luzule de leur flore que je ne vois décrite nulle part, qu'ils pourront retrouver dans leurs herborisa- tions et qui me parait étre un hybride. Laharpe (1), E. Meyer (2), Kunth (3), Bertoloni (4), Gaudin (5), Tenore (6), Cosson et Germain (7), ont réuni le Luzula multiflora Lej. au campestris DC.; tandis que, depuis Hoffmann (8), la plu- part des auteurs les ont décrits et les décrivent comme espèces distinetes : Thuillier (9), Persoon (10), Lejeune (11), De Can- dolle (12), Desvaux (13), Tenore (14) mieux informé, Reichen- bach (15), Koch (16), Parlatore (17), Grenier et Godron (18), Arcangeli (19), Willkomm et Lange (20), Bonnet (21), Boreau (22), Lloyd (23), Gremli (24), etc. Parmi les caractéres énoncés par eux, les uns m'ont paru incon- stants ou particuliers à certaines races locales; ce sont : les feuilles à bord lisse ou denticulé scabre (Lange), l'anthéle plus longue que la feuille florale ou plus courte, les divisions du périgone elliptiques-lancéolées ou ovales-lancéolées, mucronées-acuminées ou mucronées-aristées (Parlatore), la longueur relative du style, celle de la capsule, etc.; les autres sont constants et fixes : (1) Laharpe, Jonc., p. 88. — (2) E. Meyer, Luz., p. 17. — (3) Kunth, Enum. pl., 3, p. 308. — (4) Bertoloni, FI. ital., 4, p. 215. — (5) Gaudin, FI. helv., 2, p. 573. — (6) Tenore, Fl. nap., 3, p. 386. — (7) Cosson et Germain, FI. Paris, édit. 2, p. 733. — (8) Juncus multiflorus Hoffmann, Fl. germ., 1, p. 169. Reichenbach attribue à Ehrhart la paternité de ce nom. — (9) J. in- , termedius Thuill., Fl. Paris, édit. de l'an VII, p. 178. Reichenbach, Spenner, Parlatore ont reconnu le L. multiflora dans la plante ainsi dénommée par Thuillier, mais sa diagnose ne contient aucun caractère précis. — (10) J. erec- tus Persoon, Syn., 1, p. 386. — (11) Lejeune, Fl. Spa, 1, p. 169. — (12) De Candolle, Fl. fr., 5, p. 306.— (13) L. erecta Desvaux, Journ. bot., 1, p. 156. — (14) Tenore, loc. cit., 5, p. 342. — (15) Reichenbach, Fl. excurs.,1, p. 96.— (16) Koch, Syn., édit. 2, p. 847. — (17) Parlatore, Fl. ital., 2, p. 306. — (18) Grenier et Godron, Fl. Fr., 3, p. 355. — (19) Arcangeli, Comp., p. 713. — (20) Willkomm et Lange, Prodr. hisp., 1, p. 188. — (21) Bonnet, Fi. paris., p. 403. — (92) Boreau, Fl. centre, édit. 3, p. 611. — (23) Lloyd, F1. Ouest, édit. 3, p. 329. — (24) Gremli, Excurs. Flora, édit. 7, p. 409. T. XLI. (SÉANCES) 4 50 sÉANCE DU 14 FÉVRIER 1896. LUZULA MULTIFLORA Lej. L. CAMPESTRIS DC. Souche cespiteuse. Rhizome stolonifère. Pédoncules dressés. Pédoncules arqués-étalés à la ma- turité. Anthère subégale au filet ou de Anthère 4-5 fois plus longue que moitié plus longue. le filet. Appendice du testa de moitié plus Appendice subégal à la graine. court que la graine. Cosson et Germain, pour qui ces deux plantes sont des variétés de la même espèce, disent « qu'elles se relient par d'assez nom- breux intermédiaires et que les types extrêmes présentent seuls des différences tranchées ». Il serait intéressant de rechercher si ces intermédiaires se trouvent dans l'herbier de Cosson. M. Bonnet n'en a point observé. Pour moi, malgré mes recherches faites à ce sujet depuis 1871 sur le vif et dans les herbiers, je n'en ai pas rencontré, sauf celui dont je parlerai plus bas. Toutes les plantes que l'on m'a signaléescomme telles étaient des échantillons incom- plets et mal préparés dont on ne pouvait rien conclure. C'est du reste, disons-le en passant, au mauvais état des échantillons d'herbier que doit étre attribuée la plus grande partie des erreurs qu'on y remarque et de celles qui sont propagées par les Flores les plus récentes. La plante critique, objet de la présente notice, a été récoltée par moi, le 17 mai 1871, au nombre d'une douzaine d'individus, dans les clairiéres de la forét de Fontainebleau, au lieu dit « les Ventes Bourbon ». Haute de 30 à 45 centimètres, elle a le port et . linflorescence du L. multiflora et les organes souterrains du campestris : trois à huit épis ovales, le central subsessile, les autres assez longuement pédonculés; pédoncules dressés; filets des éta- mines presque de moitié plus courts que l'anthére; appendice du testa environ de moitié plus courts que la graine, rhizome horizon- tal stolonifére et anthéle bien plus longue que la feuille florale. C'est donc un L. multiflora X campestris. Il croissait au milieu de ses parents. Les hybrides paraissent étre rares dans le genre Luzula ; deux seulement ont été signalés jusqu'à ce jour : L. an- gustifolia X nivea et L. pilosa X silvatica (in Gremli, loc. cit., p. 409). Je ne les ai pas observés. DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 51 RECHERCHES SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE CHEZ LES VÉGÉTAUX (5° Note) (1); par M. Charles DEGAGNY. DEUXIÈME PARTIE : LA FORMATION DE LA PLAQUE NUCLÉAIRE ET DU FUSEAU CHEZ LE LIS BLANC. B, CHEZ LE LIS BLANC. — PHÉNOMENES PRÉPARATOIRES. Dans ses recherches sur le noyau des cellules-méres polliniques chez le Frilillaria persica, en 1882 et en 1888, et dans l'édition francaise de son Traité technique de botanique, M. Strasburger, en décrivant les phénoménes qui précédent l'épaississement du filament, montre une phase trés intéressante de la division qui se prépare: le filament, encore trés délié, forme un peloton qui vient se ranger contre la paroi interne de la membrane nucléaire; le nucléole est collé et fortement aplati entre le peloton et la mem- brane. « La pelote filamenteuse, dit M. Strasburger, se contracte, à cet état, sous l'influence des réactifs, se retire de la paroi nu- cléaire restée incolore, et on peut conslaler que cette paroi est une pellicule formée par le plasma cellulaire ambiant (cyto- plasma). Le nucléole aplati a été appelé ici paranucléole à cause de sa position excentrique un peu différente d'un nucléole ordi- naire » (Strasburger, Manuel technique, p. 315, trad. Godfrin). De son côté, M. Guignard, dans ses observations sur le même noyau des cellules-mères polliniques (Annales, 1884), chez l'Alst- træmeria pelegrina, décrit la phase correspondante, en disant : « On trouve assez souvent (dans les cellules fixées par l'alcool) des noyaux semblables à celui que représente la figure 27, dans lequel le filament chromatique, contracté, s’est retiré de la mem- brane nucléaire sur la plus grande partie de son élendue, en abandonnant le nucléole qui reste accolé à la membrane. » C’est aussi à cette phase, et sans remonter inutilement à une période antérieure, que je vais reprendre l'étude du noyau pri- (1) Voy. le Bulletin, t. XLIII (1896), p. 12. 52 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1896. maire du sac embryonnaire du Lis blanc, que j'ai précédemment commencée (Bulletin, séance du 14 décembre 1894). Sans entrer ici dans des détails que l’étendue de ces Notes ne me permet pas de donner, je devrai revenir sur quelques points de mon précédent travail que je n'ai fait qu'indiquer. J'aceompagne celui-ci de préparations et de dessins qui pour- ront aider à faire comprendre les faits absolument nouveaux que je me propose de faire connaitre. Mes préparations ont été faites aprés fixation des ovairesdu Lis blanc par l'alcool absolu, à raison -de 10 centimètres cubes d'alcool absolu par ovaire : soit un litre pour 100 ovaires. Jl'emploie cette quantité d'alcool en cinq fois, 200 centimètres cubes à la fois, changés : 1° au bout d'un quart d'heure; X au bout d'une demi-heure; 3° au bout d'une heure; 4' au bout de trois heures; 5° aprés vingt-quatre heures. Mes dessins ont été faits à la chambre claire. On trouvera dans mes préparations quelques coupes durcies avec l'alcool rectifié à 95 de- grés; on pourra juger de la différence des résultats. Aussi Je crois pouvoir montrer des détails qui n'ont pas été décrits. Mes recherches, que j'ai poursuivies pendant plusieurs mois de 1894 et de 1895, m'ont permis de réunir, en nombreux spécimens, des faits qui n'ont pas été apercus, comme on pourra le reconnaitre dans la suite de ce travail. Avant de reprendre l'étude du noyau primaire du sac embryon- naire du Lis blanc, il est bon de jeter un coup d'ceil sur le noyau des cellules-méres polliniques, que les deux auteurs précités ont étudié. Je joins à mon travail quelques préparations où l'on pourra trouver les faits suivants, que je ne ferai que signaler briévement. Dans les préparations où l'on voit le filament, avant son épais- sissement, déplié dans la cavité nucléaire, il existe un certain nombre de noyaux, comme l'ont fait remarquer MM. Strasburger et Guignard, où le filament forme une pelote retirée, soit avec le nucléole, soit à cóté de lui, contre un point de la paroi de la membrane du noyau. La réunion en pelote est-elle provoquée, comme ces observateurs l'ont eru, par le liquide fixateur, par | l'alcool, employé par les deux auteurs? — À cette phase, la pelote existe aussi dans les noyaux fixés par le liquide de Flemming, par l'acide osmique, par l'acide chromique. En second lieu, si l'on examine des coupes d'anthéres plus jeunes, on trouve bientót DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 53 des pelotes dans tous les noyaux fixés soit par l'alcool, soit par les autres fixateurs. Au contraire, dans les anthères plus âgées, pen- dant que le filament grossit, le nombre des noyaux où le peloton existe devient plus rare; et, lorsque enfin les bâtonnets sont formés, 1l faut des recherches très longues pour trouver les bâton- nets réunis en pelote. Mais on en trouve encore, comme on peut le vérifier dans mes préparations d’anthères de Lis blanc. Or, dans le noyau primaire du sac embryonnaire, comme nous allons le voir, et c’est l'un des faits les plus importants de la divi- sion qui est resté inapercu, le filament se pelotonne et se déroule, les bátonnets se pelotonnent et se séparent à toutes les phases de la division : depuis la formation de la cellule-mére, depuis le début du grossissement du noyau primaire, jusqu'à la disparition de la membrane nucléaire, et ensuite, je le montrerai, depuis la disparition de la membrane nucléaire, jusqu'à la formation de la plaque nucléaire. Et on peut ajouter que la segmentation de la plaque, que la division en deux portions égales du protoplasma nu- cléinien, de la nucléine, n'est que la continuation des phénoménes de répulsion, orientés, canalisés, qu'elle a produits antérieure- ment sans qu'il soit possible aux phénoménes d'attraction de se reproduire alors : le caryoplasma, modifié, édifié progressive- ment en fils, y mettant obstacle, en éloignant, par sa simple con- traction les segments nucléiniens qui ont toujours les mémes tendances à se rapprocher par moments, comme d'ailleurs dans les périodes antérieures. Nous allons voir tout.cela chez le Lis, comme nous l'avons vu, sous une forme un peu différente, mais exactement pour les mémes causes, dans le noyau des Spirogyres. Les ovaires de Lis doivent étre coupés en travers, et les coupes examinées successivement. On arrive ainsi à retrouver, à de rares exceptions prés, les mêmes états du noyau. Dans ma première figure, j'ai dessiné un noyau qui a acquis à peu près la grosseur qu'il doit avoir quand la division va commencer. Le filament forme une pelote qui n'est plus déjà aussi serrée que précédem- ment; car, antérieurement, avant que le noyau ait cette grosseur, le filament s'est pelotonné et déplié déjà plusieurs fois. Je n'ai pas figuré ces phases qui allongeraient encore ma description. Les phénoménes que je dois décrire sont assez nombreux, et ils seront suffisants pour arriver à la démonstration que je recherche. En examinant successivement les coupes d'un ovaire à cet âge, on 54 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1896. trouve des noyaux où le filament est déplié dans toute la cavité nucléaire, et avec un peu d’attention on voit, comme dans le noyau précédent, à côté du filament dans celui-ci, entre ses replis dans le premier, et toujours dans la moitié supérieure de la cavité nucléaire, des matières protoplasmiques, du caryoplasma granu- leux, beaucoup plus visible dans les noyaux fixés par l'alcool, mais bien constatable aussi dans les noyaux fixés par d'autres moyens, par exemple par l'acide chromique. Quand la pelote filamenteuse est refoulée contre la paroi supérieure du noyau, avec le nucléole, et le caryoplasma granuleux qui est déjà bien facile à constater à cóté du filament, on est obligé de rechercher, en dehors d'eux, la cause de la répulsion de ces trois éléments du noyau. A côté du nucléole on apercoit un petit corps sphérique, beaucoup plus petit, dont les auteurs n'ont point parlé, et qui semble formé d'un petit boyau enroulé. Ce nucléolule subit la méme répulsion que les autres éléments figurés contenus dans le noyau à cette phase ; et il se trouve repoussé, avec le nucléole, le filament et le caryo- plasma granuleux dans la région supérieure du noyau. Lorsque le filament s'étend ensuite dans la cavité nucléaire, le nucléole et le nucléolule quittent la paroi supérieure, et l'on voit qu'ils ne sont plus repoussés de la base du noyau. Au contraire le caryoplasma granuleux n'a pas quitté la partie supérieure du noyau et semble toujours repoussé dela base. L'action qui se réalise sur lui, et qui momentanément a cessé de se produire sur le nucléole et sur le nucléolule ainsi que sur le filament, subsiste done toujours. Mais, dira-t-on, le caryoplasma granuleux est con- densé dans le haut du noyau par suite de l'action du liquide fixateur qui arrive plus vite de ce cóté dans le sac embryonnaire. Il faut, en effet, toujours se défier des effets, des faits artificielle- ment produits par les réactifs; mais, dans le cas actuel, il existe précisément dans les mémes conditions, aux mémes périodes et dans d'autres noyaux des faits absolument contraires : des dépóts analogues, formés par des matiéres protoplasmiques nucléaires, par du caryoplasma. Ces dépóts, dont j'ai parlé précédemment (Bulletin, 1887, 1888, etc.); occupent une position différente dans le noyau. Pour s'en rendre compte, on n'a qu'à examiner les pré- parations que j'ai adressées alors avec mes Notes à la Société. D'ailleurs je joins, aux préparations qui accompagnent le présent travail, quelques préparations d'ovules de Fritillaire qui seront DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 90 instructives à examiner pour le point important qui est ici en dis- cussion. Chez la Fritillaire, le noyau fixé par l'alcool ou les autres fixateurs contient, à la période que nous étudions, des dépóts de caryoplasma insoluble; seulement ces dépóts se forment à la base du noyau. Chez le Lis blanc et les autres Lis, on voit au contraire les dépóts de caryoplasma insoluble se faire au sommet micropy- laire du noyau; et une remarque importante doit étre faite en méme temps, c'est que chez la Fritillaire le caryoplasma déposé au bas du noyau est homogène, diaphane et transparent comme du cristal, tandis que, chez le Lis, le dépôt supérieur de caryo- plasma est granuleux. D'ailleurs chez la Fritillaire tout comme chez le Lis, le dépótde caryoplasma devient granuleux aussitót que le filament commence à s'épaissir. Alors, aussi comme chez le Lis, le dépót de caryoplasma, au lieu de se faire au bas du noyau, se fait dans le sommet. De sorte qu'il devient difficile, pour ne pas dire impossible, d'attribuer aux liquides fixateurs des effets aussi variés qu'opposés. Je n'ai pas l'intention de revenir aujourd'hui sur des faits que j'ai déjà cherché à interpréter, et qui feront l'objet d'observations sérieuses quand on aura constaté le phéno- méne nouveau et si important que j'ai décrit derniérement dans le sac embryonnaire du Lis blanc: la métamorphose, la transforma- tion chimique des dépôts de caryoplasma, dont il est question ici, et qui donnent naissance aux fils achromatiques, dont on attri- buait jusqu'ici, faute de preuves, l'origine au cytoplasma; tandis que maintenant on pourra constater, non seulement l'origine intranucléaire des fils achromatiques, mais tirer parti de cette notion nouvelle que le filament, que la nucléine agit, avant toute modification de la membrane nucléaire, sur le caryoplasma gra- nuleux et le transforme. Le filament est déplié peu de temps. Il s'épaissit et commence à rapprocher ses replis, que l'on trouve ensuite serrés les uns contre les autres comme précédemment. Alors filament, nucléole, caryo- plasma granuleux sont, de nouveau aussi, repoussés contre la paroi supérieure du noyau. Puis nouvelle extension, nouvel épaississe- ment du filament déployé dans la cavité nucléaire. Depuis le com- mencement des observations actuelles, il est facile, en regardant les préparations, de voir que les grains de nucléine ont grossi, que la linine s'est fortement épaissie autour d'eux ; on peut juger déjà des remaniements trés importants, des diffluences et des conden- 56 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1896. sations successives que la nucléine et la linine ont déjà subies, pour arriver à former un filament beaucoup plus épais, où l'on trouve les grains de nucléine fortement grossis. Aprés s'étre étendu dans la cavité nucléaire, le filament épaissi se pelotonne de nouveau. D'aprés mes recherches, j'ai compté, qu'aussi bien dans les cellules-méres polliniques que dans le sac embryonnaire, le filament s'est pelotonné et déplié six fois au moins à l'époque de l'épaississement du filament qui précède la forma- tion des bátonnets. On trouve alors ceux-ci disséminés régulière- ment dans le noyau, dont la région micropylaire est toujours occupée par le cargoplasma granuleux. A la phase des bâtonnets et pendant les phases suivantes, pour trouver des noyaux avec les bátonnets pelotonnés, il faut faire des recherches trés étendues Ce n'est que par l'examen de plusieurs centaines d'ovaires que je suis parvenu à constater l'apparition réguliére des phases qui n'ont pas été décrites jusqu'ici par les divers auteurs qui ont étudié soit les cellules polliniques, soit le sac embryonnaire des Liliacées. Parmi ces phases dont l'importance sera reconnue, au fur et à mesure qu'à la suite de recherches plus complétes les observateurs pourront à leur tour arriver à les constater, les périodes de pe- lotonnement et d'extension qui se succédent alternativement sont extrémement importantes à connaitre : c'est purement et simple- ment la constatation, que nous avons faite chez les Spirogyres, des mouvements successifs, continus, que le filament en réaction accomplit dans la cavité nucléaire, depuis le commencement des phénomènes de la division jusqu'à la fin; mouvements que l’on a complètement méconnus, comme on a méconnu leur effet : les transformations chimiques du caryoplasma. Avec le pelotonnement si net des bâtonnets dans le sac embryon- naire (7* fois), mais que l'on peut voir encore assez facilement dans ma préparation de sac pollinique, on aboutit à la période de dis- sémination égale du caryoplasma granuleux dans toute la cavité nucléaire. Les bátonnets sont alors de nouveau écartés les uns des autres. Puis, pour la huitième fois, les bâtonnets se rapprochent, el forment un nouveau peloton au milieu du protoplasma granu- leux disséminé également dans le noyau, au milieu du caryo- plasma devenu de densité égale dans toutes ses parties. Ainsi arrive-t-on à reconnaitre que, précédemment, les positions occu- pées dans le noyau, par le filament, puis par les bâtonnets, par le DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 57 caryoplasma granuleux, par le nucléole, dans la partie supérieure du noyau, étaient des positions normales, non déterminées par l’action des réactifs fixateurs. Les faits qui succèdent à ceux-ci ne feront, comme on le verra, que le confirmer encore davantage. J'ai dit précédemment que la répartition uniforme du caryoplasma granuleux qui n'existait jusque-là que dans la partie micropylaire du noyau, annonce sa disparition, et la dissolution des granula- tions solides du caryoplasma qui diffluent d'abord, puis sont tota- lement dissoutes, comme la nucléine, puis la linine, l'ont été successivement. Alors on voit les fils achromatiques apparaitre, d'abord confusément, en méme temps que, dans ces conditions bien reconnaissables, les bátonnets se pelotonnent de nouveau pour la neuviéme fois et que les granulations disparaissent de plus en plus. Les granulations étant disparues, les réactions se continuant, par cela méme, les fils étant plus complétement formés, les báton- nets se trouvent écartés encore une fois les uns des autres. La membrane nucléaire devient alors moins résistante. La cavité nucléaire se déforme par suite de la turgescence interne qui s'ac- croit à mesure que les matiéres caryoplasmiques précédemment condensées sous forme de granulations sont dissoutes, et en rede- venant liquides, en redevenant protoplasma actif, se nourrissent aux dépens des matériaux liquides qui sont fournis par le cyto- plasma à travers la membrane nucléaire plus perméable. Pendant cette période de diffluence, puis de dissolution de la membrane nucléaire, on peut encore constater la dixiéme réunion en peloton des bátonnets, puis leur nouvelle dispersion et leurs mouvements de va-et-vient dans la cavité nucléaire. Fait important à noter à cette époque, le caryoplasma épaissi, mais resté liquide entre les fils formés à ses dépens, est refoulé quelquefois trés loin dans cer- tains sens, entrainant les restes de la membrane que l'on peut toujours reconnaitre. La cavité nucléaire n'a pas encore été envahie par le caryoplasma, on peut le voir facilement sur les préparations et sur les dessins. Le caryoplasma resté liquide est donc refoulé, tantót dans un sens, tantót dans un autre, sans qu'aucune orien- tation puisse étre attribuée à des influences extérieures au noyau, aux sphéres directrices, par exemple, qui ont été apercues par quelques observateurs, et qui se sont mises en opposition aux deux extrémités d'un diamétre du noyau, dés avant le refoule- 58 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1896. ment des bâtonnets contre la membrane nucléaire. Méme à l'époque actuelle où nous sommes arrivés, il n'est pas possible de soup- conner la moindre orientation, ni dans les mouvements des báton- nets, ni dans ceux des matières moins solides, du caryoplasma encore liquide, qui les environnent dans la cavité nucléaire tou- jours close et pourvue de sa membrane. Le refoulement du caryoplasma liquide produit alors un phéno- méne trés curieux que l'on trouve assez fréquemment, et qui peut indiquer comment on doit concevoir la formation du fuseau. Le caryoplasma est donc refoulé avec la membrane nucléaire et les fils au sein du cytoplasma environnant. Puis les bâtonnets, sans aucun ordre encore visible, continuant leurs mouvements de va-et-vient, s'attirant et se repoussant, vont tous ensemble dans une direction opposée. Le caryoplasma, avec la membrane et une partie des fils, reste alors emprisonné au sein du cytoplasma dans la direction opposée à la nouvelle direction prise par l'en- semble des bâtonnets. À mesure que les bâtonnets s'éloignent, le caryoplasma resté en arriére devient moins diffluent, il adhére au réseau cytoplasmique et il se forme un commencement de fuseau, sans que l'on puisse, à l'examen de préparations parfaitement nettes, soupconner l'intervention de corps extérieurs dans les phé- noménes ainsi produits. Les matiéres caryoplasmiques restées en arriére sont étirées, et forment des fils qui simulent une ébauche de fuseau. La membrane nucléaire disparait de plus en plus. La cavité du noyau s'efface progressivement, et les bâtonnets, pour la onzième fois, forment un peloton. Puis, tous les fils disparaissent, ainsique les matiéres caryoplasmiques et le nucléole. Cette phase des bátonnets formant peloton a été quelquefois décrite, particuliérement par M. Gui- gnard, mais seulement dans le noyau des cellules polliniques. Nous allons bientót retrouver les fils, les matiéres caryoplas- miques et le nucléole, mais ce sera encore pour constater, d'une facon plus nette que nous n'avons pu le faire jusqu'ici, l'impos- sibilité de l'intervention des sphéres directrices, placées depuis longtemps en opposition de chaque cóté des matiéres nucléaires en vole de division. M. Jeanpert présente deux plantes nouvelles pour la flore parisienne, le Galium boreale et le Juncus diffusus et en remet BLANC. — L'ARBRE A PRIÉRES DE GOUMBOUM. 59 sur le bureau des exemplaires destinés à l'herbier de la Société. La première de ces plantes n’avait pas été retrouvée depuis que M. Chatin l'avait signalée dans les environs de Soissons en 1863. M. Jeanpert l'a rencontrée dans des prai- ries humides entre Port-Montain et Flamboin, au bord de la vieille Seine (environs de Provins). Le Juncus diffusus Hoppe a été récolté à Combreux, prés Tournans (Seine-et-Marne). SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1896. PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 14 février, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce deux présentations nouvelles et par suite de celle qui avait été faite à la derniére séance, proclame l'admission de : M. LassrwoNNE (S.-E.), rue du Cerf-Volant, 34, à Moulins (Allier). MM. les secrétaires donnent lecture des communications suivantes : NOTE SUR L'ARBRE A PRIÈRES DU MONASTÈRE DE GOUMBOUM; par M. Édouard BLANC. Parmi les observations diverses concernant l'histoire naturelle que j'ai eu l'occasion de faire au cours de mes voyages en Asie centrale et notamment lors du dernier, en 1895, il en est une qui me semble pouvoir intéresser les botanistes et que j'ai l'honneur de présenter ici. 60 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1896. Elle est relative à un arbre dont la Société n'est pas sans avoir entendu parler et qui a intrigué en diverses circonstances les bota- nistes et les géographes, non sans soulever de vives controverses. C'est l'arbre, entouré d'une vénération religieuse, qui croit dans un monastére du Thibet et qui produit, par suite d'un phénoméne que les indigénes ne manquent pas de considérer comme mira- culeux, des lettres, des mots, et méme, dit-on, des formules entiéres, tracés sur ses feuilles selon les uns, sur son tronc selon les autres. Ce phénoméne, bien connu en Chine, au Thibet et dans tous les pays bouddhistes, fut considéré d'abord comme une simple lé- gende sans importance, jusqu'au moment oü le P. Huc affirma l'avoir observé lui-même. Malgré cette déclaration, le doute per- sista; mais plus récemment, des explorateurs européens ayant pénétré dans cette partie de l'Asie jusque-là fermée aux investiga- lions scientifiques, il fut de nouveau question de ce végétal sin- gulier. L'un des voyageurs les plus accrédités, l'explorateur russe G. N. Potanine (1), décrivit, dans son ouvrage que publie aujour- d'hui, aprés sa mort, la Société impériale de géographie de Russie, l'arbre dont il s’agit : il déclara l'avoirvu et donna du phénomène, qu'il attribua à l’œuvre d'un insecte, une explication qui n'est pas la nótre. Plus récemment encore, un voyageur francais, M. Grenard, le compagnon de voyage de l’infortuné Dutreuil de Rhins, visita la localité où se trouve le monastère dans lequel croissent les spéci- mens connus de cette plante. Enfin, moi-même, je viens d'avoir entre les mains, à deux reprises, l’année dernière, grâce à l'entre- prise d'un lama avec qui j'ai eu l'honneur d'étre mis en relation, deux échantillons prélevés sur l'arbre sacré lui-méme : l'un était une branche de moyenne grosseur; l'autre un fragment assez con- sidérable de l'une des tiges principales. J'ai pu les examiner en détail. Je puis donc donner à laSociété, avec une certitude absolue, le résultat de mes observations, et je serai heureux si elles peu- vent contribuer à éclaircir d'une facon définitive ce point liti- gieux. Tout d'abord, je commence par déclarer que l'arbre existe et (1) Cf. G. N. Potanine, Tangoutsko-Tibetskaia Okraina Kitaia; tsentral- naia Mongolia (1884- -1886). Publication spéciale de la Société Mee iale de géographie de Russie. Saint-Pétersbourg, 1893, t. Ier, BLANC. — L'ARBRE A PRIÈRES DE GOUMBOUM. 61 que le phénomène a lieu réellement. Ce végétal esi représenté par plusieurs pieds, qui croissent à l'intérieur du monastére de Goumboum, lequel est situé à 35 kilomètres de la ville de Si-Ning, au nord du Thibet. Sur leur écorce sont parfaitement lisibles des caractéres thibétains, formant, non pas seulement des mots, mais des formules pieuses et méme des priéres tout entiéres. Je n'ai pu examiner de feuilles, mais l'on m'a dit que celles-ci bes également des empreintes de caractéres. Une grande vénération entoure ces arbres; selon les légendes bouddhistes, l'arbre dont ils sont les rejetons sortit du sang qui coula lors de la naissance de Tson-Khava, fondateur de la secte des Gelougbi. Le nom du monastére dériverait lui-méme, dit-on, de sgou-avoum, qui veut dire « cent mille caractères » et ferait par conséquent allusion au phénomène dont l'antiquité paraît être trés grande. D'aprés les spécimens que j'ai examinés, les caractéres appa- raissent tantót sur les trés jeunes branches, tantótsur letronc ou sur les branches déjà fortes. Dans le bois, qui est mou, spongieux, trés léger et d'un blanc grisâtre, aucune trace d'accroissement annuel n'est visible sur la coupe transversale. Ce fait, joint à l'apparence lisse et vive de l'écorce, permet de conclure que la croissance doit être trés rapide; l'écorce, trés mince, de couleur grise et opaque, recouvre un liber également mince, formé de quatre ou cinq feuillets superposés, plus ou moins transparents et semblables à de la pelure d'oignon. L'épiderme extérieur, d'un gris mat, est absolument opaque : il est finement rugueux et parsemé de lenti- celles subéreuses, assez nombreuses et réguliérement espacées. Ces productions épidermiques, sur une branche de 5 à 6 centi- mètres de diamètre, sont espacées entre elles de 1,5 environ; elles ont environ 2 millimétres dans leur plus grand diamétre et 1 millimétre desaillie; elles sont elliptiques et coupées en deux par un sillon transversal; le bois est d'un blanc grisâtre, très spongieux. Si l'on regarde une branche intacte, on n'y voit aucune trace d'écriture ; mais, si l'on considère une branche sur laquelle la couche extérieure a commencé à s'exfolier, on voit apparaitre sur les lames sous-jacentes, qui sont d’un brun rougeâtre, des carac- tères tracés en blanc; ces caractères sont légèrement en saillie et sont dus à un décollement des lames du liber. La dimension de ces caractères est variable; la plupart de ceux que nous avons vus 62 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1896. mesuraient 2 centimétres de hauteur; la grosseur du trait était uniforme et d'environ 1 millimétre; cette derniére dimension concorderait avec le calibre des trous que creusent souvent les insectes corticicoles. Le phénoméne düment constaté, trois interprétations sont pos- sibles. La premiére, qui a pu étre admise au début par ceux qui n'ont pas nié purement et simplement la véracité de l'allégation du R. P. Huc, consiste à supposer qu'il s'agit d'un phénoméne naturel ei spécifique, analogue à celui qui a lieu pour le Lis Martagon ou pour la plante que les anciens appelaient Adonis, ou pour celle dont la corolle porte tracé le mot AIAX ou AIAI : c'est, on le sait, sur ce phénomène fortuit, que reposent les légendes antiques de la métamorphose d'Ajax et d'Adonis en fleurs. La seconde hypothése est celle qui consiste à voir là, comme l'a fait Potanine, le travail d'un insecte. Nous savons, en effet, que certaines larves creusent, dans l'épaisseur du parenchyme des feuilles de certains végétaux ou dans leur écorce, des galeries ré- guliéres ou irréguliéres, suivant les espéces, et dont le tracé peut étre fort compliqué. Enfin, la troisiéme interprétation, et c'est la nótre, consiste à admettre une supercherie des prétres, qui tirent un grand profit de l'exploitation du phénoméne. Et, dans ce cas, il s'agit de savoir comment cette supercherie s'exerce. Les caractères sont variés, réguliers et parfaitement nets; cette circonstance doit, à notre avis, faire éliminer les deux premières hypothèses. En effet, dans la première, l'inscription serait trés simple et toujours la méme, ou, si elle était variable, elle n'aurait pas toujours une signification alphabétique, et dans la seconde, celle du travail d'un insecte, les traits que l'on peut interpréter comme des caractéres d'écriture seraient toujours traversés ou compliqués par d'autres cheminements sans signification. Contre cette dernière théorie nous signalerons encore d'autres arguments qui, à notre avis, sont péremptoires et qui résultent de nos obser- vations attentives : les cheminements que l'on pourrait prendre pour des galeries ne présentent ni trou d’entrée ni trou de sortie; on n'y observe jamais de débris de larves. Ils figurent souvent des circuits fermés, disposition difficile à admettre; d'autres fois, ils présentent des points d'ordre impair, c'est-à-dire que des traits se terminent en cul-de-sac ou bien divergent par trois ou BLANC. — L'ARBRE A PRIÈRES DE GOUMBOUM. 63 par cinq autour d'un même point, disposition qui existe dans l'al- phabet thibétain, mais qui ne saurait guére étre réalisée par le cheminement d'un insecte. Enfin, le calibre des traits est constant et ne présente pas l'élargissement graduel qui correspondrait au grossissement du corps d'une larve. Nous pensons donc que, malgré l'autorité de Potanine et malgré la précision des hypothéses des savants qui sont allés jus- qu'à déterminer la famille de l'insecte (ils ont déclaré qu'il ap- partenait au genre Tortrix), le phénomène qui nous occupe n'est pas du domaine de l'entomologie : il est certainement le résultat d'un travail fait de main d'homme et de la main des prétres. Les renseignements précis nous manquent pour déterminer par quel procédé est obtenu le résultat. Ce qui est bien certain, c'est qu'il y a décollement local des lames libériennes, soulévement et mort de la partie décollée, laquelle se détache en relief et en clair sur le reste de l'écorce. Cet effet peut être obtenu soit par le frot- tement d'une pointe obtuse, soit au moyen de la chaleur. M. Gri- gorieff, le savant secrétaire général de la Société de Géographie de Russie, a, d'aprés l'examen récent qu'il a fait des échantillons précédemment étudiés par nous, invoqué l'idée de l'action de la lumière. Il a fait remarquer et a montré par des expériences qu'un cliché opaque, par exemple un patron en papier, appliqué sur des organes à épiderme lisse eten cours de développement, notamment sur des jeunes tiges ou sur des fruits tels que des pommes, donne lieu, aprés exposition au soleil, à l'apparition d'images tracées en clair. Cette théorie est exacte et trés ingénieuse; cependant nous ne croyons pas qu'elle s'applique au cas particulier dont il s'agit, vu l'existence d'une couche corticale externe, rugueuse, opaque, recouvrant le feuillet impressionné et ne portant elle- méme aucune trace d'impression; c'est pourquoi nous croyons plutót soit à une action calorique, soit à une action mécanique. A moins qu'il ne s'agisse, ici encore, d'une action analogue à celle des rayons cathodiques, ce qui serait assez curieux. Mais cette hypothése nous parait bien moderne et bien compliquée pour le pays dont il s'agit : aussi ne nous y arréterons-nous pas. Il est probable aussi que la fraude doit se faire de nuit : le voisinage d'un fer chaud ou le frottement avec un stylet à pointe mousse peuvent produire le résultat que nous avons observé. Quant à la détermination spécifique du végétal, elle est encore 64 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1896. incertaine. A première vue il m'a paru, vu la légèreté de son bois et la structure de son écorce, appartenir à une famille voisine de celle des Phytolaccacées, ou peut-être à celles des Oléacées ou des Morées. L'ouvrage intitulé Geographia tibeta, qui n'est qu'une traduc- tion, faite par Vassilieff, du livre thibétain de Mintchjoul Khou- toukta (1), parle de cet arbre en employant un mot que le traduc- teur a rendu par Santal blanc : ce serait donc une Santalacée. Tout récemment, au mois de janvier de cette année, une déter- mination faite par les savants russes, et qui a été portée à notre connaissance par l'intermédiaire de M. Henri Chevalier, conclut formellement à l'identification avec le Ligustrina amurensis ; cette détermination est acceptable, mais nous semble cependant dou- teuse, vu la taille assez grande des arbres dont il s'agit. Enfin, le P. Huc considérait cet arbre comme étant un Mürier, et cette identification nous semble fort plausible, surtout si l'espéce se range dans le genre Broussonetia, où le bois est mou, léger et spongieux, etl'écorce trés analogue à celle des échan- tillons que nous avons examinés. C'est donc dans la famille des Morées ou dans celle des Oléacées que seclasse probablement ce végétal, dont nous ne tarderons pas, sans doute, à avoir des échantillons plus complets, qui léveront toute incertitude. | NOTE SUR L'HYPERICUM HUMIFUSUM L., par M. J. NEYRAUT. En examinant les Hypericum de mon herbier au point de vue de leurs variations, je me suis arrêté au groupe humifusum et, tout en acceptant l'arrangement proposé pour les formes de cette espèce à la page 215 des Scrinia (1892) de M. Ch. Magnier, il m'a semblé qu'il serait utile d'ajouter à la nomenclature men- tionnée une sous-variété ascendens, puis une variété radicans détachées de la forme type. HYPERICUM HUMIFUSUM L. a. genuinum. — Tiges grêles plus ou moins diffuses et plus ou (1) Cf. V. Vassilieff, Geographia tibeta (ouvrage communiqué à la section historico-philosophique de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, le 2 mai 1885). Saint-Pétersbourg, Glazounoff, Eggers et Cie, 1895. NEYRAUT. — NOTE SUR L'HYPERICUM HUMIFUSUM. 65 moins procombantes, quelquefois fortement appliquées sur le sol, non radicanles; sépales obtus ou aigus, entiers ou faiblement dentés, à cils glanduleux nuls, ou 4-3 tout au plus (H. decum- bens Peterm.? ex parte) au sommet des sépales; feuilles ovales, ovales-oblongues ou oblongues. Pardailhan (Hérault); Espinouse (leg. E. Mandon); ezsicc. Ch. Magnier, n^ 2684. Sous-var. ascendens. — Ne diffère du type que par ses tiges de suite ascendantes, presque érectiuscules, peu diffuses. La plante a le portet le faciès de la var. ambiguum Gillot [Obs. sur plant. crit., in Rev. Soc. bot. de Toulouse (1892), p. 653; Ch. Magnier, exsicc. n° 2685] ou, pour être plus dans le vrai, de PH. humifusum robuste Legué, in Bull. Soc. bot. de Fr., 1. XXXVIII, p. 204, qui ne s'en distingue guére que par ses sépales aigus bordés de cils glanduleux bien plus nombreux et généralement plus allongés. Gironde : Caudos. Var. radicans. — Cette plante, que j'ai récoltée aux Pyrénées et dans la plaine de la Gironde, est pour ainsi dire à PH. humifu- sum L. ce que la variété radicans H. Brochon est à PH. linari- folium Vahl. A l'instar de notre regretté confrère, qui soupconnait dans la nature, mais sur le tard, des tiges radicantes à certains H.humifusum procombants (1), il m'est bien permis, à mon tour, je pense, d'appeler celle-ci H. humifusum var. radicans : Souche émettant des tiges généralement nombreuses, de 10 à 35 centi- métres, moins gréles; étalées-dressées ou ascendantes, plus ou moins rigides et radicantes aux premiers noeuds dans les échan- tillons de 10 à 15centimétres ; décombantes et radicantes, sur une assez grande étendue (jusque vers le milieu de la longueur des tiges), dans les échantillons atteignant de 15 à 35 centimètres ; sépales de lH. humifusum type, dépourvus de cils glanduleux avec un court mucron à leur extrémité, dans les échantillons rapportés des Pyrénées, ou avec 1-3 cils glanduleux (H. decumbens Peterm.?), dans les échantillons girondins. Mémes feuilles que dans le type. Hautes-Pyrénées : Cauterets, pentes du Monné, dans la région Subalpine, 7 juillet 1889; Pierrefitte, sur la route de Cauterels, 16 juin 1889. — Gironde : le Nizan, bords des chemins, 24 juin 1888; Arés, terrains sablonneux le long d'un canal, 22 juin 1890. (1) Voy. procès-verbaux de la Soc. Linn. de Bordeaux, séance du 20 dé- cembre 1893. T- XLI. (SÉANCES) 9 66 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1896. Obs. — Par les dates de récolte, on voit que ce n'est pas sur le tard que les tiges s'enracinent, mais bien de trés bonne heure. Je rapporte à var. Liottardi Vill. un Hypericum récolté le 17 aoüt dernier, dans les champs aprés la moisson, autour de Lamagistére (Tarn-et-Garonne). J'ignore si cette variété est ré- pandue. M. Malinvaud rappelle qu'un observateur trés exact, M. L. Legué, a signalé en 1891, dans une communication faite à la Société (24 avril), l'existence de formes intermédiaires entre les Hypericum humifusum et linarifolium, qu'on regar- dait auparavant comme deux types parfaitement tranchés. M. G. Camus est d'avis que ces intermédiaires ne sont pas des hybrides et permettent de considérer les Hypericum hu- mifusum et linarifolium comme deux variétés extrêmes d'une seule espèce. NOTE SUR QUELQUES PLANTES RARES OU NOUVELLES DE LA FLORE FRANCAISE RÉCOLTÉES DANS LE JURA, par M. Fr. HÉTIER. Sur les conseils d'un bienveillant maitre et ami, M. le D' Magnin, jai commencé l'année derniére l'exploration de la chaine du Jura et consacré toute la belle saison à en parcourir les bassins lacustres. J'ai l'honneur de présenter aujourd'hui, à la Société botanique de France, les principaux résultats de mes recherches. Les lignes suivantes sont l'extrait résumé d'un travail (Contri- bution à l'élude des bassins lacustres du Jura) actuellement en cours d'impression (in Bull. Soc. d'Émulation du Doubs) et n'offrent que la liste des plantes rares ou nouvelles pour le Jura et pour la France, avec l'indication des localités. Seul, le Calamagrostis neglecta m'a paru mériter ici une men- tion spéciale et c'est par lui que je commence. Calamagrostis neglecta in Fl. Weit. — C. stricta Nutt. — Dans la Flore de la chaine jurassique de Grenier, page 895, la descrip- tion de cette espèce est suivie de la simple mention : « La grande tourbière de Pontarlier ». C'est là, en effet, que Grenier avait découvert cette Graminée; en juillet 1869, il la faisait récolter à plusieurs membres de la Société botanique de France. C'était HÉTIER. — PLANTES DU JURA. 67 alors une nouveauté pour la flore française, comme ce botaniste le . fait d'ailleurs observer dans son Compte rendu de l'excursion (1). L'année dernière (1895), ayant consacré quatre-vingt-dix jours consécutifs à l'exploration de soixante-six lacs du Jura et de leurs tourbiéres, je fus assez heureux pour découvrir plusieurs localités nouvelles de la plante en question : bord tourbeux du lac des Talliéres (Jura suisse), bord du lac de Remoray, tourbiére du lac de Malpas, tourbière du lac de Foncine (Jura francais). Son nom de neglecta est bien approprié, à mon avis; car ce Calamagrostis mêlé aux autres Graminées passe facilement ina- percu. Je ne désespére done pas de le retrouver plus tard dans d'autres tourbiéres de la haute région du Jura. Le Calamagroslis neglecta, comme l'a fait remarquer depuis longtemps M. Christ, est une de ces plantes qu'il faut ajouter à ce petit groupe d'espéces jurassiques particulières aux régions hu- mides boréales : Scandinavie, bords de la Baltique, etc. On peut y joindre encore l'A/sine stricla, qui n'avait pas été retrouvé en France depuis bien des années et que j'ai récolté cette année méme dans une tourbiére du lac de l'Abbaye; le Betula nana, plante bien française (2), indiquée anciennement à la tourbiére de Mouthe (Doubs), revue ces années derniéres par M. Magnin et derniérement encore par moi, la plante y est abondante; le Cin- clidium stygium, que M. Magnin a découvert aux tourbières de Bannans (Doubs) en 1891 et que j'ai retrouvé cette année en abon- dance dans plusieurs autres tourbiéres; enfin une série remar- quable d'autres Muscinées (Meesea longiseta, tristicha, Puludella squarrosa, Bryum neodamense) qu'on ne trouve ainsi réunies, aussi abondantes et en aussi bel état de développement, que sur les bords de la Baltique. Espéces ou formes nouvelles. Veronica Anagallis L. forma tomentosa llétier. — Dans le lac de Sylans et dans le ruisseau qui alimente le lac d'Armaille. Jungermannia exsecta Schm. forma lignicola Hétier. — Troncs de Sapin. (L) Voy. Bull. Soc. bot. de Fr., t. XVI, 1869, session de Pontarlier: (2) Voy. Gillot (Herbor: dans le Jura central). 68 .SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1896. Neotiella Hetieri (1) Boud. nov. sp. — Sur les places à char- bon dans la chaine du Montendre. Espéces nouvelles pour la France. Hypnum turgescens Schimp. — Tourbières des lacs du Val, de Saint-Point, de Remoray, de l'Abbaye, de Crenans. Bryum constrictum Bruch. — Au bord du lac de Chalin. Sphagnum obtusum Warnst. — Tourbiére du lae des Rouges- Truites. Sclerotinia scirpicola Rehm. — Aux bords deslaes du haut Jura, sur les débris anciens de Scirpus lacustris. Pyrenopeziza nigrificans Wint. — Au Montendre, sur les pé- tioles pourrissants de Cacalia. Helotium callorioides Rehm.— Au pied du Chasseron, sur les feuilles d'Aconil. Espèces nouvelles pour le Jura (2). Ceratophyllum submersum L. — Dans le lac Ter. Carex Buxbaumii Wahlbg. — Bord du lac de Bellefontaine. Bryum versicolor Braun. — Aix-les-Bains, sur la grève du lac du Bourget. Atrichum angustatum D. E. — Montciel, prés Lons-le-Saunier. Aulacomnium androgynum Schw. — Bord du lac de Bonlieu, au pied des arbres. Barbula fragilis Wils. — Tourbiére des lacs de Remoray et des Rouges-Truites. Geheebia cataractarum Schimp. — Bellefontaine. Dicranum spurium Hedw. — Tourbiére du lac des Rouges- Truites. Campylopus flexuosus Brid. — Tourbiére du grand lac Maclu. Mnium spinulosum B. E. — Bord boisé du lac de Malpas. (1) Voy. Bull. Soc. mycol. de France, 1895. — Je mentionnerai ici une autre espèce nouvelle, également décrite par M. Boudier, Prototremella ca- Lospora Boud., que j'ai découverte aux environs de Paris, décembre 1895, sur des toiles d'emballage pourries (voy. Journ. de Botanique, mars 1896, p. 85). (2) L'Utricularia intermedia Hayne m'est pas signalé dans la Flore de Cariot ; je l'ai trouvé autour du petit lac de Pugieu, dans le Jura méridional. On pourra donc y ajouter cette plante. HÉTIER. — PLANTES DU JURA. 69 Leptodon Smithii Mohr. — Rochers de la source du Dar dans la vallée de Baume-les-Messieurs. Jungermannia Schraderi Mart. — Tourbière du lac de Bon- lieu. J. divaricata 5m. — Tourbière du lac de Malpas. Espèces nouvelles pour le Jura francais. Amblystegium Sprucei B. E. — Chaines dù Montendre et du Rizoux; tourbière du lac du Boulu, sur bois mort. Cinclidium stygium Sw. — AC. dans les tourbiéres du haut Jura et fructifie bien dans plusieurs. Bryum neodamense ltz. — C. dans les tourbiéres et marais du Jura et fructifie bien dans plusieurs. Dicranum viride Schimp. — Au pied des Hétres, au sommet d'une colline paralléle au Grand-Taureau, prés de Pontarlier. Cynodontium polycarpum Ehr. — Chaux-des-Prés. Fissidens pusillus Wils. — Cascades du Hérisson. Grimmia commutata Hüb. — Toitures en tuile, dans la vallée d'Arbois. Pleuridium nitidum D. E. — Vallée de Baume-les-Messieurs. Espèces rares du Jura. Calamagrostis lanceolata Roth. — Bords tourbeux du lac des Tallières, bord du lac de Remoray, ile du lac de l’ Abbaye (Magnin), bord sud du lac d'Aiguebelette. Scheuchzeria palustris L. — La plupart des tourbiéres du haut Jura où il est souvent stérile et méconnu. Cylindrothecium cladorrhizans Schimp. — Sur un rocher, au bord de la Bruyante dans la vallée de Chambly et au bord de la vole celtique qui conduit à la Chátelaine. Eurrhynchium cirrosum Jur. — Montendre. Tayloria splachnoides Hook. — Montendre. Catoscopium nigritum Brid. — Tourbiéres des lacs de Malpas et de Remoray. Paludella squarrosa Ehr. — Abondant, mais stérile, autour du lac du Trouillot. Hypnum trifarium W. M. — Fertile dans quelques tourbières et 10 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1896. particulièrement à celle de la Planée où j'ai pu recueillir une cen- taine de capsules. Le H. stramineum est moins rare en fruits. Aneura latifrons. — AC. dans les tourbiéres du haut Jura. M. Chatin, à propos de certaines espèces septentrionales découvertes par M. Hétier à des altitudes peu élevées, fait observer que les tourbiéres, dans lesquelles on les a trouvées, grâce à leur humidité s'échauffent plus lentement que les autres sols et constituent des stations froides réalisant les conditions de température auxquelles sont habituées les plantes alpines. C'est dans des tourbières que l'Aconitum Napellus a été signalé aux environs de Paris. M. Malinvaud rappelle qu'il a découvert en juin 1892, à Thémines (Lot), vers 350 mètres seulement d'altitude, P Aco- nitum lycoctonum, très abondant le long d'un ruisseau qui arrose des prés marécageux. M. Fernand Camus, au sujet de l’Hypnum turgescens men- tionné par M. Hétier et nouveau pour la France, dit que cette remarquable Muscinée, dont la patrie est la Scandinavie, a été récoltée dans la Savoie, par M. l'abbé Réchin, presque à la méme époque où elle était découverte dans le Jura. M. W. Barbey fait hommage à la Société d'un livre sur l'ile de Karpathos, qu'il vient de publier en collaboration avec MM. de Stephani et Forsyth Major, et donne un apercu des matières contenues dans ce volume (1). Le Secrétaire général présente à l'assemblée le dernier volume publié par le marquis Gaston de Saporta sous le titre de : Flore fossile du Portugal, Nouvelles contributions à la flore mésozoique. Ce trés important ouvrage, illustré de 40 planches, avait été envoyé à M. Zeiller par M. le comte de Saporta, l'un des fils del'éminent paléontologiste d'Aix, pour être offert à la Société botanique de France, conformément à l'une des dernières volontés de notre regretté confrère. (1) Voyez, dans ce Bulletin, à la page suivante, l'analyse de la partie bota- nique de cette publication. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Karpathos, étude géologique, paléontologique et botanique; par le professeur Carlo de Stefani, le docteur C. J. Forsyth Major et William Barbey; avec treize planches par Charles Cuisin et deux planches en phototypie. Un volume in-4°, Lausanne, chez Georges Bridel et Cs 1895. — Prix : 20 francs. De cette belle publication, dont toutes les parties sont intéressantes, nous n'avons à examiner ici que celles qui se rattachent à la botanique. Ce sont les chapitres V (Catalogue raisonné des plantes observées à Kar- pathos) et VI (Considérations générales sur la flore de Karpathos). L'ile de Karpathos, appelée Scarpanto par les Occidentaux du moyen âge et de nos jours, est située à l'extrémité sud-est de la mer Egée, entre l'ile de Créte et la cóte sud-ouest de Rhodes. Étroite et allongée, elle s'étend du nord au sud sur une longueur d'au moins 60 kilométres. Les matériaux qui ont servi à M. W. Barbey pour dresser le Cata- logue raisonné des plantes ont été recueillis en 1883 par Pichler et en 1886 par le D" Forsyth Major; sont relevées 552 plantes, dont 425 Di- cotylédones, 87 Monocotylédones, 4 Gymnospermes, 6 Acotylédones vas- culaires, 19 Muscinées, 10 Lichens et 4 Champignon (Coleosporium Inulæ Kunze). Les familles dicotylédones les mieux représentées sont : les Légumineuses avec 75 espéces, puis 62 Composées, 28 Labiées, 27 Crucifères, etc.; on compte 47 Graminées. Sur treize planches, admirablement dessinées par M. Cuisin, sont figurées les espéces sui- vantes : tab. I, PELTARIA isATOIDES Barbey (in Bull. Soc. vaud. sc. nat., 1885, vol. XXI, p. 219), « a P. caramaniensi radice perenni, foliorum forma discedit; P. Aucheri foliis sessilibus integerrimis dis- tat ». — IT, SILENE INSULARIS Barb. (loc. cit. p. 220), « affinis S. deli- catule; facies S. sedoidis ». — III, Hypericum Cuisinr (loc. cit. p. 220), « valde affine H. modesto glabritie, sepalis acutis pellucide lineatis et glandulis sessilibus marginatis diverso ». — IV, LINUM AN- GUSTIFOLIUM Huds.— V, AsTRAGALUS TAURICOLUS Boiss. 5.-xiveus Bar- bey (loc. cit. p. 221), « pilis magis patulis niveus, longius caulescens, stipulæ latiores, etc. ». — VI, SCABIOSA VARIFOLIA Boiss.; cette espèce n'avait pas encore été signalée en dehors de Rhodes, où Bourgeau l'a Tu SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. découverte en 1870. — VII, HELIicHRYsUM Picurert Barb. (loc. cit. p. 222), « species juxta H. orientale Tournef. locanda ».— VIII, ATRAC- TYLIS coNrormis Barb. et Major species nova. — IX, TEUCRIUM HELIO- TROPIFOLIUM Barbey (loc. cit. p. 223), voisin des T. persicum Boiss., pederotoides Boiss. et Hausskn., Montbreti Benth. et Odontites Boiss. et Bal. — X, TeucRIUM GRAGILE Barb. et Major spec. nova « à placer à la suite de T. cuneifolium Sibth. et Sm., dans la série des espèces orientales ». — XI, GALIUM INCOMPLETUM Barb. spec. nova : « Nous ne la possédons qu'en feuilles, sans fleurs ni fruits; son aspect général la fait elasser parmi les espéces vivaces des Eucruciata. La forme circu- laire des feuilles la distingue, au premier coup d'œil, des Galium Cru- ciata L., coronatum Sibth. et vernum Scop., qui représentent cette division en Orient ». — XII, SrarTice FREDERICI Barbey sp. nova « ap- partient à la section Limonium Boiss. ; dans la série des espèces orien- tales parait devoir suivre immédiatement Statice Sieberi Boiss. ». — XI, OnrcAxuM Verter Barb. et Driqu. sp. nova, de la section Euori- ganum Benth. Le chapitre consacré aux « Considérations générales sur la flore », nous apprend que « ce qui frappe le plus dans la végétation de Karpathos, » ce sont les espéces arborescentes de genres dans lesquels on n'est pas » accoutumé à les rencontrer : Dianthus, Linum, Chamæpeuce, Sca- » biosa, Stæhelina, etc. Le grand Phlomis floccosa a de véritables » troncs ligneux, et méme les plantes les plus gréles présentent, vers » leur base, des souches ligneuses d'une grosseur hors de proportion » avec le reste de ces délicates plantes... » Dix-huit espéces considérées jusqu'à ce jour comme exclusivement crétoises et qu'on a retrouvées à Karpathos montrent les grandes affinités qui existent entre ces deux iles. Une liste de 89 noms vulgaires de plantes termine cette étude botanique. EnN. MaLINVAUD. Contribution à l'étude de la flore de la Lorraine, Note sur la présence aux environs de Nancy de l’Isatis tinctoria et du Trifolium resupinatum, par M. Camille Brunotte (Journal de Bota- nique, 16 octobre 1895). Broch. de 5 pages in-8. L'auteur considère l’Isatis tinctoria, cultivé autrefois, et le Trifolium resupinatum, introduit récemment, comme appartenant actuellement à la flore de Lorraine. La première de ces plantes, disparue des localités où Godron l'avait naguére signalée, a été retrouvée trés abondante entre Rosières-aux-Salines et Blainville-la-Grande, le long d’un talus bordant la voie ferrée ; depuis trois ans, elle se maintient et se multiplie en cet endroit. D’après l'auteur, et c'est l'explication qui lui paraît la seule admissible, des graines d’Isatis, provenant des cultures d'autrefois et REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Td enfouies assez profondément dans le sol, où à l'abri de l'air elles avaient gardé leur faculté germinative, ont été ramenées à la surface par les travaux effectués dans les romblais de la voie ferrée et ont germé dans un terrain qui leur était propice. Quant au Trifolium resupinatum, découvert depuis 1892 sur plu- sieurs points aux environs de Nancy, où il serait, d’après M. Brunotte, « définitivement établi », il aurait été probablement introduit avec es semences destinées à créer des prairies artificielles et surtout avec des fourrages importés pendant ces derniéres années. L'auteur emprunte à Godron les conclusions suivantes de son travail : « Les migrations des végétaux se font souvent grâce à l'homme; ces migrations s’accroissent journellement en raison directe des relations commerciales. » EnN. M. Les marais salés de la vallée de la Seille au point de vue botanique; par M. Camille Brunotte (Bull. de la section vosgienne du club alpin français). 26 pages in-8° et une carte. Nancy, 1896. C'est à une cote variant entre 205 et 240 mètres au-dessus du niveau de la mer que se rencontrent en Lorraine ces marais salés. « Ils recoi- vent directement des profondeurs du sol des eaux plus ou moins abon- damment chargées de chlorure de sodium. Ces eaux, arrivées à la surface, s'évaporent en partie, laissent sur la terre, par les temps secs, un dépót givre blanc de sel marin, ou bien s'écoulent en formant des petits ruisseaux qui recoivent aussi une certaine quantité d'eau douce... » Des dépóts trés abondants et trés profonds de sel gemme du Trias sont exploités dans le département de Meurthe-et-Moselle. Les salines, dans la Lorraine annexée, appartiennent au bassin de la Seille. Aprés le premier chapitre consacré aux « Généralités », on trouve, dans le second, la « Description des marais ». L'auteur y donne avec beaucoup de soin les détails topographiques qui guideront l'excursion- niste dans la région salifére. La carte trés claire jointe à la Notice aide beaucoup à l'intelligence du texte. Enfin la troisième et dernière partie renferme la liste des plantes trouvées dans la région décrite, avec l'indication exacte des localités. On y remarque, parmi les plus caractéristiques : Spergula marina, Aster Trifolium, Salicornia herbacea (qui est, d’après l’auteur, « la plante la plus nettement salicole et la plus connue de tous nos marais lorrains »), Blitum rubrum, Triglochin maritimum, Juncus bulbosus, Ruppia rostellata, Scirpus Tabernemontani; quelques Algues fila- menteuses, notamment Rhizoclonium flavicans et Enteromorpha in- lestinalis; des Cyanophycées, Lyngbia cstuarii; des Oscillatoria tenuis, chalybea; enfin de nombreuses Diatomées, représentant une 14 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. quinzaine de genres. Le Glaux maritima, cette Primulacée maritime qu'on rencontre en Auvergne sur les terrains saliféres et auprès des sources minérales, avait été naguére indiqué en Lorraine par Kirschleger entre Vic et Dieuze ; elle aura sans doute disparu de ces localités où on n'a pu la retrouver. EnN. MALINVAUD. Les Phænix cultivés dans les jardins de Nice: le Phœ- nix melanocarpa de la villa Henry de Cessole; par Emile Sauvaigo. Broch. de 42 pages in-4° et 3 gravures dans le texte. Orléans, 1896. L'auteur, dans cette Notice horticole, fait surtout connaitre un Dattier à fruits noirs et comestibles qu'il a découvert dans la villa Henry de Cessole et signalé à M. Naudin, qui lui a donné, pour ne rien préjuger de son origine, le nom provisoire de Phaenix melanocarpa. Par la glaucescence de ses palmes, la configuration de ses régimes, la grosseur et la forme de ses fruits, ce Phœnix rappelle tout à fait le Dattier propre- ment dit; mais, par le notable élargissement de la base de ses palmes à leur insertion sur le trone, il semble revendiquer un certain degré de parenté avec le Palmier des Canaries (Phænix canariensis). Serait-ce un hybride? Une autre hypothèse, tout aussi fondée, consisterait à voir dans le Phænix melanocarpa une simple variété de l'espéce classique du Dattier, chez lequel, en effet, les variétés se comptent par centaines. Il existe aussi à Laghouat, en Algérie, une race de Dattiers à fruits noirs qu'on ne trouve que là, et le Phoenix senegalensis cultivé à Nice porte de petites dattes noires. Le Palmier de la villa Henry de Cessole fut planté en 1882, il comptait alors dix ans environ d'existence. Le stipe mesure actuellement 4 mètre de hauteur sur 60 centimétres de diamétre à la base et se termine par un panache de feuilles pennées, grisâtres, de 4 à 5 mètres de longueur, semblables à celles du Dattier commun dont il se rapproche par le faciés général, tandis que, par son trone court et un peu gros, il semble offrir quelque parenté avec le Palmier des Canaries. Le nombre des ré- gimes émergeant du cœur de l'arbre est invariablement de 9 à 43 à chaque floraison; celle-ci a lieu pendant les mois d'avril et de mai, et la fructification ne s'achéve qu'un an aprés. Les fruits, trés nombreux sur les régimes pendants, sont oblongs-obtus, d'abord jaunes puis rou- geàtres et passent au noir à la maturité. La pulpe est à chair ferme, trés sucrée, légérement parfumée, rappelant celle des dattes africaines. L'acquisition de ce Palmier à fruits comestibles est des plus précieuses pour le littoral nicois; car, si le Dattier du Sahara et le Palmier des Canaries fructifient sous ce beau climat, leurs dattes n'y sont jamais mangeables (peut-étre par suite d'un mauvais choix des variétés), celles du Palmier du Sénégal sont comestibles, mais trés inférieures en qualité aux fruits du nouveau Phœnix melanocarpa Naud. Ery. M. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 19 Materialien zur Flechtenflora Bosniens und der Herce- govien (Matériaux pour une Flore des Lichens de la Bosnie et de l'Herzégovine); par M. Alex. Zahlbruckner. Vienne, 1895, brochure in-4^ de 20 pages. En 1890 (1), M. le D' Zahlbruckner a publié un Prodrome de la Flore des Lichens de la Bosnie et de l'Herzégovine, lequel se trouve augmenté et complété par le présent Mémoire. Celui-ci comprend : 1? quelques- uns des Lichens récoltés par le regretté M. Lojka dans ces régions et dont il n'a pas été fait mention dans le Prodrome. A propos de M. Lojka, M. Zahlbruckner fait remarquer qu'il a examiné toute la collection d'exsiceatas de cet auteur et qu'il les a tous trouvés parfaitement déter- minés; on sait que cette collection a été vue par M. Nylander; 2» les Lichens rapportés par le D" von Beck, dans son troisième voyage en Bosnie (ceux des deux premiers voyages sont dans la première publica- tion); 3° une collection faite par M. Brandis dans les environs de Travnik postérieurement à la publication de sa Contribution à la Flore de Travnik, 1890-1891; quelques Lichens, principalement fruticuleux et foliacés, recueillis par M. Schwartz, aubergiste à Fojnica, près de Kiseljak, que M. Beck avait chargé de lui récolter des plantes et 5° enfin ceux que M. Maly a trouvés prés de Dolnja-Tuzla. Les espéces provenant de ces sources sont au nombre de 288, réparties en 71 genres. Le Pro- drome en comprend 215, mais quelques-unes sont communes aux deux ouvrages, et, si l'on défalque ces derniéres, on arrive à un total de 301 pour cette région. En parcourant l'opuscule de M. Zahlbruckner, il est facile de distin- guer les espéces non encore publiées; elles sont imprimées en lettres grasses, tandis que les autres sont en italiques. Une espèce et une va- riété sont nouvelles : Rhizocarpon bosniacum qui appartient au stirps du Rh. obscurati Th. Fr. et Lobaria pulmonacea var. isidiosa. ABBÉ HUE. Catalogue des Mousses, Hépatiques et Lichens de la Corrèze; par M. Ernest Rupin. Limoges, 1895. Ce Mémoire renferme 219 espéces de Lichens réparties en 38 genres d'aprés la méthode de M. Nylander; elles proviennent pour la plupart du département de la Corréze et principalement de l'arrondissement de Brive. Un certain nombre d'entre elles ont été recueillies dans le Cantal, M. Rupin pensant par là suppléer à l'insuffisance de ses herborisations dans les arrondissements de Tulle et d'Ussel; il est incontestable qu'en (1) Voy. Bulletin, 1890, Revue bibliographique, p. 79. 76 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. parcourant son Catalogue on trouve une grande analogie entre la végé- tation lichénique de la Corrèze et celle du Cantal. On voit que l'auteur est peu familiarisé avec l'étude des Lichens, car en transcrivant les déterminations que lui a données M. Lamy de la Chapelle, il a laissé passer des fautes d'impression qu'un lichénologue de profession aurait corrigées, par exemple Lecanora abella et L. nephræa pour L. albella et L. nephœa. Vignore complètement ce que peut être le Leptogium multifidum Schær. et la variété gyocacea Ach. de l’Urceolaria scru- posa : le premier de ces noms n'est pas de Schærer et désigne ordinai- rement le Collema melænum Ach., cité un peu plus haut, par M. Rupin. Malgré tout, il faut tenir compte à cet auteur de sa bonne volonté et son ouvrage sera utile pour la confection d'une Flore des Lichens de France: c'est du reste le but qu'il s'est proposé d'atteindre. ABBÉ Hur. Lichens récoltés à Vire, à Mortain et au Mont-Saint- Michel; par M. l'abbé Hue (Extrait du Bulletin de la Société Lin- néenne de Normandie, 4 sér., 8* vol.). Tirage à part in-8° de 39 pages, Caen, 1895. Dans cette énumération de Lichens de la Basse-Normandie, l'auteur ne donne pas, comme dans ses Lichens de Canisy, les résultats d'une étude approfondie des localités citées. À Canisy, M. l'abbé Hue a her- borisé pendant plusieurs années; à Vire, à Mortain et au Mont-Saint- Michel, il n'a passé que quelques jours. Ce n'est donc qu'un aperçu de flore lichénique de ces pays qu’il présente dans son opuscule; néan- moins on y remarque quelques espéces nouvelles pour la Normandie, Pertusaria Westringii Nyl., Lecidea coniopsoidea (Hepp) des rochers de Mortain; Lecanora microthallina Wedd. et Verrucaria microspora var. mucosula Wedd. des rochers maritimes du Mont-Saint-Michel, ainsi que Lecanora dimera f. ecrustacea Nyl., des remparts de la célèbre abbaye. Pour d'autres espèces, par exemple pour l'Ephebe pubescens Fr., les Parmelia Mougeotii Schær. et Delisei Nyl., le Lecanora eu- carpa Nyl., ce sont des localités encore inconnues en Normandie qui ont été découvertes. Le total de ces Lichens récoltés en cinq jours est de 223 : 132 pour Vire et les environs, 62 pour la Cascade et la cóte Saint-Michel de Mortain et 29 pour le Mont-Saint-Michel. Le but du voyage de M. l'abbé Hue, à Vire, était de rechercher la seule localité connue du Dufouria floccosa Nyl., récolté en 1821, par Delise « sur les rochers de Cadhol, route de Vire à Caen ». Personne à Vire ne connais- sait ces rochers, et on a supposé qu'il pouvait s'agir des rochers de Ca- théolles, situés effectivement sur le bord de la route de Vire à Caen. La plante de Delise n'a pas été apercue sur ces rochers, mais avant d'affir- mer qu'elle a disparu de la Normandie, il faudrait étre certain que les rochers de Cadhol n'existent pas véritablement. Ern. MariNVAUD. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. T Lichens de Californie récoltés par M. Diguet et déter- minés par M. l'abbé Hue (Journal de Botanique, 16 mars 1895). Tirage à part in-8* de 5 pages. Cette collection de Lichens bien petite, car elle ne présente que 27 espèces, et faite un peu au hasard par un chimiste, M. Diguet, offre cependant un grand intérét au point de vue de la géographie botanique. [l n'est pas rare que des Lichens de la côte occidentale de l'Afrique se retrouvent sur la cóte orientale de l'Amérique. Mais ici il s'agit d'une espèce rare, du Ramalina crispatula Despr., qui n'avait encore été observée que sur les sables des iles Canaries, du désert de Tunis, de l'Égypte et de l Arabie, et M. Diguet l'a droites sur des troncs d' Ou non loin du rivage de l'océan Pacifique. M. le D" Stizenberger, récem- ment et trop tôt enlevé à la science, s'occupait précisément des Lichens de la Californie au moment de la publication de l'opuscule de M. l'abbé Hue; ce fait lui a paru tellement extraordinaire qu'il lui a demandé immédiatement communication des échantillons. Cette petite collection a également fourni une localité nouvelle à un autre Ramalina peu commun, mais beaucoup moins rare que le précédent, au R. calicaris var. subamplicata Nyl. Ce sont les espèces fruticuleuses et foliacées qui sont les plus nombreuses dans les 27 Lichens de la Californie : elles sont au nombre de 22, et il n'y a que 4 Lecanora et 1 Lecidea. Ern. M. Notes sur la flore des gisements houillers de la Rhune et d'Ibantelly (Basses-Pyrénées); par M. R. Zeiller (7 pages in-8° et une planche. Extrait du Bulletin de la Société géologique de France, 3* série, t. XXXIII, 1895). La flore des gisements houillers de la Rhune et d'[bantelly a déjà été étudiée par M. Bureau, en 1866, et par M. Stuart Meneath, en 1881; mais leurs recherches, basées sur un trop petit nombre d'échantillons, avaient conduit seulement à conclure qu'elle était stéphanienne, sans qu'il füt possible d'en fixer le niveau précis. En possession de documents plus nombreux qui lui ont été commu- niqués par le Musée de Bayonne et par M. Genreau, M. Zeiller a pu dé- terminer, soit génériquement, soit le plus habituellement spécifique- ment, 22 types fossiles pour fbantelly et 13 pour la Rhune, y compris les formes déjà citées par MM. Bureau et Stuart Meneath. A un petit nombre d'exceptions prés, toutes les espèces du second dépôt existent dans le premier. Parmi les espèces communes, deux sont particulièrement intéressantes pour la détermination de l'àge des dépóts; ce sont: les Pecopteris Daubreei et Pecopteris feminæformis forme diplazioides. 78 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'un et l'autre, en effet, se rencontrent exclusivement au sommet du Stéphanien ou à la base du Permien. Les autres espéces déterminées, soit à Ibantelly, soit à la Rhune, si on peut les rencontrer à des niveaux plus inférieurs, n'en atteignent pas moins le sommet du Stéphanien ou méme la base du Permien. La conclusion à tirer de ces constatations est que ces dépóts appartiennent à la région la plus élevée du Stéphanien, ce qui s'accorde fort bien d'ailleurs avec les observations stratigra- phiques. Parmi les plantes d'Ibantelly conservées au Musée de Bayonne, se trouve une gaine d'Équisétinée de type inédit; les collections de l'École des mines renfermant trois autres bands de ce fossile, M. Zeiller a pu en faire une étude compléte, le décrire et en donner de bonnes figures. Ce fossile végétal est trop incomplet pour qu'on puisse l'attribuer à un genre déterminé ; c'est donc sous l'appellation générique, un peu vague, d'Equisetites qu'il devra figurer dans la nomenclature. Il est voisin à certains égards de l'Equisetites zeæformis Schlotheim (sp.); mais il s'en distingue à première vue, comme de tous les Equisetites houillers, par l'élargissement graduel trés marqué et la forme spatulée des feuilles; par suite les gaines qu'elles constituent sont largement ouvertes. Ces caractères donnent à la plante une place assez à part parmi les Equisetites pour qu'elle mérite l'ntérét, malgré l’état incomplet sous lequel nous la connaissons jusqu'à présent. L'auteur l'a nommée E. spatulatus et en a fourni la diagnose. P. ELCHE. NÉCROLOGIE Le R. P. DELAVAY, prêtre des missions étrangères, le persévérant et habile explorateur de l'Yunnan, est mort prés de Yunnan sen, le 31 dé- cembre 1895, âgé seulement de soixante-deux ans. Originaire de la Haute-Savoie, il puisa le goüt de la botanique dans la vue de la flore si riche et si variée de ses montagnes; l'exemple et les conseils du cardinal Billiet le dirigérent dans l'étude des plantes, de sorte qu'à son arrivée en Chine, en 1867, il était déjà suffisamment pré- paré pour comprendre tout l'intérét qui s'attachait à la végétation de ce grand pays. C'est en 1882 seulement qu'il commença à former dans le S.-0. du Yunnan, aux environs de Tali-fou, les immenses collections qu’il desti- nait toutes au Muséum. Durant neuf années, il ne cessa d' explorer méthodiquement tous les importants groupes montagneux de Likiang, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 19 du Hee chan men, du Tsang chan, du Maeul-chan, multipliant les ascensions en dépit de difficultés insurmontables pour tout autre que pour un montagnard, ainsi qu'il aimait à se qualifier lui-même, visitant les mêmes lieux à diverses saisons pour se procurer les fleurs et les fruits d’une même espèce, constatant, dans de précieuses notes, les dif- férences notables de la végétation, selon les expositions et la direction des vents. C'est ainsi qu'en moins de neuf années il fit soixante fois l'ascension du Hee chan men, montagne de 4000 mètres, réputée inac- cessible, mais dont la riche végétation l'avait séduit et qu'il appelait le Jardin du Yunnan. Ces détails font comprendre comment il a pu découvrir, à lui seul, plus de 50 Rhododendron, à peu près autant de Pedicularis, près de 40 Primula et Gentiana, etc., etc. On peut estimer à prés de 4000, dont presque la moitié nouvelles, le nombre des espéces envoyées par lui; le chiffre des parts d'herbier dépasse cent mille. Le Muséum perd dans le R. P. Delavay un collaborateur infatigable; sa correspondance et les notes dont il accompagnait ses plantes mon- trent qu'il fut non seulement un collecteur absolument parfait, mais encore un savant observateur, aux vues larges et profondes, qu'il ne voulut malheureusement pas consentir à exposer autrement que dans ses lettres. A. FRANCHET. NOUVELLES (15 avril 1896.) — Le Congrès des Sociétés savantes qui se réunit tous les ans à Paris pendant la semaine de Pàques a tenu le 14 avril dernier sa séance de clôture, Sur la liste des récompenses accordées à celte occasion figurent les noms de quatre de nos confréres : M. Joseph Vallot a été nommé chevalier de la Légion d'honneur; M. Malinvaud, officier de l'Instruc- tion publique; MM. Drake del Castillo et Perrot, officiers d'Académie. —. Mr veuve Lavallée a donné au Muséum d'histoire naturelle de Paris l'herbier de Desvaux, ancien directeur du Jardin botanique d'An- gers, mort en 1856 [Voy. le Bulletin, t. III (1856), p. 637]. Ce précieux herbier, comprenant environ 40 000 espèces disposées en 200 volumes in-folio avec une grande quantité de notes originales, avait été acquis par notre regretté confrère Alphonse Lavallée et faisait partie des impor- tantes collections qu'il avait réunies à Segrez. 80 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — Les Comptes rendus de l'Académie des sciences, numéro du 13 janvier dernier, renferment une Note intéressante de M. G. Fabre sur une « Nouvelle station du Pin Laricio (P. Salzmanni Dunal), en France, dans le Gard ». Cette station est située en pleine Cévenne, à 10 kilométres nord d'Anduze, sur le territoire de la commune de Mialet et aux environs du col d'Uglas. Le Pinus Salz manni y occupe un espace de 70 à 80 hectares d'étendue, à des altitudes comprises entre 400 et 500 métres, sur un sol de grés grossier appartenant au terrain triasique et sur des pentes fortes généralement exposées au sud. — Notre confrére, M. Michel Gandoger, actuellement en Andalousie, nous prie d'aunoncer qu'il sera de retour chez lui, à Arnas (Rhóne), vers la fin de juillet prochain et alors pourra répondre aux nombreuses lettres qu'on lui a déjà adressées. Comme par le passé, les plantes de ce quatrième voyage en Espagne seront données en échange d'autres de la méme valeur. — Un Bureau pour l'échange des Cryptogames s'est fondé à Vienne (Autriche), dans le but de faciliter à ses associés l'acquisition des Cryptogames cellulaires en échantillons bien déterminés et soigneuse- ment préparés. — S'adresser, pour obtenir le prospectus imprimé en trois langues, au directeur, Josef BnuwNTHALEn, Leiter der Wiener Kryptogamen Tauschanstalt, Wien, IV. Wiedner Hauptstrasse, 91. — Sous le titre de Leçons élémentaires de Botanique, M. A. Daguil- lon, maitre de conférences à la Faculté des sciences de Paris, vient de publier le cours qu'il a été chargé de faire, pendant l'année scolaire 1894-95, en vue de la préparation au certificat d'études physiques, chimiques et naturelles exigé des futurs étudiants en médecine. Un volume in-18 jésus, broché, prix 7 fr. 50, en vente chez Belin frères, 22, rue de Vaugirard, Paris. — Les 7 et 8 mai prochains, aura lieu à la salle Silvestre, 28, rue des Bons-Enfants, Paris, à huit heures du soir, la vente aux enchéres pu- bliques d'une importante bibliothéque d'ouvrages de botanique; le Catalogue sera envoyé gratis et franco à toute personne qui en fera la demande à MM. J.-B. Baillière et fils, libraires, 19, rue Hautefeuille, à Paris, qui sont chargés de la vente. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. ——— 2200. — Lib.-Impr. réunies, rue Mignon, 2, Paris, — MAY et MoTTEROZ, directeurs. 7 E Er Prillieux . ....... P Begagny....-..... - Cornu............ - Cornu... x: E Gandoger......... à: . Franchet. ,.... ... … Chabert...... - Degagny.... +“. P TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. Changements dans Ie personnel de la Société en 1895............ SÉANCE DU [0 JANVIER 1896. Admission de MM. Bris et de Kersers....... eeetasotes enr nte La Société décide de tenir une session extraordinaire eu Tunisie au mois d'avril proehain......... T Sur la pénétration de la Rhizoctone violette daus les racines de Bet- terave et de Luzerne ..,..,......... sehr vésosssoueressee Recherches sur la division du noyau cellulaire chez les végétaux (4° Note)...... ,,..,, ,.....,,.,,...... PE EE EEE Sur un genre nouvean de Pontédé riacées d' Afrique : Scho nlandia gabonensis Max. Cornu...,...,........... see... SÉANCE DU 24 JANVIER Décès de M. O.-J. Richard; hommage rendu à sa mémoire, ,..,.,. Note sur deux Commélynées de l'Afrique équatoriale.. ..,.....,... Lettre sur des herborisations en Espagne....,,.....,,.,,..,,.:..,.. M. G. Camus signale des localités nouvelles de Carex paradoxa et de Liparis Leselii. M. Jeanpert a récolté Hypnum giganteum.... Observation de M. Malinvaud............. Bem rhet a SÉANCE DU 14 FÉVRIER. Admission de MM. Beille, Brossard d’Alban, du Buysson, Debray, Decrock, Longuet, de Rey-Pailhade.,.,,.,,,.,,.....,...,.,.,.. M. G. Camus présente des Orchis du Maroc..........,......,...... Note sur quelques Liliacées de la Chine oceidentale.......... o Un Luzula critique de Ia flore parisienne......... emen tmo tesece Recherches sur la division du noyau cellulaire chez les végétaux (5° Note)....... soso. PE TERRE M. Jeanpert présente " Galium boreale etle Juncus diffusus qu il a trouvés en Seine-et-Marne... ,,......... s .............. SÉANCE DU 98 FÉVRIER Admission de M. Lassimonne.......... A Mem ht ett n fa. Blanc...... Note sur l'arbre à prières du monastère de Goumboum............ . Neyraut.…........ Note sur l'Hypericum humifusum.......... ns... Observations de MM. Malinvaud et G. Camus.................... .. .. Note sur quelques plantes rares ou nouvelles de la flore francaise récoltées dans le Jura....,..,......,........,......... serres . Observations de MM. Chatin, Malinvaud et F. Camus.............. Dons d'ouvrages de MM. Barbey et de Saporla.............. ...... REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Karpathos; de Stefani, Forsyth Major et bruckner...........,......... e Barbey... ... . 11] Catalogue des “Lichens de la Corrèze; E. Oñtribntion à l'étude de la flore de la Lor- Rupin............ IDE raine; C. Branotte........ seeren ED $ marais salés de la vallée de la Seille; C. Brunotte....... $ Phœnix cultivés dans les Jardins de A. Hue........... . rl Ém. Sauvaigo .................. Tlàux pour une "Flore des Lichens de ed anie et de l'Herzégovine; Al. Zahl- 72 | Lichens récoltés à Vire, à Mortain et au Mont-Saint-Michel: A. Hue......,.,,.. 73 | Lichen de Californie récoltés par M. Diguet; seco ots, ses. d ess veroiersrssee 74 | Notes sur la flore des gisements houillers de la Rhune et d’ibantelly (B.-Pyrén.) ; R. Zeiller,.. c.c eer 59 STATUTS DE LA SOCIÉTÉ 1 BOTANIQUE DE FRANCE 3 ARTICLE 1*. La Société prend le titre de Société botanique de France. ART. 2. Elle a pour objet : 4° de con- courir aux progrès de la Botanique et des sciences qui s'y rattachent; 2° de faciliter, par tous les moyens dont elle peut disposer, les études et les travaux de ses membres. ART. 3. Pour faire partie de la Société, il faut avoir été présenté dans une de ses séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. — Les Français, quel que soit le lieu de leur rési- dence, et les étrangers, peuvent également, et au méme titre, étre membres de la Société. — Le nombre des membres résidant à Paris ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des membres résidant dans les départements ou à l'étranger est limité à six cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l'année sui- vante, dans la dernière séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société ont le droit d'assister aux séances. lls y ont tous voix délibérative. — Les délibérations sont prises à la majorité des voix des meni- bres présents. ART. 5. Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations ou échanges d'iin- meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution. ART. 6. L'administration de la Société est confiée à un Bureau et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. ART. 7. Le Bureau est composé : d'un président, de quatre vice-présidents, d'ua secrétaire général, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d'un trésorier et d'un archiviste. AnT. 8. Le président et les vice-présidents sont élus pour une année. — Le secrétaire général est élu pour cinq années; il est rééligible aux mémes fonctions. — Les se- crétaires, les vice-secrétaires, le trésorier et l'archiviste sont élus pour quatre années ; ces deux derniers sont seuls rééligibles. — Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous les deux ans. ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année. ART. 10. Le Président, les autres mem- bres du Bureau et les membres du Conseil d'administration sont élus, à la pluralité des voix, dans la dernière séance du mois de décembre Tous les membres de la Société sont appelés à participer à ces élections, soit directement, seit par correspondance. Le Président est choisi parmi les quatre vice- présidents en exercice. . ART. 11. La Société pourra tenir des Séances extraordinaires sur des points de la 2200, — L.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et Morrenoz, directeurs. France qui auront été préalablement déter- minés. — Un Bureau sera spécialement or- ; ganisé par les membres présents à cés réunions. B ART. 12. Un Bulletin des travaux de la | Société est délivré gratuitement à chaque | membre. E | ART. 13. Chaque membre paye une cot | sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, | être remplacée par une somme de 400 fr. une fois payée. Tout membre qui a payé régulièrement la cotisation sociale pendant au moins dix ans peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. BE. ART. 14. La Société établit chaque année : son budget pour l'année suivante. Dans la’: première séance du mois de mars de chaque année, le compte détaillé des recettes et des dépenses de l'année précédente est soumis | à son approbation. Ce compte est publié dans. le Bulletin. . ART. 15. Les fonds libres sont déposés dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif. — Les sommes recues, qui n'ont pas été employées dans le cours d'un exer- cice, sont placées en rentes sur l'État, en obligations de chemins de fer francais (dont ` le minimum d'intérét est garanti par l'État), en actions de la Banque de France, ou en. obligations du Crédit foncier, sauf celles. que la Société juge nécessaires pour couvrit | les dépenses de l'exercice suivant. — Les valeurs ainsi acquises ne peuvent être alié- nées qu'en vertu d'une délibération de l Société. : ART. 16. La Société est représentée, dans les actions judiciaires qu'elle a à exercer ou: à soutenir, et dans tous les actes passés ef vertu de ses délibérations, par le Trésorier. ou par l'un des membres du Conseil qu'ellé a désigné à cet effet. 3 ART. 17. En cas de dissolution, tous les membres de la Société sont appelés à déci- der sur la destination qui sera donnée à ses biens, sauf approbation du Gouvernement. ART. 18. Les Statuts ne peuvent être modifiés que sur la proposition du Conseil d'Administration ou sur une proposition de vingt-cinq membres présentée au Bureau. Dans l'un ou l'autre cas, la proposition. doit être faite un mois au moins avant tt séance dans laquelle elle est soumise at vote de la Société. : L'assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut modifier les. Statuts qu'à la majorité des deux tiers des. membres présents ou votant par corres pondance. AM Le nombre des membres présents à la séance ou volant par correspondance doit. être égal, au moins, au quart des membre de la Société. l x 3 AVES. — Ce numéro contient la planche I; la planche IT sera encartée dans ie suivant. s- - pu BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-TROISIEME (Troisième Série. — TOME HI) 1596 Séances de Mars 1896. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Mai 1896. omptes rendus des séances, les Tables des volumes XLI et XLII (1894 et 1595), 1 À Pour ne pas interrompre l'impression des € seront publiées pendant les vacances. BUREAU -ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ POUR 18906. President : M. A. CHATIN. Vice-présidents : MM. Cornu, bonnet, Drake del Castillo, Prillieux. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. Secrétaires : | Vice-secrétaires : MM. Hua, Jeanpert. | MM. Guérin, Lutz. Trésorier : | Archiviste : M. Delacour. | M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: MM. Bureau, |! MM. Danguy, MM. Maugeret, Camus (F.), Guignard, Russell, Camus (G.), | Hue (abbé), Van Tieghem, Daguillon, | Matruchot, Zeiller. Tarif des tirages à part. NOMBRE DE FEUILLES. 25 50 100 | ` 200 Se EXEMPL, EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, fr. c. fr. c. fr. e. fr. e. fr. € pliure, piqûre et enveloppe de couleur. . . . . 8 50 9 50 44 » 415 >» 24 » Trois quarts de feuille (12 pages). . ., . . . ... 8 » 9 » 40 50 14 » 22 » Demi-feuille (8 pages). . ....,........ 5 » 6 » 8 » 12 » 18 » Quart de feuille (4 pages . . . ... ... e... 4 o» 5 » Ia» 9 » {4 » 2* feuille en sus de la première. . . . . . .... 7 50 8 50 9 50 12 » 18 » Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . , .. 1 » 8 » 9 » 11 50 46 » Demi-fenille en sus d'une feuille, . . , . .. .. 4 » 5 » 650 | 8 50 14.» Quart de feuille — ss... 3 » 4 » | 6» | 8 » 42 » La composition d'un titre d'entrée spéciald'une demi-page est de 1 franc. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs, En plus les frais de tirage et de papier. La eomposition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 9 francs si lè titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 francs si le titre est fait seulement pour la couver? ture. En plus les frais de tirage et de papier. | S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l’heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 50. Tout travail de remise en pages, c’est-à-dire entrainant une modification dans la disposition des pages da Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. SÉANCE DU 13 MARS 1896. PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. M. Hua, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 28 février, dont la rédaction est adoptée. Le Secrétaire général a recu la nouvelle de la mort d'un confrère distingué, M. Brochon, décédé à Bordeaux le 28 janvier 1896. Étienne-Henry Bnocuow, né le 26 avril 1833, était fils d'un ancien maire de Bordeaux. Avocat éminent du barreau de cette ville, membre du Conseil de l'Ordre depuis 1870, il en fut élu trois fois bâtonnier. L'un des fondateurs, en 1853, de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, il publia dans le premier volume des Mémoires de cette Compagnie, en collaboration avec MM. Delbos et Banon, des Documents pour servir à la Flore du sud-ouest de la France. Il était membre de l'Académie de Bordeaux, ainsi que de la Société Linnéenne, dans laquelle il était entré à l’âge de dix-sept ans; il en fut deux fois le président et publia dans ses Procès-verbaux de nombreuses Notes sur des plantes girondines. La sagacité et l'esprit critique dont témoignent ces opuscules font regretter que leur auteur ait été empéché par ses absorbantes occupations professionnelles de pouvoir se livrer à des travaux botaniques plus élendus. Deux plantes lui ont été dédiées : l'Elatine Brochoni par Armand Clavaud, l’Isoetes Brochoni par notre confrère M. Léonce Motelay. Henry Brochon a légué à la ville de Bordeaux son riche herbier com- posé d'environ 600 paquets (1). Il avait été admis dans notre Société le 9 mai 1884. M. le Président, par suite des présentations faites dans la précédente séance, proclame membres de la Société : (1) Voy. le Rapport de M. Jules Poisson sur l'herbier Brochon, in Compte rendu de la 24° session (tenue à Bordeaux) de l'Association française pour l'avancement des sciences, t. I, p. 282. T. XLII. (SÉANCES) 6 82 SÉANCE DU 13 MARS 1896. M. Henry (Edmond), professeur à l'École forestière, rue Lepois, 5, à Nancy. Mie Jorré (Rachel), licenciée ès sciences, à Montpellier, présentée par MM. Édouard Bornet et Flahault. M. Drake del Castillo fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR UN GENRE NOUVEAU DU TONKIN, par M. Emm. DRAKE DEL CASTILLO. J'ai l'honneur de présenter à la Société quelques remarques sur une plante nouvelle trouvée au Tonkin par Balansa, et qui m'a paru constituer un genre nouveau. Elle appartient à la famille des. Urticacées, et au groupe des Euartocarpées. Ce groupe est, on le sait, caractérisé par des fleurs réunies, généralement dans les deux sexes, en inflorescences globuleuses. On sait aussi que le genre Artocarpus, qui a donné son nom à ce groupe, n'en représente pas le type le plus complet; ce type me semble, au contraire, réa- lisé par la plante dont je vais vous parler et que j'ai appelée, en souvenir de celui qui l'a trouvée, Balansæphytum. Dans ce genre, les fleurs mâles ont un périanthe à quatre divisions valvaires et quatre étamines au milieu desquelles se voit un pistillode de forme allongée, tandis que dans les Artocarpus il n'y a qu'une étamine et pas de pistillode. Les fleurs mâles du Balansæphylum sont réunies en inflorescences globuleuses disposées elles-mêmes en grappe; les réceptacles et les grappes sont nus. Les fleurs femelles ont également un périanthe à quatre divisions valvaires; l'ovaire est terminé par un style simple, l'ovule est orthotrope et pendant. Ces fleurs sont réunies en inflorescences globuleuses; mais, au lieu d'étre immergées dans le réceptacle, elles sont libres, pédicellées et naissent à l'aisselle de bractéoles subulées. Les inflorescences sont disposées en grappes munies de grandes bractées concaves. Le genre Balansæphytum est voisin des Cudrania, originaires des mémes régions et dont les fleurs ont à peu prés la méme organisa- tion; mais, dans ce dernier genre, les inflorescences atteignent un degré moindre de développement, en ce sens qu'elles sont plus ramassées et que les fleurs sont agrégées, formant un syncarpe VAN TIEGHEM. — KORTHALSELLA, GENRE NOUVEAU. 83 dans le sexe femelle. L'unique espèce dont se compose le genre Balansæphytum est un arbuste dioïque, sarmenteux, à feuilles glabres, ovales; il croît sur le mont Bavi; je lui ai donné le nom de B. Lonkinense. Explication des figures de la planche I de ce volume. 1. Rameau florifère femelle. — 2. Inflorescence mâle. — 3. Coupe d'un réceptacle màle.— 4. Fleur mâle. — 5. Coupe de la méme. — 6, 6. Éta- mines. — 7. Coupe d'un réceptacle femelle. — 8. Fleur femelle. — 9. Coupe de la même. M. Van Tieghem fait à la Société la communication sui- vante : KORTHALSELLA, GENRE NOUVEAU POUR LA FAMILLE DES LORANTHACÉES; e par M. Ph. VAN TIEGHEM. De son séjour aux iles Sandwich en 1851-1855, Jules Rémy a rapporté, entre autres plantes, une Viscoidée aphylle que j'ai trouvée dans l’Herbier du Muséum, sous le nom de Viscum arti- culatum Burm., mêlée aux autres échantillons de cette espèce, très répandue, comme on sait, dans l'Asie et l'Océanie tropicales. Un simple coup d'ceil suffit cependant pour s'assurer que cette plante dont les rameaux sont cylindriques, n'est pas le Viscum articu- latum, dont les rameaux sont aplatis dans des plans alternative- ment rectangulaires. Un examen quelque peu attentif montre ensuite : d'abord, qu'elle n'est pas un Viscum; puis, qu'elle est le type d'un genre distinct; enfin, que ce genre, offrant. par là un intérêt tout particulier, prend place, sinon près des Ginalloa dans la tribu récemment constituée des Ginalloées (1), du moins tout à cóté de cette tribu. C'est ce que je me propose d'établir dans cette Note par l'étude sommaire de la tige, de l'inflorescence, de la fleur mále et de la fleur femelle de cette plante. Tige. — La tige est jaunátre, cylindrique, munie d'écailles op- posées décussées, trés courtes et trés larges, unies bord à bord en anneau, et abondamment ramifiée à l'aisselle de ces écailles. (1) Buil. de la Soc. bot. de Fr., séance du 13 décembre 1895. 84 SÉANCE DU 13 Mans 1896. L'épiderme, fortement cutinisé et profondément ridé, est muni de stomates transversaux. L'écorce, verte et légérement palissa- dique dans sa région externe, contient dans sa zone interne quelques larges cellules scléreuses, que l'on rencontre aussi dans la moelle. Les faisceaux libéroligneux ont, en dedans de la pointe du bois primaire, un petit groupe de fibres, réduit à quelques éléments et qui manque méme tout à fait à plusieurs d'entre eux. Inflorescence. — Les fleurs sont trés petites, ne mesurant pas plus de 4 de millimétre, sessiles et disposées cóte à cóte en grand nombre à l'aisselle de chaque écaille, de maniére à entourer la tige, comme les écailles elles-mêmes, d'un anneau complet. Elles y forment de nombreuses et courtes rangées longitudinales, qui se développent de chaque cóté à partir de la médiane et dans chacune desquelles les fleurs naissent de haut en bas. Elles sont entre- mélées de poils bruns, unisériés et simples, mais totalement dé- pourvues de bractées. Chaque groupe renferme des fleurs máles et des fleurs femelles, mélangées sans ordre bien marqué, les pre- miéres plus nombreuses que les secondes; il y a d'ailleurs aussi des groupes uniquement composés de fleurs máles. Cette disposi- tion remarquable des fleurs n'est pas sans rappeler celle qui est si caractéristique dans la tribu américaine des Phoradendrées. Dans les échantillons étudiés, toutes les écailles non pourvues de branches, depuis la base de la tige primaire jusqu'aux sommets des plus jeunes rameaux, sont munies de pareils groupes de fleurs et toutes les fleurs y sont sensiblement au méme état. Il semble donc que la plante croisse et se ramifie plusieurs années durant sans fleurir, puis tout à coup se couvre de fleurs à la fois dans toute son étendue, devenant ainsi tout entiére une sorte de vaste inflorescence. Fleur mâle. — La fleur mâle a trois sépales, orientés diverse- ment suivant les fleurs, le plus souvent suivant 2, parfois aussi sui- | vant +, avec des positions intermédiaires. Chaque sépale porte à sa base une anthére sessile sans faisceau libéroligneux propre, munie . de deux sacs polliniques qui s'ouvrent par deux fentes longitudi- nales pour mettre en liberté un pollen formé de grains ovales à trois plis. VAN TIEGHEM. — KORTHALSELLA, GENRE NOUVEAU. 85 Fleur femelle. — La fleur femelle a de méme un calice de trois sépales diversement orientés, concrescent avec l'ovaire ; au-dessus du départ des sépales, le pistil se termine entre eux par un gros stigmate conique. L'ovaire infére a deux cercles de faisceaux libéroligneux peu développés. L'externe comprend trois petits faisceaux, un pour chaque sépale ; l'interne n'a que deux faisceaux, encore plus petits, un superposé à l'un des faisceaux sépaliques, l'autre diamétrale- ment opposé. Le pistil ne comprend donc que deux carpelles épi- sépales, le troisiéme ayant avorté. Une coupe longitudinale de l'ovaire infére, menée dans le plan des deux faisceaux carpellaires, montre la masse centrale creusée d'uneloge, qui se continue en haut par une fente étroite bientót complétement oblitérée par la soudure des deux épidermes. Tout le long de la loge et jusque dans la partie inférieure de la fente qui la prolonge, l'épiderme interne du carpelle est fortement cutinisé et la cuticule est lignifiée, car elle se colore par le vert d'iode. De chaque côté se voit sous l'épiderme une bande de tissu collenchymateux, prolongement du tissu conducteur du stigmate. Contre la face interne cutinisée de la loge s'applique étroitement un cóne de parenchyme dont la base est en continuité avec le pa- renchyme carpellaire, et dont le sommet s'applique intimement contre la fente verticale cutinisée. Vers l'extrémité de ce cóne se voit de chaque cóté, sous l'épiderme, un sac embryonnaire, qui s'allonge vers le bas et, parvenu au-dessous de la couche de cutine qui le sépare du carpelle, s'incurve en dehors, entre dans le car- pelle et remonte dans la bande correspondante de collenchyme, qu'il digére sur son passage, jusqu'un peu au-dessus du sommet du cóne. C'est dans cette extrémité remontante et élargie du sac que se trouve l'oosphére avec les synergides, et c'est sur elle qu'agit le tube pollinique; enun mot, il y a basigamie (1). C'est en elle par conséquent que se forme l’œuf et que se développe l'em- bryon avec l'albumen : le tout en dehors du cóne, c'est-à-dire du placente central, qui demeure à cóté. e Une coupe transversale de l'ovaire infère, menée vers le milieu dela hauteur du cóne, montre que le placente est aplati ; sa section (1) Ph. Van Tieghem, Acrogamie et basigamie (Journal de botanique, 16 décembre 1895). 86 SÉANCE DU 13 Mans 1896. est une ellipse dont le grand axe est dans le plan médian des car- pelles. Il ne renferme aussi, aux deux extrémités du grand axe, que les deux sacs embryonnaires situés dans ce plan et rencontrés tout à l'heure dans la coupe longitudinale. En dehors de l'ellipse cutinisée, le tissu collenchymateux est localisé en deux bandes, en face des extrémités du grand axe; et c'est dans chacune de ces bandes, trés prés de la cuticule, que se voit la branche large et remontante du sac embryonnaire, séparée seulement de sa branche étroite et descendante par la cuticule et par l'épiderme du pla- cente. Le fruit est couronné par les trois petits sépales persistants. Conclusion. — L'ensemble des caractéres qu'on vient de ré- sumer, notamment le type ternaire de la fleur, la structure de l'anthére avec ses deux sacs polliniques, celle de l'ovaire avec son placente central muni de deux sacs embryonnaires superposés aux deux carpelles, qui sortent du placente par sa base et, se courbant en U vers l'extérieur, remontent dans le carpelle pour aller au- devant du tube pollinique, celle du fruit avec sa couronne de sé- pales persistants, tout cet ensemble montre clairement que la plante en question n'est pas un Viscum, ni méme un genre voi- sin des Viscum, une Viscée, et que c'est aux Ginalloa qu'elle ressemble le plus. Ce n'est pourtant pas un Ginalloa; l'absence de feuilles et surtout le mode d'inflorescence, qui suit une tout autre loi, la séparent fortement de ce genre. Il est donc nécessaire d'établir pour elle un genre nouveau, que je nommerai Kor- thalsella, en mémoire du botaniste hollandais Korthals, qui a le premier, dés 1839, distingué génériquement les Ginalloa des Viscum. La plante de Rémy, portant le numéro 502 et récoltée dans l'ile Oahu sur une Ebénacée, le Maba sandwicensis A. DC., sera le Korthalsella Remyana. Il est probable que la plante citée par Hillebrand sous le nom de Viscum articulatum Burm. 8. var. salicornioides, qui croit aussi sur le Maba sandwicensis dans l'ile de Molokai, n'est pas autre chose que le Korthalsella Remyana dont il vient d’être question (1). Ainsi constitué, le genre Korthalsella doit être classé non loin (1) Hillebrand, Flora of the Hawaiian islands, p. 302, 1888. DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 87 des Ginalloa, mais il sera sans doute nécessaire d'établir pour lui une tribu distincte, à cóté de celle des Ginalloées. M. le Secrétaire général communique, au nom des auteurs, les travaux suivants : RECHERCHES SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE CHEZ LES VÉGÉTAUX (6° Note) (1); par M. Charles DEGAGNY. DEUXIÈME PARTIE : LA FORMATION DE LA PLAQUE NUCLÉAIRE ET DU FUSEAU CHEZ LE LIS BLANC. APRÈS LA DISPARITION DE LA MEMBRANE DU NOYAU. La période pendant laquelle les bâtonnets sont pelotonnés pour la onzième fois, ainsi qu’il a été constaté dans ce travail, depuis le commencement des phénomènes de la division, est extrémement courte, et fort difficile à trouver. Elle se distingue nettement des périodes qui la précédent et la suivent, et il n'est pas possible de méconnaitre l'aspect particulier et absolument différent que le noyau affecte alors. Le nucléole, les fils achromatiques, les ma- tières caryoplasmiques sont disparus. Seuls, les bâtonnets sont parfaitement visibles. La plupart d'entre eux sont enroulés les uns autour des autres, ou vont prendre la méme position, en formant une pelote compacte, exactement semblable aux pelotes qui se sont succédé depuis le début des phénomènes de la division. Leur réunion ne peut étre attribuée qu'à une force centripéte agis- sant sur chacun d'eux en particulier. Il n'est pas possible de penser à un refoulement exercé sur eux parle cytoplasma. L'obser- vation des phénomènes précédents a montré suffisamment que le cytoplasma ne pénétre jamais dans la cavité nucléaire; que celle-ci se comble progressivement, mais avec les matériaux qui provien- nent exclusivement du caryoplasma condensé sous forme de fils, et plus tard sous forme de granulations. D'autre part, les pelotes formées précédemment par les báton- (1) Voyez le Bulletin, plus haut, p. 51. 88 SÉANCE DU 13 Mars 1896. nets : 1° pendant la localisation du caryoplasma granuleux, les bâtonnets étant formés et pelotonnés ; 2 pendant la dissémination du caryoplasma granuleux, les bâtonnets se pelotonnant de nou- veau; 3° pendant la formation graduelle des fils achromatiques, les bâtonnets se pelotonnant et se séparant à diverses reprises; toutes ces pelotes si nettes, si bien formées, ne peuvent pas être attribuées plus à l'action du liquide fixateur qu'à l'intervention du cytoplasma, puisque la membrane existe toujours. La formation du peloton de bátonnets qui succéde à la disparition de la mem- brane, qui précéde au contraire d'autres pelotons, dont l'aspect est tout différent, comme on va le voir, cette formation est donc la répétition des phénoménes d'attractions et de répulsions alterna- tives que l'on a pu constater précédemment depuis le commence- ment de la division, pendant le cours des réactions qui se sont succédé dans le filament, puis dans les bâtonnets, et enfin dans le caryoplasma et dans la membrane nucléaire. L'aspect des figures de division, que l'on trouve ensuite, est tout différent, comme sont absolument différentes les conditions où se trouvent placés les bâtonnets, c'est-à-dire la nucléine : la membrane nucléaire n'existant plus, et par conséquent le noyau. Cependant, en comparant les faits qui vont se succéder avec ceux qui se sont passés dans le noyau, il sera facile de reconnaitre que la cause des mouvements d'attractions et de répulsions des báton- nets est toujours la méme, qu'elle est toujours liée étroitement aux réactions internes qui se passent dans chacun d'eux, entre les diverses parties de la nucléine, réactions se communiquant encore, mais moins complètement que pendant la présence de la membrane nucléaire, aux matiéres caryoplasmiques qui vont réapparaitre. Le peloton formé par les bâtonnets aprés la disparition de la membrane apparait bientót, mais sous une forme qui n'a pas été constatée jusqu'ici : Un aster remarquable par sa grandeur, par la netteté des rayons qui le forment, environne bientôt le peloton. En méme temps, les bátonnets semblent s'écarter, et le peloton se disloque. Non seulement les bâtonnets sont projetés, mais le nucléole l'est aussi, ainsi que les matiéres caryoplasmiques pré- cédemment disparues, et que l'on retrouve à l'état homogène, sous forme de rayons d'une grandelongueur divergents dans toutes les directions autour de la pelote comme centre. A cette période, bien longtemps aprés toute disparition de la membrane nucléaire, DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 89 toute action de deux corps extérieurs au noyau, qui seraient placés en opposition en dehors du peloton des bâtonnets, est impossible dans la formation de l’aster qui environne le peloton. La force qui agit alors, qui produit le refoulement des bâtonnets, du caryo- plasma homogène précédemment élaboré dans le noyau, et du nucléole, est une force centrifuge émanant de l’intérieur des bâtonnets, produisant les effets de répulsion sur les matières environnantes qui ne sont pas immobilisées par une union avec le réseau cytoplasmique. La poussée communiquée aux matières caryoplasmiques est assez forte, non seulement pour les faire introduire à travers le cytoplasma entre les mailles du réseau qui y existe, mais pour y faire pénétrer en même temps le nucléole, qui doit cependant, en raison de son volume, rencontrer une cer- taine résistance. Cependant, on le constate ensuite, cette répulsion exercée sur les matières caryoplasmiques, puis sur le nucléole, ne fait qu'augmenter à mesure que se succèdent les attractions et les répulsions des bátonnets; au fur et à mesure que les pelotons se forment et se disloquent tour à tour. On trouve alors le nucléole s'éloignant davantage des bâtonnets, à tel point quelquefois que, si son éloignement ne se fait pas dans un plan paralléle assez rap- proché du plan où se trouvent les bâtonnets eux-mêmes, on ne trouve plus de nucléole. Il ne faut pas pour cela supposer que le nucléole est dissous; il ne l'est pas encore, il le sera progressive- ment. Ses variations de grosseur seront méme des indices suffi- sants pour classer les différentes formes des figures de division qui vont se succéder. A l'époque actuelle le nucléole existe toujours, avec des dimen- sions réduites, il est vrai, mais il se retrouve quelquefois dans des plans fort éloignés du plan des bâtonnets, repoussé très loin de ces derniers avec le caryoplasma liquide qui forme encore dans tous les sens des rayons divergents autour des bâtonnets réunis en peloton. Il arrive parfois qu'un, que deux bátonnets séparés des autres recoivent la poussée exercée sur le caryoplasma par l'ensemble des autres bátonnets. Il devient évident encore, à la simple observa- tion des préparations, que la force répulsive qui agit a son centre, non pas en dehors de la région où se trouvent localisés le plus grand nombre des bátonnets, mais au centre méme du peloton formé par ceux-ci, vers lesquels tendent visiblement à revenir 90 SÉANCE DU 13 mars 1896. ceux qui ont été projetés avec le nucléole. La force émanée du peloton produit dans certains cas un effet mécanique des plus sai- sissants. Au moment où bâtonnets, caryoplasma, nucléole sont projetés, cette force de projection, dont l’origine est encore ici visiblement dans chaque bâtonnet, détermine entre les divers élé- ments qui entrent en antagonisme un phénomène curieux à obser- ver sur les préparations, et qui se trouve reproduit dans les dessins d'une facon trés nette. Ce phénomène, c’est l'effet de recul que l'on remarque sur le paquet de bâtonnets. Ceux-ci projettent bien le caryoplasma et le nucléole dans un sens, mais la force de projection détermine sur eux-mêmes une projection en sens op- posé; telle que celle qui se produit dans unearme à feu au moment de l'explosion. Les bâtonnets reculent donc ici, tout comme nous avons vu le filament pelotonné le faire dans le noyau des Spiro- gyra. Ils reculent tout en projetant le caryoplasma et le nucléole; et en reculant ils refoulent les fils de l'aster précédemment formé. Il n'existe plus autour des bâtonnets qu'un demi-aster. Cette phase de projection et de pelotonnement des bátonnets et des matiéres caryoplasmiques a encore une durée appréciable marquée par la diminution progressive du volume du nucléole qui est toujours repoussé à une grande distance. On se trouve donc bien en pré- sence des figures variées de division qu'affecte successivement le noyau, sans qu'il soit possible de regarder ces différentes formes comme des anomalies; car elles se retrouvent réguliérement, et avec des recherches suffisantes on peut les réunir en nombre, comme je l'ai fait. On peut en outre les classer méthodiquement dans leur ordre chronologique : les rapports variés, successifs, qu'affectent les bâtonnets, les matières caryoplasmiques, et le nu- cléole se succédant d'une facon si nette, si naturelle, qu'il n'est pas possible de ne pas saisir leur enchainement. Ainsi arrive-t-on à cette phase où les bâtonnets, aprés s'étre mu- tuellement projetés dans toutes les directions, aprés avoir projeté fils, caryoplasma liquide, nucléole, se projettent dans des direc- tions moins nombreuses, étalent, font diffluer le caryoplasma, ainsi que les fils que celui-ci baigne de toutes parts, dans des directions moins nombreuses. Comme précédemment, méme avant la dispa- rition dela membrane nucléaire, le caryoplasma refoulé au sein du cytoplasma prend dans certaines directions la forme confuse d'un fuseau, en s'emprisonnant dans le réseau cytoplasmique, DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 91 pendant que les bâtonnets, aprés avoir été projetés, écartés les uns des autres, se rapprochent. Moins diffluent, à mesure que les bâtonnets, centres des réactions, s'éloignent, le caryoplasma s'ac- cole au réseau cytoplasmique; il s'étire entre les bâtonnets qui s'éloignent et ce dernier. De là ces formes singuliéres, si instruc- tives à constater et à connaitre, et qui peuvent faire concevoir comment le fuseau se formera plus tard, au moment de l'éloigne- ment des bátonnets de la région des póles, comme nous le verrons plus loin. La caractéristique de cette phase, c'est donc la diffluence de plus en plus restreinte, de plus en plus canalisée, des matiéres caryoplasmiques liquides, et par suite du milieu où se meuvent les bâtonnets et le nucléole. C'est encore la tendance nettement accusée par les directions que prennent les matiéres caryoplas- miques, en s'étendant, en diffluant moins dans le sens transversal que dans le sens longitudinal, suivant une direction paralléle au grand axe du sac embryonnaire. Plus tard, quand la course des bâtonnets se restreindra, que les parties extrêmes des moitiés de fuseau se condenseront par conséquent plus vite que les parties centrales du fuseau, on pourra voir les bouts de fuseau s'incliner sur l'axe longitudinal. Mais, à l'époque actuelle, la remarque im- portante à faire, c'est la diminution de plus en plus visible de l'extension transversale des matiéres caryoplasmiques diffluentes autour des fils et des bâtonnets. A un certain moment, les bâtonnets ne se meuvent plus que dans une seule direction. La masse caryoplasmique ambiante peut étre inclinée alors sur l'axe longitudinal du sac, mais l'ébauche du fuseau est faite. Le caryoplasma liquide s'est condensé progressive- ment d'une facon plus compléte dans ses parties les plus rappro- chées des parois du sac, dans ses parties les plus en rapport avec l'extérieur, avec l'air; tout comme chez les Spirogyra, où les ma- tières caryoplasmiques sorties du noyau ne peuvent s'étendre dans les régions voisines de la membrane cellulaire. Quand les parties extérieures, latérales, de l'ébauche de fuseau sont ainsi conden- Sées, que l'ensemble de l'appareil formé autour des bátonnets a pris une certaine consistance, on peut expliquer l'inclinaison que prend l'ensemble des matiéres nucléaires sur l'axe longitudinal du sac. En parcourant le caryoplasma liquide ainsi canalisé, les bátonnets suivis par les fils.qui se sont attachés à eux précédem- 92 SÉANCE DU 13 MARS 1896. ment vont et viennent en sens opposés dans des directions paral- lèles les unes aux autres. Dans certaines préparations, on trouve les bâtonnets en voie de mouvements très actifs, mais de mouve- ments parallèles au grand axe cellulaire, se rapprochant momen- tanément. Les bâtonnets attirent alors à eux le caryoplasma en voie de condensation, et il se forme des pinceaux de fils achroma- tiques dans le sens opposé au mouvement de rapprochement des bâtonnets; de sorte que l’on se trouve en présence de deux systèmes de fils à directions différentes; les uns formant l’ensemble de l'ébauche du fuseau, parallèles entre eux, fils formés, définitifs du fuseau; les autres formant des pinceaux dans des directions différentes, inclinés sur les premiers fils. Comment soupçonner encore une action à des corps extérieurs, dans ces effets si variés dus exclusivement à la continuation, au développement d’une même cause, à la continuation des réactions intérieures aux bâton- nets, réactions qui seront bientôt de plus en plus visibles sur les bâtonnets qui vont, comme on le verra plus loin, devenir de plus en plus diffluents? Les mouvements de va-et-vient des bátonnets ne sont pas un phénoméne particulier à la division du noyau primaire. Quand les noyaux filles, entrés à leur tour en division, forment leur fuseau, c’est exactement par les mémes procédés. Aprés la disparition de la membrane nucléaire provoquée chez eux par les mémes causes, comme nous le verrons, que celles qui ont amené la disparition de la membrane du noyau primaire; aprés l'apparition des fils achro- . matiques, dans les noyaux filles, à la place du caryoplasma granu- leux, les bâtonnets, la nucléine, offrent les mêmes phénomènes, passent par la méme série de réactions plus remarquables encore, par la diffluence plus complète de la nucléine et de la linine, dif- fluence qui a échappé à l'attention des observateurs. Sans empiéter ici sur des faits qui seront décrits plus tard, on peut se convaincre, par l'examen d'une préparation qui contient deux noyaux filles à la période de la formation du fuseau, que là, comme dans le noyau primaire, les bâtonnets exécutent des mouvements longitudinaux de va-et-vient, qui ne peuvent étre sous la dépendance de corps placés aux extrémités du fuseau en formation. Il y a des báton- nets qui arrivent aux pôles, pendant que d'autres sont à l'équateur du fuseau. Quand la plaque nucléaire sera formée, ceux qui sont aux póles devront étre ramenés vers la plaque. Peut-on supposer DEGAGNY. —- SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 93 que les sphères directrices pourraient agir simultanément, et en sens contraire sur chaque bâtonnet, en attirant les uns et en re- poussant les autres? — Il existe en effet, à cette époque, des forces agissant, au même moment, en sens contraires; mais ces forces agissent séparémerit, elles ont leur siège respectif chacune dans un bátonnet, comme aux époques antérieures. En tout cas, cette action des sphéres directrices serait encore insuffisante pour expli- quer le phénoméne qui peut étre constaté avec plus de netteté sur les bátonnets. La diffluence des bátonnets en voie de réactions continues, progressives, devient plus visible. Ils s'allongent, s'élargissent sur diverses parties de leur longueur. Les diffluences intermittentes communiquées au caryoplasma liquide ambiant, et par son intermédiaire aux fils qui y sont plongés, sont donc tou- jours les effets naturels bien constatables des diffluences, des dé- doublements par hydratation qui se réalisent dans les bátonnets. A cette époque l'ébauche de fuseau prend lentement une forme plus nette, sans que l'on puisse, à aucun moment, penser que l'action de corps extérieurs puisse participer à l'arrangement pro- gressif desfils et des matiéres caryoplasmiques liquides ambiantes. Ce sont bien toujours les bátonnets qui vont et viennent, en éten- dant et en allongeant progressivement les fils et le caryoplasma liquide en voie de condensation, mais de condensation plus lente que chez les Spirogyra. La période suivante présente un intérét considérable, en ce sens qu'elle offre des points de comparaison frappants avec ce qui se passe alors chez les Spirogyra. Dans le noyau, et en dehors du noyau chez ces derniéres plantes, le caryoplasma compris entre les deux póles se contracte et ra- méne les póles l'un sur l'autre, sans que l'on puisse songer à une attraction exercée par les póles l'unsur l'autre. Ce rapprochement des póles beaucoup plus rapide, et partant beaucoup plus sai sis- sant et très facile à constater chez les Spirogyra, devient plus obscur, comme on le verra, dans le sac embryonnaire du Lis. Cependant il ne sera pas possible de le méconnaitre. Le mouvement de va-et-vient des bátonnets d'un póle à l'autre atteint une grande amplitude. Le caryoplasma en voie de conden- sation et les fils sont transportés de part et d'autre et en sens op- posés à une grande distance de la région qui va devenir région équatoriale du fuseau, puis plaque nucléaire. Les ébauches de 94 SÉANCE DU 13 Mans 1896. fuseau ont alors des dimensions considérables qui n’ont pas été constatées, mais qui le seront certainement à la suite de recherches plus complètes. Il arrive un moment où les bátonnets qui parcouraient l'ébauche de fuseau d'un póle à l'autre, sur toute sa longueur, ne parcourent plus qu'un chemin plus restreint. lls ne peuvent plus remonter jusqu'aux pôles. Ils ne peuvent plus se mouvoir, ils ne peuvent glisser que sur une partie de la longueur des fils qu'ils ont pro- gressivement formés, puis étendus ensuite, entre les póles. La partie qu'ils parcourent encore, celle qui est en contact immédiat avec le caryoplasma liquide où se trouvent plongés les bâtonnets, reste plus diffluente. Les parties de fuseau comprises entre les pôles et la région où se trouvent forcément assujettis les báton- nets sont moins diffluentes. Les fils augmentent d'épaisseur, et les. matiéres caryoplasmiques liquides se condensent en formant des. fils nouveaux. L'ébauche de fuseau prend alors un aspect particulier qui a échappé aux observateurs. L'activité des bátonnets se trouve. concentrée de plus en plus vers un plan médian, perpendiculaire. au grand axe du fuseau : à mesure qu'elle subit une décroissance: analogue à celles qu'antérieurement elle a successivement laissé constater à des périodes précédentes. La décroissance actuelle de. cetle activité n'est encore que la répétition de phénomènes ana- logues. Elle sera suivie, comme on le verra, d'une série exactement semblable de faits qui se renouvellent et alternent sans discon- tinuité jusqu'à la formation de l'ceuf. L'activité plus compléte de la région oü se trouvent relégués de plus en plusles bátonnets. produit des effets curieux sur les parties de fuseau en voie de con- densation, de coagulation plus avancée. Toute l'ébauche de fuseau est revétue extérieurement, au contact du suc cellulaire, surtout dans la région équatoriale plus rapprochée des parois du sac, d'une enveloppe plus condensée, plus résistante. On a vu les mémes faits chez les Spirogyra. Mais dans cette méme région équatoriale, avec les fils formés dés le début, au moment de la disparition de la membrane, fils qui n'ont plus été ensuite que partiellement ramollis, la partie interne du fuseau contient du caryoplasma liquide, maintenu liquide par les bátonnets, et qui baigne les fils environnants. C'est par son intermédiaire que la nucléine agit, jusqu'à une certaine distance, en remontant vers les pôles. Le fuseau prend de la consistance, de la rigidité, à me- DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 95. sure que les bâtonnets se concentrent dans la région équatoriale. Tant qu'ils n'y sont pas assujettis, ils exécutent des mouvements. qui impriment aux parties de fuseau en voie de condensation des directions opposées, dans un temps trés court. Les extrémités du fuseau, qui opposent alors une certaine résistance aux tractions produites par les parties centrales, mettent un certain temps pour arriver dans la direction nouvelle où ils sont sollicités. Elles restent en arriére, en sens opposé, au milieu du cytoplasma ambiant. Le fuseau n'est plus droit, il est tordu en forme de S, tant que les. extrémités ne sont pas arrivées dans la direction qui leur est im- posée par les parties centrales. Ce phénoméne de torsion du fuseau se rencontre assez communément sur les noyaux fixés comme il a été dit précédemment. Les mouvements de torsion communiqués aux extrémités par les parties centrales où s'agitent les bátonnets se font souvent re- marquer d'une autre facon. Quand la course longitudinale des bátonnets, aprés avoir subi des diminutions progressives, en rap- port avec la décroissance momentanée de l'activité des bâtonnets, quand ceux-ci sont enfin assujettis dans le plan équatorial, que la plaque est formée, à de rares exceptions prés par l'ensemble des bátonnets qui n'ont pas été arrétés par la coagulation trop rapide du caryoplasma liquide, le long des fils formés, on remarque encore alors des indices certains de l'agitation des bátonnets. La plaque n'est pas complètement immobilisée; toute une moitié du fuseau est fixée par l'alcool pendant qu'elle achéve le mouvement de torsion transversale que l'autre moitié a accompli. Ainsi se trouvent progressivement, lentement formés, la plaque et le fuseau. L'une des causes principales qui doit coopérer à la segmenta- tion de la plaque devient visible. Elle agit comme chez les Spiro- gyra. Les moitiés de fuseau, les matiéres caryoplasmiques rema- niées, rendues homogénes, édifiées en une charpente remarquable formée d'une quantité innombrable de fils, et non de filsen nombre égal aux bâtonnets; cette charpente a déjà, à l'époque actuelle, commencé à réaliser la partie du travail qui lui échoit, qu'elle accomplit dans la segmentation de la plaque. Elle se contracte, et qu'on le remarque, d'un póle à l'autre. Ceux-ci se] rapprochent lentement déjà, comme chez les Spirogyra, non par une attrac- tion hypothétique, mystérieuse, qu'ils exerceraient, dit-on encore, 96 SÉANCE DU 13 Mans 1896. l'un sur l'autre. Ils se rapprochent parce que chaque fil formé, remanié par la nucléine, au cours des phénomènes précédents, se contracte d'une manière égale en se coagulant lentement, en per- dant progressivement sa diffluence. De sorte qu'il est visible, par- faitement constatable, que l'ébauche de fuseau, en devenant fu- seau, se raccourcit; que l'ensemble des fils, continus, homogènes d'un póle à l'autre, se contracte. Le repos momentané de la nucléine cessera bientót, son activité n'a été qu'atténuée. Comme précédemment, elle rentre ensuite dans une nouvelle période ascendante, en provoquant la séparation en deux parties égales et opposées de sa propre substance, et du sub- stratum où elle est renfermée. Nous verrons comment la segmentation se poursuit, non par une cause unique placée à distance, mais par la répétition des phénomènes qui se sont réalisés pendant toute la durée des réac- tions précédentes de la nucléine, cause principale et centrale des effets secondaires qui se réalisent autour d'elle. GENRES BOTANIQUES DE LAMARCK; par M. D. CLOS. I. Les importants travaux phytographiques entrepris et en grande partie exécutés par Lamarck devaient lui faire distinguer et découvrir un assez grand nombre de genres nouveaux, tels Dia- nella (Asparaginées), Aquilaria (Aquilariées), Drapetes (Thymé- lées), Litsea (Laurinées), Arctium ou Arctio (Composées), Hedyo- tis (Rubiacées), Gærtnera (Loganiacées), Azorella (Ombelliféres), Calycopteris (Myrtacées), Bruguiera (Rhizophorées), Stadmannia (Sapindacées), Soulamea (Polygalées), Azyma (Salvadoracées), Ludia (Flacourtianées), Caragana, Andira, Podalyria, Virgilia, Gymnocladus (Légumineuses), Vesicaria (Cruciféres), Polycarpæa (Paronychiées), qui ont recu la sanction des botanistes. . M. L'ordre des dates semblerait, contrairement à ce qui a lieu dans les Genera et notamment dans celui de Bentham et Hooker, devoir faire préférer : T Apama (Dict. de l' Encyclop., BoT., t. I, 1783, au nom fran- çais Alpan) à Bragantia Lour. Flor. cochin. de 1790 (Aristolo- chiées). 2 Harungana (figuré par Lamarck Illustr., t. 645, quoad CLOS. — GENRES BOTANIQUES DE LAMARCK. 97 H. madagascariensis, décrit par Poiret Dict. VI, 314, de 1804), à Haronga Pt Th.[Nov. gen. madagasc., 15, 1806 (Hypéricinées)], admis par De Candolle (Prodr. I, 541) et autres phytographes. 9* Venana (Lamk Ill. VI, p. 99, t. 131, de 1793), à Brexia Pt Thou. (ibid.), 20, pour le même motif. 4 Bramia (Lamk Dict. 1, 459, de 1783), à Herpestis Gærtn. (De fruct. IT, 186, de 1805-1807), auquel il est rapporté soit simple- ment par Bentham et Hooker (loc. cit. III, 951), soit à titre de sec- tion par Endlicher (Gen., p. 682). Mais Baillon l'a déjà considéré comme simple synonyme de Bramia (Hist. des pl. IX, 449). 9" Vahea (Lamk Ill. Il, t. 169, de 1791) à Landolphia P. Beauv. (F1. d'Ow. 1, 54, de 1804), rectification déjà effectuée par A. DC. Prodr. VIII, 327, et par Baillon Hist. des pl. X, 175. Mais le genre Butonica (Myrtacées) rapporté à tort à Lamarck par Endlicher, à titre de sous-genre de Barringtonia (Enchir., 651), et à Jussieu par Bentham et Hooker, doit l'étre à Rumphius (Amb. III, 179, de 1741 à 1755), comme le fait Lamarck (Dict. I, 921). III. Du genre Brucea et du Brucea antidysenterica. — L'his- torique de ce genre des Simaroubées et de sa première espèce connue m'a paru digne d'intérêt et de discussion. Lamarck écrivait en 1784, au mot Brucé du Dictionnaire bota- nique de l'Encyclopédie, où il publiait un extrait d'un Mémoire lu sur cesujet, le 21 janvier decette année, à l'Académie des sciences : « Cet arbrisseau croit naturellement dans l'Abyssinie, d'ou il a été rapporté en Europe par M. le chevalier Bruce, dont on lui a donné le nom; on le cultive au jardin du Roi, où il fleurit tou les ans... » | À qui revient la paternité du genre? Empruntons d'abord à Lamarck ces deux assertions contradic- toires : « On donne à cet arbrisseau le nom de Brucé anti-dyssen- lérique, parce qu'on prétend que les habitants;du pays où il croit se servent de ses feuilles pour se guérir de la dyssenterie (D?clionn., p. 472) ». « Nous croyons qu'aucun botaniste n'en a encore donné la description; nous la nommerons Brucé anlidyssentérique » (Mém. de l' Acad. des sc. pour 1784, pp. 342-347). Mais voilà que, la méme année 1784, L'Héritier (Stirpes nove, fasc. I, p. 19, t. 10) décrit et le genre Brucea (sans lui appliquer de T. XLII. (SÉANCES) 7 98 SÉANCE DU 13 Mans 1896. nom d'auteur), et son espéce àlui, Brucea ferruginea, à laquelle il rapporte en synonyme B. antidysenterica J.-F. Mill. (Fasc., t. 25), ajoutant « in memoriam clarissimi Jacobi Bruce... Feminæ descriptionem et delineationem communicavit Jos. Banks. » D'autre part, le genre est attribué : 1° à Miller (1) et L’Héritier, par A.-L. de Jussieu et Ventenat ; 2* à Miller par Ach. Richard (Abyss. Bor. I, 128); 3° à L'Hériüer par Willdenow (Spec.), Des- fontaines (Tabl. écol. bot.), de Théis (Gloss.), Link (Enum. pl.), Dumont de Courset (Le bot. cult.), Colla (Herb. ped.), Mofer (Dict. de bot.); 4 à Miller, Jussieu, Lamarck par Mirbel ; 5° à Miller, L'Héritier, Jussieu, Lamarck, par Jaume Saint-Hilaire. De nos jours, à la suite de De Candolle (Prodr. II, 88), Spach, Lindley, Endlicher, Meisner, Walpers, D. Dietrich, Brongniart, Bentham et Hooker et Baillon en font hommage à J.-F. Miller. Le mot Brucea n’est suivi d'aucun nom d'auteur dans les Dic- tionnaires classique et universel d'histoire naturelle. Lamarck s’est borné à la déclaration suivante : « Le Brucé forme un nou- veau genre qui parait être de la famille des Balsamiers » (Dict.). Quant à l'espèce, le B. antidysenterica est aussi attribué à J.-F. Miller, non seulement par L'Héritier, mais par de Candolle, A. Ri- chard, Dietrich, Walpers; et, au contraire, à Lamarck par Jaume Saint-Hilaire, Steudel. Il parait, d'aprés les termes mémes, cités plus haut, de Lamarck, qu'avant lui l'espéce avait été dénommée B. antidysenterica pro- bablement par J.-F. Miller; mais celui-ci l'avait-il décrite? Et Lamarck n'a-t-il pas été le premier à le faire ? Les Icones anima- lium et plantarum de J.-F. Miller sont de 1776 à 1794; je n'ai pu les consulter. Par quel motif L'Héritier, qui en 1784 cite Brucea antidy- senlerica, Mill. Fasc. t. 25, n’en fait-il que le synonyme de son B. ferruginea, alors que, d’après Dietrich (Synops. plant. I, 553), le Brucea Mill. serait de 1780? Il ne connaissait sans doute ni le Mémoire de Lamarck ni son extrait afférent au B. antidysenterica, et cependant la priorité entre les deux semble appartenir à ce (1) A.-L. de Jussieu, qui dit rapporter le caractère du genre Brucea d’après L'Héritier, aurait dà faire précéder Mill. des initiales des prénoms de ce Miller, pour distinguer John Frederick Miller de Philip Miller, l'auteur plus connu du; Dictionnaire des Jardiniers. CLOS. — GENRES BOTANIQUES DE LAMARCK. 99 dernier auteur, qui lisaitson travail le 21 janvier de l'année où ont paru les Stirpes de L'Héritier. IV. Du genre Blackwellia. — A qui faut-il attribuer ce genre des Homalinées, à Lamarck qui se l'est approprié et auquel le rapportent Poiret et Ventenat; à A.-L. de Jussieu, de l'avis de Dietrich, de Bentham et Hooker; à Commerson, au gré de A.-L. de Jussieu, de De Candolle, d'Endlicher, de Lindley, de Meisner, de Spach ? La première description imprimée du genre, écrit à tort Blak- wellia par Lamarck, est donnée par lui en 1783, dans le Diction- maire botanique de l'Encyclopédie, suivie de celle de trois de ses espéces d'aprés des échantillons desséchés. En 1789, dans son Genera plantarum, Jussieu fait honneur du genre à Commerson, en terminant la description par ces mots : Caracter ex Commers. el ex siccis. Or Commerson rentrait en France d'un voyage où il avait exploré les iles de France, de Madagascar, de Bourbon, en 1773, dix ans avant la description du genre par Lamarck, et décrivait de son côté — l'assertion de Jus- sieu en fait foi — un genre répondant au Blakwellia de Lamarck. Mais à quelle date et sous quel nom? La date reste indécise. Quant au nom, Jussieu nous apprend que deux espéces de Blakwellia ont été décrites par Commerson et appelées par lui, l'une Vermo- neta decadenia, l'autre Linschottia. La première de ces dénomi- nations est donnée en synonyme par Lamarck à son Blakwellia paniculata, vulgairement qualifié de Bois à écorce blanche, et quant à la seconde il ne l'applique à aucune des deux autres espéces qu'il décrit, les B. integrifolia et axillaris, et ne la signale même pas. On peut en conclure, ce semble, que Commerson n'a ni créé, ni admis de genre Blakwellia qui est bien, nominativement du moins, de Lamarck, et que de Jussieu a eu tort de rapporter à Commerson. Toutefois, ce dernier a reconnu, décrit un genre dont deux espéces qu'il avait découvertes ont recu de lui deux noms différents. Lamarck et lui ont attribué à ce genre des caractéres analogues, à en juger par la description du Blakwellia donnée dans le Genera de Jussieu. Un pareil cas de nomenclature bota- nique n'a pas, je crois, été prévu, et je le livre à la discussion. Ne serait-il pas juste de chercher, à la suite de l'énonciation du [4 genre, à faire la part de l’un et de l'autre et d'écrire par exemple : 100 SÉANCE DU 13 MARS 1896. Blakwellia (rectius Blackwellia (1)) Lamk (quoad nomen et des- cript.) et Commerson (prior. quoad descript.)? Il est étrange que Jussieu, dans son Genera, ne mentionne pas le Blakwellia de Lamarck, décrit six ans auparavant, et qu'à son tour Poiret, dans le Supplément au Dictionnaire botanique de l'Encyclopédie, traitant du Blakwellia, ne dise mot du Genera. V. Du genre Humbertia. — Ce genre, de la famille des Convol- vulacées, est de méme attribué à Commerson par Endlicher (Gener. et Enchirid., n° 3812), à Lamarck, par Bentham et Hooker (Ge- nera, Il, 869). Or Lamarck (Dictionn. II, 356, au mot Endrach, nom français d'Humbertia), écrit : « Humbertia œviternia Commers. Herb. et Ic. », ajoutant que Commerson en a rapporté de Madagascar des échantillons, les uns en fleurs, les autres chargés de fruits. Commerson et Lamarck, ce dernier donnant les carac- téres générique et spécifique de l'Humberlia accompagnés d'une figure (Lllustr., t. 103), n'ont-ils pas des droits égaux à sa pater- nité? Et ne serait-ce pas cet embarras qui aurait déterminé A.-L. de Jussieu à préférer à Humbertia Endrachium sans nom d'au- teur (Genera, 133)? Enfin pourquoi Lamarck a-t-il substitué à l'épithéte spécifique æviternia celle de madagascariensis ? VI. Des genres Arctium et Arctio. — Nos Bardanes rentraient pour Tournefort (suivi par Vaillant, Paris., 114) dans son genre Lappa, repoussé par Linné, qui lui substitue le genre Arctium (Gen. 223). Lamarck, en 1778 (Flore franç., 1". édit. II, 36), en méme temps qu'il reprend Lappa (2), à l'exemple d'Haller (Helv., 70) et imité par A.-L. de Jussieu (Gen., 173), admet sous les noms d'Arction lanugineux, Arctium lanuginosum, l'Arctium quorum- dam Lugd., 1307, Composée que l'année suivante, 1779, Villars décrit dans son Prospectus de l'histoire des plantes du Dauphiné, p. 28, sous le nom de Berardia subacaulis. , En 1783, parait le premier volume du Dictionnaire botanique de l' Encyclopédie méthodique par Lamarck, qui croit devoir légé- (1) Blackwell (Elizabeth), A curious herbal, 1731. — Herbarium Black- wellianum, 1750-1773, f». (2) I voulut aussi réhabiliter, mais sans succès, entre autres genres du premier botaniste cité, Belladona, Buglossum, Bugula, Cardiaca, Calcitrapa, Tumariscus, Lapathum, Tithymalus, etc... CLOS. — GENRES BOTANIQUES DE LAMARCK. 104 rement modifier sa première dénomination Arctium, de la Flore française, en Arctione laineuse, Arctio lanuginosa. Six ans aprés, Villars en donnant, dansson Histoire des plantes du Dauphiné, une figure de l'espéce accompagnée de longs détails (t. III, p. 97, pl. XXII), n'hésite pas à revendiquer la satisfaction de faire con- naître par ce moyen un botaniste distingué du Dauphiné (Bérard). Mais, en fait de science, les droits de priorité priment les questions de sentiment. Les botanistes du jour admettent généralement les genres Lappa et Berardia Vill., à l'exception de Bentham et Hooker et de Bail- lon, qui à la place du premier ont repris A rctium L. (Gen. III, 466, Hisl. des plant. VIII, 78), mais à tort, me semble-t-il. C'est l'Arctium de Daléch.-Lamarck, en tant que s'appliquant au Berardia subacaulis, qui devrait prévaloir, et tel a été le sen- timent d'A.-L. de Jussieu (loc. cit., 172), et aussi de De Candolle, qui fait suivre comme lui le nom générique Arctium de Daléch. Lamk. (Prodr. regn. veget., VI, 542). Toutefois, ne serait-il pas préférable d'adopter Arctio Lamk emend., bien que postérieur à Berardia Vill., et par une insignifiante dérogation aux lois de la nomenclature, afin d'éviter toute confusion avec l’Arctium L., Benth. et Hook. d'une part, et Arctium Lamk, d'autre part? Dans tous les cas, le nom Berardia devra être réservé à un genre de Bruniacées créé par Brongniart (in Ann. sc. nat., Bor. VIII, 380), admis par Bentham et Hooker (loc. cit. 1, 672) qui, dans leur Genera, ont fait figurer par mégarde deux genres de ce nom. VII. Du genre Ambulia. — En 1783, Lamarck déerit dans son Dictionnaire une plante nouvelle de Manille, l'Ambulia aromatica (I, 128); elle figure en 1840, dans le Nomenclator botanicus de Steudel, p. 75; mais, dans le Dictionnaire universel d'histoire naturelle, on litau mot Ambulia (I, 346) : « Ce genre a été passé sous silence par tous les auteurs systématiques. » En 1810, R. Brown créait le genre Limnophila pour une espèce de la Nouvelle-Hollande, le L. gratioloides (Prodr., 442), genre qui figure aussi dans le Nomenclator, p. 46, et auquel en 1846, Bentham eroit devoir rapporter l'Ambulia de Lamarck à titre de synonyme (in DC. Prodr. X, 386). Mais Baillon (in Bull. Soc. Linn. de Paris, 698 et Hist. des plant. IX, 453) a justement interverti les rôles, conformément à l'ordre des dates, et le Limno- 102 ' SÉANCE DU 27 Mans 1896. phila, encore maintenu dans le Genera plantarum de Bentham et Hooker (II, 950), est descendu et doit rester au rang de synonyme d'Ambulia Lamk. M. Malinvaud reconnait l'intérêt et les difficultés des questions traitées par M. Clos. Il remarque, au sujet des Blakwellia (qu’il faut évidemment écrire Blackwellia), que Lamarck, en embrassant sous ce nom le Vermoneta et le Linschottia de Commerson, créait en réalité un nouveau genre formé de la réunion des deux autres. Or, d’après les lois de la nomenclature (art. 48), si l'on adopte le genre B/ackwellia, on doit citer, à la suite de ce nom, celui de l'auteur qui l'a publié le premier. Quant à Berardia, le premier emploi de ce nom est seul valable. M. Cornu signale la floraison récente au Muséum du Peu- plier du Turkestan (P. Bolleana) et indique les principaux caractères de cette espèce. SÉANCE DU 27 MARS 1896 PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 13 mars dernier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce à la Société qu'elle a perdu, depuis sa derniére séance, un de ses membres à vie dont l'admission remontait à 1856 : M. Jean Alanore, ancien phar macien à Clermont-Ferrand, officier d'Académie, président SÉANCE DU 27 MARS 1896. 103 de la Société des pharmaciens du Centre. Le Secrétaire général a eu connaissance de ce décès par la communication du Moniteur du Puy-de-Dôme du 18 mars, où l’on trouve le compte rendu des obsèques de M. Alanore. Parmi les discours prononcés sur sa tombe et qui témoignent de la haute estime en laquelle il était tenu par ses concitoyens, on remarque celui du maire de Clermont, qui a retracé en termes élo- quents la vie « laborieuse, calme, bienfaisante » de notre regretté confrére. M. David Prain, membre de la Société, est proclamé membre à vie, sur la déclaration, faite par M. le Trésorier, qu'il a rempli la condition exigée par l'article 13 des Statuts pour l'obtention de ce titre. Lecture est donnée d'une lettre de M. Henry, qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. M. Malinvaud présente à l'assemblée un échantillon, ré- colté à Gourdon par M. l'abbé Bach, de la variété lobato- crenatum DC. de l'Asplenium Trichomanes et donne quelques détails sur cette curieuse Fougére, signalée naguére comme plante du Lot par Édouard Lamy, qui l'avait trouvée aux environs de Figeac (1). M. Malinvaud ajoute qu'il a observé, au mois de septembre dernier, à Thémines (Lot), l'Orobanche amethystea parasite sur l'Eryngium campestre. Il avait oublié cette espéce dans sa communication du 8 novembre der- nier (2), et elle n'est pas mentionnée dans le Catalogue de T. Puel. M. le Secrétaire général donne lecture des communi- cations suivantes : (4) Catalogue des plantes vasculaires qui croissent dans le département du Lot, par T. Puel (1852), p. 233. (2) Voy. le Bulletin, t. XLII (1895), p. 547. 104 SÉANCE DU 27 MARS 1896. DESCRIPTIONS DE QUELQUES PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES DE L'ARABIE MÉRIDIONALE, par M. A. DEFLERNS. Decas II (1). 1. WENDLANDIA? ARABICA Sp. nov. Frutex elatus, ramis erectis, virgatis foliosis, breviter pubescen- tibus; folia opposita, subcoriacea, oblongo-lanceolata acuta, in petiolum brevissimum attenuata; stipulæ interpetiolares liberz, foliaceæ, persistentes, integerrimæ, a basi lata breviter triangu- lares, acuminatze; cymæ terminales, thyrsoideo-paniculatæ, flori- bundz, basi foliosæ, ramis interdum araneoso-tomentosis ; bracteæ bracteolæque lineari-lanceolatæ acute; flores parvuli, omnes 5-meri, e sieco pallide rosei, brevissime pedicellati ; calyx campa- nulatus pedicello sublongior, dentibus deltoideis, magnitudine paululum inæqualibus, tubo 2-3-plo brevioribus; corollæ iufun- dibularis tubus fauce glaber, calyce 2-plo longior, lobi æstiva- tione sinistrorsum contorti, per anthesin patuli, ciliolati, stamina fauce affixa, cum lobis coroll: alterna eisque circiter æquilonga, filamentis brevibus, complanatis, glabris, antheris oblongis ob- tusis, basi breviter bilobis, dorso infra medium affixis; discus annularis; ovarium biloculare; stylus glaber, stamina æquans, e medio bifidus, ramis dilatato-complanatis obtusis; ovula minima, perplurima, placentis septo globoso-incrassato adnatis; fructus ignotus. — 5. Fol. 10-15 cent. long., 2-3 cent. lat., petiol. 2-5 mill. long.; panicul. 8-12 cent.; calycis tub. 1 1/2 mill. long. Hab. in regione montana media, circa fines australes provinciæ Yemen. Legi ad fauces montis el Reyami (Bilad Hodjerya), mense Maio ineunte florentem; Iter ann. 1889-90, Exs. n» 559. 2. VERNONIA AREYSIANA sp. nov. (Cyanopis). Frutex dumosus, undique pilis medifixis adpresse sericeus; rami erecti, teretes, cortice rimoso, rubello, cinerascente induti, (1) La première décade fait l'objet de ma précédente communication, pré- sentée à la séance du 26 avril 1895 et insérée dans le Bulletin, t. XLII, pp. 297-306, planches 2, 3, 4, 5 et 6. DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 105 hornotini graciles, rigidi, striati, albidi, in paniculas dichotomas, subcorymbosas, oligocephalas abeuntes; folia parvula, alterna, sepe fasciculata, crassiuscula, pubescentia, ovata obtusa, infra medium utrinque irregulariter 1-9 sinuato-lobata vel dentata, basi cuneata et in petiolum brevem attenuata; capitula terminalia modica; involucri campanulati bracteæ scariosæ, lanceolatæ acutæ, in aristam brevem pilosam innocuam productæ, dorso puberulæ, 3-nerviæ, margine fimbriato-ciliatæ ab extimis minimis, rufescen- tibus, patulis, ad intimas erectas, apice purpurascentes, flosculos æquantes sensim auctæ; receptaculum planum, areolatum, fim- brilliferum; flosculi numerosi, æquales, tubulosi, tenues; corollæ purpureæ, glabræ, limbo ad medium 5-fido ; antheræ sagittatæ, auriculis brevibus obtusis appendiculatæ; stylus inferne glaber, ramis obtusiusculis, papilloso-hirtellis; achænia callo basilari minuto instructa, compressa, 5-costata, villosa; pappus duplex, setis interioribus perplurimis, minute barbellatis, pallide fulvis, æqualibus, achænio 3-plo longioribus, basi in annulum cupuli- formem subpersistentem coalitis, exterioribus minimis paleaceo- laceris, post interiorum delapsus remanentibus. — 5. Folia 15-20 mill. long. (cum petiol.), 8-10 mill. lat.; panicul. 9-3 decimetr. long.; capitul. 1 1/2 cent. diam. lat.; achæn. 2 1/2 mill.; setze int. 7-8 mill., ext. 1/2 mill. long. Hab. in regione montana infer et media. Legi ad fauces montis el-'Areys (Bilad Fodhli), prope pagum derelictum Serrya dictum, mense Aprili desinente florentem ; It. ann. 1893, Exs. n° 987. 3. BLEPHARISPERMUM YEMENSE spec. nov.? Frutex elatus, ramosus, cortice lævi, pullo, purpurascenti ; rami virgati, teretes, obsolete sulcati, inermes, preter juniores partes minute pubescentes glaberrimi ; ramuli tune steriles abbreviati, gemmiformes, foliis confertis fere fasciculatis instructi, tunc evoluti, remote foliosi, glomerulum floralem pedunculatum ter- minalem edentes; folia in petiolum brevissimum sensim atte- nuata, oblanceolata acutiuscula vel spathulata obtusa, interdum emarginata, mucronulata, inconspicue papillari-puberula præte- reaque setulis nonnullis tenuissimis, mox evanidis hinc inde con- dados glomeruli vix fructus cerasi magnitudine, globosi, subcer- , basi squamis 6-8 minutis, ovato-lanceolatis, concavis, dorso nr eroso-ciliatis, subdeflexis, 1-seriatis: involucrati ; capi- 106 SÉANCE DU 27 MARS 1896. tula in glomerulos per 30-40 aggregata, 4-flora, spiculiformia, compressa, receptaculo minimo vere exinvolucrato, paleaceo; flosculi eum paleis subtendentibus per paria bina decussata in singula capitula ordinati, inferiores (ex pari antico-postico) extimi, sessiles, feminei, fertiles, superiores (ex pari laterali) brevissime stipitati, hermaphroditi, steriles; pale: scariosæ rigidæ, hyalino- marginatz, lacero-ciliatæ, 2 infimæ, ab auctoribus involucri pro- prii bracteæ falso dict, oblique obovato-rotundatæ, cochleari- concave, achæniis fertilibus arcte appressæ eaque vix æquantes, 4 superiores longiores, una primum flosculum sterilem amplectens conduplicata, oblonga, obtusa, ultimæ basi sub altero flosculo cum stipite breviter connata quasi involucellum 3-partitum fin- gentes, media latiuscula oblonga, apice 2-3-crenato-lobata, late- rales lineares obtuse; fl. 9 corollae tenuiter tubulosæ, breviter 2-lobz, extus parce pubescentes, flavo-virescentes; styli filiformes alte bifidi, ramis divaricatis, revolutis, undique papillosis; achæ- nia fertilia compressa, obovato-cuneata, subarcuata, medio dorso, rarius utraque facie prominule costata, faciebus glabris, nitidis, fuscis, marginibus subalatis, longe fimbriato-ciliatis; pappus inter cilia marginalia vix dignoscendus, setoso-paleaceus, setis 1-seriatis irregulariter laceris; fl. ?? corollæ regulares, tubo cylin- draceo e medio abrupte ampliato, limbo 5-fido, lobis deltoideis, patentibus, glabris; antheræ sagittatæ, auriculis brevibus, minute mucronato-calcaratis; stylus indivisus, subclavatus, papillosus, breviter exsertus; pappi paleæ lineares, lacero-ciliatæ, ovario sterili longiores, dimidiam corollam æquantes. — 3. Caules 2-3 metr.; folia, cum petiolo 3-5 cent. long., 8-15 mill. lat.; ramul. florif. cum peduncul. terminal. 3-6 cent. long.; glo- meruli 8-10 mill. diam. lat.; pale: extim. 2 1/2-8 mill. long., intim. 3 1/2-4 mill.; coroll. 9 1 1/2 mill.; coroll. % tub. 1 1/2 mill., lob. 3/4 mill.; achæn. fertil. 3 mill. long., 4 1/2 mill. lat. Frequens in convallibus nemorosis regionis montanæ inferioris, circa fines australes provincie Yemen. — Legi mense Maio ineunte florentem ad fauces montis el-Masana (Bilad Hodjerya), Iter. ann. 1889-90, Exs. n° 603, et in wadi Mo'àden (Bil. Soubaihi), It. ann. 1894, Exs. n° 1159. Cette espèce offre beaucoup de ressemblance avec le Bl. hirtum, nouvel- lement décrit et figuré par le professeur Oliver, dans les Icones de Hooker, DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L’ARABIE. 107 vol. V, part. IT (Januar., 1896), pl. 2435, sur des exemplaires recueillis dans les montagnes du Hadhramaut par M. Lunt (Exp. Bent., ann. 1894, Exs. n^ 122). Je n'ai pas été à méme de comparer directement de visu les deux formes. D'aprés la diagnose sommaire du professeur Oliver, la plante du Hadhramaut est un peu plus grande dans toutes ses parties que celle du Yemen. Elle en différe en outre par la forme des feuilles, qui sont plus lon- guement pétiolées, ovales-elliptiques et non spatulées ni cunéiformes. Les parties jeunes sont décrites comme revétues d'un duvet tomenteux bien appa- rent, tandis que dans le Bl. yemense il est difficile de discerner, sans le se- cours d'une forte loupe, les papilles entremélées de poils rares et très fins dont la surface des feuilles et les sommités des rameaux sont parsemées. D'autres caracteres différentiels plus importants sont fournis par la forme et la disposition des bractées sur les réceptacles floraux. L'une et l’autre espèce ont des capitules 4-flores agrégés en glomérules glo- buleux au sommet de pédoncules terminaux, nus dans le Bl. hirtum, feuillés dans le Bl. yemense. Des quatre fleurs du capitule, opposées par paires décus- sées, les deux inférieures, femelles, produisent chacune un akène bien déve- loppé; les supérieures, hermaphrodites, demeurent stériles par avortement de l'ovaire. On a vu, par la description donnée plus haut, que chez le Bl. yemense, les fleurs fertiles-de la première paire sont insérées chacune à l'aisselle d'une bractée concave, étroitement appliquée sur l'ovaire et se moulant pour ainsi dire sur sa face dorsale. Dans les capitules de la périphérie, cette bractée est elle-même doublée extérieurement par une écaille embrassante beaucoup plus courte, laquelle n'est autre chose qu'une des bractées verticillées de l'in- volucre commun entourant la base du glomérule. La méme symétrie ne se retrouve plus entre les bractées qui accompagnent les fleurs stériles de la deuxiéme paire. Tandis que l'une de ces fleurs est munie d'une bractée simple, condupliquée, qui l'enveloppe à demi, à la maniere d'une spathe, l'autre est entourée d'une sorte d'involucelle formé par trois bractées brièvement unies à leur base. Cette disposition est remarquablement constante dans tous les capitules. Tout autre est l'arrangement des bractées dans les capitules du Bl. hirtum. Si l'on se reporte à la figure 1 dela planche des Icones, on remarque deux paires décussées de bractées extérieures, que le professeur Oliver considère comme formant l'involucre propre du capitule. Ces quatre bractées sont de longueur inégale, celles de la paire antéro-postérieure étant d'environ un tiers plus courtes que les latérales. Les unes et les autres sont spatulées acu- minées, fortement concaves ou méme condupliquées. Les rapports de position de ces bractées avec les fleurs n'apparaissent pas nettement dans la figure. Cependant il semble que les fleurs femelles fertiles sont superposées aux courtes bractées. Les deux fleurs stériles intérieures, enveloppées chacune de sa bractée propre, en forme de spathe oblongue, seraient alors superposées aux longues bractées latérales. Rien ne rappelle ici l'involucelle tripartite qui entoure l'une de ces fleurs dans le capitule du Bl. yemense. . 108 SÉANCE DU 27 MARS 1896. 4. PuLICARIA LEUCOPHYLLA Baker, in Kew. Bull., ann. 1894, p. 333. — P. areysiana Defl. Mss. Arab. Kharla. Herba perennis basi suffrutescens, caulibus erectis dichotome ramosis, indumento lanuginoso, albido, adpresso obtectis; folia lanata, subtus incana, obovata, obtusa, supra medium varie si- nuato-lobata, crenata vel inciso-serrata, in petiolum alatum am- plexicaulem, basi auriculatum longe attenuata, ultima diminuta, sessilia, oblonga, auriculata, subintegra; pedunculi terminales, 1-cephali, erecti, elongati, nudi vel 1-2-squamigeri, apice haud incrassati; involucri bracteæ subæquilongæ, pauciseriatæ, li- neares, extimæ herbaceæ, hyalino-marginatæ, dorso lanatz, inti- mæ angustiores, acuminatæ, fere subulatæ, scariosæ, glabrescentes; receptaculum planum, verruculosum; flosculi 9 1-seriati, ligulis majusculis, oblongis, apice 3-dentatis, patulis, flavis, involucro 9-plo longioribus; fl. $ involucrum æquantes, tenuiter tubulosi; antheræ caudato- appendiculatæ, caudis capillaribus, simplicibus, anthera dimidio brevioribus; achænia teretia, lævia vel obsolete costata, basi callo annulari incrassata, parce et minute selulosa; pappi nivei setze exteriores basi brevissime connatæ, interiores 10, scabræ, achænio 3-4-plo longiores. — %. Caules 2-3-decimetr.; pedunculi 10-15 cent.; folia majora cum petiolo 8-10 cent. long., 3-4 cent. lat.; involucri bract. 4-5 mill. long.; receptacula 7-8 mill. diam. lat.; ligul. 8-10 mill. long.; papp. set. ext. 1/2 mill., inter. 3-4 mill. long. Hab. in convallibus regionis montanz inferioris, per altitud. 100-500 m. — Legi mensibus Aprili et Maio ineunte florentem ad fauces australes montis el-'Areys (Bilad Fodhli), ubi copiosissima; It. ann. 1889-90, Exss. n° 393et 400; It. ann. 1893, Exss. n° 861, 913, 986 et 1015. Sauf quelques minimes différences dans la grandeur des feuilles et les par- ticularités de la surface des akènes, cette forme est identique à celle qui à été recueillie en 1894, par M. Lun t, sur la côte du Hadhramaut, entre Tokham et Ghafit, puis décrite et nommée par Baker dans le Bulletin de Kew. Je l'avais distribuée déjà sous le nom de P. Areysiana, mais la diagnose publiée dans le Recueil anglais assure la priorité au nom attribué par Baker. 9. NOTONIA OBESA spec. nov. Herba robusta, crasso-carnosa, cortice viridi, albo-punctato, DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 109 glaberrimo; caulis e radice fibrosa crassissimus, erectus, ramosus, basi surculos edens; rami crassi, teretes, articulati, infra pulvillos foliorum lineis 3, descendentibus fere parallelis, intense viridibus notati; folia squamiformia, sparsa, carnosula, lineari-subulata, decidua; pedunculi terminales erecti, marcescentes; flores ignoti. — (C2 vel zz? Caulis fere brachii humani crassitie (6-8 cent. diametr.), alti- tud. vix 2 decimetr.; rami 1 1/2 decimetr. long., 3-4 cent. diam. crass.; folia 8-10 mill. long. 1-1 1/2 mill. lat. N. pendulæ maxime affinis. Ab ea caule multo crassiori, erecto, ramis pariter erectis, non elongatis nec incurvato-pendulis differre videtur. Legi ad cacumina montis el-'Areys (Bil. Fodhli), per altitud. 1900 metr.; It. ann. 1893. Espèce remarquable par son port cactoïde ainsi que par l'énorme épaissis- sement de la tige. Les rameaux renflés en boudins, toujours dressés et parfai- tement droits, portent à leur sommet arrondi un ou deux pédoncules persistant aprés la chute des fleurs, comme chez le N. pendula. 6. VOLUTARELLA ALBICAULIS Spec. nov. Annua, a basi ramosa, ramis erectis, dense albo-lanatis, in cymas corymbosas terminales, oligocephalas abeuntibus ; folia ara- neoso-tomentosa, canescentia, ambitu obovata vel oblonga obtusa, in petiolum anguste alatum attenuata, infima et media irregulariter sinuato-lobata, lobis obtusis, mucronulatis, suprema pinnatisecta vel sublyrata, segmentis oblongis obtusis, sepe mucronulatis; capitula modica, obconica; involucrum extus lanatum, bracteis linearibus, margine scariosis, extimis mucrone fusco, rigido api- culatis, intimis gradatim longioribus, inermibus; corolle pur- pureæ, alte 5-lobæ, involucrum æquantes; staminum filamenta complanata, papillosa; antheræ sagittatæ, auriculis breviter mu- cronato-calcaratis; stylus filiformis, glaber, alte bifidus, sub ramis revolutis, in annulum tenuiter setulosum, vix prominulum dila- tatus; achænia areola laterali affixa, oblonga, teretia, 10-costata, inter costas lacunosa, undique villosa, apice margine cupuliformi denticulato coronata; pappi sete paleaceæ, subclavate, lacero- ciliatæ, conformes, ab extimis brevibus ad intimas achenii dimidia parte longiores sensim aucta. — © vel ©? 110 SÉANCE DU 27 Mans 1896. Fol. major. petiol. 2-3 cent., lamina 6-7 cent. long., 3 cent. lat.; capitul. 4 1/2 cent. long.; achæn. 4-4 1/2 mill. Hab. in regione montana inferiori, per altitud. 200-400 mill. — Legi ad fauces australes montis el-'Areys, eirca Serrya (Bil. Fodhli), mense Aprili desinente florentem; It. ann. 1893, Exs. n° 860. : 7. GLOSSONEMA ARABICUM spec. nov.? (1). Pumilum, a basi dichotome ramosum, undique breviter velu- ` tino-canescens; folia petiolata, orbiculata, basi cuneata, margi- nibuscrenatis, subundulatis; cymæ extra axillares, umbelliformes, sessiles, 4-6-floræ; pedicelli bracteolati, flore paulo breviores; calyx herbaceus, velutinus, segmentis lineari-oblongis, acutis; corolla alba, campanulata, lobis linearibus obtusis, dorso viridi- vittatis, margine flavescentibus; corona campanulata, majuscula, 5-loba, lobis 3-lobulatis, lobulo medio majori, ovato, obtuso, dimidiam corollam æquante, lateralibus dentiformibus obtusis multo brevioribus; antheræ bicornutæ, cornubus divaricatis, connectivo lato, apice in membranam hyalinam, orbiculatam, inflexam producto; pollinia oblonga, subclavata, e caudiculis elongatis, crassiusculis pendula; stigma clavatum, vertice obscure bifidum, folliculi... — %. Herba vix decimetralis; fol. petiol. 5-7 mill. long., lamina 15 mill. long. et lat.; pedicell. 2 mill. Hab. in convallibus lapidosis regionis montanz inferioris. — Legi specimen singulum ad fauces australes montis Nakhai, prope Schoukra (Bil. Fodhli), mense Aprili desinente florens; It. ann. 1889-90, Exs. n* 522. Il est trés probable que ce Glossonema doit étre identifié au G. edule N.-E. Brown, Bull. Kew, ann. 1895, p. 183, recueilli par M. Lunt, au pied des mon- tagnes de Dhofar, dans le Hadhramaut (Exp. Bent., exs. n? 175). D'ailleurs ces deux formes ne sont peut-étre que de simples variétés localisées du Gl. (Mas- tostigma) varians Stoks, in Hook. Ic., IX, pl. 863. Cependant notre GI. ara- (1) Cette espèce et les huit suivantes, appartenant à la famille des Asclé- piadées, sont décrites avec détail dans mon Mémoire spécial sur les Asclépia- dées de l'Arabie tropicale, inséré au tome III des Mémoires de l'Institut égyptien, actuellement sous presse. L'impression de ce volume se poursuivant trés lentement, je crois devoir, afin de prendre date, mentionner ici les espèces dont il s’agit en résumant dans une brève diagnose la description plus com- plète, développée dans le Mémoire spécial. DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 111 bicum parait bien caractérisé par les lobes de la couronne, qui sont flanqués de deux petites dents latérales bien apparentes, non signalées dans le Gl. edule, ni dans le Gl. radians. 8. CEROPEGIA TUBULIFERA spec. nov.? cA— Herba viridi-carnosa, succosa, glaberrima; caules digiti minimi crassitie, teretes, ad parietes rupium scandentes vel repentes, lucem fugientes; rami floriferi abbreviati, ordine disticho alterni, subretrorsum patuli, in cymam scorpioideam paucifloram abien- tes; folia minuta, opposita, dissita, ovato-lanceolata acuta, de- cidua, pulvillum prominulum, carnosum, obsolete triquetrum insidentia ; flores graciles pedicello bracteolato, carnoso, pulvinato suffulti; calyx inconspicue puberulus, lobis linearibus acutis, obscure ferrugineo-punctatis ; corolla pallide rosea, extus glabra, punclis purpureo-ferrugineis conspersa, tubo longissimo, subar- cuato, basi ventricoso, paulo infra medium abrupte globoso-dila- tato, intus lineis rubellis longitudinalibus prætereaque in parte globosa maculis 5, purpureis, orbiculatis notato, limbo abrupte expanso; lobi facie intima setis retrorsis crebris exasperati, rubro-marginati, sub apice macula purpurea transversa notati, ambitu sagittati, cuspidati, marginibus reduplicatis conniventes itaque pileum obcampanulatum, apiculatum, prominule 5-costa- tum effingentes, costis basi in calcaribus seu cornubus obtusis, patulo-deflexis, stellatim radiantibus productis, per anthesin rima longitudinali (e loborum marginibus demum disjunctis) hiantibus; nectarium tubulosum, verrucoso-glandulosum, rubro-vinosum partem ventricosam tubi corollæ vestiens et intra partem globosam ejus in coronulam brevem, liberam, obtuse sinuato-lobatam pro- ductum; coronæ exterioris lobi longe bicornuti, dente obsoleto inter cornua interjecto, sinubus inter lobos latis, edentulis; corone interioris squamz in ligulam linearem obtusam, anthera impositam, superne elongato-erectam et apice breviter recurvam product»; stigma biconvexum, vertice prominulum; folliculi ignoti. — %. Calycis tub. 2 1/2 mill. long., lob. 2 mill.; coroll. tub. 35 mill., lob. 13 mill.; coron. ext. tub. 3 mill., cornua 1 1/2 mill.; coron. int. ligul. 2 mill. long. Hab. in convallibus regionis montana inferioris, per altitud. 112 SÉANCE DU 27 Mans 1896. 200-300 metr. — Legi ad fauces montis el-'Areys, circa Serrya (Bil. Fodhli); It. ann. 1893, Exs. n* 799. J'ai rapporté un pied vivant de cette belle plante, qui se multiplie facile- ment par boutures. Cultivée au Caire, elle y a fleuri pendant toute l'année 1894, sauf pendant les trois mois de la saison d'hiver. C'est à ma connaissance la seule espèce du genre Ceropegia qui possède, en dehors de la double cou- ronne normale, connexe au gynostège, un nectaire surnuméraire tapissant l'étage inférieur du tube de la corolle et débordant à l’intérieur du renflement annulaire-globuleux dont ce tube est muni, sous forme d'une collerette cen- trale à bord découpé en cinq lobes obtus. Néanmoins je ne suis pas assuré que l’espèce soit bien réellement distincte du Ceropegia variegata (Forsk.) Decaisne. Si elle en diffère, ce n'est que par l'existence du revétement necta- rifére de la corolle, dont les diagnoses du Ceropegia variegata ne font aucune mention. Tous les autres caracteres sont concordants. Mais d'une part Forskal n'a laissé que des notes sommaires que le savant orientaliste Zoega s'est nécessairement borné à coordonner pour la publication posthume du Flora Aegyptiaco-Arabica. D'autre part, Decaisne à qui nous devons une diagnose plus complète (Ann. sc. nat., sér. 2, IX, p. 262) n'a eu à sa disposition que les exemplaires desséchés de la collection Botta, et il a pu se faire qu'il n'ait pas apercu cette particularité de la structure de la corolle, particularité trés apparente sur des échantillons frais, mais difficile à discerner sur des fleurs déformées par la dessiccation et la compression en herbier. 9. CEROPEGIA BOERHAAVIIFOLIA Spec. nov. Arab. Seneinah. Herba sarmentosa, scandens, dichotome ramosa; rami striati, pubescentes ; folia opposita, breviter petiolata, carnosula, glaber- rima, ovata obtusa, plus minus repanda, mucronata, basi late cuneata, truncata vel subcordata; cymz axillares ordine disticho alterne, pedunculate, umbelliformes, paucifloræ; pedicelli pe- dunculo sesquilongiores, bracteola setacea stipati; calyx herba- ceus, 9-parlitus, segmentis linearibus, acutis, glabris; corolla modica, lutea, glabra, tubo angusto, basi vix ventricoso, exannu- lato, limbo abrupte dilatato, lobis basi in annulum prominulum, margine acutum, 5-dentatum replicatis, supra annulum in pileum campanulatum, apice 5-fornicatum valvatim cohærentibus; coro- nam et gynostegium ex specimine singulo imperfecte servato nequeo describere; folliculi pariter ignoti. — %. Fol. petiol. 3-5 mill. long., lamina 2-2 1/2 cent. long., 1-2 1/2 cent. lat., peduncul. 8-10 mill.; pedicell. 19-14 mill.; calyx 1 1/2-2 mill.; coroll. 2-3 cent. long. DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 113 Hab. in convallibus regionis montanæ medic inferioris. — Legi ad fauces australes montis el-'Areys, prope Serrya (Bil. Fodhli); It. ann. 1889-90, Exs. n° 412. 10. ECHIDNOPSIS QUADRANGULA. — Stapelia quadrangula Forsk., Gati na 198, Descr., p. 72, Icon., tab. VL. — St. quadran- gula ramosa Forsk., Cat., n^ 194. Herba habitu Boucerosiæ, viridi-carnosa, succosa, a collo ramo- sissima ; rami crassi, erecti, 4-goni, glaucescentes, angulis obtusis, sinuato-dentatis, hinc inde cicatricosis, faciebus planis; folia squamiformia, minima, decidua; flores sessiles, mediocres, ad angula ramorum juniorum sparsi; calyx herbaceus, tubo solido (id est axi florali adnato), fauce sub singulis sinubus squamulis breviter exsertis instructo, lobis deltoideis tubo 3-4-plo brevio- ribus; corolla pallida, viridi-flavescens, glaberrima, tubo brevis- simo, limbo late campanulato, lobis ovatis, apice inflexo-acumi- natis, margine valde revolutis; corona simplex, squamis a basi corollæ enatis, pallide roseis glabris, intus macula transversa, lunata, purpurea notatis, ima parte in cupulam cyathiformem conniventibus, carinisque septiformibus crassis tubo stamineo connexis, superne solutis, cuneatis et in acumen retusum inflexum, anthera incumbens eaque breviorem abrupte attenuatis; folliculi fusiformes, obtusi, singuli facie alterum spectante complanati, dorso rotundati, læves, glabri, e sicco facie complanata utrinque anguste alati. — %. Dumi 3-4 decimetr.; ramorum facies lateral. 1-3 cent. lat.; calycis tub. 6-7 mill. long., lob. 2 mill.; coroll. tub. 2 1/2 mill., lob. 8-10 mill.; coron: squam. 3 1/2 mill.; folliculi 8-10 cent. long., 6-8 mill. diam. lat. Hab. inter saxa delabentia regionis montanæ inferioris et me- die, a convallibus provinciae Yemen usque ad fines occidentales provincie Hadhramaut. — Legi ad declivia borealia montis Nakhai (Bil. Fodhli), per altitud. 700 m., mense Aprili desinente floren- tem ac fructiferam ; It. ann. 1889-90, Exs. n* 505. Cette espèce représente sans aucun doute le véritable Boucerosia quadran- gula de Forskal, identifié à tort par Decaisne au B. Forskalii, qui en diffère complétement par tous ses caractéres, notamment par ses fleurs pédicellées et non sessiles, groupées en ombelles pluriflores, à corolle intérieurement verruqueuse et d'un rouge sombre. Je possède un exemplaire vivant de la T. XLIII. (SÉANCES) 8 114 SÉANCE DU 27 MARS 1896. plante, cultivé depuis cinq ans au Caire où il produit chaque année de nom- breuses fleurs, sans jamais fructifier. Un autre exemplaire vivant a été envoyé au Muséum de Paris. Decas III. 1. CARALLUMA SCUTELLATA spec. nov. Herba crasso-carnosa, succosa, viridis, ramosa, surculoso-cæs- pitosa; caules digiti minimi crassitie, ascendentes vel procum- bentes, omnino faciem Echidnopsidis cereiformis Hook. referentes, elongati, cylindracei, 8-suleati, inter sulcos in areolas hexagonas, scutelliformes, prominulas partiti; folia minima, squamiformia, ad centrum areolarum affixa; flores parvuli, axillares, pedicellati, apice ramorum conferti; calyx carnosulus, rubellus, 5-partitus, sinubus glanduliferis, segmentis linearibus acutis, tubum coroll subæquantibus; corolla vix ad medium usque 5-fida, tenuiter velutino-papillosa, extus viridi-lurida, intus flavescens, fauce punc- tis rubris conspersa, tubo campanulato, limbo rotato, lobis del- toideis, margine subrevolutis, summo dorso pallide rubellis; corona cupuliformis, a basi coroll: enata, glandulosa, flava, septis radiantibus tubo stamineo connexa, juxta antheras libera, patula, margine revoluta, 5-sinuato-lobata, lobis antheris oppositis obtu- sissimis, irregulariter fimbriato-denticulatis, sinubus edentulis, septis interioribus apice in ligulam liberam, inflexam, anthera incumbentem eaque longiorem productis; antheræ retusæ, inap- pendiculatæ, stigmati incumbentes; pollinia globosa, rubella ;. folliculi tenues, teretes, acuti, læves, glabri.— %. - Caules 10-30 cent. long., 1 cent. diam. lat.; pedicell. 4 mill. long.; coroll. tub. 3-3 1/2 mill., lob. 3 mill.; follicul. 7-8 cent. long., 2 1/2 mill. diam. lat. Hab. in convallibus lapidosis regionis montanz inferioris. — Legi in wadi Mo'aden (Bil. Soubaihi), per altitud. 300 m., mense Maio ineunte florentem ac fructiferam; It. ann. 1894, Exs. n° 1167. À l'inverse de la précédente, cette espéce offre le port considéré jusqu'à présent comme typique des Echidnopsis, et en méme temps la couronne com- plexe qui caractérise les autres genres du groupe des Stapéliées. Sa tige et ses rameaux tessellés ne sauraient étre distingués, méme à un examen attentif, de ceux de l’Echidnopsis cereiformis Hook., dont ils reproduisent, avec une éton- DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 115 nante similitude, la forme, les dimensions et toutes les apparences exté- rieures. Mais ici, les pièces de la couronne, au lieu d'étre simples et distinctes comme chez les vrais Echidnopsis, sont concrescentes en forme de cupule cloisonnée radialement et munie de languettes incombantes sur les anthéres. Le rebord trés évasé de la cupule est découpé en cinq lobes obtus, frangés de dentelures irrégulières. Ces lobes n'alternent pas avec les anthères, comme ceux de la couronne extérieure des Stapelia, mais leur sont au contraire directement opposés, ainsi qu'aux languettes de la couronne intérieure et aux lobes de la corolle. Par leur forme et leur situation, ils offrent une évidente analogie avec les lobes extérieurs, également fimbriés-dentés de la couronne de certains Caralluma, notamment du C. armata Brown, telle qu'elle est figurée (pl. 1902, fig. 2 des Icones de Hooker, série III. (1890), vol. X). C'est d'aprés ces considérations que j'ai cru pouvoir rapporter la plante au genre Caralluma, bien qu'elle s'en éloigne beaucoup par son port et par la forme de la corolle. La diagnose qui précéde est fondée sur l'analyse de nombreuses fleurs fraiches provenant de pieds vivants, cultivés au Caire. 2. BOUCEROSIA ADENENSIS spec. nov. Herba elata, crasso-carnosa, succosa, pallide viridis, a collo ramosa; rami robusti, erecti, 4-goni, aphylli, juniores subclavati, veteres æqualiter incrassati, angulis obtuse sinuato-crenatis, pro- minulis, etiamve subalatis, faciebus concavis, demum planis; flores majusculi, apice ramorum per 25-40, cum bracteis nume- rosis intermixtis in capitula globosa dense conferti; bracteæ anguste lineares; flexuosæ, verruculis ac setis minimis hinc inde conspersæ; pedicelli carnosi, teretes, glabri, flore sepius dimidio breviores; calycis pallide viridis tubus brevissimus, obsolete 5-cos- tatus, fauce sub sinubus squamulis fuscis exsertis instructus, la- ciniæ lineares, elongatæ, 3-nerviz, apice breviter revolutæ, extus papillari-glandulosæ ; corolla lurida, glabra, extus virescens, intus atro-purpurea, crebre verrucosa, tubo campanulato, in limbum plano-convexum abrupte expanso, lobis deltoideis, acuminatis, tubo brevioribus; corona carnosula, rosea, pubescens, a basi corollae enata, parte infera cyathiformi, septis radiantibus tubo stamineo affixis 5-locellata, circa antheras abrupte dilatata, libera, duplici serie lobata; lobi exteriores erecti, subinflexi, longe bi- cornuti, cornubus linearibus obtusis, vix arcuato-divaricatis, utraque facie pubescentibus, interiores a sinubus oriundi, intro- flexi, liguliformes, glabri, basi septum insidentes, apice liberi, anthera incumbentes eaque longiores; folliculi per paria calyce marcescenti coriaceo involucrati, teretes, longissime attenuato- 116 SÉANCE DU 27 MARS 1896. acuminati, apice subuncinati, læves glabri; semina complanata, ovata, comosa, ala membranacea angusta prætereaque annulo marginali incrassato cincta. — %. Dumi 4-6 decimetr. et proceriores; ramorum facies lateral. 2-3 cent. lat.; bracteæ 4-8 mill. long.; pedicell. 10 mill., calycis lacini: 8 mill.; coroll. tub. 10 mill., lob. 8-9 mill.; coron: lobi exter. 4 mill.; follicul. 18-20 cent. long., 1/2-3/4 cent. diam. lat. Hab. in collibus saxosis regionis montanæ inferioris, per altit. 150-200 m. — Legi ad fauces montis Scham-Scham, in peninsula Aden; It. ann. 1889-90, Exss. n° 65 et 518; in wadi Eybad, prope Schoukra et ad fauces montium el Nakhai et el-' Areys (Bil. Fodhli); Ít. ann. 1889-90 et ann. 1893, Exss. n° 506, 863, 917 et 1019; ad radices montis Heys (Bil. Yafa); It. ann. 1894, Exs. n° 1163. Magnifique plante à fleurs tantót presque inodores, tantót exhalant une odeur fétide de chair putréfiée. Les mouches carnivores attirées par cette odeur viennent souvent déposer leurs larves dans le tube de'la corolle et sont trés probablement les agents de la fécondation, en opérant le transport des pollinies d'une plante à l'autre. 3. BOUCEROSIA AWDELIANA spec. nov. Herba crasso-carnosa, succosa, viridis, glauca, a collo ra- mosissima; rami erecti, 4-goni, angulis obtuse sinuato-crenatis, faciebus concaviusculis maculis luridis infuscatis; folia minima, squamiformia, acuta, cito decidua; flores parvuli, pedicellati, apice ramorum per 5-15 in capitula laxiuscula conferti; brac- teæ setaceæ, carnosulæ per anthesin jam evanidæ; pedicelli pal- lide carnei, flore dimidio breviores; calycis tubus brevis fauce, sub sinubus glandulis punctiformibus instructus, lobi deltoidei obtusi; corolla campanulata, extus viridi-livescens, rubro-punc- tata, inconspicue puberula, intus glabra, sulfurea, maculis atro- purpureis crebris marmorato-variegata, lobis tubo sublongioribus lanceolatis, inflexo-acuminatis, marginibus revolutis, sinubus valde retroflexis; corona a basi corollæ enata, rosea, purpureo- lineata, glabra, parte infera cupuliformi, supera circa antheras abrupte dilatata duplici serie lobata; lobi exteriores longe bicor- nuti, cornubus linearibus, arcuato-divaricatis, apice purpurascen- tibus; interiores liguliformes, inflexi, dorso incrassati, glanduloso- papillosi, intense purpurei, antheris incumbentes eisque breviores; DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 111 antherz rubellæ, truncato-emarginatæ, stigmati semi-immersæ; pollinia ovata; folliculi ignoti. — %. Dumi 2-3 decimetr.; caudicis facies lateral. 3 cent., ramorum 1-2 cent. lat.; pedicell. 5-7 mill. long.; calyx 2-3 mill; coroll. 8-12 mill.; coron. lob. ext. 2 mill. long. Hab. in convallibus regionis montanæ inferioris et medie. — Legi ad declivia borealia montis Nakhai, circa fines ditionis Bilad Awdeli dicte, per altitud. 700 m., mense Martio desinente floren- tem; It. ann. 1889-90, Exs. n° 185. Cette plante se groupe avec d’autres Stapéliées charnues, en buissons cou- vrant des îlots assez étendus de terrain au milieu des Euphorbes cactoïdes. Les fleurs exhalent une forte odeur musquée. Un pied cultivé depuis cinq ans au Caire croît avec une vigueur et fleurit abondamment d'avril en oc- tobre, sans jamais fructifier. Un autre pied a été envoyé au Muséum de Paris. 4. STAPELIA CHRYSOSTEPHANA spec. nov. Herba succosa, crasso-carnosa, surculoso-cæspitosa; caules humiles, ascendentes, basi radicantes, 4-goni, ramosi, glauces- centes, maculis intense viridibus, demum fuscis inspersi, glaber- rimi, ramis anguste articulatis, clavatis, aphyllis, faciebus planis, angulis obtusis, grosse sinuato-aculeatis, aculeis acutis, rectis, patulis vel subdeflexis, carnosis, ramorum crassitie circiter æqui- longis; flores mediocres, e faciebus oriundi, sparsi, sæpius gemi- nati, bracteola setacea, carnosula, decidua stipati; pedicelli erecti, plus minus arcuati, longitudine perianthium æquantes, fructiferi valde inerassati ac elongati, lineis rubellis notati ; calyx 5-partitus, segmentis linearibus acutis, basi subauriculatis, dorso incrassato pallide purpurascentibus, sinubus squamella instructis; corolla carnosula, campanulata, extus glaberrima, cæsia, rubro-lineata, intus fusco-purpurea, inferne pilis albidis longis apice clavatis obtecta, e tertia parte superiori calva, papilloso-glandulosa, tubo cupuliformi, calyce subbreviori, fauce exannulata, lobis oblongis, acuminatis, marginibus valde revolutis; corona intense aurea, glabra, duplex, exterior e nectariis tubulosis, interior e squamis radiantibus constans, ambo tubum 5-locellatum, extus a locellis prominulis costatum, ore sinuato-lobatum effingentes; nectaria a basi corollæ enata, oppositipetala, ore valde incrassata, glandu- losa etin labium posticum patens, ovatum obtusum, breve expansa, facie dorsali ad margines laterales basique purpureo-maculata ; 118 SÉANCE DU 27 Mans 1896. corone interioris squamæ tubo stamineo adnatæ, modo ut septa radiantia nectariis interjectæ eisque connecte, dorso purpureæ, superne in cornu breve, clavatum, erectum, apice recurvum, anthera impositum product ; antheræ obovatæ, truncatze; stig- mati semi-immersz; folliculi teretes, longe acuminati acuti, ru- bro-lineati, leves, glabri; semina ovata, comosa, anguste alata. — %. Caules 8-10 centimetr.; ramorum facies lateral. 1 cent. lat.; pedicell. floriferi 1 1/2 cent. long., fructiferi 2-3 cent. long., 4 mill. diam. lat.; calycis segment. 2 1/2-3 mill. long.; coroll. tub. 2 1/2 mill., lob. 12-15 mill.; nectaria 3-3 1/2 mill.; cornua 1 mill. long.; folliculi 8-10 cent. long., 8 mill. diam. lat.; : semina 6 mill. long., 4 mill. long., coma 15 mill. Hab. in collibus lapidosis regionis montan: inferioris. — Legi ad declivia australia montis el-'Areys (Bilad Fodhli), per altitud. 500-600 m., mense Aprili desinente fructiferam; It. ann. 1893, Exs. n° 1071. Cette élégante espéce, cultivée au Caire, se multiplie par drageons avec la plus grande facilité. Comme les précédentes, elle fleurit abondamment sans ructifier depuis le commencement du printemps jusqu'au milieu de Pau- tomne. Les fleurs sont inodores. Les pièces de la couronne extérieure, consi- dérées isolément, offrent une frappante analogie de forme avec les pétales enroulés en cornets nectarifères de la fleur des Ellébores. Toute leur surface, d'un jaune d’or éclatant, est parsemée de ponctuations glanduleuses et sécrète un suc visqueux qui s'amasse au fond des logettes tubuleuses dont l'appareil coronal est creusé. Plusieurs pieds vivants de cette plante ont été envoyés au Muséum. 9. STAPELIA ANEMONIFLORA spec. nov. ‘Arab. Dharwa. Herba pumila, crasso-carnosa, succosa, glaberrima, glauces- cens, surculoso-cæspitosa; caules ascendentes, ramosi, basi radi- cantes; rami articulati, elavati, obsolete 4- goni, aphylli, faciebus tumidis, albo-punctatis, angulis aculeis patulis brevibus, innocuis remote echinatis; flores majusculi, figura eos Anemon« silvestris referentes, apice ramorum vel ad facies laterales sæpius geminati, cernui pedunculo communi (id est axi inflorescentiæ cymoso-di- chotoma), brevissimo, crasso, pedicellis elongatis, teretibus, car- nosulis, bractea setacea stipatis; calyx herbaceus, alte 5-fidus, DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 119 eglandulosus, corolla 4-5-plo brevior, lobis linearibus acutis; corolla late campanulata, 5-partita, sinubus edentulis acutis, seg- mentis oblongo-lanceolatis, pallide violaceis, venis longitudina- libus 10, coloratis, dorso notatis, facie intima, dimidia parte inferiori, pilis longis, complanatis, cuneatis, purpurascentibus, presertim ad margines onusta; corona duplex, exterior a basi corolle enata, brevissima, cupuliformis, margine integra ; inte- rioris squam:e tubo stamineo septis radiantibus connexæ, superne libere, in dentem inflexum, anthera incumbentem eaque circiter æquilongum productæ, dorso gibbosæ et in calcar breve obtusum, porrectum incrassatæ; antheræ retusæ, stigmati incumbentes, conneetivo breviter acuminato; folliculi ignoti. — %. . Caules vix digiti crassitie, 2-6 centimetr.; peduncul. 3-4 mill.; pedicell. 2 4/9-3 cent.; calyx 5-6 mill.; coroll. lob. fere 3 cent., corona 5-6 mill. long. ; Hab. in collibus regionis montanz inferioris. — Legi ad radices australes montis el-'Areys, circa Serrya (Bil. Fodhli), mense Martio desinente floriferam; It. ann. 1889-90, Exs. n° 387. Plante élégante et très rare, dont je n'ai rencontré qu'un seul exemplaire; pendant les deux séjours que j'ai faits dans les gorges du gebel el-'Areys, en 1890 et 1893. La plante, au dire des indigènes, est comestible. Confite au vinaigre, elle pourrait étre utilisée comme condiment. 6. TRICHODESMA KISSENIOIDES Spec. nov. Suffrutex ramosissimus, undique breviter strigoso-pubescens, prætereaque setis patulis, basi tuberculatis, pube intermixtis his- pidus; folia alterna, parvula, oblongo-lanceolata, acuminata acuta, in petiolum brevissimum attenuata, ultima sessilia; racemi elor- gati, in paniculas terminales, semel dichotomas vel pauciramosas ordinati, unilaterales, bracteati; pedicelli extra-axillares, erecti, filiformes, calyce breviores; calyx 5-partitus, fructifer marcescens, segmentis linearibus oblongis, acutiusculis, basi subangustatis, modo Kisseniæ supra fructus in ligulas erectas accrescentibus; corolla (e sicco) lutea, extus hirtella, fauce breviter lanata, tubo brevi, lobis longe subulato-acuminatis, calycem paulo superan- tibus; filamenta complanata, brevissima, glabra; antheræ lineari- oblongæ, longe acuminatæ, dorso minute papillosæ, acuminibus corolla sublongioribus in conum apice arcuatum nec tortum, e 120 SÉANCE DU 27 MARS 1896. sicco fusco-rubellum conniventibus; ovarium 4-lobum, glabrum; stylus filiformis, glaber, e cono stamineo breviter exsertus; nu- cul: erectæ, areola plana affixæ, breviter stipitatæ, ovatæ, trique- tre, oblique rostratæ, immarginatæ, crebre echinato-muricatæ, rostro brevi a latere compresso, gynobasi incumbente. — 3. Caules 4-6 decimetr.; fol. 2-3 cent. long., 1/2-1 cent. lat.; racemi 10-12 cent. long.; pedicell. 7-8 mill.; calyx florif. 8 mill., fructif. 19-15 mill.; corollæ tub. 2 mill., lob. 9 mill.; anther. 9-10 mill.; styl. 40 mill.; nucul. 3 1/2-4 mill. long., 4 1/2-2 mill. diam. lat. Hab. in convallibus regionis montanæ inferioris. — Legi ad fauces australes montis el-'Areys (Bil. Fodhli), per altitud. 500- 600 metr., mense Aprili desinente florens ac fructiferum; It. ann. 1893, Exs. n° 1076. 7. SERICOSTOMA STRIGOSA spec. nov. . Fruticulus ramosissimus, undique strigosus, ramis erectis, gra- cilibus, canescentibus, inferne crebre foliosis, in racemos elon- gatos, bracteatos abeuntibus; folia alterna, anguste linearia obtusa, crassiuscula, canaliculata, ciliata; flores parvi, axillares, brevis- sime pedicellati; calyx 5-partitus, segmentis linearibus, angustis, dorso hispidis, intus glabris, fructifer vix auctus nuculas inclu- dens; corolla calyce sesquilongior, purpurea (?), extus pubescens, tubo cylindraceo, a basi sersim ampliato, fauce lana flava obtecto, lobis orbicularibus, imbricatis, margine undulato-repandis; sía- mina subexserta, filamentis filiformibus, glabris, antheris fila- mento æquilongis, oblongis obtusis, summo dorso affixis ; ovarium A-lobum, glabrum, lobis rotundatis; stylus cylindraceus glaber, ovario sublongior; stigma annulatum, apiculo obtuso vix promi- nulo instructum; nuculæ 4, erectæ, ovato-triquetræ, acuminatæ, muricatæ, glabræ, areola triangulari obliqua, breviter stipitata, gynobasi affixæ. — D. Racemi 10-12 cent.; folia 6 mill. long.,1/2 mill. lat.; pedicell. 1 1/2 mill.; calyx florif. 2 1/2 mill.; fruct. 3 mill.; coroll. 4 mill.; nucul. 1 1/2 mill. Hab. in convallibus regionis montanæ inferioris. — Legi ad fauces australes montis el-'Areys (Bil. Fodhli), per altitud. 500- 600 m., mense Aprili desinente florentem ac fructiferam ; It. ann. 1893, Exs. n^ 1075. DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 121 8. EvoLvuLUs LaAvæ Schweinf., ex sched. Herb. Erythr., n* 647 et 1606. — Hippocrepistigma fruticosum Defl., ex sched. "Herb. Arab; n°4172: Frutex ramosissimus, cortice rimoso, cinerascenti, ramis intri- catis, rigidis, apice spinescentibus, ramulis junioribus tomento sericeo incano-flavescenti obtectis; folia parvula, alterna, petio- lata, ovato-elliptica, mucronata, sericea; flores mediocres in cymas axillares umbelliformes brevissime pedunculatas per 4-4 fasciculati; pedicelli graciles petiolo longiores, singuli bractea subulata minuta stipati; calyx sericeus, 5-partitus, segmentis cochleari-concavis obtusis, imbricatis, corolla 3-4-plo brevioribus; corolla infundibularis, alba, tenuiter membranacea, alte 5-fida tubo calyce vix longiori, lobis obovatis obtusis, dorso pubescen- tibus, æstivatione dextrorsum contortis, subinduplicatis; stamina 9, inclusa, ima corolla affixa, filamentis filiformibus, glabris, basi dilatato-complanatis, papillis nonnullis hine inde conspersis, antheris oblongis, subsagittatis, dorso infra medium affixis, locu- lis parallelis, rima laterali dehiscentibus; ovarium minutum, depressum, glabrum, 2-loculare; discus deficiens; styli 2 a basi liberi, filiformes, glabri, stamina æquantes; stigmata peltata, ambitu hippocrepiformia, ramis complanatis, circinatis, minute lobulatis; fructus ignotus. — 3. Dumi 12-15 decimetr. ; fol. petiol. 4-5 mill., lamina 15-18 mill. long., 10-12 mill. lat.; peduncul. 1 1/2 mill.; bracteol. 1/2-1 mill.; pedicell. 5-6 mill.; calyx 2 1/2 mill., coroll. 8-9 mill.; filament. 5-6 mill. (part. dilat. 1 mill.); anther. 4 1/2 mill.; styl. 6 mill. long. Hab. in convallibus regionis montanæ inferioris. — Legi in wadi Mo'aden (Bil. Soubaihi), mense Maio ineunte florentem; It. ann. 1894, Exs. n* 1172. Par sa corolle à limbe profondément lobé et non plissé, à estivation im- briquée-tordue, subindupliquée, cette espèce remarquable s'écarte notable- ment du type normal des Evolvulus. Peut-être conviendrait-il d'en faire le type d'un genre nouveau (Hippocrepistigma), lequel se placerait assez natu- rellement dans la tribu des Cresséées, à cóté du genre Hildebrandtia, dont la plante se rapproche par le port, l'estivation et le stigmate irrégulièrement lobulé, ces lobules représentant le premier degré de la ramification qui s'exa- gére dans les stigmates de l'Hildebrandtia. 122 s SÉANCE DU 27 MARS 1896. 9. SoLanuM SABÆORUM sp. nov. (Leptostemonum). Suffrutex a collo ramosus, undique papillis pilisque stellatis conspersus; rami graciles, elongati, debiles, procumbentes, pa- tule vel retrorsum aculeati, aculeis compressis, flavis, breviter et parce pilosis, inferne bicruris; folia petiolata, ovato-orbiculata, obsolete sinuata, basi late emarginata medioque sinu breviter cuneata, inermia, viridia; flores mediocres solitarii, extra-axil- lares, longe pedicellati, nutantes; pedicelli filiformes, inermes, apice subincrassati; calycis campanulati lobi tomentosi, lineares acuti, tubo 2-plo longiores; corolla cærulea calyce 1 1/2-2-plo longior, lobis pubescentibus, lanceolatis acutis, stellatim paten- tibus ; antheræ oblongæ poro terminali dehiscentes; stylus filifor- mis, glaber, stamina superans; stigma capitatum; bacca pisi- formis, atro-purpurea, glabra, calyce patenti vix acereto imposita. — % vel b. Fol. petiol. 1 1/2 cent., lamin. 3-4 cent. long., 3-3 1/3 cent lat.; pedicell. 2 1/2 cent.; calycis lob. 3-4 mill.; coroll. lob. 7-8 mill.; anther. 5 mill. long.; bacc. 9 mill. diam. lat. Hab. in regione montana inferiori et media. — Legi ad de- clivia borealia montis Nakhai (Bil. Fodhli) inter saxa arenacea praerupta, per altitud. 700 m., mense Martio desinente florens ac fructiferum ; It. ann. 1889-90, Exs. n° 488. 10. Sozanum Hapag spec. nov. (Leptostemonum). Arab. Hadaq. Frutex dumulosus, ad juniores partes tomento stellari cinereo undique obtectus; rami rigidi, intricati, valde aculeati, cortice violaceo-cinerascenti, aculeis longis, subrecurvis, parce pilosis, demum incrassatis, glabris; folia petiolata, obsolete sinuata, basi rotundata vel subcordata, inermia, utrinque pube tomentoso cum papillis punctiformibus intermixtis obsita: cymæ breviter pedun- culatæ, 2-4-floræ; pedicelli parce et breviter aculeati, apice vix incrassati, pedunculo 2-plo longiores; flores mediocres, omnes fertiles; calyx corolla 2-3-plo brevior, campanulatus, inermis, lobis tubo brevioribus, lanceolatis acutis, sinubus truncatis latis; coroll violaceæ, tomentose, lobi patuli, lineares, oblongi; an- theræ elongatæ, oblongæ poro terminali dehiscentes; stylus stamina superans, filiformis, glaber; baccæ pisiformes, purpureæ, nitidæ, glabræ, basi calyce immutato, patenti involucratæ. — 5. AVICE. — L' ARBUTUS$ UXEDO DANS LES CÔTES-DU-NORD. 193 Caules 6-8 decimetr.; foliorum petiol. 1 cent., lamin. 2-2 1/2 cent. long., 1 1/2-2 cent. lat.; pedicell. 4 cent.; bacc. 7-8 mill. diam. lat. Hab. in regionelittorali, ad radices montium. — Legi in planitie lapidosa circa Schoukra (Bil. Fodhli), mense Martio florens ac fructiferum ; It. ann. 1889-90, Exs. n° 377. NOTE SUR UN BOIS D'ARBOUSIERS DANS LES COTES-DU-NORD; par M. le D' AVICE. Parmi les quelques nouveautés que j'ai signalées à M. J. Lloyd pour la cinquième édition de sa Flore de l'Ouest, une l'a inté- ressé plus spécialement ; c'est l'existence dans nos environs d'un bois d'Arbousiers (Arbutus Unedo L.). Il s'agit d'un taillis occu- pant la pente abrupte et rocheuse de la falaise du Trieux, au lieu dit « Coat Hermitt » en Plourivo, prés Paimpol; aprés le Chéne, l'Arbousier y constitue l'essence dominante. Il y est tellement abon- dant que chaque année le fermier en expédie des charretées de rameaux pour orner la facade des maisons, le 8 décembre, jour de la féte patronale de notre petite ville, ce qui ne l'empéche pas de l'exploiter aussi pour le chauffage de son four. L'Arbutus se voit, sur une longueur de prés de deux kilométres, mélé aux Chénes, aux Sorbiers des oiseaux, etc. Le chemin de fer de Paimpol à Guingamp longe cette falaise en tranchée et en corniche, ce qui a détruit bon nombre de nos arbres; mais ce qui reste est protégé par la rapidité dela pente et les nombreux rochers (grés rouge silurien) qui n'en permettront pas le défrichement. La spontanéité de ces végétaux me semble bien démontrée par leur grand nombre, la sauvagerie du lieu et aussi par ce fait que l'habitation du fermier est la seule qui soit voisine du bois; pour en trouver d'autres, il faut faire plusieurs kilométres au milieu des landes. D'aprés les renseignements que j'ai recueillis auprés de la fa- mille qui posséde cette petite ferme depuis plus d'un siécle, le bois s'étendait méme sur une partie du plateau; mais là le défriche- ment était possible et a été effectué. 124 SÉANCE DU 21 MARS 1896. LE TANIN DANS LE BOIS; par M. E. HENRY. Dans une série de recherches dont les premiéres remontent à 1885 (1), j'ai montré quelle était la distribution des tanins dans les diverses régions du bois des Chénes Rouvres et pédonculés et des Chàtaigniers, nos essences tanniféres par excellence. En sou- mettant à l'analyse des arbres situés dans des conditions variées de sol, de climat, et surtout de lumiére et de desserrement, j'ai pu constater un certain nombre de faits nouveaux qui ajoutent quelque peu à nos connaissances sur la composition du suc cel- lulaire et qui offrent en outre un certain intérét pratique depuis qu'on extrait du bois de Chéne les jusées tant usitées aujourd'hui en tannerie. Mais, quand il s'agit de substances aussi mal définies que les tanins, sur la composition et la fonction desquels les chimistes sont encore loin d'étre d'accord (2), il est nécessaire de définir exactement les termes et d'indiquer la méthode d'analyse pour permettre le contróle des résultats. Le nom de tanins s'appliquera, dans ce qui va suivre, aux principes solubles dans l'eau, oxydables à froid par le permanganate de potasse, donnant une coloration bleue ou verte et un précipité avec les sels de fer et formant avec les membranes animales une combinaison imputrescible, le cuir. Il faut la réunion de tous ces caractéres. Ne sont donc pas compris dans les chiffres ci-dessous les corps tels que l'acide gallique qui, soluble dans l'eau, précipite en bleu les sels ferriques mais ne précipite pas la gélatine (3), ou les précipités pulvérulents (phlo- baphéne, rouge de Chéne) qui, solubles dans l'eau chaude, se dé- posent dans l'eau froide et se colorent en noir par les sels de fer. (1) E. Henry, Répartition du tanin dans les diverses régions du bois de Chéne (Annales de la science agronomique francaise et étrangère, 1886, t. I, p. 358). — Le tanin dans le Chéne (nouvelles recherches). Méme Recueil, 1887, t. I, p. 192. — Du tanin dans le Chátaignier (Bulletin de la Société des sciences de Nancy, 1892, p. 32). (2) Certains chimistes voudraient méme voir ce terme d'acides tanniques disparaitre de la science, ces acides pouvant étre ramenés à des phénols tria- tomiques CI? (OH)? et à leurs combinaisons de carbonyle. (3) Il y a cependant fixation partielle de l'acide gallique par la peau en poudre. HENRY. — LE TANIN DANS LE BOIS. 125 La méthode employée a été celle de Lówenthal, modifiée par J. von Schræder et fondée sur la rapide oxydation des acides tanniques en présence de corps oxydants (permanganate de po- tasse). Elle est d'un emploi facile et sür et m'a toujours donné des résultats concordants (1). Les principales conclusions auxquelles je suis arrivé sont les suivantes : 4° Le taux de tanin va en diminuant, dans l'écorce et dans le bois, de la base au sommet du füt, du moins pour le Quercus Robur (2). 2X Sur une section transversale c'est toujours l'aubier qui en renferme le moins (généralement de 1 à 3 pour 100), puis subite- ment le tanin atteint son taux maximum dans les couches périphé- riques du duramen (6-10 pour 100 dans le Chêne, 13-15 pour 100 dans le Chátaignier), et de là va en diminuant plus ou moins réguliérement jusqu'au centre. Les grosses branches se comportent comme le fût. 3* Toutes autres circonstances égales, un Chéne ou un Chátai- gnier aura un bois d'autant plus riche en tanin que sa cime sera plus ample, plus isolée, plus éclairée, ou, autrement dit, que ses couches annuelles seront plus larges. 4 Une rondelle exposée pendant un an aux intempéries perd les trois quarts environs du tanin de son écorce et de son aubier, la moitié seulement de celui du bois (3). Cette différence s'explique par ce fait que, dans l'écorce et l'aubier, le tanin est en dissolution dans le lumen des cellules, tandis que, dans le duramen, il im- prégne si intimement les parois de tous les éléments qu'il faut (1) A la suite des débats de la Commission réunie à Berlin, en 1883, à l'effet d'établir une méthode unique de dosage du tanin, elle est employée dans tous les laboratoires d'Allemagne. — Voyez le Compte rendu de ces débats et une étude détaillée sur la méthode dans les Annales de la science agronomique française et étrangère, 1886, t. I, pp. 282-358. (2) Le fait avait déjà été signalé par Wolf (Kritische Blätter, 44° volume, p. 196), pour l'écorce de jeunes tiges. (3) Le rapport est dans le méme sens quand il s'agit de bois exposés à l'air dans un endroit sec; seulement la destruction du tanin est bien plus lente, comme on le prévoit. M. Jolyet a trouvé une diminution de 40,8 pour 100 pour le duramen et de 61,4 pour 100 pour l'aubier d'un Chéne rápé en menus frag- ments et abandonné quatre ans dans une salle de laboratoire. 126 . J SÉANCE DU 27 MARS 1896. une série de macérations au bain-marie suivies de pressurages pour l'extraire. 5° J'ai montré aussi que, sous l'action de l'oxygéne ou des Champignons tels que les Polyporus sulfureus et igniarius qui provoquent, le premier une pourriture rouge, le second une pourriture blanche dans les Chénes, le bois perd tout son tanin, tandis qu'il conserve indéfiniment une proportion notable de ce principe, si instable pourtant, quand ces deux causes d'altération sont écartées. Un énorme tronc de Chéne quaternaire enfoui dans le sol de Nancy contenait encore 2,36 pour 100 de tanin. Continuant mes recherches sur ce sujet, je viens de déterminer le taux de tanin des diverses régions du bois de trois espéces de Chéne qui n'ont pas encore, à ma connaissance, été étudiées à ce point de vue. Dans une rondelle de Quercus rubra L., ce Chéne des États-Unis si fréquemment cultivé en Europe (n* 10 du ta- bleau), j'ai constaté que le tanin se trouvait distribué, sur une section horizontale, d'aprés la méme loi que dans nos Chénes indigènes. Cette rondelle provenait d'une forêt particulière située à Festigny (Yonne). Une rondelle de Quercus Banisteri venant de l'arboretum de l'École forestière des Barres a donné des résultats analogues. Des Quercus Ilex L. venant des environs d'Uzés (Gard) (n° 8 et 9), ont accusé aussi moins de principes tannants dans l'aubier que dans le bois parfait; mais ici la différence est beaucoup moins sensible que pour les Chénes du nord de la France. Depuis la publication de mes premiéres recherches, cette ques- Lion a été étudiée par deux botanistes, MM. Kraus (1) et Jolyet (2), dont les résultats inscrits au tableau ci-après et obtenus par la - méthode que j'ai employée concordent avec les miens. Il semble que les documents recueillis jusqu'à ce jour sont assez nombreux pour permettre d'affirmer que, dans les bois à aubier et ceeur nettement distincts, c'est toujours, pour la partie ligneuse, l'aubier qui est la zone la plus pauvre en tanin; c'est toujours aussi dans les premières couches du cœur que le tanin atteint subitement son maximum et, à partir de là, il diminue plus ou moins réguliérement vers le centre. (1) Kraus, Grundlinien zu einer Physiologie des Gerbstoffs. Leipzig, 1889, (2) Revue des Eaux et Forêts, 1892, p. 410: Premier Type. Bois à duramen nettement distinct dans lesquels le taux maximum de tanin est à la périphérie du duramen. Nos © O0 1 © O1 e UU, O a | ip a8 A Au A ^ — ——— s M». M S mcd «X O0 d. C)? Q Dr, D; ^ Q TAUX CENTÉSIMAL DE TANIN dans : mmc me ESPÈCES A JACE BOIS PARFAIT | AUTEURS TE mener | auma e 1. es d aar, tr Quercus pedunculata Ehrh. (base du füt).| 0,50 | 90 4 10,86 | 0,96 | 7,69 | 6,55 | 6,59 |Henry. Quercus pedunculata Ehrh. (sommet du füt) 0,34 | 74 B 5,74 | 0,84 | 5,34 | 4,55 | 4,71 id. DNerecus Robur D... 229-9 0,55 1434 » » 5,80 » 5,16 id. Ouercus Robur DL... re ce 0,60 » 8 4,00 | 0,74 | 9,45 » 4,20 id. Quercus Robur L. (en massif serré)....... 0,33 |485 | 5,69 | 0,87 | 4,29 | 4,18 | 3,00 id. Quercus Robur L. (en massif serré).......| 0,20 | 75 810,33 | 3,27 | 5,78 | 4,91 | 4,04 id. Quercus Robur L. (arbre de lisiére)....... 0,40 | 50 810,09 2,07 | 9,63 | 7,09 | 6,41 id. Quercus Ilex L. (rondelle écorcée)........ 0,17 | 34 » 4,35 | 1,67 » 1,62 id. Quercus Iez Uo. NORAS 0,35 | 65 À 9,15 | 4,62 » 3,40 » id. Quercus rubra 1. -2.....59 0220 eee 0,40 | 61 § 7,80 | 1,35 | 5,66 » 9,19 id. Larix europea DG............ eeseilcqe ds » |432 » » 4,60 | 1,10 | 0,10 |Jolyet Taxus baccata L. (base d'une branche)... » 80 » 0,80 | 5,52 | 3,00 | 1,74 |Kraus Taxus baccata L. (milieu d'une branche)... » » » 0,96 | 5,64 | 5,04 | 5,04 id. Taxus baccata L. (branche)............., 0,08 | » #11,00 | 0,04 | 5,94 » 5,28 id. Gleditschia triacanthos L: .............. 0,20 | 40 § 0,60 | 0,38 | 4,80 » 4,00 id. Gymnocladus canadensis................ 0,20 | 54 À 1,08 | 0,50 | 1,12 | 4,04 | 0,80 id. Morus alba L..::.................-..... 0,44 | 36 B 1,00 | 0,64 | 3,84 » | 9, T8 id. Quercus pedunculata Ehrh............... 0,20 | 80 À 4,50 | 0,87 | 4,80 | 2,88 | 5,24 id. Quercus pedunculata Ehrh............... 0,20 | 75 À 4,50 | 4,32 | 6,84 | 5,40 | 4,04 id. Castanea vesca Gærtn. (arbre de lisiére)..| 0,41 | 56 à 10,00 | 7,15 | 15,41 | 12,40 8,10 |Henry. Castanea vesca Gærtn. (arbre de massif)..| 0,39 | 54 À 14,00 | 3,10 | 13,70 12,00 | 8,50 id. Deuxième Type. ou méme augmente un peu vers le centre. Acer platanoides L..........-... eee Asculus Hippocastanum L........ eee er Tilia parvifolia Ehrh.............-....-. Tilia parvifolia Ehrh.................... Fagus silvatica L. Cocesocoeseisosoe Fagus silvatica L....................... Carpinus Betulus L..................... 0,24 0,18 0,19 0,28 » » » 66 0,36 0,24 5,12 5,60 0,66 0,32 0,46 0,62 0,32 6,40 4,80 0,79 0,46 0,82 0,30 5,20 4,80 » » 0,96 0,36 8,64 4,80 0,92 0,46 0,65 Bois sans duramen nettement distinct dans lesquels le taux de tanin reste constant Kraus. ' 128 SÉANCE DU 27 MARS 1896. D'aprés les analyses de M. Kraus, chez un certain nombre d'es- péces ligneuses, surtout chez celles qui n'ont pas de duramen et qui renferment trés peu de tanin comme les Érables, le Marronnier d'Inde (n* 22 et 23), mais aussi chez le Tilleul qui est plus tanni- fère (n* 24 et 25), le taux de tanin s'accroît un peu de la périphérie au centre ou bien reste constant à partir d'une certaine zone. Les taux trouvés récemment par M. Mer (1) dans le Hétre et le Charme (n* 26 et 28) montrent que ces arbres doivent être rangés dans la méme catégorie. Le tableau précédent contient tous les résultats obtenus jus- qu'alors, à ma connaissance, sur la distribution du tanin suivant le rayon de la tige et permet de les embrasser d'un coup d'oeil. UNE ADDITION A LA FLORE DE SAVOIE; par M. Alfred CHABER'T. Dans une excursion faite pendant la premiére quinzaine de septembre dans les Alpes de Tignes, de Bonneval et de Bessans en Savoie, j'ai constaté dans les prairies, entre le Val d'Isére et le Fornet, la présence du Plantago fucescens Jord., non encore si- gnalé en Savoie. Le Pére Gave avait recueilli, l'année précédente, le Potamoge- lon marinus L. dans le lac de Tignes, à l'altitude de 2088 mètres. Un indigéne m'ayant dit que le lac de l'Ouglietta, situé à l'altitude de 2300 métres environ, au-dessus de la Val d'Isére, était couvert d'un tapis de verdure, j'y montai et le vis effectivement recouvert en grande partie par les tiges flottantes d'un Sparganium com- mencant à peine à fleurir, que je pris d'abord pour le Sparga- nium minimum Fries, mais qui parait différent de la plante de Suéde. Dans les eaux peu profondes des bords du lac croissait en abondance le susdit Potamogeton. Les deux lacs que j'ai visités dans les Alpes de Bonneval, le lac Blanc et le lac Noir, sont dépourvus de végétation phanérogamique à cause de leur grande altitude (2700 métres environ). Au point où commence le torrent de déversement du lac Noir, les pierres et les rochers immergés sont couverts d'une Algue noirátre qui m'est inconnue. (1) Compt. rend. de l'Académie des sciences, 13 janvier 1896. GAGNEPAIN. — UN HYBRIDE DES LYCHNIS DIURNA ET VESPERTINA. 129 Enfin le Senecio uniflorus All. s'étend assez loin au nord et au nord-ouest de la localité classique des sources de l'Arc, sur les pentes gazonnées de la Lévanne, de l'Ouille de Pariote et de l'Ai- guille de Gontiére. L'Achillea Herba-rota Al. ne l'aecompagne pas dans ses pérégrinations. SUR UN HYBRIDE ARTIFICIEL DES LYCHNIS DIURNA ET VESPERTINA; par M. F. GAGNEPAIN. Le. 20 juin 1893, je résolus de féconder le L. vespertina par le L. diurna. Des observations microscopiques, en me révélant une analogie trés grande dans la forme et les dimensions des pollens, des stigmates et de leurs papilles, me donnaient presque la cer- titude du succès. L'opération fut extrêmement simple. Des pieds femelles de L. vespertina avaient été plantés dans des pots et placés dans une chambre afin d'éviter tout risque d'autofécondation par les vents. Deux fleurs étant bien épanouies, un pinceau chargé de pollen de L. diurna fut promené sur les stigmates jusqu'à ce qu'il füt pos- sible de constater à la loupe la présence de nombreux grains fécon- dants sur les papilles; puis ces fleurs furent marquées par une légére étiquette fixée au pédoncule. Les jours suivants, fut tentée la fécondation par les Lychnis Flos-cuculi et Agrostemma Githago; mais les fleurs qui avaient subi l'opération, au lieu dese faner comme les deux premières, res- taient fraîches pendant plusieurs jours, puis le calice et le pé- doncule devenaient mous, gluants, et les fleurs tombaient ensuite rapidement (1). Je surveillai avec intérêt l'accroissement des deux premières fleurs fécondées. Elles me donnérent deux fruits plus petits que d'ordinaire, ce qu'il faut attribuer à l'étiolement par lefmanque de lumière. (4) M. Ant. Magnin rapporte, d’après les études de MM. Chatin, Van Tieghem, Vuillemin, Laborie et les siennes, que les fleurs mâles ont des pédoncules à faisceaux plus minces qui paraissent se diviser plus tôt que dans les fleurs femelles. L'excitation produite par l’Ustilago antherarum fait persister les fleurs mâles et amène le développement d’un ovaire et de styles plus ou moins rudimentaires. Le fait que je signale plus haut prouve surabondamment qu’il y a la plus grande analogie entre l'excitation pollinique et l'excitation para- sitaire, puisque les fleurs femelles ne supportant pas l'action du pollen! se comportent comme des fleurs mâles, T. XENI (SÉANCES) 9 130 SÉANCE DU 27 Mans 1896. Les graines soigneusement récoltées furent conservées jusqu'en février 1894. Elles étaient légérement plus fines que celles du -Lychnis vesperlina, ce qui peut encore être attribué à l'étiolement; mais, au lieu de présenter la coloration jaune fauve, comme dans le L. vespertina, elles étaient d'un gris cendré bien accusé : c'était de bon augure. Le 12 février, trente graines furent semées dans une terre ap- propriée, et les pots mis dans un local légérement chauffé. Le 26, quatre graines montraient leurs cotylédons; les jours suivants, la germination continua et la plupart des graines réussirent. Transplantés en avril dans des pots, cinq ou six pieds furent retardés dans leur floraison, tandis que deux pieds restés dans la méme terre donnérent des fleurs máles le 18 juin. Chaque fois, la floraison des máles précédait, d'un jour ou deux, celle des fe- melles. Voici la description détaillée de cet hybride : Racine longue, blanche, pivotante-rameuse. Tige rameuse inférieurement et à rameaux trés ouverts la première ‘année (les années suivantes les rameaux naissent au collet et semblent autant de tiges différentes; ils s'enracinent facilement à leurs nœuds inférieurs qui rampent sur le sol); tige coudée flexueuse aux nœuds, -velue à poils étalés sinueux, rouge-brune surtout aux nœuds inférieurs, -haute de 6 à 8 décimètres. = Feuilles inférieures obovales, à extrémité obtuse, à limbe longue- ment prolongé sur le pétiole, rougeâtres au moment de la floraison, peu nerveuses, peu velues (la seconde année elles ressemblent aux suivantes); les moyennes plus larges aigués à nervures saillantes inférieurement, crispées sur les bords et à la partie moyenne, à pétiole plus ou moins rouge à la base; les supérieures plus aigués, à nervures plus rouges, sessiles, plus turgides (1). Inflorescence dichotome composée. Pédoncule verdàtre, poilu, hérissé, deux fois environ plus court que le calice. Calice velu glanduleux à dix nervures principales rouges, à dents ap- pliquées sur les onglets, presque contigués. Pétale lavé de rose, veiné, à limbe bilobé, à lobes rapprochés, quel- : quefois se recouvrant par les bords; à quatre dents terminant l'onglet, (1) Ces observations portent sur les pieds miles et femelles assez diffé- rents d'aspect. : GAGNEPAIN. — UN HYBRIDE DES LYCHNIS DIURNA ET VESPERTINA. 131 bidentées, les extérieures membraneuses transparentes ; à onglet canali- culé sur le dos, verdàátre. Étamines : dix sur deux rangs, les extérieures plus courtes soudées aux onglets par la base, avortées dans les fleurs femelles et longues de .1 millimétre. Styles : cinq, filiformes, trés papilleux, d'abord contournés en hélice, puis déjetés irréguliérement; stylodes dans les fleurs mâles de 1-2 mill. et remplaçant l'ovaire non apparent. Anthése diurne. Capsule ovoide, à sommet un peu aigu, s'ouvrant par 8-10 dents dé- jetées et courbées extérieurement, non enroulées. Graines chagrinées cendrées des à hile profond entouré e un léger bourrelet. En somme, cet hybride différe du pére par ses feuilles ondu- leuses aw bord, plus turgides, plus ternes, plus velues; par ses pétales moins rouges et plus veinés, son inflorescence plus ample ; par sa capsule plus lignifiée, à dents non enroulées à la déhiscence ou après, enfin par ses graines de couleur plus claire. Il diffère de la mère par ses rameaux radicants à la base; par ses feuilles un peu moins épaisses, moins fermes et un peu moins onduleuses; par ses pétales rosés au lieu d’être d'un blanc pur, son anthèse diurne, les dents de la capsule plus déjetées extérieu- rement; enfin par ses graines de coloration gris violátre au lieu de jaune fauve. Quand l'humidité est trés grande, les dents dela capsule de la mére se redressent au point d'étre conniventes et de fermer com- plétement l'ouverture. L'état hvgrométrique de l'air étant le méme, les dents de la capsule de l'hybride sont revenues à la verticale et forment une couronne au lieu de former une pointe, et dans ce cas la capsule n'est jamais entiérement fermée. Ainsi l'état des cap- sules et la position des dents ne peuvent pas toujours amener à identifier l'hybride, surtout si les observations n'ont pas lieu en méme temps ou, ce qui équivaut, dans le mémeétat hygrométrique de l'air. Des comparaisons précédentes il ressort que l'hybride est inter- médiaire entre les parents, tout en se rapprochant davantage de la mére par ses caractéres extérieurs, son port, son aspect, etc. Beaucoup d'hybrides ne se reproduisent point de graines. Il me tardait de constater la fertilité de celui qui venait d'étre obtenu. 132 SÉANCE DU 27 mars 1896. La fécondation, aidée en 1894, fut abandonnée à elle-même l’année suivante et réussit également bien. Mais, dans les capsules bien nourries par une terre cultivée, se développa une matiére miel- leuse qui attira les larves de deux papillons: la Sinuée, Dianthæcia Cucubali, et la Triste, Hadena Chenopodi. Les Lychnis vesper- tina ont eu, l'année derniére (1895), beaucoup à souffrir de ces chenilles; mais les capsules de L. diurna ne m'ont jamais présenté cas semblable. Les larves en question percérent les capsules de l'hybride quelques jours avant la maturité par une ouverture plus ou moins latérale mais toujours circulaire, et subsistérent là-de- dans un peu comme le rat dela fable ayantle « vivre et le couvert ». Heureusement de bonne capsules sont restées indemnes; leurs graines permettront de constater, par des semis nombreux, si la plante se reproduit ou non avec des caractères identiques. C'est ici le lieu de décrire un cas tératologique. Un pied femelle mal transplanté ne fleurit point en 1894 et se contenta de donner avant l'hiver de courts rameaux inférieurs pléthoriques. Ils pas- sérent la mauvaise saison de 1894-05 sans trop souffrir et don- nérent des fleurs anormales. Chaque pétale fut quadrilobé, les lobes ordinaires étant internes et n'ayant pas changé de forme ni de dimensions, tandis que les deux autres, surnuméraires, sont latéraux, petits et étalés. C'est une sorte d'acheminement vers les pétales de L. Flos-cuculi, qui a déjà été observé dans les L. diurna et vesperlina sauvages et que M. le D' Ant. Magnin appelle la « quadrifidie des pétales ». Enfin la coloration rose tendre de ces pétales n'est plus conforme et, cà et là, à raison d'un ou deux par organe, on remarque des espaces quadrangulaires complète- ment blancs qui constituent un retour à l'albinisme. Les L. diurna et vespertina sont regardés comme vivaces par Cariot, Boreau, Ch. Royer, M. Bonnier. Il est vrai que Boreau (3° édition) associe les deux signes % © pour L. vespertina. Dans les prés humides de la vallée de l'Aron, à Cercy, où le L. diurna abonde, les racines de la seconde ou troisiéme année meurent, et il ne reste de point vivant que la partie inférieure des tiges qui émettent des pseudorrhizes au collet et méme aux nœuds. Ch. Royer (Flore de la Côte-d'Or, pp. 26-27) a fait les mêmes consta- tations en étendant ces faits à tous les habitats et en se servant de ces caractéres pour distinguer les deux Lychnis. L'hybride a aussi des pseudorrhizes aux nœuds inférieurs. GAGNEPAIN. — UN HYBRIDE DES LYCHNIS DIURNA ET VESPERTINA. 133 La plante qui fait l'objet de cette Note n'est point nouvelle. Elle peut être procréée par fécondation naturelle dans les endroits où existent les deux Lychnis; mais il est juste de remarquer que le rôle des parents peut être interverti et qu'il peut exister un hybride dont le L. vespertina serait le père, et aussi se produire des hybrides d'hybrides. Reichenbach parait étre le premier qui ait soupconné ces croisements; car, dans son Flora excurs. [(1830), p. 825], il dit à propos du Lychnis dioica L. (Melandrium pratense Rœhl.) : « On le trouve quelquefois à fleurs roses : c'est peut-être un x dioico- diurna. » Martial Lamotte (Prodrome de la flore du Plateau central de la France (1877), I, p. 131) ajoute en note au Melandrium silvestre : « J'ai récolté, dans le parc de Veauce (Allier), un Melandrium qui, par ses longs pédoncules, la forme de ses capsules à dents à demi enroulées en dessous, ses fleurs roses, tient exactement le milieu entre les deux espéces précédentes, et dont il est proba- blement hybride : M. pratensi-silvestre. » Dans sa Flore de la Cóte-d'Or, Ch. Royer écrit, à propos du M. dioicum Coss. et Germ. : « J'ai trouvé à Semur un individu à fleurs roses, dont la postérité a compté quelques sujets à fleurs blanches. » Il semble que l'auteur se soit douté d'un hybride re- venu au type ancestral par atavisme. Les Annales de la Société botanique de Lyon ont publié, en 1892 (dix-huitiéme année), les O bservations sur le Lychnis diurna, par M. le D' Ant. Magnin, professeur à la Faculté des sciences et à l'École de médecine de Besancon. Cet article, trés remarquable, renferme un chapitre sur « Les hybrides des Lychnis et le Melan- drium dubium » qui mériterait d'étre ici reproduit en entier, si nous en avions la latitude. La diagnose du Melandrium dubium de Hampe y est ainsi rapportée (1) : « Vivace. Tige rameuse dichotome, velue. Feuilles inférieures largement ovales-elliptiques, courtement acuminées, atténuées en long pétiole, les caulinaires oblongues lancéolées, toutes vertes et courtement poilues. Pédoncules et calices munis de poils courts. Capsule ovoide portant au sommet de grandes dents recourbées. (1) Traduite de Garcke, Flora von Nord- und Mittel-Deutschland, 8° édit., p. 66. 134 "di SÉANCE DU 27 Mans 1896. Fleurs rosées ou d'un rouge påle. Na été trouvé jusqu'à présent que dans les lieux cultivés de Blakenburg au Harz; mais sans doute il existe aussi ailleurs. » Est-ce le méme que celui décrit par M. Brugger de Coire et trouvé à Prada, prés Tiefencastell et entre Prada et Surava? M. Magnin (loc. cit.)en donne ainsi la description: « La fleur est d'un beau rose, soit foncé, soit clair et méme blanchátre. La partie supérieure de la tige, le calice et toutel'inflorescence sont de couleur purpurine. La capsule est ovoide-conique. L'aspect extérieur est celui du Melandrium vespertinum; mais de loin, à cause de la couleur des fleurs et de leur floraison diurne, on croi- . rait voir les champs couverts de M. diurnum...» La plante observée par M. Giard (1) aux environs de Roscoff fleurissait le soir et se rapprochait beaucoup plus du L. vespertina que du L. diurna. Godron a opéré la fécondation des deux Lychnis: « Le Lychnis » vespertina, dit cet auteur (2), fécondé en 1868, par le pollen du » L. diurna, a produit un hybride qui a fleuri en 1864 et a donné » des individus ressemblant à leur père, si ce'n'est par la taille » moins élevée, par les tiges et les calices moins bruns et moins » velus, par la coloration des corolles qui sont simplement ro- » sées. » Aux difficultés de détermination résultant de l'hybridation viennent s'ajouter celles qui sont dues à l'érythrisme ou à l'albi- nisme. M.le D" Magnin (loc. cit.) a vu, au mont Chaumont (Doubs), un L. diurna à fleurs entièrement blanches, là où le L. vespertina n'existe absolument pas. M. Baguet signale le méme cas à Montaigu (Belgique), Cariot indique (Études des fleurs, édit. 8), à propos du L. dioica, qu'il a rarement des fleurs roses, et Boreau (Flore du centre de la France) cite une variété rose du Melandrium pra- tense « dans les terrains granitiques du Morvan : Cháteau-Chinon, Autun, etc... » M. Malinvaud m'écrit (in litt.) : « Aux environs de » Limoges, où les deux (Lychnis) sont communs, je me rappelle ».avoir observé et rapporté au L. diurna une variété à fleurs ro- » sées que je suis maintenant persuadé étre un hybride. » Je me . (1) Magnin, loc. cit. (2) Godron, Nouv. expér. sur Vhybridité, etc. (1865), p. 347 GAGNEPAIN. — UN HYBRIDE DES LYCHNIS DIURNA ET VESPERTINA. 135 propose d’étudier tout spécialement un Lychnis à fleurs roses trouvé entre la gare et le bourg de Vandenesse (Nièvre). On le voit, les difficultés de détermination des hybrides naturels sont grandes : les caractères différentiels entre les deux Lychnis sont trop peu saillants, les deux plus importants, la forme et la direction des dents du calice, la coloration des pétales, sont va- riables ; le premier n’est valable qu’à la déhiscence et à état hygro- métrique égal aprés la déhiscence ; le second permet à l’érythrisme et à l’albinisme d’intervertir la coloration et de tendre des pièges au botaniste. Combien sont encore plus délicats à saisir les carac- téres différentiels des hybrides! Car on n’a plus cet ensemble des caractéres extérieurs, d'aspect, etc., pour aider à la distinc- tion. Dans la diagnose de Hampe, il est possible de reconnaitre: l'hybride que j'ai obtenu; car il est dit que les dents sont « recour-. bées » non enroulées, ce qui indiquerait une variété rose de’ L. diurna ou un hybride s'en rapprochant davantage. L'hybride de Lamotte « à dents à demi enroulées » est encore plus voisin de: notre plante. Le Melandrium intermedium semble étre mon hybride assez bien caractérisé (1). Wilhem Olbers Focke (Die Pflanzen-Mischlinge, ein Beitrag zur Biologie der Gewächse, Berlin, 1881, p. 65) écrit à propos du genre Melandrium : « Les hybrides qui ont été établis dans ce genre ont été créés par la » fécondation des espéces dioiques M. album Garcke et M. rubrum » Garcke, entre elles ou avec les autres espèces connues. Gærtner a fait, » sur l'action des différents pollens étrangers sur les M. album et ru- » brum, les observations suivantes : » M. rubrum donne par fécondation avec le pollen de M. album, (1) Schur, Enumeratio plantarum Transylvanie, p. 106, traduction : — « M. INTERMEDIUM Schur (L. vespertina var. 5. rosea Schur, n° 471. Lychnis » diurno-dioica Rchb. (me judicante). Dans les bois montagneux, vallée de » Gótzenberg, etc.; diflere du précédent (M. silvestre) par son port plus » raide; son inflorescence dichotome ; ses feuilles plus fermes, oblongues acu- » minées, plus velues, par son calice cylindracé, velu, sa eapsule à dents re- > courbées étalées, ses pétales bifides rougeátres. Il tient le milieu entre les » M. silvestre et M. pratense et est à observer plus sérieusement. » L'inflorescence, la forme et la consistance des feuilles et surtout la capsule - à dents recourbées étalées sont caractéristiques 436 SÉANCE DU 27 MARS 1896. » jusqu'à 77,77 pour 100; Melandrium viscosum Celak., 22,22 pour » 100; M. noctiflorum Fr., 0,11 pour 100. » M. album, au contraire, avec M. rubrum, jusqu'à 81,03 pour 100; » M. viscosum, 20,69 pour 100, comme nombre de semences normales » pour les espéces. » M. ALBUM XX RUBRUM. » D’après les observations produites de Gærtner, les M. album et » M. rubrum ne peuvent produire par croisement réciproque une fruc- » tification compléte, car la fécondation d'une de ces espéces avec le » pollen d'une espéce différente ne produit que jusqu'à 80 pour 100 de » semences normales. Les chiffres de Gærtner ne peuvent soutenir une » critique sévère... » L'auteur allemand, parlant de la couleur des graines de M. ru- brum, dit qu'elles sont d'un beau noir; les sujets des environs de Cercy les ont toujours d'un gris violâtre. Ce fait, qui prouve une variation, semble donner raison aux auteurs qui pensent que les Lychnis diurna et vespertina ne sont que deux sous-espéces d'un méme type primordial. « La reproduction, continue M. Focke, la reproduction des hybrides » réussit facilement. M. rubrum Q X album j a été obtenu par Gartner » sous deux formes: l'une, plus fréquente, ressemble par son aspect à » M. album et porte des fleurs d'un rose pàle ou d'une nuance pana- » chée; l'autre, plus rare, est plus petite, à feuilles étroites, lancéolées » et à fleurs blanches, elle ressemble davantage à M. rubrum. » M. album Q X rubrum (j , au contraire, se montre très différent par » la largeur des feuilles, la teinte des fleurs et d'autres caractères. » Gærtner dit que M. album Q X rubrum g et M. rubrum Q x album £ » sont tout à fait semblables et ont plus de rapports avec M. album, ce » que mes recherches n'ont pas confirmé... » J'ai cultivé, isolément des espèces principales, le M. album Q X ru- » brum of et je l'ai reproduit de ses propres graines. J'ai obtenu des » formes trés différentes qui présentent une série presque compléte d'in- » lermédiaires entre les parents; cependant un examen approfondi » montre qu'il existe une séparation évidente entre les espéces princi- » pales et leurs hybrides les plus rapprochés. » Souvent les fleurs sont blanches sur des plantes à feuilles larges, et » rouges sur des plantes à feuilles étroites. Gærtner n'a constaté aucun » retour complet au type, ni d'écarts du type comme dans les hybrides ». de première génération... » M. album X rubrum est spontané, en mélange avec les parents, GAGNEPAIN. — UN HYBRIDE DES LYCHNIS DIURNA ET VESPERTINA. 1437 » dans diverses localités de l'Allemagne (Hartz, Leipzig), et principa- » lement dans la Basse-Saxe et en Westphalie. Je l'ai vu, dans une » localité prés de Dréme, y croitre tous les ans depuis trente ans ». — M. pugium Hampe, M. INTERMEDIUM Schur. En résumé, on doit des renseignements précieux, sur les hy- brides des Lychnis diurna et vespertina, aux travaux de Kælreuter, Gærtner, Godron, MM. Focke et D" Magnin. Il y a quelques divergences d'appréciation dans les caractéres, difficiles à saisir, et qui demandent des observations scrupuleuses et des descriptions détaillées : Gærtner et M. Focke ne sont pas tout à fait d'accord sur les différences entre L. diurna 9 X L. ves- pertina j' et L. vesperlina Q X L. diurna ï. C'est un point que je m'efforcerai d’éclaircir cette année par de nouvelles expériences. Il semble que les caractères distinctifs les plus importants dans ces hybrides sont : 1* La forme et la direction des dents de la capsule à observa- tions comparées faites autant que possible dans des conditions égales d'humidité ; 2 L'aspect extérieur, qui résulte d'un ensemble de caractères plus faciles à saisir qu'à exprimer et qui rapprochent le plus la plante de l'un ou l'autre parent. Au contraire, on devra n'accorder qu'une médiocre importance aux caractéres suivants : 1* Indumentum, qui peut varier suivant les stations; 9* Coloration générale, qui varie avec l'exposition plusou moins chaude, plus ou moins éclairée ; 3* Coloration des pétales, qui change pour les hybrides méme suivant la saison, les pétales étant plus rouges à l'automne qu'à l'époque des premières fleurs. - L'albinisme et l'érythrisme existent pour les parents. Le Cham- pignon parasite Ustilago antherarum colore d'un rouge sale les pétales blancs de L. vespertina ; 4 Heure de l'anthése qui avance ou retarde suivant le degré de lumiére céleste et surtout l'état hygrométrique. Il parait certain qu'il y a des corrections à faire, sinon dans la nomenclature, du moins dans la synonymie de l'hybride qui fait le sujet de cette Note. M. G. Camus identifie L. vespertina Q x diurna gf avec le Me- 138 . SÉANCE DU 27 MARS 1896. landrium dubiwm Hampe (1); Gremli est d'avis contraire (2); Nyman pense qu'il ne faut pas identifier M. dubium Hampe et M. intermedium Schur (3). Mais, dans le Supplément de son ouvrage (p. 5), il ajoute une preuve basée sur un caractère trom-. peur qu'il n'a point observé lui-méme : « Dans le M. dubium Hampe les fleurs sont, dit-on, toujours ouvertes. » Aprés avoir comparé les diagnoses diverses à la mienne et à mes échantillons, en m'appuyant sur l'autorité incontestable de M. Focke qui s'autorise de celle de Gærtner, il me semble qu'on doit écrire : Melandrium dubium Hampe; = Lychnis diurno-vespertina Godr.; = M. intermedium Schur; = Melandrium album à X ru- brum cd Focke. Des expériences d'hybridation entreprises méthodiquement auraient, entre autres avantages, celui de permettre de préciser l’origine des hybrides litigieux. Elles rappelleraient l'attention sur des hybrides naturels jusqu'alors méconnus, auxquels. on pourrait assigner leur place véritable dans la classification. Par elles on arriverait aussi à une connaissance plus certaine de l'in- fluence des parents sur les produits en intervertissant les róles du pére et de la mére. Si étaient reconnues espéces les seules plantes qui donnent entre elles des hybrides infertiles, ces expériences donneraient un moyen. artificiel de fixer le sens si flottant du mot espéce. Ainsi les L. diurna et vespertina ne seraient point deux espéces distinctes, et il faudrait revenir à l'esprit de la dénomination linnéenne. C'est. d'ailleurs l'opinion si autorisée de M. le D' Ant. Magnin (loc. cit.) et de M. Focke. De méme le sens du mot genre serait défini plus exactement si étaient reconnues appartenir à des genres différents les espéces voisines entre lesquelles tout croisement serait impos- sible. Malheureusement ces expériences sont généralement longues; (1) Catalogue, p. 10 : « M. pratensi-silvestre (M. dubium Hampe) ». (2) Flor. anal. de la Suisse, p. 153, Rem.: « M. diurnum-vespertinum (M. dubium Hampe) ». (3) Conspect. flore europ., p. 81 : « Obs. Il existe, entre les deux espèces précédentes (M. silvestre et M. pratense Rœhl.), deux formes hybrides :: 4° M. dubium Garcke; 2° M. intermedium Schur ». GAGNEPAIN. — UN HYBRIDE DES LYCHNIS DIURNA ET VESPERTINA. 4139 elles nécessitent, pour étre faites en grand, l'usage de locaux appropriés et de surfaces de terrain assez grandes. Qu'il me soit permis, en terminant cette étude, d'exprimer le vœu qu'un des maitres de la science suggére, par son exemple, l'idée d'adjoindre un laboratoire d'hybridation aux jardins botaniques ou aux labo- ratoires de biologie végétale (1). M. Malinvaud dit que les Lychnis vespertina et diurna s'hybrideraient sans doute fréquemment s'ils habitaient les mêmes stations; mais le premier parait indifférent à la nature du sol et se trouve communément dans les lieux découverts, prés secs, murs, bords des champs, etc., tandis que le second est plutót une plante némorale, préférant les terrains grani- tiques et siliceux où elle occupe les bois frais et autres lieux un peu humides et ombragés. Lorsque des circonstances particulières rapprochent ces deux espèces, elles se croisent - facilement. M. Malinvaud a rencontré deux ou trois fois aux - environs de Limoges, il y a plus de trente ans, des Lychnis à fleurs roses qu'il prenait pour une variété du L. diurna et qui plus probablement étaient des produits hybrides. Beau- coup d'observations analogues sont négligées parce que le plus souvent l'attention n'est pas appelée sur les phénoménes d'hybridation. M. Lutz dit avoir observé aux environs de Coulommiers (Seine-et-Marne), dans une localité où abondait le Lychnis . diurna, quelques individus à fleurs décolorées. M. Chatin fait à la Société la communication suivante : TRUFFES (TERFAS) DE MESRATA, EN TRIPOLITAINE; par M. A. CHATIN. Dans les premiers jours d'avril 1894, M. Hanotaux me faisait l'honneur de m'écrire, en m'envoyant quelques tubercules d'un (1) Je ne dois point terminer cette petite note sans remercier M. le D" Gillot. C'est à l'obligeance inépuisable de cet excellent confrère que je dois les docu- ments historiques mis en ceuvre ci-dessus et la traduction des passages cités de l'ouvrage allemand, peu connu en France, de Olbers Focke. 140 SÉANCE DU 27 MARS 1896. Terfás que, d’après ses instructions, M. d'Estrées, Consul général de France à Tripoli, avait fait rechercher : « ... On récolte les Truffes aux environs de Tripoli, à Gharzan, dans le Djebel tripolitain, ainsi qu'aux environs de Tliten et de Mesrata, sur la côte orientale du villayet. » La qualité de Mesrata est réputée la meilleure. » Très désireux de recevoir la Truffe de Mesrata, qui pouvait différer de celle de Tripoli, dans laquelle j'avais reconnu le Ter- fezia Boudieri d'Algérie, de Damas et du Caucase, je priai encore M. Hanotaux de vouloir bien la faire rechercher; ce qui vient d'étre fait avec un si complet succés par notre Consul général, qu'au lieu d'une seule espéce de Truffe, il m'en a été envoyé deux. Le 4 mars, M. d'Estrées m'écrivait : « J'ai l'honneur de vous informer que, dés l'automne (1) dernier, je n'avais pas manqué de faire rechercher à Mesrata les Truffes que vous avez bien voulu me demander par lettre du 29 juin. » Malheureusement, les pluies ayant été tardives, ce n'est qu'hier que j'ai pu recevoir deux échantillons de Terfàs, recueillis, l'un à Defnia, l'autre à Wadi-Mimon, localités voisines de Mesrata. » Je suis heureux de vous faire savoir que j'adresse aujourd'hui méme, au Département des Affaires étrangéres, pour vous étre transmis, les tubercules dont il s'agit, qui sont accompagnés des spécimens de la plante-nourrice et de quelques grammes de la terre de la truffiére. » De son cóté, M. Bompard, directeur actuel des Consulats, m'écri- vait le 18 mars, au nom de M. Berthelot, Ministre des Affaires étrangéres : « ... M. le Consul général de France à Tripoli de Barbarie qui, ainsi que je vous l'ai fait savoir le 29 mai dernier, n'avait pu se procurer les Truffes que vous m'aviez exprimé le désir de recevoir, vient de me faire parvenir deux échantillons de Terfàs de Mesrata. J'ai l'honneur de vous transmettre ci-joint ces spécimens. » Ayant procédé sans retard, avec mon ancien éléve, M. Em. Boudier, aujourd'hui le chef incontesté de la Mycologie, à l'examen (1) On avait dit à M. le Consul général, renseignement inexact comme celui donné en Algérie au général de La Roque sur les Tirmania, que la Truffe de Mesrata mürissait dés l'automne. Or tous les Terfàs sont de matu- ration printaniére. CHATIN. — TRUFFES DE MESRATA, EN TRIPOLITAINE. 144 des Terfás du Wadi-Mimon et de Defnia, nous n'avons pas tardé à retrouver (à regret, car nous avions espéré des espéces nouvelles) en eux d'anciennes connaissances, toutes deux d'ailleurs dis- tinctes du Terfás des environs de Tripoli, recu il y a deux ans, lequel est le Terfezia Boudieri, espéce que j'ai décrite pour la pre- mière fois d’après des tubercules du Sud algérien (Barika, Biskra, Tougourt) et dont une variété (T. Boudieri arabica) me fut envoyée de Damas avec d'autres tubercules sur lesquels je fondai le Ter- fezia Claveryi, espèce retrouvée en Algérie, Tunisie et Chypre. Or le Terfás de Wadi-Mimon n'est autre que ce Terfezia Cla- veryi ou Kamé de Damas, nettement caractérisé par ses tubercules en forme de figue, sa chair blanc jaunátre homogéne et comme butyracée, ses sporanges arrondis, à huit spores finement et irré- guliérement réticulées, d'un diamètre de 22 à 23 u. Quant au Terfás de Defnia, la forme presque ronde des tuber- cules, le périderme grisâtre, la chair blanche et ferme, les spo- ranges à six ou quatre spores seulement, non à huit, le grand diamètre (30 à 32 u) des spores qui n'est dépassé que par celui du Terfezia oligosperma, et leur revétement tout spécial, composé de grandes verrues à sommet tronqué comme dans le Terfezia Leonis, mais plus allongées, moins grosses et entremélées d'autres verrues, ou plutót de papilles plus fines, se font reconnaitre pour le Kamé (dit noir) de Bagdad, dont j'ai fait le Terfezia Metaxasi, sur des tubercules envoyés gracieusement par M. Metaxas, natu- raliste voyageur. Plus rare que la plupart des Terfás, le Terfezia Metaxasi n'avait pas été retrouvé depuis son envoi de Bagdad, en 1891 ; seul, le Ter- feria Hafizi, reçu aussi de Bagdad, et non observé ailleurs, est peut-étre plus rare encore. Mais on peut espérer, étant donnée la grande aire géographique de la généralité des Terfâs, que l'isolement actuel du Terfezia Hafizi n'est que temporaire. En somme, la Tripolitaine compte aujourd'hui trois espéces bien distinctes de Terfás, savoir : Le Terfezia Boudieri, des environs de Tripoli ; Les Terfezia Claveryi et Metaxasi, qu'on récolte prés de Mes- rata. Bien plus riche est l'Algérie; car, bien qu'on n'y ait pas signalé encore le Terfezia Metaxasi, elle possède, seule jusqu'à ce jour, 142 SÉANCE DU 27 MARS 1896. les deux Tirmania (T. africana et T. Cambonii), et, de plus, les Terfezia Boudieri, Claveryi et Leonis. Ajoutons, pour Went cet apercu comparatif des Terfis de . l'Afrique du Nord, que j'ai recu, de Tunisie, les Terfezia Claveryi et Leonis, et du Maroc, le Terfezia Goffartii de Tanger, le Ter- fezia Leonis var. Mellerionis de Casablanca. La terre des truffiéres de la région de Mesrata est un fin sable . jaune, contenant trés approximativement, sur 100 parties : AZOB: -o ULUSM ee 0,10 Matières organiques................ 2,00 Chlore et: iode. -c n.. o. edu. fortes traces Chaux is ce. rm MVP ae 4,90 À CAN RS RS PORT LM Aro ti fortes traces Botasse 0.65. slo LETT S sin 0,30 Oxyde fermqae -i a 3,00 Manganese: -o.i esse te fortes traces Cette analyse montre, une fois de plus, que les sables déser- tiques ne sont pas dépourvus des matières utiles au développe- ment des Terfás, lesquels ne peuvent, pas plus que nos Truffes, se passer d'azote, de phosphore, de chaux, de potasse et de fer, ce dernier toujours accompagné de ses satellites, l'iode et le man- ganése. La plante-nourrice, récoltée sans fleurs ni fruits, parait étre un petit Cistus? vivace, sous-ligneux, à peine haut de 12 à 20 centi- métres, à feuilles étroites, elliptiques et enroulées sur les bords. Or on reconnaitra que les faits bien constatés sont aujourd'hui assez nombreux pour que cette loi soit formulée : « Les Terfàs ont pour nourrices des herbes ou de petites espéces sous-li- gneuses, et les Truffes proprement dites (Truffes de Périgord, etc.), des arbres. » Chaque jour ajoute à la grande aire d'expansion des Terfás. En dehors de l'Afrique du Nord, leur terre privilégiée, où ils s'étendent du Sahara sur les hauts plateaux, on récolte et con- somme ces utiles Tubéracées dans les régions de : Bagdad : Terfezia Melazasi et T. Hafizi; Damas : Terfezia Claveryi et variété arabica du T. Boudieri; Téhéran : Terfezia Hanotauxii ; Choucha au Caucase : Terfezia Boudieri var. Auzepyi ; JOFFÉ. — OBSERVATIONS SUR LA FÉCONDATION DES BANGIACÉES. 143 Smyrne : Terfezia Leonis ; Chypre : Terfezia Clacoii; ; Et dans l'Europe du Sud, limite septentrionale des Terfás : le Terfezia Leonis en Sardaigne, en Sicile, en Espagne, en Provence et dans les Landes de Gascogne? M. Flahault présente à la Société la Note suivante : OBSERVATIONS SUR LA FÉCONDATION DES BANGIACÉES ; par M Rachel JOFFÉ. Chacun sait que les botanistes ne sont pas d'accord sur la place qu'il convient d'attribuer aux Porphyra et aux Bangia. Pendant longtemps on les a, sans hésitation, considérées comme des Flo- ridées, en raison de la couleur de leur thalle. L'interprétation des phénoménes relatifs à la reproduction sexuée de ces plantes a sou- levé des doutes au sujet de leurs affinités. Rappelons briévement les principales opinions qui ont été suc- cessivement émises sur la reproduction sexuelle des Porphyra et 'des Bangia depuis que Derbés et Solier ont fait connaitre les an- théridies de ces Algues. Selon ces auteurs, « les corpuscules (máles) » se rapprochent des spores et, sans que nous puissions dire com- '» ment, au bout d'un certain temps ils semblent s'étre incorporés ‘» à celles-ci ». La fécondation s'exercerait donc sur l’œuf devenu libre, à peu prés comme chez les Fucus. M. Kotschug, en 1872, arrive au méme résultat. Les anthéro- ‘zoïdes, mobiles, nagent autour de la gonosphère, se fixent à sa surface et la fécondent. Pour M. Reinke (1877), l'eeuf sorti du thalle émet un prolon- gement incolore au sommet duquel un anthérozoide se soude, et c'est alors seulement qu'il devient apte à germer. Avec M. Berthold, en 1880, une autre maniére de voir se fait jour. Ce n'est plus en dehors du thalle, mais à son intérieur que s'exerce l'action fécondante. A cet effet l'anthérozoide s'applique sur le thalle au-dessus d'un œuf, il émet un filament germinatif qui traverse la membrane de la cellule, vient au contact du proto- plasme de l'œuf auquel il s'unit. Bientôt on ne voit plus à la sur- face de la membrane que le sac de l'anthérozoide, à peu prés vide 144 SÉANCE DU 27 MARS 1896. de son contenu. Alors l’œuf se divise en spores. Parfois la partie du thalle superposée à l’œuf non fécondé ne présente aucune modifi- cation; parfois elle est plus ou moins soulevée et forme une légère protubérance dans laquelle s'engage le sommet de l’œuf. L'auteur, comparant ces protubérances au trichogyne des Floridées, les désigne sous le méme nom et s'appuie sur ce caractére pour jus- tifier le rapprochement des Bangiacées et des Floridées. En 1893, Schmitz conteste la valeur de l'assimilation admise par M. Berthold. Aprés avoir fait remarquer que le thalle des Bangiacées diffère de celui des Floridées par l'absence de pores inter- cellulaires, que les anthérozoides ont une origine différente, etc., il n'admet pas qu'on puisse légitimement comparer à un tricho- gyne la saillie de la paroi cellulaire sur laquelle s'appliquent et germent les anthérozoides. Les Floridées se distinguent des Dan- giacées parce que, chez les premiéres, le trichogyne est un prolon- gement du carpogone et que l'anthérozoide se soude et s'anasto- mose directement avec lui. Sans chercher à diminuer en rien l'importance générale des objections soulevées par Schmitz contre la réunion des Bangiacées aux Floridées, je voudrais essayer de montrer qu'il n'existe pas une différence aussi marquée que Schmitz le croyait entre le trichogyne des Floridées et la disposition décrite par M. Berthold dans son Mémoire sur les Bangiacées du golfe de Naples. Dans le plus grand nombre des cas, les choses se passent comme elles sont représentées dans cet ouvrage. J'ai pu constater, en effet, que l'anthérozoide, qu'il soit au contact du thalle ou qu'il en soit plus ou moins éloigné, s'unit à la cellule-œuf par un mince prolongement protoplasmique (pl. II, fig. 4 et2). La mem- brane de ce prolongement peut étre observée sans intervention de réactifs; elle se voit mieux pourtant, si l'on fait agir la glycérine étendue. Lorsque l'anthérozoide est plus éloigné du thalle que de coutume, le prolongement qui l'unit à l'eeuf est si mince, qu'on ne peut plus y distinguer la membrane sans l'intervention de la gly- cérine (fig. 1). Dans tous les cas, au bout d'un quart d'heure, le contenu de l'anthérozoide a passé dans l’œuf, et sa membrane ne présente plus que quelques granulations. Pendant ce temps la membrane de l’œuf n'a manifesté aucune modification. Je n'ai pu y reconnaitre ni gonflement, ni changement de caractères op- JOFFÉ. — OBSERVATIONS SUR LA FÉCONDATION DES BANGIACÉES. 145 tiques. Les colorants habituels de la membrane ne révèlent pas non plus de différences. En étudiant des préparations fixées par l’alcool absolu et colo- rées par l’hématoxyline, on peut observer, parfois sur la même préparation, tous les stades du passage du noyau de l’anthéro- zoïde dans la cellule-œuf (fig. 2). Je n’ai pu constater l’union des deux noyaux mâle et femelle, dans un cas seulement (fig. 2, e) J'ai vu deux noyaux en contact dans une cellule-œuf ; mais, comme il ne se trouvait aucun anthérozoïde dans le voisinage immédiat, il m'est impossible de dire si ce sont là deux noyaux, mâle et fe- melle, ou bien le premier stade de la division de l’œuf. Dans un second cas, l’œuf émet un long prolongement filiforme, rempli de protoplasme granuleux, ayant tout à fait l'apparence du trichogyne des Floridées. Deux fois, en février et en mars, j'ai eu l'occasion d'observer un anthérozoide situé au sommet de ce trichogyne et faisant corps avec lui (fig. 9 et 10). Dans la figure 9, l'anthérozoide parait n'avoir pas subi sa derniére division ; il a deux noyaux, c'est un anthérozoide double. C'est sur des indi- vidus jeunes que se voient les trichogynes ; dans les thalles adultes, on rencontre surtout le premier mode,et il n'y est pas rare. Le contenu des œufs produisant des trichogynes est presque toujours plus granuleux que celui des œufs ordinaires. Si l'œuf fécondé est trés petit, il devient tout entier une spore; mais il se divise, habituellement, en deux à dix spores, en huit le plus souvent. Le mode de division des spores, leur mise en liberté par la dissolution de la membrane, leurs mouvements amiboides et leur germination ont été plusieurs fois décrits. Je n'ai rien à ajouter à ce sujet, sinon que le prolongement germinatif émis par la spore ne saurait étre confondu avec le trichogyne dont je viens de parler, attendu que le chromatophore de la spore s'allonge dans le filament germinatif au lieu qu'il ne pénétre pas dans le trichogyne. Ces observations ont été faites à l'Institut de botanique de l’ Uni- versité de Montpellier. Explication des figures de la planche II de ce volume. Toutes les figures ont été dessinées au grossissement de 1000 dia- mètres, à l'exception des figures 5, 12, 13 et 14 qui sont au grossissement de 700 diamètres. — Les figures 2, 12 et 13 représentent des prépara- t. EHI. (SÉANCES) 10 146 SÉANCE DU 27 MARS 1896. tions colorées à l’hématoxyline après traitement par l’alcool absolu pen- dant quarante-huit heures; la préparation dessinée figure 3 n’a subi l’action de l’alcool que pendant une demi-heure, les autres figures ont été dessinées sur des préparations fraiches. Fic. 1. — Fécondation d'un œuf de petit volume par le premier mode; a, b, c, d, e, états successifs. Fic. 2. — Fécondation de l’œuf; en 4a, le noyau est encore dans l'anthé- rozoide; en b, il pénètre dans l’œuf; en c et d, il a pénétré dans l'œuf. Fic. 3. — Fécondation de l'œuf. Fic. 4. — La fécondation de l’œuf est accomplie. Fic. 5. — Thalle avec des œufs fécondés; deux d'entre eux développent des prolongements germinatifs (la figure représente des cellules situées vers le bord du thalle et vues par-dessus ; les deux œufs qui germent sont placés au-dessous de la surface courbe et sont vus un peu obliquement). Fic. 6, 7, 8. — Les œufs développent des trichogynes. Fic. 9. — Fécondation par l'intermédiaire d'un trichogyne; en a, l'an- thérozoïde accidentellement double est inséré sur le trichogyne ; en b, il fait corps avec l’œuf. Fic. 10. — La fécondation vient de s'accomplir. Fic. 11. — L'anthérozoide est inséré sur le trichogyne. Fic. 12. — Coupe d'un thalle montrant les ceufs divisés en spores. Fic. 13. — Un œuf, vu par-dessus, divisé en dix spores. Fic. 14. — Division anormale de l’œuf. Fic. 15. — Spores issues de la fécondation de l’œuf, pendant la période de mouvement amiboide. LETTRE DE M. MONTEL A M. MALINVAUD. Biollet, le 15 février 1896. Monsieur le Secrétaire général, Relisant dernièrement le Mémoire de M. le D" Gillot sur les colonies végétales hétérotopiques (1), et faisant vous-méme mention de cet article à la suite de ma petite Note sur la flore d'Auvergne, je crois intéressant et utile de vous envoyer la liste des plantes, en grande partie calcicoles, qui se trouvent assez abondantes cà et là sur de faible portions de ter- rains volcanisés et qu'on ne trouve absolument pas sur nos terres grani- (1) Session extraordinaire en Suisse (1894), p. xvi. MONTEL. — LETTRE SUR DES COLONIES VÉGÉT. HÉTÉROTOPIQUES. 141 tiques. Ces plantes ne peuvent végéter sur nos terres siliceuses, car les propriétaires qui ont des terrains voleanisés (désignés dans le pays sous le nom de terres fromentales) transportent certainement, soit avec le fumier, soit tout autrement, des graines sur leurs champs granitiques situés souvent à quelques métres de là et ces plantes ne se trouvent jamais sur ces derniéres terres. Quelques-unes de ces plantes se trouvent cependant en dehors des terres voleanisées sur les coteaux chauds et exposés au soleil des bords de la Sioule, probablement par suite de la décomposition des roches granitiques qui ont pu fournir un peu de calcaire; car ces terres ont un aspect plus noiràtre ou du moins différent de nos terres granitiques. Plantes de nos environs qu'on ne trouve pas sur le terrain granitique : Ranunculus arvensis, Helleborus fœtidus (se trouve aussi sur les co- teaux chauds), Papaver Rhœas, P. dubium, P. Argemone, Thlaspi arvense, Reseda Luteola, Lychnis vespertina, Dianthus prolifer, D. deltoides, Holosteum umbellatum, Hypericum hirsutum, Acer monspes- sulanum, Anthyllis Vulneraria, Trifolium medium, Lathyrus Apha- ca, L. Nissolia, L. hirsutus, L. sphæricus, L. angulatus, Hippocrepis comosa, Sedum dasyphyllum, Cerasus Mahaleb, Bupleurum falcatum, Caucalis daucoides, Scandix Pecten-Veneris, Sambucus Ebulus, Vi- burnum Lantana, Doronicum Pardalianches, Inula Conyza, Carlina acanthifolia, Sonchus arvensis, Vincetoxicum officinale, Convol- vulus arvensis, Digitalis lutea, Linaria Elatine, L. minor, L. ar- vensis, Melampyrum arvense, Origanum vulgare, Salvia pratensis, Melittis Melissophyllum, Stachys recta, Brunella alba, Euphorbia Cyparissias, Scilla autumnalis, Allium vineale, Spiranthes autum- nalis, Tamus communis, Arum maculatum, Phleum Bæhmeri, Avena tenuis, Bromus asper, Lolium temulentum. Dans son Mémoire, M. le D" Gillot cite un certain nombre de plantes comme calcicoles, qui chez nous se trouvent assez communément sur le granit, quoique presque toujours de préférence dans les coteaux secs et chauds : Chelidonium majus, Helianthemum vulgare, Dianthus Car- thusianorum, Potentilla verna, Sedum reflexum, Laserpitium lati- folium, Pimpinella Saxifraga, Torilis Anthriscus, Ribes alpinum, Scabiosa columbaria, Knautia arvensis, Picris hieracioides, Cir- sium eriophorum, C. acaule, Centaurea Scabiosa, Cynoglossum offi- cinale, Erythrea Centaurium, Verbascum Lychnitis, Genista sagit- talis, Campanula glomerata, Epipactis latifolia, Festuca glauca, Poa compressa. Ces petits renseignements pourraient avoir une certaine valeur scien- tifique au point de vue de la géographie botanique. Recevez, etc. 148 SÉANCE DU 27 MARS 1890. M. Malinvaud présente, à propos de la Note qui précède, les observations suivantes : DISTRIBUTION ET DEGRÉ DE FRÉQUENCE DE QUELQUES ESPÈCES DANS LE DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-VIENNE; par M. Ernest MALINV AUD. Longtemps limitées aux environs de Limoges, qui offrent un type de flore des terrains granitiques et siliceux, les herborisations de ma jeu- nesse émigrérent ensuite dans le département du Lot, où j'explorai surtout les plateaux jurassiques connus sous le nom de causses, dont la végétation forme un contraste saisissant, quand on passe de l'une à l'autre, avec celle du haut Limousin. Les listes des espèces calcicoles ou calcifuges que je pourrais dresser d'aprés mes souvenirs personnels s'accorderaient en grande partie avec celles que renferme la Note de M. Montel. On ne trouve, au moins à ma connaissance et sauf les cas accidentels, pas plus dans la Haute-Vienne que sur les terrains grani- tiques explorés par notre confrère du Puy-de-Dôme, les espèces sui- vantes : Dianthus deltoides, Holosteum umbellatum, Acer mons- pessulanum, Anthyllis Vulneraria, Bupleurum falcatum, Caucalis daucoides, Viburnum Lantana, Digitalis lutea, Melampyrum arvense, Stachys recta, Euphorbia Cyparissias. Par contre, un certain nombre de plantes dont M. Montel a constaté l’absence sur les terrains granitiques de sa contrée sont plus ou moins répandues en Limousin ; tels sont : Ranunculus arvensis, C. surtout dans les champs cultivés de la rive droite de la Vienne en aval de Limoges; Papavers Rhæas, C. aux environs de Limoges, ainsi que sur les terrains de ligourite à Saint-Jean et Saint-Priest-Ligoure, etc.; P. dubium, représenté par les variétés Lecoqii et Lamottei; P. Arge- mone, beaucoup plus rare,se montrant parfois, dans les champs pierreux ou sur les coteaux bien exposés, entre Limoges et Aixe, à Saint-Junien, Rancon, Rochechouart, etc.; Lychnis vespertina, s'hybridant quel- quefois avec le L. diurna ; Dianthus prolifer, AC.; Hypericum hir- sutum, peu C. (abondant sur calcaire dans le Lot); Lathyrus Aphaca, et L. hirsutus, C. dans les moissons; L. Nissolia, sphericus et angu- latus, plus rares que les précédents; Scandix Pecten-Veneris, cà et là (moins fréquent que dans les champs calcaires du Lot) ; Sambucus Ebu- lus; Inula Conyza; Sonchus arvensis var. levipes, AR. ; Vincetoxi- cum officinale, clairsemé, recherchant les rocailles et le voisinage des matériaux calcaires (pullulant au contraire sur les causses du Quercy); Convolvulus arvensis; Linaria Elatine et L. minor; Origanum vul- gare; Melittis Melissophyllum var. grandiflora ; Spiranthes autum- nalis; Tamus communis ; Arum maculatum; Lolium temulentum. MALINVAUD. — DISTR. DE QUELQUES ESPÈCES DANS LA H.-VIENNE. 149 Enfin certaines espéces, signalées par M. Montel comme manquant aussi à ses terrains granitiques, sont rares dans la Haute-Vienne et y sont connues seulement dans un petit nombre de localités: Thlaspi arvense, Lussac-les-Églises; Reseda Luteola; Tr ifolium medium, RR.; Hippoorepis comosa ; Sedum dasyphyllum, sur les murs à Saint- Ivie: Scilla autumnalis, etc. J'ai trouvé une fois l Helleborus fætidus à Boisseuil, prés de Limoges, mais c'était une plante accidentelle qui a probablement disparu. Le Cerasus Mahaleb a été observé entre le Vigen et Chalusset. Quant aux calcicoles de M. Gillot récoltées sur le granite par M.Mon- tel, je suis d'accord pour la plupart avec ce dernier. Je ne crois pas cependant qu'on ait trouvé le Centaurea Scabiosa et le Cynoglossum officinale dans la flore spontanée de la Haute-Vienne; le Campanula glomerata y est extrêmement rare. L'Helianthemum vulgare habite quelques prairies des bords de la Briance au Pont-Rompu et sur la rive droite de la Gartempe, on le retrouve aux environs de Magnac-Bourg; le Dianthus Carthusianorum est trés localisé dans la Haute-Vienne; je lui rendais visite presque tous les ans au Pont-Rompu, à quelques kilomètres de Limoges, et récoltais dans la méme journée l’Helian- themum vulgare. L'(Eillet des Chartreux a été encore signalé sur la rive droite de la Gartempe; mais ce n'est point une vulgarité comme dans les terrains calcaires du Lot. Le Potentilla verna, autant que me le rappellent des herborisations remontant à trente ans, est peu commun en Limousin; on le trouvait sur le coteau de Chalusset. Le Knautia arvensis est AC. aux bords de la Vienne et de la Briance, ainsi que dans les moissons des terrains de ligourite, prés de la Planche. Quant à Chelidonium majus, Sedum reflexum, Pimpinella saxifraga, Sca- biosa columbaria (notamment la variété patens), Cirsium eriopho- rum et acaule, Erythræa Centaurium, Verbascum Lychnitis, Genista sagittalis, Epipactis latifolia, ce sont plantes communes aux environs de Limoges. Je borne ces observations, qui n’ont qu’un intérêt de comparaison, aux espèces citées par M. Montel. En résumé, en comparant entre elles les listes de plantes soit calci- coles, soit silicicoles ou calcifuges, dressées par les observateurs les plus attentifs, on remarque qu’elles présentent, d'une contrée à l’autre, avec un fond commun, des différences parfois assez notables. On en peut conclure que, si beaucoup d'espèces paraissent à peu près indifférentes à la nature chimique du sol, d’autres témoignent à cet égard des préfé- rences très prononcées sans être toujours exclusives. M. Camus fait à la Société la communication suivante : 150 SÉANCE DU 27 Mans 1896. EE CIRSIUM GERHARDI Sch. (C. LANCEOLATUM X ERIOPHORUM) DANS LES ENVIRONS DE PARIS; par M. €. CAMUS. J'ai l'honneur de présenter à la Société le X Cirsium Gerhardi Sch.-bip. (C. lanceolato-eriophorwm Lamt.), récolté au milieu des parents pendant le cours d'une herborisation faite en commun avec notre confrère M. Jeanpert et M. Savouré, au mois d'octobre 1895, prés de l'étang de Saint-Quentin, commune de Trappes. En vain depuis longtemps j'avais recherché cette plante dans les environs de Paris, et la découverte que je viens de faire démontre qu'il faut, pour la recherche des hybrides, une attention soutenue souvent pendant plusieurs années. J'avais exploré plusieurs fois parlicu- lièrement la localité que j'indique aujourd'hui. Cette année notre excursion était faite en vue de la récolte des Characées, et c'est parce que la station des Cirses était sur notre chemin que nous l'avons visitée avec soin; il n'y avait qu'un seul pied hybride et il portait deux tiges. Le C. eriophorum était abondamment représenté par deux formes trés distinctes et sans intermédiaires; l'une considérée comme type, à feuilles profondément pinnatifides, munies d'épines robustes au sommet des divisions; l'autre, constituée par des rejets tardifs de pieds coupés depuis plusieurs mois, présente des individus de taille peu élevée à capitules relativements petits et à feuilles profondément modifiées. Ces feuilles sont munies d'un limbe large à peine sinué-denté et non pinnatifides, à dents mu- nies d'épines courtes et peu robustes. Le port de ces individus est done bien particulier. Nous n'avons pas cru devoir donner de nom à cette forme si distincte, parce que nous la considérons comme un état tératologique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Die Wurzelknóllchen der Sojabohne (Les tubercules radi- caux du Soja); par M.O. Kirchner (Beiträge zur Biologie der Pflan- zen, Band 7, Heft 2, 1895; avec une planche). L'auteur, ayant constaté pendant une série d'années, dans un jardin botanique, le manque complet de nodosités à Bactéries sur les racines du Soja hispida, malgré la présence, dans leur voisinage, de nombreuses Papilionacées qui en sont abondamment pourvues, s'est demandé si cette différence n'est pas imputable aux conditions climatériques défa- vorables de nos régions, ou encore à l'absence de la variété voulue de Bactéroïdes dans le sol considéré; car, au Japon, la plante porte des nodosités, comme la généralité des Légumineuses. Dans le but de faire naitre des tubercules sur des plants qui en avaient été jusque-là dépourvus, l'auteur s'est procuré de la terre du Japon, prise dans un sol cultivé en Soja, et l'a déposée en couche mince à la surface de la terre, dans des cultures faites d'une part en pots, d'autre part en terre libre. Or tous les plants de Soja ainsi développés en terre inoculée ont formé des tubercules, parfois méme fort nombreux, tandis que les cultures témoins en sont restées exemptes comme à l'ordi- naire. Ce sont donc, sinon des espéces, du moins des variétés distinctes de Bactéroïdes qui cohabitent avec les divers genres de Légumineuses. Les tubercules du Soja sont irrégulièrement arrondis, d'un diamètre moyen de 6 millimètres. Les Bactéroides qui remplissent leurs cellules offrent la forme de baguettes d'environ 3 milliémes de millimétre de longueur, souvent arquées; les formes en Y sont rares. L'auteur a pu les cultiver sur gélatine nutritive. En comparant dix des plus beaux pieds à nodosités à un méme nombre de pieds témoins, M. Kirchner a constaté que ce n'est pas tant par le nombre des gousses et des graines que par le poids de ces dernières, qu'ils different entre eux; le poids des graines est plus élevé d'environ un cinquième pour les premiers. Le tissu central des nodosités, du moins dans certaines d'entre elles, est parfois littéralement bourré d'amidon; par contre, les Bactéroides y sont alors rares. Frank a déjà signalé un semblable dimorphisme dans 152 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les tubercules du Pois, dont quelques-uns renferment dans leur paren- chyme central des granules d'amylodextrine, qui manquent entièrement à la majorité des nodosités. E. BELZUNG. Over der Vittæ der Ombelliferen (Sur les canaux des Ombel- lifères); par M. C. Van Wisselingh (Verhand. der küningl. Aka- demie. Amsterdam, 1894; 2 planches). Ce travail est relatif à la constitution chimique de la membrane des canaux sécréteurs des fruits d'Ombelliféres. Le principe qu'y a rencontré l'auteur et qu'il désigne sous le nom de viftine ne correspond par l'en- semble de ses propriétés ni à la cutine, ni à la subérine. Il se convertit bien, sous l'action du mélange de chlorate de potassium et d'acide ni- trique, en un amas de globules, qui se dissolvent ensuite facilement dans la potasse étendue. Mais, à divers égards, la vittine s'éloigne si net- tement des deux substances précitées qu'il est impossible de songer à l'identifier avec l'une ou l'autre; l'action de l'acide chromique, celle de la potasse, à laquelle la vittine résiste énergiquement, sont toutes différentes. Dans la glycérine à 300 degrés, elle n'éprouve aucune des transformations qui caractérisent la cutine et la subérine; elle ne ren- ferme non plus aucun principe fusible. La vittine n'est pas associée à la cellulose; par contre elle est imprégnée de principes pectiques, sur- tout dans les diaphragmes des canaux. E. BEIZ. Beitræge zur Kenntniss der Pflanzenzellen (III) (Contri- butions à la connaissance des cellules végétales); par M. F. Rosen (Beiträge zur Biologie der Pflanzen, Band 7, Heft 2, 1895; avec 3 planches). On sait que les doubles colorations du noyau, pratiquées avec des . mélanges de deux séries de colorants, les uns rouges, les autres bleus ou verts, ont montré que certaines parties de cet organite cellulaire absorbent de préférence les colorants rouges, d'autres les colorants bleus, et que parfois méme un seul des deux réactifs est fixé à l'exclu- sion de l'autre. C'est ainsi que le noyau générateur mâle est entièrement cyanophile, et le noyau générateur femelle, érythrophile. Dans une cellule neutre, au contraire, les deux substances chromatiques coexistent dans le noyau; ‘le filament nucléaire, notamment, est cyanophile, tandis que les nu- cléoles, et aussi les filaments du fuseau et la plaque cellulaire, sont érythrophiles. D’après Zacharias, la substance cyanophile serait la nucléine; la substance érythrophile, la plastine. En conséquence, le noyau mâle serait trés riche en nucléine, alors que ce principe man- quereit au noyau femelle, et la fusion de ces noyaux au moment de la REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 153 fécondation réaliserait simplement un noyau mixte dont la teneur en nucléine serait moyenne. Malheureusement pour cette interprétation, les différences chromatiques, si marquées dans les noyaux sexuels isolés, disparaissent déjà lors de leur simple contact dans l'œuf, avant toute fusion; on peut admettre, il est vrai, comme le prétendent quelques auteurs, qu'un échange de substances chromatiques s'effectue déjà au contact, ce qui réaliserait avant la fusion une partie de la fécon- dation. Pour Strasburger, la différence chromatique des noyaux sexuels serait de beaucoup moins d'importance, puisqu'il la considére comme simplement déterminée par des différences de nutrition. La question, on le voit, est loin d'étre résolue. j En attendant, l'auteur poursuit ses recherches sur la structure du noyau en général, afin de mieux préciser par les doubles colorations les changements qui surviennent dans sa composition, selon les régions de la plante que l'on examine; il emploie à cet effet un mélange déterminé de fuchsine et de vert d'iode. L'auteur étudie surtout, dans ce Mémoire, des points végétatifs de racines de Monocotylédones, de Dicotylédones et de Cryptogames vasculaires; en outre, les sporanges du Psilotum, etc. Dans la racine de l'Hyacinthus orientalis, par exemple, longuement décrite, les noyaux sont trés différents, selon qu'on les considére dans le méristéme terminal ou un peu en dehors de ce méristéme. Dans le méristéme, le noyau, qui est placé au centre de la cellule, au sein d'une masse protoplasmique abondante, offre un réseau nucléaire nettement granuleux et fortement coloré en bleu; sa membrane est presque indis- tincte. En dehors du méristéme, au contraire, outre que le noyau est venu se placer latéralement à cause du développement de larges vacuoles el que sa membrane est maintenant trés marquée, le réseau intérieur apparait trés làche, pauvre en substance, et incapable de fixer le colo- rant bleu ou vert, par contre trés avide de fuchsine; or, précisément, les granulations de nucléine, incluses dans les filaments du réseau et si nombreuses dans les noyaux du méristéme, manquent dans cette nou- velle région. Une différence de coloration aussi marquée dans des cellules en somme peu éloignées les unes des autres atteste une différence pro- fonde de composition entre les noyaux encore capables de se multiplier et ceux arrivés à la période de stabilité. Les nucléoles se colorent toujours en rouge. Dans les noyaux cyano- philes du méristème, ils sont gros et au nombre d’un ou deux ; en dehors du méristème, dans les noyaux érythrophiles, ils se subdivisent souvent en une série d’autres plus petits, six ou huit par exemple. L'auteur a pu observer, au moment de la division du noyau, la for- mation progressive du fuseau achromatique, faiblement érythrophile 154 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. comme le protoplasme, aux dépens de la couche plasmique qui enve- loppe immédiatement le noyau. Cette derniére est d'abord d'épaisseur uniforme ; puis elle s'accumule sur deux côtés opposés du noyau, en face des póles du futur fuseau : l'auteur n'a pu nettement mettre en évidence les sphéres directrices. La membrane du noyau est encore intacte que déjà les filaments du fuseau sont entiérement différenciés; quand sa résorption s'est effectuée, les filaments n'ont plus qu'à se rejoindre au travers du suc du noyau. Le nombre des chromosomes est de vingt- quatre, comme pour le Lis Martagon. Au moment où va s'effectuer la division du noyau, les granulations cyanophiles s’accroissent, sans doute par fusion, car leur nombre dimi- nue; à un trés fort grossissement, on voit qu'elles occupent les angles du réseau nucléaire fondamental. Tout en se développant, ces granula- tions de nucléine prennent une forme ovale allongée et se disposent petit à petit, par groupes, en chainettes parallèles, localisées surtout à la périphérie du noyau; le centre du noyau est occupé à ce moment par une vacuole dans laquelle s'effectue la résorption du nucléole. Ce qui précéde suffit à montrer combien sont grandes les modifica- lions de structure et de composition chimique que peut éprouver le noyau dans les diverses cellules d'une méme plante. La cyanophilie apparait comme caractéristique des noyaux des cellules en voie de mul- tiplication, riches en nucléine; l'érythrophilie ou la réaction mixte, comme propre aux noyaux végétatifs situés en dehors des méristémes et en lesquels le pouvoir expansif est épuisé. Il résulte de là que l'éry- throphilie du noyau femelle et la cyanophilie du noyau mâle ne sau- raient être considérées comme immédiatement liées à la sexualité de ces noyaux. Il n'est pas impossible toutefois que l'impulsion nécessaire à l'oosphére pour se développer, et en laquelle consiste la fécondation, lui vienne de la nucléine du noyau mâle; car les noyaux femelles par- tagent le caractére de l'érythrophilie avec ceux des cellules végétatives qui ont cessé de se multiplier. E. BELZUNG. Leçons élémentaires de Botanique; par M. Aug. Daguillon. Un volume in-12 de 760 pages avec 640 figures; Belin fréres, Paris, 1896. M. Daguillon publie dans cet ouvrage, en un langage clair et concis, les lecons de Botanique qu'il a professées à la Faculté des sciences, en vue de la préparation des futurs étudiants en médecine au certificat des sciences physiques et naturelles; ces lecons se rapportent exclusivement àla Botanique pure, les applications à la médecine devant faire l'objet d'études spéciales ultérieures. Procédant du simple au composé, l'auteur, aprés un exposé général REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 155 de la structure et des propriétés de la cellule végétale, entame immédia- tement les Thallophytes et les Muscinées, pour ne traiter qu’en dernier lieu des plantes vasculaires. Toute la partie cryptogamique de l'ouvrage constitue pour les futurs éléves des Facultés de médecine un enseignement nouveau, à peine effleuré dans le petit nombre de leçons consacrées à la Botanique dans la classe de philosophie des lycées. Les divers ordres de la classe des Champignons, ceux de la classe des Algues sont étudiés dans leurs types les plus caractéristiques, qui sont l'objet d'une description précise. Remarquons ici le développement spécial apporté au chapitre des Bactériacées. On y trouve non seulement la morphologie et la physio- logie de ce groupe si particulier de mieroorganismes, mais l'historique de la question de la génération alternante avec l’aboutissement décisif des travaux de Pasteur, ainsi que les méthodes générales de culture usitées en Bactériologie. Parmi les affections contagieuses d'origine bactérienne, l'auteur étudie longuement la diphtérie, qui intéresse en effet tout. spécialement le médecin; la découverte de l'atténuation du virus diphtéritique y est suivie dans toutes ses phases. Avec la morphologie et la physiologie normales des Phanérogames, nous entrons dans une partie de l'ouvrage qui ne différe pas autrement du programme de la classe de philosophie que par le plus grand déve- loppement de certains chapitres; il est à peine besoin d'ajouter que cette coincidence partielle ne lui enléve rien de son intérét. Ici prenait tout naturellement place, et l'auteur n'ya pas manqué, un apercu relatif à l'influence du milieu sur la structure des végétaux ; ce chapitre spécial d'anatomie comparée, sorte de complément à l'anatomie normale, donne bien l'idée de la plasticité de la plante, en montrant dans quelle mesure ses divers tissus sont capables de s'adapter aux conditions changeantes du milieu extérieur. La description des principales familles de Gymnospermes, de Mono- cotylédones et de Dicotylédones est sobrement présentée. Comme dans la partie cryptogamique, l'auteur s'est borné avec raison à choisir les genres les plus connus de chaque famille pour en faire une description complète, sans pénétrer dans le détail de la classification, qui, pour être fructueuse, exige des connaissances en Botanique pratique et, à la vérité, s'adresse plutôt au spécialiste. L'ouvrage se termine par un apercu de géographie botanique et de pa- léontologie végétale et par un résumé de la doctrine du transformisme. Les figures sont en majorité schématiques et présentées de facon à faire ressortir les caractères sur lesquels il y a lieu de fixer l'attention. La clarté de l'exposé et la liaison que l'auteur a pris le soin d'apporter 456 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. aux éléments des diverses questions constituent spécialement pour ce livre de sérieux gages de succès. E. BELZUNG. Anatomischer Bau und Leistung der Saugorgane der Schuppenwurz-Arten (Lathræa Clandestina L. und L. Squa- maria L.) (Structure anatomique et action des suçoirs des Lathræa); par M. E. Heinricher (Beiträge zur Biologie der Pflanzen; Band 7, Heft 2, 1895, avec 7 planches). On trouvera dans ce Mémoire, accompagné de sept planches, mais où l'on regrette de ne pas voir de résumé final, l'historique de la question et le résultat des recherches personnelles de l'auteur sur les suçoirs des Lathræa; les observations ont porté tant sur des matériaux frais que sur d'autres conservés dans l'alcool, aprés traitement préalable de ces derniers par l'eau bouillante pendant quelques minutes pour éviter le noircissement des tissus. Seul, le premier développement des suçoirs n'a pu étre suivi par l'auteur. Le sucoir des Lathræa comprend une partie renflée extérieure à la racine de l'hóte et une partie intérieure, d'origine exogéne, souvent conique et dans le parenchyme de laquelle on observe un plus ou moins grand nombre de trachéides. La terminaison du sucoir differe dans les deux espéces. Tandis que dans le L. Clandestina les éléments terminaux du cône de perforation restent unis entre eux, ils se séparent au contraire dans le L. Squa- maria au niveau du cambium ou dans l'épaisseur méme du bois, pour diverger ensuite en tous sens et s'allonger dans les tissus de l'hóte, à leur détriment, sous forme de tubes rappelant un peu par leur aspect général un mycélium. À propos du contenu des suçoirs, l'auteur signale la présence, dans les cellules interposées aux trachéides, mais dans les matériaux alcoo- liques seulement, la présence de globules phosphatés organiques, offrant certaines propriétés des globoïdes des grains d'aleurone ; le même pa- renchyme renferme parfois aussi des granules amylacés qui prennent dans l'eau iodée non la teinte normale, mais une teinte rose, due sans doute à l'amylodextrine. L'écorce primaire du renflement extérieur du sucoir contient au contraire en abondance des grains d'amidon colora- bles en bleu, et d'ailleurs beaucoup plus développés que les précédents. La pénétration du sucoir dans la racine de l'hóte se fait essentielle- ment par voie chimique. Tout autour du sucoir, l'amidon disparait du parenchyme de l’hôte à une assez grande distance, consommé sans doute parle parasite. Dans le bois, la dissolution des membranes lignifiées est attestée par leur gonflement et leur transformation en amas mucilagi- neux diffluents, qui offrent encore les réactions de la lignine et qui ren- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 157 ferment parfois des cristaux d'oxalate de calcium, issus des cellules du parenchyme ligneux. L'activité digestive est particulièrement puissante dans le L. Squamaria; car les sucoirs de cette espéce perforent directe- ment les membranes sans les gonfler. En ce qui concerne la place des Lathrea dans la classification, l'au- teur montre qu'il convient de les rattacher, non aux Orobanchées, mais aux Scrofularinées, oü ces parasites se rapprochent surtout des Rhinan- thidées. E. BErz. Laboratoire de Botanique du professeur Chodat (3* série, 3* fas- cicule; Genéve, 1895). M. Chodat publie dans ce fascicule un travail relatif au développement du Kirchneriella lunata, Protococcoidée composée d'un amas de cel- lules fortement arquées en croissant et noyées dans une substance géla- tineuse. D'aprés le mode de formation des quatre cellules filles à l'inté- rieur des cellules méres, l'auteur est amené à ranger cette espéce au voisinage des Raphidium et Selenastrum. M. Olga Tchouproff résume ses recherches sur l'anatomie systéma- tique des Acanthacées, spécialement celles de la tribu des Ruelliées ; l'auteur exprime dans un graphique les affinités des genres et espéces de ce groupe, en faisant appel pour les classer aux caractéres anato- miques de la tige. E. BELZ. Énumération méthodique et raisonnée des familles et des genres de la classe des Mycophrytes (Champignons et Lichens); par M. le D" Léon Marchand. Un vol. in-8° de 334 pages, avec 166 figures dans le texte. A la suite de la publication du Synopsis des familles qui composent la classe des Mycophytes et du Tableau synoptique qui permet d'em- brasser d'un seul coup d'œil l'ensemble produit par le rapprochement de ces mémes familles de Cryptogames, M. le professeur Marchand vient de donner une Énumération méthodique, trés compléte, des geures qui forment ces différents groupes. Dans un chapitre préliminaire il examine les différents modes de classement adoptés en histoire natureile et discute les avantages et les inconvénients de chacun d'eux. Aprés un exposé concis des connais- sances actuelles dans toutes les branches de la mycologie, il passe à l'énumération proprement dite, en suivant un rangement qu'il s'est efforcé de rendre aussi naturel que possible sans nuire à la clarté. Voici les points les plus saillants de ce rangement : Sous le nom de Mycophytes l'auteur englobe les vrais Champignons 158 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ou Mycomycophytes et les associations algofongiques, Lichens des auteurs ou Mycophycophytes. Les Mycomycophytes forment deux divisions : 1° celle des Asporo- mycés et 2° celle des Sporomycés. Les Asporomycés englobent tous les Champignons stériles ou bien n'ayant que des conidies, d’où deux subdivisions : les Asporomycés aco- nidiés et les Asporomycés conidiés, subdivisions qui elles-mémes se partagent en deux cohortes suivant que les formes composantes présen- tent des filaments libres ou simplement rapprochés (Nématomycétales), ou bien des filaments serrés formant tissu (Clinidomycétales). Chaque cohorte est divisée en groupes de moindre étendue ou séries, qui cor- respondent aux familles des Sporomycés. Ces séries enfin renferment un certain nombre de genres, énumérés par ordre d'affinités. Les Sporomycés, ou Champignons se reproduisant par des spores proprement dites, forment les quatre alliances suivantes : a. Filaments mycéliens non encellulés, malacoïdes : Myzomycétes. b. Filaments mycéliens encellulés, non eloisonnés : Siphomycètes. c. Filaments mycéliens encellulés, cloisonnés; des thèques : Théca- mycétes. d. Filaments mycéliens encellulés, cloisonnés; des basides : Basi- diomycètes. Chacune de ces alliances se partage à son tour en ordres, familles el tribus, et enfin en genres. Les Mycophycophytes ou Lichens forment une sous-classe qui a deux divisions : les Basidiolichens et les Thécalichens, ces derniers partagés eux-mêmes en deux alliances, les Thécalichens hétéromères et les Thécalichens homéomères. L'auteur ne s'est pas contenté de faire une énumération sèche et aride de ces genres; il s’est souvenu qu'il écrit surtout pour des élèves et pour des débutants, aussi donne-t-il en détail les caractères des divi- sions et subdivisions, des cohortes et sous-cohortes, alliances et sous- alliances, ordres et sous-ordres, familles et sous-familles, tribus et sous- tribus. Pour chaque série comme pour chaque famille, une figure tout au moins reproduit les caractéres principaux. Ce livre sera surtout utile à ceux qui voudront connaitre succincte- ment les éléments de la classification des Mycophytes et à ceux qui auront besoin d'étre renseignés sur la place d'un grand nombre de Champignons ou de Lichens. N. PATOUILLARD. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 159 Sur quelques empreintes végétales des gisements houillers du Brésil méridional; par M. R. Zeiller (4 pages in-4°. Extrait des Compt. rend. de l'Académie des sciences, 16 dé- cembre 1895), et Note sur la flore fossile des gisements houillers de Rio Grande do Sul (Brésil méridional); par M. R. Zeiller [Extrait du Bulletin de la Société géologique de France, 3* série, t. XXIII, p. 601, 1895 (29 pages et 3 planches)]. Il existe dans la région méridionale du Brésil, particulièrement dans la province de Rio Grande do Sul, un certain nombre de bassins houil- lers, constitués par des couches en général peu inclinées, qui se sont déposées dans des cuvettes formées par les roches anciennes. On n'a eu jusqu'à présent qu'un petit nombre de renseignements sur leur flore, et leur àge est resté quelque peu incertain, aucune espéce déjà observée ailleurs n'y ayant été reconnue. En 1869, M. Carruthers, d’après quelques échantillons rapportés par M. Plant du bassin du Candiota et du Jaguarão sur la limite de l'Uruguay, avait conclu que celui-ci était carbonifère. Eu 1891, M. Hettner, à la suite de l'étude faite par M. Koken, d'échantillons rapportés par lui de l'Arroyo dos Ratos, avait conclu qu'il s'agissait là d'un gisement triasique, caractérisé par la pré- sence de types de la flore à Glossopteris. Ce sont les plantes de ce dernier gisement que M. Zeiller a pu étudier plus complétement que ses prédécesseurs, gràce à la collection de S. A. Madame la Comtesse d'Eu, mise libéralement à sa disposition, et aux échantillons de M. Hettner du Musée de Berlin, qui lui ont été commu- niqués avec la plus grande bienveillance par M. le professeur Beyrich. De cette étude il résulte qu'on est en présence d'un mélange de types de la flore houillére de l'hémisphére boréal et de types de la flore à Glossopteris dela région austro-africaine et australo-indienne, essen- tiellement attesté, d'un cóté par le Lepidophloios laricinus et de l'autre par le Gangamopteris cyclopteroides ; ce qui était d'autant plus intéressant à constater que, plus à l'ouest dans la République Argen- tine, à Bajo do Velis, la flore à Glossopteris, d'aprés un travail dc M. le D" F. Kurtz, paraît régner sans partage. On est donc en droit de consi- dérer le Brésil méridional comme étant à la limite commune des deux grandes provinces botaniques entre lesquelles s'est longtemps partagée la végétation du globe, l'une comprenant tout l'hémisphére boréal et sans doute une partie de l'Afrique centrale, l'autre s'étendant depuis l'Afrique australe jusqu'à l'Amérique du Sud en englobant l'Inde et l'Australie. Quant à l’âge des dépôts du Brésil méridional, il parait correspondre à la fin du Houiller supérieur ou à la base du Permien. A côté d'empreintes en général assez médiocrement conservées, ces 160 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dépóts brésiliens, comme leurs contemporains d'Europe, renferment de nombreux fragments de bois silicifiés. Parmi les échantillons de cet ordre appartenant à Madame la Comtesse d'Eu, M. Zeiller a reconnu un type spécifique nouveau différant du bois de Cordaite par sa moelle non cloisonnée et parcourue en outre par de nombreux canaux sécré- teurs, comme celle des Cycadées ; il lui a imposé le nom de Dadoxæylon Pedroi et l'a décrit en détail. On rencontre aussi trés fréquemment, dans le charbon de cette prove- nance, des spores que M. Zeiller a pu isoler et étudier; il en décrit quatre types différents, parmi lesquels des macrospores, mais sans pou- voir les rapporter d'une facon certaine aux végétaux qui les ont pro- duites; il semble cependant qu'elles appartiennent aux Sigillariées, aux Lépidodendrées, et peut-être à quelque Équisétacée. A côté d'elles, on trouve aussi des grains de pollen présentant la plus grande ressemblance avec ceux des Cordaïtes. P. FLicue. NOUVELLES (15 mai 1896.) — M. James Lloyd, l'auteur bien connu de la Flore de l'Ouest de la France, est décédé à Nantes, le 10 mai dernier, dans la quatre-vingt- septième année de son âge. — Nous ne pouvons aujourd'hui, faute de place, qu'annoncer la pu- blication de l'ouvrage suivant destiné à rendre de grands services aux botanistes et aux horticulteurs : BoTANIKER-AnressBuca (Almanach des Botanistes), contenant les noms et adresses des Botanistes de tous les pays, avec la mention des jardins botaniques, et généralement des éta- blissements, Sociétés et publications périodiques consacrés à la Bota- nique; par J. Dörfler, éditeur [Vienne (Autriche), III, Barichgasse, 36]. Un ve. gr. in-8*, de 19 feuilles d'impression; prix, 40 mares (12 fr. 50). Sigue La bibliothéque de feu le professeur Baillon sera vendue les 3, 4 et 5 juin, à huit heures du soir, rue des Bons-Enfants, 28, salle n° 9. Le libraire expert est M. Vietor Guisle, 7, rue de l'Éperon. Le Secrétaire général de la Société, géraut du Bulletin, E. MALINVAUD. 2539. — Lib.-Impr. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MOTTEROZ, directeurs. Vol. XLIII. PI. I. Bull.Soc. bot. de France. ERN nd d'Apreval ad.nat. del et lith. Imp. Edouard Bry, Paris. BALANSAEPHYTUM TONKINENSE. -— TABLE sa 5 MATIÈRES à -JNTENUES DANS CE NUMÉKO. Ssa E DU. 13 MARS 1896, *- péces de M. Kanty Brochon, hommage rendu à ission de M. Henry et de M"? Joffé. .....,..... sur vn genre nouveau du Tonkin (Balansephytum). . gente nouveau de Loranthacées i : Ani Drake de! Castilo.. Wote Var Tiechom........ Kothaisells, à sa mémoire... eee t cííi tt] | 9 9 | Degaqnz.......... .. Sur la aivision du noyau cellalaire (suite)...................,. D. Clos... .. ....... Genres botaniques de Lamarck......... eescetieceiooste de ee Ohscrvations de M. Malinvaud................. ehh nnn Décès de M. SÉANCE DU 27 MARS. jean Alanore...... MENEEEEEMEMMMMM M. Praia est oroclamé membre à vie.................. eee Lettre de »2merciements de M. Henry...................,.... Découverte dans le département du Lot : chomanes Yor, de l'Asplemium Tri- lobato-crenatum DC. par M. l'abbé Bach, et de YOrobancke amethystea par M. Malinvaud......,............ _Defiers... l puh bcsecptiogs.de&:quelques plantes nouvelles ou peu conuues de | l'Arabie méridionale......,....................... use Avice.........,...... Note sur un bois d'Arbousiers dans les Cótes-du-Nord......... Henry............... Le tanin dans le bois........... PETONPPTEM soso eos reins ce A. Chabert.......... Une addition à la flore de Savoie.......... eielrre teo Verus Gagnepain........... Sur un hybride artificiel des Lychnis diurna et vespertina... . Observations de MM. Malinvaud et Lutz............. Tr PE A. Chatin ........... Truffes (Terfas) de Mesrata en Tripolitaine....... cnrs eee NAE M'e Joffé............ Observations sur la fécondation des Bangiacées............... Montel.............. Lettre à M. Malinvaud (colonies végétales hétérotopiques)..... Malinvaud........... Distribution de quelques espèces dans la Haute-Vienne........ G. Camus. ..... eos. Le Cirsium Gerardi (lanceolatum X eriophorum) dans les envi- rons de Paris.............,.......... DEMNM REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Les tubercules radicaux du Soja; O. Kir- chner...,.......................... Sur les canaux des Ombellifères ; Van Wisselingh ..................,....... Contribution à la connaissance des cel- lules végétales; Rosen...... ones . Leçons élémentaires de Botanique; A. Da-. J guillon...................... ert Structure anatomique des Lathræa ; Hein- richer............... musee ou... 151 156 Laboratoire de Botanique du professeur Chodat.................. eset pipa Énumération méthodique et raisonnée des familles et genres de la classe des Mycophytes; L. Marchand ............ Empreintes végétales des gisements houillers du Brésil méridional ct Note sur la flore fossile de Rio Grande do Sul ; R. Zeiller.......... eroe Beoopa NOUVELLES eocoscotu*eo Suns. sr mn mn mms mms se s.. 157 160 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE ; ; ene t Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1896 10 et 24 janvier. | 24 avril. | 10 et 24 juillet. 14 et 28 février. | 8 et 22 mai. | 143 et 27 novembre. 19 et 27 mars. | 42 et 26 juin. | 44 et 18 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2* sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de bolanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros auciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscrites adressées au Secrélariatpar les membres de la Société, pourvu qu'elles aienttrait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sont lues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Seerétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothéque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui S'y rattachent. — MM. les membres de la Société qui changer priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faireconnaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. ll en résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XXXIX (1892) ou d'une année antérieure, on doit faire l’acquisitior du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. ' aient de domicile sont instamment Adresser les lettres, communications, tions, etc., à M. le Secrélaire général de demandes de renseignements, réclama- la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. 2539. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MoTTEROZ, direct. AVIS. — Les planches 2 à 7, non encore livrées, seront encartées dans un prochain numéro. s | BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-TROISIEME (Troisième série. — TOME III) 15906 4 Séance du 24 Avril 1896. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Juin 1896. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ POUR 1896. President : M. A. CHATIN. Vice-présidents : MM. Cornu, Bonnet, Drake del Castillo, Prillieux. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. Secrétaires : | Vice-secrétaires : MM. Hua, Jeanpert. MM. Guérin, Lutz. Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: MM. Bureau, MM. Danguy, MM. Maugeret, Camus (F.), Guignard, Russell, Camus (G.), Hue (abbé), Van Tieghem, Daguillon, Matruchot, Zeiller. Tarif des tirages à part. NOMBRE DE FEUILLES. 25 50 100 200 iat: EXEMPL, EXEMPL. | EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL+ - Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. fr. e. pliure, piqûre et enveloppe de couleur. . . . . 8 50 9 50 4» 15 » 24 » Trois quarts de feuille (12 pages). . .. .. ... 8 » 9 » 10 50 44 » 22 » Demi-feuille (8 pages)... ............ 5 » 6 » 8 » 12 » 18 » Quart de feuille (4 pages . ............ 4 » 5» 7» 9 » 44 5 2° feuille en sus de la première. . . . . . 7 50 8 50 9 50 12 » 18 » Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . . 7 » 8 » 9 » 41 50 46 » Demi-feuille en sus d'une feuille, . . . . .. .. 4 » 5 » 6 50 8 50 44 » Quart de feuille — ......... 3 » 4 » 6 » 8 » 42 » La composition d'un titre d'entrée spécial d’une demi-page est de 4 franc. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements 'et sans page d'annonces, est de 9 fraues sile titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour la couver- ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 50. Tout travail de remise en pages, c’est-à-dire entraînant une modification dans la disposition des pages du Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. SEANCE DU 24 AVRIL 1896 (1). PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. M. Guérin, vice-secrétaire, donne lecture du procés-ver- bal de la séance du 27 mars, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce trois nouvelles présentations. M. Van Tieghem fait à la Société la communication sui- vante : SUR LE GROUPEMENT DES ESPÈCES EN GENRES DANS LES GINALLOÉES, BIFARIÉES, PHORADENDRÉES ET VISCÉES, QUATRE TRIBUS DE LA FAMILLE DES LORANTHACÉES; par M. Ph. VAN TIEGHEM. Pour achever le détail de l'étude préliminaire de la famille des Loranthacées, publiée par fragments dans ce Recueil depuis le mois de novembre 1893, il reste à y considérer quatre tribus, déjà établies ou qui seront caractérisées ici méme, savoir : les Ginal- loées, les Bifariées, les Phoradendrées et les Viscées. C'est l'exa- men de ces quatre tribus qui fait l'objet de la présente Note. 1. TRIBU DES GINALLOÉES. Telle qu'on l'a constituée dans une précédente Communica- tion (2), la tribu des Ginalloées est caractérisée notamment par son inflorescence en triades munies de deux bractées latérales, par ses fleurs triméres dépourvues de tube en dehors du calice, uni- sexuées, mâles et femelles dans le méme groupe, par ses anthères à deux sacs polliniques, par son pistil dimére pourvu d'un placente central à deux sacs embryonnaires, se recourbant vers l'extérieur hors du placente et basigames, enfin par son fruit que couronnent les trois petits sépales persistants et où l'assise visqueuse se forme en dedans des faisceaux calicinaux. (1) En raison de la session extraordinaire tenue au commencement du mois en Tunisie, la séance qui devaitavoir lieu à Paris le 10 avril a été supprimée. (2) Bull. de la Soc. bot. de Fr., 13 décembre 1895, t. XLII, p. 646. T. XLIII. (SÉANCES) 11 162 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. Elle ne renferme jusqu'à présent qu'un seul genre, les Ginalloa, plantes à feuilles opposées décussées, dont l’inflorescence est un épi terminal à bractées mères espacées, composé de triades. On en connaît maintenant huit espèces répandues dans la Malaisie et la péninsule Malaise, savoir : les G. Arnottiana Korth., G. tenui- folia v. T., G. Beccariana x. T., de Bornéo, le G. Zollingeri v. T., de Lombok, le G. Cumingiana (Presl) Vill., de Manille, le G. spa- thulifolia (Thw.) Oliv., de Ceylan, le G. Helferi Kurz, de Tenas- serim dans la péninsule Malaise, et le G. andamanica Kurz, de l'ile Andaman. 2. TRIBU DES BIFARIÉES. La tribu des Bifariées a aussi des fleurs trimères, dépourvues de tube en dehors du calice, unisexuées, mâles et femelles dans le méme groupe, des anthéres à deux sacs polliniques, un pistil dimére muni d'un placente central avec deux sacs embryonnaires se recourbant vers l'extérieur hors du placente et basigames, enfin un fruit couronné par les trois petits sépales persistants et dont la couche visqueuse s'établit en dedans des faisceaux calicinaux. Par tous ces caractères, elle ressemble à celle des Ginalloées, mais elle en diffère profondément par l'inflorescence, qui suit ici une tout autre loi. A l'aisselle de la bractée ou de la feuille mère, la tige produit d'abord un grand nombre de poils unisériés et simples, ordinaire- ment de couleur rouge brun vers l'extrémité, serrés côte à côte et parfois méme soudés en une masse plus ou moins saillante de pseudo-parenchyme. C'est entre ces poils que naissent plus tard les fleurs. Il s'en fait d'abord une médiane vers le haut du massif de poils, puis une autre de chaque cóté et un peu au-dessous, puis une nouvelle sous la médiane, puis deux nouvelles sous les deux latérales, et ainsi de suite. Les fleurs sont alors disposées en trois séries longitudinales, dans chacune desquelles elles naissent de haut en bas. Dans certaines espèces, la série médiane se réduit à sa première fleur, qui est ordinairement mâle. Dans d’autres, au contraire, aux deux séries latérales s’en ajoutent progressivement de nouvelles, d’autant plus jeunes qu’elles sont plus éloignées de la médiane. Mais, quel que soit le nombre des séries où elles se disposent, toutes les fleurs sont également dépourvues de bractées; VAN TIEGHEM. — TRIBU DES BIFARIÉES. 163 elles sont toutes également de premier ordre et procédent toutes directement de la tige comme autant de bourgeons primaires, collatéraux et superposés. Ce mode remarquable d'inflorescence rappelle de trés prés celui qui est bien connu chez les Phoradendrées. Il y a toutefois, sous ce rapport, trois différences bien marquées entre ces deux groupes. Dans les Phoradendrées, la premiére fleur médiane se forme au sommet de l’entre-nœud et les autres, progressant vers la base, peuvent ensuite en oceuper toute la longueur; les fleurs y sont nichées dans autant de cavités de l'écorce de l’entre-nœud, et celui-ci est totalement dépourvu de poils. : Dans les Bifariées, la première fleur médiane nait sur l'entre- nœud non loin de sa base, et toutes se trouvent par conséquent ramassées dans sa région inférieure; les fleurs y font saillie à la surface de l’entre-nœud, mais, par contre, elles sont entremélées de poils. Malgré ces différences, qui suffisent à en justifier la séparation, il est clair que ces deux tribus ne sont que les manifestations diverses d'un seul et méme type général, représenté par les Difa- riées dans l'Ancien Monde, par les Phoradendrées dans le Nouveau. Ainsi définie, la tribu des Bifariées ne renferme jusqu'à présent que des plantes sans feuilles, à tige munie seulement d'écailles, mais elle en comprend de trois genres bien distincts. Dans les Korthalsella, les écailles sont opposées décussées et les fleurs se forment à l'aisselle de toutes ces écailles. Dans les Bifaria, les écailles sont opposées superposées et les fleurs se forment aussi à toutes les aisselles. Dans les Heterixia, il s'opère une difléren- ciation trés nette entre la partie végétative, où les écailles sont opposées superposées, comme chez les Bifaria, et la partie flori- fère, qui forme un épi, où les bractées sont opposées décussées, comme chez les Korthalsella. Quelques mots sur chacun de ces trois genres. Sur le genre KorTHALSELLA v. T. — Établi dans une Note pré- cédente (1), le genre Korthalsella a pour type le K. Remyana des iles Sandwich (Oahu). ie M. Wawra a récolté en 1870, dans le méme archipel, à l'ile (1) Bull. de la Soc. bot., séance du 13 mars 1896, p. 83. 164 SÉANCE DU 24 AvRIL 1896. Kauai, une espèce du même genre, qu'il a désignée, dans l'Herbier palatin de Vienne, sous le nom de Viscum moniliforme BI. var. teres, sans numéro. Elle diffère du Korthalsella Remyana, no- tamment par ses fleurs moins nombreuses et plus grandes, locali- sées en un petit groupe à chaque aisselle, au lieu de former un anneau complet. Ce sera le Korthalsella Wawre. Dans le méme archipel encore, à l'ile Molokai, Hillebrand a trouvé une autre espéce, différant des deux premiéres notamment par ses rameaux opposés, dirigés perpendiculairement à la tige, qui est cà et là dichotome; il l'a nommée Viscum articulatum Burm. var. 9 salicornioides (1). Ce sera le Korthalsella divari- cata. Des iles Viti, M. Horne a rapporté, en 1877-1878, une espéce (n° 894) désignée simplement comme Viscum, qui diffère des trois précédentes par ses tiges plus longues et plus gréles. Ce sera le Korthalsella Horneana. Enfin, c'est encore dans ce genre qu'il faut classer le Viscum salicornioides, découvert par A. Cunningham à la Nouvelie-Zé- lande, et récolté depuis, en 1860, par Pancher (n* 628), à l'ile des Pins, au sud de la Nouvelle-Calédonie : ce sera le Korthalsella salicornioides (A. Cunn.). Il diffère des autres par la moindre dimension de sa tige, qui est également cylindrique, par la locali- sation des fleurs sur les rameaux du dernier ordre et surtout par le petit nombre des fleurs à chaque aisselle. Elles n'y forment, en effet, que trois rangées, dont la médiane se réduit à sa premiére fleur, qui est mâle, et chacune des deux latérales à deux fleurs superposées; ce qui donne un total de cinq fleurs seulement pour chaque écaille fertile. Ainsi composé, pour le moment, de cinq espéces à tige cylin- drique portant des écailles opposées décussées, en un mot tétra- stiques, le genre Korthalsella s'étend en Polynésie depuis la Nou- velle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie à l'Ouest jusqu'aux iles Sandwich à l'Est. Sur le genre nouveau Birari. — Sur la tige des Bifaria, les (1) Hillebrand, Flora of the Hawaiian Islands, p. 392, 1888. — Dans ma Note précédente, avant d'avoir vu cette plante, j'avais eru pouvoir l'iden- tifier probablement, d’après la description, avec le K. Remyana (Bull. de la Soc. bot. Fr., 13 mars 1896). VAN TIEGHEM. — TRIBU DES BIFARIÉES. 165 écailles sont à la fois opposées à chaque nœud et, d’un entre-nœud à l’autre, superposées en deux séries longitudinales, en un mot distiques, faisant ainsi à la loi qui régit la disposition des feuilles opposées et verticillées une exception unique, semble-t-il, dans l'appareil végétatif des Phanérogames. Par là, ces plantes diffèrent nettement des Korthalsella, où les écailles sont, suivant la règle, o pposées décussées et par conséquent tétrastiques. C'est de ce caractére si singulier qu'on a tiré leur nom (1). Ces écailles sont larges et concrescentes bord à bord dans chaque paire, formant de la sorte une série d'anneaux qui articulent la tige. Plus tard, les fleurs en se développant refoulent vers le bas chaque écaille, qui prend la forme d'une pochette, tandis que les bords con- crescents demeurent à leur place sous forme soit de simples lignes transversales, soit de languettes remontantes, en croix avec les pochettes. D'ailleurs, le mode de formation des fleurs au-dessus de chaque écaille, où elles sont entremélées de poils bruns et sans bractées, leur unisexualité avec mélange de máles et de femelles dans chaque groupe, leur production indifférente à l'aisselle de toutes les écailles, leur trimérie, leurs anthéres à deux sacs polliniques, leur pistil pourvu d'un placente central à deux sacs embryonnaires recourbés vers l'extérieur en dehors du placente et basigames, leur fruit couronné par les trois sépales persistants : tous ces caractères se retrouvent chez les Bifaria comme chez les Korthal- sella. Ainsi défini, ce genre renferme un grand nombre d’espèces dis- tinctes, quelques-unes à tige cylindrique, la plupart à tige aplatie dans le plan des feuilles, c'est-à-dire tout du long dans un seul et m ême plan. Il faut remarquer seulement que, quand on passe de la tige primaire aux branches de premier ordre, et en général d'une branche quelconque à une branche de l'ordre suivant, le di stique de la seconde, et aussi son plan d'aplatissement si elle est aplatie, est transversal par rapport à celui de la première. Aux n œuds fertiles, les rameaux se forment au-dessus des premières fleurs et il peut s'en développer plusieurs l'un sous l'autre, de haut en bas. Ces espéces sont largement répandues dans l'Ancien Monde, de- (1) De bifarius, en deux rangées. 166 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. puis l'Abyssinie et le Cap à l'Ouest jusqu'aux iles Sandwich et aux iles de la Société à l'Est. Elles ont toutes été considérées jus- qu'ici, dans les Flores et les Herbiers, comme des Viscum, plantes qui ont pourtant les feuilles, ou à défaut de feuilles les écailles, opposées décussées, chez qui par conséquent la tige, quand elle est aplatie, l'est dans des plans alternativement rectangulaires, plantes qui dnt, en outre, les fleurs disposées suivant la régle ordinaire et munies de bractées latérales. On les a même toutes ensemble confondues, soit avec le Viscum opuntioides L., qui est un Disti- chella, comme il sera dit plus loin, soit avec le Viscum articula- tum Burm. (V. moniliforme Bl.), qui est un Aspidizia, comme on le verra bientót, soit, par une erreur moindre, avec le Viscum japonicum Thunb., qui est du moins un Bifaria. En l'absence totale de feuilles, n'ayant comme sources de carac- tères différentiels que la dimension et la forme de la tige, le nombre et la disposition des fleurs, la forme et la couleur des fruits, il faut convenir que la distinction et la caractérisation des espèces sont ici particulièrement difficiles. Pour énumérer et définir sommairement celles que j'ai pu jusqu'à présent recon- naitre avec certitude, dans les divers herbiers que j'ai eus à ma disposition, et il y en a davantage, je vais suivre l'ordre géogra- phique de l'Est à l'Ouest, en commençant par les iles Sandwich et les iles de la Société, pour finir par l'Abyssinie et le Cap. L'archipel Hawaien en posséde au moins quatorze. L'une a la tige etles branches de tout ordre cylindriques, à sur- face jaunâtre et ridée : ce sera le Bifaria cylindrica. Elle a été récoltée en 1851-1855, par J. Rémy, à l'ile Lanai, sur le Metrosi- deros polymorpha Gaud. Au premier aspect, elle ressemble au Korthalsella Remyana, avec lequel Rémy parait l'avoir confondue dans son herbier, sous le n° 502. M. Wawra a rapporté de l'ile Oahu, en 1870, une seconde espèce à tige cylindrique, plus jaune que la précédente, à articles plus gros et dont les derniers rameaux sont légèrement aplatis (n° 1971) ; il l'a nommée Viscum moniliforme Bl. var. a. teres (1). Ce sera le Bifaria flava. Toutes les autres espéces hawaiennes ont la tige aplatie en a Beiträge zur Flora der Hawaiischen Inseln (Flora, 1873, p- VAN TIEGHEM. — TRIBU DES BIFARIÉES. 167 forme de ruban plus ou moins large. Cet aplatissement porte sur le cylindre central, dont la moelle ne se développe presque pas, de sorte que les faisceaux libéroligneux en regard se touchent presque par les pointes de leur bois primaire. Suivant l'épaisseur plus ou moins grande de l'écorce qui les recouvre, ces faisceaux ou bien ne sont pas visibles au dehors, ou bien font saillie plus ou moins fortement sur les deux faces de la lame, comme autant de cótes longitudinales qui rappellent les nervures des feuilles. Plus tard, tout en demeurant séparés par de larges rayons de parenchyme, ils s'épaississent par la formation de liber et de bois secondaires et, comme cet épaississement est plus fort dans les faisceaux médians, primitivement plus gros, que dans les latéraux, primitivement plus petits, la lame se gonfle de plus en plus et finit méme par prendre un contour circulaire. Aussi la base de la tige primaire âgée tend-elle à devenir et devient-elle finalement cylindrique. L'une de ces espéces à tige plate a des articles environ quatre fois plus longs que larges, marqués de trois cótes; elle a été trouvée d'abord par Rémy à l'ile Maui (n° 503) : ce sera le Bifaria Remyi. Elle parait commune. Eschscholtz l'avait déjà récoltée à Oahu, en 1848, et elle y a été retrouvée par Seemann, en 1863 (n° 2280), qui l'a désignée sous le nom de Viscum opuntioides L. M. Wawra l'a rapportée plus tard de l'ile Kauai (n° 2054) et l'a nommée Viscum arliculatum Bl. var. b. planum, forma a. longearticulata (loc. cit.). Une autre, à tige un peu plus dilatée, a des articles environ trois fois plus longs que larges et marqués de cinq cótes. Rémy l'a rapportée aussi de l'ile Maui : ce sera le Bifaria complanata. Une autre, plus élargie, a des articles une fois et demie à deux fois seulement plus longs que larges, marqués de cinq côtes fines; elle a été récoltée par Rémy à l'ile Oahu : ce sera le Bifaria fas- ciala. Une autre, encore plus dilatée, a des articles mesurant jusqu'à 45 millimètres de large sur 20 millimètres de long, marqués de sept à neuf cótes ou paires de cótes; Rémy l'a découverte à l'ile Molokai : ce sera le Bifaria multicostata. Une autre a des articles sensiblement de màme largeur et lon- gueur que la précédente, mais atténués à la base et surtout boan- coup plus épais, de façon que les faisceaux libéroligneux n'y font pas saillie au dehors; elle a été trouvée par Rémy à l'ile Hawaii : ce sera le Bifaria crassa. 168 SÉANCE DU 24 avniL 1896. Malgré leur diversité de conformation, de lieu d’origine et de plante nourricière, les quatre dernières espèces paraissent avoir été confondues par Rémy, qui leur a donné à toutes dans son herbier le même n°504. Dès 1836, au cours du voyage de la Bonite, Gaudichaud avait récolté à l'ile Hawaii, sur l’Elæocarpus bifidus Hook. et Arn., une espèce voisine du B. crassa, mais à articles plus longs et moins épais, marqués de trois nervures assez distinctes (n° 195) : ce sera le Bifaria coriacea. H. Mann et Brigham ont récolté à l'ile Oahu, en 1867, une espèce distribuée avec le n° 7, sous le nom de Viscum moniliforme Bl.;latige y est plus courte et plus rameuse que dans les précé- dentes : ce sera le Bifaria Manna. Hillebrand a observé à l'ile Maui, en 1870, une espéce voisine du B. Remyi, dont elle se distingue par des articles plus longs et plus gréles : ce sera le Bifaria Hillebrandi. M. Wawra a rapporté de l'ile Oahu, en 1870, une espèce (n° 2524) dont les articles assez courts sont marqués de trois fortes cótes et qu'il a nommée Viscum moniliforme Bl. var. b planum, forma Q. breviarticulata (loc. cit.) : ce sera le Bifaria tricosiata. Sous le méme nom, il a rapporté de l'ile Maui une espèce diffé- rente (n° 2525), qui sera le Bifaria vittata. Le méme botaniste a récolté encore à Kauai (n° 2139) une grande et belle espéce, remarquable entre toutes par la largeur de ses laniéres, qui peut dépasser 3 centimétres, et qu'il a nommée Viscum moniliforme Bl. var. b. planum, forma y. pendula (loc. cit.) : ce sera le Bifaria latissima. Enfin tout récemment, en 1895, M. Heller a rapporté de l'ile Kauai, où elle croit sur l’Elæocarpus bifidus, une grande et élégante espèce à articles huit à dix fois plus longs que larges, munis de cinq côtes rapprochées, qu'il a distribuée, avec le n° 2640, sous le nom de Viscum articulatum Burm. : ce sera le Bifaria Helleri. Dans sa Flore des îles Hawaïi, publiée en 1888, Hillebrand a rattaché toutes les formes de Korthalsella et de Bifaria observées par lui aux Sandwich au Viscum articulatum Burm. (1). llena distingué, il est vrai, quatre variétés : une à tige cylindrique, (1) Hillebrand, Flora of the Hawaii Islands, p. 292, 1888. VAN TIEGHEM. — TRIBU DES BIFARIÉES. 169 y. salicornioides, qui est, comme on l'a vu plus haut, le Korthal- sella divaricata, et trois à tige plate, qui sont des Bifaria. Pour celles-ci, n'ayant pas vu encore les échantillons d'Hillebrand éti- quetés par lui, je ne puis pour le moment ni les identifier avec les espéces énumérées, ni les en distinguer avec certitude. D'aprés les courtes descriptions données par l'auteur, il est possible que la variété « soit l'espéce nommée plus haut Bifaria Hillebrandi et la variété à le Bifaria Helleri. Toujours est-il, puisque toutes ces formes, considérées comme Viscum, sont des Bifaria, que le genre Viscum n'est pas du tout représenté aux iles Sandwich. Passons maintenant l'équateur, pour arriver aux iles de la So- ciété et notamment à Tahiti. Le genre Bifaria y compte au. moins cinq espéces. L'une d'elles a la tige et les rameaux de tout ordre cylindri- ques, comme dans les B. cylindrica et flava dont elle est pourtant bien distincte. A l'aisselle de chaque écaille, tous les poils bruns y sont soudés en un gros coussinet saillant, portant à sa base trois fleurs seulement. Elle a été découverte en 1856-1859 par Nadeaud (n° 941) au sommet du mont Aorai et décrite par lui sous le nom de Viscum aoraiense (1). Ce sera le Bifaria aoraiensis (Nad.). Toutes les autres espéces tahitiennes ont la tige plus ou moins largement aplatie. L'une d'elles ala tige rougeátre, trés peu aplatie, abondamment ramifiée, avec des articles au moins huit fois plus longs que larges, atténués à la base, sans cótes saillantes, portant à l'aisselle de chaque écaille trois rangées de deux fleurs chacune. Elle a été rap- portée successivement par Vesco en 1847, par Ribourt en 1850 et par Nadeaud en 1874 (n° 410). Nadeaud l'a identifiée à tort avec le Viscum salicornioides A. Cunn., qui est, comme on l'a vu plus haut, un Korthalsella. Ce sera le Bifaria rubescens. Une autre, récoltée par M. Lépine (n° 134), a la tige plus large, avec des articles atténués à la base, cinq fois plus longs que larges : ce sera le Bifaria Lepini. Une autre a les articles plus dilatés, pouvant atteindre 15 milli- métres de large, trois fois plus longs que larges, trinerves ; les poils axillaires y sont blanchátres et non bruns comme d'ordi- (1) Nadeaud, Énumération des plantes de Tahiti, p. 64, 1875. 170 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. naire : ce sera le Bifaria albicans. Elle a été rapportée d'abord par Vesco en 1847 et plus tard par Lépine (n° 135). Enfin Bertero et Merenhout ont récolté, en 1834, une espèce à articles environ huit fois plus longs que larges et uninerves, dis- tribuée par Mœrenhout sous le nom de Viscum platycaulon Bert.: ce sera le Bifaria platycaula (Bert. mss.). Elle a été retrouvée par Hombron en 1841, par Vesco en 1847, par Pancher (n° 626), par Nadeaud en 1874 (n° 409) et par Savatier en 1879. Elle est identifiée dans les herbiers avec le Viscum articulatum Burm., auquel elle ressemble, en effet, au premier abord, par la dimen- sion et la forme de ses articles. La plante récoltée à Tahiti par Forster (n° 168), nommée par lui Viscum opuntioides, et que Schultes, dans une note manuscrite que j'ai pu lire dans l'Herbier de Munich, a rapportée avec doute au V. articulatum Burm., me parait être aussi le Bifaria platycaula. Ges diverses espéces tahitiennes ont été identifiées par Asa Gray, pour autant qu'elles lui étaient connues, avec le Viscum monili- forme Bl. (1). Tout récemment, M. Drake del Castillo les a con- sidérées aussi comme de simples formes du Viscum articulatum Burm. (2). Il résulte de ce qui précède que le genre Viscum n'est pas du tout représenté aux iles de la Société. Des iles Fiji ou Viti, l'expédition américaine du capitaine Wilkes a rapporté, en 1838-1842, un Bifária croissant sur un Inocarpus, à arlicles cinq fois plus longs que larges, trinerves, atténués à la fois à la base et au sommet: ce sera le Bifaria vitiensis. Outre les fleurs situées aux aisselles comme d’ordinaire, on y voit çà el là un rameau latéral avorter après avoir produit son premier article, toujours plus étroit que les autres ; le groupe de fleurs que porte cet article parait ainsi pédicellé. Cette espéce a été iden- tifiée par Asa Gray avec le Viscum articulatum Burm. (3). Elle y a été retrouvée plus tard, d'abord par Harvey en 1855, puis par Seemann en 1860 (n° 212), qui l'a rapportée aussi au Viscum arti- culatum Burm. (4). A l'ile Norfolk, F. Bauer a récolté, en 4804-1805, une grande (1) Asa Gray, Botany of the U. S. expl. expedition, XV, 1, p. 744, 1854. (2) Drake del Castillo, Flore de la Polynésie française, p. 172, 1892. (3) Asa Gray, loc. cit., p. 744. (4) Seemann, Flora vitiensis, p. 190, 1863. VAN TIEGHEM. — TRIBU DES BIFARIÉES. 171 espèce, que j'ai pu étudier dans l’herbier du Musée palatin de Vienne, dont les articles, marqués de trois ou cinq nervures peu saillantes, atténués en haut et en bas, mesurent jusqu’à 5 et 6 cen- timétres de long sur 1 centimètre de large; dans la tige primaire, ils atteignent jusqu'à 3,5 centimétres de largeur. Entre les deux groupes de fleurs, les écailles concrescentes remontent en forme de languette triangulaire. Endlicher, qui a remarqué la disposi- tion distique des rameaux, l’a nommée Viscum distichum (1) : ce sera le Bifaria disticha (Endl.). A. Cunningham l'y a retrouvée en 1830, croissant sur les Baloghia. Provenant de la même île, où elle a été récoltée par Caley, au commencement du siècle, j'ai trouvé, dans l'Herbier Delessert et dans celui de Vienne, un Bifaria à articles épais, à surface ridée, mais sans côtes saillantes, atténués à la base et au sommet, mesurant jusqu'à 40 millimètres de long sur 15 millimètres de large et se dissociant par la dessiccation. Chacun d’eux porte au sommet deux gros mamelons noirs, séparés par une languette triangulaire, formés par les poils concrescents et sur lesquels se développent les fleurs : ce sera le Bifaria bigibba. A l'ile de Lord Howe, croit une espèce plus petite que les précé- dentes, à tige plate avec articles trinerves, atténués à la base et au sommet, trois fois environ plus longs que larges : ce sera le Bifaria howensis. M. Müller l'a rapportée au Viscum articulatum Burm. La Nouvelle-Calédonie posséde au moins six espéces de ce genre. A l'ile Art, au nord de la Grande-Terre, croit une espèce trés reconnaissable à ce que toute la région inférieure de la tige y est cylindrique et ramifiée en dichotomie. Ce n'est qu'aprés un cer- tain nombre de bifurcations, huit par exemple, que la tige s'aplatit et porte des rameaux pennés. Elle est formée alors d'articles ovales, trinerves, minces au point d'étre translucides dans le jeune áge, dont les écailles portent peu de fleurs et se relévent dans l'inter- valle en languette arrondie. Remarquable en ce qu'elle fait tran- sition entre les espèces à tige cylindrique d'un bout à l'autre et les espèces à tige aplatie dès la base, cette plante a été récoltée d'abord par le P. Montrousier en 1860 (n° 200), plus tard par Balansa en 1874 (n° 3469") : ce sera le Bifaria dichotoma. Le P. Montrousier l'a identifiée àtort avec le Viscum tenioides Comm. de la Réunion. (1) Endlichér, Prodromus Flore Norfolkice, p. 61, 1833. 172 SÉANCE DU 24 AvRIL 1896. A la Grande-Terre, dans les forêts situées au-dessus de la Con- ception, Balansa a trouvé en 1869 une autre espèce (n° 1320), dont la tige est encore cylindrique dans sa région inférieure, mais sur une moindre longueur et non dichotome. Les articles y sont étroits, uninerves, un peu atténués à la base, six fois environ plus longs que larges : ce sera le Bifaria Balanse. Le méme collecteur a découvert au mont Poume une autre espéce (n* 1369), à tige plate dans toute sa longueur, à articles ovales, trinerves, pouvant atteindre 15 millimètres de long sur 10 millimétres de large : ce sera le Bifaria ovalis. Elle avait été observée auparavant (1861-64) à Wagap, par Vieillard. Une autre espéce a été récoltée par Vieillard, dans les bois de Pola en 1855-60, plus petite, à ramification trés touffue, à articles épais, sans nervures visibles, à surface chagrinée : ce sera le Bi- faria rugosa. Elle a été confondue avec la précédente, sous la dé- nomination de Viscum opuntioides et sous le même numéro 628. Une autre, rapportée par M. Germain, a des articles plus longs, trinerves, cinq fois plus longs que larges, atténués à la base plus qu'au sommet; la partie inférieure de la tige est cylindrique et dichotome, à peu prés comme dans le B. dichotoma : ce sera le Bifaria mixta. Enfin l'ile des Pins, au sud de la Grande-Terre, a aussi une espèce distincte, récoltée par Pancher au sommet du Pic (n° 627): ce sera le Bifaria Pancheri. Pas plus qu'aux iles Sandwich et aux iles de la Société, le genre Viscum n'est représenté jusqu'à présent à la Nouvelle-Calédonie. On remarquera peut-être avec intérêt que les diverses espèces de Bifaria rencontrées dans chacun de ces archipels lui sontexclu- sivement propres; aucune ne passe de l’un à l’autre. L'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Guinée, ainsi qué les iles de l'archipel Malais et même la péninsule Malaise, font, sous ce rapport, un singulier contraste avec les groupes d'iles que l'on vient de passer en revue, étant aussi pauvres qu'elles sont riches. En effet, ni à la Nouvelle-Zélande, ni à la Nouvelle-Guinée, ni à Java, Bornéo, Sumatra, Célébes, Manille, etc., ni à la pénin- sule Malaise, on n'a rencontré jusqu'à présent de Bifaria et l'on n'en connait que deux espéces en Australie. Aux bords de la riviére Richmond, dans le New South Wales; croit, en effet, une petite espèce à tige plate, uninerve, à fruiis VAN TIEGHEM. — TRIBU DES BIFARIÉES. 113 rouges : ce sera le Bifaria rubra. Bentham et M. Muller l'ont rap- portée au Viscum articulatum Burm., qui ne parait pas exister en Australie (1). Aux environs de Brisbane, dans le Queensland, M. Bailey a récolté, sur le Croton insulare, une espéce à articles plus larges et plus courts, trinerves, mesurant environ 1 centimétre de long sur 1 centimètre de large : ce sera le Bifaria breviarticulata. Le Japon n'a jusqu'à présent que deux espèces de Bifaria. Dés 1794, Thunberg y signalait une plante de ce genre qu'il nommait Viscum japonicum (2). Elle a été récoltée plus récem- ment à Nagasaki d'abord par M. Oldham en 1862 (n° 269), qui l'a rapportée au Viscum moniliforme Bl., puis par M. Maximowicz en 1863, qui l'a identifiée au Viscum articulatum Burm. Ce sera le Bifaria japonica (Thunb.). Au cours de l'expédition américaine d'exploration du Pacifique nord (1853-1856), elle a été rapportée des iles japonaises de Lu-tschu par C. Wright (n° 104). Elle est petite, à articles uninerves cinq ou six fois plus longs que larges, et tous de même forme. La seconde espèce, également de petite taille, en diffère notam- ment, parce que les rameaux latéraux floriféres y sont beaucoup plus étroits que les autres, presque cylindriques, ce qui donne à l'inflorescence un aspect spiciforme : ce sera le Bifaria spicifor- mis. Elle a été rapportée d'abord par Zollinger (n° 632), puis par M. Rein, de Kagoshima (n° 35), en 1875, et tout récemment par M. l'abbé Faurie, de Kochi (n° 11933), en 1893. Ces deux espèces ont été identifiées par M. Franchet (3) avec le Viscum articulatum Burm., lequel n'a pas été trouvé jusqu'ici au Japon; le genre Viscum n'y est représenté jusqu'à présent que par le V. album L. En Chine, notre genre est représenté aussi par deux espèces. L'une a été récoltée par l'abbé David au Chensi méridional en 1873. La tige y est plate à articles étroits, uninerves, atténués à la base, ne dépassant pas 2 millimétres au sommet, six fois au moins plus longs que larges : ce sera le Bifaria Davidiana. M. Franchet iensi I 6. (1) Bentham, Flora australiensis, III, p. 396, 186! (2) Thunberg, Observations of the Flora japonica (Trans. of the Linn. Soc. II, p. 329, 1794). (3) Mer et Savatier, Énumération des plantes du Japon, I, p. 406, 7 174 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. l'a identifiée à tort avec le Viscum articulatum Burm. (1). MM. Forbes et Hemsley l'ont rattachée plus tard au Viscum japo- nicum (2). L'autre a été trouvée récemment au Su-tchuen oriental par le P. Farges. Elle a les articles plus larges quela précédente, atténués à la base et au sommet, uninerves, ressemblant au Bifaria ja- ponica, mais en différant par sa plus faible dimension et surtout parce que, gráce à une ramification basilaire précoce, elle forme de petites touffes : ce sera le Bifaria fasciculata. On ne connait jusqu'à présent aucun Bifaria en Indo-Chine (3), mais l'Inde, mieux explorée, en offre jusqu'à treize espéces: Par la faible dimension de la tige aplatie et par la conformation de ses articles, elles se ressemblent entre elles, ainsi qu'au B. japonica. Aussi sont-elles toutes confondues dans les herbiers sous le nom de Viscum moniliforme Dl. et M. J. Hooker les réunit-il toutes sous celui de Viscum japonicum Thunb. (4). Un comparaison attentive permet cependant de les distinguer. Dans l'Assam, aux monts Khasia, Hooker et Thompson ont ré- colté une espèce à articles uninerves, qui sera le Bifaria kha- siensis. Dans la région orientale du Bengale, Griffith a trouvé en 184 une espèce, distribuée sous le n° 2744, remarquable en ce que, dans la région terminale des rameaux, chaque article se termine par une pointe sur laquelle repose la base, également amincie en pointe, de l'article suivant, en sorte que les articles successifs sont séparés par des isthmes trés étroits : ce sera le Bifaria apicu- lata. Sur le versant méridional de l'Himalaya central, au Kumaoun, Strachey et Winterbottom ont récolté une espèce (n° 3) à articles trinerves, atténués à la base et au sommet, mesurant jusqu'à 18 millimètres de long sur 5 millimètres de large; il s'y produit (1) Franchet, Plante Davidiane (Nouvelles Archives du Muséum, VM, p. 72, 1884). (2) Forbes et Hemsley, Enumer. of plants from China (Journ. of the Linn. Society, XXVI, p. 408, 1894). > (3) Toutefois, vers la limite orientale de l'Indo-Chine, en basse Birmanie, aux monts Martaban, M. Kurz en a signalé une espèce rare, qu'il a nommée Viscum moniliforme (Forest flora of british Burma, II, p. 325, 1871). Je n'ai pas encore vu d'échantillons de cette provenance. (4) J. Hooker, Flora of british India, V, p. 226, 1890. VAN TIEGHEM. — TRIBU BES BIFARIÉES. 475 d'ordinaire à chaque aisselle plusieurs rameaux superposés, qui se développent de haut en bas : ce sera le Bifaria multiramosa. Un peu plus à l'ouest, dans le Garhwal, Falconer a trouvé une espèce (n° 504) à articles uninerves, qui sera le Bifuria garhwa- lensis. De Simla, Jacquemont a rapporté en 1831 une espèce plus pe- üte, à articles uninerves, qui sera le Bifaria Jacquemonti. Dans l'Himalaya boréo-occidental, Thompson a découvert une espèce (12. Viscum) à articles étroits, à rameaux multiples super- posés à chaque aisselle comme dans le B. multiramosa, et dans laquelle les rameaux floriféres se distinguent nettement des ra- meaux végétatifs par des articles plus gréles, de maniére à simuler autant d'épis : ce sera le Bifaria polystachya. Enfin, plus à l'ouest encore, dans la vallée du Koram, qui fait partie de l'Afghanistan, M. Aitchison a trouvé en 1879 une espéce (n° 607), voisine du B. Jacquemonti de Simla, qui sera le B. Ait- chisoni. C'est en Asie la limite occidentale du genre. En descendant vers la région centrale de la péninsule indienne, on rencontre d'abord l'espéce récoltée par Wight (n* 1229) et dé- crite par lui comme Viscum moniliforme (1) : ce sera le Bifaria Wightii; puis une autre, considérée par ce botaniste corame une simple variété coralloides de la première (n° 49) : ce sera le Bi- faria coralloides (Wight). Au sud de la Péninsule, dans les monts Nilghiri, on trouve d'abord une espèce découverte par Perrottet (n° 386 et n° 429), en 1837, retrouvée plus tard par Schmid (n° 96), en 1860, qui sera le Bifaria Perrotteti; puis une espèce plus grande, à articles mesu- rant jusqu'à 25 millimétres de long sur 8 millimétres de large, récoltée par M. Metz en 1854 (n° 1479 de l'herb. Hohenacker), qui sera le Bifaria Metz. De l'ile de Ceylan, Walker a rapporté en 1833 une espéce à articles assez larges, tous de même forme, qui sera le Bifaria Wal- keri. Plus tard, en 1854, M. Thwaites y a récolté une autre espéce (n° 295), qu'il a nommée Viscum moniliforme BI. (2); les articles, uninerves et atténués à la base, y mesurent jusqu'à 6 millimètres de large dans la tige primaire et les branches de premier ordre; (1) Wight et Arnott, Prodromus, I, p. 380, 1824 et Wight, Icones, pl. 1018. (2) Thwaites, Ceylon plants, p. 136, 1864. 176 SÉANCE DU 24 AvniL 1896. ils sont beaucoup plus étroits, dépassant à peine 1 millimètre de large dans les rameaux d’ordre supérieur, qui sont florifères : ce sera le Bifaria attenuata. De l'Inde, passons aux iles africaines: Rodrigues, la Réunion, Maurice et Madagascar. A l'ile Rodrigues, M. Balfour a trouvé, en 1874, sur le Fernelia buxifolia, une espèce à articles uninerves, non atténués à la base, à peine deux fois plus longs que larges, qui serale Bifaria Bal- fouri. M. Baker l'a identifiée à tort avec le Viscum Lenioides de Commerson. A la Réunion, on trouve d’abord la plante à articles trinerves, atténués à la base, que Commerson y a récoltée dès 1771 et qu'il a nommée Viscum tænioides : ce sera le Bifaria Lenioides (Comm.). Gaudichaud en a rapporté en 1837, au cours du voyage de la Bonite, une espéce bien différente, à articles plus étroits et plus épais, à trois nervures rapprochées : ce sera le Bifaria Gaudi- chaudi. Elle y a été retrouvée par M. G. de l'Isle, en 1875. Richard y a récolté une espéce à articles encore plus gréles, atténués à la base, uninerves (n° 218 et n° 219), que je nommerai Bifaria Richardi. Boivin l'a retrouvée plus tard, en 1847-1852 (n° 1286). Ces deux espèces croissent d'ordinaire sur le Nuxia verticillata. A Maurice, Bojer a récolté en 1833, sur Antidesma madagas- cariense Lamk, une espèce à articles larges et courts, non amincis à la base, à nervures espacées, les latérales convexes : ce sera le Bifaria Bojeri. Elle a été retrouvée depuis par Vesco, en 1849, et la méme année par Boivin. Ce dernier voyageur en a rapporté aussi le B. Gaudichaudi, tandis que Bory y a retrouvé le B. Richardi. Ces deux dernières espèces sont donc communes à la Réunion et à Maurice. C’est probablement le B. Richardi que M: Baker a con- fondu avec le Viscum capense L. f., qui est un Aspidizia, tandis que le B. Gaudichaudi et le B. Bojeri ensemble ont été rattachés par lui au V. {ænioides Comm. (1). À Madagascar, Commerson a découvert une espèce à articles aussi larges que hauts, marqués d'une seule nervure peu visible, (1) Baker, Flora of Mauritius and the Seychelles, p. 134, 1877. La plante récoltée aux Seychelles par M. Horne (n° 539) et déterminée comme Viscum capense par M. Daker est sans doute aussi un Bifaria. Je n'ai pas encore pu l'examiner. VAN TIEGHEM. — TRIBU DES BIFARIÉES. 471 bien différente par conséquent de son V. {ænioides, auquel il l'a pourtant identifiée : ce sera le Bifaria Commersoni. Pervillé a récolté en 1841, dans la petite ile de Nossi Fali, au N.-0. de la Grande-Terre, sur un Prockia, une espèce à articles longs et gréles, qui est le B. Richardi. Cette espèce se retrouve done à la fois dans les trois iles. Des iles Comores, M. Humblot a envoyé au Muséum, en 1885, une espèce (n° 331) voisine du B. Gaudichaudi, mais bien dis- tincte, que Je nommerai Bifaria Humbloti. . Enfin, sur le continent africain, l'Abyssinie au nord, le Cap au sud nous offrent les derniers représentants de ce genre vers l'ouest. Quartin-Dillon et Petit ont récolté en 1840, au Siré et dans la vallée du Taccazé en Abyssinie, une petite espèce trés touffue, à articles assez étroits, atténués à la base, épais, sans nervure dis- tincte, que je nommerai Bifaria abyssinica. Dans l'Herbier du Muséum, j'ai trouvé, provenant de l'Herbier Guillemin, indiquée comme originaire du Cap et mélangée à des échantillons du Viscum anceps, une espèce assez grande, à articles fortement trinerves, qui sera le Bifaria capensis. En résumé, le genre Bifaria comprend aujourd’hui,” comme le montre cette longue énumération, au moins cinquante-six espéces. Quatre seulement de ces espèces avaient été distinguées et nom- mées comme Viscum (B. tenioides, japonica, disticha, aoraien- sis), sans avoir, à l'exception de la seconde, été admises par les auteurs les plus récents. Toutes les autres sont nouvelles. Si l'on réfléchit aux vastes régions comprises dans son aire géographique qui n'en ont pas encore offert (Indo-Chine, péninsule Malaise, Sumatra, Bornéo, Java, Gélébes, les Philippines, Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Zélande, etc.), ou qui n'en ont donné que quelques-unes (Birmanie, Australie, Chine, Japon, etc.), on restera convaincu qu'il en existe bien davantage. Ainsi constitué, ce genre est, sans contredit, non seulement l'un des mieux définis, mais encore l'un des plus riches en formes di- verses et des plus largement répandus qu'il y ait dans la famille des Loranthacées. Sur le genre nouveau HETERIXIA. — On a vu que, dans cer- tains Bifaria, il commence à s'établir une diflérence marquée T- XH (SÉANCES) 12 118 SÉANCE DU 24 aAvriz 1896. entre les branches végétatives et les rameaux floriféres; bien que conservant leurs entre-nœuds allongés et leurs bractées distiques opposées, ceux-ci ont leurs articles beaucoup plus étroits et si- mulent autant d'épis (Bifaria spiciformis, attenuata, polysta- chya, etc.). Dans les Heterixia, cette différenciation est poussée à l'extrême et les rameaux florifères, avec leur axe grêle et cylin- drique, avec leurs bractées rapprochées et imbriquées, disposées en paires décussées et tétrastiques, y constituent autant de véri- tables épis, plus ou moins longs. C'est de cette différenciation qu'on a tiré le nom du genre (1). A l'aisselle de chacune des bractées de l'épi, la disposition et la structure des fleurs máles et femelles sont d'ailleurs exactement les mémes qu'à l'aisselle de chacune des écailles de la tige dans les deux genres précédents. Ce genre ne comprend jusqu'ici que trois espéces, toutes aphylles et à tige articulée, aplatie dans un seul et méme plan, en rapport avec la disposition distique opposée des écailles. La plus anciennement connue est celle que Korthals a récoltée à Bornéo sur un Eugenia et que, dans l'ignorance où il était de la structure de la fleur mâle, il a décrite en 1839 (2) comme un Vis- cum, sous le nom de V. geminatum : ce sera le Helerixia gemi- nala (Korth.). La plante qui croit à la Nouvelle-Zélande sur diverses Myrtacées (Melicope, Metrosideros, etc.), et que M. Oliver a décrite sous le nom de Viscum. Lindsayi (3), appartient au méme genre et sera le Helerixia Lindsayi (Oliv.). Enfin le P. Montrousier a découvert à l'ile Art, au nord de la Nouvelle-Calédonie, une espèce (n° 204), croissant sur le Beckea virgata, qu'il a décrite en 1860 sous le nom de Viscum opun- tioides L. (4). Elle est remarquable par la briéveté de sa tige et par la longueur de ses épis, qui ressemblent à des chatons. La tige qui les porte n'ayant, par exemple, que 4 centimètres, les épis me- surent jusqu'à 6 centimètres de long. Ce sera le Heterixia amen- tacea. (1) De Erepos, autre, et tia, gui. "m Korthals, Verhandlingen van het Bat. Genootschap, XXVII, p. 259, (3) Hooker, Handbook of the New-Zealand Flora, p. 108, 1867. - (4) Montrousier, Flore de l'ile Art (Mémoires de l'Acad. des sciences de Lyon, X, p. 213, 1860). VAN TIEGHEM. — TRIBU DES PHORADENDRÉES. 179 Composé pour le moment de ces trois espèces, le genre Hete- rizia, puisque la région végétative y est distique et la région re- productrice tétrastique, se montre exactement intermédiaire aux Korthalsella, qui sont tétrastiques dans toute leur étendue, et aux Bifaria, qui sont distiques dans toute leur longueur. Il se trouve à la fois à Bornéo, où aucun Korlhalsella ni Bifaria n'a été signalé jusqu'à présent, à la Nouvelle-Zélande où il coexiste avec un Korthalsella, et à la Nouvelle-Calédonie où il coexiste avec plusieurs Bifaria. 3. TRIBU DES PHORADENDRÉES. La tribu exclusivement américaine des Phoradendrées a d'ordi- dinaire les feuilles opposées décussées, parfois. réduites à des écailles et alorsla tige est le plus souvent aplatie, toujours dans des plans alternativement rectangulaires. Dans quelques espéces pourtant, ou la tige est aphylle, les écailles sont opposées super- posées, distiques, et la tige est alors aplatie tout du long dans un seul et méme plan, qui est le plan médian des écailles, comme dans les Bifaria. Les fleurs y sont toujours sériées au-dessus de la bractée mére, basipétes dans chaque série et sans bractées, naissant d'autant de bourgeons primaires superposés et collatéraux. Elles sont toujours triméres, sans tube en dehors du calice, unisexuées avec monocie, et alors les mâles et les femelles dans le méme groupe, ou avec diccie. Les anthéres ont un ou deux sacs pol- liniques. Le pistil est dimére, muni d'un placente central à deux sacs embryonnaires se recourbant vers le haut hors du placente et basigames. Le fruit est couronné par les trois petits sépales per- sistants et l'assise visqueuse s'y forme en dedans des faisceaux calicinaux. Par tous ces caractéres, déjà signalés dans une Note précé- dente (1), les Phoradendrées ressemblent aux Bifariées. Elles s'en (1) Bull. de la Soc. bot., séance du 13 décembre 1895. — Comme les Ar- ceuthobiées, les Ginalloées, les Bifariées et les Phoradendrées, le Nuytsia a son pistil pourvu d'un placente central libre. Ce placente renferme des sacs embryonnaires basigames, en méme nombre que les carpelles, qui s'accrois- sent vers le haut jusqu'au sommet, mais restent contenus tout entiers dans le placente. 180 SÉANCE DU 24 AvRIL 1896. distinguent parce que les fleurs y naissent à partir du sommet de l’entre-nœud et sont nichées dans l'épaisseur de son écorce, sans aucun mélange de poils. Elles s’en distinguent aussi par leur dis- tribution géographique, les Bifariées appartenant, comme on sait, à l'Ancien Monde. Ainsi définie, cette tribu ne comprenait jusqu'ici que deux genres : Phoradendron Nuttall et Dendrophthora Eichler, sur la définition desquels il convient tout d'abord d'appeler un instant l'attention. Pour séparer les Dendrophthora des Phoradendron, Eichler a invoqué, en premier lieu la conformation différente des anthéres, en second lieu la disposition différente des fleurs (1). Les anthéres des Phoradendron ont deux sacs polliniques dis- tincts, s'ouvrant séparément par deux fentes longitudinales. Celles des Dendrophthora auraient, d'aprés Eichler, deux sacs polli- niques confluents, $'ouvrant en commun par une seule fente trans- versale. Dans un travail antérieur, j'ai montré que l'anthére des Den- drophthora n'a en réalité qu'un seul sac pollinique, conformation trés rare, comme on sait, qui se retrouve aussi, mais réalisée d'une autre manière, chez les Arceuthobium (2). Par là, le premier caractère différentiel a acquis plus de précision : il y a deux sacs s'ouvrant par deux fentes longitudinales chez les Phoradendron, un seul sac s'ouvrant par une seule fente transversale chez les Dendrophthora. Suivant Eichler, les Phoradendron ont toujours, au-dessus de chaque bractée mère, les fleurs disposées en plusieurs séries lon- gitudinales, tandis que les Dendrophthora les auraient toujours disposées en une seule rangée. L'auteur a pourtant bien remarqué que, dans le D. buxifolia, les fleurs mâles forment trois rangées au-dessus de chaque bractée mère; mais, comme les fleurs fe- melles y sont sur un seul rang, il a admis que cette plante ne fait à la règle qu'une exception partielle, celle-ci conservant toute Sa généralité pour les fleurs femelles. Pour montrer que ce second caractère différentiel ne peut pas être maintenu, méme avec cette restriction, il suffira de considérer deux exemples. (1) Eichier, Flora brasil., V, 2, p. 102, 1866. (2) Bull. de la Soc. bot., séances du 24 mci et du 22 Cécembre 1895. VAN TIEGHEM. — TRIBU DES PHORADENDRÉES. 181 M. Grisebach a décrit, sous le nom de Arceuthobium Epivis- cwm, une plante aphylle récoltée à Cuba par Wright (n° 921), dont il n'a pas vu les fleurs mâles et dont il dit les fleurs femelles disposées en un seul rang au-dessus de chaque bractée mére, en un mot distiques (1). D'aprés ce dernier caractére, Eichler, qui n'a pas vu la plante, l'a rangée dans son genre Dendrophthora (2). L'étude attentive de cette espéce m'a montré, d'abord que l'épi y est androgyne, les fleurs femelles y étant mélangées de fleurs mâles, ensuite que cet épi est hexastique, les fleurs y étant dis- posées sur trois rangs au-dessus de chaque bractée. Si Eichler avait étudié par lui-même cette plante, il en aurait donc fait un Phoradendron, non un Dendrophthora. Or les coupes transversales de la fleur mále font voir que l'anthére n'a qu'un seul sac polli- nique s'ouvrant par une fente transversale : c’est donc bien en réalité un Dendrophthora, non un Phoradendron, et la plante se trouve être bien à sa place là où on l'avait classée par suite d'une erreur, mais e'est un Dendrophthora hexastique, comme le sont beaucoup de Phoradendron, notamment le Ph. hezastichum. Parmi les plantes du Pérou de Pavon, dans l'Herbier Boissier, et de Dombey, dans l’Herbier du Muséum, j'ai trouvé une plante (Dombey, n° 576) à feuilles opposées, dioique, ayant les fleurs femelles, comme les fleurs mâles, disposées en trois rangs au-dessus de chaque bractée de l'épi. D'aprés la caractéristique de Eichler, on la prendrait sans hésiter pour un Phoradendron. Or l'étude des fleurs máles montre que les anthéres n'ont chacune qu'un seul sac pollinique s'ouvrant par une fente transversale : c'est donc un Dendrophthora , non un Phoradendron; mais c'est encore un Dendrophthora hexastique et, pour bien marquer ce caractère, je le nommerai Dendrophthora hexasticha. Par ces deux exemples, auxquels on peut joindre celui déjà connu du Dendrophthora buxifolia mále,on voit qu'il faut cesser d'invoquer désormais le nombre de rangées de fleurs dans l'épi pour caractériser l'un par rapport à l'autre les genres Phoraden- dron et Dendrophthora. Il y a des Dendrophthora plurisériés et il pourrait fort bien se faire qu'on trouvát quelque jour des Pho- radendron totalement unisériés. On en connait déjà plusieurs qui le sont partiellement, puisque le groupe de fleurs femelles s'y (1) Grisebach, Plante cubenses Wrightianæ, p. 192. (2) Eichler, loc. cit., p. 102, 1866. 182 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. réduit, au-dessus de chaque bractée, à la première fleur de la série médiane (Phoradendron Bolleanum, etc.). Il faut donc, pour rat- tacher avec certitude les espèces à l'un ou à l'autre de ces deux genres, s'en tenir exclusivement et strictement à la structure de l'anthére. Le D. hexasticha offre encore une autre sorte d'intérêt. On sait que toutes les espèces de Dendrophthora décrites jusqu'à présent vivent aux Antilles, à l'exception d'une seule, le D. Biserrula Eiehl., plante aphylle, à tige cylindrique, qui croit sur les Arbou- siers à Costa-Rica, au Guatemala et à la Nouvelle-Grenade. Le D. hexasticha du Pérou est une seconde espèce, mais à tige feuillée, du continent américain. Un autre type feuillé de Dendrophthora continental nous est offert par la plante que M. Linden a récoltée à la Nouvelle-Grenade, en 1842, sur un Thibaudia (n^ 797); elle ressemble au Dendrophthora buxifolia, mais les fleurs mâles, comme les femelles, y sont sur un seul rang au-dessus de chaque bractée : ce sera le Dendrophthora Lindeniana. La plante rapportée du Mexique par Karwinsky en 18441 (n° 239) est aussi un Dendrophthora feuillé, à fleurs unisériées, qui se dis- tingue de toutes les aütres espèces connues par des fleurs nette- ment pédicellées : ce sera le Dendrophthora pedicellata. Pœppig a rapporté du Brésil boréal une espèce aphylle et à tige cylindrique, à fleurs unisériées, qui sera le Dendrophthora Pœppigii. Enfin j'ai trouvé, parmi les plantes du Pérou de Pavon, une autre espéce aphylle à tige aplatie, à fleurs unisériées, ressemblant au D. Mancinelle de Cuba, qui sera le Dendrophthora Pavoni. Ces quelques exemples suffisent à montrer que, sur le continent américain comme aux Antilles, le genre Dendrophthora est repré- senté à la fois par des types feuillés (D. hexasticha, Lindeniana, pedicellata) et par des types sans feuilles à tige tantót cylindrique (D. Bisserula, Peppigii), tantôt aplatie (D. Pavoni). On sait d'ailleurs que, de son cóté, le genre Phoradendron est représenté aux Antilles, aussi bien que sur le continent américain, par dé nombreuses espéces. Ainsi défini par rapport au genre Phoradendron, le genre Den- drophthora comprend deux sortes d'espéces. La plupart ont, sui- vant la régle, les feuilles, et à leur défaut les écailles, opposées décussées, en un mot tétrastiques, comme c'est toujours le Cas VAN TIEGHEM. — TRIBU DES PHORADENDRÉES. 183 chez les Phoradendron, et si la tige y est aplatie, c'est dans des plans alternativement rectangulaires. A l'ensemble de ces espèces normales, on conservera le nom de Dendrophthora. Quelques- unes, toujours aphylles, ont, au contraire, les écailles opposées superposées, en un mot distiques, et la tige y est aplatie tout du long dans un seul et méme plan. Il est nécessaire de séparer des autres ces espéces anomales et de constituer pour elles un genre distinct, que je nommerai Distichella. Les Distichella sont donc aux Dendrophthora, parmi les Phoradendrées, exactement ce que les Bifaria sont aux Korthalsella, parmi les Bifariées. Reprenons maintenant un à un les trois genres qui constituent la tribu des Phoradendrées. Sur le genre PuonapENDRON Nuttall. — Dès 1839, Korthals a séparé les Viscum d'Amérique de ceux de l'Ancien Monde et en 4 fait un groupe distinct sous le nom de Baratostachys (1). Plus tard, en 1847, Nuttall a créé pour eux le genre Phoradendron (2). Lies trés nombreuses espèces de ce genre peuvent être réparties, d' aprés les variations de l'inflorescence, en quatre sections. t La section Hexanthum comprend les espèces où, les fleurs étant en trois séries au-dessus de chaque bractée mère, chaque série ne forme que sa premiére fleur, qui est mále pour la médiane, fe- melle pour les latérales; chaque article de l'épi n'y porte donc que six fleurs (Ph. tuneforme, platycaulon, ellipticum, emargina- tum, cearense, etc.). La section Tetrastichum comprend les espèces où, les fleurs étant ericore en trois séries au-dessus de chaque bractée mère, la série médiane ne forme que sa première fleur, qui est mâle, tandis que les séries latérales forment l'une sous l'autre plusieurs fleurs, qui sont femelles; chaque article de l'épi porte alors quatre rangées de fleurs femelles et plus tard de fruits (Ph. rubrum, acinacifo- Hum, coriaceunr, undulatum, latifolium, etc.). La section Hexastichum comprend les espèces où, les fleurs étant toujours en trois séries au-dessus de chaque bractée mère, chaque série comprend plusieurs fleurs l'une sous l'autre; chaque article de lépi porte alors six rangées de fleurs (Ph. hexastichum, (1) Verhandl. van het Bat. Genootschap, XVII, p. 236, 1839. (2) Journ. Acad. Philadelphiæ, nov. ser., J, p. 485, 1847. 484 | SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. . multifoveolatum, amplexicaule, diplerum, Perrotlelii, lineari- folium, etc.). En{in la section Polystichum comprend les espèces où les fleurs sont en plus de trois, en cinq, sept, neuf séries, au-dessus de chaque bractée mère; chaque article de l'épi porte alors dix, qua- torze, dix-huit rangs de fleurs (Phoradendron flavescens, veluti- num, tomentosum, chrysostachyum, clavatum, longifolium, etc.). Les espéces de cette derniére section se distinguent par une pu- bescence jaune plus ou moins marquée et habitent pour la plupart le Mexique et l'Amérique du Nord. Sur le genre DENDROPHTHORA Eichler pro parte. — Réduit ici aux espèces à feuilles ou écailles opposées décussées, tétrastiques, dont la tige, quand elle est aplatie, l'est dans des plans alternati- vement rectangulaires, le genre Dendrophthora comprend un bon nombre d'espéces que l'on peut répartir en trois sections. La section Diantha renferme les espèces où, les fleurs formant une seule série au-dessus de chaque bractée mère, la série n développe que sa premiére fleur; chaque article de l'épi ne port; alors que deux fleurs (D. Bonaniæw, myrtilloides, etc.). La section Disira renferme les espèces où, les fleurs formant encore une seule série au-dessus de chaque bractée mère, la sépie développe plusieurs fleurs l'une sous l'autre; chaque article/ de lépi porte alors deux rangs de fleurs (D. Mancinellæ, Bisseyula, macrostachya, etc. ). Enfin la section Hexasira renferme les espèces où les flewfs for- ment trois séries au-dessus de chaque bractée mére et développent plusieurs fleurs dans chaque série; chacun des articles de l'épi porte alors six rangées de fleurs (D. hexasticha, Epiviscum, buxi- folia, etc.). Ici, comme dans les Phoradendron, quand il y a diœcie, il peut arriver que les fleurs femelles soient moins nombreuses dans chaque série et forment un moindre nombre /de séries que les fleurs mâles. C'est alors la disposition des flevirs mâles qui déci- "i de la section, comme on le voit par exemple pour le D. buxi- olia. ps 7 Sur le genre nouveau DisricnéLLa. — Ce genre comprend les espèces, rattachées jusqu'ici axí genre Dendrophthora, qui ont les f LL VAN TIEGHEM. — TRIBU DES VISCÉES. 185 écailles opposées superposées, distiques, et dont la tige, quand elle est aplatie, l'est dans un seul et méme plan suivant toute sa lon- gueur. L'appareil végétatif y ressemble donc à celuides Bifaria. Î a pour type le Viscum opuntioides L. et le Viscum gracile DC., originaires tous deux de la Jamaique, espéces que Grisebach a rapportées au genre Arceuthobium et Eichler au genre Dendro- phthora. Chez tous les deux, la tige est aplatie tout du long dans le méme plan. Chez tous les deux, chaque article de l'épi porte deux séries de fleurs et toutes ces séries sont, d'un bout à l'autre de l'épi, situées dans un seul et méme plan, au lieu d'étre, comme dans les Dendrophthora, dans des plans alternativement rectan- gulaires. Ces deux espéces seront donc respectivement le Disti- chella opuntioides (L.) et le D. gracilis (DC.). Du D. gracilis on ne connait jusqu'ici que l'individu mále, et ce sont encore des échantillons mâles que M. Eggers en a rapportés en 1888 (n° 3625). J'ai trouvé dans l'Herbier Delessert, récolté anciennement à la Jamaique par Dancer et nommé improprement Viscum opuntioides, un Distichella femelle qui ressemble au D. gracilis, mais en diffère par une dimension plus grande et une ramification plus dense. Ce sera le D. Danceri, à moins qu'il n'y ait lieu plus tard de l'identifier avec l'individu femelle du D. gra- cilis. Ainsi défini et constitué pour le moment par ces trois espéces, le genre Distichella est-il propre à la Jamaïque”? ne se retrouve- t-il pas aussi dans les autres Antilles? C’est ce qu'il y a lieu de rechercher. A. TRIBU DES VISCÉES. Localisée dans l'Ancien Monde, la tribu des Viscées a toujours les feuilles opposées, décussées, parfois réduites à des écailles et alors Ja tige est tantôt cylindrique, tantôt aplatie dans des plans alternativement rectangulaires. Toujours accompagnées de brac- tées, le plus souvent disposées en triades, parfois solitaires, les fleurs sont tétraméres, sans tube en dehors du calice, unisexuées, avec monæcie et petites fleurs mâles, ou avec diccie et grandes fleurs máles. Les anthéres ont des sacs polliniques en nombre supérieur à quatre et indéterminé, s'ouvrant chacun par une fente distincte. Le pistil est dimére, à carpelles épisépales, uniloculaire 186 SÉANCE DU 24 avriz 1896. à loge bientôt oblitérée, sans placente et formant sous l'épi- derme du fond de la loge un nombre indéterminé de sacs embryon- naires, qui s’accroissent vers le haut en restant droits et sont acro- games. Dans le fruit, au sommet duquel les sépales sont tantôt persistants, tantôt caducs, l'assise visqueuse prend naissance en dedans des faisceaux calicinaux. Par ces caractères, notamment par la structure des anthères et du pistil, cette tribu s’éloigne des trois précédentes. Par la confor- mation de l’ovaire, elle se rapproche, au contraire, des tribus américaines des Érémolépidées et des Lépidocératées, dont elle diffère nettement par l’organisation des étamines. Elle comprend actuellement trois genres. Dans le genre Noto- thixos Oliver, l'inflorescence est une grappe ou un épi terminal, composé de triades, se réduisant parfois à sa triade apicale. Dans le genre Viscum Tourn., c'est une simple triade. Enfin dans le genre nouveau Aspidizia, la fleur est solitaire. Quelques mots maintenant sur chacun de ces trois genres. Sur le genre Nororuixos Oliv. — Dans les Notothixos, genre distingué des Viscum, en 1864, par M. Oliver (1), chaque rameau forme à sa base deux paires d'écailles et à son sommet ordinaire- ment une seule paire de feuilles, au-dessus desquelles il se termine par une inflorescence ordinairement composée de triades; il en résulte une ramification dichotomique. Dans chaque triade, il se fait bientót, sous la premiére fleur latérale, une nouvelle fleur, puis sous celle-ci une fleur plus jeune et ainsi de suite, de sorte que la triade primitive se trouve remplacée par un groupe en éventail formé de cinq, sept ou neuf fleurs. Chacune des deux séries de fleurs, ainsi formées de part et d'autre dela terminale, est totalement dépourvue de bractées et les fleurs y procédent d'autant de bourgeons primaires superposés et basipétes : de là une certaine ressemblance lointaine avec les Phoradendrées et les Bifariées. Quelquefois pourtant la triade reste simple (N. incanus). Le fruit y demeure toujours couronné par les quatre sépales persistants. On n'en connait jusqu'ici que six espéces, qui peuvent étre groupées en trois sections. (1) Oliver, Journal of the Linn. Society, VII, p. 103, 1864. VAN TIEGHEM..— TRIBU DES VISCÉES. 181 Dans la section Eunotothixos, V'inflorescence terminale est une grappe de triades, tantót longue avec huit à dix paires de pédicelles latéraux (N. cornifolius (A. Cunn.) Oliv., N. zanthophyllus (A. Cunn.)), tantôt courte avec une seule paire de pédicelles latéraux (N. subaureus (Müll.) Oliv.). Ces trois espèces sont originaires d'Australie. Dans la section Izostachys, Vinflorescence terminale est un épi composé de triades. Elle ne renferme qu'une seule espéce, le N. floccosus (Thwaites) Oliv., de Ceylan, où lépi a cinq ou six paires de bractées trés espacées, portant chacune à son aisselle une simple triade à deux bractées latérales. Enfin, dans la section Peneixos, l'inflorescence se réduit à sa triade terminale, tantót développée en éventail par adjonction de fleurs surnuméraires sous les fleurs latérales, comme dans le N. malayanus Oliv., qui est de l'ile Penang, prés de la péninsule Malaise, tantót formée seulement de trois fleurs dont la médiane est mâle et caduque, comme dans le N. incanus (Hook.) Oliv., qui est originaire d'Australie (Queensland). Sur le genre Vıscum Tourn. — Débarrassé de toutes les formes qu'on a rattachées plus haut aux trois genres Korthalsella, Bi- faria et Heterixia, et de celles qu'on en séparera tout à l'heure pour former le genre Aspidizia, le genre Viscum n'a pourtant pas encore acquis toute l'homogénéité qui lui appartient. Il reste à en retrancher quelques éléments étrangers, et je me bornerai à en citer ici deux exemples. j Le premier sera la plante récoltée en 1843, par Zollinger, au mont Salak à Java (n° 1679), et décrite par Moritzi, sous le nom de Viscum montanum, en 1845 (1). Elle a été rattachée plus tard au Viscum orientale, comme simple variété, par Miquel, qui ne l'a pas vue (2). Les feuilles y sont isolées, ce n'est donc pas un Vis- cum, ni même une Viscée. Les fleurs, groupées par huit en un capitule axillaire sessile, entourées chacune par une bractée cu- puliforme et tétraméres, ont un petit rebord en dehors du calice, qui est dialysépale et assez développé. : Par tous ces caractéres, la plante se rattache à la tribu des (1) Zollinger et Moritzi, Systematisches Verzeichniss, p. 39, 1845-1846. (2) Miquel, Flora of ned. Indié, p. 804, 1855. 188 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. Loranthées, à la sous-tribu des Phénicanthémées, et au genre Cyathiscus. Ce sera donc le Cyath. montanus (Zoll. et Mor.), addition qui porte à trois le nombre des espéces actuellement connues de ce genre. Le second exemple sera la plante découverte au Japon par K:empfer (1), nommée Viscum Kæmpferi par A.-P. de Candolle en 1830 (2), et rattachée au genre Loranthus sous le nom de L. Kempferi par M. Maximowicz en 1876, d’après une peinture japonaise de la collection de Siebold ; car personne jusqu'à présent n'avait vu la plante en fleur (3). Elle a été récoltée au Nippon central, sur le Pinus Thunbergi, par divers voyageurs : M. Tsou- ronda, M. Tanaka (n° 321), en dernier lieu M. l'abbé Faurie (n° 7780 et 7883), et à l’île de Sikok, par M. Rein, en 1875 (n° 2590), mais toujours seulement en fruits. C'est tout récemment que, grâce à l'obligeance de M. Franchet, qui l'a trouvée en fleur dans un herbier particulier japonais transporté à Paris, que j'ai pu en faire une étude complète. Par ses feuilles isolées et uninerves, par ses fleurs disposées en ombelle pauciflore à l'extrémité de rameaux courts portant d'abord une rosette de feuilles, tétraméres, pourvues d'un tube court extérieur au calice, à calice gamosépale fendu d'un côté, à anthéres baxifixes, à ovaire uniloculaire, cette plante se rattache au genre Phyllodesmis, que j'ai établi dans un travail antérieur (4), pour des plantes de Chine récoltées au Yunnan par l'abbé Delavay. Cesera donc le Phyllodesmis Kempferi (DC.),et cette addition porte à quatre le nombre des espéces actuellement connues de ce genre. Dans l'état actuel de nos connaissances, la tribu des Loran- thées se trouve donc représentée au Japon par trois genres, appar- tenant deux à la sous-tribu des Dendrophthoées, savoir : Cichlan- thus (C. Yadoriki (Sieb.)) et Phyllodesmis (Ph. Kæmpferi (DC.)), le troisiéme à la sous-tribu des Phénicanthémées : Loranthus (L. europœus L., L. Tanake Franch.) (5). (1) Kempfer, Amaenitatum exoticarum fasc. V, p. 785, 1712. (2) A.-P. de Candolle, Prodromus, IV, p. 285, 1830. (3) Bull. de l'Acad. des sciences de Saint-Pétersbourg, XXI, p. 230, 1876. (4) Bull. de la Soc. bot., séance du 22 mars 1895. (5) Le Loranthus europœus L. a été trouvé pour la première fois au Japon, en aoüt 1894, par l'abbé Faurie, aux environs de Morioka (Nippon septen- trional) (n° 19511); il y est trés rare et n'a été rencontré qu'une seule fois. Quant au L. Tanakæ, décrit en 1875 par M. Franchet et considéré part lui VAN TIEGHEM. — TRIBU DES VISCÉES. 189 Ces nouvelles éliminations faites, et réduit aux espèces où les fleurs sont groupées en simples triades, le genre Viscum offre une assez grande homogénéité. Il comprend un bon nombre d'espèces répandues dans tout l'Ancien Monde, à l'exception pourtant de l'Australie et des archipels de la Polynésie : Sandwich, Tahiti, Viti, Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Zélande, etc. Chez presque toutes, la tige est pourvue de vraies feuilles et chaque rameau porte à sa base deux écailles latérales, et non deux paires d'écailles comme chez les Notothixos. Chez toutes, les sépales sont cadues et le fruit non couronné. D'aprés la disposition des fleurs, on peut les ranger en quatre sections. 5i les triades sont à la fois terminales et axillaires, ce qui rend la ramification dichotomique, il y a en méme temps diœcie et les fleurs mâles sont grosses; c'est la section Euviscum. Siles triades sont exclusivement axillaires, ce qui rend la ramification latérale, il y a en même temps presque toujours moncecie et les fleurs máles sont petites; mais la disposition relative des fleurs máles et femelles peut affecter alors trois modes différents, qui corres- pondent à autant de sections. Tantót, dans chaque triade, les fleurs sont de même sorte, mâles dans les unes, femelles dans les autres : c'est la section Zsanthemum, dont les espèces sont en majorité monoiques, quelquefois dioiques. Tantót, dans chaque triade, les fleurs sont de deux sortes; sila fleur médiane est mále et les latérales femelles, c'est la section Mesandrum ; si, au contraire, la fleur médiane est femelle et les latérales máles, c'estla section Mesogynum. La section Euviscum comprend d'abord le Viscum album L., si répandu en Europe et en Asie jusqu'au Japon, avec les diverses espèces très voisines, considérées par beaucoup d'auteurs comme n'en étant que de simples variétés : V. laxum, austriacum, stel- latum, Karensium, etc.; puis, le V. cruciatum Sieb. d'Espagne et de Palestine; ensuite, une espéce rapportée de Madagascar, en 1849, par Boivin (n° 3550), remarquable par la gracilité de sa tige dichotome et l'étroitesse de ses feuilles trinerves, et que je nommerai Viscum Boivini; puis encore, une espèce récoltée par comme n'étant peut-être qu'une forme locale du L. europæus, c'est bien réelle- ment une espèce distincte. Elle diffère, en effet, du L. europœus par ses feuilles et ses fleurs plus petites, mais surtout par la pentamérie de la fleur, qui la rapproche du L. Lambertianus Schult. 190 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. M. Aitchison, dans la vallée du Koram en Afghanistan, distribuée comme étant le Viscum album, dont il diffère très nettement, et que je nommerai Viscum Ailchisoni, etc. La section Jsanthemwum renferme le Viscum triflorum DC., de la Réunion et de Maurice, le V. nervosum Hochst., d'Abyssinie, les V. orbiculatum Wight et verruculosum Wight, de l'Inde, les V. cuneifolium Bak., vacciniifolium Bak., eryptophlebiwm Bak. et lophiocladum Bak., de Madagascar, une autre espéce de Mada- eascar (Baron, n° 3625), identifiée par M. Baker au V. triflorum, dont il diffère nettement et qui sera le V. Bakeri; le V. pentan- thum Bak., aussi de Madagascar, qui produit, sous la fleur latérale de la triade, une et parfois deux fleurs nouvelles, et ressemble par là aux Notothixos, etc. : toutes espèces qui sont pourvues de feuilles. Cette section renferme aussi quelques espéces aphylles, à tige aplatie dans des plans alternativement rectangulaires. Telle est, par exemple, la plante récoltée en 1893, par M. Holst, à Ousam- bara, côte orientale d'Afrique (n° 2300 et n° 3293), que M. Engler a considérée comme une simple variété elegans du Viscum dicho- tomum Don (1). Elle est dioique et, bien qu'on n'en connaisse que l'individu mále, comme les fleurs y sont disposées en triade, c'est bien un Viscum et non, comme le V. dichotomum Don, un Aspi- dixia. Ce sera le Viscum Engleri. La section Mesandrum comprend le Viscum capitellatum Sm., de l'Inde et de Ceylan, où, par un phénomène analogue à celui des Notothixos, sous chaque fleur femelle latérale il se forme d'abord une seconde fleur femelle, puis une troisième, etc., de sorte que la triade primitive se trouve remplacée par un groupe de cinq, sept, neuf fleurs en éventail; puis les V. rotundifolium Thunb., tricostatum E. Mey., obscurum Thunb., pauciflorum Thunb., etc., du Cap, le V. tuberculatum A. Rich., d'Abyssinie, le V. tarcho- nanthum Welw. mss., d'Angola, etc., toutes espéces pourvues de feuilles. Enfin la section Mesogynum renferme les Viscum orientale Willd., falcatum Wall., ovalifolium Wall., monoicum Roxb., etc., de l'Inde, toutes plantes également feuillées. Comme les Phoradendron, les Viscum sont donc en très grande (1) Engler, Loranthaceæ africanæ (Bot. Jahrbücher, XX, p. 133, 1895). . VAN TIEGHEM. — TRIBU DES VISCÉES. 191 majorité feuillés, mais comprennent aussi quelques espéces aphylles à tige aplatie. Sur le genre nouveau AsPIDIXIA (Korth. emend.). — En 1839, Korthals a réparti, comme on sait, les diverses espèces de Viscum de l'Ancien Monde connues de lui entre trois sections, savoir : Viscum verum, pour les espèces feuillées à inflorescence termi- nale et dioique, dont le type est le V. album L.; Ploionixia, pour les espéces feuillées à inflorescence latérale et monoique, dont le typeest le V. orientale Willd.; Aspidizia, pour les espèces aphylles dont le type estle V. articulatum Burm. (1). Ce section- nement a été admis par tous les auteurs qui ont suivi, méme les plus récents, comme Bentham et Hooker, en 1883, et M. Engler, en 1889 et en 1895. Il ne parait pas cependant pouvoir étre conservé. D'abord toutes les fois qu'un Viscum a ses fleurs en triade, les deux bractées de la triade s'écartent de la fleur médiane pour loger les deux fleurs latérales et ensemble prennent cette forme de nacelle qu'exprime le mot Ploionixia; les Viscum verum, ou Euviscum, sont donc, eux aussi, des Ploionizia. Toutes les fois, au contraire, qu'un Viscum a la fleur solitaire, les deux bractées sous-florales demeu- rent appliquées autour de la base de la fleur, qu'elles enveloppent d'une sorte de cupule ou de bouclier, d’où le nom d’Aspidixia. Par là, cette troisiéme section parait donc se séparer nettement des deux premières. Mais Korthals a rendu cette séparation moins nette en n'y admettant que des espèces aphylles et en retenant dans la section Ploionixia les espèces feuillées qui ontla méme inflorescence. Il a sacrifié ainsi à une commodité plus grande la valeur scientifique de son sectionnement. C'est pourquoi on a cru devoir plus haut réunir dans le genre Viscum les Viscum verum de Korthals et la plupart de ses Ploionixia, en pratiquant d’après d'autres considérations le sectionnement de ce genre ainsi réduit. Si maintenant on croit devoir conserver, en l'érigeant à l'état de genre autonome, la section Aspidizia de Korthals, c'est en lui donnant une extension plus grande et en y introduisant toutes les espéces, feuillées ou non, qui ont la fleur solitaire à base envelop- (1) Korthals, Verhandl. van het Bot. Genootschap, XVII, p. 235, 1839. Korthals écrit Ploionuæia et Aspiduxia; mais Gui se disant en grec {&5ç et non Ed, il y a lieu de réformer cette orthographe. 192 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. pée par une cupule de deux bractées. Ainsi compris, le genre Aspi- dixia renferme à la fois des espèces feuillées où chaque rameau porte deux écailles à sa base, comme chez les Viscum, des espèces aphylles à tige cylindrique ou prismatique, et des espèces aphylles à tige aplatie dans des plans alternativement rectangulaires. Dans ces dernières, à cause de la présence des deux écailles basilaires, l'aplatissement de l'article inférieur de chaque rameau, s'opère dans le méme plan que celui de l’article sous-jacent sur le rameau d'ordre inférieur. Le calice y a toujours ses sépales caducs, comme dans les Viscum, et, par conséquent, le fruit n'y est pas davantage couronné. D’après la disposition des fleurs solitaires, les espèces peuvent y être groupées en trois sections : Euaspidiæia, où la fleur soli- taire est à la fois terminale et axillaire, ce qui entraîne la ramifi- calion dichotomique, et où il y a en méme temps dicecie avec grosses fleurs mâles; Dipleura, où les fleurs solitaires sont exclu- sivement axillaires avec dicecie et grosses fleurs mâles; Mono- pleura, où les fleurs solitaires sont exclusivement axillaires avec moncecie et petites fleurs mâles. Dans les deux dernières sections, la ramification de la tige est latérale. La section Euaspidixia, qui correspond à la section Euviscum dans le genre précédent, comprend la plante feuillée remarquable que Pervillé a récoltée en 1841, au N.-0. de Madagascar, à l'ile Nossi Fali (n* 759) et à Anbongo (n° 555 et n° 619), et que M. Baker a nommée, en 1884, Viscum myriophlebium (1); ce sera l'Aspi- dixia myriophlebia (Bak.). Il y faut rattacher aussi la plante feuillée récoltée au Cap par M. Mac Orwan, en 1873, qu'il a iden- tifiée à tort avec le Viscum obscurum Thunb.; les deux bractées sous-florales y sont épaisses, jaunes, et entourent la base de là fleur à la façon d’une coquille bivalve : ce sera l'Aspidizia bi- valvis. ll est probable que le Viscum minimum Harv., espèce très petite et aphylle, qui vit au Cap sur les Euphorbes cacti- formes, fait aussi partie de cette section : ce sera l'Aspidizia minima (Harv.). La section Dipleura comprend d'abord diverses espéces aphylles à tige cylindrique, comme le Viscum capense Thunb., robustum Eck. et Zeyh., etc., originaires du Cap, qui seront respectivement (1) Baker, Journ. of the Linn. Society, XX, p. 248, 1884. VAN TIEGHEM. — TRIBU DES VISCÉES. 193 l’Aspidixia capensis (Thunb.), l'Aspidizia robusta (E. et Z.), etc. Ensuite, il faut y rattacher la plante rapportée de la baie de De- lagoa, en 1893, par M. Junod (n° 452), espèce aphylle aussi, mais remarquable par l'aplatissement de sa tige, qui la fait ressembler au V. articulatum Burm. : ce sera l’Aspidixia Junodi. Je n'en ai vu que l'individu mâle. La section Monopleura comprend : 1° des espèces feuillées, comme la plante récoltée à Tullear, cóte ouest de Madagascar, par M. Grandidier, en 1868, remarquable par ses fruits couverts de tubercules jaunes d'or, et que je nommerai Aspidizia Gran- didieri; 2 des espèces presque aphylles à tige cylindrique, comme le Viscum ramosissimum Wall., de l'Inde et de Ceylan; 3° des espéces tout à fait aphylles à tige cylindrique, comme le Viscum continuum E. Mey. du Cap, que Harvey a identifiée à tort avec le V. capense Thunb., comme aussi le V. tenue Engl., d'Ousambara, cóte orientale d'Afrique, ou à tige carrée comme le V. angulatum Heyne, répandu en Australie, à Java, à Bornéo et dans l'Inde, ou à tige hexagonale comme le V. (rachycarpum Bak. de Madagascar; % des espèces tout à fait aphylles, à tige cylindrique dans les branches inférieures, mais aplatie dans des plans alternativement rectangulaires dans les rameaux d'ordre supérieur, comme l'espéce récoltée en Érythrée, en 1891, par M. Schweinfurth (n° 1620), nommée par lui à tort Viscum tenioides Comm., et qui sera l'As- pidixia semiplana ; 5 des espèces tout à fait aphylles, à tige aplatie suivant toute sa longueur dans des plans alternativement rectan- gulaires, comme le V. articulatum Burm.,le V. dichotomum Don, le V.attenuatum DC., de l'Inde et dela Malaisie, le V. anceps E. Mey., du Cap, que Harvey a identifié à tort au V. dicholomum Don, etc. : espèces qu'on nommera respectivement Aspidicia ramosissima (Wall.), angulata (Heyne), trachycarpa (Bak.), arti- culata (Burm.), dichotoma (Don), attenuata (DC.), anceps (E. Mey.), etc. Il faut remarquer que l'état des échantillons ne permet pas tou- jours de décider avec certitude si une espèce considérée est mo- noique ou dioique, si elle appartient à la section Monopleura ou à la section Dipleura. Comme les Dendrophthora, les Aspidizia sont donc en grande majorité aphylles, mais comprennent pourtant plusieurs espéces feuillées. On a vu que c'est l'inverse dans les Viscum. T. LIL (SÉANCES) 13 194 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. Composée de ces trois genres, dont deux anciennement établis {Viscum Tourn., Notothiæos Oliv.), le troisième déjà constitué comme section (Aspidixia Korth.), mais autrement compris, la tribu des Viscées se distingue de toutes les autres par la struc- ture si singulière des étamines. De cet ensemble d'études, dont la Société a bien voulu accueillir au fur età mesure les résultats, il reste maintenant à tirer quelques conclusions, tant au point de vue des caractéres généraux de la famille des Loranthacées, qu'à celui de sa classification en sous- familles, tribus,-sous-tribus et genres : c'est ce qui fera l'objet d’une prochaine Communication. M. Hua, secrétaire, fait connaitre les communications sui- vantes : INTRODUCTION DU PLATANE EN FRANCE; par M. Clotaire DUVAL. La Note que j'ai l'honneur de présenter à la Société botanique de France a pour objet une rectification de date relative à l'époque de l'introduction du Platane en France. Le Platane, on le sait, est connu depuis la plus haute antiquité, mais son introduction en Europe est relativement assez moderne; puisqu'elle ne remonte qu'à 1558 (1); on assure méme que ce fut Nicolas Bacon, pére du célébre chancelier, qui le fit venir en Angleterre en 1561. Peu aprés, en 1576, de Lécluse le recut de Constantinople pour le jardin de Vienne. Enfin, on a admis long- temps qu'il a été introduit en France, en 1754, par Louis XV, qui en aurait confié à Buffon le premier pied qu'on cultiva au Jardin du Roi. Or il résulte des travaux de M. le professeur L. Crié, de Rennes, et d'une étude historique publiée récemment par M. Maurice Bourges sur la ville de Fontainebleau, que le Platane a été planté pour la premiére fois en France, non pas à Paris, comme on le croit généralement, mais à Touvoie, prés du Mans (2), et dans un des jardins du palais de Fontainebleau, à une époque beaucoup plus reculée que celle ci-dessus désignée. (1) L. Crié, Feuilles des jeunes naturalistes, août 1887. (2) Louis Crié, Revue scientifique, octobre 1883, ete. DUVAL. — INTRODUCTION DU PLATANE EN FRANCE. 195 Au cours de ses recherches sur l'histoire de ce remarquable palais, l'attention de M. Bourges s'arréta sur un manuscrit inédit de de Fer,.o il est question d'un arbre très rare, de couleur gris de perle et qui jelte son écorce tous les ans. Il m'a communiqué ce manuscrit et demandé quelques explications sur ce que pour- rait étre cet arbre; j'ai consulté, d'aprés ses indications, de vieux auteurs, et voici ce qu'on y trouve : On lit, dans un intéressant travail publié en 1642 par le Pére Dan, intitulé : Le Trésor des Merveilles de la Maison Royale de Fontainebleau, page 178, une note relative au Jardin des Pins (aujourd'hui Jardin anglais), ainsi concue : « Quant au Jardin des Pins, il est ainsi dit à raison de quantité de ces arbres dont il estoit remply autrefois, et a esté dressé par François I, lorsqu'il fit bastir la grande Galerie (aujourd'hui remplacée par l'aile Louis XV), laquelle a son aspect dessus du costé du midy. Son estenduë ou longueur est de cent soixante toises, et quatre-vingts de large. A l'entrée de ce Jardin, du costé de la Cour de la Fontaine, est vne très-belle et grande allée, le long de l'Estang, plantée à la ligne de fort beaux et grands arbres, et l'appelle-t-on l'Allée Royale; ou parce qu'elle est la plus grande et la plus large de toutes, et aussi bien la plus agréable... Cette Allée a cent soixante toises de long, et cinq et demie de large. ; Tout ioignant est vn canal de mesme longueur revestu de pierre et remply de poisson. Jl y a là encore plusieurs belles allées et vn riche parterre de buys, où sont quelques Cèdres et vn Plane (Platane), « arbre qui n'est pas commun en ce pays »; autour de ce parterre sont quatre grandes et belles allées en palissades, taillées en forme d'Architecture... » Il n'y a donc pas de doute à avoir : le Platane existait déjà en 1642, dans le jardin du palais de Fontainebleau. Dans le manuscrit inédit dont nous avons parlé plus haut, qui date de 1699 eta pour titre : Relalion de ce qui s'est passé de plus remarquable à Fontainebleau et qui explique aussi dans quel lemps el sous quel règne chaque bastiment a esté fail dont les pre- miers sont de Louis VII, en 1169, par de Fer, l'arbre en question, alors trés développé, sans étre nommé, a été l'objet d'une descrip- tion de l'auteur qui le dit rare. Nous reproduisons littéralement le passage suivant de ce manuscrit : 196 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. « Les curieux pourront remarquer dans le Jardin des Pins, un arbre très rare qui est placé à gauche vis avis le bout de la gallerie d'Vlisse dans vne place qui est remplie de pièces de gason. On ne sçait sy il'est venu naturellement ou sy on li a planté; ce qu'il y a de sure, ést quon nen a jamais veu un semblable dans le royaume. Il est de couleur gris de perles, quelquuns le nomment napellus accause qu'il jette son écorce tous les aus. Il en repousse vne nouuelle par la seue qui vient au prin- temps; on pretend que cetarbre a dans son écorce vne vertu desecatiue aprochante de celle du gayaque et que bouillie dans l'eaüe, elle fait une tisane propre à arester les dissanteries, flux de ventre et autres malladies semblables. Mais il semble que cela se pouroit contrarier puisque dans la vertu de chacunne chose il faut qu'il y ait vne qualité dans laquelle soit renfermé quelque sel asside ou alcalie et mesme quelque gomme résineuse comme les bois ou racines de différentes natures. Mais le bois et racine de cet arbre nont aucun gout ny saueur en la maschant estant incipide qui ne deuelope ses qualités qu'en bouillant (1)... » Plus tard, en 1731, l'abbé Guilbert, dans sa Description histo- rique du cháteau, bourg et forêt de Fontainebleau, t. II, pp. 90- 91, parlant du Platane dans ce méme Jardin des Pins, s'exprime ainsi : « Le premier et principal de ces Jardins construit dans le méme tems que la galerie d'Ulisse, et sur lequel elle avoit ses vüés, étoit planté de Pins qui lui donnerent leur nom, et avoit une surface de cent soi- xante toises de long et quatre vingt de large, quoique borné par l'Etang et l'Appartement des Poéles, sous lequel étoit son entrée, par une pe- tite porte carrée, qui fait l'angle de la Salle du Conseil sous cet appar- tement. A la droite de ce Jardin, le long de l'Etang, étoit la belle allée, de cent soixante toises de long, et cinq et demi de large, nommée par pré- férence l'allée royale... A gauche et tout proche de cette allée étoit un canal de méme lon- gueur, et un parterre de gazon fermé par quatre allées de palissades taillées en portique, au milieu duquel étoit un Platane de dix-huit pieds de tour, et quelques Cèdres qui accompagnoient une assez jolie Fontaine. Le Platane ou Plane croit proche des rivières, en Candie et en l’Isle de Lemnos. Cet arbre change tous les ans d'écorce et est très rare dans ce pays. (1) E. Dourges, Recherches sur Fontainebleau, pp. xviu-xix, 1896. DUVAL. — INTRODUCTION DU PLATANE EN FRANCE. 197 Pline dit que Martianus vit un Plane dont les branches étoient comme de grands arbres, et le tronc si gros, qu'il y avoit au pied une taniére de quatre vingt pieds de long, et qu'au dedans il y avoit comme une croupe ronde, sur laquelle il avoit souvent couché, mangé, lui dix-huitième. Les Romains, par estime particulière pour cet arbre, l'arrosoient autrefois de vin. » Donc, d'aprés les citations précédentes, le doute n'est plus pos- sible : le Platane a été introduit en France plus d'un siècle avant 1754. Dès 1642, le Père Dan signalait sa présence, au palais de Fon- tainebleau, dans le fameux Jardin des Pins; d’autres, après lui, sont venus confirmer son dire, indiquant toutefois l'arbre comme très rare. Est-ce à dire que l'individu cultivé à Fontainebleau soit devenu le pére de tous ceux que nous voyons en France aujour- d'hui? Cela est fort possible. Peut-étre méme que le pied donné par Louis XV, à Buffon, qui le planta au Jardin du Roi, sortait-il du Jardin des Pins. Poussant plus loin notre investigation, rien ne prouve d'ailleurs qu'il n'ait pas été planté à Fontainebleau vers 1558, époque de son introduction en Europe. Reste à savoir maintenant à quelle espéce de Platane nous avons affaire ici. Notre savant confrére de Nantes, M. Gadeceau, a récemment appelé l'attention (1) sur une erreur qu'on trouve dans beaucoup de Catalogues horticoles qui mentionnent deux Platanes, les Pla- lanus orientalis L. et Platanus occidentalis L., dont le premier seul est bien nommé. Le véritable Platanus occidentalis parait trés rare dans les cultures francaises, du moins dans l'ouest; celui des Catalogues dont nous parlons est le Platanus acerifolia Willd., rattaché, comme variété, par De Candolle au Platanus orientalis. M. Trelease, botaniste des États-Unis, directeur du Jardin bota- nique de Saint-Louis, a confirmé, dans une lettre (2) adressée à M. Gadeceau, la rectification dont il s'agit. Il fait remarquer que le caractére habituel du Platanus orientalis est d'avoir plusieurs (4) Gadeceau, Note sur les Platanes, Nantes, 1894. : (2) Lettre de M. Trelease à M. Gadeceau (Bull. Soc. sc. nat. de l'Ouest de la France, 1895). 198 SÉANCE DU 24 AvniL 1896. boules de fruits sur chaque pédoncule, tandis que le Platanus occidentalis, autant qu'il l'a observé, n'en a jamais plus d'une. Or le Platane figuré par Dodoens, en 1582, présente plusieurs boules de fruits, surle méme pédoncule. C'est donc bien le Plala- nus orientalis, originaire de l'Asie Mineure, et qui a été planté au palais national de Fontainebleau. VOYAGE BOTANIQUE AUX PICOS DE EUROPA (MONTS CANTABRIQUES) ET DANS LES PROVINCES DU NORD-OUEST DE L'ESPAGNE; par M. Michel GAN- DOGER (1). En société de ces deux Cruciféres, j'ai récolté un seul pied de Matthiola varia DC., portant cinq tiges, dont une ancienne, à siliques. C'est une plante nouvelle pour le nord de l'Espagne. Cet individu a la racine sous-frutescente, longue d'un pied. Comparé à mes échantillons d'Oran, Algérie (leg. Altobelli), de la sierra de Mijas, Malaga (leg. Huter, Porta, Rigo, ann. 1879, n° 765) et de Crevillentes, province d'Alicante (leg. Hegelmaier), je n'y vois d'autre différence que, pour ceux-ci, les feuilles radicales presque roncinées ou sinuées et le calice plus court. Chacun sait combien les espèces du genre Helianthemum sont variables. Les échantillons de I' H. glaucum Pers. que j'ai récoltés dans diverses localités du nord-ouest de l'Espagne pourraientcon- stituer plusieurs espéces nouvelles. Aucun ne se rapporte exacte- ment à ceux dont j'ai montré le polymorphisme dans mon Flora Europe, II, p. 19, et provenant soit de Naples, de Sicile, soit de nombreuses localités espagnoles. J'ai déjà dit que le Medicago Cupaniana Guss., trouvé par moi à Zumarraga (Guipuzcoa), était nouveau pour la flore d'Espagne. J'ai cueilli encore cette Légumineuse à la base de Peña Vieja. Mes échantillons cantabres cadrent surtout avec ceux que m'a envoyés de Mandanici (Sicile orientale) M. L. Nicotra, à folioles petites, à racine presque ligneuse. Par contre, ont les folioles plus grandes d'autres exemplaires siciliens de mon herbier récoltés à Busambra (Todaro, n* 569), à La Ficuzza (Heidenreich), au mont Madonie (1) Voy. le Bulletin, t. XLII (1895), p. 652. GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX PICOS DE EUROPA. 199 (Lojacono PI. sic. sine num.). Mème remarque pour le M. Cupa- niana de Il. Pizza, Calabre (Reimbole, 1872), de Gerace (Altobelli) et de Leucaspide, Italie méridionale(Lacaita). Mais ces variations ne sauraient infirmer la certitude de ma détermination, la plante espagnole ayant tous les caractères essentiels du M. Cupaniana. Je n'ai pas non plus de doute sur le Chrysanthemum coronopi- folium Vill., dont j'ai récolté des échantillons, absolument sem- blables à la plante distribuée par Bourgeau (Plantes des Alpes- Maritimes, n° 327), ainsi qu'à celle que m'a envoyée M. Rostan (Exs. pedemont., n°111); ils constituent une découverte d'autant plus intéressante au point de vue de la géographie botanique, que le C. coronopifolium est surtout localisé en Corse, en Piémont et en Dalmatie. Omalocline granalensis Willk. IU. fl. hisp., tab. CXXVIII; O. pygmæa var. granatensis Willk. Lge, Prodr. II, p. 245; Porta Veget. iber., p. 45; Porta et Rigo Iter hisp., ann. 1890, n° 571.— Mes échantillons de Peña Vieja concordent avec ceux distribués par MM. Porta et Rigo (mont de la sierra Sagra, Andalousie) et avec la gravure de M. Willkomm qui dit que cette plante est une des plus rares de l'Espagne. Il est possible que l'Omalocline gra- nalensis soit une des espèces notables de la péninsule ibérique, mais j'y vois tout au plus une race remarquable du Crepis pyg- mæa, race reliée au type par des intermédiaires que je possède de nos Alpes dauphinoises : Lautaret, mont Séuse, etc. — MM. Porta et Rigo [Iter ital. II (1875), n° 62] ont distribué, provenant de la Rapina, mont Majella (Abruzzes), des échantillons qui pourraient bien être identifiés avec l'Ómalocline granatensis. Profeta, le collecteur de M. Groves, de Florence, a également récolté une plante semblable dans la même localité. Cette Chicoracée abonde sur le versant méridional de Peña Vieja, vers 2300 mètres d'alti- tude, au milieu de raretés, telles que : Anemone Pavoniana, "Arabis cantabrica, Erinus glabratus, Linaria filicaulis, etc. Je viens de citer le Linaria filicaulis Boiss.; cest une curieuse espèce voisine du L. alpina, à belles fleurs d’un lilas blanchâtre ou roses, avec la gorge safranée; elle abonde dans les éboulis et a été publiée pour la première fois dans The Journal of Bot. (1879). Voyez Leresche et Levier, Deux excurs. Esp. (1880), p. 46. Poa ovalis Tineo. La station cantabre de cette plante est d'au- tant plus intéressante qu'elle est nouvelle pour l'Espagne où, jus- ‘200 qu'à maintenant, le Poa ovalis n'avait jamais été trouvé. Il était spécial à la Sicile, voisin du Poa annua L., dont il parait différer par sa durée pérennante, ses chaumes couchés, condensés, sa pani- cule resserrée, ovale, ses glumes blanchâtres-scarieuses, aiguës, violettes sur le dos, ses épillets ovales, etc. Arrivé vers 2300 ou 2400 métres, on a, à droite de soi, l'un des contreforts de Peiia Vieja qui semble s'écrouler tous les jours. Cette aréte de la montagne a déjà comblé en partie un vallon, à gauche, par les débris et les bloes de rochers qu'elle y déverse continuellement. Mais combien ces éboulis, en apparence absolument stériles, sont riches en plantes ! On se demande avec étonnement comment des herbes aussi délicates que Iberis petrea, Arabis cantabrica, Conopodium Bourgæi, Erinus glabratus, Linaria filicaulis, etc., peuvent bien vivre dans ce milieu. Il semble, cependant, au moins pour cette partie de la montagne, que bon nombre d’entre elles soient appelées à disparaître complètement, parce que les torrents de cailloux déversés par les pics voisins finiront par étouffer toute végétation. En continuant l’ascension, on arrive à un col d’où on découvre subitement le cirque central de la Peña Vieja. Ce cirque, d'un diamètre d'environ deux kilomètres, est formé par les cimes déchi- quetées de la montagne. Ce ne sont partout que ruines, sommels éboulés, crevassés, fendus, tourmentés. On fera bien de fouiller avec soin les pelouses rases et les an- fractuosités des rochers du col dont je viens de parler; plusieurs rares plantes y végétent. Ce sont : SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. Barbarea prostrata Gay. Reseda glauca. Cerastium arvense, foliis imbricatis. SILENE GENICULATA Pourr. (Plante nouvelle pour la région). [Affi- nis S. ciliatæ a qua differt cau- libus geniculatis, foliis lineari- bus, minoribus, etc.). Lotus alpinus Schur. (Flores magni; folia minuta, hirta). + Oxytropis pyrenaica Gren. Godr. Anthyllis Webbiana Hook. . Potentilla nivalis Lap. et var. ALPES- TRIS (Pl. nouv. pour la région). - Saxifraga conifera Coss. Jurinea pyrenaica Gren. Godr. Carduus Gayanus Darieu. Taraxacum pyrenaicum Timbal. Gentiana acaulis. — ÆSTIVA (Pl. nouv. pour la région). Plantago incana. Daphne (affinis D. cantabricæ Willk.). THESIUM PRATENSE. — Jusqu’à ce jour à peine récolté ou rare en Es- pagne. Scilla verna. AVENA MONTANA Vill. — Plante nou- velle pòur le nord de l'Espagne. POA BREVIFOLIA DC. — Nouveau pour le nord de l'Espagne. GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX PICOS DE EUROPA. 201 Dans les fissures des rochers on trouve le Polentilla nivalis semblable aux échantillons de nos Pyrénées et de nos Alpes; mais il en existe une variété ou race qui rappelle assez le P. petrophila Boiss. Reut. Ses folioles sont beaucoup plus soyeuses que dans le type et à dents plus courtes. Toutà cóté de cette derniére plante, j'ai vu cà et là un Daphne qui me parait intermédiaire entre D. multiflora Gay et D. Lau- reola var. latifolia Coss. (Bourgeau, Pl. d'Esp., n^ 433 et 1475); ce n'est pas le D. cantabrica Willk. non plus. Les feuilles sont courtes, larges, obtuses; les cimes denses, multiflores, les fleurs jaunes; l'ovaire ovoide. Quant au Poa brevifolia DC., on le reconnait à ses chaumes gréles, flexueux, pauciflores, à ses feuilles condensées, longues de 1 à 2 centimètres, etc. Il n’est pas rare dans la région alpine où il remplace le Poa alpina. Pour parvenir au sommet de la Peiia Vieja, on prend à droite du col, aprés avoir laissé le chemin, assez bien tracé, qui va aux mines de Lloroza, limite de la province de Santander et des As- turies. Avec mille précautions on gravit successivement les assises très inclinées et parfois perpendiculaires du pic, en marchant tantót sur le roc branlant et glissant, tantót, ce qui vaut mieux, quand c'est possible, sur les névés. On atteint ainsi le petit glacier qui s'étend au pied de la pyramide terminale. En une demi- heure on arrive enfin au point culminant, 2678 mètres, d'ou la vue est grandiose (1). 10° Herborisations sur la Peña Labra (province de Palencia). Ce pic est le point culminant d'une chaine montagneuse, la con- tinuation de la sierra de [sar, séparant la province de Santander de celle de Palencia (Vieille-Castille). Le ruisseau Hijar, premier affluent de l'Ébre qui prend sa source plus à l'est, sort d'ici. Située au sud-est de Potès et à une quarantaine de kilomètres, la Peña Labra comprend deux sommités : l'une de 1900 mètres, couronnée par les bizarres rochers qui en font une curiosité et que, seule, j'ai gravie; l'autre de 2003 métres d'altitude, un peu plus à l'est de la premiére et gardant encore, cà et là, mal- (4) L'altitude de Peña Vieja a été longtemps controversée. Aujourd'hui, on attribue 2678 mètres à ce pic. 202 gré la saison déjà avancée, plusieurs flaques de neige. On s'y rend par la voiture ou le courrier qui fait le service de la poste entre Potès et la gare d'Aguilar de Campos (ligne de Santander à Valladolid et Madrid). La route, bien entretenue, suit le ruisseau Bullión jusqu'à Caberón ; là, elle se dirige vers lorient et monte par des pentes, rendues aussi douces qu'on a pu, jusqu'au col ou Puerto de Piedras Lenguas (1) (1500 métres). C'est là qu'il faut descendre pour faire l'ascension de Peña Labra, laquelle se dresse à pic sur la gauche. Parti de Potés, le jeudi 26 juillet 1894, à quatre heures du ma- tin, j'arrivai à la venta (2) du Puerto de Piedras Lenguas vers les neuf heures avec l'intention de consacrerla journée à l'exploration dela montagne. Je ne trouve cité nulle part, dans les livres bota- niques, le nom de ce massif montagneux. Et, cependant, il méri- tait une visite, comme on va le voir. Une herborisation dans les bois etles prairies autour de la venta me donne : SÉANCE DU 24 AvRIL 1896. Barbarea intermedia. LEPIDIUM CALYCOTRICHUM Kunze. — Nouveau pour le nord de lEs- pagne. ARABIS LUSITANICA Boiss.—- Nouveau pour le nord de l'Espagne. Stellaria graminea. Silene puberula Jord. Linum catharticum. Vicia sepium var. montana Koch. (Villosa, floribus minoribus). — tenuifolia. Sorbus Aria. Rubus corylifolius. — macrophyllus. Rosa cantabrica Crép. — Reuteri Godet. — dumalis Bechst. Sarothamnus cantabricus Willk. — biserrata Mérat. Genista leptoclada Gay. — Gennarii Huet du Pav. (1) J'imagine que ce nom de Piedras Lenguas vient très probablement des sommités pointues, étroites, en forme de langues (piedra, pierre, lengua, langue), qu'on voit autour du col et qui donnent un aspect étrange à cet endroit. J'ajouterai que les Picos de Europa s'apercoivent de très loin en mer. Aussi, les premiers navigateurs qui arrivèrent d'Amérique les nommèrent-ils ains!, parce qu'ils sont l'indice du continent européen. Telle est, du moins, l'expli- cation qu'on m'a donnée dans le pays. (2) On appelle venta une auberge isolée, bàtie sur les bords d'une route, oü l'on ne donne qu'à manger. En Espagne, les ventas sont assez multipliées sur les voies de grande communication; le voyageur, qui sait se contenter de . peu, y trouve le manger et parfois le gite et le couvert, soit pour lui, soit pour sa monture. Mais, une fois pour toutes, je conseille d'emporter avec soi des provisions et des conserves; car, si les posadas (auberges de village) sont pauvres, les ventas de grand chemin le sont bien davantage. ; GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX PICOS DE EUROPA. Rosa urbica Lem. —- platyphylla Rau. Astrantia major. Chærophyllum Villarsii. Pimpinella siifolia Leresche-Levier. Galium scabrum Jacq. — silvestre var. Valeriana scrofulariæfolia Pourr. (A V. montana differt statu ma- jore, foliis griseo-pubescentibus, longe acuminatis floribusque majoribus). Trichera Salcedi R. S. — Deux for- mes : 4° Caulis patule pubes- cens, involucrum viride; 2» Cau- lis adpresse pubescens, involu- crum violaceum. LAPPA PUBENS Bor. — Nouveau pour la région. Senecio jacobæoides Willk. ADENOSTYLES VIRIDIS Cass. Hucusque 203 tantum in Pyrenæis lecta. — var. albiflora. — Flores albi. Crepis lampsanoides. Hieracium silvaticum. Campanula glomerata. — patula. Vaccinium Myrtillus. Brunella hastifolia. Thymus Serpyllum. — Chamædrys. Scrofularia alpestris Gay. Linaria triornithophora Mill. Rumex amplexicaulis. EUPHORBIA CLEMENTEI Boiss. — Nou- veau pour lenord del Espagne. Salix caprea. — nigricans (foliis angustioribus). Phleum nodosum. Aira flexuosa. Festuca duriuscula. Poa nemoralis var. Lepidium calycotrichum Kunze; Willk. ZU. fl. hisp. 1, p. 144, lab. LXXXVI A. Cette Crucifére n'avait été, jusqu'à ce jour, ré- coltée que dans l'Aragon méridional et dans la sierra Nevada de Grenade. La plante du Puerto de Piedras Lenguas est bien celle de Kunze, mais non celle d'Aliva (pies d'Europe), qui appartient au L. Smithit Hook. Ici, mes échantillons diffèrent de ceux repré- sentés par M. Willkomm, par leurs feuilles radicales lyrées et non entières; ils sont en tous points semblables à ceux récoltés par mon trés zélé et sagace correspondant D. Bernardo Zapater dans la sierra d'Albarracin (Aragon) et dans la sierra de Yunquera (pro- vince de Malaga) par MM. Huter, Porta et Rigo Iter. hisp. (1879), n° 687 ex parte. — Ainsi que je l'ai déjà fait remarquer dans mon Flora Europe, II, pp. 264 et 266, MM. Huter, Porta et Rigo ont distribué deux espèces trés distinctes sous ce n° 687; la première est certainement le L. calycotrichum ; mais la seconde appartient au Lepidium stylatum Lagasca. Il a été cueilli par ces trois bota- nistes voyageurs dans la sierra Prieta, province de Grenade. Mes exemplaires d'Arabis lusilanica Boiss. (assez répandu sur les escarpements ombragés près de la venta du Puerto) ressem- blent surtout à ceux recus de M. Estebanez et cueillis à Soncillo (province de Burgos). D'autres échantillons portugais de mon her- bier [tels que Henriquez Fl. lusit. exs., n° 994 (Coimbre) et Daveau 204 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. Herb. lusit., ann. 1879 (serra da Arrabida)], ont les feuilles bien plus dentées, plus minces, les fleurs plus grandes et les siliques plus longues. Je suis le premier qui ai signalé, dés 1884 (Flora Europe, I1, p. 34), l'Arabis lusitanica en Espagne; la localité de Piedras Lenguas, jointe à celle de Soncillo (Burgos), constitue actuellement les deux seuls endroits espagnols où cette plante est connue. Pimpinella siifolia Leresche et Levier, in Journ. of Bot. (1879- 1880). Je n'ai pu récolter que trés peu d'échantillons de cette plante dans les Picos de Europa, oü ses auteurs l'ont trouvée et d’où ils m'en ont donné des exemplaires. Mais, en face de la source où la venta va s'approvisionner d'eau, sur les bords de la grande route, cette rare espèce abonde dans les taillis. On aurait dû lui donner un autre adjectif parce que ses feuilles ressemblent bien plus à celles du Peucedanum Cervaria qu'à celles des Sium. Les folioles sont incisées-dentées, aristulées, vertes en dessus, glauques en dessous et donnent àla plante un faciés curieux. C'est un type tout à fait distinct des espéces voisines. Ici, le Genista leptoclada Gay est de toute beauté; il atteint plus de deux métres de hauteur. Par ses longues grappes de fleurs d'un jaune d'or magnifique, ses rameaux inclinés, ses feuilles couvertes d'un duvet argenté, cet arbrisseau mériterait d'étre cultivé dans nos bosquets où il produirait certainement bien plus d'effet que le Genét d'Espagne (Spartium junceum). Au col de Piedras Len- guas sa floraison est, à altitude égale, beaucoup plus tardive qu'à Espinama (Picos de Europa) et qu'au-dessus de Potés. La plante est aussi plus belle, plus fournie, plus florifère. — Le Genista leptoclada est plutót voisin du G. florida L. que du G. polygale- folia DC., dont Nyman Consp. fl. eur., p. 158, en fait une sous- espèce; c'est aussi l'opinion de Spach dans sa Monographie du genre Genista sect. Spartioudes, in Ann. sc. nat., 3* série, III, pp. 113-122, sous-genre Stenocarpus. Mais pas plus Spach que Nyman ne semblent avoir compris la véritable affinité des espéces de cette section Spartioides. Voici, d'aprés mon herbier, comment il conviendrait d'en classer les espèces : Genista florida L., G. lep- toclada Gay, G. polygalefolia DC. (Brot.; G. exallata Link), G. cinerea DC., G. cinerascens Lge, G. Bourgæi Spach, G. oretana Webb, G. ramosissima Poir., G. obtusiramea Gay, G. tomentella Boiss. Noé, G. albida Willd., G. Pestalozzæ Boiss., G. armeniaca GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX PICOS DE EUROPA. 205 Spach, G. pulverulenta Fisch. et Meyer, G. Godelii Spach, G. Montbretii Spach, G. involucrata Spach, G. sericea Wulf., G. Sa- kellariadis Boiss. Orph., G. subcapitata Pancic, G. Millii Heldr., G. Villarsii Clementi, G. pulchella Vis, G. humifusa M. Bieb., G. pseudopilosa Coss., G. teretifolia Willk. et peut-être G. Saharæ Coss. et Durieu. Je possédais déjà le rare Euphorbia Clementei Boiss. de Casa- rabonela, province de Malaga (leg. Huter, Porta, Rigo, Iter hisp., 1879, n° 471), de la sierra de Libar, au-dessous de Ronda, Anda- lousie (leg. Sænz) et de Tenira, Oran, Algérie (leg. Warion Pl. allant. selectæ, n° 86). Les échantillons que j'ai récoltés au Puerto de Piedras Lenguas différent de ceux de Malaga par leurs feuilles deux fois plus larges (3 cent.), pubescentes en dessous, arrondies et non atténuées à la basse; mais la capsule est identique ainsi que les autres caractères. Malgré ces légères différences, c'est donc bien à Euphorbia Clemente: que nous avons affaire, et la localité que j'indique est nouvelle pour la péninsule ibérique. Laissant la route qui descend bientót le revers ducol, on tourne à gauche pour altaquer la montagne par le versant sud. On entre alors dans des páturages trés en pentes, bien dévastés par les mou- tons. J'ai pu, cependant, y cueillir les plantes suivantes, dont plusieurs sont nouvelles pour cette région de l'Espagne : Ranunculus Flammula. CONOPODIUM BRACHYCARPUM Boiss. — — repens var. villosa. Nouveau pour la région, — TUBEROSUS Lap.— Nouveau pour | — pyrenaicum Nym. Succisa pratensis. la région. Erysimum ochroleucum. Galium saxatile. Draba Dedeana Boiss. Hypochæris radiata. — Caules de- Helianthemum grandiflorum. cumbentes. Polygala alpestris. CREPIS PALUDOSA. — Nouveau pour Arenaria montana. la région. LEONTODON CARPETANUS Lange. — Trifolium nivale Siebr. 2 Nouveau pour le nord de l'Es- Laruynus LussEni Heer. — Nouveau pour l'Espagne. (Semblable à , pagre. mes échantillons suisses. Race | Jasione carpetana Boiss. Reut. MYOSOTIS STOLONIFERA Gay. — Nou- du L. pratensis.) A f Saxifraga Aizoon. veau pour la région. — canaliculata Boiss. Reut. Mentha silvestris. LAMIUM ALPINUM Heuffel. — Nouveau Sedum dasyphyllum. N | — rupestre. pour la région et probablement Pimpinella siifolia Leresche-Levier. aussi pour l'Espagne. Conoponium BourGæt Coss. — Nou- | Veronica Beccabunga var. tenella veau pour la région. (Schmidt). 206 Euphrasia hirtella. Pedicularis mixta Gren. el var. albi- flora. — (QESPITOSAWebb.— Nouveau pour le nord de l'Espagne. Facies P. verticillatæ, sed humilior, folia densa, breviter pinnato- lobata; flores pallide rosei. Pinguicula vulgaris. RuMEx HYDROLOPATHUM. — Hucusque tantum, et quidem raro, in As- tariis lecta. SÉANCE DU 24 AvRIL 1896. Merendera Bulbocodium. Juncus effusus. —- ALPINUS. — Nouveau pour le nord de l'Espagne. Luzula congesta. Carex præcox. — montana. — echinata. — AMPULLACEA. — Usque nunc tan- tum in Asturiis et a solo Durieu reperta. Avena sulcata. Polygonum Bistorta. — Minor; folia | Aira montana. inf. subtus cano-pilosa. Briza media. DAPHNE CANTABRICA Willk. — Nou- | TRISETUM PURPURASCENS DC.— Nou- veau pour la région. veau pour l'Espagne. Thesium pratense. — Rare en Es- | FESTUCA INDIGESTA Boiss. — Nouveau pagne. pour la région Euphorbia polygalæfolia Boiss. Aspidium aculeatum. Myosotis stolonifera Gay. — En récoltant cette rare espéce dans les marécages alpins de la Peiia Labra, je croyais mettre la main sur le M. ecspitosa; c'est pourquoi je n'en pris que quelques échantillons. De retour chez moi, je reconnus bien vite mon erreur. [ls appartiennent incontestablement au M. stoloniféra et cadrent avec ceux que m'a données M. Levier du Puerto de Leita- riegos (Asturies), et avec d'autres récoltés par M. Daveau à Metade, dans la serra da Estrella (Portugal). La station de Peña Labra est nouvelle pour la flore espagnole. C'est en compagnie du Myosotis stolonifera que j'ai cueilli un Leontodon que je ne puis rapporter qu'au L. carpetanus Lge, car ce n'est ni l'autumnalis, ni le microcephalus Boiss. C'est sur des rochers exposés à l'occident que j'ai trouvé abon- damment le Festuca indigesta Boiss., connu jusqu'à ce jour seu- lement dans les Asturies et dans la sierra Nevada, d’où je l'ai recu maintes fois. Ici, cette Graminée se présente sous deux formes : 1° Feuilles droites, longues de 6-8 centimètres; 9" feuilles très courbées, en cercle, longues de 1-9 centimètres. L'ascension continue trés rude jusqu'à 1700 métres où l'on dé- bouche enfin sur un plateau gazonné. L'immense panorama des montagnes de Léon et de Burgos se déroule subitement à l'ouest et au sud. La Peña Labra se dresse à gauche, et si perpendiculaire, qu'elle semble inaccessible. Elle l'est, pourtant, parfaitement à travers les fourrés de Juniperus alpina, de Genista hispanica et 207 surtout du rare G. obtusiramea Gay. A tout instant le sentier est barré par d'énormes blocs de rochers rougeâtres formés d'une espèce de conglomérat siliceux dans lequel sont incrustés des cail- loux roulés. Ces rochers sont couverts d'une riche végétation lichénologiques : Parmelia, Umbilicaria, Lecidea, Verruca- ria, etc.; des Mousses variées croissent aussi dans leurs interstices ou à leur ombre. Nul doute que bryologues et lichénologues fe- raient ici abondante moisson. Pour moi, je suis littéralement ébloui par l'étonnante variété de la végétation. Je vois ici vivantes et cueille moi-méme bien des plantes pour la première fois; elles couvrent la montagne sur un espace restreint, de sorte que, en moins d'une heure, on pourrait les récolter facilement avec les cent autres mentionnées ci-aprés, lant est prodigieusement riche et variée la flore de cette région. On se croirait dans un jardin botanique. A altitude égale, en comparant la flore de Peña Labra avec celle de Peña Vieja, la première l'emporte à coup sür. Ici, à partir de 1700 métres, les bestiaux ne s'aventurent plus dans les éboulis; là-bas, au contraire, tout est dévasté et le botaniste a mille peines pour récolter de bons échantillons. J'ajoute que l'accès de Peña Labra est infiniment plus facile que celui de Peña Vieja. Toutefois, si l'explorateur veut réellement faire de bonnes découvertes, il ne doit pas se laisser arréter par cette derniére considération. En continuant l'ascension, on arrive vers les rochers qui cou- ronnent la montagne. Voici le nom des plantes récoltées entre 1700 et 1900 mètres : GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX PICOS DE EUROPA. Genista hispanica. — obtusiramea Gay. ASTRAGALUS NEVADENSIS Boiss. var. Nouveau pour cette région. Vicia pyrenaica Pourr. Rosa pyrenaiea Gou. — involuta Sm. — Aculei rectius- culi, foliola parva, ovata, sim- pliciter serrata; petioli glan- THLASPI STENOPTERUM Boiss. Reut. — Nouveau pour le nord de lEs- pagne. ; Alyssum montanum. Helianthemum alpestre. VioLa cEsPITOSA Willk. — Nouveau pour la région. Cerastium arvense, foliis imbricatis. SILENE CILIATA Pourr. — Nouveau pour la région. dulosi. "t — nutans? Paronychia serpyllifolia. Arenaria grandiflora. — polygonifolia. Alsine verna. Hypericum Burseri. GERANIUM SUBARGENTEUM Lge. — Nouveau pour la région. Sedum amplexicaule. — brevifolium DC. — ANNUUM. — Nouveau pour la Castille. 208 SÉANCE DU 24 AVRIL 1895. SAXIFRAGA CASTELLANA Reut.— Nou- | Calamintha Langei Nym. (Consp. fl. veau pour la région. europ., p. 589). Conopodium Bourgæi Coss.— Abonde | Digitalis parviflora Jacq. au sommet. — NEVADENSIS Kze; Willk. TU. fl. Eryngium Bourgati. hisp. L p. 114, tab. LXX. — Galium hercynicum Weig. — Facies Speciosa, flores magni, folia G. saxatilis sed folia latiora, subtus canescentia. Nouveau breviora; flores conferti. pour la région. Carduus Gayanus Dur. Linaria pyrenaica DC. Jurinea pyrenaica Gren. Godr. Veronica prostrata? (an V. Orsiniana CENTAUREA GRÆLLSI! Nyman.— Nou- Ten. ?). veau pour la région. Plantago alpina. Senecio Duriæi Gay. Euphorbia polygalæfolia Boiss. ANTHEMIS ABROTANIFOLIA Willk. — | Juniperus alpina. Connu seulement en Galicie. CAREX SEMPERVIRENS. — Nouveau GNAPHALIUM CARPETANUM Boiss. Reut. pour la région. — Nouveau pour cette région. | Avena sulcata Gay. Achillea setacea. — Planta cano- | KŒLERIA CRASSIPES Lge. — Nouveau tomentosa. pour le nord de l'Espagne. Solidago alpestris Waldst. Kit. AGROSTIS DuriÆt Boiss. Reut. var. — Leontodon pyrenaicus. Nouveau pour la région. — hastilis?? (an L. Pavonii Boiss.?). | Fesruca Eskia Ram. — Nouveau Crepis albida. pour la flore du nord-ouest de Erica arborea. l'Espagne. Gentiana lutea. — Hysrrix Boiss. — Nouveau pour Thymus nervosus Gay. la région. Sideritis hirtula Brot. — LÆVIS Hackel. — N'était connu — chamædryfolia Cav. que dans le sud-est de lEs- Calamintha alpina. pagne. Le Thlaspi stenopterum Boiss. Reut. n'était connu que dans les Asturies, en Castille et en Aragon, d’où M. B. Zapater me l'a donné. C'est une espéce, ou plutót une race, bien voisine du T. alpestre, analogue aux nombreuses sous-espéces démembrées de ce dernier. Viola cespitosa Willk. IU. fl. hisp. Y, p. 149, tab. LXXXVIII. Les échantillons que j'ai récoltés prés du sommet de Peña Labra, et qui croissaient à l'ombre du Genista oblusiramea Gay, répon- dent bien à ce qu'en disent MM. Willkomm et Lange dans leur Prodromus fl. hisp. WI, p. 701. Mais, dans la figure qu'en donne M. Willkomm (loc. cit.),les fleurs sont jaunes, à éperon seul lavé de violet vers le haut; dans mes échantillons, au contraire, les fleurs, ainsi que l'éperon, sont entièrement violets. Malgré cela, l'identité des deux plantes n'est pas douteuse, c'est bien la plante distribuée par Bourgeau (n° 2392), de l'Extremadura : Plasencia, sierra de Majareina, et celle récoltée à la sierra da Estrella (Por- GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX PICOS DE EUROPA. 209. tugal), par M. Henriquez, de Coïmbre, en 1881. La localité que J'indique est nouvelle pour la dispersion de cette espèce qui peut être classée parmi les raretés de la flore espagnole, laquelle en compte déjà tant d’autres. Le Geranium subargenteum Lge (in Prodr. Fl. hisp. Ill, p. 525) abonde sur le versant méridional de Peña Labra. Les racines, lon- gues souvent de plus d'un pied, sont plus grosses que le pouce; ses grandes fleurs d'un beau violet forment un gracieux effet. C'est une espéce voisine du G. cinereum Cav., dont je n'ai récolté qu'une douzaine d'échantillons, l'ayant s par erreur, pour ce der- nier. Tout à côté et aussi abondant est le Genista obtusiramea Gay, qui, vu en fruits, ressemble beaucoup au Sarothamnus purgans; mais en fleur, il a bien l'aspect des Genista. Son odeur est forte, amère; méme desséché, elle persiste longtemps. Ce rare arbrisseau couvre la montagne. Vers 1700 métres d'altitude, je l'ai trouvé en fruits, et à 1900 mètres, c'est-à-dire prés du sommet, il était en magnifique floraison. J'en dirai autant de l'Astragalus nevadensis Boiss. qui forme partout de nombreuses touffes circulaires, grisâtres, couchées sur le sol. Mes échantillons ont les folioles moins aigués, elles sont moins aristées, les fleurs sont de couleur plus pâle que dans la plante d'Andalousie, ainsi que je le dis (Flora Europe, VI, p. 50). Dans les montagnes de la province de Grenade, l’Astragalus ne- vadensis n'est pas rare. Je l'ai souvent recu de Bourgéau, Campos, de MM. Hegelmaier, Huter, Porta et Rigo, Sainz, etc. Notre con- frére M. Gautier, le zélé et infatigable explorateur de Pyrénées- Orientales, me l'a également envoyé de ces montagnes où il l'a découvert. Centaurea Grællsii Nym. Consp. fl. eur., p. 429; C. Lagas- cana Grælls Indic., p. 7, non C. Lagascana Nym. Syll. (1854). Cette Cynarocéphalée n'est pas rare sur les pentes trés inclinées de Peña Labra où elle forme des gazons serrés, élégants, très appliqués sur le sol, les capitules étant absolument acaules et densément agglomérés, à fleurons jaunes. Le Prodromus fl. hisp. 1, p. 151 ne l'indique qu'à Cervera et sur la Peña de Curavacas (Yieille- Castille), où elle fut découverte en 1843 par Boissier et Reuter. Elle ne pau avoir été récoltée depuis cette époque, du moins je n'en.trouve pas mention dans les auteurs que j'ai pu con- T. XLIII. (SÉANCES) 14 210 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. sulter. C’est donc une plante rare, connue presque exclusivement par la seule description qu'en donnent MM. Willkomm et Lange. Un Leontodon, que je rattache au L. hastilis L., appartient peut- étre au L. Pavonii Boiss. dont il a, d'aprés la description, plus d'un caractère; mais n'ayant pas d'échantillon de ce dernier, je ne puis me prononcer. . Deux beaux Sideritis sont également communs sur la montagne, vers 1800 mètres. Ce sont : 1° Sideritis hirtula Brot. qui cadre parfaitement avec ceux mentionnés dans mon Flora Europe, vol. XVII, p. 287, venant de la serra da Arrabida, Portugal (legit Welwitsch Lusit. cont., n° 280), et de monte Junto (leg. Daveau Herb. lusit. ann. 1879); 2° Sideritis chameædrifolia Cav. identique avec d'autres échantillons espagnols, entre autres du Cabo deGata, Almeria (Huter, Porta et Rigo Iter hisp., 1879, n° 1062) et des environs de Segorbe, Valence (C. Pau). Indépendamment des plantes intéressantes mentionnées ci-des- sus, j'ajouterai aussi une Véronique que je ne puis rapporter à aucun type connu. Elle doit cependant se classer dans le voisinage du V. prostrata et pourrait peut-être appartenir au Veronica Or- siniana Ten. En voici une courte diagnose : Caules decumbentes; folia ovato-acuta, conferta, basi lyrata, crassa, tenuiter pubes- centia; spicæ breves; corolla magna, cærulea ; sepala obtusa. Enfin, dans la famille des Graminées, richement représentée sur la Peña Labra, citons : Agrostis Duriæi Boiss. Reut. J'ai en her- bier des échantillons authentiques de cette espéce distribués par Durieu Pl. astur., n° 175. Ceux que j'ai récoltés en différent par leurs chaumes beaucoup plus courts (4-5 cent.), probablement vivaces et non annuels, par leurs feuilles coriaces, marginées de blanc, à cóte médiane blanchátre, saillante, par leurs glumes plus grandes et étalées. Malgré ces différences, je crois les deux plantes identiques parce que les échantillons de Durieu paraissent avoir été cultivés de graines récoltées par lui à Peiiaflor (Asturies), et que la culture modifie souvent certains caractéres accessoires. Festuca Hystrix Boiss., dont j'ai cueilli deux formes curieuses qu’on peut caractériser ainsi : 1° Folia pollicaria, valde arcuata, pungentia, panicula linearis, cærulescens; glumæ aristatæ (fre- quens ad alt. 1900 m.). X Folia 3-4-pollicaria, rectiuscula; pani- cula flavescens, angustata (in pascuis inter 1700 et 1800 m.). .. Vue de loin, la Peña Labra est une montagne des plus curieuses; GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX PICOS DE EUROPA. 241 elle affecte la forme d'une énorme pyramide au sommet de la- quelle se trouvent des rochers disposés comme un cháteau fort. Cette masse rocheuse est rectangulaire, d'une hauteur de 40 à 20 métres et offre quelque ressemblance avec le mont Aiguille, en Dauphiné. Elle n'est accessible que par l'Est où elle s'incline légè- rement. Du sommet on voit, à l'Occident, le gigantesque massil des Picos de Europa, qui semble monter jusqu'au ciel; au sud, les sierra de Léon; et, par unelarge ouverture, au Sud-Fst, la plaine bleuâtre et vaporeuse de la Vieille-Castille. 11° Herborisations à Cervera (province de Palencia, Castille). Mon séjour dans cette partie de l'Espagne s'étant suffisamment prolongé, je pensais au retour en France. Fatigué et découragé par les difficultés de mon voyage d'Irun à Potés, par Bilbao et Santander, je songeais à prendre une autre voie. M. E. Jusué me conseilla de passer par Venta de Baños (prés Valladolid). C'était un détour de plus de 400 kilométres, mais j'évitais les nombreux transbordements dont j'avais eu tant à me plaindre et une traversée sur l'Océan qui m'éprouve toujours. Ce détour, cependant, devait étre largement compensé par la visite de nouvelles localités. Je quittai donc Potès au commencement d’août, j'envoyai un der- nier adieu à la Peiia Vieja et aux Picos de Europa, dont les rem- parts grisátres, maculés de neige, se dessinent vigoureusement sur l'azur du beau ciel d'Espagne. Je suis la méme route que pour aller à la Peiia Labra; je la salue aussi, en passant, ainsi que le col de Piedras Lenguas, abri de tant de plantes rares. Nous pas- sons ensuite dans la province de Palencia pour arriver à Cervera del Rio Pisuerga, vers une heure de l'aprés-midi. Nous sommes dans la Castille, dont les tiédes horizons se déroulent jusqu'à Madrid, vers les sierra de Gredos et de Guadarrama. Un assez long arrét me permet de récolter quelques plantes à Cervera. Mais il faudrait passer au moins une journée dans cette localité; il fau- drait aussi faire l'ascension de la sierra de Breza (plus de 2000 m.), dont on apercoit les crétes déchiquetées, ainsi que les Peña Espi- guëtte et Prieta dont l'altitude (2500 mètres) rivalise avec la sierra de Europa, localités à peine connues. Toutefois on doit se borner et, malgré la saison avancée, je récolte vers les rochers sur lesquels est bâtie l'église de Cervera : 212 Senebiera Coronopus. HUTCHINSIA ARAGONENSIS Loscos. — Nouveau pour l'ouest de l'Es- pagne. Cerastium arvense. Arenaria grandiflora. — serpyllifolia. Alsine tenuifolia. Lorus viLLosus Jord. — Nouveau pour la région. Ononis arvensis. Potentilla verna. Bryonia dioica. Sedum album. — dasyphyllum. CAUCALIS CÆRULESCENS Boiss.-— Nou- veau pour le nord de VEs- pagne. Centaurea Calcitrapa var. spinis ru- bris. Carduus nutans. — pycnocephalus. Crepis albida. SÉANCE DU 24 AvRIL 1896. Senecio jacobxoides Willk. ANTHEMIS TUBERCULATA Doiss. — Achænia 4-angularia, tenuiter tuberculata. — N'était connu qu'en Andalousie. Convolvulus Cherleri Aghard. Tuvwus cÆsPiTITIUS Brot. — Nou- veau pour la région. Calamintha Acinos var. LINARIA ARAGONENSIS Loscos. — Nou- veau pour l'ouest de l' Espagne. — crassifolia. Plantago lanceolata. Allium sphærocephalum ? Festuca sulcata Hackel. Cynosurus echinatus. TRISETUM LŒFLINGIANUM P. Deauv. — Nouveau pour la flore du nord de l'Espagne. POA LIGULATA Boiss. — Nouveau pour le nord de l'Espagne. Leskea sciuroides. Huichinsia aragonensis Loscos et Pardo. — La plante de Cer- vera répond bien à la description et à la figure qu'en donne M. Willkomm Zl. fl. hisp. I, p. 87, tab. LVII. D'autre part, elle concorde également avec des échantillons que m'ont envoyés autrefois Loscos lui-méme et, plus récemment, MM. Martin Cercôs et D. Zapater ; ces deux botanistes l'ont récoltée en Aragon. Peut-être faut-il aussi rapporter à l' H. aragonensis les exemplaires d'H. petrea que j'ai cueillis au Puerto d'Aliva. Le Senecio jacobæoides Willk. abonde non seulement ici, mais le long de toutes les routes du nord-ouest de l'Espagne. Je l'ai récolté à Bilbao, à Potés, à Aliva, au col de Piedras Lenguas, à Venta de Baños. Je l'ai vu à Santander, à Zumarraga (Guipuzcoa); et tout le long de la voie ferrée depuis Valladolid jusqu'à Burgos et à Vitoria. C'est une superbe espéce, intermédiaire entre le S. Jacobæa et le S. erucifolia, mais bien distincte, affectionnant surtout les endroits secs, les décombres, les talus des routes, croissant en touffes serrées. Cette plante, remarquable par ses grands capitules de couleur jaune d'or, ses feuilles cotonneuses- blanchâtres, mériterait une place dans les parterres, à cause de sa rusticité et de sa floraison abondante et prolongée. Thymus cæspititius Brot. — Cette intéressante Labiée n'est GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX PICOS DE EUROPA. 215 pas rare sur les rochers autour du village de Cervera, où j'en ai récolté des échantillons en bon état. MM. Levier et Quet me l'ont envoyée de diverses localités de la Galice : Santiago, Tuy, ete., où, pendant trés longtemps, elle était seule connue en Espagne. La Société botanique d'échange de Barcelone l’a aussi distribuée, en 1874, et a répandu cette espèce dans les herbiers, où cependant elle manque souvent, méme dans les plus complets. Dans mon Flora Europe vol. XVII, p. 368, j'ai faussement indiqué le Thymus cæspititius dans la province d'Almeria, à la sierra du Cabo de Gata où il n'a jamais été trouvé. C'est par confusion avec la sierra de Gata située non en Andalousie, mais dans l'Espagne occidentale, province de Cacérès, d’où M. Maximo Laguna, inspecteur général des foréts, me l'a envoyé en 1876. Sur les rochers du village de Cervera abonde le Linaria arago- nensis Loscos in Willk. ZU. fl. hisp. Il, p. 34, tab. CXI; L. fili- folia Loscos et Pardo Serie imperf. non Lag., Loscos Exs. arag. (1875), n° 65! L. diffusa var. Willk. et Lge Prodr. fl. hisp., n° 2673. Par ses fleurs jaunes, ses feuilles glauques, ses tiges flexueuses, il y tient dignement son rang au milieu des : Hulchinsia ara- gonensis, Lotus villosus, Caucalis cerulescens, Anthemis tuber- culata, Thymus cæspitosus, Poa ligulata et Trisetum Læflingia- num qui, tous, sont nouveaux pour le nord-ouest de l'Espagne. En récoltant, avec les plantes ci-dessus, un Poa que je pris d’abord pour le bulbosa, je ne me doutais guère avoir mis la main sur le rare Poa ligulata Boiss. qui n’est connu, jusqu’à ce jour, que dans la sierra Nevada, Andalousie. Il a bien fallu, cependant, me rendre à l'évidence en comparant les échantillons de Cervera avec ceux que je possède des Alpes de Grenade, d'ou je l'ai assez souvent recu. Voilà donc encore une plante de l'extréme Sud qui vient dans le nord de l'Espagne. C'est le cas de faire remarquer, avec M. Willkomm Zll. fl. hisp., que les monts de la Cantabre et des Asturies offrent une certaine analogie, dans leur végétation, avec la sierra Nevada et les Alpes de l'Andalousie, puisqu'il n'est pas rare d'y trouver simultanément nombre de plantes endémiques communes à ces deux régions. La diligence met trois heures de Cervera à Aguilar de Campos, station du chemin de fer de Santander à Madrid. On a alors quitté la région montagneuse pour entrer sur le vaste plateau de la Vieille-Castille. À cette époque de l'année, la campagne n'est pas 214 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. aussi nue, ni aussi brûlée par le soleil qu’on pourrait le croire; car le plateau est assez élevé au-dessus du niveau de la mer (700 à 900 mètres); la moisson y est à peine terminée au commence- ment d'août. 12» Herborisations à Venta de Banos (Vieille-Castille). Le voyageur qui parcourt l'Espagne doit faire provision de phi- losophie et surtout s'armer de beaucoup de patience. Les trains de chemins de fer sont rares, marchent lentement, ne correspon- dent ni entre eux, ni avec les voitures publiques et s'arrétent à toutes les gares. Enfin j'arrivai vers onze heures du soir à Venta de Baños où je passai la nuit. Cette localité est devenue d'une certaine importance par le sé- jour plus ou moins prolongé qu'y doivent faire les voyageurs arrivant du nord-ouest de l'Espagne avant de continuer leur route vers le Nord ou vers l'Est. Réciproquement, ceux qui viennent du Centre ou du Sud prennent ici l'embranchement pour Santander, pour Léon, les Asturies et la Galice. On trouve de bons hótels à Venta de Baños et un confortable précieux pour celui qui, comme moi, vient de faire un séjour prolongé dans des pays si médiocre- ment pourvus. Le lendemain, malgré l'aspect poudreux et desséché de la cam- pagne, je faisais deux ou trois courses dans l'espoir de trouver quelques plantes. La plupart étaient passées; j'ai, pourtant, ré- colté plusieurs bonnes espéces : Rapistrum Linnæanum Boiss. Reut. Matthiola tristis. Diplotaxis catholica DC. ERUCA LONGIROSTRIS Uechtritz. — Nouveau pour la région. Centaurea aspera. Onopordum nervosum Boiss.—Abonde autour de la gare. Cirsium arvense var. — Flores albi ; capitula longe et anguste Cy- Alyssum calycinum var. — Spica fructifera densa obpyramida- toconica. An A. granatense Boiss. ? Reseda aragonensis Loscos. Buffonia tenuifolia. Medicago sativa var. — Fol. minima ; flores pallidi. Ononis arvensis. Eryngium campestre. Centaurea ornata Willd. — Flores crocei. lindrica ; folia viridia, glaber- rima. Artemisia glutinosa Gay. ANTHEMIS GRANATENSIS Boiss. — Nouveau pour la région. Fa- cies A. arvensis, sed virens, capitula minora ; pedunculi elongati. Scolymus hispanicus. LACTUCA SCHIMPERI Jord. — Nouveau pour la région. Folia coriacea, grosse dentata; caulis inferne GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX PICOS DE EUROPA. 215 aculeolatus; capitula minora, | Atriplex rosea. sordide flava. Polygonum microspermum. Phlomis Herba-venti. Euphorbia serrata. Marrubium vulgare. Bromus madritensis. Amarantus deflexus. Poa rigida. Chenopodium album. Dactylis hispanica Roth. Atriplex angustifolia. Agropyrum campestre Gren. Godr. L'Eruca longirostris Uechtritz, in Œsterr. bot. Zeits. (1874), p. 136, est commun dans les terrains vagues de Venta de Baños, en compagnie des Diplotaxis catholica, Reseda aragonensis, Onopordum nervosum, Anthemis granatensis, etc. Cette plante est tout au plus une race de l'E. sativa, bien que M. Willkomm, Ill. fl. hisp. I, p. 92, tab. LIX, la considère comme espèce dis- tincte; c'est une forme parallèle à celles qui ont été démembrées de PE. sativa. Elle m'a été envoyée de Sicile par M. L. Nicotra et des environs d'Athénes, par M. Th. de Heldreich qui l'a distribuée dans son Herbarium flore hellenicæ en 1876 et dans l Herbarium europæum du D” C. Bænitz. | Ces récoltes faites, il ne me restait plus qu'à monter en wagon pour rentrer en France. J'y arrivai dans la premiére huitaine d'aoüt, aprés avoir visité successivement Burgos, Vitoria et Saint- Sébastien. Bien des points resteraient à explorer dans ces belles montagnes de la Cantabre, des Asturies et de Léon. Ainsi le col de San Glorio, ceux de Pineda et des sierras Albas, la Peña Prieta (2500 mètres), la Peña Sagra (2300 mètres) n'ont jamais été visités par les bota- nistes. J'avais eu la pensée de m'y rendre; la longueur et la diffi- culté des communications m'en ont empéché, ce sont des courses de 80 à 100 kilomètres à cheval, en pays inhabité, où il faut, par conséquent, tout emporter, si l'on veut éviter le plus complet dé- nuement. De plus intrépides exécuteront peut-étre ces excursions. CONCLUSION. Les résultats pratiques de mon voyage dans le nord-ouest de l'Espagne, pour la botanique, peuvent se résumer ainsi : 916 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. 1* PLANTES QUI. N'AVAIENT PAS ENCORE ÉTÉ TROUVÉES SUR LE TERRITOIRE ESPAGNOL (1) : Caltha minor Mill., Arabis conferla Rchb., Polygala Angelisii Ten.?, Medicago Cupaniana Guss., La- thyrus Lusseri Heer, Chrysanthemum coronopifolium Vill., Plan- tago brutia Ten., Rumex aquaticus L. var. (2) (an species nova?), Salix grandifolia Ser., S. viminalis X oleæfolia, S. daphneola Tausch, Trisetum purpurascens DC., Poa ovalis Tineo, Elymus europæus L. — V'omets, à dessein, un grand nombre d’espèces du genre Rosa (Voy. M. Gandog. Monographia Rosarum, 4 vol. in-8°. Paris, 1891-1893). 2 PLANTES NOUVELLES POUR LES RÉGIONS EXPLORÉES, MAIS QUI EXISTENT DANS D'AUTRES PARTIES DE L'EsPAGNE: Ranunculus cas- tellanus Boiss. et Reut., R. tuberosus Lap., Eruca longirostris Uechtr., Matthiola varia DC., Arabis lusitanica Boiss., Hutchin- sia aragonensis Loscos, Lepidium calycotrichum Kunze, Thlaspi stenopterum Boiss. Reut., Viola cespitosa Willk., Silene alpina Thomas, S. commutata Ten., S. geniculata Pourr., S. Tenoreana Colla, S. Pseudo-Saxifraga Rouy, Arenaria cantabrica Amo, Li- num salsoloides L., L. collinum Guss., Malva hirsuta Presl, Geranium subargenteum Willk., Genista obtusiramea Gay, Saro- thamnus eriocarpus Boiss. Reut., S. commutatus Willk., Trifolium bæticum Boiss., Astragalus nevadensis Boiss. , Lotus villosus Jord., L. pedunculatus Cav., Rosa (divers), Alchemilla microcarpa Boiss. Reut., Potentilla, alpestris Hall., Sedum annuum L., Saxifraga castellana Reut., Conopodium Bourgæi Coss., C. brachycarpum Boiss., Caucalis cærulescens Boiss., Pimpinella villosa Schousb., Galium anisophyllum Vill., Trichera Salcedi R. S., Cirsium Bourgæanum Willk., C. Welwitschii Coss., Carduus platypus Lge, (1) Le Prodromus floræ hispanicæ de MM. Willkomm et Lange, déjà ancien, n’est plus au courant des découvertes nouvelles faites pour la flore espagnole. En conséquence, pour établir les listes suivantes, j'ai dû me servir surtout du Conspectus floræ Europæ (1878-1884), avec les deux Suppléments (1889-1890), de Nyman. Cet ouvrage résume assez fidèlement l'ensemble de nos connais- sances sur la flore européenne, en général, et sur la flore de l'Espagne. en par- ticulier. En outre, j'ai également consulté les rares travaux particuliers pu- bliés sur le sujet qui m'occupe ici. (2) J'ai indiqué, le premier, le Rumex aquaticus en Espagne (Flora Eu- ropæ, vol. XIX, p. 273), où il a été trouvé à Albarracin, Téruel, par M. B. - Zapater, en 1886. La plante cantabre est probablement une espéce nouvelle. GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX PICOS DE EUROPA. 217 Centaurea carpetana Boiss. Reut., C. nevadensis? Boiss. Reut., C. Janerii Grælls, C. Grællsii Nyman, Lappa pubens Bor., Ade- nostyles viridis Cass., Filago lutescens Jord., Gnaphalium carpe- tanum Boiss. Reut., Erigeron alpinus L., Anthemis aurea DC., A. tuberculata Boiss., A. granatensis Boiss., A. abrotanifolia Willk., Lactuca chondrillæflora Bor., L. Schimperi Jord., Oma- locline granatensis Willk., Leontodon carpetanus Lge, L. Pavonii Boiss.?, Hieracium legionense Coss., Jasione perennis Lamk, J. echinata B. R., Gentiana verna L., G. estiva R. S., Myosotis sto- lonifera Gay, Sideritis alpina Pourr., Lamium alpinum Heuffel, Thymus cæspititius Brot., Veronica tenella All., V. Orsiniana Ten.?, Melampyrum silvaticum L., Linaria origanifolia Ait., L. aragonensis Loscos, Pedicularis cæspitosa Webb., P. mixta Grenier, Digitalis nevadensis Kunze, Orobanche reticulata Wallr.?, Thymelæa coridifolia Endl., Rumex suffruticosus Gay, Euphor- bia Clementei Boiss., Quercus lusitanica Lamk, Salix oleæfolia Vill., Carex sempervirens Vill., Arrhenatherum erianthum B. R., Avena montana Vill., Triselum Læflingianum L., Agrostis castel- lana B. R., A. DuriæiB.R., Festuca elegans Boiss., F. Eskia Lamk, F. levis Hackel, F. indigesta Boiss., F. Hystrix Boiss., Poa violacea Bell., P. brevifolia DC., P. flaccidula B. R., P. ligulata Boiss., Kæleria crassipes Lge. 3° PLANTES QUI, JUSQU'A CE JOUR, AVAIENT A PEINE ÉTÉ RÉCOL- TÉES DANS LES RÉGIONS EXPLORÉES : Libanolis montana Crantz, Cirsium ferox DC., Crepis paludosa Mœnch, Scrofularia cinerea Dumort., Veronica Ponæ Gou., Thesium pratense Ehrh., Rumex Hydrolapathum Huds., Juncus alpinus Vill., Carex ampullacea Good. Donc, 14 plantes de la première catégorie, 96 de la seconde et 9 de la troisième, à signaler particulièrement sur un total de près de 700 espèces récoltées : tel est le bilan de mon premier voyage botanique en Espagne. 218 SÉANCE DU 24 avniL 1896. DESCRIPTIONS DE QUELQUES PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES DE L'ARABIE MÉRIDIONALE, par M. A. DEFLERS. Decas IV (1). 1. VERBASCUM LONGIBRACTEATUM sp. nov. (ex sect. Lychniti, sub- sect. T hapsoidea, sensu Boissier). Herba robusta, undique tomento stellato, floccoso, albido, fla- vescenti, detersili obtecta; caules proceri in paniculam amplam e spicis plurimis, erectis, longissimis constantem abeuntes; folia caulinia breviter petiolata, oblongo-lanceolata obtusa, sinuato- dentata, basi attenuata, ab infimis fere sesquipedalibus sensim diminuta, floralia sessilia, linearia acuta, integra; flores majus- culi, ad axillas bractearum glomerati; bracteæ anguste lineares, glomerulo axillari sepius 2-3-plo longiores; glomeruli numerosi, tandem dissiti, sessiles, dense lanati, 6-12-flori, nonnunquam proliferi; calyx lanatus, 5-partitus, segmentis lineari-lanceolatis acutis, intus glabris, corolla 3-plo brevioribus; corolla subregu- laris, lutea, fusco-venata, extus tomentosa, lobis orbiculari-obo- vatis, 2 anticis paulo majoribus; stamina æqualia filamentis corolla - brevioribus, per totam longitudinem lana sordide flavescenti barbatis, antheris reniformibus ad apicem filamenti transversis; ovarium pubescens, ovatum, dimidiam partem calycis vix exce- dens; stylus glaberrimus, compressus, ad medium geniculatus, apice clavatus, stamina superans; capsula matura ignota. — %. Caules 10-12 decimetr.; fol. petiol. 1-2 cent., lamina 90-25 cent. long., 6-8 cent. lat.; spicæ (panicul. ram.) 3-5 decim. long.; brac- teæ sub glomerul. prolifer. 3-5 cent., sub glomerul. non prolif. 1-2 cent., 1/2-3 mill. lat.; calycis segment. 5 mill. long.; coroll. limb. explanat. 1 1/2-2 cent. diam. lat.; filament. 5 mill. long» styl. 6-8 mill. Hab. in convallibus nemorosis regionis montanæ inferioris. — Legi ad fauces australes montis el-'Areys, circa Serrya (Bilad ; (1) Suite aux communications du 26 avril 1895 (Bull. Soc. bot. de France, t. XLII, pp. 297-306 et du 27 mars 1896, t. XLIII, pp. 104-123). DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 219 Fodhli), per altitud. 250-300 m., mense Martio desinente florens; It. ann. 1889-90, Exs. n° 441 et It. ann. 1893, Exs. n° 868. 2. OROBANCHE CATHÆ sp. nov. (Osproleon). Humilis, pube sordida, papillari-glandulosa, undique obsita; caules graciles, parce squamati, in spicam terminalem laxam abeuntes; squam:e lanceolatæ acute, basi semi-amplexicaules ; flores mediocres, bracteis ovato-lanceolatis acutis, 5-nerviis, basi subventricosis, tubo corollino subæquilongis stipati; sepala li- bera, ciliata, 2-nervia, alte bifida, laciniis inæqualibus, lineari- subulatis, incurvatis, bractea brevioribus; corolla lutea, fusco- venata, papillari-glandulosa, plus minus arcuata, labio postico erecto emarginato, antico patenti, 3-lobo, lobis orbiculatis, mar- gine undulatis; filamenta glaberrima, basi dilatata, ad tertiam partem inferiorem tubi corollæ affixa; antheræ glabro, basi longe cuspidato-calcaratæ; ovarium oblongum crebre punctato-glandu- losum; stylus glaber, exsertus apice uncinatus; stigma 2-globo- sum; capsula matura ignota. — %. t Caules 2-2 1/2 decimetr.; squam. caulin. 1 cent.; sepal. 6 mill.; coroll. 12-15 mill. long. Hab. in regione montana media. — Legi in hortis, circa el- Gelil (Bil. Amir), ad radices Cathe edulis Forsk. parasitica; It. ann. 1889-90, Exs. n^ 281. Espèce rappelant par son port et quelques-uns de ses caractères l'O. abys- sinica Rich., mais s'en distinguant nettement par son calice à segments su- bulés, très aigus, ses étamines à filets entièrement glabres, son stigmate globuleux et non discoide. 3. RUELLIA LONGICALYX Spec. nov. Suffrutex ramosus, cortice fulvo ad summas partes obscure pur- purascenti; rami teretes, erecti, virgati, remote foliosi, setulis mollibus, brevissimis, retrorsis plus minus obsiti; folia glabres- centia obovato-rotundata, serrulata, in petiolum brevem atte- nuata; flores parvuli, subsessiles, 2-bracteati, ad axillas foliorum in eymas oppositas 4-6-floras glomerati; bracteæ lanceolatæ, sub- ventricoso-concavæ, villosæ, ciliatæ, calyce breviores; calyx 4-5- partitus, segmentis oblongo-cuneatis, truncatis vel abrupte acumi- natis, apice fimbriato-laceris, utraque facie villosis; corolla hypo- -craterimorpha, rubella, glabra, subregularis, tubo recto fauce . 290 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. sensim ampliato, calyce vix longiori, lobis rotundatis tubo 5-plo brevioribus; stamina exserta, filamentis brevibus basi vix dilatatis, tubo decurrentibus, per paria lateralia contiguis; antheræ sagit- tatæ, loculis oblongis muticis; pollen ellipsoideum, 8-sulcatum; discus cupularis, truncatus, margine obsolete sinuatus; ovarium ovatum, glabrum, in stylum attenuatum, loculis 2-ovulatis ; stylus filiformis, glaber, apice bifidus, ramo antico subulato, longius- eulo, postico dentiformi; capsula compressa, clavata, obtuse rostrata, 2-suleata, nitida, glabra, calyce marcescenti fere usque apicem arcte induviata; semina 2-3, complanata, orbiculata, sub lente inconspicue papillosa. — 5. Caules 6-10 decimetr.; fol. petiol. 1/2-3/4 cent. long., lamin. 2 1/2-3 cent. long., 2-2 1/2 cent. lat.; bract. 7 mill. long.; calyx 8-9 mill.; coroll. tub. 10 mill., lob. 1/2-2 mill.; capsul. 10 mill. long., 3 mill. lat.; semin. 2 1/2 mill. diam. lat. Hab. in convallibus regionis montan: inferioris. — Legi ad fauces montis el-'Areys, prope Serrya (Bil. Fodhli), per altitud. 400-500 m., mense Aprili desinente florentem ac fructiferam ; It. ann. 1893, Exss. n* 896 et 1032. Cette espèce a le pollen strié des Dyschoriste, l'ovaire à loges 2-ovulées des Calophanes; mais, par l'ensemble de tous ses autres caractères, notamment par son calice divisé jusqu'à la base en segments cunéiformes à sommet tron- qué, par ses filets staminaux libres, à peine élargis à leur point d'union sur la corolle, enfin surtout par ses anthères mutiques, elle se rattache étroite- ment au genre Ruellia, dont je n'ai pas cru pouvoir la séparer. 4. RUELLIA PATULA Jacq., Misc. 9, 358. Var. villosa Defl. Mss. Arab. Refref. À forma genuina differt ramis ad juniores partes patule villosis, foliis late ovatis, fere orbicularibus, basi breviter cuneatis, subtus canescentibus, seminibus, facie concava magis pilosis. Hab. in convallibus regionis montan:e inferioris. — Legi ad fauces australes montis el-'Areys, prope Serrya (Bil. Fodhli); lt. ann. 1889-90, Exs. n° 417 et ann. 1893, Exss. n 924 et 952. 9. RUELLIA HETEROTRICHA spec. nov. Arab. Samaran. Suffrutex ramosus cortice fulvo, cinerascenti ; rami erecti, elon- gati, foliosi, ad juniores partes villis tenuibus patulis longis cum DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE .L'ARABIE. 291 pube stellari intermixta , praetereaque setulis crebris apice glandu- liferis obsiti, demum glabrescentes; folia opposita, petiolata, late ovata obtusa vel DINE basi sæpius cordata, cæterum integra, utrinque indumento stellato, detersili vestita, subtus albida; flores majusculi, speciosi, in axillis oppositis solitarii vel gemi- nati, breviter pedicellati, 2-bracteati; pedicelli erecti, albidi, pe- tiolo dimidio breviores; bracteæ foliaceæ, petiolatæ, ovatæ ob- tusæ, calvcem circiter æquantes; calyx late tubulosus, subcam- panulatus, alte 5-fidus, tubo brevissimo, lobis latis, ovato-lanceo- latis, acuminatis, basi subauriculatis, utraque facie pube stellari canescentibus, extus glanduloso-papillosis, margine longe et tenuiter ciliatis; corolla rosea, pubescens, tubo tenuiter cylin- draceo calyce 2 1/2-plo longiori, fauce infundibuliformi sensim ampliato, lobis rotundatis, æstivatione sinistrorsum contortis, per anthesin patulis, tubo 5 1/2-plo brevioribus; stamina 4, didynama, fauce affixa, inclusa; filamenta filiformia, glabra, basi brevissime dilatata, per paria lateralia in membranam prominulam, pube- rulam, longe decurrentem connata; antheræ sagittatæ, connectivo breviter apiculato, loculis oblongis, muticis; discus inconspicuus; ovarium obovatum, velutino-pubescens; stylus filiformis hirtel- lus, stamina superans, apice bifidus, ramo antico complanato, in ligulam elongatam integram obtusam revolutam producto, postico dentiformi brevissimo; capsula clavata, basi in stipitem solidum brevissime contracta, breviter apiculata, nitida, glabra; semina 4-6, complanata, orbiculata, annulo crassiusculo marginali cincta, testa lævi, fusca minute et adpresse sericea. — 3. Caules 4-8 decimetr.; fol. petiol. 1-2 1/2 cent., lamin. 2-5 cent. long. et lat.; pedicell. 1/241 1/2 cent.; calyx 1 1/2 cent.; coroll. tub. 4 1/2 cent., lob. 4 1/2 cent.; capsul. 18 TE long.; semina 5-6 mill. diam. lat. R. patuld habitu valde similis, sed indumento composito, foliis latioribus, basi cordatis nec cuneatis, floribus majoribus, calyce lobis ovato-lanceolatis nec bus haud ægre dignoscitur. Affinis R. (Camellia) grandiflora Forsk., a qua differt indumento, caulibus procerioribus, floribus LUS, axillaribus nec termi- nalibus, calyce segmentis latis, corolla rosea nec alba, seminibus orbiculatis nec reniformibus. Hab. in regione montana inferiori. — Legi ad fauces australes montis el-' Areys, propeSerrya (Bil. Fodhli), per altitud. 400-500 m., 19 b 29 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. mensibus Martio desinente et Aprili florentem ac fructiferam ; It. ann. 1889-90, Exs. n° 426 et ann. 1893, Exss. n° 927 et 951. 6. BARLERIA FARINOSA spec. nov. Fruticulus ramosus, cortice cinereo, lenticelligero ; rami erecti, foliosi, inermes, tomento stellari, farinoso, niveo vel flavescente obtecti; folia opposita, elliptica, integra, in petiolum brevem attenuata, utrinque tomentosa, subtus nivea, floralia subsessilia, ovata obtusa, per paria inflorescentiam involucrantia; flores 9-bracteolati, in cymas axillares, subsessiles, glomeruliformes conferti; bracteole anguste lineares tomento stellato setisque longis intermixtis obsitæ, florem subæquantes; calyx 4-partitus, ut bracteolæ tomentoso-villosus, segmentis inæqualibus, antico breviter bifido et postico indiviso, extimis majoribus, lanceolatis, margine lacero-ciliatis, 2 lateralibus intimis, linearibus, minutis; corolla infundibularis, extus pubescens, tubo recto calyce bre- viori, lobis tubo sesquilongioribus, :equalibus, obovato-rotun- datis, imbricatis, antico extimo, posticis laterales margine obte- gentibus; stamina 2, medio tubo affixa, filamentis dissitis, crassis, apice attenuato-subulatis, glabris; antheræ sagittatæ, medio dorso affixæ, exsertæ, connectivo brevissime apiculato, loculis oblongis, parallelis, æqualibus, muticis; discus cupularis, tenuiter mem- branaceus, margine æqualis; ovarium ovatum, glabrum ; stylus elongatus, filiformis, glaber, basi annulo crassiusculo cinctus, ad tertiam partem superiorem reflexus, apice brevissime 2-fidus, ramis dentiformibus, minutis; capsula ignota. — 5. Caules 6-10 decimetr.; fol. petiol. 2-5 mill., lamin. 2-3 cent. long., 1-2 cent. lat.; bracteol. 10-12 mill. long., 1/2 mill. lat.; calyc. segment. ext. 10 mill. long., 4 mill. lat., segm. int. 6 mill. long., 1 mill. lat.; coroll. tub. 7 mill. long., lob. 10 mill.; fila- ment. 4-5 mill.; anther. 2 1/2 mill.; styl. 12 mill. long. Hab. in convallibus nemorosis regionis montanæ inferioris. — Legi ad fauces australes montis el-’Areys (Dil. Fodhli), per altit. 400-500 m., mense Aprili desinente florentem; It. ann. 1893, Exs. n° 1034. 7. NEURACANTHUS SPINOSUS spec. nov. Fruticulus dumosus, pumilus, a collo ramosissimus; rami intri- cati, tomento albido adpresso vestiti; folia opposita, oblongo- DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 923 lanceolata vel spathulata, in petiolum brevem attenuata, integer- rima, tomentosa, subtus albida, supra viridi-flavescentia; flores parvi, sessiles, in spicas axillares conferti; spinæ ad basin inflores- centiæ more Barleriarum palmatim 2-3-partit:e, interdum pinna- tiparlit:e, ramis brevibus, gracilibus, rectis; spicæ sessiles, demum brevissime pedunculatæ, oblongæ, folio sæpius dimidio breviores; bracteæ imbricatæ, concavæ, florem arcte amplectentes, oblongo- lanceolatæ, apice recurvæ, arista spinulosa acuminatæ, dorso pro- minule 3-nerviæ, villosæ, longe setoso-ciliatæ, extimæ foliaceæ, virides, intimæ chartaceæ, scarioso-hyalinæ; calyx herbaceus, hirsutus, e basi in labia 2, subæquilonga partitus, labio antico 2-fido, laciniis æqualibus, linearibus acutis, postico latiori, 3-den- tato; corollae infundibularis tubus brevis, limbus expansus, 5-si- nuato-angulatus, sub angulis plicatus, plicis longitudinalibus, extus prominulis, pilosis, 3 posticis discretis, 2 anticis contiguis, parallelis. vix membrana intermedia angusta, medio sulcata se- junctis; stamina 4, sub fauce affixa, filamentis brevissimis, gla- bris; paris antici antherz 2-loculares, oblongae, dorso barbatæ, loculis parallelis, æqualibus, muticis; paris postici antheræ mi- nores, 1-loculares, glabre; ovarium ovatum, glabrum; stylus brevis, apice clavatus, truncatus, glaber; capsula oblonga, basi vix attenuata, apice truncata, septo crasso parallele compressa, nitida, glabra, in exemplariis nostris nulla dehiscentiæ indicia præbens; semina in quoque loculo 2, complanata, ovato-orbicu- lata, marginata, glabra, retinaculo subulato fulta. — 3. Folia (cum petiol.) 2-3 cent. iong., 1/2-3/4 cent. lat.; bract. 1 cent. long. 1/32-1/2 cent. lat.; calyx ^ mill. long.; coroll. 7-8 mill.; styl. 2-3 mill.; capsul. 8-9 mill. long., 2 mill. lat.; semina 1 1/2 mill. diam. lat. Hab. in convallibus regionis montanæ inferioris. — Legi ad fauces australes montisel-'Areys (Bil. Fodhli), peralt. 200-300 m., mense Martio desinente florentem ac fructiferum ; It. ann. 1889-90, Exss. n^ 383 et 496. 8. ASYSTASIA PETALIDIOIDES Spec. nov. - Arab. Khouladh. Suffrutex dichotome ramosus, parce puberulus vel glabrescens; folia opposita, lanceolata, integra vel obsolete sinuata, basi sæpius inæquilateralia, in petiolum amplexicaulem brevem attenuata, 294 SÉANCE DU 24 AvniL 1896. floralia subsessilia; flores majusculi, ad axillas solitarii, sessiles, 2-bracteolati, in spicas terminales brevissimas, fere capituliformes conferti; bracteolæ foliaceæ, ample, oblongo-lanceolatæ acute, dimidium florem :equantes, calycem arcte includentes eoque fere sesquilongiores; calycis herbacei, crebre glandulosi, 5-partiti segmenta :equalia, angusta, lineari lanceolata acutissima, 3-nervia ; corolla rosea, glandulosa, pubescens, tubo recto infundibulari, calyce 2-plo longiori, lobis :equalibus tubo dimidio brevioribus, ovato-orbiculatis, patentibus, æstivatione imbricatis, antico ex- timo, lateralibus margine posticos dextrorsum contortos obtegen- tibus; stamina 4, didynama, inclusa, filamentis infra medium tubi affixis, discretis, complanatis, glabris; antheræ oblongæ, glabræ, loculis parallelis, basi mucronato-calcaratis altero altius affixo; ovarium oblongum, glabrum, apice attenuatum; stylus filiformis, glaber, apice brevissime bifidus, ramis dentiformibus minutis; ovula in quoque loculo 2; capsula ignota. — 3. Fol. petiol. 1/2-1 1/2 cent., lamin. 3 1/2-5 cent. long., 1-2 cent. lat.; bract. (fol. floral.) 1-2 1/2 cent. long.; bracteol. 1 1/2 cent. long., 1/4-1/3 cent. lat.; calyx 1 cent. long.; filament. 3 mill.; anther. 2 1/2 mill.; styl. 7-8 mill. long. Species inflorescentia prætereaque tubo corollæ a basi sensim ampliato Petalidium genus referens ; sed æstivatio vere imbricata Justiciæis nec Ruelliis pertinet. Hab. in convallibus regionis montanæ inferioris. — Legi in wadi Dhabab, prope pagum Haifan (Bil. Hodjerya), mense Maio ineunte florentem ; It. ann. 1889-90, Exss. n^ 537 et 556. 9. JUSTICIA CALYCULATA spec. nov. (Raphidiospora). Herba ramosa, diffusa; rami debiles, 4-sulcati, internodiis alternatim lineis pilosis oppositis instructi; folia parvula, ovata, in petiolum brevem abrupte attenuata, utrinque setulis appressis conspersa, ad basin et secus petiolum pilis mollibus, complanatis, patulis longe ciliata; cymæ axillares, scorpioideæ, laxæ, graciles, folio multo longiores; flores parvi, sessiles, calyculo minuto € bracteolis 4, subulatis, calyce 4-plo-brevioribus constante invo- lucrati; calyx herbaceus, 5-partitus, minute puberulus, segmentis subulatis, acutissimis, 3 posticis longioribus tubum coroll: supe- rantibus; corolla pallide flava, bilabiata, tubo e basi sensim am- pliato, facie postica piloso, antice floccis barbatis 2 instructo, DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 225 labio postico e basi lata in ligulam erectam brevem, 2-dentatam angustato, antico 3-lobo, lobis obovatis, medio submajori; sta- mina 2, breviter exserta, filamentis sub fauce affixis, complanatis, glabris; antheræ glabræ, loculis oblongis, altero altius affixo, mutico, altero inferiori longe calcarato; discus cupularis bifidus, margine sinuatus; ovarium oblongum, glabrum, loculis 2-ovula- tis ; stylus filiformis, breviter barbellatus, apice indivisus, stamina subæquans ; capsula ignota. — 5. Internod. 4-5 cent. long.; fol. (cum petiol.) 1-2 cent. long., 1/2-3/4 cent. lat.; bracteol. calicul. vix 1 mill. long.; calye. segment. postic. 4 mill., antic. 3 mill.; coroll. tub. 3 1/2 mill., lob. antic. 3 mill.; styl. 3 mill. long. Hab. in cultis regionis montanæ inferioris. — Legi ad pagum Haifan (Bil. Hodjerya), mense Maio ineunte florentem; It. ann. 1889-90, Exs. n° 548. 10. Justicia opora Vahl, Symb. bot. Il, n. — Dianthera odora Forsk., Cat. n* 29, Descr., p. 8. Arab. Dourougroug. Var. villosa. A forma genuina caulibus ramisque patule villosis, foliis mino- ribus, magis pubescentibus, corolla rosea, antheris calcare geni- culato, breviter bifido dignoscenda. Hab. in convallibus regionis montana inferioris. — Legi in wadi Dhabab, prope pagum Haifan (Bil. Hodjerya), mense Maio ineunte florentem ; It. ann. 1889-90, Exs. n* 538. Decas V. 1. JusriciA AREYSIANA Spec. nov. Fruticulus ramosus, cortice cinereo, lenticelligero; rami erecti, virgati, ad juniores partes papillari-pubescentes ; folia spathulata, brevissime petiolata, apice rotundata, utraque facie puberula, parce verruculosa; flores majusculi in spicas ovato-oblongas, breves, terminales 4-fariam conferti; bracteæ cuneatæ, apice trun- cato-rotundatæ, plus minus emarginatæ, late hyalino-marginatæ, pubescentes, per paria subsessilia florem amplectentes, calyce sublongiores; calyx hirtellus, 5-partitus, segmentis æqualibus, linearibus acutis; corolla carnea, puberula, calyce 2-plo longior, T. XGI. (SÉANCES) 15 226 SÉANCE DU 24 AvniL 1896. tubo cylindraceo, latiusculo, fauce subconstricto, limbo 2-labiato, labiis æquilongis, postico intimo, erecto, integro, lanceolato obtuso, antico extimo, patenti, obovato, breviter 3-lobo, lobis æqualibus, rotundatis, palato oblique corrugato, rubro-venoso; stamina 2, fauce affixa, limbo vix breviora; filamenta complanata, glabra, basiin membranam prominulam transversam faucem quasi claudentem connata; antherx 2-loculares, loculis discretis, altero altius affixo, ovato, brevissime mucronato, altero inferiori oblongo, longe calearato; discus cupularis, margine obliquo, obsolete si- nuato ; stylus filiformis hirtellus apice breviter bifidus, longe exser- tus ; capsula oblonga, clavata, breviter apiculata, velutina, bracteis marcescentibus calyceque immutato involucrata ; semina in quoque loculo 2, complanata, orbiculata, lævia, glabra, retinaculis longe subulatis, induratis fulta. — 3. Dumi 6-10 decimetr.; fol. (cum petiol.) 3-4 cent. long., 1-1 1/2 eent. lat.; bract. 10-12 mill. long., 6-8 mill. lat.; calyx 1 cent. long.; coroll. tub. 1/2 cent., limb. 1 1/2 cent.; capsul. 2 cent. long.; semina 3 mill. diam. lat. Hab. in convallibus nemorosis regione montanæ inferioris. — Legi ad fauces australes montis el-'Areys (Bil. Fodhli), per altitud. 400-500 m., mense Aprili desinente florentem ac fructiferam ; It. ann. 1893, Exs. n° 956. 2. OCIMUM SPICATUM spec. nov. Arab. Schougab. | Fruticulus ramosus, tomento detersili pannoso e pilis ramosis constante undique obtectus; rami erecti, virgati 4-goni, sulcati, in spicas terminales, simplices abeuntes; folia majuscula, petiolata, ovata obtusa, basi truncata vel cuneata, serrata, supra viridi- canescenlia, subtus nivea, floralia sessilia, lanceolata, verticillas- (rum :equantia; spicæ cylindraceæ, elongatæ, densissimæ, tomen- toso-flavicantes; llores mediocres, declinati, breviter pedicellati ; calyx campanulatus, fructifer auctus, ore subclausus, labio postico majori, orbiculato, plano, coriaceo, marginibus vix revolutis in tubum breviter decurrentibus, antico acuminato acuto, breviter bifido; corolla parva, decidua, e sicco luteo-rubella, tomentella, calyce circiter æquilonga, tubo incurvo, fauce sensim ampliato, labiis subæquilongis, antico galeato, postico 4-fido, lobis oblongo- rotundatis, fere æqualibus; stamina exserta, filamentis liberis, DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 22] anticis basi dilatata complanatis, glabris, posticis dente obtuso, piloso instructis ; antheræ oblongæ, sagittatæ, demum loculis con- fluentibus reniformes, glabræ; discus cupularis ovario brevior, margine æqualis, sinuato-dentatus; stylus filiformis, glaber, su- perne paululum incrassatus, apice breviter bifidus, ramis com- planatis, æquilongis, stamina superantibus; nucul:e globosæ, glabræ, fulvæ, sub lente inconspicue punctulatæ, humectatæ haud mucilaginosæ. — 5. Caules 8-12 decimetr.; fol. petiol. 1 1/2-2 1/2 cent., lamin. 4-6 cent. long., 2-5 cent. lat.; spicæ 6-8 cent. long., 4 cent. diam. lat.; pedicell. 1-4 mill. long.; calyx, per anthesin 3 mill., fruc- tiferi lab. postic. 9-6 mill. long., 4-5 mill. lat., lab. antic. 45 mill. long.; styl. 5 mill.; nucul. 1/2 mill. diam. lat. Frequens in convallibus nemorosis regionis montan:e inferioris is. — Legi ad fauces montis el-Massana, circa Haifan (Bil. Hodjerya), It. ann. 1889-90, Exs. n° 599; ad fauces australes montis el-’Areys (Bil. Fodhli), per altit. 400-500 m., It. ann. 1889-90, Exs. n* 390 et It. ann. 1893, Exss. n° 932 et 962, mense Aprili desinente et Maio florens ac fructiferum. EE Ocimum FILAMENTOSUM Forsk. Cat., n° 367, Descr., p. 108. Arab. Arar. Suffrutex ramosus, ad juniores partes pubescenti-canescens; rami erecti; 4-goni, sulcati, adpresse pubescentes; folia foia- cule petiolata, ovata obtusa, fere orbiculata, basi cuneata, irregu- lariter serrata, utrinque parce pilosa, subtus pallidiora, crebre glanduloso-punctata prætereaque foveolis impressis paucis hinc inde conspersa; verticillastri 2-8-flori, remoti, in racemum ter- minalem ordinati; bracteæ (folia floralia) sessiles, ovatæ, squami- formes, ultimæ abortu ad pulvillum rotundatum, plano-concavum, callosum, fuscum reductæ; bracteclæ oblongæ, mucronatæ, caly- cem æquantes, ultimæ lineares, elongatæ, acutissimæ, violaceæ, verticillastros summos longe superantes, modo ut spicæ apice quasi comos®æ videantur; flores mediocres, breviter pedicellati ; calyx campanulatus, herbaceus, apice violascens, punctis resinosis luteis, setulisque mollibus crassis conspersus, subventricosus, nervis 8-10, prominulis, hirtellis lineatus, labio postico integro, ovato acuminato, tenuiter ciliato, antico æquilongo, bifido, lobis lanceolatis, in rostrum cymbiforme 2-aristatum conniventibus ; 298 SÉANCE DU 24 AvniL 1896. margine laterali fimbriato-ciliata, basi lobulo brevi auriculata, apice sub arista terminali aculeis 2, brevibus, pectinatim dentata; corolla cæruleæ, parce hirtelle, labia subæquilonga, calyce 2- 2 1/2-plo longiora, anticum ovatum, integrum, posticum 4-lobum, lobis parvulis, lateralibus rotundatis, mediis majoribus, obovato- cuneatis; stamina longissime exserta, filamentis filiformibus, gla- bris, anticis basi incalcarem brevem, liberum, clavatum, obtusum, papillosum incurvatis et ad curvaturam ligamento basilari, fili- formi, brevissimo affixis, posticis inappendiculatis; antheræ 2-lo- culares, glabræ, loculis oblongis, parallelis, parte dimidia inferiori liberis, apice confluentibus; stylus filiformis, basi pilosus, su- perne glaberrimus, apice bifidus, stamina æquans; nuculas non vidi. — 5. Caules 4-5 decimetr.; fol. petiol. 1/2-1 cent., lamin. 1 1/2-2 cent. long., 1-1 1/2 cent. lat.; bract. 1/2-3/4 mill.; bracteol. ultim. 6-8 mill.; calyx florens 3-4 mill. long., fructif. 6 mill.; coroll. 9-10 mill.; filament. 10 mill. long. Frequens in convallibus lapidosis regionis montana inferioris, e provincia Yemen usque ad fines prov. Hadhramaut. — Legi ad fauces australes montis el-Areys, circa Serrya (Bil. Fodhli), per altitud. 200-300 m. mense Aprili desinente florens; It. ann. 1889- 1890, Exs. n° 390 et It. ann. 1892, Exs. n° 873. 4. ORTHOSIPHON BRACHYSTEMON spec. nov. = Arab. Afar. Herba parvula basi suffrutescens, a collo ramosissima, undique papillari-setulosa, cinerascens; rami erecti, 4-goni, graciles, in racemos terminales laxos abeuntes; folia subsessilia, lineari-spa- thulata, obtusa, supra medium sinuato-dentata ; verticillastri re- moti, 2-flori ; bracteæ minutæ, oblongo-lanceolatæ, semi-amplexi- caules ;| flores mediocres, pedicello bractea 2-plo longiori, calycem æquante suffulti; calyx campanulatus, bilabiatus, fauce barbatus, extus parce et minute glanduloso-punetatus, prominule nervosus, ad nervos pilosus, fructifer accrescens declinatus, labio postico orbiculari, plano, reticulatim nervoso, fusco-violaceo vel purpureo, marginibus revolutis in tubum decurrentibus, labio antico ciliato; 4-dentato, dentibus lineari-subulatis retusis, lateralibus brevibus, mediis valde elongatis, labium posticum æquantibus etiamve su- perantibus; corollæ hirtellæ tubus calyce 3-plo longior, tenuiter DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARADIE. 229 cylindraceus, rectus, apice sensim ampliatus, limbus tubo dimidio brevior, fere :equalis, labio postico oblongo, concavo, antico 3-lobo, lobis obovatis, patentibus; stamina inclusa, filamentis tubo corollæ adnatis, apice brevissime liberis; antheræ parve, 1-loculares, rotundatæ, glabræ; stylus filiformis, glaber, inclusus, apice recur- vus, bifidus, ramis subulatis valde inæqualibus, postico dentiformi brevissimo; discus in lobum ovatum, ovario dimidio breviorem oblique productus; nuculæ ovato-oblongæ, obtuse trigonæ, sub lente minutissime punctulatze, humectatæ mucilaginosæ. — %. Caules 10-15 centimetr.; fol. 12-16 mill. long., 1 1/2-3 mill. at.; pedicell. 2 1/2 mill. long.; calycis fructif. lab. portic. 4 1/2 mill. long., dent. lateral. 1 4/4 mill., dent. med. 3 mill.; coroll. tub. 9 mill., lab. postic. 2 1/2-3 mill., lab antic. 2 1/2 SPI styl. 9 mill.; nucil. 2 mill. long., 1 mill. diam. lat. Frequens in convallibus regionis montanz inferioris. — Legi mense Aprili florens ac fructiferum ad fauces australes montium el-'Areys et el-Nakhai (Bil. Fodhli), per altitud. 300-500 m.; It. ann. 1889-90, Exss. n° 422 et 493 et ann. 1893, Exs. n° 1039; in wadi Mo‘aden (Bil. Soubaihi), per altitud. 200-300 m., It. ann. 1894, Exs. n° 1183. D. SALVIA AREYSIANA spec. nov. (Eusphace). Suffrutex ramosus, patule et molliter villosus; rami erecti, canescentes, in paniculam trichotomam terminalem abeuntes; folia parvula, spathulata, breviter petiolata, crenulata, rugosa, utrinque pilosa, cinerea; verticillastri remoti, 2-6-flori; bracteæ minute, sessiles, ovato-lanceolatæ acutæ ; flores mediocres, cernui ; pedicelli graciles, villosi, calyce dimidio breviores; calyx cam- panulatus utrinque villosus, extus ad margines et nervos promi- nulos pilis patulis apice glanduligeris longe ciliatus, labiis diva- ricatis, dentibus lanceolatis acutis, breviter aristatis; corolla parce glanduloso-pilosa, tubo cylindraceo, recto, longe exserto, intus piloso-annulato, superne sensim ampliato, labio postico erecto, concavo, bifido, antico patulo, 3-lobo, lobis rotundatis, medio majori integro ; antheræ lineares, connectivo filamentum æquante antice porrecto, loculo antico casso; discus margine qualis, 5-sinuato-lobatus ; stylus filiformis, glaber, apice breviter bifidus, ramis complanatis, antico longiori; nuculæ oblongæ.— 3. Caules 3-5 decimetr.; folia (cum petiol.) 2 1/2-3 cent. long., 230 : "SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. 1-1 1/4 cent. lat.; panicul. rami 1-2 decimetr. long.; bract. 2-5 mill.; pedicell. 3-5 mill. ; calyx per anthes. 7-8 mill. , fruct. 10 mill.; eoroll. 18 mill.; nucul. 2 1/2 mill. long., 1 mill. diam. lat. Hab. in convallibus regionis montanæ inferioris. — Legi ad fauces australes montis el-’Areys (Bil. Fodhli), per altitud. 400- 500 m., mense Aprili desinente florentem ac fructiferam ; It. ann. 1893, Exs. n° 1044. 6. EUPHORBIA FODHLIANA spec. nov. (Eremophyton ?). .. Herba humilis, indumento furfuraceo inferne canescens ; caules simplices, ascendentes, crebre foliosi; folia sparsa elliptica, utrinque rotundata, longiuscula petiolata, supra minute papillari punctata, subtus pilosa, margine ciliata; bracteæ parvulæ, sessiles, orbiculares vel late obovatæ; involucra in axillis solitaria, brevis- sime pedunculata, tomentosa, phyllis fimbriato-laceris, glandu- lis rotundatis, integris, ciliatis, exappendiculatis; filamenta bre- via, glabra; antheræ loculis divaricatis, globosis; capsula breviter pedicellata, vix exserta, lana sordida flavicante vestita ; styli nigres- centes fere usque ad medium bifidi; semina matura ignota. — 2. Caules vix decimetr.; fol. petiol. 1 1/2 cent., lamin.2 cent. long., 1 cent. lat.; bracteæ 2-3 mill. lat. et long.; involucr. 1-1 1/4 mill. long. Hab. in regione montana inferiori et media. — Legi ad declivia borealia montis el-Nakhai (Bil. Fodhli), per altitud. 700-800 m., mense Martio desinente florentem; It. ann. 1889-90, Exs. n° 494. Y. EUPHORBIA Qanap spec. nov. (Diacanthium). Arab. Qarad vel Qaradh, alias Sabtah. Arbuscula crasso-carnosa, succosa, glaberrima ; caudex usque ad quartam partem superiorem simplex, teres, sublignosus, superne ramosissimus ; rami obsolete 6-goni, aculeati, viridi glaucescentes, modo E. Candelabris incurvato-ascendentes; folia ad angulos sparsa, cito decidua; pulvilli globoso-tuberculati, vertice, hexa- goni, utrinque dente obtuso, minuto instructi ; aculei stipulares, breves, divaricati, recti, sub pulvillo incrassato-conniventes ; cymæ axillares 2-floræ, breviter pedunculatæ; pedunculi secun- darii cum pedunculo primario articulati,erecti elongati, crasso- carnosi, involucro 3-4-plo longiores; bracteæ ad apicem pedun- culi primarii et pedunculi secundarii 2, oppositæ, brevissimæ, late DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 231 truncatæ, carnosulæ, cupulam utrinque fissam fingentes; involu- crum campanulatum, rubellum, glabrum, lobis tenuiter membra- naceis, orbiculatis, margine fimbriatis, glandulas superantibus; glandulæ exappendiculatæ, truncato-cuneatæ, truncatura sinuato- angulata, sub-3-loba; bracteolæ intra involucrum flores ¢ sub- tendentes eosque superantes, tenuiter membranaceæ, lacero-cilia- tæ; flores f perplurimi, pedicellis complanatis, esquamatis, ad quartam partem superiorem articulatis, valde in æqualibus, aliis involucrum æquantibus, aliis eo dimidio brevioribus; flos Q cen- tralis longissime exsertus, pedicello crasso tereti, recurvo, glabro, involucro 4-5-plo longiori; perianthii squamæ minutæ, ovato- lanceolatæ obtuse, carnosulæ, glabræ; ovarium glabrum ; styli 3, liberi, divaricati, apice brevissime 2-fidi; coccæ a latere valde com- presse, dorso in carenam acutam productæ, carenis stellatim radiantibus, modo ut fructus quasi 3-alatus videatur; semina globosa, pubescentia, ecarunculata. — b. Caudex 2-2 1/2 metr. et procerior, basi 1 1/2-2 decimetr. diam. lat.; rami 1 1/2-2 centimetr. crassi; aculei stipulares 3-4 mill. long.; peduncul. primar. 2 mill., secundar. 5-8 mill.; involucr. 2-3 mill.; pedicell. fructif. 12-15 mill. long.; coccæ diam. antic.- postic. 3-3 1/2 mill., diam. transvers. 2-2 1/2 mill. Hab. in desertis lapidosis regionis montanz inferioris — Legi in wadi el-Djamma et in wadi el-Milah, prope el-Hadjar (Bil. Hauschabi) et in planitie lapidosa Qå el-Qâbilah dicta prope pagum Mousara (Bil. Koutaybi); It. ann. 1889-90, Exs. n* 296 ; ad fauces montis el-Reyami, circa Haifan (Bil. Hodjerya); It. ann. 1889-90, Exs. n° 566; ad radices australes montis el-Masnieh (Bil. Soubaihi); It. ann. 1894. Cette belle Euphorbe, dont le port est earactéristique, parait localisée dans la région de collines désertiques formant les premiers contreforts du puissant massif du gebel Sabor, sur la frontière méridionale du Yemen. Elle est dissé- minée par pieds isolés ou par bouquets au milieu des buissons presque impénétrables d'E. polyacantha Boiss., qui couvrent de vastes espaces de terrain sur les plateaux rocheux de basse altitude. 8. SCILLA SICKENBERGERI spec. nov. (Ledebouria). Bulbus ovatus, vix ovi galline parvi magnitudine; folia plu- rima, synanthia, oblonga acuta, obscure fusco-maculata, scapo subæquilonga vel breviora; scapus sepius solitarius; flores me- 232 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. diocres in racemum thyrsoideum ordinati; bracteæ minimæ, squamiformes, subscariosæ; pedicelli ut rachis colorati, rosei, carnosuli, recti, demum patuli, flore 2-2 1/2-plolongiores; peri- gonii segmenta herbacea, basi in cupulam campanulatam breviter connata, parte libera oblongo-linearia obtusa, apice crassiuscula, papillosa, per anthesin fugacem circinatim revoluta, postea mox correcta, valvatim conniventia, supra ovarium inclusum invicem occurrentia, apice irregulariter contorta; stamina fauce affixa, perigonio vix breviora, filamentis subulatis, basi complanatis, purpureis, glabris; antheræ ovato-orbiculatæ, medio dorso affixæ, violaceæ, loculis rima laterali dehiscentibus; ovarium gynophoro crasso, elavato breviter stipitatum, hemisphæricum, 3-dymum, loculis 2-ovulatis medio dorso alte sulcatis, basi duplici gibbo prominulo utrinque appendiculatis; stylus filiformis, purpuras- cens, stamina superans, e perigonio marcescente sæpius exsertus ; capsula matura ignota. Folia 10-25 cent. long., 4-6 cent. lat.; scap. 25-30 cent. long.; pedicell. 2-2 1/2 cent.; perigon. tub. 1 1/2-2 mill., segment. 7-8 mill.; filament. 8-9 mill.; gynophor. fere 1 mill.; styl. 8 mill. long. Legi in collibus regionis montanæ inferioris, prope pagum Haifan (Dil. Hodjerya), mense Maio ineunte florentem; lt. ann. 1889-90, Exs. n° 650. Je dédie cette intéressante Liliacée à la mémoire de mon regretté confrère et ami le professeur Ernest Sickenberger, enlevé tout récemment par une cruelle maladie contractée dans l'accomplissement de missions lointaines aux oasis du désert Libyque. La plante paraît être rare ou du moins très disséminée. Je n’en ai rencontré qu'un seul pied, dont le bulbe, rapporté au Caire, a été cultivé avec succès par le professeur Sickenberger, dans le Jardin botanique de l'École de méde- cine de Kasr el-Aïn. Pendant les mois de juin et juillet de l’année 1891, ce bulbe a produit successivement deux hampes florifères bien développées. Le 16 juillet, aprés l'évolution de la seconde inflorescence (les ovaires étant restés stériles), la plante était munie de huit feuilles radicales dont les plus ágées dépassaient 25 centimètres de longueur. Le bulbe a été alors séparé et envoyé au Muséum de Paris, où il a encore produit, à la fin de l'été dela même année, de nouvelles feuilles et une troisième hampe florifère. 9. LirroniA minor Defl., Herb. Aden, in Bull. Soc. bot. de Fr., vol. XXXII (1885), p. 353. — L. Hardeggeri Ritt. v. Beck. DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 233 in Paulitschke, Harrar Forschungreise, p. 451, Ic. fig. 8 et 97 Herba humilis, glaucescens, ad juniores partes inconspicue pa- pillari-puberula; bulbus luteus, globosus, fructus cerasi magni- tudine, fibris radicalibus, carnosulis, brevibus, tunica tenuiter membranacea in vaginam tubulosam, elongatam, superne fissam, caulem laxe vestientem producta; caulis erectus, simplex, parte hypogæa gracili, longissima, parte epigæa viridi, sulcata, usque ad medium nuda, superne crebre foliosa; folia sessilia semi-am- plexicaulia, linearia, longe attenuato-acuminata, acutissima, apice subuncinata, infima sæpius per 4 verticillata, superiora irregula- riter sparsa, conferta, sensim diminuta; flores 2-4, majusculi ad axillas summas pedunculati; pedunculi erecti crassiusculi folio breviores; perianthium campanulatum, segmentis omnino liberis, oblanceolatis, in unguem longe attenuatis, lamina plana, alba vel pallide violacea, ungue convoluto, basi breviter saccato; nectaria e plicis 2, callosis, flavidis per totam unguis longitudinem produc- tis constantia, linearia, papillosa, cum ungue convoluta, faciem intimam ejus arcte vestientia, marginibus liberis, pectinato-fim- briatis; stamina breviter exserta, filamentis persistentibus, filifor- mibus, violaceis, glabris; antheræ lineares medio dorso vel paulo infra affixæ, loculis rima laterali dehiscentibus; ovarium sessile, globosum, loculis 8-12 ovulatis; stylus tunc elongatus, stamina paululum superans, tunc dimidio brevior, filiformis, indivisus, apice stigmatibus recurvis minute 3-cuspidatus; capsula perian- thio marcescenti induviata, oblonga obtusa, subclavata, 3-dyma, loculicide dehiscens, loculis 4-6-spermis ; semina compressa, irre- gulariter orbiculata, testa fusco-lutea, glabra, sub lente minute punctulata. — %. Caulis pars hypog. 15-18 centimetr., pars epig. 10-15 cent.; fol. inf. 10-12 cent. long., 5-6 mill. lat.; peduncul. 1 1/2-3 cent. long.; styl. 1 1/2-3 cent.; capsul. 2 1/2cent. long., 10-12 mill. diam. lat.; semina 2 mill. diam. lat. Hab. in collibus arenosis regionis montanæ inferioris. — Legi ad littora orientalia peninsule Little-Aden dictæ, sub promon- torio gebel Ihsan, mense Aprili florentem; It. ann. 1889-90, Exs. n° 517. — In wadi 'Anterieh, circa Haifan (Bil. Hodjerya), mense Maio ineunte fructiferam ; It. eodem ann., Exs. n^ 541. 234 SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. La description qui précède complète et rectitie celle que j'ai donnée en 1885, d’après les-premiers spécimens recueillis sur les talus sablonneux du gebel Ihsan, à l'entrée de la baie d'Adeu. Dans cette localité, la plante reste chétive et ne fructifie pas. Ce n'est qu'une forme appauvrie de l'espèce, dont le type normal est représenté par les exemplaires beaucoup plus vigoureux et munis de graines bien conformées provenant du pays Hodjerya. Le Litto- nia décrit en 1888, dans la relation du voyage du D" Paulitschke au Harrar, sous le nom de L. Hardeggeri, ne se distingue que par ses fleurs jaunes et ses étamines un peu plus courtes de notre L. minor, dont le nom conserve la priorité. k 10. CyANOTIS NYCTITROPA spec. nov.? (Eucyanotis). Herba ramosissima, undique villosa; radix fibrosus, fibris car- nosulis, incrassatis, subtuberosis; rami arliculati, juniores erecti, tandem elongati, flexuosi, decumbentes, ad nodos radicantes ; folia carnosula, ovato-lanceolata vel oblonga, basi cordata, vaginantia, margine ciliata; flores in cymas terminales scorpioideas, elongatas congesti ; bracteæ foliaceæ, 2-fariam imbricatæ, flores arcte inclu- dentes; sepala herbacea, xqualia, oblonga, acuminata, dorso pilosa, cæterum glabra; petala oblanceolata, e medio in unguem sensim attenuata, æqualia, violacea, glabra; stamina 6, omnia perfeeta; filamenta exserta, per dimidiam partem inferiorem nuda, superne pilis (ex articulis globosis) moniliformibus, cyaneis, patulis vestita, paulo infra antheram iterum calva; antheræ li- neari-oblongæ, dorso prope basin affixæ, poro basilari dehis- centes! ovarium sessile, apice pilosum, loculis 2-ovulatis; stylus filiformis, glaber, ad medium abrupte sinuato-flexuosum superne rectum et in ligulam terminalem erectam, lanceolatam, acumina- tam, stamina superantem dilatatus; capsula matura ignota. — %. Internod. 2-4 centimetr. ; fol. inf. 5-6 cent. long., 1-1 1/4 cent. lat.; floral. 2-2 1/2 cent. long., 1 cent. lat. ; cymæ evolutæ 2-2 1/2 cent. ; sepal. 6 mill. long. Hab. in convallibus humidis regionis montan: inferioris. — Legi ad fauces montis el-Reyami, circa Haifan (Bil. Hodjerya), mense Maio ineunte florentem ; It. ann. 1889-90, Exs. n° 77. Un pied cultivé au Caire s'y est développé avec vigueur en produisant de nombreuses inflorescences, mais sans fructifier. La plante se multiplie abon- damment par marcottage naturel. Sous le climat égyptien, elle fleurit pendant toute la saison chaude, d'avril en novembre. Les fleurs présentent des alter- nances réguliéres de sommeil et d'épanouissement. Elles s'ouvrent environ deux heures aprés le lever du. soleil et commencent à se refermer vers midi. Fic. Fic. FIG. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. F1G. Fic. Fi. Fic. FIG. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. FiG. FIG. FIG. FIG. Fig. Fic. Fig, Fic. Fic. DEFLERS. — PLANTES NOUVELLES DE L'ARABIE. 235 Explication des planches IH à VII de ce volume. PLANCHE III. Blepharispermum yemense Defi. A. — Rameau fleuri. — Réd. 1/3. 1.— Diagramme d’un capitule. 2. — Ramuscule feuillé portant un glomérule terminal. — Grand. nat. 3. — Capitule de la périphérie accompagné d'une bractée de l’involucre commun, — Gr. 7/1. 4. — Bractée de l'involucre commun. — Gr. 10/1. 5. — Bractée de la fleur 9 vue du dehors. — Gr. 7/1. 6. — La méme, vue du côté interne. — Gr. 7,1. 7. — Fleur 9 accompagnée de sa bractée. — 7/1. 8. — La méme, sans bractée. — Gr. 7/1. 9. — L'une des deux fleurs $, munie de sa bractée. — Gr. 7/1. 10. — La méme, sans bractée. — Gr. 7/1. 11. — L'autre fleur Y, entourée de son involucelle tripartite. — Gr. 7/1. 12. — Portion de l'androcée. — Gr. 14/1. PLANCHE IV. Caralluma scutellata Def. 1. — Plante entière, — Grand. nat. 2. — Fleur ouverte, vue de côté. — Gr. 41. 3. — La méme, vue en dessus. — 6r. 41. 4. — La méme, en coupe longitudinale, les lobes de la corolle enlevés. — Gr. 8/1. 5. — Étamine vue de face. — Gr. 12/1. 6. — Pollinies et corpuscule. — Gr. 401. PLANCHE V. Euphorbia Qarad Def. ]. — Extrémité d'un rameau. — Réd. 2/9. 2. — Cyme biflore. — Gr. 2/1. 3. — Involucre. — Gr. 6/1. : 4. — Le même étalé, deux des lobes enlevés pour laisser voir les glandes marginales. — 6/1. 5. — Fleurs g et bractéoles. — Gr. 8/1. 6. — Fleur 9 vue en dessus. — Gr. 5/4. 7. — La méme, vue en dessous. — Gr. 5/1. 8. — Graine. — Gr. 8/1. PLANcHE VI. Scilla Sickenbergeri Def. 1. — Plante entière. — Réd. 1/2. 9. — Fleur ouverte. — Gross. 4/1. 236 SÉANCE DU 24 AvRIL 1896. Fic. 3. — Lobe du périanthe roulé en dehors, avec l'étamine superposée. — Gr. 5/1. Fic. 4. — Fleur refermée (après l’anthèse).— Gr. 3,1. Fic. 5. — Étamines, vues de face et de dos. — Gr. 9/1. Fic. 6. — Ovaire. — Gr. 6,1. Fic. 7. — Le méme, en coupe longitudinale. — Gr. 6 1. Fic. 8. — Le méme, en coupe transversale. — Gr. 6/1. PLANCHE VII. Littonia minor Defl. Fic. 1. — Plante entière. — Grand. nat. Fic. 2. — Portion de tige fructifére. — Grand. nat. Fic. 3. — Pièce du périanthe. — Grand. nat. Fic. 4. — Onglet muni de ses deux replis nectarifères. — Gross. 6/1. Fic. 5. — Fruit mür. — Grand. nat. Fic. 6. — Le méme, l'une des loges ouverte pour laisser voir les graines. — Grand. nat. Fic. 7. — Le méme, en coupe transversale. — Grand. nat. Fic. 8. — Graines, — Grand. nat. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Étude chimique du glycogène chez les Champignons et les Levüres: par M. G. Clautriau (F. Hayez, Bruxelles, 1895). Dans ce Mémoire, l'auteur étudie au point de vue exclusivement chi- mique le glycogéne de divers Basidiomycètes et des Levüres. Le glycogéne est le plus répandu des hydrates de carbone de réserve chez les Champignons ; on peut avec raison le considérer comme l'équi- valent physiologique de l'amidon proprement dit des végétaux ordinaires, qui manque toujours, comme l'on sait, aux Champignons. Le glycogène végétal est soluble dans l'eau (quoique parfois figuré dans les cellules, à la manière des granules amylacés, comme dans l'Ergot du Seigle en voie de germination); il est précipitable par l'alcool sous la forme d'une poudre blanche amorphe, et colorable par l'iode en rouge brun ou en violacé ; cette dernière teinte est plus particulièrement caractéristique du glycogène des Levüres. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 234 Pour la préparation de cet hydrate de carbone à l’état pur, qui com- porte dans la méthode employée par lauteur un traitement complexe, nous renvoyons le lecteur au Mémoire original. La teneur des Champi- gnons en glycogène est parfois fort élevée, ainsi le Boletus edulis en renferme jusqu'à un cinquième de son poids sec. Le glycogène pur est une substance amorphe de nature colloïdale ; il difflue dans l’eau en donnant une liqueur opalescente, qui représente une émulsion plutôt qu'une véritable dissolution. L'opalescence est plus ou moins marquée, selon l'espéce de Champignon considérée, mais tou- jours plus faible avec le glycogène des Levüres; elle disparait en pré- sence d'une trace d'acide acétique ou de potasse. ; Lorsque le glycogéne est aussi pur que possible, l'alcool ne le pré- cipite pas nettement de sa dissolution aqueuse; il trouble simplement la liqueur. Pour hâter la précipitation, il suffit d'ajouter une’ petite pro- portion d'un sel, par exemple le chlorure de sodium. L'iodure de gly- cogéne, soluble dans l'eau, est de méme précipité par les dissolutions salines, et cette propriété a été mise à profit par l'auteur pour la prépa- ration du glycogène. Le glycogène végétal est dettrogyre, comme celui des animaux. Les diastases le convertissent en un sucre, qui réduit la liqueur de Fehling, mais qui est sans action sur le réactif de Darfed (solution acétique d'acétate de cuivre); ce sucre parait étre du maltose. Les acides étendus le transforment à chaud en dextrose. La constitution chimique des glycogénes, qui fournit la caractéristique de ces principes, alors que les propriétés ordinaires sont plus ou moins contingentes, est exprimée par la formule 6 (C9H'*0*) -1- H*O ; elle cor- respond à un poids moléculaire de 990. D'aprés l'auteur, ce nombre serait beaucoup trop petit, et la formule devrait étre polymérisée; car la valeur moyenne du poids moléculaire des dextrines, obtenue cryoscopi- quement, est d'environ 6000, et le glycogéne passe précisément par l'état de dextrine, dans ses dédoublements, avant d’être transformé en mal- tose. Le poids moléculaire du glycogène serait donc supérieur à ce der- nier nombre. E. BELzuNc. Monographiæ Phanerogamarum Prodromi nunc continuatio nunc revisio editore et pro parte auctore Casimiro de Candolle. Vol. IX. Bromeliaceæ, auctore Carolo Mez. Parisiis, sumptibus Masson et C^. Janvier 1896, 8, LXXX, 990 pages. Dans une introduction écrite en langue francaise, M. C. Mez étudie avec beaucoup de détails l'organographie, l'anatomie, les affinités et la distribution géographique des Broméliacées. L'auteur constate d'abord que, dans une espèce, le Tillandsia us- neoides, les racines manquent tout à fait, méme quand la plante est 238 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. parvenue à son complet état de développement ; c’est le vent et les oiseaux qui sont chargés de la dispersion de cette curieuse plante épiphyte. Le rôle des racines comme agent de nutrition est si bien inutile dans les Tillandsia, que lorsqu'elles existent, comme dans le sous-genre Phyta- rhiza, elles ne servent qu'à fixer la plante. La ramification des axes se montre constamment du type monopodial ; ou si parfois elle rappelle le type sympodial, c'est-à-dire dans le cas où laxe est surmonté par l'axe foliifere, ce ne saurait étre qu'une appa- rence. Lorsque les gaines foliaires sont trés développées, comme il arrive surtout dans les grandes Broméliacées épiphytes, c'est que leur rôle a une grande importance dans la nutrition. On sait en effet que, par leur réunion, elles forment un corps infundibuliforme, sorte de réceptacle destiné à emmagasiner l'eau pluviale, dont l'abondance est parfois telle dans ces vases naturels qu'elle suffit pour désaltérer le voyageur. Les poils épidermiques qui tapissent l'intérieur de la gaine ont aussi un usage particulier; ils sont destinés à absorber l'eau; cette absorption, jointe à la grande quantité d'azote qui résulte des matiéres en décom- position, suffisant parfaitement pour entretenir la plante. Un des faits qui rendent plus particuliérement intéressante la culture d'un bon nombre de Broméliacées, c'est le magnifique coloris de leurs feuilles bractéales. Les horticulteurs ont fort bien su utiliser ce fait en provoquant l'avortement des fleurs au profit de la dimension des brac- tées qui, dans certaines espéces, telles que Aregelia spectabilis, A. cruenta, etc., atteignent des dimensions extraordinaires tout en conser- vant la vivacité de leur coloris. Les fleurs des Broméliacées sont construites sur le type trois, ceci est constant; mais ce qui ne l'est point, Cest le mode d'insertion du pé- rianthe relativement à l'ovaire. Eu effet le. périanthe est supère dans toute la tribu des Broméliées, périgyne chez les Hépétidinées, et infère chez les Puyinées et les Tillandsiées. Ce fait montre bien qu'il faut. dans tout le régne végétal, se garder d'attribuer une importance absolue au mode d'insertion du périanthe. La déhiscence des fruits est en relation constante avec l'insertion du périanthe; le fruit infère des Broméliées est indéhiscent ; celui des Til- landsiées et de la plupart des Hépétidées est une capsule à parois sèches; chez les ovaires demi-infères, la partie supére ou méme l'extrémité seulement se montre déhiscente. ; Les Broméliacées ont des affinités surtoutavec les Rapatacées, comme l'ont signalé déjà MM. Drude et Engler. C'est le genre Navia qui fait la transition par la consistance glumacée de se$ sépales, celle des pétales et leur : concrescence, enfin par le nombre des óvules. Da reste, ED fait Its 1 T REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 239 de transition qui ne semble pas pouvoir être mis en doute, M. Mez re- connait que, dans l’état actuel de nos connaissances et avec les matériaux dont on peut aujourd'hui disposer, il n'est pas possible d'établir la filia- üon de tous les genres de Broméliacées. Il a seulement essayé de con- denser en un tableau graphique les aflinités du groupe des Hépétidées que l'auteur considére comme le plus ancien de la famille et dont la périgynie permet d'en faire facilement dériver tous les autres groupes de Broméliacées. C'est surtout dans la structure des graines que M. Mez trouve la preuve que les Hépétidées sont bien réellement le prototype des Broméliacées; le développement qu'il en donne, peut se résumer ainsi : les graines des Hépétidées sont munies d'un véritable appareil aérostatique, formé de deux ailes étroites dont le fonctionnement, étudié souvent, assure leur dissémination. Chez les Tillandsiées qui ont besoin d'une dissémination pluslarge, les moyens sont plus perfectionnés; dans ces plantes, c'est une aigrette qui remplace les ailes; mais il est facile de s'assurer que cette aigrette dérive des ailes des graines des Hépétidées. Les Broméliées, dont la dissémination se fait par les animaux, n'ont besoin d'aucun appareil aérostatique ; aussi voyons-nous que l'appareil, qui existe à l'origine comme chez les Hépétidées, devient caduc parce qu'il est inutile. Toutes les Broméliacées sont américaines et les nombreuses espéces répandues dans ce pays impriment à la physionomie végétale un cachet tout particulier dont tous les voyageurs ont été frappés. Leur aire géogra- phique s'étend du 38° lat. N., jusqu'au 40° lat. S., en Argentine, et jus- qu'au 43° dans le Chili; ce sont les Tillandsia qui atteignent les lati- tudes les plus élevées. Quatre circonscriptions surpassent toutes les autres pour la richesse des espéces. Ce sont : le Mexique, avec 103 esp. ; la Colombie et l'Équa- teur, avec 209 esp.; les savanes du Brésil, avec 106 esp.; F État de Rio Janeiro, avec 157 esp. Deux espèces seulement occupent l'aire entière de dispersion de la fa- mille, ce sont deux Tillandsra : T. usneoides et T. recurvata; presque toutes les Hépétidées ont une aire trés restreinte. Le nombre total des espèces de Broméliacées est de 997. M. Mez décrit ou signale en note beaucoup d'espéces horticoles dont l'origine est inconnue; il fait connaitre aussi les principaux hybrides. Des tables synoptiques, qui précédent chaque genre, permettent d'ar- river assez promptement à la connaissance des espéces. A. FRANCHET. 240 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOUVELLES (15 juin 1896.) Quoique plus de vingt années se soient écoulées depuis la mort de Boreau, les nombreux botanistes encore vivants qui l’ont connu ou ont eu avec lui des relations dont ils gardent un bon souvenir apprendront avec intérêt la publication récente à Angers (chez Germain et Grassin, imprimeurs libraires, 40, rue du Cornet), par les soins de M. Bouvet, directeur actuel du Jardin botanique de cette ville, d’une brochure de 96 pages intitulées : « A. BOREAU, SON AUTOBIOGRAPHIE ». Ce sont des notes rédigées par Boreau lui-même, dans lesquelles, comme il le dit dans l'introduction, « il a voulu retracer les principaux actes de sa vie publique et scientifique »; le manuscrit en a été remis par M™ de Lavigerie, petite fille de l'éminent auteur de la Flore du centre de la France, à M. G. Bouvet. — Parmi les prix distribués par l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse dans la séance publique du 31 mai, à la suite du concours de 1896, nous remarquons une médaille d'or de 120 francs attribuée par la classe des sciences à notre confrère M. 0. Debeaux, pharmacien principal de l'armée en retraite, pour son ouvrage intitulé FLORE DE LA KABYLE pu Djunjuna ou Catalogue méthodique et raisonné de toutes les plantes vasculaires et spontanées observées jusqu'à ce jour dans cette contrée, formant un fort volume de 468 pages (en vente chez Paul Klincksieck, rue des Écoles, 52, Paris; prix, 40 fr.). Les nombreux amis que M. Debeaux compte dans notre Société seront heureux d'apprendre la nouvelle de la distinction académique dont il vient d'étre l'objet. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bnlletin, E. MALINVAUD. ——— 3204. — Lib.-Impr. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MOTTEROZ, directeurs. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 24 AVRIL 1896. Van Tieghem........ Sur le groupement des espèces en genres dans les Ginalloées, Bifariées, Phoradendrées et Viscées, quatre tribus de Ja fa- mille des Loranthacées ...................,... ertet e 161 Cl. Duval........... Introduction du Platane en France............................ 194 Gandoger........... Voyage botanique en Espagne (suite et fin)............. eu... 198 7 Deflers....... T" Description de quelques plantes nouvelles ou peu connues de l'Arabie méridionale.... .......,...,.,................... 218 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Étude chimique du glycogène chez les Monographie Phanerogamarum ; vol. IX, Champignons et les Levures; G. Clau- Bromeliaceæ, auctore Mez........... 237 iriau....... eevaesenueohsecs secoue 236 NOUVELLES ss... ee hee hh hh Hester htt Mel 240 tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. ( SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84,à huit heures du soir, habituellementles deuxième et quatriéme vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1896 10 et 24 janvier. 24 avril. | 10 et 24 juillet. 14 et 28 février. 8 et 22 mai. 13 et 27 novembre. 13 et 27 mars. 12 et 26 juin. | 11 et 18 décembre. — F9 La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangéres à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-aprés), 32 fr. par abonne- ment. — ll peut étre échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1568), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de botanique tenu å Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l’abonné. AVIS Les notes ou communications manuscrites adressées au Secrétariatpar les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothéque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront étre analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaître leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cass aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. Il en résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XXXIX (1892) ou d'une année antérieure, on doit faire l'aequisitior du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- 3204. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MAY et MoTTEROZ, direct. AVIS. — Les planches 2 à 8 sont encartées dans ce numéro. BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AoUT 1875 TOME QUARANTE-TROISIÈME (Troisième Série. — TOME III) 1896 5-6 [= Séances de Mai et Juin 1896. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 : ; 4 Juillet et aoüt 1896. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ POUR 1896. President : M. A. CHATIN. Vice-presidents : MM. Cornu, Bonnet, Drake del Castillo, Prillieux. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. Hua, Jeanpert. MM. Guérin, Lutz. Trésorier : Archiviste : M. Delacour. | M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: MM. Bureau, | MM. Danguy, MM. Maugeret, Camus (F.), Guignard, Russell, Camus (G.), | Hue (abbé), Van Tieghem, Daguillon, i Matruchot, Zeiller. Tarif des tirages à part. La composition d'un titre d'entrée spéciald'une demi-page est de 1 franc. | La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier La composition d’un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. . La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 franes si le titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour la couver- ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs. Une gravure d'une demi-page, 4 fr. 50. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modifieation dans la disposition des Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. pages du 9 9 500 NOMBRE DE FEUILLES. sin. "n m" scant. EXEMPLe | Une feuille (46 pages), réimposition, papier, tirage, fr, c. fr. c. fr. e. fr, c. fr. e. pliure, piqûre et enveloppe de couleur. . . . . 8 50 9 50 11 » 15 >» 3 ? Trois quarts de feuille (12 pages). . . . .. . .. 8 » 9 » 10 50 14 » 2? Demi-feuille (8 pages). .............. 5 » 6 » 8 » 42 » | 18 > Quart de feuille (4 pages . ....,....... 4 o» 5 » T 9 » to» 2e feuille en sus de la première. . ........ 750 8 50 950 | 2> |48? Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . ., 7» 8 » 9 » 11 50 16 » Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . .. .. 4 a» 9 5 6 50 8 50 14 » Quart de feuille — e trs 3 » 4 » 6 » 8 > 12 » Nee SÉANCE DU 8 MAI 1896. PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. M. Guérin, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 24 avril dernier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président, par suite des présentations faites dans la précédente séance, proclame membres de la Société : MM. Braxc (L.), conducteur des ponts et chaussées à Mont- pellier, présenté par MM. Flahault et Barrandon. Briost (Giovanni), professeur à l'Université de Pavie, présenté par MM. Van Tieghem et Bornet. FAnLow (W. G.), professeur à Cambridge (Mass.), États-Unis d'Amérique, présenté par MM. Bornet et Chatin. M. le Président annonce ensuite une nouvelle présenta- tion. M. Malinvaud donne lecture d'une lettre de M'* Belèze, qui a envoyé, pour étre offertes aux personnes présentes à la séance, quelques espéces intéressantes des environs de Rambouillet. M. Van Tieghem fait à la Société la communication sui- vante : QUELQUES CONCLUSIONS D'UN TRAVAIL SUR LES LORANTHINÉES : par M. Ph. VAN TIEGHEM. A diverses reprises, j'ai communiqué à la Société les résultats partiels des observations que je poursuis depuis prés de trois ans sur les plantes de l'ancienne famille des Loranthacées. L'ensemble en est aujourd'hui assez étendu pour qu'il s'en dégage quelques conclusions intéressant les unes les caractéres généraux, les autres la elassification de ce groupe, auquel j'attribue maintenant un T. XLIIT. (SÉANCES) 16 242 SÉANCE DU 8 MAI 1896. rang supérieur et que je désignerai désormais sous le nom de Loranthinées. Ce sont ces conclusions qui font l'objet de la pré- sente Note. I. CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES LORANTHINÉES. 1. Mode de végétation. — Les Loranthinées sont, comme on sait, des plantes ligneuses vertes, qui vivent en parasites sur la tige des arbres dicotylédonés et gymnospermes, où elles enfoncent des sucoirs diversement conformés : tel est, par exemple, le Gui blane (Viscum album), que tout le monde connait. Pourvues de chlorophylle, capables, par conséquent, de dé- composer l'acide carbonique de l'air et d'opérer la synthése des hydrates de carbone, elles ne prennent à la plante nourriciére que l'eau et les matiéres minérales nécessaires à l'édification progres- sive de leur corps à partir des hydrates de carbone, c'est-à-dire précisément ce que prennent au sol les plantes terrestres. En un mot, ce ne sont que des demi-parasites. Aussi en est-il quelques- unes qui croissent directement sur la terre, où elles plongent et ramifient abondamment soit leurs rhizomes, soit leurs racines; tels sont : la Nuytsie (Nuytsia floribunda) et l'Atkinsonie (Atkin- sonia ligustrina) d'Australie, tous les Gaiadendres (Gaiadendron) et quelques Tripodanthes (Tripodanthus eugenioides, etc.) d'Amé- rique, plusieurs Phénicanthémes (Phenicanlhemum ligustri- num, terrestre, etc.) de l'Inde. Il y en a méme qui croissent indifféremment ou simultanément sur la terre et sur le tronc des arbres, comme plusieurs Néophyles (Neophyluin scandens, ar- tense, etc.) de la Nouvelle-Calédonie. On pourrait, il est vrai, supposer que ces Loranthinées terrestres fixent cà et là leurs rhizomes ou leurs racines par des suçoirs aux racines des arbres voisins, de maniére à vivre en parasites tout aussi bien que les autres, et cette supposition a été faite. Mais il ne parait pas en étre ainsi. Toutes les fois qu'on a pu étudier ces rhizomes et ces racines, on les a vus libres de toute attache aux racines d'alentour et l'on doit, en conséquence, admettre que les Loranthinées terrestres ont bien réellement une nutrition indé- pendante. Si donc toutes les Loranthinées parasites possédent dans leur organisation quelques caractères remarquables, et si en même VAN TIEGHEM. — CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES LORANTHINÉES. 243 temps ces caractères sont partagés au même degré par toutes les Loranthinées non parasites, il ne sera plus permis de lesattribuer, comme on l'a fait jusque dans ces derniers temps, à l'influence du parasitisme. On devra les considérer comme autant de caractéres généraux héréditaires, appartenant à ce groupe en tant que groupe, et tout à fait indépendants du mode de nutrition. 2. Nombre et distribution géographique des espèces. — On comptait environ 550 espèces de Loranthinées, lorsque l'année derniére, àla suite des récentes explorations des voyageurs alle- mands sur la cóte orientale d'Afrique, M. Engler en a décrit d'un seul coup 80 nouvelles (1), ce qui porte le total à 630. Il est cer- lain, cette large et soudaine contribution en est la meilleure preuve, qu'il en existe un bien plus grand nombre et qu'il en reste encore beaucoup à découvrir. Cinq seulement de ces espèces vivent, comme on sait, en Eu- rope : un Loranthe (Loranthus europæus), trois Guis (Viscum album, laxzum, cruciatum) et un Arceuthobe (Arceuthobium Oxy- cedri); on n'en rencontre méme que trois en France : le Gui blanc, le Gui làche, et l'Arceuthobe de l'Oxycédre. Toutes les autres croissent en Asie, en Océanie, en Afrique et en Amérique, la plupart dans les foréts des régions tropicales. Aucune de ces Loranthinées exotiques n'est cultivée jusqu'ici dans les jar- dins ou les serres d'Europe, pas plus celles qui ont une nutrition indépendante que celles qui sont parasites. La culture des pre- mières n'offrirait sans doute aucune difficulté; celle des secondes parait devoir étre tout aussi facile, du moment qu'on cultive en pleine prospérité, dans les serres et les jardins, les divers arbres qui leur servent de nourrices. Welwitsch a signalé depuis longtemps les services que, par la grandeur, l'éclat et l'élégance de leurs fleurs, un grand nombre de ces plantes pourraient rendre à l'horticulture (2); mais ses sages conseils semblent n'avoir obtenu jusqu'à présent aucun succés. 3. Méthode de recherches. — De là, la nécessité d'avoir con- stamment recours soit aux échantillons dans l'aleool, qui sont (4) Engler, Loranthaceæ africanæ (Bot. Jahrbücher, XX, p. 77, 1894). (2) Welwitsch, The Loranthaceæ of Angola (Gardener's Chronicle, 1871, n° 26, p. 835). 244 SÉANCE DU 8 MAI 1896. rares dans les collections, soit aux plantes sèches des Herbiers, ce qui rend les recherches plus longues et plus difficiles. En les poursuivant avec méthode, à l’aide d’une technique appropriée, on arrive pourtant, avec ces matériaux imparfaits, à des résultats très satisfaisants. | Pour ce qui est de l'appareil végétatif : tige, feuille, racine, suçoir, après en avoir observé la '&onformation externe, on en étudie la structure, en utilisant à cet effet les divers procédés de coloration usités aujourd'hui en anatomie végétale et qui donnent tant de nettelé aux observations microscopiques. En ce qui concerne l'organisation florale, ici plus encore que dans toute autre famille de plantes phanérogames, il est nécessaire de suivre la méme méthode et de joindre à l'étude morphologique externe l'examen attentif de la structure, fait au microscope à l'aide de coupes successives, longitudinales et transversales, trai- tées au préalable par les réactifs éclaircissants et colorants. - Dans la fleur des Loranthinées, en effet, l'ovaire est rendu plein de trés bonne heure par l'oblitération de sa loge unique ou de chacune de sesloges multiples. Comme, en méme temps, le style y est simple et terminé par un stigmate entier, il est impos- sible, sans l'emploi des procédés anatomiques et de l'observation au microscope, de s'y rendre compte de la constitution du pistil, non seulement au point de vue plus délicat du mode de placenta- tion, ainsi que du nombre et de la disposition des sacs embryon- naires qui d'ordinaire représentent seuls ici les ovules absents, mais. méme plus simplement quant au nombre des carpelles qui le composent et à leur situation par rapport aux verticilles externes. Sans l'anatomie, il est de méme impossible de déterminer la valeur morphologique de l'étamine par rapport au sépale ou àu pétale superposé, ainsi que la composition du calice quand il en existe un. Or la connaissance de ces divers éléments est indispen- sable, si l'on veut établir le diagramme floral de ces plantes et chercher à fixer leurs affinités. - 4. Caractères généraux de l'organisation florale. — En pro- cédant de la sorte, et sans parler ici de l'appareil végétatif, on constate que toutes les espèces de Loranthinées, qu'elles soient ou non parasites, ont dans l'organisation florale plusieurs carac- tères communs. VAN TIEGHEM. — CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES LORANTHINÉES. 245 La préfloraison de la corolle, ou du calice à défaut de corolle, y est valvaire. L'androcée a ses étamines en même nombre que les sépales ou les pétales, auxquels elles sont superposées, et chaque étamine n'est qu'une dépendance plus ou moins diffé- renciée du sépale ou du pétale correspondant; l'anthére porte un nombre variable de sacs polliniques et, quel qu'en soit le nombre, ces sacs s'ouvrent chacun par une fente propre. Le pistil, qui est infére, n'a le plus souvent pas d'ovules, les cellules mères d'endo- sperme ou d'oosphére, ce qu'on nomme d'ordinaire les sacs em- bryonnaires, y prenant naissance soit directement dans l'exo- derme du placente, quand il yen a un, soit plus directement encore dans l'exoderme de la face interne du carpelle, quand il n'y a pas de placente différencié. Cette absence d'ovules, et par suite de graines, a été établie par moi, dés 1869, pour les Guis ( Viscum); elle a été confirmée depuis lors, de 1881 à 1883, par M. Treub, pour les Dendrophthoés (Dendrophthoe), les Macrosolénes (Macrosolen) et les Aspidixies (Aspidixia), en 1888, par M. Johnson pour les Arceuthobes (Ar- ceuthobium). Le présent travail me permet de l'étendre à presque lous les genres du groupe, aux non-parasites aussi bien qu'aux parasites. Quelques-uns seulement, comme les Gaiadendres (Gaia- dendron), Y Atkinsonie (Atkinsonia), la Desmarie (Desmaria), éte., ont, dans chaque loge de leur ovaire pluriloculaire, une protubé- rance du placente, que l'on peut regarder comme un ovule rudi- mentaire et transitoire. C'est là, vraiment, le caractére propre des Loranthinées, celui qui les sépare de toutes les autres familles de Phanérogames (1) et qui, en leur assignant parmi les Angiospermes le rang le plus inférieur, leur donne par là méme, au point de vue philoso- phique, un trés grand intérêt. Il nous apprend, en effet, comment tout un vaste groupe de Phanérogames peut fort bien former ses œufs et les développer en embryons, et méme en embryons trés différenciés, sans avoir besoin pour cela ni de loger d'abord chacune de ses cellules méres d'oosphére dans une de ces émer- gences spéciales du placente qu'on appelle des ovules, ni de trans- former ensuite ces ovules en autant de graines. . (1) & l'exception des Balanophoracées, dont je poursuis actuellement l'étude à ce point de vue, et qui feront l'objet d'une prochaine Communication. 246 SÉANCE DU 8 Mar 1896. Sous le nom de Inovulées, on séparera ce groupe de plantes de toutes les autres Phanérogames, qui seront alors les Ovulées. Les Inovulées peuvent étre opposées à l'ensemble des Phanéro- games ovulées, comme un groupe de méme valeur, quoique beau- coup plus restreint; elles formeraient alors un sous-embranche- ment des Phanérogames. Mais, si l'on remarque que jusqu'à présent on ne connait chez elles ni Gymnospermes, ni Monoco- tylédones, on trouvera préférable de les opposer seulement aux Dicotylédones ovulées et de ne les considérer que comme une sous-classe des Dicotylédones. Cela étant, quel avantage les Ovulées retirent-elles de la peine qu'elles se donnent pour différencier un ovule autour de chaque cellule mére d'oosphére et pour développer plus tard cet ovule n une graine? C'est ce qu'il y aurait lieu de rechercher. II. CLASSIFICATION DES LORANTHINÉES. Ainsi caractérisée, la sous-classe des Dicotylédones inovulées se divise, d'après les caractères de l'organisation florale, en alliances, familles, sous-familles, tribus et genres, de la manière suivante. 1. Division de la sous-classe en deux alliances et quatre fa- milles. — D'abord, suivant que la fleur y a ou non une corolle, ces plantes se partagent en deux groupes, les Pétalées et les Apétales (1). Puis, les Pétalées, suivant que la corolle y est gamopétale ou dia- lypétale, se séparent en deux groupes secondaires, les Pétalées gamopétales et les Pétalées dialypétales. Ces trois groupes corres- pondent respectivement à ceux qu'on obtient en divisant, comme on sait, la sous-classe des Dicotylédones ovulées en Gamopétales, Dialypétales et Apétales. Les Pétalées gamopétales ne forment qu'une seule famille, dans (1) Dans ma première Communication sur l'organisation florale de ces plantes (Bull. de la Soc. bot. de Fr., 8 décembre 1893), j'ai considéré le tube externe de la fleur des Pétalées comme étant un involucre gamophylle con- crescent avec la fleur dans le Nuytsia, un simple calicule dans tous les autres genres. Depuis lors, j'ai pu me convaincre que ce tube a, chez toutes ces plantes, la méme valeur morphologique et que c'est partout un calice à sys- téme vasculaire plus ou moins réduit. Néanmoins, dans toute la suite de mes Communications partielles, j'ai cru devoir, pour plus d'uniformité et de clarté, conserver le langage employé dans les premières. Le moment est venu de rompre avec cette habitude et de dire les choses comme elles sont. VAN TIEGHEM. — CLASSIFICATION DES LORANTHINÉES. 247 laquelle on peut réunir les genres autour de l’un des plus anciens et des plus perfectionnés, les Élytranthes (Elytranthe) : ce sera la famille des Élytranthacées. . Les Pétalées dialypétales comprennent deux familles. Dans l'une, le calice est formé de sépales en nombre différent de celui des pé- tales; en un mot, il est hétéromére. Elle a pour type le genre Nuytsie (Nuytsia) : ce sera la famille des Nuytsiacées. Dans l'autre, le calice est formé, suivant la règle ordinaire, de sépales en même nombre que les pétales et alternes avec eux ; en un mot, il est isomére. Les genres s'y groupent autour du plus ancien, les Loranthes (Loranthus) : ce sera la famille des Loran- thacées. Enfin les Apétales ne renferment pour le moment g“'une seule famille, dont les genres se groupent autour du ph: ancien, ‘Guis ( Viscum) : ce sera la famille des Viscacéew{(1). Les trois familles des Inovulées pétalées sait plus voisines Vun de l'autre qu'elles ne le sont des Inovulées apétales Ainsi, par exemple, les fleurs y sont normalement herma»iirodit--. quelque- fois seulement unisexuées par avortement; la b:5^'ce mère y est concrescente avec le pédicelle floral dans toute son étendue; les carpelles y sont alternes avec les pétales staminiféres, etc. Il con- vient donc de les réunir dans un groupe d'ordre supérieur, cohorte ou alliance, sous le nom de Loranthales. De méme, les Inovulées apétales, c'est-à-dire la famille des Viscacées et celles qu'il y aura lieu d'y associer plus tard, se ressemblent plus entre elles qu'aux Inovulées pétalées. Ainsi, par exemple, les fleurs y sont unisexuées par essence; la bractée mére y est indépendante -du pédicelle floral; les carpelles y sont superposés aux sépales, etc. Il convient donc aussi de les réunir en une cohorte ou alliance, sous le nom de Viscales. Enfin, la sous-classe tout entiére des Dicotylédones inovulées .sera désignée, d'aprés sa famille la plus anciennement connue, les Loranthacées, sous le nom de Loranthinées, comme il a été dit plus haut. Le tableau suivant (p. 250) résume cette division des Pha- nérogames inovulées, d'abord en deux alliances, puis en quatre familles : (1) H y faudra joindre bientôt la famille des Balanophoracées. DICOTYLÉDONES ovulées. genres. ; E 0 cn Élytranthées.... 13 P E +... ÉLYTRANTHIDÉES... Anthères. | p dorsifixes 550-005 Loxanthérées... 1 | gamopétale. Calice isomère. ÉLYTRAM HACÉES, Placente Albumen. Déndrophthoées.. 34 / basifixes.. p * Non..... Aétanthées..... -A basilsire.; tssis DENDROPHTHOÏDÉES. Anthéres.... < \ oscillantes ............ Siphanthémées.. 4 pétalée. LORANTBHALES. Corolle hétéresire. NUYTSIACÉES ..... Placente central libre...... NUYTSIDÉES........ Anthères oscillantes............-.-- c Nudes... 1 basifixes rs Treubellées..... 4 diatypétale. Calice E fatypétale. Calic axile 5... TREUBELLIDÉES.... Anthères..... oscillantes........... Gaiadendrées... 3 isomère.. LORANTHACÉES, Placente.. . gi s basilité8s. e vss Loranihées...... 2% i : basilaire...... LORANTHIDÉES..... Anthéres...... ; inovulées. LORANTHINÉES. Fleur ( / Albumen. Struthanthées... 91 oscillantes. Non Psititacanthées., 10 i , / inclus.. ARCEUTHOBIDÉES. Anthéres dorsifixes..........,.......... Arceuthobiées... 4 E, | -E E d normale... .. os Ginalloées....... 1 1 : E exclus... GINALLOÏDÉES. Inflorescence.... nodale... Bifariées........ 3 ; ACBES, Place apétale. VISCALES. Plante i Î@..csosovoocet visc nte...... ` anomale .. UN vertes, à 0A inlernodale .. Phoradendrécs.. 3 ricis À Albumen. Erémolépidées.. 6 tastlaire........ VISCIDENS, Anthéres..........« TE [Non s. Lépidocératées.. A . dorsifixes à N sacs..... Viscét$....... 9 —— me, REPE Tm nn —— ATRIIS i sous-classe. 4 famillet- 8 sous-familles. 18 tribus. 133 2 alliances. 250 SÉANCE DU 8 MAI 1896. | ovulées. ' gamopétale. Calice isomère. Élytranthacées. pétalée. LORANTHALES. | - DICOTYLÉDONES inovulées. dim dialypétale. ( hétéromére.. Nuytsiacées. | Corehe o aeoea . : Lh. : ; THINÉES. Fleur \ Calice | isomère..... Loranthacées. v apétale. VISCALES.....................ose...sse.ee Viscacées. Dans ce groupement, les Viscacées occupent, sans contredit, le rang le plus inférieur. Mais, pour le rang supérieur, on peut hé- siter entre les Elytranthacées, qui ont la corolle gamopétale avec un calice isomére, et les Nuytsiacées, qui ont la corolle dialypé- tale avec un calice hétéromére. L'hétéromérie du calice étant le signe d'une différenciation plus profonde que la gamopétalie de la corolle, c'est la famille des Nuytsiacées qu'il convient, croyons- nous, de placer au premier rang. 2. Division des familles en sous-familles. — Chacune des quatre familles ainsi définies offre dans la structure du pistil, en parti- culier dans le nombre et la disposition des cellules mères d'endo- sperme ou saes embryonnaires à l'intérieur des carpelles, dans ce qu'on peut appeler, ici aussi comme chez les Ovulées, la placen- tation du pistil, des différences importantes, qui conduisent à la subdiviser en sous-familles. Chez les unes, il y a un placente émané du fond de la loge, concrescent avec la paroi ovarienne suivant autant de lignes longi- tudinales qu'il y a de carpelles, lignes qui alternent avec les ner- vures médianes des carpelles, de maniére à circonscrire autant de logettes, bientót oblitérées chacune par la mise en contact et Ja soudure deson épiderme. En d'autres termes, le pistil est composé de carpelles fermés et l'ovaire est pluriloculaire à placentation axile. Dans chaque logette, le placente proémine et offre une saillie longitudinale. Au fond de la logette, cette saillie est libre sur une petite longueur et forme une protubérance, bientót sou- dée tout autour avec la paroi, que l'on peut considérer comme une sorte d'ovule rudimentaire et transitoire. C'est, en effet, dans le bord inférieur de cette protubérance que prend naissance, sous l'épiderme, une cellule mére d'endosperme. Elle s'allonge vers le haut par son extrémité profonde, c'est-à-dire par sa base, entre bientôt dans le placente et s'y élève jusqu'au sommet, où se fait sa rencontre avec le tube pollinique. C'est dans cette base, ainsi VAN TIEGHEM. — CLASSIFICATION DES LORANTHINÉES. 251 tournée vers le haut, que se différencie l’oosphère et que se pro- duit l’œuf : il y a basigamie (1). Chez d'autres, il y a encore un placente émané du fond de la loge, mais ce placente est et demeure tout autour entiérement indépendant de la paroi de l'ovaire, dont il remplit presque com- plétement la cavité; l'étroite loge annulaire qui le circonscrit ne tarde pas d'ailleurs à s'oblitérer complétement par la mise en contact et la soudure de son épiderme avec celui de la paroi. En d'autres termes, le pistil estcomposé de carpelles ouverts et l'ovaire est uniloculaire à placentation centrale libre. En face de chaque carpelle, le placente produit alors, sous son épiderme, une cel- lule mère d'endosperme. Mais, suivant la hauteur où cette cellule se différencie et suivant son mode de croissance ultérieure, il y a trois cas à distinguer. Tantót la cellule mére d'endosperme se différencie dans l'exo- derme au bas du placente, puis s'allonge vers le haut par son extrémité profonde, par sa base, jusqu'au sommet du placente, où s'opére son union avec le tube pollinique. C'est alors, comme dans le cas de placentation axile, dans cette base que se différencie l'oosphére et que se produit l'œuf : il y a basigamie. Tantót la cellule mére d'endosperme se différencie à mi-hauteur dans l'exoderme des flancs du placente, puis se dirige vers le haut par son extrémité profonde, mais sans s'allonger beaucoup. L'extré- mité du placente se développe fortement vers le haut et forme un tissu conducteur, qui reçoit les tubes polliniques et les amène au contact de la base relevée des cellules mères d'endosperme. Il y a donc encore basigamie. Tantót la cellule mére d'endosperme se différencie dans l'exo- derme au sommet du placente, sous l'épiderme fortement cutinisé qui le recouvre et qui en interdit l’accès aux tubes polliniques. Elle s'allonge alors vers le bas et, parvenue au-dessous de la sépa- ration du placente et de la paroi, elle se recourbe en dehors et en haut, entre dans l'épaisseur de la paroi ovarienne et y remonte, dans une bande sous-épidermique de tissu conducteur qui pro- longe directement celui du style, au-devant du tube pollinique, qui descend par la méme voie. C'est donc dans la base de la cellule (4) Ph. Van Tieghem, Acrogamie et basigamie (Jonrnal de botanique, IX, p. 465, 1895). 252 SÉANCE DU 8 Mat 1896. mère d'endosperme, relevée en dehors, que se différencie l'oos- phère et que se produit l’œuf : ici encore, il y a basigamie. Enfin chez d'autres Inovulées, le pistil est encore formé de car- pelles ouverts et l'ovaire est encore uniloculaire; mais il n'y a pas, à proprement parler, de placente distinct des carpelles, le fond de la loge demeurant légérement convexe, tout à fait plat ou méme concave. La loge ne tarde pas d'ailleurs à se trouver oblitérée par la jonction et la soudure de son épiderme. C'est dans l'exoderme du fond de la loge que les cellules méres d'endosperme prennent naissance cóte à cóte, en nombre plus grand que les carpelles et indéterminé; on peut donc dire que la placentation y est pariétale basilaire. Chacune d'elles s'allonge ensuite par son extrémilé su- perficielle, par son sommet; elle traverse le double épiderme soudé, pénétre dans l'écorce du carpelle et s'y éléve plus ou moins haut au-devant du tube pollinique, qui descend par la méme voie. C'est dans son sommet que se différencie l'oosphére et que se produit l'euf : il y a donc ici acrogamie. En somme, il y a chez ces plantes trois modes de placentation : axile, centrale libre et pariétale basilaire, et le second mode offre jusqu'à trois maniéres d'étre différentes, ce qui porte à cinq le nombre des modifications que l'on y observe, sous ce rapport, dans la structure du pistil. Quand la placentation est axile ou centrale libre, chaque carpelle ne produit qu'une seule cellule mére d'en- dosperme, qui est basigame. Quand Ja placentation est pariétale basilaire, chaque carpelle produit plusieurs cellules méres d'endo- sperme, qui sont acrogames. | Voyons maintenant comment ces vinq modifications se répartis- sent dans les quatre familles constitutives du groupe, et comment celles-ci se subdivisent par là en sous-familles. . Parmi les Élytranthacées, les unes ont l'ovaire pluriloculaire à placentation axile, avec des cellules mères d'endosperme basi- games, en méme nombre que les carpelles : elles se groupent autour du genre Élytranthe (Elytranthe) pour former la sous-famille des Élytranthidées. Les autres ont l'ovaire uniloculaire à placentation basilaire, avec cellules mères d'endosperme acrogames, en nombre plus grand que les carpelles et indéterminé; elies se groupent autour du genre Dendrophthoé (Dendrophthoe), pour former la sous-fa- mille des Dendrophthoidées. us VAN TIEGHEM. — CLASSIFICATION DES LORANTHINÉES. 253 Les Nuytsiacées ont toutes l'ovaire uniloculaire à placente cen- tral libre, avec cellules méres d'endosperme basigames, en méme nombre que les carpelles, issues de la base du placente et remon- tant jusqu'à son sommet; elles ne forment donc qu'une seule sous- famille, les Nugtsidées. Parmi les Loranthacées, les unes ont l'ovaire pluriloculaire à placentation axile, avec cellules méres d'endosperme basigames, en méme nombre que les carpelles; elles se groupent autour du genre Treubelle (Treubella), pour former la sous-famille des Treu- bellidées. Les autres ont l'ovaire uniloculaire à placentation basilaire, avec cellules méres d'endosperme acrogames, en nombre plus grand que les carpelles et indéterminé; elles se groupent autour du genre Loranthe (Loranthus), pour former la sous-famille des Loranthidées. Parmi les Viscacées, les unes ont l’ovaire uniloculaire à placen- tation centrale libre avec cellules mères d'endosperme nées à mi- hauteur, basigames, mais demeurant incluses dans le placente ; elles se groupent autour du genre Arceuthobe (Arceuthobium), pour former la sous-famille des Arceuthobidées. D'autres ont encore l'ovaire uniloculaire à placentation centrale libre, mais les cellules méres d'endosperme, nées au sommet du placente, en sortent par la base, se recourbent en U pour remonter dans la paroi ovarienne et sont basigames; elles se groupent autour du genre Ginalle (Ginalloa), pour former la sous-famille des Gi- nalloidées. D'autres encore ont l'ovaire uniloculaire à placentation pariétale basilaire, avec cellules mères d'endosperme acrogames, en nombre plus grand que les carpelles et indéterminé; elles se groupent autour du genre Gui (Viscum), pour former la sous-famille des Viscidées. Les différences signalées plus haut dans le mode de placenta- tion permettent donc de subdiviser les quatre familles du groupe des Loranthinées en huit sous-familles, subdivision que résume le tableau suivant : 254 SÉANCE DU 8 MAI 1896. : : : axillares Élytranthidées. ——— o Ursus i basilare. oeae erre Dendrophthoidées. NUYTSIACÉES. ,.... eee Placentation centrale libre....................... Nuytsidées. : : : axile.......-. ere eene nente nete Treubellidées. €—— n placenta on | DASIIRITE sr... Loranthidées. { centrale libre à sacs ( inclus....... Arceuthobidées. YISGACRES (569-622 ce pics embryonnaires..... | exclus ...... Ginalloidées. basilaire.....::................. Viscidées. 3. Division des sous-familles en tribus. — Dans la plupart de ces sous-familles, l'organisation de la fleur subit encore d'autres modifications qui, jointes à diverses variations dans la structure du fruit, permettent d'y distinguer plusieurs tribus. Les modifications de la fleur portent principalement sur la con- formation de l'étamine, dont l'anthére est tantót basifixe, tantót dorsifixe et, dans ce second cas, tantót immobile, avec filet dilaté à l'insertion, tantót mobile et oscillante, avec filet aminci en pointe à l'insertion. Les variations du fruit intéressent les unes l'em- bryon, qui est ou non accompagné d'un albumen, les autres le péricarpe, qui est le plus souvent charnu et visqueux dans toute son épaisseur, quelquefois presque sec dans toute son épaisseur, quelquefois aussi charnu et visqueux dans sa couche externe, sec et dur dans sa couche interne, ou inversement sec et dur dans sa couche externe, charnu et visqueux dans sa couche interne; ce qui fait que le fruit est le plus souvent une baie, quelquefois un achaine, quelquefois aussi une drupe, quelquefois encore l'inverse d'une drupe, une sorte de pépon. Appliquons ces caractéres à chacune des sous-familles pour y distinguer et y définir les tribus. Dans la famille des Élytranthacées, parmi les Élytranthidées, les unes ont les anthéres basifixes et forment, autour du genre Ély- tranthe (Elytranthe), la tribu des Élytranthées. Les autres ont les anthères dorsifixes, mais immobiles, et forment la tribu des Loxan- thérées, ayant pour type le genre Loxanthére (Loxanthera). Parmi les Dendrophthoidées, les unes ont les anthéres basifixes, tantót avec albumen, formant autour du genre Dendrophthoé (Dendrophthoe) la tribu des Dendrophthoées, tantót sans albumen, formant autour du genre Aétanthe (Aetanthus) la tribu des Aétan- Ihées. Les autres ont les anthéres dorsifixes et oscillantes et for- VAN TIEGHEM. — CLASSIFICATION DES LORANTHINÉES. 255 ment, autour du genre Siphanthème (Siphanthemum), la tribu des Siphanthémées. Dans la famille des Nuytsiacées, les Nuytsidées ont toutes les anthères oscillantes et pour fruit un achaine ailé; aussi ne for- ment-elles qu'une seule tribu, les Nuytsiées. Dans la famille des Loranthacées, parmi les Treubellidées, les unes ont les anthéres basifixes et forment, autour du genre Treu- belle (Treubella), la tribu des Treubellées. Les autres ont les an- théres oscillantes, en méme temps qu'un fruit drupacé, et for- ment, autour du genre Gaiadendre (Gaiadendron), la tribu des Gaiadendrées. Parmi les Loranthidées, les unes ont les anthéres basifixes et forment, autour du genre Loranthe (Loranthus), la tribu des Lo- ranthées. Les autres ont les anthéres oscillantes, tantôt avec un albumen et formant alors autour du genre Struthanthe (Struthan- thus) la tribu des Struthanthées, tantôt sans albumen et formant alors autour du genre Psittacanthe (Psittacanthus) la tribu des Psiliacanthées. Dans la famille des Viscacées, les Arceuthobidées ont toutes l'anthére à un seul sac pollinique en forme de tore et pour fruit un pépon déhiscent à la base, à l'insertion du pédicelle, comme celui des Ecballes (Ecballium); aussi ne forment-elles qu'une seule tribu, les Arceuthobiées, ayant pour type le genre Arceu- thobe (Arceuthobium). Parmi les Ginalloidées, les unes ont une inflorescence normale, pourvue de bractées; elles ont pour type le genre Ginalle (Ginalloa) et forment la tribu des Ginalloées. Les autres ont une inflorescence anomale, à fleurs sériées et basipétes, sans bractées, tantót con- centrée au voisinage des nœuds, nodale, formant autour du genre Bifarie (Bifaria) la tribu des Bifariées, tantót étendue dans toute la longueur des entre-nœuds, internodale, formant autour du genre Phoradendre (Phoradendron) la tribu des Phoradendrées. Parmi les Viscidées, les unes ont des anthéres basifixes à quatre sacs polliniques, tantôt avec albumen, formant autour du genre Érémolépide (Eremolepis) la tribu des Érémolépidées, tantôt sans albumen, formant autour du genre Lépidocérate (Lepidoceras) la tribu des Lépidocératées. Les autres ont des anthères dorsifixes, à sacs polliniques nombreux et indéterminés, formant autour du genre Gui (Viscum) la tribu des Viscees. 256 SÉANCE DU 8 Mar 1896. 4. Division des tribus en genres el lableau résumant toute la classification du groupe. — D’après les variations de divers autres caractères, moins importants que ceux qui viennent d’être utilisés pour la délimitation des tribus, en particulier d’après les modifications de l'inflorescence, la plupart de celles-ci se divisent en un plus ou moins grand nombre de genres. Ces genres ont été caractérisés dans la série des Communications partielles publiées sur ce sujet depuis trois ans dans ce Bulletin. Il suffira donc d'en inscrire le nombre en face du nom de chaque tribu dans le tableau général inséré p. 248 et p. 249, qui résume la division progressive de la sous-classe des Loranthinées en deux cohortes ou alliances, quatre familles, huit sous-familles, dix-huit tribus et cent trente- trois genres. Rappelons en terminant que, dans la derniére classification pu- bliée par M. Engler, en 1859, la famille des Loranthacées est par- tagée en deux sous-familles, la première avec une seule tribu, la seconde avec trois tribus, comprenant ensemble vingt et un genres. Les cent douze genres ajoutés dans le présent travail ne sont pourtant pas tous également nouveaux. Plusieurs, au nombre de quatorze, ont été établis dés 1830, par Martius et par Blume, ou plus tard par divers botanistes, sans avoir été admis par les auteurs qui ont suivi. Il a suffi de les restaurer et d'en mieux préciser les caractéres. Plusieurs autres, au nombre de onze, ont été déjà reconnus comme sections d'autres genres. Il n'y a eu qu'à les en séparer davantage et à les individualiser en les dotant d'un sur- croit de caractéres différentiels. Le reste seulement, au nombre de quatre-vingt-sept, sont entiérement nouveaux pour la science. M. le Secrétaire général donne lecture de la Note sui- vante : CRUCIFERE NOUVELLE POUR L'ALGÉRIE ET REMARQUES SUR LA CLASSIFICATION DES CRUCIFÈRES SILICULEUSES ; par M. J.-A. BATTANDIER Ionopsidium heterospermum sp. nov. La plante qui fait l'objet de cette Note fut récoltée, dans la deuxième quinzaine de mai 1891, par le D" Trabut, dans la riche région de Garrouban, que le voisinage du Maroc rend dangereuse BATTANDIER. — IONOPSIDIUM HETEROSPERMUM SP. N. 257 et difficile à explorer. Je l'avais, bien à tort, conservée jusqu'à pré- sent dans mon herbier sous le nom erroné d’Zonopsidium albi- florum. C'est une planté fort intéressante à divers titres. Elle est si étroitement liée à deux plantes montagnardes trés rares, l'une d'Espagne, l'autre d'Italie, qu'il serait oiseux de la décrire et de la figurer; il suffira d'indiquer les différences. Elle forme avec elles un type méditerranéen qui semble en voie de dis- parition. Ces deux espéces étroitement liées à la nótre sont : 1* Ioxopsipium SaviaNUM Ball, in Arcangeli, Compend. Fl. It.; Cosson, Compend. Fl. Atl. Bivonæa Saviana Caruel, Prodr. fl. Tosc. et Fl. ital.; P. Savi, Nuovo Giornale botanico, vol. I, p. 195. Minœa Saviana Lojacono (loc. cit., vol. XIII). — Fig.. Nuovo Giornale, vol. I, tab. XIL.. 9" Turaspr PROLONGI Boissier, Voy. Esp., p. 53, tab. XIV, a; Bivonæwa Prolongi Caruel; Minæa Prolongoi Lojacono (loc. cit.). La plante algérienne, plus puissante que ses congénères, peut atteindre 40 centimètres et plus. Elle diffère de la plante d'Italie par ses fleurs un peu plus petites, ses silicules plus arrondies, étroitement ailées tout autour, faiblement mais nettement émargi- nées au sommet, à loges dispermes; par son style plus long; ses graines plus aplaties, les unes notorrhizées, les autres pleuror- rhizées. Elles sont figurées notorrhizées dans l'T. Savianum. Le Thlaspi Prolongi en différe fort peu, si ce n'est par ses graines toutes pleurorrhizées, d'aprés les auteurs, et encore ce caractère aurait-il besoin d’être vérifié à nouveau. En outre, sa silicule. est moins nettement échancrée et presque cordiforme à la base, ce qui n'a pas lieu dans notre plante; ses pétales sont peut- étre plus égaux. Boissier, dans sa description, donne au T. Prolongi des fleurs presque aussi grandes que celles du Th. montanum, et un style long d'une ligne. Les fleurs de notre espéce seraient beaucoup plus petites, mais pareilles à celles de la figure. D'autre part P. Savi (loc. cil.) dit que, dans les échantillons de Th. Prolongi conservés dans. l'herbier de Florence, les fleurs sont plus petites que celles de 14. Savianum et ont un style de 1 millimètre. C'est T. XLI. (SÉANCES) 17 258 SÉANCE DU 8 MAI 1896. exactement la longueur de celui de notre plante, qui n'en est peut-être qu'une variété. Maintenant dans quel genre classer ces trois plantes? Il est bien évident que la position relative de la radicule et des cotylédons ne peut nous donner aucune indication, puisque, sur les trois, l'une est notorrhizée, l’autre pleurorrhizée et la troisième à la fois notorrhizée et pleurorrhizée. D'ailleurs ce caractére, prétendu dominateur, setrouve constamment en défaut dans la classification des Crucifères siliculeuses et y a jeté le plus grand trouble. Ila amené De Candolle à faire pour le Thlaspi luteum de Linné le genre Bivonæa qu'il place dans la tribu des Lépidinées; mais, à ce compte, il faudrait faire un genre de Thlaspidées avec les Lepi- dium virginicum et perfoliatum. Ce dernier a méme les fleurs jaunes comme le Bivonæa dont il est l'exacte contre-partie. Caruel, il est vrai, a essayé de rétablir sur de nouvelles bases le genre Bivonæa dans lequel il place les plantes qui font l'objet de cette Note, et qu'il caractérise par les funicules soudés aux mem- branes septales. Mais ce caractère se retrouve dans divers Thlaspi, et spécialement dans les Th. perfoliatum et surtout Tinæanum, espèce méconnue par lui, si semblable au Bivonœæa lutea qu'on ne peut sur le terrain l'en distinguer que par la couleur des fleurs. Dans une clé dichotomique des plantes d'Algérie que je prépare, Jai dû renoncer à la prépondérance généralement accordée aux caractères tirés de l'embryon pour les Crucifères siliculeuses, ne trouvant qu'exceptions continuelles, Comment séparer l'Hutchinsia procumbens de l Hutchinsia pelræa ? Si nous jetons les yeux sur la Flore de France de Grenier et Godron, nous voyons la position de la radicule indécise et flottante dans les genres : Draba, Roripa, Cochlearia, Kernera, Camelina, Isatis, Iberis, Teesdalia, Aethionema, Thlaspi, Hutchinsia, Le- pidium, Cakile. Ce caractére mis de cóté, ainsi que celui tiré de l'adhérence des funicules aux cloisons, il nous reste la présence, si caractéristique dans nos plantes et les Jonopsidiwm, des grosses papilles cristal- lines qui couvrent la graine. Mais alors se lève une nouvelle diffi- culté; comment séparer Ionopsidium de Cochlearia? Il est certain BATTANDIER, — IONOPSIDIUM HETEROSPERMUM SP. N. 259 que les deux genres sont fort voisins; toutelois Cochlearia se sé- pare par sa capsule globuleuse généralement pointue. Lojacono (Nuovo Giornale botanico, vol. XIII) a supprimé ces difficultés, en faisant presque autant de genres que d'espéces. Quant à moi, je crois devoir conserver le genre Jonopsidium légè- rement modifié et admettre comme sections les genres de Lojacono. lonopsinium Reichenbach, Pl. crit. Sepala patula, basi subæqualia; stamina libera, edentula; siliqua a latere compressa, utrinque obtusa, vel apice subemarginata, stylo brevi abrupte mucronata, valvis carinatis vel brevissime alatis ; stigma obtusum vel obscure bilobum ; semina in loculis 2-3, glandulis crystallinis undique tecta ; cotyledones incumbentes vel accumbentes. à I. Euionopsidium. — Herba acaulis floribus violaceis. I. AcAULE Reich.; Cochlearia acaulis Desf. — Maroc, péninsule Ibé- rique. à 11. Pastorea Todaro. — Planta caulescens, pedunculi omnes axillares. I. ALBIFLORUM Durieu, in Duch. Rev. bot. II. — Sicile, Algérie. g II. Minæa Lojacono. — Inflorescentia basi tantum bracteata, silicula sæpius angustissime alata. Herbæ annuæ caulescentes. J. SavianuM Ball (loc. cit.). — Mont Calvi en Toscane. I. PnoLoNcor; Thlaspi Prolongi Boissier (loc. cit.). — Espagne. I. HETEROSPERMUM, species nova vel varietas praecedentis. — Fron- tière du Maroc entre Ain Sidi Djillali et Garrouban. — Mai-juin. M. Guérin, vice-secrétaire, donne lecture du travail sui- vant : 260 SÉANCE DU 8 MAI 1896. LÀ STRUGTURE DU PÉTIOLE DANS LES DIVERSES ESPÈCES DU GENRE QUERCUS; par M. Francois BOSSEBŒURF. L'anatomie du pétiole dans le genre Quercus a été trés peu étudiée jusqu iei. En 1864, Frank en a donné une description exacte pour le Quercus pedunculata. Dans son Traité de Botanique (p. 844 de la % édition), M. Van Tieghem indique un type unique pour tout le genre Quercus. D'aprés lui, l'anneau que forment les faisceaux libéroligneux est « aplati en haut en forme de demi-cercle ou de triangle ». En 1887, M. L. Petit, dans un travail sur le pétiole des Dicotylédones, a décrit la structure du pétiole dans les Quercus pedunculata, Suber, coccinea, Ilex. Mais il a trop vite généralisé en signalant des grains d'amidon et de grosses mácles d'oxalate de chaux dans le pétiole du Quercus pedunculata, et, de plus, c'est à tort qu'il a attribué la méme structure aux pétioles du Quercus Suber et du Quercus pedunculata, pétioles qui appartiennent en réalité à deux types trés différents. Nous avons entrepris, sur l'anatomie du pétiole dans le genre Quercus, des recherches étendues qui ont déjà porté sur plus de 50 espèces prises dans les diverses sections Lepidobalanus, Pasa- nia, Cyclobalanus, Lithocarpus. Voici les premiers résultats de ces observations. Toutes les formes que nous avons examinées se rattachent à deux types principaux. I. Premier type de péliole. — A la base du pétiole, les fais- ceaux libéroligneux, isolés, plus ou moins nombreux, sont rangés sur une ligne circulaire trés aplatie en haut, ou presque triangu- laire. A chacun de ces faisceaux est adossée une masse de scléren- chyme provenant du péricyele dont les cellules ont leurs parois trés fortement épaissies. En montant dans le pétiole, — à des hauteurs variables, mais ordinairement vers la base, — ces faisceaux libéroligneux se rap- prochent progressivement et constituent un anneau avec bois à l'intérieur et couche extérieure de liber, entouré du péricycle BOSSEBŒUF. — STRUCTURE DU PÉTIOLE DES QUERCUS. -2614 sclérifié. En même temps que les faisceaux se fusionnent ainsi, ceux du milieu de la partie supérieure se recourbent vers le centre La S d —J p > uu cae ie n e) A parem A A. ue. js sd à uc. t puo eco eet. Fig f. Üaecns métis a Coupe 4wavsvevsale à la base duplo ; ep: ee Lua. B exe fa zenchyme cota = parm: Perenckyme menlullaire . ér.sel: bresych Sedai Le 4: frs _ lt lla nr en deux prolongements. Ces extrémités s'isolent peu à peu de T. e eiae) pp ACRES ; Aw Coupe bramversale veas t basi du pétiole E l'anneau qui se referme autour d'elles, et se rejoignent en un arc interne avec bois tourné en haut et liber en bas. Cette disposition définitive des faisceaux libéroligneux s'établit généralement dans la moitié inférieure du pétiole, souvent non 262 SÉANCE DU 8 Mar 1896. loin de la base, et se continue dans une grande partie de la ner- vure médiane du limbe. A ce premier type de structure appartiennent les Quercus 22 t E Zoe Caere tein. OHA Coupe Elansversale au milieu du fad Ecole. Ægilops, alba, castaneifolia, Cerris, coccinea, Daimyo, falcala, Farnetto, glanduligera, Imbricaria, Libani, lyrata, macran- Fig M s Vuercus toco ana š Patist. Coupe Eranaversvale au milieu du potiole. thera, macrocarpa, Mirbecki, palustris, pedunculata, Prinus, Pseudo-Suber, rubra, serrata, sessiliflora, stellata, taraxacifolia, Toza, Vibrayana. BOSSEBŒUF. — STRUCTURE DU PÉTIOLE DES QUERCUS. 263 Il importe de remarquer que toutes ces espèces ont les feuilles caduques. II. Deuxième type de pétiole. — Les faisceaux libéroligneux, — isolés à la base comme dans le type précédent, mais moins nombreux, — se rejoignent bientót en formant un anneau complet aplati en haut, composé d'une couche de bois interne et d'une couche de liber, et entouré par le péricycle trés fortement sclé- rifié. Cette disposition se poursuit dans le reste du pétiole ainsi que dans la nervure médiane du limbe, et à aucun niveau n'ap- parait l'are interne qui caractérise la forme du premier type. Parmi les pétioles du second type, certains se distinguent net- tement des autres. Leur parenchyme cortical renferme des cel- lules courtes, trés sclérifiées, à lumen oblitéré, et disséminées irrégulièrement. Les espèces que nous avons étudiées, et dont les pétioles appar- tiennent au premier sous-groupe, — sans cellules scléreuses dans le parenchyme cortical, — sont les Quercus agrifolia, Ballota, Calliprinos, Chrysolepis, Ilex, occidentalis. Dans le second sous-groupe, — dont les pétioles contiennent des cellules sclérifiées dans le parenchyme cortical, — se trouvent Zig x s. zs re 2C Le de jet E. ete. P Coupe answer sale penali das pies les Quercus cornea, Eyrei, glauca, thalassica, Thomsoniana, espèces qui se rattachent toutes aux seclions Pasania, Cyclobala- nus ou Lithocarpus. 964 SÉANCE DU 8 MA1 1896. Il y a à faire ici une remarque très importante. De même que toutes les espèces dont le pétiole appartient au premier type sont à feuilles caduques, toutes celles dont il présente le second type Ze, i hezcus letri Fk lamensts A Lereis X Jubre). Coupe h anrea au Ed petiole : sont à feuilles franchement persistantes. La distinction est nette et absolue. On sait qu'au contraire, au point de vue morpho- Fo Z .- Fuercess jeubescens x ln PR A Gupe traniversali au sommet du pétrole logique, tous les degrésse montrent jusqu’à des variations impor- tantes dans la même espèce. . — ll existe, entre les deux types très tranchés de pétiole que nous venons de décrire, quelques rares formes intermédiaires. B . . . . , , L'arc interne, — qui est toujours bien développé dans le pre- BOSSEB(EUF. — STRUCTURE DU PÉTIOLE DES QUERCUS. 265 mier type, — s'y dessine à peine sans se détacher de l'anneau, ou n'apparait qu'à l'état de trace à peine perceptible. Ou bien sur le méme sujet, certains pétioles sont tout à fait du premier type et les autres entiérement du second. Nous avons découvert ces formes mixtes chez des sujets que leurs caractéres morphologiques révélent comme hybrides et comme Zig. P P x Les … lb Coupe- hansveriale Ou.sommet dus péhole issus d’un croisement entre espèces à feuilles caduques et espèces à feuilles persistantes : des Quercus Cerris X Suber (Fuhlamensis) et des Quercus pubescens x Ilex. Elles s'expliquent parfaitement par l'origine trés probablement croisée de ces arbres, et ainsi viennent trés harmonieusement s'ajouter aux caractères extérieurs comme une nouvelle et trés forte preuve de l'hybridité (1). (4) Ces recherches ont été faites au laboratoire de botanique des Facultés libres d'Angers. SÉANCE DU 99 MAI 1896. PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 8 mai, dont la rédaction est adoptée. M. le Secrétaire général a le regret d'annoncer à la So- ciété la mort de M. James Lloyd, décédé à Nantes, le 10 mai, à l’âge de quatre-vingt-six ans. M. Lloyd est surtout connu par sa Flore de l'Ouest de la France, dont il préparait dans ces derniers temps une cinquième édition, la première remon- tant à 1854, ouvrage à bon droit réputé comme un manuel classique pour la région qu'il embrasse, rédigé avec une critique sévère et sous une forme trés concise en méme temps que d'une remarquable précision. Ce savant botaniste s'intéressait aux Algues autant qu'aux Phanérogames et il en a publié, sous le titre d'Algues de l'Ouest de la France, une trés belle collection comprenant 480 numéros; le premier fascicule parut en juin 1847, le dernier en mars 1894. Fort estimée par les personnes compétentes, mais tirée à un nombre d'exemplaires assez restreint, cette publication n'est mal- heureusement pas aussi connue qu'elle mériterait de l'étre. _ James Lloyd, par suite d'une règle qu'il s'était imposée, n'était membre d'aucune Société savante. M. G. Camus, au nom de la Commission de comptabilité, donne lecture du procés-verbal suivant : PROCÈS-VERBAL DE VÉRIFICATION DES COMPTES DU TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, PAR LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ, POUR LES ANNÉES COMPTABLES 1892 à 1894. i La Commission de comptabilité s'est réunie, au siège de la Société, le 21 mai dernier, sous la présidence de M. A. Chatin. — Étaient pré- sents : MM. Ed. Bornet, G. Camus et Roze, membres de la Commission ; Delacour, trésorier, et Malinvaud, secrétaire général. La Commission a vérifié, dans tous leurs détails, les comptes présentés par M. Delacour, trésorier-de la Société, ainsi que les pièces justificatives à l'appui. Lesdits comptes se soldaient par un excédent de recettes, au 31 décembre 1894, de 46 621 fr. M cent., dûment représentés par les CHATIN. — EXISTENCE ET SYMÉTRIE DE L'AXE, ETC. 267 valeurs détaillées dans le Rapport sur la situation financière dont M. le Trésorier a donné lecture à la Société, dans la séance du 22 novembre dernier (1). La Commission a reconnu la complète régularité de ces comptes. Elle propose en conséquence à la Société de les déclarer approuvés et de renouveler à M. le Trésorier l’expression de sa vive gratitude. Paris, le 22 mai 1896. Le Président, A. CHATIN. Les Membres de la Commission, Ep. BonNET, G. CAMUS, E. ROZE. La Société, par un vote unanime, adopte les conclusions formulées à la fin de ce procés-verbal et vote des remercie- ments à M. le Trésorier. M. Chatin fait à la Société la communication suivante : SIGNIFICATION DE L'EXISTENCE ET DE LA SYMÉTRIE DE L'AXE DANS LA MESURE DE LA GRADATION DES VÉGÉTAUX; par M. A. CHATIN. La symétrie des organes des végétaux, premier objet de mes études (2), a toujours tenu une grande place dans mes travaux, soit qu'ils se rapportent à la Morphologie, à l’Organogénie ou aux développements consécutifs à celle-ci, développements d’où ré- sultent des états définitifs sur lesquels l'Anatomie est maintes fois appelée à jeter ses lumiéres. Or c'est principalement de la symétrie et de l'Anatomie que s'éclaire la présente étude : d'une part, sur l'axe proprement dit, ou tigellaire; d'autre part, sur l'axe descendant, ou radiculaire. L'existence ou l'absence de l'axe dans les végétaux marque une grande étape, admise de tous, dans la gradation organique. Les Dicotylédones et les Monocotylédones, justement regardées comme les types les plus élevés de la végétation, sont toujours (1) Voy. le Bulletin, t. XLII (1895), p. 614. (2) A. Chatin, Sur les lois de la symétrie et du balancement des organes (Comptes rendus, t. IV, 1831). 268 SÉANCE DU 22 MAI 1896. pourvues d’une tige reconnaissable, mème quand elle semble manquer, en ce qu’elle est le support nécessaire des feuilles et des fleurs. Tel est le cas des plantes dites Rhizanthées (racines-fleurs) et Acaules (Gentiana acaulis, Primula acaulis, Silene acaulis). Deux caractères morphologiques importants distinguent généra- lement les Dicotylédones des Monocotylédones : dans les premières, l'axe est unique; dans les secondes, il est souvent composé de plu- sieurs tiges homologues. Dans les premières, l'axe produit, de l'aisselle des feuilles, des axes secondaires; dans les secondes, les axes secondaires man- quent le plus souvent, par arrét de développement des bourgeons axillaires. Or multiplicité d'organes homologues (1) et arrêts de dévelop- pement s'ajoutent, chez les Monocotylédones, à beaucoup d'autres signes de dégradation. La tige, qui existe, avec des développements d'ailleurs trés va- riables, chez toutes les plantes cryptogames vasculaires, disparaît au milieu des cryptogames cellulaires, qu'elle partage en deux groupes : l'un supérieur (acrogènes); l'autre inférieur (amphi- gènes). La symétrie, considérée dans la tige au point de vue anato- mique, n’est pas chose négligeable. C'est en effet chez les Dicotylédones, embranchement supérieur, qu'existent, symétriquement disposés, et séparés, au moins dans la période primaire de leur développement, ces faisceaux libéro- ligneux ou fibro-vasculaires, unités anatomiques que Gaudichaud désignait par le nom de phytons. C'est ainsi qu'on voit ces faisceaux, non encore fondus en un cercle fermé périmédullaire, au nombre de : 9. Dipsacus pilosus, Geranium Robertianum. 6. Arceuthobium, Corydalis. 8. Viscum album et V. attenuatum, Æginetia, Thlaspi. 10. Cuscuta epithymum, americana, major, densiflora et re- flexa, Anoplanthus, Boschniakia, Hyobanche, Epirhizanthus, (1) A. Chatin, De la multiplicité des parties homologues dans la mesure de la gradation des végétaux (Comptes rendus, t. CXVI, 1893). CHATIN. — EXISTENCE ET SYMÉTRIE DE L'AXE, ETC. 269- Viscum capitatum et V. arliculatum (Burm.), Carum, Fænicu- lum. 12. Viscum tænioides et V. tuberculatum, Caltha, Primula.. 14. Cuscuta monogyna, Coronilla glauca, Psoralea bitumi- nosa. . 16. Phelipæa arenaria, cærulea et indica. 20. Septimetula (Loranthus Steud.) Macrosolen Van Tiegh., Clandestina, Lathræa, Cytinus, Cucurbita, Ranunculus Lingua, Aster Tripolium. 24. Orobanche atrorubens, cruenta, Galii et pruinosa, Epi- phegus. Puis viennent, dans le voisinage même des Orobanchées, etc., parasites complètes dépourvues de chlorophylle et présentant en général des faisceaux distincts (1) : les Pédiculariées et les Thésia- cées, demi-parasites vertes à cercle ligneux complet, ce qui est d'ailleurs le cas des Scrofularinées, Labiées, Solanées, Apocynées et Gentianées, Corolliflores voisines des Pédiculariées. On peut considérer que, dans les parasites colorées, la non-dis- position des faisceaux en cercle fermé est due à un arrét de déve- loppement qui les constitue, par cela méme, en état de dégrada- tion. Chez les Monocotylédones, en général, les faisceaux, bien loin d'étre en nombre limité et disposés symétriquement, sont générale- ment multiples et épars. Dans bon nombre de Monocotylédones et chez quelques Dico- tylédones, groupe supérieur à ce point de vue comme à tant d'autres, la dégradation de la tige revét une forme spéciale, celle de la réduction du système libéro-ligneux à un seul cordon axile. Telle est la structure des Vallisneria (2), Anacharis, Hydrilla, Udora, Halophila, Ruppia, Cymodocea(3), Zostera, Zannichellia, (1) Les faisceaux restent encore distincts dans Arceuthobium et le Viscum pourvus de chlorophylle, quoique parasites complètes. Ils se réunissent ordi- nairement en un cercle fermé dans les Loranthacées, surtout chez les. Loran- thacées dissidentes (Nuytsia, etc.), non parasites. (2) J'ai fait connaitre, chez le Vallisneria, l'existence d'un second cordon asymétrique n'existant que dans le seul pédoncule femelle dont il causerait l'enroulement par une inégalité d'allongement d'avec le gros cordon axile, rappelant ainsi ce qui se produit dans le thermomètre de Bréguet par l'inégale dilatabilité des deux métaux juxtaposés (Comptes rendus, t. XLI). (3) Le Cymodocea présente, en outre, dispersés dans le parenchyme, quel- ques petits faisceaux. 210 - SÉANCE DU 22 MAI 1896. Caulinia, Najas, Ceratophyllum et de la plupart des Polamo- geton (Potamogeton acutifolius, latifolius, crispus, densus, gra- minifolius, lucens, pectinatus et trichoides), ainsi que dans les Myriophyllum, Aldrovanda et Callitriche. Une remarque qui se présente d’elle-même, c’est que les plantes à corps ligneux axile ou central vivent complètement submergées. Or telle est la relation certaine, de cause à effet, entre la réduc- tion du système ligneux à un cordon axile et l’état complète- ment (1) immergé qu'il suffit, pour que ce cordon fasse place à des faisceaux distincts généralement disposés symétriquement sur une circonférence périmédullaire (ou parfois répartis dans le pa- renchyme externe), que des espéces, méme trés voisines de celles submergées et à corps ligneux central, vivent flottantes (Potamo- geton natans) ou soient amphibies (Potamogeton heterophyllus), ces dernières croissant alternativement dans l'eau et dans l'air, suivant les phases de leur végétation ou la succession des saisons, déterminant, par la retraite ou l'élévation des eaux, leur émersion ou leur immersion. L'appareil tégumentaire, sans stomates, peu ou même non dif- férencié dans les plantes tout à fait submergées, marquées ici encore de dégradation, se Msg eu chez les espéces flottantes et les amphibies. Se trouvent dans les premières : l'Alisma natans, le Potamo- geton natans, le Sparganium nalans, Y Hydrocharis, 'Aponoge- ton, le Nymphæa, le Villarsia; et parmi les amphibies : les Aco- rus, Calla, Butomus, Pontederia, Alisma Plantago, Damasonium et ranunculoides, Sparganium ramosum et simplex, Limosella, Littorella, Hottonia, Helodes, Menyanthes, J ussieua, Sarracenia, Nasturtium amphibium et officinale, Phellandrium, Sium, etc. A noter que, dans les plantes submergées, la dégradation, déjà manifeste par le corps fibro-vasculaire central et la simplifica- tion des téguments, s’accentue encore par le manque absolu de vaisseaux ou leur rareté, quelquefois par leur existence seulement transitoire. On peut d’ailleurs constater qu’une sorte de curieux parallé- lisme dans la dégradation existe : d’une part, entre les parasiles (1) Parmi les espèces citées, la Callitriche, seule, élève, temporairement, ses sommets feuillés à fleur d’eau. CHATIN. — EXISTENCE ET SYMÉTRIE DE L'AXE, ETC. 271 complètes et les plantes submergées; d'autre part, entre les demi- parasites et les espèces ouamphibies ou flottantes. Dans les premières, les parasites ont les faisceaux distinets, manquent de trachées déroulables, de chlorophylle, souvent de stomates, et respirent par toute leur surface, tandis que, à leur tour, les plantes immergées n’ont qu’un cordon ligneux axile, pas ou peu de trachées, manquent de stomales et respirent aussi par toute leur surface, sans compter les lacunes qui portent l'eau aérée au milieu de tous les tissus. Dans les secondes, on voit les demi-parasites présenter un cercle libéro-ligneux complet et étre pourvues de trachées, de chloro- phylle, ainsi que de stomates, caractéres qui se retrouvent tous dans la plupart des plantes à demi aquatiques, telles que les Nym- phea, Villarsia, Trapa, Helodes, Menyanthes, Jussieua, Hip- puris, Sarracenia. Quelques exceptions sont à signaler; c'est ainsi que les faisceaux restent distincts dans le Ranunculus Lin- gua et les Sium. Le cachet de supériorité des Dicotylédones sur les Monocotylé- dones, de celles-ci sur les Acotylédones, ne ressort pas moins de l'examen comparatif du systéme descendant ou radiculaire, que de celui du systéme tigellaire. Dans les premières existe un véritable axe descendant, d'origine embryonnaire, toujours simple (1), pérennant, et donnant nais- sance à des racines secondaires naissant en ordre symétrique (D. Clos). Chez les Monocotylédones, le systéme radiculaire se compose de parties homologues multiples, de durée limitée et se succédant les unes aux autres, les premiéres seules d'origine embryonnaire comme l'axe descendant des Dicotylédones, les suivantes, succes- sivement nées puis détruites, toujours adventives (2). Quant aux Acotylédones, leurs racines, aussi multiples et homo- logues, sont toujours adventives. En somme, la racine contribue à donner la mesure de la grada- tion des végétaux : (1) Parfois, comme dans fe Tropæolum, il y a plusieurs racines embryon- naires, mais bientôt faisant place à une seule. (2) Exceptionnellement, comme dans le Vallisneria, existe une seule ra- cine embryonnaire, mais presque aussitót remplacée par un groupe de radi- celles homologues, auxquelles succéderont de nouvelles générations. 272 SÉANCE DU 22 MAI 1896. Par son origine : embryonnaire dans les Dicotylédones et les Monocotylédones, toujours adventive chez les Acotylédones; Par le nombre : unique dans les Dicotylédones seules, elle est formée de multiples parties homologues chez les Monocotylédones; Par sa durée : pérennante dans les Dicotylédones, elle est tou- jours temporaire dans les Monocotylédones ; Par son anatomie : fibro-vasculaire chez les Dicotylédones, les Monocotylédones et les Acotylédones supérieures, elle est simple- ment cellulaire dans les Acotylédones inférieures ; Par la symétrie des productions secondaires, les Dicotylédones seules émettant de leur axe des racines secondaires disposées dans un ordre symétrique comparable à celui qui préside à la disposi- tion des feuilles sur la tige. Des apercus qui précédent, il ressort que l'existence et la symé- irie, tant anatomique que morphologique, des systémes ascendant et descendant des végétaux, justifient par des faits et arguments nouveaux la dégradation organique allant des Dicotylédones aux Monocotylédones, de celles-ci aux Acotylédones, des Acotylédones vasculaires aux cellulaires, enfin, des Cellulaires acrogénes aux Cellulaires amphigènes, placées tout au bas de l'échelle des végé- - taux, en méme temps qu'ils montrent une dégradation relative chez les espéces aquatiques et les parasites. M. Jeanpert fait à la Société la communication suivante : L'EQUISTEUM VARIEGATUM Schl. TROUVÉ AUX ENVIRONS DE PARIS; par M. JEANPERT. Le 25 mars dernier, j'ai trouvé dans un terrain argileux humide prés la gare de Saint-Nom-la-Bretéche, forét de Marly, un petit Equisetum à épi apiculé, de couleur orangée, Equisetum variega- tum Schl., qui n'était pas, à ma connaissance, indiqué dans les départements limitrophes. Cette plante est assez abondante à cette localité et croit en compagnie de Muscinées intéressantes : Webera carnea, Bryum pallens, Blasia pusilla, Aneura pinguis, Pellia calycina, etc. M. Jeanpert présente et offre à la Société pour son herbier ROZE. — LE GEUM RIVALI-URBANUM. 273 un échantillon de Equisetum variegatum récolté dans la forét de Marly. | M. Malinvaud, au nom de M. Roze, donne lecture de la Note suivante : LE GEUM RIVALI-URBANUM, par M. E. ROZE. Cette plante hybride est plus généralement connue sous le nom de Geum intermedium Ehrh. Elle se trouve, bien que rarement, dans certaines localités où se rencontrent les deux espèces pa- rentes, les Geum rivale L. et urbanum L. Elle a été considérée longtemps comme un type spécifique spontané. A ce point de vue toutefois, on serait porté à croire qu'elle ne devrait pas porter le nom de G. intermedium Ehrh., mais celui de G. aleppicum Jac- quin, ainsi que l'a proposé M. le D' Edmond Bonnet, dans sa Petite flore parisienne. Cependant, si l'hybridité de la plante est bien établie, n'est-il pas plus rationnel de la désigner sous la dénomi- nation de Geum rivali-urbanum, d’après l'art. 37 des Lois de la Nomenclature de 1867, le Geum rivale jouant ici le rôle du père et le G. urbanum celui de la mére? Avant de parler des expériences que j'ai faites à ce sujet, et pour lesquelles je dois avouer que, par crainte d'insuccés, je ne m'étais guére préoccupé de ce qui avait pu étre publié antérieurement sur cette hybride, il me semble qu'on ne lirait pas sans quelque intérét son histoire. D’après Ehrhart (Beitrege zur Naturkunde, 6* partie, 1791), son Geum intermedium aurait pour premier synonyme le Caryo- phyllata sylvestris de Fuchs (De Historia stirpium). Cet ancien auteur, en effet, qui ne parle cependant pas du Geum rivale (1), décrit deux formes du Geum urbanum, dont il donne des figures trés médiocres et peu distinctes, mais qu'il décrit sous les noms de Caryophyllata hortensis et C. sylvestris, en expliquant l'origine de ce nom générique ainsi donné à « l’Herbe benoiste » : Caryo- phyllata quod radix siccata Caryophyllum oleat. Il s'agissait (1) D’après G. Bauhin, cette espèce ne fut signalée d'abord que par Tragus, sous le nom de Benedicta sylvestris, puis par Gesner sous celui de Geum rivale. T T. XLII. (SÉANCES) 18 274 SÉANCE DU 22 MAI 1396. bien, en somme, de notre G. urbanum, plante qui était alors ‘usitée en médecine et qui devait être, à ce titre, cultivée dans les jardins des herboristes, d’où sa dénomination de Caryophyllata hortensis. Mais quels rapports pouvait avoir le C. sylvestris de Fuchs avec le Geum intermedium Ehrh.? Ces rapports sont fort douteux; car, si, d’un côté, Fuchs dit du C. hortensis, qu'il a la fleur un peu plus petite et plus pàle que celle du C. sylvestris : « Flos huic paulo minor et pallidior quam sylvestri », et que ce dernier a les fleurs beaucoup plus grandes et se rapprochant davantage de la couleur du Safran: « Flores ejus multo majores magisque ad. Croci colorem accedunt », de l'autre cóté, il signale la premiére forme comme étant plantée dans les jardins, et la seconde comme se trouvantsur les montagnes ombragées et auprés des haies : « Primum, dit-il, in hortis plantarum provenit. Alte- rum in montanis opacis et juxta sepes nascitur. » Mais alors pourquoi ne parle-t-il point du Geum rivale, qui devait se trouver également dans ces derniéres localités? Le seul caractére qui pourrait faire admettre l'opinion d'Ehrhart est celui de la fleur, qui est, en effet, plus grande dans l'hybride que dans le G. ur- banum. Gaspar Bauhin l'inscrit dans son Pinas sous le nom de Caryo- phyllata vulgaris, majore flore. Enfin Linné n’en fait pas mention; mais Haller admet comme une variété p. de son Geum foliis pin- nalis : pinna ullima trilobata, tubis [ovariis] aduncis. C'est alors que se trouve intervenir Jacquin qui, dans le premier volume de ses Collectanea ad Botanicam, Chemiam et Historiam naturalem spectantia, publié en 1786, au chap. III, Observationes botanicæ, décrit son Geum aleppicum. Il n'en cite aucun synonyme, et s'ap- pesantit longuement sur les caractères des tiges et des feuilles qui néanmoins ne sont pas faciles à distinguer de celles du G. urba- num, alors surtout que ce dernier, d’après lui, s'en rapprocherait par le port. Les deux caractères distinctifs de son nouveau Geum me semblent ressortir plus nettement lorsqu'il dit : « Petala lutea calycem parumper superant; FructusGei urbani sed duplo major.» Comme nous l'avons vu plus haut, la description du Geum inter- medium d'Ehrhart n'a paru qu'en 1791. Cet auteur ne cite pas non plus le G. aleppicum de Jacquin. Mais sa description plus courte est plus instructive. Je crois utile de la reproduire ici: « Folia, dit-il, interrupte pinnata. Flores subnutantes. Perigonia patentia ROZE. — LE GEUM RIVALI-URBANUM. 713 (nec conniventia, nec reflexa). Petala subrotundato-obovata, un- guiculata. Germina pilosa : arista nuda, uncinata. Stylus pilo- sus. Fructus pedicellatus ». Il ne parle cependant ni du G. urba- num, ni du G. rivale; mais la qualification d'intermedium donnée par lui à son nouveau type spécifique fait présumer qu'il le consi- dérait comme intermédiaire entre ces deux autres espéces de Geum. Si maintenant l'on consulte les floristes parisiens, on trouve que Mérat, dans la premiére édition de sa Flore (1812) et dans la sui- vante, signale le G. intermedium Ehrh. comme variété B du G. urbanum. Il se contente de la caractériser par ses fleurs pen- chées et ses arétes velues dans le haut, sans en citer aucune loca- lité. On ne s'explique pas bien pourquoice méme G. intermedium, dans la quatriéme édition, devient une variété B du G. rivale, sans plus d'indications. Il était réservé à Cosson et Germain d'établir nettement, dans leur Supplément au Catalogue raisonné des plantes vasculaires des environs de Paris (1843), les caractères distinctifs du G. inter- medium Ehrh. Voici, en effet, le passage où il en est question : « Geum intermedium Ehrh. Beitr. VI, 143. — RRR. — Envi- rons de Gisors! Fleurs jaunes ou d'un jaune rougeátre, à pétales briévement onguiculés, cunéiformes-obovales, arrondis au sommet. Calice pubescent, rougeâtre, à divisions étalées à la maturité. Capitule des carpelles sessile au fond du calice; article terminal du style muni de longs poils dans sa moitié inférieure. 24. Mai- juill. — Bois et buissons humides ombragés. — Cette plante, "intermédiaire par ses caractéres et son port entre les G. rivale et urbanum, se distingue du G. rivale par le capitule des carpelles sessile au fond du calice et par son calice à divisions étalées hori- zontalement, etc., et du G. urbanum par cette direction horizon- tale et lacoloration des divisions du calice, et par l'article terminal du style muni de longs poils dans sa moitié inférieure, etc. » Les floristes plus récents n'ont guére ajouté à ce que disaient Cosson et Germain qu'un nouveau synonyme, celui de Geum ur- bano-rivale. Ce type intermédiaire était donc une plante hybride. C'est un point de vue nouveau auquel il convient de s'arréter ici. Et d’abord cette dénomination de Geum urbano-rivale est 216 SÉANCE DU 22 Mar 1896. attribuée par quelques-uns de ces floristes à Focke (1). Or c'est C. F. Gærtner (2) qui s'en est le premier servi pour désigner l'hy- bride qu'il parait avoir obtenue de la fécondation du G. urbanum par le G. rivale; car il suivait pour règle, dans sa Nomenclature des hybrides, de placer en premier le nom de la mére et en second celui du pére. Toutefois, l'art. 37 des Lois de la Nomenclature de 1867 ayant interverli cet ordre, il en résulte que, pour s'y con- former, l'hybride en question doit être appelée maintenant Geum rivali-urbanum, sans quoi la précédente dénomination pourrait être par la suite faussement interprétée. Il serait convenable cependant de lui donner pour synonyme : G. urbano 9 rivale 5 {Gærtner). : Je disais que Gærtner parait avoir obtenu expérimentalement cette hybride, parce que cela semble résulter de son Tableau géné- ral des hybrides, d’après lequel il aurait méme réussi à féconder son G. urbano-rivale, successivement dans trois de ses descen- dances, par le G. rivale, avec obtention de fleurs et de fruits. Mais cet auteur, qui publie avec assez de détails ses observations, ne dit rien de ses expériences. Aussi Focke (l. c.) qui résume ces observations, assure-t-il que Gartner a sans nul doute produit cette hybride, mais qu'il n'a dà rien obtenir de la fécondation du G. rivale par le pollen du G. urbanum. En effet, Gærtner n'en parle pas. Cependant il y a lieu de noter, d’après ces mêmes observations de Gæriner, si l'on fait abstraction de quelques cas exceptionnels, que cette hybride serait une forme exactement intermédiaire entre les espèces parentes, et serait d'ordinaire assez féconde; elle se con- : serverait d'abord par le semis comme une véritable espéce, mais sa fécondation s'affaiblirait peu à peu dans les générations sui- vantes. Focke ajoute que c'est une des plantes hybrides spontanées qui se rencontrent fréquemment dans toute l'Europe moyenne, et en général parmi les espéces parentes. Gela exposé, je demanderai qu'il me soit permis de dire quelques mots de mes expériences et de leurs résultats. Il y a trois ans, notre aimable confrére, M. Jeanpert ayant eu l'obligeance de me pro- (1) Die Pflanzen-Mischlinge, ein Beitrag zur Biologie der Gewächse (1881). (2) Versuche und Beobachtungen über die Bastarderzeugung in Pflanzen - reich (1849). ROZE. — LE GEUM RIVALI-URBANUM. 224 curer plusieurs pieds vivants de Geum rivale qu'il avait récoltés aux environs de Beauvais, je les plantai dans des pots que j'enter- rai dans mon jardin. Ces pieds reprirent trés bien, et cela me donna l'idée d'empoter de méme quelques pieds de G. urbanum pour essayer l'année suivante de les hybrider l'un par l'autre artificiel- lement. Au printemps de 1894, je me trouvai en face d'une pre- miére difficulté : le G. rivale fleurissait en avril (1), alors que mes pieds de G. urbanum n'étaient pas même en boutons. Je cherchai alors dans mes environs si je ne trouverais pas des pieds de cette espèce vulgaire plus hâtifs : je fus assez heureux pour en découvrir plusieurs qui, mis en pots avec leur terre natale, voulurent bien continuer à végéter. J'opérai alors sur les premiéres fleurs de ces nouveaux G. urbanum et sur les dernières de mes pieds de G. ri- vale. Pour cela, je choisis, un matin, le 13 mai, des boutons de fleurs non épanouies : je m'assurai à la loupe, en les entr'ouvrant, que toutes les anthéres étaient encore parfaitement closes, et je fis avec le plus de soin possible la castration des étamines. Puis, avec deux petits pinceaux, dont un pour chaque Geum, j'imprégnai du pollen pris sur des fleurs épanouies d'une espéce les stigmates de l'autre, et réciproquement. J'avais fait l'opération sur une dizaine de fleurs des deux Geum, mais je n'en conservais que six de chacun sur lesquelles l'opération me paraissait avoir plus de chances de réussite. Ceci fait, tous les fruits, fleurs et boutons des pieds conservés ayant été primitivement enlevés, comme les plantes étaient en pots, elles furent aisément séquestrées, les G. ri- vale d'un cóté, les G. wrbanum de l'autre. De plus, les fleurs opé- rées furent entourées d'une petite gaze, pour plus de süreté. Au bout de deux mois, cette gaze fut enlevée pour constater les résultats de l'opération. Des six fleurs du G. rivale, cinq étaient stériles, une seule présentait quatre carpelles en bon état; celles du G. urbanum en offraient trois de stériles, mais les trois autres portaient ensemble une douzaine de carpelles bien développés. J'attendis la maturité complète de tous ces carpelles, et, lorsqu'ils se laissérent facilement détacher, je les semai, séparément par (1) Clusius avait déjà signalé ce fait de précocité dans la floraison de ce Geum cultivé dans les jardins. Il dit, en effet, de cette espèce qui était son Caryophyllata montana prima ou C. alpina nutante flore : « Floret istic Junio : in hortos translata, Maio, aliquando etiam maturius » (Rar. plant. Hist., p. ciu). 278 SÉANCE DU 22 Mar 1896. espèce, dans divers pots. Leur germination me procura bientôt des plantules qui me parurent toutes semblables. Au printemps de 1895, ces plantules étaient devenues assez fortes pour constituer des pieds bien conformés. Mais les surprises sont grandes dans ces expériences : les quatre carpelles recueillis sur le G. rivale ne me donnèrent que des plantes de cette espèce, qui fleurirent en avril et mai; il est probable que quatre grains de pollen de la plante mère avaient dà, malgré mes soins attentifs, féconder les stigmates pendant la castration des étamines. Quant aux pieds sortis des earpelles du G. urbanum fécondé par le G. rivale, ils développérent des feuilles radicales qui rappelaient celles de cette dernière espèce, mais pas une seule tige florifère. Je craignais par suite d'avoir complètement échoué dans mes essais d'hybridation. Or, cette année, je vis à la fin d'avril ces pieds qui, l'année pré- cédente, devaient étre insuffisamment développés, produire de hautes tiges, des feuilles caulinaires rappelant en se simplifiant les feuilles radicales, enfin des fleurs penchées à calice rougeâtre avec sépales horizontaux et à pétales onguiculés d'un jaune légére- ment safrané, qui concordaient fort bien avec la description du Geum intermedium Ehrh. de Cosson et Germain. Ces deux résultats confirment, en fait, ceux qu'avait déjà paru obtenir Gærtner fils : la production de l'hybride sur le G. urba- num Q par le G. rivale f, et l'insuecés de l'expérience sur le G. rivale 9 par le G. urbanum d. Les earpelles de cette hybride s'annoncent du reste comme ayant été fécondés naturellement par son propre pollen : si ces carpelles mürissent, je me propose d'en suivre la descendance. En attendant, je prie la Société d'agréer pourson herbier, avec des spécimens comparatifs des deux parents,. des échantillons, en fleurs et en jeunes fruits, de ce Geum rivali- urbanum obtenu expérimentalement. Au sujet des noms doubles des hybrides, M. Malinvaud dit qu'il partage l'avis, exprimé naguére par Alphonse de Can- dolle, qu'il serait préférable de placer le nom de la plante- mére le premier; fréquemment, sinon le plus souvent, l'hy- bride ressemble plus à l'espéce qui a fourni l'ovule qu'à LUTZ. — SUR UNE TULIPE MONSTRUEUSE. 979 l'autre parent, et, dans les hybridations spontanées, on a plus souvent des doutes sur le pére que sur la mére. M. Bornet fait observer que ces questions sont trés con- troversées ; au Congrès de 1867, on a adopté, pour la nomen- clature des hybrides, les régles que Schiede avait établies. M. G. Camus considère le Geum rubifolium Lejeune comme un hybride de deuxième génération, un peu différent du G. intermedium obtenu par M. Roze et se rapprochant davantage du G. rivale. M. Lutz fait à la Société la communication suivante : SUR UNE TULIPE MONSTRUEUSE; par M. L. LUTZ. Le 10 mai 1896, j'ai récolté dans une plate-bande de mon jar- din, à Faremoutiers (Seine-et-Marne), une Tulipe monstrueuse, que j'ai l'honneur de présenter à la Société. Cette Tulipe résulte de la concrescence de trois tiges floriféres émergeant du centre d'un groupe de cinq caieux. Ces trois tiges florifères sont disposées dans un méme plan, de telle sorte que leur soudure figure une sorte de tige plate, le long de laquelle deux stries longitudinales peu profondes marquent la séparation des axes. A une hauteur d'environ 10 centimètres, l'un des axes se détache du groupe des deux autres, mais sa fleur terminale estavortée. Les deux autres axes continuent leur course, soudés ensemble pendant environ 6 centimétres, aprés quoi ils se séparent et se terminent chacun par une fleur normalement constituée. Mais ce qui est plus curieux, c'est que la concrescence atteint, non seulement les tiges, mais encore les feuilles, qui sont toutes placées à hauteurs égales sur chacune de ces tiges. Entre le sol et le point où l'un des axes se sépare de ses deux voisins, il existe deux feuilles sur chaque axe. Les trois feuilles correspondantes de chacune de ces séries sont soudées entre elles de facon à constituer une large lame foliaire à l'extrémité dè laquelle trois dents marquent la partie appartenant à chacune des trois feuilles soudées. De plus la lame foliaire inférieure embrasse 280 SÉANCE DU 12 Juin 1896. entièrement la triple tige par suite de la concrescence des deux bords de cette lame dans sa partie inférieure. Au delà du point où le premier axe se sépare des deux autres, la concrescence se poursuit pour les feuilles correspondantes de ces deux axes. Il n’existe plus de feuilles sur les axes au delà du point de séparation; toutes les feuilles de cette Tulipe sont donc soudées entre elles par deux, ou même par trois, dans la partie inférieure. Les cas de concrescence des tiges chez les Tulipes cultivées ne sont pas rares, et il m’est arrivé d’en rencontrer à plusieurs re- prises; il est moins fréquent que ce phénomène s'étende aux feuilles, et je n’avais pas encore rencontré de cas où il fût géné- ralisé au même point que chez l'exemplaire que j'ai décrit plus haut. SÉANCE DU 12 JUIN 1896. PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. M. Hua, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 22 mai, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une nouvelle présentation. M. Bornet fait à la Société la communication suivante : SUR UN PROJET DE NOTE, RELATIVE A UNE ROSE PROLIFÈRE, TROUVÉ DANS LES PAPIERS DE P. DUCHARTRE; par M. Ed. BORNET. Le souvenir de M. Duchartre, fondateur et membre perpétuel de la Société botanique de France, est encore trop présent parmi nous pour que la communication d'une observation inédite, re- cueillie par lui dans les dérhiéres semaines de sa vie, ne soit pas écoutée avec intérêt. Cette observation, que M. Henri Duchartre a trouvée I dins les papiers de son pére, est résumée dans une page manuscrite accom- D'ARBAUMONT. — UNE VIGNE A INFLORESCENCE MONSTRUEUSE. 9281 pagnée d'un dessin au crayon tracés l'unet l'autre avec une sûreté de main si remarquable que nous avons cru devoir les faire re- produire en fac-similé plutót que de les publier sous la forme habituelle (pl. VIII). S'il lui eüt été donné de présenter à la Société cette curieuse monstruosité de hose prolifére, notre regretté confrére aurait ajouté à la description des considérations générales et les aurait développées, selon son habitude, avec autant de science que de clarté. Mais, quoique dépourvue de ce commentaire, l'observation n'en garde pas moins sa valeur intrinséque et à ce titre ies mérite d' être conservée. M. le Secrétaire général donne lecture de la communi- cation suivante : SUR UNE VIGNE A INFLORESCENCE MONSTRUEUSE; par M. Jules d’'ARBAUMONT.. Un de mes compatriotes, M. Belgrand, possède, dans le Châtil- lonnais, un vignoble qui a été reconstitué, il y a quelques années, au moyen de cépages du pays greffés sur riparia. L'un des grel- fons a donné naissance, dés la premiére année, à trois branches à peu prés d'égale force, sur deux desquelles on récolte tous les ans des raisins bien conformés et arrivant à parfaite maturité. Les inflorescences de la troisième branche avortent au contraire con- stamment et sans aucune exception. Une dissection sommaire de la grappe avortée m'a permis de me rendre compte aisément de la cause ou plutót des causes multiples de l'avortement. Je remarque en effet que, dans toutes les grappes de cette sorte, les fleurs formées directement sur les ramifications du rachis con- servent leur calice et leurs pétales normalement conformés, mais avec chloranthie ou pétalisation, souvent amplifiée, du verticille staminal. L'ovaire a complètement disparu, et la place qu'il aurait dû occuper est devenue le siège, ou mieux le point de départ d'une prolification abondante qui donne à l'ensemble de la grappe un aspect tout particulier. Il est remplacé par une petite tige plus ou moins ramifice, dont toutes les branches s'entourent sur ses diffé- 282 SÉANCE DU 12 Jurn 1896. rents axes de petites fleurs, emboitées les unes dans les autres en forme de pinceau, souvent peu distinctes, de dimensions de plus en plus réduites et paraissant toutes uniquement composées de petites feuilles pétaloides. Considérée dans son ensemble, on ne saurait mieux comparer cette grappe monstrueuse qu'à un amas de petits cônes de hou- blon étroitement serrés les uns contre les autres. Nous sommes donc ici en présence d'un triple phénoméne téra- tologique : 4° dimorphisme du pied mère; 2 chloranthie de cer- tains organes floraux; 3° et enfin prolification de l'ovaire poussée, on peut le dire, à ses extrémes limites. J'ignore si cet ensemble de phénomènes a déjà été observé sur les inflorescences de la Vigne. Je ne le trouve mentionné dans aucun des ouvrages que j'ai à ma disposition. Il me parait tout au moins devoir constituer une trés rare et curieuse exception. et c'est à ce titre que j'ai cru utile de le signaler à l'attention des botanistes. M. Belgrand se propose de multiplier la branche anormale par boutures ou marcottes; il arrivera probablement de la sorte à fixer une variété monstrueuse qui figurera sans doute avec hon- neur dans une colleetion de curiosités végétales, mais que les viticulteurs soucieux de leurs intérêts se garderont assurément de répandre dans leurs vignobles. M. Bureau fait remarquer que la production de la mons- truosité décrite par M. d'Arbaumont a pu être facilitée par ce fait que nos Vignes sont généralement polygames, une grande partie des fleurs étant mâles, tandis que dans d’autres pays, au Soudan par exemple, on observe des Vignes sau- vages, dont toutes les fleurs sont hermaphrodites. M. Bonnet dit que la plupart des Vignes redevenues sau- vages en Bourgogne ne fructifient pas, toutes les fleurs étant mâles. M. d'Alverny dit avoir constaté le même fait dans le Berry; M. Malinvaud a également vu dans le Lot des Vignes sub- spontanées dont la floraison était abondante, mais la fructi- fication à peu près nulle. DE BOISSIEU. — NOTES SUR LA FLORE D'ORIENT. 283 M. Malinvaud analyse le travail suivant : QUELQUES NOTES SUR LA FLORE D'ORIENT ; par M. de BOISSIEU. Ayant accompagné, en avril et mai 1894, M. le comte de Dalmas dans la croisiére du yacht Chazalie en Gréce et Asie Mineure, j'ai exploré au point de vue botanique quelques points où nous avons relàché. Je donne, dans cette Note, la description de cinq espéces qui me semblent nouvelles, et ai relevé en outre un certain nombre de stations qui ne sont pas indiquées dans le Flora Orientalis de Boissier. Quelques-unes de ces localités, ou d'autres trés voisines, ont déjà été signalées cà et là par les auteurs qui, depuis la mort de l'illustre botaniste génevois, se sont occupés des diverses con- trées de l'Orient. Adonis flammea 8. caudata. — Bithy- nie, à Méké-Djé (1). Ranunculus orientalis. — Thessalie, à Kalambaka, prés des couvents des Météores. — Sprunerianus. — Lesbos, collines séches. — millefoliatus (je n'ai pas vu les fruits mürs) — Thessalie, à Kalambaka. — neapolitanus. — Lesbos. — trachycarpus. — Zante; Pamphy- lie, prés Adalia (rives de l'Ak- sou). Garidella Nigellastrum. — Adalia (Pamphylie), dans les moissons. Nigella arvensis y. divaricata. — Rhodes, près đe Lindos. Delphinium tomentosum. — Rhodes, à Lardos (comte de Dalmas et Chauvel). — Staphysagria. — Pamphylie, à Alaya. Papaver Iævigatum. — C. dans les Sporades (Rhodes, Kalymno, Samos). — gracile (flores e vivo fere purpu- rei). — Bithynie, à Bile-Djik, dans les cultures. Fumaria anatolica.— Bithynie, à Bile- ' Djik et à Nicée. -— Thureti. — Mont Athos. Matthiola incana. — Rhodes, près de Lindos. : Cardamine greca. — Thessalie, à Kalambaka. Sisymbrium polyceratium. — Samos. Malcolmia graeca. — Béotie, à Larmes. Aubrietia thessala sp. nov. — Olympe de Thessalie. Ricotia carnosula. — Lycie, à Chi- ralu, sur des rocailles. Lunaria biennis. — Thessalie, à Ka- lambaka. Thlaspi ochroleucum. — Pentes infé- rieures de l'Olympe de Thes- salie, à Saint-Théodoros. Aethionema græcum. — Béotie, à Larmes. Lepidium cornutum. — Mont Athos. Diplotaxis tenuifolia. — Bithynie, à Nicée. — viminea. — Bithynie, à Bile-Djik. Rapistrum orientale. — Pamphylie, (1) On trouvera les noms d'auteur des espèces dans le Flora Orientalis, dont j'ai suivi la nomenclature. 284 prés Adalia (rives de l'Ak-sou). Cistus parviflorus. — Samos, à Hora. Helianthemum salicifolium. — Béotie, à Larmes; Bithynie, à Bile-Djik. Fumana glutinosa. — Pamphylie, à Adalia. Polygala monspeliaca. — Samos. -— venulosa. — Samos. — nicæensis. — Bithynie, collines sèches entre Méké-Djé et Nicée. Velezia quadridentata. — Rhodes, à Lindos. Dianthus crinitus.— Rhodes, à Lardos (comte de Dalmas et Chauvel). Saponaria Dalmasi sp. nov. — Chi- ralu (Lycie). Silene papillosa. — Sur le littoral de Caramanie, depuis Chiralu (Ly- cie) jusqu’au cap Anamour (Ci- licie). — Heldreichii.— Pamphylie, à Eski- Adalia. — nicæensis. — Lycie, à Chiralu. — sedoides. — Rhodes, à Lindos. — Kotschyi. — Lycie, à Chiralu. — juncea. — Cilicie-Trachée, à Si- lenti. — tunicoides. — CC. sur les rocailles de Lycie, au-dessus de Chiralu (c'est la seconde localité de la plante; le fruit est encore in- connu). Alsine juniperina.— Thessalie, à Ka- lambaka, — tenuifolia y. mucronata. — Béotie, à Larmes. Arenaria pamphylica. — Rhodes, à Lindos. — oxypetala. — Pamphylie, à Eski- Adalia. Stellaria media var. major. — Thes- salie, à Kalambaka. Cerastium anomalum. — Collines de Bithynie, prés de Nicée. — Cerastium atticum. — Thessalie, à Kalambaka (dans mes exem- plaires, les filets des étamines ` sont presque glabres). Tamarix Pallasii. — Lycie, à Chiralu; Pamphylie, pres Adalia (rives de PAk-sou); Cilicie-Trachée, à Si- ` lenti. SÉANCE DU 12 Jurn 1896. Hypericum empetrifolium.— Samos, près de Vathy. — atomarium. — Cilicie-Trachée, à Anamour. — ciliatum. — Samos. Malope malacoides. — Samos. Malva cretica. — Kalymno; Samos. Lavatera unguiculata. — Lycie, à Chiralu. — punctata. — CC. sur toute la cóte de Caramanie, de Chiralu (Lycie) à Anamour (Cilicie-Tra- chée). Alcea apterocarpa. — Cilicie, à Ana- mour (localité de Péronin). Linum corymbulosum. — Samos; Ly- cie, à Chiralu. — nodiflorum. — Samos. Geranium pyrenaicum. — Bithynie, à Ismid. — divaricatum. — Thessalie, à ka- lambaka. i — purpureum (Boiss.). — Béotie, à Larmes; Cilicie, à Anamour. Erodium gruinum. — lle de Zéa (Cy- clades). —- chium. — Ile de Zéa. : Ruta bracteosa. — Pamphylie, à Alaya. Lupinus hirsutus, — Zéa. — angustifolius. — Mont Athos. Cytisus hirsutus f. hirsutissimus. —. Mont Athos. i. — candicans (an spontan. ?). — Mont Athos, prés du couvent de Pan- deleimon. . Ononis serrata. — Rhodes, à Lin- dos. Trigonella spicata. — Samos. Medicago littoralis. — Rhodes. — Melilotus elegans. — Pamphylie, à Eski-Adalia. Trifolium hirtum. — Lesbos. — Cherleri. — Lesbos. : — Preslianum. — Anatolie occiden- tale, à Boudroun. — angustifolium. — Lesbos; Pam- phylie. . — intermedium. — Lesbos. — — pamphylicum. — Pamphylie, ^ Eski-Adalia, et sur les rives de l'Ak-sou. DE BOISSIEU. — NOTES SUR LA FLORE D'ORIENT. 285 Trifolium purpureum. — Rives de | Bupleurum glumaceum. — Lycie, lAk-sou (Pamphylie) (mes à Chiralu. exemplaires par quelques ca- ractères se rapprochent du T. Devauxii). alexandrinum. — Rives de l'Ak- sou. leucanthum. — Lesbos. clypeatum. — Lesbos. tenuifolium. — Créte, à la Canée. pilulare. — Lesbos. xerocephalum. — Anatolie occi- dentale, à Boudroun. speciosum. — Lesbos. Dorycnium hirsutum. — Lesbos. Scorpiurus subvillosa. — Cilicie, à Silenti. Coronilla cretica. — Samos; Rhodes (champs eultivés). Hippocrepis ciliata. — Béotie, à Lar- mes. Astragalus Wulfeni. — Pentes de PO- lympe de Thessalie, au-dessus de Saint-Théodoros. Vicia pannonica. — Bithynie, à Nicée. — cretica $. Spruneri. — Ile de Zéa. — salaminia. — Pamphylie, près Adalia. Lathyrus hirsutus. — Cilicie, à Si- lenti. Pisum elatius. — Cilicie, à Anamour. Rosa phœnicea.— Pamphylie, à Alaya. Poterium verrucosum. — Rhodes, à Lindos. Lythrum hyssopifolium. — Rhodes, à Lindos ; Pamphylie, à Alaya. — (Grefferi. — Cilicie, à Silenti. Bryonia multiflora. — Gilicie, à Ana- mour. Umbilicus parviflorus’ — Béotie, à Larmes. — horizontalis. — Mont Athos; ile de Samos. Sedum glaucum. — lle de Cos (sables maritimes). — pallidum. — Ile de Rhodes. Saxifraga greca. — Thessalie, à Ka- lambaka; ile de Zéa (Chauvel). — hederacea. — Ile de Zéa (Chau- vel). Bupleurum protractum. — Samos ; Pamphylie, à Adalia. — trichopodum var. depauperatum. — Lesbos. Helosciadum nodiflorum. — Lycie, à Chiralu (marais). Ridolfia segetum. — cháteau de Lindos. Scaligeria cretica. — Samos. Carum ferulæfolium. Samos, champs cultivés à Hora. Anthriscus tenerrima. — Béotie, à Larmes. — vulgaris. — Thessalie, à Litho- chori; Bithynie, à Nicée. * Scandix grandiflora. — lle de Zéa. (Enanthe fistulosa. — Lycie, à Chi- Rhodes, au ralu. — prolifera. — Pamphylie, près d'Adalia. Ferula glauca. — Thessalie, à Kalam- baka. Ferulago humilis. — Samos, à Vathy. Tordylium Pestalozzæ. — Rhodes. — pustulosum.— Pamphylie, à Alaya, prés de la ville. Orlaya maritima. — Rhodes. Daucus Broteri B. bicolor. — C. sur la cóte de Caramanie, de Chi- ralu (Lycie) à Anamour (Cili- cie). Galium grecum. — Lycie, à Chiralu; Rhodes, à Lindos(les exemplaires. de Rhodes ont les feuilles infé- rieures ovales, et à peine re- pliées en dessous, comme celles du G. musciforme, variété à feuilles larges du G. canum). canum. — Pamphylie, à Ada- lia, prés de la ville, associé au G. dumosum. — — var. &. musciforme, — Cilicie, à Anamour (forme à feuilles glabrescentes). — spurium y. tenerum. — Rhodes, à Lindos. pisiferum. — Pamphylie, à Alaya. floribundum. — Lycie, à Chiralu. coronatum. — Lycie, à Chiralu. Valeriana Dioscoridis. — Pentes infé- rieures de l'Olympe de Thes- salie. 286 Centranthus Calcitrapa. — Béotie, à Larmes. Knautia bidens. — Samos. Scabiosa sicula. — Cilicie-Trachée; Samos. Helichrysum siculum. — Lycie, à Chi- ralu; C. dans les Sporades (Rhodes, Kalymno, Samos). Micropus erectus.— Bithynie, à Bile- Djik. Anthemis tinctoria 8. discoidea. — Bithynie, à Ghemlek et Nicéc. — altissima. — Pamphylie, prés Ada- lia (rives de l'Ak-sou). — edlopoda. — Pamphylie, à Ada- lia. — chia. — Thessalie, à Kalambaka. — Cotula. — Lycie, à Chiralu. — pamphylica (très polymorphe; hauteur et port très variables ; les paillettes du réceptacle sont tantôt plus courtes, tantôt plus longues que les fleurons). — CC. sur toute la cóte de Pam- phylie; Rhodes et Samos. Leucanthemum pallens (1). Nouveau pour l'Orient (les ligules sont plus courtes que dans la plupart des exemplaires d'Oecident). — Créte, à la Canée, prairies ar- tificielles (peut-être intro- duit). ‘Doronicum caueasicum. — Thessalie, à Kalambaka. "Senecio coronopifolius var. subden- tatus. — Lycie, à Chiralu. Echinops viscosus. — Samos. "Carduus nutans Boiss. — Mont Athos. Cirsium cynaroides. — Lycie, à Chi- ralu; Cilicie, à Anamour; Sa- mos. ‘Chamæpeuce Alpini 8. camptolepis. — Lycie, à Chiralu. “Onopordon corymbosum. — Pamphy- lie, à Eski-Adalia. SÉANCE DU 12 3viN 1896. Jurinea anatolica. — Samos, prés de Vathy. Centaurea lydia. — Bithynie, à Ghem- lek. — hellenica. — Ile de Zéa. Crupina Crupinastrum. — Ile de Ka- lymno. Cichorium divaricatum. — Anatolie occidentale, à Boudroun. Tolpis umbellata. — Zéa. Picris pauciflora. — Rhodes; Béotic, à Larmes. Tragopogon longirostris. — Lesbos. — major. — Mont Athos. — Tommasini. — Bithynie, à Nicée (je mai vu que les achaines jeunes, mais ils sont absolument semblables à ceux des exem- plaires de Dalmatie et de Grèce). Scorzonera Jacquiniana. — Samos. — elata. — Samos; Lycie, à Chiralu. Lactuca cretica. — Lycie, à Chiralu. Crepis Sieberi. — Lesbos. — parviflora. — Cilicie, à Anamour. Hieracium præaltum ß. hispidissi- mum, — Lesbos. ; Andryala dentata. — Lycie, à Chiralu. Rodigia commutata. — Lesbos. Campanula tomentosa var. brachyan- tha. — Lycie, à Chiralu. — lyrata. — Samos. — propinqua. — Pamphylie, à Ada- lia. — drabifolia. — Pamphylie, à Alaya. — — g. major. — Anatolie occiden- tale, à Boudroun. — delicatula. — Cilicie, à Anamour. Specularia pentagonia. — Lesbos. — falcata. — Lesbos. : Lysimachia atropurpurea. — Anatolie occidentale, à Boudroun. Primula acaulis. — Olympe de Thes- salie. Styrax officinale. — Lycie, à Chiralu; Samos. (1) J'ai trouvé à Rhodes, près de Lindos, un seul exemplaire d’un Matri- caria trés curieux; les ligules sont stériles, les fleurons extérieurs produisent des achaines persistants, subéreux, munis d'une oreillette unilatérale deux Lois plus longue qu'eux, les achaines intérieurs sont caducs, non subéreuc, surmontés d’une couronne complète. Est-ce une espèce nouvelle, ou une -nonstruosité? DE BOISSIEU. — NOTES SUR LA FLORE D'ORIENT. Cionura erecta. — Lycie, à Chiralu. Erythræa latifolia. — Lycie, à Chi- ralu. Convolvulus oleæfolius. — Ile de Ka- lymno. — Cantabrica. — Lycie, à Chiralu. — tenuissimus. — Samos. — Scammonia. — Anatolie, à Bou- droun. — siculus. — Anatolie, à Boudroun. Heliotropium suaveolens. — Pam- phylie, à Alaya. Onosma græcum. — Ile de Kalymno. — strigosissimum. — Lycie, à Chi- ralu. Lithospermum hispidulum (1). — Sa- mos, à Vathy et à Hora, dans les broussailles. Alkanna orientalis. — Rhodes. — græca. — Mont Athos (près du cou- vent de Pantocrator). Cynoglossum Columnæ. — Samos. Mandragora officinarum. — lle de Zéa. Verbascum Chazaliei sp. nov. — Chi- ralu (Lycie). Celsia glandulosa. — C. sur la côte de Pamphylie. Serofularia Scopolii. — Béotie, à Lar- mes. — lucida var. ß. filicifolia. — Lycie, à Chiralu. — laciniata. — Béotie, à Larmes. Veronica multifida. — Bithynie, à Bile-Djik, Méké-Djé et Nicée. — Chamædrys var. B. pilosa. — Mont Alhos. — peloponesiaca. — Thessalie, à Ka- lambaka. — Chamæpitys. — Ile de Lemnos, prés de la ville. Lavandula cariensis. — Lycie, à Chi- ralu. Origanum dubium. — Pamphylie, à Alaya. — Onites. — Kalymno. Thymus Serpyllum ?. Marschallianus. 287 — Bithynie, collines prés de Nicée. Satureia Thymbra. — Lycie, à Chi- ralu. Micromeria nervosa. — Ile de Zéa. Salvia calycina. — Samos, prés de Vathy. Scutellaria albida. — Lycie, à Chi- ralu. Brunella alba. — Samos, à Hora. Sideritis romana. — Lycie; Pam- phylie. — Janata. — Bithynie, à Bile-Djik. Stachys spinulosa. — Samos. — bombycina? (Je wai pas vu la plante de Pestalozza, décrite par Boissier). — Lycie, à Chi- ralu. Lamium striatum. — Olympe, de * Thessalie. — incisum (nouveau, je crois, pour l'Orient). — Thessalie, à Kalam- baka, champs cultivés. (Les exemplaires de Kalambaka ne présentent aucune différence avec ceux de France ou des autres contrées d'Occident). Wiedemannia orientalis. — Bithynie, à Bile-Djik. Ballota larendana. — Cilicie, à Si- lenti. Phlomis lycia.— Anatolie occidentale, à Boudroun. — Chimeræ sp. nov. — Chiralu (Ly- cie). Acantholimon acerosum. — Lycie, à Chiralu. Statice sinuata. — Lycie, à Chiralu. Chenopodium Botrys. — Cilicie, à Silenti. Rumex tuberosus. — Samos; Lycie, à Chiralu. Thymelæa Tarton-raira var. angusti- folia. — Samos. Euphorbia thamnoides. — Lycie, à Chiralu. — amygdaloides. — Mont Athos. (1) Je n'ai pas trouvé à Samos le Lithospermum rosmarinifolium, espèce voisine, que Boissier, d’après Dumont d'Urville, et M. Barbey, dans son étude sur Samos, indiquent comme abondante dans l'ile. 288 Euphorbia Sibthorpii. — Volo (Thes- salie). — lycia. — Cilicie, à Silenti. — biglandulosa. — lle de Kalymno. Parietaria cretica. — Béotie, à Lar- mes. Celtis australis. — Pamphylie, à Eski- Adalia. Arum Dioscoridis. — Anatolie occi- dentale, à Boudroun. — orientale. — Bithynie, à Nicée. Serapias laxiflora.— Lycie, à Chiralu. Orchis coriophora 8. fragrans. — Ka- lymno. — sancta. — Kalymno. Ophrys Speculum. — Béotie, à Lar- mes. — tenthrediniflora. — Larmes. Iris ochroleuca. — Pamphylie (près Adalia, rives de l'Ak-sou). — attica. — Olympe de Thessalie. — lutescens. — Thessalie turque, entre Lithochori et Saint-Théo- doros. Fritillaria messanensis (les filets sont beaucoup plus longs que les anthéres).— Zante, C. Gagea amblyopetala. — Thessalie, à Kalambaka. Ornithogalum fimbriatum car. cilia- tum. —- Béotie, à Larmes (la tige est glabre, comme dans quel- . ques-uns des exemplaires de Smyrne récoltés par Balansa). SÉANCE DU Béotie, à Ornithogalum nanum. — Thessalie, à Kalambaka. AUBRIETIA THESSALA Sp. nova. 12 juin 1896. Allium atroviolaceum. — Bithynie, à Bile-Djik. — Chauveli sp. nov. — Chiralu (Ly- cie). Luzula Forsteri. — Thessalie, à Ka- lambaka. Juncus subulatus. — Crète, à la Ca- née. Cyperus longus. — Lycie, à Chiralu. Carex gynobasis. — Olympe de Thes- salie. Phalaris cærulescens. — Ile de Ka- Iymno. -Piptatherum miliaceum. — Lycie, à Chiralu. — cærulescens. — Pamphylie, à Eski-Adalia. Sporobolus pungens. — Pamphylie, à Eski-Adalia. Gastridium lendigerum. — Pamphy- lie, à Adalia. Polypogon maritimus.— Lycie, à Chi- ralu. — littoralis. — Cilicie, à Silenti. Avena clauda. — Pamphylie, à Ada- lia. Melica ramosa g. saxatilis. — Pam- phylie, à Eski-Adalia. Dactylis glomerata 6. hispanica. — Lycie, à Chiralu. Bromus rigidus. — Zante. — fasciculatus. — Béotie, à Larmes. — intermedius. — lle de Kalymno. — patulus. — Cilicie, à Silenti. Lolium temulentum. — C. en Pam- phylie. Hordeum bulbosum. — Lesbos. A placer dans la première division du premier paragraphe de Bois- sier. Patule cinerascens; foliis obovatis vel latiuscule oblongo rhombeis ; utrinque denticulis 1-3 acutis auctis ; pedicello calyce bissaccato lon- giori; petalis obovatis purpureis; filamentis minoribus sub apice dente basin antheræ superante auctis, filamentorum majorum ala sub apice abrupte truncata; siliquis linearibus TAC latitudine sua multo- lies longioribus. Exactement intermédiaire entre PA. intermedia et PA. gracilis, DE BOISSIEU. — NOTES SUR LA FLORE D'ORIENT. 289 PA. thessala a les feuilles du premier, mais un peu plus larges, et les siliques du second. Peut-étre les A. thessala, intermedia et gracilis ne sont-ils que des formes d'une méme espèce polymorphe? Cette plante abonde sur les pentes des contreforts de l'Olympe de Thes- salie à Saint, Théodoros (Thessalie turque). SAPONARIA DALMASI Sp. nova. (Sect. V. Bootia-monocarpicæ). Aünua, pubescenti-viscida; caulibus a basi dichotome corymbosis; fo- liis basi trinerviis, inferioribus oblongo spathulatis, cæteris lanceolato- linearibus; calycis primum cylindriei, fructiferi fere ovati dentibus ova- tis obtusis ; lamina rosea oblonga obtusa calyce 3-4 breviori bası sensim attenuata; appendicibus obtuse linearibus; pedicellis fructiferis erecto- patulis; capsula oblonga 3-5 sperma; seminibus tuberculatis. Voisin des Saponaria greca et mesogitana; diffère de tous deux par la capsule qui, à cause de l'avortement de deux ou trois graines, contient la plupart du temps quatre graines seulement à la maturité, — Dédié à M. le comte de Dalmas. Lycie, à Chiralu, dans les sables maritimes, où il abonde. VERBASCUM CHAZALIEI Sp. nova. (Sect. III. Thapsoidea, calyces 3-5 lin. longi; filamentorum lana albida vel lutescens). Basi suffrutescens, multicaule, tomento niveo denso mox detersili pan- nosum ; caulibus elatis rubello-nigris preter imam basim et culmen glabris, parte inferiori foliosis, in racemum simplicem longum valde interruptum abeuntibus; foliis sub tomento niveo subtus nervoso-reti- eulatis, crenulatis, radicalibus oblongo lanceolatis acutis, caulinis di- minutis subsessilibus et sessilibus basi attenuatis; fasciculis 2-6 floris dissilis, lana alba immersis; floribus sessilibus; calice 3-3 1/2 lineas longo albo tomentoso ad medium in lacinias lanceolatas fisso; corolla lutea majuscula; filamentis usque ad apicem lana (e sicco) canes- centi przeditis; capsula parva ovata mucronata glabra, calycem non ex- cedente. Voisin du V. simplex et duV. salviefolium et par beaucoup de carac- tères intermédiaire entre ces deux espèces, dont il se distingue facile- ment à sa tige glabrescente; se rapproche aussi du Verbascum Andrusi Post (voy. Plante Postianæ, n° 427, in Bull. de l'herbier Boissier, 1895, p. 161), qui a les feuilles caulinaires en cœur à la base. Les feuilles caulinaires inférieures du V. Chazaliei sont atténuées en pé- tioles, mais le pétiole est un peu élargi à son insertion sur la tige. Lycie, à Chiralu, en montant à la Chimère. T. XLIII. (SÉANCES) 19 290 SÉANCE DU 12 juin 1896. PHLOMIS CHIMERÆ SP. nova. (Sect. II. Dendrophlomoides, bracteæ subulatæ subpungentes). Fruticosa, tota et superne densissime cano-tomentosa, non viscosa ; foliis parvis, junioribus utrinque sed subtus densissime cano-tomen- tosis, senioribus superne glabrescentibus subtus canis, omnibus ovatis, basi subcordatis, longe petiolatis, supremis etiam petiolo folio vix breviore suffultis, floralibus flores superantibus; verticillastris multi- floris 1-2 remotis; floribus subpedicellatis subtribracteatis; bracteis latiusculis arcuatis lanceolato-linearibus, pungentibus, calycis tubum subsuperantibus; calycis stellatim albo tomentelli dentibus a basi ovata subulato-arcuatis, inæqualibus, horizontaliter patentibus; corollæ sordide flavæ dense albo tomentellæ calyce duplo longioris tubo intus annoso-piloso; nuculis parvis, glabris. Le P. Chimeræ a le calice du P. viscosa dont l'éloignent beaucoup de caractères. La laine qui couvre les feuilles et les tiges de cette espèce est parfaitement blanche, et non pas jaunàtre ou verdàtre, comme dans les espéces voisines, Lycie, à Chiralu, en montant à la Chimère. ALLIUM CHAUVELI sp. nova. (Sect. I, Crommyum; subsect. I, Porrum). Bulbi oblongi tunicis in fibras solutis; scapo rigido vix ad medium folioso ; foliis (e sicco) semifistulosis (?); spathæ membranaceæ valvis longiuscule caudatis, mox laceris, umbella brevioribus; umbellæ medio- cris fere subcylindricæ pedicellis valde inequalibus, inferioribus flore brevioribus, intermediis flori qualibus, superioribus flore 3-A-plo lon- gioribus; perigonii cylindrico-campanulati non vel vix scabriusculi phyllis carinatis, dorso purpureis, margine pallidioribus; filamentis externis simplicibus breviuseulis, internis inferne glabris; cuspide antherifera lateralibus bi vel etiam tridentatis, perigonio subbrevio- ribus, vix breviore. (Dédié à mon compagnon de voyage M. Chauvel). Differe de toutes les espéces de la section, à l'exception de l'Allium junceum, par les filets des étamines internes à cinq pointes; FA. jun- ceum a les tiges moins élevées, l'ombelle plus petite, les filets ciliés à la base, les pédicelles égaux entre eux et plus courts que la fleur. Cette dernière espèce a aussi été signalée en Lycie (voy. Otto Stapf, Beiträge zur Flora von Lycien..., dans les Denkschriften der natur- Misco ain Klasse der K. K.-Akad. Wissenschaften zu Wien, Lycie, sables maritimes à Chiralu et rocailles en montant àla Chimére. JEANPERT. — DEUX NOUVELLES PLANTES PARISIENNES. 291 M. Ghatin annonee avoir recu trois Truffes intéressantes par les soins de M. Mellerio : du Maroc, une variété du Ter- fezia Leonis, une espèce intermédiaire entre cette espèce et le T. Boudieri, et d'Espagne une Truffe identique à l'une de celles du Maroc. M. le Secrétaire général lit la Note suivante : SUR DEUX PLANTES A AJOUTER A LA FLORE PARISIENNE, BROMUS VILLOSUS Forsk. ET EQUISETUM LITTORALE Kühl., par M. JEANPERT. J'ai l'honneur de signaler à la Société la présence du Bromus villosus Forsk. (Bromus maximus Desf.), que j'ai récolté abondam- ment à Dreux, prés la rue de la Grande-Falaise, sur les talus de la cóte, le31 mai dernier. Cette plante méridionale remonte le long des côtes de l'Océan et dela Manche ; elle est assez commune dans le Calvados, est indi- quée à Domfront (Orne) et à Saint-Didier, prés Louviers (Eure) (1). Cette derniére localité est peu éloignée, 60 kilométres environ, de Dreux. L'Equisetum littorale Kühl., que j'ai trouvé trés abondant sur les bords de la Seine, à Orly, prés Choisy, le 27 mai dernier, m'a présenté un assez grand nombre d'épis, cas assez rare dans cette plante, que les auteurs regardent comme hybride des Equisetum limosum et arvense. Cette Équisétacée a été signalée pour la première fois en France, par M. Duval-Jouve, à Raphèle, près d'Arles, le 15 mai 1859, et retrouvée par le méme dans plusieurs localités d'Alsace, à Stras- bourg, les année suivantes. M. l'abbé Hy l'a récoltée aux étangs de Chaumont (Maine-et-Loire). Elle est signalée dans la Manche, à Chiffrevast, prés Valognes, et à Saint-James (2). La rareté des épis de cette plante et sa ressemblance avec l Equisetum limosum ont dà la faire négliger (réquemment. Elle se reconnait facilement à sesépis fructifères petits, de 0",006 à 0",015 de longueur, portant de douze à seize verticilles de sporanges ayant environ douze cly- péoles. L'épi, au lieu de s'allonger par suite de l'écartement des (1) Corbière, Flore de Normandie, p. 670, avec description. (2) Corbière, ibid., p. 649. 292 : -SÉANCE DU 26 Jurin 1896. sporanges, reste de la méme dimension qu'au début. La partie inférieure des tiges est dépourvue de rameaux; dans la partie supérieure, ils sont souvent trés nombreux et diminuent de lon- gueur; la pointe de la tige est assez longuement effilée dans les échantillons stériles. SEANCE DU 26 JUIN 1896. PRÉSIDENCE DE M. CORNU. M. le Président invite M. Malézieux, sénateur, qui assiste à la séance, à prendre place au bureau. . En l'absence des secrétaires et vice-secrétaires et sur lin- vitation de M. le Président, M. Danguy, ancien secrétaire, prend place au bureau et donne lecture du procès-verbal de la séance du 12 juin, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la précédente séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. Aznavour (Georges V.), 15, Perchembé-Bazar, à Cons- tantinople-Galata, présenté par MM. Peltereau et Rouy. M. le Secrétaire général donne lecture d'une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique qui annonce que la séance d'ouverture du 35* Congrés des Sociétés savantes à la Sorbonne est dés maintenant fixée au mardi 90 avril 1897. Des exemplaires du programme de ce Congrès sont mis à la disposition des membres présents. M. Malinvaud lit ensuite des extraits de lettres de MM. p. Clos et Montel. M. Clos signale la découverte, près de Tou- louse, d'un Bovista gigantea mesurant 17,30 de circonférence SÉANCE DU 26 Jurin 1896. 293 et du poids de 3 kilogrammes. M. Montel, à propos des Lychnis diurna, L. vespertina et de leurs hybrides dont il a été question dans une séance précédente, rapporte qu'il a trouvé, l'an dernier, un pied trés développé de Lychnis diurna à fleurs entièrement blanches au milieu de nombreux indi- vidus normaux. On ne pouvait attribuer ce fait à l'hybrida- tion, le L. vespertina ne se rencontrant qu'à plusieurs kilo- mètres delà sur des terres volcanisées. M. Montel a revu la méme plante ces jours derniers ; elle avait encore des fleurs blanches, mais elle est beaucoup moins développée et parait souffrir. | DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ (du 4% janvier au 30 juin 1896). Allard, Effets du froid pendant l'hiver de 1894-95. Bescherelle, Essai sur le genre Calymperes. Boulay, Subdivision de la section Eubatus Focke (Rubi fruticosi veri Arrhen.). Bultot, La flore du Congo. Brenner, Spridda Bidrag till Kännedom af Finlands Hieracium- Former, Nylandska Hieracia. Brunotte, Contribution à l'étude de la flore de la Lorraine. — Les marais salants de la vallée de la Seille. Candolle (C. de), Monographie Phanerogamarum, vol. IX (Bnowr- LIACEE, auctore C. Mez). Cavera, Ipertrofie ed anomalie nucleari in seguito a parasitismo vegetale. Chevalier, Herborisations à Argentan et aux environs. — Quelques plantes nouvelles pour la Normandie. Chodat, Laboratoire de Botanique, 3° série, fasc. IV. Clos, Phytostatique du Sorézois. — Lamarck botaniste. Cohn, Beiträge zur Biologie der Pflanzen, t. VIT, 2° fascicule. Daguillon, Lecons élémentaires de botanique. Daveau, Dichogamie protérandre du Kentia Belmoreana. Denaiffe, Manuel pratique de culture fourragére. Gagnepain, Espèces nouvelles pour le département de la Nièrre. Gérard, La Botanique à Lyon avant la Révolution. Hervier, Sur le polymorphisme du Populus Tremula et sa variété Freyni. 294 SÉANCE DU 26 Jurn 1896. Holm, Fourth list of additions to the Flora of Washington. — Contributions to the Flora of Greenland. — Studies upon the Cyperaceæ. — Remarks upon Paleohillia. Husnot, Descriptions, figures et usages des Graminées spontanées et cultivées de France, Belgique, Iles Britanniques, Suisse. 1'* livraison. Hy, Les inflorescences en botanique descriptive. — Sur quelques Chénes hybrides observés aux environs d'Angers. Lachmann et Vidal, Recherches préliminaires sur la climatologie des Alpes. Lange, Cratægus-arters. Lassimonne, Rapports entre la végétation spontanée et la composi- tion minéralogique et chimique du sol. Macoun, Contributions to canadian Botany: V, VI, VII. Marchand, Énwmération raisonnée des familles et des genres des Mycophytes. Minks, Die Protrophie. Molle, Recherches de microchimie comparée. Mulford, The Agaves of the United States. Nylander, Énumération des Lichens de l'ile Annobon. Paris, Index bryologicus, pars I. Petiton, Géologie de l'Indo-Chine. Renault, Bassin houiller et permien d'Autun et d Épinac; flore fos- sile, 2* partie. Rodriguez, Note sur le Nitophyllum Lenormandi. Roze, Sur des Bactériacées de la Pomme de terre. Saccardo, Sylloge Fungorum, Appendix. Saporta (de) et Choffat, Flore fossile du Portugal. Sauvaigo, Le Phoenix melanocarpa. Stefany, Major et Barbey, Karpathos, étude géologique, paléonto- logique et botanique. Swingle et Webber, The principal diseases of citrons fruits iw Florida. : Tassi, Di alcune specie nuove di Micromiceti, 3 brochures. Thériot, Notes sur la flore bryologique du Mont-Dore. Trelease, The Sturtevant Prelinnean library. — Juglandaceæ of the United States. Zeiller, Notes sur la flore des gisements houillers de la Rhune et T Ibantelly (Basses-Pyrénées). — Le Marquis de Saporta, sa vie et ses travaux. | " Note sur la flore fossile des gisements houillers de Rio grande do Sul. : : VAN TIEGHEM. — ORGANISATION FLORALE DES BALANOPHORACÉES. ‘295 - Bulletin de la Société d'études d'Angers, 1894. Congrés scientifique d' Angers en 1895, Bulletin de la Société d'histoire naturelle des Ardennes, t. II. Mémoires de la Société d'émulation du Doubs, 1894. Recueil des travaux du Jardin botanique de Tiftis. Anales del Museo nacional de Montevideo, IV. La Naturaleza, 2 numéros. Botanical Survey of Nebraska, IV. Minnesota Botanical studies, n° 9. Wissenschaftlichen Untersuchung der deutschen Meere in Kiel, etc. (Reinke, Algenflora). Atti e Rendiconti dell Academia di Acireale, 1894. M. Van Tieghem fait à la Société la communication sui- vante : SUR L'ORGANISATION FLORALE DES BALANOPHORACÉES ET SUR LA PLACE DE CETTE FAMILLE DANS LA SOUS-CLASSE DES DICOTYLÉDONES INOVULÉES OU LORANTHINÉES; par M. Ph. VAN TIEGHEM. Trés homogéne au point de vue de l'appareil végétatif, toujours parasite sur les racines des plantes ligneuses, charnu et dépourvu de chlorophylle, la famille des Balanophoracées est, au contraire, très hétérogène au point de vue de l'organisation florale. La fleur y subit, en effet, suivant les genres, d'importantes modifications, dont plusieurs rappellent celles qui ont été observées chez les Loranthacées. Aussi, avant de clore la série de recherches que j'ai poursuivies sur les plantes de l'ancienne famille des Loranthacées, devenue aujourd'hui, comme on sait (1), sous le nom de Loranthi- nées, une sous-classe des Dicotylédones, m'a-t.il paru nécessaire de procéder à une étude comparative de l'organisation florale des Balanophoracées. C'est l'exposé trés sommaire des résultats de cette étude comparative qui fait l'objet de la présente Communi- cation. Tout d'abord, il convient d'exclure de cette famille le Cynomo- rium. Ce genre s'éloigne, en effet, de tous les autres par plusieurs caractères, notamment par l'origine exogène de ses branches flori- í (1) Ph. Van Tieghem, Quelques conclusions d'un travail sur les Loran- thinées (Bull. de la Soc. bot. de Fr., séance du 8 mai 1896), voy. plus haut, p. 241. unge ii) 296 v z SÉANCE DU 26 Juin 1896. féres, qui prolongent directement celles du rhizome, par ses fleurs, disposées en une cyme bipare contractée à l'aisselle de chacune des bractées du capitule, à la fois hermaphrodites, mâles et fe- melles mélangées, zygomorphes, avec un androcée formé d'une seule étamine et un pistil formé d'un seul carpelle, diamétralement opposé à l'étamine dans la fleur hermaphrodite, et surtout par son ovule hémitrope tégumenté, pendant au sommet de la loge ovarienne. Il doit constituer, dans la sous-classe des Dicotylédones ovulées et dans l'ordre des Dialypétales inférovariées, quelque part dans le voisinage des Haloragées, le type d'une famille dis- tincte, les Cynomoriacées. | Cette séparation a déjà été effectuée, en 1867 et en 1869, par - Eichler (1); mais un peu plus tard, en 1873, faisant dans le Pro- dromus la monographie des Balanophoracées, ce botaniste a re- noncé à cette opinion et a réintégré ce genre dans la famille, en n'en faisant plus qu'une tribu distincte, les Cynomoriées (2). Cette maniére de voir a été adoptée depuis par MM. Bentham et Hooker, en 1883 (3), et plus récemment, en 1889, par M. Engler, qui fait de ce genre le type d'une sous-famille, les Cynomoroidées (4). Il ya lieu, croyons-nous, de revenir à la première opinion de Eichler. Cette élimination faite, toutes les Balanophoracées ont des fleurs apétales unisexuées, et il est nécessaire d'y étudier séparément la fleur måle et la fleur femelle. A. Fleur. mâle. — La fleur mâle se compose normalement d'un calice et d'un androcée. ` Le caliee est ordinairement dialysépale, quelquefois gamosépale {Scybalium, Helosis, ete.), le plus souvent trimére, parfois tétra- mére (la plupart des Balanophora). Trimére, il est quelquefois légèrement zygomorphe, les deux sépales postérieurs étant unis à la base et dressés, tandis que l'antérieur est libre et pendant (Mys- tropetalon, Hachettea). Ailleurs, il avorte complètement et la fleur mâle est réduite à son androcée (Lophophylum, Ombrophytum, Lathrophytum). : ' (1) Actes du Congrès international de Botanique, tenu à Paris en 1867, p. 151, et Flora brasiliensis, IV, 2, p. 7, 1869. ..(2) Prodromus, XVII, p. 121, 1873. (3) Genera plantarum, HE, p. 233, 1883. (4) Nat. Pflanzenfamilien, lI, 1, p. 250, 1889. VAN TIEGHEM. — ORGANISATION FLORALE DES BALANOPHORACÉES. 297 L'androcée a normalement autant d'étamines que de sépales, superposées aux sépales. Quand le calice est zygomorphe, l'étamine superposée au sépale antérieur avorte et les deux autres sont unies à la base, comme les deux sépales correspondants, ce qui augmente la zygomorphie de la fleur tout entière (Mystropetalon, Hachet- lea). Les filets sont tantôt libres (Mystropetalon, Hachettea, Lo- phophylum, etc.), tantôt concrescents soit avec les sépales à leur base (Sarcophyte, etc.), soit le plus souvent entre eux de manière à former une colonne dans l’axe de la fleur (Scybalium, Helosis, Balanophora, Langsdorffia, etc.). L'anthére, ordinairement basi- fixe, quelquefois dorsifixe et oscillante (M ystropelalon, etc.), par- fois sessile (Lathrophytum, etc.), possède un nombre très va- riable de sacs polliniques. Il y a deux sacs polliniques, transversaux et superposés dans l'Hachettea, longitudinaux et juxtaposés dans les Corynæa, etċ., en forme de fer à cheval à branches rapprochées àu contact et à convexilé supérieure dans les Langsdorffia. Il y a trois sacs, deux en avant, un en arrière, dans les Helosis. Il y a quatre sacs, longitudinaux et juxtaposés en deux paires, dans les Mystrope- talon, Lophophytum, Lathrophytum, etc. Enfin il y a un nombre plus grand et indéterminé dé sacs polliniques, à la fois super- posés et collatéraux, dans les Sarcophyle et Rhopalocnemis. Dans le genre Balanophora, tel qu'il estadmis, il y a, suivant les espéces, parfois deux saes polliniques transversaux ct super- posés (B. involucrata, Harlandi, etc.), le plus souvent deux longs sacs juxtaposés, courbés en forme de fer à cheval à convexité su- périeure (B. indica, dioica, fungosa, globosa, elongata, elc.), quelquefois un nombre plus grand et indéterminé de sacs à la fois collatéraux et superposés (B. polyandra). D'aprés ces différences, auxquelles s’en ajoutent d'autres, il ya lieu de subdiviser ce genre, en conservant le nom de Balanophora au groupe d’espèces le plus nombreux, dont les anthéres ont, comme chez les Langsdorffia, deux sacs polliniques en fer à cheval. Le B. involucrala, qui dif- fére des autres non seulement par ses deux sacs polliniques super- posés, à déhiscence transversale, mais encore par ses bractées concrescentes en involucre, par la trimérie de sa fleur mâle, etc., deviendra le type d'un genre nouveau, que l'on nommera Bala- nia : ce sera le Balania involucrata (Hook. fil.). Quant au B. po- lyandra, avec ses nombreux sacs polliniques, il a été déjà regardé 298 - j SÉANCE DU 26 JuIN 1896. par Griffith comme le type d’une section distincte, sous le nom de Polyplethia; il suffira donc d'ériger cette section en genre sous le méme nom et cette espèce sera le Polyplethia polyandra (Grif- fith). Dans le genre Scybalium, tel qu'il a été compris par Eichler, il v a tantôt deux sacs polliniques (Sc. fungiforme, etc.), tantôt quatre (Sc. jamaicense, Glaziovii, etc.). D'après cette différence, à laquelle s'en ajoutent plusieurs autres, il ya lieu de dédoubler ce genre. On conservera le nom de Scybalium aux espèces à deux sacs polliniques (Sc. fungiforme, depressum) et l'on rétablira pour les espèces à quatre sacs le genre Phyllocoryne, créé par M. Hooker pour l'une d'entre elles et supprimé par Eichler : ce seront les Ph. jamaicensis et Glaziovii. Quels qu'en soient le nombre et la disposition, les sacs polli- niques s'ouvrent chacun par une fente propre. S'il y en a quatre, par exemple, juxtaposés en deux paires, ils s'ouvrent, non pas, comme il est admis dans ce cas (1), par deux fentes longitudinales en face de cloisons préalablement détruites, mais par quatre fentes longitudinales rapprochées deux par deux contre les cloisons persistantes. Superposition des étamines aux sépales, sacs polliniques variant, suivant les genres, depuis deux jusqu'à un nombre considérable et indéterminé, mais s'ouvrant dans tous les cas chacun par une lente propre: ce sont autant de caractéres que nous avons ren- contrés dans la fleur mâle chez les Loranthinées, notamment chez les Viscacées, et qui rapprochent déjà, par conséquent, les Balanophoracées de cette famille. Mais ce rapprochement devient beaucoup plus intime si l'on considère la structure de la fleur fe- melle. 2. Fleur femelle. — Quand elle est compléte, la fleur femelle se compose d'un calice et d'un pistil. Le calice est conerescent avec le pistil dans toute la longueur de l'ovaire, qui est infère. Il est trimére et gamosépale, formant autour de la base du style un tube trilobé (Mystropetalon, Ha- chettea, Dactylanthus). Le plus souvent il avorte, soit seulement (1) Eichler dit, en effet, à propos des Mystropetalon, Lophophytum, etc: : « anthere i-locellate, longitrorsum birimose » (loc. cit., p.124 et p. 128. VAN TIEGHEM. —- ORGANISATION FLÔRALE DES BALANOPHORACÉEs. 299 dans sa partie supérieure libre (Lophophytum, etc.), soit dans toute son étendue (Sarcophyle, Balanophora, etc.). r Le pistil est isomère avec le calice, quand celui-ci existe; les trois carpelles alternent alors avec les trois sépales et leurs trois styles sont concrescents en un style unique (Mystropetalon, Ha- cheltea, Dactylanthus). En l'absence de calice, il y a tantôt encore trois carpelles avec styles concrescents (Sarcophyle), tantôt deux carpelles avec styles complètement libres (Lophophytum, Helosis, Scybalium, Phyllocoryne, ete.), tantôt un seul carpelle avec un seul style (Balanophora, Langsdorffia, Thonningia). Si maintenant l'on étudie de plus prés la structure de l'ovaire, on voit qu'elle se rattache à trois types différents. Pour faire connaitre le premier type, prenons pour exemple l'Hachettea austro-caledonica Baillon, que j'ai pu étudier dans l'Herbier du Muséum, sur les échantillonsoriginaux récoltés à la Nouvelle-Calédonie en 1868-70, par Balansa (n* 3556) et sur de nouveaux exemplaires rapportés de l'ile Nou, en 1884, par M. Brousmiche (n° 467). Trés étroit dans le pédicelle, le cylindre central se dilate à la base de l'ovaire et se partage en six petits faisceaux libéroligneux ; trois, un peu plus externes, appartiennent au calice et se termi- nent dans le tube trilobé qui entoure la base du style; trois autres, un peu plus internes, alternes avec les premiers, appar- tiennent au pistil et confluent au sommet de l'ovaire pour entrer dans le style qui le termine. En face de ceux-ci, sur un cercle plus intérieur, on voit trois faisceaux de cellules longues à mem- branes lignifiées, destinées au placente. On voit déjà par là que, malgré son style unique, le pistil est formé de trois carpelles et que ces carpelles alternent avec les sépales. Quand il est trés jeune, l'ovaire n'est pourtant creusé que d'une seule loge, presque complétement remplie par un placente, por- lant à sa base trois courtes protubérances, une en face de chaque carpelle. Mais bientôt, en s’accroissant dans sa région inférieure, il se creuse de trois loges, dans chacune desquelles s'allonge la protubérance correspondante. En méme temps, le placente se soude avec la paroi supérieure de l'ovaire et chaque protubérance avec la paroi de la loge qui la renferme, de sorte que l'ovaire parait plein. Puis, sous l'épiderme de l'extrémité inférieure de la protu- 300 x SÉANCE DU 26 JuIN 1896. bérance, se forme une cellule mère d'endosperme, qui s'allonge vers le haut, pénétre dans le placente et ne cesse de s'y élever que lorsqu'elle est parvenue à trois ou quatre assises de son sommet, sous la base du style; c'est dans cette extrémité supérieure, qui est la base de la cellule mère d'endosperme, que se différencie l'oo- sphère, sur laquelle agit le tube pollinique, et que se forme l'œuf. En un mot, il y a basigamie. En méme temps, la cellule mére d'endosperme non seulement s'élargit et digére toute la protubérance où elle était d'abord renfermée, mais encore s'allonge vers le bas par son sommet en pénétrant plus ou moins profondément dans la région infé- rieure pleine de l'ovaire, entre le faisceau libéroligneux dorsal du calice et le faisceau placentaire. A cet âge, l'ovaire se montre donc, sur une seclion transversale, creusé de trois larges cavités, souvent inégales, qui sont les cellules méres d'endosperme; les loges primitives et les protubérances qui les remplissaient ont disparu. Chaque protubérance, portée d'abord par le placente central libre et plus tard attachée au sommet de l'angle interne de la loge, est donc un ovule rudimentaire et transitoire, nu, orthotrope et pendant, à cellule mére d'endosperme basigame. En d'autres termes, le pistil de l' Hachettea est formé de trois carpelles fermés et concrescents, et l'ovaire y est triloculaire à placentation axile. . D'aprés ce que j'ai pu voir sur les échantillons imparfaits que j'ai eus à ma disposition, les choses se passent de la même ma- nière dans le Mystropelalon Thomii Harvey, et il en est sans doute de méme dans le genre voisin Dactylanthus (D. Taylori Hook. fil.), que je n'ai pas encore pu étudier. Le pistil du Sarcophyle sanguinea Sparm. est également formé de trois carpelles, dont les styles sont concrescents en un gros style unique, terminé par un large stigmate légèrement trilobé. Au dos de chacun de ces carpelles se trouve un faisceau libéro- tigneux ; mais ici, le calice étant complétement avorté, les fais- ceaux libéroligneux externes correspondants font défaut. Unilocu- laire au début, l'ovaire est aussi plus tard creusé de trois loges dont chacune renferme un ovule nu, orthotrope, pendant, à cellule mére d'endosperme basigame. En un mot, l'ovaire est, ici aussi, triloculaire à placentation axile. La structure du pistil de cette plante a été étudiée déjà à. deux VAN TIEGHEM. — ORGANISATION FLORALE DES BALANOPHORACÉES. 301 reprises, d’abord par Hofmeister, puis par Eichler. Hofmeister n'y a vu qu'une seule loge et au sommet de cette loge, attaché par un court funicule unicellulaire, un ovule réduit au sac embryon- naire (1). Eichler y a bien reconnu l'existence de trois loges; mais, aprés avoir admis d'abord que chaque loge renferme un ovule qui la remplit complétement et dans lequel se forme un sac embryon- naire, ainsi qu'il a été dit plus haut (2), il s'est plus tard rallié à l'opinion de Hofmeister en admettant que chaque loge contient, fixé au sommet dans l'angle interne par un court funicule unicel- lulaire, un ovule réduit au sac embryonnaire (3). Le pistil du Lophophylum mirabile Schott et Endl., dépourvu de calice, est formé de deux carpelles à styles libres. D'abord uniloculaire avec un placente central portant deux ovules rudi- mentaires pendants, l'ovaire, en s'accroissant à sa base, se creuse bientót de deux loges dans lesquelles s'allongent les deux ovules, qui les remplissent complétement. Puis le placente se soude au sommet avec la paroi de Ia loge unique, les ovules se soudent de méme avec la paroi de leurs loges respectives, et désormais l'ovaire est plein. Sous l'épiderme du sommet de l'ovule se forme une cel- lule mére d'endosperme, qui s'allonge par son extrémité supé- rieure, c’est-à-dire par sa base, pénètre dans le placente en se dirigeant obliquement en dedans et s'arréte à peu de distance de son sommet sous le canal stylaire. C'est dans cette extrémité que se différencie l'oosphére et que se forme l’œuf; il y a basigamie. En somme, les choses se passent ici, avec deux carpelles à styles libres, exactement comme dans les genres précédents avec trois carpelles à styles concrescents. Il en est trés probablement de méme dans les deux genres trés voisins Ombrophytum Pœppig et Lathrophytum Eichler, que je n'ai pas encore pu examiner à ce point de vue. La structure et le développement du pistil du Lophophytum mirábile ont été étudiés avec beaucoup de soin par Eichler (4). (1) Hofmeister, Neue Beiträge zur Kentniss der Embryobildung (Abhandl. der Sächs. Gesellsch. der Wiss., VI, p. 581, 1859). (3) Eichler, Sur la structure de la fleur femelle de quelques Balanopho- rées (Actes du Congrès international de botanique tenu à Paris en 1867, 148). 5 (3). Prodromus, XVII, p. 126, 1873. (4) Actes du Congrès international de 1867, p. 141 et Flora brasiliensis, IV, 2, p. 46, 1869: 302 . SÉANCE DU 26 Jurin 1896. Mes observations s’accordent avec les siennes, à quelques diffé- rences prés, dont je me bornerai à signaler ici les trois principales, Pour Eichler, l'ovaire est d'abord uniloculaire dans toute sa lon- gueur et devient plus tard biloculaire par la soudure, en deux points opposés, du placente élargiavec sa paroi. En réalité, l'ovaire n'est uniloculaire qu'à son sommet, qui se forme d’abord; sa ré- gion inférieure, qui résulte d'une croissance intercalaire à la base, est biloculaire dés l'origine. Pour Eichler, le placente est le pro- longement direet du pédicelle floral entre les carpelles; en réalité, il est, comme la cloison qu'il surmonte, une dépendance des deux carpelles. Enfin, Eichler a bien remarqué que c'est l'extrémité supérieure du sac embryonnaire qui forme l'oosphére et produit l’œuf; mais, pour expliquer ce fait, dont la véritable signification lui a échappé, il a admis que l'ovule est anatrope et apotrope. En réalité, l'ovule est tout simplement orthotrope et basigame. Tous les genres qui ont ainsi un pistil pluriloculaire à placen- tation axile, renfermant dans chaque loge un ovule rudimentaire, pendant et basigame, peuvent étre réunis en une sous-famille qu'on nommera Sarcophytidées, d'après le genre Sarcophyte qui est de tous le plus anciennement connu. Seulement, cette sous- famille se partage aussitôt en trois tribus : les Mystropétalées (Hachettea, Mystropetalon, Dactylanthus), qui ont la fleur mâle zygomorphe avec avortement d'une étamine, et la fleur femelle pourvue d'un calice, et par là représentent le type le plus élevé de l'organisation florale dans la famille ; les Sarcophytées (Sarco- phyte), qui ont la fleur mâle actinomorphe et complète, et la fleur femelle sans calice; les Lophophytées (Lophophytum, Ombrophy- tum; Lathrophytum), qui ont les fleurs dimères sans calice ni à la fleur mále, ni à la fleur femelle, et l'ovaire surmonté de deux styles libres. Pour étudier le second type de structure, prenons pour exemple l'Helosis guyanensis Richard, dont j'ai pu examiner des échan- tillons dans l'aleool récoltés à la Guyane française par M. Mélinon. La fleur femelle n'a point de calice et l'ovaire y est surmonté de deux styles divergents, de maniére qu'elle offre la méme con- formation externe que celle des Lophophytum. L'ovaire jeune est creusé d'une loge, que remplit presque complétement une protu- bérance ovoide émanée dela base. Puis, il s'allonge par le cloison- nement centripéte d'une assise génératrice transverse située au- VAN TIEGHEM. — ORGANISATION FLORALE DES BALANOPHORACÉES. 303 dessous de sa base el qui produit, en conséquence, une partie pleine soulevant la loge à son sommet. Les cellules de cette partie pleine ont d'ailleurs une forme et un contenu trés différents de eelles de la protubérance, de sorte que les deux tissus se distin- guent trés facilement. La coupe longitudinale axile de l'ovaire passant par les deux styles montre, sous l'épiderme du sommet de la protubérance, deux cellules mères d'endosperme, séparées par trois rangs de cellules ordinaires. Chacune d'elles. porte à son sommet une oosphére et deux synergides, À sa base trois cellules antipodes, et vers son milieu deux noyaux en voie de rapprochement pour former le noyau de la grande cellule endospermique. C'est sur ce sommet qu'agit le tube pollinique pour produire l'eeuf; en un mot, il y a acrogamie. La protubérance est donc un placente central libre sans ovules, ren- fermant deux cellules mères d'endosperme acrogames, une en face de chaque carpelle. Il arrive assez souvent que l'une des cellules méres d'endo- sperme est plus petite que l'autre, ou méme trés réduite et comme avortée ; avec quelque attention, on la retrouve pourtant toujours. En méme temps, l'autre se rapproche de plus en plus de la posi- tion médiane, sans y atteindre tout à fait. L'une des deux cellules mères d'endosperme, quand elles sont également développées, la plus grande des deux, quand elles sont inégales, se développe seule par la suite. L'embryon et l'albumen qui s'y forment résorbent non seulement toute la substance du placente, mais encore, plus tard, toute celle dela région inférieure pleine de l'ovaire. Autant que j'ai pu en juger sur les échantillons imparfaits que jai eus à ma disposition, les choses se passent de la méme ma- nière dans le genre Rhopalocnemis (Rh. phalloides Jungh.). Il en est de même probablement dans le genre voisin Corynæa look. fil., que je n'ai pas encore pu examiner. La structure du pistil des Helosis a été étudiée déjà, d'abord par Hofmeister (1), plus tard par Eichler (2), et les observations de ces deux éminents botanistes, parfaitement d'accord entre elles, différent si profondément des miennes, qu'il est nécessaire de s'v (1) Hofmeister, loc. cit., p. 593, 1859. (2) Eichler, Actes du Congrès de 1867, p. 148 et Flora brasiliensis, IV, 2, p. 22, 1369. 304 . : 'SÉANCE bU 26 JviN 1896. arréter un instant. Tous deux n'ont vu dans la protubérance qui remplit la loge ovarienne qu'un seul sac embryonnaire ou cellule mère d'endosperme, et ils admettent, en conséquence, que cette protubérance est un ovule orthotrope sans tégument. Il est pro- bable que les coupes longitudinales qu'ils ont étudiées et dessinées étaient perpendiculaires au plan médian commun des deux car- pelles, ou qu'ils ont eu affaire à deux sacs embryonnaires inégaux dont le plus petit a échappé à leur attention. Ils admettent, en outre, que cet ovule est séparé latéralement de la paroi ovarienne dans toute la longueur de l'ovaire jusqu'à l'assise transverse qui marque la dernière situation de l'assise génératrice au moment où elle a cessé d'agir, et qu'ils nomment la chalaze. On a vu, au con- traire, que toute cette région inférieure de l'ovaire est pleine et que la protubérance n'est distincte de la paroi que dans la région supérieure; on a vu aussi qu'elle est formée de cellules trés diffé- rentes de celles de la protubérance qui la surmonte et l'on com- prend difficilement comment cette différence des tissus a pu échap- per à des observateurs aussi exercés. La fleur femelle des Scybalium (Sc. fungiforme Schott et Endl.) et des Phyllocoryne [Ph. Glaziovii (Eichl.)], que j'ai pu étudier sur des échantillons dans l'alcool récoltés au Brésil par M. Glaziou, a essentiellement la méme structure que celle des Helosis, avec cette différence que les deux cellules méres d'endosperme s'y déve- loppent également bien. La structure du pistil des Scybalium a été étudiée aussi, d'abord par Hofmeister, plus tard par Eichler, mais leurs observations sur ce genre sont trés divergentes. Hofmeister y a vu, dans une loge unique, une protubérance basilaire munie de deux sacs em- bryonnaires, ce quifest parfaitement exact; mais, dans l'intention évidente de rattacher cette structure à celle qu'il avait observée inexactement chez les Helosis, il a admis que l'ovaire de ces plantes renferme cóte à cóte deux ovules orlhotropes, assez intimement accolés pour ne pas pouvoir être séparés (1). Eichler, au con- traire, attribue à l'ovaire des Scybalium une structure biloculaire avec un ovule dans chaque loge, et rattache en conséquence ce genre au type du Lophophytum (2). (1) Loc. cit., p. 601. : (2) Actes du Congrès de 1861, p. A47, et Flora bras. 1V, 2, p. 35, 1869. VAN TIEGHEM. — ORGANISATION FLORALE DES BALANOPHORACÉES. 305 Les genres dont il vient d'étre question ont donc un ovaire uni- loculaire à placente central libre, sans ovules et à sacs embryon- naires acrogames, en méme nombre que les carpelles, auxquels ils sont superposés. Tous ensemble, ils forment une sous-famille, que l’on nommera Hélosidées, et cette sous-famille est même assez homogène pour ne former, semble-t-il, qu'une seule tribu, les Hélosées (Helosis, Corynea, Rhopalocnemis, Scybalium, Phyllocoryne). Enfin, pour étudier le troisième type de structure, nous pren- drons pour exemple un Balanophora, notamment le B. indica, dont j'ai pu examiner des échantillons dans l'alcool récoltés dans l'Inde aux monts Nilghiri par Perrottet. La fleur femelle n'a pas de calice et se réduit à un pistil extré- mement petit, dont l'ovaire ovoide ne mesure que 0"",20 en lon- gueur sur 0"",15 en largeur et dont le style n'atteint que 0"",4 de long. C'est, sans contredit, le plus petit de tous les pistils connus, et par sa dimension, comme par sa structure, il ressemble à un archégone de Mousse. Le style est formé par quatre rangs de cel- lules et s'accroit au sommet par une seule cellule terminale. L'ovaire a sa paroi composée d'abord de deux assises de cellules, l'externe à cellules plus grandes et indivises, l'interne à cellules plus petites se divisant par deux ou trois cloisons tangentielles en trois ou quatre assises à éléments superposés. Au centre se trouve une grande cellule à membrane un peu plus épaisse, ovoide, intimement appliquée tout autour contre les cellules externes et par conséquent légérement polyédrique. C'est cette cellule cen- trale qui devient directement la cellule mére d'endosperme. A cet effet, son noyau se divise d'abord suivant l'axe. Le noyau supérieur se loge sous le sommet, tandis que le noyau inférieur se place contre une paroi latérale. Puis, l'ovaire croissant à sa base, les deux noyaux se trouvent rapprochés dans la moitié supé- rieure dela cellule. Aprés quoi, la couche pariétale du protoplasme forme entre les deux un repli oblique qui se dédouble; de sorte qu'aprés la plasmolyse provoquée par l'alcool ou la glycérine, l'utricule protoplasmique a la forme d'un tube en U à branches inégales. La cellule mére d'endosperme prend donc, à l'intérieur de sa membrane cellulosique, qui demeure symétrique par rapport à l'axe, une forme symétrique seulement par rapport à un plan. Ce qui porte à croire que le pistil tout entier n'est formé que d'un T. Xum. (SÉANCES) 20 306 SÉANCE DU 26 juiN 1896. seul carpelle, dont le plan médian coïncide avec le plan de symé- trie de la cellule mère d'endosperme et dont la ligne dorsale cor- respond probablement à la grande branche, la ligne ventrale à la petite. . Puis, le noyau situé à chacune des extrémités se divise transver- salement en deux dansle plan de symétrie. Aprés quoi, le noyau externe de la grande branche se divise longitudinalement dans le plan de symétrie, le noyau supérieur s'entourant de protoplasme dense et formant l'oosphére, le noyau inférieur descendant dans le protoplasme plus aqueux de la région inférieure. En méme temps, le noyau interne de cette branche se divise transversale- ment dans la direction perpendiculaire au plan de symétrie et les deux noyaux juxtaposés s'entourent de protoplasme dense pour former les deux synergides. Dans la petite branche, les choses se passent de la méme maniére, mais un peu plus tard, pour donner les trois antipodes et un noyau qui descend dans le protoplasme hyalin de la région inférieure. Je n'ai pas vu, toutefois, que ces deux noyaux inférieurs vinssent à se rapprocher et à se réunir dans la courbure en un noyau unique, comme c'est la régle, semble- t-il, partout ailleurs. Ordinairement, c'est sur le sommet de la grande branche, plus rapproché de la base du style, qu'agit le tube pollinique pour transformer l'oosphére en un œuf; il y a donc acrogamie. Mais il arrive aussi que le tube pollinique vienne à toucher le sommet de la petite brancbe, pour transformer en œuf celle des trois anti- podes qui a son centre dans le plan de symétrie; il y a alors basi- gamie. Les deux triades polaires de l'endosperme, rapprochées presque également de la base du style, à la facon des pôles d'un aimant en fer à cheval, peuvent donc ici contribuer presque indif- féremment à la formation de l'œuf, ce qu'on peut exprimer en disant qu'il y a homéogamie. Sans doute, la triade de la grande branche étant ici un peu plus favorisée que l'autre, l'homéogamie n'est pas compléte; mais le phénoméne n'en reste pas moins inté- ressant à constater. En résumé, le pistil des Balanophora n'a ni ovules, ni placente; la cellule mére d'endosperme, unique parce qu'il n'y a qu'un car- pelle, y est directement plongée dans le tissu de la base du carpelle. Il faut admettre qu'ici, comme partout ailleurs, ‘elle naît sous l'épiderme. Dès lors, la trace de la loge ovarienne oblitérée, pour VAN TIEGHEM. — ORGANISATION FLORALE DES BALANOPHORACÉES. 307 autant qu'elle se développe, est à chercher sous la base du style; au-dessus de la rangée de cellules qui recouvre la cellule mére d'endosperme. ! Cette conclusion est en compléte opposition avec les assertions de Hofmeister (1), adoptées plus tard par Eichler (2). D'aprés ces auteurs, en effet, l'ovaire des Balanophora serait creusé d'une loge danssa région centrale et dans cette loge, attaché latéralement près du sommet par un court funicule unicellulaire, pendrait librement un ovule anatrope pluricellulaire. Dans le genre Langsdorffia (L. hypogea Mart.), que j'ai pu étudier sur des échantillons dans l'alcool récoltés au Brésil par M. Glaziou, le pistil a essentiellement la méme structure que dans les Balanophora, avec cette différence toutefois que la cellule mére d'endosperme y demeure droite, dirigée suivant l'axe et qu'elle est, par suite, nécessairement et exclusivement acrogame. Hofmeister et Eichler, qui ont successivement étudié cette plante, ont émis à son sujet deux opinions trés divergentes et qui différent toutes les deux de celle que je viens d'exposer. D'aprés Hofmeister, l'ovaire du Langsdorffia serait creusé d'une loge, au sommet de laquelle serait attaché latéralement, par un court funi- cule unicellulaire, un ovule pendant, également unicellulaire et réduit au sac embryonnaire ; en un mot, ce genre offriraitla méme structure que le Sarcophyle (3). On voit que la préoccupation de retrouver partout un ovule unicellulaire attaché à la paroi par un funicule également unicellulaire a dominé l'esprit de Hofmeister dans toute cette question. Or, il faut bien le dire ici, un pareil ovule, qui serait un poil différencié, non seulement n'a jamais été observé chez les Phanérogames, mais est en contradiction for- melle avec tout ce que nous savons de ces plantes. Suivant Eichler, au contraire, l'ovaire renfermerait un ovule pluricellulaire, ortho- trope, dressé et par conséquent sa structure serait la méme que celle des Helosis (4). | Je n'ai pas pu examiner encore le Thonningia sanguinea Vahl ; mais M. Lecomte a rapporté récemment du Congo une espéce nou- velle de ce genre, qu'il a nommée Th. sessilis, et l'a étudiée dans (1) Loc. cit., p. 585. (2) Loc. cit., p. 150 et Prodromus, XVII, p. 142, 1873. (3) Loc. cil., p. 576, 1859. (4) Loc. city p. 150 et Flora bras., IV, 2, p. 10, 1869. 208 SÉANCE DU 26 Juin 1896. un travail qui sera trés prochainement publié dans le Journal de Botanique, t. X. Les coupes des fleurs femelles qu'il a bien voulu me communiquer m'ont convaincu que le pistil y offre la méme structure que dans le Langsdorffia. L'ovaire est plein, sans aucune trace de loge, et c'est une cellule, sans doute sous-épider- mique, de son parenchyme basilaire qui s'allonge directement sui- vant l'axé en une cellule mére d'endosperme acrogame. ` Ensemble ces trois genres, Balanophora (avec Balania et Po- lyplethia), Langsdorffia et Thonningia, où le pistil, formé d'un seul carpelle, est dépourvu à la fois d'ovules et de placente, con- stituent une sous-famille, les Balanophoridées, et cette sous-fa- mille, remarquable en outre parce que l'appareil végétatif y ren- ferme de la résine et non pas de l'amidon, comme toutes les autres, est assez homogéne pour ne contenir qu'une seule tribu, les Bala- nophorées. En résumé, l'étude de la structure du pistil des Balanophora- cées nous a conduit à y distinguer trois types d'organisation de plus en plus simples, correspondant å à autant de sous-familles dis- tinctes. Dans le premier, il y a autant d’ovules rudimentaires et transi- toires que de carpelles, orthotropes, pendants et basigames, et l'ovaire est pluriloculaire à placentation axile : ce sont les Sarco- phytidées. Dans le second, il n'y a pas d'ovules, mais seulement un placente, renfermant autant de cellules méres d'endosperme que de carpelles, acrogames, et l'ovaire est uniloculaire à placentation centrale libre : ce sont les Hélosidées. Dans la troisième, il n’y à ni ovules, ni placente, mais le pistil, réduit ici à un seul carpelle, produit directement, sous l'épiderme de sa base, une cellule mére d'endosperme, qui est normalement acrogame, parfois homéo- game; en sorte que la placentation peut étre dile basilaire : ce sont les Balanophoridées. Le tableau suivant résume cette division de la famille en trois sous-familles et cinq tribus : Un style. Fleur ( à calice. Mystropétaléese axile.... SARCOPHYTIDÉES. 4 femelle. ..... d nue... Sarcophytées. BALANOPHORACÉES. l Deux styles. siap eiser Lophophytées. PIacen:at0n2,/.... centrale, HÉLOSIDÉES ...... Deux styles... ii. . Hélosées. basilaire. BALANOPHORIDÉES. Un carpelle .,...... + Balanophorées. VAN TIEGHEM, — AFFINITÉS ET PLACE DES. BALANOPHORACÉES. 309 Ces trois types de structure du pistil, nous les avons précisé- ment rencontrés déjà chez les Loranthinées, où ils nous ont per- mis aussi de subdiviser les familles en sous-familles. L'ovaire pluriloculaire à placentation axile, avec ovules rudimen- taires et transitoires, orthotropes, pendants et basigames, nous y a été offert deux fois : d’une part, chez les Élytranthacées dans la sous-famille des Élytranthidées, de l’autre, chez les Lorantha- cées dans la sous-famille des Treubellidées. L'ovaire uniloculaire à placentation centrale libre, sans ovules, nous a été présenté trois fois : d’un côté, par les Nuytsiacées, de l'autre chez les Vis- cacées par les sous-familles des Arceuthobidées et des Ginalloidées; la seule différence est que, là, les cellules méres d'endosperme étaient basigames. L'ovaire sans ovules, ni placente, enfin, nous a été montré aussi trois fois : en premier lieu, chez les Élytran- thacées par la sous-famille des Dendrophthoidées; en second lieu, chez les Lorantliacées par la sous-famille des Loranthidées; en troisième et dernier lieu, chez les Viscacées par la sous-tribu des Viscidées ; la seule différence est que, là, il se formait plusieurs cellules méres d'endosperme par carpelle. 3. Conclusions. — L'étude qu'on vient de faire de l'organisa- tion florale des Balanophoracées, au double point de vue de la fleur mâle et de la fleur femelle, et la comparaison des résultats obtenus avec ceux qu'on a retirés de l'étude des Loranthinées con- duisent à préciser les affinités de cette famille et à en fixer la place dans la Classification. Tout d'abord, au méme titre que les autres familles constitutives de ce groupe, elle doit prendre rang dans la sous-classe des Dico- tylédones inovulées ou. Loranthinées. Ensuite, comme les fleurs y sont unisexuées et apétales, elle doit être classée dans l'alliance des Viscales, à cóté des Viscacées. Elle se distingue des Viscacées par plusieurs caractéres, notamment par son parasitisme sur ra- cines, avec absence totale de chlorophylle, et par la nature de son fruit, qui est un achaine. Le tableau suivant résume, avee cette adjonction, la composition actuelle de la sous-classe des Loranthinées en deux alliances et cinq familles : MO SÉANCE DU 26 jviN 1896. gamopétale. Calice isomére.. Élytranthacées. hermaphrodites pétalées. t dialypétale. ( hétéromère... Vuytsiacées. à ^p LORANTHALES. Corolle LORANTHINÉES Calice Í isomére...... Loranthacées. EU err } f unisexuées apétales. VIS- ( à chlorophylle, à baie...... Viscacées. CALES. Plantes parasites i sans chlorophylle, à achaine, Balanophoracées . ` En méme temps, le nombre des sous-familles se trouve porté de 8 à 11, celui des tribus de 18 à 23 et celui des genres de 133 à 150, Jl y a donc lieu de compléter de la sorte le tableau d'ensemble donné dans une précédente Communication (1). M. Cornu présente à la Société des exemplaires de la Rose de Jéricho vraie (Asteriscus pygmeus), qu'il a rapportée g’ Al- gérie, ainsi que diverses variétés de dattes du Maroc (oasis de Figuig), il montre aussi des fruits de Phænix melano- carpa, nouvelle variété obtenue récemment dans la villa Henry de Cessole à Nice (2). M. Cornu donne d'intéressants détails sur chacun de ces objets. M. Degagny entretient la Société de ses dernières recher- ches sur la division du noyau cellulaire chez les végétaux el soumet aux personnes présentes une série nombreuse de pré- parations à l'appui des faits nouveaux qu'il a signalés. RECHERCHES SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE CHEZ LES VÉGÉTAUX (7° Note) (3); par M. Charles DEGAGN Y. LA DIVISION DE LA PLAQUE NUCLÉAIRE ET LA CON- TRACTION DU FUSEAU CHEZ LE LIS BLANC. Les effets de la respiration cellulaire sur les matiéres achromatiques formées dans le noyau, Dans mes Notes précédentes, j'ai fait l'étude comparée de la matiére achromatique que l'on a observée depuis longtemps pen- dant la division du noyau. J'ai montré que chez les SPIROGYRA et (1) Bull. de la Soc. bot. de Fr., séance du 8 mai 1896 248 et 249. (2) Voy. le Bulletin, plus haut, p. 74. de (3) Voy. le Bulletin, plus haut, p. 87. DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 311 chez le Lis BLANC, que j'ai choisis pour faire mes observations, cette matière achromatique présente, à côté de son incolorabilité EM. Pull de HL Soc. HAE de pance - Tome XIM. PLO As Fi f ’ £3 Vroljeralsn Je. Lae eu Dur ret jatin, à u lé bacon, le / peo. /177 Z ne —— tA E m nuc. eL vae Gil ue ade De banshee guu, Pd ', avail Hé am vey von eihamnili. AY eO, t De longueur One ilon ; E ome te gun aimee: /9 % 5 pella hote JS / er rod vs wn d i > , bus | EU E Jued e rv etna... lu Hepato SEE totdi, De LL cowl, temy. M s o E P eode 2g". Wâmee à la iiral o Cori lun Le cout DI Von voir. 2?! Sha ident de nimbus SX \ phe see i ; pélale, pp; Xe BI. wmñilanct. nomali, color en 101-710 (Perl eb corras fe "o fo aues M Lom aot Ley sou un Le lathi. Hy on IS à jt eate. rade AE s a Lane g^ À pb een miel y racha de Goo gr da na doll À la feun , em 9 sivit velen 7 dy teur pt insquliere, gu A Duc nite. , fF À eo, Laufe & ote dicere. su. ver « Ue vet alin chaume per un 4 beau. pt ye pee lu atha , CUT e e PEER ral alo ciem e pilale pu pet gi e. dh t qud er «les eu dede , À "a Vu monde nt di vouab- vol. Ey ei et eno sl aleae) à lere cole eB, idepédanmeut lui de um Ff ter ? pétals et- donor dd à Dale à nr. egali des À, ay 07 00) f aiden ou COM rot Vepaly, LS Ja nid yms- Aa MEA à flt ed amita fi bim- Lie, Vetltenzul lanlhire ek un pes tarde — In odit queique- bien less et Lien P» : etl ne. Jr renye 2 D'un yat ne. 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Van Tieghem........ Degagny ...... RPG ES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 8 MA! 1896. dmission de MM. L. Blanc, Briosi et Farlow.....,,..,:,::... Juelques conclusions d'un travail sur les Loranthinées.....,,.: Crucifère nouvelle pour l'Algérie et remarques sur la classifica- tion des Cruciféres siliculeuses.......... ees eotdeoeeovevos La structure du pétiole dans les diverses espèces du genre Quercus ............. osier. os. veste e. SÉANCE DU 22 MAI. Décés de M. James Lloyd. Hommage rendu à sa mémoire..... Procés-verbal de vérification des comptes du Trésorier par la Commission de comptabilité pour les années comptables 1892 à 1894... eer see courses esos y eres sois a Remerciements votés au Trésorier...... D NBC ESSET ERA Signification de l'existence et de la symétrie de l'axe dans la mesure de la gradation des végétaux...... éco ese veto Reine L'Equiselum variegatum trouvé aux environs de Paris......... Le Geum rivali-urbanum...... E P PAS Observations de MM. Malinvaud, Bornet et G. Camus.......... Sur une Tulipe monstrueuse,..,.......,.,,..,.... ss. SÉANCE DU 12 JUIN. Sur un projet de Note relative à une Rose prolifère trouvé dans les papiers de P. Duchartre........,.....,.,. ....,......., Sur une Vigne à inflorescence monstrueuse..,....... o Remarques de MM. Bureau, Bonnet, d'Alverny et Malinvaud.... Quelques notes sur la flore d’Orient...,........,....,,.,..... Sur deux plantes à ajouter à la flore parisienne (Bromus vil- losus, Equisetum litlorale)...... e cnsesnoreosose T SÉANCE DU 26 JUIN. Admission de M. Aznavour........ et sespoesirenoy e Circulaire ministérielle relative au 35° Congrès des Sociétés sa- vantes........eeeee eset rhe EERETERET T Lecture de lettres + MM. Clos (Bovista gigantea) et Montel (Lychnis diurna à fleurs blanches).............. ...,.. 292-293 Dons faits à la Société........ bae RE Ed RE SVT NT Suv ae Sur l'organisation florale des Balanophoracées, etc..,.......,. Communications de M. Cornu sur la Rose de Jéricho et sur diverses variétés de Dattes.....t. evoesieuvéusqUsecseltpwh Recherches sur la division du nôyau cellulaire chez les végé- SUAMUX. i roc ceeeeroeoue reso Sh RES ier n^ sv... ss... REVUE BIBLIOGRAPHIQUE flore fossile du Portugal. Nouvelles contributions à la flore mésozoique; G. de Saporta. NOUVELLES .,.......... eoctopetutovosótswttevsiWesetueteiscstwsthtossorvtonstte tot e*t nm 241 241 256 260 293 295 314 319 gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Es > SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRA« Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à hui soir, habituellementles deuxième et quatrième vendredis de ch} JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 189e 10 et 24 janvier. — | 24 avril. 10 et 24 juille.. 44 et 28 février. 8 et 22 mai. 13 et 27 novemk 43 et 27 mars. 12 et 26 juin. 11 et 18 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-aprés), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les.25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de botanique tenu à Paris en aoüt 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné. Les notes ou communications manuscriles adressées au Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de Ia Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faireconnaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. N. B. — D’après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas; aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. ll en résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XXXIX (1892) ou d'une année antérieure, on doit faire l'aequisitior du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. : Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, ete., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. bz € 3305. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MoTTEROZ, direct. AVIS. Les Tables des matières des tomes I et IH de la 3° série du Bulletin (1894 et 1895) sont en préparation; celle de 1894 est sous presse. BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE à ni TY" E Im) DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-TROISIÈME (Troisième série. — Tome Ill) 15906 Séances de Juillet 1896. PARIS AU SIEGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Septembre et octobre 1896. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTE POUR 1896. President : M. A. CHATIN. Vice-présidents : MM. Cornu, Bonnet, Drake del Castillo, Prillieux. Secrélaire général : M. E. Malinvaud. Secrélaires : Vice-secretaires . MM. Hua, Jeanpert. MM. Guérin, Lutz. Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil : MM. Bureau, MM. Danguy, MM. Maugeret, Camus (F.), Guignard, Russell, Camus (G.), Hue (abbé), Van Tieghem, Daguillon, Matruchot, Zeiller. Tarif des tirages à part. 25 50 400 206 N OMBRE DE FEULLLES. EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, | fr. c. fr. c. fr. e. | fr. c. fr. e. plinre, piqtre et enveloppe de couleur, . . . . 8 50 9 50 AU » | 15 » 24 » Trois quarts de feuille (42 pages)... .. ... 8 » 9 » 10 50 14 » 32 » Demi-feuille (8 pages}... . ......,...., 5 » G » 8 » 19 » 18 » Quart de feuille (&.pàges . . ....... sé, k» 5» | To 9 » t4 » 2° fenille en sus de la première. . ... ..... 7 50 8 50 9 50 42 » 18 » Trois quarts de fenille en sus d'une feuille. . . . . 7» | 8» 9 » 11 50 16 » Demi-feuille en sus d'une feuille. . .. ..... Ao» 5» 6 50 8 50 14 » Quart de feuille — s o wiee o de à 3 » 4 » 6 » 8 » 12 » La composition d'un titre d'entrée spéciald'une demi-page est de 1 franc. La eomposition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'une couverture imprimée, avee encadrements et sans page d'annonces, est de 2 frances sile titre est la répétition de celui de Ja brochure, et de 4 francs si le titre est fait senlement pour la conver- ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d'une page, interealée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 50. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la disposition des pages du Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. seront adressés au donateur. auteurs, les travaux suivants : SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. PRÉSIDENCE DE M. CORNU, PREMIER VICE-PRÉSIDENT. M. Guérin, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 26 juin, dont la rédaction est adoptée. M. Malinvaud présente à l'assemblée un portrait de l'émi- nent et regretté paléontologiste Gaston de Saporta. Ce portrait, donné à la Société par M. R. Zeiller, sera ajouté à la galerie de tableaux que possède la Société. Des remerciements M. le Secrétaire général lit ou analyse, au nom des PLANTES DE L'ARABIE MÉRIDIONALE RECUEILLIES PENDANT LES ANNÉES 1889, 1890, 1893 ET 1894; par A. DEFLERS. 1. Ànona muricata L. — Lahadj. 2. Cocculus Leæba DC. — Lahadj. 3. — Cebatha DC. — Schoukra. 4. Argemone mexicana L. — Cultivé aux environs de Lahadj. 9. Morettia parviflora. Boiss. — Ge- bel 'Areys, près de Serrya. 6. Farsetia longisiliqua Dec. — La- hadj, Schoukra, Massana, etc. 7. Sisymbrium erysimoides Desf. — Gebel 'Areys, gebel Reyàmi. 8. Sinapis juncea L. — Lahadj. 9. — spec.? — Gebel 'Areys. 10. Diplotaxis Harra Boiss. — Gebel "Areys. 11. — acris. — Boiss. — Gebel "Areys. 12. — erucoides DC. — Haifán. 13. Schouwia arabica DC. — Wadi Dhabab, wadi Bana, etc. 14. Dipterygium glaucum Dec. var. scabrum Boiss. — Lahadj, gebel Menif, Schoukra, etc. 15. Raphanus sativus L. — Lahadj, Schoukra, etc. T. XLII. 16. 17. 29. Cleome arabica L. — Gebel ’Areys. — areysiana Defl. — Gebel "Areys. — brachycarpa Vahl. — Gebel Nakhai, gebel "Areys, Aden, etc. viscosa L. — Lahadj. paradoxa R. Br. — Aden. . — papillosa Steud. — Aden, Schoukra. . Mærua crassifolia Forsk. — Wadi Mo‘äden. . — Thomsoni T. Anders. — Aden. . — oblongifolia Rich. — El-Had- jar. . Cadaba longifolia DC. — Aden, Schoukra, etc. — glandulosa Forsk. — Aden. . — rotundifolia Forsk. — Aden, Scheikh Otman, Lahadj, etc- — heterotricha Stocks. — Wadi Mo‘âden. — farinosa Forsk. — Dhoubaya. (SÉANCES) 21 Gebel SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. 322 30. Boscia microphylla Oliv. — Schou- kra. 31. Capparis galeata Fresen.— Aden. 32. — spinosa L. — Lahadj. 33. Reseda sphenocleoides Defl. — El-Gelil, Schoukra, Haifàn, Massana, wadi Moʻâden, etc. 34. — amblyocarpa Fresen. — Aden. 35. Ochradenus baccatus Del. — El- Hadjar. 36. Polygala abyssinica R. Br. — Schoukra. $1. — erioptera Boiss. — Schoukra. 38. — mascatensis. — Serrya, gebel -. — 'Areys, wadi Mo‘âden. 39. — bracteolata Forsk. — Serrya. 40. Gypsophila montana.— Serrya. A1. Arenaria serpyllifolia L. — Mas- sana, Haifàn. ; 42. Sphærocoma Hookeri T. Anders. — Aden. 43. Portulaca oleracea L. — Schou- kra, gebel Nakhai. 44. — quadrifida L. — El-Gelil, Serrya. 45. Talinum cuneifolium Willd. — Gebel Nakhai, Serrya, Hai- fàn, etc. 46. Tamarix nilotica Ehrenb. — Zeyda. 47. — articulata Vahl. — Zeyda. 48. — mannifera Ehr. — El-Gelil. 49. Malva parvifiora L. — El-Gelil. 50. Sida grewioides Guill. et Perr. — El-Gelil, Serrya. 91. Abutilon hirtum G. Don. — Gebel "Areys. 92, — longiscupe Hochst. — Gebel "Areys. 53. — fruticosum Guill. et Perr. — Schoukra, Haifán. 54. — bidentatum Hochst. — Wadi Mo'àden. 95. — graveolens Wight. et Arn. — Lahadj. 96. Pavonia glechomifolia Ehrenb.— Gebel Nakhai, gebel "Areys. . — arabica Hochst. — Gebel Na- khai, gebel 'Areys. . — Kotschyi Hochst. — Schoukra, Wadi Mo‘äden. 59. 60. 61. 62. 63. 64. 65. 66. 67. 68. 69. 10 82, oo Co . 86. . Pelargonium Senra incana Cav. — Lahadj, Haifàn. Hibiscus Trionum L. — El-Gelil, wadi Mo‘äden. — vitifolius L. — Gebel ’Areys, wadi Mo‘àden. — dongolensis Caill. — Serrya. — micranthus L. — Gebel'Areys, gebel Nakhai, Haifàn. Fugosia Welshii Garcke.— Aden, Serrya. — areysiana "Areys. Thespesia populnea Cav.— Aden, Scheikh Otman (cultivé). Gossypium herbaceum L. — La- hadj, wadi Bana, wadi Moà- den (cultivé). Sterculia arabica T. Anders. — Aden, Serrya, etc. ; Melhania velutina Forsk. — Gebel ’Areys. Grewia populifolia Vahl.— Gebel Nakhai, gebel 'Areys, wadi Moàden. Def. Gebel . — carpinifolia Juss. — Serrya. . — Petitiana Rich. — Serrya. villosa Willd. — Wadi Mo'à- den. pilosa Lam.— Wadi Mo‘âden. excelsa Vahl. — Serrya. dubia Defl. —. Haifàn. Corchorus trilocularis L. — La- hadj, el-Gelil, Serrya. — — . — Antichorus Reusch. -— Aden. . — cinerascens Defl. — Serrya. . Tribulus terrestris L. — Schou- kra, Serrya. . — alatus Del. — Lahadj, el-Had- jar. : — Ehrenbergii Asch. — Lahadj. Zygophyllum simplex L. — La- hadj. : . Fagonia cretica L. var. arabica. — Lahadj. : — — var. parviflora. — Aden, Serrya. — — var. glutinosa. — Schou- kra. multibracteatum Hochst. — Gebel 'Areys. Oxalis corniculata L. — Haifàn. 92. DEFLERS. — PLANTES DE L'ARABIE MÉRIDIONALE. . Ruta chalepensis L. — Haifán. 110. . — tuberculata Forsk. — Lahadj. . Toddalia nobilis Hook. f.? — Haïfân. . Citrus Limonum Risso var. pu- silla Risso.— Lahadj (cult.). . Balanites Roxburghii Planch. — Gebel Menif, wadi Dhabab, gebel 'Areys, wadi Mo‘à- den, etc. Commiphora. abyssinica Engl. var. simplicifolia Schweinf. — Schoukra, Massana, gehel 'Areys, gebel Nakhai, el-Ge- lil, gebel Farscha, etc. .'— Opobalsamum Engl.— Aden, Schoukra, Massana, etc. . Turræa parvifolia Defl. — Schou- kra, wadi Mo‘âden. . Melia Azedarach L. — Scheikh Otman, Lahadj. 96. Celastrus arbutifolius Hochst. — Gebel 'Areys. 97. — parviflorus Vahl. — Serrya, Haifàn. 98. Gymnosporia montana Benth. — El-Gelil. 99. Zizyphus Spina-Christi Willd. — El-Gelil. 100. — Lotus Boiss. — Aden. 101. Berchemia yemensis Defl.—- Ge- bel 'Areys. 102, Rhamnus Staddo Rich. — Gebel "Areys. 103. — spiciflorus Rich. — Wadi Mo‘âden. 104. — Deflersii Schweinf.— Haifàn, | 106. 107. 108. 109 Serrya. 105; Vitis triphylla Vahl. — Haïfàn, Serrya. — digitata (Forsk.) Defl. — Gebel 'Areys et gebel Na- khaï. = rotundifolia (Forsk.) Defl. — Gebel Dhoubayat, gebel ’Areys, gebel Nakhaï, etc. — quadrangularis(Forsk.) Defl. — Lahadj, Schoukra, gebel Nakhai, gebel 'Areys, gebel Farscha, etc. . Cardiospermum canescens Wall. — Serrya. tif. 112. 113. 136. 137. 138. 139. 323 Dodonæa viscosa Jacq.? — Gebel "Areys. Rhus villosa L. — Gebel "Areys. Moringa aptera Gertn. — Aden. — pterygosperma — Gaertn. Lahadj. . Crotalaria dubia Balf. fil. — Aden. . — lupinoides Hochst. — Aden, Lahadj, Schoukra. . — retusa L. — Lahadj. . Trigonella hamosa L.— Serrya. . — spec... — Schoukra. . Argyrolobium abyssinicum Jaub. et Sp. — Serrya. : . Indigofera spinosa Forsk. — Serrya. . — argentea L. var. polyphylla Hochst. — Lahadj, Serrya, viscosa Lamk. — Serrya. trita L. — Serrya. arabica Jaub. et Sp.— Schou- kra. leptocarpa Hochst. — Ser- rya. . — arrecta Hochst. — El-Gelil. . — spec... — Makateyn. paucifolia Del. — Lahadj, el- Gelil, Schoukra, gebel Fars- cha, etc. — endecaphylla Jacq.? — Ge- bel Nakhai. . — semitrijuga Forsk. — Aden. . Tephrosia anthylloides Hochst. — Serrya. . — Apollinea Pers. — Aden, Lahadj, Schoukra, gebel Farscha, etc. . — Schweinfurthii Defl. — Wadi Mo*áden. . — pogonostigma Boiss. — Aden, Zeyda, wadi Mo‘àden. . Sesbania leptocarpa DC. — La- hadj, el-Gelil. — grandiflora Poir. — Seheikh Otman (cultivé). Taverniera Schimperi Jaub. et Sp. — Aden, Serrya. Alhagi Maurorum. — Gebel Me- nif, Æschynomene”? arabica Def. — Wadi Mo‘äden. 324 140. Phaseolus Mungo L. — Lahadj (cultivé). 141. Vigna sinensis Hassk. — La- hadj. 142. Dolichos Lablab L. — Lahadj (cultivé). 143. Rhynchosia pulverulenta Stocks. — Aden, gebel ’Areys. 144. — minima DC. — El-Gelil, ge- bel 'Areys. 145. Cadia purpurea Forsk. — Hai- fàn. 146. Poinciana elata L. — Aden, Schoukra. 147. — spec... — Scheikh Otman (cultivé). 148. Pterolobium lacerans R. Br. — Gebel ’Areys. 149. Parkinsonia aculeata L. — Aden, Scheikh Otman, Lahadj (cultivé). 150. Cassia obovata Collad. — Aden, Schoukra, etc. 151. — occidentalis L. — Lahadj. 152. — adenensis Benth. — Aden. 153. — Sophera L. — Gebel Menif. 154. — auriculata L. — Scheikh Otman (cultivé). 155..Tamarindus. indica. L. — Bl- Gelil (cultivé). 156. Acacia mellifera Benth.— Gebel ’Areys. 157. — læta R. Br. — Aden, Gebel "Areys. 158. — hamulosa Benth. — Aden, Schoukra. 159. — Senegal Willd. — Wadi Mo*àden. 160. — Farnesiana Willd. — Scheikh Otman (cultivé). 161. — nubica Benth. — El-Gelil, gebel 'Areys. 162, — etbaica Schweinf. — El-Ge- lil, gebel ’Areys. 163. — arabica Willd. — Lahadj. 164. — Seyal Del. — El-Gelil. 165. — Ehrenbergiana Hayne. — Serrya. 166. — Edgeworthii T. Anders. — Aden, Schoukra. 107. — eburnea Willd. — Aden. 168. — spirocarpa Hochst.— Scheikh SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. Otman, Lahadj, Zeyda, Schoukra, etc. 169. Acacia spec... — Gebel ’Areys. 170. Calliandra umbrosa Benth. — Scheikh Otman (cultivé). 171. Albizzia Lebbek Benth. — La- hadj (cultivé). 172. Kalanchoe deficiens (Forsk.) Asch. et Schweinf. — El- Gelil, Haifàn, wadi Mo‘à- den. 179. — alternans Pers. — Serrya. 174. — teretifolia Defl. — Gebel Na- khai. . Terminalia Catappa L. — La- hadj (cultivé). 176. Combretum lepidotum Rich. — Wadi Mo‘àden. 177. Psidium spec... — Lahadj (cul- tivé). . Ammannia salicifolia Monti. — Zeyda. 179. Kissenia spathulata R. Br. — Aden, Schoukra. 180. Modecca venenata Forsk. — Wadi Mo*áden. 181. Carica Papaya L. — Lahadj (cultivé). . Luffa acutangula Roxb. — La- hadj (cultivé). 183. Momordica Balsamina L. — La- hadj, Massana. 184. Cucumis sativus L. — Lahadj (cultivé). 185. — Melo L. var.Chate.— Lahadj (cultivé). 186. — Figarei Del. — El-Gelil, Ser- rya. 187. — Prophetarum L.— Aden. 188. — spec... — Serrya. 189. Citrullus Colocynthis Schrad. — Aden, Lahadj, Schou- kra, etc. Coccinia quinqueloba Cogn. — Serrya. 191. Phialocarpus glomeruliflorus (Schweinf.) Defl. — Aden, Schoukra. 192. Corallocarpus Gijef Forsk. — Aden, Zeyda. 193. — erostris Hook. f. — Aden, Lahadj, Schoudeyf, etc. 190. + — hirta DEFLERS. — PLANTES DE L'ARABIE MÉRIDIONALE. . Trianthema pentandrum L. — Gebel Dhoubayat. . — crystallina VaA(.—Schoukra, Aden, Bir-Ahmed, etc. . Orygia decumbens Forsk. — Aden, Serrya. . Mollugo Cerviana Ser. — Aden, Serrya. Thunb. Schoudeyf. — Lahadj, . Carum arabicum T. Anders. — Aden, Serrya. . Pimpinella palmetorum Steud.? — Schoukra. . Fœniculum vulgare Mill. — La- hadj (cultivé). . Peucedanum areysianum Def. — Gebel ’Areys. . Adina microcephala Hiern. — Wadi Moʻàden. . Wendlandia arabica Defl. — Haïfân. . Pentas lanceolata Benth. et Hook. — Haifàn, gebel 'Areys. . Oldenlandia Schimperi T. And. — Aden, Schoukra, Serrya. . Pavetta longiflora Vahl. — Hai- fàn. . — abyssinica Fresen. — Gebel ’Areys, wadi Mo*àden. . Spermacoce? — Gebel "Areys. 210. Vernonia areysiana Defl.— Ge- bel ’Areys. 211. — cinerascens Schultz. — Ge- bel Nakhai, wadi Mo'àden. 212. — atriplicifolia Jaub. et Sp. — Aden, Serrya. 213. Felicia Schimperi Jaub. et Sp. — Gebel ’Areys. . Conyza pyrrhopappa Schultz. — Haifàn. . Psiadia arabica Jaub. et Sp. — El-Gelil, Haifàn. . Tarchonanthus camphoratus L. — Gebel 'Areys. . Blumea aurita DC.— El-Hadjar, Lahadj. . Laggera tomentosa Schultz. — EI-Gelil. . Pluchea Dioscoridis DC. var. arabica Defl. — Lahadj. . Blepharispermum yemense Def. 241. 325 — Gebel wadi Mo*àden. Masa‘nà, . Phagnalon hypoleucum Sch. —- Gebel Yabdour. . Achyrocline glumacea Oliv. et Hiern. — Gebel ’Areys. . — spec... — Haïfàn. . Iphionia scabra DC. — Aden, Schoukra, Massana. . Pulicaria petiolaris Jaub. et Sp. — Haïfän. . — Grantii Oliv. — Zeyda, wadi Mo‘àden. . — crispa Benth. et Hook. — Beyt el-Amir. . — arabica Cass. — Haifàn. . — leucophylla Baker.— Serrya, gebel 'Areys. . — spec... — Serrya, gebel "Areys. . — undulata DC. — Lahadj. . — longifolia Boiss.? — Gebel "Areys. . Xanthium strumarium L. — Zey- da, wadi Mo‘àden. . Enhydra paludosa DC. — Wadi Mo*àden. . Eclipta alba Hassk. — Zeyda. . Bidens pilosa L. — Gebel "Areys.* . Chrysanthemum præalitum Vent. — Haifàn (cultivé). . Notonia pendula (Forsk.) Defl. — Gebel 'Areys. . — obesa Defl. — Gebel 'Areys. . Senecio odorus (Forsk.) Def. — Wadi Reyàmi. Dhabab, gebel . — hadiensis Forsk. — Gebel Yabdour, gebel 'Areys. . Tripteris Vaillantii Decaisn. — Gebel 'Areys. . Echinops Hussoni Boiss.? — Gebel ’Areys. . Atractylis flava Desf- — Gebei ’Areys. . Volutarella albicaulis Def. — Gebel ’Areys. . Hochstetteria Schimperi DC. — Aden, Serrya. Pieridium tingitanum Desf.var. y. subintegrum Boiss. — Haifáa, Serrya. 326 SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. 248. Zollikoferia nudicaulis Boiss. — Gebel 'Areys. 249. — fallax Boiss. — Zeyda. 250. — massaviensis Boiss.— Serrya. 251. Statice axillaris Forsk. — Aden, Schoukra. 252. — cylindrifolia Forsk. — Aden, Makateyn. 3 253. Plumbago zeylanica L. — Hai- fàn. 254. Primula verticillata Forsk. — Haïfän. 255. Mæsa lanceolata Forsk. — Wadi Mo‘âden. 256. Dobera glabra Juss. — Aden, wadi Mo'àden. 257. Salvadora persica Garcin. — Aden, Zeyda, Lahadj, El- Hadjar, etc. 258. Adenium arabicum Balf. f. — Aden. 259. — obesum Hem. et Schult. — Beyt el-Amir, Schoukra, Serrya, Gebel Reyàmi. 260. Periploca ephedriformis Schw. — Gebel ’Areys, wadi Mo- *àden. 261. Steinheilia radians Dec.— Aden, . Little Aden, Schoukra. 262. Glossonema Boveanum Decaisn. — Aden, Little-Aden. 263. — arabicum Defl. — Gebel Na- khai. 264. Gomphocarpus fruticosus R. Br. — Haifàn, Serrya. 265. Calotropis procera R. Br. — Aden, Mala. 266. Sarcostemma stipitaceum Sch. — Gebel Menif, Scheikh Said (Bil. Aulawi), Serrya. 267. Pentatropis spiralis Decaisn. — Scheikh Otman, Lahadj, El- Hadjar, Schoukra. 268. Dæmia cordata R. Br. — Little- Aden, Zeyda, Serrya. 269. Marsdenia Schimperi Decaisn.? — Serrya. 270. Leptadenia heterophylla Decn. — Lahadj, wadi el-Kebir. 271. — pyrotechnica Decaisn.— La- hadj, wadi el-Kebir, Bir Ahmed, el-Dhala. 272. Ceropegia tubulifera Defl. — Serrya, 273. —- boerhaaviifolia Defl. — Ser- rya. 274. Echidnopsis cereiformis Hook. Serrya. 275. — quadrangula (Forsk.) Def. — Gebel Nakhai. 276. Caralluma subulata Decaisn. — Schoukra. 277. — scutellata Defl. — Wadi Mo- *àden. 278. Boucerosia Forskalii Decaisn.— Aden. 279. — adenensis Defl. — Aden, Schoukra, Massana. 280. — awdeliana Defl. — Gebel Na- khai. 281. Stapelia chrysostephana Defl.— Gebel 'Areys. 282. — anemoniflora Dejl. — Serrya. 283. Cordia Gharaf (Forsk.) Ehrenb. — Gebel Yabdour, Kham- fer, wadi Bana. 984. — ovalis R. Br. — Gebel "Areys. 285. Ehretia abyssinica R. Br. — Gebel Yabdour. 286. — obovata R. Br.? — Wadi Mo*àden. 287. Heliotropium europæum L. — Lahadj. 988. — paniculatum R. Br. — Beyt el-Amir, Serrya. 289. — longiflorum Hochst. — La- hadj, Zeyda, Schoukra. . — strigosum Willd. — Aden, Schoukra. 291. — persicum Burm. f. — Aden. 292. — spec... — Makateyn, Schou- kra, Serrya. 293. — pterocarpum Hochst.— Aden, Scheikh Otman, Zeyda, Schoukra. 294. — Bottæ Defl. — Serrya. 295. Trichodesma calathiforme Hoch. — Serrya. 996. — kissenioides Defl. — Serrya. 297. Seriscostoma strigosa Defl. — Serrya. 298. Ipomæa eriocarpa R. Br. — La- hadj. DEFLERS. — PLANTES DE L'ARABIE MÉRIDIONALE, 399, Ipomæa Batatas Poir. — Lahadj (cultivé). 300. — biloba Forsk. — Scheikh Otman (cult. et subsp.). 301. — spec... — Scheikh Otman (cultivé). 302. — calycina Benth. — Serrya. 303. — pilosa Sweet. — Serrya, ge- bel ’Areys. 304. — obscura Choisy. — Mo‘äden. . Convolvulus glomeratus Choisy. — Aden, Mala, Schoukra, Serrya, gebel 'Areys. . — sericophyllus T. Anders. — Aden, Schoukra. . Evolvulus Lave Schweinf. — Wadi Mo‘äden. . Hildebrandtia africana Vatke.— Gebel Nakhai, gebel 'Areys, wadi Mo‘âden. . Cuscuta Kotschyana Boiss.? — Serrya, gebel "Areys. 310. Solanum nigrum L. — Lahadj, Zeyda, Serrya. Wadi 311. — sepicula Dun. — El-Gelil, Schoukra. 312. — Sabæorum Defl. — Gebel Nakhai. 313. — Hadaq Defl. — Schoukra. 314. — dubium Fresen. — Lahadj, gebel Nakhai, gebel 'Areys. . — coagulans Forsk. — Lahadj, Serrya. . Capsicum frutescens L. ? — El- Gelil (subspont.). 317. Withania somnifera Boiss. — Lahadj, Serrya. . Lycium europæum L. — Aden. . Datura Stramonium L. — La- hadj. . — Metel L. — Haifàn, Massana. . Nicotiana rustica L. — Haïfàn (cult. et subsp.). . Anticharis arabica Endl.— Aden, Serrya. — glandulosa Aschers.— Schou- kra, wadi Mo‘âden. 324. Verbascum longibracteatum Def. — Serrya, gebel ’Areys. 325. Linaria gracilis R. Br. — Aden, — Serrya. 323. 327 326. Linaria hastata Decaisn. — Schoukra, Serrya. 327. — macilenta Decaisn. — Aden, Schoukra, Serrya. 328. Sehweinfurthia pterosperma Ai. Braun. — Aden, Bir Ah- med. 329. Scrofularia arguta Soland. — Haifàn. 330. Lindenbergia sinaica Benth. — Aden, Serrya. 991. Herpestis Monniera H. B. K. — Zeyda. Campylanthus junceus Edgew. — Aden, Schoukra, Serrya. 333. Veronica Anagallis L. — Zeyda. 334. Alectra parasitica Rich. — Ser- rya. 335. Striga hermonthica Benth. — Lahadj. Cistanche tinctoria (Forsk.) Deft. — Gebel Dhoubayat, wadi Mo*àden. Orobanche Cathe Defl. — El- Gelil. Teeoma spec... — Scheikh Ot- man (cultivé). Sesamum indicum L. — Lahadj; Serrya (cult. et subsp.). Ruellia longicalyx Defl. — Ge- bel ’Areys. 341, — patula Jacq. — Gebel Dhou- 332. 996. 331. 338. 339. 340. bayat. — — var. villosa Defl. — Gebel "Areys. 342. — heterotricha Defl. — Gebel "Areys. 343. Blepharis edulis Pers. — Aden, Schoukra, Serrya. 344, — boerhaaviifolia Pers. — Ser- rya. 345. Acanthus arboreus Forsk. — Haifàn. 346. Barleria Prionitis L. — Gebek "Areys. 347. — trispinosa Vahl. — Gebei ’Areys, wadi Mo'àden. 348. — acanthoides Vahl. — Gebel "Areys. 349. — farinosa "Areys. Defl. — Gebel SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. . Neuracanthus ? spinosus Def. — Gebel 'Areys. . Crossandra infundibuliformis Nees. — Haïfàn, wadi Mo- *àden. . Asystasia petalidioides Defl. — Haïfân. . Justicia calyculata Defl. — Hai- fàn. . — odora Vahl. — Gebel Nakhai et gebel 'Areys. — — var. villosa Defl. — Haï- fàn. 355. — flava Vahl. — Wadi Mo‘äden. 356. — violacea Vahl. — Gebel Na- khai, gebel 'Areys, wadi Mo‘aden. 351. — debilis Lamk? — Serrya. 358. — areysiana Def. — Gebel "Areys. 359. Anisotes trisulcus Nees. — El- Hadjar, gebel 'Areys, wadi Mo*àden. . Ecbolium Linneanum Kurz. — Haifàn, Serrya. . Peristrophe bicalyculata Nees. — Serrya. . Hypoestes Forskalii R. Br. — El-Gelil, Haifàn. Lantana viburgsides Vall. -:: Haifan, Serrya. 364. Lippia nodiflora Michauz. — La- hadj. 365. Bouchea marrubiifolia Schauer. — Aden. 366. — pterygocarpa Schauer. — Serrya. 367. Priva J— Juss. -— Hai- fån. 368. Clerodendron myricoides R. Br. 370. 371. 312. 313. — Haifàn, gebel 'Areys. . Ocymum spicatum Deft. — Hai- fân, gebel "Areys. — dichotomum Hochst.? — Ge- bel 'Areys. — affine Hochst.? — Gebel "Areys. — filamentosum Forsk. — Gebel "Areys. — serpyllifolium Forsk. — Ge- bel ’Areys. 374. Ocymum Basilicum L.— Lahadj (cultivé). 375. Orthosiphon Ehrenbergii Vatke. — Aden, Zeyda. 376. — brachystemon Defl. — Gebel ’Areys, gebel Nakhaï, wadi Mo‘äden. 377. Plectranthus madagascariensis Benth.? —- Haïfàn, gebel "Areys. 318. Lavandula pubescens Decaisn. — Dhala, el-Gelil, Haifàn. 379. —- coronopifolia Poir.— Schou- kra, Serrya. 380. — setifera T. Anders. — Aden. 381. Micromeria punctata Benth. — Haifàn. 382. — biflora Benth. — Serrya. 383. Salvia areysiana Defl. — Gebel ’Areys. 384. Otostegia arabica Jaub.et Sp. — Haifàn, Serrya. 385. Leucas trachyphyllaJaub. et Sp. — Serrya, Haifàn, wadi Mo*àden. 386. — urticifolia R. Br. — El-Ge- lil. 387. — inflata Benth. — Lahadj, Serrya. 388. Teucrium yemense Defl. — Ser- rya, Haïfân, wadi Mo‘âden. 389. Plantago major L. — Wadi Mo- *àden. 390. Boerhaavia plumbaginea Cav. — Serrya. 391. — repens L.— Scheikh Otman, Lahadj. — — var. B. viscosa Boiss. — El-Gelil. 392. — verticillata Poir. — Add Schoukra. 393. Cometes abyssinica R. Br. — Aden, Schoukra, Serrya. 394. Celosia anthelminthica Asch. — El-Gelil. 395. Digera arvensis Forsk.— Schou- kra. — — var. B. alternifolia Hochst. et Steud. — Zeyda. 396. Amarantus paniculatus L. — Lahadj. 397. — silvestris Desf. — Lahad;. 398. 399. Saltia papposa Moq. — Aden, el- Hadjar, Serrya, wadi Mo‘à- den. 400. Pupalia lappacea Moq. — Gebel "Areys. — — var. sericea Defl. — Beyt el-Amir. 401. Psilostachys gnaphalobrya Hochs. — Serrya. 402. Ærva javanica Juss. — Lahadj. 403. — lanata Juss. — Aden, Serrya. 404. Achyranthes aspera L. — La- hadj. 405. Chenopodium murale L. — El- Gelil, Serrya. 406. — album L. — El-Gelil. 407. Atriplex spec... — Aden. DEFLERS. — PLANTES DE L'ARABIE MÉRIDIONALE. Euxolus viridis Moq. — Lahadj. . Halopeplis perfoliata Bunge. — Little-Aden. 409. Suæda baccata Forsk. — Scheikh Otman, Lahadj. 410. — monoica Forsk. — El-Gelil, Aden, Scheikh Otman. 411. Salsola Bottæ Boiss. var. Fau- roti Franch. — Aden, Scheikh Otman, Bir Ahmed, Zeyda. 442. Calligonum comosum L’Hérit.— Zeyda. 419. Rumex nervosus Vahl. — El- . — Schimperi Gelil, Haifán. . Hydnora abyssinica Al. Braun. — Gebel Menif. . Aristolochia bracteata Retz. — Lahadj. . Arthrosolen somalense Franch. — Wadi Mo‘àden. . Loranthus curviflorus Benth. — Scheikh Otman, Lahadj, Zeyda, Schoukra, gebel Na- khai, gebel 'Areys. Hochst. — El- Hadjar. — rufescens DC. — Haïfàn. Euphorbia Schimperiana Hochst. — Zeyda, el-Gelil, wadi Mo'àden. . — hypericifolia L. var. pubes- cens Rich. — Zeyda. . — granulata Forsk. var. P. de- 423. 424. 446. 447. 320 cumbens Forsk. — Lahadj, Schoukra. Euphorbia scordifolia Jacq. -— Lahadj. — polyenemoides Hochst.— Ge- bel Menif. . — arabica Hochst. et Steud. — Aden. . — Fodhliana Defl. — Gebel Na- khai. . — longituberculosa Hochst. — Schoukra, gebel Nakhai. . — systyla Edgew. — Aden. . — adeuensis Defl. — Aden, ge- bel "Areys. . — Bottæ Boiss. — Aden, gebet "Areys. . — cuneata Vahl. — Aden, Schoukra, Serrya, wadi Mo‘äden. . — polyacantha Boiss. — El- Hadjar, Qå el-Qàbilah, Ser- rya. . — Qarad Defl. — El Hadjar, Qå el-Qàbilah, el-Mousàrah. . — triaculeata Forsk. — Haifàn, Serrya. . Andrachne elliptica Roth. — Serrya. . — aspera Spreng. — Serrya. . Phyllanthus Niruri L.— Ras el- Neqil, Serrya. . — maderaspatensis L. — Aden, Lahadj, Serrya. . — tenellus Roxb. — Serrya. . Jatropha glandulosa Vahl. — Schoukra, Zeyda. . — spinosa Vahl. — Aden, Ser- rya. . Chrozophora obliqua Juss. — Aden. . Acalypha fruticosa Forsk. — Serrya. . — indica L..— Haïfàn, Schou- kra, Serrva. . Ricinus communis L. — Scheikh Otman, Lahadj, el-Khabt (subsp.). Dalechampia scandens L.— Ser- rya, wadi Mo‘âden. Dorstenia obovata Hochst.? — Gebel ’Areys. mena, Haïfän, Serrya. mena, Haifàn. El-Gelil, Haïfàn. . — populifolia Vahl. — Dhou- . — Forskalii Vahl. — Lahadj, 451. — Sycomorus L. — Lahadj, Ser- rya. 452. — Taab Forsk. — Serrya. 453. Forskalea tenacissima L.—Aden, Schoukra, Serrya. 454. Epbedra foliata Boiss. et Kotsch. var. ciliata Boiss. — Aden. 455. Halophila ovata Gaudich. — Aden. 456. Eulophia Schimperiana Rich. — Gebel 'Areys. 7. Musa paradisiaca L. — Scheikh Otman, Lahadj (cultivé). . Sanseviera Ehrenbergii Schw. — El-Gelil, Serrya, wadi Mo*àden. Mo*àden. . — guineensis Willd. — Wadi . Hypoxis violacea Schult. f. — Schoukra, Serrya, wadi Mo- ‘àden. fàn, Haifàn, wadi Mo‘âden. Serrya. lil, Haifàn, Serrya. Schoukra (cult.). Gebel Nakhai. 169, — taccazzeanum Hochst. Schoukra. — — var. arabicum Def. Haifán. 470. Scilla Sickenbergeri Def. Haifàn. Crinum yemense Defl. — Haïfàn. . Hæmanthus coccineus L. — Hai- . Pancratium trianthum Herb. — Asparagus retrofractus Forsk.— . Aloe vera L.— El-Hadjar, el-Ge- . Allium spee... — In hortis circa . Polyanthes tuberosa L.—Scheikh Otman, Lahadj (cultivé). . Dipcadi erythreum Webb. Vi1. Littonia minor Defl. — Little- Aden, Haïfän. 472. Commelina albescens Hassk. — Serrya. 413. 474. SÉANCE DU 10 jviLLET 1896. . Ficus salicifolia Vahl. — Dhou- Commelina — commelinoides Forsk. — Serrya. — latifolia Hochst. — Serrya. . — spec... — Serrya. 6. Cyanotis nyctitropa Def. — Hai- fàn. . Aneilema æquinoctiale Kunth. — Serrya. 178. Phænix dactylifera L. — Scheikh Otman, Lahadj, Massana, el-Khabt, wadi Mo'àden (cultivé). 179. Hyphene thebaica Mart. — Scheikh Otman, Schoukra (spont. !). 180. Cocos nucifera L. — Lahadj (cultivé). 181. Pandanus odoratissimus L. f. — Lahadj, wadi Moʻàden (cultivé). 482. Typha angustifolia L. — Zeyda. 483. Arisæma Bottæ Schott.? — Haïfàn. 484. Cymodocea ciliata Ehrenb. — Aden, Schoukra. 485. — Hemprichia Ehrenb.— Aden, Bir Ahmed. 486. — isoetifolia Aschers. — Aden. 487. Cyperus lævigatus L.— Zeyda. 488. — conglomeratus Rottb. — Aden. 489. — leptophyllus Hochst. — Schoukra. 490. — spec... — Serrya. 491. — rubicundus Vahl. — Gebel Nakhai. 492. Fimbristylis ferruginea Vahl.— Zeyda, 493. Panicum abyssinicum Hochst. ? — Serrya. 494. — remotum Retz. — Schoukra, Serrya, 495. — colonum L. — Zeyda, Schou- kra. 496. — turgidum Forsk. — Lahadj, Schoukra, gebel Nakhai. 497. — spec... — Aden. 498. — miliaceum L. — Schoukra (in cult.). 499. — Teneriffæ R. Br. — Aden, Schoukra. DEFLERS. — PLANTES DE L'ARABIE MÉRIDIONALE. . Cenchrus montanus Nees. — Schoukra. 501. Pennisetum cenchroides Rich. — Beyt el-Amir, Schoukra, Serrya. 502. — Ruppellii Steud. — Haifàn. 503. — Prieurii Kunth. — Serrya. 504. -— dichotomum Delile. — La- hadj. 505. — typhoideum Rich. — Lahadj, Schoukra, Khamfer, Mas- sana, wadi Moʻàden (cult.). 506. Setaria verticillata P. de B. — Serrya. 507. Latipes senegalensis Kunth. — Schoukra. 508. Saccharum ægyptiacum Willd. — Lahadj. 509. Arthraxon ciliaris P. de B.? — Serrya. 510. Heteropogon hirtus Pers. — Serrya. 511. Andropogon foveolatus Del. — Aden, Schoukra, Serrya. 512. — laniger Desf. — Little-Aden, Beyt el-Amir, Massana. 512. Chrysopogon quinqueplumis Rich. — Serrya. 514. Sorghum vulgare Pers. var. y. glumis fuscis Forsk. — Lahadj, Schoukra, Massana, el-Khabt, etc. (cult.). 515. Themeda Forskalii Hackel. — Serrya. 516. Aristida — Adscensionis L. — Aden, Beyt el-Amir, Schou- kra, Serrya. 517. — funiculata Trin. et Rupr. — Schoukra, 518, — ciliata Desf.— Aden, Kham- fer. 919. — spec... — Aden. 520. Sporobolus spicatus Kunth. — Scheikh Otman, Lahadj, Zeyda. 521. Cynodon Dactylon Pers. — La- hadj 599. Chloris triangulata Hochst. — Serrya. 331 523. Tetrapogon villosus Desf. — Aden, Schoukra. 521. Eleusine ægyptiaca Desf.— La- hadj, Schoukra. — — var. $. aristata. — Aden, Schoukra. 525. — Coracana Gerin. — Schou- kra (cult.). 526. — indica Gærtn. — Schoukra. 527. Pappophorum brachystaehyum Jaub. et Sp. — Serrya. 528. Eragrostis pilosa P. de B.? — Schoukra, Serrya, Khamfer. 529. — papposa Steud.? — Lahadj, Serrya. 530. — aspera Nees. ? — Serrya. 531. — spec... — Gebel Nakhai. 532. — cynosuroides P. de B. — La- hadj. 533. — major Host. — El-Gelil, Ser- rya. 534. Æluropus arabicus Steud.. — Aden, Scheikh Otman, Schoukra. 535. — littoralis Parlat. — Aden, Scheikh Otman. 536. Halopyrum mucronatum Stapf. — Aden. 537. Spec. phanerog. incert. sed. — Schoukra. 538. Cheilanthes coriacea Decaisn.— Haïfàn, gebel 'Areys, wadi Mo‘âden. . — farinosa Kaul. f. — Maifàn. 540. Pteris radiata Metten.— Haifàn, Serrya, gebel "Areys, wadi Mo*àden. 541. — longifolia L. — Wadi Mo- ‘âden. . Allosorus melanolepis Decaisn. — Gebel 'Areys. 543. Adiantum Capillus-Veneris L. — El-Gelil, wadi Mo‘äden. . Selaginella imbricata Spreng.— Serrya, wadi Mo'áden. . Gymnostomum yemense Mull.?. — Gebe! 'Areys. . Chara fetida Al. Braun. — Zeyda.. 332 SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. EUNGI (1). 547. Phyllachora Salvadoræ Cooke. wadi Moʻâden, ad truncos — Massana, ad folia Sal- Fici morifoliæ. vadoræ persicæ. 552. Lentinus arabicus Pat. — Ser- 548. Podaxon arabicus Pat. — rya. Scheikh Otman, Lahadj, | 553. Montagnites Haussknechtii Rab. wadi Mo'àden. — Schoukra. 549. — Deflersii Pat. — Schoukra. 554.. Bolbitius arenarius Pat. — 550. — pistillaris Fr. — Khamfer Schoukra. (Bilad Yafa). 555. Coprinus hemerobius Fries. — 551. Polyporus dichrous Pers. — In Schoukra. RECHERCHES SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE CHEZ LES VÉGÉTAUX (8° Note) (2); par M. Charles DEGAGNY. Ici, toute description serait insuffisante. Pour donner une idée méme approchée de ce qui arrive, il faut voir les préparations ; alors les faits constatés sont nets, précis, saisissants. Lorsque les demi-bâtonnets se pelotonnent en formant le noyau fille, il n'est pas possible de ne pas étre frappé de ce ramollissement, de cette diffluence de la linine qui forme un tout homogène. Puis, rapi- dement l'aspect change, la linine gonflée, ramollie, digérée, se condense, se contracte. Les contours, devenus invisibles, des demi- bátonnets réapparaissent, confusément d'abord. Le filament est reconstitué; nous verrons comment. Quand la linine s'est condensée, la nucléine avait déjà com- mencé à le faire. Quand la condensation des demi-bâtonnets de- vient apparente, c'est que la nucléine a cessé de diffuser à travers la linine, et de là entre les demi-plaques. Et, en effet, en revenant aux fils du fuseau, il va étre possible de voir à quel moment ils ont commencé à ne plus étre digérés avec la méme intensité. La digestion du fuseau n'est apparente, visible, constatable, que sur les fils de sa région. Entre les deux demi-plaques, quand les demi-bâtonnets se sont ramollis au point de former des coins qui s'aplatissent entre les fils, tout ce qui se trouve entre les demi-plaques, surtout les parties centrales soumises à l'in- (1) Nomina a cl. PATOUILLARD benigne communicata. (2) Voyez le Bulletin, plus haut, p. 310. DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 333 fluence des deux, est dans un tel état de ramollissement qu'il n'est pas possible de ne pas se rendre à l'évidence. Or le fuseau tout entier, tout ce qu’il renferme de matières protoplasmiques subit la méme influence; tout ce qui est fuseau est digéré. Mais tout ce qui respire à la périphérie, comme les couches voisines du protoplasma cellulaire, produit instantanément de l'énergie, re- constitue les molécules dédoublées par hydratation, condense des molécules à poids moléculaire élevé, en perdant de l'eau et de l'acide carbonique; et les fils se reforment. Les effets des hydra- tations sont supprimés aussitôt qu'ils se produisent. Ils le sont moins vite un peu plus profondément; et au centre ils persistent, et on les voit. Ramenés à un état plus jeune, imbibés des corps oxydables, réducteurs, diffusés par la nucléine, en respirant, les fils font emploi des forces vives produites ; ils subissent une réno- vation bien visible, et redeviennent ce qu'ils étaient à leur début. Mais, en revenant ce qu'ils étaient, ils répétent, une à une, la série des réactions par lesquelles ils avaient passé antérieurement. De sorte qu'il n'est plus possible de douter de ces réactions et de leur point de départ; nous en aurons une confirmation nouvelle dans un instant. Les fils extérieurs du fuseau qui respirent comme les parties voisines du cytoplasma produisent donc de l'énergie pour pouvoir se contracter au point de se rompre ; et en continuant à respirer, à mesure qu'ils entrent dans le cytoplasma, ils produisent l'énergie suffisante non seulement pour se contracter, mais pour se raidir, pour produire des effets de létanisalion bien manifeste. Les fils cassés augmentent en nombre, continuellement et trés vite ; ils divergent tous autour du fuseau, et forment deux espéces de parachutes qui s'ouvrent dans le cytoplasma, en méme temps que les pointes du fuseau se rapprochent et que celui-ci se rac- courcit; de sorte qu'il se produit aux pointes du fuseau une résis- tance qui contre-balance l'attraction produite sur elles par les fils qui, en se contractant dans le fuseau, tirent sur elles en méme temps que les demi-bátonnets en voie de progression. Contigus aux fils extérieurs qui sont en train de casser, il existe une zone intermédiaire de fils qui s'incurvent en dehors en for- mant tonneau. Ces fils se contractent et tirent sur les pointes du fuseau. Il est facile de voir que c'est dans celte zone, et au fur et à mesure qu'ils deviennent plus superficiels, que les fils, en respi- 3394 - SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. rant de plus en plus, se contractent davantage et finissent par casser. On voit des fils qui viennent de se rompre, et d'autres dont la rupture est moins récente. Ces derniers continuent à se contracter, et leurs extrémités, tout à l'heure en contact, se sont éloignées l'une de l'autre. Autour du fuseau on voit les fils qui se sont rompus les premiers, ils sont beaucoup plus courts; il n'y a pas à s'y tromper, et le spectacle est vraiment curieux à examiner. Dans le centre du fuseau les fils sont fortement rallongés. Dans certains cas ils sont tellement digérés que la matiére achromatique coule, elle difflue complètement; les fils se déforment. On a donc bien sousles yeux la méme matiére achromatique ramenée à cet élat fluide, visqueux, qu'elle avait au moment où ses particules, disséminées, éparses dans le caryoplasma, respirant enfin d'une facon suffisante, ont été entrainées à la suite des bátonnets en mouvement et cherchant eux-mémes à respirer. C'est donc bien la reproduction exacte d'un état antérieur qu'elle retrouve et laisse constater à l'observation, en répétant, point par point, cette série de réactions, par lesquelles elle a passé pour former les fils. La phase que je viens de décrire est excessivement courte, plus courte que celle que j'ai montrée précédemment, et pendant laquelle on peut voir les fils dans le noyau encore fermé par la membrane nucléaire. Il est évident que ces périodes n'ont pas été constatées, tout simplement parce que ce n'est qu'à la suite de recherches. trés longues, très pénibles, que l'on arrive à trouver quelques coupes où l'on peut les voir. Ainsi parvient-on à s'expli- quer comment de trés bons observateurs ont pu conclure que la marche de la division devait s'effectuer dans le fuseau du noyau primaire du sac, comme dans les noyaux de l'albumen où il est beaucoup plus facile de trouver une grande quantité de noyaux, surtout dans la premiére couche endospermique, à toutes les phases de la division. Malheureusement les noyaux d'albumen sont beaucoup plus petits, les détails y restent imperceptibles. La période qui va suivre est un peu plus longue. On la trouve plus souvent. Les bátonnets commencent à se condenser. Au méme moment toutes les matiéres interposées aux demi-plaques se con- densent : chose étonnante, les fils se reforment; il n'y a pas à en douter; on les voit restaurés; ils redeviennent droits et ils se con- DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 935. tractent au point de produire un phénoméne extrémement curieux et trés important à constater. Lorsque les demi-plaques vont enfin arriver aux póles, qu'elles commencent à respirer mieux, qu'elles cessent d'empécher de respirer, en leur faisant concurrence, les matiéres protoplas- miques, fils, ete., interposés entre elles, ces derniers respirent plus complétement, produisent des forces vives, se condensent, se contractent. De l'autre cóté des demi-plaques, entre elles et les póles, les fils qui forment les pointes du fuseau, fils parfaitement distincts jus- que-là et digérés seulement au contact des demi-bâtonnets, re- condensés aussi vite qu'ils sont digérés, n'ont jamais cessé, à partir de leurs points anastomosés avec la pointe des demi-bátonnets, de tirer sur cette pointe et par conséquent de faire progresser vers les pôles les demi-bâtonnets. Or, quand les demi-plaques arrivent à une petite distance des pointes du fuseau, tous les fils, même ceux qui en divergeant dans le cytoplasma empêchaient le rapproche- ment trop rapide des deux pointes du fuseau, en faisant le para- chute, tous sont subitement hydratés, digérés, ramollis, et néces- sairement sans qu’on puisse cette fois en douter, par le voisinage des demi-plaques, qui arrivent enfin. Alors les fils cassés, raidis, létlanisés autour des pointes du fuseau, sont ramollis, assez pour plier, pour perdre leur rigidilé; ils fléchissent, serecourbent en cé- dant au tirage des fils centraux du fuseau, qui, eux, se contractent et deviennent rigides, se raidissent à leur tour, au même moment. Ainsi les pointes du fuseau composées : 1° des fils cassés, raidis, tétanisés sur toute leur longueur, formant parachute; 2 des extrémités des fils continus d'un póle à l'autre dans le fuseau et qui vont tirer sur les fils tétanisés; 3° des fils qui tirent sur les pointes des demi-bátonnets, ces trois catégories de fils sont toutes ramollies; toutes subissent l'influence des demi-plaques, de la nucléine, comme toutes les matières interposées entre elles l'ont précédemment subie. La nucléine en approchant des pointes du fuseau répète sur elles ce qu'elle a fait sur les parties centrales du méme fuseau. Alors ces pointes du fuseau fléchissent, s'apla- tissent et rentrent dans le centre des noyaux filles. On voit distinc- tement tous les fils cassés, raidis tout à l'heure sur toute leur lon- gueur jusqu'aux pointes, recourbés maintenant à leur extrémité polaire ramollie, plonger dans les noyaux filles. Ils sont cependant 330 SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. encore raidis, mais à une certaine distance de ces derniers, autour desquels ils se redressent progressivement; de sorte que, lors- qu'on ne les a pas suivis pas à pas, on serait tenté de les prendre pour des irradiations polaires; tandis que ce ne sont que les fils superficiels du fuseau cassés par zones successives. L'affaissement des pointes du fuseau, facile à constater sur le fuseau du Lis blanc, à cause de ses grandes dimensions, prouve jusqu'à l'évidence que ce sont bien les demi-plaques qui pro- duisent les phénomènes d'hydratation, qui ramollissent, digérent tous les fils, tout le fuseau, puisque, à leur approche, les pointes du fuseau, rigides, résistantes jusque-là, se ramollissent à leur tour. Sur des préparations avantageuses, lorsque l'un des noyaux filles, comme on le voit dans une de mes préparations, se présente non point de face, mais légérement de cóté, en l'examinant avec un objectif à immersion homogéne, on voit à merveille les pointes des demi-bátonnets, par conséquent les parties médianes des demi- bâtonnets, recourbées en dedans des noyaux filles restaurés. Ces pointes forment un (C) bien visible. Les extrémités de chaque demi-bâtonnet se soudent aux extrémités voisines du demi-bàton- net contigu. Le filament se reconstitue, se contracte et fait sortir une certaine quantité de matière achromatique qui n'a pas pu s'écouler le long des fils. Avec l'affaissement des pointes du fuseau, le fait dominant, c'est celui des fils centraux digérés au point de s'allonger, et que l'on voit ensuite devenir droits et se contracter. La matière achromatique dont ils sont formés est redevenue molle, fluide. Puis, aussitót qu'elle a pu respirer suffisamment, qu'elle a pu pro- duire des oxydations suffisantes, elle s'est condensée, a acquis de la cohésion, et s'est contractée. Autour de la zone centrale du fuseau la digestion des fils a été moins compléte. La matiére achromatique ramollie, rendue plus perméable, a produit plus vite de l'énergie et s'est contractée aussitôt, de sorte que les effets de la digestion ne sont apparents que sur les fils centraux; sur tous ceux qui respirent comme le protoplasma cellulaire voisin du fuseau, on n'a pas le temps de les voir. Il en est de méme pour les fils situés entre les demi-báton- nets et les pôles. Les demi-bâtonnets digèrent légèrement, et sur une faible longueur, les fils en rapport avec eux, en produisant une petite couche unissante, une petite anastomose qui les fait adhérer DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 331 aux fils contigus. La surface du demi-bátonnet en contact avec eux se ramollit aussi légérement, mais la respiration est plus com- pléte sur la pointe du demi-bâtonnet; aussitôt ramollis, fils, couche unissante, demi-bâtonnet respirent, produisent de l'éner- gie, se contractent, et les fils font avancer le demi-bátonnet. La condensation de celui-ci n'est que superficielle; les couches de linine situées plus profondément ne se condensent pas. Il en est de méme pour les fils situés entre les demi-plaques. Les parties centrales respirent moins, restent plus longtemps digérées, pen- dant que les effets des digestions sont supprimés à mesure qu'ils se produisent sur les fils qui respirent comme le cytoplasma con- tigu au fuseau. Les demi-bátonnets sont doncattirés vers les pôles par des fils auxquels ils adhérent, et qui se contractent parce qu'ils sont ramollis et respirent mieux. Placés, en second lieu, au milieu de matiéres trés oxydables qui leur font une concurrence avantageuse puisqu'elles sont toujours situées plus superficiellement, ils con- servent, surtout dans leurs parties tournées vers la zone centrale, une plus grande diffluence qui permet à la nucléine de diffuser vers cette région, et c'est pour cela que celle-ci est toujours dans un état de digestion plus compléte. La quantité de matiéres qui cherchent à respirer est trop grande pour la quantité d'oxygéne qui peut y pénétrer. La condensation des demi-bâtonnets, puis du filament recon- stitué aux póles, se fait en méme temps que,la condensation dans la zone équatoriale d'une certaine quantité de matiére achroma- tique qui a été digérée dans les fils, au point de devenir tout à fait liquide. Lorsque les demi-bâtonnets ont été sur le point d'arriver aux póles, on a pu remarquer qu'entre les deux demi-plaques la plupart des fils, en redevenant droits, en se contractant, étaient plus gros. Les auteurs ont pensé que ces fils, qu'ils ont appelés les fils unissants, parce qu'ils sont situés entre les demi-plaques, étaient des fils nouveaux. Ce sont des fils fins agglutinés, collés ensemble, des fils coalescents, comme ceux que M. Guignard a vus (Annales, 1885, 1891) à l'extérieur du fuseau, et sur lesquels je donnerai quelques détails tout à l'heure. Les fils unissants sont donc des fils fins collés ensemble, et collés par la matière achromatique elle-même des fils qui a été partiel- lement ramenée à l'état liquide. Dans cet état, étant trés mobile, t. YU (SÉANCES) 22 338 SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. elle a en partie diffusé entre les fils, mais une autre partie, en se condensant, s'est attachée à eux, elle s'est mise à les suivre pour serendre dans leur partie centrale, en s'éloignant des demi-plaques où la respiration est réduite. Quand la respiration a commencé à augmenter dans la région équatoriale, la matiére attachée aux fils s'est avancée dans cette région pour y respirer davantage. Elle ne possédait pas assez de cohésion, dans la région voisine des demi- plaques. Elle était bien attachée aux fils, mais pas assez pour les coller complétement; elle a donc pu glisser sur eux et, en acqué- rant de la cohésion, coller les fils fins dans la région équatoriale. Les fils fins qui forment les fils unissants en sont alors débarrassés dans la région voisine des demi-noyaux. On voit ces fils fins, mais seulement dans les régions voisines des demi-noyaux; sur toute leur partie médiane ils sont encore collés, et forment les gros fils de la région équatoriale : le rudiment de plaque cellulaire. M.Guignard a vu les fils fins débarrassés de la substance achroma- tique qui les collait, et il les a dessinés. En regardant les figures qu'il a données de la reconstitution des demi-plaques ou noyaux filles (Annales, 1885, 1891), on peut se convaincre qu'il a dessiné des fils plus nombreux dans les parties voisines des demi-noyaux. Mais il n'a pas remarqué que la substance collante qui les unit, et qui n'est autre chose que de la matiére achromatique devenue plus colorable parce qu’elle s'est chargée d'une certaine quantité de nucléine diffusée alors plus abondamment à partir des noyaux filles par les demi-bålonnets plus diffluents, que cette matière achromatique quitte les fils fins vers leurs parties les plus rap- prochées des noyaux filles et s'avance ensuite vers leur région médiane, c'est-à-dire dans la zone équatoriale, afin d'y respirer plus complétement. Nous allons voir la méme substance collante produire les fils coalescents extérieurs du fuseau que M. Guignard a encore décrits en 1891 (Annales). Pour arriver à se faire une idée exacte du fuseau, il faut l'ouvrir par une coupelongitudtnale etaxiale, après l'avoir imbibé soigneu- sement de paraffine. Quand on réussit à obtenir une coupe con- venable dans laquelle les fils intérieurs qui sont extrémement délieats n'ont pas été dérangés par le rasoir, on voit, non sans étonnement, que dans l'intérieur du fuseau il existe une multi- tude de fils continus d'un póle à l'autre, et qui ne sont pas droits. DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 339 Ces fils sont flexueux et semblent s'anastomoser par places les uns aux autres. M. Guignard a vu ces fils, qui sont très fins, entre les gros fils coalescents dont je vais parler dans un instant. Dans son Mémoire de 1891, il a formellement dit qu'il existait, à côté des fils coales- cents, des fils plus fins, et que les premiers étaient tout simplement formés par la réunion de plusieurs fils fins. Mais il n'a pas pu se rendre compte que ces fils fins intérieurs ne sont pas droits; pour le voir, il faut ouvrir le fuseau. Pour bien voir ce que sont les fils coalescentsil, faut aussi ouvrir un fuseau par le milieu et longitudinalement, lorsque les bâton- nets sont en train de se partager. Dans les coupes fixées à l'alcool absolu, comme je l'ai indiqué, on trouve certains détails intéres- sants, qu'il n'est pas possible de voir quand on a employé, méme abondamment, l'aleool rectifié, ou l'alcool absolu en quantité insuffisante. Les bátonnets, en finissant momentanément leurs mouvements dans la partie médiane du fuseau, cherchent à s'approcher des parois du sac embryonnaire: car, eux aussi, ont besoin de respirer. Par leur extrémité la plus rapprochée du centre du fuseau, ils se partagent en deux troncons. Ils ont préalablement, pendant leur course à travers le caryoplasma, augmenté leur activité; mais la nucléine n'a pu hydrater, ramollir qu'une tranche médiane dans leur substance. C'est dans ces conditions qu'ils viennent se ran- ger dansla plaque nucléaire; et c'est seulement sur leur extré- mité la moins rapprochée du cytoplasma que s'opére le décolle- ment des deux troncons formés. Dans cette partie, le bátonnet respire moins; il est plus actif, il digére légérement les fils en contact et les matières protoplasmiques voisines de son extrémité. Aussitôt les matières digérées s'attachent aux fils, eL en les suivant cherchent à gagner des points où elles peuvent mieux respirer qu'au voisinage des bátonnets qui leur font concurrence. Mais, trés rapidement, les fils ramollis et les matiéres qui s'y sont col- lées respirent et se contractent. Les fils accolés diminuent de longueur. En un temps trés court, les fils, digérés sur une partie de leur longueur, ont respiré très vite et produit la méme quantité d'énergie qu'ils avaient produite depuis leur naissance; ils ont produit une contraction plus considérable, alors le fil coalescent en formation se raccourcit plus vite que les fils fins du fuseau. 340 SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. Chaque fil coalescent en formation se raccourcit, tire sur les pôles et en même temps sur les tronçons de bâtonnet. Les autres portions de båtonnet viennent tour à tour se présenter au niveau du fil coa- lescent, en produisant une nouvelle digestion supprimée aussitôt que produite, et suivie d’une production de matière coalescente. Quant à l'extrémité du bátonnet la plus rapprochée des couches voisines du caryoplasma, elle respire plus que la partie qui vient se présenter et se décoller dans l'alignement du fil coalescent; elle ne produit ni hydratation, ni matière coalescente. Les fils qui sont en rapport avec elle ne se collent pas ; ils forment un réseau à mailles bien distinctes autour d'elle. On peut ainsi arriver à se faire une idée de l'utilité des fils fins préparés dans le noyau; non seulement ils fournissent aux báton- nets pendant leur marche une matiére protoplasmique de diges- tion facile, capable de se contracter en respirant, mais ces fils nombreux, en contact avec les diverses parties des bátonnets, servent de fils conducteurs, d'appareil collectionneur destiné à arréter la matiére achromatique qui est digérée, remise en ceuvre par la nucléine aprés la disparition de la membrane nucléaire, quand la diffusion de l'oxygéne se fait mieux dans les parties cen- trales de cette masse énorme de protoplasma qui emplit le sac embryonnaire du Lis blanc. Les matiéres protoplasmiques du noyau, remaniées pendant leur course par les bátonnets, respirent mieux, acquièrent de la cohésion, s'attachent en partie aux fils formés et les épaississent, enles fortifiant progressivement. Il en est de méme quand le fuseau est formé. Les fils fins qui sont en rap- port avec les diverses parties en réaction des bátonnets recoivent et collectionnent une partie des matières digérées qui se conden- sent à leur voisinage. Celles-ci se fixent à leur surface, aussitót produites, respirent, produisent des forces vives qu'elles cèdent aux fils où elles se sont collées, en augmentant la quantité d'énergie qui peut étre produite sur une longueur déterminée. Les fils coalescents font faire aux demi-bátonnets étendus contre le cytoplasma une partie du chemin qu'ils doivent accomplir vers les pôles. L'activité des demi-bâtonnets n'est atténuée qu'un ins- tant, et seulement sur leur surface externe. Comme on l'a vu plus haut, leur surface interne devient bientôt assez diffluente pour que les deux parties du demi-bátonnet, plié en deux, puissent se coller et se confondre. Le centre d'activité de chaque demi-bàton- DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 341 net se replace sur le milieu de leur longueur, pendant que le fuseau commence à s'élargir et en même temps à se raccourcir. Avec l'élargissement du fuseau les demi-bâtonnets sont ramenés progressivement dans une direction perpendiculaire aux fils du fuseau; puis on voit qu'ils sont tirés davantage par les fils qui sont en contact avec leur partie médiane. Celle-ci agit plus complète- ment sur eux et les fait contracter plus vite vers les pôles. Entre les moitiés de plaque qui s'éloignent, pendant que le fuseau s'élargit et se raccourcit, une parlie des fils s'accolent et forment les fils unissants, entre lesquels on voit des fils moins épais. A l'extérieur les fils se rompent et continuent à diverger, en se rai- dissant, dans le cytoplasma. On arrive ainsi à cette phase pendant laquelle, les báton nets ra- mollissant tout le fuseau, il est possible de constater à la simple observation les effets des digestions accomplies plus complètement sur ses parties centrales, en attendant que les parties externes qui tirent les demi-plaques vers les póles, en participant elles-mémes, à leur tour, aux réactions qui se sont réalisées sur les fils unis- sants, se ramollissent à leur tour et s'affaissent. Alors on trouve la preuve formelle indisculable que ce sont bien les moiliés de plaque qui en s'approchant des pointes du fuseau produisent sur ces pointes, comme sur les parties centrales, dont elles se sont éloignées, les phénomènes d hydratalion qui ont amené la diges- tion du fuseau. Les bâtonnets ne peuvent se diviser sans digérer une tranche médiane de leur linine. Les deux tronçons formés ne peuvent être entraînés vers les pôles qu'autant que les fils qui subsistent entre eux ne se contracteront pas en même temps que ceux qui les tirent vers les pôles. Les demi-bâtonnets sont donc attirés d'un côté par des fils qui se contractent, et ils glissent au milieu d’autres fils qui se raidissent, en les assujettissant dans leur marche. Considérée dans son ensemble, chaque demi-plaque se trouve sur la limite d’une matière protoplasmique contractile au milieu de laquelle elle s'introduit en vivant, en respirant et en assimilant; mais en vivant d'une vie restreinte, comme la respiration à laquelle elle est fatalement condamnée, au milieu de matiéres qu'elle crée, semble-t-il, dans le seul but de se faire faire une concurrence incessante; de maniére, en respirant moins, à ménager l'énergie propre qu'elle possède, qu'elle dépense en réactions. De sorte que 342 SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. les matières qui l'environnent, en brülant, tendent à devenir inertes, en acquérant de la cohésion, tandis qu'elle tient en ré- serve le moyen de les rendre à la vie, à l'activité, en leur faisant perdre cette cohésion : en les ramollissant, en les liquéfiant. Chaque demi-plaque marche, pourrait-on dire, comme le tube pollinique au milieu du tissu conducteur du style, en vivant aux dépens des matériaux qui l'entourent. Sur sa partie externe les effets progressifs des digestions qu'accomplit la demi-plaque sont supprimés aussi vite qu'ils sont produits; surla partie interne, elle respire moins, reste plus diffluente, en méme temps que toutes les matiéres en contact. La distance entre les deux demi-plaques n'augmente qu'insensiblement. L'action combinée qu'elles exercent ainsi sur les parties interposées entre elles, aussitót leur sépara- tion, se prolonge, grâce au tirage qu'exercent, à la périphérie, les fils qui respirent comme le cytoplasma voisin du fuseau et qui, de part et d'autre, sont attachés aux pôles. Les pôles sont donc amenés vers les demi-plaques autant que celles-ci marchent vers eux. Le fuseau, gráce à ce mécanisme merveilleux, vient au-devant des demi-plaques auxquelles il fournit, non seulement les maté- riaux nécessaires à leur marche, à l'aide des adhérences qui se produisent entre les fils et les demi-bátonnets, mais il fournit aussi aux demi-plaques une somme d'énergie qu'elles emploient en réactions de plus en plus actives, jusqu'au moment ou elles arrivent en deux points où leur activité est atténuée et suspendue. Alors le fuseau a accompli sa destinée, il s'affaisse et rentre en partie dans le noyau pour servir d'aliment facile à de nouvelles réactions. Dans la progression des demi-plaques, le fuseau a été secondé par des causes auxiliaires qui sont elles-mémes des effets secondaires et naturels de l'activité de celles-ci. La turgescence du tonneau, produite à un moment donné entre elles, a contribué certainement par la pression exercée aussi bien sur les faces infé- rieures, internes, des demi-bâtonnets, que sur les parties latérales du fuseau, à faire progresser les demi-plaques vers deux points où elles sont appelées aussi pour respirer plus complètement qu'elles ne peuvent le faire du cóté des surfaces qu'elles ont précé- demment décollées. Entre ces surfaces décollées il s'est formé, dés la séparation des demi-plaques, un espace oü la respiration est forcément réduite, puisque la surface décollée de chaque demi- bâtonnet, la surface interne de chaque demi-plaque, respire à ses DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 343 dépens, en faisant concurrence aux fils et aux matiéres inter- posées qui s'y trouvent soumises, dés lors, à peu prés aux mémes conditions de respiration restreinte que celles qui existaient dans le noyau avant la disparition de la membrane nucléaire. On se rendra compte de cette circonstance, en se rappelant que les demi-bátonnets, dans le fuseau, ont augmenté leur activité au milieu de matiéres qui s'oxydent autour d'eux, et qui les em- pêchent eux-mêmes de s’oxyder, de respirer, au moment où ils auraient besoin d'absorber plus d'oxygène qu'ils ne pouvaient le faire dans le noyau quand leur activité ne faisait que commencer à croitre. Entre les demi-plaques, la production de forces vives, sans y étrecomplétement suspendue, s'y trouve diminuée, au point que toute condensation, et surtout que toute contraction ne peut s'y produire. C'est d'ailleurs une condition sans laquelle les demi- plaques ne pourraient se séparer. En jetant un coup d’œil d'ensemble sur les faits acquis pendant le cours de cette étude, on remarquera que, chez les Spirogyra comme chez le Lis blanc, on est forcément amené à envisager le rôle rempli par le noyau en division, d'une facon différente de celle qui a été acceptée. Le noyau prépare une matiére destinée à respirer et, en respi- rant, à produire des forces vives. Il la prépare derrière sa mem- brane; puis, lorsqu'elle est à point, il fait intervenir la respiration cellulaire, en rendant la membrane nucléaire plus perméable. Chez le Lis blanc au milieu de la masse énorme de protoplasma qui emplit le sac embryonnaire, la respiration, dans les parties centrales, est plus réduite que chez les Spirogyra où le noyau est pour ainsi dire en rapport immédiat avec le milieu extérieur. Aussi, chez le Lis, le caryoplasma modifié respire lentement : les phénoménes merveilleux qui se passent dans le fuseau et qui sont si différents, à des distances pourtant infinitésimales, sur des fils distants les uns: des autres de quelques milliémes de milli- métre, le montrent suffisamment. Lorsque la, membrane nu- cléaire, modifiée comme nous l'avons vu, met le protoplasma nucléaire en rapport plus complet avec l'extérieur, on voit les fils du fuseau, fils rudimentaires, sans cohésion, apparaitre dans le noyau. Le noyau a trouvé enfin la source de forces vives néces- saires au travail qu'il va accomplir, qu'il accomplit sous les yeux de l'observateur. Il forme immédiatement, dans son caryoplasma, 344 SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. plus largement alimenté par le sac cellulaire, respirant mieux, des corps fortement oxydés : de l’eau, de l'acide carbonique, etc., soustraits à d'autres molécules qui se chargent d'énergie, à poids moléculaire élevé, d’une extrême instabilité, qui se condensent; éparses d’abord, disséminées, elles se réunissent, sont entrainées par les bâtonnets en mouvement, forment des trainées, puis des fils, c’est-à-dire un tissu progressivement amené à cet état de per- fection que nous lui avons vu dans le fuseau. Dans le fuseau, ce tissu, agencé d’une façon admirable, obéit aux mêmes réactions; il produit, là où il le faut, des forces vives, et se contracte subitement ; ailleurs il se laisse ramollir et permet aux parties qui doivent se séparer de pouvoir le faire; et tout cela, parce que ce tissu, dans le fuseau comme dans le noyau, à la fin de la courte vie qu'il a, comme au moment de sa naissance, est mis en œuvre, se trouve sous la dépendance d'une cause qui agit au milieu de lui, qui le remet dans de bonnes conditions de respi- ration. Dans le sac embryonnaire du Lis, les matières créées par le noyau respirent lentement, s'organisent lentement, pendant toute une longue période, avant de trouver la cohésion sans laquelle toute contraction serait impossible. Et, quand elles ont trouvé enfin cette cohésion, ce sont de longs fils qui se raccourcissent de moitié qui font la besogne à faire. Elle consiste, après une énorme contraction, à faire séparer les deux moitiés de noyau, de manière qu'elles ne se réunissent pas. Ici l'instrument destiné à aider à cette séparation a des dimensions en rapport avec la faible respi- ration que possède la région centrale du. cytoplasma. La respira- uon est réduite; les forces vives nécessaires le seront aussi. ll faut une grande quantité de matiére. à brüler; le fuseau est énorme. bi Quand on veut bien partir de cette considération, ce qui se passe ailleurs, aussi bien que chez les Spirogyra, on peut le dire sans crainte de généraliser, devient compréhensible. Dans toute cellule où la respiration se fait mieux qu'au centre du sac embryonnaire du Lis blanc, les forces vives nécessaires à la séparation des chromosomes seront plus faciles à obtenir; la ma- tière achromatique, la partie achromatique du noyau en divi- sion, sera réduite, elle devra quelquefois, sous un petit volume, DEGAGNY. — SUR LA DIVISION DU NOYAU CELLULAIRE. 345 avec des fils achromatiques imperceptibles, produire l'effet néces- saire. Chez les Spirogyra, par exemple, les rapports différents qui existent entre la cellule, le noyau et le milieu extérieur rendent méme nécessaire l'expulsion préalable d'une partie de la matière achromatique en dehors du noyau, avant que, la membrane étant modifiée, l'oxygéne puisse pénétrer jusqu'au filament d'une facon assez abondante pour faire recondenser la linine et arrêter au sein de celle-ci toute réaction de la nucléine. Alors seulement qu'il a accompli la moitié de sa tache, le filament travaille à faire disparaitre la membrane, en préparant la seconde partie de la matiére achromatique; alors on voit les deux parties de celle-ci s'anastomoser par la disparition de la membrane ou plutôt des parties de membrane qui les séparaient, et toute la matiére achro- matique, tous les fils se contracter énergiquement entre les cor- dons suspenseurs, en emprisonnant dans leur partie médiane le filament qui a conservé l’activité nécessaire pour se diviser. Et en effet, aprés un court repos, il ramollit la partie médiane de ses anses tassées dans la plaque nucléaire; il agit en méme temps sur les fils, les remet dans de bonnes conditions de respiration, et les fils agissent comme chez le Lis. Les demi-plaques qui s'empéchent mutuellement de respirer s'éloignent l'une de l'autre, en produi- sant un tonneau qui aide aussi à leur séparation, en protégeant les parties internes des demi-noyaux. Comment peut-on concevoir que la nucléine peut hydrater, digérer les matiéres protoplasmiques qui l'environnent? En pro- _duisant des corps hydrogénés instables, dont l'hydrogéne mis en liberté, à l'état naissant, trés diffusible, provoque, en l'absence de l'oxygene libre, les réactions très connues par hydratation qui se réalisent dans toutes les digestions des matiéres protoplasmiques : grasses, hydrocarbonées ou azotées. Dans la nucléine assujettie pendant son existence à une respira- tion réduite, la présence de corps instables chargés d'énergie, remplissant le róle de ferments puissants, est possible. C'est quand la nucléine respire le moins, qu'elle est le plus active. C'est lors- qu'elle va étre amenée à l'état de vie sans air, qu'elle va étre tota- lement privée d'oxygéne libre, qu'elle acquiert sa puissance d'ac- tion maximum. Ainsi est-on amené à constater que la nucléine, que le filament qui la contient, tend pendant certaines périodes de 346 SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. son existence à devenir un être anaérobie, remplissant les fonc- tions visibles, constatables à l'observation, que nous lui avons vu remplir; et les remplissant avec le plus de puissance lorsqu'il va être privé d'air d'oxygène libre, et qu'il est obligé de vivre aux dépens de l’oxygène combiné des matières qui l’environnent. SUPPLÉMENT A LA LISTE DES PLANTES RARES OU INTÉRESSANTES (PHANÉRO- GAMES, CRYPTOGAMES SUPÉRIEURES ET CHARACÉES) DES ENVIRONS DE MONTFORT-L'AMAURY ET DE LA FORÊT DE RAMBOUILLET (SEINE-ET-OISE); par M Marguerite BELEZE (|). Myosurus minimus L. — Champs humides. Plaine de M' et à Saint- Léger (F. de R.). Ranunculus hederaceus L. — Rigoles, dans la cour de la ferme Lar- cher (Saint-Léger); F. de R. R. Delacouri G. et Mab. — Bois humides. Allée de Saint-Laurent, routes des Longues-Mares et de Vitry (F. de R.). R. Questieri Billot. — Mémes localités et poteau du Chéne-Montavale (F. de R.). Helleborus fœtidus L. — Bois de Beynes et vieux murs à Galluis, prés M. Diplotaxis muralis DC. — Champs, à Méré, prés M', où il tend à dis- paraitre. Teesdalia nudicaulis R. Br. — Pelouses sèches. Autour du Dolmen dit de la « Pierre-Ardroue » et au croisement de la route aux Vaches avec celle de Dazóches (F. de R.). Helianthemum guttatum Mill. — Sables chauds et arides du chemin | de la « Pierre-Ardroue » au Jardinet (Saint-Léger), et berges de l'étang du Roi (Poigny); F. de R. Viola canina L. — Lieux arides, aux mares Moussues, plaine de M' ; routes des Fonds aux Mesnuls, de Saint-Léger à Montfort, prés le parc d'En-Haut et carrefour du Monnereau (F. de R.). Parnassia palustris L. — Prairies spongieuses el tourbeuses. Prés Jaunot, à Gambayseuil et au Maupas (Saint-Léger); F. de R. Polygala depressa Wender. — Bruyéres, et parmi les Ajoncs; plaine (1) Voy. le Bulletin, t. XLII, p. 494 (1895). Comme précédemment, M' et F. de R. sont les abréviations de Montfort -l'Amaury et de Forêt de Rambouillet. BELEZE. — PLANTES DE MONTFORT-L'AMAURY ET DE RAMBOUILLET. 347 de M'. Bords des étangs de Hollande; landes humides au Maupas et : prés Jaunot à Gambayseuil (F. de R. ). Gypsophila muralis L. — Autour de la ferme de Chatelvy, à M'; bords des étangs de Hollande, de Saint-Hubert et des Morues (F. de R. ip Silene Otites Sm. — Endroits sablonneux, à Saint-Léger (F. de R.). Maenchia erecta (Fl. Wett.).-— Chemins herbeux de la mare Chantreuil et de la plaine de M'. Stellaria uliginosa Murr. — Rigoles de la tourbiére du Maupas et de la cour de la ferme Larchet (Saint-Léger); F. de R. Tilia platyphyllos Scop. — Ponts-Quentins et Clos-Renard (F. de R.). T. silvestris Desf. — Taillis, en face la Croix Saint-Jacques de Saint- Léger (F. de R.). Malva moschatà L.— Taillis, à Grosrouvres, prés M', et au parc d' die Haut (F. de R.). M. Alcea L.— Jeunes taillis, au Chéne-Rogneux, prés Mt. Geranium pyrenaicum L. — Trés répandu, dans les endroits herbeux, à M' et aux environs. Hypericum hirsutum L. — Taillis des routes du Grand-Veneur et des Sangliers aux Glands (prés l'étang Neuf); F. de R. H. quadrangulum L. — Chemin-Vert, près M'; Ponts-Quentins (F. de R.). Ulex nanus Sm.— Mares Moussues (plaine de M*) et Chéne-Rogneux ; Croix-Patére, Butte-Rouge, Haut-Cornu; routes Belsédéne et des Essartons (F. de R.). Genista anglica L. — Mémes localités. Lotus tenuis Kit. — Lieux humides. Bords des élangs des Morues et de Hollande; prairies tourbeuses du Maupas (Saint-Léger); F. de R. Tetraganolobus siliquosus Roth. — Bords des fossés argileux, à Ga- ranciére, prés Mt (G. Monbeig!). Trifolium ochroleucum L. — Lieux herbeux. Route des Graviers à Mareil, près M‘; Prés-aux-Princes (F. de R.). T. medium L. — Petit bois à Beauregard, près M. Ervum gracile DC. — Moissons et prairies. Maison-Rouge, mare Chantreuil, Mareil et ancien étang de Haute-Bruyére (Saint-Rémy), près M. Lathyrus silvestris L. — Taillis de la mare Ronde (F. de R.). Cerasus Mahaleb Mill.— Haies, à M' (rare). 348 SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. Rubus idæus L. — Taillis. Parc d'En-Haut; route de la Croix-Patère au carrefour du Monnereau; allée de Saint-Laurent et autour des étangs Neuf et de Hollande (F. de R.). Malus acerba Mérat. — Parc d'En-Haut et Ponts-Quentins (F. de R.). Sorbus domestica L. — Prairies de la ferme de la Vignette, à Mt. Myriophyllum verticillatum DC. — Étangs de la prairie de M', de Hollande et Neuf; mares de Villepair et rigole de l'étang Rompu à Gambayseuil (F. de R.). OEnothera biennis L. — Bords des chemins, à la « Brèche-des- Champs », à Méré et à Galluis; bois de la mare Chantreuil, prés M: Epilobium spicatum Lamk. — Taillis, route du grand Baliveau (F. de R.). E. montanum L. — Très commun dans les bois autour de Mt et dans toute la F. de R. Montia montana L. — Lieux humides et inondés l’hiver. Bords des étangs des Morues et de Hollande; route aux Vaches (F. de R.). Scleranthus perennis L. — Champs, à Montrôti, prés M'. Crassula rubens L. — Talus et vieux murs. Commun à M' et dans toute la région. Sedum Cepæa L.— Talus ombragés, à Saint-Nicolas, Méré, la € Butte- à-Boutry » (les Mesnuls) et Mt; Saint-Léger et Gambayseuil (F. de R.). Sempervivum tectorum L. — Vieux murs et toits en chaume. Le Buisson (Grosrouvres, prés M'; Saint-Léger, F. de R.). Assez rare en fleurs. — Forme à fleurs de couleur påle et plante bien plus blanche dans toutes ses parties, rappelant un peu le Monotropa Hypopytis L. — Vieux murs du faubourg de la Brosse à M'. Ægopodium Podagraria L. — Prairies et bords des eaux, à Mareil et à Neauphle-le-Vieux, prés Mt. Carum Bulbocastanum Koch. — Moissons, entre Bardelle et la gare de M'. Torilis infesta Duby. — Haies, à Egremont, prés Mt. Pastinaca silvestris Mill. — Moissons. Méré, les Mesnuls et Galluis, prés M'; Gambayseuil, Saint-Léger et Poigny (F. de R.). Silaus pratensis L. — Prairies, aux Mesnuls et à Galluis, prés de M'. BELEZE. — PLANTES DE MONTFORT-L'AMAURY ET DE RAMBOUILLET. 349 Bois humides, autour de l'étang Neuf, surtout route du Champs- Mauduit et de la Vente-aux-Moines (F. de R.). Pimpinella saxifraga var. dissecta C. et G. — P. pratensis Thuill. — Bois de la mare Chantreuil, près M'. Cherophyllum silvestre L. — Haies, à Gaudigny, à Méré et à Mt. Selinum Carvifolia L. — Bois humides. Routes du Champs-Mauduit, . de Vitry à l'étang Neuf et de la Vente-aux-Moines (F. de R.). Phellandrium aquaticum L. — Mare de la plaine de M'; étangs de Hollande et du Perray; mares de Villepair (F. de R.). Centranthus ruber DC. — Vieux murs. « Impasse des Jardins ». Remparts du xi* siècle (lieu dit les « Poulies »), à Mt. Pyrethrum Parthenium Sm. — Lieux incultes, à M'. Senecio silvaticus L. — Mares Moussues et mare Chantreuil, prés M'; route du Jardinet à Larcher et Croix Saint-Jacques de Saint-Léger (F. de R.). Chrysanthemum segetum L.— Moissons et champs en friche. Méré et plaine de M'; les Haysettes, Saint-Léger, les Dasses-Mazures et Poi- guy (F. de R.). Filago germanica L.— Talus arides, à Montróti et à Méré, prés M'. — var. canescens Jord. — Mémes localités (G. Monbeig!). Filago gallica L. — Talus, à Montróti et dans les bois de Pontchar- train, prés M'; route Belsédéne, prés l'étang des Morues, étang de Saint-Léger à M' (F. de R.). Chondrilla juncea L.— Montrôti, chemin Vert, Méré, prés Mt; Mareil, le Jardinet et les Basses-Mazures (F. de R.). Lactuca saligna L. — Lieux pierreux, à Méré, prés Mt. Hieracium lævigatum Willd. — Bois. Carrefour du Monnereau (F. de R.). — var. boreale Fries. — Bois, autour du Pré-au-Prince (F. de R.). Cumpanula glomerata L. — Prairies et talus herbeux. Ferme de la Vignette, Montróti, Méré, les Mesnuls et Galluis, près M'; 'Saint- Léger et Gambayseuil (F. de R.). C. persicifolia L. — Bois de la mare Chantreuil, prés M'. Specularia hybrida A. DC. — Moissons. Montróti, Méré, les Mesnuls, Vicq et Boissy, prés Mt. Anagallis tenella L. — Sur les Sphagnum. Tourbière du Maupas (Saint-Léger); fossés, routes des Quatre-Piliers à l'étang Neuf, de 350 . SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. la Charmoie aux Fontaines-Blanchet. Prés Jaunot à Gambayseuil (F. de R.). Samolus Valerandi L. — Mares, à Saint-Léger et rigole derrière l'étang Neuf (Gambays.); F. de R. Centunculus minimus L.— Endroits herbeux et ombragés. Carrefours des Croix de Villepair et Patére; prés Jaunot à Gambayseuil et chaus- sée de l'étang du Roi (Poigny); F. de R. Menyanthes trifoliata L. — Mares Moussues, plaine de M' et étang de Pourras (F. de R.). Limnanthemum Nymphoides H. et L. — Étang Neuf (Gambays.); F. de R. : Gentiana Pneumonanthe L. — Bruyères humides, prairies spon- gieuses et sylvatiques des environs de M' et de toute la F. de R. On trouve souvent des spécimens dout les corolles sont à 6-7-8 lobes; cà et là avec le type. Cicendia filiformis Delarb. — Prés Jaunot, à Gambayseuil (F. de R.). Cynoglossum officinale L. — Terrains remués. Avenue du chemin de fer de Mt. Solanum nigrum L. var. ochroleucum Bast. — Décombres, à Méré, prés M. Physalis Alkekengi L.— Vignes, entre Méré et Gueswillers, près M. Datura Stramonium L. — Avenue du chemin de fer de Mt; ferme de la Vignette et entrée du chemin du Val. Antirrhinum majus L. — Subspontané? Vieux murs à M' (les Pou- lies). Veronica triphyllos L. — Champs sablonneux, arides. Montróti, Che- min-Vert et Méré, prés Mt; Saint-Léger et Poigny (F. de R.). V. scutellatus L. — Mares, au pare d'En-Haut; bords des étangs de Hollande et rigole de l'étang Neuf (F. de R.). Lamium incisum Willd. — Lieux incultes et cultivés; ruelle des Prés (Gaudigny), à Mt. Brunella grandiflora Jacq. — Prairies, entre Galluis et M‘. Leonurus Cardiaca L.— Haies, au « Rocher-Marquant » (Houjarré) et à Launay-Bertin, prés Mt. Rumex maritimus L. — Sables humides; bords des étangs de la Grange-du-Bois, prés les Mesnuls, des Morues et de Hollande (F. de R.). BELEZE. — PLANTES DE MONTFORT-L'AMAURY ET DE RAMBOUILLET. 351 Polygonum mite Schrank. — Ruisseau du Colombier à Méré, près M'; bords des étangs des Morues et de Hollande (F. de R.). P. dumetorum L. — Haies, buissons. La Millières (les Mesnuls) et chemin du Bois-Renou, prés M', et chaussée de l'étang Neuf (F. de R.). Myrica Gale L. — Prés Jaunot à Gambayseuil (F. de R.). Ornithogalum pyrenaicum L. — Prairies sylvatiques. Ferme de Cha- telvy et chemin du Bois-Renou, près Mt. Loroglossum hircinum Rich. — Prairies. Plaine de M', prés le parc d'En-Haut (G. Monbeig!). Epipactis atrorubens Hoffm. — Bois d'Egremont, prés Mt, et taillis autour du Chéne-Baudet (F. de R.). Neottia Nidus-avis Rich. — Taillis humides, au Chéne-Baudet (F. de R.). Sparganium simplex Huds. — Rigole de l'étang Rompu, à Gambay- seuil (F. de R.). Luzula congesta Lej. var. pallescens Hoppe. — Allées ‘herbeuses de la mare Ronde, au poteau des Deux-Châteaux (F. de R.). Cyperus fuscus L. — Sables humides. Bords de l’étang des Morues (F. de R.). | C. flavescens L. — Endroits tourbeux. Prés Jaunot à Gambayseuil (F. de R.). Carex pulicaris L. — Clairiéres tourbeuses ; sous Myrica Gale. Route de Vitry à l'étang Neuf (F. de R.). C. stellulata Good. — Prairies spongieuses. Chemin-Vert, près M! et prés Jaunot à Gambayseuil (F. de R.). C. ampullacea Good. — Lieux tourbeux. Le Maupas (Saint-Léger), et prés Jaunot à Gambayseuil (F. de R.). C. maxima Scop. — Rigoles, à la Blotterie; prés l'étang de Haute- Bruyère (Saint-Rémy-l’Honoré), près M. C. fulva Good. — Bords de l'étang des Morues (F. de R.). Calamagrostis lanceolata Roth. — Étang de Guipéreux, prés Poigny (F. de R.) [E. Jeanpert!]. Alopecurus fulvus Sm. — Mares de Gaudigny, prés M' et de Villepair (F. de R.). Avena fatua L. — Moissons. C. à M' et dans toute la région. A. pratensis L. — Prairies, entre Galluis et M'. 352 SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. Poa compressa L. — Vieux murs et talus secs, à Mt et dans toute la région. P. angustifolia C. et G. — Lieux incultes, à M. Glyceria plicata Fries. — Bords de la Vesgres, au Maupas (Saint-Lé- ger); F. de R. Catabrosa aquatica P. B. — Ruisseau du Colombier à Méré, canal du pare de Blainvilliers (les Mesnuls), et petites mares au Chêne-Ro- gneux, prés M'; rigoles, au Maupas (F. de R.). Deschampsia cespitosa P. B. — Bords des eaux, fossés, mares et étangs des environs de M' et de la F. de R. — s.-var. parviflora C. et G. — Fossés. Route de Galluis, chemins du Val et de Gaudigny, près M. Asplenium Adiantum-nigrum L.— AC. dans les bois des environs de Mt et dans la F. de R. A. Filiz-femina Bernh. — Chemins creux et humides à Gambayseuil ; endroits ombragés, au Maupas (Saint-Léger) et autour de l'étang Neuf (F. de R.). Osmunda regalis L. — Prés Jaunot à Gambayseuil (F. de R.). Nitella opaca Agardh. — Étang de Saint-Quentin, prés Trappes (Seine- et-Oise) [E. Jeanpert!]. M. G. Camus fait la communication suivante : STATIONS NOUVELLES DE PLANTES RARES OU CRITIQUES DE LA FLORE PARISIENNE, par M. E.-G. CAMUS. J'ai l'honneur de faire connaitre:à la Société les résultats de deux herborisations faites dans les environs de Paris. Dans le parc du Petit-Trianon, j'ai récolté le Ranunculus con- fusus, plante signalée seulement à Fontainebleau; le Chara con- nivens, espéce assez abondante, mais localisée dans la partie sud-est de l'étang deSaint-Quentin, prés de Trappes. Cette station du Petit-Trianon indique que le Chara connivens pourra pro- bablement étre recherché avec succés dans les canaux et étangs du plateau compris entre Versailles et Rambouillet. Fin de juin, j'ai fait une excursion dans le marais de Liancourt- Saint-Pierre, dans lequel je pensais, par suite de la proximité et de,l'analogie du terrain, retrouver les mêmes plantes que dans le G. CAMUS. — NOUVELLES PLANTES DE LA FLORE PARISIENNE. 353 marais d'Arronville, distant de quelques kilomètres seulement, mais sur le versant opposé des hauteurs de Neuville-Bosc. Le marais que je voulais visiter s'étend depuis Liancourt jusqu'au pied de la montagne de Neuville-Bosc. A l'origine il était proba- blement de nature homogéne dans toute son étendue, comme l'est encore le marais d'Arronville; on a depuis creusé des trous pro- fonds pour l'extraction de la tourbe et plusieurs canaux, le prin- cipal est celui de Marquemont, qui ont assuré l'écoulement des eaux et par suite le desséchement partiel du marais. Maintenant il ne reste plus comme parties tourbeuses que le Vivray, prés de Chaumont, l'extrémité du marais entre Tourly et Neuville-Bosc et deux petites tourbiéres prés du lavoir couvert de Tourly. Nos confréres MM. Boudier, Parisot et Poisson avaient déjà herborisé dans la partie qui se trouve sous Liancourt et surtout celle qui est au delà de Tourly (1); mon exploration s'est bornée aux coteaux qui avoisinent Tourly et le marais compris entre ce village et Liancourt. J'ai trouvé, le long du canal de Marquemont, la phrag- mitaie qui m'avait été signalée par M. Boudier; la marche y est difficile à cause de la hauteur des plantes qui sont toutes assez communes. Non loin du canal se trouve une deuxiéme zone meil- leure, c'est celle des trous d'extraction de tourbe. Ces trous sont entourés d'une ligne de fils de fer solidement établie, destinée à en empêcher l'approche aux bestiaux laissés dans le pacage; on peut les aborder avec certaine circonspection en s'aidant avec les fils de fer. Dans la troisième zone, celle des pâturages, se trouvent abondamment les parents du Cirsium hybridum; il était trop tót pour rechercher cette plante intéressante. Mes recherches ont été faites surtout dans les deux petits marais tourbeux voisins du lavoir couvert de Tourly. Je ne cite de mes récoltes que les plantes non signalées dans la Flore de Cosson et Germain de Saint- Pierre. Nymphæa permixta, Carex ampullacea dans les trous d'extrac- tion de la tourbe. Près du lavoir : Orchis incarnata L. (2); O. ambigua Kerner (1) Plantes récoltées dans les marais de Liancourt par MM. Boudier, Parisot et Poisson : Nymphaa permixta, Pinguicula vulgaris, Parnassia vulgaris, Pedicularis palustris, Selinum Carvifolia, Liparis Læselii. (2) Dans les prairies qui avoisinent les rivières des environs de Gisors, nous avons trouvé l'Orchis angustifolia et non l'O. incarnata. T. XLIII. (SÉANCES) 23 394 SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. (0. incarnata X maculata), Carex Mairii; Pinguicula vulgaris, au milieu du type plusieurs pieds d'une forme munie d'une hampe de 5 à 6 centimétres, portant au sommet une ombelle à 2-3-4 ra- meaux floriféres. Sur la route de Tourly, prés de l'église : Rosa stylosa; Oro- banche Picridis sur le Crepis diffusa. Cette Orobanche n'avait pas été récoltée depuis longtemps dans les environs de Paris, c'est dans la région de Provins qu'elle a été signalée dans la Flore de Cosson et Germain ; Graves ne la cite, dans le département de l'Oise, que dans la forét de Compiégne. M. Cornu entretient la Société d'une Cuscute du Turkestan dont la tige a la grosseur d'une plume de corbeau. Cette Cus- cute est acclimatée au Muséum et vit sur le Robinia. SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. PRÉSIDENCE DE M. CORNU, PREMIER VICE-PRÉSIDENT. M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 10 juillet, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société la mort d'un de ses membres, M. Charles Arnaud, de Layrac (Lot-et- Garonne); il en a été informé par la lettre suivante : LETTRE DE MM. l'abbé GARROUTE ct Louis AMBLARD A MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Agen, le 20 juillet 1896. Monsieur le Président, Nous avons la douleur de vous annoncer aujourd'hui la mort d'un de nos estimés collègues, M. Charles Arnaud, de Layrac; il a succombé, le 17 juillet, à l’âge de cinquante-trois ans, foudroyé par une de ces maladies dont le germe s'était révélé depuis plusieurs mois sans doute, mais dont les effets, ne se trahissant qu'à la derniére heure, l'avaient entretenu dans une fausse sécurité. Botaniste ardent et zélé, notre cher collégue avait découvert, dans notre région, de nouvelles espéces. Tout en nous prétant un concours intelligent et actif à la rédaction d'une nouvelle Flore locale que nous préparons, il s'était livré depuis quelque temps à l'étude des Champi- gnons du Lot-et-Garonne, et il les reproduisait à l'aquarelle avec un rare talent et un véritable succés; la veille encore de sa mort, il travail- lait à cette riche collection. > Ce n’est point ici le lieu de faire l’éloge de M. Arnaud comme époux et comme père ; qu'il nous suffise de dire qu'à ses funérailles toute la population de Layrac et des environs a tenu à honneur d'accompagner à sa dernière demeure celui qui, doué d'une nature gaie, franche et loyale, fut toujours un citoyen dévoué à son pays, en méme temps que le plus sympathique des amis. M. Arnaud faisait partie de plusieurs Sociétés pour l'échange des 356 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. plantes; il laisse un herbier important qui, nous l'espérons, sera sauvé par sa veuve du vandalisme qui n'atteint que trop souvent nos collec- tions. Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de notre plus entier dévouement. M. Malinvaud rappelle que d’intéressantes observations ont été, à diverses reprises, communiquées à la Société par M. Charles Arnaud et insérées au Bulletin (1). M. le Président annonce qu’un ancien membre démis- sionnaire, M. Georges Bouvet, directeur du Jardin botanique d'Angers, a été admis, sur sa demande, à faire de nouveau partie de la Société. M. le D" Avice, de Paimpol, dans une lettre adressée au Secrétaire général, annonce qu'il a récolté le Solanum Dul- camara L. var. maritima (Dulcamara marina Ray), qui forme de vastes tapis dans les galets du sillon Talbert, près de Paimpol et dans ceux de l'embouchure de la rivière de Lannion (Cótes-du-Nord). Il adressera prochainement à la Société une Note détaillée sur ce sujet (2). M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture de la Note sui- vante : NOTE SUR L'AETHIONEMA PYRENAICUM, par M. GIRAUDIAS. Ma Note sur cette plante ayant été reproduite en grande partie dans le Bulletin de la Société botanique de France(3), je demande à mes confrères la permission de répondre brièvement aux obser- vations de MM. Rouy et Foucaud (Flore de France, WI, p. 6). Je ne suis pas moins que mes contradicteurs ami de la vérité, mais leur réponse est tellement à cólé que je me demande s'ils ont lu ce qui a trait aux silicules caractéristiques de mon Aethionema (1) Voy. notamment t. XXIV (1877), p. 266 [Observ. sur le Gladiolus Gue- pini]; t. XXXVI (1889), p. 431 [Ceterach officinarum var. crenatum] ; t. XXXVII (1891), p. 208, etc. (2) Voy. plus loin, p. 415. (3) Voy. le Bulletin, 1895, p. 374. GIRAUDIAS. — NOTE SUR L'AETHIONEMA PYRENAICUM. 351 dimorphocarpum (Note, lignes 1 à 3 en remontant); dans tous les cas, ces silicules, telles que je les ai décrites et telles aussi que je les ai montrées vivantes à deux honorables professeurs de botanique à l'Université de Poitiers, nos collégues MM. Dangeard et Poirault, n'entrent expressément, ni virtuellement, dans la diagnose de la Flore de France (I1, p. 98). Ces Messieurs me cherchent querelle sur le plus ou moins grand nombre de graines rencontrées par eux dans les silicules de l'Aethionema pyrenaicum que j'ai distri- bué à la Sociélé pour l'étude de la Flore de France. J'avoue ne m'étre pas livré à une étude si minutieuse de mes échantillons et que je crois avoir communiqué à la Société des parts identiques. Mais ce qui donne au dimorphisme des silicules dans les Aelhio- nema de Foix une réelle importance, c'est qu'alors méme qu'on supprimerait de leur description les caractères relatifs au nombre des loges, des graines, à la grandeur du fruit et à la direction des pédicelles, les seuls caractéres que MM. Rouy et Foucaud aient retenus, les deux formes n'en demeureraient pas moins aussi diffé- rentes entre elles que peuvent l'étre des silicules de Lepidium et de Capsella et, par suite, reconnaissables à l'œil le moins exercé. Je suis done fondé à croire que mes savants confréres ne con- naissent en aucune facon les deux plantes que j'ai signalées, ou que, par suite de la déformation que fait subir aux fruits la dessic- cation, ils n'ont pu en discerner les véritables caractères. Mes collègues me diront peut-être que, méme en admettant la différence que j'indique, tout cela n'est qu'une méme espéce, et qu'il n'y a lieu de distinguer là ni variété ni sous-variété; mais alors je pense que, pour étre logique, ils vont élaguer de leur ceuvre toutes les variétés et sous-variétés qui n'ont pas une plus grande portée. M. le Secrétaire général donne connaissance des commu- nications suivantes adressées à la Société : 358 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. NOTE SUR QUELQUES LOTUS DE LA SECTION TETRAGONOLOBUS; par M. J. DAVEAU. Tel que le concevaient Scopoli (1), Mœnch (2) et plus tard De Candolle (3), le genre Tetragonolobus était bien caractérisé par ses légumes tétraptères et affectant chez la plupart des espèces cette forme quadrangulaire d’où lui vient son nom. Mais, depuis le milieu du siècle actuel, les Flores méditerranéennes ont fait con- naître une espèce (T. Requieni), qui relie sans différences notables les Tetragonolobus aux Lotus, dont ils ne sont plus qu'une section pour quelques auteurs modernes. Cependant le but de cette Note n'est pas d'établir la valeur générique des Tetragonolobus, mais seulement d'appeler l'atten- tion sur quelques espéces litigieuses de ce groupe et, en parti- culier, sur le Lotus conjugatus de Linné comparé à celui des auteurs modernes. I. — Lorvs (TETRAGONOLOBUS) CONJUGATUS L. Les caractères attribués à cette espèce dans la plupart des Flores actuelles sont, en effet, en contradiction évidente avec la descrip- tion princeps de Linné. Si nous ouvrons, par exemple, le Species plantarum (p. 1089), nous y voyons l'auteur caractériser ainsi son Lotus conjugalus : « L. leguminibus conjugatis MEMBRANACEO-QUADRANGULIS, bracteis oblongo ovatis. » L. luteus siliqua angulosa. Boerhave. Lugdunobatav., 2, p. 37. » Habitat : Monspelii. Aprés Linné, la plupart des auteurs décrivent, sous les noms de Tetragonolobus ou de Lotus conjugatus, une ou plusieurs espéces dont les fruits sont, suivant les uns, « teretibus ou subtere- tibus ANGUSTISSIME ALATIS » (Duby, Seringe, De Candolle, Gussone, (1) Flora Carniolica, édit. II, vol. 2, p. 87! (2) Mench, Methodus, p. 164 ! (3) Prodromus systema nat., II, p. 215! DAVEAU. — QUELQUES LOTUS DE LA SECTION TETRAGONOLOBUS. 359 Bertoloni, etc.), et, suivant d'autres, aptères : « LEGUMINE APTERO » (Boissier, J. Ball, Willkomm, etc.). Les divergences ne se produisent pas seulement sur le fruit, mais aussi sur la couleur des fleurs. Si Linné ne dit pas que son Lotus a les fleurs jaunes, il le laisse clairement entendre en citant en synonymie la phrase de Boerhave: « Lotus luteus... » Or Duby, Seringe, De Candolle, Boissier et MM. Burnat et Barbey attribuent au L. conjugatus des fleurs pourpres ou purpurines, tandis que Lamarck, Loiseleur, Mutel, Gussone, Bertoloni, etc., lui recon- naissent des fleurs jaunes, à l'instar de Linné. Faisant allusion aux trois espéces qui, dans le « Species », pré- cèdent le L. conjugatus : L. siliquosus, L. maritimus, L. Tetra- gonolobus, Linné ajoute en observation : « Convenit cum tribus habitu, atate, foliis, leguminibus, hirsutie; differt vero corollis duplo minoribus, leguminibus duobus, alis integris minus crispis, foliorum basi caulem non amplezante, sed ab opposito latere de- hiscente. » : Le savant Suédois ne trouvait donc entre les quatre espèces aucune différence dans le port, les feuilles, la pubescence, les légumes. Celles établies sur la base des feuilles ou plutôt des sti- pules plus ou moins embrassantes ne sont pas plus probantes; en effet l'insertion des stipules est identique dans presque toutes les espèces, sauf chez le L. siliquosus où la concrescence avec le pé- tiole est plus accentuée. Restent les fleurs : « duplo minoribus », seul caractére concordant bien avec la plante des auteurs mo- dernes. En se reportant aux termes si précis de la diagnose linnéenne, on voit donc bien qu'il s'agit d'une espéce à légumes pourvus d'ailes membraneuses comme celles des Tetragonolobus purpu- reus, biflorus ou siliquosus. L'habitat indiqué par Linné et repro- duit par plusieurs auteurs francais. ne fournit aucune indication utile; le T. siliquosus estle seul Tetragonolobus croissant dans les environs de Montpellier. Jamais on n'y a signalé aucune autre espéce, méme subspontanée, et les localités indiquées par Gouan (1) se rapportent évidemment à celles d'une forme biflore du T, sili- quosus (2). (4) Gouan, Hortus regius Monspeliensis, p. 394! (2) Loiseleur-Deslongchamps et Lapeyrouse indiquent encore le Lotus con- jugatus, le premier en Auvergne, le second dans les Pyrénées. De Candolle Dd : SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. Les recherches dans l'herbier de Linné, auxquelles s'est trés obligeamment prété M. C.-B. Clarke, n'ont malheureusement pas fait la lumiére sur ce sujet. L'échantillon étiqueté Lotus conju- gatus présente deux gousses jeunes ne correspondant pas du tout à la diagnose linnéenne : « leguminibus membranaceo-quadran- gulis », mais plutôt au type aptère (Lotus Requieni Mauri). Il est vraisemblable que cet échantillon n'a pris place dans l'herbier de Linné qu'aprés la publication du Species, du Systema et des édi- tions subséquentes de ces ouvrages, car on n'y trouve aucun chan- gement à la diagnose primitive. Voyons maintenant ce que disent du Lotus conjugatus les auteurs qui suivirent. Miller (4) dit qu'il a les fleurs jaunes et que les légumes cylin- driques sont pourvus de quatre membranes qui s'étendent d'une extrémité à l'autre du fruit. Lamarck (2) reproduit la diagnose linnéenne, mais il ajoute le mot « obscure » qui en modifie considérablement le sens : « Lotus... leguminibus conjugatis, oBscURE membranaceo- quadrangulis »; il dit un peu plus loin : « Les fleurs sont jaunes, le calice est velu et divisé jusqu'en dessous de sa partie moyenne en cinq découpures étroites assez évasées. La corolle est une fois plus petite que celle du L. siliquosus; les gousses sont droites, assez glabres, longues d'environ un pouce et demi et presque cylin- driques; cependant on peut y distinguer quatre angles formés par quatre feuillets membraneux très étroits qui s'étendent d'une extrémité à l'autre et régnent à peu de distance des bords de cha- cune des sutures. Cette plante croit aux environs de Montpellier et est cultivée au Jardin du Roi. » Cette description, qui s'applique exactement au L. conjugatus de quelques auteurs (Gussone, Bertoloni, Battandier et Trabut), c'est-à-dire au L. Gussonei Huet, a dû être faite sur la plante cultivée au « Jardin du Roi ». Pour faire concorder sa diagnose avec celle de Linné, Lamarck s'est vu obligé d'ajouter le mot obscure qui en change la portée. (Flore française, Vl, p. 571) rectifia ces allégations, ce qui n'empécha pas Mutel de retomber vingt ans plus tard dans la méme erreur. ` (1) Dictionnaire des Jardiniers, Lorcs, n° 13! (2) Lamarck, Dictionnaire, II, 604! DAVEAU. — QUELQUES LOTUS DE LA SECTION TETRAGONOLOBUS. 361 Loiseleur-Deslongchamps (1) reproduit la diagnose linnéenne et cite les localités de Montpellier et d'Auvergne ; dans la deuxième édition publiée en 1828 (2), on lit : | « Lotus pilosus subdecumbens, foliolis obovatis, floribus conjugatis, bracteis calyce longioribus. Flores lutei. In Pyrenæis, Arvernia et circa Monspelium? ©. » Dans le Prodromus de De Candolle (3), nous trouvons d'aprés Seringe une description analogue à celle de Lamarck : « ... Leguminibus glabris subteretibus angustissime alatis vix crispis. Seminibus ovato compressiusculis, nigris. Flores purpurei. » Les graines sont en réalité verdâtres et sphériques à la matu- rité; elles ont été évidemment décrites sur des échantillons incom- plétement mürs. La couleur des fleurs est en contradiction avec Linné, Miller, Lamarck, etc. Cette fausse indication, venant d'un ouvrage réputé à juste titre comme une autorité, a sans doute con- tribué aux confusions que nous signalons plus loin. Delessert (4) nous fait connaitre la plante du Prodromus par une bonne gravure exécutée d'aprés un spécimen de l'herbier De Candolle, provenant des cultures du Jardin des Plantes de Paris. Une coupe du fruit montre bien les quatre petits angles. C'est évi- demment la plante de Lamarck. Avec Mutel, nous nous rapprochons trés sensiblement de la dia- gnose linnéenne : € ... Gousses glabres, longues de 12 à 16 lignes, épaisses d'une ligne 1/2 à 4 feuillets larges d'une ligne. Fleurs jaunes géminées. » Les ailes du fruit auraient donc, d’après Mutel, 2 millimètres et demi de large (une ligne). Or,le fruit ayant une ligne et demie d'épaisseur, la largeur des ailes atteindrait donc les deux tiers de la largeur de la gousse (5)! De méme que Loiseleur, Mutel indique le T. conjugatus à Mont- (1) Flora gallica (1806), p. 488! (2) Ibid., édit. II, pars 2, p. 136! (3) Prodromus, Il, p. 115! (4) Icones selectæ plantarum, III, t. 66! (5) Grâce à l'obligeance du professeur Lachmann de Grenoble, nous avons pu voir l'herbier Mutel. L'unique échantillon de cet herbier étiqueté Lotus conjugatus provient des cultures du Muséum de Paris; c'est la plante décrite 362 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. pellier, dans les Pyrénées, en Auvergne. Nous avons dit plus haut ce qu’en pensait De Candolle. Une autre description du Lotus conjugalus nous est donnée par Gussone (1); nous en extrayons les caractéres relatifs à la cou- leur des fleurs et à la structure des légumes : « ... Flores sepius duo pallide lutei (non purpurei), leguminibus glabris subteretibus angustissime alatis. » Et un peu plus loin : € ... Legumine diametro vix lineari angustissime alato, quo charactere presertim a Loto Tetragonoiobo et bifloro primo inluitu dignoscitur. » Cela est nettement exprimé et ne concorde guére avec l'obser- vation du Species, où il est dit que les fruits du L. conjugatus et ceux des L. Tetragonolobus et autres se ressemblent. Il semble donc bien évident que la plante de Gussone n'est pas celle de Linné. A son tour, Bertoloni (2) dit également : « Legumen teres, angustum breviter. et incurve rostratum... suturis ale angustissime utrinque marginatis. » Il dit aussi à propos de la fleur : « Corolla pallide lutea siccando crocea. » Ce qui explique pourquoi De Candolle étudiant le L. conjugatus sur le sec, comme il le dit par les initiales « v. s. », lui attribue des fleurs rouges. Mais cette explication ne saurait étre applicable au L. conjugatus des flores d'Espagne et d'Orient, espèce bien diffé- rente, aux fleurs bien réellement rouges et aux légumes aptères. Pour Bentham et Hooker (3), le légume est parfois aptére, parfois muni de quatre ailes étroites : « Legumen variat nudum vel anguste quadrialatum. » par Lamarck, c'est également celle figurée par Delessert. Or, dans cet échan- tillon, les ailes du fruit n’excèdent pas un millimètre; il y a donc, comme pour Linné, discordance entre le texte de l'ouvrage et l'herbier. Cet échantillon porte la date de 1827, mais il est vraisemblable qu'il n'est entré dans l'herbier Mutel qu’après la publication de sa Flore qui date de 1834. (1) Flore sicule Synopsis, M, p. 350! (2) Flora italica, VIII, p. 213! (3) Genera plantarum, I, pars 2, p. 4911 - DAVEAU. — QUELQUES LOTUS DE LA SECTION TETRAGONOLOBUS. 3063 Boissier (1) est du méme avis; mais, pour cet auteur, c’est le type qui est aptére, tandis que la plante à légumes étroitement ailés constituerait une curieuse variété spéciale à la Sicile : « Planta e Sicilia varietatem notabilem | leguminibus anguste-alatis sistit. » Cette maniére de voir est également celle de J. Ball (2), qui in- dique le L. conjugatus au Maroc d'aprés un échantillon de l'her- bier de Schousboe vérifié par Cosson. Ball ajoute comme Boissier : « Varielas in Sicilia legumine sub-alato. » Disons tout de suite que Boissier (3), Ball, Bentham et Hooker confondent sous le nom de Lotus conjugatus deux espéces bien distinctes, l'une à fleurs jaunes et à légumes munis de quatre angles (Tetragonolobus Gussonei Huet), l'autre à fleurs rouges et à légumes aptéres (Tetragonolobus Requieni Fischer et Meyer). Ces deux espèces ont été distinguées depuis par MM. Battandier et Trabut (4), mais le T. Requieni figure dans leur Flore sous le nom de T. guttatus Pomel. Bien qu'il n'ait pas vu le T. conjugatus espagnol, Willkomm (5) en dit : « leguminibus apteris... corolla dilule purpurea », en s'inspirant évidemment du Flora Orientalis. C'est bien au T. Re- quieni qu'appartiennent en effet tous les échantillons espagnols que nous avons eus sous les yeux, ainsi que la plante des Baléares de MM. Burnat et Barbey (6). Pour clore cet exposé, nous ferons remarquer que Nyman (7), (1) Flora Orientalis, M, p. 116! (2) Spicilegium flore maroccana, p. 425! (3) Boissier ne connaissait probablement pas le Tetragonolobus Requieni ; cette espèce est largement représentée dans son herbier, mais tous les exem- plaires portent le nom de T. conjugatus, tandis que, sous celui de T. biflorus var. Requieni, figure une forme à peine distincte du T. biflorus. (4) Flore d'Algérie, 1, 244. — Ces auteurs citent Munby en synonymie du Tetragonolobus conjugatus. Or lexemplaire recueilli par Munby (ex herb. Boiss.) se rapporte au T. Requieni ! (5) Prodromus Flore hispanice, IIT, 838! | (6) Notes sur un voyage botanique dans les Baléares, pp. 31-39! — Tout en se rangeant à l'opinion de Boissier, MM. Burnat et Barbey font des réserves trés largement motivées dans des notes restrictives. L'autorité des écrits et de l'herbier de Boissier les a seule empéchés de considérer l'espèce des Ba- léares comme distincte de celle de Sicile, mais ils en avaient reconnu les notables différences (voy. l. c.). (7) Conspectus flore europea, p. 181. 364 . SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. tout en considérant comme deux espèces distinctes les Lotus conjugatus et Requieni, établit pour la seconde espèce une syno- nymie erronée. Nyman rapporte en effet le T. Gussonei Huet (L. conjugatus Gussone non L.) au L. Requieni, tandis qu'en réalité le T. Gussonei est identique au T. conjugatus de Lamarck, De Candolle, etc. Résumant toutes ces cpinions conlradictoires, nous arrivons aux conclusions suivantes : 1* D'aprés Linné, Miller, Sprengel, Mutel, le Lotus (Tetragono- lobus) conjugatus a les légumes quadrangulaires et munis d'ailes membraneuses (1). 2* Ces légumes sont cylindriques et trés étroitement ailés d'aprés Lamarck, Seringe, De Candolle, Delessert, Bertoloni, Gussone, Battandier et Trabut. 3 D’après Bentham et Hooker, Boissier, J. Ball, ces légumes seraient variables et se présenteraient tantót ailés, tantót aptéres. 4 La fleur est jaune, d’après Linné, Miller, Lamarck, Sprengel, Mutel, Loiseleur, Bertoloni, Gussone; tirant sur l'orangé, d'aprés MM. Battandier et Trabut; rouge, d'aprés Seringe et De Candolle, Boissier, Willkomm et MM. Burnat et Barbey. En réalité, le nom de Lotus conjugatus doit rester exclusive- ment appliqué à la plante énigmatique du Species, laquelle, selon toute vraisemblance, n'est autre qu'une forme biflore du T. siliquosus. Il est donc impossible de le conserver pour le Lotus (Tetragonolobus) conjugatus des auteurs, lequel du reste repré- sente deux espèces dans la plupart des cas, ni pour l'une quel- conque de ces deux espéces (Tetragonolobus Gussonei et T. Re- quieni), dont nous donnons ci-aprés les caractéres différentiels, la bibliographie et la distribution géographique. (1) C'est bien ce qu'avait compris Poiret (Voyage en Barbarie), quand il prit pour cette espéce le T. biflorus, qui, sauf la dimension des fleurs, répond bien à la diagnose linnéenne. Les méprises de Gouan, Lapeyrouse, Loiseleur, Mutel s'expliquent de méme. Quant à l'interprétation de Bentham et Hooker, Boissier, Ball, Wilkomm, etc., elle est évidemment basée sur l'échantillon de l'herbier de Linné, bien qu'à notre avis les textes doivent toujours prévaloir sur les exsiccatas. DAVEAU. — QUELQUES LOTUS DE LA SECTION TETRAGONOLOBUS. TETRAGONOLOBUS GUSSONEL Huet, exsicc. Piante sicule 1855! — Lotus con- jugatus Lamk, Dict. III, p. 604! non Linn. — Gussone, Flore sicule Sy- nopsis, II, 3501 — Bertoloni Flora ital. VIII, p. 213! — Tetragonolobus conjugalus Link, Hort. Berol. II, p. 264! — Seringe ap. DC., Prodrom. II, p. 215! — Delessert, Icones se- lect. plant. 11, tab. 66! —- Battandier et Trabut, Flore d'Algérie, 1, p. 244! exclus. synon. Plante dressée plus ou moins pu- bescente, à poils courts, rares, dres- sés ou appliqués. Stipules ovales lancéolées acuminées. Feuilles ovales ou obovales-lancéolées acuminées, bractées de même forme dépassant le calice de plus d'un tiers. Calice à divisions égalant 2-3 fois la longueur du tube. Fleurs d'un jaune pále, rougeâtres aprés dessiccation. Gousse toruleuse, droite (ou rarement ar- quée à convexité ventrale), obtuse et brusquement terminée par un hec très court. Quatre ailes étroites dont deux à chaque suture. — Varie à di- visions calicinales plus courtes (n'ex- cédant pas plus de deux fois la lon- gueur du tube), à fruit plus large (5-6 mm.), à ailes moins proéminentes, réduites à quatre angles : var. ste- nopterus. 365 TETRAGONOLOBUS REQUIENI Fisch. et Mey. Index Hort. Petropol., 1835, p. 23! (nom. nudum.); Lotus Requieni Mauri (1830), in Tenore, Succinla relaz. viagg. Abruzzo, p. 81, n° 707 (nom. nud.). — Sanguinelti, Centur. tres Prodr. fl. romana add., pp. 106-107! — Bertoloni Flora italica, VHI, p. 214! — Tetragonolobus guttatus Pomel (1874), Nouv. matér. pour la fl. atlantique, p. 182! — Battand. et Trabut, FI. Algérie, 1, p. 244! — Te- tragonolobus conjugatus Boissier, Flora Oriental. I, p. 116. — Will- komm et Lange, Prodr. fl. hispan. IH, p. 338! — Lotus conjugatus J. Ball. Spicileg. fl. maroccane, p. 425! — Burnat et Barbey, Notes voyage Baléares, p. 37, — NON LINNÉ. Plante décombente, trés mollement velue, à longs poils étalés. Stipules presque en cœur, ovales orbiculaires obtuses ou brusquement acuminées. Feuilles rhomboidales cuneiformes, obtuses ou brusquement acuminées mucronées. Bractées de même forme à folioles latérales égalant le calice, quelquefois plus courtes, la médiane un peu plus longue, Calice à divisions égalant deux fais la longueur du tube ou plus courtes. Fleurs rouges, étendard rose extérieurement, rouge en dedans ainsi que les ailes, carène jaunàtre. Gousse lisse arquée à son extrémité (à concavité ventrale), at- ténuée en un bec recourbé. Suture supérieure présentant un sillon formé par deux lignes saillantes à la place des ailes, suture inférieure non ailée, mais épaissie et saillante en bourre- let arrondi. AIRE GÉOGRAPHIQUE. TETRAGONOLOBUS GUSSONEI! Huet. La Sicile : Huet du Pavillon! Mai 1855 (ex herb. Boiss.). Jan! (ex herb. Burnat). Tunisie : Si Karfala, A. Roux! Juin 1881 (avec T. biflorus). 366 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. Algérie (?), Alger : Le Sauvage (1). TETRAGONOLOBUS REQUIENI Fisch. et Mey. Grèce : Schlumberger, 1872! (ex herb. Boiss.). Italie : Mauri, Abruzzes (in Tenore). Macchia Mattei, prés Rome : Rolli! (Comm. cl. prof. U, Martelli). Armitage, Sanguinetti! A. Terracc.! (Comm. cl. prof. R. Pirotta!). Corse? : Requien (ap. Delile (2) in sched.). Baléares : Boissier! Burnat! Barbey! , Espagne : Fauché! Reuter!, 1819 (herb. Boiss.). Maroc : Broussonet! Schousboe, n° 43! Boissier et Reuter ! Algérie : Munby! (ex herb. Boiss.), Warion, exsicc., n° 48! (ex herb. Burnat). Asie-Mineure : Fleischer, Unio itiner., 1827! Balansa! exsicc., n° 43 (ex herb. Boiss.). TABLE SYNONYMIQUE. Lolus conjugatus Linn. Miller, Sprengel, Willd. — Tetragonolobus conju- : gatus (L. sub Loto). — Roisdliis. i. oo ERE — T. biflorus Scringe. — Gouan, Lapeyrouse, Loiseleur, Mutel, e£ auct. gall....... — T. siliquosus Roth. — Lamarck, Seringe, De Candolle, Delessert, Gussone, Berto- à loni, Battandier et Trabut. — T. Gussonei Huet. s Munby, Cosson, Reuter, Bur- . EI ` nat, Barbey, Willkomm... — T. Requieni Fisch. et Mey. (Mauri sub Loto). (1) Nous devons à l'obligeance de M. Battandier la communication de l'échantillon trouvé par Roux à Si Karfala et celui de Le Sauvage qui porte « Alger » pour toute indication. Nous avouons avoir quelques doutes sur la spontanéité de l'échantillon de Le Sauvage, il ne porte pas de localité précise, et l'espéce dont il s'agit n'a jamais été trouvée par les nombreux botanistes qui ont parcouru l'Algérie et surtout les environs d'Alger. (2) L'herbier de l'Institut botanique de Montpellier renferme deux échan- tillons, dont l'étiquette indique une origine corse, mais provenant tous deux de cultures. C'est pourquoi nous n'indiquons l'indigénat en Corse qu'avec la plus grande réserve. L'urie des étiquettes, écrite par Delile, est ainsi rédigée : « Lotus... de Corse, de Requien, h. p. sept. 1835 » (h. p. évidemment pour Hortus parisiensis). L'autre échantillon est étiqueté ainsi de la main de Dunal : « Planta corsica. — Semina verosimiliter ab hortis anglicis in- structa a cl. Webb accepta. — Webb., 26 sept. 1838. » Le Lotus (Tetragonolobus) Requieni n'est cité en Corse, croyons-nous, dans aucune publication francaise et nous n'en connaissons aucun échantillon spon- tané de cette provenance; nous le citons seulement sur la foi de Delile et de Dunal, en faisant observer qu'il n'y serait nullement en dehors de sa région. DAVEAU. — QUELQUES LOTUS DE LA SECTION TETRAGONOLOBUS. 367 Lotus conjugatus Bentham et Hooker, J. Ball, Boissier. o. o CH HS = T. Requieni Mauri (pro maxima parte) et T. Gussonei (annot.). Botas gJutlatus.: POMA.. -T RR reset = T. Requieni F. et M. Il. — Lorus (TETRAGONOLOBUS) BIVONEUS Gussone. Une confusion analogue à celle que nous venons d’exposer pour le Lotus conjugatus L. règne également pour le L. Bivoneus Gussone. L'auteur en fait tout d’abord une variété à fleurs jaunes du L. Tetragonolobus L. (1); on pourrait croire qu'il s'agit du L. bi- [lorus Desr., si Gussone ne décrivait cette espéce à la suite. D'autre part, Bertoloni (2) rapproche le L. Bivoneus du L. sili- quosus et le place entre ce dernier et le L. Tetragonolobus; le Lotus biflorus vient en quatrième lieu, c'est-à-dire aprés ces trois espèces. Cependant la description de Bertoloni semble corroborer l'opi- nion de Gussone, car la structure du calice se rapporte plutót au L. Teiragonolobus qu'au L. siliquosus. Bertoloni dit en effet : « Calyx hirsutus, laciniis lanceolatis acutis dense ciliatis tubo duplo longioribus. » ` Ce caractère des dents du calice deux fois plus longues que le tube sépare immédiatement le L. Bivoneus des L. siliquosus et L. biflorus, dont le tube calicinal est bien plus long que les dents. Enfin, d’après Nyman (3), le L. Bivoneus Guss. serait repré- senté par les échantillons de Huet (4). Or, sur ces exemplaires, le calice a le tube plus long que les dents. La plante de Huet est du reste spécifiquement inséparable du T. biflorus, dont elle peut à la rigueur constituer une variété à pédoncules uniflores (5), rare- (t) Lotus Tetragonolobus var. P. (in Gussone, Flore siculæ Synopsis, M, p. 349). L'auteur ajoute: « Varietas 8. quoad flores L. siliquoso similis, sed indicatis characteribus diversa. et in hac habitus gracilior, carina rostro breviore instructa, pedunculi semper uniflori. — An species propria L. Bi- voneus appellanda. Sicilia : in pratis et arvis pr. Girgenti. » (2) Flora italica, VIII, p. 210. (3) Nyman, Conspectus flore europee, p. 181. i i (4) Tetragonolobus biflorus Huet du Pavillon, Plantæ siculæ, exsicc. ann. 18551 (5) Les échantillons de T. biflorus provenant d'Italie ou de Sicile ont presque toujours les pédoncules uniflores ou trés rarement biflores (Todaro Fl. sicula 24 JUILLET 1896. SEANCE DU 368 *(fouroq. $n2722nB. *I) "Ko 19 10g9514 tumba "E Wo ttc no ttti t s" *8e pete sinofnoj spod 9 ono 591) ojue[d ‘IPUOIIE ` Jepoamoq ua ojue[pes jo o1sstedo ‘appe uou o1notiQjur 2ANMS * AMAA -gdns ounjns vp ans so[r,p IJd uo saquaurwooud soudi[ xnop :so2no1 SMA a ong russ no T 4 à ehe eem hes mereeeee enn nnn nnn n nn sanbiidde no sassoap sprod y uerg *sojt01]9 s917 sore o1jenb op 9p1oq msy ‘sounel sm y ‘sajmu no 3maj 9| onb saytoso snjd so[re *1noSavp op ‘Wu 9 v y op sessnoy ‘II 'ssiog $nunsajpd "9 ott ette sood snyd snay *searegur[qus sepeurot[uo SUOSII y "oua snaundind 0 eocesoveeeceijeeaetsosesetoececise'a? vv g9ggoMMs 99i[€9 np SUOISIAI( & 'gmajy up 91)9ur -vıp op 4noSae[ ua juessedap no queje89 sajre a.nenb *oxjQurerp op "uut gg Q op sossno 'I *gpnuedureo aqn} 9| onb son2uo] snjd sopeuroreo suorstatq ^g 'ssiog tuupuopona "IL `Y a TU CARI à OO OS UO CUDPM- vo sanaj ‘səpmjonəd somdns Jl '(; euossur ‘ue *'[ojroq uou ‘ueuwuAN 'dv)snauoa:g'], 'Q —"So40[iq 3uouree1 so) *so1oprun so[nouopod :soj[nu onbso1d onorz9jur o1njns ej op so[[o9 ‘(Wu g) nay np oajqurrp o[ onb sojro9 snid səy {4 "so( $n.oj1q "E .” €eweosovoesaeegeeseeuvesocotostessos TIR R Jua uioJTgUlp.IO sopnouopod ‘pnay np opgwerp o[ inoSue[ uo juessed9p no juv[e39 sopwy + “LIU G no g ans ‘LU LE op sessno3 *so[[onuue sajUt[d ju. 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Le T. siliquosus, l'espéce la plus répandue, habite le nord de l'Afrique et toute l'Europe jusqu'en Scandinavie. Nous avons donné plus haut la distribution géographique du T. Requieni; rappelons qu'il habite tout le bassin méditerranéen, sauf la partie nord-est, et que le T. Gussonei est localisé en Sicile, en Tunisie et peut-étre en Algérie. Les autres espèces, de même que les deux précédentes, ont un habitat essentiellement méditerranéen. Le T. purpureus, le plus répandu de tous, se rencontre dans tout le bassin méditerranéen, sauf dans la partie orientale, où il est remplacé par le T. palæstinus qui n'en est qu'une variété. Le T. biflorus habite l'Algérie, le sud de l'Italie et la Sicile. Nous avons vu qu'il présente deux formes, l'une pluriflore spéciale au nord de l'Afrique, l'autre uniflore ou rarement biflore pour la Sicile et l'Italie. Enfin le T. Wiedemanni est spécial à la Gréce. CONTRIBUTION A LA FLORE BRYOLOGIQUE DES ENVIRONS DE PARIS (2° Note); par M. €. DISMIER. La Note que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à la Société botanique contient le résultat de mes herborisations pendant l'hiver dernier et lé printemps de cette année. Ces deux saisons ayant été particuliérement favorables au développement des Mus- cinées, j'ai pu poursuivre, dans l'est des environs de Paris et exsicc., n° 1186! Heldreich, 1840! D" Ross, 1892! Huter, Porta et Rigo, exsicc., n? 2491 ex herb. Boiss. et herb. Burnat); il n'est pas rare, au contraire, de "compter trois et quatre fleurs sur les pédoncules des échantillons algériens, lesquels sont trés rarement uniflores. T. SEUL. (SÉANCES) 24 310 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. principalement en Brie, mes recherches bryologiques. Par suite, on trouvera dans ce travail l'indication d'un certain nombre de loca- lités nouvelles pour des Mousses peu communes. De plus, j'ai cru devoir citer quelques espéces relativement assez répandues dans la région parisienne, pensant donner un apercu plus général sur la répartition de ces végétaux dans cette contrée inexplorée par les bryologues. Cette communication fait donc suite à celle insérée dans le Bulletin de la fin de l'année dernière (séance du 13 décembre 1895). GYROWEISIA TENUIS Schpr. — Rochers calcaires, prés de Grisy.— St. EUCLADIUM VERTICILLATUM Dr. Eur. — Méme localité. — St. En février dernier, j'ai visité à nouveau Périgny, où j'avais signalé, dans ma précédente Note, cette Mousse à l'état stérile comme trés abondante. Cette seconde course m'a permis de la re- cueillir couverte de capsules. L'E. verticillatum fructifie assez souvent dans le Jura et la région méditerranéenne; mais, à ma connaissance, 1l n'a pas encore été observé en cet état dans nos environs. FissipENS EXILIS Hedw. — Sur l'argile à meulière, forêt de Crécy. Ts Fr. F. incurvus Schw. — En mélange avec F. bryoides; bois de Saint- Martin, prés Gurey-le-Châtel. — Fr. SELIGERIA CALCAREA Br. Eur. — Rochers calcaires (Travertin de Champigny) à Suisnes. — St. PHASCUM CURVICOLLUM Hedw.— Talus marneux, à Longueville. — Er. DipYMODON LURIDUS Br. Eur. — Assez répandu dans l'Est : Péri- gny, Longueville, Bray-sur-Seine, Gurcy-le-Châtel et Saint- Jean-les-Deux-Jumeaux. — St. TRICHOSTOMUM TOPHACEUM Hedw. — Dans la nouvelle herborisa- tion faite à Périgny, dont je parle plus haut, j'ai également trouvé ce Trichostomum en fruits. BARBULA MEMBRANIFOLIA Hook. — Mortier d'un mur, à Ville- cresnes.— Fr. DISMIER. — MOUSSES DES ENVIRONS DE PARIS. 311 B. HonwscuucHiIANA Schp. — Environs de Gurcy-le-Chátel. — Fr. B. squarrosA De Not. — Sabliére d'Yerres. — st. B. INERMIS Bruch. — Parapet bordant un fossé, prés du pont de Soignolles et dans les joints des vieux murs du cháteau de La Grange. — Fr. Cette Mousse, répandue dans le midi de la l'rance, parait jus- qu'à présent trés rare pour nos environs. Elle a été indiquée, il ya environ vingt-cinq ans, par MM. Roze et Bescherelle, à Meudon, sur les murs des Fonceaux et au Petit-Bicétre ; depuis elle n'a été retrouvée dans aucune autre localité. Les échantillons que j'ai recueillis me paraissent bien caracté- risés et se rapporter complétement à la diagnose donnée dans l'ouvrage classique de M. l'abbé Boulay, sur les « Mousses de France ». Jeles ai, de plus, comparés avec un certain nombre de spécimens recueillis dans le Midi et l'Algérie; cet examen m'a permis de conclure à l'existence définitive de ce Barbula dans notre région, la plante de Meudon laissant quelques doutes. BARBULA LATIFOLIA Br. Eur. — Commun dans la vallée de l'Yerres. De l'embouchure de cette riviére à sa source, je l'ai trouvé à presque toutes les localités que j'ai visitées; mais il y est fort rareen fruits. C'est encore à Périgny que j'ai pu recueil- lir quelques capsules. B. BREBISsONIT. — Il en est de méme pour ce Barbula, les troncs d'arbres du cours de l'Yerres en sont littéralement couverts, notamment aux environs de Suisnes. Je l'ai également ob- servé sur les arbres qui bordent la Grande-Noue, petit affluent de la Seine. Ce cours d'eau traverse la grande plaine d'alluvions modernes comprise entre Flamboin et Monte- reau. — St. : ; CINCLIDOTUS FONTINALOIDES Pal.-Beauv. — Signalé, dans la Flore de Chevallier, comme trés commun dans la rivière de Crosnes (Yerres); il y est en effet abondant et en bel état de fructification, sur les pierres, dans les parties asséchées de cette riviére, particuliérement à Soignolles et à Suisnes. GRIMMIA ORBICULARIS Br. Eur. — Sur les murs, à Périgny, à Man- dres et au château de La Grange. — Fr. Ucora crispA Brid. — Troncs d'arbres, à Suisnes et à Gurcy-le- Chátel. — Fr. 312 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. ORTHOTRICHUM TENELLUM Bruch. — Trones de Peuplier, près d'Ozouer-le-Voulgis, de Gurcy-le-Chátel et de Port-Mon- tain. — Fr. : O. OBTUSIFOLIUM Schrad. — Cette Mousse, considérée jusqu'à présent comme une rareté pour la flore parisienne, me pa- rait, au contraire, assez répandue, tout au moins dans l'Est : marais de Bonneuil, Soignolles, Flamboin (recueillie sur Peupliers); au bois de La Grange, prés de Limeil (sur Orme); à Grisy (sur vieux ceps de Vigne). — St. J'ai cependant trouvé quelques capsules de cette Mousse si rare- rement fertile; à Suisnes et à Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux (sur Peupliers). MNIUM PUNCTATUM L. — Forêt de Crécy. — St. Bryum TORQUESCENS Br. Eur. — Mur, à Saint-Jean-les-Deux-Ju- meaux. — Fr. B. simum Schrad. — Sur les bords d'une mare, prés Flamboin.— Fr. CRYPHÆA HETEROMALLA Mohn.— Troncs de Sapin, à Suisnes et à Soignolles. Cà et là, entre Flamboin et Hermé, à la base des trones d'arbres qui bordent la Grande-Noue. — Fr. LEUCODON SCIUROIDES. — Fructifié aux environs de Gurcy-le- Chátel. THUIDIUM RECOGNITUM Lindb. — Entre Brie-Comte-Robert et Combs-la-Ville et prés de Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux. — St. CYLINDROTHECIUM CONCINNUM Schp.— Longuevilleet Suisnes.— St. BRACHYTHECIUM SALEBROSUM Schp.— Talus, à Longueville.— Fr. B. cLAREOSUM Schp. — On trouve fréquemment ce Brachythe- cium en Brie : forét de Crécy, de Villefermoy, de Saint- Martin, de La Grange. — St. PLUMOSUM Schp. — Cette Mousse, qui appartient aux terrains siliceux purs, végétait, garnie de capsules, sur les meulières disséminées dans les ruisseaux descendant de la forét de Crécy au Grand-Morin, prés Mortcerf. SCLEROPODIUM ILLECEBRUM Br. Eur. — Talus ombragés, bois de La Grange, prés Limeil et bois de Vitry, aux environs ' d'Ozouer-le-Voulgis. — St. b. GOMONT. — CONTR. A LA FLORE ALGOLOGIQUE DE LA H'-AUVERGNE. 313 EURHYNCHIUM CRASSINERVIUM Br. Eur. — Bois de Saint-Martin et forét de Crécy. — St. E. rENELLUM Milde. — Assez commun: dans l'Est. Partout où viennent affleurer des roches calcaires on trouve cette Mousse : Créteil, Chennevières, Longueville, La Ferté-sous- Jouarre. AMBLYSTEGIUM IRRIGUUM Br. Eur. — Barrage del Yerres, près Péri- gny. — St. Hypnum nucosuM Ehr. — Sur le diluvium, à La Varenne.— St. H. ARcuATUM Lindb. — Allées humides de la forêt de Crécy. — St. H. PALUSTRE L. — Sur les pierres d'un ruisseau, prés Saint-Jean- les-Deux-Jumeaux. — Fr. FOSSOMBRONIA PUSILLA Dum. — Bois de La Grange et environs d'Ozouer-le-Voulgis (Sables dits de Fontainebleau). FEGATELLA conica Corda. — Bords du Grand-Morin, à Faremon- tiers. REBOULIA HEMISPHÆRICA Raddi. — Dans un chemin creux, au Mont- Griffon, prés Yerres. CONTRIBUTION A LA FLORE ALGOLOGIQUE DE LA HAUTE-AUVERGNE; par M. Maurice GOMONT. Les Algues énumérées dans cette Note proviennent toutes, ou peu s'en faut, de récoltes personnelles faites pendant les mois d'aoüt et de septembre dans quelques localités du Cantal. Cette courte liste ne représente par suite que trés imparfaitement la végétation algologique de la Haute-Auvergne; des recherches plus suivies, embrassant des localités plus nombreuses et des saisons plus variées, seraient indispensables pour arriver à la rédaction d'un Catalogue à peu prés satisfaisant. Si incomplets que soient ces documents, ils nous ont paru cependant mériter d'étre publiés, étant donné le peu que l'on sait à cet égard sur le territoire ou ils ont été recueillis. Rien en effet, croyons-nous, n'a paru sur les Algues de la région, à l'exception d'un travail du frére Héribaud, restreint au seul groupe des Diato- mées (1). Mentionnons cependant aussi une Note de M. Bornet, (1) Les Diatomées d'Auvergne, par le frère Héribaud-Joseph, 1893. 314 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. publiée dans le Bulletin de la Société, sur les Algues de la Haute- Vienne contenues dans l Herbier de Lamy de la Chapelle (1) et où se trouvent énumérées neuf espéces de la Haute-Auvergne; nous les mentionnons ci-aprés (2). La région que nous avons explorée s'étend, de la petite ville de Murat jusqu'à Vic-sur-Cére, à travers la partie la plus élevée du massif cantalien. Elle est limitée vers le N.-O. par les vallées de Mandailles et de Dienne, qui descendent l'une et l'autre du puy Mary; vers le S.-E. par la vallée d'Albepierre, les pâturages des Prats-de-Bouc, le Plomb du Cantal et les hauts plateaux qui do- minent la Cère. Les vallées de la Cère et de 'Alagnon la traversent. Ce territoire exploré par la Société botanique en 1879 (session d'Aurillac) présente, comme on sait, un caractére alpestre bien tranché. Le fond des vallées est occupé par des prairies irriguées et quelques champs de céréales, les pentes par des foréts rési- neuses, les sommets et les plateaux par d'immenses páturages sou- vent tourbeux. L'altitude y éprouve des variations considérables. De 700 métres à Vic-sur-Cére et de 900 métres environ à Murat, sur les deux versants opposés du massif montagneux, elle atteint 1787 métres au puy Mary et 1858 métres au Plomb du Cantal. Outre cette partie élevée de la chaine, j'ai visité encore quelques points du Cézallier, à l'ouest de Massiac, sur le cours inférieur de l'Alagnon. L'altitude n'est plus que de 500 mètres à Massiac; elle varie de 600 à 800 mètres sur les sommets environnants; aussi la flore, soit herbacée, soit ligneuse, a-t-elle perdu en grande partie son caractére montagnard et compte-t-elle déjà, dans la vallée de l'Alagnon, quelques espèces méridionales. Il est à peine besoin de rappeler que toute cette contrée est re- couverte de roches et de déjections volcaniques reposant sur un massif de roches cristallines. Nous n'avons rencontré ces derniéres qu'aux environs de Massiac où les vallées ont été creusées dans des masses de gneiss et de micaschiste couronnées par de hautes murailles basaltiques, sections verticales des nappes ignées qui se sont épanchées sur les plateaux. Au centre de la chaine, au con- (1) Éd. Bornet, in Bull. Soc. bot. de France, t. XXXVIII, p. 247, 1891. (2) Nous ne citerons que pour mémoire un travail intitulé : Quelques mots sur les Lichens et les Algues du département du Puy-de-Dôme, par M. Roujou, Chalon-sur-Saóne, 1878. L'auteur ne parait pas suffisamment au courant des matières qu'il a traitées. GOMONT. — CONTR. A LA FLORE ALGOLOGIQUE DE LA H'-AUVERGNE. 375 traire, les vallées, si profondes qu'elles soient, n'arrivent pas jus- qu'au soubassement granitique. La végétation y a partout pour substratum des roches éruptives, andésite compacte ou à l'état de bréche, cinérite, basalte et phonolite. Considérées au point de vue restreint qui nous occupe, les sta- tions végétales de la région peuvent se partageren trois catégories : les eaux dormantes, les ruisseaux ou riviéres, les sols et les rochers humides. Dans la partie de l'Auvergne que nous avons parcourue, il n'existe aucune étendue un peu considérable d'eau stagnante. Point d'étangs, ni de ces lacs profonds et limpides remplissant d'anciens cratéres, comme on en observe sur les flancs du Mont- Dore. Aussi les Oscillariées et surtout les Confervacées ne figurent- elles qu'en petit nombre dans le produit de nos herborisations. En somme, les seules localités rentrant dans la catégorie des eaux dormantes sont ici les petites mares tourbeuses disséminées cà et là dans les forêts et fréquentes sur les pâturages des plateaux. On y trouve de nombreux représentants de la famille des Desmidiées et la liste que nous en donnons serait, sans nul doute, considéra- blement accrue par celui qui pourrait consacrer un certain temps à la recherche et au triage de ces petites espéces. Les cours d'eau rentrent presque tous dans la classe des tor- rents; car l'Alagnon, déjà large et profond à Massiac, y est encore fort rapide. Ce sont, du reste, les moins considérables de ces cours d'eau qu'habitent de préférence les plantes dont nous nous sommes occupé; encore y sont-elles restreintes à quelques genres, tels que les Nostoc, Lemanea, Auduinella. Outre ces ruisseaux à allure torrentielle, on en rencontre cà et là, sur les plateaux, dont le régime est tout différent. I] existe par exemple, dans les pâturages des Prats-de-Bouc, au sud du Plomb du Cantal, un abondant systéme de ruisselets sinueux auxquels la faible inclinaison du terrain ne peut imprimer un mouvement rapide. Leur vitesse ne s'accélére que là où un brusque abaisse- ment du sol améne la formation de petites cascades. Les bords de ces ruisseaux sont fréquemment marécageux, peuplés de Mousses aquatiques et la végétation y est identique à celle des mares tour- beuses situées à la même altitude. Sur les roches inondées, où le ruisseau forme cascade, nous avons trouvé des Algues vertes fila- menteuses, Ulotrichées et Confervées. 376 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. Beaucoup plus variée est la végétation des localités de la troi- sième catégorie; nos meilleures récoltes proviennent même des rochers suintants ou éclaboussés par l’eau des cascades. Là on voit souvent la roche disparaître sous d’épaisses couches de gelée d'un brun verdâtre formées de Palmellacées et de Chroococcacées, au milieu desquelles vivent des colonies de Nostocacées, des Desmidiées et màme des Zygnémées, ces derniéres par malheur habituellement stériles. Parmi les localités les plus riches, nous citerons les rochers de bréche andésitique, entaillés pour le passage de la grande route, de Vic-sur-Cére au Lioran, etles parois basaltiques de la cascade de Chambeuil formée par un mince affluent de l'Alagnon en amont de Murat. Voici, d’après la carte de l'État-major, l'altitude de la plupart des localités mentionnées dans notre Catalogue : Grande route de Thiézac à Saint-Jacques-des-Blats...... 800 à 970 mètres. Lit de la Cère, à Saint-Jacques, environ.................... 950 — Grande route, au-dessus du pas de la Cère................. 150 == Pâturages du puy de la Poche......:,...,.,......3.....65. 1450 — Village d'APBBEBE. iin eiro rers ee oae d edem rime 1400 — Ouverture orientale du tunnel de la grande route, au Lioran.. 1152 — BM de Cabre uices ie ee eSI rose. 15399 — Hauteurs entre le puy de Griou et le col de Cabre........... 1570 — Mares tourbeuses dans la forêt du Lioran, environ.......... 1900. — Prairies de l'Alagnon à Murat, environ..................... NU — Hameau des Gouttes, près de Murat........................ 920 = Cascade de Chambeuil........... sie M I LI -stess 90 — Partie inférieure du vallon de Bousselorgue, près Massiac.... 540 — Village de Molompize. ....777 LLL. Eea SHA Vallée du Mont-Dore (partie supérieure), environ. .......... 41800 —— Pic”de €aputin.iivi i tih, ivre tà "vUa Vs AE TE ey cs vus 1999 : — Chaudesaigues.............. b otentik oaan ear Aiar exte 650 — Nous espérons que cette courte Note attirera l’attention des botanistes locaux sur une classe de plantes des plus intéressantes, trop négligées dans notre pays. On doit souhaiter d'autant plus de les voir à l’œuvre que l'étude d'une flore revient de droit à ceux qui vivent au milieu d'elle. La connaissance d'une région bota- nique, comme celle d'une espéce déterminée, ne peut, en effet, étre obtenue que par des observations répétées aussi souvent qu'il est nécessaire et aux diverses époques de la vie des plantes, chose impossible à un observateur de passage. GOMONT. — CONTR. A LA FLORE ALGOLOGIQUE DE LA H'-AUVERGNE. 377 MYXOPHYCÉES CHROOCOCCACÉES * (1) Glæœocapsa Magma Kützing, Tab. phyc., v. I, p. 17, tab. 22, fig. 1. Le Lioran, sur les pierres bordant le petit ravin de la Gouliére, en face le ravin de la Croix (Bornet, Algues de l'Herbier Lamy de la Chapelle, loc. cit., p. 248). Glœothece rupestris Bornet, Algues de Schousboe, p. 177. Route de Thiézac à Saint-Jacques-des-Blats, où la plante forme des couches épaisses et étendues. CHAMÆSIPHONIÉES Oncobyrsa Lemane:e (Hydrococcus Lemaniæ Bornet, in Bull. Soc. bot. de France, V. XXXVI, p. 145, 1889). Saint-Jacques-des-Blats, sur des Lemanea croissant dans le lit de la Cére, entre les fissures des rochers. Cham:esiphon gracilis Rabenhorst, Fl. eur. Algar., ll, p. 149 (non Hansgirg, Prodr., If, p. 224, fig. 37 c). Cascade de Chambeuil, prés Murat. Parasite sur le Lyngbya nigra, qui couvre les rochers où l'eau coule goutte à goutte. Nous donnons dans la planche IX plusieurs figures de cette petite plante qui hérissait les gaines du Lyngbya. Elle parait quelquefois s'y attacher par une courte protubérance conique; d'autres fois elle adhére directement par sa base à la surface de la gaine. Ses filaments sont cylindriques, amincis à la base et atteignent une longueur de 25 à 30g, avec une épaisseur de 1,9 à 2,4 p. Les articles, difficiles à apercevoir, varient de 1,15 à 2 p. Les gaines sont d'une extréme ténuité. Au moment de la récolte beaucoup de trichomes étaient en train de se ré- soudre en spores. L'émission de ces derniéres semble se produire parfois de trés bonne heure, si, comme je le pense, les deux filaments représentés par la figure 2 sont à leur premier état de développement, et non des filaments âgés, raccourcis par la sortie des spores. Le peu de longueur de la partie vide de la gaine me parait exclure cette derniére hypothése. (1) Les espèces marquées d'un astérisque ne font pas partie de mes récoltes. 318 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. Des quatre espèces de Chamæsiphon décrites dans le Flora europea Alga- rum, le C. gracilis est la seule dont les dimensions et la forme puissent con- venir à notre plante (1). Le C. incrustans Grunow, qui parait étre l'espéce la plus voisine et dont j'ai vu un échantillon authentique, en différe totalement par ses trichomes en forme de massue. NOSTOCACÉES HOMOCYSTÉES. Oscillatoria brevis Kützing, Phycol. gener., p. 186. Murat; fossés de la grande route du Lioran. Oscillatoria tenuis Agardh, Alg. Dec. II, p. 25. Source tourbeuse dans les hauts pâturages du puy de la Poche, au-dessus de Thiézac. Phormidium autumnale Gomont, Monogr. des Oscill., 2* par- tie, p. 207, pl. V, fig. 23 et 24. Commun partout dans les rues de village, au pied des murs humides, etc. Phormidium subfuscum Kützing, Phycol. gener., p. 195. — var. «. Gomont, Monogr. des Oscill., 2 part., p. 203, pl. V, fig. 17 et 18. Cascade de Chambeuil, prés Murat. Phormidium favosum var. 5. Gomont, Monogr. des Oscill., 2 part., p. 201, pl. Y, fig. 15, Cascade de Chambeuil, prés Murat. — Prats-de-Bouc, dans une source tourbeuse. * Phormidium laminosum Gomont, Monogr. des Oscill., 2* part., p. 187, pl. IV, fig. 94 et 99. Chaudesaigues, sur le bois et les pierres mouillés par l'eau thermale à 75° (herb. Bory !). Phormidium valderianum Gomont, Monogr. des Oscill., 2* part., p. 187, pl. IV, fig. 20. (1) La plante que M. Hansgirg figure dans son Prodromus, sous le nom de Chamæsiphon gracilis, ne répond nullement à la description du Flora euro- pea Algarum. Elle ala forme d'une silique arquée, atténuée de la base au sommet et supportée par un pédicelle rétréci. Il est douteux, comme le dit l'auteur, qu'elle appartienne au genre Chamæsiphon. Aucun échantillon du C. gracilis n'ayant été publié, on doit regretter que M. Hansgirg n'ait pas indiqué sur quels documents il a basé sa détermination. GOMONT. — CONTR. A LA FLORE ALGOLOGIQUE DE LA H'-AUVERGNE. 379 Rochers suintants au hameau des Gouttes dans la vallée de l'Alagnon, au-dessus de Murat. Lyngbya nigra Agardh, Syst. Alg., p. 319. La plante forme des plaques noires sur les rochers de la cascade de Cham- beuil, aux endroits où l'eau coule goutte à goutte. Cette espèce semble être indifférente à la température des eaux. Trouvée originairement par C. Agardh, en Suède, dans les biefs des moulins, elle a été rencontrée également, à Paris, dans l'eau chaude provenant du puits arté- sien de Passy. Notre confrére, M. Sauvageau, l'a récoltée dans des eaux ther- males près de Biskra (Algérie). Schizothrix Friesii Gomont, Monogr. des Oscill., 1" partie, p. 94, pl. IX, fig. 1 et 2. Sur le sol humide d’un chemin allant du Lioran au col de Cabre. L'espéce semble assez rare dans la région; je ne l'ai rencontrée qu'une seule fois et en trés petite quantité. Schizothrix calcicola Gomont, Monogr. des Oscill., 1" partie, p. 45, pl. VIII, fig. 1 à 3. Sur les rochers d'andésite, le long de la route de Thiézac à Saint- Jacques, au pas de Compaing. On peut s'étonner de rencontrer sur une roche feldspathique une plante qui habite ordinairement les murs ou les rochers calcaires. Toutefois cette anomalie n'est qu'apparente. L'andésite du pas de Compaing, ainsi que nous l'avons constaté, fait effervescence avec les acides, et l'analyse montre que ses couches superficielles renferment comme produits de décomposition, de la chaux et du fer à l'état de carbonates. Le carbonate de chaux est dissous par les eaux pluviales chargées d'acide carbonique et, bien qu'en faible propor- tion dans la roche méme, il s'aceumule en quantité considérable dans la croûte formée par les Algues saxicoles. Celles-ci le précipitent sous forme de petits cristaux en s'emparant de l'acide carbonique. NOSTOCACÉES HÉTÉROCYSTÉES Cylindrospermum majus Kützing, Phycol. gener., p. 212. Cascade de Chambeuil, prés Murat. 380 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. Nodularia spumigena Mertens in Jürgens, Dec. XV, n°4. — var. «a. genuina Bornet et Flahault, Revision des Nostoc. hétér., in Ann. des Sc. nat., Bor., VII série, t. VII, p. 246. Fossés de la grande route entre Thiézac et Saint-Jacques. La plante parait s'étre développée trés rapidement; elle était en spores au milieu d'aoüt et a disparu en quelques jours comme il arrive aux Nostocacées désignées sous le nom de Fleurs d'eau (1) Anabæna oscillarioides Bory, Dict. class. d Hist. nat., p. 308. Forêt du Lioran, dans les petites mares tourbeuses. — Fossés de la grande route de Thiézac à Saint-Jacques. Nostoc parmelioides Kützing, Phycol. gener., p. 206. Sur les pierres immergées dans les ruisseaux tourbeux des Prats- de-Bouc. Ce Nostoc, voisin du N. verrucosum, s’en distingue assez bien à première vue par sa fronde mince et coriace rappelant la forme et la consistance de certains Lichens ou Champignons. Nous l'avons représenté dans la planche IX jointe à cette Note. Comme le montrent nos figures, son thalle est creux, dis- coide et porté par un pied court, souvent excentrique. Plusieurs frondes se trouvent fréquemment insérées en un méme point et se recouvrent comme les tuiles d'un toit. La disposition rayonnante de ses filaments le sépare aussi du N. verrucosum (2). Nostoc verrucosum Vaucher, Hist. des Conferves, p. 225, tab. XVI, fig. 3. Sur les cailloux et les rochers dans les eaux à courant rapide ; parfois sur les roches simplement humides. Ruisseaux de Molom- pize, de la Chevade à Chastel-sur-Murat. — Lit de la Cère et fossés de la grande route, prés de Saint-Jacques-des-Blats. — Rochers humides sur le Plomb du Cantal. Département du Puy-de-Dóme; sur les pierres et les rochers submergés par le ruisseau qui forme la grande cascade du Mont- Dore (Bornet, Algues de l'Herb. Lamy, loc. cit., p. 251). L'espéce est trés répandue dans toute la région. Je l'ai rencontrée à peu de distance du sommet du Plomb. (1) Conf. Bornet et Flahault, Sur la détermination des Rivulaires qui for- ment les Fleurs d'eau, in Bull. Soc. bot. de France, t. XXXI, p. 76, 1884. (2) Conf. Bornet et Flahault, Revision des Nostocacées hétérocystées, in Ann. des Sc. nat., VII* série, Bor., t. VII, p. 219, 1888. GOMONT. — CONTR. A LA FLORE ALGOLOGIQUE DE LA H'-AUVERGNE. 384 Nostoc microscopicum Carmichaël, ex Harvey in Hooker's Brit. Flora, V, p. 399. Sur les rochers humides; vallon de Bousselorgue, prés de Mas- siac. — Cascade de Chambeuil. — Gorges de l'Alagnon auprés du Lioran. Nostoc sphæricum Vaucher, Hist. des Conferves, p. 223, tab. XVI, fig. 2. Sur les Mousses humides. — Parois des rochers le long de la grande route de Thiézac à Aurillac, au-dessus du pas de la Cére. Nostoc commune Vaucher, Hist. des Conferves, p. 222, tab. XVI, fig. 1. Sur les bas cótés de la grande route de Vic-sur-Cére au Lioran, où il se rencontre fréquemment. — Sur les rochers humides auprès de la cascade de Chanibeuil. Dans cette dernière localité nous avons rencontré la plante en quantité con- sidérable. Ses jeunes thalles sphériques formaient des amas semblables à des œufs de poisson. Nostoc Muscorum Agardh, Disp. Alg. Suec., p. 44. Sur les rochers humides, parmi les Mousses, lelong de la grande route entre Thiézac et Saint-Jacques. Nostoc carneum Agardh, Syst. Alg., p. 22. Sur les rochers et les Mousses humides. Cascade de Chambeuil. — Forét du Lioran. — Thiézac, route du Lioran. Nostoc Linckia Dornet, in Bornet et Thuret, Notes Alg., p. 86, tab. XVILI, fig. 1-12. Petites mares tourbeuses dans la forét du Lioran. Tolypothrix fasciculata spec. nova. Pl. IX, fig. 9 à 12. Fusco-nigra. Fila 8-10 x crassa, e basi decumbenti, tortuosa et intricata adscendentia et in fasciculos spiniformes erectos, ad milli- metrum altos paralleliter et arcte coalita, repetite pseudo-ramosa, pseudoramis erecto-patentibus. Vaginæ tenues, membranaceæ, hyalinæ, vel luteo-fuscæ, ad basin ramorum frequenter inflatæ, chlorozincico iodurato haud cærulescentes. Trichomata ærugi- nosa, 8p crassa, inferne longiarticulata et vix torulosa, superne 382 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. breviarticulata et eximie torulosa, leviter incrassata; articuli 4-18 p. longi; heterocystæ lutescentes, singulæ vel binæ (v. v.). Habitat Arverniam, ad rupes verticales madidas marginesque viarum prope Thiézac et le Lioran. Tous les Tolypothrix connus jusqu'à ce jour étaient des plantes aquatiques et les auteurs de la Revision ont méme inscrit l'habitat parmi les caractères distinctifs du genre (1). L'espèce que nous décrivons fait exception à la règle; je ne l'ai rencontrée que sur des rochers ou des terrains trop inclinés pour étre jamais inondés, ou bien encore en filaments épars au milieu de la gelée formée par des Chroococcacées. Le port de la plante est du reste bien carac- téristique et rappelle celui des Scytonema à filaments réunis en méches, avec lesquels l'examen microscopique ne permet pas d'ailleurs de la confondre. En effet, les rameaux naissent toujours au niveau d'un ou de deux hétérocystes contigus, et la gaine se renfle souvent en ampoule à leur point de sortie. Or ce dernier caractère ne se rencontre chez aucun Scytonema. Il suffirait à lui seul pour séparer notre plante du Scytonema Hofmanni, dont les rameaux se forment parfois comme ceux des Tolypothrix, mais le trichome nous en four- nit un autre qui a aussi son importance. Fortement renflé en massue dans le Scytonema Hofmanni, il l'est à peine chez le Tolypothrix fasciculata. L'introduction d'une forme terrestre dans le genre Tolypothrix oblige à modifier légèrement le tableau synoptique des Scytonémées donné dans la Revision (2). Nous y lisons en effet : Fila fragilia; plante terrestres. 2.1.2. ea HASSALLIA. Pua exila: plant RE. di... TOLYPOTHRIX. Désormais réduites à leur premier membre, ces phrases distinctives devien- nent évidemment insuffisantes et il convient de les compléter à laide d’un caractère anatomique précis. Nous le trouverons dans la longueur des articles et nous proposons de dire : Fila fragilia ; articuli diametro trichomatis semper breviores. HASSALLIA. Fila flexilia; articuli diametro longiores, vel subquadrati.. TOLYPOTHRIX. Scytonema Myochrous Agardh, Disp. Alg, Sueciæ, p. 38. Au pas de Compaing, sur les rochers humides le long de la grande route de Thiézae à Saint-Jacques. Scytonema Hofmanni Agardh, Synopsis Alg. Sueciæ, p. 117. En plaques d'un vert noir sur les talus argileux des chemins encaissés, dans un vallon descendant du puy de la Poche, prés du village d'Armandie. — Foréts entre le Lioran et le col de Cabre. (1) Conf. Bornet et Flabault, Rev. des Nostoc. hétér., in Ann. des Sc. nat., VIF série, Bor., t. V, p. 83 et 118. (2) Bornet et Flahault, in Ann. des Sc. nat.,VII* série, BOT., t. V, p. 82. GOMONT. — CONTR. A LA FLORE ALGOLOGIQUE DE LA H“-AUVERGNE. 383 D’après la Revision, le diamètre des filaments dans cette espèce varie de 7 à 12 y, celui des trichomes de 5 à 10 y. Les dimensions de la plante canta- lienne sont beaucoup plus faibles. Ses filaments sont épais seulement de 4 à 6 y et le trichome ne dépasse pas 3 u. M. Bornet, que j'ai prié de vouloir bien contróler ma détermination, en a vérifié l'exactitude; il convient donc d'abais- ser jusqu'aux chiffres que nous indiquons les dimensions minima de l’espèce. Dichothrix Orsiniama Dornet et Flahault, Rev. des Nostoc. hétér., in Ann. des Sc. nat., VII série, Bor., t. III, p. 376. Trés abondant sur les parois humides des rochers. Grande route du Lioran, entre Thiézae et Saint-Jacques. — Bord des ruisseaux aux Prats-de-Bouc et dans la vallée qui monte du Lioran au col de ' Cabre. Calothrix parietina Thuret, Essai de class. des Nostoch., in Ann. des Sc. nat., 6° série, Bor., t. I, p. 381. — Bornet et Flahault, loc. cit., p. 366. Rochers humides au bord de la route du Lioran à Aurillac, prés de l'ouverture orientale du tunnel. Département du Puy-de-Dóme. Mousses humides au bord du ruisseau qui forme la grande cascade du Mont-Dore (Bornet, Algues de V Herb. Lamy de la Chapelle, loc. cit., p. 251). Calothrix fusca Bornet et Flahault, loc. cit., p. 364. Dans la gelée formée par diverses Chroococcacées. Parois des rochers d'andésite, le long de la grande route, entre Thiézac et Saint-Jacques. CHLOROPHYCÉES DESMIDIACÉES Micrasterias rotata Ralfs in Ann. of nat. Hist., vol. XIV, p. 259, tab. 6, fig. 1; Brit. Desmid., p. 71, tab. VIII, fig. 1. ; Source tourbeuse dans les hauts páturages du puy de la Poche. Micrasterias truncata Brébisson in Ralfs, Brit. Desmid., p. 75, tab. VIII, fig. 4 et tab. X, fig. 5. Même localité. 384 SÉANCÆ DU 24 JUILLET 1896. Euastrum oblongum Ralfs in Ann. of nal. Hist., vol. XIV, p. 189, tab. 6, fig. 4; Brit. Desmid., p. 80, tab. XII. Méme localité. Euastrum binale Ralfs in Ann. of nat. Hist., vol. XIV, p. 193, tab. 7, fig. 7; Brit. Desmid., p. 90, tab. XIV, fig. 8. Mare iourbeuse dans les hauts pâturages du puy de la Poche. Euastrum verrucosum Ehrenberg in Abhandl. der K. berlin. Akad., p. 247; Ralfs, Brit. Desmid., p. 79, tab. XI, fig. 2. Méme localité. Cosmarium Nordstedtii Delponte, Specim. Desmid. subalp., p. 110, tab. 7, fig. 65-68. Cellules rectangulaires, ornées de granulations disposées en rangées concentriques; longueur de la cellule, 52 y; largeur, 48 p; largeur de l'isthme, 15 y. Source tourbeuse dans les hauts páturages du puy de la Poche. Nous n'avons pu étudier la plante que dans une préparation et, par suite, il nous a été impossible de la voir sous toutes ses faces. Cependant, comme ses dimensions sont, à trés peu de chose près, celles qu'indique Delponte et que sa forme est très exactement celle qu'il a figurée, nous croyons pouvoir affir- mer son identité avec le C. Nordstedtii. Ce dernier n'avait été rencontré jus- qu'ici, croyons-nous, que dans le petit lac de Candia, entre Turin et Ivrée. Cosmarium tetraophtalmum Brébisson in Ralfs, Brit. Des- mid., p. 98, tab. XVII, fig. 11 et tab. XXXIII, fig. 8. Méme localité. Cosmarium Botrytis Meneghini, Synops. Desmid., in Linnæa, 1840, p. 220; Ralfs, Brit. Desmid., p. 99, tab. XVI, fig. 1. Mare tourbeuse dans les hauts páturages du puy de la Poche. Cosmarium perforatum Lundell, Desmid. Suec., p. 40, tab. II, fig. 16. ! Source Lourbeuse dans les hauts pâturages du puy de la Poche. Cosmarium pyramidatum Brébisson in Ralfs, Brit. Desmid., p. 94, tab. XV, fig. 4. Mare tourbeuse dans les hauts páturages du puy de la Poche. Disphinctium connatum Reinsch, Algenfl. v. Frank., p. 178. Source tourbeuse dans les hauts páturages du puy de la Poche. GOMONT.— CONTR. A LA FLORE ALGOLOGIQUE DE LA H'-AUVERGNE. 385 Penium Nægelii Drébisson in Pritchard, Hist. of Infus. p. 751. i Fossés de la grande route, entre Thiézac et Saint-Jacques. Closterium rostratum Ehrenberg in Abhandl. der K. Akad. zu Berlin, 1831, p. 67; Ralfs, Brit. Desmid., p. 175, tab. XXX, fig. 3. Petites mares tourbeuses, dans la forét du Lioran. Closterium Lunula Nitzsch, Beitr. zur Infusorienkunde, p. 60 et 67 ; Ralfs, Brit. Desmid., p. 163, tab. XXVII, fig. 1. Méme localité. Closterium striolatum Ehrenberg in Abhandl. der K. Akad. zu Berlin, 1833, p. 68; Ralfs, Brit. Desmid., p. 170, tab. XXIX, fig. 2. Méme localité. Closterium acerosum Ehrenberg, Infusionsthierch., p. 99, tab. VI, fig. 1 (ex parte); Ralfs, Brit. Desmid., p. 164, tab. XXVII, fig. 2. — var. minus Hantzsch, in Rabenhorst, Algen, n° 1047. Méme localité. Hyalotheca dissiliens Drébisson in Ralfs, Brit. Desmid., p. 51, tab. I, fig. 1. Mare tourbeuse dans les hauts pâturages du puy de la Poche. Desmidium Swartzii Agardh, Syst. Alg., p. 9; Ralfs, Brit. Desmid., p. 61, tab. IV. — var. «. Brebissonii Kützing, Spec., p. 190. Méme localité. ZYGNÉMACÉES Spirogyra catenæformis Kützing, Spec. Alg., p. 438; Tabulæ phyc., v. V, p. 6, tab. 19, fig. 1. Saint-Jacques-des-Blats, sur des rochers d'andésite lavés par un ruisseau affluent de la Cére. Zygmema Spec. Diam. 30 u. T. LEHI. (SÉANCES) 25 386 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. Stérile et indéterminable. Source tourbeuse dans les hauts páturages du puy de la Poche. Zygnema spec. Diam. 26 y. Stérile. Source au pied du puy de Griou, entre celui-ci et le col de Cabre. Zygnema spec. Très abondant, mais stérile, sur les rochers humides qui bor- dent la route de Thiézac au Lioran, au pas de Compaing. PALMELLACÉES * Bichatia rupestris Trévisan (Glæocystis rupestris Rabenhorst, Flora von Sachs., p. 128). Département du Puy-de-Dôme. Bords du ruisseau qui forme la grande cascade du Mont-Dore (Bornet, loc. cit., p. 254). Oocystis solitaria Wittrock, in Wittrock et Nordstedt, Alge exsicc., n° 244!; Botaniska Notiser, 1879, p. 24. — var. maxima Nob. Pl. X, fig. 13 et 44. Cellule ambitu ellipticæ, solitariæ, vel 2-4 in familias conso- ciatæ, 50 ad 65 y. longæ, 26 ad 40 & crasse, membrana tenui, ad polos incrassata. Hab. Arverniam, inter Thiézac et le Lioran, ad rupes madidas, variis Algis gelatinosis immixta (v. v.). Cette plante, trés voisine par sa forme de l'Oocystis solitaria Wittrock pu- blié dans les Algæ exsiccatæ, est beaucoup plus grande que le type et dé passe méme en dimension la forme major Wille (1). Sa longueur atteint presque celle de l'Oocystis Gigas Archer (2), mais sa largeur est relativement moindre et elle est loin d'étre presque sphérique comme cette dernière espèce. Je crois qu'il serait hors de propos de la distinguer spécifiquement de l'O. solitaria, dont elle ne me parait guère différer que par la dimension. (1) Ferskvandsalger fr. Novaja Semlja, p. 26 ; De Toni, Syll. Alg., vol. EL sect. I, p. 664. (2) Conf. Archer, in Quart. Journ. of micr. Science, 1877, p. 105. GOMONT. — CONTR. A LA FLORE ALGOLOGIQUE DE LA H'-AUVERGNE. 987 Pediastrum integrum Nägeli, Gatt. einzell. Alg., p. 96, tab.V, B, fig. 4. Cascade de Chambeuil, au milieu de la gelée formée par di- verses Nostocacées. CHROOLÉPIDACÉES * Trentepohlia abietina Hansgirg, Prodr., Th. I, p. 86. Département du Puy-de-Dôme. Mont-Dore (Bornet, loco cil., p. 253). *Trentepohlia aurea Martius, Fl. crypt. erlang., p. 351. Département du Puy-de-Dôme. Mont-Dore (Bornet, loco cit., p. 252). * Trentepohlia aurea Martius, loco cit., forma uncinata Ha- riot, in Morot, Journ. de Bot.. t. III, p. 368. Département du Puy-de-Dóme. Mont-Dore, dans le bois du Capucin, sur un tronc de Hêtre (Bornet, loco cil., p. 253). CHÆTOPHORACÉES Draparnaldia glomerata Agardh, Syst. Alg., p. 58. Dans une source, en mélange avec l Ulothrix zonata Kützing; vallon d'Armandie, entre Thiézac et Saint-Jacques. Chætophora pisiformis Agardh, Syst. Alg., p. 27. Endroits tourbeux dans la forêt du Lioran. — Parois d'un abreuvoir en bois dans le hameau d'Armandie. ULOTHRICHIACÉES Conferva bombycina Lagerheim, Stüd. üb. die Gatt. Conferva und Microspora, p. 209. — forma pallida Kützing, Spec. Alg., p. 372. Source tourbeuse, au pied du puy de Griou, entre ce dernier et le col de Cabre. Ulothrix zonata Kützing, Phycol. gener., p. 251, tab. 80 (Hor- miscia Areschoug). 388 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. Dans les petites cascades formées par un ruisseau descendant du col de Cabre au Lioran. — Vallon d'Armandie, entre Thiézae et Saint-Jacques. Ulothrix subtilis Kützing, Phycol. german., p. 197 (emend.). — var. e, tenerrima Kirchner, Fl. von Schles., p. 77. Vallée dela Cére. En longues masses flottantes dans les ruisseaux. * Schizogonium crispum F. Gay, Développ. el class. de quelq. Alg. vertes, p. 86. — forma filamentosa (Hormidium murale Kützing). Département du Puy-de-Dóme. Mont-Dore, au pied d'un mur humide (Bornet, loco cit., p. 252). ŒDOGONIACÉES Œdogonium Borisianum Wittrock, Monogr. Œdogon., p. 25 (Œ. apophysatum A. Braun in Kützing)? (Saltem spec. proxim.). Parois d'un abreuvoir en bois; vallon d'Armandie entre Thiézac et Saint-Jacques. Il m'a été impossible de déterminer exactement cette plante, dont je n'ai pu observer que les filaments à oogones. Elle présente bien les dimensions et la forme caractéristiques des filaments de l'OE. Borisianum, mais l'ouver- ture de l'oogone se fait par un opereule et non par un pore, comme dans cette dernière espèce. Œdogonium spec. La plante étant stérile n’a pu être déterminée; elle remplissait des fossés d'irrigation dans les prairies de l'Alagnon, au-dessus de Murat. PHÉOSPORÉES RALFSÍACÉES On sait combien les Phéosporées filamenteuses sont rares dans les eaux douces. Aucune n'y a été rencontrée, croyons-nous, depuis la découverte du Lithoderma fontanum par notre confrère M. Flahault (1). La plante dont nous allons parler mérite donc d’être signalée et nous tenons d'autant plus à (4) Conf. C. Flahault, Comptes rendus de l'Acad. des Sc.,2 juin 1881; Bull. So”. hot. de Fr., session d'Aurillac, t. XXX, p. cir, 1883. GOMONT. — CONTR. A LA FLORE ALGOLOGIQUE DE LA H'"-AUVERGNE. 989 attirer l'attention sur elle que nous sommes forcé de laisser son histoire partiellement incomplete. L'Algue dont il s'agit a été observée au mois de septembre, près du village de Molompize, non loin de Massiae, dans un affluent de l'Alagnon oü se ren- contrait aussi en grande quantité le Nostoc verrucosum. La plante était trés développée et couvrait d'une mince couche brune, sans contours définis, les feuillets du micaschiste dans lequel le ruisseau s'est creusé un lit et les mor- ceaux de basalte arrachés aux plateaux. N'ayant pu malheureusement jeter qu'un rapide coup d'eeil sur la plante, au moment de la récolte, j'ai dà pour- suivre mes observations sur des échantillons desséchés. La couche formée par cette Algue ne dépasse guère en épaisseur deux dixièmes de millimètre. Elle est assez fragile et les coupes un peu étendues, comme celle que j'ai représentée dans la figure 17, n'ont pu étre obtenues qu'en englobant des fragments de cette croüte dans la gélatine et en prati- quant des sections dans la masse préalablement durcie. On peut obtenir aussi des résultats assez satisfaisants en écrasant avec précaution la plante sous le couvre-objet. Par l'un ou l'autre de ees moyens, on constate que la couche brune est formée de nombreux filaments dressés, unis seulement par leurs bases, con. trairement à ce qui a lieu pour les Lithoderma. Au-dessus de la deuxieme ou troisieme couche de cellules, ils sont libres, bien qu'étroitement serrés, et peuvent se séparer par simple pression. De trés bonne heure, ou seulement aprés avoir atteint une certaine longueur, ils se ramifient, le plus souvent par dichotomie. Dans la cellule apicale le chromatophore se divise en deux; il se fait une cloison longitudinale, puis chaque moitié de cellule s'aceroit indivi- duellement. Souvent les deux rameaux ainsi formés se redivisent presque immédiatement, soit dans le méme plan, de sorte que l'ensemble offre un aspect palmé, soit dans des plans différents, d’où résulte un bouquet de ra- meaux qui paraissent issus d'une méme cellule apicale. Il n'y a là cependant qu'une simple apparence ; car, si la bipartition d'une cellule se rencontre fréquemment dans le thalle vu par-dessus, on n'y observe pas, en revanche, de divisions cruciales. Outre les rameaux formés ainsi par dichotomie, il n'est pas douteux qu'il ne s'en produise également par ramification latérale. Plusieurs de ceux que re- présente la figure 20 ont certainement cette origine. Dans tous les cas, ces divers rameaux parviennent tous en définitive à la méme hauteur et donnent un ensemble très nettement fastigié. - Vu d'en haut, le thalle adulte parait formé d'une couche de cellules arrondies ou polygonales qui sont en réalité les extrémités des filaments dressés (fig. 16). Comme on le remarque dans la partie inférieure de cette figure, plusieurs cellules sont parfois rangées en cercle autour d'une cellule centrale, de sorte qu'on croirait voir en projection un verlicille de rameaux. D’après ce que nous avons dit plus haut, cette supposition n'est pas admissible et les rameaux en question ont nécessairement pris naissance à des hauteurs différentes. De méme que dans les autres Ralfsiacées, les filaments dressés naissent iei par division tangentielle des cellules d'un thalle primaire, étroitement ap- 390 - SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. pliqué sur le substratum. Ce thalle se voit facilement à nu sur les bords des parties jeunes de la plante; on en obtient des préparations trés nettes lorsqu'il s'est développé sur les lamelles de mica d'une roche cristalline, comme c'est le cas pour le fragment représenté par la figure 15. Comme dans les Lithoderma, les cellules, plus ou moins polygonales, sont étroitement soudées, méme à la périphérie, et disposées en rangées dichotomes; l'aspect de l'ensemble est flabelliforme. Je ne puis malheureusement donner aucun renseignement certain sur le nombre et la forme des chromatophores, ne les ayant pas observés sur la plante vivante. Il semble cependant qu'il n'en existe qu'un seul dans chaque cellule, sauf lorsque celle-ci est en voie de division. "Les sporanges se forment, comme dans le genre Lithoderma, aux dépens de ta cellule apicale d'un filament principal ou d'un rameau. Je ne les ai jamais trouvés réunis en sores. lls prennent naissance parfois sur des filaments très jeunes, ne présentant encore qu'un petit nombre de cellules. Je n'ai pas eu, à mon vif regret, l'occasion d'observer la sortie des zoospores, mais j'ai ren- contré sur la plante vivante des sporanges vides; ils étaient munis d'un pore apical. Plus tard leur partie supérieure tout entière se détruit, comme on le voit dans plusieurs de nos figures. Je n'ai trouvé aucune apparence de spo- ranges pluriloculaires. Lorsqu'un sporange est vide, un nouveau sporange concentrique au pre- mier se forme souvent dans son intérieur, comme il arrive chez beaucoup de Phéosporées, ou bien encore le filament continue sa croissance à travers l'en- veloppe. Les doubles membranes qui s'observent fréquemment vers la base des vieux filaments n'ont pas d'autre origine. Notre plante, on le voit, ne diffère des Lithoderma ni par la position des sporanges, ni par la structure du thalle primaire, mais ses filaments dressés ne sont pas concrescents comme cela a lieu dans les Lithoderma. Ce caractère pourrait conduire à la placer dans le genre Symphyocarpus établi par M. Rosenvinge (1) pour une Algue marine de structure analogue, à filaments libres, si, dans ce dernier genre, le thalle primaire n'était composé de filaments séparés et les rameaux dressés toujours ramifiés par fausse dichotomie. En résumé, bien que l'histoire de la plante du Cantal présente encore des lacunes regrettables, ce que nous savons de ses caractères anatomiques nous autorise à la séparer des genres Symphyocarpus et Lithoderma, pour en (1) Conf. L. Rosenvinge, Grónlands Havalger, in Meddelelser om Grón- land, MI, p. 896, 1893; Algues marines du Groenland, in Ann. des Sc. nat., VIT série, BoT., t. XIX, p. 120, 1894. : La place du genre Symphyocarpus parait encore incertaine. M. Rosenvinge, considérant la structure de son thalle primaire, croit devoir le mettre dans les Ectocarpacées; pour M. Kuckuck, qui l'a observé à Helgoland, la présence de certaines cellules renílées, qu'il considére comme des paraphyses, suffirait pour le rapprocher du Scytosiphon Lomentaria (Conf. Kuckuck, Algenveg. von Helgol., p. 236). N'ayant pas vu la plante, nous ne prétendons en aucune manière trancher la question, mais ce qu'en font connaitre les descriptions et les figures nous engagerait à la placer parmi les Myrionémées plutót que partout ailleurs. GOMONT. — CONTR. A LA FLORE ALGOLOGIQUE DE LA H'-AUVERGNE. 394 former un genre nouveau. Nous le dédierons au frére Héribaud, dont les tra- vaux sur la flore d'Auvergne sont si justement appréciés et nous le décrirons de la maniére suivante : HERIBAUDIELLA nov. gen. Planta phæosporina, crustacea, e strato initiali arcte appresso et filis erectis inde ortis formata. Stratum initiale monostromati- cum, ambitu crescens, cellulis connatis secus series dichotomas flabelliformiter arcuatas ordinatis constitutum. Fila erecta libera, articulata, monosiphonia, abundanter et plerumque dichotome ramosa, ramis fastigiatis, arcte appressis. Sporangia unilocularia in soros haud aggregata, transformatione cellula superioris filo- rum ascendentium orta, poro apicali vacuefacta. Sporangia pluri- locularia usque adhuc ignota aut nulla. Zoosporæ ? H. arvernensis nov. spec. Pl. X, fig. 15-20. Stratum pertenue, extensum, indefinitum, fusco-nigrum. Fila erecta 8-12 u crassa, articulis quadratis vel subquadratis, 5-10 y. longis constituta. Sporangia plus minusve ovoidea, circiter 30 p longa, apicem versus 14-18 y crassa (v. v.). Hab., lapidibus rivuli cujusdam adhærens, apud vicum Molom- pize dictum, prope Massiac Arvernis. HYDRURACÉES * Hydrurus fœtidus Kirchner, Fl. von Schles., p. 106. Département du Puy-de-Dóme. Sources de la Dore, au pied du pie de Sancy (F. Hy, in herb. Thuret, sec. Sauvageau, in Morot, Journ. de Bot., vol. IX, p. 131, 1895). FLORIDÉES LEMANÉACÉES * Lemanea mamillosa Kützing, Phycol. german., p. 261 (Sa- cheria Sirodot). Département du Puy-de-Dôme. Mont-Dore (Bornet, loco cit., p. 255). Lemanea spec. 392 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. Ruisseaux dans la forêt du Lioran. — Lit de la Cère auprès de Saint-Jacques, sur des blocs d'andésite. La plante, envahie par l'Oncobyrsa Lemaneæ et d'ailleurs trop ágée, n'a pu étre déterminée. HELMINTHOCLADIACÉES Auduinella Hermanni Duby, Bot. gall., p. 972 (Chantransia Desvaux). Dans un petit ruisseau, affluent de l'Alagnon; forét du Lioran. Explication des planches IX et X de ce volume. PLANCHE IX: Fic. 1. — Chameæsiphon gracilis Rabenhorst. — Une colonie de plantes de différents âges recouvrant un filament de Lyngbya nigra Agardh (grossissement de 580 diamètres). Fic. 2. — Deux filaments très jeunes émettant des spores (gross. 1300 diam.). Fic. 3. — Un filament complétement développé (gross. 1300 diam.). Fic. 4. — Deux filaments portés par de petits pédoncules hyalins (gross. 1300 diam.). Fic. 5. — Nostoc parmelioides Kützing. — Thalle vu de profil (gross. 4 dia- mètres). Fic. 6. — Le même vu par-dessus (gross. 4 diam.). Fic. 7. — Thalle coupé perpendiculairement à sa surface (gross. 22 diam.). Fic. 8. — Portion du méme thalle plus fortement grossie (gross. 300 diam.). Fic. 9. — Tolypothriæ fasciculata Nob. — Touffe de filaments faiblement grossie (gross. 25 diam.). Fic. 10. — Un filament isolé (gross. 150 diam.). Fic. 11. — Portion de filament pris vers la base de la plante, au point de sortie d'un rameau (gross. 580 diam.). Fic. 12. — Extrémité d'un filament, avant la sortie des hormogonies (gross. 580 diam.). PEANGHE X. Fic. 13. — Oocystis solitaria Wittrock var. maxima Nob. — Uue famille de quatre cellules (gross. 300 diam.). Fic. 14. — Extrémité d'une cellule plus fortement grossie; coupe optique de la membrane montrant son épaississement au póle (gross. 580 diam.). Fic. 15. — Heribaudiella arvernensis Nob. — Fragment du thalle TE (gross. 340 diam.). CHABERT. — UN MOT SUR LA NOMENCLATURE BOTANIQUE. 393 Fic. 16. — Fragment du thalle portant des filaments dressés et vu par-dessus (gross. 340 diam.). : Fic. 17. — Coupe verticale d'un thalle développé. Divers filaments portent des sporanges dont plusieurs sont vides (gross. 340 diam.). Fic. 18. — Deux filaments détachés, ramifiés seulement dans leur partie su- périeure (gross. 580 diam.). Fic. 19. — Un filament dont tous les rameaux sont terminés par des spo- ranges ; deux d'entre eux sont vides (gross. 580 diam.). Fic. 20. — Un filament ramifié dés la base (gross. 580 diam.). UN MOT SUR LA NOMENCLATURE BOTANIQUE; par M. Alfrca CHABERT. Parmi les questions qui se rattachent à la nomenclature bota- nique, il en est une que tous ont laissée de cóté, mème M. Malin- vaud et M. Otto Kuntze, et qui mérite pourlant de ne pas tomber dans l'oubli. On discute à perte de vue et parfois avec une grande vivacité sur l'orthographe de tel ou tel nom de genre, sur la priorité à donner à tel ou tel nom d'espéce, sur la synonymie de certaines plantes, et personne ne songe à rappeler les synonymes du nom de botaniste. Et cependant il en a eu beaucoup, au moins dans les Alpes du Piémont, de la Savoie, du Dauphiné, de la Pro- vence, en Corse, etc., tous pays où les études d'histoire naturelle avaient peu d'adeptes, jouissaient d'une médiocre estime et méme se voilaient parfois d'une teinte de ridicule. De nos jours, cette impression s'est bien modifiée. Les Alpes sont parcourues dans tous les sens par une foule de touristes se livrant à un des sports à la mode : alpinisme, cyclisme, etc., ou s'adonnant à des recherches scientifiques, et portant des costumes taillés à la mode du jour ou adaptés à leur genre de travail. Beau- coup sont munis de boites, de piochons, de marteaux, d'instru- ments divers. Autrefois la chasse était le seul sport connu dans les montagnes, le seul qui autorisát ou expliquát des fantaisies de costume. L'arrivée d'un chasseur armé d'un fusil ou d'une cara- bine dans des villages éloignés ou sur les montagnes élevées ou écartées des grandes voies de communication passait inapercue. Le méme homme y paraissait-il porteur d'une boite et d'un piochon et récoltait-il des plantes, aussitôt il éveillait la curiosité et souvent aussi les soupcons des paysans, gens fort défiants et soupçonneux de leur nature. Si à leurs questions il répondait qu'il cueillait des plantes pour les étudier et sans autre but, leur 394 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. incrédulité devenait manifeste; ils vous observaient et vous sui- vaient à distance. Dans les montagnes méme les plus abruptes et les plus sauvages, le touriste est toujours observé. Bergers, braconniers, contreban- diers, etc., ne vous quittent pas de l’œil et vous voient à de grandes distances. Celui qui croit ne pas être vu est presque toujours dans l'erreur. Quelle ne fut pas la surprise du botaniste américain R... revenant du mont Cramont à Courmayeur, en se voyant entouré à l'hótel par tous les touristes en villégiature qui lui parlaient de son ascension, lui en demandaient les détails, le complimentaient sur les plaisirs qu'il y avait goütés, jusqu’au moment où, me voyant sourire avec quelques dames en le regardant, il vint me prier de lui dire la cause de nos sourires. L'une d'elles lui apprit qu'un jeune montagnard était venu quelques heures auparavant raconter avec force détails comme quoi il avait tenté, en plein air, derenouveler la fable de Daphnis et Chloé. Notre confrére tout abasourdi ne pensa pas méme à nier et partit précipitamment pour Aoste rejoindre sa femme et ses filles et les empêcher de venir à Courmayeur. L'entomologiste était regardé autrefois comme un aliéné atteint d'une folie douce. Dans les Alpes entre Valloires et Bardonnéche, un savant collecteur de Lépidoptéres n'est pas désigné autrement aujourd'hui, et il s'étonne que, quoi qu'il dise ou qu'il fasse, les paysans l'approuvent toujours! Le malheureux ne se doute pas qu'ils craignent, en le contrariant, de provoquer un accés de folie furieuse. Rarement le botaniste a été pris pour un aliéné. Cela est arrivé pourtant à un abbé grand collecteur de Lichens alpins. Plus sou- vent il est pris pour un garcon de pharmacie en quéte de plantes médicinales. D'autres fois il passe pour un malfaiteur récoltant des plantes vénéneuses pour les hommes ou pour les animaux dans un but criminel. L'auteur de cette Note a eu cet honneur dans les montagnes de Coni en Piémont (1). Selon les localités, la boite de fer-blanc destinée à recevoir des plantes faisait passer autrefois le disciple de Linné pour un mar- chand de lunettes, un colporteur de dentelles, un lampiste, un serrurier, un marchand d'œufs, un porteur de contraintes, un éclaireur de contrebandiers, ete. J'en passe, et des meilleurs. (1) A. Chabert, De l'emploi populaire des plantes sauvages en Savoie, in Bulletin de l'herbier Boissier, 1895, p. 291. CHABERT. — UN MOT SUR LA NOMENCLATURE BOTANIQUE. 395 Le nom de botaniste n’a donc pas manqué de synonymes. Mais de tous celui qui a été le plus désagréable à un de nos collègues a été celui de thatru (1) de poër (hongreur de pores). Sa malchance le fit tomber, un jour qu'il entra dans un cabaret pour demander un guide, au milieu d'un tas d'ivrognes qui, jugeant de sa pro- fession d'aprés sa boite semblable à celle d'un thatru venu l'année précédente, voulaient absolument lui faire opérer des truies. Entétés comme des ânes, grossiers, robustes, ils le retinrent plu- sieurs heures avec eux, discutant, se disputant, hurlant de toutes leurs forces, et sérieusement ou pour plaisanter, je ne sais, ils lui firent manquer son ascension. Trente-cinq ans plus tard, il la tenta de nouveau; les mœurs avaient changé. Une auberge assez propre remplacait l'ignoble cabaret d'antan. L'hótelier, voyant sa boite, lui offrit de lui faire recueillir les merveilles des Alpes : le Rhododendron et le Genépy, et le fit payer en conséquence. Le pays s'est civilisé. Une profession que j'ai vu attribuer un peu partout aux bota- nistes est celle de chercheur de trésors. Les montagnards sont con- vaincus que les flancs de leurs montagnes recèlent des trésors, tantót sous forme monnayée : « en beaux louis d'or, oui, mon- sieur », enfouis à une époque plus ou moins lointaine, tantót sous la forme de grosses pépites d'or. Qu'un botaniste ou un géologue aille seul dans des rochers écartés piocher des plantes ou briser des cailloux, vite la légende se répand qu'il est venu sonder la montagne pour s'emparer d'un trésor, et il n'est pas rare de voir les paysans entreprendre plus tard des travaux de minage dans le méme but. Tout récemment en Maurienne, à la base de la Grande- Chèble, une profonde galerie a été creusée par plusieurs habi- tants de Fontcouverte pour en retirer un trésor dont l'existence reposait sur de semblables données; leur travail acharné ne cessa qu'au bout de trois mois, à la suite de plusieurs éboulements. Les erreurs sur la profession du botaniste varient selon les mœurs du pays. Ainsi, en Corse, je fus pris à Asco pour un employé des contributions directes venant me rendre compte de la valeur des terres afin d'augmenter les impôts; à Fontanone, pour un gendarme déguisé cherchant à surprendre des insoumis, et enfin dans les forêts de la Restonica, pour un infortuné ayant exercé une (1) Le patois savoyard a le th anglais. 396 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. vendetta et gagnant le maquis. Inutile d’ajouter que, sous cette troisième incarnation, je ne trouvai que des gens empressés à n'être utile; sous les autres, c'avait été le contraire. L'erreur la plus fácheuse à l'époque actuelle est d'étre pris pour espion. Il n'est plus possible d'herboriser dans le voisinage des forts et des redoutes : certains cols peuvent méme étre dangereux lorsque, dans les villages voisins, réside quelque forte téte harcelée par la phobie de l'espionnage. On peut étre arrété et bousculé par des paysans qui ne veulent rien entendre; les douaniers et les gen- darmes du moins ne vous maltraitent pas. Vouloir passer en revue tous les synonymes du nom de bota- niste nous ménerait trop loin. Qu'il nous suffise de citer le nom de Pendiculaire, qui fut dans une région celui des disciples de Linné, aprés avoir été appliqué à un botaniste qui s'était épris d'une belle passion pour les Pédiculaires et en demandait à tous les paysans. De nos jours les erreurs sur la profession du botaniste ne se renouvellent plus guére. Les habitants des campagnes et des Alpes voient passer tant de touristes de toute espéce qu'ils n'y prennent plus garde, sinon pour en tirer pied ou aile, et les générations futures ne se douteront pas de la synonymie dont j'ai tàché de fixer le souvenir. M. Cornu se rappelle qu'herborisant avec de Schoenefeld et Weddell aux environs de Paris, lors de l'épidémie cholé- rique de 1869, ses compagnons et lui furent pris par des villageois pour des empoisonneurs de sources, et que cette grossiére méprise faillit leur étre fatale. M. Malinvaud rapporte que, lors de ses premieres herbori- sations en Limousin il y a prés de quarante ans, l'apparition d'un botaniste portant sa boite de fer-blanc et déracinant les plantes était visiblement un objet de grande surprise et d'ap- préhension pour les campagnards de ce pays; ils l'interro- geaient rarement, mais épiaient ses moindres mouvements et de loin le suivaient de l'oeil avec une curiosité inquiète et défiante. Un peu plus tard, dans les causses du Lot où ses parents étaient connus, ce qui le faisait regarder comme inoffensif, la plupart des bons villageois voyaient en lui un CHATIN. — TERFAS D'ESPAGNE ET DU MAROC. 3971 pauvre d'esprit et ne tarissaient pasen témoignages de com- passion pour la famille qui avait le malheur de posséder un membre aussi déshérité. Un petit nombre le prenaient pour un herboriste, el c'était la synonymie la plus favorable. Aujourd'hui les paysans sont presque partout familiarisés avec les attributs et les agissements du botaniste, etles im- pressions qu'ils manifestent sont moins primitives. UN TERFAS D'ESPAGNE ET TROIS NOUVEAUX TERFAS DU MAROC: par M. Ad. CHATIN. Cette Note a pour objet une Truffe d'Espagne, signalée ancien- nement par L'Écluse, et trois nouvelles Truffes du Maroc, dont l'une, identique à la Truffe d'Espagne, constitue avec elle un type spécifique distinct de ceux connus jusqu'ici, une autre étant une simple variété, d'ailleurs intéressante, du Terfezia Leonis; la troisiéme, une espéce nouvelle pour le Maroc, mais d'abord trouvée à Damas, puis en Algérie, à Tunis et à l'ile de Chypre. Terfás d'Espagne. — Tulasne, décrivant, dans son excellent Mémoire (Fungi hypogæi) sur les Tubéracées, le Terfezia Leonis (la seule des grandes espéces par lui connue) qu'il avait recu de la Calle et de Constantine par Durieu, de Sicile et Sardaigne par Moris, lui attribuait tout ce que rapportaient les voyageurs de l'existence de Truffes blanches au Maroc, en Espagne et en Orient. Or, si, comme je l'ai constaté, le Maroc compte, entre plusieurs autres espéces, le Terfezia Leonis, Damas et Bagdad n'ont, apportés par les caravanes des déserts de l'Arabie et de la Mésopotamie, sous le nom de Kamé, la première de ces villes que les Terfezia Clave- ryi et Boudieri variété arabica, la seconde que les Terfezia Me- laxasi et Hafizi, à l'exclusion du Leonis. Mais quelle est cette Truffe blanche d'Espagne, que L'Écluse dit se trouver dans les royaumes de Grenade et de Castille, méme plus au nord, dans le royaume de Léon, vers Salamanque, pays dans lesquels on la désigne sous les noms de Turma, Turmaz, Tur- mera, d’où celui de Turmériéres donné aux landes de Cistes (Cistus Tuberaria, C. Halimus, C. salicifolius) où on la récolte? Le vif désir, maintes fois exprimé à mes amis de la Société bota- nique de France, de connaitre la Truffe d'Espagne vient d'étre 398 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. satisfait par un correspondant de M. Mellerio, qui, dans la seconde quinzaine d'avril, m'adressait, par colis postal, quelques Terfàs qui m'arrivérent en fort bon état. Les tubercules, arrondis ou en forme de figue et, en moyenne, du volume d'un œuf avec un caudicule mycélifère assez développé, présentaient un péri- derme de couleur brunâtre, une chair d'un blanc rosé avec des sporanges arrondis, octospores. D'un intérét tout spécial, ses spores different, par des caractères très nets, de celles de tous les Terfâs connus, y compris les Ter- fezia Boudieri et Leonis, espèces dont elles se rapprochent le plus. Comme le Leonis, la Truffe d'Espagne a les spores recouvertes d'assez grosses verrues; mais ces verrues sont arrondies et non tronquées carrément. Le dia- mètre des spores est d'ailleurs fort semblable (de 20 p à 25 u pour la Truffe d'Espagne, de 20 u à 26 y pour le Leonis). Le Terfezia Boudieri, variété arabica, à verrues un peu plus grosses que dans le type, tend par là à se rapprocher de la Truffe d'Espagne , mais celle-ci a les verrues encore plus grosses, et le diamètre (20 4-25) des spores nap- proche pas de celui (26 u-30 y) du Boudieri arabica. Concluons donc que la Truffe d'Espagne représente un type spécifique intermédiaire au Leonis et au Boudieri, mais plus voi- sin de ce dernier par les papilles verrucoides arrondies. Terfás du Maroc.— Je dois à M. Mellerio, qui, l'an passé, m'a- dressait des Terfás de Casablanca, en méme temps que M. Goffart me faisait connaitre celui delacampagne de Tanger, d'avoir pu exa- miner trois nouveaux Terfàs : deux de Larache et un de Mazagan. Les Terfàs de Larache, que nous numéroterons 1 et 2, répon- dent aux caractéres suivants : Terfâs de Larache n° 1. — De tous points (périderme, chair, sporanges, spores du diamètre de 20 x à 25 y, à grosses verrues arrondies) identique au Terfás d'Espagne, le n° 1 de Larache constitue, comme lui et avec lui, une espèce que je nomme Terfezia Mellerionis, du nom de mon savant et dévoué correspondant, M. A. Mellerio, de la Société botanique de France, en rési- dence habituelle à Casablanca, où il a édifié un observatoire météorologique. Il n est pas sans quelque intérêt de faire la remarque que le Terfezia Mel- lerionis a été récolté presque au même moment dans l'Espagne du Sud et au Maroc, pays appartenant au méme continent avant la formation de la grande (aille qui a constitué le détroit de Gibraltar (1). Terfas n° 2 de Larache. — Aussi de belle grosseur (659), il présente les caractères généraux suivants : Périderme brunâtre; chair d'un blanc de (1) Ce fait rappelle involontairement celui, bien connu, de singes de même espéce vivant sur les cótes d'Afrique et les rochers de Gibraltar; d’où cette conclusion que le singe existait dans cette région avant la formation du détroit. CHATIN. — TERFAS D'ESPAGNE ET DU MAROC. 399 crème, ferme et homogène; sporanges arrondis, à huit spores ordinairement. Les spores, pareilles à celles du Leonis quant au diamètre et pour la tronca- ture de la plupart de leurs verrues, se différencient par l'existence constante d'un certain nombre de verrues à sommet arrondi ou méme conoide. La présence, sur chaque spore, de ces verrues non tronquées comme dans le type, parait justifier, pour le Terfâs n° 2 de Larache, la formation d'une va- riété qui serait le Terfezia Leonis var. heterospora. Terfás de Mazagan. — Tubercules arrondis ou figuiformes, avec un court pédicule, et du poids de 20 à 30 gram. Périderme lisse, brunátre, chair d'un blanc crémeux, homogène, assez ferme, d'odeur et de saveur peu appréciables. Sporanges arrondis, à huit spores. Spores incolores, du diamètre de 22 & à 23u, portant de petites verrues arrondies à leur sommet, tous caractères du Terfezia Boudieri, espèce qui n'avait pas encore été signalée au Maroc. Le Maroc produit donc (et la liste ne saurait être tenue pour close, tant qu'on n'y aura pas signalé les deux Tirmania et le Ter- fezia Claveryi d' Algérie) six sortes de Terfás, dont quatre espèces Lypes et deux variétés, à savoir : | Terfezia Boudieri, à Mazagan; Terfezia Goffartii, à Tanger; Terfezia Leonis, à Casablanca; Terfezia Leonis var. Mellerionis, à Casablanca ; Terfezia Leonis var. heterospora, à Larache; Terfezia Mellerionis, à Larache. On peut se faire une idée de l'étendue de la zone des Terfás au Maroc, zone que sürement on ne connait pas encore tout entiére, en considérant que Mazagan, où vient d’être récolté le Terfezia Boudieri, est situé à 520 kilomètres de Tanger, où fut trouvé, par M. Goffart, le premier Terfás du Maroc; Casablanca et Larache marquant des centres de Terfás intermédiaires. Combien nous sommes loin de cette déclaration du Ministre de France : Il n'y a pas de Truffes dans le Maroc. M. Cornu présente à la Société des échantillons fleuris et frais du Colea Commersonii, plante de la famille des Bigno- niacées cultivées au Muséum, et fait la communication sui- vante : 400 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. NOTE SUR LE COLEA FLORIBUNDA Bojer (COLEA COMMERSONII DC.) ET LES CRESCENTIÉES CULTIVÉES AU MUSÉUM; par M. Max. CORNU. Nous cultivons, au Muséum, depuis de longues années, une Bignoniacée-Crescentiée d'un port trés particulier et qui est éti- quetée Colea Commersonii DC. Cette plante se retrouve, avec le méme nom, dans plusieurs Jardins botaniques à l'étranger où j'ai pu la voir et la reconnaitre. Nous en possédons plusieurs spécimens; c'est une plante qui peut atteindre plusieurs mètres, quatre à cinq. Elle ne se ramifie pas en général; elle porte, au sommet de la tige qui est parfaite- ment verticale et rigide, une téte compacte formée de feuilles pennées. Ces feuilles sont disposées souvent par siæ constituant de beaux verticilles horizontaux et réguliers. Ce Colea fleurit rarement. Depuis 1884, je ne l'ai vu fleurir que deux fois, d'abord en 1892, au milieu du mois de juin; ces jours-ci, au mois de juillet 1896, deux pieds ont fleuri presque simultané- ment dans deux serres différentes. Pour la floraison de juin 1892, il faut l’attribuer aux modifications heureuses survenues dans la serre Courbe où la plante était cultivée. Les peintures avaient été refaites, les diverses baies complètement aménagées, l'aération beaucoup améliorée; plusieurs végétaux montrérent par leur flo- raison l'influence heureuse d'un local favorablement modifié (1). A cemoment, un verticille de feuilles était en train de s'épanouir, c'était surtout à la partie supérieure que se voyaient les fleurs. Les pieds de Colea qui fleurissent cette année, et plus abondam- ment, ne sont pas les mémes qu'en 1899. Ce sont d'autres pieds presque de méme force; l'un d'eux est placé depuis deux ans dans une serre neuve, excellente, où plusieurs floraisons nouvelles ont (1) Dans la serre aux Cactées, vers cette époque, mais un peu plus tard, des chássis d'aération furent exécutés : à la suite, et l'année suivante, un grand nombre de plantes grasses, Aloe, Rhipsalis, etc., se mirent à fleurir pour la premiere fois. Deux Cycas revoluta fleurirent simultanément; ils n'avaient montré ce phénomène qu'à de très longs intervalles, et l'un d'eux refleurissait aprés cinq ans seulement; le second se montre en fleur cette année de nou- veau. CORNU. — LES CRESCENTIÉES CULTIVÉES AU MUSÉUM. 401 eu lieu (1). Cette fois les Colea n'émettent aucune feuille nouvelle, et le bourgeon terminal est en repos. Le Colea de la serre neuve est une plante véritablement superbe ; les feuilles disposées en verticilles par six ou par cinq sont longues de 60 à 80 centimétres. Elles présentent de six à huit paires de folioles, disposées deux à deux avec une foliole terminale. Ces folioles sont coriaces, d'un vert intense, plus pâles en dessous et trés fortement nerviées. Elles se recourbent gracieusement, et l'ensemble est trés décoratif. Elles sont munies, à leur base, de stipules qui sont dressées et, faute de place, rejetées à la partie supérieure; elles ont ainsi une disposition verticale. Ces stipules, à la partie terminale de la tige, simulent comme une sorte de bourgeon foliacé composé d'une couronne de dix à douze petites feuilles en couronne. Les feuilles en tombant laissent une cicatrice cordiforme, avec une légère échancrure à la partie supérieure, échancrure qui cor- respond à un sillon de la face supérieure du pétiole, lequel a une section sensiblement elliptique, dont le grand axe est vertical. Cette cicatrice porte dans l'échancrure comme une trace de bour- geon; c'est là, ef là seulement, que se développeront les inflores- cences, longtemps aprés la chute des feuilles. Les fleurs naissent donc sur le vieux bois du tronc; elles sont disposées en glomérules. L'insertion des fleurs caulinaires au sommet de la cicatrice des feuilles n'est pas indiquée dans les beaux dessins de la monographie du D" Schumann (2). Ces groupes de fleurs sont constitués par de petits rameaux, qui sont de véritables inflorescences. Ces rameaux se montrent soit isolés, soit par deux ou trois, aux points indiqués plus haut et pas ailleurs; ils portent des pédoncules floraux disposés par deux ou par trois; ils portent aussi quelques petits rameaux disposés de méme, et ces petits rameaux semblent étre, eux-mémes, la ramification verticillée d'un rameau central, qui n'aurait eu qu'un développe- ment imparfait et a poussé comme l'ont fåit les rameaux successifs. Dans la floraison de 1892, le nombre de groupes floraux était (1) L'Ochrosia borbonica, qui n'avait jamais fleuri, a donné de nombreuses fleurs et méme quelques fruits; un Crescentia CuJete, très ancien, émet de temps en temps une belle et large fleur d'un blanc verdàtre, tachetée à l'inté- rieur, et qui apparait sur l'écorce subéreuse du vieux bois. (2) Engler et Prantl, Die natürl. Pflanzenfam., p. 245, fig. 6. T. XLII. (SEANCES) 26 402 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. assez restreint; ils étaient concentrés vers le sommet de la tige sur- tout, on en voyait cependant quelques-uns aussi vers le bas. Aujourd'hui les groupes floraux sont plus nombreux, mais ils occupent principalement la moitié supérieure de la tige, quoiqu'il en existe bon nombre jusque sur la base de la tige; plus gréles, plus faibles et moins avancés que les supérieurs. C'est toujours un phénoméne curieux que la naissance de fleurs sur le vieux bois dela tige, à une place où, depuis de longues années, aucun phénomène végétatif ne s'est produit; où l'écorce environnante s'est garnie d'une écorce épaisse et dure. Dans le Crescentia Cujete, cité plus haut, les fleurs paraissent se développer n'importe en quel point; il est certain que ces fleurs correspondent à des bourgeons dormants qui, comme dans le Colea, se trouvaient à l'aisselle d'une feuille de la tige; feuille qui n'a pas laissé de cicatrice, comme le large pétiole des Colea, mais qui a laissé la trace de son bourgeon axillaire, sous forme d'un mamelon rugueux et persistant. Les rameaux floraux ont 2 à 5 centimètres (j'ai l'honneur de présenter quelques photographies de la floraison en 1892 et d'au- jourd'hui), ils sont parfois extrêmement courts et réduits; les fleurs semblent presque sessiles. Les fleurs sont longues de 2 cent. 1/2 environ; elles sont gamo- pétales, irréguliéres, de couleur jaunátre, sauf à l'extrémité libre des pétales, qui sont, à la face interne, colorés en rose violacé. Elles sont disposées horizontalement et couvertes de poils glan- duleux. Elles sont trés caduques et tombent souvent avant leur complet épanouissement. Le calice est disposé en forme d'entonnoir évasé; il est bordé par cinq divisions recourbées à l'intérieur, peu réguliéres et obtuses. La corolle est un peu bilobée, elle est munie, à la partie infé- rieure, de deux forts sillons; à l'intérieur correspondent deux crêtes saillantes colorées de stries jaune d'or vif; ces crêtes sont munies de longs poils blanes. Les étamines sont au nombre de quatre, rapprochées par leurs anthéres et insérées sur le tube de la corolle au 1/6 de la hau- teur totale, dans une partie un peu rétrécie et cylindrique. Entre les deux intérieures, qui sont les plus petites, se trouve, inséré à leur niveau commun, un petit filet flexueux représentant une éta- mine avortée. Les filets des étamines sont recourbées en arc, les CORNU. — LES CRESCENTIÉES CULTIVÉES AU MUSÉUM. 403 anthères redressées parallélement au style qu’elles entourent et qui les dépasse longuement. L'ovaire est cylindrique, court, muni de trois sillons et sur- monté d'un long style, qui ne dépasse pas la corolle et qui est terminé par un stigmate formé de deux lames en forme de losange, un peu lacérées et étroitement appliquées l'une sur l'autre avant leur épanouissement. Un examen attentif des anthéres montre une disposition et une structure spéciales. Ces anthères sont à une seule loge; elles sont insérées à angle droit sur le filet qui se termine brusquement au delà de cette insertion, de sorte que l'anthére semble porter une sorte de talon. Le connectif de la loge unique est assez épais. Les parois de la loge sont formées d'une seule couche de cellules diversement gon- (lées au dehors : la ligne de déhiscence est bordée d'une bande de cellules beaucoup plus petites et à parois bien plus épaisses, mu- nies d'ornements minuscules trés nombreux, qui lui donnent une apparence chagrinée sur la coupe. Il n'y a, ni sur cette ligne, ni sur les parois de la loge, de cel- lules spiralées; ces cellules se trouvent dans le connectif, tout autour des éléments vasculaires trés courts qui forment un faisceau relativement épais. Ces cellules sont globuleuses, accumulées sur- tout vers la base de l'anthére et assez prés de l'insertion du filet. Quelle interprétation faut-il donner à cet appendice, situé dans . le prolongement de l’anthère et du filet? Baillon, dans la diagnose du genre Colea (1), y voit une loge avortée et glanduliforme, « (loculo) altero... abortivo glanduliformi ». Cette partie « glanduliforme », au lieu d’être la loge avortée, pourrait bien étre seulement l'extrémité du filet, ou mieux peut- étre un prolongement du connectif; on voitsouvent une sorte de petit mamelon occuper la partie médiane entre les deux anthères et faire suite au filet. M. Bureau, notamment, en donne et en re- présente de bons exemples (2). Il cite le cas de l'avortement de l'une des loges de l'anthére dans le Millingtonia hortensis, une partie des espèces des genres Jaca- randa et Colea ; il indique et représente l'appendice charnu « formé (1) Hist. des plantes, t. IX, p. 56. (2) Monogr. des Bignon., p. 181, Campsis radicans, Adenocalymna niti- dum, Arrabidæa Agnus-castus. 404 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. » évidemment par la portion du connectif qui était destiné à cou- » vrir le dos de cette loge » (avortée). Il semble avoir raison, mais commet une erreur en affirmant « que dans le Colea floribunda, » toute trace de la loge postérieure et de la portion correspondante » du connectif a entiérement disparu », puisque c'est justement la portion de tissu qui nous occupe dans cette méme espéce. Une méprise semblable se conçoit quand l'observation porte sur des échantillons desséchés et sur des particularités aussi délicates. II Je ne sais au juste l'époque à laquelle le C. Commersonii a été introduit au Muséum; l'Herbier général renferme un échan- tillon fleuri, recueilli par M. Houllet, chef des serres, portant la date du mois de juillet 1852. Les feuilles sont de dimensions et de formes assez différentes, mais c'est bien la méme espéce; elle a donc été conservée sous le même nom depuis quarante-quatre ans. (Nous pouvons remarquer incidemment que cette date du mois de juillet coïncide avec nos dates actuelles de floraison). J'ignore d’où celte espèce nous est venue et par quelle voie elle a été intro- duite. Elle porte le même nom que chez nous dans différents Jar- dins botaniques; quel nom doit-elle porter en réalité? En se reportant aux spécimens de l'Herbier général, on trouve des échantillons recueillis à Madagascar par Commerson et qui constituent le type de la plante nommée par De Candolle Colea Commersonii (1). Cependant, dans le Prodrome, il commet l'erreur de considérer cette espéce comme rentrant dans la deuxiéme sec- tion : feuilles seulement opposées (et non verticillées) et fleurs terminales (au lieu de fleurs caulinaires). Les échantillons de l'Herbier général etde l'Herbier de Jussieu, de méme provenance, et recueillis par Commerson à Madagascar, suffisaient cependant pour montrer que ces fleurs étaient bien caulinaires. En outre, De Candolle ne rapporte qu'avec doute cette plante au genre Colea, qu'il fait suivre d'un point d'interrogation. Cependant il est parfaitement certain que la plante de Commer- son est bien la nôtre avec tous ses caractères. Si, laissant de côté les spécimens de l'Herbier, nous cherchons, d'aprés les descriptions seules du Prodrome, à déterminer la (1) Prodr., t. IX, p. 242. CORNU. — LES CRESCENTIÉES CULTIVÉES AU MUSÉUM. 405 plante, nous trouvons que c'est le C. cauliflora DC. qui parait le mieux s'en rapprocher. Seemann a publié une importante Monographie des Crescentiées avec de nombreuses revisions d'espèces; l'Herbier du Muséum a été étudié par lui et porte des déterminations écrites de sa propre main : or il déclare (1) que le C. Commersonii DC. est la même es- péce que le C. floribunda Bojer et il ajoute : « C'est la seule espèce » qui soit encore cultivée dans nos Jardins, et nous sommes ainsi » en état d'établir la synonymie avec suffisamment d'exactitude. » ... J'ai vu à Paris les spécimens de Commerson sur lesquels » De Candolle a fondé son Colea ? Commersonii, et je les regarde » comme identiques de tout point avec le C. floribunda. Pourquoi » De Candolle a-t-ii placé le C. Commersonii parmi les espèces » munies de fleurs terminales? C'est difficile à dire, puisque quel- » ques spécimens démontrent que les grappes florales croissent » sur le vieux bois. Le n° 28a, de Sieber, qui provenait de Mau- » rice, est le spécimen sur lequel De Candolle a établi son C. cau- » liflora, je l'ai examiné dans l'Herbier de Vienne et je trouve » qu'on ne peut le séparer spécifiquement du C. floribunda. » Dix ans plus tard, von Regel (2) décrit ce même Colea sous le nom de C. undulata et le considère comme distinct, mais très voi- sin du C. floribunda. Ce dernier en diffère par les feuilles moins grandes, les folioles plus larges non ondulées; par ses fleurs dis- posées en ombelles à peine pédonculées, avec un tube plus jaune et une marge blanche. Les exemplaires du C. floribunda fleurissent, d'aprés lui, tous les ans au Jardin botanique de Saint-Pétersbourg et donnent des bouquets de fleurs trés semblables à celles de son C. undulata. Il rejette le nom adopté dans les Jardins, qu'il écrit ainsi C. Com- mersoni Hort. ; il constate que De Candolle a, par erreur, signalé les inflorescences comme terminales et n'a pas dù voir de vrais exemplaires du C. Commersonii. ll ne cite pas le Mémoire de Seemann et ne connait pas l'identification du C. Commersonii DC. avec le C. floribunda Bojer et le C. cauliflora DC. Nous observons, dans les spécimens vivants cultivés au Muséum, des feuilles à folioles planes et à folioles ondulées, longues ou (1) Transact. of the Linn. Soc., vol. XXIII, p. 8 (1860). (2) Gartenflora (1870), t. XIX, p. 322, pl. 669. 406 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. courtes d'ailleurs. Ce caractère parait de faible valeur, car il se présente sur les feuilles de la même plante. Le nom de Colea undulata est donc à rejeter. En définitive, puisque la plante étiquetée Colea Commersonii est la méme que celle qui a été dénommée C. floribunda par Bojer, huit années auparavant, c'est ce dernier nom qui doit avoir la priorité et être adopté. Cependant Baillon (1), dans une revision des Crescentiées, cite encore le C. Commersonii comme l'une des espèces « qui fleurissent dans nos serres » ; il ne la désigne pas sous le nom de C. floribunda. III Un examen un peu attentif des feuilles desséchées ou vivantes du C. Commersonii montre un caractère spécial, indiqué par De Candolle pour le C. cauliflora et sur lequel le monographe Seemann n'a pas appelé l'attention dans sa description. Ce sont des points noirs, assez visibles méme à l’œil simple, disposés cà et là à la face inférieure des feuilles. L'emploi du microscope permet de voir que ces points sont des poils spéciaux, en forme d'écusson, qui existent sur les feuilles et méme sur le calice de la plante; quelques-uns deviennent trés grands, surtout dans le voisinage de la nervure principale des folioles ; ils paraissent alors brunir et se dessécher. Quand ils sont petits, ils sont formés d'une cellule basilaire et d'un certain nombre de cellules rayonnantes disposées horizonta- lement. L'épiderme subit en ce point une certaine dépression ; on les rencontre sur les deux faces de l'épiderme, sur les nervures, et sur les pétiolules ou sur le pétiole lui-même. Ils sont souvent mélés à des poils courts disposés cà et là. Quand ils sont plus développés, on ne les voit que sur la face inférieure, ils se montrent constitués par des cellules nombreuses, très étroites, allongées dans le sens du rayon et formant une sorte de cupule plus ou moins étalée. Ils sont supportés par une large cellule lenticulaire, sur laquelle s'insérent les nombreuses petites cellules qui sont, les centrales plus courtes et rectilignes, les péri- phériques recourbées en arc de cercle. Il n'est pas rare de trouver des poils semblables, non bruns et (1) Bull. Soc. Linn., 1887, p. 680. CORNU. — LES CRESCENTIÉES CULTIVÉES AU MUSÉUM. 407 encore verts. On les reconnaît aisément sur les feuilles fraîches, à l'aide de la loupe; des coupes tangentielles ou perpendiculaires au limbe permettent d'en déterminer la structure. Les feuilles du C. Commersonii sont trés coriaces et elles doivent leur rigidité à des fibres hypodermiques flexueuses qui serpentent sous l'épiderme, passent d'une face à l'autre, reliant les deux épi- dermes par un réseau trés abondant et trés solide d'éléments épaissis et diversement anastomosés en faisceaux et en réseau; c'est une texture assez particulière et qui mérite d’être signalée dans les espèces du genre Colea. Une autre particularité anatomique du C. Commersonii con- siste dans le grand nombre de cristaux qu’on peut rencontrer dans les cellules des nervures, des pétiolules, des folioles et dans le pétiole de la feuille. Ces cristaux se présentent en nombre, parfois immense et d'une régularité parfaite : ce sont des octaèdres sans troncature, parfois d'une taille trés faible, parfois assez gros pour remplir la totalité de la cellule. Quelquefois aussi ils se montrent sous forme de prismes plus ou moins allongés, mais alors ils sont gréles. Malgré le nombre assez considérable de végétaux variés observés, je n'ai jamais rencontré une pareille richesse de cristaux réguliers. Ce sont des cristaux d'oxalate de chaux. Ce caractère des ponctuations noires sur les feuilles que l'on observe sur les échantillons types de De Candolle du C. Commer- sonii, sans qu'il l'ait cité, comme il l'a fait pour le C. cauliflora, qui n'est pas une forme distincte, on le retrouve également sur les divers échantillons de C. floribunda Bojer, auquel Seemann rap- porte l'espéce de De Candolle; la présence de points noirs nom- breux et bien visibles semble constituer un bon caractère spéci- fique et qui coincide ici avec l'ensemble des autres. Il ne faut pas confondre ces productions avec des piqüres d'in- sectes, ou avec de petits Champignons noirs, nés quelquefois sur la feuille. Ce sont bien des productions autonomes de la plante, puisqu'on les retrouve sur le calice lui-méme. Ils subissent une certaine évolution et finissent par brunir et se dessécher. Ces ponctuations en forme d'écusson ou de disque se retrouvent dans la plupart des espéces du genre Colea, mais avec quelques différences suivant les diverses espèces. Elles sont plus foncées et plus visibles, principalement dans les espéces de la section des 408 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. Colea Seychellarum, purpurascens, obtusifolia, tetragona (Euco- lea); je ne les ai cependant pas retrouvées dans le C. mauritiana type, ni dans la plante de Timor (errore), pour; laquelle Baillon fait le C. aberrans; ces ponctuations se montrent, mais non noires, sur les C. Humblotiana H. Bn et Lorentziana H. Bn. On les observe encore sur les espéces de la seconde section (Pseudocolea); elles y sont plus larges, souvent plus rares et quel- quefois presque immergées dans le tissu (C. decora, C. involucrata, C. Telfairiæ, C. Boivini); mais, lors méme que les poils large- ment scutiformes et visibles à l’œil ne s'y observent pas, on ren- contre les petits poils si spéciaux formés d'un seul rang de cellules. Ils ne sont pas toujours identiques à eux-mêmes; ils sont quel- quefois extrêmement larges, plus ou moins immergés dans le tissu sous-jacent. Dans une plante non nommée, recueillie par M. Le Myre de Vilers, Résident de France (Madagascar central, 1889), les cupules sont fort larges, mais restent páles, du moins dans les échantillons étudiés; ils déforment sensiblement le limbe de la feuille, qui présente, en ce point, comme un ombilic. Quelle est la nature de ces poils en forme d'écusson ou de cu- pule, dont la présence est si constante dans le genre Colea? Ils semblent avoir une réelle analogie avec certaines glandes qu'on remarque sur les feuilles de quelques Rosacées arborescentes (Cerisier, Pécher, etc.) ; nous avons vu qu'on les rencontre à l'état plus jeune et verdátre encore, moins développées par conséquent ; mais je n'ai trouvé que rarement l'état intermédiaire entre les plus petits, formés seulement de quelques cellules et les plus grands tout à fait scutiformes ou cupuliformes, ou composés d'un massif de cellules accolées. Il faut certainement les rapprocher des glandes véritables qui se montrent fréquemment chez les Bignoniacées et qui ont été si- gnalées par les divers auteurs (1) comme trés fréquentes. J'ai pu en observer de trés bons exemples sur le Campsis radi- cans, calice et corolle, et surtout sur le Newbouldia levis Seem. (Spathodea adenantha Don), admirable espèce dont les fleurs magnifiques se montrent de temps en temps dans nos serres (2). (1) Bureau, Monogr. des Bignoniacées, p- 164; Baillon, Soc. Linn. de Paris, p. 707 ; Schumann, Nat. Pflanzenfam. Bignon., p, 195. (2) L'un des pieds cultivés a montré, en juin 1892, des fleurs semi-doubles. CORNU. — LES CRESCENTIÉES CULTIVÉES AU MUSÉUM. 409 Cette plante montre de très nombreuses glandes sur le calice, sur la corolle et méme sur l'ovaire; M. Bureau (loc. cit.) a déjà publié ce fait, il a méme donné une description étendue de ces glandes. La présence de ces organes sécréteurs chez les Bignoniacées est peut-étre la cause de la préférence trés marquée des insectes pour les espèces de cette famille, préférence qui en rend la culture dif- ficile à réussir. Mais les poils des Colea ont une structure bien moins compliquée que celle des glandes qu'on a si souvent citées; ils ne représente- raient que la cupulecentrale, non plus immergée dans le tissu sous- jacent, mais nettement isolée et souvent parfaitement pédonculée. Quelle que soit l'interprétation qu'on donne à ces poils en écus- son ou cupule, que ce soient des glandes ou de simples expansions de tissu cellulaire, elles n'en ont pas moins une importance réelle dans la spécification des formes, et il semble indispensable de les mentionner dans la description. IV Je saisis cette occasion pour dire quelques mots des Crescentiées que nous cultivons au Muséum; elles sont toutes de serre chaude. Nous possédons un spécimen déjà fort ágé du Calebassier, Cres- centia Cujele; il est cultivé dans un large vase. On a vu plus haut qu'il émet de temps en temps dans l'année, des fleurs larges et assez belles; ces fleurs naissent en des points déterminés du bois, de la tige ou des vieux rameaux. Je reviens à dessein sur cette flo- raison qui n'est pas rare, depuis trois années, dans une bonne serre neuve, parce qu'elle est trés intéressante, comme on peut en juger par le passage suivant. Baillon (Revue horticole, 1882, p. 464) dit que le Crescentia Cujete « ne fleurit à peu prés jamais, que c'est » une plante... ingrate méme à cultiver. Ses fleurs ne sont guére » belles... » Je ne suis pas de cet avis pour la valeur des fleurs qui sont réellement belles, grandes, d'un blanc verdátre, tachetées de brun à l'intérieur et un peu chiffonnées; malheureusement elles sont trés fugaces. Ce Crescentia fut multiplié dés 1885 et offert en distribution aux Jardins botaniques en 1886. Il existe des Calebassiers à gros fruits et à petits fruits; ils sont cultivés dans les pays chauds pour faire des vases de formes diverses 410 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. et très appréciés dans ces régions. Je reçus des graines de ces deux formes de M. Thierry, directeur du Jardin botanique de la Martinique; les plantes issues de ces deux sortes de graines furent mises en distribution les unes et les autres en 1887, sous le nom de Crescentia Cujele v. macrocarpa et microcarpa; ce ne sont peut- être pas deux formes de la même espèce. J'en envoyai à plusieurs de nos correspondants des pays chauds et dans nos colonies. A Zanzibar, le R. P. Sacleux obtint un petit arbre qui porta des fruits dés la quatriéme année; l'un de ces fruits globuleux, gros comme une téte d'enfant, me fut envoyé en 1892. Au Gabon, j'en envoyai à M. Pierre, directeur du Jardin d'essai de Libreville, qui reçut les deux variétés et les fit prospérer. M. Dybowski rapporta de ce Jardin, en 1894, des fruits de la grosse forme, globuleuse et presque sphérique, et de la petite forme ellipsoide. Ce dernier fruit est long de 15 à 20 centimètres, large de 7 à 8 centimétres, mais plus étroit à la base qu'au sommet. M. Thierry nous envoya également des graines du Crescentia toæicaria Tussac (1), que je rapportai comme synonyme au Cres- centia cucurbitina, Enallagma cucurbitina Miers d’après See- mann (2); ce qui, d’après Miers, n’est peut-être pas très légitime (3). Les plantes furent mises en distribution en 1888. Je ne sais si elles ont bien végété dans les Jardins qui ont reçu ces plantes; les premières années sont de beaucoup les plus diffi- ciles à traverser. Au Gabon, d’après M. Chalot, le nouveau direc- teur du Jardin d’essai, le fruit a la forme d’une belle pomme avec une petite pointe au sommet; le diamètre transversal est de 8 cen- timètres, le diamètre longitudinal de 6 centimètres environ. Nous possédons depuis longtemps un pied assez développé de l'A mphitecna nigripes (Pl.) H. Bn. Cette espèce développe tous les ans, l'automne ou l'hiver (4), ses curieuses fleurs, sur le vieux bois, presque à la base du tronc. Le calice est épais, verdâtre pâle; il se fend d’un côté pour laisser passer la fleur qui est blanc ver- dâtre. Baillon a donné de cette floraison un dessin qui ne s'ac- corde guére avec la réalité et avec la description qu'il en donne, (1) Fl. des Antilles, IV, tab. 17. (2) Transact. Linn. Soc., XXIII, p. 19. (3) Ibidem, XXVI, p. 175. (4) La derniére floraison a eu lieu le 17 décembre 1895. CORNU. — LES CRESCENTIÉES CULTIVÉES AU MUSÉUM. al notamment pour les fleurs qu'il représente au milieu d'un bou- quet de feuilles. Les serres du Muséum renferment, depuis de longues années déjà, un fort spécimen étiqueté Crescentia regalis Planch. C'est une plante haute de 4",15 (du sol au bourgeon terminal), el terminée par une tête foliacée, composée de feuilles magnifiques, coriaces, longues de prés de 1 métre et larges de 90 centimétres à leur quart supérieur; elles vont en se rétrécissant jusqu'à la base et entourent le sommet de la tige dont l'élongation est trés lente. Cette tige offre un diamètre de 7 à 8 centimètres. Seemann (1) parait la considérer comme identique au Cr. macro- phylla, du moins il cite un Cr. regia Hort. comme synonyme. Baillon cependant parle (2) du Cr. regalis, aprés avoir parlé du Cr. macrophylla ; il dit n'avoir pas vu fleurir le Cr. regalis, et il cite son article de la Revue horticole (3), où il rapporte qu'il a vu à Paris fleurir le Cr. macrophylla. Il les considère done comme distincts; mais il déclare que, n'ayant pas vu la fleur, il ignore encore si le Cr. regalis devra rentrer dans le genre Amphitecna, genre créé par Miers (4) pour le Cr. macrophylla qui a fleuri à Kew (5) : d'aprés M. Bureau (6), la fleur est solitaire et se montre trés prés de terre « presque au collet ». Nous n'avons que le Cr. regalis, dont la place dans la classifica- tion doit étre recherchée d'aprés Baillon. La structure anatomique peut indiquer s'il y a une analogie entre les deux espéces; quoiqu'elle soit surtout utile pour bien préciser des différences, elle peut fournir ici une indication. Dans les deux feuilles, l'épiderme supérieur est muni des poils spéciaux en forme d'écusson, dont il a été question plus haut; le tissu intérieur est consolidé par des fibres à course flexueuse, caractéres qui se rencontrent d'ailleurs également chez le Colea Commersonii. Les cellules palissadiques forment une couche dense, ayant une épaisseur de deux cellules seulement. Il y a done une analogie assez grande de structure entre les (1) Trans. Linn. Soc. Lond., t. XXII, p. 20. (2) Soc. Linn. de Paris, p. 386 (1883). (3) P. 465 (1882) : « J'avais observé, lorsque le Cr. macrophylla fleurit à Paris... ». (4) Transact. Linn. Soc. Lond., t. XXVI (1867). (5) Botan. Magazine, t. 4822 (1854). (6) Monogr. des Bign., p. 119. 412 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. deux formes. La structure est un peu différente d’ailleurs de celle du Crescentia Cujele, qui ne présente pas ces fibres spéciales. Le Kigelia pinnata DC. est un arbre qui n'est pas trés rare au Sénégal et au Soudan. Il y est considéré comme une sorte de fé- tiche, à cause de ses fruits qui ont une singuliére apparence et persistent longtemps sur l'arbre, suspendus à un pédoncule plus ou moins long; ils sont indéhiscents et ressemblent assez bien à un gros saucisson, aussi l'arbre est-il désigné quelquefois sous le nom de Saucissonnier (1). J'ai recu du Soudan, en 1888, un beau fruit de M. le D' Lenoir, excellent correspondant, qui fut plus tard mas- sacré aux environs de Tombouctou, peu aprés la prise decette ville. Les graines étaient nichées dans une masse de tissu homogène, desséché et lacuneux à la maturité; plates, discoides, elles ont une grande analogie avec les graines des genres Parmentiera, Phyllar- thron, Crescentia; elles ont parfaitement germé, elles nous ont donné de jolies plantes à tiges épaisses, droites, qui ont poussé avec assez de vigueur et qui ne présentent jamais qu'un petit nombre de feuilles. À plusieurs reprises j'ai recu des graines de cette espéce de plu- sieurs correspondants, notamment de M. le D' Coppin, médecin des colonies, qui, dans ces dernières années, nous a adressé bon nombre de graines du Soudan, avec un trés grand dévouement. Nous mettons la plante en distribution cette année méme. J'ai recu en 1886, de M. le D' Julien, chargé de mission à Panama, une portion d'un fruit charnu, frais et en parfait état de conser- vation, qu'il rapportait de son voyage : les graines étaient petites et abondantes. Il me le remit en me disant que c'était le fruit d'un curieux Solanum formant un petit arbre assez commun, non loin de Panama, que ces fruits pendaient aux arbres comme des chandelles et que le bétail en était friand. A la germination, les plantules pré- sentérent des feuilles opposées, d'abord simples et ressemblant à celles d'une Bignoniacée, puis trifoliées; il fut facile, d'aprés les détails précédents, de reconnaitre un Parmentiera et notamment le P. cereifera de Panama. Le fruit, tel que je l'ai vu d'aprés la (4) Voy. la figure de l'arbre : Schumann, Monogr. des Bignoniacées ; Engler, Pflanzenfam., p. 249. CORNU. — LES CRESCENTIÉES CULTIVÉES AU MUSÉUM. 413 portion qui m'en fut remise, était d'un blanc jaunâtre, parfaite- ment lisse, d'une odeur peu agréable de concombre; les graines, petites, discoides, enduites d'une matiére visqueuse, étaient nom- breuses; je n'ai eu que l'extrémité du fruit, longue et large de 2 centimétres environ. Une année plus tard, M. Guilleminot, brillant éléve de l'École d'horticulture de Versailles, fut envoyé à Panama, comme jardinier, par la Compagnie du percement de l'Isthme; il récolta un petit nombre de graines et de fruits, dont il adressa une partie à l'un de ses professeurs, qui me les remit quelque temps aprés; ils étaient en assez mauvais état et avaient souffert du voyage. L'un de ces spécimens consistait en deux longs fruits, l'un de 40 centitimétres, l'autre de 49 centimétres, ressemblant à des fruits de Catalpa, évi- demment une Bignoniacée; les graines, petites, discoides, étaient nichées au sein du tissu noirci friable, ces fruits étaient indéhis- cents. Vu leur état d'altération, ils avaient été négligés et ne furent étudiés depuis que tardivement. Je reconnus les fruits du Par- menliera cereifera, les embryons parurent étre demeurés en excellent état; les graines furent semées (deux ans aprés la ré- colte). Cependant la germination fut excellente: les plantes sont d'ailleurs d'une croissance trés lente et d'une culture difficile. Il est curieux de constater que Baillon a fait une singuliére méprise à propos du P. cereifera (1). Il dit, en effet : « Cette plante « doit son nom à la grande quantité de cire qu'elle produit et que, » dans l'Amérique centrale, on emploie à fabriquer des bougies ». S'il en était ainsi, le nom devrait étre P. cerifera; en réalité, le nom vient de ce que le fruit ressemble à un cierge (cereus). La disposition des fruits sur les arbres fait songer naturellement à la boutique d'un marchand de chandelles ou de cierges; cet aspect très spécial m'a été signalé par le D” Julien : la plante ne parait pas produire de cire. Seemann, cité cependant par Baillon, le dit d'une facon trés précise (2). Cette espéce est une de celles qu'il conviendrait de cultiver dans les pays chauds pour la nourriture du bétail ; je l'ai envoyée au Gabon et introduite dans cette colonie, il y a plusieurs années, en insistant sur la valeur économique de ce produit. M. Chalot, directeur du Jardin d'essai de Libreville, m'a donné (1) Histoire des plantes, t. X, p. 24. (2) Loc. cit., p. 17. 414 SÉANCE DU 24 jJuiLLET 1896. quelques détails sur la plante qu'il n'avait pas reconnue d'abord, au Jardin d'essai, lorsqu'elle fleurit et fructifia. Au Gabon, la plante fleurit presque toute l'année; elle donne successivement des fruits qui pendent aux branches « comme des cierges »; ils sont Jaunes, d'une odeur désagréable; ils ont 50 à 80 centim. ; ils ne renferment pas de cire (quoiqu'il lait entendu dire à un de ses correspondants de Paris) : c'est un petit arbre ou plutót un grand buisson, mal tormé. J'ai recu du P. Camboué, de Madagascar, en 1887, un fruit long d'un décimétre environ, indéhiscent et rempli de petites graines discoides, plongées dans un placenta visqueux : la germi- nation s'effectua bien, un bon nombre de plantes purent étre élevées ; la disposition des feuilles montra que c'était un Phyllar- thron. Le pétiole est largement ailé et se termine par un limbe de méme longueur et de mème largeur(Ph. Bojerianum ?) ; toutes ces plantes disparurent en 1889. Nous avons recu de Kew, où je l'avais observé, le Ph. como- rense. La feuille est trés remarquable dans les Phyllarthron; le limbe est partagé en plusieurs parties de plus en plus étroites, arti- culées entre elles, comme le pétiole est articulé sur le limbe. On retrouve dans le tissu des particularités semblables à celles des genres précédents; notamment ces poils en écusson et quelques fibres serpentant dans le tissu de la feuille. La structure anatomique fournira pour les diverses espéces des Crescentia des caractères importants; je ne puis entrer dans des détails trop longs, je n'ai pu du reste en faire une étude appro- fondie. Il est certain cependant qu'une analogie générale de struc- ture relie diverses espèces des genres Colea, Amphytecna, Enal- lagma d’une part, et, d’autre part, tous les Colea ne paraissent pas avoir d'égales affinités anatomiques entre eux. Le fait de l'absence de fruits dans plusieurs espèces décrites comme Colea pourrait faire supposer qu'il y aura là encore des types distincts à séparer génériquement, comme Baillon l'a déjà fait. Le Kigelia pinnata parait, par la structure de sa feuille, offrir plus d'analogie avec le Parmentiera et le Crescentia Cujete qu'avec les Colea et Enallagma; il présente, dans son tissu, de gros cristaux rayonnés et alvéolés de silice (?), que je n'ai pas retrouvés ailleurs. On les voit aisément en observant la feuille aprés incinération. AVICE. — VARIÉTÉ MARITIME DU SOLANUM DULCAMARA. 415 Il y a encore beaucoup d'études à faire sur ce groupe trés riche en formes, qui est si distinct du groupe homogéne des autres Bignoniacées. Notre belle colonie de Madagascar est particuliére- ment riche en Crescentiées; il est à souhaiter que l'histoire en soit bientót complétée. NOTE SUR UNE VARIÉTÉ MARITIME DU SOLANUM DULCAMARA L.; par M. le D' AVICE (1). En herborisant au sillon Talbert, longue bande de sable et de galets qui prolonge de plus de 3 kilomètres en pleine mer la pres- qu'ile de Pleubian (Cótes-du-Nord), je fus, il y a trois ans, frappé par l'aspect d'un vaste tapis de Douce-amére à port bien différent de celui du Solanum Dulcamara, si commun dans nos haies. La tige n'est pas sarmenteuse, mais dressée, vigoureuse et n'a pas besoin de soutien. Les feuilles tantót entiéres, tantót segmen- tées, polymorphisme qui se présente également dans la plante ter- restre, ont une épaisseur environ triple de celle des feuilles du type; elles offrent deux couches de cellules palissadiques, particu- larité découverte par notre confrére M. Lesage, auquel j'avais envoyé la plante (voy. à cesujet sathése pourle Doctorat és sciences, p. 56); elles sont glabres, luisantes, ainsi que la tige et ses divi- sions ; elles sont facilement caduques par la dessiccation, elles jaunissent, ce qui en rend la préparation difficile. Les pétales, d'un noir luisant à la base, sont dépourvus de ces taches nectariféres arrondies, d'un blanc verdátre, dont l'ensemble forme une couronne si élégante dans le-type; ce caractére des taches nectariféres me parait constant, il est mentionné dans la Flore de Normandie par de Brébisson, dans celle de l'Ouest par Lloyd et dans celle des environs de Paris par Cosson et Germain. Les fruits, un peu plus gros que ceux du type, sont presque sphé- riques; dans le type ils sont ovoides, la coloration est la méme. La plante est trés abondante au sillon Talbert, trés abondante aussi à une cinquantaine de kilométres de là, à Locquémo, prés l'embouchure de la riviére de Lannion. Je dois cette seconde loca- lité à M. Philippe, pharmacien à Paimpol, qui me dit avoir observé là un tapis de Dulcamara analogue à celui du sillon Talbert, dont (1) Cette Note est le développement de la communication verbale faite à la Société au commencement de la séance du 24 juillet (voy. plus haut, p. 356). 416 SÉANCE DU 24 JUILLET 1896. je lui faisais la description ; en effet, vérification faite à Locquémo, il s'agissait bien de la même plante. Dans les deux localités, les racines plongent dans un humus toujours imbibé de sel marin, et la plante reçoit l'embrun des vagues. J. Lloyd, aprés la réception et l'examen de mes échantillons, m'écrivit : « En tout cas c'est bien Solanum lignosum seu Dulcamara marina de Ray Syn. qui s'exprime ainsi : Hanc plantam toto habitu suo et omnino a priore (Dulcamara) diversam esse nobis confirmavit peritissimus botanicus D" Brown ». (Ray Syn. p. 265, an 1724.) Notre Secrétaire général qui, lui aussi, a bien voulu mettre à ma disposition sa complaisance et son érudition, est arrivé aux mémes conclusions, aprés avoir comparé notre échantillon à celui du Muséum, dont voici l'étiquette copiée par M. Malinvaud : DULCAMARA MARITIMA N. Solanum lignosum seu Dulcamara marina D. Brown. Rai Synop. ed. 3, p. 265. Hansen Herb. N. 1116. Fl. d. Schles. Holst. Lauenbg. Nolte On lit au verso la note suivante : Feuilles épaisses, à odeur de musc, luisantes, fleurs plus grandes, les nec- taires non perforés, baies plus grandes, rondes, uniloculaires — se trouve sur le bord de la mer Baltique — La plante a de 1 à 1 1/4 pied de hauteur — non adscendante. Une seconde étiquette est affectée au méme échantillon et porte : DuLCAMARA MARITIMA Nolte Dania Ded. Jos. Decaisne 1871. Les caractéres réellement importants qui différencient notre plante du type sont, comme me le fait remarquer notre Secré- taire général, ceux de la corolle et ceux du fruit, mais suffisent- ils pour en faire une espèce, à l'exemple des auteurs anglais? M. Malinvaud ne le pense pas, etalors il faudrait écrire : SOLANUM DULCAMARA L. var. MARITIMUM; Dulcamara marina Ray Synopsis. La question, d'ailleurs, est difficile à trancher et dépend de l'idée que l'on se fait de l'espéce; on me permettra de dire, en terininant, que le botaniste serait heureux de toujours trouver, dans les dia- gnoses, des caractéres aussi faciles à constater. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE €raminées : Descriptions, figures et usages des Graminées sponta- nées et cultivées de France, Belgique, Iles Britanniques, Suisse; par T. Husnot, 1" livraison, 24 pages in-4° et 8 planches (1). Chez l'auteur, T. Husnot, à Cahan, par Athis (Orne). Linné regardait les Graminées comme les plébéiens de l'empire de Flore; il est certain que la parure des plus élégantes d'entre elles ne saurait rivaliser avec le coloris des Lis et des Roses, ni avec la palette éclatante des aristocratiques Orchidées; elles n'en sont pas moins, parmi les végétaux, ceux qui rendent le plus de serviees à l'homme (2) et qu'il importe le plus à l'agriculteur de connaitre. Aprés avoir puissamment contribué depuis prés d'un quart de siécle, par une série nombreuse de publications que l'Académie des sciences a deux fois couronnées, à propager les connaissances bryologiques et à en assurer le progrés dans notre pays, M. Husnot aborde aujourd'hui une làche analogue et non moins profitable relativement aux Glumacées; il y était d'ailleurs préparé par ses études antérieures sur les Graminées et les Cypéracées des Antilles. Une Monographie illustrée de la pre- miére de ces familles comblera une lacune dans notre littérature bota- nique; elle sera fort appréciée par nos confrères débutants qui, se voyant doublement guidés, par le texte descriptif et les figures, hésiteront moins à essayer des analyses dont beaucoup s’exagèrent les difficultés. Les botanistes plus avancés trouveront dans ce Traité spécial une abon- dance et une süreté de renseignements que les Flores générales ne sauraient leur offrir au méme degré. Les indications relatives à la géo- graphie botanique sont notamment trés développées; indépendamment des limites de l'aire générale, les nombreuses localités mentionnées pour chaque espéce font connaitre avec détail sa distribution dans nos pays. Les usages des plantes utiles sont indiqués. L'auteur a noté les faits de naturalisation et décrit les espéces cultivées, ainsi que les sub- Spontanées. (1) L'ouvrage complet se composera de quatre livraisons contenant, cha- cune, 8 à 10 planches et21 pages de texte. Chaque livraison expédiée franco : 7 fr. 50. (2) Graminum folia pecoribus et jumentis leta pascua; semina minora avibus, majora hominibus esculenta sunt. (LiNNÉ, Philos. bot.) T. XLII. (SÉANCES) 27 418 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Husnot dessine et grave lui-même les figures de ses planches, ce qui est une garantie de fidélité; toutes les espèces décrites sont repré- sentées dans leurs parties essentielles. Gràce aux facilités d'analyse que procurent ces excellents dessins et aux tableaux dichotomiques placés en tête de chaque genre (1), ainsi qu'à la mise en relief par la typographie, dans le texte descriptif, des caractéres différentiels, le tra- vail de détermination des espéces est rendu facile aux plus novices. Cette livraison comprend les quarante premiers genres répartis dans onze tribus : Maydeæ, Oryzeæ, Phalarideæ, Coleantheæ, Zoysiew, Paniceæ, Chlorideæ, Seslerieæ, Andropogoneæ, Arundineæ, Agros- teæ. Les genres les mieux représentés sont : Agrostis (non compris les Apera), 12 espèces; Calamagrostis, 9; Phalaris et Phleum, chacun 7. ERN. MALINVAUD. Note sur le polymorphisme du Populus Tremula L. et sa variété Freyni; par M. Joseph Hervier [Revue générale de Botanique, t. VIII (1896), page 177]. Tirage à part de 11 pages et 1 planche. . Le Populus Tremula présente des feuilles à base ordinairement plus ou moins arrondie et tronquée et d'ailleurs excessivement variables dans leurs dimensions, suivant l'àge et le développement du sujet. Àu contraire, dans la variété Freyni, ainsi nommée par M. Hervier en l'honneur du savant monographe des Renonculacées, M. J. Freyn, les feuilles sont « ovales-elliptiques, acuminées au sommet et cunéiformes à la base depuis son tiers inférieur en un angle trés étroit, ce qui lui donne une figure bien caractérisée toute spéciale ». De plus ces feuilles sont de méme forme, d'une constance remarquable sur le méme rameau et varient à peine de dimension de l'état jeune à l'état adulte (2). Cette variété a été découverte par notre confrére à Veauche (Loire), dans les bois, sur un terrain argilo-calcaire (de formation pliocéne). Incidemment, pour faire ressortir davantage la constance de la variété (1) Une clé analytique des genres sera publiée avec la dernière livraison. (2) M. Joseph Hervier, dans le 5° Bulletin de la « Société pour l'étude de la flore franco-helvétique » (1895, p. 18), résume comme il suit la diagnose de la variété Freyni ; PoPULUS TREMULA L. var. FREYNI J. Hervier ad amicos. Hæc varietas a typo et ejusdem diversis formis precipue differt : Foliis ramulorum nunquam subrotundis, nec suborbicularibus, nec ovali-rotundis, nec obtusis, nec retusis, sed ovali-ellipticis, adultis ejusdem forme, nec ad basin cor- datis, sed decrescentibus a tertia parte inferiore angulo cuneato strictissimo ; gla- berrimis semper utrinque, et tum in junioribus tum in nascentibus etiam glaberrimis, glauco-viridibus, non cinereo-griseis, subtus glaucescentibus vel discoloribus, etc. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 419 Freyni, l'auteur examine l'extrême polymorphisme du type et décrit en détail les variations de la feuille. L'auteur développe, à la fin de sa Note, une vue ingénieuse. Pendant l'ére tertiaire, les conditions physiques et biologiques, jusqu'alors re- marquablement uniformes, se sont différenciées au point de produire la variété qui caractérise l'éere moderne. Le règne des Gymnospermes a pris fin, les Palmiers et les arbres à feuillage caduc ont au contraire atteint leur apogée. « Le monde végétal déploie, avant l'invasion finale des froids septentrionaux, une ampleur et une diversité jusqu'alors in- connues. » Or, ajoute M. Hervier, « le Populus Tremula est sans con- tredit une espèce fort répandue du Tertiaire ; la constance de forme que nous observons dans la variété Freyni, par rapport au type Tremula si variable, ne donnerait-elle pas à penser que, trouvée uniquement sur le Pliocène, cette variété pourrait être un représentant du type primaire ou ancestral du Populus Tremula? » Er. M. Observations sur le Medicago media Persoon; par M. l'abbé F. Hy (Journal de Botanique de M. Morot, 1* déc. 1895). Mal défini par son auteur (1), le Medicago media Pers. a été diver- sement interprété par ceux qui l'ont mentionné : espèce autonome (Boreau), ou simple forme versicolore du M. sativa (Koch Syn., édit. 3), pour quelques-uns hybride des M. sativa et falcata (Reichenbach, Kirs- chleger, Grenier et Godron, Willkomm et Lange), ou encore subordonné comme type de rang inférieur au M. falcata (Corbiére, Nouvelle Flore de Normandie), d'autres l'ont entièrement passé sous silence (Duby, Cosson et Germain, etc.). Dans la région occidentale qu'il a explorée, M. Hy a observé entre les Medicago falcata et sativa de nombreuses formes intermédiaires, généralement rapportées au M. media et parmi lesquelles il a reconnu trois plantes distinctes qu'il a nommées et caractérisées comme il suit : 1^ MEDICAGO cycLocarpa, caule prostrato, floribus flavis vel demum livido aut violaceo-variegatis, leguminibus contortis, unam circiter spiram formantibus. Peut-être race régionale du M. falcata, d'ail- leurs trés fertile et non hybride. 2» X MEDICAGO spuria (M. cyclocarpa X sativa), caule robusto de- cumbente, floribus luteo et violaceo-variegatis, post anthesim deciduis, vel rarius legumina ad duplicem spiram contorta proferentibus. M. Hy a rencontré un pied unique de celte forme prés des Ponts-de-Cé et la cultive depuis quatre ans. (1) Persoon, Synopsis, p. 356. 420 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 3° x MEDICAGO LILACEA, caule prostrato, ramis elongatis, floribus violaceis, leguminibus arcuatis vel circulum integrum formantibus. Rare et peu fertile, cette plante diffère des M. falcata et cyclocarpa par la couleur dela corolle, et du M. sativa par ses gousses; « peut-être représente-t-elle une autre hybride des mémes parents avec interversion des caractères ? » L'auteur synthéiise les résultats de ses observations dans le tableau suivant : À. Fleurs jaunes ou nuancées de jaune au début : Prarts D des soc ee sr M. falcata. Fruits abondants et contournés en cercle......... M. cyclocarpa. Fruits rares ou nuls...... BIOS cc V. oui X M. spuria. B. Fleurs bleues ou violettes (sans mélange de jaune) : Fruits en cercle ou seulement arqués.......... x X M- lilacea: Fruits formant deux ou trois tours de spire....... M. sativa. Doit-on admettre, avec M. Urban, de Berlin, l'unité spécifique du groupe entier ou expliquer par des productions hybrides l'existence de formes stériles? Tl reste alors à déterminer avec précision les limites des types autonomes. Ern. MALINVAUD. Notes sur quelques Leontodon ; par Alfred Chabert (Bulletin de l'Herbier Boissier, mai 1896). ~ Des assertions contradictoires relativement à la conformation de Paigrette de certaines espèces de Leontodon ont été émises par les auteurs les plus consciencieux, parce que le plus souvent leur analyse a porté sur des fruits à maturité incomplète. L’aberration visuelle causée par l'astigmatisme dont sont atteints quelques observateurs explique aussi, dans certains cas, les différences que présente, suivant les ouvrages, la description de la méme plante. Le LEONTODON AUTRANI nov. sp. e sect. Asterothrix Cass., rencontré, entre 2200 et 2500 métres d'altitude dans le Piémont septentrional, prés de Bardonnéche, sur la « cima della Pianetta », différe des autres Aste- rothriz d'Europe et d'Orient « par un port tout à fait différent, lai- grelte d'un blanc de neige, les feuilles peu hérissées de soies stelli- géres, etc. » L'auteur décrit ensuite le Leontodon pyrenaicus Gou. var. OVINUS : « Scapo simplici, 8-10 centim. alto, cylindrico non versus apicem fistu- loso-incrassato neque squamoso, rarius 1-2 bracteolato, floribus pallide luteis, anthodii phyllis viridibus et albo-tomentellis. Versus 2200-2350 m. s. m. in monte « le Grand-Arc » Sabaud. meridion. » REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 421 D'une étude attentive et comparée, à l’aide de nombreux matériaux, des variétés du Leontodon Taraxaci Lois., l'auteur conclut que les formes les plus différenciées constituent des races locales trop peu fixes pour mériter d'étre distinguées. Une seule, intermédiaire entre les L. Taraxaci Lois. et pratensis Rchb., lui a paru devoir être décrite. Serait-ce un hybride ? La Note se termine par une observation relative au Leontodon Rever- choni Freyn (in Willk. Suppl. Hisp.), intermédiaire entre L. autum- nalis et L. pyrenaicus. Serait-ce un hybride des deux? Env. M. Notes sur les Zsoetes du centre de la France, la classifi- cation de la section des Amphibies et sur les herborisations de 1895, en Berry; par M. A. Le Grand (Extrait des Mémoires de la Société historique du Cher). Tirage à part de 19 pages in-8°, Bourges, 1896. Les deux premiers chapitres reproduisent des communications faites à la Société botanique de France (1); dans le troisiéme, l'auteur expose une « Nouvelle classification des /soetes amphibies ». Ayant remarqué que les T. velata Br., tenuissima Bor. et adpersa Br. ne se distinguent que par des caractères peu importants tirés des macrospores, notre con- frère les réunit en une seule espèce, Isoetes variabilis Le Gr. Il donne ensuite le récit des « Herborisations de 1895 en Berry » : 1° aux envi- rons de Sancerre et le long dela Loire; 2° dans les marais de Coullons (Loiret), où l'auteur constate que le Polystichum cristatum signalé à cette station, en 1890, par M. Jullien-Crosnier n'est qu'une forme du Polystichum spinulosum ; 3° dans la Brenne et aux environs de Chà- teauroux, oü sont signalés pour la premiére fois les Plantago cari- nata, Chara aspera, Nitella hyalina, ainsi qu'une forme nouvelle du Filago lutescens « trés réduite, à tige longue de 2 à 5 centimétres, ter- minée par un, deux ou trois capitules agglomérés ». Cette remarquable variété, que l'auteur appelle pygmæa, rappelle par son port l’Evax pygmaa. Enfin l Isoetes tenuissima a été retrouvé dans de nombreux étangs et jusqu'auprés de Châteauroux; cette espèce parait abondante dans toute la région de la Brenne. Ern. M. La flore littorale du Portugal; par Jules Daveau (Bulletin de l'Herbier Boissier, vol. IV). Tirage à part de 52 pages in-8*. Genéve, 1896. Le Portugal offre un périmétre de 1795 kilométres, sur lesquels 793 (1) Bull. Soc. bot. de France, t. XLII, pp. 47 et 622. 422 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pour le développement des côtes, qui est considérable par rapport à la surface totale du territoire. Ce pays est divisé en deux parties par la vallée du Tage: au nord de ce fleuve règnent des chaines de montagnes dont les principaux sommets atteignent 2000 métres, les neiges garnis- sent les hautes cimes pendant plusieurs mois de l'année, c'est la région du Pin maritime et des Chénes à feuilles caduques; au sud du Tage, au contraire, les plaines dominent, la neige est inconnue, on est dans la région du Pin Pignon et des Chénes à feuilles persistantes. On dis- tingue en outre, dans ces deux grandes divisions, des zones littorale des plaines et collines, montagneuse et subalpine; c'est exclusivement de la première que l’auteur traite dans cette étude. Ne pouvant le suivre dans les développements circonstanciés qu'il donne à son sujet, nous nous bornerons à reproduire les conclusions formulées à la fin du Mé- moire, en mentionnant quelques plantes caractéristiques. Des quatre stations principales : VASES SALÉES, FALAISES, DUNES et LANDES, Ce sont les VASES SALÉES qui offrent le plus grand nombre d'espèces septentrionales et le nombre le plus réduit d'espéces méditer- ranéennes; en outre, cette station posséde peu d'espéces ibériques et pas une seule espéce endémique. Parmi les plantes communes des vases salées et estuaires nous citerons : Aster longicaulis, Inula crith- moides, Statice Limonium, S. ovalifolia, S. ferulacea, Sueda fruti- cosa et maritima, Obione glauca et portulacoides, Salicornia fruti- cosa, S. radicans, S. herbacea, Zostera marina, Scirpus maritimus (diverses formes, mais non le type), Spartina stricta, ce dernier for- mant de véritables prairies. Les pUNES viennent au second rang dans ce méme ordre d'idées; elles montrent en effet, aprés les vases salées, la plus forte proportion d'es- péces nord-atlantiques. Au nord du Tage, elles confinent à une région assez restreinte de plaines ou de basses montagnes; au sud du fleuve, elles bordent de vastes plaines qui s'enfoncent dans l'intérieur. Parmi les espèces dominantes dans les parties de la dune à demi fixées, lau- teur signale par ordre d'importance : Psamma arenaria, Artemisia crithmifolia, Crucianella maritima, Agropyrum junceum, Euphorbia Paralias, Scrofularia frutescens, Cakile maritima, Salsola Kali, Diotis maritima, Polygonum maritimum, Eryngium maritimum, Calystegia Soldanella, Pancratium maritimum, Honkeneja peploides. Les FALAISES prennent rang après les dunes. On y rencontre du nord au sud : Euphorbia portlandica, Alyssum maritimum, Spergularia media, Crithmum maritimum. Les LANDES et PINÈDES LITTORALES ne présentent aucune analogie avec le littoral septentrional de l’Europe; par contre, elles possèdent une florule nettement ibérique et locale. Les sables siliceux constituent REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 423 le sol de cette station intermédiaire. On y trouve Ulex, Armeria, He- lianthemum, avec : Halimium Libanotis, Genista triacanthos, Gen- taurea polyacantha, Lepidophorum repandum, Erythrea maritima, Lœfflingia micrantha, Daphne Gnidium, etc. Les espéces septentrionales diminuent progressivement, en méme temps qu'augmentent les espéces méditerranéennes, à mesure qu'on avance vers le sud. La proportion d'espéces propres à la partie occiden- tale du bassin méditerranéen s'éléve en méme temps d'une façon notable. Les espéces ibériques du littoral portugais se retrouvent pour la plu- part dans le sud et sur la cóte orientale de l'Espagne; quelques-unes sont communes avec le nord-ouest, mais c'est l'exception. Gràce à d'importantes publications se succédant rapidement, surtout depuis quinze ans, et parmi lesquelles au premier rang on remarque celles de M. Jules Daveau, la flore du Portugal, longtemps négligée pour. sa riche voisine ibérique, commence à étre connue avec une grande précision. Ern. MALINvAUD. Quel nom doit porter le Erythræa diffuse Woods?; par Aug. Le Jolis (Mém. Soc. nation. Sciences nat. et mathém. de Cherbourg, t. XXV, 1896). La plante dont il s'agit est un type caractéristique de la flore atlan- tique; elle a été signalée jusqu'ici aux iles Acores, au nord du Portugal et de l'Espagne, en Bretagne et dans la presqu'ile de la Hague (Manche). Son histoire présente de singuliéres incertitudes que résume la syno- nymie suivante : Gentiana scilloides Linné fils, Supplem. plantar. p. 175 (1781). Gentiana portensis Brotero, Flora lusitanica, 1, p. 278 (1801). Erythræa portensis Hoffmanns. et Link, Flore portug. I, p. 351, tab. 66a (1809); G. L. Ew. Schmidt, De Erythræa (1828). Chironia maritima Dryander in Aiton, Hort. Kew. édit. 2, t. 1l, pp. 6-7 (1811); non Willd. Spec. plantar. Erythrea Massoni Sweet Hort. britann. édit. 2, p. 363 (1830); H. C. Wat- son in Lond. Journ. of Botany (1844); B. Daydon Jackson in Index Kewensis (1893). 1 Erythræa diffusa Woods in W. J. Hooker, Compan. to the Botan. Magazine, lI, 274 (1835); W. J. Hooker, Ann. and Magaz. of Natur. History, l, 437, tab. 16 (1838); Seubert, Flora azorica, p. 36 (1844); Le Jolis in Ann. sc. nat. (1847); Gren. Godr. Fl. Fr. M, p. 485 (1850). Erythræa scilloides Chaub. in herb. (teste Puel in Bull. Soc. bot. de Fr., 1860); Willk. et Lange, Prodr. Flor. hisp. (1870); Wittrock, Erythr. exsiccatæ, n° 48; Corbière, Nouv. Fl. de Normandie (1894). 424 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ` La diagnose du Gentiana scilloides publiée par Linné fils est telle- ment inexacte et insuffisante qu'il était impossible d'y reconnaitre l'espéce, qui pendant plus d'un demi-siècle est restée énigmatique ; encore en 1845, dans le Prodromus, elle est reléguée, à la fin du genre, dans la catégorie des « Gentianæ ignotæ ». Aussi, considérant que la première description exacte et par conséquent valable de cette espèce a été publiée par Brotero, que la première place correcte dans la nomen- clature lui a été assignée par Hoffmannsegg et Link, qui en ont égale- ment donné la première figure, M. Le Jolis est d'avis de la nommer ERY- THRÆA PORTENSIS (Brot.) Hoffm. et Link; Porto parait être en effet le centre de son air de dispersion. Une « Note additionnelle » contient de curieux renseignements sur la découverte de cette remarquable Gentianée en Normandie; M. Le Jolis l'y observait, dés avant 1840, dans les landes de la presqu'ile de la Hague (Manche) et, comme il ne la voyait signalée dans aucune Flore francaise, n'ayant pas alors d'autres ouvrages à sa disposition, il demeura con- vaincu que c'était une bonne espéce encore ignorée et, en février 1845, il en soumit à la Société Linnéenne de Normandie une description dé- taillée, accompagnée de dessins et d'échantillons; il l'appelait Chironia peploides à cause de la ressemblance de ses feuilles avec celles du Pe- plis Portula. La Commission chargée du Rapport à faire sur cette com- munication déclara « qu'elle n'avait pu voir dans la Chironia peploides de M. Le Jolis qu'une forme (trés exceptionnelle de la Chironia Cen- taurium... sur laquelle on ne pourrait constituer ni une espèce, ni méme une variété... » Ces conclusions, aussi peu encourageantes que mal fondées, n'empéchérent pas heureusement notre distingué confrére de Cherbourg de poursuivre avec succès ses recherches sur l'Erythræa diffusa. : ERN. MALINVAUD. La Vigne du mont Ida et le Vaceinium ; par M. le D" Saint- Lager. Broch. de 37 pages in-8*; Paris, J.-B. Baillière et fils, 1896. L'auteur signale, dans cette Notice, un nouvel exemple de la facilité avec laquelle persistent certaines erreurs traditionnelles. Il s'agit ici du nom spécifique Vitis-idea appliqué par Linné à l'Airelle à fruits rouges et religieusement répété par tous ses successeurs; or cette attri- bution onomastique est en contradiction manifeste avec les données de l'histoire et de la géographie, qui s'accordent, d’après les recherches de notre confrére, à montrer l'Airelle à fruit noir, Vaccinium Myrtillus L., comme la seule connue des naturalistes de l'Antiquité. Il est juste d'ajou- ter que l'erreur historique dont il s'agit n'est pas imputable seulement à Linné, mais remonte beaucoup plus haut. Plusieurs anciens bota- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 425 nistes, sans égards pour le sens géographique de Vadjectif idæa, don- naient au terme Vitis-idæa une sorte d'acception générique et le fai- saient entrer dans les phrases suivantes servant à désigner huit arbris- seaux : 1° VITIS IDÆA NIGRIS ACINIS Gesner — Vaccinium Myrtillus L. 2° VITIS IDÆA RUBRIS ACINIS Gesner — Vaccinium Vitis-idæa L. 9? ViTIS IDÆA ALTERA Clus. — Vaccinium uliginosum L. 4° VITIS IDÆA TERTIA. PALUSTRIS Clus. — Vaccinium Oxycoccos L. 5° VITIS IDÆA FOLIIS CARNOSIS C. Bauh. — Arbutus Uva-ursi L. 6° VITIS IDEA NIGRA SECUNDA Thalius, Clus. — Arbutus alpina L. 7° VITIS IDÆA TERTIA Clus. — Mespilus Amelanchier L. 8° VITIS IDÆA POLIFOLIA MONTANA J. Bauh. — Andromeda polifolia L. M. Saint-Lager conclut de ses recherches que, sur les huit arbrisseaux ci-dessus, un seul, l'Airelle à fruits noirs, se trouve au mont Ida de Troade (1) et y a été indiqué par Théophraste, le plus ancien des bota- nistes grecs et le seul auteur de l'Antiquité ayant fait mention du Myr- tille (2). Les auteurs latins ne goütaient pas le plaisir des excursions en montagne, le sentiment esthétique qui a fait naitre ce genre de sport, aujourd'hui si développé, n'existant pas chez les Anciens; il n'est donc pas étonnant que leurs écrits aient passé sous silence les nombreuses espéces caractéristiques de la flore alpine. La plante, trés controversée, désignée sous le nom de Vaccinium dans les poésies de Virgile et d'Ovide ou dans les traités de Pline etde Vitruve serait, d'aprés Matthiole (Comm. I, 107, et notre savant confrére adopte cette interprétation) une Jacinthe dont les fleurs servaient à teindre en pourpre les étoffes et les vêtements. Le chapitre consacré au développement de cette thése d'érudit est par- ticuliérement instruetif. Malgré l'application erronée du nom générique Vaccinium, M. Saint- Lager ne demande pas qu'il soit banni de la nomenclature botanique. « On pourra, dit-il, le conserver provisoirement, à cóté de plusieurs autres qui ont été détournés de leur signification primitive, jusqu'au jour où quelque réformateur influent parviendra à faire accepter les appellations Myrtillus niger, M. ruber, M. uliginosus, M. Oxycoc- cus, etc. » Cependant notre confrère estime que, pour ne pas continuer à répéter indéfiniment une erreur historique et géographique, il convien- drait de remplacer d'ores et déjà la dénomination Vaccinium Vitis- (1) On sait qu'il y a deux monts Ida, l'un en Phrygie (ancienne Troade) et l'autre en Crète, actuellement mont Psiloriti. (2) Théophraste, {Hist. plantar. IIl, 17. M. Saint-Lager observe que la Vigne et la Ronce du mont Ida n'appartiennent pas à la flore de la Grèce continentale ni à celle des iles de l'Archipel, non plus qu'à celle de la Crète où existe l'autre mont Ida, 426 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. idea par celle de Vaccinium rubrum Dodoens, Myrtille à fruit rouge. Si l'on adopte les prémisses, qui nous paraissent solidement établies, cette conclusion s'impose; à moins d'une étroitesse invincible de parti. pris, on ne peut lui refuser son approbation (1). Ern. MALINVAUD. Effets du froid pendant l'hiver 1894-95; par M, Gaston Allard; 24 pages in-8*. Angers, 1896. L'auteur établit un parallèle entre les deux hivers particulièrement rigoureux 1879-80 et 1894-95; le froid a atteint 20 degrés pendant le premier et s’est arrêté à 155,8 dans le second, qui a été par suite un peu moins désastreux. En 1894-95, les végétaux provenant de la région méditerranéenne, de certaines parties de la Chine, du Népaul, du Chili, de la Nouvelle-Hol- lande ont été en général plus éprouvés que ceux originaires du nord de la Chine, du Japon, de l'Amérique septentrionale et de la Californie. Deux listes, l'une « des végétaux ligneux cultivés à la Maulévrie, prés Angers, ayant été plus ou moins atteints par le froid pendant l'hiver 1894-95 », l'autre « des végétaux ligneux cultivés à la Maulévrie, rares, peu répandus ou offrant quelques particularités et sortis indemnes de l'hiver 1894-95 », contiennent de nombreux renseignements profitables aux arboriculteurs. Un dernier chapitre a pour titre : « Observations que j'ai faites dans mon arboretum, pendant les hivers 1879-80 et 1894-95, sur quelques variétés d'arbres et d'arbustes qui ont montré plus de résistance au froid que l'espéce. » L'auteur fait remarquer que « les variétés énumérées comme étant plus résistantes au froid que l'espéce pourraient peut-étre par le semis hériter de cette résistance », et l'on essayerait ainsi de former des races plus avantageuses sous ce rapport que les types correspondants. M. Allard a encore observé qu'on peut augmenter la résistance au froid. des végétaux par l'hybridation, en croisant une espéce rustique avec une de ses congénéres qui l'est moins. Ainsi un hybride des Quercus Mirbeckii et sessiliflora a résisté à l'hiver 1819-80, tandis que le Q. Mirbeckii a été détruit; le Cistus corbariensis Poir., hybride des C. longifolius Lamk et populifolius L., est plus résistant au froid que ce dernier, etc. .. uw. M. . (1) A notre sens, la durée d'une erreur grave dûment constatée ne lui con- fére pas des quartiers de noblesse; si elle constitue un contresens en histoire et en géographie, il n'est jamais trop tard pour la redresser. Cette question pourrait étre portée à l'ordre du jour du futur Congrés international appelé à reviser les Lois de la nomenclature botanique, ou du moins à se prononcer sur les contestations dont elles sont l'objet. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 427 Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, tome huitième (1896). — Prix de l’abonnement annuel : 20 francs pour la France, 22 fr. 50 pour l'étranger. Paris, Paul Dupont, éditeur, 4, rue du Bouloi, Paris. Livraisons in-8°, paraissant le 15 de chaque mois. N°: 85 à 90 (1° semestre 1896). Bonnier (G.), n^ 85 : RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA MIELLÉE, Cordemoy (E. et H. Jacob de), n° 87 : SUR LE POLYMORPHISME DE L'As- plenium lineatum (avec 2 planches). — Cette singulière Fougère varie à fronde : 1° simplement pinnée, 2° bipinnatifide, 3° tripin- natifide ou tripinnatipartite, 4* quadripinnatifide, avec des subdi- visions pour chacune de ces variétés. L'auteur conclut en ces termes : « S'agit-il d'une espèce en voie d'évolution? Convient-il d'y voir un exemple de constitution de races à l'état sauvage ? Ou bien faut-il tout simplement admettre que la notion de l'espéce doive étre plus compréhensive et que celle-ci puisse abriter des formes trés variées, pourvu qu'un lien bien défini les rattache les unes aux autres (1). » Coupin (Henri), n^ 86: NOUVEAU DISPOSITIF POUR LA COLORATION DES COUPES. Géneau de Lamarliére, n? 85, 86, 87, 88, 89: REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MusciNÉES DEPUIS LE 4° JANVIER 1889 Jus- QU'AU 1° JANVIER 1895. Hervier (Joseph), n° 89 : NOTE SUR LE POLYMORPHISME DU Populus Tremula L. ET SA VARIÉTÉ Freyni (avec 1 planche). Hochreutiner (Georges), n° 87, 88, 89, 90 : ÉrupEs SUR LES PHANÉ- ROGAMES AQUATIQUES DU RHÔNE ET DU PORT DE GENÈVE (avec 1 planche). — La première partie est consacrée à l'étude du Zan- nichellia palustris, morphologie et anatomie. La seconde partie a pour objet la « Physiologie des plantes aquatiques du Rhóne et du port de Genéve » et traite de l'ascension de l'eau. dans ces plantes, qui sont ensuite étudiées au point de vue du géotropisme et de son influence particuliére sur la base des tiges, enfin de l'hydrotropisme, du rhéotropisme et de l'héliotropisme. ' Marmier (L.), n° 90 : REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROPIE ET LES FERMENTATIONS PENDANT LES ANNÉES 1893 ET 1894. Mesnard (Eugène), n 88, 89 : ACTION DE LA LUMIÈRE ET DE QUELQUES (1) Quelques Fougères françaises présentent aussi des degrés très divers de subdivision de la fronde, notamment l'Asplenium Halleri avec les variétés fontanum, refractum, etc. 428 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. AGENTS EXTÉRIEURS SUR LE DÉGAGEMENT DES ODEURS (avec une planche). Molliard, n° 86 : SUR LA FORMATION DU POLLEN DANS LES OVULES DU Petunia hybrida (avec 1 planche). Palladine (W.), n° 90 : RECHERCHES SUR LA CORRÉLATION ENTRE LA RESPIRATION DES PLANTES ET LES SUBSTANCES AZOTÉES ACTIVES. Parmentier (Paul), n° 85, 86 : RECHERCHES SUR LES ÉPILOBES DE France (2 planches). — Cette Monographie est divisée en six chapitres : 1° Caractères morphologiques et taxinomiques du genre et de ses subdivisions; 2» Caractères anatomiques; 3° Valeur taxi- nomique de quelques-uns de ces caractères; 4° Histoire généalo- gique des représentants du genre; 5° Coup d’œil sur les formes hybrides (dont 56 sont énumérées); 6° Description morpholo- gique des espéces, celles-ci sont au nombre de 19 pour la France, classées dans l'ordre suivant : Epilobium spicatum Lamk, E. Dodonæi Villars, E. Fleischeri Hochst. (race alpine du Dodonei), E. Duriei Gay, E. montanum L., E. lanceolatum Seb. et Maur. (race localisée et réduite du montanum), E. collinum Gmel., E. hirsutum L., E. parviflorum Schreb., E. alsinefolium Vill., E. alpinum L. (race montagnarde de lalsinefolium), E. pa- lustre L., E. tetragonum L., E. Lamyi F. Schultz (sous-espèce du tetragonum), E. roseum Schreb., E. trigonum Schrk, E. obscu- rum Schreb. (race montagnarde et silicicole du tetragonum), E. Tournefortii Michal. (sous-espèce du tetragonum), E. nutans Schmidt. Vallot (J.), n° 89 : SUR LA VITESSE ET LA CROISSANCE DUN LICHEN SAXICOLE. — Il s’agit du Parmelia saxatilis observé sur la route de Chamonix au Montanvert, à environ 1780 mètres d'altitude. De mesures prises à diverses époques sur plusieurs individus de cette espèce, de 1887 à 1895, il résulte que le Parmelia saxatilis, en moyenne, augmente chaque année, dans la localité mentionnée ci-dessus, d'environ un demi-centimètre en diamètre, de 1°",07 en circonférence et de 14 centimètres carrés en surface. La vie de ce Lichen, dans ces conditions et en admettant qu’il ne rencontre aucun obstacle à son développement, serait de quarante à cin- quante ans. EnN. MALINVAUD. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 429 Journal de Botanique, paraissant le 1° et le 16 de chaque mois; directeur, M. Louis Morot. 10° année, 1896, n^ 1 à 12 (janvier-juin). — Prix de l'abonnement annuel : 12 francs par an pour la France, 15 franes pour l'étranger. Paris, bureau du Journal, 9, rue du Re- gard, et à la librairie J. Lechevalier, 23, rue Racine. Amann (Jules), n° 11 : NOUVELLES MÉTHODES DE PRÉPARATION DES CRYPTOGAMES CELLULAIRES VERTES. Bertrand (6.) et Malévre (A.), n° 3: SUR LA DIFFUSION DE LA PECTASE DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL. Bonnet (D' Edmond), n° 4, 5, 6 : GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA Tu- NISIE. Boudier, N° 9 : SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE Prototremella Pat.— Prototremella calospora Boud., Saint-Denis, près Paris. Brunotte (Camille), n° 3 : CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA FLORE DE LA LORRAINE. i Camus (G.), n° 1 : Ophrys litigiosa. — M. G. Camus donne ce nom à l'Ophrys Pseudospeculum plurim. auct. non DC., qui est du groupe de l'O. aranifera, tandis que la plante de De Candolle est voisine d'O. lutea et probablement hybride (0. lutea X Sco- lopaz?) (1). Daveau (J.), n° 2 : DICHOGAMIE PROTÉRANDRE CHEZ LE Kentia Belmo- reana. Drake del Castillo (E.), n° 12 : CONTRIBUTION A LA FLORE DU TONKIN. — Espèce nouvelle : Ficus tuphapensis. Franchet, n° 8: LE R. P. DELAVAY. — N° 10, 11,12 : Sun Les Aletris ASIATIQUES.— Spec. nov. : A. lac- tiflora, A. revoluta, A. stenoloba. Hariot (P.), n^ 12 : LE GENRE Pilonema. Hue (abbé), n° 1, 2, 5,6, 8, 9, 10, 11 : LICHENS D’Aix-LEs-Bains. Kuntze (0.), n° 6 : LES PROPOSITIONS VIENNOISES DE NOMENCLATURE. . — C’est la traduction d'un article de M. Roscoe Pound, publié dans « The American Naturalist ». Il s'agit de six propositions de nomenclature faites à l'Assemblée des naturalistes de Vienne par MM. Ascherson et Engler. < N° 10: A PROPOS D'UNE LETTRE D'ALPH. DE CANDOLLE A M. Ma- LINVAUD. (1) Voy. sur ce sujet le Bulletin, t. XXXVIU (1891), pp. 259 et suiv. 430 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Malinvaud (E.), n° 9: UNE LETRE D'ALPHONSE DE CANDOLLE. — N°11 : SIMPLE QUESTION ADRESSÉE A M. O. KUNTZE. Roze (E.), n° 1, 2 : LA TRANSMISSION DES FORMES ANCESTRALES DANS LES VÉGÉTAUX. Sauvageau (C.), n° 4 : NOTE SUR LE Sírepsithali«, NOUVEAU GENRE DE PHÉOSPORÉES. — Deux espèces : S. curvata et S. Liagare. — N° 6 : Sun v'Ectocarpus virescens Thuret ET SES DEUX SORTES DE SPORANGES PLURILOCULAIRES. — N° 8 : SUR LA NATURE DES SPORANGES EN CHAPELET DE L'Ecío- carpus confervoides. — N° 10, 11: Norte sun L’Ectocarpus (Pilayella) fulvescens Thuret. Sauvan (L.), n% 7, 8, 9 : LOCALISATION DES PRINCIPES ACTIFS DANS QUELQUES VÉGÉTAUX. Ern. MALINVAUD. Scrinia floræ selectæ ; Directeur, M. Charles Magnier. Bulletin XV (1896), pp. 365-384 (1). Saint-Quentin, chez l'auteur, 7, rue de Bagatelle. — Prix : 2 francs (et avec le fascicule de plantes corres- pondant, 66 franes). Avec la collaboration de quarante-deux botanistes, M. Magnier a publié cette année 237 numéros (3690 à 3926) du Flora selecta exsiccata. Le Bulletin contient, comme les précédents, des Notes sur quelques- unes des plantes distribuées, à savoir : Cornaz, Draba Thomasii Koch. — G. Vivar, le Biscutella levigata dans les Alpes-Maritimes ; Potentilla alba L. — F. Sennen, Centaurea diffuso-paniculata [X C. peregrina Coste et Senn. (2) sp. nov.] et C. calcitrapo-prætermissa (X C. con- fusa Coste et Senn. sp. nov.). — O. Degraux, Mentha varians De- beaux (3); Quercus pedunculata Willd., Q. microbalanos Bor., Q. Toza Bosc et Q. tozo-pedunculata Ch. Duffour et O. Deb. — Cornaz, Salis nigricans Sm. et Carex subnivalis Arv.-Touv.— F. SENNEN, Eragros- tis Barrelieri Dav. Ern. M. (1) Voy. l'analyse du fascieule XIV dans le Bulletin, 1895, p. 203. (2) Il existait un. Centaurea peregrina de Linné, Species, p. 1299. (3) Host a décrit un Mentha varians [Flora austriaca (1831), vol. II, p. 150]. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 431 NÉCROLOGIE Nous avons le regret d'enregistrer aujourd'hui le décès de deux bota- nistes éminents dont les travaux, prolongés pendant une longue suite d'années, ont largement contribué, dans des directions différentes, aux progrés de, notre science. Le baron Sir Ferdinand von MuELLER occupait, depuis 1852, les fonc- tions de Dotaniste du Gouvernement et de Directeur du Jardin botanique à Melbourne (Victoria). Les immenses collections qu'il a rassemblées pendant un demi-siécle étaient à la disposition des savants du monde entier; il les communiquait avec une obligeance et une générosité iné- puisables. Les Musées, les Jardins botaniques, beaucoup de collections privées sont remplis de ses dons. Outre un nombre considérable de pu- blications plus ou moins étendues, on lui doit plusieurs ouvrages trés importants. Nous citerons en particulier le Phytographia Australia, le Flora Australiensis auquel collabora G. Bentham, l'Atlas des Eucalyptus d'Australie, Y Énumération systématique des plantes aus- traliennes, le Choix des plantes extratropicales recommandées pour les cultures industrielles et la naturalisation. Auguste-Adolphe-Lucien TRÉCUL, qui s'est éteint à Paris le 15 octobre 1896, était né à Mondoubleau (Loir-et-Cher), le 8 janvier 1818. Il fit ses études classiques à Saint-Calais (Sarthe), fut interne des hópitaux de Paris et obtint en 1845 le diplôme de Maitre en pharmacie. Sa première publication parut en 1842, dans les Annales des sciences naturelles, sous le titre d' « Observations sur les fruits du Prismatocarpus... et sur celui des Crucifères ». C'était un fragment détaché d'un Mémoire étendu sur la nature des diverses parties de la fleur et sur celle des carpelles en particulier, dans lequel les considérations tirées de l'anatomie tenaient le róle prépondérant. Pour M. Trécul, les études anatomiques ne consis- laient pas seulement dans l'examen des organes tout formés; il prenait ceux-ci à leur premiére apparition et les suivait jusqu'à leur complet développement. « Mais, avant de scruter », pour employer ses propres expressions, « chacun des organes dans ün aussi grand nombre de végé- » taux que possible, il crut utile de suivre le développement de chacun » d'eux sur une méme plante, afin d'acquérir immédiatement des con- » naissances positives sur tous les principaux phénomènes de la végéta- » tion. » Ce fut le Nuphar luteum qu'il choisit. Depuis lors, et dans le méme esprit, il fit paraitre dans les Annales et dans les Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences une longue série d'études sur l'Organogénie végétale, parmi lesquelles nous rappellerons les ob- servations sur les racines adventives et les bourgeons adventifs, sur 432 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'accroissement en diamètre des végétaux dicotylédonés ligneux, sur l'origine et le développement des fibres ligneuses et des fibres du liber, sur la théorie de la greffe, sur la formation des feuilles, sur les forma- tions secondaires dans les cellules végétales, sur les laticifères, etc., etc. Son application au travail était telle que, depuis 1866, où il fut nommé membre de l'Académie des sciences, jusqu'au moment oü sa santé chan- celante nelui permit plus de se livrer à son labeur accoutumé, le nombre des communications qu'il fit à l'Institut dépasse de beaucoup la centaine. De 1848 à 1850, M. Trécul explora la région S.-O. des États-Unis, où il recueillit des collections de plantes et d'animaux, dont une partie fut malheureusement perdue dans le naufrage du navire qui les portait. Ge qui subsiste des collections, déterminées et rangées par M. Trécul, a pris place dans l'herbier du Muséum. .. Rappelons qu'il est l'auteur d'une Monographie des Artocarpées, et que M. Decaisne lui a dédié un genre de cette famille, représenté par un bel arbre qui eroit au Sénégal au bord des cours d'eau. à; NOUVELLES (15 octobre 1896.) — Un avis de la Direction des Annales de l'Institut colonial de Marseille nous annonce la publication vers la fin de décembre prochain, en un volume de 500 à 600 pages environ, de la FLORE DE LA GUADE- LOUPE ET DE LA MARTINIQUE par le R. P. Duss, professeur d'histoire naturelle au collége de la Basse-Terre (Guadeloupe), ouvrage qui ren- fermera des notes de M. le professeur Heckel relatives à l'emploi de ces plantes. On peut, dés à présent, souscrire à cet ouvrage, en envoyant 16 fr. 85 cent. à M. le Directeur des Annales de l'Institut colonial, 63, boulevard des Dames, à Marseille. Aprés l'apparition du volume, le prix sera élevé à 20 francs. — M. Magnier nous prie d'informer les amateurs que les derniers fascicules parus du Flora selecta peuvent être acquis séparément; il offre également un certain nombre d’espèces rares de France et d'Eu- rope, dont la liste sera communiquée sur demande. — S'adresser rue de Bagatelle, 7, à Saint-Quentin. — Par suite de décés, à vendre un herbier composé de 4500 espéces de France, provenant surtout dés Alpes du Dauphiné et de la Savoie, empoisonnées et en bon état. — S'adresser à M° veuve Dechamps, à Saint-Chamond (Loire). Le Secrétaire gónéral de la Société, góraut du Bulletin, E. MALINVAUD. MÀ H—— MÀ 4076. — Lib,-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MOTTEROZ, directeurs. BULL. SOC. BOT. DE FRANCE T. XETIT PL IX $ it Xe Gomont del. Photogravure Rougeron. 1-4. CHAMÆSIPHON GRACILIS RABH. — 5-9. NOSTOC PARMELIOIDES KUTZ. 9-12. TOLYPOTHRIX FASCICULATA NOB. T. XLII, BL X (BULL. SOC. BOT. DE FRANCE P z án RR. zm — 10 ES NTA RCJOCN Photogravure Rougeron. Gomont del. 13-14. OOCY STIS SOLITARIA WITTR., VAR. MAXIMA NOB. 15-20. HERIBAUDIELLA ARVERNENSIS NOB. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 10 JUILLET 1896. Don fait à la Société d'un portrait du Marquis Gaston de Sa- porta.........,,....,.,.,.....4444444 eee 321 Deflers............... Plantes de l'Arabie méridionale recueillies pendant les années 1889, 1890, 1893 et 1894.................,...,............ 321 Degagny.............. Recherches sur Ja division du noyau cellulaire chez les \ végé- i taux (8° Note)......................................,.... 332 wM" Belèze.... ..... Supplément à la Liste des plantes rares ou intéressantes des l environs de Montfort-l'Amaury et de la forêt de Rambouillet. 346 E.G. Camus.......... Stations nouvelles de plantes rares ou eritiques de la flore pa- SIENNE .....,................... hehe aes 352 Communication de M. Cornu sur une Cuscute du Turkestan.... 354 SÉANCE DU 24 JUILLET Garroute et Amblard. Lettre annonçant le décès de M. Charles Arnaud et rendant hommage à sa mémoire................,................. 355 Observation de M. Malinvaud.. ...............,,......,.... 356 Réintégration de M. G. Bouvet, ancien membre démissionnaire. 356 Communication de M. le D" Avice (voy. plus loin p. 415)....... 356 Giraudias............. Note sur l'Aethionema pyrenaicum.......................... 356 Daveau............... Note sur quelques Lotus de la section Tetragonolobus......... 358 Dismier........... .. Contribution à la flore bryologique des environs de Paris (2° Note)... lessen Hehe enn 369 Gomont .............. Contribution à la flore algologique de la Haute-Auvergne.... . 373 A. Chabert........... Un mot sur la nomenclature botanique...................... 393 Observations de MM. Cornu et Malinvaud............. ...... 396 Ad. Chatin........... Un Terfas d'Espagne et trois nouveaux Terfas du Maroc....... 397 Cornu................ Note sur le Colea floribunda Boj. et les Crescentiées cultivées au Muséum...,................, 4e... ess 400 Avice .......... OPE Note sur une variété maritime du Solanum Dulcamara........ Mb REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Graminées, 1 livr.; T. Husnot........ 417 | Quel nom doit porter l’Erythræa diffusa Note sur le polymorphisme du Populus Woods; Aug. Le Jolis.......... DEEE Tremula et sa variété Freyni; Joseph La Vigne du mont Ida et le Vaccinium ; Hervier....,..,..................... 418 D' Saint-Lager................, .... 424 Observations sur le Medicago media Per- Effets du froid pendant l'hiver 1894-95 ; soon; F. Hy........................ 419| C. Allard............. EIE 426 Notes sur quelques Leontodon; Alf. Cha- Revue générale de Botanique dirigée par : G a ER 420 M. Gaston Bonnier, n° 85 à 90,...... 427 Notes sur les Isoeles du centre de la Journal de Botanique dirigé par M. Morot, France, etc.; Ant. Le Grand.......... 421 4e semestre 1896.........,........ . 499 La flore littorale du Portugal; J. Daveau. 491 | Scrinia flore selectæ, Bull. XV; Magnier. 430 NÉCROLOGIE : F. v. Mueller, Trécul.....................................ss...sss.e. 431 ...... 432 NOUVELLES .......... nn ennemies Piece eset cent e tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE * Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1896 10 et 24 janvier. | 24 avril. | 10 et 24 juillet. 14 et 28 février. | — 8 et 22 mai. | 13 et 27 novembre. 13 et 27 mars. | 12 et 26 juin. | 44 et 18 décembre. —————* La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2€ sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de bolanique lenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la c^^"ge de l'aequéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscrites adressées au Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui S y ral- . tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront ètre analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soitabsolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui chaugeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connaître leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas; aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. Il en résulte que, pour se procurer une partie quelconqne du tome XXXIX (1892) ou d'une année antérieure, on doit faire l'aequisitior. du volume entier. — Aucune réclamation n’est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. | Adresser les lettres, communications. demandes de renseignements, réclama- 4076. — Lib.-imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MorTEROZ, direct. La Table du volume XLI sera prochainement distribuée. dy Ca BULLETIN DE LA DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ ine PAP DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-TROISIÈME (Troisième Série. — TOME HI) 1896 8 Séances de Novembre 1896. PARIS RUE DE GRENELLE, 84 SOCIÉTÉ BOTANIQUE AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ PUBLIQUE —— Áo Novembre et décembre 1896. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTE POUR 1897. President : M. Max. CORNU. Vice-présidents : MM. Franchet, Daguillon, Maugeret, Mouillefarine. Secrétaire général : M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secretaires . MM. Hua, Jeanpert. MM. Guérin, Lutz. Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Ed. Bornet. Membres du Conseil: MM. Bureau, MM. Costantin, MM. Morot, Camus (F.), Danguy, Van Tieghem, Camus (G.), Guignard, Vilmorin (H. de), A. Chatin, Hue (abbé), Zeiller. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 43 NOVEMBRE 1896. Décès de M. Briard et de Mme Thocler..................s.e 5 Note nécrologique sur M. Briard...................... "TT pus Ouvrages offerts par M. Rouy....................""""" o Magnin .............. Essai d’une revision des Potamots de France, notamment de pi . ceux de l'Est. ...... HEPPEEPEEDEED MM ec aD Gagnepain............ Espèces ou localités nouvelles pour la Nièvre......+-.---"°"" L. Planchon.......... Observations et expériences sur l'ouverture des fleurs de P'E- n | nothera Lamarckiana Ser................... seen] n^ Battandier........... Notes sur quelques plantes d'Algérie........ ennt a Franchet........ ..... Gentiana nouveaux de la Chine occidentale.......--. "T F* Finet ........... Sur un Ornithochilus nouveau de la Chine (Planche XI)..---** 497 Vuillemin ............ Le Cladochytrium pulposum parasite des Betteraves...---*"°" 505 H. Coste.............. Cinq plantes nouvelles découvertes dans l’Aveyron...---*°°"" m3 Lutz ................. Étude de la gommose chez l'Aralia spinosa.......- ett Re G. Camus............. Les Aconits à fleurs jaunes de la flore de Frante....-..-°" PER Ém. Bureau et F. Ca- Quatre Sphagnum nouveaux pour la flore francaise et liste des E: MuUS................ espèces françaises du genre Sphagnum.....«..«-:-* 77777 E93 Max. Cornu.......... Note sur le Quassia africana........................eettt U SÉANCE DU 27 NOVEMBRE. Décès de MM. l'abbé Faure et Barla. Hommage rendu à ge^ "Y | mémoire par MM. l'abbé Boullu et Boudier...-.°---°°° Van Tieghem..... -... Sur les Phanérogames à ovule sans nucelle formant le groupe des Innucellées ou Santalinées.......... 0777 Rouy........ e... .. Revision du genre Onopordon.............. MEM ee mE Observation de M. Cornu, réponse de M. Rouy.-..---°"""""" Prillieux ........... .. Altération vitreuse de la pomme...............-. MOTEL Finet................ + Sur le genre Yoania Maxim. (Planche XHI).......----- so. (Voyez la suite page 3.) SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. PRÉSIDENCE DE M. CORNU, PREMIER VICE-PRÉSIDENT, M. le Président déclare ouverte la session ordinaire de 1896-1897. Il a le regret d'annoncer à la Société qu'elle a perdu deux de ses membres depuis la dernière séance : M"*Thocler, décédée au mois d'aoüt dernier à Saint-Germain- en-Laye, et M. Briard, décédé à Troyes, le 18 septembre dernier, dans sa quatre-vingt-cinquième année. M. le commandant Briard (1) ne s'était adonné à l'étude de la bota- nique qu'à un àge déjà avancé, aprés avoir quitté l'armée. Il publia, en 1881, un Catalogue raisonné des plantes qui croissent naturellement dans le département de l'Aube (2), dans lequel sont mentionnées, à la suite des Phanérogames, un assez grand nombre de plantes cryptogames. A partir de cette époque, il se livra à peu prés exclusivement à des recherches mycologiques et fit connaitre plusieurs espéces nouvelles, surtout parmi les Pyrénomycétes. Le genre Briardia lui a été dédié par M. Saccardo. Il publia, en 1888, une Florule cryptogamique de l'Aube, avec supplément au Catalogue de 1881 (3), puis, en 1891, de nouveaux Suppléments; enfin, en 1895, un Catalogue des herbiers du Musée de la ville de Troyes (4). On trouve de lui dans notre Bulletin [t. XXXV (1888), p. 375] une lettre contenant des observations sur des espéces du genre Puccinia. Il était entré dans notre Société en 1886. . tr.o M. Rouy fait hommage à la Société du troisième volume de la Flore de France qu’il publie en collaboration avec M. Fou- caud, ainsi que des cing premières livraisons du texte de ses (1) Nous devons ces détails nécrologiques à l'obligeance de M. Paul Hariot, compatriote de M. Briard. (2) Voy. le Bulletin, t. XXVIII (1881), Revue, p. 28. (3) Ibid., t. XXXV (1888), Revue, p. 176. | (4) Ce dernier Catalogue a été analysé dans le Bulletin, t. XLII (1895), p. 528. T. XLII. (SÉANCES) 28 434 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Illustrationes plantarum. Europe (1), en exprimant le regret de ne pouvoir offrir en méme temps les planches correspon- dantes. Il ajoute qu'il est toujours à la disposition de ceux de ses confréres qui désireraient consulter chez lui l'ouvrage complet et qu'on en trouve aussi des exemplaires dans les grands herbiers, par exemple à Paris dans ceux de MM. Drake del Castillo et J. Vallot. M. le Secrétaire général analyse et lit en partie les commu- nications suivantes : ESSAI D'UNE REVISION DES POTAMOTS DE FRANCE, NOTAMMENT DE CEUX DE L'EST (JURA, LYONNAIS, DAUPHINÉ); par M. le D' Ant. MAGNIN. Je résume, dans ces quelques pages, les conclusions de divers Mémoires, en cours de publication (2) ou à paraitre, consacrés à l'étude de la flore lacustre et particuliérement à la description des Potamogeton. Cette Note n'est, du reste, qu'une simple énuméra- tion des espéces francaises, accompagnée de renseignements som- maires sur leur distribution géographique dans l'est de la France, le Jura (en y comprenant le Jura suisse), le Lyonnais et le Dau- phiné, régions qui me sont mieux connues; j'ai cru cependant pouvoir étendre à tout le territoire francais l'étude de la dispersion des espéces un peu rares, pour utiliser des documents recueillis dans un certain nombre d'herbiers que j'ai eu récemment l'occa- sion de visiter. Je cite notamment les herbiers de Michalet, de Blanche, de Jouffroy et de Paillot que j'ai réussi à acquérir pour le laboratoire de la Faculté des sciences de Besancon; l'herbier Babey, conservé dans la bibliothéque de Salins; l'herbier de Grenier et de plusieurs autres botanistes intercalés dans l'Herbier de France du Muséum de Paris; les herbiers de M™ Clémence Lortet et de Roffavier, de Hénon, du Conservatoire de Botanique HAS le Bulletin, t. XLII (1895), p. 696, et plus loin, dans ce volume, p. 643. (2) Rech. sur la végétation des lacs du Jura, dans Rev. gén. de Botanique, 1893, pp. 241-257, 303-316, 515-517; — Soc. bot. de Fr., 1892, p. 413; 1894, p. 451; — Les lacs du Jura, dans Soc. Émul. Doubs, 1893, pp. 265-357; tir. à part, 1895; — Les lacs du Jura suisse, dans Soc. bot. Fr., 1894, sess. extr., CVIII-CXX VIII. MAGNIN. — REVISION DES POTAMOTS DE FRANCE. 435 du pare de la Téte-d'Or, à Lyon; les herbiers Villars, Mutel, Verlot, etc., conservés au Muséum de Grenoble; enfin les herbiers Lamy et Lamotte obligeamment communiqués par notre secrétaire général, M. Malinvaud (1). Mais, pour les preuves et les sources, pour les bases de la classification que je propose, pour les carac- téres des groupes, des espèces, des variétés, etc., pour la biologie de ces plantes, je renvoie aux publications rappelées plus haut, particulièrement à un Mémoire que je prépare sur les Potamoge- tons de l'est de la France et à une Note que je dois publier, en 1897, dans le Bulletin de l'Herbier Boissier. GENRE POTAMOGETON A. Plantaginifoliés Syme : Feuilles plus ou moins élargies, au moins les supérieures. I. Diversifoliés Kunrx (Hétérophyllés Kocn) : Feuilles nettement différenciées en nageantes, élargies, et submergées plus étroites ou phyllodiques. 1. P. natans L. Herb. et Spec. Eaux stagnantes, mares, étangs, lacs, anses des bords des ri- viéres dans toute la France; rare dans certaines régions, par exemple Montpellier (Lorer), Isère (VERLOT), etc.; plus commun en plaine, quoiqu'il soit assez abondant dans la montagne, malgré MICHALET (En. Jura, p. 302), RenauLp (Cat. Haute-Saône, p. 248), et qu'il atteigne les lacs des Rousses (1059 mètres), de Bellefontaine (1092 mètres), dans le Jura! ,— le Bourg-d'Oisans, Prémol (Vir- LARS), dans les Alpes dauphinoises, — le lac d'Habére-Poche, dans les Préalpes savoisiennes (PucET), etc. Formes : vulgaris, rotundifolius, ovalifolius, lancifolius, etc. Var. spathulatus (P. serotinus ScuRAD. ap. Kocu, Syn. p. 719; P. spathulatus Noute; P. natans 8. prolixus Koca). — France (Camus), Plateau central (LEcoQ et Law.), etc. (1) Voy. Les Potamogeton de la Haute-Vienne d'après l'Herbier d'Éd. Lamy de la Chapelle, par M. Ern. Malinvaud, dans les Comptes rendus du récent Congrès tenu à Tunis (avril 1896) par l'Association française pour l'Avance- ment des sciences. 436 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. 9. Potamogeton variifolius THORE : Essai ‘d’une Chloris des — Landes, 1803, pp. 47-48 (P. gramineus L. pro p., GREN. Gon. Fl. Fr., 3, p. 314). Landes : dans les ruisseaux de Castets et de Vignac (THORE), d'Ouche (Perris, 1850); — Gironde : dans la Leyre, prés la gare de La Mothe (Duru, 1854;! 1894), et à Mios (MorELAY). Espèce intéressante, voisine de P. heterophyllus (cf. GREN. Gop.), de P. polygonifolius (cf. LLoyp), et surtout de P. fluitans (cf. Arth. BENNETT, Ann. Mus. Wien, 1899, p. 286 et in litt., etc. !), ayant des feuilles submergées phyllodiques, comme le P. natans. Voy. son histoire dans Ronin, Actes Soc. Linn. Bordeaux, 1893, t. XLVII, pp. CXXXII-CXXXV. 3. P. fluitans horn, Tent. Fl. Germ., 1788, I, p. 72; II, p. 202. Disséminé dans les ruisseaux, les riviéres de toute la France; plus rare dans la montagne. Ordinairement stérile; des individus fructiféres ont pu étre rap- portés à la sous-espéce suivante et à l'une ou l'autre de ses deux variétés : SOUS-esp. P. americanus CHAM., Linnæa, 1827, II, p. 226. Var. stagnatilis Kocu (sub fluitante). — Disséminé dans toute l'Europe. Var. novæboracensis Morone (sub lonchite). — Cf. rivière de l'Orain, entre Villers-Robert et la Bretennière (MicnaLET, Fl. Jura, fasc. 3, n° 118); cette localité appartient à la Presse jurassienne, non à la région (calcaire) du Jura. Voy. Beesy et FRYER, Journ. of Bot., 4888, p. 273; 1890, pp. 203, 324; A. BENNETT, Ann. Mus. Wien, 1899, p. 296; Journ. of Bot., 1893, p. 297; Bull. herb. Boissier, 4895, p. 251. Var. spathulatus!. Bords du Rhóne, au-dessus de Lyon! Sous-esp. P. Binos; SCHULTZ olim (P. fluitans 8. Billotii ScHULTZ, Arch. Fl., 1842, p. 61; ezsicc., n° 726; P. spathulatus KIRSCHLEGER, Stat. Strasbourg, 1845; P. fluitans B. ambiguus Gr. Gop., Fl. Fr. IHI, p. 312). — Alsace. 4. P. polygonifolius Pounn. Chl. narb. in Acta Tolos., 1788, IH, p. 325 (P. coloratus Hornem. in Herb.! non in Fl- MAGNIN. — REVISION DES POTAMOTS DE FRANCE. 437 danica, sec. À. BENNETT; P. oblongus Viv.; P. Plantago Basr.; P. Hornemanni W. Mey., sec. A. BENNETT, non G. GoD. nec GREN., RICHT., CARY, etc.). Disséminé dans presque toute la France, surtout dans les régions siliceuses : Vosges; lisière sous-vosgienne des départements de la Haute-Saône, du Doubs, à Plancher-bas, Champagney, Chaux, Ser- mamagny (CONTES. Enum. Montbéliard, 1892, p. 234; VENDRELY, Rexaurn, Cat. Haute-S., 1883, p. 248); — Morvan, Nièvre, etc.; — Cévennes, massif du Forez à Chalmazelle, Noirétable, Saint- Jean-Soleymieux, la Ricamarie, etc.; massif du Pilat, à Planfoy, le Bessat, etc. (HEnvrEn-Bassox!) ; — Plateau central et départe- ments voisins : Haute-Vienne, Cantal, Lozère, Lol, eic. ; — Py- rénées; — Ouest; — Région parisienne; — Nord, etc. Plante calcifuge! cf. Contes. loc. cit., p. 234; ConpiEnE, Fl. Norm., p. 540, etc.; manque dans les chaines calcaires du Jura, du Dauphiné. Var. parnassifolius Scugap. — France centrale (Camus); Var. acaulis Tis. — Normandie (CORBIÈRE) ; Var. submersus ConB., Soc. Linn. Normandie, 1887, p. 110.— Normandie (Cors.), Haute-Vienne (LAwv)?, Morvan (GirLoT)? Sous-esp. P. pseudofluitans SYME, Engl. Bot., 1869 (P. natans var. intermedius Mert. et K., 1824). — Haute-Vienne (Lamy), Morvan nivernais (GiLLoT); voy. Fryer, Journ. of Bot., 1894, p. 97; Arth. Bennerr, Journ. of Bot.,1895, p. 372; Bull. Herb. Boissier, 1895, p. 257; in litt. nov. 1895! Le P. microcarpus Boiss. et Reut., 1842, indiqué en France dans le Cat. de Camus, est rapporté en simple variété au P. poly- gonifolius (et non au P. natans), par M. A. BENNETT : voy. Ann. Mus. Wien, 1892, p. 287. 9. P. heterophyllus ScHREB. in Spic. Fl. Lips., 1771, p.21. (P. gramineus L. et plur. auct. non Sm., DC.) Toute la France, sauf le Midi, mais rare. Dans l'Est : massif'du Jura, dans le lac de Joux (Suisse; cf. LEnEscn in Basey, t. III, p. 480,! 1892), le lac de Malpas (! 1892), l'étang de Frasne!; — Bresse jurassienne, dans les environs de Chaussin, de Dóle (Micu.); Bresse chalonnaise; Bresse louhan- 438 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. naise; Bresse de l'Ain, dans les environs de Bourg (Ch. MARTEL, in Herb. Mus. Par.) ; — Env. de Lyon, à la Téte-d'Or, à Oullins, à Lavaure (Bazgis, Fl. lyon., p. 678; Cuir. et Can. 1854, p. 571);— Bas-Dauphiné, àJaneyriat (RorrAviEn, 1835, BaLBis, Suppl., p. 39), cf. Charvieu (Bourtv, 1850!), Pont-Chéri; — Haut-Dauphiné, au Villars-de-Lans (VerLor, Cat., 1872, p. 333) (1), Mont-de-Lans (CLÉMENT). Les deux formes «. gramineus Fn. et 8. heterophyllus (genui- nus) se trouvent dans les mémes localités. Var. terrestris ScuvgcuT. Herb. Berol., 1823 (cf. FR. Nov. Fl. Suec., 9" édit., p. 38). — Entonnoirs et bords du lac de Joux (Suisse), 1893! (2). Var. zizioides! (var. y. Zizii GREN. Gop. Fl. Fr., t. 8, p. 314, non Rora) : confondu avec P. Zizii Rora par RICHTER, distingué avec raison par FRYER, Camus; voy. FRYER, Journ. of Bot., 1892, p. 114. — Massif du Jura, dans le lac de Malpas!; France cen- trale (G. Camus). II. Variabilifoliés ! (Homo-hétérophyllés) : caractères de forme et de structure variables, tantôt du premier groupe (Diver- sifoliés), tantôt du troisième (Conformifoliés); formes sou- vent hybrides. 6. Potamogeton coloratus HORNEM., in Fl. dan., 1813, tab. 1449 non herb.! (P. plantagineus Du Croz; non P. Hornemanni MEx. sec. Arth. BENNETT.) Régions basses de la Suisse, de la Savoie, du Dauphiné, du Lyonnais et de là dans une grande partie de la France. Haute-Savoie : Argonnex (PucET, 1848, in Herb. Mus. Par.!), Saint-Gervais-les-Bains (BouLLU, 1876!); — Savoie : Albens. (Herb. Piv!); — Ain : Collonges, Divonne, etc. (CHAvIN, etc.) ; — Is. : Tignieu (Bourzu, 1889!), environs de Grenoble (VERLOT, 1855); — Hautes-Alpes : Remollon, prés Gap (BLANC, GREN. 1850, in Herb.!) ; — Rhône : environs de Lyon (GuiNANp, 18461). (1) Des deux échantillons de l'herbier VERLOT, provenant du Villars-de-Lans (17 août 1864), l'un est bien le P. gramineus; l’autre est P. Berchtoldi ! (2) Voy. A. MAGNIN, Soc. bot. Fr., 1894, session extraord., p. CXV. MAGNIN. — REVISION DES POTAMOTS DE FRANCE. 439 Manque dans le Jura, quoique CoRBIÈRE le donne comme calci- cole (Fl. Norm., p. 541). Obs. — N'est pas nettement diversifolié : si les nervures pos- sédent le double bois des feuilles pétiolées, les feuilles flottantes ont la méme structure que les feuilles immergées (cf. SAUVAGEAU, Ann. sc. nat., 1891, p. 173 et seq.). 7. P. coriaceus FRYER, Journ. of Bol., 1889, pp. 8-10 (P. lu- cens var. coriaceus Note in Recm. Ic., t. VII, pl. 37, fig. 65, p. 23). Jura : lac des Rousses (! 1899); voy.) A. Macnin, Y Échange, 1" janvier 1893, p. 6. 8. P. Zizii Rora, Ess. pl. Germ. 1827, t. I, p. 534 (P. lucens B. minor Norte; P. heterophyllus xx P. lucens FRYER, Journ. of Bot., 1892, p. 114; non P. gramineus var. Zizii GR. Gob., nec var. zizioides du P. lucens). Normandie (CorBIÈRE, Soc. Linn. Normandie, 1883-1884, p. 403, etc.). — Seine-Infér., marais de l’ Erdre, Nantes (herb. LaworrE!); — Centre, dans la Vienne (Boreau in herb. GRENIER sub P. nitente!) ; — Haute-Vienne (Lamy!) ; — Uselles de la forêt de Sénart (SouBEYRAN, 1850, sub P. nitente, in Herb. Mus. Par.!); — Côte-d'Or, à Laigues (Royer, 1869, sub P. gramineo L. Zizii, in Herb. Mus. Par./) ; — Moselle (Giron, in herb. BLANCHE). Massif du Jura : Jura francais, dans les lacs d'Etival!, de Re- moray !, de Malpas !, des Rousses! (cf. Micn., 1856) ; — Jura suisse, dans le lac de Joux!, dans les étangs de la Gruyére!, dans les ma- rais de la Brévine et de la Reuse (Soc. bot. Suisse, 1892) (1). Haute-Savoie, dans le petit lac d'Habére-Poche (Pucer, 1868, in Herb. Mus. Par.). 9. P. Iucens L. Toute la France, surtout dans leseaux profondes, riviéres, lacs, étangs, tourbiéres, les fonds vaseux (rhizome profond), les régions calcaires, dans la plaine et la montagne. Var. acuminatus Scnuu., En. pl. Saell., 1801, p. 49 (P. cor- (1) Voy. Ant. Macrin, Soc. Bot. Fr., 1894, session extraord., p. CXV, etc.; V'Échange, janvier 1893, p. 6; Soc. helvét. des sc. natur., Congrès de Zurich, 1896. 440 3 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. nutus. PnEsL, P. caudatus SEIDL., P. corniculatus SCHUR, etc.; voy. BENNETT, Journ. of Bot., 1891). — Avec le type, dans les mémes stations; ne mérite pas d'en étre séparé. Var. zizioides! confondu avec P. Zizii et P. heterophyllus var. zizioides. Sous-esp. P. longifolius GAY, ap. Poingr Enc. méth. 1816, p. 535 (P. macrophyllus WozrG.). — Dans les rivières, comme le Doubs, à Arcier, à Besancon (GREN.!), — la Loue, à Port-Laisney (BA- BEY!), — la Saône, à l’Ile-Barbe (BouLzu, 1875), — la Seine, à Paris (herb. LAMOTTE), etc. 10. Potamogeton subflavus LonET, Fl. Montp.,t. I, p. 671; Lon. et Barr., 2° édit., p. 502. Hérault : Fossés du mas de Marot, prés Montpellier (DuvaL- Jouve, 1* mai 1873), fossés salés de Mauguio (Lorer, 7 mai 1873); dans herb. LAMOTTE, VERLOT, Mus. Par., etc.! 11. P. alpinus BALBis, Miscel. bot. in Acta Taurin.,1804, p. 329, non GILLOT, 1886, nec Bon. (P. rufescens ScunAD., P. obs- curus DC., P. obtusus Du Cnoz). Eaux stagnantes, étangs, tourbiéres, lacs, surtout dans les ré- gions montagneuses des Vosges, du Jura, des Alpes, du Plateau central, aussi, mais plus rarement?, dans les Pyrénées. Alpes : Mont-Cenis (BoxjgAN)!; — Haute-Savoie : lac de la Girottaz ; étang de la Flipaz, à la montagne de Chaire, prés Haute- luce (PERRIER, 1855)! ; bords du Léman, à Thonon (Pucer, 1861); — Sav. : bords du lac du Bourget (HucukxiN); — Hautes-Alpes et Is. : lacs Volant et Carrelet, au-dessus d'Oz en Oisans (FAURE, 1886); ruisseau et mares à Taillefer (MurEL, 1830)! ; lac entre le mont Genévre et le hameau du Bourget, prés Cerviéres (VILLARS sub P. lucente, puis P. pusillo et enfin P. compresso, in herb.! et in Dauph. I, p. 379; II, p. 343). Massif du Jura : Jura suisse, dans les étangs des Franches- Montagnes!; tourbières dela Brévine (GREN., 1859)!, du lac Ter (Hérign !), de la vallée de Joux (Tuurm. herb.!); — Jura français, dans l'Orbe à Bois-d'Amont (Giron, E. de Jourrroy, in herb. D, tourbières des Rousses (Micn., 1856)!, de Saint-Cergues (Mow- NARD), de Foncine!, de Longemaison!, des Creugniots! et autres tourbières du Jura montbéliardais et de la Haute-Saône (CONTEJ-, MAGNIN. — REVISION DES POTAMOTS DE FRANCE. 441 HENAULD); descend dans les marais de Saône, prés Besançon (GRENIER, 1842 !), aux environs de Montbéliard (CoNres.), sur les bords du Doubs à Dóle (Micu., 1858). Marais tourbeux des Vosges; Bourgogne; Centre; Région pari- sienne; Nord; Normandie. Lacs du Plateau central : lacs de Guéry, Saliens, Esclauze, Uhambedaze, Pavin, petit lac entre Lempdes et Grenier (Herbiers LAMOTTE, GRENIER, etc.; cf. LEcoQ et Law. !). Lacs des Pyrénées: Ariège; Pyrénées-Orientales à la Tét ou Pla des Abeillous (BouLLu) ! Les localités du Sud-Ouest, de l'Ouest, du moins celles de la Gironde, de la Vendée, de la Charente-Inférieure, me semblent douteuses, du moins d'aprés ce que j'ai vu dans les herbiers? SOus-esp. P. spathulatus SCHRAD. ap. Kocu et Ziz, Cat. pl. Palat., 4814, p. 548 (P. spathulatus Gn. Gop., Fl. Fr., II, p. 313; P. Kochii Scaurrz; P. oblongo-rufescens ScnuvTZ; P. rufescenti- natans et alpino-natans F. ScnurTZ). — Alsace. 12. P. lanceolatus Sm. (P. rufescens Gorski; P. heterophyllus x P. Friesii ou P. pusillus? FRYER). SOus-esp. P. rivularis GILLOT, Bull. Soc. dauph. 1887, t. XIV, p. 984; Scrin. fl. sel. de Magnier, 1887, p. 148 (P. alpinus GirLor, Soc. bot. Fr., 1886, p. 554; Bon., Fl. centre, 3° édit., p. 599 et Herb. !). Morvan nivernais, dans la rivière dela Cure, entre Montsauche et Gouloux (Nièvre), 1885, GiLLor. — Pour l'histoire de cette espéce intéressante, voyez les renvois bibliographiques ci-dessus et FRYER, Journ. of Bot., 1894, p. 337; A. BENNETT, Bull. Herb. Boissier, 1895, p. 257. 13. P. nitens Note, Weser, Fl. Holst. suppl., n° 11, 1787; Gn. Gop., Fl. Fr., WI, p. 314 (P. gramineus X P. perfo- liatus Aumo. in Hart™. Scan. FL., p. 49, 1889). Haute-Vienne : étang des étangs ou étang Fleurat (LAwv, août 1862; herb. ! ; Bor., GR. GoD., etc.) = P. nitens f. typicus Tis. (1). (1) La plante récoltée dans la Vienne à Juriol, prés du Palais et au moulin d'Halary, près d'Isle, en 1861, par Lamy (herb. Lamy; herb. Mus. Par.), est moins bien caractérisée; on peut hésiter entre P. rufescens? nitens? deci- piens? 442 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Calvados et Orne : dans l'Orne et ses affluents, la Rouvre et la Vére; cf. Falaise (BréBisson sub P. prelongo, in Herb. Mus. Par.)!;la Rouvre (1862, HusNor, in herb. VEnLoT, etc. !), Cor- BIÈRE, Fl. Norm., pp. 541-542, etc. Gironde : dans la Leyre, prés la gare de La Mothe? (Voy. P. ru- fescens, in Ronier, Actes Soc. Linn. Bordeaux, 1893, p. cxxxit). Jura : lac des Rousses (1856, MicnaLET, in herb. GREN., Mus. Par., sans détermination; n'est pas indiqué dans l Enum. des pl. du Jura !) = f. coriaceus ! Doubs : lac de Saint-Point (! 1894); — f. coriaceus! Suisse : lac de Joux et lac Brenet (! 1894); — f. coriaceus! (1). P. undulatus WOLFG., in RŒM. et ScHULT., Mant., 1827. — Les Potamots que j'avais indiqués, avec doute, sous ce nom, dans le lac de Saint-Point, ne sont que de jeunes P. nitens! C'est du reste à cette dernière espèce que M. FRYER a rattaché récemment le P. undulatus (tandis que RicuTer le rapporte à P. crispus). Voy. Journ. of Bot., 1804, p. 289; Ann. Mus. Wien, 1892, p. 294. III. Conformifoliés (Homéophyllés); feuilles toutes semblables; cf. Submergés, pro p. Vuvck. 14. Potamogeton prælongus WuLr., in Rcw., Arch., 1805, III, p. 331. (P. flexuosus WnED.; P. flexicaulis DETHARD.) Lacs des massifs du Jura!, du Plateau central! et des Alpes? Jura : lacs de Val-Dessous (Jura)! 4892, du Boulu (Jura), 1890, des Mortes et de Bellefontaine (Jura- Doubs), 1892-1895!, de Saint-Point (Doubs)! , étang de la Rivière (Doubs), 1894!; lac des Talliéres (Suisse), 1848, GopET; 1890! — Ant. Macr, Soc. bot. Fr., 1894, session extraord., p. cxxt; l Échange, août 1893, p. 6 et 74. Plateau central : fond du lac Pavin (7 mai 1862, herb. La- MOTTE!); lac de Montcineire (4 sept. 1869, herb. LAMoTTE!). Alpes suisses : petit lac de Brettaye; Bettensee. Var. P. Babingtonii A. BENN., Journ. of Bot., 1894 (P. longi- - (4) Voy. A. MacNiN, Soc.. bot. Fr., 1891, session extraord., p. CXVII; PÉ- change, aoùt 1893, p. 88. MAGNIN. — REVISION DES POTAMOTS DE FRANCE. 443 folius BaB. non Gay; P. lucens X P. prelongus?) — Cf. Pot. præ- longus du lac du Boulu; voy. A. Benn., loc. cit. Les indications de « rivière de l'Orne, Pont-des-Verts, Pont- d'Ouille », données dans Gn. et Gob., Fl. Fr. III, p. 316, d’après Brébisson, sont certainement inexactes! ; les plantes récoltées dans l'Orne, à Pont-des-Verts, Pont-d'Ouilly (Calvados) par BRÉBISSON, sous le nom de P. prelongus, que j'ai vues dans différents herbiers (MurEL, TULASNE, GRENIER, Mus. Par., etc.), appartiennent à une forme du P. nitens! Cf. aussi Cors., Fl. Norm., p.549 et A. DENN. in litt.! — Je ne le connais pas des Alpes françaises, où il parait indiqué par Camus, Cat., p. 278. 15. P. decipiens NorrE in Koca, Syn., 1844, p. 779 ; Gren., Fl. jur., p. 798 (1) (P. lucens x P. perfoliatus MARSS.). Le type existe bien caractérisé en Suisse; prés de la frontiére de France, dans le Rhône, sous Genève (Rapin, !) et de là à Aarau! et dans le lac de Zurich! (Buser, 1880, 1887; Soc. bot. suisse, 1899). Je rapporte à une forme minor des Potamots, probablement hybrides, observés dans la rivière du Doubs, à Besancon (depuis 1892!) et, avec beaucoup de doute, des Potamots récoltés par Lamy, dans la Vienne, à Juriol, prés Limoges. Sous-esp. P. upsaliensis Tis., Bot. centr. XVII, 1884 (P. li- thuanicus Gorski; P. lanceolatus ReïcH. non Sw.). Doubs : dans la rivière le Doubs, à Besançon, Arcier, ete., commun! 1893! sous les formes genuina (prima et secunda), transiens, etc. , semblables à celles de TisELiUs Potam. suec., n^ 71, 79, 80! Haute-Vienne : dans la Vienne, prés du moulin d'Halary (Lamy, 1863, herb. !). 16. P. perfoliatus L. herb. et Spec. Étangs, lacs et rivières de toute la France, plaine et montagne, mais surtout dans les régions calcaires, les fonds pierreux; rare ou nul dans certains districts, par exemple dans les étangs de la Bresse, etc. (1) A tort, car la plante n'était pas alors connue dans le Jura; méme ob- servation pour Camus, Cat., 1888, p. 278. 444 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. IV. Serratifoliés ! (Batrachoseris InMISCR). 17. Potamogeton crispus L. A Mares, étangs, lacs, ruisseaux et rivières de la plaine et de la montagne. — Var. serrulatus ScHRAD., méme dispersion? B. Graminifoliés KuxrH (Chloéphyllés Kocn) ; feuilles tou- jours étroites, linéaires, munies de deux glandes àleur base. I. Compressicaules. 18. P. zosterifolius SCHUM., En. pl. Saell., 4801, p. 50 (P. compressus L., sec. auct., Fn., GR. Gop., etc.). Marais, étangs, lacs du Nord, de l'Est et du Centre. Nord : marais de Santes (1850, Cussac, in Herb. Mus. Par.!); — Lorraine et Alsace : Nancy (GopnoN, herb. normal!), Verdun (sec. Doisy, in Gn. Gop.); Strasbourg (KIRSCHLEGER) ; — Loir-et- Cher : marais des Ponts-Chartrains, prés Blois (1868, FRANCHET, Herb. Mus. Par.!) ; — Loiret : Olivet (NovEL, 1873, sub P. (deri); cf. herb. GREN.!, FRANCHET!, Gn. Gop., Fl. de Fr., etc. — Cher : voy. Le GRAND, Soc. bot. Fr., 1894, p. 618; — Jura : lac des Rousses (Micm., BLANCHE, 1860, herb.! et En. pl. Jura, 1868, p. 302; 18921). Suisse : lac des Tallières (BunNAT!, GIBOLLET!, 1845, in herb. Tnuvnu.!, etc. ; 18917); lac des Jones et Schaffhausergreuze (Soc. bot. Suisse, 1891). Je n'ai pas vula plante de l'Aveyron; l'indication de Normandie parait douteuse; on a, du reste, confondu P. zosterifolius avec les autres P. compressi; avec P. Friesii, pour la plante signalée en Normandie, à Caen, par BRÉBISSON (voy. CORBIÈRE, Fl. Norm., p. 543); avec P. obtusifolius, pour celle de la Haute-Saône; avec P. acutifolius, pour la plante de Charvieux, dans le Bas-Dauphiné; voy. Ant. MAGniN, Soc. bot. Fr., 1894, session extraord., p. CXXI- 19. P. acutifolius Link in Ræm. et ScauLr., Syst., 1818, t. II, p. 913 (P. compressus DC., Fl. Fr., III, p. 186). Marais, étangs, fossés, dansla moitié septentrionale de la France, au nord d’une ligne passant par Chambéry; Lyon, Limoges et Bordeaux; manque sur d’assez grandes surfaces; douteux, par exemple, en Normandie (CORBIÈRE). MAGNIN. — REVISION DES POTAMOTS DE FRANCE. 445 Dans l'Est : Lorraine; Alsace; Basses-Vosges; zone sous-vos- gienne de la Haute-Saône (RENAULD), des. environs de Montbé- liard (abondant, CoNTEJ.)!; bords du Doubs et de la Loue, prés de Dóle (Micu.!), étangs de Mont-sous-Vaudrey (Basey, herb.!); Bresse; Beaujolais, à Poule (PariN)?; Forez, étang de Vaugirard (LE GRAND!); Lyonnais, étang de Lavaure (CHABERT, 1853,!); Bas-Dauphiné, à Janeyriat-Charvieux (M"° LonrET, 1825,!); à Vaux- Décines (RorrAvriEn, 1836, !); Savoie, Chautagne, vallée de l'Arve. Calcifuge, de la région basse : cf. Basses-Vosges, zone sous-vos- gienne, Bresse, Lyonnais, Forez, etc.; manque dans le massif cal- caire du Jura. 20. P. obtusifolius MERT. et Koca, Deutsch. Fl., 3° éd., 1893, p. 805 (P. compressus WiLLD., Dugy; P. gramineus Sw., DC.). Mares, étangs, lacs de la moitié septentrionale et occidentale de la France, au nord des départements: du Jura, Cóte-d'Or, Cher, Haute-Vienne, Gironde et Landes. Dans l'Est : étangs de la zone sous-vosgienne de la Haule-Saóne et du Doubs (PaiLLOoT, THiouT, RENAULD, CONTEJEAN)!, des envi- rons de Belfort (Parisor!); lacs du Jura, des Mortes et de Belle- fontaine (1892!), du Rotay (1894 !), de Saint-Point et Malpas? Par erreur dans le lac des Tallières (Jura suisse); voy. A. Macrin, Soc. bot. Fr., loc. cit. 21. P. Friesii Rurr., Beit. z. pflanz. Russ. Reich., 1845, IV, p. 43 (P. compressus Sm., P. pusillus major FR., P. mu- cronatus Rgicn., P. Œderi G. MEY.). Plus répandu qu'on ne l'a indiqué jusqu'ici, par confusion avec lesespéces voisines : fossés, mares, étangs, lacs, dans presque toute la France. Nord : Flers, prés Douai (Cussac, sub P. pusillo, in Herb. Mus. Par.)!; — Normandie : Calvados, Manche (Brés., Le Joris, Connpi£nE, voy. Fl. Norm., p. 543); cf. Cherbourg (LE Joris, herb. GREN., in Mus. Par.!), Corentan à Pommenanque (LEBEL, 1863, in herb. GREN., avec les notes suivantes de LEBEL : « P. acutifo- lius, rivière de Sèvre et fossés qui communiquent avec elle j; de GRENIER : « Malgré les pédoncules plus allongés et les feuilles un peu moins aiguës, je crois que c’est encore du P. acutifo- 446 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. lius »,); c’est bien le P. Friesii!; — Lozère : eaux dormantes à Mende (Pnosr, sub P. compresso, Herb. Mus. Par.!); — Basses- Pyrénées : Escot, vallée d'Aspe (LonET, Herb. Mus. Par.!); — Pyrénées céntrales, à Antignac (ZETTERSTEDT, in herb. GREN.). - Jura dubisien : lacs de Malpas (1892!), de Saint-Point (1894!); — Jura suisse : lac des Talliéres (GonET, 1848, sub P. obtusi- folio, in herb. Tuurmann! et in Fl. jur., 1852, GREN. et auct. post.!); déjà récolté en Suisse par REGNIER, en 1821, dans herb. De Cann., d’après A. BEexxETT, Bull. Herb. Boissier, 1895, p. 255. — Voy. A. MaeNts, Soc. bot. Fr., 1804, session extraord., p. cxxit. Var. obtusus A. Benn. (inlitt.). — Lac de Malpas!, de Saint- Point! — [P. rutilus Worrc. (P. cespitosus Nolte!) : je n'en connais pas encore d'échantillons authentiques de France; ceux de la Haute- Saône (= P. cespitosus HuwNiCKI) et probablement ceux des envi- rons d'Orléans (= P. rutilus, puis P. reptans Humnicxr) me pa- raissent se rapporter à des formes du P. pusillus]. II. Téréticaules. 22. Potamogeton pusillus L. Herb. et Spec. . Mares, fossés, étangs, lacs, bords des rivières, dans toute la France; plaine et montagne, malgré Micn. : cf. en effet, lac des Talliéres (1037 métres!), des Rousses (1059 métres!), de Joux (1008 métres!), etc. . Var. elongatus A. Benn., Journ. of Bot., 1890. — Lac de Joux (Suisse !). - Var. tenuissimus M. et K. — Avec le type, par exemple, aux bords du Rhône, à la Pape!; bords de l'Ain!; lac d’Antre!;. la Vienne, prés Limoges (Lamy, in herb.!); la Normandie (Con- BIÈRE), etc. Sous-esp. P. Berehtoldi FIEB., in DEncur. Fl. Böhm. 1838-39, II, p. 277. — Dispersion peu connue; difficile quelquefois à sé- parer du P. pusillus. Est : Beaujolais, Lyonnais, Bugey, Bas-Dauphiné! — Centre (Camus); cf. Haute-Vienne (Lamy !), Cantal, Allier, etc. - Var. cespitosus (P. cespitosus Huunicxr, Cat. Luxeuil., 1876, MAGNIN. — REVISION DES POTAMOTS DE FRANCE. 44T p. 60, et suppl., p. 90; Soc. Émul. Doubs, 1880, p. 68, pl.); — . Haute-Saône : environs de Luxeuil (ne parait différer de Berch- toldi que par ses fruits plus petits et lisses). ? Var. reptans (P. reptans Humn., Soc. Émul. Doubs, 1880, p. 69; P. rutilus Humn., Cat. Orléans); — Loiret : environs d'Orléans. 23. P. trichoides CHAM., in Linnea, 1827, II, p. 175; Gay, Soc. bot. Fr., 4854 (P. monogynus Gay, 1843; P. tuber- culatus GuÉP.). Mares, étangs, fossés de la région basse, dans la France occi- dentale (Normandie, Maine-et-Loire, Vendée, etc.), la France cen- trale (Paris, Loir-et-Cher, Haute-Vienne, Cóte-d'Or, etc.), la France orientale. | Dans l'Est, régions siliceuses du Forez : étang de Vaugirard, prés Montbrison (LE GRAND, 1868); — du Lyonnais : étang de La- vaure (GuINAND, 1850!), marais de Beaunant; — de la Bresse lou- hannaise, à Cháteaurenaud (Montrez, 1859 !), et dela Bresse dóloise, dans l'étang de Balaiseaux (MIcHALET, 1856 !). Var. tuberculosus Rgicn. (P. tuberculatus GuÉP.). — Forme à fruits tuberculeux, la plus répandue! Var. coleophyllus Francaer. — Centre. Var. monogynus (cf. GAv). — Simple variation, fréquente dans P. trichoides, mais non caractéristique; cf. Vuvck. C. Vaginifères Kuntu (Coléophyllés Kocn). 24. P. pectinatus L. Herb. et Spec. Étangs, lacs et rivières, dans la plaine et la montagne (jusque dans les lacs de Joux, des Talliéres [Suisse], du Mont-Cenis, dans les marais des environs de Briançon, etc.). Var. flabellatus CnEp. (P. flabellatus Bas. Man. Brit. Bot., 1851,.p. 343; P. pect. var. y. dichotomus WALLR.). — Forme ordinaire du littoral; voy. Fryer, À. BENNETT, Journ. of Bot., 1890, p. 292 ; ConpignE, Fl. Norm., 1894, p. 545, etc. Var. enantiophyllus FRANCHET. Sous-esp. P. vaginatus Tuncz., Cat. Baikal, n° 1093. — Ob- 448 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. servé par MM. Forez et WiLczek, sur les bords des lacs Léman et de Constance (voy. Arch. Genève, 1895, p. 383), se retrouvera peut-être en France; cf.?? échantillons d’un étang, prés Port- Louis (herb. LLoyp, in Mus. Par.), de l'étang de Sarlieve (herb. LAMOTTE) ? 95. Potamogeton filiformis PERS, Syn., 1805, t. I, p. 152; NourE, 1826 (P. marinus L., Spec. non herb., Auct.). Lacs élevés du Jura et des Alpes; — Jura : lac des Rousses (Micu., 1856! ; mais antérieurement déjà par BABEY, in herb.! sub P. pectinato!); — Jura suisse : lac de Joux (1893!), lac Brenet (Hétier, 1895, et!) ; — Alpes de Savoie : Mont-Cenis, lac et ruis- seau, sur territoire italien (BONJEAN, 1838 !), lac de Tignes (SAINT- Lac. , 1893), lac d'Ouglietta (CuaBERT, 1895) ; — Is.: lacs de Bran- des, en Oisans (ViLLAns, in herb.! et Hist. Dauph. II, p. 343, sub P. pusillo!) — Hautes-Alpes : lacs au-dessus du Villars-d'Aréne, lac Ravichon (Ozaow, 1858 !), lac du Pontet (E. de Varon, 1856, !) ; lac Prêt vers Rochebrune (CHARBONNEL-SALLE, 1872!); col des Ayes, prés Brunissard ? (REVERCHON); Puy-Saint-Guillaume, près Embrun (ViLLAns, sub P. pusillo, in herb.! et Hist. Dauph. ll, p. 343); lac de Sugeau, à Orcières (BunLE frères, 1872,!); — Basses-Alpes : lac de la Madeleine, prés Larche, sur territoire italien (Lannes, 1877! Herb. mus. par. — Alp.-Mar. col de la Maddalena, AnportNo); lac de Ligny, prés Colmars (Cosson, 1840); — Voy. Ant. MacniN, Soc. bot. Fr., 1894, sess. extraord., p. CXVIII; l'Echange, 1893, p. 74. D. Oppositifoliés (Enantiophyllés) — g. Grenlandica GAY : feuilles opposées (en apparence!). 260. P. densus L. herb. et Spec. (P. oppositifolius DC.). Mares, ruisseaux; anses des bords des rivières et des lacs; plaine et montagne. Pour la région montagneuse, cf. Doubs et Jura suisse : lacs de Malpas!, Saint-Point!, Joux!; — Haute- Savoie: mares du sommet du Saléve (REUTER, CHAvIN, etc.!); — Hautes-Alpes : lac de Sugeau, prés Orciéres (BURLE), etc. Les variétés a. densus, B. laxifolius Gn. Gop. s'observent dans les mémes stations. Je signale dans l'énumération qui précéde un certain nombre de GAGNEPAIN. — ESPÈCES NOUVELLES POUR LA NIÉVRE. 449 points douteux pour lesquels je sollicite les obligeants renseigne- ments de mes confréres de la Société botanique; je leur demande aussi de me signaler les erreurs, les inexactitudes, les oublis qu'ils reléveront dans ce présent travail; leurs communications me per- mettront de donner ultérieurement un tableau plus exact des Potamots de la flore de France. ESPECES OU LOCALITÉS NOUVELLES POUR LA NIEVRE (1896) (1); par M. F. GAGNEPAIN. N. B. — Les espèces nouvelles sont marquées d'un astérisque. Celles des environs de Cercy ne sont point mentionnées ici pour éviter une répétition avec notre « Essai de topographie botanique use environs de Cercy-la-Tour », actuellement sous presse. Ranunculus monspeliacus var. lugdunensis? — Entre Nevers et le bec d'Allier, en face l'indicateur d'octroi, dans les prés sableux (5 novembre 1896). Localité la plus septentrionale du département. Thalictrum flavum. — Bords du Nohain, à Donzy; de l'Allier, prés Mornay. ` T. minus. — Les Couteaux entre Tronsanges et Germigny, aux bords de la Loire. Helleborus viridis (H. occidentalis Reut.). — Buisson-Brülé, près Murlin, entre la ferme et la route départementale, à 3 kilo- mètres de la station du Boulay (2). Diplotaxis viminea. — Vignes du Bouchot, près Pouilly; du Petit- Varennes, près Tronsanges. Lepidium virginicum. — Château de la Vache, “près Raveau; autour de l'établissement de la Chaussade, à Guérigny. Helianihemum polifolium (H. angustifolium Koch.). — Garenne, prés Donzy ; entre Pouilly et le Puisac. Linum gallicum. — Petit-Varennes, prés Tronsanges. Polygala calcarea. — Montapas; la Garenne, prés Donzy; Chaul- gnes. (1) et (2) Voy. le Bulletin, t. XLII (1895), p. 598. T. XLI. (SÉANCES) 29 450 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Malva Alcea. — Mézières, près Pouilly; bords de l'Allier, prés Mars. Hypericum montanum. — Revers septentrional du mont Givre, près Pougues-les-Eaux. Geranium pyrenaicum. — Gare de Guérigny, près du passage à niveau de la route de Nevers. Ononis Columnæ. — Entre Puisac et Pouilly, sur les chaumes voisins de la route départementale; Molanciau, entre Neuf- fontaines et Villars (Bonnard et Gagn.); la Garenne, près Donzy. O0. Natrix. — Chaumes et carrières de la Garenne, prés Donzy. Melilotus alba. — Gares de Pouillv, de Nevers, de Saincaize. Anthyllis Vulneraria (A. polyphylla Koch). — Chaume de la Ga- renne, prés Donzy. Ervum gracile DC. — Champs de Guichy, prés Nannay. Cerasus Mahaleb. — Donzy, à la Garenne. * Rosa glauca Vill. var. subcristata.— A 20 mètres du moulin de Jeanlard, à droite du vieux chemin qui monte à Forét, commune de Chasnay (1895-1896). (Déterminé par M. le D" Gillot.) R. comosa Rip. — La Garenne, près Donzy. R. dumosa Puget. — Jeanlard et Pont-Charreau, commune de Narcy. R. cinerascens Dumortier. — Bois de Chevance, entre Montapas et Mont-et-Marré. Sorbus Aria. — La Garenne, près Donzy; coteau, entre Pouques- Lormes et Vauban. Epilobium roseum. — Empury et Vauban. Sedum altissimum. — Sud de la Marche, au milieu de nombreux individus de Sedum reflexum plus avancés. Libanotis montana. — Carrières de la Garenne, près Donzy; coteau, entre Pouques-Lormes et Vauban sur la route de Bazoche; coteaux environnant Neuffontaines. Bupleurum protractum Link et Hoffm.— Coteau de Tronsanges et de Petit-Va-ennes. GAGNEPAIN. — ESPÈCES NOUVELLES POUR LA NIÈVRE, 451 B. tenuissimum. — Route nationale, entre Moiry et Saint-Pierre- le-Moutier; les Bertins etla Montain, prés Narcy; Pette-Loup, prés Raveau, sur les chaumes. Ægopodium Podagrariwm. — Petit-Varennes, prés Tronsanges. Pimpinella magna. — Revers septentrional du Mont-Givre, près Pougues-les-Eaux (forme à fleurs blanches et à feuilles ternes). Bois de Chevance, entre Montapas et Mont-et- Marré. Petroselinum segetum. — Champs des Traines et de la Téte-du- Champ, prés Raveau. Bunium Bulbocastanum. — "Tronsanges; Nannay. B. Carvi. — Gare de Mars-sur-Allier. Sambucus racemosa. — Mi-chemin de Bizy à Frasnay entre la route et la Niévre, prés Guérigny. Cornus mas. — Carrières de la Garenne, prés Donzy. Asperula galioides. — Le long de la ligne ferrée de Donzy, près de la Garenne. Rubia peregrina. — Entre Pouques-Lormes et Vauban; coteau au nord-est de Neuffontaines. Galium tricorne. — Coteau de Saint-Marc, prés Chasnay. Dipsacus pilosus. — Moulin de la Ronce, près Narcy. Centaurea maculosa. — Bords de l'Allier. Cenirophyllum lanatum. — Gare de Saint-Pierre et vers Moiry. Xeranthemum cylindraceum. — Entre Saint-Pierre et Moiry sur la route nationale. Senecio Fuchsii. — Empury, près Lormes. Crepis pulchra. — La Marche. * Podospermum laciniatum (P. integrifolium G. G.). — Champ calcaire de Montifaut, près Raveau. Leontodon hastile. — Molanciau, près Neuffontaines (Bonnard et Gagn.); Garennes, près Donzy; côte de Goule, à Chaulgnes. Xanthium strumarium. — Château d’Essoleau, entre Longeron et Mars-sur-Allier; Guérigny, terrain vague prés de l'établis- sement de la marine. X. macrocarpum. — Bords de l'Allier, C. au-dessus de Mars. 452 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Phyteuma orbiculare. — Colline voisine du mont Sabot, prés Neuffontaines (Bonnard et Gagn.). Campanula rapunculoides. — Gare de Donzy ; à la Téte-du-Champ, sur la limite de Raveau et La Charité. Monotropa Hypopitys. — Carrières des Mignets, prés Narcy ; entre Saint-Réverien et Champallement. Lysimachia nemoralis. — Bizy, prés Guérigny. Centunculus minimus. — Bois de Chaulgnes, entre la route des Ducs de Nevers et le ruisseau des Fontaines-de-Vaux. Gentiana Cruciata. — Mont Sabot, près Neuffontaines. G. germanica. — Mont Givre, près Pougues-les-Eaux; coteau, entre Pouques-Lormes et Vauban; coteau, près Montapas. Cicendia filiformis.— Bois de Chaulgnes, avec Centunculus mi- nimus et Radiola linoides. * Verbascum collinum Schrad. (V. thapso-nigrum Schiede). — Près des parents sur la route de Lormes, vers Charrières, prés Empury. V. blaitarioides Lamk. — Entre Longeron et Mars, au bord de la route. Datura tatula. — Gare de Guérigny. Lithospermum purpureo-cæruleum. — La Garenne, près Donzy; mont Givre, prés Pougues. Antirrhinum Orontium var. albiflorum. — Environs de Narcy. Linaria supina. — Gares de Pouilly, La Charité, Donzy, Sain- calze. Linaria striato-vulgaris Beck. et L. vulgari-striata Crép.? — Chaume des Boulaciers, aux Bois-de-Raveau, à quelques décimètres des parents. I^ Racine rampante. Tige ordinairement rameuse. Feuilles de 2-3 milli- mètres de large sur 25 de long; alternes, opposées vers le haut. Calice à cinq lobes un peu bordés de jaune, acutiuscules. Corolle de 15 millimètres de long (éperon compris); éperon de 5 millimètres, strié de lignes violettes plus pàles que dans L. striata, comme le reste de la de. lèvre inférieure jaunâtre, à stries à peine visibles ; palais très velu, jaune. Filets des étamines violets, an- thères à peine fertiles. Capsule globuleuse irrégulièrement bosselée. Graines anguleuses bordées sur les angles. GAGNEPAIN. — ESPÈCES NOUVELLES POUR LA NIÈVRE. 453 2 En diffère par ses feuilles plus souvent opposées, méme verticillées. Fleurs plus grandes, surtout plus larges à la gorge, à palais franchement orangé; lèvre supérieure très légèrement striée, ainsi que la partie dorsale de la corolle. La première plante se rapproche de L. striata par la couleur et les stries de la corolle plus grande que dans L. striata, par le port décombant et les graines anguleuses. La seconde se rapproche de L. vulgaris. Les graines en sont moins angu- leuses, quelquefois presque planes, franchement bordée d'une aile. Ni l'une ni l'autre ne sont identiques aux échantillons du Rompouez, près Cercy, qui ne portent pas de stries sur la corolle plus courte de 5 millimétres et appartenant peut-être à Linaria ochroleuca Brébisson, qu'il faudrait dis- tinguer des hybrides comme une simple variété de L. striata. À Châteauneuf, en septembre dernier, nous avons récolté une plante identique à celle de Rompouez loin de Linaria vulgaris. Odontites Jauberliana Bor. — Coteau prés Germigny, en face Tronsanges. Veronica Burbaumii. — Pont-Charreau, prés Narcy; Donzy. Orobanche Eryngii. — Coteau présjGermigny, en face Tron- sanges. Salvia verticillata. — Bizy, vers le haut fourneau, près Guérigny. . Origanum vulgare (O. virens Bor.). — Maurepous, près Narcy, sur rive droite du Mazou vers Mignet. Avec la forme pris- malicum Gaud. Nepeta Cataria. — Maurepous. Lamium hybridum. — Petit-Varennes, près Tronsanges. *Amarantus deflexus. — Gare de Saincaize. À. albus. — Gares de Saincaize et de Nevers. Atriplex hastata var. pulverulenta ? Legrand (Variété farineuse sous les feuilles qui sont toujours opposées). — Donzy. Chenopodium Botrys. — Sables de Allier, prés; Mars; gare de Saincaize. Aristolochia Clematitis. — Petit-Varennes, prés Tronsanges ; bords de l'Allier. Daphne Laureola. — Pouques-Lormes; Vauban et Neuffontaines. Euphorbia hyberna. — Entre Saint-Germain-Chassenay et Azy-le- Vif, près du domaine de Chez Rattier (2 avril 1896). 454 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. * Euphorbia Esula (E. Pseudocyparissias Jord.). — Terrains vagues près de l'établissement de Guérigny. Mercurialis perennis. — La Garenne, prés Donzy; Pouques- Lormes, bois de Chevance, entre Montapas et Mont-et-Marré. Parietaria erecta. — Ruines de Donzy-le-Pré. Quercus pubescens Willd. — Chaulgnes, à la cóte de Goule; Nan- nay; Neuffontaines; la Garenne, prés Donzy. Obs. — Quercus pubescens est extrémement polymorphe. Le port, la colo- ration des jeunes rameaux, leur puhescence, celle des feuilles, les formes et les dimensions des glands, etc., varient extrémement et peuvent le faire re- garder plutót comme groupe que comme espéce. On remarque des rameaux glabrissimes avec des feuilles et des pétioles tomenteux, et vice versa. Souvent les feuilles sont pubescentes seulement sur la nervure médiane ; parfois la page supérieure est elle-méme tomenteuse veloutée. Il y a de quoi tenter un botaniste descripteur. Phalangium ramosum. — Pouques-Lormes, Molanciau, prés du mont Sabot, prés Neuffontaines; mont Givre, prés Pougues- les-Eaux; Chaulgnes; la Garenne, prés Donzy. Scilla bifolia. — Bords du canal, prés Challuy. Paris quadrifolia. — Bois de Chevance, entre Saint-Maurice et Mont-et-Marré, près de la route. Vallisneria spiralis. — Fontaine de la Vache, prés Raveau; à 10 kilomètres du canal latéral à la Loire où elle abonde. Digitaria filiformis. — Bertins, prés Narcy; Guérigny et Bizy; lai- tiers de Cramain, prés Chasnay ; de la Vache, prés Raveau. * Eragrostis poæoides. — Gares de Corbigny, Nevers, Saint- Pierre-le-Moutier, La Charité, Pouilly, Donzy. Asplenium septentrionale. — Roches de Champallement (Bennart et Gagn.). Celerach officinarum. — Haut fourneau de Raveau. Phegopleris calcarea Fée. — Puits d'une ferme voisine du pont d'Aron, à Montapas (Gagn. et Monsinjon). Cyslopteris fragilis. — Haut fourneau de Raveau; Champalle- ment. Equisetum ramosum. — Etablissement dela marine, à Guérigny. PLANCHON. — OUVERTURE DES FLEURS DE L'(ENOTHERA LAMARCK. 455 M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture de la communi- cation suivante : OBSERVATIONS ET EXPÉRIENCES SUR L'OUVERTURE DES FLEURS DE L''ENOTHERA LAMARCKIANA Ser.; par M. Louis PLANCHON. L'épanouissement des fleurs des (Enothera est souvent trés rapide : les observations récentes de M. Roze (1) ont attiré l'at- tention sur ce phénoméne que je pensais (avec bien d'autres personnes) depuis longtemps décrit, et qui mérite en effet d'étre étudié de trés prés. M. Roze terminait son article en engageant les observateurs à multiplier leurs études, et les quelques notes qui suivent ont été rédigées pour répondre à ce désir. Les observations ont porté sur PŒ. Lamarckiana Ser., belle espéce monocarpienne, cultivée dans nombre de jardins et s'y multipliant d'elle-màme (dans le Midi du moins). Dans de bonnes conditions de culture et d'arrosage, elle peut dépasser 2 métres et se ramifier fortement au-dessus d'une grande rosette de feuilles vertes. Elle porte pendant plusieurs mois de trés belles fleurs jaunes, s'épanouissant le soir aprés la disparition du soleil, pour se flétrir le lendemain dés la première heure. Le nombre quo- tidien de ces fleurs est parfois trés grand : sur un seul pied, j'ai pu, pendant plusieurs semaines, voir s'épanouir chaque soir de 80 à 100 boutons. Deux points doivent être ici examinés successivement : il faut d'abord suivre avec soin l'épanouissement normal de la fleur, en notant les détails du phénoméne; puis rechercher, sinon la cause intime, du moins le procédé et les conditions de cet épanouisse- ment, en faisant expérimentalement varier quelques données du probléme. A. État normal. Si l'on examine par un beau temps, vers neuf heures du matin et pendant la pleine période de floraison (commencement de juillet), (1) Roze, Bull. Soc. bot. de France, 1895, t. XLII, p. 574. 456 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. une inflorescence d'Œnothera, on voit qu'elle est constituée par un épi feuillé offrant de bas en haut (fig. 1) : 1° Les ovaires des fleurs écloses au moins trois jours avant le jour de l'observation, d'autant plus gros qu'ils sont plus éloignés de l'extrémité, et portant en haut la cicatrice due à la chute du périanthe. Il est inutile de les décrire ici; 2 Quelques restes des fleurs de l'antépénulliéme nuit; la plu- part sont tombés déjà; les rares qui persistent encore, sont bruns, desséchés; le tube calycinal est racorni et pendant : le moindre contact, le moindre vent, les fait tomber et disparaitre, laissant l'ovaire marquer la place de la fleur ; 3 Les fleurs de l’avant-veille : celles-ci persistent toutes; elles tomberont le soir pour la plupart, au moment de l'épanouissement des fleurs nouvelles. Mais elles sont déjà fortement flétries; le pé- rianthe, encore souple il est vrai, est recroquevillé; le calyce jaune brun et la corolle jaune un peu rougeátre (jaune chez les plantes à l'ombre); le tube calycinal encore horizontal ou déjà recourbé en arc en arrière, flexible, moins desséché que le limbe; si l'on donne du doigt un petit coup trés sec, trés léger, tout le périanthe se détache au-dessus de l'ovaire et tombe. En l'absence de vent violent, ces fleurs peuvent persister jusqu'au lendemain (voy. 2°); 4 Les fleurs de la veille (fig. 4, 4°) : ici les effets du soleil com- mencent à peine à se faire sentir : le limbe du calyceest encore sou- vent dans sa position réfléchie : d'ordinaire il tend déjà à retomber par son poids, la couleur en est normale. La corolle a gardé sa teinte jaune vif, mais les pétales déjà déformés et flétris retom- bent les uns sur les autres. Si l’on frappe sur le tube calycinal, méme assez fortement, celui-ci résiste et, si le choc est assez fort pour le détacher, la séparation se fait au-dessous de l'ovaire, à son insertion à l'aisselle de la feuille bractéale. Si méme, au lieu de frapper, on exerce une traction sur le tube du calyce, celui-ci entraine avec lui et l'ovaire et la feuille axillante elle-méme ; » Les fleurs non épanouies : elles forment en haut de l'épi une sorte de faux corymbe, à cause de l'inégale longueur des fleurs qui diminuent trés rapidement de taille. Celles qui doivent s'ouvrir le soir (les seules dont il y ait lieu de s'occuper). sont naturellement les plus extérieures. On les reconnait à la grosseur PLANCHON. — OUVERTURE DES FLEURS DE L'(ENOTHERA LAMARCK. 451 du bouton et à sa couleur rougeátre, développée surtout du côté exposé au soleil. Le bouton qui doit s'ouvrir le soir (fig. 1, 5°) est allongé, lon- , guement conique, atténué à l'extrémité supérieure ou il se ter- Fic. 1. — Inflorescence d'(Enothera Lamarckiana vers neuf heures du matin : 1* ovaires 2 fleur de l'antépénultiéme nuit; 3° fleur de l'avant-veille; 4° fleur de la veille ; 5° bou- ton prét à s'ouvrir. mine par quatre pointes mousses paralléles (sommet du limbe calycinal), séparées déjà dès le premier âge (boutons du centre de l'inflorescence) (fig. 1). L'extrémité inférieure s'atténue brusque- ment pour se prolonger en tube calycinal. L'ensemble du bouton est vaguement tétragonal et marqué de huit lignes longitudinales jaunátres, assez nettes sur le fond vert rougeátre du bouton. Quatre 458 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. de ces lignes répondent aux sutures et sont placées sur les faces, les quatre autres sont les nervures médianes des feuilles carpel- laires et courent sur les arêtes. Parfois il y a tendance à la direc- tion spiralée. Le tube calycinal fort long, offre aussi quatre lignes longitudinales (supérieure, inférieure et latérales), en continuité avec les lignes angulaires du bouton et avec les quatre pointes mousses de l’extrémité du limbe : l’axe de l’épi répond par conséquent à la nervure d’une pièce calycinale. Rien, à ce moment, n'indique le prochain épanouis- sement ; les divisions valvaires du calyce sont même si fortement unies, qu’il est difficile de les séparer, et qu'en écartant les pointes libres du limbe, on déchire souvent le tissu, sans écarter les bords de la suture. Si l'on fend les segments du calyce, on trouve au- dessous la corolleen préfloraison tordue, réguliérement enroulée en spirale(fig. 2, corolle sous le calyce fendu), et formant ainsi une sorte de cylindre jaune vif, dé- passé par l'extrémité 4-fide du style, qui forme là une pointe mousse, jaune verdátre, d'un demi-centi- métre de long, avec quatre cannelures longitudinales. On remar- quera en passant combien (le calyce ayant atteint tout son dévelop- pement) la corolle est encore petite et peu développée comparativement à la dimension qu'elle aura le soir. Au point d'insertion de la corolle sur le calyce se trouve un bourrelet circulaire interne trés marqué, rétrécissant beaucoup la gorge du calyce, et portant aussi, en dedans de la corolle, la base des huit éta- | mines (fig. 3, schéma du bourrelet). Hs Ces étamines ainsi insérées ne jouent pas de róle dans l'épanouissement, l'anthése ayant eu lieu déjà et ne paraissant pas avoir de rapport avec le phénoméne : elles n'ont pas à être ici décrites, non plus que l'ovaire qui se présente à la base du tube, comme un petit corps ovoide renflé ou subcylin- drique, vert foncé avec quelques taches rouges (sur les fleurs exposées au soleil seulement). Aucun phénomène important ne se produit jusqu'à la tombée du jour, ou plutót jusqu'à ce que le soleil ait cessé de toucher la plante; on peut seulement constater sur l'inflorescence les chan- gements suivants : Fic. 2. PLANCHON. — OUVERTURE DES FLEURS DE L'(ENOTHERA LAMARCK. 459 1° Les fleurs de l'antépénultiéme jour achèvent de tomber; à midi il n'en reste jamais. 2° Les fleurs de l’avant-veille se desséchent et se colorent de plus en plus : le tube se courbe en arc fortement : il est mou, flasque, en voie de dessiccation prochaine, se détachant trés faci- lement au-dessus de l'ovaire. J' Les fleurs de la veille se flétrissent aussi de plus en plus, le tube se recourbe un peu, le limbe calycinal se tord et pend vers le sol; la corolle prend une teinte orangée etun aspect flasque et fané; mais le tube tient encore fortement, et entraine toujours l'ovaire si on le frappe violemment. Æ Les fleurs non épanouies n'ont pas changé d'aspect. Les bou- tons qui vont s'ouvrir sont d'un vert plusijaunátre, mais ce chan- gement est peu sensible. ÉPANOUISSEMENT NORMAL DE LA FLEUR. — Les phénoménes de l'ouverture de la fleur commencent réellement aprés que le soleil a cessé de toucher la plante. Dans une inflorescence, une à trois fleurs s'ouvrent d'ordinaire chaque soir, quand la période de flo- raison est dans son plein. La fleur la plus basse s'ouvre naturelle- ment la premiére; cependant il arrive que la seconde précéde l'autre de quelques instants; il est vrai que les fleurs sont trésrap- prochées. L'heure, ainsi qu'on l'a fait remarquer, varie beaucoup suivant la saison; la floraison est- longue : il est évident que la durée du jour influe beaucoup et que l'ouverture sera par exemple trés tar- dive en juillet (sept heures et demie). Les phases de l'épanouissement, consistent dans une série de mouvements, les uns lents, les autres rapides, portant sur le calyce et la corolle. Les segments calycinaux se séparent un peu d'abord, laissant voir par la fente la corolle jaune enroulée. Puis un long temps d'arrêt précède l'épanouissement véritable, toujours rapide (séparation plus complète des feuilles calycinales, renversement du limbe du calyce en arrière le long du tube, et étalement de la corolle en plusieurs temps). Voyons de prés ces divers moments : Dissoncrion DES SEGMENTS DU CALYCE. — ll semble qu elle ne se fasse jamais ou presque jamais avant que les rayons solaires aient 460 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. cessé de toucher la fleur. J'ai constaté seulement une ou deux exceptions; encore le soleil était-il tout à fait sur le point de dis- paraitre. ; A moins qu'il ne s'agisse de pieds presque constamment ombra- gés, la disjonction se produit peu de temps aprés l'entrée de la plante dans l'ombre. Elle peut commencer un quart d'heure aprés ou méme moins, un peu plus tard, semble-t-il, si le soleil a été moins vif dans la journée. Sur une méme plante, toutes les fleurs qui doi- vent s'ouvrir ce jour-là disjoignent les segments de leur calyce à peu prés simultanément. Une demi- heure suffit d'ordinaire pour une plante donnant 80 à 100 fleurs. La séparation ne se fait pas entre les quatre piéces calycinales, mais seulement d'un cóté, entre deux paires de segments (fig. 4, premiére disjonc- tion des segments calycinaux). Le plus souvent (sauf nombreuses exceptions), c'est entre le segment in- férieur et le segment latéral gauche, en regardant la fleur de face, que se fait la séparation. La ligne de déhiscence future prend d'abord une teinte plus jaune, permettant souvent de la distinguer des autres et en particulier des lignes d'angles (nervures des sépales), qui restent bien plus vertes. La disjonction est trés rapide, si rapide méme qu'elle est fort difficile à saisir : une seconde, une demi-seconde même suffisent ; il faut, pour la voir, ne pas quitter de l’œil la fleur en observation. La séparation commence au tiers inférieur de la suture val- vaire des deux feuilles calycinales. Aussitót, on apercoit la ligne jaune vif des pétales sous-jacents, puis la BOR se prolonge rapi- dement, vers le bas, mais surtout vers le haut. Le plus souvent méme, celte fente intéresse les segments opposés et les sépare dans leur partie supérieure; souvent aussi, par l'intervalle ainsi formé, le bord d'un pétale vient faire saillie et flotte sur une largeur de 1 à 2 centimétres. Il faut noter enfin qu'à partir de ce moment, les fleurs de l'avant- veille commencent à tomber spontanément. Quelques- -unes, on l'a Fic. 4. PLANCHON. — OUVERTURE DES FLEURS DE L'ŒNOTHERA LAMARCK. 464 vu, tiennent jusqu'au lendemain. Celles de la veille restent encore solides et entrainent toujours l'ovaire dans leur chute provoquée. TEMPS p'AnnET. — Le temps d'arrét qui sépare la disjonction des segments du calyce, de l'épanouissement lui-méme, est fort long. Il peut varier suivant les circonstances, mais atteint souvent 2 h. ou 2 h. 1/2 (fente 4 h. 1/2; ouverture à 7 h. par exemple). Pendant cette période, l'afflux de la séve prépare la deuxiéme série de phénoménes. OUVERTURE DE LA FLEUR. — Premier temps. — Lorsque l’ouverture pro- prement dite va se faire, on voit la fente calycinale s'élargir peu à peu, et la fente opposée s’accentuer aussi. Le cylindre formé par la corolle, enroulée encore complètement, aug- mente de diamètre, surtout au milieu de sa hauteur. Ce mouvement est lent, mais sensible à l’œil nu. Fic. 5. — Calyce rabattu; période d'hélice. On sent trés bien que la corolle force contre le calyce et va en séparer les valves. La durée de ce temps est variable, ordinairement une à deux minutes. Deuxième temps. — Puis brusquement le calyce cède : les deux segments qui n'étaient séparés qu'en haut s'écartent tout à fait, et, simultanément, calyce et corolle changent d'aspect; le calyce, ainsi séparé en deux paires de segments, se retourne, se rabat en arrière à sa base par un mouvement rapide et autonome, nettement indépendant de l'écartement passif occasionné par les pétales. — La corolle tordue se déroule en partie : les quatre pė- tales écartent librement leur bord recouvrant, mais restent encore 462 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. unis par leur bord recouvert, en sorte que la corolle a tout à fait la forme d’une hélice (fig. 5). Le style dépasse les bords encore unis des pétales, et les quatre stigmates qui sont devenus diver- gents jouent peut-être un rôle pour retenir un instant les pétales ainsi unis. — Ce deuxième temps est, a-t-il été dit, très rapide. Troisième temps. — Vient alors un petit temps d'arrét, de lon- gueur variable, parfois presque nul, d’autres fois d’une minute F16. 6. — Fleur épanouie. et méme plus, pendant lequel la fleur force à nouveau pour sé- parer les bords unis des pétales en hélice, encore enroulés autour du style. On sent trés nettement l'effort de la corolle : les pétales se courbent, se creusent, jusqu'à ce qu'enfin se produit un dernier mouvement brusque. C'est le quatrième temps, le plus rapide de tous. Les bords unis des pétales cèdent, se séparent tout à coup, et l’hélice devient un entonnoir, en un dixiéme de seconde. Cinquième temps. — Dès lors les pétales en entonnoir conti- PLANCHON. — OUVERTURE DES FLEURS DE L'ŒNOTHERA LAMARCK. 463 nuent à s'écarter, mais plus lentement, progressivement, et l'en- tonnoir s'évase assez vite en coupe : la corolle, qui était un peu froissée, s'étale largement, devient turgescente et lisse, les plis s'effacent, sauf la nervure médiane toujours nette, et les insectes se précipitent avidement sur les étamines largement déhiscentes d’où s'échappent de singuliers grains de pollen réunis en longs chapelets jaunes. La fleur d'(Enothére est épanouie (fig. 6). La durée totale du phénoméne varie dans d'assez larges limites, suivant des conditions diverses et non toujours trés explicables. Elle va de deux minutes au minimum à quatre ou cinq minutes. L'ouverture de la fleur peut étre avancée de quelques instants, si l'on sépare artificiellement les segments calycinaux. Si l'on ne fait qu'une simple fente, et de bonne heure, rien n'est changé pour l'ouverture. Si on rabat mécaniquement le calyce un peu avant le moment, la fleur se déroule en partie et s'ouvre plus tót que la normale; mais la différence est assez faible, l'épanouissement trés lent, et finalement la fleur n'est largement étalée et turgescente qu'à peu prés à l'heure ordinaire. En général, toutes les fleurs d'un jardin sont ouvertes en une demi-heure environ. En somme, il y a dans cet épanouissement plusieurs temps, les uns rapides, les autres plus lents, et l'on peut résumer ainsi qu'il suit les faits observés : A. PÉRIODE DE PRÉPARATION. 1* Mouvement trés rapide. — Fente unilatérale du calyce. 2 Temps d'arrêt très long. — Aucun mouvement visible; effort et déve- loppement rapide de la corolle à l'intérieur. B. PÉRIODE D'OUVERTURE. 3° Mouvement lent. — Élargissement des fentes calycinales, effort visible de la corolle par turgescence. ; 4° Mouvement rapide. — Séparation brusque du calyce en deux paires de segments. Réflexion rapide des segments en arrière : déroulement partiel de la corolle (forme en hélice). 5 Mouvement lent. — Effort visible de la corolle pour séparer les bords encore unis. Ld 6° Mouvement subit. — Séparation des bords intérieurs de la corolle (forme en entonnoir). 7" Mouvement lent. — Étalement des pétales et turgescence (forme en coupe). 464 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Les choses restent ainsi toute la nuit. Au matin, les premiers rayons solaires commencent à flétrir ces fleurs, éphémères entre toutes, et l’on arrive rapidement à l’état décrit au commencement de cette étude. B. Étude expérimentale. Telle est l'ouverture normale de la fleur d'Œnothera Lamarc- kiana. Mais, pour rechercher quelles sont les conditions princi- pales de ce phénomène, il faut faire varier expérimentalement ces conditions : on verra ainsi quelle est l’influence des agents exté- rieurs (radiation lumineuse, chaleur, humidité), et quel est le rôle joué dans l’éclosion par les divers cycles floraux. Influence de la radiation lumineuse. Elle est évidente à priori. La simple observation montre qu'après les journées de soleil vif, l'épanouissement est particulièrement rapide : on peut voir aussi que les plantes cultivées à l'ombre viennent médiocrement et fleurissent peu. Quelques expériences trés simples permettent de confirmer cette influence (1). Suppression de la lumière. — À onze heures du matin on des- cend dans une cave obscure et humide une (Enothére en pot, en pleine période de floraison, et promettant cinq fleurs pour le soir. Dés deux heures de l'aprés-midi les deux fleurs les plus avancées s'ouvrent lentement : l'une d'elles fend son calyce qui se réfléchit normalement, et essaye d'étaler sa corolle. Elle atteint la période d'hélice et s'arréte, les pétales un peu froissés; l'autre dépasse cette période et s'ouvre en entonnoir sans s'étaler en coupe, non turgescente. Tout se borne là et les deux fleurs deviennent oran- gées sans modifier leur forme : elles tombent à cet état le surlen- demain. A l'heure normale de floraison (sept heures), plutôt un peu de meilleure heure que les fleurs du dehors, les deux fleurs suivantes de l'épi s'ouvrentet s'étalent bien, moins largement peut-étre qu'au dehors. Le lendemain matin vers huit heures, elles ont une légère tendance à se refermer. La cinquième ne s'ouvre pas ce jour-là. (1) La plupart des expériences ci-dessus résumées ont été souvent répétées. PLANCHON. — OUVERTURE DES FLEURS DE L'ENOTHERA LAMARCK. 465 Dés lors la floraison de la plante dans la cave continue trés len- tement et sans régularité : de loin en loin, une fleur disjoint les segments de son calyce à une heure quelconque, midi par exemple, puis l'ouverture se fait beaucoup plus tard, souvent plusieurs heures aprés, à sept heures, huit heures et plus. La flétrissure est aussi trés ralentie : les fleurs s'affaissent et tombent sans s'étre ni recroquevillées ni colorées, et parfois deux ou trois jours aprés seulement. En méme temps la couleur rouge du calyce disparait peu à peu, ainsi que les ponctuations rouges qui marquaient l'ovaire. Du reste cette matiére colorante rouge, méme au dehors, manque chez les plantes à l'ombre; c'est là un fait normal sans importance. Si l'on continue à laisser la plante à l'obscurité, elle perd sa vigueur, les fleurs deviennent rares, s'ouvrent mal et de plus en plus lentement, puis les boutons se couvrent de moisissures, les feuilles tombent et la plante meurt, sans mûrir ses fruits. La radiation lumineuse est donc nécessaire à l'ouverture nor- male des fleurs; absorbée par la plante pendant plusieurs jours, elle joue un róle de préparation à l'éclosion. Dans l'expérience ci-dessus, les deux premiéres fleurs étaient déjà presque prétes à s'ouvrir dés que le soleil disparaitrait ; à la suppression brusque de la lumiére elles ont éclos, trop vite, car ce mouvement rapide n'a pu étre continué. Les deux suivantes, moins avancées, n'ont pas dis- joint les segments de leur calyce sur-le-champ : ellesont pu évoluer normalement, absorber par les racines plus régulièrement et, S'ouvrant à peu prés à l'heure normale, évoluer plus complète- ment. Plusieurs fleurs encore ont pu s'ouvrir, car elles avaient pendant plusieurs jours absorbé une certaine somme de radiation lumineuse, puis cette quantité est devenue insuffisante, et la flo- raison s'est arrétée. Les expériences peuvent d'ailleurs étre variées : au lieu d'une plante en pot, mettons à la cave une inflorescence coupée, la tige plongée dans l'eau, ou méme une simple fleur coupée au-dessous de l'ovaire. La plupart des fleurs qui semblent prétes pour le soir s'ouvrent et s’étalent fort bien à l'heure normale ; il en est de méme pour la fleur isolée. Souvent d'autres fleurs de l'inflorescence ar- rivent à s'ouvrir; mais la floraison est lente, la durée des fleurs plus longue. Bientót aussi les moisissures interviennent. On peut aussi introduire, par une petite échancrure, une branche T. XLIII (SÉANCES) 30 466 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. d'(Enothére, dans une boite obscure en bois ou en carton, sans la séparer du pied mére. Dans ces conditions, la floraison, sans se produire tout de suite, est avancée de plus d'une heure. L'absence de rayons solaires directs et l'humidité développée dans la boite par la plante elle-même retardent la flétrissure. Diminuons la radiation sans la supprimer. Une inflorescence, coupée à midi, et mise la tige dans l'eau dans un vestibule bien éclairé, ouvre ses fleurs à l'heure normale le premier jour; elle continue à fleurir les jours suivants, mais les fleurs s'ouvrent bien avant celles du dehors. En somme, les plantes mises à l'abri de la radiation arrétent leur floraison au bout de quelques jours, toutes les autres condi- tions restant égales : donc la radiation est nécessaire. La floraison continue pourtant pendant plusieurs jours : les fleurs ont donc, à l'état de bouton, absorbé une quantité de radiation suffisante pour permettre leur évolution ultérieure, d'autant plus lente que le bouton était plus jeune au moment de la suppression. L'heure de l'ouverture est ordinairement avancée, ou normale le premier jour; elle devient irréguliére les jours suivants. L'état du bouton semble ici important; trés mür, il s'ouvre aussitót et n'achéve pas son évolution; moyennement développé, il s'ouvre à peu prés normalement. Peu avancé, il ne s'ouvre parfois que le lendemain. Je ne parle ici, bien entendu, que des boutons qui de- vaient s'épanouir le jour de la suppression. Le retard de la flétris- sure est dà simplement à l'absence des rayons solaires directs et à l'humidité ambiante. ' Modifications de la lumière. — Au lieu de supprimer les rayons solaires, cherchons maintenant à les modifier. Sous une cloche de verre on introduit une branche (1) non sé- parée de la plante. La floraison est normale, non avancée ou à (1) Il faut noter en passant, à propos de toutes ces ‘expériences, que les fleurs d'(Enothére ont une remarquable faculté de géotropisme négatif. Norma- lement elles sont obliques de bas en haut, et seraient verticales si l'ensemble de l’inflorescence ne les écartait de cette position. Il suffit de vingt-quatre heures pour que toutes les fleurs d'une inflorescence couchée pour étre intro- duite dans une boite ou sous une cloche reprennent cette position verticale en tordant le tube calycinal. Ceci montre bien la facilité avec laquelle se fait ici la réplétion des cellules, et vient confirmer par conséquent les observa- tions faites plus loin. PLANCHON. — OUVERTURE DES FLEURS DE L(ENOTHERA LAMARCK. 467 peine. La flétrissure est retardée méme en plein soleil, à cause de l'humidité intérieure de la cloche. Les rayons chimiques obtenus en mettant l'inflorescence sous une cloche violette ont semblé agir assez nettement, deux fois sur trois. L'ouverture d'une fleur qui semblait préte ne s'est pas faite : le lendemain, la cloche enlevée, la fleur s'ouvre, bien que le calyce se soit desséché et ait pris l'aspect de la pelure d'oignon. Quant aux rayons calorifiques rouges, ils ne m'ont pas donné de résultat net. Mais je dois dire que la coloration de la cloche, faite avec une couleur d'aniline, avait été rapidement atténuée, puis détruite par le soleil. Ce sont là des expériences à reprendre. Influence de la chaleur. Elle se confond un peu avec celle de la radiation lumineuse. Il est évident que la chaleur est nécessaire à la plante, car les belles journées chaudes aménent la floraison de nombreux boutons, tan- dis qu'au début et à la fin de la saison la floraison faible répond à une chaleur beaucoup moindre. Mais, sur ce point, les expériences tentées ne sont pas nettes. On a vu pourquoi les rayons calorifiques n'ont rien donné. Je n'ai pas non plus obtenu de résultat en enfer- mant une branche d'(Enothére dans une boite contenant un mé- lange réfrigérant. Mais il est vrai que la température extérieure était trés élevée (375,5) et que l'outillage défectueux m'a empéché d'abaisser suffisamment le degré (31 degrés dans la boite). Dans ces conditions, l'ouverture des fleurs s'est faite normalement. Influence de l'humidité. L'eau est nécessaire à la floraison de deux facons : dans l'atmo- sphère; dans le sol. D’après M. Roze, « la rapidité du phénomène paraît dépendre de deux conditions principales : une grande chaleur pendant le jour, une très sensible fraicheur pendant la soirée. » Il montre ensuite qu'à Paris l'humidité arrive vite après la disparition du soleil, et admet comme causes agissantes « la chaleur du jour et l'humidité du soir, la turgescence des tissus n'étant que la résul- lante de ces deux aclions ». La nécessité de HUMIDITÉ ATMOSPHÉRIQUE est claire, en effet, A468 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. puisque, dans nos climats, la floraison cesse ou se ralentit malgré les arrosages lorsque les périodes de sécheresse estivale se pro- longent trop longtemps. Néanmoins je ne pense pas que ce soit la cause principale de la rapidité de l'éclosion. D'abord, une inflo- rescence mise sous une cloche avec du chlorure de calcium fondu a ouvert ses fleurs, peut-étre avec un trés léger retard, mais trés normalement. D'autre part, on vient de voir que, sous une cloche de verre ordinaire, rendue trés humide par l'évaporation de la branche, l'ouverture se faisait normalement; aucune avance par conséquent. | Enfin, dans les environs de Montpellier où ont été faites les présentes observations, et au mois de juillet, l'état hygrométrique de l'air est souvent bien sec (trop sec hélas!) méme aprés le coucher du soleil, et cependant la floraison est trés normale et trés rapide. Je ne nie pas l'influence de l'humidité atmosphérique, mais je pense que la disparition des rayons solaires directs dimi- , nue sensiblement la chaleur et par conséquent l'évaporation, et permet dès lors le gonflement des tissus par l’eau qui monte des ra- cines, par l’eau du sol, dont le rôle me parait beaucoup plus im- portant que celui de l'eau atmosphérique. D'ailleurs M. Roze a peut-étre raison aussi quand il attribue à Paris la diminution d'évaporation à l'humidité qui se montre dans l'air au coucher du soleil. C'est là une cause qui peut varier beaucoup d'importance suivant le climat. Pour l’HUMIDITÉ DU SOL, la nécessité en est absolue. Il suffit, pour s'en rendre compte, de voir l'énorme différence due aux arrosages dans nos pays secs. Chez les pieds bien arrosés, la florai- son est beaucoup plus abondante, les fleurs plus grandes, et sur- tout la saison de floraison beaucoup plus longue. Les inflorescences ou les fleurs, coupées et la tige plongée dans l'eau, permettent de voir que l'absorption par la surface de section remplace fort bien celle des racines. Placées dans un vase à cóté de la plante mére, elles s'épanouissent fort bien, parfois méme avant les fleurs normales, quelquefois un peu aprés (jusqu'à trois quarts d'heureet une heure). Dans un cas qui semble exceptionnel, il y a eu un retard de vingt-quatre heures. Les retards s'observent surtout lorsque l'inflorescence a été coupée longtemps avant l'heure de la floraison. Pour les fleurs isolées, le fait est même plus fré- quent. Celles qui sont coupées de bonne heure s'ouvrent plus tard PLANCHON. — OUVERTURE DES FLEURS DE L(ENOTHERA LAMARCK. 469 et plus lentement; quelques-unes attendent le lendemain à l'heure ordinaire. Sectionnées au contraire au moment ou prés du moment de l'éclosion, l'épanouissement est normal. J'ai voulu voir si le niveau de la section avait une influence quelconque, et j'ai coupé des fleurs : sous l'ovaire; à mi-ovaire; au-dessus de l'ovaire; à mi-tube. L'ouverture est partout normale : il semble seulement qu'elle soit d'autant plus prompte que l'on a sectionné plus bas. Il est à peine besoin de dire que, si la fleur coupée n'est pas plongée dans l'eau, elle arrête son évolution au point où elle en était, et se flétrit le lendemain sans s'épanouir. Un bouton sectionné peu avant la floraison, et posé à plat sur l'eau, se redresse verticalement en étalant ses pétales à la surface de l'eau. Enfin on a essayé de faire ouvrir les plantes dans l'eau même : les résultats que j'ai eus pour cet essai ne sont pas identiques à ceux de M. Roze : je crois devoir les donner tels quels. Dans un grand récipient de verre plein d'eau, je plongeais des inflorescences à divers états et des fleurs coupées prétes à s'épanouir, le tout lesté d'un poids pour empécher les objets de remonter à la surface. Dans ces conditions, l'ouverture des fleurs prétes commence à se faire à l'heure normale : les segments du calyce se disjoignent, puis tout s'arréte là souvent; d'autres fois les segments du calyce se rabattent lentement en arriére, mais je n'ai jamais vu la corolle s'ouvrir, à moins que l'immersion n'ait eu lieu au moment méme del'ouverture; ainsi une fleur plongée dans l'eau à la période d'hélice, le calyce déjà rabattu s'ouvre en entonnoir, puis s'arréte. Mais, à ce moment, l'évolution aurait continué, méme à sec. Les lleurs immergées en entonnoir restent stationnaires. Pour la flétrissure du lendemain et la dessiccation, l'état hygro- métrique est évidemment de première importance. Dans les caves, les boites ou cloches rendues humides par l'eau dégagée des fleurs, celles-ci séchent peu ou pas, se flétrissent moins vite et conservent leur couleur jaune pâle, au lieu de devenir orangées, puis brun rouge. Le vent active beaucoup la flétrissure. En résumé, la condition principale est l'abondance d’eau dans le sol. On verra plus loin que c'est en effet, par l'introduction de l'eau dans les tissus de la fleur et la turgescence de ces tissus, que s'effectuent les mouvements étudiés ci-dessus. ll faut, pour s'en 470 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. rendre compte, examiner le rôle joué par les deux cycles du pé- rianthe dans l'ouverture de la fleur. Róle du calyce et de la corolle. Il faut démontrer tout d'abord que l'eau pénétre en abondance dans la fleur au moment de la floraison, qu'elle gonfle les tissus, mais tout spécialement ceux de la corolle, et que la plupart des mouvements observés sont dus à ce gonflement. Une fleur qui va s'épanouir montre sous les segments du calyce une corolle non seulement enroulée, mais encore froissée, chif- fonnée, marquée de nombreux plis. Déjà ce- pendant cette corolle s'est beaucoup développée depuis quelques heures et continue à grandir. C'est elle qui, augmentant de volume de plus en plus, détermine la séparation des deux paires de segments du calyce, d'abord à la dis- parition du soleil, puis au début de l'épa- nouissement. En effet, si l'on fait une section transversale du bouton tout entier à 1 centi- métre au-dessus du bourrelet, un peu avant l'ouverture de la fleur, celle-ci s'étale tout de méme. Mais, aprés l'étalement, si l'on mesure les pétales sectionnés, on les trouve beaucoup plus longs que les piéces correspondantes du calyce retourné (fig. 7, épanouissement d'un bouton sectionné transversalement). Le calyce est resté stationnaire ainsi que le style, la corolle s'est beaucoup dévelop- pée; si la section a porté vers le sommet du bouton, la différence peut étre de 1 centimétre de longueur. L'épanouissement de la fleur se fait toujours, quel que soit le niveau de la section (1). Pratiquons maintenant, avec une aiguille lancéolée tranchante, des blessures à travers le calyce, sur diverses parties de la corolle ; les résultats seront fort instructifs. Si la blessure porte au niveau des sutures calycinales, elle inté- FIG. 1: (1) Dans une seule expérience, la section du bouton prés de l'extrémité su- périeure semble avoir empéché l'épanouissement jusqu'au lendemain à l'heure normale, et j'aurais cru à une simple erreur sur la date probable de l'ouver- ture, si la fleur ouverte ne s'était ce jour-là méme détachée au moindre effort et au-dessus de l'ovaire, comme si elle s'était épanouie la veille. PLANCHON. — OUVERTURE DES FLEURS DE L'ENOTHERA LAMARCK. 471 resse naturellement les pétales (alternant avec les sépales) dans le milieu de leur base, c'est-à-dire qu'on sectionne les vaisseaux. Dans ces conditions, la turgescence des pétales ne se fait pas ou se fait mal. Le ou les pétales correspondants peuvent bien s'étaler avec les autres, mais ils restent plus petits, plus mous, flasques, plissés. Cette expérience trés simple peut étre variée de bien des facons, et l'on obtient à volonté des fleurs dont un, deux, trois pétales restent peu développés; on peut méme, en n'intéressant qu'une partie de la nervure, obtenir des pétales moitié flasques, moitié turgescents. Si la section du pétale est complète, celui-ei est tout à fait mou, retombant, plissé, tout petit (fig. 8). La force de la turgescence est d'ailleurs grande; car, dans plu- sieurs cas, deux pétales étant sectionnés, et les deux autres bles- FIG. 8. — Avortement de deux pétales par traumatisme, sés, (section faite à l'aiguille par un petit orifice pratiqué dans le calyce à 4 centimétre au-dessus du bourrelet), l'étalement a pu se faire tout de même. Si l'on enfonce l'aiguille à travers la nervure des sépales, on respecte naturellement les vaisseaux de la corolle, et l'on ne blesse que le bord des pétales. Les corolles ainsi blessées s'ouvrent normalement ; parfois la dimension est seulement un peu moindre et les bords un peu flasques, mal étalés. Rr : Enfin, si les blessures sont pratiquées longitudinalement à la base des boutons, entre les nervures et les sutures calycinales (on peut en faire huit ainsi), on obtient une fleur à pétales égaux, 472 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. assez mal étalés, un peu moins turgescents, mais normaux et bien ouverts, quoique fortement tailladés. De tout ceci il résulte que la séve, soit qu'elle arrive en plus grande quantité, soit plutót qu'elle s'évapore moins, gonfle, dilate les pétales, en augmente le volume et leur fait rompre les attaches calycinales. L'anatomie montre en effet que les bords des segments calycinaux sont attachés l'un à l'autre par des cellules étendues longitudinalement en lames saillantes, qui sur la section transver- sale forment des pointes vives engrenées avec les cellules corres- Fic. 9. — Anatomie de la suture des segments calycinaux. pondantes du sépale voisin (fig. 9). Cet engrenage solide finit par céder à la pression intérieure, et la disjonction des segments du calyce se produit. Mais, cette séparation faite, l'afflux continue, et c'est encore la pression des pétales qui achéve plus tard la séparation du calyce en deux paires de segments. Le calyce est ici presque passif. Puis, la pression continuant, les pétales se dilatent de plus en plus, et, dés que le calyce est réfléchi, se déroulent, s'écartent, d'abord par leur bord recouvrant, les bords internes restant encore enroulés autour du style (hélice), puis complètement (entonnoir ou gobelet). La turgescence du limbe corollin est encore pour quelque chose PLANCHON. — OUVERTURE DES FLEURS DE L'ENOTHERA LAMARCK. 473 dans l’étalement complet, la flexion en arrière des pétales pour former la coupe. Mais ici le bourrelet de la base de la corolle joue un rôle important, semble-t-il, et que l'anatomie nous fait sup- poser tel. En effet, si l’on coupe longitudinalement la région du bourrelet interne, en passant par une des huit étamines, on trouve de dehors en dedans : le calyce, puis la corolle divergeant à angle aigu, puis l'étamine, dont la base forme au-dessus du tube calycinal un re- bord trés saillant (fig. 3, page 458). Ainsi que le fait remarquer M. Roze, le bourrelet interne ne saurait étre caractérisé de glanduleux. « Le tissu, dit l'auteur, se présente sans discontinuité et paraît servir de support aussi bien aux huit étamines qu'aux quatre pétales. » Il faut en outre re- marquer les particularités suivantes : 1* La région est trés riche en vaisseaux : les trachées y abon- dent et y courent en divers sens, formant surtout vers le centre du bourrelet, un cercle d’où se détachent les vaisseaux spéciaux de chaque organe. La coupe longitudinale rencontre ces vaisseaux perpendiculairement ou obliquement. 2% Les cellules internes et moyennes du bourrelet sont à parois minces et dilatables, tandis que la région extérieure est collenchy- mateuse. En sorte que la turgescence de ce bourrelet le dilate beaucoup (vaisseaux et cellules), et surtout en dedans : le mouvement de bascule qui se produit tend à reporter en dehors les pétales et les étamines portés sur ce bourrelet gonflé. C'est ce qui se produit lorsque le calyce a cédé et que les pétales se sont déjà déroulés et séparés. L'entonnoir se transforme ainsi en coupe. Il se peut d'ailleurs que le bourrelet contribue aussi un peu à la séparation des pétales. Jusqu'ici il n'a été question qu'incidemment du renversement des segments du calyce. Ce mouvement est dû au calyce lui-même et non plus à l'action de la corolle ou du bourrelet. Il s'effectue aussitót que la séparation des segments du calyce en deux parties s’est faite, mais il débute un peu avant et doit sans doute contri- buer à la disjonction des segments. Malgré ce renversement, les segments restent unis deux à deux, mais le plus souvent il y a une légére séparation à la base. Il faut aussi remarquer que le siége de ce mouvement est une région restreinte au-dessus du bourrelet 474 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. interne. Le renversement a lieu même si l’on a coupé transversale- ment le limbe du calyce aux trois quarts de sa hauteur; il est donc localisé, et son autonomie est bien prouvée par l'expérience sui- vante : Un bouton prêt à fleurir est fendu latéralement à midi et, par la fente, on enlève complètement l’intérieur de la fleur (corolle, éta- mines, style), que l’on coupe transversalement à un demi-cen- timétre du bourrelet; le calyce reste seul en gardant sa forme. Rien jusqu'aprés soleil couché. A sept heures et demie environ, le calyce fait un mouvement de rétraction en arriére : les segments ne parviennent pas à se séparer complétement, mais s'écartent en bas, et la flexion en arriére se fait (fig. 10, mouvement autonome du calyce): la cohésion des segments en haut empéche seule le retourne- ment. Ici le moignon de corolle n'a pu agir : le canif a remplacé la corolle pour effectuer la pre- mière disjonction, mais la réflexion du calyce est l'euvre du calyce méme. ll est à remarquer que ce renversement a lieu méme si l'on a fait une blessure circulaire sur le. calyce au niveau du bourrelet. M. Roze avait fait déjà cette expérience et avait vu que, pourvu qu'il respectát une portion de tissu au milieu ou sur les bords des segments calycinaux, il pouvait blesser le bourrelet plus ou moins profondément sans supprimer le renversement, en le retardant tout au plus. Il conclut que le bourrelet ne joue aucun róle dans le phénoméne. Mais il dit avoir fait ses sections « sur la ligne méme suivant laquelle ils (les segments calycinaux) devaient se replier, et qui correspond exlérieurement au renflement intérieur du bourrelet de la gorge du calyce ». Or, pour l'Œnothera Lamarckiana tout au moins, le renversement n’a pas lieu en ce point (où d’ailleurs le calyce fait corps avec la corolle et les étamines), mais bien plus haut (5 millimètres environ). Ce n’est donc pas la ligne de renverse- ment qui est blessée dans ces expériences. D'ailleurs, on ne sectionne jamais entièrement le bourrelet, sans quoi l’on amène- rait la chute complète du calyce, de la corolle ct des étamines ; la réplétion des cellules de la zone active se fait donc par les Fie. 10: PLANCHON. — OUVERTURE DES FLEURS DE L'ŒNOTHERA LAMARCK. 415 vaisseaux et les cellules du bord interne du bourrelet, respectés par l'instrument. Reprenons en outre la section longitudinale de cette région. L'anatomie du calyce nous montre dans la zone importante les particularités suivantes : 1° Dans le limbe calycinal, les vaisseaux sont un peu plus rap- prochés de la face supérieure. 2° Les parois cellulaires sont beaucoup plus minces vers cette méme face, où elles ont l'épaisseur normale, que vers la face externe, où l'épiderme déjà fort épais lui-même est en outre ren- forcé de collenchyme. 3° Tout le calyce est parcouru par de grandes lacunes longitu- dinales, fusiformes. Si donc, pour une cause quelconque, l'eau afflue dans le calyce, la dilatabilité plus grande de la face supérieure (vaisseaux abon- dants, lacunes, cellules minces et extensibles) aménera le renver- sement en dehors, lorsque l'engrenage sera rompu. On voit que tout tend à prouver le róle essentiel de l'eau liquide remplissant les cellules et les vaisseaux. En résumé, voici comment les choses semblent se passer : Au coucher du soleil, un gonflement général du bouton et spécialement de la corolle se produit par afflux de séve. Il est probable que l'abaissement de la température (passage du soleil à l'ombre) et peut-étrele changement dans l'état hygrométrique (peu accentué pourtant chez nous) diminuent l'évaporation sensible- ment. Dés lors, l'eau absorbée par les racines continuant à affluer, la turgescence des organes floraux se produit (voir l'opinion de Dutrochet, cité par M. Roze). (Mais il faudrait rechercher ici si quelque cause d'ordre vital n'agit pas pour diriger spécialement la séve ascendante vers les inflorescences). Cette congestion amène tous les phénomènes de l'éclosion. Dés le début les pétales en se gonflant disjoignent le calyce. Puis l'expansion de la corolle et un commencement de retour- nement des segments du calyce achévent la disjonction. Puis le retournement du calyce se fait par gonflement de la face supérieure du limbe en un point spécial, grâce à une dispo- sition anatomique particuliére. Puis le déroulement et le déplissement de la corolle se font, 476 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. toujours par réplétion du limbe et peut-être un peu grâce au bour- relet. Enfin l'étalement définitif de la corolle se fait par turgescence encore : d’abord des pétales qui achèvent de se déplisser, ensuite et surtout du bourrelet dont le bord interne se dilate. Un mot encore au sujet de la chute de la fleur. On a vu qu'elle avait lieu normalement le surlendemain de l'éclosion, au moment de l'épanouissement des fleurs nouvelles, en sorte que la plante fleurie est toujours chargée des fleurs fanées de la veille, qui, elles, tiennent encore trés fortement. Cette chute se fait par dissociation des cellules qui unissent le tube calycinal à l'ovaire. Cette région est formée de cellules assez irréguliéres, d'ailleurs sans structure ni contenu spéciaux, bien soudées les unes avec les autres, et plus ou moins polygonales. Mais, au moment où la chute va se pro- duire, elles s'arrondissent, grossissent et se séparent plus ou moins, chacune conservant d'ailleurs sa membrane à double con- tour. La lame moyenne de ces membranes doit se gélifier sans doute. Aprés la séparation, le sommet de l'ovaire et la base du tube se terminent par un petit groupe de cellules arrondies, ovoïdes ou vaguement polygonales, grandes, comme gonflées, et à peine adhérentes entre elles. Les observations et expériences qui précédent ne sauraient avoir la prétention de résoudre le probléme des mouvements floraux. On ne peut guère encore que réunir des faits qui, sans doute, fini- ront par éclaircir les nombreuses obscurités de cette question : le concours simultané de l'observation, de l'expérimentation et de l'étude anatomique et morphologique est absolument nécessaire pour arriver à un résultat définitif. M. le Secrétaire général donne lecture de la communica- tion suivante : BATTANDIER. — NOTES SUR QUELQUES PLANTES D'ALGÉRIE. 4717 NOTES SUR QUELQUES PLANTES D'ALGÉRIE; par M. A. BATTANDIER (1). Thlaspi atlanticum Batt. et Trab., Fl. d'Algérie et Atlas, pl. 15.— Cette plante, dont les fleurs sont encore inconnues, est fort voisine du T. bulbosum Spruner, de Grèce. Elle est seule- ment plus puissante et a le style plus court. Lepidium ruderale L. — Cueilli adventice dans la gare de Médéa. Diplotaxis muralis DC. var. nov. ceratophylla. — Feuilles presque réduites à la nervure médiane avec des lobules linéaires. Sétif (De Vilmorin), Lambése. Cette plante est au D. muralis ce que le Sisymbrium ceratophyllum Desf. est au S. coronopi- folium Desf. Malcolmia ægyptiaca Sprengel var. nov. dasycarpa. — Plante d'un port assez différent de l'espéce, extrémement rameuse, à rameaux dressés-intriqués, fruits couverts d'un épais tomentum laineux. Fort Mac-Mahon (Flamand). Hibiscus roseus Thore. — C'est bien à cette espéce et non à PH. palustris qu'appartient la plante de Bougie, signalée comme H. palustris dans la Flore de l'Algérie. Erodium cheilanthifolium Boissier. — La plante du djebel Antar, semblable au type pour tout le reste, a les hampes et les pédicelles glanduleux. Le type est à Lella Khadidja. Erodium mauritanicum Cosson. — On pourrait rapporter à cette espéce, comme bonnes variétés, la plante décrite par moi sous le nom d'E. medeense et PE. crenatum Pomel. Ce dernier, trés distinct sur place, se modifie beaucoup en culture à Alger et devient de plus en plus semblable à PE. mauritanicum. Dianthus serrulatus Desf. var. grandiflorus Boissier, Voy. Esp.; D. Broteri Boissier et Reuter, Pugillus; D. amænus Pomel. — Rare en Algérie dans la région montagneuse du Sud. — Djebel Antar, djebel Metlili, Garrouban. (1) Les espèces marquées d'un astérisque sont nouvelles pour la flore al- gérienne. 478 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. * Dianthus crinitus Smith; D. serrulatus var. grandiflorus Cosson non Boissier. — Assez commun dans tout le Sud. — J'avais confondu à tort ces deux plantes dans la Flore de l'Algérie. Arenaria grandiflora L. var. triflora L. (sub specie). — Aurès, le type à Lella Khadidja. * Paronychia desertorum Boissier. — Fort Mac-Mahon, capi- taine Pouget. Linum tenuifolium L. — Existe bien réellement en Algérie, djebel Antar, djebel Aissa. Linum bicolor Schousboe. — Plante énigmatique, à suppri- mer dela Flore de l'Algérie. Tout ce que j'ai vu ainsi nommé doit être rapporté au L. asperifolium Boissier. Genista Cossoniana Batt., FI. de l'Alg. — Doit être rapporté comme synonyme au G. retamoides Spach. — G. saroles Pomel, ne me semble pas suffisamment distinct non plus du G. numi- dica Spach. — Les G. cinerea DC. et ramosissima Poiret, quoique bien distincts, sont souvent confondus en herbier. Les localités de la Flore de l'Algérie doivent étre rectifiées ainsi : G. cinerea DC., Constantine, El Kantara, etc.; G. ramosissima Poiret, Oran Tlemcen, Terni, Bel-Abbés, Saida, etc. Ononis massesyla Pomel. — Est la méme plante que lO. psammophila Durieu, inédit, et l'O. antennata Pomel a pour synonyme lO. natricoides Cosson, inédit. Une confusion d'éti- quettes avait amené une attribution inverse de ces synonymies dans la Flore de l'Algérie. Astragalus gombæformis Pomel. — Cette excellente espèce de l'extréme Sud algérien ressemble tout à fait à l'A. Gombo Cosson, par ses organes végétatifs; mais, outre la forme de sa gousse et ses fleurs de moitié plus petites, elle s'en éloigne par un caractére anatomique curieux. Le mésocarpe, pareil à de la moelle de Sureau, se laisse facilement pénétrer par l'ongle; il est dur et ligneux dans PA. Gombo. Vicia biflora Desf. — Cette espèce, que les documents laissés par l'auteur n'ont pas suffisamment fait connaitre, ne peut étre que la plante des Hauts-Plateaux algériens que j'ai nommée V. Cossoniana, dans la Flore de l'Algérie. Epilobium parviflorum Schreber var. numidicum, vel nova BATTANDIER. — NOTES SUR QUELQUES PLANTES D'ALGÉRIE. 479 species. — La Calle, Meghris. Plante plus grêle que le type, à feuilles étroites, longuement pétiolées, les inférieures glabres, ainsi que la tige; stolons filiformes et feuilles écartées; fleurs plus grandes, capsules plus longuement pédonculées. Bupleurum spinosum L. fil. var. lucidum. — Plante plus trapue et plus forte que le type; feuilles oblongues, plus larges, plus épaisses, luisantes; fruits plus longs. Hauts-Plateaux : Antar, El Kantara. Magydaris panacina DC. — Maison forestière de Doualia, entre Daïa et Saida. Cette plante répand une odeur de Fenugrec irés marquée. Thapsia garganica L.— Ce type est loin d’être homogène : déjà Lagasca y avait distingué le Th. decussata; M. Pomel en a séparé trois nouvelles espéces, mais les caractéres invoqués pour les caractériser, surtout ceux tirés de la forme des fruits, sont loin d’être stables. Il ne faudrait pas croire cependant que ces formes secondaires, difficiles à caractériser botaniquement, aient des propriétés identiques. Un de mes éléves, M. Goumaud, phar- macien à Ténés, voyant un Thapsia extrêmement abondant autour de la ville, eut l'idée de l'exploiter. Il me l'envoya déterminer, et €'était bien une forme du garganica. Mais cette forme se montra à peu prés sans valeur au point de vue révulsif. Depuis, en her- borisant, j'ai constaté que toutes les formes de Th. garganica à segments foliaires larges, bullés, d'un vert sombre et plus ou moins velus sont à peu prés inactives. C'est à ces formes que l'on peut rapporter les Th. decussata Lag., stenocarpa et lineariloba Pomel, ce dernier étant la plante même de Ténés. Toutes ces formes passent insensiblement au vrai Th. garganica à segments foliaires lisses, glabres et étroits, mais ne sauraient jamais se confondre avec les variétés du Th. villosa L., type bien tranché. Lonicera arborea Boissier, Voy. Esp., tab. 82; var. nov. ka- bylica. — Cette variété est spéciale à la chaine kabyle, tandis que le type de la sierra Nevada se retrouve identique dans l'Aurés. Elle se distingue par ses feuilles et ses fleurs bien plus petites, par les dents du calice linéaires, glabres, charnues et non ciliées- membraneuses, par la glabrescence des feuilles et des filets; par les fleurs géminées et subsessiles sur un pédoncule commun assez allongé. 480 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. * Galium silvestre Poll. — Un échantillon jeune encore, mais appartenant à ce type, et à peu prés certainement à la variété atlanticum Ball, a été récolté sur le Cheliah, dans l'Aurés, par le D' Trabut. Valerianella multidentata Loscos et Pardo; Willk., Illustr., tab. XLV. — Nador de Médéa. Variété probable du V. discoidea. Laitues d'Algérie à feuilles décurrentes. — J'ai beaucoup étudié ce groupe depuis quelques années, tant en Algérie qu’en France, sur le vif et en culture. Nous avons ici réellement deux plantes, je n’ose encore dire deux espèces distinctes, se rappro- chant des L. viminea et chondrillæflora de Grenier et Godron, mais avec des différences bien plus tranchées. Nous n’avons rien dans le type du L. ramosissima Grenier, non Boreau. Voici nos deux types : 4° L. viminea Link; L. Bauhini Loret var. numidica; L.nu- midica mihi olim quoad formam giganteam. — Plante bisannuelle ou vivace à parties aériennes disparaissant tous les ans; jeunes pousses ordinairement solitaires, puissantes, ne se divisant qu'assez haut; rameaux simples, robustes, ascendants. Feuilles glabres, glabrescentes ou velues, plus développées et à lobes plus larges que dans les autres variétés, le terminal triangulaire, court. Ces feuilles rappellent assez bien celles du Sonchus tenerrimus, moins la consistance. Capitules glomérulés plus gros que dans le type; ligules d'un jaune d'or, à partie saillante aussi large que longue, bien plus courte que le péricline; fruits gros, lancéolés, à bec plus court qu'eux, à aigrette un peu plus longue que le bec. Décurrences des feuilles trés allongées. Montagnes, assez rare, Teniet, Zaccar, Achaoun, Aumale, etc., etc. 2 L. intricata Pomel. — Plante vivace à souches souvent trés multicaules, perennantes dans le bas avec les vestiges des vieux rameaux et longuement revétues par les anciens pétioles; tiges gréles, effilées et simples dans le haut, trés rameuses dans le bas, à rameaux divariqués, blancs, gréles, intriqués ; feuilles linéaires, à lobe terminal trés long, aigu, rappelant celles du L. saligna; décurrences courtes; capitules gréles à partie saillante des ligules pâle et aussi longue que le péricline; achaines,à bec court, à aigrette égalant les deux tiers de l'achaine, bec compris. Cette plante, bien plus répandue que la précédente dans toutes nos BATTANDIER. — NOTES SUR QUELQUES PLANTES D'ALGÉRIE. 481 montagnes et que le D' Cosson a distribuée de plusieurs mon- tagnes du Maroc, est assez variable. Si elle vient à être broutée ou piétinée, elle forme les petits buissons denses décrits par M. Pomel. C'est à Teniet el Haad que l'on peut surtout bien voir nos deux types à proximité l'un de l'autre: le premier dans les Cédres, le deuxiéme sur les bords de la route de Thaza. Ces deux types forment, avec ceux de la flore de France, une chaine dont ils occupent les extrémités : L. intricata, L. chondrille[lora, L. vi- minea, L. numidica. Carduncellus Reboudianus Batt., Bull. Soc. bot. Fr., 1889. — Cette belle espèce, récoltée d’abord par Reboud à Djelfa, et mé- connue par lui, se trouve dans toute la zone de l'Alfa, à Ja limite des forêts. Je l'ai récoltée l'an dernier entre Mahroum et Tagou- raïa, et c'est aussi le Carduncellus indéterminé que je signalais prés d'Ei Aricha en 1892 (Bull. Soc. bot. Fr., p. 72). Echium pycnanthum Pomel, Nouv. Mat., p. 296; E. densi- [lorum Pomel antea non DC.; E. sericeum Cosson, exsiccatas d'Al- gérie et herbier; Batt., Fl. de l'Alg. non Vahl; E. pustulatum Cosson, herb. non Sibth. et Smith. — C'est bien à tort que, sur la foi du D' Cosson, j'avais rapporté cette plante à PE. sericeum. Quant au véritable Æ. pustulatum, il existe bien réellement dans la province d'Oran. Echium longifolium Delile var. maroccanum Ball.; E. horri- dum Batt., Bull. Soc. bot. Fr., 1899, p. 336. — M. Barratte ma convaincu de l'identité de ces deux plantes, grâce aux types con- servés dans l'herbier Cosson. : Lamium mauritanicum Gandoger, in herb. Cosson; L. cryp- lanthos Gussone? — Cette plante, que j'observe depuis vingt ans, parait bien constituer un type distinct à cóté du L. amplezi- caule L. Ses tiges fistuleuses et carrées sont beaucoup plus grosses quoique faibles, les entre-nœuds inférieurs sont très distants et les supérieurs rapprochés en capitule avec des feuilles grosses et velues atténuées en large pétiole. Cette plante est très fétide. Limoniastrum monopetalum Boissier. — Phare de Cherchel. Globularia eriocephala Pomel. — Commun entre Mahroun et Tagouraia. Linaria reflexa Desf.— Les diverses variétés de cette plante, T. XLIII. (SÉANCES) 91 1 482 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. inodores dans le Tell, prennent dans le Sud oranais une forte odeur de Violette. Boerhaavia verticillata Poiret; B. plumbaginea var. libyca Pomel. — M. l'abbé Chevallier a cueilli cette année cette plante non loin de Biskra, au djebel Snia. Il y a également trouvé une nouvelle station du Kralikiella africana, qui n'était connu qu'au Kerdada, prés Bou Saada. Thesium mauritanicum Datt., Bull. Soc. bot. de Fr., 1888, p. 393. — La plante récoltée en Tunisie, que M. Bonnet a cru pouvoir rapporter à notre espèce, ne lui appartient certainement pas. Cette plante, que j'ai vue dans l'herbier Cosson, n'est qu'une forme indurée du Th. humile, forme que j'ai cueillie autrefois sur la butte de Sétif, prés Constantine. Le Th. mauritlanicum, espèce bien distincte, demeure jusqu'à présent spécial au djebel Aissa. Atriplex Salzmaniana De Bunge, Actes de l'Académie impé- riale de Saint-Pélersbourg. — Cette plante est exactement mon A. chenopodioides de la Flore de l'Algérie. La publication de M. de Bunge, antérieure à la mienne, m'était totalement incon- nue; mais sa plante, telle que je l'ai vue dans l'herbier Cosson, est bien celle que nous avons, M. Trabut et moi, retrouvée à Bou Hanifia. C'est une nouvelle station de cette espéce marocaine. * Anabasis aphylla L. — Entre Tebessa et Clairefontaine, dans. les terrains à phosphates. Legit Trabut. Salsola spinescens Moq. vel nov. spec., Flore de l'Algérie, suppl. II, p. xvr. — Nous continuons à cultiver cette curieuse plante. Nous ne pouvons affirmer son identité avec le S. spines- cens, qui ne nous est pas suffisamment connu, mais elle n'a pour sür rien de commun avec le S. vermiculata auquel on l'a parfois réunie. Cette bizarre plante, avec ses feuilles brunátres et minus- cules étroitement appliquées sur ses rameaux, simule tout à fait, méme en pleine végétation, un arbrisseau mort et sec. Allium flavum L. — Le type de l'espéce, que j'ai longtemps cultivé de bulbes que m'avait envoyés l'abbé Cariot et que je viens de revoir sur les causses de la Lozére, existe, bien identique, au djebel Sgag, dans l'Aurés, où l'a découvert M. Trabut. Quant à lA. flavum des Catalogues algériens, que M. Cosson avait déterminé FRANCHET. — GENTIANA NOUVEAUX DE LA CHINE OCCIDENTALE. 483 A. flavum var. tauricum, c'est une plante bien différente, assez commune dans la mer d'Alfa, et qui arrive jusque sur les mon- tagnes du littoral : Ouarsenis, Zaccar, Babor. Elle me semble fort voisine de l'A. fuscum Walldst. et Kit. En tout cas je la considére comme distincte de l'A. flavum, de méme qu'il me semble tout à fait contraire à la nature de réunir VA. paniculatum à PA. pal- lens. Limodorum Trabutianum Batt. — J'ai retrouvé cette remar- quable espèce à Doualia, entre Daïa et Saida. Elle est donc fort répandue en Algérie, quoique moins abondante que le L. aborti- vum. La parfaite constance de ses caractères sur une aire aussi étendue éloigne toute idée d'une déformation du L. aborlivum. On sait que Lloyd avait trouvé prés de Nantes une seule touffe de cette plante. Butomus umbellatus L. — Cette plante, récoltée jadis à Maison- Carrée, par M. Duval-Jouve, Barat et Durando, n'y avait pas été revue. Elle n'avait pourtant pas disparu, car M. Trabut en a re- trouvé un pied fleuri cette année prés de la route du Fondouck. GENTIANA NOUVEAUX DE LA CHINE OCCIDENTALE; par M. A. FRANCHET. On connait aujourd'hui tout prés de 300 espèces de Genliana, appartenant pour la plupart à la zone alpine, subalpine ou boréale de l'Europe, de l'Asie extra-tropicale, de l'Amérique septentrionale et des Andes; cinq à six seulement ont été signalées dans les terres australes, Magellan et Nouvelle-Zélande. La flore de l'Europe et celle de l'Asie fournissent à elles seules environ les deux tiers des espéces, mais d'une fagon trés inégale; l'Europe, en effet, n'en posséde guére que 36, alors que l'Asie centrale et orientale en compte au moins 103, dont 29 appar- tiennent au massif himalayen, 84 à la Chine occidentale, c'est-à- dire à la région montagneuse occupant le Kansu oriental, le 3e tchuen, l'Yunnan etle Hupeh; la Chine septentrionale en possède seulement 3. i Tout élevé que pent paraître ce chiffre, il faut admettre qu'il n'est pas l'expression de la réalité, au moins en ce qui concerne la Chine, puisqu'on n'a pu explorer jusqu ici que des parcelles de son territoire. 484 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Il semble, d'autre part, bien établi que le nombre des espèces localisées de Gentiana, dans la région dont il s'agit ici, est eif rapport avec leur nombre absolu, c'est-à-dire sensiblement plus considérable que partout ailleurs, en Chine surtout. Si l'on s'en tient à ce que l'on connait aujourd'hui, il existe dans toute l'étendue de l'Himalaya, du Karakorum au Bootan, un total de #1 espèces de Gentiana qui, considérées au point de vue de leurs relations géographiques, se divisent ainsi : 21 espéces n'ont pas été ren- contrées en dehors de cette région ; 9 espèces, G. recurvata Clarke, decemfida Ham., sikkimensis Clarke, phyllocalyx Clarke, ornata Wall., Kurroo Royle, contorta Royle, stylophora Clarke, G. tibe- tica Kurz., sont communes à la chaîne himalayenne et à la Chine occidentale; trois seulement, G. borealis et G. detonsa et G. aurea, se retrouvent dispersées dans les régions boréales de l’Asie et de l'Amérique; les huit autres existent simultanément dans diverses parties de l'Asie. La Chine posséde en propre un bien plus grand nombre d'es- péces, jusqu'ici du moins. En effet, sur un total de 87 espéces, pour tout l'ensemble du territoire, on constate que 17 seulement ont été rencontrées ailleurs; ce sont : neuf, énumérées précé- demment et observées seulement dans la région himalayenne; huit, réparties dans le reste de l'Asie, parmi lesquelles trois appar- tiennent à la flore du Japon (G. scabra Bunge, G. Zollingeri Fawcett, Thunbergii Griseb.); les autres sont distribuées dans la Sibérie et le Kansu : G. aquatica L., G. detonsa Rottb., G. ma- crocephala Pall., G. squarrosa Ledeb., G. rubicunda Franch. C'est donc un total de 70 espèces qui appartiennent seulement à la flore de Chine; 3 exelusivement propres à la région orientale; 67 à la région occidentale, telle que je l'ai définie précédemment. M. Kusnezow, Pflanzenfamilien, IV, part. 2, p. 81, admet pour la totalité du genre 19 sections; toutes les Gentianes de la Chine sont réparties entre 12 de ces sections, trés inégalement du reste, puisque le sous-genre Il, Gentianella Kusn., ne s'y trouve repré- senté que par 9 espéces, alors que les Eugentiana atteignent le chiffre de 78. Parmi les sections admises par M. Kusnezow, deux sont établies exclusivement sur des Gentianes de Chine; l'une, Otophora, avec une seule espèce de l'Yunnan; l'autre, Stenogyne, avec 11 espèces, FRANCHET. -— GENTIANA NOUVEAUX DE LA CHINE OCCIDENTALE. 485 dont 9, jusqu'ici du moins, sont spéciales aux montagnes de l'Yunnan. Ce rapide exposé de la distribution géographique du genre Gen- liana, dans la Chine, montre que l'on peut dés maintenant affir- mer, méme en l'absence de matériaux complets, que, dans l'an- cien monde tout au moins, le genre se comporte absolument de la méme facon que beaucoup d'autres genres caractérisant en Europe la flore alpine, que ces genres aient de nombreux représentants spécifiques, comme les Delphinium (vivaces), les Saxifraga, les Ligularia, les Saussurea, les Primula, les Rhododendron, les Pedicularis, soit qu'ils ne possédent que peu d'espéces, tels que les Epimedium, les Berberis, les Pleurospermum, les Aster, les Gnaphaliwm (Leontopodium), les Swertia, les Lloydia, les Tofiel- dia, les Cypripedium, etc., etc. Tous les genres que nous venons de citer, si on les considére au point de vue numérique de leurs espèces, d'une part dans les montagnes de l'Asie continentale orientale, d'autre part dans les alpes de l'Europe, se montrent, dans ces derniéres, d'uneinfériorité vraiment inattendue, puisque, dans certains genres, la disproportion peut étre comme 1 à 50, ou méme 1 à 70. Il semble que ces données autorisent pleinement à dire qu'à notre période géologique, c'est bien dansl'Asie centrale et plus particuliérement dans la Chine occidentale que se trouve placé le grand centre spécifique de la plupart des genres que l'on considére aujourd'hui à bon droit comme caractéristiques de notre flore alpine européenne. Je dis la plupart, parce qu'il en est quel- ques-uns qui échappent à cette loi, ce qui indique pour cette flore une pluralité d'origine déjà indiquée du reste, mais sur laquelle J'espère revenir plus tard. Gentiana samolifolia, sp. nov. (Chondrophylla Bunge). — Annua, erecta, caulis alternatim, nunc e basi ramosus, totus scabriusculus; folia crassiuscula, margine angus- lissime cartilaginea, integerrima, caulina et basilaria rosulantia late ovata, apice rotundata vel obtusissima cum mucronulo tenuissimo, basi obtusa sessilia vel subsessilia; folia ramorum angustiora obovata vel obovato-oblonga, nunc magis acuta; rami sæpius biflori; flores breviter pedicellati ; calyx obconico-tubulosus, ad tertiam partem 5-lobus, denti- bus deltoideo-lanceolatis ; corolla extus viridescens, intus cærulea, calice paulo plus quam duplo longior, lobis ovatis, parum aculis, plicis pallide 486 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. cæruleis, lobis brevioribus, truncatis vel rotundatis, integris vel denti- culatis vel obscure lobulatis ; capsula stipite exserto duplo breviore, obo- vata, stylis revolutis; semina oblique oblonga, lævia. Caulis 8-15 cent.; folia basilaria 15-30 mm., caulina 8-10 mm. longa; corolla circiter 2 cent. Hab. Chine; Se tchuen, environs de Tchen kéou (R. P. Farges, n. 948 et 1052); prov. de Hupeh (Henry, n. 5456 A et D; sub. G. delicata Hance distributa). Differe du G. vandellioides Hemsl. par ses tiges droites, ses rameaux dressés-fastigiés; du G. delicata Hance, par ses tiges pubérulentes-scabres et par la forme de ses feuilles, qui sont oblongues aristées, à marge cartilagineuse denticulée dans le G. delicata. Gentiana bellidifolia, sp. nov. (Chondrophylla). — Glaberrima; folia rosulantia persistentia, sub- rotundata vel late ovata vel ovato-lanceolata subacuta, 15-30 mm. longa; folia caulina triplo breviora, omnia ovato-lanceolata, nunc bre- viter acuminata, aristata; calycis lobi subulati; corolla cærulea, lobis obtusis; plicæ profunde et acutissime bifidze, corollæ lobis paulo bre- viores. Hab. La Chine occidentale; Se tchuen, aux environs de Tchen kéou tin (R. P. Farges). C'est une petite espéce qui semble trés voisine du G. delicala Hance, dont je n'ai pu voir aucun exemplaire authentique; elle en différe surtout par les plis de la corolle, qui sont profondément bifides et seulement un peu plus courts que les lobes. Je n'ai vu du reste que quatre échantillons du G. bellidifolia ; dans tous, la tige, haute de 6-8 centimétres, se divise presque dés la base ou vers le milieu en rameaux dressés alternes à peine dépassés par l'axe principal. €. vandellioides Hemsl., Jnd. fl. sin., IL, 131. 15" Var. biloba. — Plicæ bilobæ vel bifidæ, segmentis acutissimis. Hab. Chine occidentale; Se tchuen, aux environs de Tchen kéou tin (R. P. Farges, n. 1106 et 1243). Plante toujours trés rameuse dés la base, à ramification alterne ou quelquefois opposée; l'état complètement glabre des tiges, 1a forme souvent largement ovale des feuilles toujours pétiolées AL FRANCHET. — GENTIANA NOUVEAUX DE LA CHINE OCCIDENTALE. 487 aiguës, longues de 4-6 millim., différencient assez bien le G. van- dellioides du G. delicatula Hance. Les feuilles basilaires en rosette sont semblables dans les deux espèces. Dans la variété biloba, les plis sont plus ou moins profondément bilobés ou bifides, quelquefois, mais rarement, 3-4 lobés; ils sont entiers dans le type décrit par M. Hemsley. Oss. — Le G. rubicunda Franch., in Bull. Soc. bot. de Fr. XXXI, p- 373, est une espèce très répandue dans la Chine occidentale et pré- sentant de nombreuses formes; les feuilles caulinaires sont obovales, obtuses, ou méme arrondies au sommet, quelquefois oblongues ou lan- céolées aiguës; les fleurs, dont la longueur varie de 2 à 4 centimètres, sont d'un rouge vif ou parcourues extérieurement par cinq larges bandes verdâtres; les plis sont deltoïdes aigus entiers ou obtus et superficielle- ment denticulés. Le G. purpurata Maxim. in Kusnezow, Mél. biol. XIII, p. 176, n'est certainement qu'une forme robuste, à fleurs longues de 4 centimètres, qui se relie au type par de nombreux intermédiaires. Dans les deux formes la ramification est alterne. €. myrioclada, sp. nov. (Chondrophylla). — Annua, radice tenuissimo ; tota glabra; e basi ramosissima, ramis filiformibus iteratim divisis; folia basilaria rosu- lantia lanceolata acuta, vel obovata obtusa, margine vix cartilaginea ; caulina omnia conformia, minima, sessilia, late ovata sed arcte compli- cata, mucronata, recurva; flores parvi, innumeri, cærulei, omnes lon- giter pedicellati erecti; calyx dimidium coroll æquans, albidus, ad medium in 5-lobos lineares erectos partitus; coroll» lobi late ovati, obtusi; plicæ brevissimæ truncatæ; capsula vix conspicue stipata, obo- vata; stylus distinetus, stigmatibus revolutis; semina levia, oblonga, trigona. Planta 1-2 decim., late ramosa, expansa; folia basilaria 1-2 cent. longa, eaulinis omnibus 2-3 mm.; pedicelli 10-45 mm.; corolla cir- citer 6 mm. Hab. Chine occidentale; Se tchuen, environs de Tchen kéou tin (R. P. Farges, n. 289). : : fet Port d'un G. squarrosa trés développé, mais déjà bien différer par les lobes du calice dressé, la fleur longuement pédicellée, la forme raccourcie, presque campanulée de la corolle. Plante remar- quable par la multiplicité de ses rameaux et de ses fleurs. q^ 488 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Gentiana maeulchanensis, sp. nov. (Chondrophylla). — Annua; unicaulis; caulis simplex vel superne breviter ramosus, tenuissime pulverulentus ; folia omnia margine anguste cartilaginea, basilaria persistentia, rosulantia, sessilia, latissime ovata, obtusa cum mucronulo, 6-8 mm. longa, caulina parva, 3-4 mm. longa, obovato-spatulata, erecta eum apice nunc subrecurvo, mucronulata ; flores subsessiles, pallide cærulei, 10-12 mm. longi; calyx tubulosus, ad me- dium 5-fidus, tubo pallido, dentibus anguste lanceolatis, acutissimis, vix margine cartilagineis, erectis; corolla calyce paulo longior, anguste aperta, ad tertiam partem lobata, lobis acutis, mucronatis; plicz lobis duplo breviores, integra, ovatæ. Hab. Chine occidentale; Yunnan, dans les bois de Maeulchan, alt. 2500 métres (Delavay, n. 4882). Voisin du G. decemfida Hamilt.; il en différe par ses tiges sim- ples ou seulement trés briévement rameuses vers le haut et surtout par les lobes du calice qui, ne présentent sur les bords qu'une ligne hyaline extrémement étroite, et non pas aussi large ou presque aussi large que la portion herbacée, verte. €. napulifera, sp. nov. (Chondrophylla).— Perennis; e collo nunc pluriceps; fibræ radicales perpendiculares, paulo incrassatæ, fusiformi-napiformes, cortice facile detersili; caulis abbreviatus semipollicaris vel vix pollicaris, tenuissime pulverulentus ; folia basilaria (nunc deficientia) 2-6 cent. longa, 4-9 mm. lata, lineari-lanceolata, acutissima cum mucronulo, margine anguste cartilaginea, ciliata; folia caulina parva, lanceolata, acuta; calix tubu- loso-quinquefidus, lobis tubum æquantibus, lanceolatis carinatis, acu- minatis, margine cartilagineo-ciliatis ; corolla 42-14 mm. longa, calycem duplo superans, lobis erectis, ovatis, parum acutis; plicæ lobis duplo breviores, leviter erosæ, antheræ magn filamentis tantum paulo bre- vioribus; ovarium stipitatum ; stylus fere 3 mm. longus, stigmatibus (sub anthesi) complanatis adpressis. Hab. Chine occidentale; Yunnan, prairies des montagnes à Song koui, prés d'Hokin (Delavay); environs de Mongtze (M. Tanant). Plante d'un aspect trés spécial; la base des feuilles persiste à la partie inférieure des tiges, constituant une gaine d’où sortent une ou plusieurs tiges floriféres. Tm Vo FRANCHET. — GENTIANA NOUVEAUX DE LA CHINE OCCIDENTALE. 489 G. praticola, sp. nov. (Chondrophylla). — Perennis; e basi pluricaulis; caules 6-10 cent. alti, ramosi, laxe foliati, toti scaberulo puberuli; folia omnia margine obscure albo-cartilaginea, basilaria rosulantia persistantia, sessilia, e basi attenuata lanceolata, 1 cent. longa, omnia margine ciliata, acuta, caulina distincte petiolata, oblongo-lanceolata, superiora homomorpha sub flore conferta; flores 2-3 congesti sessiles, 12-15 mm. longi; ealyx ad medium 5-lobus, lobis lanceolatis obtusis, herbaceis, subpatentibus, margine tuboque ad angulos scabris, corolla 12-15 mm. longa pallide cærulea, lobis subacutis; plicæ lobos subæquantes, lanceolatæ, acute, integre; capsula vix exserta, stipitata, late obovata, apice alata, ala erosa; semina obovata, angustissime cincta, faciebus tuberculato-pa- pillosa. Hab. Chine occidentale; Yunnan, dans les prairies surle Liang ouang chan (R. P. Delavay, sept. 1895, n. 691). Assez voisin du G. capitata Ham., avec des feuilles beaucoup moins larges, des tiges trés rameuses et des graines papilleuses. 6. tatsienensis, sp. nov. (Chondrophylla). — Aunua, glabra pumila; caules e collo plures, pollicares vel semi pollicares simplices, uniflori, erecti vel decumbentes, subconferte foliati ; folia omnia (superiora late) albo-marginata, basila- ribus parvis (5-7 mm.), lanceolatis acutis, caulinis obovato-lanceolatis, obtusis cum mucronulo; flores subsessiles, 10-12 mm. longi, pallide cærulei; calyx aperte quinquelobus, lobis erectis, ovatis vel ovato-lan- ceolatis, acutis, margine late et tenuiter albo-marginatus ; corolla calyce teria parte vel duplo longior, lobis obtusis, mucronatis; plicæ subin- tegræ lobis paulo breviores, latæ ; ovarium sub anthesi breve stipitatum. Hab. Chine occidentale; Se tchuen, environs de Tongolo, Tchéto, dans la vallée de Jérikhou (R. P. Soulié). Thibet, route de Lhassa à Batang (P* H. d'Orléans). Groupe du G. aquatica L. Le G.tatsienensis diffère du G. pseudo- aquatica Kusnezow, par ses feuilles caulinaires lancéolées ou ob- ovales oblongues et non presque arrondies, squarreuses ; du G. Maximowiczii Kusnezow par la bordure large et blanche de ses feuilles supérieures et des lobes du calice; le G. aquatica L. a les feuilles arrondies et squarreuses comme celles du G. pseudo-aqua- tica Kusn. 159 JS 490 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Gentiana tongolensis, sp. nov. (Stenogyne). — Annua; tota asperulata; e basi ramosissima, ramis flexuosis ascendentibus; folia caulina pauca, longe petiolata. petiolo 5-10 mm. longo, limbo abrupte dilatato, suborbiculato, 2-9 mm. longo et fere lato, obscure marginato ; flores sessiles vel subsessiles, ad apicem ramorum corymbum fingentes; calyx anguste obconico-tubulosus, vix ad tertiam partem 5-lobus, lobis folium fingentibus, scilicet e basi lineari in limbum orbiculatum complicatum acutum recurvum dilatatis; corolla 2 cent. longa, anguste tubulosa, limbo late aperto subplano, eximie hypocraterimorpha, pallide lutescens, lobis ovatis, obtusis, fusco punc- ticulatis; plicæ valde obliqui, indistinctæ ; stamina sub anthesi plano exserta; ovarium e basi stipitata lanceolatum in stylos ipso longiores stamina superantes attenuatum ; stigmata minima, demum recurvata. Hab. Chine occidentale ; Se tchuen, aux environs de Tongolo (R. P. Soulié, n. 388); Tizou, dans leslieux secs, les champs sablonneux, CC. (id. n. 203). Espéce remarquable, qu'il est impossible de faire entrer net- tement dans une des sections du genre, à cause de sa capsule atténuée en styles filiformes longs de 1 centimétre, et des plis de la corolle, trés obliques de gauche à droite dans le sens de la torsion des lobes, mais ne faisant nullement saillie entre eux. €. tricholoba, sp. nov. (Stenogyne). — Annua; caulis glaber, divaricatim ramosus; folia margine anguste cartilaginea; basilaribus obovato-oblongis, obtusis; folia caulina haud conferta, oblongo-lanceolata, obtusa, basi latiore amplectantia, inferne eroso-ciliata, secus caulem linea scabra albida decurrentia; flores ad apicem ramorum solitarii, 4-5 cent. longi; calyx foliis superioribus cinctus tubulosus, ad tertiam partem quinquelobus; lobis lineari-subulatis, carinatis, carina secus tubum decurrente, fim- briolata; corolla calyce duplo longior, anguste tubulosa, lutescens, lon- gitudinaliter fusco lineata, parum aperta, vix ad quintam partem lobu- lata, lobis lanceolatis, apice longiter filiformibus; plicæ lobis duplo breviores, ovatæ, obtusæ, erosæ; capsula stipitata, lanceolata, in stylos filiformes 10-12 mm. longos attenuata; stigmata recurva; semina lale trialata. Hab. Chine occidentale; environs de Ta tsien lou (R. P. Soulié, n. 134). Voisin du G. serra Franch., dont les styles sont également fort 19° FRANCHET. — GENTIANA NOUVEAUX DE LA CHINE OCCIDENTALE. 491 allongés et les graines à trois ailes; le G. tricholoba en diffère par ses feuilles plus étroites, entières sur les bords, par ses fleurs jaunes rayées de brun et non bleu violacé, par les lobes de la corolle qui ne sont pas obtus, mais terminés en acumen filiforme. €. Souliei, sp. nov. (Stenogyne). — Annua; caulis 20-25 cent. altus, e basi ramosus, ramis ascendentibus unifloris; folia ovato-lanceolata, obtusa, margine scabra (uec serrata), basi ciliata, rotundata, secus caulem in lineam ciliatam decurrentia; flores sessiles foliis superioribus cincti, 20-35 mm. longi; calyx tertiam partem coroll: æquans, ad medium quinquelobus, tubo campanulato, lobis lanceolato-linearibus, acutis, ciliatis, carinatis, nervo medio secus tubum producto longe ciliato, aliformi; corolla lu- tescens, anguste tubulosa, parum aperta, lobis ovatis, obtusis; tubus secus lineam ad loborum marginem aliformem respondentem crispule pubescens; plicæ truncatæ lobis duplo breviores, erosæ; capsula stipi- tata oblonga in stylos filiformes 10-13 mm. longos sensim attenuata; stigmata recurva; semina trialata. Hab. Chine occidentale; Se tchuen, dans les lieux humides au- tour de Tongolo et de Dzeura (R. P. Soulié). Port du G. tricholoba Franch., dont le G. Souliei diffère par les lobes de la corolle obtus, le calice plus court, l'existence, sur la corolle, de lignes poilues correspondant au bord des lobes, parti- cularité qui ne s'observe dans aucune autre des Gentianes asiatiques aujourd'hui connues. €. gentilis, sp. nov. (Stenogyne). — Annua; multicaulis vel e basi ramosissima; caules vel rami fere filiformes, glabri, fastigiati, 10-15 cent. alti; folia omnia sessilia cordato-ovata, parva, 4-5 mm. longa, acuta, margine anguste car- tilaginea, dense scabro-ciliolata, paulo infra basin secus caulem angus- tissime producta; flores sessiles, 25-30 mm. longi; calyx 10-15 mm. longus, ad tertiam partem 5-lobus, lobis anguste lanceolatis, acutis, carinatis, carina secus tubum producta et margine dense ciliata ; corolla infundibuliformis, inferne pallida, superne cærulescens, lobis ovatis acutis et mucronulatis, margine obscure paucidenticulatis; plicæ lobis triplo breviores, rotundatæ, eroso-denticulatæ; capsula stipitata, brevis, lanceolata, in stylum filiformem longissimum attenuata, sub anthesi co- rollam haud superans. 492 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Hab. Chine occidentale, province d'Yunnan, probablement aux environs d'Yunnan Sen (Delavay, sept. 1895). Cette jolie espéce, l'une des derniéres plantes découvertes par le regrettable abbé Delavay, doit se placer à côté des Gentiana serra et primulifolia; elle se distingue de ce dernier par ses tiges et ses rameaux tous dressés fastigiés; ses fleurs d’un tiers plus grandes, ses feuilles et les lobes du calice très ciliés. Beaucoup plus florifère que le G. primulifolia, dont les rameaux sont tou- jours plus étalés, souvent divariqués, le G. serra est aussi bien plus grand dans toutes ses parties et son calice ailé-cilié est trés différent. Gentiana Kusnezowii, sp. nov. (Stenogyne). — Annua; unicaulis; caulis glaber, ssepius e medio tantum breviter fasligiato-ramosus, ramis nunc secundis unifloris vel paucifloris; folia coriacea, stricte sessilia, late cordiformia, subtus al- bid», margine erosa; flores inter folia parva ovata, stricte sessiles, 30-35 mm. longi; calyx circiter 2 cent., glaber, tubo obovato, lobis anguste lanceolato-linearibus, acuminatis, carinatis, carina secus calycis tubum in alam latam producta; corolla 3 cent. longa, superne cærules- cens, infundibuliformis, lobis ovato-lanceolatis, acutis, plicis in fimbrias solutis; capsula breviter stipitata, lanceolata, in stylos longissimos corollam demum superantes attenuata; semina parva, obovata, trigona, faciebus elevato-papillosa. Hab. Chine occidentale; Yunnan fou (R. P. Delavay). Cette belle espéce, que j'appelle du nom de M. Kusnezow, le monographe du genre Gentiana, est intermédiaire entre le G. rho- dantha Franch., le G. serra et le G. pterocalyx Franch., sans pou- voir étre confondue avec aucun d'eux. Elle a les fleurs et le port du premier et le calice ailé des deux autres. C'est une plante coriace, à petites feuilles, à rameaux courts et dressés; plusieurs spécimens ont les fleurs tournées du même côté. Oss. — Le G. Haynaldi Kanitz, A. noven. Gyujt. eredm Grof. Szechen, p. 39, tab. IV, fig. 1, est une espèce réellement distincte du G. linoides Franch. (1890), mais insuffisamment décrite par Kanitz. La plante est annuelle multicaule, luisante, comme ver- nissée; les feuilles sont ordinairement trés rapprochées, surtout dans la partie supérieure des tiges qui, toutes, ne portent qu'une 1500 FRANCHET. — GENTIANA NOUVEAUX DE LA CHINE OCCIDENTALE. 493 seule fleur strictement sessile. Le tube de la corolle présente des séries de points noirs. Le G. linoides n’a qu’une tige qui se ramifie seulement vers le milieu, ou plus souvent vers le haut, portant ainsi plusieurs fleurs en corymbe plus ou moins serré; les feuilles ne sont point lui- santes et sont plus espacées; les lobes du calice sont plus large- ment blancs-cartilagineux sur les bords. €. Phob, sp. nov. (Pneumonanthe). —- Perennis; rhizomatis collum nudum rosulas plures elongatas, graciles, emittens; glabra; caulis erectus, pedalis et paulo altior, paucifoliatus, superne laxe pluriflorus; folia obscure carti- lagineo-marginata; folia rosularum longe petiolata, limbo parvo lan- ceolato utrinque attenuato, caulina lanceolata vel oblonga 3-4 cent. longa; flores distincte nunc longe pedunculati, 3-7 in racemum oblongum disposili ; calyx dense costulatus, viridis, angustus, obverse conico-tubu- losus, corolla subtriplo brevior, lobis brevibus, inæqualibus (2-4 mru.), linearibus, crispatis, foliaceis, patentibus; corolla 5 cent. longa, an- guste conico-tubulosa, parum aperta, apice 12-14 mm. lata, lobis erectis, brevibus (3 mm.), triangularibus; plicæ lobis paulo breviores, truncatæ, eros; capsula stipitata, anguste lanceolata, ad maturitatem paulo exserta ; stylus brevis ; semina angulata, testa tenuissima demum in eristas soluta. Hab. Chine occidentale; Setchuen, à Tongolo sur la montagne de Daratha phong. — En thibétain : Phob. La plante entre dans la fabrication du ferment pour faire le vin (R. P. Soulié). Port du G. frigida Haenke, dont il différe surtout par son calice à lobes crispés, étalés, ses fleurs plus étroites, son inflorescence plus lâche; le G. frigida, qui croit également à Tongolo, a tou- jours les fleurs supérieures sessiles, rapprochées au nombre de trois ou quatre. €. ornata Wall., Cat. 4386; C.-B. Clarke, in Hook., Fl. of Brit. Ind. IV, 116; Bot. Mag., t. 6514 (forma micrantha). Species in Se tchuen occidentali variabilis. fa D a, obtusifolia. — Folia inferiora et media oblonga, superiora lanceo- lato-linearia, omnia obtusa; flores 4-5 cent. longi, cærulei cum vittis fuscis; plicæ ovatæ, obtusæ. Hab. Les prairies humides, les pelouses fraîches à Tongolo, 494 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Tizou, etc. (R. P. Soulié). En thibétain : Aou meto (fleur du frère ainé). D vl 8. acutifolia. — Folia media et superiora linearia, acuta vel acumi- nata; flores 6-8 cent. longi, anguste tubulosi, lobis margine intense violaceo-cæruleis, tubo cum vittis longitudinalibus atro-violaceis. — Flores Gentianæ striatæ Maxim. Hab. Depuis Tongolo jusqu'au village de Té la to, dans les bois et les lieux secs. Je n'ai pas vu de la Chine la variété meiantha Clarke, à petites fleurs et à feuilles courtes, récurvées. La végétation du G. ornata est la méme que celle du G. terni- folia Franch.; les stolons épigés ou hypogés s'enracinent à leur sommet d’où procède un bourgeon feuillé qui continuera la plante. Autour de ce bourgeon se développent deux ou plusieurs rameaux ascendants portant chacun une fleur. Dans toutes les formes de la plante la capsule est toujours trés longuement sti- pitée, lancéolée, briévement atténuée en style court. 44? Gentiana tizuensis, sp. nov. (Pneumonanthe). — Rhizoma crassum vestigiis foliorum vestitum, multicaule, caulibus humilibus, ascendentibus, presertim superne dense foliosis, unifloris; rosulæ sessiles vel]subsessiles; folia glabra crasse coriacea, omnia latiuscule marginibus albo-cartilaginea ; folia rosularum sessilia, ovato-lanceolata, acuta, rigide mucronata, imbricata, expansa, caulina late obovata cum mucrone recurvo et margine scabrido, suprema conferta duplo majora late lanceolato-obovata, apice rotundata cum mucrone patente, calycem arcte cingentia; flores sessiles; calyx tubu- losus, membranaceus, albidus cum maculis fuseis infra lobos, 2 cent. longus, lobis 5-6 mm. longis, ovato-spatulatis mucronatis, carinatis, viridibus, margine et carina albo-cartilagineis, ciliolatis; corolla 3 cent. longa, cærulea cum vittis latis fuscis, tubulosa, lobis ovatis demum expansis; plicæ ovatæ, integræ vel denticulatæ ; antheræ magnae (4 mm.); capsula stipitata anguste lanceolata, apice longe et tenuiter attenuata (vel potius longe stylosa); stigmata parva. Hab. Se tchuen occidental, dans les lieux secs à Tizou et à Ton- golo (R. P. Soulié). Fleurs du G. Szechenyi, mais d'un tiers plus petites; feuilles de forme différente, largement obovales spatulées, les supérieures, entourant la fleur, au moins du double plus grandes, toutes assez FINET. — SUR UN ORNITHOCHILUS NOUVEAU DE LA CHINE. 495 largement bordées d’une ligne cartilagineuse assez large, comme dans les Chondrophylla. Oss. — Sous le nom de G. rosularis Franch., Bull. Soc. Phi- lom. de Paris, 8' série, III, p. 148, j'ai signalé, à la fin de 1891, une plante que, vers le milieu de la méme année, M. Kanitz a décrite et figurée en la dédiant au comte Szechenyi Bela, promo- teur de l'expédition faite de 1877 à 1880, dans le Se tchuen. Le nom imposé par M. Kanitz doit avoir la priorité, parce que lou- vrage dans lequel il décrit sa plante a été distribué et mis en vente avant le numéro du Bulletin de la Société Philomathique où se trouve signalé le G. rosularis. I. — SUR UN ORNITHOCHILUS NOUVEAU DE LA CHINE par M. E.-Ach. FINET. Le genre Ornithochilus Wallich (Orchidacee $ Vandeæ) com- prenait autrefois trois espéces : 1° Aerides difforme Lindley (Ornithochilus fuscus Wallich) [Lindley, Gen. et sp. Orch. PL., p. 242, n° 26; — id., in Journ. Linn. Soc. II, p. 44; — id., Sertum Orchid., frontisp., fig. 7; — Reichenbach f., in Walp. Ann. VI, p. 899; — id., in Gard. Chron. (1865), p. 698]. 2" Aerides hystrix Lindley (Lindley, Gen. et sp. Orch. Plant., p. 242, n° 23; — id., in Journ. Linn. Soc. IMI, p. 42). 3 Ornithochilus eublepharum Hance [Hance, in Journ. Bot. (1884), p. 364.] SirJ. Hooker a réuni (Fl. Br. India, VI, p. 76) ces trois plantes en une màme espéce, sous le nom primitif de Ornithochilus fus- cus Wallich, sous lequel elle a été dernièrement figurée dans le Dot. Mag., t. 7385. Une quatriéme plante, le Saccolabium Hillii F. Mueller (Benth. Fl. Austr. VI, 295; Fitzgerald, Austr. Orch., t. sans n°) était proposée, mais avec réserve par Bentham et Hooker (Gen. Plant. II, p. 581), comme pouvant se rattacher à ce méme genre. Le Saccolabium Hillii parait se rapprocher davantage du genre Rhynchostylis que du genre Saccolabium. Il différe beaucoup de l'Ornithochilus fuscus, type du genre, par le pied trés allongé de la colonne, la dent intérieure de l'éperon du labelle, l'absence presque totale du lobe médian de ce mème labelle, la forme du 496 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. pollinaire et surtout celle du clinandre, très caractéristique pour le genre Ornithochilus ; le clinandre de ce genre est en effet allongé, étroit, bordé seulement en arrière; son rostellum est entier et a les deux bords relevés de facon à former une sorte de canal ou gout- tière à fond plat, le long de laquelle est couchée la bandelette du rétinacle. A côté de l'Ornithochilus fuscus Wallich, seul représentant authentique du genre jusqu'ici, vient se placer la plante décrite plus bas et recueillie dans la Chine australe par feu le Pére Delavay. Ornithochilus Delavayi sp. nov. — Herba epiphyta. Caulis radicans, erectus. Folia disticha, plana, oblonga, basi attenuata et conduplicata, apice obtuse acuta, vaginis persistentibus caulem tegentibus; paniculæ laterales, axillis foliorum oriundæ, erectæ, 2-3 vaginis minutis, aculis, dissitis, infra inferiorem ramulum tectæ. — Flores numerosi, parvi, per ramulos totos sparsi, non resupinati, longe pedicellati, bracteis minimis acutis. Sepala æquilonga, obtusa, carnosa, patentia, posticum cuneato- oblongum, lateralia subfalcata, paulo latiora et cum ungue labelli paululum connata, mentum brevissimum fingentia. Petala æquilonga, patentia, linearia, obtusa, basi subattenuata. Labellum unguiculatum, trilobum, erectum, dein patens, calcaratum; calcar intus vacuum, ob- tusum, subincurvum, ad ostium postice lamina transversa medio forni- cata, antice callo oblongo-elliptico, rugoso auctum ; lobi laterales erecti, parvi, fere ad auriculas reducti, antice rectanguli; lobus medius pa- tens, latus, ad ostium calcaris angustatus, subtrilobus vel potius late- lunatus, obtusus, margine alte laciniatus. Columna erecta, nana, la- bello paulo brevior, apoda, antice et infra stigma subglobosa ; stigmatica fossa cava, lata, ore fere orbicularis, margine inferiore pubescens; cli- nandrium prominens, postice marginatum, antice in rostellum longum, canaliculatum, integrum productum. Anthera terminalis, opercularis, imperfecte 2-locularis, antice producta ; pollinia-2, indivisa, cerea, fossa minima postice perforata; anthera dehiscente, stipiti plano, obovato- lorato et glandula suborbiculari clinandrii rostello affixa. Capsula oblonga-linearis, costis parum prominulis, suberecta. Tiges d'environ 10-12 centimètres de haut, portant 7-12 feuilles de 12 centimètres de long sur 3 centimètres de large; grappes hautes de 25-30 centimètres, portant 40-50 fleurs d’environ 1 cen- timètre de diamètre ; port rappelant celui de l'Angrecum citra- tum Th. VUILLEMIN. — CLADOCHYTRIUM PULPOSUM PARAS. DES BETTERAVES. 497 Yunnan, sur les rochers au bord d’un torrent; 1889, abbé Delavay! n° 4344 (sp. unic.). Explication des figures de la planche XI de ce volume. Figures analytiques : A, fleur vue de cóté, X4; — B, fleur vue de cóté, pétales et sépales enlevés, X4; — C, labelle coupe longitudinale, X4; — D, labelle, lobe médian étalé, X4; — E, colonne vue de côté, X; — F, co- lonne vue de face, X; — G, colonne vue de côté, anthère et polliriaire enlevés, X; — H, pollinaire, vu en dessus; — K, anthère, vue en dessus; — L, cli- nandre et rostellum, vus de face, anthère et pollinaire enlevés. LE CLADOCHYTRIUM PULPOSUM PARASITE DES BETTERAVES; par M. Paul VUILLEMIN. M. Trabut découvrit en 1894, dans un champ d'expérience des environs d'Alger, une singuliére maladie de la Betterave (1). Des tubercules « noueux comme ceux de la lépre » occupaient l'empla- cement des premières feuilles cueillies; l'ensemble de la tumeur était formé aux dépens d'une feuille et, dans d'autres cas, d'un bourgeon entier. Les tissus malades renfermaient en abondance un parasite rappelant les Ustilaginées par ses organes conservateurs entassés sous forme d’une poussière brune. Après un examen sommaire, M. Trabut lui donna le nom provisoire d'Entyloma leproideum. Sur les indications manuscrites de M. Saccardo, M. Trabut publia (2) une nouvelle Note, dans laquelle le parasite de la Betterave, prenant le nom d'(Edomyces leproides, est consi- déré comme le type d'un nouveau genre d’Ustilaginées. Le genre Œdomyces, décrit par M. Trabut, d’après la lettre de M. Saccardo, répond à la diagnose suivante : « Mycélium à fila- ments trés ténus intercellulaires, les rameaux sporiféres portent une spore terminalesur un renflement vésiculeux. Spores rarement solitaires, le plus souvent groupées en grand nombre dans des alvéoles; épispore épais, brun, lisse. » M. Saccardo confirme cette détermination dans un Mémoire fait (1) L. Trabut, Sur une Ustilaginée parasite de la Betterave (Entyloma leproideum) (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 4 juin 1894). (2) L. Trabut, Sur une Ustilaginée parasite de la Betterave ((Edomyces leproides) (Revue générale de Botanique, t. VI, 1894, pp. 409-110, avec une planche). T. XLI. (SÉANCES) 32 498 SÉANCE DU 43 NOVEMBRE 1896. en collaboration avec M. Mattirolo (1). Les savants italiens ajoutent quelques détails intéressants sur la structure des spores et des fila- ments qui sont en continuité avec elles. Les filaments sont enve- loppés d’une gaine dont les réactions chimiques rappellent les mucilages dérivés des composés pectiques. D’après eux, les al- véoles qui contiennent les spores sont des cellules hypertrophiées, analogues par les caractères de leur membrane cellulosique, épaisse et fenétrée, aux cellules géantes que j'ai signalées dans les racines envahies par l’ Heterodera radicicola, recueillies par le D' E. Legrain dans d'autres parties de l'Algérie. Frappé de cette analogie, j'étais curieux d'étudier les tumeurs de la Betterave. Les réactions présentées par les tissus lépreux dif- féraient totalement des effets habituels du parasitisme des Ustila- ginées; comme l'indiquaient fort bien les savants italiens, les sacs remplis de spores rappelaient plutót les cellules hypertrophiées sous l'influence des Chytridinées ou des Plasmodiophorées. L'étude des échantillons que M. Trabut m'avait obligeamment procurés m'a fourni des résultats intéressants sur l'anatomie pa- thologique des tumeurs et sur la biologie du parasite; je me pro- pose d'en faire l'objet d'une publication spéciale. Je signalerai seulement des caractéres morphologiques méconnus dont l'appré- ciation modifiera l'opinion des botanistes sur les affinités de l'Gidomyces. Les organes conservateurs assimilés à des spores d'Ustilaginées sont en réalité des spores durables ou chronispores de Chytridi- nées; l'étude de leur développement ne laisse aucun doute à ce sujet. Je crois méme pouvoir identifier le parasite de la Betterave avec une espèce depuis longtemps connue; le Physoderma pul- posum Wallroth, 1833, posséde des spores de méme couleur, de méme forme, de méme taille, précédées d'une vésicule semblable. Chez le Chenopodium glaucum le parasite est muni de zoospores. Pour ce motif, Schræter (2) l'a transféré dans le genre Urophlyclis. Si l'on garde au genre Cladochytrium l'extension que lui donne (1) Saccardo e Mattirolo, Contribuzione allo studio dell (Edomyces le- proides Sacc. (Malpighia, anno X ; mai 1895, 10 pages et une planche). (2) Sehreter, Kryptogamen-Flora von Schlesien, p. 197, 16 août 1886, d’après une Note publiée par l'auteur (dans : 60 Jahresber. d. Schles. Ges. für vaterl. Cultur. Breslau, 1883). VUILLEMIN. — CLADOCHYTRIUM PULPOSUM PARAS. DES BETTERAVEs. 499 Alf. Fischer (1), on le nommera Cladochytrium pulposum (Wall- roth) Fischer. N'ayant disposé que de fragments de tumeurs limitées par une couche de liége et conservées dans l'alcool, je n'ai observé ni les zoosporanges, ni la pénétration du parasite. En revanche, je puis reconstituer les principaux stades du développement des spores durables. D'après Schroeter, les chronispores (chronisporanges) du CL. pulposum sont reliées par un tube à une vésicule. C'est également ce que l'Œdomyces a présenté à M. Trabut, puis à MM. Saccardo et Mattirolo. Sur cette simple apparence de l'organe développé, Schrœter a édifié toute une théorie sur l'origine sexuelle des chro- nispores. L'organe conservateur aurait été, à l'origine, une vési- cule semblable à celle qui l'accompagne; le tube unissant aurait relié secondairement les deux vésicules d'abord indépendantes et aurait transmis à l'une d'elles le contenu de sa conjointe. A la suite de cette fécondation, l'organe femelle se serait séparé du filament plasmatique qui lui servait primitivement de support. À la méme époque, M. Cornu (2), dans ses belles recherches sur le Physoderma maculare, avait décrit, sous le nom de « corps central », la vésicule considérée par Schreeter comme organe mâle. Gráce à l'étude du développement, il arrive à une interprétation toute différente des faits. Le corps central, piriforme, se cloisonne, puis émet trois filaments qui renflent leur extrémité, soit en un corps analogue au précédent, soit en une spore qui grossit de plus en plus, aprés quoi le corps central se vide et se flétrit. Cette description montre clairement que, chez le Physoderma maculare, la spore est, par son origine, une dépendance directe du corps central et que ni l'un ni l'autre n'a la valeur d'un gamète. Les premières données acquises par M. Cornu sont complétées par M. Büsgen (3), qui étudie avec soin le développement du Ci. Butomi et du CI. Menyanthis. Il s'appuie sur ces faits pour con- tester la théorie de Schræter, qui, remarquons-le bien, n'était plus acceptable depuis la découverte de M. Cornu. (1) A. Fischer, in Rabenhorst, Kryptogamen-Flora, 1892, p. 136. (2) M. Cornu, Sur quelques Ustilaginées nouvelles ou peu connues (Ann. des sciences naturelles, 6° série, t. XV, 1883). We (3) M. Büsgen, Beitrag zur Kenniniss der Cladochytrien (Cohn, Beiträye zur Biologie der Pflanzen, 1. IV, 1887). 500 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Voici ce qui se passe chez le parasite de la Betterave, dans les grands sacs à paroi cellulosique et épaissie où il fructifie. Ici comme chez les autres Cladochytrium (y compris les Phy- soderma), un renflement piriforme sert d'intermédiaire entre l'ap- pareil végétatif et la spore et devient l’entrepôt des substances qui serviront à édifier l’organe conservateur. C’est le corps central de M. Cornu, « Sammelzellen » de M. Büsgen. Nous tirerons de cette dernière désignation le nom de vésicule collectrice. La vésicule complètement développée, mesurée avant qu'elle ait commencé à se flétrir, atteint de 13 à 15 v. de longueur sur 10-11 x de largeur; elle apparait comme une dilatation terminale d'un filament. Les filaments vésiculiféres sont dépourvus de cloisons et de ra- mifications. Leur diamètre varie, suivant l’âge, de 05,4 à 3p. L'axe protoplasmique ne dépasse pas 0 v,2. L'épaississement intéresse surtout la membrane. Par son gonflement irrégulier, celle-ci forme à la surface de nombreux lobules inégaux, séparés par de profonds sillons. L'examen d'une membrane fortement épaissie donne l'impression d'une gaine revétue d'incrustations superfi- cielles. Mais l'emploi des plus forts grossissements et des réactifs colorants démontre que la membrane est homogène et formée uni- quement du mucilage signalé par MM. Mattirolo et Saccardo. C'est aux inégalités de surface que se rattachent les plaques incrustantes signalées par ces auteurs. Dans un méme sac on rencontre des spores et des vésicules col- lectrices à tous les degrés de développement. Les filaments logés dans l'intérieur du sac partent de vésicules collectrices plus an- ciennes. J'ai pourtant réussi à en suivre quelques-uns jusqu'à la paroi et à constater sous quelle forme ils pénétrent dans la cellule géante pour y donner les fructifications. Ces filaments d'origine ne différenten rien des autres filaments terminés par des vésicules. S'ils portent une jeune vésicule, ils sont très gréles et cylindriques; s'ils portent une vésicule plus avancée, ils ont la membrane ty- pique, gonflée et lobulée; mais alors ils se contractent brusque- ment au voisinage de la membrane du sac pour tomber, à son contact, au diamètre minimum de Op,4. A ce niveau, la paroi du sac offre un petit tubercule hémisphérique, saillant dans l'inté- rieur. Cet épaississement supplémentaire est un produit de l'irri- tation locale du parasite en son point de pénétration. On constate en effet que le filament traverse le tubercule dans un pertuis dont VUILLEMIN. — CLADOCHYTRIUM PULPOSUM PARAS. DES BETTERAVES. 501 le calibre n'excéde pas 05,4. Il se continue dans l'intérieur de la cellule voisine pour aboutir à une masse sphérique ou elliptique à contour net, atteignant à peine 2 y de diamètre. Plus rarement il traverse la première cellule et prend son origine dans une boule située dans une cellule un peu plus éloignée. Dans ce trajet, le filament mesure environ 1 y. d'épaisseur; mais il est difficile à voir en raison de sa transparence. Sa paroi lisse ne se colore pas, comme celle des filaments du sac, par les réactifs des mucilages. Les petites boules, véritable point de départ de la fructification, prendront le nom de boules d'origine, qui ne préjuge pas leur valeur morphologique. Elles occupent des cellules bien éloignées de la surface de la tumeur et ne sont reliées avec l'extérieur par aucun appareil filamenteux. Le mycélium intercellulaire dont parle M. Trabut n'a pas été retrouvé; il appartient probablement à une espéce différente; j'ai observé divers Champignons au voisi- nage de la surface. Tout me porte à croire que l'appareil végétatif intermédiaire entre la zoospore infestante et la fructification pro- fonde est un protoplasme nu, sorte de corps plasmodial dont la structure singuliére sera décrite ailleurs. Le tube d'origine, arrivé dans le sac sporifère, renfle son extré- mité en vésicule collectrice. L'un de ceux que j'ai observés, long de 28u, large de 05,5 au sommet, portait une vésicule de 8 # de diamétre ; jai rencontré des vésicules bien plus jeunes sur les tubes secondaires. La plus petite vésicule, terminant un support de 22 y, n'avait que 34 de longueur sur 2,2 de largeur. Sa mem- brane, assez mince, mucilagineuse et faiblement lobulée, était constituée comme celle des jeunes filaments. J'ai retrouvé la méme structure dans la paroi des vieilles vésicules portant des spores müres. Mais, pendant la période de développement actif, la paroi est presque toujours lisse, sans doute en raison de la tension du protoplasme. Cette interprétation est appuyée par le fait que, chez les vésicules piriformes de développement moyen, dont le contenu est surtout condensé au sommet, la structure lobulée de la paroi se localise à la base. M. Büsgen dit que, dans certains cas, les membranes des cellules collectrices du Cl. Butom? prennent un aspect granuleux et semblent se dissoudre entièrement. C'est sans doute la structure que je signale qui a donné lieu à cette descrip- tion; son apparition précoce ne permet pas d'y voirun phénomène de destruction de la membrane. 502 SÉANCE DU 138 NOVEMBRE 1896. Une modification plus importante attire bientót l'attention. Des vésicules de 8-10 de largeur, encore unicellulaires, présentent avec la plus grande netteté une houppe terminale de courts ap- pendices plasmatiques mentionnée déjà par Schrœæter chez le Cl. pulposum. De Bary avait signalé l'existence de houppes sem- blables chez le Cl. Menyanthis; M. Büsgen les retrouve chez les Cl. Butomi et Flammuleæ. Le panache se détache du pôle opposé à l'insertion de la vésicule sur le filament. Il possède un tronc cylindrique, à peine plus long que large, ayant environ 04,75 de diamètre, dont la lumière est à peine visible à un grossissement de 2000 diamètres. Le tronc porte un bouquet de corpuscules oblongs, ramifiés, ne dépassant pas 05,25 d'épaisseur, formant une touffe large de 4-5 p. Le panache est facile à étudier quand la vésicule a été écartée du contenu cellulaire. Souvent ses rameaux embrassent des portions du protoplasme, par exemple des leucites contenant des granules amylacés. Il parait assez clair, dans ce cas, qu'ils fonctionnent comme sucoirs. Sur les vésicules un peu plus ágées, dont le noyau vient de se diviser, ou qui ont pris de récentes cloisons, le sommet du tronc du panache s'est renflé. Les branches se trouvent dissociées en plusieurs buissons et entrainées à diverses hauteurs sur la boule terminale, tandis que d'autres fragments sont restés à la base. Quelques rameaux isolés adhérent à la périphérie. La suite du développement apprend que cette boule, formée au sein méme du panache préexistant, n'est autre chose que la spore. M. Büsgen a bien vu les petits appendices sur la spore jeune chez le Cl. Butomi, mais il n'a pas soupçonné leur lien génétique avec le panache de la cellule collectrice. Il les décrit en ces termes : € C'est peut-être à l'alimentation des spores que servent les proémi- nences irrégulièrement cylindriques qui apparaissent de bonne heure sur la spore et dont plus tard la longueur ne dépasse guère le diamétre. L'iode permet d'y reconnaitre une membrane et un contenu hyalin parsemé de rares granulations. A l'époque de la maturité de la spore, elles sont désorganisées. J'y verrais volon- tiers des sucoirs. » La vésicule collectrice se divise rarement en quatre, d'ordinaire en trois cellules inégales par des cloisons obliques. Celle qui con- tient le panache terminal est consacrée à la formation de la spore; celle qui touche le pédicelle et la troisiéme peuvent émettre cha- VUILLEMIN. — CLADOCHYTRIUM PULPOSUM PARAS. DES BETTERAVES. 503 cune un filament semblable au filament d'origine. La vésicule qui termine un filament secondaire se comporte exactement comme la première. La fructification s'accroît indéfiniment en une sorte de cime bipare, dont chaque axe est défini par une spore, sous la- quelle il émet deux branches au niveau de la vésicule collectrice. La régularité de la cime est imparfaite pour plusieurs raisons : d'abord les deux cellules qui émettent des filaments ne sont pas symétriquement placées, souvent un seul rameau s'allonge; enfin toute vésicule ne porte pas une spore. Les spores m'ont toujours paru terminales; les figures attri- buées par MM. Mattirolo et Saccardo à des spores intercalaires se rapportent plutôt à des vésicules collectrices. Le mode de ramifi- cation indiqué au paragraphe précédent peut les faire paraitre intercalaires, soit que l'on ait sous les yeux deux rameaux issus d'une méme vésicule, soit que l'on ait un seul rameau d'un cóté, le support de la vésicule de l'autre. La vésicule, dans ces deux cas, peut étre cachée sous la spore, dont les filaments semblent partir. Il est elair que ce n'est pas là un véritable développement inter- calaire. La spore müre est suffisamment connue par les descriptions anciennes de Wallroth et de Schroeter, par les descriptions ré- centes de MM. Trabut, Saccardo et Mattirolo. Elle a la forme d'un bouton circulaire, fortement bombé sur une face, un peu excavé sur l'autre face, dont le centre se reléve en un mamelon qui sort de la petite cupule pour s'insérer sur le support. Les élégantes figures données par MM. Saccardo et Mattirolo représentent exactement la couleur et la structure dela membrane de la spore vue de face. La vue de profil exagére l'aplatissement. Sur les spores mûres, la convexité se continue, sur les marges et un peu sur la base, sans produire l'aréte vive indiquée sur le dessin. En conséquence, le rapport de la hauteur au diamètre est plus élevé que ne l'indiquent les auteurs italiens. D'aprés leurs indications, les spores auraient 35-48 sur 15-214, en moyenne 42 sur 19. En éliminant les spores d'aspect jeune ou anormal, J'ai trouvé 37,5-44 sur 28-31, en moyenne 40 sur 30 y, en mesu- rant, comme hauteur, la distance du centre de la face convexe à la cloison qui sépare la spore du support. Pensant que l'on n'avait pas tenu compte de la saillie du mamelon, qui est effectivement un facteur assez variable, j'ai pris en outre la hauteur du sommet au 504 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. plan suivant lequel la face inférieure s'invagine, et j'ai obtenu un nombre toujours voisin de 261,5. Cependant une spore jeune, à paroi mince, avait 40 sur 18 p. Ces chiffres concordent avec les indications de MM. Mattirolo et Sac- cardo. Cet aplatissement extréme n'est pas un caractére normal de l'état jeune, car les spores sont d'abord rondes; mais, comme la membrane s'épaissit inégalement sur les deux faces, la face la plus mince tend à rentrer dans l'autre, dés que la turgescence du con- tenu diminue. La soustraction du liquide interne est facilement opérée par les réactifs chez les spores qui ont une paroi encore mince, mais déjà différenciée. A la maturité, la perméabilité est moindre, mais dans certaines conditions elle n'est pas négligeable. Sur des spores tuées par l'alcool, et abandonnées au sec, à l'abri de la poussiére, pendant plusieurs mois, la forme était exactement celle que les savants italiens ont figurée. C'était une calotte sphé- rique, de 20-214 de hauteur sur 39-42 4 de diamètre. La base était invaginée dans la coupole suivant un bord tranchant; le ma- melon central était peu saillant. Il suffit donc de diminuer la ten- sion intérieure pour donner plus d'amplitude à la déformation des spores, jeunes ou mûres. C'est sans doute cette altération que MM. Mattirolo et Saccardo ont produite en traitant leurs prépara- tions par l'eau de Javel. Les spores adultes du parasite de la Betterave mesurent done, dans les conditions normales, 37-44 sur 30 y. Des spores plus pe- tites leur sont mélangées. M. Trabut donne comme dimension moyenne 304. D’après Schreeter, le Cladochytrium pulposum (Wall.) Fischer a des spores plus ou moins aplaties sur une face et mesurant 35-38 p de diamètre, à membrane épaisse, lisse, d'un brun châtain, reposant sur une cellule plus petite qui se vide. La répartition du parasite en Silésie montre qu'il s'attaque aux Ché- nopodées les plus diverses. On le rencontre, en effet, sur l'Atriplez patula, les Chenopodium rubrum, urbicum, surtout sur le Che- nopodium glaucum. L'action du parasite sur ces herbes n'entraine pas d'aussi vastes déformations que sur la Betterave; mais il suffit de lire la des- cription de Schreter pour se convaincre qu'au point de vue de l’action pathogène, l'ennemi de la Betterave ne présente pas de distinction plus spécifique qu'au point de vue morphologique. D’après Schræter, les spores sont réunies en grand nombre dans COSTE. — CINQ PLANTES NOUVELLES DANS L'AVEYRON. 505 une cellule de parenchyme dont les parois sont fenétrées à la maturité des spores. C'est bien là la cellule géante de la Betterave. Des callosités vitreuses, hémisphériques ou aplaties, longues de 1-2 millimétres, ne font point songer immédiatement à la masse énorme des tubercules de la Betterave. Mais il est clair qu'une tige, une feuille ou un périanthe de Chénopode ne saurait ali- menter une excroissance aussi volumineuse que le fait une Bette- rave. Avec la masse du support nutritif, la réaction varie d'inten- sité; si elle n'est point exactement de méme degré, elle est de méme ordre. Les tumeurs de la Betterave « lépreuse » sont donc des excrois- sances de méme nature que les verrues des autres Chénopodées. Le Cladochytrium pulposum est l'agent des unes et des autres. L'analogie de ce parasite avec les Ustilaginées est illusoire; la création d'un genre Œdomyces et méme d'une nouvelle espèce n'est pas justifiée. En terminant sa première Note, M. Trabut émettait l'opinion que le parasite vit sans doute sur les Beta vulgaris sauvages, très abondants en Algérie, sous une forme moins apparente. Cette pré- vision se trouve vérifiée, puisqu'il s'agit d'un parasite commun àla Betterave et aux Chénopodées sauvages. On sait maintenant quelles sont les plantes capables d'entretenir l'ennemi de la Bette- rave et dont le voisinage est à craindre pour les cultures. CINQ PLANTES NOUVELLES DÉCOUVERTES DANS L'AVEYRON ; par M. l'abbé H. COSTE. ll y a plus de quinze ans que j'ai pris à tàche d'explorer le dé- partement de l'Aveyron, dans le but d'en publier un jour la Florule. Depuis 1880, mes promenades ou courses dans toutes les parties de ce vaste département ont été innombrables, et il reste aujourd'hui bien peu de communes où je ne sois passé au moins une fois. Dans maintes circonstances, de 1886 à 1894, j'ai fait con- naitre dans le Bulletin de la Société, tantót la découverte ou la description d'une plante nouvelle ou peu connue, tantôt le résul- tat de nombreuses herborisations dans une région déterminée, le plus souvent inexplorée (1). Mes recherches, pendant ces dernières (1) Voyez notamment: Un Ciste hybride nouveau pour la science «t envi- ron 40 plantes nouvelles pour la flore de l'Aveyron, t. XXXIII, p. 20; Mes 506 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. années, ne sont pas restées infructueuses, et la flore de notre pays s’est enrichie d'un assez grand nombre d'espéces dont le détail sera donné dans une autre communication. Aujourd'hui, je me propose seulement de faire connaitre à la Société cinq plantes, hy- brides ou variétés de premier ordre, récemment découvertes dans l'Aveyron et qui me paraissent encore inédites. I. Rosa AMILIAVENSIS Coste et Simon. — Grâce à l’intelligente sagacité et aux importants travaux de M. Crépin, l'éminent rho- dologue belge, le genre Rosa, longtemps réputé inextricable, commence à se débrouiller; et, aujourd'hui, tout botaniste qui s'est appliqué un peu sérieusement à son étude n'a pas de peine à reconnaitre et à nommer, dans ses herborisations, les nom- breuses formes qui se rencontrent sous ses pas. Que de formes, jusqu'iei incomprises et élevées à la dignité d'espéces, sont des- cendues au rang de simples variations ou ont été reconnues pour des hybrides! Dans ses Rose hybride, Pun de ses derniers et plus savantsouvrages, M. Crépin a nettement exposé le róle et l'impor- tance des hybrides dans le genre Rosa. Assurément cette énumération des hybrides connus n'est pas compléte, il en reste encore à découvrir, et mainte Rose litigieuse ou embarrassante a peut-être, comme beaucoup de ses congénères, une origine bâtarde. Tel est, selon nous, le cas d'une forme fort curieuse, découverte le 8 septembre dernier, en compagnie de notre ami M. E. Simon (1), sur le rebord septentrional du Larzac, an-dessus de Millau, et nommée en souvenir de cette ville R. amiliavensis. C'est dans une haie, à l'entrée de la ferme de Brunas, vers 800 métres d'alti- tude, que s’est offert à nous ce buisson unique, mais trés rameux et tout chargé de fruits. Il y vivait en société avec d'autres buis- herborisations dans le bassin du Rance, ibid., p. vit; Herborisations sur le causse central, t. XXXIV, p. 396; Mes herborisations dans le bassin du Dourdou, t. XXXV, p. xi; Note sur le Silene nemoralis Waldst. et Kit., t. XXXVIII, p. 72; Note sur 150 plantes nouvelles pour l'Aveyron, ibid., p. XLVII; Note sur le Centaurea calcitrapo X pectinata, t. XL, p. 283; Flo- rule du Larzac, du causse Noir et du causse de Saint-Affrique, ibid., p. Xl; Piernas de quelques nouveaux Centaurea et Teucrium hybrides, t. XLI, p. 919. 9. Receveur de l'Enregistrement à Pont-de-Salars (Aveyron) et zélé bota- niste. COSTE. — CINQ PLANTES NOUVELLES DANS L'AVEYRON. 507 sons appartenant à diverses espèces, notamment avec les R. Pou- zini Tratt., R. glauca Vill., R. rubiginosa L., R. graveolens Gren. et R. sepium Thuill. Dans une seconde visite à la haie de Brunas, le 18 septembre, j'ai pu récolter de nombreux exemplaires de chacune de ces espèces et compléter nos premières observations. Or il résulte des observations de M. Simon et des miennes que le R. amiliavensis ne peut être qu'un produit du croisement du R. Pouzini avec le R. glauca. Le Rosa Pouzini de Brunas, représenté par trois buissons bien fournis, s'éloigne sensiblement du type de l'espéce et constitue une variété remarquable, à fruits subglobuleux et à pédicelles à peine hérissés-glanduleux, quelques-uns méme entiérement lisses : d’où le nom de sublævis que j'ai donné à cette forme. Ces mêmes caractères se retrouvent identiques dans le R. amiliavensis, qui a, en outre, du R. Pouzini le port bas, les rameaux gréles et effilés, les folioles petites, à denis composées-glanduleuses, et surtout l'odeur des glandes, qui est des plus caractéristiques dans l'espéce de Trattinick. Mais il en diffère par un port plus rameux, plus touffu, par la précocité des réceptacles depuis longtemps colorés et méme pul- peux alors que la plupart sont encore verts sur le R. Pouzini, enfin et surtout par les sépales relevés et persistants sur les récep- tacles jusqu'à leur maturité. Ces derniers traits accusent nettement l'influence du R. glauca qui croissait àses cótés et qui, vu la saison avancée, avait déjà les réceptacles pulpeux et les sépales la plupart cadues, quelques-uns cependant couronnant encore les fruits. Cette forme du R. glauca était aussi caractérisée par des feuilles assez grandes, ovales, aiguës, par des réceptacles ovales-elliptiques, par ses pédicelles tous dépourvus de glandes, enfin par sa taille plus élevée. À propos de la Rose de Millau, je ne dois pas passer sous silence l'opinion de M. Crépin. Le rhodologue belge la croit voisine du R. inclinata Kern., dont il a été question dans ses Excursions rhodologiques dans les Alpes en 1893, et la rattache au groupe du R. glauca. Pour nous, qui l'avons soigneusement étudiée sur le vif et dans son lieu d'origine, nous ne saurions partager cette ma- niére de voir. La forme et la dentelure des folioles et l'odeur des glandes pédicellaires, odeur si caractéristique dans le R. Pouzini, ne nous laissent aucun doute sur le róle de cette espéce comme 508 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. ascendant, et ne nous permettent pas de voir dans le Rosa ami- liavensis autre chose qu'un R. Pouzini X glauca. II. THYMUS CAMARESIENSIS Nob. — « Legenre Thymus, a dit Lamotte (1), n'a pas, que je sache, été sérieusement étudié; aussi ses espèces sont mal connues, et sous les noms de Th. Serpyllum L. et de Th. Chamædrys Fries, se cachent bien des formes intéres- santes. » Rien de plus vrai que cette observation du regretté botaniste de Clermont-Ferrand. En France, du moins, les Thyms n'ont jamais été l'objet d'une étude approfondie, et cependant on rencontre à chaque pas des formes ou des races locales, trés diffé- rentes d'aspect, et qui couvrent parfois toute une grande région. Dans mes herborisations sur le territoire aveyronnais, j'ai sou- vent été frappé par le port et l'aspect de ces formes si différentes, et, en 1893, dans ma Florule des Causses (2), je me suis décidé à décrire, sous le nom de Th. dolomiticus, un Thymus du groupe Serpyllum, assez répandu dans les sables et sur les rochers dolo- mitiques du Larzac, et bien distinct de tous les autres par sa pré- cocité, son odeur, son aspect velu-blanchátre et son facies parti- culier. Celui que je publie aujourd'hui sous le nom de Th. camare- siensis appartient au groupe Chamædrys. Il végéte abondamment non sur un sol caleaire ou dolomitique, comme le précédent, mais sur un sol argilo-siliceux appartenant au terrain permien, qui forme au sud de l'Aveyron le bassin de Camarés. On nomme ainsi chez nous, une vaste dépression de 300 à 500 métres d'altitude, entourée de tous côtés de montagnes élevées et située à l'ouest de Saint-Affrique, entre Vabres, Camarés, Saint-Sever, Saint-Sernin, Coupiac et Broquiés. Bien que ce bassin soit peu élevé et l'un des plus secs et des plus chauds du département, le Th. camaresiensis y apparait tar- divement. Sa floraison ne commence guère qu'avec le mois de juil- let pour se continuer jusqu'à la fin octobre. Il est caractérisé lui aussi par une odeur pénétrante particuliére, bien différente de l'odeur de nos autres Thymus, dont il s'éloigne à première vue par son aspect velu-blanchátre et ses tiges nombreuses, couchées- (1) Prodrome de la Flore du Plateau central, p. 596. (2) Voy. le Bulletin, Sess. extraord. à Montpellier, t. XL, p. CXXX- COSTE. — CINQ PLANTES NOUVELLES DANS L'AVEYRON. 509 diffuses et très allongées. On ne saurait le confondre soit avec les formes françaises bien connues des Th. lanuginosus Schrk, Th. pannonicus Fries et Th. humifusus Bern., soit avec les formes allemandes et autrichiennes récemment décrites, dont je possède en herbier de nombreux exemplaires. Voici sa diagnose : Plante de 2-4 décimètres, toute velue-blanchätre, à odeur péné- trante; souche ligneuse, tortueuse, très résistante; tiges et ra- meaux très nombreux, couchés-diffus, allongés, gréles, flexueuzx, fragiles, un peu radicants à la base, les florifères redressés, tous entièrement recouverts de poils blancs, serrés, longs et étalés; feuilles oblongues-obovales ou oblongues-lancéolées, obtuses, ré- trécies en pétiole, non visiblement poncluées, fortement nervées, hérissées sur toute leur surface et sur les bords de longs poils blancs étalés, ordinairement plus courtes que les entre-nœuds. Fleurs en glomérules nombreux, terminant les tiges et les rameaux et formant des épis courts et serrés, souvent plus lâches et inter- rompus à la base; calice hérissé de poils étalés, à tube un peu ré- tréci à la base; corolle purpurine, petite, ne dépassant pas une fois la longueur du calice. III. Sazix BAsaLTICA (S. pentandra X aurita) Nob. — ll en est du genre Saliz comme du genre Rosa. Si, au dire de bien des auteurs, il a été réputé l'un des plus difficiles dela botanique, cela tient, croyons-nous, à ce que l'existence de formes hybrides plus ou moins intermédiaires entre les véritables espéces est restée long- temps méconnue. Dans l’Europe moyenne et dans la région des montagnes, presque partout où plusieurs espèces croissent ensem- ble, on est presque sür de trouver des hybrides. Ces formes sont rarement abondantes; elles se montrent cà et là par pieds isolés et sous des formes trés variées, se rapprochant davantage tantót de l'un, tantót de l'autre des deux ascendants. Cet extréme polymor- phisme chez des individus dont ils ignoraient l'origine hybride, était bien de nature, il faut l'avouer, à jeter la confusion et l'em- barras dans l'esprit des anciens botanistes. Dans les tourbiéres de l'Aubrac, plateau basaltique trés étendu et très froid, haut de 1200 à 1400 mètres et situé dans l'Aveyron, la Lozàre et le Cantal, j'ai observé de nombreux Saliz, notam- ment les S. pentandra L., S. repens L., S. aurita, S. cinerea L. et S. caprea L. Mes propres recherches, ijointes à celles d'un jeune 510 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. et zélé botanophile, M. l'abbé Soulié (1), ont abouti cette année à la découverte dans cette région de trois Saules hybrides, tous nou- veaux pour l'Aveyron, et les deux derniers, croyons-nous, encore inédits, car Focke ne les mentionne pas dans son vaste répertoire (1881). Le premier est le Salix repens x aurita, nommé par Ehrhard S. ambigua, et déjà signalé en France, dans le Jura et dans les départements de l'Ain et de la Loire. D'aprés Focke, il serait assez répandu dans les tourbiéres de toute l'Europe moyenne. On peut voir, par les exemplaires provenant de diverses localités que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de la Société, qu'il présente chez nous de nombreuses formes intermédiaires entre les parents. Le deuxième est un hybride du S. penlandra et du S. aurita, auquel je donne la dénomination de S. basaltica, parce que, dans toutes les stations de l'Aubrac où je l'ai rencontré, il végéte partout sur le terrain basaltique. En voici la description : Arbrisseau de 8 à 15 décimétres, d'un verl un peu grisátre, trés rameux; rameaux d'un brun rougeâtre, lisses, luisants, tantôt effilés et dressés, tantôt divariqués; feuilles assez petites, ovales- lancéolées ou elliptiques, brusquement et brièvement acuminées, presque entières ou munies de dentelures superficielles et peu nom- breuses, glabres et d'un vert luisant en dessus, au moins à l'état adulte, blanches-tomenteuses en. dessous, à nervures peu saillantes, pétiole non glanduleux ; stipules ovales-lancéolées, droites. Cha- tons naissant avec les feuilles, petits, à écailles brunes au sommet et fortement barbues ; les máles pédonculés, courts, serrés, ovales- oblongs, souvent desséchés avant l'anthése, ordinairement à deuc élamines; les femelles plus allongés, un peu lâches; stigmate bi- fide; style assez court, mais trés distinct; capsule tomenteuse, à pédicelle bien plus long que laglande. — Mai-juin. — Tourbiéres de l’Aubrac, entre 1900. et 4400 mètres : lisière supérieure du bois de Rigambal; montagne des Truques; sommet du bois de Laguiole. ; Dans ces diverses stations, tous les arbrisseaux sont à peu près identiques et n'offrent pas entre eux de grandes différences. La plupart sont des individus mâles; les pieds femelles m'ont paru (1) Actuellement professeur au collège de Saint-Geniez (Aveyron). COSTE. — CINQ PLANTES NOUVELLES DANS L'AVEYRON. 011 extrémement rares. Leurs feuilles, avant l’âge adulte, sont avide- ment recherchées et promptement dévorées par un insecte. Le S. basallica vit toujours en société avec les S. pentandra et S. aurita. Il se rapproche du premier par son aspect général, vert et luisant, par ses rameaux ordinairement effilés, lisses, par la forme de ses feuilles et de sesstipules. Mais il a du S. aurita le port trés rameux, les feuilles blanches-tomenteuses et un peu ru- gueuses en dessous, presque entières, les chatons courts, à écailles brunes au sommet, les étamines au nombre de deux, et la capsule tomenteuse, à pédicelle bien plus long que la glande. IV. SALIX ALTOBRACENSIS (S. pentandra X cinerea) Nob. — Ce Saule diffère peu du précédent, dont il est trés voisin; ce qui se comprend aisément, puisque son second ascendant, le S. cinerea, est lui-méme bien rapproché du S. aurita, dont il occupe ici la place. Le S. altobracensis se présente néanmoins sous forme d'arbrisseaux moins rameux, plus élancés, dépassant toujours un mètre, à feuilles sensiblement plus grandes, à dentelures plus pro- noncées, à nervures moins saillantes, à tomentum moins serré et disparaissant màme complétement dans les feuilles inférieures des rameaux, à la fin de l'été. Je n'ai pas encore vu les chatons. Ce Salix croit dans la grande prairie d'Aubrac (en latin Alto- bracum), au-dessous et non loin de l'ancienne et célébre abbaye. Il y forme, à côté des parents, une petite colonie d'une douzaine d'individus. J'espére le retrouver ailleurs dans l'Aubrae, à cause de la fréquence de ses ascendants, les S. pentandra et S. cinerea. V. PiPTATHERUM ARISITENSE Nob. — Cette élégante Graminée appartient à la région des causses et à l'ancien pays d'Arisitum, constitué en grande partie par le Larzac et le causse Noir. C'est sur le versant septentrional du Larzac, dans le pittoresque ravin de la Salvage, creusé dans l'une des plus profondes gorges de la vallée de la Dourbie, que je l'ai aperçue pour la première fois le 1" juil- let 1896. Elle y est assez abondante et disséminée cà et là dans les lieux pierreux et un peu ombragés, sur une longueur de plus de 200 métres. Sa place est à côté du P. paradoxum P. B., qui est assez ré- pandu dans la méme région. Elle en est méme trés voisine; mais la seule vue d'une panicule suffit pour empécher la confusion. Elle 512 SÉANCE DU 13 NovEMBnE 1896. est, d'ailleurs, pourvue de caractéres spécifiques importants que nous allons faire ressortir dans la diagnose suivante : Plante haute de 6 à 10 décimétres, à souche fibreuse, cespiteuse, émettant des faisceaux de feuilles et des chaumes dressés, élancés, rudes sous la panicule, à nœuds peu nombreux et trés écartés ; feuilles d'un vert clair, longues, assez larges, planes, rudes sur les bords; ligule trés courte, peu apparente. Panicule grande, allon- gée, pyramidale, très lâche, pauciflore, loujours dressée, peu rameuse; rameaux deux ou trois à chaque nœud, capillaires, flexueuz, rudes, trés longuement nus, toujours trés étalés, non contractés après l'anthése, portant chacun quatre à douze épillets; épillets assez petits, courts, ovoïdes, d'un vert fauve, solitaires et isolés les uns des autres, jamais réunis en faisceaux; glumes égales, ovales, brièvement atlénuées au sommet, non acuminées, trinervées; glumelle inférieure à peine plus courte que les glumes, lisse, finement pubescente, terminée par une aréle 5-7 fois plus longue qu'elle et trés caduque; caryopse ovale. — Mai-juillet. — Aveyron : ravin de la Salvage, au-dessus du moulin de Laumet, prés Millau, vers 500 métres d'altitude. Le Piptatherum paradoxum diffère du P. arisitense par sa pa- nicule penchée au sommet, à rameaux peu ou point flexueux, con- tractés aprés l'anthése, moins pauciflores, portant chacun nor- malement 8-20 épillets; par ses épillets fasciculés au sommet des rameaux, d'un tiers plus grands, plus allongés, oblongs-lancéolés, d'un vert pâle; par ses glumes plus grandes, lancéolées, aiguës, à 3-5 nervures; par la glumelle inférieure d'un tiers plus courte que les glumes, à aréte 4-5 fois seulement plus longue qu'elle; par le caryopse oblong; enfin par le chaume lisse, méme sous la panicule, et par les feuilles un peu plus larges et d'un vert moins clair. M. Lutz fait à la Société la communication suivante : LUTZ. — GOMMOSE DANS L'ARALIA SPINOSA. 513 ÉTUDE DE LA GOMMOSE CHEZ L'ARALIA SPINOSA, par M. L. LUTZ. Dans une communication précédente (1), je me suis occupé de l'étude de la gommose chez les Acacias. C'est'un. travail analogue sur la gommose de l'Aralia spinosa qui fait l'objet de la présente Note. Comme précédemment, je me suis servi de la double coloration obtenue par l'emploi d'une solution hydroalcoolique de rouge neutre de Cassella, et d'une autre solution, hydroalcoolique éga- lement, de vert acide JEEE (Poirrier) (2). Je ne reviendrai pas sur la technique de la coloration : elle est la méme que celle qui a été sulvie pour les gommes d'Acacias. J'ajouterai cependant que j'ai remplacé avec avantage, pour le lavage des coupes, l'eau pure par l'eau alcoolisée. La préparation peut ensuite être montée dans la elycérine; mais il importe que cette substance soit rigoureusement neutre, la moindre trace d'acidité faisant virer rapidement la coloration des coupes. J'ai utilisé également, mais ceci uniquement pour l'étude des amas gommeux, la coloration au moyen de l'hématoxyline glvcé- rique d'Ehrlich. Pour cela, dans un verre de montre, on fait un mélange à P. E. d'eau, d'aleool à 90 degrés et de glycérine, puis on y ajoute cinq à six gouttes d'hématoxyline d'Ehrlich. Les coupes sont immergées pendant 15 à 20 minutes dans ce colorant, et lavées ensuite dans de l'eau alcoolisée et glycérinée à P. E. On obtient ainsi des locali- sations fort nettes des amas gommeux, sans la moindre dissolution ni gonflement, ce qui permet, entre autres observations, de faire, dans d'excellentes conditions, l'étude des revétements gommeux contenus dans l'intérieur des vaisseaux. Voici, maintenant, les résultats que m'ont donnés ces recherches. Je prendrai comme type la gommose des tiges, pour lui comparer ensuite celle des autres parties du végétal. (1) Voy. Bull. Soc. bot de Fr., t. XLII, p. 467, 12 juillet 1895, et Contri- bution à l'étude chimique et botanique des Gommes (Thèse de l'Ecole supé- rieure de pharmacie). (2) Les formules de ces colorants ont été données dans la Note signalée plus haut. T- XDI: (SÉANCES) 33 514 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Si l'on fait des coupes dans des parties de tiges trés jeunes, telles que le bourgeon terminal, il est à peu prés impossible de fixer les phases de début de la gommose. Méme en structure pri- maire, toutes les parties molles de la tige se colorent par le rouge de Cassella. De plus, bien avant que l'anneau libéro-ligneux soit fermé, ce qui se produit cependant assez vite, on remarque, dans un grand nombre de cellules du parenchyme cortical et dans quelques rares cellules de la moelle et des rayons médullaires, des formations analogues à celles que l'on observe dans la production des mucilages. Dans l'intérieur de ces cellules, on voit se former, contre la paroi, un certain nombre de couches d'épaississement, de consis- tance molle, qui augmentent rapidement de volume, repoussant devant elles les divers éléments de la cellule : noyau, protoplasma, leucites, etc. Plus tard, ces divers éléments finissent par étre englobés dans la masse mucilagineuse et, frappés à leur tour par la gélification, ils contribuent à augmenter le volume de la gomme. En outre, sans destruction des parois cellulaires, et, selon toute probabilité, par un processus osmotique, la gomme se répand dans les cavités qu'elle rencontre à l'intérieur des tissus et, plus spé- cialement, dans les vaisseaux du bois, où elle vient former des revêtements analogues à ceux que M. Prillieux a signalés dans les arbres fruitiers indigénes producteurs de gommes nostras, et que J'ai retrouvés dans les Acacias. Si cette première phase a été trés rapide, il n'en est plus de méme des phases suivantes : on ne trouve pour ainsi dire jamais de lacunes dans les tiges d'un et méme deux ans. Tout au plus peut-on noter les modifications suivantes : Dans le bois, la paroi primitive des fibres tend à se colorer en rouge vif par l'action du rouge de Cassella et vert acide (indice de gommose de cette paroi); les couches de lignine déposées à l'inté- rieur prennent des teintes dégradées, les plus rapprochées du lumen présentant la coloration la plus rapprochée du vert. Le péricyele, sclérifié, reste intact; la moelle se dessèche et meurt. De loin en loin, cependant, on peut voir, dans l'écorce ou le liber, de trés faibles portions des parois cellulaires se gonfler et prendre les caractéres de lagomme, mais cette gélification est tou- LUTZ. — GOMMOSE DANS L'ARALIA SPINOSA. 515 jours trés limitée, et il ne se forme pas de lacunes proprement dites. Ce n'est que beaucoup plus tard que ce phénoméne se produit, et il est à peu prés uniquement limité au liber. Dans chacun des faisceaux libériens, on voit des plages de cel- ' lules, ordinairement peu développées en largeur, mais au con- traire assez étendues en longueur, se transformer en trainées de cellules à parois irréguliérement plissées, dont la cavité diminue considérablement de volume, absolument comme si ces cellules avalent subi une pression suivant les deux faces perpendiculaires à la direction générale de la plage. Les parois de ces cellules se colorent éónergiquement en rouge par le rouge de Cassella, mais elles ne manifestent aucun gonfle- ment. Ces parois se rapprochent de plus en plus; les cellules voisines participent à leur tour à cette modification; (finalement toutes ces parois s'appliquent les unes contre les autres et se soudent. Le phénomène, s'accentuant, s'étend peu à peu à tout le liber, qui se trouve ainsi transformé en une masse informe, disposée en trainées irréguliéres qui laissent entre elles des méats plus ou moins grands. Cette masse présente tous les caractéres de la gomme. Le péricycle et le parenchyme cortical restent, pendant ce temps, à peu prés inattaqués. $1 l'on examine les conséquences de cette transformation, on voit combien la nutrition du rameau atteint à un tel point s'ef- fectue dans des conditions défectueuses; aussi ne tarde-t-il pas à périr. — La gommose revêt les mêmes caractères et la méme marche dans toutes les parties du végétal : tiges, racines et feuilles. Dans ces dernières, les phénomènes sont même beaucoup plus accentués que dans celles des autres plantes productrices de gomme. Le pa- renchyme des nervures, par exemple, présente, dans un très grand nombre de cellules, les couches d'épaississement mucilagineuses que j'ai signalées dans le parenchyme cortical de la tige, au début de la formation. — Si, maintenant, on compare la gommose de l'Aralia spinosa à la gommose des autres plantes, on voit que, dans ce cas comme dans tous les autres, la gomme est le résultat d'une modification 516 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896 dans la nature des membranes, modification qui peut même aller jusqu'à la destruction. Pas plus chez l’Aralia que chez les autres plantes, lagomme n'est un produit de sécrétion. Quant aux lacunes, leur étude comparative, dans les diverses plantes susceptibles de devenir gommiféres, est intéressante : mé- dullaires chez les Astragalus (Hugo von Mohl), situées dans le jeune bois chez les arbres fruitiers indigénes (M. Prillieux), dans l'écórce, le péricycle et le liber chez les Acacias, elles se rencon- trent localisées dans le liber chez l'Aralia spinosa. Enfin la rapidité d'atteinte des tissus, ainsi que le mode spécial de formation de la gomme dans les jeunes tissus de l'Aralia spi- nosa, fait de cette gomme, au point de vue de sa formation, une sorte d'intermédiaire entre les gommes proprement dites et les mucilages M. G. Camus fait la communication suivante : LES ACONITS A FLEURS JAUNES DE LA FLORE DE FRANCE; par M. G. CAMUS. Pendant le mois d'aoüt dernier, j'ai fait une excursion de quinze jours dans le département du Puy-de-Dóme. Parmi les plantes intéressantes que j'ai eu l’occasion de récolter se trouve un Aconit à fleurs jaunes, dont j'ai recueilli des échantillons au Mont-Dore et sur la pente sud du Puy-de-Dôme. Les caractères distinctifs de cet Aconit sont : Tiges el feuilles couvertes de poils jaunâtres; casque rélréci au-dessous du milieu; éperon contourné en spirale; feuilles palmatiséquées à lobes étroits et à sinus profonds. L'en- semble de ces caractères et le port ne permettent pas de le classer dans l'A conilum lycoctonum var. typique. Il correspond à la va- riété fallax Gren. et Godr. = var. Lamarckii Reichb., Rouy et Foucaud. . La constatation de l'existence del A. lycoctonum var. Lamarckii en Auvergne ne m'offrait aucun doute; mais je ne pouvais m'expliquer pourquoi elle n'avait pas encore été signalée. Delarbre, Lecoq et Lamotte, plus tard Lamotte et les FF. Gustave et Héribaud n'indiquent, dans leurs ouvrages, que l'A. lycocvionum sans faire suivre ce nom d'aucun autre nom de variété. G. CAMUS. — ACONITS A FLEURS JAUNES DE FRANCE. M7 C'est donc à bon droit que l'on peut croire qu'ils envisagent la variété typique. Grenier et Godron, qui les premiers indiquent la variété Lamarc- kii sous le nom de variété fallax, indiquent comme habitat les Pyrénées. MM. Rouy et Foucaud réunissent lA. pyrenaicum à PA. lycoc- tonum et subdivisent cette espéce en sept variétés, dont six ont été décrites par Reichenbach. Comme dans la Flore de Grenier et Godron, MM. Rouy et Foucaud indiquent, pour la variété La- marckii, l'habitat des Pyrénées et ajoutent les Corbières; la non- constatation de cette variété dans l'Auvergne restait pour moi inexpliquée. Si je ne l'avais rencontrée que dans les ravins du Mont-Dore, j'aurais pu croire qu'elle était restée inapercue; elle avait au contraire dû être récoltée bien des fois sur les pentes du Puy-de-Dóme. Je dois à notre confrére, fr. Héribaud, d'avoir dans mon herbier la plus grande partie des plantes intéressantes de l'Auvergne, mais je n'avais pas d'exemplaires d'A. lycoctonum de cette origine. Je suis allé consulter l'herbier du Muséum, la variété Lamarckii y est représentée par des échantillons prove- nant de Gédre, Prats-de-Mollo (Xatard) ; Esquierry (Duchartre); Val d'Eyne (Maille); l'Hospitalet (Petit). Toutes ces localités sont pyrénéennes. En regardant les parts d'A. lycoctonum typique, j'ai séparé celles de provenance d'Auvergne : le Mont-Dore (Lecoq) (P. Billet); Lozère (Prost); Bois-de-Cóme(Lecoq) (1). A première vue, les échan- tillons différent sensiblement des autres et leur examen attentif permet de reconnaitre qu'ils appartiennent tous à la variété La- marckii, qui a tant d'affinités avec la variété pyrenaicum (A. py- renaicum L.) qu'elle avait été confondue ou identifiée avec elle par l'illustre botaniste. La solution du probléme devient alors singuliérement simpli- fice : 4° il n'y a, je crois, en Auvergne, qu'un Aconitum à fleurs jaunes; 9* cet Aconit est PA. lycoctonum var. Lamarckii Reichb. = var. fallax Gren. et Godr. L'étude attentive des variétés de PA. lycoctonum signalées en France nous conduit à les grouper ainsi : (1) Il existe aussi au Muséum une part nommée A. lycoctonum récoltée par Cambessèdes, à Esquierry. Cette plante est la méme que celle recueillie par M. Duchartre, qui l'a avec raison nommée A. lycoctonum var. fallax. 518 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Aconitum lycoctonum. Espèce. A. LYCOCTONUM. Sous-esp. comprenant les variétés myoclonum, cynocionum, lragoctonum, thelyphonum, pallidum Rchb. A. PYRENAICUM. Sous-esp. comprenant les variétés pyrenaicum et Lamarcki. Nous ne reviendrons pas sur la distribution géographique des variétés du premier sous-genre; MM. Rouy et Foucaud ont traité le sujet dans leur Flore autant qu'il était possible de le faire. Pour le deuxième groupe qui semble pyrénéen, nous ajouterons l'Auvergne pour la variété Lamarckii qui semble seule exister dans cette province. M. Fernand Camus fait à la Société la communication sui- vante : QUATRE SPHAGNUM NOUVEAUX POUR LA FLORE FRANCAISE ET LISTE DES ESPÈCES FRANÇAISES DU GENRE SPHAGNUM; par MM. Émile BUREAU et Fernand CAMUS. Le groupe des Sphaignes est fort négligé en France. Nous pos- sédons cependant depuis longtemps deux ouvrages en français destinés à faciliter leur étude : le Sphagnologia europæa de M. Husnot (1882) et les Sphaignes d'Europe de M. Cardot (1886). En dehors de ces deux publications, nous ne pouvons relever en France depuis quinze ans que deux Mémoires spéciaux sur la question : une liste des Sphaignes des Pyrénées par M. Renauld (1) et une liste des Sphaignes de la Gironde par M. De Loynes (2). Pendant la méme période ont paru à l'étranger de nombreux travaux sur les Sphaignes. Indépendamment de travaux de systé- matique et de pure spécification, qui ont complétement transformé cette parlie de l'histoire du groupe, la géographie botanique de ces plantes a été fort étudiée et l'on peut tracer maintenant les grandes lignes de la distribution des Sphaignes en Europe. Les études que nous poursuivons depuis plusieurs années Sur les Sphaignes de Bretagne avaient pour complément naturel (1) Revue bryologique, X, p. 97-102 (1883). (2) Act. Soc. Linnéenne de Bordeaux, XL, pp. 11-20 (1886). ÉM. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE FRANCE. 519 l'étude comparative de la distribution géographique de ces végé- taux dans la France entière. Malheureusement les Sphaignes sont presque toujours insuffisamment — parfois à peine — représentées dans les herbiers francais. Bien que nous ayons soigneusement examiné plusieurs collections publiques ou particuliéres, et malgré les envois complaisants de quelques correspondants et les maté- riaux recueillis par nous-mémes dans quelques voyages, nous croyons impossible pour le moment de donner un exposé vraiment scientifique de la question. Nous sommes cependant arrivés à dresser la liste à peu près exacte des espèces existant ou susceptibles d'exister en France. Nous pensons qu'il y a quelque intérét à publier dés aujourd'hui cette liste, et l'on nous permettra d'insister sur l'appoint person- nel que nous lui apportons. Le dernier relevé des Sphaignes de France se trouve dans l'ou- vrage précité de M. Cardot (1886). Cet ouvrage est congu — quant à la délimitation des espéces — d'aprés des idées toutes différentes de celles ad mises aujourd'hui par la majorité des sphagnologues. Il nous faudra done l'interpréter pour établir une concordance entre la nomenclature spécifique qui y est adoptée et celle que nous adoptons nous-mémes. M. Cardot indique en France d'une facon explicite seize espéces (comme espéces ou comme sous-es- pèces). En outre huit espèces sont implicitement indiquées comme variétés des espèces précédentes. Ainsi les Sphagnum subnitens, quinquefarium, tenellum, fuscum et Russowii, créés aux dépens de l'espéce collective S. acutifolium, se retrouvent parmi les va- riétés du S. acutifolium (sens. lat.) décrites par M. Cardot. Le S. isophyllum correspond sensiblement à son S. laricinum var. platyphyllum et var. teretiusculum. Enfin, dans les formes mul- tiples du S. subsecundum, tel qu'il est compris dans son ouvrage, on peut préjuger les S. subsecundum, S. inundatum et S. Gra- velii actuels. Il va sans dire que nous n'établissons point cette synonymie sur de simples hypothéses, mais bien sur l'examen d'échantillons en nature. Donc la liste des Sphaignes connues en France, en 1886, com- prenait, gráce à cette concordance, vingt-quatre espéces. Ces espéces, nous les avons toutes vues sur le terrain. Aux loca- lités que M. Cardot indique dans son ouvrage pour chacune d'elles, 520 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. nous pourrions en ajouter un bon nombre d’autres. Nous ne le ferons que pour deux espèces très rares : Sphagnum imbricatum (Horns.) Russ. (S. Austini Sull.). — Cette Sphaigne n'était connue en France que sur la frontière belge à Rocroy. Nous l'avons trouvée au marais de Logné, prés Sucé (Loire-Inférieure), où elle est du reste fort rare. S. Pylaiei Brid. — Cette curieuse espéce, découverte presque en même temps (1825), par de la Pylaie, dans le Finistère et à Terre-Neuve, semblait complétement oubliée des botanistes, du moins en Europe. Depuis l'époque oü nous l'avons retrouvée à la localité méme de de la Pylaie, nous lui avons découvert plusieurs localités nouvelles. Nous avons donc pu étendre en Basse-Bretagne, son seul habitat extra-américain, l'aire géographique, toujours fort limitée d'ailleurs, de cette Sphaigne singulière. Aux vingt-quatre espèces précédemment indiquées en France, nous en ajoutons aujourd'hui quatre nouvelles. Ce sont : Sphagnum Warnstorfii Russow. — « Dans les endroits tour- beux des plus hautes montagnes du Mont-Dore, 20 juillet 1873 » et « marais de la Croix-Morand au Mont-Dore, juillet 1875 », legit E. Lamy de la Chapelle. Des échantillons de ces deux localités existent, sous le nom de Sphagnum rubellum, dans l’herbier Lamy, actuellement en la possession de M. Malinvaud, qui a bien voulu nous le communiquer. C'est sur ces échantillons que nous avons reconnu le S. Warnstorfii. La plante de la Croix-Morand est publiée dans les Musci Gallice, sous le numéro 695 et sous le nom de S. rubellum. Il est singulier qu'elle soit passée inapercue des spécialistes, Nous avons constaté, sur trois exemplaires de cette collection, que le numéro 625 appartient bien au S. Warnstorfi. Cette Sphaigne doit exister, croyons-nous, dans toutes nos chaines de montagnes. Nous n'avons pu toutefois la reconnaitre parmi un grand nombre de Sphagna acutifolia des Vosges et du Jura (1). S. molle Sull. (S. Muelleri Schpr). — Cette espéce a déjà été (1) Le Sphagnum Warnstorfii avait déjà été indiqué comme recueilli en Auvergne parle frére Héribaud, dans le Mémoire de M. Warnstorf sur la sec- tion des Sphagna acutifolia (Die Acutifoliumgruppe, etc., in Verhandl. Bot. Vereins Brandenburg, 1888, p. 109); mais l'échantillon communiqué par le frère Héribaud provenait de l'Ardenne belge et non de l'Auvergne. ÉM. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE FRANCE 021 deux fois (dont une par l’un de nous) indiquée en France par erreur. L'erreur a depuis longtemps été relevée. Cette fois, il n'y a aucun doute sur l'exactitude de la détermination. Nous avons re- cueilli cette Sphaigne, en septembre dernier, dans une tourbière de la chaine des Montagnes-Noires, au lieu dit « Goarem ar boulc’h », commune de Saint-Hernin (Finistére). La plante porte de vieux pseudopodes dépourvus de leurs capsules. Nous ne saurions dire si elle était abondante à la localité, le brouillard si commun sur ces hauteurs nous ayant obligé d'interrompre notre exploration. S. riparium J. Aongstr.— Nous avons reconnu cette belle espèce dans un échantillon de l'herbier du Muséum de Paris, portant pour toute étiquette : Lispach, juillet 1828. Cette localité appar- tient à la chaine des Vosges. S. obtusum Warnst. emend. — Une touffe unique de cette espéce se trouvait parmi les Sphaignes recueillies pendant l'été de 1895, dans les tourbières du Jura, par M. Francois Hétier, et dont il avait bien voulu nous confierla détermination. Cette touffe pro- venait des Rouges-Truites. La liste des Sphaignes de France comprend donc pour l'instant vingt-huit espéces, sur trente-trois connues en Europe. Nous croyons que cette liste peut encore étre augmentée. Le Sphagnum intermedium Russ., espèce de création récente, dont la distri- bution géographique est encore peu connue, et le S. Dusenii Russ. et Warnst., qui — en compagnie du S. obtusum, désormais fran- çais — s'avance à l'ouest jusqu'à Anvers, se rencontreront trés probablement en France. Enfin on peut regarder comme possible l'existence, dans la région élevée de nos Alpes, du S. Lindbergii Schp., espèce septentrionale retrouvée dans les Sudétes etles Alpes limitant la Styrie et le Salzbourg. Par contre, les S. Aongstrómii C. Hartm. et Wulfianum Girgens., qui complètent la série des Sphaignes européennes, sont des espéces strictement septentrio- nales et n'ont aucune chance d'étre jamais trouvées en France. Nous donnons dans le tableau ci-aprés la liste des vingt-huit espèces de Sphaignes françaises, disposées suivant les sections naturelles du genre Sphagnum, et portant chacune un numéro d'ordre. Nous avons intercalé, à leur place respective, les trois espéces dont la présence est possible en France; ces espéces ne portent pas de numéro d'ordre et sont imprimées en lettres 022 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. italiques. Enfin nous avons ajouté entre parenthèses, et en les pla- cant sur un plan différent, les deux espèces qui complètent la série des Sphaignes européennes. On pourra ainsi d'un seul coup d'œil comparer la liste des Sphaignes de France à la liste totale des Sphaignes d'Europe. SPHAGNA CYMBIFOLIA. 1. Sphagnum cymbifolium (Ehrhart ex p., 1780), Russow, 1894. 2. S. imbricatum (Hornschuch) Russow, 1865 (S. Austin? Sulli- vant). S. intermedium Russow, 1894. 3. S. papillosum Lindberg, 1872. 4. S. medium Limpricht, 1881. S. ACUTIFOLIA. 5. fimbriatum Wilson, 1847. Girgensohnii Russow, 1865. Russowii Warnstorf, 1886. fuscum (Schimper) von Klinggräff, 1872. tenellum (Schimper) von Klinggräff, 1872. Warnstorfii Russow, 1887. quinquefarium (Lindberg in Braithwaite, 1880) Warnstorf, 1886. 12. S. acutifolium (Ehrhartex p. 1788) Russow et Warnstorf,1888. 13. S. subnitens Russow et Warnstorf, 1888. 14. S. molle Sullivant, 1846 (S. Muelleri Schpr). e Uo tn jo to to UG. to S. CUSPIDATA. S. Lindbergii Schimper, 1858. 15. S. riparium J. Aongstróm, 1864. 16. S. cuspidatum (Ehrhart ex p.) Russow et Warnstorf, 1889. S. Dusenii (C. Jensen, 1890) Russow et Warnstorf, 1889. 17. S. obtusum Warnstorf, 1877 (emend. Russow, 1889). 18. S. recurvum Palisot de Beauvois, 1805 (emend. Russow et Warnstorf, 1889). 19. S. molluscum Bruch, 1825. S. SQUARROSA. 20. S. squarrosum Persoon msc., Swartz, 1801 (nomen). CORNU. — NOTE SUR LE QUASSIA AFRICANA. 5923 21. S. teres J. Aongstróm, 1861. (SPHAGNA TRUNCATA). (Sphagnum Aongstrómii C. Hartmann, 1858). S. RIGIDA. 22. S. compactum De Candolle, 1805 (S. rigidum Schimper). (S. POLYCLADA). (S. Wulfianum Girgensohn, 1860). S. SUBSECUNDA. 23. S. laricinum R. Spruce, 1847 (S. contortum Schultz, 1819). 24. S. isophyllum Russow (1865), 1894. 25. S. subsecundum (Nees d'Esenbeck ex p. 1819) Russow, 1894. 26. S. inundatum Russow, 1894. 21. S. Gravetii Russow, 1894. 28. S. Pylaiei Bridel, 1827. M. Cornu fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LE QUASSIA AFRICANA H. Bn; par M. Maxime CORNU. J'ai l'honneur de présenter à la Société des échantillons vivants et fleuris du Quassia africana H. Bn provenant de nos serres. I Le Quassia africana est une espéce curieuse et intéressante pour les propriétés officinales qu'on lui attribue par analogie, mais peut-étre uniquement parce que c'est la seconde espéce con- nue du genre Quassia, genre qui pendant longtemps n'a été re- présenté que par le Quassia amara. Ce nom de Q. amara, que l'on emploie souvent dans les offi- cines pour désigner un médicament amer, y est appliqué aux co- peaux du Picrena excelsa, plante fort différente, dont les produits semblent beaucoup plus communs et plus faciles à obtenir soit à l'état sauvage, soit à l'état cultivé. Le Quassia amara vrai est une plante équatoriale, connue sou- vent sous le nom de Quassia de Surinam. Elle est d'une culture très difficile dans nos serres, du moins elle est délicate, elle y 524 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. pousse faiblement ; c’est d’ailleurs une plante rare. Nous en pos- sédons plusieurs exemplaires provenant du bouturage des rameaux d’un pied unique, soumis à une culture intensive; ce pied pro- vient, je crois, d’un envoi du Jardin botanique de la Martinique, à l'époque où il était sous l’habile direction de M. Thierry. Dans cette espèce, les feuilles sont imparipinnées à trois ou cinq folioles le plus souvent; le pétiole commun est ailé. Le Quassia amara présente la particularité assez remarquable d’être recherché, au milieu de toutes les autres espèces, par cer- tains insectes. Dans nos serres, les grandes blattes en sont parti- culièrement friandes; elles dévorent les feuilles et rongent l'écorce des jeunes rameaux, de maniére à causer de trés sérieux dom- mages. Dans ces temps derniers, nous avons eu, sur les spécimens cultivés, de furieuses attaques. Ces insectes ont la même prédilec- tion pour le Q. africana, dont les feuilles sont fortement attaquées. Les plantes d'herbier témoignent d'altérations de mème nature, que j'ai retrouvées, non sans étonnement, sur les échantillons du Muséum. Le Q. amara et le Kickæia africana, deux plantes trés rares dans les serres, paraissent être particulièrement goûtées par les blattes. Les listes spéciales relatives au Gabon signalaient la présence d'un Quassia africana, recueilli autrefois par le R. P. Duparquet. Dès 1886, j'avais indiqué à M. D. Pierre, lorsqu'il fut nommé directeur du Jardin d'essai de Libreville, certaines espéces comme trés désirables pour les cultures du Muséum, Strophantus, Strych- nos, Quassia, etc. Il A plusieurs reprises M. Pierre m'adressa des graines sous le nom de Quassia africana, qui, disait-il, était bien connu dans la co- lonie. Les graines étaient envoyées en général s(ratifiées pour con- server la faculté germinative, et extraites du fruit lui-méme. Aprés plusieurs essais infructueux, l'un des essais réussit et la germination eut lieu. La plante issue de ces graines montra une apparence assez sem- blable à celle du Quassia amara; elle se développa assez vigou- reusement en un petit arbuste à rameaux dressés et formes à feuilles imparipinnées et à nervure médiane ailée. Nous pensions tenir le CORNU. — NOTE SUR LE QUASSIA AFRICANA. 525 Q. africana, et le port de la plante paraissait confirmer la déter- mination de la graine. Pendant deux ou troisans, cette apparence se conserva. Mais tout d'un coup, dans les divers individus cultivés, il se produisit une modification importante : l'une des pousses nouvelles s'élanca en un jet puissant et gréle; les feuilles restèrent courtes sans s'étaler et se développer, ce jet devint véritablement sarmenteux et presque volubile. La disposition des rameaux fut absoluments distincte de ce qu'elle avait été jusqu'alors; on vit ap- paraitre des vrilles, qui n'existent pas dans le genre Quassia. Cette plante présenta alors une ressemblance trés grande avec une espéce qui m'avait été envoyée de Zanzibar par le R. P. Sacleux, notre excellent correspondant. Cette espèce avait été reçue à la fois à l’état de graines et à l'état fleuri, j'avais pu la détermi- ner et j'avais reconnu le Paullinia pinnata L., espèce ubiquiste. La présence des vrilles trés particuliéres, la forme des feuilles per- mirent la comparaison; la ressemblance des graines, dont on avait conservé des analyses et des échantillons, confirma l'assimilation. Disons, en passant, que le Paullinia pinnata existe dans l'Her- bier général du Muséum, provenant de localités trés diverses: des Antilles, de la Guyane, du Paraguay et méme du Gabon (recueilli par le R. P. Duparquet); ces déterminations ont été vérifiées par l'éminent spécialiste, M. le professeur Radlkofer, de Munich. La plante avait été étiquetée d'abord Quassia africana, léti- quette fut changée et le nom rayé de nos Catalogues. J'ai montré, il y a déjà plusieurs années, à mon ami M. le D" Hec- kel, cette plante prise par nous, par erreur, pour le Quassia amara ; il put la voir en bon état de vie et de santé dans nos serres; elle n'a pas encore fleuri, quoique cultivée déjà depuis un bon nombre d'années. Il put se procurer des échantillons du Quassia africana véritable. L'un de ses élèves publia à ce sujet un travail assez étendu, dans le Bulletin de l'Institut colonial de Marseille, sur le Quassia, et justement sur la plante que l'on peut confondre avec lui; il erut pouvoir la désigner sous un nom nouveau (1). Ce Mé- moire intéressant renferme des détails anatomiques et thérapeu- tiques, ainsi que des analyses, et plusieurs fois sera cité ici. Les feuilles du Paullinia pinnata L. (Serjania curassavica (1) Sur le Quassia africana H. Bn et le Pancovia Heckeli Claudel, qui lui est substitué; par le D" Claudel, préparateur à la Faculté des sciences de Mar- seille, 1894. 526 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Radlk.) présentent, comme celles du Quassia amara, cinq folioles, nées sur un pétiole largement ailé; mais ces folioles sont for- tement dentées, ce qui permet à première vue de les en séparer. Pour le Q. africana, les échantillons d'herbier faisaient voir la feuille adulte dont le pétiole est à peine ailé; il était naturel de penser que les feuilles jeunes et les feuilles adultes différaient un peu, el c'est ce qui nous avait induit en erreur, M. Claudel termine son étude en disant que la plante « ne ren- ferme aucun principe susceptible d'application thérapeutique ». Cependant on peut citer, en contradiction avec cette affirmation, le passage suivant qui se rapporte au Paullinia pinnata (sauf er- reur de détermination) : « Cette espéce... passe auprès des nègres pour un poison violent. Ils emploient la racine et les graines (1). » Peut-étre le savant professeur auquel il emprunte cette opinion n'a-t-il pas fait porter ses investigations sur les parties actives de la plante. IH M. Claudel a eu l’heureuse fortune de recevoir de M. le D" Heckel des échantillons importants de bois de Q. africana, sur lesquels il a pu exécuter une série de curieuses analyses, qui sont du plus grand intérêt. Il a accompagné ce travail d'une étude botanique sur les Q. africana et Q. amara comparés, étude qui renferme quelques inexactitudes. J'ai pensé qu'il n'était pas inutile de reprendre l'étude de ces espéces sur des matériaux frais et d'indiquer les points à redresser dans ce travail qu'on m'a fait l'honneur de m'envoyer; j'ajouterai que les études pratiquées sur le sec offrent des difficultés autre- ment grandes que sur le vivant. J'envoie, lorsque l'occasion s'en présente, un grand nombre de graines à nos correspondants des colonies; le Gabon a reçu en outre, depuis plus de dix ans, un nombre considérable d'espéces vivantes importantes. En échange, on nous envoie quelques graines qui sont toujours recues avec plaisir pour enrichir les serres. Je recus, en 1894, de M. Chalot, jardinier chef du Jardin d'essai de Libreville, des graines étiquetées Quassia africana. Elles dif- (1) Plantes utiles des colonies francaises, par M. de Lanessan, Paris, Chal- lamel (1886), p. 817. - CORNU. — NOTE SUR LE QUASSIA AFRICANA. 527 féraient considérablement de celles qui m’avaient été adressées par son prédécesseur M. Pierre et qui avaient heureusement germé. Elles étaient constituées par un akène de couleur bistre, clavi- forme, renfermant une graine noire. La plante m'avait déjà été envoyée par ce dernier sans nom dès les premiers temps de son arrivée, Ces graines germèrent aisément; elles donnèrent des feuilles d’abord simples, qui devinrent trifoliées, puis quinquéfoliées. L'apparence se rapprochait encore beaucoup des plantes du Paul- linia précédent; puis la plante se caractérisa de plus en plus et, ces jours-ci, elle se montra en fleur. La détermination ou plutót la vérification fut aisée, c'était bien le Q. africana cette fois. Le Quassia africana a été décrit par H. Baillon (1), sur une plante de l'Herbier du Gabon recueillie par le R. P. Duparquet. Il l'avait d'abord placée dans le genre Simaba (2), puis.il réunit dans le méme genre les Simaba avec les Quassia. Il donne une figure, malheureusement un peu confuse pour la forme et la dis- position des feuilles. Le Quassia africana de nos serres se présente comme une pe- tite plante ligneuse, entiérement glabre (3), non ramifiée, à tige droite, haute de 45 à 60 centimétres, couronnée par un bouquet de feuilles et s'amincissant en une petite grappe de fleurs, termi- nale. Les feuilles sont d’âge différent; les plus inférieures, les plus anciennes, sont les unes simples, sessiles; les autres, entremélées aux précédentes, imparipinnées à cinq folioles. Ces folioles sont elliptiques, terminées par une partie étroite, allongée et pointue : elles sont souvent contournées. Au-dessus de ces feuilles se trouve une partie d'axe qui a poussé vigoureusement et ne présente que de simples bractées étroites. Enfin, à la partie supérieure, le bou- quet de feuilles renferme, comme le groupe situé au-dessous, plusieurs feuilles à cinq folioles; les supérieures, plus petites, entourent assez étroitement la grappe florale; leur pétiole est plus court. Elles sont trés différentes des plus inférieures, qui atteignent 20 centimétres de long et dont le pétiole atteint 1 décimétre; lin- (1) Adansonia, t. VIII (1867-1808), p. 89. (2) T. VII, p. 381. : (3) Au microscope, elle présente des poils rares, courts, robustes et tout à fait isolés. 528 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. tervalle entre les deux paires de pinnules égale 5 centimétres; dans les feuilles courtes, le pétiole est presque nul, l'intervalle de deux pinnules est réduit à 2 ou 3 centimètres. La grappe florale est simple et renferme une trentaine de fleurs blanches, trés faiblement rosées à la base; cette couleur est due seulement à l'ovaire que l'on voit par transparence ; cette grappe a 3 centimétres de longueur et 3 centimétres de diamétre, elle est dense. Les fleurs les plus jeunes sont situées vers la partie supé- rieure; l'axe commun est bien plus gréle que la tige qu'il pro- longe. Les fleurs ont 1 cent. 1/2 de longueur; elles sont relativement grandes. Elles sont briévement pédonculées et elles sont nées à l'aisselle d'une bractée longue et étroite. Elles sont d'abord cylin- driques, un peu étranglées dans le milieu, puisles pétales se séparent au sommet et s'étalent en se recourbant au dehors. La présence des feuilles de deux âges différents, séparés par une portion de tige portant uniquement des bractées, n'est pas sans exemple dans nos serres ; les Myristica (M . Kombo notamment) sont dans ce cas. Ici cette particularité permet de reconnaitre qu'il y à eu plusieurs périodes successives de repos et d'activité végétative, comme cela se montre pour diverses espéces. On sait qu'il y a, dans les pays chauds, des zones présentant deux saisons sèches et deux saisons humides; certaines plantes reproduisent dans leur végé- tation une allure analogue. Cela n'est point dû aux circonstances extérieures, mais bien à un caractère spécial d'adaptation de la plante,caractère qui se conserve au milieu de conditions trés diffé- rentes. Ainsi nous cultivons en pleine terre, dans le Jardin d'hiver, une espèce du genre Erythrina, qui pousse côte à côte avec d’autres plantes fort diverses. La serre est maintenue à une tem- pérature constante de 10 degrés environ au minimum. Les varia- tions de nos saisons se font sentir sur tous les végétaux de la serre et, malgré la période normale de notre climat, la plante se dépouille deux fois de ses feuilles et reprend deux fois sa végétation. Quant au Quassia africana, il se trouve côte à côte avec des espèces qui ont poursuivi leur période de végétation régulière ; cependant, en deux années, il a présenté quatre couronnes de feuil- lage. On sait que le Gabon est soumis à une grande et à une petite saison des pluies, séparées par une pelite et une grande saison CORNU. -— NOTE SUR LE QUASSIA AFRICANA. 529 sèche. Il semble que le Q. africana se soit conformé aux saisons de son pays natal. La plante, d’après l’âge auquel nous l'avons vue fleurir et la taille réduite qu'elle présente à ce moment, est et ne peutétre qu'un petit arbuste; c’est ce que montraient les photographies que m'a fait voir M. Heckel. Au Gabon, elle pousse, paraît-il, dans un terrain trés sec, dans la brousse; dans nos serres où une humidité abon- dante et un sol suffisamment arrosé lui ont été libéralement four- nis, le Quassia est resté petit: en sol trés fertile, il ne semble pas qu'il puisse devenir un petit arbre. L'inflorescence termine la tige; cette tige se ramifiera sans doute n émettant des rameaux à l'aisselle des feuilles encore vi- vantes ou des feuilles tombées. Ce ne sera point un tronc recti- ligne, si les inductions ne nous trompent pas. La deseription de M. Baillon est bonne, il y a cependant quel- ques points qu'il convient de rectifier; cette diagnose a été repro- duite par M. Claudel, je ne la reproduirai pas. Les feuilles pa- raissent fortement nervées; le faible sillon des nervures sur le limbe foliaire des spécimens secs tient probablement à la pression vigoureuse qui a précédé la dessiccation : ces nervures sont réti- culées en arcades, comme dans le Q. amara, dont la nervation est de méme bien moins visible sur les échantillons secs. Le calice à cinq lobes arrondis ne s'écarte jamais, il reste au contraire étroitement appliqué sur la base des pétales avec lequel il forme une sorte de demi-sphére; la figure de Baillon le montre à tort écarté des pétales. La dessiccation a pu faire naitre cette dis- position sur le sec. Les pétales ne sont pas subspatulés, mais à bords presque pa- ralléles ou trés longuement elliptiques; ils sont échancrés au sommet, à cause de la préfloraison tordue, rétrécis à la base et velus, laineux du côté intérieur à leur insertion. Ils sont forte- ment canaliculés du cóté intérieur; ils s'étalent en se recourbant quand la fleur est épanouie complétement; ils sont assez épais et charnus. Les étamines sont supportées par une glande dont la partie infé- rieure est atténuéé et stipitée; la partie supérieure est recourbée en forme de selle de cheval et arrondie au sommet. Elle est lai- neuse sur les bords trés obtus : toutes ces glandes ne sont pas de méme taille; celles qui sont superposées aux sépales sont deux T sini. (SÉANCES) 34 530 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. fois plus larges que les autres et s’incurvent le plus. Ces étamines sontau nombre de dix, dont cinq plus grandes, insérées sur les glandes les plus grosses, et le filet est d’un cinquième plus long. Il y a cinq carpelles opposés aux pétales, libres d'adhérence entre eux ; mais les cinq styles sont soudés étroitement dés la base. Ils se soudent en un style unique cannelé, qui s'atténue au sommet et se termine par un stigmate plus ou moins plat et bombé au-dessus .d'un léger étranglement. Les fruits sont des akénes caviformes, obtus, rétrécis à la base, comprimés, de couleur bistre et renfermant une graine nnig noire, insérée du côté intérieur. M. Claudel n’a apporté aucune observation nouvelle sur la fleur et s'est borné à reproduire les diagnoses primitives ; on voit qu'il y avait quelque intérêt à examiner de plus prés, et sur le frais, la structure de la fleur. Ajoutons que les fleurs épanouies sont extrêmement caduques et qu'il ne reste sur les échantillons d'herbier que des fleurs évi- demment à l'état de bouton imparfaitement épanoui. Iy Si l’on fait une coupe transversale de la tige jeune et mince (3 à 4 millimètres) de Quassia africana, on voit une moelle cen- trale, un corps ligneux et une écorce occupant à peu près la même longueur sur le rayon partant du centre. L'épiderme est formé de petites cellules cuticularisées extérieurement ; épaissies, mais non cuticularisées du cóté intérieur. Cà et là, quoique trés rarement, certaines cellules s'allongent en un poil conique, à parois trés épaisses, ayant deux ou trois fois la longueur de la cellule épider- mique ordinaire. M. Claudel pense à tort que la glabrité est absolue. Au-dessous on voit des cellules plus grandes allant en croissant jusqu'au milieu de la partie corticale; ces cellules ont un contour elliptique déprimé, à méats; elles présententune quantité plus ou moins grande de chlorophylle; quelques-unes renferment .des macles sphériques d'oxalate de chaux. Dans la partie médiane de l'écorce, on rencontre une zone à cellules plus nettement poly- .gonales, plus grandes, à parois plus minces et épaissies à leur point de rencontre; ces cellules , qui paraissent bien moins ri- -gides que les autres, sont souvent. affaissées, écrasées et les parois CORNU. — NOTE SUR LE QUASSIA AFRICANA. 531 arrivent àse toucher presque; en dedans et en dehors on trouve les mémes cellules vertes, moins riches cependant en chlorophylle du cóté intérieur. La tige, quoique jeune, sesubérifie à une faible hauteur au-des- sous de son extrémité; cette modification donne naissance à des plaques d'un jaune nankin trés pàle : l'épiderme se segmente par une cloison; la cellule dérivée inférieure se cloisonne à son tour en donnant successivement une série de cellules en file qui sou- lévent l'épiderme et en déterminent la rupture. Ces cellules de liége sont généralement presque vides de contenu et sont occupées par de l'air; cà et là quelques-unes renferment un globule oléagi- neux irrégulier. Sur les bords de l'ilot subéreux on voit aisément l'origine de ce liége aux dépens de l'épiderme. M. Claudel n'a pu reconnaitre ni cette origine, ni la limite entre l'assise subéreuse et le parenchyme vert. À la limite intérieure de la couche chlorophyllienne, évidem- ment dans le péricyele, on rencontre des faisceaux de fibres grou- pées en arcs courts, constitués par un petit nombre d'éléments; ces fibres sont blanches, épaisses, à lumen plus ou moins large. À droite et à gauche de chacun de ces faisceaux et au contact immédiat, on remarque des cellules à parois trés épaisses, à cavité étroite, parcourues par des canalicules gréles; elles sont analogues aux cellules pierreuse de la poire, des Magnoliacées, des Rosacées ; leur contour est polygonal et parfois rectangulaire. Entre ces cellules épaisses et les réunissant entre elles, existent des cellules à parois bien plus minces, souvent rectangulaires. Le contenu de ces cellules est trouble et coloré en gris ou en brun, extrémement pále; ce sont des cellules chargées d'un contenu particulier, trés distinct de celui de toutes les autres cellules. La paroi est plus épaisse que celle des cellules à chlorophylle, l'apparence est différente; elles se distinguent assez bien par leur seule forme. M. Claudel a vu les premiéres, quoiqu'il ne les représente pas et ne signale pas les secondes ; peut-être n'existent-elles plus dans les üges trés anciennes. Les spécimens de l'herbier les montrent cependant. Plus intérieurement se trouve le liber, à parois minces, fibri- formes; il présente en général quelques éléments épais, isolés ou 532 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. groupés par deux ou trois; ce liber offre des parois molles, sou- vent déformées sur la coupe transversale. Le bois est dense, formé pour la plus grande partie des fibres ligneuses avec quelques vaisseaux, surtout vers la partie qui con- fine à la moelle. Il est parcouru par des rayons médullaires rapprochés les uns des autres, constitués par un seul rang de cellules, allongées dans le sens du rayon et assez étroites; elles sont épaisses et ponctuées. Ces rayons se continuent à travers le liber par des lignes de cellules minces, qui deviennent plus larges et plus nombreuses aux points où se termine le liber mou; elles renferment souvent de la chlorophylle en cette région. Les vaisseaux ne sont pas trés larges; les plus étroits, souvent écrasés et détruits à la partie périphérique de la moelle, sont, sui- vant leur taille, spiralés, rayés, ponctués ou aréolés. Le bois se termine dans la moelle par des sortes de coins vasculaires où les vaisseaux sont accolés les uns aux autres et vont en diminuant de diamètre. Les fibres ligneuses sont très régulièrement disposées en files parallèles aux rayons médullaires; cette régularité est troublée par la présence de vaisseaux, mais reprend au-dessus et au-dessous. La moelle est formée de cellules polygonales arrondies dont quelques-unes renferment des sphéro-cristaux d'oxalate de chaux. Les cellules périphériques sont plus étroites, plus nettement polygonales, elles présentent des parois qui épaississent avec l'áge; les premiéres qui se montrent avec une paroi fortement ponctuée sont situées à quelque distance des coins vasculaires, terminaison interne du cylindre ligneux. Dans les tiges de plantes, sans doute plus ágées, comme le mon- trent des fragments empruntés à l'herbier, les parois de toutes les cellules sont trés fortement épaissies. sur la coupe longitudinale, les rayons médullaires se présentent comme discontinus; ils sont constitués par des lignes de quelques cellules superposées; aux points où la coupe est perpendiculaire au rayon, on voit aisément cette disposition; les cellules ont un contour elliptique sur les parties latérales et tronqué sur les faces horizontales. Entre ces rayons médullaires, trés nombreux d'ailleurs, ser- pentent les fibres ligneuses qui sont flexueuses ; les vaisseaux n'ont CORNU. — NOTE SUR LE QUASSIA AFRICANA. 533 pas non plus une direction rectiligne, et les plus gros ont parfois la disposition de lignes brisées. Sur une coupe radiale, les rayons sont formés de cellules dis- posées en strates horizontales; les cloisons horizontales se corres- pondent exactement; les cloisons verticales sont plus ou moins obliques; les fibres et les vaisseaux sont le plus souvent entamés par les coupes. Les cellules spéciales qui accompagnent les cellules scléreuses de l'écorce ne sont pas les seules à présenter un contenu parti- culier. Les fibres à parois épaisses, réunies en faisceaux arqués à la périphérie du liber, présentent parmi elles certains éléments qui sont des sortes de laticiféres scléreux. La coupe longitudinale met en évidence leur contenu trouble et épais. Par un phénoméne d'optique trés explicable, qu'on retrouve dans les tubes de verre capillaires, elles se présentent de profil avec une cavité qui parait plus grande que sur la coupe transver- sale; dans ce dernier sens, les cavités paraissent trés réduites et le contenu à peine visible. Quelle est la substance renfermée dans ces éléments, dans is fibres ou dans les cellules? J'ai essayé de la colorer de diverses manières sans y parvenir; les sels de fer, l'acide rosolique et l'hématoxyline sous diverses formes, diverses couleurs d'aniline, la fuchsine, les bruns, les verts, les bleus, la teinture de gaiac et l'eau oxygénée, l'acide osmique, etc., ne m'ont donné aucun résultat : j'espérais pouvoir avoir une indication par les agents micro-chimiques; les réactifs de la quassine ne m'ont pas fourni d'indication nette. La couleur naturelle du contenu disparait dans la glycérine pour reparaitre quand on lave la coupe, méme aprés plusieurs jours. L'iode le colore comme tout le reste d'ailleurs, mais la teinte disparait quand on lave. Il m'a semblé que les sections traitées par l'eau de javelle faible, abandonnées à l'air et observées ensuite dans l'acétate de soude, permettaient de mieux percevoir la couleur brune. Sur la coupe longitudinale les cellules sont disposées en lignes longitudinales; leur contour est quadrangulaire. Elles sont en contact direct avec les cellules épaisses qui paraissent alterner avec elles. Sur un fragment de tige emprunté à l'Herbier, j'ai observé 934 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. un bien plus grand nombre de ces cellules scléreuses, groupées assez irréguliérement ; elles y forment une zone presque continue. Quelques cellules à parois moins épaisses sont interposées cà et là; elles se montrent en nombre assez considérable à l'extérieur des cellules scléreuses; ce sont justement les éléments considérés plus haut; sur le sec ils paraissent vides et clairs. Sur la coupe longi- tudinale, ils se mélent irréguliérement aux files des cellules sclé- reuses dont ils interrompent la série. Les parois sont rectilignes et ponctuées. Elles se reconnaissent aisément sans réactif. Je n'insisterai pas sur toutes les différences que présente l'ana- tomie de la tige jeune avec ce que décrit M. Claudel, il est pro- bable que l'áge vient introduire des modifications. sur les fragments tirésde l'herbier et à peine plus gros que ceux qui sont décrits ici, tous les éléments se retrouvent, mais les parois sont bien plus épaisses et lignifiées. Dans le Q. amara, la structure de la tige est presque identique; les éléments m'ont paru étre un peu plus gros, mais cela tient peut-être à ce que j'ai examiné une plante âgée de huit ou dix ans, comparativement avec une tige de deux ans de Q. africana. On voit dans l'écorce la même disposition de l'épiderme, de la couche herbacée, des fibres épaisses, des cellules pierreuses, des cellules à contenu granuleux, du bois et de la moelle. Il existe de méme dans le bois des rayons médullaires étroits, formés de files de cellules; ces rayons sont nombreux; ils sont discontinus sur la coupe longitudinale; les fibres ligneuses, les vaisseaux, les élé- ments de la moelle sont trés analogues. Sur l'écorce de la tige jeune on rencontre parfois comme dans le Q. africana de trés rares poils, courts et épais. La similitude de structure est donc trés grande. Dans la zone écrasée de l'écorce, les cellules aplaties présentent à leurs angles un peu plus épaisun trés étroit méat qui ne semble pas exister dans le Q. africana, peut-étre parce que l'épaississe- ment est moindre; cela peut d'ailleurs tenir à l'àge respectif des deux plantes. Une différence capitale se montre entre les deux plantes, si l'on applique les réactifs chimiques. Le Q. africana, traité par une solution d'acétate de fer, ne présente qu'une coloration faible CORNU. — NOTE SUR LE QUASSIA AFRICANA. 535 et qui se réduit à la zone périphérique de la tige; le Q. amara, au contraire, est trés énergiquement coloré en noir intense; la présence du tanin est dénotée comme trés abondante. Si l'on applique l'observation microscopique sur des coupes minces, on remarque que, dans le Q. africana, le noircissement est produit dans les cellules de l'épiderme seul ou dans quelques rares cellules immédiatement placées en dessous et en contact avec lui. Dans le Q. amara, le noircissement se montre dans les mémes cellules, mais surtout dans les cellules de l'écorce et de la moelle; ces cellules sont isolées les unes des autres sur la coupe transver- sale et se distinguent avec peine des autres par leur contenu. La coloration se produit soit sur la partie liquide, soit sur des glo- bules irréguliers que le réactif met en évidence. Sur la coupe lon- gitudinale, on remarque qu'elles sont superposées en files; elles sont en général aussi longues que larges et sont là aussi trés sem- blables aux cellules voisines. Cette pauvreté en tanin du Q. africana avait été indiquée par M. Claudel : opérant sur l'extrait aqueux, il n'obtint pas de colora- tion avec les sels de fer et conclut qu'il n'y a pas de tanin : on a vu qu'il en existe, mais peu, et dans une situation trés localisée. Je ne veux pas me lancer dans l'étude des tiges volumineuses du Q. amara; cela m'entrainerait trop loin de mon sujet ; la question a été étudiée spécialement par M. G. Planchon (1) et par M. de Lanessan (2), pour la reconnaissance des drogues simples. Si l'on fait une coupe transversale du pétiole de la feuille du Q. africana, on remarque que la structure est trés analogue à celle dela tige telle qu'elle a été étudiée plus haut dans sa partie la plus jeune; les éléments corticaux et ligneux sont moins abon- dants, mais les diverses particularités observées s'y retrouvent; le corps ligneux est presque entiérement circulaire, on pourrait le confondre avec celui d'une tige; mais au centre de la moelle se trouve un faisceau libéro-ligneux, dont les trachées correspondent (1) G. Planchon, Traité pratique de la détermination des drogues simples. Paris, Savy (1875), II, p. 79. (2) Hanbury et Fluckiger, Histoire des drogues, traduct. par de Lanessan avec nombreuses additions d'analyses anatomiques, II, p. 240. 536 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. à la face supérieure de la feuille; un petit arc de fibres épaisses le délimite du côté inférieur. Dans le corps ligneux on observe la même disposition des fibres ligneuses, des rayons médullaires et des vaisseaux. Ce qu’on ne retrouve pas dans le pétiole, ce sont les cellules pierreuses et les cellules à contenu trouble qui les accompagnent. Mais on observe les sphéro-cristaux de l'écorce de la moelle et la zone de cellules écrasées de l'écorce. Sur les cótes du pétiole on rencontre un prolongement en forme d'aile, beaucoup plus étroit que dans le Quassia amara. La struc- ture de cette aile est la méme que celle du limbe de la feuille. Le limbe de la feuille est relativement trés mince. La consis- tance en est cependant trés ferme; les nervures sont situées dans des sortes de dépressions; les folioles diversement contournées conservent leur forme, méme lorsqu'elles jaunissent et tombent. Nous avons vu cependant que la dessiccation et la pression les rendent planes dans les deux espèces de Quassia dans les herbiers. Cette rigidité est la conséquence d'une structure anatomique spéciale à diverses feuilles. Le tissu mince est consolidé par la présenee d'éléments épaissis. Ici ce sont de longues fibres flexueuses avec quelques processus latéraux qui passent en serpen- tant diversement au milieu des autres éléments; elles sont géné- ralement isolées les unes des autres, mais peuvent s'accoler; elles s'appuient sur l'épiderme de l'une des faces de la feuille et se dirigent vers l'autre face par un parcours plus ou moins oblique. Leurs parois sont trés épaisses; de profil, la cavité interne parait beaucoup plus grande qu'elle n'est en réalité sur la coupe, soit par suite de. la réfraction qui modifie l'apparence, soit par suite du gonflement de la couche interne de la membrane aprés la section, gonflement qui vient en partie combler l'ouverture de la fibre. Ces fibres ne sont pas en relation directe avec les nervures; une coupe tangentielle les montre s'entre-croisant diversement. Elles ne sont pas « immédiatement accolées à l'épiderme », comme le dit M. Claudel, et ne sont pas un véritable hypoderme. Il y a de nombreux exemples de formations analogues dans les plantes trés différentes ; j'en ai signalé divers exemples récemment dans le groupe des Crescentiées (1). (1) Bull. Soc. bot. de France, t. XLVII, p. 407, séance du 24 juillet 1896. CORNU. — NOTE SUR LE QUASSIA AFRICANA. 537 La feuille a la structure d'une feuille à demi molle; au-dessous de l'épiderme se voit une couche de cellules en palissade formant une rangée unique ; elles sont plus ou moins allongées et inclinées les unes sur les autres; arrondies par leur extrémité inférieure, généralement plus longues que larges. Immédiatement sur elles s'appliquent les cellules du tissu lacuneux de la face inférieure; ces cellules sont globuleuses elliptiques; elles laissent entre elles de grands méats et forment une premiére couche d'une ou deux épaisseurs seulement; au-dessous se montre le tissu lacuneux pro- prement dit, formé de cellules allongées, flexueuses, diversement contournées. Elles constituent des sortes de piliers, s'anastomosent et laissent entre elles des lacunes pleines d'air. Sur la face infé- rieure, ces cellules sont appliquées en une couche presque ininter- rompue, comme celle qui s'appuie sur les cellules en palissade. Les stomates paraissent être trés rares à la face supérieure de la feuille; ils sont trés communs à la face inférieure. Ils font saillie au dehors; ils ont une structure normale; les deux cellules stoma- tiques sont réniformes; elles sont épaisses ; leur cavité est inclinée obliquement de l'extérieur vers l'intérieur; au-dessous d'elles se trouve une lacune aérifére. Vues par la face supérieure, les cellules épidermiques offrent un contour sinueux et s'emboitent les unes dans les autres ; elles sont assez semblables sur les deux faces de la feuille. Dans le Quassia amara, la structure du pétiole est extrémement semblable et ne différe que par des points de détail; le massif ligneux, au lieu d’être circulaire, est assez nettement trigone; deux des angles correspondant aux deux ailes du pétiole et le troisième correspondant à la face inférieure. On y retrouve les mémes par- licularités : rayons médullaires nombreux formés d'un rang de cellules; moelle à éléments polygonaux et larges, faisceaux libéro- ligneux au centre; cristaux maclés d'oxalate de chaux ; zone écra- sée dans le milieu de la partie corticale. Comme diamètre, les élé- ments sont un peu plus grands, les vaisseaux surtout. Dans la zone écrasée, les cellules sont manifestement munies aux angles de méats étroits, d'ou l'air s'échappe difficilement. L'aile a la méme structure que le limbe des folioles. Ce limbe est trés analogue à celui que nous venons de décrire dans le Q. africana. 538 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1896. Contrairement à ce que dit M. Claudel, il est parcouru par des éléments épaissis fibriformes qui serpentent dans le tissu. J'ai constaté le fait sur les plantes vivantes cultivées au Muséum et sur des échantillons secs tirés de l'herbier; il doit donc y avoir eu quelque confusion dans les spécimens du G. amara étudiés par M. Claudel. On retrouve dans le pétiole les mémes réactions comparatives avec les sels de fer. Les coupes du pétiole du Q. amara se colo- rent trés fortement, celles du Q. africana ne paraissent pas se colorer. L'examen microscopique dénote une coloration trés res- treinte chez ces dernières, coloration confinée dans les cellules de l'épiderme, et par-ci, par-là dans une cellule sous-jacente. Dans le Q. amara, les mêmes éléments sont colorés, mais en outre diverses cellules de l'écorce et de la moelle sont teintées trés énergiquement comme cela a lieu dans la tige. V D'aprés ce que nous avons vu plus haut, la description du Q. africana doit étre un peu remaniée; celle du genre Quassia lui-même doit l'être aussi. Voici comment elle peut être présentée : Quassia. Flores hermaphroditi ; Calyx 5-partitus; Petala 5, elongata, calyce multo majora, contorta; Torus magnus sulcatus ; Stamina 10, basi tori inserta, filamentis filiformibus, squamulis brevi- bus villosis auctis; Ovarii lobi 5, toro insidentes, liberi breves; Styli in unum elongatum coaliti ; Ovula in loculis solitaria, pendula ; Drupæ 5, vel abortu pauciores, patentes breves, putamine crustaceo carinato ; Semen pendulum, testa membranacea; cotyledones plano-convexæ, car- nose ; radicula brevissima ; Arbores vel frutices intense amari, glaberrimi; Folia imparipinnata, petiolo alato foliolis oppositis, integerrimis; Racemi terminales, simplices vel ramosi; Flores magni, albi vel coccinei, pedicellis basi bracteatis. CORNU. — NOTE SUR LE QUASSIA AFRICANA. 539 La modification de la diagnose générique ne permet, à mon sens, ni de faire un genre nouveau, ni de fondre le genre Quassia dans un autre genre, Le Q. africana diffère du Q. amara par ses étamines qui sont inégales, de méme que les squamules qui les supportent; par ses fleurs étalées en étoile et tubuleuses seulement à leur base; par les styles, qui forment une colonne droite et non tordue; par les fleurs, qui sont blanches et non rouges. C'est un arbuste buissonnant, et non un arbre. Enfin la plante est extrémement pauvre en tanin, tandis que le Q. amara renferme cette substance en abondance. La diagnose du Q. africana pourrait être indiquée de la ma- niére suivante : Q. africana. Petala carnosa sulcata, basi villosa patentia ; Stamina 10, quorum 5 oppositipetala minora; filamentis filiformibus, squamulis inæqualibus stipitatis auctis ; Styli in unum, rectum, coaliti ; Stigmate disciformi ; Flores albi; Frutex ramosus, in Gabonia circa Libreville lectus. M. Hua, secrétaire, indique sommairement, pour prendre date au nom de l'auteur, l'objet d'une seconde Note de M. Finet, qui a pour titre : Sur le genre Yoania Maxim. Cette communication sera lue in extenso dans la prochaine séance. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 13 novembre, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce à la Société qu'elle a perdu deux de ses membres les plus estimés : M. l'abbé Faure, de Gre- noble (dont le secrétariat n'a appris qu'il y a peu de jours, par une lettre de M. Pellat, le décés, qui remonte au 14 sep- tembre dernier), et M. Barla, de Nice. MM. l'abbé Boullu, de Lyon, et Émile Boudier ont bien voulu rappeler les titres scientifiques de ces regrettés confrères. LETTRE DE M. l'abbé BOULLU A M. MALINVAUD. Lyon, 25 novembre 1896. Monsieur et cher confrére, Vous me demandez quelques lignes sur l'excellent ami dont je déplore la perte ; je vous aurais écrit à ce sujet si je n'avais pensé que vous étiez déjà informé. M. Faure, né en 1835 à Quaix, petit village au-dessus de Grenoble, alla terminer ses études littéraires au Rondeau, petit séminaire de cette ville. Le goüt de l'histoire naturelle était alors trés développé dans cet établissement; sa position est, en effet, on ne peut plus favorable pour la Botanique. Le jeune éléve, doué d'un remarquable esprit d'observation, s'adonna avec ardeur à cette derniére science. Après ses études théologiques, il fut réclamé par le Rondeau, où l'on avait pu l’apprécier pendant cinq ans. Il y devint successivement pro- fesseur, directeur, puis supérieur. Pendant les vacances, et dans les moments libres que lui laissaient ses fonctions, il faisait de fréquentes herborisations dans les Alpes. Membre BOUDIER. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. BARLA. 544 de la Société botanique de France, il ne pouvait que rarement assister aux sessions extraordinaires ; il a donc laissé peu de traces dans les Bul- letius. Cependant, en 1868, à la session de Pau, il signala l'apparition à Grenoble de l’Helodea canadensis et fit un court rapport sur une her- borisation aux Eaux-Chaudes. Son œuvre principale en botanique fut la fondation de la Société Dauphinoise, en 1874. Il eut bientót des correspondants dans presque toute l'Europe et en Algérie. Il ne se bornait pas à classer et à dis- tribuer les plantes qu'on lui adressait; avec de zélés collaborateurs (M. l'abbé Chaboisseau, M. Arvet-Touvet, etc.), il passait des semaines dans les montagnes pour augmenter la liste de ses centuries. Cette col- lection numérotée a fourni de précieux documents pour les études de phytographie et de géographie botanique et elle a répandu daus les her- biers les types de la flore si intéressante des Alpes dauphinoises. 9800 espéces ou variétés avaient été déjà distribuées, lorsque M. Faure, nommé vicaire général, dut quitter le Rondeau en 1888. Tout entier à ses nouvelles fonctions, il n'a peut-étre pas assez tenu compte de sa santé déjà affaiblie, et il est mort d'une fluxion de poitrine, le 14 sep- tembre dernier, aprés quelques jours seulement de maladie, à Muri- nais, prés de Saint-Marcellin (Isére). Veuillez agréer, etc. NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. BARLA; par M. Emile BOUDIER. La science vient encore de perdre un de ses plus fervents adeptes, en la personne de M. Barla, qui vient de mourir à Nice, sa ville natale, qu'il n'avait jamais quittée, le 5 novembre 1896. Né le 3 mai 1817, Jean-Baptiste Barla, bien connu des botanistes, surtout de la région méditerranéenne, s'est occupé toute sa vie de Sciences naturelles, mais surtout de Botanique et plus spécialement encore de Mycologie. Il a laissé plusieurs ouvrages importants : d'abord « Les Champignons de la province de Nice et principalement les espéces comestibles et vénéneuses ». Paru et édité à Nice en 1859, cet ouvrage commenca sa réputation. Neuf ans plus tard, en 1868, il fit paraitre son Iconographie des Orchidées, magnifique publication avec 63 belles planches en couleurs donnant un nombre considérable de figures repré- sentant avec force détails les espèces de sa région de cette belle famille ; puis, en 1876, une Étude(avec planche) du Xanthium spinosum. Ensuite, de 1885 à 1889, il donna dans la Société mycologique de France quel- ques Mémoires sous forme de « Liste descriptive ou raisonnée des Champignons de Nice », concernant les genres Amanita, Lepiota, Ar- 542 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. millaria, Tricholoma, et Clitocybe, Mémoires qui étaient un avant- goût d'un grand ouvrage, Flore illustrée des Champignons de Nice et des Alpes-Maritimes, qui a commencé à paraître en 1888, mais qu'il ne lui a pas été possible de continuer. Il est regrettable que ce bel ouvrage, orné de nombreuses et bonnes planches, ait été arrété dans sa publi- cation. Ces divers ouvrages sont déjà un bel élément de réputation pour M. Barla, mais là ne se bornent pas ses travaux : on a de lui une magni- fique collection, certainement la plus importante qui existe en ce genre, de Champignons moulés en plâtre sur nature et coloriés avec soin, comprenant 700 groupes représentant environ 500 espéces, qui font partie du Musée de Nice, que notre collègue a créé, constamment accru par ses dons et généreusement donné, avec l'immeuble qui le contenait et une rente suffisante pour son entretien, à sa ville natale. On peut voir, à l'Ecole supérieure de Paris, un grand nombre de ces Champignons, que M. Barla a fait mouler à nouveau et généreusement donnés à cet établis- sement. On trouve encore dans le Musée de Nice, dont Barla avait été nommé directeur en 1865, outre les nombreux dessins et aquarelles qu'il avait faits ou fait exécuter par un de ses collaborateurs et ami M. Fossat, sous le nom d’Icones Fungorum Agri Nicæensis; 17 volumes in-4^, d'où ont été tirées les planches des sept livraisons parues de sa Flore illus- trée des Champignons des Alpes-Maritimes, un herbier général des plantes de sa région et d'Europe; puis, car Barla s'occupait aussi de zoologie, une collection de poissons desséchés et préparés en 20 vol. in-folio et enfin 8 vol. in-4° d'Icones des poissons de sa région. Comme on le voit, l’œuvre de Barla est assez considérable et ce savant collégue sera certainement regretté par tous ceux qui l'ont connu. Tou- jours obligeant, prét à faire plaisir, possesseur d'une belle fortune, rien no lui coütait pour enrichir son musée bien-aimé, comme pour envoyer à ses correspondants et amis les espéces de sa région qu'il savait inté- resser. Sa mort laissera certainement un grand vide parmi les natu- E littoral méditerranéen et tous ceux qui ont été en relations avec lui. M. le Président annonce à la Société une nouvelle présen- lation. M. Van Tieghem fait à la Société la communication sui- vante : VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 543 SUR LES PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE, FORMANT LE GROUPE DES INNUCELLÉES OU SANTALINÉES ; par M. Ph. VAN TIEGHEM. Dans une série de Communications antérieures, j'ai montré qu'il existe parmi les Phanérogames un grand nombre de plantes dé- pourvues d'ovules et je les ai réunies, en définitive, dans un groupe distinct, sous le nom de Inovulées ou de Loranthinées (1). Ce groupe peut étre considéré soit comme une subdivision primaire de l'embranchement des Phanérogames, comme un sous-embran- chement, soit, puisque aussi bien il ne renferme ni Gymnospermes, ni Monocotylédones, comme une simple subdivision de la classe des Dicotylédones, comme une sous-classe. Il comprend actuelle- ment environ cent cinquanle genres, que, dans le travail pré- cédent, on a groupés en cinq familles. Dans quatre de ces fa- milles, d'aprés d'importantes différences dans la structure du pistil, qui est uniloculaire ou pluriloculaire, et dans la disposi- tion des sacs embryonnaires, dans ce qu'on peut nommer ici aussi la placentation du pistil, on a été conduit à distinguer des sous-familles. Si donc on admet, ce qui paraitra juste, que ces différences dans la structure de l'ovaire et dans sa placentation ont ici une valeur égale à celle qu'on leur attribue dans le groupe des Ovulées, il faudra bien se décider à élever au rang de famille chacune de ces sous-familles, ce qui portera à dix le nombre total des familles qui composent le groupe des Loran- thinées. Ce sont d’abord : les Nuytsiacées, caractérisées par le calice hétéromère; les Élytranthacées, par la corolle gamopétale et l'ovaire pluriloculaire ; les Dendrophthoacées, par la corolle gamo- pétale et l'ovaire uniloculaire; les Treubellacées, par la corolle dialypétale et l'ovaire pluriloculaire; les Loranthacées, par la corolle dialypétale et l'ovaire uniloculaire : cinq familles, toutes à fleurs pétalées et hermaphrodites, formant ensemble l'alliance des Loranthales. Ce sont ensuite : les Arceuthobiacées, caractérisées (1) Ph. Van Tieghem, Quelques conclusions d'un travail sur les Loran- thinées (Bull. de la Soc. bot. de Fr., séance du 8 mai 1896) et Sur l'orga- nisation florale des Balanophoracées (Ibid., séance du 26 juin 1896). 544 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. par un placente à sacs embryonnaires inclus et courbés en dedans; les Hélosacées, par un placente à sacs embryonnaires inclus et droits; les Ginalloacées, par un placente à sacs embryonnaires qui en sortent en se recourbant en dehors; les Viscacées, par l'absence de placente et la pluralité des sacs embryonnaires ; les Balanopho- racées, par l'absence de placente et l'unité du sac embryonnaire : cinq autres familles, toutes à fleurs apétales et unisexuées, formant ensemble l'alliance des Viscales. Ce vaste groupe une fois établi, j'ai dû me préoccuper d'en fixer exactement les limites, ce qui m'a conduit à examiner les plantes du groupe des Ovulées qui s'en rapprochent le plus, qui en con- stituent pour ainsi direla bordure et dont plusieurs y ont méme, à diverses époques, été incorporées. L'étude de cette bordure m'a fourni quelques résultats nouveaux, dont l'exposé sommaire fait l'objet de la présente Note. Il convient tout d'abord de la bien définir. Elle comprend toutes les Phanérogames ovulées dont l'ovule, dépourvu à la fois de nucelle et de tégument, se réduit, non pas au nucelle, comme disent à tort tous les auteurs qui se sont occupés de ces plantes, mais au funicule, ou mieux à la foliole ovulaire tout entière, non différenciée ici en pétiole et limbe. Chez ces plantes, qu'on peut nommer toutes ensemble les In- nucellées, la cellule mére de l'endosperme et de l'oosphére, ce qu'on appelle improprement le sac embryonnaire, prend naissance directement, quelque part sous l'épiderme, dans l'écorce méme de la foliole ovulaire, sans que cette écorce se souléve en ce point au-dessus de la surface générale, par suite d'une croissance nou- velle, pour produire cette émergence spéciale qu'on nomme un nucelle. Elles sont donc exactement intermédiaires entre les Ino- vulées et les Ovulées nucellées, que tout le monde connait, et c'est précisément ce qui leur donne, à mon sens, un trés grand intérét. Ainsi défini, le groupe des Innucellées comprend, pour le mo- ment, dix familles, savoir : les Santalacées, les Arionacées, les Schæpfiacées, les Sarcophytacées, les Myzodendracées, les Opilia- cées, les Anthobolacées, les Olacacées, les Aptandracées et les Harmandiacées. Les Santalacées en étant la famille la plus importante et jusqu'à présent la mieux connue, celle qui forme pour ainsi dire le VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 945 noyau du groupe, on pourra aussi donner à l'ensemble le nom de Santalinées. Il faut maintenant procéder d'abord à l'examen sommaire de chacune de ces familles, en insistant sur l'objet particulier qu'on a en vue et laissant tous les développements pour un Mémoire ultérieur. Aprés quoi, on résumera les conclusions de cette étude relatives à la création du groupe des Innucellées et à l'établisse- ment d'une classification nouvelle des Phanérogames, fondée sur l'ovule. 1. SANTALACÉES. Prenant ici les Santalacées dans un sens plus restreint que MM. Bentham et Hooker, on en distrait d'abord la tribu des Antho- bolées et celle des Grubbiées, qui doivent constituer deux familles distinctes, puis encore le genre Myzodendrum, qui est aussi le type d'une famille autonome, et enfin les deux genres Arjona et Quin- chamalium, qui doivent former un groupe indépendant. Ainsi limitées, les Santalacées ont, comme on sait, une fleur apétale, à calice concrescent avec le pistil, ce qui rend l'ovaire plus ou moins complètement infère, à étamines en méme nombre que les sépales auxquels elles sont superposées et avec lesquels leurs filets sont concrescents dans une plus ou moins grande lon- gueur. Au-dessus de la séparation du pistil, les sépales stamini- féres demeurent concrescents bord à bord en un tube plus ou moins long, dont la face interne est tapissée par un disque necta- rifère, ordinairement prolongé entre les sépales par autant de lobes plus ou moins saillants. Uniloculaire dans toute sa lon- gueur, l'ovaire a un placente central libre portant au-dessous de son sommet autant d'ovules pendants qu'il y a de carpelles, super- posés à ces carpelles, ordinairement trois. L'ovule est dépourvu de tégument, nu, comme on dit, et l'on sait, notamment depuis le beau travail de M. Guignard (1), comment s'y forme et s'y déve- loppe le sac embryonnaire dans les trois genres Thesium, Santa- lum et Osyris. Tous les auteurs qui ont étudié cet ovule, y compris M. Gui- (1) L. Guignard, Observations sur les Santalacées (Ann. des Scienc. nat. BoT., Te série, II, p. 181, 1885). T. XLII. (SÉANCE3) 35 046 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. gnard, le regardent comme réduit à un nucelle. Il y a là une erreur, à mon sens capitale, qu'il importe de rectifier tout d'abord. La colonne placentaire a son axe occupé, comme je l'ai montré il y a déjà vingt-sept ans (1), par un systéme de trois faisceaux libéroligneux à bois peu développé, superposés aux carpelles et inverses, c'est-à-dire tournant leur liber en dedans, leur bois en dehors, ce qui prouve, soil redit ici en passant, qu'elle n'est pas le prolongement du pédicelle floral, mais bien une partie consti- tutive des carpelles eux-mémes. Vers le sommet, les faisceaux se séparent; chacun d'eux s'incurve et descend dans un ovule, dont il occupe la face externe et où il se prolonge jusque tout contre l'épiderme qui en borde l'extrémité, tournant son liber en haut et en dehors, son bois trés réduit en bas et en dedans. On sait qu'un nucelle est une émergence locale de la foliole ovu- laire, toujours dépourvue de faisceaux. Un pareil ovule n'est donc pas un nucelle, mais bien la foliole ovulaire elle-même, non dif- férenciée en pétiole et limbe, uninerve, tournant en haut et en dehors sa face dorsale où l'écorce est mince, en bas et en dedans sa face ventrale où l'écorce est plus épaisse, entièrement dépourvue de nucelle et de tégument. C'est ce que, dés 1869, j'exprimais en ces termes : « L'ovule nu des Thesium, qui recoit un de ces fasci- cules libéroligneux inverses, n'est donc que la partie terminale transformée du talon du carpelle auquel il correspond » (loc. cit., p. 342). Dans les Thesium, Santalum, etc., la foliole ovulaire est et demeure droite; dans les Osyris, Acanthosyris, etc., elle se replie en dehors à son extrémité, en forme de crochet, dont les deux branches sont libres. Le placente aussi prend, suivant les genres, une forme différente ; court et droit dans les Santalum, Osyris, etc. , il est trop long pour l'ovaire et en, conséquence reployé sur lui- méme dans les Thesium, Acanthosyris, etc. D'aprés ces différences de forme de l'ovule d'abord et du pla- cente ensuite, on peut grouper tous les genres de la famille en quatre tribus, de la manière suivante : (1) Ph. Van Tieghem, Anatomie de la fleur des Santalacées (Ann. des SC. nat., BoT., 5° série, XII, p. 340, 1869). VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 547 Santalum, Choretrum, Leptomeria, Om- droit... SANTALÉES .. phacomeria, Phacellaria, Henslowia, P4 Dante y Sclerophyron, Buckleya. | love Tris dE j Thesium, Thesidium, | Osyridocarpus, Ovule | pee ‘+ } Cervantesia, Iodina. droit... OSYRIDÉES... | Osyris, Myoschilos, Colpoon, Fusanus. recourbé., Placente 7 uar ( Comandra, Acanthosyris, Pyrularia, Na- reployé. COMANDRÉES. j hodeg Quelle que soit la forme de l'ovule et du placente, c'est partout sous l'épiderme de l'extrémité méme de la foliole ovulaire, mais toutefois nettement en dedans de la terminaison du faisceau, c'est- à-dire sur sa face ventrale interne, que nait et se développe le sae embryonnaire. L'ovule peut donc être dit acrocyste. Tantôt l'extré- mité périphérique du sac, son sommet, sort peu del'ovule, comme dans les Thesium, Osyris, etc. Tantót, au contraire, comme dans les Santalum, etc., elle se développe fortement au dehors et re- monte le long de l’ovule pour gagner le sommet du placente et aller ainsi au-devant du tube pollinique. Dans tous les cas, l'extré- mité profonde du sac, sa base, s'allonge vers le haut à l'intérieur de l'ovule en digérant le liber du faisceau libéroligneux, dont il suit la direction et qui le nourrit en chemin; il remonte ainsi jus- qu'à la base de l'ovule, puis, se dirigeant vers l'intérieur, il pé- nétre dans le placente, dans l'axe duquel il redescend jusque vers le bas, en continuant à digérer sur son passage le liber des fais- ceaux qui en occupent l'axe. Chez presque toutes les Santalacées, le sépale porte, comme on sait, au-dessus du départ de l’étamine , une touffe de poils. Ces poils ont une origine bien singulière, qui n'a pas été remarquée jusqu'ici. Ils procédent d'autant de grandes cellules exodermiques du sépale et rejettent l'épiderme pour se produire au dehors. On reviendra dans un travail spécial sur ce mode de formation, qu'il suffit de signaler iei. Plus tard, au cours de la formation de l'embryon et de l'albu- men, l'unique ovule qui se développe se trouve complétement di- géré, ainsi que la zone interne de la paroi ovarienne, jusqu'au contact de la couche scléreuse qui renferme les faisceaux carpel- laires. Puisque l'ovule y est éphémère, il n'y a donc pas, à propre- ment parler, de graine chez ces plantes. 548 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. 9. ARIONACÉES. Classés jusqu'ici dans les Santalacées, les deux genres chiliens Arjona et Quinchamalium diffèrent de toutes les plantes de cette famille par plusieurs caractéres. ll suffira ici d'en signaler trois. Aprés la séparation du pistil, les sépales staminiféres demeurent concrescents en tube, mais ce tube n'est pas revétu par un disque nectarifére; c'est le pistil qui produit, autour de la base du style, un bourrelet nectarifére plus ou moins épais. En un mot, le disque n'est pas calicinal, comme chez les Santalacées, il est épigyne. Quand les sépales produisent, au-dessus de l'insertion des éta- mines, autant de touffes de poils, ce qui a lieu chez les Arjona, ces poils sont d'origine épidermique, comme à l'ordinaire; ils ne naissent pas de l'exoderme en exfoliant l'épiderme, comme dans les Santalacées. Enfin, l'ovaire n'est uniloculaire que dans sa région supérieure; dans le reste de son étendue, il est pluriloculaire, avec un ovule dans chaque loge. Ces différences suffisent à justifier la séparation de ces deux genres d'avec les Santalacées et leur constitution en une petite famille distincte, sous le nom d’Arionacées. Le placente central libre qui occupe la région supérieure unilo- culaire de l'ovaire porte sous son sommet autant d'ovules pen- dants qu'il y a de carpelles, c'est-à-dire trois, qui descendent dans les trois loges correspondantes de la région inférieure. L'ovule a la méme structure que chez les Santalacées; il est réduit aussi à la foliole ovulaire, sans nucelle ni tégument. Le sac embryonnaire s’y forme aussi au sommet, sur la face ventrale. Son extrémité profonde remonte, notamment chez les Quinchamalium, jusque dans le placente, puis y redescend suivant l'axe jusqu'à la base; se comportant ainsi comme dans les Santalum. Pendant la formation de l'albumen et de l'embryon, l'unique ovule qui se développe est résorbé, ainsi que la zone interne de la paroi ovarienne. Le fruit mûr de ces plantes ne renferme donc. pas de graine. Sous tous ces rapports, les Arionacées ressemblent aux Santala- cées et doivent, en conséquence, prendre place tout à cóté d'elles dans le groupe que nous étudions. VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 049 3. SCHŒPFIACÉES. Établi par Schreber, en 1789 (1), le genre Schæpfia n'a pas encore, après plus d’un siècle, reçu la place qui lui appartient dans la classification des Dicotylédones. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été souvent étudié et par les botanistes les plus éminents. Mais, tout en cherchant à en préciser les caractères, ils ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur ses affinités. Vahl, en 1794, le regarde comme voisin des Loranthus (2) et, bientôt aprés, en 1808, A.-L. de Jussieu l'incorpore, avec les Loranthus et les Viscum, à la famille des Loranthées qu'il vient de constituer (3). Plus tard, en 1830, A.-P. de Candolle le rattache aussi, à la suite des Loranthus et des Viscum, à sa famille des Loranthacées (4). Wallich, qui, par la description étendue et accompagnée d'une planche qu'il a donnée, en 1824, d'une espéce asiatique, son Schæpfia fragrans, a beaucoup contribué à faire bien connaitre ce genre, le rapproche des Santalacées (5). Blume, en 1850, concilie ces deux opinions en faisant de ce genre le type d'une petite famille distincte, les Schoepfiacées, trés voisine à la fois des Loranthacées et des Santalacées (6). La plupart des botanistes ont pourtant cherché ailleurs les affi- nités de ce genre. Don, en 1825, et Spach, en 1840, l'ont rattaché aux Symplocacées; Bartling, en 1830, aux Ébénacées; A. Richard, en 1842, aux Sapotacées; Meisner, en 1843, et plus récemment Miers, en 1880, aux Styracées. Dés 1841, Bentham l'a classé dans les Olacacées et c'est dans cette famille qu'à són exemple l'ont placé par la suite la grande majorité des auteurs : Endlicher en 1842, A. de Candolle en 1857, Bentham et Hooker en 1867, M. Maxwell Masters en 1875, M. Engler en 1889, Baillon en 1899. Montrer d'abord que les espéces actuellement attribuées au (1) Linné, Gen. plant., 8° édition, p. 129, 1789. (2) Vahl, Symbole botanice, 111, p. 36, 1791. (3) A.-L. de Jussieu, Annales du Muséum, XII, p. 300, 1808. (4) A.-P. de Candolle, Mémoire sur les Loranthacées, p. 23, 1830 et Pro- dromus, IV, p. 319, 1830. (5) Wallich, Tentamen Flore Nepalensis, I, p. 18, pl. 9, 1824. (6) Blume, Museum bot. Lugduno-batavum, 1, p. 175, 1850. 590 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. T genre Schæpfia forment trois séries bien distinctes, qui sont autant de genres constituant ensemble un petit groupe naturel; établir ensuite, par l'étude de l'organisation florale, que ce groupe doit étre retiré des Olacacées et classé comme famille distincte tout à côté des Arionacées et des Santalacées : tel est le double objet de ce paragraphe. 1. Groupement des espèces en trois genres. — D’après le mode d'inflorescence, les espéces actuellement réunies dans le genre Schepfia se rangent en trois groupes, auxquels il convient de donner une valeur générique. Dans le premier, l'inflorescence offre l'état le plus compliqué ; c'est une ombelle axillaire sessile, composée d'épis pauciflores. Le bourgeon qui la produit, né dans la période végétative précédente, est recouvert d'écailles imbriquées, qui persistent autour de la base de l'ombelle, en forme de pérule ou d'involuere. Le rameau se termine d'abord par un épi court; puis, à l'aisselle des écailles de la pérule, il se fait progressivement autant de rameaux secon- daires, qui se terminent de la même manière : d’où une ombelle sessile. Chaque épi est pédicellé et porte un certain nombre de bractées mères, souvent deux ou trois seulement vers son sommet. À l'aisselle de chaque bractée mère, le pédicelle, trés court et con- crescent à cette bractée, porte d'abord deux bractées latérales et se termine aussitôt par la fleur. La bractée mère et les deux brac- tées latérales sont concrescentes en un involucelle trilobé, qui entoure la base de la fleur. : Ce groupe comprend toutes les espéces américaines actuel- lement connues, une dizaine environ. Nous en formerons le genre Codonium, établi par Rohr, en 1792, pour une espéce récoltée par lui aux Antilles, dans les iles Sainte-Croix et Montserrat, que Vahl a décrite sous le nom de Codonium arborescens (1). Il y faut ajouter plusieurs espéces nouvelles qui seront décrites dans mon Mémoire, notamment celle que M. Eggers a rapportée des iles Ba- hama en 1888 et que je nommerai, à cause de la couleur vert pâle de ses feuilles aprés dessiccation, Codonium pallidum. . Dans le second groupe, l'inflorescence est une grappe axillaire simple. Le bourgeon qui la produit, né aussi dans la période végé- (1) Vahl, Skrivter of Nat. hist. Selskabet, II, p. 206. Copenhague, 1792. VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 951 tative précédente, est aussi recouvert d'écailles qui persistent à la base du pédoncule en forme de pérule. Chaque pédicelle, long et gréle, est concrescent avec la bractée mére dans toute son étendue; au-dessus d'elle, il produit deux bractées latérales et se termine aussitót par la fleur. La bractée mére et les deux bractées latérales sont concrescentes à la base en un involucelle trilobé, qui entoure la fleur. Ce groupe ne comprend jusqu'ici que trois espéces asiatiques, dont l’une est le Schepfia fragrans du Nepal, décrit et figuré par Wallich, en 1824; la seconde, le S. acuminata Wall., des monts Khasia; la troisiéme, le S. Miersii Pierre, du Cambodge. On lui conservera le nom générique de Schæpfia, publié par Schreber sans aucune indication d'espéce, ni de lieu d'origine Enfin, dans le troisiéme groupe, l'inflorescence est un épi axil- laire simple. Le bourgeon qui la produit nait à l'aisselle d'une jeune feuille sur le rameau de l'année et se développe immédiate- ment, sans étre enveloppé d'écailles et sans laisser par consé- quent de pérule à la base du pédoncule. Sur celui-ci, à l'aisselle de chaque bractée mére se forme une fleur sessile, entiérement dépourvue de bractées latérales. Il n'y a donc pas ici d'involucelle aulour de la base de chaque fleur, comme dans les deux séries précédentes. Ce groupe a pour type le Schepfia jasminodora, originaire du Japon, décrit en 1846 par Siebold et Zuccarini (1). Il y faut ajou- ter le S. chinensis Gardn. et Champ., de Hong-Kong, une espèce nouvelle trouvée à Macao par Callery, en 1844 (n° 241), que je nommerai S. gibbosa, et une autre récoltée dans l'Himalaya orien- tal par Griffith (n° 819), que je nommerai S. Griffithii : en tout quatre espèces. On les réunira sous le nom générique de Schæp- fiopsis, donné par Miers, en 1880, à l'ensemble des espèces asia- tiques, espèces qu'il a constituées à l'état de genre distinct, en laissant le nom de Schæpfia à l'ensemble des espèces américaines. Ainsi brièvement définis, ces trois genres forment ensemble une petite famille, les Schæpfiacées, qu'il faut maintenant comparer aux Santalacées et aux Arionacées sous le rapport de l'organisa- tion florale. (1) Siebold et Zuccarini, Flore jap. fam. natural. (Abhandl. der Akad. der Wiss. München, 1V, 3° Abth., p. 135, 1846). 552 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. 2. Organisation florale. — Qu'il s'agisse d'un Codonium, comme le C. chrysophylloides (A. Rich.), d'un Schæpfia, comme le S. fragrans Wall., ou d'un Schepfiopsis, comme le S. jasmi- nodora (Sieb. et Zucc.), trois espéces que j'ai principalement étudiées sous ce rapport, l'organisation florale reste la méme dans ses traits essentiels et il suflira d'une seule description pour la faire connaitre. Le pistil a son ovaire presque complètement infère ; après sa séparation d'avec les parties externes, il se prolonge en un dóme surbaissé terminé par le style, autour de la base duquel il se reléve en bourrelet. Le périanthe, qui est gamophylle, porte en dehors, au niveau de sa séparation, une encoche formée par un pli de l'épiderme; plus tard, il se détache au-dessus de cette encoche, laissant le bourrelet inférieur adhérant à l'ovaire. C'est ce bourrelet externe du périanthe, de méme origine et de méme nature que le bourrelet formé par le pistil autour de la base du style, que tous les auteurs ont pris pour un calice, regardant en conséquence le périanthe tubuleux comme une corolle gamopétale. En réalité, le périanthe est donc un calice gamosépale. L'androcée comprend autant d'étamines que de sépales, super- posées aux sépales et concrescentes avec eux dans presque toute la longueur du filet. Sans étre pour cela oscillante, l'anthére s'at- tache à l'extrémité du filet par le milieu de sa face dorsale. Au- dessus du départ de l'étamine, le sépale produit une touffe de poils, qui sont épidermiques, comme dans les Arjona, et non exodermiques, comme chez les Santalacées. Uniloculaire dans sa région supérieure, où un placente central libre porte autant d'ovules pendants qu'il y a de carpelles, super- posés à ces carpelles, l'ovaire est pluriloculaire dans la majeure partie de sa longueur et chaque ovule y descend dans une des loges, qu'il remplit presque complétement. L'axe de l'ovaire es! occupé par un systéme de faisceaux libéroligneux inverses, à bois peu développé, en méme nombre que les carpelles, auxquels ils sont superposés. Vers le sommet libre du placente, chacun de ses faisceaux s’incurve en dehors et descend dans la région externe d'un ovule, qu'il parcourt dans toute sa longueur; arrive à l'extrémité, il se recourbe et remonte dans la région interne jusque versle quart de sa hauteur. L'ovule de ces plantes a donc VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 553 essentiellement la même structure que celui des Santalacées ; il a aussi la même valeur morphologique. Ici aussi, c’est la fo- liole ovulaire tout entière, dépourvue à la fois de nucelle et de tégument. Il y a toutefois une différence; ici, le lobe ovulaire est recourbé en dedans à son extrémité et la portion remontante du crochet est concrescente avec le reste. Chez les Santalacées, quand il se recourbe ainsi, comme on l'a vu plus haut chez les Osyridées et les Comandrées, la courbure a lieu en dehors et la portion remontante du crochet est indépendante de l'autre. Dans l'ovule ainsi constitué, le sac embryonnaire se forme sous l'épiderme, non pas à l'extrémité, comme chez les Santalacées et les Arionacées, mais quelque part sur la face interne, au-des- sus du niveau oü cessela partie remontante du faisceau libéro- ligneux, c'est-à-dire vers le tiers de la longueur, point qui corres- pond pourtant, comme il vient d'étre dit, au sommet organique de l'ovule. L'ovule n'en doit pas moins étre dit pleurocyste. L'extré- mité périphérique du sac, son sommet, digére aussitót l'épiderme superposé, parait au dehors et remonte entre l'ovule et le placente, en creusant un sillon dans la face interne de l'ovule et aussi par- fois dans le placente, jusque dans l'aisselle supérieure. Là, sans pénétrer dans le placente, il contourne la base de l'ovule et gagne ainsi la face supérieure du placente, où il reçoit le contenu du tube pollinique. L'extrémité profonde du sae, sa base, s'allonge aussi, mais en sens opposé, en restant incluse dans l'ovule ; elle chemine dans le liber du faisceau, qu'elle digère sur son passage en envoyant tout autour des prolongements en doigt de gant, et atteint ainsi son extrémité ; je ne l'ai pas vue remonter sur la face opposée. Ce double allongement du sac embryonnaire, à la fois api- cal externeet basilaire interne, rappelle, mais avec des différences bien marquées, la maniére dont il se comporte chez les Santa- lacées et les Arionacées. Pendant la formation de l'embryon et de l'albumen, qui sont ici l'un et l'autre dépourvus d'amidon, l'unique ovule qui se développe se trouve totalement résorbé, ainsi que la zone interne de la paroi ovarienne. Il n'y a donc pas non plus de graine dans ces plantes. 3. Affinités. — L'existence d'ovules bien différenciés éloigne aussitôt les Schæpfiacées non seulement de la famille des Loran- 554 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. thacées, à laquelle de Jussieu et de Candolle les ont incorporées, mais encore du groupe tout entier des Loranthinées, tel qu'il a été constitué dans une Communication antérieure. L'absence de corolle les sépare nettement de la famille des Olacacées, où tous les auteurs les plus récents les ont introduites. Par l'absence de corolle, par l'androcée isostémone, épisépale et concrescent avec le calice, par l'ovaire infère à placente central libre portant au sommet autant d'ovules pendants qu'il y a de carpelles, superposés à ces carpelles et réduits à la foliole ovulaire sans nucelle, ni tégument, enfin par le double allongement du sac embryonnaire et la résorption ultérieure de l'ovule, les Schæpfia- cées ressemblent beaucoup aux Santalacées et aux Arionacées, à cóté desquelles il convient de les classer. Elles se distinguent net- tement des Santalacées par l'ovaire pluriloculaire dans sa région inférieure, par le disque épigyne, par l'origine épidermique des poils sépaliques post-staminaux, trois caractères qui les rappro- chent davantage des Arionacées. De celles-ci, elles différent surtout par le bourrelet externe du calice et par la pleurocystie de l'ovule. En somme, c'est donc non loin des Santalacées et tout prés des Arionacées, que la famille des Schepfiacées vient prendre place dans le groupe que nous travaillons en ce moment à établir. Cette place est précisément, comme il a été dit plus haut, celle que Blume leur assignait déjà il y a prés d’un demi-siècle. A. SARCOPHYTACÉES. En étudiant, dans un travail antérieur, l'organisation florale des Balanophoracées, j'ai montré que ces plantes, exclusion faite du genre Cynomorium qui est le type d'une famille distincte, se répartissent sous ce rapport en trois groupes, considérées alors comme des sous-familles : les Balanophoridées, qui n'ont ni placente, ni ovules, les Hélosidées, qui ont un placente, mais pas d'ovules, et les Sarcophytidées, qui ont à la fois un placente et des ovules sans tégument (1). Ce dernier groupe comprend trois tribus : les Mystropétalées, où la fleur femelle a un calice concres- cent avec le pistil dans toute la longueur de l'ovaire, qui est infère ; (1) Ph. Van Tieghem, Sur l’organisation florale des Balanophoracées (Bull. de la Soc. bot., séance du 26 juin 1896). VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES À OVULE SANS NUCELLE. 555 les Sarcophytées, où la fleur femelle est dépourvue de périanthe et où le pistil a trois styles concrescents; les Lophophytées, où la fleur femelle, également dépourvue de périanthe, a un pistil muni de deux styles libres. Dans ces trois tribus, l'organisation du pistil est essentiellement la méme. Uniloculaire seulement dans sa région supérieure, où un pla- cente central libre porte à son sommet autant d'ovules nus et pendants qu'il y a de carpelles, superposés à ces carpelles, trois dans les Mystropétalées et les Sarcophytées, deux seulement dans les Lophophytées, l'ovaire est pluriloculaire dans presque toute sa longueur et dans chaque loge descend un ovule qui la remplit complétement. L'axe du placente est occupé par un systéme de trois ou de deux petits faisceaux libéroligneux inverses, à bois peu développé, souvent même non différencié, superposés aux loges. Vers le sommet, chacun de ces faisceaux se courbe en dehors et descend dans la région externe d’un ovule, qu’il parcourt dans , toute sa longueur. Ici encore, l'ovule, qui est droit, comme dans les Santalées et les Thésiées parmi les Santalacées, est donc con- stitué par le lobe ovulaire tout entier, sans nucelle, ni tégument. En somme, l'organisation du pistil de ces plantes, notamment des Mystropétalées qui ont l'ovaire certainement infére, est exacte- ment celle des Arionacées et des Schæpfiacées. De trés bonne heure, ici, l'ovule est digéré tout entier par le développement du sac embryonnaire et plus tard, pendant la for- mation de l'embryon et de l'albumen, la zone interne de la paroi ovarienne disparait à son tour, jusqu'au contact de la couche scléreuse qui renferme les faisceaux carpellaires. De sorte que ces plantes sont, en réalité, dépourvues de graines. ll est donc nécessaire maintenant de séparer cette sous-famille des deux autres plus fortement qu’il n'a été fait dans la Commu- nication visée plus haut, et d'en faire, sous le nom de Sarcophy- lacées, une famille distincte, qui prendra place dans le groupe des Innucellées à côté des Santalacées, des Arionacées et des Scheep- fiacées. Les deux autres, érigées aussi en familles autonomes sous les noms de Hélosacées et de Balanophoracées, continueront à faire partie du groupe des Inovulées, la premiére à cóté des Ar- ceuthobiacées et des Ginalloacées, qui ont, comme elle, un pla- cente, la seconde à cóté des Viscacées, qui sont, comme elle, dé- pourvues de placente. SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1896. on ct © 5. MYZODENDRACÉES. Distingué et nommé dans son herbier par Banks, le genre Myzo- dendrum, dont le nom a été publié en 1789 par Forster, n’a été étudié pour la première fois qu'en 1830 par A.-P. de Candolle, qui l’a classé dans les Loranthacées. Cette place lui a été conservée par Endlicher en 1840, par Robert Brown en 1842, et par M. J. Hooker, qui en a fait, en 1847, l'objet d'un travail impor- tant. R. Brown avait remarqué pourtant l'affinité de ce genre avec les Santalacées et proposé, en conséquence, d'en faire, dans les Loranthacées, une tribu à part sous le nom de Myzodendrées. Allant un peu plus loin dans cette voie, Decaisne l'a retiré des Loranthacées en 1868, et l'a intercalé, comme genre intermédiaire, entre elles et les Santalacées. Plus tard, en 1883, Bentham et Hooker l'ont incorporé tout à fait aux Santalacées. Enfin, plus récemment, en 1889, M. Hieronymus l'a considéré comme le type d'une petite famille distincte, les Myzodendracées, classée entre :les Loranthacées et les Santalacées. On se propose de montrer, dans ce qui va suivre, d'abord, que les diverses espèces qui composent actuellement le genre Myzo- dendrum forment quatre séries bien distinctes, qui sont autant de genres différents; ensuite, que ces genres constituent ensemble une petite famille autonorme, que l'organisation de sa fleur éloigne des Loranthinées, rattache aux Santalinées, mais y place pourtant assez loin des Santalacées. 1. Groupement des espèces en quatre genres. — D'après le mode d'inflorescence et d'après la structure de la tige, les espèces, toutes dioiques, actuellement attribuées au genre Myzodendrum, forment quatre groupes, auxquels il convient de donner une valeur géné- rique. . Dans le premier, les bractées mères des fleurs se développent et persistent dans l’inflorescence, qui est un épi axillaire sessile dañs la plante femelle, une grappe axillaire sessile dans la plante mále. Les fleurs femelles y sont par deux côte à côte à l'aisselle de la bractée mère; les fleurs mâles y sont solitaires et n’ont que deux élamines à anthères sessiles. C'est à lui qu'on conservera le non de Myzodendrum. Il a, en effet, pour type.le M. punctulatum de VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 55T Banks et comprend les M. imbricatum Popp. et Endl., M. macro- lepis Phil. et M. angulatum Phil. Il y faut ajouter trois espèces nouvelles, confondues jusqu'ici dans les herbiers avec le M. punc- tulatum. En premier lieu, l'espéce rapportée du détroit de Magel- lan par Commerson, en 1767, et désignée dans son herbier sous le nom de Viscum aphyllum. Par ses petites feuilles larges, ployées en gouttiére et appliquées par leurs bords contre le ra- meau, en forme de godets, elle se distingue immédiatement du M. punctulatum, qui est tout à fait aphylle : je la nommerai Myzodendrum Commersoni. En second lieu, l'espéce récoltée au Chili, province de Valdivia, par Claude Gay, en 1835, sur le Fagus obliqua (n° 135). Par ses petites feuilles étroites et subu- lées, et aussi par son abondante ramification latérale, elle se distingue nettement des deux espèces précédentes : ce sera le Myzodendrum Gayanum. En troisième lieu, une autre espèce, rapportée aussi du Chili par Cl. Gay (n° 1540), aphylle comme le M. punctulatum, mais trés reconnaissable aux écailles pointues et recourbées vers le bas qui couvrent ses Jeunes rameaux, ainsi qu'à sa ramification latérale en forme de balai : ce sera le M. recurvum. C'est actuellement un total de sept espéces, pour le genre ainsi réduit. Dans le second groupe, ni l'inflorescence femelle, qui est un épi pédonculé, ni l'inflorescence mâle, qui est une grappe spiciforme pédonculée, n'ont de bractées mères. Mais la feuille mère de l'in- florescence est concrescente avec le pédoncule de l'épi et ne s'en détache qu'au-dessous de la premiére fleur. La fleur femelle est solitaire comme la fleur mále, et celle-ci a trois étamines munies de filets. Ce sera le genre nouveau Archiphyllum (1). Il comprend l'Archiphyllum brachystachyum (Myzodendrum brachystachyum DC.), PA. oblongifolium (M. oblongifolium DC.) et PA. macro- phyllum (M. macrophyllum Phil.). Dans le troisième groupe, l'inflorescence femelle, qui est aussi un épi pédonculé, n'a pas non plus de bractées mères, mais la feuille mère de l’épi est concrescente avec son axe dans toute sa longueur et ne devient libre qu'au-dessus de la dernière fleur. En sorte que les fleurs femelles semblent portées, ordinairement en deux rangées de deux fleurs chacune, sur le pétiole de cette feuille (1) De žoxħ, commencement, et y5ov, feuille. 558 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. terminale. Ce sera le genre Telophyllum (1); il ne renferme, jus- qu'à présent, qu'une seule espèce, le T. quadriflorum (Myzoden- drum quadriflorum DC.). Enfin, dans le quatrième groupe, la plante a deux sortes de longs rameaux feuillés, les uns végétatifs dans toute leur lon- gueur, à feuilles plus grandes, les autres florifères dans toute leur étendue, à feuilles plus petites. Chacune de ces dernières porte à son aisselle deux fleurs presque sessiles, à trois étamines munies de filet, dans la plante mâle, une seule fleur sessile, dans la plante femelle. J'attribuerai à ce genre le nom d'Angelopogon, proposé par Pœppig dans son herbier, précisément pour l'espéce type que A.-P. de Candolle a décrite sous le nom de Myzodendrum lineari- folium et qui sera l'Angelopogon linearifolium (DC.) Pæpp. mss. Ce genre ne renferme jusqu'à présent que cette espèce. Ainsi définis par le mode d'inflorescence, ces quatre genres pourraient l'étre tout aussi bien par la structure de la tige. Dans les Myzodendrum, en effet, la tige a un seul cercle de faisceaux libéroligneux, à l'extérieur duquel s'étend un épais péricycle, fibreux en dehors, parenchymateux en dedans, à l'intérieur duquel se voit une moelle qui est entièrement scléreuse, ainsi que la région ligneuse des rayons médullaires. Dans les Angelopogon, 1l n'y a aussi qu'un seul cercle de faisceaux, mais chacun d'eux a un gros faisceau fibreux péricyclique en dehors du liber, et un autre gros faisceau fibreux en dedans du bois, faisant saillie dans la moelle qui est parenchymateuse. Les Archiphyllum et les Telo- phyllwm se ressemblent en ce que la tige y a deux cercles concen- triques de faisceaux libéroligneux autour d'une moelle parenchy- mateuse; mais, dansles premiers,les faisceaux externes ont chacun, en dehors du liber, un paquet de fibres qui manque aux seconds, et il y a d'autres différences, dans le détail desquelles on ne peut entrer ici. Ces plantes nous offrent donc un bel exemple de la confirma- tion par la structure des caractères distinctifs fournis par la mor- phologie externe. 2. Organisation florale. — La fleur mâle nous arrétera peu. Toujours dépourvue de périanthe, elle possède deux étamines (1) De «às, fin, et #%Akov, feuille, VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 559 latérales à anthères sessiles chez les Myzodendrum, trois étamines munies de filets dont une antérieure et deux latérales, dans les trois autres genres. En avant des deux étamines des Myzoden- drum, on apercoit un petit mamelon ; en arriére, on en voit un autre plus large et qui, dans le jeune âge, est formé de deux parties distinctes en contact. Ces petits mamelons sont les restes non pas, comme il est admis, d'un pistil avorté, mais de trois étamines avortées. La preuve en est que dans quelques fleurs, situées d'or- dinaire vers la base de lépi, Jai vu le mamelon antérieur déve- loppé en une étamine compléte, et méme plus grande que les deux autres. Les autres genres, qui ont trois étamines, n'ont qu'un seul mamelon, situé en arrière, et d'origine double. Il faut donc admettre que la fleur mále de ces plantes comporte cinq étamines, dont il avorte toujours les deux postérieures par suite de la pres- sion exercée par l'axe de l'épi, et quelquefois aussi l'antérieure par suite de la pression exercée par la bractée mére, qui dans ce cas est bien développée, comme on sait, et persistante. La fleur femelle offre, dans les quatre genres, la méme constitu- tion. Elle a trois sépales, un antérieur et deux latéraux ; ces sé- pales sont étroits, cylindriques, couverts de longs poils et s'ac- croissent plus ou moins fortement pendant la maturation du fruit pour former les trois longues soies plumeuses qui servent à le dis- séminer d'abord, puis à l'attacher à la branche d'arbre sur laquelle il va germer. Le pistil, qui est indépendant du calice, se compose de trois carpelles alternes avec les sépales et a son flanc creusé de trois sillons où les sépales sont enfoncés et cachés. A la base du style, qui est court et terminé par trois lobes stigmatiques, l'écorce se reléve tout autour en forme de bourrelet et constitue un disque épigyne, comme on en a vu chez les Arionacées et chez les Schoep- fiacées. Ce bourrelet a été considéré par tous les auteurs comme la région supérieure libre d'un calice adhérent à l'ovaire, qui serait infère. Dans sa région supérieure, l'ovaire est uniloculaire, avec un placente central libre se prolongeant en pointe jusque dans le style, au-dessus du disque, et portant au-dessous de son extrémité trois ovules pendants et nus, superposés aux carpelles. Dans tout le reste de sa longueur, il est creusé de trois loges dans chacune desquelles do ond l'ovule correspondant. L'axe de l'ovaire, où se réunissent les trois cloisons, est occupé par un systéme de trois 560 SÉANCE DU 27 NovEMBRE 1896. faisceaux libéroligneux inverses, à bois trés peu développé, super- posés aux loges. Au-dessous du sommet libre du placente, chacun de ces faisceaux s'ineurve en dehors, entre dans un ovule, descend tout le long de sa face externe, et, parvenu à l'extrémité, se recourbe en crochet pour remonter sur la face interne jusque vers le quart ou le tiers de la longueur de l'ovule. C'est au-dessus du point où il s'arréte que se développe, sous l'épiderme de la face interne, relevée ici en une petite bosse, la cellule mére de l'oo- sphére ou sac embryonnaire. L'ovule est donc pleurocyste. Mais ici le sac embryonnaire ne parait pas sortir de l'ovule par son som- met, ni s'enfoncer bien loin à l'intérieur de l'ovule par sa base. A cette différence prés, pour lastructure de l'ovaire, du placente et de l'ovule, comme aussi pour le lieu de formation du sac em- bryonnaire, les choses se passent ici tout à fait comme dans les Schæpfiacées. Les ovules de ces plantes sont donc bien, comme ceux des quatre familles précédentes, réduits à la foliole ovulaire, sans trace de nucelle ni de tégument, et c'est bien dans le groupe des Innucellées qu'elles doivent prendre place. Pendant la formation de l'embryon et de l'albumen, qui sont ici tous les deux amylacés, le seul ovule qui est le siège de ce phé- noméne disparaît entièrement, ainsi que toute la zone interne de la paroi de l'ovaire jusqu'à la couche scléreuse qui renferme les faisceaux carpellaires ; seul, le placente persiste, accolé à la paroi. Il n'y a donc pas de graine dans le fruit mûr. 9. Affinités. — Par leurs ovules bien développés, les Myzoden- dracées s'éloignent à la fois des Loranthacées et de toutes lesautres familles du groupe des Loranthinées. Par la structure du pistil, uniloculaire en haut, triloculaire en bas, par le mode de placentation, par la structure de l'ovule, son recourbement en crochet vers l'intérieurà son extrémité, et le point où s'y forme en conséquence le sac embryonnaire, ces plantes res- semblent beaucoup aux Schoepfiacées. Elles en différent aussi beaucoup, par la dicecie, par l'absence de tout périanthe à la fleur mále et la singuliére conformation des anthéres, munies seulement de deux sacs polliniques s'ouvrant au sommet par deux petites fentes confluentes, par la dialysépalie et la singulière conformation du calice de la fleur femelle, enfin et surtout par l'ovaire supére. VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 61 Il est donc nécessaire de constituer pour elles, dans le groupe des Innucellées, une famille distincte, non loin, si l’on veut, des Santalacées, des Arionacées et des Schæpfiacées, mais pourtant plus écartée de chacune d'elles que celles-ci ne le sont l'une de l'autre. 6. OPILIACÉES. Dans un travail antérieur, j'ai montré que par l'ensemble de ses caractères, notamment par ses singuliers cystolithes antipodes, par l'absence de corolle et par la structure du pistil, dont l'ovaire, uniloculaire dans toute sa longueur, renferme un placente central libre portant à son sommet un seul ovule pendant et nu, ce groupe, considéré encore en 1889 par M. Engler comme une tribu de la famille des Olacacées, doit étre constitué en famille distincte sous le nom d'Opiliacées (1). 1. Organisation florale. — Cette famille comprend deux tribus, les Opiliées, qui sont hermaphrodites, avec les six genres : Opilia, Lepionurus, Cansjera, Melientha, Champereia, Rhopalopilia, et les Agonandrées, qui sont dioiques, avec l'unique genre Ayo- nandra. Faisons abstraction de ce dernier genre, où je n'ai pas encore pu étudier complètement l'organisation de la fleur femelle, pour ne considérer que la tribu principale, celle des Opiliées. Dialysépale dans les Opilia, gamosépale dans les Cansjera, Le- pionurus, etc., le calice est toujours indépendaut de l'ovaire, qui est supere. L'androcée est isostémone, à élamines libres et épisé- pales. L'ovaire est uniloculaire dans toute sa longueur, avec un placente central grêle, portant au sommet un seul ovule pen- dant, superposé à l'un des carpelles, qui est seul fertile. Ici, comme dans les familles précédentes, cet ovule recoit du placente un petit fascicule libéroligneux, réduit d'ordinaire à son liber et qui le parcourt dans toute sa longueur. Il est donc aussi constitué par la foliole ovulaire tout entiére, dépourvue à la fois de nucelle et de tégument. C’est dans l'écorce de cette foliole ovulaire, sous l'épiderme qui en recouvre l'extrémité, que le sac embryonnaire se forme et qu'il s'allonge ensuite vers le haut. (1) Ph. Van Tieghem, Recherches sur la structure el les affinités des Thy- (raid et des Pénéacées (Ann. des sc. nat., Bor., 7* série, XVII, p. 256, E T. XLHI, (SÉANCES) 36 502 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. Pendant la formation ultérieure de l'embryon et de l'albumen, l'ovule est entièrement résorbé, ainsi que la zone interne de la paroi ovarienne, et, par suite, il n'y a pas de graine chez ces plantes. 9. Affinités. — Les Opiliacées doivent donc prendre rang parmi les Innucellées, à cóté des familles précédentes, en particulier des Santalacées, dont elles se distinguent notamment par l'ovaire su- pére et par l'ovule unique. 7. ANTHOBOLACÉES. Réduit aux deux genres Exocarpus et Anthobolus, depuis que, dans un travail antérieur, j'en ai séparé les Champereia, qui sont des Opiliacées (1), ce petit groupe a été considéré jusqu'ici par tous les auteurs comme une tribu de la famille des Santalacées. On va voir que, d'aprés son organisation florale, que j'ai prin- cipalement étudiée chez plusieurs Exocarpus, en particulier chez l'E. latifolia, il doit constituer une famille distincte et que la place de cette famille est trés probablement dans le groupe des Innucellées. 1. Organisation florale. — Groupées en épis axillaires, les fleurs ont un calice dialysépale indépendant du pistil, dont l'ovaire est par conséquent supère, et un androcée formé d'étamines en méme nombre que les sépales, auxquels elles sont superposées. Le pistil a un ovaire uniloculaire dans toute sa longueur, au fond duquel s'élève une proéminence conique ne portant pas d'ovules. Ce còne est considéré par certains botanistes, parmi lesquels MM. Bentham et Hooker en 1883, comme un ovule dressé et nu, par d'autres; parmi lesquels M. Engler en 1889, comme un placente central libre, portant un seul ovule pendant peu développé. Il est certain qu'il ne porte pas trace d'ovule pendant; mais il pourrait tout de méme être un placente libre sans ovules, comme il en existe un; par exemple, chez les Nuytsiacées, les Arceuthobiacées, les Ginal- loacées et les Hélosacées, parmi les Loranthinées. Pour décider (1) Ph. Van Tieghem, loc. cit. (Ann. des sc. nat., BoT., 7° série, XVII, p. 255, 1893). VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 063 la question, il est nécessaire d’étudier le mode de formation du sac embryonnaire. Le sac embryonnaire prend naissance sous l'épiderme au sommet méme du cône, exactement dans son axe et toujours seul ; il digère bientôt l'épiderme et son extrémité supérieure proémine au dehors, où elle s'élargit beaucoup. C'est là qu'elle reçoit l'action du tube pollinique et qu'elle produit l'œuf. On en conclut que le cone en question n'est pas un placente central libre sans ovules, auquel cas il produirait cóte à cóte plusieurs sacs embryonnaires, au moins autant qu'il y a de car- pelles, mais bien un ovule, dressé et nu. De savoir maintenant si cet ovule dressé et nu est un nucelle porté sur un trés court funi- cule, ou si c'est simplement le lobe foliaire lui-méme dépourvu de nucelle, c'est une question assez difficile à résoudre. D'aprés la forme et la disposition de ses cellules constitutives, je erois cepen- dant devoir admettre que l'ovule est ici, comme dans les familles précédentes, la foliole ovulaire tout entière. Au lieu d’être portée sur un placente et pendante, comme dans les Opiliacées, la foliole ovulaire est ici directement insérée sur la base méme du carpelle fertile et par conséquent dressée. Pendant la formation de l'embryon et de r albumen, l'ovule est complétement digéré, ainsi que la région interne de la paroi ovarienne, et ces plantes n'ont, en conséquence, pas de graine. 2. Affinilés. — Par l'existence d'un ovule bien développé, les Anthobolacées s'éloignent de toutes les familles du groupe des Loranthinées. Par l'absence de corolle, par y androcée isostémone et épisépale, elles ressemblent aux Santalacées, mais tout autant aux Schœæp- fiacées, aux Opiliacées, etc. Par l'ovaire supère, mais surtout par la présence dans cet ovaire d'un seul ovule dressé, elles différent profondément des Santalacées et doivent bien certainement en étre séparées. Ce dernier caractère les éloigne en méme temps de toutes les familles précédentes, à aucune desquelles elles ne peuvent, en conséquence, étre rattachées. Elles forment donc bien une fa- mille à part, qui doit trés probablement prendre place avec les autres dans ce groupe des Innucell'es que nous édifions pierre à plerre au cours de ce travail. 564 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. 8. OrACACÉES. La famille des Olacacée: n'a pas pu conserver la grande exten- sion que MM. Bentham et Hooker lui ont donnée en 1868 et que M. Boerlage lui conservait encore en 1890. Elle a dû subir, dans ces derniers temps, une suit» d'importantes réductions. Dès 1852, Miers en a séparé la tribu des Icacinées, pour en former une fa- mille distincte, les lcaeinacóes. M. Engler en a distrait en 1893 la tribu des Phytocrénées, qu'il a rattachée aux Icacinacées. J'en ai séparé, d'abord en 1893 la tribu des Opiliées et celle des Ago- nandrées, pour en former la famille des Opiliacées, comme il a été dit plus haut, puis en 1895 le genre Coula, type d'un groupe distinct, les Coulacées (1), enfin ici même les Schoepfia, qui for- ment une famille à part, les Schoepfiacées. 1. Réduction nouvelle de la famille. — Yl faut maintenant aller encore beaucoup plus loin dans cette voie. L'étude comparative de la structure de l'appareil végétatif et de l'organisation florale des autres genres d'Olacacées montre, en effet, que la famille ainsi réduite est encore trés hétérogéne et qu'il est nécessaire d'y pratiquer toute une série de nouvelles éliminations. Avec ses poches sécrétrices, son androcée triplostémoné, son ovaire pluriloculaire dans toute sa longueur ayant dans chaque loge un ovule anatrope pendant à raphé externe, muni de deux tégu- ments, le genre Minquartia, de la Guyane, vient se placer tout à cóté du genre Coula, du Gabon, dans la famille des Coulacées. Les Heisteria, qui possédent un remarquable systéme de tubes sécréteurs et qui ont un ovaire pluriloculaire dans toute sa lon- gueur, avec dans chaque loge un ovule anatrope pendant à raphé externe, muni de deux téguments, doivent constituer une famille à part, les Heistériacées. Les Erythropalum ont l'ovaire infére, divisé en trois loges par de minces cloisons de bonne heure détruites, et chaque loge con- lient, attaché à sa base, un ovule dressé, orthotrope, à un seul tégument, ayant sa nervure médiane tournée vers l'extérieur. Cela suffit pour montrer que ces plantes ne sont pas des Olacacées, mais le type d'une famille distincte, les Érythropalacées. / 8€) Ph. Van Tieghem, Sur le CoULA EDULIS (Bulletin du Muséum, 1, p. 166, VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 565 Les Telrastylidium ont des selérites ramifices dans l'écorce de la feuille, quatre étamines épipétales à large connectif renfermant un grand nombre de sacs polliniques disposés en quatre séries longitudinales très espacées, et un ovaire infère quadriloculaire dans toute sa longueur, contenant dans chaque loge un ovule pen- dant, anatrope à raphé externe, muni d’un épais tégument. Ce genre doit donc être séparé des Olacacées et devenir le type d’une famille autonome, les Tétrastylidiacées. Avec leur fleur tétramère, diplostémone et supérovariée, dont l'ovaire, cloisonné tout du long, a dans chaque loge un ovule pen- dant, anatrope, à raphé externe et unitegminé, les Ximenia sont aussi le noyau d'une famille distincte, les Ximéniacées. Dans le genre Scorodocarpus, la feuille a son écorce traversée en tous sens par des sclérites rameuses. L'ovaire y est supére, pluri- loculaire dans toute sa longueur, chaque loge renfermant un ovule pendant, anatrope à raphé externe, muni de deux téguments. Ce n'est donc pas non plus une Olacacée, mais le type d'une famille à part, les Scorodocarpacées. Le genre Chaunochiton a l'ovaire supére, biloculaire dans toute sa longueur, chaque loge contenant un ovule pendant, semi-ana- trope à raphé externe, dont le nucelle horizontal est enveloppé de deux téguments. Il doit donc être séparé des Olacacées et devenir le type d'uue famille distincte, les Chaunochitacées. Les Anacolosa et les Cathedra ont une corolle gamopétale à la base, dont le tube court, eoncrescent à l'ovaire dans le premier genre, libre dans le second, persiste aprés la chute des pétales et des étamines et a été pris pour un disque. Au-dessus de l'inser- tion de l'étamine qui lui est superposée, chaque pétale produit une touffe de poils, qui sont d'origine épidermique, comme ceux que portent à la méme place les sépales des Schoepfiacées. L'o- vaire, qui est supére, est biloculaire dans sa région inférieure, uniloculaire dans sa région supérieure où un placente central libre porte deux ovules pendants, qui descendent dans les loges correspondantes. Ils sont semi-anatropes, à raphé et chalaze exlernes, et le nucelle horizontal y est enveloppé de deux tégu- ments. Ensemble, ces deux genres doivent constituer une famille autonome, les Cathédracées. Le genre Strombosia, où l'ovaire est supère, le genre Lavallea, où il est tout à fait infére, et le genre nouveau Lavalleopsis, 566 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. ayant pour type le Strombosia grandifolia de Bentham, où il est semi-infère, doivent également être retirés des Olacacées et deve- nir le noyau d'une famille distincte, les Strombosiacées. Formé de cinq carpelles épipétales dans les deux premiers genres, de trois carpelles seulement dans le troisième, l'ovaire est pluriloculaire dans sa partie inférieure, uniloculaire dans sa partie supérieure où un placente central libre porte autant d'ovules pendants, qui des- cendent dans les loges correspondantes. Ils sont complètement anatropes, à raphé externe et à tégument unique. L'albumen y est amylacé. I Dans un travail encore inédit, dont il a bien voulu me commu- niquer le manuscrit, M. Pierre a rattaché le genre Ctenolophon aux Linacées et constitué avec le genre Rhaptopetalwm et les trois genres voisins Brazzeia, Erythropyxis et Scytopetalum une nou- velle famille, sous le nom de Rhaptopétalacées. A l'exception des Opiliacées et des Schæpfiacées, traitées plus haut, tous les genres ou groupes de genres que l'on vient de sépa- rer des Olacacées, que l'ovaire y soit pluriloculaire dans toute sa longueur, ou seulement dans sa région inférieure (Cathédracées, Strombosiacées), ont l'ovule pourvu d'un nucelle, enveloppé tan- tôt d'un seul tégument (Érythropalacées, Tétrastylidiacées, Ximé- niacées, Strombosiacées), tantót de deux téguments (Coulacées, Heistériacées, Scorodocarpacées, Chaunochitacées, Cathédracées), ici orthotrope (Érythropalacées), là semi-anatrope (Cathédracées, Chaunochitacées), là encore tout à fait anatrope (Coulacées, Heisté- riacées, Tétrastylidiacées, Ximéniacées, Strombosiacées). Aucun d'eux n'appartient donc au groupe que nous constituons ici et leur étude détaillée devra faire, dans mon Mémoire l'objet d'un chapitre spécial. Il n'en est pas de même des deux genres Aptandra et Ongokea. S'il est nécessaire de les séparer aussi des Olacacées et d'en faire une famille distincte, sous le nom d'Aptandracées, du moins cette famille prend-elle place, à côté des Olacacées, dans le groupe des Innucellées, et en conséquence nous la retrouverons tout à l'heure. Il n'en est pas de méme non plus du genre Harmandia, qui doit constituer, à cóté des Aptandracées, le noyau d'une famille nouvelle, les Harmandiacées. Toutes ces éliminations faites, les Olacacées se réduisent aux genres Olax, Liriosma et peut-être Piychopetalum. N'ayant pas VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 561 encore pu étudier les trois genres Stolidia, Pelalinia et Ocha- nostachys, j'ignore s'ils pourront être conservés dans ce groupe à côté des précédents. C'est de la famille ainsi considérablement simplifiée que nous avons à étudier maintenant l'organisation florale et les affinités. 2. Organisation florale. — La fleur des Olaz et Liriosma est hexamére avec un double périanthe, un calice gamosépale, souvent accrescent autour du fruit, et une corolle dialypétale. L'androcée a neuf étamines, trois fertiles alternipétales et six stériles épipétales. Le pistil a son ovaire ordinairement supère, parfois infère (Liriosma). Au sommet, l'ovaire est uniloculaire, avec un placente central libre, portant, à l'extrémité méme ou au-dessous de l'extré- mité, trois ovules pendants, superposés aux carpelles. Dans presque toute sa longueur, il est triloculaire et dans chaque loge descend un des ovules insérés plus haut. Le placente et les ovules sont parfois en contact si intime entre eux et avec la paroi ova- rienne que l'ovaire paraît entièrement plein (Olax Mannii, etc.). Suivant son axe, l'ovaire, que j'ai principalement étudié dans les Olax, en particulier dans l'Olaz Mannii, renferme un système de faisceaux libéroligneux inverses, qui, au sommet, s'incurvent en dehors dans les ovules. Le faisceau parcourt l'ovule dans toute sa longueur au voisinage de sa face externe. Arrivé à l'extrémité, il se recourbe vers l'intérieur en crochet, remonte le long de la face interne, puis s'arréte vers le quart environ de la hauteur. L'ovule est done formé par la foliole ovulaire, dépourvue de nucelle et de tégument, foliole qui tourne sa face dorsale en haut et en dehors, sa face ventrale en bas et en dedans, et qui est recourbée en dedans à son extrémité avec concrescence des deux branches du crochet. C'est sur cette face ventrale interne, un peu au-dessus du point d'arrét du faisceau libéroligneux, vers le sommet organique dé- placé de la foliole ovulaire par conséquent, que nait sous l'épi- derme le sac embryonnaire. L'ovule est donc ici pleurocyste. L'ex- trémité périphérique du sac, son sommet, digére l'épiderme, sort de l'ovule et remonte entre lui et le placente, ordinairement en contournant obliquement l'ovule, de maniére à parvenir en défini- tive sur la face supérieure du placente, dans la région uniloculaire où il est libre sous le style, et à s'offrir ainsi au tube pollinique. Son extrémité profonde, sa base, s'enfonce vers le bas dans l'inté- 568 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. rieur de l'ovule en digérant le liber de la branche remontante du faisceau; je ne l'ai pas suivie plus loin. En résumé, les choses se passent dans l'ovaire et dans les ovules de ces plantes, notamment des Olax et des Liriosma, exactement comme on l'a vu plus haut chez les Schæpfiacées et les Myzodendra- cées. Plus tard, pendant la formation de l'embryon et de l'albumen, le seul ovule qui se développe est complètement digéré, ainsi que la zone interne de la paroi ovarienne, et par conséquent il n'y a pas de graine chez ces plantes. 3. Affinités. — L'existence d'ovules bien développés éloigne les Olacacées du groupe des Loranthinées, tandis que la structure de ces ovules, qui sont dépourvus à la fois de nucelle et de tégument, leur assigne une place dans le groupe des Innucellées. L'existence d'une corolle les distingue immédiatement de toutes les autres familles de ce groupe, étudiées jusqu'ici, qui sont apé- tales. 9. APTANDRACÉES. Le genre Aptandra, du Brésil, et le genre Ongokea, du Congo, doivent, comme ila été dit plus haut, étre séparés des Olacacées et constitués, à cóté d'elles, en une famille distincte, neltement caractérisée, comme on va voir, par son organisalion florale. M. Pierre, à qui l'on doit la eréation toute récente du second de ces genres, est arrivé aussi de son cóté à une pareille conclusion, comme en témoignent les quelques notes et dessins joints aux échantillons d'Ongokea qu'il a bien voulu me communiquer. Seulement, ce botaniste comprend parmi les Aptandracées le genre Harmandia, qui me parait devoir en être séparé. 1. Organisation florale. — La fleur est tétramére, avec un calice gamopétale, qui s'accroît autour du fruit en demeurant large- ment ouvert, en forme d'entonnoir, dans les Aptandra, en s'ap- pliquant étroitement sur toute sa surface dans les Ongokea. La corolle est dialypétale et offre en dedans d'elle, en alternance avec les pétales, autant de grandes écailles dépourvues de faisceaux libéroligneux, qui forment un disque extra-staminal. L'androcée VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 569 coucrescent en tube autour du pistil, a quatre étamines épipé- tales, portant chacune au sommet du tube deux sacs polliniques collatéraux, qui s'ouvrent chacun par une valve rabattue vers le bas. Le pistil est supére, formé de deux carpelles épisépales, avec un ovaire biloculaire dans la partie inférieure, uniloculaire dans la partie supérieure où un placente central libre porte deux gros ovules pendants, qui descendent dans les loges correspondantes en les remplissant complétement. Ces ovules sont réduits à la foliole ovulaire, sans nucelle ni tégument. Au-dessous de chacun d'eux, le fond dela loge est occupé par une cupule lignifiée, qui remonte assez haut sur la cloison. C'est au sommet méme, en con- lact avec cette cupule, que nait sous l'épiderme le sac embryon- naire. L'ovule est donc acrocyste ici, comme dans les Santala- cées. Arrété par la cupule lignifiée, le sommet du sac sort peu de l'ovule et s'élargit beaucoup; mais sa base se prolonge assez loin vers le haut. Plus tard, pendant la formation de l'embryon et de l'albumen, qui est exclusivement oléagineux, le seul ovule qui se développe se trouve résorbé et, par conséquent, le fruit de ces plantes ne renferme pas de graine. 2. Affinités. — Par l'existence d'ovules réduits à la foliole ovu- laire, sans nucelle ni tégument, les Aptandracées prennent place, à la suite des familles précédemment étudiées, dans le groupe des Innucellées. Par leur double périanthe, ainsi que par la conformation et la placentation du pistil, elles s’y rangent à côté des Olacacées, dont elles different profondément par le disque extra-staminal, par la concrescence des étamines, par la structure et la déhiscence des anthéres, enfin par l'acrocystie des ovules et par la cupule lignifiée qui entoure leur sommet. 10. HARMANDIACÉES. Le genre Harmandia, dont les premiers échantillons ont été rapportés de Cochinchine, par Gaudichaud, dés 1836, a été établi en 1889, par M. Pierre, pour une plante récoltée au Laos, en 1876, par M. Harmand, qui est l'H. mekongensis. M. Lecomte en a rap- porié du Congo, en 1894, une nouvelle espéce, malheureusement 510 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. sans fleurs, dont M. Pierre a fait récemment, dans un travail encore inédit, le type d'un genre nouveau, sous le nom de Lecom- tea congoensis. Ce sera, provisoirement le Harmandia congoensis (Pierre). Par la fleur tétramére, le disque extra-staminal, l'androcée concrescent en tube, la conformation du pistil, du placente et des ovules, l'accrescence du calice, qui forme autour du fruit une large collerette rose, enfin par la structure du fruit, qui est dépourvu de graine, ce genre ressemble aux Aptandracées, auxquelles M. Pierre le réunit, comme il a été dit plus haut. Par l'inflorescence, qui est une grappe axillaire simple, ombel- liforme et sessile, par l'unisexualité des fleurs et la monœæcie, par la corolle, qui est gamopétale, par le disque, qui est tubuleux, par le pistil, qui est formé de trois carpelles, par le placente, qui ne porte le plus souvent qu'un seul ovule, enfin par l'albumen, qui est à la fois oléagineux et amylacé, il diffère des Aptandracées assez fortement pour qu'il faille, à mon sens, le considérer comme le type d'une famille voisine, mais autonome, représentée à la fois en Indo-Chine et en Afrique occidentale, comme les Aptan- dracées le sont à la fois sur la cóte orientale d'Amérique et sur la cóte occidentale d'Afrique. La gamopétalie distingue immédiate- ment cette famille de toutes les précédentes. 11. CONSTITUTION DU GROUPE DES INNUCELLÉES OU SANTALINÉES. Ensemble, toutes les familles qu'on vient de passer en revue, au nombre de dix, comprenant une cinquantaine de genres, com- posent un groupe naturel, ayant ces deux caractéres généraux d'avoir un ovule sans nucelle ni tégument et d'étre pourtant dé- pourvues de graine, parce que l'existence de cet ovule est éphé- mère. Ce groupe, que l'on nommera Znnucellées, si l'on veut en exprimer la propriété fondamentale, Santalinées, si l'on veut tra- duire l'affinité plus ou moins grande qui réunit toutes ses familles à celle des Santalacées, offre, au point de vue de mode du forma- tion de la cellule mère de l'oosphére, un degré de différenciation immédiatement supérieur à celui du groupe des Inovulées ou Lo- ranthinées. Il forme, pour ainsi dire, comme on l'a dit au début de ce travail, la bordure de ce dernier groupe, avec lequel il par- tage la propriété de n'avoir pas de graine dans le fruit mür. VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 011 Au méme titre que celui des Inovulées, le groupe des Innucel- lées peut d'ailleurs être considéré soit comme une subdivision pri- maire de l'embranchement des Phanérogames, un sous-embran- chement, soit, puisqu'il ne renferme jusqu'à présent ni Gymno- spermes, ni Monocotylédones, comme une simple subdivision de la elasse des Dicotylédones, comme une sous-classe. Les dix familles qui le composent pour le moment sont pour la plupart apétales, maisil y en a de pétalées. On peut donc le diviser, par ce caractére, en deux groupes secondaires ou alliances, comme on l'a fait pour les Loranthinées. Les Santalinées pétalées forme- ront l'alliance des Olacales, les Santalinées apétalées, l'alliance des Santalales. La première ne renferme que trois familles : les Ola- cacées, qui sont dialvpétales, diplostémones à étamines libres, avec anthères à quatre sacs, les Aptandracées, qui sont dialypétales, isostémones à élamines épipétales concrescentes, avec anthères à deux sacs, etles Harmandiacées, qui sont gamopétales. La seconde en comprend sept. De ces sept familles, les unes ont l'ovaire infére, les autres supére; les unes ont l'ovaire uniloculaire, les autres pluriloeulaire; les unes ont les ovules pendants du sommet d'un placente, tantót en méme nombre que les carpelles, auxquels ils sont superposés, tantôt solitaires, un seul carpelle étant fertile ; les autres ont un unique ovule dressé sur la base même du car- pelle fertile. Ces différences permettent de caractériser brièvement chacune des dix familles de ce groupe, comme le montre le tableau suivant : / gamopétale.. Androcée gamostémone. Harmandiacées . pétalée... OLACALES. Corolle ( gamostémone. Aptandracées. z dialypétale. Androcée : E E - A i dialystémone. Olacacées. S Sk z Schæpfiacées. LES : : / à chl hylle... se pluriloculaire. | à sblorophy | Arionacées. = g E ; infére, Plantes... ( sans chlorophylle.. Sarcophytacées. = = n L y z É apétaléc. SANTALALES | uniloculaire...................... Santalacées. 5 : ja Orare s. e ) \ pluriloculaire.....,............... Myxodendracées. \ supère, uniloculaire à ( pendant nr. Opiliacées. | un ovule..... l dressé... Anthobolacées. A ces dix familles, le progrès futur de nos connaissances en adjoindra peut-être quelques autres. J'ai étudié, à cet égard, le 572 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. petit groupe intéressant des Grubbiacées, formé de deux genres originaires du Cap : Grubbia, établi par Berg en 1767, et Strobi- locarpus, distingué par Klotzsch en 1839.. Considéré d’abord comme une tribu de la famille des Santalacées par Reichenbach, et plus tard encore par Bentham et Hooker en 1883, il a été érigé en famille distincte à côté des Santalacées par Endlicher en 1840, par A. de Candolle en 1857, et en dernier lieu par M. Hieronymus en 1889. Tous les auteurs assignent à ces plantes un ovaire infére unilo- culaire, pourvu d'un placente central libre, du sommet duquel pendent deux ovules ortholropes nus, superposés aux deux car- pelles qui composent le pistil. C'est évidemment cette constitution attribuée par eux à l'ovaire qui les a conduits à rattacher ce groupe aux Santalacées. En réalité, il en est tout autrement. L'ovaire y est biloculaire dans toute son étendue. La cloison qui sépare les deux loges est, à la vérité, mince et fragile; elle se rompt facilement sur les prépa- rations, d'un côté seulement ou des deux côtés à la fois, ce qui a fait croire à l'unilocularité de l'ovaire. Au sommet de l'angle interne de chaque loge s'insére un ovule nettement anatrope, à raphé contigu à la cloison, pourva d'un nucelle mince et d'un ` unique tégument épais, à micropyle externe. Le nucelle n'a, sous son épiderme, qu'une seule file de cellules, dont la supérieure produit, suivant le procédé ordinaire, la cellule mére d'endo- sperme ou sac embryonnaire. Ayant ainsi un ovule à nucelle tégumenté, ces plantes ont aussi plus tard une graine distincte du péricarpe dans le fruit indéhis- cent, graine dont le tégument trés mince procéde, non pas de la couche externe conservée du nucelle de l'ovule nu, comme le dit M. Hieronymus, mais du tégument unique de l'ovule tégumenté. Mieux connue, l'organisation de la fleur et du fruit de ces plantes conduit donc à les éloigner beaucoup, non seulement des Santalacées, mais encore du groupe tout entier des Santalinées. C'est parmi les'Dicotylédones à ovule unitégumenté, dans les Apétales inférovariées de ce groupe, qu'elles doivent prendre place. | Ce résultat inattendu vient apporter un contróle à ceux qui ont été exposés plus haut et justifier la méthode qui a permis de les obtenir. C'est surtout à ce titre que je l'ai rapporté ici. VAN TIEGHEM. —- PHANÉROGAMES A OVULE SANS NUCELLE. 913 193. CLASSIFICATION NOUVELLE DES PHANÉROGAMES FONDÉE SUR L'OVULE. Ayant de la sorte distingué chez les Phanérogames deux grands groupes de familles, les Inovulées et les Innucellées, on peut se proposer de continuer à travers tout l'embranchement cette clas- sification fondée sur l'ovule. Un premier pas dans la voie du perfectionnement serait fait si la plante formait sur le lobe ovulaire un nucelle, sans produire ensuite de tégument autour de ce nucelle. Ainsi caractérisé par un ovule à nucelle nu, ce groupe, qu'on peut nommer /ntegminées, existe peut-étre, mais il faut convenir que nous n'en connaissons pas encore de représentant certain. Provisoirement, il ne figurera donc que pour mémoire dans notre classification. Un second pas se trouvera fait si la plante forme autour de son nucelle un tégument, percé d'un micropyle. Cette organisation perfectionnée se trouve, comme on sait, réalisée par un trés grand nombre de Phanérogames, que l'on réunira en un quatriéme sous- embranchement, les Unitegminées. Elles sont toutes Climaco- rhizes. Les unes sont dépourvues de stigmate, le pollen y germant directement sur le nucelle de l'ovule; ce sont les Astigmatées, comprenant les trois familles des Cycadacées, des Coniféres et des Gnétacées, qui sont ordinairement réunies sous la dénomination de Gymnospermes. Les autres ont un stigmate, sur lequel germe le pollen; ce sont les Stigmalées, comprenant quelques familles d'Apétales à ovaire supére ou infére, quelques familles de Dialypé- tales à ovaire supére ou infére, et la plupart des familles de Gamo- pétales à ovaire supére ou infére. Enfin, un troisiéme et dernier pas sera franchi si la plante forme successivementt autour de son nucelle deux téguments emboîtés, ayant chacun son micropyle. C'est le plus haut degré de complication de l'ovule, qui se trouve alors formé de quatre par- ties distinctes : un funicule, qui est le pétiole de la foliole, un tégument externe, qui est le limbe de cette foliole, un tégument interne, qui est une indusie, et enfin un nucelle. C'est cette forme complexe que revét l'ovule dans un autre grand ensemble de Pha- nérogames, dont on formera un cinquiéme sous-embranchement, 514 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. sous le nom de Bitegminées. Elles sont toutes pourvues d’un stigmate, Stigmatées. Mais les unes sont Liorhizes, les autres Climacorhizes. Les premières comprennent toutes les plantes munies d’un seul cotylédon, formant le groupe ordinairement désigné sous le nom de Monocotylédones (1), et aussi une famille de plantes à deux cotylédons, celle des Nymphéacées. Les secondes comprennent la plupart des familles des Apétales, à ovaire supére et infére, la plupart des familles des Dialypétales, à ovaire supère etinfère, et quelques familles des Gamopétales, à ovaire supère et infére, douces d'une organisation toute particuliére. Le tableau ci-joint résume, dans ses traits principaux, cette classification nouvelle des Phanérogames, fondée sur l'ovule : Je n'ignore pas qu'on peut élever une objection contre la grande valeur systématique attribuée ici à l'ovule. Elle consiste dans la présence, cà et là, au milieu d'une famille où l'ovule a deux tégu- ments, d'un genre à ovule unitegminé. Les Peperomia, par exemple, chez les Pipéracées, les Geum chez les Rosacées, les Lupinus chez les Légumineuses, les Helleborus et Ficaria chez les Renonculacées, n'ont qu'un tégument à leur ovule, alors que tous les autres genres de ces familles en ont deux. Mais ces excep- lions sont trés peu nombreuses, trés clairsemées, et fort probable- ment elles s'expliqueront, comme il est arrivé déjà pour plusieurs autres du méme ordre qu'une étude plus attentive a fait rentrer dans la régle, soit par l'avortement de l'un des deux téguments, soit par la fusion précoce des deux téguments en un seul par voie de concrescence. Remarquons, en effet, qu'on ne connait aucune exeption en sens inverse, aucun exemple de genre à ovule biteg- miné dans une famille ou l'ovule n'a qu'un seul tégument. Il ne semble donc pas qu'on puisse s’en prévaloir pour amoindrir en quoi que ce soit la haute signification que l'établissement du groupe des Inovulées et de celui des Innucellées nous a conduit à donner à l'ovule, en en faisant la base de la classification générale des Phanérogames. Aussi ne saurais-je partager sur ce point l'opi- nion de M. Warming, qui, tout en reconnaissant que « la concor- (1) Les Triuridacées ont, il est vrai, un ovule à nucelle unitegminé, mais ces plantes, dont on ne connait pas encore l'embryon, n'appartiennent ires probablement pas au groupe des Monocotylédones, où tout le monde pourtant S accorde à les classer. ; ; PHANÉROGAMES CLASSIFICATION DES PHANÉROGAMES, D'APRÈS L'OVULE. infüra.; crosses Gamopétales. Ovaire í S supere... ... crc ' Climacorhizes. Dicotylées , APTUS Dialypétales. Ovaire infère OR eH E B : gti ; Se À supere... .. eee ATA ITEGMINÉES. atée : une MINÉES. Stigmatees | Apétales.... Ovaire j infère........ Me a i supére.... seen baeo | wo icotylées. Dialypétales...... \ zum a RAS atus HEIN gcc age Ei .ieeecsssat d resh Ré es ve ^ . Liorhizes. { Monocotylées.. (Monocatylédones)........................... Gamopétales. Ovaire | infere T ais de sive enra supére..... Annee Dialypétales. Ovaire infère ........ otre Stigmatées. Climacorhizes........ Dicotylées. supere... . «e ec NUCELLÉES ... N w * z | infére ... eee o » Là E Apétales.... Ovaire < LA 2 OVULÉES SUPETE.-eronosreneensee | | Astigmatées. Climacorhizes. Astatocotylées....... Apétales (Gymnospermes).......-..-.-+-estte INTEGMINÉES..... eee erento GOOD OOA HAT nomen AES ee RU CORDERO DOO S S > ' Dialypétales.... Ovaire supere... «seen | INNUCELÜBRS. .. n ..5: .. Spr m Stigmatées. Climacorhizes.Dicotylées. | jinfre iesse eres \ Apétales..,. Ovaire. . supere... «es Joss ees | Gamopétales.. . Ovaire infére.... eee INOVULERS us du e DEM Stiginatées. Climacorhizes. Dicotylées. . \ Dialypétales... Ovaire infere. . ses \ Apétales,... Qvaire infêre esse Cucurbitacées . Primulacées. Myrsinacées. Plumbaginacées. La plupart. La plupart. La plupart. La plupart. Nymphéacées. Toutes. La plupart. La plupart. Loasacées. ) Ombellifères. | Araliacées. ( Pittosporacées. Empétracées. Í Limnanthacées. | Hippuracées. \ Cynomoriacées. Adoxacées. | Grubbiacées. Corylacées. | Juglandacées. ( Bétulacées. Salicacées. l Callitrichacées. Gnétacées. Conifères. | Cycadacées. Mémoire. V Harmandiacées . i Aptandracées. Olacacées. Sarcophytacées. ( Schæpfiacées. l Arionacées. Santalacées. ( Myzodendracées. | Opiliacées. Anthobolacces. Elytranthacées. Dendrophthoacees. ( Nuytsiacées. Treubellacées. . Loranthacées. Arceuthobiacées. Ginalloacées. Hélosacées. Viscacées. \ Balanophoracées. 576 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1895. dance de la structure ovulaire peut devenir significative, par exemple, dans la question de parenté entre les Primulacées, les Myrsinacées, etc. », « ne croit pourtant pas que la Botanique descriptive puisse trouver dans cet ordre de caractères un appui solide (1). » | Ainsi solidement établie, cette classification a l'avantage de mettre en relief nombre de faits importants, qui apparaissent moins clairement, ou même sont complètement masqués, dans la classification admise. Elle fait ressortir immédiatement la grande homogénéité du groupe des Gymnospermes d’une part, de celui des Monocotylé- dones de l'autre, et l'extréme hétérogénéité du groupe des Dicoty- lédones. Dans la classification admise, celui-ci est, comme on sait, sub- divisé immédiatement, d'aprés la conformation de la corolle, en Apétales, Dialypétales et Gamopétales; puis, suivant l'indépen- dance ou la concrescence du pistil avec les parties externes, qui laisse l'ovaire supere ou qui le rend infère, chacune de ces subdivisions se partage à son tour en deux groupes, que l’on considère comme des ordres. Notre tableau montre aussitôt la grande hétérogénéité de chacun de ces six ordres. Il y a, en effet, des Apétales supéro- variées de trois sortes, et des Apétales inférovariées de quatre sortes. Il y a des Dialypétales supérovariées de quatre sortes et des Dialypétales inférovariées de trois sortes. Il y a, enfin, des Gamopétales supérovariées de trois sortes et des Gamopétales infé- rovariées de trois sortes. C'est la preuve que les caractères tirés de la conformation de la corolle et des rapports du pistil avec les verticilles externes de la fleur ont été invoqués trop tôt, et qu'il est préférable de ne les faire intervenir que plus tard, aprés avoir employé d'abord des caractéres plus importants, parmi lesqu.ls passe en premiére ligne la nature de l'ovule. Si l'on en vient au détail, notre tableau met en évidence que les Cucurbitacées, d'une part, les Primulacées, Myrsinacées, Plumba- ginacées, d'autre part, ne sont pas du tout des Gamopétales comme les autres, ce que l’on sait déjà bien par ailleurs. La place à part qu'occupent les Ombellifères, les Araliacées et les Pittosporacées i E. Warming, De l'ovule (Ann. des sc. nat., Bor., 6* série, V, p. 245, ROUY. — REVISION DU GENRE ONOPORDON. OTT parmi les Dialypétales, ainsi que l'étroite affinité de ces trois familles, déjà si nettement démontrée par d'autres caractéres, comme on sait, y apparaissent trés clairement. Il fait voir aussi la différence profonde qui sépare les Nymphéacées de toutes les autres Dialypétales, les Limnanthacées des Géraniacées, les Hip- puractes des Halorrhagacées, les Cynomoriacées des Balanopho- racées, les Adoxacées des Caprifoliacées, les Grubbiacées des Santalacées, les Corylacées et les Bétulacées des Castanéaccées, les Callitrichacées des Euphorbiacées, etc. Il serait facile de multi- plier ces exemples. M. Rouy fait à la Société la communication suivante : REVISION DU GENRE ONOPORDON, par M. G. ROUY. Le genre ONoronpoN, bien qu'à espèces peu nombreuses (24), est un de ceux dont la synonymie est des plus confuses. Il suffit de consulter les auteurs les plus autorisés pour constater que peu sont d'accord, notamment sur les O. lauricum, illyricum, macra- canlhum, horridum, arabicum, glomeratum, algeriense, corym- bosum, arenarium, caulescens, etc. Il m'a paru, dès lors, utile d'entreprendre la revision de ce genre : ce sont les résultats de ce travail dont j'ai l'honneur de donner connaissance à la Société. Cette Revision comprend trois parties : dans la premiére sont placés les tableaux dichotomiques permettant d'arriver à la déter- mination spécifique des 24 espéces; dans la seconde, j'établis le Conspectus de ces espéces avec leurs sous-espéces, lormes et va- riétés; enfin, dans la troisiéme partie, sont publiées les diagnoses des plantes inédites et les observations critiques suggérées par l'étude de mes matériaux. I. — TABLEAUX DICHOTOMIQUES ( Plante acaule; calathides sessiles au centre d'une rosette de l l. femiHes. 1. a rid Ne o c O. ACAULE L. Tige dressée, ailée, ordinairement élevée et rameuse.... -s 2. Péricline à écailles toutes dressées; aigrette à soies plumeuses. T ede me: dun ine oe I Péricline offrant des écailles arquées ou réfléchies; aigrette à soies scabres ou semi-plumeuses........................... 1. T. «Lin. (SÉANCES) 37 518 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. Écailles médianes du péricline larges, ovales ou triangulaires- oblongues, les intérieures oblongues ou largement lancéolées; acumen robuste, vulnérant; calathides trés grosses, solitaires. EAT. yl TI IAT co Écailles médianes du D D oblongues-lancéolées, les inté- rieures lancéolées; acumen robuste, vulnérant........... 5. Écailles médianes du péricline étroitement lancéolées, terminées par une longue épine subulée, peu ou non vulnérante..... 6. Écailles inférieures et médianes ovales, denticulées supérieure- ment, + contractées en un acumen égalant environ leur lon- gueur, les intérieures plus courtes que les fleurs........ 5 ux cp a ... ONOoPORDON LACONICUM Heldr. et Sart. Écailles inférieures et médianes triangulaires-oblongues, entiéres, atténuées en un court acumen bien moins long qu'elles, les ipiérieures égalant les Hours... o cl ae ..... 0. CYNAROCEPHALUM Boiss. et pl. \ Calathides petites, ovales-coniques, longuement dépassées par les feuilles florales; écailles inférieures et médianes contractées en | une épine se rigide, égalant leur longueur..............:. dox pop Ke XM esr QUARE NI UU DN ne 0. "Esp Coss. | Calathides grosses, ovoides, plus longues que les feuilles florales; écailles inférieures et médianes atténuées en un acumen court, D dide fi. EME POE XX ....... 0. NERVOSUM Boiss. / \ Calathides petites, subsessiles, 7-9 agrégées au sommet des ra- meaux et disposées en corymbe dense terminal; péricline ara- néeux ; aigrette trois fois plus longue que l’achaine.......-.-:: laugh digdisuzuus «91415100. POLYCEPBALUM Boise Calathides grosses, non disposées comme ci-dessus; péricline gla- brescent ; aigrette quatre fois plus longue que Lu. OA een nrar ranr aa keradi ut Cle LEFTORE TES Écailles du péricline atténuées en un acumen plus court qu elles: "9.99" ARR wq. 1 déesse se er 6090999062069 aee M UM b cs pertreepere r A] ‘cailles du péricline contractées en un acumen subulé égalant au 19. Ecailles très nombreuses, toutes étroitement lancéolées ou subli- néaires, longuement atténuées-subulées. ...............: 9. Écailles moins nombreuses, robustes, toutes lancéolées-acumi- Dees -o.e ses 10. Écailles inférieures ovales-lancéolées ou triangulaires, courtes, le5 médianes grandes, larges, toutes à acumen court....... 19: moins leur longueur...... Vo a Sp ep) SN HD AD eee, 0e ° 00 ve P ROUY. — REVISION DU GENRE ONOPORDON. 519 Tige et rameaux largement ailés, à épines robustes ; feuilles ovales- oblongues, grandes; calathides globuleuses, grosses.......... ROSE qe. a dde O. AcaNTHIUM L. Tige et rameaux étroitement ailés, à épines faibles, ténues, sub- sétiformes; feuilles lancéolées; calathides ovoides, folios ment petites..... Beas rs dide De OS STENOSTEGIUM Boiss. Calathides trés grosses, à écailles inférieures arquées-étalées ou réfléchies, larges, allongées et terminées par un acumen robuste atteignant la longueur du péricline ou la dépassant. ...... TT. Calathides à écailles inférieures lancéolées, étalées ou peu arquées , lerminées par un acumen n'atteignant pas la longueur du péri- cline; tiges et feuilles vertes et glabrescentes.......... x 12 Calathides relativement petites, à écailles inférieures et médianes arquées-réfléchies, courtes, étroitement lancéolées, terminées par un acumen court, peu vulnérant; plante incane, à port CO. iliyrieim. i bed- oc) Tio O. GAUTIERI Rouy Écailles du péricline allongées et robustes, les inférieures ré- fléchies, les médianes étalées-dressées, très grandes, dépassant beaucoup les fleurs............... O. MYRIACANTHUM Boiss. Écailles du péricline moins longues et moins grandes, les infé- rieures arquées-étalées, les médianes on d plus étroites, pucr environ la longueur des fleurs............ iib ci Pio oa a al. ru.. di O. MACRACANTHUM Bou Calathides proshe. péricline glabrescent, glanduleux, à écailles grandes, allongées, E terminées par un acumen robuste, xulnórant.- 01. vs suce vicos O. TAURICUM Willd. Calathides une fois plus petitas; péricline abondamment aranéeux ou velu, à écailles plus petites, courtes, presque égales et presque molles, terminées par une brève spinule non vulnérante....... Late An ou cb te O. ERIOCEPHALUM Rouy Écailles inférieures petites, imbriquées, apprimées, triangulaires, terminées par un acumen très court, les médianes grandes, lan- céolées, + atténuées en une épine robuste, réfléchie; cala- thides trés grosses, convexes à la base........,..:.,........ Devises SU Re vauu v.v aive 7 OF HETERACANTHUM'O.-A. Mey. Écailles inférieures réfléchies; calathides tronquées ou ombili- quées à la base... oe e el, dL. VEI... E 14. Calathides grosses, .rapprochées et entourées de feuilles involu- crales bractéiformes nombreuses ; tiges et rameaux pourvus de trés nombreuses spinules; plante laineuse-blanchàtre........ ls dass eds. UE ITTUN, «UU. BRACTRATUM: Boiss. et Heldr. Calathides distantes, dépourvues de feuilles involucrales; tiges et rameaux à épines moins nombreuses et plus robustes.... 45. 10 RÉ ne S aa n 11 12 13 14 980 15 16 17 18 19 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. Calathides grosses ou très grosses, globuleuses, à écailles larges ovales ou ovales-lancéolées, les supérieures sensiblement plus Countes que les feurs... 2 -e oot eos ee e 16. Calathides une fois plus petites, ovoides, à écailles lancéolées, les supérieures à peine plus courtes que les fleurs; plante verte, glabrescente-glanduleuse...... Onoporpon BoissiErt Willk. Calathides trés grosses, à écailles robustes, toutes largement ovales- lancéolées, les inférieures et les médianes très arquées-réflé- chies, subcontractées en une courte épine vulnérante ; plante de 25-30 décimètres, blanche-tomenteuse.. 0. sPECTABILE Rouy Calathides + grosses, à écailles inférieures lancéolées, réfléchies, atténuées en un acumen allongé, les médianes acuminées; plantes de. 3-25 décimètros-: o ue. n nd 47. Calathides à écailles inférieures et médianes réfléchies, allongées, lancéolées, terminées par un long acumen très robuste, les inté- rieures desde piquantes, égalant les fleurs; achaines mürs petits, à stries longitudinales trés saillantes, presque ailées, à rides transversales peu marquées; plante verte, trés épineuse, à épines robustes, trés nombreuses et subimbriquées sur les ailes. o ous ue. in T me . ©. rEnox Rouy Calathides à écailles AA N lancéolées, réfléchies, les mé- dianes étalées-ascendantes, les intérieures dressées, sensible- ment plus courtes que les fleurs; achaines mürs plus gros, à stries longitudinales peu visibles, à rides transversales pro- fondes. -s -re edades. t. ban P ets: oo G Calathides de grandeur moyenne (péricline — 5 centimètres de diamètre), à écailles relativement petites, terminées par un acumen court, peu vulnérant, égalant au plus le quart de leur lopit: x ca od — RÉ dud ecvs veia. iu O. ILLYRICUM L- Calathides trés grosses (péricline — 8 centimètres de diamètre), à écailles grandes, larges, terminées par une épine forte, très vulnérante, égalant au moins la moitié de leur longueur. ..---- vd es PNE ANO ZO AMAT GE . 2 OL ILEX Janka Feuilles radicales sinuées-lobées ou presque entières, pourvues, ainsi que les ailes destiges et des rameaux, de spinules jaunàtres ; calathides relativement petites, à écailles peu nombreuses, ovales à la base et brusquement contractées en une épine su- halo. 6 oe a hi « are oh di Jef. M: Feuilles radieales pinnatipartites, pourvues, ainsi que les ailes des tiges et des rameaux, d'épines lancéolées vulnérantes; cala- thides grandes, à écailles nombreuses, oblongues à la base et rétrécies en un acumen fort, relativement peu allongé (1 1/2- 2 1/2 centiméires)...... O. SiprHonPn Num Boiss. et Heldr. ROUY. — REVISION DU GENRE ONOPORDON. 581 Plante presque naine (10-20 centimètres); tige grêle, simple, mo- nocéphale ; feuilles radicales petites (5-6 centimètres de long); calathides très petites (2 centimètres de diamètre), à acumen des écailles court, égalant leur longueur (8-10 millimètres). . nn de Fc uM O. MINUS Le Plante assez élevée (3-7 décimètres); tige rameuse, 2-4-céphale ; feuilles radicales plus grandes; calathides une fois plus grosses, à écailles terminées par une épine très longue (3-3 1/2 centi- mètres), dépassant de beaucoup leur longueur............... Q. AMBIGUUM Fresen. dus sise D EAA q49 9 € bus O e d wx, vie a Le E v II. — CONSPECTUS *. — Sect. I. — Acaulia Nob. 1. — Onopordon acaule L. B. pyrenaicum (DC.). Forma : ©, uniflorum (Cav.). **. — Sect. II. — Erecta Nob. 2. — ©. Espinæ Coss. 3. — ©. polycephalum Boiss:-. 4. — ©. leptolepis DC. 5. — ©. nervosum Boiss. B. glomeratum Costa 6. — ©. cynarocephalum Boiss. et BI. 1T. — 9. laconicum Heldr. et Sart. *##*, — Sect. IH. — Reflexa Nob. 0. — Sous-sect. I. — Attenuata Nob. 8. — ©. Acanthium L. 8. Schultesii Koch Forma : 6. parnassicum (Boiss. et Heldr.). 9, — ©. stenostegium Boiss. 10. — ©. Gautieri houy 82 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. 11. — Onopordon macracanthum Schousb. B. candidissimum Salle Subspec. I. — 0. Broterianum Rouy a. tomentosum Nob. B. viride Nob. Subspec. II. — 0. horridum Viv. 12. — ©. myriacanthum Boiss. 8. spinosissimum Nob. Forma : 9. algeriense (Pomel). 13. — ©. tauricum Willd. B. elatum Boiss. y. argolicum Boiss. Subspec. I. — 0. corymbosum Willk. Subspec. II. — 0. humile Loscos 6. simplex Nob. 14. — ©. eriocephalum Rouy 15. — ©. heteracanthum C.-A. Mey. Forma : ©. anisacanthum (Boiss.). 16. — ©. bracteatum Boiss. et Heldr. 11. — ©. Boissieri Willk. 18. — ©. ferox houy 19..— ©. illyricum L. . giganteum Mutel maritimum Deb. . libanoticum Boiss.. spinosissimum Nob. o9» UU m Forma f. — ©. Delorti (Timb.). Forma lI. — ©. €Cardunculus (Boiss.). 20. — ©. Ilex Janka 21. — ©. spectabile Rouy 00, — Sous-sect. II. — Confracta Nob. . ROUY. — REVISION DU GENRE ONOPORDON. 583 22. — ©. Sibthorpianum Boiss. et Heldr. Forma I. — 9. arenarium (Pomel). Forma II. — ©. Weissianum (Aschers.). £. brevicaule Nob. Forma III. — ©. carduiforme (Boiss.). Subspec. — 0. alexandrinum (Boiss. et Dl.). £. anatolicum Nob. y. maroccanum Nob. 23. — ©. minus Rouy 24. — 0. ambiguum Fresen. III. — DIAGNOSES ET CRITIQUE *, — Sect. Acaulia Nob. — Plantes acaules; calathides sessiles au centre d'une rosette de feuilles. 1. — ©. acaule L. Spec., 1159; Gren. et Godr. Fl. Fr., I, p. 206; Batt. et Trab: FI. Alg., p. 519. a. genuinum, Nob.; O. acaule Jacq. Icon. rar., t. 167; DC. Prodr., Vl, p. 6419. — Écailles du péricline largement lancéolées, les inférieures trés étalées; feuilles grandes, bien plus longues que les calathides globuleuses. 8. pyrenaicum Nob.; O. pyrenaicum DC. Fl. Fr., V, p. 457; Prodr., VI, p. 619; O. acaulon Lapeyr. Hist. abr. Pyr., p. 496; Lois. Fl. gall., V, p. 218. — Écailles du péricline plus lancéolées, les inférieures moins étalées, demi-dressées; feuilles grandes, bien plus longues que les calathides ovoides-subglobuleuses. Hab. — Maroc, Algérie, Tunisie; Espagne, Pyrénées, Cor- bières. Forma : O. unirLorum Cav. (pro specie), Icon., p. 60, t^ 88; DC. Prodr., VI, p. 619; O. acaule Willk. et Lge, Prodr. fl. Hisp., II, p. 179. — Différe du type par les écailles du péricline plus 581 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. larges, les inférieures à peine étalées, vers le sommet; les cala- thides ordinairement plus grosses, ovoides-subcylindriques; les feuilles plus épineuses, à épines robustes plus longues et plus fortes, 1-2 fois seulement plus longues que les calathides (2-6, rarement solitaires). Hab. — Espagne. Oss. — J'ai eu l'occasion de récolter ces diverses plantes, notamment plusieurs fois l'O. uniflorum en Espagne, et j'ai pu constater sur le vif les caractères différentiels précités. ** — Sect. II. — Erecta Nob. — Plantes à tiges dressées, ailées; écailles du péricline toutes dressées; aigrette à soies plu- meuses. 2. — Onopordon Espin:z Coss. in Comptes rendus Acad. sc., XCVIII (1884), p. 468; Rapp. Miss. bot. Tun., p. 27; Edm. Bonnet ap. Morot Journ. de bot., VII (1893), p. 163; Barratte ap. Coss. Illustr. Fl. Atlant., H, p. 71, t. 143. Hab. — Tunisie (Cf. Bonnet et Barr. Cat. pl. Tunisie, p. 241). J. — ©. polycephalum Boiss. Diagn. pl. orient., ser. 2, fasc. 3, p. 47; Fl. orient., III, p. 564. Hab. — Cilicie et Cataonie. 4. — ©. leptolepis DC. Prodr., VI, p. 619; Boiss. Fl. orient., HI, p. 564. Hab. — Arménie; Perse; Turkestan. 9. — 9. nervosum Boiss. Voy. bot. Esp., p. 351, t. 108 a; Willk. et Lge, Prodr. fl. Hisp., II, p. 178; Colm. Enum. y rev. pl. Hisp.-lusit., III, p. 343; O. arabicum L. Sp., 1159 (excl. sy^- Pluken. et, in ed. 2, syn. Barrel.); Jacq. Hort. vindob., t. 149; Brot. Fl. lusit. I, p. 349; Hook. in Bot. Magaz., t. 3299; Edm. Bonnet ap. Morot Journ. de bot., VIII (1894), p. 10; non hort. bot.; Acanthium altissimum lusitanum Moris. Hist., III, p. 153; Acan- thium verum Dioscoridis Grisl. Virid. lusit., n° 40. B. glomeratum Costa ap. Willk. Suppl. Prodr. fl. hisp., P- 100; O. glomeratum Costa (olim) Fl. catal., p. 135. ROUY. — REVISION DU GENRE ONOPORDON. 585 Hab. — Portugal (!); Espagne; Sardaigne; Tunisie; var. B. : Espagne : Catalogne, Almeria. Ogs. I. — Linné ayant successivement confondu plusieurs plantes sous le nom de O. arabicum, il me parait inutile de dis- cuter sur le plus ou moins d'opportunité qu'il peut y avoir à con- server le nom linnéen, cette espèce, du reste, ne croissant, d’après Linné lui-méme, ni en Arabie ni ailleurs en Orient. Je con- serve donc le nom de O. nervosum Boiss., ne prêtant à aucune ambiguïté. Oss. II. — L'O. glomeratum Costa, que mon excellent ami M. Gaston Gautier et le regretté Oliver avaient cru découvrir dans nos Pyrénées-Orientales, par confusion avec l'O. eriocephalwm encore inédit et d'une tout autre section, n'est, en réalité, qu'une variété de l'O. nervosum, ainsi que Costa, l'inventeur de lO. glo- meratum, qui l'avait tout d'abord rapproché de l'O. polycepha- lum Boiss. (Introd. fl. Catal.), Pa lui-même reconnu (Suppl., p. 44), et que Willkomm l'a confirmé récemment (Suppl. Prodr. fl. hisp., p. 100). L'O. glomeratum ne se distingue, en effet, du type de l'O. nervosum que par la taille souvent moins élevée, par- fois méme réduite à 2-4 décimétres, le tomentum souvent plus abondant, les calathides subsessiles ordinairement (pas toujours) rapprochées au sommet des tiges en un corymbe dense 3-7-flore. Nous avons trouvé, M. Gautier et moi, en juin 1896, cette intéres- sante variété trés abondante à Dona-Maria (prov. d'Almeria, Es- pagne). 6. — ©. cynarocephalum Boiss. et Dl. ap. Boiss. Diagn. pl. orient., ser. 2, fasc. 3, p. 48; Boiss. Fl. orient., III, p. 563. Hab. — Syrie. 7. — ©. laconicum Heldr. et Sart., ined. in herb. Rouy (nomen solum).— Plante robuste, verte et peu aranéeuse, finement glanduleuse. Tige élevée, rameuse, munie, ainsi que les rameaux, d'une aile étroite interrompue-pinnatipartite, bordée de longues épines lancéolées jaunâtres vulnérantes. Feuilles lancéolées, ru- gueuses, fortement nervées-réticulées en dessous, les caulinaires bien plus petites, étroitement lancéolées-acuminées, décurrentes. Calathides très grosses (7-8 centimètres de diamètre), subglobu- 586 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. leuses. Péricline glabre, luisant, à écailles imbriquées, appli- quées, terminées par un acumen vulnérant; les inférieures el les médianes ovales, denticulées supérieurement, contractées en un acumen égalant environ leur longueur ; les intérieures oblongues- lancéolées plus courtes que les fleurs. Hab. — Gréce : Laconie : lieux montueux boisés entre Levet- zova et Marathonisi (leg. Sartori, 8 juin 1846). Oss. — J'ai décrit cette magnifique espèce d’après l'exemplaire de Sartori, dont M. de Heldreich a bien voulu disposer en ma fa- veur et qu'il m'a communiqué, en 1894, avecla mention « Species distinclissima el adhuc rarissima ». *** — Sect. III. — Reflexa Nob. — Plantes à tiges dressées, ailées; péricline présentant des écailles arquées ou réfléchies; aigrette à soles scabres ou semi-plumeuses. 0. — Sous-sect. I. — Attenuata Nob. — Écailles du péricline atténuées en un acumen plus court qu'elles. 8. — Onopordon Acanthium L. Spec., 1158, et auct. mult.; O. acanthifolia Gilib. Fl. lithuan., III, p. 190. 6. Schultesii Koch, Synopsis fl. germ. et helv., ed. 2, p. 462; O. Schultesii Britting. in litt. — Différe du type par la taille ré- duite (3-5 décimétres), les feuilles plus petites, plus tomenteuses et plus ondulées-crispées. Hab. — La majeure partie de l'Europe, principalement cen- trale; Sibérie, Afghanistan, Perse, Turkestan, Caucase; la var. B-: cà et là, rare. Forma : 0. parnassicum Boiss. et Heldr. (pro specie), ap. Doiss. Diagn. fl. orient., ser. 9, fasc. 6, p. 144; Boiss. Fl. orient., III, p. 959. — Différe de l'O. Acanthium par sa villosité bien moins fournie, les ailes des tiges et des rameaux trés étroites, inter- rompues, le péricline sensiblement plus aranéeux. Hab. — Gréce : mont Parnasse, dans la région des Sapins, prés Gourna et Tripia Spilia (Samaritani et Guicciardi). 9. — ©. stenostegium Boiss. Fl. orient., III, p. 563. Hab. — Mésopotamie : prés d'El Gosh (Socin). ROUY. — REVISION DU GENRE ONOPORDON. 587 10. — ©. Gautieri Rouy inéd.; O. nervosum Gaut. in herb. Rouy, non Boiss. — Tige dressée, rameuse, ferme, abondamment feuillée, munie jusqu’au sommet d’ailes rapprochées, larges, fo- liacées, à épines gréles, courtes. Feuilles blanches-tomenteuses à tomentum épais; les radicales briévement pétiolées, oblongues, pinnatifides, à lobes dentés, épineux; les caulinaires longuement décurrentes, lancéolées. Calathides relativement petites (d'un tiers au moins plus petites que celles de l'O. illyricum), solitaires au sommet de la tige et des rameaux. Péricline glanduleux, aranéeux à la base, à écailles coriaces, dures, rudes aux bords, rougeâtres, loutes étroitement lancéolées, petites, les extérieures réfléchies, lon- guement atténuées en un acumen triquètre, les médianes arquées- réfléchies, courtes, terminées par un acumen court, peu vulné- rant, les intérieures dressées, carénées, longuement acuminées. Corolles glanduleuses, purpurines. Achaines bruns, tétragones, à angles très saillants. Aigrette rousse, deux fois plus longue que l'achaine. — Plante à port d'O. illyricum, dont elle se distingue absolument par la forme et la disposition des écailles. Hab. — France : département des Pyrénées-Orientales: Millas (G. Gautier). 11. — ©. macracanthum Schousb. (1) Règne vég. au Ma- roc (éd. franc.-lat. Bertherand), p. 198, t. 5 a eto b; DC. Prodr., VL p. 618; Cav. in Anales ciencias nat. IV, p. 83; Willk. et Lge, Prodr. fl. hisp.. II, p. 178 (excl. var. 8. et syn. Vivian.) ; Ball, Spicileg. fl. Marocc., p. 599 (p. p. ); Batt. et Tr. Fl. Alg., p. 519; Colm. Enum. y rev. pl. Hisp.-Lusit., p. 344. p. candidissimum Salle (pro specie), Fl. Monsp.-Alger., n° 124, in herb. Rouy. — Tiges, ailes et feuilles couvertes d'un tomentum blanchátre, épais; tiges etrameaux trés largement ailés. Hab. — Maroc, Algérie; Portugal, Espagne; la var. 8.: Al- gérie : Djebel-Harbar, prés Boghar (Salle), et probablement ailleurs, Subspec. I. — O. BROTERIANUM Rouy; O. illyricum Brot. Fl. Lusit., I, p. 343; Iloffgg et Link Fl. Portug., p. 202; non L. ; O. elongatum 8. abbreviatum DC. Prodr., VII, p. 304; O. (1) Sub nomine O. macrocanthi, in Jagttagelser over vextriget i Marokko. 588 SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1896. macracanthum g. minus Boiss. Voy. bot. Esp., p. 958; de Mariz Subsid. Fl. Portug. in Bol. Soc. Brot., X, p. 238 (excl. syn. Vi- vian.) ; Drypis seu Onopyxos Grisl. Virid. lusit., n° 447.— Exsicc.: Porta et Rigo Iter ITI hispanicum, 1891, n° 455, sub nom. O. Illy- rici var. macracanthi. — Différe du type par la tige courte(2-6 dé- cim.), 1-3-céphale, rameuse dés le milieu, les feuilles radicales courtes (1 décim. environ de longueur), profondément pinnati- partites, les caulinaires réguliérement pinnatifides, à épines faibles, les calathides sensiblement plus petites, à écailles plus étroites, plus courtes et fortement acuminées. — Plante ayant tout à fait le port et la taille de l'O. Sibthorpianum Boiss., mais bien distincte par les écailles insensiblement atténuées en acumen (et non brusque- ment contractées en une épine allongée), et appartenant bien au groupe spécifique de l’'Onopordon macracanthum Schousb. «. — tomentosum Nob. — Plante tomenteuse, feuilles blanches sur les deux pages. 8. — viride Nob. ; O. Sibthorpianum var. viride Ball Spicileg. fl. Marocc., p. 523. — Plante moins tomenteuse ; feuilles disco- lores, vertes et glabrescentes en dessus. Hab. — Var. «.: Espagne : Vega de Malaga, prés du Guadal- horce (Boissier) ; Monte Agudo, prés Murcie (Porta el Rigo); Puerto-Real, et San Fernando à la Dehesa de la Carne, près Cadix (Perez-y-Lara); Portugal: Algarve: Tavira (Hoffgg et Link, Wel- wilsch); Faro (Hoffgg et Link); var. B.: Maroc : Mazagan (et Mogador?), sec. J. Ball. Oss. — La plante de Bové (n°167) indiquée par Boissier (Voy; p. 958) comme devant étre rapportée ici, appartient au type méme de l'O. macracanthum Schousb. Subspec. II. — O. Horrinuu Viv. Diagn. ad calc. fl. Lyb., P- 08, Fl. Cors. spec. nov. vel minus cognit. diagn., p. 44; DC. Prodr., VI, p. 618 (excl. syn. Urvill.); Salis in Flora (1834), p. 32; 0. macracanthum Ces. Pass. Gib. Comp. fl. Ital., p. 487; O.macran- thum Arcang. Comp. fl. Ital., p. 409. — Exsicc.: Kralik PL. corses, n° 667 (pro max. parte). — Plante verte, glabrescente, de 3-6 dé- cimétres, rameuse dès le milieu, polycéphale (5-15 calathides), 4 ailes des tiges et des rameaux profondément pinnatipartiles, à lobes lancéolés trés épineux terminés par une épine vulnérante. ROUY. — REVISION DU GENRE ONOPORDON. 589 Feuilles radicales très amples (2-4 décimètres), pinnatifides ou subpinnatipartites, oblongues dans leur pourtour ; Les caulinaires insensiblement décroissantes, irréqulièrement et profondément pinnatiparlites, très épineuses, à épines fortes. Calathides moins grosses que celles de l'O. macracanthum Schousb., mais plus grosses que celles de l'O. Brolerianum Rouy, à écailles fortes, assez brièvement allénuées en un long acumen alteignant les fleurs ou parfois méme les dépassant légèrement, les inférieures el les médianes fortement arquées en dehors ou réfléchies, les intérieures seules dressées. Hab. — Corse : Bonifacio (Requien, Kralik); Sardaigne: ile de la Maddalena (Moris, Cesati); Porto-Torres (Marcucci). Oss. — L'O. horridum Viv. a donné lieu aux confusions les plus bizarres. A.-P. de Candolle lui a donné pour synonyme 0. macra- canthum Urv. non Schousb.; or Dumont d'Urville (Enum., p. 105) cite pour sa plante le n* 1994 de Sibthorp et Smith; c'est done une plante du type spécifique O. Sibthorpianum Boiss. (O. ma- cracanthum Sibth. et Sm. non Schousb.) qu'il avait rencontrée dans l'ile de Syra. Les auteurs italiens l'ont confondu, mais en cela ils étaient plus proches de la vérité, avec le vrai O. macracanthum Schousb., et l'indication de ce dernier en Sardaigne doit dispa- raitre. Grenier et Godron, par une erreur difficilement explicable pour qui a vu les calathides des deux plantes, l'ont purement et simplement rattaché en synonyme à l'O. illyricum L. Willkomm l'a également considéré comme synonyme de sa variété macra- canthum de VO. illyricum, en rapportant mal à propos la var. minus Boiss. de PO. macracanthum Schousb. à VO. illyricum, erreur que Boissier avait déjà rectifiée lui-même dans son Voyage botanique en Espagne. Enfin M. de Mariz le donne comme syno- nyme de notre O. Broterianum (O. macracanthum B. minus Boiss.). Il était donc nécessaire de préciser mieux les caractères et l'aire trés restreinte de cette intéressante plante. 12. — ©. myriacanthum Boiss. Diagn. pl. orient., ser. 2, fasc. 6, p. 114; Fl. orient., III, p. 561; O. elongatum Orph. Fl. greca exsice., n° 55, non Lamk. a. genuinum Nob. — Rameaux à feuilles coriaces relativement petites, à épines grêles ; ailes étroites bordées de spinules. -990 SÉANCE DU 27 NovEMBRE 1896. B. spinosissimum Nob. — Rameaux à feuilles rigides relative- ment grandes, à épines plus fortes; ailes plus larges bordées d'épines jaunátres robustes, vulnérantes. Hab. — Var. «.: Grèce : mont Malevo (Orphanidés) ; mont Par- nasse (de Heldreich) ; var. B.: Grèce : Eubée : mont Dirphys, près Steni (de Heldreich). Forma: ONOPORDON ALGERIENSE Pomel (pro specie), N. Mat. Fl. allant., p. 20; Batt. et Tr. Fl. Alg., p. 520; Carduus algeriensis Munby in Bull. Soc. bot. Fr., V, p. 285. — Différe du type par les tiges et feuilles vertes, moins tomenteuses, les ailes plus étroites, plus interrompues, les achaines un peu plus courts que l'aigrette fauve (et non une fois plus courts que l'aigrette d'un blanc sale). Hab. — Algérie: Pointe-Pescade prés Alger (Munby, Pomel, Lucas, Battandier). Forme locale intéressante surtout par son habitat. 13. — ©. tauricum Willd. Spec., III, p. 1687; MB. Fl. Taur.-Cauc. Il, p. 281, III, p. 562; Ledeb. Fl. Ross., Il, p. 717; Reichb. Icon., t. 83; Boiss. Fl. orient., HI, p. 559; O. virens DC. Fl. Fr., V, p. 456, Prodr., VI, p. 618 (cum var. Q.); 0. vis- cosum Hornem. ap. Spreng. Syst., III, p. 386. B. elatum Boiss. Fl. orient., II, p. 559; O. elatum. Sibth. et Sm. Fl. greca, IX, p. 23, t. 893; O. tauricum Guss. Fl. sic. Syn., II, p. 437. y. argolicum Boiss., l. c., p. 559 (excl. syn. Willk.); O. argo- licum Boiss, Diagn. pl. orient., ser. 4, fasc. 40, p. 91. Hab. — Russie méridionale et centrale, Esclavonie, Serbie, Roumanie,Bulgarie, Turquie; Arménie. — Importé ou naturalisé en France (Cette, Montpellier, les Saintes-Maries et les Martégaux prés Marseille), en Italie (Rome, etc.). — Var. 8. : Sicile, Crète, Péloponése. — Var. y. : Grèce : Argolide, Chio, Théra. Subspec. I. — O. conywBosuw Willk. (pro specie), Pugillus, n° 33, Prodr. Fl. Hisp., V, p. 179; O. tauricum Loscos et Pardo Sér. imperf., n° 1097. — Différe de l'O. tauricum Willd. par les rameaux courts, les ailes bien plus étroites et plus fortement épineuses, les calathides rapprochées au sommet des tiges et des rameaux, briévement pédonculées, une fois plus petites, à écailles ROUY. — REVISION DU GENRE ONOPORDON. 591 plus fines et plus étroiles, non glanduleuses, les corolles glandu- leuses. — Est à PO. tauricum ce que l'O. horridum Viv. est à l'O. macracanthum Schousb. Hab. — Espagne : Aragon: entre Cariñena et Daroca (Will- komm); çà et là, rare, dans tout l’Aragon méridional (Loscos et Pardo), Rozuela (Reverchon). Subspec. IL. — O. nuuiLE Loscos (pro specie), Trat. pl. Aragon., HI, supl. 7°, p. 77, supl. 8°, p. 107; O. corymbosum 8. humile Willk. Suppl. Prodr. fl. hisp., p. 100; O. lauricum var. canescens Pau Not. bot., IV, p. 44. — Différe de l'O. corymbosum, dont il a les calathides petites et les écailles du péricline, par sa taille réduite (3-5 décimètres), ses tiges et feuilles pubescentes-aranéeuses, ra- rement presque glabres, les calathides moins nombreuses (3-6), sessiles ou subsessiles, agglomérées au sommet de la tige et des rameaux, les achaines plus grands (4 millimétres de long), à aigrette sensiblement plus longue (15 millimétres de long). B. simplex Nob. — Plante plus tomenteuse, presque blan- chátre, trés épineuse mais à épines plus ténues, terminée par une seule calathide. . Hab. — Espagne : Aragon méridional : environs de Calanda (Loscos); Murcie : Puerto de Lumbreras et Rambla de Nogalte (Rouy); Almeria : coteau de Doña-Maria (Rouy et Gautier) ; la Var. 6.: avec le type à Doña-Maria. 14. — ©. eriocephalum Rouy; O. glomeratum Gaut. ad amicos nom Costa; O. tauricum Oliver in herb., non Willd. — Plante verte. Tige élevée, rameuse, à ailes larges munies d'épines longues mais faibles. Feuilles lancéolées, vertes et glabrescentes en dessus, + pubérulentes en dessous ; les radicales profondément pinnatifides, à lobes triangulaires-ovales faiblement épineux et à épines gréles, spinuliformes; les caulinaires étroitement lancéo- lées, peu découpées. Calathides relativement petites (une fois plus petites que celles de PO. tauricum), globuleuses, sessiles ou subsessiles, rapprochées par 2-4 au sommet de la tige ou des ra- Meaux. Péricline abondamment aranéeux ou velu (comme chez le Cirsium eriophorum), à écailles petites, courtement lancéolées, Peu inégales, très nombreuses, non coriaces, presque molles, ter- Minées par une spinule courte, non vulnérante, les extérieures 592 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. arquées, les médianes étalées, les intérieures dressées sublinéaires. Achaines à aigrette fauve. Hab. — France : département des Pyrénées-Orientales : route de Sournia à Prats, au lieu dit « Esquino d'Azé » (Gaulier in herb. Rouy); la Garouille de Montalba de Latour (Oliver in herb. Rouy). Espèce bien distincte par sa glabrescence, à l'exception des ca- lathidés remarquables par le tomentum et la forme des écailles leur donnant l'aspect des calathides de Carduus ou de Cirsium. 15. — Onopordon heteracanthum C.-A. Mey. Enum., p.68; Boiss. Fl. orient., III, p. 563. Hab. — Transcaucasie; Perse. Forma : O. ANISACANTHUM Boiss. (pro specie), Diagn. pl. orient., ser. 4, fasc. 10, p. 93; O. heteracanthum £. anisacanthum Boiss. Fl. orient., IL, p. 563. Hab. — Cataonie; Syrie; Perse. 16. — ©. bracteatum Boiss. et Heldr. ap. Boiss. Diagn. pl. orient., ser. 1, fasc: 10, p. M; Boiss. Fl. orient., III, p. 561. Hab. — Pisidie. 17. — ©. Roissieri Willk. ap. Willk. et Lge, Prodr. pl. Hisp. Il, p. 179; O. corymbosum Boiss. in Bourg. Pl. Lyciæ, 1860, et in Fl. orient., II, p. 560 (1875), non Willk. Pugillus (1859). Hab. — Lycie; Cilicie (Péronin, sub nom. O: carduiformis Doiss.). Oss. — Boissier avait tout d'abord déterminé, dans les exsic- catas de Péronin, cette plante comme O. carduiforme, mais, trois ans plus tard, dans son Flora orientalis, IH, p. 560, il à inscrit, à juste titre, la plante de Péronin à l'habitat de son 0. co- rymboswum. 18. su ©. ferox Rouy; O. horridum Kralik Pl. corses, n° 667 (pro min. parte). — Plante élevée, verte, très épineuse, à épines robustes, vulnérantes, très nombreuses et subimbriquées sur les ailes élargies et profondément découpées. Feuilles radicales sub- ROUY. — REVISION DU GENRE ONOPORDON. 093 pinnatiséquées, vertes et glabrescentes en dessus, pubérulentes et fortement réticulées-bulleuses en dessous, à nervures épaisses, blanches, très saillantes ; les caulinaires lancéolées, allongées, très découpées. Calathides grosses (de moitié plus grosses que celles de l'O. illyricum). Péricline ombiliqué, globuleux, à écailles inférieures et médianes réfléchies, lancéolées-allongées, terminées par un acumen très robuste, les intérieures dressées, piquantes, égalant les fleurs glanduleuses. Achaînes mûrs petits (4 milli- mètres de long sur 1 1/2 de large), à stries longitudinales très saillantes, presque ailées, à rides transversales peu profondes. Hab. — Corse : Bonifacio (Kralik in herb. Rouy), où croissent également les O. horridum Viv. et O. illyricum L. var. spinosis- simum Nob., dont il est peut-étre hybride ?... 19. — ©. illyricum L. Spec., 1158 (excl. syn. plur.); Reichb. Icon., t. 83, et auct. mult.; O. grecum Gouan Illustr., t. 25, non Sibth. et Sm.; O. elongatum Lamk, Fl. Fr., Il, p. 6; DC. Prodr., VI, p. 618 (excl. loc. lusit. et syn. Fresen.); O. rhodense Boiss. ap. Bourg. PI. rhod. B. giganteum. Mutel, Fl. fr., Il, p. 180; Deb. Rech. fl. Pyr.- Orient., fasc. 1, p. 64. — Tiges plus élevées que dans le type (10-18 décimétres), rameuses seulement vers le haut; ailes plus larges, moins épineuses; feuilles caulinaires plus grandes, sinuées ou pinnatifides, plus tomenteuses. y. maritimum Deb., l. c., p. 64. — Plante de haute taille (20- 25 décimétres), relativement gréle et élancée, à rameaux gréles; calathides plus petites que dans le type; ailes des tiges moins épi- neuses ; feuilles assez petites, lancéolées, vertes en dessus, blan- chátres en dessous. ò. libanolicum Boiss. Fl. orient., III, p. 560; O. floccosum Boiss. Diagn. pl. orient., ser. 1, fasc. 10, p. 92; O. libanoticum Boiss. et Bl. ap. Boiss. Diagn. pl. orient.; ser. 2, fasc. 3, p. 48. — Diffère du type par les feuilles plus profondément divisées, les ea- lathides à écailles terminées par une épine plus longue et plus forte. e. Spinosissimum Nob.; O. horridum Reverchon PI. Sard., ann. 1881, n° 433; O. illyricum Kralik Pl. corses, n° 666. — T. XL. (SÉANCES) 38 594 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. Différe du type par les épines des ailes plus robustes et plus nom- breuses, les feuilles pinnatipartites. Hab. — Maroc; Espagne, Baléares, France, Corse, Italie, Sar- daigne, Sicile, Istrie, Croatie, Dalmatie, Monténégro, Céphalomie, Grèce, Thrace, Crète, Archipel; Rhodes, Asie Mineure, Syrie, Mésopolamie. — Var. 8. : cà et là; var. y. : rochers maritimes du Roussillon; var. ò.: Syrie; var. <.: Corse méridionale, Sardaigne. Forma I : O0. Decorri Timb. Excurs. bot. in Mém. Soc. sc. phys. el natur. Toulouse, 1871; Deb. Rech. fl. Pyrén.-Orient., fasc. 1, p. 63. — Diffère de FO. illyricum par ses tiges peu élevées (5- 10 décimétres), rameuses souvent presque dés la base, à rameaux allongés (3-4 décimètres), terminés par 1-2 fleurs, largement ailés- épineux (ailes 2-3 fois plus larges) ainsi que la tige, par les feuilles plus profondément découpées, les calathides plus petites à écailles plus étroites, plus appliquées, à acumen plus robuste. — Forme occidentale. Hab. — France : département des Pyrénées-Orientales : de Collioure à Consolation (Penchinat), Cases de Péne, près l'Ermi- tage (Timbal), de Rivesaltes à Vingrau (Gaultier). Forma II : O. CanpUNcuLus Boiss. mss.; O. illyricum var. Car- dunculus Boiss. Fl. orient., II, p. 561. — Diffère de l'O. illyri- cum surtout par les écailles du péricline courtes, subcontractées en une brève spinule, les extérieures parfois à peine réfléchies. — Forme orientale. Hab. — Calaonie : mont Taurus (Haussknecht). 20. — Onopordon flex Janka Descript. pl. nov., P. 2; Boiss. Fl. orient., Suppl., p. 309; O. eubæum Heldr. (pro nova specie), in herb. Rouy (sine descript.); O. illyricum Reverchon Pl. de Crète, ann. 1883, n° 86, in herb. Rouy. Hab.— Macédoine : péninsule de Chalcidice (de Janka); Eubée: Kustaniotissa, sur le gneiss et le micaschiste (de Heldreich); Crète: la Canée (Reverchon). 21. — ©. spectabile Rouy.— Piante de 25 à 30 décimèlres blanche-tomenteuse, rameuse, largement ailée jusqu'au sommet, ainsi que les rameaux dressés, à ailes non interrompues, sinuées- ROUY. — REVISION DU GENRE ONOPORDON. 595 dentées, à épines jaunâtres gréles mais cependant vulnérantes. Feuilles radicales très amples, pétiolées, ovales-oblongues, pin- natifides, à lobes incisés-dentés; les caulinaires sessiles, étroite- ment lancéolées, pinnatipartites. Calathides très grosses, solitaires, ow 2-3 au sommet des rameaux courts et rapprochés formant un corymbe assez dense. Péricline globuleux, faiblement aranéeux à la base, à écailles coriaces, glabres, robustes, toules largement ovales-lancéolées, planes, pourvues d'une large tache purpurine vers leur milieu, les inférieures et les médianes arquées-réfléchies, subconlraclées en une courle épine vulnérante ; les intérieures de méme forme que les médianes, dressées. Achaines... Hab. — Espagne : Andalousie; de Ronda à Yunquera (Rouy, 1884); de Ronda à Igualeja, abondant vers la venta de la Carretera (Rouy et Gautier, 1896). — Doit étre assez répandu en Andalousie occidentale, dans la région montagneuse. Superbe espéce, des plus ornementales. 00. — Sous-sect. II. — Contracta Nob. — Écailles du péricline contractées en un acumen subulé égalant au moins leur longueur; aigrette à soies semi-plumeuses. 22. — ©. Sibthorpianum Boiss. et Heldr. ap. Heldr. Fl. Grece exsicc., n° 1917, et ap. Boiss. Fl. orient. IL, p. 561; O. macracanthum Sibth. et Sm. Fl. greca, IX, p. 23, t. 832, non Schousb. Hab. — Grèce : Attique, Messénie; Crète; Archipel; Asie Mi- neure: Lycie. Oss. — C’est bien probablement à cette espèce que doit être rattachée la plante signalée en Thessalie par M. Haussknecht, sous le nom d'O. horridum Viv., dont l'aire géographique est toute différente, Forma I: O. AnENAnIUM Pomel Nouv. Matér. fl. atlant., p. 20; Batt. et Tr. FI. Alg., p. 920; Bonnet ap. Bonnet et Barr. Cat. pl. Tunisie, p. 241; O. ambiguum Coss. et plerumque auct. alger., Kralik PI. tunet., n° 255, non Fresen.; Carduus arenarius Desf. Fl. atlant., II, p. 947, t. 222 (icon mediocris). — Diffère du type par la taille généralement plus élevée, la tige plus rameuse, poly- céphale, plus largement ailée, à épines plus robustes, lescalathides 596 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. plus grosses, globuleuses (et non ovoïdes), les écailles à acumen plus ténu dépassant les fleurs. Hab. — Tripolitaine; Tunisie; Algérie. Forma II : Onororpum WEissIANuM Aschers. (pro specie), ap. Weiss Beitr. z. Flora v. Griechenl. in Verh. zool.-bot. Ges. Wien, ann. 1869, p. 43; O. grecum Sibth. et Sm. Prodr. f. Grece, Il, p. 156; Dum.-d'Urv. Enum., p. 105; non Gouan. — Diffère du type et de l'O. arenariwm par les tiges et les rameaux à ailes très étroites, interrompues, bordées de longues épines lan- céolées, les feuilles profondément pinnatipartites presque pinna- tiséquées (caractères qui donnent à la plante un feuillage assez semblable à celui de l’ Echinops spinosus), les calathides nette- ment ovoides-cylindriques, les écailles du péricline moins brus- quement contractées, à acumen plus large à la base, les achaines plus courts, elliptiques-tétragones, trois fois environ plus courts que l'aigrette. 6. brevicaule Nob.; O. caulescens Dum.-d'Urv. Enum., p. 105. — Tige courte ou trés courte, simple, uniflore; feuilles radicales environ une fois plus longues que la tige. Hab. — Les Cyclades, à Syra, Milo, Cythno, Mycone, Naxo; la var. B.: Milo, prés du monastère (Dumont-d' Urville). Forma III : O. canpurronME Boiss. (pro specie), Diagn. pl. orient., ser. 1, fasc. 10, p. 82; O. Sibthorpianum var. alesan- drinum Boiss. Fl. orient., III, p. 562 (p. p.). — Distincte de VO. Sibthorpianum par les calathides plus petites, les écailles à acumen court, élargi, sublancéolé, les ailes très étroites inter- rompues, à épines faibles, les feuilles caulinaires presque pinna- tiséquées. Hab. — Palestine : Gaza ((Boissier). Subspec. — O. ALEXANDRINUM Boiss. (pro specie), Diagn. pl- orient., ser. 1, fasc. 10, p. 93, O. Sibthorpianum var. alexan- drinum Boiss. Fl. orient. III, p. 562 (p. p.). — Ailes des tiges et des rameaux étroites, trés épineuses, à épines terminales presque égales, fortes, jaunátres, trés rapprochées et subimbriquées; feuilles caulinaires presque pinnatiséquées, trés épineuses; cala- thides de méme grosseur que celles du type, à écailles larges à la base brusquement contractées en un long acumen spiniforme. ROUY. — REVISION DU GENRE ONOPORDON. 597 a. genuinum Nob. — Tige rameuse, à rameaux allongés ; périe cline peu aranéeux à la base; écailles inférieures réfléchies, acu- minées ; plante glabrescente. 6. anatolicum Nob.; O. Siblhorpianum var. anatolicum Boiss. Fl. orient., III, p. 562. — Tige rameuse; péricline aranéeux; écailles inférieures presque apprimées, terminées par une spinule courte étalée. y. maroccanum Nob. — Tige 1-2-flore, courte (2-3 décim.); péricline comme dans la var. $., mais épines médianes plus longues. Hab. — Var. a. : Égypte : Alexandrie, le Camp de César, Ramlé; var. 8. : Lydie, Pisidie, Cappadoce; var. y.: Maroc mé- ridional : Djebel Tizelmi et montagnes de Tazeroualt (Mardochée in herb. Cosson et in herb. Rouy, sine nomine). 23. — ©. minus Rouy. — Plante presque naine (10-15 cen- limétres), blanchátre-tomenteuse. Tige simple, monocéphale. Feuilles loutes sinuées-lobulées ou presque entières, pourvues ainsi que les ailes de la tige de courtes el fines spinules jaunátres; les radicales petites (5-6 centimètres de long), les caulinaires régu- liérement décroissantes, semblables aux radicales. Calathides trés petites (2 centimètres de diamètre). Péricline faiblement ara- néeux, à écailles courtes, ovales; les extérieures appliquées, brièvement acuminées, les médianes contractées en un acumen re- lativement court égalant seulement leur longueur (8-10 milli- mètres), les intérieures dressées, lancéolées, n'atteignant pas le sommet des fleurs. Achaines... Hab. — Algérie : colline d'El-Oumach au sud de Biskra (Rouy, 22 avril 1892). 24. — ©. ambiguum Fresen. Mus. Senck., p. 85; Boiss. F1. orient., III, p. 562. Hab.— Arabie : désert du Sinai ; Syrie : environs de Damas. Remarque. — Les planches qui accompagnent le texte ne sont autres que les reproductions des exemplaires de l'Herbier Rouy. Les plantes photographiées ont été prises toutes à méme distance de l'objectif; leurs dimensions sont donc rigoureusement compa- ratives et l'on peut, à première vue, se rendre compte des diffé- 598 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. rences de taille concernant les tiges, les rameaux, les feuilles, les calathides, les écailles, etc. Il est également facile d'avoir les di- mensions exactes des parties représentées, puisque ces photogra- phies sont établies tiers de grandeur nature. Voici l'indication des localités d’où proviennent les spécimens photographiés : Planche I. — OwopronpoN acauLE L. — Fig. sup. : France : Hautes-Pyrénées : Gavarnie (Bordére). — Fig. inf. : Maroc mér.- occid. : Djebel Ouensa (Mardochée). Planche II. — 0. AcauLE L. subspec. O. uniflorum (Cav.). — Espagne : sierra de las Cabras, prés Hellin (Rouy). Planche HIT. — O. Espixæ Coss. — Tunisie: Monastir (Cos- son). Planche IV. — O. wEnvosuw Boiss. — Espagne : Las Ermitas, prés Cordóba (Rouy). Planche V. — O. xervosum Boiss. var. glomeratum Costa. — Espagne : Doña-Maria, prov. d'Almeria (Rouy et Gautier). Planche VI. — O. ‘Acanrmium L. var. Schultesii Koch.— Tran- sylvanie : Saint-Gothard (de Janka). Planche VII. — O. Gaurierr Rouy. — France : Pyrénées-Orien- tales : Millas (G. Gautier). Planche VIII. — O. wAcRACANTHUM Schousb. — Algérie : La Senia, prés Oran (Debeaux). Planche IX. — O. macracanTaum Schousb. subspec. O. Bro- terianum Rouy. — Espagne : Monte-Agudo, prés Murcie (Porta et Rigo). Planche X. — O. wacnacaNTHUM Schousb. subspec. O. hor- ridum (Viv.). — Corse : Bonifacio (Kralik). Planche XI. — O. wvnracawTHUM Boiss. — Grèce : mont Ma- levo (Orphanidès). Var. spinosissimum Rouy.— Grèce : mont Dyrphis (dans l'Eubée) (de Heldreich). Planche XII. — O. myriacanraum Boiss. forma O. algeriense (Pomel). — Algérie : Pointe-Pescade, prés Alger (Lucas). Planche XIII. — O. rAvnicuw Willd.— France : Les Martégaux, prés Marseille (Autheman). ROUY. — REVISION DU GENRE ONOPORDON. 599 Planche XIV. — O. rAvunIcuM Willd. subspec. O. corymbosum (Willk.). — Espagne : Rozuela, prov. de Teruel ( Reverchon). Planche XV. — O. rauricum Willd. subspec. O. humile Loscos. — Fig. sinistr. : Espagne : Puerto de Lumbreras, prov. de Murcie (Rouy). — Fig. dextr. : Espagne : El Pilon del Pinar prés Cas- telseras, Aragon (Loscos). Planche XVI. — O. EnrocEPIIaALUM Rouy, — France : Pyrénées- Orientales : Esquino-d’Azé, entre Sournia et Prats (G. Gautier). Planche XVII. — O. Borssrert Willk. — Cilicie : Genova (Pé- ronin). Planche XVIII. — O. rERox Rouy. — Corse : Bonifacio (Kra- lik). Planche XIX. — O. illyricum L. — France : Hérault : Nissan, prés Béziers (Rouy). Planche XX. — O. Icex Janka. — Fig. sinistr. : Crète : la Canée (Reverchon). — Fig. dextr. : Grèce : mont Telethrion, dans l'Eubée (de Heldreich). Planche XXI. — 0. srEcrABILE Rouy. — Espagne : de Ronda à Igualeja, prov. de Malaga (Rouy et Gautier). Planche XXII. — O. SrgrnonpiANuM Boissier. — Grèce : Athènes (de Heldreich). Planche XXIII. — O. SiprHonpiaNuw Boiss. forma O. arena- rum (Pomel). — Algérie : Biskra : sables de loued (Rouy). Planche XXIV. — 0. Sisraorpranum Boiss. forma O. Weissia- num (Aschers.). — Cyclades : Naxo (de Heldreich). Planche XXV. — O. mınus Rouy. — Algérie : colline désertique d'El-Oumach, au sud de Biskra (Rouy). M. Cornu demande à M. Rouy s'il connait un Onopordon, d'aspect curieux à l'état jeune, qui est cultivé dans les Jar- dins de la ville de Paris. M. Rouy répond que son travail de revision n'a porté que sur les espéces spontanées dont l'origine n'était pas dou- teuse; mais que, pour donner satisfaction au désir de M. Cornu, il cherchera à se procurer, aux cultures dela Ville, l'Onopor- don en question, afin d'en déterminer l'espéce. 600 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. M. Prillieux fait à la Société la communication suivante : ALTÉRATION VITREUSE DE LA POMME, par M. Edouard PRILLIEUX. J'ai l'honneur de présenter à la Société une pomme qui m'a été envoyée de Tunis par M. Dybowski. Elle offre, sur les 2/3 de sa surface, un aspect vitreux très singulier. C'est le plus bel exemple que j'aie observé jusqu'ici de cette sin- guliére altération du tissu de la pomme qui a été signalée, il y a dix ans, par M. Sorauer et exactement décrite par lui, mais qu'il avait attribuée vaguement à des conditions défavorables de végé- tion (1). L'étude que nous avons faite, M. Delacroix et moi, au labo- ratoire de pathologie végétale, de. pommes présentant une altéra- tion pareille, bien que moins étendue, nous a permis de constater qu'elle est due à une Bactérie que nous avons pu cultiver sur gélatine et que nous conservons encore à l'état pur au labo- ratoire (2). Dans l'échantillon que j'ai l'honneur de présenter à la Société, la portion vitreuse occupe la partie supérieure de la pomme et s'étend, à partir du calice, avec des contours sinueux, incertains, mal déterminés et comme nuageux, vers la base encore saine qui avoisine le pédoncule. Cette partie vitreuse tranche par sa couleur verte avec la portion inférieure du fruit, qui est demeurée blan- chátre, mate, et présente encore un aspect tout à fait normal. Depuis que j'ai recu ce fruit, la partie vitreuse s'est étendue aux dépens de la partie saine ; l'invasion bactérienne gagne la portion de la pomme qui était encore intacte. M. Malinvaud analyse et lit en partie les communications écrites suivantes : . (1) Sorauer, Handbuch der Pflanzenkrankheiten, 1, p. 142. Berlin, 1886. (2) Prillieux, Les maladies des plantes agricoles, I, p. 21. Paris, 1895. FINET. — SUR LE GENRE YOANIA MAXIM. 601 IH. — SUR LE GENRE YOANIA Maximowicz; par M. K.-Aeh. FINE. Le genre Yoania a été créé par Maximowicz pour une espèce unique du Japon, dont trois exemplaires seulement, plus ou moins complets, lui avaient été envoyés par son collecteur Tschonovski, en 1864 (Maximow. in Bull. Acad. scien. Saint-Pélersb. XVIII, p. 68; — id., Mélanges biologiques, decas VIII, p. 647). En 1880, sir D. Hooker en donna une planche [Icones plantarum, t. 13641, faite d’après un dessin communiqué par Maximowicz et sans avoir vu aucun échantillon. Il se contenta d'ailleurs de reproduire, en les abrégeant, les diagnoses de l'auteur. Depuis cette époque, il n'a plus été question de cette planie inconnue dans les collections. L'herbier du Muséum d'Histoire naturelle en renferme cependant deux spécimens et un troisiéme se trouve dans l'herbier Drake, tous trois recueillis au Japon. Ces plantes mont permis de contrôler les descriptions de Maximowicz el de rectifier quelques points douteux. Le genre comprenant une espéce unique, je donnerai seulement une diagnose spécifique aussi compléte que possible d’après les spécimens que j'ai sous les yeux : Yoania japonica Maximowicz. — Herba terrestris, concolor (rhi- zoma, caules, vagina, bracteæ et flores fusca). — Rhizoma hypogæum, prostratum, subflexuosum, carnosum [teres?], rugosum, vaginis dis- sitis, alternis, fere semi-orbicularibus, pergameis tectum ; e vaginarum axillis ramulos laterales, similes, interdum apice bigemmatos, emittens. — Radices?... — Caulis, e rhizomatis terminali gemma enatus, epi- $*us, erectus, carnosus, aphyllus, levis, vaginis obtusis, pergameis, majuseulis tectus; vaginz ad caulis basin confert et secus caulem dissitæ, alternæ. — Flores e vaginarum superiorum vel bractearum axillis enati; tunc ad caulis apicem conferti, et subcorymbosam inflo- rescentiam fingentes, tunc secus caulis partem superiorem sparsi ; brac- lez vaginis paululum minores, sed conformes. — Flos majusculus, non resupinatus, longissime pedicellatus [carnosus?]. Sepala cuneato-obo- vata, obtusa, posticum angustius et brevius, lateralia leviter obliqua. Petala oblonga, apice obtusangula, margine superiore serrata, cum sepalo Posteriore æquantia. Labellum cum column: brevissimo pede conti- nuum, erectum, fere integrum, margine serratum, ovatum, saccum vel Calcar conicum obtusum, incurvum, formians; calcar intus vacuum; callus antice ad ostium calcaris rugosus; lobi laterales obsoleti; lobus 602 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. medius subconduplicatus, intus et apice callo longitudinali, lævi auctus. Columna erecta, labello brevior, crassa, alata; clinandrium antice descendens, marginatum, utroque latere dente acuto, cum column: ala continuo, auctum ; alæ membranaceæ, latæ, basi obtusæ, rotundæ, labelli basi intus incumbentes; rostellum obsoletum, subemarginatum ; fossa stigmatica infra rostellum cava, suborbicularis. Anthera incumbens, opercularis, clinandrii margini posteriori affixa, dein decidua, postice longe rostrata, 2-locularis; loculi antice fere liberi in cavo connectivo, et septo longitudinali 2-locellati; pollinia 4, cerea, solida, lateraliter compressa, obovata, in quaque locella solitaria, rostelli processu mem- branaceo affixa. — Capsula oblonga, elongata, sub-erecta lævis, costis inconspicuis. : Plante haute de 28-30° (rhizome compris) ; tige seule atteignant 18-20° ; fleur de 3°,5 de diamètre ; ovaire et pédicelle longs de 6°; longueur de la capsule, 37,5. Japon ; abbé Faurie! 1894: n°13323, presqu'ile de Kami-lto; n°13282, Towada (herb. du Mus.) ; Rein ! 1876 : n°3612, Nippon (herb. Drake). De la diagnose donnée plus haut, on peut conclure que ce genre Yoania n'appartient pas à la tribu des Néottiées, mais bien à celle des Vandées. En effet, les pollinies sont cireuses, compactes, solides et résistantes ; elles sont fixées au bord antérieur du ros- tellum, bord qui se détache du rostellum proprement dit comme dans un grand nombre de Vandées (Maæillaria, Cyrtopodium, Polystachia, etc.) en formant un rétinacle en forme de croissant, visqueux sur sa face inférieure. C'est du moins ce que représente le dessin de Maximowicz reproduit par la planche des Zcones |}. c.]et ce qu'indiquent aussi trés nettement les diagnoses du méme auteur [Mél. biol. déc. VII, p. 646]. Je n'ai pu constater l'existence de cette glande demi-circulaire, mais j'ai vu les pollinies en place el fixées au bord du rostellum par des lambeaux membraneux ; j'ai pu détacher ces pollinies (et ces lambeaux avec elles) sans déchirer le rostellum, en laissant seulement une échancrure régulière et nelte, quoique moins profonde que celle que l’on obtient dans les mêmes conditions sur une plante du genre Mazillaria. Enfin le stigmate est placé immédiatement au-dessous du rostellum, dont l'épaisseur seule le sépare du clinandre ; tandis que, dans le genre Epipogum, un des voisins immédiats du genre Yoania dans!la clas- sification de Bentham et Hooker, le stigmate, suivant un cas fré- CHABERT. — LE TETRAGONOLOBUS REQUIENI D'ALGÉRIE. 603 quent dans les Néottiées, est placé à la base de la colonne et presque compris entre la partie inférieure des lobes latéraux du labelle. La forme du labelle, dela colonne et de l'anthére ten- drait à faire ranger le genre Yoania dans le voisinage des genres Cyrtopodium et Govenia. La planche des Zcones est incomplète, puisque le fruit et le rhizome manquent ; de plus, le port de la plante est défectueux. On a sans doute essayé de reconstituer une plante complète en rapprochant des fragments imparfaits et disparates; ceci dit pour expliquer l'aspect ramifié donné à la plante. J'ai cru devoir faire reproduire dans une nouvelle planche les exemplaires de l'herbier du Muséum, qui, par leur état trés suffisant de conservation, doi- vent présenter le port exact de la plante. Explication des figures de la planche XII de ce volume. Figure 1. Plante complète à rhizome ramifié; a, capsule; b, tige avortée; — Fig. 2. Plante avec sa tige et une portion seulement du rhizome. — Fig. analyt. c, sépale postérieur, X 2; d, sép. latéral, X 2; e, pétale, X 2; f, co- lonne et coupe longitudinale du labelle, X 2; g, colonne vue de côté, labelle enlevé X ; h, sommet de la colonne, anthère et pollinaire enlevés montrant le clinandre incliné en avant; k, anthère vue en dessous, une loge enlevée, l'autre en place et renfermant ses deux pollinies; l, coupe transversale de l'an- thére, montrant une des loges divisées en deux ; m, deux pollinies formaut le contenu d'une loge; n, coupe transversale d'une pollinie. SUR LE TETRAGONOLOBUS REQUIENI Fischer et Mey. D'ALGÉRIE ; par M. Alfred CHABERT. Dans une Note sur quelques Lorus de la section TETRAGONOLOBUS Parue dans le Bulletin de juillet dernier, page 358, notre distingué confrère, M. Daveau, sépare à juste titre les deux espèces confon- dues sous le nom de L. ou T. conucarus et il donne les dia- gnoses de ces deux espèces: T. GussowEr Huet et T. REQUIENI Fisch. et Mey. Je n'ai jamais observé la première en Algérie. La seconde n'est pas rare dans les lieux ombragés et sous les buissons de la région montagneuse de la province d'Alger; je l'ai récoltée notamment aux environs de Médéah, de Lodi, de Téniet-el-Haad, etc. La description qu'en donne M. Daveau ne s'applique qu'à une 604 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. des trois formes de l’espèce, celle dont la tige est décombante, les stipules subcordées, les bractées à folioles latérales égalant le calice, celui-ci à divisions égalant deux fois la longueur du tube ou plus courtes, la gousse arquée à son extrémité atténuée en un bec recourbé. La seconde forme, que j'ai constatée la plus commune en Al- gérie, a les tiges ascendantes ou dressées, les stipules ovales, les bractées à folioles latérales égalant deux fois la longueur du ca- lice, la médiane plus développée l'égalant souvent trois fois, les divisions calicinales égalant trois à quatre fois la longueur du tube, la gousse droite à bec droit ou recourbé. Cette variété res- semble beaucoup au T. GUSSONEI. Une troisiéme variété qui croit sur les pentes argileuses du ter- ritoire des Ouamri prés Lodi, et que je n'ai vue que là, a une seule tige se divisant dés la base en plusieurs branches qui se sub- divisent dichotomiquementen nombreux rameaux divariqués. Elle ne différe donc de la variété précédente que par son port düà sa croissance sur des pentes dénudées et exposées au soleil. C'est la forme xérophile. Les longueurs relatives des folioles bractéales et du calice, celles des divisions et du tube de celui-ci n'ont pas la valeur diagnostique que leur ont attribuée divers auteurs suivis par M. Pomel et par M. Daveau ; car, lorsqu'on étudie de nombreux échantillons, on constate des variations dans les dimensions de ces organes, surtout quand on les compare pendant la floraison et pendant la fructification. Le calice est un peu accrescent, les bractées le sont davantage, M. Pomel, en décrivant le T. REQUIENI sous le nom de T. GUTTATUS (Nouv. Mat., p. 182), dit que le calice est divisé en lanières sub- dentées. Ces dentelures sont plutôt apparentes que réelles; car les bords des divisions calicinales présentent des saillies formées par des bulbes piliféres volumineux. Ce sont eux qui donnent l'illusion de fines dentelures. Les trois variétés décrites présentent les mêmes caractères spé- cifiques : tiges mollement hérissées de longs poilsfétalés, fleurs rouges, gousses atténuées en bec, à suture supérieure bordée de deux étroites saillies longitudinales semblables à des ailes avor- tées, à suture inférieure saillante en bourrelet. . La couleur des fleurs du T. REQuiENI est rouge avec la carène CLOS. — ERODIUM CICUTARIUM ET PRÆCOX. 605 jaunâtre, comme le dit très bien M. Daveau, et je n’en ai pas vu de variations. Mais cette coloration des pétales est-elle un carac- tère bien fixe ? Chez plusieurs Lorus et TETRAGONOLOBUS la couleur jaune des pétales passe au rouge, sans que l'on puisse constater aucune autre modification dans les caractéres de l'espéce. Ainsi le T. siLIQUOSUS, décrit par tous les auteurs que j'ai consultés comme ayant des fleurs jaunes, en présente quelquefois (dans les prai- ries de Saint-Jean de Couz, et ailleurs en Savoie) de jaunes et de rouges sur le méme pied. Les pétales, d'un jaune pâle d'abord, deviennent successivement roses, puis rouges, puis écarlates. Will- komm, in Bot. Zeit. 1847, p. 428,a décritune var. HIRSUTUS hérissée de poils couleur de rouille, et ayant les ailes et l'étendard jaunes en dedans, rouges en dehors; mais plus tard, dans le Prodr. F1. hisp. 3, p. 338, il l'a soupçonnée hybride des SILIQUOSUS et PURPU- REUS. Pareille hypothèse ne peut être émise pour la plante de Savoie qui est glabre, le PURPUREUS ne remontant pas jusque dans nos montagnes. Le Lorus conNicULATUS L. présente aussi des variations de cou- leur; elles ont été signalées à divers degrés en Espagne, en France o ? ? en Italie, et surtout sur l'étendard. La forme à pétales tous pour- pres ne parait pas avoir été indiquée. Je l'ai recueillie en Corse, dans les pentes herbeuses, au-dessus de Mandriale (cap Corse). La ? fleur est grande : 2 centimètres environ; les pétales passent tous, simultanément et rapidement, du jaune au rouge, puis au pourpre foncé. OBSERVATIONS AFFÉRENTES AUX ERODIUM CICUTARIUM ET PRÆCOX ET A L'ECBALLIUM ELATERIUM; par M. D. CLOS. A. ERODIUM CICUTARIUM ET E. PRÆCOX. À combien d'appréciations diverses n'a pas donné lieu PE. cicu- tarium L'Hérit.? L'historique afférent aux espéces, variétés, sous- Variétés et formes créées à ses dépens ne manquerait sürement pas d'intérét, mais exigerait des développements que ne comporte pas cette Note. Bien que Cavanilles, in Dict. Bot. de l'Enc. II, 666 et Dissert. IV, 226, lui ait appliqué (sub Geranio) le signe %, il est 606 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. annuel; et ce caractère ainsi que celui de la production de rameaux feuillés émettant les pédoncules aux nœuds sont, à bon droit, donnés par les auteurs comme signes le distinguant de l'Ero- dium romanum (1), acaule, vivace et aussi à pétales beaucoup plus grands, dépassant de deux fois les sépales. Linné (Hort. Cliff.) et Cavanilles (Disserl.) ont écrit du Geranium (Erodium L'Hénrit.) cicularium « caule ramoso ». Quoi d'étonnant, dès lors, si plu- sieurs floristes et notamment ceux de Toulouse, Noulet d'une part (Flore de Toulouse, 3° éd. 267) et Arrondeau (Flore toulou- saine, 189) de l'autre, se bornent à mentionner ce caractére dans leurs tableaux dichotomiques, à propos de Erodium cicularium; le premier écrit : « Fleurs portées sur une tige feuillée », le se- cond : « Pédoncules portés par une tige feuillée ». Au commencement du mois d'octobre dernier, j'observais, aux environs de Soréze et de Belleserre (Tarn), des pieds d'un Ero- dium acaule, aux pédoncules tous radicaux, mais répondant par les autres caractères à VE. cicularium(2). Ils se montraient surtout à profusion dans un champ de Maïs, station qui témoignait de leur durée annuelle; mais, une quinzaine de jours après, la céréale fut coupée, et ce méme sol m'offrait, avec nombre de pieds encore acaules, d'autres individus à plusieurs tiges couchées, étalées et floriféres reproduisant intégralement le type spécifique, et répon- dant au Geranium supinum de Dodoens (Pempt. 63), qui le qua- lifie de la sorte : « Sternuntur humi non modo folia sed et cauli- culi late subinde proserpentes. » D'autre part, on voit, dans les mêmes localités, apparaitre au printemps de tout petits pieds acaules, et restant toujours tels, d'E. cicutarium, dont les hampes 2-3 flores ne dépassent guère les feuilles en longueur ; l'espéce a donc, dans la contrée, deux formes aux feuilles toutes radicales, l'une vraie variété acaulo-vernale, l'autre acaulo-automnale. Et ce n'est pas assez que de se borner à indiquer, avec Koch (Synops. 155), imité par Grenier et Godron, Kirschleger, Boissier, Loret et Barrandon, Royer, Lloyd et Fou- caud, Boreau, etc., que la plante jeune subacaule passe à l'état caulescent. La forme printanière répond-elle à la figure du Gera- nium precor donné par Cavanilles, abstraction faite des pétales (1) Scapis radicalibus, écrit de l’espèce Linné Spec., 951, et Cavanilles à son tour : Geranium acaule... scapis radicalibus (loc. cit.). (2) J'ai l'honneur d'en adresser des échantillons à la Société. CLOS. — ERODIUM CICUTARIUM ET PRÆCOX. 607 représentés trois fois plus longs que les sépales, alors qu'ils les dépassent de peu dans nos plantes (Dissert. V, p. 272, t. 126, f. 2)? Plusieurs phytographes, à la suite de Willdenow (Species, III, 630) et de De Candolle (F1. fr. et Prodr. HT, 646), rapportent la plante de Cavanilles, à titre de varietas precoz, à VE. cicularium; mais Willkomm et Lange, qui ont pu mieux étudier la plante d'Aran- juez, la rapportent, à titre de variété 8. pumilum, à lE. primula- ceum Welw. et Lange, rattachant justement à PE. cicutarium une variété precoz DC. non Cavan. avec cette diagnose : Acaule, ver- nale, foliis congestis, pedunculis paucifloris (Prodr. Flor. hispan. III, 536); et c’est faute d'avoir reconnu l'existence de celle-ci que Loret et Barrandon ont écrit : « L’ Erodium precoz des auteurs n'esl ni une variété ni une espèce ; ce n'est que lE. cicutarium encore Jeune » (Flor. de Montpell. I, 123). LE. romanum W. est aussi constamment acaule, mais vivace, et je ne saurais partager l'avis de MM. Donnier et Layens aux yeux de qui P'E. romanum n’est que la forme la plus caractéristique de VE. cicutarium (Flore de France, 59). A Toulouse, cette dernière espèce vient en compagnie de l’ E. to- losanum Jord., vivace et à grands pétales ovales arrondis d'un pourpre intense. Différe-t-il de’ E. romanum? Arrondeau l'en dis- üngue par sa souche rameuse, presque souterraine, et ses fleurs plus grandes à pétales moins inégaux et doubles du calice (loc. cil.). Loret et Barrandon, qui ont pu étudier, l'un l'E. tolosanum à Toulouse, les deux l'E. romanum à Montpellier, font rentrer le premier comme forme dans le second, déclarant que la plante des environs de Rome offre les mêmes caractères et les mêmes varia- Lions (l. c.). Enfin, il est piquant de voir Noulet adoptant, dans la seconde édition de sa Flore (1861), FE. tolosanum, le répudiant dans la troisième (1884), pour restituer la première place à PE. romanum, dont il n’est plus que synonyme (1). De Martrin-Donos, admettant l'E. tolosanum dans le Tarn, lui assigne plusieurs loca- lités (Florule du Tarn, 128); je l'ai vainement cherché dans le Sorézois, petit bassin méridional de ce département. (1) Il y rétablit aussi l'E. cicutarium à la place de l'E. triviale Jord. qui figurait dans la seconde édition. 608 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. B. EcBALLIUM ELATERIUM. 1. Cette Cucurbitacée, distinguée par les plus anciens natu- ralistes, Théophraste, Pline et Dioscoride, grâce à la singulière déhiscence de ses fruits et aux propriétés drastiques de leur suc (Elaterium), fut par les rénovateurs de la Botanique au xvr' siècle dénommée tour à tour Cucumis asininus, C. silvestris, C. agres- tis, que traduisent les noms français vulgaires qu'elle porte : Concombre d'âne, C. sauvage (1). Tournefort la laisse dans le genre Cucumis, qu'il distingue de genres Momordica et Melo (Instit., 104), tandis que, prés d'un siécle auparavant, Gaspard Bauhin, mieux inspiré, composant la quatrième section du livre III de son Pinax des genres Cucu- mis, Melo, Pepo, Melopepo, Anguria, Cucurbila, Colocynthis, la faisait terminer par le Cucumis asininus, espéce qu'il isole et détache de son genre (pp. 310 et 314). Linné (Species, 1434) la comprend dans le genre Momordica dont l'éloignent le port, l'absence de vrilles etles caractéres car- piques; et Mœnch (Method., 583), en 1794, dans le genre Elate- rium, sous le nom d' E. cordifolium, devenu pour Nees von Esen- beck E. officinale (Plant. offic. X. 271). En 1824, Achille Richard écrit, dans le Dictionnaire classique d'histoire naturelle, VI, 19 : « Ecballion, Ecballium. Genre pro- posé par le professeur Richard... L'Ecballium Elaterium Rich. est une plante vivace, trés commune dans les lieux incultes, sur le bord des chemins, dans les provinces méridionales de la France. » Mais, dés 1819, ce nom figurait dans les Nouveaux Éléments de Botanique d'Achille Richard, p. 311, ouvrage inspiré et dirigé par le professeur Louis-Claude Richard, son pére. Le nouveau genre était naturel ; il va être adopté et l'est aujour- d'hui par la presque universalité des botanistes; néanmoins, sur- tout au début, quelques-uns le repoussèrent, tels Desvaux, Poiret, Mérat et de Lens, Guibourt, Lagréze-Fossat, Mutel, Steudel, Ny- man, Kirschleger, abbé Dupuy. (4) La plupart des noms patois de la plante sont calqués sur Concombre sauvage, C. d'àne, si ce n'est Gisclo (à Aix et Avignon), Gisclet (à Apt), Gt- clef (dans l'Oise), mots dérivés, dit-on, de gicler, qui en Bourgogne signite « lancer un fluide ». CLOS. — ECBALLIUM ELATERIUM. 609 En 1898, Seringe, traitant la famille des Cucurbitacées dans le Prodromus de De Candolle, écrit, III, 311 : « Momordica ? Ela- terium, Ecbalium L.-C. Rich. an genus proprium? »; mais il n'hésite pas, en 1847, à l'admettre dans sa Flore des Jardins, II, 043. Certains phytographes écrivent Ecbalium (Schrader, Bartling, Dietrich, Spach, Meisner, Seringe, Willkomm et Lange, Co- gniaux); mais Ecballiwm a pour lui les droits de priorité et d'éty- mologie. D'autres (Koch, Puel, Cariot, Des Moulins, Delastre), Ecballion, trompés sans doute par l’article cité d'A. Richard où, comme pour les autres mots du Dictionnaire où il parut, le nom francais, dans ce cas Ecballion, précède le latin Ecballium. Le mot qualificatif de l'espéce n'a pas subi moins de variations : pour Schrader, c'est l'Ecbalium purgans (in Linnæa, XII, 421); pour Reichenbach (Flora excurs., 994), en souvenir sans doute du Cucumis agrestis de Brunfels, l'E. agreste Rchb., et l'auteur est suivi par Dietrich, Spach, Rœmer, Willkomm et Lange, De- lastre, etc. Mais le mot Elaterium, adopté par Linné, par L.-C. Richard et par la plupart des descripteurs modernes, me parait préférable, désignant un produit dont les anciens faisaient le plus grand cas. Dans la Flore des Jardins de Seringe la plante figure, mais sans motif et par erreur sans nul doute, sous le nom d'Ecbaliwin offi- cinale L.-C. Richard. 2. L'espéce est-elle annuelle ou vivace? Linn? (Spec. 1434) lui assigne un an de durée, suivi par Saint-Amans, Lamarck (Flore franc.), Lamarck et de Candolle, Duby, Dietrich, Desfontaines, Mutel, Lorey et Duret, Sebastiani et Mori, Lagréze-Fossat, Cas- tagne, Delastre, Endlicher, Lecoq, Rœmer, les frères Gustave et Héribaud. Bien mieux, Lecoq l'inserit en téte de sa liste des plantes monocarpiennes monoiques du Plateau central (Géogr.bot. de l Eur. III, 75). Seringe en commence la description par ces mots : Plante an- nuelle (loc. cit.); mais Reichenbach et Desvaux sont plus explicites encore, en terminant la description, l'un par « © (niemals z) » (loc. cit.); au contraire, l'autre par « 2 et non © » (Flore de l'Anjou, 194). Le signe ou terme vivace est appliqué en outre à la plante par T. XLII (SEANCES) 39 610 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. Linné (Mat. med., 4 édit., 238), Lamarck (Dict. de Bot.), A. Ri- chard, Gussone, de Pouzolz, Guépin, Boreau, Boissier, Le Gall, Lloyd et Foucaud, Willkomm et Lange, Bras, Revel, Grenier et Godron, Gillet et Magne, de Vos, Bonnier et Layens, presque tous auteurs de Flores locales, et Baillon, après lavoir qualifiée de plante vivace (Hist. des pl. VIII, 403), écrit plus loin dans la description latine, p. 440 : Herba perennis vel annua. Aussi Bentham et Hooker, Puel, Spach, Cogniaux n’assignent- ils pas de durée à l'espèce. Cependant sa racine est très grosse et Miller écrivait au siècle dernier, dans son Dictionnaire des Jardiniers, des jeunes plantes : « Si la terre dans laquelle elles sont plantées est sèche, leurs ra- cines subsisteront pendant trois ou quatre années, à moins qu'il ne survienne un hiver trés rude qui les ferait mourir. » Je puis pertinemment assurer qu'à Toulouse l'espéce est tou- jours vivace; serait-elle annuelle ailleurs sous l'action de condi- tions climatériques peu favorables? Je l'ignore. En vue de lever pour l'avenir toute incertitude sur la durée de l'Ecballium (à Toulouse), je viens d'y faire arracher un des pieds de l'École botanique. Le pivot, de la forme de celui de la Bryone dioique et du poids de prés d'un kilogramme, mesure en lon- gueur 25 centimétres, avec 30 centimétres de pourtour au niveau du plateau, d’où partent en cerele cinq grosses branches encore en partie feuillées. Il est dur, conique, émettant au-dessous de sa moitié supérieure de fortes racines horizontales, et témoigne par tous ces caractères qu'il est le produit de plusieurs années de végé- tation. Les graines, dispersées par l'élasticité du fruit, germent spontanément et en nombre; les jeunes pieds, fleurissant et frucz: tifiant sans doute dès la première année, perdent leur portion de tige aérienne en hiver, mais la base de celle-ci, le collet et le pivot persistent dans le sol, repoussant au printemps, où parfois ils auront été confondus avec les nouveaux pieds de semis, à moins que, faute d’en connaître la durée, ils n'aient été aussi parfois détruits par la culture. La répartition géographique de l'espéce en France est autre- ment étendue que ne l'ont écrit De Candolle, Grenier et Godron, Romer et M. Cogniaux : Provence et Languedoc — Provinces méridionales — Région médilerranéenne — France méridionale, et quelques-uns Midi. CHATIN. — TERFAZ DE GRÈCE. 611 Mais, en dehors de la Région méditerranéenne, l’Ecballium a été signalé dans nombre de départements répondant au sud- ouest, à l'ouest et méme au centre de la France. J'ai relevé les suivants : Haute-Garonne, Tarn, Gers, Aveyron, Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne, Lot, Dordogne, Charente-Inférieure, Deux-Sévres, Vendée, Maine-et-Loire, Vienne, Puy-de-Dóme, Allier, Cher, Indre-et-Loire; l'abbé Cariot l'a noté dans l'Ain, et cette énumé- ralion est assurément incompléte. On lit, à propos de la Géographie de l'espéce, dans l'ouvrage cité de Lecoq, VI, 165 : « Au nord elle reste en France et s'arréte à l'embouchure de la Vilaine, à la Roche-Bernard, selon de la Pi- laye. » On a vu la plante porter des fleurs hermaphrodites ; mais il con- vient surtout de rappeler, en terminant, le fait si intéressant, dé- couvert par M. le D' Trabut et signalé par M. Battandier, de l'existence, en plusieurs points de l'Algérie et notamment dans la province de Constantine, de l’Ecballium Elateriwm L.-C. Rich. var. dioicum Batt. en pieds innombrables et sans mélange avec le type monoique. Voy. ce Recueil, XXXI, 564, XXXIII, 353; voyez aussi Debeaux, Flore de la Kabylie du Djurdjura, 144-145. Toutefois les différences assez notables relevées entre les fleurs mâles de l'un et de l'autre (1) et l'absence de l'E. dioicum partout ailleurs qu'en Afrique ou son congénére est trés rare (cité seule- ment autour d'Alger, à Dra-el-Mizan et à Fort-National), ne sont- elles pas de nature à luiassigner le rang d'espéce ? Il deviendrait ainsi le pendant du Bryonia dioica. M. Chatin fait à la Société la communication suivante : TRUFFES (TERFAZ) DE GRECE, TERFEZIA GENNADII; pur M. Ad. CHATIN. M. Gennadius, inspecteur général de l'Agriculture en Gréce, qui déjà m'avait adressé un Terfàz (Terfezia Claveryi) de, Chypre, m'en a fait parvenir cette année plusieurs du Péloponése et de la Thessalie. (1) M. Battandier attribue, comme caracteres distinctifs, à sa variété : des pédoncules floraux hispides et non velus, des fleurs mâles bien plus grandes à divisions de la corolle ovoïdes et non oblongues, des anthères deux fois plus grandes. — Les fleurs femelles des deux plantes sont-elles identiques ? 612 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. Le 1* mai, M. Gennadius m'éerivait d'Athènes, en m'adressant des Terfàz de trois sortes : ... L'hiver a été exceptionnellement long, froid et sec, sans pluie en jan- vier-février; aussi entrons-nous à peine dans le printemps, qui ici commence en février. C'est pourquoi les Truffes, venues tard, sont rares et petites. .. J'avais écrit à plusieurs de me procurer des échantillons, mais ce n'est qu'aujourd'hui méme que je recois les premiers, que je m'empresse de vous envoyer. Ils proviennent des domaines de S. E. 1. prince héritier de Pélopo- nése, commune de Dyme (Aÿun), province d'Achaie, et m'ont été envoyés par le Directeur de ces domaines, M. Macryjannis, quia bien voulu les accom- pagner des informations ci-après : « Dans la boite que je vous envoie, il y a des échantillons des trois variétés » de Truffes que les paysans reconnaissent, savoir : » 1* La variété commune qu'ils appellent tout bonnement Truffe (Drava) » ou Truffe commune; 2 la variété qu'ils appellent Halpoutza, et 3° une troi- » sième variété qu'ils nomment Quiza. » D’après les informations de M. Macryjannis, la première variété, les Drava, de toutes la plus commune, est considérée comme la meilleure. La seconde variété (Halpoutza) se distingue, ayant à l'extérieur une couleur rougeâtre plus vive; on la regarde comme de seconde qualité. La troisième variété (Quiza) est jaunâtre au dehors, grise en dedans, et serait de dernière qua- lité, suivant quelques-uns. Les paysans reconnaissent la place des Truffes, à peine recouvertes de 2 à 3 centimètres de terre, en frappant celle-ci avec un bâton. J'espére pouvoir vous envoyer bientót des Truffes d'autres localités. En effet, dés le 4 mai, M. Gennadius m'adresse de nouveaux ubercules et écrit : Athènes, # mai. — Je viens de recevoir une Truffe de la commune de Myr- sountion (Muptoovttoy), de l'éparchie Elia de Péloponèse. Les paysans l'ap- pellent Truffe royale (borso Drava), sans doute en raison de leur grosseur plutôt que de leur goût; c’est la méme que je vous ai envoyée avant-hier sous le nom de Truffe commune (Drava) de la commune de Dyme. Il croit dans le pays une autre variété, plus petite, dite Petit Renard, à chair brune, de qualité supérieure suivant les uns, inférieure suivant d'autres. Les tubercules des deux envois, venus par voie de la poste, arri- vérent en état de compléte fraicheur, et sans retard il fut procédé à leur examen. TRUFFES DE DYME. PREMIÈRE SORTE. Drava ou Truffe commune. — Tubercules assez gros, du poids de 50 à 60 grammes, les uns arrondis, les autres figuiformes, à pédi- cule mycélifére assez prononcé. CHATIN. — TERFEZIA GENNADII. 613 Périderme brun jaunûtre, lisse. Chair d'un blanc rosé, assez homogène, ferme, d’odeur et de saveur faibles (mais agréables, après la cuisson). Sporanges arrondis, octospores. Spores rondes, du diamètre de 20u à 26 p, et recouvertes de grosses verrues à sommet tronqué. A tous ces caractères on reconnait le Terfezia Leonis. DEUXIÈME SORTE. Halpoutza. — Tubercules trés petits, du poids de 8 à 15 grammes, presque ronds. Périderme d'un brun rouge, chair blanche, teintée de verdàtre, assez homo- gène, de saveur et d'odeur peu appréciables. Sporanges arrondis, à huit spores. Spores du diamètre de 20u-26y, munies de papilles courtes, grosses et tronquées. Tous caractères du Terfezia Leonis, espèce dont l'Halpoutza doit être regardé comme une variété minor, la petitesse des tuber- cules ne pouvant étre considérée comme due à la sécheresse de l'hiver, le type ayant, en des conditions identiques, atteint à un volume six fois plus considérable. Le sentiment des paysans, qui distinguent bien l’Halpoutza du Drava au périderme plus rouge, à bien d'ailleurs ici quelque valeur. © TROISIÈME SORTE. Quiza. — Tubercules fort petits, du poids de 8 à 15 grammes (1). Périderme jaunâtre. Chair d'un gris brun assez foncé, ferme, avec d'assez fines marbrures blanches, odeur et saveur peu sensibles, nullement allia- cées. Sporanges allongés (rappelant ceux de Tuber magnatum ou Truffe à l'ail de Piémont), bispores, rarement trispores; spores rondes, du diamètre de 45 & à 51 a, parfois ellipsoides, comme dans les Tuber et Tirmania, avec des diamètres de 36 u sur 46 y. Il n'est pas douteux que le type de la spore me soit la forme ronde : 1* parce que la forme elliptique n'est que rare exception ; 2 parce que le plus faible diamètre de la forme elliptique, même dans sa plus grande dimension (46 y), indique qu'elle n'est qu'un avorton, sorte d'arrét de développement de la spore ronde. C'est aussi comme des avortons que doivent étre considérées (1) Comme ceux de l’Halpoutza, ces petits tubercules ne sauraient être attri- bués seulement à la sécheresse, qui n'a pas empéché le Drava d'atteindre au poids de 60 grammes. 614 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. les spores, accidentellement rondes, du Tuber magnatum, les- quelles n'ont que 33 y, les spores normales ayant 48 y sur 38 p. Les spores du Quiza, privées de toutes papilles, ont leur sur- face recouverte d'un réseau hexagonal fort régulier. Or ce réseau, jusqu'à ce jour inconnu dans les Terfáz d'Orient (1), est, au con- traire, assez commun dans nos Tuber (Tuber magnatum, T. Bor- chii, T. estivum, T. mesentericum, etc.), parmi lesquels il forme une section à cóté de la section caractérisée par des spores héris- sées de papilles (Tuber melanosporum ou Truffe de Périgord, T. uncinatum ou Truffe de Bourgogne-Champagne, T. hiemal- bum, T. montanum, T. gulonum). Le presque isolement du Quiza à spores réticulées au milieu des Terfáz à spores papilliféres suggère assez naturellement la pensée de le rapprocher du groupe des Tuber réticulés, et plus spéciale- ment du Tuber magnatum, qui a les sporanges allongés, et parfois des spores arrondies. Mais tous ces caractéres comptés et pesés, le Quiza est bien un vrai Terfáz, faisant, par celles de ses spores qui sont elliptiques, le passage au Tuber, comme le Tuber magnatum, par quelques spores rondes, et aussi par la couleur blanchátre de sa chair, forme la transition des Tuber aux Terfezia. L'analogie est d'ail- leurs plus directe avec les Tirmania (T. africana, T. Cambonii), sortes de Terfäz à spores ellipsoides. Parmi les faits contraires à la fusion du Quiza dans la Trufle blanche de Piémont, je cite les suivants : Le climat. — Le Tuber magnatum, du nord de l'Italie, se développe vers le 45° degré de latitude; le Quiza, entre le 40° et le 35° degré. La grosseur des tubercules. — La Truffe de Piémont est grosse, méme trés grosse; les tubercules, du poids de 100 grammes en moyenne, dépas- sent souvent 200 grammes pour atteindre à 500 grammes et méme plus. Las Quizas que j'ai reçus, de la grosseur d’une noisette à une petite noix, pesaient au plus 15 grammes. La chair. — D'un blane jaunâtre, d'odeur et de saveur alliacées dans le Tuber magnatum, elle est d'un gris brun avec marbrures blanches et nulle- ment alliacée dans le Quiza. Époques de maturation. — La Truffe de Piémont mürit en septembre-0c tobre; le Quiza en mars-avril, comme tous les Terfàz. (1) Le petit Terfezia oligosperma du midi de la France a aussi des spores à réseau, mais ses sporanges arrondis, etc., éloignent toute pensée d'assimi- lation. CHATIN. — TERFEZIA GENNADII. 615 Les spores. — L'analogie avec le Tuber magnatum du Piémont par les sporanges caudiculés, et à deux ou trois spores seulement, ne se continue pas dans les spores, notablement plus grosses et à réseau plus régulier dans le Quiza. Sol et plantes nourricières. — La nature spéciale du sol et des plantes nourricières éloigne, comme il va être établi, tout rapprochement entre le Quiza et les Tuber, ceux-ci méme représentés par le Tuber magnatum. M. Gennadius ne parlait pas, dans ses lettres, de la nature du sol et des plantes croissant dans les lieux où se récolte le Quiza. Or la connaissance de ces deux points me paraissant importante, sinon décisive dans l'hypothése où le Quiza devrait être rapproché du Tuber magnatum, je demandai à M. Gennadius un complément d'informations à cet égard. Voici sa réponse : Xerochori, le 14 août... C'est ici... que j'ai recu votre lettre du 16 juillet. J'ai aussitót écrit à M. Macryjannis à Péloponése, pour le prier de m'envoyer le plus tót possible les informations supplémentaires désirées, et me voilà possesseur de sa réponse. M. Macryjannis m'écrit que les Quiza, ainsi que les autres Truffes de Dyme, viennent sur des terrains sableux assez secs, ne portant ni arbres ni autres plantes ligneuses, mais seulement des herbes annuelles (1)... Jamais le Quiza n'a été trouvé en été. En Messénie aussi existent trois Truffes que j'espere vous envoyer au prin- temps prochain. Il résulte, des détails fournis à M. Gennadius par M. Macryjannis, que, comme tous les Terfàz connus, le Quiza croit dans les sables, sous de simples herbes, et ne se récolte qu'au printemps, carac- téres bien différents de ceux de la Truffe à l'ail de Piémont, la- quelle vient en terre forte et fraiche, sous les Saules, Peupliers, Chênes, ete. Par le rapprochement de tous les faits, nous sommes conduit à voir dans le Quiza non un Tuber, mais un Terfezia, pour lequel le nom de Terfezia Gennadii paraîtra à tous un légitime témoi- guage de gratitude pour les services, d'ordres divers, rendus à la science par le savant Inspecteur général de l'Agriculture grecque, Mon si dévoué et intelligent correspondant. Le Terfezia Gennadii est d'un intérêt spécial comme reliant les Terfáz aux Truffes, les Terfezia aux Tuber. (1) Peut-être l'Helianthemum guttatum, à en juger par quelques débris mélés au sable. 616 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1896. Ainsi que le Tuber magnatum, il a les sporanges allongés, les spores réticulées et parfois elliptiques; comme beaucoup de Terfezia . Gennadii. Truffes, il a la chair colorée et veinée de blanc. A noter que, jus- qu'à ce jour, il est le seul Terfáz à chair brune. D'autre part, quelques Truffes (Tuber magnatum, T. hiemal- bum, T. æstivum) ont la chair blanche. TRUFFES DE MYRTOUNTION. Conformément au sentiment de M. Gennadius, la Truffe, dite royale à Myrtountion, est de méme espéce que la Drava ou Truffe commune de Dyme; toutes deux appartiennent au Terfezia Leonis, cette espéce si bien caractérisée par ses spores recouvertes dé grosses et courtes papilles en forme de dent d'engrenage. Quant au Petit Renard, sa chair brune à petites veines blanches permet de le rapporter au Quiza de Dyme (Terfezia Gennadii), Ce CHATIN. — TERFAZ DE THESSALIE. 611 . Terfás qui relie les Terfezia aux Tuber comme on l'a vu plus haut, surtout par les Tuber magnatum et Borchii. TERFAZ DE THESSALIE. Le 10 mai, M. Gennadius m'écrit : Jerecois enfin, mais profondément altérées et ramollies, les Truffes que javais demandées en Thessalie. J'ai desséché avec soin quelques tubercules que je vous envoie. Bien qu'en décomposition avancée, la chair renfermait, inal- térées, les spores. Or il fut aisé de reconnaitre au diamètre (20 4.-26 u) de celles-ci et à leurs grosses papilles verrucoides, à sommet tronqué, le Terfezia Leonis, qui déjà avait fait partie des envois de Dyme et de Myrtountion, tous constats venant à l'appui de cet apercu : que le Terfezia Leonis occupe principalement la région nord de la flore des Terfàz. En somme, la Grèce ne manque pas plus que le Maroc de Truffes, Contrairement aux indications fournies à M. Hanotaux par nos consuls. Déjà, et la liste n’est sans doute pas close, elle en compte trois types spécifiques : Terfezia Claveryi à Chypre, Terfezia Gen- nadii et Terfezia Leonis dans le Péloponése et la Thessalie, plus une variété minor de ce dernier. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Recherches sur la localisation des alcaloïdes dans les Solanacées ; par M. Ph. Molle (Hayez, Bruxelles, 1895; avec une planche). On sait déjà dans quels éléments du corps s'accumulent la nicotine, l'atropine et la solanine. L'auteur, en poursuivant cette étude, s'est pro- posé de comparer microchimiquement la localisation des alcaloïdes dans un certain nombre de Solanées appartenant aux genres les plus divers, en considérant ces plantes non seulement à l'état adulte, mais encore aux diverses phases de leur développement. Comme ses devanciers, l'auteur traite les coupes fraiches par les réactifs employés en pareil cas : les précipités alcaloïdiques se consti- tuent au sein des vacuoles dés que les tonoplastes qui les enveloppent ont été altérés. Les mêmes essais sont ensuite répétés sur des maté- riaux traités par l'alcool tartrique, qui dissout, comme l'on sait, les alcaloïdes : les précipités précédents, s'ils sont vraiment dus à la pré- sence de ces derniers principes, ne doivent plus se produire. : Les réactifs alcaloidiques étant d'un emploi général, on conçoit qu il soit impossible, quant à présent, de préciser la localisation des divers alealoides que peut renfermer une seule et méme plante. Chez les Solanées, les alcaloïdes se rencontrent dans tous les points végétatifs aériens, et la concentration de leur dissolution est croissante, à partir des cellules initiales, jusqu'à une certaine distance, ordinaire- ment assez courte; aprés quoi elle diminue, et il n'est pas rare qu'un peu plus loin les alealoides manquent entièrement, sauf toutefois à la périphérie de l'organe. : Dans la partie aérienne adulte, ces principes se localisent plus parti- culièrement, d'une part dans l'épiderme ou dans le liège, d'autre part dans la zone péricyclique et dans la zone périmédullaire, notamment au voisinage des tubes criblés. Dans la tige du Solanum tuberosum, par exemple, outre l'épiderme, ce sont les petits groupes de stéréides per cycliques, adossés au liber, et les éléments analogues annexés aux fais- ceaux criblés périmédullaires, qui se font surtout remarquer par Jeur grande teneur en alcaloïdes. ; La racine renferme les mêmes composés dans toute sa partie termi- nale, puis dans l'écorce adulte, ainsi que dans le périderme. Au cours de la maturation du fruit, on constate la disparition d'une REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 619 partie des alcaloïdes, dans le péricarpe comme dans les graines; ces dernières, une fois müres, n’en renferment plus que dans leurs tégu- ments, jamais dans l'embryon, ni dans l'albumen. Par contre, les alcaloïdes apparaissent dans les jeunes plantules, dès le début de la germination; là ils prennent naissance aux dépens des réserves de la graine. L'abondance de ces principes dans tous les tissus périphériques de la plante (épiderme, liége) permet d'attribuer aux alcaloides un róle pro- tecteur. E. BELZUNG. A Study of some anatomical Characters of North Ame- rican Gramine:e (VI, Oryza sativa L.) (Étude de quelques carac- tères anatomiques des Graminées de l'Amérique du Nord); par M. Th. Holm (Bot. Gazette, vol. XXI, avec deux planches). Continuant la publication de ses Monographies anatomiques de Gra- minées, l'auteur consacre le présent article à la feuille du Riz. La feuille de l'Oryza sativa offre de grandes analogies de structure avec celle du Leersia oryzoides. On y trouve, comme dans cette der- niére espéce, une cóte médiane largement développée, renfermant non seulement une masse assez considérable de parenchyme incolore, mais encore la série supplémentaire de faisceaux libéro-ligneux, sous-ja- cents à l'épiderme supérieur. Elle en différe toutefois par la présence de vastes lacunes, par le nombre plus considérable des faisceaux sur les deux faces de la cóte médiane, et enfin par l'absence de cellules bulli- formes dans l'épiderme inférieur. Dans la cóte médiane, on remarque d'abord deux faisceaux plus impor- tants, l'un dorsal, l'autre ventral, dont le plan de symétrie commun coincide avec celui de la feuille méme, puis ordinairement huit fais- ceaux latéraux, dont les plus petits sont toujours ceux de la face supé- rieure; ce nombre de faisceaux peut s'élever, selon la taille de l'organe, jusqu'à vingt-quatre. à; Les méristéles de la feuille du Riz se rapportent à quatre types prin- Cipaux, d’après leur taille, leur complexité de structure et leurs rap- ports avec le selérenchyme. Ainsiles deux médianes sont complétement enveloppées de parenchyme incolore et, par suite, séparées chacune du massif de sclérenchyme sous-épidermique qui lui correspond ; dans les autres méristéles, au contraire, ce parenchyme manque au niveau du sclérenchyme, en sorte que l’endoderme, dont les membranes sont tou- Jours fortement épaissies, se trouve directement adossé à ce dernier tissu. Dans le parenchyme vert, vaguement palissadique, les membranes offrent de nombreux replis dans l’intérieur des cellules; ce parenchyme 620 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. forme des massifs entièrement isolés par les faisceaux et par les tissus qui séparent ces derniers de l’épiderme. E. BELZUNG. Sur les mycorhizes du Listera cordata; par M. R. Chodat (Laboratoire de Botanique, 3* série, IV* fascicule, Genéve, 1896). L'auteur, reprenant la question des mycorhizes des Orchidées, a observé que les filaments mycéliens parasites du Listera cordata man- quent toujours dans la région terminale de la racine, encore dépourvue de poils absorbants, mais sont nombreux au niveau méme de la région pilifere. Ils traversent les poils absorbants dans toute leur longueur, passent de là dans quelques-unes des assises sous-jacentes, et s'y déve- loppent, dans la cavité de certaines cellules, en amas pelotonnés, en dehors desquels se trouve le noyau; ces pelotons ne se produisent dans aucune des cellules de l'assise pilifère. Le noyau des cellules envahiés s'hypertrophie à la longue sous l'action irritante du parasite et acquiert une forme irrégulière; l'altération s'étend. ultérieurement au reste du contenu cellulaire, protoplasme et peloton mycélien, qui forment en définitive un amas d'apparence amorphe; à parlir de ce moment, les cellules correspondantes cessent de se multiplier. En cultivant ces racines de Listera dans de l'eau de fontaine, on les voit se couvrir d'un feutrage de filaments blancs, provenant du dévelop- pement des pelotes corticales : ces filaments extérieurs donnent nais- sance, selon l'auteur et contrairement à l'assertion de Frank, à des spores (chlamydospores, formes oidiales, spores Fusarium), tant à la surface de la racine qu'à l'intérieur méme des poils absorbants ; l'auteur à pu suivre la germination de ces spores. Ce développement des filaments intracorticaux vers le dehors ne Se produit pas lorsque la plante végéte dans l'humus : les mycorhizes ne peuvent donc pas, dans les conditions normales, jouer le rôle d'élé- ments absorbants pour la plante hospitaliére. On ne peut pas davantage considérer, avec Frank, l'Orchidée comme mycophage : les modifications survenues dans le mycélium sont simplement, d’après l'auteur, une conséquence de l'irritation qui provient de son contact avec le contenu - cellulaire de l'hóte. D'accord avec Wahrlich, l'auteur pense que les mycorhizes du Listera sont attribuables à une espèce trés voisine du Nectria Vande, sinon à cette espéce elle-méme. E. BELZ. Ipertrofie ed anomalie nucleari in seguito a parassi- tismo vegetale; par M. F. Cavaria (Pavie, 1896). La racine d'un plant de Vanilla planifolia a présenté à l'auteur, dans REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 621 le parenchyme sous-jacent à l'assise pilifère, des amas pelotonnés de filaments mycéliens, qui, à la longue, se fusionnent avec le protoplasme ambiant, par suite de la gélification des membranes, et constituent de la sorte des masses irrégulières, de consistance gélatineuse, contractées au centre des cellules; ces pelotes mycéliennes communiquent les unes avec les autres par des filaments qui traversent les membranes. Dans les cellules envahies par le parasite, il ne se produit plus aucune multiplication cellulaire. Sous son action irritante, le noyau, placé tou- jours en dehors et contre l'amas mycélien central, s'accroit progressive- ment jusqu'à doubler et méme tripler ses dimensions; en méme temps il se déforme, devient par exemple triangulaire, ou bien émet des prolon- gements terminés en pointe, et sa chromatine se concentre autour du nucléole, qui demeure trés distinct; le noyau peut méme se diviser par étranglement en deux masses dont l'une retient le nucléole entier. L'auteur n'a pas observé la formation de spores. Ce sont là, on le voit, des dégénérescences du méme genre que celles signalées plus haut pour le Listera, et dont M. Vuillemin a déjà anté- rieurement observé divers exemples frappants. E. Berz. De l'influence des courants électriques sur la décom- position de l'acide carbonique chez les végétaux aqua- tiques; par M. Thouvenin (Revue générale de Botanique, 1896). On sait déjà que, selon leur intensité, les courants électriques conti- nus, comme du reste les courants induits, ralentissent ou abolissent les mouvements protoplasmiques, mais qu'ils peuvent aussi exercer sur la végétation une action excitatrice bienfaisante. L'auteur s'est proposé de savoir si les courants continus, d'intensité faible, sont susceptibles d'agir sur l'assimilation chlorophyllienne. A cet effet, il plonge, sens dessus dessous, dans une eau additionnée d'acide carbonique, des rameaux de plantes aquatiques (Élodée, Potamot, My- riophylle), et recueille dans une éprouvette les bulles gazeuses qui, à la lumiére, s'échappent des surfaces de section. Les fils de cuivre couverts de gutta-percha par lesquels doit circuler le courant viennent prendre Contact avec la plante aux deux extrémités du rameau, où ils forment boucle; les intensités employées ont varié entre 8 et 17 dix-milliémes d'ampére, Dans ces conditions, l'auteur a observé que le nombre de bulles dé- gagées dans un temps donné est constamment plus grand, parfois Presque double, pendant l'électrisation; le gaz recueilli accuse de méme, à l'analyse, une plus grande quantité d'oxygéne émis. Il faut remarquer toutefois que le courant ne traverse pas la plante, du moins avec l'intensité employée, mais bien l'eau ambiante; car, en 622 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. enlevant le rameau et en laissant les fils en place, la déviation de l'aiguille de l'ampéremétre reste sensiblement la méme. Les courants utilisés dans ces essais ne sont capables en aucun cas, cela va sans dire, d'électrolyser l'eau. Il suffit, pour s'en rendre compte, d'anesthésier la plante par le chloroforme : aprés une courte période d’excitation de l'assimilation chlorophyllienne, excitation comparable à celle qui caractérise au début l'action de divers autres stimulants, le dégagement des bulles oxygénées se ralentit rapidement et cesse au bout d'environ un quart d'heure, malgré le passage du courant. On peut donc conclure que, dans un champ électrique, l'assimilation de l'acide carbonique est plus active que dans les conditions normales de la végétation. E. BELZUNG. Sur des Bactériacées de la Pomme de terre; par M. E. Roze (Bull. Soc. mycologique de France, XII, 1896, 2* fasc., tirage à part 11 pages). Depuis quelques années, de nombreux essais ont été faits aux États- Unis pour se mettre à l'abri d'une maladie nouvelle qui sévit sur la Pomme de terre. Cette affection, caractérisée par des pustules qui se produisent sur la pelure des Pommes de terre, porte le nom de Potato- Scab. Le D" Thaxter l'attribuait à une Moisissure, l'Oospora Scabies, qu'il aurait réussi à cultiver par inoculation. Actuellement on parait s'accorder à admettre une origine bactérienne d’après les recherches du D' Bolley. En méme temps, on signalait une autre maladie différente de la précédente en ce qu'elle attaque seulement l'intérieur des tubercules, l'extérieur restant absolument sain et normal. C’est l'Internal Brown Rot of Potatoes, qui pouvait bien également résulter du développement d'une Bactériacée. Depuis quelque temps on trouve, à la Halle de Paris, des Pommes de terre appartenant à la variété connue sous le nom de Saucisse, qui pré- sentent à leur surface de petites perforations subérifiées quileur ont fait donner le nom de Pommes de terre piquées. Elles ont un goüt désa- gréable à la cuisson. L'examen microscopique montre que les noyaux des cellules du tissu mortifié sont remplis d'une masse de corpuscules extrémement petits et incolores, que M. Roze considére comme étant de nature bactérienne et qu'il appelle Microccocus nuclei. D'autres observations ont fait découvrir au méme botaniste une nou- velle Bactériacée qui vit dans les tissus de la Pomme de terre Richter’s Imperator. C'est le Micrococcus Imperatoris, dont l'envahissement expliquerait le fait signalé depuis quelques années et relatif à cette variété de Pomme de terre, à laquelle on reprochait de se conserver assez mal et de se gàter intérieurement sans qu'il en paraisse rien en dehors. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 623 Dans des tubercules ainsi gàtés, M. Roze a observé en outre une troi- siéme Bactériacée qui se montre sous forme de gouttelettes muqueuses jaunàtres qui lui ont valu le nom de Micrococcus flavidus. P. Hanior. Sur une nouvelle Bactériacée de la Pomme de terre; par M. E. Roze (Bull. Soc. mycolog. de France, XII, 1896, 3* fasc., tirage à part de 6 pages). En étudiant des tubercules de la Pomme de terre Victor, attaqués par deux Moisissures, les Fusisporium Solani et Spicaria Solani signalés de 1842 et 1845, M. Roze a eu l'occasion d'observer une nouvelle Bac- tériacée qui se montre sous forme de colonies d'aspect blanchàtre et à laquelle il donne le nom de Micrococcus albidus. Le rôle de cette Bactériacée serait de s'introduire d'abord dans les tubercules, dont elle ramollirait les tissus pour faciliter la pénétration de mycéliums para- sites au milieu desquels elle peut se développer et vivre pendant plu- sieurs jours. L'air humide facilite singulièrement la sortie de ce Micro- coccus, comme d'ailleurs des M. flavidus et Imperatoris, des tissus seclionnés des tubercules qu’il habite. Des observations qu'il a faites, M. Roze conclut qu'il faut conserver les tubercules de Pomme de terre, pendant l'hiver, dans des milieux suffisamment secs et ne pas les planter dans des terrains où l'eau reste stagnante. P. H. La cause première de la maladie de la Gale de la Pomme de terre (Potato Scab des Américains); par M. E. Roze (Bull. Soc. mycolog. de France, XII, 1896, 3° fasc., tirage à part de 9 pages). La Gale de la Pomme de terre a été attribuée à une Moisissure et à une Bactériacée qui produiraient les petites cavités profondes des pustules qui recouvrent le tubercule. En plantant des tubercules atteints de cette affection à côté de tubercules sains de la variété Marjolin, M. Roze a pu s'assurer qu'au bout d'un mois, ces derniers présentaient à leur surface de petites taches brunàtres au-dessous desquelles se montraient des excroissances blanchâtres constituées par des mycéliums. Sous ces mycé- liums le parenchyme était ramolli et occupé par une ou deux espéces de Bacterium. A la surface de ces mêmes tubercules existaient d'autres taches brun pâle et plus petites formées de cellules de l'épiderme mor- tifiées et remplies de Micrococcus qui seraient la cause première de la maladie en servant d'introducteur aux autres parasites. Ce Micrococcus né semble pouvoir se multiplier sur les tubercules qu'aux dépens de l'épiderme ou de la pelure, d’où le nom de M. pellicidus. Il jouirait du pouvoir, signalé par les observateurs américains, de se conserver sur les 624 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tubercules retirés du sol et même dans ce sol pendant quatre ou cinq années. | Quant àl'Oospora Scabies, qui, d’après le D" Thaxter, serait la cause du mal, et du Fusisporium Solani, ils ne paraissent pouvoir se propager et s'inoculer qu'avec le concours d’un Micrococcus, le M. pellicidus dans le premier cas, le M. albidus dans le second. La pénétration de ces Bactériacées dans les tubercules est en raison directe de l'humidité du sol. On peut se demander quelle est la cause de la maladie que de Martius signalait, en 4841, sous le nom de Räude ou Krätze, ou de Teigne (Por- rigo Solani). Elle se manifestait également par une altération de l'épi- derme qui mortifié se fissurait et se creusait de cavités où se développait le Protomyces tuberum. Le tout prenait une teinte brun jaunátre. C'est exactement ce qui se passe actuellement dans le cas du Potato Scab des américains. P. Hanror. Note sur le Nitophyllum Lenormandii; par D. Juan J. Rodriguez (Nuova Notarisia, série VI, avril 1896, 2 pages). La phrase diagnostique du N. Lenormandii donnée par Derbés et Solier était incompléte. M. Rodriguez, examinant un échantillon authentique recueilli à Marseille, ainsi que d'autres spécimens de Lessina (Dalmatie) et de Messine, a pu la compléter de la façon suivante : « Fronde rose, monostromatique, sans nervures et sans veines, de 1-3 centimètres, palmée-laciniée : segments linéaires, irrégulièrement lobés, pourvus de dents aiguës et de petites prolifications spatuliformes. Cellules contenant de nombreux chromatophores très petits et anguleux (plus petits que ceux de N. Gmelini). Sores petits, épars, occupant une ligne ou bande centrale des segments : tétraspores d'un rose foncé. Cystocarpes incon- nus. » Le N. Lenormandii se distingue des autres espéces dépourvues de veines et de nervures par ses segments denticulés, ses sores très petits, écartés du bord des segments dont ils occupent la partie médiane. P.-H. Datos algologicos (Documents algologiques); par D. Juan J. Ro- driguez y Femenias (Soc. Esp. de Hist. nat. XXIV, 1895, pp. 155-160, t. V et VI). Dans ce Mémoire, M. Rodriguez fait connaitre deux nouvelles espéces de Floridées, les Neurocaulon grandifolium et Sphærococcus rhizo- phylloides, ainsi que le nouveau genre Rodriguezella Schmitz. La première de ces espèces, rapportée jadis avec doute au Neurocau- lon reniforme, en diffère par la structure de la fronde, par les lames REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 625 beaucoup plus grandes qui naissent à l'extrémité des rameaux du stipe. La couche médiane de la fronde est formée d’un tissu épais dont les cellules sont beaucoup plus grandes que celles du N. reniforme. Quant aux lames foliacées, elles sont solides et paraissent pétiolées, en raison de l'aspect des rameaux du stipe qui ont la forme de pétioles. Ces ra- meaux portent à leur extrémité, qui dépasse légèrement la base de la lame, un bourgeon qui demeure à l’état rudimentaire. Les lames supé- rieures acquièrent un développement plus considérable que celles de la base, qui sont stériles. De plus, cette plante, par la dessiccation, prend une teinte moins foncée que le N. reniforme. Le N. grandifolium croit sur la cóte de Minorque, par 70-100 métres de profondeur. Les anthé- ridies paraissent en juin; les cystocarpes, de septembre à novembre. L'autre espèce, le Sphærococcus rhizophylloides, se distingue facile- ment, à première vue, du S. coronopifolius par ses frondes à ailes trés développées, ses rameaux moins nombreux et presque divariqués, ses cystocarpes briévement pédonculés. Les rameaux, par suite de la con- striction des ailes au point où ils naissent, paraissent également pédon- culés. La couche corticale n'est pas composée, comme dans le S. coro- nopifolius, de filaments formés de petites cellules, mais par une simple série de cellules beaucoup plus grandes qui, vues à plat, lui donnent l'aspect du tissu cortical d'un Rhodophyllis. Le port général de cette plante rappelle le Rhizophyllis Squamariæ. Le S. rhizophylloides croit sur la,côte de Minorque, par 75-130 mètres de profondeur, et donne ses cystocarpes en octobre. Quant au genre Rodriguezella, il est caractérisé par : fronde naissant d'un disque radical, avec un stipe caulescent et des lames foliacées; stipe vivace, cylindrique et dur; lames annuelles, planes, de couleur rose; tissu celluleux, sans axe central, formé de deux couches : l'interne à cellules rondes et làchement unies, l'externe ou corticale, composée d'une seule série de cellules polyédriques ; cystocarpes ovales-sphériques, ouverts par un carpostome terminal; tétraspores divisés en triangle, développés dans la couche corticale des lames et d'appendices fusiformes; anthéridies inconnues. Le genre Rodriguezella doit, d'aprés Schmitz, étre placé à cóté des Laurencia, dont il se distingue par son stipe caulescent et vivace, qui produit annuellement des expansions foliacées, par son accroissement apical. Il a été créé par Schmitz pour une Floridée que M. Rodriguez avait appelée Cladhymenia Bornetii. Mais l'observation altentive a montré que cette plante se distinguait des Cladhymenia, qui possèdent un axe central et dans lesquels les tétraspores se développent autour de cet axe, Sous la désignation de Cladhymenia Bornetii se trouvaient en outre confondues deux espéces, dont l'une doit porter le nom de Rodrigue- L. XLIII. (SÉANCES) 40 626 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. zella Bornetii Schmitz, et habite le littoral de Minorque, par 65-120 m. de profondeur. L'autre a recu de Schmitz le nom de R. Strafforellii. Elle se rencontre également à Minorque par 70-120 métres et abonde aux environs de Mahon; on la retrouve à Marseille, sur les cótes de la Ligurie et de la Dalmatie où Kützing l'avait signalée comme Sphæro- coccus Palmetta var. subdivisa. Il est possible que le Sph. Palmetta var. pinnata Kütz. constitue une troisième espèce. P. Hanior. Zur Algenflora der Westlichen Ostsee (Sur la flore des Algues de la mer Baltique occidentale); par J. Reinke (Wissens- chaftliche Meeresuntersuchungen... der deutschen Meere in Kiel, neue Folge, I, 2, pp. 1-7; 1896). Die Phyllophora-Arten der Westlichen der Ostsee Deuts- chen Antheils (Les espéces de Phyllophora de la partie occiden- tale de la mer Baltique); par Otto Vernon Darbishire (id., pp. 1-47, avec 48 figures dans le texte). Dans le premier de ces Mémoires, M. le professeur Reinke résume les caractères de la flore algologique de la mer Baltique, aux environs de Kiel. On rencontre dans cette région, entre autres formes intéressantes, les Scaphospora, Haplospora, Kjellmannia, le Sphacelaria arctica, le Phyllophora Bangii, etc. M. Darbishire, dans un travail relatif aux Phyllophora, aprés avoir donné un apercu bibliographique des espéces qui vivent dans la partie de la Baltique qu'il aexplorée, y indique les Phyllophora rubens, mem- branifolia, Brodiæi, Bangii et une nouvelle espèce à laquelle il réserve le nom de Phyllophora parvula. De ces cinq espèces les deux dernières sont spéciales à la Baltique. Le P. parvula ne dépasse guère 5-7 cen- timétres de hauteur et croit fréquemment en compagnie du P. Bangii, sur les racines du Zostera marina. Il n'a pas encore été trouvé à l'état fertile. Après avoir passé en revue la morphologie externe, l'auteur s'occupe de la structure du thalle qu'il envisage dans sa partie dressée et dans son disque basilaire, de son histologie (chromatophores, noyau, pores cellulaires), des organes de la reproduction, Il étudie le développement des némathécies dans les P. rubens, membranifolia, Brodiei; pour les deux autres espéces, ces organes lui sont restés inconnus. C'est éga- lement dans ces trois espéces qu'il a pu observer les cystocarpes et les anthéridies. Le résultat le plus intéressant de ses recherches est relatif aux néma- ` thécies. Celles du Phyllophora Brodiæi ne seraient pas des corps para- | sitaires, mais bien le véritable et unique mode de reproduction, qui donne naissance aux tétraspores. Il en est de méme de celles du phyl- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 627 lophora rubens qui sont bien autonomes et nullement constituées par des parasites. P H Di alcune specie nuove di Micromiceti; par M. le D' Fl. Tassi (3 brochures in-8°, extraites des Atti della R. Accademia dei Fisiocritici, sér. 4, vol. VIII. Sienne, 1896). Au cours de trois communications successives, l'auteur fait connaitre 32 espèces nouvelles (y compris 4 variétés) de Champignons microsco- piques, dont 6 appartiennent aux Pyrénomycètes et 46 aux Sphéropsidés, qui se répartissent dans 18 genres différents. Tous ces Micromycètes sont des saprophytes recueillis sur des plantes cultivées dans le Jardin botanique de Sienne ou sur des productions végétales conservées en col- lections et d'origines diverses. N. PATOUILLARD. Sylloge Fungorum omnium hucusque cognitorum; par M. P. A. Saccardo. Appendix (in-8° de 50 pages, extrait de l'Hed- wigia, vol. XXXV, n° 7, février 1896). Cet appendice du Sylloge Fungorum renferme énumération de 1252 espéces de Champignons publiées depuis l'apparition du 11* volume jusqu'à la fin de l'année 1895. Les genres nouveaux sont accompagnés d'une diagnose succincte; quant aux espéces, l'auteur s'est borné à l'in- dication des ouvrages dans lesquels elles ont été publiées et à celle de leur habitat. N. Par. Sur une nouvelle Bactériacée de la Pomme de terre ; par M. E. Roze (Bulletin de la Société mycologique de France, t. XIII, p. 122). Dans ses précédentes recherches sur les Baciériacées de la Pomme de terre, M. Roze a découvert une première espèce, le Micrococcus flavi- dus sur la variété dite Richter's Imperator, qui offrait la particularité de sortir en colonies muqueuses, jaunátres, sur une section faite dans un tubercule, qui avait été placé sous une cloche, dans l'air humide, par une température d'environ 15 degrés. Depuis il a rencontré une deuxiéme espèce, certainement voisine de la première, et qui donne des colonies analogues, mais de couleur blanchâtre : il la désigne sous le nom de Micrococcus albidus. Ce Micrococcus est sphérique, extrémement petit (2/3 deg) et semble attaquer indifféremment plusieurs variétés de Pomme de terre. Ns Par: Enumération des Lichens de lile Annobon ; par M. Ny- lander. Paris, 1896, broch. in-8* de 8 pages. Cette énumération des Lichens d'Annobon est, comme le dit l'auteur, 628 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. un supplément à ses Lichenes insularum Guineensium, ouvrage paru en 1889 (1) et donnant un total de 129 espèces pour les trois îles de San Thomé, du Prince et des Chèvres. En 1892, M. Fr. Newton, continuant l'exploration des iles du golfe de Guinée, a visité les deux petites iles voleaniques d'Annobon et des Tortues. La premiére n'a que 30 kilo- mètres de tour; elle est montagneuse et son sommet principal ne dépasse pas l’altitude de 1000 mètres. Dans la seconde qui est encore plus pe- tite, la végétation est presque nulle : les Phanérogames n'y sont repré- sentés que par une seule espéce de Cypéracée et M. Newton n'en à rapporté que deux Lichens saxicoles : Lecanora albido-fusca Nyl. et L. subcarnea Ach., lesquels ont été également récoltés à Annobon. Cette dernière ile, quoique, paraît-il, couverte de Lichens, n'en a fourni que 30 espèces, dont 9 corticoles et 21 saxicoles (la liste en donne 31, mais le Cenogonium subvirescens Nyl. vient de l'ile de Fernando-Po), parmi lesquelles on remarque deux espèces et une variété nouvelles : Physcia devertens Nyl. séparée du Ph. picta (Sw.) par l'absence de réaction, Placodium crispicans Nyl. et Lecidea Quintana var. obscurior Nyl. Sur ces 30 espéces récoltées dansles iles Annobon et des Tortues, 14 sont communes aux trois iles citées plus haut, et ainsi la flore des Lichens des iles du golfe de Guinée est augmentée de 16 et méme de 17 Lichens en comptant celui de Fernando-Po. Le total de 1889 était de 129, celui de 1896 doit donc étre de 146. Le tableau synoptique placé par M. Nylan- der à la fin de son Mémoire n'accuse que 143 espéces, parce que 3 ont été oubliées : Calicium hyperelloides Nyl. propre à Annobon, Graphis sophistica Nyl. et Glyphis labyrinthica Ach., provenant des autres iles. ABBÉ HUE. Les Lichens des environs de Paris; par M. Nylander. Paris, 1896, vol. in-8° de 142 pages. Cet ouvrage, pas plus que deux Mémoires antérieurement publiés dans ce Bulletin (2), ne donne la liste complète des Lichens de la flore parisienne. Par conséquent, de ce qu’un Lichen n'a été récolté qu'en un ou deux endroits par M. Nylander ou ses correspondants, il n'en faudrait pas conclure qu'il n'existe pas ailleurs dans les environs de Paris. Je ne citerai qu'un exemple à l'appui de mon affirmation : le Placodium ful- gens DC. est donné comme assez rare et comme n’ayant été vu qu'à Nogent-sur-Marne et à Creil, tandis que je l'ai récolté à Chantilly, à Herblay, puis dans la forêt de Carnelle, avec MM. Boudier et Gomont, et (1) Voyez le Bulletin, t. XXXVII (1890), Revue bibliogr., p. 170. (2) L'abbé Hue, Lichens des environs de Paris (Bull. Soc. bot. de France t. XL, 1893 et t. XLI, 1894). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 629 que nos confrères l'ont trouvé à Beauchamp. Le travail de M. Nylander, dont l'éloge n'est pas à faire ici, est néanmoins d'une imporlance capi- tale, parce qu'il énumère toutes les espèces qui végètent dans les bois de Meudon et la forét de Fontainebleau, riches localités, principalement la derniére, dans lesquelles l'auteur a fait de nombreuses explorations. Le total de ces Lichens est de 442, sans compter les sous-espéces qui sont assez nombreuses et énumérées sans numéros ainsi que les Lichens imparfaits contenus dans deux appendices. Le tableau synoptique placé à la fin du volume n'en accuse que 438, par suite de l'oubli de 4 es- peces : Lecanora lentigera DC., p. 53; L. albella Ach., p. 59; Lecidea arceutina Nyl., p. 84 et Verrucaria Coryli Nyl., p. 128. Les deux tiers environ de ces espéces se trouvent dans la forét de Fontainebleau, et, comme la présence de ces Cryptogames dans un endroit est une preuve incontestable de la pureté de l'air, on voit combien les Parisiens ont raison d'aller respirer un air sain dans les bois des environs de Paris et principalement dans la forêt de Fontainebleau. Il appert, d’après la méme loi, que la ville de Paris devient de moins en moins salubre, puisque les 32 espéces que l'auteur avait observées il y a juste trente ans dans le Jardin du Luxembourg, et dont il reproduit la liste avec les diagnoses dans son Introduction (1), en ont presque complétement dis- paru. On n'en aperçoit plus que quelques rares espèces sur les balus- trades en pierre qui se trouvent dans le jardin; sur les arbres on ne trouve, comme dans les Champs-Élysées, que « un peu de Protococcus et beaucoup de Fumago ». Sur ces 442 espéces, celles qui ont un thalle fruticuleux ou foliacé sont au nombre d'environ 150 et par conséquent les thalles erustacés sont les plus fréquents. Ces Lichens sont divisés en 18 tribus dont la plus nombreuse est celle des Lecano-lecideei avec 203 numéros, comprenant principalement 95 Lecanora et 87 Lecidea. D'autres tribus, quoique n'offrant qu'un nombre plus restreint d'espéces, sont représentées d'une facon trés intéressante, par exemple celles des Collémacées et des Caliciées. Quelques espéces nouvelles apparaissent cà et là : Collema subpulposum Nyl., distingué du C. tenaæ Ach., par absence de réaction du thalle sous l'influence de l'iode; Lecidea spheroidiza N yl., sous-espèce du Lecidea sabuletorum Floerke; L. sub- tabacina Nyl., qui était autrefois confondu avec le L. tabacina (Ram.) et dont il se sépare par des spores 1-septées; Opegrapha quadriseptata Nyl., à spores 4-septées et voisin de l'O. atra Pers., dont les spores sont seulement 3-septées; O. lithyrgiza Nyl., dont les spores ont au contraire moins de cloisons que celles de l'O. lithyrga Ach., et enfin Verrucaria rimosella Nyl. voisin du V. æthiobola Wahlenb. Quelques (1) Cette liste a été publiée dans le Bull. Soc. bot. de Fr., t. XIII (1866). 630 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. espèces de Leptogium, L. cretaceum Nyl., L. muscicola Nyl., L. mi- croscopicum Nyl. et L. subtile Schrad. et une de Collema, C. biatori- num Nyl., passent dans le genre Homodium que M. Nylander n’a jamais défini, je crois; il en a figuré deux espèces dans Cromb., Monogr. Lich. Brit. I, p. 63. Enfin d’autres Lichens changent leur nom spécifique ou en reprennent un plus ancien : Lecanora atroflava Turn. au lieu du L. scotoplaca Nyl., créé pour une des espèces récoltées dans la Haute- Vienne, par M. Lamy de la Chapelle. Le Biatora arenaria Anzi devient le Lecanora arenata Nyl., et non Anzi, comme l'écrit M. Nylander. Le Lecidea querceti Nyl. cède le pas au Gyalecta Flotowii Koerb.; le L. badia Fr. ou L. melanospora Nyl. devient le L. Baychofferi Schær. (la raison de ce changement est qu’il se trouve dans la même tribu deux Lichens du même nom, Lecanora badia Ach. et Lecidea badia Fr.; cette raison ne me paraîtrait valable que si ces deux noms se trouvaient dans le même genre); pour le même motif, le Lecidea ocellata Floerke devient le L. verruculosa Borr. Le L. hypoleucella, se séparant du L. myriocarpa Nyl. par son hypothécium incolore, est létat naturel du L. fuliginata Nyl. Enum. Lich. Supplém., p. 339, dont le thalle est obscurci par le Protococcus fuligineus. Enfin l'Endocarpon exiguum Nyl. doit maintenant se nommer E. Micheli (Mass.) Zw. J'oubliais de citer une espéce nouvelle de l'Amérique du Nord décrite briévement dans une note de la page 63, Lecanora perproæima voisin du L. Erysibe Ach. et une vieille espèce, Urceolaria lichenicola Mont. et Fr. que M. Nylander, je pense, reprend ici pour la premiére fois. Les noms de toutes ces espéces sont accompagnés de diagnoses ou de remarques et de l'indication des réactions, de sorte que cet ouvrage est rempli de rensei- gnements qui seront trés utiles à ceux qui étudient les Lichens. Disons, en terminant, que la liste des Lichens du jardin du Luxembourg que l'auteur donne dans l'Introduction n'est pas entièrement semblable à ceile qu'il à publiée dans notre Bulletin : les Physcia parietina var. sorediosa, Lecanora pyracea var. rupestris(Scop.) et le L. scrupulosa Ach. en sont retranchés, tandis que le Physcia ulophylla (Wallr.) y est ajouté. ABBÉ HUE. Notice sur quinze Lichens nouveaux pour la flore de Belgique; par M. Tonglet (Bull. Soc. royale de Bot. de Belgique, t. XXXIV), br. in-12 de 6 pages. Cette petite Notice, trés intéressante pour la flore des Lichens de la Belgique, renferme 12 espèces calcicoles, 4 quartzicole, 1 muscicole et 1 corticole. L'une des premiéres est trés rare et n'a pas encore été observée en France, c'est le Bilimbia cupreorosella Stizenb., très remarquable par la couleur rosée que présente son thalle. On y trouve REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 631 eacore un autre Lichen, assez fréquent dans différentes régions sur les roches calcaires dures, mais auquel il a été difficile jusqu'alors, à cause de son état de stérilité, d'assigner une place systématique certaine, le Lecidea Stenhammari Fr. ou Lecanactis Stenhammari Arn. Lich. exsicc. n. 560. Dans ses Observ. lichenolog. in Pyren.-Orient.ed. 1* p.55, M. Nylander est tenté de le rapprocher de l'Arthonia lobulata (Flærke); mais, dans la seconde édition, la note est supprimée et, dans l'intervalle des deux éditions, Ed. Lamy de la Chapelle, Exposit. Lich. Caut. et Lourdes, p. 92, avertit que le célébre lichénologue parait avoir modifié son opinion. Vers le méme temps, Almquist, Monogr. Arthon. Scand. p- 24, nie toute affinité entre ce Lichen et les Arthonia. Enfin M. Nylan- der, dans ses Lichens des environs de Paris que nous venous d'ana- lyser, parait avoir tranché la question et fixé parmi les Lecidea cette espéce dont l'état fertile serait le L. pictonica Nyl. ABBÉ H. Catalogue descriptif des Lichens observés dans la Lor- raine avec des tables dichotomiques et des figures; par M. l'abbé Harmand (Bull. Soc. des sciences de Nancy), fasc. Il de 19-166 p. avec pl. III-IX. Cette seconde partie de la Flore des Lichens de la Lorraine comprend 10 espéces réparties en 5 tribus et en 10 genres, et prouve une fois.de plus que cette contrée est trés riche en ces Cryptogames, car les genres Calicium et Cladonia renferment à peu prés toutes les espéces végétant en France. M. l'abbé Harmand les a toutes soigneusement décrites et examinées avec sagacité, car il en a presque toujours séparé des formes ou variétés assez nombreuses. C'est surtout dans les Cladonia, ce genre si difficile, a dit Fleerke, et dans lequel la méme espéce revét des livrées si différentes, qu'elles se multiplient; aussi, dans les planches, les Cla- donia figurés atteignent-ils le nombre de 152. L'auteur paraît s'être complu dans l'étude de ce genre, car non seulement il a suivi les auteurs contemporains dont le travail est cependant si soigné, mais encore il a lenu à remonter aux sources et à identifier ses récoltes avec celles des auteurs anciens. Il a eu la bonne fortune d'étre aidé dans sa tàche ardue par MM. Claudel, qui ne se contentent pas de recueillir de rares espéces dans les Vosges qu'ils habitent, mais qui savent encore les reproduire habilement par la photographie : leurs épreuves ont été ensuite tirées à la phototypie. Puisque l'usage est de faire toujours quelques critiques, méme sur les ouvrages qui tendent à la perfection, disons qu'il est regrettable que M. l'abbé Harmand ait entremélé les noms des formes et des variétés de noms latins et français; l'usage est, dans ce cas, de ne se Servir que du latin. ABBÉ H. 632 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Nouvelle Flore des Lichens pour la détermination facile des espèces sans microscope et sans réactifs avec 1178 figures inédites dessinées par l'auteur, représentant toutes les espéces de France et les espéces communes d'Europe; par M. Boistel, Paris, 1896, vol. in-12 de 164 pages. Cet ouvrage fait partie de la collection des nouvelles Flores publiées sous les auspices et par les soins de M. Bonnier, et elle est la quatriéme decette collection. Suivant l'usage adopté pour ces Flores, la description des familles, des genres et des espéces est faite au moyen de tableaux offrant, pour chaque famille, chaque genre et chaque espèce, une notice très courte et une figure : les caractères employés sont ceux que l'on peut apercevoir avec une simple loupe. Un premier tableau dans lequel les Lichens sont divisés d'aprés leur aspect extérieur en thalles: 1* en tiges; 2 en lanières; 3° en feuilles; 4^ en croûte et 5° en thalles géla- tineux-transparents, conduit à quatre autres tableaux qui permettent de reconnaitre les quatorze premiéres familles et directement à la quin- zième, les Collémacées. Le méme système est suivi pour chaque famille : un premier tableau distingue les genres, et d'autres les diffé- rentes espéces de chaque genre. Ces espéces, que l'auteur nomme des espéces types, sont au nombre de 416 : il les appelle ainsi, parce qu'il n’a pas relevé, dit-il, les espèces secondaires créées dans ces dernières années, et encore en indique-t-il un certain nombre dans des notes placées au bas des pages. De cette manière d'opérer, il résulte quil n'est tenu aucun compte des caractères anatomiques des genres et des espèces : par exemple le genre Sphærophoron, à spores noires, est au milieu des Cladoniacées dont les autres genres ont une fructification toute différente et des spores hyalines; de méme le Lecidea (Buellia) disciformis Fr., à spores brunes et 1-septées, devient une variété du L. eleochroma Ach. qui les a hyalines et simples. Mais il faut remar- quer que, quand ces eas se présentent, l'auteur indique la forme et la couleur des spores. Il est incontestable que cette Flore peut permettre au simple amateur ou au botaniste oceupé à d'autres travaux de nom- mer les Lichens que l'on rencontre le plus fréquemment. Pourrait-elle rendre des services à ceux qui voudraient commencer une étude sérieuse de ces Cryptogames? Nous n'oserions l'affirmer, parce que M. Boistel parait avoir pris uniquement pour guides des ouvrages un peu surannés ou d'une doctrine peu sûre. S'il avait consulté les Catalogues locaux publiés dans ces dernières années, il aurait pu mieux préciser l'aire de végétalion de certaines espèces et éviter quelques erreurs. Par exemple le Placodium granulosum Mull. Arg. n'est pas confiné dans le Jura; le Graphis Lyellii Sm., indiqué comme peu rare, est au contraire une REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 633 des grandes raretés de la France; le Ramalina evernioides Nyl. ne peut pas étre considéré comme une variété du R. pollinaria Ach. dont il n'est méme pas voisin. Il aurait vu que le Pertusaria conglobata Ach. est synonyme du P. velata Turn. et que l'auteur qui a prétendu l'avoir récolté en Normandie, comme étant distinct de ce dernier, a pris pour lui un Lecanora parella Ach. fruste; que les Graphis anguina Mont. et Gr. sophistica Nyl. désignent chez nous le méme Lichen, et que le doute émis sur la fructification de l'Ephebe pubescens Fr. ne peut pas subsister aprés les descriptions et les figures publiées par MM. Nylander et Bornet. Enfin il est regrettable, à notre avis, qu'aucune distinction n'ait été établie entre les couleurs des gonidies, caractère facile à dis- tinguer à la loupe, au moins dans les parties jeunes du thalle, et que la couleur verte soit nommément attribuée aux gonidies des Collémacées. Néanmoins, il faut reconnaître que le savant auteur a fait une œuvre méritoire de patience et qui lui a demandé un travail considérable, et rendre un hommage mérité au talent de M"* Herincq pour ces figures qui, dans leurs petites dimensions, donnent bien l'aspect du Lichen. ABBÉ Hur. Lichenes Mooreani; par M. Zahlbruckner (Ann. K.D.K. natur- historich. Hofmuseums, Wien, 1896), br. gr. in-8° de 188-196 pages. Ces Lichens, qui sont tous fruticuleux ou foliacés, ont été recueillis dans la partie nord de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, dans les iles de Lord Howe et Fidji. Ils sont au nombre de 49 et répartis en 15 genres;les genres qui sont représentés par le plus grand nombre d'espèces sont les Sticta et les Parmelia; le premier en donne 12 et le second 11. On y remarque 2 espèces et 2 variétés nouvelles : Sticta Mooreana, dédié à M. Ch. Moore, directeur du Jardin botanique de Sydney, qui a envoyé ces Lichens au musée de la Cour à Vienne avec une collection de Phanérogames : Parmelia stramineonitens, Usnea intercalaris var. vitiensis et Parmelia subconspersa var. eradicata. Il faut faire remarquer la présence du Stictina scrobiculata Nyl. qui jusqu'alors n'avait élé observé ni dans l'Australie, ni dans la Nouvelle- Zélande, contrées cependant si riches en Sticta. Toutes ces espèces ont été classées d'aprés les travaux de MM. Nylander, J. Muller et Wainio. ABBÉ H. Essai sur le genre Calymperes (in Annales des sc. nat., Bor., 8 série, vol. I, 1895-1896); par M. Émile Bescherelle. Le genre Calymperes, dont aucune espéce n'a encore été signalée en Europe, se trouve dans toute la région intertropicale et habite de préfé- 634 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rence les iles ou non loin des côtes baignées par la mer; ce n'est qu'excep- tionnellement qu'on en a recueilli dans l'intérieur des terres, en Afrique et en Asie. Créé par Swartz en 1818, ce genre ne comprenait qu'une espèce de Sierra-Leone, avec laquelle on a confondu d'autres espèces des Antilles, de la Guyane et des iles Moluques. En 1850, le nombre des espéces s'élevait à 11; en 1878, l'Adumbratio de Jaeger et Sauer- beck en enregistrait 43, et l'Index bryologicus, dont le premier fasci- cule a paru en 1894, en indique 95. Mais ce chiffre est loin de repré- senter la totalité des espèces, car l'auteur de l’Essai en a analysé 175, et 22 autres ne lui sont connues que de nom. Jusqu'iei, dans les descriptions, les auteurs se sont bornés à consi- dérer le port des plantes, la forme des feuilles anomales surtout, leur longueur, leur dentelure, la longueur et l'épaisseur approximative de ce qu'ils appellent le limbe marginal, intramarginal. Mais ces rensei- gnements sont si insuffisants pour distinguer les espéces d'un méme groupe qu'on trouve dans les herbiers de trés nombreux échantillons d'espèces distinctes qui ont été rapportés, faute d’avoir le type sous les yeux, aux espéces le plus anciennement connues. Dans le travail que nous analysons, l'auteur a écarté les caractéres tirés de la capsule, de la coiffe, de l'opercule et des périchéses, ces ca- ractères se présentant d'une manière à peu près identique dans toutes les espèces fructifères. l1. s'est borné à considérer les feuilles normales quant à la forme, et les feuilles anomales quant au groupement des cellules hyalines à grande lumiére qui en occupent la base. Dans les feuilles de Calymperes, qu'elles soient normales ou atrophiées par là production de propagules au sommet de la nervure, comme cela arrive dans l'Ulota phyllantha et autres, on remarque deux portions bien distinctes, la base (vagina) engainante, plus large, constituée en majeure partie par des cellules hyalines trés grandes, et la lameverte, qui se con- tinue jusqu'au sommet, est composée de petites cellules carrées, chloro- phylleuses, le plus souvent papilleuses, et bordée entre les cellules mar- ginales et les autres cellules chlorophylleuses d'une bande longitudinale de cellules rectangulaires, plus longues et dépourvues de papilles. L'auteur donne à cette bande le nom de téniole (tæniola, dimin. de tenia, bandelette), et il appelle cancelline (dimin. de cancelli, gril- lage) l'ensemble des cellules hyalines à grande lumiére de la base. Des figures insérées dans le texte montrent la forme et la place des ténioles lorsqu'elles existent et les différents groupements des cellules cancel- linaires qui existent toujours. Partant de ces données, l'auteur répartit les espèces de Calymperes qu'il a étudiées (175) en deux sections con- formément au système suivi par M. Ch. Müller dans son Synopsis Mus- corum, savoir la section Hyophilina, qui comprend 147 espèces, et la REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 635 section Eucalymperes, qui en renferme 23. La première section est di- visée en trois groupes : dans le premier groupe, les cancellines occupent un espace rectangulaire plus court que la vagina, de chaque côté de la nervure (S{enocycla) ; dans le second groupe, les cancellines sont plus grandes et les séries de cellules vont en diminuant de longueur de la nervure à la marge de manière à simuler un escalier dont l’échelon le plus élevé est adossé à la nervure (Climacina); dans le troisième groupe prennent place les espèces dont les cancellines très grandes sont con- stituées par des séries de cellules de diverses longueurs, formant par leur ensemble ni un rectangle, ni un escalier, mais une figure plus ou moins arrondie, obovale, mais sans symétrie (Eurycycla). Chacun de ces groupes est ensuite divisé en sous-groupes, suivant que la téniole est nulle ou distincte en partie, ou en totalité, de la base jusque vers le sommet. La section Eucalymperes est divisée en deux sous-sections : la pre- miére (Himantina) renferme les espéces à feuilles loriformes, ovales- lancéolées, à gaine longuement obovée, et la deuxième (Macrhimanta) contenant les espéces à feuilles allongées plus longuement loriformes, à gaine elliptique étroite. Dans cette section, les groupes sont établis en prenant pour base la forme des cancellines et la longueur des ténioles. Un tableau méthodique et analytique des espèces (de 10 pages), où les données qui précédent sont appliquées d'une maniére trés détaillée, peut tenir lieu de diagnose pour tout le genre, non seulement pour les espèces déjà décrites, mais encore pour celles qui n’existent qu'à l'état de no- mina nuda. L'Essai est terminé par la table alphabétique dans laquelle sont énu- mérées les espéces qui ont été rattachées au genre Calymperes et avec indication : {° de celles qui sont admises dans le genre et dont le nom est précédé d'un numéro d'ordre renvoyant au tableau méthodique pour l'analyse de l'espéce ; X des localités et du nom des collecteurs pour les espéces qui ont seules servi de base à l'étude ; 3* de la diagnose des es- pèces qui ont dů être créées pour rester dans la réalité des faits observés. Ép. BonnwET. Remarques sur la nomenclature bryologique (in Mémoires de la Soc. nat. des sciences naturelles et mathématiques de Cher- bourg, t. XXIX, 1895); par M. A. Le Jolis. L'auteur, qui a poursuivi récemment, non sans succés, la revision de la nomenclature des genres d'Hépatiques, entreprend aujourd'hui la revision de certains noms donnés à de nouveaux genres de Mousses et la critique des changements apportés par S.-0. Lindberg dans la nomen- clature de la Bryologie, en remplagant des noms d'un usage universel 636 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. par de vieux noms inconnus, ce qui rend ainsi le langage inintelligible, sauf pour un petit nombre d'initiés. Il discute ce qu’on doit penser du principe de la priorité proclamé par les lois de la nomenclature de 1867, dont la pensée dominante ex- primée par l’article 3 est que « le principe essentiel est d’éviter ou de » repousser l'emploi de formes et de noms pouvant produire des er- » reurs, des équivoques ou jeter de la confusion dans la science ». Or les changements d’acception des noms les plus usuels, la substitution de noms plus anciens, mais inconnus, à d’autres noms universellement connus, quoique plus récents, sont en opposition flagrante avec ce prin- cipe essentiel, puisque leur premier effet est de produire des équivoques et de jeter de la confusion dans la science. Si la date de la publication du Species plantarum de Linné (1753) doit être prise avec raison comme point de départ de la nomenclature, on peut faire quelques réserves en ce qui concerne les Cryptogames qui étaient peu connues de Linné et qui sont restées dans le chaos jusqu'à ce que, pour chaque classe, il se soit révélé un réformateur qui a posé les bases d'une classification rationnelle, tel Hedwig pour les Mousses. Ne seraient-ce pas, dit M. Le Jolis, les ouvrages de ces maitreS qu'il con- viendrait de prendre pour point de départ de la nomenclature dans cha- cune des classes de la Cryptogamie? Parmi les genres ressuscités par Lindberg, il en est quelques-uns d'Adanson et de Necker, notamment les genres Sekra et Dorcadion. Lind- berg, aprés avoir employé Cinclidotus (Pal.-Beauv. 1805) en 1861 et en 1864, le remplace en.1878 par le genre Sekra Adans. (1778). Les carác- téres indiqués par Adanson n'auraient pas appris ce que pouvait être son Sekra si, en marge, n'était citée la figure 2 de la planche 33 de Dillen à laquelle Linné renvoie également dans la synonymie de son Fontinalis minor. Or ce Fontinalis a fort embarrassé les anciens bryologues et donné lieu à des interprétations qu'énumére M. Le Jolis. En résumé, le genre Cicclidotus Pal.-Beauv., modifié en Cinclidotus par euphonie, est maintenant généralement admis et doit être maintenu dans la n07 menclature. Il en est de méme du genre Dorcadion, substitué en 1818 par Lindberg à Orthotrichum. Adanson a scindé le genre Polytrichum de Dillen en trois nouveaux genres: Blankara, Dorcadion et Polytri- chon. Le genre Dorcadion ne diffère des deux autres que par sa capsule sessile, mais il a les mêmes coiffes velues. D’après les figures citées, Blankara se compose des Ulota crispa et Polytrichum unigerum, et Dorcadion renferme trois espéces qui, d'aprés Lindberg, doivent étre les Orthotrichum affine, stramineum et rupestre var. Sturmii. Le caractére générique de Dorcadion consiste donc uniquement en une REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 637 capsule sessile à coiffe velue; or ce caractère exclusif ne peut convenir à un genre dont beaucoup d'espéces ont la coiffe lisse et dont les autres ne présentent également que des poils courts et peu nombreux. La des- cription plus qu'insuffisante serait méme inintelligible sans le secours des figures citées; ce n'est pas assez pour autoriser la substitution d'un genre aussi vague à un nom qui, depuis un siécle, est d'un usage uni- versel. Necker, de son côté, a créé les genres Astrophyllus et Sphærocephalus décrits d'une facon assez bizarre et, quoique Necker désigne la composi- lion de son espéce du genre Astrophyllus par les mots « Quedam Brya Linné » et non pas « Quedam Mnia », Lindberg y reconnait sans hési- tation le genre Mniwm actuel et n'hésite pas à remplacer celui-ci par Astrophyllum ; pour cela il restreint le genre Mnium de Linné au seul Mnium androgynum. Le genre Mnium comprenait des espéces hétéro- gènes, mais parmi elles dominent nos Mnium et depuis le commence- ment du siècle ce nom a été adopté universellement. Le genre Sphæro- cephalus n'est pas mieux constitué. Necker ne dit pas de quelles plantes il se compose. Lindberg y découvre le Mn. androgynum L.; en méme temps il adopte Gymnocybe pour les Aulacomnium turgidum et pa- lustre et, en 1879, il compose le genre Sphærocephalus de ces deux dernières espèces et il en exclut le Mnium androgynum. Ces deux interprétations ne valent pas mieux l'une que l'autre et il convient de laisser dans l'oubli ce Sphærocephalus (1790) qui ferait double emploi avec un autre genre du méme nom créé en 1755 parmi les Agaricinées. Mais, parmi les changements dans la nomenclature, les plus nuisibles sont ceux qui consistent en une permulation du sens des mots. Ainsi Lindberg a changé Diphyscium en Webera sous prétexte qu'Ehrhart a le le premier, en 1779, proposé le nom générique de Webera et nommé l'espéce Webera Diphyscium, que par conséquent ce genre a la priorité sur celui de Webera Hedw. (1782) et sur Diphyscium Mohr (1803). Cependant Diphyscium a été adopté aussitót par Sprengel dés 1804 et par l'universalité des botanistes, tandis que Webera Ehrh. était repoussé à cause du Webera Hedw. adopté par tous. La régle de priorité doit dans ce cas fléchir devant la règle encore plus impérative qui prohibe toute cause d'équivoque dans la nomenclature. L'attribution du nom de Webera au genre Diphyscium fournit à Lindberg le moyen de créer Lampro- phyllum pour compléter Webera Hedw.; mais l'immense majorité des botanistes a adopté ce dernier genre et ici encore l'usage établi doit avoir force de loi, Le changement de Leucodon en Fissidens et le remplace- ment de Fissidens en Schistophyllum Lindb. sont aussi incompréhen- sibles que déplorables. 638 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Le Jolis passe ainsi en revue tous les noms anciens substitués à d’autres plus récents, mais admis par tous les botanistes, tels que Simo- phyllum Lindb. pour Weissia Hedw.; Weissia Ehrh. pour Ulota; Georgia Ehrh. pour Tetraphis : Leersia pour Encalypta ; Mollia Schrank pour diverses espèces de Barbula, de Weissia et de Trichostomum; Trichostomum pour Rhacomitrium; Stableria pour Orthodontium ; Diaphanophyllum pour Leptotrichum (1841) devenu Ditrichum Timm., enraison d'un genre antérieur Leptotrichum Corda (1842); Cyclodictyon 0. Kuntze pour Hookeria Smith (19 avril 1808), qui ferait double emploi avec Hookera Salisb. (mars 1808). La confusion dans les noms génériques est aussi grande en ce qui concerne les noms spécifiques. Nous ne pouvons ici entrer dans les dé- tails donnés à ce sujet par M. Le Jolis. Nous citerons seulement les es- pèces qu'il examine; tels sont par exemple : Bartramia norvegica Lindb., pour B. Halleriana Hedw.; Breutelia chrysocoma Lindb. pour Bartramia arcuata (Dicks.); Bryum cernuum Lindb. pour B. wli- ginosum Sch.; Buxbaumia viridis Lindb. pour B. indusiata; Campto- thecium trichodes pour Hypnum nitens ; Campylopus subulatus Sch., Lindb., pour C. brevifolius Sch.; Cryphæa arborea Lindb., pour C. heteromalla; Dicranella vaginalis Lindb., pour Dicranum cris- pum Hedw., etc, ete. Les quelques exemples cités par M. Le Jolis suffi- ront, dit-il, pour faire apprécier le peu de fondement des motifs qui ont porté Lindberg à bouleverser la nomenclature et à y jeter la confusion. M. Le Jolis aborde ensuite la question des noms génériques admis en Bryologie qui cependant doivent disparaître par la raison qu'ils étaient déjà employés auparavant dans d’autres familles et qui continuent, malgré les changements dont ils ontété l’objet, à être employés par beaucoup de bryologues, tels sont les genres : Cœlidium Reich. (1870), non Celi- dium Vogel (1839), qui continue à être employé, alors qu'il a été rem- placé par Lembophyllum Lindb. (1872); Cryptocarpus C. Müll., non Kunth (1819) doit faire place à Desmotheca Lindb. Il en est de méme de Decodon C. Müll. mss. (1891) non Gmelin (1791) — Rachithecium Broth.; Lasia P.-Beauv.(1805),non Lasia Loureiro (1790) — Forstrümt Lindb. (1862), non Dusenia Broth. (1894); Mniopsis Mitt. (1860) non Dumortier (1822)— Mittenia Lindb. M. Le Jolis termine en faisant une réflexion trés juste, c'est que pz bryologues ont trop souvent employé des noms génériques ou subgè- nériques sans s'assurer au préalable s'ils n'étaient pas déjà publiés dans d'autres familles, et, comme exemple, il donne une liste de 69 noms qu ont été indüment imposés à des Mousses. Mais il ne propose pas de les faire disparaitre; avant de remplacer ces noms, il convient de constater REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 639 d’une manière positive si les homonymes dans les autres familles ont été admis et ne sont pas restés à l’état de simples synonymes. Ex. BESCHERELLE. Index bryologicus sive Enumeratio Muscorum, etc.; par M. Paris (in Bulletin de la Société Linnéenne de Bordeaux), Pars II. Nous avons déjà rendu compte, dans le Bulletin (1), du travail de M. Paris dont le 1* fascicule, publié en 1895, comprenait les genres commençant par la lettre A, depuis Acamptodon, jusqu'à Dicnemon. Le 2* fascicule, qui vient d'étre distribué, renferme la liste des genres depuis Dicnemonella jusqu'à. Hypnum (pro parte). L'examen de ces deux fascicules donne lieu à plusieurs remarques : 1° Sous la rubrique du genre Codonoblepharum Schgr. devenu une section du genre Zygodon, de la famille des Orthotrichées, l'Index indique des espéces du genre Codonoblepharum Dzy. et Molk., qui est tout au plus une section du genre Syrrhopodon, de la famille des Calympéracées. On aurait dü faire un arlicle spécial pour chaque genre ou ne mettre aucun nom d'auteur en regard du genre Codonoble- pharum. 2 Le genre Entodon a été crée par C. Müller en 1844, et le genre Cylindrothecium ne l'a été que plus tard par les auteurs du Bryologia europea, sous le prétexte que M. Müller avait supprimé son genre dans le Synopsis Muscorum. M. Müller l'avait abandonné comme genre, mais il l'avait adopté comme section de son genre Neckera et il n'a cessé depuis de le considérer comme un genre propre. Schimper n'avait qu'à le reprendre, puisqu'il correspondait entiérement à ses idées, et il était inutile de créer un nouveau genre. Le genre Entodon C. Müll. a donc la priorité sur Cylindrothecium et, si les bryologues descripteurs ont pu pendant quelque temps suivre la nomenclature de Schimper, sans être remontés aux sources, ils n'ont pas tardé à revenir dans la vraie voie, 3 Le genre Cœlidium Reich. (1870) fait double emploi avec le genre Celidium Vogel (1862) et a été remplacé par Lembophyllum Lindh. (1872). On devait donc citer les espèces de Cælidium Reich. comme (1) Voy. Bulletin de la Soc. bot. de Fr., t. XLII (1895), p. 197. 640 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rattachées au genre Lembophyllum, comme l’Index l’a fait pour le genre Leptotrichum, devenu depuis Ditrichum et autres. 4 Le genre Aulacomitrium Mitt. est fondu dans le genre Macromi- trium. Si l'auteur de l'Index avait vu les plantes qui composent le pre- mier genre, il aurait hésité à les réunir aux espéces du second genre. 5° M. Paris parait avoir pour principe de considérer l'auteur qui a le premier nommé une espéce, sans la décrire, comme l'auteur de l'espéce et de considérer comme de simples synonymes les noms adoptés ulté- rieurement par les monographes. Ainsi Wilson a donné, dans The Kew Journal of Botany, IX, les noms des espéces de Mousses récoltées aux Indes Orientales par J.-D. Hooker et T. Thomson, sans faire suivre ces noms de diagnoses. Les plantes ont été distribuées, notamment au Muséum de Paris, avec des étiquettes portant seulement un numéro d'ordre et n’indiquant, ni le nom générique, ni le nom spécifique, ni les localités, ni les collecteurs. Depuis, M. Mitten, dans ses Musci Indice Orientalis (1859), a donné la diagnose des espéces nouvelles avec les numéros correspondants et cité seulement comme synonymes les noms spécifiques de Wilson qu'il consi- dérait à juste titre comme autant de nomina nuda. De méme, Schimper a nommé les Mousses recueillies au Japon par le D" Savatier, et ces Mousses n’ont fait l'objet d'aucune distribution, puisqu'elles n'existaient que dans l'herbier de M. Franchet qui me les a données et dans l'herbier de Schimper qui les a nommées, sans les décrire. J'ai conservé les noms de Schimper quand j'ai pu le faire ; je les ai considérés comme des synonymes quand ils pouvaient amener de la confusion dans la nomenclature. Eh bien, ce sont ces noms de Wilson et de Schimper, que l'Indez considére comme ayant la priorité; ceux qui ont été donnés par M. Mitten, avec diagnoses, pour les Mousses des Indes-Orientales, et par moi pour les Mousses du Japon ne comptent pas, ce sont des synonymes! Et pourtant Schimper avait agi autrement quand il a créé le genre Dendro- pogon (Bot. Zeit. 1843, p. 377), alors qu'il indique en note que le D. rufescens se trouve dans quelques herbiers sous le nom de Clido- stomum rufulum Mart. Schimper aurait dû, en suivant les errements de M. Paris, donner à sa plante le nom générique de Clidostomum et non celui de Dendropogon, qui fait d'ailleurs double emploi avec le genre Dendropogon créé par Rafinesque en 1825 pour un genre de Brome- liacées, Ew. BESCHERELLE- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 641 Ce qui était appelé feuille (Folium) par les anciens botanistes, et ce qu'il en est resté dans la nomenclature lin- néenne; par M. E. Roze (Assoc. franc. pour l'avanc. des sciences, Congrés de Bordeaux, 1895). Le langage scientifique se perfectionne en méme temps que nos con- naissances, il s'enrichit de nouveaux termes, et l'acception de ceux qu'on employait déjà se modifie souvent en devenant plus précise. Le mot folium offre un exemple de cette évolution progressive. Il servait aux botanistes descripteurs des xvi° et xvi’ siècles aussi bien pour désigner les pièces de la corolle que les véritables feuilles. Le Rosa centifolia rappelle cette confusion, que Tournefort fit disparaitre en adoptant le terme de pétales, déjà proposé par Columna, mais il ne rectifia pas l'emploi fautif de folia pour les segmentations plus ou moins multipliées du limbe des feuilles lobées ou multipartites; ce n'est que plus tard que le terme de folioles fut mis en usage. On retrouve l'ancienne équivoque dans les expressions génériques Trifolium et Myriophyllum (synonyme de Millefolium pour G. Bauhin), ainsi que dans plusieurs noms spéci- fiques de Linné (4). ERN. MaLiNVAUD. Les noms de genre, par Octave Meyran. Broch. in-8 de 27 pages. Lyon, 1896. Afin de faire apprécier sous une forme succincte la part considérable qu'il convient d'accorder à Tournefort dans l'établissement des groupes génériques, l'auteur a procédé par tableaux comparatifs : le premier présente, en regard d'une liste de genres admis dans le Pinax de C. Bauhin, ceux qui leur correspondent dans les Institutiones. On y voit le Ranunculus de la colonne Bauhinienne décomposé par Tournefort en Ranunculus, Moschatellina, Hydrocotyle; les Astrantia et Veratrum des Institutiones séparés de P Helleborus du Pinax. Ces exemples et une longue série d'autres analogues montrent, d'une facon saisissante, les progrés réalisés par Tournefort dans l'homogénéité de ces groupes. Un des tableaux suivants contient 179 noms de genres de Tournefort admis tels quels par Linné et qu'on doit par suite attribuer à leur premier auteur, et cette liste serait trés augmentée si Linné n'avait pas changé sans motif valable plusieurs noms traditionnels : ainsi Aquifolium, Bugula, Calceolus, Lappa, etc., en Iex, Ajuga, Cypripedium, Arc- tium, etc. (1) Par exemple Menyanthes trifoliata, Staphylea trifolia, Marsilea qua- drifoliata, etc. « Ces noms, suivant la remarque de l’auteur, laissent surtout à désirer en ce que d’autres noms, ayant les mêmes qualificatifs, sont au contraire très justifiés, tels que Scilla bifolia, Antirrhinum triphyllum, Paris quadrifolia, etc. » ' T. Xr (SÉANCES) 41 642 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Une question un peu délicate est posée plutôt que résolue par l’auteur. « Il s’agit de savoir, dit-il, si, dans l'attribution d'un nom de genre à Tournefort, à Linné ou à un autre de leurs successeurs, on doit seule- ment considérer la priorité historique ou s'il convient d'ajouter à celle-ci la notion de la concordance des définitions données par l'auteur cité - avec la définition adoptée par chacun de nous. Le système de la priorité historique sans restriction est assurément plus commode (1), car il est trés facile de savoir sila mention la plus ancienne d'un nom générique se trouve dans les Institutiones de Tournefort, dans le Species plan- tarum de Linné, ou dans un autre ouvrage postérieur. Dans Vautre système, on est obligé de rechercher quel est l'auteur qui le premier a donné à chaque genre la définition qu'on adopte... » Ces considérations sont suivies de deux tableaux offrant de nombreux exemples de genres de Tournefort que Linné a remaniés, soit par la réunion de deux ou plu- sieurs en un seul conservant un des noms primitifs, soit au contraire par Ja division d'un ancien genre, ce dernier cas étant plus rare. A titre d'apercu des vicissitudes de plusieurs genres linnéens, M. Mey- ran en a mentionné deux cent dix tirés du Species plantarum (édit. II, 1162), et il a énuméré, en regard de chacun d'eux, ceux qui représen- tent son démembrement dans le Conspectus Flore europææ de Nyman. ` On y voit les anciens Andropogon et Alyssum donner chacun naissance à cinq genres modernes; Aira, Chrysanthemum, Scirpus, à six; An- thericum, Carduus, Centaurea et Festuca, à sept; Ophrys, à dix, etc. En résumé, tous ces délails offrent un chapitre instructif de l'histoire des genres en botanique. A la fin du Mémoire que nous analysons, l'auteur apprécie la propo- sition, faite récemment par un savant botaniste, de rédiger un Nomen- clator plantarum omnium dans lequel seraient indiqués tous les noms génériques et spécifiques les plus anciens à partir de l'année 1731. « Une fois en possession des formules orthodoxes, les botanistes né pourraient plus alléguer le prétexte de l'ignorance pour persister dans les errements hérétiques. » « Pour qu'il soit utile, ajoute notre confrére, un Nomenclator doit étre composé sans parti pris sous le rapport doctrinal; il suffit qu'il contienne toutes les indications synonymiques et bibliographiques néces- (1) Cette question nous semble résolue par l’article 49 des Lois de la nomen- clature botanique : Art. 49. — Un changement de caractères constitutifs ou de circonscription dans UP groupe n'autorise pas à citer un autre auteur que celui ayant publié le premier » nom ou la combinaison de noms. Quand les changements ont été considérables, 0n ajoute à la citation de l'auteur primitif : Mutalis charact., ou pro parte, ou saos gen, excl. sp..., ou telle autre indication abrégée, selon la nature des changements survenus et du groupe dont il s'agit. : (E REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 643 saires à l'étude de la classification des plantes. C'est là en effet que se trouvent, à leur véritable place, les renseignements touchant la concor- dance des noms spécifiques et la compréhension des genres admis par Tournefort, Linné, A.-L. de Jussieu et leurs successeurs. Ces indica- lions, une fois exactement données dans les Nomenclateurs, les auteurs de Flores régionales y renverront leurs lecteurs et seront ainsi débar- rassés de la complication onomastique qui encombrerait sans profit leurs ouvrages... » Nous avons cité, pour les approuver, ces judicieuses réflexions. Ern. MALINVAUD. La pseudo-priorité et les noms à béquilles; par Émile Levier (Bull. de l'Herbier Boissier, t. IV, n? 6, juin 1896). D'aprés A. de Candolle, « un genre n'est constitué que par la réunion d'un nom et de caractéres distinctifs. Sans cela c'est un genre mort-né ; il est nul, et ce qui est nul ne peut produire aucun effet, en particulier daus les applications de la loi de priorité (1) ». La plupart des auteurs partagent cette manière de voir; quelques-uns cependant admettent qu'un genre peut étre caractérisé par la citation d'une espéce, d'un dessin ou méme d'un simple synonyme applicable à ce genre. M. Levier dirige les traits acérés de sa critique humoristique contre le « phantasme de ces prétendus genres posthumes arrangés, déshabillés, rhabillés, relapés à coups de parenthèses » et qui ont besoin, pour être compris, du secours permanent de l'indispensable et partant indestructible bé- quille (2) d'un synonyme moderne. L'auteur cite différents cas à l'appui de sa démonstration. Ens. M. Illustrationes Plantarum Europæ rariorum, auctore G. Rouy ; diagnoses des plantes rares ou rarissimes de la flore euro- péenne, accompagnées de planches représentant toutes les espèces décrites. Reproduction photographique des exemplaires existant dans les grandes collections botaniques et notamment dans l'Herbier Rouy. (1) Journal of Botany, May 1892, p. 135. - (2) Les essais de restauration de vieux noms spécifiques, oubliés, souvent douteux et difficiles à vérifier, substitués à ceux qu'un usage séculaire a vul- garisés, forment une autre catégorie de noms à béquilles; quand on citera, par exemple, Malva neglecta, Onobrychis viciefolia, on devra, pour étre compris (au moins par le plus grand nombre), ajouter au premier entre pa- renthèses M. rotundifolia, au second O. sativa, béquilles indispensables. Le commun des botanistes, obligés de retenir deux noms au lieu d'un pour la même espèce, n'appréciera peut-être pas à leur valeur ces lecons de Syno- nymie dont les dilettanti de la loi de priorité veulent imposer l'érudition. 644 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Fascicules IT à V, contenant chacun 8 pages de texte in-4° et 25 plan- ches (ensemble pages 9 à 40 et planches 26 à 125) (1). Voici les espéces décrites : Fasc. II (Planches 26 à 50). Planche 26, Ranunculus lacerus Bell. (R. aconitifolius X pyrenaus). — 27, Draba cuspidata MB. et D. Loiseleurii Boiss. — 28, Biscutella montana Cav. — 29, Reseda bipinnata Willd. — 30, Dianthus nardi- formis Janka. — 31, Cerastium pyrenaicum J. Gay. — 32, Impe- ratoria angustifolia Bell. — 33, Valeriana hispidula Boiss. — 34, Cephalaria balearica Cosson. — 35, Jasonia camphorata Rouy (J. glu- tinosa DC. pro p.). — 36, Cirsium ligulare Boiss. — 31, Centaurea Seridis L. — 38, Andryala Rothia Pers. — 39, Hieracium mariolense Rouy (H. beticum Arv.-Touv. et Rev.).-— 40, Campanula saxatilis L. — 41, Echium polycaulon Boiss.— 42, Gratiola linifolia Vahl.— 43, Armeria cantabrica Boiss. et Reut. — 44, Plantago minor Fries; Beta nana Boiss. et Heldr.— 45, Euphorbia Broteri Daveau (E. Myrsinites Brot.). — 46, Crocus Imperati Ten. — 47, Tulipa platystigma Jord. (T. Didieri G. G. non Jord.).— 48, Scirpus globifer Welw. — 49, Bra- chypodium sanctum Janka.— 50, Cystopteris sudetica Al. Br. et Milde. Fasc. III (Planches 51-75). Planche 51, Ranunculus Revelieri Boreau. — 52, Silene Herminii Welw. ined. (forme locale du S. fetida Link). — 53, Lavatera rotun- data Laz. et Tub. — 54, Ulex micranthus Lange. — 55, Genista deci- piens Spach. — 56, Trifolium saroziense Mazsl. — 51, Astragalus hispanicus Coss. — 58, Rubus humulifolius Meyer. — 59, Potentilla Buccoana Clem. — 60, Epilobium latifolium L. — 61, Saxifraga paniculata Cav. — 62, Arnica alpina L. — 63, Centaurea balearica Rodrig. — 64, Hieracium petreum Friv. (H. micromegas Fries). — 65, Campanula laciniata L. — 66, Primula frondosa Janka. = 6l, Erythrea acutiflora Schott. — 68, Linaria Broteri Rouy. — 69, Li- naria Lamarckii Rouy. — 70, Stachys Iva Griseb. — 71, Ziziphora taurica MB. — 72, Salix pedicellata Desf. — 73, Narcissus etruscus Parl. — 74. Luzula greca Kunth. — 75, Spartina Townsendi H. et J. Groves (S. stricta X alterniflora ?). (1) Voyez l'analyse du fasc. I, dans le Bulletin, vol. XLII (1895), p. 696. Nous rappelons iei, pour prévenir des demandes qui ne pourraient étré satis- faites, que la bibliothèque de la Société ne possède que le texte des fascicules, non les planches. On conçoit que le nombre des exemplaires complets de 4 ouvrage est trés limité; il peut étre consulté chez l'auteur M. Rouy; 9? : trouve aussi dans quelques grands herbiers de Paris, notamment ceux 3 MM. Emm. Drake del Castillo et Joseph Vallot. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 645 Fasc. IV (Planches 76-100). Planche 76, Ranunculus aconitoides DC. (R. aconitifolius 8. humi- lis X glacialis). — 11, Helleborus cyclophyllus Boiss. — 18, Chelido- nium majus L. var. fumarifolium DC. — 79, Petrocoptis crassifolia Rouy. — 80, Silene brachypoda Rouy. — 81, Ononis pyrenaica Willk. et Costa. — 82, Geum Billietii Gillot (G. rivali X montanum Gillot). — 83, Rosa alpicola Rouy. — 84, Colladonia triquetra DC. (Prangos triquetra Nym.). — 85, Artemisia crithmifolia L. (A. Gayana Bess.). — 86, Centaurea Kerneriana Janka (C. nervosa Griseb. non Willd.). — 87, Hieracium bombycinum Boiss. et Reut. (H. mixtum var. bom- bycinum Scheele). — 88, Crepis cespitosa Gren. Godr. — 89, Scor- zonera angustifolia L. — 90, Hymenonema laconicum Boiss. et Heldr. 5. minus Rouy. — 91, Pinguicula longifolia Ram. — 92, Con- volvulus valentinus Cavan. — 93, Celsia cyllenea Boiss. et Heldr. — 94, Phelipea Schultzii Walp. (Orobanche Schultzii Mutel). — 95, Kochia saxicola Guss. — 96, Fritillaria rhodocanakis Orph. — 97, Iris Sintenisii Janka (I. graminea Griseb. non L.). — 98, Potamo- geton subflavus Lor. et Barrandon. — 99, Hierochloa pauciftora R. Br. — 100, Scolopendrium lobatum (Scolopendrium vulgare X asple- nium marinum ?). Fasc. V (Planches 101-125). Planche 101, Thalictrum medium Jacq. (sous-espéce de T. sim- plex L.). — 102, Thalictrum gallicum Rouy et Four. (T. lucidum DC. non L., Th. medium auct. plurim. non Jaeq.). — 103, Delphinium emarginatum Presl (sous-espèce de D. pentagynum Desf.). — 104, Matthiola glabra DC. — 105, Coincya rupestris Rouy. — 106, Hypericum conicum Steud. — 107, Geranium lanuginosum Lamk (G. bohemicum G. G. non L.). — 108, Cytisus absinthioides Janka. — 109, Medicago apennina Woods (sous-espèce du M. Lupulina). — 110, Vicia Barbazitæ Ten. et Guss. — 111, Saxifraga catalaunica Boiss. et Reut. — 112, Thapsia minor Hoffmgg et Link. — 113, Dau- cus lopadusanus Tineo (de l'ile de Lampadouse). — 114, Conopodium Richteri Rouy. — 415, Scabiosa macropoda Costa. — 116, Senecio Auricula Bourg. ap. Cosson. — 117, Cirsium Bourgeanum Willk., voisin du C. palustre. — 118, Carduus uncinatus MB., à rapprocher du C. hamulosus Ehrh. — 449, Serratula Alcale Coss., sous-esp. du S. betica. — 120, Centaurea Marschalliana Spreng., voisin du C. sibirica, — 191, Hieracium scapigerum Boiss., Orph. et Heldr., se rapprochant surtout d'H. humile Jacq. — 122, Digitalis purpurascens Roth, avec la variété lutescens. — 123, Anarrhinum corsicum Jord. 646 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et Fourr. dont les rapports sont avec les A. laxiflorum Boiss. et belli- difolium. — 194, Teucrium lancifolium Boiss., confondu avec T. lusi- tanicum Lamk. — 125, Nepeta lusitanica Rouy (N. multibracteata Hoffgz et Link non Desf.). Quelques-unes de ces espèces sont singulièrement rares : il en est de signalées dans une seule localité : Cirsium ligulare (Bulgarie), Scirpus globifer (prés Lisbonne), Centaurea ;balearica (Minorque), Primula frondosa (Bulgarie); Convolvulus valentinus, d'Espagne; Celsia cylle- nea, de Grèce; le Kochia saxicola, un seul pied dans des rocailles prés d'Ischia, etc. Le Scolopendrium lobatum, hybride présumé du Scolo- pendrium vulgare et de l'Asplenium marinum, non seulement a été trouvé en exemplaire unique, mais notre confrére a des raisons de croire qu'il n'existe que dans son herbier. On concoit l'utilité des gra- vures à l'appui des diagnoses pour fixer le souvenir et conserver autant que possible la notion de plantes aussi particulières et casuelles, dont on peut méme craindre la disparition. ERN. MALINVAUD. Centaurea ferulacea n. sp. auctore M. Martelli (N. Giorn. botan. Italiano, nuova serie, vol. II, juill. 1896), 2 pages in-8*; 1 planche. — Aponogeton Loriæ n. sp., par M. Martelli : (mêmes Recueil et volume; octobre 1896), 2 pages in-8°, 1 planche. Le Centaurea ferulacea a été récolté par son auteur « inter fissuras rupium calcarearum montium circa Baunei, Sardiniæ orientalis ». Cette espèce se rapproche surtout du C. filiformis par la plupart des carac- teres, sauf ceux des écailles du péricline qui rappellent le C. alba. Ne serait-ce pas une hybride? On ne la trouve pas dans l'herbier de Moris, qu senformé cependant d’autres plantes de la même localité. -L'Aponogeton Lorie, ainsi nommé par M. Martelli en l'honneur de M. Lambert Loria, a été récolté en fleur au mois de juin 1893, « ad Haveri Nuova Guinea austro-orientalis ». Ern. M. Prodromus Floræ Colchic:e, auctore N. Albow (Recueil des tra- vaux du Jardin botanique de Tiflis), xxvi-292 pages in-8° et quatre planches. Tiflis, 1895. | La Préface de cet ouvrage, écrite en russe puis traduite en français, est suivie de « Quelques notes géographiques » rédigées également dens ces deux langues. L'Enumeratio plantarum Transcaucasiæ occi- dentalis (pp. 1-274) comprend la liste méthodique des espèces avec les renseignements géographiques, la citation des exsiccatas numérotés, la description latine des espèces nouvelles et de nombreuses observations en français et en russe. On trouve, à la fin, des Addenda, un Index géographique en russe et un Index generum. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 647 Nous signalerons les espèces inédites suivantes.: CORYDALIS CALCAREA, très voisin du C. glareosa Somm. et Levier et n'en différant presque que par ses grandes feuilles radicales; — ALSINE SUBUNIFLORA, dont les affinités sont avec les A. juniperina Fenzl et austriaca M. K.— GENISTA MINGRELICA, « forsan G. patule tantum varietas alpina? ». — CYTI- SUS COLCHICUS, € species inter C. biflorum L'Hér. et C. hirsutum L. intermedia ». — AsTRAGALUS FnEYNIL, € A. Ciceri L. proximus ». — GEUM WALDSTEINIOIDES, € Folia radicalia Sieversiæ montane, caulina Waldsteiniæ geoides, habitus Waldsteiniæ »; — EPILOBIUM coLcur- CUM, voisin C'E. erassifolium Lehm. et YE. latifolium L.; — Saxi- FRAGA COLCHICA, « S. subverticillatæ Boiss. proxima ». — S. PONTICA, «S. muscoides proxima esse videtur »;— ASTRANTIA PONTICA, € À. in- termediæ MB. valde affinis » ; — A. corcuica, « Habitus A. Biebersteinii Trautv. », dont il diffère par les dents du calice allongées, dépassant les pétales et spinescentes; — BUPLEURUM POLYMORPHUM, « inter B. bal- dense Host et B. polyphyllum Ledeb. collocanda »; — CARUM saxico- LUM, « C. Lomalocaro Boiss. proximum »; — CHÆROPHYLLUM RUBEL- LUM, à rapprocher des C. roseum MB. et aureum L.; — SESELI CALCAREUM, « S. gracili W. K. maxime affine; — LIGUSTICUM PHYSO- SPERMIFOLIUM, a quelque rapport avec le L. japonicum Maxim.; — PEUCEDANUM CALCAREUM, « species P. ruthenico MB. proxima »;— HERACLEUM SCABRUM, voisin d'H. asperum MB.; — H. CALCAREUM, « H. longifolio Jacq. proximum »; — MALABAILA AURANTIACA et M. CHRYSANTHA, à placer l’un et l'autre à côté de M. hispidula Boiss. ; — CEPHALARIA CALCAREA, € prope C. tataricam et C. proceram collo- canda »; — ACHILLEA GRISEO-VIRENS, rappelant surtout A. pyrenaica ; — CaRDuus coLcuicus, « C. adpresso C. A. M. et C. collino W. K. valde affinis »; — TnAGoPocoN coLcnicus, « T. erostri Boiss. proximus »; — ViNCETOXICUM RADDEANGUM, « V.canescenti Willd. et V. tmoleo affinis»; — VERONICA DENUDATA, « ad V. kurdicam Benth. accedit »; — STACHYS MACROPHYLLA, € S. alpina L. proxima »; — CORYLUS COLCHICA, se rap- prochant surtout du C. rostrata Ait. de l'Amérique du Nord; — Oncnis VIRIDI-FUSCA, « habitu O. patenti var. orientali Rchb. simillima » ; — Inis LAZICA, « inter T. cretensem et I. unguiculatam Poir. interme- dia »; — ALLIUM PsEUDOSTRICTUM, « inter À. strictum Schrad. et A. li- neare L. quasi intermedium »; — A. GRACILE, à rapprocher des A. stellerianum Willd., prostratum Trev., etc. ; — À. CANDOLLEANUM « inter À, zebdanense et A. permixtum Guss. collocandum » ; — AVENA ADSCHARICA, intermédiaire entre les A. Scheuchzeri et planiculmis ; — CaTABROSA (Colpodium) coLcuica, voisin de Colpodium altaicum Trin.; — C. cAUcASICA, peu distinet de l'espéce précédente. Les espèces figurées sont: Pl. I, Campanula mirabilis N. Albow 648 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (Bull. Herb. Boissier, 1895); Pl. II, Gentiana paradoxa N. Alb. (méme Bulletin, 1894); Pl. III, Trapa colchica N. Alb. (méme Bul- letin, 1895); Pl. IV, graines du Chymsydia agazylloides N. Alb. (Bull. Herb. Boissier, 1894). EnN. MALINVAUD. Flore de Vendée, par J.-J. Douteau; à l'usage des Élèves, des Amateurs, des Curieux de la Nature, des Instituteurs et Professeurs de l'Enseignement secondaire et supérieur. 1 petit vol. de xxxix- 408 pages. Paris, 1896, Institut international de Bibliographie scien- tifique, 14, boulevard Saint-Germain. Prix, 3 francs. Tout est très court et très concis dans ce menu petit traité qui réalise l'idéal du volume portatif. La préface est de quelques lignes : « Nous » avons pris pour tàche, dit l'auteur, de faciliter la détermination des » plantes indigènes (de Vendée), signalées jusqu'à ce jour dans divers » Catalogues et publications... Nous avons beaucoup emprunté à » M. Lloyd, auteur de la Flore de l'Ouest, notamment quelques grandes » eoupes génériques, ainsi que toutes les désignations spécifiques. Le » tableau général des familles est tiré en entier, sauf adaptation, de la » « Flore d'Auvergne» du frére J. Héribaud; son excellent livre à » inspiré le nótre et lui a constamment servi de guide... » L'auteur, donnant l'exemple d'une honorable franchise, ne dissimule pas, comme on voit, les sources auxquelles il a puisé. Une brève « Introduction » enseigne la manière de se servir des clés analytiques : de celles-ci la première permet d'arriver à la famille; les suivantes conduisent au genre dans chaque famille et à l'espèce dans chaque genre. Stations, époque de floraison et degré de rareté sont indi- qués pour chaque espèce. Tableau des abréviations principales, vocabu- laire des mots techniques, table des familles et des genres se succèdent rapidement à la fin du volume. Toutefois la concision ne nuit pas à la clarté, et ce petit manuel contient, sous une forme très abrégée, toutes- les notions indispensables à l'analyse des espèces (1). Er. M. (1 ) Les non-initiés seront surpris, comme nous l'avons été nous-méme au premier abord, de lire, en haut de la premiére page de la couverture, la formule suivante : Indice décimal : 581.91.02 (44.61). 11 s’agit d'un système de classification bibliographique universelle, appelé Classification décimale, dans lequel chaque ouvrage est rangé méthodiquement à l’aide d’une formule chiffrée, qui est son Indice décimal. Chaque chiffre a une signification pré- cise : le premier de gauche à droite, 5, indique le groupe SCIENCES; le second, 8, correspond à la subdivision des sciences naturelles, ainsi représentées dans leur ensemble par 58; le troisième chiffre spécifie une des dix divisions des sciences naturelles, et ainsi de suite. [Voy. pour plus amples détails, dans le compte rendu de la 95* session de l'Association francaise pour l'Avan- cement des sciences (1896), t. 1, p. 15 : « La méthode en bibliographie et la classification décimale », par M. Charles Richet]. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 649 Catalogue des plantes vasculaires et spontanées du département de la Vendée recueillies par Pontarlier et Mari- chal, augmenté de la liste des plantes trouvées depuis 1889 jusqu'à ce jour. 1 vol. de 100 pages in-8. Paris, aux bureaux de la Revue des sciences naturelles de l'Ouest, 14, boulevard Saint-Ger- main, 1895. Ce Catalogue, que nous avons reçu, quoique antérieurement publié, presque en même temps que la petite Flore de Vendée de M. Douteau, est le complément de celle-ci. On y trouve, avec une énumération métho- dique des espèces, les indications de localités que le précédent ouvrage, simple manuel de détermination, ne pouvait contenir. Un court préam- bule apprend que Pontarlier et Marichal, décédés il y a quelquesannées, étaient d'anciens professeurs du lycée de La Roche-sur-Yon qui avaient su inspirer le goût de la botanique à leurs élèves. Quelques-uns de ceux-ci, reconnaissants de l’enseignement qu'ils avaient reçu de ces deux maîtres et voulant rendre un pieux hommage à leur mémoire, ont publié le présent Catalogue d'après un manuscrit laissé par Pontar- lier; ils se proposent d'y ajouter, dans une seconde partie, diverses notes et des « commentaires généraux sur les plantes de Vendée ». Ern. M. Annotations et additions aux flores du Jura et du Lyonnais, et remarques sur l'inégale répartition de quelques plantes considérées comme communes; par M. le D' Ant. Magnin (Mémoires de la Société d'émulation du Doubs, 1894-1895), ensemble 113 pages in-8. M. Magnin a particulièrement exploré les départements du Doubs, du Jura, de l'Ain, du Rhóne et les parties qui en sont voisines dans ceux de l'Isére, de la Savoie et de la Loire, et ses recherches, poursuivies pendant une longue série d'années, ont enrichi la flore de ces con- trées (1) d'un nombre considérable de faits nouveaux. Dans le présent Mémoire, auquel fera suile une seconde partie rédigée par M. Hétier, l'auteur a résumé ses propres observations, dont nous rappellerons les plus importantes : NvPHAR LUTEUM ; ses subdivisions (N. sericeum Lang. pumilum (1) Les principaux ouvrages à consulter pour la flore de cette région, en dehors des publications de M. Magnin, sont : l'Étude des fleurs de Cariot, 8* édition publiée en 1889 par M. Saint-Lager; Flore de la chaine jurassique, par Grenier (1865-1875); Catalogue des plantes vasculaires de la flore du bassin du Rhône, par le D" Saint-Lager (1872-1883). 650 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Smith, Nuphar juranum Magn., Spennerianum Gaud., affine Hartz, etc.) et leurs localités. GENISTA PROSTRATA Lamk; rectification de l'habitat donné par Grenier. LATHYRUS ENSIFOLIUS J. Gay ; remarques sur sa distribution. Les articles relatifs aux Haloragacées, Cératophyllées, Sedum, Saxi- fraga, Heracleum, ne sont pas moins intéressants. GNAPHALIUM FUSCUM Lamk (G. norvegicum Gunn.), nié à tort par Grenier comme plante jurassienne (Fl. ch. jur., p. 421), existe au moins dans deux localités de la chaine principale du Jura, mais a été souvent confondu avec la var. nigrescens du G. silvaticum. PRIMULA GRANDIFLORA Lamk; son aire de dispersion, mal connue, est rectifiée. CYCLAMEN EUROPÆUM ; limite occidentale de son aire continue, loca- lités nouvelles. GENTIANA ASCLEPIADEA, G. EXCISA, elc., CERINTHE ALPINA; données exactes sur leur distribution géographique. PULMONARIA ; il n'est pas encore possible de préciser la distribution géographique des formes de ce genre litigieux dans la région jurassique, où il est représenté par les P. tuberosa Schrank, longifolia Bast., saccharata Mill., du groupe P. angustifolia L., et par les P. ovalis Bast., affinis Jord., obscura Dum., du groupe P. officinalis L. Le P. mollis, de l'Europe centrale, parait ne pas exister dans le Jura. Enisvs ALPINUS, DIGITALIS PURPUREA; particularités de leur répar- tition. À noter les articles relatifs aux Pinguicula, Utricularia, Salvia, Daphne. Quercus CenniS L.; cette remarquable essence de l'Europe orientale et méridionale offre, dans la région haute jurassienne, une plage bien circonserite, à la limite des départements du Jura et du Doubs, sur le bord oriental de la forêt de Chaux. M. Magnin en énumère les localités qu'il a pu vérifier et discute l'exactitude de quelques-unes de celles que les auteurs avaient signalées. Le Q. Cerris paraît préférer les sols cal- caires; ce Chêne serait une espèce en voie d'extinction « qui persiste dans certaines stations privilégiées, grâce à leur climat, à leur sol plus chaud (caractère du terrain calcaire) ». Obligé de nous limiter, nous ne pouvons que mentionner, comme méritant aussi particulièrement d'attirer l'attention, les détails donnés sur les Narcissus, Fritillaria, Erythronium. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 651 -Pints MONTANA Du Roy s'observe, dans le Jura, avec les caractères de la sous-espèce uncinata Ramond. M. Magnin rectifie et complète la distribution géographique insuffisante et inexacte qu'en avait donnée Grenier dans sa Flore jurassique (p. 725). Ern. MariNvAUD. Flore des Alpes maritimes, ou Catalogue raisonné des plantes qui eroissent spontanément dans la chaine des Alpes maritimes y compris le département francais dece nom et une partie de la Ligurie occidentale, par M. Émile Burnat. Volume II, grand in-8° de xvi-287 pages (1). Genève et Bâle, chez Georg et Cie, libraires-éditeurs ; Lyon, méme maison, passage Hótel-Dieu, 1896. Prix, 9 francs. Ce volume comprend les familles suivantes : Tiliacées, Malvacées, Géraniacées, Hypéricinées, Acérinées, Ampélidées, Balsaminées, Oxali- dées, Zygophyllées, Coriariées, Célastrinées, Ilicinées, Rhamnées, Téré- binthacées, Papilionacées, Césalpiniées, Amygdalées, Rosacées (les six premiers genres). Les espéces numérotées, dontune avec un numéro bis, sont au nombre de 324 (n°: 318 à 100) ; sur ce total, 206 représentent la famille des Papilionacées (460 à 665). Les plantes cultivées, de méme que les adventices ou subspontanées, sont mentionnées sans numéros d'ordre. M. Burnat, résumant les résultats auxquels il est parvenu, dans cette nouvelle partie de la Flore des Alpes maritimes, au point de vue de la connaissanee des plantes de cette région, fait remarquer que la Flore d'Ardoino donnait aussi, pour les mêmes familles et genres, 324 espèces ; mais de ce total il faut exclure 24 espèces (2) non spontanées ou signalées à tort par Ardoino pour son domaine, plus 14 que M. Burnat n'a pas cru pouvoir admettre au rang d'espéce (3). Restent, aprés ces réductions, 286 espéces, total auquel il faut en réalité ramener le nombre de celles observées jusqu'en 1867, pour les familles dontil s'agit, dans le domaine (D Voy. l'analyse du premier volume dans le Bulletin, t. XL (1893), Revue, p. 44. . (9) Erodium laciniatum, Hypericum nummularium, Vitis vinifera, Oxa- lis cernua et stricta, * Ceratonia Siliqua, Cercis Siliquastrum, Anagyris fætida, Sarothamnus scoparius, Lupinus Termis et hirsutus*, Anthyllis cy- tisoides, Medicago sativa, Trifolium spadiceum et filiforme, Oxytropis montana, Galega officinalis *, Vicia dumetorum*, V.monanthos, V. Ervilia, Coronilla Juncea, Ornithopus perpusillus, Prunus domestica et P. avium. — es espèces marquées d'un astérisque figurent dans la Flore de M. Burnat; mais leur existence n'a pas été encore constatée authentiquement dans le domaine plus restreint de la Flore d'Ardoino, et par suite ce dernier auteur n'aurait pas dà les mentionner. (3) Malva ambigua, Cytisus pumilus et alpestris, Ononis ramosissima et repens; Medicago denticulata, greca, Murex et depressa ; Lotus Delorti; Vi- cia angustifolia, hirta et Gerardi; Potentilla recta. 652 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'Ardoino. « Or, dit notre confrère, mon volume II ajoute à ce dernier chiffre 26 espéces (1) omises par cet auteur, bien qu'elles aient été ob- servées dans la circonscription qu'il avait adoptée, plus 12 espèces (2) provenant du reste de mon domaine, qui est plus étendu que celui d'Ar- doino. Ensemble 38 espèces, lesquelles, ajoutées aux 286 ci-dessus, donnent un total de 324, conforme à celui de l'énumération du présent volume. Cinquante-neuf espèces de mon énumération n'ont pas été signa- lées par de Notaris (Repert. fl. ligust.) dans la partie de sa circonscrip- lion qui rentre dans mes limites... » En résumé, les deux volumes publiés, formant probablement moins du quart de l'ouvrage entier, enrichissent de 61 espéces non mention- nées par Ardoino la flore de nos Alpes maritimes ; sur les 650 environ énumérées pour le département francais de ce nom, c'est une importante proportion. On sait que M. Burnat applique avec rigueur, en nomenclature, la loi de priorité. En conséquence il adopte : TILIA ULMIFOLIA Scop. (1772), au lieu de T. parvifolia Ehrh. (1790). Acer OpaLus Mill. (1752), au lieu de A. opulifolium Vill. (1786). VICIA DASYCARPA Ten. (1830) au lieu de V. varia Host (1831). ORNITHOPUS EXSTIPULATUS Thore (1803), au lieu de O. ebracteatus Brot. (1804). ONOBRYCHIS vICUEFOLIA Scop. (1772), au lieu de O. sativa Lamk (1778). Le classique Malva rotundifolia L. disparait pour une autre raison et fait place à M. xEcLECcTA Wallr. (3). L'auteur décrit deux types nouveaux : le Calycotome ligustica, qu'il subordonne comme sous-espéce au C. spinosa Link, et l'Astragalus Gremlii rattaché à PA. purpureus Lamk. Les genres Oxytropis et Phaca sont réunis aux Astragalus, et le genre Cracca aux Vicia. Dans ce volume, comme dans le précédent, on trouve une série pré- (1) Malva Tournefortiana, Geranium pusillum, Hypericum perfoliatum, Acer monspessulanum, Laburnum vulgare, Medicago glomerata ct Teno- Teana, Melilotus neapolitana et altissima, Trifolium pallescens; Lotus par- viflorus, coimbrensis et decumbens; Astragalus Cicer, lapponicus et pilo- sus; Vicia serratifolia, villosa, Pseudocracca, tetrasperma et pubescens ; Lathyrus hirsutus; Potentilla nivalis, aurea et collina; Fragaria collina. (2) Hypericum humifusum, Acer platanoides, Genista triangularis, Cyti- sus supinus, Melilotus elegans, Dorycnium herbaceum, Astragalus penta- glottis, Coronilla cretica. A ces huit espèces il faut ajouter les quatre mar- quées d’un astérisque dans la note (1). (3) Malva rotundifolia L. comprend le M. neglecta Wallr. (1824) et le M. pusilla With. Il nous semble que ce cas a été prévu par l'article 56 des Lois de la Nomenclature et que le nom linnéen aurait pu étre maintenu. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 653 cieuse de notes et d'observations, qui sont le fruit d'une érudition con- sommée. Quelques-uns des commentaires sont rédigés par M. John Briquet, dont M. Burnat s'est assuré, pour diverses parties, la collabo- ration. Nous nous associons trés volontiers ici au vœu récemment exprimé en excellents termes par notre confrère M. Ludovic Legré, de Marseille (1) : « La Flore des Alpes maritimes, dit-il, intéresse particulièrement les » botanistes provençaux. Une notable partie du territoire exploré par » M. Émile Burnat appartient à la Provence; un grand nombre des » plantes qu'il étudie croissent aussi sur d'autres points de notre région, » en sorte que, lorsque son œuvre sera terminée, il lui suffirait, pour la » transformer en une Flore de la Provence, de consacrer un volume » supplémentaire aux diverses espéces provencales qu'il n'aura pas ren- » contrées sur son domaine spécial et que par ce motif il aura passées » sous silence. » Les « Observations préliminaires » placées en téte du volume contien- nent des déclarations de principes en matiére de nomenclature avec une critique assez vive des opinions attribuées à deux botanistes francais qu'on adjure, « au nom de l'ordre », de renoncer à leurs hérésies. Mal- heureusement, comme il arrive souvent, il y a ici concurrence d'ortho- doxies, et le choix ne laisse pas d'étre embarrassant. EnN. MaLiNvAUD. Questions de nomenclature, par John Briquet. Tirage à part des «Observations préliminaires » du volume IT de la Flore des Alpes maritimes par Émile Burnat ; 14 pages in-8°. Lausanne, août 1896. Ce sont, tirées à part pour en augmenter la publicité, les «Observations préliminaires » auxquelles nous faisions allusion à la fin de l’article pré- cédent. Ceux qui y sont pris nommément à partie répondront sans doute aux reproches qu'on leur adresse (2); ce n'est pas ici le lieu de suivre ce débat, et nous nous bornerons à de courtes remarques. M. Briquet, en protestant « énergiquement au nom de l'ordre contre les procédés » de confréres qui, assure-t-il, «ne constituent plus actuellement qu'une minorité dont l'opposition à l'application des lois de 1867 entretient la confusion », s'il nes'illusionne pas, accordeau moins beaucoup trop d'im- (1) Revue horticole des Bouches-du-Rhóne, oct. 1896, p. 174. (2) Voyez ces réponses dans le Journal de Botanique de M. Morot, nu- méros de novembre et décembre 1896. « Les régles de la nomenclature ne peuvent. étre ni arbitraires ni impo- sées. Elles doivent être basées sur des motifs assez clairs et assez forts pour que chacun les comprenne et soit disposé à les accepter. » (Article 2 des Lois de la Nomenclature botanique.) 654 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. portance à l'action, bonneou mauvaise,que peuvent exerceren semblable matiére des opinions individuelles. L'uniformité absolue qu'on espére . obtenir dans l'emploi des formules de la nomenclature n'a jamais existé et n'existera jamais; il faudrait commencer, pour l'obtenir, par suppri- mer la diversité de l'esprit humain. L'adoption d'une langue universelle est une chimére analogue. Il serait plus sage, à notre avis, au lieu d'échanger des objurgations réciproques, de laisser chacun jouir paisi- blement de la liberté qu'en fait on ne peut lui enlever. Dans les ma- lières relevant de la libre discussion, le raisonnement impersonnel, modéré dans la forme et appuyé sur des arguments persuasifs, est le moyen le plus efficace de faire prévaloir son opinion; les ardeurs de la polémique, tout en témoignant de convictions honorables, conduisent rarement à un résultat avantageux. Ern. MALINVAUD. Essai de Catalogue des noms arabes et berbères de quelques plantes, arbustes et arbres algériens et sa- hariens, ou introduits et cultivés en Algérie; par F. Foureau. Broch. in-4° de 48 pages. Paris,; 1896, Augustin Challamel, éditeur, 11, rue Jacob. Ainsi que le remarque l'auteur dans son Avant-propos, il n'existe pas encore de Catalogue alphabétique des dénominations arabes ou berbéres des plantes du nord de l'Afrique et de la région saharienne, du moins en dehors des volumes de voyage de divers auteurs ou d'ouvrages ne se trouvant pas en librairie, et cependant, dit-il, « les voyageurs ne con- » naissant pas ces deux langues ont souvent besoin de se rendre compte » de la flore qui les entoure, sans pour cela se livrer à des études bota- » niques, et surtout afin de ne pas surcharger leurs herbiers d'échan- » tillons déjà connus et déterminés ». Il a donc pensé avec raison que ce premier essai pourrait étre de quelque utilité aux explorateurs, en attendant des publications plus complètes. Les matières sont disposées en trois colonnes: la première contient les noms arabes par ordre alphabétique, la seconde leurs synonymes en touareg ou berbére; enfin on trouve dans la troisième colonne les noms botaniques correspondants avec l'indication des familles. Assez souvent la méme dénomination arabe ou berbère est commune à plusieurs espèces ; quelquefois, au contraire, la méme plante a recu, dans l'une ou l'autre de ces langues, plusieurs dénominations. Indépendamment de ses observations personnelles, l'auteur déclare avoir utilisé les travaux de divers. explorateurs, H. Duveyrier, A: be- tourneux, ete., ainsi que des communications manuscrites dues à l'obli- geance de M. le D" Bonnet. Ern. M. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 655 Société pour l'étude de la flore franco-helvétique, 1895, cinquième Bulletin, 20 pages in-8° et 2 planches (Bull. de l'Herb. Boissier, vol. IV, Appendix n? 1). Genève, 1896. Les plantes distribuées cette année sont au nombre de 122 (n° 460 à 581). Nous signalerons, dans le nombre: Elatine Brochoni Clav., Geum heterocarpum Boiss., Potentilla fagineicola Lamot., Alche- milla splendens Christ, Saxifraga delphinensis Ravaud, une série d'Hieracium rares, Odontites longifolia Corbière, Atriplex Babing- tonii Woods, Populus Tremula var. Freyni Hervier, Potamogeton sub- flavus Loret, Eragrostis Barrelieri Dav., Asplenium Lamotteanum F. Herib., Equisetum paleaceum var. Rabenhorsti Hy, Isoetes velata Braun, ete., et parmi les hybrides : Verbascum nothum var. concolor Franchet (V. thapsiforme X floccosum), Nasturtium ligerinum Hy (N. amphibio-palustre), Medicago spuria Hy (M. cyclocarpa-sativa), Centaurea Nouelii Franchet (C. calcitrapa-pratensis), Hieracium Schultesii F. Schultz (H. Pilosella-Auricula), Mentha Amblardii Deb. (M. rotundifolio-hirsuta), Polygonum intermedium Hy (P. minori- dubium), Quercus Rechini Hy (Q. Toza-pedunculata), divers Saules hybrides, Carex Chevalieri Corb. (C. lepidocarpa-Hornschuchiana). Les Notes qui suivent la liste méthodique des espèces contiennent des observations sur les suivantes: Fumaria Chevallieri et Franchetii, avec 2 planches (G. Camus), Cochlearia glastifolia L. (MALINVAUD), Saxifraga delphinensis (Neyra), Centaurea Debeauxii Godron (MALIN- VAUD), Centaurea Nouelii Franchet (JEANPERT), Hieraceum bupleu- roides Gmel. et H. longifolium Schl., Erigeron Villarsii et E. mixtus Arv.-Touv. (GiLLor), Mentha Amblardii Deb. (Marinvaup), Populus Tremula var. Freyni (J. Hervier), Althenia filiformis Petit et A. Barrandonii Duv.-Jouve (Mannon). Ern. M. D' Pons et abbé Hipp. Coste: Herbarium Rosarum, 2 fascicule (1), 1895; Bulletin, broch. de 34 pages. llle-sur-Tet (Pyrénées-Orientales), 1896. Le second fascicule porte à 129 le nombre de numéros publiés. Le Bulletin renferme, comme le premier, de savantes observations de M. Crépin et des notes de divers collaborateurs, notamment MM. Boullu et Coste, Duffort, Gillot et Pons. Parmi les formes publiées nous remar- quons les Rosa collina Jacq. (gallica X canina), R. Pouzini Tratt. var., R. pseudo-vestita Boullu, R. uriensis Lag. et Pug., R. coriifolia (1) Voyez l'analyse du premier Bulletin dans notre Revue bibliogr. de l'an dernier, vol. XLII, p. 526. 656 ' SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Fries, Rosa rubrifolia Vill., R. Jundzilli Bess., des variétés du R. al- pina, R. alpina X glauca et plusieurs autres hybrides, etc. Ern. MaLiNVAUD. Étude historique sur le Haricot commun (Phaseolus vul- garis), par M. Georges Gibault (Journ. de la Soc. nationale d'Horti- culture de France, juillet 1896). Tirage à part de 16 pages in-8'. Tout se tient dans nos connaissances. La présente Note de M. Gibault est de natureà intéresserle botaniste, l'horticulteur, l'historien et méme l'archéologue. D'aprés les recherches de l'auteur, le Haricot aurait été cultivé en Asie Mineure aux époques préhistoriques; son existence en Europe au moyen àge ne serait pas douteuse, et l'hypothése d'une ori- gine américaine devrait étre abandonnée (1). Ce légume, considéré pendant longtemps comme trés médiocre par suite de préjugés, n'a commencé à prendre une place importante dans la culture potagére que vers le milieu du dix-septiéme siécle. C'est en 1651 que l'on constate, dans un livre populaire de jardinage, la plus ancienne inention du nom moderne Haricot donné au Phaseolus vulgaris et qui n'était auparavant qu'un ancien terme de cuisine (2). Enw. M. Dichogamie protérandre chez le Kentia (Howea) Bel- moreana, par M. J. Daveau (Journ. de Botanique, 16 janv. 1896). Dans la Dichogamie protérandre, l'appareil femelle n'arrive à matu- rité que longtemps aprés la déhiscence des anthéres ; le phénoméne in- verse est nommé Dichogamie protérogyne. Les Palmiers du genre Kentia (Howea) ont un spadice physiologiquement monoique, qui porte, dans chacune de ses cavités, un glomérule de trois fleurs ; les deux latérales sont mâles et la centrale est femelle. Or, sur un Kentia Belmoreand observé par M. Daveau, le spadice simple présentait dans toute sa lon- gueur des glomérules de fleurs mâles disposées par paires dans les ca- vités de l'organe, sans trace apparente dans le glomérule de sa fleur femelle; toutefois celle-ci se montra, aprés la chute et entre les cicatrices des fleurs mäles, sous la forme d'un petit mamelon qui se développa l'année suivante, de sorte que la fleur femelle s'épanouit à l'époque méme où, l'année précédente, les fleurs mâles s'étaient ouvertes. > Ce Kentia fleurit chaque année en manifestant les mêmes phéno- mènes. Ern. M. (1) Ce point est trés controversé; ainsi que l'a dit A. de Candolle : « On n'est pas complètement sûr que le Haricot fùt connu en Europe avant la découverte de l'Amérique. » (L'origine des plantes cultivées, p. 275). à (2) D’après A. de Candolle (loc. cit.), le mot Haricot viendrait de l'italien Araco,qui ne serait autre que l’épaxos, des Grecs, désignant une sorte de Gesse. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 651 Études sur la flore fossile de l'Arzonne (Albien-Céno- marien); par M. P. Fliche (Extrait du Bull. de la Soc. des sciences de Nancy). Nancy, 1 vol. gr.-in 8°, 196 p., 17 pl. phototyp. L'important ouvrage que M. Fliche vient de publier sous ce titre comprend la description détaillée, accompagnée d'excellentes figures phototvpiques, de tous les fossiles végétaux que lui ont fournis, soit directement, soit par l'intermédiaire de divers collectionneurs, les gise- ments de nodules phosphatés de l'Argonne; la plupart proviennent des sables verts inférieurs de l'Albien, d'autres, en nombre moindre. des sables verts supérieurs à Pecten asper du Cénomanien. A part une seule empreinte de feuille, recueillie dans la gaize, ce sont exclusivement des fragments de tiges, des cónes, des fruits ou des graines, à structure tou- jours plus ou moins bien conservée. Les Fougéres sont représentées par deux fragments de tiges arbores- centes, du genre Protopteris, appartenant suivant toute apparence aux Dicksoniées, l'un déjà décrit par M. Renault sous le nom de Dicksonia Buvignieri, l'autre, Protopt. Wohlgemuthi, différant du précédent no- tamment par les moindres dimensions de toutes ses parties. Les Cycadées comprennent un fragment de cóne, Zamiostrobus Lop- pineti, affine à la fois aux Zamiées et aux Encéphalartées, et une portion de tronc paraissant appartenir à une Encéphalartée, Yatesia Guillaumoti. Les Bennettitées, que l’auteur serait assez porté à réunir aux Cycadées, lui ont fourni plusieurs fragments de tiges, qui paraissent constituer des formes spécifiques nouvelles du genre Cycadeoidea, et deux ou trois fructifications pour lesquelles il crée, au moins à titre provisoire, un nom générique nouveau, celui d'Amphibennettites, à raison des diffé- rences qu'elles présentent avec les fructifications des Bennettites, par la grosseur plus forte de leurs graines et surtout par la brièveté des pédicelles de celles-ci. La classe la plus richement représentée est celle des Coniféres, avec de nombreux strobiles et quelques bois : les Araucariées y figureni avec Sept espéces, dont quatre Araucaria, sur lesquels trois sont nouveaux, el trois espèces du nouveau genre Pseudo-Araucaria, dont il a déjà été parlé dans cette Rerue (1), et sur les caractères duquel il est inutile de revenir, si ce n'est pour rappeler qu'il semble constituer un type de transition entre les Araucariées et les Abiétinées, sans cependant qu'on puisse le regarder comme la souche commune des unes et des 2utres, ces deux familles se montrant déjà dans des terrains de beaucoup anté- (1) Bull. Soc. bot. de Fr., t. XL (1893), Revue bibliogr., p. 136. T NU (SÉANCES) 42 658 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rieurs à l’Infracrétacé. Parmi les Abiétinées, M. Fliche a reconnu dix es- pèces, dont il a pu, comme pour les Araucariées, étudier anatomique- ment les strobiles : d'abord un Cedrus, C. oblonga, déjà observé souvent dans l'Albien et remarquable parla forme généralement allongée de ses cónes, puis un type voisin des Abies, Abietites Chevalieri, un cóne analogue à ceux des Tsuga, Tsugites magnus, el sept espèces de Pinus dont deux appartiennent visiblement à la section des Strobus, deux autres rappellent les Tæda ou les Pinaster, tandis que les trois derniers s'écartent davantage des formes actuelles, constituant, à ce qu'il semble, des formes de passage entre les diverses sections aujour- d'hui connues, sinon méme entre le genre Pinus et d'autres genres d'Abiétinées. Parmi les bois se trouvent deux Cedroxylon, dont l'un, trouvé dans l'Albien, correspond certainement, de méme qu'un frag- ment d'écoree, au C. oblonga; il faut citer en outre un Cupressi- nox ylon et trois bois de Pins, sans parler de fragments de résine ana- logues à l'ambre, trouvés dans les sables verts de l'Albien et provenant probablement de quelque Pin. Les couches à phosphate de l'Albien ne semblent renfermer aucun vestige d'Angiosperme ; le plus ancien qu'on ait jusqu'à présent recueilli est une feuille de Laurier, Laurus Colleti, qui a été trouvée dans la gaize, c'est-à-dire au sommet de l'Albien supérieur ou à l'extréme base du Cénomanien, et qui a été déjà mentionnée ici (1); mais les sables verts du Cénomanien inférieur ont fourni quelques fruits ou graines du plus haut intérêt, à savoir trois espèces de Monocotylédones, et une de Dicotylédone. Ces fruits de Monocotylédones ont été reconnus par M. Fliche pour appartenir à des Palmiers, et, suivant toute apparence, à des Cocoinées : les uns sont de gros noyaux globuleux ou subglobuleux, à coque amincie sur une certaine étendue et percée de trois perforations, qui rappellent singuliérement les noix de Cocos actuelles; sur tous les échantillons recueillis, la graine est en germination et l'embryon fait à l'extérieur, par l'une de ces perforations, une saillie plus ou moins pro- noncée. M. Fliche crée pour ces fruits le genre Cocoopsis, dans lequel il distingue deux espéces; l'autre fruit se rapproche de ceux des Astro- caryum et l'auteur le décrit sous le nom générique d’Astrocaryopsts: Quant à Ja graine de Dicotylédone, elle ressemble si parfaitement à celles du genre Mamma qu'on ne peut douter de la légitimité de son attribu- tion à la famille des Clusiacées, non encore signalée à l'état fossile; il est méme probable qu'il s'agit bien là d'un véritable Mammæa ; toutefois, l'échantillon n'étant pas assez bien conservé pour qu'il ait été possible d'en faire une étude anatomique compléte, M. Fliche se borne à le dési- gner sous le nom de Mammæites Francheti. (1) Loc. cit., p. 136. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, . | 659 En ce qui concerne les conditions dans lesquelles ont vécu ces di- verses plantes, l'association dans la flore de l'Albien et dans celle du Cénomanien inférieur de Coniferes dénotant un climat tempéré, avec des types tropicaux, tels d'une part que des Dicksoniées arborescentes et des Cycadinées, d'autre part des Palmiers et des Clusiacées, conduit Pauteur à admettre qu'il devait exister au bord de la mer albienne d'abord, cénomanienne ensuite, une région basse de plaines ou de col- lines habitée par des végétaux de régions chaudes, et au delà une région montagneuse peuplée de forêts de Conifères presque sans mélange d'autres types. R. ZriLLER. Bassin houiller et permien d'Autun et d'Épinal, fasc. IV. FLoRE rossiLE; 2* partie, par M. B. Renault (Ministère des Travaux publics. Etude des gites minéraux de la France). Paris, Baudry et C^. Atlas in-4° de 62 planches (pl. XXVIII-LXXXIX); 1893. Texte in-4^, 918 pages, 148 fig. dans le texte, 2 planches (pl. A-B) ; 1896. ll a été rendu compte ici même (1), il y a peu d'années, de la première partie de la Flore fossile du bassin d'Autun, consacrée spécialement à l'étude des Fougères rencontrées, soit en empreintes, soit à l'état sili- cifié, dans ce riche gisement. Dans la deuxième partie, dont le texte a paru en 1896, succédant à quelque intervalle à l'Atlas des planches, et accompagné de nombreuses figures complémentaires, M. D. Renault dé- erit les végétaux des autres groupes, représentés surtout par des échan- tillons à structure conservée, à savoir : Botryoptéridées, Calamariées, Sphénophyllées, Lycopodinées, Sigillariées, genres à place indéterminée, Poroxylées, Cycadoxylées, Cordaitées, Conifères, Graines détachées, Champignons et Algues. Il revient, en outre, au début de l'ouvrage, sur les Fougères, pour faire connaitre les observations que lui ont fourniesquelques spécimens recueillis postérieurement à la publication de la premiére partie, et parmi lesquels il a trouvé notamment quelques types génériques nou- veaux, représentés soit par des fragments de pétioles, soit par des fructi- fications : tels sont le genre Diplolabis, caractérisé par la présence, dans le pétiole, d'un faisceau libéroligneux central en forme d'z, et auquel appartiennent des fructifications formées de quatre à six sporanges grou- pés en synangium rappelant ceux des Asferotheca ; le genre Dineuron, établi sur un pétiole à deux faisceaux affectant en coupe transversale la forme de deux c tournant leur convexité l'un vers l'autre; le genre Todeopsis, fondé sur des sporanges trouvés dans le Culm d'Esnost et présentant, comme ceux qui avaient été décrits déjà dans la première (1) Bull. Soc. bot. de Fr., t. XXXVIII, 1891, Revue bibliogr., pp. 165-167. 660 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. partie du travail, et comme ceux que le comte de Solms à observés dans le Culm de Falkenberg, les caractères des sporanges d'Üsmondées; enfin un fragment d'épi charbonneux cylindrique ouvert latéralement par des fentes transversales et que l’auteur rapporte aux Ophioglossées, sous le nom d'Ophioglossites antiqua. Il classe parmi les Botryoptéridées un genre nouveau, Grammato- pleris, connu seulement par sa tige et ses pétioles, dont le faisceau offre en coupe la figure d'un trait rectiligne, court et épais; le Botryopteris forensis a fait en outre l’objet d'observations nouvelles importantes, consistant dans la découverte de frondes vraisemblablement flottantes, chargées de poils articulés équisétiformes, et dans celle d'amas de fruc- "tifications présentant à leur périphérie une couche continue de spo- ranges stériles à parois épaissies, qui parait avoir constitué une enve- loppe résistante autour des sporanges fertiles. M. Renault regarde les Botryoptéridées comme un groupe particulier de Cryptogames hétéro- sporées, intermédiaire en quelque sorte entre les Fougères et les Hydro- ptérides. Tout en réunissant sous la méme dénomination générale de Calama- riées les tiges articulées calamitoides, il les divise en deux groupes bien différents : d'une part ,les Équisétinées, comprenant les genres Cala- mites, Annularia et Asterophyllites, à fructifications de Cryplogames ; d'autre part, les Calamodendrées, à bois secondaire trés développé, qu'il regarde « comme une famille de Gymnospermes intermédiaire entre les Calamariées eryptogames et les Gnétacées », et qui comprennent essen- tiellement les genres Bornia, Arthropitus et Calamodendron, dans chacun desquels il établit, d'aprés diverses partieularités de structure, un certain nombre d'espéces nouvelles. Il a reconnu que les Astromye- lon ne sont autre chose que les racines des Arthropitus, avec lesquels il les à trouvés en rapport; mais il est porté à penser, à raison de cer- taines différences dans la constitution des coins ligneux, qu'une partie d'entre eux pourraient être regardés comme intermédiaires entre les racines et les tiges, comme des sortes de stolons ; des organes semblables se retrouvent, d'ailleurs, chez les Calamodendron. M. Renault rapporte aux Calamodendrées, comme fructifications màles, des épis formés, à l'instar de ceux des Annularia et des Asterophyllites, de verlicilles alternants de bractées stériles et de bractées fertiles, mais offrant dans leur axe des coins ligneux bien développés, et dont les sacs polli- niques, ou Sporangifères, renferment des grains groupés en tétrades qui peuvent être regardés comme des grains de pollen aussi bien que comme des spores. Un échantillon, malheureusement très incomplet, lui a offert en outre une portion d’axe articulé, dont la structure interne n'a pu étre reconnue, juxtaposé à des bractées qui semblent en étre dé- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 661 tachées, et entre lesquelles se trouvent des graines dont quelques-unes paraissent attachées à ces bractées; l'auteur est porté à y voir une fructification femelle de Calamodendrée, qu'il désigne sous le nom d'Arthropityostachys Williamsonis. Pour les Sphénophyllées, M. Renault ajoute à ses études antérieures quelques observations complémentaires, touchant notamment les fructi- fications, qui lui paraissent démontrer formellement l'hétérosporie des Sphenophyllum ; il regarde ceux-ci, d’après l'ensemble de leurs carac- tères, comme constituant un type à part, qui ne saurait être rapproché ni des Sigillaires, ni des Lépidodendrons, pas plus que des Calamariées, et n'offrirait quelque rapport qu'avec les Rhizocarpées, avec les Selvi- niées en particulier. Il ne mentionne, parmi les Lycopodinées, que des Lépidodendrons, provenant du Culm d'Esnost ou de Polroy, et représentées par des tiges à structure conservée dans lesquelles il a reconnu deux formes spéci- fiques nouvelles, Lepidodendron Baylei et Lep. esnostense. Il revient, pour les Sigillariées, séparées par lui des Lycopodinées, àla division d'autrefois en quatre genres distincts: RAytidolepis et Favula- ria, formant le groupe des Sigillaires à écorce cannelée, dont la struc- lure est encore incertaine, Clathraria et Leiodermaria, formant le groupe des Sigillaires à écorce lisse, auquel appartiennent les échantil- lons classiques à structure conservée fournis par les gisements d'Autun. Les différences de structure reconnues par lui entre l'écorce du Cla- traria Menardi (Sigillaria elegans de Brongniart) et celle du Leio- dermaria spinulosa lui paraissent légitimer la division de ce dernier groupe en deux genres, bien que, comme il le rappelle, on ait observé sur cerlaines tiges le passage des cicatrices foliaires rapprochées, portées Sur des mamelons saillants, qui caractérisent les Clathraria, aux cicatrices espacées, sans mamelons apparents, caractéristiques des Leiodermaria. Une nouvelle étude des feuilles de Sigillaires a montré à M. Renault que le bois centrifuge qu'on observe dans le cordon foliaire Jusqu'à sa sortie de la tige ne semble pas se continuer dans la feuille, où il serait remplacé par une gaine formée de cellules cambiformes et vasiformes, primitivement considérées par lui comme des éléments ligneux à développement centrifuge ; au contraire, dans les feuilles sou- lerraines, c'est-à-dire dans les organes appendiculaires des Stigmaria, le faisceau demeure diploxylé comme dans sa portion caulinaire. L'examen de divers échantillons de Stigmaria, dont l'un en particulier à offert une structure remarquablement analogue à celle d'une tige de Clathraria Brardi, confirme d'ailleurs M. Renault dans l'idée que la plus grande partie de ces Stigmaria sont des rhizomes et non point des racines. Il est disposé, en fin de compte, à admettre la nature cryptoga- 662 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mique des Sigillaires cannelées, chez lesquelles les cicatrices des épis ‘seraient, suivant lui, toujours insérées en dehors des files verticales de feuilles, tandis qu’il regarde les Sigillaires à écorce lisse, dont les épis lui paraissent axillaires, comme tendant vers les Cycadées. Le genre Sigillariopsis formerait, d'autre part, un trait d'union entre elles et les Cordaitées. C'est également dans une situation intermédiaire, entre les Crypto- games et les Poroxylées, que l'auteur range les Heterangium, auxquels il réunit les petites tiges décrites antérieurement par lui comme Lycopo- dium punctatum et Lyc. Renaulti,et dont il fait connaitre en outre une espèce nouvelle, Het. bibractense; il regarde d'ailleurs comme inadmis- sible l'interprétation de Williamson, qui a classé les Heterangium parmi les Fougères, d’après la constitution des pétioles portés par eux. Il laisse de méme indéterminée la place à attribuer aux Dolerophyllum, bien qu'il ne lui semble guère douteux qu'il faille leur rapporter, comme fructifications måles, des disques charnus, creusés de nombreuses logettes tubuleuses renfermant de gros grains de pollen ovoïdes, s’ouvrant par un opercule longitudinal ; il a observé dans la chambre pollinique de certaines graines, du genre Ætheotesta, des grains semblables, divisés en un très grand nombre de cellules, qu'il suppose avoir pu produire des anthérozoïdes, auquel cas on aurait là un mode de fécondation inter- médiaire en quelque sorte entre ceux qu’on observe aujourd’hui chez les Cryptogames vasculaires et chez les Gymnospermes. Quant aux Poroxylées, déjà étudiées par lui avec la collaboration de M. Bertrand, M. Renault n'hésite pas à les regarder comme des Gym- nospermes inférieures, moins éloignées des Cryptogames vasculaires que ne le sont les Cycadées actuelles. Sous l'appellation de Cycadoxylées sont réunies, d'une part des em- preintes de frondes cycadéennes, comme le Sphenozamites Rochei et un Pterophyllum nouveau, Pt. Cambrayi, d'autre part des tiges à strut- ture conservée comme les S à côté desquels l'auteur place les Médullosées, comprenant les Medullosa avec deux espéces, dont une nouvelle, et le Colpozylon æduense ; il est porté à penser que les Ti- tanophyllum pourraient être les feuilles des Colpoæylon, et les affinités cycadéennes de ces tiges ne lui permettent pas d'admettre qu'elles aient pu porter, comme l'ont annoncé Schenk et le comte de Solms, les pé- tioles qu'il a désignés sous le nom de Myelopteris et qui appartiennent à des Fougères marattioides. Un nouveau genre est établi en outre, sous le nom de Ptychoxylon, pour une tige à cylindre ligneux formé d'une bande sinueuse discontinue -de bois exclusivement centrifuge, émettant des cordons foliaires diploxylés. Enfin, M. Renault fait connaître un type trés intéressant de fructifications, constituées par des axes garnis REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 663 latéralement de bractées laciniées, dont chacune porte à sa base deux petites graines ; ne voulant pas sans doute créer un nom générique nou- veau et, bien que rapprochant ces inflorescences de celles des Zamiées plutót que des carpophylles de Cycas, il les classeà cóté de ceux-ci dans le genre Cycadospadix, sous le nom de Cyc. milleryensis. Pour les Cordaitées, les gisements d'Autun n'ont guére donné lieu, en fait d'observations nouvelles, qu'à la découverte de petits bourgeons glo- buleux, désignés sous un nom générique nouveau, celui de Cordaiopsis, et d'une nouvelle forme spécifique de tige à large moelle, à anneau ligneux peu épais, Cordaixylon permiense. Les Coniféres sont représentées, en empreintes, par plusieurs espèces de Walchia, dont l'une est nouvelle, par des feuilles détachées de Dicranophyllum, par une nouvelle espèce de Trichopitys, à segments foliaires nombreux, divariqués, et par un intéressant fragment de ra- meau, garni de feuilles aciculaires rappelant celles de diverses Abiéti- nées, auquel M. Renault a donné le nom de Pinites permiensis : il faut également citer une assez curieuse inflorescence, Antholithus permien- sis, qui ressemble fort au Schützia anomala du Permien d'Allemagne. Quant aux bois, ils comprennent deux types génériques nouveaux, Hapaloxylon, à bois secondai e uniquement composé de parenchyme ligneux, à rayons médullaires simples, à liber trés développé, formé de couches concentriques alternantes de tubes grillagés et de cellules libé- riennes, et Retinodendron, à bois constitué par des trachéides ponc- tuées, à liber trés épais, composé de zones concentriques de canaux résineux et de cellules sclérifiées, alternant régulièrement; il a été observé en outre plusieurs échantillons de Cedroxylon, constituant une espèce nouvelle, Cedr. varollense. Enfin, aux graines de Gymnospermes déjà décrites par Brongniart ou par lui-même, et dont une partie appartiennent aux Cordaitées, M. Re- nault ajoute quelques formes spécifiques nouvelles se rattachant aux genres Cordaicarpus, Rhabdocarpus, Trigonocarpus, Colpospermum, Tripterospermum et Hexagonocarpus. En terminant cette étude des Cryptogames vasculaires et des Gymno- Spermes du bassin d'Autun, l'auteur insiste sur l'intérét que présentent les nombreuses formes qui semblent, d’après la structure de leurs tiges, S'échelonner entre les Cryptogames et les Gymnospermes sans qu'on Sache toujours où les placer, le bois centripète constituant un caractère Cryptogamique, et le bois centrifuge un caractère phanérogamique : le bois phanérogamique aurait apparu d'abord dans le rhizome, ensuite dans la tige, pour s'étendre de là au cordon foliaire dans sa région cau- linaire, puis dans la feuille elle-méme, et la disparition graduelle du bois cryptogamique se serait opérée dans le méme ordre. Il semble tou- 664 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tefois qu'il faille attendre des découvertes ultérieures pour être assuré de la concordance des caractères des organes reproducteurs avec ceux fournis par la constitution de l'appareil libéroligneux. Les Cryptogames cellulaires, dont la description fait l'objet de l'une des parties les plus nouvelles et les plus intéressantes de l'important travail de M. Renault, ont été, pour une part notable du moins, rencontrées par lui, soit à l'état parasite dans les bois, les écorces ou les macrospores des Lépidodendrons du Culm, soit dans les coprolithes de la formation permienne. Tel est le cas, notamment, des Champignons, représentés d'abord par des mycéliums d'affinités indéterminables, décrits sous le nom de Phellomycetes dubius, puis par des masses protoplasmiques trés analogues aux plasmodes des Myxomycètes, désignées par le nom de Myxomycetes Mangini,ces deux formes observées, concurremment avec des oospores de Chytridinées, dans des écorces de Lépidodendrons. C'est aussi aux Chytridinées que paraissent devoir être rapportés des fila- ments mycéliens, simples ou ramifiés, portant des spores ovoides, el dé- nommés Oochytrium Lepidodendri. Aux Mucorinées appartiennent des thalles, tantôt stériles, comme le Mucor combrensis, tantôt sporifères, comme les Paleomyces gracilis et Pal. majus. Les Urédinées sont re- présentées par une téleutospore, rencontrée dans l'intérieur d'une ma- crospore de Lépidodendron, et nommée par l'auteur Teleutospora Mil- loti. Enfin des filaments mycéliens cloisonnés ont été observés dans certains coprolithes, sans qu’il fût possible de déterminer à quelle fa- mille ils appartiennent; ils sont désignés sous le nom de Mucedites stercoraria. M. Renault a découvert en outre, dans un de ces coprolithes, une Algue formée de petites colonies de quatre cellules chacune, englobées dans une masse de gélose ; il lui a donné le nom de Gloioconis Borneti, la rapprochant du genre Glæocapsa de la famille des Nostocacées, dans :aquelle elle constituerait un type générique nouveau. ll a créé égale- ment un nouveau nom de genre, celui de Lageniastrum, pour une autre Algue, qui tapisse parfois l'intérieur des macrospores de Lépidodendrons du Culm, et se présente sous la forme de thalles sphériques ou lenticu- laires régulièrement répartis dans une membrane gélosique tantôt con- tinue, tantôt contractée en un fin réseau à mailles polygonales dont ces thalles occupent les nœuds; il la rapporte aux Cénobiées et, dans cette famille, à la tribu des Hydrodictyées, à raison de ses analogies avec les Cœlastrum. C’est également des Cénobiées que M. Renault rapproche aujourd'hui, mais sans pouvoir toutefois les ranger parmi elles, les Algues qu'il a découvertes dans les bogheads et dont les thalles ont, par leur accumu- lation, formé ces couches de combustibles, savoir le Pila bibractensts REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 665 du boghead d'Autun et le Reinschia australis du boghead d'Australie, dont il a déjà été parlé dans cette Revue (1); après les avoir primitive- ment comparées aux Gomphosphériées, il a reconnu qu'au lieu d'un. thalle plein, elles avaient un thalle creux à l'intérieur comme celui des Cœlastrum, mais non perforé. Dans les schistes inférieurs aux bogheads, il a trouvé une nouvelle espéce de Pila, à thalles plus petits, P. minor ; une autre encore, P. scotica, se montre dans les bogheads d'Écosse, accompagnée de ces corps jaunes que MM. Bertrand et Hovelacque re- gardent comme des Myxomycètes et désignent sous le nom de Bretonia. Les bogheads anglais ont offert à M. Renault un autre type d'Algues globuleuses, à thalle discontinu, rappelant davantage celui des Colas- irum et qui constitue un genre nouveau, le genre Thylax. Enfin, dans les bogheads du Culm de la Russie centrale, il a observé, avec une qua- trième espèce de Pila, P. Karpinskyi, un type tout différent, repré- senté par des thalles discoides formés de rameaux articulés, plusieurs fois dichotomes, rappelant un peu les Chætophora ; il le désigne sous le nom de Cladiscothallus Keppeni. Quant aux Bactériacées, le chapitre qui leur est consacré n'est, pour la plus grande partie, que la reproduction, avec quelques développements, d'un travail antérieur dont il a été donné ici méme une analyse dé- taillée (2). Il y a lieu de mentionner seulement les observations relatives aux Bactéries coccoides, Micrococcus Zeilleri, qui se montrent adhé- rentes aux cuticules de Bothrodendron de la Russie centrale et les ont parfois perforées. Enfin M. Renault a consiaté que trés souvent, aprés avoir détruit plus ou moins complètement les tissus, les Bactéries s'é- taient groupées en zooglées sphériques, parfois séparées encore les unes des autres par des restes de parois cellulaires, et dont chacune a formé le centre d'une cristallisation rayonnante d'aiguilles siliceuses, donnant naissance à des sphérolithes. Les concrétions siliceuses à structure ra- diée qu'on observe en grand nombre dans certaines couches permiennes des environs d'Autun auraient ainsi pour origine une action bactérienne. R. ZEILLER. Beitræge zur Kenntniss der Medulloseæ. Nach Mitteilun- gen und älteren Abbildungen von O. Weber, nachträglich bear- beitet von D* J. T. Sterzel (Contributions à la connaissance des Médullosées). Chemnitz. In-8°, 102 pages, 34 fig. dans le texte, 9 pl. (XIII. Bericht d. naturwiss. Gesellschaft zu Chemnitz). Les Médullosées constituent l'un des groupes les plus litigieux de la (1) Bull. Soc. bot. de Fr., t. XXXIX, 1892, Revue bibliogr., pp. 44-46. (2) Ibid., t. XLII, 1895, Revue bibliogr., pp. 676-671. 666 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. flore fossile, leur place demeurant incertaine entre les Cryptogames vasculaires d’une part et les Gymnospermes de l’autre. Elles ont fait, dans ces dernières années, l’objet de recherches nouvelles, parmi les- quelles il faut rappeler d’abord une importante étude de Schenk, analysée dans cette Revue (1), et qui concluait à leur classement comme Cryptogames. Schenk, et aprés lui le comte de Solms-Laubach ont annoncé en outre qu'à certaines tiges de Medullosa venaient s'attacher, en dépendance directe avec elles, les pétioles décrits par M. B. Renault comme M yelopteris (Med. elegans Cotta) et regardés par lui comme appar- tenant à des Fougères marattioides. Enfin, dans la deuxième partie de la Flore fossile d'Autun, le dernier travail où il ait été parlé des Médul- losées, M. B. Renault les a classées comme Gymnospermes, parmi les Cycadoxylées, en maintenant l'attribution des Myelopteris aux Fougères. Si le travail de MM. Weber et Sterzel laisse en suspens la question de la place à donner aux Médullosées, queslion qui ne pourra étre résolue que par la découverte d'organes fructificateurs, il ajoute du moins à nos connaissances un grand nombre de faits importants, et l'on ne peut que regretter que M. O. Weber, qui avait entrepris cette étude il y a plus de quinze ans sous la direction de Schenk et avait préparé la plupart des dessins, ait été forcé par la maladie d'en ajourner indéfiniment la publication, qui n’a lieu aujourd'hui que grâce à l'heureuse intervention de M. Sterzel. Les divers types spécifiques de tiges étudiés dans ce travail sont les Medullosa stellata, Med. porosa, Med. Solmsii et Med. Leuckarti, chacun d'entre eux comprenant plusieurs variétés; mais il se peut que les différences qui existent entre celles-ci, ou méme entre certaines de ces espèces, tiennent simplement à des différences d'àge, ou à des diffé- rences, soit dans la position, soit dans la nature des membres auxquels correspondent les échantillons étudiés. Chez les unes comme chez les autres, on observe toujours, dans la région centrale, des stèles de petit diamètre, n'ayant parfois que l'importance de faisceaux isolés, et à la périphérie un ou plusieurs cercles concentriques de stéles plus déve- loppées, aplaties ou sinueuses, tantót séparées, tantôt confluentes. Toutes ces stèles sont constituées de même : une moelle centrale, renfermant des groupes plus ou moins nombreux de trachéides primaires, spiralées ou rayées, et entourée d'un bois secondaire centrifuge formé de tra- chéides à ponctuations aréolées, avec larges rayons médullaires. Sur les stéles périphériques, ce bois secondaire est genéralement plus déve- loppé du côté externe que du côté interne, et acquiert parfois une épaisseur considérable : chez certaines variétés de Med. stellata et, à ce (1) Bull. Soc. bot. de Fr., t. XXXVI, 1889, Revue bibliogr., pp. 152-154. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 667 qu'il semble, chez le Med. Solmsii, qui, lui, représenterait peut-être une racine ou un rhizome, ce bois secondaire se montre formé de plusieurs. zones consécutives dont chacune est pourvue de liber sur son bord externe, offrant ainsi une ressemblance frappante avec les anneaux libé- roligneux successifs des Cycas. Ii est naturellement impossible d'analyser ici toutes les observations de détail contenues dans le travail de MM. Weber et Sterzel, mais le point capital à signaler est la démonstration positive qu'il apporte du fait annoncé par Schenk et par le comte de Solms, à savoir la dépen- dance des Medullosa et des Myelopteris : les restes de pétioles qui ont été trouvés encore attachés aux tiges de Med. Leuckarti présentent, en effet, dans tous les détails de leur constitution, les caractéres du Myel. Landrioti. La marche des faisceaux foliaires n'a pu encore être complè- tement étudiée, mais il semble qu'ils prennent naissance dans la moelle des stèles périphériques, où ils se rattacheraient aux faisceaux de bois primaire. Sur certains échantillons particulièrement bien conservés, M. Sterzel a remarqué, entre la portion primaire centripéte et le liber des faisceaux de ces pétioles, des éléments dans lesquels il est porté à voir du bois secondaire centrifuge, sans pouvoir toutefois rien affir- mer à cet égard. Il regarde, en tout cas, ces pétioles comme offrant par leurs faisceaux collatéraux, plus d'affinités avec les Cycadées qu'avec les Fougéres, ce qui est d'accord avec les affinités cycadéennes si accentuées des tiges. Toutefois, la disposition relative des stéles caulinaires, la facon dont elles s'anastomosent entre elles, ainsi qu'on l'a reconnu sur le Med. Leuckarti, ne laissent pas de rappeler singuliérement la disposition et les anastomoses mutuelles des stèles des tiges de Fougères arborescentes du genre Psaronius. M. Sterzel n’a pas trouvé de feuilles attachées à ces pétioles, mais il signale la découverte qui a été faite de grandes frondes d'un Callipteris particulier, à rachis garni de pinnules cyclopté- roides, disposées tout autour d'une tige de Medullosa qui semblait encore en place. Il se demande s'il ne faudrait pas regarder ces Callipteris, de méme que les Alethopteris, Odontopteris et Nevropteris que MM. Grand” Eury et Renault ont trouvés en rapport direct avec les Myelopteris, comme des Cycadées à frondes filicoides plutôt que comme des Fougères, ces frondes ne s'étant jusqu'à présent pas montrées fructifiées. La question de l'attribution des Médullosées demeure donc aussi indé- cise que jamais, et M.Sterzel se demande, en terminant, s'il ne faudrait Pas voir en elles un groupe particulier de plantes intermédiaire entre les Cycadées et les Fougéres, mais plus rapproché sans doute des pre- mières que des secondes. R. ZEILLER. 668 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sur l'attribution du genre Vertebraria; par M. R. Zeiller (4 pages in-4*, extrait des C. R. de l'Académie des sciences, 23 mars 1896). Le genre Vertebraria, créé en 1839 par Royle, a, depuis cette époque, exercé la sagacité des paléobotanistes, sans qu'on ait pu arriver à une interprétation définitive. Constitué par des axes simples ou ramifiés, présentant à leur surface des sillons, les uns longitudinaux, les autres transversaux, il a été rapporté, par certains auteurs, aux Sphénophyllées, ce qui est insoutenable, par Bunbury à des racines de végétaux non précisés par lui. Feistmantel y avait vu les rhizomes ou les racines d'une plante sur la nature de laquelle il ne se prononçait pas, tout en la considérant comme étant trés probablement une Équisétinée. Jusqu'à présent, ces fossiles n'avaient été observés que dans l'Inde, dans la formation des Lower Gondwanas, et en Australie dans les couches de Newcastle. M. Zeiller les a trouvés récemment assez abondants parmi les échantillons rapportés par M. L. de Launay, du Transvaal (dépóts permotriasiques appartenant à l'étage de Beaufort). Ils y sont, de méme qu'en Australie et dans l'Inde, associés à de trés nombreuses empreintes de Glossopteris, et, comme il ne s'y rencontre que fort peu de débris d'autres plantes, il y avait lieu de se demander si cette association des Vertebraria et des Glossopteris n'était pas l'indice d'une dépen- dance mutuelle. En effet, la présence de racines, sur certains spécimens de Verte- braria du Transvaal, a montré à M. Zeiller que ce sont bien des rhizomes. Il a constaté, en outre, qu'ils sont formés d'un axe central muni d'un nombre variable d'ailes longitudinales, s'anastomosant deux à deux de distance en distance, offrant par suite de la ressemblance avec ce qu'on observe chez certaines Fougères vivantes, mais avec un écartement irré- gulier des feuilles, tel qu'on en voit chez quelques autres, les Oleandra notamment. M. Zeiller a été assez heureux pour observer quelques faits permettant de rattacher ces rhizomes aux Glossopteris, un, en particu- lier, absolument probant : sur un Vertebraria, présentant une cannelure transversale plus accentuée que d'habitude et offrant l'aspect. d'une cicatrice foliaire, il a pu découvrir un groupe de faisceaux partant de cette anastomose des ailes longitudinales, le poursuivre à l'extérieur et le voir s’y continuer comme nervure médiane d'une feuille de Glosso- pteris incomplètement conservée, mais nettement reconnaissable. Les Vertebraria ne sont donc autre chose que les rhizomes des Glos- sopteris. Ce genre de Fougéres, si important par le róle considérable qu'il a joué dans la flore d'une des deux grandes provinces botaniques de la fin des temps primaires, possédait, avec des rhizomes ailés très REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 669 analogues à ceux du Struthiopteris germanica, un port qui devait rap- peler quelque peu celui des Oleandra; il émettait vraisemblablement des rhizomes munis d’abord de feuilles écailleuses, et ne portant qu’au bout d’un certain temps des feuilles normalement développées; il est probable aussi qu’il y avait passage graduel des unes aux autres. P. Fuicuer. Etude sur quelques plantes fossiles, en particulier Vertebraria ct Clossopteris, des environs de Johan- nesburg (Transvaal); par M. R. Zeiller. In-8° de 30 pages et 4 planches. Extrait du Bulletin de la Société géologique de France, 9° série, t. XXIV, p. 349-378, pl. XV-XVIII, 1896. L'auteur de ce travail, aprés avoir donné quelques détails sur la pro- venance des échantillons, en fait une étude paléobotanique complète ; il revient sur la question des Vertebraria et des Glossopteris, en appuyant d'observations plus étendues et de figures les conclusions de sa Note des Comptes rendus; puis il étudie les trois Glossopteris rencontrés, Browniana Brongniart, indica Schimper et angustifolia Brongniart; il établit Pidentité du Gloss. communis Feistmantel et du Gloss. indica auquel il doit être réuni spécifiquement. Les autres fossiles végétaux sont un Sphenopteris douteux, un Phyllotheca probablement nouveau, le Næggerathopsis Hislopi Bunbury, dont M. Zeiller a pu préparer des fragments d'épidermes qu'il figure; ils témoignent d'une certaine affi- nité de la plante avec les Cycadées, auxquelles la rattache aussi sa ner- vation, alors que la forme de la feuille la rapprocherait plutôt des Cordai- tées; enfin on a trouvé deux graines dont il n'a pas été possible d'établir les affinités. L'ensemble de cette petite florule accuse, au point de vue de son âge, un caractère permo-triasique. P E. Remarques sur la flore fossile de l'Alfai, à propos des erniéres découvertes paléobotaniques de MM. les D^ Bodenbender et Kurtz dans la République Argentine: par M. R. Zeiller. 22 pages in-8*. Extrait du Bulletin de la Société géologique de France, 3* série, t. XXIV, p. 466-487, 1896. M. le D* Bodenbender a découvert récemment, dans la sierra de los Llanos (République Argentine), le genre Glossopteris non encore signalé en Amérique; en méme temps, M. le D" Kurtz et lui, par leurs explora- tions, par l'étude des fossiles végétaux des couches charbonneuses de la République, ont étendu et fortifié, pour l'Argentine, les conclusions auxquelles avait été amené M. R. Zeiller par l'étude des fossiles végétaux des couches de charbon de Rio Grande do Sul, notamment en ce qui concerne l’âge permien des dépôts examinés. A côté de la découverte 670 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des Glossopteris en Amérique, il en est une autre fort intéressante, celle de beaux échantillons de Rhipidopsis ginkgides, espèce décrite par Schmalhausen et trouvée par lui dans les couches de la Petschora, au milieu d'une flore qu'il rapportait au Jura brun, synchronique, suivant lui, de celles de l'Altai et de la Tongouska, considérées par lui comme appartenant à.ce méme niveau. M. Zeiller s'est trouvé par suite amené à discuter ces attributions; il démontre que les couches de la Petschora doivent être rapportées au Permien; quant à celles de l'Altai et de la Tongouska, elles lui semblent de méme âge et certains indices de Lépi- dodendrées paraissent de nature à confirmer leur attribution au Paléo- zoique ; toutefois, pour lui, la question reste encore un peu douteuse el il faut attendre une étude plus compléte sur de plus nombreux échan- tillons pour la trancher. Quant à la flore à Glossopteris, prise dans sa . généralité, on ne saurait, comme on l'a fait souvent, lui attribuer un caractère secondaire, « les types vraiment secondaires n'y tenant qu'un rôle effacé, et n'apparaissant pas plus tòt dans l'Inde ou en Australie que dans l'hémisphére boréal. » P. FLICHE. La circulaire suivante a été adressée à tous les membres de la Société : Paris, le 9 janvier 1897. Monsieur et cher confrere, L'auteur bien connu dela Flore de l'Ouest de la France, James Lloyd, décédé à Nantes le 10 mai 1896, a légué à la ville d'Angers sa fortune et ses collections scientifiques, en stipulant pour celles-ci des clauses particuliéres rédigées dans les termes suivants : L'herbier sera conservé dans sa disposition actuelle et déposé dans une salle spéciale et, si l'on y met d'autres herbiers, j'exige que ceux-ci soient enfermés dans des boites (non dans des cartons) et empoisonnés au sublimé, comme le mien. Il formera une collection spéciale qui ne pourra en aucun cas étre aliénée en faveur d'autres collections. La bibliothèque formera également une bibliothèque spéciale placée dans le bâtiment de l’herbier et ne pourra pas être confondue avec une autre biblio- thèque. Ü Le Maire de la ville d'Angers, sur la présentation de trois candidats pro- posés par la Société botanique de France, nommera un conservateur charge de l'entretien de l'herbier, de la bibliothéque, et qui recevra un Araitement d'au moins 3000 francs sur les revenus que je laisse. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 671 : Je désire que ce poste soit confié, en dehors de toute considération de grades universitaires, à un botaniste humble, ami de la nature, voué au progrès de la science que j'ai aimée et cultivée. Si ce legs est fait à la ville d'Angers, c'est en souvenir et honneur de Bastard, Desvaux et surtout de Boreau, qui ont illustré la botanique dans l'Ouest de la France. Les revenus que je laisse seront intégralement consacrés, après le prélèvement du traitement du con- servateur, à l'entretien et à l'augmentation de l'herbier et de la bibliothéque ci-dessus désignés, au perfectionnement de la Flore de l'Ouest de la France, que j'ai commencée. Une somme de 2000. francs servira annuellement à cet entretien et aux différents achats qui pourraient être faits, et le surplus, s'il y en a, sera ajouté au traitement du conservateur. Nous avons reproduit, dans leur teneur exacte, les clauses ci-dessus, afin de faire connaitre d'une façon précise les volontés du testateur. — M. le Maire d'Angers, par lettre adressée à notre Président, en date du 27 décembre dernier, et à laquelle était jointe une copie du testament de J. Lloyd, demande qu'on lui envoie la liste des trois candidats, parmi lesquels il devra choisir le conservateur à nommer. La Société a décidé, dans la séance du 8 janvier dernier, qu'elle acceptait la mission qu'on la sollicite de remplir; mais, avant de faire la présentation demandée, et afin de permettre à un plus grand nombre de candidatures de se manifester, nous vous prions, Monsieur et cher con- frére, de nous aider à répandre le plus possible la nouvelle de l'emploi créé par le testament du botaniste nantais, en la communiquant, dans le cercle de vos relations, à toutes les personnes que vous jugerez devoir S'y intéresser, Les candidats devront adresser leur demande, accompagnée d'une indication succinete de leurs titres, AVANT LE 15 MARS PROCHAIN, à M. le Président de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, à Paris. Veuillez agréer, Monsieur et cher confrére, l'assurance de nos sen- timents très distingués. Le Secrétaire général, E. MALINVAUD. Vu par le Président : Max. COR NU, Professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle. 672 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOUVELLES (15 janvier 1897.) — Dans la séance publique annuelle que l'Académie des sciences a tenue le lundi ?f décembre 1896, le prix Desmaziéres a été décerné à notre excellent confrére M. Émile Bescherelle, qui se trouve ainsi lauréat de l'Institut pour la troisième fois. M. Flagey a obtenu un encou- ragement pour ses intéressantes recherches sur la flore des Lichens d'Algérie. M. B. Renault, l'auteur bien connu par de nombreux et im- portants Mémoires de paléobotanique, a obtenu le prix Saintour, pour ses recherches sur les Dactériacées fossiles. — Notre confrère M. Hua, l'un des secrétaires de la Société, a été nommé, par arrété ministériel en date du 7 décembre dernier, prépa- rateur de botanique à l'Ecole des Hautes-Etudes du Muséum. — Par suite du décés de l'abbé Faure (voy. plus haut, p. 540), l'im- portant herbier de ce botaniste est mis en vente; il se compose de 120 forts paquets, serrés chacun par une double sangle et portant exté rieurement l'indication des genres qu'ils renferment. On y trouve, non seulement la flore compléte du Dauphiné, mais un nombre considérable de plantes d'Europe et d'Algérie, environ 12000 espéces. — S'adresser, pour traiter, à M. Joseph Giraud, rue du Lycée, 8, à Grenoble. — Un voyageur naturaliste, M. Marc de Mathan, se propose d'explo- rer la région Andine de la république de l'Équateur et de former des collections numérotées des plantes de ce pays. Il fera les recherches et les récoltes spéciales qu'on pourra lui demander dans le domaine de la Botanique. — S'adresser à son correspondant, M. Oberthur, à Rennes. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 4077. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MOoTTEROZ, directeur. Bul. Soc. bot. de France. D B. Herincg del et lith. ORNITHOCHILUS DELAVAYT ( sp. nov) Imp. Edouard Bry, Pari: ULAN Bull. Soc. bot de France. Vol. X LI | c D B. Herincq del. et lith. Imp. Rod Bey Pans, ONIA JAPONICA,. Maximowiez TABLE DES MATIÈRES (surre). (Voyez le commencement page 2.) Chabert.............. Sur le Tetragonolobus Requieni Fisch. et Mey. d'Algérie...... Glos.................. Observations afférentes aux Erodium cicutarium et precoz et à l'Ecballium Elaterium................................. À. Chatin............ Truffes (Terfaz) de Grèce, Terfezia Gennadii................. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Recherches sur la localisation des alca- loïdes dans les Solanacées; Ph. Molle. Étude de quelques caractères anatomiques des Graminées de l'Amérique du Nord; Th. Holm......, ns... Sur les mycorhizes du Listera cordata ; R. Chodat.....,...,................ Hypertrophie etanomalie nucléaires cau- sées par le parasitisme végétal; F. Ca- De l'influence des courants électriques sur la décomposition de l'acide carbo- nique chez les végétaux aquatiques; Thouvenin............. Sur des Bactériacées de la Pomme de terre; E. Roze sn nomme ss... ss... ence tst ttt t n erts ctt t nm Espéces nouvelles de Micromycètes : FL Tassi..... / Sylloge Fungorum, Appendix; Saccardo.. ur une nouvelle Bactériacée de la Pomme de terre; E. Roze.,.... numération des Lichens de rì e Anno- ile Anno- í bon; Nylander......... : es Lichens de preset eene ute lander s environs de Paris; Ny- Notice sur quinze Lichens la flo chotomiques LUUD! et des figures, fasc. 2; l'abbé Harmand sures, : No vllo Flore des Lichens pour la dé- Tmination facile des espèces sans 618 619 620 620 621 622 623 623 624 624 626 626 627 627 627 627 628 630 631 Essai sur le genre Calymperes; Besche- relle Remarques sur la nomenclature bryolo- gique; Le Jolis................,.,... Index bryologicus, etc.; Paris.......... Ce qui était appeié feuille (Folium) par les anciens botanistes, etc. ; E. Roze. Les noms de genre; O. Meyran......... La pseudo-priorité et les noms à bé- quilles; Levier..........,.......... Illustrationes Plantarum Europe rario- rum; Rouy............... sn... Centaurea ferulacea n. sp. et Aponoge- ton Lorie n. sp.; Martelli......... - Prodromus Flore Colchice ; N. Albow.. Flore de Vendée; Douteau............. Catalogue des plantes vasculaires et spon- tanées du département de la Vendée ; Pontarlier et Marichal............... Annotations et additions aux flores du Jura et du Lyonnais, etc.; A. Magnin. Flore des Alpes maritimes, volume Il; Burnat ........... eomm nn nn Questions de nomenclature; John Briquet. Essai de Catalogue des noms arabes et herbères de quelques plantes, etc.; F. eot stets] taret ttt s n Foureau................ ss... Société pour l'étude de la flore franco- helvétique, cinquième Bulletin....... Herbarium Rosarum, 2° fascicule; D* Pons et H. Coste.......,............ . Étude historique sur le Haricot commun; Gibault.................. sors Dichogamie protérandre chez le Kentia Belmoreana; Daveau........... e «enn Études sur la flore fossile de l'Argonne; P. Fliche..................... ereid Bassin houiller et permien d’Autun et d'Épinal; B. Renault............... Contributions à la connaissance des Mé- dullosées; Sterzel................... Sur lattribution du genre Vertebraria; Zeiller Études sur quelques plantes fossiles, en particulier Vertebraria et Glossopteris, des environs de Johannesburg ; Zeiller. nn sss Microscope et sans réactifs; Boistel... 632 | eilles nes Mooreani; Zahlbruckner... .. .. 632 | Remarques sur la flore fossile de l'Altai; CR Zeiller..... MM e.s.. CULARE (Testament de J. Lloyd)....... NN TETE EEE EEEEEEEEEEEEEEEE NOUVELLES ee9»9o2999092*:999*29** 611 668 669 © [^ A — ENS : SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1897 8 et 22 janvier. 9 avril. 9 et 23 juillet. 12 et 26 février. 14 et 28 mai. 12 et 26 novembre. 12 et 26 mars. 25 juin. 10 et 24 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangéres à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2? sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. —Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de botanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l’abonné. AVIS Les notes oucommunications manuscriles adresséesau Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l’année même de leur publication pourront être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s’y rattachent. —— MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun Cas; aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. Il en résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XL (1893) ou d'une année antérieure, on doit faire l'ac- quisitior du volume entier. — Aucune réclamation m'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, ete., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. O [^ sisi 4077. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MOoTTEROZ, direct. BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ` ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-TROISIÈME (Troisieme série. — TOME Ill) 1596 Séances de Décembre 1896. PARIS AU SIEGE DE LA SOCIETE RUE DE GRENELLE, 84 Publié en juin 1897. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTE POUR 1897. President : M. Max. CORNU. Vice-presidents : MM. Franchet, Daguillon, Maugeret, Mouillefarine. Secrétaire général : M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. Hua, Jeanpert. MM. Guérin, Lutz. Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil : MM. Bureau, MM. Costantin, MM. Morot, Camus (F.), Danguy, Van Tieghem, Camus (G.), Guignard, Vilmorin (H. de), A. Chatin, Hue (abbé), Zeiller. Tarif des tirages à part. ] z 500 NOMBRE DE FEUILLES. es etn. | memet. vam. | xeur. Une feuille (46 pages), réimposition, papier, lirage, fr. e fr. c. fr. c. fr. e fr. e plinre, piqüre et enveloppe de conleur. . . . . 8 50 9 50 11 » 15 » 24 » Trois quarts de feuille (19 pages). . . . . .. " 8 » 9 » 10 50 14 » 22 » Demi-feuille (8 pages). . ........,.. 5.» 6 » 8 » 42 » 18 » Quart de fenille (4 pages . . ....... ... 4 » 5 » 7 9 » 14 » 2» feuille en sus de la première. . . . . rh 7 50 8 50 9 50 12 » 18 » Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . . 7 >» 8 » 9 » 44 50 46 » Demi-feuille en sus d'une feuille, . . . . .. .. 4 o» 5 » 6 50 8 50 14 >» Quart de feuille ones 3 » Áo» 6 » Q8» 12 >» La composition d'un titre d'entrée spéciald'une demi-page est de 1 franc. . La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plns les frais de tirage et de papier. La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonees, est de titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 francs si le titre est fait senlement pour | ture. En plus les frais de tirage et de papier. 9 francs si le a couver- S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 50. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraînant une modification dans la disposition des pages e Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. \ SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. M. Hua, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 27 novembre, dont la rédaction est adoptée. M. le Président, par suite de la présentation faite dans la dernière séance, proclame membre de la Société : M. l'abbé Moris, professeur aux Facultés libres de Lyon, présenté par MM. Fernand Camus et Malinvaud. M. le Président annonce ensuite deux nouvelles présenta- tions. M. le Seerétaire général donne lecture d'une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts annonçant que le Congrès des Sociétés savantes qu se réunit tous les ans à Paris, sous les auspices du Ministère, sera ouvert à la Sorbonne, en 1897, le mardi 20 avril pro- chain. Les personnes désireuses d'y prendre part devront se faire inscrire avant le 34 janvier. | M. Malinvaud donne lecture des communications suivantes adressées à ]a Société : NOTE SUR LA FLORE ESTIVALE DES HOHE TAUERN (AUTRICHE), par M. A. D'ALVERNY. Alasuite d'un séjour de plus d'un mois, qu'il m'a été donné de faire cet été (juillet-août 1896) dans les Alpes d'Autriche, on m'a demandé de donner ici la liste compléte des plantes déterminées et les quelques remarques faites sur leur station. Dans cette liste, 91 trouvera, communs ou rares, les représentants les plus carac- éristiques de la flore estivale de cette région ; je me suis astreint, T. XLIIL | - (SÉANCES) 43 674 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. en effet, à ne point faire de choix entre mes plantes, désirant avant tout garder la sincérité de l’impression, et conserver à ce petit document le seul intérêt qu’il puisse avoir sans doute, celui de donner une idée générale assez fidèle. Le village de Heiligen-Blut, dans le Móllthal (Haute-Carinthie), autour duquel s'étendaient mes herborisations journaliéres, est situé au cœur des Hohe Tauern, le dernier massif oriental des grandes Alpes, aprés lequel le relief s'abaisse brusquement. On est donc dans l'axe méme de la chaine, encore fort élevée : le Móllthal est précisément fermé au nord par le massif du Glockner (3800 mètres), point culminant des Hohe Tauern, et par l'immense gla- cier de la Pasterze, un des plus grands et des plus beaux d'Europe. Au point de vue géologique, on y peut distinguer quatre genres principaux de roches : 1° Le granite, ordinairement un peu gneissique, fortement chargé en feldspath (groupe du Hohe Sonnblick) ; > Les micaschistes et chloritoschistes primitifs (bien représentés surtout vers la frontiére du Tyrol); 3 Les serpentines et taleschistes serpentineux (groupe des Heiligen-Bluter-Tauern) ; 4 Les schistes calcaires, ou kalkglimmerschiefer (groupes du Glockner et du Gr.-Schober). De là découleront plusieurs faits phytostatiques intéressants, et d'autant plus saisissants que les derniéres roches, qui sont les plus puissantes dans le haut du Móllthal, sont interstratifiées dans celles non caleaires, et provoquent souvent un contraste brusque et trés net de végétation. Le village méme de Heiligen-Blut est à l'altitude de 1450 mètres, en pleine zone forestière par conséquent; mais les prés et les cul- tures (Lin, Orge, etc.) s'étendent depuis le bas de la vallée jusqu'à 1650 métres environ. Partout ou il n'y a ni cultures ni prés, régne la forét. Ce sont d'abord les grands Épicéas de Rhétie (Picea excelsa. Link var. mediogima Nyl.), qui forment de trés beaux massifs, surtout dans le basdu Móllthal, et montent à 1700 métres environ. Les Mélézes qui s'y mélangent restent seuls à leur tour jusqu'à un peu moins de 2000 métres. Plus haut, on trouve seule- ment quelques Pinus Pumilio, et là commence la région alpine proprement dite. Lorsque, vers 2400 mètres, on arrive sur les D'ALVERNY. — HERBORISATIONS DANS LA HAUTE-CARINTHIE. 615 éboulis au voisinage plus immédiat et plus fréquent des glaciers ou des grauds champs de neige, quelques plantes deviennent plus caractéristiques de cette région nivale; enfin, vers 2800 mètres, cesse à peu prés complétement toute végétation : seuls, Androsace glacialis, Sieversia reptans, Ranunculus glacialis et deux ou trois autres peuventse maintenir càet là, à cette altitude, sur les éboulis mouvants qui se présentent toujours dans cette zone. Bien entendu, l'on ne saurait prendre à la lettre les indications de station figurant sur cette liste. On le sait, la plupart des plantes de la région alpine descendent assez facilement, soit avec les ruis- seaux, soit surtout dans la région forestiére, et jusqu'au bas de la vallée. Certaines plantes existent méme aussi régulièrement et abondamment dans la région culturale que dans la région alpine. Enfin plusieurs des espèces que j'ai déterminées en juillet, assez haut dans la montagne, existent aussi au fond des vallées tout aussi abondantes, mais disparues, défleuries en cette saison. Tel est le cas, par exemple, du Primula farinosa. ll convient donc de ne considérer que comme une indication approximative les notations ci-aprés, à moins qu'elles ne soient précisées par le chiffre d'une limite d'altitude, ou que Ja localisa- tion soit assez incontestable pour pouvoir étre accentuée du signe! ABRÉVIATIONS. t Plantes particulièrement à noter, soit qu'elles attirent les re- gards par leur abondance, soit que, rares ou critiques, elles donnent de cette facon un trait particulier à la flore. Tt Plantes dont l'aire géographique ne s'étend pas aux Alpes CoR trales et occidentales ; ne se trouvant, en général, qu'à partir des Alpes rhétiennes. C Plantes de la région des cultures, ne montant au-dessus de 1650 ou 1700 mètres qu'accidentellement et dans les lieux habités. F Plante de la région forestière. A _— alpine. N — nivale. (X) Plante xérophile. w) — hygrophile. (--.) Plante non fleurie ni fructifice. 676 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. Quelques stations ont été indiquées pour les plantes intéres- santes, lorsqu'elles ne sont pas répandues d’une façon absolument générale dans la région indiquée. PLANTES RÉCOLTÉES DANS LES HOHE TAUERN (AUTRICHE), à Heiligen-Blut. — Oberkärnten — (juillet-août 1896). + Atragene alpina. — F! Thalictrum minus. — F. (Anemone Hepatica). — F. — alpina. — A. t Ranunculus glacialis. — N! Peis- chlach-Thórl, etc. — alpestris. — À (H). Trollius europæus. — A. ` Aconitum vulgare Reichb. — F. — lycoctonum. — F. Berberis vulgaris. — C! (X). + Arabis alpestris P. cenisia Reut. — N! Moraines de la Pasterze. + — bellidifolia Jacq. — N. Gams- grube. Cardamine amara. — A (H). ++ Dentaria enneaphyllos.— F! Che- min de Kals, 1900 mètres. Draba aizoides. — A! Biscutella lævigata. — A! + Helianthemum æœlandicum Wahib. — A! (X). — vulgare ô. grandiflorum Koch. — À, C. Viola biflora. — A! Heiligenblu- ter Tauern, etc. (H). — Fin y. saxatilis Koch. — Parnassia palustris. — C (H). Polygala amara à. austriaca Koch. — N. Gamsgrube. t Gypsophila repens. — A, C (H). + Tunica saxifraga. — C! (X). Tt Dianthus glacialis Henke. — (> 2000 mètres) A. — deltoides. — (alt. 1000 mètres) C! Dóllach (X). — silvestris a. bracteatus G. G. — À, € (X). — — P. ebracteatus G.G. — A, € (X). On observe des transitions entre ces deux variétés. Silene nutans. — C. Tr — Pumilio Wulf. — A! Zirmsee, Peischlachthal. t — quadrifida. — A (H). TH — exscapa. — A, N. Melandrium silvestre. — C! Tt Sagina glabra Koch. — A. Alsine verna. — N. Gamsgrube. Moehringia muscosa. — F. Arenaria ciliata. — A. t Cerastium uniflorum Murith. (— C. latifolium L. 9. glaciale Koch). — N! Geranium silvaticum. — C. —— Impatiens —Noli-tangere (altit. 1000 métres).— C. Winklern (H). + Anthyllis Vulneraria. — C!; N! Gamsgrube (X). Medicago falcata. — C! Trifolium pratense £. nivale Sieb. (pro sp.). — F. — montanum. — À. Phaca frigida. — A! La Schareck (Heil.-Bl. Tauern). — astragalina. — A! + Oxytropis campestris. — A! Tt — triflora Hoppe. — A! La Scha- reck (Heil.-Bl. Tauern). TT Astragalus Cicer. — C! Coronilla varia. — C! (X). Hedysarum obscurum. — À. Onobrychis arenaria DC. — C (X). Lathyrus silvestris var. latifolius. + Dryas octopetala. — A, F. Sieversia reptans Sprg. (Geum L.). — N! Peischlach Thörl, Gejaidtroghöhe. — montana Sprg. — A. + Potentilla aurea. — A. Alchemilla vulgaris. — C (H). D'ALVERNY. — HERBORISATIONS DANS LA HAUTE-CARINTHIE. Epilobium origanifolium Lamk. — À (H). + Sedum Rhodiola. — A! Schareck, Leiterthal. — atratum. — A. — album. — €! — dasyphyllum. — C! Tt Sempervivum Wulfeni Hoppe. — A! Leiterthal. — montanum (— 2000 mètres). — A! — arachnoideum (< 2000 m.). — C. Saxifraga Aizoon a. — A (H). — — f, minor Zirmsee. — — y. intacta Sternb. (pro sp.). — cæsia, — A, F. Y — oppositifolia. — N! La Gams- grube. tt — Rudolphiana Hornsch. — N! Moraines de la Pasterze. Y — biflora All. — N! Peischlach- thórl. tt — Kochii Hornsch. — N! Mo- raines de la Pasterze. — aspera. — A. — bryoides «, — A. t — — B. biflora. — A. Zirmsee. — aizoides L. «. — A, F, € (H). Y — — f. atrorubens Bert. (pro Sp.). — A, F. — stellaris. — A (H). — muscoides. — 4. 1 — androsacea. — A. FT — controversa Sternb.— A. — rotundifolia. — F. t Chærophyllum Villarsii Koch. — F! Sambucus racemosa. — C! Galium Mollugo. — C! — verum. — C! — X ochroleucum Wulf. — C! Valeriana officinalis ß. angusti- folia Tausch. — A. — tripteris. — F! — montana. — F! Scabiosa lucida Vill. — F. Adenostyles alpina. — F. Homogyne alpina. — A! Aster alpinus. — A; E. Bellidiastrum Michelii. — A. Erigeron acris. — €! 611 + Erigeron Villarsii. — C! Calva- rienberg. —— alpinus «, — A, C. Y — — 6. intermedius Schl. (pro sp.). — C. — uniflorus. — A.Zirmsee, Lei- terthal. Solidago Virga-aurea 8. alpestris Koch. Gnaphalium silvaticum L. P. ni- grescens Godr. — F. + Leontopodium alpinum ( 222400 mètres). — N! (X). Antennaria dioica (— 2100 metr.). — A! (X). + — carpatica Bl.-Fing. — N. La Schareck. + Artemisia glacialis. — N. Gams- grube. i tt — spicata Wulf. — N! Gams- grube. ++ Achillea Clavenæ. — A! + — moschata. — A! Leiterthal. — Millefolium =£. alpestris Koch. — A. Leucanthemum alpinum. — A. + Aronicum glaciale Reichb. — N. Hochthor, etc. (H). Arnica montana. — À. ++ Senecio carniolicus Willd. a. — — — f. nanus (>> 2400 mètres). — N! Gejaidtroghóhe, Peischlachthal. Cirsium palustre. — C! (H). + — spinosissimum Scop. — A! La Racherin (H). — oleraceum Scop. — C! (H). Carlina acaulis. — C, F. + Centaurea phrygia. — Scabiosa. — C! Hypochæris uniflora. — A! La Schareck, ete. Prenanthes purpurea. — F! t Crepis aurea. — A! Hieracium aurantiacum. — A. Lei- terthal. + — villosum Jacq. — A! + Phyteuma pauciflorum. — N! Zirmsee. Campanula pusilla Henk. — C, A. — rapunculoides. — C! 678 + Campanula barbata (>> 2100 mè- tres). — A! Vaccinium Vitis-idæa. — F, A. (Erica carnea). — F. + Azalea procumbens. — A! Peis- chlachthal, Zirmsee, etc. Rhododendrum ferrugineum. — F! A! — hirsutum.— F! (H). F — X intermedium Tausch. Pirola rotundifolia. — F ! tt — media. — F! Chemin de Kals, 1800 mètres. — secunda. — F! — uniflora. — F ! Gössnitzthal. Fraxinus excelsior. — C! (H). Vincetoxicum officinale.— C! (X). + Gentiana excisa Presi. — A! T — æstiva Ræm.-Sch. a. — A! tr — — P. imbricata. — N! Gams- grube. — utriculosa. — A Gipper-àlm. — mvalis. — N! — germanica. + — tenella Rottb. — A, N. Cuscuta europæa. — C! Pulmonaria angustifolia. — C ! Myosotis alpestris. — A. Linaria alpina. — N! (H). Veronica urticifolia, — F ! t — bellidioides Jacq. — A. Gip- per-àlm. t — saxatilis Jacq. — A! Franz- Joseph's Hóhe. — alpina. — A. Melampyrum silvaticum, — F. tt Pedicularis Jaequini Koch. -— A! tk — asplenifolia Flórk. — A, N. Gejaidtroghóhe, Peischlach- thal. — tuberosa. — A. — foliosa. — A (H). — recutita. — A (H). t Bartsia alpina. — A! Euphrasia rigidula Jord. — C! Heiligenblut. — hirtella Jord. — A! Gipper- àlm. — cuprea Jórd. (— salisbur- gensis Funck, p. p.).— Göss- niszthal. — alpina Lamk. — A ! Zirmsee. SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. Orobanche Teucrii Sch. — C! — Epithymum. — C! +1 — elatior Sutt. (— Scabiose Koch.). — C! Salvia glutinosa (alt. 1000 mètres). — C.! Winklern. TY — verticillata — C! + Calamintha alpina Lamk.— A, C. Galeopsis Tetrahit var. bifida Bónngh. (pro sp.) — C! H). + — versicolor Curt. — C! Brunella grandiflora Mench. — C. (X). Teucrium montanum. — € (X). Pinguicula alpina. — A! (H). — vulgaris à. longifolia Koch. — F. Kasereck (H). : ++ Androsace glacialis Hoppe. — N! Peischlachthórl. t — obtusifolia All. — A, La Ra- cherin, etc. Primula farinosa. — A, C (H). ++ — glutinosa Wulf. — N! Peis- chlachthórl, Zirmsee. Tf — minima, — N, A. ; ++ Soldanella pusilla Baumg.— N! Peischlachthôrl (H). ++ — minima Hoppe. — N! Hoch- thor (H). I t Globularia cordifolia. — A! (X). ++ Armeria alpina Willd. — A !Zirm- see, Racherin. Rumex arifolius All. — À. + Oxyria digyna Campd. — N. Franz-Joseph's Hóhe (H). + Polygonum viviparum. — À. Thesium pratense Ehrh. — À. — alpinum. Urtica dioica, — C! : Salix Myrsinites. — A! La Ra- cherin. f — reticulata. — A! La Rache- rin, la Schareck. Alnus incana. — C! (H). Juniperus nana. — A. " + Pinus montana var. Pumiio Hank. ( < 2100 mètres). — F! + Larix europæa (<< 1950 mètres). ! ++ Picea excelsa Link. var. medio D'ALVERNY. xima Nyl. (< 1700 metres). — F! Orchis latifolia. — A. Briccius- Kapelle, etc. (H). + Gymnadenia conopea. — A. — odoratissima. — A, F. Góss- nitzthal (H). Cologlossnm albidum Hartm. — A. La Schareck. — viride Hartm.— A, La Scha- reck. T Nigritella angustifolia Rich. — A! Epipactis latifolia. — F ! (< 1500 mètres). Pockhorn, etc. Goodyera repens. — F! Güss- nitzthal. Polygonatum vulgare. — F. — verticillatum. — F! (Paris quadrifolia). — F! Veratrum album. — A, F (H). Tofieldia calyculata Wahib. - F! (H). Tt — borealis Wahlb. (— palustris Huds.). — A! (H). La Scha- reck, Heil.-Bl.-Tauern. Tt Juncus arcticus Willd. — A! 1 castaneus Sm. — A. Gipper-àlm (H). — HERBORISATIONS DANS LA HAUTE-CARINTHIE. 679 Luzula spadicea. — A, F. Eriophorum gracile. — A (H). — Scheuchzeri. — A. Peischla- chthal (H). Carex atrata. — A. Racherin, elc. + — aterrima Hoppe. — Schareck. T — nigra. — N. Gamsgrube. ` Tt — fuliginosa Schk. — N. Gejaid- troghóhe, Schareck. — Davalliana Sm. — A. Gipper- àlm (H). +1 Sesleria spharocephala dre — N! Gamsgrube. ++ Oreochloa disticha Link. — A, N. Peischlachthal (X). Poa alpina var. vivipara. — A. Lycopodium Selago. — A. — annotinum. — F. Góssnitzthal. Selaginella spinulosa. — A. ' Botrychium Lunaria. — A. >- + Polypodium Robertianum. — C. Heiligenblut. + Aspidium Lonchitis. — F! + Cystopteris regia Presl 8. alpina Link (pro sp.).— A. Briccius- Kapelle. Asplenium viride. Pteris aquilina. — F. Remarques phytostatiques. À noter tout d'abord les associations de plantes absolument caractéristiques qui impriment à certaines régions des hauts pà- turages un aspect spécial et donnent, sur la nature du sol, au botaniste familiarisé avec elles, une indication que l'examen miné- ralogique ne dément jamais. Par exemple, dans les hautes stations, on rencontrera presque invariablement, et voisinant souvent comme il est indiqué : 680 Sur le granite, les micaschistes et analogues : Silene Pumilio. Azalea procumbens. Senecio carniolicus. Arnica montana. Phyteuma pauciflorum. Primula glutinosa. Pedicularis asplenifolia. Saxifraga stellaris. Achillea moschata. SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. Sur les schistes calcaires (Glimmerschiefer) : | Helianthemum œlandicum. Achillea Clavenæ. l Globularia cordifolia. Silene exscapa. Dianthus glacialis. Dryas octopetala. ‘ Pedicularis Jacquini. Salix reticulata. Pinguicula alpina. Lycopodium Selago. \ Gypsophila repens. Vaccinium Vitis-idæa. | Saxifraga cæsia. / \ Asplenium viride. La localisation des espèces sur des terrains différents, semblant bien être avant tout un fait de concurrence vitale, apparaît plus nette encore lorsqu'on peut voir, et cela très régulièrement, en plusieurs localités, une espèce céder brusquement la place à une espèce affine, en des conditions de station semblables en tout, sauf la nature de la roche sous-jacente. L'occasion de faire de semblables remarques sur la correspon- dance des espèces affines se présente fréquemment en cette région où les Glimmerschiefer et les lits de calcaire saccharoide sont interstratifiés dans les chloritoschistes, et apparaissent brusque- ment à leur tour sur un méme flanc de montagne. Je citerai seu- lement les quatre faits les plus saillants. Achillea moschata Wulf., du granite, des micaschistes et des serpentines, répond à Achillea Clavenæ extrémement répandu à la méme altitude sur les Glimmerschiefer. Silene Pumilio Wulf., des roches non calcaires, répond à Silene eæscapa All., des roches calcaires, qui lui-même, il convient de le remarquer, remplace totalement ici S. acaulis, des Alpes occi- dentales, absent depuis l'Engadine. Pedicularis asplenifolia Flórk, qui ne quitte jamais les gra- nites et micaschistes, occupe exactement la place du Pedicularis Jacquini Koch des Glimmerschiefer. Enfin on peut, dans la région forestière, observer d'une facon très frappante une localisation, déjà connue d'ailleurs, celle des deux Rhododendrum. Rhododendrum ferrugineum, trés commun, reste absolument confiné aux roches non calcaires; Rhododendrum hirsutum, au GANDOGER. — PLANTES NOUVELLES POUR LA FLORE ESPAGNOLE. 681 moins aussi abondant, alterne avec son congénère, continuant avec lui le sous-étage de la forét; il s'en rapproche si bien que l'on trouve en plusieurs points l'hybride R. intermedium Tausch. Mais, si l'on examine la roche sous-jacente, on constate que ja- mais R. ferrugineum ne quitte d'un pouce les chloritoschistes et taleschistes serpentineux, et que, partout où il cède la place à R. hirsutum, c'est qu'une strate de calcaire saccharoide vient au jour entre les chloritoschistes, ou que ceux-ci font place aux bancs puissants des Glimmerschiefer. Les faits constatés ci-dessus n'ont point une portée universelle. Mais, vrais pour la région des Hohe Tauern, ils pourront peut-étre éclairer ou compléter des observations faites sur d'autres points, et c’est pourquoi je les ai signalés. Je voudrais espérer que ces quelques remarques pourront étre de quelque utilité pour l'étude comparative de la flore alpine; puissent-elles du moins inspirer à quelque botaniste ne craignant ni les fatigues, ni le vertige, le désir d'étudier, plus savamment que je n'ai pu le faire, cet admi- rable pays de Carinthie (1). SUR LA DÉCOUVERTE DE PLUSIEURS GENRES ET ESPECES NOUVELLES POUR LA FLORE ESPAGNOLE; par M. Michel GANDOGER. L'Espagne a été et sera probablement longtemps encore le pays à surprises, la terre promise des botanistes. Tous les voyageurs qui ont parcouru cet étrange pays sont unanimes sur ce point et, récemment encore, mon savant ami M. O. Debeaux, dans la prétace de sa belle Flore de Gibraltar, exprimait le même avis avec preuves nombreuses à l'appui. Moi-même, depuis quatre ans que je parcours en tous sens la péninsule ibérique, j'ai pu me convaincre de plus en plus de cette vérité. Toutefois il est clair que les découvertes les plus intéres- santes n'auront lieu que dans les localités les moins explorées. Et Dieu sait s'il en existe encore en Espagne! les botanistes-voyageurs De visitant généralement que les endroits réputés les plus riches, (1) Ouvrages consultés : Grenier et Godron, Flore de France, Besancon, 1858. Gremli, Flore de la Suisse, 5° édit., Bâle, 1885. i E Koch, Synopsis Flore Germanice et Helveticæ, 3° édit., Leipzig, 1857. Christ, Das Pflanzenleben der Schweiz, Bâle, 1879. 682 SÉANCE DU 1| DÉCEMBRE 1896. souvent à la hâte, sans méthode et négligeant bien des points où personne n'a jamais été. C'est là cependant que les surprises abondent. Il est évident aussi que les contrées méridionales offriront plus de raretés en vertu de cette loi que la végétation croit en richesse et en variété à mesure qu'on avance dans le sud. Mais, cette loi ne parait guère exister en Espagne, où tout est exception, puisque nombre d'espéces qu'on croyait endémiques au sud se retrouvent dans l'extréme nord : témoin les plantes des Alpes d'Andalousie qui croissent dans les Pyrénées cantabriques et dans les Asturies. Bien plus, à surface égale, les provinces du sud ne sont guère mieux favorisées par le nombre des espèces que celles du nord. J'ajoute que la flore dela partie orientale, si riche et si variée, ne se retrouvera pas dans la partie occidentale, à cause de l'in- fluence de la Méditerranée qui y manque. Mais, d’après ce qu'on en sait et d’après ce que j'ai vu moi-même, les provinces de Séville, de Dadajoz, de Cacérés, d'Estramadure, de Salamanque, de Zamora, les gigantesques sierras de Gredos, de Gata, d'Aracena, de Guadalupe, etc., fourniront, à n'en pas douter, un contingent pent-étre équivalent à celui de la partie Est, lorsque les botanistes auront le courage d'affronter les innombrables points absolument inexplorés de ces régions. Ainsi exposés ces préliminaires — qui me paraissent donner la note juste de l'état actuel de la floreespagnole — j'arrive aux découvertes qui font plus particulièrement l'objet de cette com- munication. Pendant l'année 1896, j'ai exploré surtout les provinces de Murcie, d'Alméria, de Grenade, de Cordoue, de Jaén, de Madrid, de Soria, de Saragosse et de Tarragone. Plus tard, je reviendra! en détail sur les fructueuses herborisations faites pendant six mois dans ces régions si diverses et dont j'ai rapporté plus de 3000 es- péces, la plupart récoltées dans huit à dix localités différentes ; soit, au bas mot, 25 000 exemplaires. Parmi ces immenses récoltes, j'ai été assez heureux pour trou- ver deux genres nouveaux pour l'Espagne, dont l'un, Neurada, l'est pour l'Europe, et plusieurs espéces non indiquées dans la flore ibérique. GANDOGER. — PLANTES NOUVELLES POUR LA FLORE ESPAGNOLE. 683 1° NEURADA PROCUMBENS L. sp. 631. — Ce genre de Rosacées est nouveau pour l'Europe. Boiss., FL. Orient. II, p. 735, l'indique dans le nord de l'Afrique, en Syrie, en Perse et dans l'Inde. Des- fontaines, Fl. Atl. I, p. 369, et le Prodromus de De Candolle en donnent une bonne description et Hooker, Icon., tab. 840, une belle gravure. MM. Ed. Bonnet et G. Barratte, dans leur Catalogue raisonné des plantes vasculaires de Tunisie, 1896, p. 157, indi- quent la dispersion du Neurada dans le nord de l'Afrique. J'ai trouvé cette plante dans la région sablonneuse et accidentée qui s'étend au pied nord-ouest de la sierra Alhamilla, aprés Ta- bernas, province d'Alméria, parmi les touffes de Frankenia Reu- leri, de Salsola Webbii, de Forskholea lenacissima, de Slatice insignis, de Santolina viscosa, etc. Au surplus, voici ce qu'en disent MM. Battandier et Trabut dans leur Fl. d'Algér., I, p. 305 : « Petite plante canescente, couchée sur le sol, à port d'Heliotropium supinum; feuilles ovoides (sic), pétiolées, sinuées, subpinnatifides; stipules minus- cules; fleurs solitaires, axillaires, courtement pédonculées; pé- tales 5, petits, insérés avec les étamines à la gorge du calice; calice fructifére fermé, formant un bouton plat, velouté, lisse en des- sous, échinulé en dessus, larges de 15 millimètres. — @. Sables du désert CCC. ». C’est une plante désertique dont la découverte, quoique inat- tendue, ne doit pas surprendre outre mesure; car cette partie de l'Andalousie ressemble, à s'y méprendre, aux steppes africaines où J'ai herborisé autrefois. En face de soi, la plaine ondulée et sablon- neuse, semée de rochers bizarres, avec une végétation des plus endémiques. Qu'on en juge : Moricandia feetida Coss. Pendulina Webbiana Willk. Euzomodendron Bourgæanum Coss. Frankenia Webbii Boiss. Reut. Helianthemum ægyptiacum Mill. avatera oblongifolia Boiss. Genista murcica Coss. Anthyllis Genistæ Duf. Astragalus mauritanicus Coss. Dur. Seseli intricatum Boiss. Senecio Decaisnei DC. Asteriscus pygmæus Coss. Dur. dpi capillifolia Cassini. ^ampanula mollis L. Echium humile Desf. Scrofularia arguta Ait. Linaria fragrans Porta Rigo. — oligantha Lge. Nepeta amethystea Desf. Coris hispanica Lge. Statice insignis Coss. Salsola Webbii Coss. — papillaris Lge. Caroxylon articulatum Mog. — tamariscifolium Moq. Forskholea tenacissima Coss. Eragrostis papposa Steud. 684 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. Toutes ces plantes sont nouvelles pour cette région. Au sud, et très rapprochés, se dressent les remparts nord de la sierra Alhamilla du plus étrange aspect; on se croirait en face d'un paysage lunaire, tel que le montrent les plus puissants téles- copes. 2° CERATOCARPUS ARENARIUS L. sp. 1375. — Ce genre de Ché- nopodiacées n'est pas nouveau pour l'Europe, puisqu'on le trouve dans la Russie, surtout méridionale, mais il l'est pour l'Europe occidentale et pour l'Espagne. J'ai rencontré cette plante dans la plaine sablonneuse, ou mieux l'immense plage herbeuse de 30 ki- lométres de long qui s'étend entre la ville d'Alméria et le cap de Gata, un peu au nord-ouest du village Cabo de Gata, en allant au Campo de Nijar. Elle croît clairsemée parmi les Ononis gibral- larica, Lotus Salzmanni, Silene graveolens, Picridium inter- medium, etc. Moquin-Tandon, dans ses Chenop., p. 82 et dans le Prodromus de DC. XIII, 2 partie, p. 121, a longuement décrit cette plante. Voici ce qu'en dit Ledebour Flora rossica, III, p. 739, le seul auteur européen qui parle du Ceratocarpus arenarius : « Annuus, pube stellata ac simplici canescens vel tomentoso-hirsutus, caule erecto vel ascendente plerumque ramosissimo, foliis oppositis ac alternis sessilibus; majoribus anguste linearibus mucronatis; re- liquis subulatis rigidis pungentibus, margine revolutis integer- rimis, florum duorum femineorum radicalium oppositorum theca ovali-lenticulari eximie tomentoso-hirsutissima apice obsoletis- sime bicornuta fatua; reliquorum obverse deltoidea divaricato- bicornuta velutina tomentosa, corniculis elongatis aristiformibus rigidissimis. — ®©. » D’après Ledebour, cette plante croît dans le midi de la Russie, dans les provinces caucaso-caspiennes, la Sibérie ouralienne, le désert songharo- kirghise et la Dahurie. 3" OLIGOMERIS GLAUGESCENS Camb. — Cette Résédacée, d’abord indiquée à Grenade, avait été rayée de la flore espagnole et euro- péenne. Il faut cependant l'y restituer, car je l'ai retrouvée assez abondante à Diesma, au pied du versant nord de la sierra Nevada de Grenade. La plante était peu avancée; mais elle cadre exacte- GANDOGER. — PLANTES NOUVELLES POUR LA FLORE ESPAGNOLE. 685 ment avec mes échantillons égyptiens, asiatiques, etc. — Aucun doute à cet égard. Voici maintenant l'énumération des espéces nouvelles, soit pour la flore espagnole, soit pour les provinces visitées en 1896 : I. — Province de Murcie : Ranunculus adscendens Brot. Eruca orthosepala Lge. Hutehinsia granatensis (Amo). Viola Barceloi Nym. —- Jaubertiana Marès. Helianthemum dichotomum Dun. — marifolium X dichotomum. Alsine Funkii Jord. Reseda aragonensis Loscos. Erodium Salzmanni Del. — aragonense Loscos. Rhamnus velutina Boiss. Ononis saxicola Boiss. Reut. Genista carpetana Lge. Hippocrepis Willkommii Nym. Rosa sp. var. Pastinaca lucida DC. Rubia Bocconi Petagna. Centaurea dutosensis Costa. — scorpiurifolia Duf. Santolina viridis Willd. Artemisia Herba-alba X Barrelieri. Taraxacum pyrrhopappum B. R. Verbascum granatense Boiss. Nonnea ventricosa Gris. Rosmarinus laxiflorus Noë. Pinus hispanica Cook. Lapiedra Martinezii Lag. Avena Pourretii Willd. Echinaria pumila Willk. Toutes ces plantes ont été récoltées dans les sierras de Bullias, de Cehegin, de Mula et de Calasparra. ; À noter aussi, de la méme région, les rarissimes endémiques : Moricandia Ramburii Webb. Alyssum collinum Brot. Brassica Cossoncana B. R. Sisymbrium fugax Lag. Helianthemum asperum Lag. — viscarium B. R: — Guiraoi Willk. — Strictum Pers. - violaceum Pers. Dianthus Broteri B. R. Ulex bæticus Boiss. nonis rigida Kze. — insignis Coss. — rosæfolia Webb. Astragalus polyactinus Boiss. Onobrychis stenorhiza B. R. Poterium rupicola B. B. Centaurea resupinata Coss. Cirsium Welwitschii Coss. Pallenis aurea Salzm. Evax Funkii Sch. bip. Artemisia Barrelieri Bess. — valentina Lamk. Sonchus zollikoferioides Rouy. Microrhynchus nudicaulis Less. Nonnea Bourgæi B. R. Echium gaditanum Boiss. — angustifolium Lamk. Anchusa granatensis Boiss. Thymus hiemalis Reut. — Funkii Boiss. — Portæ Freyn. Sideritis sericea Pers. — Tragoriganum Lag. Scrofularia sciaphila Willk. Caroxylon articulatum Moq. Quercus bætica Lam. — Sibthorpii Kotschy. Asparagus brevifolius Ten. Narcissus pulchellus Salisb. — floribundus Haw. Asphodelus tenuifolius Cav. 686 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. II. — Province d'Alméria. J'ai traversé en tous sens cette province. À mon avis, elle ren- fermera plus d'espéces nouvelles à elle seule que tout le reste de l'Andalousie lorsque ses principales localités auront été explorées. Les trés hautes sierras de Filabrés et de las Estancias, couvertes de neige une partie de l'année, sont inconnues et inabordables faute de moyens de communication. Toute la province est extrémement montagneuse, avec des steppes comme en Afrique et en Asie, une diversité extraordinaire de terrains, des montagnes de sel, des plaines de natron, des plages maritimes, des altitudes de 2400 inétres, et le tout vers 37 degrés delatitude! Le botaniste n'y peut faire un pas sans trouver une plante endé- mique. Dans une autre Note je reviendrai avec détails sur cette incomparable flore. Pour le moment, je cite les espéces qui n'y ont pas encore été trouvées ou qui sont nouvelles pour l'Espagne. 1° A Huercal-Overa : Lavatera micans L., Phagnalon viride Uechtr., Calendula platycarpa Coss., Echium angustifolium Lamk, Sideritis leucantha Cav., Obione glauca Moq., Gladiolus Reuteri Boiss. Je passe sous silence les innombrables espèces endémiques ou rares que j'y ai récoltées ; elles sont connues et les listes seraient interminables. 2" Entre Vera et Sorbas et vers la sierra Cabrera : Moricandia fœtida Coss., Sinapis heterophylla Lag., Diplotaxis pendula DC. (avec la forme hispida), D. intricata Willk,, Eruca longirostris Uechtr., Fagonia hispanica L. (mêlé au F. cretica), Genista ra- mosissima Poir., Cytisus plumosus Spach, Thymus silvestris Hg. Lk, Helianthemum petiolatum Thib., Salsola papillaris Lge. 3? Autour de la ville d'Alméria : Erucastrum Pseudo-Sinapis Lge, Biscutella montana Cav., Matthiola parviflora R.Br., Helian- thenrum leptophyllum Dun., Ononis tridentata B. intermedia, Galium ephedroides Willk., Asperula effusa Boiss., Amberboa Lippi DC., Koelpinia linearis Pall. (A été trouvé, mais beau- coup plus au nord, pour la première fois par MM. Porta et Rigo, Lier hisp. II, 1890, n° 193!), Satureia obovata Lag., Sideritis Bourgæana Coss., S. Lagascana Willk., S. glauca Cav., Teu- GANDOGER. — PLANTES NOUVELLES POUR LA FLORE ESPAGNOLE. (87 crium eriocephalum Willk., T. Henseleri Boiss., T. intricatum Lge, T. fragile Boiss., Linaria oligantha Lge, Lafuentea rotun- difolia Cav., Antirrhinum molle L., Salsola oppositifolia Desf., Caroxylon articulatum Moq., Cutandia scleropoides Willk. 4 Au cap de Gata. Parmi les centaines d'espéces que j'ai ré- coltées dans cette localité, l'une des plus riches de l'Europe, il faut citer Pharnaceum Cerviana L., Hordeum rubens Willk., nouveaux pour l'Andalousie et Ononis euphrasiefolia Desf., qui n'y avait pas été retrouvé depuis Cabrera et Clemente. Mes échan- tillons, quoique jeunes, cadrent bien avec ceux distribués par Durieu de Maisonneuve et récoltés par lui, en 1844, à Mascara, ainsi qu'avec ceux que m'ont envoyés d'Algérie Letourneux et le D' V. Reboud. À citer encore les rarissimes : Notoceras canariense DC., Eru- castrum. longirostre (Boiss.), Silene graveolens Duf., Lotus Salz- manni B. R., Astragalus geniculatus Desf., Matricaria Courran- tiana DC., Ifloga Fontanesii Cassini, Calendula platycarpa Coss., Sonchus pustulosus Willk., Lycium intricatum Boiss., Statice corymbulosa Coss., Beta diffusa Coss., B. Bourgæi Coss., Eurolia ceraloides Boiss., Salsola papillosa Lge, Kalidium foliatum Moq., Anabasis articulata Moq., Cutandia scleropoides Willk., Tri- plachne nitens Lk, etc. 5 Dans la sierra du cap de Gata, cordillère abrupte qui court, du nord au sud, le long de la côte méditerranéenne pour tomber, au sud, à pic dans la mer où elle forme le cap de Gata proprement dit et où se trouve un phare de deuxième classe. C’est encore une des plus riches localités connues. J'ai longuement exploré cette sierra, malgré les plus grandes difficultés qu'on y rencontre à cause de l'extréme déclivité de ses pics et du manque d'eau. J'y ai trouvé, sur plus de 300 espèces récoltées, quatre plantes nou- velles pour la région. Ce sont : 1° un Silene intermédiaire entre S. corsica DC. et S. succulenta Forsk., qui ne viennent pas en Espagne ; probablement espéce nouvelle. Il croit dans les sables maritimes à l'embouchure du Corralete, à côté du phare, sur un espace restreint, en touffes isolées, compactes el visqueuses; 2° Lotus longisiliquosus Ræm., assez commun à la base du pic Nido del Aguila; n'était connu qu'à Malaga et aux Baléares; 3° Cen- taurea podospermifolia Loscos : pelouses au sommet du Morron de los Genoveses et à la Vela Blanca, au-de-sus de la Rambla del 688 SÉANCE DU 11] DÉCEMBRE 1896. Corralete, en compagnie de l’une des plus grandes raretés de la flore européenne, l'Erythrostictus europœus Lge; 4 Zollikoferia cervicornis Willk. : rochers maritimes à pic de la Cruceta et au- dessus de la Punta de la Testa del Cabo, où il est très commun; n'était connu qu'à Majorque d’où M. Crespi me l'a envoyé de la localité classique de Willkomm. Cette espèce est tout à fait diffé- rente du Z. spinosa (L.), par la structure de ses rameaux, sa flo- raison plus tardive, etc. — Je recommande vivement aux voyageurs une herborisation dans le massif de la Cruceta et de l'Ancon; la végétation y est précoce; dés janvier on y peut déjà récolter une foule de plantes, entre autres le fameux Erythrostictus, le La- piedra Martinezit Lag. et l'Ulex canescens Lge. Avec ces quatre plantes on trouvera aussi les endémiques sui- vantes : Biscutella laxa Boiss., Ulex laxiflorus Lge, U. canescens Lge (avec de nombreuses formes), Genista murcica Coss., G. pseudo-pilosa Coss., G. equisetiformis Spach, Ononis gibraltarica Boiss., Pimpinella dichotoma L., Barkhausia Hænseleri Boiss., Phlomis purpurea (flore albo), Linaria nigricans Lge, Antirrhi- num Charidemi Lge (cette plante est si différente par ses carac- tères, son facies, son habitat, etc., des autres Antirrhinum qu’elle peut bien former un genre nouveau : Charidemia), Lapiedra Martinezii Lag. I. — Provinces de Grenade, de Cordoue et de Jaén. A Guadix, Sideritis Funkiana Willk., unique localité connue. A Diesma, l'intéressant Oligomeris glaucescens Camb. avec He- lianthemum leptophyllum Dun. nouveau pour la région, en com- pagnie des rares: Helianthemum Rossmæssleri Willk., Biscutella montana Cav., Genista equisetiformis Spach, Santolina canes- cens Lag., Verbascum granatense B., Teucrium granatense Boiss., T. fragile Boiss., Antirrhinum glutinosum B. R., Ornithogalum bæticum Boiss. Je ne dirai rien de mes excursions sur les contreforts de la sierra Nevada; la saison n’était pas assez avancée pour en gravir les hauts sommets; sa flore a été cataloguée ainsi que celle des environs de Grenade. Je citerai seulement Valerianella divari- cata Lge, espèce trés peu connue et que j'ai abondamment cueillie vers le Campo Santo avec Filago micropodioides Lge, Poterium GANDOGER. — PLANTES NOUVELLES POUR LA FLORE ESPAGNOLE. 689 mullicaule B. R. et Asphodelus tenuifolius Cav. qui n'y avaient pas encore été signalés. Puis Linaria granatensis B. R. et Antir- rhinum glutinosum B. R., dans leur localité classique des ruines de la citadelle de l'Alhambra avec Fumaria malacilana Boiss. (sur un mur des anciens jardins des Khalifes); ce dernier n'avait pas encore été indiqué, je crois, à Grenade méme. De méme aussi, je passe sous silence mes herborisations dans la province de Cordoue, n'y ayant rien trouvé de nouveau pour la flore espagnole, non plus que dans celle de Jaén où j'ai cependant découvert, à Andujar, le Filago prostrata Parl. , qui n'était pas connu là-bas. IV. — Province de la Nouvelle-Castille. Tous les botanistes qui passent à Madrid herborisent dans les localités classiques de la Casa de Campo, du Canal, du Cerro Ne- gro, d'Arganda, de Toléde, etc. J'ai visité moi-méme ces endroits en compagnie de M. Aterido qui connait bien les lieux précis des espèces rares. Rien de nouveau à signaler, si ce n'est : 1° Hohe- nackeria polyodom Coss. Dur., vers Los Pañuelos (collines gyp- seuses au sud de Madrid), rarissime ombellifére qui n'était connue en Europe qu'à Aranjuez (Castille), où je l'ai également trouvée à l'endroit appelé Vuelta de Cecanos; 2° Saliz salvifolia Lk, à la Casa de Campo; 3° Andryala Rothia Pers., retrouvé par M. Rouy dans son unique localité connue, la Casa de Campo, où je n'ai pu, malgré de trés minutieuses recherches, découvrir qu'un seul pied de cette plante qui semble en voie d'extinction. Avant de quitter la Castille, je dois une mention spéciale à Aranjuez, richissime et inépuisable localité où j'ai trouvé deux plantes nouvelles pour la flore espagnole : Helianthemum vesica- rium Boiss., connu seulement en Égypte, d’où je l'ai recu plu- sieurs fois, et de Chypre (leg. Post, 1881 !), et Polygonum grami- nifolium Wierzb., conforme aux échantillons authentiques de mon herbier récoltés par Wierzbicki lui-même dans le Banat. A citer aussi l'introuvable Gratiola linifolia Vahl, bord du Tage, que personne n'avait récolté depuis bien longtemps et qui peut étre considéré comme nouveau. Je dois une autre mention à une excursion faite à Cercedilla (monts Carpétans, sierra de Guadarrama), localité des plus inté- T. XL. (SÉANCES) 44 690 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. ressantes pour les espèces typiques de Lagasca, de Boissier et Reuter, de Lange, de Grælls, etc. — Aucune nouveauté, mais une foule de plantes dans leurs localités classiques (altit. 1000-2200 mètres) : Pæonia Broteri, Ranunculus carpelanus, R. castella- nus, Nasturtium hispanicum, Brassica levigata, Adenocarpus hispanicus, Dianthus toletanus, Saxifraga carpetana, Conopo- dium subcarneum, Centaurea lingulata, Carduus carpetanus, Evax carpeiana, Pyrethrum pulverulentum, P. sulfureum avec de nombreuses formes, Hieracium castellanum, Leontodon car- petanus, Jasione carpetana, Linaria nivea, Armeria cæspitosa, Rumez suffruticosus, R. papillaris, R. induratus, Narcissus ru- picola, N. nivalis, N. Grællsii, Crocus carpetanus, Gagea poly- morpha, Anthoxanthum aristatum, Milium Montianum, Alo- pecurus castellanus. V. — Province de Soria. J'ai exploré principalement la sierra Ministra (1300 mètres) et la région environnante, où aucun botaniste n’a mis le pied. Pays froid, stérile, sauvage, déboisé. Parmi les 450 à 500 espèces ré- coltées, je cite celles qui sont nouvelles pour le pays. Ranunculus castellanus B. R. Fumaria cæspitosa Loscos. Sisymbrium erassifolium Cav. Erysimum repandum Ehrh. Helianthemum paniculatum Dun. Cerastium perfoliatum L. Buffonia tenuifolia DC. Arenaria querioides Pourr. Genista Lobelii DC. Lonicera‘ hispanica B. R. Valeriana longiflora Willk. Valerianella uncinata DC. Cirsium echinatum DC. Centaurea castellana B. R. — lingulata Lag. Senecio minutus DC. Santolina pectinata Lag. Anacyclus tomentosus DC. Anthyllis montana L. Onobrychis matritensis B. R. Hippocrepis prostrata Boiss. Vicia atropurpurea Desf. — amphicarpa Dortm. Rosa (nombreuses espèces). Poterium microphyllum Jord. Queria hispanica L. Anthriscus neglecta R. S. Bupleurum fruticescens L. Achillea microphylla Willd. Marrubium supinum L. Salvia æthiopis L. Satureia obovata Lag. Euphorbia pauciflora Duf. Alopecurus castellanus B. R. Echinaria pumila Willk. Festuca Hystrix Boiss. Poa ligulata Boiss. On a eru longtemps le Poa ligulala spécial aux Alpes d'Anda- lousie; mais je l'ai trouvé dans la chaine canlabrique en 1894 et GANDOGER. — PLANTES NOUVELLES POUR LA FLORE ESPAGNOLE. 694; M. C. Pau vient de me l'envoyer de la sierra Mariola (Alicante). Il abonde sur les hauteurs prés de Medinaceli avec Arenaria que- rioides. Un peu plus bas, dans les rochers, se trouve le rarissime Valeriana longiflora Willk. qui n'était connu que dans une seule localité de l'Aragon. J'omets mes herborisations dans les provinces de Saragosse et de Tarragone pour y revenir dans une autre Communication. Je terminerai celle-ci par l'indication d'un certain nombre d'espéces nouvelles pour la partie occidentale du Guipuzcoa et que j'ai ré- coltées à Escoriaza, dans le massif des Peñas d'Amboto et de Gor- bea, entre 1000 et 1540 mètres. Senecio Fuchsii Gmel. Gatananche cærulea L. Vaccinium Myrtillus L. Daboecia polifolia Salisb. Gentiana excisa Presl. Arbutus Unedo £L. Nepeta nuda L. Sideritis alpina Vill. Galeopsis pyrenaica Bartl. Linaria origanifolia DC. Daphne cantabrica Willk. — Cneorum L. Thesium montanum Ehrh. Corbularia cantabrica Haw. Narcissus incomparabilis Curt. Delphinium cardiopetalum DC. Arabis stricta DC. — Costæ Willk. Thlaspi alliaceum L. Cochlearia pyrenaica DC. Draba cantabrica Willk. Cardamine latifolia Vahl. Hutchinsia alpina R. Br. Erysimum australe Gay. Linum viscosum L. Adenocarpus complicatus Gay. Sarothamnus cantabricus Willk. Ulex nanus Sm. — opistholepis Webb. Alchemilla alpina L. Potentilla alchemilloides Lap. Saxifraga trifurcata Schrad. Peucedanum stenocarpum B. R. Dethawia tenuifolia Endl. Erythronium Dens-canis L. Allium ericetorum Thore. Festuca Hystrix Boiss. — Eskia Ram. En rentrant d'Espagne chez moi, à Arnas, après plus de six mois de voyage, j'ai passé par Cerbére et Perpignan. Dans quelques herborisations, où j'ai revu vivantes avec infiniment de plaisir de vieilles connaissances, une plante nouvelle pour cette partie de la France m'est tombée sous la main, le Silene Thorei Duf. Je l'ai trouvé aux environs de Cerbère, sur territoire bien francais, dans une petite anse à fond sablonneux et en compagnie d'excellentes espèces, entre autres le Polycarpon peploides. p M. S. Vayreda dans son Calal. pl. de Cataluña indique le S. Thorei sur le littoral espagnol méditerranéen; il m'a commu- niqué, dans le temps, avec d’autres plantes, le Silene en question. Les échantillons de Cerbère ressemblent à ceux de Catalogne et à 02 : SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. ceux de l’ouest de la France, Gironde, Landes, Basses-Pvrénées où j'ai abondamment récolté cette espèce (1). Aucun doute ne saurait donc subsister sur la présence du Silene Thorei sur le littoral méditerranéen français. SUR LES ARUM VULGARE ET ITALICUM DANS LE LYONNAIS, par M. Ant. MAGNIN. . Une Note de M. Clos, parue dans le Bulletin de la Société bota- nique de France de l’année dernière (12 juillet 1895, t. XLII, p. 460), donne sur l'histoire des deux espèces d’Arum qui crois- sent en France, sur leur synonymie et leur distribution géogra- phique, des renseignements intéressants, mais incomplets pour la région lyonnaise; j'avais cependant abordé cette question dans un travail intitulé : Énumération des plantes qui croissent dans le Beaujolais, paru il y a quelques années dans les Mémoires de la Sociélé botanique de Lyon (1886, p. 128; tirage à part, 1887, p. 92); jelereprends aujourd'hui en le complétant. Les anciens botanistes lyonnais, La Tourrette, Gilibert, ont cer- tainement confondu les deux plantes sous le nom d'Arum ma- culatum L.; La Tourrette ne donne pas de description dans le Voyage au mont Pilat, 1770, p.182, ni dans le Chloris lugdunen- sis, 1785, p. 27; mais Gilibert, dans l'Histoire des plantes d Eu- rope (1* édit., 1798, t. I, p. 338; 2° édit., 1806, t. III, p. 32), en déerivant l'A. maculatum avec « des feuilles souvent veinées de blane ou tachetées » et un spadice « d'abord jaune paille, ensuite rougeâtre », fournit la preuve de cette confusion. Lalbis, au contraire, rapporte les Arum lyonnais à l'A. itali- cum (Flore lyonnaise, 1827, t. I, p. 746), en le caractérisant très nettement pour les feuilles (foliis albo-venosis), moins bien pour la coloration des spadices, qu'il indique « jaunes ou violets »; il lui donne d'autre part, comme synonymes, les A. maculatum de (1) Méme remarque pour ceux de Saint-Sébastien (Espagne), où la plante est commune. Je profite de l'occasion pour annoncer que le Sarothamnus caniabricus Willk., assez répandu dans la chaine cantabrique jusqu'à Saint- Sébastien, est décidément une plante francaise. M. hichter me l'a envoyé des environs de Saint-Jean-Pied-de-Port (Basses-Pyrénées), mélé au S. vulgaris et, moi-même, je l'ai retrouvé dans les pinèdes entre Biarritz et Anglet, en 1895. MAGNIN. — LES ARUM VULGARE ET ITALICUM DANS LE LYONNAIS. 098 La Tourrette et de Gilibert, ainsi que celui figuré par Boissieu dans sa Flore d' Europe, pl. 585. Il est évident que Balbisavait été frappé de l'abondance, dans les environs de Lyon, de l'Arum à feuilles veinées de blanc et à spadice jaune, qu'il rapporta, avec raison, à l'A. italicum; mais il ne crut pas devoir considérer comme espéce différente les Gouets à spadice brun qu'il avait observés aussi dans les environs de Lyon. C'est Roffavier qui a distingué nettement les deux espéces, dans le Supplément à la Flore lyonnaise, paru en 1835, ouvrage ano- nyme, mais dû certainement à ce botaniste; on y lit, en effet, page 44, qu'il faut supprimer les mots « ou violets » dans la description de l'A. italicum donnée dans la Flore lyonnaise de Balbis et y ajouter un paragraphe spécial pour PA. vulgare DC. (A. maculatum. L., Boiss. Fl. d'Eur., t. 585), qu'il indique au bord des bois et spécialement à Tassin, Francheville, Ecully. La séparation des deux espéces et leur présence simultanée dans les environs de Lyon étaient dés lors exactement établies. Les floristes postérieurs se bornent à préciser leur distribution géographique : l Étude des fleurs des abbés Chirat et Cariot, par exemple (2 édit., 1854, t. II, p. 452), fait suivre les descrip- lions des A. vulgare Lamk et A. italicum Mill. de la note sui- vante : « Dans le Rhóne, la premiére espéce est commune dans le » nord du département à partir de Villefranche et la seconde ne > Se trouve que dans sa partie méridionale, jusqu'à Villefranche » inclusivement. » Cette indication est complétée, dans la 3° édition (1860, t. I, p. 570), par l'addition suivante : « Dans l'Ain, celle-ci (VA. itali- > cum) ne remonte que jusqu'à Trévoux. » Dans les éditions ultérieures (4, 1865, t. II, p. 529; 5*, 1872, P- 570; 6*, 1879, p. 703; 7°, id.), ona malheureusement supprimé Ces notes qui donnaient une idée exacte de la répartition de ces plantes dans les environs de Lyon. La revision faite en 1879 (8° édition, t. II, p. 830), par notre ami et confrère le D' Saint-Lager, se borne à noter : « Rare dans la partie moyenne du bassin », et le Catalogue des plantes du bassin du Rhône, du méme auteur, n'est pas plus explicite pour la région lyonnaise (voy. p. 744). i Il faut donc rétablir ainsi la distribution géographique de lA. italicum dans la partie moyenne du bassin du Rhóne. 694 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1896. Plante de la région méditerranéenne (et atlantique), remontant la vallée du Rhône, dans les endroits bien exposés, jusque dans le Bas-Dauphiné, le Lyonnais et le Beaujolais méridional. Isère : la Bastille, près Grenoble; coteaux de Moirans, Tullins, Saint-Marcelin, etc. (cf. MurEL, DAvip, VERLOT, etc.). Rhône et Ain : coteaux du Lyonnais et des bords dela Saône, sur la rive droite jusqu'à Villefranche! (cf. Car., 2° éd., 1854, p. 452; Soc. Philom. de Villefranche, 1875, p. 19); — sur la rive gauche jusqu'à Trévoux! (cf. Can. 3° éd., 1860, p. 570); — coteaux du Rhône, jusqu'à Montluel!, par exemple, à La Pape, Miribel, Saint-Maurice, Beynost, La Boisse, où il est commun et associé à A. vulgare! ; en résumé, Cotière méridionale de la Dombes, de Trévoux à Montluel : l'espéce ne se trouve plus à Meximieux ! Elle manque absolument dans le reste du département de l'Ain, dans toute l'étendue de ceux du Jura, du Doubs et de la Haute- Saóne; elle n'apparait que dans une localité de la Cóte-d'Or, prés de Saint-Rémy (Ch. Royer). M. Hua, secrétaire, donne lecture de la communication suivante : SUR LES ANACHRONISMES PARASITAIRES; par M. Paul VUILLEMIN. La présence des Champignons parasites se révèle habituelle- ment par des altérations morphologiques. Le volume des organes attaqués est, tantôt diminué, tantôt augmenté. La diminution peut aller jusqu’à l’atrophie complète; l'augmentation se complique de néoplasies. Ces diverses aberrations, qui captivent l'attention des observateurs, concernent l'étendue des organes. L'action des parasites ne se manifeste pas seulement dans l'es- pace, elle s'exerce aussi dans le temps; elle influe sur l'époque d'apparition des organes. A côté des déformations parasilaires, il existe des anachronismes parasitaires. De méme qu'il y a des déformations par défaut ou par excés, ainsi nous trouverons des anachronismes par ralentissement ou par accéléralion, des retards et des avances. L'arrêt de développement est le dernier terme du VUILLEMIN. — LES ANACHRONISMES PARASITAIRES. 695 ralentissement; l'accélération poussée à l'extrème permet le dé- veloppement complet d'organes rudimentaires. Laissant de cóté ces types extrémes, dans lesquels l'anachro- nisme et la déformation finissent par se confondre, nous signale- rons quelques observations montrant que des organes excités par les Champignons parasites se développent plus vite que s'ils avaient été abandonnés à eux-mémes. L'accélération évolutive, comme l'augmentation de volume, est une manifestation de l'action vivi- fiante des excitants parasitaires. Aussi accompagne-t-elle souvent l'hypertrophie, sans en étre dépendante ni corrélative. Robert Hartig a déjà remarqué, chez le Vaccinium Vitis-idæa, le développement immédiat des bourgeons de l'année suivante, quand ils répondent à l'action stimulante du Melampsora Gæp- pertiana. D'autres Puccininées, pendant la période où se forment les écidies et les spermogonies, exercent une action analogue, mais plus restreinte. L'attention doit être en éveil pour la prendre sur le fait. Voici deux exemples d'accélération provoquée par les Puccininées : Les rhizomes de l'Euphorbia Cyparissias, envahis par l'Uro- myces Pisi, ont émis, au printemps de 1891, les pousses feuillées au moins quinze jours avant les rhizomes des individus indemnes qui les entouraient. Au commencement de mars, j'observe un talus couvert d'un grand nombre de pousses stériles d'Euphorbe qui, sans exception, portent sur leurs feuilles déformées les sper- mogonies de l’ Uromyces. Six semaines plus tard, le même talus disparait sous un épais gazon d'Euphorbes saines à inflorescence très avancée. Les pieds parasités, gréles, sans ramifications, sans boutons, sont difficiles à retrouver au milieu de cette exubérante végétation. Le parasitisme avait accéléré l'émission des rameaux aériens. Le nombre des pousses envahies n’avait pas augmenté sensiblement depuis le mois de mars et les pieds sains avaient amplement rattrapé le temps perdu. Le 12 avril 4891, dans un bois des environs de Nancy, les feuilles de P Anemone ranunculoides sont, presque sans exception, couvertes de spermogonies d'(Ecidium punctatum ; les pousses qui les portent ont un bouton rudimentaire. Le 30 avril, les pieds attaqués sont perdus dans la foule des individus indemnes et fleuris, Les Puccininées ne sont pas les seuls Champignons qui provo- 696 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. quent des accélérations évolutives. Les Mucédinées parasites des Champignons supérieurs, rattachées avec des preuves plus ou moins solides aux Hypomyces, sont dans le méme cas. J'avais observé, en 1894, à Dommartemont, prés de Nancy, un grand nombre d'exemplaires de Boletus granulatus déformés par le Sepedonium chrysospermum. L'influence du parasite se mani- feste par l'effacement de la limite entre le chapeau et le pied; les tubes élargis et contournés se prolongent jusqu'au sol sur la sur- face conique du fruit. Quand la déformation est poussée à l'extréme, les alvéoles irréguliers s'étendent à la face supérieure. et entrainent la suppression totale de la pellicule. Le fruit globu- leux, tout couvert de sillons sinueux, ressemble à la téte d'une Morille. Le 8 septembre 1896, je compte, dans la méme localité, une trentaine d'individus, difformes à tous les degrés, envahis par le parasite. Je ne réussis pas à en découvrir plus de deux ou trois normaux. Le 4 du méme mois, je n'avais pas trouvé un seul exem- plaire, sain ou malade, de cette espéce, malgré le soin que j'avais mis à les rechercher. C'était donc la premiére poussée de l'année qui présentait cette proportion énorme de spécimens soumis à l'irritation parasitaire; nous sommes autorisés à considérer cette action comme accélératrice. Le lendemain, 9 septembre, sous l'influence d'un temps orageux, les exemplaires sains s'étaient dressés en foule, si bien qu'ils formaient la majorité. Le 28 aoüt 1896, j'ai rencontré dans un bois de Coniféres, à Bellefontaine, des Armillaria aurantia déformés par le Myco- gone rosea. Cette Agaricinée apparaît en général beaucoup plus tard aux environs de Nancy. Dans la localité contaminée les exem- plaires sains faisaient défaut; je n'ai trouvé qu'une fructification exempte de parasites; encore était-elle difforme et rabougrie. J'y retourne le 13 septembre; les Armillaria normaux sont devenus prédominants, mais aucun d'eux n'est complètement étalé à cette date. Dans le bois de Dommartemont, où cette espèce est répandue depuis longtemps et où elle a donné en quantité cette année, on n'en voyait pas un seul spécimen le 9 septembre. J'ai recu des exemplaires bien mürs des environs de Toul, le 18 septembre; le 21, ils abondaient à Dommartemont. La sortie anticipée des fruits s'explique par l'irritation exercée par le Mycogone rosea dés le début de leur formation. Les fila- ments du Mycogone sont entrelacés avec le blanc de l'Armillaria FINET. — OREORCHIS FARGESII ET UNGUICULATA. 691 au milieu du terreau revêtu d'aiguilles d'Épicéa. Ses spores se rencontrent dans les premiers rudiments du fruit avant que la dif- férenciation du chapeau soit indiquée. Grâce à cette association précoce, le parasite règle à la fois la forme et l’époque de la sortie de la fructification. L'avance des fruits parasités sur les fruits normaux d'Armillaria aurantia est considérable dans cette observation. M. Finet fait à la Société la communication suivante : III. — NOTE SUR DEUX ESPÈCES NOUVELLES D'OREORCHIS, par M. E.-Ach. FINET. Le genre Oreorchis comprenait jusqu'ici cinq espèces distinctes, originaires la premiére de Sibérie, la seconde du Japon et les trois autres de l'Himalaya. Deux espèces nouvelles, une de la Chine méridionale et l'autre du Japon, viennent augmenter aujourd'hui ce petit genre, dont la place rationnelle, ainsi que l'indiquait Lindley, est parmi les Vandées, auprés des genres Lissiochilus et Eulophia, et non parmi les Épidendrées, place que lui sont assi- gnée, quoique avec quelques restrictions, Bentham et Hooker dans le Genera plantarum. 1° 0. FancEsi, sp. nov. — Herba terrestris, caulis in tuber breve, elongato-piriforme, vaginis scariosis tectum, incrassatus. Folia 2, erecta, ex tuberis apice enata, longe lanceolata, plicato-venosa, acuta, basi petiolata et equitantia. Scapus lateralis, cum foliis vix æquans, gra- cilis, fere tertia superiore tuberis parte oriundus, erectus, vaginis dua- bus tectus; vaginæ erectæ, longe, ad scapum stricte appressæ, alte ochreatæ, apice breviter liberæ, acutæ. Flores parvi, numerosi, ad scapi apicem aggregati, tenuiter pedicellati, resupinati, bracteis linearibus, Patentibus, acutis, cum tertia ovarii parte æquantibus. Sepala erecta, inter se libera, lanceolata, acuta, lateralia paulo obliqua, column: pedi adnata. Petala erecta, libera, anguste rhombea, obtusa. Labellum erec- lum, cum pede column: continuum, trilobum; lobi laterales, cuneato- lineares, apice oblique truncati, obtusi, lobii medii tertiam partem Superantes ; lobus medius cuneato-oblongus, apice crispus, carnosulus, emarginatus, carina erecta, longitudinali, e loborum lateralium basi enata, cum eisdem lobis æquante, solitaria, auctus. Columna longa, gracilis, apice leviter clavata, basi in pedem longiusculum, labelli quem- dam unguem fingentem, producta. Glinandrium marginatum, integrum, 698 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. rostello obsoleto. Anthera opercularis, 1 locularis, semi-globosa, pol- linia 4, cerea, globosa, integra, anthera dehiscente, stipiti plano, mem- branaceo, ob-cuneato affixa; glandula oblonga, carnosa, ad fossæ stig- malice partem superiorem visco adhærens. Plante de 20-25 centimétres de hauieur; feuilles longues de 18-23 centimètres et larges de 1-1*,5; hampe atteignant à peine la longueur des feuilles, et portant 10-15 fleurs réunies au sommet de la hampe et présentant presque l'aspect d'un capitule; fleurs de 13,5 à 2 centimètres de diamètre. Chine : Su-Tchuen oriental; abbé Farges! n* 416; 2000 métres d'altitude. 2^ O. UNGUICULATA, sp. nov. (an genus novum?). — Herba terrestris. Caulis brevis, in tuber fere globosum incrassatus, vaginis scariosis tec- tus. Folia 2, ex apice tuberis enata, erecta, late-lanceolata, plicato- venosa (acuta?), basi in petiolum longum contracta, equitantia. Scapus lateralis, superiore parte tuberis oriundus, erectus, vaginis 2 tectus, folio multo longior; vaginæ erectæ, longæ, ochreatæ, ad scapum stricte appresse, apice liberæ, acutæ. Flores mediocres, resupinati, longe et tenuiter pedicellati, secus scapi superiorem partem dissiti, fere secundi, bracteis linearibus, acutis, cum dimidia ovarii parte æquantibus. Sepala et petala, libera, erecta, subæqualia, longe, lanceolata, obtusa, basi longe angustata, id est fere unguiculata. Labellum ad columnæ basin sessile, longe unguiculatum, ungue ad anteriorem columnae partem ap- presso, dein patens, trilobum ; unguis elongatus, cum columna dimidia parte æquans ; lobi laterales rhombei, basi unguiculati, acuti, quartam totius labelli partem non superantes; lobus medius sub-panduratus, angulatus, leviter emarginatus; basi, inter lobos laterales, callo oblongo, pulvinato, rugoso, paululum ineünibente auctus. Columna elongata, gracilis, apice leviter clavata et incurva; clinandrium marginatum, integrum, rostello obsoleto. Anthera incümtens, opercularis, 1-locula- ris; potia 4, obovata, lateraliter subcompressa, per paria sibimet ap- pressa, stipiti apice cénduplieäto: triangulari, membranaceo, basi plano et alte emarginato affixa, post antheræ dehiscentiam ; glandula magna; ad stigmatiez fossæ superiorem partem visco adhærens. Herbe d'environ 15 centimètres de haut; feuilles longues de 10-12 centimètres, larges de 2-3 centimètres ; hampe florale haute de 38 centimètres, portant 19-14 fleurs de 2-9°,5 de diamètre environ, dont le pédicelle et l'ovaire mesurent à peu près 2 cen- timètres de longueur. Japon : Forêts de Sapporo; abbé Faurie! n° 8093; juin 1892. CORNU. — NOTE SUR LE CUSCUTA LEHMANNIANA. 699 Explication des figures des planches XIII et XIV de ce volume. PLANCRE XIII: OnEORCHIS FARGESH, sp. nov. : a, fleur vue de côté, le sépale postérieur, un sépale latéral et un pétale enlevés, X 4; b, sépale postérieur, X 2; c, sé- pale latéral, X 2; d, pétale, X 2; e, labelle étalé, X 4; f, labelle, coupe longitudinale, X 4; g, labelle, lobes latéraux et lame de la base; h, labelle, coupe transversale au-dessus des lobes latéraux; k, colonne vue de côté; l, sommet de la colonne, coupe longitudinale d'avant en arrière, pollinaire en place, anthére enlevée; m, pollinaire; m, anthére uniloculaire, vue de face; 0, anthère, vue de côté. PLANCHE XIV. O. UNGUICULATA, sp. nov. : a, sépale postérieur, X 2; b, sépale latéral, X 25 c, pétale, X 2; d, labelle étalé, X 4 ; e, labelle, coupe longitudinale, X 4; f, colonne, vue de côté, X2; g, sommet de la colonne, anthére et pollinaire enlevés, vu de trois quarts; h, sommet de la colonne, vu de côté, anthère et pollinaire enlevés; k, pollinaire entier; l, rétinacle, vu en dessus; m, réti- nacle, coupe ongitudinale; n, anthère, vue de face; o, une masse pollinique, vue de côté. M. Cornu fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR UNE CUSCUTE DU TURKESTAN (CUSCUTA LEHMANNIANA Bunge); par M. Max. CORNU. I J'ai eu l'honneur de présenter, il y a quelques mois, à la So- ciété (1) les premiers rameaux fleuris d'une Cuscute spéciale, dont les graines nous ont été rapportées du Turkestan par M. Édouard Blanc, notre confrére. Les échantillons, assez réduits et renfermés dans une petite boite de carton, portaient l'indication suivante : Cuscule; vallée du Mourgh-ab, riviére passant à Merv, sur l'Alhagi camelorum Fisch., dans l'oasis de Yelotan; prend sur les Robinia Pseudo- Acacia; octobre 1895. Ces indications m'avaient été dictées. Nous avions recu en outre un rameau d'Acacia (Robinia), droit etvigoureux, muni de fortes épines, sur lequel s'enroulait et s'était lixée par ses sucoirs une tige robuste de cette Cuscute. (1) Séance du 10 juillet, p. 354. 700 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. Les graines furent séparées en deux lots. Dans les serres, les graines furent semées à la fin du mois d'avril : sur cinq graines, deux seulement germèrent; faute d’Alhagi qui se cultive très mal, comme toutes les plantes désertiques, je les avais fait mettre dans le voisinage immédiat d’un petit Genisla cana- riensis L. (Cytisus elegans Hort.); les germinations filiformes s'y fixérent et se développérent avec vigueur. On leur fit atteindre des plants plus grands de la méme espéce et cultivés au dehors; le pa- rasite ne tarda pas à les envahir. On leur offrit ensuite trois grands Cytisus Laburnum relevés de la pleine terre et mis en bac; ils furent tous trois couverts par la Cuscute. La floraison commença le 7 juillet et a été trés abondante jusqu'à la fin d'octobre; mal- heureusement aucune des capsules formées ne parvint à matu- rité: des orages violents (l'un d'eux surtout accompagné d'une trés forte gréle) ont ravagé le Jardin, déraciné et cassé le tronc de très gros arbres, brisé et meurtri un grand nombre de végétaux rares et précieux ; notre Cuscute a beaucoup souffert. Les plantes nourricières furent, plus tard, rentrées en serre froide et le para- site ne tarda pas à disparaitre entiérement. Nous avons donc pu obtenir le développement sur deux Légu- mineuses ligneuses du genre Cytisus. Ce n'est pas le seul genre, ni méme la seule famille, qui, avec le Robinia et l'Alhagi, peut nour- rir celte Cuscute; j'ai fait d'autres expériences en un autre endroit du Jardin. Dans le service des pépiniéres, six graines furent semées le 10 juin; trois seulement germérent et l'une d'elles périt par acci- dent. De jeunes Robinia mis en contact avec le sol furent rapide- ment envahis, mais les Cuscutes y restérent petites; on leur offrit ensuite le Cytisus Laburnum où elles se fixérent, elles purent gagner de proche en proche et elles atteignirent un pied d'Abrico- lier et un pied de Broussonetia papyrifera. C'est sur cette derniére espéce, et principalement sur les pétioles des feuilles, que les tiges atteignirent leur plus grand développement; elles fleurirent, mats bien plus tardivement que les précédentes. J'ai fait plusieurs fois cultiver des Cuscutes sur l'Evonymus japonicus où ces plantes peuvent acquérir d'assez fortes dimen- sions el demeurer pour ainsi dire vivaces; notre Cuscule du Turkestan refusa de s'y fixer; elle ne s'implanta pas non plus Sur le Gleditschia sinensis, cependant elle accepta des plantes d'une CORNU. — NOTE SUR LE CUSCUTA LEHMANNIANA. 701 autre famille (Armeniaca vulgaris, Broussonetia papyrifera), mais n’accepte pas, on le voit, toutes les Légumineuses. Cette re- marque présente quelque intérêt au point de vue biologique. Pas plus que les précédentes, ces Cuscutes ne mürirent leurs capsules, les plantes meurtries par la gréle dépérirent pendant l'automne trés pluvieux et moururent. La détermination spécifique de la plante n'est pas exempte de quelque incertitude par suite des formes affines que l'on ren- contre. Dans le Flora Orientalis de Boissier, il y a vingt espéces de Cuscuta (1), rangées d’après la Monographie d'Engelmann (2) en trois des sections applicables à la flore d'Orient. Cuscula : deux styles stigmates allongés. Grammica : deux styles stigmates capités. Monogyna : un style; capsule réguliérement découpée à sa pé- riphérie. Cette Cuscute appartient sans aucun doute à la section Mono- gyna : le style est unique sur les quelques échantillons secs remis par M. Édouard Blanc et dont nous avons tiré les graines que nous avons semées; la capsule est régulièrement fendue cir- culairement à sa base. Sur plusieurs de ces mêmes capsules la corolle marcescente subsiste, desséchée et parfaitement recon- naissable; les fleurs nous ont montré le style capité et ellipsoïde ; notre espèce rentre donc dans la sous-section Monogynella d'Engel- mann. Ce sont des espéces à tige épaisse relativement et parasites sur des arbustes ou des arbres. Cette sous-se&tion renferme un certain nombre de types trés voisins les uns des autres et entre lesquels il semble assez difficile de fixer un choix bien sûr. Les différentes espèces sur lesquelles l'hésitation peut étre permise sont plus ou moins voisines du C. monogyna et s'en distinguent par des caractéres qui ne sont Pas toujours trés nets. J'ai pu étudier les fleurs de notre espéce d'aprés des échantil- (t): T. IV, p. 115. en (2) Engelmann, Transact. of the Acad. of sciences of Saint-Louis, vol. 1, n° 3, 1859; les Mémoires d'Engelmann ent été, réimprimés et forment un magnifique volume, édité aux frais du'généreux et regrette Henry Shaw et Par les soins de MM. les professeurs Trelease et Asa Gray. 702 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. lons frais et l'observation attentive ne laisse pas que d’être un peu embarrassante. Dans les divers cas, suivant la vigueur de la plante, la grandeur et la disposition des inflorescences, le diamètre et le nombre des fleurs sont extrèmement variables; suivant que la floraison se présente sur un rameau libre ou sur une tige enroulée, on observe les différences les plus grandes. Il faut absolument s'en rapporter aux caractéres de structure de la fleur. On ne peut s'appuyer sur la nature de la plante hospitalière, carla méme plante sert de support à plusieurs espéces, et, comme on l'a vu par nos expériences, il ne semble pas qu'il y ait un exclusivisme quelconque en faveur d'une espéce hospitaliére dé- terminée. Un premier, examen des descriptions montre que l’on doit laisser de côté les C. exaltata Engelm. et cassyloides Nees, à calice globuleux et sépales à lobes orbiculaires, stigmate bifide ou stig- mates séparés; on doit également écarter le C. japonica dont le calice est très court, les divisions de la corolle courtes également, quoique par certaines formes cette espèce offre des transitions avec celle qui nous occupe. Il reste les espèces suivantes : C. monogyna Vahl, Lehman- niana Bunge, C. lupuliformis Krocker, C. gigantea Griff. et C. timorensis Dne. Si Pon s’est rapporté aux caractères donnés par Engelmann comme caractérisant le Cuscuta monogyna, nous devons l'écarter; les fleurs de cette espèce ont des divisions dressées et le tube est renfermé entièrement dans le calice; or, dans nos fleurs, le calice est moitié plus court que le tube. Le C. gigantea offre des divisions de la corolle linéaires oblon- gues, un peu plus courtes que le tube, et le style est aussi long que l'ovaire et que le stigmate. Or, dans notre espèce, ces divi- sions sont oblongues ovales, bien plus courtes que le tube; le style est presque nul, ou trés court. Le C. lupuliformis a des anthéres oblongues linéaires; le style gréle est plus long que le stigmate, lequel est profondément bilobé. Or les anthéres sont longues et cordiformes, le style presque nul, ou trés court. Le C. Lehmanniana a les fleurs pédicellées; le style plus court que l'ovaire ovale ou subglobuleux, ayant la longueur du stigmate CORNU. — NOTE SUR LE CUSCUTA LEHMANNIANA. 103 nettement bipartit. Or nos fleurs sont dans plusieurs cas tout à fait sessiles; l'ovaire est conique, le style extrémement court, le stigmate présente un sillon à sa partie supérieure; il offre deux mamelons, mais il est à peine bilobé. Notre espéce ressemble un peu à toutes les espéces précédentes; elle s'en distingue par des caractéres de détail, en admettant que ces caractères soient parfaitement précis et constants. Cependant c’est du C. Lehmanniana qu'elle parait se rappro- cher davantage, et c'est à ce nom que je me tiendrai : notons ce- pendant qu'elle est fort voisine des C. monogyna et lupuliformis, et toutes trois ne constituent peut-être que des formes de la méme espéce. Cette réunion n'est pas aussi extraordinaire qu'on pour- rait le croire, car Engelmann signale cette opinion dans sa Mono- graphie (p. 103 de la réimpression). Dans le cas méme où cette opinion serait admise, le nom ayant la priorité sur tous les autres serait le nom de C. lupuliformis Vahl (1787). Signalons en passant que, d’après Engelmann, le C. Lehman- niana a été observé sur le Pistacia Terebinthus; dans l'Herbier du Muséum, il existe des spécimens déterminés par M. Franchet, qui proviennent des récoltes de M. Capus dans diverses localités du Turkestan, et vivant sur un Althæa, un Crategus et un Salis haut de 10 mètres. Le C. lupuliformis vit sur des Saules et autres plantes en Europe, sur des Saules et des Tamariz en Asie. Enfin le C. monogyna a été observé sur des arbres et des ar- bustes : Salix, Tamariz, Pistacia, Vitis, et des plantes herba- cées : Euphorbia, etc. Ün voit que toutes les espéces, aussi bien par leurs plantes hos- pitaliéres que par leurs caractéres botaniques, se rapprochent beaucoup les unes des autres. La forme que je désigne ici sous le nom de C. Lehmanniana, sans attacher à cette détermination une spécificité absolue, parait intéressante à étudier. C'est d'ailleurs, Je crois, la première fois qu'elle est cultivée dans un Jardin d'Europe. Rappelons à ce propos que le C. odorata de l'Amérique du Nord se montra, en 1883, dans les serres du Muséum. Il vécut quelques années sur divers Pelargonium du Cap; M. Poisson le signala et publia à ce propos une Note spéciale (1). (1) La Nature (1883, 2° semestre, p. 385). 704 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. Les inflorescences du Cuscuta Lehmanniana se présentent avec des apparences très multiples. Les fleurs sont tantôt en petits glo- mérules de quelques fleurs, tantôt en groupes que les descripteurs appellent grappes composées. Ce sont des inflorescences assez com- pliquées, qui donneront sans doute l’explication théorique des glomérules de nos Cuscutes indigènes. Elles mériteraient une description spéciale que je ne puis entreprendre ici, de peur d’al- longer par trop cette étude. IH L'anatomie de la tige des Cuscutes a été étudiée par de nom- breux auteurs que l'on ne peut citer tous, mais les principaux travaux sont dus à MM. Decaisne (1), Chatin (2), de Solms-Lau- bach (3), Dorner (4), Ludwig Koch (5) . On ne peut donner l'analyse de ces divers Mémoires où l'on s'est surtout occupé des sucoirs en général et de la relation entre le parasite et la plante hospitaliére. Disons seulement que les laticifères ont été signalés par Decaisne dans l'écorce de la tige. : La structure de la tige proprement dite a été surtout étudiée par Dorner, M. le comte de Solms-Laubach et Ludwig Koch, et ne parait avoir été l'objet d'aucune étude depuis quelques années. Je regrette de n'avoir pu consulter le travail de Dorner, mais les beaux Mémoires de M. le comte de Solms et celui de L. Koch paraissent combler cette lacune. Dans son trés remarquable Mémoire, Ludwig Koch a étudié le C. monogyna Vahl sur des échantillons secs : il a vu l'impor- tance considérable de cette espéce et il a regretté vivement de ne pouvoir l'avoir vivante; il a observé plusieurs traits prin- cipaux de la structure, l'anneau lignifié, le nombre et la nature des faisceaux vasculaires. Il a signalé le cambium et a dit que ce (1) Sur la structure anatomique de la Cuscute et du Cassitha (Ann. SC: nat., IIIe série, t. V, p. 247; 1846). (2) Anatomie comparée des végétaux. (3) Pringsheim's Jahrbücher, t. VI, p. 575, tab. XXXV (1867-1868). (+) Die Cuscuten der hungarischen Flora; Linnæa, Bd XXXV, p. 132 (1867-1868). (5) Hanstein Abhandlungen, Bd 1I, Heft 3, p. 51 (1874); Die Klee-] und Flachseide, Heidelberg (1880). CORNU..— NOTE SUR LE CUSCUTA LEHMANNIANA. 705 cambium n'existe qu'entre le liber mou et le faisceau vasculaire, qu'il ne se montre pas dans l'espace interfasciculaire et qu'il n'est capable d'aucun accroissement. Cet auteur a cru reconnaitre des laticiféres dans le faisceau libéro-vasculaire, et il a indiqué une anastomose entre ces latici- féres et ceux de l'écorce. Il a affirmé également qu'il n'y a pas de véritables tubes criblés. En dehors de l'espéce utilisée qui n'est peut-étre pas la plus favo- rable, les lacunes de ce travail proviennent du manque de maté- riaux frais et suffisants, et peut-étre aussi de ce que la technique a fait de réels progrés depuis. La conception de la structure de la tige a, il faut le dire, beaucoup changé depuis les travaux de M. van Tieghem et de son École sur ce sujet; les régions ana- tomiques ont été rigoureusemeni définies. Je ne discuterai donc pas point par point les observations renfermées dans le trés im- portant Mémoire de cet éminent botaniste; je me bornerai à rap- porter les faits que permet de voir plus aisément une forme de Cuscute, j'ose à peine dire une espèce, beaucoup plus favorable à l'étude. Les plantes que j'ai pu étudier avaient des tiges de diamétre trés variable, c'est sur les plus grosses que les observations sont les plus faciles et les plus nettes; les tiges robustes atteignent 3 millimétres et plus, elles sont comparables aux tiges les plus grosses que montrent les spécimens desséchés de l'Herbier : Cus- cula exaltata, babylonica, gigantea, cassyloides, elc. Elles sont trés riches en éléments anatomiques variés: ils y sont . plus développés que dans aucune des espèces que nous possédons en Europe. Le nombre des faisceaux et des éléments dans chaque faisceau dépasse de beaucoup ce que l’on observe dans nos espèces, qui demeurent presque toujours filiformes; c'est ce qui fait jus- lement l'intérét de cette plante. Je erois donc devoir donner des détails circonstanciés sur cette Cuscute qui s'éloigne notablement des formes que nousavons d'or- dinaire à notre disposition. : nad Une coupe transversale pratiquée dans une tige un peu épaisse montre une section circulaire ou elliptique (pl. XV, fig. 2). Au centre, une moelle volumineuse entourée d'un certain nombre de faisceaux libéro-ligneux, de dix à seize, quelquefois davantage. Tout autour, dans l'écorce, on aperçoit des laticifères T € (SÉANCES) 45 106 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. soit séparés, soit trés voisins des faisceaux, mais toujours dis- tincts. Ils sont parfois trés visibles, le contenu dans les tiges meurtries par la gréle ou maintenues en alcool se coagule et se colore en brun. Sur les tiges menues ou jeunes, les faisceaux sont trés nettement dégagés; sur les tiges plus âgées et plus grosses, ils sont réunis deux à deux par un arc decellules épaisses qui constituent avec la partie vasculaire des faisceaux un anneau lignifié continu, au sein duquel les vaisseaux sont difficiles à discerner, sauf à leur pointe interne. La moelle, volumineuse dans tous les cas, est constituée par de larges cellules, souvent remplies d'amidon ; les cellules périphé- riques sont plus petites que les cellules centrales. Elles sont poly- gonales à ongles arrondis, avec un méat aux points de rencontre de trois d'entre elles, et possédent des parois plus minces. Les tiges les plus grosses présentent les éléments les plus gros, les plus nombreux et qui s'éloignent le plus de ce que nous con- naissons; c'est sur ces tiges que portera principalement cette étude. L'épiderme (pl. XVI, fig. 4, ep) offre une cuticule assez épaisse et finement chagrinée; au-dessous, les cellules, à contour un peu polygonai par pression, sont d'une forme peu régulière; leur paroi est assez épaisse et munie de ponctuations sur les faces en contact. Elles laissent entre elles des méats dont quelques-uns sont assez larges. . Leur contenu est tantót trés clair, tantót trouble. Elles sont par- fois remplies d'une quantité considérable de granules d'amidon. Cet amidon est simple ou composé; dans ce cas, les granules y sont groupés par deux, trois ou quatre ou méme davantage; égaux entre eux, ou inégaux et formant des globules sphériques ou ellip- soides réguliers ou non; qui demeurent entiers ou se brisent en fragments à faces polyédriques d’un côté (pl. XV, fig. 3). Les grains simples sont parfois relativement trés gros, parfois au contraire trés petits; les grains composés sont formés de deux, quatre, plus rarement cinq grains élémentaires, quelquefois trés gros; dans les globules composés à grains plus petits ce nombre est souvent beaucoup plus considérable, mais ces groupements sont beaucoup plus rares; dans les tissus conservés en alcool les grains présentent un hile formé d'une ou plusieurs fentes de rup- CORNU. — NOTE SUR LE CUSCUTA LEHMANNIANA. 101 ture. Les cellules les plus larges renferment en général les plus gros grains; les plus étroites, les grains les plus fins. Les cellules de la périphérie renferment aussi une quantité notable de chlorophylle. À propos de l'amidon, disons en passant que cette substance se retrouve en grande abondance dans la moelle, comme nous l'avons vu, et méme dans les cellules lignifiées interlasciculaires. Je n'ai pas observé de cristaux d'oxalate de chaux dans le C. Lehman- niana. On a discuté beaucoup pour savoir s’il existe des stomates dans les Cuscutes; il en existe dans notre espèce. Ils sont grands, leur forme est elliptique allongée et surélevée sur l'épiderme; ils pa- raissent être rares et présentent la structure ordinaire (pl. XV, fig. 7). Les cellules stomatiques sont longuement elliptiques; elles sont épaisses, leur cavité est étroite et assez fortement inclinée sur l'horizon; la lacune qui leur correspond est peu importante. Les laticiféres se présentent en nombre variable, sur les coupes minces ils sont trés peu visibles; sur les tiges qui avaient été meurtries par la gréle, le contenu avait pris une coloration brune très utile pour l'observation (pl. XV, fig. 1 et 2, l et pl. XVI, fig. 1, I). Ils sont entourés d'éléments plus rigides qu'eux, de sorte que sur la coupe leur contour est souvent constitué en partie par des lignes rentrantes, c'est-à-dire qu'il est formé d'arcs dont la concavité est tournée vers le dehors (pl. XV, fig. 4 et plus bas fig. A). Ce contour fait corps avec celui des cellules adjacentes; le laticifère a cependant une paroi propre : elle est mise en évidence par les réactifs colorants tirés de l'aniline. Sur les coupes longitudinales on peut voir qu'ils sont accolés à des cellules quelquefois trés allongées, d'un diamétre inférieur au leur. Sur des macérations suffisamment avancées, il est possible de les isoler sur une grande longueur, avec les cellules qui les en- tourent. Le contenu bruni permet de les retrouver à l'aide de la loupe. Ce contenu peut devenir solide, comme vitreux; il se brise en fragments qui restent maintenus par la paroi propre du tube. Ils ne font pas partie des faisceaux; ils sont également trés dis- linets de ces fibres spéciales, dont il sera question plus loin, qui sont accolées extérieurement au faisceau et qui sont une forma- lion tout autre; elles sont quelquefois en contact avec les latici- féres sur une grande partie de leur longueur, mais il ne faut pas 708 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. les confondre avec eux, comme l'a fait l'un des auteurs cités plus haut. Sur une coupe longitudinale, ou méme encore sur des macéra- rations, la distinction est aisée; à l'aide.des couleurs d'aniline, de la fuchsine par exemple, on reconnait que ces fibres se colorent énergiquement ees fibres ont une paroi assez épaisse, cependant peu résistante et s'affaissent aisément sur la coupe transversale; i elles sont fusiformes, à extrémité, soit effilée en pointe mousse, soit tronquée ; leur contour le long de leur plus grande dimension est rectiligne ou faiblement ondulé; le contenu est très clair, fai- blement granulé. Les laticifères ont une paroi plus mince qui se moule sur les éléments voisins : le contenu, très riche en granules bruns oléo-résineux ou même parfois totalement solidifié, donne un critérium excellent (fig. A). Mais c’est dans le voisinage des sucoirs qu'on reconnait le mieux leur nature; là tous les éléments sont di- latós et épaissis; ils deviennent rela- Fi. A. — Gr. 100 environ, — La. tivement énormes (pl. XV, fig. 5). licifères obtenus par macéra- Mais là encore, méme en faisant abs- ep ph lis gene traction de leur contenu, qui acquiert leur trace sous forme de crêtes; une importance extrême, leur adhé- aux latieifere$ sont accolées WC : de entièrement ou partiellement TENCE aux cellules voisines permet des fibres à parois plus épaisses. les reconnaitre, alors méme que ces cellules, d’ordinaire trés fortement soudées, se sont détachées par la macération. La région de la tige à laquelle elles appartiennent n’est pas la même que celle des fibres spéciales avec lesquelles on peut les confondre. Autour de l'anneau lignifié et continu s'observent un certain nombre de faisceaux libériens. Ils sont en nombre variable et imne- gaux entre eux, constitués par des tubes criblés et du parenchyme libérien. À ces faisceaux, et n'en faisant pas partie, sont adossés extérieu- rement un certain nombre d'éléments fusiformes (pl. XVI, fig. 1, P, p), à parois un peu épaisses, d’un blanc brillant sur la coupé; CORNU. — NOTE SUR LE CUSCUTA LEHMANNIANA. 109 ce sont des fibres péricycliques plus ou moins nombreuses; tantôt ` au nombre de deux ou trois, jusqu'à une dizaine, elles manquent dans les faisceaux plus petits. Elles sont soit réunies en ligne ou en groupes, soit disjointes. On retrouve ces fibres etl'on détermine aisément leur situation, en dedans de l'endoderme, dans diverses Convolvulacées (Ipomæa, Argyreia, Bonamia). Dans le faisceau libérien, les tubes criblés, situés sans ordre à la périphérie, se disposent plus intérieurement en lignes radiales un peu régulières. Ils sont munis de cals latéraux ou terminaux, visibles à l’aide des réactifs appropriés; ils sont très remarquables par leurs dimensions et leur disposition ; ils méritent d’être décrits avec soin, à cause des conclusions auxquelles leur grand dévelop- pement peut donner naissance. On y reviendra ultérieurement. Vis-à-vis de ces faisceaux libériens se voient, plus intérieure- ment, les faisceaux vasculaires; dansles tiges épaisses et ágées, comme nous l'avons vu plus haut, ils sont totalement engagés dans l'anneau de tissu scléreux qu'ils complétent et ferment entié- rement; sur la coupe transversale, ils se confondent presque complétement avec les cellules voisines, présentant méme dia- métre et méme contour ou des variations de méme nature (pl. XV, fig. 1 et pl. XVI, fig. 1 et 2). Les couleurs tirés de l'aniline (fuchsine, vert d'aniline) les imprégnent plus lentement, mais cette différence ne tarde pas à s'effacer. Tandis que les cellules de l'anneau scléreux présentent un petit méat au point de rencontre de trois d'entre elles, les vaisseaux n'en présentent pas; ils montrent méme dans les réactifs appro- priés une coloration plus foncée en ce point, au lieu d'un méat. Mais les cellules immédiatement en contact avec les vaisseaux offrent le même caractère : ce qui parait les distinguer seulement, C'est la nature des ponctuations qui sont nettement aréolées chez les vaisseaux et simplement ponctuées chez les cellules épaissies; dans les planches, des vaisseaux ont été marqués du signe +, tracé dans l'intérieur de leur contour. À l'aide de ce caractére on peut reconnaitre que, méme sur les tiges épaisses, les faisceaux vasculaires sont trés étroits, allongés dans le sens du rayon, formés de trois ou quatre vaisseaux au plus dans la partie la plus large, à la périphérie; que le faisceau S al- longe dans le sens du rayon en forme de coin trés aigu, termine 710 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896 du côté intérieur par des vaisseaux trés gréles (pl. XV, fig. 2 ét pl. XVI, fig. 1 et 2). Ce coin est formé parfois, vers son extrémité, d'une seule ligne plus ou moins sinueuse d'éléments vasculaires, qui ne sont pas toujours en continuité directe. A cet angle correspond souvent une lacune formée par la destruction des vais- seaux les premiers formés dans le faisceau. Cette lacune peut, soit devenir assez large (pl. XVI, fig. 1,L; fig. B; bd); soit au contraire disparaître plus ou moins complètement par écrasement; les cellules périphériques décélent sou- vent par leur disposition la disparition de ces éléments vasculaires. Les vaisseaux les plus grands sont diversement scul- ptés; les plus internes sont rayés, annelés et spiralés. La pointe du faisceau est entourée d'éléments plus Fic. B. — Gr. 350/1. — Faisceau vasculaire, petits que ceux de la moelle, Fv, très étroit, plongé dans l'anneau sclé- ; apis pl reux; A, A, cellules de l'anneau, dont la li- polygonaux et à pu —— - mite a été indiquée par la ligne des lettres . i " $, boi ; nt une sor L, L.; Bs, bois secondaire; M, cellule de — Li eS» ils forme la moelle; cc, cellules à parois doublées tent de gaine claire. La parot d'un dépót spécial du cóté des vaisseaux: l :di l AE . : + avec es elles délimitent exactement le faisceau Econ EC din vasculaire et le bois secondaire; r, cellule Vaisseaux présente parfois entièrement remplie de cette matière spé- une accumulation particu- ciale; ], lacune formée par la disparition ,., s la- des vaisseaux les plus anciens du faisceau. lière de matière, accumu á tion considérable, en forme de fer à cheval du cóté intérieur (fig. B, c, c). La substance de cet épaississement ost blanche, réfringente et montre une structure vaguement lamelleuse. Elle est limitée du cóté interne par une couche finement granuleuse, mais elle remplit parfois compléte- ment la cellule(fig. B, v). Elle se colore par l’hématoxyline, comme CORNU. — NOTE SUR LE CUSCUTA LEHMANNIANA. 711 les membranes peu lignifiées; elle se teint en bleu pâle par le chloroiodure de zinc, elle est de nature cellulosique, non sclé- rifiée et peu dense; c'est une sorte de couche dont la nature pourrait peut-étre se comparer au cal des tubes criblés. La cellule renferme d'ailleurs un plasma granuleux et un noyau; nous y re- viendrons plus loin. Quand les vaisseaux subsistent, on voit nettement la relation entre eux et ces cellules ; quand ils ont été détruits, ce qui est fré- quent, ces cellules bordent la lacune laissée à leur place, lacune qui s'accroît parfois aprés leur disparition. On les observe non seulement prés des petits vaisseaux, mais encore plus haut dans le faisceau prés des vaisseaux qui ne se résorbent jamais. Elles se montrent méme dans l'anneau selérifié, où on les re- irouve à l'aide d'une attention suffisante. Elles sont disposées en général sur un seul rang, mais il peut y en'avoir deux dans certains cas rares, la cellule la plus extérieure étant à peine modifiée. Toutes ensemble, elles bordent le faisceau vasculaire d'une ligne d'éléments particuliers qui le délimite et le définit avec précision. Elles remontent même plus loin encore, car on les retrouve aussi au milieu des éléments secondaires, dont nous parlerons plus tard ; aux points où il s’en forme, elles entourent les trachéides nouvelles (voy. fig. B, s). La place du faisceau vasculaire est indiquée en général d'une manière précise par un faisceau libérien. Les torsions de la tige introduisent parfois de grandes inégalités dans les faisceaux. On en voit de grands et de petits, mais fréquemment de petits faisceaux se trouvent interposés entre des faisceaux plus grands; à ces petits faisceaux libériens, bien nets et bien séparés au milieu du tissu resté mince dans l'écorce, correspondent en général des faisceaux vasculaires également plus petits que les autres. — Mais quelquefois on les cherche en vain : ils étaient sans doute composés uniquement de quelques petits vaisseaux qui, comme les vaisseaux les plus anciens de la pointe interne des grands fais- ceaux, ont disparu avec l’âge, sans laisser de lacune ou de trace. Quelquefois encore on trouve un ou plusieurs de ces petits Vaisseaux entourés complètement et séparés du reste du tissu de l'anneau lignifié par un cercle de cellules à couche calleuse, qui Serait inexplicable si l'on ne voyait pas tous les intermédiaires 712 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. avec les eas précédents; on pourrait mème prendre ce groupe d'éléments pour une formation sécrétrice particulière (pl. XVI, fig. 3). Les cellules présentant cette substance spéciale sur leur paroi sont très reconnaissables sur la coupe transversale; sur la coupe longitudinale, on peut les retrouver grâce à la minceur de leurs parois et à leur voisinage avec les vaisseaux les plus ténus, les vais- seaux écrasés et la lacune. Mais la couche particulière s'apercoit assez mal : elle est floue et vague du côté interne et se confond aisément avec le contenu de la cellule. Quel est le rôle de cette substance particulière? Ce n’est pas une sécrétion, puisqu'elle a la réaction de la cellulose, qu'elle est adhérente à la membrane et qu'elle en fait partie intégrante. C'est cependant une partie surajoutée. Elle se montre en effet, non pas dans des organes spéciaux, mais dans des cellules pareilles aux autres qui semblent appelées à jouer, sur place, un róle spécial. Ges cellules, placées à portée d'un courant de matiére nutritive charriée dans les vaisseaux, paraissent être destinées à puiser dans ce courant, pour les répandre dans le reste du tissu, les substances empruntées à la plante hospitalière. Elles s'adaptent, par situation, à une fonction nouvelle. Il semble que dans le voisinage immédiat, à la source méme, les cellules se créent un moyen d'absorption plus puissant que celui dont elles se servent d'ordinaire dans les échanges entre elles. On peut comparer avec raison, jecrois, cette modification si par- ticulière au cal des tubes criblés ; le cal, comme on l'admet géné- ralement, sert d'organe facilitant la transmission des produits de l'assimilation qui affluent dans les parties vertes de la plante et les conduit au loin. Il y aurait à rechercher si, dans les végétaux ordinaires, on ne rencontrerait pas d'exemples semblables dans des conditions de méme nature. Formations secondaires. — Dans certaines tiges plus grosses que les autres, plus abondamment nourries, et dans le voisinage des sucoirs, on voit se développer à la périphérie de l'anneau ligneux une couche spéciale créatrice d'éléments nouveaux. Aux points où naissent les suçoirs, les formations nouvelles se multi- CORNU. — NOTE SUR LE CUSCUTA LEHMANNIANA. 7119 plient d'une manière intense; mais cette activité se manifeste éga- lement en dehors de ces points et, dans notre Cuscute, elle déter- mine des productions curieuses à signaler. Ce sont surtout les éléments ligneux nouveaux qui se distinguent des éléments anciens; on voit des trachéides courtes, en général deux à quatre fois plus longues que larges, à section transversale plus ou moins carrée ou aplatie perpendiculairement à la direction du rayon, à section longitudinale rectangulaire; elles sont diver- sement rayées ou réticulées avec des aréoles parfois trés réguliéres, interposées entre les tours de spire. On voit des trachéides formées non seulement à la face interne du faisceau libérien et à la face extérieure du faisceau vasculaire primitif, mais encore dans l'espace interfasciculaire. Dans cette région, ils offrent une disposition spéciale; dans la zone intrafasciculaire, entre le liber et les faisceaux, ils sont orientés verticalement, leur grand axe étant paralléle à la direction de la tige; dans la zone interfasciculaire bien plus large que la précédente, ils disposent leur grand axe horizontalement, et per- pendiculairement à la direction radiale. Entre ces trachéides se montrent des cellules en lignes plus ou moins réguliéres (pl. XVI, fig. 2). C'est d'abord entrele liber et les vaisseaux primaires que se montrent les premières manifestations de l’activité végétative; il y à formation d'éléments nouveaux, principalement du bois, alors qu'en dehors de ces points rien n'a encore été prod uit. d On peut voir (pl. XVI, fig. 1) une quadruple assise de trachéides appliquées sur le faisceau primaire qu'elles prolongent. A droite et à gauche du faisceau, les éléments cellulaires se sont seulement allongés dans le sens du rayon et se sont partagés par une ou plusieurs cloisons minces; ce cloisonnement est encore loin d'étre général, c'est le prélude du développement de trachéides inter- fasciculaires. Dans le faisceau lui-même, il semble que ce soient surtout les éléments ligneux qui soient formés en plus erand nombre (pl. XVI, fig. 1); le liber parait ne s'être pas accru d'une quantité équiva- lente, mais c'est dans les formations ligneuses plus importantes que le fait est surtout évident. » C'est tout naturellement aux points correspondant à l'implan- lation des sucoirs que la formation est la plus active et la plus 714 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. énergique; mais cette activité gagne de proche en proche et se montre également en des points plus ou moins rapprochés et même diamétralement opposés. Loin des sucoirs, l'assise formatrice de- meure confinée au faisceau libéro-ligneux et les cellules qui l'en- tourent se cloisonnent seulement quelque peu. Il est regrettable que les circonstances atmosphériques, la gréle, les orages successifs, la saison extraordinairement pluvieuse et froide aient amené notre Cuscute à périr. Les sucoirs sur lesquels je ne puis m'étendre ici sont constitués par un corps ligneux, circulaire ou elliptique plein, présentent des alignements de trachéides avec quelques files de cellules inter- posées et un liber périphérique qui semble continu. Le tout est environné d'éléments déprimés dans une direction tangentielle au contour du sucoir. Dans le voisinage d'un suçoir, la tige semble s'appliquer et s'épater à la surface de la plante hospitaliére; les parties latérales s'allongent dans le sens du rayon. Dans les éléments cellulaires de l'écorce, les deux diamètres s'accroissent dans le plan perpen- diculaire à la tige du parasite; d'autre part, un cloisonnement se produit parallélement à ce plan, de sorte que les éléments, dimi- nués de hauteur, semblent s'être étirés transversalement (compa- rer les figures 4 et 5 de la planche XV). En méme temps les parois S épaississent considérablement, de telle sorte que des ponctuations à peine visibles sur les parois deviennent trés apparentes sur la section. Le plasma se montre épais et plein d'amidon; enfin les noyaux eux-mêmes participent à celte augmentation de volume; ils deviennent beaucoup plus gros et peuvent arriver à doubler de diamétre (pl. XV, fig. 4et 5,n); ils sont remplis de granules beaucoup plus nombreux et plus denses. C’est une conséquence importante de la nutrition de la cellule. Entre les cellules, un ciment particulier parait s'étre constitué, qui remplit l'intervalle des parois souvent fort distantes. Cette substance se colore parfois en jaune ou en brun; mais, alors méme qu'elle est incolore, elle est mise en évidence par les réac- tifs appropriés, notamment par le vert de méthyle. à On voit même apparaitre des cellules isolées à parois trés épaisses, sortes de sclérites solitaires, qui ne semblaient pas exister dans l'écorce des tiges, en dehors des points les plus immédiate- CORNU. — NOTE SUR LE CUSCUTA LEHMANNIANA. 115 ment voisins des suçoirs; ce ne sont ni des fibres, ni des latici- féres modifiés, à ce qu'il semble; la région ou elles se montrent est beaucoup plus rapprochée de l'épiderme que ces éléments. Tubes criblés. — Il m'a semblé intéressant d'insister longue- ment sur ces formations (voy. pl. XVI, fig. 4, 5 et 6). Les tubes criblés sont trés abondants et trés beaux, surtout dans la partie moyenne du faisceau. Ils présentent des cloisons diversement inclinées, tantót exactement transversales, tantót plus ou moins obliques. Les cribles sont de formes varices; les uns rappellent le type Courge, établi par M. Lecomte (1) dans son important Mémoire sur les tubes criblés, les autres le type Vigne du même auteur. Dans le premier cas, les tubes criblés sont unis par des cloisons complétement transversales ou trés peu obliques, transformées en crible sur toute leur étendue, ou sur une partie seulement de leur surface; dans la seconde divi- sion, les cloisons sont pourvues de plusieurs cribles en nombre variable, séparés par des bandes cellulosiques découpant des sortes de triangles ou des bandes transversales : ces triangles sont parfois très irréguliers et même très vaguement indiqués. Les parties élémentaires qui composent les plages criblées sont très petites et correspondent à des modifications ponctiformes de la partie transformée en cette substance nommée callose par M. Mangin. Il y a de nombreux passages entre ces deux cas extrémes dans notre Cuscuta. La nature et l'épaisseur du cal sont extrémement variables. Tantót le cal est épais, engluant dans une calotte plus ou moins bombée tous les points du crible; tantót, au contraire, il n'occupe qu'un espace restreint exactement ponctiforme, apparaissant comme un petit bouton qui fait saillie des deux cótés de la paroi du tube criblé. Le cal peut, d’un autre côté, être plus ou moins confluent et réunir seulement plusieurs points qui forment alors une sorte d'ilot; les points composants deviennent alors bien moins distincts et bien plus difficiles à délimiter. Ces cals ne sont pas identiques (1) Contributions à l'étude du liber des Angiospermes (Ann. des sc. nal., T° série, t. X, pp. 193-325; pl. 21-24). 716 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. partout au même niveau. Ils peuvent être de natures différentes sur les différents cribles d’un même tube, mais sur une même paroi ils semblent être (sauf les confluences locales) de même nature. C’est surtout sur les parois latérales, qui réunissent deux tubes criblés voisins, que la variété des cribles se présente. Parfois ce sont des sortes de points munis d’un cal épais et sail- lant sur les deux faces, ou bien des réunions de points englobés dans une masse calleuse formant un gros bourrelet; ces réunions ont un contour circulaire ou elliptique; c'est le méme mode de groupement que dans les ilots dont j'ai parlé plus haut. On les rencontre assez abondamment : ils rentrent dans la catégorie de ceux qu'on observe dans le type Courge (1). D'autres fois, les cribles sont bien plus étendus et rappellent ceux des cloisons; mais, dans ce cas, il semble que les cals sont le plus souvent ponetiformes et peu développés. Il y a là encore des gron- pements, mais, sauf sur les bords où ils sont moins distincts à cause de la courbure de la surface, ils se présentent assez dégagés les uns des autres. Les cribles sont largement elliptiques irréguliers, avec des plages plus ou moins nettes, plus ou moins bien définies; on voit à leur surface des points disposés parfois en sortes d'alignements ou de groupes; quelquefois la disposition quaternaire s'y montre, rappelant un peu ce que l'on voit dans les sores del'Algue du genre Tetraspora. Les petits cals sont dans certains cas trés peu saillants, alors méme qu'ils sont confluents; ils ne dépassent pas la surface de la cellule; la partie de la paroi où ils se trouvent est toujours amincie et I daaa est quelquefois très inférieur en épaisseur à la paroi de la cellule à laquelle ils appartiennent, paroi qui se gonfle et surplombe au-dessus de leur plan. Dans d'autre cas, ils sont excessivement fins et ténus, à peine visibles, à peine colorés par les réactifs appropriés, de telle sorte qu'on pourrait se demander si l'on n'a pas là affaire avec le pre- mier développement du crible, dont les cals augmenteraient ensuite en épaisseur jusqu'à confluer et à constituer une masse unique. . H . . ) C'est surtout dans ces cribles à cals exigus et ponctiformes qu'il (1) Lecomte, loc. cit., pl. XXI, fig. 2. 19 CORNU. — NOTE SUR LE CUSCUTA LEHMANNIANA. TE est aisé de remarquer que le cal traverse effectivement la paroi ; quand ces formations sont suffisamment espacées, on le voit avec une grande évidence sur la coupe transversale de la cloison. Il est curieux de constater l'abondance des tubes criblés dans un parasite aphylle, ou l'on n'observe qu'une faible quantité de chlorophylle et un nombre trés restreint de stomates. On admet généralement que les tubes criblés transmettent les éléments éla- borés de l'assimilation chlorophyllienne, des parties supérieures où cette assimilation a lieu, vers les parties inférieures du végétal. Ici, l'assimilation est sans doute trés faible; le rôle des tubes criblés serait quelque peu différent. Dans son Mémoire cité déjà plusieurs fois, M. Lecomte consi- dére les tubes criblés du type Vigne, prépondérant dans notre Cuscute, comme caractérisant les plantes franchement ligneuses ; il est trés remarquable de le retrouver dans une espéce herbacée. Peut-àtre pourrait-on expliquer ce fait, en apparence anomal, par cet autre que le C. Lehmanniana est parasite sur des espèces franchement ligneuses (Cytisus Laburnum, Alhagi camelorum) et méme sur des arbres (Robinia, Broussonetia, Saliz); qu'il puise directement dans les tiges de ces plantes les éléments nutri- tifs tout préparés, et que, pour pouvoir les faire circuler à la péri- phérie de sa propre tige, le Cuscuta a besoin de tubes criblés ap- propriés à cette catégorie d'éléments nutritifs, de tubes semblables à ceux qui se rencontrent chez les espéces ligneuses. Il y aurait comme une sorte d'exigence physiologique nécessitant l'emploi des mémes éléments anatomiques pour l'utilisation de substances nu- tritives semblables. A propos des tubes criblés, il n'est peut-être pas inutile de re- venir à nouveau sur ces singuliéres cellules qui entourent les fais- ceaux vasculaires, dans les tiges les plus épaisses et aux points voisins des sucoirs; les cellules, dont la paroi porte un curieux accroissement en épaisseur, paraissent jouer un rôle important dans la répartition des substances nutritives charriées par les élé- ments vasculaires primaires et secondaires. La substance qui ren- force la paroi a été comparée plus haut à la modification de la membrane des tubes criblés. pd : Les sucoirs implantés sur le bois de la plante hospitalière absor- 718 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. bent les éléments nutritifs de cette dernière; ils sont particulière- ment riches en éléments ligneux, c'est par ces éléments que s'opère la nutrition du parasite. Autour des faisceaux vasculaires nous trouvons ces cellules spéciales, munies d'un épaississement parti- culier qui participe de la nature des cals et qui semble lié au róle nutritif des cordons vasculaires; on peut sans doute lui attri- buer une large part dans la diffusion latérale des principes nutri- tifs en chaque point. En rapprochant cette substance du cal des tubes criblés, je ne veux point faire autre chose qu'une comparaison, et non une assi- milation. Cependant on peut remarquer, dans le cas présent, l'analogie physiologique qui semble exister entre ces cellules à paroi spéciale et les cellules compagnes des tubes criblés. Comme les tubes criblés, les vaisseaux perdent de bonne heure leur noyau ; ils sont les uns et les autres juxtaposés à une cellule, avec laquelle ils sont en relation intime; ces cellules présentent un noyau trés net et un plasma abondamment nourri aux dépens des substances nutritives directement à leur portée. Cela constitue une homologie réelle entre les deux groupements d'éléments. Si cette interprétation est vraie, on devra pouvoir retrouver ailleurs et dans des conditions analogues une modificatien locale de la cellule semblable à celle que je signale ici, et destinée de méme à assurer le transport des substances nutritives d'un point à un autre d'un tissu. En terminant, rappelons sommairement les particularités du Cuscula Lehmanniana qui semblent intéressantes, spéciales ou nouvelles. Ce sont : i 1° La formation d’éléments secondaires dans les faisceaux libéro- ligneux et dans les zones interfasciculaires ; 2 La nature de ces éléments, en particulier des trachéides di- versement orientées suivant leur situation; 3 Le dépôt d'une substance particulière, de nature cellulo- sique, dans les cellules qui bordent le groupe des éléments vas- culaires primaires ou secondaires et la lacune interne; 4 L'accroissement soit en diamètre, soit en épaisseur, de cer- lains éléments dans le voisinage des sucoirs et le grossissement considérable des noyaux; 5 Les grandes dimensions etla nature des tubes criblés, qui CORNU. — NOTE SUR LE CUSCUTA LEHMANNIANA. 719 sont de formes très variées et rappellent le type général dans les plantes ligneuses; 6° Le grand diamètre et le nombre des laticifères, qui sont bien distincts des fibres péricycliques. Explication des planches XV et XVI de ce volume. PLANCHE XV. , Cuscuta Lehmanniana Bunge. — Sauf la figure 1 de la planche XVI qui a été copiée, toutes les figures ont été dessinées à la chambre claire; les planches sont la photographie des dessins de l'auteur. Fig. 1. — Faisceau libéro-ligneux et tissus adjacents (Gr. env. 10° de diam.), Fic. Fic. Fic. Fig. Fic. Fig. l, laticifére; p,p', libres péricycliques adossées au faisceau libérien ; . 0, anneau d'éléments sclérifiés ; le bord externe de l'anneau a été 2, — marqué d'un trait plus foncé pour l'indiquer plus nettement; fv, faisceau vasculaire : il porte à sa parlie en contact avec le liber trois trachéides nouvelles issues du cloisonnement du cambium qui commence à s'indiquer. On a tracé le signe + à l'intérieur des vaisseaux qui sont très difficiles à discerner au milieu des cel- lules voisines; c',c, cellules du cambium ; la partie la plus ancienne et la plus intérieure du faisceau est constituée par trois vaisseaux trachéens en partie écrasés, m,m’, cellules à épaississement en fer à cheval bordant le faisceau vasculaire. Gr. 1. Tige, coupe transversale; l, laticifère ; a, anneau d'éléments sclérifiés; f, faisceau libéro-ligneux. 3. — Amidon (gr. env. 34? de diam.) pris dans l'écorce. Il est composé de grains trés inégaux; $, grains simples observés dans des cellules longues et étroites, ils sont un peu polygonaux par pression; m,m', grains composés; de deux ou trois granules; 0, grain rond; g, très gros grain composé de deux parties; b, grains brisés; p, grain formé d’un nombre plus considérable de parties. Laticifère (gr. env. +22); coupe d'une tige, perpendiculairement à 1 ; £e la direction du rayon; dans les cellules latérales les noyaux ont été indiqués par leur contour. Laticifère, méme grossissement, pris dans un point de tige voisin du suçoir; les éléments sont dilatés et cloisonnés ; les noyaux eux- mêmes ont subi un grand accroissement. Fibres péricycliques obtenues par macération : (gr. +9 environ) ; terminaison de ces fibres choisies parmi les plus grosses; généra- lement elles sont beaucoup plus étroites et effilées. e ^ LJ La , p A r- Stomates (gr. environ 359); ils ont été empruntés à une large su face d'épiderme obtenue par macération. PLANCHE XVI. Faisceau libéro-ligneux montrant la production ire élé- ments secondaires (gr. 45); ep; épiderme avec cuticule ; l, latici- fere; p, fibres périeycliques; «4, anneau d'éléments épaissis ; t, 120 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. vaisseaux trachéens ; on a tracé le signe + à l'intérieur des vais- seaux qui sont très difficiles à discerner au milieu des cellules voisines; L, lacune formée aprés destruction des premiers vais- seaux ; m, cellules à épaississement spécial entourant la pointe du faisceau vasculaire et la lacune; c, cambium intra-fasciculaire ; bs, bois secondaire formé de trachéides alignées. La tendance au cloisonnement des cellules situées à droite et à gauche du faisceau libéro-ligneux est manifeste. Les éléments libériens nouveaux sont situés en file rectiligne, comme les éléments vasculaires. Fic. 2. — Gr.'19? diam. Faisceau vasculaire avec formations secondaires plus Fic. Fic. Fic. Fic. Fig. avancées, mêmes lettres, mêmes significations. Les trachéides placées dans la zone intra-fasciculaire sont coupées perpendiculai- rement à leur plus grand diamètre ; dans la zone extra-fasciculaire elles ont leur grand diamètre parallèle au plan de la coupe et per- pendiculaire à la direction du rayon; elles paraissent couchées sur la coupe. On trouve au milieu des trachéides qui sont réticulées et aréolées de nombreuses cellules minces; les cellules qui entourent les trachéides; m,m' présentent l'épaississement spécial en fer à cheval. Faisceau vasculaire composé d'un trés petit nombre d'éléments (deux); situé à l'intérieur de l'anneau du tissu scléreux, dont l'une des trachées a été écrasée et détruite et dont l'autre est entou- rée de cellules à parois minces à épaississement spécial (gr. 5° environ). Les cellules de la moelle sont à parois beaucoup plus épaisses. Les mêmes lettres que plus haut et mêmes significations. 4-6. — Tubes criblés de forme et de nature trés diverses (voy. le texte). [o mre Tube criblé; cloison trés oblique avec cribles latéraux qui a pu étre dessinée sur toute sa surface. Plages séparées en bandes trans- versales régulières avec curieux alignements des cals en a, 4', 4”. Gr. *f? diam.; lentille à immersion. Une cloison à peine obliquée, méme grossissement, elle est cons- tituée par un crible composé de plages secondaires irrégulièrement disposées : r, r', r”, disposition tétrasporique des cals. Coupe longitudinale de tubes criblés très courts montrant les di- verses dispositions des cribles (gr. 549) : T, tubes criblés; les cals, ou les parties transformées de la paroi, sont tantôt plus saillants, s, tantôt moins saillants, m, que la paroi voisine. Parfois l'épais- seur de la paroi est égale partout. On voit des cribles occupant complètement ou presque complètement la cloison p, ils sont minces; quand ils sont plus épais, les stries sont plus nettement visibles. Les cellules compagnes c ont une paroi remarquablement mince. Elle est souvent convexe, comme l'a fait remarquer M. Lecomte. MALINVAUD. — EUPHRASIA DE LA FLORE FRANÇAISE. 721 M. Malinvaud fait à la Société la communication suivante : TABLEAU ANALYTIQUE DES EUPHRASIA DE LA FLORE FRANÇAISE; par M. Ernest MALINV AUD. Le beau volume consacré par M. le professeur Wettstein, de Prague, au genre Euphrasia (1) mérite d’être cité comme un modèle d'érudition. Morphologies interne et externe, physiologie et biologie, nomenclature et classification, hybrides, géographie botanique, l'auteur traite son sujet dans toutes ces parties avec une ampleur et souvent une originalité de vues, une abondance et une süreté de renseignements qui embrassent, en y ajoutant une trés notable contribution personnelle, tout ce qu'on sait présente- ment sur ce groupe de Rhinanthacées. Au point de vue systéma- tique qui nous intéresse particuliérement, clé analytique générale, descriptions latines détaillées où les caractères principaux sont mis en évidence, planches analytiques suivies de photogravures représentant toutes les espèces, notre distingué confrère de Prague n'a rien négligé pour faire de sa Monographie comme un instru- ment de précision à l’usage des botanistes désireux de nommer exactement les Euphrasia de leurs collections. L'auteur décrit 87 espèces (2) et partage le genre en deux sec- tions : 4° EUEUPHRASIA Wettst.; 9* TRIFID/E Benth., celle-ci composée de 14 espéces, appartenant toutes à l'Amérique aus- trale. La section EUEUPHRASIA, comprenant 73 espéces, est elle- méme subdivisée en deux sous-sections : 41° SEMICALCARATÆ Benth.; 2 AUSTRALES Benth.; ces derniéres, au nombre de 19, sont propres à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande. (1) MoNocnaPniE per GarruNG EUPHRASIA, von D' R. v. WETTSTEIN, Professor an der deutschen Universität in Prag. (Mit einem De Candolle - schen Preise ausgezeichnete Arbeit). Un volume de 1v-316 pages in-Á*, avec 14 planches, 4 cartes séparées et des figures dans le texte. Leipsig, chez Wilhelm Engelmann, 1896. — Prix : 30 marcs. ro z (2).1l est évident que ce sont des espéces d'aprés les principes de l'Ecole indique et non au sens Linnéen, mais nous ne voulons pas ici soulever ce ébat. E : LU T. XLII. T. (SÉANCES) 46 122 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. Enfin les 54 espèces de la sous-section des SEMICALCARATÆ sont réparties en trois groupes, dont voici les caractères, avec les es- pèces françaises qui s’y rattachent : 1. Parviflore. Foliorum longitudo latitudinem in maximo duplo superans; capsule margine semper erecto ciliatæ; corolle tubus fine anthesis non elongatus, itaque corollae omnes longitudine equali. Euphrasia pectinata Ten. Euphrasia cebennensis B. Martin. — tatarica Fisch. — gracilis Fries. — stricta Host. — minima Jacq. — brevipila Burn. et Gr. — Willkommii Freyn. -— nemorosa (Pers.) Gremli. — hirtella Jord. — occidentalis Wettst. 2. Grandiflore. Foliorum longitudo latitudinem in maximo duplo superans; capsule margine semper erecto ciliatæ; corolle tubus fine anthesis elongatus, itaque corollæ initio anthesis breviores quam fine anthesis. Euphrasia Rostkoviana Hayne. Euphrasia montana Jord. — campestris Jord. — alpina Lamk. 3. Angustifolie. Foliorum longitudo latitudinem 2-30-plo superans, folia itaque non ut in 1 et 2 ovata vel ovato elongata sed linearia vel lanceolata; coroll: tubus in speciebus nonnullis fine anthesis non elon- gatus, in aliis elongatus. Euphrasia salisburgensis Funck. À la suite du Conspectus specierum, une clé dichotomique con- duisant au nom spécifique est disposée pour le genre entier dans l'ouvrage de M. Wettstein, nous en détachons ci-aprés les éche- lons qui s'appliquent aux espéces francaises. CLAVIS ANALYTICA. 1. Bractei saltem in margine basin versus pilis glanduliferis obsitæ, sepe tot: pilis glanduliferis plus minus obtectæ............... 2. Bracteæ nunquam pilis glanduliferis obsitæ...................... 6. 2.. Corolla 10-15 mm. longa, fine anthesis tubo elongato.....-..-.--. 3. Corolla 4-10 mm. longa, fine anthesis tubo non elongato.......-.- 4. 9. Rami infra medium caulis abeuntes. Folia caulina acuta, densius- cula, Floret ab Julio ad Octobrem........... E. Roslkoviana. Rami supra medium caulis abeuntes. Folia caulina acuta, den- siuscula. Pili glanduliferi breviusculi. Floret a Julio usque ad Octobrem. tses’ 9r .-vw O- 9 *o»69»cd "viecoectvveeust E. campestris. tUs ~i MALINVAUD. — EUPHRASIA DE LA FLORE FRANÇAISE. Rami supra medium caulis abeuntes. Folia caulina obtusa, inter nodiis elongatis disjuncta. Pili glanduliferi sæpe sparsi. Floret ab Maio ad ineuntem Juhum.- a -a E. montana. . Folia caulina superiora, bracteæ et calyces pilis glanduliferis dense “losi TT US TRU dide E. hirtella. Folia caulina superiora, bracteæ et calyces pilis glanduliferis spar- 85 obsita.. o i. Persia . . Corolla 5-10 mm. longa, violascens vel cærulescens. E. brevipila. Corolla minuta 5 mm. longa, labio superiore violaceo vel lilacino, inferiore luteo, intense violaceo striato....... E. Willkommii. Corolla 4-6 mm. longa, albida................. E. occidentalis. . Foliorum caulinorum superiorum longitudo latitudinem (exclusis dentibus) in minimo duplo superat, plerumque valde superat. Capsule matur: margine glabra vel pilis sparsis inflexis obsitæ. Ulp PM ER ee dae Me E. salisburgensis. Foliorum caulinorum superiorum longitudo latitudinem (exclusis dentibus) in maximo duplo superans, plerumque brevior. Capsule mature margine pilis strictis erectis obsitæ................... . Corolla dorso 10-15 mm. longa, fine anthesis plerumque elongata. e M a a E. alpina. Corolla dorso 2-10 mm. longa, fine anthesis nunquam elongata..... . Corolla in speciminibus bene evolutis 8-10 mm. longa............ Corolla in speciminibus bene evolutis 2-7 mm. lon... 9.. Folia glabra vel in margine setulis papillisve minimis. Calyx fruc- tifer non valde accretus............... ro conce WU. stricta. Folia setosa. Bracteæ basi rotundatæ non sensim anguslate... et E. tatarica. 0 . Apr el sde ce dès es .i.B.99p.€ nes spip eee P» Folia setosa vel glabrescentia, Calyx fructifer accretus, Bracteæ in basin cuneato-angustatæ...................... E. pectinata. 10. Folia et bracteæ glabra- iiin ire o ILLA. ee sud exu ls. i Folia et bracteæ tota vel saltem in margine etin nervis paginæ in- ferioris setulosa. . ..... 2992228. Lx AAA 0M AS SLVR. 11. Caulis firmus; planta circa 10-40 em. alta, bracteis distantibus ple- rumque ramosissima. Bracteæ patentes. .....- .. E. nemorosa. Caulis tenuis, filiformis, ramis paucis. Bracteæ erectæ nitide... .. e RU PAT OS IAA sas RTL CR .. E. gracilis. tea Gorolla albida e. coercere red Sess. DE. cebennensis, Plante alpine; corollæ plus minus luted..... eee entm 13 + Capsula matura calycem superans. Folia caulina plerumque ob- tusa, dentibus nunquam aristatis, Men... x minima. 123 Qt 10. 11. 12. 13, 724 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. Capsula matura calycem non superans. Folia caulina superiora acuta, dentibus acutis vel aristatis.. -c-r E. Willkommii. A la suite de la description latine, la synonymie de chaque es- pèce et la bibliographie, ainsi que les icones etles exsiccatas numé- rotés correspondants, sont rapportées avec les détails les plus minutieux; la géographie botanique a été aussi l’objet de labo- rieuses recherches. Les indications suivantes empruntées à ce pré- cieux répertoire compléteront le tableau des espèces françaises. 1. EuPHRASIA PECTINATA Tenore Fl. Nap. (1811). E. maialis Jord. Pug. (1852). Exsiccatas : Schultz Hb. Normale, nov. ser. n° 1189; Billot Fl. Gall. et Germ. exsicc., n° 2896. Ain, Hautes-Alpes, Gard, Pyrénées-Orientales. 2. EUPHRASIA TATARICA Fischer in Sprengel Syst. Veg. (1825). E. of- ficinalis 6. tatarica Benth. in DC. Prodr., X (1846). E. pube- rula Jord. Pug. 1852; Gren. FI. jurass. Cette plante a été publiée par la Société Dauphinoise sous les n 2202 (sub E. rigidula) et 2205 (sub E. tetraquetra). Pyrénées, Isére, Haute et Basses-Alpes, Alpes-Maritimes. 3. EuPHRAsIA sTRiCTA Host Fl. austr. (1831). E. nemorosa B. inter- media, «. vulgaris et &. alpestris Soy.-Willemet (in Mém. Soc. roy. sc. de Nancy, 1833-34). E. nemorosa «a. grandiflora Acloque Fl. de Fr. (1894). E. ericetorum Jord. in Reut. Soc. Hall. (1854-56, p. 120) et Catal. pl. rares Genève, 2° édit. p. 168 - (1861), et in Boreau Fl. centr. ed. 3, IT, p. 494 (1857); Grenier Fl. jurass., p. 567 (1865). E. rigidula Jord. et E. condensata Jord. in Pug. pp. 134-135 (1852). E. cuspidata (1) Saint-Lager (Ann. Soc. bot. Lyon, VII, p. 126). Exsiccatas : Magnier FI. selecta, 631 (sub E. rigidula)et 633 bis (sub E. ericetorum); Schultz Hb. N., nov. ser., 113 (sub E. erice- torum) et 930 bis (sub E. campestris); Fl. Sequan. exs., 656; Billot, 62 bis (sub E. nemorosa), 3612. et bis (sub E. rigidula), 2724 et bis (sub E. ericetorum Jord.); Reliquie Mailleane, 1529; Soc. Dauph., A111 (sub E. maialis). Cette forme parait répandue dans toute la France. (4) On verra plus loin un E. euspidatissima Saint-Lager dans la synonymie de l'E. salisburgensis. 11 existe en outre un E. cuspidata Host (1801), qu! m'appartient pas à la flore francaise, et un E. cuspidata Hook. (1860), cspece océanienne. Enfin le nom spécifique tricuspidata a été également applique ? des formes diyerses. MALINVAUD. — EUPHRASIA DE LA FLORE FRANÇAISE. 125 4. EUPHRASIA BREVIPILA Burn. et Gremli in Townsend (Journ. of Bo- tany, 1884). E. officinalis var. montana Fries. Exsiccatas : Fries Herb. norm. IX, 17; Reliq. Mailleanæ, 560. Savoie : Alpes-Maritimes. 9. EUPHRASIA NEMOROSA Persoon Syn. plant. (1807) pro var.; Gremli N. Beitr. (1880). E. officinalis 8. minima et y. nemorosa Cosson et G. Fl. env. Par., ed. 4 (1845), et E. officinalis 8. nemorosa, id., ed. 2, p. 374 (1861). E. nitidula Reut.; Grenier Fl. jurass.. p. 968 (1865). E. tetraquetra Arrondeau (1862) ét in Gren. FI. jurass. (1865). E. nemorosa var. B. intermedia Gren. Godr. Fl. Fr. (4850) ; Acloque l. c. Exsiccatas : Magnier, 633 (sub E. ericetorum); Flor. Sequan. exs., 990 (sub E. gracilis) ; Billot, 2724 ter (sub E. ericetorum). Centre, nord et ouest de la France. 6. EuPunasiA occipENTALIS Wettst. (1). Espéce nouvelle créée pour une forme récoltée dans l'ile d'Ouessant (Finistère). M. Wettstein en rapproche des échantil- lons qu'il a reçus d'Italie « in pascuis montosis Campanis » ; l'E. occidentalis a surtout des rapports avec lE. curta (E. parvi- flora Fries), espéce du nord de l'Europe, mais en diffère par la villosité glanduleuse du calice et des feuilles: serait-il un pro- duit d'hybridation? 1. EvPHRASIA CEBENNENSiS B. Martin, ap. Billot Annot., p. 147 (1859). Cette espéce est signalée seulement au Vigan et à Aumessas (Gard). Elle a été publiée dans les exsiccatas de M. Magnier, n° 3326 et de la Société Rochelaise, n° 3331. Elle a surtout des rapports avec les E. maialis Jord. et pectinata Ten. 8. EuPrnasrA cnaciLEs Fries Novitiæ, et Mant. TII (1842). E. nemo- rosa, C. parviflora a. gracilis Soy.-Willem. loc. cit. E. rigi- (1) Voici la description qu'en donne l'auteur, p. 135 : EuPiRAsIA occipENTALIs Wettst. sp. nov. Caulis ascendens, crassus, in speciminibus visis circa 4-7 cm. altus zo corsi ramis arcuato-erectis, fuscescens pilis albidis crispulis reversis obsitus. Fo E sa in speciminibus omnibus a me visis evanida; superiora ovala, acuta, dentibus u due -5 acutis, bracteæ dense imbricatæ late ovate acutæ, dentibus utrinque ra p% id folia omnia Sicca plicato-furcata tòta setis parvis striclis et insuper ue is g ele S liferis brevibus obsita. Spica non elongata densa. Calyz indumento et fa aire vii formi dentibus lanceolatis acuminatis, fructifer vix accretus. Corolla SU m im longa, tubo incluso, labio superiore bilobo iobis integris, labio pp Did s emarginatis, albida (?, ex sicco). Capsula elliptica, emarginata, margine , € lycem æquans. 126 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. dula Jord. Pug. (1852); Gren. Fl. jurass.; Bor. Fl. centr., ed. 3 (1857). Exsiecatas : Magnier, 631 bis (sub E. rigidula Jord.) et 632 (sub E. maialis Jord.); Schultz Hb. N., 1112 (sub gracilis pro p. avec mélange d’E. curta); Fries Herb. norm. II, 30; Billot, 4127 (sub E. officinalis). Vosges, Paris, Morbihan, etc. 9. EuPHRASIA MINIMA Jacq.; Lamk et DC. Fl. Fr. III, 473 (1815); Bor. Fl. centr. ed. 3 (1857); Gren. Fl. jurass. (1865). E. offi- cinalis y. parviflora Gren. Godr. Fl. Fr. (1850). Exsiccatas : Schultz Hb. N., 931; Billot, 708, 708 bis et 2331 ; Soc. Dauph. 3832 (sub parviflora), 2201 et 2205 (sub tetra- quetra). Alpes et Pyrénées, Dauphiné, Auvergne, etc. 10. EuPHRASIA WirLLKOMMII Freyn in Flora 1884. Hautes-Pyrénées. 11. EUPHRASIA HIRTELLA Jord. in Reuter Soc. Haller. IV (1854-56). Exsiccatas : Schultz Hb. N., nov. ser. 1188 et 2570 (sub E. Brandisii) ; Billot, 2332, avec bis et ter; Soc. Dauph. 530 bis. Haute-Loire, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Isère, Haute- Savoie, Hautes-Pyrénées. 12. EuPHRAsiA RosrkoviawA Hayne (1823). E. officinalis L. (1), in Bor. Fl. centr., ed. 3; Gr. Godr. Fl. Fr. excl. B. et y.; Godr. Fl. Lorr., ed. 2; Gren. Fl. jurass., etc. Exsiccatas : Schultz H. N., nov. ser. 1839; Flor. seq. exs., 605 (sub campestris); Billot, 62 (sub officin. a. pratensis), 3671 (sub campestris) pro p. et 2723 bis (sub montana); Soc. Rochel., 2205 (sub campestris); Soc. Dauph., 1118 et bis, 5461 (sub of- ficinalis), 2983 (sub campestris), 4990 (sub montana), et nov. ser. 174 (sub rigidula). Forme trés répandue. 13. EUPHRASIA CAMPESTRIS Jord. Pug. (1852); Bor. Fl. centr., ed. 3; Gren. Fl. jurass.; etc. Exsiccatas : Billot, 3671 pr. p.; Schultz H. N., 930et bis; E: Dauphin., 174 (sub rigidula). Aisne, Rhóne, Savoie, Cher, etc. (1) Nous regrettons l'abandon complet du vieux terme officinalis dont l'ar- ticle 56 du code des Lois de la Nomenclature botanique autorise le maintien (Art. 56 : Lorsqu'on divise une espèce en deux ou plusieurs espèces, SI [une des formes a été plus anciennement distinguée, le nom lui est conservé). MALINVAUD. — EUPHRASIA DE LA FLORE FRANÇAISE. 121 14, EuPunastà MONTANA Jord. Pug. (1852); Bor. loc. cit.; Gren. Fl. jurass. : Exsiccatas : Dillot, 2723; Magnier, 629; Soc. Dauph., 4990. Largement répandu. 15. EuPuRasiA ALPINA Lamk Encyclop., 1786; DC. Fl. Fr. (1815); Grenier Fl. jurass. E. officinalis 8. Villars Fl. Dauph. (1787). E. nemorosa «a. grandiflora et à. alpina Gren. Godr. FI. Fr. Exsiccatas : Magnier, 630; Schultz H. N., nov. ser. 1189 (sub maialis) et 2672 (sub minima). Alpes et Pyrénées. 16. EuPHRASIA SALISBURGENSIS Funck (1794); Bor. loc. cit.; Gren. Fl. jurass. E. officinalis 9. alpina Gren. et Godr. FI. Fr. pro p. E. Soyeri Timb.-Lagr. E. cuspidatissima Saint-Lager, in Ann. Soc. bot. Lyon, t. VII. Exsiecatas : Billot, 824 bis; Schultz H. N., 932; Reliq. Mail- leanæ, 1530; Magnier, 2017 (sub cuprea Jord.) et 2266 (sub cuspidatissima Saint-Lager) ; Fl. Sequ. exsicc. 104 (sub cuprea) et 499; Soc. Dauph. 1116 et bis (sub cuprea), 2203 et 2204 ; Kralik PI. Corse, 710 a (sub salisburgensis var. pumila Coss.). Pyrénées, Alpes, Jura, Corse, et cà et là. Nous terminerons ces extraits en groupant, suivant les publi- cations et avec la nomenclature de M. Wettstein, les Euphrasia des exsiccatas numérotés les plus répandus en France dans les herbiers. Les noms primitifs changés par le monographe sont rappelés entre parenthéses et précédés du mot sub. Bitor, Flora Gallie et Germanie exsiccata. N^ 62, Rostkoviana (sub officinalis a. | 2723 bis, Rostkoviana (sub mon- pratensis). fana). 62 bis, stricta (sub nemorosa). 2724 et bis, stricta. — Ee uf 708 et bis, minima. 2724 ter, nemorosa (sub ericeto- rum). 824 bis, salisburgensis. 1127, gracilis (sub officinalis). 31, minima 2332, avec bis et ter, hirtella. 723, montana. 9896, pectinata (sub maialis). 3671, campestris (mélange avec Rost- koviana). À 3672 et bis, stricta (sub rigidula). 128 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. ScmuLTz, Herbarium normale. 930 et bis, campestris (1). 931, minima. 932, salisburgensis. 1111 et bis, curta (sub parviflora). 1112, gracilis (mélangé avec curta). Herbarium normale nov. ser. ^ 113, stricta (sub ericetorum). 875, cærulea. 1188, hirtella (pro p.). 1189, pectinata et alpina (sub maialis). 1438, tricuspidata. 1839, Rostkoviana. 9053, Kerneri (sub arguta). 2570, hirtella (sub Brandisii). 9672, alpina (sub minima). 2768, cuspidata (sub carniolica). 2769, drosocalyx (sub capitulata). 9873, scottica. Macnier, Flora selecta. ‘ 629, montana. 630, alpina. 631, stricta (sub rigidula). 631 bis, gracilis (sub rigidula). 632, gracilis (sub maialis). 633, nemorosa (sub ericetorum). 633 bis, stricta (sub ericetorum). 2015, Tatræ (sub micrantha B. versi- color Freyn). 2016, cærulea. 2017, salisburgensis (sub cuprea). 9966, salisburgensis (sub cuspida- tissima S.-L.). 3326, cebennensis. 3327, Christii. SOCIÉTÉ DAUPHINOISE. 530 bis, hirtella. 1776 et bis, salisburgensis (sub cu- prea). ` 1777, stricta (sub maialis). ‘1778 et bis, Rostkoviana (sub offici- nalis). 2201, minima. 2202, tatarica (sub rigidula). 2203 et 2204, salishurgensis. 2305, minima (sub tetraquetra). 2205, tatarica (sub tetraquetra). 2983, Rostkoviana (sub campestris). 3832, minima (sub parviflora). 4990, montana., 4990, Rostkoviana (sub montana). 5461, Rostkoviana (sub officinalis). 2e série, n° 174, campestris (sub rigidula). id, id. rigidula). Rostkoviana (Sub SOCIÉTÉ ROCHELAISE. N° 2205, Rostkoviana (sub campestris). | 3331, cebennensis. RELIQUIÆ MAILLEANÆ. N° 560, brevipila. . 1529, stricta. 1530, salisburgensis. (1) Dans les exsiccatas cités pour l Euphrasia stricta Host, l'auteur signale (p. 96) : « Schultz, Herb. norm. nov. ser., n° 930 bis (sub E. campestris). ? SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1896. 729 FLORA SEQUANLE. N° 104, salisburgensis (sub cuprea). tris). 499, salisburgensis. 656, stricta. 655, Rostkoviana (sub campes- 990, nemorosa (sub gracilis). Dans ces énumérations figurent 23 espèces, dont 14 appartenant à la flore francaise; ce sont, avec le nombre de publications pour chacune : Euphrasia Rostkoviana 19, salisburgensis 11, stricta 11, minima 7, hirtella 6, campeslris 4, montana 3, nemorosa 3, alpina 3, gracilis 3, cebennensis 2, pectinata 9, tatarica 2, bre- vipila 1. Manquent : E. occidentalis et Willkommii. SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1896. PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal dela séance du 41 décembre, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. CanparGy (Paléologos), 24, rue Bonaparte, à Paris, présenté par MM. Bureau et À. Chatin. CowEnE (Joseph), pharmacien de 1"° classe, rue Clé- mence-Isaure, 6, à Toulouse, présenté par MM. Le- clerc du Sablon et Malinvaud. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ (du 4% juillet au 31 décembre 1896). Beléze (Mie), Supplément à la liste des plantes intéressantes de Ram- bouillet. Boerlage et Koorders, Bruinsmia, novum genus. 130 SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1896. Boistel, Nouvelle Flore des Lichens. Boudier, Recherches sur l'anatomie systématique des Bétulacées- Corylacées. Bouvet, Boreau, son autobiographie. — Muscinées du département de Maine-et-Loire. Briquet, Questions de Nomenclature. Chabert, Le viviparisme. — Note sur quelques Leontodon. Chodat, Laboratoire de Botanique, 3* série, V* fascicule. Cohn, Beiträge zur Biologie der Pflanzen. Daveau, La flore littorale du Portugal. Deflers, Les Asclépiadées de l'Arabie tropicale. Devaux, Empoisonnement spontané des plantes aquatiques. Douteau, Flore de Vendée. Farlow, A Sketch of eryptogamic Botany in Harvard University. Fischer, Ueber den Parallelismus der Tuberaceen und Gastromy- CON: Fliche, Etude sur la flore fossile de F Argonne. Foureau, Essai de Catalogue des noms arabes et berbers de plantes, arbustes et arbres algériens et sahariens. Gadeceau, Notice sur la vie et les travaux de James Lloyd. Gagnepain, Dates de floraison notées en 1895. — Notes tératologiques. Galloway, Spraying for fruit diseases. Gérard (R.), Sur un cas de tératologie observé chez le Vanda suavis. — Billbergia Binoti, spec. nova. Gibault, Etude historique sur le Haricot commun. Harmand, Catalogue descriptif des Lichens observés dans la Lor- raine, fasc. II. Holm, The earliest record af arctic plants. — A Study of some anatomical characters of North american Gra- mineæ, 2 broch. — Studies upon the Cyperaceen. me The check-list and the new illustrated Flora of North Ame- rica. Hue, Lichens d' Aix-les-Bains. Ikeno, Sur la formation de la cellule de canal chez le Cycas revo- uta. Koorders, Die Cultur des sono-kling Baumes. — Morphologische und physiologische Embryologie von Tectona grandis. SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1896. 134 Koorders et Valeton, Additamenta ad cognitionem flore arbore javanice. Le Jolis, Quel nom doit porter l'Erythrza diffusa Woods. Martelli, Aponogeton Lori» n. sp. — Centaurea ferulacea n. sp. Masters, A general view of the genus Cupressus. Meyran, Les noms de genre. Montemartini, Contributo alla ficologia insubrica. Niel, Remarques sur le Cladosporium herbarum. — Notes mycologiques. — Sur quelques Carex nouveaux ou rares de la flore de Normandie. Nylander, Énumération des Lichens de l'ile Annobon. — Les Lichens des environs de Paris. Paris, Index bryologicus, pars III. Pierre, Flore forestiére de la Cochinchine, fasc. 22. Planchon (Louis), Le commerce actuel de l'herboristerie dans une région du Languedoc. D" Pons et abbé Coste, Herbarium Rosarum, 2* fascicule. Pontarlier et Marichal, Catalogue des plantes vasculaires et spon- tanées du département de la Vendée. Rodriguez, Datos algologicos. Rouy, lllustrationes plantarum Europea, texte (sans les planches) des fascicules 4 à 5. Rouy et Foucaud, Flore de France, t. III. Roze, Sur une nouvelle Bactériacée de la Pomme de terre. — La cause première de la maladie de la gale de la Pomme de terre. — Ce qui était appelé feuille par les anciens botanistes. — La transmission de la forme ancestrale dons les végétaux. Saccardo, Notes mycologiques. - I prevedibili Funghi futuri. SNR mith (E.-F.), Vegetable Physiology, 3 broch. Es — À Ho diei of the Tomato, Eggplant and irish Potato. Songeon et Chabert, Herborisations aux environs de Chambéry. Sterzel, Beiträge zur Kenntniss der Medulloseæ. Tonglet, Quinze Lichens nouveaux pour la flore de Belgique. Trelease, Botanical opportunity. E. Vidal (Louis), Sur la se de substances pectiques dans la racin: des Equisetum. : Woronin, Sclerotinia Padi und Sclerotinia Aucupariæ. Dd Zeiller, Étude sur quelques plantes fossiles des environs de Johan nesburg (Transvaal). 192 SÉANCE DU 418 DÉCEMBRE 1896. Zeiller, Sur la flore fossile de l'Altai. — Remarques sur l'attribution du genre Vertebraria. — Sur l'attribution du genre Vertebraria. Bulletin de la Société académique de Laon, t. XXIX. Bulletin de la Société botanique des Deux Sèvre, 1895. Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles de Béziers. Société d'histoire naturelle d'Autun, 8* Bulletin, 1895. Le Monde des Plantes, 5* année, 1895-96. Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1895. Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers, 1895. Bulletin du Laboratoire de Botanique générale de l'Université de Genève, publié par le D" J. Briquet, vol. I. La Nouvelle-Galles du Sud, la colonie mére des Australies. Journal and Proceedings of the Royal Society of New-South- Wales, vol. XXIX. Contributions for the U. S. national Herbarium, vol. III, n° 8 et 9. Minnesota botanical Studies, Bulletin n° 9. Missouri Botanical Garden, seventh annual Report. Proceedings and Transactions of the Royal Society of Canada, se- cond series, vol. I. : The Proceedings and Transactions of the Nova-Scotian Institute of Science. Transactions of the 26 and 27 annual Meeting of the Kansas Aca- demy of Science, vol. XIV. Yearbook of the United States. Departement of Agriculture, 1895. Mededeelingen uits’ Lands Plantentuin, n° XVI (contenant Addita- pie ad cognitionem Floræ arboreæ javanicæ auctor. Korders et Va- eton). - Ns omtrent den staat van’ islands Plantentuin te Buitenzorg, Anales del Museo nacional de Montevideo. Il est procédé, conformément à l'article 10 des Statuts, aux élections annuelles pour le renouvellement partiel du Bureau et du Conseil d'administration. Les nominations à faire cette année sont au nombre de dix : le Président, les quatre vice-présidents, l'archiviste et quatre membres du Conseil. Parmi les fonctionnaires sortants, l'archiviste seul est immédiatement rééligible à la méme fonction. SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1896. 133 Aprés l'appel nominal et le vote des membres présents dont les bulletins sont jetés dans l'urne contenant déjà ceux qu'on avait reçus par correspondance, la clôture du scrutin est prononcée à huit heures trois quarts; puisle dépouille- ment est opéré, sous la direction de M. le Président, par les secrétaires, assistés de quelques personnes qui veulent bien prêter leur concours. A neuf heures trente-cinq minutes, les résultats suivants sont proclamés : Après annulation de huit bulletins viciés par diverses causes, ceux qui sont comptés (1) et valables étant au nombre de 195, M. Cornu, premier vice-président sortant, est élu Président, pour l'année 1897, par 184 suffrages; M. Drake del Castillo en a obtenu 4, M. Prillieux 4, M. Bonnet 4. Il y avait deux bulletins blancs. (1) Les 195 membres dont les votes ont été comptés sont : MM. Alias, Allard, Alverny (d), Andres, Arbaumont (d'), Arbost, Avice, Aznavour, Bach (abbé), Barrandon, Battandier, Bazille, Belzung, Bertrand, Bescherelle, Billiet, Blanc (E.), Blanc (L.), Blottière, Bobard (M'*), Bocquillon, Bois, Boissieu (de), Borel, Bornait-Legueule, Bornet (Ed.), Bossebœuf (abbé), Boudier, Boullu (abbé), Bouvet, Boyer, Bris, Buchet, Burnat, Camus (F.), Camus (G.), Castanier, Chabert, Charras, Chatin (A.), Chauveaud, Chevalier (E.), Cintract, Coincy (de), Clos, Constant, Coste (abbé), Daguillon, Dangeard, Daveau, Decrock, Deflers, Degagny, Dismier, Doûmet-Adanson, Douteau, du Colombier, Dumée, Dupuis (Em.), Dupuy (abbé), Durand (Ern.), Durand (Eug.), Duroux, Dussaud, Dutailly, Duval, Duvergier de Hauranne, Estève (comte), Fischer, Flahault, Fliche, Fortier (M!*), Franchet, Gadeau de Kerville, Gadeceau, Gagnepain, Gaillard, Galavielle, Gallé, Gandoger, Gauchery, Gautier (G.), Gave (Père), Gay, Géneau de Lamarlière, Genty, Gérard (A), Gérard (CL), Gerber, Gillot, Giordano, Glaziou, Godfrin, Gomont, Gonse, Gontier, Grang’ Eury, Grécescu, Guérin, Guignard, Guillon, Guinier, Hannezo, Hariot, Harmand (abbé), Heckel, Heim, Henry, Hérail, Héribaud (frère), Hervier (abbé), Hovelacque, Hua, Hue (abbé), Hy (abbé), Jadin, Jeanpert, Jolyet, Kerhervé (de), Klincksieck, Lacroix, Lassimonne, Lecæur, Lecomte, Le Grand (Ant.), Legrand (Arth.), Legré, Legrelle, Legué, Lemaire, Le Monnier, Lesage, Léveillé, Lindau, Lombard-Dumas, Luizet, Lutz, Malinvaud, Malo, see (abbé), Marchand, Martin (J. de), Marty, Maugeret, Mangin, Mège Lite Hel- lerio, Ménier, Mer, Michel, Monod, Motelay (L.), Motelay (P.), Mouille rue Niel, Noblet (abbé), Olivier (Ernest), Orzeszko, Ozanon, Parisot, D. E. ; Payot, Pellat, Peltereau, Pénicaud, Piquot, Planchon Ge ES do "to oisson, Poli (de), Quélet, Ramond, Réchin (abbé), Rey-E dora e de dier, Rodriguez, Rolland, Romieux, Rouy, Roze, Saccardo, Sa ue ilot J , Sauvageau, Scheenefeld (M'* de), Teissonnière, Thériot, Hine S a » pendrely, Vidal (J.), Vilmorin (H. de), Vilmorin (Ph. de), Violleau (abbé), Vuil- emin. 734 SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1896. Sont ensuite élus avec les suffrages ci-après : Premier vice-président : M. Franchet, 170 suffrages. M. Zeiller a obtenu 6 voix ; MM. Bureau, Mouillefarine et Poisson, chacun 2; MM. Costantin, Guignard, Hariot, Malinvaud, Rouy, Roze, Vallot et Vuillemin, chacun 1 voix; il y a eu 5 bulletins blancs. Vice-présidents : MM. DAGUILLON, MAUGERET, MOUILLEFARINE, les deux premiers par 181 suffrages, le troisiéme par 180 suffrages. Unt obtenu ensuite : M. Bureau, 6 voix; MM. Belzung, Guignard et Hua, chacun 2 voix; MM. Alias, Bertrand, G. Camus, Costantin, Flahault, Franchet, Hovelaeque, Lachmann, Lecomte, Lignier, Mangin, Péchoutre, Poisson, Radais, Russell, de Seynes, Van Tieghem, M. de Vilmorin, Zeiller, chacun 4 voix. On a compté 9) bulletins blancs et 3 bulletins nuls. Archiviste : M. le D" BonxET, à l'unanimité des 195 suffrages exprimés. Membres du Conseil : MM. A. Cuariw, Henri de VILMORIN, Monor et CosraNTIN, ayant eu respectivement : 190, 189, 186 et 184 suffrages. Puis MM. Bonnet, 5 voix; Prillieux, 4; de Seynes, 2; Almansi, Bonnier, Cornu, Cosson, Desvaux, Drake del Castillo, Hua, Mangin, Poisson, Radais, Roze, chacun 1 voix; il y avait 9 bulletins blancs. M. le Président proclame les élus. Par suite de ce renou- vellement partiel, le Bureau et le Conseil d'administration de la Société seront composés en 1897 de la manière suivante : Président. M. Max. Cornu. Vice-présidents. MM. Maugeret, Mouillefarine. MM. Franchet, Daguillon, Secrétaire général. M. Malinvaud. SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1896. 735 Secrélaires. MM. Hua, Ed. Jeanpert. Trésorier. M. Delacour. Vice-secrétaires. MM. Guérin, Lutz. Archiviste. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil. MM. Bureau, Camus (Fernand), Camus (Gustave), Chatin (A.), Costantin, Danguy, MM. Léon Guignard, Hue (abbé), Morot, Van Tieghem, Vilmorin (Henry de), R. Zeiller. La Société, avant de se séparer, vote des remerciements unanimes à M. A. Chatin, Président sortant. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE A Bacterial Disease of the Tomato, Eggplant and Irish Potato (Bacillus Solanacearum n. sp.); par M. Erwin F. Smith, Assistant pathologist. Washington, Government printing Office, 1896, avec 2 planches. Cette nouvelle maladie bactérienne dela Tomate, de l'Aubergine et de la Pomme de terre serait due à l'action nocive d'un Bacille, auquel l'auteur de ce Mémoire a donné le nom de Bacillus Solanacearum. Il le décrit comme ayant des extrémités arrondies, et étant 1 fois 1/2 à 3 fois aussi long que large, avec les dimensions de 1/2 p. X 1 y 1/2. Il l'a cultivé d'aprés plusieurs méthodes et l'a observé en zooglées. M. Erwin F. Smith donne ensuite les détails des cultures qu'il a faites de ce Bacille avec le bouillon peptonisé, le lait, la gélatine et l'agar, et avec des cylindres de Pomme de terre stérilisés. D’après ses observa- tions, ce Bacille serait aérobie, ne dégagerait aucun gaz et donnerait non une réaction acide, mais une réaction alcaline; il ne pourrait sup- porter une chaleur supérieure à 52 degrés, et son développement de- viendrait stationnaire vers 13 degrés. Enfin, il produirait un pigment brun, quelques jours aprés sa pénétration dans les plantes hospita- liéres. La maladie dont ce Bacille serait la cause efficiente a été constatée dans les cultures de Tomates (Lycopersicum esculentum) et d’ Auber- gines (Solanum Melongena), des États-Unis du Sud, puis dans celles de Pommes de terre (S. tuberosum), des États-Unis du Nord. L'auteur dit que les pertes seraient assez sensibles dans les États du Sud pour décourager les cultivateurs de Tomates et d'Aubergines. Elles seraient plus difficiles à estimer dans les États du Nord, en raison des atteintes que la Pomme de terre continue à subir de la part du Phytophtora infestans. D'après ses expériences, M. Erwin F. Smith a réussi à coni- muniquer cette maladie aux espèces suivantes : Physalis crassifolia et philadelphica, Datura Stramonium, Solanum nigrum, et à un hy- bride, le Petunia nyctaginiflora X P. violacea. Ce nouveau Bacille ne se propageant que sur des plantes de la famille des Solanées, cela explique le nom que l’auteur a cru devoir lui donner. Le feuillage des plantes attaquées commence par se flétrir, d'abord sur une branche, puis sur toute la plante; la tige devient flasque; perd REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 791 sa couleur verte, jaunit, puis finalement devient brune ou noire. Cet état maladif serait déterminé par les Bacilles qui envahiraient les fais- ceaux vasculaires et s'y développeraient dans toute leur longueur. Les progrés du mal seraient plus rapides dans les jeunes plantes que dans les plus âgées, et par un temps chaud que froid. Dans le cas de la Pomme de terre, les tubercules seraient aussi finalement atteints et dé- truits par l'action du Bacille qui s'y introduirait en suivant les faisceaux vasculaires de la tige. Le Dacille se développerait alors dans l'anneau vasculaire des tubercules pour s'y multiplier ensuite dans toutes les directions. Tous ces faits auraient été vérifiés expérimentalement. Les expériences de l'auteur ont été faites de deux façons, soit directe- ment par des piqüres d'aiguilles imprégnées de Bacilles, soit par le moyen des insectes, et notamment par le Doryphora decemlineata : ces insectes, maintenus quelque temps sur des plantes malades, ont été transportés ensuite sur des plantes saines, auxquelles ils ont commu- niqué la maladie. M. Erwin Smith en conclut que les insectes sont les agents réellement responsables de l'extension que cette maladie peut prendre dans les cultures et qu'il convient, comme première mesure préventive, de procéder promptement à la destruction de tous ceux qui rongent el piquent les feuilles. Il ajoute, en résumé, les conseils sui- vants : Arracher hâtivement les plants attaqués; déterrer le plus tôt possible les tubercules de Pommes de terre atteints, en faire usage tout de suite ou les placer dans un lieu sec et froid; faire choix pour les plantations nouvelles d’un sol qui n’ait pas déjà servi pendant plusieurs années à la culture des Tomates, Aubergines ou Pommes de terre; enfin n'employer pour semences de ces plantes que celles provenant de régions où cette maladie n'a pas encore été signalée. i L'auteur commence son intéressant Mémoire par la partie historique de son sujet, et le termine par un exposé des caractères comparatifs qui distinguent son Bacillus Solanacearum du Bacillus tracheiphilus, qui cause la maladie des Concombres, et du Bacille de Kramer. La premiére planche, en chromolithographie, indique les effets du Brown Rot produit par le Bacillus Solanacearum sur les tiges et les tubercules de la Pomme de terre; la seconde donne les reproductions photographiques de quatre pots contenant de jeunes plantes, une saine et une malade de Pomme de terre et deux semblables de Tomate. E. Roze. La cause première de la maladie de la gale de la Pomme de terre (Poraro Scan des Américains); par M. E. Roze (Bull. Soc. myc. de Fr., t. XIII, p. 126). La maladie de la gale de la Pomme de terre, étudiée aux États-Unis T. XLIII P (SÉANCES) 47 138 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. par divers botanistes, était attribuée par les uns à une Mucédinée, l'Oospora Scabies, et par les autres à un Baeterium non dénommé spécifiquement. Il semble résulter des recherches de M. Roze que la cause premiére de cette maladie est un Micrococcus extrémement petit, n'atteignant guère que 6/10 de y. et qu’il nomme M. pellucidus; ce pa- rasite s’observe dans des cellules épidermiques mortifiées, formant sur l'épiderme de petites taches d'un brun pâle, d'abord ponctiformes, puis s'élargissant graduellement pour donner naissance aux excroissances verruqueuses caractéristiques de la maladie. Ce Micrococcus, d'après M. Roze, sert en quelque sorte d'introducteur aux autres parasites, qui, profitant du substratum favorable préparé par lui, viennent ajouter leur action propre pour la destruction des tubercules attaqués. N. PATOUILLARD. Notes mycologiques; par M. E. Niel (brochure in-8° de 8 pages, tirée du Compte rendu de la 11* session des Assises de Caumont ; Rouen, 1896). , Dans cette Notice, M. Niel passe en revue les divers botanistes qui ont contribué à l'étude de la mycologie des environs de Rouen : de 1798 à 1802, Rondeaux de Sétry composait un riche herbier et le complétait en y ajoutant une collection de prés de 400 dessins représentant les Champignons observés dans la région; mais ce n'est qu'en 1860 que nous voyons apparaitre le premier ouvrage traitant de mycologie, il est dù à Ernest Roussel. Peu de temps aprés l'impression du travail de Roussel, Blanche et Malbranche publiaient le Catalogue des plantes de la Seine- Inférieure, dans lequel sont énumérées 900 espèces de Champignons. De 1880 à 1887, Letendre et Malbranche faisaient paraitre quatre listes successives contenant l'indication de 1048 espéces. Aprés la mort de ces deux derniers auteurs, MM. André Le Breton et Niel mettaient au jour une cinquième liste ne renfermant pas moins de 432 espèces. Enfin il faut encore citer les listes publiées par MM. Le Breton et Malbranche, et par MM. Le Breton et Quélet, dans le Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, en 1879 et 1884. N. Par. Remarques sur le Cladosporium herbarum Link: par M. E. Niel (Extrait du Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, 1895). La question de savoir quel est l'Ascomycéte dont la forme conidienne porte le nom de Cladosporium a été discutée bien des fois, mais n'a pas reçu jusqu'ici de solution satisfaisante : pour les uns ce serait un Lep- tosphæria, pour les autres un Pleospora ou un Fumago. N. PAT. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 139 Sur une forme conidienne nouvelle dans le genre Chætomium; par M. Em. Boulanger (Revue générale de Bota- nique, 15 janvier 1897, avec 3 planches). Dans une Note précédente, l’auteur a exposé les liens de parenté exis- tant entre un Sporotrichum, un Graphium et un Chetomium; dans le présent Mémoire, il fait connaître une forme conidienne nouvelle qui peut présenter dans les cultures la forme simple des Sporotrichum et dont la forme parfaite est un Chætomium. Cette forme nouvelle, pour laquelle il a créé le genre Dicyma et qu’il désigne sous le nom de D. ampullifera, s'est développée sur de l'écorce de Piscidia erythrina, mise à moisir. Elle a été cultivée pendant quatre ans sur des milieux variés et les modifications qu'elle a subies dans son développement ne se sont présentées qu'après deux ans de culture sur des milieux déter- minés : elles s'y sont toujours montrées depuis. On cultive bien ce Champignon sur le bois pourri, sur la feuille de Bananier et aussi sur des tranches de carotte stérilisées; mais il est assez long à se dévelop- per (quinze jours environ). Les milieux amylacés et les milieux liquides en général ne lui conviennent pas, il y reste peu abondant et ne fructifie pas avant trois semaines. Le Dicyma ampullifera est filamenteux ; il forme, à la surface du substratum, de petites touffes floconneuses, blanches à l'état jeune, prenant une teinte bleu verdàtre à la maturité et noire dans les cultures âgées (sur tranches de carotte il est vert foncé, sur le bois il est noir). Il se compose d'un mycélium constitué par des filaments rampants et incolores, sur lequel se dressent des filaments fructiféres, noirs, cutinisés, rigides, hauts de 1 millimètre environ el qui sont ramifiés d'une manière très caractéristique : un axe principal, long de 100 à 450 u, se termine par une ampoule incolore qui, dans cer- lains cas, est susceptible de bourgeonner; à la base de celle-ci, naissent deux axes de second ordre, opposés, cutinisés et rigides, se terminant chacun par une ampoule semblable. Ces axes secondaires donnent nais- Sance dela méme façon, chacun à deux axes de troisiéme ordre ; mais ceux-ci ne produisent à leur tour qu'un axe unique; v I de suite, chaque axe étant terminé par une ampoule incolore, stérile et non cuti- nisée, mesurant en moyenne 9 X 3 p. Les filaments dressés donnent haissance à des rameaux conidiféres, qui se divisent en 2-5 branches secondaires portant 3-5 basides disposées en verticille. La baside bour- geonne à son extrémité une première spore qui est bientót rejetée de Côté, une seconde spore bourgeonne à son tour, et — suite, x sorte que ces spores forment des lonquete ARE e E ode rameaux qui les portent. La baside vieillie (10-12 X #), E "e de ses spores, apparait dentelée irréguliérement ; sa surlace esl parsemée 740 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de petits points réfringents, traces d'insertion des spores. Celles-ci sont de la couleur des filaments (7,5 v. X 4,5 p), échinulées et s'insérent sur la baside par un petit bec réfringent et incolore. En résumé, le D. am- pullifera présente des filaments fertiles dressés, noiràtres, qui se ra- mifient en une cyme bipare, que terminent des cymes unipares ; chaque article du sympode, terminé par une ampoule incolore, porte en général un rameau sporifère plus ou moins ramifié qui supporte des verticilles de basides hérissées de spores noirâtres, ovoides et échinulées. Selon le milieu de culture employé, le Dicyma peut présenter des modifications plus ou moins profondes, qui portent principalement sur la présence ou l'absence de l'ampoule : dans les milieux pauvres elle n'apparait pas; dans les milieux moyennement riches elle se développe normalement; enfin, dans les milieux trés favorables, son développe- ment se poursuit au delà de la forme habituelle et elle devient en bour- geonnant un filament fructifère normal. Dans certaines conditions de culture, en parlieulier dans les cultures en cellule dans du jus de navet, le Dicyma peut se réduire à la forme atrophiée Sporotrichum. Les filaments deviennent entièrement inco- lores et beaucoup moins longs que les filaments ordinaires, l'ampoule a une tendance à disparaître à chaque ramification; mais on trouve toutes les transitions entre les cas extrémes. Quant aux spores, elles sont, dans ces formes réduites, devenues incolores, lisses et ovoides : elles naissent à l'extrémité, puis enveloppent les rares branches fructifères terminales et elles mesurent 6 X 4 y. Enfin la forme parfaite du Dicyma est un Chætomium qui s'est déve- loppé dans des cultures àgées sur feuilles de Bananier ou sur bois, c'est une espèce nouvelle désignée sous le nom de Chatomium Zopfii Em. Boul., qui est caractérisée par des périthéces petits, subglobuleux, mem- braneux, noirs, munis d'un col et d'un ostiole entourés d'une rosette de poils noirs, rigides, affectant une ramification typique en cyme bipare terminée par des cymes unipares (chaque axe du sympode se terminant pe ung ampoule incolore, et l'ensemble représentant absolument le Dicyma); les asques sont cylindriques (46 X 8 p), brièvement pédi- cellées; les ascospores sont brunes, lenticulaires (7,5 X 4,5 p), cutini- sées, excepté sur une bande circulaire, claire, par laquelle se fait la ger- mination. N. PATOUILLARD. Développement d'un Cladobotryum; par M. L. Matruchot (Revue générale de Botanique, 15 décembre 1895, avec une planche). Cette Note a pour but de montrer que le Cladobotryum ternatum Corda peut présenter dans son développement une phase Graphium voisine du Graphium penicillioides. Les résultats obtenus dans des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 741 cultures sur tranches de carotte semblent indiquer d’abord que le Cla- dobotryum ternatum Corda ne serait qu’une forme jeune, développée dans des conditions particulières, du Cladobotryum gelatinosum de Fuckel. Au bout de huit à dix jours, on voit apparaitre dans ces cul- tures, sur la couche mycélienne noirâtre et visqueuse, des colonnettes dressées, d'un brun noiràtre foncé : c'est le début d’une forme agrégée : d'un Graphium. Ces colonnettes sont formées par l'agencement de fila- ments dressées qui s'accolentet s'anastomosent et desquels se détachent parfois, mais rarement, quelques filaments fructifères. Chaque tête mucilagineuse de Graphium se montre formée d'arbuscules sporifères réduits à un pseudoverticille de branches gréles et acuminées, portant chacune une spore unique. On trouve tous les stades intermédiaires entre ces arbuscules conidifères du Graphium et ceux du Cladobo- tryum, les premiers n'étant que des fructifications de Cladobotryum modifiées par la fasciation. N.:Pat. Structure et développement de la zygospore du Spo- rodinia grandis; par M. Maurice Léger (Revue générale de Botanique, 15 décembre 1895, avec 4 planches). Dans ce Mémoire, l'auteur donne un apercu de la constitution de la Zygospore et de son développement dans le Sporodinia grandis, Muco- rinée qui croit en parasite sur les grands Champignons et dans lequel Cel organe est trés commun. Les renflements en ampoules des filaments Zygosporés (gamétes) peuvent appartenir à des filaments différents ou au méme tube et quelquefois méme naissent chacun à la base d'une méme dichotomie. Que la zygospore provienne de gamétes appartenant à des filaments différents ou de la méme dichotomie, il n'y a pas la plus petite différence histologique, les renflements piriformes qui doivent se réunir ont une structure absolument identique et l'isogamie est encore plns exacte anatomiquement que morphologiquement ; ils sont remplis de protoplasme et de noyaux, et il est impossible de trouver un détail quelconque qui permette de différencier les sexes. Au moment où les renflements piriformes arrivent au contact, formant ainsi le premier stade du développement de la zygospore, leur constitution est la sui- vante : deux cas peuvent se présenter. Dans le pre RE le proto- plasme, étant arrivé lentement dans les ampoules, s'accumule vers l'extrémité de chacune d'elles, englobant un certain nombre de noyaux Sphériques. Toutefois le protoplasme granuleux n'arrive pas à toucher les membranes au contact, et il en est séparé par une ligne de vow cation claire et hyaline, qui est certainement produite par une modifica- tion du protoplasme qui devient hyalin, sans granulations, et ne e^ tient pas un seul noyau. Dans le second cas, le protoplasme, arrivan 142 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'emblée en plus grande abondance, forme, vers l'extrémité renflée des ampoules, un amas beaucoup plus considérable, où les noyaux sont au nombre de plusieurs centaines pour chaque gaméte. De plus, comme ils sont entrainés dans un courant protoplasmique assez rapide, ils prennent tous, en vertu de leur élasticité, la forme ovoide; tous les axes des noyaux sont paralléles entre eux et à la direction du courant. Dans ce cas encore, au niveau du plan de contact des ampoules on trouve tou- jours la zone de protoplasme claire et hyaline qui ne disparaitra qu'au moment de la disparition des membranes. La zygospore existe à partir du moment où les cloisons qui doivent la séparer du reste de la plante ont fait leur apparition dans chaque gaméte. La cloison mitoyenne se résorbe complétement, et il y a contact entre les protoplasmes des deux branches copulatrices, la zone hyaline disparait et l'on ne peut trouver la moindre ligne de démarcation entre le contenu des deux ampoules; le protoplasme définitif ainsi constitué est extrêmement dense et parait contenir tous les noyaux qui l’ont accompagné. On les retrouve encore un peu plus tard, au moment où la membrane commence à s’épaissir et à se couvrir d'ornements; les suspenseurs contiennent à ce moment un protoplasme à mailles assez larges, avec un certain nombre de noyaux qui y sont disséminés et quelques cristalloides de mucorine au voisinage des cloisons. A partir de cette phase dans le développement de la zygospore, l'épais- sissement dela membrane s'accentue, et la cutinisation commence à partir d'une ligne circulaire qui est la ligne de jonction des gamètes et s'étend de là vers les suspenseurs ; pendant presque toute l'existence de la zygospore, cette ligne se distingue aisément comme une sorte de sil- lon dont les bords seuls seraient garnis des tubercules. Si l'on examine une coupe longitudinale de la zygospore dont la membrane vient de se cutiniser, on peut voir que le protoplasme n'a pas changé d’aspect, mais, fait important à constater, toutes les coupes révèlent la présence d'assez nombreux cristalloides de mucorine, disséminés dans la masse du pro- toplasme, el celte constatation, ainsi que l'étude de la germination, aménent.à considérer la mucorine comme une substance de réserve, au moins en ce qui concerne la zygospore. Les cloisons qui séparent la zy- gospore de ses suspenseurs présentent un certain nombre d'orifices qui permettent pendant quelque temps le passage des liquides nourriciers qui viennent des filaments. À partir du stade que nous venons d'indiquer, le protoplasme et les noyaux subissent des altérations profondes. Tout d'abord le protoplasme perd de son homogénéité et de sa densité ; il prend la forme d'un filet à mailles très fines et très serrées; un grand nombre de noyaux sont en voie de se désorganiser, les nucléoles arrivent à n'avoir plus que REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 743 l'apparence d'un point au milieu du noyau, et souvent même ils dispa- raissent complètement. La zygospore, à cette phase de son développe- ment, représente, abstraction faite de ses enveloppes, une sorte d'éponge pleine d'huile, accumulée surtout vers le centre ou les vacuoles oléi- fères atteignent leurs plus grandes dimensions; à cet état la zygospore est recouverte par ses membranes définitives : une extérieure qui est l'enveloppe noiràtre cutinisée, une médiane cartilagineuse composée de deux couches principales décomposables, elles-mêmes, en strates concentriques, et une interne trés fine qui se moule sur le proto- plasme. Au moment précis où la zygospore ne paraît plus contenir un seul noyau, on peut constater la formation, à chacune de ses extrémités, dans le voisinage de chacun des póles, de petits amas sphériques ressemblant à des noyaux qui seraient réduits à leur seul nucléole. Ces sphéres Sont tout d'abord isolées les unes des autres; mais, au bout de peu de temps, elles se fusionnent et produisent ainsi une sphère unique, creuse el pleine d'huile. Chacun des corps ainsi constitués s'entoure d'une double membrane, et nous arrivons ainsi au stade définitif qui dure jusqu'à la germination de la zygospore. ; Ces deux sphères, signalées préalablement par l'auteur de la pré- sente Note et par M. Dangeard, jouent un róle important lors de la ger- mination; elles ont été dénommées sphères embryonnaires et les petites masses qui se fusionnent pour les former seront les sphères embryo- gènes. A la germination les sphères embryonnaires augmentent consi- dérablement de volume et, dans les vingt-quatre heures qui suivent le début de l'augmentation, arrivent à remplir presque complètement la cavité de l’œuf : leurs membranes se résorbent et les deux masses, dont la substance absolument homogéne ne laisse percevoir aucune trace d'organisation, arrivent à se toucher et à se confondre. A partir de ce moment, toute la masse devient de plus en plus claire, et on y voit naitre de tous cótés de petits points sombres qui ne sont autre chose que des noyaux. Dés que le filament mycélien commence à poindre, chaque noyau subit une bipartition, et, au fur et à mesure qu'ils se scindent, ils pénètrent dans le filament qui ne tarde pas à en contenir un nombre considérable. Quand toutes les bipartitions sont terminées, les noyaux du filament se multiplient comme dans le mycélium. En méme yon que les noyaux, la mucorine fait son apparition dans la masse des Sphères embryonnaires réunies et l'on voit souvent les octaèdres Pénétrer en méme temps que les noyaux dans le tube nouvellement formé, Tout ce que nous venons de dire sur le développement de la iL Peut s'appliquer aux azygospores, la seule différence consiste dans la 144 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. formation d'une seule sphère embryonnaire, qui est chargée, à elle seule, de fournir le filament germinatif au moment de la germination. N. PATOUILLARD. Expériences relatives à l'action des basses tempéra- tures sur Mucor Mucedo; par M. R. Chodat (Extrait du Bulletin de l'Herbier Boissier, t. IV, n° 12, décembre 1896). Durant l'Exposition nationale de Genéve, M. Chodat a utilisé les puits frigorifiques de M. Raoul Pictet pour soumettre des cultures de Mucor Mucedo à l’action de températures variant de — 70° C. à — 110° C. Dans une premiére série d'expériences on a préparé vingt cultures, dont dix sur un substratum solide (agar-agar) et dix sur substratum liquide (liquide Raulin), ces cultures ont été soumises pendant deux heures à un abaissement de température de — 70° à — 110°; les spores de Mucor Mucedo n'ont pas été tuées. Les cultures du milieu solide qui ont subi ce refroidissement sont en retard d'un jour, c'est-à-dire ne développent leur mycélium et leurs sporanges que durant le second jour, tandis que dans les cultures témoins ce développement a lieu au bout du premier jour. Les cultures sur milieu liquide sont moins favorables au dévelop- pement du Mucor Mucedo ; le second jour, il y a dans la culture à tem- pérature normale un beau mycélium, alors que dans celles exposées au refroidissement on ne voit aucun développement. Finalement des cul- tures en pleine végétation peuvent supporter dans les parties immergées dans le substratum un abaissement de température allant jusqu'à 100 de- grés, tandis que les parties aériennes sont détruites. Dans une deuxiéme série d'expériences, quatre flacons ensemencés sur milieu solide ont subi pendant 6 h. 1/2 un refroidissement de 105 degrés; ces cultures, com- parées à des témoins conservés à la température normale, ont éprouvé un retard de deux jours. Troisième série d'expériences : cinq flacons ensemencés sur un milieu liquide ont supporté, le premier jour, 2 heures de 70 à 120 degrés; le deuxiéme jour, 4 h. 1/2 de 70 à 105 degrés; le troisième, jour température du laboratoire : dans ces trois jours on n'a ob- servé aucun développement. Le quatriéme jour, à la température du labo- ratoire, un mycélium submergé peu abondanta fait apparition. Quatriéme série d'expériences : quatre flacons ensemencés ont supporté : le premier Jour, pendant 2 heures, une température de 70 à 120 degrés; le deuxiéme jour, 4 h. 1/2 de 10 à 105 degrés; le troisième et le quatrième jour, la température ordinaire. Un mycélium peu ou plus abondant s'est déve- loppé dans tous les flacons; au bout du quatrième jour, ces cultures en plein développement sont portées pendant 5 heures à la température de 10 à 140 degrés; retirées des puits, on voit, aprés fusion de la glace, le mycélium contracté en boule et semblant mort. Trois jours aprés, dans REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 745 les cultures conservées à la température du laboratoire le mycélium semble revivre, le quatrième jour les cultures sont abondantes dans les quatre flacons. Cinquième série d'expériences : huit flacons contenant un milieu solide ensemencé sont mis dansle puits, qui fonctionne chaque jour de 9 heures du matin à 7 heures du soir; de 7 à 9 heures du matin, les flacons sont laissés dans les puits, qui se réchauffent graduellement sans arriver néanmoins à une température bien au-dessus de 0 degré. Trois flacons sont sortis au bout de sept jours; deux jours après leur sortie, il y a végétation abondante; vingt et un jours après, les autres flacons sortis développent leur mycélium et leurs sporanges avec la méme rapidité. Dans ces derniéres expériences, le froid a simplement arrété le déve- loppement, il a suspendu la vie. N. PAT. Recherches anatomiques sur l'appareil végétatif des Phrymacées, Stilboïdées, Chloanthoidées et Myopora- cées; par M. John Briquet (Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, t. XXXII, 1896; avec 29 figures dans le texte). Les quatre Mémoires réunis dans ce travail sont relatifs à des Gamo- pétales qui offrent de grandes affinités avec les Labiées; ils renferment la morphologie externe et interne des plantes étudiées par l'auteur, complétée par une diagnose anatomique des genres et espéces, et par l'indication des affinités qu'elle met en lumière. Dans l'étude de la structure, l'auteur ne s'est pas attaché seulement à décrire la section transversale de la tige, comme il arrive assez Souvent dans ce genre de travaux; il a analysé et figuré la course des faisceaux réparateurs et foliaires, qui intervient du reste dans z caractéristique des genres, et qui est nécessaire, comme on va le voir, à l'interprétation de certaines dispositions strueturales. 81. — Les Phrymacées, créées par l’auteur, ne renferment que le seul genre Phryma, jusque-là rattaché aux Verbénacées. Les caractéres de cette petite famille lui assignent une place intermédiaire aux La- biées et à certaines Verbénacées à feuilles opposées, quoique plus rap- prochée des Labiées : la course des faisceaux, notamment avec quatre réparateurs et quatre foliaires sur la section transversale, et une trace foliaire bifasciculée, est la méme dans les trois groupes. j Les Stilboïdées, avec cinq genres, constituent pour Pauteur une tribu de Verbénacées à albumen ; leur structure offre une grande homogé- néité, Les Chloanthoïdées sont élevées au rang de sous-famille, au lieu de 746 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. simple tribu. L'anatomie de ces Verbénacées, rares dans les herbiers, n'avait pas encore été publiée jusqu'iei. Le groupe des Chloanthoidées, formé de plantes essentiellement xé- rophiles, est hétérogène. L'auteur y distingue, d'une part les genres dont la tige primaire est pourvue de prolongements aliformes ou ma- croptères (Chloanthes), au nombre de quatre, destinés à préserver ces plantes d'une radialion trop ardente ; d'autre part, ceux, plus nombreux, dont la tige primaire est dépourvue de semblables formations, ou qui portent simplement quatre reliefs longitudinaux moins accentués, les microptères. Enfin les Myoporacées, dont le genre principal, et aussi le plus ancien, le genre Myoporum, tire son nom des ponctuations glandulaires pellu- cides de ses feuilles, sont caractérisées anatomiquement par la présence de poches sécrétrices oléifères, dont la genèse spéciale sera étudiée plus loin. Par exception, le genre Oftia, dont l'anatomie était encore inédite, non seulement manque de glandes, mais renferme des faisceaux criblés périmédullaires, que ne présente aucun des autres genres. Ces faisceaux proviennent chacun du recloisonnement d'une cellule de pa- renchyme, à la périphérie de la moelle; leur diamétre ne dépasse pas celui des cellules adjacentes. Les Myoporacées se subdivisent, d'aprés les caractéres précédents, en Myoporacées vraies ou Myoporées et en Oftiées. 3 2. — Il convient de décrire avec quelque détail les macroptères des Chloanthoidées, ainsi que les poches sécrétrices des Myoporées. Les macroptères ne se rencontrent que dans le seul genre Chloanthes. Ils consistent en quatre replis longitudinaux, beaucoup plus larges que la tige, et rapprochés deux à deux, à leur insertion sur cette derniére, en deux couples correspondant aux extrémités d'un méme diamètre; en haut, ils se continuent directement avec les bords des feuilles, lesquelles sont opposées. Les deux macroptères de chaque feuille (une de chaque couple) sont incurvés en dehors et unis l'un à l'autre par leurs bords libres, en laissant entre eux et la lige un espace assez considérable. 1l en résulte que toute la partie correspondante de l’entre-nœud se trouve enveloppée et efficacement protégée contre une transpiration trop active : les exemples d'adaptations protectrices aussi marquées sont assez rares. La continuité des macroptères avec les bords des feuilles donne à penser, dés l'abord, que ces expansions représentent simplement des décurrences foliaires, et non des ailes de la tige, comme par exemple dans la Vesce et la Gesse, où ces replis sont indépendants des feuilles. L'examen du système vasculaire montre que les macroptères sont effec- livement des dépendances des feuilles, quelque chose comme les ap- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 747 pendices basilaires d’une feuille hastée, mais qui, au lieu d’être libres, seraient concrescents avec la tige. Les macroptéres comprennent, outre l'épiderme externe et interne, un parenchyme chlorophyllien fort développé, dans lequel cheminent lon- gitudinalement des faisceaux libéro-ligneux trés gréles, unis entre eux par de nombreuses anastomoses, et réduits chacun à un petit cordonnet d'un ou deux vaisseaux et d'un méme nombre de tubes criblés. A la base de l'organe, contre l'écorce de la tige, on remarque un faisceau plus gros, anastomosé avec celui du macroptère du méme couple, ainsi qu'avec l'unique faisceau foliaire de la feuille correspondante; le bois de ce faisceau macroptérique basilaire, comme du reste celui des fasci- cules les plus voisins, est tourné vers l'épiderme extérieur des macro- ptères adossés, et le liber vers l'épiderme interne, contrairement aux faisceaux de la tige. Le développement d'un réseau vasculaire aussi abondant dans les macroptères est étroitement lié à l'abondance de leur parenchyme vert. L'épiderme extérieur précité se distingue de l'épiderme intérieur par la cutinisation trés forte de ses parois superficielles et, en outre, par le grand développement de ses cellules, ce qui en fait tout à la fois un tissu protecteur et aquifére. L'un et l'autre peuvent porter des poils articulés rameux, fort développés, caractéristiques du groupe; dans la zone de jonction des macroptères, ils forment parfois un lacis cotonneux des plus apparents, qui empêche toute communication de la cavité sous-jacente avec l'atmosphère. Lorsque ces poils manquent sur l'appareil végétatif, on les retrouve tout au moins sur la corolle ou sur les nucules. La caractéristique de cette strueture, à part ses remarquables adapta- tions à la sécheresse, c'est l'indépendance compléte du réseau vasculaire macroptérique d'avec celui de la tige : les macroptères représentent done bien les portions basilaires des feuilles dans le prolongement desquelles ils se trouvent. Les poches sécrétrices des Myoporées, d'abord considérées comme lysigénes par certains auteurs, puis comme schizogènes par d'autres, se rencontrent dans l'écorce et la moelle de la tige primaire, dans le paren- chyme des feuilles, ainsi que dans le phelloderme de la racine. En suivant pas à pas leur développement, l'auteur a reconnu que ces glandes oléifères naissent bien suivant le mode schizogène, mais se constituent Sous l'état définitif par le mode lysigéne, qu'en un mot elles sont de na- ture mixte, schizolysigènes, d'ailleurs comme celles des Rutacées. ; Le stade schizogène est connu : il consiste en ce qu une cellule-mére, à contenu plus dense que celui des éléments voisins, se cloisonne en huit cellules filles, qui s’écartent intérieurement les anes des autres so donner lieu au méat originel de la poche; puis, à mesure que cette 148 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cavité s’accroit, les cellules sécrétrices se multiplient par de nouveaux cloisonnements, les uns radiaires, les autres tangentiels, ces derniers multipliant le nombre des assises concentriques de cellules. Le stade lysigéne, reconnu par l'auteur, comprend les transforma- tions suivantes. Les membranes limitantes de la cavité centrale, jusque- là minces et cellulosiques, ne tardent pas à s'épaissir fortement, en se bombant vers l'intérieur; en méme temps elles s'amollissent, se gonflent énormément en présence des alealis, subissent en un mot la gélification. Or c’est dans l'épaisseur méme de ces parois gélifiées, par une trans- mutation plus profonde de leur substance, qu'apparaissent les premières gouttelettes d'huile, tantót dans toute leur étendue à la fois, tantót en un point seulement : en se développant, elles font hernie dans la cavité. La membrane, bientót indistincte, se résout finalement en une gelée qui difflue dans la cavité centrale, entraînant avec elle l'huile incluse. La gélification peut d'ailleurs s'étendre, simultanément ou successivement, à toutes les parois des cellules sécrétantes intérieures, puis à celles du rang suivant : alors le corps protoplasmique entier des cellules, lui aussi en voie de désorganisation, vient compliquer encore le produit défi- nitif, et la poche va en s'agrandissant de plus en plus. On remarque ici que le noyau des cellules sécrétrices est générale- ment placé contre la paroi intérieure, au point méme oü commence le gonflement qui prélude à la production de l'huile, et c'est aussi en ce point que l'épaississement devient le plus marqué ; on connait du reste d'autres exemples d'une semblable localisation du noyau, dans la zone de plus forte croissance en longueur et en épaisseur des cellules corres- pondantes, ce qui semble témoigner de l'influence du noyau sur les phénoménes de nutrition. En résumé, une fois la poche schizogéne formée, c'est une fonte cel- lulaire, un développement lysigène, qui l'amène vers l'état définitif, et il est constant que l'huile apparait dans l'épaisseur méme des mem- branes, dont elle représente en somme un produit de désorganisation. Il y a, on levoit, une grande analogie entre ce développement et celui dela gomme. E. BELZUNG. Die Sclerotienkrankheit der gemeinen Traubenkirsche und der Eberesche (La maladie des sclérotes des Prunus Pa- dus et Sorbus aucuparia; Sclerotinia Padi et Sclerotinia Aucupt- rie); par le D' M. Woronine (Mém. Acad. imp. sciences de Saint- Pétersbourg, 1895, VIII, 5 tirage à part, 27 pages, et 5 pl.). A la fin de son Mémoire relatif à la maladie causée par les sclérotes qui se développent dans les baies des Vacciniées, M. Woronine avail séparé quelques autres productions analogues, entre autres les Sclero- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 149 tinia Padi et Aucupariæ. Ces deux Champignons avaient été rencontrés d'abord en Finlande, puis en d'autres points de l'empire russe; le Sclerotinia Padi croit également en Sibérie, aux environs de Barnaul, dans le gouvernement de Tomsk. Déjà en 1883, Linhardt avait trouvé, en Hongrie, la forme conidiale du Sclerotinia Padi et l'avait distribuéesous le nom de Monilia Linhard- tiana qui lui avait été imposé par M. Saccardo. En 1889, F. Ludwig rencontra en Allemagne, dans les montagnes du Harz, le Sclerotinia Aucupariæ. D’après Schroter, les deux espèces existeraient en Silésie. Le D' Rehm, dans le Kryptogamen Flora, indique pour le Scl. Aucu- pariæ la localité signalée par F. Ludwig et n’en donne pas de spéciale pour l’autre Sclerotinia. De l'étude spéciale que M. Woronine vient de consacrer à ces deux espèces, il ressort ce fait intéressant que les Sclerotinia peuvent être répartis dans trois groupes : 1° Dans le premier groupe, tout le cycle du développement a lieu sur la méme plante nourricière dont les feuilles servent d'habitat à la forme gonidiale, tandis que les sclérotes se localisent dans les fruits. À ce groupe appartiennent les Sclerotinia des Vacciniées, tels que Sclerotinia Urnulu (— Scl. Vaccinii), Scl. Oxycocci, baccarum et megalospora. C'est également ici qu'il faut placer les Scl. Aucuparie et Padi et, prés d'eux, le Sclerotinia Cerasi. Des formes énumérées plus haut et bien connues, il faut rapprocher le Ciboria (Stromatinia) Linhardtiana Prill. et Delacr., qui se ren- contre sur le Cognassier. A l'Ovularia necans Passerini, parasite sur les feuilles du Néflier, correspond trés probablement un Sclerotinia qui habite et déforme les fruits de cet arbre. C'est également à ce groupe, vraisemblablement du moins, qu'il faudra rapporter un Sclerotinia trouvé par M. Woronine, en Silésie, sur le Cotoneaster nigra et qui se comporte vis-à-vis des feuilles et des _ fruits de cette Rosacée comme les Sclerotinia du Prunus Padus et du P. Cerasus. 2° Dans les espèces du second groupe, le développement a encore lieu Surune méme plante hospitalière, mais la fructification gonidiale manque complétement. On ne la trouve ni sur les feuilles, ni sur aucun autre organe de la plante. A cette section appartiennent les Sclerotinia Betule et Alni. Il est probable que la fructification gonidiale du Scl. Betulæ doit se faire sur les feuilles du Bouleau. : : 3 Pour que les espèces du troisième groupe puissent parcourir leur cycle complet de développement, il est nécessaire qu ils se trouvent en rapport avec deux hôtes différents. Les gonidies se montrent sur les 150 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. feuilles d'une plante nourricière, les sclérotes dans les fruits d'une autre. Les deux seuls représentants de ce groupe sont les Sclerotinia hete- roica et Rhododendri. Les gonidies du premier se forment sur les feuilles du Vaccininm uliginosum, et les sclérotes dans les fruits du Ledum palustre. Quant au Sclerotinia Rhododendri dont les sclérotes se pro- duisent dans les fruits de la Rose des Alpes, on ne sait pas encore sur quelle plante hospitalière se développent ses gonidies. P. Hamror. Remarques sur la nomenclature algologique;:; par M. A. Le Jolis (Mém. de la Soc. nationale des sc. nat. et math. de Cher- bourg, 1896, XXX, p. 99-240); tirage à part, pp. 1-144. M. Le Jolis avait déjà fait paraitre, en 1856, des remarques sur la nomenclature générique des Algues. Depuis cette époque, M. Otto Kuntze, fidèle à ses principes de priorité à outrance, n'a pas craint de reprendre 14 vieux noms génériques absolument inconnus pour la plupart, ce qui nécessilait la transposition dans ces genres nouveaux de 2316 espéces. Si la loi de priorité est nécessaire, l'application n'en est pas toujours facile et, quand on veut user de trop de rigueur, on arrive à lui confé- rer un « privilège envahissant que ne possède aucune loi quelconque : celui d'avoir un effet rétroactif ». Le vieux nom doit, dit-on, désigner un objet réellement caractérisé! Mais que faut-il entendre par « genre caractérisé? » C'est sur ce point que les opinions sont aussi dissidentes que possible. M. Le Jolis examine une à une les réformes proposées par M. Otto Kuntze, en réunissant dans des chapitres spéciaux et séparés tous les genres d'un méme auteur. Remontant à l'année 1735, M. Kuntze à repris plusieurs genres prélinnéens. En 1750, Vitaliano Donati fit, dans ses études sur les productions de la Méditerranée, connaitre un certain nombre de désignations nouvelles relatives aux Algues; mais il parait certain que ses « Generi » corres- pondent à des espéces et non à des genres proprement dits. De plus, Donati a écrit en italien, et les termes mêmes de ses « Generi » sont italiens. Ils ont été en partie latinisés dans la traduction allemande de 1753. C'est ainsi que Ceramiantemo devenu Ceramianthem um dési- gnerait le genre Gracilaria; que Virsoide (Virsodes) serait le Fucus; Poliosteo (Polyostea) égalerait Polysiphonia. En reprenant le genre Phyllona de John Hill et en le substituant au Porphyra, on s'adresse à un groupe de formes qui n'ont entre elles aucune relation, puisque, sur six espèces, une seule appartient au Por- phyra, tandis que les autres représentent des Ulves, des Tetrasport» REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 191 des Punctaria, c'est-à-dire des Floridées, des Chlorophycées et des Algues brunes. L'introduction, dans la nomenclature, du Baillouwiana west pas éga- lement des plus heureuses. En se rapportant à la description de Griselini, on ne peut s'empêcher de reconnaitre que c'est un adjectif spécifique, un nom donné à une espèce. Il est de toute nécessité de conserver Dasya, que tout le monde connait. Lemanea créé par Bory netrouve pas grâce devant M. Kuntze, qui lui substitue Apona d'Adanson. Or cette désignation s'applique à la fois à un Lemanea, à des Batrachospermum, à des Floridées marines. Et, qui plus est, c'est à ces derniéres, qui sont probablement le Ceramium dia- phanum, que s'applique la description de l'illustre botaniste. Conjugata et Prolifera sont-ils de meilleur aloi? non bien certaine- ment, et Spirogyra ainsi qu'OEdogonium universellement adoptés n'ont aucune raison d’être supprimés. Sur les six espèces de Prolifères de Vaucher, il est trés probable qu'une seule pourrait rentrer avec certi- tude dans le genre OEdogonium. Desvaux, parlant en 1813 de la Flore du Calvados de H.-F.-A. de Roussel, n'hésitait pas à la qualifier « d'esquisse informe sur les Algues ». Ruprecht avait admis de confiance quelques-uns de ses genres; M. Kuntze en fait connaitre quatre autres. Scutarius devrait remplacer Nitophyl- lum et serait caractérisé par des « écussons en formes de hottes » qui, il est facile de s'en assurer, ne sont que des bryozoaires fixés sur une Floridée de détermination incertaine. Il en est ainsi dans une des deux espèces de Ch. Roussel, le Fucus flaccidus Lamx; quant à l'autre espéce, F. ocellatus, c'est bien un Nitophyllum, mais qui n'a été placé là par le botaniste normand que parce que Lamouroux avait décrit les deux plantes dans le méme Mémoire. ; Funicularius, Lucernaria, Siliquarius n'ont pas davantage raison d'étre, non plus que le Genicularia du méme auteur qui comprend Ceramium, Griffithsia, Alsidium qui sont des Floridées; Cladophora, Chlorophycée, et Sphacelaria, Phéophycée. i : Stackhouse mérite un sérieux examen. M. Le Jolis avait fait revivre en 1856, son « Tentamen marino-cryptogamicum », qui était resté complètement ignoré des algologues. Des noms proposés par l'algologue anglais, quelques-uns ont dû être retenus, ceux que M. Le Jolis avait lait connaitre : Ascophylla avec la désinence Ascophyllum, Bifurcaria. nouvelle réunion en un seul des quatres genres Ascophyllum, Bifur- caria, Pelvetia, Xiphophora, entreprise par M. Kuntze, n’a actuelle- ment aucune raison d’être. Le genre Chorda de Stackhouse est excellent, à condition de ne pas Y introduire des Chordaria et des Scytosiphon. 192 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les genres Dilsea, Fastigiaria et Plumaria sont également intéres- sants au point de vue des vicissitudes qu'ils ont éprouvées. Le premier appliqué par erreur, par Stackhouse, à une plante qui n'est pas le Dils, a été repris, en 1889, par le regretté Schmitz, quoiqu'il paraisse préfé- rable de garder Sarcophyllis. Le Fastigiaria, écarté par M. Le Jolis, en 1856, avait été repris par lui en 1863, par suite d'une « maladroite concession à la loi de priorité », pour le Furcellaria. M. Kuntze le re- prend en l’appliquant au Polyides rotundus; or la diagnose a trait, sans le moindre doute, au Furcellaria et, des deux figures auxquelles elle renvoie, l'une est encore celte dernière plante, l'autre le Gymnogongrus Wulfeni. Sur les cinq espèces qui constituent ce genre dans Stackhouse « une seule ou plutôt la moitié d'une seule appartient au Polyides ». Quant au genre Plumaria, synonyme de Ptilota pour M. Kuntze, il a été créé dans le Tentamen et supprimé plus tard pour étre remplacé par Sarcophylla. Link, en 1820, a fait un genre du méme nom pour les Cladostephus, Halurus, etc.; en 1889, M. Schmitz a adopté Plumaria pour Ptilota elegans. Ainsicompris, ce genre n'est identique ni à celui de Stackhouse, ni à celui de Link, non plus qu'à celui de M. Kuntze. Dans les nombreux autres termes génériques qu'on a tenté de re- prendre et qui appartiennent à Stackhouse, un seul nous intéresse par ticulièrement, c'est le Mamillaria qu'on voudrait substituer à Gigar- tina. Mamillaria a la priorité linéaire, — il portait le n° 12 — sur Gigartina qui était précédé du n° 13. La priorité est un peu subtile. Par la méme occasion, les Mamillaria de la famille des Cactées re- deviendraient tous des Cactus, puisque la premiére espéce énumérée par- Linné, en 1753, est le Cactus mamillosus. On ferait ainsi 318 Cactus nouveaux, 65 Mamillaria. Il est probable que ni les phanérogamistes ni les algologues ne sont disposés à accepter la chose. Palisot de Beauvois est en jeu avec son Diadenus, attribué par erreur à Desvaux et que l'auteur lui-méme abandonna quelques années aprés, en le réunissant aux Conferves. Rien d'ailleurs dans la description ne faisait supposer qu'il püt se rapporter au Bangia. Quant au Mertensia publié par Thunberg, en 1806, il doit céder la place à Champia, puisque; dès 1797, Roth avait créé un genre de Borraginées sous le nom de Mer- tensia, et que Willdenow, en 1804, avait fait connaitre sous la méme désignation générique une Fougère que W. Hooker a rattachée aux Gler- chenia. Les nombreuses énigmes proposées par Rafinesque-Schmaltz n’ont pu être déchiffrées, aussi paraît-il juste de ne pas en tenir compte. Artho- dia peut s’appliquer par exemple à une Bacillariée, à une Palmelle, à un Cosmarium tout aussi bien qu’à un Closterium ; de même Colopher- mum qui peut être aussi bien une Conferve qu'un Ectocarpus; Epts- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 153 perma, que M. Kuntze regarde comme devant remplacer Ceramium et qui, tour à tour, a été considéré comme un.Vaucheria, un Ceramium, une Characée. Steudel ne s'est pas compromis en disant de ce genre « Alga ». Myrsidrum ne peut étre égalementassimilé, entiérement du moins, aux Dasycladus, puisque des cinq espéces de Rafinesque quatre sont des Codium. Quant à Potarcus dont on veut faire Glæotricha, il reste mys- térieux et M. le professeur Farlow est d'avis que ce genre n'a aucune significalion, que « c'est un nom qui doit étre oublié le plus tót pos- sible ». Micheli avaitlaissé en mourant un manuscrit accompagné de planches que Bertolonia pu consulter. Mais les citations qu'il en a faites, en 1819, ne constituent que des « Nomina nuda ». Quelques-uns ont été repris cependant : Haliseris, par C. Agardh; Nemalion, par Duby; Pterigosper- mum et Euspiros, par M. O. Kuntze. Les deux derniers termes ne peuvent prévaloir contre Peyssonnelia et Vidalia adoptés partout; quant à Haliseris, il doit disparaître devant Dictyopteris, publié en 1809 par Lamouroux, à moins qu'on ne préfère adopter Neurocarpus, que Weber et Mohr ont fait connaitre quatre années auparavant. M. Le Jolis penche pour l'adoption de Dictyopteris. « N'est-ce pas ici, dit-il, l'un de ces cas où il peut être permis d'invoquer la force des usages, auxquels les Lois de 1867 reconnaissent des droits légitimes? » M. Le Jolis a déjà eu l'occasion de dire ce qu'il pensait des genres d'Hépatiques imposés par S.-F. Gray. Cet auteur a proposé également une vinglaine de noms d'Algues, dont deux ont été acceptés : Biddul- phia et Leathesia. Six autres sont repris par M. Kuntze : Carrodorus pour Hydrurus, Choaspis pour Sirogonium, Fasciata pour. Puncta- ria, Serpentinaria pour Mougeotia, Vaginaria pour Microcoleus et Vertebrata pour Polysiphonia. M. Gomont a montré que Vaginaria n'était pas admissible, et M. Nordstedt a prouvé que M. Kuntze s'était mépris sur la plante désignée par Gray, qui avait en vue un Schizonema et non un Hydrurus. : Bory de Saint-Vincent est le créateur des genres Cadmus, Dillwy- nella, Gyges, Helierella, Pectoralina? A quels genres admis par les algologues correspondent-ils ? Pour le Cadmus, ce ne peut étre au Schizomeris, puisque le genre de Bory reuferme des plantes tout à fait différentes, telles que : Bangia, Hyalotheca, Chætomorpha, etc. Dillwy- nella Bory n'est pas le méme genre que celui de M. Kuntze, ear il ne comprenait que la plante qui est devenue Scytonema mirabile et non le genre Calothrig. Gyges est des plus problématiques et ne peut étre assimilé à Cylindrocystis; Helierella a été fait par Bory, sur un simple croquis, incorrect d'ailleurs et sans connaître la plante. Quant à vou- loir substituer Pectoralina à Dictyosphærium, il n'y faut pas penser, ÉANC T. sun. (SÉANCES) 48 154 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. puisque Bory a positivement déclaré qu'il avait en vue le Gonium pec- torale. Bory avait créé le genre Pectoralina en 1824, et Turpin auquel -on l'attribue n'en a parlé qu'en 1828. : Link indique dans ses Conferves un genre Lysigonium; Bory, en 1823, faisait un genre Gaillonella; en 1824, C. Agardh constituait le genre Meloseira. Kützing, en 1844, divisait le genre Meloseira en deux sections, dont l'une était formée par le Lysigonium. En 1863, Heiberg retirait le Meloseira nummuloides et en faisait le Lysigonium du même nom qui n'est donc plus le Lysigonium de Link. Enfin, en 1884, M. La- gerstedt substitue purement et simplement Lysigonium au genre de C. Agardh. Si donc la substitution du nom générique donné par Link doit étre admise, c'est à M. Lagerstedt qu'il faudra l'attribuer. Les genres Bichatia et Ursinella de Turpin ne peuvent étre acceptés. Rien ne prouve que le premier soit un Glæocapsa et le second un Cos- marium ou un Euastrum, ou méme une Desmidite. Il en est de méme du Micrasterias de Corda, vis-à-vis d'Ankistrodesmus ou de Rhaphi- dium et de Scalptrum du méme auteur pour Pleurosigma. Ces deux genres ne sont en effet appuyés d'aucune description, mais seulement cités comme noms provisoires dans l'explication des planches. Il est également inutile de vouloir remplacer Libellus Cleve par Bra- chysira Kützing, abandonné par Kützing lui-méme comme fondé sur un caractère illusoire; Epithemia par Cystopleura qui n'a jamais été que provisoire et délaissé par son auteur ; Auricula Castracane par Am- phitrite que M. Cleve a donné sans aucune indication et qui n'est pro- bablement que le résultat d'une erreur d'impression pour Amphiprora. Quant au Neodiatoma, il « ne: semble pas de nature à séduire les dia- tomistes qui continueront sans doute à étre en immense majorité sur les néodiatomistes ». En 1812, C. Agardh fit connaitre le genre Scytosiphon, auquel il rapporta deux espéces : S. fistulosum et faniculaceum. Cette der- nière plante en fut détachée en 1830, par Gréville, pour devenir le type du genre Dictyosiphon, en méme temps que Duby lui réservait au con- traire le nom de Scytosiphon. M. Kuntze substitue Scytosiphon, que tout le monde emploie actuel- lement pour désigner le S. Lomentaria, à Dictyosiphon Grev. qui est tout aussi universellement adopté, confondant ainsi quatre genres ap- partenant à quatre familles différentes. Osmundaria Lamouroux a été, dés 1889, repris par Schmitz pour Polyphacum Ag., sur lequel il a l'avantage de la priorité. Dory, en 1827, avait déjà protesté contre le changement opéré par C. Agardh; Montagne et Decaisne avaient reconnu les droits du genre Osmundaria. Il n’en est pas de même des genres suivants qui doivent être aban- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 755 donnés pour plusieurs raisons : Moniliformia Lamx pour Hormosira, qui est par trop incorrect; Platymenia remplacé par Schizymenia par M. G. Agardh lui-même; Hypnophycus employé, en 1843, par Kützing pour Hypnea que Lamouroux avait publié dés, 1813, et auquel M. Kuntze adresse le reproche de n'étre qu'une variante orthographique du mot Hypnum; Algogrunowia O. K. pour Platylobium Kütz. qui fait, il est vrai, double emploi avec un genre de Légumineuses établi par Smith, en 1193. Maisle genre de Kützing ne pouvait tenir debout, composé qu'il était de deux espèces dont l'une est une Sargasse et l'autre un Cysto- phora. Quant au genre Magnusina O. K., il n'a également pas de raison d'étre, proposé pour l'Urospora, qui ne serait qu'une variante orthographique d'Urosporium qui est un Champignon. Je ferai observer à ce sujet qu'il existe un autre genre Urospora, dans les Pyrénomy- céles, pour lequel j'ai proposé il y a déjà plusieurs années le nom de Sauvageautia. anis On ne peut que savoir gré à M. Le Jolis d'avoir défendu la cause de l'algdlogie contre les empiétements des prioritaires à outrance, qui ont €ru devoir chercher des documents dans des ouvrages absolument oubliés et dans des « travaux médiocres qui n'avancent nullement la science ». P. Hanror. Flore de France ou Description des plantes qui croissent sponta- nément en France, en Corse et. en Alsace-Lorraine; par G. Rouy et J. Foucaud. Tome IJI, in-8° de 382 pages (1). Chez G. Rouy, 44, rue Parmentier, Asnières (Seine), et J. Foucaud, au Jardin botanique de la Marine, Rochefort (Charente-Inférieure), et chez les principaux libraires de France et de l'étranger, 1896. Ce volume, offert à la Société le 13 novembre dernier, renferme la grande famille des Caryophyllées, qui en occupe prés des deux tiers, précédée par les Violariées, Polygalacées, Frankéniacées, et suivie des Portulacées, Tamariscinées, Élatinées, Hypéricinées. La flore française s'est enrichie, dans ces familles, depuis la publication du traité clas- sique de Grenier et Godron, de plusieurs plantes nouvelles dont nous signalerons, comme pour les volumes précédents, les plus intéres- santes, En premier lieu de nombreux Viola hybrides : VIOLA SKOFITZIANA (elatior X pumila) Wiesb., indiqué seulement en Alsace, mais que très probablement on retrouvera plus à 1 onest; V. spuria Celak. (mirabilis X silvestris), Meuse, Ain, Haute-Savoie, (1) Voy. l'analyse du tome II de cet ouvrage dans le Bulletin, vol. XLI (1895), p. 203, 156 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Aveyron, etc.; V. SCHALMAUSENI (1) (mirabilis X arenaria), Hautes- Alpes; V. PacmerI Wiesb. (glabrato X hirta Borb.), Haute-Savoie; V. niGENEA (Riviniano X scotophylla Timb.), Haute-Garonne; V. GREM- BLicHII Murr. (sciaphila X odorata), Haute-Savoie. VIOLA VALDERIA All.,— Alpes-Maritimes (Burnat, FI. Alp. mar.) (2). PoLYGALA ALPINA (3) Perr. et Song. in Billot, Annot. Fl. Fr. et Allem. p. 187 (ann. 1859); Burnat, loc. cit. = P. nivea Miégev., Bull. Soc. bot. Fr. 1865. — Alpes et Pyrénées. X MELANDRYUM INTERMEDIUM Schur et M. puBium Hampe, hybrides des M. pratense et silvestre. M. mAcRoCARPUM Willk. — Bouches-du-Rhône, Aude, Pyrénées- Orientales. ; SILENE REFLEXA Ait. — Var, Alpes-Maritimes, Pyrénées-Orientales, Corse. S. Borpert Jord. (S. Campanula Lapeyr. non Pers.). — Pyrénées- Orientales, Hautes-Pyrénées. S. CAMPANULA Pers. — Alpes-Maritimes (Burnat, loc. cit.). S. CORDIFOLIA All. — Alpes-Maritimes (Burnat, loc. cit.). S. BRACHYPODA Rouy, Ilustr. pl. Europe rarior., pl. 80 (S. para- doxa Albert non L.). — Var, Hautes-Pyrénées, Ardèche. S. BELLIDIFOLIA Smith. — Aveyron. Tumca NaxrEviLLU (Dianthus Nanteuilii Burn., Fl. Alp. mar.)(4)- — Alpes-Maritimes. (Les auteurs, à l'exemple de Boissier, réunissent les Dianthus prolifer L. et velutinus Guss. au genre Tunica). (1) Les espèces sans nom d'auteur sont de MM. Rouy et Foucaud. (2) Le Viola stricta Horn. est indiqué à Bray-sur-Seine (Seine-et-Marne); nous n'avons trouvé naguère dans cette localité que les V. elatior et pumila. (3) Les auteurs écrivent Polygala alpinum, en remontant à l'instar de quelques érudits, au mot grec xox5yo2ov, qui est du genre neutre. Les auteurs latins, Pline, etc., ont fait de Polygala un substantif féminin (voy. le The- saurus lingue latine de Robert Étienne et tous les dictionnaires classiques); et cet usage a prévalu. Les noms qui passent d'une langue dans une autre ne gardent pas toujours leur genre primitif. Ainsi en latin arbor est fémin}, odor et color sont au contraire masculins, cela n'autoriserait pas à dire, en francais, de belles arbres, un suave odeur, un couleur changeant, ce qui toutefois ne serait pas plus arbitraire que Polygala alpinum, P. vulgare, etc. Quand on se sert d'une langue, vivante ou morte, à fortiori dans le secon cas, on en doit suivre les régles établies par l'usage, « arbitre souverain des langues ». (4) Nous croyons que Nanteuilii, comme l'a écrit M. Burnat, est préférable à Nanteuillii, la plante étant dédiée à M. de Nanteuil. Il serait peut-être encore plus correct d'écrire Nanteulii ou méme Nantolii (Santeuil, en latin Santolius, etc.). — Quelle que soit la véritable orthographe, nous av0n* REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 157 X Dranraus HANRYI Burnat, loc. cit. (D. Balbisii X virgineus). — Var. | X D. HETEROPHYLLUS (D. attenuatus X Requienii) — Pyr.-Orient. X D. Lis Burnat, loc. cit. (D. neglectus X furcatus?). — Alpes- Maritimes. X D. Loreti Rouy (D. deltoidi X silvaticus Loret). — Ardèche, Haute-Vienne (à Eymoutiers, teste Foucaud) (4). X D. Lamyı (D. silvatico-deltoides Loret in Herb. Mus. par.). — Puy- de-Dóme (Mont-Dore entre les parents, leg. Lamy de la Chapelle). X D. Ricarert (D. attenuatus X monspessulanus Richt. et Loret, in Bull. Soc. bot. Fr. XXVII, p. 210). — Pyrénées-Orientales. X D. Borperr (D. geminiflorus X monspessulanus). — Hautes- Pyrénées. X D. piceneus (D. serratus X monspessulanus). — Pyrénées- Orientales. X D. sunrissus (D. deltoidi X monspessulanus Loret). — Hautes- Pyrénées. X D. Poxst (D. monspessulano-neglectus Pons). — Pyrénées-Orient. X D. anvEnwEsis (D. monspessulano-silvaticus). — Puy-de-Dôme, Loire. X D. varians (D. Seguieri X monspessulanus var. alpicola). — Py- rénées-Orientales. X D. panapoxus (D. superbus x monspessulanus). — B.-Pyrénées. D. FALLACINUS. — Alpes-Maritimes. ARENARIA EnINACEA Boissier. — Vaucluse (Mont Ventoux). ÁLSINE CYMIFERA. — Pyrénées-Orientales. T A. Fuxen Jord. (A. tenuifolia Funk, non Crantz). — (Gard Lie Par Nyman (Consp., p. 118) « in Gall. merid. », à titre de sous-espèce de l'A. Jacquini K.]. ; t SAGINA PYRENAICA (S. fasciculata Boiss.). — Pyrén. occid. et centr. SPERGULARIA AZORICA Lebel. — Bouches-du-Rhône, Hérault. S. LEeBELIANA (S. rupestris et S. rupicola auct.). — Littoral N.-0. signalé, d'accord avec M. de Nanteuil, le Dianthus Nanteui A a tement de l'Hérault [Voy. dans le Bulletin, t. XI, (1893), iri de l'Hérault]. Montpellier, page ccxcvim, Un Dianthus nouveau pour la yd D. Loreti, n'a (1) Le Dianthus deltoides, l'un des parents e nme dans les Pas été signalé jusqu'à ce jour, du moins à notre zi x environs de Li- limites de la Haute-Vienne; nous ne l'avons pas observé I s non plus men- Moges, ni trouvé dans l'herbier d'Édouard Lamy, qui ne : inii i tionné dans ses diverses publications sur la flore de ce dépa . 758 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. S. NICÆENSIS Sarato (Burnat, Fl. Alp. mar.). — Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Hérault. On remarquera dans l'énumération précédente, en laissant de cóté les hybrides qui sont le plus souvent des produetions accidentelles et éphémères, que la moitié des plantes nouvelles appartiennent aux Alpes- Maritimes. Cette proportion témoigne de l'importance des recherches de M. Émile Burnat et du mérite de son savant ouvrage, en cours de publi- cation, sur la flore de cette riche contrée. Une autre région, également privilégiée, est celle des Pyrénées-Orientales. Ce volume se termine, comme le second, indépendamment de la table alphabétique, par des « Additions et corrections typographiques » portant sur les précédents (1). Les auteurs s'efforcent toujours de figurer, en graduant les subordina- tions, la complexité des rapports et la hiérarchie des groupes inférieurs. Ainsi, au type spécifique du Viola canina L., ils ne rattachent pas moins de huit sous-espèces : V. canina Fries, lusitanica Brot., stricta Hornem., Schultzii Bill., stagnina Kit., elatior Fries, Jordani Hanry, pumila Chaix, et à ces unités secondaires en subordonnent de moindre valeur. Le Polygala vulgaris L. (sensu amplissimo) se ramifie en dix- huit sous-espéces et variétés principales, à leur tour subdivisées et englobant les P. alpestris Reichb., comosa Schk., nicæensis Riss., etc. De nombreux tableaux dichotomiques ont pour but de faciliter, autant que possible, le travail souvent ardu des déterminations. En fait de nomenclature, sans s'interdire cà et là quelques change- ments dont ils donnent les raisons, les auteurs se sont gardés de suivre les procédés radicaux des prioritaires intransigeants, et on ne peut que leur savoir gré de cette modération. Pour terminer, nous sommes certain de nous rendre l'interpréte d'un vou unanime en souhaitant que le tome [V de l'ouvrage ne se fasse pas trop attendre et que la marche de la publication soit désormais accé- lérée. Les services rendus par les premiers volumes font vivement dé- sirer de recevoir les suivants, les avantages qu'on peut retirer de ce laborieux répertoire étant subordonnés, dans une certaine mesure, à la rapidité de son achèvement. EnN. MALINVAUD. Notes sur la flore phanérogamique des environs de Carpentras, du Ventoux et des monts de Vaucluse; par M. E. Rouis, inspecteur adjoint des Forêts. Broch. in-8° de,87 pages. Avignon, Fr. Seguin, éditeur, 1895. ; (1) On remarque notamment que les auteurs reviennent avec insistance enr l'orthographe de serpyllifolium, qu'ils changent en serpillifolium. Il est cependant généralement admis que serpyllum vient du grec &pzuX2ov. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 159 L'auteur prévient, dans une note au bas de la première page, que ce travail, synthèse d'observations recueillies de 1888 à 4891, n'est pas un inventaire détaillé de la flore de la région, mais un simple document dans lequel il s'est borné à marquer les traits généraux de son sujet, en insistant plus spécialement sur la végétation des montagnes qui avait pour lui un attrait particulier. La région embrassée dans cet aperçu occupe une place intermédiaire entre les premières montagnes dauphinoises et le territoire provençal. Elle appartient, dit l’auteur, aux confins septentrionaux du domaine méditerranéen et, dés que l’on franchit l'aréte du Ventoux, l'aspect gé- néral et les types de la végétation rappellent ceux des chaines du Dau- phiné et des Hautes-Alpes, qui se rattachent au domaine forestier de l'Europe centrale et septentrionale. Aussi la végétation est-elle, dans son ensemble, un mélange des éléments des deux flores limitrophes. L'auteur passe en revue successivement, pour la plaine et la montagne, les espèces végétales les plus caractéristiques et notamment les types arborescents, qui, dans une région donnée, constituent le trait le plus saillant de la physionomie générale. Dans la plaine, les Quercus Ilex et coccifera offrent l'expression la plus marquée de la végétation méditerranéenne; l'Olivier, parfois à l'état sauvage mais surtout cultivé, tient une place moins importante, et le Jujubier est rarement spontané. Les Cistes ne sont représentés que par deux espèces, Cistus albidus et C. salviæfo- lius ; les Bruyéres par trois espéces, Calluna vulgaris, Erica scoparia, E. arborea, ce dernier rare et dans la vallée du Rhône. L'Arbutus Unedo se trouve sur les bords de la Durance, le Spartium junceum. est trés développé dans la plaine. Parmi les formes arborescentes à feuilles caduques, l'Amandier, les deux Müriers, le Figuier, le Grenadier appar- tiennent à la flore méridionale, tandis que Fraxinus oxyphylla, r us amygdaliformis, d'après l'auteur formes des régions centrales de ! Eu- rope, remplacent ici le Fraxinus excelsior et le Pirus communis; on trouve de même le Chêne blane (Quercus pubescens) à la place du Rouvre, dont il n’est d'ailleurs qu'une variété. Les arbustes à feuilles caduques n'oceupent qu'une place secondaire : Paliurus, Pistachier Té- rébinthe, plus abondants en montagne; Jasmin, Tamariz, eco frutescent, etc. Le Pin d'Alep est ici le principal type des Coniféres, e Pinus Pinea est rare; le Cupressus sempervirens est représenté par les variétés fastigiata et horizontalis ; enfin trois Genévriers, J. ed munis, J. Oxycedrus, J. phænicea, complètent cette série. On impiae dans la végétation herbacée le grand Roseau, Arundo Donax, propag dans les lieux frais en épais massifs. ; itt Dans la montagne, le Chéne vert forme de véritables foréts; i À en présence du Chêne blanc (Quercus pubescens), qui le remplace dan 760 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. la zone immédiatement inférieure à celle du Hétre et jusque vers 1200 mètres d'altitude. Le Hêtre forme seul la forêt au-dessus de la zone des Chénes : « Arbre des contrées tempérées de l'Europe occiden- tale et centrale, il évite également les froids du Nord et la sécheresse du Midi ». Le Sapin, qui existe entre 1100 et 1720 métres d'altitude sur le versant septentrional du Ventoux, fait défaut sur le versant sud; il fuit les expositions chaudes, à sol aride, dont le Hétre se contente. L'auteur mentionne encore de petites associations d'Érables (Acer opu- lifolium, A. monspessulanum, A. campestre), l'Ulmus campestris par pieds isolés, le Sorbus domestica et le Populus Tremula disséminés, le Sorbus Aria, plusieurs arbustes tels que l'Evonymus latifolius, les deux 'Viornes, le Rhamnus alpina, etc. Les associations forestières occupent, sur l'enseinble des montagnes, environ les deux cinquiémes de la superficie totale. Le surplus, en dehors des parties cultivées, présente, sur de vastes étendues, l'aspect blanchâtre ou violacé de la lande calcaire aride. Tandis que les ver- sanis déboisés et ravinés de la région des Alpes sont entièrement nus ou revétus seulement de maigres gazons avec de rares arbustes isolés, la lande provençale offre, au contraire, des associations importantes qui assurent le maintien des terres sur les fortes pentes et appartiennent à un nombre restreint de familles : Cistinées, Papilionacées, Caryophyl- lées, Rosacées, Graminées et quelques autres. Le rôle du Genista Scor- pius est ici le plus important, puis viennent : Cytisus sessilifolius, Genista pilosa, G. hispanica, Spartium junceum, le Prunellier, les Aubépines, des Églantiers, l’ Aphyllanthes monspeliensis très abon- dant. Sur d'autre points, ce sont les Hélianthèmes (H. vulgare, H. pul- verulentum, Fumana procumbens); plus rarement les Cistes (C. sal- viæfolius, C. albidus). Dans les graviers du bord des chemins se montrent surtout des Labiées parmi lesquelles la Sarriette, les Lavandes et les Thyms forment les groupes les plus nombreux. Les Graminées ont ici moins d'importance sociale que dans d’autres régions monta- gneuses. Jusque vers 1500 mètres, le Buis se mélange à toutes les autres formations. L'auteur décrit ensuite les diverses modalités de la végéta- tion herbacée, et toute la suite de cette étude n'a pas moins d'intérêt que la partie que nous venons de résumer. Nous devons toutefois nous borner à cet aperçu d'un travail des plus instructifs que voudront lire en entier tous ceux qui s'occupent des questions qui y sont traitées. Cependant citons encore l'observation relative à la faiblesse du contin- gent d'espéces propres à la région alpine que possède le mont Ventoux: Le nombre en est seulement d'environ cinquante, tandis qu'il s'éleve à 300 pour le massif dauphinois et qu'on l'évalue à 693 pour la chaine tout entière des Alpes. Cette pauvreté relative du Ventoux tient à plu- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 761 sieurs causes. « D'abord il s’agit d'une montagne subalpine, dont l'al- titude est inférieure à celle de beaucoup de sommets des Alpes dauphi- noises; il n'y a ni glaciers ni neiges éternelles, d’où exclusion des plantes spéciales à ces hautes stations. Puis la montagne est uniquement cal- caire, et les plantes des hautes cimes granitiques, à sol arénacé, géné- ralement frais et perméable à l'air, font défaut. Pendant les périodes de végétation, dans une atmosphère sereine et brülante, la roche blanche qui affleure, sur beaucoup de points, les pierrailles et les éboulis, s'échauffe trés rapidement et subit toute la journée une forte insolation; beaucoup de plantes alpines, méme de la flore calcaire, ne peuvent s'adapter à ce milieu... » L'ouvrage se termine par laliste des « Plantes vasculaires recueillies, en 1888, 1889, 1890et 1891, dans la région de Carpentras, du Ventoux et des monts de Vaucluse ». Le nombre de ces espèces est de 1306. ERN. MALINVAUD. Uerborisations aux environs de Chambéry ; par À. Songeon et D* A. Chabert, travail présenté à la Société d'histoire naturelle de Savoie, dans la séance du 12 mars 1896. Broch. de 52 pages in-8*; Chambéry, 1896. Les auteurs commencent, au chapitre Biographie, par rendre un pieux hommage à leurs prédécesseurs. Les plus connus dans les annales de cette flore locale, aprés J.-J. Rousseau au siécle dernier, sont, au commencement de celui-ci, Bonjean, puis Huguenin (leurs herbiers sont conservés au Muséum de Chambéry), plus tard le cardinal Billiet, dont les découvertes, ainsi que celles du chanoine d'Humbert, ont été publiées, en 1837, par Colla dans son Herbarium pedemontanum, enfin Eugène Didier, ancien sous-préfet, dont les Tulipa et Hieracium Didieri ont consacré la mémoire. La région restreinte dont MM. Songeon et Chabert se proposent d'esquisser la végétation appartient à la zone subalpine de Lory; elle comprend la partie nord-est du massif de la Grande-Chartreuse et les premiers contreforts sud-ouest de celui des Bauges, ainsi que l'extré- mité la plus méridionale du Jura. La végétation de ce pays est très variée. La complexité des phénomènes quaternaires dont il a été ^ Siège, « la présence de marais, de collines arides " bien vrac 3 rochers escarpés, de gorges froides, de montagnes s'élevant jusqu ; : région alpine, couvertes les unes de forêts ou de riches pâturages, : . utres de rochers à peu prés dénudés par d'anciens incendies, y i amené une foule de plantes d'origine trés diverse ». Le sol est n terrai calcaire plus ou moins argileux, recouvert gà el là de boues glaciaires; il présente des formations molassiques le long de l'extrémité méridionale 162 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. du Jura. L'altitude de Chambéry est de 271 metres, le point le plus bas de la vallée est, à 238 métres, au niveau du lac du Bourget. Un chapitre est consacré à la FLORE MURALE. Avec d'autres plantes qu'on y trouve habituellement, on remarque : Tunica saxifraga, Erinus alpinus, les Hieracium Jacquini, amplexicaule, pulmonarioides, etc., espèces montagnardes. FLORE DES LIEUX VAGUES, BORDS DES ROUTES : Parmi les nombreuses plantes de cette catégorie, cinq ont été introduites assez récemment autour de Chambéry : Fumaria capreolata, Veronica Buxbaumii, Nas- turtium silvestre, les Amarantus deflexus et retroflexus. PRAIRIES ET MARAIS : Viola elatior, Selinum Carvifolia, Scrofu- laria Balbisii et Ehrharti, Senecio paludosus, Crepis paludosa, Al- lium acutangulum, Naias intermedia, Cladium Mariscus, etc. Forêr ET Bois : Abies pectinata et excelsa, Acer Pseudo-Platanus et opulifolium, Tilia platyphylla et microphylla, Alnus viridis, Loni- cera etrusca, Gerasus Mahaleb, Cytisus Laburnum, Evonymus lati- folius, Daphne Laureola et Mezereum, etc. Dans une zone plus élevée : Rhamnus alpina, Sorbus Mougeoti, Lonicera nigra et alpigena. Sur les rochers : Buxus, Amelanchier, Coronilla Emerus, Cotoneaster vulgaris et tomentosa. Dans la région subalpine : Sorbus Chamames- pilus et sudetica, Rhododendron ferrugineum et Juniperus nana. Coteaux pierreux exposés au midi : Colutea arborescens, Rhus Cotinus, Pistacia Terebinthus, Osyris alba, Fumana Spachii, etc. Les auteurs tracent ensuite le tableau de la végétation dans diverses localités : Colline de Lemene, Saint-Saturnin (566 mètres). — Verel- Pragondran, les Combes, le Pra-du-Mont. — Mont Nivolet. — Le Mar- gériaz (1846 mètres). — Galopaz (1686 mètres). — Abymes de Myans. — Mont Grenier (1940 mètres). — Mont Joigny (1550 mètres). — Mon- tagne d'Otheran. — Mont Grelle. — De Chambéry à Aiguebelette. — Gorges de Foraisan. — Mont-du-Chat. — Montagne d'Arclusaz : les listes s'arrétent à l'Adiantum Capillus-Veneris trouvé au « Bout-du- monde ». On ne peut aller plus loin, au moins pour cette fois, car nous lisons à la fin : Sera continué, ce qui promet une suite à celle pre- miére et intéressante série. EnN. MALINVAUD. Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, tome huitième (1896); n* 91 à 96 (2° semestre 1896) (1). Bazot (L.), n°93, 94, 95, 96 : ÉTUDES DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE A PROPOS DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR. (1) Voy. plus haut dans ce vol "nslvie del sti Drenifeiy Mic méros de 1896. volume, page 427, l'analyse des six p REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 163 Berg et Gerber, n° 91 : SUR LA RECHERCHE DES ACIDES ORGANIQUES DANS QUELQUES MÉSEMBRYANTHÉMÉES. Dassonvile (Ch.), n% 91, 92 : ACTION DES SELS SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX (avec 4 planches). Fockeu (Henri), n° 96 : RECHERCHES SUR QUELQUES CÉCIDIES FO- LIAIRES (avec 12 planches). Gain (Edmond), n* 91 : SUR LA VARIATION DES GRAINES SOUS L'IN- FLUENCE DU CLIMAT ET DU SOL. Gerber, voy. Berg. Lamarliére (L. Géneau de), n° 91, 93, 94, 95, 96 : REVUE DES TRA- VAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES DEPUIS LE 1°" JANVIER 1889 JUSQU'AU 1% JANVIER 1895. Marmier (L.), n5 91, 921 : REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA Mi- CROBIE PENDANT LES ANNÉES 1893 ET 1894. Molliard (Marin), n° 91 : HOMOLOGIE DU MASSIF POLLINIQUE ET DE L'OVULE. Rabot (Charles), n° 94: LES LIMITES EN ALTITUDE DES CULTURES ET DES ESSENCES FORESTIERES DANS LA SCANDINAVIE SEPTENTRIONALE ET LES RÉGIONS ADJACENTES (avec 1 planche). Thouvenin (Maurice), n° 95 : DE L'INFLUENCE DES COURANTS ÉLEC- TRIQUES CONTINUS SUR LA DÉCOMPOSITION DE L'ACIDE CARBONIQUE CHEZ LES VÉGÉTAUX AQUATIQUES. Valet (J.), n° 92 : SUR UNE STATION Du Pteris aquilina SUR UN DYKE SILICEUX DU BOIS DE LODÈVE. Van Tieghem (Ph.), n° 96: SUR L'EXISTENCE DE FEUILLES SANS ME- RISTÈLES DANS LA FLEUR DE CERTAINES PHANÉROGAMES. s Ern. M. Journal de Botanique, paraissant le 1* et le 16 de chaque mois; directeur, M. Louis Morot. 10° année, 1896, n° 13 à 24 (juillet-dé- cembre) (1). Boissieu (Henri de), n° 13 : CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE i Le TORAL SAHARIEN, ÉTUDE SUR LA FLORE DU CAP BLANC. — Sp. mcn Lotus Chazaliei, Lithospermum Chazaliei, Statice Chazaliet. Briquet (John), n° 24 : ORDRE OU LICENCE. — À propos d'un récent article de M. Ernest Malinvaud. Chabert (Alfred), n° 47 : UNE RECTIFICATIO odorata var. sulfurea Cariot, indiqué par er x. — A propos d'un Viola reur en Savoie. (1) Voy. plus haut dans ce volume, page 429, l'analyse des douze premiers numéros de 1896. 164 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Chodat (R.), n* 20, 21, 24 : SUR LA STRUCTURE ET LA BIOLOGIE DE DEUX ÁLGUES PELAGIQUES (avec une planche). — Botryococcus Braunii Kütz., Oscillatoria rubescens DC. Coiney (Aug. de), n° 18 : PLANTES NOUVELLES DE LA FLORE D'ESPAGNE (4* Note). — Ononis natrix var. ceratophora, Marrubium baste- tanum et M. negretense (hybrides des M. vulgare et supinum), Teucrium Webbianum var. zujarense, Thymelæa nitida var. depressa et scoparia, Sesleria confusa, Crambe glabrata DC. Drake del Castillo (Emm.), n? 13 : CONTRIBUTION A LA FLORE DU Ton- KIN (suite, voyez le commencement au n° 12). — Énumération des Urticacées recueillies par Balansa au Tonkin en 1885-89.Espéces nouvelles : Ficus leekensis, F. langkokensis. Franchet (Adrien), n°15, 16, 17 : SAXIFRAGACEÆ, CRASSULACEÆ ET COMBRETACEÆ NOVÆ E FLORA SINENSI. — Espèces nouvelles : Saxi- fraga oreophila (sect. Hirculus) ; S. phænophylla et hyperi- coides (sect. Trachyphyllum); S. gemmipara et melanocentra (sect. Boraphila); S. rupicola, chionophila et likiangensis (sect. Kabschia); Parnassia yunnanensis, P. Delavayi; ltea yunnanensis ; Deutzia Fargesii, D. setchuenensis ; Crassula yun- nanensis: Sedum scabridum, nobile, discolor, yunnanense, pri- muloides, leucocarpum, platysepalum, obtusipetalum, tenui- folium et glaciale; Terminalia triptera. — N° 18, 19: ARALIACEÆ, CORNACEÆ ET CAPRIFOLIACEÆ NOVÆ E FLORA SINENSI. — Species nove : Aralia atropurpurea, A. pt- losa, A. Fargesii, A. yunnanensis, A. stipulata, A. tomentella; Pentapanax yunnanensis; Panax Delavayi, Acanthopanax evodiefolius; Heptapleurum Fargesii, H. Delavayi; Cornus quinquenervis; Viburnum pallidum; Dipelta yunnanensis; Lonicera yunnanensis, L. Delavayi, L. adenophora, L: Far- gesii, L. tatsienensis, L. retusa, L. cyanocarpa, L. setifera, L. infundibulum, L. stephanocarpa, L. ligustrina, L. tricho- poda, L. stenosiphon ; Triosteum Fargesii. — N" 22, 23, 24 : COMPOSITÆ NOVÆ E FLORA SINENSI. — Vernoma papillosa, V. Fargesii; Aster staticefolius, A. likiangensts, A. latibracteatus, A. brachytrichus, A. Souliei, A. Biettt; A. Vilmorini, A. Delavayi, A. yunnanensis, A. tongolensis; A. setchuenensis, A. lingulatus, A. oreophilus, A. vestitus, A. auriculatus, A. vellereus, A. senecioides; Conyza pinnati- fida; Blumea adenophora, B. veronicefolia; Inula pterocaula, I. sericophylla; Gnaphalium Delavayi, G. likiangense, G. yun- nanense, G. bicolor, G. pellucidum, G. chrysocephalum ; Senecio REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 765 Principis, S. kialensis, S. camptodontus, S. asperifolius, S. lucorum, S. blattariefolius, S. filiferus, S. spathiphyllus, S. nigrocinctus, S. concinnus, S. talongensis, S. Dianthus, S. prionophyllus, S. sagittatus ; Saussurea Dutaillyana, S. oli- gantha, S. compta, S. lingulata. Guignard, n° 21 : À. A. L. TnÉcuL. Hariot, n^ 18 : NOTE SUR DEUX NOUVEAUX CHAMPIGNONS DE FRANCE (Entyloma Camusianum, OEcidium Isatidis). — Voy. Patouillard. Hue (abbé), n°13, 14, 15 : ÉNUMÉRATION DES LICHENS DE LA SAVOIE DE L'HERBIER DE J.-J: PERRET (1762-1836). Kuntze, n^ 13 : RÉPONSE A LA QUESTION POSÉE PAR M. MALINVAUD. Lamarliére (L. Géneau de), n° 16, 17, 19: CATALOGUE DES CRYPTO- GAMES VASCULAIRES ET DES MUSCINÉES DU NORD DE LA FRANCE. Lecomte (H.), n° 14 : Sun UNE NOUVELLE BALANOPHORÉE DU CONGO FRANÇAIS (Thonningia sessilis), avec 1 planche. — Espèce voi- sine surtout du Thonningia sanguinea, dont elle se distingue par les capitules portant, à la fin, des fleurs màles et des fleurs femelles et par le pédoncule de ces capitules presque nul. Malinvaud (Ernest), n° 16, 20, 22 : NOUVELLES FLORISTIQUES. — 1* Clypeola Jonthlaspi, Silene portensis, Echinops sphæroce- phalus dans le département du Lot. Plantes nouvelles pour le Puy-de-Dôme et le Cantal. 2» L'Androsemum officinale dans la Haute-Vienne. Deux découvertes dans les Cótes-du-Nord (Arbutus Unedo, Dulcamara maritima). Le Lotus conjugatus dans la flore française. 3° Flore des Alpes-Maritimes. — N“ 21,23: QUESTIONS DE NOMENCLATURE. — 1° Réponse provisoire à M. John Briquet. 2^ Citation complétée, une divergence d'opi- nion. Patouillard (N ), n° 93 : NOTE SUR UN CONE DE PIN DÉFORMÉ PAR UNE URÉDINÉE, LE Cæoma conigenum sp. n. (avec une planche). — €t Mariot (P.), n° 15 : LISTE DES CHAMPIGNONS RÉCOLTÉS EN BAssE-CALIFORNIE par M. DicugT. — Espèce nouvelle : Bat- tarrea Digueti (avec 1 planche). Roze (E.), n 49 : SUR UNE NOUVELLE CYANOPHYCÉE (Aplococcus na- (ans) ET UN Nouveau MicrocoQuE (Micrococcus mucivorus). ~ N 20: LE Clonothrix, UN NOUVEAU TYPE GÉNÉRIQUE DES CYANO- PHYCÉES. — N°24: L'Amylotrogus, UN NOUVEAU GENRE DE MYXOMYCETES. 766 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sauvageau (Camille), n* 22, 23 : OBSERVATIONS RELATIVES A LA SEXUALITÉ DES PHÉOSPORÉES. Van Tieghem (Ph.), n° 15 : SUR QUELQUES EXEMPLES NOUVEAUX DE BASIGAMIE ET SUR UN CAS D'HOMÉOGAMIE. Vidal (Louis), n° 14 : SUR LA PRÉSENCE DE SUBSTANCES PECTIQUES DANS LA MEMBRANE DES CELLULES ENDODERMIQUES DE LA RACINE DES Equisetum. ERN. MALINVAUD. Flore forestière de Cochinchine; par L. Pierre, directeur du Jardin botanique de Saigon. Paris, chez O. Doin. Ce grand ouvrage est aujourd'hui parvenu à son 22° fascicule.. On sait que la publication de M. Pierre a pour but de faire connaitre les arbres qui constituent les foréts de nos possessions de l'Indo-Chine, tous soi- gneusement décrits, avec l'indication de leurs usages dans l'industrie lorsqu'il y a lieu. De plus, ils sont presque tous figurés, chacun dans son ensemble et avec une suite de détails organographiques dont on ne trouve d'exemple dans aucun autre ouvrage descriptif. Les trois derniers fascicules comprennent les espèces suivantes, toutes signées du nom de M. Pierre. Fasc. 20 (daté du 1° juillet 1894) (1). CELASTRACEE : Planche 305 A., Pleurostylis cochinchinensis; pl. 305 B., Microtropis pallens ; pl. 307 A., Lophopetalum Duperreanum ; pl. 308 B., Evonymus mitrata; pl. 309 A., Ev. cochinchinensis ; pl. 310 A., Glyphopetalum chaudocense ; pl. 310 B.. GI. stixifolium ; pl. 310C., Gl. Harmandianum ; pl. 344 A., Gl. calyptratum ; pl. 311 B., Gl. gracilipes; pl. 312 B., Salacia camputensis. — RHAMNACEE : pl. 313 A., Ventilago Harmandiana ; pl. 313 B., Vent. ochnocarpa ; pl. 314 A., Vent. cristata; pl. 344 C., Vent. gladiata; pl. 314 D., Vent. fascigera; pl. 345 A., Zizyphus cambodiensis; pl. 315 B., Ziz. hoaensis ; pl. 346 A., Ziz. attopensis; pl. 316 B., Zyz. Harmandi: pl. 911 A., Guioa cambodiana ; pl. 317 B., Pavieasia anamensis. — SAPINDACEE : pl. 318 A., Euphoria pállens; pl. 319 B., Nephelium bassacense ; pl. 320 A., Cnemidescus Thorelii; pl. 320 B., Xerosper- mum microcarpum. Fasc. 21 (daté du 1% juillet 1895). SAPINDACEE (suite) : planche 321 A., Nephelium cochinchinense; pl. 321 B., Xerospermum macrophyllum; pl. 322 A., Xer. glabratum ; (1) La Flore Forestière de Cochinchine n'a pas de pagination; chaque se est décrite sur une feuille placée en regard de la planche où elle est igurée. C’est donc le numéro de la planche qu’on peut seul citer. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. . 767 pl. 322 B., Arfeuillea (genus novum) arborescens; pl. 323 A., Pedi- cellia Loureiri ; pl. 324 A., Ped. grandis; pl. 324 B., Guioa pleurop- teris; pl. 325 A., Zollingeria Dongnaiensis; pl. 326 A., Lepisanthes mekongensis; pl. 326 B., Lep. cambodiensis ; pl. 328 A., Paranephe- lium muricatum; pl. 329 A., Aphania viridis; pl. 329 B., Aph. phi- lastreana ; pl. 330 A., Otophora cambodiana ; pl. 330 B., O. furcata; pl. 331 A., Otolepis nodosa; pl. 331 B., Otolepis amplifolia ; pl. 332 A., Harpulia cochinchinensis; pl. 332 B., Harp. condorensis. — MELIA- CEÆ : pl. 333 A., Milnea Harmandiana: pl. 333 B., Hearnia aqua- liqua; Milnea cambodiana; pl. 335 A., Miln. rugosa; pl. 335 B., Miln. verrucosa; pl. 336 A., Aglaia hoaensis. Fase. 22 (daté du 1* juillet 1896). MELncEE (suite) : pl. 337 A., Lepiaglaia tetraptera; pl. 337 B., Aglaia quocensis ; pl. 338 A., Thoreldora cochinchinensis; pl. 338 B., Aglaia euphorioides; pl. 339 B., Aglaia chaudocensis; pl. 340 A., Lepiaglaia Montrouzieri; pl. 340 B., Aglaia repoeuensis ; pl. 341 A., Aglaia pleuropteris; pl. 341 B., Aglaia Duperreana ; pl. 342, Moros- tela grandifolia; 343 A., Amoora gigantea ; pl. 343 B., Aphanamicis cochinchinensis ; pl. 344 A., Amoora cucullata; pl. 344 B., Aphana- mixis Rohituka; pl. 345 A., Amoora oligosperma; pl. 345 B., Dyso- Tylum Harmandianum; pl. 346 A., Chisocheton coriaceum; C. Thorelii (absque figura); pl. 346 B., Chis. cochinchinensis; pl. 347 A., Chis. globosum; Chis. Harmandianum et Chis. rugosum (absque fi- gura); pl. 347 B., Dysoxylum insulare; pl. 348 A., Dys. rubrocosta- tum; pl. 349 A., Epicharis hoaensis; pl. 349 B., Dysoxylum tpongense; pl. 350 A., Dys. cochinchinense; pl. 350 B., Dys. translucidum; pl. 352 A., Dys. Loureiri; pl. 352 B., Lepiaglaia Bailloni. A. FRANCHET. Sections transversales et description de cent espèces de bois indigènes, par A. Thil. Paris, 1895. Tous les botanistes qui ont eu à s'occuper d’études relatives aux bois de la tige et des rameaux des espèces ligneuses ont pu apprécier les ser- vices que leur rendait la grande collection de coupes transversales de ces bois éditée en Allemagne par le professeur Nordlinger ; ils is aussi qu'il en avait extrait, pour satisfaire aux besoins de 1 oea E pratique, une série comprenant les bois de soixante € pem avaient paru les plus importantes, à raison de leur taille ou i dnd dm quence parmi celles qui vivent à l'état spontané ou naturalisées c nous. Cette dernière collection, épuisée, ne se trouve plu ce un prix élevé ; M. Thil, inspecteur des forêts à Paris, a donc rendu s s que d'occasion à 168 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. vice aux professeurs et aux éléves en en publiant une analogue, mais étendue à cent espéces. Les sections trés bien faites permettent, aussi bien que celles de Nordlinger, l'étude des tissus par transparence, à l'eil nu ou à la loupe; montées sur cinq feuilles de fort carton et proté- gées chacune par une lame de mica, elles ne se prétent pas aussi bien que celles du botaniste allemand à étre détachées pour étre soumises à l'étude microscopique, mais elles rachétent cet inconvénient par la faci- lité plus grande qu'elles offrent pour le maniement par l'éléve, à raison de la solidité de la monture. : M. Mathieu, professeur à l'École forestière, avait joint à la publication de Nordlinger une description des bois qu'elle renfermait, en se basant sur les caractères appréciables à l'œil nu ou à la loupe. M. A. Thil a joint à la collection qu'il offre au public une description semblable, en s'inspirant de l'opuscule de son maitre, mais en ulilisant les travaux postérieurs et aussi d'importantes et consciencieuses recherches person- nelles. P. FLICHE. M. J. Foucaud nous prie de reproduire l'avis suivant qu'il a adressé, à la date du 92 aoüt dernier, aux souscripteurs de la Flore de France publiée en collaboration avec M. G. Rouy. Avis à MM. les Souscripteurs. Dans une note datée du 15 juillet dernier, M. Rouy informe MM. les Souscripteurs à notre Flore de France qu'il a « dû », € pour éviter tout retard dans la publication du tome 3 », élaborer seul les genres qu'il indique. Afin de faire connaitre exactement les faits, je dois dire que M. Rouy a retardé de quelques mois l'élaboration de ce 3° tome, qu'une maladie grave ne m'a pas permis de collaborer aux genres dont il s'agit et que C'est aprés entente entre nous que ces genres ont été traités par lui. Rochefort, le 22 août 1896. J. Foucaup. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 3376. — Lib.-[mp. réunies, rue Mignon, 2, l'aris,— Morrenoz, directeur. Vol. XL PL XI TA à de/ et itih. OREORCHIS FARGESII (sp. aov) BullSoc. bot. de France Vol XLIII PLXIV Imp Edouard Bry, Paris B. Herincq del et lith OREORCHIS UNGUICULATA. (sp. nov) pl. XV Bulletin de la Soc. Lot. de France, T. XLIII Imp.-Phot. Chène ct Longuet, Max. Cornu, del. CUSCUTA LEHMANNIANA BUNGE PI. XVI T. ACH ELANGO, 3 ac bol. ulletin de la Soc. ) ) | Imp.-Phot. Chène et Longuet. ISCUTA LEHMANNIANA BUNGE Max. Cornu, del. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896. Admission de M. l'abbé Morin.......................,....,... Circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts relative à la date de la réunion du Congrés des Sociétés sa- vantes en 1897.............................. ssssesss ve DAlverny.. ...... Note sur la flore estivale des Hohe Tauern (Autriche)... NM Gandoger. ........ Sur la découverte de plusieurs genres et espèces nouvelles pour la flore espagnole.................. T" Magnin sors. Sur les Arum vulgare et italicum dans le Lyonnais............. Vuillemin Process Sur les anachronismes parasitaires................... TOPPED Finet ............. Note sur deux espèces nouvelles d'Üreorchis (Planches XIII et XIV) uses... LED eI Cornu............. Note sur une Cuscute du Turkestan (Cuscuta Lehmanniana Bunge) (Planches XV et XVI)..................... oesserecsereceecso Malinvaud ........ Tableau analytique des Euphrasia de la flore française.......... . SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE. Admission de MM. Candargy et Comère........................ Dons faits à la Société.................................e.e. Élections ..... MNMNMNNNMN---"-—-—---------- "T La Société vote des remerciements à M. Chatin, Président sortant. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE A Bacterial Disease of the Tomato, Egg- Plant and Irish Potato (Bacillus Solana- cearum n. sp.); Erwin F. Smith...... La cause première de la maladie de la gale de la Pomme de terre (Potato Scab des Américains); E. Roze............ Notes mycologiques; E. Niel,.....-..... Remarques sur le Cladosporium herba- Tum Link; E, Niel...........-- es... Sur une forme conidienne nouvelle dans le genre Ghetomium; Em. Boulanger. - Développement d'un Cladobotryum; Ma- trüchot ....,......,.......s.....e.s Structure et développement de la zygos- Pôre du Sporodinia grandis; Maurice Léger iii esse vessie Expériences relatives à l’action des basses températures sur Mucor Mucedo: R. 736 737 138 138 139 740 741 744 Chloanthoidées et Myoporacées; John Briquet.......................+..... La maladie des sclérotes des Prunus Pa- dus et Sorbus aucuparia; Woronine,.. Remarques sur la nomenclature algolo- gique; A. Le Jolis................... Flore de France; t. II; Rouy et Foucaud. Notes ser la flore phanérogamique des environs de Carpentras, du Ventoux et des monts de Vaucluse; E. Rouis..... Herborisations aux environs de Cham- béry; A. Songeon et A. Chabert. ....- Revue générale de Botanique dirigée par M. G. Bonnier, 2° série, 1896...:..... Journal de Botanique de M. Louis Morot, 9* série, 1896....... n essri Flore forestière de Cochinchine, fasc. 20 à 22; L. Pierre... Sections transversales et description de cent espèces de bois indigènes; A. 745 748 750 755 766 767 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredis de chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1897 9 et 23 juillet. 12 et 26 novembre. 10 et 24 décembre. 8 et 22 janvier. | 9 avril. 49 et 26 février. | 14 et 28 mai. 12 et 26 mars. | 25 juin. | | La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — ll peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l’année courante. N. B.— Les tomes ÍV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de bolanique. tenu å Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscrites adressées au Secrétariatpar les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui S y rat- tacheut, sont lues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l’année même de leur publication pourront. être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun câs» aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auque! ils appartiennent . est terminé depuis plus de deux ans. ll en résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XL (1893) ou d'une année antérieure, on doit faire l'ae- quisitior du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. , Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- , tions, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. $376. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MoTTEROZ, direct. Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du — ET - e ^u BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-TROISIÈME (Troisième Série, — TOME III) 1596 10 Fin de la Revue bibliographique et Tables du volume, (La couverture du volume XLII est incluse dans ce numéro). PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Ce numéro termine le tome XLIII (3 série, tome MI). AVIS Ce numéro contient : 1° Un complément d'articles de Revue bibliographique, faisant suite au Compte rendu des séances de Dé- cembre, dont cette Revue continue la pagination. 2» Les Tables du volume XLI, qui n'a qu'une pagina- tion (en chiffres arabes). Il n'y a pas de Compte rendu de session extraordinaire. 2 3° La couverture du volume XLIII pliée dans le fascicule REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (SUPPLÉMENT) ———— Bactériens de la Canne à sucre; par M. F. Debray (Extrait des Comptes rendus de la Société de Biologie, séance du T novembre 1896). Une broch. in-8°, 2 pages. Il existe une maladie grave de la Canne à sucre, nommée Sereh, que l'auteur croit devoir attribuer à la brunissure. Janse, au contraire, con- sidére cette maladie comme ayant une origine bactérienne; il admet que deux micro-organismes sont la cause du Sereh et leur donne les noms de Bacillus Sacchari et B. Glagæ. Reprenant les expériences de Janse avec des précautions antiseptiques convenables, M. Debray établit que les Bacilles trouvés par cet expérimentateur sont localisés à la sur- face de la Canne et non dans son intérieur, et que, par suite, ils ne peuvent étre les agents déterminants de la maladie. L. Lurz. Ueber ein Verfahren kernlose Zellen zu erhalten (Zur Physiologie der Zelle); von J. J. Gerassimoff [Sur un procédé pour obtenir des cellules sans noyau (physiologie de la cellule)]. — Extrait du Bull. de la Soc. Imp. des Naturalistes de Moscou, 1896. Bull. n° 3; une broch. in-8°, 4 pages. , Dans un travail précédent (1), l'auteur avait montré qu'en maintenant dans de l'eau au-dessous de zéro des cellules en voie de division de certaines Conjuguées (Spirogyra, Sirogonium, Zygnema), on obtenait des cellules fillesdont l'une n'avait pas de noyau et l'aulre en avait deux de grosseur ordinaire, ou un gros, ou un qui était formé par l'accole- ment de deux autres. D'autres procédés peuvent conduire au méme résultat, par exemple l'action, sur les cellules en voie de bipartition, du chloroforme, de l'éther ou de l'hydrate de chloral. 5 | | ca M. Gerassimoff conseille d'opérer de la manière suivante :à 100* de l'eau dans laquelle végètent les Algues, on ajoute 07,25 à 17,5 de solu- (1) Gerassimoff Ueb. die Kernlosen Zellen bei einigen Conjugaten (Bull. Soc. Imp. des Nat. de Moscou, 1892, pp. 109-131). T. XLII (SÉANCES) 49 710 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tion concentrée d'hydrate de chloral, ou bien 0,42 à 27,5 d'éther, ou enfin 195,25 à 7*,5 d'eau chloroformée. Les filaments d'Algues sont laissés dans ces solutions pendant un temps variant de quinze minutes à une heure, puis reportés dans de l'eau fraiche sans addition d'autre substance. Chaque cellule donne alors naissance à deux cellules filles, l'une sans noyau, l'autre possédant un excédent de substance nucléaire représenté par un noyau supplémentaire ou par un accroissement de volume du noyau normal. Les cellules sans noyau se distinguent également par la coloration différente de leurs bandes de chlorophylle, qui sont fréquemment vert sale. Ces bandes ont tantót leur aspect normal, tantót se rapprochent plus ou moins du milieu de la cellule. Les cloisons transversales des cel- lules sans noyau présentent en outre une concavité dans laquelle pro- émine la cellule voisine. Leur existence est courte. Quant aux cellules binucléées, leur volume est plus ou moins aug- menté ; la coloration de leurs bandes chlorophylliennes est habituelle- ment un peu plus faible que dans les cellules normales. Par culture dans de bonne conditions, elles donnent naissance à toute une série de cellules filles binucléées, ou munies d'un seul noyau de grosseur considérable. E. Lot. Exploration scientifique de la Tunisie. Catalogue raisonné des plantes vasculaires de la Tunisie; par MM. Edm. Bonnet et G. Barratte, membres de la mission de l'Exploration scientifique de la Tunisie. Préface par M. Doümet-Adanson. Paris, Imprimerie na- tionale, 1896. In-8° de 519 pages. Atl. in-4°, 20 pl. Dans sa préface, M. Doümet-Adanson établit l'origine des documents que l'on posséde sur la flore de Tunisie, en remontant jusqu'à Dios- coride, qui ne signale pas moins de cinquante-quatre espéces que l'on a pu reconnaitre et, parmi elles, le Terfezia Leonis, le Thapsia garga- nica L., etc. La période dite « européenne » commence avec Léon l'Afri- cain et se termine à Shaw; elle a fourni peu de documents botaniques. Ce n'est qu'avec Desfontaine (1783) que les connaissances sur cette flore deviennent importantes. L'exploration de Kralik (1853) l'enrichit dans des proportions considérables ; il faut encore citer Henri Duveyrier, Pomel, Cosson et ses collaborateurs, MM. Roux, Bonnet et Barratte, etc., qui ont amené la connaissance de la flore tunisienne, au point où on la trouve aujourd'hui. M. Doümet-Adanson donne avec beaucoup de détails le récit de chacune de ces explorations, surtout des dernières auxquelles il a lui-même pris part. Il consacre ensuite un chapitre à la géographie, à l’orographie, à la géologie, à la climatologie de la région, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. TII et enfin donne une statistique et des données importantes sur la géo- graphie botanique de la flore de Tunisie. Ce sont ces nombreux documents, épars dans les herbiers et dans les bibliothéques, que MM. Edm. Bonnet et G. Barratte, se sont proposé de condenser sous le titre de Catalogue des plantes de la Tunisie. On trouve dans cet important ouvrage tous les renseignements bibliogra- phiques désirables; c'est une partie trop souvent négligée, que les auteurs ont soignée tout particulièrement. Toutes les localités connues àl'époque de la rédaction de leur Flore sont indiquées avec le plus grand soin, de méme que la répartition géographique complète de toutes les espéces qu'ils signalent. Dans un ouvrage qui n'est que le résumé de travaux antérieurs, il ne faut pas s'attendre à voir signaler beaucoup d’espèces non décrites jusque- là. Les auteurs découvrent pourtant : Hypericum Roberti Coss., espèce seulement publiée en exsiccata; Scabiosa Roberti sp. ER ps suffruticosum sp. nov.; Statice fttelana sp. nov. Mais, si les espéces nouvelles n'y sont pas nombreuses, les auteurs donnent en revanche beaucoup de notes critiques d'un trés grand intérét pour la connaissance d'espéces douteuses, controversées ou incomplète- ment connues, dont ils ont pu voir les types originaux. C'est là cer- tainement l’un des côtés les plus importants de leur œuvre, qui restera la base de toutes les Flores tunisiennes, et la sage réserve. qu'ils ont apportée dans l'admission des espéces devra toujours servir de modéle. Les espéces figurées sont les suivantes : Lotus Roudairei Ed. Bonnet, L. arabicus L.; Astragalus Aristidis Coss., A. radiatus Ehr.; Ferula tunetana Pom., F. longipes Coss.; Atractylis serrata Pom., À. pro- lifera Boiss.; Carduncellus atlanticus Coss. et DR.; Centaurea mi- crocarpa Coss. et DR., C. algeriensis Coss. et DR.; Campanula atlan- tica Coss. et DR. var. glabra; Megastoma pusillum Coss et DR.; Linaria Doumeti Coss., L. reflexa Desf.; Teucrium Alopecurus de Noe, T. compactum Boiss., T. radicans Coss., T. thymoides Pomel ; Statice tunetana Barr., Euphorbia Reboudiana Coss., E. gaditana Coss., E. Cossoniana Boiss., E. cuneifolia Guss.; Scilla Aristidis Coss., S. lingulata Poiret; Asphodelus viscidulus Boiss. var. micran- thus Paker, A. pendulinus Coss. et DR.; Schismus calycinus Goss. et DR. var. arabicus; Aristida tunetana Coss.; Aristida Aristidis Coss. A. FRANCHET. Ti SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les Labiées des Alpes maritimes. Études monographiques sur les Labiées qui croissent spontanément dans la chaine des Alpes maritimes et dans le département francais de ce nom; par M. John Briquet; vol. in-8° de xvir et 587 pages avec 56 figures. Genève et Bàle, 1891-1895, H. Georg, éditeur. Cet ouvrage, qui fait partie des Matériaux pour servir à l'histoire de la flore des Alpes maritimes de M. Émile Burnat, est une Monogra- phie détaillée des Labiées des Alpes maritimes francaises et italiennes, dans le sens strict de ce mot. La description de chaque espéce com- prend en effet: la bibliographie et lasynonymie, la morphologie externe, l'anatomie, la biologie, la distribution géographique et les affinités. Par l'abondance des renseignements donnés à ces divers points de vue, ce livre devient important à consulter pour ceux qui s'occupent de La- biées, méme en dehors des limites géographiques qui ont été imposées à l'auteur. Et cela, d'autant plus que, toutes les fois qu'il s'est agi de traiter des groupes critiques, l’auteur n'a pas craint, lorsque cela était nécessaire, de sortir de son domaine floristique pour embrasser dans son exposé les formes étrangères de nature à élucider les sujets obscurs. Parmi les groupes critiques qui sont traités trés en détail, mention- nons les suivants : Mentha (nombreuses variétés et hybrides), Galeop- sis (nombreuses variétés), Brunella (hybrides), Stachys (S. germa- nica L. avec 17 variétés pour l'ensemble de l'aire spécifique, S. recta L. avec 10 variétés), Lamium (L. garganicum L. avec 6 variétés; L. maculatum L., 5 variétés), Sideritis, Nepeta (N. Nepetella L., 10 variétés), Hyssopus (H. officinalis L., 9 variétés), Origanum (0. vulgare L., 1 variétés), Salvia (S. pratensis L., 10 variétés; S. verbe- naca L., 7 variétés), Thymus (T. Serpyllum L., 22 variétés pour len- semble des Alpes occidentales), etc., etc. Les principes qui ont guidé l’auteur dans la distinction des espèces sont strictement linnéens : seuls, les groupes neltement caractérisés et non reliés par des formes intermédiaires non hybrides sont considérés comme spécifiques. L'étude détaillée des races subordonnées faite dans cette Monographie montre que la spécifieation linnéenne n'est nulle- ment incompatible avec une analyse soignée des formes composant l'espéce. Au point de vue générique, l'auteur a suivi assez exactement le Genera qu'il a publié récemment dans les Pflanzenfamilien de M. Engler. C'est dire que plusieurs genres, qui n'ont leur raison d'étre que si on les étudie en Europe, sont supprimés, parce que leurs limites deviennent nulles dés qu'on envisage l'ensemble de leur aire. C'est ainsi que les REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 115 Betonica sont réunis aux Stachys, les Galeobdolon aux Lamium, les Micromeria et les Calamintha aux Satureia. Plusieurs espéces ont fourni à l'auteur matiére à des recherches ana- tomiques apportant des faits nouveaux pour l'histoire générale de la famille, citons la structure de la feuille du Rosmarinus, l'histogénie de la tige et la structure exceptionnelle du pétiole chez le Leonurus Car- diaca, Yanatomie des genres Lycopus et Horminum, etc. Les indications biologiques fournies pour les différentes espéces con- tiennent non seulement des détails successivement publiés dans divers ouvrages ou Mémoires souvent peu accessibles aux floristes, mais elles renferment aussi beaucoup d'observations originales sur la germination, la distribution des sexes et le mode de pollination par les insectes, Ces derniers détails sont plus importants à connaitre qu'on ne le croit géné- ralement dans une famille où de simples états sexuels (hétéranthie, gynodiccie, etc.) ont servi jusqu'à ces derniers temps à établir des dis- tinctions spécifiques. Les genres sont pourvus de clés analytiques tenant compte de l'ana- tomie et allant jusqu'aux variétés; une clé analytique des genres et un index général terminent le volume. ERN. MALINVAUD. Nouvelles observations biologiques sur le genre Ery- {hronium. Une contribution à la biologie florale des Liliacées ; par M. John Briquet (Extrait des Mémoires de la Société nationale des sc. nat. et mathém. de Cherbourg, vol. XXX). Broch. in-8° de 20 pages et une planche lithogr. Cherbourg, 1896. En herborisant sur les crêtes du mont Vuache (Haute-Savoie), l'au- teur a eu l'occasion de suivre in situ les insectes (Bombus, Apis, Bom- bylius) butinant sur la fleur de l'Erythronium Dens-canis L. Les deux auteurs qui se sont occupés de la biologie florale de cette espéce, Cal- loni et Loew, sont en désaccord. Pour le premier de ces botanistes, il existe un nectaire formé par les bourrelets saillants qui sont à la base des pétales; néanmoins la fleur serait surtout anémophile. Pour le second, le siége de la séerétion du nectar se trouverait à la base méme des pétales; ce que M. Calloni a pris pour un neclaire serait une colle- rette ligulaire remplissant les fonctions de nectarostège, enfin la fleur serait entomophile. M. Briquet refait l'analyse détaillée de la fleur, rectifie, en passant, divers points des descriptions de ses prédécesseurs, et les complète sur d'autres. Puis il établit, par des observations directes, que le siége de la sécrétion du nectar se trouve au fond des fossettes basilaires des sépales. Le liquide sécrété pénètre par trois orifices dans un corridor nectarifère constitué par la base des pétales, dont la collerette ligulaire 114 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. forme le plafond. Cette dernière est donc bien un nectarostége, ainsi que l'a indiqué M. Low. Les fleurs sont entomophiles (couleur voyante du périänthe, nectaroséme, appareil nectarien, protogynie faiblement accüsée) ; les abeilles sont les seuls visiteurs qui jouent un rôle efficace dans la pollination; celle-ci a pour conséquence parfois l'autogamie, plus souvent cependant l'allogamie. Le Mémoire se termine par l'examen de quelques Erythronium américains comparés à notre espéce de l'Europe méridionale. EnN. MALINVAUD. Notes sur la flore du massif de Platé ; par M. John Briquet (Extrait du Globe, organe de la Société de Géographie de Genéve, tome XXXIV, Mémoires). Broch. in-8° de 54 pages. R. Burkhardt, éditeur, Genéve, 1895. L'auteur, qui s'occupe depuis longtemps de la flore de la Savoie sep- tentrionale et qui en prépare une Monographie floristique, donne, dans cette Note préliminaire, un apercu;de la flore alpine d'une partie trés importante de son champ d'étude. On désigne sous le nom de « massif de Platé » un groupe de montagnes situé entre la vallée du Giffre et la vallée de l'Arve et dont le centre est occupé par un vaste plateau de rochers fissurés (ou lapiés) qui ne mesure pas moins de 15 kilométres carrés de surface, à une altitude moyenne de 2300 mètres : le désert de Platé. Ce massif est relativement facile à atteindre depuis la construc- tion des voies ferrées Genève-Annemasse-Fayet et Annemasse-Samoens. L'auteur a eu, d'ailleurs, la bonne fortune de pouvoir camper sur les lieux avec le géographe Émile Chaix pendant dix jours. M. Briquet décrit au point de vue de leur flore, en donnant pour chaque montagne des listes d'espéces détaillées, tous les sommets, cols et vallons du massif de Platé. Il insiste sur les remarquables contrastes en petit qui résultent de la juxtaposition du flysch siliceux avec les cal- caires nummulitiques et urgoniens. Sur le premier de ces terrains, l'auteur a découvert une belle série d'espéces nouvelles pour les Alpes extérieures et qui passaient pour spéciales aux Alpes granitiques (Sisym- briwm pinnatifidum, Viola Thomasiana, Alchemilla subsericea, Se- dum alpestre, Saxifraga aspera, Bupleurum stellatum, Rhaponticum scariosum, Adenostyles leucophylla, Senecio incanus, Primula hir- suta, etc.). L'auteur montre ensuite que la formation géologique des lapiés ne posséde pas une flore spéciale; mais, en revanche, la séche- resse extréme des rochers n'admet parfois sur de grands espaces qu'un très petit nombre d’espèces organisées de façon à pouvoir vivre dans ce milieu trés défavorable (divers Carex et Festuca, Armeria alpina, etc.). Parmi les nombreuses espéces nouvelles pour le district énumérées dans son travail, l'auteur attire, en terminant, l'attention sur les suivantes REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. T1» qui sont d'un intérét géographique particulier : Elyna spicata Schrad., Melampyrum nemorosum L., Allium montanum Schrad., Potentilla rupestris L. (alt. 1500 mètres) et Scheuchzeria palustris L. (D. Ern. M. Le mont Vuache. Étude de lloristique; par M. John Briquet, avec la collaboration bryologique de Aug. Guinet (Extrait du VII* Bulle- tin de la Société botanique de Genève, 1894); brochure in-8 de 146 pages, 2 vignettes et une carte en couleurs. Genéve, impr. Romet, 1894. Le mont Vuache est une petite chaine calcaire située dans le dépar- tement de la Haute-Savoie entre Genève et Bellegarde, longue d'environ 14 kilomètres et dont le point culminant atteint 1111 mètres seulement. Ce qui fait l'intérét trés grand de cette petite chaine au point de vue phytogéographique, c'est qu'elle barre transversalement la vallée du Rhóne. On peut dés lors établir des différences tranchées entre les deux versants : l'un tourné au S. W. abrité contre le vent du nord, exposant au soleil des parois abruptes de calcaire jurassique, l'autre tourné au N.-E., à pentes plus douces et à climat local beaucoup plus rude. Sur le premier versant, on trouve une colonie de plantes méridionales dont le chiffre approximatif est fixé par l'auteur à 63 espéces; tandis que, sur le second, qui est trés boisé, c'est la flore banale des plaines et collines de l'Europe centrale qui prédomine, avec quelques éléments subalpins. L'auteur divise son étude en quatre chapitres. Dans le chapitre de lloristique descriptive, il fait connaitre au lecteur la topographie et la géologie de la montagne, puis il étudie les caractères de la florule suivant l'altitude, les versants et la composition minéralogique du sous- sol. Notons, dans ce chapitre, une innovation instructive, celle des coupes floristiques de montagne, coupes qui font ressortir avec beaucoup de netteté les caractéres de la flore mis en rapport avec les divers facteurs physiques locaux. Le chapitre II, intitulé Floristique analytique, ana- lyse les éléments dont se compose la florule. Ce sont les éléments alpin, méditerranéen, silvatique, adventice et endémique. Le premier élé- ment a colonisé le mont Vuache lors du retrait du glacier du Rhóne, qui àu moment de son plus grand développement recouvrait entièrement la montagne ; le second représente une épave de la flore méditerranéenne, (1) D’après une communication particulière de M. Briquet, cette derniere trouvaille n'a pas été confirmée par l'étude ultérieure des échantillons ainsi déterminés. Il s'agit d'une anomalie à inflorescence rameuse du Tofieldia calyculata, qui, il est vrai, ressemble extraordinairement au Scheuchzeria palustris pendant la floraison. 116 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. alors que celle-ci, dans la période chaude (période xérothermique) qui a suivi l'époque glaciaire, s'étendait bien plus vers le nord en Europe que dans la période actuelle; les derniers, enfin, sont d'origine relati- vement moderne. Le chapitre de floristique synthétique s'oceupe de la place à donner au mont Vuache dans la classification des flores. L'auteur montre que cette montagne se rattache incontestablement au Jura méridional, à l'inverse du Saléve, qui doit étre traité avec les Alpes d'Annecy. Le dernier chapitre (Floristique statistique) donne l'énumération de 927 espèces de plantes vasculaires et de Muscinées (ces dernières déter- minées par M. Aug. Guinet), avec de nombreuses notes critiques ou descriptives relatives à des plantes litigieuses et à quelques formes nou- velles. Les genres suivants sont l’objet d’observations : Thalictrum, Ranunculus, Erophila (E. verna var. iodophylla, var. nov.), Viola (nombreux hybrides tels que V. glabrata X hirta, V. glabrata X odorata, etc., V. hirta var. inconcinna var. nov., V. silvestris var. microsoma var. nov), Dianthus, Acer, Rubus (avec le concours de M. Schmidely), Potentilla (P. opaca var. calliantha et vuachensis, va- riétés nouvelles), Rosa (avec notes de MM. Christ, Burnat et Gremli, R. micrantha var. subcalvescens var. nov.), X R. scopulosa [= R. ca- nina X ferruginea), Sorbus, Sedum, Aster (A. Amellus var. gracilis et var. grandiflorus, variétés nouvelles), Hieracium (avec le concours de M. C. Arvet-Touvet), Gentiana, Pulmonaria, Veronica (V. Teu- crium var. subintegrifolia var. nov.), Euphrasia, Lycopus, Mentha, Satureia (S. alpina var. vuachensis, var. nov.), Lamium, Galeopsis, Thymus, Primula et Thuidium. Quatre pages d'Additions et Corrections contiennent quelques notes supplémentaires sur les genres Mentha et Thymus. ERN. MALINVAUD. Études de biologie florale dans les Alpes occidentales : par M. John Briquet (Extrait des Archives des sciences physiques et naturelles de Genève, 4° pér., vol. I et Bull. du Lab. de bot. gén. de l'Univ. de Genève, vol. I). Broch. in-8° de 78 pages et 3 planches lithogr. Genàve, 1896. Etude détaillée de l'organisation florale de 20 especes de différentes familles. dans ses rapports avec la pollination par l'intermédiaire des insectes. Ces espéces n'avaient pas encore été examinées à ce point de vue ou l'avaient été d'une facon insuffisante. L'auteur commence par donner trois tableaux synoptiques dans lesquels il groupe les espéces : 4° au point de vue des insectes qu! REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 11] viennent butiner sur leurs fleurs ; 2* d'aprés leur organisation pollinique ou nectarienne et 3° d’après leurs propriétés sexuelles. Quelques-uns de ces apercus n'intéressent pas seulement les biologistes, mais aussi les physiologistes; ainsi, dans la fleur de l’Helianthemum polifolium, les étamines sont douées d'une irritabilité remarquable par sa transmis- sibilité sur toute la longueur des filets. L'auteur a fait l'anatomie des filets et ramené le mécanisme de leur courbure à des phénoménes de variation de turgescence analogues à ceux qui ont été décrits dans les renflements moteurs du Mimosa pudica. Ern. M. Annales des sciences naturelles, Huitième série. Botanique. Tome III, 1896, publié en 1897. LENDNER (Alf.). Des influences combinées de la lumiére et du sub- stratum sur le développement des Champignons; pp. 1-64. — PARMENTIER (Paul). Recherches anatomiques et taxinomiques sur les Onothoracées et les Haloragacées; pp. 65-149, pl. I-VI. — Lesace (Pierre). Action de l'aleool sur la germination des spores de Champignons; pp. 152-159.— Gayer (L.-A.). Recherches sur le développement de l'archégone chez les Muscinées; pp. 161-258, pl. VII-XIII. — Vax TrEcuEw (Ph.). Mor- phologie de l'embryon et de la plantule chez les Graminées et les Cypé- racées; pp. 259-309. — BanaNETSKY (J.). Sur le développement des points végétatifs des tiges chez les Monocotylédones; pp. 311-365, pl. XIV-XVI. — Sauvaceau (C.). Sur le Nostoc punctiforme; pp. 361- 378, pl. XVII. Tome IV, 1896, publié en 1897. GERBER (C.). Recherches sur la maturation des fruits charnus ; pp. 1- 280, pl. I-IL. — Kansakorr (M'* N.). Sur deux Floridées nouvelles pour la flore des Canaries; pp. 281-291, pl. III. — Vickers (M"° A.). Contribution à la flore algologique des Canaries; pp. 293-306. — CHauveaup (G.). Recherches sur le mode de formation des tubes criblés dans la racine des Monocotylédones, pp. 307-381, pl. IV-IX. Association française pour l'avancement des sciences. Travaux présentés à la section de Botanique en 1893, 1894, 1895 et 1896. -— Au Secrétariat de l'Association, rue Serpente, 28, et chez G. Masson. 1893, Besancon, 22° session. PanuENTIER (P.), p. 445 : La botanique systématique et les théories de M. Vesque. - 118 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Herm, p. 448: Sur divers cas d'imbrication et leur explication méca- nique. LiGNIER (0.), p. 458 : A propos de la forme des bractées involucrales chez le Williamsonia Morieri Sap. et Mar. GUIGNARD, p. 461 : Localisation des principes actifs chez les Im dées, Tropéolées, Limnanthées et Résédacées. CLos (D.), p. 471 : Le polymorphisme floral et la phytographie. BRAEMER (L.), p. 482 : Les réactions histochimiques de l'hespéridine. Qv£LET (D'), p. 484 : Quelques espèces critiques ou nouvelles de la flore mycologique de France. BERTRAND (C. Eg.) et RENAULT (B.), p. 490 : Sur le Reinschia austra- lis, Algue permo-carbonifère qui a formé le Kerosene shale d'Australie, Queva (C.), p. 502 : Caractères anatomiques de la feuille des Dios- corées. BATTANDIER et TnABUT, p. 505 : Description d'une nouvelle espéce du genre Urginea. Bonner (Edm.), p. 507 : Aperçu historique sur les plantes de Tunisie. Queva (C.), p. 519 : Le tubercule du Tacca pinnatifida. Durour (L.), p. 527 : Sur les bulbilles aériennes du Lilium tigri- num. GAUCHERY (P.), p. 534 : Recherches sur les hybrides dans le genre Cistus. LOTHELIER, p. 542 : Essai sur la détermination de la valeur morpho- logique de quelques piquants des plantes. HovrpERT (C.), p. 544: Le bois secondaire des Protéacées. Queva (C.), p. 551 : Le tubercule du Tamus communis. Herm (F.), p. 560 : Balanocarpus acuminatus sp. nov. BoNNIER (G.), p. 567 : Influence du terrain sur la production du nectar des plantes. WSSELL (W.), p. 569 : La période de repos des végétaux dans les envi- rons de Paris et dans le midi de la France. LANDEL (G.), p. 571 : Influence des radiations solaires sur les végétaux. Mesnard (E.), p. 577 : Recherches sur la formation de l'huile grasse dans les graines et dans les fruits. Gain (E.), p. 585 : De l'influence de la sécheresse sur les feuilles des végétaux herbacés. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 119 SAUVAGEAU (C.), p. 592 : Caractères anatomiques de la feuille des Bu- Lomées. 1894, Caen, 23° session. MIEL (E.), p. 546 : Remarques sur la végétation des vases provenant des dragages de la Seine. RaDaIS, p. 548 : Sur un appareil conducteur dans les graines de quel- ques Conifères. BATTANDIER, p. 952 : Considérations sur les plantes réfugiées, rares ou en voie d'extinction de la flore algérienne. BELLOC (Émile), p. 559 : La flore algologique d'eau douce de l'Islande, DANIEL (L.), p. 571 : Étude anatomique sommaire sur les débuts de la soudure dans la greffe. Queva (C.), p. 577 : Anatomie de la tige de la Vanille. RrNAULT (B.) et BERTRAND (C. Eg.), p. 583: Premières observations sur des Bactéries coprophiles de l'époque permienne. BERTRAND (C. Eg.), p. 588 : Sur une nouvelle Centradesmide de l'époque houillére. GUIGNARD (L.), p. 593 : Sur l'existence et la localisation de l'émulsine dans les plantes du genre Manihot. Durour (L.), p. 596 : Influence du sol sur les parties souterraines des plantes. Ranais, p. 599 : Sur un nouveau microtome. — p. 605 : Sur un nouveau mode de préparation et d'emploi du car- men boraté. GAUCHERY (P.), p. 607 : Note sur un hybride obtenu expérimentalement entre le Papaver Rhœas et le Papaver dubium. Hem, p. 612 : Organogénie florale du Diospyros Lotus. (Planche IX.) PaRMENTIER (P.), p. 619 : Contribution à l'étude des Magnoliacées. LiGNiER, p. 625 : La nervation des Cycadacées est dichotomique. GENEAU DE LAMARLIÈRE, p. 628 : Sur l'état écidien du Cronartium flaccidum Wint. Queva (C.), p. 629 : Modifications anatomiques provoquées par l’Hete- rodera radicicola Müll. dans les tubercules d’une Dioscorée. Russert (W.), p. 634 : Contribution à l'étude de l'influence du climat sur la structure des feuilles. BoNNETL (Edm.), p. 636 : Recherches botaniques, bibliographiques et critiques sur quelques espéces de Doronic. 180 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Mesnar (E.), p. 644 : Recherches expérimentales sur le mode de déga- gement des odeurs en présence des agents extérieurs. 1895, Bordeaux, 24° session. GiLLoT (X.), p. 575 : Relations entre la constitution minéralogique et hydrologique du sol et la végétation. Poisson (J.), p. 580: Présence du Matricaria discoidea aux environs d'Abbeville (Somme). Roze (E.), p. 584 : Ce qui était appelé feuille (Folium) par les anciens botanistes et ce qu'il en est resté dans la nomenclature linnéenne. Bonner (Edm.), p. 587 : Remarques sur la nomenclature et l'ortho- graphe de quelques noms de plantes tunisiennes. GENEAU DE LAMARLIERE, p. 595 : Sur quelques cas anormaux observés chez le Pois, la Féve et le Peucedanum Oreoselinum. CLos (D.), p. 599 : Valeur de certains caractères génériques ou spé- cifiques. BELLoc (Ém.), p. 605: Lacs littoraux du golfe de Gascogne, flore algo- logique, sondages et dragages. QuéLer (L.), p. 616 : Quelques espèces critiques ou nouvelles de la flore mycologique de France. (Espèces nouvelles : Lepiota Menieri, L. Lucandii, Omphalia fallax, Rhodophyllus ambrosius, Corti- narius aureolus, Russula rubicunda, Xerocomus rubellus, Dœdalea mutabilis, Solenia nivea, Elvela albella, Peziza velata, Cordyceps stenocori. Ces espèces sont fort bien dessinées sur la planche VI.) Jopin (Henri), p. 623 : Structure anatomique générale de la tige des Borraginées. PARMENTIER (P.), p. 626 : Contribution à l'étude de la famille des Dil- léniacées. Hem (F.), p. 631 : Sur l'organisation florale des Pleurothallis. MariNvAUD, p. 635 : La loi de priorité dans la nomenclature botanique. Hem (F.), p. 638 : Sur la polyembryonie chez une Apocynée du genre Kopsia. Hanror (P.), p. 641 : Contribution à la flore algologique du Gabon et du Congo francais. RussELL (W.), p. 644 : Influence de l'adaptation sur la structure de queiques plantes méditerranéennes. LANDEL (Georges), p. 646 : Influence de l'intensité des radiations 507 laires sur l'accroissement en longueur de la tige des végétaux. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 184 1896, Carthage-Tunis, 25* session. Berc (A.) et GERBER (C.), p. 316 : Sur les acides contenus dans le suc cellulaire des Mésembryanthémées. MaiNvAUD (Ernest), p. 320 : Les Potamogeton de l'Herbier Lamy de la Chapelle. Roze (E.), p. 324 : Sur deux plantes tunisiennes du xvi? siècle. DuraiLLY (G.), p. 327 : Recherches sur le développement des Aspara- ginées. (Planches IIT, IV, V.) Hanror (P.), p. 360 : Sur la flore du département de l'Aube. Bonner (Edm.), p. 365 : Remarques sur quelques plantes indiquées en Tunisie par Desfontaines et qui n'y ont pas été récemment re- trouvées. Doumergue (F.), p. 374 : Les Hauts-Plateaux oranais de l'Ouest au point de vue botanique. Licnier (0.), p. 403 : La fleur des Cruciféres comparée à celle des Fumariées. BELLOC (Émile), p. 406 : Aperçu de la flore algologique d’Algérie, de Tunisie, du Maroc et de quelques lacs de Syrie. GERBER (C), p. 412 : Sur quelques phénomènes de la maturation des fruits charnus acides. GaAUcnERY, p. 421: Sur un Melianthus hybride. JUMELLE (H.), p. 428 : Le Sakharé. Boxner (Edm.), p. 434 : Lettres écrites par Desfontaines pendant son exploration de la Régence de Tunis (1783-1784). BATTANDIER, p. 440 : Contribution à l'étude des caractères taxono- miques tirés de la chimie végétale. GERBER, p. 445 : Variations du quotient respiratoire dans les fruits charnus acides avec les diverses parties du péricarpe. DouwERGUE, p. 555: Notes sur quelques plantes intéressantes de la province d'Oran. Bulletin de la Société mycologique de France, t. XII. 1896, en quatre fascicules. Paris, au siége de la Société, 84, rue de Grenelle. . Principaux articles : Boupier (Ém.), p. 11 : Quelques espèces nouvelles de Discomycétes de France, (Pl. IIT et IV.) 182 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. BouRoUELOT (Ém.) et BERTRAND (G.), p. 18 : Les ferments oxydants dans les Champignons. — et BERTRAND (G.), p. 27 : Sur la coloration des tissus et du suc de certains Champignons au contact de l'air. — p. 148: Sur un empoisonnement par la fausse Oronge. — et Harray (V.), p. 153 : Sur la recherche et la présence de la tyrosine dans quelques Champignons. — p. 167 : Sur un nouvel empoisonnement par l'Amanita phal- loides. Dumke, p. 159: Note sur la destruction d'un parquet par le Merulius lacrymans. HarLay (V.), p. 156 : Sur une réaction colorée de la cuticule du Lac- tarius turpis Weinm. Jaczewski (de), p. 85 : Monographie des Sphériacées de la Suisse. (PE VIM.) Nez (Eug.), p. 120 : Observations sur le Polyporus giganteus Pers. et le Polyporus acanthoides Bull. PATOUILLARD, p. 45 : Le genre Cyclomyces. — p. 133: Champignons nouveaux ou peu connus. (Pl. IX.) — et TnaBur, p. 150 : Un nouveau Gastéromycète du Sahara. PRILLIEUX, p. 82: Sur une maladie de la Chicorée, produite par le Phoma albicans. Ray (Julien), p. 139 : Sur les maladies de la Canne à sucre. RoLLAND (L.), p. 1 : Aliquot Fungi novi vel critici Galliæ, (Pl. I et H.) — p.137 : Notice sur M. Gillet. Roze (Ern.), p. 55 : Sur des Bactériacées de la Pomme de terre. — p. 122 : Sur une nouvelle Bactériacée de la Pomme de terre. E 126 : La cause première de la maladie de la Pomme de terre (Potato scab des Américains). SACCARDO (A.), p. 64 : Notes mycologiques. (Pl. V, VI et VII.) SEYNES (de), p. 52 : Deux Collybia comestibles. VuiLLEMIN (P.), p. 33 : Quelques Champignons arboricoles nouveaux ou peu connus. Annales de la Société botanique de Lyon, tomes XX (1895) et XXI (1896). Au siège de la Société, Palais des Arts, et chez Georg, libraire, à Lyon, 1895-1897. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 183 Tome XX (1895), xvi-188 pages. 1° Notes et Mémoires, 112 pages. BEAUVISAGE, Cercueils pharaoniques en bois d'If. — Convert, Her- borisation dans la plaine d'Ambronay (Ain). — Desar, Note sur une nouvelle manière d'envisager l'espéce en bryologie. — MAGNIN (Ant.), Nolices sur les botanistes Chevrolat et Bellevrat. — Le méme, Plantes rares ou intéressantes de la région jurassienne. — MzvnaN (Octave), Notice biographique sur J.-J. Lannes. — Payor (Venance), Roses de la vallée de Chamonix et de quelques autres parties de la Haute-Savoie. — Le méme, Additions à la florule du Mont-Blanc. — SAINT-LAGER, Les Gentianella du groupe grandiflora. — Le méme, L'appétence chimique des plantes et la concurrence vitale. — Le méme, La Vigne du mont Ida et le Vaccinium. 2 Comptes rendus des séances, 75 pages. Principaux articles : AubIN, p. 22 : Les Centaurées du Beaujolais : — p. 49: Corydalis solida de la Roche d'Ajoux. BEAUVISAGE, p. 1 : Toxicité de l'Ereum Ervilia et du Saponaria Vac- caria. — p. 27: Étude de bois égyptiens antiques. — p. 31: Emploi du formol pour conserver la couleur des plantes fraiches destinées à l'étude. (De nouveaux essais entrepris par M. Beauvisage lui ont montré l'inefficacité de ce procédé.) BouLLU (abbé), p. 26 : Formes diverses de Centaurea Scabiosa. — p. 29 : Asperula Jordani et A. longiflora. (Ces deux espèces doivent étre réunies.) — p. 97 : Scolopendrium à frondes munies de sores sur les deux faces. CowvEnT, p. 31: Cyclamen hederifolium (C. neapolitanum Ten.) à Saint-Amour (Jura). (Cette plante y est probablement échappée d'un jardin.) — p. 49 : Centaurea deusta, variété de C. alba, au Grand-Camp, prés de Lyon. (Cette plante italienne y est adventice.) — p. T4 : Champignons récoltés aux Echets (Ain). DEBAT, p. 17: Une Mousse nouvelle pour la France (Didymodon De- bati Husnot). — p. 58 : Une Fontinale nouvelle (Fontinalis Camusi Card.). 184 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. MaexIN (Antoine), p. 15: Quelques remarques sur la composition du sol de la côtière méridionale de la Dombes et son influence sur la dispersion des plantes. — p. 53: Nouvelles observations sur les épiphytes des Saules tétards. PRUDENT, p. 63: Anomalies de Tréfles. Roux (Nisius), p. 9 : Floraison automnale de Gentiana verna. — p. 25 : Plantes récoltées aux environs de Bonifacio (Corse). SAINT-LAGER (D^), p. 39 : Classification des Carex. — p. 61 : Historique des noms Vitis-idæa et Vaccinium. ViviAND-MonEL, p. 20: Colorations automnales de diverses feuilles. — p. 40 : Production des variétés en horticulture. — p. 63: Clypéoles des environs de Marseille. Tome XXI (1896), x111-200 pages. 1* Notes et Mémoires, 123 pages. AubIN (Marius), Additions à la flore du Haut-Beaujolais. — CONVERT, llerborisation en Maurienne et en Tarentaise. — Degar, De l'hybrida- tion chez les Mousses. GizLoT, Sur la gynodiœcie du Centaurea Jacea L. — JacouEwET (Édouard), Herborisation à Vertrieu, etc. — Le méme, Herborisation à Poleyrieu, etc., et Arandon (lsére). — Le même, Herborisation à Miribel-les-Échelles (Isère). — MaGnix, Sur les Morilles et quelques autres Champignons qui les accompagnent dans la côtière méridionale de la Dombes. — MarniEu (Joseph), Her- borisation aux trois Pies de Belladone (avec une planche). — MEYRAN (Octave), Les noms de genre. — Rampazpy, Excursion mycologique. — Riez, Champignons récoltés entre Vertrieu et Montalien. — Le même, Excursions mycologiques en avril, avec remarques sur les Morilles de la région lyonnaise. — ViviANp-MonEL, Notes sur les Genista pilosa. 2^ Comptes rendus des séances. Principaux articles : BEAUVISAGE, p. 6: Remarques sur un projet de Nomenclator ortho- doxe (1). (1) M. Beauvisage s'est exprimé ainsi : ^ « Il ne pense pas que la proposition faite par M. Kuntze d'établir un No- menclator orthodoxe trouve beaucoup d'adhérents. Il est présumable que, parmi les naturalistes, il en est peu qui consentiraient à renoncer à la liberté de choisir les noms de genres, parce que ceux-ci correspondent à des grou- pements subjectifs, c'est-à-dire soumis à l'arbitraire individuel. » Les inconvénients de la liberté en ce qui concerne le choix des noms spé- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 785 BEAUvVISAGE, p. 10: L'Hibiscus Abelmoschus en Égypte. — p. 23 : Lemanea fluviatilis au ruisseau de Chalandresse. BouLLu (abbé), p. 28 : Anomalie du Narcissus Pseudonarcissus. — p. 44 : Viviparisme des Graminées. CowvEnr, p. 49 : L'OEnothera suaveolens aux iles de Miribel (Ain). Degar, p. 50 : Le genre Mniobryum Limpr. JACQUEMET (D^), p. 13: Documents sur la synonymie du Geranium mo- destum Jord. — La plante de Crémieu (Isère) publiée dans les centuries Billot, n° 1627, sous le nom de Geranium minutiflo- rum Jord. serait le Geranium modestum Jord. MonEL (Fr.), p. 58: Anomalies du Colchique d'automne. PRUDENT, p. 36 : Diatomées des environs de Creys (Isère), RamBaoy, p. 51 : Récoltes mycologiques dans l'Isére et le Rhône. Riez (D'), pp. 46-48 : Champignons récoltés dans l'Isère et dans l» vallée de Chamonix. Roux (Nisius), p. 42 : Impatiens parviflora à Lyon et aux environs. — p. 59 : Plantes de la chaine franco-piémontaise. SAINT-LAGER (D^), p. 17: Dénomination des hybrides. — p. 38 : Orthographe du mot Œcidium. — p. 62 : Questions de nomenclature, à propos d'un article de M. Bri- quet. — Notre érudit confrère blàme A. de Candolle d'avoir écrit que « le principe essentiel de la nomenclature est de viser à la fixité des noms » (Nouv. Remarques, art. 3 des Lois) (1). ViviAND-MonEL, p. 40 : Viviparisme des Graminées, — p. 97 : Bouquet de plantes en fleur le 10 novembre. cifiques ne sont pas aussi grands qu'on l'a prétendu, à cause du besoin que nous avons tous d'étre compris et de comprendre les autres. Le meilleur moyen d'arriver à cette entente désirable est de suivre les usages lorsqu'ils ne sont pas manifestement vicieux. Or l'application stricte de la régle de priorité conduirait en beaucoup de cas à ressuciter de vieux noms spécifiques inusités ; cette règle est absolument inapplicable aux noms génériques. » (1) Aucun esprit raisonnable ne préconise la fixité absolue des termes de la nomenclature, et le plus conservateur admet des corrections nécessaires, Les « Lois de la Nomenclature » en ont spécifié quelques-unes dont. l'oppor- tunité n'est pas douteuse; mais il en est beaucoup d'autres moins incontes- tables et sur lesquelles on peut différer d'avis en s'appuyant, dans un sens comme dans l'autre, sur des motifs également valables selon le point de vue auquel on accorde la préférence. En fait, l'abus des changements a de beaucoup plus graves inconvénients que la tendance opposée. (ERN. M.) T. XLI. (SÉANCES) 50 186 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ViviaND-MonEr, p. 60 : Statistique d'espéces européennes naturalisées aux États-Unis. Le Monde des Plantes: Directeur, M. H. Léveillé. 5° année, 1895- 1896 (n* 71 à 82). Un volume de 128 pages in-4°, illustré de nom- breuses gravures. Le Mans, Edmond Monnoyer, 1895-1896. Les articles sur la famille des Onagrariées, dont M. Léveillé élabore la Monographie, tiennent une place prépondérante dans ce Recueil. Les Onagrariées des Deux-Sévres et de la Vienne sont énumérées par M. B. Souché ; celles de la vallée de la Garonne par M. Debeaux qui fait re- vivre le genre Dantia Petit (D. palustris — Isnardia palustris L.). M. Sodiro fait connaitre les Onagrariées équatoriennes ; M. Léveillé s'est réservé les « Onothéracées » francaises, celles de Madére et du Japon. On remarque ensuite une série de Contributions aux flores locales de la Mayenne et de la Sarthe, puis, parmi les autres articles : KuNTzE (0.), Besoins de la nomenclature botanique. Lé£vEILLE, Contributions à la flore de l'Inde francaise. LIOTARD, La flore bryologique des environs de Borne (Haute-Loire). DEnEAUX, Genre Rosa de la flore agenaise. DANIEL, Études sur la greffe, etc. Bulletin de Ia Société royale de Botanique de Belgique. tome XXXV (année 1896). Un volume in-8*; Bruxelles, 1896-1897. Premiére partie. Wildeman (E. de), p. 7 : Census Chytridinearum. — p. 11 : Observations sur quelques espèces du genre Vaucheria. Lochenies (G.), p. 95 : Lichens récoltés par M. Delogne, principale- ment dans les Ardennes belges. Renauld (F.) et Cardot, p. 119 : Mousses nouvelles de l'Amérique du Nord (suite). Saecardo, p. 127 : Fungi aliquot brasilienses phyllogeni. Crépin (Fr.), p. 137 : Revision des Roses des herbiers de Lejeune et de M" Libert. Durand (Th.) et Pittier (H.), p. 151 : PRIMITIÆ FLORÆ COSTARICENSIS (suite). — Ce fascicule contient : 4° Fungi, par M” Bommer et Rousseau; 2 Filices, par J.-B. Bommer et H. Christ; 3° Lyco- podiaceæ ; auct. H. Christ; 4° Begoniaceæ, auct. C. de Candolle; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 181. 9" Convolvulacee, auct. H. Hallier; 6° Composite, 2 partie, auct, W. Klatt; 7» Iridacece, auct. W. Klatt. Renauld (F.) et Cardot, p. 299 : Musci exotici novi vel minus co- gnit Deuxiéme partie. Crépin (Fr.), p. 20: Description d'une nouvelle espèce de Rose chi- noise (R. SOULIEANA). Delogne (C.-H.), p. 13 : Note sur une Hépatique méconnue (Cepha- lozia lunulæfolia Dumort.). Even (Ch.), p. 34 : Liste des plantes vasculaires observées dans les terrains jurassiques de la province de Luxembourg. —- On re- marque, à cóté des espéces caleicoles habituelles des terrains jurassiques (Reseda lutea, Hippocrepis comosa, Bupleurum falcatum, Turgenia latifolia, Stachys recta, etc.), quelques plantes ordinairement silicicoles : Ranunculus hederaceus, Ar- nica montana, Polygonum Bistorta, etc. Parmentier (P.), p. 37 : Les classifications établies depuis les grands embranchements jusqu'aux simples espèces, sur les seules don- nées de la morphologie, sont-elles confirmées ou infirmées par Panatomie? — Pauteur, savant anatomiste, débute ainsi : « Il est encore impossible aujourd'hui de donner à cette question une réponse en tous points affirmative », — et il termine en ces termes : « ... On ne saurait trop admirer le génie des illustres botanistes qui, spéculant sur les seules données morphologiques, parvinrent à établir le classement, à des degrés divers, de toutes les espèces du Règne végétal, avec une sagacité si profonde que ce classement peut être considéré comme naturel, élant presque toujours confirmé par l'anatomie. » Troch (P.), p. 6 : Sur la présence du Tragopogon orientalis L. dans la vallée de la Meuse en Belgique. — p. 48 : Compte rendu de l'herborisation de la Société aux environs de Malmedy (Prusse wallonne). ! The Journal of Botany british and foreign, edited by James Britten. Vol. XXXIV, n* 397 (janvier) à 408 (décembre); Londres, 1896. Articles principaux. BacNALL (J.-E.), n° 398, 399: The Mosses and Hepatics, of Stafford- shire. -188 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. BAKER, voy. BRITTEN. Banrow (S. Ethel), n* 401, 407 : Cape Algæ. — Spec. nov. : Streblo- nema Codii. ` BarrEns (A.-L.), n° 397, 405 : New or critical british marine Alge. — Espèces nouvelles : Colaconema (nov. gen.) Bonnemaisoniæ, C. Chylocladie, Trailliella (nov. gen.) intricata, Streblonema Buf- fhamianum, Acrochætium endophyticum, Rhodochorton para- siticum. Bennerr (Arthur), n° 404 : Iceland and Faroe Botany. BoLus (Harry), n° 397 : Contributions to the Flora of South Africa. — Espèces nouvelles : Heliophila namaquana, Xylosma Flana- gani, Muraltia Flanagani, Melianthus villosus, Buchen- roedera biflora, Lotononis procumbens, L. grandifolia, L. Woodii, Aspalathus Bodkini, A. Gerrardi, A. leta, A. deser- torum, A. Simii, A. latifolia, Indigofera Guthriei, I. psammo- tropha, I. rostrata, 1. natalensis, I. Woodii, Carpacoce hete- romorpha. BRITTEN (James)?, n°398 : New african plants (1). — Espèces nouvelles : Matthiola Smithii Baker fil., Reseda somalensis Baker fil., Ochra- denus somalensis Baker fil., Crotalaria minima Baker fil., C. trifoliolata Baker fil., Donaldsonia (gen. nov.) stenopetala Baker fil., Chionothrix latifolia Rendle, Hydnora Hanningtoni Rendle, Gillettia (gen. nov.) sepalosa Rendle. — Avec deux planches. — n°402 : Arruda's brasilian Plants. — et Baker (Edm.-G.), n° 400 : Notes on Ceiba. — Spec. nov. : Ceiba Schottii, C. boliviana, C. Mandoni. BunxiLL (J.-H.), n° 397: Teratological observations on Parnassia pa- lustris. CHopar (R.), n°401 : Polygalæ novæ Elliotianæ. — Spec. nov. : Polygala Britteniana, P. ruwenzoriensis, P. Elliotii, P. Bakeriana, P. alata, P. polygoniflora. Ce sont des espèces de l'Afrique centrale. CLARKE (C.-B.), n° 401 : New east african Cyperaceæ. — Spec. nov. : Pycreus debilissimus, Juncellus minutus, Mariscus concinnus, M. psilostachys, M. globifer, M. Gregorii, M. maritimus. CRÉPIN (Fr.), n^ 400, 401, 402: Revision des Rosa de l'Herbier Babing- (1) L'article étant anonyme, nous l'attribuons au directeur du Journal; mais, dans l'Indez, il est placé sous les noms de E.-G. Baker et de Rendle, auteurs de la plupart des espèces décrites. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 189 ton. (« Ros» hybrid: » indiqués par l’auteur : R. gallica x ar- vensis, R. gallica X canina, R. pimpinellifolia X canina, R. pimpinellifolia X tomentosa, R. pimpinellifolia X mollis.) FRYER (Alfr.), n° 397 : Potamogeton nitens forma involuta (avec deux planches). Horm (Thes.), n° 407 : The earliest Record of arctic plants (1). HorwEs (E.-M.), n° 404 : New marin: Algæ. — Sp. nov. : Ectoclinium kowiense, Ptilophora Beckeri, xiu aida carallinum, Grateloupia Wattii. Hope (C.-W.), n° 399 : Ferns of the Chitral relief expedition. — Spec. nov. : Asplenium Mackinnoni, Nephrodium ramosum. Kirk (Th.), n° 404 : The displacement of species in New Zealand. LisrER. (Arthur), n° 401 : A new variety of Enteridium olivaceum Ehrenb: ' Massere (George), n° 400 : New or critical Fungi (avec une planche). — Spec. nov.: Clypeum (nov. gen.) peltatum, Dasyscypha trabi- nelloides, D. aurea, D. Eupatorii, Barlæa subaurantiaca, Erinella Novæ-Zelandiæ, Scutularia gallica, Ombrophila ater- rima, Scleroderris virescens, Pyrenopeziza Ellisii, Spragueola (nov. gen.) americana, Geoglossum lignicolum, Hypocrella ochracea, H. oxyspora, Dothidea Alyxiæ, Microthyrium Psy- chotrie, Sterigmatocystis vitellina, Sporotrichum arabicum, Pluteus giganteus, Polyporus diminutus, Clavaria kewensis, Mollisia chionea. Murray (George), n° 400 : A new Caulerpa (C. Bartoniæ). Pearson (W.-H.), n° 402 : A new Hepatic (Plagiochila Stableri, avec une planche). PRÆGER (R. Lloyd), n° 398 : On the botanical subdivision of Ireland (avec une carte). RENDLE (A.-B.), n° 397 : New african Convolvulaceæ. — Ipomæa mar- morata, I. dammarana, I. Donaldsoni, I. Britteniana, I. Greens- tockii, Merremia Gregorii. — n° 399 : New african plants. — Pentas quadrangularis, Cycnium erectum, Graderia speciosa, Thunbergia longisepala, Duver- noia speciosa, Euphorbia tetracantha, Kniphofia insignis, Al- buca Donaldsoni, Gloriosa minor. — n° 404 : New Philippine Plants. — Vaccinium mindorense, Rho- (1) C’est la reproduction de l’article analysé plus loin, voy. p. 795. 190 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dodendron lussoniense, R. Whiteheadi, R. subsessile, Micro- stylis mindorensis, Zeuxine Whiteheadi. ReNDLE (A.-B.), n^ 405, 406 : D" Donalsdon Smith's Acanthaceæ. — Barleria setigera, B. Smithii, B. linearifolia, Justicia gesneri- flora, J. letevirens, J. shebelensis, Isoglossa parvifolia, Lin- dauea (gen. nov.) speciosa (avec une planche), Dyschoriste soma- lensis, Ruellia placoidea. — m 408 : Sisyrinchium californicum Dryand. (avee une planche). RupLEy (H.-N.), n° 400 : The Dracænas of the Malay Peninsula. — Spec. nov. : Dracæna breviflora, D. singapurensis, D. siamica, D. yuccæfolia. — n° 404 : A new genus of Commelinaceæ (Spatholirion). — S. or- natum (avec une planche). Rogers (W. Moyle), n° 408 : Two new Brambles from Freland. — Ru- bus hesperius, R. iricus. SCULECHTER (R.), n° 397 : Pentasachme Wall. and Spiladocarys Ridl. — n% 403, 407 : Revision of extra-tropical South African Asclepia- dace. | — n° 405 : Decades Plantarum novarum austro-africanarum. Decas I. — Muraltia alticola, Oxalis Galpinii, Buchenredera pauci- flora, Cliffortia repens, Wahlenbergia polytrichifolia, Lyperia breviflora, Plectranthus Galpinii, P. neochilus, Euphorbia transvaalensis, Eriospermum dissitiflorum. — N° 408 : Plantarum novarum austro-afrieanarum Decas Il. — Muraltia Dodii, Psammotropha frigida, Euryops Evansii, Berkheya Evansii, Convolvulus transvaalensis, Chænostoma macrosiphon, Selago albanensis, Lachnæa Marlothii, Viscum subserratum, Gladiolus oreocharis. -- and Rennie, n° 399 : New african Asclepiads. — Baseonema (gen. nov.) Gregorii, Rhaphionacme Welwitschii, Schizoglossum fusco- purpureum, S. angolense, Cynanchum Welwitschii, Marsden Ta ylori. Smitu (Annie Lorrain), n° 404 : Nomenclature of british Pyrenomycetes. Towxsenp (Frederick), n° 407 : Euphrasia salisburgensis Funk native in Ireland (avec une planche). TRIMEN (Henry), n° 397 : A preliminary List of Maldive Plants. Waixio (E.-A.), n° 397 à 403 : Lichenes Antillarum a W.-R. Elliott collecti. — Nombreuses espèces nouvelles. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 791 WEBER VAN Bosse (Anna), n° 403 : Notes on Sarcomenia miniata Ag. (avec une planche). Wesr (W. et G.-S.), n° 405 : Algæ from central Africa (avec une plan- che). — Spec. nov. : Euastrum hexagonum, Cosmarium mwan- gadanense, C. trochiscum, C. globulatum, C. subvenustum, Staurastrum nephroideum, S. subdilatatum, Cœlastrum Morus, Cœlosphærium confertum. — — ERN. MALINVAUD. Bulletin de l'Herbier Boissier, sous la direction de M. Eug. Autran, tome III, 1895, formant avec l’Appendix un fort volume de 130 pages et 18 planches (1). ALBorr (N.), pp. 89, 228 (Planches 4, 5, 6) : Nouvelles contributions à la flore de la Transcaucasie. — p- 912 : La flore alpine des calcaires de la Transcaucasie occiden- tale. AMANN (J.), p. 442 : Une Mousse nouvelle d'Égypte. BarpAcct (A.), p. 196 : Un Astragale nouveau d'Albanie. — p. 225 (PI. 3) : Nota sopra una nuova specie di Onosma al- banese. BannEY (W.), p. 54 : Bochiardo, botaniste italien inconnu. BENNETT (A.), p. 249 : Notes on the Potamogetones on the Herbarium Doissier. Bonney (E.), p. 13 : Lettres de Linné à David van Royen. BouBier (A.-L.), p. 115 : Remarques sur l'anatomie systématique des Rapatéacées et des familles voisines. Brirron (N.) and Anna Murray Varr, p. 197 : An enumeration of the plants collected by M. E. Penard in Colorado during the summer of 1892. CANDOLLE (C. de), p. 402 : Beitrüge zur Kenntnis der afrikanischen Flora, Meliacec. Crannr (A.), p. 445 : Plantes nouvelles de France et d'Espagne. — pp. 291, 334 : De l'emploi populaire des plantes sauvages en . Savoie. CHopar (R.), pp. 109, 308 : Matériaux pour servir à l'étude des Proto- coccoidées. (1) Les abonnements sont recus à l'Herbier Boissier, à Chambésy, près de Genève. 1929 SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE. Cnuopar, pp. 121, 539 : Polygalaceæ nov: vel parum cognita. — p. 136 : Sur la place à attribuer au genre Trigoniastrum. — p. 139 : Sur la structure anormale de la Liane Pachyrhizus mon- tanus DC. — p. 611 : Dichapetala nova africana. Canisr (H.), p. 84 : Une plante remarquable de la flore de Genève. — Il s'agit d'un cas tératologique, consistant en une série de prolifé- rations, du Reseda lutea L. — p. 315 : Beiträge zur Kenntnis der afrikanischen Flora, Selagi- nellacec. Cocxraux, p. 418: Beiträge zur Kennlnis der afrikanischen Flora, Cu- curbitacee. Corxcx (A. de), p. 27 : Un Linaria nouveau de la flore d'Espagne (L. gobantesiana). — p. 168 : Un Alyssum de la flore d’Espagne (Alyssum Amoris). CRÉPIN (F.), p. 261 : Remarques sur le Rosa oxyodon Boiss. Dauer (N.), p. 617 : Plante Selerianæ, Solanaceæ. Fonsyru-Majon et BARBEY (W.), p. 30: Amoi, étude botanique. ams — p. 87: Syra, matériaux pour la flore de Syra. — — p. 174 : Telandos, étude botanique. ie — p. 242 : Cryptogames de Kos. Freyn (J.), pp. 31, 75, 97, 171, 302, 345, 445, 466, 497, 643 : Ueber neue und bemerkenswerthe orientalische Pflanzenarten. GünkE (M.), p. 376 : Beiträge zur Kenntnis der afrikanischen Flora, Hydrocharitaceæ. — p. 404 : Beiträge zur Kenntnis der afrikanischen Flora, Malvaceæ. HackeL (E.), p. 377 : Beiträge zur Kenntnis der afrikanischen Flora, Graminee. . Horfmann (0.), p. 623 : Plantæ Selerianæ II, Composita. JACKZE WSkI (A.), p. 494 : Les Chétomiées de la Suisse. — p. 604: Les Capnodiées de la Suisse. KLATT (F.), p. 424 (PI. 10) : Beiträge zur Kenntnis der eser Flora, Composite. Kant (E.), p. 409 : Beiträge z. Kenntn. d. afrikan. Flora, Lyükracen. KRÆNZLIN (F.), p. 141 : Zwei neue Orchideen aus Kurdistan. — p. 359: Eine neue Pleurothallis-Art. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 193 KruENZLIN, p. 607 : Eine neue Epidendrum-Art. — p. 630 (Pl. 18) : Eine neue Rodriguezia-Art. LiNDAU (G.), pp. 361, 479 : Acanthaceæ americana. — p. 620 : Plante Selerianæ II, Lichenes, Acanthacee. LŒSENER (Th.), p. 609 (Pl. 17) : Plante Selerianæ die von Eduard Seler und frau Cecilie Seler in Mexico gesammelten Pflanzen unter Mitwirkung von Fachmännern veröffentlicht, II. Mezz (C.), p. 610: Plantæ Selerianæ II, Bromeliacew. MuELLER (J.), p. 44 : Graphideæ Eckfeldtianæ in Louisiana et Florida lectæ, additis observationibus in Graphideas Calkinsianes ejusdem regionis. | — p. 194 : Lichenes sikkimenses. — p. 313 : Sertum australiense s. species novæ australienses Thelo- tremearum, Graphidearum et Pyrenocarpearum. À — p. 632 : Lecanoreæ et Lecideæ australienses novæ. PaicHE (Ph.), p. 244 : Rosa alpestris Rap. PATOUILLARD (N.) et LAGERHEIM (de), p. 53 (PI. 2) : Champignons de l'Equateur. Posr (G.-E.) et AuTran (E.), p. 150 : Plantæ Postianæ, fasc. VII. PRAIN (0.), p. 570 : Revision of the genus Chelidonium. RADLKOFER (L.), p. 614 : Plantæ Selerianæ IT, Simarubace«. — p. 616 : Plante Selerianæ II, Sapindaceæ. RENAULD (F.) et Canpor (J.), p. 240 : Mousses nouvelles de l'Herbier Boissier. Rouy (G.), p. 222 : Conspectus des espèces françaises du genre Sper- gularia Pers. SCHINZ (H.), p. 373 (P1. 9 et 10) : Beiträge zur ‘Kenntnis der afrikanis- chen Flora (Neue Folge), III. SCHUMANN (K.), pp. 618, 620 : Bignoniaceæ, Rubiaceæ. Taunznr (P.), p. 610 : Plantæ Selerianæ II, Leguminose. TcnouPnorr (0.), p. 550 : Quelques notes sur l'anatomie systématique des Acanthacées. Tonpuz (Ad.), p. 445 (Pl. 4, 11, 12) : Herborisations en Costa-Rica. WrrrsrEiN (R. von), p. 269 (Pl. 7): Globulariaceen-Studien. WirpEuAN (E. de), p. 328 (Pl. 8) : Le genre Palmodactylon. — p. 588 (PI. 16): Vaucheria Schleicheri sp. nov. WirLuAMs (Fr.-N.), p. 593 : On the genus Arenaria L. 194 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. WINKLER (C.) et BonNMULLEn (J.), p. 961 (Pl. 13, 14, 15) : Neue Cou- sinien des Orients. ZAHLBRUCKNER (A.), p. 523 : Plantæ Selerianæ II, Lobeliacex. Ce volume renferme en outre : Appendix n° I. — Société pour l'étude de la flore franco-helvétique, 1894, 4° Bulletin, 23 pages (1). Enr. MALINVAUD. Note sur quelques Carex nouveaux ou rares de la flore de Normandie; par Eugène Niel (Bull. Société des Amis des Sciences natur. de Rouen, 1895, 2° sem.). Tirage à part de 9 pages; Rouen, 1896. L'auteur énumère divers Carex rares, litigieux ou hybrides, dont la flore de la Normandie s’est enrichie dans ces dernières années : 1° Carex nitida Host, sables maritimes de la Manche, près de Granville; 2° Carex Davalliana Sm., forêt de Saint-Evroult (Orne); 3° Carex silesiaca Fig. (C. paniculata X canescens ?), trouvé dans la Manche auprès des parents présumés; 4° Carex Benninghauseniana Weihe, hybride à origine incertaine (remoto X paniculata ?), découvert dans les départe- ments de l'Eure et de la Manche; enfin 5° le Carex axillaris Godr., trouvé dans l'Eure dés 1858, et rencontré récemment à Mesnils- Mauger (Calvados). Ce dernier Carex a été considéré successivement comme une forme stérile du Carex remota (2) (à cóté duquel on l'a toujours observé), puis comme hybride, soit muricata X remota, soit remota X vulpina (3), ou encore peut-être remota X divulsa (4). Ern. M. Notes sur quelques plantes de la province d'Oran: pir F. Doumergue (Assoc. franc. pour l'avancement des sciences, Congrès de Carthage, 1896). 4 pages in-8°. Ces Notes, outre l'indication de localités nouvelles de plantes rares, offrent une espéce et une variété inédites. L'espéce est le Papaver mal- ve florum Doum., qui, d’après l'auteur, « tient surtout du P. Rheas el ressemble par le facies de ses feuilles inférieures au P. hybridum; » ses feuilles supérieures sessiles, subamplexicaules rappelleraient celles i ucro de ce Bulletin dans la Revue bibliographique de 1895, "d Voy. l'article de Duval Jouve, in Bull. Soc. bot. de France, t. XI (1864), p. 15. (3) Corbière, Nouvelle Flore de Normandie (1894), p. 614. Voy. Malinvaud, le Carex axillaris dans le département du Calvados, in Bull. Soc. Linnéenne de Normandie, année 1893, pp. 60-62. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 195 du P. setigerum. Ce serait done entre ce dernier et le P. Rhœas que le nouveau type devrait être placé. La variété nouvelle se rattache au groupe du Polygala saxatilis Dest., dont l'auteur dislingue les variétés suivantes : 1° Polygala saxatilis Desf. forma genuina; feuilles oblongues- linéaires, quatre à six fois plus longues que larges, assez longuement atténuées en un mucron court. 2° Forma obtusifolia: feuilles seulement deux à trois fois plus longues que larges, les inférieures suborbiculaires. 3° Var. laticarpa: feuilles six à sept fois plus longues que larges, etc. Ern. M. The earliest record of arctic plants (Le plus ancien docu- ment sur la flore arctique); par Theo. Holm (Proceed. of the biolo- gical Society of Washington, 15 juin 1896), 5 pages in- 8^. Le troisiéme volume, publié en 1704, de l'Historia plantarum de Ray renferme un chapitre intitulé : « Plant: Spitzbergenses a Frederico Martens Hamburgensi in itinerario suo observat, delineatæ et des- criptæ », qui parait être le document le plus ancien actuellement connu sur la flore des régions arctiques. Les descriptions, pour la plupart suffisamment claires, et les figures soignées qui les accompa- gnent ont permis à M. Holm de reconnaitre les espèces suivantes : Saxi- fraga stellaris L. forma comosa Poir., S. nivalis L., S. rivularis L., Ranunculus hyperboreus Rottb., R. pygmæus Wahlbg, R. sulfureus Soland., Cochlearia fenestrata R. Br., Saxifraga oppositifolia L., Polygonum viviparum L., Cerastium alpinum L., Salix polaris Wahlbg, Potentilla fragiformis Willd., Fucus vesiculosus, un Lami- naria. Deux plantes décrites n’ont pas élé figurées; ce seraient, d'après l’auteur, le Dryas octopetala L. et, probablement, l'Oxyria digyna Campd. D'ailleurs toutes ces espèces ont été retrouvées au Spitzberg par des explorateurs modernes. On lira avec intérét, à propos de l'interprétation des textes, les 1emarques érudites et les observations critiques de l'auteur. Ern. M. Etudes de Botanique égyptienne: par Victor Loret et Jules Poisson (Extrait du « Recueil des travaux relatifs à la Philologie et à l'Archéologie égyptiennes et assyriennes » dirigé par M. Maspéro), 24 pages in-4°. : Le sujet traité dans ce Mémoire, dû à la collaboration d’un érudit égyptologue et d’un savant botaniste, quoique la part prise par ce der- 796 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nier à l’œuvre commune soit très importante, rentre surtout dans le domaine de l'archéologie. Il s'agit de là détermination des débris végé- taux exposés dans le Musée égyptien du Louvre. L'étude de ces plantes était presque entièrement à faire, et les difficultés qu’elle présente, analogues à celles qu'on éprouve à rétablir les lettres effacées d'une inscription fruste, exigent beaucoup de sagacité unie à la connaissance approfondie de l’organographie et de l’anatomie végétales. Ce qui pou- vait être le plus agréable aux auteurs, dans leur travail délicat et ardu, C'était « de découvrir au Louvre quelque espèce qu'on n'eüt jamais ren- contrée encore dans les tombes égyptiennes ». Or, sur trente-deux espéces auxquelles sont rapportés les trente-quatre numéros soumis à leur examen, dix sont nouvelles. Ce sont : Lilium candidum L., Cedrus Libani Barrel., Populus euphratica Oliv., Trapa natans L., Acacia tortilis Hayn., Acacia heterocarpa Del., Abrus precatorius L., Zizy- phus vulgaris Lamk, Citrus Limonum Risso, Adansonia digitata (Baobab), ce dernier représenté par un fruit mesurant 20 centimètres de longueur (1). Ces résultats font grand honneur aux deux savants qui les ont obtenus. Ern. MALINVAUD. (1) La taille moyenne du fruit de l'A. digitata étant d'environ 40 centi- mètres, il est trés probable que le spécimen du Louvre n'était pas arrivé à compléte maturité. Les auteurs font (page 6) la curieuse remarque suivante : « Les anciens Égyptiens ne mettaient pas ordinairement leur amour-propre à choisir, pour les déposer dans les tombes de leurs parents, les plus beaux fruits qu'ils pussent trouver sur le marché. Bien loin de là. Souvent ces fruits sont à peine mûrs et de mauvaise qualité. Souvent on n'offrait que les noyaux, après en avoir mangé la chair; quelquefois méme, ces offrandes comestibles sont en bois peint! » Deux dattes de ce genre existent au Louvre, sous les numéros d'inventaire 9216 et 9317. Le Secrétaire général de la Société, górant du Bulletin E. MALINVAUD. TABLES DU VOLUME QUARANTE-TROISIÈME (1896) (Troisième série. — Tome HI). Il. — ETAT DU PERSONNEL. Nouveaux membres admis en 1895..... CN A LE DO VEO) np. oo... 0 Membres décédés et autres changements................. ose oo 6 il. — COMPTES RENDUS DES SÉANCES. SÉANCE DU 10 JANVIER 1896. AGMISSION de MM Bris et de KOFSGTS... 1... mecs 2e 7 Vote sur la participation de la Société au prochain « Congrès de Car- thage 155 115 SICUL ocre rec. A NL Prillieux. — Sur la pénétration de la Rhizoctone violette dans les racines de Betterave et de Luzerne.......... RIA TUE US preci. dui ieeesaiei.. 0 Degagny. — Recherches sur la division du noyau cellulaire chez les végétaux (A Note)... DI ER dr i t RA Me Ro MUT 12 Cornu. — Sur un genre nouveau de Pontédériacées d’Afrique : Schænlandia Max COFAU 2000.52 a a DEI... 21 SÉANCE DU 24 JANVIER. Décès de M. 0.-J. Richard et hommage rendu à sa mémoire par M. Ma- linvaud ......:....... oo -sret- ces. 25 Cornu. — Note sur deux Commélynées de l'Afrique équatoriale............... 26 31 Gandoger. — Lettre à M. Malinvaud sur des herborisations en Espagne....... 198 TABLES DU VOLUME XLIII. M. 6. Camus signale des localités nouvelles de Carex paradoxa et de Liparis Leselii. M. Jeanpert a récolté l'Hypnum giganteum...... ne Observation de M. Malinvaud...... eaeoe nsa ta DA AT A EDI LV: SÉANCE DU 14 FÉVRIER. Admission de MM. Beille, Brossard d'Alban, du Buysson, Debray, Decrock, Longuet, de Rey-Pailhade. ...... Pe E EE 5óococcc M. G. Camus présente des Orchis du Maroc........................ 3bec Franchet. — Note sur quelques Liliacées de la Chine occidentale.............. Chabert. — Un Luzula critique de la flore parisienne........................ Degagny.— Recherches sur la division du noyau cellulaire chez les Los (0$ Note). SR PO D re OO ec. emn one M. Jeanpert présente le Galium boreale et le Juncus diffusus qu'ila trouvés dans Seine-et-Marnc........... a SÉANCE DU 98 FÉVRIER. Admission de M- Duassinionne-. ieee. ere aar a ee Éd. Blanc. — Note sur l'arbre à prières du monastère ds Goumboum Neyraut. — Note sur l'Hypericum humifusum L Observations de MM. Malinvaud et G. Gamus... 2. Hétier. — Note sur quelques plantes rares ou nouvelles de la flore francaise récoltées dans le Jura Observations de MM. Chatin, Malinvaud et Fernand Camus.............. M. W. Barbey fait don de son ouvrage sur l'ile de Karpathos et en donne LLC AA RSR A RME CO reet Don d'un ouvrage du marquis G. de Saporta $9» -» 994» ("vV«Me e ds eo ve SÉANCE DU 13 MARS. Décès de M. Henry Brochon; hommage rendu à sa mémoire p» Pb". see a Admission de M. Henry et de M™ Jofé............ ... De se LUE Drake del Castillo. — Note sur un genre nouveau du Tonkin (Core (Planche p vM. +: oser, do oda OD ODE CUOI Opec Van Tieghem. — Korthalsella, genre nouveau de Loranthacées............ ee E T B sur la division du noyau cellulaire chez les végétaux Noel. ess eec Wee sae dw ada Qa ere ep eee CN B eee T E de M. E ET, : EIEEE ENE NETET OFTERE a A MTS M. Cornu signale la floraison, au Muséum, du Peuplier du Turkestan.... SÉANCE DU 27 MARS. Décès de M. Jean Alanore...... Meier RTC Pet iuUAER EE C CREE ES QNM M. Prain est proclamé membre à vie.................. $2000 esere Découverte dans le département du Lot de l'Asplenium Trichomanes var. lobalo-crenatum DC. par M. l'abbé Bach, et de l'Ürobanche ame- thystea par M. Malinvaud.. CORRE dote srvsrerenre 35 35 103 II. — SÉANCES A PARIS. 199 A. Deflers. — Descriptions de quelques plantes nouvelles ou peu connues de l'Arabie méridionale (Décades If et III).......... HDODODAU E NE 104 Avice. — Note sur un bois d'Arbousiers dans les Côtes-du-Nord.............. 123 Henry. — Le tania dans le bois........... ne ne ces chc cie 124 Ad. Chabert. — Une addition à la flore de Savoie... e.. u. 128 Gagnepain. — Sur un hybride artificiel des Lychnis diurna et vespertina..... 129 Observations de MM. Malinyaud et Luis eric nt a. 139 Ad. Chatin. — Truffes (Terfas) de Mesrata en Tripolitaine............... 20 129 M"* Jofé. — Observations sur la fécondation des Bangiacées (Planche 11)..... 143 Montel. — Lettre à M. Malinvaud sur des colonies végétales hétérotopiques.. 146 Malinvaud. — Distribution et degré de fréquence de quelques espèces dans le département de la Haute-Vienne...... Eu die TT 148 G. Camus. — Le Cirsium Gerhardi Sch. (C. lanceolatum X, eriophorum) dans les environs de Paris... 122 es CoD B ODOSOn e 150 SÉANCE DU 24 AVRIL. Van Tieghem. — Sur le groupement des espéces en genres dans les Ginal- loées, Bifariées, Phoradendrées et Viscées, quatre tribus de la famille des Loranthacées. 22.2 couette *ónoDDacdocoanocSoo. 101 Cl. Duval. — Introduction du Platane en France................... ere ; 1% Gandoger. — Voyage botanique aux Picos de Europa (monts DIRMI et dans les provinces du nord-ouest de l'Espagne (suite et fin).......... 198 A. Deflers. — Descriptions de quelques plantes nouvelles ou peu connues de lArabie méridionale (Décades IV et V. — Planches HI à VII)........ 218 SÉANCE DU 8 MAI. Admission de MM. E. Blanc, Briosi et Farlow.......... ....... SOSTA 241 Van Tieghem. — Quelques conclusions d'un travail sur les Loranthinées..... 241 Battandier. — Crucifère nouvelle pour l'Algérie (Ionopsidium heterospermum) et remarques sur la classification des Crucifères siliculeuses......... 256 Bossebœuf (l'abbé). — La structure du pétiole dans les diverses espèces du genre Quercus... 5. ss re eie A T STEREO 260 SÉANCE DU 22 MAI. Décès de M. James Lloyd. Hommage rendu à sa mémoire.......... 266 Proeés-verbal de vérification des comptes du Trésorier par la Commis- sion de comptabilité pour les années comptables 1892 à 1894......... 266 Remerciements votés à M. le Trésorier............ D OM dues 267 . Ad. Chatin. — Signification de l'existence et de la symétrie de l'axe dans la —— mesure de la gradation des végétaux............. eee “Histo, 201 Jeanpert. — L'Equiselum variegatum trouvé aux environs de Paris.......... 272 E. Roze. — Le Geum rivali-urbanum......... ... eee D Si c. err d 273 Observations de MM. Malinvaud, Bornet et 6. Camus.............. 218- s 279 Lutz. — Sur une Tulipe monstrueuse........... "ID LCL ELEELELEE 800 TABLES DU VOLUME XLIII. SÉANCE DU 12 JUIN. Éd. Bornet. — Sur un projet de Note relative à une Rose prolifère trouvé dans les papiers de P. Duchartre (Planche VIIT)...... Wevecosepeo «hodie 280 J. d'Arbaumont. — Sur une Vigne à inflorescence monstrueuse............. 281 ` Observations de MM. Bureau, Bonnet, d'Alverny et Malinvaud........... 982 H. de Boissieu. — Quelques notes sur la flore d'Orient..................... 983 Jeanpert. — Sur deux plantes à ajouter à la flore parisienne (Bromus vil- losus Forsk. et Equisetum littorale Kühl.).......................... 291 SÉANCE DU 26 "JUIN. Blddebe ds M. RUNNOME. Lr eruere 5... Wecdp ie, ico MN .. 292 Lettres de M. Clos (sur le Bovista gigantea découvert prés de Toulouse) et de M. Montel (sur le Lychnis diurna à fleurs blanches). ..... .. 292-293 Dons faits à In Só6iété. i... toU ae s Kvesaqct so. M Van Tieghem. — Sur l'organisation florale des Balanophoracées, et sur la place de cette famille dans la sous-classe des Dicotylédones inovulées ou Lo- ranthinées. ..-.. V. 0o a o. etie De omis Delson tuse sess 295 Communication de M. Cornu sur la Rose de Jéricho et sur diverses : variétés de dattes................ Vaga quee dee in ct ero Taos oaa 310 Degagny. — Recherches sur la division du noyau cellulaire chez les végé- tauz (19 Note)... E bn E o e C HUE 310 SÉANCE DU 10 JUILLET. Don fait à la Société d'un portrait du marquis G. de Saporta........ . 321 A. Deflers. — Plantes de l'Arabie méridionale recueillies pendant les années 1689, 1890; 1893 et 180]. den ion presa ne 321 Degagny. — Recherches sur la division du noyau cellulaire es les végé- tanx (NOLO) 5. Le coc. dui sc eleeireeso deme 332 M'"* Beleze.— Supplément à la Liste des plantes rares ou intéressantes des environs de Montfort-l'Amaury et de la forét de Rambouillet....... c'e: 346 G. Camus. — Stations nouvelles de plantes rares ou critiques de la flore pari- SERRE TIU e CUT NE ner ete tel SA e se ve à « coome sn névrose mA et 352 Communication de M. Cornu sur une Cuscute du Turkestan............. 354 SÉANCE DU 24 JUILLET. Garroute (l'abbé) et Amblard. — Lettre annonçant le décès de M. Charles Arnaud et rendant hommage à sa mémoire........... nnn nn 355 Quelques mots de M. Malinvaud à ce sujet.. ........................ 356 Réintégration de M. G. Bouvet, ancien membre démissionnaire...... UU D90 Lettre de M. le D" Avice sur le Solanum Dulcamara L. var. maritima... 356 Giraudias. — Note sur l'Aethionema pyrenairum......................... «+: 996 Daveau. — Note sur quelques Lotus de la section Tetragonolobus............. 358 Dismier. — Contribution à la flore bryologique des environs de Paris (2° Note). 369 Gomont. — Contribution à la flore algologique de la Haute-Auvergne (Planches IX ct X)... *ectíc ti] ttt t | |] | | | €6**9«0o«-90909-000909009095099009c00999 II. — SÉANCES A PARIS. 801 A. Chabert. — Un mot sur la nomenclature botanique. ...................., 393 Observations de MM. Cornu et Mélinvaud.il. ilio 00... 0. 396 Ad. Chatin. — Un Terfas d'Espagne et trois nouveaux Terfas du Maroc....... 397 Cornu. — Note sur le Colea floribunda Boj. et les Crescentiées cultivées au Muséum SPAS RE ARR ARVERE CHEER Y Res A CODO mr 400 Avice. — Note sur une variété maritime du Solanum Dulcamara L...... Sonoo: 419 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE. Décès de M. ‘Briard et de M"* Thocler. Note nécrologique sur M. Briard. 432 Ouvrages offerts par M. Rouy......... SHOT GENE CE 00 Le 30D OC 433 A. Magnin. — Essai d'une revision des Potamots de France, notamment de ceux de L'Est... D dessein DG COD On SC E 434 Gagnepain. — Espèces ou localités nouvelles pour la Nièvre (1896)........... 449 L. Planchon. — Observations et expériences sur l'ouverture des fleurs de l'Œ- nothera Lamarckiana Ser............,...... ESTO etes 455 Battandier. — Notes sur quelques plantes d’Algérie............,........... 477 Franchet. — Gentiana nouveaux de la Chine occidentale................... 483 Finet. — Sur un Ornithochilus nouveau de la Chine (Planche XI)............. 495 Vuillemin. — Le Cladochytrium pulposum parasite des Betteraves........... . 491 Abbé H. Coste. — Cinq plantes nouvelles découvertes dans l'Aveyron........ 505 Lutz. — Étude de la gommose chez l'Aralia spinosa......................... 513 G. Camus. — Les Aconits à fleurs jaunes de la flore de France............... 516 Ém. Bureau et F. Camus. — Quatre Sphagnum nouveaux pour la flore de France, et liste des espèces françaises du genre Sphagnum.......... 518 Max. Cornu. — Note sur le Quassia africana H. Bn...... ble n 523 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE. Décés de MM. l'abbé Faure et Barla....... PR UT CT 540 Abbé Boullu. — Lettre à M. Malinvaud (hommage rendu à la mémoire de M. l'abbé Faure). -0.........-....... nids 20.00 A SOR A i er 540 Boudier. — Notice nécrologique sur M. Barla....... nine oE di 54 Van Tieghem. — Sur les Phanérogames à ovule sans nucelle formant le groupe des Innucellées ou Santalinées....... vd coser caes e el 543 G. Rouy. — Revision du genre Onopordon......,......... a US 577 Observation de M. Cornu et réponse de M. Rouy...............,...... 599 Prillieux. — Altération vitreuse de la Pomme......................,........ 600 Finet. — Sur le genre Yoania Maxim. (Planche XII)..... Su E UM 601 A. Chabert. — Sur le Tetragonolobus Requieni Fisch. et Mey. d'Algérie..... 603 D. Clos. — Observations afférentes aux Erodium cicutarium et precoz et à PEcballium Elaterium......... e ccdeeeceecoecetepocecoooeoooocoser 605 Ad. Chatin. — Truffes (Terfaz) de Grèce: Terfezia Gennadii................. 611 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE. Admission de M. lFabbé MOriN.......:........0.........0.,..1.,.:... 673 D'Alverny. — Note sur la flore estivale des « Hohe Tauern » (Autriche)... .. 673 T. XLII. (SÉANCES) 51 802 TABLES DU VOLUME XLIII. Gandoger. — Sur la découverte de plusieurs genres et espèces nouvelles pour la flore espagnole....... corset SoS95onobcodoó6copdDOPoDcuSUB voue A. Magnin. — Sur les Arum vulgare et italicum dans le Lyonnais........... Vuillemin. — Sur les anachronismes parasitaires......... ecce een : Finet. — Note sur deux espèces nouvelles d'Oreorchis (Planches XIII et XIV). M. Cornu. — Note sur une Cuscute du Turkestan (Cuscuta Lehmanniana Bge) (Planches XV et XVI)... Loch DOBGOOODOCOn OD OO Dp. REDOC Malinvaud. — Tableau analytique des Euphrasia de la flore française...... is SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE. Admission de MM. Candargy et Comere....... n E c nur Dons faits à la Société. .............. nn ee nue darc Elections e an a Mu rA ete eee D Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 1897............ La Société vote des remerciements à M. Chatin, Président sortant....... 681 692 694 697 699 721 Ilf. — TABLE ALPHABETIQUE DES NOMS D'AUTEURS. Alverny (A. d’), 282, 673. — Amblard (L.), voy. Garroute. — Arbaumont (J. d’), 284. — Avice (D^), 123, 356, 415. Barbey (William), 70. — Battandier (A.), 256, 477. — Beleze (M'* Marguerite), 241, 346. — Blanc (Édouard), 59. — Boissieu (H. de), 283. — Bonnet (Edmond), 282. — Bornet (Édouard), 279, 980. — Bossebœuf (abbé Fr.), 260. — Boudier (Émile), 541. — Boullu (abbé), 540. — Bureau (Édouard), 282. — Bureau (Émile) et Camus (F.), 518. Camus (Fernand), 70; voy. Ém. Bureau. — Camus (Gustave), 35, 36, 66, 150, 279, 352, 516. — Chabert (Alfred), 49, 128, 393, 603. — Chatin (Adolphe), 70, 13., 267, 991, 397, 611. — Clos (D.), 96, 292, 605. — Cornu (Maxime), 7, 21, 26, 102, 310, 354, 396, 400, 523, 599, 699. — Coste (abbé Hippolyte), 505. Daveau (Jules), 358. — Deflers (Albert), 104, 218, 321. — Degagny (Charles), 12, 51, 87, 310, 332. — Dismier (Gabriel), 369. — Drake del Castillo (Emmanuel), 82. — Duval (Clotaire), 194. Finet (Achille), 495, 601, 697, — Franchet (Adrien), 37, 483. Gagnepain (F.), 129, 449. — Gandoger (Michel), 31, 198, 681. — Garroute (abbé) et Amblard (L.), 355. — Giraudias (Louis), 356. — Gomont (Maurice), 373. Henry (E.), 124. — Hétier (Francois), 66. Jeanpert (Ed.), 35, 58, 272, 291. — Jofé (M"* Rachel), 143. Lutz (L.), 139, 279, 513. Magnin (D A.), 434, 692. — Malinvaud (Ernest), 8, 25, 35, 70, 81, 102, 103, 139, 148, 266, 278, 282, 292, 356, 396, 433, 721. — Montel, 146, 292. Neyraut (Jean), 64. Planchon (Louis), 455. — Prillieux (Édouard), 9, 600. Rouy (Georges), 433, 577, 599. — Roze (Ernest), 273. Van Tieghem (Philippe), 83, 161, 241, 295, 543. — Vuillemin (Paul), 497, 694. » IV. — TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS DES PUBLICATIONS ANALYSÉES DANS LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ALBOW (N.). Prodromus Flore Colchice, 646. ALLARD (Gaston). Effets du froid pendant l'hiver 1894-95, 426. BARBEY (William). Voy. de Stephani. BESCHERELLE (Émile). Essai sur le genre Calymperes, 633. BoisTEL. Nouvelle Flore des Lichens pour la détermination facile des espéces sans microscope et sans réactifs, 632. BONNET (Edm.) et BARRATTE (G.). Explo- ration scientifique de la Tunisie. Ca- talogue raisonné des plantes vascu- taires de la Tunisie, Préface par M. Doümet-Adanson, 769. BoNNIER (Gaston). Voy. Revue générale de Botanique. BOULANGER (Émile). Sur une forme coni- dienne nouvelle dans le genre Chæ- tomium, 139. BRIQUET (John). Questions de nomencla- ture, 653. — Recherches anatomiques sur l'appareil végétatif des Phryma- cées, Stilboidées, Chloranthoidées et Myoporacées, 745. — Les Labiées des Alpes maritimes, 772. — Nouvelles observations biologiques sur le genre Erythronium, 173. — Note sur la flore du massif de Platé, 774. — Le mont Yuache, étude de floristique, 775. — Étude de biologie florale dans les Alpes occidentales, 776. BRUNOTTE (Camille). Contribution à l'é- tude de la flore de la Lorraine; Note sur la présence aux environs de Nancy de l'Isatis tinctoria et du Tri- folium resupinalum, 12.— Les ma- rais salés de la vallée de la Seille au point de vue botanique, 73. BURNAT (Émile). Flore des Alpes mari- times, vol. II, 651. CANDOLLE (Casimir de). Monographie Phanerogamarum; Vol. IX, Brome- liaceæ, auctore Carolus Mes, 231. CAVARIA (F.). Hypertrophie et anomalie nucléaires causées par le parasitisme végétal, 620. CHABERT (D' A.). Notes sur quelques Leontodon, 420. — Voy. Songeon. CHobAT (Robert). Laboratoire de Bota- nique, 157. — Sur les mycorhises du Listera cordata, 620. — Expé- riences relatives à l'action des basses températures sur le Mucor Mucedo, 744. CHOFFAT (Paul). Voy. de Saporta. CLAUTRIAU (G.). Étude chimique du gly- cogène chez les Champignons et les Levures, 236. Coste (abbé Hippolyte). Voy. D" Pons. DAGUILLON (Auguste). Leçons élémen- taires de Botanique, 154. . DARBISHIRE (Otto-Vernon). Les espèces de Phyllophora de la partie occiden- tale de la mer Baltique, 626. DAVEAU (Jules). La flore littorale du Por- tugal, 421. — Dichogamie protérandre chez le Kentia (Howea) Belmoreana, 656. DEBRAY (F.). Bactériens de la Canne à sucre, 769. DIGUET. Voy. abbé Hue. DOuMERGUE (F.) Notes sur quelques plantes de la province d’Oran, 794. DouTEAU (J.-J.). Flore de Vendée, 648. FLICHE (Paul). Études sur la flore fos- sile de l'Argonne (Albien-Cénoma- nien), 657. IV. — TABLE DE LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. + FORSYTH MajoR (D' C.-J.). Voy. de Ste- phani. FoucAuD (Julien). Voy. Rouy. FOUREAU (F.). Essai de Catalogue des noms arabes et berbéres de quelques plantes, arbustes et arbres algériens et sahariens, 654. GERASSIMOFF (J.). Sur un procédé pour obtenir des cellules sans noyau, 769. GIBAULT (Georges). Étude historique sur le Haricot commun, 656. HARMAND (abbé). Catalogue descriptif des Lichens observés dans la Lorraine, avec des tables dichotomiques et des figures, fasc. II, 631. HEINRICHER (E.). Structure anatomique et action des suçoirs des Lathræa Clandestina et Squamaria L., 156. HERVIER (Joseph). Note sur le polymor- phisme du Populus Tremula L. et sa variété Freyni, 418. Horw (Th.). Étude de quelques carac- téres anatomiques des Graminées de lAmérique du Nord, 619. — Le plus ancien document sur la flore arctique, 795, HUE (abbé). Lichens récoltés à Vire, à Mortain et au Mont-Saint-Michel, 76. — Lichens de Californie récoltés par M. Diguet, 77. HusNor (Th.). Graminées : descriptions, figures et usages des Graminées spon- tanées et cultivées de France, Bel- gique, Iles Britanniques, Suisse; 1'* livr., 417. Hy (abbé F.). Observations sur le Medi- cago media Persoon, 419. KIRCHNER (0.). Les tubereules radicaux du Soja, 151. LÉGER (Maurice). Structure et dévelop- pement de la zygospore du Sporodi- nia grandis, 741. LE GRAND (A.). Notes sur les Isoetes du centre de la France, la classification de la section des Amphibies et sur les herborisations de 1895 en Berry, 421. LE Joris (Aug.). Quel nom doit porter lErythrea diffusa Woods? 423. — Remarques sur la nomenclature bryo- 805 logique, 635. — Remarques sur la nomenclature algologique, 750. LEVIER (Émile). La pseudo-priorité et les noms à béquilles, 642. LORET (Victor) et Poisson (Jules). Étude de Botanique égyptienne, 795. MAGNIER (Charles). Voy. Scrinia flore selecta. MAGNIN (D' Ant.) Annotations et addi- tions aux flores du Jura et du Lyon- nais, 649. MancHAND (D' Léon). Énumération mé- thodique et raisonnée des familles et des genres de la classe des Myco- phytes, 157. MARICHAL. Voy. Pontarlier. MARTELLI. Centaurea ferulacea n. sp., 646. — Aponogelon Lorie n. sp., 646. MATRUCHOT (L.). Développement d'un Cladobotryum, 741. MEYRAN (Octave). Les noms de genre,641. MEZ (Charles). Voy. de Candolle. MoLLE (Philippe). Recherches sur la lo- calisation des alcaloides dans les So- lanacées, 618. MonoT (Louis). Voy. Journal de Bota- nique. NIEL (E.). Notes mycologiques, 738. — Remarques sur le Cladosporium her- barum Link, 738.— Notes sur quelques Carex nouveaux ou rares de la flore de Normandie, 794. NYLANDER (W.). Énumération des Lichens de l'ile Annobon, 627. — Les Lichens des environs de Paris, 628. Panis. Index bryologicus sive Enume- ratio Muscorum, etc., 639. PIERRE (L.). Flore forestière de Cochin- chine, fasc. 20 à 22, 766. Poisson (Jules). Voy. Loret. Pons (D' Simon) et CosTE (abbé H.). Herbarium. Rosarum, 2 fasc., 655. PONTARLIER et MARICHAL. Catalogue des plantes vasculaires et spontanées du département de la Vendée, 649. REINKE (J.). Sur la flore des Algues de la mer Baltique occidentale, 626. RENAULT (Bernard). Bassin houiller et permien d'Autun et d'Épinac, fasc. IV. Flore fossile; 2° partie, 659. RODRIGUEZ (D. Juan J.). Note sur le Ni- 806 tophyllum Lenormandii, 624. cuments algologiques, 624. Rosen (F.). Contributions à la connais- sance des cellules végétales, 152. Rours (E.). Notes sur la flore phanéro- gamique des environs de Carpentras, du Ventoux et des monts de Vaucluse, 758. Rouy (Georges). Illustrationes Plantarum Europæ rariorum, 643. — et FOUCAUD (J.). Flore de France ou description des plantes qui croissent spontané- ment en France, en Corse et en Al- sace-Lorraine, t. III, 755. Roze (Ernest). Sur des Bactériacées de la Pomme de terre, 622. — Sur une nouvelle Baetériacée de la Pomme de terre, 623. — La cause première de la maladie de la Gale de la Pomme de terre, 623. — Sur une nouvelle Bactériacée de la Pomme de terre, 627. — Ce qui était appelé feuille (fo- lium) par les anciens botanistes, 641. — La cause premiére de la maladie de la Gale de la Pomme de terre, 191. RuriN (Ernest). Catalogue des Mousses, Hépatiques et Lichens de la Corrèze, 19. SACCARDO (P.-A.). Sylloge Fungorum om- nium hucusque cognitorum, Appen- dix, 627. SAINT-LAGER (D'). La Vigne du mont Ida et le Vaccinium, 424. SAPORTA (marquis G. de). Flore fossile du Portugal. Nouvelles contributions à la flore mésozoïque ; accompagnées d'une Notice stratigraphique par M. P. Choffat, 314. SAUVAIGO (Émile). Les Phœnix cultivés dans les jardins de Nice; le Phenix melanocarpa de la villa Henry de Cessole, 74. SMITH (Erwin F.). La maladie bacté- rienne de la Tomate, de l'Aubergine et de la Pomme de terre d'Irlande (Bacillus Solanacearum sp. 736. SONGEON (A.) et CHABERT (D° A.). Herbo- risations aux environs de Chambéry, 161. STEFANI (Carlo de), FonsvyrH MAJOR (D' TABLES — Do- nov.), DU VOLUME XLIIT. C.-J.) et BARBEY (William). Karpathos, étude géologique, paléontologique et botanique, 71. STERZEL (D' J.-T.). Contributions à la connaissance des Médullosées, 665. Tassr (D' Fl.. Quelques espèces nou- velles de Micromycètes, 627. THIL (A.). Sections transversales et des- cription de cent espèces de bois indi- gènes, 767. THOUVENIN (Maurice). De l'influence des courants électriques sur la décompo- sition de l’acide carbonique chez les végétaux aquatiques, 621. ToNGLET. Notice sur quinze Lichens nou- veaux pour la flore de Belgique, 630. VAN WissELINGH (C.). Sur les canaux des Ombelliféres, 152. WORONINE (D' M.). La maladie des sclé- rotes des Prunus Padus et Sorbus aucuparia (Sclerotinia Padi et Aucu- pariæ), 748. ZAHLBRUCKNER (Alex.). Matériaux pour une Flore des Lichens de la Bosnie et de l'Herzégovine, 75. — Lichenes Mooreani, 633. ZEILLER (René). Notes sur la flore des gisements houillers de la Rhune et d'Ibantelly (Basses-Pyrénées), 77. — Sur quelques empreintes végétales des gisements houillers du Brésil méridional, 159. — Note sur la flore fossile des gisements houillers de Rio Grande do Sul (Brésil méridio- nal), 159. — Sur l'attribution du genre Vertebraria, 668. — Étude sur quel- ques plantes fossiles, en particulier Vertebraria et Glossopteris, des envi- rons de Johannesburg (Transvaal), 669. — Remarques sur la flore fossile de l'Altai, à propos des dernières dé- couvertes paléobotaniques de MM. les D Bodenbender et Kurtz dans la République Argentine, 669. PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles, 8* série, Botanique, tom. IH, 777. IV. — TABLE DE LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Association française pour lavancement des sciences; 22°, 23° et 24 sessions (1893-94-95). Travaux de la section de Botanique, 777. Bulletin de la Société mycologique de France, t. XII (1896), 781. Journal de Botanique, directeur M. Louis Morot, 10* année (1896), 429, 763. Revue générale de Botanique, dirigée par M. G. Bonnier, t. VIII (1896), 427, 162. Annales de la Société botanique de Lyon, t. XX et XXI (1895-96), 782. Bulletin de la Société pour l'étude de la NOUVELLES, 79, 160, 240, 319, 432, 672. 807 flore franco-helvétique, V (1895), 655. Le Monde des Plantes, directeur M. Lé- veillé, 5° année (1895-1896), 786. Scrinia flore selectæ, directeur M. Ch. Magnier, Bulletin XV (1896), 430. Bulletin de l'Herbier Boissier, tome HI (1895), 791. Bulletin de la Société royale de Bota- nique de Belgique, tome XXXV (1896), 786. Journal de Botanique de la Grande-Bre- tagne et de l'Étranger (The Journal of Botany british and foreign), vol. XXXIV (1896), 787. CIRCULAIRE faisant connaitre les clauses du testament de James Lloyd, 670. NÉCROLOGIE : 25 (0.-J. Richard), 78 (R. P. Delavay), 81 (Henry Brochon), 102 (Ala- nore), 266 (James Lloyd), 355 (Charles Arnaud), 431 (F. von Mueller et Trécul), 433 (M"* Thocler et commandant Briard), 540 (abbé Faure), 541 (J.-B. Barla). V.— TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES (1). Les noms de genres nouveaux sont imprimés en ÉGYPTIENNES MAJUSCULES, ceux des espèces, hybrides et variétés nouvelles en égyptiennes ordinaires. Achillea Clavenæ et moschata, 680. Aconitum, 516. — A. lycoctonum, 70, 518. — À, pyrenaicum, 518. Aethionema pyrenaicum, 356. Agrostis Duriæi, 210. Allium Chauveli de Boissieu, 290. — A. flavum, 482. Alsine stricta, 67. Ambulia, 101. Amphitecna nigripes, 410. Anacolosa, 565. Anthobolacées, 562. Aptandra, 568. Arabis lusitanica, 203. Aralia spinosa, 513. Arbutus Unedo, 123. Arceuthobium Epiviscum, 181. Arctio, Arctium, 100, 101. Arum italieum et vulgare, 692, ASPIDIXIA Van Tiegh., 186, 191. — A. bivalvis, capensis, Grandidieri, Ju- nodi, minima, myriophlebia et ro- busta, 199, 193. Asplenium Trichomanes var. lobato-cre- natum, 103. Asteriscus pygmæus, 310. Astragalus gombæformis, 478. — A. ne- vadensis, 209. Asystasia petalidioides A. Defl., 223. Atriplex Salzmaniana, 482. Aubrietia thessala de Boissieu, 288. Balania involucrata, 297. Balanophora, 297, 305. BALANSÆPHYTUM Drake del Castillo, 82. — B. tonkinense, 83. Bangia, 143. Barbula Brebissonii, B. inermis, B. lati- folia, 371. Barleria farinosa A. Defl., 222. Betula nana, 67. BIFARIA Van Tiegh., 164. — B. abyssi- nica, Aitchisoni, albicans, aoraien- sis, apiculata, attenuata, Balansæ, Balfouri, bigibba, Bojeri, brevi- articulata, capensis, Commersoni, complanata, coralloides, coriacea, crassa, cylindrica, Davidiana, di- chotoma, disticha, fasciata, fascicu- lata, flava, garhwalensis, Gaudi- chaudi, Helleri, Hillebrandi, ho- wensis, Humbloti, Jacquemonti, japonica, khasiensis, latissima, Le- pini, Mannii, Metzii, mixta, mul- ticostata, multiramosa, ovalis, Pancheri, Perrotteti, platycaula, polystachya, Remyi, Richardi, ru- bescens, rubra, rugosa, spiciformis, tænioides, tricostata, vittata, vi- tiensis, Walkeri et Wightii, 166- 171. Blackwellia, 99, 102. Blepharispermum hirtum, 106. — Bl. yemense? A. Defl., 105. Boucerosia adenensis et awdeliana À. Defl., 115, 116. Bovista gigantea, 292. Brachythecium plumosum, 372. Bromus villosus, 291. Brucea, 97. — B. antidysenterica, 97. Bupleurum spinosum var. lucidum, 479. Calamagrostis neglecta, 66. Campylandra aurantiaca Baker, 37. Caralluma scutellata A. Defl., 114. Carduncellus Reboudianus, 481. Carex paradoxa, 35. Cathedra, 565. (1) Ce relevé ne comprend pas les noms de plantes mentionnés dans les analyses bibliographiques. V. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES. Centaurea Grællsii, 209. Ceratocarpus arenarius, 684. Ceropegia boerhaaviifolia et tubulifera A. Defl., 111, 112. Chamæsiphon gracilis, 377. Chara connivens, 352. Chaunochiton, 565. Chrysanthemum coronopifolium, 199. Cinelidium stygium, 67. Cirsium Gerhardi (C. lanceolato-eriopho- rum), 150. Cladochytrium pulposum, 497. Colea floribunda (C. Commersonii), 400. Cosmarium Nordstedtii, 384. Crescentia Cujete, 409. — C. regalis, 411. Cuscuta Lehmanniana, 699. Cyanotis nyctitropa A. Defl., 234. Cyathiscus montanus, 188. Cynomorium, 295. Dendrophthora, 180, 184. — D. hexas- ticha, Lindeniana, Pavoni, pedi- cellata et Pœppigii Van Tiegh., 181, 182. Dianthus Carthusianorum, 149. Diplotaxis muralis var. ceratophylla, 471. : DISTICHELLA Van Tiegh., 184. — D. Danceri, gracilis et opuntioides, 185. Ecballium Elaterium, 605, 608. Echidnopsis quadrangula, 113. Echium pycnanthum et horridum, 481. Epilobium parviflorum var. numidicum Batt., 478. Equisetum littorale, 291. — E. variega- tum, 272. Erodium cheilanthifolium, 477. — E. ci- cutarium et præcox, 605. — E. mau- ritanicum, 477. Eruca longirostris, 215. Erythropalum, 564. Eucladium verticillatum, 370. Euphorbia Clementei, 205. — E. fodh- liana et Qarad A. Defl., 230. Euphrasia, 721. — E. alpina, brevipila, campestris, cebennensis, gracilis, hir- tella, minima, montana, nemorosa, occidentalis, pectinata, Rostkoviana, salisburgensis, stricta, tatarica et Will- kommii, 724-727. Evolvulus lavæ, 121. Festuca Hystrix, 210.— F. indigesta, 206. 809 Galium boreale, 58. Genista Cossoniana, 478. — G. lepto- clada, 204. — G. obtusiramea, 209. Gentiana, 483. — G. bellidifolia, gen- tilis, Kusnezowii, maeulchanensis, myrioclada, napulifera, Phob, pra- ticola, samolifolia, Souliei, tatsie- nensis, tizuensis, tongolensis et tricholoba Franchet, 485-494, — G. ornata, 493. — G. rosularis, 495. — G. rubicunda, 487. — G. vandellioides, 486. Geranium subargenteum, 209. Geum rivali-urbanum (intermedium), 273. — G. rubifolium, 279. Glæocapsa Magma, 377. Glossonema arabicum? A. Defi., 110. Hachettea, 297, 299. Harmandia, 569. Helianthemum glaucum, 198. — H. vul- gare, 149. Helosis guyanensis, 302. HERIBAUDIELLA Gomont, 391. — H. arvernensis, 391. HETERIXIA Van Tiegh., 177. — H. amentacea, geminata et Lindsayi, 178. Humbertia, 100. Hutchinsia aragonensis, 212. Hypericum humifusum, 64. Hypnum giganteum, 35. — H. turges- cens, 68, 70. Ionopsidium heterospermum Batt., 256. — Í. Savianum, 257. Juncus diffusus, 58. Justicia Areysiana et calyculata A. Defl., 994, 995. — J. odora, 225. Kigelia pinnata, 412. KORTHALSELLA Van Tiegh., 82, 163. — K. divaricata, Horneana, Remyana, salicornioides et Wawræ, 164. Lactuca intricata et viminea, 480. — L. Schimperi, 214. Lamium mauritanicum, 481. Langsdorfíia, 307. Lathyrus Lusseri, 205. Leontodon hastilis?, 210. Lepidium calycotrichum, 203. Lilium candidum, 51, 310. Limodorum Trabutianum, 483. Linaria aragonensis, 213. — L. filicaulis, 199. — L. striato-vulgaris et vulgari- striata, 452. 810 Linum bicolor, 478. Liparis Lœselii, 35. Liriope, 43. Liriosma, 567. Littonia minor, 232. . Lonicera arborea var. kabylica Batt., 419. Lophophytum mirabile, 301. Loranthus europæus, 188, Lotus, 358-369. — L. Bivonæus et conju- gatus, 358-367. Luzula, 49. — L. multiflora X campes- tris, 50. Lychnis diurna, 293. — L. diurna X vespertina, 129, 139. Malcolmia ægyptiaca 411 Matthiola varia, 198. Medicago Cupaniana, 198. Melandrium album X rubrum et inter- medium, 135, 136. Mycogone rosea, 696. Myosotis stolonifera, 206. Myzodendrum, 556. Neuracanthus spinosus A. Defl., 222. Neurada procumbens, 683. Nostoc parmelioides et verrucosum, 380. Notothixos, 186. Ocimum filamentosum, 227, — O. spica- tum A. Defl., 226, OEcidium punctatum, 695. Œdogonium Borisianum, 388. Œnothera Lamarckiana, 455. Olax, 567. Oligomeris glaucescens, 684. Omalocline granatensis, 199. Ononis massæsyla, 478. Onopordon, 577.— 0. Acanthium, acaule, ambiguum, Boissieri, bracteatum, cy- narocephalum, eriocephalum Rouy, Espinæ, ferox Rouy, Gautieri Rouy, heteracanthum, Ilex, illyricum, laco- nicum, leptolepis, macracanthum, mi- nus Rouy, myriacanthum nervosum, polycephalum, Sibthorpianum, spec- tabile Rouy, stenostegium et tauri- cum, 583-597. Oocystis solitaria var. maxima Gomont, 386. Orchis tridentata et lactea, 36. Oreorchis, 697. — Q. Fargesii et ungui- culata Finet, 697, 698. TABLES DU var. dasycarpa, VOLUME XLIII. Ornithochilus, 495. — 0. Delavayi Finet, 496. Orobanche amethystea, 103. — 0. Cathæ A. Defl., 219. Orthosiphon brachystemon A. Defl., 228. Orthotrichum obtusifolium, 372. Palisota Maclaudi Cornu, 30. Papaver Argemone, 148. Parmentiera cereifera, 412. Pedicularis cespitosa, 206. — P. aspleni- folia et Jacquini, 680. Peliosanthes Delavayi Franchet, 43. Phlomis Chimere de Boissieu, 290. Phenix melanocarpa, 310. Phoradendron, 180, 183. Phyllarthron comorense, 414. Phyllocoryne, 298. Phyllodesmis Kæmpferi, 188. Pimpinella siifolia, 204. Piptatherum arisitense P. paradoxum, 512. Plantago fuscescens, 128. Platanus acerifolia et orientalis, 197. Poa brevifolia, 901. — P. ligulata, 213. — P. ovalis, 199. Pollia condensata, 27. Populus Bolleana, 102. Potamogeton, 434. — P. acutifolius, alpi- nus, americanus, Berchtoldi, Billotii, coloratus, coriaceus, crispus, deci- piens, densus, filiformis, fluitans, Friesii, heterophyllus, lanceolatus, lucens, microcarpus, natans, nitens, obtusifolius, pectinatus, perfoliatus, polygonifolius, prælongus, pseudoflui- tans, pusillus, subflavus, trichoides, variifolius, Zizii et zosterifolius, 435- 448. — P. marinus, 128. Pulicaria leucophylla, 108. Quassia africana, 523. Quercus Cerris X Suber, coccifera, Im- bricaria, pubescens X Ilex, Thomso- niana, 260-265. — Q. pubescens, 454. Ranunculus confusus, 352. Rhododendron ferrugineum et hirsutum, 680. Rosa, 280. — R. amiliavensis Coste et Simon, 506. Ruellia heterotricha et longicalyx A. Defi., 219, 220. — R. patula, 220. Salix altobracensis et basaltica Coste, 509, 511. Coste, 511. — V. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES. Salsola spinescens, 482. Salvia areysiana A. Defl., 229. Saponaria Dalmasi de Boissieu, 289. Sarcophyte, 300, 302. Schizothrix caleicola, 379. SCHŒNLANDIA Cornu, 21. — Sch. ga- bonensis, 24. Schæpfia, 549. Scilla Sickenbergeri A. Defl., 231. Scorodocarpus, 565. Scybalium, 298, 304. Seytonema Hofmanni, 382. Senecio jacobioides, 212. — S. uniflorus , 129. Sepedonium chrysospermum, 696. Sericostoma strigosa A. Defl., 120. Sideritis chamædrifolia et hirtula, 210. Silene exscapa et Pumilio, 680. — S. ge- niculata, 200. — S. Thorei, 691. Solanum Dulcamara vàr, maritima, 356, 415, — S. Hadaq et Sabæorum A. Defl., 122. Sphagnum, 518. — Sph. acutifolium, cus- pidatum, cymbifolium, imbricatum, molle, obtusum, Pylaiei, rigidum, riparium, squarrosum, subsecundum et Warnstorfii, 520-522. Spirogyra, 12. — Sp, crassa, 21. — Sp. nitida, 12, 20. — Sp. setiformis, 13, 15. Stapelia anemoniflora et chrysoste- phana A. Defl., 117, 118. Strombosia, 565. Terfezia Boudieri, Doudieri var. arabica, Claveryi, Leonis, Mellerionis, Me- taxasi, etc., 141-143, 397-399. — T. Gennadii, 611. — T. Leonis, 612, 617. Tetragonolobus Gussonei et Requieni, 365, 603. 811 Tetrastylidium, 565. Thapsia garganica, 479, Thesium mauritanicum, 482, Thlaspi’ atlanticum, 477. — Thl. Prolongi, 257. — Thl. stenopterum, 208. Thonningia, 308. Thymus cæspititius, 212. — Th. cama- resiensis Coste, 508. Tolypothrix fasciculata Gomont, 381. Tovaria atropurpurea, Delavayi, Far- gesii, Prattii, Souliei, stenoloba, tatsienensis et yunnanensis Fran- chet, 45-48. — T. japonica, 46, Trichera Salcedi, 203. Trichodesma kissenioides A. Defl., 119, Tuber (Terfas), 139. Tulipa, 279. Tupistra chinensis, chlorantha et Wattii, 40-42. — T. Clarkei, 37. — T. Dela- vayi, lorifolia et viridiflora Fran- chet, 40-41. Valeriana scrofulariæfolia, 203. Uromyces Pisi, 695. Verbascum Chazaliei de Boissieu, 289. — V. longibracteatum A. Defi., 218, Vernonia areysiana A. Defl., 104, Veronica Orsiniana ?, 210. Vicia biflora, 478. Viola cæspitosa, 208. Viscum, 187. — V. Aitchisoni, Bakeri, Boivini et Engleri Van Tiegh., 189, 190. — V. Kæmpferi, 188. — V. mon- tanum, 187. Vitis, 281. Volutarella albicaulis A. Defl., 109. Wendlandia? arabica A. Defi., 104. Yoania, 601. — Y. japonica, 601. ADDENDA er ERRATA RECTIFICATIONS ET ADDITIONS A L'ESSAI D'UNE REVISION DES POTAMOTS DE FRANCE; par M. le B* Ant. MAGNIN. Dans la Note présentée le 13 novembre 1896 à la Société botanique et pu- bliée dans le tome XLIII, pp. 434 à 449, se sont glissées quelques erreurs de synonymie ou de date et quelques fautes typographiques que je crois devoir signaler dans le même volume, en attendant le travail plus complet que jai annoncé; j'y ajoute quelques indications de variétés ou de localités omises aussi dans ce premier travail. POTAMOGETON NATANS var. serotinus Schrad. (page 435, ligne 28 ou 6 en remontant) : supprimez « P. spathulatus Nolte », cette attribution étant tres douteuse, sinon erronée; cf. Arth. BENNETT, Journ. of Bot., 1891. P. vaRIIFOLIUS (p. 436, ligne 12) : lisez « t. XLVI », au lieu de « t. XLVII ». — (Idem, 5* ligne en remontant) : lisez « 1844 », au lieu de « 1842 ». P. POLYGONIFOLIUS Pourr. (p. 437, ligne 2) : supprimez « P. Hornemanni W. Mey. » et ce qui suit, ou bien remplacez les lignes 2 et 3 par « P. Horne- manni W. MEY. En. Plant. Zeel. ». — (P. 437, ligne 19 et suiv.) : la var. sub- mersus Corb. ne différe peut-étre pas de P. pseudofluitans Syme? c'est un point à étudier. P. variabilifoliés (p. 438, ligne 15 en remontant) : à « formes souvent hybrides » : ajoutez « se groupant particulièrement autour des espèces net- tement différenciées, P. lucens et P. alpinus ». P. coLORATUS (p. 438, ligne 13 en remontant): supprimez le mot non qui termine la ligne et lisez : « P. Hornemanni MEY.! non En. Plant. Zeel. ». — (Méme page, ligne 9 en remontant) : lisez « 1868 », au lieu de « 1848 ». P. Zizu (p. 439, ligne 12) : doit prendre le nom de Pot. angustifolius BEncHT. et PRESL, in Rostlin 1821 : voy. A. Benn. Journ. of Bot., 1889, p. 263 ; 1890, p. 297. P. LUCENS var. acuminatus (p. 439, ligne 4 en remontant): lisez « FR., Nov. Fl. suec. 1816, I, p. 46 »'; ajoutez « P. acuminatus Scum. », etc.; — (p. 440, ligne 3) : ajoutez « Var. rotundifolius Schultz ; lacs de Malpas, Clair- vaux, Saint-Point, etc.; voy. l'Echange, janv. 1893, p. 6 ». | P. SUBFLAVUS (p.440, ligne 11) : lisez « Lorer et BARR., Fl. Montp., 1'* édit., 1876, p. 671; 2* édit., 1886, p. 502 ». C'est Duval-Jouve quia le premier trouvé cette espèce remarquable dans les eaux stagnantes de l'Hérault, à Mauguio, etc. ADDENDA ET ERRATA. 813 P. ALPINUS (p. 440, ligne 3 en remontant) : ajoutez pour le massif du Jura, « tourbières de la Planée ; aux bords de la Laine, aux Martins (Hétier), etc. ». P. SPATHULATUS Schrad. (p. 441, ligne 15) : lisez « 5, 18 », aulieu de « 518». P. NITENS Nolte (p. 441, lignes 3 et 5 en remontant) : ajoutez « LAwY in Bon. Fl. du centre, 2° édit., 1849, p. 484 ». P. PRÆLONGUS (p. 442, ligne 6 en remontant) : lisez « 7 septembre », au lieu de « 7 mai ». P. ZOSTERIFOLIUS (p. 444, ligne 18) : lisez « 1863 », au lieu de « 1868 ». P. FRIESII (p. 446, ligne 8) : lisez « Reynier », au lieu de « Régnier ». P. PECTINATUS (p. 447, ligne 2 en remontant) : supprimez « var. enantio- phyllus Franchet » (Cat. Camus), qui est le résultat d'une erreur de fiche. R. VAGINATUS (p. 447, ligne 1 en remontant) : supprimez ce paragraphe, du moins pour les plantes de Port-Louis et de l'étang de Sarliève, qui doivent se rapporter probablement à la var. flabellatus, forme ordinaire du littoral; il en serait de méme de la plante du Leinan, d’après HOCHREUTINER, in Bull. Herb. Boissier, 1897, V, janv., p. 12. P. FILIFORMIS (p. 448) : quel est le botaniste qui a constaté, le premier, cette plante, dansle lac de Ligny, prés Colmars (Bas.-Alp.)? GRENIER et GODRON attri- buent cette découverte à Gay (Fl. 'de Fr. II, p. 319), MICHALET à COSSON (Fl. du Jura, p. 56). A la page 448, ligne 10 en remontant, supprimez « en apparence ». 814 ge TABLES DU VOLUME XLIII. IT COMPTES RENDUS DES SÉANCES ET REVUE. e 32, ligne 16 : au lieu de Aranzaza, lisez Aranzazu. 34, lignes 2, 9 et 15 (en remontant) : au lieu de monteaunica, lisez montcaunica. 35, ligne 11 : au lieu de Alsasna, lisez Alsasuna. 121, lignes 2 et 3 (en remontant) : au lieu de le stigmate irrégulière- ment lobulé, lisez les stigmates irrégulièrement lobulés. 194, ligne 17 (en remontant) : au lieu de en Europe, lisez dans l'Eu- rope oceidentale. 197, ligne 20 : au lieu de en Europe, lisez en France. 208, ligne 15 : au lieu de Galicie, lisez Galice. 262, ligne 2 (en remontant): aprés Pseudosuber, ajoutez pubescens. 263, ligne 6 (en remontant) : aprés chrysolepis, ajoutez coccifera; et aprés occidentalis, ajoutez Suber. 323, ligne 21 : aprés Lahadj, ajoutez (cult.). 332, ligne 6 (en remontant) : aprés région, ajoutez centrale. 343, ligne 16 : aprés milieu, ajoutez (et non au dehors). 345, ligne 14 : aprés membrane, ajoutez nucléaire. 349, ligne 16 (en remontant) : au lieu de étang de, lisez route de. 350, ligne 10 (en remontant) : au lieu de scutellatus, lisez scutellata. 911, ligne 16 (en remontant) : aprés B. Brebissonii, ajoutez Brid. 377, ligne 17 (en remontant) : au lieu de 224, lisez 124. 318, ligne 17 : au lieu de 203, lisez 204. 384, ligne 8 : aprés Akad., ajoutez 1833. 484, ligne 14 (en remontant) : au lieu de Kansu, lisez Thibet. 485, ligne 11 : aprés possèdent, ajoutez relativement. — ligne 13 : supprimez les Lloydia. — ligne 13 (en remontant) : au lieu de indique, lisez implique. 530, ligne 9 : au lieu de caviformes, lisez claviformes. 539, après la « Note sur le Quassia africana », ajoutez : « M. Claudel a, le premier, observé le fruit et la graine du Q. africana, inconnus avant lui. » 659, ligne 11 : au lieu de d'Épinal, lisez d'Épinac. 109, ligne 7 (en remontant) : au lieu de des vaisseaux, lisez les vais- seaux. 110, ligne 1 : au lieu de fig. 2, lisez fig. 1. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 815 Le Secrétariat, tout en apportant le plus grand soin à la correction des épreuves, ne saurait étre responsable des fautes échappées aux auteurs, et il ne se charge pas d'en faire le relevé ; mais celles qui lui sont signalées en temps utile peuvent étre l'objet de notes rectificatives ou d'errata insérés à la fin du volume. AVIS AU RELIEUR. Planches. — Ce volume renferme seize planches qu'on peut réunir à la fin du volume ou placer de la maniére suivante : Planche I (Balansæphytum tonkinense), en regard de la page — 83 — Il (Fécondation des Bangiacées), — 146 — III, IV, V, VÍ et VII (Plantes nouvelles d'Arabie)........ . — 235 — VIII (Fac-similé d'une observa- tion inédite de P. Duchartre). — 281 — IX et X (Algues nouvelles d'Au- vergne) -. eeri ie es — 392 — XI (Ornithochilus Delavayi).. . — 497 — XH. (Yoania japonica)........ — 603 — XIII et XIV (Oreorchis Fargesii et unguiculata)............ — 699 — XV et XVI (Cuscuta Lehman- NIANG Bongo)... — 119 Classement du texte. — Ce volume, ne contenant pas de compte rendu de session extraordinaire, ne renferme qu'une pagination (815 pages). Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 15581. — Lib.-lmpr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris, — MOTTEROZ, directeur, TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Bactériens de la Canne à sucre; F. BRAY............. 4e sse Un procédé pour obtenir des cellules sans noyau; J.-J. GERASSIMOF......,,..... Catalogue raisonné des plantes vascu- laires de la Tunisie; Edm. BONNET et G. BARRATTE........................ Les Labiées des Alpes maritimes, étude monographique; J. BRIQUET. ......... Nouvelles observations biologiques sur le |. genre Erythronium; J. BntQUET..... Notes sur la flore du massif de Platé; J. BRIQUET............................ Le mont Vuache, étude forislique; J. BRIQUET.................,.......... Étude de biologie florale dans les Alpes occidentales; J. BRIQUET.......,..... Annales des sciences naturelles, 8° série, Botanique, t. HI et IV......... D. Association francaise pour l'avancement des sciences; travaux présentés à la section de Botanique en 1893-94-95- 96................................. 169 769 Bulletin de la Société mycologique de France, t. XH, 1896................. Annales de la Société botanique de Lyon, t. XX et XXI (1895-96)...,......,.... Le Monde des Plantes, 5° année (1895- 96).................,...... ss... Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, t. XXXV, 1896.......... Journal de Botanique de la Grande-Bre- tagne et de l'Etranger, vol. XXXIV, 1896 Listes... Note sur quelques Carex nouveaux ou rares de la flore de Normandie; Eug. NIEL...... cecus eere eese ente . Notes sur quelques plantes de la province d'Oran; F. DOUMERGUE............... Le plus ancien document sur la flore ar- tique; Th. HOLM............ T Études de Botanique égvptienne; V. Lo- RET et J. POISSON.................... TABLES DU VOLUME XLIII Comptes rendus des séances. . . . . . . . . .. Table alphabétique des noms d'auteurs . . . .. Table des publications analysées dans la Revue bibliographique. . . . . . . . . . . . .. Table alphabétique des noms de plantes . . . . Addenda et Errata... . . . . . . . Avis au Helieur. . . 795 797 803 804 808 812 815 STATUTS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE ARTICÆ 1%. La Société prend le titre de Société botanique de France. ART. 2. Elle a pour objet : 1° de con- courir aux progrès de la Botanique et des sciences qui s'y rattachent; 2° de faciliter, ar tous les moyens dont elle peut disposer, l:s études et les travaux de ses membres. ART. 3. Pour faire partie de la Société, il faut avoir été présenté dans une de ses ' séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. — Les Français, quel que soit le lieu de leur rési- dence, et les étrangers, peuvent également, et au même litre, être membres de la Société. — Le nombre des membres résidant à Paris ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des membres résidant dans les départements ou à l'étranger est limité à six cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l’année sui- vante, dans la dernière séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société ont le droit d’assister aux séances. [ls y ont tous voix délibérative. — Les délibérations sont prises à la majorité des voix des mem- bres présents. ART. 5. Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations ou échanges d'im- meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution. ART. 6. L'administration de la Société est confiée àun Bureauet à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. ART. T. Le Bureau est composé : d'un président, de quatre vice-présidents, d'un secrétaire général, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d'un trésorier et d'un archiviste. AnT. 8. Le président et les vice-présidents sont élus pour une année. — Le secrétaire général est élu pour cinq années; il est rééligible aux mêmes fonctions. — Les se- crétaires, les vice-secrétaires, le trésorier et l'archiviste sont élus pour quatre années ; ces deux derniers sont seuls rééligibles, — Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous les deux ans. ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année, ART. 10. Le Président, les autres mem- bres du Bureau et les membres du Conseil d'administration sont élus, à la pluralité des voix, dans la dernière séance du mois de décembre Tous les membres de la Société sont appelés à participer à ces élections, soit directement, soit par correspondance. Le Président est choisi parmi les quatre vice- présidents en exercice. ART. 11. La Société pourra tenir des séances extraordinaires sur des points de la France qui auront été préalablement déter- minés. — Un Bureau sera spécialement or- ganisé par les membres présents à ces reunions. ART. 12. Un Bullelin des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. l ART. 13. Chaque membre paye une coti- sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par une somme de 400 fr. une fois payée. Tout membre qui a payé régulièrement la cotisation sociale pendant au moins dix aus peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. ART. 14. La Société établit chaque année son budget pour l'année suivante. Dans la première séance du mois de mars de chaque année, le compte détaillé des recetles et des dépenses de l’année précédente est soumis à son approbation. Ce compte est publié dans le Bulletin. AnT. l5. Les fonds libres sont déposés dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif. — Les sommes recues, qui n'ont pas été employées dans le cours d'un exer- cice, sont placées en rentes sur d'État, en obligations de chemins de fer francais (dont le minimum d'intérét est garanti par l'État), en actions de la Banque de France, ou en obligations du Crédit foncier, sauf celles que la Société juge nécessaires pour couvrir les dépenses de l'exercice suivant. — Les valeurs ainsi acquises ne peuvent étre alié- nées qu'en vertu d'une délibération de la. Société, ART. 16. La Société est représentée, dans les actions judiciaires qu'elle a à exercer ou à soutenir, et dans tous les actes passés en vertu de ses délibérations, par le Trésorier ou par l'un des membres du Conseil qu'elle a désigné à cet effet. ART. 17. En cas de dissolution, tous les membres de la Société sont appelés à déci- der sur la destination qui sera donnée à ses biens,sauf approbation du Gouvernement. ART. 18. Les Statuts ne peuvent étre modifiés que sur la proposition du Conseil d'Administration ou sur une proposition de vingt-cinq membres présentée au Bureau. Dans l'un ou l'autre cas, la proposition doit être faite un mois au moins avant la séance dans laquelle elle est soumise au vote de la Société. L'assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut modifier les Statuts qu'à la majorité des deux tiers des membres présents ou votant par corres- pondance. Le nombre des membres présents à la séance ou votant par correspondance doit étre égal, au moius, au quart des membres | de la Société. Ces statuts ont été délibérés et adoptés par le Couseil d'État, daus sa séance du 5 août 1875; ils ont été modifiés en 1887 et en 1894 avec l'autorisation du Gouvernement. 19981. — L.-Imp. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MoTTEROZ, directeur. i | | | | | | | 15387. — Librairies-Imprimeries réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. | MoTTEROZ, directeur. |