BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-QUATRIEME (Troisième série. — TOME IV) 1897 PARIS AU SIEGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Le numéro 9 des Comptes rendus de 1896 (séances de décembre), dont cer- taines difficultés retardent impression, sera publié le plus tôt possible. f BULLETIN | -[| SOCIÉTÉ BOTANIQUE] | - DE FRANCE | FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 . PAR DÉGRET DU 41 AOUT 18715 TOME QUARANTE-QUATRIÈME Et RECONNUE. COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE z: | | : | (Troisième Série. — TOME IV) | | 1897 1 Séances de Janvier 1897. | PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTE POUR 1897. Président : M. Max, ConNv. Vice-présidents : MM. Franchet, Daguillon, Maugeret, Mouillefarine. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. Ds. ... Secrétaires : … Vice-secrétaires : E MM. Hud; Jeanpert. MM. Guérin, Lutz: ee Trésorièr : . Archibiste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Mimbre dà Conseil : MM. Bureau, MM. Costantin, MM. Morot, Camus (F.), Danguy, Van Tieghem, Camus (G:), Guignard, Vilmotin (H. de), A. Chatin, Hue (abbé), Zeiller. Tarif dés tirages à part. à 33 i : 25 50 100 200 500 NOMBRE DE FEUILLES, | EXEMPL, | EXEMPL. | EXEMPL EXEMPL, | EXEMPL. | Ene feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, | fr. c. fr. c. fr. e. fr, e. fr. c. pliure, piqûre et enveloppe de couleur. . . . . 8 50 9 50 42 15 » 94 » Trois quarts de feuille (12 pages). . : . .. ... 8 » 9 5 10 50 44 a» 22 » Demi-feuille AD 2, V.) nos sise OR $. >» 6 » 8 » 42 » 48 » ; Quart de feuille (4 pages . ,........... 4 » 5 » To» 9 » 44 > de feuille en sus de la première. , + « se. 7 50 8 50 9 50 42 » 18 » Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . . T. 5 8 » 9 » 44 50 46 » Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . . . .. 4 » 5» 6 50 8 50 44 » Quart de feuille _ «o aL 3 » Áo» 6 » 8 » 12 » La composition d'un titre d'entrée spéciald'une demi-page est de 1 franc. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plns les frais de tirage et de papier, La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 9 franes sile titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 francs si le titre est fait seulement pour la couver- ture, En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure, |. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 9 francs. . Une gravure d’une demi-page, 1 fr. 50. i Tout travail de remise en pages, € ’est-à-dire entrainant nne modification dans la disposition des pes du — sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des em qu'il est — de dae SOCIÉTÉ BOTANIQUE - DE FRANCE 5377. — Libr.-Impr. réunies, rue Mignon » 2, Paris. — MoTTEROZ, directeur. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 185^ ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-QUATRIÈME (Troisième série. — TomE IV) PARIS AU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 1897 Mo. Bot. Garden, 1599. E» LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE AU 1% AvniL 1897 MEMBRES PERPÉTUELS DÉCÉDÉS (1). THIBESARD (Josern). LAGRANGE (D^. DUCHARTRE (PIERRE). (Les lettres égyptiennes désignent les membres à vic). MM. ALIAS (ALBERT), contrôleur des Contributions directes, rue Mareschal, 6, à Montpellier. ALLARD (GasrON), propriétaire, à la Maulévrie, route des Ponts-de-Cé, à Angers. ALMANSI (EMMANUEL), Borgo San-Croce, 54, à Florence (Italie). ALVERNY (ANDRÉ D^), à Lucenay-les-Aix (Nièvre). AMBLARD (Louis), docteur en médecine, rue Paulin, 14 bis, à Agen. ANDRÉ (ÉpovaAnp), architecte-paysagiste, rédacteur en chef de la Revue Hor- ticole, rue Chaptal, 30, à Paris. ANDREE (V.), pharmacien, à Clarens, canton de Vaud (Suisse). ARBAUMONT (JutEs D"), président de l'Académie de Dijon, rue Saumaise, 43, à Dijon. ARBOST (JosEPu), pharmacien, rue de Lyon, 1, à Thiers (Puy-de-Dôme). ARECHAVALETA (José), professeur de botanique à l'Université, directeur du Laboratoire de chimie et de bactériologie municipal, Calle Uruguay, 369, à Montevideo (Uruguay). ASHER, libraire, Unter den Linden, 13, à Berlin, W. AUDIGIER (PIERRE), rue Barnier, 4, à Clermont-Ferrand. (1) Sont Membres perpétuels ceux qui ont donné à la Société un capilal dont la rente représente au moins la cotisation annuelle; le nom du donateur est maintenu d perpé- tuité sur Ja liste des membres de la Société. (Décision du Conseil, approuvée par la Société dans la séance du 28 mai 1880 : voyez tome XXVII, p. 172.) 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. AVICE, docteur en médecine, à Paimpol (Cótes-du-Nord). AZNAVOUR (GEoRGEs), rue Perchembé-Bazar, 15, à Constantinople-Galata (Turquie d'Europe). BACH (abbé V.), curé de Montcabrier, par Duravel (Lot). BAGUET (CuarLes), docteur en droit, rue des Joyeuses-Entrées, 6, à Louvain (Belgique). BAILLIÈRE (ÉwILE), libraire-éditeur, rue Hautefeuille, 19, à Paris. BARBEY (William), à Valleyres-sous-Rances, canton de Vaud (Suisse). BARBICHE (abbé T.), à Vitry par Hagondange (Lorraine allemande). BARNSBY (Davip), directeur du Jardin des plantes, membre correspondant de l'Académie de médecine, place Louis-Desmoulins, 36, à Tours. BARRANDON, conservateur du Jardin des plantes, à Montpellier. BARRATTE (GüsTAVE), conservateur de l'herbier Cosson, rue des Batignolles, 54, à Paris. BATTANDIER, professeur à l'École de médecine et de pharmacie, rue Desfon- taines, 9, à Alger-Mustapha. BAZILLE (Marc), banquier, Grande-Rue, 21, à Montpellier. BAZOT (Louis-MARIE), professeur de l'Université en retraite, rue des Marmu- sots, 5, à Dijon. BEAUTEMPS-BEAUPRÉ (CHARLES), rue de Vaugirard, 22, à Paris. BEHREND, libraire, Unter den Liuden, 12, à Berlin, W. BEILLE, professeur agrégé à la Faculté de médecine, au Jardin des plantes, cours Gambetta, 218, à Bordeaux-Talence. BELEZE (M'* MARGUERITE), rue de Paris, 62, à Montfort-l'Amaury (Seine- et-Oise). BELZUNG (ERNEST), docteur és sciences, professeur agrégé des sciences natu- relles au lycée Charlemagne, avenue Daumesnil, 136, à Paris. BERTAUT (RENÉ), boulevard Saint-Germain, 213 bis, à Paris. BERTRAND (CH.-EUGÈNE), professeur de botanique à la Faculté des sciences de Lille, rue d'Alger, 14, à Amiens. BESCHERELLE (Éxirg), chef de division honoraire au Ministère des Travaux publies, rue de Sévres, 57, à Clamart (Seine). BESSON (A.), pharmacien, rue de la Villette, 27, à Paris. BILLIET (P.), percepteur, rue Abbé-Banier, 6, à Clermont-Ferrand. BLANC (ÉpovaRp), inspecteur des Foréts, rue Spontini, 18, à Paris. BLANC (L.), conducteur des Ponts et Chaussées, avenue Bouisson, allée des Arts, à Montpellier. BLOTTIÉRE (RENÉ), pharmacien, rue de Sévres, 56, à Paris. BOBARD (M"* MARIE), rue Jeanne-Hachette, 5, à Paris. BOCQUILLON, pharmacien, rue Blanche, 2 bis, à Paris. BOIS (D.), assistant au Muséum, rue Faidherbe, 15, à Saint-Mandé (Seine). BOISSIEU (HENRI DE), à Varambon, par Pont-d'Ain (Ain). BOLLE (Cart), docteur és sciences, place de Leipzig, 13, à Berlin. BONAFONS (Vicror), docteur en médecine, villa Victor, montée Saint-Maurice, à Nice. LISTE DES MEMBRES. 7 BONNET (Epmoxp), docteur en médecine, préparateur de botanique au Mu- séum, rue Claude-Bernard, 11, à Paris. BONNIER (GASTON), membre de l’Institut, professeur de botanique à la Faculté des sciences, rue de l'Estrapade, 15, à Paris. BOREL (J.), quai des Brotteaux, 5, à Lyon. BORNAIT-LEGUEULE, rue Faustin-Hélie, 7, à Passy-Paris. BORNET (AMÉDÉE), rue de Bourgogne, 37 ter, à Paris. BORNET (Ép.), docteur en médecine, membre de l'Institut, quai de la Tour- nelle, 27, à Paris. BORZI (ANTONINO), directeur du Jardin botanique, à Palerme (Sicile, Italie). BOSCQ (GEORGES), rue de l'Arbre-Sec, 46, à Paris. BOSSEB(EUF (abbé), école des hautes études Saint-Aubin, rue Donadieu-de- Puycharie, 8, à Angers. BOUDIER (ÉMILE), pharmacien honoraire, membre correspondant de l'Aca- démie de médecine, rue Grétry, 22, à Montmorency (Seine-et-Oise). BOULAY (abbé), docteur és sciences, professeur à l'Université catholique, rue Mercier, 5, à Lille. BOULLU (abbé), rue Victor-Hugo, 31, à Lyon. BOURQUELOT (ÉMILE), professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie, pharmacien en chef des hópitaux, rue de Sévres, 42, à Paris. BOUVET (GEORGES), pharmacien, directeur du Jardin des plantes, rue Le- nepveu, 32, à Angers. BOYER (G.), professeur à l'École nationale d'agriculture de Montpellier. BRIÓSI (GtovVANNI), professeur à l'Université de Pavie (Italie). BRIS (ARTHUS), directeur de l'usine de la Vieille-Montagne à la Chénée-An- gleur, station de Cliénée, province de Liège (Belgique). BROSSARD D'ALBAN, pharmacien, avenue Pereire, 126, à Asnières (Seine). BRUNOTTE (C.), professeur'à l'École supérieure de pharmacie, rue Grand- ville, 17, à Nancy. BUCHET (SAMUEL), licencié és sciences, boulevard Montparnasse, 125, à Paris. BUCQUOY (EUGÈNE), médecin-major en retraite, faubourg Stanislas, 40 bis, à Nancy. DULLEMONT (L. DE), à Charny-sur-Meuse (Meuse). BUREAU (Énouarp), docteur en médecine, professeur-administrateur au Mu- séum, quai de Béthune, 24, à Paris. BURNAT (ÉurLE), à Nant-sur-Corsier, canton de Vaud (Suisse). CADIX (LÉON), négociant, rue du Palais, 7, à Charleville (Ardennes). CAMUS (FERNAND), docteur en médecine, avenue des Gobelins, 25, à Paris. CAMUS (Gustave), pharmacien, boulevard Saint-Marcel, 58, à Paris. CANDARGY (PALEOLOGOS C.), rue Bonaparte, 24, à Paris. CANDOLLE (CASIMIR DE), cour Saint-Pierre, 3, à Genève. CARON (ÉpovAnb), à Rubempré, prés Villers-Bocage (Somme). CARON (HENRI), à Bulles (Oise). | CARUEL (Tu.), directeur du Jardin et du Musée botaniques, à Florence (Italie). CASTANIER (JusriN), instituteur, à Soréde (Pyrénées-Orientales). CASTELNAU (JuLEs), banquier, boulevard Ledru-Rollin, à Montpellier. 8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ‘CHABERT (ALFRED), médecin principal de première classe en retraite, rue Vieille-Monnaie, 5, à Chambéry. CHARRAS (A.), pharmacien, à Saint-Cyr de Provence (Var). CHATENIER (CoNsTANT), directeur de l'École supérieure à Bourg-de-Péage (Dróme). CHATIN (ADOLPHE), membre de l'Institut, directeur honoraire de l'École supé- rieure de pharmacie, rue de Rennes, 149, à Paris. CHATIN (JoANNEs), professeur adjoint a Faculté des sciences, boulevard Saint-Germain, 147, à Paris. CHAUVEAUD (GUSTAVE), maitre de conférences à la Sorbonne, rue Mirbel, 1, à Paris. CHEVALIER (chanoine E.), rue de l'Évéché, 12, à Annecy. CHEVALLIER (abbé Louis), professeur, à Précigné (Sarthe). CHODAT (RonBEnT), professeur à l'Université,jrue Ami-Lullin, 9, à Genève. CINTRACT (DÉSIRÉ-AUGUSTE), boulevard Saint-Germain, 208, à Paris. CLOS (D.), correspondant de l'Institut, professeur honoraire de la Faculté des sciences, directeur du Jardin des plantes, allée des Zéphyrs, 2, à Tou- louse. COHN (FERDINAND), correspondant de l'Institut, professeur de botanique et directeur du laboratoire de physiologie végétale à l'Université, Tauent- zienstrasse, 93%, I, à Breslau (Prusse). COINCY (DE), au château de Courtoiseau, par Triguéres (Loiret). COLOMB (G.), docteur és sciences, avenue de l'Observatoire, 22, à Paris. COMAR (FERDINAND), rue de Rennes, 82, à Paris. COMÈRE (JosEPH), pharmacien, rue Clémence-[saure, 6, à Toulouse. CONSTANT (ALEXANDRE), villa Niobé, à Golfe-Juan, commune de Vallauris (Alpes-Maritimes). | COPINEAU (CHARLES), juge au tribunal, à Doullens (Somme). ‘CORNU (MAXIME), professeur-administrateur au Muséum, rue Cuvier, 27, à Paris. COSNIER, au château de Sauceux, par Senonches (Eure-et-Loir). COSSON (PAUL), avenue Friedland, 9, à Paris. COSTANTIN (JULIEN), professeur à l'École Normale supérieure, rue Claude- Bernard, 57, à Paris. COSTE (ALFRED), pharmacien, à Cournonterral (Hérault). COSTE (abbé HiPPOLYTE), curé à Saint-Paul- des-Fonts, par Saint-Affrique (Aveyron). COUPEAU (CHARLES), pharmacien, à Saint-Jean- -d'Angély (Charente-Infér.). COURCHET, professeur àl'École supérieure de pharmacie, à l'Institut de Botanique de Montpellier. CRÉPIN (Fnaxcors), directeur du Jardin botanique de l'État, rue de l'Associa- tion, 37, à Bruxelles. ' CRÉVÉLIER (J.-J.), juge au tribunal de premiére instance, rue des Trente- Six-Ponts, 19, à Toulouse. — MÀ ‘LISTE DES MEMBRES. 9 DAGUILLON (AUGUSTE), maître de conférences à la Faculté des sciences, rue Singer, 15, à Paris. DANGEARD (PIERRE-AUGUSTE-CLÉMENT), professeur à la Faculté des sciences, rue de la Chaine, 34, à Poitiers. DANGUY (PAUL), licencié ès sciences naturelles, préparateur au Muséum, rue de l'Eure, 7, à Paris. DAVEAU (JULES), au Jardin botanique de Montpellier. DEBEAUX (Opon), pharmacien principal de l'armée en retraite, rue Saint- Lazare, 28, à Toulouse. DEBRAY (F.), professeur de botanique à l'École des sciences, rue Michelet, 39, à Alger-Mustapha. DECROCK (E.), chef de travaux à l'Institut de Botanique de Montpellier. DEFLERS (ALBERT), avenue de Choubrah, au Caire (Égypte). DEGAGNY (CHARLES), propriétaire, à Beauvois, par Villers-Saint-Christophe (Aisne). DELACOUR (THÉODORE), trésorier de la Société, rue de la Faisanderie, 70, à Paris. DES MÉLOIZES (ALBERT), rue Jacques-Cœur, à Bourges. DESVAUX, agrégé des sciences naturelles, professeur au lycée Condorcet, rue Dulong, 39, à Paris-Batiguolles. DETHAN, préparateur à l'École supérieure de pharmacie, rue Baudin, 26, à Paris. DEVAUX (HENRI), docteur és sciences, maitre de conférences à la Faculté des sciences, rue Cornu, 5, à Bordeaux. DEZANNEAU (ALFRED), docteur en médecine, professeur à l'École de mé- decine d'Angers, à Saint-Pierre-Montlimart, par Montrevault (Maine-et- Loire). DISMIER (GABRIEL), avenue Beaurepaire, 91, au Parc-Saint-Maur (Seine). DOASSANS (ÉMILE), docteur en médecine, à Nay (Basses-Pyrénées). DOLLFUS (ADRIEN), rue Pierre-Charron, 35, à Paris. DOUMET-ADANSON (NAPOLÉON), au château de Baleine, par Villeneuve-sur- Allier (Allier). DOUTEAU (JuLES), pharmacien, à Chantonnay (Vendée). DRAKE DEL CASTILLO (EMMANUEL), rue Balzac, 2, à Paris. DRUDE (Oscar), directeur du Jardin botanique de Dresde (Allemagne). DU COLOMBIER (Maurice), inspecteur des lignes télégraphiques, rue des Murlins, 55, à Orléans. DUFFORT (L.), pharmacien, à Masseube (Gers). DUFFOUR (CHARLES), instituteur, rue Baudin, 4, à Agen. DUHAMEL (HENRY), à Gières, par Grenoble. DUMÉE (PAUL), pharmacien, à Meaux (Seine-et-Marne). DUPUIS (JuLEs-ÉmiE), rue du Vieux-Chàtel, 11, à Neufchâtel (Suisse). DUPUY (abbé JEAN), professeur à l'École libre Saint-Joseph-de-Tivoli, rue Labottiére, à Bordeaux. DURAND (ERNEST), rue La Boétie, 7, à Paris. 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE DURAND (EUGÈNE), conservateur des Forêts en retraite, professeur honoraire à l'École d'agriculture, rue du Cheval-Blanc, 6, à Montpellier. DUSS (le R. P.), professeur au collège de la Basse-Terre (Guadeloupe). DUSSAUD (PIERRE), docteur en médecine, rue Lafon, 2, à Marseille. DUTAILLY (Gustave), ancien député, rue du Rocher, 84, à Paris. DUVAL (CLor.), secrétaire général de la Société d'Horticulture de Melun et Fontainebleau, rue des Pleus, 37, à Fontainebleau (Seine-et-Marne). DUVERGIER DE HAURANNE (EwMANUEL), membre du Conseil général du Cher, à Herry (Cher). ÉMERY (Henri), doyen de la Faculté des sciences, rue de la Préfecture, 32, à Dijon. ESTÈVE (comte HENRI), à Heudicourt, par Etrépagny (Eure). FARLOW (G.), professeur à l'Université Harvard, Quincy Street, 24, à Cam- bridge, Massachusetts (États-Unis d'Amérique). FEUILLEAUBOIS, rue des Bons-Enfants, 7, à Fontainebleau (Seine-et-Marne). FINET (AchILLE) rue Treilhard, 21, à Paris. FIRMIN, vétérinaire, à Nissan (Aude). | FISCHER (Épouaro), professeur à l'Université, Stadtbach, 26, à Berne (Suisse). FLAHAULT (CHARLES), professeur de botanique à la Faculté des sciences, à l'Institut de Botanique de Montpellier. FLICHE (Pau), professeur à l'École forestière, rue Saint-Dizier, 9, à Nancy. FLOT (Léo), docteur és sciences naturelles, rue Monge, 36, à Paris. FORTIER (M'e MARIE), fabricante d'herbiers artificiels, rue du Sentier, 45, à Paris. FRANCHET (ADRIEN), attaché à l'herbier du Muséum, rue Monge, 111, à Paris. GADECEAU (ÉMILE), rue des Hauts-Pavés, 11, à Nantes. GAGNEPAIN, instituteur, à Cercy-la-Tour (Nièvre). GAILLARD (ALBERT), pharmacien, rue Jean-de-Beauvais, 11, à Paris. GALAVIELLE (LÉOPOLD), professeur agrégé de la Faculté de médecine, rue Aiguillerie, 34, à Montpellier. GALLÉ (ÉMILE), industriel, avenue de la Garenne, 2, à Nancy. GANDOGER (MICHEL), à Arnas (Rhône). GARROUTE (abbé), rue Diderot, 20, à Agen. GAUCHER, chef de travaux, à l'Institut de Botanique de Montpellier. GAUCHERY (PAUL), licencié és sciences, rue de Vaugirard, 47, à Paris. GAUTIER (GASTON), rue de la Poste, 6, à Narbonne (Aude). GAVE (le R. P. PIERRE), rédemptoriste, à Contamine-sur-Arve (Haute-Savoie). GAY (FRANÇOIS), professeur à l'École supérieure de pharmacie, rue. du Col- lége, 7, à Montpellier. GÉNEAU DE LA MARLIÈRE, maitre de conférences à l'École de médecine de Reims. GENTY (PauL), rue de Pouilly, 15, à Dijon. GÉRARD (ALBERT), rue Drouot, 8, à Paris. | NEU PE NEUEN TEES m: —M LISTE DES MEMBRES. 11 GÉRARD, recteur de l'Université de Montpellier. GÉRARD (CLAUDE), conservateur des hypothéques, à Rethel (Ardennes). GÉRARD (R.), professeur de botanique à la Faculté des sciences, rue Males- herbes, 32, à Lyon. GERBER (CHARLES), préparateur à la Faculté des sciences, allée des Capu- cines, 40, à Marseille. GILLOT (XAVIER), docteur en médecine, rue du Faubourg-Saint-Andoche, 5, à Autun (Saône-et-Loire). GIORDANO (JosEPH-CAMILLE), professeur de sciences naturelles à l'Institut technique, via Purita-Materdei, 34, à Naples (Italie). GIRAUDIAS (Louis), receveur de l'enregistrement, rue Victor-Hugo, 12, à Poitiers. GLAZIOU (A.), par M. Emile Baillière, libraire, rue Hautefeuille, 19, à Paris. GODET, receveur des Postes, rue d'Allemagne, 3, à Paris. GODFRIN, professeur à l'École supérieure de pharmacie de Nancy. GOMONT (Maurice), rue Notre-Dame-des-Champs, 27, à Paris. GONOD D'ARTEMARE (EUGENE), à Ussel (Corrèze). GONSE (E.), pharmacien, rue Blosset, 46, à Amiens. GONTIER (AUGUSTE), docteur en médecine, à Nogent-sur-Seine (Aube). GRAND'EURY, correspondant de l'Institut, professeur à l'École des mines, cours Victor-Hugo, 5, à Saint-Étienne. GRANEL (MAURICE), directeur du Jardin des plantes, professeur de botanique à la Faculté de médecine, à l'Institut de Botanique de Montpellier. GRAVIS (AUGUSTE), professeur à l'Université, directeur de l'Institut bota- nique, rue Fusch, 22, à Liege (Belgique). GRECESCU (D.), docteur en médecine de la Faculté de Paris, professeur à l'Université et directeur du laboratoire de Botanique médicale, médecin des hópitaux de l'Ephorie, strada Verde, 3, à Bucarest (Roumanie). GRÉS (Louis), pharmacien, rue de la Forge, 14, à Noisy-le-Sec (Seine). GRIGNON (EUGÈNE), pharmacien, rue Duphot, 2, à Paris. GUÉDON (ADRIEN), ancien avoué, cours Pinteville, 41, à Meaux (Seine-et- Marne). GUÉRIN (PAUL), préparateur à l'École supérieure de pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris. GUERMONPREZ, docteur en médecine, rue Nationale, 132, à Lille. GUIARD (abbé V.), rue du Cherche-Midi, 67, à Paris. GUIGNARD (LÉON), membre de l'Institut, professeur de botanique à l'École supérieure de pharmacie, rue des Feuillantines, 1, à Paris. GUILLAUD (ALEXANDRE), professeur de botanique à la Faculté de méde- cine de Bordeaux. GUILLON (ANATOLE), directeur honoraire des Contributions indirectes, rue d'Iéna, 43, à Angouléme. GUILLOTEAUX-BOURON (Joannès), villa Saint-Joseph, à Petit-Juan, prés de Cannes (Alpes-Maritimes). GUIMOND, pharmacien, rue de la Station, 19, au Parc-Saint-Maur (Seine). GUINIER (EnNEsT), inspecteur des Forêts, à Annecy. 12 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. HANNEZO (Juues), boulevard du Jardin-Zoologique, 16, à Marseille. HARIOT (PauL), pharmacien, préparateur au Muséum, rue de Buffon, 63, à Paris. HARMAND (abbé), au collège de la Malgrange, par Jarville, prés Nancy. HECKEL (Épovanp), professeur à la Faculté des sciences et à l'École de médecine, cours Lieutaud, 31, à Marseille. HEIM (FaÉpÉniC), professeur agrégé à la Facnlié de médecine, rue de Ri- voli, 15, à Paris. HENRIQUES (J.-Auc.), professeur à l'Université, directeur du Jardin bota- nique, à Coimbre (Portugal). HENRY (Ebwonp), professeur à | "École forestière, rue Lepois, 5, à Nancy. HÉRAIL (JeAN-JosEPH-Manc), docteur és sciences, professeur de matière mé- dicale à l'École de médecine et de pharmacie, boulevard Bon-Accueil, 10 bis, à Alger-Mustapha. HÉRIBAUD-JOSEPH (frère), professeur au pensionnat des Fréres des Écoles chrétiennes, rue Godefroy-de-Bouillon, à Clermont-l'errand. Membre honoraire. HERVIER (abbé JoserH), Grande-Rue de la Bourse, 31, à Saint-Étienne. HOLLANDE, directeur de l'École préparatoire à l'enseignement supérieur, rue de Boigne, 19, à Chambéry. HOLM (TH.), assistant au département de l'Agriculture, à Washington, D. C. (Etats-Unis). HOVELACQUE (MAURICE), docteur és sciences naturelles, rue de Castiglione, 1, à Paris. HOWSE (Tu.), County Ciub, à Guildford (Surrey, Angleterre). HUA (Henri), préparateur à l'École des Hautes Études du Muséum, rue de Villersexel, 2, à Paris. HUBER (J.), Seccao botanica do Museu, 399, caixa do Correio, à Para (Belem, Brésil). HUE (abhé AucusTE-ManiE), rue de Cormeille, 104, à Levallois-Perret (Seine). HUSNOT (TH.), maire de Cahan, par Athis (Orne). HY (abbé FÉcix-CHARLES), docteur és sciences , professeur à l'Université libre, rue Racine, 18, à Angers. IZAMBERT (EUGÈNE), imprimeur, à Louviers (Eure). JACZEWSKI (ARTHUR DE), station Peresna du chemin de fer d'Orel-Vitebsk, gouvernement de Smolensk (Russie). JADIN (FERNAND), professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie de Montpellier. JATTA (ANTONIO), à Ruvo di Puglia, province de Naples (Italie). JEANPERT (ÉDOUARD), boulevard Haussmann, 113, à Paris. JOFFÉ (M'* RacueL), à l’Institut de Botanique de Montpellier. JOLYET, garde-général des Forèts attaché à l'École forestière de Nancy. JOUSSET (EUGENE), pharmacien, rue Lafayette, 1, à Rochefort-sur- Mer. JULLIEN-CROSNIER, conservateur du Musée, rue d’Illiers, 54, à Orléans. LISTE DES MEMBRES. : 13 KERHERVÉ (Luncer BOURGUILLAUT DE) à Lacres, par Samer (Pas-de-Calais). KERSERS (Louis DE), rue du Doyen, 2, à Bourges. KERVILLE (HENRI GADEAU DE), rue Dupont, 7, à Rouen. KLINCKSIECK (Paur), libraire, rue des Écoles, 52, à Paris. KUNTZE (D' Orro), villa Girola, à San Remo (Italie). LACHMANN (P.), professeur de hotanique à la Faculté des sciences de Grenoble. LACROIX (FRANCISQUE), pharmacien, à Màcon. LAMIC (J.), professeur de botanique à l'École de médecine de Toulouse. LANDEL (Georges), licencié ès sciences, rue Nicole, 24, à Paris. LANGE (JonANN), professeur de botanique à l'École royale d'agriculture « et d'horticulture, Thorvaldsensvei, 5, à Copenhague. LARCHER (Oscan), docteur en médecine, rue de Passy, 97, à Paris. LASSIMONNE, rue du Cerf-Volant, 34, à Moulins (Allier). LECHEVALIER (Mme Jacques), libraire, rue Racine, 23, à Paris. LECLERC DU SABLON, professeur de botanique à la Faculté des sciences de Toulouse. i LECŒUR, pharmacien, place de PEglise, à Vimoutiers (Orne). LECOMTE, professeur agrégé des sciences naturelles au lycée Saint-Louis, rue des Écoles, 14, à Paris. LE DIEN (ÉwILE), ancien avocat à la Cour de cassation, boulevard Malesherbes, 140, à Paris. LEFEBVRE (V.), boulevard de l'Ouest, 73, au Raincy, par Villemonble (Seine). LE GENDRE (CHARLES), inspecteur des Contributions indirectes, directeur de la Hevue scientifique du Limousin, rue du Champ-de-Foire, 15, à Li- moges. LE GRAND (ANTOINE), rue d'Orléans, 4, à Bourges. LEGRAND (AnTHUR), interne en pharmacie à l'hópital de la Pitié, à Paris. LEGRÉ (Lupovic), avocat, ancien bàtonnier, rue Venture, 11, à Marseille. LEGRELLE (A.), docteur és lettres, rue Berthier, 39, à Versailles. LEGUÉ. (LÉON), propriétaire, rue Beauvais-de-Saint-Paul, à Mondoubleau (Loir-et-Cher). LEMAIRE, professeur au lycée, faubourg Stanislas, 35, à Nancy. LEMOINE (ÉwILE), licencié és sciences naturelles, rue du Montet, 134, à Nancy. LE MONNIER (GEORGES), professeur à la Faculté des sciences, rue de Serre, 3, à Nancy. LESAGE, maitre de conférences à la Faculté des sciences de Rennes. LE SOURD (EnNEsT), docteur en médecine, directeur de la Gazette des hôpitaux, rue de l'Odéon, 4, à Paris. LEUTWEIN (CnanLES), à Diemerswyl, canton de Berne (Suisse). LÉVEILLÉ (abbé HECTOR), directeur du Monde des plantes, rue de Flore, 101, au Mans. LIGNIER (OcTAvE), professeur de botanique à la Faculté des sciences, impasse Bagatelle, à Caen. LINDAU (G.), botanisches Museum, Grünewaldstrasse 6/7, à Berlin, W. 30... 14 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. LOMBARD-DUMAS (ARMAND), à Sommières (Gard). LONGUET, pharmacien, rue des Lombards, 54, à Paris. LOTHELIER (A.), rue de Sèvres, 125, à Paris. LOUBRIEU (JEAN-GEORGES), docteur en médecine, inspecteur des plantes officinales aux Halles centrales, rue de Savoie, 12, prés la fontaine Saint- Michel, à Paris. LOUIT (AUGUSTE), pharmacien, à Fumel (Lot-et-Garonne). LUIZET (MaRIE-DOMINIQUE), chimiste, rue de Pontoise, 38, à Taverny (Seine- et-Oise). LUTZ, préparateur à l'École supérieure de pharmacie, avenue de l’Observa- toire, 4, à Paris. MAC MILLAN (Conway), professeur à l'Université, Pillsbury Hall, à Minnea- polis (Minnesota, États-Unis d'Amérique). MAGNIN (ANTOINE), professeur à la Faculté des sciences et à l'École de méde- cine, rue Proudhon, 8, à Besancon. MAILHO (abbé JEAN-BAPTISTE), curé de Saint-Valier, à Saint-Girons (Ariège). MAILLARD (AUGUSTE), docteur en médecine, rue d'Anjou, 19, à Paris. MALINVAUD (Ernest), secrétaire général de la Société, rue Linné, 8, et au secrétariat de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. MALO (CHARLES), rédacteur au Journal des Débats, à Senlis (Oise). MANDON (EDMOND), propriétaire, route de la Gaillarde, à Montpellier. MANGIN (Louis), docteur és sciences, professeur agrégé d'histoire naturelle au lycée Louis-le-Grand, rue de la Sorbonne, 2, à Paris. MANTIN (GEORGES), quai de Billy, 54, à Paris. - MARCAIS (abbé), rue Merlaue, 4, à Toulouse. MARCHAND (LÉON), professeur de botanique cryptogamique à l'École supé- rieure de pharmacie de Paris, à Thiais, par Choisy-le-Roi (Seine). MARES (PAUL), docteur en médecine, villa Marés, Fontaine Bleue, à Mustapha, prés Alger. MARTENS (ÉpovaR»), professeur à l'Université de Louvain (Belgique). MARTIN (JosePH DE), docteur en médecine, à Narbonne (Aude). MARTIN (Louis DE), docteur en médecine, au château de Montrabech, par Lezignan (Aude). MARTY (LÉONCE), notaire, à Lanta (Haute-Garonne). MASSON (6G.), libraire-éditeur, boulevard Saint-Germain, 120, à Paris. MATRUCHOT, docteur és sciences, maitre de conférences à la Sorbonne, rue Du Sommerard, 21, à Paris. MAUGERET, inspecteur du Télégraphe en retraite, rue du Cherche-Midi, 102, à Paris. MAUGIN (GUSTAVE), rue du Pont-des-Pierres, 22, à Douai (Nord). MAW (GEORGE), membre de la Société géologique de Londres, à Benthall Kenley (Surrey, Angleterre). MÈGE (abbé Jacques), curé de Villeneuve, par Blaye (Gironde). MELLERIO, rue des Capucines, 18, à Paris. MÉNAGER (RAPHAEL), négociant, à Deaufai-par-Aube (Orne). rent LISTE DES MEMBRES. 15 MÉNIER (Cu.), directeur de l'École supérieure des sciences et lettres, rue Voltaire, 12, à Nantes. MER (ÉwiLE), attaché à la station de recherches de l'École forestière, rue Israél-Silvestre, 19, à Nancy; et à Longemer, par Gérardmer (Vosges). MICHEL (AuGusre), villa Félix, à Carriéres-sous-Bois, par Maisons- Laffitte (Seine-et-Oise). MEMBRE PERPÉTUEL. MICHELI (Marc), propriétaire, au Crest-Jussy, prés Genève. MIÉGEVILLE (abbé), à Notre-Dame-de-Garaison, par Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées). MOLLIARD (ManiN), maitre de conférences à la Sorbonne, rue Vauquelin, 16, à Paris. MONAL (ERNEST), licencié ès sciences, pharmacien, rue des Dominicains, 8, à Nancy. MONOD (AtFnED), conseiller à la Cour de cassation, rue Jacques-Dulud, 39, à Neuilly (Seine). MONTEL, propriétaire, à Biollet, par Charensat (Puy-de-Dóme). MORI (ANTOINE), professeur de botanique à l'Université de Modène (Italic). MORIN (abbé François) professeur aux Facultés catholiques, rue du Plat, 25, à Lyon. . MOROT (Louis), docteur és sciences naturelles, assistant au Muséum, directeur du Journal de botanique, rue du Regard, 9, à Paris. MOTELAY (LÉONCE), cours de Gourgues, 8, à Bordeaux. MOTELAY (PAUL), cours de Gourgues, 8, à Bordeaux. MOUILLEFARINE (EDMOND), avoué, rue Sainte-Anne, 46, à Paris. MOURET, allées Saint-Étienne, 1, à Toulouse. MUE (HENRt), inspecteur des Contributions indirectes, rue Monge, 69, à Paris. NANTEUIL (ROGER DE), au château du Haut-Brizay, par l'Isle-Bouchard (Indre- et-Loire). NEYRAUT (JEAN), employé au chemin de fer du Midi, boulevard de Bégles, 175, à Bordeaux. NIEL, propriétaire, rue Herbiére, 28, à Rouen. NOBLET (abbé), professeur à l'École Saint-Paul, rue de Bordeaux, 224, à An- gouléme. NYLANDER (WiLLIAX), passage des Thermopyles, 61, à Paris. Membre hono- raire. OLIVEIRA DAVID (D* ANTONIO J.), Cruz da Era (Bemfica), prés Lisbonne. OLIVIER (EnNEST), directeur de la Revue scientifique du Bourbonnais, aux Ramillons, prés Moulins. OLIVIER (Louis), docteur és sciences, rue de Provence, 34, à Paris. ORZESZKO (NikopEw), villa Polonia, boulevard Washington, à Nice-Cimiez. OZANON (CHARLES), à Saint-Emiland, par Couches-les-Mines (Saóne-et- Loire). PARIS (général E.-G.), à Dinard (Ille-et-Vilaine). 16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. PARISOT (JEAN-FRANCOIS), capitaine en retraite, rue d'Alayrac, 57, à Fontes « nay-sous-Bois (Seine). PASCAUD (Encar), rue Porte-Jaune, 5, à Bourges. PATOUILLARD, pharmacien, rue Linné, 18, à Paris. PAUCHON (ALBERT), docteur en médecine, professeur à la Faculté des sciences de Marseille. PAYOT (VÉNANCE), naturaliste, à Chamonix (Haute-Savoie). PÉCHOUTRE (FEnDINAND), professeur au lycée Buffon, rue Bausset, 5, à Paris. PELLAT (Ap.), propriétaire, à Fontaine, par Grenoble. PELTEREAU (ERNEST), notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et-Cher). PÉNICAUD (GEORGES), rue Taitbout, 27, à Paris. PÉPIN (Jean), chez M. A. Brun, bazar Parisien, à Barranquilla, République de Colombie (Amérique du Sud). PERROT, chef de travaux à l'École supérieure de pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris. PETIT (FnANGOIS-ABEL), docteur en médecine, rue des Halles, 9, à Carcas- sonne. PIERRE, avenue Sainte-Marie, 42, à Saint-Mandé (Seine). PIQUOT (ALPHONSE), propriétaire, place de l'Église, à Vimoutiers (Orne). PLANCHON (Gustave), directeur de l'École supérieure de pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris. PLANCHON (Louis), docteur en médecine, professeur agrégé à l'École supé- rieure de pharmacie, rue de Nazareth, 5, à Montpellier. POIRAULT, rue des Trois-Piliers, 36, à Poitiers. POISSON (JULES), assistant au Muséum, vue de la Clef, 39, à Paris. POLI (HENRI DE), rue des Acacias, 45, à Paris. POMEL, correspondant de l'Institut, rue Rovigo, 72, à Alger. PONS (Simox), docteur-médecin, à Ille-sur-Tet (Pyrénées-Orientales). PORTES (Lup.), pharmacien en chef de l'hópital Saint-Louis, à Paris. POSADA-ARANGO (ANDRES), docteur en médecine, professeur de botanique à l'Université de Médellin (États-Unis de Colombie). PRAIN, conservateur de l'herbier du Jardin royal de.botanique, à Shibpur, près Calcutta (Indes anglaises). PRILLIEUX (Épouanp), sénateur, professeur à l'Institut agronomique, rue Cambacérès, 14, à Paris. PRUNET, maitre de conférences à la Faculté des sciences, à Toulouse. QUÈLET (Lucien), docteur en médecine, à Hérimoncourt (Doubs). RADAIS (Maxime), docteur ès sciences, professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris. RAMOND (A.), administrateur honoraire des Douanes, trésorier honoraire de la Société, rue Jacques-Dulud; 25, à Neuilly (Seine), Membre honoraire. RAUWENHOFF (N.-W.-P.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Utrecht (Pays-Bas). RAVAZ, professeur du comité de vitieulture, à Cognae (Cliarente). | ni tasto d a i fu E LISTE DES MEMBRES. 17 RÉCHIN (abbé), professeur au collège de Mamers (Sarthe). RESPAUD (AUGUSTE), instituteur, à Fabrezan (Aude). REY-PAILHADE (CONSTANTIN DE), place Sainte-Aphrodise, 44, à Béziers (Hérault). RICHAUD, préparateur à l'École supérieure de pharmacie, avenue de l'Obser- vatoire, 4, à Paris. ROCHEBRUNE (ALPHONSE DE), rue Monge, 89, à Paris. RODIER (E.), agrégé des sciences naturelles, rue Matignon, 20, à Bordeaux. RODRIGUEZ (JUAN), rue Isabel 21, 46, à Mahon, ile de Minorque (Espagne). ROLLAND (LÉON), rue Charles-Laffitte, 80, à Neuilly (Seine). ROMIEUX (HENRI), major à l'État major général, Florissant, 25, à Genève. ROUY (GEORGES), secrétaire du syndicat de la presse parisienne, rue Par- mentier, 41, à Asniéres (Seine). ROYET (Euc.), docteur en médecine, rue Saint-Simon, 6, à Paris, et à Saint- Benoit-du-Sault (Indre). ROZE (ERNEST), sous-directeur honoraire au ministère des Finances, route de Carrières, 2, à Chatou (Seine-et-Oise). RUSSELL (WiLLiAM), docteur ès sciences naturelles, rue Berthollet, 17, à Paris. SACCARDO (P.-A.), professeur de botanique à l'Université de Padoue (Italie). SADA, administrateur des Jardins coloniaux, à Pondichéry (Inde française). SAHUT (PAUL), avenue du Pont-Juvénal, 10, à Montpellier. SAINT-LAGER, docteur en médecine, cours Gambetta, 8, à Lyon. SALATHÉ, docteur en médecine, ancien préparateur à la Faculté de médecine de Strasbourg, rue Michel-Ange, 27, à Auteuil-Paris. SARGNON, rue Vaubecour, 15, à Lyon. SAUVAGEAU (CAMILLE), maitre de conférences à la Faculté des sciences, cours de la Liberté, 8, à Lyon. SAUVAIGO (ÉwILE), docteur en médecine, conservateur de la bibliothèque et des archives, rue Saint-Francois-de-Paule, 2, à Nice. SAUVAN, pharmacien, à Lodéve (Hérault). SCHŒNEFELD (M!* MARGUERITE DE), rue Vaneau, 19, à Paris. SEIGNETTE (ADRIEN), professeur agrégé d'histoire naturelle au lycée Fon- tanes, rue Tronchet, 21, à Paris. SÉJOURNÉ (abbé A.), professeur au petit séminaire de Blois. SEYNES (JULES DE), docteur en médecine, rue de Chanaleilles, 15, à Paris; et à Ségoussac, par Salindres (Gard). SUDRE, professeur à l'École Normale, boulevard Montebello, à Albi. SURINGAR (W.-F.-R.), prof. de botanique à l'Université de Leyde (Pays-Bas). TEISSONNIÈRE (MAURICE), chez M. le D' Teissonniére, à Saint-Hippolyte-du- Fort (Gard). TEMPIÉ (LEON), propriétaire, rue Maguelone, 3, à Montpellier. THÉRIOT, directeur de l'École primaire supérieure de garçons, rue Dicque- mare, 1, au Havre (Seine-Inférieurc). T. XLIV. (SÉANCES) 2 18 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. THOREL (CLovis), docteur en médecine, place Victor-Hugo, 1, à Paris. THOUVENIN (MAURICE), professeur à l'École de médecine, Grande-Rue, 126, à Besancon. TILL, inspecteur des Foréts, rue de Fleurus, 27, à Paris. TISSEYRE, professeur à l'École Normale d'instituteurs, à Montpellier. TOURLET (E.-H.), pharmacien, à Chinon (Indre-et-Loire). TOWNSEND (Frépéric), Honington-Hall, à Shipston-on-Stour (Angleterre). TRABUT (Louis), docteur en médecine, professeur à l'École de médecine, rue Desfontaines, 7, à Alger-Mustapha. TRELEASE (WiLLIAM), directeur du Jardin botanique de Missouri, à Saint- Louis de Missouri (États-Unis d'Amérique). TREMOLS (F£perico), docteur en médecine, professeur à l'Université, calle de la Princesa, 1 Piso, 3° 2, à Barcelone (Espagne). VALLOT (ÉMILE), ingénieur civil, avenue d'Antin, 61, à Paris. VALLOT (JosEPi), avenue d'Antin, 61, à Paris. VAN TIEGHEM (Pr.) membre de l'Institut, professeur-administrateur au Muséuni, rue Vauquelin, 22, à Paris. VENDRELY, pharmacien, à Champagney (Haute-Saône). VENDRYÉS (ALBERT), rue de Vaugirard, 90, à Paris. Membre honoraire. VIALA (PIERRE), professeur à l'Institut agronomique, rue Gay-Lussac, 5, à Paris. VIALLANES (ALFRED), professeur à l'École de médecine, rue Saint-Bernard, 1, à Dijon. VIAUD-GRAND-MARAIS (AMBROISE), professeur à l’École de médecine, place Saint-Pierre, 4, à Nantes. VIDAL (GABRIEL), inspecteur adjoint des Foréts, à Carcassonne. VIDAL (GUSTAVE), ancien inspecteur des Contributions directes, rue Ségu- rane, 2, à Nice. VIDAL (Louis), préparateur de botanique à la Faculté des sciences, à Gre- noble. VILMORIN (Henry LÉVÈQUE ne), rue de Bellechasse, 17, à Paris. MEMBRE PERPÉTUEL. VILMORIN (Mavrice L. DE), quai d'Orsay, 13, à Paris. VILMORIN (PritiPPE-LÉVÉQUE DE), rue de Bellechasse, 17, à Paris. VINCENT (ÉMILE), ancien pharmacien, rue Montmoreau, 68, à Angoulême. VIOLLEAU (abbé), professeur au petit séminaire, à Montmorillon (Vienne). VUILLEMIN (PAUL), docteur en médecine, professeur de botanique à la Fa- culté de médecine, rue d’Amance, 16, à Malzéville, près Nancy. WEBER (Mme A.), née Van Bosse, Sarphaticade, 18, à Amsterdam. WELTER (HUBERT), libraire, rue Bonaparte, 59, à Paris. "a - LISTE DES MEMBRES. 19 WILCZEK (EnNEsT), professeur à l'Université, à Lausanne (Suisse). WOLF (FERDINAND Orro), professeur, à Sion (Valais, Suisse). ZEILLER (RENÉ), ingénieur en chef des Mines, rue du Vieux-Colombier, 8, à Paris. MM. les Membres de la Société sont priés, dans leur intérét, d'informer sans retard le Secrétariat de leurs changements d'adresse. Les numéros qui viendraient à s'égarer par suite de quelque omission de ce genre ne pourraient étre remplacés. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ RANGÉS PAR PAYS ET EN FRANCE PAR DÉPARTEMENTS. Ain. Boissieu (de). Aisne. Degagny. Allier. Doumet-Adanson. Lassimonne. Olivier (Ernest). Alpes-Maritimes. Bonafons. Constant. Guilloteaux-Bouron. Orzeszko. Sauvaigo. Vidal (Gustave). Ardennes. Cadix. Gérard (Claude). Ariege. Mailho (abbé). Aube. Gontier. Aude. Gautier (Gaston). Martin (J. de). Martin (L. de). Petit (Abel). Respaud Vidal (Gabriel). Aveyron. Coste (abhé). Bouches-du-Rhône. Dussaud. Gerber. Hannezo. Heckel. Legré. Pauchon. Calvados. Lignier. Charente. Guillon. Noblet (abbé). Ravaz. Vincent. Charente-Inférieure. Coupeau. Jousset. Cher. Des Méloizes. Duvergier de Hauranne. Kersers (de). Le Grand. Pascaud. Corrèze. Gonod d’Artemare. Côte-d'Or. Arbaumont (d"). Bazot. Emery. Genty. Viallanes. Côtes-du-Nord. Avice. Doubs. Magnin. Quélet. Thouvenin. Drôme. Chatenier. Eure. Estève (comte). Izambert. Eure-et-Loir. Cosnier. Gard. Lombard-Dumas (A.). Martin (B.). Sevnes (de). T'eissonnière. Garonne (Haute-). Clos. Comère. Crévélier. Debeaux. Lamic. Leclerc du Sablon. Marçais (abbé). Marty. Mouret. Prunet. Gers. Duffort. Gironde. Beille. Devaux. Dupuy (abbé). Guillaud. Mège (abbé). Motelay (Léonce). Motelay (Paul). Neyraut. Rodier. Hérault. Alias. Barrandon. Bazille. Blanc (L.). Boyer. Castelnau. Coste (Alfred). Courchet. Daveau. Decrock. Durand (Eug.). Firmin. Flahault. Galavielle. Gaucher. Gay (F.). Gérard. Granel. Jadin. Joffé (Me). Mandon. Planchon (Louis). Rey-Pailhade (de). Sahut (P.). Sauvan. Tempié. Tisseyre. Ille-et-Vilaine. Lesage. Paris (général). Indre. Royet. Indre-et-Loire. Barnsby. Nanteuil (de). Tourlet. Isère. Duhamel. Lachmann. Pellat. Vidal (Louis). Loir-et-Cher. Legué. Pe tereau. Séjourné (abbé). Loire. Grand'Eury. Hervier (abbé). Loire-Inférieure. Gadeceau. Ménier. Viaud-Grand- Marais. Loiret. Coincy (de). Du Colombier. Jullien-Crosnier. Lot. Bach (abbé). Lot-et-Garonne. Amblard. uffour. Garroute (abbé). Louit. Maine-et-Loire. Allard. Bossebœuf (abbé). ouvet. ezanneau. Hy (abbé). LISTE DES MEMBRES. Marne (Haute-). Géneau de Lamarlière. Meurthe-et- Moselle. Brunotte. Bucquoy. Fliche. Gallé. Godfrin. Harmand (abbé). Henry. Jolyet. Lemaire. Lemoine. Le Monnier. Monal. Vuillemin. Meuse. Bullemont (de). Nièvre. Alverny (d’). Gagnepain. Nord. Boulay (abbé). Guermonprez. Maugin. Oise. Caron (Henri). Malo. Orne. Husnot. Lecœur. Ménager. Piquot. Pas-de-Culais. Kerhervé (de). Puy-de-Dôme. Arbost. Audigier. Billiet. Héribaud (Frère). Montel. Pyrénées (Basses-). Doassans. Pyrenees (Hautes-). Miégeville (abbé). Pyrénées-Orientales. Castanier. Pons (Simon). Rhône. Borel. Boullu (abbé). Gandoger. Gérard (R.). Morin (abbé). Saint-Lager. Sargnon. Sauvageau. Saóne (Haute-). Vendrely. Saône-et-Loire. Gillot. Lacroix. Ozanon. Sarthe. Chevallier (abbé L.). Léveillé. Réchin (abbé). Savoie. Chabert. Hollande. Savoie (Haute-). Chevalier (abbé E.). Gave (R. P.). Guinier. Payot. Seine (1). Bescherelle. Bois. Brossard d'Alban. Dismier. Grés. Guimond. Hue (abbé). Lefebvre. Marchand. Monod. Parisot. Pierre. Ramond. Rolland. Rouy. Seine-et-Marne. Dumée. Duval. Feuilleaubois. Guédon. Seine-et-Oise. Beleze (M!!*). (1) Les membres résidant à Paris ne sont pas mentionnés sur cette liste. 2 22 Boudier. Legrelle. Lurzet. Michel. Roze. Seine-Inférieure. Kerville (de). Niel. Thériot. Somme. Bertrand. Caron (Edouard). Copineau. Gonse. Tarn. Sudre. Far. Charras. Vendee. Douteau. Vienne. Dangeard. Giraudias. Poirault. Violleau (abbé). Vienne (Haute-). Le Gendre. Vosges. Mer. d Algérie. Battandier. Debray. Hérail. Marès. Pomel. Trabut. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Guadeloupe. Duss (R. P.). Allemagne. Asher. Behrend. Bolle. Cohn. Drude. Lindau. Barbiche (abbé). Belgique. Baguet. Bris Crépin. Gravis. Martens. Danemark. Lange. Espagne. Rodriguez. Tremols. Howse. Maw. Townsend. Italie. Almansi. Borzi. Briosi. Caruel. Giordano. Jatta. Kuntze. Mori. Saccardo. Pays-Bas. Rauwenhoff. Alsace-Lorraine. Grande-Bretagne. Suringar. Weber (M^). Portugal. Henriques. Oliveira David (d"). Russie. Jaczewski (de). Suisse. Andrea. Barbey. Burnat. Candolle (C. de). Chodat. Dupuis. Fischer. Leutwein. Micheli. Romieux. Wilczek. Wolf. Turquie. Aznavour. Égypte. Deflers. Indes anglaises. Prain. États-Unis d'Amérique. Farlow. Holm. Mac Millan. Trelease. États de l'Amérique du Sud. Arechavaleta. Huber. Pépin. Posada-Arango. Siège de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. en —P LISTE DES MEMBRES DÉCÉDÉS EN 1896. 93 Membres décédés en 1896. ALANORE. ARNAUD. BARLA. BRIARD. Brocnon. FAURE. Tuoczer (Mr). Rayé en vertu de l’article 73 du Règlement, pour défaut de payement de cotisations arriérées. LANDES, ancien directeur du Jardin botanique à la Martinique. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. PRÉSIDENCE DE M. CORNU. M. Cornu, en prenant place au fauteuil, adresse ses plus vifs remerciements à la Société pour l'honneur qu'elle lui a fait en l'appelant à diriger ses travaux. Il compte sur le bien- veillant concours de tous ses collégues pour lui faciliter l'ac- complissement de la tâche qu'ils ont bien voulu lui confier. M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 18 décembre dernier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce deux nouvelles présentations. Il informe ensuite l'assemblée que le Conseil, aprés examen des avis recus des départements relativement aux projets de session extraordinaire pour 1897, a décidé que la résolution suivante serait soumise à la Société : La Société se réunira cette année le 1° août, en session extraordinaire, à Barcelonnette (Basses-Alpes). Cette proposition, à la suite des renseignements donnés à bosse! SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. 25 ce sujet par le Secrétaire général, est mise aux voix et adoptée. Sur l'invitation de M. le Président, le Secrétaire général fait le Rapport suivant : | Le botaniste James Lloyd, décédé à Nantes le 10 mai 1896, a légué à la ville d'Angers sa fortune et ses collections scientifiques en stipulant que le Maire de cette ville, sur la présentation de trois candidats proposés par la Société botanique de France, nommerait un conservateur chargé de l'entre- tien de l'herbier et de la bibliothèque et qui recevrait un traitement d'au moins 3000 francs. « Je désire, dit le testateur, que ce poste soit confié, en dehors de toute considération de grades universitaires, à un botaniste humble, ami de la nature, voué au progrés de la science que j'ai aimée et cultivée... » M. le Maire d'Angers, par lettre adressée à notre Président, en date du 27 décembre dernier, et à laquelle était jointe une copie du testament de J. Lloyd, a demandé qu'on lui envoyàt la liste des trois candidats parmi lesquels il était tenu de choisir le conservateur à nommer. Le Conseil a examiné avec le plus grand soin toutes les circonstances de cette affaire. Il est d'avis que la Société accepte le mandat qu'on la sollicite de remplir et qu'une large publicité soit d'abord assurée à la nouvelle de l'emploi créé par le testament du botaniste nantais, afin de la faire connaitre autant que possible, en temps utile, de tous ceux qu'elle pourrait intéresser. Dans ce but, une circulaire sera envoyée à tous nos confréres et communi- quée, pour en obtenir l'insertion, à un certain nombre de Journaux et de Revues spéciales. Les candidats devront adresser leur déclaration par écrit, avant le 15 mars prochain, à M. le Président. A l'expiration de ce délai, la tâche du classement des candidatures sera confiée à une Commission, et la liste arrêtée par le Conseil sera soumise en dernier ressort aux suffrages de la Société. Après quelques détails ajoutés par M. le Président, les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et approuvées Par un vote unanime. M. Lutz fait à la Société la communication suivante : 26 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. SUR LA PRÉSENCE ET LA LOCALISATION, DANS LES GRAINES D'UN CERTAIN NOMBRE DE POMACÉES, DES PRINCIPES FOURNISSANT L'ACIDE CYANHY- DRIQUE; par M. L. LUTZ. On sait qu'un certain nombre de plantes appartenant à la fa- mille des Amygdalées renferment dans leurs organes deux prin- cipes qui, en réagissant l'un sur l'autre en présence de l'eau, engendrent l'acide cyanhydrique. Ces deux principes sont : l'un un ferment, l'émulsine, l'autre un glucoside, l'amygdaline. Ce dernier corps est susceptible de se combiner à lui-méme, l'une des molécules jouant le róle d'acide, l'autre celui de base, pour donner par leur union un nouveau composé, un amygdalate d'amygdaline ou laurocérasine, qui se rencontre dans le Laurier- Cerise et se comporte, vis-à-vis de l'émulsine, de la méme facon que l'amygdaline. Ces deux corps existent, dans les plantes qui les renferment, dans des cellules différentes. Vient-on, par dilacération des tissus, à mettre en présence l'émulsine, l'amygdaline et de l'eau, le fer- ment réagit sur le glucoside et le dédouble en glucose, acide cyanhydrique et essence d'amandes améres, suivant la réaction : CHAZO" 4-210 = 2C*H'*0*-L CAzH + C'H*O. La propriété de renfermer les principes générateurs de l'acide cyanhydrique n'est pas uniquement limitée aux Amygdalées; nombre de plantes appartenant à des familles différentes les ren- ferment également. Kobert (1) en donne une énumération trés compléte. Il dit entre autres : « Chez les Amygdalées et les Pomacées se rencontrent » l'amygdaline ou des substances semblables à l'amygdaline, en » partie dans les graines, en partie dans les feuilles et en partie » dans l'écorce. Il est universellement connu que les graines de » Pommes (Pirus Malus), de Cerises (Prunus Cerasus), d'Abri- » cols (Prunus Armeniaca), d'Amandes améres (Amygdalus com- » munis var. amara), de Péches (Prunus Persica), etc., ont une (1) Lehrbuch der Intoxicationen, p. 510 ct suiv. LUTZ. — ACIDE CYANHYDRIQUE DANS LES GRAINES DES POMACÉES. 27 » saveur amère et, par contusion, tendent à donner de l'acide » cyanhydrique ». La présence des principes générateurs de l'acide cyanhydrique était done ainsi signalée dans les graines de Pommier, mais d'une facon plutót incidente, de telle sorte que la question méritait d'étre reprise et surtout étendue à toute la famille des Pomacées. Celte famille étant extrémement voisine des Amygdalées, il était en effet permis de supposer que, puisque certaines Amygdalées et une Pomacée contenaient dans leurs graines l'émulsine et l'amyg- daline, d'autres Pomacées pourraient participer à cette propriété. Voici l'exposé des recherches que j'ai entreprises pour l'étude de ce sujet : Méthodes suivies pour rechercher la présence des principes générateurs de l'acide cyanhydrique. — Pour m'assurer de la présence des principes générateurs de l'acide cyanhydrique dans les graines des diverses Pomacées, j'ai opéré en suivant les pro- cédés classiques : 1° On prend une certaine quantité de graines, on les pile avec Soin dans un mortier, en présence d'une petite quantité d'eau, et on examine s'il se développe une odeur d'amandes améres sensible à l'odorat. 2° La bouillie obtenue est délayée dans une plus grande quan- lité d'eau, puis introduite dans une cornue de verre et distillée avec précaution à cause dela mousse abondante qui se produit au début de l'opération. On recueille les premiéres parties du liquide passant à la distillation. Sur ce liquide on fait les réactions suivantes : a. Une partie, prélevée, est traitée par une solution d'azotate d'argent. Il se produit un précipité blanc, soluble dans l'acide azotique concentré et bouillant si la liqueur contient de l'acide cyanhydrique (1). b. Une autre portion est additionnée d'une goutte de solution de potasse caustique, puis d'une solution saturée d'acide picrique et portée à l'ébullition. La présence de l'acide cyanhydrique se (1) Cette réaction ne se produit pas avec les liqueurs ne contenant que des traces d'acide cyanhydrique. 28 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. révèle par une coloration rouge sang (Réaction de l'isopurpurate). c. Une troisième portion est additionnée de sulfhydrate d'am- moniaque jusqu'à ce que la liqueur paraisse légèrement jaune, puis d'un peu d'ammoniaque. On chauffe jusqu'à décoloration en remplaçant l'eau qui s'évapore. L'acide cyanhydrique se trans- forme ainsi en sulfocyanure d'ammonium. Il suffit alors d'aciduler par une trace d'acide chlorhydrique et d'ajouter une goutte de perchlorure de fer pour voir se développer une coloration rouge sang (Réaction du sulfocyanure). Ces deux derniéres réactions, celle de l'isopurpurate surtout, sont caractéristiques. RECHERCHE DES PRINCIPES GÉNÉRATEURS DE L'ACIDE CYANHYDRIQUE DANS LES GRAINES DES DIVERSES POMACÉES. Genre Malus. — J'ai opéré sur des graines de Malus commu- nis de diverses provenances. Ces graines, pilées avec de l'eau, développent avec intensité l'odeur d'amandes amères. Le liquide distillé donne les diverses réactions signalées plus haut. Les graines de Malus communis contiennent donc les principes producteurs de l'acide cyanhydrique. Genre Pirus. — J'ai opéré de méme sur des graines de Pirus communis de diverses provenances. Par broiement avec l'eau, il ne s'est pas dégagé d'odeur d'amandes amères, et le liquide dis- tillé n'a pas donné les réactions de l'acide cyanhydrique. Il était alors nécessaire de chercher si ce fait n'était lié qu'à l'absence d'un des deux principes producteurs. Pour cela, j'ai broyé en présence de l'eau un certain nombre de graines de Poirier avec quelques gouttes d'une solution récente d'amygdaline à 1 pour 100. Je n'ai obtenu ni l'odeur d'amandes améres, ni les réactions de l'acide cyanhydrique sur le liquide dis- tillé. Donc les graines de Poirier ne renferment pas d'émulsine. J'ai répétéla mémeopération en remplacant la solution d'amyeg- daline par une solution récente d'émulsine à 5 pour 100. Méme résultat négatif. Donc les graines de Poirier ne contiennent pas d'amygdaline. | Ainsi les principes producteurs de l'acide cyanhydrique man- quent tous deux dans les graines de Poirier. ~ LUTZ. — ACIDE CYANHYDRIQUE DANS LES GRAINES DES POMACÉES. 929 Genre Cydonia. — J'ai étudié le Cydonia vulgaris. Les graines, broyées avec de l’eau, dégagent l'odeur d'amandes amères, et le liquide distillé présente les réactions de l'acide cyanhydrique. Les graines de Cydonia vulgaris renferment donc de l'amyg- daline et de l'émulsine. Les graines d'une autre espéce, cultivée dans nos pays à titre ornemental, mais dont les fruits sont susceptibles d'arriver à ma- turité dans les environs de Paris et de recevoir alors quelques applications économiques, le Cydonia japonica, contiennent éga- lement les deux principes générateurs de l'acide cyanhydrique. Genre Crategus.— J'ai poursuivi mes recherches sur les deux espèces : C. oxyacantha et C. Azarolus. Les graines de ces deux plantes, broyées avec de l'eau, ne m'ont donné, ni l'une ni l'autre, les réactions de l'acide cyanhydrique. Méme résultat négatif si l'on broie les graines successivement en présence d'amygdaline et d'émulsine. Ces deux espèces du genre Cratæqus ne renferment donc ni l'un ni l'autre de ces composés. Genre Mespilus. — La méme absence des deux principes doit étre signalée chez le M. germanica. Genre Sorbus. — En raison de la saison un peu avancée à laquelle j'ai opéré mes recherches, je n'ai pu me procurer de fruits que de deux espèces : S. Aria et S. aucuparia. Les graines de ces deux Sorbiers, broyées avec de l'eau et dis- tillées, présentent les réactions de l'acide cyanhydrique. En résumé : chez les Pomacées il va lieu de signaler la présence de l'amvgdaline et de l'émulsine dans les graines des plantes ap- partenant aux genres Malus, Cydonia et Sorbus, et leur absence simultanée dans les graines des plantes des genres Pirus, Cra- tægus et Mespilus. QUANTITÉ D'ACIDE CYANHYDRIQUE SUSCEPTIBLE D'ÊTRE FOURNIE PAR LES GRAINES DE POMACÉES. Pour avoir une idée de la quantité d'acide cyanhydrique sus- ceptible d’être produite par contusion des graines de Pomacées 30 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. renfermant l'amygdaline et l'émulsine, je me suis adressé aux graines de Sorbus aucuparia que j'ai pu me procurer en assez grande quantité. 15 grammes de graines furent pilées soigneusement, délayées dans de l'eau distillée et soumises à la distillation dans une cornue de verre. J'ai recueilli 20 centim. cubes de liquide que j'ai dosé par la méthode de Liebig (solution titrée d'azotate d'argent don- nant en liqueur alcaline un cyanure double d'argent et d'alcali soluble, puis précipitant lorsque la moitié de l'acide cyanhydrique est entré en combinaison). Pour obtenir la précipitation de la solution d'argent, il m'a fallu employer 18 div. d'une burette contenant une solution 1/20 normale d'azotate d'argent. Comme 10 div. (1 centim. cube) correspondent à 2"",7 de CAzH; QXEIXIS ; 18 div. correspondent à 2 i 5— 4m 86. Ce qui fait pour 100 grammes de graines de Sorbus aucuparia ECC — 33v de CAzH. 15 LOCALISATION DE L'ÉMULSINE ET DE L'AMYGDALINE DANS LES GRAINES DE POMACÉES. I. — Émulsine. La localisation de l'émulsine dans les graines de Pomacées est assez délicate. Si l'on se reporte au travail magistral de M. Guignard sur la localisation de ce principe dans les amandes et le Laurier-Ce- rise (1), on voit que les réactions préconisées par l'auteur sont les suivantes : 1* Action à chaud du réactif de Millon; 2° Sulfate de cuivre et potasse (Réaction de Piotrowski); 3 Acide chlorhydrique et orcine à chaud. Ges réactions localisent trés bien l'émulsine dans le Laurier- Cerise, qui en renferme beaucoup dans un petit nombre de cel- lules; il n'en est plus de même avec les graines de Pomacées qui (1) Guignard, Sur la localisation dans les amandes et le Laurier-Cerise des principes qui fournissent l'acide cyanhydrique (Jo . et chimie, 1890). ydrique (Journal de pharmacie LUTZ. — ACIDE CYANHYDRIQUE DANS LES GRAINES DES POMACÉES. 31 en renferment relativement très peu. Les deux dernières réactions ne donnent aucun résultat précis et ne permettent pas une locali- sation certaine. Il en est de même pour la plupart des autres réactifs des protéides et des ferments : liqueur de Fehling, acide chlorhydrique concentré et chaud, acide azotique à chaud, etc. Seule, l’action du réactif de Millon permet d'obtenir des résul- lats précis, et encore faut-il avoir soin, et ceci est trés important : 1° de n'employer que le réactif dilué au 1/4 ou au 1/5 à l'aide d'eau acidulée par l'acide azotique; 2^ de porter avec la plus extréme lenteur les coupes, disposées sur une lame dans une goutte de réactif, à une température voisine de l'ébullition; on doit mettre au moins 7 à 8 minutes pour arriver à ce résultat. On voit peu à peu la coupe tout entiére prendre une coloration d'abord rose trés pále qui va s'accentuant. Quand la coloration rose est devenue bien uniforme sur toute la préparation, on laisse refroidir et on examine. Les cellules à émulsine ont leur contenu coloré en brun pâle, les autres étant faiblement colorées en rose. J'ai localisé l'émulsine dans les graines de toutes les Pomacées que l'essai préliminaire m'avait montré en contenir : Malus com- munis, Cydonia vulgaris et C. japonica, Sorbus Aria et S. aucu- paria. La localisation est la méme dans toutes les graines : a. Cotylédons. — L'émulsine se rencontre dans un grand nombre de cellules éparses dans le parenchyme des cotylédons, mais particulièrement abondantes au voisinage des faisceaux li- béro-ligneux. L'endoderme des faisceaux en contient également. L'émulsine parait manquer presque totalement dans les cellules palissadiques. b. Tigelle, gemmule, radicule. — Des coupes de ces diffé- rentes parties de la plantule, traitées par le réactif de Millon, ne montrent en aucune partie le précipité brun caractéristique de l'émulsine. Cette absence d'émulsine est bien réelle, car, si l'on détache avec précaution, au moyen d'une pince à dissection, ces diverses piéces des cotylédons et qu'on les broie avec de l'eau, on ne dé- Sage pas d'odeur d'amandes améres, non plus qu'en les broyant en présence d'une solution d'amygdaline. 32 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. II. — Amygdaline. La localisation précise des cellules à amygdaline est impossible. On ne peut pas songer à dédoubler le glucoside au moyen d'un acide dilué et à chaud, puis à chercher le glucose par la liqueur de Fehling : cette réaction comporte trop de causes d'erreur. La seule réaction susceptible d’être employée est la suivante, analogue à l'une de celles employées par M. Guignard pour la loca- lisation du myronate de potassium (1) : On traite les coupes par l'éther, pour enlever la matière grasse; on les laisse sécher, puis on les fait macérer à 50 degrés pendant environ une heure dans une solution récente d'émulsine; finale- ment on recherche, au moyen de l'orcanette acétique, l'essence d'amandes améres qui a pris naissance pendant la réaction. Malheureusement cette essence est en quantité trop faible pour que la réaction possède une netteté suffisante. Cependant, si l'on s'en tient aux réactions grossiéres, on peut constater : 1° Que l'amygdaline se trouve dans les cotylédons, puisque ceux-ci renferment de l'émulsine et que par contusion ils donnent l'odeur d'amandes amères; 2^ Qu'elle se trouve également dans la tigelle, la gemmule et la radieule, ear, détachées soigneusement des cotylédons et broyées avec une solution récente d'émulsine, ces parties de la plantule dégagent avec intensité l'odeur d'amandes améres. LA GERMINATION EST-ELLE UNE CAUSE DE MIGRATION DE L'AMYGDALINE ET DE L'ÉMULSINE? J'ai étudié cette question sur des germinations de Malus com- munis. — Sur une graine dont la germination est avancée à tel point que la jeune plante montre déjà quatre feuilles post-cotylé- donaires, on peut constater avec facilité que la localisation des principes est restée ce qu'elle était dans la graine non germée : le ferment reste dans les cotylédons et est destiné à disparaitre avec eux ou à ne passer dans la plante qu'aprés avoir subi des modifi- cations lui enlevant sa nature et ses propriétés, (1) Guignard, Recherches sur la localisation des princi ifs "u- cifères (Journal de Botan. de Morot, 1890). P ‘pes actifs des Gru L. BLANC. — PROCÉDÉS GRAPHIQUES EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 33 M. Malinvaud analyse et lit en partie les communications suivantes : LES PROCÉDÉS GRAPHIQUES APPLIQUÉS A LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE; par M. L. BLANC. Les sciences biologiques se préoccupent de plus en plus d'étu- dier la répartition des êtres vivants à la surface du globe; elles ont reconnu l'impossibilité de tracer l'histoire de la vie aux périodes antérieures à la nôtre, avant de connaitre les conditions de la vie actuelle; M. de Lapparent l'a dit : « La géographie est l'étude du passé à la lumiére du présent. » Nous ne voulons parler que de la distribution géographique des végétaux; c'est une question qui a été l'objet depuis quelques années de travaux importants. On ne parait pas pourtant avoir songé à tirer des procédés gra- phiques le parti qu'on en peut espérer pour donner toute leur valeur aux faits acquis, pour révéler aussi les faits ou les points de vue nouveaux noyés jusqu'ici dans la masse des détails où ils se perdent. Il importe que les biologistes disposent de tous les moyens pour atteindre leur but; les travaux de synthése aujourd'hui né- cessaires se réaliseront, grâce à des méthodes rigoureuses qu'il convient de fixer et de préciser. Il nous parait possible d'appliquer les procédés graphiques sous une forme simple, de maniére à faciliter les recherches, à résumer les connaissances acquises, à signaler les lacunes. Nous nous contenterons de discuter ici cette question de méthode. Depuis longtemps les botanistes en ont reconnu l'importance; Dumont d'Urville, Grisebach, A. de Candolle ont proposé des solu- tions diverses; la nécessité de synthétiser les faits acquis devient plus impérieuse, à mesure que les observations de détail saccu- mulent. Le Congrès de Botanique réuni à Paris en 1889 avait inscrit à son programme « l'utilité d'une entente pour arriver à dresser des cartes de répartition des espèces et des genres de végélaux ». MM. Drude, Hy, Briquet, Flahault ont, depuis, formulé leur opi- nion sur les procédés proposés, ou sur la possibilité de les appli- T. XLIV. (SÉANCES) 3 34 > SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. quer. Résumons les efforts tentés depuis peu d’années dans ce sens. MÉTHODES APPLIQUÉES. On peut classer ces méthodes en deux groupes. Les unes şap- pliquent à chaque espèce prise individuellement; elles sont analytiques. Les autres s'appliquent à des groupes d'espéces, et introduisent par le fait méme une idée de synthése dans les don- nées du probléme. Parmi les premiéres nous citerons les méthodes résumées par M. Briquet (1) et celle à laquelle le Congrés de 1889 a donné la préférence. M. O. Drude et M. Ch. Flahault (2) nous fournissent des exemples de méthodes synthétiques. 1* Méthodes analytiques. — L'exposé récent qu'en a fait M. Bri- quet nous dispense d'insister sur les méthodes analytiques. Rap- pelons seulement celle de Watson que M. O. Drude a proposé d'appliquer à des recherches de détail, et celle de Hoffmann à cause de son ingéniosité. On peut faire à toutes deux une critique générale; elles représentent par des nombres, ou des séries de nombres, des ehoses qui gagneraient à étre représentées par des couleurs. L'emploi des nombres convient plutôt quand il s'agit d'ajouter des détails, de préciser certains points sur un diagramme ou sur une carte. La méthode d'Hoffmann échappe en partie à cette eritique ; c'est pour cela que nous la préférons. En deux mots, la méthode de Watson consiste à diviser un espace déterminé en régions naturelles, fatalement inégales, et à les numéroter ; la formule représentative d'une espèce, peu encom- brante il est vrai, est donnée par la juxtaposition des numéros des régions où l'espèce se trouve. La méthode d'Hoffmann est plus parlante, si l'on peut dire; le pays exploré est divisé en carrés égaux suffisamment petits pour que les variations, méme légéres, dans la répartition de l'espéce considérée soient. représentées. Les numéros des carrés reportés sur un quadrillage semblable à celui de la carte donne tout de (1) J. Briquet, Les méthodes statistiques: applic )J plicables au floristique (Bulletin de l'herbier Boissier, 1, 4893, PP. 133-436). es ud (2) Ch. Flahault, Projet de carte botanique forestièr . France (Bull. de la Soc. bot. de Fr., t. XLI, 4800 ire et agricole de la n L. BLANC. — PROCÉDÉS GRAPHIQUES EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 35 suite, par comparaison avec les carrés non numérotés où l'espèce ne se trouve pas, la forme de l'aire cherchée. Une formule ana- logue à celle de Watson donne la représentation écrite du gra- phique, mais elle est subordonnée. Au Congrès de Botanique de 1889, on a posé en principe qu'il faut déterminer la distribution géographique des espéces prises individuellement. On s'est donc proposé de suivre une méthode analytique, et c'est pourquoi nous en parlons ici. On a reconnu que les teintes ont sur les pointages, méme colorés, de grands avantages. Des moyens ont été proposés et adoptés pour mener à bonne fin le travail énorme du pointage, mais le tracé des cartes définitives ne parait pas avoir été bien précisé. Il ne semble pas, d'ailleurs, que les projets discutés aient été réalisés jusqu'à pré- sent. Degré de fréquence. — Tous les botanistes ont été frappés du défaut de clarté de ces locutions vagues, si souvent reproduites dans les flores : espéce abondante, assez répandue, ou trés rare; on a vite reconnu la nécessité de leur substituer des notions plus précises, indépendantes de l'appréciation personnelle. On n'a pas agité cette question au Congrès de Paris. L'article 11 du projet des conclusions adoptées parle bien du degré de fréquence ou de rareté, mais il est assez vague pour laisser le champ libre aux interprétations et aux moyens d'exécution. Les méthodes de Watson et d'Hoffmann permettent de calculer ce degré de fréquence. M. Briquet rappelle que Dumont d'Urville l'avait tenté, que Watson donne du probléme une solution peu applicable à cause de l'inégale étendue de ses régions naturelles, que M. Du Colombier l'a traité à un point de vue purement théo- rique, et il conclut que M. Hoffmann seul a résolu la question d'une maniére approximative. Nous pensons avec lui que l'approxi- mation est iei une nécessité. Dans l'appréciation du degré de fré- quence, il entre des variables, telles que le nombre des individus d'une espèce, impossible du reste à évaluer, et de nombreuses conditions de milieu, climat local, exposition, etc.; il sera donc bien difficile de tenir compte de tout, de là une valeur approchée du degré de fréquence. M. Hoffmann le représente par le rapport entre le nombre s des carrés du graphique où l'espéce est signalée, et le nombre total S 36 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. des carrés de la région considérée +. Il ne reste plus qu'à donner aux carrés des dimensions assez faibles, à prendre pour ainsi dire un crible assez fin, pour retenir les observations méme les plus petites. M. Hoffmann aurait donc trouvé une méthode simple, assez précise et perfectible; mais lecalcul a encore une place trop grande, et nous pensons qu'on pourrait réunir tous ces avantages sur une carte, rendre ainsi plus frappantes les inégalités dans la distribu- tion géographique des espéces, en d'autres termes exprimer gra- phiquement la densité de la population végétale. Æ Méthodes synthétiques. — Avant de dire par quels procédés, occupons-nous des méthodes synthétiques. M. O. Drude faisait re- marquer avec raison, au Congrés de 1889, que toutes les espéces n'offrent pas le méme intérét, et qu'il y avait lieu de faire un choix pour dégager le but à atteindre. La notion d'espéces principales el des associations végétales a déjà permis à M. Drude de con- denser les connaissances acquises laborieusement par ses devan- ciers, et de nous donner l'ensemble de cartes formant la partie botanique de l'Atlas de géographie physique d'H. Berghaus. C'est un exposé graphique synthétique des relations qui existent entre la végétation et l'ensemble des conditions physiques. M. Flahault aborde la question par un autre cóté. Dominé par le sentiment de la nécessité de donner aux observations une ri- gueur aussi grande que possible, il ne pense pas qu'on puisse faire dés maintenant une synthèse générale, qu'on puisse même étudier dans son ensemble un pays dont la végétation est bien connue comme l’Europe. Il propose une synthèse au premier degré, la condensation des données fournies par des pays d'étendue res- treinte, dont la statistique botaniqueest aussi compléte qu'on peut le souhaiter. Il y a des espéces, le Chéne-vert, le Chéne Rouvre, le Hétre, qui suffisent à caractériser certaines zones de végétation, qui en sont comme les réactifs; toute une série d'espéces les accompagne. Il parait donc logique de déterminer les zones de végétation d'un pays relativement peu étendu comme la France; quant aux espéces subordonnées à divers degrés, elles intervien- dront pour établir des différences dans l'intérieur de la même zone. Par des voies différentes, les méthodes synthétiques tendent au -A L. BLANC. -— PROCÉDÉS GRAPHIQUES EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 37 même but; elles prétendent établir des données précises comme base des problèmes à résoudre. En résumé, les méthodes analytiques, spécialement favorables à des recherches de détail, utiliseraient avec fruit les procédés graphiques. Les méthodes synthétiques cherchant à généraliser des milliers de faits sont nécessairement approximatives, mais on en est prévenu et les résultats présentés sous forme graphique seraient frappants, ils seraient ainsi plus aptes que de simples descriptions à découvrir des horizons nouveaux, à ouvrir des voies nouvelles aux chercheurs. LES ZONES DE VÉGÉTATION ET L’AIRE DES GROUPES SYSTÉMATIQUES. Le problème de l’origine géographique des végétaux et de leur dispersion dans l’espace mérite qu’on essaye de le résoudre de diverses manières; on y verra le moyen de contrôler les déductions tirées des méthodes dont nous avons parlé. Dans la méthode que M. Flahault propose d'appliquer à la France, une espéce est prise comme caractéristique; d'autres es- péces appartenant à des familles trés diverses l'accompagnent toujours; de notre cóté nous avons pris pour base les groupes systématiques. En d'autres termes, M. Flahault étudie des associa- tions végétales dont les membres sont actuellement inséparables, quelle que soit leur origine; nous étudions un groupe naturel ho- mogéne, dont tous les membres semblent avoir la méme origine, mais dont il est important de connaitre la dispersion. Ces deux points de vue nous paraissent devoir se compléter. Le premier permet d'établir des zones de végétation d'aprés une méthode ri- goureuse, le second tend surtout à faire la lumiére sur les migra- tions et peut-être sur l'origine des groupes naturels. Nous avons jusqu'à présent employé indifféremment les mots groupe et famille; c'est que le travail de synthése comporte plu- sieurs degrés, Cependant il convient d'éviter les extrémes. Si le groupe étudié est trop restreint, on n'en pourra déduire que des particularités; s'il est trop étendu, si l'on distribue géographique- ment toutes les espéces d'une famille nombreuse, on aura super- posé les expressions matérielles de plusieurs lois, et il sera fort difficile d'en dégager des notions précises. Prenons pour exemple l'ordre des Saxifraginées qui comprend, 38 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. d'après Engler (1), les Crassulacées, les Céphalotacées, les Saxi- fragacées, les Cunoniacées, les Myrothamnacées, les Pittospora- cées, les Hamamélidacées, les Bruniacées et méme les Platanacées. On peut faire trois groupes de ces diverses familles : 4° les Cras- sulacées; 2 les Saxifraginées herbacées; 3° les Saxifraginées ligneuses. La distribution de chacun de ces groupes n'a pas suivi les mêmes lois; il est donc indispensable de les étudier à part. De Candolle a fait remarquer, en effet (2), que les espéces ligneuses ont une aire moins grande que les espéces herbacées, que les arbres surtout ont une aire limitée. Il est bon de les séparer des autres espèces, si l'on veut obtenir un résultat clair et précis. La division pourra méme étre poussée plus loin. Il ne serait pas inutile, dans certains cas, de séparer les espéces annuelles des es- péces vivaces de la méme famille « sous le rapport de la persis- tance et de l'adaptation des organes nutritifs assimilateurs à la période végétative et aux divers degrés d'humidité de l'atmo- sphére..., il y a une différence au double point de vue géogra- phique et biologique entre les herbes vivaces et les herbes an- » nuelles (3) ». Aprés avoir établi sur des recherches précises l'aire de chacun des groupes de Saxifraginées, on pourrait aborder plus utilement la synthése de l'ordre tout entier, sans perdre de vue la part prise par chaque groupe dans le résultat. Le rayon de ces recherches pourrait toujours étre étendu; on marcherait len- tement, mais sürement vers le but. o y y Y Yy EXPOSÉ D'UNE NOUVELLE MÉTHODE GRAPHIQUE. Une carte donnant la distribution géographique d’un groupe de végétaux ne satisfait. pas toutes les exigences; ce qu’il importe le plus de connaitre, ce sont les relations existant entre les diverses contrées. Il serait possible par elles d'interpréter les solutions de continuité desaires, l'accumulation des espéces en un point, toutes les données enfin d’où l'on pourrait déduire le rapport de l'état actuel à l'état antérieur de la végétation, et les vicissitudes qu'elle a traversées. Un diagramme que nous joindrions à la carte permettrait de (1) Engler, Die natürlichen Pflanzenfamilien, MI, 2, 1894, pp. 41-94. (2) De Candolle, Géographie botanique raisonnée, t. 1, p. 529, 1855. (3) O. Drude, Manuel de géographie botanique (trad. francaise, 1895, p. 51). L. BLANC. — PROCÉDÉS GRAPHIQUES EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 39 condenser les résultats acquis. Mais, dans cette carte et dans ce diagramme, les genres se trouvent confondus; or la distribution des genres peut présenter des particularités à signaler ; un tableau diagramme spécial sera donc nécessaire pour la distribution géo- graphique des genres. L'étude des espèces fossiles appartenant au groupe considéré présenterait beaucoup d'intérêt; mais nos con- naissances sont trop fragmentaires, pour qu'il soit possible de les utiliser encore. Pour montrer les résultats qu'on peut espérer decette méthode graphique, nous avons dressé les cartes et diagrammes de la fa- mille des Campanulacées d'aprés la monographie d'A. de Can- dolle (1). Examinons donc les trois éléments de notre méthode. 1° CARTE DONNANT LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET LA DENSITÉ DE LA POPULATION VÉGÉTALE. La première préoccupation d’un cartographe, c'est d'adopter une échelle et un systéme de projection. Il nous a paru nécessaire de représenter le monde entier et, par suite, de prendre une échelle petite, sauf à donner à part, à une échelle plus grande, telle ou telle région intéressante. Nous y voyons l'avantage de rapporter tous les travaux de ce genre à une méme mesure, de les rendre comparables; or la possibilité de comparer est d'une importance extréme pour le but à atteindre. Nous avons choisi le systéme de projection zénithale comme répondant le mieux à nos besoins, par la raison que les surfaces y conservent leur importance relative, contrairement au Planisphére de Mercator, employé quelquefois pour des recherches de géographie botanique. Prenant pour base les deux hémisphères, nous étions tenu d'adopter une échelle petite. Nos cartes sont àl'échelle de EEEDEETD Nous en donnons une partie à une échelle plus grande dans le pré- sent Mémoire (voyez la planche). On peut appliquer la méthode graphique dont nous parlons à un nombre quelconque d'espèces, ou méme à une seule. Dans ce dernier cas, l'aire de l'espèce pourra n'être pas très grande, et suivant qu'elle présentera plus ou moins d'intérét, suivant qu'on voudra l'étudier d'une facon générale ou (1) A. de Candolle, Monographie des Campanulacées, 1830. 40 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. dans ses moindres détails, on sera obligé, pour rendre la carte maniable, soit de garder une échelle faible, soit de pousser jus- qu'au 500 000* ou au 200 000°. L'étendue des recherches fixera donc la grandeur de l'échelle. Nous ne pensons pas qu'on puisse aller plus loin que le 200 000". En effet, les inégalités dans la répartition d'une ou de plusieurs espéces ne se produisent pas à intervalles aussi rapprochés qu'en géologie le passage d'un terrain à un autre. Des terrains d'âge trés différent viennent affleurer souvent à quelques métres de dis- tance; au contraire, pour emprunter un exemple à notre région, on peut parcourir des kilométres au milieu du Chéne Kermés. Ensuite, malgré l'exactitude que comportent les procédés gra- phiques, nous avons vu qu'une approximation relative était né- cessaire. Donc les échelles comprises entre le 35 000 000* et le 200 000* peuvent être employées; toutefois, méme quand l'échelle est grande, une carte réduite est indispensable, pour rapporter l'ensemble à la surface totale du globe. La densité de la population. — Nous avons montré que des essais ont été tentés dans le but d'exprimer le degré de fréquence ou de rareté des espèces; c’est une notion intéressante que nous essayons à notre tour d'exprimer sur une carte au moyen d’une échelle de teintes convenablement graduée. Le degré de fréquence ou, si l’on veut, la densité de la popula- tion végétale ne peut pas être évaluée en individus, ce serait impos- sible et inutile. M. Hoffmann a donné un moyen très simple pour l'exprimer; mais sa méthode est surtout applicable à l'étude défi- nitive d'une famille ou d'une espéce dont l'aire est parfaitement explorée. Nos connaissances en géographie botanique n'étant pas encore parvenues à ce degré de précision, le plus simple pour nous a été de relever dans les Flores les éléments de notre travail, en prenant pour base une monographie récente. Remarquons en passant que les recherches opérées dans les Flores manquent trés souvent. de précision au point de vue géographique, lorsqu'on n'étudie qu'une seule espèce; si, au contraire, on en a groupé un certain nombre, le travail de répartition est établi sur une base plus large, et le besoin d'exactitude diminue d'autant. Aprés avoir réuni en un Catalogue les éléments de la réparti- L. BLANC. — PROCÉDÉS GRAPHIQUES EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 41 tion, on a obtenu une sorte de monographie purement géogra- phique. Si maintenant nous considérons, non pas des régions botaniques, puisqu'elles sont encore discutées, mais les traits caractéristiques du relief du globe, une chaine de montagne, un plateau, une plaine, les Pyrénées, le massif central, le Caucase, les plaines du nord de l'Europe, le Cap, etc.; les espèces seront ré- parties dans ces régions orographiques, et nous aurons un premier classement. Puis, prenant à part chacune de ces régions, il sera facile de voir que les espèces n'y sont pas également distribuées. Par exemple, le versant méridional des Alpes italiennes posséde 40 espéces de Campanulacées, le versant Nord n'en a que 90 ou 25; dans l'Indoustan, on compte 11 Anonacées sur la cóte orien- tale et 3 seulement sur la cóte occidentale. La méthode d’Hoffmann fournit le moyen d'exprimer ces diffé- rences; nous la modifierons, voici comment. M. Hoffmann évalue le degré de fréquence en le rapportant à l'étendue; cette maniére d'opérer est rationnelle quand on étudie une seule espéce. S'il y en a plusieurs, il est préférable d'exprimer ce degré de fréquence par rapport au nombre total des espéces du groupe considéré. Enfin nous exprimerons par des couleurs le rapport + de la mé- thode d'Hoffmann. Application de la méthode d'Hoffmann au cas de plusieurs espéces. Voici par exemple le massif central sur lequel nous avons tracé la répartition géographique des Saxifragacées, en appliquant la méthode d'Hoffmann au cas de plusieurs espéces. Les carrés de quadrillage adopté ont 15 kilomètres de côté; c'est trop pour une étude détaillée, mais c'est suffisant pour l'exposé d'une méthode. La valeur du rapport 2 exprimée en millièmes est inscrite dans chacun des carrés, le numérateur s est le nombre d'espéces signa- lées, le dénominateur S est le nombre total des Saxifragacées her- bacées, soit 320 environ. Il n'est pas besoin d'insister pour montrer que l'emploi des couleurs mettrait bien mieux en évi- dence que des chiffres l'abondance relative des Saxifragacées au Plomb du Cantal ou au Mont-Dore et les particularités de leur distribution sur le massif central. Après avoir quadrillé les régions orographiques dont nous avons parlé tout à l'heure, toutes à la méme échelle, on noterait 42 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. le nombre d’espèces qui s'y trouvent, on le rapporterait au nombre des espèces étudiées, et on recouvrirait de la même couleur les carrés portant la même valeur de ce rapport. On aurait ainsi une Répartition géographique des Saxifragacées dans le massif central. 5 1 tien x e *K( b 1 , ` ! aurillec. t D 1 . à E ' 1 ` , ' ' LI ' ' , , LI n METOE P H : Mee 4 Lacaune : : ' ; : ; ; - t 4 . i 1 : . ; - - - E EL Zaire . ; ; ; ' : N " * , H : All elm dee ls. : : : ; g ' : ; : : : ' pied K . ' [ 1 : t ' ' : MEE MEE e - - t -.n -`~ e... ! ct... H sorte de plan coté ou de carte hypsométrique sur laquelle linten- sité de la teinte croitrait avec la densité de la population; sonexac- titude dépendrait uniquement de la valeur des documents et de la 7 — L. BLANC. — PROCÉDÉS GRAPHIQUES EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 43 petitesse du quadrillage; enfin les influences de l'exposition, de la longitude, de la latitude et de l'altitude sur l'accumulation des espéces s'y trouveraient représentées. Cependant il ne faudrait pas, sous prétexte d'exactitude, pousser trop loin l'exiguité des carrés du graphique; en effet, le numé- rateur du rapport dont nous parlons serait souvent égal à l'unité ; les espéces ne se trouveraient pas en nombre supérieur à 1 dans un carré de 3 à 900 mètres de côté; il y a donc une limite au- dessous de laquelle la valeur du rapport n'apprendrait plus rien. De plus toutes les parties du globe ne sont pas également connues, et l'on n'aurait souvent rien à inscrire dans des carrés trop petits. Nous pourrons avoir une donnée relative aux dimensions utiles du quadrillage en examinant la carte au 200 000*, présentée par M. Ch. Flahault à la réunion des Sociétés botaniques de France et de Suisse, à Genéve, en 1895. Dans les Pyrénées, certaines stations du Chéne-vert et du Sapin, par exemple, n’ont guère que 2 ou 300 mètres de largeur en plan; en revanche, dans la plaine, le Chéne-vert et le Chêne Rouvre s'étendent sur de grandes surfaces. Les stations du Hêtre, celles surtout du Sapin et du Pin de montagne, sont souvent peu étendues puisqu'elles sont limitées aux parties élevées. Donc, en adoptant un carré de 1 ou 2 kilomètres de côté, on pourra réunir des sta- tions et des différences de niveau assez considérables pour que plusieurs espèces d'un méme groupe aient pu y trouver place. Il est certain que, dans une région accidentée, une étendue de 1 ki- lométre carré pourra comprendre bien des stations; en plaine, au contraire, elle en comprendra moins, aussi nous proposons, pour ce dernier cas, un carré de 2 kilométres de cóté. Du reste, si l'on étudie des groupes de végétaux qui habitent plus généralement, soit la montagne, comme les Saxifragacées, soit la plaine, il suffira de choisir le quadrillage le mieux approprié. On nous pardonnera d'entrer dans les détails d'une question en apparence si peu 1mpor- lante, mais il nous a semblé nécessaire de discuter avec soin le point de départ de la méthode; d'ailleurs les dimensions du qua- drillage à adopter n'ont pas été la moindre préoccupation de ceux qui en ont fait usage. Doit-on employer le nombre absolu des espèces ou le rapport de ce nombre à un autre ? — Ici se présente une autre difficulté. 44 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. Nous n'avons parlé jusqu'ici que de rapport, c'est que les nombres absolus doivent être proscrits si l'on veut que les résultats donnés séparément par plusieurs groupes de végétaux soient comparables. Mais les deux termes du rapport ne sont pas indifférents. Si l'on prend pour numérateur le nombre des espéces trouvées dans l'un des carrés du graphique, le dénominateur pourra étre le nombre total des Phanérogames ou le nombre total des espéces du groupe dans la région orographique considérée, ou le nombre des espéces connues du groupe dans le monde entier. La première hypothèse a l'inconvénient de faire intervenir un nombre considérable de familles, et les explorations de plus en plus nombreuses oblige- raient à le faire varier incessamment. A. de Candolle s'en est servi dans sa Géographie bolanique raisonnée; depuis lors les observa- tions se sont multipliées et nous devons viser à une exactitude plus grande. Dans la seconde hypothése, le dénominateur chan- gerait avec la région et les rapports ne seraient pas comparables. On voit donc la nécessité de recourir à un dénominateur commun; de cette manière (c'est le cas de la troisième hypothèse), toutes les parties de l'aire étudiée seront comparables et chacune fera valoir son importance relative. Ce rapport, évalué en centiémes ou en milliémes, sera d'autant moins variable, qu'il représente un groupe de végétaux limité. L'importance est une question de rapport. Supposons qu'on ait constaté en unlieu quelconque la présence de 30 espéces de Légu- mineuses sur les 6500 qui composent cette famille, que d'autre part on ait trouvé 30 espéces de Campanulacées sur les 335 com- prises dans la Monographie d'A. de Candolle, ou bien encore 30 Anonacées sur un nombre total de 380 environ. ll est évident que les deux derniers chiffres donneront plus d'importance aux Campanulacées dans les Pyrénées, ou aux Ano- nacées dans la Guyane qu'aux Légumineuses. On pourrait mul- tiplier les exemples; nous en avons dit assez pour montrer que le rapport pour 100 du nombre d'espèces d'une région au nombre total des espéces connues représente assez bien l'importance de la famille dans cette région, et qu'il permet de plus la comparaison de plusieurs régions entre elles. Nous y voyons un autre avantage. Ce rapport exprime la densité de la population en individus. A. de Candolle a dit en effet (4): (1) A.de Candolle, loc. cit., V, p. 470. L. BLANC. — PROCÉDÉS GRAPHIQUES EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 45 « Ordinairement les espèces trés communes appartiennent à des » familles nombreuses en espèces dans le pays qu’on examine », el ailleurs (1) : « Une famille est caractéristique de la végétation » d'un payslorsqu'elle présente plus d'espéces que dans d'autres ». Nous pouvons en conclure que, là où le nombre d'espéces est grand, le nombre des individus est également considérable. On pourrait objecter que les espèces d'une même famille ont des moyens de dispersion bien différents, que la densité en individus ne cor- respondra pas toujours à la densité en espéces, et que le mot « ordinairement », employé par A. de Candolle, inspire à lui seul des doutes. Si une famille est représentée par une seule espéce dans une région orographique un peu étendue, rarement cette espèce sera trés commune. D'autre part, supposons-en plusieurs réunies en un méme lieu, la densité en espéces aura par ce fait une valeur notable. Or ces espéces auront lutté pour conquérir la place et, dans le cas le plus défavorable, si une seule l’a emporté de beau- coup sur ses concurrentes, elle sera commune, et la population en individus sera dense. Il est facile de trouver des exemples : la fa- mille des Labiées est trés répandue dans la région méditerra- néenne ; la flore de l'Hérault (2) en contient 83 espèces; or, parmi les plantes les plus répandues de la zone du Chéne-vert, nous voyons (3) : Thymus vulgaris, Lavandula latifolia, Rosmarinus officinalis, toutes des Labiées. Nous trouverions encore des Légu- mineuses et des Composées dont plusieurs sont trés répandues. Les termes du rapport. — Le rapport qui sert de base au tracé de la carte, peut donner plus ou moins, suivant le dénominateur employé. Nous avons déjà vu la nécessité de prendre pour toutes les régions un dénominateur commun; plus le champ des re- cherches sera étendu, plus on devra prendre un grand dénomi- naleur, voici quel en sera le résultat. Aprés avoir étudié séparément les Saxifraginées herbacées, les Saxifraginées ligneuses et les Crassulacées, supposons que l’on veuille condenser le tout et faire la répartition géographique de (1) A. de Candolle, loc. cit., Il, p. 1251. (2) Loret et Barrandon, Flore de Montpellier, 1887. — | (3) Ch. Flahault, La distribution géographique des végétaux dans un coin du Languedoc, 1893. 46 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. l'ordre des Saxifraginées. Il y aura un grand avantage à adopter pour dénominateur le total des espéces de l'ordre, méme dans la répartition particulière des espèces ligneuses, herbacées, etc.; de celle manière, chaque groupe conservera dans l'ordre son impor- tance relative, et la gamme seule des teintes de chaque carte tra- duira cette importance de facon trés visible. Par exemple, laissant de cóté les Podostémacées si exception- nelles à beaucoup d'égards, l'ordre des Saxifraginées comprend, d’après Engler (1), environ 1360 espèces. 2, de ce nombre sont herbacées, +% sont ligneuses ; les Crassulacées y figurent pour 555. Il est clair que l'accumulation des espèces en un même lieu ou, si l'on veut, le maximum d'agglomération n'atteindra jamais 25 pour 100, 40 pour 100 et 35 pour 100 pour chacun de ces groupes ; donc les Saxifraginées herbacées, les moins nombreuses, resteront toujours dans la gamme jaune, verte ou bleue, suivant l'échelle colorée que nous avons adoptée pour la carte. Nous dirions bien que les Saxifraginées ligneuses, au contraire, attein- dront la gamme violette ou rouge, si les espèces ligneuses n'étaient pas si souvent localisées. Dans tous les cas, notre argumentation reste logique lorsque, toutes choses étant égales, la proportion est plus grande dans un groupe que dans un autre; ce serait plus frappant par exemple pour les Crassulacées. Cette maniére de re- présenter les faits ne modifie en rien la répartition de chaque groupe, et elle a l'avantage de faire intervenir sans aucune compli- cation un élément important à considérer. Application aw cas d'une seule espéce. — Jusqu'à présent nous avons eu constamment en vue des groupes de végétaux, cependant la méthode que nous exposons peut s'appliquer à une seule espéce. Sans parler du cas où l’on ferait intervenir les sous-espèces ou les variélés comme éléments de la densité de la population, on pourrait bien : 1° couvrir d'un premier quadrillage l'aire de l'espèce considérée ; 2" faire un second quadrillage à mailles plus serrees, qui permettrait de calculer le rapport > de la méthode d'Hoffmann; 3° reporter sur le premier quadrillage une teinte cor- respondant à la valeur de ce rapport. Les carrés du grand qua- drillage porteraient ainsi des couleurs données par une échelle (1) Engler, Die natürlichen Pflanzenfamilien, MI, 2, pp. 41-94. L. BLANC. — PROCÉDÉS GRAPHIQUES EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 47 convenablement choisie. On y verrait trés nettement ceux où l'es- péce est le plus abondante; ce serait donc une application directe de la méthode d'Hoffmann, mais une méthode rendue plus saisis- sante par l'emploi des couleurs. Nous nous sommes trop étendu peut-être sur les avantages pré- sentés par les méthodes graphiques; qu’on {nous permette pour- tant d'ajouter un mot. Des recherches que nous avons faites dans un certain nombre de Monographies, principalement dans les Suiles du Prodrome de de Candolle, il résulte que trés souvent les espéces sont plus nombreuses vers l'Est des continents, vers l'Est des chaines de montagnes, que vers l'Ouest. C'est ainsi que les Pyrénées-Orientales nous ont paru posséder plus de Campa- nulacées que le reste de la chaine, il y a plus d'Anonacées à l'Est de l'Inde qu'à l'Ouest; les Aracées, les Smilacées, les Méliacées sont plus répandues dans le Sikkim, le Khasia, que dans l'Ouest de l'Himalaya. Le méme fait est manifeste pour les Anonacées dans l'Amérique méridionale, pour les Saxifragacées dans le Kamtchatka et le pays de l'Amur. Cela vient-il de ce que les explorations sont plus avancées à l'Est, ou bien de ce que la pente générale des con- tinents est dirigée de ce côté ? Nous ne chercherons pas à l'établir sur les renseignements incomplets que nous avons recueillis; c'est une premiére impression dont nous ne parlons que pour donner une idée des questions que la simple statistique graphique per- mettrait de poser. Pour nous résumer, une carte donnant la distribution géogra- phique d'un groupe de végétaux n'est qu'une sorte de plan coté, colorié suivant la densité de la population végétale; les éléments sont des rapports correspondant à une échelle de teintes, ces rap- ports présentant une certaine analogie avec ceux de la méthode d'Hoffmann. Nous ferons remarquer qu'avec cette manière d'opé- rer, la division de l'aire d'une famille en régions caractérisées par l'abondance ou la rareté n'est plus une question d'appréciation personnelle, qu’au contraire elle ressort des faits eux-mêmes, comme dans une carte hypsométrique les points culminants ou les points les plus bas; son exactitude ne dépend que de l'obser- vation, et elle est constamment perfectible. 48 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. 9 DIAGRAMME DES ESPÈCES COMMUNES A PLUSIEURS RÉGIONS. La division de l'aire d'un groupe de végétaux en régions natu- relles eu égard à ce groupe laissant de côté toutes les considéra- tions théoriques, il nous a paru que, si l'on voulait comparer ces régions, elles pouvaient étre prises pour base de la discussion. La comparaison est possible encore par les moyens graphiques, et c'est là le but du diagramme. Les régions résultant du précédent travail sont représentées par des cercles dont la position respective a été autant que pos- sible conservée. Nous avons comparé chacune de ces régions aux plus voisines ou aux plus éloignées suivant qu'il y avait intérét à le faire et, pour traduire graphiquement les résultats, nous avons relié les cercles par des traits d'autant plus nombreux que les re- lations étaient plus étroites. Ce mode de représentation étant trés usité en statistique graphique, cela nous dispense d'y insister. Par la raison que les nombres absolus ne nous apprendraient pas grand'chose, nous avons encore pris pour base un rapport pour 100. Le dénominateur de ce rapport est le nombre total d'espéces existant dans les régions comparées, en ne comptant qu'une fois les espéces communes aux deux régions; le numéra- teur est ce méme nombre d'espéces communes. Le rapport pour 100 était tout aussi nécessaire pour le dia- gramme que pour la carte; sans revenir sur ce que nous en avons dit, la découverte du Cephalotus follicularis ailleurs que dans l'Australie occidentale serait plus remarquable que celle de nou- veaux Pillosporum dans cette méme Australie, où l'on connait déjà plusieurs des 70 espèces que comprend le genre. Un pourrait reprocher aux deux termes de notre rapport de varier avec le progrés des connaissances, mais ils varieront quel- quefois tous les deux, et sans aucun risque de voir le rapport tendre vers l'unité, Il changera aussi dans ses deux termes, suivant les regions comparées, mais il n'est pas possible d'employer, comme pour la carte, un dénominateur commun et, puisque nous compa- rons deux régions bien déterminées, c'est là qu'il faut prendre les éléments de la comparaison, et pas ailleurs. ll est une chose que nous regrettons de n'avoir pu exprimer. Ce ne sont pas toujours les mémes espéces ou les mémes genres -— L. BLANC. — PROCÉDÉS GRAPHIQUES EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 49 qui sont communs à des régions voisines, parfois on les voit pa- raitre et disparaître progressivement; ainsi, entre le massif central et les Alpes françaises, il existe plusieurs espèces communes de Phyteuma et de Campanula. Plus on s'éloigne vers l'Est, en sui- vant les Alpes, plus le nombre des Phyteuma communs à deux régions augmente; il s'abaisse au contraire entre les Carpathes et la Bohéme. Quant aux espéces du genre Campanula, elles sont tou- jours nombreuses; mais il ne faut pas vouloirexprimer graphique- ment trop de choses à la fois, la confusion en résulterait. Espèces endémiques. — Pourtant on peut, sans nuire à la clarté du diagramme, y introduire la notion des espèces endémiques; pour cela les cercles seraient recouverts de teintes représentant, à une échelle spéciale, le rapport pour 100 du nombre d'espèces endémiques au nombre d'espèces de la région. Mais nous enten- dons par là tout un ensemble orographique, la chaîne des Alpes par exemple, sans nous préoccuper des divisions que nous avons été amené à établir dans cette chaîne. Ce diagramme est un instrument de travail susceptible de rendre quelques services, à condition d'être manié avec prudence. On sait que, s’il est facile d'exposer un fait, il l'est bien moins de l'interpréter, chacun y apporte son point de vue et ses disposi- tions d'esprit; mais la méthode que nous présentons laisse le champ libre à toutes les hypothéses, puisqu'elle se préoccupe seulement de grouper les faits, sans rien préjuger sur l'interpréta- tion à leur donner. 3° DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES GENRES. [l nous reste à parler de la troisième partie de notre pro- gramme, la distribution géographique des genres. Il eùt été im- prudent de faire du premier coup, avec un désir de synthèse exagéré, la répartition géographique d'un groupe de végétaux trés important. On aurait superposé sur une méme carte les expres- sions de plusieurs lois qu'il eüt été difficile de dégager les unes des autres. Nous pouvons croire, en elfet, que toutes les Monoco- tylédones, par exemple, n'ont pas eu les mêmes phases évolutives. En prenant pour base de la répartition les genres de Monocotylé- dones, on aurait déjà rassemblé une multitude de faits tres diffé- T. XLIV (SÉANCES) 4 50 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. rents; car les genres sont plus individualisés que les espèces, ils sont plus souvent localisés. Mème en choisissant un groupe moins étendu, une famille par exemple, on s'exposerait au méme reproche. On ne pourrait pas, comme nous l'avons fait au moyen des espéces, exprimer en genres la densité de la population, un seul genre aurait couvert souvent à lui seul tout une région; on aurait tout au moins obtenu un résultat peu précis, puisque les éléments d'appréciation avaient plus d'importance. Il était d'ailleurs inutile d'évaluer de deux manières la densité de la population et d'appliquer une méthode susceptible d'une précision assez grande, sachant que les genres donneraient seule- ment des résultats généraux. Ces considérations nous ont amené à dresser un tableau gra- phique moins minutieux qu'une carte et dans lequel nous faisons intervenir trois éléments, le nom du genre, les régions où il se trouve telles qu'elles résultent de la carte, et le nombre d'espèces de chaque genre dans ces régions; l'importance du genre est re- présentée par des ordonnées à l'échelle de 1 millimétre par espéce, on verra donc tout de suite comment varie cette importance en suivant sur une ligne horizontale la marche de ces ordonnées. L'ordre dans lequel on place les régions variera avec la famille ou avec la nature des particularités qu'on se proposera de mettre en lumiére. Ce graphique nécessaire en soi, puisqu'il fait intervenir de nouvelles données, aura un caractére de précision moins grand que les précédents, mais il ne cessera pas d'étre en relation étroite avec les problémes à résoudre. Nous n'en parlerons pas davan- tage, notre but étant de développer seulement les parties essen- tielles de notre méthode. Conclusions. — En résumé, la méthode graphique que nous avons exposée comprend : 1° Une carte donnant la distribution géographique d'un groupe d'espèces homogène et assez peu nombreux pour que les lois qui ont régi cette distribution ne soient pas superposées. Cette carte a surtout pour objet de diviser l'aire d'un groupe en régions, sans idée préconcue sur la maniére dont elles se sont formées. Le degré de fréquence y est représenté par le rapport pour 100 entre le nombre d'espéces existant en un lieu et le nombre total des espéces VIDAL. — UN GENÉVRIER DES ENVIRONS DE GRENOBLE. 54 du groupe. On peut l’appliquer au cas d’une seule espèce en modi- fiant légèrement la méthode d'Hoffmann. 2" Un diagramme exprimant les relations qui existent actuelle- ment entre deux ou plusieurs régions déterminées par la carte susdite; elles sont évaluées au moyen du rapport pour 100 entre le nombre d'espéces communes à deux régions et le total de celles qui s'y trouvent. 3° Un tableau diagramme donnant la répartition des genres et leur importance relative dans les différents points de l'aire, au moyen d'ordonnées, à raison de 1 millimétre par espéce. Nous ne nous dissimulons pas les imperfections de la méthode proposée; nous avons essayé d'en montrer les avantages. Notre but a été de présenter aux botanistes géographes des instruments de travail assez précis et assez perfectibles pour pouvoir rendre quelque service ; peut-étre ne l'avons-nous pas tenté en vain. Les grandes ressources de l'Institut de botanique de Montpellier ont été mises à notre disposition, pour la préparation et la rédac- tion de ce travail, avec une bienveillance à laquelle nous sommes heureux de rendre hommage. NOTE SUR UN GENÉVRIER DES ENVIRONS DE GRENOBLE; par M. Louis VIDAL (1). ll existe, aux environs de Grenoble, un Genévrier à feuilles ap- primées, actuellement désigné dans les Flores sous le nom de : Juniperus phænicea L., J. phonicea var. macrocarpa Saint-Lager, J. phænicea var. lycia (J. lycia L.) Verlot. o Une description complète n’en ayant jamais été donnée, la voici tout d’abord : Arbre dioique, 2-3 mètres de haut, rameux dés la base; rameaux dressés à lexception des derniers ramuscules qui sont étalés ou pendants; écorce grise ou faiblement rougeâtre. Feuilles petites, vert foncé ou parfois glauque, opposées et imbriquées sur quatre rangs, soudées au rameau sur la moitié de leur longueur, à extré- mité libre lancéolée aiguë, munies sur le dos d’une glande rési- nifère elliptique. — Chatons måles oblongs, nettement carrés, portés par des ramuscules courts, dressés et disposés latéralement (1) Note rédigée au Laboratoire de Botanique de la Faculté des sciences de Grenoble, dirigé par M. le professeur Lachmann. 52 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. le long des jeunes rameaux. — Galbules solitaires, pendants, à pédoneule réfléchi; globuleux ou subglobuleux; très gros (dia- metre : 10-12 millimétres); formés par 4-6 squames étroitement unies à pointes obtuses s'effacant à maturité ; d'abord glauques et pruineux et devenant alors bleus par la dessiccation, violacés tachés de marron à l'automne et enfin bleu noir et luisants à la maturité; chair jaune, assez succulente et agréable. Nucules jaunes, au nombre de 1-3, rarement 4. — Toute la plante répand une odeur résineuse assez faible, qu'on ne peut caractériser de fétide. Trois stations aux environs de Grenoble : le mont Saint-Evnard, le Casque de Néron et le rocher de Comboire. Ces trois montagnes présentent de grands escarpements rocheux, taillés à pic, exposés au midi et qui abritent une végétation toute méridionale; on y trouve d'assez nombreux pieds dont beaucoup occupent une situa- tion inaccessible. Il existe en outre, d'aprés Mutel, à Saint-Clé- ment, prés Embrun (Hautes-Alpes). On voit que, par son port arborescent et par la forte réduction des feuilles, cette plante rappelle le J. phœnicea. Mais ces deux caractères sont sans grande valeur. En effet, le J. phœnicea et le J. Sabina sont tous deux susceptibles d'étre tantót arborescents, tantót trés humbles, et tout ce que l'on peut dire, c'est que le J. phenicea a ordinairement un port plus élevé. Quant aux feuilles de ces Genévriers, rien n'est plus variable; sans parler des cas anomaux ni des plantules, la forme spiculaire se retrouve à chaque instant, méme chez le J. phenicea : c'est ainsi que les feuilles des pousses terminales et surtout de la flèche sont toujours plus ou moins spiculaires et diffèrent très fortement des feuilles normales. Du reste, pour ce qui est de la feuille, notre plante est assez exactement Intermédiaire entre les deux espèces. Bien plus importantes et nombreuses sont les affinités de notre plante avec la Sabine. Elles se traduisent par : 1° La dioicité (mes observations ont porté sur une vingtaine de pieds). Toutefois je dois dire que je ne possède que très peu d'ob- servations personnelles sur la dioicité du J. Sabina et que, sur ce point, les auteurs sont en désaccord. D'aprés les observations de mon ami M. Decrock et celles que j'ai pu faire moi-méme, le VIDAL. — UN GENÉVRIER DES ENVIRONS DE GRENOBLE. 03 J. phenicea est toujours monoique; d’après Grenier et Godron, il est monoique ; d’après Spach, le plus souvent monoique ; d’après Parlatore (Prodr.), tantôt monoïque, tantôt dioïque. 2 La couleur grise de l'écorce. 3° La couleur vert foncé et la flexibilité des jeunes rameaux. 4 La disposition des feuilles toujours sur quatre rangs. 9' La posilion latérale des chatons máles. © La courbure du pédoncule du galbule. ° La couleur bleue des fruits, qui me parait le caractère le plus important. 8 Le petit nombre des nucules. ~J J'ai cherché à appuyer ces observations sur des caractères ana- tomiques tirés de la structure de la feuille et de la tige. Je n'y ai pas réussi, et j'ai dû reconnaitre la justesse de la remarque sui- vante de M. Bertrand : « Il n’y a pas lieu de rechercher les carac- tères que la structure anatomique des Cupressinées peut fournir pour différencier les genres et les espèces. En effet, d’un individu à l’autre dans une même espèce, bien plus, d'un rameau à l'autre dans un méme individu, la structure anatomique varie dans des limites plus étendues que les variations qu'on observe d'un genre à l'autre (1). » H existe, sur l'anatomie de la feuille du. J. phœni- cea, une intéressante étude de M. Vallot (2); ce qu'il en dit s'ap- pliquerait presque indifféremment aux trois formes que nous avons à comparer. Le J. phænicea ne diffère en effet des deux autres que par sa cuticule plus épaisse et sa sclérose plus pronon- cée : caractères ordinaires des plantes méditerranéennes. La seule particularité qu'il possède est l'existence de cellules volumineuses, sphéroidales, à membrane épaissie et sclérifice, formant deux amas disposés de part et d'autre de la poche sécrétrice vers la base de la feuille, c'est-à-dire dans sa partie concrescente avec la tige. Ces cellules existent également chez le Genévrier de Grenoble. Elles n'existent pas ou sont tout à fait rudimentaires chez le J. Sabina. À défaut de caractéres anatomiques, les caractères morpholo- (1) Bertrand, Anatomie comparée de la tige et de la feuille chez les Gné- lacées et les Conifères (Ann. sc. nal. 5° série, t. XX). Q) Vallot, Le Juniperus phænicea à forme spiculaire (Journ. de Bot., 8). 54 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. giques externes suffisent, je pense, pour établir l'étroite parenté de notre plante avec le Juniperus Sabina. Le nom de J. Sabina var. macrocarpa serait, je crois, le plus juste; néanmoins, pour respecter les lois de la priorité, il convient de le désigner sous le nom de Juniperus Sabina var. arborea Mutel. Villars n'indique pas cette plante dans son Histoire des plantes du Dauphiné (1789); mais on en trouve, dans son herbier (Mu- séum de Grenoble), un échantillon provenant du Casque de Néron et étiqueté : J. Sabina var. arborea. Le colonel Mutel est le premier qui la fit connaitre. Il l'indique en ces termes dans sa Flore du Dauphiné (1830) : J. Sabina var. arborea. Au-dessus de Saint-Egrève en allant à Néron, Saint-Clément prés Embrun. Cette variété forme à Néron, prés Grenoble, un arbre de 80 pieds de hau- teur, au pied duquel j'ai récolté un jet de 6 pouces, dont toutes les feuilles sont longues de 2 lignes, aigués et demi-étalées comme dans le Juniperus Sabina jeune. Cette plante, dont l'odeur est forte et pénétrante, est très dan- gereuse dans ses usages. Les échantillons décrits et récoltés en 1826 existent encore dans son herbier (Muséum de Grenoble), et sont accompagnés d'une Note où il est encore parlé de cet arbre de 80 pieds. J'avoue étre fort surpris de cette dimension extraordinaire. L'étiquette de l'échantillon de l'herbier Villars porte l'annota- tion suivante : « Il est fort douteux quece soit le J. Sabina, ce pourrait être plutôt le phenicea Ser., 1834. » L'idée malencon- treuse de ce commentateur (Seringe trés probablement) vint aussi à d'autres botanistes. On trouve, dans l'herbier de Verlot (Muséum de Grenoble), un échantillon récolté à Comboire, le 19 octobre 1860 et accompagné de la Note suivante : J. lycia L., J. phenicea var. lycia Koch Syn., non Mutel. baccæ rubrae : phœnicea. bacc cæruleæ : phænicea var. lycia. Avant la. découverte dans nos contrées du J. lycia et ne connaissant sous ce nom que des individus semblables à ceux de notre premiere page (échan- tillons de J. /ycia L., provenant de Bône et distribués par le colonel Mutel) nous nous expliquions que MM. Grenier et Godron n'eussent pas méme fait une variété du lycia, lui voyant comme à l'autre des baies rouges luisantes et seulement un peu plus grosses; évidemment ils n'ont connu que le lycia VIDAL. — UN GENÉVRIER DES ENVIRONS DE GRENOBLE. 55 Mutel. — Maintenant il est pour nous avéré que le vrai lycia, espèce ou va- riété, se distingue nettement pour ses fruits du double plus gros, bleu noir pruineux et non luisants, le plus souvent absolument sessiles. Nous voici en pleine erreur. A partie de ce moment, notre plante est rattachée au J. phænicea, soit purement et simplement, soit à titre de variété. J.-B. Verlot, en 1860, la présentait aux membres de la Société botanique de France, réunis à Grenoble en session extraordinaire, sous le nom qu’il lui donne plus haut (1). Plus tard, dans son Calalogue des plantes du Dauphiné (Grenoble, 1872), il la réunit simplement au J. phœnicea. La Société Dauphinoise la distribue, en 1879, sous le nom de J. phœnicea L. var. lycia (J. lycia L.), en accompagnant de la Note suivante du Comité : M. Soyer-Willemet, dans ses Observalions sur quelques plantes de France, p. 122, dit : « M. de Miribel m'a envoyé du Dauphiné, un Genévrier qui me parait devoir étre réuni comme variété au J. phœnicea, auquel il res- semble beaucoup ; il en diffère en ce que le feuillage a une teinte glauque et Surtout que les baies, au lieu d'étre jaunes ou brunes, sont de couleur bleue comme dans le J. Sabina. » Il indique cette plante au Saint-Eynard, près Grenoble, et la plante du Saint-Eynard est la méme que celle des rochers de Comboire que nous distribuons cette année et que nous pensons représenter le J. lycia L. Enfin, dans la dernière édition de l’ Étude des Fleurs de l'abbé Cariot (8° édition, Lyon, 1889), M. le D" Saint-Lager l'indique sous le nom de : « J. phænicea var. macrocarpa, J. lycia L. — Plante plus élevée à rameaux dressés et à fruits plus gros ». Seul, parmi les botanistes dauphinois, M. l'abbé Ravaud (Guide du bot. en Dauph.) est resté fidèle à l'interprétation de Mutel. Son avis sur la question est absolument le mien, ainsi qu'il a bien voulu me le communiquer (in litt., décembre 1896). Il n'a toute- fois pas publié la rectification de l'erreur, actuellement classique, de la présence du J. phænicea var. lycia aux environs de Grenoble. En résumé, il résulte de notre étude que la variété lycia du J. phenicea de la plupart des botanistes dauphinois est simple- ment une forme arborescente et macrocarpe du J. Sabina et non (1) J.-B. Verlot, Session extraordinaire à Grenoble en août 1860, p. 643 (Bull. Soc. bot. de Fr., t. VIH). 56 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. pas, comme on l'a cru, une plante méditerranéenne remontant jusque dans notre région. Il me reste, pour en finir avec cette étude, à indiquer ce qu'est le J. lycia de Linné, qu'on a mal à propos fait intervenir ici. Théophraste (1) dit en parlant du Petit Cèdre ou Cèdre bacci- fère ou, comme on l'appelle dans un autre passage, du Cèdre de Phénicie : « Les uns en distinguent deux espèces : la lycienne et la phénicienne, d'autres ne voient là qu'une seule et même es- péce ». Suit une description qui se rapporte uniquement à la plante que nous nommons aujourd'hui Oxycèdre et à laquelle il donne du reste ce nom. Ainsi Théophraste a entendu parler de l'Oxycedre et d'une deuxième plante qui était probablement le J. phenicea L., mais il n'a connu que la première. Dioscoride n'ajoute rien à la question. Il n'a connu que l'Oxy- cèdre et, de plus, il le confond d'une façon déplorable avec le Cédre du Liban. Pline est plus explicite. Il dit qu'il existe en Phénicie deux sortes de petits Cèdres : le lycia et le phenicia qui se distinguent par leur feuille : « Juniperi similem habent Phoenices et Cedrum minorem. Duo ejus genera, Lycia et Phœnicia, differunt folio : nam quie durum, acutum, spinosum habet, Ozycedros vocatur, ramosa et nodis infesta; altera odore prwstat. Fructum ferunt Myrti magnitudine, dulcem sapore (2). » On reconnait ici les J. Oxycedrus et phœnicea et, bien que la phrase soit un peu am- bigué, il semble que Pline appelle Lycia notre Oxycedrus et Pho- nicia notre phonicea. Belon (3) cependant entend l'inverse. Il appelle Cedrus phæ- nicia (ou phenicea ou encore punica) l'Üxycedre et C. lycia la plante non piquante, c'est-à-dire notre phænicea. Ses descriptions, de beaucoup les plus exactes qui eussent paru jusqu'alors, sont parfaitement reconnaissables. Matthiole n'a connu que l'Óxycédre; il l'appelle Cedrus phœni- cea, comme Belon. Le lycia de Théophraste et de Pline lui est resté inconnu; il lui rapporte avec beaucoup de doute une plante dont il ne donne qu'une description insuffisante. (1) Théophraste, Hist. des pl., livr. IL, ch. xit, paragr. 3. (2) Pline, Hist. nat., livr. XII, ch. v. (3) Belon, De arboribus Coniferis, etc. Paris, 1583. VIDAL. — UN GENÉVRIER DES ENVIRONS DE GRENOBLE. 91 Caspar Bauhin (Pinax, 16223) et plus tard Jean Bauhin (Hist. plani., 1640) ne font que résumer cette synonymie; ils suivent Belon. Mais, à partir de cette époque, le nom de « phoenicea » cesse totalement d’être appliqué à l'Oxycédre, et il est reporté au Cedrus lycia de Belon. Cette plante se trouvant dés lors désignée à la fois sous les noms de Cedrus phenicia et de Cedrus phonicia altera Plinii et Theophrasti, sive Lycia, dela duplicité des noms, Hay, Gouan, etc..., eonclurent à la duplicité des choses. Ils y virent deux espèces et donnèrent le nom de phænicea au type principal et celui de lycia à une variété macrocarpe! Linné (1) enfin admit ces deux espéces, mais ce ne dut pas étre sans hésitation, car, aprés avoir donné les « phrases » du J. phenicea, il ajoute : Hanc a J. lycia, vix specie diversam judicat Rai. exot. 90; inquirant populares (1). Les successeurs de Linné ont rayé cette espèce. Spach (2) se contente de la réduire au rang de variété, sous le nom de : J. phenicea var. lycia (J. lycia L. non Pallas) ; galbulis nuculisque duplo triplove majoribus. La plupart des auteurs (Boissier, Grenier et Godron, Nyman, Parlatore, etc...) ne daignent méme pas en faire une variété. Par- latore (Prodrome) dit que l'échantillon manque dans l'herbier de Linné; peut-étre est-ce la raison qui l'a empéché de dire un mot de cette espéce dont l'aventureuse carriére méritait d'étre re- tracée. J'ai pu voir des échantillons de cette plante, les uns provenant de Bóne, d'autres des Pesquiers prés Hyères et de Roquefavour (rochers prés de l'aqueduc). — Herbier Jayet, Muséum de Gre- noble. — Ils ne différent du J. phœænicea que par leurs fruits plus volumineux. Enfin, dans ce siècle, Tenore (3) a décrit une forme à fruits bleus qu'il rattache au J. phœænicea (!), et il lui donne comme synonyme : J. lycia L. Il y a évidemment erreur: la chose a ete relevée depuis longtemps par Spach (4). (1) Linné, Systema plantarum. Pars IV. t vu (2) Spach, Revision des Juniperus (Amn. sc. nat., 2* série, XVI, 1841). (3) Tenore, Sylloge Fl. neapol., cité par Koch (Synop. fl. Germ. et Helv. 2* édit., t. LI. Leipzig, 1841). (4) Spach, loc. cit. 58 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. J'ignore si, comme l’a cru Verlot, la plante qui fait l'objet de cette Note est identique à celle de Tenore; en tout cas, le nom de lycia ne convient ni à l'une ni à l'autre et, je crois l'avoir suffi- samment montré, elle ne peut en tout cas pas être rattachée au J. phenicea. Je ferai remarquer, en terminant, la facon heureuse dont notre variété dauphinoise compléte le parallélisme qui existe entre les formes méditerranéennes et les formes plus septentrionales de nos Genévriers francais : Au J. Oxycedrus correspond le J. communis; Au J. phœnicea, le J. Sabina; Au J. phoenicea var. lycia, le J. Sabina var. arborea Mutel. HERBORISATION A SANCOINS (CHER), A LA FIN DU MOIS D'AOUT 1896; par M. F. GAGNEPAIN. Sancoins, chef-lieu de canton du Cher, est à proximité des li- mites des départements de la Nièvre et de l'Allier. Il occupe un faible plateau formé des assises jurassiques, tandis que la surface est presque partout constituée par les graviers des plateaux. Le terrain maigre est caractérisé par la végétation du Genét, de la Digitale, du Corynephorus canescens. Le Plantago Coronopus croit cà et là sur le sol battu des sentiers ou du bord des routes. Anarrhinum bellidifolium est commun dans une jachére entre le moulin à vapeur et les bois dans la direction de Grossouvre. Une tourbière entre ce moulin et le cimetière recèle comme espéces intéressantes (1) : Polygala depressa; Drosera rotundifolia; Helodes palustris ; Erica tetralix; Anagallis tenella; Scutellaria minor ; Heleocharis multicaulis; * Rhynchospora alba; ** Carex ampullacea ; ** C. paniculata; Osmunda regalis, etc. En se rapprochant du moulin, de nombreux individus de Ver- bascum thapsiforme et V. floccosum végètent dans les jachéres ou (D Les plantes marquées *, **, ****. sont indiquées AR, R, RR dans la Flore analytique du Berry par M. A. Le Grand. GAGNEPAIN. — HERBORISATION A SANCOINS (CHER). 99 les carrières d’arène. Ils ont donné naissance à un hybride V. no- thum — V. thapsiforme floccosum Koch, bien caractérisé. Le château de Jouy est, paraît-il, le but des promenades des étrangers. En visitant les ruines du manoir féodal, nous avons noté toute une végétation particulière et recherché les causes qui ont ensemencé ces murs démantelés, ces voûtes effondrées : Ulmus campestris, Fraxinus excelsior, dont les samares sont facilement transportables par le vent; Cirsium lanceolatum, Inula Conyza, à graines munies du parachute de leur aigrette; Thymus Serpyllum, Festuca ovina, Hypericum perforatum, à graines ténues ; Ribes Uva: crispa, Rosa..., à fruits succulents, sans doute apportés par les oiseaux, ou à graines déposées avec leur excrément; Marrubium vulgare, à graines longtemps maintenues au fond d'un calice accrochant; Echium vulgare, à nucules lourdes peut-être apportées par les oiseaux; Achillea Millefolium (1). La plupart de ces espèces croissent à 15 et 20 métres au-dessus du sol, et toutes paraissent communes dans les environs immé- diats. Du haut du donjon on aperçoit facilement l'étang de Javoulet d'une superficie de 195 hectares, un peu réduite en ce moment par une péche importante. Voici les espéces intéressantes que l'on peut trouver sur ses bords limoneux et asséchés : ** Ranunculus Lingua; Littorella lacustris; u * Potentilla supina; © | Plantago intermedia Gilib.; Œnanthe peucedanifolia (Pollich, Fou- | Alisma ranunculoides ; caud) ; * Carex Pseudo-Cyperus; Samolus Valerandi; C. intermedia; * Cicendia pusilla; ** C. paniculata. Près du parc de Jouy, avec Verbascum Thapsus à fleurs blan- ches, végétait * Lycium barbarum subspontané. A l'extrémité opposée, celle du déversoir, sur les chaumes cal- caires, vers Pont-Roy, on peut cueillir sur un trés petit espace : (1) Plusieurs données pourraient permettre la solution de l'intéressant pro- bléme de la dispersion des végétaux : 1^ végétation épiphyte des Saules tétards; 2 la végétation des ruines; 3° celle des chaumières ; 4° la végéta- tion des aires de carbonisation dans les bois (places à fourneau). Nous avons déjà pris et prendrons encore des notes destinées à éclairer la question. 60 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. Verbascum album Mill. ; Carduncellus mitissimus ; Kentrophvilum lanatum ; * Bupleurum tenuissimum. A 2 kilomètres de là, à la carrière de la Rencontre, prés de la demeure du sculpteur berrichon M. Baffer, croissait un indi- vidu, peut-être unique, d'*** Alyssum incanum (Berteroa in- cana), plante adventice qu'on trouve dans le Cher depuis 1871. Sancoins est la troisiéme localité, pour ce département, de cette intéressante espéce. Si notre bref séjour à Sancoins ne nous a point permis de re- trouver Peucedanum carvifolium, Gnaphalium dioicum, Xan- thium strumarium, Cicendia filiformis, Cynoglossum pictum, Triglochin palustre, indiqués dans cette localité par M. A. Le Grand, dans sa Flore analytique du Berry, du moins la station de Ranunculus Lingua (Bor. Fl. cent., édit. ID), Anarrhinum bellidifolium, Rhynchospora alba (Saul, 1835, herb. Musée de Bourges), devient düment contrólée. Aux espéces nouvelles pour la localité, il faut ajouter Œnanthe peucedanifolia Pollich., plante méconnue de Doreau et que M. J. Foucaud a remise à sa place en corrigeant une trés ancienne erreur (1). Notre plante est exactement celle de sa figure 4 et correspond assez bien à la dia- gnose que Boreau donne de PŒ. media Griseb. (2). Elle est bien différente de PŒ. silaifolia, fort commun dans les prés de Cercy et qui est trés exactement la plante que M. J. Foucaud a repro- duite sous ce nom. M. A. Le Grand (3) affirme l'identité des (E. media Griseb. ex Bor. et (E. peucedanifolia Poll. Aux loca- lités de U***(E. peucedanifolia (Œ. media Bor.) indiquées dans la Flore du Centre, il faut donc ajouter : étang du Javoulet à Jouy, prés Sancoins. M. Camus fait à la Société la communication suivante : (1) J. Foucaud, Recherches sur quelques (Enanthe (1893). (2) Boreau, Flore du Centre, édit. lll, n° 1059. (3) A. Le Grand, Plantes rares ou nouv. pour le Berry, n° 4 (1892), p. 9. G. CAMUS. — LES LAPPA DE LA FLORE FRANÇAISE. 61 LE GENRE LAPPA DANS LA FLORE FRANCAISE; par M. E.-G. CAMUS. Malgré le petit nombre d'espéces dont il est composé, le genre Lappa a été envisagé sous des point de vue trés différents et, sans remonter au delà de la Flore de MM. Grenier et Godron, on remarquera que ce n'est pas seulement la variation de la notion de l'espéce qui a donné lieu à ces appréciations diverses. Des diagnoses peut-étre insuffisantes et surtout une synonymie mal connue, s'ajoutant à des formes maladives et à des hybrides, ont augmenté la confusion, qui n'aurait pas existé si l'on avait eu au moins des échantillons exactement déterminés. Dans cette premiére Note, nous limiterons nos recherches à la flore d'Auvergne et à la flore des environs de Paris, qui sont par- ticulièrement riches en espèces du genre Lappa. Dans leur Flore de France, MM. Grenier et Godron admettent trois espéces et donnent les indications suivantes sur leur répar- tition : Lappa minor. — C. dans toute la France. L. major. — Moins commun que le précédent. L. tomentosa. — Avec les précédents. Boreau, Flore du centre de la France, édit. 3, admet, dans le corps de l'ouvrage trois espéces, et dans le Supplément une qua- triéme, le L. pubens, dont il donne la diagnose. La répartition est ainsi indiquée : Lappa minor. — C. L. major. — Moins commun. L. tomenlosa. — AR., Cóte-d'Or, Beaune; Loiret, Pithiviers; Puy-de-Dóme, Clermont (Lecoq). L. pubens. — Limoges (Boreau). Boreau donne en outre la diagnose du L. nemorosa (L. inter- media) et déclare qu'il n'a pas encore été trouvé dans la circon- scription de la F'lore du centre. mE Lamotte, Prodr. Pl. centr., t. II, cite trois espèces et indique ainsi leur distribution : 62 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. Lappa minor. — Deux formes, dont une aranéeuse, C. L. major. — C. L. pubens Boreau = L. tomentosa Lecoq et Lamotte. — Monts Dòmes et Monts Dores. La localité de Clermont pour le L. tomentosa, du Catal. de Lecoq et Lamotte, se trouve ainsi reportée au L. pubens. Depuis plusieurs années, notre distingué confrère le frère Héribaud a fait quelques recherches sur cette question qui ne lui paraissait pas complètement résolue, et je viens de recevoir de lui un envoi des plus intéressants de Lappa récoltés en Auvergne. J'ai l'honneur de vous présenter les plantes qui composaient cet envoi, ainsi que quelques-unes récoltées par moi pendant mon séjour dans le Puy-de-Dôme. Il résulte de l'examen que l'on peut faire de ces documents que le genre Lappa est représenté en Auvergne par les espèces suivantes : Lappa minor. — Deux formes, dont une macrocéphale, et l'autre microcéphale et aranéeuse, C. L. major. — C, surtout dans la Limagne. L. pubens Boreau.— Bois du Lioran (frère Héribaud) ; les autres localités citées sont à vérifier avec des échantillons. L. tomentosa Lamk!. — Ydes, Cantal (M* Brun). La découverte de M* Brun établit d'une facon définitive la pré- sence du L. tomentosa en Auvergne. Le frère Héribaud a en outre récolté, à Saint-Saturnin, une forme intermédiaire entre les L. major et minor. Il y aurait lieu de l'étudier sur place. Nous faisons une réserve pour un Lappa récolté précédemment à Royat et qui nous avait été envoyé par le frère Héribaud. Nous avons recherché cette plante vainement pendant les dix jours que nous avons herborisé dans cette localité et ses environs. Cette forme, trés voisine du L. nemorosa, pourrait bien être une hybride du L. major avec une autre espèce, L. minor ou L. pubens. La réserve que je m'impose vient de ce que je crois bon de me d fier MK eepèce représentée dans une région par un seul individu. M" A. Camus a récolté sur les limites de l'Auvere : Vichy, une forme analogue en 1893. tusengne, pris de Pour la flore des environs de Paris, nous remontons seulement G. CAMUS. — LES LAPPA DE LA FLORE FRANÇAISE. 63 à la deuxième édition de la Flore de Cosson et Germain. Ces auteurs réunissent, sous le nom de L. communis, toutes les espèces du genre Lappa et les regardent comme des variétés. Ils indiquent la variété tomentosa AC. Il ne peut être question de L. tomentosa, qui, à cette époque, n'avait pas encore été trouvé dans les environs de Paris. La variété tomentosa Goss. et Germ. — L. pubens Boreau. M. le D' Ed. Bonnet, Petite flore des environs de Paris, signale quatre espéces : Lappa officinalis — L. major. — AR. L. nemorosa — L. intermedia. — AR. L. minor. — TC. L. pubens Boreau. — R. Montmorency, Villers-Cotterets. Depuis la publication de cet ouvrage, M. Franchet a trouvé au pont de Sèvres, probablement naturalisé, le L. tomentosa et avec lui, dans la méme localité, nous avons trouvé le L. media (1) (L. minor X tomentosa). Enfin M. Jeanpert a récolté, près de Corbeil, le L. major X mi- nor qui, à notre connaissance, n’a encore reçu de nom simple que celui d'Arctium subracemosum Simk. et qui, si l'on admet le genre Lappa, devra porter le nom de L. subracemosa. La flore de Paris comporte donc les espéces et hybrides suivantes : 1° Lappa major Gærtn. — R. 2" L. nemorosa Krock. — R. (2). 3 L. minor DC. — Deux formes, l'une macrocéphale, l'autre microcéphale. Æ L. pubens Boreau. — AR. 5° L. tomentosa Lamk. — TR.; Sèvres, peut-être seulement subspontané. I. X L. media G. Camus (Arctium medium), L. minor X to- mentosa.— Sèvres. Il. x L. mixta G. Camus (Arctium mictum), L. major X minor. — Environs de Corbeil. (1) X L. media G. Camus et Franchet, in Société fl. fr.-helv., n° 300 (1894). (2) Le Lappa publié dans l'exsiccata de la Société Rochelaise, sous le n° 2496, est du L. nemorosa (du moins l'échantillon que nous avons recu). 64 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. M. le Secrétaire général donne lecture de la communi- cation suivante : UN BOTRYCHIUM NOUVEAU POUR LA FLORE DE FRANCE; par M. A. FRANCHET.. Hitchcock a fait connaitre en 1823, sous le nom de Botrychium simplex, un nouveau type de ce genre découvert par Cooper à Dessutom (Massachusett) et retrouvé depuis dans diverses loca- lités de l'Amérique du Nord. A la méme date, Kannenberg observait aux environs de Memel, ville du littoral N.-E. de la Prusse, ce méme Botrychium qui, en Europe, demeura longtemps sans dénomination. C'est en effet seulement en 1852, que Klinsmann, qui ne connaissait pas la plante d'Amérique, étudia la Fougère de Memel et l'appela B. Kan- nerbergii, du nom de celui qui l'avait découverte en Allemagne. Quelques années auparavant, vers 1846, la plante avait été aussi observée à Silfakra (Norvége), par Gillenstjerna. A cette époque Fries la considéra seulement comme une forme du B. Lunaria et l'inscrivit sous le nom de B. Lunaria var. cordatum. C'est seulement en 1856 et 1857 que Lasch, qui avait rencontré ce Botrychium aux environs de Driesen (Brandebourg), parvint à en réunir plus de 500 exemplaires, montrant la diversité des formes que pouvait présenter la plante et permettant de définir nettement ses affinités. Jusque-là, en effet, on n'avait guère trouvé que des individus isolés, parfois assez peu caractérisés pour pou- voir étre confondus avec des formes appauvries du B. Lunaria. (C'est gràce aux nombreux spécimens rassemblés par Lasch que Milde put faire son beau Mémoire sur le B. simplex, travail dans lequel il établit que les affinités de cette espéce étaient toutes avec le B. ternatum Sw., à cause de la position subbasilaire de la mM toujours nettement pétiolée, et de sa forme ternée, au moins dans son i i accompagnent le Mémoire de Mille domes " M MEE forme la plus simple c'est-à-dire celle + a piante depuis à laire, est entière ou presque entière, j am à ronde, M et ova- rait appeler parfait, dans lequel la fronde ason lat, qu on pour- des segments étant longuement péti : i ee tripartite, chacun g pétiolulé et incisé: FRANCHET. — LE BOTRYCHIUM SIMPLEX A MALESHERBES. 65 Depuis la découverte de Kannenberg et de Lasch, le B. simplex a été observé dans un nombre assez considérable de localités de l'Europe centrale et septentrionale, depuis le Tyrol jusqu'en Nor- vége ; il n'était done point improbable de le rencontrer en France. En examinant il y a quelques années les Botrychium de l’her- bier du Muséum de Paris, j'ai eu en effet le plaisir de constater que trois spécimens d'entre eux, récoltés à Malesherbes, le 29 juin 1845, par le regretté de Schoenefeld, et étiquetés par lui : B. Lu- naria, appartenaient en réalité au B. simplex. Mais, avant de faire connaitre cette observation et pour éviter toute erreur de déter- mination, j'ai voulu voir un certain nombre de spécimens authen- tiques de cette Fougére, encore rare dans les herbiers francais. Grâce à l'obligeance de M. Murbeck, botaniste suédois, qui déter- mine en ce moment au Muséum les riches collections qu'il a faites en Tunisie, j'ai pu obtenir en communication de M. Nordstedt, de Lund, et de M. J. Dórfler, de Vienne, un certain nombre de spé- cimens dont la comparaison ne saurait laisser subsister aucun doute sur l'identification de la plante de Malesherbes. D'autre part, j'ai vu chez M. Bornet la nombreuse série de formes du B. simplex publiée par Rabenhorst, formes dans les- quelles rentrent tout à fait les individus de Malesherbes. M. Bornet m'a montré en méme temps un Botrychium de Malesherbes, ré- colté en juin 1845, par M. Thuret, qui sans doute accompagnait de Schoenefeld dans son herborisation du 22 juin. Comme on pouvait le supposer, c'était aussi le B. simplex. On peut s'étonner de voir que cette Fougére ait passé inapercue dans une localité visitée par tant de botanistes depuis un demi- siécle. Plusieurs explications se présentent. D'abord la plante est trés petite et difficile à trouver; ensuite il est possible qu'elle ait été rencontrée et considérée comme une forme appauvrie du B. Lunaria, qui se trouve également, bien que trés rarement, parait-il, dans la méme localité (Herbier du Muséum; herb. Cos- son); ensuite, et c'est la raison qui parait être la plus probable, le B. simplex ne se rencontre pas dans les mémes stations que le B. Lunaria. Tandis que ce dernier affectionne tout particulière- ment (aux environs de Paris) les stations sèches, sables maigres, pelouses herbeuses, bruyéres, le B. simplex semble préférer les lieux humides; on lit sur les étiquettes de l'herbier Dórfler : Tyrol Orienl., in pratis paludosis sphagnosis absconditum, inter gra- T. XLIV. (SÉANCES) 9 66 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. mina, ideoque inventu difficillimo. — In pralis subhumidis et sphagnosis socialiler crescens cum Drosera rotundifolia, anglica et obovata, elc. Il est donc probable qu'il faudra chercher de préférence le B. simplez dans les prairies humides ou spongieuses, qui ne man- quent point d'ailleurs aux environs de Malesherbes. Je dois ce- pendant faire observer que dans certaines localités, le nord de l'Allemagne par exemple, la plante parait se contenter d'un sol seulement frais, comme les bords des riviéres : « ad ripas flu- viorum ». L'altitude parait également lui être indifférente; à Memel, à Driesen, elle végéte dans la plaine; dans le Tyrol on la rencontre sur les basses montagnes, jusqu'à une altitude de 1000- 1100 métres. Le B. simplex ayant été décrit souvent et longuement, je me contenterai d'en donner ici une courte diagnose avec la figure des six spécimens récoltés par de Schenefeld et Thuret, qui rentrent absolument dans les formes figurées par Milde, depuis l'état le plus simple, à fronde petite, ovalaire, entière sur les bords (fig. b) jusqu'au plus composé, à fronde tripartite (fig. f), en passant par les formes intermédiaires, c'est-à-dire la forme à fronde ovalaire, incisée-crénelée (fig. a) et la forme à (ronde trilobée, triangulaire dans son pourtour. (Voy. planche II.) Plante ordinairement plus petite que le B. Lunaria dont elle peut paraitre un état réduit et mal conformé; fronde stérile nor- malement subbasilaire, trés rarement placée au-dessus du milieu, et seulement dans le cas où la plante est enterrée profondément, cette fronde stérile se développant toujours au point où la tige émerge du sol (Milde). La fronde stérile est extrèmement variable dans sa forme, mais toujours assez longuement pétiolée ; dans son terme extréme (Milde, fig. 144-146) de réduction, elle est ovalaire entière sur les bords, longue de 5 à 40 millimètres; à son état de re ppement parfait (Milde, fig. 168-172), elle est tripartite, lonmueme LU a2 pi r ur. Chacun de ses segments est trés g nt (1 à centimètres) pétiolulé, avec le limbe ovale iné- galement incisé. Le développement de la fronde fertile est tou- Jours en rapport avec celui de la fronde stérile. pl IL J T. XLIV Bull. Soc. bot. de Fr. B HERINCQ FINET. — LE GENRE OREORCHIS LINDLEY. 69 BIBLIOGRAPHIE. Botrychium simplex Hitchcock, Sillim. Journ. Amer. of Scienc. and Arts, vol. VI, p. 103; Milde, Nov. Act. Leopold. Car., XXVI, p. 064, tab. 49 et 50, fig. 138-174; Fil. Eur. et Atl., 497 et Botr. Monogr., 137, pl. VIII, fig. 9; Hook. et Grev. Icon. pl., pl. 32 (fig. sinistra tantum). B. Lunaria var. cordatum Fries, Summa veget., p. 251 (1846). B. Kennenbergii Klinsmann, Bot. Zeit. (1852), p. 378, tab. VI, et Lasch, Bot. Zeit. (1856), p. 606. B. virginicum? var. simplex A. Gray, Manual fl. North Unit. Stat., p. 602. M. Finet fait à la Société la communication suivante : IV. — SUR LE GENRE OREORCHIS Lindley; par M. E.-Aeh. FINET. Le genre Oreorchis a été créé par Lindley, en 1859 (in Journ. Linn. Soc., HE, p. 27). Il comprenait alors deux plantes déjà con- nues et rangées dans le genre Corallorhiza, et une troisiéme espéce nouvelle de l'Himalaya, Oreorchis micrantha Lindley. A ces trois plantes sont venues s'ajouter successivement O. indica Hooker (Corallorhiza indica Lindley); O. gracilis Franchet et Savatier; O. lancifolia A. Gray et enfin les O. Fargesii et unguiculata, deux espéces nouvelles décrites dans une précédente Note. Ce genre étant peu connu et les échantillons assez peu répandus, ila semblé utile d'en esquisser la monographie. L'aire de dispersion de ce genre est assez étendue. Les points sur lesquels on le rencontre, assez éloignés les uns des autres, se trouvent actuellement placés géographiquement suivant une ligne courbe qui commence à l'extrémité occidentale de l'Himalaya sep- tentrional, pour finir au fond de la mer d'Okhotsk, en passant par le Se-Tehouen et l'Archipel japonais et en se maintenant à une altitude qui varie de 2000 à 4000 métres. Les différentes espéces Sont cantonnées sur des points déterminés de cette longue ligne, Sans pénétration réciproque et, sauf une espèce Japonaise assez répandue, les individus semblent disséminés et assez rares. :70 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. Huit espèces ont été décrites dont une au moins, O. lancifolia A. Gray, paraît devoir, d’après description, se confondre avec O. patens Lindley. Je n'ai pu me procurer les espèces indiennes ; mais leurs diagnoses, bien que courtes, ont paru suffisantes pour les différencier spécifiquement. On peut, pour faciliter l'identification et la détermination des espèces, les classer dans l'ordre suivant, en prenant le nombre et la forme des appendices du labelle, constants dans ce genre, pour points de départ : | a. Labelle dépourvu de toute lame ou callosité........ 1. Q. indica. b. Appendice du labelle unique (callosité, tubercule ou Appendice en forme de cuiller, sépales et pétales non onguiculés.........,.................... 2. 0. micrantha. Appendice tuberculeux, sépales et pétales longue- ment onguieulés...,.....,.....,............. 3. O. unguiculata. Appendice formé d'une lame saillante, unique, lon- gitudinale MERE TETE EEE EEE ET EEEES tnn 4. 0. Fargesii. c. Appendice du labelle formé de deux lames longitudi- nales, paralléles, saillantes : lobes latéraux du labelle ovales-obtus........... tectesesosevten 5. 0. foliosa. Lobes latéraux du labelle linéaires : Feuilles solitaires..... TP ss 6. 0. patens. Feuilles géminées.......,..,...,,............... 1. Q. gracilis. 1. O. indica Hooker (Hooker, Fl. Br. India, V, p. 709, syn. Corallorhiza indica Lindley, in Journ. Linn. Soc., Il, p. 26, n° 172). — Himalaya occidental et septentrional ; Thomson ! 2. 0. micrantha Lindley (in Journ. Linn. Soc., II, p. 26, n° 174).— Himalaya occidental et septentrional; Thomson! n° 214; 2600-3300 mètres d'altitude. 3. 0. unguiculata E.-Ach. Finet (Bull. Soc. bot. de France, 1896, t. XLII). — Japon ; abbé Faurie, n° 8093. Cette plante par ses feuilles assez larges, atténuées et presque pétiolées à la base, sa grappe lâche de fleurs étalées et étoilées, rappelle l'Ania bi- cornis Lindley. Mais le nombre de ses pollinies, quatre et non huit, le range bien parmi les Oreorchis. Le rétinacle est trian- gulaire, court, échaneré à sa base et la glande trés grande par rapport à la bandelette qui supporte les masses polliniques. En somme, il est beaucoup plus court et plus large que dans le reste —* FINET. — LE GENRE OREORCHIS LINDLEY. 71 du genre. Le spécimen est unique; le bout des deux feuilles est endommagé, de sorte qu'il est impossible d'indiquer leur forme, autrement que par analogie et comparaison avec celles des autres espéces, qui sont aigués. 4. 0. Fargesii E.-Ach. Finet (Bull. Soc. bot. de France, 1896, t. XLIII). — Chine, Se-Tchouen oriental; abbé Farges!, n° 446; 2000 métres d'altitude. Espéce distincte par son port, du reste du genre. Les fleurs réunies et serrées au sommet de la hampe for- ment une espéce de corymbe, dont le sommet atteint à peine la longueur des feuilles. 9. 0. foliosa Lindley (in Royle, Illustr. of Botany of the Himalayan mountains, p. 362; — in Journ. Linn. Soc., I, p. 27, n° 173). — Sikkim; D. Hooker!, n° 213; 3600-4000 mètres d'altitude. 6. 0. patens Lindley (— in Journ. Linn. Soc., II, p. 97, n° 175; Regel, Tentamen Flor. ussur., p. 146, t. II, f. 1-7; syn.; Corallorhiza patens Lindley, Gen. et sp. Orch. Pl. p. 535; O. lun- cifolia À. Gray, in Mem. Ac. Arts et Sc. Boston, 1859, p. 410, en note). — Sibérie; Prescott!; Japon : Wright! Se-Tchouen : abbé Soulié! Thibet oriental, Kiala : abbé Soulié!, n° 807; Yunnan: abbé Delavay!, n° 3986, 3811; abbé Faurie! Yesan, n° 4026. — Je n'ai pas eu sous les yeux l'O. patens type de Lindley. Mais, parmi les plantes du Se-Tchouen et du Thibet oriental appartenant à l'herbier du Muséum, il se trouve plusieurs échantillons répon- dant absolument aux descriptions données pour cette espèce, bien que d'origine différente, l'O. patens n'ayant jusqu'ici été ren- contré que dans la Sibérie orientale, sur les bords de l'Amour et de l'Oussouri. De plus, en comparant les plantes chinoises avec des spécimens rapportés du Japon par le pére Faurie, on trouve de telles ressemblances que l'on pourrait presque les identifier. Le seul caractére qui les sépare est le nombre des feuilles et son port un peu distinct, dus aux longueurs relatives des feuilles etdes hampes florales; l'Oreorchis patens n'a qu'une seule feuille, un peu plus longue que la moitié de la hampe; l'espéce japonaise, au contraire, a deux feuilles dans les quatorze exemplaires que j'ai examinés, sauf deux qui sont unifoliés, et les feuilles atteignent les quatre cinquiémes de la hauteur totale de l'inflorescence, souvent plus dense que dans l'espéce continentale. 72 SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. Ces différences sont assez faibles au point de vue spécifique, étant donné que les autres caractéres organographiques sont iden- tiques; cependant, j'ai cru devoir réserver le nom d'O. patens à la plante, chinoise ou japonaise, unifoliée et conserver comme espèce distincte la plante bifoliée, qui a été depuis longtemps décrite par Franchet et Savatier sous le nom d'O. gracilis. Asa Gray (l. c.) a aussi publié sous le nom d'O. lancifolia une plante unifoliée recueillie au Japon par Wright ; d'après sa description, on peut la réunir, comme l'ont fait Franchet et Savatier, à O. pa- lens Lindley. Regel a également donné (l. c.), une figure et une description de l'O. patens. Sa diagnose, développement de celle de Lindley, présente cependant une lacune; il n'y est pas fait mention des deux lames paralléles qui se trouvent toujours à la base du labelle, aussi bien dans l'O. patens que dans l'O. gracilis, soit qu'elles aient échappé à son attention, soit que le mauvais état des échantillons ne lui ait pas permis de constater leur présence. La figure qui représente le labelle grandi et étalé n'en porte pas trace. Quoi qu'il en soit, il nesaurait y avoir de doute, et la plante en question est bien l'O. patens. Enfin une plante, provenant de Saint-Pétersbourg et appartenant à l'herbier du Muséum, a été étiquetée par Maximowiez comme O. patens. Elle est bifoliée et provient du Japon; elle doit être rapportée à l'espéce suivante, qui, ainsi qu'il a été dit plus haut, est extrémement voisine de ro. patens et pourrait à la rigueur en étre regardée comme une simple variété. 7. O. gracilis Franchet et Savatier, Enumeratio plant. jap., II, n° 1779, p.27 et 512. — Japon; Savatier !, n° 3518. — abbé Faurie! volcan de Mori, n* 448 et 653; Yesan, n° 8037 ; Shibecha, n° 5448; Sapporo, n° 7127; Shichinoka, n° 645; prés du lac de Toya, n° 10155; Hayashine-San, n° 13139; ile Sado, n° 2487. — Le type de cette plante existe dans l'herbier Drake. J'ai pu l'ana- lyser et la rapprocher de nombreux échantillons récoltés depuis un peu partout au Japon, par l'abbé Faurie. Tous ces spécimens sont peu différents les uns des autres et ne se distinguent à pre- miére vue que par un port plus ou moins gréle : mais, somme toute, peu variable. Analytiquement, on peut en faire deux variétés: l'une, a, à port en général plus grêle et à feuilles moins larges, ales sépales et les pétales aigus comme dans l'O. gracilis type ; les — Th | FINET. — LE GENRE OREORCHIS LINDLEY. 73 lamelles du labelle y sont trés rapprochées, presque contigués, L'autre, P, a un port plus robuste, plus trapu; les sépales et pétales sont sinon obtus, tout au moins fortement émoussés, et les deux lames du labelle trés écartées et se rapprochant plus de l'O. pa- lens Lindley. Tous les autres caractéres sont identiques. Il faut, en passant, faire remarquer que l'inflorescence n'est pas terminale, mais bien pseudo-terminale, et prenant naissance latéralement, un peu au-dessous des feuilles qui terminent les pseudo-bulbes, comme cela a lieu dans les Bletia vrais. La plante de Maximo- wicz, dont il a été question plus haut, appartient à la variété 5 et en présente absolument tous les caractéres. L'O. gracilis est d'ailleurs extrêmement voisin de O. patens, et n'en diffère que parce qu'il a toujours deux feuilles et a un port plus gréle. Les exemplaires du pére Faurie, au nombre d'une vingtaine, présen- tent tous invariablement ces caractéres différentiels. Au point de vue systématique, Lindley estimait que le genre Oreorchis devait prendre place auprès des genres Lissochilus et Eulophia, etil voyait juste. Ainsi que j'ai pu le vérifier à maintes reprises, le pollinaire des Oreorchis gracilis, O. unguiculata, O. Fargesii et de l'O. patens, est absolument celui d'une Vandée. Lorsque l'on fait tremper une fleur d'une de ces espéces dans l'eau tiède pendant quelques minutes, on enlève sans aucune difficulté avec la pointe d'une aiguille un pollinaire formé de quatre pol- linies attachées à un rétinacle ; ce rétinacle se compose d'une ban- delette membraneuse longue et presque linéaire (dans les O. gra- cilis, O. Fargesii et O. patens), triangulaire, courte et large (dans O. unguiculata); cette bandelette porte à sa partie inférieure, plus large, une glande, formée d'une membrane recouverte sur une de ses faces de matiére visqueuse et adhérant sur cette face poisseuse au plafond de la cavité stigmatique, de sorte que le ros- tellum se trouve enfermé entre deux membranes, celle de la glande en dessous et celle du rétinacle en dessus, absolument comme dans un Vanda ou un Renanthera. Si, au lieu d'opérer délicatement sur une fleur suffisamment ramollie par l'eau, on enléve brusquement l'anthére, les pollinies, qui ne sont fixées au rétinacle que par des fils élastiques trés cassants à l’état sec, sont arrachées et entrainées avec l'anthére; la bandelette du rétinacle reste fixée au rostellum par sa glande insuffisamment ramollie, se redresse par élasticité et parait faire partie intégrante du rostel - 74 SÉANCE DU 22 JANVIER 1897. lum. Tl est facile de s'assurer qu'il n'en est rien; humectée avec un peu d'eau tiède, la bandelette et sa glande se détachent faeile- ment sans déchirure du rostellum. Les pollinies sont d'ailleurs cireuses, solides, résistantes, comme la plupart de celles des Van- dées. Il parait donc naturel de placer cegenre au rang qu'indiquait Lindley, c'est-à-dire en téte de la tribu des Vandées, dans le voi- sinage des genres Lissochilus et Eulophia. Explication des figures de la planche III de ce volume. 0. cRaciLIS Franchet et Savatier : K, colonne vue de cóté; L, sommet de la colonne vue de face; M, la méme, vue de côté, le pollinaire ct Panthère enlevés; N, anthère, vue de côté; 0, rétinacle. Variété « : A, sépale postérieur; B, sépale latéral; C, pétale; D, labelle; Variété 8: E, sépale postérieur; F, sépale latéral; G, pétale. SÉANCE DU 99 JANVIER 1897. PRÉSIDENCE. DE M. CORNU. M. Guérin, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 8 janvier, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : MM. PnuNET, maitre de conférences à la Faculté des sciences de Toulouse, présenté par MM. Leclerc du Sablon et Malinvaud. TiLL, inspecteur des Forêts, rue de Fleurus, 27, à Paris, présenté par MM. Bureau et Poisson. M Lemoine, de Nancy, ayant rempli les conditions énon- cées dans l'article 13 des Statuts, est proclamé membre à vie. | M. Rouy fait hommage à la Société du texte du fascicule VI de ses Illustrationes plantarum Europe rariorum. M. Malinvaud donne lecture de la Note suivante : LEGRÉ. — ADDITIONS A LA FLORE PROVENÇALE. 15 ADDITIONS A LA FLORE DE LA PROVENCE, par M. Ludovic LEGRÉ. Dans l'intervalle qui s'est écoulé depuis nos premiéres commu- nications à la Société botanique de France (1), nous avons con- tinué à explorer l’inépuisable Provence, avec une ardeur sans cesse encouragée par de nouvelles et précieuses découvertes, et nous sommes en mesure de dresser une troisiéme liste pour ceux de nos confréres que ces recherches peuvent intéresser. Nous n'avons pas, bien entendu, la prétention d'étre le premier à signaler l'existence sur le sol provencal dela totalité des espéces qui composent cette liste. Comme pour les deux précédentes, notre choix a été déterminé par le Catalogue des plantes de Pro- vence d'Honoré Roux, publié à Marseille en 1891. Nous nous sommes donc contenté d'inscrire sur la liste nouvelle, soit les espéces omises au Catalogue, soit les plantes, rares pour la Pró- vence, dont nous avons découvert des stations inédites. ANEMONE PALMATA L. Var : La Londe, broussailles sur la rive droite du Pansard. RANUNCULUS nemorosus DC. Basses-Alpes : Le Revest-Enfanga, bois du Défens; montagne de Lure. CORYDALIS FABACEA Pers. Basses- Alpes : Montagne de Lure, sommet. SINAPIS CHEIRANTHUS Koch. Var : Colobrières, bords du chemin de la Verne. ÁLYSSUM HALIMIFOLIUM L. Var : Escarpements au-dessus du château du Haut- Esclapon. VIOLA MIRABILIS L. Basses-Alpes : Sisteron, versant nord de la Baume. SILENE RUPESTRIS L. Basses-Alpes : Seyne, col de Provence. ALSINE cymirerA Rouy et Fouc., Fl. de Fr., MI, 279. Var : Montagne de l'Achen, versant sud. LAVATERA MARITIMA Gouan. (1) Séances des 27 novembre 1891 et 9 décembre 1892. 16 SÉANCE DU 22 JANVIER 1897. Bouches-du-Rhône : La Bouilladisse, escarpements de la chaîne de Régagnas. ALTHÆA PALLIDA Waldst. et Kit. Var : Saint-Maximin, Tourves, Mazaugues, bords des chemins, champs incultes. OXALIS ACETOSELLA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure, sous les Hêtres. SAROTHAMNUS VULGARIS Wimm. Var : Bormes, forèt domaniale du Don. GENISTA GERMANICA L. Basses-Alpes : Le Revest-Enfanga, bois du Défens. TRIFOLIUM HIRTUM All. Var : Les Mayons du Luc, bords des chemins, champs incultes. T. NIVALE Sieber (T. pratense L. var. nivale Koch). Basses-Alpes : Haute vallée de l'Ubaye, entre Maurin et le col de Longet. DonvcNoPsis GERARDI Boiss. Var : L'Estérel, col de Baisse-Violette. LOTUS CONIMBRICENSIS Brot. Var : Hyères, quartier de Plan-du-Pont. ASTRAGALUS VESICARIUS L. Basses-Alpes : Montagne de Lure, versant nord. LATHYRUS MONTANUS G. G. Basses-Alpes : Larche, au Lausanier; Barcelonnette, prés; bois au- dessus d'Enchastraye. Prunus Papus L. Basses-Alpes : Seyne, haies autour de la ville. POTENTILLA MICRANTHA Ramond. Var : Ampus, bois de Barjaude. P. vivais Lap. Basses-Alpes : Allos, sommets du Mont-Pela et du Trou de l'Aigle, entre 2900 et 3000 mètres d'altitude. FRAGARIA COLLINA Ehrh. Var : Forêt de la Sainte-Baume ; Ampus, bois de Barjaude. ROSA GALLICA L. Var : Bois de Chènes-Rouvres et de Pins sylvestres, entre Tourves et Mazaugues. CRATÆGUS OXYACANTHA L. Basses-Alpes : Sisteron, montagne de Gache. versant nord. SORBUS CHAMÆMESPILUS Crantz. | Basses-Alpes : Larche, au Lausanier. | LEGRÉ. — ADDITIONS A LA FLORE PROVENÇALE. Ti SAXIFRAGA STELLARIS L. Basses-Alpes : Les Mées de l'Estrop. S. ANDROSACEA L. Basses-Alpes : Allos, vallon de l'Aiguille; Haute vallée de l'Ubaye, entre Maurin et le col de Longet. S. DIAPENSOIDES Bell. Basses-Alpes : Haute vallée de l'Ubaye, escarpements au-dessus du lac de Paroir. PEUCEDANUM OREOSELINUM Mœnch. Var : Mazaugues, colline de Souquier. P. OsrnuTHIUM Koch. Basses-Alpes : Allos, vallon de l'Aiguille; alentours du Lac. TROCHISCHANTHES NODIFLORUS Koch. Basses-Alpes : Colmars, forêt de Monier. CNIDIUM APrOIDES Spreng. Var : Montagne du Graud-Bessillon, sommet. SESELI LigANoTIS Koch. Basses-Alpes : Haute vallée de l'Übaye, entre Maurin et le col de Longet. MoLoposeERMUM cicutarium DC. Var : L'Estérel, versant occidental de la Suvière. — Basses-Alpes : Colmars, forét de Monier. ASTRANTIA MINOR L. Basses-Alpes : Les Mées de l'Estrop. GALIUM ANISOPHYLLON Vill. Basses-Alpes : montagne de Blayeul, sommet. PETASITES ALBUS Gærtn. Basses-Alpes : Montagne de Lure, versant nord. LEUCANTHEMUM PALMATUM Lamk. Var : Massif des Maures, N. D. des Anges de Pignans, vallon de la Rieille, forét du Don. INULA HiRTA L. Var : L'Estérel, sommet de l'Ours. CENTAUREA PECTINATA L. i Var : Mazaugues, colline de Souquier. — Vaucluse : Mont-Ventoux, versant nord. HıERACtUM HyBRIDUM Chaix. | | Basses-Alpes : Allos, escarpements sur la rive droite du Chadoulin. H. FLORENTINUM All. ul Basses-Alpes : Seyne, montagne de la Chabanon, montagne de Blayeul. 18 SÉANCE DU 22 JANVIER 1897. H. AMPHIGENUM Arv.-T. Basses-Alpes : Montagne de Blayeul. H. SUBNIVALE G. G. | Basses-Alpes : Haute vallée de l'Ubaye, entre Maurin et le cel de Longet. H. PULMONARIOIDES Vill. Bouches-du-Rhóne : Mimet, versant nord de la chaine de N. D. des Anges. H. PsEupo-CEmiNTHE Koch, H. saxatile Vill. et H. ŒNOCHROUM Jord. (H. Liottardi Vill. var. ænochroum Arv.-T.). Basses-Alpes : Allos, escarpements sur la rive droite du Chadoulin. H. LANATELLUM Arv.-T. Var : La Roque-Brussane, sommet de la Loube H. RUPESTRE All. Basses-Alpes : Beaujeu, escarpements au bord de la route. H. nE:0POGON Grenier. Basses-Alpes : Montagne de Lure. — Vaucluse : Mont-Ventoux. H. cæsium Fries. Var : Montagne de l’Achen, sommet. H. LACTUCÆFOLIUM Arv.-T. : Basses-Alpes : Allos, bords du chemin du Lac. H. CONRINGIÆFOLIUM Arv.-T. Vaucluse : Monieux, vallon de la Nesque. H. AMYGDALINUM Arv.-T. et Gautier. Var : Mazaugues, bois de Pins à Bézut. PuYTEUMA BETONICÆFOLIUM Vill. Basses-Alpes : Seyne, col de Provence. LITHOSPERMUM INCRASSATUM Guss. — Myosotis PYRENAICA Pourr. Basses-Alpes : Montagne de Lure. VERONICA SPICATA L. Basses-Alpes : Le Revest-Enfanga, bois du Défens. PEDICULARIS COMOSA L. Basses-Alpes : Montagne de Blayeul. OnoBANCHE RaPuw Thuill. Var : Les Jodelières, entre les Mayons et la Garde-Frainet. LAMIUM LONGIFLORUM Ten. Basses-Alpes : Les Mées de l'Estrop. EUPHORBIA TENUIFOLIA Lamk. Basses-Alpes : Le Revest-Enfanga, bois du Défens. LEGRÉ. — ADDITIONS A LA FLORE PROVENÇALE. 19 GAGEA STENOPETALA Fries. Basses-Alpes : Montagne de Lure. PanaDisiA Licrasrrum Bert. Basses-Alpes : Montagne de Blayeul. MAIANTHEMUM BIFOLIUM DC. — GoopvERA REPENS R. Br. Basses-Alpes : Seyne, bois de Champ-Florin. ACERAS LONGIBRACTEATA Rchb. Bouches-du-Rhône : Marseille, bois de Pins à Marsihaveire. Juncus FILIFORMIS L., ainsi que les J. TRIGLUMIS L. et J. rüuFIDUS L. Basses-Alpes : Les Mées de l'Estrop. LUzULA sPADICEA DC. et L. LuTEA DC. Basses-Alpes : Allos, sommet de Lausson. ERIOPHORUM ALPINUM L. Basses-Alpes : Seyne, marécages du col de Provence. E. ScuEucnzEni Hopp. Basses-Alpes : Haute vallée de l'Ubaye, bords du lac de Longet. ELYNA SPICATA Schrad. Basses-Alpes : Montagne de Blaveul. CAREX ECHINATA Murr. et C. Limosa L. Basses-Alpes : Seyne, marécages du col de Provence. C. siLvATICA. Huds. Var : L'Estérel, ravin de l'Ubac de l’Escale. ALOPECURUS FULVUS Sm. | Basses-Alpes : Seyne, marécages du col de Provence, Avena SCHEUCHZERI All. Basses-Alpes : Montagne de Lure. FESTUCA sPADICEA L. Basses-Alpes : Montagne de Blayeul. GRAMMITIS LEPTOPHYLLA Sw. Var : Ile de Port-Cros. ASPLENIUM SEPTENTRIONALE Sw. Var : Les Mayons du Luc, vallon des Rascas. M. Cornu présente suecessivement à la Société, en donnant des explications sur chacun de ces objets : 1^ un échantillon de Cinnamomum Reinwardti qui a fleuri dans les serres du Muséum, 2 diverses graines que M. Mellerio lui a envoyées du Maroc, 3" des dattes à noyau énorme différant notablement, par le volumeet la forme, des noyaux que renferment les dattes ordinaires, sans que cependant cette particularité paraisse avoir une valeur spécifique. 80 SÉANCE DU 22 JANVIER 1897. NOUVELLES (15 mars 1897.) — Pierre-Bernard-Lazare Verlot est décédé à la fin de janvier, à Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise). Quoiqu'il ne fût pas membre de notre Société, il était trop connu des botanistes français par son « Guide du botaniste herborisant », qui eut plusieurs éditions, et par les fonc- tions de chef de l’École de botanique du Jardin des plantes de Paris, qu'il exerça pendant de longues années, pour que nous ne mentionnions pas ici sa disparition prématurée. Il était né à Longvic (Côte-d'Or), le 20 mai 1836. — Dans sa séance du 8 mars 1897, l'Académie des sciences de l'Ins- titut de France a élu, dans la section de Botanique, à la place devenue vacante par le décés de M. Trécul, M. Gaston Bonnier, professeur à la Sorbonne, ancien Président de la Société botanique. Le Secrétaire général de la Société, géraut du Bulletin, E. MALINVAUD. — 5377. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, París, — MOTTEROZ, directeur. E T d = SURI coad PEIUS sod ounsa jo 9039 a or mo mo N a ct sei -— ' a j - Lx e DE debo. T Tome XLIV fon 1897). P1.1. f egg sooadsap oaquioyr (neds çg) -sussapne 30,0 umm (dseggerz) — —— o.gre9 ERES (dso 15807) — ——— eogv9 ES (dsagzecp — —— oo9* $ mem (dsogrez)————— 00,642 pc (deoreg) ——— — o zel Wu S999(sa - (dso çY 0) oaqhrou iip oo 1e 0 Emm PA SWHH'LINVINVO sap HAÜIHAVHIOHI NOLL NATELL SIG Pull. Soc. bot. de France. Bull. TRE D LIL KW B. Herincg del et lith. c. bot. de France Tome XLIV (ann.1897) PL. III. OC. 9 OREORCHIS GRACILIS (Fanch. & Savatier) L5 Vidal... Gagnepain............ tí. t s catt o Eb Sess O 1. Legré.....,....... TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO: Liste alphabétique des membres au 1* avril 1897... ... ever pa Liste des membres rangés par pays et en France par départe- MOIS EE EN ANS RESTE a house eds PIE a 5% Membres décédés en 1896..............:4 y lea vi SET is Membre rayé..,.,..,,.. SANUS CNET OO S PERA Fi qug EE pe dia SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. Allocution du nouveau Président;...... HIS SR TNT qeu Fixation du Het et de là date d'üné Session extraordinäiré dé la Société en 1897.......:.::,11::4., SERA 34215 Kiel. MERE S Rapport du Secrétaire genti a sur lés clauses du bot de feu James Lloyd, botaniste nantais, relativés à une liste de trois noms demandée à la Société botanique de Francé,,... Adoption dës conclusions dü précédent Rapport................ 95 Sur la présence et la localisation dans les graines d'un certain - nombre de Pomacées des principes fournissant l'acide eyanhy- - drique . $5) best ets tv vbs era Ard a ROPA TELLE Les procédés graphiques appliqués 4 la puo botanique (Planché I) A ICE AEN D $6 .b0.. Sonovente ossi store. Note sur un Genévrier des environs de Grenoble. ...........-. Hétborisations à Sáiicoifts (Chéf)......... HATTEN lu Le genre Lappa dans la flore française. ..,........ SENT I Un Botrychium nouveau pour la flore de France (Planche Il).. Sur le genre Üreorchis Lindley (Planche lI). ...... 2.» eee SÉANCE DU 22 JANVIER. Admission de MM. Prunet et Till.............--.- til dt Présentation d'un ouvrage par M. Rouy......... $i ex e RES AUR CN Additions à la flore de la Proyence....,........... hr Communications diverses de M. Cornu............ KREIS Cie AE ONODUELERS: a... "s". nt DEN esse... e*t "tov "E Pe . 80 P SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE #Q Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huitheures du t- soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1897 E 8 et 22. janvier. prs as arik 9 et 23 juillet. 19. et 26 février. . | 14 et 28 mai. 12 et 26 novembre. 12 et 26 mars. 25 jun. — 10 et 24 décembre. —— m mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — Íl peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. ; - Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), "sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. - retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. j t N: B. — bes tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. s & gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. de l'acquéreur ou de l'abonné. AVIS E : botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent pl ,.Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur su ‘> ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. - MM. les membres de la. Société qui chauger priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faireconnaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D’après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans, ll en résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XL (1893) ou d'une année antérieure, on doit faire l'ac- quisitior du volume entier. — Aucune ré abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- , tions, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. 5311. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris; — MoTtTEROZ, direct. €) Le |... La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons. vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de-bolanique tenu à | Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- - 1»: « Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- „Tos déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge `- Lesnotes ou communications manuscriles adresséesau Secrétariat par les membres * ,. dela Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- | tachent, sontlues en séance et publiées, en entier où par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétkriat de la Société - : ace dans la bibliothèque de la . | aient de domicile sont instamment- clamation west admise, de la part dés - b NORME QN P ion est presque mci paraîtra le mois prochain. | BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 aouT 1815 TOME QUARANTE-QUATRIÈME (Troisième Série. — TOME IV) 1897 2 Séances de Février 1897. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 . Publié en mai 1897. j H À (| Le aire 9 des Comit rendus de 1896 (séances de décembte), dont l'in- : 3c AMMAM La planche IV, expliquée dans le présent numéro à la page 98, sera donnée plus tard. - À BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTE POUR 1897. President : M. Max. CORNU. Vice-présidents : MM. Franchet, Daguillon, Maugeret, Mouillefarine. Secrétaire général : M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. Hua, Jeanpert. MM. Guérin, Lutz. Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil : MM. Bureau, MM. Costantin, MM. Morot, Camus (F.), Danguy, Van Tieghem, Camus (6.), Guignard, Vilmorin (H. de), A. Chatin, Hue (abbé), Zeiller. Tarif des tirages à part. NOMBRE D FEUILLES. 25 50 100 200 500 Une feuille (46 pages), réimposition, papier, on fr. 0. fr. c. fr. e. fr. c. fr. pliure, piqüre et enveloppe de couleur. . . 8 50 9 50 44 a» 15 » 24 » Trois quarts de feuille (49 pages). . .... ... 8 » 9 » 10 50 14 » | 92 » Demi-feuille (8 pages). . ..:........., 5 » 6 » 8 » 42 » 18 » Quart de fenille (4 pages . .. ......,.... 4 » 5 » 1 » 9 » 44 » 2° feuille en sus de la première. >... .. , .. 1 50 8 50 9 50 42 » 18 » Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . . 7 » 8 » 9 » 41 50 16 » Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . .. .. 4 » 5 » 6 50 8 50 14 » Quart de feuille _ dE Qe 3 » Á » 6 » 8 » 12 » La composition d'un titre d'entrée spéciald’une demi-page est de 4 franc. : à La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 francs sile titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 francs si le titre est fait seulement pour la couver- ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont eomptées en sus 90 c, l'heure. Une gravure d'une page, interealée dans le texte, entraîne un supplément de tirage de 2 francs. - Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 50. A Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraînant une modifieation dans la disposition des pages du … Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. RENE RENTE ET S m emen SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1897. PRÉSIDENCE DE M. CORNU. M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 22 janvier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret de faire part à la Société de la perte de deux de ses membres, M. Pelletier, avocat, à Madon, prés Blois, et M. Alexis Jordan, de Lyon. Le secrétariat n'a eu connaissance de la mort de M. Pelletier que par le re- tour, à la Société, du dernier numéro du Bulletin adressé à notre confrère de Blois et renvoyé par l’ Administration des Postes avec la mention « décédé ». Malgré l'absence com- plète de détails, il n'y a pas lieu malheureusement de douter de l'exactitude de cette pénible nouvelle. Le décés de M. Jordan a été annoncé à la Société par la lettre suivante : LETTRE DE M. J. BOREL A M. LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. Lyon, 8 février 1897, Monsieur et trés honoré confrére, Je viens m'acquitter d'un pénible devoir en vous priant d'annoncer à la plus prochaine séance de la Société la mort de M. Alexis Jordan. Notre vénéré maitre et doyen s'est éteint dimanche 7 février courant dans sa quatre-vingt-troisieme année, foudroyé par une congestion cé- rébrale. : | Le savant distingué dont la brusque disparition laissera un si grand vide parmi nous était trop connu du monde botanique (1) pour qu'il (1) Alexis Jordan, membre de la Société botanique de France depuis 1854, appartenait en outre à l'Académie de Lyon, à la Société Linnéenne, à la So- ciété botanique et à la Société d'agriculture de la méme ville, à la Société des seiences naturelles de Cherbourg, à la Société royale de Botanique de Belgique, à la Société Pollichia de Bavière, à la Société botanique de Ratis- bonne, à la Société impériale des Naturalistes de Moscow et à l'Association francaise pour l'avancement des sciences. T. XLIV. (SÉANCES) 6 82 SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1897. soit nécessaire d'insister ici sur ses titres à nos regrets et à nos suprémes hommages. L'heure n'est pas venue de porter un jugement définitif sur son œuvre restée inachevée, mais déjà considérable autant par son étendue que par l'importance des principes nouveaux dont s'est inspiré le célébre phytographe et par leur influence sur la botanique descrip- tive. La plupart des familles de la flore phanérogamique de l'Europe et de la région méditerranéenne ont été abordées par lui et ont fait de sa part l'objet de travaux plus ou moins étendus. Il a étudié et expérimenté dans ses cultures de la Cité-Villeurbanne plus de 200 genres, notamment les Ægilops, Alyssum, Anacampseros, Antiphylla, Arabis, Aria, Artemisia, Asphodelus, Barbarea, Biscutella, Brassica, Botryanthus, Caloscilla, Capnites, Centaurea, Chondrosea, Clypeola, Cyclamen, Dianthus, Erophila, Erodium, Erysimum, Euphrasia, Fumaria, Galatella, Galium, Gladiolus, Hermione, Hieracium, Helichrysum, Hyssopus, Iberis, Ledonia, Medicago, Ornithogalum, Papaver, Pru- nus, Potentilla, Quercus, Ramondia, Ranunculus, Sagina, Santo- lina, Scabiosa, Silene, Thalictrum, Tulipa, Vincetoxicum, Viola. Plusieurs espèces ont été dédiées à notre éminent confrère (dans les genres Thalictrum, Viola, Rosa, etc.), et Boissier a appelé en son honneur Jordania une section orientale du genre Gypsophila. Mais Alexis Jordan ne fut pas seulement le savant qui honora notre Société pendant prés d'un demi-siècle par l'importance, par l'incontes- table originalité de ses travaux, par la hauteur de vues et aussi par le remarquable talent d'exposition qui distinguent son œuvre botanique. L'inépuisable charité, la foi ardente du philosophe chrétien, la con- stance de ses conviclions religieuses et politiques, fondées sur des prin- cipes inébranlables, étaient bien connues dans la ville où s'est écoulée toute sa longue carriére (1814-1897), consacrée uniquement à sa science de prédilection, à des œuvres pies ou charitables, et aux spéculations mystiques qui ont pris sur la fin de sa vie une place de plus en plus prépondérante dans ses préoccupations. Aussi la figure austère de ce grand homme de bien, de foi et de science restera-t-elle gravée profon- dément dans la mémoire:de tous ceux qui l'ont connu; et nous sera-t-il permis d'avancer, en terminant cette bréve notice, que déjà la postérité a inscrit son nom parmi ceux des plus pures illustrations de la cité lyonnaise et de la science contemporaine. Voici l'énumération des principaux ouvrages d'Alexis Jordan, avec leur date de publication . | 1846-1849. — Observations sur plusieurs plantes nouvelles, rares ou cri- tiques de la France (in Annales de la Société Linnéenne de Lyon). SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1897. 83 1848, 1849, 1850, 1851, 1853. — Adnotationes (in Cat. graines du Jard. bot. d'Angers, puis de Dijon et de Grenoble, de 1848 à 1861). 1850. — Rapport sur l'« Essai de phytostatique appliquée à la chaine du Jura et aux contrées voisines, par M. Thurmann » (in Annales de la Soc. nationale d'agriculture, d'histoire naturelle et des arts utiles de Lyon). 1852. — Pugillus plantarum novarum præsertim gallicarum. 1853. — De l'origine des diverses variétés ou espèces d'arbres fruitiers et autres végétaux généralement cultivés pour les besoins de l'homme (Mémoire lu en séance publique de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, le 14 décemhre 1852). e Notices sur plusieurs plantes nouvelles et autres, dans les Annotations à la flore de France et d'Allemagne, publiées par C. Billot. 1856. Mémoire sur l'ZEgilops Lriticoides et sur les questions d'hybridité et de variabilité spécifique qui se rattachent à l'histoire de cette plante (An- nales des sciences naturelles, 4° sér., t. IV). 1857. — Nouveau Mémoire sur la question relative aux 7Egilops triticoides et spellæformis. 1860. — Notice sur diverses espèces négligées du genre Asphodelus (in Bull. Soc. bot. de France, 1860). 1864. — Diagnoses d'espéces nouvelles ou méconnues pour servir de maté- riaux à une Flore réformée de la France et des contrées voisines. 1866-1868. — Breviarum plantarum novarum sive specierum in horto ple- rumque cultura recognitarum descriptio contracta, ulterius amplianda (avec la collaboration de M. Jules Fourreau), fasc. I-II. 1866-1863. — Icones ad floram Europæ, novo fundamento instaurandam spectantes (pl. 1 à 500) (en collaboration avec M. Jules Fourreau, et en partie inédit) (1). 1873. — Remarques sur le fait de l'existence en société, à l'état sauvage, des espèces végétales affines (Lu au Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences, à Lyon, séance du 28 août 1873). Agréez, Monsieur et cher confrère, etc. M. le Secrétaire général donne ensuite lecture des passages suivants d'une autre lettre qu'il a reçue dans la soirée avant la séance : (1) 280 planches seulement sont parues, texte compris, les autres sont en préparation, 84 SÉANCE pu: 12 FÉVRIER 1897. LETTRE DE M. le D' SAINT-LAGER À M. MALINVAUD. Lyon, 10 février 1897. Cher confrère, Je viens de suivre pieusement le convoi funèbre de lun des plus illustres botanistes français et assurément le plus grand des botanistes lyonnais de notre siècle. Alexis Jordan est mort subitement d’une hémorragie cérébrale fou- droyante, le 7 février 1897, en son domicile, rue de l'Arbre-Sec, à Lyon, aprés avoir assisté bien portant à la messe dominicale. Un discours en son honneur a été prononcé sur sa tombe par le pré- sident de notre Académie, d'aprés quelques renseignements qui m'avaient été demandés. J'ai le projet de rédiger, pour les Annales de notre Société botanique de Lyon, une Notice biographique, dans laquelle je donnerai un apercu des travaux botaniques de mon éminent compatriote et une énumération complète de ceux-ci. Je m'efforcerai de montrer que, gràce à un rare talent d'observation, il a apporté dans l'examen des caractères des plantes une précision beaucoup plus grande que ses pré- décesseurs, et qu'il a eu en outre le mérite d'employer, avec une pa- tience et une persévérance sans égale, le critérium de la culture. C'est en effet par ce dernier moyen qu'il est arrivé à prouver qu'un grand nombre d’espèces linnéennes sont, en réalité, un bloc composé de plu- sieurs espèces affines parfaitement autonomes, au moins à titre de races permanentes. À la vérité, il refusait de se servir du mot « races », qui implique l'idée de généalogie. Je suis loin de prétendre que toutes les espéces décrites par lui soient d'égale valeur. Je suis, au contraire, persuadé que plusieurs d'entre elles n'ont pas été soumises à une expérimentation culturale assez pro- longée. Gependant je puis affirmer avoir revu chaque année depuis vingt ans, dans les mémes lieux, un grand nombre d'espéces Jordaniennes. La permanence de celles-ci dans les stations naturelles est déjà, suivant moi, une preuve de leur autonomie spécifique. On a reproché à Jordan d'avoir rendu difficile l'étude des plantes. On peut répondre que personne n'est forcé de se livrer à une étude minu- lieuse et approfondie des formes végétales. Il est loisible de n'admettre, pour sa commodité, qu'une espèce de Ranunculus aquatilis, de Pül- satilla vulgaris, de Thlaspi alpestre, de Viola hirta, odorata et tri- color, de Gentiana acaulis, de Pulmonaria officinalis, ete., etc.; mais il ne faut pas décourager ceux qui s'appliquent à pousser plus loin SÉANCE DU 12 FÉVRIER 4897. 85 l'analyse des formes affines dont la permanence est démontrée par l'ob- servation dans les stations naturelles et par la culture dans les jardins. En employant ces deux moyens, on ne risquera pas de prendre un état individuel pour une espéce. On n'imitera pas, par exemple, ceux qui, sur un coteau couvert d'Asperula cynanchica, font naivement collection des individus ayant le tube de la corolle plus long ou plus court que là plupart des autres; ou encore ceux qui, sur un terrain occupé par une nombreuse colonie de Scabiosa Succisa, choisissent les individus restés nains parce que leur croissance a été entravée par la sécheresse du sol. Ceux qui ont décrit de telles variations comme s'il s'agissait de véritables espéces ont rendu ridicule le Jordanisme. Depuis prés de vingt-cinq ans, Jordan n'a rien publié, et cependant il a continué à recevoir des plantes, à les cultiver dans son jardin, à les faire décrire et dessiner. Que deviendront ces observations restées inédites ? En quelles mains va passer le riche herbier du maitre (1)? Recevez, etc. M. le Président dit que la Société ressentira vivement la perte d'un de ses membres les plus éminents et que tous les botanistes français s'associeront aux hommages rendus par nos confréres de Lyon à la mémoire de leur illustre con- eitoyen. M. Malinvaud retrace brièvement la carrière scientifique du défunt et s'attache à faire ressortir le caractére et les mérites de son œuvre botanique. « Ses importants travaux, dit-il, où il montrait surtout l'esprit d'analyse le plus péné- trant, faisant naitre une louable émulation, ont provoqué d'innombrables recherches et considérablement agrandi le champ de l'observation des formes végétales. D'ailleurs la nouveauté et l'originalité de sa doctrine, notamment ses vues sur la question de l'espéce en botanique, un admirable talent d'exposition, tous ces titres que rehaussaient par sur- croît l'austérité dela vie et la dignité du caractère, le dési- gnaient depuis longtemps comme le chef autorisé d'une (1) Nous apprenons avec plaisir que M. Borel, appelé à recueillir la succeer sion botanique du maître dont il fat le fidèle collaborateur, a reçu de lui la mission de continuer et d'achever les travaux commencés. Cette tâche ardue ne pouvait être remise en meilleures mains. (Note du Secrétariat ajoutee pendant l'impression.) 86 SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1897. école à laquelle, même de son vivant, on donnait son nom. Il était entré dans notre Société, dès l'année même de sa fon- dation, en 1854; toutefois il ne figurait pas sur la première liste des membres arrêtée au 15 juin de cette année (1), mais il était inscrit sur la suivante publiée en mars 1855. Son admission fut prononcée le 10 novembre 1854, en méme temps que celle de Boissier, A. de Candolle, Godron, Gre- nier, Ch. Martins, Parlatore, etc. Des cinquante-huit nouveaux membres proclamés à cette séance, A. Jordan était le seul survivant au 1*' janvier dernier. On trouve de lui, au tome VH de notre Bulletin (année 1860), p. 605, une Note sur le Ge- ranium purpureum Vill. et sur deux espèces nouvelles (Sedum Verloti, Galeopsis Verloti), et, pp. 605 et suiv. dans le méme volume, un Mémoire important sur le genre Aspho- delus. » M. Éd. Bornet, qui a plusieurs fois visité le jardin de M. Jordan, en a conservé le souvenir comme de l'un des plus intéressants et des plus instructifs qu'il ait eu l’occasion de voir. Le savant lyonnais ne fut sans doute ni le premier ni le seul qui se soit aidé de la culture pour étudier les formes cri- tiques ou douteuses, mais aucun peut-être n'a pratiqué cette méthode avec autant de persévérance et d’ampleur. Les pu- blications de M. Jordan avaient pour base l’étude compara- tive et prolongée des espèces vivantes réunies par milliers dans son jardin de la Cité-Villeurbanne. Il les suivait, pen- dant des années, dans toutes les périodes de leur végétation, et c'est aprés en avoir pris ainsi une connaissance approfondie qu'il en donnait la description. Ce côté de l’activité scien- tifique du regretté défunt méritait, dit M. Bornet, d’être mis particulièrement en relief. (1) Gette première liste comprenait 164 noms, dont 16 sont encore inscrits sur celle que nous venons de publier, à savoir : MM. Amblard, Avice, Beau- > e 4 . temps-Beaupré, Ed. Bornet, Boudier, Bureau, H. Caron, A. Chatin, Clos, Comar, Guillon, Maillard, Marès, Maugeret, Prillieux et Ramond. (Note du Secretariat.) SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1897. 87. M. le Président annonce ensuite deux nouvelles présenta- tions. Lecture est donnée d'une lettre de M. Comére qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. M. le Secrétaire général présente à la Société un lot d'échantillons de Myriophyllum alterniflorum envoyés par M"? Belèze pour être distribués en séance aux personnes que cette espèce pourrait intéresser. M. Malinvaud présente ensuite deux exemplaires d'un Stachys hybride, S. digenea (germanica x alpina) Legué, qu'il a récolté, le 2 septembre dernier, au bord d'une route conduisant de Thémines à Albiac (Lot). Il donne quelques détails au sujet de cette plante sur laquelle il se propose de revenir dans une communication ultérieure. M. le Secrétaire général donne lecture d'un compte rendu d'herborisations faites par M. le D" A. Chabert, en Tunisie et en Algérie, au mois d'avril 1896 (1). À propos de quelques Erodium algériens mentionnés dans celte communication, M. Rouy rappelle qu’il a recueilli, en avril 1899, dans les gorges de Chabet-el-Akbra, entre Sétif et Bougie, un Erodium vivace, acaule, qu'il a dédié à M. A. Battandier et dont la diagnose a été publiée dans le Nata- raliste du 12 janvier 1897. Cette plante, dit-il, est la méme, d'aprés M. Reverchon (in litt.) que ce botaniste collecteur vient de distribuer, sous le nom d'E. baborense (inéd.), dans les exsiccatas de plantes de la Kabylie de 1896. Ce dernier nom rentre donc dans la synonymie de PE. Battandierianum Rouy. Cet Erodium est à classer entre les E. asplenioides Willd. et atlanticum Coss. Ce dernier en diffère par les feuilles à limbe ovale presque triséqué (et non orbiculaire, crénelé ou subtrilobé), les scapes 1-3 flores (et non 5-9 flores), les lleurs une fois plus petites et le bec des carpelles très grêle (et non allongé et robuste). L'E. asplenioides en est distinct (1) Cette communication sera insérée dans le tome XLIII du Bulletin (1896). 88 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. par les feuilles velues, à limbe ovale 3-5 lobé, le terminal sensiblement plus grand et sublobé, les rayons de l'ombelle trés inégaux (et non presque égaux), les sépales mutiques, larges, ovales (et non longuement elliptiques ou oblongs), mucronés, les pétales violets (et non d'un beau rose), le bec du double plus long et plus gros. Enfin PE. Choulettianum Coss. et toutes les espéces voisines, européennes ou orien- tales, se séparent de l'E. Battandierianum par les feuilles pinnatiséquées ou bipinnatiséquées, et appartiennent à la section PiNNATISECTA Rouy. M. Max. Cornu fait une communication sur le genre Cin- namomun et les caractères distinctifs de ses diverses espèces. SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. . PRÉSIDENCE DE M. CORNU. M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 12 février, dont la rédaction est adoptée. M. le Président, par suite des présentations annoncées dans la précédente séance, proclame membres de la Société : MM. Derman, pharmacien de 1" classe, préparateur à l'École supérieure de pharmacie, présenté par MM. Gustave Planchon et Guignard. GAUCHER, chef de travaux à l'Institut de Botanique de Montpellier, présenté par MM. Courchet et Flahault. M. le Président a recu la lettre suivante : ~a SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. 89 LETTRE DE M. Constantin de REY-PAILHADE A M. LE PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Béziers, 18 février 1897. Monsieur le Président, J'ai l'honneur de vous informer que la Société des sciences naturelles de Béziers, dans la séance du 27 janvier 1897, et sur la proposition de MM. Constantin de Rey-Pailhade, membre de la Société botanique de France, vice-président de la Société des sciences naturelles de Béziers, et Pierre Carles, ingénieur agricole, a décidé à l'unanimité, pour per- pétuer la mémoire de deux hommes qui à des titres différents ont rendu de signalés services à la science botanique et à la viticulture, de placer des plaques commémoratives en marbre sur les maisons oü sont nés Pierre Duchartre et Frédéric Laforgue, viticulteur, qui, le premier, employa en grande culture le soufrage de la Vigne contre l'Oidium. La premiére plaque sera placée à Portiragne, petit village des envi- rons de Béziers, où est né le botaniste Duchartre, qui prit une si grande part à tous Jes travaux de la Société botanique de France. Et la deuxiéme à Quarante, autre village de la banlieue de notre cité, où vécut le viticulteur Frédéric Laforgue. C'est à Quarante qu'en 1852 eurent lieu, sur une vaste échelle, les premiéres expériences du soufrage de la Vigne, et c'est de là que s'est répandu dans notre arrondissement d'abord, dans le département de l'Hérault ensuite, et enfin dans la France entiére, cette pratique qui assura l'existence de notre vignoble. Les dates de ces deux solennités ne sont pas encore fixées, mais elles auront probablement lieu dans le courant du mois de mai, et nous se- rions heureux, à cette occasion, de voir groupés autour de nous de nombreux membres de la Société botanique de France, pour relever l'éclat de cette féte scientifique. Agréez, Monsieur le Président, l'assurance de ma considération la plus distinguée. M. le Président dit que la Société botanique de France sera heureuse d'apprendre le nouvel. hommage rendu, dans le pays natal de Pierre Duchartre, à la mémoire de ce maitre vénéré qui, pendant plus de quarante ans, a enrichi notre Bulletin de ses savants travaux. 90 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. M. Malinvaud, sans vouloir contester l’importance du ser- vice rendu à la viticulture par Laforgue en propageant dans le Midi l'application du soufrage aux Vignes atteintes de la maladie causée par l'Oidium, croit devoir rappeler que c'est au regretté Pierre Duchartre que revient le mérite d’avoir le premier, sinon trouvé, au moins fait connaitre en France et vulgarisé par ses expériences et son enseignement, celle méthode de traitement dont les résultats ont montré depuis la grande efficacité. M. Cornu, confirmant cette observation, ajoute qu’on trou- verait à cet égard des indications précises dans les journaux et les publications agricoles remontant à l'époque dont il s'agit (1). M. Éd. Bornet, entrant sur ce sujet dans quelques détails, dit que, parmi les substances dont Kyle, en Angleterre, avait essayé l'emploi contre l'Oidium, Pierre Duchartre choisit la fleur de soufre et, par des expériences méthodiques qu'il poursuivit au Potager de Versailles avec l'aide de M. Hardy, démontra la complète efficacité de ce remède qui, appliqué d'abord avec succés au traitement des treilles de Thomery, puis employé dés 1852 par Laforgue dans les vignobles des environs de Béziers, se répandit dans le département de l Hé- rault pendant les années suivantes et, en 1857, aprés les recherches de M. Marés, fut partout adopté. M. Guérin fait à la Société la communication suivante : M 1) On trouve notamment, dans le Moniteur universel du 9 septembre 50, le Rapport de P. Duchartre « Sur le moyen de combattre le Champi- gnon qui attaque les Vignes ». Il s’agit de la fleur de soufre. GUÉRIN. — AMIDON SOLUBLE DANS LES FEUILLES DE COLA. 91 SUR LA PRÉSENCE DE L'AMIDON SOLUBLE DANS LES FEUILLES DE COLA ACUMINATA R. Br. (STERCULIA ACUMINATA Pal.-Beauv.) ET C. BALLAYI Cornu, par MI. P. GUÉRIN. La plupart des auteurs admettent encore aujourd'hui que, dans les grains d'amidon, la presque totalité de la substance amylacée est constituée par de la granulose colorée en bleu par l'iode en présence de l'eau, tandis que l’amylose, qui forme le squelette du grain, ne prend sous l'action du méme réactif qu'une coloration jaune ou jaune rougeátre. Quoi qu'il en soit, la combinaison bleue de l'iode avec l'amidon, combinaison connue sous le nom d'iodure d'amidon, s'obtient avec la plus grande facilité et permet de dé- celer rapidement de trés faibles traces de la substance... Elle pos- séde en outre la curieuse propriété de se décolorer par la chaleur, pour réapparaitre ensuite par le refroidissement, si toutefois l'ac- tion du calorique n'a pas été trop prolongée. Mais l'amidon n'existe pas loujours chez les plantes à l'état solide. Dans certaines Légumineuses, dans les asques de divers Ascomycétes par exemple, il forme une couche appliquée contre la membrane cellulaire; dans les Bolets, la membrane cellulaire elle-même en est imprégnée. Enfin les recherches de M. Dufour (1) ont montré que l'amidon se trouve parfois normalement dissous dans tout le suc cellulaire. Sur environ 1300 plantes étudiées, ce botaniste arrivait à le carac- tériser dans une vingtaine d'espéces, notamment dans le Sapo- naria officinalis L. où il est trés abondant, dans l'Arum italicum Mill., et dans la plupart des espèces du genre Hordeum. D'une facon générale la production de l'amidon soluble est presque exclusivement limitée au tissu épidermique et à celui de la feuille en particulier. Les quelques observations qui font l'objet de cette Note ont wait à la présence d'une substance analogue dans deux espéces du genre Cola, les C. acuminata R. Brown et C. Ballayi Cornu. Si l'on examine au microscope, dans une goutte d'eau iodée, un lambeau d'épiderme de feuille de l'un de ces Cola, on voit immé- (1) D' Jean. Dufour, Recherches sur l'amidon soluble et son rôle physio- logique chez les végétaux. Lausanne, 1886. 92 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. diatement la presque totalité des cellules prendre sous l'action du réactif une superbe coloration violette, à part cependant les cel- lules stomatiques et les cellules de bordure des stomates qui n'exis- tent que dans l'épiderme inférieur. Dans les cellules où l'intensité de la coloration n'est pas trop accentuée, on peut remarquer que le noyau et le protoplasme ont pris une teinte jaunâtre, tandis que la coloration violette s'étend à tout le suc cellulaire. L'examen d'une coupe transversale de la feuille montre de plus que la substance amyloide occupe d'une facon presque exclusive les cellules épidermiques, à l'exception toutefois de celles qui entourent la nervure médiane. Trés rarement nous l'avons obser- vée dans quelques cellulesdu parenchyme ; mais, dans la feuille de C. Ballayi, nous avons en outre constaté la présence de cette sub- stance dans les canaux à mucilage qui sont caractéristiques de la famille des Sterculiacées. Les cellules épidermiques du pétiole ne nous ont, dans les deux espèces, offert aucune réaction; mais, dans le C. Ballayi, le con- tenu des canaux sécréteurs prend, comme dans ceux de la feuille, une coloration rose violacé. Nos recherches sur la présence de l'amidon soluble dans les jeunes feuilles, la tige, la racine et les cotylédons du C. acuminata nous ont également amené à un résultat négatif. Le seul échantillon de C. Ballayi que nous possédons dans les serres de l'Ecole de pharmacie ne nous a pas permis de pousser nos recherches ailleurs que dans la feuille, mais il y a tout lieu de croire que les canaux de la tige offrent dans cette espèce la méme réaction que celle signalée précédemment dans le pétiole et le limbe. Au lieu d'employer l'iodure de potassium iodé, on peut, pour les réactions précédentes, faire usage de la solution alcoolique d'iode, ou simplement soumettre des lambeaux d'épiderme à l'action des vapeurs iodées. Dans ce dernier cas la combinaison iodée s'observe à l'intérieur méme des cellules avec la plus grande netteté; mais,si l'on emploie l'iode en solution alcoolique, la colo- ration violette apparait dans certaines cellules, en méme temps qu'une partie de l'iodure d'amidon formé se dissout dans le réactif. Bientôt, lorsque l'alcool et l'excés d’iode sont évaporés, la combinaison iodée se dépose sur les bords de la lamelle sous la forme d’un nuage bleu violacé, plus ou moins cristallin. GUÉRIN. — AMIDON SOLUBLE DANS LES FEUILLES DE COLA. 93 Dans tous les cas la coloration obtenue persiste un certain temps. Sous la lamelle, les cellules épidermiques présentent encore, après plusieurs jours, une coloration violette assez intense. Dans les canaux du C. Ballayi, la réaction, trés fugitive au contraire, est probablement due à une quantité relativement faible d'amidon. Ajoutons enfin, comine dernier caractère bien spécial à notre combinaison iodée, que, lorsqu'on soumet à l'action modérée de la chaleur des parcelles d'épiderme traitées préalalablement par l'iode, la coloration disparait totalement pour réapparaitre ensuite avec la méme inlensité par le refroidissement. On peut obtenir ainsi trés facilement plusieurs colorations et décolorations suc- cessives. Il importe de faire remarquer, comme il résulte d'ailleurs des recherches de M. Dufour, que la combinaison iodée peut revétir plusieurs colorations : le rose, le violet, le bleu. La plus ou moins grande quantité d'iode mise en contact avec l'amidon soluble, l'absence ou la présence de l'eau exercent une influence incon- testable sur la coloration obtenue, et expliquent ces différentes teintes que nous avons pu constater tour à tour. La substance amyloide n'existe pas seule dans les cellules épi- dermiques, mais elle y est mélangée, dans l'épiderme inférieur surtout, à l'amidon en grains. Pour observer nettement le fait, il suffit de laisser séjourner pendant quelques minutes des lambeaux d'épiderme dans l'iodure de potassium iodé, puis de les immerger dans uue solution concentrée de chloral. Les grains d'amidon fortement gonflés par ce dernier réactif et colorés en bleu ap- paraissent avec la plus grande netteté à l'intérieur de la cellule colorée en bleu violacé. Dans les Sterculia plalanifolia Linn., Brachychiton populifo- lius R. Br. (1) (ancien Sterculia diversifolia), nous n'avons con- staté aucune réaction de la substance amyloide dans la tige et les feuilles. Il en est de méme de l’Heritiera littoralis Ait. apparte- nant à la méme famille des Sterculiacées. Quelle origine attribuer à la substance que nous venons d'étu- dier? La présence simultanée d'amidon en grains et d'amidon soluble dans les mémes cellules épidermiques ne porte-t-elle pas (1) Cette espéce nous a été obligeamment procurée par M. Mangin, à qui nous adressons ici tous nos remerciements. 94 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1397. à penser que le second serait un dérivé du premier? Ces mèmes cellules ne contiendraient-elles pas en méme temps une diastase capable de dissoudre d'abord l'amidon en grains, avant de le transformer en un produit différent et assimilable? Cette hypothèse pourrait avoir quelque valeur si notre substance amyloide dispa- raissait de la feuille à la mort de celle-ci et repassait dans la tige, à la facon de l'amidon ordinaire, pour y rester emmagasinée un certain temps et étre utilisée dans la suite. Or c'est précisément le contraire que l'on observe : l'amidon en grains a disparu des feuilles mortes, tandis que l'amidon soluble s'y retrouve en aussi grande abondance que dans la feuille verte, en pleine activité de végétation. Nous avons pu nous en assurer, d'abord en examinant directement dans l'eau iodée des lambeaux de ces feuilles, puis en préparant, avec 60 centigrammes de feuilles mortes maintenues à l'ébullition dans l'eau pendant une heure, un extrait sur lequel nous avons constaté tous les caractéres de l'amidon soluble (1). On ne peut done admettre que la plante ait transformé en un pro- duit inutilisé, et par conséquent sans profit pour elle, une réserve telle que l'amidon, dont elle sait si bien tirer parti en temps ordi- naire. L'amidon en grains repasse donc bien certainement dans la plante, et l'origine de l'amidon soluble reste inexpliquée. Chez certaines Algues incolores de la famille des Bactériacées, on trouve dans le protoplasme, à l'état de dissolution, une sub- stance qui se colore en bleu par l'iode. Mais cette substance, qui est comparable par sa réaction à notre substance amyloide, en dif- lére totalement en ce sens qu'au moment de la formation des spores elle est consommée peu à peu et disparait enfin d'une façon définitive, en jouant comme l'amidon ordinaire le rôle d’une matière nutritive. Là ne semble pas être le cas de notre amidon, sur la nature duquel nous restons encore indécis. Quoi qu’il en soit, cette va- riélé d'amidon, peu répandue chez les végétaux, semble avoir un (1) Les réactions analogues obtenues précédemment sur un extrait préparé avec des feuilles vertes de C. acuminata ne pouvaient être attribuées u'à l'amidon soluble. Nous avons pu en effet nous convaincre ‘ 1 paratif sur d'autres feuilles ne renfermant que de l'amidon en rains, que cet amidon n'est pas transformé par une ébullition de plusieurs heures en amidon n» , » . , soluble, ou qu'en tout cas, la quantité de cette dernière substance qui peut tuelle ainsi formée est trop faible pour donner avec Piode la réaction habi- uelle. par un essai com- LUTZ. — SUR UN SAFRAN MONSTRUEUX. 95 rôle physiologique à peu près nul. On ne peut guère la considérer, comme c'est l'opinion d'ailleurs de M. Dufour, que comme un pro- duit d'excrétion, ce qui expliquerait assez d'ailleurs sa présence dans les canaux à mucilage du C. Ballayi. M. Van Tieghem se souvient que, dans son laboratoire, M'* Leblois était arrivée, à la suite d'expériences nombreuses, à considérer l'amidon en bátonnets du latex des Euphorbes comme étant un produit d’excrétion. En effet, il ne disparait pas à l'obscurité, comme fait l'amidon destiné à l'alimenta- tion de la plante. M. Lutz fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR UN SAFRAN MONSTRUEUX ; por M. L. LUTZ. ll m'a été remis dernièrement des échantillons d'un Safran monstrueux, que l'obtenteur, M. Chappellier, m'a prié d'étudier. Depuis longtemps déjà, M. Chappellier s'occupe, par sélections appropriées, de multiplier et d'exagérer une monstruosité du Crocus sativus X graecus qui consiste dans la transformation en stigmates des divers organes floraux. Cette transformation avait déjà été étudiée par M. Duchartre (1) sur des plantes obtenues par M. Chappellier, mais chez lesquelles le phénoméne était considérablement moins marqué que chez le sujet actuel. Dans l'échantillon dont il s'agit, et qu'on a pu voir à la derniére Exposition de la Société d'Horticulture, la pistillodie est poussée au plus extréme degré. Outre les stigmates normaux, on peut voir la plupart des étamines surmontées d'un stigmate (fig. 4) ; les diverses pièces du périanthe ont subi une transformation de méme nature, et elles ont pris l'aspect de stigmates normaux. Enfin, ce qui est plus curieux, les écailles qui entourent l'inflorescence, ainsi que plusieurs feuilles, sont devenues stigmatifères. Je ne m'attarderai pas longtemps sur la transformation en stig- mates du périanthe et des étamines : M. Duchartre, dans le tra- (1) Duchartre, Note sur des Safrans à fleurs monstrueuses (Bull. Soc. Hort., 3* série, I, 1879, pp. 171-180). 96 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. vail auquel j'ai fait allusion plus haut, a constaté la transformation des sépales en stigmates et des pétales en étamines. Ici Valtéra- tion est plus profonde, puisque tout le périanthe est transformé en étamines. J'insisterai d'une facon plus particulière sur la transformation des écailles et des feuilles en stigmates. I. Écar.LEs. — Deux modifications se produisent dans les écailles : leur forme normale est celle d'une lame, large à la base, rétrécie en pointe au sommet et dont l'un des cótés donne naissance à un lobe latéral de méme forme que l'écaille et plus petit qu'elle (fig. 1). La modification la plus simple, qui se rencontre chez certaines de ces écailles, consiste dans la simple imprégnation du lobe laté- ral par de la polychroite, sans altération de la structure normale de l'écaille. La modification la plus profonde consiste dans la transforma- tion de l'extrémité de l'écaille en papilles stigmatiques de forme normale (fig. 3). Voici comment se produit cette transformation : vers l'extré- mité supérieure de l'écaille on voit les bords du limbe se rap- procher en se repliant l'un vers l'autre. Le nombre des faisceaux libéroligneux se réduit de plus en plus. Les deux bords de l'ccaille s'appliquent l'un contre l'autre, laissant au centre une cavité in- fundibuliforme analogue à celle du stigmate normal (fig 10). Enfin, si l’on fait des coupes intéressant l'extrémité de ce stig- male anormal, on pourra constater que les faisceaux libéroligneux ont disparu et que cette extrémité a pris exactement tous les caractères d'une extrémité de papille stigmatique (fig. 11). Cette partie transformée est imprégnée de polychroite. | La stigmatisation de l'écaille s'est donc accompagnée de ]a modi- fication de structure théorique de la feuille normale qui se trans- forme en stigmate normale. I. Fg eL . . d FEUILLES. La transformation en stigmates de feuilles A dm "Hn pas au périanthe est un phénomène très inattendu et T 3 1 dont la tératologie n'offre pas, à ma connaissance, d'exemple TM M3 ua: [DA . . signalé Jusqu icl. L'étude histologique de ces feuilles était donc tres interessante. ' O LUTZ. — SUR UN SAFRAN MONSTRUEUX. 97 Si l'on examine une coupe de feuille normale de Crocus sativus X græcus, on remarque que cette coupe offre grossièrement l'ap- parence d'un T (fig. 5). Quatre faisceaux libéroligneux principaux s’y rencontrent : deux aux extrémités des branches du T, deux vers les bords externes de la partie rétrécie. Les deux faces planes de la feuille sont assez fortement cutinisées, les faces latérales ne l'étant pas. Le parenchyme palissadique se rencontre tout autour dela feuille, sauf dans la partie médiane de la face la plus large. Tout le centre est occupé par un parenchyme lacuneux formé de cellules arrondies à large section. Rien de particulier à signaler dans la structure des faisceaux libéroligneux. Somme toute, on peut, pour homologuer une telle feuille à une feuille de Monocotylédone de forme commune, considérer la partie rétrécie comme correspondant à une nervure médiane, la partie élargie devenant alors l'homologue du limbe. 8i maintenant on fait des coupes dans la partie terminale d'une feuille stigmatifère, on remarque les transformations progressives suivantes : D'abord on note une diminution graduelle de l'épaisseur de la feuille dont les deux faisceaux de la partie rétrécie se rapprochent de plus en plus des autres, jusqu'à venir s'intercaler entre eux. Le parenchyme lacuneux disparait peu à peu, au fur et à mesure de cette modification de structure. Bientôt on assiste à la réduction du nombre des faisceaux. Un étranglement se produit autour des deux faisceaux latéraux qui ne tardent pas à disparaitre successivement, laissant un organe de forme presque ovoide, dont le parenchyme est extrémement ré- duit, contenant seulement deux faisceaux libéroligneux, et pré- sentant de chaque côté un petit appendice foliacé résultant de l'atrophie presque complète des parties latérales (fig. 6 et 7). Les cellules de cette partie si profondément modifiée de la feuille sont imprégnées de polychroite. Les modifications de structure s'en tiennent à ce point, de telle sorte qu'en réalité il n'y a pas transformation absolue de la feuille en stigmate, mais seulement un acheminement vers cette transfor- mation, acheminement important il est vrai, mais qui est encore loin d'atteindre la stigmatisation typique que l'on rencontre chez les écailles. T. XLIV. (SÉANCES) 7 98 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. Quelque intéressante que soit, au point de vue pratique, cette plante monstrueuse, elle présente au point de vue théorique un intérêt non moins grand. Tandis que les exemples de régression des divers organes floraux en pièces du type des verticilles externes (fleurs doubles) sont d’une constatation courante, ceux de progres- sion vers les pièces de verticilles internes sont beaucoup plus rares, et l’on ne connaît que fort peu de cas de pistillodie, tous à un degré beaucoup moindre que dans le Safran de M. Chappellier. On n'en connaissait du reste pas encore dans lesquels les feuilles extérieures au périanthe participent à cette modification. L'étude anatomique de ce monstre nous a montré aussi ce fait intéressant que, dans cette progression, les organes de la plante ont subi exactement, mais en sens inverse, les modifications de structure qu'ils auraient éprouvées dans les cas courants de régres- sion de ces organes en pétales, sépales ou méme bractées. Explication des figures de la planche IV de ce volume. Fic. 1. — Aspect extérieur d'une écaille normale. Fic. 2. — Aspect extérieur d'une feuille stigmatifère. Fic. 3. — Aspect extérieur d'une écaille stigmatifère. FiG. 4. — Aspect extérieur d'une étamine surmontée par un stigmate. FIG. 9. — Coupe d'une feuille normale de Crocus sativus X, grecus. Fic. 6. — Débuts des modifications de structure de la feuille stigmatifere... La feuille s’est aplatie et l'on assiste à l'étranglement du limbe autour des faisceaux latéraux dont l'un a déjà disparu. Fig. 7. — Aspect définitif (coupe) d'une feuille transformée. — Les deux faisceaux médians subsistent seuls. Fic. 8. — Schéma de la coupe d'une écaille normale. Fic. 9. — Détails de cette coupe. Fic. 10. — Coupe d'une extrémité d’écaille stigmatifere. — Réduction du nombre des faisceaux et reploiement des deux bords de l'écaille l'un vers l'autre. 11. — Coupe passant par le sommet d'un stigmate développé à l'extré- mité d'une écaille. Fic. M. Jeanpert présente à la Société des échantillons du Po- gonatum. Dicksoni, Mousse nouvelle pour la flore parisienne. M. Van Tieghem fait à la Société la communication sul- vante : iw 7 VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 99 SUR LES PHANÉROGAMES SANS GRAINES, FORMANT LA DIVISION DES INSÉMINÉES ; par M. Ph. VAN TIEGHEM. T? Les plantes de l'embranchement des Phanérogames forment, comme on sait, leur œuf par l'union et la combinaison de deux cellules différeneiées, nommées ensemble gamétes, dont l'une, qui est dite femelle, reste en place, tandis que l'autre, qui est dite mále, est transportée passivement vers elle. Le gaméte femelle est, iei, comme chez les Cryptogames, l'oosphére. Le gaméte mále, parce qu'il n'a été que trés récemment aperçu comme tel, n'a pas encore recu de dénomination spéciale; puisqu'il est homologue de l'anthérozoide des Cryptogames, il peut aussi, bien que parais- sant d'ordinaire immobile, recevoir le méme nom (1). L'oosphére prend naissance dans une de ces feuilles différen- ciées qui composent le pistil de la fleur et que l'on nomme des carpelles. Elle y est produite, en méme temps qu'un plus ou moins grand nombre de cellules sœurs constituant avec elle un tissu nommé endosperme, par une cellule issue directement ou indirec- tement de l'exoderme du carpelle, cellule à laquelle on donne habituellement le nom très impropre de sac embryonnaire et dans laquelle elle demeure incluse. Elle procède de la différenciation directe et totale d'une cellule d'endosperme chez les Angio- spermes, du cloisonnement préalable et de la différenciation par- tielle d'une cellule d'endosperme, qui par là devient un archégone, chez les Gymnospermes. De son cóté, l'anthérozoide tire son origine de l'une de ces feuilles différenciées qui composent l’androcée de la fleur et que l'on nomme des étamines. Le limbe de l'étamine, qui est l'anthére, produit d'abord, paf un cloisonnement local de son exoderme, des cellules spéciales nommées grains de pollen, qu'elle met en liberté dans le milieu extérieur. Puis la cellule mère des anthé- rozoides nait dans le grain de pollen, en méme temps qu'une cel- lule sceur plus grande, directement chez les Angiospermes, indi- rectement chez les Gymnospermes. Ensuite, la cellule mère se (1) Par les recherches récentes de deux botanistes japonais, MM. Hirase e! lkeno, on sait que, tout au moins dans le Ginkgo et les Cycas, le gamete mâle est muni d’un ruban spiralé portant de nombreux cils vibratiles et par là se montre un véritable anthérozoide. 100 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. divise pour former les deux anthérozoïdes ; ceux-ci sont trans- portés jusqu'au contact de l'oosphére par le tube pollinique issu du développement de la grande cellule sœur, à la suite de la ger- mination du grain de pollen. Finalement, l'un d'eux pénétre dans l’oosphère, avec laquelle il s'unit et se combine. Une fois formé, l'œuf des Phanérogames se développe, comme il est aussi bien connu, sur la plante mére et à ses dépens, en un embryon, tandis que l'endosperme se transforme en un albumen, transitoire ou permanent, et que le pistil de la fleur devient le fruit. Ces caractéres sont généraux et exclusifs. Ils appartiennent à toutes les Phanérogames, sans exception, et on ne les trouve réunis chez aucune autre plante. Ils sont aussi les seuls qui jouissent de cette double propriété. C'est donc à eux que doit se réduire, en substance, toute la définition de cet embranchement. Si l'on entre, en effet, un peu plus dans le détail des phéno- mènes qui précédent et de ceux qui suivent la formation de l’œuf chez les Phanérogames, on voit aussitót qu'il y a, suivant les plantes, plusieurs cas à distinguer. 1. Division des Phanérogames en deux groupes, d'après la graine. — Considérons d'abord la série des phénomènes qui suivent la formation de l’œuf et qui aboutissent, en définitive, à la con- stitution du fruit. A la maturité, le fruit est conformé, suivant les cas, de deux manières différentes, dont l'une a passé jusqu'à pré- sent inapercue. Tantót et le plus souvent, il porte, attachés à sa surface externe chez les Cycadacées et les Coniféres, fixés àla paroi interne d'une cavité close partout ailleurs, un ou plusieurs corps distincts, qu'il est facile d'en séparer en rompant le point d'attache et qui s'en séparent fréquemment d'eux-mémes à la maturité. Chacun de ces corps, formé d'un embryon, accompagné ou non d'un albumen, et enveloppé d'un tégument propre, constitue ce qu'on nomme une graine, qui produit à la germination une plante nouvelle. Les Phanérogames qui se comportent ainsi ont donc un fruit pourvu de graines, un fruit séminé. Tantót, au contraire, le fruit ne porte ou ne renferme aucun semblable corps libre, qu'on puisse en séparer en ne rompant qu'un point d'attache ou qui s'en sépare spontanément à la matu- TN VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 101 rité. Il est tout d'une piéce et il faut le soumettre tout entier à la germination pour en obtenir une ou plusieurs plantes nouvelles, suivant qu'il s'est formé au début et développé plus tard en em- bryons un ou plusieurs œufs dans le pistil dont il provient. En un mot, ces plantes ont un fruit dépourvu de graines, un fruit insé- miné. De là, une division des Phanérogames en deux groupes primaires, que je nommerai respectivement les Séminées et les Inséminées, le premier étant évidemment plus perfectionné que le second. 2. Subdivision de chacun de ces deux groupes, d'aprés l'ovule. — Examinons maintenant, dans chacun de ces deux groupes, la série des phénomènes qui précèdent la formation de l’œuf, notam- ment la maniére dont chacun des carpelles du pistil se comporte autour de !a cellule mére de l'endosperme, et considérons d'abord les Séminées. Souvent, le carpelle y découpe sur son bord une ou plusieurs folioles plus ou moins longuement pétiolées. Chacune de ces folioles produit ensuite, quelque part sur la ligne médiane de son limbe, par une croissance locale de son écorce, une émergence conique, bientôt recouverte de bas en haut, d’abord par un bour- relet annulaire de son propre épiderme, puis par le limbe lui- méme reployé autour d'elle. C'est la cellule exodermique termi- nale de cette émergence qui produit, directement ou indirecte- ment, la cellule mére de l'endosperme. Ainsi profondément différenciée et composée de quatre parties distinctes, la foliole est ce qu'on nomme un ovule : son pétiole en est le funicule, son émergence le nucelle, sa premiére enveloppe, comparable à l'in- dusie des Fougères, le tégument interne, sa seconde enveloppe le tégument externe; chacune de ces enveloppes laisse au sommet un orifice, qui est l'endostome pour la première, l'exostome pour la seconde, formant ensemble le micropyle. Chez toutes ces plantes, il y a donc un ovule nucellé et bitegminé. Souvent aussi, le carpelle y porte de méme un ou plusieurs ovules, mais le nucelle n'y est enveloppé que d'un seul tégument, qui est le limbe reployé de la foliole; le tégument interne y fait défaut. Ces plantes ont donc un ovule nucellé et unitegminé. C'est entre ces deux maniéres d'étre que se répartissent toutes les Séminées. Ces plantes ont donc toujours dans leur pistil un ou 102 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. plusieurs ovules à nucelle tégumenté. Plus tard, pendant le déve- loppement simultané de l’œuf en embryon et de l'endosperme en albumen, chaque ovule s'y accroit à mesure et y devient, en défi- nitive, une graine, aussi distincte dans le fruit mür qu'il l'était lui-méme dans le pistil. La présence, constatée plus haut, de eraines dans le fruit de ces plantes s'explique donc par l'existence préalable dans leur pistil d'ovules permanents, c'est-à-dire ca- pables de se développer en conservant jusqu'à la fin leur auto- nomie. En un mot, elles sont séminées, parce qu'elles étaient pérovulées. D’après la conformation de l'ovule, dont le tégument est simple ou double, elles se partagent en deux groupes secon- daires, que je nommerai respectivement les Unitegminées et les Bilegminées, le second étant plus élevé en organisation que le premier. La division des Inséminées offre des modifications plus nom- breuses. Certaines de ces plantes ont, dans leur pistil, un ou plusieurs ovules conformés comme ceux des Séminées, c'est-à-dire avec un nucelle enveloppé d'un ou de deux téguments. Chez d'autres, le carpelle formant aussi un ou plusieurs ovules, le nucelle ne s'y recouvre d'aucun tégument; il est et demeure nu, inlegminé. Ailleurs, le carpelle découpe bien encore une ou plusieurs lolioles; mais la foliole, qui ne se différencie pas en pétiole et limbe, ne produit pas non plus d'émergence conique, et c'est quelque part sous sa surface lisse que prend naissance dans l'exo- derme la cellule mére del'endosperme. L'ovule se réduit alors à sa foliole, sans nucelle ni tégument; il est innucellé. Chez d'autres, enfin, le carpelle ne découpe méme plus de folioles pour la production séparée et solitaire des cellules méres d'endo- sperme. C'est quelque part directement dans son exoderme général que celles-ci prennent naissance. En un mot, il est entièrement dépourvu d'ovules, inovulé. De là une subdivision des Inséminées en cinq groupes secon- daires, que je nommerai respectivement : Bilegminées, Uniteg- minees, Inlegminées, Innucellées et Inovulées. N'ayant pas d'ovules dans le pistil, les Inovulées ne sauraient avoir non plus de graines dans le fruit, qui y est done nécessai- rement inséminé, S'il n'y a pas plus de graines dans le fruit PHANÉROGAMES. VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 1403 des quatre autres groupes, où le pistil est pourtant ovulé, c'est parce que, pendant le développement simultané de l’œuf en em- bryon et de l'endosperme en albumen, l'ovule ne s'y accroît pas dans la méme mesure. Il est alors progressivement attaqué, digéré, résorbé par l'albumen en voie de croissance dont les cellules péri- phériques se différencient en une assise digestive, qui sécréte les diastases nécessaires, et finalement il disparait comme tel; en un mot, il est transitoire. L'albumen vient alors appliquer direc- tement son assise digestive contre la paroi interne du pistil, qu'elle attaque souvent à son tour et digère dans une partie de son épais- seur en se soudant ensuite plus ou moins intimement, en défi- nitive, avec la couche externe qu'elle laisse subsister. Les Insémi- nées qui ont ainsi un ovule transitoire peuvent étre dites toutes ensemble transovulées et l'on vient de voir que, suivant la con- formation plus ou moins compliquée de l'ovule, il y a des Trans- ovulées de quatre sortes. L'embranchement des Phanérogames se divise donc, en somme, d'abord d'aprés la graine en deux divisions ou groupes primaires, ensuite d’après l’ovule en sept subdivisions ou groupes secondaires, classification que résume le tableau suivant : à 9 téguments. Bitegminées. Des graines SÉMINÉES s ovules permanents. PÉROVULÉES..... Nucelle | | . oer Des 5i ( à un tégument. Unitegminées / à 2téguments. | Bitegminées. / Nucelle | à un tégument. Unitegminées | Des ovules transitoires. TRANSOVULÉES. | | sans tégument. Integminées. Pas de graines. msíwnvíss, - Pas de nucelle, ni de tég. Innucellées É es . Pas d'ovules........... INOVULÉES . ... ouest Inovulé. 3. Importance du groupe des Inséminées, objet de ce travail.— La trés grande majorité des Phanérogames se répartissent, comme on sait, entre les deux subdivisions du groupe des Séminées, les Unitegminées renfermant presque toutes les Gymnospermes et la plupart des Dicotylées gamopétales, les Bitegminées comprenant quelques Gymnospermes, toutes les Monocotylées à l'exception des Graminées, ainsi que la plupart des Dicotylées, dialypétales et apélales. Moins étendu, mais plus varié, le groupe jusqu'ici méconnu des Inséminces offre aussi, au point de vue de la Science générale, une importance plus grande. ‘404 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. Par sa seule existence, il montre déjà combien est inexacte la dénomination générale de Spermaphytes, Plantes à graines, Samempflanzen (en allemand), que l'on donne assez souvent à l'embranchement des Phanérogames. Il prouve aussi que, pour développer ses ceufs en embryons, et méme en embryons trés différenciés, pour conserver ensuite plus ou moins longtemps ces embryons à l'état de vie latente et pour les développer enfin à la germination en autant de plantes nouvelles, la plante phanéro- game n'a pas nécessairement besoin de produire des graines dans son fruit mûr. Par la diversité de son organisation, il nous offre ensuite, réu- nies et graduellement échelonnées, toutes les modifications que peut subir le carpelle des Phanérogames pour passer de l'état ino- -vulé, le plus simple, à l'état ovulé bitegminé, le plus compliqué, modifications dont les Séminées, pourtant si nombreuses, ne réa- lisent que les deux degrés supérieurs. On ignoreraitsans lui que, pour préparer leurs oosphéres et former leurs œufs, les Phané- rogames n'ont nullement besoin de produire, au préalable, autant d'ovules dans leur pistil, ce dont témoignent les Inovulées. Sans lui, on ne saurait pas davantage que ces plantes, une fois l'ovule acquis, peuvent se passer de nucelle, comme on l’apprend par les Innucellées, une fois le nucelle développé, peuvent se passer de tégument, comme on le voit par les Integminées. La connaissance de ce groupe est donc nécessaire à la pleine intelligence des Phanérogames. C'est ce qui m'a décidé, aprés en avoir apercu l'existence, à en faire l'étude approfondie qui m'oc- cupe depuis quatre années et qui est l'objet du Mémoire dont je présente aujourd'hui à la Société un trés court résumé. Comme il y a, au point de vue de l'ovule, des Inséminées de cinq sortes, ce Mémoire comprend aussi cinq Parties, consacrées : la première aux Inovulées, la seconde aux Innucellées, la troisième aux Integminées, la quatriéme aux Unitegminées, la cinquiéme aux Bitegminées. Dans une sixième et dernière Partie, on résume les conclusions de cette longue série de recherches et l'on jette comparativement un coup d'oeil général sur le groupe des Sémi- nées; il en résulte une classification nouvelle de l'ensemble des Phanérogames. INOVULÉES ou LORAN- THINÉES. Ficurs VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 105 SUR LES INSÉMINÉES SANS OVULES, FORMANT LA SUBDIVISION DES ÍNovULÉES OU LORANTHINÉES. À diverses reprises, au cours des quatre années précédentes, j'ai appelé l'attention de la Société sur les Inséminées sans ovules, qui forment le groupe des Inovulées ou Loranthinées. L'ensemble des résultats partiels de mes observations antérieures a été résumé l'aunée derniére dans notre Bulletin (1) et complété depuis (2). Il suffira donc de rappeler ici les principaux caractéres différen- uels des deux alliances et des dix familles que ce groupe renferme, ce qui fait l'objet du tableau suivant : hétéromère.. Corolle dialypétale. Ovaire .. uniloculaire .... Nuytsiacées. hermaphrodites, pétalées. | ( pluriloculaire... Élytranthacées. gamopétale. Ovaire ; LORANTHALES.. Calice ) ! uniloculaire..... Dendrophthoacées. , isomère. Corolle... . \ pluriloculaire.... Treubellacées. . dialypétale. Ovaire < l uniloculaire..... Loranthacées. . central libre. Cel- ( latérales et incluses.........,........ Arceuthobiacées. lules mères d'en- droites et incluses ....... Hélosacées. | dosperme ....... ! terminales, unisexuées, apétalées. l courbées et sortantes..... Ginalloacées. VISCALES... .... Placente | ( plusieurs cellules mères d'endosperme. Viscacées. basilaire. | Chaque carpelle a | une seule cellule mère d'endospermoe. . Balanophoracées. Ainsi constituée, avec ses deux alliances et ses dix familles, la subdivision des Inovulées ou Loranthinées comprend actuellement, répartis entre vinglet une tribus, cent quarante-quatre genres, dont cent deux sont nouveaux pour la science. (1) Ph. Van Tieghem, Quelques conclusions d'un travail sur les Loran- thinées (Bull. de la Soc. bot., séance du 8 mai 1896). (2) Ph. Van Tieghem, Sur l’organisation florale des Balanophoracces et sur la place de cette famille dans la sous-classe des Dicotylédones inovulées ou Loranthinées (Bull. de la Soc. bot., séance du 26 juin 1896), et Sur les Phánérogames à ovules sans nucelle, formant le groupe des Innucellées ou Santalinées (ibid., séance du 27 novembre 1896). INNUCELLÉES ou SAN- TALINÉES. Fleur 106 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. Il SUR LES INSÉMINÉES A OVULES SANS NUCELLE, FORMANT LA SUBDIVISION DES ÍNNUCELLÉES OU SANTALINÉES. Ayant fait connaitre, dans une récente Communication (1), les prineipaux caractéres des Inséminées à ovules sans nucelle, qui forment la subdivision des Innucellées ou Santalinées, il me suffira de rappeler ici la caractéristique des deux alliances et des neut familles qui composent ce groupe, ce qui fait l'objet du tableau suivant : | gamopétale.. Androcée gamostémone.................. Harmandiacéts. | pétalée... OLAGALES. C ) ; " ; (P L orolle . ( gamostémone.......,..s....... Aptandracées. dialypétale.. Androcée - l dialystémone.......,.......... Olacacées. | . à chlorophylle.... ( latérale... Schæpfiacées. f pluriloculaire. ~ , . Y Cellule mére d'endosperme l terminale. Arionacées. ‘infère Flantes.... - \ | sans chlorophylle............. Sarcophytacées. | apétalée. SANTALALES. Ovaire ) uniloculaire, pluriovulé.............,........, Santalacées. . ( pluriloculaire, pluriovulé...................... Mysodendracées. \ supère ` : uniloculaire, uniovulé,........................ Opiliacées. Dans la Note précitée, l'alliance des Santalales comprenait, en outre, à la suite des Opiliacées, la famille des Anthobolacées, que l’on reporte maintenant au groupe suivant. Ainsi constiluée, avec ses deux alliances et ses neuf familles, la subdivision des Innucellées ou Santalinées comprend actuellement, répartis entre quinze tribus, environ cinquante genres, dont plu- sieurs sont nouveaux. (1) Ph. Van Tieghem, Sur les Phanérogames à ovules sans nucelle, formant le groupe des Innucellées ou Santalinées (Bull. de 1 : ` du 27 novembre 1896). ( a Soc. bol., séance VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 107 IH SUR LES ÍNSÉMINÉES A OVULES POURVUS D'UN NUCELLE SANS TÉGUMENT, FORMANT LA SUBDIVISION DES ÍNTEGMINÉES OU ANTHOBOLINÉES. Les Inséminées à ovules pourvus d’un nucelle, mais encore dé- pourvus de tégument autour de ce nucelle, sont toutes stigmatées, dicotylées et climacorhizes, et se placent, sous ce rapport, à côté des Inovulées et des Innucellées. Elles sont, jusqu'à présent, très peu nombreuses et ne forment qu'une seule famille, les Anthobo- lacées, qui ne comprend elle-méme que les quatre genres : An- thobolus, Exocarpus, Sarcocalyx el Phyllodanthus. La fleur a un calice dialysépale et un androcée formé d'étamines en méme nombre que les sépales, auxquels elles sont superposées. Il n'ya pas de corolle; ces plantes correspondent donc aux Viscales chez les Inovulées, aux Santalales chez les Innucellées. Le pistil y est indépendant des deux verticilles externes et l'ovaire y est, en conséquence, supére. Il est uniloculaire dans toute sa longueur et renferme, inséré à sa base, c'est-à-dire à la base de l'un des car- pelles qui le composent, un ovule orthotrope dressé sans tégu- ment. La cellule mére de l'endosperme y prend naissance sous l'épiderme, au sommet méme. Son extrémité supérieure digère bientôt l'épiderme et proémine au dehors, où elle s'élargit beau- coup sous la base du style, et c'est là qu'elle recoit l'action du tube pollinique. Le fruit est une drupe à exocarpe plus ou moins charnu, avec albumen et embryon oléagineux. Le corps que l'on vient de décrire comme un ovule dressé a été considéré par divers botanistes, et encore récemment par M. Hie ronymus en 1889 (1), comme un placente central libre portant au sommet un seul ovule pendant, peu développé. Il est certain qu'il ne porte pas trace d'ovule pendant. D'autre par!, la conslante unité de la cellule mére d'endosperme et sa situation axile mon- trent qu'il s'agit bien ici d'un simple ovule et non pas d'un pla- (1) Hieronymus, Nat. Pflanzenfam. d'Engler, I, 2,. p. 212, 1889. 108 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. cente central libre sans ovules, comme il en existe un, par exemple, chez les Nuvytsiactes, les Arceuthobiacées, les Ginalloacées et les Hélosacées, parmi les Loranthinées. De savoir maintenant si l’ovule orthotrope, dressé et nu, qui caractérise ces plantes, est un nucelle porté par un lobe foliaire très court, ou si c’est simplement le lobe foliaire lui-même dé- pourvu de nucelle, c'est, comme je l'ai fait observer déjà (1), une question difficile à résoudre directement dans ce cas particulier. Si, aprés quelque hésitation, j'adopte ici la premiére maniére de voir, c'est à cause de l'absence à l'intérieur du corps de l'ovule de toute trace de faisceau libéroligneux. Il se comporte donc, sous ce rapport, comme un nucelle, non comme un lobe foliaire. Cette solution a un autre avantage. C'est de donner, si peu nom- breux qu'ils soient encore, du moins quelques représentants à la subdivision des Inséminées integminées, groupe dont on est amené à admettre l'existence, mais qui jusqu'à présent n'en a pas de plus certains. Ainsi établie, la subdivision des Integminées peut étre désignée, parallélement aux deux précédentes, d'aprés sa famille constitu- tive, sous le nom de Anthobolinées. IV SUR LES INSÉMINÉES A NUCELLE POURVU D'UN SEUL TÉGUMENT, FORMANT LA SUBDIVISION DES UNITEGMINÉES OU ÍCACININÉES. Les Inséminées à ovules pourvus d'un nucelle recouvert par un tégument unique sont toutes stigmatées, dicotykes et climaco- rhizes. En outre, elles sont toutes pétalées. Les ovules y sont tou- Jours anatropes pendants à raphé dorsal, c'est-à-dire épinastes. Le fruit yest toujours une drupe, avec embryon et albumen presque toujours oléagineux. Si, avant d'étre finalement attaqué par l'assise digestive de l'al- bumen, le tégument de l’ovule, qui s'accroît d'abord comme tel, posséde un systéme de faisceaux libéroligneux anastomosés en (1) Bull. de la Soc. bot., séance du 27 novembre 1896, p. 563. VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 109 réseau, ce réseau lignifié n’est pas digéré plus tard et persiste indéfiniment. L'albumen ne digère alors que le parenchyme inter- posé et se développe au dehors par les mailles du réseau. Aussi sa région périphérique est-elle, à la maturité, plus ou moins profon- dément découpée en lobes polygonaux, formant une sorte de mo- saique. Au fond du réseau de sillons qui séparent ces lobes, on retrouve à leur place les nervures primitives du tégument, ou tout au moins le faisceau vasculaire de ces nervures. Ce phénomène est très marqué notamment chez les Gonocares (Gonocaryuin) parmi les [cacinacées, chez les Phytocrènes (Phytocrene) parmi les Phytocrénacées, chez les Endacanthes (Endacanthus) parmi les Sarcostigmatacées, etc. Ces plantes forment donc, à cóté des trois groupes précédents, un ensemble assez homogéne, correspondant, puisqu'elles ont tou- jours une corolle, à l'alliance des Loranthales chez les Inovulées, à celle des Olacales chez les Innucellées. Pourtant, la structure du corps végétalif et surtout l'organisation florale y offrent des modi- fications assez importantes pour qu'il soit nécessaire d'y distin- guer d'abord deux subdivisions, puis, dans chacune de ces deux subdivisions, plusieurs familles. Chez les unes, en effet, le pistil est composé de carpelles bio- vulés, dans chacun desquels un seul ovule se développe plus tard. Chez les autres, il est formé de carpelles uniovulés. Lorsque les carpelles sont biovulés, ils sont toujours fermés dans toute la longueur de l'ovaire et la placentation est, en consé- quence, toujours axile. Le pistil y subit toujours un avortement partiel, plus ou moins étendu, ce qui rend la fleur zygomorphe. Quelquefois il se développe trois carpelles sur cinq, les deux pos- térieurs avortant, et le fruit a aussi un noyau triloculaire : c'est la famille des Emmotacées. Le plus souvent il ne subsiste qu'un seul carpelle, les quatre autres avortant complétement. La corolle est alors tantót gamopétale, tantót dialypétale. Lorsque la corolle est gamopétale, avec androcée concrescent à sa base, la tige conserve quelquefois sa structure normale : c'est la famille des Leptaulacées. Le plus souvent elle ne tarde pas, à la suite d'un fonctionnement inégal de l'assise génératrice du liber et du bois secondaires, à prendre une structure anormale. C'est toujours d'abord le bois secondaire qui cesse de se former en de certaines places, bientót marquées par autant d'échancrures de 140 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. sa surface. Puis, le liber secondaire correspondant se comporte, suivant les plantes, de trois manières différentes. Ou bien, il con- serve simplement en ces places la méme structure et la méme dis- position que partout ailleurs : c'est la famille des Zodacées. Ou bien, il prédomine en ces places et y prend une structure diffé- rente et beaucoup plus compliquée que sur le reste du pourtour : c'est la famille des Phytocrénacées. Ou bien enfin, l'assise géné- ratrice, d'abord interrompue en ces places, se rejoint plus tard en dehors du liber et y reforme du bois, de sorte que le liber se trouve inclus dans le bois : c'est la famille des Sarcostigmalacées. Lorsque la corolle est dialypétale, le plus souvent la tige con- serve sa structure normale : c'est la famille des Zcacinacées. Quel- quefois elle possède dans sa structure primaire, ainsi que la feuille, un systéme de canaux sécréteurs et plus tard elle inclut progressivement son liber dans son bois secondaire, comme chez les Sarcostigmatacées : c'est la famille des Pleurisanthacées. Ensemble, ces sept familles, ayant en commun ce double carac- tére d'avoir une fleur zygomorphe par suite d'un avortement partiel du pistil et d'avoir les carpelles biovulés, se ressemblent plus entre elles qu'elles ne ressemblent aux autres et constituent un groupe supérieur, cohorte ou alliance, que l'on désignera, d'aprés la famille la plus nombreuse et la plus importante, les Icacinacées, sous le nom d’Jcacinales. Lorque les carpelles sont uniovulés, le pistil est isomére, sans avortement, et la fleur actinomorphe. Tantót les carpelles ne sont fermés que dans leur région inférieure, où l'ovaire est plurilocu- laire; ils sont ouverts en haut, où il est uniloculaire avec un placente central libre portant autant d'ovules pendants, qui des- cendent dans les loges correspondantes : c'est la famille des Strombosiacées. Tantôt les carpelles sont fermés dans toute la lon- sueur de l'ovaire, qui est pluriloculaire dans toute son étendue et porte les ovules en placentation axile. Si l'ovaire est alors supére, c'est la famille des Ximéniacées; s'il est infére, c'est la famille des Tétrastylidiacées. l Ensemble, ces trois familles, ayant en commun ces deux carac- tères d’avoir les carpelles uniovulés dans un pistil complet et actinomorphe, se ressemblent plus qu’elles ne ressemblent aux précédentes et doivent constituer un groupe supérieur, cohorte | VAN TIEGHEM, — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 114 ou alliance, que l’on distinguera, d’après les Ximéniacées, sous le nom de Ximéniales. Enfin, le groupe tout entier des Unitegminées pourra être dési- gné aussi, d’après sa famille la plus importante et la plus ancien- nement connue, sous le nom d'Jcacininees. Le tableau suivant résume cette division progressive des Insé- minées unitegminées ou [cacininées, d'abord en deux alliances, puis en dix familles : normale.........,....,..,..... Leptaulacées. i gamopétale. Tige uniforme..... Todacées. anormale. Liber ^ hétérogène... Phytocrénacées. Un carpelle. Corolle inclus..,..... Sarcostigmatacée s. Z H , x biovulés. ( sans canaux sécréteurs, normale. Icacinacécs. È an dialypétale. Tige ~ © $ | [cacinaLes. l à crnaux séeréteurs, anormale. Pleurisanthacées. 3 9 6 2 . C Trois carnelles.......,,....,,,.,.,. users etes nete Emmotacées. w 3 pds LT zo. E i Strombosiacées. g % f wniovulés. Placentation ( centrale libre.........,..........,......sssssesse.ss.s sh 5 É éTe. eese nth hehehe Ximéniacées. > XIMÉNIALES.......... l axile. Ovaire SUPÈTE. sensor ser ente X s infere... eese ee eee he esee esee as Tétrastylidiacées. Reprenons maintenant, une à une, les dix familles ainsi briève- ment définies, en suivant la marche descendante, commençant par les Icacinales les plus compliquées et finissant par les Ximéniales les plus simples, pour en faire connaitre très sommairement les principaux caractères et la composition. I. ICACINALES. — Outre ce caractère commun d'avoir un pistil Zygomorphe à carpelles biovulés, les Icacinales ont toutes l'an- drocée isostémone et épisépale. Chez toutes aussi, les carpelles qui se développent sont épipétales et, quand il n'y en a qu'un, comme C'est de beaucoup le cas le plus fréquent, il est superposé au pé- tale antérieur. 1. Leptaulacées. — Confondues jusqu'ici avec les Icacinacées, les Leptaulacées s'en distinguent par la corolle, qui est gamopé- tale tubuleuse, et par l'androcée, qui est concrescent au tube de la corolle. Il s'agit ici, bien entendu, d'une véritable gamopétalie et d'une véritable concrescence des étamines avec la corolle, et non pas d'un simple accolement plus ou moins intime et plus ou moins 112 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. durable des pétales entre eux bord à bord et des étamines avec les pétales, comme on en voit des exemples chez diverses Icacinacées (Alsodeiopsis, Gonocaryum, Rhylicaryum, etc.). Cette famille ne comprend jusqu’à présent que les deux genres africains Leptaulus et Tridianisia, le premier à feuilles isolées et corolle valvaire, le second à feuilles opposées et corolle tordue, qui sont peut-être les types de deux tribus distinctes. 9. Iodacées. — Plus faiblement accusée que dans les deux fa- milles suivantes, l'anomalie de structure de la tige qui caractérise les lodacées se réduit à un développement prédominant du bois secondaire sur les faces correspondant aux feuilles, le liber secon- daire offrant la méme composition sur tout le pourtour. Cette famille renferme pour le moment cinq genres, qu'il y a lieu de grouper en trois tribus. Les Jodées, comprenant les Todes, Gymnioides et Polyporandra, ont les feuilles opposées, grimpent à l'aide de vrilles raméales et ont les fleurs unisexuées avec dicecie. Les Nalsialées, réduites au genre JValsiatum, ont les feuilles isolées, grimpent sans vrilles à l'aide de leurs longs pétioles tor- tillés, et ont aussi les fleurs unisexuées avec diœcie. Les Tréma- lospermalées, ne renfermant que le genre Tremalosperma, ont les feuilles isolées sur une tige non grimpante, mais fortement renflée en tubercule à la base, et les fleurs y sont hermaphrodites. Le genre Gymnioides, déjà distingué et nommé comme section par Baillon, est nouveau; il a pour type l'Zodes africana et pour caractère essentiel l'avortement complet du calice, aussi bien dans la fleur mâle que dans la fleur femelle. Cet avortement complet du calice se retrouve également dans la fleur hermaphrodite du Tremalosperma. 3. Phylocrénacées. — Le genre Trematosperma, classé par M. Urban et par M. Engler dans la tribu des Phytocrénées de la famille des Icacinacées, ayant été reporté aux Iodacées et le genre Chlamydocarya devant étre incorporé, comme il sera dit plus loin, aux Sarcostigmatacées, la famille des Phytocrénacées se trouve réduite aux trois genres Phylocrene, Miquelia et Pyrenacantha. [l faudra peut-être y ajouter le genre Nalsiatopsis, que je n'ai pas encore pu étudier. La remarquable structure de tige qui caractérise ces plantes est —— y VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 113 trop bien connue, surtout depuis le travail de M. Robinson (Bot. Zeitung, 1889, p. 645), pour qu'il soit utile de la rappeler ici. Les fleurs sont unisexuées avec diœcie, ordinairement tétra- méres, à corolle gamopétale. Le pistil, formé d'un seul carpelle, a deux ovules anatropes pendants à raphé dorsal, munis d'un seul et épais tégument. M. Engler attribue deux téguments à l'ovule de ces plantes et figure ces deux téguments dans le Phytocrene ma- crophylla (1). Dans cette espèce, comme dans les autres, je n'en ai trouvé qu'un seul. Chez les Pyrenacantha, le noyau du fruit projette dans l'albu- men de nombreuses épines. Dans les Phytocrene, l'albumen est découpé en lobes et les larges cotylédons sont plissés. 4. Sarcostigmalacées. — Caractérisée à la fois par la gamopé- talie et par l'inclusion progressive du liber dans le bois secondaire de la tige, la famille des Sarcostigmatacées comprend actuellement trois genres, que l'on peut grouper en deux tribus : les Endacan- thées (Endacanthus et Chlamydocarya), qui ont un albumen, et les Sarcostigmatées (Sarcostigma), qui n'en ont pas. Partout les fleurs sont unisexuées avec diccie. - Le genre Endacanthus est nouveau. Il a été créé par Baillon pour une plante récoltée à Madagascar (Foule-Pointe) par M. Humblot en 1882. Ce botaniste s'est borné à en faire figurer un rameau feuilléet des fruits dans l'Atlas de la Flore de Madagascar en1892, sous le nom d' E. Humblotii, à la suite de diverses Icacinacées (2). Mais il n'en a publié nulle part aucune description. Les échantil- lons, que j'ai pu étudier dans l'herbier du Muséum, sont femelles, pourvus à la fois de fleurs et de fruits. La plante grimpe à l'aide de ses pétioles tortillés en spirale. La tige, le pétiole et les nervures du limbe, fortement saillantes sur la face inférieure, sont couverts de poils bruns. Les feuilles sont isolées, à limbe entier, largement ovale, atténué à la base et au sommet, mesurant 14 centimètres de long sur 8 centim. de large. A leur aisselle, la tige ne forme ordinairement pas de bourgeon; du moins les quelques rameaux feuillés que j'ai vus n'en portaient pas. C'est sur la tige âgée, en dehors des feuilles, et par voie (1) Engler, Nat. Pflanzenfam., HI, 5, p. 255, fig. 140, H et J, 1893. die (2) Hist. de Madagascar, Bot:, Atlas, 3° partie, 30° fascicule, pl. 241, 1892. T. XLIV. (SÉANCES) 8 414 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. endogène que naissent les inflorescences. Ce sont des épis à axe massif et velu, tantôt simples, tantôt ramifiés à la base. Ni l’épi florifère, ni la fleur n’ont été représentés dans la planche citée plus haut. La fleur sessile se compose d’un calice rudimentaire, d’une corolle faiblement gamopétale, d’un ovaire hérissé de poils et surmonté d’un large stigmate tronqué ou excavé. Il n’y a pas de disque. Formé d’un carpelle unique, cet ovaire renferme, attachés au sommet de la suture ventrale, deux ovules anatropes pendants, à raphé externe, munis d'un seul tégument; l'un de ces deux ovules se’ développe seul plus tard. Le fruit, de la grosseur d'une amande et velu, est pédiculé, por- tant autour de la base du pédicule le périanthe persistant, mais non accru. La couche externe du péricarpe est légérement charnue et ridée sur le sec; la couche interne est ligneuse et produit, comme chez les Pyrenacantha, de nombreuses épines qui s'en- foncent profondément dans l'albumen, caractère d’où a été tiré le nom générique. L'albumen, divisé à la périphérie en lobes polyédriques, renferme un embryon à larges cotvlédons plissés, comme dans les Phytocrene. Mais ici, outre l'huile, l'albumen con- tient de nombreux grains d'amidon, excepté dans son assise péri- phérique, qui se reploie autour des lobes; l'embryon en a encore davantage, excepté dans son épiderme. L'inclusion du liber secondaire dans le bois de la tige se répète à des intervalles réguliers. Dans une tige de 1 centimétre de dia- mètre, j'ai compté jusqu'à dix cercles de faisceaux libériens inclus dans le bois. Incorporés aux Phytocrénées par Baillon et plus tard par M. En- gler, les Chlamydocarya, dont on ne connait aussi que les échan- tillons femelles, diffèrent de l'Endacanthus, notamment par leur corolle longuement tubuleuse et concrescente à l'ovaire dans sa région inférieure, par leur albumen non découpé en lobes et par leur embryon à larges cotylédons plans. Enfin, les Sarcostigma ont aussi une corolle gamopétale, persis- tant aulour de la base du fruit en méme temps que le calice, mais pentamère et nettement zygomorphe, le pétale médian auquel est superposé le carpelle étant plus grand que les autres. Dans le fruit, la cavité du noyau, dont la surface interne est lisse, est oc- cupée tout entiére par un embryon à cotylédons plans, épais, oléa- VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 115 gineux, mais renfermant aussi de nombreux grains d'amidon, excepté dans l'épiderme, sans trace d'albumen. 9. Icacinacées. — Il ne parait pas que les Icacinacées puissent conserver la grande extension que leur a donnée M. Engler, à qui l'on doit la dernière revision de cette famille, publiée en 1893 (1). Ce botaniste la partage d'abord en trois sous-familles : Jcaci- noidées, Lophopyxidoidées et Cardioptérygoidées. Les Lophopyxis, types de la seconde sous-famille, ont une graine munie d'un tégument propre, demeurant bien distincte de la paroi interne du péricarpe, qui est toute hérissée de poils sclé- reux. Ce genre appartient donc à la division des Séminées, non à celle des Inséminées, et doit former dans cette division une fa- mille distincte, les Lophopyxidacées. ll en est de méme des Cardiopteryx, types de la troisième sous- famille. Le fruit mür de ces plantes, qui différent des Icacinacées par tant d'autres caractéres, notamment par la présence de tubes laticiféres dans l'écorce, la moelle et le liber de la tige, renferme une graine, dont le tégument est mince, mais contient néanmoins des faisceaux libéroligneux. Ce genre doit donc constituer dans la division des Séminées, parmi les Gamopétales supérovariées, une famille autonome, les Cardioplérygacées. Les Icacinoïdées sont ensuite partagées par M. Engler en quatre tribus : [cacinées, Iodées, Phylocrénées et Sarcostigmatées. Les trois dernières doivent, on l'a vu, être séparées des autres et érigées, sous le nom d’odacées, de Phytocrénacées et de Sarco- sligmatacées, en autant de familles autonomes. La famille des Ica- cinacées se réduit donc pour nous à la tribu des lcacinées de M. Engler. Encore est-il nécessaire de retrancher des [cacinées les. quatre genres Leptaulus, Tridianisia, Pleurisanthes et Emmo- tum, devenus, comme il a été dit plus haut, les types de trois familles distinctes. | Ainsi restreinte, cette famille comprend encore une trentaine de genres, qu'il convient, comme il sera expliqué dans mon Mémoire, de répartir entre plusieurs tribus. Quelques-uns de ces genres sont nouveaux. Je me bornerai à signaler ici en quelques mots, Sous le nom de Gastrolepis, celui qui a pour type la plante dé- (1) Eugler, Nat. Pflanzenfam., Ml, 5, p. 233, 1893. 116 . SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. crite par Baillon sous le nom de Lasianthera austro-caledonica. Elle ressemble, en effet, au Lasianthera africana, par l'écaille ventrale attachée à la base du carpelle, d’où l'on a tiré son nom, écaille qui n'est autre chose qu'un disque unilatéral dont la pré- sence augmente la zygomorphie de la fleur. Mais, par l'inflores- cence, la conformation des étamines et la structure du corps vé- gétatif, elle en diffère trop pour qu'il soit possible de la comprendre dans le méme genre. Partout le calice est gamosépale; la corolle est dialypétale, bien que les pétales puissent demeurer collés entre eux bord à bord et avec les filets des étamines dans une plus ou moins grande lon- gueur; l'androcée est isostémone et épisépale; le pistil est réduit à un seul carpelle épipétale antérieur. Les deux ovules anatropes pendants que porte le carpelle ont le raphé dorsal, mais tournent sur eux-mémes de maniére à écarter leurs micropyles et à les placer latéralement. Ils sont munis d'un nucelle étroit, entouré d'un seul et épais tégument. M. Engler attribue, il est vrai, à toutes les Icacinacées un ovule à deux téguments (1). J'ai étudié sous ce rap- port presque tous les genres de la famille et partout je n'ai trouvé qu'un seul tégument à l'ovule. En outre, et comme contróle, j'ai pu suivre dans le Villaresia Congonha, cultivé dans les serres du Muséum, toutes les phases du développement de cet ovule uniteg- miné. Le nucelle y est de bonne heure résorbé par l'endosperme, dont la grande cellule médiane se remplit de grains d'amidon, tandis que les six cellules des deux triades polaires en sont dé- pourvues. L'albumen y est d'ordinaire exclusivement oléagineux; mais pourtant chez quelques genres, comme les Icacina, Lavigeria, Anisomallon et Grisollea, il est en outre abondamment pourvu de grains d'amidon, excepté dans son assise cellulaire externe, qui est l'assise digestive. 6. Pleurisanthacées. — Caractérisée à la fois par l'existence d'un système de canaux sécréteurs oléifères dans la structure primaire de la tige et de la feuille, par l'inclusion progressive du liber dans le bois secondaire de la tige, par l'hermaphrodisme des fleurs et (1) Engler, Sitzungsber. der Berliner Akademie, Nat. Pflanzenfam., WI, 5, p. 914, 1893. XVIII, p. 248, 1893, et De VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 117 par la corolle dialypétale, la famille des Pleurisanthacées ne comprend jusqu'iei qu'un seul genre, les Pleurisanthes. Ce genre a été établi en 1875, par Baillon, pour une plante ré- collée à la Guyane française par Mélinon en 1863 et dont l'unique exemplaire est conservé dans l'herbier du Muséum. Lui trouvant, quant aux feuillage et à l'inflorescence, de grandes ressemblances avec certains Jaquiers (Artocarpus) à feuilles entiéres, il a nommé l'espèce Pl. Artocarpi. D’après lui, ce serait un arbre : c'est un arbrisseau grimpant. Les fleurs y seraient polygames, avec fleurs máles localisées dans une inflorescence spéciale : toutes les fleurs y sont hermaphrodites. Les pédoncules d'inflorescence seraient fasciés et formeraient des sortes de cladodes : ils sont simplement aplatis et dorsiventraux. La corolle resterait fermée, avec ses pétales soudés tout du long, et, comme dans la Vigne, se détacherait tout d'une piéce circulai- rement à la base : elle sépare et épanouit d'ordinaire ses pétales, qui sont, il est vrai, promptement caducs. Enfin, la base de l'ovaire serait entourée d'un disque annulaire : un pareil disque fait défaut. En bien des points, la description du genre est donc inexacte. L'Herbier du Muséum posséde encore un autre échantillon du méme genre, récolté :longlámps auparavant à la Guyane par Leprieur (n° 275). Bie quine la cile pas, cette plante a été vue par Baillon, qui l'a tout simplement identifiée avec la précédente et l'a étiquetée de sa main PI. Artocarpi. Elle en diffère pourtant beaucoup. Les feuilles, notamment, ont leur limbe tronqué ou méme émarginé au sommet et tout couvert de poils bruns sur sa face inférieure; il est atténué et terminé en pointe au sommet, el sa face inférieure est lisse dans le Pl. Artocarpi. Les fleurs sont pédicellées, petites, tétraméres ; elles sont sessiles, plus grandes et pentaméres dans le Pl. Artocarpi. Et il y a d'autres différences. C'est donc bien certainement une espèce distincte, que je nommerai Pleurisanthes emarginala. Toujours est-il que, dans l'état actuel des choses, à supposer que l'une ou l'autre de ces deux espéces vienne à étre retrouvée à la Guyane ou ailleurs, le botaniste qui en ferait l'étude, aprés en avoir comparé soigneusement, leseérifactéres à ceux de la descrip- tion de Baillon, ne les^y rétrouvant pas, serait conduit à en faire un genre distinct. | Or c’est précisément ce qui est arrivé. Le prince Max de Neuwied 118 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. a récolté en 1830, au Brésil, une plante qu'il a donnée à Ph. de Martius et qui se trouve actuellement, avec l'Herbier de Martius, au Musée botanique de Bruxelles. Mal nommée d'abord Sebizia brasiliensis Mart., cette plante a été étudiée en 1886 par un bota- niste hollandais, M. Valeton, qui, tout en lui reconnaissant bien certaines ressemblances avec le Pleurisanthes de Baillon, y trou- vant aussi des différences importantes, en a fait un genre distinct, dédié à Martius, sous le nom de Marlia brasiliensis (1). Le nom de Martia ayant été déjà donné par Bentham à une Légumineuse, M. Th. Durand l'a changé en 1888 dans celui de Valetonia (2) et la plante porte actuellement le nom de V. brasiliensis (Valeton) Durand. Gràce à l'obligeant intermédiaire de M. Errera, j'ai ob- tenu de M. Crépin, lesavant directeur du Musée botanique de Bruxelles, communication des échantillons de cette plante et j'ai pu me convaincre aussitôt que, par tous ses caractères, elle n'est pas autre chose qu'une espéce de Pleurisanthes, distincte des deux précédentes notamment par ses feuilles plus petites. Ce sera donc désormais le Pl. brasiliensis (Valeton), et les noms génériques de Martia Valeton ét de Valetonia Durand devront être rejetés aux synonymes. C'est de ce genre, composé pour le moment de ces trois espéces, quil faut maintenant résumer les caractères et préciser les affi- nités. La tige grimpante posséde, à la périphérie de sa moelle, en de- dans du bois primaire de chacun de ses faisceaux libéroligneux foliaires, un canal sécréteur oléo-résineux. Ce canal passe dans la feuille avec le faisceau correspondant et on l'y retrouve dans la région médullaire du péridesme de la méristéle médiane et de ses premières ramifications. Plus loin il cesse et les méristèles les plus fines n'en possédent plus. A partir d'un certain Âge, l'assise génératrice du liber et du bois secondaire de la tige cesse de fonctionner à certaines places, pour se rejoindre plus tard en dehors, y reformer du bois et inclure par conséquent dans le bois les faisceaux libériens correspondants. Le phénoméne se répétant à intervalles assez réguliers, il en résulte que la tige, à mesure qu'elle avance en âge, renferme dans son bois (1) Valeton, Critisch Overzicht der Olacineæ, Groningen, 1886, p. 259 (2) Th. Durand, Index plant. Phanerogam., p. 64, 1888. tpm tt VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 419 secondaire un nombre de plus en plus grand de cercles de faisceaux libériens. A la fois terminale et axillaire des feuilles supérieures, l'inflo- rescence est une grappe composée d'épis, portant à l'aisselle de chacune de leurs bractées distiques un capitule sessile dans le Pl. Artocarpi, une ombelle sessile dans les deux autres espèces. L'axe de l'épi est aplati, à face inférieure plus développée, ce qui rapproche du côté supérieur les deux séries de groupes floraux ; en un mot, l'épi est dorsiventral. Tétramére dans le Pl. emarginata, pentamère dans les deux autres espéces, la fleur a un calice gamosépale denté et une corolle dialypétale, à pétales trés minces à la base et promptement cadues, un androcée à anthéres dorsifixes etoscillantes, pourvues de quatre sacs polliniques et un pistil à ovaire velu, sans style, à large stig- mate ombiliqué. Il n'y a pas de disque. Le pistil, formé d'un seul carpelle, porte, attachés cóte à cóte au sommet de la suture ven- trale, deux ovules anatropes pendants à raphé dorsal, pourvus d'un seul tégument. Aucun des échantillons n'étant fructifié, la conformation du fruit demeure, pour le moment, inconnue. Par l'ensemble de leurs caractères, les Pleurisanthes s'éloignent de toutes les Icacinées, parmi lesquelles ils ont été classés d'abord par Baillon et en dernier lieu par M. Engler. Par l'inclusion du liber dans le bois secondaire, ils ressemblent aux Sarcostigma- tacées, dont ils différent par l'existence de canaux sécréteurs dans la tige et dans la feuille, par l'hermaphrodisme des fleurs, enfin par la dialypétalie et la caducité dela corolle. Ils sont donc bien le type d'une famille à part, très nettement caractérisée. 7. Emmotacées. — Les espèces américaines qui composent la famille des Emmotacées forment deux groupes, déjà distingués comme sections par M. Engler, sous les noms de Longistyla et de Brevistyla, qui doivent constituer deux genres distincts. Dans les unes, les pétales sont couverts de longs poils rougeátres sur toute la face interne, les étamines ont leur filet aminci vers le haut el non prolongé au delà des sacs polliniques, l'ovaire est surmonté d'un style long; elles formeront le genre Emmotum, ayant pour type l'E. fagifolium Desvaux. Dans les autres, les pétales ne portent que deux pinceaux de poils rougeâtres, un en haut, l autre en bas sur la côte médiane, les étamines ont leur filet dilaté vers 120 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. le haut et dépassant les sacs polliniques, l'ovaire est surmonté d'un style court; elles formeront le genre Pogopelalum, ayant pour type le P. nitens Bentham. Constituée par ces deux genres, la famille des Emmotacées se distingue de toutes les précédentes à la fois par la structure de la feuille, de l'étamine, du pistil et du fruit. La feuille possède, superposée au bois de chacune de ses méris- téles, une lame mince, formée de fibres non lignifiées à ornements spiralés. L'étamine n'a dans son anthére, de chaque côté de la côte mé- diane, qu'un seul sac pollinique, s'ouvrant par une fente longitu- dinale située dans l'angle externe; cette paire de sacs correspond donc à la paire interne d'une anthére ordinaire à quatre sacs. Le pistil, dont le contour est pentagonal, et qui est pourvu à sa base d'un disque concrescent avec lui, comprend typiquement cinq carpelles épipétales, fermés et concrescents en un ovaire à cinq loges; mais les deux carpelles postérieurs avorient constam- ment, et l'ovaire ne développe que ses trois loges antérieures, ce qui rend la fleur zygomorphe. Au sommet de l'angle interne de chacune de ces loges, sont attachés cóte à cóte deux ovules ana- tropes pendants à raphé dorsal, pourvus d'un seul tégument dont l'épiderme tant interne qu'externe est fortement différencié et coloré en brun. L'un de ces ovules a un funicule court et est situé en haut de la loge; l'autre a un funicule plus long, qui lui permet de descendre au-dessous du premier. Ils sont donc en réalité su- perposés, ce qui fait que les coupes transversales n'en rencontrent ordinairement qu'un seul. Pendant la transformation de l'ovaire en fruit, les trois loges s'aceroissent également et le fruit est une drupe à noyau trilocu- laire. Dans chaque loge, un seul ovule se développe; son tégument est totalement digéré par l'albumen exclusivement oléagineux, qui vient appliquer directement son assise digestive contre la face interne du péricarpe. | Par son pistil et son fruit triloculaire, par ses étamines à deux sacs polliniques, par lastructure de sa feuille, la famille des Emmo- lacées diffère beaucoup non seulement des Icacinacées, parmi les- quelles le genre Emmotwm était classé jusqu'à présent, mais encore de toutes les autres familles de l'alliance des Icacinales. PR. VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INsÉwINÉES). 1921 Il. XIMÉNIALES. — L'alliance des Ximéniales comprend, comme on sait, toutes les Inséminées unitegminées qui ont un pistil acti- nomorphe à carpelles uniovulés. Les genres qui la composent étaient classés jusqu'à présent dans la famille des Olacacées, d’où l'on a dà les exclure dans un travail récent (1). 1. Strombosiacées. — Caractérisées par la conformation de l'ovaire, qui est uniloculaire dans sa région supérieure avec un placente central libre portant autant d'ovules anatropes pendants à raphé externe. qu'il y a de carpelles et par conséquent de loges sous-jacentes, les Strombosiacées ont, en outre, un androcée formé d'autant d'étamines qu'il y a de pétales, superposées aux pétales et concrescentes avec eux sur une plus ou moins grande lon- gueur. La structure de l'ovaire les fait ressembler aux Olacacées, dont elles diffèrent par leur ovule muni d'un épais tégument. L'albumen y est fortement chargé d'amidon. Cette famille comprend pour le moment trois genres : les Strom- bosia, où l'ovaire est supère avec cinq carpelles, les Lavallea où il est complètement infère avec cinq carpelles, et les Lavalleopsis, genre nouveau, où il est semi-infère avec trois carpelles seule- ment. 2. Ximéniacées. — Réduite jusqu'ici au seul genre Ximenia, la famille des Ximéniacées est définie par sa fleur tétramère dans loutes ses parties, à deux verticilles d'étamines indépendants de la corolle, l'un épisépale, l'autre épipétale. Le pistil, qui est supére et épisépale, a ses carpelles complétement fermés et concrescents en un ovaire quadriloculaire dans toute sa longueur; chaque loge renferme, attaché au sommet de l'angle interne, en placentation axile, par conséquent, un ovule long et mince, anatrope à raphé externe, muni d'un seul tégument. L'albumen y est exclusivement oléagineux. 3. Télrastylidiacées. — Ne comprenant aussi jusqu'à présent que le seul genre Tetrastylidium, la famille des Tétrastylidiacées ressemble à celle des Ximéniacées par la tétramérie des fleurs, mais en différe par plusieurs caractères. (1) Bull. de la Soc. bot., séance du 27 novembre 1896, p. 565. 199 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. La feuille a dans son écorce de nombreuses sclérites ramifiées, dirigées surtout perpendiculairement à l'épiderme. Les étamines, en méme nombre que les pétales auxquels elles sont superposées et avec lesquels elles sont concrescentes à leur base, ont un large connectif dans lequel sont creusées quatre séries de sacs polli- niques ovales, assez espacés dans chaque série. De plus, les deux séries de chaque côté sont séparées l'une de l'autre par un large et profond sillon, dans lequel se loge dans le bouton la cóte sail- lante de l'étamine voisine ; 1l en résulte avant l'épanouissement un enchevétrement assez compliqué. Le pistil, qui est concrescent aux verticilles externes dans toute la longueur de l'ovaire, a quatre carpelles épipétales compléte- ment fermés et par conséquent l'ovaire est quadriloculaire dans toute son étendue. Dans chaque loge, au sommet de l'angle in- terne, en placentation axile par conséquent, s'attache un ovule anatrope pendant à raphé externe, pourvu d'un tégument unique et très épais. En résumé, avec ses deux alliances et ses dix familles, la subdi- vion des Inséminées unitegminées ou Icacininées comprend actuel- lement cinquante-deux genres, dont plusieurs sont nouveaux. V SUR LES [NSÉMINÉES A NUCELLE POURVU DE DEUX TÉGUMENTS, FORMANT LA SUBDIVISION DES BITEGMINÉES. Les Inséminées à ovules pourvus d'un nucelle enveloppé de deux téguments sont toutes stigmatées. La plupart sont climacorhizes et dicotylées; mais il en est qui sont liorhizes et monocotylées. Elles forment donc un ensemble moins homogène que les quatre groupes précédents. Chez les Bitegminées dicotylées, la fleur est toujours pourvue d'un double périanthe, calice et corolle. Le pistil est presque toujours formé de carpelles complétement fermés et concrescents en un ovaire pluriloculaire dans toute la longueur. Chez toutes aussi, les carpelles sont uniovulés et l'unique ovule y est anatrope et pendant. Enfin, partout le fruit est une drupe à exocarpe plus . ou moins charnu. W ZIM. Aa, VAN TIEGHEM.-— PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 123 L'organisation florale y subit pourtant plusieurs modifications importantes, qui permettent d'y reconnaitre autant de familles distinctes. Le plus souvent, l’ovule est attaché au sommet de la loge dans l'angle interne, c'est-à-dire en placentation axile ou centrale libre, avec raphé externe ou dorsal et micropyle interne ou ventral; en un mot, il est épinaste, comme chez toutes les Inséminées uniteg- minées. Quelquefois il est fixé au sommet de la loge dans l'angle externe, en placentation pariétale, avee raphé externe ou dorsal et micropyle interne ou ventral; en un mot, il est hyponaste. Lorsque l'ovule est axile et épinaste, la corolle est tantôt gamo- pétale, tantôt dialypétale. Si la corolle est gamopétale, avec un androcée tétraplostémone ou triplostémone, c'est la famille des Goulacées; avec un androcée diplostémone, c'est la famille des Heislériacées; avec un androcée isostémone et épipétale, et des ovules semi-anatropes, c'est la famille des Cathédracées. Si la corolle est dialypétale, les étamines sont toujours concrescentes avec les pétales, auxquels elles sont superposées; mais tantôt elles sont insérées par paires sur chaque pétale : c'est la famille des Scorodocarpacées; tantôt elles y sont attachées isolément : c'est la famille des Chaunochitacées. Ensemble, ces cinq familles, où la placentation est axile ou cen- trale libre et l'ovule épinaste, constituent une alliance, que l'on nommera, d’après les Heistériacées, les Heistériales. Lorsque l'ovule est pariétal et hyponaste, en méme temps la corolle est gamopétale et l'ovaire est infère : c'est la famille des Érythropalacées. Il y a lieu de regarder cette famille, jusqu'à présent isolée, comme le noyau d'une alliance, distincte de la pré- cédente, sous le nom d’ Erythropalales. l Ensemble, ces deux alliances, comprenant toutes les Bitegmi- nées dicotylées, forment un groupe plus élevé, auquel on peut donner le nom d’ Heistérinées. Les Bitegminées monocotylées ont toutes la fleur dépourvue de périanthe. Le pistil y est toujours réduit par avortement à un seul carpelle, ce qui rend la fleur zygomorphe à la façon de celle des Icacinales ; le carpelle y est toujours uniovulé et l'ovule y est tou- jours inséré en placentation axile, anatrope, dressé à raphé interne et micropyle externe, épinaste par conséquent, comme chez les Heistériales. Aussi ne forment-elles toutes ensemble qu'une seule. 124 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. famille, trés vaste, il est vrai, celle des Graminées, famille que l'on peut regarder en méme temps comme le type d'une alliance, les Graminales, et d'un groupe d'ordre plus élevé, les Gramininées. Exigées par l'absence de graine dans le fruit mûr, la séparation des Graminées d'avec les autres familles de la classe des Mo- nocolylédones et leur introduction dans les Inséminées de la subdivision des Bitegminées n'étonneront pas ceux qui savent combien, par l'ensemble de leurs caractéres, notamment par la re- marquable constitution de leur embryon, les Graminées diffèrent profondément de toutes les autres Monocotylédones, et méme des Cypéracées, à côté desquelles on a prisla fâcheuse habitude de les classer. Le tableau suivant résume la division progressive des Insémi- nées bitegminées en deux sections, trois alliances et sept familles : 4- ou 3- plostémone.... Coulacées. | gamopétale. — diplostémone.......... Heistériacées. ile éninaste s "| Androcée.. — axle épinaste. | $ | , isostémone............ Cathédracées. HEISTÉRIALES. . . (à | dialvpétale. ( diplostémone.......... Scorodocarpacées. o . z \ Androcée. . |. isostémone NND Chaunochitacées. © dicotylées. en pariétal hyponaste. , HEISTERINEES. . Corolle gamopétale. Ovaire infère.......... Érythropalacéts. ERYTHROPALALES. | | monocotylées. 2 À axile épinaste. | , z Pas de périanthe.... Ovaire supére.......... raminées. GRAMININÉES. | à l GnaxiNALES. À périanthe )vaire supere . 6 BITEGMIN ÉES Reprenons maintenant une à une ces sept familles, pour en indi- quer trés sommairement les caractères et la composition. l I. Heistérinées. — D’après le mode de placentation et la con- formation de l'ovule, les Heistérinées se partagent, on l'a vu, en deux alliances, les Heistériales et les Érythropalales. I. HEISTÉRIALES. — Cette alliance comprend, comme il a été dit, toutes les Bitegminées à carpelles uniovulés, à placentation axile ou centrale libre et à ovules épinastes. La fleur y est tou- jours pourvue d'une corolle et le pistil y est toujours supere, C'est- à-dire indépendant tout au moins du calice. Le fruit y est toujours une drupe. RS VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 125 1. Coulacées. — Lorsqu'elle fut établie, il y a deux ans (1), et caractérisée notamment par les poches sécrétrices à résine noirátre que renferme l'écorce de la tige, dela feuille et des diverses parties de la fleur, par la corolle gamopétale et l'androcée tétraplostémone, la famille des Coulacées se réduisait au seul genre Coula, ori- ginaire du Gabon. Depuis, on y a rattaché, comme offrant les mêmes caractères essentiels avec androcée triplostémone, le genre Minquartia, de la Guyane et du Brésil (2). Aujourd'hui, on est conduit à y incorporer, pour les mémes raisons, le genre Ocha- noslachys Masters (— Petalinia Beccari), qui croit en Malaisie, à Bornéo, Sumatra, etc., genre que tous les botanistes ont classé jus- qu'ici dans les Olacacées. Composée de ces trois genres, aux- quels d'autres s'adjoindront sans doute par la suite, la famille des Coulacées se trouve donc avoir, dés à présent, une distribution géographique des plus étendues. La fleur est pentamére. Faiblement accusée, quoique très nette dans les Coula et Ochanoslachys, la gamopétalie de la corolle est beaucoup plus marquée dans les Minquartia. L'androcée a vingt étamines, disposées comme dans les Rosacées, chez le Coula ; il en a quinze seulement, les épipétales faisant défaut, dans les Min- quarlia et Ochanoslachys. Partout le pistil a ses carpelles épisé- pales, ordinairement au nombre de trois seulement par avorte- ment des deux autres, complétement fermés et, par suite, l'ovaire est pluriloculaire dans toute sa longueur. Au sommet de l'angle interne de chaque loge, en placentation axile, par conséquent, s’altache un ovule anatrope pendant à raphé dorsal, muni de deux téguments. Le tégument externe est mince, grandement ouvert, et par son large exostome passe et fait saillie au dehors le tégument interne, beaucoup plus épais, pourvu d'un trés fin endostome. L'albumen, comestible dans le Coula, est à la fois oléagineux et amylacé. 2. Heislériacées. — Gomme les Coulacées, les Meistériacees ont une corolle gamopétale, tout au moins à la base, et un andro- cée concrescent avec cette base. Elles s'en distinguent par l'exis- (1) Bulletin du Muséum, 1, p. 166, 1895. | (2) Bull. de la Soc. bot., séance du 27 novembre 1896, p. 564. 126 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. tence, dans la tige, dans la feuille et dans les diverses parties de la fleur, d'un système de tubes laticifères non cloisonnés, qui rem- place ici, comme appareil sécréteur, les poches résinifères des Coulacées. Elles en diffèrent encore par leur androcée, qui est diplostémone, formé de deux verticilles, l'un épisépale séparé le premier, l'autre épipétale détaché plus haut. Le pistil, composé ordinairement de trois carpelles épisépales seulement, par suite de l'avortement des deux autres, a son ovaire triloculaire dans toute sa longueur. Dans chaque loge, au sommet de l'angle interne, en placentation axile, par conséquent, s'attache un ovule pendant, anatrope à raphé dorsal, muni de deux tégu- ments. L'externe est mince et, par son large exostome, l'interne plus épais proémine au dehors, percé au sommet d'un trés étroit endostome. La structure du pistil et des ovules rapproche donc les Heistériacées des Coulacées. Elles s'en éloignent de nouveau par la conformation du fruit, autour de la base duquel le calice per- siste en s’accroissant beaucoup et dans lequel l'albumen est exclu- sivement oléagineux. Ainsi définie, cette famille comprend actuellement cinq genres. Le genre Acrolobus, où l'ovule est dépassé au delà de la chalaze par un prolongement du funicule dans lequel se continue le fais- ceau libéroligneux du raphé, renferme toutes les espéces afri- caines (4. parvifolius, A. Tholloni, etc.). Les quatre autres sont américains. Les Heisteria ont le fruit arrondi et lisse avec dix étamines. Les Hemiheisteria, genre nouveau dont le type est l’HJeisteria pen- tandra Benth., ont le fruit arrondi et lisse avec cinq étamines seulement, les épipétales faisant défaut. Les Sagotanthus, genre nouveau, déjà distingué comme section Aulacocarpæ par M. En- gler, ont pour type l Heisteria Kappleri de Sagot et pour carac- tère le fruit tronqué au sommet et sillonné sur les flancs. 3. Cathédracées. — Les Cathédracées ont la fleur hexamère dans les trois verticilles externes. La corolle est gamopétale et les étamines, superposées aux pélales, sont concrescentes avec eux dans toute la longueur du tube. Dans leur partic supérieure épaissie, les pétales portent sur leur face interne, derrière les anthéres, une touffe de poils, pareils à ceux des sépales des Schæpfiacées el, comme eux, d’origine épidermique. Après la VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 127 pollinisation, les parties libres des pétales se détachent avec les étamines superposées, tandis que la région tubuleuse inférieure, commune aux deux verticilles, persiste autour de la base de l'ovaire où la plupart des botanistes, notamment M. Engler, la décrivent comme étant un disque. Cette portion persistante dela corolle et de l'androcée est indépendante du pistil chez les Cathedra, qui sont américains; elle est concrescente avec l'ovaire, sur lequel, en con- séquence, paraissent s'insérer la corolle et les étamines, chez les Anacolosa, qui sont indo-malais; c'est le caractère distinctif de ces deux genres, qui, jusqu'à présent, constituent à eux seuls cette famille. Le pistil est composé de deux carpelles seulement, qui sont épisépales. L'ovaire est biloculaire dans sa région inférieure, uni- loculaire dans sa partie supérieure, où un placente central libre porte deux gros ovules pendants, qui descendent dans les loges correspondantes et les remplissent presque compléteemnt. Ce mode d'attache des ovules rappelle celui des Olacacées parmi les Innucellées et des Strombosiacées parmi les Unitegminées. Mais ici, les ovules sont seulement semi-anatropes, à raphé externe et chalaze dorsale, à micropyle interne appliqué perpendiculairement contre la cloison, et à nucelle horizontal enveloppé de deux téguments. Dans le fruit, l'albumen est à la fois oléagineux et amylacé. 4. Scorodocarpacées. — Caractérisée par sa corolle dialypétale et son androcée formé d'étamines superposées deux par deux aux pétales et concrescentes avec eux dans presque toute la longueur des filets, cette famille se réduit pour le moment au genre Scoro- docarpus, originaire de Bornéo La feuille y est munie de nombreuses sclérites ramifiées pous- sant leurs branches jusque sous l'épiderme supérieur. Le pistil, composé de trois ou quatre carpelles, a son ovaire pluriloculaire dans toute sa longueur et renferme dans chaque loge, attaché dans l'angle interne à quelque distance du sommet, en placentation axile par conséquent, un ovule pendant, complètement anatrope, à raphé dorsal, muni de deux téguments. L'externe est mince et offre un large exostome par lequel l'interne, plus épais et percè d’un très mince endostome, proémine au dehors. 128 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. 5. Chaunochitacées. — Définie par sa corolle dialypétale et par son androcée isostémone à étamines superposées aux pélales et longuement concrescentes avec eux par leurs filets, cette famille ne comprend jusqu'ici que le seul genre brésilien Chaunochilon. Les pétales, séparés dés la base, sont longs et minces et demeurent intimement collés bord à bord dans une assez grandelongueur, de maniére à simuler une corolle gamopétale. Le pistil a cinq car- pelles épisépales représentés, mais deux seulement se développent et forment un ovaire biloculaire dans toute sa longueur; chaque loge renferme, attaché au sommet de l'angle interne, en placenta- tion axile par conséquent, un ovule semi-anatrope à raphé externe et chalaze dorsale, à micropyle dirigé perpendiculairement contre la cloison, à nucelle horizontal couvert de deux téguments, sem- blable, en un mot, à celui des Cathédracées. Le fruit, qui est entouré par le calice accrescent, a cinq cótes saillantes terminées en haut, autour de la cicatrice du style, par cinq cornes. IT. ERYTHROPALALES. — Comprenant toutes les Bitegminées à carpelles uniovulés qui ont l’ovule inséré en placentation pariétale et hyponaste, cette alliance ne renferme pour le moment qu’une seule famille. 1. Érythropalacées. — Cette famille, déjà distinguée par Plan- chon, en 1854, et admise à sa suite par Miquel, est réduite jusqu'ici au seul genre indo-malais Erythropalum. Ce sont des plantes grimpantes, qui s'acerochent aux supports par des vrilles raméales simples, et aussi à l'aide de leurs longs pétioles tortillés. La fleur y est pentamére, avec ovaire infère. La corolle est faible- ment gamopétale à sa base. L'androcée a autant d'étamines que de pétales, superposées aux pétales et concrescentes avec eux dans la région inférieure. Chacune d'elles offre, de chaque cóté de sa base, un petit mamelon couvert de poils, qu'on peut regarder comme un slaminode. Le pistil est formé de trois carpelles concrescents entiérement fermés; l'ovaire y est donc triloculaire dans toute sa longueur; mais les cloisons sont minces, ne renferment aucun faisceau libé- roligneux et se détruisent aisément. Aussi n'est-ce pas sur elles que s'attachent les ovules. Chaque loge renferme, inséré vers le VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 4929 sommet de l'angle externe et recevant son faisceau libéroligneux du faisceau dorsal du carpelle, un ovule pendant anatrope. Le raphé de cet ovule est externe, contigu à la paroi extérieure de la loge sur laquelle il est attaché et à laquelle il adhére assez forte- ment, et son micropyle est tourné vers l'intérieur. Il est donc hypo- naste, et il faut remarquer que, dans le vaste ensemble des Insé- minées, c'est la première fois que nous rencontrons un ovule de cette sorte. Le nucelle y est enveloppé de deux téguments; l'externe est mince et par son large exostome laisse passer l'interne, qui est percé d'un trés fin endostome (1). Dans le fruit, l'albumen est nu et exclusivement oléagineux. En résumé, avec ses deux alliances et ses six familles, le groupe des Bitegminées dicotylées, ou Heistérinées, renferme actuellement treize genres. Tous ces genres ont été classés jusqu'à présent, no- tamment par MM. Bentham et Hooker, par Baillon et par M. Engler, dans la famille des Olacacées, d’où il a fallu les exclure dans un travail antérieur (2). Ils n'en demeurent pas moins maintenant parties intégrantes d'un vaste groupe qui compte les Olacacées parmi ses membres. II. Gramininées. — Ce groupe comprend toutes les Inséminées bitegminées dont l'embryon ne posséde qu'un seul cotylédon bien développé. Il ne renferme qu'une seule alliance, les Graminales. [. GRAMINALES. — Cette alliance est elle-même réduite jusqu'ici à une seule famille, trés vaste, il est vrai, puisqu'elle compte plus de trois cents genres, les Graminées. 1. Graminées. — Il ne s'agit pas, bien entendu, de faire ici l'étude de la famille des Graminées, mais seulement de la mettre à la place qui lui revient dans la division des Inséminées et dans la subdivision des Bitegminées. On sait, en effet, depuis les observations de M. Jumelle (3), que, (1) C'est par suite d'une méprise que, dans un travail antérieur (Bull. de la Soc. bot., 97 novembre 1896, p. 561), l'ovule des Erythropalum a été dit dressé, orthotrope, à un tégument. (2) Loc. cit., p. 564, 1896. EL (3) Jumelle, Sur la constitution du fruit des Graminées (Comptes rendus, CVII, p. 285, 1888). T. XLIV. (SÉANCES) 9 130 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. chez ces plantes, l'assise digestive de l'albumen, non seulement digère l’un après l'autre les deux téguments de l’ovule, qui dis- parait comme tel, mais encore attaque à son tour le péricarpe dont elle résorbe la zone interne en se soudant, en définitive, avec {a zone externe seule persistante, pour former cette sorte parti- culière de fruit qu'on nomme ici un caryopse, et dont la vraie nature a été si longtemps méconnue. En réalité, c'est un fruit dé- pourvu de graine, un fruit inséminé, tout semblable à celui que nous avons rencontré dans toutes les familles précédentes, avec cette différence tout à fait secondaire qu'au lieu d’être une baie ou une drupe, comme c'était là le eas le plus fréquent, c'est ici un achaine. En classant ainsi les Graminées, on les sépare, il est vrai, des autres familles de la classe des Monocotylédones, qui sont toutes des Séminées de la subdivision des Ditegminées (1). Mais, comme il a été déjà dit plus haut, cette séparation pourrait se motiver par bien d'autres caractères différentiels, en tête desquels il convient de placer la structure si remarquable de l'embryon, la conforma- tion du cotylédon réputé unique et la maniére dont il se comporte pendant la digestion de l'albumen à la germination, et surtout l'existence en face de lui dans certains genres, une douzaine au moins, d'un second cotylédon rudimentaire, dépourvu il est vrai de méristéle, mais dont la nature foliaire ne peut plus maintenant à cause de cela étre mise en doute (2). La présence de ce second cotylédon, situé du cóté externe et dont l'avortement plus ou moins complet s'explique par la pression plus ou moins forte exercée de ce cóté par le péricarpe sur l'embryon qui le touche, porte à croire que les Graminées sont en réalité des Dicotylé- dones, devenues accidentellement monocotylées. Elles sont lio- rhizes, il est vrai, mais les Nymphéacées sont aussi des Liorhizes et n'en sont pas moins pour cela des Dicotylées. Par là disparait l'étonnement qu'on peut éprouver, au premier abord, à voir ces plantes se séparer des Monocotylédones par la (1) Réserve faite des Triuridacées, dont l'ovule n'a qu'un seul tégument, liée dont on ne connait pas encore l'embryon; ce sont peut-étre des Dico- tylées. e Y oir à ce sujet : nh. Van Tieghem, Sur l'existence des feuilles sans me- risteles dans la fleur de certaines Phanérogames (R eo à A , . i 2 evu2 T - nique, VI, p. 481, 1896). 7 (Revue générale de bota El VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 131 nature du fruit et prendre place par ce caractère dans un groupe qui ne renferme jusqu'à présent que des Dicotylédones. On sait que quelques genres de Graminées font à la régle une exception qu'on n'a pas observée jusqu'ici dans les autres familles de la division des Inséminées. L'assise digestive de l'albumen n'y altaque qu'une partie de l'épaisseur du tégument externe, dont la couche extérieure, tout au moins l'épiderme externe, persiste autour d'elle jusqu'à la fin. Il y a donc ici une graine dans le fruit mür, qui s'ouvre longitudinalement en deux valves pour la mettre en liberté (Sporobolus, Eleusine, Crypsis, etc.), ou demeure indéhiscent (Zizaniopsis, etc.). Mais, dans une famille aussi vaste, ce trés petit nombre d'exceptions n'est pas fait pour surprendre et ne peut empécher de rattacher l'ensemble du groupe à la division des Inséminées. Somme toute, la subdivision des Inséminées bitegminées, avec ses deux sections, ses trois alliances et ses sept familles, comprend pour le moment plus de trois cent quinze genres. VI CLASSIFICATION NOUVELLE DES PHANÉROGAMES, FONDÉE SUR L'OVULE ET LA GRAINE. Telle qu’elle se trouve maintenant constituée, avec ses cinq subdi- visions, ses dix alliances, ses trente-sept familles et ses cinq cent soixante genres, la division des Inséminées forme un ensemble assez étendu, assez varié et assez instructif pour qu'il soit néces- saire d'en tenir grand compte désormais dans l'étude et dans la classification des Phanérogames. En méme temps, cet ensemble offre à divers égards, notamment au point de vue de la confor- mation du fruit, une assez grande homogénéité. Toujours indé- hiscent, qu'il soit d'ailleurs une baie, une drupe ou un achaine, le fruit de ces plantes est aussi presque toujours monembryonné, les Emmotacées faisant seules exception à la régle. Pour donner une idée du progrès réalisé sous ce rapport par le travail actuel, il suffira de rappeler, en mettant à part les Grami- nées, famille définie et admise de la méme maniére par tous les 132 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. botanistes, comment les plantes qui composent aujourd’hui la divi- sion des Inséminées ont été classées dans les quatre ouvrages géné- raux les plus récents. Dans l'Histoire des plantes de Baillon, elles sont rangées dans trois familles seulement: les Balanophoracées, les Loranthacées et les Térébinthacées, les deux derniéres renfer- mant à cóté d'elles encore beaucoup d'autres plantes, et elles y forment quatre-vingt-treize genres. Dans le Traité général de Bo- tanique de Decaisne et dans le Genera plantarum de MM. Ben- tham et Hooker, elles forment quatre familles : les Loranthacées, les Santalacées, les Olacacées et les Balanophoracées, avec quatre-vingt-treize genres. Enfin, dans les Familles naturelles des plantes de M. Engler, ouvrage actuellement en cours de publi- cation, elles sont réparties en six familles, les Myzodendracées ayant été séparées des Santalacées et les Icacinacées des Olacacées, avec cent vingt genres. De six familles hier, on passe donc à trente- six familles aujourd'hui, et de cent vingt genres à deux cent soixante. Il est trés probable que les choses n'en resteront pas là et que, par les recherches ultérieures ayant pour objet soit les Phanéro- games dont le fruit est encore inconnu ou mal connu, soit celles qui restent à découvrir, de nouveaux genres, de nouvelles familles viendront s'adjoindre aux précédents pour accroître d'autant la division des Inséminées. Il doit nous suffire aujourd'hui d'avoir lortement constitué ce groupe, d'en avoir établi les grandes divi- sions et d'avoir précisé les caractères de leurs principaux repré- sentants. Considérant maintenant, non plus seulement les Inséminées, mais l'ensemble de l'embranchement des Phanérogames, on doit se demander jusqu'à quel point les caractéres tirés de l'ovule, de son absence ou de sa présence, et, dans le second cas, de sa struc- ture et de son développement aprés la formation de l'œuf, carac- téres si précieux pour la subdivision du groupe restreint que nous venons d'étudier, peuvent s'appliquer à la classification de l'em- branchement tout entier. Tout d'abord, l'ovule permet de disposer les Phanérogames en deux grandes séries paralléles. Chez les unes, c'est lui qui reçoit directement le pollen, qui est pollinisé, et c'est sur son nucelle que germent ensuite les grains de pollen. Chez les autres, le pis- til forme à son sommet, au-dessus et en dehors des ovules, un VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 133 appareil spécial qui reçoit d’abord le pollen, qui est pollinisé, et qui en fait ensuite germer les grains à sa surface : c’est le stigmate. Les premières peuvent donc être dites Astigmalées, les secondes Stigmatées. Dans les Astigmatées, l'endosperme, formé de nombreuses cellules toutes semblables au début, différencie quelques-unes de ses cellules périphériques supérieures en autant d’archégones, renfermant chacun une oosphére. Chez les Stigmatées, l'endo- sperme, formé de sept cellules seulement, dont une médiane beau- coup plus grande que les autres, différencie directement une de ses trois cellules supérieures pour former l'oosphére. Les pre- mières peuvent donc être dites Archégoniées, les secondes Anar- chégoniées. Dans les Astigmatées, la petite cellule fille du grain de pollen se divise en deux, dont l’une seulement est la cellule mère des anthé- rozoides; l'anthéridie y est bicellulaire. Chez les Stigmatées, la petite cellule fille du grain de pollen devient directement et tout entiére la cellule mére des anthérozoides; l'anthéridie y est uni- cellulaire. Les premiéres peuvent donc étre dites Méranthéridiées, les secondes Holanthéridiées. Enfin, chez les Astigmatées, le pistil, toujours réduit à l'ovaire, ne se reploie pas d'ordinaire autour de l'ovule ou des ovules qu'il porte, de sorte que plus tard les graines sont ordinairement nues. Dans les Stigmatées, au contraire, l'ovule quand il existe, l'endo- sperme tout au moins quand il n'y a pas d'ovule, est toujours enve- loppé par l'ovaire, de sorte que plus tard la graine, quand il y en a une, l'embryon tout au moins, avec ou sans albumen, quand il n'y à pas de graine, est toujours entourée et protégée par le fruit. C'est pourquoi les premières ont été nommées Gymnospermes, les secondes À ngiospermes. Mais il faut remarquer que cette dernière dénomination, qui est de beaucoup la plus usitée, est loin d’avoir la généralité des trois autres. Les Astigmatées ont toujours une graine, il est vrai, mais celte graine est quelquefois aussi complètement enveloppée par l'ovaire que celle des Angiospermes, comme on le voit chez les Éphédracées, les Welwitschiacées et les Gnétacées, comme on le voit déjà chez les Araucaria et les Podocarpus parmi les Abié- lacées, toutes plantes auxquelles la dénomination de Gymno- sperme ne saurait convenir. D'autre part, les Stigmatées sont loin 134 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. d'avoir toutes une graine, comme on l'a vu par les nombreux représentants de la division des Inséminées, plantes auxquelles le nom d'Angiosperme ne peut plus étre appliqué. D'un autre côté, les deux dénominations d’Archégoniées et Anarchégoniées, de Méranthéridiées et Holanthéridiées sont elles- mémes sujettes à une exception. La Welwitschie, en effet, type de la famille des Welwitschiacées, différencie directement, comme on sait, une de ses cellules d'endosperme en oosphére, et la petite cellule du grain de pollen y devient aussi directement la cellule mère des anthérozoides, Cette plante est donc, en réalilé, anarché- goniée et holanthéridiée. Pour dénommer ces deux séries, il est donc préférable de s'en tenir désormais à l'expression trés simple et tout à fait générale d'Astigmatées pour la premiére, de Stigmatées pour la seconde. A chacune de ces deux divisions primordiales, ou sous-embran- chements, on peut maintenant chercher à appliquer les caractéres tirés de la conformation et du développement de l'ovule. Chez les Astigmatées actuellement connues, qui sont, comme on sait, trés peu nombreuses, il y a toujours un ovule, porté et parfois méme enveloppé complétement, à l'exception de son extré- mité, par un pistil réduit à son ovaire; en un mot, ces plantes sont toutes ovulées. Cet ovule a toujours un nucelle tégumenté; elles sont toutes nucellées et tegminées. Presque toujours le tégument est unique; elles sont presque toutes des Unitegminées. Chez les Gnétes seuls, types de la famille des Gnétacées, il y a deux tégu- ments; ces plantes sont donc des Bitegminées. Enfin, quand l'ovule se développe, après la formation des œufs dans les archégones, l'albumen ne digère que le nucelle et laisse inattaquée au moins la zone externe du tégument unique ou du tégument extérieur, s'il y en a deux, qui persiste autour de lui ; en un mot, il y a toujours une graine et ces plantes sont toutes des Séminées. Telies qu'on les connait jusqu'à présent, les Astigmatées se trouvent donc toutes placées au degré le plus haut de l'organisa- tion séminale et s'y répartissent, quoique trés inégalement, entre les deux échelons les plus élevés de l’organisation ovulaire. On voit par là combien il est inexact de dire, comme c'est l'habitude, que les Astigmatées ou Gymnospermes sont inférieures aux Stig- matées ou Angiospermes. VAN TIEGHEM. — PHANÉROGAMES SANS GRAINES (INSÉMINÉES). 135 La série des Stigmatées est beaucoup plus nombreuse et beau- coup plus variée. Elle se divise d'abord, comme on l'a vu, en Séminées et en Ínséminées. Les premières, évidemment supé- rieures aux autres, n'offrent que les deux degrés les plus élevés de la structure ovulaire, l'état bitegminé et l'état unitegminé. Les secondes, et c’est, comme on l'a vu, leur grand intérêt au point de vue de la Science générale, présentent, graduellement échelon- nés, au nombre de cinq, tous les états de différenciation pro- gressive du carpelle autour de ses cellules mères d'endosperme, depuis le plus simple, l'état inovulé, jusqu'au plus compliqué, l'état ovulé bitegminé. De sorte que la série des Stigmatées se trouve divisée en sept groupes, au sixiéme duquel, en montant, correspondent presque tous les membres actuellement connus de la série des Astigmatées. C'est ce que résume le tableau à double entrée suivant : PHANÉROGAMES. STIGMATÉES. ASTIGMATÉES. D 7^ —— —— "ina SÉMINÉES ( Bilegminées e Gnétacées. nentes ! Unitegminées.... Toutes les autres. PHANÉROGAMES. / Bitegminées...... ecc Unitegminées .... ! INSÉMINÉES ......... Integminées...... | Innucellées. ..... Inovulées........ . Un sait comment, dans chacune des subdivisions des Insémi- nées, à l'exception des Integminées qui ne comportent jusqu'ici qu'une seule famille, on a fait intervenir successivement, pour les partager d'abord en alliances, puis en familles, l'absence ou la présence de pétales, et, dans le second cas, la conformation gamo- pétale ou dialypétale de la corolle, puis l'état supère ou infére de l'ovaire, enfin, d'autres caractères différentiels de moindre impor- tance. En appliquant la méme méthode aux deux subdivisions des Séminées, on voit que les Unitegminées, toutes climacorhizes et dicotylées, comprennent d'abord quelques familles d'Apétales à ovaire supére (Bétulacées, Salicacées, etc.) et à ovaire infére (Corylacées, Juglandacées, etc.), puis quelques familles de Dial v- 136 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. pétales à ovaire supère (Limnanthacées, Pittosporacées, etc.) et à ovaire infére (Ombellifères, Araliacées, etc.), enfin un très grand nombre de familles de Gamopétales à ovaire supère et à ovaire infère. Les Bitegminées forment un groupe encore plus hétéro- gène. Les unes, en effet, sont liorhizes, soit dicotylées, comme les Nymphéactes, soit monocotylées, comme toutes les plantes formant la classe dite des Monocotylédones, à l'exception des Gra- minées, qui sont, comme on l'a vu, des Inséminées. Les autres sont climacorhizes et dicotylées. Elles comprennent un trés grand nombre de familles d'Apétales à ovaire supère et à ovaire infère, un trés grand nombre de familles de Dialypétales à ovaire supére et à ovaire infére, et quelques familles seulement de Gamopétales à ovaire supére (Primulacées, Myrsinacées, Plombaginacées, etc.) et à ovaire infére (Cucurbitacées). Le tableau ci-joint résume, dans ses traits principaux, pour la série entière des Stigmatées, la classification nouvelle fondée sur l'ovule. Ce tableau d'ensemble donne lieu à une série de remarques, dont plusieurs ont été déjà présentées à la Société dans une Com- munication antérieure, à propos d'un tableau partiel, où les Ino- vulées et les Innucellées étaient seules détachées de la masse des autres Phanérogames (1). Je me bornerai donc ici à faire observer que des deux classes que l'on admet dans le sous-embranchement des Stigmatées ou Angiospermes, tandis que celle des Monocoty- lédones, à part la famille des Graminées, offre, au point de vue qui nous occupe, une trés grande homogénéité, celle des Dicoty- lédones se montre, au contraire, extrêmement hétérogène. Dans la classification admise, cette classe des Dicotylédones est; comme on sait, subdivisée immédiatement, d’après l'absence ou la présence, et, dans le second cas, d’après la conformation de la corolle, en trois groupes primaires : les Apétales, les Dialypétales et les Gamopétales. Puis, suivant l'indépendance ou la concres- cence du pistil avec l'ensemble des parties externes, qui laisse l'ovaire supére ou le rend infère, chacune de ces subdivisions se partage à son tour en deux groupes secondaires, que l'on con- (1) Ph. Van Tieghem, Sur les Phanérogames à ovule sans nucelle formant le groupe des Innucellées ou Santalinées (Bull. de la Soc. bot., séance du 27 novembre 1896, p. 574). ' ST:GMATÉES. SÉMINÉES. infère. — Cucurbitacées . (E Primulacées. ! supere. Myrsinacées. PL "[ombaginacces. infère. La plupart. supere. La plupart. infère. La plupart. Gamopétales. Ovaire Climacorhizes. Dicotylées. . . ; | Dialypétales. Ovaire 0 ! * Apétales.... Ovaire BITEGMINÉES. | | Un: , . supére. La plupart. Liorhizes . .. | Dicotylées. Dialypétales ........... soso. Nymphéacées. : Menocotylées ..…............,.........,... Presque toutes. | Gamopétales. Ovaire | spires i » Patri. ré , ^c ^Ó | i - à ° > OvuLÉES.. NUCELLÉES. | Escalloniacées. Bruniacées. | | Grubbiacées. | infere, ) Logsacées. Ombelliféres. Dialypétales. Ovaire | Araliacées. ! UNITEGMINÉES. Climacorhizes. Dicotylées. Pittosporacées. supere. i Empétracées. Limnanthacées / Hippuracées. Cynomoriacées. / infere. | Adoracées. | | Corylacées. V Juglandacces. N Bétulacces. supere. » Salicacées. | Callitrichacées. Apétales ... Ovaire. \ ( Coulacées. ( “père. Heistériacées. Gamopétales. . Ovaire | lc Cathédracées. ( Climacorhizes. Dicotslées:) infére, PA aem BITEGMINÉES. Dialypétales.... Ovaire supere J | Chaünochitacées. Liorhizes..... Monocotylées. Apétales...... Ovaire supere. Graminées. ( Leptaulacées. , A : ; lodacées. / Gamopétales... Ovaire supére. Phytocrénacées. ! Sarcostigmatacées ; NUGELLÉES. U . . . . ' Icacinacées. | NITEGMINÉES. Climacorhizes. Dicotylées. . | Pleurisanthacées. l Ovaire supere. 7 Emmotacées. ` n . Strombosiacées. Dialypétales... Xim2niacées. Ovaire infere. Tétrastylidiacées. , OvuLÉgs. ' ' INTEGMINÉES.. Climacorhizes... Dicotylées. Apétales....... Ovaire supere. —Anthobolacées. | Gamopétales... Ovaire supere. Harmandiacées. . , . Aptandracées. Dialypétales... Ovaire supère. Oläcatées. Sarcophytacées. . Sch pfiacées. . infère. ) Arionacées. Apétales.... Ovaire Santalacées. , Myrodendracées. ? Opiliacécs. INNUGELLÉES............... Climacorhizes. Dicotylées. supere, 3 -aire i j Élytranthacées. ;amopétales... Ovaire infére. ? Dendropht des ( Nuytstäcées. Dialypétales.... Ovaire infère. Treubellacées. jÍd / NOVULÉES....,,.,,,,................. Climacorhizes. Dicotylées. ! Loranthacées. l Arceuthobiacées Ginaltoacées. \ Apétales...... Ovaire infére, 4 Hélosacées. Vistacées. Dalanophoracées. 138 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. sidère comme de grands ordres. Notre tableau montre aussitôt la grande hétérogénéité de ces six ordres, et que, dans une classifi- cation naturelle, il n'est plus possible désormais de les conserver comme tels. D'abord, chacun d'eux renferme des Séminées et des Insémi- nées, et souvent plusieurs sortes de Séminées et plusieurs sortes d'Inséminées. Parmi les Apétales supérovariées, il y a des Insé- minées de trois sortes : des Innucellées (Opiliacées, etc.), des Integminées (Anthobolacées) et des Bitegminées (Graminées); il y a aussi des Séminées de deux sortes : des Unitegminées (Bétu- lacées, etc.) et des Bitegminées (la plupart). Parmi les Apétales inférovariées, il y a des Inséminées de deux sortes : des Inovulées (Viscacées, etc.) et des Innucellées (Santalacées, ete.); il y à aussi des Séminées de deux sortes : des Unitegminées (Cory- lacées, etc.) et des Bitegminées (la plupart). Chez les Dialy- pétales supérovariées, il y a des Inséminées de trois sortes : des Innucellées (Ulacacées, ete.), des Unitegminées (Icacinacées, etc.) et des Bitegminées (Scorodocarpacées, etc.) ; il y a aussi des Sé- minées de trois sortes : des Unitegminées (Piltosporactes, etc.), des Bitegminées liorhizes (Nymphéacées) et des Bitegminées climacorhizes (la plupart). Chez les Dialypétales inférovariées, il y a des Inséminées de deux sortes : des Inovulées (Lorantha- cées, etc.) et des Unitegminées (Tétrastylidiacées); il y a aussi des Séminées de deux sortes : des Unitegminées (Ombellifères, etc.) et des Bitegminées (la plupart). Parmi-les Gamopétales supérova- riées, il y a des Inséminées de trois sortes : des Innucellées (Har- mandiacées), des Unitegminées (Phytocrénacées, ete.) et des Bitegminées (Heistériacées, etc.) ; il Y a aussi des Séminées de deux sortes : des Unitegminées (la plupart) et des Bitegminées (Primu- lacées, ete.). Enfin, parmi les Gamopétales inférovariées, il y à des Inséminées de deux sortes : des Inovulées (Dendrophthoa- cées, etc.) et des Bitegminées (Érythropalacées) ; il y a aussi des Séminées de deux sortes : des Unitegminées (la plupart) et des Bitegminées (Cucurbitacées). C'est là-preuve indiscutable que, dans la classification admise, les caractères tirés de la conformation de la corolle et des rap- ports du pistil avec les verticilles externes de la fleur sont invo- qués trop tôt, et qu'il est préférable désormais de ne les faire intervenir que. plus tard, aprés avoir employé auparavant des SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. 139 caractères plus importants, parmi lesquels se placent, en première ligne, d'abord la nature du fruit, suivant qu'il est ou non pourvu de graines, ensuite l'absence ou la présence et, dans ce dernier cas, la conformation plus ou moins compliquée de l'ovule. La communication précédente donne lieu à un échange d'observations entre quelques-uns des membres présents et M. Yan Tieghem. MM. Buchet, Bureau, Cornu, Lutz et Rouy prennent part à cette discussion. M. G. Camus donne lecture de la lettre suivante, qui con- firme les conclusions d'une de ses récentes communications : LETTRE DE M. E. GONOD D'ARTEMARE A M. 6. CAMUS. Ussel (Corréze), 6 février 1897. Monsieur et trés honoré confrére, Aprés avoir eu connaissance de votre communication, publiée au Bulletin de la Société, sur Les Aconits à fleurs jaunes, j'ai étudié les lycoctonum de mon herbier provenant d'Auvergne : 1* Un lycoctonum, du pic de Sancy, août 1890, que j'avais étiqueté : var. Lamarckii Reichb., var. fallax G. G.; 2» Deux lycoctonum, de la vallée de la Burande-sous-Singles (Puy- de-Dóme), 1893 et 1895, à l'altitude de 550 mètres environ (signalés dans la Revue scientifique du Bourbonnais, 3° année, 1890), plantes élevées, vigoureuses, croissant dans les haies, aux bords des eaux; j'avais cru les reconnaitre pour la variété pyrenaicum; mais, après nouvel examen, je les reconnais pour être des Lamarckii ; 3° Un Aconit du bois du Lioran (Cantal), récolté fin juillet 1895, avec notre collègue Héribaud, et qui est aussi un Lamarckii, assez velu, à grandes fleurs, casque large mais rétréci au milieu, feuilles très palma- tiséquées, à lobes étroits et profonds sinus. Ce lycoctonum du Lioran se rapproche beaucoup de la variété pyre- naicum pour laquelle je l'avais d'abord pris. | De cet examen je conclus, comme vous, que, de tous les Aconits à fleurs jaunes, lA. lycoctonum L. est seul représenté en Auvergne, et seulement par sa variété Lamarckii. L'Aconitum Napellus présente en Auvergne plusieurs formes ou va- riétés, Veuillez agréer, etc. 140 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. M. P. Candargy fait à la Société la communication sui- vante : FLORE DE L'ILE DE LESBOS, par M. Paléologos €. CANDARGY (!). ]. ESPÈCES NOUVELLES. Juncus lesbiacus (subsectio CYPEROIDEI). Rhizomate... caulibus elatis teretibus basi vaginiferis foliatis, foliis planis elongato-linearibus lineatis, anthelis terminalibus pa- niculatis bractea longioribus, floribus 3-6 in cymis congestis, bracteis minutissimis, perigonii phyllis lanceolatis acutis æquali- bus marginatis capsula æquilongis. Capsula nigrofusca minuta, ovata trilocularis, seminibus minutissimis fuscis ovatis non cau- datis. In stagnis Charamis ad littus. Species perigonii phyllis acutis marginatis insignis. Ornithogalum euryphyllum. Foliis latis (6-8 lin.) non canaliculatis, scapo brevissimo, brac- teis longissimis lanceolato-linearibus, pedicellis paulo longio- ribus, phyllis oblongo-lanceolatis late viride fasciatis, staminibus eis 2-plo brevioribus. In colle Udja. Ornithogalum præumbhellatum. Differt ab affini O. umbellato foliis planis lanceolato-linearibus non albo-vittatis, bulbo simplici haud prolifero, bracteis minori- bus, pedicellis erecto-patentibus. — C. Allium pruinosum (aíf. A. Ampelopraso var. pruinoso Boiss., presertim À. rotundo). Bulbi tunicis scariosis bulbillis nigrescenti-badiis (nec ut in A. Ampelopraso flavido-stramineis), scapo tenuiore mediocri elato, ad vel supra medium foliato, folia superanti. Foliis planis carinatis levibus vel scabriusculis, anguste linearibus 3-4 mill. latis sensim (1) Les espèces décrites dans cette première partie, ainsi que celles qui se- ront énumérées (1266 espèces, 437 genres) dans la suite, ont été récoltées par iede D" C.-A. Candargy, mon père, et par moi-même pendant les années 1889- P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 141 angustissime attenuatis; umbella globosa densa, 3-4 cent. diam. lata, multiflora. Spatha... decidua, pedicellis basi bracteolatis, in- ferioribus perigonio brevioribus, cæteris eo 2-4-plo longioribus. Perigonii ovato pyramidati, extus toti pruinosi scabridi, 4-5 mill. longi phyllis ovato oblongis, carinatis, purpureis, exterioribus magis concavis, interioribus latioribus sepius pallide roseis et dis- üncte paulo longioribus, filamentis inclusis tribus internis latis tricuspidatis euspidibus breviter exsertis, cuspide antherifera lateralibus multo breviore, capsula perigonio breviore. C. ad pagum Perama. Species foliis angustis pedicellis perigonio non pluries superan- tibus, perigonio extus scabrido pruinoso ovato pyramidato, phyl- lis concavis sæpissime inæqualibus ab affinibus facile dignoscitur, et pedicellis brevibus, perigonio pyramidato phyllis concavis magis affinis est A. rotundo. Allium compactum (subsect. PORRUM ; aff. A. sphærocephalo). Bulbis bulbilliferis tunicis membranaceis albis suffultis, ovato- globosis ad 2 cent. longis, scapo 20-30 cent. alto glabro striato, ad tertiam partem inferiorem foliato, plus minus crasso, solido erecto curvato. Folia scapo breviora, glabra, fistulosa, longitudinaliter costata teretia, inferne sulcata 1/2-1 1/2 mill. lata, angusta, sub an- thesin emarcida. Spatha scariosa bivalvi valvis ovatis breviter cus- pidatis, umbella brevioribus. Umbella compacta multiflora globosa 1 1/2-3 cent. longa, pedicellis crassiusculis inferne et superne alis longitudinalibus percursis exterioribus perigonio æquilongis cæte- ris longioribus. Perigonii basi umbilicati viridi-albidi vel dilute rosei ovato campanulati phyllis ovato oblongis obtusiusculis cari- nalis levibus. Filamentis omnibus perigonio æquilongis oblongis superne attenuatis inferne lateribus tenuiter laciniatulis exterio- ribus simplicibus tenuioribus, interioribus 3 cuspidatis, cuspide antherifera lateralibus æquante vel longiore. Stylus exsertus, capsula globosa perigonio subbreviore. Littus calcareum ad Mitylenem. Differt ab A. spherocephalo filamentis brevioribus, etc. Allium aristatum. Bulbis ovato-oblongis 1 1/2 cent. longis sæpe bulbilliferis, tuni- cis extremis nigricantibus, proxime interioribus rubellis. Scapo glabro tereti tenui ad vel supra medium foliato, 11-20 cent. alto, 142 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. rectiusculo vel curvato. Foliis 3-4 subcompressis tenuissime linea- ribus scapum siepe paulo superantibus, glabris tenuissime fistu- losis superne farctis, vaginis longis, spathæ persistentis valvis binis ovatis vel oblongis membranaceis viride nervosis inferne rubellis, navicularibus inæqualiter euspidatis, cuspidibus viri- dibus,aristæformibus, cuspide unius valve umbella æquilonga vel breviore, alteræ multo longiore. Perigonii inæqualiter pedicellati: pedunculo longiore phyllis carinatis ovato-oblongis obtusissimis e sicco subflavescentibus, filamenta perigonio sesquilongiora subu- lata antheribus flavis. Stylus perigonio 2-plo longior. In oropedio Zoodochu Pigis montis Amali. Differt ab omnibus speciebus gregis Schænoprasi valvis inflo- rescentiæ abrupte in cuspidem longissimam aristeformem ter- minatis. . Allium fastigiatum. Bulbi ovali tunicis externis crassiusculis nigricantibus striatis, scapo tereti rectiusculo 15-30 cent. alto ad vel supra medium foliato, foliis anguste linearibus canaliculatis ad costas vagi- namque sæpissime scabridis. Spathæ valvis binis anguste lanceo- lato-linearibus longe caudatis inæqualibus altera umbellam sæ- pius multo superante, umbellie multifloræ fastigiato-subeflusæ floribus inferioribus primum nutantibus, pedicellis tenuibus inæqualibus basi bracteatis flore pluries longioribus, perigonii pallide rosei demum albidi ovato campanulati phyllis conniven- übus elliptico oblongis obtusis filamentis a basi lanceolata longe subulato attenuatis superne rubris perigonio sæpe 1 1/2-plo lon- gioribus antheris flavis, capsula globoso-trigona depressa. Stylo longe exserto. C. in collibus. Ab affini A. stramineo scabritie foliorum vaginarumque, umbel- lis fastigiatis distincta. Allium hirtovaginum. Bulbi ovati tunicis striatis nigricantibus, scapo curvato vel erectiusculo 14-20 cent. alto ad medium foliato, foliis filiformibus angulatis canaliculatis pilis brevibus scabriuseulis hirtis, vaginæ foliorum plus minus dense pilis longis hirsutis spathæ valvis binis anguste lanceolato-linearibus longe subulato-attenuatis altera umbellam sæpius superante. Umbellæ multifloræ effusæ pedicellis P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 143 tenuibus roseis inæqualibus flexuosis basi bractealis flore pluries longioribus. Perigonii ovato-campanulati interne rosei phyllis oblongo ovatis obtusis vel apiculatis filamentis a basi anguste lan- ceolata longe sensim attenuato filiformibus perigoniosub 1 1/2-plo longioribus, stylo exserto. Ad pagum Moria. Differt ab affini A. stamineo Boiss. indumento, ab A. piloso (Sibthorp) filamentis perigonio non æquilongis. Tulipa Theophrasti (ERIOSTEMONES Doiss.). Bulbo..., caule 25 cent. alto erecto vel flexuoso, foliis infra caulis medium 4, canaliculatis planis non undulatis acutis inferio- ribus late linearibus 1 1/2 cent. latis caulem superantibus, supe- rioribus anguste linearibus brevioribus, perigonii 4 cent. longi phyllis patentibus conformibus oblongo-lanceolatis inferne gla- bris apice villosulis acutiusculis, purpureis intus basi macula cæruleo-nigricante obsitis lanceolato linearibus nigricantibus basi dilatatis penicillatis ovario brevioribus, antheris eum paulo supe- rantibus. Capsula oblonga obtusa. C. in reg. mont. Olympi fluvio Caryophytia. Præsertim ab affini T. Hageri Heldr. foliis planis non undula- tis, perigonio aliter colorato distinguendum. Chamiemelum lesbiacum. Perenne parce hirtulum caulibus elongatis rosulas steriles eden- tibus, floriferis pluribus ascendentibus foliosis monocephalis. Rosularum sterilium foliis longe petiolatis, radicalibus ambitu ovato-oblongis in lacinulas tenuissime et elongato lineares acutas subtripinnatisectis, segmentis brevibus vel elongatis. Folia cau- linia sessilia pinnatisecta. Capitulum mediocre longe peduncu- latum. Involucri hirtuli phyllis obtusis, oblongis, margine me- diocri fusco tenuissime undulato cinetis. Receptaculo ovato-conico. Acheniis 2 mill. longis lineari oblongis levibus dorso longitudi- naliter multilineolatis, apice biglandulosis ventre crasse tricostatis corona alba crenata fissa achenio triplo breviore obsitis. — Co- rollæ laciniis uniglandulosis. C. in reg. superiore montis Olympos 700-1000 metr., affinis Ch. grandifloro Boiss. et Haussk. Receptaculo conico præs. distinguendum. 144 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1897. Helichrysum sulfureum (VIRGINEA DC.). Basi suffruticosum totum dense arachnoideo canescens. Caulibus erectis crassis, ramis junioribus dense albopannosis, foliis lan- ceolatis obtusiusculis in petiolum basi dilatata attenuatis, lamina foliorum subtus densius canescens. Capitulis 14 mill. diametro latis in corymbos densos aggregatis, breviter pedicellatis, invo- lueri phyllis circiter 50 pallide sulfureis glabris obtusis nitidis non diaphanis sepe incisis intimis disco distincte longioribus oblongo spathulatis inter mediis latioribus, extimis multo mino- ribus. Acheniis minute glandulosis pappo sordide albo. In insulis parvis Tokmakia dictis Lesbi orientalis. (A suivre.) NOUVELLES (15 mai 1897.) À l’occasion du Congrès annuel des Sociétés savantes des départe- ments qui s'est tenu à la Sorbonne au mois d'avril dernier, deux de nos confréres ont recu des distinctions : M. Emile Boudier a été nommé officier de l'Instruction publique, et M. Maurice Gomont officier d'Aca- démie. — Nous avons recu avis de la mise en vente, au mois de juin prochain, de la 5* édition dela Flore de l'ouest de la France de James Lloyd. Le manuserit de cette édition posthume est entièrement écrit de la main de l'auteur qui avait confié à notre distingué confrère M. Émile Gadeceau le soin d'en diriger l'impression. — L'ouvrage est édité par M. Guist' hau, libraire, 5, quai Cassard, à Nantes. Il sera expédié à raison de 5 fr. 90 cent. (au lieu de 6 fr. 50) aux souscripteurs qui adresseront leur demande à l'éditeur avant le 4° juin. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bnlletin, E. MALINVAUD. ———— 5785. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris, — MoTTEROZ, directeur. TABLE DES MATIÈRES. CONTENUES DANS CE NUMÉRO. om eg de de pter 0 cl Sur la présence de l'amidon soluble dans les feuilles du Cola | Observation ex NM curis Read * piia dccus icq IIa PM SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE RY Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du soir, habituellementles deuxième et quatrième vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1897 8 et 22 janvier. 9 avril. 9 et 23 juillet. 12 et 26 février. 14 et 28 mai. 12 et 26 novembre. 12 et 26 mars. , 25 juin. 10 et 24 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons | mensuelles. Ce. Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se . vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- . ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- 'diques. ' Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), . sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2 sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de botanique tenu à . Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- : gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. b Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge .del'aequéreur ou del'abonné. — — AVIS Les notes ou commu nications manuscrites adresséesau Secrétariatpar les membres | de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui S'y rat- | tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. À. * Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de 1 iété | botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la ibid. TE Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. ————— MM. les membres de la Société qui changeraient de domici i MM. les: ; cile sont instamment priés d en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connaître leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. "pae es ar une décision du Conseil aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils apparti anc : , e rtiennent est terminé depuis plus de deux ans, Ilen résulte que, pour Es procurer une partie quelconque du tome XL (1893) ou d'une année antérieure, on doit faire l'ac- quisitior du volume entier, — Aucune réclamation n'est admi ; > We : ise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. $ " » il n'est donné suite, dans aucun cas» Adresser les lettres, communications, «f, tions, ete., à M. le Secrélaire général de demandes de renseignements, réclama- la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. © 9185. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MOTTEROZ, direct. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-QUATRIEME Lr (Troisième Série. — TOME TH) 1897 9-4-9 Séances de Mars, Avril et Mai 1897. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 . Publié en août 14897. Les planehes IV, V et VI sont encartées dans ce numéro. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA société POUR 1897. Président : Vice-présidents : MM. Franchet, Daguillon, Maugeret, Mouillefarine. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. Sécrétaires : MM. Hua, Jeanpert. Trésorier : M. Delacour. MM. Bureau, M. Max. CORNU. MM. Costantin, MM. Guérin, Lutz. Membres du Conseil: Vice-secrétaires : Archiviste R M. Ed. Bornet. MM. Morot, Camus (F.), Danguy, Van Tieghem, Camus (G.), Guignard, Vilmorin (H. de), … A. Chatin, Hue (abbé), Zeiller. E Tarif des tirages à part. NOMBRE DE FEUILLES. a " 200 ré ed EXEMPL RXEMPL EXEMPL EXEMPL, EXEMPL. Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, fr. e. | fr. e fr. fr, c. : à pliure, piqûre et enveloppe de ‘couleur. . . - . 8 50 9 50 M» 45 >» I o d s Trois quarts de feuille (49 pages). . . : 8 » 9 » 10 50 44 » 98 »:- Demi-fenille (8 pages). . . . . Fave de 5 » 6 » 8 » 1$ » E a Quart de feuille (4 pages . . . . ..... $i. 4» 5 » 7.3 9 » 44 » 9* feuille en sus de la première. . ..... . :. 1:50 8 50 9 50 12 » 18 » ; Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. ... . . T» 8 » 9 » 41 50 16 » Demi-feuille en sus d'une feuille... . . : .. å » 5 » 6 50 8 50 44: Quart de feuille — n CAUTION 3 » à o» 6 » 8 » 1a: ture. En plus les frais de tirage et de papier. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 50. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. 1' hour: Une gravure d'une page, interealée dans le texte, entraîne un supplément de tirage de 2 francs. La composition d'un titre d'entrée.spéeiald'une demi-page est de 4 franc. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 9 traiiós à sile . titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pourlacouver- . Tout travail de remise en pagés, c'est-à-dire entraînant une modification dans la disposition des pages du > Bulletin, séra fait en debors du Tarif ci-dessus et à des prix qu’il est inposkible x fixer. à SÉANCE DU 12 MARS 1897. PRÉSIDENCE DE M. CORNU. M. Hua, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée. M. P. Candargy donne la suite de ses observations sur les plantes de l'ile de Lesbos. FLORE DE L'ILE DE LESBOS, par M. Paléologos CANDARGY. Echinops lepetymnicus (sectio lirnopEs Bge). Caule elato sulcato ramoso setis papilliformibus flexuosis, foliis lanceolatis in lacinias oblongo lanceolatas longe spinosas pinna- lipartitis subtus canis, supra scabris, inyolueri phyllis glabris circ. 20, exterioribus apice triangularibus, interioribus apice attenua- tis, intimis in tubum longum connatis, penicilli setis involucro 2-plo brevioribus. Capitulorum sterilium phylla longe cornuta, corolla alba, pappus... In monte Lepetymnon et ejus pedibus nec non cum fluviis usque ad campum Kalloni descendens. Echinops Philiæ (sectio Rirno Endl.). Caule elato ramoso suleato canescenti setuloso, foliis ambitu oblongo-lanceolatis anguste pinnatiseclis, segmentis longe et fla- vide spinosis subtus canis. Foliorum rachis primaria setulosa, involucri phyllis circiter 20 glabris, inferioribus apice triangula- ribus cæteris oblongo lanceolatis attenuato acutis, penicelli setis involucro 3-plo brevioribus. Capitulorum sterilium phylla non vel breviter cornuta. : In monte Scotino Vuno, ad pagum Philia. MICROLONCHOIDES gen. nov. (inter Microlonchum et Callice- phalum inserendum). Capitula homogama. Involucri phylla pluriseriata imbricata, coriacea. Receptaculum fibrillosum, fibris lanceolato linearibus indivisis vel divisis. Filamenta superne minutissime papillosa antheris longe caudatis, caudis glabris vel ciliis paucis obsitis. Stigmata linearia. Achænium tetragonum glabrum transverse ru- T. XLIV. (SÉANCES) 10 146 SÉANCE DU 12 Mans 1897. gulosum hilo obliquo vel terminali. Pappus persistens paleis an- gustis utrinque hirtis, exterior paleis ab externis ad interiores elongatis, interior paleis 3-5 latioribus in annulum dispositis paleas suas externas superans. Herba perennis. Microlonchoides pinnatum. Foliis pinnatifidis subtus cano-tomentosis supra scabris vel lana- tulis ambitu oblongo lanceolatis, laciniis oblongo linearibus inte- gris vel basi lobatis margine revolutis acutis superioribus infe- rioribusque minoribus, petiolis basi dilatatis albo lanatis, caulibus monocephalis plerumque simplicibus vel basi ramosis elongatis striatis hirtis. Foliis caulinis ad basin caulis inferioribus pinnatis superioribus angustis linearibus integris vel dentatis, folia cau- linia superiora anguste linearia integra nec non bracteiformia. Capitulum mediocre, involucro phyllis minute ciliatis adpressis ab externis ad interna elongatis, inferioribus triangularibus ovatis vel ovato-oblongis acutis apice araneoso puberulis intimis lanceo- latis acuminatis apice marginibus revolutis. Corollis rubris, recep- taculi fibris achænio æquilongis. Achænia 4 angularia pappo 2-plo breviora inter angulos sulcata. Regio montana in pinetis Peucón dictis inter Megali et Micra Limni et in loco Agriorrhodia Olympi. Planta ad 07,50 alta. Ægialophila longispina (aff. A. creticæ). Araneoso-canescens, radice crassa cylindrica, caule brevissimo vel longiuseulo et foliato, simplici vel dichotome ramoso, foliis petiolatis capitula superantibus indivisis vel subdivisis cæteris lyratis segmento terminali ovato interdum subcordato lateralibus minoribus valde inæqualibus, capitulis majusculis non radian- tibus ovatis aggregatis subsessilibus vel in caule longiuscule pe- dunculatis, involucri glabri coriacei phyllis ovatis angustissime albo marginatis membranaceis margine vel ad basin spine pecti- natim et rigide breviter vel longe ciliatis vel in spinam inferiorum brevem, superiorum phyllo equilongam vel longiorem abeuntibus, phyllorum intimorum appendice cucullata margine pectinatim et rigide ciliata, receptaculum longe setosum setis caducis achzenio muito superantibus, pappis ad medium usque rufescentibus setis achænio sericeo 2-plo longioribus, pappi seriei intime paleolis linearibus apice eroso dentatis pappi externi 9-plo brevioribus. CC. 0-1000 metr. | P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 141 Lapsana olympica (aff. L. intermedic M. B.). Annua? foliis superioribus glabrescentibus, caulibus elatis glanduloso-pilosis dichotome et divaricatim corymbosis, foliis inferioribus lyrato-pinnatipartitis laciniis lateralibus oblongis dentatis vel integris, lacinia superiore triangulari-ovata grosse dentata apice acuta, superioribus oblongis linearibusque integris, flosculis aurantiacis, involucro livido vel parce ciliato pedunculo 2-plo vel pluries longiore aut :equilongo. Regio montana ad Buro, Andria et in Olympo. — Vulgo ' Asgto- Aaddya. Lasiospora eriolæna. Differt a L. lanata et tuberosa caulibus simplicibus vel a basi ramosis, 1-2-3 cephalis capitulis longe pedunculatis mediocribus phyllis internis ab exterioribus distincte longioribus, flosculis concoloribus involucro longioribus. Reg. inf. et mont. C. Picridium lesbiacum (alf. P. vulgari Desf.). Perenne, glaucum, collo squamoso, caule brevi monocephalo vel dichotome ramoso et tunc bicephalo ramis nudis squamis trian- gularibus albo marginatis vel rarius inferne foliosis, foliis radi- calibus rosulatis linearibus vel late lineari-spathulatis basi atte- nuatis vel subattenuatis sublobatis vel sinuato lobalis margine undulato-crispo, pedunculis squamosis apice incrassatis, capitulis majuseulis, involucri phyllis adpressis herbaceis albo-marginatis inferioribus cordato triangularibus acutis, ligulis exterioribus subtus lividis, achæniis brevibus columnari tetragonis 4 sulcatis costis grosse tuberculato dentatis, interioribus albis sublevibus elongatis. — CC. Crepis costata (af. pulchre et Kochianæ Boiss.). Caule a basi vel superne dichotomo corymboso glabro, inferne foliato superne nudo, foliis glabris, radicalibus elongato vel oblongo spathulatis in petiolum attenuatis dentatis vel runcinato pinnatifidis, caulinis sessilibus auriculatis sagittatisve amplexi- caulibus, oblongis et linearibus runcinato dentatis vel integris auriculis laciniatis, ramis pedunculisque elongatis summis selis paucis glanduliferis obsitis, capitulis parvis oblongis, involucri phyllis externis brevissimis paucis tenuissime linearibus adpressis 148 SÉANCE DU 12 Mans 1897. internis linearibus dorso pubescentibus et setis glanduliferis inter- mixtis hispidis, fructiferis induralis costa spongioso-incrassata semicylindrica, achæniis 2-plo minoribus, apice brevissime âtte- nuatis oblongo-linearibus curviusculis omnibus elevatim 5-costa- tis inter 4 costas tenuissime unilineatis percursis, achænia exteriora costis scabriusculis, interiora lævia, pappo molli tenuissimo albo, ligulis involucro sesquilongioribus. C. in reg. Malea. Campanula esculenta (aff. C. lyratæ Lamk). Radice eduli simili Raphano sativo, caulibus erectis vel flexuosis simplicibus vel ramosis, floribus solitariis v. 1-3-nis, breviter pe- dicellatis, calycis dense strigosi lobis oblongo-lanceolatis apice angustatis subacutis tandem basi dilatatis, tubo dimidio breviori- bus, appendicibus tubo 2 1/2-plo brevioribus, tandem acerelis, corolla breviter hirsuta tubulosa in limbum erecto patulum sen- sim ampliata calycis laciniis plus 2-plo longiore, lobis acutiuseulis, capsula turbinata valvulis 5 sursum reflexis dehiscens, seminibus angulatis. Foliis superioribus obtusis floribus roseis. Variat flori- bus albis. Forma albiflora C. in reg. infer. et super. Radix edulis dulcis structura tenera, vulgo ' Ayotoperavida. Trochocodon (aff. TRACHELIO) spicatus. Stylus apice clavatus breviter 3-fidus, ovarium triloculare loculis oo Ovulatis. — Perenne, radice crassa, glaberrimum, caulibus striatis tenuiter virgatis simplicibus v. paniculato ramosis et tunc hoc modo postquam ab animalibus erosi sint, foliis omnibus radi- calibus vel paulo supra basin sitis parce foliatis, radicalibus oblon- gis vel linearibus in petiolum attenuatis subintegris vel obsoleto repando undulatis, caulinis angustissime linearibus, inflorescentia spicata vel panieulato-racemosa, floribus fere subsessilibus in bracteas minutas triangulares 1-4 confertis spicalim dispositis, floribus pentameris rarius exameris minutissimis, laciniis caly- pinis cp ongis outis, corollæ cyaneæ rotatæ tubo brevi laciniis inearibus patulis calycis laciniis longioribus, filamentis a basi lanceolatis dilatatis ciliatis liberis, Mo Mio coroll laciniis æquilonso vel sublongiore superne clavato, stigmatibus breviter 3-fidis, eapsula... P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 149 C. in lapidosis Nalduken loco dicto in pinetis Peucón dictis 400 metr. Galium pseudo-intricatum (alf. G. intricato Marg. et Reut.). Annuum, caulibus fere a basi dichotome divaricato ramosis puberulis pube in parte inferiore non vel retrorsum scabrida, cf- fusissime corymbosis multifloris, foliis 6-8 scabridis margine re- voluto lineari lanceolatis, inflorescentia canescente hirta pilis albis, foliis summis solitariis brevioribus, inflorescentiæ ramis hirsutis trichotomis summis dichotomis trichotomisque, pedicellis hirtis pilis albis divaricatis flore 4 1/-2-plo longioribus, ovario corolla- que extus canescentibus pilis albis curvulis, coroll. purpureæ lobis caudatis in aristam eis subbreviorem abeuntibus, fructu mi- nimo hirto pilis apice uncinatulis. In Nerutsica Male. Micromeria insularis (aff. serpyllifolie M. B.). Adpressissime canescens, caulibus tenuibus elongatis basi ra- mosis, foliis breviter petiolatis ovato oblongis obtusis, floralibus calyce sublongioribus, cymis peduneulatis 1-3 floris vel densi- floris in spicas terminales elongatas congestis, bracteis linearibus minimis, calycis adpresse canescenti sulcati dentibus subulati bre- vibus calycis tubo 3-plo brevioribus, fauce hirta; corollæ hispidæ roseæ tubo exserto nuculis ovato-oblongis mucronatis. — C. Marrubium hyperleucum (aff. candidissimo Frid.). Caulibus ramosis patentissimis, foliis petiolatis oblongo spathu- latis basi attenuatis minute crenatis, verticillastris 6-7 floris plus minus aggregatis, inferioribus breviter distantibus bracteis haud selaceis adpressis calyce brevioribus, calycis striati dentibus ma- joribus tubo subæquilongis inæqualibus haud setaceis. Seminibus apice hirtis. Ad et in urbe Mitylene. | 8. comosum, verticillastris in capitulis oblongis condensatis ud . apice comosis. — Idem. | y. brevidens, verticillastris ovatis brevibus calycis dentibus bre- vioribus bracteisque minoribus. — Idem. Pulmonaria annua. lispida, caulibus pumilis ascendentibus, foliis obtusis sub dentes albo maculatis, radicalibus oblongis bas? in petiolum atte- 150 SÉANCE DU 12 mars 1897. nuatis, caulinis sessilibus ovato oblongis semi-amplexicaulibus, calyce fructifero campanulato, stamina prope basin corolla tubi glabri inserta, fasciculi pilorum fauciales, corolla azurea demum rosea, nuculis cinereis oblongo-ovatis acutis apice tenuissime pu- berulis. In campo Zpios, Evriaki campi Jere, ad ostium fluvii Tinegias, Larissa. — C. NEPHROCARYA (? Pulmonaria) horizoníalis (1). Calyx 5-fidus, fructifer accretus ovato campanulatus dentibus acutis triangularibus, corolla alba infundibuliformis tubo calyce breviore fauce villoso staminibus antheris oblongis versus medium tubi insertis, filamentis brevissimis. Stigma ovatum indivisum subplanum, nuculæ puberulæ reniformes horizontaliler curvata areolato-rugosæ tuberculat:eque margine acute carinatæ areola concava. Herba annua, piloso-aspera, caulibus ascendentibus foliis subdentatis inferioribus obtusis oblongis in petiolum atte- nuatis caulinis sessilibus semi-amplexicaulibus acutis, racemis bracteatis, calycibus fructiferis deflexis, corollæ tubo basi nectario annulæformi instructo. Habitat ad pagum Hagia Marina; floret aprili. Symphytum sicyosmum. Facie Borraginis officinalis, planta tota fructus Cucumis sati- væ sapore!! communis in montibus Malathras (montagne du Pa- lais) et Scotino Vuno. 98/5 1891 legimus. Perenne viride, hispidum præter pubem sparsam minutissimam setis et tuberculo ortis rigidis rectis asperum, radice ramosa, cau- libus rectis vel flavidis a basi dichotome ramosis, foliis inferio- ribus ovato-lanceolatis (17 cent. longis in majoribus), integris vel repando-sinuatis in petiolum contractis, summis sessilibus breviter et anguste decurrentibus, racemis tandem laxis, calyce setoso strigoso ad 3/4 vel medium usque in lacinias lanceolatas acutas fisso, fructifero aucto divaricato vel patenti campanulato laciniis patentibus, corolla alba calyce 2-plo longiore tubuloso- infundibuliformi, lobis brevibus rectiuseulis, fornicibus linearibus inclusis apice siepe breviter bifidis antheras filamento æquilongas (1) En raison du caractère tiré de la forme des nucules, cette espèce, que nous avions d'abord rattachée au genre Pulmonaria, nous parait devoir con- Mab" stituer le type d'un genre nouveau : veppés, rein, xdpvov, graine) P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 151 vix superantibus, nuculis minutis 21/2-3 mill.longis ovato oblon- gis obliquis grosse areolato rugosis minute tuberculato punctatis, foliis subtus ad nervum primarium confertim setoso-asperis, nu- culis apice laterali carinatis, supra annulum basilarem dentatum valde constrictis areola ad centrum caruncula alba prominenti obsita. Stylus indivisus, stigma capitatum. Affinis A. anatolico Boiss. Lithospermum luteum (sectio LITHODORA). Annuum, longe hirtum, foliis oblongo linearibus inferioribus subspathulatis obtusis, superioribus basi subamplexicaulibus acu- ts, bracteis lanceolatis acutis basi latioribus, racemis secundis, floribus sessilibus calyce 5-partito, laciniis lineari lanceolatis acutis attenuatis, coroll: lute: tubus calyce longior intus pilosus, fauce 5-fasciculis pilorum clausa, ima basi ampliata staminibus o-subsessilibus filamentis brevissimis crassis, antheris oblongis limbo erecto patenti laciniis 5-ovatis obtusissimis. Nuculis 4, ovato triquetris apice attenuatis minute sublineatim tuberculatis basi non excavatis. C. reg. inf. et subsup. Verbascum piscicidum (aff. olympico Boiss.). Bienne elatum, totum tomento denso niveo tandem detersili ob- situm, paniculæ pyramidatæ racemis longissimis laxis, foliis infe- rioribus oblongis basi attenuatis acutis crenatis, caulinis oblongis et ovatis acuminatis basi subcordatis sessilibus, glomerulis multi- floris bractea lineari suffultis, pedunculis tomentosis calyce ses- quiplo longioribus, calyce glabrescenti 3 mill. longo in lacinias acutas lineares partito, corolla majuscula filamentis albo-lanatis longioribus duobus tota parte superiore nudis, capsula oblonga tandem glabrescente, calyce 2-plo longiore. Regio Olympia, vulgo cäroc. ` Scrofularia lepetymnica (sectio CERAMANTHE). Perennis, glanduloso-pruinosa, caulibus ascendentibus vel rec- tis obtuse quadrangulis, foliis breviter petiolatis ovato oblongis acutis basi breviter attenuatis lobatis lobis dentatis, foliis supe- rioribus dentatis summis diminutis integris, racemis oblongis cymis alternantibus 3-1-floris, bracteis linearibus minutis, brac- teolis minutissimis squamiformibus, pedicellis calyce longioribus 152 SÉANCE DU 12 mars 1897. vel sublongioribus, calycis laciniis glabris orbiculatis obtusissimis marginatis capsula globosa sulcato-didyma breviter apiculata calyce 2 1/2-plo longiore. In fissuris rupium summi Lepetymni 1000-1100 metr. Scrofularia lesbiaca (aff. peregrino L.). Glanduloso-pubescens, foliis oblongis dentatis peliolatis basi subattenuatis, cymis pedunculatis 2-1-floris paniculam oblongam laxam efoliosam formantibus, bracteis inferioribus oblongo-li- nearibus, summis tenuissime linearibus, bracteolis minutissimis squamæformibus, pedicellis calyce 9-3-plo longioribus, calycis glabri laciniis ovato oblongis obtusis albo-marginatis, corolla virenti-rubra campanulata labio superiore longiore, staminibus subinelusis appendice transverse ovata lata subretusa, capsula immatura globosa glabra apice breviter rostrato mucronala calyce 2-plo longiore. In valle Andria, in monte Malathra ad monasterium Limonos Kalloni. Veronica lesbiaca. Annua, papillari-pubescens caulibus elongatis prostratis inferne ramosis, foliis petiolatis superioribus subpetiolatis, sub- vel se- mi-orbiculatis subcordatis profunde crenatis erenis simplicibus vel duplicatim crenatis, pedicellis erecto patulis lamina plerumque longioribus vel brevioribus, calycis laciniis ovatis vel late ovatis hinc et illinc lobulis 1-2 acutis rarius integris, corolla cyaneo- venosa 6-9 mill. lata calycem æquante, capsula dense glanduloso- ciliata suborbiculata apice retusa angulo recto, stylo brevi æqui- longo calyce longiore, lobis orbiculatis obtusissimis, seminibus ovatis rugosis cyathiformibus. CC. in cultis, etc. Plantago subverticillata (aff. P. Bellardi All.). Acaulis annua tota piloso-lanata, foliis elongato linearibus 3-ner- viis integris apice latioribus subspathulatis acutiusculis basi valde et longe tenuiter attenuatis, pedunculis teretibus erectis crassius- culis folia æquantibus vel superantibus, spicis elongatis remotis villosis, floribus in verticillis dispositis vel subinæqualiter verticil- latis, verticilastris internodio saltem inferiore calycibus longiore sejunctis, bracteis linearibus herbaceis villosis apice attenuatis P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 153 obtusiusculis, saltem inferioribus calyce subduplo longioribus, calycis villosi Ie niis oblongo-lanceolatis interioribus præter ner- vum scariosis acuminatis, capsule ovatæ loculis monospermis, seminibus ovatis tenuissime reticulatis cymbiformibus. In campo Jeræ. Odontarrhena lesbiaca. Suffrutex multicaulis basi induratus lepidoto-argenteus, foliis ramorum sterilium et ramorum fertilium inferioribus subplicatis linearibus subacutis superioribus lineari-lanceolatis obtusiusculis plus minus planis minus lepidotis, caulibus fertilibus herbaceis apice corymboso fastigiatis, corymbis contractis. Calyx flavus pe- talis brevior basi :equalis, petala obovata integra vitellina ungui- culata basi bialata. Stamina 6 subtetradynama seu superne æqua- liter inter se divergentia filamentis omnibus basi appendice lan- ceolata eis dimidio parie longioribus et ovarium omnino tegenti integra vel acute bifida basi tantum cohærenti auctis. Racemis fructiferis densis fasciculatis pedicellis capillaribus, siliculis pen- dulis superioribus exceptis erectis omnibus dissite lepidotis pla- nis chartaceis papyraceis orbiculatis vel transverse sublatioribus 6-8 mill. longis apice breviter retusis sinu stylo brevissimo eo æquilongo mucronatis bilocularibus biovulatis monospermis val- vis reticulato nervosis, seminibus solitariis ex apice loculi pendulis planis orbiculatis v. ovatis 4 mill. longis unilateraliter angustis- sime membranaceo marginatis. | Differt ab O. elata Boiss. silicularum indumento magnitudi- neque, inflorescentia foliorum forma aliisque notis. CC. in reg. inf. et sup. micaschistica et ophitica Maleæ Olym- piæque. Alyssum xiphocarpum (sect. EvaLyssum, petala calyce saltem 2-plo longiora). Annuum pube elongata stellatoramosa scabriuscula virescens a collo ramosum pluricaule caulibus ascendentibus, foliis oblongis vel oblongo linearibus racemis fructiferis brevibus umbellatis, petala ochroleuca lineari spathulata breviter bifida calyce 2-plo longiora, filamenta longiora alata in dentem abeuntia, minora appendiculata silieulis ovatis pube stellata scabridis stylo longo eis longiore vel paulo breviore rostratis. Siliculis 9-6 mill. longis, seminibus anguste marginatis, in aqua mucilagineis. 154 | SÉANCE DU 12 mars 1897. Ab affinibus styli longitudine et racemo umbelliformi distinc- tum. Montibus Olympos Petrovuni, Oros, collibus Avlona, Phkel, C. Erysimum horizontale. Bienne vel præsertim annuum totum canescens heterotrichum pluriceps, foliis radicalibus runcinato-dentatis, caulibus parce ramosis foliis oblongo-linearibus dentatis vel integris, sepalis pe- dicello longioribus basi æqualibus, petala lutea, floribus medio- cribus, siliquis plus minus horizontalibus (ad 7 mill. longis), compresso tetragonis angulis obtusis apice sublatioribus, stylo brevissimo crasso, stigma crassum capitatum subretusum, glan- dulæ placentariæ elongate. Differt ab E. smyrnæo et cuspidato siliquorum forma et direc- tione horizontali, indumento canescenti aliisque notis. Cotyle- dones exacte vel oblique incumbentes aut raro accumbentes. C. in reg. mont. et inf. Olympi: et Lepetymniæ. Brassica brachycarpa. Siliculis turgidis torulosis glabris, erectis, oblongis, stylo bre- vissimo cylindrico superatis; semina tenuissima favosa. Siliculis 5-7 mill. longis pedicello 2 1/2-3-plo longioribus stylo 4 1/2-1 mill. longo. In eampo Kalloni. Raphanistrum glaucum (alf. rostrato DC.). Annuum asperulum glaucum, foliis inferioribus lyratis, cæteris oblongo-lanceolatis, floribus e sicco albis venosis, siliculæ glabræ articulo inferiore brevissimo sterili, superiore elongato sspe + continuo ecostato inter semina vix strangulato in lomenta sece- denti, stylo in rostrum sensim subulato attenuato articulo supe- riore æquilongo vel breviore (— an R. rostratum? v.). Semina elobosa, silicula ad 4 cent. longa, 3 mill. lata non vel vix sulcata. Littus pios, in loco Sykidi pagi Mandamados. Viola lesbiaca. Annua, nana, caulibus foliosis, foliis ovato-orbiculatis superio- ribus oblongis stipulis foliis similibus et angustioribus elongatis oblongo-spathulatis inferne breviter laciniatis pedicellis erecto- patulis capillaribus, apice minute bibracteolatis, corolla violas- cente calycem non excedente minima, 5 mill. longa, breviter calca- rata, calcare rotundo obtuso, calycis appendices breviter excedente, P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 155 petala intermedia lateraliter patentia, inferius breviter barbatum, inferne luteum. Capsula glabra ovata 4 mill. longa, calycis laciniis corolla brevioribus obtusiusculis oblongis, stylus basi breviter reflexus stigma capitatum glabriusculum. Planta 3-10 cent. alta, in saxosis regionis montana Petrovuni. 29 aprili 1890 legimus. Silene prædichotoma. Annua, molliter crispule pubescenti-hirsuta, caule stricte dicho- tomo, foliis superioribus acutis, floralibus membranaceis pedun- culis brevissimis, calyce oblongo ad nervos crasso virides promi- nentes hirsuto. Calyx fructifer ovatus, petalorum lamina alba fere ad basin in lacinias spathulatas oblongas lineares basi attenuatas bipartita ut in S. racemosa, coronæ laciniis brevioribus oblongis truncatis, capsula ovata acuta carpophoro 4-plo longiora, semi- nibus serialiter tuberculatis facie concaviuseulis dorso subplanis. Differt a S. hispida et dicholoma lamina petalorum profunde bipartita, a S. racemosa caulibus non divaricato racemosis aliis- que notis. — C. Silene lesbiaca (VIRIDIFLORÆ Doiss.). Inferne indurata, virescenti glauca, foliis spathulatis in petiolum altenuatis radicalibus ovatis rotundatis -obtusissimis, intermediis oblongis acutis spathulatis, cæteris diminutis breviter linearibus, indumentum plante velutino pubescens. Caulibus pluribus tenui- bus junceis virgatis superne nudis 45 cent. longis, 1-3 floribus simplicibus vel 1-2 ramis cinctis, subpaniculatis, florum pedun- culis virgineis erectis, calyce oblongo cylindrico basi umbilicato truncato attenuato viscido viridi vittato dentibus ovatis obtusis albo marginatis margine ciliatis, petalorum laminis sordide flavo- virentibus bifidis laciniis ovatis, unguibus exsertis, non auricu- latis. Calyx fructifer 42 mill. longus oblongus, capsula breviter exserta, semina facie concava concentrice tuberculata dorso sulco profundo canaliculata. — Petalorum corona minima bidentata. A Silene paradoxa indumento, inflorescentia petalorum for- ma, etc.; a S. viridiflora cui magis proxima pedunculis virgineis erectis, carpophoro longiore petalorum unguibus exsertis, etc.; à . amæna pedunculis non nutantibus, carpophoro brevi, etc.; a s. leucophylla indumento carpophoro brevi, capsula breviter exserta aliisque notis longe differt. 156 SÉANCE DU 12 mars 1897. In monte Olympo 1000 metr., valle Andria, in Flerygia ke Svyr- ni, Liaca, Palæocastro. Holosteum pr::umbellatum. Filamentis 10, calyce paulo longioribus, petalis calyce sub 2-plo longioribus basi ulrinque barbellatis. Monte Petrovuni (t). Cerastium macropodon (sect. DicHopon Dartl.). Foliis ovatis inferioribus in petiolum attenuatis acutis, pedicel- lis calyce 2-3 1/2-plo longioribus, sepala 5, petala 4, bidentata calyce paulo breviora, trinervia, stamina 10, styli 3, capsula calyce sesquilongior dentibus 6, erectis, rarissime 4, seminibus tuberculatis. In pratis humidis Hagii Anargyri ad Asomati. Aff. C. maeropodo. Cerastium viscosioides. Differt ab affini C. viscoso petalorum unguibus et filamentis imberbiis, petalis calyce brevioribus, capsula calyce sesquiplo longiore. Littus Zeræ et Keramnia. Rhamnus alaternoides. Frutex glaber inermis, ramis novellis et racemis puberulis brac- teis minutis ovalis tomentellis, foliis ellipticis oblongisve integris vel denticulato serratis obtusis vel acutis racemis axillaribus ter- minalibusque, floribus racemosis hermaphroditis 5-meris, sepala triangularia oblonga, petala 0 vel rudimentaria, fructus immaturus 3-coccus et 3-sulcatus viridis, seminibus (immaturis), rima basi hianti marginibus crassis. In monte Flambro Melea, e colle Liacas Olympiæ. Euphorbia Phlomos (affinis E. Myrsinili). Vulgo Phlomos, unde nomen pagi Plomarion seu Euphorbetum. ?jus lac piscicidum est. — CC. in regione Malea et Olympia usque ad summum montis Olympi 1180 metr. Diflert ab E. biglandulosa Desf., caulibus albis non striato sul- catis levibus, foliis glaucis oblongo lanceolatis apice attenuatis aculis pungentibus, crassis, floralibus flavidis reniformibus trans- verse latioribus obtusissimis mucronulatis, capsula magna clavato punctata, coccis dorso obtuse carinatis, semine ovato tetragono P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 157 albido, leviusculo, minutissime vermiculato, caruncula conica depressa plicatula apice aperta haud sulcata pileiformi minutis- sime et brevissime stipitata. In centro umbellæ adest siepe cya- thus unicus glandulis 6-9 obsitus. Callitriche :eolica (sect. PSEUDOCALLITRICHE Heg.). Submersa, stomatibus pilisque stellatis carens, flores bibrac- teati, folia uninervia, linearia apice bifida, styli perlongi reflexo patentes, ovarium breviter pedicellatum, stamen 1, flavum. Undique in stagnis littoris Charamis Maleæ nec non campi Ipios. Umbilicus patulus. Differt ab affini U. erecto foliis radicalibus orbiculatis cordatis crenatis, racemis brevibus densifloris, pedicellis patulis brevibus vel brevissimis, eis bracteis adnatis triplo longioribus oblongo lanceolatis sepe dentatis acutis, calyce corolla 3-4 1/2-plo bre- viore, corolla ad 2 1/4 fissa, laciniis acutis lanceolatis corolla ochroleuca. In Lepetymno loco Karaagats dicto 800 metr. — RR. Sedum rhytidocalyx (sectio ErErEiUM foliis cylindricis, flori- bus 10-andris, petalis albis). Annuuin, glabrum, caule pumilo ramoso, foliis spathulato cunei- formibus semiteretibus obtusis, cym:e ramis 1-3, floribus sessi- libus secundis laxis, calycis glabri 2/3 fissi laciniis ovatis obtusis, calycis tubus 5-gonus extus albo rugulosus, petalis e sicco albis glabris carina rubellis lanceolatis calyce subsesquilongioribus, antheris flavidis, carpella glabra, fructifera substellato-expansa. — C. Carum pachypodum (sectio Eucarum Boiss., valleculæ 1-vi- latae). Radix fibrosa, fibris elongatis æqualiter incrassatis vel subna- puliformibus, foliis 1-2 pinnatipartitis, segmentis latiuscule linea- ribus acutis integerrimis simplicibus vel unilaciniatis caulibus sulcatis dichotome ramosis, foliis supremis paucilacinialis, umbel- lis inferioribus oppositifoliis simplicibus, superioribus 3-7 ra- diatis, peduneulatis pedunculis radiisque fractiferis striatis æqua- liter, incrassatis, involucro nullo, involucello polyphyllo phyllis 158 SÉANCE DU 12 mars 1897. oblongis vel lanceolatis acutis, umbellæ vel umbellulæ floribus exterioribus pedicellatis interioribus sessilibus pedicellis fructi- feris valde incrassatis, petala alba bifida laciniula inflexa, fructu erasso oblongo vel breviter oblongo a latere parum compresso, 5-dentato, dentibus oblongo triangularibus acutis erectis, meri- carpia jugis incrassatis marginalibus magis incrassatis contiguis, valleculæ univittatæ, stvlis erecto patulis longis, stylopodio bre- viter conico multo longioribus. In paludibus Charamis, Megali Limni, Kalloni, Messa. Ferula latisegmenta, vulgo Mopleuron, Boupleuron [sectio PEUCEDANOIDES Boiss., vaginæ foliorum caulinorum — elon- gate non manifeste turgidæ, segmenta foliorum oblonga (Boiss.)]. Perennis, caule elato superne inflorescentia corymbosa nuda, foliis inferioribus amplis scabridis ambitu ovato vel oblongo triangularibus ad 60 cent. longis, indumento papillis rigidis elon- galis piliformibus obsito apice minute paulum fissis, bipinnati- sectis segmentis magnis oblongis vel oblongo lanceolatis obtusius culis (ad 8 cent. longis), imbricatim et albo-marginatim serrato- crenalis, simplicibus sessilibus basi decurrentibus utrinque pilis papilliformibus elongatis minoribusque apice stellato ramosis obsitis, foliis caulinis ad vaginas elongatas, inferiores limbo parvo, superiores limbo minuto reductis, inflorescentiæ ramis alternis verticillatisque, involucri et involucelli phyllis lanceolatis herba- ceis anguste albo marginatis, umbellis 8-12 radiatis petala glabra calycis dentibus nullis, stylis stylopodio depresso rugoso undulato 1 1/2 plo-longioribus horizontalibus vel subreflexis, fructu ellip- tico 8 mill. longo, pedicello tenui 2-plo breviore, marginato mar- gine semine 3-plo angustiore, jugis filiformibus valleculis univit- tatis vittis latis commissura 6-8 vittata. C. in reg. Malea (raro), Olympia Lepetymniaque species foliorum indumento, eorum segmentis latis, involucri et involucelli phyllis et pericarpii commissura multivittata ab affinibus distinctissima. KENOPLEURUM gen. nov. (1) S ' E T y I ^ a . . Subtribus EvrEUCEDANEE, affine Ferule Ferulaginique. (1) De zXcupóv, côte, et xevdg, vide. P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 159 Flores polygami, calycis limbus obsoletus, petala late oblongo lanceolata integra apice inflexa, fructus a dorso compressus mar- gine lato cinctus, mericarpii jugis anguste fistulosis æquidistan- tibus filiformibus dorsalibus apice breviter alatis intermedia exalata, lateralibus exalatis margine alato contiguis. Vittæ nullæ. Herba perennis radice crassa piscicida virosa, flaviflora, foliis de- compositis. Kenopleurum virosum, vulgo Repanos vel Phlomos. Littore Kalloni, campo Eresio, montibus Oxia-petra, Melis- sorrachto Scolino Vuno. Caule striato tereti 50 cent. alto, paucis umbellis foliis radica- libus late vaginatis ambitu ovatis pinnatim supra decompositis laciniis linearibus crassis obtusis margine revolutis subtus ad nervum et in folii partium rachide pilosis, superiorum vagina ampla oblonga limbo valde sensim diminuto, involucri involu- cellisque phyllis nullis, umbellis pedunculatis, inferioribus lon- gius pedunculatis, floribus pedicello multoties longioribus, um- bellis 7-17 radiatis, radiis multifloris, umbellarum fertilium longe pedunculatis, fructu basi apiceque cordato elliptico 17-19 mill. longo, mericarpiorum margine semine sub 1 1/2-plo latiore, pe- dicellis fructu longioribus, stylis deflexis stylopodium depressum vel undulatum sepe superantibus. Foliorum lamina circiter 20 mill. longa, vel ultra. Tordylium hirtocarpum (sect. EUTORDYLIUM). Scabriuscule puberulum, caule ramoso striato, foliis pinnati- sectis 1-2 jugis vel simplicibus, segmentis ovatis basi cuneata sessilibus, superiore subcordato 3-lobo, lobis inciso crenatis, umbellis brevi radiatis fructiferis contractis, petalis breviter radian - tibus lanceolato scabridis anguste albo marginatis. Involucri phyllis umbella brevioribus, fructu ovato 5 mill. longo dorso patule hirsulo margine toto inflato rugoso, faciei commissuralis albo pruinosæ vittis paralleliter subarcuatis, dorsalibus interio- ribus obviis, pedicellis fructu brevioribus. Differt a T. persico foliorum forma, fructu hirto, ejus commis- sura, a T. cappadocico pedicellis fructu et umbellæ pedunculis brevibus. Olympus, Palæocastron, Petrovuni. 160 SÉANCE DU 12 Mars 1897. Caucalis grandiflora. Herba annua? parce et patule setulosa 30 cent. alta, caule stria- tulo erasso dichotome ramoso, foliis 15 cent. longis ambitu ovatis breviter petiolatis et late vaginatis inferne bipinnatisectis segmen- tis infimis petiolatis, quorum laciniis latis dentatis, foliis summis pauci-lacinialis, umbellis longe pedunculatis folia :wquilongis 4-5-radiatis, radiis umbella 3-4-plo longioribus, involucro et invo- lucello 5-6-phyllis, phyllis oblongis albo marginatis, radiis floribus exterioribus radiantibus roseis (4 mill. diam.) latis, floribus inti- mis minoribus sterilibus, (ructu immaturo ovato-oblongo 1 cent. longo, mericarpiis jugis primariis aristato tuberculatis, secun- dariis aculeis 2-3 serratis glochidiatis armatis. — Urbs Mitylene. Differt ab omnibus speciebus foliis latis, involucro involucello- que, floribus radiantibus majoribus, vittis primariis. Smyrnium :eolicum (affine S. Orphanidis Boiss. et S. apio- folio Spreng., sed stylopodia non depressa). Radix erassa oblonga, rami et folia superiora opposita, radi- calia..., caule tenuiter striato fareto, folia caulinia superiora om- nia crenata dentata libera sessilia acutiuscula, inferiora caulinia cordato-oblonga 12 cent. longa, cætera cordato ovata opposita libera, summa minora umbellis 11-15 radiatis fructu didymo mericarpiis ovalis 3 cent. longis, jugis argutis prominulis, sty- lopodiis breviter conicis stylo deflexo 2-plo brevioribus; valle- cule multivittatæ, umbellæ radiis fructiferis incrassatis, petalis luteis. In Andria, Malea. Peplis tubulosa (sectio EupEPLIS Boiss.). Aquis stagnantibus in Contaro loco dicto ad pagum Apothicæ, in Megali-Limni. Annua asperula, caulibus erectis ramosis, foliis oppositis obo- valis sessilibus floribus ad axillas 1-2 breviter pedicellatis, brac- teolis ad florum basin tenuissimis filiformibus hirtis, calyce asperulo costato sub anthesin tubuloso fructifero ovato oblongo dentibus brevibus internis triangularibus latis obtusis externis brevioribus mucronalis subreflexis, petalis obovatis roseis deci- duis, capsula oblonga. P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 161 Differt a P. Portula indumento asperulo, caulibus erectis, foliis, bracteolis, calycis forma, ete. Stylus brevissimus, stamina... Medicago orbicularioides (ELEGANTES Doiss.). Annua, pubescenti-glandulosa stipulis inferne dentatis, foliolis ovato-rhombeis e medio ad apicem dentatis mucronatis, pedun- culis folio æquilongis vel sublongioribus, floribus 7 mill. longis flavis, ealyeis dentibus tubo subæquilongis, legumine glanduloso puberulo convexo orbiculato circiter 1 cent. diam. lato, spinis 4-6, faciebus tenuiter reticulatis margine crassiusculo nervoso plicis irregularibus minutis subtransversis subobsoletis, spiris in- ferioribus et apicalibus minoribus, mediis latioribus. Differt a M. elongata Jacq. et M. Noeana Boiss., pedunculis brevibus leguminisque forma. C. Trifolium chrysanthoides. Regio collina et montana Maleæ. Annuum patule hirsutum erectum ramosum, stipulis a basi subcordata ovato oblongis acuminatis, foliolis oblongo ellipticis obtusis denticulatis inler::: integris terminali petiolulato, pedun- culis tenuibus foliis æquilongis vel longioribus, capitulis multi- floris, floriferis hemisphæricis tandem globoso ovatis, pedicellis fructiferis tubo calycino subæquilongis, calycis tubus glaber vel pilosus, laciniis basi latiore superioribus triangularibus tubo brevioribus, inferioribus eo 2-plo longioribus lanceolato atte- nuatis omnibus piliferis, floribus aureis calyce 2-plo longioribus vexilli lamina subintegra vel erosula ovato spathulata, legumine ovato stipite styloque subæquilongo. Species aff. T. patenti Schreb. Astragalus lesbiacus (sectio PTEROPHORUS Bge). In Zossa 520 metr., usque ad summum montem Petrovuni 910 metr. | Fruticulosus erinaceus, ramis brevibus tomentosis spinis longis erecto-patulis armatis, stipulis oblongis acuminatis glabris mar- gine ciliatis dense imbricatis, petiolis 4-5 mill. longis, spinosis patule hirtis, foliolis 5-7 mill. longis, 5-6 Jugis ovato oblongis vel oblongis breviter mucronatis plano subplicatis patule hirtis, axil- lis 3-floris capitula globosa foliis intermixta densa ad ramosum basin formantibus, bracteis oblongo lanceolatis navicularibus cur- T. XLIV (SÉANCES) 11 162 SÉANCE DU 12 mars 1897. valis dorso apiceque villosis calycis tubo subduplo longioribus, bracteis liberis binis linearibus calycis laciniis conformibus plu- mosis vix brevioribus a basi hirsutis. Calycis dentibus tubo sublon- gioribusad imam basin usque liberis et villoso plumosis, vexillum calycis lacinias paulo superans, lamina divaricatim auriculata ungue sublongiore auriculis triangularibus acutiusculis, legu- mine... ovarium villosum. Differt ab Astragalo Parnassi Boiss. ramorum foliorumque in- dumento, foliolis 5-6 jugis, bracteis majoribus. Lathyrus miniatus. Glaber, caulibus scandentibus, latiuscule alatis inferne anguste alatis vel exalatis, stipulis angustissime linearibus semi-sagittatis petiolo alato brevioribus, foliis unijugis foliolis lanceolatis vel oblongo lanceolatis, pedunculis 1-4 floris folio 2-plo vel sæpe paulo brevioribus calycis laciniis basi lata lanceolatis tubo sublon- gioribus, corolla miniata, legumine erecto glabro 6-8 spermo late lineari plano distincte reticulato 8 cent. longo, 11 mill. lato, mar- gine superiore tenuiter canaliculato, seminibus globosis grosse tabereulatis hilo oblongo. Differt presertim a Lathyro annuo floribus miniatis, caule la- tius alato, pedunculis longioribus et multifloris, legumine dis- tincte reticulato, ete. C. reg. inf. M. Malinvaud présente à la Société le Gagea foliosa Rœm. et Schult., plante nouvelle pour la flore française récoltée aux environs de Béziers par le frère Sennen, aujourd’hui directeur de l’école des frères à Prades et l’un des botanistes herborisants les plus zélés de notre région méridionale. La lettre annoncant cette intéressante découverte donnait les détails suivants : EXTRAITS D'UNE LETTRE DU Frére SENNEN A M. ERNEST MALINVAUD. Prades, 11 février 1897. . L'an passé, fin mars, j'ai rencontré dans les garigues situées entre Poussan, Bayssan et le Nègre, campagnes des environs de Béziers, un Gagea que j'ai reconnu ne pas appartenir à la flore officielle de ——| SENNEN. — LE GAGEA FOLIOSA R. ET SCH. DANS L'HÉRAULT. 163 l'Hérault et qu'il m'a été impossible de déterminer avec les ouvrages en ma possession. Plusieurs bolanistes distingués auxquels je le commu- niquai ayant décliné leur compétence, je m'adressai au directeur de la Société Pyrénéenne, M. Giraudias, qui, tout en reconnaissant le Gagea foliosa Ræm. et Sch., me conseilla de recourir, pour en être plus sùr, à M. Rouy, l'un des savants auteurs de la nouvelle Flore de France. Cet éminent botaniste voulut bien me répondre sans retard en confirmant le nom donné par M. Giraudias, et il ajoutait que, cette plante n'ayant pas été jusqu'ici rencontrée en France, sa découverte dans l'Hérault prolongeait considérablement vers l'Ouest son aire géographique... C'est en trois endroits distincts que j'ai vu ce Gagea dans les garigues précitées; je l'ai aussi rencontré non loin de Colombiers, village plus à l'ouest de Béziers, les premières stations se trouvant plus au sud. Je dois ajouter, autant pour la vérité que dans une pensée de recon- naissante et bien cordiale amitié, que M. Mouret, le botaniste biterrois bien connu, ayant recueilli ce Gagea en 1890 et 1891, le possédait dans son herbier sous une autre dénomination ; il m'en a communiqué des échantillons semblables à ceux que j'ai adressés à M. Rouy. Je joins à ma lettre deux pieds seulement du nouveau Gagea, afin de vous permettre, si vous le jugez à propos, de le présenter à la prochaine séance de la Société botanique. Veuillez agréer, etc. M. Malinvaud fait remarquer que le Gagea foliosa (1) est très voisin du Gagea arvensis, dont il se distingue surtout par son ombelle pauciflore, ses feuilles caulinaires le plus sou- vent alternes et écartées, et son périgone à divisions moins (1) Voiei, d'apres le Flora Orientalis (V, p. 205), la diagnose de cette petite Liliacée : GAGEA FOLIOSA Rem. et Sch. — Deux bulbes enveloppés dans une tunique com- mune. Feuilles radicales deux, linéaires lancéolées ou filiformes canaliculées; les florales, alternes ct assez écartées, ou rarement subopposées, glabres ou ciliées, lan- céolées aeuminées, l'inférieure plus longue et plus large. Ordinairement une à trois fleurs, à pédicelles gréles, simples ou rameux, munis de bractées très étroiles, assez souvent velus. Divisions périgonales jaunes, linéaires oblongues subobtuses, glabres ou un peu velues à la base. Anthères ovales, filaments plus courts que le tiers du péri- gone. Capsule obcordée, près de deux fois plus courte que le périgone. Sur les exemplaires communiqués par le frére Sennen, les feuilles radi- cales, au nombre de deux, sont larges de 2 à 3 millimétres et dépassent les lleurs; les caulinaires et les florales sont velues, presque cotonneuses, li- néaires lanséolées, diminuant graduellement de longueur, l'inférieure au moins portant des bulbilles à son aisselle. Les pédicelles sont simples, coton- neux ainsi que la partie supérieure de la tige et presque aussi gros qu elle. 164 SÉANCE DU 12 Mans 1897. aiguës, Cependant, quand on examine de nombreux indivi- dus et de diverses provenances, par exemple à l'Herbier du Muséum, on en trouve qui semblent établir le passage entre les deux espéces, et l'on en conclut que la premiére n'est peut-étre qu'une race austro-orientale de la seconde (1). On la connaissait en Grèce et en Sicile, et l’observation qui fait honneur à la sagacité du frère Sennen agrandit notablement au nord-ouest l'aire géographique de cette plante. Il est vrai- semblable qu'on retrouvera le Gagea foliosa sur d'autres points du midi de la France, où peut-être déjà on n'a pas su le distinguer du G. arvensis. M. le Secrétaire général analyse et lit en partie le travail suivant : NOTE SUR LA FLORE DES ENVIRONS DE CONSTANTINOPLE; par M. €. V. AZNAVOUR. J'ai l'honneur de présenter à la Société botanique de France un aperçu des résultats d'une série d'herborisations que j'ai faites aux environs de Constantinople depuis l'année 1885 jusqu’à la saison dernière. Pour abréger l'énumération des espéces que j'y ai recueillies, je ne citerai que celles d'entre elles qui n'ont pas été spécialement indiquées aux environs immédiats de cette ville, dans les œuvres de Sibthorp et Smith, Grisebach, Nyman, Boissier et enfin For- mánek. Je crois devoir ajouter à cette liste quelques espéces, également nouvelles pour cette région, qui m'ont été communiquées ou signalées par quelques-uns de mes amis, ainsi qu'un petit nombre d'autres que J'ai pu relever dans des publications moins impor- tantes. Je donne, à leurs places dans la nomenclature, la description ou une eourte diagnose des quelques espèces ou variétés qui m'ont semblé être inédites. (1) On lit dans le Flora Orientalis (loc. cit.) : « affinis G. arvensis a qua specimina nonnulla ægre distinguuntur ». 165 Ranunculus arvensis 8. tuberculatus DC. — E. Ceratocephalus falcatus Pers. — E. Nigella sativa 8. brachyloba Boiss. — E. AZNAVOUR. — FLORE DE CONSTANTINOPLE. Clematis viticella — A. (1). Adonis flammea Jacq. — E. Ranunculus confervoides Fries. — A. — lateriflorus DC. — E. — chius DC. — E, A. Nigella bithyniea Spec. nov. (Sect. Nigellaria DC.). Herba annua, glabra, scabridula. Caulis, 3-9 decim. altus, striatus, erectus, ramosus, ramis elongatis erectis, paucifloris. Folia erecta, 1-3-pinnatisecta, laciniis lineari-setaceis, subulatis; inferiora per an- thesin jam evanida; summa involucrum 5-8-phyllum sæpe flore longius formantia. Sepala cærulescentia, ovata, abrupte acuminata, in stipitem brevem attenuata. Petala unguiculata, labio exteriore bipartito, lobis subcylindricis apice in laminam brevem obliquam supra concaviusculam el basi pilis paucis obsitam expansis; interiore dimidio breviori, bre- viter triangulari. Antheræ breviter mucronatæ. Carpella 5, levia in capsulam ovoideam (10-13 mill. longam), 5-locularem, stylis erectis ei æquilongis vel sublongioribus coronatam ad apicem usque coalita. Semina nigra, triquetra, tenuiter tuberculata et transverse corrugata. Voisin du N. sativa L., à carpelles soudés jusqu'au sommet; il s'en. dis- tingue par les capsules lisses, les fleurs involucrées, etc. il diffère également du N. Damascena L., dont il a le faciès, par les capsules plus petites, à cinq loges, par la forme de ses pétales, etc. Hab. — Lieux pierreux prés de Kartal (A); fl. — Juillet. Nasturtium lippizense DC. — E. Barbarea vulgaris R. Br. — E, A. Leontice leontopetalum. — E. Cheiranthus Cheiri. — A. Rœmeria hybrida DC. — E. [Trouvé | Erysimum grecum Boiss. et Heldr. par M. Charrel]. — E Delphinium peregrinum $. eriocar- pum Boiss. — E, A. Glaucium flavum Crantz, type E; et À, d'après M. von Degen. — flavum g. glabratum Willk. et Lge. — A. Hypecoum procumbens. — E, A. Fumaria micrantha Lag. — E, A. Dentaria bulbifera. — E, A. Turritis glabra. — A. Nasturtium austriacum Crantz. — A. — cuspidatum DC. — E. Conringia austriaca Andrz. — A. Sisymbrium Columnæ Jacq. — E. Malcolmia confusa Boiss. — E; et A, d'après M. von Degen. Alyssum minutum Schlecht. — E. — umbellatunm Desv. —- E. Lepidotrichum Uechtritzianum Vel. — A [trouvé par M. J. Nemetz]. (1) La lettre A sera employée pour désigner les diverses stations des plantes sur la côte asiatique du Bosphore et de la mer de Marmara, et la lettre E pour désigner les stations situées sur la cóte européenne. (Les localités où croissent les diverses espèces signalées dans cette région seront, autant qu possible, indiquées avec précision dans le Prodrome de la Flore de Constan- tinople, en préparation.) 0. Les espéces sans nom d'auteur sont de Linné. 166 SÉANCE DU 12 Mans 1897. Berteroa obliqua Sibth. — A. Draba muralis. — E, A. Clypeola Jonthlaspi. — E. Camelina microcarpa Andrz. — A. Iberis odorata. — E. Lepidium perfoliatum. — E, adren- tice? Cakile maritima Scop. — E.; et A, d’après M. von Degen. Crambe maritima. — A, daprès M. von Degen. | junias Erucago. — E. Helianthemum salicifolium Pers. — E, A. — vulgare Gærtn. £. discolor Boiss. Fumana Spachii Gr. et Godr. — E. — glutinosa Ê. viridis Boiss. .— A. Polygala monspeliaca. — E, A. — comosa Schkuhr. — E. Dianthus cibrarius Clem. — A. ? Dianthus turcicus Velen. — E. Tunica glumacea 6. obcordata Boiss. — E, d'après M. J. Nemeiz [determ. K. Fritsch). Silene cretica. — E, adventice ? — quinquevulnera. — E. — bipartita Desf. — E, A. — Otites $m. — E. — commutata Guss. — E. italica Pers. — E, A. Githago segetum Desf. — E. Alsine tenuifolia Crantz y. mucro- nata Boiss. — E. Queria hispanica Lefl. — A, adven- tice? Arenaria serpyllifolia. — E, A. Stellaria Holostea 6. orientalis Velen. — E, avec le type ! — media Vill.; type. — E, ^. — — s$.-U0ür. GLABERRIMA (mihi). — Pilis omnino destituta. — A. — media Vill. 8. apetala Boiss. — E, A. — — $.-var. GLABERRIMA (mihi). = S. media var. glaberrima Azn. [Le Naturaliste, 12* année (1890), p. 1671. Mœnchia quaternella Ehrh. — E. — mantica Bril. var. VIOLASCENS (mihi). — Corolla submajor, pe- talis ad vel ultra medium albis, superne violascentibus. — E, ^. Cerastium anomalum W. K. — E. — — var. glabrescens (mihi). — Fere glabra, caulibus interdum inferne radicantibus. — A. — semidecandrum. — A. — alsinoides Lois. — Prope Constan- tinopolin (Robillard) ex Grenier, Monog. de Cerastio, p. 31. — tetrandrum Curt. — E. — brachypetalum Desp. — A. Malachium aquaticum Fries. — E; À. Spergula pentandra. — E. Spergularia rubra Pers. 8. stipularis Boiss. — E. Polycarpon tetraphyllum L. fil. — E, Herniaria incana Lam. — A. Scleranthus verticillatus Tausch.— E. Hypericum byzantinum spec. nov. (Sect. V, Euhypericum; $ 8. Mil- lepora Boiss. Fl. Orient. I, p. 181). Herba perennis, glaucescens, basi suffrutescens, caulibus + nume- rosis, erectis vel ascendentibus, 2-4 decim. altis, subsimplicibus, tere- tibus, superne leviter bilineatis, sparse nigro-punctatis et ut folia undique usque ad inflorescentiam papillis breviter cylindricis obsitis, foliosis, inferne sub anthesin denudatis. Folia opposita, oblonga (20- 25 mill. longa, 5-7 mill. lata), integra, brevissime petiolata, subtus remote nigro-punctala, s, peque (presertim superiora) sparsim pellu- cido-punctata. Cymæ paniculatæ non vel vix papillosæ rami decussati, patuli, remoti, dense 5-7-flori, rarius pauciflori. Bracteæ lanceolatæ (2-3 mill. longæ) nigro-punctatæ, fimbriatæ, fimbriis glandula nigra ter- AZNAVOUR. — FLORE DE CONSTANTINOPLE. 161 minatis. Flores subsessiles. Sepala erecta, ovata, obtusa, subtus paral- lele et + elevatim 3-5 nervia, sparsim pellucido- et nigro-punctata, margine denticulato-fimbriata ; fimbriis brevibus plerisque nigro-clavatis. Petala obovato-oblonga (9-11 mill. longa), calyce triplo longiora, lutea, venosa, nigro- et pellucido-punctata, margine superne nigro-ciliatula. Capsula (petalis marcescentibus involuta) erecta, oblongo-conica (1-8 mill. longa), trilocularis, — septicide trivalvis, — coccis dorso longi- tudinaliter 3-vittatis, utroque latere vesiculis ovatis et oblongis obsitis. Semina oblongo-cylindrica (1-1 1/2 mill. longa), nigricantia, irregula- riter et tenuiter tuberculato-punctata. Voisin de l'H. leprosum Boiss. (=H. trachyphyllum Griseb. Spic. I, p. 222), dont il diffère par les tiges dressées ou ascendantes, plus hautes; les fleurs subsessiles; les sépales ovales, arrondis au sommet, non lancéolés; son inflo- rescence, etc. Il rappelle l'H. aviculariefolium Jaub. et Sp.; mais celui-ci est entièrement dépourvu de revêtement papilleux, et a des fleurs plus ou moins brièvement pédicellées, à pétales non ciliés. Hab. — Collines argileuses des environs de Halkali, non loin de Stamboul (E); fl. — Mai-juin. Malope malacoides. — E, A. Hibiscus Trionum. — A. Malva nicæensis All. — E, A. Linum strictum. — A. Lavatera punctata All. — E. — — B. spicatum Rchb. — E, A. Althæa hirsuta. — E, A. — nodiflorum. — E, ^. — officinalis. — E, A. — flavum. — A. Abutilon Avicennæ Gertn. — E. — humile Mill. — E, A, subspontane. Linum bithynicum spec. nov. (Sect. Eulinum Gris.; subsect. Proto- linum Planch. in Boiss. Fl. Orient. I, p. 850). Herba perennis, viridis, glabra, inferne breviter papilloso-pubescens, basi suffrutescens; caulibus 2-5 decim. altis, erectis vel ascendentibus, teretibus, dense foliosis, superne ramosis, in cymam laxe corymbosam abeuntibus. Folia alterna, exstipulata, glandula axillari instructa, stricta, rigidula, asperula, plana, tenuiter albo-marginata, subtus + elevatim uninervia, margine et ad nervum denticulato-scabra ; inferiora oblongo- elliptica acuta; superiora + remota, longiora (20-28 mill.), sæpeque angustiora, lineari-lanceolata, longe acuminata, basi trinervia. Pedi- celli sub anthesin calyci æquilongi ; fructiferi subduplo longiores, erecti. Sepala lanceolato-acuminata, elevatim 3-5-nervia, tenuiter punctulato- scabrida, albomarginata, ciliolata, capsula subbreviora. Corolla cærulea, calyce triplo longior (3 cent. diam.), petalis obovato-cunealis, superne subcrenatis. Antheræ oblongæ, sagittatæ. Capsula subglobosa, septis margine interno ciliatis. Stigmata ovalo-oblonga. Semina... Voisin du L. Bungei Boiss., dont il differe par la stature élevée; les sépales 408 SÉANCE DU 12 Mans 1897. ciliés et plus ou moins àpres, de méme que les feuilles et le bas des tiges; les feuilles supérieures 3-nerviées à la base, etc. Hab. — Lieux découverts, élevés (200-400 métres d'alt.) des montagnes voisines de Scutari (Alemdagh, Caichedagh, etc.) (A); fl. — Mai-juin. Linum tenuifolium. — E. — austriacum. — A. Geranium tuberosum. — E, A. — rotundifolium. — A. — villosum Ten. — E, d'aprés M. J. Nemelz (determ. D" K. Fritsch). — purpureum Vill. — E. — lucidum L. — E, A. Erodium ciconium Willd. — E, A. — cicutarium L'Hér. — E. Vitis vinifera. — E. Evonymus europæus. — E, A. Lupinus micranthus Guss. — A; et E, d'aprés M. von Degen. — Termis Forsk. — E, A. — græcus Boiss. — A. Ulex europæus $m. — A, trouvé par M: L. Péronin! Ononis breviflora DC. — E, A. — reclinata 8. minor Mor. — E, A. — mitissima. — E, A. Trigonella Besseriana Ser. DC. — E, adventice. — gladiata Stev. — E, A. — Fœnum-græcum L.— E, A. Medicago sativa. — À, subspontane. — scutellata All. — E. — Blancheana Boiss. var. inermis. Urban (— M. Bonarotiana Arcang.). — E. — littoralis Lois. — A. — Gerardi Willd. — E. — globosa Presl. — ^. — agrestis Ten. — E, A. — apiculata Willd. — E. — ciliaris Willd. — E. Melilotus infesta Guss. — E. — messanensis Desf. — E. — parviflora Desf. — E, A. Trifolium medium. — A. — pannonicum Sm. — E, A. — hirtum All. — E, ^. — lappaceum. — E, A. — Lagopus Pourr. — E. — pallidum W. K. — E. — supinum Savi. — E. Trifolium leucanthum M. B. — E, A. — maritimum Huds. — E, ^. — turcicum Vel. — A. — dalmaticum Vis. — A. — subterraneum var. GLABRESCENS (mihi). — Caules glabri. Petioli glabri vel pilis paucis sparsis adpressis obsiti. Foliola supra glabriuscula, subtus sparsim hirtula. Pedunculi superne vil- losuli. — A. — fragiferum. — E, A. — spumosum. — E, A. — multistriatum Koch. — E. — suffocatum. — E. A. — hybridum, typus. — E. — elegans Sari. — E. — Michelianum DC. — A. — Sebastiani Savi. — E, A. Physanthyllis tetraphylla Boiss. — E. Lotus tenuifolius Rchb. — E. — peregrinus. — A. — edulis. — E, A. Ornithopus compressus. — E, A. — sativus Brot. — ^, subspontani. Scorpiurus subvillosa. — E, A Coronilla scorpioides Koch. — E, À. Galega patula Stev. — E, A. Colutea arborescens. — E, A, sub- spontané. Astragalus sinaicus Boiss. -— A. — glycyphyllos. — E. Onobrychis Caput-galli Lamk. — E, A. — gracilis Bess. — E, A. Vicia pannonica Jacq. 8. purpuras- cens Boiss. — E. — lutea, typus. — E, A. — incisa M. B. — E. — angustifolia Roth. — E. — narbonensis. — E, A — cassubica var. viLLOsA (mihi). — Planta tota villosa. — A, bien plus rare que le type. — Onobrychioides. — E. — Cracca. — E, A. DEEE © AZNAVOUR. — FLORE DE CONSTANTINOPLE. 169 Vitis elegans Guss. — ^. — varia Host. — E. — villosa Roth. — E. Lathyrus Aphaca, forma subbiflora. — E, A.— Cette espèce se pré- sente dans notre flore sous la forme à pédoncules tous ou la plupart biflores. (Elle n’est pas à confondre avec le L. floribun- dus Vel., bien distinct par son calice à divisions moins longues, ne dépassant pas l'onglet des pétales.) — amonus Fenzl. — E. — erectus Lag. — E. Cerasus avium Mænch. — A, spon- tane ! Malus communis Desf. — E, spont.! ? Cratægus tanacetifolia Boiss. — A. — monogyna Jacq. — E, A. Rosa urbica Lem. — A. — trachyphylla Rau. — E. — agrestis Savi. — E. — turcica Rouy. — E. Spiræa filipendula. — E, A. Potentilla hirta (P. pedata Willd ct P. laciniosa W. K.). — E,A. — inclinata Vill. a. canescens Bess. -— À. — — B. virescens Boiss. — E. Poterium muricatum Spack. —- E, A. Lythrum Græfleri Ten. — E. — bibracteatum Salzm. — A. Ludwigia palustris Torr. — E. Myriophyllum spicatum. — E, A. Tillæa muscosa. — E, A. Sedum proponticum spec. nov. (Sect. (?) Eusedum Koch). Herba perennis, rhizomate per anthesin inter radicellas gemmas hy- pogæas foliiferas ferente. Caules pauci, omnes floriferi (10-25 cent. longi), sæpe ascendentes, foliosi, inferne pilis retrorsis hirti, superne + papilloso-asperi. Folia plana, sessilia; inferiora opposita, spathulato - obovata (4-5 cent. X 2-3 cent.); caulinia intermedia obovato-oblonga; superiora sparsa, oblongo-elliptica, antice crenato-dentata; floralia valde diminuta, bracteiformia; omnia minute tuberculata, subtus versus basin + papilloso-hirtula, margine cartilagineo-muricata (nec ciliata). Cyma + papilloso-scabrida; corymbosa, sæpiusque paniculata, laxa, ramis (3-6) sæpe 3-6-floris, scorpioideis, bracteatis el basi folio instruc- tis, demum elongatis erectiusculis. Pedicelli erecti, bracteolati, infe- riores calyce breviores; superiores brevissimi. Bracteolæ lineari-subu- latæ, pedicello longiores. Calyx 5-partitus, laciniis tubo subtriplo longioribus, elliptico-lanceolatis, mucronatis. Petala calyce duplo lon- giora (cire. 4 cent. longa), rosea, basi pallida vel albida, lanceolata, acuminata, canaliculata, extus ad carinam scabrida. Stamina 10, rarius (e geminatione quorumdam oppositipetalorum) plura, corolla quarta parte breviora; anthera oblonga primum purpurea. Carpella 5, tenuiter tuberculata, lateraliter compressa, lanceolata, longe acuminata, erecta, dein stellatim expansa, facie ventrali a basi usque ad medium appendice rotundata longitudinaliter profunde sulcata aucta; rostro folliculo triplo breviore. Semina ovoidea, longitudinaliter striata. Voisin du S. Listoniæ Vis.; il en diffère par l'absence de tiges stériles épigées pendant l'anthése, par son inflorescence en cyme paniculée, lâche, à rameaux allongés, scorpioides, récurvés, par les follicules étalés à la matu- rité, etc. 170 SÉANCE DU 12 MARS 1897. Hab. -- Sous les buissons des lieux pierreux, près de Kartal et de Pendik (A); fl. — Juin-juillet. Sedum album. — E. Ammi majus. — E. — amplexicaule DC. -- E. Falcaria Rivini Host. — E, A. — pallidum M. B. — E. Sison Amomum. — E, A. Saxifraga tridactylites. — E. Anthriscus vulgaris Pers. — E. Eryngium maritimum. — E; et A, | — trichosperma Schult. — A. d’après M. von Degen. Scandix australis. — A. Sanicula europæa. — E, A. — grandiflora. — E. Buplevrum protractum Linket Hoffm. | Coriandrum sativum. — E, spontané. — E, A. Hippomarathrum cristatum Boiss. -~ — Odontites DC. — E. A. — tenuissimum. — E, A. Ferulago meoides Boiss. var. THIR- Pimpinella saxifraga. — E. KEANA (mihi) — F. Thirkeana Bunium ferulefolium Desf. — A. Boiss. — E, ^, avec le type. Ainsworthia byzantina Spec. nov. Herba annua, valde polymorpha, + aculeolato-scabrida, inferne pa- tule hirta, caule 3-12 decim. alto, angulato-sulcato, sæpe ramoso. Folia petiolata, villosa, nunc omnia simplicia, cordata vel ovata, crenata, nunc omnia aut tantum inferiora pinnatisecta, segmentis 3-5, irregulariter erenato-lobatis ; lateralibus sessilibus, ovatis vel ovato-cunealis, termi- nali petiolulato, majore, cordato, ovato vel ovato-rhomboideo, non- nunquam bi-trilobo. Foliorum superiorum vagina + dilatata. Umbellæ longiuseule pedunculatæ, 20-40-radiatz, radii (sæpe 4-5 cent. longi); umbellularumque supra papilloso-pubescentes, subtus tenuiter aculeo- lati, per anthesin patuli, dein in nidum conniventes, tandem (ad matu- ritatem fructuum) iterum recurvo-patentes. Involucri involucellique foliola numerosa, setacea, scabra; illa reflexa umbella 2-3-plo breviora; hiec erecto-patula, umbellulam æquantia vel superantia. Flores albidi, petalis radiantibus geminis, valde inæqualiter bipartitis. Fructus deci- dui, omnes conformes (nunquam urceolati), ovati vel ovato-orbiculati (3-4 mill. longi), apice emarginati; disco brunneo; margine tumidiusculo biconvexo, dimidio semine sublatiore, ad faciem externam albido et ut diseus minute verrueuloso, ad internam bicolore, zona peripherica albida, interiore rufescente partem seminiferam brunneam + pruino- sam cingente. Vittæ lineares, interiores subparallelæ, laterales valde arcuatæ semen marginantes; commissurales 2, contiguæ, inferne sensim angustatæ. Styli reflexi, persistentes. Plante polymorphe, ayant tantôt le faciès de PA. cordata Boiss., tantôt (plus souvent) celui de PA. trachycarpa Boiss. dont elle est très voisine. Elle diffère de ces deux espèces principalement par les méricarpes pourvus, à la face intérieure de leur rebord, d'une zone interne roussâtre, mais opaque. A placer à la suite de l'A. trachycarpa, dans le premier groupe admis par Boissier (Fl. Orient. II, p. 1034). AZNAVOUR. — FLORE DE CONSTANTINOPLE. 111 Hab. — Bords des fossés, champs, vignes. Commun sur les deux rives du Bosphore et de la mer de Marmara, tout autour de Constantinople; fl. — Mai- juillet. Opopanax orientale Boiss. — A. Pastinaca silvestris Mill. — E. Orlaya grandiflora Hoffm. — E, A. — platycarpos Hoffm. — E, A. — maritima Koch. — E. Daucus guttatus Sibth. — E; et A, d’après M. von Degen. Sambucus nigra. — E, A, cultivé en haies. Crucianella latifolia. — A. — græca Boiss. — E. -— angustifolia. — A. ? — imbricata Boiss. — A. Asperula arvensis. — E, A. Galium elongatum Presl. — E. — aureum Vis. — A. — verum f. tuberculatum Presl. — E, A. — tenuissimum M. B. — A, d'après M. von Degen. Valerianella echinata DC. — E. — Morisoni DC. — A. — truncata Betcke. — E. Valerianella eriocarpa Desv. — E. — carinata Lois. — E. — Auricula DC. — A. — vesicaria Mænch. — E. Dipsacus laciniatus. — E. Cephalaria syriaca Schrad. — E. Knautia byzantina Fritsch. — E [trouvé aussi par M.J. Nemetz, qui l'a communiqué à M. le D' K. Fritsch]. — Degeni Borb. — E, A [trouvé aussi par M. le D'von Degen, près de Zekériékeny, E]. Scabiosa suaveolens Desf. — A?, in- diqué par M. L. Charrel. Eupatorium cannabinum y. indivisum Boiss. — E. Pallenis spinosa Cass. — E. Inula hirta. — A. Pulicaria sicula Moris. — E, trouvé par M. L. Péronin! Carpesium cernuum. — A. Achillea setacea W. K. — E, A. Anthemis Rouyana spec. nov. (Sect. I. Euanthemis Boiss, Fl. Orient. III, p. 278). Planta perennis, basi suffrutescens, pluricaulis, tota glandulosa, prætereaque ad caules juniores albo-lanata et ad rachidem foliorum pilis sparsis subpatulis + villosa vel lanuginosa. Caules interdum basi radicantes, præsertim inferne ramosi, erecti vel ascendentes (3-5 decim. alti) ramis elevatim striatis, + angulosis, erectis, sæpe monocephalis, ultra medium foliosis. Folia carnosula, viridia, sessilia, erecta, ambitu ovato-oblonga (15-20 mill. longa), in lacinias utrinque 6-10 patulas, remotiusculas, lineares elongatas, setaceo-mucronatas, demum sub- pungentes, simplices vel inæqualiter 2-3-partilas (rare multipartitas) pinnatisecta, rachide integra; superiora sensim diminuta, supremum minimum, nonnunquam indivisum. Pedunculi elongati, recli, apice de- mum non incrassati. Capitula majuscula (10-15 mill. diam.), discoidea, hemisphærica, valde umbilicata. Involucri foliola glabra, lanceolata, acuta, membranacea, carina viridi; inferiora vix breviora. Receptaculum undique paleaceum, paleis lanceolatis, acutis, compresso-carinalis, versus apicem denticulatis, cuspidato-mucronatis; disco brevioribus. Flosculi lutei, hermaphroditi. Corolla 5-dentata, tubo deorsum spon- 172 SÉANCE DU 12 Mars 1897. gioso-incrassato, subquadrangulo, achænio sæpe latiore. Achænia sub lente punctulata, albida; interiora oblongo-turbinata, obsolete 10-cos- tata, subangulata, corona brevi + obliqua lobulata superata; exteriora 2-3-plo crassiora, angulato-costata. A classer à côté de l'Anthemis aciphylla Boissier, dont il diffère par les tiges bien plus élevées, blanches-laineuses inférieurement, les capitules lon- guement pédonculés, les paillettes réceptaculaires plus courtes que les fleu- rons, et par les glandes sessiles, qui se trouvent abondamment non seule- ment sur les tiges et les feuilles, mais encore sur les folioles involucrales, les- paillettes réceptaculaires et les fleurons. Par ce dernier caractère, il se dis- tingue facilement de toutes les espéces affines du groupe à divisions foliaires mucronées ow apiculées. — Dédié à M. G. Rouy. Hab. — Lieux secs, découverts, du versant méridional de Yacadjik-Dagh et d'Aidos-Dagh, non loin de Kartal, à environ 20 kilomètres au sud-est de Scu- tari (alt. — 250 à 450 métres) (A) ; fl. — Mai-juin. Anthemis peregrina. — E, A. thenicus M. B.). — E, A, bien Leucanthemum vulgare Lamk. — A. plus commun que le type. Artemisia maritima. — A. Carduus collinus W. K. — A. — Absinthium. — E, spontané? Cirsium italicum DC. — E. | Senecio lividus. — A. — siculum Sprengel Q8. Hippolyti — vernalis W. K. — E. Boiss. — E, A. Echinops Ritro. — E. — arvense Scop. — E, À. — — f. tenuifolius Boiss. (— E. ru- Jurinea kilza spec. nov. (§ 3. Pinnatæ Boiss. Fl. Orient. Il, p. 568). Planta perennis, rhizomate lignoso, ramoso. Caules herbacei (3-1 de- cimetr. alti), erecti, teretes, striati, araneoso-canescentes, in cymam corymbosam 2-6-cephalam-abeuntes, rarius monocephali, basi reliquiis foliorum vetustorum obsiti. Folia supra leviter araneosa, demum gla- brescentia viridia aspera, subtus adpresse cana; inferiora basi vagi- nantia (15-30 cent. longa), polymorpha : nunc. lineari-lanceolata, integra vel paucilobata ; nunc ambitu lanceolata, pinnatifida vel pinna- lisecta (segmentis siepe linearibus); sæpiusque alia indivisa, alia dis- secta; caulinia multo minora, omnia aut fere omnia indivisa, lineari- lanceolata vel linearia, in alam angustam + decurrentia; superiora diminuta, a capitulis remota. Capitula hemisph:erica (2-5 cent. diam.) longiuscule pedunculata, erecta, leviter umbilicata. Involueri araneosi phylla exteriora lanceolata, acuta, interdum recurva; interiora longiora, scariosa, subulato-attenuata, margine scabra. Flosculi rosei, involucro sesquilongiores (11-20 mill. longi), leviter odorati. Achænia tetragono- obpyramidata (6-7 mill. longa, apice 2-3 mill. lata), levia, nitida, lon- gitudinaliter + perspicue striata et apice minute denticulata. Pappi o 173 seti? barbellatæ, valde inæquales, ab externis achenio brevioribus ad intermedias longiores sublatioresque sensim auct: ; seriei intimæ, 2-4. valde elongatæ, achenio 2-2 1/2-plo longiores. AZNAVOUR. — FLORE DE CONSTANTINOPLE. A classer entre le J. alpigena €. Koch in Linn. et le J. glycacantha Sibth. et Sm. Il diffère du premier par les feuilles caulinaires plus ou moins dé- currentes, et les achaines 4-gones, finement striés, non costés; et du second, par les achaines lisses et luisants, et les feuilles caulinaires décurrentes en aie courte. Bien distinet de tous deux, par les feuilles inférieures étroites, à divisions — quand elles existent — souvent linéaires, et la tige le plus souvent termi- née en cyme 2-G-céphale. Hab. — Sables des dunes entre Kila et Domouzdéré E et près de Riva A du littoral de la mer Noire, prés de l'embouchure du Bosphore; fl. — Juin-aoüt. Centaurea spinosa — E, A. — iberica Trevir. — E. Crupina Crupinastrum Vis. — E, A. Carthamus ambiguus Heldr. — E, ^ [Bosp. herb. Heldr.]. Catananche lutea. — E, A. Urospermum picroides Desf. — E. Geropogon glaber. — E, A. Tragopogon major Jacq. — E. Hypochæris glabra, typus. — E, ^. Sonchus tenerrimus. — E, ^, d'aprés M. von Degen. ? Lactuca cretica Desf. — A. Crepis pulchra. — E. — parviflora Desf. — E. Rodigia commutata Spr. — E. Laurentia Michelii DC. — A. Jasione montana var. dentata DC. — A, d'aprés M. von Degen (sub J. Heldreichii Boiss. Orph. var.); . trouvé aussi par M. J. Ne- melz ! Samolus Valerandi. — E, ^. Lysimachia punctata Jacq. — E, A. Asterolinum Linum-stellatum Link et Hoffm. — ^. Gentiana æstiva R. et Sch. (Clem. Sertul. Olymp.) suivant lettre reçue de M. von Degen. Convolvulus pentapetaloides. — E, A Calystegia Soldanella R. Br. — E, A. Cuscuta Epithymum. — A. — monogyna Vahi. -— A. Tournefortia Arguzia R. et Sch. — E. Anchusa thessala Boiss. et Spr. — E. — arvensis M. B. — E, adventice? Nonnea ventricosa Griseb. — E. ? Symphytum bulbosum Schimp. — Lithospermum apulum Vahl. — A. Myosotis littoralis Stev. — E. Cynoglossum pictum Ait. — E, A. Asperugo procumbens. — E, A. Solanum miniatum Bernh. — E, A. — Dulcamara £. indivisum Boiss. — E. Hyosciamus albus. — E. Verbascum phlomoides A. — Haussknechtii Heldr. — E; trouve aussi par M. von Degen. — pulverulentum Vill. — E; [forme à étudier ultérieurement]. Linaria chalepensis Mill. — E. Gratiola officinalis. — E, A. Veronica austriaca. — A. — didyma Ten. — E. Lathræa squamaria. — E. ? Orobanche cruenta Bert. — ^. Vitex Aguus-castus. — E; et A = trouvé par M. L. Péronin! Mentha rotundifolia — E. Calamintha graveolens Bth. — E, À. Salvia pinnata. — E. — Æthiopis. — E, A. Scutellaria hastifolia. — E, A. Sideritis Romana. — E, A. — montana. — E, A. — Cette espéce, déjà indiquée aux environs de Constantinople par M. Ed. For- 174 SÉANCE DU 12 mànek, n'y est représentée que par la variété comosa (Boiss., Fl. Orient. IV, p. 707 — sensu ampl. —), qu'on pourrait sub- diviser en : a. zanthocoma, foliis flora- libus flavidis ; b. erythrocoma, foliis flora- libus purpurascentibus. Stachys maritima. — E. — arvensis. — A. Lamium amplexicaule. — E, A. Phlomis Herba-Venti. — A. Teucrium scordioides Schreb. — E. Goniolimon dalmaticum Rchb. — E. Plantago major L. B. minor Boiss. -- Coronopus L. £. simplex Boiss. — — arenaria W. K. — E. Atriplex hastatum. — E. — patulum. — E. Salicornia fruticosa. — E. — herbacea. — E. Halocnemum strobilaceum M. B. — E. Suæda maritima Dumort. — E, ^. Salsola Soda. — E. Amarantus silvestris Desf. — E, ^. Albersia Blitum Kunth. — E. Rumex crispus. — E. Polygonum nodosum Pers. — E. — Convolvulus. — E, A. — Bellardi AU. — E. —- pulchellum Lois. — E, A. — longipes Halacsy et Charr. — E. — maritimum. — E. — littorale Link. — E, A. Lygia pubescens Boiss. — A. Comandra elegans Rchb. — A. Thesium humile Vahl. — A. Viscum album. — E. Euphorbia Peplis. — E. ManS 1897. Euphorbia Chamæsyce. — E. — cibyrensis Boiss. — E. — stricta. — E. — pubescens Vahl. — E, ^. — falcata. -— E, A. — græca Boiss. et Spr. — E, A. — terracina. — À. — Paralias. — E; et A, d’après M. v. Degen. — biglandulosa Desf. — ^. Andrachne telephioides. — E, ^. Crozophora tinctoria Ad. Juss. — E, A. Urtica membranacea Poir. — E, À. Salix nigricans Fries. — A. Populus nigra. — E, spontané ct cul- tive. Potamogeton heterophyllus Schreb. — pusillus. — A. — densus. — E. Lemna gibba. — E. . Arum orientale M. B. (A. Pettert Schott. — A., et A. gratum Schott. — E, A.). Tinea intacta Boiss. — A. Orchis lactea Poir. — A. — fusca Jacq. — ^. — saccata Ten. — E. Platanthera montana Rchb. — E, À. Cephalanthera ensifolia Rich. — E; A. Epipactis latifolia All. — E, A. — microphylla Ehrh. — A. Spiranthes autumnalis Rich. — E, À. Neottia Nidus-avis Rech. — E, A. Listera ovata R. Br. — A. Crocus cancellatus Herb. — ^. — biflorus Mill., typus. — A. Romulea Columnæ Seb. et Maur. — E. Sternbergia colchiciflora W. K. — A. Colchicum chalcedonieum spec. nov. (Sect. II. Eucolchicum Boissa Flor. Orient. V, p. 156). Cormus ovoideus (20-25 mill. longus, 12-16 mill. latus), tunicis fuscis, crassis, secus spatham in collum + longe productis vestitus. Folia hysterantia, vernalia, 3-6, oblonga vel oblongo-lanceolata, interdumque (precipue ea plante junioris) anguste lanceolata (5-8 cent. longa, AZNAVOUR. — FLORE DE CONSTANTINOPLE. 175 6-25 mill. lata), obtusa, plana vel leviter undulata, ad marginem te- nuiter cartilagineum levia, spe usque ad anthesin sequentem perdu- rantia, tunc dessiccata et humi expansa. Flores 1, rarius bini, autumnales. Perigonii tubus albidus, laciniis 1 1/2-2-plo longior; lacinie parum inaequales, oblongæ (35-45 mill. longi, 8-11 mill. lat»), obtusæ, glabrae, roseæ, sub-11-nerviæ et minute tessellatæ; nervis rectis, mediano parte inferiori albido; tessellis alternatim pallidis et purpureo-violaceis. Fila- menta glabra, inæqualia; externa 13-15 milll. longa; interna altius inserta et longiora (18-20 mill.), dimidium limbum paulum superantia ; omnia subulata, basi interne aurantiaca, anthera flava lineari 3-4-plo longiora. Styli stamina tandem superantes, apice falcati subincrassati externe stigmatosi. Capsula ovoidea (15-17 mill. longa), intra folia sub- sessilis. Semina granulata. A classer entre le C. Parkinsoni J. D. Hook. et le C. amabile Heldr. I dif- fère absolument du premier par les feuilles bien plus courtes et obtuses, les fleurs plus petites, à tube relativement court, etles anthères jaunes; il se distingue facilement du second par les divisions du périgone non pourvues de deux lignes de poils à la base, et les tuniques du bulbe épaisses (non membraneuses) et prolongées en col. Hab. — Montagnes découvertes de la cóte asiatique de Ja mer de Marmara, non loin de Cadikeuy (ancienne Chalcédoine), à partir d'une altitude de 200 mètres; fl. — Aoüt-septembre. Ornithogalum comosum. — A. Allium compactum Thuil. — A. Allium Ampeloprasum. — E. Allium Peroninianum spec. nov. (Sect. Crommium Webb. ; subsect. III. Haplostemon Boiss. Fl. Orient. V, p. 230). Herba perennis, fere absque odore. Bulbus oblongo-conicus 1 1/2- 2 1/2 cent. longus, 6-12 mill. diam.), tunicis externis fuscis, tenuiter et dense reticulato-fibrosis, superne non vel vix ad basin caulis produc- tis; internis membranaceis, albidis vel roseo-suffusis. Scapus 15-30 cent. longus, tenuis, teres, tenuiter striatus, glaber, rigidulus, erectus, sub- flexuosus, ad vel ultra medium foliatus. Folia sæpe 3-4, anguste filifor- mia, obtusiuscula, supra canaliculata, subtus sicut et vaginæ striata el pilis brevissimis retrorsis velutino-pubescentia, tandem (saltem supe- riora) + glabrescentia; inferiora 6-8 cent. longa; superiora breviora, sæpe strictiuscula, scapum non æquantia. Spatha dimidiam umbellam æquans vel superans, membranacea, sub-6-nervia, oblongo-lanceolata (8-15 mill. longa, 1-1 1/2 mill. lata), superne inæqualiter lacero-bifida, laciniis mox infra medium circumscisse ruptilibus, basi in cupulam digi- laliformem - profundam partem inferiorem pedicellorum arcte vagi- nantem persistens. Umbella 3-12-flora, bulbillis destituta, fastigiata, 476 SÉANCE DU 12 Mans 1897. irregularis, cymis 3-4 contractis, 1-3-floris, basi membranaceo-brac- teatis constans; pedicellis valde inæqualibus (5-25 mill. longis), flore 1-5-plo longioribus, subnutantibus, fructiferis erectis. Perigonium (9-6- mill. longum, 3-4 mill. latum) campanulato-cylindricum, leve, phyllis æquilongis oblongo-ovatis, obtusis, apice subreflexis, pallide roseis, carina purpurea ; internis anguslioribus, apice subdenticulatis ; externis superne subattenuatis. Filamenta simplicia, dimidio perigonio longiora, basi inter se et cum perigonio connata, lanceolata, subulata ; externa angustiora. Antheræ roses. Dvarium triloculare, loculis biovulatis; stylo filiformi apice subcapitato, staminibus breviore. Capsula globoso- trigona, perigonio persistente superata. Semina nigra, compressa, lævia. A classer entre l'A. Cupani Raf et PA. callidictyon C. A. Mey. in Kth ; il diffère du premier par la spathe non persistante, bien plus courte, égalant ou dépassant un peu la moitié de l'ombelle, par les filels extérieurs plus étroits que les autres, les tuniques non ou à peine prolongées en col à la base de la tige, etc.; il se distingue du second par la tige feuillée au delà du milieu, et la spathe tubuleuse, subcylindrique, à partie supérieure se déchi- rant et tombant de bonne heure, à base persistante en godet profond. — Dédié à M. L. Péronin. Hab. — Endroits rocheux de Yacadjik-Dagh et de Caiche Dagh, non loin de Maltépé (A.), altit. — 250-400 métres; fl. — Aoüt-septembre. Allium roseum, typus. — E. Chrysopogon Gryllus Trin. — E, A. — — f. bulbiferum Boiss. — A. Phacelurus digitatus Gris. — E. — Cyrilli Ten. — A. Muscari tenuiflorum Tausch. — A. Tamus communis, typus. — E. — — P. cretica Boiss. — A. Juncus fasciculatus Bert. — E, A. Cyperus schonoides Gris.— E; et A, d’après M. von Degen. — rotundus. — A. Scirpus supinus. — A. Heleocharis acicularis R. Br. — E. Carex divisa Huds. — A. — vulpina. — A. — muricata. —. E. — ligerica Gay. — E. — tomentosa. — E. — distans. — E. Panicum sanguinale. — E, A. — echinatum Willd. — E. — miliaceum. — E, A, subspontané. Setaria glauca P. de B. — E. — ambigua Guss. — E, A. — italica P. de B. — E, A. Imperata cylindrica P. de B. — E; et A, d'apres M. von Degen Phalaris canariensis. — E, A, sub- spontane. — brachystachys Link.— E[Byzant., herb. Heldr.]. — paradoxa. — E, A. Heleochloa scheenoides Host. — E, ^- Phleum arenarium — E, trouvé par M. L. Péronin ! Alopecurus agrestis. — E. — bulbosus. — ^. Stipa pennata. — A. Agrostis verticillata Vill. — E. — interrupta. — A, trouvé par M. L. Péronin ! Gastridium scabrum Presl. — E, A. Ammophila arenaria Link. — E. Corynephorus articulatus P. de B. — E, trouvé par M. L. Péronin! Deschampsia cespitosa P. de B. — À. Ventenata dubia Boiss. — A. Arrhenatherum elatius Mert. et Koch. — A. Phragmites communis Trin. — E, A. Catabrosa aquatica P. de B. — A. AZNAVOUR. — FLORE DE CONSTANTINOPLE. 177 Eragrostis megastachya Link. — A. Vulpia Myuros Gmel. — E. — pilosa P. de B. — E. — uniglumis Sol. — E, A. Æluropus littoralis Parl. — E, A. Ægilops uniaristata Vis. — E, A. Glyceria plicata Fries. — E. — caudata £. polyathera Boiss. — A. Ægilops turcica Spec. nov. Herba annua, radice fibrosa. Culmi sæpe numerosi, geniculati, ascen- dentes vel erecti, 3-4 decim. alti. Folia plana, linearia, patule villosa, margine lævia; superiora ciliata vel glabra. Vaginæ villosæ, fauce bar- bat; superiores glabrescentes; suprema non vel vix inflata, a spica siepe remota. Ligula brevissima. Spica breviter cylindrica, aristis 4 lon- gis, ereclis, dein subpatulis comosa, spiculis fertilibus subbinis (rarius 1 vel 3), rudimentariisque 1-2 inferioribus constituta, demum ab apice caulis secedens; rachide scabra. Spiculæ fertiles ovatæ; inferiores 1-2 rachidis internodiis subæquilongæ et eis adpressæ, sub-4-floræ (floribus 2 fertilibus sessilibus, cæteris sterilibus vel rudimentariis pedicellatis); glumis oblongis, ventricosis, coriaceis, multinerviis, scabris, apice bi- denlatis, dentibus triangulari-lanceolatis muticis; glumella membra- nacea, quinquenervia, + scabrida, apice cartilaginea, subæqualiter acute bicuspidata; palea omnino membranacea, superne ad carinas ciliata, apice integra. Spicula terminalis triflora, flore fertili unico ses- sili; gluma externa triaristata, — arista media longissima (6-8 cent.), inferne crassa; lateralibus gracilioribus, dimidiam eam superantibus, gluma multoties longioribus —; gluma interna in aristam lanceolato- subulatam, aristam mediam glumæ externe subæquantem, interdum basi unilateraliter aristula brevi auctam abeunte; glumella tricuspidata, cuspide media in aristam tenuem, brevem, interdumque elongatam glumas 2-3-plo superantem producta. Voisin de LÆ. persica Boiss. et de VÆ. comosa Sibth. et Sm., il diffère de tous deux par l'épillet terminal à glumes l'une triaristée, l'autre uniaristée, les glumes ventrues, et le rachis de l'épi fragile. Remarquable parmi les espèces du genre par les glumes de l’épillet terminal dissemblables. Hab. — Lieux herbeux des collines prés de Kartal et de Pendik A ; fl. — Mai-juin. Lolium temulentum, typus. — E. Scolopendrium officinale Sm. — E. — -- f. muticum Boiss. — A. Adiantum Capillus-Veneris. — E. Psilurus nardoides Trin. — E, A. Athyrium Filix-fæmina Roth. — E. Ophioglossum vulgatum. — A. Nephrodium Filix-mas Stremp. — E. Ceterach officinarum Wilid. — E, A. | Equisetum ramosum Schl. — E, A. Blechnum Spicant Roth. — E, A. — hiemale. — E. M. Finet fait à la Société la communication suivante : T. XLIV. (SÉANCES) 12 178 SÉANCE DU 12 Mars 1897. V.— SUR UN GENRE NOUVEAU D'ORCHIDÉES (ARETHUSANTHA BLETIOIDES); par M. E-Aeh. FINET. Parmi les Orchidées recueillies par le prince Henri d'Orléans, dans son voyage au Laos et au Yunnan, se trouve une plante repré- sentée par un échantillon unique, que ses caractéres permettent de considérer comme appartenant à un genre nouveau. Le port de cette plante rappelle celui d'un Bletia dela section Bletilla, cest- à-dire d'une herbe à tige courte engainée dans deux feuilles longues et plissées et terminée par une hampe florale légèrement nutante ; les gaines persistantes des feuilles qui enveloppent la base de cette hampe sont renflées à leur partie inférieure et creusées intérieurement comme si elles avaient recouvert une tige épaissie en pseudo-bulbe sphérique ou piriforme; mais dans l'échantil- lon ce pseudo-bulbe manque et son existence, bien que probable, ne peut dés lors étre affirmée. Les fleurs sont médiocres, érigées, assez serrées le long de la partie supérieure de la hampe. Par leurs divisions érigées, elles rappellent les fleurs des genres Are- thusa ou Pogonia; leur conformité de caractères avec celles-ci est tellement marquée qu'on aurait pu rapprocher la plante d'un de ces deux genres, malgré la différence de son port, si la conforma- tion absolument distincte de son pollen n'avait fait écarter ce clas- sement. Le pollen est en effet granuleux, formé de deux masses piriformes, longuement caudiculées, et fixées par l'extrémité dis- tincte de ces caudicules à une large glande membraneuse; de sorte que le pollinaire se trouve présenter l'aspect de celui d'un Aceras ou d'un Serapias, avec cette différence que la glande, au lieu d’être en tout ou en partie enfermée dans une bursicule, est au contraire fixée au-dessous du rostellum et immédiatement au-dessus du stigmate comme dans une Vandée, dans le genre Stanhopea par exemple. Elle offre même avec ce dernier genre une autre analogie : lorsque lon enlève ce pollinaire, le rostellum reste échancré et présente trois lambeaux, dont l’un, celui du milieu, est plus court que les deux autres, et vient s'insérer entre les extrémités des deux caudicules des pollinies, tandis que les lambeaux latéraux les embrassent latéralement; mais là se borne l'analogie, le pollen et ses appendices étant absolument différents dans le genre Stan- FINET. — ARETHUSANTHA BLETIOIDES. 119 hopea; le mode d'insertion seul du pollinaire sur le rostellum est trés voisin. L'anthére est operculaire, imparfaitement 2-loculaire comme dans les genres Arethusa et Pogonia où les pollinies sont libre ou fixées au rostellum par un fil élastique, mais toujours dépourvues de plantes. En résumé, la plante dont il est question ici se présente avec le port d'un Blelia ou d'un Calopogon, la fleur d'un Arethusa et un pollen granuleux d'Ophrydée inséré comme dans les Vandées. Sa place parait être au voisinage des genres Are- thusa et Calopogon, dont elle a le port et une partie des caractères et, malgré la forme de la glande, son pollen granuleux s'accorde assez bien avec cette classification. Pour rappeler ces différents traits, je lui ai donné le nom de ARETHUSANTHA BLETIOIDES. Diagnose générique : ARETHUSANTHA gen. nov. — llerba terrestris, erecta. Caulis brevissimus, vaginis foliorum persistentibus tectus. Folia 2, longa, stricta, conduplicata, graminea. Scapus terminalis, inter foliorum vagi- nas enatus, foliis caulinis appressis tectus, ad apicem floribundus. Flores non resupinati, erecti, breviter pedicellati. Bracteæ parvae. Se- pala et petala erecta, libera, æqualia, subconformia. Labellum erectum, cum ima basi columna breviter connatum, trilobum, columna longius, lamellis duabus parallelis discum pereurrentibus. Columna apoda, lon- giuscula, cum ovario continua, apice leviter clavata, stricte alata; cli- nandrium integrum, marginatum, posteriorem antheræ parlem fere amplectens; rostellum antice trilobum. Anthera opercularis, incum- bens, imperfecte 2-locularis, subglobosa; pollinia 2, granulosa, alte sul- cata, basi longe acuminata, caudiculas duas fingentia, iisdem caudiculis glandulæ membranaceæ, viscosæ, affixa; glandula plana, magna, ad rostelli inferiorem partem adhærens. Stigma transversum, angustatum. Capsula... Diagnose spécifique : / Arethusantha bletioides sp. nov. — Folia 2, longa, linearia, acuta, conduplicata, graminea, plicato-venosa. Scapus terminalis, basi robus- tus; apice gracilior et nutans; vaginæ vel folia caulina 6, pergamea, alterna, conduplicata, magna, acuta, fere ad scapum appressa, et eum usque ad inferiorem florem tegentia; flores mediocres, mulli, secus scapi quartam superiorem partem sparsi, erecti, breviter pedicellati, bracteis minutis, acutis ; ovarium longum, cum terlia floris;parte æquans. Sepala erecta, libera, longe ovata, basi attenuata, apice conduplicata et acumen 180 SÉANCE DU 12 mars 1897. minutum, obtusum fingentia. Petala subconformia, æqualia, erecta, plana, apice acuta et leviter undulata. Labellum erectum, cum sepalis et petalis equans, trilobum, basi longe angustatum et fere unguiculatum; unguis cum column: pede breviter connatus; lobi laterales erecti, oblongi, obtusi, medio lobo breviores, plani; medius suborbicularis emarginatus, limbo crispo-undulato, apice paululum reflexus; lamellæ 2, diserelæ, parallelæ, ex unguis basi usque ad lobi medii isthmum labellum pereurrentes; ima basi et apice incrassatæ, callos duos, erectos, latera- liter compressos, discretos, formantes. Columna apoda, cum labelli lobis lateralibus æquans, apice subclavata, paululum incurva, stricte alata; clinandrium horizontale, integrum, marginatum, antice depres- sum, rostello trilobo. Anthera opercularis, incumbens, imperfecta 2-lo- cularis, subglobosa; pollinia 2, granulosa, obpiriformia, alte sulcata, in caudiculas acuminatas producta, et his caudiculis duabus, distinctis, glandulæ affixa, post antheræ dehiscentiam ; glandula magna, plana, membranacea, fere orbicularis vel subquadrata, viscosa, ad inferiorem rostelli partem adhærens. Stigma transversum, angustatum, infra ros- tellum, ad superiorem columna partem hians. Capsula... Plante recueillie par le prince d'Orléans, dans son voyage du fleuve Rouge aux Indes, sans indication de contrée, ni numéro, ni date. Feuilles longues de 26-44 centimétres, larges de 14-20 milli- mètres; hampe haute de 37 cent.; gaines des feuilles longues de 9-9 cent.; feuilles caulinaires longues de 3-4 cent.; bractées, 4 millim.; fleurs longues de 5 cent., dont 3 cent. pour le calice et la corolle et 2 pour l'ovaire et le pédicelle; sépales et pétales, 35-97 millim. sur 7-9 millim.; labelle, 35 millim. x 18 millim. étalé; colonne haute de 98-30 millim. Explication des figures de la planche V de ce volume. A, plante de grandeur naturelle; — B, plante réduite; — C, fleur vue de côté; — D, sépale postérieur; — E, sépale latéral; — F, pétale; — G, la- belle, X 2; — H, coupe transversale de l'onglet du labelle; — K, colonne vue de face, anthère et pollinaire enlevés, X 2; — L, coupe longitudinale d'avant en arriére du sommet de la colonne; — M, anthère vue de face; — N, a. vue de côté; — O, a. coupe longitudinale d'avant en arrière; — P, pollinaire. CORNU. — FRUITS DE L'ARGANIA SIDEROXYLON. 181 M. Cornu fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LA STRUCTURE DES FRUITS DE L'ARGAN DU MAROC (ARGANIA SIDEROXYLON), par M. Maxime CORNU J'ai l'honneur de présenter à la Société des fruits d'Argania Sideroxylon Rœm. et Schult., l'Argan des Marocains, qui m'ont été envoyés gracieusement par notre confrère M. Mellerio, actuel- lement au Maroc. Ces fruits ont été recueillis dans deux localités, à Saffi et à Mogador. On sait que cet arbuste couvre, au Maroc, des espaces assez étendus. [I porte un nombre considérable de fruits dont les graines sont utilisces à faire de l'huile. M. Mellerio m'a également adressé des fruits conservés dans l'aleool. Ces fruits ressemblent à de grosses olives et sont de cou- leur vert jaunàtre, ovoïdes, en gé- néral réguliers, le sommet se ter- mine en pointe obtuse (voy. fig. A). La base présente le calice persistant qui forme une sorte de coussinet et est muni de cinq sépales ellip- tiques ou arrondis, à bord mince; Fic. A. — Moitié grandeur naturelle. — le fruit est solidement attaché à Fruit entier présentant à la base les sé- , . . , pales persistants. Coupe de ce fruit dans l'arbuste, et la cicatrice de l'attache je sens de sa longueur; il renferme une est large parfois de 2 millimètres. El" face, avoc les lignes longitudi- La chair du fruit est relativement nales placentaires. Dans le péricarpe : courent des faisceaux vasculaires qui s'in- mince : la graine occupe la plus sèrent çà et là dans les fentes placen- grande partie de ce fruit; elle est "°° de ^ rte ovoide, de couleur brun clair à la maturité, ou mieux couleur de cuir, luisante, un peu vernissée, ainsi que chez beaucoup de Sapotacées. Elle porte deux ou trois lignes longitudinales qui correspondent aux cloisons des cavités et sont des lignes d'adhérence avec le pé- ricarpe, ce sont des lignes ou fentes placentaires. La graine est à deux ou trois loges; elle renferme une ou deux ou trois amandes; une par loge. Ces amandes sont elliptiques aplaties. L'embryon, pourvu d'un albumen, est constitué par deux cotylédons foliacés; embryon et albumen sont trés oléagineux. Ils 182 SÉANCE DU 12 mars 1897. renferment également un principe trés amer, qui est enlevé, parait- il, par l'eau bouillante, dans l'extraction de r huile. Cette huile est comestible ; elle est jaune. Un spécimen adressé par M. Mellerio il y a plusieurs années s'est solidifié l'hiver et s'est lentement déco- loré en flacon clos, par dépót d'une matiére rouge. L'albumen entoure complétement l'embryon; il est mince, il a l'épaisseur de l'un des cotylédons et s'amincit encore davantage aux bords de l'amande : il est facile de séparer ces deux corps et de diviser les deux cotylédons, qui sont plats et munis de nervures trés nettes. Examinés au microscope, les cotylédons et l'embryon renfer- ment des globules de plasma assez nombreux, presque tous égaux entreeux,à peu prés globuleux, quelques- uns extrémement petits et ténus; ils sont accompagnés d'un trés gros globule wo d'huile qui remplit presque toute la cel- Nd E lule. Fic. B. — Moitié grandeur natu- Les cotylédons ont tous leurs éléments, relle. — Graine à deux loges ? - ves d Bae ua peut lon Y compris l épiderme, à cellules fort pe indique la ligne de rupture du (ites, ainsi constitués; entre les cellules testa lors de la germination. A gauche, l'une des loges vue de ON observe des méats pleins d'air. L'albu- face; à droite, la fente placen- y. a: - taire vue de profil; elle est large men ne présente pas d air entre ses cel à In base et presque vers le mi- Jules, [l offre une particularité bien dis- lieu; elle est plus étroite vers . le haut. tincte : les cellules externes montrent un épaississement cuticulaire remarquable qui s'insére entreles cloisons jusqu'à moitié de leur longueur ainsi que cela se voit chez les Agaves. Ces deux caractéres permettent aisément de reconnaitre sur une coupe transversale ce qui provient de l'albumen ou des cotylédons. La plante parait assez rustique dans la région de l'Oranger, au moins dans de bonnes situations. J'ai vu un exemplaire haut de 17,80 environ dans le Jardin royal des Necessitades, près de Lisbonne, où j'ai été conduit par notre compatriote, M. Davcau, alors chef de l'École de botanique de l'École polytechnique ; l'Argania portait des fruits et j'ai pu en recueillir moi-même; ils étaient d'un jaune d'or et, je dois dire, un peu ridés : c'était au mois d'octobre de l'année 1887; ils étaient sans doute sur l'arbre depuis plusieurs mois. J'ai fait à une époque beaucoup d'efforts pour obtenir de fortes CORNU. — FRUITS DE L'ARGANIA SIDEROXYLON. 183 quantités de graines de cette espéce dont l'introduction semblait devoir présenter un assez grand intérêt pour l'Algérie; des lettres trés pressantes au Consul de France à Tanger et à Mogador ne furent suivies d'effet que plusieurs années aprés; et je reçus presque en méme temps un bel envoi de M. le Consul de Moga- dor et de M. Lecq, professeur départemental en Algérie, auquel on en avait expédié de la méme origine. Un peu plus tard, M. Mellerio s'installa à Casablanca (Maroc), et nous en envoya fréquemment, en trés bon état de vie et de santé. Ces graines germent trés facilement et méme trés rapidement et donnent de jeunes plantes vigoureuses; on obtient deux ou trois plantules par graine. Les petits Argania qui en proviennent se comportent assez bien l'été, sous chássis ou en plein air; mais l'hiver est pour eux une saison meurtriére. Ils ne supportent pas l'abaissement de la tem- pérature, méme sur couche et même sous châssis. Nous en avons perdu dans de semblables abris une quantité assez grande. Nous cultivons depuis longtemps l'Argania Sideroxylon, dans les serres du Muséum. Il s'y présente comme une petite plante trés épineuse, munie de feuilles longuement elliptiques, qui de- meurent extrémement réduites. Quand une graine germe, l'embryon pour se développer dé- coupe et détache de la coque trés épaisse et lignifiée une écaille large et réguliére. On voit alors que la face interne de la paroi est tapissée d'arborisations blanches et très élégantes. Ces cordons, flexueux et trés ramifiés, partent des points d'attache sur le tissu de l'ovaire; ils traversent la coque épaisse dans laquelle ils ser- pentent el s'irradient dans la loge; si l'on casse la graine, on voit très bien l'origine placentaire de ces cordons qui se détachent et pénétrent à diverses hauteurs, mais surtout vers la base de la graine (voy. fig. B). | Le tegmen de la graine est grisátre, blanc ou rosé et mat, il est extrémement mince et porte à sa surface l'impression de ces arbo- risations dont les gros rameaux tracent comme de petits sillons creux. Ces arborisations ressemblent beaucoup aux dessins formés par les plasmodies de certains Myxomycétes. ll On peut en détacher des rameaux; on remarque qu'ils laissent une trace assez profonde sur la face interne du testa. Si on les examine au microscope, on voit qu'ils sont formés de * 184 SÉANCE DU 12 MARS 1897. vaisseaux spiralés, de trachées de formes et de longueur diverses, remarquablement isolées et non entourées d’une gaine protectrice. Si l'on étudie au microscope l’enveloppe pelliculaire de la graine, on remarque que le tissu en est presque indistinct en général. Sur cette membrane mince, se voient certaines cellules globuleuses, soli- taires ou réunies par deux, trois ou davantage et remplies d’un liquide gommeux, clair (fig. C). On apercoit en outre de nombreuses cel- lules laticiféres. Elles sont assez irréguliéres, Fe. C.— Gr. = 10071 — OUTES ou allongées, diversement renflées Cellules gommeuses visi- et étoilées ; parfois variqueuses (fig. D). Ces mes, rr le tissu du teg- cellules sont remplies d'un contenu trouble et opaque où se voit quelquefois un espace plus clair constitué par une substance incolore qui ressemble à une vacuole, mais qui, dans quelques cas, parait neltemeut être un corps cristallin (id., id.). On observe également, sur celte enveloppe, des cellules à parois épaisses, véritables sclérites de forme irréguliére, à parois plus ou moins ponctuées, de cou- leur en général plus foncée que le reste du tissu (fig. E). Le fait qui parait le plus sin- gulier, c'est que ces éléments épais sont parfois le prolonge- ment, comme la continuation de lignes de cellules laticiféres; Fic. D. — Gr. = 225/1. — Cellules laticifères vi- ils . en sont séparés pat une emen wa conem Vadis atra et Qro, à Partir de laque visible dans leur intérieur : à gauche, ces cor- la transformation de la cellule puscules dessinés à part. r_ , ` en sclérite s'opère; cette trans- formation dans les éléments un peu allongés est complète à l'extrémité libre et moins parfaite dans la région voisine de la cellule laticifère. Quand il y a une chaîne de cellules laticifères, on en voit par- fois plusieurs disposées en forme de filament; puis à celles-là suc- CORNU. — FRUITS DE L'ARGANIA SIDEROXYLON. 185 cèdent des cellules renflées et variqueuses; à ces dernières enfin des cellules sclérifiées variées de forme (fig. E). Ces diverses cellules sont extrêmement adhérentes au tegmen de la graine, enveloppe mince et pelliculaire, ainsi que nous l’avons dit. Ce sont des éléments figurés parfaitement nets et reconnais- sables sur le fond, en apparence anhiste, du tegmen, car les cel- lules qui le constituent sont aplaties et n'ont plus de forme recon- naissable. ll est donc fort singulier d'observer sur une membrane trés fortement altérée des éléments qui subsistent intacts, éléments qu'on n’est pas habitué à ren- contrer dans des conditions semblables. Le développement successif du tegmen de la graine donnerait de ce fait l'explication qu'on peut d'ailleurs retrouver. Les latieiféres s’observent dans le tissu du jeune fruit; ils sont trés abondants et trés vi- sibles. Le latex est rempli de globules oléagineux qui, dans l'alcool au moins, sont trés vo- lumineux et teints en jaune. Ce sont de larges cellules à section longitudinale quadrangulaire, Fi. E. — Gr. = 100/4. — Cellules. laticiferes aussi larges que longues OU, dont quelques-unes se sont sclérifiées. au contraire, cinq ou six fois plus longues que larges, avec tous les intermédiaires. Elles sont plus gréles et plus longues prés de la surface, plus trapues et plus larges prés de la face interne du péricarpe. Sur la coupe trans- versale, elles sont trés distinctes des autres cellules par leur volume beaucoup plus grand et leur forme arrondie ou largement elliptique. Les laticiféres de la partie la plus intérieure de ce qui forme la coque dure de la graine, le testa, sont fort différents; ils sont flexueux, variqueux, rameux, à contenu trouble formé de granules trés fins : ils sont extrémement dissemblables aux précédents. Ils sont situés au milieu d'éléments beaucoup plus petits et placés 186 SÉANCE pu 12 Mars 1897. dans le voisinage d'une couche plus extérieure, où s'alignent de nombreux faisceaux trachéens. Ces faisceaux forment la limite du tissu qui constituera le teg- men; ils sont contigus à un tissu moins dense formé de cellules plus grandes, à section plus allongée, flexueuses, qui constitueront le tissu sclérifié du testa; la séparation des deux tissus, à la matu- rité, retiendra les faisceaux, tandis que les laticiféres demeureront avec la pellicule où ils sont plongés, pellicule qui adhérera à la graine et formera le tegmen, comme nous venons de le dire. ll est done possible de reconnaitre, avant la complète maturité du fruit, qu'il existe une continuité parfaite entre le parenchyme qui renferme les faisceaux trachéens et celui qui renferme les cellules laticifères variqueuses. Cela explique comment ces fais- ceaux peuvent apparaitre ainsi à l'extérieur. Quelle est l'origine de cette coque dure et épaisse de la graine, de ce tesla ? On voit que c'est une production appartenant à une couche spé- ciale de l'ovaire, séparée et individualisée, de sorte que la graine de Argania serait en réalité un noyau à plusieurs loges, consti- tué par la selérification de cette couche, du placenta et des cloisons de l'ovaire. | La séparation des tissus parait se faire de trés bonne heure; dans les fruits imparfaitement mûrs, les seuls que j'aie pu exami- ner, cette séparation est déjà trés nette et serait déjà ancienne. Cela expliquerait pourquoi la paroi y est extrêmement épaisse : la plus épaisse dans la famille des Sapotacées, sauf peut-étre dans le genre Labalia (1), que je n'ai malheureusement pas eu l'occa- sion d'étudier. On concoit que, dans ce noyau, les loges vides, correspondant aux loges stériles de l'ovaire, puissent présenter des particularités analogues à celles qui renferment une véritable graine. Quoique très réduites comme cavité et trés fortement aplaties, elles n'offrent pas moins plusieurs des mêmes caractères que les loges fertiles, avec des arbuscules de trachées blanches et une pellicule trés mince recouvrant ces arbuscules. Cette pellicule adhère alors à la paroi et est assez difficile à en détacher; elle est sèche, brillante et comme argentée vers sa face externe correspondant à la cavité. (1) Benth. et Hook., Gener. plant. II, p. 651. CORNU. — FRUITS DE L'ARGANIA SIDEROXYLON. 187 En second lieu la placentation est trés considérablement modi- fiée : au lieu que la graine présente unelongue et large ligne d'in- sertion le long de l'axe, au centre du fruit, cette graine s'attache symétriquement des deux côtés au tissu de l'ovaire, d'abord par sa base et presque au milieu de sa hauteur par une ligne assez large; mais elle reçoit encore des cordons vasculaires jusqu'à son sommet, sur deux ou trois lignes suivant les cas, mais toujours suivant deux au moins; cette disposition est absolument en oppo- sition avec ce qu’on observe dans les autres espèces. Elle est symé- trique le long des deux ou trois lignes que présente la graine, au lieu d’être tout à fait dyssymétrique et latérale; au lieu d’un large hile, c’est une série de lignes d'insertion qui se continue en sillon jusqu'au sommet. Il y a en outre, entre ces lignes et prés de la base de la graine, une indication parfois trés évidente d'une rupture future lors de la germination. Sous ces différents rapports, la « graine » des Argania parait s'éloigner de toutes les autres Sapotacées. Cependant, malgré ces différences fondamentales comme consti- tution et comme origine, il est curieux de remarquer que la nature et l'aspect de la paroi du noyau de l'Argania, le testa de la graine, ressemble beaucoup à celui des autres graines de Sapo- tacées. Sans doute l'identité n'est pas complète; mais, malgré cela, il ya une analogie générale incontestable : couleur brune, apparence plus ou moins vernissée. La graine à plusieurs loges de l'Argania, par sa forme et son aspect, ressemble aux graines de certaines espéces lorsque les fruits sont monospermes, Bassia (B. Parkii), et que ces graines sont globuleuses. SÉANCE DU 26 MARS 1897. PRÉSIDENCE DE M. FRANCHET, PREMIER VICE-PRÉSIDENT. M. Guérin, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 49 mars dernier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société la perte récente d'un de ses membres, M. Victor Lemoine, ancien professeur à l'École de médecine de Reims, décédé le 24 mars à Paris, et qui s'était fait surtout connaitre depuis plusieurs années par des travaux de paléontologie animale. M. le Président annonce une nouvelle présentation. M. le Président rappelle à la Société les stipulations rela- lives à la mission qui lui était attribuée dans le testament de James Lloyd et au sujet desquelles une premiére décision a été prise à la séance du 8 janvier (1). Elle est appelée aujourd'hui, en conséquence du mandat qu'elle a accepté, à désigner trois candidats parmi lesquels M. le Maire d'An- gers sera tenu de choisir le conservateur chargé de l'en- tretien des collections botaniques léguées par J. Lloyd. Ainsi qu'il avait été annoncé (2), la tâche du classement des candidatures fut confiée à une Commission dont le travail a été approuvé par le Conseil d'administration, qui a décidé d'en soumettre les conclusions, dans la séance de ce jour, aux suffrages de la Société. M. Mouillefarine, vice-président, chargé de la rédaction du Rapport, en donne lecture à l'as semblée. — Il constate que trente-deux déclarations étaient inscrites à la date du 15 mars; une première élimination, après examen des références et des titres sur lesquels chaque demande étail appuyée, ayant réduit à douze les candida- tures jugées admissibles au classement du second degré, les (1) Voyez plus haut, page 25. (2) Loc. cit. DETHAN ET BERTAUT. — FEUJLLE ANOMALE DE PIPER. 189 noms adoptés parmi celles-ci, à la suite d'un débat appro- fondi et à l'unanimité des membres de la Commission du classement, pour être proposés à M. le Maire d'Angers, sont ceux de MM. Hy, professeur de botanique à Angers, GADE- CEAU, ami intime de J. Lloyd qui l'a chargé de publier aprés lui la 5° édition de sa Flore de l'Ouest, et Albert GAILLARD, pharmacien, lauréat de l’Institut. La liste ainsi composée a été approuvée, à la majorité de 17 voix sur 18 votants, par le Conseil d'administration, au nom duquelelle est aujourd'hui soumise aux suffrages de la Société. A la suite d'une discussion à laquelle prennent part MM. Rouy, l'abbé Hue, Henri de Vilmorin, Perrot, Franchet, Hua et Mouillefarine, la liste ci-dessus est adoptée, à l'una- nimilé moins une voix, par les membres présents. Elle sera donc transmise, par les soins de M. le Président de la Société, à M. le Maire d'Angers. M. Dethan, en son nom et celui de M. Bertaut, fait à la Société la communication suivante : SUR LA PRÉSENCE D'UNE ANOMALIE DANS LA STRUCTURE D'UNE FEUILLE DE PIPER ANGUSTIFOLIUM Ruiz et Pav.; par MM. Georges DETHAN et René BERTAUT (1) A. de Candolle (2) décrit deux variétés de Piper angustifolium : l^ var. a. cordulatum, qui correspond à l'Artanthe elongata Miq. (3); 2 var. B. Ossanum (4), qui correspond au Piper angus- lifolium Ruiz et Pav. (5). On constate dans la structure anatomique des feuilles de ces deux variétés quelques particularités qui justifient la distinction établie par de Candolle et permettraient de les différencier nette- ment; mais l'objet de cette Note est d'appeler seulement l'atten- tion sur une crypte spéciale que nous avons observée dans les (1) Travail fait au laboratoire de M. le professeur G. Planchon, à l'École supérieure de pharmacie de Paris. (2) De Candolle, Prodr. XVI, pars 1, p. 285. (3) Endlicher et Martius, Fl. Bras. IV, pars 1, pl. 14. (4) Ossa, directeur du Jardin botanique de la Havane. (9) Ruiz et Pavon, Fl. Peruv. I, 38, pl. 57, fig. A. 190 SÉANCE DU 26 mars 1897. feuilles de certains spécimens de la variété cordulatum et qui, sur des coupes transversales, prend l'apparence de lacunes plus ou moins considérables. La figure 1 donne l'aspect que présentait cette anomalie lorsque nous avons eu l’occasion de l'observer pour la première fois. À la partie supérieure de la nervure médiane, entre deux massifs de collenchyme d'inégale importance, une sorte de boursouflement, 2 PTS NA b NO v. LY e. la 2605 771 e NS SS Pv Su TS Menus x - DA, ARR A SRE SRE roue. RER TE ETS tr i S LS YR QE Rat Fic. 1. — Piper angustifolium Ruiz et Pav. var. cordulatum. — Coupe transversale de la feuille montrant une crypte, à l'intersection de deux nervures. qui présente la structure du limbe de la feuille, fait saillie au dehors et recouvre un large espace vide, limité intérieurement par un épiderme muni de poils et de stomates. Les feuilles sur lesquelles nous avons observé cette anomalie provenaient de spécimens des serres de l'École de pharmacie de Paris; nous l'avons retrouvée dans un échantillon des herbiers du Muséum (1) recueilli par M. G. Mandon en Bolivie. Quoique tous les spécimens de la variété cordulatum ne mani- M a) NS ne poulons pas manque? de remercier M. le professeur Bureau et M. "Edm. bonnet, pour la gracieuseté avec la i facilité Pétude des collections du Muséum. quelle ils nous ont fa TE mu VE "2" DETHAN ET BERTAUT. — FEUILLE ANOMALE DE PIPER. 191 festent pas cette anomalie, sa présence dans des échantillons de provenance si diverse nous amène à voir là, non pas un cas téra - tologique, mais un caractère spécial à une sous-variété et dont nous expliquons la ge- nèse de la facon suivante : La crypte se forme toujours à l'endroit où une nervure secondaire est en vole de développement; si l'on fait des coupes transversales en série, on observe les aspects sulvants : 1° Le système libéroli- gneux de la nervure prin- cipale étant composé de quatre, cinq ou six faisceaux, on voit trés manifestement l'un de ces faisceaux se sé- parer des autres pour donner une nervure secondaire. En méme temps apparait un pe- tit massif collenchymateux correspondant à ce faisceau et séparé du collenchyme principal par une faible zone de parenchyme rempli de granulations chlorophyllien- nes (fig. 9, A). 2* Ce parenchyme entre en vole de croissance, se diffé- rencie rapidement en tissu palissadique et détermine, à la face supérieure de la ner- vure, une saillie de plus en plus proéminente (fig. 2, D). 3 Le parenchyme sous- Fic. 2. — Piper angustifoliun Ruiz et Pav. var. cor- dulatum. — Coupes transversales de feuille mon- trant 1a formation et la disparition de la crypte. jacent ne s’accroissant pas dans la méme proportion que ce parenchyme chlorophyllien, ce dernier exerce bientót sur lui une 192 SÉANCE DU 26 Mans 1897. traction d'autant plus considérable que les deux massifs collen- chymateux latéraux opposent plus de résistance; cette traction a pour effet de tendre les cellules dont les parois s'élirent et fi- nissent par se briser. La crypte prend naissance (fig. 2, C). & Le parenchyme chlorophyllien poursuivant rapidement sa phase d'accroissement fait de plus en plus hernie au dehors, élar- gissant d'autant la crypte, dont les bords se cutinisent et se garnissent de poils et de stomates. En méme temps, le faisceau secondaire, issu de la nervure principale, prend corps et fait hernie à son tour sur le cóté de cette nervure (fig. 1; — fig. 2, D). 5° La lame chlorophyllienne prend nettement l'apparence d'un limbe de feuille entièrement constitué, muni de poils sur les deux épidermes et de stomates sur l'épiderme inférieur, ce dernier for- mant la partie supérieure de la crypte. La nervure secondaire, de son cóté, se sépare visiblement de la nervure primaire et l'on s'apercoit que la partie inférieure de la crypte, pourvue de poils, mais privée de stomates, correspond simplement aux épidermes latéraux des deux nervures (fig. 2, E). 6° A la phase ultime, la nervure secondaire s'est séparée complétement de la nervure médiane. La crypte n'existe plus (fig. 2, G). 7* Si deux nervures secondaires se séparent à la méme hauteur de la nervure médiane, le méme phénoméne se produit de chaque côté, passant par les mêmes phases. Si l'on fait une coupe transversale de la crypte, on s'aperçoit qu'on est en présence d'une sorte de cul-de-sac en forme de cornet, qui va sans cesse en s'élargissant, jusqu'au moment où la sépara- tion des nervures fait cesser l'anomalie. Au fur et à mesure de l'accroissement, les cellules qui forment la paroi de la crypte re- coivent de plus en plus le contact de l'air et ce simple contact explique la formation de l'assise épidermique à un endroit où elle est pour ainsi dire en puissance, où elle apparaitrait certainement si le limbe avait un développement normal. On suit facilement, du reste, les diverses phases par lesquelles passe la formation de l'épiderme. A la phase 3, il n'y a pas trace d'épiderme; les tissus sont simplement dilacérés. A la phase 4, les cellules de bordure commencent à se cloisonner transversale- Aet SÉANCE DU 9 AVRIL 1897. 193 ment; puis elles se couvrent d'une cuticule mince et se garnissent rapidement de poils et de stomates. Pour nous résumer, nous signalons donc dans la feuille de divers spécimens de Piper angustifolium Ruiz et Pav. var. cor- dulatum : 1° Une anomalie de concrescence des nervures, due à l'hyper- trophie de la zone du limbe qui les sépare ; 2" La présence subséquente de cryptes, vevétues d'un. épiderme, muni de poils et de stomates ; 3 La résolution de ces cryptes par la mise en liberté des ner- vures secondaires. SÉANCE DU 9 AVRIL 1897. PRÉSIDENCE DE M. CORNU. M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 26 mars, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la séance précé- dente, M. le Président prononce l'admission de : M. Berraur (René), boulevard Saint-Germain, 213 bis, présenté par MM. G. Planchon et Dethan. M. Achille Finet, sociétaire, est proclamé membre à vie, ayant rempli les conditions énoncées dans les Statuts pour l'obtention de ce titre. M. Mouillefarine annonce que le Lethrea Squamaria, plante extrémement rare aux environs de Paris, a été décou- vert à Biercy, près de La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), par M. Léon Moynot. M. Rouy dit qu'à la prochaine séance, il présentera à la T. XLIV. (SÉANCES) 13 194 SÉANCE DU 14 Mart 1897. Société des échantillons de diverses plantes remarquables, notamment un hybride des Carex ampullacea et vesicaria, provenant du département de Maine-et-Loire. MM. Rouy et Malinvaud échangent des observations au sujet de quelques espèces critiques du genre Carex. M. Malinvaud donne lecture d'une Note de M. A. Magnin, qui rectifie sur divers points une de ses précédentes commu- nications (1). SÉANCE DU 14 MAI 1897. PRÉSIDENCE DE M. CORNU. M. Guérin, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 9 avril, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce à la Société la perte trés regret- table d'un de ses membres, M. le D" Bernardin-Antoine Martin, décédé à Aumessas (Gard), le 31 mars 1897, dans la quatre-vingt-cinquième année de son âge. M. Malinvaud fait l'éloge du défunt et rappelle ses œuvres botaniques. Le D" Antoine-Bernardin Martin et son compatriote Diomède Tueskie- wicz, docteur eit médecine au Vigan, furent admis dans notre Société le même jour, le 12 juin 1857, présentés par J. Gay et de Schœnefeld, à l'une des séances de la première session de Montpellier. L'un et l'autre, infatigables explorateurs de leur département, ont le plus contribué, aprés de Pouzolz (2), à faire connaitre les plantes du Gard. Tueskiewiez (1) Voy. Essai d'une revision des Potamots de France, par M. A. Magnin (Séance du 13 novembre dernier, tome XLIH du Bulletin (1896), pp. 434 et suiv.). La Commission du Bulletin a décidé que les corrections apportées à ce Mémoire seraient placées à la fin du volume qui le renferme. On les trouvera parmi les errata du tome XLIII. (2) De Pouzolz, Flore du département du Gard, publiée en 1862. Ms. e A ZEILLER. — SUR QUELQUES FOUGÈRES HOUILLÈRES D'ASIE MINEURE. 195 les a surtout répandues dans les herbiers. Le D' B. Martin a fait davan- lage: il s'est imposé la tâche, qu'il a poursuivie avec succès pendant près de trente ans, de reviser l’œuvre de de Pouzolz en redressant les erreurs qui S'y étaient glissées et réparant les omissions inévitables dans le premier inventaire d’une flore locale. Il a publié dans notre Bul- letin, à dater de 1874, la plus grande partie de ses observations, qui dénotent un esprit exact et scrupuleux (1). M. le Président annonce une nouvelle présentation. Il est donné lecture de lettres de MM. Gadeceau, Gaillard et abbé Hy qui remercient la Société de les'avoir proposés au choix de M. le Maire d'Angers, pour l'emploi de conserva- leur de l'Herbier Lloyd (2). M. Zeiller fait à la Société la communication suivante : OBSERVATIONS SUR QUELQUES FOUGÈRES DES DÉPOTS HOUILLERS D'ASIE MINEURE; par M. R. ZEILLER. J'ai donné, il y a environ deux ans, un apercu sommaire de la constitution de la flore fossile des dépóts houillers de la région d'Héraclée, en Asie Mineure (3), telle que j'avais pu la reconnaitre d'aprés l'étude d'une assez nombreuse série d'échantillons prove- nant de ces dépóts : j'ai montré que l'ensemble des plantes re- cueillies dans le faisceau de couches principal, celui de Coslou, correspondait au sommet de la zone inférieure du Westphalien (Houiller moyen), et que sur d'autres points on observait, d'une part la flore du Culm (Houiller inférieur), d'autre part celle de la zone la plus élevée du Westphalien. Depuis lors, plusieurs autres envois m'ont été adressés par M. G. Ralli, ingénieur aux mines de Coslou, qui s'est attaché avec un soin tout particulier à l'étude géologique de ce bassin houiller et à la récolte des empreintes, et (1) On trouvera les articles et Notes floristiques de M. D. Martin dans les volumes XXI, XXII, XXXIII, XXXVI à XXXVIII, XL et XLI du Bulletin. — Un de nos confrères du Gard a bien voulu nous promettre l'envoi prochain d'une Notice sur la vie et les travaux du D* B. Martin qu'il a particulièrement connu. (Voy. plus loin le Compte rendu de la séance du 1°" août 1897, tenue à Barce- lonnette). (2) Voy. plus haut, p. 25. (3) R. Zeiller, Sur la flore des dépôts houillers d'Asie Mineure et sur la présence, dans cette flore, du genre Phyllotheca (Comptes rendus Acad. sc., CXX, pp. 1228-1231, 4 juin 1895). 196 SÉANCE DU 414 MAI 1897. a enrichi nos collections de l’École des Mines d’une remarquable série d'échantillons, dont la description détaillée doit faire l'objet d'un travail spécial. En attendant la publication de celui-ci, qui ne pourra avoir lieu que dans un certain délai, il me parail inté- ressant de faire connaître quelques faits nouveaux, d'ordre pure- ment botanique, que j'ai pu observer sur des Fougéres provenant de ces gisements d'Asie Mineure. Je dirai d'abord quelques mots de la constitution des frondes de deux espéces rencontrées seule- ment à l'état stérile; je décrirai ensuite divers échantillons fruc- tifiés, dont l'un copstitue un type générique nouveau. FRONDES. Les deux espèces qui me paraissent mériter d’être signalées, à raison des particularités que présente la constitution de leurs frondes, sont, d'une part, le Sphenopteris distans Sternb. (sp.), du Culm, d'autre part une Pécoptéridée des couches westphaliennes supérieures des environs de Coslou, que j'ai désignée sous le nom de Pecopteris Armasi (1). SPHENOPTERIS DISTANS Sternberg (sp.). — M. Ralli a recueilli dans le Culm, sur un assez grand nombre de points, notamment à Teflenli et à Kilimli, des échantillons de grande taille, qui per- mettent de se faire une idée assez compléte dela constitution des frondes de cette espèce, l'une des plus caractéristiques de la flore de ce niveau. Ils présentent un axe principal large de 15 à 25 mil- limétres, représenté par une lame de charbon assez épaisse, duquel se détachent, sous des angles trés ouverts, des rameaux alternes de 4 à 8 millimétres de largeur, qui restent nus sur une trentaine de centimétres de longueur et, à cette distance de leur origine, Se bifurquent sous un angle de 35° à 45° en deux branches légère- ment arquées, dont l'angle de divergence va peu à peu en dimi- nuant; c'est de ces branches que partent les pennes feuillées, conformément, d'ailleurs, à ce que montrait déjà un échantillon beaucoup plus fragmentaire figuré, il y a plus de quarante ans, par M. H.- D. Geinitz (2) et d’après lequel Stur a classé cette espèce dans (1) R. Zeiller, loc. cit., p. 1231. (2) H.-B. Geinitz, Darstellung der Flora des Haini rfer und des Flehaer Kohlenbassins, pl. ll, fig. 5. MES ZEILLER. — SUR QUELQUES FOUGÈRES HOUILLÈRES D'ASIE MINEURE. 197 son genre Diplotmema (1), tenant cette bifurcation pour un carac- tère constant, en quoi il parait avoir eu pleinement raison. Les axes latéraux, au-dessus comme au-dessous de leur bifurcation, sont marqués de petites cicatricules transversales linéaires, cor- respondant à des écailles ou à de petites protubérances spines- centes, qui parfois se montrent elles-mémes conservées. Quant à l'axe principal, sa surface est divisée en compartiments fusiformes inégaux et irréguliers, de 4 à 6 millimètres de longueur, circon- scrits par des stries longitudinales flexueuses entre-croisées, qui donnent lieu de penser que l'écorce était formée, au voisinage de sa surface externe, de bandes sinueuses résistantes, comprenant entre elles des mailles de tissu plus mou. C'est ce qui a lieu dans les écorces du type connu sous le nom de Dictyoxylon, où des mailles parenchymateuses sont ainsi encadrées entre des bandes sinueuses de sclérenchyme, organisation que Williamson a re- connue notamment chez son Lyginodendron Oldhamium. Ainsi constitués, ces larges axes charbonneux ressemblent d'une facon frappante à ceux qu'on observe chez le Sphenopteris Hæning- hausi Brongt, et, ce qui rend la ressemblance plus compléte, c'est que, chez les uns comme chez les autres, les rameaux qui s'en détachent ne semblent pas répartis seulement le long de deux gé- nératrices opposées, mais disposés sur plusieurs génératrices, les uns paraissant insérés sur les bords mémes de l'axe, les autres sur la ligne médiane ou à peu de distance, ce qui conduirait à regarder ces axes comme des tiges et non comme des rachis, et les rameaux qu'ils portent comme les frondes elles-mémes, et non comme des pennes primaires. Chez le Sph. Hæninghausi, ces rameaux se bifurquent également, sinon toujours, du moins trés fréquemment; mais ils sont généralement munis, au-dessous de leur bifurcation, de pennes latérales feuillées, qui commencent à se montrer à une distance relativement faible de la base; à part cela, les deux espèces paraissent étroitement alliées, leurs pinnules offrant le même mode de découpure et ressemblant les unes comme les autres, il est utile de le noter, à celles que Williamson a trou- vées encore attachées aux ramifications du Rachiopteris aspera, c’est-à-dire des pétioles du Lyginodendron Oldhamium. Au contraire le Sph. distans semble différer notablement des (1) D. Stur, Culm-Flora, ppe 228, 213. 198 SÉANCE DU 14 MAI 1897. Diplotmema typiques, la bifurcation se faisant chez ceux-ci sous un angle infiniment plus ouvert, le mode de découpure des pin- nules étant tout autre, et tout concordant à faire penser, comme je l'ai dit ailleurs, que, chez les Diplotmema, l'axe principal d'ou partent les rameaux nus, beaucoup plus courts, qui portent les pennes feuillées, doit étre regardé comme un rachis muni de pennes primaires bipartites, plutót que comme une tige donnant naissance à des frondes dichotomes. En tout cas, sans vouloir discuter ici la signification morpho- logique de l'axe des Diplolmema et de ses ramifications, non plus que la valeur méme de ce genre, il me parait que le Sphenopteris dislans se rattache beaucoup plus naturellement au groupe du Sph. Hoeninghausi, classé par Stur dans son genre Calymma- Lotheca, et que la constance, au moins apparente, de la bifurcation des rachis primaires au-dessous de la naissance des premières pennes ne constitue pas un caractère suffisant pour contre-balancer des autres affinités et pour faire séparer cette espèce de celles avec lesquelles elle paraît à tous les autres égards, par son port et par son faciès général, avoir des rapports si étroits. Il est vraisemblable que le Lyginodendron Oldhamium et le Rachiopteris aspera. nous représentent la structure de la tige ct des pétioles de l'une ou de l'autre de ces espèces, et que la méme organisation doit se retrouver chez toutes celles de ce méme groupe. Aussi peut-on se demander si ces plantes sont bien réelle- lement des Fougères, la présence, dans la tige du Lyginodendron, d'un bois secondaire centrifuge paraissant dénoter des affinités 'cycadéennes ; cependant, si l'on fait abstraction de ce bois secon- daire, la constitution du systéme libéroligneux primaire de la tige ressemble à beaucoup d'égards, ainsi que le font remarquer MM. Williamson et Scott (1), à celle qu'on observe dans le genre Osmunda, et les pétioles, avec leurs faisceaux concentriques dé- pourvus de bois secondaire, sont absolument ceux d'une Fougère. J'incline done, pour ma part, à penser qu'il s'agit bien ici de plantes appartenant aux Filicinées, la présence d'un bois secon- daire centrifuge dans leurs tiges ne me paraissant pas plus incom- (1) Williamson and Scott, Further observations on the organization of the fossil plants of the Coal-Measures; Part. II, Lyginodendron and Hete- rangium (Phil. Trans., vol. 186, pp. 711, 767). ZEILLER. — SUR QUELQUES FOUGÈRES HOUILLÈRES D'ASIE MINEURE. 199 patible avec cette attribution, ainsi que je l'ai déjà dit ailleurs (1), qu'elle ne l'est avec l'attribution des Calamodendrées aux Équisé- tinées, ou des Lépidodendrons et desSigillaires aux Lycopodinées, Au surplus les fructifications que Stur rapporte à son Sph. Stan- geri, si voisin du Sph. Heninghausi que M. Potonié le lui a rat- taché comme simple variété, fructifications qui constituent le type du genre Calymmatotheca, sont bien des fructifications de Fou- gères et ne laisseraient place à aucun doute si elles avaient été trouvées en connexion immédiate avec les frondes stériles, ce qui n'est malheureusement pas le cas; mais il faut reconnaitre que l'attribution des unes aux autres est des plus vraisemblables. C'est pour tous ces motifs que, sans prétendre trancher défini- tivement la question, je crois devoir, jusqu'à preuve du contraire, maintenir parmi les Fougéres, en prenant ce terme dans son sens le plus large, les Sphenopteris du groupe dont je viens de parler et auquel il me parait, d'aprés l'examen des échantillons recueillis par M. Ralli, que le Sph. distans doit étre désormais rattaché. PECOPTERIS ARMASI Zeiller. —- Cette espèce, abondante à See- fedler, aux Caradons, et dans le faisceau supérieur de Coslou, offre cet intérét qu'elle semble exactement intermédiaire entre les Pe- copleris vrais et les Callipteridium : dans ce dernier genre, le rachis des pennes bipinnées, au lieu d'étre nu dans l'intervalle compris entre deux pennes simplement pinnées consécutives, porte une ou deux pinnules fixées directement sur lui; à l'extré- mité des pennes bipinnées, les pennes simplement pinnées se transforment, par la soudure de leurs pinnules, en grandes pennes simples ou à peine lobées, comme chez les Alethopteris ; enfin les nervules inférieures de chaque pinnule, au lieu de partir de la base de la nervure médiane, naissent directement du rachis; les Callipteridium se distinguent facilement des Pecopleris par ces caractères, dont les deux derniers les rapprochent des Aletho- pleris. Chez le Pecopteris Armasi, dans tous les échantillons apparte- nant à la région moyenne des pennes, le rachis reste nu entre les pennes simplement pinnées, et l'on remarque seulement qu'à la base de celles-ci la pinnule inférieure (catadrome) s'insére dans (1) R. Zeiller, Bass. houiller et permien d'Epinac et. d'Autun, Flore fos- sile, 1** partie, p. 289, 200 SÉANCE DU 14 Mar 1897. l'angle des deux rachis ou à peine au-dessus, comme chez le Pec. polymorpha Brongt; les nervures des pinnules sont un peu plus serrées et plus dressées que chez la plupart des Pecopteris, et les nervules basilaires, se détachant de l'extréme base de la nervure médiane, courent parallélement au rachis pour se relever ensuite vers les bords du limbe, de telle sorte que sur les échantillons mal conservés elles peuvent sembler partir du rachis méme, comme elles le font chez les Callipteridium. Sur leséchantillons montrant l'extrémité des pennes, on voit, à mesure qu'on s'éléve, la pinnule basilaire du côté inférieur s'abaisser peu à peu, empiéter graduel- lement sur le rachis principal et finir par s'insérer directement sur lui, presque à mi-hauteur entre les deux pennes consécutives, remplissant alors l'intervalle compris entre celles-ci, exactement comme chez les Callipleridium. Enfin, à l'extrémité des pennes bipinnées, les pennes simplement pinnées sont remplacées d'abord par des pennes simplement lobées, accompagnées à leur base d'une petite pinnule triangulaire fixée directement sur le rachis principal, puis par des pennes tout à fait simples, décurrentes sur le rachis; la ressemblance avec les terminaisons des pennes du Call. pteridium Schloth. (sp.) est alors telle qu'on pourrait presque les confondre. On observe ainsi sur la méme fronde, suivant la région envisagée, les caractères des deux genres Pecopleris et Callipteridium, avec passage graduel des uns aux autres. Or les couches dans lesquelles se trouve ce Pec. Armasi sont justement placées sur la limite commune entre le Westphalien d'une part, où l'on rencontre divers Pecopteris, mais où l'on n'a pas observé jusqu'à présent de Callipteridium, et le Stéphanien d'autre part, de la flore duquel ceux-ci constituent l'un des traits les plus caractéristiques. Il semble donc qu'on puisse considérer lespéce en question comme une forme de passage, peut-être comme la souche même des Callipteridium, qui en seraient dérivés par l'extension graduelle à tout le reste de la fronde des caractères que nous venons de voirse manifester à l'extrémité des pennes. On assisteralt là à l'évolution par laquelle les Callipteridium seraient sortis des Pecopleris, et sans pouvoir affirmer qu'il en soit réelle- ment ainsi, du moins l'interprétation me parait-elle assez vraisem- blable pour que j'aie cru devoir l'indiquer, les faits de ce genre méritant d'autant plus de fixer l'attention qu'on a moins souvent l'occasion de les constater : on sait, en effet, combien il est rare, ZEILLER. — SUR QUELQUES FOUGÉRES HOUILLÉRES D'ASIE MINEURE. 201 dans l'étude de la flore fossile, particulièrement de la flore paléo- zoique, de rencontrer de ces formes intermédiaires entre des types génériques différents, et surtout de les rencontrer à un niveau tel qu'on puisse les regarder comme établissant un passage des uns aux autres plutôt que comme résultant d'un croisement mu- tuel (1). En tout cas, et quelle que soit l'interprétation qu'il faille donner aux faits qui viennent d'étre exposés, il me parait qu'ils dénotent l'existence, entre les Pecopteris et les Callipteridium, d'affinités manifestes et qui ne sont pas sans intérêt. L'attribution aux Fou- gères des Pecopteris de la flore houillère, dont un si grand nombre sont connus à l'état fertile, ne laisse place à aucune hésitation ; mais il n'en est pas de méme des Callipteridium, qui ne sont connus jusqu'ici qu'à l'état stérile et qui semblent avoir d'étroits rapports avec les Alethopleris, lesquels n'ont jamais été trouvés non plus à l'état fructifié. Or il n’est guère douteux que ceux-ci représentent les frondes d'une partie des Médullosées, M. B. Re- nault leur rapportant les pétioles qu'il a désignés sous le nom de M yeloxylon Landrioti, et ceux-ci ayant été trouvés d'autre part en relation directe avec certaines tiges de Medullosa, en particulier avec le Med. Leuckarti (2), dont la structure présente avec celle des tiges de Cycadées des traits de ressemblance si remarquables. Je ne prétends pas, bien entendu, que le lien que le Pec. Armasi vient établir entre les Pecopleris et les Callipteridium, joint aux affinités de ceux-ci avec les Alethopteris, fournisse un argument d'un poids bien considérable pour la solution de la question de l'attribution des Médullosées, l'une des plus délicates, à l'heure qu'il est, de la paléontologie végétale; mais, quelque insuffisants que soient, pour l'appréciation des affinités naturelles, les renseignements qu'on peut tirer de l'examen des seules frondes stériles, il m'a paru cependant qu'il y avait là, en faveur du main- tien, parmi les Fougères, des Callipteridium et sans doute aussi, à leur suite, des Alethopteris dont ils semblent les proches voisins, des indices qui valaient la peine d'étre notés. (1) Comme c’est le cas, par exemple, pour les Neurodontopteris, qui ne se montrent que lorsque les Nevropteris et les Odontopteris ont acquis leur complet développement. (2) O. Weber et J.-T. Sterzel, Beiträge zur Kenntniss der Medulloseæ, pp. 38-58, 92. 202 SÉANCE DU 14 mar 1897. FRUCTIFICATIONS. M. Ralli a recueilli, dans les couches houillères de Coslou, un certain nombre d'échantillons fructifiés de Fougères, dont la plu- part appartiennent à destypes déjà connus, ou méme à des espèces déjà observées à l'état fertile; mais il en est trois, parmi eux, qui m'ont semblé devoir étre dés maintenant signalés, l'un parce qu'il nous renseigne sur le mode de fructification d'un groupe intéres- sant de Sphénoptéridées, les deux autres, appartenant également aux Sphenopteris par le mode de découpure de leurs frondes, parce que l'examen de leurs sporanges a permis d'y reconnaitre des détails de constitution qui ne sont pas sans intérét. Le pre- mier nous offre un fragment de fronde fertile de Palmatopteris alata Brongt (sp.); le second parait rentrer dans le genre Disco- pleris de Stur; le troisième donne lieu à l'établissement d'un genre nouveau, que je désignerai sous le nom de Kidstonia. PALMATOPTERIS ALATA Brongniart (sp.). — M. Potonié a séparé, il y a peu d'années, du genre Diplotmema Stur, sous le nom géné- rique de Palmatopteris (1), un groupe de Sphenopteris chez lesquels les pennes latérales, tout en ayant dans la région infé- rieure de la fronde une apparence nettement bipartite, se divisent en deux branches plus ou moins inégales, la branche inférieure étant d'abord à peine moins développée que la supérieure, puis allant en diminuant d'importance à mesure qu'on se rapproche du sommet de la fronde, si bien que les pennes les plus élevées n'offrent plus de bipartition apparente, leur segment inférieur se montrant seulement plus développé que les suivants, mais ne con- stituant plus à lui seul un système comparable comme importance à l'ensemble de ces derniers. Ces Sphenopteris se rapprochent du Sph. furcata Brongniart, et paraissent, tant ils semblent étroite- ment alliés les uns aux autres, former un groupe vraiment natu- rel, dont cette espèce constituerait le type principal. Aucun d’entre eux n'a encore été signalé à l'état fertile. Les couches westphaliennes supérieures de la région de Coslou (1) H. Potonié, Ueber eini ge Carbonfarne. MI, Theil (Jahrb. d. k. preuss. geol. Landesanstalt für 1891, pp. 1-21). ZEILLER. — SUR QUELQUES FOUGERES HOUILLÈRES D'ASIE MINEURE. 203 ont fourni à M. Ralli un certain nombre d'échantillons d'une espèce de ce groupe, le Palmatopteris alata, observée dés 1829 par Brongniart dans les couches de Geislautern prés Saarbrück, qui apparliennent précisément à ce méme niveau, et l'un d'eux s'est, par bonheur, trouvé fructifié : il est représenté sur la PI. VI, fig. 1. Il a malheureusement été brisé au moment de la récolte, et une partie de l'empreinte a ainsi disparu, mais il est facile de voir qu'on a affaire là à une penne bipartite, divisée en deux branches presque égales, l'axe de la bifurcation coincidant à peu prés avec la lévre droite de la cassure. Chacune des branches issues de cette bifurcation porte d'abord des pennes stériles bi- pinnatifides, auxquelles succédent, au voisinage du sommet, des pennes fertiles dépourvues de limbe, dont les ramifications se ter- minent par des bouquets de fructifications constitués par de petits corps charbonneux, de forme lancéolée, larges de 0"",6 environ sur 3 à 4 millimètres de longueur, effilés en pointe aiguë, groupés en nombre variable, de 8 à 12 en moyenne à ce qu'il semble, sur un support commun, plus ou moins dressés, plus ou moins étalés suivant les cas, et soudés entre eux sur une partie de leur lon- gueur (Pl. VI, fig. 1A, 1B). Leur surface est marquée de stries longitudinales entre-croisées (fig. 1 A), semblables à celles qu'on observe sur les dernières ramifications des rachis qui les portent; mais il est impossible d'y reconnaitre trace d'un réseau de cellules régulier. Néanmoins ces bouquets de fructifications ressemblent si exactement à ceux qu'on observe chez certains Ca- lymmalotheca, chez le Cal. bifida L. et H. (sp.) en particulier (1), qu'il n'est pas possible de douter qu'on ait affaire là à des spo- ranges, semblables à ceux des Calymmalolheca et disposés comme eux, de telle sorte que, par son mode de fructification, le Palmatopleris alata vient se ranger dans ce dernier genre, ainsi, sans doute, que les autres Palmatopteris, leurs affinités mutuelles étant trop accentuées pour qu'on puisse penser qu'ils se comportent différemment à cet égard. Si l'on examine, sur l'une ou l'autre des branches de ce frag- ment de fronde, les pennes stériles les plus élevées, on remarque qu'une partie au moins de leurs pinnules, du côté supérieur, pré- (1) R. Kidston, On the fructification of some Ferns from the Carbonife- rous Formation (Trans. Roy. Soc. Edinburgh, XXXIII, part. 1, p. 140, pl. VIII, fig. 1-6). 204 - SÉANCE DU 14 Mar 1897. sentent dans le contourde leurslobes des modifications dénotant un passage graduel des portions stérilesaux portions fertiles : le limbe se réduit, les lobes se rétrécissent et s'elfilent en pointe, ainsi que le montre la figure grossie PI. VI, fig. 1 B, et en méme temps ils paraissent se renfler légèrement, à en juger par l'épaisseur: plus forte de la lame charbonneuse qui les représente. Il semble qu'il y ait là transformation insensible, mais intégrale, du limbe en sporanges, comme si ces derniers, au lieu de naitre à la surface ou sur le bord de pinnules à limbe plus ou moins réduit, étaient plongés dans le tissu méme de la feuille, ainsi que cela a lieu chez les Ophioglossées. Il estimpossible, sur l'examen d'une empreinte, d'affirmer qu'il en soit réellement ainsi, l'étude d'échantillons à structure conservée pouvant seule faire la lumiére à cet égard; mais l'identité du mode de striation qu'on observe sur les der- nières ramifications du rachis avec celui que montrent les sporanges eux-mémes donne également lieu de penser qu'on a affaire ici à des sporanges noyés dans le parenchyme foliaire plutót qu'à de simples productions épidermiques. Dans tous les cas, l'aspect coriace de ces sporanges, leur soudure mutuelle en synangium, ne permettent pas de douter qu'il faille ranger le Palmatopteris alata parmi les Eusporangiées, la question de savoir à quelle famille il faut le rapporter demeurant seule indécise; la réunion des sporanges autour d'un centre d'attache commun rappelle quelque peu la disposition des synangium des Kaulfussia, ainsi que l'a fait remarquer M. Kidston (1), qui n'hé- site pas à rapprocher les Calymmalotheca des Marattiacées. Il est certain, d'autre part, qu'il ne s'agit pas ici d'Ophioglossées véri- tables, les sporanges étant toujourschez ces dernières localisés sur un lobe ventral de la feuille, tandis qu'ici les pennes fertiles suc- cédent simplement aux pennes stériles, comme chez l'Osmonde royale; mais il n'y aurait rien de surprenant à ce que certaines Eusporangićes paléozoiques aient eu, comme les Ophioglossées, es sporanges internes, sans avoir pour cela possédé les autres caractères de cette famille, en particulier en ce qui regarde le mode de constitution de la fronde. Il est d’ailleurs inutile de dis- cuter plus longuement la question, l'examen de l'empreinte que (1) R. Kidston, On the fructifications of s j pv ome Ferns from the Carboni[e- rous Formation (Trans. Roy. Soc. Edinburgh, XXXIII, et I, p. 141); On Carboniferous Ferns, p. 24 (Trans. geol. Soc. of Glasgow, IX, part. 1). Lii ipiis EE ts, sans ZEILLER. — SUR QUELQUES FOUGÈRES HOUILLÈRES D'ASIE MINEURE. 205 je viens de décrire ne fournissant à cet égard que de simples in- dices, qu'il m'a paru utile de faire ressortir, mais qui ne per- mettent pas une conclusion positive. DiscoPrERIS RALLI n. sp. — L'échantillon que je décris sous ce nom, recueilli par M. Ralli à Zongouldak, prés de Coslou, ne présente, malheureusement, qu'un trés petit fragment de fronde, partie stérile, partie fertile, mais suffisamment bien conservé pour qu'on puisse s'assurer qu'il ne peut être identifié à aucune espèce déjà connue. Il offre, comme le montre la fig. 2, Pl. VI, une petite portion d'un rachis trés grêle, strié en long, portant de chaque côté trois pennes simplement pinnées, alternes, étalées presque à angle droit, longues de 2 centimètres, larges de 6 millimètres à la base, graduellement effilées vers le sommet et se terminant en pointe obtusément aigué; les pinnules qui les garnissent, longues de 1"7,5 à 3 millimètres sur 1"",5 à 2 millimètres de lar- geur, étalées-dressées, à bords paralléles, arrondies au sommet, plus ou moins contractées à leur base et légérement décurrentes sur le rachis, sont munies sur leur contour de trois à sept lobes à peine sensibles, à bord faiblement denticulé, chaque dent corres- pondant à l'extrémité d'une nervure. Le limbe parait avoir été trés mince, et la nervation apparait parfaitement nette, formée d'une nervure médiane de laquelle se détachent sous des angles assez ouverts des nervures secondaires d'abord une ou deux fois rami- fiées, puis simples. Vers l'extrémité des pennes, la décurrence des pinnules s’accentue, et elles se soudent les unes aux autres sur une étendue graduellement croissante. Ce qui fait l'intérét de cet échantillon, c'est la présence, sur un certain nombre de pinnules de la région moyenne de chaque penne, les plus basses demeurant stériles comme les plus voisines du sommet, de sores arrondis, disposés de part et d'autre de la nervure médiane, au nombre tantót de deux seulement, tantót de quatre (Pl. VI, fig. 2 A). Ces sores occupent la partie inférieure de la pinnule, dont la région supérieure reste stérile, du moins dans l'étendue du petit fragment de fronde dont cet échantil- lon offre l'empreinte, car peut-étre dans d'autres portions de la fronde les sores pouvaient-ils couvrir toute la surface du limbe, comme chez le Disc. Schumanni Stur. Ils sont formés de spo- ranges piriformes, d'apparence coriace, longs de 0"",50 à 077,55 206 SÉANCE DU 1À Mar 1897. sur 0"",3 à 0"",4 de diamètre, au nombre de sept à douze dans chaque sore et peut-être davantage, qui devaient, d’après leur nombre et surtout d'aprés la disposition irréguliére qu'ils pré- sentent dans les sores les plus fournis, étre fixés sur un réceptacle plus ou moins saillant formé par l'extrémité relevée d'une des ner- vures latérales. Par ces divers caractéres tirés de la fructification, forme et situation des sores, aspect, nombre et mode d'attache des sporanges, cet échantillon me semble devoir être rangé dans le genre Discopleris tel que l'a défini Stur, au voisinage du Disc. Schwmanni, le Disc. karwinensis Stur paraissant, avec ses sores apicaux, constituer un type quelque peu différent; il différe, il est vrai, notablement du Disc. Schumanni par ses pinnules beau- coup moins découpées, mais il se rapproche à cet égard du Sphe- nopleris cristata Brongt du Stéphanien, que j'ai reconnu, sur des échantillons fertiles de Blanzy, appartenir au genre Discopteris; Fic. 4 et 2. — Discopteris Rallii Zeiller. Empreintes laissées sur la roche par la face dorsale des sporanges. Gross. : 40 D. cette derniére espéce a toutefois, avec des pinnules beaucoup plus grandes, des lobes plus marqués et des dents bien plus aigués que l'espéce de Coslou. Si l'on examine au microscope les sporanges dont j'ai parlé tout à l'heure, on constate que, bien qu'ils ne soient pas pourvus d'un véritable anneau, les cellules qui constituent leur paroi externe présentent cependant, d'un point à l'autre de la surface, des va- riations de forme et de dimensions qui sont loin d'étre négli- geables. Dans quelques sores, les sporanges eux-mémes ayant disparu, ceux qui étaient immédiatement appliqués contre le limbe ont laissé sur la roche l'empreinte trés nette de leur face dorsale (fig. 1 et 2), qui se montre formée de grandes cellules polygonales allongées, à parois latérales épaissies; mais en géné- ral, en approchant de l'un des bords, on voit ces cellules se rétré- cir en méme temps que leurs parois latérales deviennent moins saillantes et semblent diminuer d'épaisseur. Vus en dessus, dans ZEILLER. — SUR QUELQUES FOUGÈRES HOUILLÈRES D'ASIE MINEURE. 207 les sores où ils sont le mieux conservés, les sporanges offrent l'aspect que reproduit la figure 3 : les cellules sont ordonnées plus ou moins régulièrement autour d'un centre qu'il faut évidem- ment regarder comme le sommet du sporange; dans la région la plus éloignée du point d'attache, elles offrent la méme largeur que celles de la région dorsale, différant seulement de celles-ci par l'égalité de leurs dimensions en tous sens; mais, à mesure qu'on se rapproche de la ligne qui joint le sommet au point d'attache, on les voit se rétrécir peu à peu, et leurs parois latérales paraissent en méme temps s'amincir d'une facon sensible. Il est clair, d’après cela, que la déhiscence se faisait le long de la ligne qui va du sommet à la base d'attache, entre ces cellules allongées et rétré- cies, les cellules plus grandes et à paroi plus épaisse des régions apicale et dorsale devant, par leur contraction, jouer le même róle que les cellules de l'anneau ou de la plaque élastique des Leptosporangiées. Il est probable, d'aprés l'aspect coriace de ces sporanges et l'épaisseur de la lame C HABD charbonneuse qui les représente, que leur penis Ratti paroi comprenait plusieurs assises de cel- Zoiller, Sporango vu en de lules et qu'on a affaire ici à une Eusporan- "7 giée. C'est aussi ce qu'a pensé Stur, qui a | rangé ses Discopteris parmi les Marattiacées, tout en indiquant la présence, sur leurs sporanges, d'un « anneau apical rudimentaire », désignant sans doute ainsi les grandes cellules qu'on voit sur la figure 3 entre le sommet du sporange et le contour opposé au point d'attache; toutefois, comme Stur n'a pas publié de figure grossie des sporanges observés par lui sur les espéces qui lui ont servi à établir son genre Discopteris, et que la description qu il en donne est quelque peu sommaire, il est difficile de savoir au Juste si c’est bien cela qu’il a eu en vue, et l'on pourrait même concevoir quelque doute sur la légitimité de l'attribution générique à laquelle je me suis arrété pour l'espéce que je viens de décrire ; elle me parait cependant ressortir de la concordance complète de l'ensemble des caractères des sores. | Quoi qu'il en soit, il est certain que les sporanges nous offrent. chez cette espèce, une constitution intermédiaire entre les spo- toutes semblables, tels que ceux des Dactylotheca de la ranges sans anneau, à cellules Angiopleris, ou encore des Renaullia ou des 208 SÉANCE DU 14 mai 1897. flore houillére, et les sporanges à plaque élastique nettement dif- férenciée, tels que ceux des Osmondées. M. Renault a signalé déjà une constitution analogue chez les Diplolabis du Culm, dont les sporanges, groupés en synangium comme ceux des Asterotheca, présentent sur leur face dorsale de grandes cellules à parois épais- sies, les dimensions des cellules et l'épaisseur de leurs parois allant en diminuant peu à peu à mesure qu'on approche de la ligne de déhiscence, située sur la face ventrale, vers l'axe du synan- gium (1) ; mais il ne semble pas, à en juger par les coupes trans- versales dont il a donné la figure, que les différences entre les cellules extrémes soient aussi accentuées qu'elles le sont ici. Le Discopteris Rallii nous offre donc un terme plus rapproché des formes à plaque ou à anneau élastique que les Diplolabis, que leurs sporanges réunis par quatre en synangium rattachent d'ail- leurs plus étroitement aux Marattiacées. Il semble qu'il y ait eu ainsi une chaine presque continue entre les sporanges annelés et les sporanges sans anneau, et l'on serait tenté de penser, d’après cela, que les cellules constitutives de la paroi des sporanges, d'abord toutes semblables entre elles, se sont peu à peu différenciées, qu'ensuite cette différenciation graduelle s'est de plus en plus accentuée, et qu'enfin la localisation des cellules différenciées a donné naissance à une plaque élastique bien délimitée; mais ce n'est là qu'une hypothése, et il ne faut pas oublier que dans les couches les plus anciennes ayant offert des végétaux à structure conservée, dans le Culm, on observe déjà, ainsi que l'ont constaté M. le Comte de Solms-Laubach à Glätzisch-Falkenberg et M. Re- nault à Esnost, des sporanges à calotte latérale bien caractérisée, tout à fait semblables à ceux des Osmondées, associés dans ces couches aux Diplolabis, et antérieurs aux Discopteris westphaliens, qu'on aurait pu croire, les uns et les autres, avoir dû apparaitre avant eux. On ne saurait toutefois tirer de là un argument formel contre l'hypothése que j'indiquais tout à l'heure, le peu que nous connaissons des flores antérieures au Culm ne nous permet- lant de vien affirmer quant à l'ordre réel d'apparition de ces dif- lérents ly pes. Ce qui semble certain du moins, et en laissant de côté la question de phylogénie, c'est qu'à l'époque paléozoique les (1) P. Renault, Bass. houiller et permien d'Aut? "ur “lore fos- sile, 2° part., p. 13. permien d Autun et d' Épinac, Flore fo ZEILLER. — SUR QUELQUES FOUGÈRES HOUILLÈRES D'ASIE MINEURE. 209 deux groupes, des Fougères à sporanges annelés, et des Fougères à sporanges dépourvus d'anneau, étaient loin d’être aussi nette- ment séparés qu'ils le sont aujourd'hui. KIDSTONIA HERACLEENSIS nov. gen., n. sp. — Cette espèce est représentée, dans les récoltes de M. Ralli, par deux échantillons assez dissemblables d'aspect, l'un stérile, l'autre fertile, recueillis tous deux sur les anciens terris à Zongouldak. L'échantillon stérile, trés fragmentaire (PI. VI, fig. 4), montre le long d'un de ses bords, à gauche, l'empreinte d'un rachis large de 3 millimétres, duquel se détache vers la droite, sous un angle d'environ 60°, une penne feuillée, munie à sa base de deux pinnules hétéromorphes (Aphlebia) profondément palmatipartites, divisées en étroites la- niéres presque filiformes, plusieurs fois dichotomes, longues de 9 millimètres environ; celles de la pinnule inférieure (catadrome) s'étalent sur un peu plus d'une demi-circonférence, couvrant en partie le rachis principal. A ces deux pinnules basilaires hétéro- morphes succédent des pinnules normales, alternes, étalées- dressées, réguliérement pinnatifides, longues de 10 mill. environ sur 4 mill. à 477,5 de largeur, à contour lancéolé, se touchant par leurs bords, pourvues de chaque cóté de six à sept segments ré- trécis en coin vers leur base, décurrents le long du rachis, divisés eux-mémes en trois à cinq lobes linéaires généralement simples, parfois dichotomes, formés chacun d'une nervure bordée seule- ment d'une trés étroite bande de limbe; les deux segments basi- laires de chaque pinnule partent de la naissance méme de la nervure médiane et différent des suivants par leur division palmée plutót que pinnée, rappelant en plus petit celle des pinnules basi- laires hétéromorphes signalées tout à l'heure. Le limbe de toutes ces pinnules parait avoir été extrémement délicat. A l'extrémité supérieure de l'échantillon, on distingue une autre pinnule hété- romorphe, indiquant l'origine d'une seconde penne feuillée pa- ralléle à la premiére, et à mi-hauteur entre les deux, mais sur l'autre bord du rachis, on voit de méme la base d'une autre penne dirigée du cóté gauche. Ges pinnules hétéromorphes ne laissent pas de ressembler quelque peu à celles qu'on observe à la méme place chez le Dis- copleris karwinensis, à la base des pennes, mais du côté inférieur seulement. On pourrait donc, à ne juger que d’après les caractéres T. XLIV. (SÉANCES) 14 210 SÉANCE DU 14 Mar 1897. des pennes stériles et si l'on ne savait combien ils sont peu sùrs, penser qu'on a affaire ici à une espèce du genre Discopleris; mais l'examen de l'échantillon fertile m'a prouvé qu'il s'agissait d'un genre entièrement nouveau, que je me fais un plaisir de dédier à M. Robert Kidston, à qui la science paléobotanique est redevable de si intéressantes observations, notamment sur les fructifications des Fougères paléozoiques. Cet échantillon fertile (Pl. VI, fig. 3) montre un fragment, de 8 centimètres de longueur, d'un rachis large de 2 millimètres à 2m 5, à surface munie de petites protubérances ponctiformes, portant de chaque côté sept pennes feuillées, étalées presque à angle droit, à la base de chacune desquelles se voient deux pin- nules hétéromorphes, palmatipartites, identiques à celles de l'échantillon stérile, et dont l'inégalité permet de déterminer l'orientation du fragment de penne, la plus développée des deux étant, comme on l'a vu tout à l'heure, placée du cóté inférieur. Cette orientation se déduit également de la position de la pinnule normale la plus basse, dirigée, sur l'échantillon stérile, du côté inférieur de la penne (catadrome), comme c'est le cas chez la plu- part des Fougères paléozoiques. Chacune des pennes latérales est garnie, sur son bord inférieur, de pinnules étalées presque à angle droit, à axe souvent flexueux, longues d'environ 10 millimétres, qui, sur les 3 ou 4 premiers millimètres à partir de leur base, se montrent constituées exacte- ment comme celles de l'échantillon stérile, tandis qu'au delà elles offrent une série de segments presque contigus, divisés chacun dés leur base en deux étroites lanières légèrement divergentes, longues de 1"",5 à 2 millimètres, effilées en pointe vers le sommet (PI. VI, fig. 3 B); souvent les deux séries latérales de segments se montrent rabattues d'un méme cóté, les unes contre les autres, et la pinnule parait alors se terminer par une sorte d'épi unilatéral (Pl. VI, fig. 3 À). n est visible qu'on a affaire là à des pinnules fertiles, encore munies de segments stériles au voisinage de leur base, et portant des fructifications sur le reste de leur longueur; j'indiquerai dans un instant comment celles-ci sont constituées. | Quant aux pinnules du bord supérieur des pennes latérales, elles sont toutes fort incomplètes et semblent réduites à leurs segments basilures palmatifides : pour quelques-unes d'entre elles, voisines Mee ZEILLER — SUR QUELQUES FOUGÈRES HOUILLÈRES D'ASIE MINEURE. 211 du rachis principal, on peut cependant suivre leur axe jusqu'à 2 millimètres de la base et reconnaître la naissance des premiers segments normaux; mais, pour les autres, il est tout à fait impos- sible d'en discerner l'axe et il semble qu'elles ne soient repré- sentées que par leurs segments palmatifides formant, par leur jux- taposition ou leur réunion, un éventail à branches dichotomes terminées en pointes aiguës; il y aurait en ce cas, d'un côté à l'autre d'une méme penne fertile, dimorphisme complet des pin- nules, tout au moins sur nne certaine étendue. Néanmoins, et bien que cela paraisse peu vraisemblable, il ne serait pas absolument impossible qu'il n'y eût là qu'une apparence, provenant d'une dé- chirure oblique de l'axe de chaque pinnule un peu au-dessus de sa base, l'axe ainsi déchiré offrant alors l'aspect d'une laniére à pointe aiguë semblable à celles qui constituent les segments palma- tifides basilaires et se confondant avec elles. La question ne pourra être résolue que par la découverte de spécimens plus complets; elle n'a, d'ailleurs, qu'un intérét secondaire. Je reviens maintenant aux pinnules fertiles, dans la terminaison desquelles on serait, au premier coup d'ail, tenté de voir de véri- tables épis, composés de sporanges analogues à ceux des Calyn- malotheca ou des Scolecopteris, mais indépendants, et attachés de part et d'autre du prolongement du rachis, comme dans le genre Urnatopteris Kidston. Un examen un peu attentif, avec un grossis- sement suffisant, montre qu'il n'en est rien et que les lanières aigués qui garnissent de part et d'autre la portion supérieure de l'axe des pinnules sont simplement constituées, comme les seg- ments inférieurs de celles-ci, par une mince bande de limbe re- présentée sur l'empreinte par une pellicule brunátre, presque translucide quand elle est mouillée; mais on remarque sur divers points, à la base d'un certain nombre d'entre elles, une petite gib- bosité qui parait indiquer l'existence, à la face inférieure du limbe, d'un corps arrondi, quelque peu résistant, ayant donné naissance à ce relief. Une recherche suivie m'a fait, du reste, reconnaitre un certain nombre de pinnules qui, grâce à une légère torsion de leur axe, laissent voir leur face inférieure, montrant alors, à la base de cha- cune de ces lanières. un sporange ovoide ou globuleux, long de 212 SÉANCE DU 14 Mai 1897. ("7,35 à 0"",40 sur 0"",30 à [077,35 de largeur (fig. 4 et fig. 5). Ces sporanges sont munis d'une plaque bien délimitée de grandes cellules à parois épaissies et saillantes, située près du sommet et occupant le tiers ou le quart de la surface, tandis que sur le reste de celle-ci on ne distinguejqu'avec beaucoup plus de difficulté un Fic. 4, — Kidstonia heracleensis Zeiller, Portion Fic. 5. — Kidstonwa heracleensis Zeil- d'une pinnule fertile vue en dessous. Gross. : ler. Portion d'une pinnule fertile vue 30 D. en dessous, laissant voir seulement quatre sporanges. Gross. : 40 D. réseau plus délicat de cellules tantót étroites et allongées, tantót isodiamétriques, suivant la région observée. La figure 6 reproduit le mieux conservé de ces sporanges, qui, sans doute un peu dérangé de sa position primitive, se montre exactement de profil, avec sa bande de grandes cellules faisant saillie sur le contour de gauche et diminuant peu à peu de hauteur à mesure qu'on s'avance vers la droite; il est plus que probable qu'elle s'étend symétriquement sur l'autre face, et l'on apercoit méme, au sommet, l'origine de Fic. 6. — Kidstonia hera- l'arc qui doit limiter cette seconde moitié de cleensis Zeiller. Sporange . vu de côté. Gross.: 40 b. la bande élastique du côté supérieur, de telle facon qu'on peut conclure que celle-ci couvrait, au pôle du sporange, prés de 270^ et peut-étre davan- lage. On voit en méme temps que, dans la région comprise entre les deux moitiés de cette bande, la paroi du sporange est formée de cellules étroites et allongées, qui déterminaient évidemment la déhiscence suivant un méridien. Dans la région inférieure du sporange, les cellules, plus petites et à parois moins épaisses el CE — ZEILLER. — SUR QUELQUES FOUGÈRES HOUILLÈRES D'ASIE MINEURE. 213 moins saillantes que celles de la bande élastique, se montrent au contraire à peu près isodiamétriques. En somme, les sporanges du Kidstonia heracleensis, toute ré- serve faite sur la question de savoir si leur paroi comprenait une seule ou bien plusieurs assises de cellules, offrent une analogie marquée avec les sporanges de l’ Osmunda regalis, la plaque élas- tique embrassant souvent, chez ces derniers, plus de 180° au pôle du sporange, et laligne de déhiscence y étant de méme déterminée d'avance par l'allongement et le rétrécissement des cellules le long du méridien correspondant au plan de symétrie de la plaque. Seulement la bande élastique occupe, chez les sporanges que je viens de décrire, une étendue encore plus considérable, et l'on pourrait presque la regarder commeune calotte apicale incompléte à plusieurs rangs de cellules, aussi bien que comme une plaque latérale. On pourrait notamment, dans cet ordre d'idées, la rapprocher de la calotte apicale du Senftenbergia elegans Corda, sur laquelle j'ai reconnu la présence, entre les grandes cellules à parois épaissies, d'une étroite bande méridienne de cellules allon- gées, à parois moins saillantes, le long desquelles devait se faire la déhiscence (1); si cette bande de cellules rétrécies s'élargissait à droite et à gauche, l'espace occupé par les grandes cellules qui constituent la calotte irait en diminuant, et l'on passerait à un arc de plus en plus ouvert, semblable, ou du moins trés analogue à celui des sporanges du Kidstonia heracleensis. Ceux-ci semblent done, au point de vue de la disposition de leur plaque élastique, tenir le milieu entre ceux des Osmondées et ceux des Senftenbergia, lesquels ont été, comme on sait, rapprochés des Schizéacées. Quant au mode de répartition de ces sporanges, disposés en deux séries, de part et d'autre du prolongement de la nervure médiane de la pinnule, et isolés à la base de chaque lobe, on peut le comparer à ce qu'on observe chez le Senftenbergia elegans, où les sporanges sont également isolés et rangés les uns à la suite des autres le long de la nervure médiane de chaque pinnule ; mais, chez cette derniére espéce, les pinnules sont pécoptéroides, dépourvues de lobes saillants, et les portions fertiles de la fronde ne diffèrent en rien des portions stériles. | i On peut également, à ce méme point de vue de la disposition (1) R. Zeiller, Fructifications de Fougères du terrain houiller (Anz. sc. nal., 6* série, Bot., XVI, p. 189, pl. 10, fig. 4). 214 SÉANCE DU 14 Mar 1897. des sporanges, trouver, parmi les Fougères vivantes, quelques traits de ressemblance chez les Lygodium, dont les sporanges sont rangés en deux séries le long de la nervure médiane des segments fertiles, chacun d'eux ctant fixé à la base d'une nervure latérale et constituant un sore à lui seul, et ces segments affectant eux-mémes l'apparence d'épis, un peu comme chez le Kidstonia heracleensis ; la ressemblance ne va, d'ailleurs, pas plus loin, les sporanges de l'espéce fossile étant nus au lieu d'étre enfermés dans une poche formée par un repli du lobe, et les lobes sporangifères, en forme de lanières aiguës, ayant un limbe beaucoup plus développé que ceux des Lygodium. Quelque incomplétes que fussent ces analogies, elles m'ont donné la pensée de rechercher si je ne retrouverais pas sur les sporanges des Schizéacées, sur ceux des Lygodium en parliculier, quelques autres traits de ressemblance, particulièrement en ce qui touche la disposition des cellules qui marquent par avance la ligne de déhiscence, ce que Prantl a appelé le stomium (1) : à cet égard, je n'ai, Je dois le dire, rien trouvé de bien intéressant, les por- tions de la calotte apicale qui bordent la ligne de déhiscence sur les sporanges de ces Fougéres vivantes ne se distinguant qu'à peine de leurs voisines par l'étroitesse un peu plus grande de leurs cellules et l'épaississement un peu moins accentué des parois de celles-ci, de telle sorte que la calotte apicale offre sur tout son pourtour une apparence à peu près uniforme, et qu'il n'y a point de comparaison possible avec le fuseau relativement large de cel- lules étroites et à parois vraisemblablement peu épaisses, qui Se trouve comprisentre les deux moitiés de la bande élastique sur les sporanges du Kidstonia heracleensis et tranche nettement avec elles. Mais j'ai observé, en ce qui regarde la constitution méme de la calotte, un fait qui n'avait, je crois, pas encore été signalé, qui tout au moins n'avait pas fixé l'attention, et qui me parait offrir un réel intérêt au point de vue de l'appréciation des affi- nités du genre fossile Senflenbergia. Les sporanges du Senflenbergia elegans étant munis d'une ca- lotte à plusieurs rangs de cellules, beaucoup d'auteurs ont, à raison de ce caractère, hésité à se ranger à l'opinion de Corda, qui. se londant sur la disposition apicale de la calotte, avait rapporté (1) Prantl, Untersuchungen zur Morphologie de "E men, I. Heft, Die Schizaeaceen, p. 4T. phologie der Gefüsskryptogamen, ZEILLER. — SUR QUELQUES FOUGÈRES HOUILLÈRES D'ASIE MINEURE. 215 ce genre aux Schizéacées : il semblait, en effet, positivement établi que, chez toutes les Schizéacées, quel que füt le genre, la calotte ne comprenait jamais qu'une cellule en hauteur, et Prantl, qui avait observé sur les sporanges des Lygodium plusieurs cellules élagées les unes au-dessus des autres au voisinage du stomiuni, ajoulalt que, sur tout le reste de son étendue, la calotte ne com- prenait qu'une seule rangée de cellules. Or, en examinant les spo- ranges d'un certain nombre d'espéces de Lygodium, savoir : Lyg. Fic. 7 et 8. — Lygodium japonicum Sw. Sporanges grossis 40 fois. j'ponicum Sw., Lyg. scandens Sw., Lyg. hastatum Mart., Lyj. circinatum Sw., Lyg. lanceolatum Desv., j'ai reconnu qu'il était, au contraire, fort rare d'en trouver sur lesquels la calotte ne pré- sentàt pas, en quelque point de son pourtour, aussi bien à l'opposé qu'au voisinage de la ligne de déhiscence, deux étages successifs Fic. 9. — Lygod. japonicum Sw. Fic. 40. — Lygod. hastatum Mart. Calotte apicale dun sporange, Calotte apicale d’un sporange, dé- développée. Gross. : 40 D. veloppée. Gross. : 40 D. de cellules. C’est ce que montrent les figures ci-jointes (fig. 7 à 12), dont les unes représentent les sporanges entiers (fig. 7, 8 et 12), les autres faisant voir seulement la calotte apicale développée, non sans déchirure, et étalée sur un plan : on constate méme que par- lois (fig. 7, 10, 12) c'est la rangée unique qui semble l'exception et la double rangée qui est la plus fréquente. Ón peut remarquer en passant la diversité de disposition des cellules du stomium : chez le Lyg. japonicum, par exemple, la calotte offre à peu prés exactement le méme aspect sur tout son pourtour, à cela prés seulement que les cellules immédiatement 216 SÉANCE DU 14 Mar 1897. voisines de la ligne de déhiscence sont un peu plus étroites et ont leurs parois un peu moins épaissies que les autres (fig. 7 à 9). L'épaississement des cellules ne s'étend pas au delà de la base de la calotte; mais la ligne de déhiscence est bordée, sur tout le reste de son étendue par des cellules à paroi mince, rétrécies et allon- gées, à bords rectilignes, tandis que les autres cellules de la paroi du sporange, en dehors de la calotte, sont beaucoup plus irrégu- liéres de forme, à bords sinueux, engrenées en quelque sorte les unes avec les autres. La déhiscence se fait done suivant une ligne de moindre résistance nettement déterminée. Chez le Lyg. circi- natum (fig. 11), la ligne de déhiscence est au contraire bordée sur toute sa longueur par une étroite bande de cellules épaissies, a | A AME 2 A NM AN NN SS NN Fic. 11. — Lygod. circinatum Sw. Portion — Fi6. 12. — Lygod. lanceolatum Desv. développée de l'enveloppe d'un sporange Sporange grossi 40 fois. comprenant la calotte apicale et les ré- gions contiguës à la fente. Gross. : 40 D. incolores, absolument semblables d'aspect à celles de la calotte et ne se distinguant que par leurs moindres dimensions et l'épais- sissement peut-étre un peu moins fort de leurs parois. Il en est à peu prés de méme chez le Lyg. lanceolatum (fig. 12), sauf que la bande de cellules épaissies qui semble prolonger la calotte le long de la ligne de déhiscence affecte la forme d'un coin, assez large à l'origine et se rétrécissant ensuite peu à peu, et que, de plus, elle ne s'étend pas jusqu'à l'extrémité de la fente; elle est formée de cellules étroites et trés allongées, un peu plus courtes seulement que celles du reste de la calotte. Il me parait impossible de ne pas reconnaitre une ressemblance marquée entre ces sporanges de Lygodium, ainsi constitués, et les sporanges du Senflenbergia elegans, avec leur calotte apicale for- mée de deux à quatre rangées de cellules, souvent assez irrégu- ZEILLER. — SUR QUELQUES FOUGÈRES HOUILLÈRES D'ASIE MINEURE. 217 lièrement disposées (1), et leur bande méridienne de cellules rétrécies se prolongeant plus ou moins loin sur le sporange au delà de la base de la calotte; les seules différences consistent, d'une part, dans le nombre un peu plus grand des rangées de cel- lules constituant la calotte du sporange du Senftenbergia, d'autre part dans l'absence, au sommet de celle-ci, de la petite plaque de cellules non différenciées qu'on observe toujours sur les spo- ranges des Lygodium. Mais il convient d'ajouter que cette petite plaque apicale est souvent si réduite qu'elle est presque invisible; elle n'avait pas été vue par Corda (2), et elle pourrait plus facile- ment encore échapper à l'observation sur des sporanges fossiles, convertis en charbon. On est donc amené à rapprocher trés étroitement le genre Senftenbergia des Schizéacées, tout au moins du genre Lygodium, le seul de cette famille où j'aie observé une telle constitution de la calotte apicale des sporanges; il faudrait méme, à ce qu'il semble, rapporter franchement les Senftenbergia aux Schizéacées, ainsi que l'avait admis Corda, si l'on avait lacertitude que la paroi du sporange n'y comprend réellement qu'une seule assise de cel- lules. Quant aux sporanges du Kidstonia heracleensis, c'est sans doute avec ceux des Osmondées qu'ils offrent le plus d'affinités; mais ils ne sont pas, comme je l'ai déjà dit, sans analogies avec ceux du Senftenbergia elegans, et, au point de vue de leur disposition, C'est encore avec les Lygodium qu'il semble y avoir le plus de res- semblance. Le genre Kidstonia se rangerait donc, d’après les caractéres extérieurs, les seuls qu'on puisse observer, parmi les Osmondées, mais sur la limite de la famille, constituant presque un trait d'union entre elle et celle des Schizéacées. Si, d'autre part, on se reporte à ce que j'ai dit plus haut au sujet des sporanges du Discopteris Rallii, il semble qu'on se trouve en présence, avec ces divers sporanges fossiles, des termes successifs d'une série qui irait des Marattiacées aux Osmondées, et de celles-ci aux Schizéacées. Ces observations viennent ainsi à l'appui des idées émises par Prantl (3), qui considère les Osmondées comme vol- sines des Marattiacées et des Ophioglossées, ou, en d’autres termes, (1) R. Zeiller, Ann. sc. nat., 6° série, Bot., XVI, pl. 10, fig. 3 à 5. (2) Corda, Beiträge zur Flora der Vorwelt, p. 91. (3) Prantl, loc. cit., p. 151. 218 SÉANCE DU 14 MAI 1897. des Eusporangées, et comme constituant un groupe intermédiaire entre elles et le groupe des Schizéacées. A ce point de vue, les observations que je viens d'exposer offrent donc un certain intérêt, et c'est pour ce motif qu'il m'a paru utile de les faire connaître en détail et de donner à leur sujet autant de développements. Explication des figures de la planche VI. Fic. 1. — Palmatopteris (Calymmatotheca) alata Brongniart (sp.). — Penne primaire bipartite, fertile dans sa région supérieure. Grand. nat. Fic. 1 A. — Portion supérieure de la branche de gauche de la méme penne, grossie 2 fois. (Le trait ponctué montre, d'apres les indications de M. Ralli, le raccordement des portions fertiles du rachis avec le rachis principal, tel qu'il s’observait avant que l'échantillon eût été cassé). Fic. 1 A^. — Groupes de sporanges du méme, grossis 4 fois el demie. Fic. 1 B. — Portion supérieure de la branche de droite de l'échantillon fig. 1, montrant le passage des segments stériles aux segments fertiles, grossie 2 fois. Fic. 2. — Discopteris Rallii n. sp. — Fragment d'une penne fertile. Grand. nat. Fic. 2 A. — Penne latérale du méme échantillon, grossie 4 fois. Fic. 3. — Kidstonia heracleensis n. gen., n. sp. — Portion de fronde fertile. Grand. nat. Fic, 3 À. — Penne latérale du méme échantillon, grossie 4 fois. Fic. 3 D. — Pinnule fertile du méme échantillon, grossie 4 fois. FiG. 4. — Kidstonia heracleensis n. gen., n. sp. — Fragment de fronde sté- rile. Grand. nat. M. le Secrétaire général donne lecture de la Note suivante : LE GRAND, — VALERIANELLA CUPULIFERA LE GRAND. 219 NOTE SUR DEUX PLANTES NOUVELLES POUR LA FRANCE (VALERIANELLA CUPULIFERA Le Grand ET OPHIOGLOSSUM LUSITANICUM var. BRITANNICUM Le Grand); par M. Ant. LE GRAND. VALERIANELLA CUPULIFERA Le Grand. Tiges 12-20 centimètres, ordinairement rameuses dès la base. Feuilles généralement pinnatifides à laciniures souvent trés étroites et profondes surtout à la base des feuilles supérieures, plus rarement entières, bordées de petits cils courts et raides qui couvrent souvent aussi la partie inférieure des tiges. Glomérules fructifères assez compacts, globuleux. Fruit glabre, pubérulent sur le dos, se détachant trés facile- ment, ovoide (environ 2 millimétres de largeur), convexe sur l'une des faces, parcourue par un bourrelet longitudinal correspondant à la loge fertile et occupant le tiers de la largeur du fruit; creusé sur l'autre face d'un sillon profond entre les deux loges stériles un peu plus grandes chacune que la loge fertile, les deux loges stériles contigués séparées par une cloison. Cupule calicinale surmontant le fruit, formant une petite cou- ronne complète, courte (; à $ dela longueur du reste du fruit), à limbe bien plus étroit que celui- -Ci, subherbacé, faiblement veiné, terminé par des dents ovales-triangulaires, presque toujours au nombre de six, non erochues au sommet. Hautes-Alpes : Saint-Mens, prés Gap, où cette curieuse espèce a été découverte, en mai 1896, par M. Faure, instituteur à Gap, qui hcrborise avec succès dans cette intéressante région. Obs. — Le Valerianella cupulifera, par la structure de son fruit, par la disposition de ses loges, se place dans la section Pla- l coelæ DC., dans le voisinage de V. Auricula DC., mais sa cupule rappelle le V. eriocarpa Desv. Il constitue donc une fort remar- quable espèce. OPHIOGLOSSUM LUSITANICUM L. var. BRITANNICUM Le Grand. Plante de 9 centimètres de longueur, du collet de la souche au sommet de l'épi dont la longueur est de 15 millimètres. 220 SÉANCE DU 14 Mar 1897. Limbe foliacé de la fronde stérile trés rapproché du collet de la racine, largement ovale et offrant 2 centim. 1/2 de longueur sur 1 centim. 1/2 de largeur. Un seul spécimen a été rencontré par notre collégue M. Raphaél Ménager, avec quelques souches stériles au milieu du lusitanicum type à Lanvéoc, presqu'ile de Crozon, prés Brest (Finistère), sur les coteaux maritimes exposés au midi, le 9 octobre 1896. Obs. — Cette forme est bien distincte de l'Ophioglossum lusi- tanicum, qui présente toujours des feuilles étroitement lancéolées. ERR Ric pem Jus iE co eun Je ne la considère néanmoins que comme une variété, parce qu'il n'en a été trouvé qu'un seul pied fructifère en compagnie du type. Si elle devait être élevée au rang d'espéce, elle prendrait le nom d'Ophioglossum britannicum. — La figure jointe à cette Note reproduit une photographie repré- sentant la plante naturelle réduite d'un tiers. M. Malinvaud, à la suite de cette lecture, présente quel- ques observations sur le remarquable Valerianella décrit par M. Le Grand. Il serait intéressant, dit-il, de rechercher Si d'autres Valerianella croissent dans la méme localité et si + LE GRAND. — OPHIOGLOSSUM BRITANNICUM LE GRAND. 221 l'on ne serait pas en présence d'un phénomène d'hybrida- tion (1). À propos de la curieuse Ophioglosse mentionnée par M. Le Grand, M. Malinvaud signale, parmi les ouvrages recus ces jours derniers par la Société, une Note de M. Ch. Ménier, de Nantes, sur les Ophioglosses de la flore de l'Ouest (2). Après avoir rappelé que J. Lloyd, dans son Traité classique (3), distingue l'O. lusitanicum de l'O. vulgatum par sa tige courte (environ 3 centimètres et non 1 à 2 décimétres), sa feuille lan- céolée ou linéaire-lancéolée (et non ovale ou ovale-lancéolée), enfin par l'époque de la fructification (octobre 15 mars, et non mai-juin), M. Ménier observe que les deux premières différences s'effacent dans certaines formes intermédiaires (4) et que la troisième disparait sur l'O. lusitanicum cultivé. Cherchant des caractères comparatifs plus stables, notre con- frère croit les avoir trouvés, à l'instar de Durieu dont il a vérifió et complété l'observation (5), sur les spores müres, nettement et irréguliérementtuberculeuses dans l'O. vulgatum et sa variété, au contraire presque lisses dans l'O. lusitani- cum; le bord est crénelé dans les premières, entier dans les derniéres. M. Ménier a aussi reconnu la fixité d'un autre caractère tiré de la structure de l'épiderme et déjà indiqué par Milde (6) : les cellules épidermiques sont à parois ondu- lées (fexuosæ) dans l'O. vulgatum et sa variété, droites (recta) dans PO. lusitanicum. Cette note différentielle peut être con- statée en l'absence de toute fructification. (1) Note ajoutée pendant l'impression par M. Le Grand. — Voilà trois années consécutives que le Valerianella cupulifera (plante annuelle) est abondamment récolté au lieu précité où croissent également diverses espèces congénères (Auricula, Morisonii, coronata). Les graines mûres trés nom- reuses présentent une apparence normale : l'hybridité des lors me parait très douteuse. . jo. . (2) Sur les Ophioglosses de la flore de l'Ouest, par M. Ch. Ménier (Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France, mars 1897). (3) Lloyd, Flore de l'Ouest, 4° édition, p. 431. | 0. (4) Ophioglossum vulgatum 8. ambiguum Coss., O. sabulicolum Sauzé. | (5) Voy. la Note de Durieu de Maisonneuve « Sur l'Ophioglossum de Lardy et du cap Ferret », in Bull. Soc. bot. de France, IV, p. 597. (6) Milde, Filices Europe et Atlantidis, pp. 188-190. 292 SÉANCE DU 14 MAI 1897. M. Lutz présente un hybride des Viola tricolor et rothoma- gensis qui s’est produit spontanément dans son jardin en Seine-et-Marne, où les parents étaient cultivés. Hl annonce ensuile qu'il a récolté à Viroflay le Geum rivale ainsi que le Cystopteris fragilis, signalé à Meudon mais seulement d'après Tournefort. | M. Rouy dit qu'il considère le Viola rothomagensis comme une sous-espèce de V. tricolor, et par suite le produit du croisement de ces deux plantes est à ses yeux un métis et non un véritable hybride. M. Lutz, se basant sur les conditions particulières dans lesquelles s'est réalisé le croisement dont il s'agit, croit pou- voir maintenir la qualification d'hybride à la plante ains! obtenue. M. Rouy annonce la découverte récente de l Ornithogalum divergens Bor. aux environs de Paris, où cette espèce n'était pas encore connue. Il met ensuite sous les yeux de la Société quelques hybrides rares : Carex vesicario x ampullacea, Sco- lopendrium lobatum (S. vulgare X Asplenium marinum), S. hybridum (S. vulgare xX Ceterach officinarum), Ranunculus lacerus Bell., etc. Le Secrétaire général donne des explications sur un projet de changement d’heure des séances. Une enquête ayant été ouverte sur cette question, une grande majorité des membres consultés s'est prononcée en faveur d'un changement de l'heure actuelle, et le plus grand nombre pour l'ouverture de la séance à quatre heures du soir. L'assemblée adopte cette fixation par un vote unanime. Ce changement ue pourra du reste avoir lieu qu'à partir du mois de novembre, aprés avoir été confirmé par une modification correspondante dans les clauses du bail de la Société. SÉANCE DU 98 MAI 1897. PRÉSIDENCE DE M. CORNU. M. Guérin, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 14 mai, dont la rédaction est adoptée. M. le Président, par suite de la présentation faite dans la dernière séance, proclame l'admission de : M. Bovis (Maurice), licencié ès sciences naturelles, rue de Strasbourg, 48, à Nancy, présenté par MM. Lemonnier et Fliche. M. Rouy présente deux plantes récoltées dans l'ouest de la France : l'Éryngium viviparum, et une variété de Gen- tiana Pueumonanthe nouvelle pour la France, mais déjà si- gnalée en Portugal, en Espagne et en Belgique. M. Hua, secrétaire, donne lecture de la Note suivante : SIGNIFICATION DE L'EXISTENCE ET DE LA SYMÉTRIE DES APPENDICES DANS LA MESURE DE LA GRADATION DES ESPÈCES VÉGÉTALES; par M. A. CHATIN. Comme l'axe dont j'ai fait précédemment l'étude (1), et avec lui, car leur existence est solidaire, les appendices symétriques apparaissent au milieu du groupe des Hépatiques, marquant d'infériorité leurs espéces thallophytes, pour remonter, par leurs représentants acrophytes et les Mousses, vers les Cryptogames vas- culaires et les Phanérogames. Leur signification est nette : là où ils manquent, l'infériorité est manifeste. Les feuilles, appendices de végétation, et les organes floraux, appareil de la reproduction, fournissent de concordantes données au point de vue de la gradation des espèces. (1) A. Chatin, Comptes rendus, t. CXXII. 224 SÉANCE DU 28 Mar 1897. D'une part le type spiralé, attribut le plus général des feuilles; d'autre part le type verticillé, le plus ordinaire dans les fleurs, appareil à fonction plus élevée, celle de la reproduction, sont les facteurs essentiels de la présente étude. FEUILLES. Les feuilles affectant communément la disposition spiralée, il y a lieu de rechercher les exceptions par lesquelles cet état fait place au type verticillé de l'appareil floral. Or un coup d’œil sur l'ensemble de la série végétale fait bientôt reconnaitre que les feuilles opposées (ou verticillées) font défaut aux Monocotylédones et se montrent, au contraire, dans chacune des grandes classes de Dicotylédones, embranchement supérieur ; on le trouve, en effet : Dans les Corolliflores : chez les Acanthacées, Apocynées, Asclé- piadées, Bignoniacées, Éricacées, Gentianées, Gesnériacées, Jasmi- nées, Labiées, Personées et Verbénacées. Chez les Gamopétales périgynes : dans les Caprifoliacées, beau- coup de Composées, les Dipsacées, Rubiacées et Valérianées. En dehors de ces importantes familles de Gamopétales, tant hypogynes que périgynes, des feuilles opposées se voient encore : Chez les Cornées, Calycanthées, Garryacées, Granatées, Lythra- riées, Myrtacées, Mélastomées, Oléinées, Philadelphées, dans quelques Onagrariées, Rhamnées et Staphyléacées, Dialypétales périgynes. | Dans les Clématidées, Caryophyllées, Cistacées, Coriariées, Acé- rinées, Géraniacées, Guttifères, Hippocastanées, Hypéricées, Mal- pighiacées et des Rutacées, Dialypétales hypogynes. Chez des Amarantacées, Chloranthées, Euphorbiacées, Éléa- gnées, Loranthacées, Monimiées, Nyctaginées, Polygonées, Pipé- racées, Protéacées et Urticées, plantes monochlamydées. Les Monocotylédones, avons-nous dit, manquent de feuilles opposées. Cependant on constate la présence : Dans le Paris, d'un verticille de quatre ou cinq feuilles au-des- sous des enveloppes florales, auxquelles il forme une sorte de calicule rappelant celui des Anémones; Chez le Convallaria verticillata, d'un cercle de feuilles, sorte CHATIN. — APPENDICES DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL. 225 de spire raccourcie à rapprocher de l'inflorescence du Fritillaria imperialis. Parfois le verticille, au lieu d'étre seulement de deux feuilles, en comprend un plus grand nombre : trois dans le Laurier-Rose, le Westringia verticillata, le Lysimachia vulgaris, les Veronica spuria, et longifolia, quatre chez les Westringia rosmarinifolia, Galium cruciatum et quelques Asperula où il peut s'élever, comme en d'autres Rubiacées-étoilées, à six, comme dans les Veronica sibiriéa et virginiana, huit ou méme plus, pour atteindre de quinze à vingt dans l Hippuris. FLEURS. Les appendices floraux, qui déjà ont été mis à contribution sous divers points de vue (multiplicité, variété, localisation des organes) (1) dans mes recherches sur la gradation organique, sont considérés ici sous le rapport tout spécial de leur symétrie. A cet égard, deux dispositions, le verticille et la spire : le pre- mier, attribut de l’appareil de la reproduction; la seconde, apa- nage de l'appareil, inférieur, de la végétation, sont à comparer dans leur signification. La recherche des deux états, verticillé et spiralé, est faite : a. Pour le calice et la corolle, dans l'ordre de naissance et la préfloraison ; b. Pour l'androcée et le gynécée, dans l'ordre de naissance et celui des développements. | L'évolution des quatre parties de l'appareil floral : calice, co- rolle, androcée et pistil, a lieu d'aprés deux modes, de significa- tion différente. ^ Dans l'un de ces modes, l'évolution se produit en suivant l'ordre spiralé (sépales, étamines et carpelles en nombre indéfini), comme cela a lieu pour les appendices de l'appareil de végétation. Dans le second mode, cachet de l'appareil de reproduction, l'évolution a lieu par verticilles proprement dits, chacun des élé- ments du cercle, pétales, étamines et carpelles en nombre défini, se montrant en général à la fois sur tout son pourtour. (1) Comptes rendus, t. CXII, CXVI, CXVII. T. XLIV. (SÉANCES) 15 226 SÉANCE DU 28 mar 1897. Voici, sommairement, ce qui se passe pour le calice et la co- rolle. Calice. — Les trés petits mamelons, premier indice des sépales, apparaissent toujours dans l'ordre alterne ou spiralé, méme quand, par suite des développements ultérieurs, ces sépales se réuniront en verticille ou cercle parfait pour constituer les calices diis val- vaires. Corolle. — C’est par la corolle, dont tous les mamelons péta- laires se montrent simultanément sur le disque floral, intérieu- rement aux sépales el aprés eux, que s'affirme le pur type ver- ticillé dans l'appareil de la reproduction, par opposition au type spiralé, se maintenant ici jusque dans le calice. PRÉFLORAISON DES ENVELOPPES FLORALES. Calice. — Les sépales naissant les uns aprés les autres dans l'ordre spiralé, il est naturel que pendant leur évolution cet ordre se conserve, ce qui a lieu le plus souvent et aboutit aux préflorai- sons quinconciales et imbricatives. Cependant la préfloraison valvaire, qui représente un verticille parfait, bien qu’acquis ici et non congénital, n'est pas rare chez les Dicotylédones. On la trouve notamment dans les familles sui- vantes : Gentianées, Convolvulacées (Dichondra) et Ébénacées, Corolli- flores ; Campanulacées, Combrétacées, Cornées, Granatées, Lythrariées, Mimosées, Myrtacées, Onagrariées, Philadelphées, Rhamnées, Tetragonia et Trapa, Calyciflores ; Anonacées, Frankéniacées, Limnanthées, Malvacées, Simarou- bées , Sterculiacées et Tiliacées, Thalamiflores ; Aristolochiées, Balanophorées, Hydnacées, Loranthées, Olaci- nées, Parietaria, Protéacées, Santalacées et Daphnacées, Mono- chlamydées. On voit que le calice valvaire, verticille parfait résultat d'évolu- tion, se répartit dans toutes les classes de Dicotylédones, un peu plus rare toutefois dans les Corolliflores où prédomine, en com- pensalion, la préfloraison tordue de la corolle. CHATIN. — APPENDICES DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL. 227 Le calice valvaire inconnu dans les Monocotylédones y marque, comme les feuilles toujours alternes, un certain abaissement. Corolle. — Bien que les pétales apparaissent tous à la fois, ils affectent le plus souvent, par fait d'évolution, les dispositions im- bricatives. Toutefois le type verticillé se maintient dans bon nombre de familles, savoir : La préfloraison tordue : dans les Apocynées, Asclépiadées, Boli- variées, Convolvulacées, Gentianées, Gesnéracéees, Jasminées, Primulacées, Solanées et Staticées, Corolliflores ; Dans les Mélastomées, Œnothérées et Rubiacées, Calyciflores ; Chez des Byttnériacées, Malvacées, Géraniacées, Linées et Oxa- lidées, Thalamiflores. La préfloraison tordue n'a été vue dans aucune Monocotylédone, bien que le verticille interne du périanthe soit une vraie co- rolle (1). La disposition valvaire de la corolle, caractéristique, comme la préfloraison tordue, du pur verticille, non dévié, de l'ordre de naissance, existe dans plus ou moins d'espéces des familles sui- vantes . Gentianées, Apocynées, Cestrinées, Loganiacées, Oléinées et Styracées, Corolliflores ; Campanulacées, Caprifoliacées, Rubiacées, Solanées et Synan- thérées, Gamopétales périgynes ; Araliacées, Cornées, Mimosées, Ombelliféres et Rhamnées, dia- lypétales périgynes; Ampélidées, Clématidées et Hydrangées, Dialypétales hypo- gynes. Réparties entre toutes les classes de Dicotylédones pétalées, les corolles valvaires sont donc assez nombreuses; on remarque qu'elles sont en particulier l'attribut de la plus considérable des familles, les Synanthérées (à corolle réguliére), et du trés impor- tant groupe des Ombelliféres. La préfloraison valvaire de la corolle est inconnue, comme celle du calice, chez les Monocotylédones, méme pour le verticille interne du périanthe, lequel naît, comme Ja corolle des Dicotylé- dones, en une seule fois. (1) Chatin, Comptes rendus, t. LXX. 298 SÉANCE DU 28 MAI 1897. On ne remarque pas d’ailleurs sans quelque surprise que, dans toutes les Monocotylédones et le plus grand nombre des Dicotylé- dones, les préfloraisons imbricatives succèdent, par suite d’une sorte d'évolution spiralée, au verticille pur résultant de l'ordre simultané de naissance. Au résumé, la préfloraison tordue élève les Corolliflores entre les Dicotylédones; l'absence des préfloraisons tordue et valvaire abaisse les Monocotylédones. Androcée. — Deux états, de signification fort différente au point de vue de la gradation organique, se présentent dans la naissance et dans l'évolution des étamines, comme ils se sont présentés pour le calice et la corolle, comme ils se présenteront pour le gynécée. Quand les étamines sont en nombre défini, égal (Apocynées, Borraginées, etc.) ou double (Rhododendrées, Caryophyllées, etc.) de celui des pétales, elles naissent toutes à la fois sur chaque cercle, comme cela a lieu pour les pétales. Peu importe que chez les Diplostémones les deux cercles se succédent dans l'ordre nor- mal progressif (Limnanthées, Cassiées, Papilionacées), ou dans l'ordre régressif centrifuge, que j'ai dénommé obdiplostémone (1), ou diplostémone renversé (Rhodouendrées, Rutacées, Caryophyl- lées, Géraniacées, Oxalidées). C'est encore simultanément et en cercle: régulier qu'apparaissent les mamelons staminaux, au nombre de cinq, de l'androcée, ainsi originairement isostémone, des Scrofulariacées, Gesnéracées, Acanthacées, etc., plantes où par suite d'inégalités de développe- ment ou méme d'avortements consécutifs à la naissance, l'andro- cée est réduit de cinq à quatre ou méme à deux étamines, par l'avortement des deux petites étamines de l'androcée didvname. A citer, comme exceptions : l'androcée des Labiées et des Verbé- nacées, qui nait en deux fois d'avant en arriére sans que jamais apparaisse, contrairement à l’assertion de Payer, l'étamine dont la place vide est devant la lévre supérieure de la corolle; ceux de la Gratiole, où il apparait en trois fois, du Justicia et du Veronica réduits congénitalement à deux étamines, de la Capucine, où les huit étamines naitront, comme elles müriron!, successivement. C'est par l'avortement du verticille oppositipétale, dernier-né, , (1) Comptes rendus, t. XL et t. XLII. CHATIN. — APPENDICES DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL. 229 que l'androcée obdiplostémone des Géraniacées, Rutacées, Cras- sulacées, Rhododendrées, Tamariscinées est réduit à l'isosté- monie dans les Erodium. Diosma, Crassula, Azalea et Tamariz. Quand les étamines sont multiples (Renonculacées, Papavéra- cées, etc.), elles naissent dans l’ordre spiralé, marquant une double dégradation, et par la multiplicité des organes homologues, et par le retour à la symétrie foliaire. Comme pour les androcées diplostémones, l’ordre de naissance peut y être ou progressif (Renonculacées, Magnoliacées, Nym- phéacées), ou régressif (Tiliacées, Malvacées (1), Cistacées). Chez les androcées polystémones, des avortements peuvent se produire, comme chez les diplostémones, portant aussi sur les étamines derniéres-nées. Telle est l’origine des staminodes de l'Aquilegia et du Sparmannia, le premier à naissance centripète, le second à formation centrifuge. Il peut cependant se faire que l'avortement porte sur les éta- mines premiéres-nées : c'est lorsqu'il y a, consécutivement à la naissance, inversion entre le développement secondaire et la for- malion premiére; inversion qui se manifeste : dans l'Anemone Hepatica, où l'androcée est de formation centripète, puis à déve- loppement et maturation de l'anthére centrifuges; dans le Mesem- bryanthemum, où la naissance est au contraire centrifuge comme daus les Cactus, groupe voisin, mais à évolution secondaire cen- tripète. Les Monocotylédones supérieures ou à double périanthe présen- tent, comme les Dicotylédones, les deux types : verticille défini, ordre spiralé et indéfini, d'androcée, avec cette différence que la polystémonie y est beaucoup plus rare (Sagittaire, Pandanées). Le type verticillé, presque toujours diplostémone, rarement isostémone par l'avortement, soit du verlicille externe (Burman- nices), soit du verticille interne (Iridées), est l'état commun des Monocotylédones, où il a plus de fixité que chez les Dicotylédones. Je n'ai vu le type obdiplostémone proprement dit, savoir avec élamines oppositisépales formant le verticille interne, chez aucune Monocotylédone. Dans le Tradescantia et Eriocaulon toutefois, c'est le second (1) Duchartre (Ann. sc. nat., 3° série, t. IV) a admis l'évolution progressive des étamines et la naissance de celles-ci avant les pétales! 230 SÉANCE DU 28 MAI 1897. verticille, l'oppositipétale, qui naît le premier, représentant lan- drocée isostémone des Burmanniées et le seul verticille fertile de l Eriocaulon. La rareté de l’androcée polystémone, la fixité relative du type diplostémone et son évolution, généralement centripéte ou nor- male, sont autant de points par lesquels les Monocotylédones se relèvent de leur infériorité générale. Gynécée. — Les carpelles se présentent, comme les étamines, ou en nombre défini et sur un seul, trés rarement sur deux verti- cilles, ou en nombre indéfini, et alors disposés en tête (Ranun- culus, Malope), ou en épi allongé (Magnolia, Myosurus), parfois en un grand cercle (Mediola). En nombre défini, ils naissent, comme les étamines et les pé- tales, simultanément ; nombreux, ils se montrent le plus souvent aussi, en ordre spiralé. Aucune corolliflore, aucune gamopétale périgyne, méme aucune dialypétale périgyne n'a de carpelles mul- tiples et en ordre spiralé, signe d'infériorité qui se rencontre, avec les androcées polystémones, chez les Thalamiflores (Magnoliacées, Renonculacées). Dans quelques Malvacées (Mediola, Lavatera), les carpelles, bien que nombreux, forment un seul verticille sur lequels ils naissent simultanément, comme sur un verticille isocarpellé. Chez les Monocotylédones, les carpelles forment plus souvent que chez les Dicotylédones un verticille isocarpellé, régulier et complet (Liliacées, Narcissées, Colchicacées, Iridées, Joncées, Pal- miers, elc.). Quant aux carpelles multiples, ici aussi rares que la polysté- monie, ils sont en tête (Sagittaire, A lisma ranunculoides, Panda- nus) ou en cercle (Alisma Plantago). La rareté de la polycarpie a ici, comme celle de la polysté- monie, une signification de relèvement. RÉSUMÉ. Parmi les aperçus qui se dégagent des faits nombreux cités dans la présente étude, on peut relever les suivants : , 1 , , . M L'existence ou l'absence d'appendices classe, comme l'existence COINCY. — LE JUNIPERUS THURIFERA EN FRANCE. 231 ou l'absence d'un axe, les végétaux en deux grandes séries, nette- ment subordonnées l'une à l'autre. Le fait que, dans les Dicotylédones seules, à l'exelusion des Mo- nocotylédones, sont de nombreuses familles à feuilles opposées, familles comprises surtout dans les Gamopétales, ajoute à leurs caractères de supériorité. C'est aussi chez les Dicotylédones seules que la corolle présente les préfloraison tordue et valvaire, répondant au verticille parfait, congénital, où tous les pétales naissent simultanément. La préfloraison valvaire du calice résultat de l'évolution spé- ciale d'un verticille, cependant né en plusieurs fois et, par suite, à sépales d'abord inégaux, est encore un attribut des Dicotylédones. Les Dicotylédones forment, par le nombre, ou limité ou indé- _ fini, des étamines et des carpelles, à disposition ou symétrie, ver- ticillée dans le premier cas, spiralée dans le second cas, comme deux grands étages dont l'un, supérieur, a son axe dans les Corol- liflores, l'étage inférieur ayant son centre chez les Thalamiflores. Les Monocotylédones, inférieures par leurs feuilles en spirale et à faisceaux du pétiole multiples, par leurs nombreux groupes sans périanthe, etc., se relévent par le nombre, communément défini, des étamines et des carpelles. Dans aucune Monocotylédone je n'ai observé d'androcée fran- chement obdiplostémone ou centrifuge avec verticille oppositisé- pale le plus interne. M. le Secrétaire général donne lecture de la Note sui- vante : SUR LE JUNIPERUS SABINA var. ARBOREA DES ENVIRONS DE GRENOBLE ; par M. de COINCY. Dans la séance du 8 janvier dernier, M. Louis Vidal a commu- niqué à la Société botanique des détails intéressants sur un Juni- perus des environs de Grenoble qui a attiré depuis longtemps l'attention des botanistes. Je dois à l'obligeance de M. Malinvaud quelques échantillons des récoltes de M. Vidal, et l'étude que j'en ài faite m'a conduit à des conclusions assez inattendues. Je les 232 SÉANCE DU 28 mar 1897. résumerai en quelques lignes, me réservant d'étudier plus en détail la question dans un travail ultérieur. 1° Le Juniperus de Grenoble ne peut en aucune façon être rap- proché du J. phenicea L. 2» Son assimilation avec le J. Sabina L., bien que choquant moins les affinités, est impossible à mon avis, et je ne puis non plus admettre, avec Mutel, qu'il en soit une variété arborea. 3 Enfin, il se place très naturellement à côté du J. thurifera L. auquel on peut le rattacher comme variété. Je l'appellerai J. thu- rifera var. gallica. Jordan a donné à un Juniperus des environs de Gap le nom de J. Villarsii; je pense qu'il doit aussi rentrer dans le J. thurifera L., dont il paraît plus proche que du J. Sabina. M. Malinvaud dit qu’il possède en herbier des échantillons de Juniperus thurifera d'Algérie, dont la comparaison avec la plante étudiée par M. Vidal ne lui a laissé aucun doute sur l'exactitude des conclusions auxquelles est parvenu M. de Coiney. Il ajoute que, le J. thurifera L. étant peu répandu dans les herbiers et par suite peu connu, il n’est pas étonnant que le rapprochement si heureusement découvert par M. de Coincy, qui avait vu cette plante en Espagne, n'ait pas été soupconné par les botanistes dauphinois, ni méme par les plus savants floristes francais, tels que ceux cités par M. Vidal. La Note de notre confrére de Grenoble, accom- pagnée de nombreux échantillons, a rendu doublement ser- vice, d'abord en marquant une premiére étape vers une rectification que les matériaux dont il disposait ne lui pet- mettaient pas de rendre plus complète, et en appelant latten- tion sur le Juniperus, désormais célèbre, de Comboire, que son initiative a tiré de l'oubli. M. Rouy dit que le Juniperus thurifera torme de véritables forêts dans certaines parties de l'Espagne et rappelle que Grisebach l'a indiqué en Sardaigne. M. Malinvaud donne lecture de la lettre suivante : GONOD D'ARTEMARE. — L'HIERACIUM LAMYI DANS LA CORRÈZE. 233 LETTRE DE M. GONOD D’ARTEMARE A M. MALINVAUD. 26 mai 1897. Bien honoré et cher collègue, Vous m’aviez engagé, il y a quelques années, à rechercher près Bort (Corrèze) le rare Hieracium Lamyi Boreau; je suis heureux de vous annoncer qu'après avoir plusieurs fois cherché inutilement cet Hiera- cium aux Orgues de Bort, je l'ai enfin trouvé, non dans les bois avoi- sinant les Orgues, mais dans un bois dominant la Dordogne, sous les Orgues, à gauche en montant du chemin de la Colombe, à moins d'un kilomètre de la ville. Venu à Bort le 27 août dernier et le mauvais temps me forçant à par- lir, aprés avoir fait entre deux orages une courte promenade, j'avais cueilli une gerbe de plantes, et parmi quelques Hieracium j'ai reconnu plus tard deux échantillons de PH. Lamyi, que j'ai pu comparer à ceux provenant de Saint-Étienne et que j'ai reconnus identiques. L'Hieracium limousin a les tiges plus ou moins rougeátres, forte- ment hérissées ainsi que les feuilles. Il croit sur le gneiss, au pied des colonnades basaltiques, à l'altitude d'environ 600 mètres. Comme vous le savez, M. Hervier l'a trouvé aussi sur le gneiss, au Bois-Noir, prés Saint-Étienne; M. Legré, dans le Var, chaine des Maures sur terrain primitif, et M. Lindson l'asigualé en Angleterre sur le méme terrain. Cet Hieracium, très rare en France, fait partie du groupe des boreale, et M. Arvet-Touvet l'a désigné sous le nom d'H. Hervieri: pourquoi n'avoir pas conservé celui antérieur de Lamyi? Veuillez agréer, trés honoré et cher collégue, etc. La méme lettre contenait le post-scriptum suivant : Le Colchicum «estivale Boreau n'est peut-être que l'autumnale L. modifié par la culture, je ne puis encore l'affirmer. Je fais des expérience à ce sujet (1). (1) Note ajoutée pendant l'impression par M. Malinvaud. — Une lettre, en date du 6 juillet 1897, de notre honoré correspondant, M. Gonod d'Arte- mare, contient le passage suivant : « . . +. J'avais pensé que le Colchicum estivale de Boreau n'était peut-étre que le C. autumnale modifié par la culture; il n'en est pas ainsi. Au cours de mon dernier voyage, J'ai vu, au Jardin botanique d'Orléans, les deux Colchiques, et l'aspect bien difl.i:»nt de leurs feuilles accuse deux espèces distinctes. » 234 | SÉANCE DU 28 mar 1897. J'ai trouvé près de Bort, à la cascade, sur les bords de la Rue, le Pe- tasites Reuleriana Jordan, à fleurs blanches petites. La station est sur l'extréme frontiére du Limousiu et de l'Auvergne. Il serait possible que le P. pratensis, variété à fleur blanche trouvée par de Cessac, dans la Creuse, à Magnat, prés Jarnages, fût le P. Reuteriana (Flore du centre, t. ID). M. Malinvaud dit que l’Hieracium Lamyi F. Schultz Pin- téressait surtout comme plante corrézienne. Édouard Lamy en fit la découverte au mois d'aoüt 1841, à Bort (arron- dissement d'Ussel), sous les Orgues, dans un bois dominant la Dor- dogne. Cette Éperviére, communiquée à Jos. Koch, fut rapportée par cet illustre floriste à PH. hirsutum Bernh., des États-Unis, et c'est sous ce nom qu'elle figura dans le Catalogue Lamy, de 1856 (1), et dans la se- conde édition de la Flore du centre, n° 1200. Plus tard on crut constater des différences avec l'espéce américaine, et la plante corrézienne, appelée d'abord par F. Schultz H. Lamyi(2), conserva ce nom dans la troisième édition de l'ouvrage de Boreau (3), n° 1496, ainsi que dans le Catalogue des plantes de la Corréze de M. Ernest Rupin, sous le n? 814. , Grenier, auquel Édouard Lamy communiquait en dernier lieu les Eperviéres de son herbier, ne connaissait PH. Lamyi que par la descrip- tion qu'en avait donnée Boreau et, dans la Flore de France (t. IT, p. 385), il cite « l'Hieracium hirsutum Bor. Fl. centr. » comme synonyme dou- teux de lH. boreale Fries, puis, à la page suivante, il décrit PH. hirsu- tum Bernh. et le signale dans les Pyrénées-Orientales. | M. Hervier a rapporté d'une façon dubitative à LH. Lamyi une Éper- . (0) Flore de la Haute-Vienne, par E. Lamy (Limoges, 1856). C'est un simple Catalogue; page 18, y est mentionné l'Hieracium. hirsutum Bernh. l'auteur dit : « Mes échantillons ont. été déterminés par M. Koch. Cette es- pece navait encore été trouvée qu'aux États-Unis. » Et il ajoute en note : « Quoique je maie point trouvé cette plante dans la Haute-Vienne, je lin- dique ici à cause de sa rareté et de sa proximité de nos limites. » (2) F. Schultz, dans ses Recherches sur la synonymie des Hieracium de l'Allemagne (Archives de Flore, p. 27, décembre 1854), à propos de l Hie- racium sabaudum, dit que sous ce nom on lui avait envoyé une fois une plante « recueillie, dans le bois de Bord, département de la Corrèze, pa" M. Lamy », et il ajoute : « J'y ai tout de suite reconnu une espèce nouvelle que jai appelée H. Lamyi ; mais feu Koch, à qui je l'avais envoyée, m'écrivit que c'est VH. hirsutum Bernh. Plus tard M. Boreau l'a décrite (dans sa Flore du centre de la France, p. 321) sous le nom de H. hirsutum. M. Loret à recueilli la même plante à Gèdre, dans les Hautes-Pyrénées. » , (8) Boreau s'exprime ainsi: « H. Lamyr Schultz! H. hirsutum (Fl. centr., éd. 2, n° 1200, suadente Koch! non Bernh.). » MALINVAUD. — SUR L'HIERACIUM LAMYI DOR. 235 vière des environs de Saint-Étienne, voisine d' H. boreale Fries (1). C'est probablement cette plante que M. Arvet-Touvet a nommée H. Her- vieri. Il n'existe de PH. Lamyi F. Sch. qu'un exemplaire authentique, dé- posé dans l'herbier Boreau à Angers et, lorsqu'on veut Jui comparer d'autres exemplaires, malgré toute l'obligeance que peut mettre le dis- tingué directeur actuel du Jardin botanique de cette ville, M. G. Douvet, à donner les éclaircissements qu'on lui demande sur cet échantillon unique, on concoit la difficulté d'arriver daus ces conditions à un ré- sullat précis. L'observation communiquée par notre zélé confrére d'Ussel est des plus intéressantes. Il parait fort probable qu'il a retrouvé le véritable H. Lamyi dans sa localité typique. Si cette prévision est définitivement confirmée par la comparaison approfondie des deux échantillons si heu- reusement rencontrés à Bort avec le type que renferme l'herbier Boreau, un grand pas sera fait vers la solution d'un probléme précédemment jugé insoluble. Il deviendra en méme temps possible de déterminer exactement les rapports de PH. Lamyi reconstitué avec VH. Hervieri de la Loire et avec la plante pyrénéenne rapportée à PH. hirsutum. M. Rouy est d'avis que l'Hieracium hirsutum des Pyré- nées-Orientales et de l'Ariége est distinct de la plante corré- zienne dont il vient d’être question. M. Guérin présente à la Société un Digitalis purpurea à grappe terminée par une fleur anormale et donne à ce sujet quelques explications. M. Cornu dit avoir cultivé cette monstruosité qu'il est méme parvenu à reproduire de graines. La fleur terminale n'avait pas de capsule. Les premières semences venaient du Jardin botanique d'Amsterdam. M. Finet fait la communication suivante : CORRECTIONS AUX NOTES III ET IV: CREMASTRA UNGUICULATA sp. nov.: par M. E.-Aeh. FINET. Dans la Note III, parue dans le tome XLI du Bulletin de la Société (pp. 697-996, séance du 11 décembre 1896), j'ai décrit, sous le nom d'Oreorchis unguiculata, une plante japonaise récol- (1) Joseph Hervier, Recherches sur la flore de la Loire, p. 23. Saint-Étienne, 85. 236 SÉANCE DU 28 MAI 1897. tée par le Père Faurie. La forme de son pollinaire et son labelle sessile m'avaient laissé un peu hésitant sur le genre auquel elle appartenait. De nouvelles comparaisons me permettent d'établir aujourd'hui que cette plante fait partie, non du genre Oreorchis, mais du genre Cremastra, jusqu'ici monotype. Elle différe du Cremastra Wallichiana Lindley par son port plus grêle, ses fleurs plus petites, écartées, non secondes; l'inflorescence beau- coup plus longue que les feuilles, géminées et non solitaires; enfin par le développement considérable du lobe médian du labelle. Ainsi qu'on peut facilement s'en convaincre en examinant les planches du genre Oreorchis publiées dans ce Bulletin (1896, pl. XIII et 1897, pl. III), ce genre est extrêmement voisin du genre Cremastra, et mon erreur est un argument de plus en faveur de son déplacement el de sa réintégration au commencement de la tribu des Vandées. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Maladies des plantes agricoles et des arbres fruitiers et forestiers causées par des parasites végétaux; par M. Ed. Prillieux. Vol. I (1895), avec 421 pages et vol. II (1897), avec 592 pages. L'importance de l'étude des maladies des plantes agricoles est aujour- d'hui indiscutée et reconnue par tous, mais il nous manquait en France un guide sûr et précis permettant de se diriger au travers de la légion des parasites qui envahissent les plantes cultivées : cette lacune vient d'être heureusement comblée par les deux volumes que M. Prillieux met entre les mains des chercheurs. L'ouvrage est divisé en trois parties très inégales : dans la première l'auteur passe en revue les parasites Cryptogames autres que les Champignons, dans la deuxieme les Cham- pignons parasites et dans la troisième partie les Phanérogames parasites. Dans le premier groupe on trouve les Bactéries avec le Micrococcus Tri- lici qui altaque les grains de froment, le Bacillus Amylobacter qui désorganise les tissus dela Pomme de terre, occasionne la Morve blanche des oignons de Jacinthe, etc., le Bacillus caulivorus cause de la gan- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 237 grène de la tige de la Pomme de terre, de celle des Pelargonium, Be- gonia, Gloxinia, etc., le Bacterium Mori qui compromet l'existence des jeunes plants du Mürier, la maladie bactérienne des Tomates, celle qui cause les taches de la chair des Pommes, la brûlure du Sorgho, la gommose bacillaire de la Vigne, la nécrose de l'écorce de rameaux de Poirier, les tumeurs bactériennes de l’Olivier et celles du Pin d'Alep, etc. On rencontre les Myxomycètes dans la hernie du Chou (Plasmodiophora Brassicæ) et peut-être dans la Brunissure de la Vigne et la maladie de la Californie. La deuxième partie, celle qui traite des Champignons pa- rasites, est de beaucoup la plus importante; nous nous bornerons à signaler dans les Phycomycètes : l Olpidium Brassicæ qui détruit les semis de Choux faits sur couche au printemps, la rouille blanche des Crucifères (Cystopus candidus), la maladie des semis de Hêtre (Phy- tophthora omnivora), la maladie de la Pomme de terre (Phytophthora infestans), le Mildew (Peronospora viticola),le Meunier des laitues (Pe- ronospora gangliformis), ete. Dans les Ustilaginées nous rencontrons les charbons des céréales autrefois attribués à l'Ustilago segetum, mais qu'une étude plus approfondie a montrés appartenir à au moins cinq espéces différentes, les U. Avene et U. perennans des Avoines, U. Jen- senii et U. Hordei des Orges, et enfin U. Tritici du froment ; le Millet et le Sorgho sont attaqués par l'Ustilago Panici- miliacei, le Mais par -` PUst. Maydis, le Sorgho a en outre l'Ustilago Sorghi, le Blé le Til- letia Caries, les tiges du Seigle ont l Urocystis occulta, l'Oignon a l'Urocystis cepule, etc. Les Urédinées ou rouilles occasionnent des dégàts sur un grand nombre de végétaux : ce sont d'abord les céréales avec la rouille commune (Uredo linearis), la vraie rouille (Uredo Ru- bigo-vera) et la rouille de l'Avoine (Puccinia coronata), puis la rouille des arbres à noyaux (Puccinia Pruni), celle de la Féve (Uromyces Fabæ), celle du Pois (Uromyces Pisi), celle du Poirier (Ræstelia can- cellata), les rouilles vésiculeuses, Peridermium oblongisporium, P. Pini, P. Strobi, P. elatinum, la rouille des aiguilles d'Epicéa (Chryso- myxa Abietis), celle du Pin (Ceoma pinitorquum), des aiguilles de Mélèze (Cwoma Laricis), etc. Dans les Basidiomycétes un petit nombre s'attaquent aux plantes her- bacées (Hypochnus Solani), presque tous sont des destrucleurs des parties ligneuses des grands arbres : Stereum frustulosum, S. hirsu- tum, Hydnum Schiedermayri, Polyporus annosus, Polyp. Pini, Po- lyporus Hartigii, Polyporus vaporarius, Polyporus Schweinitzii, Polyporus sulfureus, Polyporus hispidus, Polyporus igniarius, Poly- porus fomentarius, Merulius lacrymans, Agaricus melleus, etc. Les Ascomycètes peuvent se rencontrer sur toutes les parties du végétal envahi : les Exoascés causent la Cloque du Pêcher (Exoascus defor- 238 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mans), les pochettes du Prunier (Exoascus Pruni), les balais de sor- cière du Cerisier (Exoascus Cerasi), les taches vésiculeuses des feuilles du Poirier (Taphrina bullata), etc. Le blanc de diverses plantes est dû à différentes Périsporiacées : celui des céréales à l'Erysiphe graminis, celui du Pois, des Tréfles, etc., à l'Erysiphe communis, l'oidium de la Vigne à l'Uncinula americana, le blanc des Rosiers et du Pécher au Sphærotheca pannosa, etc. Le Noir, Morphée ou Fumagine forme un revétement brun sur les feuilles du Saule (Capnodium salicinum), de l'Olivier (Capnodium eleophilum), de VOranger (Capnodium Citri), du Noisetier et du Chêne (Capnodium elongatum), etc. Dans les Pyre- nomycétes, les Hypocréacés nous donnent la maladie du Champignon de couche (Hypomyces perniciosus), celle du Blé de Sardaigne (Sphe- roderma damnosum), les Chancres des arbres (Nectria ditissima), la Maladie de l'écorce d'Épicéa (Nectria cucurbitula), la Nécrose du bois (Nectria cinnabarina), la Quenouille des Graminées de prairies (Epi- chloe typhina), l'Ergot (Claviceps purpurea), etc. Les Sphériacées donnent les Rhizoctones ou Pourridiés, du Chêne (Rosellinia quer- cina), du Mürier (Rosellinia aquila), de la Vigne (Dematophora ne- catrix), du Safran (Rhizoctonia violacea), etc., le Black-Rot de la Vigne (Guignardia Bidwellii), le Rot blane (Coniothyrium diplo- diella), 1a Maladie des feuilles de Cerisier (Gnomonia erythrostoma), la Maladie des aiguilles de Sapin (Acanthostigma parasiticum), la Maladie des aiguilles du Pin Mugho et de l'Épicéa (Herpotrichia ni- gra), celle desépis du Blé (Dilophia graminis), la maladie du pied du Blé (Ophiobolus graminis), la maladie de l'Ail (Pleospora Sarcinula), la maladie du plant de Tabac (Alternaria tenuis), la pourriture du Cœur de la Betterave (Pleospora putrefaciens), le noir des céréales (Sphæ- rella Tulasnei), les taches des feuilles du Fraisier (Spherella Fraga- rie), Anthracnose du Pois (Ascochyta Pini), la Nuile des céréales (Septoria Tritici), la mélanose de la Vigne (Septoria ampelina), l'an- thracnose de la Vigne (Gleosporium ampelophagqum). Les Hystériacées causent le brun et la chute des aiguilles de l'Épicéa (Lophodermium macrosporum), le rouge du Pin (Lophodermium Pinastri), le brum des aiguilles de Sapin (Lophodermium nervisequum), les taches crusta- cées des feuilles de l'Érable (Rhytisma acerinum), etc. Dans les Disco- mycètes, les Pezizacées occasionnent le chancre du Méléze (Dasyscypha Willkommii), la maladie à sclérotes du Haricot, du Topinambour, ete. (Sclerotinia Libertiana), la maladie à sclérotes du Trèfle (Sclerotinia Trifoliorum), la pourriture grise de la Vigne (Sclerotinia Fuckeliana), l'avortement des jeunes Coings (Stromatinia temulenta) ; les Helvel- lacées donnent la maladie ronde du Pin maritime (Rhizina undu- lata), la Morille de la Vigne (Ræsleria hypogæa), etc. | | | REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 239 Dans la troisième partie de l'ouvrage, on s'occupe spécialement des Phanérogames parasites; ce sont les parasites des racines, Rhinanthacées et Orobanches, les parasites des tiges, Cuscutes et Gui. | Enfin l'ouvrage se termine par un exposé synoptique des caractéres génériques des Champignons étudiés; notons également qu'un trés grand nombre de figures viennent faciliter l'interprétation du texte. N. PATOUILLARD. Revision analytique des Morilles de France; par M. Ém. Boudier (Bulletin de la Société mycologique de France, XII, 129). La famille des Morchellacés, qui ne comprend que les deux genres très voisins Morchella et Mitrophora, est une des mieux caractérisées du groupe des Discomycétes operculés : son réceptacle couvert d'alvéoles hyménifères séparés entre eux par des côtes stériles d'abord pubes- centes puis glabres, ce qui en fait autant d'hyméniums distinels, peut être considéré comme formé par une réunion de Pézizes. Les caractères tirés des paraphyses et des spores ne sont pas suffisants pour la distinc- lion des espèces, en sorte qu'on ne peut guère faire intervenir que la forme, la coloration, la conformation des alvéoles et la position du ré- ceptacle par rapport au stipe. L'auteur indique en France 20 espèces du genre Morchella et seulement 3 du genre Mitrophora. Le genre Mor- chella se distingue de suite du Mitrophora par son réceptacle ou cha- peau dont les alvéoles sont adnés au stipe ou seulement un peu dis- tants, c’est-à-dire séparés par un espace circulaire (Vallécule) bien marqué, quoique peu profond. De là deux sections : 1° les Adnatæ el 2° les Distantes. Les Adnatæ comprennent les espèces suivantes : Morchella crassipes Krombh., M. Smithiana Cooke, M. rotunda (Pers.), M. rigida (Krombh.), M. ocalis (Wallr.), M. Spongiola Boud., M. um- brina Boud., M. vulgaris (Pers.), M. olivea (Quél.), M. rudis Boud. Les Distantes renferment : M. conica Pers., M. Finoti Sarr. et Feuill., M. angusticeps Peck, M. distans Fr., M. deliciosa Fr., M. intermedia Boud., M. hortensis Boud., M. costata Vent., M. elata Fr. et M. ina- mana Boudier. — Le genre Mitrophora Lév. diffère du précédent par l'existence d'une excavation circulaire entre la base du réceptacle et le stipe, excavation qui s'étend en dessous jusqu'à la moitié du capitule en faisant un chapeau à moitié libre. I] ne comprend que les espèces fran- çaises qui suivent: Mitrophora patula (Pers), M. fusca (Pers.) et M. hybrida (Sow.) (= Morchella rimosipes et M. semilibera DC.). N. Par. 240 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Nouvelles espèces ou variétés de Champignons de France; par M. Boudier (Bulletin de la Société mycologique de France, XIII, pp. 11-18, 3 planches coloriées). Dans cette notice M. Boudier donne les descriptions des 8 espéces suivantes : 1° Pleurotus ostreatus var. nudipes Boud., qui diffère du type par son pied entièrement glabre; il croît sur les os de Baleines; 2 Hygrophorus turundus var. lepideus Boud., proche de H. miniatus et surtout de la variété mollis de H. turundus; 3* Psathyra Typhe var. Iridis Boud., variété annulée et à chapeau omboné du P. Typle Kalchbr., croissant sur les feuilles pourries de l'7ris paludosa et plus rarement sur celles des Carex et des Sparganium; 4 Ramaria Rieli Boud., trés belle Clavaire qui a la couleur et la taille de Ramaria for- mosa, mais qui s’en distingue bien par ses rameaux moins divisés, presque simples et bien plus épais; 5° Aleuria olivacea Boud., proche de Galac- tinia succosa; 6^ Ascophanus (Cubonia) dentatus Boud., qui a exac- tement l'aspect extérieur de l'Asc. hepaticus, mais'qui diffère par sa couleur moins foncée et ses spores exactement globuleuses ; 7° Helotium fulvum Boud., bien voisin d'Helotium phascoides Fr. et croissant sur les petites Mousses; 8° enfin Helotium Cuniculi Boud., qui ressemble aux espèces jaunes de ce groupe, mais qui est remarquable par son habitat fimicole et sa petite taille. N. PATOUILLARD. NOUVELLES (15 aoùt 1897.) Nos confrères MM. Colomb, Cornu, Prunet jet Viaud-Grand-Marais ont été nommés officiers de l'Instruction publique; MM. Galavielle et Gerber ont recu les palmes d'officier d'Académie. = M. Husnot, à Cahan, par Athis (Orne), a fait paraitre la seconde livraison (pp. 25-48, gr. in-4°, planches IX à XVI) de son importante Monographie des « GRAMINÉES : Descriptions, Fiqures et Usages des G aminées spontanées et cultivées de France, Belgique, îles Britan- niques, Suisse ». Chaque livraison expédiée franco : 7 fr. 50. L'ouvrage complet se composera de 4 livraisons [voy. la Revue bibliographique du Bulletin, t. XLIII (1896), p. 418]. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bnlletin, E. MALINVAUD. 6312. — Lib. "Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris.— MOTTEROZ, directeur. Tome XLIV (ann. 1897) PLIV. Bull. Soc.bot.de France. Y Ne DA KY LJ Sw Q see, CM 12 apres Li Cx / pm CI NAA] À HÀ D EX ER > [2 CES 4 oe 2 Imp. Edouard Bry Paris LZutz del et sculp, PISTILLODIE DE CROCUS Tome XLIV (ann 1897) P]. V Bull. Soc. bot de France Imp. Edouard Bry, Paris B Ferincq del et lith. ARETHUSANTHA BLETIOIDES (gen nov) Tome XLIV (ann. 1897) PL. VI B 3 À Sohier à Paris Igt 1. Palmatopteris (Calymmatotheca alata. Brot ?. Discopteris Rallii. n. sp. — 3. Kidstonia heracleensis. n Caton ARE A : Fr. Sennen........ Dethan et Bértaut. TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. e. D SÉANCE DU 12 mars 1897, Fiore de l’île de Lesbos (suite)... .. RE p 215 ee Me 2-445 Lettre à M. Malinvaud (le Gagea foliosa dans l'Hérault) POR Ha M 162 Observations de M. Malinvaud....;...s.i. ie cs. eee. 163 Note sur la flore des environs de Curtanhiople AE ARE LT EU 164 Sur un genre nouveau d'Orchidées (Arethusantha bletioides) iplanéhe yy d auod c Veo UE o ALT eget os 178 Note sur la structure des fruits de l'Argan du Maroc (avec figürés dans le texte)......... AUS E La aire exe 2s PE CEU ES ... 181 SÉANCE DU 26 MARS. Décès de M. Victor Lemoine....... SU RD SAAS ETES T Duaci RO 188 Désignation de trois candidats proposés à M. le Maire d'Angers pour l'emploi de conservateur de l'herbier Lloyd. ......... 188-189 Sur la présence d'une anomalie dans la structure d'une feuille de Piper angustifolium (avec figures dans le texte).............. 189 SEANCE DU 9 AVRIL, Admission de M. Bertaut.......,...... LL EOE EE NT cel di Moe M. A. Finet est proclamé membre à vie.......,....:....,....2. Découverte du Lathrea Squamaria à Biercy (Seine-et-Marne)... Observations de MM. Rouy et Malinvaud.......,:,:..,:,2... Note rectificative de M. Magnin.............. D ERAS a YS IR SÉANCE. DU. 14 MAI. Décès de M. B. Martin. Hommage rendu à sa mémoire.......... Lettres de remerciements de MM, Gadeceau, Gaillard et abbé Hy.. Observations sur quelques Fougères des dépôts houillers d'Asie Mineure (planche VI et fignres dans le-texte),, i. ns Sur deux plantes nouvelles pour la France (Valerianeila cupuli- fera et Ophioglossum britannicum Le Grand (avec figure dans lé texte)... News URS: as CH Va. rie e V RE ERN E eR E 219 Observations de M. Málinyaüd NECARE CR I e eir A RMÉ 220 M. Lutz présente un hybride des Viola tricolor. et rothomagensis et annonce qu'il a récolté à Viroflay le Geum rivale et le Gys- topteris fragilis.........-.. eee AMETE GOES SHORE ASUS EE 222 Observations de MM. Rouy et Lui. MS Le er ecc duas ESS 222 M. Rouy a découvert l'Ornithogalum divergens Bor. près de Paris. 222 La Société adopte un changement d’heure des séances (4 heures du soir au liéu de 8 heures), à partir du mois de novembre prochain. is tss Dresa ie EEE ES O Ww T a T . 222 SÉANCE DU 28 MAI. Admission de M. Bouin (Maurice)....-... 4... eer rhe nnn . 223 M. Rouy présente deux plantes récoltées dans l'ouest de la France. 223 A. Chatin......... Signification de l'existence et de la symétrie des appendices dans rd la mesure de la gradation des espèces végétales.........:..2 293 De Coincy......... Sur le Juniperus Sabina var. arborea des environs de Grenoble. 231 — Observations de MM. Malinvaud et Rouy............:....:..... .. 232 Gonod d'Artemare Léttre à M. Malinvaud (Sur PHieracium Lamyi Bor., ele). ME Observations de MM. Malinvaud et Rouy.......... Des es dafs ` 294-235 NEA M. Guérin présente un Digitalis purpurea à fleur moustrueuse. .. 235 : Observation de M: Córnü...-:- cellules leue eere rrr e 235 mac V vu Cremastra unguiculata- sp. nov....... . P$ 1, NN PN 235 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE SR Maladies des plantes agricoles et des arbres France; Ém. Boudier..... (Press RE ERE E fruitiers et forestiers causées par des Nouvelles espèces ou variétés de Cham- - - parasites végétaux; Éd. Prillieux...... 236| pignons de France; Ém. Boudier. .... LE a, em evision on dos gi, des Morilles de à MES Nouveres.. ETIE ETN N on rpers M usta T E XE Wet od cp 240 b < Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84,à huit heures du Be | soir, habituellementles deuxième et quatri&me vendrédisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1897 8 et 22 janvier. ; 9 avril. 9 et 23 juillet. 19 et 96 février. — | 14 et 28 mai. 42 et 26 novembre. . 12 et 26 mars. 25 juin. 10 et.24 décembre. ASIE - ba Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons | mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-aprés), 32 fr. par abonne- ice — Íl peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- iques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2€ sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tòme XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. d N. B.— Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. | Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de bolanique tenu & Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran-- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. c 3 Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du.Bullétin, ainsi que des numé- .. ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscriles adresséesau Secrétariat par les membres de là Société, pourvu qu'elles aienttrait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, eu entier où par extrait, dans le Bulletin. 3 Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société | , botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la * Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année même de leur publication pourront être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soitabsolu- | ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s’y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d en informer le Seerétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qut se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. AR N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun, cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent p est terminé depuis plus de deux ans. Ilen résulte que, pour se procurer une partie | quelconque du tome XL (1893) ou d’une année antérieure, on doit faire l'ae- JL quisitior du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- d ete, à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. g ; e (73 6312. — Lib.-[mp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MoTTEROZ, directs rue s BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-QUATRIÈME (Troisième Série. — TOME IV) 1897 6 Séance de Juin 1897. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 $ Publié en septembre 1897. ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE BER OE S € ; Les planches VIE et VIT sont encartées dans ce numéro. Président : M. Max. CoRNU. Vice-présidents : MM. Franchet, Daguillon, Maugeret, Mouillefarine. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. — Vice-secrétaires 2 MM. Guérin, Lutz. = Trésórier : - Archiviste : Membres du Conseil: MM. Costantin, MM. Morot, Danguy, Van Tieghem, Guignard, Vilmorin (H. de), Hue (abbé), Zeiller. Tarif des tirages à part. NOMBRE DE FEUILLES. (46 pages), réimposition, papier, tirage, iqüre et enveloppe de couleur, . . . . uarts de feuille (12 pages). . . . . ll LE a OR F de feno pun +... fido. quarts de feuille en sus d'une feuille. Demi-feuille en sus d'une feuille. , ... La composition d’un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 1 franc. . La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs, En plus les frais de tirage et de papier: La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'une couverture imprimée, avee encadrements et sans page d'annonees, es . titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour ture. En plus les frais de tirage et de papier. i s'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d’une page, interealée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs. ne gravure d'une demi-page, 4 fr, 50. ; Tont rravail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la disposition des pages du Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu’il est impossible de fixer. "s t de 2 franes sile la couver- 3 i SÉANCE DU 95 JUIN 1897. PRÉSIDENCE DE M. MALINVAUD, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. En l'absence de MM. le Président et les vice-présidents, M. Malinvaud, secrétaire général, prend place au fauteuil. M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de là séance du 98 mai, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce qu'il a appris, par la voie des journaux, la mort d'un trés distingué confrére, M. Napoléon Doümet-Adanson, décédé, en son château de Baleine, dans le département de l'Allier. M. Malinvaud a écrit à un ami du défunt pour obtenir des renseignements complémentaires qui seront communiqués à la Société (1). M. le Président fait connaitre trois nouvelles présenta- tions. a M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts informe le Président, par lettre en date du 2 juin, qu'il a prescrit l'ordonnancement d'une somme de 1000 francs au nom de la Société botanique de France, en échange de vingt- cinq exemplaires de ses publications. Unelettre de M.le Ministre del'Agriculture, datée du 4 juin, annonce également le renouvellement d'une subvention de 1000 franes, aecordée comme les années précédentes à la Société au titre d'encouragement. M. le Président se rend l'interpréte de la profonde grati- tude de la Société pour les témoignages de bienveillance que lui aecordent les Pouvoirs publies en vue de faciliter l'accom- plissement de sa mission scientifique. Une lettre du frére Sennen au Secrétaire général annonce la découverte, dans un champ argileux en friche entre Bé- (1) Une Notice nécrologique sur M. N. Doûmet-Adanson, par M. Barratte, a été lue à la séance du 1* août 1897, tenue par la Société à Barcelonnette. (Voyez plus loin le compte rendu de la session extraordinaire.) ! T. XLIV. (SÉANCES) 16 249 SÉANCE DU 25 JUIN 1897. ziers et Lespignan et au bas du pech Agut, de l Agrostis cas- tellana Boiss. et Reut., Graminée nouvelle pour la flore francaise. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ (du 4% janvier au 30 juin 1897). Baillon, Histoire des Plantes, t. 12 et13. (Don du Ministère de l'Ins- truction publique.) Bazot, Études de géographie botanique. Bescherelle, Mousses de la Tunisie. — Note sur le Leucobryum minus. Candolle (C. de), Remarques sur la tératologie végétale. — Rapport du Président de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genéve. Cariot et Saint-Lager, Botanique élémentaire, tome I, 2° partie. Chabert (D' A.), Sur la disparition de quelques plantes en Savoie. — Des plantes sauvages comestibles de la Savoie. — Noms patois et emploi populaire des plantes de la Savoie. Chodat, Laboratoire de Botanique, 3 fascicules. — Sur la structure et la biologie de deux Algues pélagiques. — On the Polymorphism of the green Alge and the Principles of their evolution. Copineau, Le viviparisme chez les Joncées et les Glumacées, Corbière, Supplément aux Muscinées du département de la Manche. Dewey, Wild Garlic. Doumergue, Les Hauts-Plateaux oranais de l'Ouest au point de vue botanique. Drude, Manuel de géographie botanique, trad. Poirault, livr. 14-16. Duchaussoy, Végétation comparée de la Somme et du Cher. Duggar et Dailey, Notes upon Celery. Gagnepain, Dates de floraison des plantes à Cercy-la-Tour (Nièvre). Gentil, Histoire des Roses indigènes de la Sarthe. Genty, Sur une Crucifère adventice nouvelle. Geoffroy, Rapport de mission à la Martinique et à la Guyane. Gérard, Sur la pollinisation chez les Composées, Campanulacées et Lobéliacées. Gillot, Notice biographique sur Jean-Louis Lucand. Girard (Henri), Aide-mémoire de Botanique cryptogamique. Heckel (Ed.), Contribution à l'étude botanique de quelques Solanum tubérifères. —{Plantes médicinales et toxiques de la Guyane française. SÉANCE DU 29 JUIN 1897. 243 Hiern, Catalogue of the african plants collect. by D' Welwitsch, part. 1. Holm, Carex Fraseri Andr. — Hypoxis erecta. Husnot, Graminées spontanées et cultivées, en France, etc., 2* livr. Koehne, Ueber einige Cornus Arten. — Philadelphus. — Cornus brachypoda. . Laurent, Marchal et Carpiaux, Assimilation del'azote par les plantes supérieures. Le Jolis, Remarques sur la nomenclature algologique. Lendner, Sur le développement des Champignons. Lucet, Fasciation d'un Rosier hybride remontant. Macoun, Contributions to Canadian Botany, VIII et IX. — List of the plants known of the Labrador Peninsula. Magnin, Notes de Botanique. — Sur quelques Potamots rares. Ménier, Sur les Ophioglosses de la flore de l'Ouest. Migliorato, Natura assile delle spine delle Auranziacee. Montemartini, Contributo allo studio dell anatomia del frutto e del seme delle Opunzie. — Un nuovo Micromicete della Vite. — Ricerche intorno all' accrescimento delle piante. Neyraut, Excursion faite à Salles et à Facture. | Nylander, Supplément aux Lichens des environs de Paris. Prillieux, Maladies des plantes agricoles. Rodrigues (J. Barbosa), Plantas novas cultivadas no Jardim botanico de Rio de Janeiro. Rouy, Illustrationes plantarum Europe, fasc. VI (le texte seule- ment). | — Observations sur quelques Malvacées. l — Sur l'application rigoureuse de la règle d'antériorité de la dé- nomination binaire dans la nomenclature. Roze, Le Geum rivali-urbanum. — Sur une nouvelle Cyanophycée et un nouveau Microcoque. — Le Clonothrix. — Un bon conseil aux amateurs de Champignons. Saccardo, Sylloge Fungorum, vol. XII, pars 1. Thézard, Du reboisement et de la fertilisation des foréts. Thil, Sections transversales de 100 espèces de bois indigènes. Vaccari, Supplemento alla Flora dell’ arcipelago di Madd«lena (Sardegna). 244 SÉANCE DU 25 JUIN 1897. Wildeman (de), Prodrome de la flore algologique des Indes néer- landaises. Annales de l'Institut national agronomique, n° 14. Bulletin de la Société d'études scientifiques d' Angers, 1895. .. Bulletin de la Société.d' histoire naturelle des Ardennes, 1896. Mémoires de la Sociélé nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers, 1896. Mémoires de la Société d Emulation du Doubs, 1895. Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France, 1896. Société d'histoire naturelle d'Autun, 9* Bulletin. Anales del Museo nacional de Montevideo, VI (renferme « Las Grami- neas Uruguayas » par J. Arechavaleta). Archivos do Museu nacional do Rio de Janeiro. Boletim do Museu paraense. La Naturaleza (de Mexico), n° 10 et 11. Minnesota Botanical studies, n° 9. Smithsonian Report, 1894. The Proceedings and Transactions of the Nova Scotian Institute of Science, 1895-96. M. Franchet fait à la Société la communication suivante : LES PARNASSIA DE L'ASIE ORIENTALE; par M. A. FRANCHET. Il n'est guére de botaniste herborisant qui, au cours de ses re- cherches n'ait rencontré, soit dans la plaine, soit surtout dans les montagnes, des plantes dont l'aspect particulier, certains détails d'organisation, ne lui aient donné l'impression de se trouver en présence d'un type curieux, isolé, comme perdu au milieu d'une végétation d'un caractère différent. Je ne sais si cette impression est personnelle, mais pour ma part je lai toujours ressentie en présence de l'Isopyrum, du Parnassia, du Ligularia, du Leon- lopodium, du Ramondia, de l'Asarum, du Cypripedium el de plusieurs autres qui d’ailleurs, ainsi qu’on peut le constater dans les Flores et les Guides d'herborisations, ont le privilège d’être l'objectif (des promenades botaniques et de provoquer des réfle- xions chez l'observateur. Ce n'est pas tout en effet de trouver une plante, de l'étudier, de lui appliquer une détermination exacte, de lui assigner une place rationnelle dans les nombreux et trés mobiles casiers de la FRANCHET. — LES PARNASSIA DE L'ASIE ORIENTALE. 245 classification; il peut aussi n'étre pas sans intérêt dese demander et de rechercher pourquoi cette plante est là plutôt qu'ailleurs. Et, comme dans l'ordre de la nature rien ne se fait au hasard, il est certain qu'une réponse à cette trés simple question aura, dans beaucoup de cas, une portée inattendue, intéressant à la fois la climatologie, les révolutions géologiques du globe, les conditions physiques du sol et par cela méme l'agriculture et l'horticulture, qui sont plus particuliérement du domaine de la botanique. Et voilà pourquoi la présence, sur un point donné du sol, d'une humble petite herbe, comme Asarum, Ramondia ou Parnassia, d'un modeste arbrisseau comme le Troène, est appelée à con- courir à l'explication et à la compréhension de grands et inté- ressants phénomènes et, en méme temps, à nous guider dans l'utilisation des végétaux. Mais, pour arriver à ce résultat, il faut d'abord connaitre les faits et ensuite en apprécier les causes, les apprécier à leur juste valeur. De cet ensemble résultera la géographie botanique, science encore dans l'enfance, appelée à tenir une grande place, mais qui reste encore indécise, peut-étre parce qu'on a tenté d'exposer et de démontrer les effets des causes agissantes avant d'étre suffisam- ment renseigné sur la généralité des résultats observés. Ce qu'on peut dire aujourd’hui avec une entière certitude, c'est que, à la période actuelle, tous les genres ont un foyer, c'est-à-dire qu'il existe, sur un point quelconque du globe, un lieu où se ma- nifeste pour eux un maximum d’espèces; c'est là où généralement ils fournissent aussi le plus grand nombre de formes bien accen- tuées qui permettent de les diviser en sous-genres ou sections. De ce foyer naissent généralement deux rameaux latéraux, s'étendant à droite et à gauche dans le sens de la latitude, en tenant compte bien entendu des conditions climatériques et orographiques. Sur toutle parcours de ces deux rameaux, le nombre des espéces di- minue à mesure qu'on s'éloigne du foyer, de sorte qu'à l'extrémité on ne rencontre plus qu'un très petit nombre d'espèces, réduit souvent méme à une seule. D'ordinaire une des extrémités en posséde plus que l'autre. Les faits sont tout différents si l'on suit des lignes perpendicu- laires au foyer. Dans la direction du nord la production spécifique procède ordinairement par bonds, toujours très irréguliers; il est 246 SÉANCE DU 25 JUIN 1897. aisé d’en trouver la cause dans les rapides changements de tem- pérature qui se manifestent en suivant cette direction. Dans la direction du sud, on ne rencontre souvent plus rien; le foyer du genre est en même temps son point terminus; les Isopyrum, Parnassia, Ligularia, Asarum, etc., en fournissent de bons exemples. Il y a pourtant des exceptions; certains genres, dont le foyer est incontestablement placé dans l'Asie orientale ou himalayenne, possédent quelques rares représentants dans les régions australes; c'est le cas des Ligustrum; d'autres genres y sont plus largement répandus, comme les Gentiana, les Rhodo- dendron; il est à remarquer que, dans ce dernier cas, ces genres ont presque toujours un double foyer. Les observations que je présente ici me sont inspirées par l'étude des plantes de l'Asie orientale, mais il faut encore bien se garder de généraliser, Les collections accumulées, depuis trente ans, dans l'herbier du Muséum de Paris, contiennent pourtant les preuves de ce que j'avance et permettent d'affirmer qu'il existe aujourd'hui un grand foyer de végétation dans l'Asie orientale, plus spécialement peut-étre dans la région que baignent, dans leur cours supérieur, les trois grands fleuves qui naissent aux limites et à l’occident de la Chine, le Yang-tzé-kiang, le Mékong et la Saluen. Dans un tra- vail plus général il faudra sans doute y joindre le Bramaputra, dont le cours bizarre se moule sur les contreforts Nord et Sud de toute la partie orientale du massif himalayen. C'est cette région qu'il faut considérer comme le foyer actuel de beaucoup de nos genres alpins, en particulier de ces plantes dont j'ai parlé plus haut et dont la présence semble constituer une anomalie au milieu de la végétation environnante. Dans un récent travail (1), j'ai montré que c'était le cas des Jsopyrum et des Coptis; aujourd'hui je me propose d'établir que c'est aussi celui des Parnassia. | Considérées dans un sens un peu large, c'est-à-dire dans le sens linnéen, les espèces de Parnassia sont aujourd’hui au nombre de 26 espèces, très inégalement réparties, puisque la Chine à elle seule en possède 17, dont, jusqu'ici du moins, 10 appartiennent en propre à sa flore; l'Amérique septentrionale n'en a plus que 6 es- péces, dont 5 lui sont particulières; la Sibérie 5 ou plutôt seule- (1) Cf. Morot, Journal de Bot. XI. — d FRANCHET. — LES PARNASSIA DE L'ASIE ORIENTALE. 247 ment 4, le P. ovata étant très douteux; l'Asie occidentale est ré- duite à 2 espéces, l'Europe et l'Afrique occidentale à une seule. Le tableau de répartition qui suit fera bien comprendre l'expo- sition faite ici en quelques lignes. La distribution géographique des Parnassia donne lieu à quel- ques observations générales. C'est dans l'Asie orientale seulement et plus spécialement dans la Chine occidentale que le genre atteint son complet développe- ment au point de vue des formes. C'est là en effet qu'on trouve les représentants des deux groupes dont il est formé, les Ambly- sandra et les Xiphosandra. Puis vient toute la série des divisions de deuxième et de troisième ordre; les espèces à staminodes entiers, P. tenella, yunnanensis et Faberi, dont la derniére pré- sente la particularité unique d'avoir la tige rameuse et couverte de feuilles; les espéces dont les staminodes sont trilobés ou tri- fides, telles que P. chinensis, mysorensis, crassifolia, etc., etc., constituant un acheminement vers les staminodes inéquilobés du polymorphe P. Wightiana; puis le P. Wighliana, dont les sta- minodes avec leurs lobes inégaux au nombre de 4 à 6, établissent une transition toute naturelle vers les staminodes multilobés de notre P. palustris; enfin tout le groupe des espèces à pétales dentés ou ciliés, qui commence avec le P. mysorensis, dont les pétales sont seulement érodés, pour finir avec les P. foliosa et Davidi avec leurs pétales frangés dans tout le pourtour. Le branchement oriental des Parnassia, qui s'étend sur toute la largeur de l'Amérique septentrionale, est relativement riche, bien qu’il ne possède que 6 espèces, parce que ces espèces ap- partiennent à trois subdivisions différentes; c'est d'abord le P. palustris avec ses staminodes à cinq lobes et duquel déri- vent le P. parviflora et le P. Kotzebuei ; puis le P. caroliniana et le P. asarifolia, dont les staminodes n'ont plus que trois lobes; enfin le P. fimbriata qui, par ses pétales ciliés à la base, repré- sente seul en Amérique un groupe qui compte en Asie au moins 12 espèces et manque complètement ailleurs. | Au nord de la Chine les espèces de Parnassia sont localisées, à l'exception du P. palustris qui occupe toute la Sibérie et re- monte dans le nord, au delà du cercle polaire, jusqu’à la terre des Samoyèdes, où il se manifeste sous quelques formes spéciales (P. tenuis, P. obtusiflora). Dans la partie la plus orientale de la 248 SÉANCE DU 25 JUIN 1897. Répartition géographique des PARNASSIA. PARNASSIA EUROPE AFRIQUE OCCIDENTALE Parnassia Faberi.......... tenella.......... yunnanensis.... chinensis...... . mysorensis ..... pusilla ......... nubicola ...... . crassifolia...... caroliniana..... ? ovata......... fimbriata....... Laxmanni...... affinis.......... subacaulis...... setchuenensis ... oreophila....... palustris ....... parviflora ...... Kotzebuei. ..... asarifolia ...... Wightiana...... monochorifolia . Davidi........ foliosa Delavayi ....... OCCIDENTALE ASIE —— "me ——À = Z ea < S SZ z = m = E = N | X e| X * * * |. * * x x x |. * . * 5 8 CHINE * + X x x X JAPON AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE X XX x x FRANCHET. — LES PARNASSIA DE L'ASIE ORIENTALE. 249 Sibérie, on ne connait, je crois, que le P. Kolzebuei, faisant partie de la flore polaire et le trés douteux P. ovata Ledeb., dont il est question plus loin. La Sibérie ne fournit que le P. Larmanni des alpes de Sajan et le P. subacaulis, qui en est trés voisin spécifi- quement et s'étend jusque dans le Caboul (Boissier) et peut-être jusque dans la Perse austro-orientale, si, comme je le crois, le P. Bornmuelleri Freyn doit lui ètre rapporté. La flore d'Europe, point terminal du rameau occidental, est très pauvre, puisqu'il ne possède plus qu'un seul Parnassia, rare dans la partie australe, devenant commun dans les marais de la plaine et des montagnes, mais tout à fait abondant dans la région septentrionale, notamment en Islande, où il revêt des formes particulières, parmi lesquelles il est aisé de reconnaitre le P. te- nuis Wahlenb. et le P. obtusiflora Rupr. Dans l'Asie orientale les variations du P. palustris se portent principalement sur les staminodes qui peuvent avoir jusqu'à vingt lobes, mais qui plus souvent n'en ont que sept à neuf. Le seul exemplaire du P. palustris provenant du Thibet himalayen et que j'ai pu voir était surtout remarquable par le nombre des linéoles brunes ponctuant les pétales. En résumé, les Parnassia sont surtout asiatiques. 5i l'on excepte les espèces des régions septentrionales, et plus particu- liérement le P. palustris, c'est un genre qui aime les grandes altitudes et les régions froides. Dans l'Himalaya, d’après le Flora of British India, on les trouve jusqu'à prés de 5000 mètres (15 000 pieds anglais); c'est le cas du P. affinis et du P. pusilla; d'ordinaire ils croissent entre 1500 et 3000 mètres. Les espèces chinoises se comportent de la méme facon. Quand donc nous voyons le P. palustris végéter en plaine dans les marais du centre ou du nord de l'Europe, il ne faut point oublier que ce fait résulte d'une compensation de climat par l'altitude; dans l'Himalaya, par 28 ou 30 degrés lat. N., ce n'est qu'à de grandes hauteurs que les espéces de ce genre peuvent rencontrer la température plutót froide qui convient à leur exis- tence. On en trouve une nouvelle confirmation, lorsque l'on cons- late que, dans le sud de la France, la plante devient subalpine, tout à fait alpine dans le midi de l'Espagne et dans le Maroc, à Djebel Afougheur, seul point du continent africain où la plante puisse être indiquée avec certitude, selon l'opinion de M. le D' Bonnet. 250 SÉANCE DU 29 JUIN 1897. Synopsis PARNASSIARUM flore Asie orientalis. Sect. 1. — Connectivum ultra loculos non productum. A. Petala integra, nunc margine erosa, nunc inferne tantum fimbriata. ae D 11. P. 12. P. 13. P. 14. P. 15. P. 16. P. t Staminodia integerrima vel obscure sinuata, spatulata. Faberi. — Humilis ; caulis superne ramosus, foliatus, pluriflorus. . tenella. — Petala virescentia; folia tenuiter membranacea. yunnanensis. — Petala albida; folia e minimis, crassiuscula. ++ Staminodia plus minus profunde triloba. * Petala inferne longe fimbriato-ciliata. . chinensis. — Staminodia breviter triloba ; folia reniformi-cordata. crassifolia. — Staminodia ultra medium triloba ; folia ovato-cordata. ** Petala margine eroso-dentata, nunc integra. a. Folia reniformi cordata. . mysorensis. — Capsula pro maxima parte libera; planta 1-2 decim. alta. pusilla. — Capsula tantum semilibera; planta 2-5 cent. 8. Fôlia cordato-ovata, vel ovata, longiora quam lata. . Selchuenensis. — Petala e basi angustata oblonga, alba; staminodia ad medium usque partita. . oreophila. — Petala ovata alba; staminodia breviter triloba, lobis Crassis. . Laxmanni. — Petala angusta, oblonga, virentia vel albo-viridia ; folia e basi obtusa ovata; staminodia breviter triloba. rtt Staminodia 5-20-fida. * Petala integerrima. palustris. x% . e . PE Petala parte inferiore longe fimbriato-ciliata. nonal . "EN Wightiana. — Folia reniformia, nunc paulo acutata. monochorifolia. — Folia ovato-cordata. B. Petala circumcirca, ungue excepto, fimbriato-ciliata. Davidi. — Caulis monophyllus. Noemie, — Caulis 2-4-phyllus; petala oblonga, dissita. foliosa. — Caulis 4-10-phyllus; petala obovata, contigua. See vj A e . . ect. 2. — Connectivum ultra loculos productum, pugioniforme. 17. P. Delavayi. FRANCHET. — LES PARNASSIA DE L'ASIE ORIENTALE. 251 Sectio l. —- Amblysandra. Connectivum ultra loculos non productum. A. Petala integerrima, vel erosa vel inferne tantum fimbriata. + Staminodia spatulata, apice integerrima vel obscure sinuato- dentata. 1. Parnassia Faberi Oliver in Hooker, Icones, pl. 1778. — Pu- mila, vix digitalis; caulis sepius superne ramosus, pluriflorus, foliatus ; folia suberebra, petiolo limbum subæquante, limbo late obovato circiter 1 cent. longo; pedunculi 2-3 cent. longi, supra medium unibracteolati, 2-3 fere contigui, axillares et præterea bractea parva oblonga stipati; flores parvi, 7-9 mill. diam.; calyx paulo ultra medium partitus, lobis ovato-lanceolatis, vix acutis, glandula parvula stipitata ad basin loborum interjecla, patente; petala calyce paulo longiora, late ovata, brevissime unguieulata, basi rotundata, apice obtusa ; staminodia graciliteret longe stipitata, superne inflato-capitata quasi bilabiata, staminibus duplo bre- viora; ovanium ovatum apice breviter attenuatum, stigmatibus lingui- formibus, tribus, sessilibus. — Planta inter Parnassiæ species valde heteroclita. Hab. — La Chine occidentale, province de Se-tehuen, sur le mont Omei, à une altitude de 1300 mètres environ (R. E. Faber, a. 10). Espéce trés remarquable par ses tiges couvertes de feuilles toutes pétiolées et par ses pédoncules rapprochés au nombre de deux ou trois vers le sommet des rameaux. Les staminodes sont renflés au sommet, comme bilabiés et paraissent creux d’après la figure des Icones. 2. P. tenella Hook. fil. et Th., in Journ. Linn. Soc. II, p. 80; Drude in Linnea, XXXIX, 323; C. B. Clarke in Hook., Flor. of Brit. Ind. |I, p. 403. Gracilis, flaccida; folia basilaria pauca, longe petiolata, limbo exacte reniformi, tenui; folium caulinum multo minus, supra medium positum profunde amplexicaule; calyx ad medium ovarii adnatum, parvum, lobis obtusis; petala virescentia calice triplo longiora, distincte unguiculata, obovato dilatata, margine subtiliter erosa; staminodia brevia, petalorum unguem non superantia, parte dilatata piriformi vel fere flabelliformi ; Stamina dimidium petalorum :equantia; ovarium globosum; stylus dis- unctus, trilobus. Hab. — La Chine occidentale, province d'Yunnan, dans les bois 252 SÉANCE DU 25 JUIN 1897. du mont Kichan, près de Tali, de 2500 à 3000 mètres (Delavay, n. 76); bois de Koutoui, au-dessus de Mosoyn (id.). Espéce gréle à feuilles minces, exactement réniformes, à fleurs verdátres et dont les staminodes ne sont nullement lobés. 3. Parnassia yunnanensis Franch. in Morot, Journ. de bot. (1896), p. 266. i Species non tam gracilis ac præcedens, 6-9 cent. alta; folia multo minora, magis crassiora, basilaria reniformia vel fere ovato-cordata, majora vix 1 cent, sæpius tantum 5-7 mill. longa; flores parvi; calyx ad medium usque partitus, lobis obtusis; corolla 6-7 mill, longa, ex albo virens, petalis erectis oblongis, obtusis, trinerviis, punctatis, calycem paulo superantibus; staminodia breviter stipitata, obovata vel clavata, apice integerrima vel obscure sinuata; capsula semilibera; stylus tri- lobus ovario paulo brevior. Hab. — La Chine occidentale, province d'Yunnan, sous les buis- sons de Rosages nains, au sommet du Koua-la-po (Delavay, n. 710); rochers calcaires au sommet du Yen-tze-hay, alt. 3500 mètres (id.); province de Se-tchuen, dans les bois à Tongolo (Soulié) et aux environs de Tatsienlou (Pratt, n. 542). Le P. yunnanensis ressemble tout à fait au P. pusilla; il s'en distingue nettement par ses staminodes qui ne sont point trilobés. Fy Staminodia breviter triloba, nunc ad medium vel paulo ultra trifida. * Petala e medio ad basin margine crebre fimbriata. / - e. 4. P. chinensis, sp. nov. Rhizoma crassum, abbreviatum ; caulis 8-15 cent., debilis; folia basi- laria crebra, longe petiolata, limbo 5-12 mill. longo, membranaceo reniformi, folio caulino semiamplexicauli, cordiformi, magis acutato; flores albi, 8-14 mill. diam.; calyx fere ad basin partitus, lobis late ovatis obtusis demum patentibus; petala quam calyx subduplo longiora, basi angustata unguiculata, abrupte dilatata, late obovata, fimbriis den- sis tenuibus; staminodia calycis vix dimidium æquantia, fusca, anguste obovata, apice breviter (circiter ad quartam partem superiorem) trilo- bata; stamina petalis duplo breviora; capsula matura depresso-trigona, angulis paulo incrassatis, stylo trilobo capsulæ vix dimidium æquante. Hub. — La Chine occidentale, province d'Yunnan, dans les FRANCHET. — LES PARNASSIA DE L'ASIE ORIENTALE. 253 prairies du Tsang-chan au-dessus de Tali, alt. 3800 à 4000 mètres (Delavay, n. 75 et 7252). Espèce exactement intermédiaire entre le P. Wightiana et le P. mysorensis; elle a la petite taille et les staminodes brièvement trilobés de ce dernier, avec des pétales fimbriés inférieurement et de méme forme que ceux du P. Wightiana. Les pétales du P. my- sorensis sont plus étroits, fortement échancrés au sommet et fine- ment érodés sur les bords. "5. P. crassifolia, sp. nov. Caulis monophyllus 25-35 cent. altus; folia basilaria longiter vel longe petiolata, limbo crasso exacte cordato-ovato superne attenuato subacuto, subtus pallide ferrugineo, nervis inconspicuis, supra pallide viridi tenui- ter 9-nervato; folium caulinum conforme sed duplo minus; flores albes- centes, diam. 20-25 mill.; calyx fere ad basin partitus, lobis late ovatis obtusis vel vix acutis; pelala calyce plus duplo longiora, lamina fere orbiculata patente, apice rotundata, in unguem angustum abrupte con- tracta, inferne longe fimbriato-ciliata ; staminodia calycis longitudine, ad medium vel paulo ultra trifida, lobis linearibus vix conspicue capi- tellatis; stamina pelalis subtriplo breviora; ovarium, nisi ima basi, liberum, ovatum, in stylum brevem sed distinctum attenuatum ; stigmata tria, ovata. Hab. — La Chine occidentale, province d'Yunnan, dans les marais de Tsi-kéou, à la base du Ki-chen, près de Tapin-tze (De- lavay). Port du P. palustris, mais déjà bien différent par ses pétales fimbriés à la base et ses staminodes trilobés ou trifides; ce dernier caractère, joint à la forme allongée et à la consistance épaisse des feuilles, différencie bien le P. crassifolia du P. Wighliana, dont les staminodes sont. 5-7 lobés, les pétales retus ou échancrés, les leuilles minces et réniformes. ** Petala margine erosa vel integra. 0. P. mysorensis Hevne in Wight et Arn., Prodr. 35; Hook. lil. et Thomps. in Journ. Linn. Soc. M, p. 80; Drude, Linn. ex spectu. XXXIX, 317; P. affinis Hook. et Thomps., l. c., p. 8l( auct. in Herb. Mus. Paris.). Caulis monophyllus, 5-12 cent. altus; folia papyracea modice pelto- lata, petiolo limbum æquante vel vix superante, limbo reniformi, veł 254 SÉANCE DU 29 JUIN 1897. cordato-ovato, acutiusculo; folium caulinum basilaribus sæpius mullo majus, raro paulo minus, circa medium positum; flores albidi, 10- 12 mill. diam.; calyx ad quartam partem inferiorem partitus, lobis oblongis obtusis; petala longe unguiculata, oblongo-spatulata, circum- cirea eroso-denticulata, apice lobulata erebre fusco-puncticulata, stami- nodia spatulata, superne quadrata, breviter triloba; stamina petalis duplo breviora ; capsula breviter adnata, depresso-trigona, angulis incras- satis; stylus capsula paulo brevior, stigmatibus tribus patentibus. Hab. — La Chine occidentale, province d'Yunnan dans les prai- ries de l'Hee-chan- men au-dessus de Lan-kong (Delavay, n. 71; 753). Petite espèce bien caractérisée par ses pétales érodés, étroits, spatulés, dilatés seulement au sommet et par ses staminodes briè- vement trilobés; les feuilles sont de forme variable, tantôt réni- formes, arrondies en avant, tantôt cordiformes presque aiguës. 7. Parnassia pusilla Wall., ex Hook. et Thomps. in Journ. Soc. Linn. II, p.81; C. B. Clarke in Hook., Fl. of Brit. Ind. II, p. 403; Franch., Pl. David, part. II, Plante moupinenses, p. 99. Nana, caulis 2-5 cent.; folia reniformia, 4-5 mill. longa et lata; flores 9-8 mill. longi ; capsula semisupera. Hab. — La Chine occidentale, dans les hautes montagnes de la principauté de Moupine (Arm. David.). Cette plante, qui semble être une réduction du P. mysorensis, n'en est peut-étre qu'une forme trés alpine. M. C. B. Clarke pense qu'elle est une variété de son P. ovata (non Ledebour); mais la forme des feuilles n'autorise pas cette supposition. Le P. pusilla, outre sa petite taille, se distingue aussi du P. my- sorensis, par sa capsule moins exserte; mais ce caractére n'esl pas bien précis dans les Parnassia. Le P. ovata Clarke fournit d'ailleurs une variété analogue au P, pusilla; elle a été publiée par Stracher et Winterbokom, sub : Parnassia, n° 3, Herb. Hima- layan, de Raj-hoti (Thibet) ; ses pétales ne sont point ponctués de brun comme ceux du P. pusilla. 8. P. setchuenensis, Sp. nov. Caules e rhizomate plures 10-30 cent. alti, ad medium vel infra mono- phylli; folia utraque facie glandulis fuscis conspersa, basilaria pluria Jongiter petiolata, limbo e basi rotundata vel truncata vel leviter cor- FRANCHET. — LES PARNASSIA DE L'ASIE ORIENTALE. 255 data ovato, obtuso vel acuto, eximie 3-5-nervio, 20-25 mill. longo; folium caulinum basilaribus exacte conforme, nunc æquimagnum, haud raro paulo majus, rarius duplo minus, sessile, margine infimo leviter decurrente; flores albi; calyx 7-9 mill. longus, ultra medium partitus, lobis lanceolatis acutis vel vix obtusis, exterioribus paulo majoribus; petala 12-18 mill. longa, nune integerrima, nunc leviter undulata, nunc parce erosa, non contigua, oblonga, obtusa, sensim in unguem attenuata, parce vel non fusco-puncticulata, plurinervata (subseptem-nervata), ner- vis lateralibus magis tenuibus ramulos e latere externe non emittentibus; staminodia stamina æquantia velillis paulo longiora inferne linearia, plana, medio ovali-dilatata, in lobos tres lineares stricte et parallele erectos ad medium partita, obscure vel non capitellata; capsula matura pro maxima parte libera, late ovata, stylo distincto. Hab. — La Chine occidentale, province de Se-tchuen, sur les pelouses à Héoupin, prés de Tchen-kéou, alt. 2500 mètres (Farges, n. 1352). Chine septentrionale, province de Chensi, in monte Thae- pei-san (R. P. Giraldi, n. 456). Le P. selchuenensis appartient au méme groupe que l'espéce nommée à tort P. ovata Ledeb. dans les Flores de l'Inde, et qui doit prendre le nom de P. affinis Hook. et Thomps., dont la forme alpine correspond exactement au P. trinervis Drude. Regel a en effet montré dès 1862, dans les Plante Raddeanæ, p. 263, que toutes les affinités du P. ovata Led. étaient avec le P. caroliniana Mich., de l'Amérique du Nord ; ces affinités sont méme si étroites qu'il est fort difficile de différencier les deux plantes qui présentent, l'une et l'autre, la particularité d'avoir leurs staminodes divisés presque jusqu'à la base en trois lobes linéaires capitellés, aussi longs ou plus longs que les étamines; les exemplaires de P. caro- liniana à staminodes dépassant les anthéres, méme assez longue- ment, ne sont pas en effet bien rares, quoi qu'en ait dit Regel, et dans ce cas il faut bien reconnaitre qu'il est fort difficile de séparer celte espéce du P. ovata Ledeb. La plante de Ledebour est d'ailleurs fort peu connue; on n'en signale qu'un seul exemplaire dans l'herbier de cet auteur et son origine est vaguement indiquée dans la Sibérie orientale. Quoi qu'il en soit, le P. setchuenensis se distingue nettement, de méme que le P. caroliniana, du soi-disant P. ovata de l'Inde (P. affinis), par la forme de ses staminodes, qui, dans le P. affi- nis, sont trés brièvement trilobés, moitié plus courts que les êta- 256 SÉANCE DU 25 JUIN 1897. mines et tels qu'on les voit dans le Parnassia Laxmanni et le P. subacaulis. Avec ses staminodes aussi longs ou un peu plus longs que les éta- mines, trilobés seulement jusqu'au milieu, le P. setchuenensis est done intermédiaire entre le P. caroliniana et le P. Laxmanni, dont les lobes des staminodes sont aussi plus larges, un peu diva- riqués ou écartés, et non pas contigus, strictement parallèles. 9. Parnassia oreophila Hance, Journ. of Dol. (1878), p. 106; Forbes et Hemsl., Index fl. sinens., I, 272. Affinis speciei precedenti, a qua differt : floribus duplo minoribus, petalis ovalibus, nec oblongis; staminodiis quam stamina duplo breviori- bus, quadrato-oblongis, apice crasse (nec graciliter) trilobis. — Folia ovato-subcordata, utraque facie glandulis fuscis conspersa. Hab. — La Chine septentrionale, province de Chi-li, sur le mont Siao-wu-tsai (Hancock). Je n'ai point vu celte espèce qui parait suffisamment distincte du P. affinis, dont elle semble surtout être voisine, par ses pétales ovales, mais avec laquelle elle n'a peut-être pas été comparée. Hance la dit alliée au P. Laxmanni et au P. subacaulis, mais en ajoutant que ces deux espèces sont réunies au P. ovata (non Le- deb.), dans la Flore de l'Inde. 10. P. Laxmanni Pall. in Rem. et Schult, Syst. VI, 696 (sensu. Regel, Plante Radd., p. 261, tab. VII, fig. 6-9). Rhizoma crassum, breve; caules plures 10-20 cent. alti, paulo supra basin monophylli; folia basilaria sæpius numerosa, petiolo quam lim- bus haud raro breviore ; limbus e basi obtusa vel plus minus attenuata ovatus, 5-nervius, obtusus vel subacutus; folium caulinum basilaribus conforme, basi attenuata sessile; calyx 6-10 mill. longus, paulo ultra medium partitus, lobis lanceolatis, acutis; petala erecta e basi longe attenuata, oblongo-spatulata 6-10 mill. longa, calycem subduplo supe- rantia, eximie perigyna; staminodia superne quadrata, breviter triloba, lobis obtusis planis, latiusculis; stamina staminodiis longiora; capsula semisupera ovata, stylo paulo longior. x. llores albo-virentes, vel lutescentes. Hab. — La Chine occidentale, province d'Yunnan, sur les pe- louses des hautes montagnes, au sommet de IHee-chan-men, près FRANCHET. — LES PARNASSIA DE L'ASIE ORIENTALE. 257 de Lan-kong (Delavay, n. 73); province de Kansu ad fontes flumi- nis Mudshik et ad flumen Yussun Chatyma (Przewalski, ex Bata- lin). &. Flores virides. — P. viridiflora Batalin, Acta Horti petrop. XII, p. 168. Hab. — La Chine occidentale, province de Se-tchuen, à Ton- golo, près de Ta-tsien-lou (Soulié); Se-tchuen septentrional, à Gumakika, prés du fleuve Honton-lunva (Potanin, ex Batalin) ; province deChensi, sur la montagne de Thae-pei-san (R. P. Giraldi, n* 457 et 458). Le P. Laxmanni Pall., tel que l'a décrit et figuré Regel, parait bien établi et la plante de Chine, sous les deux formes signalées ici, peut lui être rapportée saus hésitation, M. Drude n'accepte pas le P. Laxmanni tet fait quelques objections à la manière de voir de Regel, en adoptant la dénomination de P. subacaulis Kar. et Kir., qui est postérieure d'un grand nombre d'années et de plus a l'inconvénient de s'appliquer exclusivement à la forme dont les feuilles sont atténuées à la base. Il ne semble pas que le P. viridiflora Batalin puisse être con- servé comme une espèce distincte; les fleurs de cette espèce ont toujours des corolles nuancées de verdátre ou de jaunâtre, au moins sur le vif et, en dehors de la couleur de la corolle, Batalin n'indique aucun caractère saillant; il rapproche du reste sa plante du P. subacaulis. Ttt Staminodia 5-20 fida. * Petala integerrima. 11. P. palustris L., Sp. pl. (ed. 1), p. 973; C. B. Clarke, in Hook. fil., Fl. of Brit. Ind. M, p. 401; Drude, Linnea, XXXIX, p. 307; Franchet, Pl. Davidiane, I, p. 123; Franch. et Sav., Enum. pl. Jap. I, p. 149; Forbes et Hemsley, Index fl. sin. I, 272. P. mucronala Sieb. et Zucc., Fam. nat., n° 260, Hab. —; La Chine septentrionale, environs de Pékin, à Siwan (Arm. David) et Pouo-hoa-chan (A. Provot, n. 117); Corée, à Chémulpo (Carles, ex Forbes et Hemsley). Japon : Nippon, sur le mont Fudsi-yama et dans la chaine de Hakone (Savatier) ; montagne de Yamagala (Faurie, n. 4319); T. XLIII. (SÉANCES) 17 258 SÉANCE DU 25 JUIN 1897. plaine d'Aomori (id., n. 1059); plaine de Sambongi (id., n. 1480); Asariyama, sur les pelouses où la neige vient de fondre (id., n. 2976). Ile d'Yéso, montagne d'Hakodate (id., n. 3229 et 1396). Sommet du Riishiri, dans l'ile de ce nom (id., n. 8428). La plante de l'Asie orientale ne différe point de celle d'Europe et de la Sibérie. Parmi les nombreux exemplaires que renferme l'herbier du Muséum, quelques-uns ont les lobes des staminodes plus nombreux qu'on ne le voit d'ordinaire et rentrent dans la variété 2. mullisela Ledeb.; mais on trouve tant d'intermédiaires et le nombre des staminodes est si variable, que cette forme méme ne peut étre caractérisée d'une facon appréciable. ** Petala parte inferiore longe fimbriato-ciliata. 12. Parnassia Wightiana Wall. in Wight et Arn., Prodr. fl. penins. Ind. or., p. 35; Wight, Ill. Ind. bot., tab. 21. C.B. Clarke, in Hook. f., Fl. of Brit. Ind. I, 402; Drude, Linnea, XXXIX, p. 414; Franch., Bull. Soc. bot. de Fr. XXXII, p. 8, excl. var. ; Forbes et Hemsl., Ind. fl. sinens. 1, 272. Pluricaulis ; 15-30 cent. alta; folia basilaria plura, sæpius longe pe- tiolata, limbo 1-4 cent. longo et lato, e basi profunde cordato-reniformi, nunc antice rotundato, nunc leviter producto, mucronato; folium cau- linum basilaribus conforme, profunde amplectans; flores albi vel lutes- centes, 15-30 mill. diam.; calyx fere ad basin partitus, lobis obovatis, apice rotundatis, inæqualibus, quam petala sæpius plus duplo brevio- ribus; petala parte inferiore angustata, fimbriato-lacera, superne abrupte dilatata rotundata, integra vel emarginata; staminodia inferne angusta, superne dilatata, ovata vel subquadrata, in lobos 4-6 obtusos partita ; stamina slaminodiis subduplo longiora, antheris pro genere magnis (2 mill. longis), erectis; eapsula pro maxima parte libera, ovato-depressa, stylo trilobo longiora. Hab. — La Chine occidentale, province de l'Yunnan dans les prairies du Yo-lin-chin (Delavay, n. 6555) ; rochers humides, près Lao-oua-toa (id., n. 6829); les lieux humides des gorges du Pee- cha-ho, prés de Lan-kong, alt. 2200 mètres (Delavay, n. 74); le long des ruisseaux à Mo-so-yn (id.); col de Koualapo entre Ta-li et Hokin (id.). Province de Se-tchuen, aux environs de Ta-tsien- lou (P* H. d'Orléans). Province de Hupeh, à Ichang (D° Henry, n. 2734 et 385). FRANCHET. — LES PARNASSIA DE L'ASIE ORIENTALE. 259 5. flavida. — Petala flavida pro maxima parte longe fimbriato-ciliata, in unguem brevem abrupte contracta, exinde anguste lingulata, obtusa; staminodia ultra medium in lobos lineares capitellatos partita. Hab. — La Chine occidentale, province de Se-teliuen, dans les lieux humides, sur les pelouses à 2500 mètres, à Touan-Tchen, dans la sous-préfecture de Ta-lin-hien (Farges, 1375 bis). y- brachyloba. — Flores albo-flavidi, parvi, petalis calycem non vel paulo superantibus; staminodia breviter vel brevissime quadrilobata, rarius quinquelobata staminibus duplo breviora ; folia parva. Hab. — Chine occidentale, province de Se-tchuen, à Touan- Tchen, dans la sous-préfecture de Ta-lin-hien (Farges, n. 1375). Le P. Wighliana est extrêmement variable dans la taille et l'aspect extérieur, mais il reste toujours bien caractérisé par la lorme des staminodes et ses pétales fimbriés. Les spécimens de Ta-isien-lou sont remarquables par leurs grandes fleurs, dont le diamètre peut atteindre 35 ou 40 millimètres; cette méme forme se retrouve au Yunnan (col de Koualapo), avec une autre dans laquelle le diamètre de la fleur atteint à peine 15 millimètres; les feuilles varient entre 12 et 40 millimétres et sont d'ordinaire aust larges que longues, quelquefois plus larges que longues, absolu- ment arrondies antérieurement ou un peu prolongées, avec un mucron. Les fleurs sont toujours teintées de jaunâtre, au moins dans la plante de Chine. La variété +. brachyloba, à petites fleurs et à petites feuilles, est remarquable par ses staminodes ordinairement trés briévement lobés, quelquefois seulement quadridentés. La variété 8. flavida, au contraire, a ses staminodes profondé- ment divisés au delà du milieu en cinq lobes linéaires capitellés, ses fleurs d'un jaune plus net qu'on ne le voit dans les autres formes du P. Wightiana; ses pétales élargis au-dessus du point où ils se contractent brusquement en onglet court, mais très dis- tinct, s'allongent, se prolongent avec les deux bords paralléles, ce qui lui donne une forme très spéciale, comme hastée. Les cils sont trés développés et se produisent très haut sur les bords des Pélales dont le sommet seul est entier ou seulement érodé; cette particularité rapproche singulièrement cette variété du groupe des P. foliosa, dont les pétales sont frangés dans tout leur pourtour. 260 SÉANCE DU 29 JUIN 1897. 13. Parnassia monochorifolia, Sp. nov. P. Wightianæ affinis; foliorum forma priesertim distincta ; folia ma- jora usque 7 cent. longa, nonnulla fere duplo longiora quam lata, acuta nunc breviter acuminata, exacte cordiformia, firmiter chartacea, crasse T-nervia ; petala alba, longe unguiculata, superne dilatato-spatulata, fim- briis eximie apice capitellatis; calycis lobi inæquales, longiores 12 mill. longi; stylus nullus, stigmatibus semi-expansis. Flores diam. circiter 3 cent. Hab. — La Chine occidentale, sur les rochers humides, prés des cascades, dans les hautes montagnes de Tchen-fon-chan (Dela- vay, n. 5018). C'est l'une des plus belles espéces du genre, ressemblant d'ail- leurs aux formes à grandes fleurs du P. Wightiana. Ses grandes feuilles pointues l'en différencient bien, à cause de leur forme en cœur allongé. Dans les spécimens assez nombreux que j'ai sous les veux, l'ovaire ne se prolonge point en style distinct comme on le voit dans le P. Wightiana et les trois lobes stigmatiques ne s'étalent que trés tardivement. C'est peut-étre à cause d'une con- stitution analogue, faussement interprétée, que l'ovaire du P. Lax- manni a été déclaré monogyne, contrairement à ce qu'on voit dans les autres espéces du genre. p . . . a: B. Petala circumcirca, ungue excepto, fimbriato-ciliata. 14. P. Davidi Franch., Plante Davidianæ, part. II (Pl. Mou- pinenses), p. 55. Pluricaulis, caule sub medio monophyllo, 10-15 cent. alto ; folia basi- laria tenuiter papyracea, cordato-orbiculata, 20-25 mill. longa et lata, eaulino conformi vix minore, late amplectante ; calyx 6-7 mill. longus, fere ad basin usque partitus, lobis ovalis, obtusis, simul ac petala dense fusco-puncticulatus ; petala calyce paulo plus duplo longiora, alba, obo- vala, circumcirca dense ciliata, ciliis capilliformibus, subulatis; stami- nodia ad medium vel paulo ultra 4-5-fida, lobis paulo divergentibus, iniequalibus, haud raro capitellatis; stamina staminodiis paulo longiora; capsula fere tota libera, ovata, in stylum trilobum, brevem, serius pre- ducta. — Rhizoma crassum. Hab. — la Chine occidentale, dans la vallée du Yang-tze-kiang, «u voisinage du fleuve (Arm. David, novembre 1869). Espèce bien caractérisée, entre celles dont les pétales sont FRANCHET. — LES PARNASSIA DE L'ASIE ORIENTALE. 261 frangés tout autour, par ses tiges monophylles, ses pétales obovales dont les cils sont sétacés-subulés et non renflés au sommet, par ses staminodes 4-5-fides. 15. P. Noemi: Franch. in Morot, Journ. de bot. X, p. 281, in nota. Rhizoma vix incrassatum, sæpius unicaule; caulis 6-15 cent., 2-3 phyl- lus; folia tenuiter membranacea exacte reniformia, basilaria pauca, longe et tenuiter petiolata, caulino conformi, late amplectante; calyx 5 mill. longus, ad basin usque partitus, lobis oblongis, obtusis, paulo inæqualibus: petala nivea 6-7 mill. longa (neglectis ciliis), anguste oblonga, obtusa, ciliis eapitellatis lamina ipsa longioribus; staminodia alte stipitata, eru- ciatim tripartita, lobis capitellatis, impari longiore; stamina staminodiis non vel parum longiora; ovarium liberum, ovato-pyramidatum, stylo conspicuo lobis stigmaticis minutis. Hab. — La Chine occidentale, province de Se-tchuen, sur les pelouses à Sankenchou, sous-préfecture de Ta-lin-hien, altitude 2500 mètres (Farges, n. 1351). Délicate espèce qui ne peut être comparée qu'au P. foliosa, plante beaucoup plus robuste et dont la tige présente toujours de cinq à sept feuilles; les staminodes sont aussi d'une forme diffé- rente. 16. P. foliosa Hook. fil. et Thomps., Journ. Linn. Soc. ll, 19; Drude, Linnæa, XXXIX, p. 313; C. B. Clarke in Hook. fil., Fl. of Brit. Ind. V, 402. P. Nummularia Maxim., Mel. biol. VI, p. 303; Miq., Prol., 370. Rhizoma crassum, multicaule ; caules 15-30 cent. rigidi, apice excepto Secus totam longitudinem plurifoliati ; folia chartacea reniformia, basi- laria petiolata, caulina 4-10, late amplectantia, nune omnia subæqualia basilaribus æquimagna, nunc gradatim ab infimo ad supremum decres- centia; calyx 5 mill. longus, ad basin partitus, lobis ovatis quam petala duplo brevioribus, demum reflexis; petala alba, ovata, basi brevissime cuneata sessilia, circumcirca dense fimbriato-ciliata, ciliis lamine transversa æquilongis, obtusis, non capitellatis; staminodia plana, sti- Pilata, triloba, lobis eximie capitatis; stamina staminodiis paulo longiora; capsula libera, subglobosa, in stylum brevem trilobum abrupte contracta. Hab. — La Chine occidentale, province qd Yunnan, dans les marais de Nien-kia-se (Delavay, n. 1539) ; le long des ruisseaux et dans les marais au pied du Tsang-chan, au-dessus de Tali (id.). 262 SÉANCE DU 25 Jurn 1897. Japon : île de Kiou-siou, au pied du mont Naga, près de Naga- saki (Maximowicz). Les spécimens de Chine sont identiques à ceux de l'Inde que j'ai vus dans herbier de M. Drake provenant des récoltes de M. Clarke. Ceux du Japon ne différent que par leurs pétales plus larges, presque flabelliformes. Le P. foliata est bien caractérisé par ses tiges trés feuillées; les cils des pétales sont obtus, nullement capitellés, comme on les voit dans le P. Noemiæ. Sect. Il. — Xiphosandra. — Connectivum ultra loculos productum, pugioniforme. 17. Parnassia Delavayi Franch. in Morot, Journ. de bot., vol. X, p. 267. P. Wightiana var. microblephara Franch., Bull. Soc. bot. de Fr., XXXII, p. 8; Forbes et Hemsley, Ind. fl. Sin. I, 272. Rhizoma crassum, plurieaule; caules 15-35 cent. monophylli; folia glauca, basilaria petiolata, nunc exacte reniformia, nunc antice magis producta, cordiformia; folium caulinum profunde amplectans, basila- ribus conforme; calyx profunde partitus, lobis ovalibus vel late obovatis, apice obtusis vel rotundatis, paulo inæqualibus; petala calyce subtriplo longiora, alba, e basi longe altenuata obovata vel nunc oblonga, supra unguem parce et breviter ciliolata; staminodia plana, superne dilatata, ad medium triloba, lobis lateralibus paulo divergentibus triplo latioribus, intermedio capitello paulo breviore, rarius fisso et tunc staminodium subquadripartitum; stamina staminodiis paulo longiora, connectivo ultra loculos longe producto; capsula semilibera, globoso-depressa, tri- quetra cum angulis incrassatis; stylus 3-4 mill. longus, apice trilobus, lobis ovatis. Hab. — La Chine occidentale, province d'Yunnan, col de Koua- la-po, point culminant de la route de Tali à Hokin (Delavay); gorges du Lan-ho, au pied du mont Yang in Chan, prés de Lan- kong (id., n. 130); prairies élevées sur le Heechan-men, altitude 2800 métres (id., n. 72). Province de Se-tchuen, aux environs de Tchen-kéou-tin (Farges); lieux humides à Taetsien-lou (Soulié, n. 818); marais humides à Tongolo (id., n° 304); S. Wushan (D' Henry, n. 7260); province de Hupeh (D* Henry, n. 6542 et 6542 A). Province de Chensi, vers le milieu de la montagne Thae- pei-san (R. P. Gius. Giraldi, n. 455). LUTZ. — L'ACIDE CYANHYDR. DANS LES GRAINES DE L'ERIOBOTRYA 263 Espèce trés variable; les grands individus atteignent 35 cen- timètres, avec des feuilles larges transversalement de 4-5 centi- mètres et des fleurs dont le diamètre est de 3-4 centimètres. Dans les petits spécimens les feuilles peuvent être réduites à 10-15 mil- limétres en hauteur ou en largeur et le diamètre des fleurs ne dépasse pas 12-15 mill. Les spécimens de Tchen-kéou-tin sont remarquables par leur pétales étroits, parcourus inférieurement par trois nervures vertes, papilleuses; les lobes des staminodes sont aussi tous aigus. Mais toutes ces formes, qui paraissent très distinctes au premier coup d'œil, sont reliées par de nombreux intermédiaires qui ne permettent même pas de les caractériser nettement comme variétés. M. Lutz fait à la Société la communication suivante : SUR LA PRÉSENCE ET LA LOCALISATION DANS LES GRAINES DE L'ERIOBOTRYA JAPONICA DES PRINCIPES FOURNISSANT L'ACIDE CYANHY- DhIQUE; par M. L. LUTZ. Dans une Note précédente (1), j'ai signalé la présence, dans les graines d'un certain nombre de Pomacées, de l'amygdaline et de l'émulsine; mais, faute d'échantillons, j'avais dù laisser de côté les graines de l Eriobotrya japonica. C'est cette lacune que je vais combler aujourd'hui. Les graines de l Eriobotrya japonica, pilées avec de l'eau, dé- gagent avec intensité l'odeur d'amandes amères. La bouillie obtenue, distillée, donne un liquide sur lequel on peut reproduire les réactions de l'acide cyanhydrique (cyanure d'argent, isopur- purate, sulfocyanure). Les graines de l'Eriobotrya japonica con- tiennent donc de l'amygdaline et de l'émulsine. Les cotylédons, broyés seuls, donnent également ces réactions. Quant à l'embryon, broyé seul, il ne dégage pas d'odeur d'amandes améres, et il ne la dégage faiblement que si on le broie en pré- sence d'une solution récente d'émulsine. De méme que les autres graines de Pomacées, celles de l Brio- (1) Sur la présence et la localisation, dans les graines d'un certain nombre de Pomacées, des principes fournissant l'acide cyanhydrique (Bull. Soc. bot. de France, t. XLIV, 1897, p. 26 et suiv.). 264 SÉANCE DU 25 JUIN 1897. botrya japonica renferment donc de l'amygdaline dans l'embryon et les cotylédons,' et de l'émulsine seulement dans les cotylédons. Comme précédemment, j'ai fait la localisation de l'émulsine à l'aide du réactif de Millon. Le ferment est localisé dans des cel- lules éparses des cotylédons, particuliérement au voisinage des faisceaux libéro-ligneux. Les cotylédons ne renferment pas de parenchyme palissadique; mais les cellules épidermiques et sous-épidermiques prennent souvent, sous l'action du réactif, une coloration noirátre. Cette coloration ne doit pas étre attribuée à l'émulsine. En effet, il existe souvent dans ces régions une petite quantité de chloro- phylle qui se colore avec intensité sous l'action du sel mercurique; d'autre part, une coupe intéressant ces régions, traitée par le perchlorure de fer, montre ces mêmes cellules colorées en brun. On se trouve donc en présence, dans ces tissus, de chlorophylle associée à des matières tanniques. Du reste, l'émulsine donne avec le réactif de Millon une coloration brun clair et jamais noire. En résumé, la localisation de l'émulsine dans les cotylédons est la méme que chez les autres graines de Pomacées. J'ai réussi en outre à localiser l'amygdaline dans les cotylédons, mais je n'ai pu y parvenir dans l'embryon à cause de son extréme petitesse. J'ai employé pour cela la méthode que j'ai décrite dans la Note à laquelle j'ai fait allusion plus haut, et qui est imitée de celle proposée par M. Guignard pour la localisation du myronate de potassium (1). Les coupes sont traitées longuement par l'éther afin de n'y laisser subsister aucune trace de substances grasses. On s'assure, par une coloration à l'orcanette acétique sur des coupes ainsi traitées, qu'on n'y trouve aucun globule coloré en rouge. Les autrescoupes, séchées, sont placées dans une solution récente d'émulsine et aban- données pendant environ une demi-heure à l'étuve à 50°. Reürées ensuite du ferment, elles sont lavées rapidement à l'eau et colorées à l'orcanette, L'essence d'amandes amères, formée pendant la réaction, se montre sous forme de globules microsco- (1) Voyez à ce sujet: Guignard, Recherches sur la localisation des prin- cipes actifs des Cruciferes (Journal de Botanique de Morot, 1890). BRIQUET. — LETTRE SUR UNE QUESTION DE PRIORITÉ. 265 piques colorés en rose vif. À cause de leur petitesse, ces globules demandent souvent une observation très attentive pour être dé- couverts. On constate de la sorte que l'essence, et par suite l'amyedaline, existe dans des cellules éparses dans le parenchyme des cotylédons, et qu'il s'en rencontre également dans les cellules du parenchyme libérien des faisceaux. M. Malinvaud donne lecture des communications écrites suivantes : LETTRE DE M. John BRIQUET, DIRECTEUR DU JARDIN BOTANIQUE DE GENEVE, À M. MALINVAUD. Genéve, le 27 mai 1897. Monsieur le Secrétaire général et cher confrère, Permettez-moi d'attirer l'attention. de la Société botanique de France sur quelques points du Mémoire quilui a été présenté, dans la séance du 8 janvier 1897, par M. L. Blanc, Mémoire intitulé : Les procédés gra- phiques appliqués à la géographie botanique. Dans ce travail, d'ailleurs trés. intéressant à plusieurs points de vue et sur lequel jespére avoir l'occasion de revenir ultérieurement, M. Blanc attribue à Hoffmann un procédé permettant de déterminer l'indice de fréquence des espèces et d'effectuer par son moyen le calcul de l'aire d'une espéce dans une flore donnée. Évidemment, l'auteur n'a pas eu l'occasion de consulter personnellement le livre dans lequel Hoffmann a donné des exemples de ses graphiques de dispersion (1), car nulle part il wy est question de l'indice de fréquence, ni de calcul des aires et encore moins du rapport à, dont M. Blanc tire des appli- cations nouvelles. Toutes ces données ont été exposées pour la pre- miére fois par moi dans un Mémoire paru en 1393, dans le Bulletin de l'Herbier Boissier, Mémoire que M. Blanc m'a, à plusieurs reprises, fait l'honneur de citer (2). Jai même dit en toutes lettres que « Hoff- (1) Hoffmann, Nachträge zur Flora des Miltelrheingebietes, 1 vol. in-8° de 336 pages avec | carte et plus de 500 graphiques (Extrait des Ber. der oberhess. Gesellsch. für natur- und Heilkunde, ann. 1879-1887, Giessen). (2) Briquet, Les méthodes statistiques applicables aux recherches de fo- ristique, 26 pages avec graphiques et une planche (Bull. de l'Herb. Boiss., vol. 1, n° A). 266 SÉANCE DU 25 JUIN 1897. mann n'a jamais eu l'idée d'appliquer ses graphiques à la détermination de la fréquence, ce qui explique qu'il se soit peu préoccupé de la valeur numérique de ses carrés » (p. 16). Si je réclame mon « droit d'auteur » pour l'application des graphiques de Hoffmann au calcul de la fréquence, ce n’est pas que cette idée soit particulièrement géniale. Elle est au contraire si simple que j'ai sou- vent été étonné de ne pas l'avoir vu utiliser avant moi par des phyto- géographes. Mais elle est pratique, féconde en conséquences, et contri- buera certainement à l'avenir à faire progresser la géographie botanique et la floristique, ainsi que les développements de M. Blanc le démontrent. Veuillez agréer, etc. UNE FORME INTERMÉDIAIRE DU RANUNCULUS OPHIOGLOSSIFOLIUS; par M. Hector LÉVEILLE. En avril 1896, puis en août suivant, j'observais et je recueillais dans un ruisseau derrière l'étang de Vaubezon, à l'entrée du bois du méme nom, prés de la forét de Perseigne et sur la commune d'Ancinnes (Sarthe), une curieuse forme de Ranunculus ophio- glossifolius L. Cette forme, qui, par ses feuilles radicales cordiformes et par ses carpelles tuberculeux, appartient bien au R. ophioglossifolius, rappelle par tout le reste le R. Flammula L.; sa tige extrême- ment ténue est rampante et radicante, elle est longue et rameuse. Auk nœuds se développent inférieurement des racines qui donnent naissance à de nouveaux pieds, des touffes de feuilles nettement cordiformes se développant à la partie supérieure. La plante se reproduit méme mieux ainsi par marcottage naturel que par graine. Nous ne trouvons dans la Flore de France de MM. Rouy et Foucaud aucune mention de cette forme pour laqueHe nous pro- posons le nom de R. serpens. LE GENDRE. — PROCÉDÉ DE DESSICCATION DES PLANTES GRASSES. 267 EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. Charles LE GENDRE A M. MALINVAUD. Limeges, 21 juin 1897. Mon cher Secrétaire général, La dessiccation des plantes laisse généralement à désirer, ce qui a permis aux ennemis de la botanique de dire que nos herbiers étaient des cimetières. Préoccupé de cette idée, j'ai longtemps cherché le moyen d'avoir de bons échantillons et, grâce à des presses excellentes, j'étais arrivé à une conservation assez remarquable ; mais beaucoup de végétaux étaient réfractaires à mes soins, notamment les plantes succulentes. Aujourd'hui il est facile de venir à bout de ces plantes qui continuent souvent à végéter dans le papier buvard. On les place comme d'habitude, puis on verse dessus de l'essence de pétrole (essence dont on se sert pour les petites lampes à éponge), et on les soumet à la presse dans les conditions ordinaires. Il se produit les phénoménes d'endosmose et d'exosmose. La partie liquide de la plante se répand sur le papier sans que l'équivalent d'eau nécessaire à la flexibilité du sujet soit enlevé. Je viens de dessécher ainsi en quatre jours le Sedum dasyphyllum. Or vous savez combien, avec ses grosses feuilles rondes, il faut de temps pour venir à bout de ce Sedum. Pas une feuille ne s'est détachée de la tige. Je crois ma méthode, bien simple, supérieure à tous les mélanges préconisés, à l'emploi du fer à repasser et de l’eau bouillante qui cuisent la plante. Je continue mes recherches, mais avec la conviction de ne trouver rien de mieux que le procédé que je vous signale. Avec le méme procédé, le bleu, si fugace, se maintient parfaitement. J'ai notamment des Bluets qui ne laissent rien à désirer. Les explorateurs, traversant des pays où ils ont des peines inouies à conserver leurs récoltes, pourront avec un petit baril d'essence de pé- trole, rapporter des sujets en excellent état. Recevez, etc. La lettre contenait, comme preuve de l'efficacité du pro- cédé recommandé par l'auteur, deux échantillons de Sedum dasyphyllum remarquablement préparés. M. Malinvaud dit 268 SÉANCE DU 29 JUIN 1897. qu'il a obtenu un résultat semblable pour les Sedum en les faisant macérer pendant quelques heures dans du vinaigre avant de les mettre sous presse, et il montre des exemplaires de Sedum anopetalun parfaitement conservés aprés avoir subi cette préparation il y a plus de vingt ans. L'emploi du fer à repasser a le grave inconvénient de rendre les échantil- lons cassants. M. Finet fait à la Société la communication suivante : VI.— ORCHIDÉES NOUVELLES : BOLBOPHYLLUM PECTINATUM; — CIRROPE- TALUM EMARGINATUM; par M. E.-Ach. FINE. Bolbophyllum pectinatum, sp. nov. — Herba epiphyta; cau- lis... Pseudo-bulbus... Folium solitarium, oblongo-lanceolatum, obtu- sum, apice integrum, basi conduplicatum et in petiolum brevem atte- nuatum, subplanum, carinatum, venosum. Scapus radiealis, deflexus, vaginis-3 ochreatis, rotundatis, apiculatis tectus, brevis. Pedicellus longus, gracilis; ovarium breve, paululum incrassatum ad basin peri- gonii. Flos solitarius, magnus, semi-apertus; sepalum posticum libe- rum, erectum, concavum, ovale, obtusum : sep. lateralia paulo majora, erecta, obliqua, cum column:e pede adnata, subtriangularia, basi atte- nuata, apice obtusa, venosa; petala cum sepalo postico æquantia, mar- ginibus leviter denticulatis, lanceolata, apice obtuse acuta; labellum erectum, cum longo pede columnæ continuum, et ejus anteriorem partem spectans, apice revolutum, trilobatum ; lobi laterales rotundati, alte fimbriati, erecti, membranacei; lobus medius carnosus, revolutus, glandulosus, obtusus, marginibus dentatis et revolutis; discus incras- satus, lamellis duabus, denticulato-fimbriatis, erectis, usque ad lobii medii dimidiam partem, longitudinaliter, percursus; inter lamellas crist dut breviores, denticulatæ ; ad basin labelli auriculæ 2, sub-ro- tundie, marginibus unguis revolutis fere tectæ. Columna brevis, crassa; in pedem longissimum producta; clinandrii margines serrati, dentibus anticis obsoletis. Anthera opercularis, 2-locularis ; pollinia 4, libera. Autant que l'on en peut juger par l'échantillon incomplet, la plante se rapproche des Bolbophyllum de la section Sestochilos à fleur large, solitaire et ordinairement pendante. La hampe est infléchie brusquement à la base; malheureusement le pseudo- bulbe et la tige manquent, bien qu'il y ait plusieurs fleurs. Elle est trés voisine du B. psillacoglossum Reichenb. f. Il est à remar- FINET. — ORCHIDÉES NOUVELLES. 269 quer que le labelle n'est pas mobile comme dans la plupart des espéces de ce genre, il n'est méme pas articulé, mais bien continu avec le pied extrémement. allongé de la colonne; ce qui rappro- cherait la plante du genre Dendrobium. Feuille longue de 8 centimétres, large de 15,5; hampe de 25,2 à 25,3; pédicelle et ovaire longs ensemble de 3,5. Prince Henri d'Orléans; voyage du fleuve Rouge aux Indes; sans numéro, ni date. Cirropetalum emarginatum, sp. nov. — Herba epiphyta. Caulis T repens, gracilis, fere nudus, nodis dissitis, radices fibrosas emit- tentibus. Pseudo-bulbi secus caulem dissiti, nodis-2 interpositis, coni- co-piriformes. Folium solitarium, basi breviter conduplicatum et petio- latum, lineari-ovatum, obtusum, apice leviter emarginatum, carinatum, venosum. Scapi plures, e pseudo-bulborum basi enati, longitudine pseudo-bulbum paulo superantes, nudi. Flores 2-3, ad scapi apicem conferti; bracteæ pergameæ, lanceolatæ, acutæ, cum dimidia ovarii pe- dicellati parte æquantes. Flores longe pedicellati, nutantes, resupinati ; sepalum posticum cuneato-lanceolatum, apice truncatum, retusum, ad margines et faciem superiorem pubescens, venosum; sepala lateralia patentia basi libera, dein marginibus interioribus coalita; apice libera, obtusa; ad basin obliqua, oblonga, ad apicem angustata, caudata; gla- i venosa. Petala erecta, sepalis breviora, subquadrala, angulis obtu- $, pubescentia, venis tribus elevatis percurrentibus. Labellum cum pede columnæ articulatum, erectum, sub-triangulare, obtuso-acutum, apice recurvum, leviter concavum, love, marginibus revolutis ; in disco lamellis-2 longitudinalibus auctum. Columna brevis, crassa, in pedem longum basi producta, alata; clinandrium cavum, postice obliquum, marginibus antice in denles-2, acutos, fere erectos productis, stigma more generis; anthera incumbens, opercularis, perfecte 2-locularis, ovata, erostrata; pollinia... Cette plante rappelle beaucoup par son port le C. brevipes Hooker ({cones plant., t. 2056); mais sa feur, beaucoup plus grande, se rapproche plus encore du C. retusiusculum Reichenb. f. et C. Wallichii Lindley. Pseudo-bulbes écartés d'environ 10 centimètres; longs de 25; feuille longue de 6 centimètres et large de 2 centimètres, hampe haute de 3 centimètres; bractée longue de 7 centimètres; ovaire et pédicelle de 1°,7. 270 SÉANCE DU 29 JUIN 1897. Prince flenri d'Orléans; voyage du fleuve Rouge aux Indes; 12 septembre. Explication des figures des planches VII et VIII de ce volume. PLANCHE VII. BOLBOPHYLLUM PECTINATUM : A, plante grandeur naturelle; — B, fleur grandie, vue de cóté, le sépale dorsal eulevé à moitié, le sépale latéral et le pétale enlevés en entier; — C, base du labelle, coupée longitudinalement; — D, base du labelle, vue en dessus et entière; — E, labelle entier, coupe longitudinale; .— F, labelle, vu en dessus; — G, sépale postérieur; — H, sépale latéral; — K, pétale; — L, coupe transversale de la base du labelle au niveau des auricules. PLANCHE VIII. CIRROPETALUM EMARGINATUM : ^, plante grandeur naturelle; — B, sépale postérieur; — C, sépales laté- raux; — D, pétale; — E, pédicelle, ovaire, colonne et labelle vus de cóté; — F, labelle, coupe longitudinale suivant son axe; — G, labelle, coupe trans- versale; — H, colonne vue de cóté; — K, anthére, vue en dessous. M. le Secrétaire général donne lecture de la communica- tion suivante : SUR UNE SCROFULAIRE HYBRIDE (SCROFULARIA AURICULATO X SAMBU- CIFOLIA Daveau); par M. J. DAVEAU. Les hybrides de Scrofulaires apparaissent si rarement dans la nature qu'on n'en connait guère d'exemple. Cependant leurs lleurs, d’après M. Farlow, et tout particulièrement celles du S. nodosa présenteraient une disposition très favorable à la fécon- dation croisée (1). I est certain, d'autre part, queles diverses espèces de Scrofu- laires vivent ordinairement dans des conditions de milieu très dif- férentes; leur hybridation n’est donc pas aussi facile dans la nature qu'elle le serait pour les espèces qui y vivent en société. Il en est tout autrement dans un jardin botanique, où les espèces aqua- (1) Buli. Soc. bot de France, vol. XVIL (1871), Revue, p. 39. DAVEAU. — SUR UNE SCROFULAIRE HYBRIDE. 271 . liques, celles qui réclament les terrains secs fortement insolés ou celles qui ne se plaisent qu'à l'ombre des forêts, sont cultivées les unes à côté des autres. Cependant les hybridations naturelles sont assez rares dans les jardins botaniques, si l'on en excepte toutefois les Molènes, les Menthes et les Cistes classiques sous ce rapport. Or c’est précisément dans un jardin botanique que s'est pro- duit l'hybride dont il est iei question. Les graines reçues en 1896, du Jardin botanique de Florence, portaient le nom de Scrofularia sambucifolia ; cette espèce étant vraisemblablement porte-graines, le róle des parents se trouve par conséquent bien défini. Dans les premiéres phases de leur développement, toutes les tiges présentaient les caractères du S. sambucifolia (S. mellifera Ait.), c'est-à-dire des angles fortement accusés, aigus; des feuilles nettement pinnatiséquées. La floraison eut lieu en mars-avril, époque à laquelle fleurit le S. sambucifolia; mais, au lieu d'offrir des fleurs trés grandes (on sait que ces fleurs, les plus grandes du genre, sont de la dimension de celles du Digitalis lœvigata), celles- ci se montrérent sensiblement analogues comme teinte et comme grandeur à celles du S. auriculata L. (S. aquatica); la forme du staminode rappelait également celle du S. auriculata. Enfin il importe de noter que les rameaux axillaires présentaient les feuilles analogues à celles de S. auriculata (1). Comme il arrive dans la plupart des hybrides, le nótre est resté absolument stérile malgré une floraison et un développement des plus remarquables, puisque les tiges dépassaient 2 métres de hauteur. En résumé, l'hybrideauquel nous donnons le nom de S. auri- culata X sambucifolia se distingue par les caractères suivants : Tiges de 2 mètres à 2",20 de hauteur, tétragones à angles trés aigus. Feuilles inférieures pinnatiséquées à dents très grosses (S. Sainbucifolia), les supérieures simplement auriculées, décrois- sant et se transformant insensiblement en bractées. Feuilles des rameaux axillaires avec ou sans auricules (S. auriculata) età dents (1) Cette particularité s'observe nettement dans les Cistes hybrides. Le Cistus albido X crispus, par exemple, présente tout d'abord des feuilles sem- blables à celles du C. albidus, tandis que les rameaux axillaires développés apres la floraison rappellent le C. crispus par leurs feuilles. (Voyez Timbal- Lagrave, Etude sur les Cistes de Narbonne, p. 12; Daveau, Cistinées portu- gaises, p. 63). 272 SÉANCE DU 25 JUIN 1897. beaucoup plus petites que celles des feuilles caulinaires. Inflores- cence composée de cymes multiflores (20-40 fleurs), occupant plus de la moitié de la hauteur totale de la tige, feuillée à sa base, munie de bractées jusqu’à son sommet. Calice à large marge sca- rieuse (S. sambucifolia); corolle semblable à celle du S. auricu- lata, mais un peu plus grande; lèvre supérieure dressée brune, lèvre inférieure brun clair à lobe moyen réfléchi, verdâtre ainsi que la partie correspondante du tube de la corolle. Staminode transversalement oblong (S. auriculata), quatre étamines roulées en crosse, à filets munis de poils glanduleux incolores (ils sont violets dans S. auriculata). Style ordinairement réfléchi sur la lévre inférieure. Cet hybride se rattache donc : au S. sambucifolia par le port, la forme des feuilles caulinaires et leur mode de dentelure, par l'époque de sa floraison et son inflorescence feuillée. Il emprunte au S. auriculala la forme et la grandeur des fleurs, celle du stami- node et la structure des feuilles des rameaux axillaires. Le 23 mai dernier, une touchante cérémonie, dont l'initiative revient àla Société d'étude des sciences naturelles de Déziers, avait lieu aux environs de celte ville, dans la commune de Portiragne, où Pierre Duchartre, notre regretté et vénéré confrére, vint au monde le 27 octobre 1811. Une plaque commémorative en marbre noir a été solenneMement posée sur la maison où il est né, avec cette inscription en lettres d'or: PIERRE DUCHARTRE, BOTANISTE, 1811-1894. Des discours ont été pro- noncés par MM. Paul Cannat, président de la Société de Béziers; Félix Sahut, président de la Société d'Horticulture de l'Hérault; Daveau, au nom de la Société d'Horticulture de France; et M. Constantin de Rey- Pailhade, qui représentait la Société botanique de France, a rappelé, en excellents termes, la brillante carrière et les principaux titres scien- tifiques de l'éminent botaniste dont ses concitovens honoraient Ja mémoire. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Botanique élémentaire, descriptive et usuelle; par l'abbé Cariot et le docteur Saint-Lager, huitième édition renfermant la flore du bassin moyen du Rhône et de la Loire; tome premier, 2° partie: clefs analytiques. Un volume de 1v-281 pages, cartonné en toile; Lyon, Emmanuel Vitte, éditeur, 1897. — Prix : 2 fr. 50. Ayant rendu compte précédemment du tome deuxième (Flore descrip- tive) de cet ouvrage (1), nous ne reviendrons pas sur les détails déjà donnés. Après la publication de ce volume, le plus considérable de la série, il importait de reprendre la partie contenant les clefs analytiques et d'assurer leur concordance avec la Flore descriptive de la nouvelle édition. M. Saint-Lager les a heureusement modifiées; d’abord « le nombre des caractères diagnostiques a élé augmenté de telle sorte que, si l’un de ceux-ci n’est pas observable sur les plantes trop jeunes ou trop avancées qu'on a sous les yeux, on puisse néanmoins arriver à une détermination, à l'aide des autres caractéres indiqués ». Une autre amélioration conduit plus rapidement au nom de la plante analysée; elle consiste dans la juxtaposition horizontale de deux des étapes conséculives de la diagnose. Ainsi, pour le genre Ranunculus, la clef débute comme suit : 1. Fleurs blanches ou la- ( Feuilles plus ou moins découpées.......... 2. vées de pourpre.... | Feuilles entières. ........................ 6. . Feuilles entières ou seulement dentées..... 7. - Fleurs jaunes........ ! Feuilles plus ou moins découpées.......... 9. Grâce à cette disposition en deux colonnes paralléles, les notes des- Criptives sont mieux liées les unes aux autres; en outre, comme il est dit dans la préfaee : les chances d'erreur visuelle sont diminuées, puisque les yeux ne se fatiguent plus à parcourir une lonzue gamme de numéros successifs. « Pour arriver, par exemple, à la détermination spécifique d'un Galium, tandis que dans la précédente édition le nombre des étapes s'élevait jusqu'à 52, on n'en a au plus que 13 à parcourir (1) Voy. Bull. Soc. bot. de Fr. t. XXXVI (1889), Revue, p. 117. T. NLIV. (SÉANCES) 18 274 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. avec le nouveau système; dans le groupe des Caricinées, on en a 26 au lieu de 92, etc. ». L'avantage de cet ingénieux arrangement est évident. EnN. MaLINVAUD. Sur la disparition de quelques plantes en Savoie: par le D" Alfred Chabert (Bull. Herb. Boissier, t. V, pp. 121-128, mars 1897). Tirage à part de 8 pages in-8°; Genève, 1897. L'auteur pense que, lorsqu'une plante signalée par un botaniste dans une localité précise n’y est pas retrouvée, on ne doit pas toujours con- clure à une erreur ou à une invention de sa part. « Le Saxifraga hiera- cifolia d'Auvergne en est un exemple ». L'extinction d'une plante ou sa disparition momentanée d'une localité habitée par elle semble pouvoir s'expliquer, dans certains cas, par l'épuisement du sol. Ainsi l'7nula Vaillantii Vill., qui occupait naguère dans le bassin de Chambéry une localité étendue où il fut centurié en 1853 pour le Flora exsiccata de Billot (n° 1014), ne s'y retrouve plus depuis 1892, aprés avoir diminué progressivement à dater de 1887. En l'absence d'autres causes appré- ciables, la disparition de cette plante serait due à l'appauvrissement du sol qui ne contient plus les éléments nécessaires à la croissance des individus. Pour d'autres espèces (Arabis serpyllifolia Vill., Draba aizoides, Dryas octopetala), l'extinction est attribuée à un changement dans les conditions climatériques; parfois elle est le fait de l'action indirecte de l'homme. L'Alizier (Sorbus torminalis L.), encore dissé- miné dans les bois entre 600 et 800 mètres, y devient de plus en plus rare, par suite des coupes rapprochées qui empéchent cet arbre d'avoir des fruits. « Avant qu'il soit longtemps, il n'existera plus qu'à l'état de souvenir aux environs de Chambéry. » Certaines espéces disparaissent parce que le terrain ou le milieu où elles vivaient est envahi par la mul- tiplication intensive d'autres espèces mieux armées dans la lutte pour la vie. Ainsi la population végétale des canaux et des ruisseaux d'irri- sation, lorsque s'y est introduit l'Helodea canadensis, est rapidement remplacée par cette plante américaine qui sans doute, aprés avoir épuisé le sol, disparaîtra à son tour. M. Chabert note encore comme facteurs de destruction, dans certaines circonstances, le froid, la sécheresse prolongée, les dégàts commis par les insecles, et surtout les ravages causés par la dent des animaux her- bivores. Il fait remarquer à ce propos qu'on a exagéré les méfaits de la marmotte; sans doute elle se nourrit volontiers de fleurs alpines, celles des Silene acaulis et exscapa, Lychnis alpina, Dianthus neglec- tus, ete., mais elle pàture superficiellement sans jamais altaquer le collet de la racine, elle fiuche et n'arrache pas. Quant aux chamois et bouquetins, ils soat en trop petit nombre pour être gravement inculpés; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 275 cependaut on les a soupçonnés d'user sans discrétion du régal que leur offriraient les fleurs d'une gracieuse petite Rosacée, le Potentilla fri- gida, qui serait menacée en Savoie d'une extinction prochaine. Mais peut-on approcher assez prés de ces animaux agiles et défiants pour ana- lyser à loisir le menu de leurs repas? c'est peut-étre sur leur compte une gratuite médisance. Ern. M. Histoire des Roses indigènes de la Sarthe; par Amb. Gentil (Extrait du. Bulletin Soc. Agricult., Sciences et Arts de la Sarthe, t. XXXVI), 112 pages in-8°. Le Mans, Ed. Monnoyer, 1897. M. Amb. Gentil, professeur au lycée du Mans, est un laborieux natura- liste, dont les publications embrassent l'histoire des trois Règnes dans le département de la Sarthe (1). En botanique particulièrement, il est le digne continuateur de l'œuvre de Desportes (2). La présente étude, comme les précédentes du méme auteur, ajoute à l'inventaire exact des faits connus de nombreuses observations personnelles, accumulées sur- tout dans la première partie de son travail dont elles rehaussent l'intérêt. La seconde partie présente un tableau synthétique, clé et descriptions, des Roses indigènes de la Sarthe, rattachées à 9 espèces principales, Savoir : 1° Rosa arvensis Huds. : a. FREQUENS (sous-variétés : R. repens Scop., pubescens Desv., microphylla Bréb., depauperata Gren., erro- nea Rip., microcarpa Desp., ovata Lej., adenocarpa Desp.), — 6. sPLENDENS (R. bibracteata Bast., conspicua Bor., gallicoides Déségl.). 2* Rosa stylaris (3) Gentil: Subdivisé en a. GLABRA (R. rusticana Déségl., R. virginea Rip.), — B. LEucocunoa (R. leucochroa Desv. (1) En botanique locale M. A. Gentil a publié: Orchidées de la Sarthe, 1883. — Flore nouvelle, 1884 (2° édition, 1889). — Cryptogames vasculaires de la Sarthe, 1887. — Les Anémones de la Sarthe, 1890. — Inventaire ge- néral des plantes vasculaires de la Sarthe, 1892-94. —- Repertoire des Roses sarthoises, 1893. — Les Onagrariées de la Sarthe, 1893. — Contributions à la flore sarthoise, 1896. i (2) Desportes, Flore de la Sarthe et de la Mayenne (Maine), Le Mans, 838. (3) L'auteur définit ainsi ce nouveau type : « ROSA STYLARIS; R. brevistyla DC.; R. Desvauxii Desf. non Dak.; R. stylosa p. m. p. non Desv. — Styles glabres, en colonne plus ou moins allongée, parfois courte et presque incluse; Stigmates étagés, en tète ovoïde; disque conique ; pédicelles souvent glan- duleux, plus rarement nus; sépales à pointe allongée, dépassant bien le JoU- ton, folioles ovales-lancéolées vertes sur les deux faces; stipules supérieures ordinairement assez étroites; fleurs blanches ou roses ». 276 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et R. chlorantha Sauz. et Maill.), — xy. rosea (R. systyla et fastigiata Bast., R. parvula Sauz. et Maill.). j^ Rosa canina L. : «. vULGARIS (R. heterophylla, virens, pubescens et spherocarpa Desp.; R. glaucescens et nitens Desv.; R. lute- tiana et urbica Lem.; R. semiglabra Rip.), — B. pumaLis (R. du- malis Bechst., stipularis Mérat, squarrosa Rau, cladoleia Rip., scabrata Crép., rubelliflora Déségl. an Rip.?), — v. HISPIDA (R. andegavensis Bast., R. agraria Rip.). 4° Rosa subcinerea Gentil (1): «. DUMETORUM (R. dumetorum Thuill., collina DC.), — 8. TOMENTELLA (R. tomentella Lem., R. collina glanduliflora Desp.), — y. uisPipULA (R. stylosa Desv., R. col- lina hispidula Desp.). 5° Rosa rubiginosa L.:«. GENUINA (R. comosa et apricorum Rip., etc.), — f. UMBELLATA. 6° Rosa micrantha Sm. : comprenant les R. permixta et septicola Déségl., Lemanii Bor. (R. hystrix Lem.), nemorosa Lib. 1° Rosa sepium Thuill. (R. agrestis Savi) (2). Les Rosa arvatica Pug. et angustissima Desp. sont des formes de ce groupe. 8" Rosa tomentosa 5m., dont font partie : R. albiflora, Beloniana et leiocarpa Desp.: R. subglobosa Sm., R. cinerascens Dum., etc. 9 Rosa pimpinellifolia L. L'auteur déclare, en terminant, que les affinités évidentes des R. sty- laris, canina et subcinerea, aussi bien que celles des R. rubiginosa, micrantha et sepium, permettraient, dans un travail d'ensemble sur le genre Rosa, de réduire les neuf espèces précitées à cinq: R. arvensis Huds., R. canina L., R. rubiginosa L., R. tomentosa Sm. et R. pim- pinellifolia L. M. Gentil affirme n'avoir jamais rencontré dans la Sarthe un Rosa hybride spontané. Par suite, « la doctrine, acceptée par quelques bota- (1) L'auteur dit, dans une note, qu'il aurait préféré le mot cinerea, s'il avait été disponible (il y a un R. cinerea Rap.). Du reste subcinerea rappelle mieux la teinte presque cendrée du feuillage. (2) Le Rosa sepium Thuill. est de 1799, le R. agrestis Savi de 1798. M. Gentil dit à ce propos (p. 95) : « C'est ce dernier nom qu'on devrait donner si l'on veut observer la loi de l'antériorité. Mais, comme il a été pris par différents botanistes, notamment Déséglise et Boreau, pour désigner plus spécialement les formes microphylles, atteintes d'un nanisme général plus ou moins pro- noncé, afin d'éviter toute confusion, il est à propos de suivre l'usage, qui à prévalu, d'attribuer à la Rose qui nous occupe le nom de R. sepium Thuill. » L'auteur, comme on voit, n'est pas de ceux que séduisent les solutions abso- lues et illusoires, en matiére de nomenclature, des prioritaires intransigeants. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 271 » nistes, qui consiste à considérer bon nombre de formes intermédiaires » comme autant. d'hybrides, ne saurait étre invoquée ici ». L'opinion ainsi formulée paraitra peut-étre un peu absolue; mais, émanant d'un observateur aussi attentif, elle mérite d'étre signalée. € Sauf la suppression du R. macrantha Desp. (1), dit l'auteur dans l'épilogue, et l'admission du R. micrantha Sm. au titre d'espèce, notre classement est le méme que celui proposé par Desportes, en 1838. Il est vrai que son R. Desvauxii fait place à notre R. stylaris et que son R. collina devient notre R. subcinerea ; mais c'est un pur changement d'étiquettes, pour des motifs qui n'ont au fond qu'une importance re- lative assez médiocre. En commençant l'étude des Roses sarthoises dans un esprit absolument libre de toute opinion préconçue, je ne m'at- lendais nullement à ce résultat, nil novi. » On ne saurait apprécier en termes plus équitables l’œuvre d'un devancier, ni son propre travail avec plus de modestie. Ern. MarINVAUD. Sur unc Crucifère orientale nouvelle pour la flore ad- ventice de France; par P. Genty (Extrait de la Feuille des jeunes Naturalistes, 1* février 1897). 3 pages in-8°. Il s'agit du Brassica elongata Ehrh. (Erucastrum elongatum Rchb.), plante orientale (Asie Mineure, Arménie, Caucase, etc.), depuis long- temps signalée comme adventice dans l'Europe centrale jusqu'en Al- sace-Lorraine et qui a été rencontrée en France dans les Bouches-du- Rhône, Cher, Saône-et-Loire, Côte-d'Or, Haute-Saône, ete. Elle fleurit dans nos pays en mai-juin et fructifie en juillet-août. Ern. M. Sur quelques plantes rares récoltées dans le Cher en 1896 et spécialement sur les Potamogeton: par M. Ant. Le Grand (Mémoire de la Société historique du Cher). Tirage à part de 5 pages in-8°, Bourges, 1897. Les découvertes les plus importantes de l’année 1896, dans le Cher, Sont dues à deux instituteurs : M. Martin a découvert le Potamogeton obtusifolius dans les fossés de La Motte près de Saint-Christophe, c'est la troisième localité connue de cette rare espèce dans la flore du Berry; (1) Le Rosa macrantha Desp., signalé dansla Flore du centre à La Flèche (Sarthe) et à Angers, n'a pas été retrouvé dans ces localités n! ailleurs, et l'examen des exemplaires qui le représentent dans quelques herbiers, notam- ment celui de Boreau, a donné lieu à des interprétations divergentes. Est-ce une espèce légitime, une simple variété de R. canina, comme le pense M. Gentil, ou encore un hybride des R. canina et gallica, une plante spon- tanée ou d'origine horticole? Par suite de l'insuffisance des documents cette question reste indécise. 278 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et M. Lambert a trouvé, prés de Bangy, dans des prés humides en amont de la Loge, le Viola elatior, grande Violette spéciale à l'est de la France, ne dépassant pas le méridien de Provins et dont la constatation dans le Cher offre un grand intérêt au point de vue de la géographie botanique de la France. Enfin, aux abords de la route d'Avor à Bangy, M. Le Grand a récolté le Thalictrum expansum Jord. qui accompagne dans les broussailles l'Aconitum pyramidale. A la fin desa Note, notre confrére énumére, avec une complaisance que justifie cette riche collection, les 18 espèces du genre Potamogeton observées jusqu'ici dans la florule du Cher, auquel manque seulement le P. rufescens, sur les 19 décrits dans la Flore du bassin de la Loire de Boreau; on trouve d'ailleurs ce dernier dans plusieurs départements circonvoisins, notamment en Loir-et-Cher, et sa découverte, trés pos- sible dans les limites du Cher, viendra peut-étre compléter la belle série de Potamots que déjà possède ce département. EnN. MALINVAUD. Compte rendu de l'excursion faite le 28 juin à Salles et à Facture; par M. Nevraut. (Procès-verbaux de la Société Lin- néenne de Bordeaux, séance du 17 novembre 1896.) Tirage à part de 1 pages in-8*. Dordeaux, 1897. L'auteur connait admirablement les plantes de la Gironde et le pré- sent compte rendu est tel qu'on peut l'attendre d'un botaniste aussi bon observateur et expérimenté. Sans en faire ici une analyse détaillée, nous signalerons la découverte du Dianthus Nanteuilii Burnat, sous- espèce du D. prolifer, dans les environs de Bordeaux. Nous l'avions précédemment indiqué dans l'Hérault (1), et il est très probable qu'on le retrouvera sur d'autres points dans le Midi et le Sud-Ouest. Nous remarquons aussi que, dans une note (au bas de la page v), notre confrère distingue une variété nouvelle, qu'il appelle canescens, du Leucanthemum vulgare. Ele est plus robuste que le type, plus ra- meuse, « toute chargée de poils blancs articulés, à feuilles inférieures obovales, spatulées, atténuées en pétiole, les moyennes sessiles et spa- tulées, les supérieures oblongues, grandes et profondément décou- pées, etc. » Env. M. Ecloga tertia plantarum hispanicarum (2) seu Icones stir- pium recentioribus temporibus per hispanias lectarum, ab auctore Auguste de Coincy. Paris Ss ie édi 17 in-4° Au; uste de Coincy. Paris, Masson el Ci, éditeurs, 1897. Grand in-4°, 90 pages et 12 planches Hthographiées. Y Vov (P TE , w . | (b) Voy. le ulli tin, t. XL (1895), sess, extraord. de Montpellier, p. CCXCVI : Un nouveau. Dianthus pour la flore de LHérantt (2) Voy. l'analyse des précédents fascicules dans le Bulletin, tomes XL (1893), Revue, p. 51, et NLH (1895), p. 697 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 279 L'étude de la flore espagnole peut être comparée à une boite à sur- prises d’où l'on tirerait indéfiniment des espèces nouvelles. C. Clusius avait le pressentiment de cette merveilleuse fécondité lorsqu'il écrivait au seiziéme siècle, comme nous l'apprend l'épigraphe choisie par M. de Coiney : [n ea vero sum opinione, Hispaniam cum illis omnibus de hac gloria (plantarum ubertate) certare posse, si quis diligenter per- lustraret. La justesse des prévisions ainsi formulées il ya plus de trois siécles a été amplement vérifiée, et les Eclogæ de notre confrère, dont on peut dire : Hispaniam diligenter perlustravit, en sont une nouvelle confirmation. L'habile artiste, M"* Hérineq, a continué son concours pour les planches de ce fascicule. Sont figurées les plantes suivantes : Planche I, AETHIONEMA OVALIFOLIUM Boiss. Flor. Orient. 1, 351. M. de Coincy fait remarquer que cet Aethionema parait s'écarter de la description et de la figure qu'on trouve dans le Voyage de Boissier (tab. XIV), par sa souche franchement pérennante, par ses feuilles supérieures tronquées à la base, par les ailes de ses silicules érodées, mais il est probable que l'illustre devancier de notre con- frère avait eu sous les yeux de jeunes pieds de l'année. Les figures 7 à 17 de la planche I montrent la silicule monosperme ou tétrasperme (1), ainsi que la graine dans les deux cas, et lem- bryon avec sa radicule vue de face ou de profil. Pl. IT, CnAuBE GLABRATA DC. Prodr. I, 226, espèce hispano-portu- gaise d'une grande rareté. Pl. IIT, Oxonts NATRIX L. var. CERATOPHORA Coincy, se présente sous l'aspect de touffes hérissées de tous cótés par les pédoncules des fleurs s'écartant de la tige sous un angle trés ouvert et se pro- longeant en arétes flexueuses qui dépassent plusieurs fois la lon- gueur des pédicelles. Pl. IV, Cavcanrs momæopuyLLa Coiney, in Bull. Herb. Boissier, août 1896. Voisin des C. leptophylla et ceerulescens. Pl. V, Centaurea maroccana Ball var. MACILENTA Coincy, in Bull. Herb. Boissier, mai 1896. Cette variété et le type sont très voisins du C. eriophora. Pl. VI et VIT, Vengascum AUnANTIACUM Coincy (Journ. de Botanique, (1) Voy. Particle intitulé : « Hétérospermie de certains Aethionema hétéro- carpes », par M. de Coincy (in Journ. de Botanique de M. L. Morot, er vembre 1895), article analysé dans la Revue bibliogr. de ce Bulletin, t. AL (1895), p. 699. 280 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 16 septembre 1895). A placer près du Verbascum dentifolium, non loin du V. Hænseleri. PI. VIII, X MannuBIUM BASTETANUM Coincy (Journal de Botanique, 16 sept. 1896). Hybride des M. supinum et vulgare trouvé à Baza, offrant la corolle et le calice allongé du premier, avec le facies, les feuilles, l'indumentum du calice et les dix dents ré- curvées du M. vulgare. PI. IX, TEUCRIUM ERIOCEPHALUM Will. var. LUTESCENS et var. RUBRI- FLORUM Coincy (Journ. de Botanique, 16 sept. 1895). Pl. X, STATICE ALBA Coincy (Journ. de Botanique, 16 sept. 1895). A classer auprès du S. gummifera DR. et non loin du S. cymbu- lifera Boiss. et Reut. Pl. Xl, ALLIUM MELANANTHUM Coincy (Journ. de Botanique, 16 sept. 1895). Remarquable par la couleur d'un noir pourpré des ombelles et des tiges, il se distingue de PA. rotundum par ses feuilles fis- tuleuses arrondies et les filets des étamines glabres; de lA. sphæ- rocephalum et espèces voisines par ses étamines à anthères seules exsertes, ses divisions périgonales toutes entièrement scabres. Pl. XII, SEstLERIA coNFUSA Coincy (Journ. de Bot., 16 sept. 1896); Oreochloa pedemontana Lange, Pug., p. 21, non Reuter. L'auteur rappelle qu’il a été conduit à placer sa plante parmi les Sesleria, malgré sa ressemblance apparente avec les Oreochloa, et il en conclut qu'il serait opportun de réunir ces deux genres. EnN. MALINVAUD. La question de la priorité des noms spécifiques, envi- sagée au point de vue du genre Hosa, par Francois Crépin (Bull. Herbier Boissier, t. V, n° 3, mars 1897). | Le savant monographe des Rosa a voulu montrer, à l'aide d'exemples tirés de ce genre qui lui est si familier, « combien la recherche des noms princeps spécifiques présente de difficultés et exige d'investiga- tions ». Pourun genre quelconque à espéces plus ou moins nombreuses, un semblable travail ne peut être entrepris avec des chances de succès que par un monographe expérimenté joignant à la connaissance appro- fondie des espèces et de leur distribution géographique une longue pra- tique. des herbiers. L'auteur est d'avis qu' « un Index des espéces végétales dans lequel serait observé le principe de priorité estune œuvre considérable qui ne peut arriver à bonne fin qu'avec le concours d'une foule de monographes. Comme un grand nombre de genres n'ont pas encore fait l'objet d'une étude monographique approfondie, il se passera REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 281 bien des années avant qu’on soit en mesure d’entreprendre la rédaction d'un Index réellement satisfaisant ». La valeur et l'opportunité de ces judicieuses appréciations n'échap- peront à personne. L'auteur a choisi, à l'appui de sa thése, les exemples suivants : Rosa carolina L., R. Eglanteria L., R. sempervirens L., R. canina L., R. arvensis Huds., R. pendulina L., R. pimpinellifolia L., R. gallica L., R. villosa L., R. cinnamomea L., R. indica L., R. lutea Mill., R. sulfurea Ait., R. francofurtana Münchh., R. tomentosa et gluti- nosa Smith, R. moschata et damascena Herrm., R. sinica Murray, R. rubrifolia Vill., R. blanda Ait. Un chapitre est consacré à chacun de ces Rosa examinés au point de vue précité. Nous ne pouvons reproduire ici les détails minutieux et précis dans lesquels a dù entrer l'éminent monographe, mais on nous saura gré de transcrire les dernières lignes de son intéressant Mémoire. « Je me demande, dit M. Crépin en terminant, si les botanistes qui sont à la tête du mouvement prioritaire, et qui réclament la publication à bref délai d’un Index général devant former code, ont entrevu l'im- mensité de la tâche et l'extrême difficulté des recherches à faire. Mais, pour cet Index, il y a bien autre chose que la nomenclature à dresser, il y ala reconnaissance des vraies espèces, des formes principales, avec la subordination de leurs sous-genres ou de leurs variétés; or cette partie essentielle de l'Index exigera un temps dont on ne peut prévoir la durée, surtout si l'on veut comprendre, dans cet inventaire, le grand groupe des Crvptogames. » Ón ne saurait mieux indiquer, ce nous semble, le caractère uto- pique du projet de Nomenclator auquel il est fait allusion. EnN. M. Sur l'application rigoureuse de la règle d'antériorité de la dénomination binaire dans la nomenclature; par M. G. Rouy (Bulletin de U'Herbier Boissier, t. V, janvier 1897). M. Rouy définit dans les termes suivants la thèse qu'il soutient : € Lorsqu'une espèce aura été placée dans un genre autre que celui dans lequel l'avait classée son inventeur, nous adopterons toujours le nom donné Pour la première fois dans ce nouveau genre. Exemple : l'Erucastrum Pol- lichii Schimp. et Spenn. a été placé pour la première fois par Grenier et Godron dans le genre Diplotaæis sous le nom de D. bracteata G. et G. Cette manière de voir étant la nôtre puisque nous n'acceptons pas le genre Eru- Castrum, nous inserirons cette plante sous le nom de D. bracteata, bien que, 282 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ainsi que F. Schultz l'a fait remarquer avec raison, Grenier et Godron eussent dù conserver la dénomination Pollichii... (1). » M. John Briquet a reproché à M. Rouy d’être en contradiction avec l'article 57 des Lois de la Nomenclature, d'aprés lequel « lorsqu'une espéce est porlée dans un autre genre, le nom spécifique subsiste... » M. Rouy répond (2) que, dans cet article et dans les commentaires qu'en a donnés A. de Candolle, « rien n'indique l'obligation de changer tous les noms binaires existants dont l'épithéte spécifique ne se trouve pas être justement celle princeps, mais seulement le désir manifesté qu'à l'avenir, lorsque les botanistes changeront de genre une espéce, ils aient soin de conserver l'épithéte spécifique princeps. » En d'autres termes, M. Briquet défend, pour l'article dont il s'agit, et M. Rouy lui conteste le principe de la rétroactivité. Peut-étre y aurait-il place pour une solution intermédiaire, également éloignée de toute intransigeance, mais elle n'a pas été indiquée et nous n'avons pas ici à intervenir dans le débat. Somme toute, en tant qu'on révère également de part et d'autre ledit article 57, le débat est affaire d'interprétation, et chacun se persuade en pareil cas qu'il représente « la loi et les prophètes ». EnN. MALINVAUD. D' Pons et abbé Hipp. Coste : ÆHerbaréium Eosarwum, 3° fascicule (3), 1896; Bulletin, broch. de 52 pages, Millau (Aveyron), 1897. Avec ce fascicule l'Herbarium Rosarum atteint le n° 212. Chaque espèce est représentée par des séries de formes, provenant de nombreuses localités et dont l'étude comparative permet de circonscrire exactement les types primaires en dégageant les groupes secondaires. Comme pour les précédents fascicules, tous les numéros de celui-ci ont recu le visa de M. Francois Crépin qui a pris sous son haut patro- nage l’œuvre de l'Association rhodologique. Ainsi qu'il est rappelé dans l’Avant-propos, le but poursuivi est « de fournir des matériaux propres à faire la lumière sur un genre des plus litigieux, que les multiples tra- vaux dont il a été l'objet ont malheureusement rendu d'une étude extré- mement difficile. » (1) La manière de voir de M. Rouy sur cette question a été soutenue dans ce Bulletin par M. Caruel [tome XXXVI (1889), séance, page 266]. (2) Voy. Bulletin de l'Herb. Boissier, t. V, p. 273. L'article de M. Briquet (A propos de l'art. ii des Lois de la nomenclature) fait suite au premier de M. Rouy, dans le même Bulletin, loc. cit. (3) Voy. l'analyse du précédent Bulletin dans la Revue bibliograph. de l'an dernier, vol, XLIII, p. 655. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 283 On remarque, dans les considérations préliminaires, l'importance accordée aux phénomènes d'hybridation par les rhodologues autorisés. Il est aujourd'hui admis par ceux-ci que « l'existence méconnue des hybrides a été l'une des causes qui ont retardé la connaissance des espèces véritables. L'hybride, en effet, par ses caractères plus ou moins intermédiaires et assez vacillants, semble affaiblir ou détruire la cons- tance des caractères spécifiques des deux ascendants, et, de plus, il peut obscurcir la distinction réelle qui existe entre des sous-sections du genre. L'ignorance oü sont restés certains spécialistes touchant la nature d'hybrides oü ils ont cru voir des espéces ou des variétés a eu sur leurs travaux une influence fàcheuse. Aujourd'hui, malgré l'opinion contraire de quelques botanistes qui, par préjugés ou par ignorance, repoussent leur possibilité, on est bien forcé d'admettre l'existence réelle de nom- breux hybrides dans le genre Rosa, on ne peut leur dénier cette qualité en face de certains faits (1) ». A l'appui de ces données, le 3* fascicule, comme d'ailleurs les précédents, renferme plusieurs Rosa hybrides : R. ALPINA X GLAUCA (R. salevensis Rap.), R. ARVENSIS X SEMPERVIRENS (R. Dufforti Coste et Pons), R. cALLICA X arvensis (R. decipiens Dor.), R. GALLICA X CANINA (R. Leveillei Boullu), R. GLauca X Pouzin (R. amiliavensis Coste et Sim.), etc. Le Bulletin, presque entièrement rédigé par M. l'abbé Coste, contient aussi quelques notes de MM. l'abbé Boullu (sur les Rosa ruralis, cla- doleia, lugdunensis), Duffort (R. sempervirens f. inaperta, dont la fleur ne s'ouvre jamais, ete.), Gillot (R. cuspidatoides), D* J. Pons (R. mos- chata var. perpiniana, R. glauca var. recurvata, etc.). A mesure que se succèdent les fascicules d'un Herbarium, surtout S'il est consacré à un seul genre, il devient plus difficile de former le suivant; nous espérons cependant que MM. Coste et Simon Pons, dont l’œuvre mérite les sympathies de tous les rhodologues, continueront d'en obtenir les encouragements et l'aide nécessaires pour un nouveau développement de leur estimable publication (2). ERN. M. (1) « Ces faits sont : la présence ou l'apparition de ces formes plus ou- mois intermédiaires dans le voisinage de leurs ascendants supposés et leur absence de tous les lieux où ces ascendants ne croissent pas en compagnie ou dans le voisinage l'un de l'autre, ou des régions où l'un d'eux fait complète- ment défaut; la fréquence de la stérilité plus ou moins complete ou de l'atro- Phie des fruits ; l'organisation imparfaite des grains de pollen; enfin le mé- lange ou la superposition des caractéres propres aux deux espèces admises comme ascendants. On pent ajouter que les expériences de croisements arti- liciels, opérés avec le plus grand soin, ont donné des résultats qui confirment l opinion émise sur les formes hybrides produites à l'état sauvage. » (2) Les auteurs disent dans l'Avant-propos du présent fascicule : €... Nous *Xprimons le désir que le nombre de nos collaborateurs aille en augmentant et que chacun fasse ses efforts pour distribuer tous les ans dans l'Herbarium 284 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Société pour l'étude de la flore franco-helvétique, 1896, sixième Bulletin, 16 pages in-8° (Bull. de V Herb. Boissier, vol. V, Appendix n^ 1). Genéve, 1897. Les quinze sociétaires ont fourni ensemble cette année 113 espéces (n 582 à 694), dont presque toutes sont rares ou critiques comme le prescrivent les statuts. On y remarque des séries d'Alchémilles nommées par M. Buser, de Rosa (surtout de l'Aveyron), presque tous donnés par M. l'abbé Coste, d'Éperviéres des Hautes-Alpes vues par M. Arvet- Touvet, de Potamots envoyés par M. Magnin et, indépendamment des groupes litigieux annotés par les spécialistes, une intéressante réunion de plantes hybrides, dont plusieurs sont d'une extréme rareté : NASTURTIUM PROCERUM Hy (silvestre X pyrenaicum), Maine-et-Loire ; Rosa ronwosuLa Grenier (gallico X sæpium), Maine-et-Loire; CIRSIUM AUTARETICUM Mut. (heterophyllo-spinosissimum), Hautes-Alpes; VER- BASCUM GEMINIFLORUM Hy (floccosum-Blattaria), Maine-et-Loire ; QUER- cus Traguri Hy (sessiliflora- Toza), Maine-et-Loire; SALIX REICHARDTII Kern. (caprea X cinerea), Aube ; EQUISETUM LITTORALE Kühl. (arvensi- limosum), Seine, etc. Les Notes comprennent les observations suivantes : de M. MAGNIN, sur les Nuphar des lacs du Jura; — abbé Hv, sur trois hybrides (Nas- turtium procerum, Rosa formosula, Verbascum geminiflorum) ; — G. Camus, Dentaria digenea Gremli [(1878) D. digitaria x pinnata], auquel ne correspond pas la plante désignée sous ce nom dans la Flore de France de MM. Rouy et Foucaud; — R. Buser, le CRATÆGUS MA- cnocAnPA Hegetschw. (Mespilus oxyacantha X monogyna Brügg.)- EnN. MALINVAUD. Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, tome neuvième (1897) ; n°° 97 à 102 (1* semestre 1897). Paris, chez Paul Dupont, éditeur. Boulanger, n° 97 : SUR UNE FORME CONIDIENNE NOUVELLE DANS LE GENRE Chætomium (avec 3 planches). — N° 102 : DÉVELOPPEMENT ET POLYMORPHISME pu Volutella scopula (avee une planche). autant de Roses qu'il pourra récolter dans sa région. Les formes communes ou sans intérêt doivent être négligées; mais toutes celles qui, à un point de vue quelconque, sont capables d'intéresser, seront favorablement accueillies. On aura soin de les récolter, autant que possible, en 30 parts complètes et abon- dantes. Nous recommandons aussi trés expressément à nos collecteurs de nous adresser des notes ou de nous faire part de leurs observations sur les formes qu'ils voudront bien nous communiquer. » REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 285 Coupin, n° 101 : SUR LA STRUCTURE DU MICROPYLE DES GRAINES DES LÉGUMINEUSES (avec 1 planche). Daniel, n° 102 : UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE GREFFAGE. Fockeu, n^ 98, 99 : SUR QUELQUES CÉCIDIES ORIENTALES (avec deux planches). Jonkman (H.-F.), n° 08 : NOTE SUR UN APPAREIL DE GERMINATION (avec 1 planche). Jumelle (H.), n° 100 : ÉTUDE ANATOMIQUE DU Cissus gongylodes. Lamarlière (L. Géneau de), n^ 98, 100, 102 : REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES DEPUIS LE 1* JANVIER 1889 Jus- QU'AU 1*' JANVIER 1895 (suite). Leclerc du Sablon, n° 97 : SUR LA GERMINATION DES AMANDES. Le Grand (Antoine), n° 101 : LA RÈGLE DE PRIORITÉ DEVANT L'USAGE. Matruchot (L.), n° 99 : RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR LES CHAMPI- GNONS (avec 1 planche). Molliard (Marin), n° 98 : HYPERTROPHIE PATHOLOGIQUE DES CELLULES VÉGÉTALES (avec 2 planches). Prunet (À.), n° 97, 98, 99, 100, 101,102 : REVUE DES TRAVAUX D'ANA- TOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1892, 1893 et 1894. Ray (J.), n° 102 : VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS SOUS L'INFLUENCE DU MILIEU (avec 2 planches). Journal de Botanique, paraissant le 4° et le 16 de chaque mois; directeur, M. Louis Morot. 11* année, 1897, n* 1 à 12 (janvier- juin). Bescherelle (Émile), n°° 5, 6 : NOTE sur LE Leucobryum minus. — N” 8,9: Revision pu GENRE Ochrobryum. Bonnet (Edmond), n* 1, 2, 3: Le Hanicor (Phaseolus vulgaris) ÉTAIT- IL CONNU DANS L'ANCIEN MONDE AVANT LA DÉCOUVERTE DE L'AMÉ- RIQUE? Briquet (J.), n° 4: UNE LETTRE D'ALPHONSE DE CANDOLLE A M. ÉMILE BurNar. Coiney (Aug. de), n° 3 : PLANTES NOUVELLES DE LA FLORE D'ESPAGNE (5° Note). — Espèces nouvelles : Centaurea Saxifraga, Linaria zujarensis. Drake del Castillo (E.), n° 1, 3, 4, 7 : NOTE SUR LES ARALIÉES DES ILES DE L'AFRIQUE ORIENTALE (planches I-I). — Espèces nou- 285 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. velles : Schefflera Humblotiana, S. revoluta, Panax Bakeriana, P. Bernieri (pl. D, P. nossibiensis, P. Hildebrandti, P. lo- kobensis, P. floccosa, P. cussonioides, P. Neraudiana, P. Com- mersoni (pl. ID), P. racemosa, P. tafondroensis, P. Chapeliert, P. lancifolia, P. Lantzii, P. Grevei ; Cussonia Boivini (pl. II). Franchet (A.), n° 2 : COMPOSITÆ NOVÆ E FLORA SINENSI (fin). — Es- pèces nouvelles : Cnicus Souliei, C. Henryi, C. Fargesii, C. Provosti, C. Leduci. — N“ 9,10, 14, 12 : Jsopyrum et Coptis, LEUR DISTRIBUTION GÉO- GRAPHIQUE. — Espèce nouvelle : /sopyrum Fargesii. Gaucher (Louis), n° 7 : SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'OVAIRE DU Pu- nica Granatum. Kraenzlin (F.), n° 9: Mystacidium Hariotianum, N. SP. Malinvaud (Ernest), n° 2, 7 : NOUVELLES FLORISTIQUES. — 1° Le Bo- trychium simplex Hitch. signalé en France par M. Franchet. 2° Un Gagea nouveau (G. foliosa) pour la flore française. — N°4: LETTRE EN RÉPONSE a M. BRIQUET. — N° 5: Un Stachys HYBRIDE. — S. digenea Legué (S. germanica X alpina) découvert entre Thémines et Albiac (Lot). Nadeaud, n* 6, 7 : NOTES SUR QUELQUES PLANTES RARES OU PEU CONNUES DE TAHITI — Espèces nouvelles : Meryta Drakeana, M. mauruensis, Ixora orohenensis, Fitchia Temariiana, Tem- minckia tahitensis, Myrsine longifolia, Sideroxylon tahitense, Cyrtandra geminiflora, Hernandia Temarii, Angiopteris alata. Perrot (E.), n° 12 : SUR UNE PARTICULARITÉ DE STRUCTURE DE L'ÉPI- DERME INFÉRIEUR DE LA FEUILLE CHEZ CERTAINES GENTIANÉES AQUATIQUES. | Réchin (J.) et Sébille, n° 11 : EXCURSIONS BRYOLOGIQUES DANS LA HAUTE TARENTAISE (SAVOIE). Rouy (6G.), n° 5 : OBSERVATIONS SUR QUELQUES MALVACÉES. Sauvageau (Camille), n° 1, 2, 4 : OBSERVATIONS RELATIVES A LA SEXUALITÉ DES PHÉOSPORÉES. — N° 5: SUR LES ANTHÉRIDIES DU Taonia atomaria. — N" 10, 11, 12 : NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES ALGUES MARINES DU GOLFE DE GASCOGNE. Van Tieghem, n? 3 : ORIGINE EXODERMIQUE DES POILS POST-STAMI- NAUX DES SÉPALES CHEZ LES SANTALACÉES. — N° 8 : SUR LES CARACTÈRES ET LES AFFINITÉS DES GRUBBIACÉES- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 287 Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude. tome VIT, année 1896. Carcassonne, 1896. À noter comme études botaniques : CHARTIER (Louis) : Noms patois des Champignons de la région de l'Aude. GoxnBES (Francois) : Notes sur les plantes cueillies à la limite extrême des versants méditerranéen et océanien, entre le col de Naurouse et Avignonet. LarrAGE (A.) : Nouvelles plantes et nouvelles stations de plantes rares pour la flore des environs de Carcassonne. DELPONT (J.) : Note rectificative et plantes nouvelles pour la flore de Montolieu. PETIT (D A.) : L'Allium Moly à Montolieu. — L'auteur, cherchant à expliquer la rareté de cette belle Liliacée dans le département de l'Aude, pense, comme M. Christ, que « lorsqu'une forme aussi saillante ne se trouve que dans un territoire si peu considérable, comme un ilot dans l'Océan, on est tenté d'envisager ce territoire comme le dernier reste d'une circonscription étendue et non pas comme un foyer à l'extension duquel s'opposent des obstacles extérieurs ». Aprés avoir rappelé que, d'aprés les découvertes de la paléontologie, la flore de la période tertiaire avait de grandes analogies avec celle de nos jours, sauf que les espèces méridionales remontaient bien plus haut vers le Nord qu'elles ne le font aujourd'hui, M. Petit ajoute que la région de l'Aude « semble être la limite extrême de dispersion de plantes originaires de pays plus chauds, Cistus populifolius, Thalictrum tuberosum, etc. », et il n'est pas éloigné de voir dans l'Allium Moly un représen- tant de la flore tertiaire. — Classification du genre Galeopsis. — Tableau synthétique emprunté en grande partie à la belle Monographie publiée par M. John Briquet (1). EnN. MALINVAUD. (1) Monographie du genre Galeopsis par John Briquet; Bruxelles, 1892. 288 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOUVELLES (15 septembre 1897). — M. le D' Eugène Baroni, professeur de botanique à l’Institut Royal des Hautes-Études de Florence, a commencé la publication d'un « Sup- plément général au Prodrome de la Flore toscane de T. Caruel » (Sup- plemento generale al Prodromo della Flora toscana di T. Caruel). Le 1* fascicule (gr. in-8°, 76 pages) renferme les Renonculacées, Berbé- ridées, Nymphéacées, Papavéracées, Fumariacées et Cruciféres. — Prix : 2 fr. 25; Florence, au siège de la Société botanique italienne. La bibliographie est traitée avec beaucoup de soin au commencement du fascicule. — La librairie J.-B. Baillière et Fils, 19, rue Hautefeuille, à Paris, publie une BIBLIOGRAPHIE BOTANIQUE en cinq fascicules mensuels de 32 pages à deux colonnes. On y trouvera l'annonce détaillée d'environ 10 000 volumes et brochures, francais et étrangers, anciens et modernes, avec les prix de vente. Le 1** fascicule sera adressé gratis aux personnes qui en feront la demande à MM. J.-B. Bailliére et Fils. Les cinq fasci- cules seront adressés réguliérement contre envoi de 50 centimes en timbres poste, pour frais d'affranchissement. — A vendre un herbier de 20 000 plantes classé suivant la méthode de Nyman et comprenant presque toute la flore européenne, avec quel- ques livres et écrits botaniques. — Prix demandé : quatre mille francs au minimum.— Adresser les offres et demandes de renseignements à M. de Ortega Morejon, villa Lola, à Biarritz. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. ——ÀH 6313. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris.— MOTTEROZ, directeur. imp. Ed Bry, Paris 1 v) \ 4 (sp. no TU ^ $ Î LCTIN uU d ILLUM P Y Lo DOLBOPFPH CIRROPETALUM EMARGINATUM (sp nov, — SÉANCE DU 25 JUIN 1897. . Décès de M. N. Doûmet-Adanson........,.......,.,.,........: Subventions accordées par le Gouvernement.. s... ......,..... Découverte de l'Agrostis castellana Boiss. et Reut. dans l'Hérault Dons faits à la Société...........,,.,,....,.4u ses... ranchet.......... Les Parnassia de l'Asie orientale.. .................,......... Lutz............... Sur la présence et la localisation, dans les graines de l'Eriobo- ; trya japonica, des principes fournissant l'acide cyanhydrique. Briquet. eee... Lettre à M. Malinvaud sur une question de priorité...,....,,,., Léveillé........... Une forme intermédiaire du Ranunculus ophioglossifolius. . .. .. . .. Le Gendre......... Lettre à M. Malinvaud sur un nouveau procédé de dessiccation des. x plantes grasses.....,............... “Fe c'e Finet.............. Orchidées nouvelles : Bolbophyllum pectinatum, Cirropetalum ; emarginalum (planches VII et VIH)......,.........,..,...2 Daveau............ Sur une Serofulaire hybride (S. auriculata-sambucifolia).. ....... eet n. se | Hommage rendu à la mémoire de Pierre Duchartre......,....: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Botanique élémentaire, descriptive et ^^ ]|La question de la priorité des noms spé- - usuelle, clefs analytiques; Cariot et D" cifiques envisagée au point de vue du - Saint-Lager .......,................. 213] genre Rosa; François Crépin......... ur la disparition de quelques plantes en Sur l'application rigoureuse de la règle Savoie; D° A. Chabert............... 274| d'antériorité de la dénomination binaire Histoire des Roses indigènes de la Sarthe; ' dans la nomenclature; G. Rouy......" Amb. Gentil....,.................... 215 | Herbarium Rosarum, 3° fascicule; D" Pons — Sur une Crucifère nouvelle pour la flore et abbé Coste...,................... adventice de France; P. Genty........ 277 | Société pour l'étude de la flore franco- . Sur quelques plantes rares récoltées dans helvétique, 1896...... IE . le Cher en 1896 et spécialement sur les Revue générale de Botanique, dirigée par ` tamogeton; A. Le Grand........... 277| M. Gaston Bonnier, n** 97 à 102....... : . mpte rendu de l'excursion faite le 28 Journal de Botanique, directeur M. Louis — Juin à Salles et à Facture; Neyraut... 278| Morot, 11° année (1897), n*1à 12... 285 ga tertia plantarum hispanicarum; Bulletin de la Société. d'études scienti- - A. de Coiney........................ 218| fiques de l'Aude, t. VII, 1896......... NOUVELLES. essences ss. noms 3 _ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE : "Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du ; -s0 r, habituellementles deuxième etquatrième vendredis de chaque mois. - | ^ o. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1897 | 8 et 22 janvier. 9 avril. 9 et 23 juillet. — | 19 et 26 février. . .|- 14 et 28 mai.- 12 et 26 novembre. | 42 et 26 mars. - 25 juin. 40 et 24 décembre. |! — 9. | © La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons . | mensuelles. Ce Bulletin. est délivré gratuitement à chaque membre. et. se: | vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume -` . annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne-. - ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- - diques. — V Kd Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857). et XV (1868), —|- sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément, Paris en aoüt 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société, 44 - Les frais d'envoi de volumes ou-numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- - ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné. ; AVIS Les notes ou communicalions manuscriles adresséesau Secrétariatpar les membres * dela Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui sy rat- | — taclient, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletins | Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la- : Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront - : | être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujét ne soit absolu= | | ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. - MM- les membres de la Société qui ehangeraient de domicile sont instamment - priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faireconnaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent quelconque du tome XL (1893) ou d'une année antérieure, on doit faire l'ae- quisiticn, du volume entier. — Aucune réclamation n’est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. „Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, ete., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. 6313. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MOTTEROZ, direct, Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de bolanique tenu à IE, . est terminé depuis plus de deux ans. ll en résulte que, pour se procurer une partie | W SOCI | DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQU | PAR DÉCRET DU 17 AoUT 1875 — TOME QUARANTE-QUATRIÈME (Troisième Série. — Tome IV) 1897 7 Séances de Juillet 1897. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 qm Pubiié en novembre 1897. X Président : M. Max. CoRNv. Vice-présidents : MM. Franchet, Daguillon, Maugeret, Mouillefarine. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. - . Secrétaires : ; Vice-secrétaires : MM. Hua, Jeanpert. MM. Guérin, Lutz. … Trésorier: Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: Bureau, MM. Costantin, MM. Morot, Camus (F.), Danguy, Van Tieghem, -. Camus (G.), Guignard, Vilmorin (H. de) A. Chatin, Hue (abbé), Zeiller. ; Tarif des tirages à part. NOMBRE DE FEUILLES, -Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, |' pliure, piqûre et enveloppe de couleur. . Trois quarts de feuille (19 pages). . . . . .. . Demi-feuille (8 pages). . , .. . ..... Quart de feuille (4 pages . . .. ..... ĝe feuille en sus de la première. . . . . ..... 7 50 Trois quarts de feuille en sus d’une feuille. T» Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . , .. 4 » 6 50 Quart de feuille — aW ay ul à 3 » 6 » La composition d'un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 4 franc. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 9 fran titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour la couver- : ture. En plus les frais de tirage et de papier. .. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraîne un supplément de tirage de 2 francs. . Une gravure d'une demi-page, 4 fr. 50. p | Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant unë modification dans la disposition des ; Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer, cs sile E pages du SÉANCE DU 9 JUILLET 1897. PRÉSIDENCE DE M. GUSTAVE CAMUS, ANCIEN VICE-PRÉSIDENT. En l'absence de MM. le Président et les vice-présidents, M. G. Camus, ancien vice-président, prend place au fau- teuil. M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 25 juin dernier, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la précédente séance, M. le Président proclame membres de la Société : M. Eroc (l'abbé), professeur à Notre-Dame de Sainte- Croix, avenue du Roule, 22, à Neuilly-sur-Seine (Seine), présenté par MM. l'abbé Réchin et Malin- vaud. M" FLaHAULT (Marie-Thérèse), rue Bobillot, 2, Saint- . Maurice-Lille, et GEoncEL (Marguerite), place de l'Académie, 4, à Nancy, l'une et l'autre présentées par MM. Charles Copineau et Flahault. M. Molliard, ayant rempli les conditions spécifiées à l'article 13 des Statuts, est proclamé membre à vie. M. Malinvaud donne lecture d'une lettre de M. Maurice du Colombier lui annonçant qu'il vient de récolter le Goo- dyera repens, sous des Pins qui bordent l'étang de Planquin dans la forêt d'Orléans, à 2 kilomètres environ au nord-est de cette ville. M. Jullien-Crosnier, dans son récent Catalogue des plantes du Loiret, ne signale le Goodyera qu'à Vrigny. M. Hua, secrétaire, donne lecture de la communication suivante : T. XLIV. (SÉANCES) 19 290 SÉANCE DU 9 JUILLET 1897, UN NOUVEAU TERFAS ((TERFEZIA APHRODITIS) DE L'ILE DE CHYPRE; par M. A. CIHATIN. Je viens de recevoir de M. Gennadius, l'éminent directeur de l'agriculture de Chypre, qui déjà m'avait envoyé de cette ile le Terfezia Claveryi, et du Péloponése, avec le Terfezia Leonis et sa variété minor, une espéce nouvelle dont je fis le Terfezia Genna- dii, un Terfàs, exceptionnellement noir, récolté à Morphon, près des ruines du célébre temple consacré à Vénus. J'extrais ce qui suit de la lettre de M. Gennadius : Je suis heureux de vous annoncer que j'ai trouvé une nouvelle Truffe. Elle s'appelle ici maüpoy 03vov, c'est-à-dire Truffe noire, de la couleur de sa chair (qui est d'ailleurs marbrée). Elle n'est pas si répandue que l'autre Truffe (Terfezia Claveryi) que je vous envoyai il y a deux ans. La Truffe noire (Terfezia...?) est considérée comme la plus savou- reuse. On la trouve aux environs de Morphon, ville au nord-est de l'ile, en terrains sablonneux et pendant le printemps (mars-avril). La Truffe noire est ordinairement volumineuse; on assure qu'en 1873 on en a récolté une du poids de 385 grammes. Dans cette méme année il y en eut une telle abondance qu'on la ven- dait par toute l'ile à 5 (cinq) centimes le kilogramme. Cette année on la vend au marché de Nocasie à 10 piastres (1 fr. 10 cent.) le kilo. Morphon est l'ancienne ville Mopgd où l'on adorait Vénus sous le nom de Moggó (Morphô). Si la Truffe, regardée comme de qualité supé- rieure, qu'on y trouve est une espéce nouvelle, ne serait-il pas à propos de l'appeler Terfezia Morpho ou Aphrodite ? Or le Terfäs de Morphon étant, comme il va être établi, une espèce bien distincte de toutes celles actuellement connues, je lui donne, conformément au désir exprimé par M. Gennadius, le nom de Terfezia Aphroditis. Les caractères du Terfezia Aphroditis sont les suivants : Tubercules figuiformes ou arrondis, assez gros (du poids moyen de 50 à 50 grammes), munis à leur base d'un caudicule court, assez fort, conoide. Pé sriderme d'un brun noir, à région corticale épaisse, recouvert d'un fin tomentum (reste du myec lium?) englobant et reteni uit de petits grains de sable, ce qui fait paraître ce périderme comme A. CHATIN. — TERFEZIA APHRODITIS. 291 verruqueux, lui donnant ainsi une ressemblance éloignée avec le périderme des Tuber diamantés. Gleba ou chair d'un noir fuligineux (1), irréguliérement mar- brée, d'odeur sensible, agréable, ayant quelque analogie avec celle du raisiné?, de consistance moins charnue, plus friable que dans la généralité des Terfâs. Sporanges arrondis irrégulièrement ou ovoïdes; spores, de six à quatre, rarement deux, jamais (?) huit, Spores d’un brun-noir fuligineux, ou même noires, non viola- cées comme dans notre Tuber melanosporum, assez grosses (28- 32 v, les plus grosses dans les thèques à deux seules spores), rele- vées de verrues à sommet arrondi. . Les affinités du Terfezia Aphrodilis sont principalement avec les espèces du groupe Boudieri, par les variétés arabica et pe- dunculata. Mais l'arabica diffère notablement par la moindre épaisseur du périderme, la non-coloration du périderme et de la chair, par la consistance de celle-ci, plus charnue que friable, par les spores plus petites et les verrues encore moins saillantes, quoique plus proéminentes que dans le Boudieri type. Plus intimes sont les analogies de l’Aphrodilis avec le Terfezia Boudieri pedunculata Pat., des environs de Gabès, qui se rap- proche par la coloration fuligineuse de sa chair. Mais l'A phroditis a le périderme noir, tomenteux et non glabre, la chair plus noire et friable, les spores notablement plus grosses (30 & en moyenne au lieu de 25 y), enfin le caudicule des tuber- cules court, conoide et non cylindroide. Par l'épaisseur du périderme le Terfezia Deflersii Pat. touche à l'Aphroditis, mais il s'en éloigne par la non-coloration de la chair, par des spores plus petites, etc. Le Terfezia Gennadii (Quiza du Péloponése), qui diffère, avec le Boudieri pedunculata, de la généralité des Terfezia par la colo- ration brunâtre de sa chair, relie dans une certaine mesure, par cette coloration même, les Terfezia incolores au noir Aphrodilis, mais s'en éloigne par les sporanges allongés rappelant ceux des (1) La chair, encore à peine cendrée quelque temps avantla maturité, passe rapidement au noir au contact de l'air, sans doute en absorbant de l'oxygène et exhalant de l'acide carbonique, comme nous l'avons constaté dans le noir- cissement des Rhinanthacées pendant leur dessiccation. 292 SÉANCE DU 9 JUILLET 1897. Tuber magnatum et Borchii et seulement bispores, par ses énormes spores de 45-50 u, et à réseau au lieu d’être verruqueuses. Le Terfezia Aphroditis représente, en somme, au milieu des Terfás, un type spécial par la forte coloration des tubercules, leur arome assez prononcé, etc. | Il reste comme caractère à tous les Terfezia, l'Aphrodilis com- pris, qu'ils croissent dans les pays chauds tempérés, autour du 40° degré de latitude Nord, habitent les sables, ont pour nourrices des herbes au lieu d'arbres et mürissent en mars-avril. A quelques points de vue, l'Aphrodite correspond, dans les Terfezia, à la Truffe de Périgord dans les Tuber. Comme celle-ci, le Terfás de Morphon est noir, plus parfumé que ses congénéres, el tenu pour étre de qualité alimentaire supé- rieure. Si la Truffe de Périgord est le meilleur des Tuber, le Terfàs de Morphon est, à son tour, le meilleur des Terfezia jusqu'à ce jour connus. Explication des figures de la planche IX de ce volume. Fic. 1. — Tubercule entier. Fic. 2. — Coupe en long. Fic. 3. — Coupe d'un tubercule plus màr. F6. 4, — Sporange à quatre spores, dont deux seulement avec leur colora- tiou naturelle. FiG. 5. — Spores avec leur couleur. Fic. 6-7. — Spores non teintées; le no 6 grossi 420 fois; le n? 7 vu au gros- sissement de 800. M. Malinvaud analyse et lit en partie les communications suivantes : LES A VAGALLIS ANNUELS D'EUROPE AU POINT DE VUE SPÉCIFIQUE; par Xg. Eb. CLOS. Pline l'Ancien et Dioscoride traitent de lA nagallis, le premier écrivant: « Duo genera ejus : mas flore phoniceo, femina. cieru- leo » (Hist. nat., liv. 25, chap. xcu, 13), le second : « Duo sunt Anagallidis genera quie tantum flore distant : nam quie caeruteo CLOS. — LES ANAGALLIS ANNUELS D'EUROPE. 293 flore est femina dicitur, mas quæ phoeniceo » (liv. 2, chap. 209 trad.). Linné (Spec. 211-212) a décrit quatre espéces d'Anagallis, les A. arvensis, Monelli, latifolia, linifolia; mais, chose étrange, il ne parait pas avoir connu notre Mouron bleu qui, cependant, avait été bien distingué par les Pères de la botanique au seizième siècle ou au début du dix-septiéme siècle, et aussi par Tournefort sous le nom d'A. cæruleo flore, par opposition au rouge dit par lui A. phœniceo flore, et par Gésalpin A. puniceo flore. Ne semble-t-il pas que ces Mourons rouge et bleu, croissant de tout temps en Europe et soumis depuis des siècles à l’attention des botanistes, devraient être aujourd'hui uniformément jugés quant à leur spécificité et à l'abri des variations de la nomenclature? I n'en est rien, tel phytographe déclarant avec conviction qu'ils ne différent que par la couleur de la corolle, caractère insuffisant, malgré sa presque invariabilité, pour constituer une espéce (1) ; tel autre, d'opinion contraire, invoquant à l'appui certains signes distinclifs concomitants de la coloration (2). On pourrait méme citer des floristes ayant changé d'avis à cet égard (3). I. Différences spécifiques des ANAGALLIS PHŒNICEA el C.ERULEA. En 1885, j'ai prouvé devant la Société à l'aide de figures, et plus tard par des échantillons mis sous les yeux de nos confrères, que les deux sortes de Mouron différent essentiellement par les racines sur des sujets croissant côte à côte, le pivot se montrant trés ramifié chez le bleu, et peu garni de radicelles courtes chez le rouge (Voy. ce Recueil, t. XXXII, pp. 123-124). Je constatais na- guére que ce caractére distinctif des racines est nettement accusé (1) A la fin du siècle dernier, Desfontaines écrivait de l'Anagallis cerulea: « Certissime varietas A. rubræ sæpe corollam partim cæruleam partim rubram observavi » (FL. atl. 1, 169), précédé par Pollich (Palat., 201), suivi par Willdenow (Spec. 1, 822). | | (2) Haller (Hist. stirp. helv. 276-277), qui dit suivre l'exemple de Blair et de Beehmer. | (3) Poiret, par exemple, après les avoir décrits en tant qu’espèces ayant des caractères constants, invariables, par lesquels elles different (in Dict. bot. de l'Encycl. IV, 336, 1795), fait cette déclaration (dans le Supplément, IV, 9, 1816) : « Je pense qu'il faut en revenir à l'opinion de Linné sur l'Anagallis phenicea et cærulea qu'il regardait comme une simple variété de son A. ar- vensis... » Poiret attribue à tort cette opinion à Linné. 294 SÉANCE DU 9 JUILLET 1897. dans les deux figures de grandeur naturelle de ces Anagallis données par Fuchs dans son Historia stirpium, 1549, fol. tt. 18 et 19 (1). Une étude attentive dévoile entre eux d'autres différences énumérées et mises en regard dans le tableau qui suit : a. Morphologiques. A. PHŒNICEA. Apparence générale : Plante d’un vert clair. Tige et port : Tige appliquée sur le sol, très rameuse (caule decum- bente prostratoque, diffuso). Racine : Pivot à quelques rares radicelles. Feuilles : Ovales-obtuses, triner- viées, ponctuées ou non en dessous. Pédoncules dépassant les feuilles, restant gréles. Calice plus court que la corolle, aux sépales étroits-lancéolés. Corolle rouge à lobes entiers ou crénelés ciliés-glanduleux. Capsule globuleuse o-nerve, lui- sante et assez transparente pour dé- celer les graines (2). À. CÆRULEA. Apparence générale : D'un vert foncé. Tige et port : Tige un peu dres- sée; plus grosse, moins divisée, à ra- meaux plus forts (caulis erectiusculus, major et robustior, simplicior, cras- sior). Racine : Très ramifiée. Feuilles : Ovales, ovales oblongues, les supérieures ovales-lancéolées(sur- sum angustiora) et plus longues, quinquénerviées (subtus magis punc- tata). Pédoncules de la longueur des feuil- les ou plus courts qu'elles, rarement plus longs ; plus forts et plus rigides. Calice presque de la longueur de la corolle; sépales subulés acumines suhserretés. | Corolle bleue à lobes plus petits, moins élargis, irrégulièrement cre- nelés, églanduleux, avec cercle ru- bro-violacé à la gorge. Capsule globuleuse-ovoide, 8-10- nerve, d'un vert mat et opaque, plus longuement dépassée par les sépales. b. Anatomiques. — A en juger par la différence de teinte et de nervation des feuilles, par la fréquence et la multiplicité plus grandes des ponctuations vineuses de l'épiderme de la tige et de la face inférieure des feuilles chez le Mouron bleu que chez le rouge, ponctuations dues à la présence d'une substance spéciale dans des groupes de cellules, il est trés probable qu'une étude (1) Les figures juxtaposées des deux espèces dans les Histoires des Plantes de plusieurs autres botanistes du seizième siécle, notamment celle de Dalé- champ et celle de J. 'auhin, montrent ces différences. (2) Je n'ai pu constater de différences dans les graines, dites par Godet (Flore du Jura, 379-380) plus fortement granulées dans l'A. cerulea. — oo o 2m REN CLOS. — LES ANAGALLIS ANNUELS D'EUROPE. 295 microscopique persévérante dévoilerait entre les deux espèces des distinctions anatomiques appréciables. c. Physiologiques. — 1° Rapidilé de germination. — On sème à la fois, dans deux vases placés dans les mêmes conditions, des graines du Mouron rouge dans l'un, du bleu dans l'autre; une quinzaine de jours aprés, les pieds du second étaient bien plus développés que ceux du premier. L'expérience répétée le £0 mars dernier, les deux vases “tant mis en serre chaude, a donné le même résultat; le 2 avril, l'un d'eux contenait vingt-deux germinations de Mouron bleu et l'autre, qui était censé avoir recu un nombre à peu prés égal de graines, deux seulement du rouge dont le nombre au 20 mai était porté à quatre (1); et, en suivant leur développement comparatif dans les deux pots, on voyait les pieds de l'A. phœnicea étaler leurs rameaux avec des feuilles moindres obtuses parfois cymbiformes, et ceux de lA. cerulea, aux feuilles au contraire recourbées con- vexes, s'élever verticalement. Aux yeux du profane lui-même, les deux plantes, même privées de fleurs, auraient représenté deux types bien caractérisés. Le 20 juin 1896, se montraient dans l'École botanique de Toulouse de nombreux pieds épars d'A. phœnicea, sans un seul d'A. cerulea. X Epanouissement et occlusion des fleurs. — Ona qualifié le Mouron des champs de baromètre du pauvre, tant il est sensible aux changements de l'atmosphére. D'ordinaire le rouge et le bleu, lorsqu'ils se trouvent mélés dans un champ, montrent l'un et l'autre, les jours sereins, la corolle étalée; mais le 17 juillet 1893, à l'heure de l'après-midi, par un temps sombre, le bleu seul avait sa fleur ouverte; quelques jours aprés, à 10 heures du matin, c'était l'inverse. Le 29 aoüt, à 2 heures, la corolle du rouge étaiten coupe ou à demi fermée, celle du bleu très étalée subréfractée. Les 21 et 24 septembre, presque toutes les fleurs de celui-ci étaient ópanouies, el presque toutes celles de l'autre fermées, et cela dans le méme terrain et sous les mêmes conditions. (1) Ce résultat ne semble-t-il pas confirmer cette assertion de Daléchamp : « Le bleu fleurit le premier..., il croit mieux et plus grand és lieux humides? » (Hist. génér. des Plant., édit. franç., Lyon, 1653, t. II, p. 132). 296 SÉANCE DU 9 JUILLET 1897. N'y a-t-il pas dans tous ces caractères distinctifs autant de preuves confirmatives du sentiment commun à la plupart des botanistes du seiziéme siécle, ayant considéré les Mourons rouge et bleu comme deux espèces? Gaspard Bauhin en distingue méme deux à fleurs bleues, savoir, et l'espéce vulgaire Anagallis cæruleo flore, et celle qualifiée par Clusius (App. all.) d'Anagallis tenuifolia Monelli, et qui figure ainsi dans le Pinag, p. 952 : Anagallis cerulea foliis binis ternisve ex adverso nascentibus. Voici les témoignages d'auteurs favorables à la distinction spé- cifique de nos deux Mourons. Haller : « Neque, ut solent varietates a flore sumpti, altera in alteram degenerat » (Hist. stirp. Helv., 277); Allioni adopte l'opinion d'Haller d’après le méme motif (F1. pedem. I, 87); — Et Miller à son tour : « La deuxième (le bleu)... est regardée comme une variété de la premiére; mais, aprés trente années d'expériences, je puis assurer qu'elle ne s'altére jamais; les plantes sont méme si différentes qu'il est aisé de les distinguer avant que la fleur paraisse. » (Dict. des Jard., éd. franc. de 1786, 164); — Et Schkuhr dit que cette persistance des caractères dans les plantes nées de graines pourrait bien dénoter deux espéces diffé- rentes (Botan. Handb., I, 118); — Et Villars : « Je ne sais si ces deux plantes sont différentes ou si ce sont des variétés ; peu importe, elles doivent étre distin- gućes..., celle à fleurs rouges... a toujours la feuille plus petite que l'autre dans notre pays. » (Dauph. II, 461); — Et Roth : « Diverse sunt et diversitatem cultura non amit- tunt testibus Leersio et Willdenowio », et l'auteur énumère leurs caractères distinctifs (Tentam. Flore german. II, 225-226) ; — Et Dreves : « Quelques botanistes ont cru, et selon moi avec raison, que c'étaient deux espèces différentes... » (Bot. Bilderb., 130) ; — Et Koch : « Hane speciem et sequentem varietates unius spectet esse non negaverim, sed quum nuper eas accuratius obser- vandi tempus defuerit, ut species propono donec ulteriores obser- valiones, me aliud docuerint » (Synops., 669). Enlin, à propos de PA. cærulea, je relève les déclarations sui- vantes : 1* de Dubois : « Je crois avec M. de Lamarck qu'on doit CLOS. — LES ANAGALLIS ANNUELS D'EUROPE. 297 regarder cette plante comme une espèce très distincte » (Méth. éprouv. 332); 2 De Ræhling : « Nous la considérons avec la plupart des bota- nistes comme une espéce propre, car elle se fait distinguer à pre- mière vue, ete. » (Deutschl. Flor. If, 136 trad.); 9" De Bertoloni : « Observavi hanc speciem ingenti quantitate inter innumera individua præcedentis et vidi utramque perpetuo servare habitum et caracteres suos. » (Flor. ilal. IT, 422). On a rencontré parfois PA. cerulea à fleurs blanches, et PA. phonicea à fleurs roses (Ch. Des Moulins) ou carntes (A. carnea Schrk); mais on n'a pu constater le passage de cette espéce à l'autre, bien que Linné ait écrit : « Florum colores sepius mu- tantur... ruber in cæruleum... Anagallis, etc. » (Philos. bot., ed. Willd., p. 247, n° 316). M. H. Hoffmann n'a vu dans ses cultures la forme à fleurs car- nées apparaitre que lorsque les deux types bleu et rouge crois- saient ensemble, cette forme tantôt se maintenant par semis, tantôt faisant retour au type rouge, tantôt étant stérile. Gartner n'a pu obtenir d'hybrides entre les Mourons rouge et bleu; mais M. Focke, auquel j'emprunte ces derniers détails, a été plus heureux et cite comme résultat de la fécondation artificielle opérée par lui : M. arvensis phœnicea Q X caerulea 3 (Die Pflan- zen- Mischlinge, p. 253); depuis lors, il a méme pu produire l'hy- bride inverse; dans un cas, la moitié d'une corolle était bleue, l'autre rouge; à la deuxième génération la plante retournait au type rouge, mais une part des individus montrait le bleu (in Just, Botan. Jahrber. de 1889, t. II, p. 481). II. Répartition et fréquence relative des ANAGALLIS PHŒNICEA el CÆRULEA. Alph. de Candolle a conclu de ses recherches afférentes à lA. arvensis L. (rubra et cerulea) : « Il ne se trouve pas dans toute la terre, comme le disent quelques auteurs, mais il s'est répandu dans les régions tempérées des deux hémisphéres, surtout. dans les pays secs comme le Cap. Il trouve un obstacle insurmontable dansle froid des régions arctiques (1) et s'accommode mal des (1) Le Flora lapponica de Linné, 2* éd. de 1792, ne siguale pas en effet d'Anagallis. Les recherches de Duby l'ont conduit à assigner à l'A. arvensis, 298 SÉANCE DU 9 JUILLET 1897. pays intertropicaux surtout quand ils sont humides et à chaleur continue » (Géogr. bot. rais. I, 572). D'autre part, les investigations de Lecoq, distinguant comme espèces l'A. arvensis L. et VA. cœrulea Schreb., lui ont permis d'établir que, si l'une et l'autre ont méme altitude et croissent dans un sol de méme nature, elles offrent, au point de vue de leurs limites d'extension, des différences que semblait faire prévoir la moindre fréquence assez généralement signalée de l'A. cerulea. En effet, d’après l'auteur : le carré d'expansion est pour lA. phæ- nicea 4998, contre 4230 pour PA. cerulea, Vécart étant pour le premier, en latitude 51°, en longitude 98°; pour le deuxième, en latitude 45°, en longitude 94 (Géogr. bot. de l'Europ. VII, 199- 132). Linné n'a pas vu l'espèce bleue en Suède; car, dans la première édition du Species, pp. 148-149, il rapporte à son À. Monelli, dont il ignore l'habitat, PA. cærulea foliis binis ternisve ex adverso nascentibus Bauh. Pin. Loiseleur-Deslongchamps a écrit du rouge : € Circa Lutetiam vulgatissima », et du bleu : « Passim in agro Parisiensi » (Flor. gall., 117). Boissier dit les deux communs en Orient (Flor. Orient. IV, 6). Dans les Pyrénées centrales, Zetterstedt a vu le rouge commun dans les champs des vallées; mais, dit-il, « la forme à fleurs D est plus rare; je l'ai trouvée à Grip. » (Plant. vasc. Pyr., 1). Influence du sol. — Le bleu semble affectionner les sols riches en calcaire, comme l'ont remarqué Reichenbach, Lloyd, Edm. Bonnet, ete., et je Pai vu occuper, à l'exclusion du rouge, deux champs reposant sur le bord d’un plateau calcaire (1). Césalpin a écrit : « Punicea passim in hortis et secus vias pro- venit, cærulea in montosis et gracili solo » (De Plant., 262). d’après les témoignages des auteurs, les régions suivantes : Cyrénaique, Abyssinie, Arabie, Perse, Inde, Nouvelle-Hollande, le Cap, Montevideo, Bue- nos-Ayres, Chili, Brésil, Mexique, Californie Amérique septentrionale (m DC. Prodr. VIIL, 69-70) j | (1) Lecoq ne mentionne pas la préférence de l'A. cerulea pour le calcaire; se bornant à dire pour PA. arvensis L. qu'il vient sur tous les terrains, bien qu il préfère les siliceux et sablonneux, la plaine aux montagnes, et qU il s'éléve au plus à 1000 mètres dans les pays chauds. CLOS. — LES ANAGALLIS.ANNUELS D'EUROPE. 299 Haller et Scopoli s'accordent à reconnaitre l'ubiquité du rouge et à assigner des stations spéciales au bleu (1). Miller énonce que le bleu est moins commun dans les cam- pagnes (loc. cit.), et Schkuhr, qu'il vient plutôt dans les jardins que dans les champs (Handb. 1, 117). Mertens et Koch disent le bleu beaucoup plus rare quele rouge dans les champs en Allemagne (Deutschl. Flor. W, 138), et Koch écrit de PA. cærulea à la suite de l'A. arvensis : « Cum antece- dente sed rarior. » (Synops., 669). Holandre l'a vu aussi plus rare dans la Moselle (Flore, 1, 98) : et celte différence de fréquence a été remarquée dans bien d'autres contrées, étant signalée par Persoon, Kirschleger, Godet, Le Grand. Mais si, d'un accord presque unanime, le rouge domine dans la plupart des localités, il parait en être autrement dans le Caucase, puisque Dieberstein a écrit, dans son Flora Taurico-caucasica (I, 143), à propos de PA. cœærulea mis à la suite de PA. arvensis : « Precedente magis communis ». Et je lis aussi dans le Niger Flora de Hooker, p. 169 : « Anagallis cerulea Schreb. in insula S. Jacobi ex J. D. Hooker »; il n'y est pas question de l'A. plho- nicea. HI. Nomenclalure et synonymie. Que représente l'Anagallis arvensis L. et faut-il le maintenir? Ræhling a écrit à bon droit : « Linne kannte nur die rothblu- mige Pflanze » (Deutschl. Flor. V, 136), et ç'a été aussi l'opinion de Reichenbach, rapportant l'A. eerulea AU. à VA. Monelli L. (Flor. excurs., sect. II, 408). L'A. cerulea vient-il en Suède? Lecoq (Géogr. bot. VII, 431) et Nyman (Sylloge, 136) lui assi- gnent comme limites septentrionales le Danemark et la Gothie, où il est rare. Linné a donc pu ne pas l'observer à l'état vivant. Une disserta- Hon d'Hesselgren, Pan suecus, soutenue en 1749 sous la prési- (1) Haller écrit du premier : « Ubique in arvis et hortis », et du second : € Hæc in agro Aventico et Mülhusiæ provenit, Bernæ nulla » (Histor. stirp. Helv., p. 277); et Scopoli de l'un : « Secus hortos et interdum in agris », de l'autre : « Habitat Tergesti et Goriziæ in colle Medææ » (Carn. édit. 2, t. I, p. 139). 300 SÉANCE DU 9 JUILLET 1897. dence de Linné, ne mentionne en fait d'Anagallis que l'A. rubra (Amænit. acad. in Gilib. Linnci Fund. bot. II, 77). Linné aurait été fondé à créer son À. arvensis si, considérant les A. phænicea et cerulea comme deux variétés d'une seule espèce, il les avait rapportées comme telles sous le vocable arvensis. Mais, du moment où il n'y faisait rentrer à titre d'espèce synonyme que PA. phœnicea, il aurait dû adopter ce dernier nom pour spé- cifique; et les phytographes tenant pour deux variétés les Mourons rouge et bleu, et les rapportant à l’A. arvensis, se méprennent en faisant suivre ce dernier nom spécifique de celui de Linné. Si, comme j'ai lieu de le présumer, les Mourons rouge et bleu sont désormais réintégrés comme espèces sous les noms d'A. phæ- nicea, A. cærulea, à qui faut-il en reporter l'honneur? La premiére édition de la Flore francaise de Lamarck (1778), botaniste qui se les attribue puisqu'ils n'y sont pas suivis de noms d'auteur, est probablement le premier grand ouvrage de phytographie du siècle dernier où les deux figurent comme tels. Mais, puisque en ce cas particulier Linné ne saurait être mis en cause, n'y a-t-il pas lieu de remonter la série des temps jusqu'au seiziéme siàcle? Lestiboudois et Kirschleger n'ont pas hésité à considérer comme pères, l'un, Lobel, de PA. cærulea (Botanogr. belge, 46), l'autre, Tabernæmontanus, de l'A. phonicea (Flore d'Alsace, 569). Le Kreulerbuch de ce dernier auteur est de 1588. Pena et Lobel (Stirpiwm nova adversaria, 1570) écrivent des Ana- gallis, p. 194 : « Antiquorum duas novit nostra ætas phœæniceam et ceruleam », et ce dernier, dans ses Observationes ou Plan- tarum seu stirpium historia de 1576, a figuré les deux, sous ces titres : Anagallis phoenicea mas, Anagallis cerulea [omina (pp. 247 et 248). Mais, dés 1536, Ruellius (De Natura stirpium, pp. 569 et 570, au chapitre A nagallis) emploie les dénominations phanicea Ana- gallis, Anagallis cerulea ; et, dans le tome III de l Historia uni- versalis Plantarum de J. Bauhin, de 1650, p. 369, f. 1-2, un cha- pitre porte en tète Anagallis phœnicea, l'autre Anagallis cerulea. Faute de pouvoir consulter l'œuvre de Tabernæmontanus, il me parait : 1° que cette dernière espéce doit étre attribuée à Ruel; 2 que la notation proposée en 1892, dans ce Recueil (t. XXXIX, P- 398), en vue de réserver les droits des botanistes antérieurs à Linné, là où il avait adopté sans changement les noms d'espèces CLOS. — LES ANAGALLIS ANNUELS D'EUROPE. 301 créés par eux, — notation consistant dans la réunion des deux noms d'auteurs, — peut s'étendre et s'appliquer au cas actuel de la sorte : Anagallis phonicea Tabern.-Lamk, A. cerulea Ruell.- Schreb. À ne pas vouloir remonter au delà de Linné, il faut rapporter, comme le fait M. Camus (Catal. Pl. France, 195), PA. phenicea à Lamarck (Flor. franç., 1" éd., 1778), àl'esemple de De Candolle et de presque tous les phytographes modernes, et PA. cerulea à Schreber (Spicil. Flore lips., p. 5, de 1772) ; et c'est à tort que Reichenbach, Sebastiani et Mauri, Mutel font honneur du second à Allioni (Pedem. de 1785), et d'autres (de Candolle, Loiseleur- Deslongchamps, Puel, Cariot, Loret et Barrandon, Royer, Edm. Bonnet, ete.) à Lamarck. On peut classer comme suit les opinions d'un certain nombre de phytographes sur les Anagallis en question : Admission comme espèces des A. phænicea et cœærulea, par Lamarck, Allioni, Poiret, Hoffmann, Dubois et Boitard, Lamarck et De Candolle, Lestiboudois, Loiseleur-Deslongchamps, Link, Dietrich, Colla, Kirschleger, Laterrade, Dras, de Martrin-Donos, Lespinasse, Camus, Noulet (Flore de Toulouse), Loret et Darran- don. Deux espèces, l'A. arvensis L. et PA. cerulea Schreb.: Persoon, Schkuhr, Sebastiani et Mauri, Rehling, Dubois, Bertoloni, Koch, Ch. Des Moulins, Nyman, Gussone, Delastre, Steudel, Lecoq, Bo- reau, Kanitz, Arrondeau, E. Bonnet, Fr. Gustave et Héribaud. Les A. phœnicea et cærulea variétés de PA. arvensis : Willde- now, Pollich, P. de Lapeyrouse, Mutel, Ach. Richard, Daumgarten, Holandre, Cosson et Germain, Grenier et Godron, Puel, Reichen- bach fils, Bouvier, Royer, Gariot, Lloyd et Foucaud, Debeaux; le premier a écrit: « Licet corollæ color in arvensi et cærulea cultura non mutetur, tamen melius fore eas conjungere cùm cha- racteres specifici nimis sint artificiales existimavi » (loc. cil.). L'A. arvensis L., espèce avec trois variétés : phanicea, cæru- lea, verticillata pour A. verticillata All. (Debeaux, Revis. Flor. agen., in Rev. de Dol. XII, 189). L'A. arvensis L., unique espèce, représentée par l'A. phænicea, dont T'A, cærulea est la seule variété : Noulet (Flor. Dass.-sous- Pyrén., 1837), Le Grand (Stat. du Forez, 174). Une seule espèce, A. arvensis L., comprenant comme synonymes 302 SÉANCE DU 9 JUILLET 1897. les phænicea et cærulea, outre le latifolia L. pour Spach, comme simples variations ou formes les deux apparences rouge et bleue pour : Jaume Saint-Hilaire, Duby, Mérat, Dulac, Lagrèze-Fossat, de Pouzolz, Alph. de Candolle, Cl. Gay, Zetterstedt, Willkomm et Lange, Focke, Penzig, Léveillé. — L'abbé Dulac (Flor. Hautes- Pyr. 427), et MM. Bonnier et de Layens (Flore de la France, 210) n'établissent méme d'autre distinction que la couleur dans les représentants de PA. arvensis L. IV. De l'ANAGALLIS MONELLI. Ce nom, appliqué successivement à diverses espèces et même å une plante française, ne doit plus figurer qu’à titre de synonyme. L'Ecluse ayant reçu en 1662, de Monello, des graines d'un Ana- gallis, dénomma le type qu'il en obtint Anagallis tenuifolia Mo- nelli (Append. all.), et cette espèce figura dans le Pinax de Gaspard Bauhin, à la suite des A. phœniceo flore et A. cæruleo flore, sous cette diagnose : À. cœrulea foliis binis ternisve ex adverso nascentibus, p. 252. Tournefort se conforma au senti- ment de Dàuhin (Instit., 142). Linné, faute de connaitre la seconde espèce de Bauhin, deve- nue depuis A. cerulea Schreb., réduisit les trois à deux, sous les noms d'A. arvensis et d'A. Monelli, rapportant la troisième de Dauhin à son Monelli qu'il note annuel, dont il ignore en 1753 l'habitat (Spec., 1° éd., 149), mais auquel, en 1762, il assigne Vérone pour patrie (Spec., 9* éd., 212). Lamarck (Illustr. des genres, 1, 441-442), Poiret (Dict. bot. de lEncyclop. IV, 336), Persoon (Synops. I, 173) inscrivent l'A. Monelli comme espèce italienne et annuelle. Le dernier de ces phytographes lui rapporte l'A. verticillata All., que le second déclare en 1816 (loc. cit. suppl. IV, 9) étre une variété de r4. Monelli L. Lamarck et De Candolle font figurer cette espéce dans leur Flore francaise, mais comme très rare en France et annuelle (III, 432), et aussi dans leur Synopsis de 1806, mais où elle est suivie de #, in agro nicæensi, tandis qu'à peu prés à la méme date, Loiseleur- Deslongehamps (Flora gallica, 11 7) substitue à l'A. Monelli l'A. verticillata All. avec les indications in agro nicæensi C. En 1830, Reichenbach admet encore VA. Monelli L., auquel il CLOS. — LES ANAGALLIS ANNUELS D'EUROPE. 303 rapporte et PA. Monelli Clus. et PA. cærulea All., Lk, Schreb., ajoutant même: Planta Clusiana facta est planta Linnœi (Flor. germ. excurs., 9* p., 408); et en 1835, Colla, qui le maintient aussi, y fait rentrer PA. verticillata All. et l'A. linifolia L. (Herb. pedem. V, 538). Tout autre était l'opinion de Bertoloni qui, en 1835 aussi, rap- portait à PA. cerulea, à titre de variété 8 ou de lusus, PA. Mo- nelli L., PA. tenuifolia Monelli Clus., PA. cœrulea foliis binis lernisve ex adverso nascentibus G. Bauh., aux feuilles toutes lancéolées, opposées ou verticillées, ternées et quaternées, ajou- tant que l'A. Monelli L. ne saurait être confondu avec lA. lini- folia L., qui est tout à fait étranger à l'Italie (Flora italica, II, 429). Quant à Duby, excluant justement en 1828 l’A. Monelli L. de la flore française (Bot. gall. I, 381), il admettait seize ans après (in DC. Prodr. VIII, 70), à titre d'espéce espagnole et vivace, PA. Monelli Clus., bien distinct à ses yeux de l'A. linifolia L., qui représente A. Monelli de plusieurs auteurs. Enfin MM. Willkomm et Lange, en 1870, n'ont-ils pas été fondés d'abord à énoncer, à la suite de Roehling, que l'A. Monelli L. est une espéce tout à fait douteuse, puis à réunir l'A. Monelli Clus. à PA. linifolia L., conservé comme espèce, auquel Linné n'assigna pas de durée, que Poiret dit annuel, mais qu'ils décla- rent vivace, M. Willkomm ajoutant : « Equidem non nisi formas unius ejusdemque speciei hucusque vidi » (Prodr. Flor. hispan. Il, 648). Faut-il rappeler que PA. Monelli Desf. (Fl. Atlant. I, 169) a été rapporté en synonyme à FA. collina Schousb.? qu'en 1839, Dietrich admet, dans son Synopsis Plantarum I, 610, VA. Monelli Curt. (Bot. Mag.), identifiant PA. Monelli L. avec l'A. cærulea Schreb., dernière interprétation adoptée en 1841 par Steudel (Nomencl. bot., 18)? V. De l'ANacaLLIS LATIFOLIA L. (Spec., 212). Qualifié par Tournefort d'A. hispanica latifolia maximo flore (Inst. Rei herb.,149), il a été admis à tort comme espèce francaise par Mutel, sur la foi de Robert, qui l'aurait découvert à Toulon (FI. franc. II, 79). Distingué par Læfling, en Espagne, vers le 304 SÉANCE DU 9 JUILLET 1897. milieu du siécle dernier, il parait en Europe étre concentré dans ce royaume, mais se trouver à l'étranger en Égypte, en Arabie et dans l'Inde, d'aprés Duby (in DC. Prodr. VIII, 70). Il se sépare de l'A. cerulea, dont il a les fleurs bleues, par sa tige aplatie et ses grandes feuilles cordiformes embrassantes. Il est aussi annuel et inscrit comme espèce, d'abord par Miller, auquelle botaniste Ortega l'avait envoyé d'Espagne (Dict. des Jard., éd. franç. de 1786, p. 165), puis, mais avec doute, par Link, par Boissier et par Duby écrivant, l'un : « Vix nisi a precedente (A. cerulea) magnitudine differt » (Enum. plant. hort. berol. 1, 160); l'autre: « Omnibus partibus A. arvensi major; an ab ea sat distincta? » (loc. cil.); le troisième : « An genuina species? »; enfin, par Rob. Wight, qui, ayant consacré la planche 1205 de ses Icones Flore Indie à l'A. latifolia L., fait observer qu'il se rapproche beaucoup de PA. cerulea : « If indeed it is not that very plant ». Alph. de Can- dolle n'est pas plus explicite : « Si PA. latifolia L. est définitive- ment une variété, comme on peut le soupçonner... » (Géogr. bol. rais., 912). M. Lange, qui a eu tous les éléments pour étudier sous ses di- verses faces et à l'état vivant la plante, assez commune, semble- t-il, en Espagne (parties centrale, orientale et australe), n'a pas hésité à la rapporter à l'A. arvensis L., à titre de variété y. lati- folia (in Willkomm et Lange, Prodr. Flor. hisp. II, 648). Spach tient l'A. latifolia L. comme synonyme de PA. arvensis (Plant. phanér. IX, 367). Faute d'échantillons authentiques, je n'ai pas été à mème de me former une opinion pleinement motivée à cet égard ; mais, à n'y voir qu'une variété, elle parait être constante en Espagne el en diverses localités du globe; et, d'autre part, l'éva- luation des caractères spécifiques chez le groupe d'Anagallis dont elle dépend est si délicate, qu'on pourrait invoquer ce double argument pour qualifier d'espèce PA. latifolia, à la suite de Linné et de Tournefort. - | VI. Des ANAGALLIS REPENS el VERTICILLATA. Il est établi : 1° que PA. repens de De Candolle, proposé avec doute par ce botaniste (Flore frangaise, V, 381 et Synopsis Plant. 205), admis par Loiseleur-Deslongchamps (Flora gall., 117) et encore en 1824 (in Dict. sc. nat. XXXIII, 165), par Poiret (Dict. CLOS. — LES ANAGALLIS ANNUELS D'EUROPE. 305 de Bot. de l'Encycl. suppl. IV, 10) ct d'abord aussi par Duby (Bot. gall., 381), doit être rejeté, comme l’a fait plus tard ce der- nier (in De Candolle, Prodromus, VIIT, 70); car cette prétendue es- péce représentait un pied exceptionnellement enraciné par ses tiges T'A. phonicea. Il ne saurait à mes yeux rester le moindre doute à cet égard, ayant eu la bonne fortune, à la date du 12 février der- nier, de rencontrer, dans un des interstices d'une butte du Jardin botanique formée de rochers artificiels, un pied d'A. phænicea très vert, fructifére, rampant, fixé au sol d'une part à l'aide du pivot de germination, de l'autre par deux faisceaux de fibres-ra- cines nées de deux nœuds. Tous les autres pieds de l'espéce annuelle avaient complétement disparu de l'École; celui-là seul, favorisé par des circonstances spéciales et par la clémence insolite de l'hiver dernier, est devenu bisannuel et a été prendre place près de son étiquette où il refleurit (1). C'est un pur accident de végétation. Gillet et Magne ont donc à tort rapporté lA. repens comme variété à PA. arvensis L., au méme titre que les A. phœ- nicea et cerulea (Nouv. Flor. franc., 3* éd., 381). Dans un cas de chloranthie trés compliqué d'A. phœæniceu, décrit par le D" Marchand (in Baillon, Adansonia, IV, 159, pl. VID, des racines adventives s'étaient également développées sur les axes, mais en outre à l'aisselle des sépales (?). 2" Que lA. verticillata AM. (Pedem., p. 2318, tab. LXXXV, f. 4), admis par Reichenbach (Flor. germ. excurs., 408), rapporté par Saint-Amans (Flore agen., 85) à PA. arvensis L. comme variété, par Poiret (Dict. bot. de l Encycl. suppl. IV,9) également comme variété à l'A. Monelli, admis d'abord comme espèce par Loiseleur- Deslongchamps (F1. gall., 117), relégué par Duby dans les Species ignote (in DC. Prodr. VIII, 71), a été établi sur un seul exem- plaire à feuilles eæceptionnellement étroites d'A. cerulea; pur ac- cident aussi, à tort considéré comme variété soit de cette derniére espèce par Loiseleur-Deslongchamps, soit de PA. arvensis par M. Debeaux (loc. cit.). D’après Allioni, la découverte de son A. verticillata à Nice est due à Balbis. Or Loret et Barrandon nous informent qu'ils ont rencontré plus d'une fois à Nice l'A. cerulea à feuilles ternées, et (1) J'en ai vu tout récemment deux autres pieds enracinés aux nœuds dans une vigne où ils ont aussi passé l'hiver, grâce à la douceur de la température. T. XLIV. (SÉANCES) 20 306 SÉANCE DU 9 JUILLET 1897. dans un herbier un échantillon de cet état d'Anagallis accom- pagné d'une étiquette de Balbis lui-même portant: Anagall is ver- ticillata, credo varielalem A. cæruleæ. Loiseleur-Deslongchamps avait été plus explicite encore, éerivant : « D'aprés l'échantillon qui m'a été communiqué par M. Balbis, la plante d'Allioni ne pa- rait être qu'une variété de PA. cærulea » (Notice plant. à ajouter à la flor. de Fr., p. 40). Les dimensions de la fleur beaucoup trop grandes dans la figure donnée par Allioni ont certainement contribué à tromper les botanistes sur la nature de sa plante, défaut qui, d'aprés Loret et Barrandon, n'est pas rare dans le Flora pedemontana (Flore de Montpel., Appendice, p. 833). VII. Anomalies. Jai déjà démontré en 1885 que la verticillation des feuilles, si fréquente chez nos deux espéces d'Anagallis, est souvent due à leur disjonction (in Mém. Acad. sc. de Toulouse, 8° sér., t. VII, p. 254). Quant à leurs déviations florales, elles ont été tant de fois dé- crites, et les renseignements y afférents sont si complètement résumés dans Pflanzen-Teratologie de M. Penzig, t. II, p. 140, qu'il semble inutile de les rappeler ici. | L'anomalie la plus commune aux deux espèces et presque clas- sique, généralement dévoilée par une teinte plus claire et des fleurs plus petites des rameaux atteints, est caractérisée : 1° par la transformation de la corolle en pétales distincts et l'indépen- dance des étamines devenant libres, mais sans être jamais rem- placées ou accompagnées par le verticille symétrique alternipétale théoriquement normal de l'androcée; ces étamines, frappées d'abord de stérilité par perte de pollen, offrent la continuité du tilet et du connectif, tandis que les loges finissent par disparaitre; 2 par l'hypertrophie de l'ovaire passant de la forme globuleuse à l'ovoide, avec raccourcissement concomitant du style; cet ovaire donne un fruit indéhiscent et dont les feuilles, si tant est qu'il en soit formé (opinion combatiue en 1876 par Trécul, Comptes rendus de l Inst., séance du 23 octobre), ne se sont jamais mon- trées à moi distinctes, les ovules étant ou déformés ou représentés par de petites feuilles. Dans certains cas de virescence, le bourgeon floral ou bouton GILLOT ET PARMENTIER. — UN LAMIER MONSTRUEUX. 307 est remplacé par un vrai bourgeon de feuilles semblables, sauf les dimensions, à celles de la tige. C'est ce cas probablement que Rœbhling a qualifié de fleur pleine : « aendert... mit gefüllter Blume » (Deutschl. Flora, t. II, p. 137). La constance de cette anomalie apparaissant chaque année dans la méme localité (à Belleserre, près Sorèze, Tarn), en dérogation à ce principe que l'anomalie est toujours un fait accidentel, est notable en Tératologie végétale. | D’après M. Malinvaud, l'Anagallis phœnicea serait plus répandu que le cerulea dans le centre de la France et y serait abondant surtout dans les terrains sablonneux, tandis que son congénère à fleur bleue semble préférer le sol calcaire, sur lequel on l'observe fréquemment dans le département du Lot. Dans les environs de Limoges, qui offrent un type de végétation silicicole, P Anagallis cerulea est rare et ne se trouve qu'à un petit nombre de localités (Isle, Aixe, etc.), où parfois se montrent accidentellement quelques espéces ré- putées calcicoles. LAMIUM ALBUM L. — CAS TÉRATOLOGIQUE ; par MM. D° X. GILLOT et P. PARMENTIER. Le cas intéressant que nous nous proposons d'étudier nousa été signalé par l'abbé J. Chevailler, professeur au petit séminaire d'Autun et botaniste expérimenté, qui l'avait déjà remarqué, les années précédentes, dans un fossé de la route de Tavernay, au hameau des Chaumottes, prés Autun. Nous avons pu le retrouver et constater que le Lamier monstrueux formait une seule touffe, composée d’une quinzaine de rejets, au milieu d’une colonie de Lamium album L. absolument normal. L'abri de la haie voisine lui a permis de se conserver malgré les curages du fossé, et les liges anormales sont aussi vigoureuses et aussi bien garnies de feuilles que celles des pieds sains. Au premier abord, on dirait un Lamier défleuri, à calice trés velu et à styles persistants. En y regardant de plus prés, on voit que la corolle fait défaut dans toutes les fleurs, absolument iden- liques, et qui paraissent pourvues d'un double calice. En elfet, 308 SÉANCE DU 9 JUILLET 1897. le calice est à peu prés normal, taché de noir à sa base et pourvu de ses cinq dents ciliées, étalées, et seulement plus étroites, plus régulières et plus égales qu'à l'état normal. Il est doublé d'un second verticille floral également vert, à base plissée, à cinq dents alternes avec les premiéres, presque égales, mais dressées el plus ou moins déjetées d'un méme cóté. Ce second verticille qui rem- place évidemment la corolle, en voie de métamorphose régres- sive, jaunit et se dessèche plus rapidement que le calice extérieur. Les étamines avortées sont totalement absentes. L'ovaire, porté sur un réceptacle hypertrophié, renferme jusqu'à 8-9 ovules dis- tincts, mais atrophiés. Dans quelques fleurs, il peut s'en trouver un ou deux bien développés au début, mais qui ne tardent pas à se dessécher par suite d'infécondation. L'ensemble de l'ovaire comporte toujours un désordre d'organisation qui rend impos- sible toute analogie avec l'ovaire sain. Les ovules sont accom- pagnés d'une colonne stylaire blanche longuementsaillante hors de la fleur virescente, et donnant à l'inflorescence un aspect spécial. Ce style prend naissance à sa place habituelle, ou bien, se coudant à la base, semble sortir sur un côté de l'ovaire. Il est surmonté de 3-5 stigmates digités et divergents trés bien constitués (fig. 1 et 2, st.). Parfois le style est divisé en deux et forme deux colonnes stylaires, l'une à 1-2 stigmates, l'autre à 2-4 stigmates, l'un des styles prenant naissance au centre de l'ovaire et l'autre sur le cóté. La fleur de ce Lamium présente donc : 1° Une pelorisalion du calice, à dents égales et régulières; 2' Une sépalodie complète de la corolle, tout à fait verte ct pé- loriée ; 3 La disparition complète des étamines ; & La multiplication des ovules aux dépens des étamines, par melamorphose progressive ; 9' L'acerescence des styles, parfois divisés, et la multiplication des stigmates. Ce cas nous a paru rare et curieux et, dans les livres de térato- logie végétale que nous avons pu consulter, nous n'avons trouvé qu'une observation analogue, citée par Ch. Royer, Fl. de la Côte- d'Or (1881), p. 299 : « Un Galeobdolon luteum, atteint de vires- cence, avait en outre leslobes de la corolle semblables aux lobes calicinaux et figurant comme un second calice invaginé dans le GILLOT ET PARMENTIER. — UN LAMIER MONSTRUEUX. 309 premier. Les étamines et l'ovaire étaient plus ou moins déformés et atrophiés. » I nous a paru intéressant de soumettre ces fleurs anormales de Lamium à l'analyse anatomique pour mieux interpréter le phé- noméne, et cette étude, soigneusement faite par l'un de nous (P. Parmentier), a donné les résultats les plus instructifs. En effet, la structure de la fleur des Lamium s'explique trés bien par l'anatomie. On sait que le calice et la corolle se composent chacun de cinq piéces plus ou moins soudées entre elles, que l'androcée ne comprend que quatre étamines didynames et que le pistil est formé de deux carpelles médians, fermés et concrescents en un ovaire biloculaire contenant deux ovules anatropes ascen- dants à raphé interne. « De bonneheure, nous dit M. Van Tieghem, il se fait dans chaque loge, entre les ovules, une fausse cloison qui partage l'ovaire en quatre logettes uniovulées, et ces logettes, s’accroissant beaucoup plus que les cloisons, forment bientôt quatre noyaux saillants, du centre desquels part le style, devenu ainsi gynobasique » (Traité de botanique, p. 1552). Si, par une série de coupes transversales pratiquées dans une fleur saine, on cherche à suivre la marche du mériphyte (1) (ensemble des faisceaux libéro-ligneux), on constate ce qui suit : À la base du petit pédoncule floral, les faisceaux libéro-ligneux sont disposés sur un seul cercle plus ou moins régulier et au nombre de 16-18 (fig. 4). Un peu plus haut le mériphyte ne tarde pas à former quatre cercles de petits faisceaux correspondant aux quatre verticilles floraux. Le plus externe de ces cercles comprend les faisceaux destinés aux sépales (fig. 4 à 9, s); cinq de ces fais- ceaux, plus développés que lesautres, se rendent dans la nervure médiane des sépales; les autres, en nombre variable et plus petits, coincident avec les petites nervures (fig. 5). Les faisceaux du second cercle, au nombre de cinq au début, appartiennent aux pétales (p); ils alternent régulièrement avec les cinq gros du calice (fig. 5 à 8, p). Quand la corolle est parvenue, par la croissance, à se dégager du contact des autres verticilles, excepté de celui des étamines, ses cinq faisceaux libéro-ligneux se trouvent sur le même cercle que les quatre faisceaux staminaux (1) O. Lignier, Explication de la fleur des Fumariées (Comptes rendus Acad. des Sciences, 9 mars 1896). 310 | SÉANCE DU 9 JUILLET 1897. (fig. 9, p, E). Cette coïncidence cesse naturellement à partir du point où les étamines se sont détachées. Vient ensuite le troisième cercle qui comprend également cinq faisceaux alternant avec ceux des pétales et conséquemment op- posés aux faisceaux médians des sépales (fig. 5, E). Mais on sait qu'une étamine, la postérieure, ne se développe pas, et voici pour- quoi. Le faisceau qui lui était destiné, et qui est bien situé sur le méme cercle que ses congénéres, va devenir le faisceau médian de l'une des feuilles carpellaires (fig. 6, c). Peu à peu il tendra à se rapprocher de l'axe floral et finalement se trouvera àla méme distance de cet axe que l'autre faisceau carpellaire qui lui est diamétralement opposé et qui alterne avec les faisceaux staminaux les plus rapprochés (fig. 7, 9, c). Le mériphyte restera en cet état dans tout le reste de l'ovaire, car les quatre faisceaux se rendant aux ovules proviennent des faisceaux marginaux des feuilles car- pellaires (fig. 9). Une coupe longitudinale de la fleur corrobore cette interpréta- tion. Si maintenant on compare le mériphyte d’une fleur mons- trueuse à celui qui précède, on s'explique parfaitement la pertur- bation survenue dans les divers verticilles floraux sous l'influence de causes difficiles à signaler. T Le calice de la fleur monstrueuse présente identiquement la méme structure que celui de la fleur saine. 2 À leur origine les cinq faisceaux de la corolle alternent ré- gulièrement avec ceux des sépales (fig. 40). Deux pétales sont plus longuement concrescents entre eux qu'avec les autres; il en ré- sulte donc quatre feuilles assez distinctes à la base, dont les bords se replient intérieurement pour constituer respectivement quatre fausses feuilles carpellaires, qui engloberont chacune 1-2 ovules atrophiés (fig. 14, p). Les quatre faisceaux qui étaient destinés aux étamines deviendront à leur tour des faisceaux ovariens ; Ce qui le prouve, c’est qu'il se forme, à leur face interne et en forme de croissant, une condensation du tissu parenchymateux analogue a celle qui se produit à la face interne des deux faisceaux carpel- laires de la fleur saine (fig. 10-19). Enfin deux faisceaux, homo- logues de ces deux derniers, semblent exister à l'état rudimentaire non loin de l'axe floral (fig. 11 et 19). Il y a donc dans ce cas tératologique deux faits à signaler : GILLOT ET PARMENTIER. — UN LAMIER MONSTRUEUX. 311 1° Les pétales sont devenus sépaloides par leur structure et lexis- tence de chlorophylle dans leurs tissus (phénomène de régression). 2 Ces mêmes pétales jouent, à leur base, le rôle de feuilles car- pellaires; les étamines, non développées, ont fait place à des noyaux ovariens trés inégalement saillants et renfermant un rudi- ment d'ovule (phénoméne de progression). Il était intéressant de rechercher si les organes végétatifs aériens avaient, par influence, subi des modifications anatomiques et histologiques. Nous avons donc examiné la feuille et la tige d'une plante saine, puis les mémes appareils dans un échantillon à fleur monstrueuse. Les caractéres rencontrés de part et d'autre se res- semblent absolument et leur valeur quantitative est exprimée au méme degré. Épiderme foliaire supérieur recticurviligne et lisse; l'inférieur subonduleux et portant seul des stomates, d'une longueur moyenne de 28-304. Mésophylle bifacial (fig. 16) com- prenant 3-4 assises de cellules, celles de l'assise supérieure transfor- mées en palissades remplissant £-£ de l'épaisseur du mésophylle; parenchyme spongieux lacuneux. Poils longs, 1-sériés, 2-cellu- laires, dilatés au niveau de la cloison transverse, communs sur la feuille et la fleur. Poils glandulifères, à adénophore trés court et à tête 4-cellulaire, mélangés aux premiers sur les nervures foliaires (fig. 13 et 15). Faisceau libéro-ligneux simple, non immergé dans les nervures secondaires, géminé dans la nervure médiane, mais très dépourvu de tissu mécanique extra-libérien. Rien de particulier à noter dans la tige dont la structure est décrite dans de trop nombreux ouvrages pour qu'il soit utile d'en reparler ici. Explication des figures de la planche X de ce volume. Fic. 1. — Fleur monstrueuse (grandeur naturelle). Fic. 2. — Fleur monstrueuse, corolle étalée. Fic. 3. — Fleur monstrueuse (coupe longitudinale et schématique) : st (style); n (noyaux ovariens), p (corolle), s (calice). FIG. 4, 5, 6, 7, 8 et 9. — Dessins schématiques montrant la disposition. des éléments du mériphyte, depuis la base du pédoncule floral jusqu'au niveau de l'ovaire (fleur saine). Pour les deux verticilles externes, il n'a été reproduit, dans les figures 6, 7, 8 et 9, que les faisceaux médians : s (faisc. du calice), p (faisc. de la corolle), e (faisc. de l'an- drocée), c (faisc. carpellaires). 312 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. Fic. 10, 11, 12 et 14. — Dessins schématiques montrant la disposition des éléments du mériphyte dans une fleur monstrueuse (mêmes annota- tions). Fic. 13 et 15. — Poils épidermiques. Fic. 16. — Limbe foliaire (coupe transversale). SÉANCE DU 923 JUILLET 1897. PRÉSIDENCE DE M. CORNU. M. Lutz, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 9 juillet, dont la rédaction est adoptée. M. le Président informe la Société qu'elle vient de faire une perte trés douloureuse dans la personne de M. Jacques-Alix Ramond Gontaud, un de ses anciens Présidents et Trésoriers, décédé à Neuilly-sur-Seine, le 17 juillet 4897, dans sa quatre- vingt-huitième année. Les obsèques ont eu lieu mardi dernier, 20 juillet, en l'église Saint-Pierre de Neuilly. Aprés la céré- monie religieuse, le cortège s'est dirigé vers le cimelière Montparnasse oü a eu lieu l'inhumation. Les discours sui- vants ont été prononcés sur la tombe : DISCOURS PRONONCÉ par M. G. PALLAIN, Consciller d'État, Directeur général des Douanes, AUX OBSÈQUES DE M. A. RAMOND. L'Administration des Douanes s'incline avec douleur et respect devant la tombe d'un homme qui s'est incarné en elle pendant plus d'un demi- siècle, et c’est en son nom et comme représentant de ce grand Service qu'il personnifiait, que je viens saluer la dépouille mortelle de M. Ra- mond Gontaud, Administrateur honoraire, Commandeur de la Légion d'honneur, en adressant à ce cher et éminent maitre, avec le suprême adieu, les hommages et les regrets émus de ses amis et de ses anciens collaborateurs. La vie de M. Ramond Gontaud est de celles dont il faut garder le sou- PALLAIN. — DISCOURS AUX OBSÈQUES DE M. A. RAMOND. 313 venir, parce qu'elles honorent ‘une Administration et un pays; elle s'achève remplie d'œuvres et d'années, après avoir été tout entière con- sacrée au travail, et sans cesse inspirée par l'amour du devoir et du bien. Aucun d'entre vous n'a vu les débuts de sa carrière, beaucoup en ont connu le couronnement, qui eüt certainement mérité d’être plus brillant encore. Né le 20 janvier 1810, M. Ramond Gontaud appartenait à celte forte génération qui a préparé le grand mouvement intellectuel qui marque la première partie du siècle; ses goûts le portaient vers la science et l'Administration, il était entré par son mariage dans la famille des il- lustres naturalistes de Jussieu dont le génie a révélé la classification na- turelle des plantes. Il était lui aussi, à sa manière, un savant et un clas- sificateur, portant dans tous ses travaux une méthode et un esüreté qui avaient fait de lui, à la longue, une sorte d'oracleen matière douanière. La législation des Douanes embrassant l'universalité des produits du travail humain, depuis les matières premières et les matières reproduc- tives provenant des pays les plus éloignés jusqu'aux plus minimes objets qui se fabriquent aux portes de la France, il faut une longue pratique — car la mémoire la plus extraordinaire ne saurait se charger du fardeau de dénominations innombrables — il faut, pour ainsi dire, avoir vécu dans la Douane pour se retrouver à l'instant méme dans cette encyclo - pédie presque sans limite. Sous cerapport, M. Ramond Gontaud était le spécialiste de la Douane ; aussi tout le monde avait-il recours à lui lorsqu'il s'agissait d'élucider un point douteux, de retrouver un précédent lointain, de classifier judi- cieusement un produit nouveau dans cette nomenclature qui s'amplifie tous les jours. N'est-ce pas à lui que nous devons en grande partie cetle magistrale description de tous les produits de la nature et du genre hu- main, de celte véritable histoire du régne végétal, du régne animal, et des fabrications diverses, désignée sous le nom de « Notes explicatives du tarif », si précieuse à notre Service pour la reconnaissance des mar- chandises ? Rappellerai-je que les « Observations préliminaires du tarif », ce code si clair et si précis de nos lois fondamentales, ont été complétées par lui en 1885, et qu'elles constituent le guide le plus sûr de nos recherches et en méme temps le manuel le plus complet des réglements que nous avons à appliquer tous les jours? Et, si je remonte plus haut, si l'esprit se reporte aux années sombres où la France avait à panser ses blessures, toujours saignantes, on trouve M. Ramond Gontaud préparant les nouvelles lois d'impóts qui devaient créer Jes ressources nécessaires à la libération du territoire et au re- lévement de la noble blessée. De 1871 à 1887, sous les différents mi- 314 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. nistres qui se succédaient, M. Ramond Gontaud prend une part prépon- dérante à la préparation des lois fiscales. C'est à lui que sont dues les lois et toutes les instructions sur cette question si complexe du régime des sucres, sur la navigation et sur la marine marchande, sur l'hypo- théque maritime, ainsi que les principaux réglements sur l'admission temporaire. Combien de fois M. Thiers eut à se féliciter de pouvoir recourir à ses lumiéres lorsqu'il préparait ses remaniements du tarif des Douanes. L'illustre homme d’État appréciait surtout en M. Ramond Gontaud, dont il était d'ailleurs rapproché par la communauté des doc- trines, une érudition aussi vaste que précise, et toujours secourable. On me permettra d'ajouter que, lorsqu'il y a treize ans M. Carnot me fit l'honneur de m'appeler à la Direction générale des Douanes, j'ai été fort heureux de trouver à la téte de la Division du tarif un collaborateur dont j'ai pu encore, pendant deux ou trois ans, apprécier tout le savoir et toute la compétence. Nous avions espéré le garder longtemps dans le Conseil d'administra- tion, quand il fut mis à la retraite, le 15 mai 1887; il avait, il est vrai, depuis longtemps, passé l’âge où les administrateurs des régies finan- cières sont d'habitude appelés à céder la place aux hommes de la géné- ration qui suit. Mais cette règle ne semblait pas faite pour lui. Ai-je besoin de dire que tout le monde n'avait qu'un désir dans l'Administra- tion des Finances : c'était qu'il se retiràt le plus tard possible? M. Léon Say rendait hommage à sa puissance persistante de travail quand, parlant des limites d'àge dont il n'était pas partisan, il disait à la séance du Sénat du 19 février 1887 : « Mon ami M. le Directeur » général des Douanes ne sera pas fâché de la collaboration que lui » donnera encore pendant six mois l'honorable M. Ramond Gontaud. » M. Ramond a soixante-dix-sept ans; si on l'avait mis à la retraite à » einquante-sept ans (M. L. Say établissait que la moyenne de l'âge de » retraite avait été, en fait, abaissée à cinquante-sept ans), on se serait » privé de son concours vingt ans trop tôt; car il a rendu, depuis cette » époque, les services les plus éminents. » M. Tirard, l'interrompant, s'écriait : « C’est bien vrai! Il n'y a pas de meilleur fonctionnaire que celui-là. » M. Léon Say, qui avait été huit fois Ministre des Finances, répondait : « Je suis heureux, Monsieur Tirard, et tous ceux qui ont été Ministres » des Finances sont d'accord sur ce point, je suis heureux que vous » rendiez hommage à cet éminent fonctionnaire. » Et le Sénat couvrait cette approbation d'unanimes applaudissements. Lorsque le jour fut venu d’une séparation amèrement regrettée par ses collaborateurs de tout rang et par l'élite du monde industriel et commercial, qui avait si souvent recours à ses avis désintéressés, il con- ux PALLAIN. — DISCOURS AUX OBSÈQUES DE M. A. RAMOND. 315 tinua à nous donner son concours, comme membre de ce Comité consul- tatif des arts et manufactures qui, on le sait, compte aujourd'hui plus d'un siècle d'existence, et qui remplit, on peut le dire, en matière douanière, le rôle régulateur assigné, dans un tout autre domaine, à telle ou telle classe de l’Institut. Dans cette seconde partie de sa carrière déjà finie, mais qui continuait encore, M. Ramond Gontaud se signala par de nombreux et très remarquables travaux qui restent comme des monuments de jurisprudence fiscale, que l’on consulte toujours avec fruit el qui s'imposent par la sûreté des indications et par l'étendue du savoir. Nous eomptions que, jusqu'à la fin de sa vie, il nous aiderait de sa précieuse expérience; mais, il y a environ deux ans, sentant que ses forces commençaient à l'abandonner et qu'il ne pouvait plus se donner tout entier à son mandat, il crut devoir, par un excès de scrupule, se retirer du Comité, malgré les supplications de ses collègues, qui re- grettérent, à la fois, et l'autorité que sa présence donnait à leurs déli- bérations, et les avis judicieux dont ils avaient si souvent fait leur profit. Il obéissait aussi à une pensée plus haute : au déclin de la vie, il voulait se recueillir, se préparer à la mort qu'il envisageait avec cette calme sérénité que donne la conscience du devoir accompli. C'est, en effet, un grand exemple que cette vie, pleine de jours et d'œuvres utiles, qui s'achéve sur plus de trois quarts de siècle de tra- vail, de loyauté et d'honneur. Je ne crois pas qu'une plus longue carrière ait été parcourue, mais j'affirme qu'aucune n'a été plus consciencieuse- ment remplie! Gardons, Messieurs, le souvenir de cet exemple, et souhaitons qu'il devienne le germe fécond de nouveaux dévouements, de nouvelles forces, de nouvelles grandeurs pour notre chére Administration douanière. Si rien ne peut consoler d'un deuil aussi cruel, puissent les sym- pathies unanimes qu'il provoque adoucir pour la famille de M. Ramond Gontaud l'amertume de l'heure présente et Jui procurer le seul soula- gement qu'il nous soit possible de lui offrir, dans une aussi douloureuse épreuve. Adieu, cher et éminent maitre, votre nom vivra dans l'Administration des Finances, où vous avez marqué d'un si vif éclat, tant qu'on saura y apprécier les services rendus et qu'on y conservera le culte de l'honneur et du travail (1). 4) Nous croyons devoir reproduire ici l'extrait suivant des brillants états de services de M. J.-A. Ramond Gontaud. . _Surnuméraire : 20 janvier 1832, Commis : avril 1833. Premier commis de direction : août 1838. Sous-inspecteur : mai 1841. Commis principal à l'Ad- 316 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. DISCOURS PRONONCÉ AUX OBSÈQUES DE M. A. RAMOND; par M. Max. CORNU, Président dc la Société. La Société botanique de France perd en M. A. Ramond l'un de ses membres les plus vénérés, les plus anciens, l'un de ceux qui lui ont rendu le plus de services; c'est un devoir pour elle de venir apporter ici un juste tribut de reconnaissance. En 1854, deux des cinq chaires de botanique de l'Enseignement supé- rieur furent supprimées à Paris; c'étaient les deux chaires devenues vacantes par la mort d'Adrien de Jussieu, l'une à la Faculté des Sciences, l'autre au Muséum. Les botanistes, justement émus de ce coup inattendu, doublement frappés, dans le présent par la perle du savant illustre, et dans l'avenir par la suppression de ses deux chaires, résolurent de se grouper. La Société botanique de France fut ainsi fondée. M. Ramond, alors directeur des Douanes au Havre, que des liens de famille attachaient à Adrien de Jussieu (1), figura dans la liste des fon- dateurs, liste hélas! bien éclaircie aujourd'hui. Pendant quarante-trois années, M. Ramond a fait partie de la Société botanique, dont il était l'un des membres les plus honorés. ll fut élu Président en 1864, puis appelé à faire partie du Conseil d'administration en 1865, lorsque du Havre il revint comme directeur des Douanes à Paris. En 1869, il fut nommé Trésorier; il succéda à Francois Delessert, frére de Benjamin Delessert, dans ces délicates fonctions qu'il a con- servées pendant vingt-trois années. En 1892, il adressa au Conseil sa démission, alléguant les fatigues de son âge avancé. Il fut nommé alors Trésorier honoraire. M. Ramond accomplit sa mission de Trésorier avec un zèle et une sollicitude extrêmes; il a défendu avec la plus grande énergie le budget de notre Société contre les propositions de changements, les réformes, les dépenses nouvelles, justifiées certainement par le désir d'améliorer la publication de notre Bulletin. mais qui auraient peut-être compromis l'équilibre de nos finances. ministration centrale : avril 1842. Sous-chef : janvier 1843. Chef de bureau (Tarif) : juillet 1849. Chevalier de la Légion d'honneur : 12 août 1852. Direc- teur au Havre : mai 1853. Directeur à Paris : novembre 1861. Administrateur : avril 1869. Officier de la Légion d'honneur : 11 août 1869. Admis à la retraite et nommé Administrateur honoraire : 15 mai 1887. Commandeur de la Légion d'honneur : 1** juillet 1889. (1) Il était le gendre d'Adrien de Jussieu. n MALINVAUD. — HOMMAGE RENDU A M. A. RAMOND. 317 Tous les botanistes gardent le souvenir de notre vénéré confrère ; il état d'une. bienveillance et d'une urbanité extrèmes; sa modestie excessive le rendait accueillant pour tous. Il venait fréquemment à nos séances, il y a quelques années, quoiqu'il en fùt souvent empêché par les devoirs de ses fonctions officielles. Ce sont ces fonctions qui l'ont éloigné de nous et qui l'ont détourné de ses recherches de botanique, espoir de ses premières années. Il avait préparé des éléments considérables pour l'élaboration d'une Monogra- phie du genre Salix ; ce genre, à espèces polymorphes et que la diccie rend encore plus difficiles à caractériser, a été l'objet d'une étude constante durant toute sa vie ; il en a réuni les matériaux pendant long- temps et, il y a quelques années, en 1890, quand il donna son herbier au Muséum, il n'avait pas abandonné l'idée de mener à bien ce travail monographique. Il s'en était méme réservé l'étude; mais il n'a pu exé- cuter son projet. Cet Herbier est conservé au Muséum, il est utileaux botanistes et a été plusieurs fois déjà consulté avec fruit. M. Ramond a toujours aimé la botanique; à l'École des Hautes Études commerciales qu'il avait concouru à fonder, il professa, pendant quelque temps, un cours oüla botanique avait une assez large part. Pour la pré- paration de ses lecons, il a eu plusieurs fois recours aux spécimens empruntés aux galeries de Botanique et aux végétaux vivants cullivés au Muséum; il était heureux, nous disait-il, de ce retour aux études si chéres à sa jeunesse. M. Ramond a été des nótres pendant de longues années; il a été l'un de ceux qui nous ont fait le plus honneur, par ses hautes fonctions, par les relations de sa famille, par sa fidélité à nos traditions, par les ser- vices qu'il nous a rendus. La Société Botanique lui en sera toujours reconnaissante. Nous garderons tous le respectueux souvenir de ce con- frére vénéré. M. le Secrétaire général demande la parole pour ajouter, en peu de mots, aux hommages précédents l'expression de ses sentiments personnels : J'ai eu l'honneur, dit M. Malinvaud, d'étre pendant douze ans le colla borateur de M. A. Ramond dans la gestion des affaires de notre Société. Son exquise courtoisie, jointe à à une inaltérable aménité de caractere, imprégnait nos relations, qui étaient fréquentes à celle époque, d'un charme particulier dont le souvenir éveillera toujours en moi un senti- ment de respectueuse gratitude. 318 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. Ayant pu apprécier à l’œuvre le dévouement absolu à nos intérêts et l'habileté administrative de notre ancien Trésorier, il m'est permis de témoigner, aprés notre Président, quil a rendu pendant prés d'ur quart de siècle les plus grands services à notre œuvre sociale, et nous devons lui en garder une profonde reconnaissance. M. Ramond avait succédé comme Trésorier (1), en 1869, à François Delessert (2). Dés l'année précédente, au nom de la Commission de comptabilité, il avait fait un exposé trés complet, embrassant six exer- cices, de notre situation financiére, qui n'était pas à ce moment trés satisfaisante (3). Le premier Rapport où il rendit compte de sa gestion personnelle fut présenté le 12 mars 1869, et le dernier le 12 février 1892; il venait alors d'entrer dans sa quatre-vingt-troisiéme année et il demanda à étre relevé de ses fonctions, qu'il avait remplies durant une longue période avec un soin irréprochable. Indépendamment de ses Rapports financiers qu'on pourra toujours consulter comme des modéles en leur genre, on trouvera aussi de M. Ramond, dans le Bulletin de la Société, quelques articles dont la forme trés littéraire fait regretter qu'ils n'aient pas été plus nombreux. Nous mentionnerons notamment : Tome VII (1860), page 339 : Lettre à M. Decaisne sur le Brassica oleracea des falaises de Normandie. IX (1862), p. 262 : Sur la culture de la Vigne aux environs du Havre. — XI (1861), p. 1v : Discours d'ouverture de la session extraordinaire tenue à Toulouse. — Ibid., p. 341 : Hommage rendu à la mémoire de M. Jacques Gay; notice biographique et liste de ses travaux. — XXIV (1877), p. 230 : Sur une végétation estivale du Lilas. — XXVI (1879), p. 9 : Sur la végétation de la Norvège. Le nom d'Alix Ramond figurait sur la première liste (4) de nos s0- ciétaires, publiée le 15 juin 1854 : ce nom vénéré sera pieusement cou- servé dans nos annales et perpétuera la mémoire d'un des hommes de bien qui ont le mieux mérité de notre Association (5). (1) Séance du 8 janvier; voy. le Bulletin, t. XVI, p. 3. | (2) François Delessert, frère du célèbre Benjamin Delessert et membre de l'Académie des Sciences, décédé le 15 octobre 1868 à l'âge de quatre-vingt- huit ans, avait été nommé Trésorier, au mois de juillet 1855, en remplace- ment de M. Caillette de l'Hervilliers, démissionnaire. Notre Trésorier actuel est le quatrième depuis la fondation de la Société. (3) Voy. le Bulletin, t. XV, p. 85. (4) Voy. plus haut, dans une note au bas de la page 86, les noms de seize confrères survivants (sur 164) de cette liste primordiale, présentement ré- duite à 15. (5) Voy. planche XI le portrait de M. A. Ramond. FRANCHET. — LE BOTRYCHIUM SIMPLEX DE MALESHERBES. 319 M. Franchet fait à la Société la communication suivante : A PROPOS DU BOTRYCHIUM SIMPLEX TROUVÉ A MALESHERBES ; par M. A. FRANCHET. Dans une Note donnée au commencement de cette année, j'ai fait part à la Société botanique de la découverte déjà ancienne, mais non encore signalée, du Botrychium simplex Hitchc. à Ma- lesherbes. La lecture de cette Note a suggéré à l'un de nos con- fréres, M. Cintract, l'idée de rechercher dans l'herbier de feu- M. de Chambine, qui lui avait été légué, s'il n'y trouverait pas quelque trace de cette Fougère. M. de Chambine, qui fut l'un des membres de la première heure de notre Société, puisque son nom figure dans la premiére liste des membres, publiée le 15 juin 1854, avait beaucoup herborisé aux environs de Paris, et l'on trouve son nom assez souvent cité dans la Flore de Cosson. En outre, il était en relations suivies d'échanges avec M. de Schœnefeld. M. Cintract trouva en effet une page de cet herbier complète- ment couverte d’un Botrychium accompagné de cette mention : Botrychium Lunaria Malesherbes 22 juin 1845. Il reconnut tout de suite que, sur les vingt exemplaires que portait la feuille, trois seulement appartenaient au B. Lunaria, les autres devant être rapportés au B. simplex. Ce mélange présentait un certain intérêt, on en pouvait conclure que les deux espèces croissaient en mélange, ce qui devenait un guide dans leur re- cherche. Le même fait se produit d’ailleurs en Allemagne, et le B. simplex a été longtemps pris pour un B. Lunaria mal développé. Maintenant, sil'on considére la date de la récolte, 22 juin 1845, qui est justement celle qui se trouve mentionnée sur les étiquettes de Schenefeld et de Thuret; si, d'autre part, on réfléchit au grand nombre de spécimens que contient l'herbier de Chambine, on peut se demander, et c'est l'idée qui tout d'abord est venue à M. Cintract, si la découverte du B. simplex à Malesherbes ne doit 320 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. pas être attribuée à M. de Chambine qui, conservant pour lui la plus grande partie de sa récolte, en aurait distribué, sous le nom de B. Lunaria, quelques échantillons à ses amis. Ainsi s'expli- querait que les herbiers Schænefeld et Thuret ne renfer ment chacun que trois spécimens de la plante. Quoi qu'il en soit, il est certain que l'existence du B. simplex à Malesherbes trouve, s'il en était besoin, une nouvelle confirmation dans ce fait que l'espéce existe, en nombre, dans un troisième her- bier spécialement formé de plantes des environs de Paris. J'ajouterai que notre excellent confrére M. Cintract s'est em- pressé de faire des heureux en distribuant généreusement la plus grande partie de ses échantillons, non toutefois sans avoir prélevé de bons exemplaires qu'il a offerts à l'Herbier du Muséum. Je profite de l'occasion qui me fait parler du B. simplex pour signaler une erreur de détermination qui s'est glissée dans une liste de Fougéres récoltées au Japon par M. Faurie et publiée dans le Bulletin de l'Herbier Boissier. D'après l'auteur de cette liste, sous le n° 5473, de ses Fougères, M. Faurie a distribué le B. sim- plex Hitch. Cette détermination est accompagnée de l'observation suivante : « Je ne puis identifier cette plante qu'à ladite espèce, malgré ses dimensions considérables qui lui donnent un peu l'aspect du B. Lunaria. » Bull. de l'Herb. Boissier, IV, 675. D’après les spécimens qui se trouvent dans l'Herbier du Muséum, la plante des dunes de Sendai (Faurie, PL. du Japon, n. 5473) est bien réellement une forme du B. Lunaria, qui ne peut d'aucune facon ètre rapprochée du B. simplex; il ne saurait y avoir le moindre doute à cet égard. Cette méme forme a d'ailleurs été recueillie dans la Chine occidentale par le R. P. Farges et par le R. P. Delavay. II n'est pourtant pas improbable que le véritable B. simplex puisse être rencontré au Japon; mais jusqu'ici il n'y a pas encore été observé, que je sache; toutes les affinités de cette espéce sont d'ailleurs avec le B. ternatum. M. le Secrétaire général analyse ensuite les communica- tions suivantes : BATTANDIER. — CONTRIBUTION A LA FLORE ATLANTIQUE. 321 CONTRIBUTION A LA FLORE ATLANTIQUE; par M. A. BATTANDIER (t. Brassica Gravinæ Tenore, forma Djurdjuræ Nob.; B. humi- lis var. nudicaulis mihi, in Fl. d'Alg., non Sinapis nudicaulis Poiret. — Forme remarquable par l'exiguité de ses feuilles et de ses siliques généralement dressées contre l'axe. Les feuilles, trés variables, sont souvent aussi hispides que dans les échantillons de Sicile. Sommets de l'Haizer et de Lella Khedidja; pelouses, ro- chers. Arabis Doumeti Cosson. — Thabbourt Tamellelt (Djurdjura), rare. Saponaria depressa Bivone. — Rochers du Thabbourt Tamel- lelt. — Juillet. Silene argillosa Munby. — Cosson, dans ses Jilustrationes, ne signale cette espéce que dans la province d'Oran. Clauson l'avait pourtant depuis bien des années signalée à Castiglione. Je viens de la retrouver cet été dans le Chélif, de Carnot à Kherba, et à Lodi, prés Médéa. Silene velutinoides Pomel. — Montagnes prés de Chellala. Linum corymbiferum Desf., var. vel spec. nov. — Plante dont je n'ai que des échantillons insuffisants et que je recommande aux futurs explorateurs du Djurdjura. Le pied, un peu brouté, que j'ai vu n'avait que des tiges gréles, gazonnantes, courtes, à toutes petites feuilles. Les fleurs étaient blanches, veinées de violet et pigmentées de la méme couleur au sommet extérieur des pétales. Prairies du sommet de l'Haïzer, avec l'Ononis cenisia et le Vicia glauca, dans les touffes de Carduncellus atractyloides Coss. Prunus spinosa L. — Entre les Ouled Ayed et les Hadj bel Ali (Djurdjura). Sorbus Aria Crantz. — Thabbourt Tamellelt. Caucalis homæophylla de Coincy, Bull. herb. Boissier, août 1896 et Ecloga tertia plant. hisp., tab. IV. — Cette plante me | (1) Les espèces marquées d’un astérisque sont nouvelles pour le nord de "Afrique. T. XLIV. (SÉANCES) 21 322 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. semble inséparable du C. bifrons Coss. et DR., inédit. M. de Coincy (Bull. herb. Boiss.) paraît être du même avis. La plante d'Algérie est seulement plus gréle et a parfois des fruits hétérochétes, mais c'est là un caractère accidentel. Reste à discuter la question de priorité. Elle semble bien devoir appartenir à celui qui le premier a décrit, figuré et limité l'espéce, qui sans cela füt toujours restée douteuse. M. Cosson avait d'ailleurs distribué, sous le nom de Caucalis bifrons, des plantes du Maroc contenant les C. homæo- phylla et cerulescens. Pimpinella Battandieri Chabert. — Cette plante, réduite par Letourneux à l'état de variété du P. Tragium, me parait, aprés une longue étude sur le vif dans les rochers dela chaine de Kabylie et comparaison avec les plantes voisines, une espéce trés légitime. Barkhausia myriocephala Coss. et DR. — Des Cinq-Palmiers à Ténés. Campanula mauritanica Pomel, var. parviflora Nob. — Plante remarquable par ses feuilles trés molles, cordées-réniformes, cré- nelées plutót que dentées; par ses fleurs bleues trés petites (10- 15 mill.); ses grosses capsules globuleuses. Ruisseaux des Hadj bel Ali, sous le Thabbourt n'Acouel. Au col de Tirourda nous avons retrouvé le type de l'espéce avec ses grandes fleurs violettes, ses feuilles fermes, anguleuses, dentées. Scabiosa maritima L. var. villosa Cosson. — Bord de la mer à Ain Taya, vers Ain Beïda. Forme simulant tout à fait le Knautia subscaposa B. R. Linaria decipiens nov. spec. — Cette plante est fort voisine des L. reflexa Desf. et Doumeti Cosson et peut-être pourrait- -0n réunir ces trois plantes en un grand type spécifique. Le L. deci- piens se distingue tout de suite par ses graines munies tout au- tour d'une carène continue, ou, si l’on veut, d’une aile étroite el charnue, formant ainsi un passage entre les Linaria à graines ailées et ceux à graines aptères. Du L. Doumeti, il a les graines non incurvées couvertes de tubercules coniques plus réguliers encore, l'éperon plus court que la corolle, la souche à la fin trés multicaule i à liges peu rameuses; mais il est bien plus g orèle, ses fleurs, ses capsules, ses graines sont bien plus petites, ses grappes bien plus fournies. Les fleurs sont blanchátres avec la gorge jaune BATTANDIER. — CONTRIBUTION A LA FLORE ATLANTIQUE. 323 et barbue, les filets sont larges et munis dans le bas de grandes papilles coniques, caractére que présentent plus ou moins diverses variétés du L. reflexa. Sommets du Djurdjura et de l'Aurés : Haizer, Ougoulmin, Taourirt-Iril, djebel Touggour. — Mai-juillet ©. J'avais récolté cette plante à diverses reprises depuis 1885, sans la distinguer. Je dois pourtant dire que, lors de la session de Bis- kra en 1892, M. l'abbé Marcais, voyant dans mes mains les exem- plaires du djebel Touggour, me dit : « Vous avez sürement là une espèce différente du L. reflexa »; mais, connaissant l'extrème va- riabilité de ce type en Algérie, je n'y pris pas autrement garde. Cette année, au cours d'une excursion dans la grande chaine ka- byle faite avec mon collègue le D' Trabut, nous campions sous les rochers qni bordentle petit lac dit Ougoulmin, lorsque mon attention fut attirée par un Linaria reflexa dont les pédoncules n'étaient pas réfléchis (cette particularité tenait à l'état avancé de la saison et n'est pas un caractére de notre plante). En l'exami- nant de plus prés, je trouvai le caractére si remarquable des graines. Si je rapporte ces détails, c'est pour attirer l'attention des jeunes botanistes sur l'intérét qu'il y a à analyser toujours à fond les échantillons que l'on recueille. *Micromeria Barceloi Willk. var. africana Nob. — Sur les falaises de Tipaza voisines des ruines de la basilique de Sainte- Salsa. La plante d'Algérie est plus forte et plus robuste que celle figurée et décrite par Willkomm, mais a les mémes caractéres. Je crois que le M. Barceloi pourrait être considéré comme une sous- espèce du M. inodora Benth.; pourtant son port gazonnant, ses rameaux feuillés quadrangulaires à feuillage dense et ou les feuilles axillantes ne dépassent pas celles des bourgeons, ses fleurs loutes réunies au sommet des rameaux, lui donnent un port bien à part. Les fleurs sont plus petites, plus brièvement pédicellécs, les dents calicinales plus courtes, plus égales, moins fortement ciliées. En juillet, le M. Barceloi était en pleine végétationet abon- damment fleuri, tandis que le M. inodora était sec et pareil à du bois mort. Le Plantago majoricensis, figuré par Willkomm avec la plante ci-dessus (Illustrationes flore hisp., tab. IV), existe identique autour du phare du cap Caxhine, mais il y passe par tous les 324 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. intermédiaires au Plantago crithmoides Desf., dont il me parait une simple variation. * Molucella spinosa L. — Cette plante a été récoltée à Car- thage par le R. P. Bardin des Pères blancs, qui l'a trouvée très abondante dans les haies, surtout de la colline de Junon à la mer. * Lippia canescens Kunth. — Cette plante, originaire du Pé- rou, est si fréquemment subspontanée en Algérie qu'elle doit étre comprise dans notre flore. Statice virgata Willd. — Cette espèce, peu connue près d'Al- ser, avait été cueillie jadis par M. Lallemant, qui avait mis pour localité sur ses échantillons : « Pointe Pescade ». Je nel'ai pas vue à la pointe Pescade, mais cette plante couvre d'un peuplement dense environ 10 métres de falaises entre le faubourg Dab-el-Oued et le cimetière. Elle est là sur des micaschistes verdâtres en tout pareils à ceux des falaises voisines, et pourtant on la chercherait vainement en deçà comme au delà de ces 10 mètres. J'ignore la cause de cette bizarre localisation. Atriplex portulacoides. — Très abondant dans l'excavation l'une falaise prés le port de Tipaza (Trabut). Salsola vermiculata var. microphylla DC. — Cap Matifou. J'avais rapporté antérieurement cette plante à la variété flavescens. Euphorbia luteola Cosson. — Extrèmement abondant sur tout le Djurdjura occidental, partout où M. Letourneux dans son Cata- logue de Kabylie a signalé l'E. atlantica que je n'y ai jamais vu. M. Chabert (voy. ce Dulletin, 1889, p. 30) rapporte aussi cette Euphorbe à I E. atlantica, évidemment d'aprés Letourneux. Pour- tant, sur les échantillons qu'il m'en remit à cette époque et qui :ont bien des échantillons d'E. luteola, il avait mis un grand point de doute. M. Debeaux, dans sa Flore de Kabylie, place dans les mêmes lieux VE. atlantica d’après Letourneux et PE. luteola d'après moi, ce qui est un double emploi, car l'E. luteola existe seul dans ces stations, dont il constitue méme la plante dominante, vu sa fréquence et sa grande taille au milieu d’un gazon tondu ras par les troupeaux. Comment a-t-on pu prendre cette plante pour lE. atlantica dont les caractères sont diamétralement op- posés, c'est ce que je ne puis m'expliquer. L'E. luteola est trés GILLOT ET PARMENTIER. — LE RUMEX PALUSTRIS. 325 voisin de l'E. terracina L., dont il diffère surtout par ses graines scrobiculées. Il a par conséquent des glandes en croissant à pointes dirigées en avant, une capsule lisse trisulquée. L'E. atlantica, plante aussi rare en Algérie que la précédente y est commune, est affine à PE. verrucosa L. Elle a donc les glandes semi-circulaires et à convexité tournée en dehors, la capsule globuleuse est verru- queuse, les graines lisses, etc. Asplenium Ruta-muraria L. — Cette Fougére, fort rare en Algérie, vient d’être récoltée, dans notre dernière course, par M. Trabut au Thabbourt Tamellelt. C'est une plante nouvelle pour la flore kabyle. L'ANATOMIE VÉGÉTALE ET LA BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. NATURE HYBRIDE DU RUMEX PALUSTRIS Sm.; par MM. D X. GILLOT et P. PARMENTIER. L'anatomie végétale, trés en faveur aujourd'hui, est appelée, croyons-nous, à rendre de grands services à la systématique et à fournir à la classification naturelle une base que les caractères morphologiques seuls sont trop souvent impuissants à assurer. L'étude minutieuse de la flore d'Europe, en particulier dela flore francaise, poussée jusqu'à l'excès par l'école analytique, à dé- montré les variations indéfinies des formes végétales et l'inégale valeur des caractéres considérés comme différentiels. Aussi la no- tion del'espéce, comme entité immuable, a-t-elle été remplacée par celle des groupes spécifiques dont les formes subordonnées re- connaissent une origine commune et, issues d'une méme souche primordiale, se sont différenciées par adaptation, par sélection naturelle, parfois méme par accident, tantót en variations paral- léles, tantót en sens divergent, et dont la filiation finit par étre Souvent difficile à reconstituer. D'ou la notation, relativement récente dans les llores, mais généralement adoptée, des espèces nodales, des espèces principales ou de premier ordre, des espèces desecond ordre ou sous-espèces, des races, formes et variétés. La difficulté, l'impossibilité même d'établir les limites d'une espéce, d'en retrouver le type originel au milieu des formes déri- vées ou des états de transition, se traduit par les fluctuations de la Systématique livrée à l'arbitraire des impressions personnelles. 326 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. Et ce que nous disons de l'espèce, qui est la base de la classifica- tion, peut s'appliquer encore à plus juste titre aux groupes taxi- nomiques supérieurs, genres, familles, etc. Il est donc grandement désirable que les botanistes puissent trouver ailleurs que dans les caractères morphologiques, souvent insuffisants, le critérium né- cessaire pour définir l'espéce dans la série phvlétique. C'est à l'histologie, à l'étude plus intime des organes et des tissus que s'adresse à juste titre la nouvelle école, et de tous cótés se sont, depuis quelques années, produits des travaux remarquables et de nature à justifier les espérances fondées. On nous permettra de rappeler en passant la mémoire d'un de nos maîtres, du regretté J. Vesque, maitre de conférences à la Sorbonne, un de ceux qui ont le plus contribué, en France, à démontrer les applications pra- tiques de l'anatomie végétale et à y voir la base de la botanique de l'avenir. Tout en partageant cette opinion dans une large me- sure, nous croyons cependant qu'il ne faut pas demander à l'ana- tomie plus qu'elle ne peut donner. Si les caractéres anatomiques peuvent fournir, pour le groupement des végétaux, la subordina- tion et la détermination deces groupes, des caractères plus stables et plus constants, échappant davantage aux influences extérieures, elle est loin cependant de constituer un critérium infaillible, et, comme l'a déjà écrit l'un de nous, « si l'anatomie est un facteur sérieux et indispensable de la méthode naturelle de classification, l'employer seule dans les questions taxinomiques serait une erreur aussi grave que celle qui consiste à n'appliquer exclusivement que des caractéres morphologiques ». Nous ajouterons un troisième facteur qui ne doit pas étre négligé non plus, ce sont les caractéres biologiques, c'est-à-dire tirés de l'évolution de la plante, de la durée de sa végétation, de ses rapports avec ses congénéres, avec le milieu extérieur, du mode de développement des organes, ete., caractéres trés importants, mais habituellement négligés à cause de la difficulté des observations, du temps qu'elles demandent et trop souvent de l'insuffisance des renseignements. Nous répéterons, ce que nous avons déjà dit ailleurs (1), que la (1) P. Parmentier, Recherches sur les Épilobes de France, in Revue génér. de bot. VII (janvier-février 1896); D" Gillot, Le Monde des Plantes, V (juin juillet 1896); P. Parmentier, Du rôle de l'anatomie pour la distinction des espèces critiques ou litigieuses, in Mém. Soc. émulation du Doubs, 6° série, X (1895), p. 326 et in Ann. sc. nat., T° série, Botanique (1896). Extrait de 36 pages. GILLOT ET PARMENTIER. — LE RUMEX PALUSTRIS. 321 botanique systématique doit étre à la fois scientifique et pratique. Àu point de vue scientifique, il ne sera pas de trop de toutes les expériences de laboratoire, de toutes les investigations histolo- giques, pour éclairer la filiation des espéces et préciser leurs caractéres. Mais, au point de vue pratique, ces études qui ne seront jamais à la portée que d'un petit nombre de savants, devront sur- tout servir de base, de point d'appui aux différenciations morpho- logiques. La flore de l'avenir sera donc celle qui, tout en faisant la part large à l'anatomie et en se basant sur elle pour la classifica- tion générale, accordera en outre aux caractères biologiques et surtout aux caractéres morphologiques, une valeur au moins égale et méme prépondérante, et cherchera à faciliter comme par le passé, mais d'une facon plus rationnelle et plus certaine, la déter- mination des espéces et de leurs formes par les caractéres exté- rieurs, les plus accessibles à tous. Il faut, pour atteindre ce but, le double concours du botaniste herborisant, observant dans la nature les plantes, leurs variations, leur mode de végétation, etc., recueillant de nombreux matériaux d'étude, et de l'anatomiste soumettant ces matériaux au contróle des analyses patientes du laboratoire, de l'histochimie et de la microscopie. Cette association féconde, cette collaboration que nous voudrions voir plus fréquente, peut s'exercer partout, méme dans les milieux d'étude les plus modestes; c'est une œuvre de décentralisation par excellence, et elle nous a déjà donné de sé- rieux et importants résultats, dont nous allons donner un nouvel exemple à propos du Rumex palustris Sm., généralement admis dans les Flores comme une espéce légitime, tandis que l'examen de ses caractères morphologiques d'une part, de l'autre ses carac- téres biologiques, c'est-à-dire les conditions dans lesquelles il végéte, nous ont fait soupconner son origine hybride, hypothése que l'anatomie a pleinement corroborée et confirmée. X RuwEx PALUsTRIS Smith (H. maritimus X conglomeralus). La plupart des auteurs ont depuis Smith, Flora britannica (1804), I, p. 394, décrit le R. palustris comme une espèce dis- Unete du R. maritimus L., et nous ne citerons pas la longue liste des Flores dans lesquelles ces deux espéces sont admises, au méme litre et sans discussion, par De Candolle, Duby, Grenier et Godron, Boreau, Carion, Mutel, Meisner, Cosson et Germain de Saint- 328 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. Pierre, Bonnet, Briard, Crouan, Mougeot, Sauzé et Maillard, de Brébisson, Lloyd, Foucaud, Corbiére, etc., Reichenbach, Koch, Schur, Crépin, Willkomm et Lange, Nyman, etc. (1). Quelques doutes cependant paraissent s'étre élevés dans l'esprit de certains auteurs ; mais c'est la plupart du temps, pour signaler le Rumex palustris comme une espèce trés affine, difficile à distinguer du R. maritimus L., « Species nonnisi in statu fruclifero a R. mari- Limo tute distinguenda », Meisn. in DC. Prodr. XIV, p. 59 (2), ou comme espèce douteuse ou simple variété de R. marilimus; « Le R. palustris Sm., considéré par plusieurs auteurs comme espèce distincte, a été établi sur des spécimens à faux verlicilles écartés et dont les dents des divisions du périanthe sont plus courtes, égales environ au diamètre transversal de la division qui les porte et non une fois aussi longues; l'examen de nombreux spécimens montre qu'il n'y a aucune relation constante entre la brièveté des dents et l’écartement des faux verticilles ». [A. Fran- chet, Fl. du Loir-et-Cher (1885), p. 517]. Lorey et Duret, F1. de la Côte-d'Or (1831), p. 756, avaient déjà dit à propos du À. pa- lustris Sm., qui a été depuis longtemps et souvent observé dans le département de la Cóte-d'Or : « Cette plante se trouve aux mémes endroits que la précédente (R. maritimus) et fleurit en méme temps », et en observation, p. 757 : « Cette plante n'est probablement qu'une variété de R. maritimus; dans ce cas ne vaudrait-il pas mieux les réunir sous le même nom de palustris ou de limosus, plutót que maritimus, puisqu'elles se trouvent ail- leurs qu'au bord de la mer (3)? » Plus récemment A. Gentil accentue encore cette manière de voir : « R. palustris Sm., à (1) J. Lloyd, qui a observé le R. palustris dans l'ouest de la France, oü il est assez commun, insiste méme sur la distinction de ces deux espèces. € Ne pas confondre avec R. maritimus comme on fait souvent ». Fl. de l'Ouest de la France, 2* édit. (1848), p. 425, et cette notese trouve répétée dans la 3° édi- tion (1876) et la 4° édition par Foucaud (1886). p EN oyez également Corbiére, Nouvelle Flore de Normandie (189), . 900. (3) Ch. Royer, Fl. de la Cóte-d'Or (1883), p. 405; Viallanes et d'Arbaumont, FI. de ta Côte-d'Or (1889), p. 332, ont répété les observations antérieures et adopté l'opinion de Lorey et Duret; De Candolle, Fl. Fr. Ml, p. 375, à d'abord décrit le R. palustris comme une variété du R. maritimus L. : «p. Rumer limosus Thuil. Fl. par., p. 182; R. maritimus Hoffm., Fl. germ. ll, p. 172 »; puis dans le Supplément, V, p. 368, n° 228°, il le nomme R. pa- tustris Sm. et en donne une description différentielle d’avec R. mari- us L. ^. GILLOT ET PARMENTIER. — LE RUMEX PALUSTRIS. 329 fleurs en verticilles incomplets, écartés, formant des grappes lâches, que j'ai rencontré parmi l'espéce (R. maritimus), n'est à mon avis qu'une simple variation ». A. Gentil, Invent. gén. des pl. vascul. de la Sarthe (189%), p. 208. Renversant les rôles de ces deux plantes, le D" Saint-Lager écrit à son tour : « R. palustris Sm. Espèce polymorphe qui se présente sous deux formes principales; l'une, que j'appellerai R. palustris laxiflorus, à verticilles floraux espacés et qu'on trouve communé- ment dans la région bressanne, Côte-d'Or, Saône-et-Loire, etc. ; l'autre, que j'appelle R. palustris densiflorus, à épis denses et dont les fleurs ont les dents du périgone au moins aussi longues que la valve. Le nom de R. maritimus donné à cette forme par Linné ne lui convient pas, car elle se montre le plus souvent dans les ma- rais de l'intérieur des terres. L'erreur de Linné à ce sujet vient probablement de ce que les échantillons qu'il avait recus avaient été récoltés dans les marais salés au voisinage de la mer (1) ». D" Saint-Lager, Catal. de la fl. du bassin du Rhône, p. 653. Dans la huitième édition de la Botanique de l'abbé Cariot (1889), le méme auteur décrit : « R. palustris Sm., ou mieux R. laxiflo- rus » comme espèce principale, et « R. marilimus L. ou mieux R. densiflorus », à la suite comme sous-espèces, loc. cil., p. 709 et 710. La confusion est encore augmentée par l'intervention du Ru- mex limosus Thuil., Fl. des env. de Paris (an VII), p. 182, que Mérat, Nouvelle fl. des env. de Paris (1834), p. 123, avait accepté comme intermédiaire, de sorte qu'il admettait à la fois les R. ma- ritimus L., R. limosus Thuil. et R. palustris Sm.; mais, plus tard, dans la Revue de la flore parisienne (1843), p. 75, Mérat, en attribuant à Claude Richard la distinction des R. limosus Thuil. et R. palustris Sm., reconnait que c'est une méme espèce, et de- puis lors les R. limosus Thuil. et R. palustris Sm. ont été presque (1) Il nous parait excessif d'accuser d'erreur Linné, qui ne pouvait avoir que des notions forcément restreintes de géographie botanique et qui ne connais- sait son R. maritimus que comme une plante littorale : « Habitat in Europe littoribus maritimis ». Linné Sp. plant., édit. 2, p. 478. C'est bien encore, en effet, dans les marais des régions maritimes qu'il est le plus répandu, notam- ment dans l'ouest de la France, et le nom de Rumex maritimus west pas plus impropre que ceux de Trifolium maritimum L., Scirpus maritimus L., etc., appliqués à des espèces qui se trouvent à la fois sur les rivages ma- ritimes et dans l'intérieur des terres. 330 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. universellement considérés comme synonymes. Nous trouvons encore cependant dans le Manual of brit. Botany (1874) de Ba- bington, entre les Rumex maritimus L. et palustris Sm., ia men- tion du R. limosus Thuil., comme plante douteuse à étudier. Nous observerons donc que, d’après les lois strictes de la nomencla- ture botanique, au point de vue de la priorité, le nom de R. li- mosus Thuil., antérieur de quelques années, devrait l'emporter sur celui de R. palustris Sm.; mais les doutes émis par quelques auteurs, Mérat, Babington, sur l'identification absolue des deux formes, et l'usage établi en faveur du R. palustris Sm., nous engagent à conserver cette derniére dénomination. La description de Thuillier, en effet, qui attribue à son R. limosus « des épis de verlicilles rapprochés et multiples », ne cadre pas tout à fait, malgré « les valves courtement dentées », avec celle du R. palus- (ris Sm., qui a les rameaux effilés, à verticilles floraux espacés. Mais ces variations n'ont plus rien de surprenant dans la méme plante, si on la considére comme une hybride, susceptible par conséquent de variations plus ou moins étendues. Cette notion d'hybridité parait avoir échappé à presque tous les botanistes, nous la voyons formuler cependant par Focke dans l'article suivant : « Rumex maritimus L. X conglomeralus Murr.; a été trouvé seulement prés de Brême, mais doit se ren- contrer assez souvent là où croissent ensemble les deux espèces principales. Il paraît assez fructifére et a été remarqué cà et là dans plusieurs localités de l'Europe centrale. R. Knafii Celak.; R. Warrenii Trim. Le R. paluster Sm. lui ressemble, bien qu'il soil considéré comme une espèce légitime. Le R. paluster de plu- . sieurs auteurs est toutefois manifestement un hybride ». Focke, Die Planse-mischlinge (1881), p. 346. A. Gremli, Fl. anal. de la Suisse (1886), p. 442, décrit comme deux espèces distinctes, et des mêmes localités, le R. maritimus L. et R. palustris L., mais en accolant à ce dernier la mention de R. conglomeralus- mari- linus Auct. Nyman, Consp. fl. europ., p. 635, continue aussi à admettre les R. maritimus L. et R. palustris Sm., comme deux espèces légitimes et de même valeur,et se borne à ajouter à la suite de R. maritimus : CR. Knafii Çelak. (R. Warrenii Trim.), hy- brida progenies à R. maritimo et R. conglomerato indicatur Bohem., Germ. etc. (r.) ». L'examen d'échantillons authentiques de R. Knafii Celak., qui -—— 7 GILLOT ET PARMENTIER. — LE RUMEX PALUSTRIS. 331 nous ont été obligeamment communiqués par M. G. Rouy, dont le trés riche herbier est une source si précieuse de documents botaniques pour la flore d'Europe, nous ont convaincus de l'iden- tité du R. Knafii Celak. et du R. palustris Sm., et nous ont con- firmés dans notre opinion sur l'origine hybride de cette prétendue espèce (1). Cette idée, du reste, nous avait été depuis longtemps sugoérée par l'étude des caractères morphologiques et biologiques du R. palustris, mais il nous restait encore quelques doutes que l'étude histologique a dissipés, comme on le verra. I! nous parait inutile de répéter la description du R. palustris Sm., qui se trouve dans toutes les flores. Par ses caractères mor- phologiques, il est intermédiaire entre le R. maritimus L. et le R. conglomeratus Murr. On peut dire, d'une facon générale, qu'il a le port du R. conglomeratus, les feuilles et la fleur de R. mari- Linus. Dans le R. maritimus, la tige est toujours simple à la base, à moins qu'elle n'ait été brisée ou arrêtée dans son développement, mais divisée à sa partie supérieure ou à partir de son milieu en rameaux courts et dressés; dans le R. conglomeratus, la souche est souvent multicaule, à tiges plus ou moins rameuses dés la base, rameaux grêles, nombreux et divariqués; dans le R. palustris, la souche est habituellement simple, mais quelquefois pluricaule, et les tiges rameuses, parfois dès leur partie inférieure, ont des ra- meaux effilés et simplement étalés. Les feuilles radicales du R. maritimus sont longuement oblongues-lancéolées, décurrentes sur le pétiole, celles du R. conglomeratus ovales-lancéolées, cor- diformes à la base; celles du R. palustris ressemblent beaucoup à celles du premier, mais cependant un peu plus larges et parfois subcordiformes. Les feuilles caulinaires des R. maritimus et R. palustris affectent une même forme étroitement lancéolée, un peu plus courtes cependant dans le second, et ondulées comme les feuilles de la Gaude : « Lapathum aquaticum, luteolæ folio ». Tournef., Instit., p. 504. Les glomérules axillaires de l'inflores- cence en faux verticilles tiennent, dans R. palustris, exactement le milieu entre R. maritimus et R. conglomeratus, plus espacés et moins denses que dans le premier, plus rapprochés et moins ap- (1) Les échantillons de l'herbier Rouy sont accompagnés de l'étiquette sui- vante : « Rumex maritimus X conglomeratus. = R. Knafii Cel. - Danzig : Westmoole bei Neufährwasser, 17/7,72. C. Rabuit, » 332 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897, pauvris que dans le second. Alors que la moyenne des fleurs d'un de ces faux verticilles est de 90 dans le Rumex marilimus et seu- lement de 20 dans le R. conglomeratus, elle est de 42 dans le R. palustris (1). L'inflorescence est en outre fournie et feuillée jusqu'au sommet des rameaux, tandis que dans le R. conglomeratus les rameaux se terminent par des glomérules 8-1 flores et dépourvus de feuilles bractéales. Les divisions internes ou valves du périgone rhom- boidales, aiguës, dans R. palustris comme dans R. maritimus, sont garnies de chaque côté de cils égalant au plus le diamètre de la valve, bien plus courts par conséquent que dans R. marili- mus L. (2). Enfin nous signalerons les caractères morphologiques (1) Nous avons, sur des échantillons récoltés à Saint-Émiland (Saône-et- Loire) dans les terrains gras au voisinage de l'étang, compté les fleurs des glomérules axillaires, des R. maritimus, palustris et conglomeratus, pris au milieu de l'inflorescence, à la base ou au milieu des rameaux, et nous avons obtenu les chiffres suivants, dont nous avons pris la moyenne, pour dix énu- mérations effectuées sur différents sujets : Rumex maritimus. Rumex palustris. Rumex conglomeratus. 101 36 22 107 56 15 99 40 23 74 A4 17 86 38 23 98 58 22 83 48 11 85 30 19 81 32 22 12 38 19 898 420 199 dont la moyenne = 89,8 dont la moyenne = 42. dont la moyenne — 19,9. en chiffres ronds — 90. en chiffres ronds — 20. (2) La longueur relative des dents peut être assez variable; c'est ainsi que Mutel, qui admet les deux espèces, Fl. de France (1836), HE, p. 130, a donné de la fleur du R. maritimus une mauvaise figure, pl. LVII, fig. 497, qui, par la briéveté des dents dn périgone, se rapporterait plutôt à R. palustris. On trouve, dans l'Herbier de la France de Cusin, vol. 19, Poiygonacées, pl- 2,3 et 6, de bonnes figures des R. maritimus, palustris et conglomeratus, donnant surtout une idée exacte de leur port spécial, qui les fait plus facilement re- connaitre que toute description minutieuse. Ledebour, Flora rossica (1851), II, p. 500, avait déjà écrit, à propos du R. palustris : « Subsequenti (R. ma- ritimo) perquam affinis, nec dentium longitudine subvariabili rite dignos- cendus. Unicam constantem notam characteristicam inflorescentia preber? videtur, quum in hac specie verticilli etiam supremi semper remotiusculi, t R. maritimo confluentes inveniuntur. » T GILLOT ET PARMENTIER. — LE RUMEX PALUSTRIS. 333 de la racine, négligés par la plupart des auteurs. Elle est dans R. maritimus d'une belle couleur rose qui n'avait pas échappé à Linné : « Radix lota rubra ». Codex Linn., p. 345, et qui se re- trouve plus accentuée et persistant à l'air, à la coupe dans les tissus internes de la racine et du bas de la tige. La racine princi- pale n'est ordinairement pas pivolante, mais déjetée de cóté, courte, et accompagnée de racines secondaires ou pseudorhizes plus fortes qu'elle et divergeant obliquement, peu profondes. Ces caractères se retrouvent dans les racines du R. palustris, parfois cependant un peu plus renflées. Dans R. conglomeratus, les ra- cines sont nombreuses, plus ou moins renflées ou fusiformes, fas- ciculées, descendantes, jaunátres extérieurement et blanches à l'intérieur; parfois cependant nous y avons constaté une légère leiute rosée qui s'efface à l'air. Ajoutons que le système souter- rain de ces trois Rumex diffère absolument de celui des R. crispus L. et R. obtusifolius DC., dont la souche épaisse et vivace émet une longue racine pivotante, charnue, d'un beau jaune safrané à la coupe et à odeur vireuse spéciale, tandis que les racines des espéces précédentes sont inodores (1). Par ses caraetéres biologiques, le R. palustris est également intermédiaire entre R. maritimus et R. conglomeratus. D'abord il croit presque exclusivement dans les localités où les R. mari- limus et conglomeratus se trouvent réunis; nombre d'auteurs signalent l'étroit mélange, que nous avons constaté nous-mêmes, des pieds du R. palustris avec ceux du R. maritimus, et la plupart des Flores relévent, pour ces deux plantes, des localités absolument identiques, ou tout au moins trés voisines. Comme on devait s'y attendre, c'est dans les régions du nord et du centre-ouest de (1) Ch. Royer, qui a si bien étudié sur le vif le système souterrain des plantes bourguignonnes et a publié dans sa Flore de la Cóte-d Or nombre d'observations intéressantes et pratiques, ne parait avoir remarqué ni la cou- leur, ni la forme caractéristique des racines dans le genre Rumes. Il se borne aux généralités suivantes : « Les Rumex de la section Lapathum ont la racine et les pseudorhizes jaunâtres, volumineuses, fusiformes, pivotantes et brusquement atténuées à leur extrémité; les ramifications de la racine sont presque horizontales, et elles sont étranglées à leur insertion. Les pseudo- rhizes de la souche sont trés peu nombreuses, mais rivalisent souvent en vo- lume avec la racine elle-même et peuvent finir par les remplacer chez les vieux individus. En outre, les espèces aquatiques ont des couronnes de pseudorhizes gréles, aux nœuds caulinaires inférieurs ». Ch. Royer, FI. de la Côte-d'Or, p. 409. 334 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. l'Europe et en particulier de la France où le Rumex maritimus est le plus répandu que le R. palustris a été surtout signalé. Dans le Midi il devient rare et presque absent des flores locales. La durée de ces Rumex a été appréciée d’une façon très différente par les observateurs. Alors que tous regardent R. conglomeratus comme vivace et R. maritimus comme annuel ou bisannuel, les uns donnent A. palustris comme bisannuel, les autres comme vivace. La vérité est que le R. palustris parait avoir la même végé- tation que le R. maritimus. Bisannuels dans leurs conditions habituelles de végétation, ils germent, développent pendant l'au- tomne leurs rosettes de feuilles radicales qui passent l'hiver et fleurissent au cours de l'été suivant. Ce sont, en outre, des espéces intermittentes, communes en certaines années sur le bord des étangs, dans les fossés humides, et restant ensuite plusieurs an- nées sans reparaitre (1). Il est probable, comme cela se pro- duit pour un grand nombre d'autres espéces, que la graine peut séjourner plusieurs années en terre avant de lever, ou que les Jeunes plants attendent les conditions propices à leur développe- ment, asséchement des étangs, ou bien irrigation des fossés, etc. Alors que le R. conglomeratus est plurannuel ou pérennant, plutót que vivace, comme le disent les Flores, et que le R. marili- mus est simplement bisannuel, le R. palustris, ordinairement aussi bisannuel, comme nous venons de le dire, peut, d’après nos ob- servations, devenir plurannuel, surtout s’il a été fauché ou retardé dans son développement, et nous avons, notamment, arraché dans le département de Saône-et-Loire, à Saint-Émiland, une souche du R. palustris portant d’une façon très nette les restes d’une tige de | année précédente, et émettant trois tiges nouvelles en pleine floraison. C'est probablement pour avoir confondu en une seule espèce les R. palustris et R. maritimus que Ch. Royer a cité ce dernier comme pérennant (Fl. de la Côte-d'Or, p. M0). I serait donc possible que, là oüjun semis de Rumex hybrides aura donné WM la fois à des pieds de R. maritimus type et de R. pa- TS, premier ait disparu alors que le second se maintien- drait et fleurirait plus tardivement. La date de la floraison du R. palustris accompagne ou suit de très près celle du R. mari- ,U) Mrschleger avait déjà écrit : « Plante peu stable! disparait pour re- paraitre aprés des années ». FI. vogéso-rhénane (1870), II, p. 11. GILLOT ET PARMENTIER. — LE RUMEX PALUSTRIS. 335 timus. Dans les départements de l'Est (Saóne-et Loire, Côte-d'Or), qui nous sont plus familiers, R. conglomeratus est déjà trés avancé et en fructification, quand les R. maritimus et palustris se mettent en fleur, à partir du milieu de juillet. Mais chez R. pa- lustris, comme chez R. conglomeralus, la durée de la floraison se prolonge bien plus que chez R. maritimus. Le R. palustris se dessèche aussi moins vite que le R. maritimus, et reste vert ou brunit, au lieu de revêtir la belle teinte jaune du R. maritimus (R. aureus With.). Dans l'hypothèse de l’hybridation, c'est donc R. conglomeratus qui a le plus de chances de féconder de son pol- len les pistils du R. maritimus, et cette hypothèse devient une certitude quand on observe, comme nous l'avons fait, les colonies nombreuses, issues de semis naturels et dans lesquelles les pieds du R. maritimus et du R. palustris croissent péle-méle, en étroite connexion les uns avec les autres, en dehors du voisinage immé- diat du R. conglomeratus; c'est done bien R. marilimus qui, en ce cas, a été le porte-graines. Les ovaires du R. palustris sont pour la plupart stériles, mais cependant un certain nombre de graines arrivent à se développer et à devenir fertiles. Dans un semis fait par Ch. Ozanon, à Saint- Émiland (Saône-et-Loire), où nous avons suivi et étudié pendant plusieurs années consécutives l’évolution de ces différents Rumex, qui y croissent tous ensemble, des graines récoltées sur R. palus- tris ont levé et reproduit des sujets, dont les uns conservaient les caractères du R. palustris, les autres ont fait retour au R. conglo- Meratus. Et, dans la nature, il semble que le R. conglomeratus, plus largement répandu, presque ubiquiste, plus robuste, plus Vivace, finisse par l'emporter sur ses congénéres. | L'origine hybride du R. palustris, entrevue et émise avec timi- dité par quelques auteurs allemands, nous semblait démontrée par les caractères morphologiques et biologiques que nous venons d'exposer : nous en avons cherché la confirmation dans les carac- tères anatomiques, et l'histologie nous a pleinement donné raison. L'un de nous s’est chargé de vérifier ce fait, rendu probable par l'expérience, et a soumis à l'analyse anatomique les R. mariti- mus, palustris, conglomeratus et crispus, qui croissent aux mêmes lieux et dont il s'agissait de déterminer les actions réciproques. De ces recherches il résulte: 1° que le R. palustris ne possède 336 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. aucun caractère qualitatif et spécifique reconnu; 2° qu'il s'iden- tifie assez bien avec le Rumex maritimus; 3° ses caractères his- tologiques procèdent à la fois des R. marilimus et conglomeratus. Ces deux dernières plantes sont assez bien caractérisées : 1° par la nature et l'épaisseur de leur mésophylle qui est ordinairement homogène chez la première avec une épaisseur de 704, et nette- ment bifacial chez l'autre et d'une épaisseur de 74u; 2 par les dimensions des stomates, et l'existence, dans la moelle de la tige du R. maritimus, de nombreux grains d'amidon. Le R. palustris a les épidermes foliaires plus épais, surtout le supérieur, mais les stomates sont un peu plus petits; son méso- phylle bifacial atteint 114 y. d'épaisseur; les cellules médullaires de la tige sont beaucoup plus longues (coupe radiale) que chez les deux autres; les cellules du parenchyme cortical sont plus larges, et les stéréides nombreux de ce tissu plus épais; enfin le pédon- cule floral présente extérieurement huit lignes saillantes comme chez R. conglomeratus, et sa structure est identique. Ges trois plantes possédent d'énormes et magnifiques cristaux en oursins dans leur mésophylle et leurs tissus conjonctifs; toutes ont des lacunes dans la moelle de la tige et sont dépourvues de poils proprement dits; les cuticules des nervures, du pétiole et de la tige sont striées, et quelques cellules épidermiques font forte- ment saillie extérieurement en prenant l'aspect de poils trés larges et courts (cellules piliformes). Ces derniers organes deviennent réellement des poils simples et uni-cellulaires chez R. crispus, qui se distingue encore de ses congénères par les grandes dimensions de ses stomates (40-43 y) et la structure de son cylindre central radical. La matiére colorante rose, qu'on trouve dans la racine des R. maritimus et palustris, et dont R. conglomeratus parait dé- pourvu, est localisée dans le parenchyme ligneux du cylindre central et dans le parenchyme cortical, jamais dans les vaisseaux. Exposée à l'air, elle perd rapidement sa teinte rose, même dans des préparations montées dans la glycérine simple ou acétique. Il serait intéressant de la soumettre à des réactions appropriées. Elle doit étre analogue à celle qu'on trouve dans d'autres genres de la méme famille ou le tanin est également trés abondant. En résumé, le R. palustris n'est pas une bonne espéce et doit GILLOT ET PARMENTIER. — LE RUMEX PALUSTRIS. 337 être considérée comme un hybride des R. marilimus et conglo- meralus, avec une action prépondérante de ce dernier (1). La distribution géographique est la méme, un peu plus res- treinte, toutefois, que celle du R. maritimus, dont les limites, en repoussant plus au Sud celles qu'avait fixées H. Lecoq, Étude sur la géogr. bot. d'Europe, VIIL, p. 217, sont : Lat. N. Algérie (littoral)... 37» — Norvege...... 78° Long. O. Irlande........ 12» — E. Sibérie.... 65^ On a mentionné, eneffet, le R. palustris dans un grand nombre de stations humides ou marécageuses de l'Europe boréale et moyenne : France, Alsace-Lorraine, Belgique, Hollande, Angle- terre, Danemark, Scandinavie, Suisse, nord de l'Italie, nord de l'Espagne, Allemagne, Autriche, Hongrie, Tyrol, Carinthie, Mo- ravie, Bohéme, Slavonie, Croatie, Transylvanie, Serbie, Macédoine, Russie australe et centrale, Volhynie, Podolie, Sibérie, Songarie, Dahurie, Turquie, pays où les R. maritimus et conglomeratus se rencontrent communément (2). En France, ilest signalé dans un grand nombre de départements, surtout du Nord, du Centre et de l'Ouest : Seine, Seine-et-Oise, Eure, Seine-Inférieure, Aisne, Calvados, Ille-et-Vilaine, Mayenne, Sarthe, Morbihan, Finistère, Vendée, Loire-Inférieure, Deux- Sèvres, Charente-Inférieure, Eure-et-Loir, Maine-et-Loire, Loir- et-Cher, Cher, Vosges, Marne, Aube, Jura, Ain, Cóte-d'Or, Saóne- et-Loire, Nièvre, Allier, Puy-de-Dóme, Loire, Rhône, Isère; il manque dans toute la région méridionale et n'est signalé dans le Sud-Ouest qu'à de rares localités, le plus souvent uniques : Gard [de Pouzolz, Fl. du Gard (1852), II, p. 254], une seule localité; Aveyron [D' Bras, Cat. pl. vasc. Aveyron (1877), p. 389], deux (1) Bien que cette étude anatomique ait déjà été insérée, en partie, dans un article des Annales des sciences naturelles, T° série, Botanique, 1896 (P. Par- mentier, Du rôle de l'anatomie dans la distinction des espèces critiques ou litigieuses, p. 30), elle avait déjà été présentée à l'Association française pour l'avancement des sciences, Congrés de Tunis-Carthage, séance du 2 avril 1896 (D X. Gillot et P. Parmentier, L’ Anatomie végétale et la Systématique), ainsi que les éléments du présent Mémoire, dont la publication a été retar- dée, entre autres causes, par le désir d'étudier plus complètement | évolution biologique du R. palustris. | (2) Cf. Nyman, Consp. fl. europ., p. 635; Ledebour, FI. rossica, lll, P. 500; Willkomm et Lange, Prodr. fl. hisp. I, p. 284; Boissier, FI. Orient. IV, p. 1014. T. XLIV. (SÉANCES) 22 338 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. localités; Tarn-et-Garonne [Contejean, Bull. Soc. bol. France, XII (1865), p. 219], une seule localité, aux bords de la Garonne, à Grisolles, qui parait étre jusqu'à présent la station la plus méri- dionale de la France. Il est à remarquer que dans ces derniers départements, comme pour les localités trés méridionales des autres pays, Italie [Tenore, Fl. neap. (1831), p. 183, avec doute], Macédoine (Boissier, Fl. Orient. IV, p. 1014, une seule localité), le R. palustris est cité seul, sans mention du Rumex maritimus. On est en droit de se demander s'il n'y a pas eu parfois confusion avec R. maritimus, ou bien si une durée plurannuelle du R. pa- lustris, ainsi que sa végétation plus longue et plus tardive, ne l'a pas fait remarquer et récolter de préférence au hasard des herbo- risations. C'est un fait intéressant que nous signalons aux recher- ches des botanistes méridionaux. [Note ajoutée pendant l'impression : Bien que, longtemps avant Focke, un auteur également allemand, Meyer, Flora hanovr. excurs. (1869), p. 471, ait, pour la première fois, avancé que le R. palustris Sm. était un hybride, et précisément des R. maritimus et conglomeratus Murr., la question était restée liti- gieuse, iémoin la différence d'appréciation des auteurs les plus récents. Beck, Flora von Nieder-OEster. (1890), p. 319, à la suite du R. mari- timus L., admet un R. conglomeratus X maritimus == R. limosus Thuil. (R. palustris Sm.), distinct du premier par son inflorescence làche, à verticilles espacés au moins à la base, par les cils du périgone plus courts et moins raides, par les callosités des valves plus larges, par sa taille plus élevée et sa coloration d’un vert jaunâtre à la maturité. Cette teinte de la plante müre, qui permet de distinguer les deux Rumex au premier coup d'œil, semble avoir beaucoup frappé les bota- nistes allemands qui ont donné au R. palustris les noms de R. mariti- mus B. viridis Neilr. Fl. von N.-0., p. 290 (ex Beck), et de Steimannia flavo-virens Opiz, Sezn., p. 93, par opposition au R. maritimus appelé Steimannia aurea Opiz (ex Gürke). Le D" Gürke, Plante europ. (Richter), II, pp. 102-103, cite comme espéces légitimes : n° 94, R. limosus Thuil. (R. palustris Sm.) ; n" 60, R. maritimus L., et entre les deux : n* 56, l'hybride R. conglomeratus X mariimus, avec deux formes : A, R. Knafii Celak., d'Allemagne, el B, R. Warrenii Trim., d'Angleterre. Nous avons exposé les raisons pour lesquelles, malgré l'apparente rigueur de la loi de priorité. nous préférions l'épithéte de R. palustris Sm. à celle de R. limosus Thuil.; tout en les faisant rentrer l’un et l'autre dans le méme hybride, R. ma- GILLOT ET PARMENTIER. — LE RUMEX PALUSTRIS. 339 ritimus X conglomeratus. Nous avons pu lui identifier le ft. Knafii Celak., dont nous avons eu sous les yeux des échantillons authentiques. Grâce à l'extréme obligeance de M. E. Malinvaud, nous en avons fait de méme pour le R. Warrenii Trim. Journ. of bot. XII (1874), p. 161 et tab. 146, dont nous avons pu lire la description originale et examiner la figure trés exactement exécutée et détaillée. Le R. Warrenii a été décrit sur un échantillon unique trouvé par Warren à Heene, prés Nor- thing (Sussex), au milieu des R. maritimus et conglomeratus, et la question d'hybridité, admise tout d'abord par Warren lui-même, mais discutée par Trimen, ne fait pas de doute pour nous. C'est une forme élevée et trés rameuse, à verticilles supérieurs serrés et dénudés, à valves périgonales relativement plus larges et plus fortement veinées- réticulées, et à cils plus allongés que dans nos spécimens français, qui par son port rappelle R. conglomeratus et par son inflorescence et ses fleurs serapproche davantage du R. maritimus. L'influence du R. ma- ritimus, qui était du reste plus abondant dans la localité, semble donc prépondérante (R. conglomeratus X maritimus). Mais ces différences Sexpliquent par la variabilité naturelle des hybrides, les influences locales etc., et, si l'on peut d’après l'apparence des plantes admettre et décrire deš formes hybrides différentes : R. maritimus X conglome- ratus et R. conglomeratus x; maritimus, il nous parait difficile d'éta- blir l’action des facteurs autrement que sur des probabilités. Il est donc encore préférable de les réunir sous la rubrique spécifique unique de X R.palustris Sm., avec les synonymes de R. limosus Thuil., R. Kna- fii Celak., R. Warrenii Trim. Dans tous les cas, il ne sera plus permis d'en mettre en doute la nature hybride péremptoirement confirmée par l'anatomie.] M. Perrot fait à la Société la communication suivante : 340 SÉANCE DU 23 JUILLET 1891. ANATOMIE COMPARÉE DES GENTIANÉES AQUATIQUES (MENYANTHÉES Griseb.), par M. E. PERROT. J'ai l'honneur d'exposer à la Société botanique de France les recherches histologiques entreprises sur les plantes composant la sous-famille des MENYANTHÉES Griseb. (1). Ce Mémoire est réservé spécialement à l'anatomie comparée de cette tribu, car il fait partie d'un travail plus complet concernant toute la famille des Gentianacées qui sera publié prochainement. Toutes les espéces qui doivent étre décrites sont aquatiques ou marécageuses et, sauf deux, Menyanthes trifoliata et Limnanthemum Nymphoides, qui appartiennent à la flore européenne, sont originaires des régions montagneuses et marécageuses subtropicales et tempérées des autres parties du globe. Vingt-sept espéces ont été étudiées; la plupart sont dues à l'obligeance du baron F. von Mueller, à la mémoire duquel nous adressons nos meilleurs sentiments de gra- titude (2). Nos recherches ont porté, quand les échantillons le permettaient, sur tous les organes de la plante, et sur des espèces provenant des régions les plus diverses; sauf seulement quelques espéces critiques ou que nous n'avons pu nous procurer, tous les représentants de ce groupe seront passés en revue, et ce travail constitue une véritable Monographie anatomique de cette tribu. D'aprés Gilg (3), les Menyanthoidées comprennent 5 genres: Menyanthes Tournef. , Nephrophyllidium Gilg., Villarsia Gmelin, Limnanthemum Gmel., Liparophyllum Hook., dont nous allons nous occuper séparément. MENYANTHES Tournef. Ce genre ne renferme qu'une seule espéce croissant danses régions tempérées et froides du monde entier, et d'une constance (1) Grisebach, DC. Prodromus, t. IX, p. 136. (2) Nous devons ajouter à son nom, ceux des professeurs Farlow, de Cam- bridge, Ikeno, de Tokio, et Haberlandt, de Graz, pour l'amabilité avec la- quelle ils ont répondu à notre appel. i " Gilg, in Engler et Prantl, Die natürlichen Pflanzenfamilien, Lief. mrna, e: PERROT. — ANATOMIE DES MENYANTHÉES. 341 de caractères remarquable, quelle que soit l’origine géographique de l'échantillon. Menyanthes trifoliata Linn. Racine. — Écorce lacuneuse; péricycle à une seule assise de cellules avec faisceaux libériens et ligneux sans formations secon- daires. Le liber est pauvre en tubes criblés etla moelle peu abon- dante. Rhizome. — Écorce primaire trés développée, avec un épi- derme un peu cutinisé, protégé par du collenchyme sous-épi- dermique. Le parenchyme est trés lacuneux, et chaque lacune n'est séparée de la voisine que par une épaisseur de cellules ovoïdes, et est interrompue par des diaphragmes transversaux formés de cellules à parois minces, ondulées, laissant entre elles delarges méats. L'appareil conducteur est composé d'un anneau de faisceaux libéro-ligneux séparés, protégés extérieurement et intérieurement par des paquets de fibres mécaniques trés épais- sies. Entre les fibres périmédullaires et les vaisseaux ligneux, il existe un tissu parenchymateux, ayant l'apparence du liber, mais ne con- tenant aucun tube criblé (1). Dans ce parenchyme, à la pointe du faisceau, il apparaît fré- quemment des écartements des cellules, qui finissent par consti- tuer des lacunes, dont les parois se lignifient; ces lacunes de- viennent de véritables organes de circulation d'eau, mais qui ne nous ont jamais montré de vaisseaux de seconde formation com- parables à ceux qu'a signalés M. Sauvageau (2) dans certaines Monocotylédones aquatiques. Cà et là dans le parenchyme cortical, quelques cellules remplies de matiéres tannoides. . Pétiole. — Les faisceaux vasculaires sont libres, disposés régu- lièrement en arc , pas de collenchyme, l'épiderme est lisse avec une Cuticule mince. (1) Nous avions entrepris nos recherches sur les Gentianées avant la mort € notre regretté maître Vesque, et, dans quelques notes inédites qu'il nous avait communiquées, il donne à ce tissu le nom de parenchyme séveux. (2) Sauvageau, Notes biologiques sur les Potamogeton (Journal de Bota- "ique, 1896). 342 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. Feuille. — Mésophylle bifacial, avec un parenchyme palissa- dique formé de cellules elliptiques, souvent écartées les unes des autres, laissant entre elles longitudinalement de grands espaces et "formant ainsi un tissu mou, spongieux, dans lequel l'air peut cir- culer avec beaucoup de facilité. Le reste du mésophylle est com- posé de cellules arrondies, se touchant tangentiellement, Jaissant aussi de larges méats, mais dans lequel on ne voit pas de lacunes semblables à celles de la tige, ce qui sera le cas général pour les autres plantes de la tribu (fig. 8). Les épidermes sont lisses, avec des stomates formés simplement par cloisonnement d'une cellule et écartement de la paroi (fig. 10). Les réservoirs vasiformes, c'est-à-dire les cellules spiralées entou- rant chaque terminaison vasculaire de nervures, sont trés déve- loppés, et nous trouvons, à l'extrémité de chaque sinuosité de la feuille, un petit organe blanchâtre dans lequel aboutissent les ter- minaisons vasculaires et dont nous avons déjà parlé (1). Ces hydathodes ont, chez le Menyanthes, peu d'épithéme, mais sont constitués par une masse de cellules spiralées et sont pourvus d'un groupe de stomates aquifères. Ces organes, sur lesquels nous reviendrons plus tard, jouent évidemment un róle important dans la circulation de l'eau dans la plante (2) et se rencontrent chez toutes les Menyanthoidées. Anthéres. — Elles sont extrorses à quatre loges, à déhiscence longitudinale avec un tissu mécanique abondant du cóté du con- nectif et réduit à une seule assise prés de la ligne de déhiscence. Ovaire. — Arrondi, bicarpellé, avec deux larges mamelons pla- centaires, à plusieurs rangées d'ovules anatropes, horizontaux à funicule court. Letégument posséde quelques assises de cellules à paroi mince un peu allongées radialement. Le sac embryon- naire est arrondi ou ovoide, à peu prés central. Graine. — Tégument à épiderme fortement sclérifié, embryon droit placé au milieu d'un albumen assez abondant. (1) E. Perrot, Sur une particularité de structure de l'épiderme de la Arr chez certaines Gentianées aquatiques (Journal de Botanique, 1897, (2) Haberlandt, Ueber wassersecernirende und absorbirende Organe. Das tropische Laubblatt. (Sitzungberichte d. K. Ak. d. Wissenschaften in Wien juin 1894). PERROT. — ANATOMIE DES MENYANTHÉES. 343 . NEPHROPHYLLIDIUM Gilg. Créé par Gilg, ce genre ne contient aussi qu'une seule espèce. Nephrophyllidium crista-galli (Villarsia sp. Griseb., Me- nyanthes sp. aut. plurim.). Les échantillons qui ont servi à cette étude proviennent du Japon et nous ont été expédiés par le professeur Ikeno, de Tokio. Racine. — Kcorce limitée extérieurement par un subéroide formé de quelques assises de cellules, dont quelques-unes sont remplies de gommo-mucilage provenant du gonflement de la paroi cellulosique. Le parenchyme sous-jacent devient lacuneux, puis l'écorce se termine par une zone interne de cellules plus petites, plus ou moins alignées radialement, se continuant jus- qu'à l'endoderme à plissements latéraux. Le cylindre central est petit, sans formations secondaires, composé de six faisceaux libé- riens et six faisceaux ligneux s'appuyant sur un péricycle à une seule assise de cellules. La moelle est parenchymateuse et peu développée. Rhizome. — Écorce à petites lacunes, protégée à l'extérieur par quelques assises de suber. Le cylindre central est petit, environ un tiers de l'épaisseur de l'écorce. Pas de liber médullaire, ni de lacunes dans les faisceaux ligneux. Le bois est surtout formé, comme chez le Menyanthes, de larges Vaisseaux à cloisons obliques et à sculptures scalariformes. Tige. — Parenchyme cortical homogéne, se terminant par un endoderme à larges éléments. Le péricycle est très développé et sclérifié, les faisceaux libéro- -ligneux sont petits, restés sensible- ment à l'état primaire, et encaissés au milieu d’un sclérenchyme épais de 7-8 rangées de cellules, formé de très bonne heure et s'opposant à l'accroissement de ces faisceaux. La moelle se compose d'éléments parenchymateux trés grands Vers le centre et pouvant se résorber plus tard. Une partie du parenchyme ligneux ne se lignifie pas et reste ainsi protégée par cet amas de tissu mécanique composé non de 341 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. fibres, mais de cellules un peu allongées dans le sens longilu- dinal et à parois épaissies et ponctuées. Le bois n’est ici formé que de trachées déroulables. Pétiole. — Cuticule assez épaisse, parenchyme cortical avec larges lacunes, contenant sept à neuf faisceaux isolés avec endo- derme propre rangés en demi-cercle. Feuille. — Le limbe est assez fortement crénelé, et toutes les dents des crénelures sont munies d'un hydathode avec épi- thème (1) et stomates aquifères à la face inférieure. L'épiderme supérieur, à cellules avec parois presque rectilignes, possède une cuticule épaisse et pas ou très peu de stomates. Le parenchyme palissadique est à peine indiqué et formé d'une seule assise de cellules. L'épiderme inférieur montre de nombreux et gros stomales, et l'on ne rencontre, comme chez le Menyanthes, aucun sclérite. Cette espèce se distingue nettement de la précédente par la struc- ture anatomique de la tige, les éléments du bois, le mésophylle presque homogène de la feuille, l'absence de stomates à la face supérieure et l'épaisseur de sa cuticule. La tige de cette plante renferme beaucoup de tanin, localisé dans des cellules spéciales, situées autour du bois dans la moelle, et parfois arrangées en files longitudinales, mais sans communi- cation entre elles. Le suber cortical externe parait contenir aussi, en outre du tanin, des matiéres grasses. VILLARSIA Vent. Gilg subdivise ce genre en deux sections : Sect. I. Foliosæ. — L'axe floral porte des feuilles semblables à celles de la base. Sect II. Seaposse. — L'axe floral est aphylle, ou porte des pe- tites feuilles dissemblables de celles dela base. Dix espéces environ sont reconnues dans ce genre, nous allons les étudier. (1) De Bary, Vergleichende Anatomie, p. 391. PERROT. — ANATOMIE DES MENYANTHÉES. 345 Sect. [. VILLARSIA LATIFOLIA Benth., CAPITATA Nees, CONGES- TIFLORA F. v. M., CALTHIFOLIA F. v. M. Tige. — L'écorce de la tige de ces espèces est généralement peu développée, lacuneuse, avec cà et là quelques sclérites gros à branches courtes. Les faisceaux sont ou bien isolés en cercle, pro- tégés par des arcs de sclérenchyme péricyclique à éléments ornés de ponetuations tournantes, ou bien réunis en anneau plus ou moins régulier et complet (V. congestiflora, calthifolia). La moelle est trés développée et trés lacuneuse. Péliole. — Faisceaux libéro-ligneux isolés avec endoderme propre. Feuille. — Cuticule lisse, parfois épaissie, parenchyme palissa- dique à cellules elliptiques écartées les unes des autres, comme chez le Menyanthes, occupant d'un tiers à un quart de l'épaisseur totale dulimbe. Le reste du mésophylle est trés lacuneux avec quelques sclérites gros à branches courtes, manquant parfois (V. congestiflora). Pédoncule floral. — Faisceaux réunis au centre entourés d'un seul endoderme. Le V. congestiflora possède à la face inférieure de la feuille des plages subérifiées, un peu en relief, différentes de ce que nous allons rencontrer chez la plupart des Limnanthemum, mais peut- étre homologues. Sect. II. Elle contient : V. nENIFORMIS R. Br., PARNASSIFOLIA R. Br., ovara Vent., vioLIFOLIA. F. v. M., LasiosPeRMA F. v. M., ALBIFLORA F. v. M., EXALTATA F. v. M. Racine. — Écorce généralement très développée, formée de cellules arrondies, mais disposées radialement. Les faisceaux vas- culaires n’ont pas de formations secondaires et sont souvent englobés par les tissusenvironnants qui se sclérifient plus ou moins fortement. | Rhizome. — Dans la plupart des espèces, les faisceaux sont isolés, plus ou moins protégés par une calotte fibreuse, et parfois aussi encaissés dans une gangue sclérenchymateuse. La structure est la méme pour la tige et le pédoncule floral. 340 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. Pétiole. — Le système fasciculaire est disjoint comme précé- demment et l’on rencontre généralement des sclérites rameux. Le Villarsia lasiosperma montre une disposition particulière des faisceaux libéro-ligneux. Dans la gaine, ils sont disposés sur deux rangs, le bois étant toujours tourné vers la face supérieure (fig. 3). Ces faisceaux sont susceptibles de se ramifier et nous aménent aux phénomènes qui vont être la règle générale dans le genre Lim- nanthemum. Ce fait est aussi facile à constater dans le V. ovata et il n'est pas rare de voir la naissance des faisceaux dans une coupe transversale. La disposition des faisceaux dans la gaine se retrouve à peine modifiée dans le pétiole du V. lasiosperma. Les faisceaux du pétiole, qui jusqu'alorsse sont toujours mon- trés non protégés, présentent au contraire, chez V. albiflora, des arcs de tissu mécanique vers l'extérieur. Les sclérites sont surtout nombreux chez V. violifolia et lasio- sperma, mais rares chez les autres. Feuille. — Parenchyme palissadique, formant toujours un tissu lâche, occupant en général la moitié de l'épaisseur totale de la feuille. Toujours des hydathodes semblables à celles du Menyan- thes avec un épithéme plus ou moins développé. Les stomates sont répartis surtout à la face inférieure. Dans les différents organes, on trouve çà et là des cellules à tanin isolées, surtout chez le V. reniformis. LIMNANTHEMUM Gmel. Les espéces de ce genre sont généralement aquatiques et ont souvent leurs feuilles nageantes comme les Nymphéacées; mais les inflorescences naissent sur de longues tiges grèles, en sorte de cymes disposées latéralement. Ces inflorescences terminales sont courtes, et c'est le pétiole de la feuille située à leur base qui parait continuer la tige. Ces dispositions ont donné lieu à diverses interprétations (1). Dans l'étude qui va suivre, nous avons toujours examiné des coupes faites dans toutes les régions. (1) R. Wagner, Die Morphologie des Limn. Nymphoides (Bot. Zeilung, 1895, pp. 189-205). (2) Góhel, Annales du Jardin bot. de Buitenzorg, V ix, 1891, pp. 120- 126. PERROT. — ANATOMIE DES MENYANTHÉES. 347 Ce genre a été séparé en deux sections. Sect. I. waldschmidtia Wigg. — Fleurs en cyme serrée presque axile avec deux feuilles à la base. Graines aplaties ailées, ciliées. — Limn. nymphoides. Sect. II. Nymphæanthe. — Fleurs longuement pédonculées, avec une seule feuille à la base de la cyme. — Graines arrondies pas ailées. Environ vingt espéces, sur lesquelles onze ont été étudiées. Sect. I. LIMNANTHEMUM NYMPHOIDES Link (Limnanthemum S. G. Gmel., Waldschmidia Wigg., Schweyckerta C. Gmel.). Racine. — Subéroide externe, tannifére, à une assise de cellules brun noirátre; parenchyme cortical lacuneux dans sa partie externe, formé de cellules plus petites et assez serrées dans la partie interne, rangées en files radiales, donnant une apparence nettement rayonnée. L'endoderme a ses plissements latéraux trés visibles. Six faisceaux libériens et ligneux s'appuient contre un péri- cycle à une assise de grandes cellules. Il n'apparaît pas de for- mations secondaires et la moelle peu développée reste parenchy- mateuse. Quelques vaisseaux du bois sont parfois obstrués par une matiére résineuse brunátre. Tige. — Kpiderme un peu subérifié; au-dessous, quelques assises de cellules arrondies. Vient ensuite un parenchyme con- tenant d'énormes lacunes séparées par une seule épaisseur de larges cellules ovoides dont parfois l'une d'entre elles s'est trans- formée en sclérite rameux, à surface lisse. Le tronc cortical se resserre vers l'endoderme, devient simplement méatique. L'endo- derme contient une assez forte proportion de grains d'amidon. Le péricycle compte plusieurs rangées de cellules, et le systéme vasculaire est formé d'un anneau libéro-ligneux complet, avec peu de formations secondaires ayant donné seulement quelques vaisseaux rayés ou réticulés. Le parenchyme ligneux est trés déve- loppé et présente l'apparence d’un tissu libérien médullaire; c est le Parenchyme séveux de Vesque, mais ici, comme chez le Menyan- thes, il n'existe aucun tube criblé; on peut simplement remarquer que souvent ce parenchyme est en relation directe avec le liber normal, en entourant avec lui le bois. 348 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. Dans le bois, ce parenchyme s'écarte, et il se produit des lacunes, dont les parois peuvent se lignifier, et jouer le róle d'élé- ment conducteur de l'eau, comme chez le Menyanthes. Pétiole. — Sept faisceaux isolés, avec parenchyme séveux leur donnant un peu l'aspect de faisceaux bicollatéraux. Une matière jaune brunátre, résineuse, remplit quelques cellules libériennes, et aussi souvent quelques vaisseaux; le méme fait se passe pour les vaisseaux de la tige. Les sclérites internes sont plus nombreux, et l'épiderme montre les plages tanniféres dont il sera plus longue- ment question. Feuille. — Le limbe porte, à l'extrémité de la nervure médiane et à celle de quelques anastomoses de nervures secondaires, des hydathodes très visibles, avec épithéme bien différencié, et sto- mates aquiféres à la face supérieure, car les feuilles du Lim- nanthemnm Nymphoides sont toujours nageantes. L'épiderme supérieur est formé de cellules irréguliéres peu ondulées, avec de nombreux stomates et une cuticule peu épaisse. Le parenchyme chlorophyllien se montre composé de deux et trois rangées de cellules elliptiques, occupant environ le tiers de l'épaisseur du limbe. Le mésophylle lacuneux est interrompu cà el là par de rares sclérites rameux dont le corps est assez volumineux. L'épiderme inférieur est trés caractéristique. Il est formé de cel- lules à parois peu ondulées, contenant un pigment rose lilas et, par places, il existe des plages de cellules à parois épaisses recti- lignes, imprégnées de matiéres tannoides, disposées sporadique- ment à la surface de la feuille. Cette particularité, que nous avons déjà signalée (1), se rencontre dans la plus grande partie des plantes de ce genre. Elle constitue évidemment une adaptation à la vie biologique de ces espéces, soit que l'on puisse considérer ces plages comme des réflecteurs de la lumiére, soit qu'on pense y voir une défense de la plante contre les Algues parasites ou les larves d'animaux aquatiques. Nous espérons revenir sur cette question. Sect. II. Nympheeanthe Griseb. — Les caractères généraux des espèces de cette section étant très comparables, nous allons donner (1) E. Perrot, in Journal de Botanique, 1897, pp. 195-197. PERROT. — ANATOMIE DES MENYANTHÉES. 349 rapidement la description anatomique du L. HUMBOLDTIANUM, espèce qui se cultive bien et qui nous provient du parc de la Téte- d'Or, à Lyon. Racine. — Même structure radicale de l'écorce, pas de forma- tions secondaires libéro-ligneuses. Rhizome. — Le rhizome est trés court, il montre un anneau libéro-ligneux complet, duquel on voit partir les racines et les paquets vasculaires des tiges. Tige. — Le faisceau libéro-ligneux qui sort du rhizome se divise immédiatement en un grand nombre de faisceaux qui vont divergeant vers la périphérie en s'amincissant, mais en donnant des branches latérales, de telle sorte qu'il se produit une ramifi- cation comparable à celle de la nervure principale et des nervures secondaires de la feuille. Il. y a ainsi véritable polystélie, et cha- cun de ces faiscéaux possède un endoderme propre. Les faits sont faciles à étudier sur des coupes longitudinales dans les Limn. Humboldlianum, indicum, cristatum, crenatum, lacuno- sum, etc. Déjà Góbel (1) avait signalé ce fait, et Gilg (2) pense qu'il doit étre fréquent. Une coupe transversale rappelle celle de certaines Cryptogames vasculaires ; au centre, on voit deux faisceaux, réunis dans une seule gaine endodermique, se regardant par le bois, mais séparés par une bande de parenchyme séveux, en relation autour du bois avec les deux libers (fig. 5). Dans le parenchyme conjonctif, les fais- ceaux libéro-ligneux sont disposés sans ordre, les plus petits vers la périphérie, de méme que chez les Monocotylédones; mais ces faisceaux sont bien les faisceaux ouverts des Dicotylédones. Parfois il est possible, même en coupe transversale, de voir la naissance ou les anastomoses des petits faisceaux. La coupe faite dans un endroit quelconque de la tige présente les mêmes caractères. Péliole. — La disposition des faisceaux est de tous points semblable à celle qui vient d'étre décrite; mais il est possible de retrouver la symétrie bilatérale de cet organe (fig. 6). (1) Loc. cit. (2) Loc. cit. 350 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. Pédoncule floral. — Structure un peu modifiée; trois ou quatre faisceaux se réunissent au centre sans se souder et sont entourés par un endoderme commun ; mais, si ce pédoncule est assez gros, on aperçoit, à la périphérie, un certain nombre de petits faisceaux isolés (fig. 7). Feuille. — L'épiderme est toujours glabre et lisse, avec de nombreux stomates à la face supérieure. La feuille étant appliquée sur l'eau ne possède pas de stomates à la face inférieure, mais il est facile d'y remarquer des petits ilots de cellules modifiées comme chez le Limnanthemum Nymphoides. Le mésophylle est trés lacuneux avec ses sclérites à parois peu épaissies. Les douze autres espéces que nous avons étudiées présentant une structure analogue, nous y trouvons la méme ramification des faisceaux dans la tige et dans le pétiole, sauf dans L. gemina- tum et exiliflorum, dont le mauvais état des échantillons ne nous a pas permis d'élucider la question. Le pédoncule floral a toujours ses faisceaux coalescents au centre, les plages modifiées de l'épi- derme inférieur se rencontrent chez presque toutes ces espéces, et les sclérites ne sont guére différents que par la grosseur du corps et la longueur des ramifications. LIPAROPHYLLUM Hook. Flor. australiensis. Ce genre est constitué par une seule espéce croissant dans les flaques d'eau laissées par la haute mer sur les côtes de la Nouvelle- Zélande et de la Tasmanie. LIPAROPHYLLUM GuNNiI. — Cette espéce est trés petite, avec une feuille linéaire assez épaisse, à tissu palissadique serré, assez déve- loppé, et un pétiole avec faisceaux libéro-ligneux coalescents au centre. En résumé, l'anatomie des Menyanthoidées présente quelques faits intéressants. La structure générale des parenchymes est lacunaire dans toute la tribu; les diaphragmes formés de cellules ondulées ou étoilées sont parfois placés aux entre-nœuds (Limn. Nymphoides), ou bien très rapprochés (Limn. lacunosum, Thun- bergianum, etc.). La feuille a toujours un mésophylle bifacial, et les lacunes de la tige se continuent presque dans le limbe, sauf PERROT. — ANATOMIE DES MENYANTHÉES. 351 chezle Menyanthes. La structure de ce mésophylle est particulière; toutes les cellules sont ovoides ou elliptiques, se touchant par une faible partie de leur surface (fig. 8), detelle sorte qu'elles baignent pour ainsi dire dans l'air, ce qui est une merveilleuse adaptation à la vie aquatique. La présence des sclérites qu'il est impossible d'affirmer chez toutes les espèces, par exemple Menyanthes et quelques Villarsia, est cependant trés générale. D'aprés nos recherches, il semble que le nombre de ces sclérites toujours rameux et lisses (fig. 9), parfois ponclués, peut varier suivant les conditions du milieu dans lequel a vécu la plante. Ils se développent à la place d'une cellule quel- conque. Souventon les trouve, en trés grand nombre, dans le tissu chlorophyllien, et dans ce cas ils sont allongés comme les cellules voisines; d'autres fois ils se rencontrent sous forme d'étoiles dont les branches sont disposées de n'importe quelle maniére dans les lacunes ou les méats voisins. Il parait certain que ces sclérites ont ici un rôle protecteur efficace contre la dessiccation de ces plantes, à tissus spongieux, remplis d'air, en les empéchant de s'aplatir et leur permettant de reprendre leur forme primitive aussitót que de meilleures conditions d'humidité sont apparues de nouveau; d'ailleurs ces selérites sont toujours plus nombreux aux endroits où la plante a besoin de plus de rigidité, la gaine foliaire, le pétiole prés de son point d'attache à la feuille, le pédoncule floral. Les formations secondaires libéro-ligneuses sont rares, elles n'apparaissent que dans les tiges de quelques espèces maréca- geuses et sont toujours peu développées. Le bois secondaire, dans ce cas, est généralement formé de vaisseaux scalariformes. Le pétiole est relativement court, sauf chez les Limnanthemum à feuilles nageantes qui peuvent avoir des pétioles d'un mètre et plus. Chez ces plantes, les inflorescences naissent prés d'une ou deux feuilles sur un long organe que l'on doit considérer comme "ge, et le pétiole de la feuille basale est alors trés court. Ces Lim- hanthemum de la section Nymphæanthe nous présentent aussi cette structure fasciculaire ramifiée dont il a été question, et il serit évidemment intéressant de pouvoir donner les raisons bio- logiques de cette particularité anatomique si curieuse. La feuille est toujours glabre, la cuticule de l'épiderme est "ince, le mésophylle toujours bifacial avec des sclérites dans la Majorité des cas. Les stomates sont disposés aux deux faces dans 352 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. les espèces à feuilles dressées, à la face supérieure seulement dans les espéces à feuilles nageantes. Toujours on rencontre, à l'extrémité des sinuosités, sur les bords du limbe, des petits organes renflés, blanchátres, qui ne sont autre chose que les hydathodes avec un tissu spécial glandu- leux, qui est un épithéme plus ou moins développé. Signalons encore ces plages de cellules rectilignes, à parois épaissies, que l'on rencontre sur presque tous les Limnanthe- mum et quelques Villarsia, et dont une étude sur des matériaux frais permettrait peut-étre de trouver exactement la signification biologique. Ces plages sont surtout développées à la face inférieure de la feuille, mais se rencontrent aussi sur les pétioles, les pédi- celles floraux, les sépales, et méme jusque sur la paroi ovarienne (L. Nymphoides). Les réservoirs vasiformes, c'est-à-dire l'ensemble des éléments spiralés, qui coiffent les terminaisons vasculaires des nervures, sont toujours trés développés et protégés par des sclérites plus nombreux et généralement orientés autour de ces cellules spi- ralées. Le tanin se rencontre assez fréquemment dans des cellules spéciales des divers parenchymes; ces cellules sont arrangées par- fois en files longitudinales de trois ou quatre, mais ne constituent jamais de vaisseaux sécréteurs. L'oxalate de caleium manque aussi partout dans ces plantes, el l'on doit signaler l'obstruction assez fréquente des vaisseaux ligneux par des résines tanniféres, analogues à celles que l'on remarque souvent dans le genre Gentiana. Terminons ce travail par un apercu rapide des caractéres ana- tomiques généraux des Menyanthoidées : Faisceaux libéro-ligneux collatéraux, sans liber interne. Bois secondaire nul ow peu développé et, dans ce dernier cas surtout, constitué par des vaisseaux scalariformes. D y M . 'or- Parenchymes toujours lacuneux avec des diaphragmes transvet saux ou obliques. Sclérites existant à peu près chez toutes les espèces (excepté Menyanthes, Nephrophyllidium et quelques Villarsia), et dont le plus grand nombre se rencontrent dans les gaines foliaires, la feuille et le pédoncule floral. Ces sclérites sont toujours lisses, PERROT. — ANATOMIE DES MENYANTHÉES. 393 rameux et proviennent de la modification d'une cellule du paren- chyme. Structure fasciculaire disjointe du pétiole, et ramification des faisceaux dans celui des Limnanthemum (section Nymphseanthe). Y Épiderme à cuticule mince, lisse, sans poils tecteurs ni sécré- leurs. Mésophylle bifacial, largement méatique dans le parenchyme chlorophyllien qui occupe du tiers à la moitié de l'épaisseur totale de la feuille et trés lacuneux vers la face intérieure. Slomales simplement formés par une seule division d'une cel- lule épidermique. Limbe portant, à l'extrémité des dents ou des sinuosités, des organes spéciaux (hydatodes avec épithéme). Plages modifiées de l'épiderme inférieur chez Limnanthemum et quelques Villarsia. Tissu mécanique rare, existant seulement dans quelques tiges et rhizomes, formé soit de fibres (Menyanthes), soit de scléren- chyme dont les éléments portent des ponctuations tournantes (Ne- phrophyllidium, etc.). Peu d'amidon, sauf dans l'endoderme; jamais de cristaux d'oxalate de calcium. Quelques cellules sécrétrices isolées, contenant des matiéres résineuses et tannoides. Explication des figures de la planche XII de ce volume. Fic. 1. — Schéma de la disposition des faisceaux libéro-ligneux du pétiole chez le Menyanthes trifoliata. Fic. 2. — Méme schéma dans le pétiole du Limnanthemum Nymphoides. Fic. 3-4, — Méme schéma dans la gaine foliaire et le pétiole du Villarsia lasiosperma. Fic. 5-6-7. — Schémas de la disposition des faisceaux dans la tige, le pétiole et le pédoncule floral du Limnanthemum Humboldtianum. Fic. 8. — Coupe transversale du limbe foliaire du Menyanthes trifoliata. FIG. 9. — Portion de parenchyme lacuneux, avec sclérite étoilé, chez Limn. Nymphoides. F -— 6. 10. — Stomates de Menyanthes vus de face, T. XLIV. (SÉANCES) 23 394 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. 1 . À propos de certaines plages de cellules à pigment de forme spéciale, situées à la face inférieure des feuilles na- geantes de certaines Gentianées aquatiques et auxquelles M. Perrot pense qu'on pourrait peut-étre attribuer le róle de réflecteurs de lumière, M. Lutz dit qu'il serait intéres- sant d'analyser la lumiére que laissent passer les feuilles en question pour voir si elle peut étre réfléchie ou absorbée par le pigment spécial imprégnant les plages. Des expériences de ce genre ont été faites autrefois par Sachs, et peut-étre pour- rait-on ainsi trouver la solution du problème. - M. Franchet voudrait être renseigné sur le genre Nephro- phyllidium étudié par M. Perrot. Ce genre a été créé par Gilg sur des données incertaines, et les formes qu'il comprend ont été rapportées par d'autres auteurs aux Saxifragées. M. Perrot répond que les Nephrophyllidium qu'il a eus entre les mains se rapprochent beaucoup des Menyanthes par leur structure anatomique. D'autre part, la description de la plante donnée par Gilg différe beaucoup de la figure qu'il a publiée, et les exemplaires examinés par M. Perrot ont un facies qui s'éloigne du type décrit par Gilg. Ces échan- tillons provenaient, du Japon, et étaient envoyés par M. le professeur Ikeno de Tokio sous le nom de Villarsia Crista- galli. M. Cornu demande si les plages des cellules à pigment se rencontrent sur les feuilles émergées. M. Perrot répond que, sur les feuilles émergées de beau- coup d'espéces de Limnanthemum et de Villarsia, on observe des plages analogues, mais que ces plages existent surtoul sur le pétiole où elles se subérifient fréquemment et prennent parfois les apparences de lenticelles. CHABERT. — DE TUNIS A TYOUT. 355 DE TUNIS A TYOUT, par M. le D' Alfred CHABERT (1). Mon but, en me rendant au Congrès de Carthage, n’était pas seulement de visiter Tunis et ses environs; il était surtout de revoir certaines parties de l'Algérie, que j'ai habitée douze ans à diverses époques de ma carriére militaire, et de terminer par l'exploration de quelques-unes des montagnes du Sud oranais contigués à la fron- tière marocaine. Ces montagnes, je les avais longées en 1864, alors que j'accompagnais, en qualité de médecin aide-major, une des colonnes expéditionnaires guerroyant contre les Ouled Sidi Cheik révoltés et contre les autres tribus insurgées à leur suite. Parmi les plantes que je recueillis durant cette expédition, il s'en trouvait qui n'ont pas été décrites; car toutes mes récoltes, faites d'avril en juillet sur les Hauts-Plateaux et dans la région saharienne, furent perdues. Une partie était dissimulée dans les bagages de l'ambu- lance; j'avais à grand'peine obtenu du général qui commandait la colonne un mulet, et plus tard un chameau, pour porter les autres. Mais, les moyens de transport faisant défaut, il m'arriva fatalement ce qui était arrivé à tous les médecins militaires botanistes qui herborisaient en accompagnant un corps expéditionnaire : Tri- bout, Dukerley, Reboud, Warion, etc. Les animaux de bát con- cédés pour porter les collections finissaient par être retirés, et les collections étaient abandonnées sur le sol. Frappé vers le milieu. de juillet d'un accès pernicieux et ma mort paraissant imminente, on jeta un beau matin tous mes paquets sur le sable et l'on y mit le feu. Parmi les plantes perdues ainsi et non décrites encore aujour- d'hui, étaient un Saxifraga, dela section Aizoon, cueilli en avril sur des rochers herbeux entre Saidah et Frendah, un Paradisia ? récolté en juin sur une montagne entre Géryville et El Abiod Sidi Cheik, un Pyrethrum à grandes fleurs d'un rouge vif avec les ligules bleutées en dessous dont un paquet fut trouvé en juillet dans le capuchon d'un cavalier marocain de la tribu des Angad tué d (1) Voy. plus haut, p. 87. — Cette Communication devait paraitre à la fin u volume XLIII. Nous avons déféré au désir de l'auteur en la plaçant dans le volume XLIV, EE Us t 396 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. dans une rencontre (1), un Hippocrepis que j'ai retrouvé cette année en fleur et qui ne peut étre décrit, les fruits me faisant défaut. Le Congrès de Carthage étant clos, je me rendis d'abord à Souk’ Arrhas. Là, comme dans les autres postes que je visitai ensuite, la végétation, en retard d'un mois au moins, s'éveillait à peine et mes recherches furent presque infructueuses. Pourtant, le 5avril, je trouvai en grande abondance, dans les vignes, une Euphorbe non encore signalée en Algérie, lE. helioscopioides Losc. et Pard., voi- sine de l'helioscopia L. et en différant par les tiges nombreuses, le port, les graines plus petites et dépourvues de caroncule. Elle ne doit pas étre bien rare dans la province de Constantine, car je l'ai recueillie quelques jours plus tard dans les ruines de Timgad. La plante de l’ Aragon a les tiges faibles, prostrées-ascendantes, peu élevées; celle de l'Algérie les a robustes, ascendantes non pros- trées, différence due sans doute à l'influence régionale. Le 6 avril, je montai sur le dj. Saviet bou Alleg. Les pentes gazonnées commençaient à s'émailler des fleurs des Bivonca lutea, Thlaspi perfoliatum, Muscari racemosum, Trichonema et d'un Erodium qu'en l'absence de fruits je crois pouvoir rapporter au Choulettianum Coss., et qui mérite d’être recherché sur les rochers de la crête de la montagne par les explorateurs futurs des environs de Souk’ Arrhas. Au dj. Kouif prés Tébessa, le surlendemain, laissant mes com- pagnons pénétrer dans les mines de phosphate, j'en explorai lon- guement la surface, mais en vain. Le vulgaire Pissenlit seul osait braver la rigueur de la saison. Revenu au Kroubs, je me Joignis à nos aimables collègues MM. Bonnet, Gadeceau, Gillot, etc., pour aller à Biskra et Sidi Okba. La végétation sommeillant encore ne nous laissa voir que quelques vulgarités printanières de la région saharienne et nous forca à nous rabattre sur le règne animal dont la ville de Biskra offre, à l'étude, des sujets trés variés mais peu suggestifs. A notre retour, nous nous arrétàmes à Batna pour visiter les ruines de Lambessa et de Timgad et monter au dj. Touggour. Ce ne furent guére que des excursions de touristes, dame Flore nous (1) La plante aurait été récoltée d i À as- p : ans un but thérapeutique, à ce que m'as sura le caïd de Frendah. : P T ! 391 tenant rigueur et, plus chaste que les Ouled Nail, s'obstinant à rester enveloppée de ses voiles. Dans les ruines de Tamugadi, la ville romaine qui a précédé Timgad, nous reconnümes plusieurs plantes communes dans la région et commengant à fleurir. J'en publie la liste, pour donner aux botanistes peu familiarisés avec la flore de l'Algérie une idée desa végétation printaniére le 15 avril, à l'altitude de 1000 métres CHABERT. — DE TUNIS A TYOUT. environ, et leur éviter des excursions trop prématurées. Ceratocephalus falcatus Pers. Fumaria parviflora Lamk. Matthiola lunata DC. Alyssum granatense B. et R. Thlaspi perfoliatum L. Capsella rubella Reut. Iberis pectinata Boiss. Sisymbrium runcinatum Leg. — amplexicaule Desf. Helianthemum niloticum Pers. Reseda alba L. Malva parviflora L. Erodium cicutarium L'Hérit. var. Erodium de la section Gruina à filets glabres et que l’absencede fruits mûrs ne permet pas de déter- miner. Espèce à rechercher. Medicago minima Lamk. Astragalus sesameus L. Valerianella stephanodon Cos. et Dur. Nonnea micrantha B. et R. — nigricans DC. Echium grandiflorum Desf. Lithospermum apulum Vahl. Alkanna tinctoria Tausch. Cynoglossum cheirifolium L. Solenanthus lanatus DC. Linaria reflexa Desf. — simplex L. Lamium amplexicaule L. Plantago Coronopus L. — lagopus L. Euphorbia helioscopioides Losc. Pard. Rumex bucephalophorus L. Allium roseum L. Asphodelus ramosus L. Carex glauca L. var. Schismus marginatus P. B., etc. el Bien connu des botanistes depuis la relation publiée, en 1856, par Cosson, sur l'exploration qu'il fit trois ans auparavant avec Balansa et de la Perraudière, le djebel Touggour ne nous offrit d'intéressant que la vue des Cédres couvrant les pentes de leurs ramures vertes ou argentées, et le curieux Fraxinus dimorpha Coss. et Dur., qui commençait à fleurir et dont quelques samares ayant résisté aux froids de l'hiver se balancaient encore à l'ex- trémité des branches dénudées. Les seules plantes vernales que nous observámes en fleur furent, avec l'Arceuthobium Oxycedri M.D. : Fumaria numidica Coss. Erodium cicutarium L'Herit. Geranium lucidum L. Centranthus Calcitrapa. Bellis annua L. — silvestris Cyr. Narcissus Tazetta L. var Ornithogalum umbellatum L.? 358 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. et le Viola pris par Cosson pour l'odorata L., mais que la forme de ses stipules et d'autres caractères éloignent du type européen auquel ce nom est communément donné aujourd'hui. Les Violettes de ce groupe croissant en Algérie n'ont pas encore été étudiées, non plus que celles du groupe silvatica. J'en ai récolté autrefois plusieurs formes intéressantes. Mes compagnons de voyage rentrant en France, je dus, à mon grand regret, me séparer d'eux et j'allai à Constantine, où M. le général de Larroque, commandant la division, que j'avais connu vingt-cinq ans auparavant, voulut bien me donner une lettre pour son collégue d' Oran. Aprés avoir parcouru les environs de la ville, dont la végétation printanière était dans tout son éclat, je partis pour Ain Sefra, où j'arrivai après avoir passé quatre longs jours en chemin de fer et regardé défiler devant mes yeux des centaines de montagnes dont bien peu ont été gravies par des botanistes et qui recélent encore bien des richesses ignorées. Cette opinion, je m'empresse de le reconnaitre, n'est pas celle de tous les botanistes algériens. De Saida à Ain Sefra, la traversée des Hauts-Plateaux dure onze heures. Au mois d'avril, la végétation sommeille encore. L'uni- formité nue et monotone de ces plaines d'Alfa se déroule sous les regards, sans autre incident qu'un lac salé, une dune ou un roc grisâtre qui apparait de loin en loin. Elle attriste! Le souvenir des longues chevauchées que j'y avais faites autrefois en accompagnant, sous un ciel de feu, des colonnes expéditionnaires à la poursuite des tribus insurgées, mélé à celui des chasses plantureuses aux- quelles je m'étais adonné à une autre époque, m'aurait égayé, sije n avais vu surgir successivement, dans ma mémoire, les figures de tant d'amis et de camarades morts depuis ou tués à l'ennemi, emportant avec eux dans la tombe tant de beaux réves, tant d'illu- sions de jeunesse, si bien que la mélancolie me gagnait et avec elle le regret d'étre revenu seul dans ces parages. Tout à coup je me vis saluer par de mignonnes créatures roses dont la brise du Sum, Sa a aeni la téte. Cétait lH elianthemum racema souhaiter aux voyageurs la bi onire tes touffes d'Alfa et parans? | mon arrivée ; Ai NE . dant la division d'Oran, et 1 i ren " le général Boitard, comman- roque. II venait de teri ui remis la lettre du général de Lar- ner son inspection et allait partir. Grâce CHABERT. — DE TUNIS A TYOUT. 359 à lui et à M. le général Marmet, commandant la subdivision, j'eus toutes facilités pour mes excursions (1). Malheureusement la végé- tation était de trois semaines en retard. Elle s'éveillait dans les sables des vallées et, tant que j'y herborisai, je pus faire d'abon- dantes récoltes, aidé par deux hommes, tandis qu'un troisiéme, fort intelligent, passait ses journées, à Ain Sefra, à changer les papiers de mes plantes sous presse. Mais, dés que j'abordaila région montagneuse, dont les crétes étaient encore couvertes de neige huit jours avant mon arrivée, je ne trouvai presque rien à prendre. J'explorai le Raz-ech-Chergui, le dj. Mekter, Ain Aissa, les plateaux au-dessus de ce poste abandonné, les pentes au-dessus de Mekallis, les alentours du poste optique du dj. Aissa, montagnes dont les crêtes s'élévent de 1800 à 2000 mètres d'altitude et que j'ai par- courues sur de longs trajets. Les seules plantes commençant à fleurir étaient : Erucastrum leucanthum, Scorzonera alexan- drina, Alyssum cochleatum, Polygala saxatilis, Pyrethrum Ma- resii et macrocephalum, Tulipa primulina, Ornithogalum umbel- latum var., Gagea et Trichonema sp., Thlaspi perfotiatum, Hippocrepis sp. Rebuté par cet état hivernal des montagnes, je renonçai pour cette année à les explorer plus longuement et, après dix jours d'excursions dans les environs d'Ain Sefra, Tyout, etc., je partis le 3 mai pour rentrer en France, non sans m'arréter à Saida, dont j'avais étudié la flore en 1864, et à Oran que j'avais habité en 1862, 1863 et 1865, et d’où je rayonnai dans la pro- vince, toujours en herborisant, dés que j'en avais le loisir. À Saida, la végétation commençait à peine. A Oran, les plantes vernales étaient en fruit ou déjà passées. Nos collégues, MM. Bonnet et Maury, ont fait, en avril 1868, un ‘Voyage botanique dans le Sud oranais et en ont publié le récit dans le Journal de Botanique des 1* et 15 septembre de la méme année, sous le titre de : D'Ain Sefra à Djenien-bou-Resq. La liste des plantes recueillies par eux termine leur intéressant travail et donne une idée bien complète de la végétation des plaines qu'ils Ont parcourues, mais non de la montagne, car ils se sont peu élevés dans la région montagneuse. Quoique à plusieurs reprises , 1 L . , . * r , Jae monté plus haut qu'eux, je n'ai guère été plus heureux. (1) Les montagnes de la frontiere sont fréquemment parcourues par des Maraudeurs marocains et on ne peut les explorer qu'étant bien accompagne. 360 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. MM. Battandier et Trabut ont exploré ces montagnes sur plusieurs points en juin 1888, et leurs recherches ont été couronnées de succès. Le récit de leur excursion a été publié dans le Bulletin de juillet suivant, page 338. Aux botanistes qui voudront venir étudier la flore de ces régions, je rappellerai qu’il ne faut arriver sur les Hauts-Plateaux et dans le Sud oranais qu’en mai, si l’on veut parcourir les plaines et les vallées, et en juin et juillet si l’on désire visiter les montagnes; que la végétation montagnarde de notre frontière marocaine est incom- plètement connue et qu’elle réserve encore bien des surprises agréables. Les deux relations de voyage dont j'ai parlé plus haut sont un excellent guide pour les botanistes qui voudront herboriser dans la région. Donner aujourd'hui la liste des espèces que j'ai recueillies serait, en grande partie, reproduire les leurs et n'offrirait aucun intérêt. Je me bornerai donc à indiquer les espèces non signalées par eux, ou les plantes rares dont j'ai constaté des localités nou- velles. Le sol est constitué par du grés, tantót compact et formant l'ossature des montagnes et les rochers épars dans les vallées, tantót désagrégé par les agents atmosphériques et réduit à l'état de sable qui couvre le sol. Ranunculus Baudotii Godr.? — A pétales ovales-suborbiculaires, sans fruits mürs. — Dans les fontaines, à Ain Aissa. Hypecoum pendulum L. — Ain Sefra. Matthiola tristis R. Br. var. telum Pom. pro sp. — Méme lieu, assez répandu. Diplotaxis crassifolia DC. — Dunes d'Ain Sefra. Erucastrum leucanthum Coss. et Dur. — Couvre les pentes du dj. Chergui et du dj. Mekter. Eruca pinnatifida Desf. (sub Brassica). — Ain Sefra. Farsetia linearis Zurr. — Tyout. Alyssum scutigerum Dur. — Rare, à Mekallis. Menioccus linifolius DC. — Mekallis. Crambe Kralikii Coss. — Tiloula. Helianthemum glaucum Pers. var. — Dj. Aissa. H. cahiricum Del. — Collines pierreuses de Tyout. Fumana glutinosa Boiss. var. — A tiges peu nombreuses, droites, non "y)-— — CHABERT. — DE TUNIS A TYOUT. 361 intriquées, pauciflores à fleurs un peu plus grandes que dans le type. — Même localité. Polygala saxatilis Desf.— Dj. Mektar. Reseda sp. — Indépendamment des R. neglecta, propinqua, alba et arabica indiqués dans la région, il s'en trouve à Ain Sefra une autre espéce que l'absence de fruits ne m'a pas permis de recon- naitre. Malva microcarpa Desf. — Tyout, dans l'oasis. Althea Ludwigii L.— Auprès du Ksar d'Ain Sefra. Forme vivace iden- tique à la plante de Biskra recueillie par M. l'abbé Chevalier et un peu différente de celle la plus communément décrite. En étudiant, dans l'herbier Boissier et dans celui de M. Barbey, les A. Ludwigii d'une trentaine de localités différentes du continent africain, j'ai constaté que deux et peut-être trois espèces sont confondues sous ce nom. Erodium Jacquinianum F. et Mey. — Aïn Sefra. Tribulus terrestris L. — Tyout. Fagonia latifolia Del. var. — A épines bien plus longues que le pé- tiole, à folioles elliptiques-lancéolées rétrécies en coin à la base etau sommet; pédoncules défléchis bien plus longs que la capsule. Forme à étudier. Existe mélangée avec le F. glutinosa sous les Palmiers de l'oasis de Tyout. Ononis angustissima Lamk glabrescens. — A pédoncules, pédicelles et calices glabrescents. Mêlé avec le type à Aïn Sefra. 0. natrix var. angustifolia. — Très rare, un seul pied dans l'oasis de Tyout. Lotus uliginosus Schk. — Bords des ruisseaux dans les jardins du Ksar d'Ain Sefra. Astragalus Reboudianus Coss. — Ain Sefra, Tyout. Vicia lutea L. var. hirta Balb. pro sp. — Ain Sefra, dans les cul- tures. V. biflora Desf. var. à grappes portant de 5 à 6 fleurs. — Méme localité. A part le nombre des fleurs, la plante est parfaitement conforme à la diagnose de Desfontaines et identique avec la figure qu'il en donne dans le Flora atlantica (1). Elle est trés voisine de l'espéce regardée par beaucoup de botanistes comme étant le V. calcarata Desf. et publiée dans l'exsiccata de la Société Dau- phinoise, n° 4079, qui croît communément aux environs d'Alger (1) Desfontaines, Flora atlantica, I, p. 166. Icon. 197. 362 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. et de Médéah, où je l'ai récoltée autrefois, comme aussi à Sétif, Oran, le Sig, etc., d’où je l'ai reçue. Celle-ci est bien le Cracca calcarata, G. et G. Fl. fr., I, p. 472, mais je doute que ce soit la plante de Desfontaines. D'autre part Ball, Spicilegium Floræ maroccun®, p. 437, a décritune forme du Vicia biflora, différente du type de Desfontaines par les feuilles moins nombreuses et plus larges, le calice à dents plus inégales. Toutes ces plantes apparte- nant au méme type spécifique constituent des variétés trés voi- sines, mal connues et difficiles à délimiter. Les espèces algériennes du genre Vicia n'ont pas encore été toutes publiées. L'une des plus remarquables est le V. Meyeri A. Chabert, récoltée autrefois à l'embouchure de la Seybouse par Meyer. Hippocrepis sp. nova. — Dj. Aissa. Polycarpon tetraphyllum L. var. à feuilles oblongues-lancéolées. — Tyout. Bupleurum semicompositum L., à folioles de l'involuere et des in- volucelles entiéres. — Oasis de Tyout. Pyrethrum Maresii Coss. — Montagnes du Raz-ech-Chergui et du dj. Mekter. P. macrocephalum Viv. (sub Chrysanthemo), mémes localités. — Le P. Maresii occupe sur ces montagnes une zone plus élevée que le second. Centaurea pubescens Willd. var. amourensis Pomel pro sp. — Sur les pentes inférieures du Raz-ech-Chergui et du dj. Mekter. Carduncellus. — Aucun des Carduncellus répandus en abondance sur les cimes des montagnes n'était encore développé. Plusieurs es- pèces ont été décrites qui en réalité diffèrent bien peu et dont les caractères sont variables. Ainsi dans le C. Pomelianus Batt. (1), que jai recu de l'auteur, l'aigrette qu'il décrit comme étant, plumeuse seulement à la base des soies l'est jusqu'au sommet, comme dans le C. Duvauzii (2) Batt. Ce sont deux variations d'un méme tvpe. Carduus arabicus Jacq. — Est assez commun à Aïn Sefra, Tyout, etc., ainsi que la variation décrite comme espèce sous le nom de C. ge- tulus et qui lui est reliée par une foule d'intermédiaires. Warionia Sahare Coss. — A-t-il été détruit dans sa localité classique de Tyout? Je n'en ai pas trouvé le moindre vestige. (1) Battandier, Bull. de la Soc. bot de Fr., 1. XXXIII, p. 554. (2) Ibid., t. XXXV, p. 390. | | CHABERT. — DE TUNIS A TYOUT. 363 Zollikoferia arborescens Batt. (1). var.? cerastina. — Je rapporte avec doute à l'espèce de M. Battandier un Zollikoferia de haute taille (1^,90 à 2 mètres), croissant dans les rochers auprès de l'oasis de Tyout et étant en pleine floraison le 28 avril, tandis que les nombreux Z. spinosa croissant aux alentours étaient à peine en bouton. Il se distingue de l'espéce décrite par M. Battandier, et dont j'ai vu l'échantillon déposé dans l'herbier du Muséum, par sa précocité et par plusieurs caractéres; mais cet échantillon étant défectueux, je n'ai pu savoir si ma plante en est réellement dif- férente; en tout cas, elle différe des deux descriptions publiées par l'auteur. Je la publie provisoirement comme variété du Z. arborescens et lui donne le nom de variété cerastina, en souvenir des vipéres à corne, Cerastes cornutus Forsk., Lefaa des Arabes, dont j'ai trouvé un indi- vidu couché sous chacun des deux buissons de cette plante que j'ai vus. La rencontre est singuliére; car ce dangereux reptile passe la journée enfoncé dans le sable ou caché sous des pierres, mais non dans les buissons. | Les divergences des auteurs au sujet de la couleur et de la forme des akènes de certains Zollikoferia m'avaient déterminé, avant mon départ, à les examiner sur le vif en Algérie. Je les ai étudiés depuis dans plu- sieurs herbiers et notamment dans les riches collections de Boissier et de M. Barbey, qui m'ont offert de nombreuses espéces en nombreux échantillons. De ces espéces, il en est de confondues sous le méme nom qui n'ont pas encore été décrites. L'état incomplet de ces plantes dans les herbiers, par suite de la difficulté de leur préparation, de la cadu- cité des capitules, de celle des akènes mürs, de la fragilité des feuilles desséchées, etc., en rendent la description difficile au botaniste qui n'a pas vu la plante vivante. Je n'ai donc pas donné suite à mon projet d'en publier les diagnoses et je me borne à parler des Z. spinosa et arbores- cens et de certaines variétés dont j'ai fait une étude approfondie. | 1. La grosseur des capitules du Z. spinosa est sujette à variations. Boissier (in herb.) a distingué une variété major fondée sur ce caractere et observée à Santa Cruz prés d'Oran, aux Canaries, au Maroc, en Espagne à Alpujarras, prés Berja. En Algérie, j'ai récolté cette variété dans sa localité classique et le type dans le sud à Diskra, Ain Sefra, Tyout. Leurs différences sont peu sensibles ; ils sont reliés parde nom- breux intermédiaires et ne méritent pas d'étre distingués. | Quant au Z. arborescens, les auteurs de la Flore d'Algérie en disent (1) Battandier, Bull. de la Soc. bot. de Fr.,t. XXXV, p- 391; Batt. et m Flore d'Algérie, p. 956. 364 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. les capitules moitié plus étroits que ceux du spinosa, tandis que la va- riété cerastina les a de moitié plus gros. 2. La couleur des akènes du Zollikoferia spinosa est dite « brune » par Desfontaines (1), Willkomm et Lange (2), etc., et « blanche » par Battandier et Trabut (3), etc., qui font de cette coloration un caractére pour le différencier du Z. arborescens. En réalité ces akènes sont bruns quand ils sont bien mürs, et blancs lorsqu'ils sont incomplétement développés ou non encore arrivés à maturité. Jel'ai constaté, sur des cen- taines d'individus, tant dans la région saharienne que sur les rochers et les lieux pierreux de la région littorale de la province d'Oran. Mis à mon retour dans de l'eau maintenue tiède à 25 degrés, les bruns ont germé en vingt-quatre heures, tandis que les blancs n'ont pas donné signe de vie. La grande caducité des akènes mürs fait que, dans les her- biers, on n’en trouve guère que de blancs, et elle explique la divergence des diagnoses ; mais c’est une erreur de faire de leur couleur un carac- tére spécifique. J'ai constaté bien plus rarement le méme fait sur le Z. arborescens var. cerastina, dont les akènes sont bruns le plus souvent, mais parfois aussi les extérieurs blanchàtres. Le Z. arborescens les aurait gris, bru- nâtres, d'après MM. Battandier et Trabut. 3. La forme des akénes du Z. spinosa est loin d’être toujours la méme. Comprimés et 4-costés d'après Willkomm et Lange, prismatiques et rarement un peu comprimés selon MM. Battandier et Trabut, ils sont en réalité comprimés lorsqu'ils ont pu mürir tous en méme temps ; mais, quand une partie avorte, ce qui est le cas le plns fréquent, ils sont pris- matiques quadrangulaires ou octogones et parfois pentagones. En effet, les fruits mürs et normalement développés présentent quatre cótes et quatre vallécules. Moins souvent on voit, indépendamment des quatre côtes principales, quatre autres côtes secondaires moins saillantes exis- tant dans l'intervalle des premières et divisant en deux chaque vallé cule. Plus rarement on constate cinq cótes et cinq vallécules. Jamais Jen en ai vu trois, six ou sept. La coupe transversale des akènes du Z -Spinosa est donc tétra-, penta- ou octogone. Les akènes de la variété Freyniana (Sonchus Freynianus Huter, Corda et Rigo in Pl. hisp- exsice, 1879, n° 655, Huter in Wk. Suppl. prodr. fl. hisp., p. 114) sont décrits à cinq cótes, mais ce ne peut étre là qu'un fait accidentel. Le Z. arborescens est dit par ses auteurs avoir quatre côtes; la variété ce- rastina en présente tantôt quatre, tantôt huit; elle est donc soumise aux mémes lois que le spinosa. (1) Desfontaines, Flora atlanti 2 (2) Willkomm et I roms Flora hisp 1 ange, Prodromus Flore hispanice, t. Il, p. 239. (3) Battandier et Trabut, Flore d'Algérie, p. 556, ! CHABERT. — DE TUNIS A TYOUT. 365 4. La surface des akènes de ce dernier est dite « lisse » par les auteurs de la Flore d'Algérie et « striée » par ceux de la Flore d'Espagne. Or ils ne sont lisses que lorsqu'ils ne sont pas mürs ou qu'ils sont incomplétement développés. A l'état de maturité et non avortés, ils sont striés. Aussi n'est-il pas rare d'en observer de lisses et de striés réunis sur le méme capitule. A un fort grossissement, ces stries se montrent constituées par de petites spinules placées en lignes réguliéres. Ces spinules sont plus développées sur certains akènes, moins sur d’autres, et par suite les côtes sont tantôt scabres, tantôt très scabres, et cela parfois sur le méme individu. Les akènes du Z. arborescens, d’après M. Battandier, sont fortement rugueux en travers; ceux du cerastina sont régulièrement striés en travers et en long par des lignes droites se coupant à angle droit. Les akénes extérieurs sont scabriuscules par de petites spinules visibles à la loupe; les intérieurs sont tuberculés par de petites tubérosités ar- rondies. 9. Un caractére d'une grande importance distingue le type spinosa du type arborescens : c’est que l’akène du premier est aminci sous le sommet, tandis que celui du second est égal dans toute sa longueur. Ceux du Z. Freyniana seraient « sub apice paululum expansi ». Je wai pu en juger, n'ayant trouvé la plante dans aucune collection, et M. Huter ne m'ayant envoyé l'an dernier que le Z. spinosa type des rochers arides de la vallée de Barrano del Caballar, puis d'Alméria, sous le n° 655 del'exsiccata de 1879, localité et numéro de son Sonchus Freynianus. Il est à remarquer que l'akéne du spinosa, atténué sous le sommet, s'élargit à cette extrémité en forme de cupule pour donner naissance aux poils de l'aigrette. Peut-être est-ce cette disposition un peu plus accentuée qu'à l'état normal qui a frappé les auteurs. ô. Les feuilles dans le Z. spinosa sont toutes basilaires ; dans la va- riété Freyniana, elles seraient « ad basin ramorum congestis »; dans l'arborescens elles seraient réunies cà et là en rosettes sur les rameaux « caulibus... rosulas foliorum minutas hinc inde gerentibus » ; dans la variété cerastina elles sont éparses et solitaires sur la tige et ses rameaux. Ces amas de feuilles à la base des rameaux, ou formant de fausses rosettes sur les tiges, sont un fait purement accidentel que l'on observe chez beaucoup de Chicoracées quand leurs extrémités bourgeon- nantes ont été broutées ou piquées par certains insectes. Je l'ai constaté une fois à Biskra sur le Z. spinosa et plusieurs fois sur les Chondrilla, Andryala, Helminthia, Picris, ete.; M. C. B. Clarke m'a envoyé d'An- "n des Hypochæris qui en offraient des exemples curieux. Ces états giques n'ont donc rien à faire dans les diagnoses. L'échantillon type du Z. arborescens déposé au Muséum en est du reste dépourvu. 366 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. On m'excusera si j'insiste autant sur loutes ces variations. J'ai cru devoir le faire pour éviter à l'avenir la création de nouvelles espéces, sous-espèces, formes, etc., comme en fabriquent à l'envi les botanistes qui. ne jugeant que sur des échantillons d'herbier plus ou moins incomplets, se hâtent de donner un nom suivi d’un nobis à la moindre modification qu'ils peuvent découvrir. Le Zollikoferia spinosa traité à la façon d'un Rubus, d'un Rosa ou d'un Alchemilla fournirait sans peine une dou- zaine de soi-disant espéces nouvelles; croit-on vraiment que la science y gagnerait beaucoup ? Les pentes pierreuses de Santa Cruz, prés d'0- ran, les environs de Tyout et d'Ain Sefra sont couverts de Z. spinosa, et c'est là qu'en avril et mai derniers, j'ai pu étudier ces états divers qui m'ont convaincu qu'on ne peut méme les distinguer en variétés. La rareté en Algérie des Zollikoferia de haute taille qui se rappor- lent au type arborescens et qui n'ont encore été trouvés que sur la fron- tière du Maroc, l'hygrométricité des échantillons secs qui en rend la conservation difficile en herbier, le peu de capitules en bon état et d'akénes mürs que l'on trouve à étudier dans les collections, expliquent la réserve dans laquelle je me tiens, avant de nommer comme espèce nouvelle la plante de Tyout. Elle diffère de celle de M. Battandier, si l'on en juge par ses diagnoses; mais ces différences sont peut-être plus apparentes que réelles et peuvent étre dues à ce qu'il n'a pu observer que de rares individus plus ou moins normalement développés. En résumé, la flore d'Algérie renferme deux types très distincts : le Z. spinosa et le Z. arborescens, dont le second, ayant probablement son centre de végétation au Maroc, diffère du premier par la taille et la gros- seur des tiges, des rameaux et des épines, par la présence de feuilles éparses sur les tiges et les rameaux, par la forme des feuilles, par l'étroi- tesse des capitules, les rugosités des akénes et surtout par leur forme égale et non alténuée au sommet. La variété cerastina se reconnait à ses feuilles à bords parfois denticulés, à ses capitules plus gros, à ses akènes à 4-8 côtes, les extérieurs scabriuscules, les intérieurs tuber- culés. T est évident que, si les deux types sont soumis aux mémes lois de variation, comme cela est probable, cette variété ne pourra être conservée, et la diagnose de M. Battandier devra être modifiée en con- séquence. Convolvulus Cantabrica L. var. — Rochers auprès de l'oasis de Tyout- C'est la plante signalée par MM. Battandier et Trabut (1), comme « une déformation en petits buissons hémisphériques extrémement denses trés feuillés, à feuilles et à fleurs trés petites, que la cul- (1) Pattandier et Trabut, op. citat., p. 593. n n E CHABERT. — DE TUNIS A TYOUT. 361 ture raméne de suite au type » et trouvée par eux à une grande distance de Tyout, sur le dj. Antar. Linaria gracilescens Pour. — Dans les dunes d'Ain Sefra. Pomel (1) a décrit, sous le nom de L. gracilescens et L. dissita, deux états d'une espèce trés semblable au L. simplex DC. et en différant par la forme des graines qui sont trés petites, noires, incurvées oblongues, un peu triquétres, à rugosités transversales saillantes. Le L. dissita est la forme robuste de l'espèce. Mes échantillons sont intermédiaires entre elle et le gracilescens. M. Pomel a observé en Algérie de trés bonnes espéces. Malheureuse- ment il en a décrit les variétés et même les variations comme tout autant d'espéces distinctes. Aussi arrive-t-il souvent pour elles ce qui arrive fréquemment pour les espèces de Jordan et des autres botanistes mul- tiplicateurs, c'est que les plantes que l'on recueille ne se rapportent exactement à aucune des diagnoses publiées. On est donc obligé en pareil cas de les ranger sous le nom le premier imprimé. C'est ce que je fais pour la plante d'Ain Sefra que je rapporte au L. gracilescens publié à la page 97 des Nouveaux Matériaux pour la Flore atlan- tique, tandis que le dissita l'est à la page suivante. Thymus ciliatus Desf. (sub Thymbra). — MM. Battandier et Trabut (2) ont indiqué sur le dj. Aissa, où je l'ai vu non fleuri, et ont décrit comme sous-espèce du ciliatus, sous le nom de Th. albiflorus, un Thymus auquel ils attribuent « fleurs toujours blanches, plante glabrescente à calices peu ou pas hispides; tiges trés radicantes ». Or l'échantillon qui m'a été donné, en 1888, par le premier de ces auteurs a la tige hérissée et les calices trés hispides. Il ne reste donc pour distinguer la sous-espéce que la couleur blanche des lleurs ! Teucrium Polium L.— Les mêmes auteurs ont décrit (3), sous le nom de T. flavo-virens et comme sous-espéce du T. Polium, un Teu- crium dont les capitules sont couverts d'un tomentum jaune ver- dàtre et dont le lobe médian de la lévre inférieure de la corolle est ovoide aigu, cucullé. Ce caractère très apparent n'est pas réel; car, en immergeant la corolle, on voit cette lévre inférieure se déplisser, s'aplanir et prendre la forme ovale du type. La plante n'est pas rare dans les rochers de Tyout. La couleur du tomen- tum du T. Polium varie du blanc au gris, au jaunàtre et au vert jaunàtre. M. Rouy a décrit une variété aureoforme de Gibraltar (1) Pomel, Nouveaux matériaux, p. 91 et 98. (2) Batt. et Trab., op. cit., p. 674. (3) Batt. et Trab., op. cit., p. 704. 368 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. et de Malaga, dont la plante est couverte à sa partie inférieure d'un tomentum de cette derniére nuance. Euphorbia terracina L. — Ain Sefra. — — var. angustifolia Lge. — Oasis de Tyout. Potamogeton sp. — Sans fleurs ni fruits, parait voisin du P. fluitans Roth. Dans les canaux d'irrigation de la méme oasis. Zannichellia macrostemon Gay. — Méme lieu. Erythrostictus punctatus Schlecht. — Cà et là dans les sables, entre Tilloula et Tyout. Tulipa primulina Baker.— Sur le col entre Aïssa et Mekallis. Plante de 25 à 35 centimètres, glabre; bulbe ovoide à tuniques externes brunes poilues en dedans, acuminées ; feuilles trois à six, linéaires; pédoncule uniflore glabre, long de 5 à 10 centimètres; fleurs par- fumées blanches, longues de 4 centimétres, penchées avant l'an- thése, à divisions toutes aigués non contractées en onglet, les intérieures oblongues, les extérieures lancéolées à face dorsale lavée de rose; étamines égalant presque la moitié des divisions du périanthe, filaments poilus à la base; ovaire en forme d'ampoule, stigmates petits. — N'est pas rare sur les montagnes du sud de l'Algérie; n'a pas été signalé en Tunisie par M. Bonnet (1). qui n'y indique que le T. Celsiana DC. (T. fragrans Mby). Muscari comosum Mill. — Trés répandu dans toute la région, Sous une forme un peu différente de celles de France et d'Italie. Une autre forme à fleurs supérieures brièvement pédicellées s'y ren- contre aussi et mérite d'étre étudiée. Allium Cupani Raf.? — Ain Sefra, sur les bords de l'oued. Ornithogalum wmbellatum L. — Variété petite, pauciflore, à bulbe non sobolifère, voisine de la variété Huguenini Gay (pro specie), des abimes de Myans en Savoie. — Sur le plateau de la montagne de Mekallis. Sphenopus divaricatus Coss. — Lieux humides et ombragés de l'oasis de Tyout. Scleropoa divaricata Parl. — Bords de loued Sefra, sous les Tama- rix. Trisetum pumilum Kunth. — Sous les Palmiers de Tyout. Lemna minor L. — Dans les fossés, à Ain Aissa. (1) Bonnet et Baratte, Catalo (| gue raisonné des plantes vasculaires de la Tunisie, p. 407, ! P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 309 FLORE DE L'ILE DE LESBOS, par M. Paléologos CANDARGY. [[. ESPÈCES PLUS OU MOINS RARES ET VARIÉTÉS NOUVELLES. Gymnogramme leptophylla Desv. — Yn saxosis humidis. — RR. Cheilanthes Szovitzii F. et M. — Regio montana. — RR. Nothochlæna Marantæ L.— In saxosis. — R. Cystopteris fragilis L. — Mons Olympos. — R. Asplenium Trichomanes L. — Mont. A. lanceolatum Huds. var. obovatum — Ad pagum Moria. — RR. A. Adiantum-nigrum L. var. acutum Bory. — Montibus. Osmunda regalis L. — Ad pagum Chydæra. Equisetum Telmateia Ehrh. — In humidis regionis inferioris. E. limosum L. — Ibidem. E. ramosum Schl. 8. icosapleurum (costis plus minus 20). - Ad Mi- tylenem. | Juniperus Oxycedrus L. — Regio montana. — RR. J. fetidissima Willd. (= J. Sabina Sm.). — In colle Pagani ad Mity- lenem. Pinus Pinea L. — Ad Mesotopus culta. P. Laricio Poir. — Ad Batusa in colle Chalicas et ad pedes montis Bordanas. — C. Ephedra nebrodensis Trin. — Mons Lepetymnon et Geranios, 520- 600 metr. Vaginis urceolatis breviter tubulosis inferne ventrico- sis, siepe non nigris, superne bifidis vel omnino incisis. Zannichellia palustris L. — In aquis Charamidis regionis inferioris Male. Potamogeton natans L. — In aquis Hydata dictis ad fpios. Ruppia rostellata Koch. — In salsuginosis littor. Euriaki Jeræ ct Acothi Charamisque Maleæ nec non ad lacum Megali Limni. Zostera nana Roth. £. maritima L. — RR. Telmatophace gibba (L.) Sehleid. — In stagnis Gharamidis, Pachys Ammos, Sigrion, et ad Achyrona in fluv. Aspropotamos. Dracunculus vulgaris Schott var. erispus. — In colle Anaphani ad Mitylenem. Spatha magna margine erispa!!. T. XLIV, (SÉANCES) 24 310 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. Echinochloa Crus-galli P.-B. Setaria glauca L. Erianthus strictus Boiss. var. lasiorrhachis. — Paniculæ ramis ra- mulis spicularum pedicellisque longe pilosis. Ad Messa (Kalloni). E. Ravenne P.de B. — In valle Ipios. Chrysopogon Gryllus Trin. — Kalloni, Despotu Bryssis (in silva Peu- cón). Amali. Sorghum halepense Pers. ' Andropogon hirtus L. — RR. Phalaris cerulescens Desf. — Flosculo hermaphrodito glumis 3- aut 9-plo breviore. In collibus Anemomylos, Aimetet, Udja, etc. Ad Mitylenem (espèce nouvelle pour l'Asie). — C. Crypsis aculeata Ait. — Ad Mitylenem. — C. Heleochloa alopecuroides Boiss. forma ramosa. — Culmis in orbem expansis ramosis, glumis glumellisque superne attenuatis obtu- siusculis. Cirea Mitylenem. Phleum arenarium L. — Littus ad Nerutsica (Malea). P. nodosum L. forma glumis apice siepe suboblique truncatis, aristis sublongioribus. — Ad Dip, Megali Limni. Alopecurus agrestis L. — C. in Malea. A. agrestis L. 5. tonsus Blanche. — In Iera. Stipa tortilis Desf. — In collibus, ad 500 metr. — C. Milium vernale MB. $. Montianum Coss. — In regione montana Olympi. — C. Agrostis verticillata Vill. — Hine inde. Antinoria insularis Parl. — Regio Olympi: 0-500 metr. Holcus annuus Salzm. — RR. in colle Udja ad Mitylenem. Ventenata subenervis Boiss. — In Udja et Plati. V. subenervis Boiss. 5. nervosa. — Indumento foliorum molli, lamina earum 2 1/2-5 mm. longa, glumis distincte nervosis sublævibus haud atlenuato-aristatis sed acutis, inferiore 3-nervia angustiore; dimidia parte glumie superioris 5-nerviæ longiore. Habitat in colle Tsicuria Male regionis. Phragmites isiacus Kth. — In aquis, loco Fabie Larissæ diclo. Lamarckia aurea Mönch. — Foliis glabris, in collibus ad Mitylenem: Eragrostis poæoides. P. de B. (— E. minor Host.). — RR. Briza minor L. — In planitie Jeræ, colle Udja. P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 311 Dactylis glomerata L., var. hispanica Boiss. — In collibus Tsicuria, Rocanæ reg. Male. Poa cæsia Sm. — In saxis montis Lepelymni 1000 metr. Glyceria fluitans R. Br. — fn lacu Megali-Limni. Atropis festucæformis Gosson. -— In halipedis Charamis Pamphyla Ma- chiraque. — C. Festuca arundinacea Schreb. Q. Fenas Hackel. — In pinetis Peucón diclis inter Despotu-Brysis et Megali-Limni. Vulpia Myuros Auct. — Ad Mitylenem. V. sciuroides Rehb. — In collibus Udja et Plati (reg. Malea) et ip monte Palæocastron regionis Olympi. Nardurus Poa Boiss. forma aristata. — In colle Tsicuria 280 metr. Catapodium Salzmanni Cosson. — In oropedio montis Amali 460 m. Bromus madritensis var. urbicus. — Foliis molliter pubescentibus, eulmis superne pubescentibus, vaginis glabris, spiculis glabris, glumis et glumellis late membranaceis apice ad carinam scabrius- culis, flosculis densis spiculis augustioribus, paniculæ pedicellis inferioribus ramosis. In urbe Mitylene. B. rigidus Roth. — Ad Pamphyla Thermni et ejus littus, in colle Cha- lacas regionis Maleie. B. scoparius L. — «. forma spiculis pluribus compactis 1. minori- bús, 2. longioribus. — C. P. forma depauperata spiculis 1-3-6 minoribus. B. Alopecurus Poir. — Ad Mitylenem. B. macrostachys Desf.-— In Malea, eulmis superne glabris vel brevis- sime pubescentibus. — C. B. lanuginosus Poir. — In reg. Malea: valle Charamis, ad pagos Pamphyla Panajudaque; regione Olympiæ : Karini, Megali-Limni. Brachypodium ramosum R. et Sch. — In saxosis collium Robica, La- cerda, Gaidaraniforos Maleæ. Agropyrum littorale Boiss. — Littus Male. À. junceum (L.) P. de B. — Littus Kalloni, Xambelia, Pachys-Ammos, Hagios Stephanos. Secale cereale L, — Spont. in valle Sigrion ubi vulgo &yetoéxat: el culta chxadtç. Triticum durum Desf. — Cultum. a. glabrum, spicis glabris.— f. vil- losum, spicis villosis. 372 SÉANCE DU 23 JUILLET 1897. Triticum turgidum L. cult. x. vulgare. — Cum glumis glumellisque glabris aristæ albæ, sed contrarie in sequentibus glumæ glumel- læque semper pubescentes sunt. — f. bimense. — Vulgo dvourvirns seu induratio bimensis Junio ad Julium. Characteribus varietatis nigro-aristate sed aristis albis vel inferne basi nigris. Varietas induralione insignisque colitur in montibus Kryoscopos, Megala-Rachta ad montem Ordymnos dictum Lesbi occidentalis. — y. nigro-aristatum, — Vulgo pavpayávns ut varietas Sparus sed spica tenuior et longior. In Megala-Rachta ad monasterium Pytha- rion regionis Ordymniæ. — ò. Sparus. — Vulgo ozápoc seu similis spica pisci otäpos dicto. Glum:e glumellæque albæ; aristæ e basi ad medium usque nigra. Spica ovato-oblonga ample turgido complanata piscis spari dicti ad instar. In campo Sigrion colitur. — €. hirundineum. — Vulgo j23190765z250v, glum:e glumellæque nec non arisie omnino atro-nigræ. In Kalloni et in Kalo-niro cultum. T. vulgare Vill. aristatum, laxum, album. — Cult. T. vulgare muticum, compactum, rufum (T. sativum DC.). — Cultum. T. bæoticum Boiss. — Spont. ad ecclesiam Hagios Stratonicos Males. — Rh. Ægilops caudata L. var. parathera. — Glumis spicularum Jateralium 3-dentatis, dente medio mutico triangulari, lateralibus in aristas tenui-selaceas auctis. Ad Mitylenem. — RR. -E. comosa Sibth. et Smith. — Reg. Males. — C. Lolium perenne L. — [n monte Oros Jeræ et colle Anemomylos ad urbem Mitylenem. L. multiflorum Gaud. forma mutica. — Ad pagum Moria. L. temulentum muticum Boiss. — Ad locum Karini reg. Olympiæ 100 metr. — RR. Lepturus filiformis Trin. — Littus Sigrion. — RR. Carex divulsa Good. — In campo Jeræ, ej. flev. Lygionas, ad pagos Thermni, Pamphyla. C. illegitima Cesat. — [n colle Maggana Lariss:e, 220 metr. | ^ Linkii Schk. — Reg. submont. et mont. in Karini, Flamhro, Miri- bili, Provalma, ad pagum Asomati. acuta Auct. — RR. Carex serrulata Bir, B. scabriuseula. — Culmis superne scabrius- culis, Ad littus Thermni, colle Udja. — L3 ~ Ma . P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 313 C. serrulata Dir. y. brevibraetenata. — Culmis superne glabriusculis, bracteis spiculæ inferioris abbreviatis. In colle Liacas regionis Olympiz. C. distans L. — Humidis loci Evriaci dicti et in toto campo Jeræ. Colle Tsieuria in loco Areti ad pagum Mandamados. C. Horuschuchiana Hoppe. — Stagnis Megali-Limni. Schenus nigricans L. — Ad fluv. Kurneli Maleæ; in pinetis Peucón dietis ad locum Despotu-Drysis. Cladium Mariscus R. Br. — In aquis Dip et Fabæ Larissæ. Isolepis tenuis Presl. — In humidis Evriaki Jeræ, ad Mitylenem, ad pagum Gelia. Scirpus lacustris L. — Megali-Limni. S. Taberne montani Gmel. — Ad litt. Dip. Cyperus schenoides Griseb. — In aren. marit. Pachys Ammos reg. Ordymniæ. C. fuscus L. — Malea. C. glaber L. — Ad Mitylenem. C. badius Desf. — Colle Adjem (Mitylene), etc. C. rotundus L. — Ibidem. Luzula Forsteri Sm. — Mons Olympos. Juncus bufonius L. — Megali-Limni, Dip, Evriaci. — Var. major. — Caulibus longioribus, floribus solitariis vel 1-3 ap- proximatis, in eymas laxas panieulam laxam formantibus dispo- sitis; perigonii phyllis membranaceo marginatis inæqualibus. Capsula perigonio longiore. Larissa, Megali-Limni, Udja. + bufonius L. var. fasciculatus Koch. — In fluv. Tinegias. : pygmeus Thuill. var. brachyearpus. — Differt a typo capitulo in- feriore pedicellato, capsula perigonii phyllis paulo breviore. — Megali-Limni. . lamprocarpus Ehrh. — Ad pagos Asomati et Mandamados. effusus L. — Hinc inde. conglomeratus L. — Ibidem. Gerardi Lois. — In stagnis exsice. Charamis. — Var. condensatus Boiss. — Ibidem et in Kalloni. Merendera sobolifera C. A. Mey. — Reg. montana districti Plomari dicti. | (A suivre.) ssss REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Recherches expérimentales sur l'assimilation de l'azote ammoniacal et de lazote nitrique par les plantes supérieures; par MM. Ém. Laurent, Ém. Marchal et Em. Car- piaux (Hayez, Druxelles, 1896). Un point important dans la question, encore si obscure, de l'assimt- lation des aliments minéraux par la cellule végétale est de savoir dans quelle mesure la synthése des principes organiques azotés (et spéciale ment celle des albuminoides) dépend de la radiation solaire et de la chlorophylle. loc On sait déjà que les nitrates disparaissent rapidement des feuilles au soleil, dans la Betterave par exemple, et qu'au contraire ils sy M mulent à l'obscurité, ainsi, du reste, que dans les organes normalemen soustraits à l'influence de la lumière (racines,...). 11 semble TN d’après cela, que la réduction de ces sels et l'incorporation de leur azote à des composés organiques, comme l'asparagine, qui effectivement s " cumule pendant le jour dans les feuilles, soit liée à l'intervention i l'énergie solaire, au méme litre que l'assimilation de l'anhydride care nique. C'est alors sans doute à cette réduction des nitrates qu'il y aura lieu d'attribuer la portion d'oxygène, élaborée par la plante verte, » l'on ne peut imputer à la dissociation, d’ailleurs problématique, C° l'anhydride carbonique; car ce dernier phénoméne ne saurait met " liberté qu'un. volume d'oxygène au plus égal au volume de Panhyorice décomposé, et il est conslant que le volume total d'oxygène engendré P la plante pendant un temps donné dépasse, parfois très sensiblem®h » le volume de l'anhydride carbonique assimilé pendant le méme MM C'est en vue de porter plus avant la connaissance des conditions « s fixation de l'azote nitrique et ammoniacal que les auteurs ont t les essais expérimentaux consignés dans ce travail. Ils ont opere u- des feuilles isolées, plongées par leur base dans l'eau ou daus une s la tion nutritive sucrée, soit nitrique, soit ammoniacale, et exposees des lumiére solaire directe ou à l'obscurité, ou encore placées Sous di écrans colorés qui ne livrent passage qu’à des radiations de réfranat De mr REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 319 lité déterminée. L'azote nitrique, l'azote ammoniacal et l'azote orga- nique ont été dosés avant et aprés chaque expérience. 1. Il a été constaté de la sorte qu'à l'obscurité les tiges étiolées de la Pomme de terre n'assimilent ni l'azote ammoniacal, ni l'azote nitrique ; à la lumière, au contraire, la fixation de l'un et l'autre de ces aliments s'effectue dans les mémes tiges vertes. Les feuilles blanches de Orme à feuilles panachées (Ulmus campes- tris var. fol. var.) n'assimilent pas sensiblement les nitrates, tandis qu'elles fixent avidement les sels ammoniacaux ; les feuilles entièrement vertes témoignent au contraire d'une préférence marquée pour les ni- trates. Il en estde méme pour l'Érable panaché (Acer Negundo). La chlorophylle n'est done pas nécessaire, au moins dans certaines plantes, à l'assimilation des sels ammoniacaux; il est même à remar- quer que les feuilles étiolées des espéces précitées assimilent mieux ce genre de sels que les feuilles vertes des mémes plantes. Pareillement, les feuilles blanches d'Aspidistre préfèrent les sels ammoniacaux, el les feuilles vertes les nitrates. Cette différence est liée à l'impossibilité où se trouvent les feuilles étiolées, faute de chloro- phylle, d'absorber les radiations sans lesquelles, on va le voir, la réduc- tion des nitrates ne semble pas pouvoir s'effectuer dans les tissus verts. Les analyses ont mis en lumière ce fait inattendu, que les feuilles, vertes ou blanches, nourries avec la solution nitrique, s'enrichissent notablement en azote ammoniacal ; préalablement à leur assimilation, les nitrates passent donc transitoirement par la forme ammoniacale, et C'est sans doute au cours de cette métamorphose que l'excédent d'oxy- gène, dont il a été précédemment question, se trouve mis en liberté. Au contraire, les sels ammoniacaux puisés par la plante au dehors sont directement incorporés au corps protoplasmique : jamais on ne constate une oxydation préalable, une nitrification de ces composés. Toutefois on ignore encore pourquoi les plantes vertes végètent plus activement en présence des nitrates que des sels ammoniacaux à la lumiere. 2. En comparant la consommation des nitrates dans des feuilles de Betterave plongées en solution nutritive, et placées les unes sous un écran de bichromate de potassium, les autres sous un écran de sulfate de Cuivre ammoniacal, les auteurs ont établi que la fixation de l'azote nitrique est l’œuvre des radiations les plus réfrangibles. Avec des feuilles vertes d'Érable, par exemple, on ne constate pas assimilation sensible de nitrates sous la cloche à bichromate, non plus que sous une cloche à sulfate de quinine, tandis qu'elle est trés active Sous un écran d'eau ou sous la solution de sulfate de cuivre. Pareille chose a lieu pour la fixation de l'azote ammoniacal par les feuilles blan- ches de la méme plante. 316 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. C'est donc aux radiations ultraviolettes que la cellule verte doit de pouvoir organiser à l'état albuminoide et incorporer à son protoplasme son aliment azoté par excellence, l'acide nitrique. Ce travail suggére une réflexion concernant le róle des corps chloro- phylliens. On se rappelle en effet: 1° que les granules amylacés des feuilles vertes, production manifeste de leurs corps chlorophylliens, résultent, non d'une simple fixation d'eau sur le carbone de l'anhydride carbonique préalablement dissocié, interprétation inacceptable, mais bien plutót d'une décomposition, d'une sécrétion des corpuscules verts, comme tendent à le prouver les substitutions fréquentes et plus ou moins complètes de grains d'amidon à leurs corps chlorophylliens générateurs; 2° que la radiation solaire est nécessaire à la fixation des nitrates, comme elle l’est à celle de l’anhydride carbonique, et que cette fixation n’acquiert toute sa valeur que dans les organes verts ; 3? que le volume d'oxygène élaboré par la cellule verte est toujours supérieur au volume d'anhy- dride carbonique qu'elle assimile pendant un temps donné, la différence étant provisoirement impulable à la réduction des nitrates. Comment, dés lors, pour toutes ces raisons, ne pas admettre que les corps chloro- phylliens soient réellement le siege de l'assimilation solidaire du car- bone minéral et de l'azote nitrique, c'est-à-dire le lieu d'élaboration de principes albuminoides, dont la décomposition ultérieure donne lieu tout à la fois aux hydrates de carbone (amidon,...) et aux principes azotés solubles (amides,...), mis à la disposition de la plante? E. BELZUNG. Contribution à l'étude botanique de quelques Solanum tubérifères (avec une planche); par M. Édouard Heckel. Dans cet article, l'auteur donne la description complète de deux Sola- num tubérifères, S. Commersonii Dun. et S. Ohrondi Carr., d’après des plants fleuris qu'il a pu obtenir lui-même de ces deux espèces, incom- plétement définies jusqu'ici. Les tubercules du S. Commersonii, trés petits dans la plante sauvage, ont acquis jusqu'à 50 grammes aprés une année de culture en terre riche. Ils naissent isolément à l'extrémité des rameaux souterrains; leurs grains de fécule sont de forme distincte et plus petils que ceux du S. tuberosum. Mais ce qui interdit de songer actuellement à un emploi alimentaire de ces lubereules, c'est leur amertume désagréable et la fermeté que conserve leur chair, méme aprés une cuisson prolongée; il est vrai que la culture de la plante, dans des conditions appropriées; pourrait à la longue remédier à ces inconvénients. Les tub cules du S. Ohrondi sont au contraire de goùt agréable et comestibles. E. B&rz. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 317 Traité de Botanique: par L. Courchet, professeur d'histoire na- turelle à l'Ecole supérieure de pharmacie de Montpellier. 2 vol. in-8°, avec 249 figures dans le texte, chez J.-B. Bailliére et fils, 1898. Ce nouveau Traité classique, qui n'est autre cliose que le résumé du cours professé par l'auteur depuis de longues années, s'adresse surtout aux étudiants en pharmacie et en médecine. L'étude de la cellule, des tissus, des différents organes des végétaux, enun mot celle de toute la Botanique générale, occupe la première partie qui est très succincte, mais exposée avec beaucoup de clarté et de méthode. Les étudiants y trouveront les éléments d'organographie suffisants pour la compréhension aisée de la Botanique systématique, et les connaissances indispensables de physiologie. L'auteur termine cette première partie par l'exposé des principes de la classification, puis par un aperçu des principales classifications em- ployées successivement jusqu'à notre époque, et il donne la préférence à celle d'Eichler. La deuxième partie, de beaucoup la plus étendue, traite de tout ce qui coucerne la Botanique spéciale. Les notions de Cryptogamie sont expo- sées avec beaucoup de soin, et les chapitres sur les Bactériacées, les Moisissures, les Levüres ont le développement que nécessite l'impor- portance actuelle de ces végétaux. Mais e'est surtout l'étude des Phanérogames qui donne à ce nouvel ouvrage son cachet spécial. Toutes les principales familles végétales sont passées en revue et sont exposées suivant le méme plan. L'auteur déerit entièrement, pour chacune d'entre elles, un type usuel commun, auquel il rattache les autres espèces; puis il donne un tableau synoptique des principaux genres et tribus, les affinités et la distribution géographique. Les propriétés générales, alimentaires, horticoles, industrielles ou phar- maceuliques font l'objet d'un dernier paragraphe; on pourrait seule- ment regretter que les caractères anatomiques généraux ne soient pas toujours suffisamment indiqués, et que la reproduction de certaines figures laisse un peu à désirer. Néanmoins le Traité de M. Courchet ne fait double emploi avec aucun des ouvrages similaires francais. L'extension accordée à l'étude des fa- milles naturelles, avec la méthode adoptée, lui constitue un caractere d'originalité tout particulier. De plus, la clarté de l'exposition, le lan- gage facile et la concision des détails le feront apprécier, non seulement des étudiants en pharmacie pour lesquels il devient indispensable, mais des étudiants en médecine et aussi des candidats au certificat de bota- nique de la licence. E. PEnnor. 318 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sur les phyllomes hypopeltés; par C. de Candolle (Bull. des travaux de la Soc. bot. de Genève, n° 8, octobre 1897). Les feuilles peltées ordinaires par suite de leur mode de développe- ment ont la base du limbe à la face supérieure du pétiole, de telle sorte que « leur bouclier à l'état naissant est intercalé entre ce pétiole et la région supérieure de la tige ». Chez d'autres, c'est la face externe ou inférieure du mamelon méristématique du futur jeune phyllome qui produit la base du bouclier par son accroissement en un rebord plus ou moins saillant. Le pétiole se trouve ainsi « intercalé entre le bouclier et la région supérieure de la tige ». M. C. de Candolle propose de donner aux phyllomes peltés provenant de ce eas inverse le nom de pAyllomes hypopeltés, par opposition aux premiers, qui sont des phyllomes épi- peltés. Les mêmes différences d'accroissement et de formation existant pour les feuilles cordées, les noms de phyllomes Aypocordés et épicordés peu- vent aussi étre appliqués. Les cotylédons du Hétre, du Chátaignier, ceux du Chéne surtout, sont hypopeltés. M. de Candolle ajoute que tous les phyllomes hypo- peltés ou hypocordés qu'il a rencontrés appartenaient à la calégorie des cotylédons de graines sans périsperme. Les bractées des Peperomia, de beaucoup de Piper, celles des inflorescences måles de l'Aulne, du Bouleau, les écailles pollinifères des étamines des Gupressinées sont des phyllomes hypopeltés. On peut de méme rattacher à ce mode de for- mation les sépales de forme si curieuse des Xanthosia Rudge, et entre autres du Xanthosia peltigera que figure l'auteur. D'aprés les conelusions de ce dernier, la forme hypopeltée n'a élé observée jusqu'ici que chez les phyllomes les moins développés (feuilles des cotylédons ou de l'axe florifere) au début et à la fin du développe- ment de la plante, jamais pendant la période de végétation intensive. En revanche, la forme épipeltée n'a été signalée qu'une fois, par Irmisch, sur les cotylédons de l'Umbilicus horizontalis. M. de Candolle pense qu'il serait plausible de voir dans les phyllomes hypopeltés l'indice d'une loi de compensation en vertu de laquelle un grand développement de la partie. supérieure du mamelon méristéma- tique exclurait la possibilité d’un accroissement secondaire à la base du limbe, sans que toutefois cette loi soit absolument générale. E. PERROT. sr REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 379 Die europæischen Arten der Gattung Gentiana aus der section « Endotricha » Frol. (Les espèces européennes du genre Gentiana, section Endotricha); von D" R. von' Wettstein, aus dein Institute der k. k. deutschen Universitàt in Prag, mit 3 Karten und À Tafeln. Vienne, 1895. L'auteur, poursuivant le méme but que dans son distingué travail sur le genre Euphrasia, s'occupe, avec une érudition profonde et une am- pleur de vues remarquable, de l'étude des Gentianes de la section « En- dotricha ». Aprés avoir mis en relief les caractères taxinoniiques qu'il croit les meilleurs, il fait connaitre 22 espèces européennes, dont il donne, avec les diagnoses détaillées, les synonymes si nombreux qui ren- daient l'étude de ce groupe presque impossible. M. de Wettstein attire ensuite l'attention sur le poiymorphisme fréquent de ces plantes, traite de leur biologie, de leur distribution géographique, et donne une clé analytique à l'aide de laquelle il sera facile aux bolanistes de procéder à la détermination de ces espéces dont les affinités sont si grandes. Quatre planches et trois cartes accompagnent le texte. Non content d'avoir ainsi élucidé cette difficile question, l'auteur expose, dans la deuxième partie de son travail, les considérations phi- losophiques qui se dégagent de ses recherches. Il entreprend de con- cevoir, dans le développement historique des formes qui composent un groupe phylétique polymorphe, quelles sont les relations de ces plantes entre elles. De plus, par l'étude d'un de ces groupes, il cherche à dégager le filon génétique qui lui permettra de remonter à l’espèce- type ancestrale. Il admet, en effet, que, par suite des perturbations géologiques de l'époque glaciaire, cette espèce se sera modifiée, suivant les conditions diverses du milieu pour donner les espèces, variétés et formes connues actuellement. | D'après leurs affinités, les races européennes peuvent se diviser en Six groupes, différant franchement les uns des autres et ne présentant aucun lieu de parenté : 1 Gentiana crispata. Gentiana rhætica. | ] g pq — utescens. 2 hypericifolia. lernen — campestris. — austria . — baltica. = pnecos. 3 ' l . — carpathica. ` 6. neapolitana. — Murbeckii. A ` . ipe t ( calycina. — bulgariea. LL pilosa. D G caucasca. — norica, — . S$Sturminiana. 6 G. uliginosa. — solstitialis. — lingulata. — Wettsteinii. — axillaris. 380 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le Gentiana crispata, comme les G. neapolitana et caucased, a des caractères bien tranchés et des lieux d'élection géographique nettement délimités; l’auteur les considère comme remontant à l époque MM et par conséquent comme espèces fixes ayant conservé leurs caractère à travers les changements géologiques. Mais il n'en est pas de méme des trois autres groupes. Prenons pour exemple le second; les types qui le composent sont morphologiquemen trés voisins, mais géographiquement bien séparés, ce qui, pour ] MN , ne peut s'expliquer que gràce à une commune origine ancestrale, « les conditions elimatériques qui occasionnèrent la division existant encore aujourd’hui, et par conséquent le développement de ces trois races, ayant eu lieu à une époque relativement récente, post-glaciaire proba- blement ». Mais il y a plus, le G. campestris, qui est l'espèce la plus répandue, possède deux formes dérivées, « zwei saisondimorphe For- men », dont les caractères différentiels sont dus à leur apparition à deux saisons différentes; ce sont : G. suecica Frœl. (mai-juillet) et G. ger- manica Fræl. (juillet-octobre). Ce dimorphisme de saison « saisondi- morphismus » paraît le résultat d’une adaptation plus récente, due aux conditions spéciales de milieu qui se sont présentées dans les prairies du nord et du milieu de l'Europe. M. de Wettstein croit donc à l'existence d'une espèce ancestrale, qu'il appelle G. campestris (sensu amplissimo), laquelle aurait donné naissance, par adaptation aux conditions extérieures, à toutes les espèces et formes dont il vient d’être parlé; et, pour rendre ses conceptions plus convaincantes, il donne une série de graphiques trés intéressants. Dans le quatrième groupe, l'auteur se trouve aux prises avec des formes extrêmement nombreuses et affines, et aucune des espèces actuelles ne lui parait avoir conservé intacts les caractères ancestraux. Il crée donc, pour la clarté de son exposition, une espèce tertiaire: le G. polymorpha, dont le G. Murbeckii serait l'espèce la plus voisine représentée actuel- lement et qui aurait donné naissance à toutes les autres espèces et va- riétés de ce groupe phylétique. Le sixième groupe aurait comme espèce originelle le G. amarella (sensu amplo). Un graphique général résume les affinités de toutes les formes admises par l’auteur, qui se défend cependant de vouloir imposer ses idées et montre combien, à l'aide de ces données, il est facile à chaque botaniste de les interpréter, suivant ses propres inspirations, soit en considérant toutes les espéces dérivées comme sous-espèces de meme valeur, ou comme Sous-espèces de premier et deuxième rang. Le Mémoire se termine par des considérations philosophiques sur l'importance des facteurs de l'adaptation, auxquels venaient s'ajouter, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 381 pour la création de ses formes si voisines, la sélection naturelle et Phy- bridation. Jl nous montre, une fois de plus, quelle sûreté de renseignements notre éminent confrère apporte dans ses recherches, et quelle origina- lité de vues caractérise son travail, qui sera lu avec beaucoup d'intérét par ceux des botanistes qu'attirent, avec la systématique, les problèmes de biologie et d'hérédité. E. PERROT. Les provinces botaniques de la fin des temps pri- maires ; par R. Zeiller (Revue générale des sciences pures et ap- pliquées. 8° année, n° 1, 15 janvier 1897, pp. 3-11). L'auteur commence par rappeler que la flore de l'ére paléozoique a frappé de bonne heure les paléobotanistes par l'uniformité de ses carac- tères sur toute la surface du globe, si bien que Brongniart ayant déter- miné des Phyllotheca et des Glossopteris dans les dépôts charbonneux de la Nouvelle-Galles du Sud, leur avait trouvé, à raison de ces formes inconnues ailleurs dans les houilléres, des affinités jurassiques plutôt que houillères. Cette attribution au jurassique des couches en question ne peut plus se soutenir aujourd’hui; mais les recherches de M. Zeiller sur les couches à charbon du Tonkin l'avaient conduit à admettre la probabilité d’une province botanique spéciale dans l'hémisphère austral, vers la fin de l’époque primaire. Aujourd'hui, grâce à ses travaux, à ceux de plusieurs autres paléontologistes, l'existence de celte province, des types qui en caractérisent la flore, a été mise hors de doute et l'auteur a pu en déterminer fort exactement les limites à la surface du globe. Cette flore est trés pauvre; elle compreud, en effet, comme éléments essentiels, seulement quatre types génériques, deux genres de Fougères, les Glossopteris avec leurs rhizomes connus sous le nom de Vertebraria et les Gangamopteris, un d'Équisétinées, les Phyllotheca, et un de Gymnospermes, les Neggerathiopsis. Quelquefois à ces éléments carac- léristiques de la flore en question s'en joignent, vers le bord Nord, quelques-uns appartenant aux formes également caractéristiques des autres flores houillères, indiquant des points de contact des deux pro- vinces, C'est ainsi qu'il a été possible à l'auteur de tracer assez exactement les limites de cette flore à Glossopteris: il les résume en ces termes : € Si espacés qu'ils soient, ces quelques jalons permettent de se faire "ne idée de la position, de la limite commune de ces deux grandes provinces botaniques, qui, passant assez loin au nord de l'équateur dans la région Sud asiatique, s’infléchissait sans doute rapidement vers le Sud du cóté de l'Ouest pour atteindre l'Afrique un peu au-dessous du 382 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Lambèze et traversait vraisemblablement l'Amérique du Sud aux envi- rons du 30° parallèle. Il est permis de croire que cette province à Glos- sopteris devait s'étendre jusque vers le pôle austral, mais les terres antarctiques sont d'un accès trop difficile et trop couvertes de glaces pour qu'on ose espérer avoir jamais des renseignements sur la flore fossile de ces régions. » La province botanique dont il vient d'étre question commence vers la fin de l'époque stéphanienne ou au début du permien. Antérieurement les pays qu'elle occupe avaient une flore identique à celle du reste de la terre; l'époque à laquelle elle a pris fin est un peu indécise; dans tous les cas, elle n'a pas dépassé les débuts de la période triasique ; vers la fin de celle-ci, la flore était redevenue semblable à ce qu'on la voit ail- leurs, sans que toutefois l'uniformité soit aussi grande qu'elle l'avait été pendant la premiére partie des temps primaires. P. FLICHE. Supplément aux Lichens des environs de Paris; par M. Nylander, Paris, 1897, broch. in-8° de 20 pages. Cet opuscule, comme le dit l'auteur dans la préface, répare des omis- sions et fait des corrections et des additions au volume paru l'année derniére sous le méme titre (1). Les omissions réparées et les corrections ont trait principalement à la eitation des numéros des exsiccalas publiés jadis par le savant lichénologue en trois fascicules et intitulés : Herba- rium Liehenum parisiensium. Cependant il faut faire remarquer que, dans les corrections, les deux sous-tribus Pertusariei et Thelotremei ont été enlevées de la vaste tribu des Lecano-lecidei, pour former deux tribus distinctes placées avant celle des Graphidei; que le Leptogium Schraderi (Bernh.) devient une espèce du geure Collemo- dium et enfin que le Lecidea ochracea Hepp devient le L. subochracea Nyl.; ce changement est nécessité, d’après l'auteur, par la similitude de nom de ce Lecidea avec le Lecanora ochracea Schwr. Les additions comprennent : 1* un Pertusaria nouveau découvert par le Fr. Gasilien, ‘out près de Paris, le P. trifera Nyl.; ® des localités nouvelles pour des espèces déjà citées, et l'une des plus intéressantes est l'état saxicole du Parmelia subaurifera Nyl., si commun sur les arbres fruitiers des jardins et des vergers; % des espèces non indiquées dans le corps de huit Leciden Go Yes d'ailleurs et qui comprennent deux Lecanora, | Aaea, ois Verrucaria et deux Mycoporum. Le total des espèces indiqué par M. Nylander est de 460, mais en réalité il est de 463, car trois ont encore été omises, Lecanora albella Ach., Lecidea arceutiua (1) Voy. le Bulletin, t. XLIH, Revue bibliograph. p. 628. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 383 Nyl. et Verrucaria Coryli Nyl. Enfin plusieurs espèces nouvelles, étrangères à la flore de Paris, sont décrites çà et là dans des notes : Lecidea previridans Nyl., sur l'écorce des Pins dans la Haute-Loire ; Bacillina antipolitana Nyl. et Endocarpon pervirescens Nyl., sur lar- gile à Antibes. L'avant-derniére de ces espèces est stérile et appartient probablement aux Pertusaria isidiés. Abbé Hue. Lichens d'Aix-les-Bains; par M. l'abbé Hue, broch. in-8° de 19 pages (Extrait du Journal de Botanique, 1896). Cet ouvrage comprend deux parties : l'exposition des Lichens récoltés par l'auteur et ses collaborateurs dans les environs d'Aix-les-Dains et l'énumération ou plutôt la revision des Lichens de l'herbier de J.-B. Perret. . I. Les 264 espèces de Lichens de la première partie ont été re- cueillies, en 1893, par MM. les abbés Hue et Harmand, et M. Claudel, et en 1894 par M. l'abbé Hue seul, pendant les trois semaines que dure le traitement donné à l'établissement thermal d'Aix-les-Dains. Ces Mes- sieurs se sont peu éloignés, de 3 ou 4 kilomètres seulement, de la ville, aulour de laquelle du reste les roches calcaires abondent. Ils les ont explorées avec beaucoup de soin et y ont rencontré plusieurs espéces non encore signalées dans les Alpes françaises ni méme dans celles de la Suisse ; l'auteur les a citées à la fin de sa préface. D'autres espèces sont méme nouvelles pour la flore générale des Lichens : Psorotichia Clau- delii et P. allobrogensis, Lecanora Harmandi à spores l-septées et deux formes de Verrucaria : V. rupifraga f. Harmandi et V. glaucina f. furva. L'auteur ne s'est pas contenté d'une sèche nomenclature, mais sou- vent le nom spécifique est accompagné d'une description partielle et parfois méme complète. En parcourant ce travail, on remarque que le dernier mot n'a pas encore été dit sur l'étude des petites espèces du genre Psorotichia Mass. ou Collemopsis Nyl., difficiles à récolter à cause de leur exiguité et renfermant des gonidies ou Algues plus ou moins bleuàtres et jamais réunies en chapelet. M. le docteur Forssell, dans sa remarquable étüde sur les Glæolichens, parle d'exclure de ce genre une espèce que M. l'abbé Hue affirme lui appartenir véritable- ment. On y voit encore que dans les Lichens, comme dans d'autres par- ties de la Botanique, il est parfois difficile de s'entendre sur le nom spécifique à assigner à une espèce; ainsi par exemple un Lecanora du groupe des Placodium, nommé par M. Nylander L. sympagea Ach.. doit être appelé L. Heppiana (Mull. Arg.). Le genre le mieux représenté dans ces Lichens d'Aix-les-Bains est le genre Lecanora, qui compte i 384 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 18 espèces; viennent ensuite les Lecidea, les Verrucaria, qui en pré- sentent respectivement 44 et 39. II. J.-B. Perret, né à Aix-les-Bains, en 1762, y mourut en 1836. Après avoir été interprète à l'armée d'Égypte, il revint dans son pays nalal, initié par Delile à l'étude de la Botanique, étude à laquelle il consacra le reste de sa vie. Il parcourut les différentes montagnes que l'on aper- coit d'Aix et, s'il ne laissa aucun écrit, il forma plusieurs herbiers. Son herbier de Lichens, conservé au grand séminaire de Chambéry, forme huit fascicules et contient les Lichens des environs de la ville d'Aix avec un certain nombre des Hautes-Alpes et quelques-uns de Normandie : ces derniers lui furent envoyés par de Brébisson. Perret n'était pas un lichénologue de profession, aussi M. l'abbé Hue a-t-il dà modifier sou- vent les noms des 215 espèces de cet herbier. L'auteur, eu faisant son travail, a eu soin d'indiquer si les espèces avaient déjà été signalées par lui et par là on voit que celles qui appartiennent en propre à l'herbier de Perret sont peu nombreuses. Néanmoins la publication de cet her- bier présente un certain intérét, parce qu'il donne, au point de vue des Lichens, une idée de la physionomie des environs d'Aix-les-Bains qui étaient beaucoup plus boisés qu'ils ne le sont actuellement. En. MALINVAUD. Lichens de Tunisie; par M. l'abbé Hue, broch. in-8 de 16 pages (Extrait du Catalogue raisonné des plantes cellulaires de la Tunisie, 1897). Ces Lichens ont été récoltés par notre distingué confrére M. Patouil- lard, dans le voyage qu'il fit en Tunisie, il y a quelques années, pour y rechercher des Champignons. Cette collection ne comprend que cin- quante-cinq numéros, mais elle est intéressante, d'abord parce qu'elle renferme quelques nouveautés, puis parce qu'elle semble indiquer que Meme MINUM s des affinités presque aussi grandes avec 9. gérie. Les espéces ou variétés nouvelles sont : Pec canta coralloides var. arenicola; Heppia reticulata var. Patouillardi ; H. furva; Lecanora fulgida f. minor; L. albido-aurantiaca: L. pla- centa t. nigra; Lecidea premnea var. tunicea; L. Patouillardi et L. tunetana. Er. M REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 385 Plante eurspææ, Enumeratio systematica et synonymica plantarum phanerogamicarum in Europa sponte crescentium vel mere inquili- narum; operis a doctore K. Richter incepti tomus H. Emendavit edi- ditque D" M. GunckE, Musei botanici berolinensis custos. Fascie. I, gr. in-8*, pp. vi-169. Leipzig, chez Wilhelm Engelmann. 1897. — Prix du fascicule : 5 mares (6 fr. 25). La mort de K. Richter avait arrété la publication de ses Plante euro- pee, dont il n'avait fait paraître que le premier volume (1). Les ser- vices que pouvait rendre cet utile répertoire faisaient vivement regretter qu'il restàt inachevé, et l'on doit savoir gré à l'éditeur de s'être assuré le concours de M. le D" Gürcke pour terminer un ouvrage si malheu- reusement interrompu. Le précédent volume contenait les Gymnospermes et les Monocotylé- dones; le présent fascicule renferme 59 genres dicotylédones, depuis les Amentacées jusqu'aux Chénopodées. | Le nouveau rédacteur explique, dans la préface écrite en latin, quelques changements qu'il a cru devoir apporter au plan el à la mé- thode de son prédécesseur. Il indiquera d’une façon plus précise la dis- tribution géographique des espèces. Les listes de noms synonymiques seront dressées chronologiquement, et non plus dans l'ordre al phabé- lique; la mention synonyma qui figurait en tête de ces listes sera méme supprimée, n'étant pas également applicable à tous les noms cités. Ces prétendus synonymes désignent assez souvent des variétés ou formes locales s'écartant plus ou moins du type de l'espéce, mats dont il est malaisé de saisir les notes différentielles d'aprés les diagnoses incom- plétes qu'en donnent les auteurs. Une des modifications introduites a trait aux hybrides. Les noms Spécifiques ordinaires que beaucoup d'entre eux ont recus, au lieu d'étre inserits en téte comme précédemment, viendront seulement, en qualité de synonymes, à la suite du nom double formé en unissant ceux des parents par le signe X et les disposant invariablement suivant I ordre alphabétique. Sans méconnaitre que les subdivisions de l'espéce peuvent étre de valeur inégale, les unes représentant des sous-espèces, d'autres des va- riélés ou de simples formes, l'auteur croit cependant qu'il serait de sa part téméraire et illusoire de vouloir déterminer la subordination de ces groupes inférieurs et marquer avec précision le rang relati! de chacun (1) Voy. l'analyse du tome Le des Plante europææ de Richter, dans le Bul- letin, t. XXXVII (1890), Revue bibliograph., p. 198. ÉANCES) 25 T. XLIV. (SÉANCES) 25 386 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'eux. ll se borne donc à les sérier à l'aide des lettres a, b, c, d, etc., et à citer pour mémoire, dans une liste alphabétique finale, les formes de peu d'importance ou trés rares et sur lesquelles il est souvent difficile d’être renseigné. Le Quercus Robur L., par exemple, nous offre les sous-espèces ou variétés principales : b. Thomasii Ten., c. brutia Ten., d. pilosa Sehur..., k. fastigiata Spach, puis, sous la rubrique « Va- rietates formæque ceteræ », une liste de prés de 80 noms rangés par ordre alphabétique. Lorsqu'une espèce a été ramenée au rang de variété, le premier auteur est cité, son nom entre parenthèses, avant celui qui a opéré la réduction. Ainsi le Salix argentea de Smith, rapporté par Koch au S. repens l., devient de ce dernier la var. b. ARGENTEA (Sm.) Koch, Syn. ed. 1, 656. À chaque nom d'espéce ou de variété, ainsi que pour les synonymes, l'ouvrage contenant la description princeps est soigneusement indiqué avec la date de publication, et les renseignements bibliographiques sont partout trés abondants. Les déclarations de l'auteur en matière de nomenclature méritent d'étre rapportées. Tout en estimant qu'on ne doit pas exagérer l'impor- tance de ce genre de questions dans les travaux de systématique (1), il désapprouve l'esprit d'intransigeance dans les applications de la loi de priorité, Il est d'avis qu'il est tout à fait inutile de remplacer un nom de genre, généralement employé non seulement en systématique mais en horticulture, en langage forestier ou agricole, par un vocable plus ancien demeuré inusité (2). I] n'est pas moins respectueux des droits de l'usage concernant la nomenclature des espèces (3), et il montre comment on s'expose par un zèle novateur mal entendu à remplacer un nom absolu- (1) « Equidem sentio prioritatis legem tam severe, ut exceptionem admit- tat prorsus nullam, statui non posse atque hanc meam sententiam omnibus His viris doctis probari existimo, qui de nomenclatura disquisitionibus non nist parvum momentum in systematicis quæstionibus tribuendum esse arbi- trantur. » (Préface, p. v). (2) « Prorsus inutile esse autumo in majoris ambitus præcipue generibus, quæ non solum in botanice systematica sed etiam in hortorum, agrorum sil- varumque cultu summo sunt momento, antiquiora illa quidem nomina sed adhuc inusitata introducere. » (Loco citato.) (3) « Ac ne in speciebus quidem, quarum vetustiora nomina in usum rev0- On eodom modo quo generum appellationes antiquiores legentes con- | ; dissimile consilium secutus sum ac non nisi argumentis gravissimis sum permotus, ut nomen novicium adhuc usurpatum expellerem, reducerem antiquius inusitatum. Sæpe inter nomina uniuscujusque speciei enumerata paum invenies aut compluria antiquiora, sed hæc priore loco collocare mili icere non putabam. » (Ibid.) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 387 ment certain et ne donnant lieu à aucune ambiguïté par un autre d’une signification douteuse (1). L'auteur, se rendant judicieusement compte des difficultés de la tâche qu'il a assumée, prie, à la fin de sa préface, ceux qui s'intéresse- ront à son œuvre de lui signaler les erreurs et lacunes qu'ils y auraient remarquées, ainsi que les publications se rapportant à la flore d'Europe qui lui auraient échappé. On conçoit qu'il serait peu équitable et méme puéril, en l'état actuel de la littérature scientifique, de s'obstiner à chercher la petite bête des omissions possibles dans les Plante europee; quelques-unes sont inévitables dans un travail qui exige une telle multi- plicité d'investigations que l'auteur, quelles que soient son érudition et son activilé ainsi que la richesse des matériaux dont il a pu disposer, n'est jamais certain de les avoir entièrement épuisées. C'est donc sans aucun esprit de critique el seulement pour déférer, par un léger tribut, au désir mauifesté par le savant botaniste de Derlin que nous lui signa- lerons les « Notes sur quelques plantes des Alpes » de M. Arvet- Touvet (2); on y trouve (pp. 27-28) des Salix hybrides (S. devestita et S. autaretica) que nous avons vainement cherchés parmi les énuméra- lions consacrées à ce genre dans le nouveau fascicule des Plante euro- pec. Méme remarque au sujet du Salix basaltica (pentandra X au- rita) H. Coste, décrit l'an dernier dans ce Bulletin (3); nous y ajoute- rons les Chénes hybrides qui ont été l'objet en 1895 d'une remarquable étude de M. l'abbé Hy (4). Ces observations et autre analogues, détails négligeables auprès de l'ensemble de l'ouvrage, ne sauraient diminuer l'ardeur de nos vœux pour son heureux achévement, et nous les formulerons, en terminant, lans la langue classique familière à l'auteur : Acerríme exoptandum (1) « Nam neque nomina hæc in specie quavis a me enumerata semper Synonyma, quie. proprie dicuntur, significant, et longo e tempore tanquam Synonyma iterum atque iterum in auctorum scriptis multa nomina occurrunt, quæ quid significent procul dubio nec nunc demonstratum est nec unquam In posterum, cum exemplaria originaria saepe desint ac diagnoses breviores sint ambiguæque, demonstrabitur ». (2) Notes sur quelques plantes des Alpes, etc., par C. Arvet-Touvet. Bro- chure de 28 pages; Grenoble (1883). Cet auteur s'est depuis tellement spé- cialisé par ses études limitées au genre Hieracium que ses travaux sur d'autres Sujets sont généralement peu connus. . (3) Voy. Bull. Soc. bot. de France, séance du 13 novembre 1896, t. XLIII, p. 909, (4) Quercus. Trabuti et Guerangeri (sessiliflora X Toza), Q. R.chini el andegavensis (pedunculata X Toza), Q. Allardi et Bossebovii (peduncu- at X sessiliflora), in Bull. Soc. bot. de France, t. XLII (1895), pp. 556 et sulv, 388 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. videtur ut egregie institutum hocce opus tanti momenti ad majorem flore europee studiosorum utilitatem feliciter absolvatur. Ern. MALINVAUD. Flore phanérogamique des Antilles françaises (Guade- loupe et Martinique); par le R. P. Duss, professeur au collége de la Basse-Terre, avec annotations du professeur D' Édouard Heckel sur l'emploi de ces plantes (Annales de l’Institut colonial de Marseille, publiées sous la direction de M. Édouard Heckel, 4 année, 3° volume 1896). Un fort volume gr. in-8° de xxxvir1-656 pages. Mâcon, Protat frères imprimeurs, 1897. — Prix : 20 francs. Ce beau volume, soigneusement imprimé, remplit une lacune depuis longtemps déplorée dansla littérature botanique des colonies françaises. On saura gré au R. P. Duss d'avoir mené à bonne fin une œuvre aussi considérable et à M. le professeur Édouard Heckel des facilités d'exé- cution qu'il a procurées à l'auteur, ainsi que de l'aide puissante qu'il lui a prétée. La bibliographie du sujet, exposée au commencement de l'intzoduc- lion, ne mentionne que dix-huit ouvrages, dont les plus anciens soni ceux de Charles Plumier (1646-1704) et les plus récents ceux de Gri- sebach (1857-1864). Un important chapitre est consacré à la géographie botanique des deux iles. Les Antilles françaises, la Guadeloupe avec ses dépendances (La Désirade, Marie-Galante, le groupe des Saintes) et la Martinique, appar- tiennent à cette chaine de soixante iles formant l'archipel américain qui s'étend, en courbe, de l'entrée du golfe du Mexique jusqu'au golfe de Maracaybo. Elles font partie du groupe des Petites Antilles ou Iles du Vent, et sont comprises entre 14? 20 et 16^ 40 de latitude Nord, entre 63° 10 et 64° 50 de longitude Ouest. La Martinique est située au sud de la Guadeloupe, à une distance de 110 kilométres, et en est séparée par l'ile anglaise dela Dominique. A la suite de ces données générales, on trouve la description topogra- phique et physique avec des détails sur l'orographie, la composition du sol et le climat, d'abord de la Guadeloupe et des petites iles voisines, puis de la Martinique. La « distribution géographique des plantes en zones » est étudiée dans un chapitre spécial. L'auteur distingue dans les deux iles cinq régions végétales offrant chacune une florule particulière : 4° RÉGION MARITIME; embrassant celle partie de la mer peu profonde, plus ou moins chauf- fée par le soleil, sablonneuse ou vaseuse, qui avoisine les terres et con- tient en abondance, outre de nombreuses Algues, deux Phanérogames REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 389 stolonifères, Ruppia maritima et Thalassia testudinum, complètement immergées, formant un gazon maritime souvent très épais; 2° BASSE RÉGION Où CHAMPÉTRE, subdivisée en huit stations spéciales; 3° RÉGION DES GRANDS BOIS OU MOYENNE ; 4° DE TRANSITION; enfin 5° RÉGION SUPÉRIEURE. La floraison n'est jamais entièrement suspendue: le propre de la végétation tropicale est de produire toujours et simultanément des feuilles, des fleurs et des fruits, grâce à la chaleur qui entretient une activité végétale incessante. Done, quel que soit le jour de l'année où il herborise, le botaniste trouve toujours une récolte à faire, avec plus ou moins d'abondance, dans quelque lieu qu'il se dirige. Il y a cependant un printemps végétal, de mars à juin, comme celui d'Europe, pendant lequel presque tous les arbrisseaux et la plupart des grands arbres se parent de fleurs. L'hivernage, ou temps des grandes pluies, dure habi- tuellement du 15 juillet au 15 octobre; puis il y a une seconde montée de sève, en septembre ou octobre, se prolongeant jusqu'en décembre. À propos des noms vulgaires ou vernaculaires, qui sont soigneuse- ment relevés pour chaque espèce dans le corps de l'ouvrage, l'auteur fait remarquer qu'ils sont, comme partout ailleurs, trés incertains, chan- geant souvent suivant les localités dans la méme île, à fortiori de l'une à l'autre, ou S'appliquant à des plantes trés diverses, mais offrant des particularités analogues. Ainsi les arbrisseaux à branches pendantes pourvues de piquants sont des gratte-jambes ou crocs-chiens, les arbrisseaux munis de piquants forts sont des épiniers ; on compte envi- ron 10 bois-café ou café-bátard, 15 balais-savane, 4 bois d'olive, etc. Le dernier chapitre de l'introduction est intitulé : Difficultés d'her- borisations. Pour herboriser dans les pays tropicaux, il faut ajouter à la boite classique et aux instruments de récolte dont on se contente habituellement en Europe une presse portative dans laquelle on met, sitôt aprés les avoir cueillies, les plantes à fleurs caduques, tendres et délicates. En outre « on doit être accompagné d'un guide solide, armé d'un coutelas ou d’un sabre, instrument indispensable pour ouvrir des chemins, et d’une hache pour abattre les arbres élevés et à tronc lisse, Sur lesquels il est impossible de grimper, pour se procurer les fleurs ou les fruits ». Puis la récolte des échantillons n’est pas le plus pénible ; leur dessiccation et les soins de l'empoisonnement constituent une tâche particulièrement malaisée sous les tropiques, surtout dans la zone chaude et humide où sont placées les Antilles. | Ces divers sujets sont traités dans un style simple, clair et attachant. Vient ensuite la Flore phanérogamique ; on regrette au premier abord que l'auteur n'y ait pas ajouté celle des Cryptogames supérieures, au moins des Fougères dont l'étude est d'un si grand intérêt dans la région 390 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des Antilles. Peut-être s'est-il réservé d'en faire plus tard l'objet d'une publication supplémentaire, et il valait mieux dans ce cas me pas re- tarder celle de l'ouvrage principal. En parcourant la Flore, on est à priori un peu surpris d'y voir les familles et les genres simplement indiqués; les espéces, seules, sont décrites, mais avec une ampleur et une abondance de détails fort agréables. Signalement minutieux des caractéres, époque de floraison, stations et localités, renseignements ajoutés par M. le professeur Heckel sur les propriétés et les applications médicales ou industrielles, ces notions groupées et offrant un tableau complet de l'histoire de chaque plante correspondent au principal intérét de l'ouvrage, qui est de faire connaitre le mieux possible les espèces de la flore; on peut facile- ment trouver, dans les Traités généraux, la description des genres et des familles, et l'auteur a judicieusement, selon nous, allégé son travail sous ce rapport. Non moinslouable est sa discrétion dans l'alignement des synonymes; on lui reprochera peut-étre à cet égard une extréme sobriété, mais combien cette tendance nous parait préférable à l'abus que font quelques floristes d'une érudition de remplissage. S'il fallait absolument faire une part à la critique, nous exprimerions le regret de ne pas rencontrer cà et là, dans cet estimable volume, quelques tableaux synoptiques ou des clés dichotomiques de nature à conduire plus rapidement aux déterminations. Il est vrai que les bota- nistes qui se livrent à des recherches sur les flores exotiques ne sont pas généralement des débutants et par suite ont moins besoin de ce genre de facilités. , Nous remarquons avec plaisir le soin qu'a pris l'auteur d'indiquer l'étymologie des noms de genre. La recherche de la dérivation, méme parfois un peu conjecturale, de ces termes n'est pas seulement un objet de curiosité ; l'histoire de la science et les études linguistiques y sont intéressées. EnN. MALINVAUD. Observations sur quelques Malvacées ; par G. Rouy (Jour- nal de Botanique de M. Morot, 1* mars 1891). 1. Le Marva nmiBiFOLlA Viv. est, selon l'auteur, une forme du M. Alcea souvent confondue à tort avec la forme fastigiata (M. fasti- giata Cav.). 2. Marva FASTIGIATA Cav. a pour synonyme M. Morenii Pollini (non Reichb. nec auct. plurim.). 9. M. cnETICA Cav. — M. altheoides G. G. 4. M. Vivianraxa Rouy, forme du silvestris, est le M. hirsuta Viv. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 391 (1824) et alior. non Ten., M. silvestris var. hirsuta Gillot in Bull. Soc. bot de Fr., t. XXIV, p. xuv. 9. M. rorunpiroriA L. Nous ne pouvons qu'approuver l'auteur de ne pas admettre, en s'appuyant sur de très valables raisons, le remplace- ment, proposé récemment par quelques floristes, du traditionnel Malva rotundifolia par Malva neglecta Wallr. : exemple topique des étranges conséquences, ou plutôt inconséquences, auxquelles peut conduire l'esprit. d'iutransigeance et d'absolutisme en matière de nomenclature. En vue de réaliser la stabilité, on commence par la détruire là où elle était le mieux acquise. 6. Lavatera AwDIGUA Coss. non DC. Le Lavatera thuringiaca L. (L. ambigua DC.), indiqué naguère à Pignans (Var) par Cosson (Notes, pp. 93-54), n'est qu'une forme du Malwa Alcea. T. LAVATERA ARBOREA L. Naturalisé sur les bords de l'Océan et de la Manche. Nous aurons occasion de revenir sur les ingénieuses consi- dérations développées par l'auteur à propos de cette plante. 8. LAVATERA cnETICA L. Le L. silvestris Brot. ne saurait en être distingué. 9. LAVATERA BICOLOR Rouy (pro subsp. L. maritime). Ern. M. Sur les Ophioglosses de la flore de l'Ouest; par M. Ch. Ménier (Bull. Soc. nat. de l'Ouest, 1897). Broch. de 9 pages èt une planché, Nous avons déjà eu l'occasion d'entretenir la Société de cette élude (1); il nous suffira d’en extraire le tableau synoptique suivant qui en présente les conclusions : O. VULGATUM B. ambiguum (2) O. LUSITANICUM Plante de......,,....... 10 à 30 cent. 5 à 10 3 à 5 Rhizome émettant... ..... 1 (rar' 2) feuilles 1 à3 là? ovales ou oblongues ovales-lancéolées |linéaires-lancéolées ou oblongues-lan-| rart oblongues- céolées lancéolées épi i ; . . DE S Cellules épidermiques. ... sinueuses sinueuses droite licee Spores.....,,,...,...... tubereuleuses tuberculeuses lisses Diamètre des Sspores..... 38 à Alu 38 à ály 30 à 324 ——À (1) Voy. plus haut, séance du 14 mai, p. 221. elle forme ect l'Om] i . et G. (2) Cette forme est l'Ophioglossum vulgatum var. ambiguum Coss. et G., : inlermedium Vigineix. 392 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. « En dehors des caractères tirés de l’état des spores (tuberculeuses ou lisses), de leurs dimensions, et de la forme des cellules épidermiques (parois sinueuses ou droites), tous les autres sont plus ou moins sujets à varier. » La planche représente comparativement les types vulgatum et lusita- nicum, ainsi que leurs principales variations. ERN. MALINVAUD. Première ascension du pic de Serrère (2911 mètres), limite de la France et de l'Andorre, par H" Marcailhou d'Aymerie (Bulletin de la Société Ramond, année 1897, p. 5). Broch. de 20 pages in-8'; Bagnères-de-Bigorre, 1897. A l'extrémité d'une belle vallée ariégeoise, la commune de Seignac, et au point de jonction de la grande chaine des Pyrénées et du chainon secondaire qui sépare en deux vallées principales le pittoresque val d'Andorre, se dresse une cime majestueuse à l'aspect inaccessible et se rattachant à ses congénères par une aréte dentelée qui a permis de lui donner son nom : Pic DE SERRÈRE (1), altit. 2911 mètres, sommet encore vierge de toute trace du passage de l'homme jusqu'au 16 sep- tembre 1897, lorsque M. H" Marcailhou résolut d'en tenter l'ascension qu'il effectua, ce jour-là et le lendemain, avec trois personnes et le con- dueteur du mulet qui portait les vivres. Ne pouvant suivre l'auteur dans les détails de sa narration, d'ailleurs très attachante, nous nous bornerons à reproduire l'énuméralion des plantes observées à partir de 2850 métres jusqu’au sommet du pic de Serrère (2911 mètres), en marquant d'un astérisque celles qui avaient été déjà récoltées plus bas : PHANÉROGAMES. Silene exseapa, * Arenaria grandiflora var. compacta, Alsine verna var. al- Mal. Alsine recurva, * A, Cherleri, Cerastium lanatum, Draba frigida, D. gaas * Mutehinsia alpina, Epilobium alpinum, * Sempervivum sanguineum, ga palmata, * S. bryoides, S. muscoides var. moschata, Leucanthe- mum alpinum var. roseum, Jasione humilis, * Phyteuma hemisphæricum var. pygmæum, Gentiana nivalis, * Thymus nervosus, Soldanella alpina, Plantago alpina, Armeria alpina var. nana, Festuca alpina, *F. pilosa. CRYPTOGAMES. Selaginella spinulosa. à ypnum uncinatum, H. pulchellum, Oligotrichum hercynicum, Pogonatum MA um porramia ithyphylla, Grimmia ovata, G. apocarpa, * Webera poly- pha, Distichium capillaceum, Barbula tortuosa, * Weisia crispula. 1 ` lo* A p (1) De serra, scie; de là dérive le terme espagnol sierra. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 393 Gymnomitrium concinnatum, Sarcoscyphus sphacelatus. Thamnolia vermicularis var. minor, Stereocaulon corralloides var. conglo- meratum, Cladonia ecmocyna, C. uncialis, * Platysma nivale, P. juniperinum, Cetraria islandica, C. aculeata, Gyrophora cylindrica var. fimbriata, G. pro- boscidea, Peltigera ulorhiza, Placodium oxytonum, P. chalybæum, Squama- ria saxicola, Lecidea petræa. Au pic de Serrère, on rencontre le Silurien moyen et le Silurien inférieur, représentés par des schistes noirs ou colorés en rouge par l'oxyde de fer. Ery. M. Nomenclature binaire, la loi de priorité devant l'usage; par Ant. Le Grand (Revue générale de Botanique dirigée par M. G. Bonnier, n° du 15 mai 1897, pp. 161-174). Noire confrére s'est livré à une enquéte minulieuse, en compulsant les ouvrages d'un grand nombre de floristes et de phytographes contem- poraius, surtout ceux de son pays, dans le but de rechercher comment ils avaient interprété et suivi, en matière de nomenclature, la loi dite d'antériorité, et, comme généralement ils en ont été respectueux et qu'on peut citer, en faveur de chacun d'eux, des exemples où ils l'ont appliquée, M. Le Grand croit pouvoir inférer de ces constatations que « tous, sans exceptions, font, en somme, bon marché de l'usage et de la tradition (1) ». Il a calculé que « les prioristes (2) radicaux n'auront peut-étre pas à changer 200 noms sur 4000 dans la Flore de Grenier et Godron. » Si lui-même n'a admis sous ce rapport que peu d'innovalions dans ses ouvrages floristiques, c'est que, comme il le dit fort bien, « les recherches synonymiques sont souvent difficiles... Ainsi s'expliquent la réserve de beaucoup d'auteurs et leur défiance manifeste, non sans quelque raison, contre des innovations d'une vérification trop souvent malaisée ». Tous les botanistes soucieux de l'exactitude hésitent, comme (1) Il n’y a pas plus de jus divinum pour l'usage et la tradition que pour la régle de priorité. « Dans toutes les parties de la nomenclature, le principe > essentiel est d'éviter ou de repousser l'emploi de formes et de noms pou- > vant produire des erreurs, des équivoques ou jeter de la confusion dans la ? Science. » (Lois de la nomenclature botanique, art. 2). La précision du lan- gage Scientifique ne doit pas être subordonnée et sacrifiée à l'emploi inexo- M de n'importe quel procédé, si l'expérience montre que son application n est pas toujours également efficace. C'est au contraire le choix du procédé qui doit étre maintenu dans le rapport le plus avantageux avec le but qu'on veut atteindre. Un artiste ne se sert pas invariablement du même instrument ponr produire un chef-d'œuvre, et nul ne lui reprochera cet éclectisme néces- e. , (2) L'auteur préfère prioriste à prioritaire. Cependant on dit : autoritaire, égalitaire, humanitaire, unitaire, utilitaire, etc. 394 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. notre confrère, à remplacer un nom sur la véritable signification duquel aucun doute n’est possible par un autre, serait-il plus ancien, pouvant donner lieu à des contestations. C'est par l'absence de cet honorable scrupule que se distinguent les intransigeants. Ern. MALINVAUD. Manuel d'Histoire naturelle : Aide-mémoire de Bota- nique cryptogamique; par le professeur Henri Girard. Un vol. in-18 eart. de 284 pages, avec 107 figures intercalées dans le texte. Paris, 1897, librairie J.-B. Bailliére et Fils. — Prix : 3 francs. Le Manuel d'Histoire naturelle, rédigé par M. Henri Girard et qui sera complet en dix volumes, a pour but de permettre, aux candidats ayant à subir un examen portant sur les sciences naturelles, de faire une revision rapide des questions qui peuvent leur être posées. Ce Manuel, d’après l'avis de l'éditeur, « au début des études, per- mettra d'acquérir rapidement les notions nécessaires pour profiler des cours spéciaux ou lire avec fruit les traités complets; à la fin de l'an née, il facilitera les revisions indispensables pour passer avec succès les examens ». . Le sujet du présent volume est divisé en quatre parties: 1^ généralités (morphologie et physiologie, origine et développement du corps); 2 les Thallophytes (caractères généraux, Champignons, Algues, Lichens, Dac- léries) ; 3° les Muscinées (Hépatiques et Mousses); 4° les Cryptogames vasculaires (Filicinées, Équisétinées, Lycopodinées, Cryptogames vas- culaires fossiles). L'exposé est forcément trés condensé, le style clair et précis, comme il convient dans ce genre de publications. Enx. M. Association francaise pour l'avancement des sciences, comple rendu de la vingt-cinquième session, Carthage-Tunis; 1896; 2 volumes in-8°. Paris, 1896, au secrétariat de l'Association, rue Ser- pente, 28, et chez G. Masson. Dans les procès-verbaux de la 9° section (Botanique), que renferme le premier volume, pp. 169-193, nous remarquons les articles suivants : D" BoxwET : Coup d'œil sur les explorations botaniques effectuées en l'unisie depuis le dix-septiéme siecle jusqu'à nos jours. FnaNcuET : Observations sur les Tricholæna, les Rhynchelytrum et le Monachyron. D' Gerger : Rapport sur l'herborisation faite par la section de Botani- que, le 4 avril 1896, à Hammam-el-Lif et au djebel bou Korneln- — Rapports sur les visites faites par la section de Botanique, au Jardin du général Mohammed Baccouch et au Jardin d'Essai de Tunis. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 395 Le second volume (Notes et Mémoires) contient les travaux suivants présentés à la section de Botanique : BATTANDIER (A.), p. 440 : Contribution à l'étude des caractères taxono- miques tirés de la chimie végétale. BELLoc (E.), p. 406 : Aperçu de la flore algologique d'Algérie, de Tunisie, du Maroc et de quelques lacs de Syrie. Brno (A.) et GEnBER (D' C.), p. 316 : Sur les acides contenus dans le suc cellulaire des Mésembryanthémées. Bonner (Edm.), p. 365 : Remarques sur quelques plantes indiquées en Tunisie par Desfontaines et qui n'y ont pas été récemment re- trouvées. — Ces espèces sont : Salria fetida, Lithospermum orientale, Onosma echinatum, Hyoscyamus aureus, Bupleurum procumbens, Mesembryanthemum copticum, Scrofularia Scoro- donia et S. frutescens, Geranium asplenioides, Atractylis ma- crocephala, Bellium bellidioides, Pinus Pinea. — p. 434: Lettres écrites par Desfontaines pendant son exploration de la Régence de Tunis (1783-84). DOUMERGUE, p. 314 : Les hauts plateaux oranais de l'Ouest au point de vue botanique. — L'auteur, dans les notes qui terminent ce Mé- moire, nomme et décrit : Fumaria parviflora Lamk var. luten, Biscutella erigeriflora DC. var. papillosa, Cistus coniusus, Umbilicus patens Pomel var. subsessiliflorus, Hippomarathrum crispatum Pomel var. mierocarpum, Anacyclus Pyrethrum Coss. var. subdepressus, Catananche caerulea L. var. obtusi- folia, Linaria reflexa Desf. var. puberula. — p. 455 : Sur quelques plantes intéressantes de la province d'Oran, Dvraincy, p. 327 : Recherches sur le développement des Asparaginées (avec 3 planches). GAUGHERY, p. 421 : Sur un Melianthus hybride (obtenu expérimentale- ment au jardin Thuret, à Antibes, en fécondant le Melianthus comosus par le M. major). GERBER (D° C.), p. 442 : Sur quelques phénoménes de la maturalion des fruits charnus acides. Harior (P.), p. 360 : Sur la flore du département de l'Aube. — Indi- cation d'environ cent espéces ou variétés nouvelles pour ce dépar- tement. JUMELLE (H.), p. 498 : Le Sakharé. — Le Sakharé est un Figuier de la Guinée française, peut-être une espèce nouvelle, dont M. Jumelle a étudié le latex qui est un caoutchouc fortement résineux. 396 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. LicNiER (0.), p. 403 : La fleur des Crucifères comparée à celle des Fu- mariées. — L'auteur montre que, dans ces deux familles consi- dérées dés longtemps comme voisines, la fleur, loin de présenter les différences de structure que l'on admet généralement, est au contraire bâtie sur le méme plan, les différences ne consistant qu'en des variantes sans grande importance. MALINVAUD (E.), p. 320 : Les Potamogeton de l'herbier Lamy de la Chapelle. — Ils ont tous été récoltés dans le département de la Haute-Vienne, dans lequel sont plus ou moins répandus les P. na- tans L., P. fluitans auct. non Roth (P. americanus Chamisso teste Bennett), P. polygonifolius Pourr., P. perfoliatus L., P. crispus L., P. pusillus L. avec la variété Berchtoldi, P. trichoides Cham.; on y trouve aussi, mais plus rares, les P. heterophyllus Schreb., nitens Web., obtusifolius Mert. et K., acutifolius Link, densus L.; enfin deux formes douteuses, récoltées dans la Vienne, sont rapporlées provisoirement, l'une au P. Zizii Roth, l'autre au P. decipiens Nolte (an hybr.?). Les P. lucens L., plantagineus Ducros et pectinatus L. n’ont pas été encore observés dans cette région. Roze (E.), p. 324 : Sur deux plantes tunisiennes du seizième siècle. — Ce sont les Tagetes patula et erecta, originaires du Mexique et cultivés dans les jardins à Tunis. EnN. MALINVAUD. Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 4' série, 10° volume; année 1896. Caen, E. Lanier, 1897. Les articles de botanique sont relativement peu nombreux dans ce volume. CHEVALIER, p. xxxi : Un Églantier à fleurs doubles. — p. LXXIV : Plantes observées aux environs de Vernon et Pacy-sur- Eure (1). Guérin (Ch.), p. xxxvi: Implantation de Gui sur Gui. GurTIN (abbé), pp. xtv et 14: Étude sur le Rosa fætida Bast. — p. LXVI : Herborisations autour de Louviers et des Andelys. ISoAnD, p. xci : Plantes rares. LEBOUCHER, p. xciv : Champignons observés aux environs d'Alençon: LiGNIER, p. Liv : Essai de greffe de Gingko. (1) On y remarque une singulière coquille : Ononis flammea. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 397 Licnier, pp. Lxv et 21 : Recherches sur les fleurs prolifères du Car- damine pratensis. THUILLERIE (de La), p. xxxv: Cotula coronopifolia et Atriplex Babing- tonii dans les Cótes-du-Nord. Ern. M. Le Monde des Plantes, Revue internationale illustrée de Bota- nique, paraissant le 1" de chaque mois : Directeur, H. Léveillé, 6° année (2° série), n° 83 à 94 (1° octobre 1896 au 1° septembre 1897), ensemble 168 pages in-4° (1), avec de nombreuses figures. Principaux articles originaux : Chevalier (Aug.), n° 85, 86 : Le D” Perrier et la flore de la Mayenne. Daniel (L.), n^: 84, 85, 86, 88, 89, 90, 93 : La greffe depuis l'antiquité jusqu'à nos jours. Etoc (l'abbé), n° 81 : Notes sur la flore bryologique du bois de Boulogne. — n“ 93-94 : Notes sur la flore bryologique de Meudon. Grelet (L.-J.), n° 90: Flore de Châtellerault et de la forêt de Châtel- lerault (Vienne). — Plantes indiquées comme nouvelles pour la Vienne : Geranium pyrenaicum L., * Trifolium elongatum DC., Anethum segetum L., Achillea nobilis L., Anthemis tinctoria L., * Carduus polyanthemos Godr. (forme du C. crispus), Cen- taurea aspera L., C. solstitialis, Anchusa officinalis L., Phleum arenarium, Alopecurus utriculatus Pers., * A. vaginatus Pall., Cynosurus echinatus L., Vulpia geniculata L. Les deux der- nières espèces et quelques autres sont évidemment adventices ou introduites; quant à celles qui sont marquées d’un astérisque, leur détermination, à notre avis, mériterait d’être confirmée. — u“ 93-94 : Flore de Riom (Deux-Sèvres) .— Nous y voyons un genre nouveau d'Orchidées, dont on aurait pu faire l'économie. Le Rauranita paludosa Grelet n'est qu'un lusus de Orchis palus- tris. Sont aussi signalés en note, comme plantes nouvelles pour les Deux-Sèvres, sans doute adventices, surtout la première : Trigo- nella corniculata L. et Bunias Erucago L. Lemée (l'abbé), n° 88 : Encore le Gui du Chêne. — L'auteur a observe le Gui trois fois sur l'Aubépine, et une fois surle Quercus pedun- culata, dans la commune de Pezé-le-Robert (Sarthe). (1) Les abonnements au « Monde des Plantes » partent du 1° octobre ou du 1^ janvier de chaque année. — Prix : un an, 10 francs pour la France, I2 francs pour l'étranger et les colonies. — Le numéro, 1 franc. 398 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Jamin (Victor), n^ 83, 89 : Contributions à la flore cryptogamique de la Sarthe, Champignons. Lande (F.), n? 85: Nouvelles localités de plantes rares ou peu communes pour la flore de Normandie. Léveinté (II.), n° 83 : Un Viola hybride (V. Bonhom meti — V. lactea X odorata). — Get hybride, observé dans un jardin au voisinage des parents, se rapproche du V. lactea Sm. (V. lancifolia Thore) par ses feuilles supérieures et du V. odorata par ses feuilles infé- rieures. « Ses feuilles inférieures et ses larges stipules le distin- guent du premier, tandis que son port et ses fleurs d'un bleu lacté le différencient nettement du second. » — Ibid. : Campanula Rapunculus L. var. parviflora Léveillé. — Fleurs d’un violet foncé ne dépassant guère un millimètre de dia- mètre. — Ibid. : Les Épilobes de Madère. — n% 83, 84, 88 : Les Onothéracées (1) françaises, genre Epilobium. — n“ 90, 93-94 : Les formes des Épilobes francais. — n“ 85, 86, 91 : Les Onothéracées japonaises. — n“ 89, 93-94 : Les Onothéracées chiliennes. — n” 83, 84, etc. : Herborisations sarthoises. — n% 89, 90 : Flore des Nilgiris. Maire (R.), n° 84 : Contributions à l'étude de la flore de la Cóte-d'Or. — L'auteur annonce qu'il a découvert le Potamogeton compres- sus L., dans le canal de Bourgogne, à Saint-Jean-de-Losne, et le Lemna arrhiza L.dans une petite mare près de Saint-Jean-de- Losne. D’après lui, ces deux espèces sont nouvelles pour la Côte- . d'Or. Parmentier (Paul), n° 85 : Contribution à l'étude du genre Ludwigia. — L'auteur réunit le genre Isnardia au genre Ludwigia, le pre mier étant relégué dans la synonymie du second. — Ibid. : Recherches sur Epilobium nutans Schmidt. — D'après les affinités anatomiques constatées par M. Parmentier, « on peut (1) On a beaucoup disserté sur OEnothera ou Onothera : notre érudit cor frère M. le Dr Saint-Lager a plaidé avec succès la cause du second ; les main- teneurs du premier font valoir que, Linné l'avant créé pour un genre ameri- ricain inconnu des anciens, il n’y a pas lieu d'appliquer le méme vocable à des objets différents. Dans cette chicane comme en beaucoup d'autres, ilny d'argument sans réplique d'aucun cóté, et chacun a raison à son point de vue. In dubiis libertas. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 399 considérer l'E, nutans comme une race hygrophile de lE. alsine- folium, au méme titre que lE. alpinum. » — n° 87: Les classifications établies, depuis les grands embranche- ments jusqu'aux simples espèces, sur les seules données de la morphologie, sont-elles confirmées ou infirmées par l'anatomie? — Voici la conclusion de l'auteur : « ... On ne saurait trop admi- rer le génie des illustres botanistes qui, spéculant sur les seules données morphologiques, parvinrent à élablir le classement, à des degrés divers, de toutes les espèces du Règne vegétal, avec une sagacilé si profonde, que ce classement peut être, dans ses grands traits, considéré comme naturel, élant presque toujours confirmé par l'anatomie. » n° 92 : Contribution à l'étude des Fumariacées. — Les recherches de l'auteur le conduisent à subdiviser le genre Corydalis en trois sous-genres : 1° LuTEÆ (C. lutea et claviculata); 2^ SAncocap- Nos (C. enneaphylla); 3° Burrosæ (C. bulbosa, dont les C. caca el solida seraient des sous-espéces, et le C. fabacea une va- riété). Quant au genre Fumaria, il est représenté en France par quatre espèces : 1° Fumaria spicata L. ; X F. officinalis L., dont les variétés principales sont les F. media DC., Wirtgeni Koch et densiflora Parl.; 3^ F. capreolata L., dont les F. Borei Jord., Bas- tardi Bor., muralis Hamm. et agraria Lag. sont des variétés ou des formes dégénérées ; enfin 4 F. grammicophylla Léveillé et Parmentier, espèce collective, qu'on pourrait subordouner au type officinalis compris sensu latissimo, mais que M. Parmentier pré- fère en détacher. Les variétés du F. grammicophylla (fleurs à feuilles ou segments linéaires) sont : F. micrantha Lag. (densi- flora DC.), F. parviflora Lamk et F. Vaillantii Lois. A la fin de ce fort intéressant travail, l'auteur, confirmant les précédentes observations de M. le professeur Lignier, de Caen, sur la fleur des Fumariacées, montre que cette fleur est bâtie sur le mème plan que celle des Crucifères, les différences ne consistant qu'en des variantes sans grande importance. — lbid. : Uue plante nouvelle de la chaine jurassique. — Il s'agit d'une variété du Mimulus luteus, laquelle, au lieu d'avoir la Corolle parfaitement jaune, présente une grande tache roux pour- pré sur le lobe moyen inférieur et la gorge de la corolle mou- chetée de petits points de méme teinte. Ce serait une forme intermédiaire entre les M. variegatus hort. et cupreus Hook. Cette plante américaine est abondamment naturalisée, aux envi- 400 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rons de Baume-les-Dames, sur toute la longueur d’un barrage du Cuisancin, affluent du Doubs. Ern. MALINVAUD. Minnesota Botanical Studies (Geological and Natural History Survey of Minnesota : Conway Mac Miran, State Botanist). Bul- letin n° 9, parts x and xı (31 mai 1897); pp. 703-1044, planches XL à LXXXI. Minneapolis, 1897. XLIII. Bruce Finx : Contributions to a knowledge of the Lichens of Minnesota; Lichens of Minneapolis and vicinity. XLIV. Roscor Pouxp and Fn.-E. CLEMENTS : A re-arrangement of the North American Hyphomycetes. XLV. HorzıxcrR (J.-M.) : On some Mosses at high altitudes. XLVI. Day (R. N.) : The forces determining the position of dorsiventral leaves (pl. XL). XLVII. HozzinGer (J. M.) : On the genus Coscinodon in Minnesota (pl. xL1). XLVIII. HELLER (A. A.): Observations on the Ferns and flowering plants of the Hawaiian islands. — Espèces figurées : Acrostichum Hel- leri Underw. n. sp. (pl. xL11), Gymnogramma sadlerioides Underw. n. sp. (pl. xum, Syntherisma Helleri Nash. n. sp. (pl. XLIV), Astelia Menziesiana Sm. (pl. xuv), Pipturus kauaiensis Hell. n. sp. (pl. xvi), Pipturus ruber Hell. n. sp. (pl. xzvn), Pelea cruciata Hell. n. sp. (pl. xuvim), P. microcarpa Hell. n. Sp. (pl. xuix), Euphorbia atrococca Hell. n. sp. (pl. L), E. rivularis. Hell. n. sp. (pl. Lr), E. sparsiflora Hell. n. sp. (pl. Lir), Hibiscus Waimeæ Hell. n. sp. (pl. zur), Isodendrion subsessilifolium Hell. n. Sp. (pl. niv), Nania pumila Hell. n. sp. (pl. Lv), N. tremu- loides Hell. n. sp. (pl. tv1), Lysimachiopsis daphnoides Hell. (pl. Lvu), L. Hillebrandii Hell. (pl. Lvi), Cyrtandra Gayana Hell. n. sp. (pl. Lix), Gouldia elongata Hell. n. sp. (pl. LX); G. sambucina Well. n. sp. (pl. 1xr), Straussia pubiflora Hell. n. sp. (pl. Lxn), S. psychotrioides Hell. n. sp. (pl. x1), Cyanea coriacea Hillbr. (pl. xiv), C. spathulata Hell. (pl. Lxv), C. stl- vestris Hell. n. sp. (pl. Lxv), Lobelia tortuosa Hell. n. Sp. (pl. 1xvir). XLIX. Scaxeien (Albert) : The phenomena of symbiosis. L. Conway Mac MiLLAN : Observations on the distribution of plants along shore at Lake of the Woods (pl. LXX-LXXXI). LI. FRANKFORTER (G. B.) : The alkaloids of Veratrum. Ern. M. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 401 Du genre Acæna; par P. Citerne (de Nantes) (Revue des sciences naturelles de l'Ouest, 1897, n 1,2 et 3). Après avoir passé successivement en revue les caractères des organes végétatifs, de la fleur, du fruit et de la graine des Acæna, Vauteur termine par une classification des espéces, au nombre d'une quaran- taine environ, auquel il ajoute quelques espéces nouvelles ou à descrip- tion revisée. Les Acæna sont des plantes herbacées, vivaces ou suffrutescentes, à racines pivotantes s'enfoncant profondément dans le sol. Les feuilles sont loujours composées-imparipennées. Les inflores- cences sont tantót des épis simples, tantót des épis de cymes, tantót des capitules. Les poils font rarement défaut. Les fleurs sont généralement bisexuées, plus rarement unisexuées ou polygames, construites sur le type 5 (Euacæna), sur le type 4 (Ancis- trum), parfois 3 (A. lœvigata). Le fruit se compose du réceptacle accru et sec renfermant d'ordinaire un seul achaine. Il présente généralement à sa surface des épines ou ailes. L'achaine ou les achaines inclus dans le réceptacle présentent une surface lisse et un tégument plus ou moins épais. La graine renferme, sous un tégument trés mince, un embryon droit sans albumen. L'auteur. s'étend assez longuement sur la strueture anatomique du fruit et de la graine. Les Acæna présentent de grandes affinités avec les Polylepis, mais se rapprochent encore plus des Sanguisorba et des Poterium. Onadmet généralement dans le genre Acena deux sections: les Acæna proprement dits ou Euacæna, caractérisés par leurs inflorescences en épis et leurs fruits complètement couverts d'épines, et les Ancistrum à inflorescences capituliformes en têtes globuleuses, à fruits couronnés seulement de deux à quatre épines, ou méme complétement dépourvus de ces appendices. Mais, bien que se basant également sur la nature des inflorescences et du fruit, l'auteur préfère répartir les espèces dans sept sections : Pleu- Tostachya, Lachnodia, Brachycephala, Pleurocephala, Acrostachya, Acrocephala, Anoplocephala. P. GUÉRIN. Considérations générales sur la Géographie botanique du département de la Côte-d'Or ; par M. L. Bazot [Revue générale de Botanique, t. VI (1894), p. 446]. Le département de la Côte-d'Or est compris entre le 47° et le 48° de- T. XLIV. (SÉANCES) 26 402 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. gré, c’est-à-dire à la latitude moyenne de la France. On y peut distin- guer trois climats : celui du Morvan, le plus humide et le plus froid, avec brouillards et pluies fréquentes; celui des montagnes et des pla- teaux calcaires, avec froids intenses, pluies et neiges encore abondantes, moins cependant qu'au Morvan. La vigne y est peu prospére. Enfin le climat de la plaine de la Saóne avec une température plus douce, et une végétation plus riche et plus précoce. Le Morvan forme un massif profondément découpé, relativement à son relief, d'une altitude moyenne comprise entre 500 et 600 mètres. Au nord du département, le Plateau de Langres sert de ligne de démarca- tion entre les deux climats les plus contrastants en France. Le Morvan forme en quelque sorte vers le Nord une saillie du Plateau central. Il couvre la moitié des arrondissements de Beaune et de Semur. Les étages jurassiques couvrent du Nord au Sud la plus grande partie du département, et notamment l'arrondissement de Châtillon. Ils forment dans le Sud la chaine de la Cóte d'Or, sur le versant Ouest de laquelle s'étend l'Auxois, avec ses prairies fertiles et ses riches moissons. Les étages jurassiques supérieurs sont généralement arides. A diverses hauteurs cependant les assises calcaires alternent avec les argiles et, sur les pentes orientales et méridionales, on ne peut oublier de men- tionner les fameux vignobles de la Bourgogne. Sur les plateaux du Châtillonnais les forêts sont encore abondantes. Là, comme sur le plateau de Langres, quelques plantes montagnardes du Jura à signaler : le Lis Martagon, quelques Daphne et le Sabot de Vénus. La chaine de la Côte d'Or reçoit également la plupart des espèces du Jura. En un mot, cette flore jurassique donne asile à une série de plantes d'origines diverses. La vallée de la Saône forme la partie orientale du département. C'est le commencement de la Bresse, contrée fertile, principal centre en France de la culture du Mais. Marais, étangs, forêts s'y rencontrent tous à la fois, ce qui en explique la variété de la flore. _ L'auteur termine par d'intéressantes observations sur les voies prin- cipales que suivent pour se répandre vers le Nord les plantes de la région méditerranéenne francaise. En allant de l'Est à l'Ouest, ce sont : 1° la vallée du Rhóne jusqu'au Valais; 2 la vallée du Rhône prolongée au Nord par la Saóne et la Bresse ; 3° la large voie du Centre et de l'Ouest. En résumé, la plupart des espéces que posséde la Cóte-d'Or lui sont venues des froides contrées du Nord, du Morvan, de l'Ouest, du Midi, du Jura et des Vosges. P. GUÉRIN. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 403 Études de Géographie botanique à propos des plantes de la Côte-d'Or; par M. L. Bazot [Revue générale de Botanique, t. VIE (1895) et t. VIIT (1896)]. Notre confrére débute par quelques idées générales sur les causes qui président à la répartition des espèces à la surface du globe : tempéra- ture, climat, voisinage de la mer, altitude, éléments minéralogiques du sol. [l montre, en particulier, combien est grande et irrégulière la dis- persion des plantes du Nord, qui trouvent, jusque trés loin dans le Sud, les conditions nécessaires à leur existence. Une première liste contient les espèces de la Cóte-d'Or les plus inté- ressantes; le nombre total des espèces d’après les Flores les plus récentes serait de 1450 environ. Mais ces espèces sont réparties en deux listes, suivant qu'elles s'éloignent plus de la Cóte-d'Or vers le Nord que vers le Midi, ou inversement. Désireux de montrer si les plantes contenues daus ceslistes se retrouvent également dans les massifs siliceux autres que le Morvan (Plateau central), c'est-à-dire : la Bretagne, les Ardennes, les Vosges, les Pyrénées et le Dauphiné-Savoie, M. Bazot indique dans une troisiéme liste le résultat de ses observations. Un peu plus de 80 espèces du Morvan croissent également dans les différents massifs siliceux que nous venons d'indiquer. Une quatrième liste indique enfin les plantes du Morvan qui manquent à quelques-uns de ces massifs. De celte liste, qui comprend 32 espéces, 21 manquent en Dretagne, ce qui peut s'expliquer par suite de ce fait que cette contrée se trouve isolée des autres terrains granitiques et schisteux par une grande largeur de terrains secondaires ou ter- liaires, Parmi les 21 espèces, 9 manquent à la fois en Bretagne et en Angle- terre : Ranunculus aconitifolius L. et R. platanifolius L., Parnassia palustris L., Prunus Padus L., Circea intermedia Ehrh., Doronicum Pardalianches L. et D. austriacum Jacq., Lactuca Plumieri Gren. et Godr., Polypodium Phegopteris L. D'autre part, 12, qui manquent en Bretagne, se retrouvent en Angle- terre : ce sont des plantes du Nord ou des montagnes. Mais il en est 4 surtout qu'il y a lieu de s'étonner de ne pas voir en Bretagne. Ge sont : Parnassia palustris L., Alchemillavulgaris L., Antennaria dioica V... Polypodium Phegopteris L. Dans la dernière partie de son travail, l'auteur se propose principale- ment de montrer l'influence du Plateau de Langres sur le plus ou moins d'extension vers Je Nord de certaines espèces méridionales. Le bord le plus élevé de ce Plateau atteint vers le Sud une hauteur moyenne de 900 mètres, et s'incline par une pente trés douce vers le Sud-Ouest, sur 404 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. le bassin de la Seine. D'autre part, vers l'Ouest et le Nord, il vient se confondre insensiblement avec le bassin de l'Aube et de la Marne. Ce fait important explique comment certaines plantes méridionales arrivent dans la Haute-Marne, non par le Sud où elles sont arrêtées par le massif, mais par le Nord et l'Ouest, en communication avec les plaines du Centre. De plus, le changement dans la nature du sol, la modification du climat sont deux facteurs importants qui suffisent à expliquer l'influence du Plateau sur la dispersion des espéces. Tout en recherchant jusqu'où les espèces montent vers le Nord, l'auteur s'est appliqué de plus, dans les listes qui suivent, à noter les stations xtrémes à l'est et à l'ouest de notre méridien. Jne première liste comprend les Plantes, la plupart méridionales, habitant le Plateau de Langres, dans les départements de la Cóte-d'Or et de la Haute-Marne. Deux espèces semblent y avoir leur habitation la plus septentrionale : Buffonia macrosperma Gay et Centranthus angustifolius DC. Une deuxième liste renferme les espèces de la Côte-d'Or, s'arrétant au sud du Plateau de Langres, mais qui, en le contournant, atteignent, hors de France, des latitudes supérieures. Parmi les espèces les plus rares signalées dans la Côte-d'Or, citons : Draba aizoides L., Silene Otites Sm., Lathyrus palustris L., Isnar- dia palustris L., Verbascum virgatum With., Veronica verna L., Salvia Verbenaca L., Scutellaria hastifolia L., Ventenata avenacea Kol. Dans une troisième liste, l'auteur indique les plantes s'arrétant au sud du Plateau de Langres et ne dépassant pas, vers le Nord, les latitudes de la France. Parmi les plus rares et qui trouventleur limite au Plateau de Langres lui-mème, nous signalerons : Saponaria ocymoides L., Athamanta cre tensis L., Ammi Visnaga Lamk, Carduus defloratus L., Cynoglossum Dioscoridis ViN., Plantago Cynops L., Asplenium Halleri DC. Une quatrième liste comprend les espèces de la Côte-d'Or, subspon- tanées, adventices ou observées autrefois et devenues douteuses pour le département. Entre autres : Medicago lappacea Lamk, Bifora radians Bieb., Centaurea paniculata L., Euphorbia Chamæsyce L. Deux autres listes comprennent des espèces venant principalement, les premières de l'ouest, les secondes de l’est du continent. A signaler en particulier : Meconopsis cambrica Vign., à la source de l'Ouche, el très rare dans le Morvan, Coronilla montana Scop., Linaria alpina pc. var. petrea Jord. L'auteur continue par une liste de plantes de la région montagneuse du Jura de 700 à 1300 métres, et que l'on rencontre également dans la REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 405 Côte-d'Or. Après quelques notes géographiques sur quelques espèces concernant cette dernière liste, M. Bazot donne un ensemble des plantes du Châtillonnais et termine cette Revue phytostatique de la Côte-d'Or par une liste de quelques espèces qui lui font défaut. P. GUÉRIN. Notes upom Celery (Notes sur le Céleri); par B. M. Duggar et L. H. Bailey (Cornell University, Ithaca, N. Y,, 30 mars 1897). I. Deux rouilles destructrices du Céleri, par M. B. M. Duggar. — L'industrie du Céleri a atteint un rapide développement à New-York depuis dix ou douze ans, et cette plante fait depuis quelques années l'ob- jet d’une importante culture aux environs de Kalamazoo, Michigan. Malheureusement deux Champignons ont fait leur apparition, surtout la saison dernière, qui menacent les bénéfices des producteurs. L'auteur décrit successivement les deux rouilles qu'il désigne, la premiére, sous le nom de « rouille hàtive » et la seconde sous celui de € rouille tardive ». Il indique les remèdes à employer pour lutter contre le fléau, et termine par des observations sur les caves d'emmagasinage où la rouille tardive s'est développée l'année dernière. La rouille hàtive est due au Cercospora Apii. Elle attaque d'abord les feuilles vertes extérieures et se présente en taches plus ou moins circulaires qui, de vert grisàtre, deviennent brunes et cendrées. Lorsque les taches sont nombreuses, la feuille jaunit et le Champignon développe son appareil fructifère, De petits filaments ou hyphes émergent par les stomates. Hs portent des spores ou conidies qui tombant sur d'autres feuilles perpétueront la maladie. Cette maladie disparait avec les froides nuits d'automne et peut étre suivie de la rouille tardive. Des différents remèdes qui ont été employés pour la combattre, la solution de carbonate de cuivre ammoniaeal est encore celui qui a donné les meilleurs résultats. L'auteur n'a eu aucune difficulté à obtenir sur l'Agar des cultures artificielles du Cercospora Apii. „La rouille tardive se distingue de la première par ses taches irrégu- lières et de couleur fauve, A la loupe, et méme à l'ail nu, on peut voir Sur toutes les parties de la feuille de petits corpuscules noirs ou pyc- nides qui en coupe présentent laspect des écidioles du Berberis vul- garis. Les spores qui s'en échappent et qui sont supportées par de minces filaments ont la forme d'aiguilles. Cette rouille, qui détermine la flétrissure complète des feuilles, est attribuée au Septoria Petroselini var. Apii. Comme remèdes, Ja bouillie bordelaise et la solution de carbonate de cuivre ammoniaeal ont donné de bons résultats. La maladie continue malheureusement ses ravages dans les caves 406 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'emmagasinage, surtout lorsque celles-ci sont humides. En pareil cas le meilleur remède est encore l’aération. L'auteur a obtenu, comme pour le Cercospora, des cultures arlifi- cielles du Septoria Petroselini var. Apii. Il termine par des remarques sur la construction des magasins à Céleri et reproduit dans le texte les vues de ceux qu'il a visités. IL. Expériences sur les engrais à employer pour la culture du Géleri, par L. H. Bailey. — Les expériences ont été faites sur une quin- zaine d'échantillons de Céleri. Les différents sels qui ont été essayés sont le sulfate de potasse, l'azotate de potasse, le phosphate de chaux, l'azotate de soude, les cendres de bois et le noir animal. Des analyses qui ont été exécutées par M. Cavanaugh il semble pos- sible de conclure que la potasse en quantité modérée est l'engrais pré- férable; ce qui expliquerait les excellents résultats obtenus avec les cendres de bois. D'aprés l'analyse, celles-ci renfermaient 6,32 pour 100 de potasse, 1,87 pour 100 d'acide phosphorique, et c'est avec elles que l'on a obtenu la meilleure récolte. P. GUÉRIN. Biologische Untersuchungen über Mist bevohnende Pilze (Die sclerotienbildenden Coprini, Anixiopsis stercoraria) ; von Emil Chr. Hansen [Recherches biologiques sur les Champignons stercoraires (Coprins à sclérotes, Anixiopsis stercoraria)|. Extrait de Botanische Zeit., 1897, Heft 7, pp. 111-132, avec une planche. I. Coprinus stercorarius Fr. et C. noctiflorus Brefeld. Ainsi qu'il l'avait déjà signalé, l'auteur a récolté en 4873-15, sur des excréments de cheval, de vache, de porc, de chien et d'homme, un Champignon qu'il avait déterminé Selerotium stercorarium DC., opi- nion qui avait été corroborée par l'examen d'un échantillon de l'herbier de Fries et de la description anatomique donnée par de Bary. Reprenant ses recherches sur d’autres sclérotes semblables recueillis sur des excréments de lapin, M. Hansen 'arrive aux résultats suivants : en faisant pousser sur du sable humide les sclérotes ainsi recueillis, on constate qu'ils donnent naissance à des appareils fructifères qui ne sont autres que ceux du Coprinus stercorarius Fr. 5i l'on recueille les spores formées par ces appareils fructifères et qu'on les sème en culture stérile sur des excréments de vache, on rè- de e que, leur développement ne s'accompagne pas nécessairement e mation de sclérotes. Tantôt les Coprins se développent sur des MN qui ne sont autre chose que le Sclerotium stercorarium DC., un pparaissent sans qu'aucun sclérote les ait précédés. chróter partage du reste l'opinion de M. Hansen, et considère comme REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 407 lui les sclérotes comme étant le Sclerotium stercorarium DC., et les appareils fructiféeres comme étant le Coprinus stercorarius Fr. Mais M. Hansen n'admet pas la maniére de voir de Schróter, lorsque celui-ci considére le Coprinus radiatus comme une forme naine du C. stercorarius et le C. noctiflorus de Brefeld comme devant étre rapproché du C. stercorarius. Ces deux derniéres espéces différent par les dimensions des spores ainsi que par certaines particularités ana- tomiques qui rendent nécessaire le maintien de l'espèce de Brefeld. Les eonditions biologiques du développement du C. stercorarius, ainsi que ses diverses réactions colorées, sont décrites en outre avec détails dans cette partie du travail. Il. Coprinus niveus (Pers.) Fr. et C. Rostrupianus Hansen. L'auteur propose le nom de C. Rostrupianus pour une espéce con- fondue avec le C. niveus, mais qui s'en distingue par la maniére dont elle se comporte en cultures. De méme que le C. stercorarius, le C. Rostrupianus constitue un type à deux modes de développement : un avec formation obligatoire de sclérotes, l'autre avec formation facul- tative. Il y a lieu par suite de le séparer du C. niveus type, qui ne pré- sente qu'un seul mode de développement, celui sans formation obliga- toire de sclérotes. Le C. Rostrupianus a été trouvé sur des excréments de vache et de cheval. II. Anixiopsis stercoraria Hansen. Cette espèce a été trouvée par l'auteur sur des excréments de renard et décrite par lui sous le nom d'Eurotium stercorarium. Appliquant à ce Champignon les mémes procédés de culture qu'il avait employés précédemment, M. Hansen a constaté que le mode de développement de cette espèce ne permettait pas de la maintenir plus longtemps dans le genre Eurotium. Elle se rapproche par la formation de ses périthèces du genre Anixia, mais s'en distingue par l'absence de paraphyses, par la disposition de ses spores en groupes plus ou moins Sphériques, tandis que chez les Anixia elles sont rapprochées en cha- pelets, enfin parce que chez les Anixia il n'a été remarqué aucune forme conidienne. A cause de ses points de rapprochement avec le genre Anixia, l'auteur propose pour cette espèce le nom d'Aniziopsis ster- coraria. L'étude trés minutieuse de la biologie de chacun de ces divers Cham- pignons est suivie d'une diagnose étendue de chacune des espèces créées ou modifiées. Le travail se termine par une planche représentant les divers organes caractéristiques des Coprinus stercorarius, C. niveus, C. Rostrupianus et Anixiopsis stercoraria. L. Lurz. 408 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sur la pollinisation chez les Composées, Campanula- cées et Lobéliaeées: par M. le professeur R. Gérard. Brochure de 11 pages in-8^; Lyon, 1897. Reprenant et étudiant les observations de Lecoq, Hildebrand, Del- pino, Forrer et Muller, M. le professeur Gérard a constaté que les Composées, Campanulacées et Lobéliacées, qui présentent, on le sait, de nombreuses affinités, se rapprochent encore par leur mode spécial de fécondation. Chez les Campanulacées et Lobéliacées, et chez les fleurs herma- phrodites des Composées, la maturation des organes sexuels se fait à des époques différentes, et de plus, c'est la maturation du evnécée qui se produit là derniére. Les poils stylaires qui existent chez les plantes de ces familles ne sont point, comme on le croit généralement, chargés de recueillir le pollen pour assurer l'autofécondation, mais bien d'en opérer la dissémi- nation à l'extérieur, en vue d'une fécondation croisée. En effet, les anthéres mürissent avant le développement complet du style. Celui-ci, en s'allongeant, recueille, à l'aide des poils qui hé- rissent son sommet, le pollen qui s'échappe des loges polliniques. | Ce pollen se répand au dehors lorsque la croissance du style est assez accentuée ; puis les poils collecteurs se flétrissent et tombent. C'est seu- lement ensuite que le style développe à son extrémité les trois stigmates sur lesquels devra germer le pollen. Il ne peut done, dans ces condi- tions, y avoir d'autofécondation. On conçoit l'importance de telles constatations au point de vue de hy- bridation et de l'obtention artificielle de plantes nouvelles. L. LUTZ. Note sur un cás de Tératologie observé chez le Fanda suavis Lindl.; par M. le professeur R. Gérard. L'objet de cette Note est une fleur de Vanda suavis qui s'est. déve- loppée dernièrement dans les serres du Parc de la Téte-d'Or, à Lyon. Cette fleur présentait un périanthe à dix divisions, disposées sur deux rangs el dont deux affeciaient la forme de labelle; deux étamines; un sugmate surmonté d'un seul rostellum. L'ovaire, muni à la base de deux bractées, présente extérieurement cinq côtes sur chacune des deux faces ; coupe transversalement, il montre deux loges, renfermant cha- cune trois placentas. Cherchant l'explication de ce phénomène, M. Gérard passe en revue les diverses hypothèses susceptibles d’être discutées : métamorphose ascendante, retour au type monocotylédone régulier, multiplication des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 409 pièces par division, synanthie. C’est cette dernière interprétation qui est adoptée par l'auteur, en se basant sur la morphologie et surtout sur l'anatomie. En effet, dans l'une des côtes moyennes de l'ovaire, par exemple, on rencontre un nombre de faisceaux libéro-ligneux de beau- coup inférieur à celui d'une eóte normale de disposition semblable, ce qui milite en faveur d'une soudure des diverses piéces qui devraient se rencontrer en ce point. La cóte correspondante, sur l'autre face, ne présente que trois faisceaux, ce qui peut être expliqué soit par fusion compléte des parties primitivement en contact, soit par atrophie des pièces de l'une des fleurs correspondant à cette cóte. L. L. Les plantes médicinales et toxiques de la Guyane fran- çaise (Catalogue raisonné et alphabétique); par M. le D" Ed. Hec- kel. Mâcon, Protat frères, 1897, 93 pages. Comme son titre l'indique, cet ouvrage est un inventaire très détaillé des plantes de la Guyane francaise susceptibles de recevoir une appli- calion, soil comme médicaments, soit comme productrices de substances toxiques. L'ordre adopté est l'ordre alphabétique, en prenant pour base le nom indigène de la plante ou, à son défaut, le nom scientifique. Une descrip- lion sobre et précise rend comple pour chaque plante de son origine botanique, de la partie utilisée, de sa composition chimique, de son emploi thérapeutique et de sa posologie. Une table alphabétique des espèces botaniques, disposées par familles, termine l'ouvrage et sert à faciliter les recherches. L. L. Du reboiscment et de la fertilisation des forêts: par M. Arth. Thézard (Extrait du Compte rendu du Congrès internat. de chimie appliquée, Paris, 1896). Compiègne, 1897, une broch., 39 pages. Aprés un historique étendu de la question du reboisement, l'auteur aborde les études chimiques relatives à la nutrition des plantes eL appelle l'attention sur la nécessité de fournir au sol des foréts les engrais ré- clamés par son épuisement, Bien que les plantations forestières s'accom- modent facilement des terrains médiocres, il est évident que peu à peu le substratum perd la majeure partie des éléments minéraux nécessaires AUX végétaux qui croissent à sa surface. Or, jusqu'ici, on s'est beaucoup préoccupé des causes physiques du dépérissement des arbres, et l'on à trop négligé le cóté chimique de la question. L'épuisement du sol en éléments minéraux, outre qu'il diminue le rendement de la forêt, est une cause trés réelle de l'invasion des maladies parasitaires. 410 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Thézard insiste sur la nécessité de l’analyse du sol et des plantes qui y poussent, afin de pouvoir restituer à ce sol les sels qu'il a perdus, et, d'autre part, pour y introduire avec discernement les espèces ca- pables d'y végéter le plus vigoureusement possible, et par suite de donner au forestier le rendement maximum. Le travail se termine par quelques considérations relatives à l'emploi des scories de déphosphoration comme engrais pour la sylviculture, emploi dont elle est appelée à lirer d'utiles profits. L. Lutz. Sur un Strophanthus du Congo francais (Strophanthus d'Autran); par MM. les prof. Schlagdenhauffen et Louis Planchon (Extrait des Ann. de l'Institut colonial. Marseille, 1897, pp. 201-229; 2 figures dans le texte et 7 planches hors texte). Le Strophanthus qui fait l'objet de cette étude est un Strophanthus africain à graines velues. Le fruit est un follicule de dimensions relativement faibles, surtout en longueur. Sa surface externe est d'un brun noir, trés foncée, fuligi- neuse et striée longitudinalement. Sa surface interne est luisante, soyeuse et jaune paille. La structure anatomique de ce péricarpe est celle des fruits de Strophanthus en général. Les graines sont lancéolées, un peu irrégulières, aplaties d'un côté; leur surface est recouverte d'un duvet soyeux, brun chocolat rappelant beaucoup celui du Strophanthus hispidus. Les bords sont sinueux, assez minces et irréguliers. L'extrémité supérieure est atténuée fine- ment en une hampe, en arriére de laquelle se trouve souvent une petite saillie. L'aigrette supérieure de la graine présente une région nue trés courte et droite; la région velue a 9 1/2 à 3 centimètres de long et porte de longs poils soyeux dirigés en avant dans le fruit, mais qui se rejettent en arriére lorsqu'on extrait les graines du péricarpe. | L'aigrette inférieure, qui se sépare de bonne heure, reste dans le fol- licule. La structure des graines est celle des Strophanthus en général. Un caractère spécial réside dans les cellules qui limitent extérieurement le tégument séminal; ces cellules présentent des renflements latéraux hémisphériques, alors que chez les autres Strophanthus connus ils sont plan-convexes, semi-lenticulaires ou semi-piriformes. Un deuxième chapitre du travail est consacré à une étude chimique détaillée du fruit et de la graine et à la recherche de leurs caractères microchimiques. A noter, dans ce dernier ordre de recherches, la colo- ration rouge prise par les coupes de graines sous l’action de l'acide sul- -— REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 411: furique concentré, au lieu de la coloration verte considérée comme caractéristique de la strophantine. Enfin un troisiéme chapitre est consacré à l'étude physiologique du Strophanthus d'Autran et à la comparaison de son action sur le cœur de la grenouille avec celle exercée par les divers autres Strophanthus : S. Kombé, S. hispidus, S. glaber, S. Zambése et par la strophantine. Les réactions physiologiques sont les mémes dans tous les cas. Les planches qui accompagnent le travail donnent : 1° une représen- tation des follicules et des graines du Strophanthus d'Autran; 2° les courbes comparatives des mouvements du cœur de grenouille, tracées au cardiographe de Marey, après injection de doses variables d'extraits alcooliques de graines du Strophanthus d'Autran, des autres Strophan- thus énumérés plus haut et de strophantine. L. L. Observations sur les dates de floraison des plantes à Cercy-la-Tour (Nièvre), suivies de Notes tératologiques; par M. F. Gagnepain (Une broch. de 17 pages, 4 figures dans le texte). Dans Ja première partie, l'auteur note les dates de floraison d'un trés grand nombre de plantes pendant l'année 1896, puis les compare à celles observées en 1895. Il résulte de ces remarques que la température prin- tanière de 1896 s'est trouvée en avance de plus de trente-cinq jours sur celle de 1895, tandis qu'au 1° mai elle s'est trouvée en retard d'une quinzaine environ. Dans les notes tératologiques, M. Gagnepain décrit : Un Drosera rotundifolia à feuilles alternes et à hampe latérale; Un Senecio vulgaris atteint de chlorose généralisée, et présentant une taille exagérée avec tendance des akénes à l'allongement et à la Stérilité ; Un Anagallis arvensis var. phœnicea présentant des phénomènes de Phyllodie avec commencement de prolifération; Un Verbascum phlomoides sur lequel on peut noter une accrescence des organes inférieurs de la fleur avec atrophie des organes supérieurs, retour à la régularité, dédoublement d'un pétale et stérilité ; | Un Verbascum Lychnitis qui est également le siège de phénomènes d'accrescence et de phyllodie avec atrophie des étamines et début de prolifération ; . Un Verbascum Blattaria chez lequel se remarque une phyllodie très accentuée avec accrescence des verticilles inférieurs, atrophie des autres, prolifération et stérilité; Un Serofularia aquatica qui, outre une phyllodie marquée, montre une expansion du gynophore, avec retour à la régularité florale, disjonc- 412 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tion des feuilles carpellaires, bifurcation ou trifurcation du placenta et prolifération multiple ; Enfin un Veronica Chamædrys atteint d'un léger nanisme, avec érythrisme très accentué, phyllodie de la corolle et tendance phyllo- diale de l'androcée et du gynécée. L. Lurz. Nouvelles observations biologiques sur le genre Ery- {hronium ; par M. le D' John Briquet (Mémoires de la Soc. nat. des sc. natur. et math. de Cherbourg, t. XXX, 1896, pp. 71-90, avec une planche hors texte). Les recherches de MM. Calloni et Loew sur la fécondation de l'Ery- thronium Dens-canis ayant abouti à des résultats contradictoires, M. J. Briquet a repris cette étude en lui donnant pour base un examen morphologique et anatomique de la fleur. Dans cet ordre d'observations, il y a lieu de signaler les faits suivants : les ligules situées à la base des pétales ont une structure anatomique trés différente de celle donnée par M. Calloni, et elles ne présentent pas les caractères histologiques habituels des nectaires, non plus que la sécrétion de nectar particulière à ces organes ; les grains de pollen, bien qu'ellipsoidaux, ont néanmoins une lendance marquée à prendre une apparence losangique, et ils sont couverts d'un revêtement huileux qui tend à les agglomérer (ce fait est défavorable à une dissémination anémophile); le style est incomplète- ment protérogynique. Il existe, en outre, à la base des sépales des fos- seltes neclarifères qui communiquent par trois orifices avec un canal neclarifère entourant la base des étamines et situé sous la collerette ligulaire ou neclarostége. L'appareil de réclame est constitué par un périgone vivement coloré el un neclarosème assez bien défini. La pollinisation a lieu le plus habituellement par l'intermédiaire des abeilles : les Bombus butinent de l'extérieur sans toucher aux organes sexuels et les autres insectes ne paraissent jouer qu'un. ròle à peu prés nul. l La fécondation est tantôt autogame indirecte, tantòt allogame. C'est ce dernier processus qui est le plus fréquent, gràce à la protérogynie incomplète et à ce que les stigmates dépassent les étamines el sont par Suite touchés en premier lieu par les insectes chargés du pollen d'autres fleurs. | Des phénomènes analogues peuvent être constatés chez FErythro- nium Smithii. M. Briquet insiste sur l'utilité qu'il y aurait à éludier n situ les Erythronium américains qui semblent posséder une organi- sation. florale différente. I à planche qui accompagne le travail représente toutes les particula- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 413 rités anatomiques et morphologiques se rapportant à la fécondation des fleurs d'Erythronium, ainsi que la manière dont les insectes en opèrent la pollinisation. L. L. Lehrbuch der ókologischen Pflanzengeographic. Eine Einführung in die Kenntniss der Pflanzenvereine (Traité de Phytogéographie écologique. Introduction à la connais- sance des associations végétales); par M. Eug. Warming, traduit en allemand sur la premiére édition danoise par M. E. Knoblauch. Un vol. in-8° de 412 pages. Berlin, Bornträger frères, 1896. Phytogéographie écologique ; le mot est nouveau et, si l'idée n'est pas neuve, jamais, du moins, les notions qu'on en a n'ont été condensées sous la forme didactique que leur a donnée M. Warming. Entrevues par les uns, développées par d'autres sur des exemples particuliers, éparses dans tous les ouvrages de Géographie botanique, elles n'étaient pas entrées dans le domaine classique où M. Warming les introduit. Le savant danois comprend sans doute, mieux que tout autre, la né- cessité de rechercher les lois de la distribution géographique des végé- taux et de les préciser. Tour à tour explorateur des foréts équaloriales et des solitudes polaires, il connaît aussi la flore de l’Europe, des bords de la Méditerranée aux zones boréales; comme tous les phytogéographes contemporains, il cherche à faire la synthése des faits sans nombre accumulés par la Floristique. Tous comprennent que les matériaux sont trop nombreux pour qu'on puisse songer à en faire un édifice avant de les avoir triés et groupés. Il faut procéder par synthèses partielles. Monographies phytogéographiques de régions ou de domaines naturels ; études de la distribution de groupes naturels restreints, études géné- rales de problémes spéciaux de Géographie botanique, telles sont les diverses manifestations d'une tendance unique; elles montrent assez le but que nous poursuivons. Préciser ce que nous savons des associations végétales dans leurs rap- ports avec les stations qu'elles peuplent, avec les conditions climatiques dont elles dépendent, telle est la pensée dominante de l'auteur. De tous les travaux contemporains de Géographie botanique, il n'en est pas un, pensons-nous, qui intéresse aussi directement les floristes et qui soit plus propre à élargir le cadre de leurs observations. Leur but immédiat Se traduit par la rédaction de flores, par des travaux de systématique et de statistique floristique. La botanique écologique examine les rapports de la flore avec les facteurs physico-chimiques qui agissent sur elle. Les conditions extérieures variant déterminent des associations végétales différentes qui caractérisent certaines stations; il n'importe pas seule- 414 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ment de les connaître, mais de déterminer pourquoi elles se produisent et pourquoi elles ont leur physionomie particulière. Est-il un probléme qui puisse intéresser plus directement le botaniste familiarisé avec l'observation journalière de la nature ? Nous ne le pen- sons pas. Aussi ne nous étonnons-nous pas que le livre de M. Warming, publié en danois en 1895, ait été aussitót traduit en allemand et en anglais. Sous ces formes nouvelles, il est à la portée des botanistes francais; tous voudront lui consacrer une partie de leurs veillées d'hiver el se préparer, pour la campagne prochaine, des jouissances et des découvertes nouvelles pour quelques-uns d'entre eux. Nous n'avons pas à nous étendre sur la notion des associations végé- tales; les lecteurs de ce Bulletin sont familiarisés avec elle; aprés l'avoir précisée dans le sens où nous l'avons fait nous-iméme, M. Warming étudie successivement : 1? les facteurs écologiques et leur action, c'est- à-dire les facteurs qui agissent pour déterminer le port des plantes, l'action de chacun d'eux sur les formes, sur la durée de la vie et sur la distribution topographique des espèces : 2° les rapports des végétaux et des associations végétales avec les autres êtres vivants, d’où il déduit le groupement général des associations. Après avoir examiné et précisé chacun des grands groupes d'associations, il termine en montrant les conditions de la lutte pour la vie entre les diverses associations, com- ment se fait le peuplement d'un sol nouveau, comment se reconstitue la flore sur un sol dépouillé, il examine ce qu'il faut penser des prétendus assolements forestiers, les problèmes posés par les espèces rares et la production d'espéces nouvelles. I] divise les associations multiples en quatre groupes principaux : 1° les associations d'Hydrophytes, sur lesquelles l'eau exerce une in- ene prépondérante; 2^ les associations de Xérophytes, sur lesquelles " MM du sol ou de l'air agit plus que toute autre condition; ssociations d'Halophytes, sur lesquelles l'influence du sel marin est. prédominante, et 4^ enfin les associations de Mésophytes repré- sentant des formes moyennes soumises à des conditions climatiques moyennes. Chacun de ces groupes principaux comprend des associations varices quant aux formes végétatives qui les composent. L'auteur les examine en détail, aprés avoir déterminé les agents physico-chimiques qui interviennent pour les produire et les faire varier. Bi vas duo M. Warming intéresse au premier chef les lloristes, À avec les observations du rates et physiologists, plus miha Le nature, y trouveront u PM qu'avec l étude de la nature ( un guide utile pour leurs ne | oule de notions suggestives qui en fon » clair de tout ce quj | rec erches. La géographie y trouvera un expo qui, dans le domaine de la Géographie physique, se rat- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 415 tache à la végétation actuelle. M. Warming regrette modestement d’être demeuré bien au-dessous de son idéal. Le succès de son livre et les tra- vaux qu'il provoquera, nous en sommes certain, diront ce qu'il en faut croire. C. FLAHAULT. NOUVELLES (15 novembre 1897). — Nous apprenons que M. Péchoutre, notre confrère, a reçu les palmes académiques (1). — La Direction du Conservatoire et du Jardin botanique de Genève nous annonce, par une circulaire, que « les deux institutions bota- niques de la Ville de Genève auront désormais un organe officiel parais- sant sous letitre: Annuaire du Conservatoire et du Jardin botanique de Genève. L'Annuaire constituera chaque année un fascicule ou volume de 130 à 250 pages... Il contiendra des Mémoires ou des articles scien- tifiques originaux ». Cet Annuaire est édité par la maison Georg et C^, libraires-éditeurs à Genève et Bale; il peut être échangé contre des publications analogues. Les offres d'échange doivent être adressées à la Direction du Conservatoire (Herbier Delessert) et du Jardin. Le fasci- cule 1 (année 1897) renferme des Mémoires originaux de MM. Arvet- Touvet, John Briquet, François Crépin, etc. — On peut souscrire, chez l’auteur (41, rue Parmentier, à Asnières, Seine) ou chez Les Fils d Émile Deyrolle (éditeurs, 46, rue du Bac, à Paris), aux ouvrages suivants de M. Rouy, qui viennent de paraître : 1° FLORE DE France par G. Rouy et J. Foucaud, t. IV par G. Rouy (donnant les 14 familles qui précèdent les Légumineuses et les 11 premiers genres de celles-ci); prix : 6 francs. 2° ICONES PLANTARUM GaLLLE RARIORUM, ou Atlas iconographique des plantes rares de France et de Corse, fasc. 1, planches 1-50, grand in-8° cart.; prix : 15 francs. Ce Recueil sera continué à raison de deux fascicules par an. (1) Nous en avons été tardivement informé. Nous serions reconnaissant à nos confrères de vouloir bien eux-mêmes nous donner avis des nouvelles de ce genre concernant les membres de la Société ; malgré nos soins à les recher- Cher pour les publier au moment opportun, quelques-unes peuvent nous échapper, (Note du Secretariat.) 416 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 3 ILLUSTRATIONES PLANTARUM EUROPÆ RARIORUM, fase. VIII, planches 175- 200. Prix du fascicule, un fort volume in-4° carton. : 50 francs. ^^ REVISION DU GENRE Onopordon, avec 25 planches photographiques ; prix : 15 francs. — Nous avons recu le prospectus d'une publication intitulée : « On- CHIDACEARUM genera et species exposuit Fritz KnAENZLIN », éditée par les libraires Mayer et Müller de Berlin. Le premier volume, contenant les Cypripédiées et les Ophrydiées, est sous presse ; le suivant sera con- sacré aux Dendrobiées et Bolbophyllinées, le troisième aux Monopo-: daliées, ete. L'ouvrage parait par livraisons, à raison de 60 pfennings la feuille de 16 pages. — A vendre aprés décès : 1^ douze cartons des exsiecatas de M. Husnot, avec les ouvrages suivants du méme auteur, Muscologia gal- lica complet, Hepaticologia gallica et les Mousses du Nord-Ouest; 2° douze autres cartons de Mousses et deux d'Hépatiques; 3° la Florule du Finistére de Crouan (planches noires), la Flore du centre de la France de Boreau (1849), et la Monographie des Fougères de France par M. de Rey-Pailhade. — S'adresser à M" veuve Baron, pharmacie, Grande-Rue, à Brest. — M. le professeur Hector Léveillé, rue de Flore, 56, au Mans (Sarthe), recevrait avec reconnaissance, en vue de la Monographie des (Enothéracées dont il s'occupe, tous les échantillons de cette famille qu'on voudrait bien lui adresser. Il renverrait les doubles étiquetés et d'autres plantes en échange. — Le deuxième fascicule des Plante Sahare algeriensis vient de paraitre, atteignant le n^954. Le 1° fascicule ne contenait que des plantes des environs de Biskra; le 2 comprend une série d'espèces ré- coltées à Laghouat, dans diverses stations du Mzab, à Gardaïa, Guer- rara, ainsi que dans le Sud à Metlili et à Ouargla. Il comprend dong 132 numéros pour les souscripteurs qni n'ont reçu l'an dernier que les 122 premiers. Les numéros 123 à 144 seront distribués à ceux là seule- ment qui ne les ont pas reçus en 1896. Le prix est fixé à 35 francs la centurie. Il reste encore quelques exemplaires du 1* fascicule qui seront cédés au prix convenu en 1896, soit 25 francs la centurie. S'adresser à M. L. Chevallier, botaniste, à Précigné (Sarthe). Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 7100. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris.— MOTTEROZ, directeur. —— Bull Soc bot de France. (0s Tome XLIV ann 1597) PLIX. ts. 1 \ i i à \ ` A i ; Y D RT r 3 Theéniíien ge T. Har 1 MI ALBUM |. Cas tératologique, A] ^ Bull. Soc. bot. de France. Tome XLIV (ann. 1897) PL XI. Vol. XLIV. (ann 1897) PLXIT. ll. Soc.bot.de France. Imp £d Bry. Paris ANATOMIE DES GENTIANACÉE S . Admissi n de M. l'abbé Etoc, X . Molliard est proclamé membre ertet t, - Battandier ........ Gillotet Parmentier Bessere eth tnn Lettre de M. Maurice du Colombier annoncant Ja découverte d'une ` localité nouvelle de Goodyera repens aux environs d'Orléans. .. Un nouveau Terfas (T. Aphroditis) de l'ile de Chypre. (PLANCHE IX). Les Anagallis annuels d'Europe au point de vue spécifique....... $ 92 Observations de M. Malinvaud...............,.......... ,..... Un cas tératologique du Lamium album. (PLANCHE X)......,..., | SÉANCE DU 23 JUILLET. Décès de M. Ramond, Trésorier honoraire de la Société. (Portrait, | PLANGHE XI)... oo cese se decoceoctesosceutves dut Vau Discours prononcé par M. Pallain aux obsèques de M. Ramond... 316 Discours prononcé par M. Cornu au nom de la Société... ,.,:..,, Hommage rendu à la mémoire du défunt par M. Malinvaud...... A propos du Botrychium simplex trouvé à Malesherbes......... Contribution à la flore atlantique.......,.........,,,:........, L'anatomie végétale et la botanique systématique; nature hybride . du Rumex palustris....... ecce se eroe cree» Vi e UR Anatomie comparée des Gentianées aquatiques(Menyanthec Griseb.). (PLANGRE XII). vives cheese etr ao do eS REA LER SEVERE Observations de MM. Lutz, Franchet, Cornu et Perrot........ De Tunis à Tyout... i.e ecd apto dass enr esi qu VEN Flore de l'ile de Lesbos (suit@)...+.,.,..........4. es... REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Recherches expérimentales sur l’assimi- lation de l'azote ammoniacal et de azote nitrique par les plantes supé- rieures ; Laurent, Marchal et Carpiaux, ibution à l'étude botanique de quel- ques Solanum tubérifères ; Éd. Heckel. ité de Botanique; L. Courchet....... ur les phyllomes hypopeltés; €. de Can- dolle ETS es espèces européennes du genre Gen- tiana, section Endotricha Fræl: R. v. PER *e**reoesoet e. cens Provinces botaniques de la fin des. lemps primaires; R. Zeiller.........- Put aux Lichens des environs de aris; Nylander... ............:... En d'Aix-les-Bains; abbé Hue..... im de Tunisie; abbé Hue......... G Œ europee, tom. II, fasc. 1; D' E VIT Te phanérogamique des Antilles fran- tet: P. Duss, érvations sur q ouy..... r les Ophioglosca; TERCER" d y 1 » Li Ch. Meniere e g fiore de l'Ouest; ière ascension du pic de Serrère; ^ ailhou d'Aymeric,,.,..,...... Bet ture binaire, la loi de priorité Free A. Le Grand......... . eire de Botanique cryptoga- BI, Girard... n française pour l'avancement ces, Congrès de Tunis (1896). .. sms ess uelques Malvacées; G. ss... sn ns SER se f T Pertes ons sde sd soso vos "ts res APN QUEQEE R2 EC BU CR PR d y WAV T UV RON - Bulletin de la Société Linnéenne de Nor- mandie, année 1896....... Le Monde des Plantes, n'* 83 à 94 (oct. 1896-sept. 1897)... ss... "* e ts]! t n n9 Minnesota Botanical Studies (dir. Con- way Mac Millan), Bull., n° 9, fase. X et XL... Du genre Acæna; P. Citerne........... Considérations générales sur la géogra- ett] tto mme phie botanique du département de la. Côte-d'Or; L. Bazot...........,..... Études de Géographie botanique; Bazot. Notes sur le Céleri; Duggar et Bailey... Recherches biologiques sur les Champi- gnons stercoraires; Coprins à sclérotes; - Chr. Hansen........-..- ee hee Sur la pollinisation chez les Composées, Campanulacées et Lobéliacées; R. Gé- TATA. soso. noms ss ss ss Sur un cas de tératologie observé chez le Vanda suavis; R. Gérard............ Les plantes médicinales et toxiques de la Guyane française; Ed. Heckel......... Du reboisement et de la fertilisation des. forêts; A. Thézard.................. Sur un Strophanthus du Congo français; - Schlagdenhauffen et L. Planchon.....- Observations sur les dates de floraison des plantes à Cercy-la-Tour (Nièvre); F. Gagnepain.,... eene rentem Nouvelles observations biologiques sur le genre Erythronium; J. Briquet......- Traité de Phytogéographie écologique ; Eug. Warming... et ttt + 108 109 419 413 - SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANI séances se Liennent-à Paris, rue de Grenelle, 84, à QUATRE heu | 8.et > janvier. 9 avril. 9 ét 93 juillet. dig | 42 et 26 février. A4. et. 28 mai. 12 et 26 novembre. -|].12 et 26 mars., — , , 25 juin. 10 et 24 décembre —áJ,. me eri tror mnn . mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se … vend saux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume L— | annuel- terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- - |. ment, — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- | diques. : 20808 -- Les 25- premiers volumes du Bulletin; à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), |.sont cédés au prix de 10 fr.+chacun, et les suivants (2 sér.) au. prix de 15 fr... chacun (à l'exception. du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. OPE . .KN. Jj. — Les tomes1V et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparéme . Le.tome .XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de botanique tenu & Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. 3 Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des n | ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge : de l'acquéreur ou de l'abonné. 1 AVIS Wm. Les notes ou communicalions manuscriles adresséesau Secrétariat par les menih -de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s y | tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulle ^. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de Ja Soctel [ botaniqne de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de li . Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur puplication po ; - être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botaniqne ou aux sciences qui s'y rattachent. Tm + MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instammes priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qi | se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaître leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. | ... N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun, A aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. ll en résulte que, pour se procurer une Tc" ‘quelconque du tome XL (1893) ou d'une année antérieure, on doit [pare quisitien du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la par abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. ; | | | : | réclama- | - - Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- — ; | qp tions, ete., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à | 7100. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MOTTEROZ, directe — . DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME É' "PAM DÉCRET DU 17 AOÛT 1875. m EP RATER TOME QUARANTE-QUATRIÈME (Troisième série, — TOME IV) - 1897 - o 89 SMnte de Novembre et Décembre 1897. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ "RUE DE GRENELLE, 84 X : M. Adrien FRANCHET. | Vice-présidents : — MM. Zeiller, Boudier, Clos, Roze. $: Secrétaire général: M. E. Malinvaud. | i = Secrétaires : : ' Vice-secrétaires : - MM. Hua, Jeanpert. ) MM. Guérin, Lutz. TiS Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. pa Membres du Conseil: ; Ae Camus (6.) — MM. Danguy, MM. Mouillefarine, in (A.), . . Dutailly, | Radais, 5E ep Hue (abbé), Van Tieghem, Morot, Vilmorin (H. de - TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. . — SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1897, QU eoe “Réintégration de M. Georges Ramond...,.......,........e..ss.s © Chabert..... Le Parnassia palustris en Algérie. .... essent r........... Le Sorbus torminalis est-il en voie de retrait ou d'extension en . TERN ; Savoie]... iere ev ro vu vos ee esonecceveovus cavo Vo a PEE QU AM Observation de M. Malinvaud.................,:.......sseosre ee. Orchidées nouvelles de la Chine. (Planches XIII et XIV)......-.. Ax M. Marc Micheli présente un travail sur Ies Légumineuses de l'État libro du Congo ise sv ee de à es rero PT E M. Max. Cornu fait une communication sur une espèce nouvelle du. genre Dupañquelia..:..,.5 sv ess dis etes ses 7: neek M. Rouy fait hommage à la Société du tome IV de la Flore de France, de MM. Rouy et Foucaud, et du 1° fasc. de ses Icones plantarum Galliœ rariorum. Il donne des détails au sujet de ces ouvrages. 44 M. Malinvaud présente, au nom de M. R. Ménager, une photogra- - phie de l'Ophioglossum lusitanicum Le Grand..........+..-..." Observations de MM. Rouy et Malinvaud au sujet de cette plante... # fa SÉANCE DU 26 NOVEMBRE. Décès de M. Émile Dupuis................. ee met - Admission de M. Altamirano........ esee rnm? jeeseeeroeess. Quelques Lichens nouyeaux......... esee ert tmt D nes Notices botanique... 15, succes cocon cs pro NR Observation de M. G. CUIRUR. eee ceo vu osos Es quss urine Observations sur la communication faite par M. Gandoger à la séance du 11 décembre 1896 Observation de M. Rouy.: a... sise ec eee ee rore eet : Le CAREX SOLSTITIALIS. (C. paniculata X paradoxa) Fig., à Maisse (Seine-et-Oise). — Observations de MM. Malinvaud et G. Camus. - D........ Un hybride artificiel des Lychnis diurna et vespertina (2° Note).. -- Présentation, au nom de M"* Beleze, d'un exemplaire de Lycopodium clavatum provenant de la forêt de Rambouillet::....... tt Flore de l'ile de Lesbos (suite), s... paoa reseso oreore tereent "e.t * nono sions sense v4e s cvs ud 4 WM SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE. Lettre de M, Flahault annonçant le décès de M. Barrandon.....-* 2 Admission de M. Charles Piequenard........... ee ttt Circulaire [ministérielle (Congrès des Sociétés savantes en 1898). + (Voyez la suite page 3.) SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1897. PRÉSIDENCE DE M. CORNU, PUIS DE M. MOUILLEFARINE, VICE-PRÉSIDENT, M. le Président fait connaitre une présentation nouvelle et annonce que M. Georges Ramond, assistant de géologie au Muséum d'Histoire naturelle et ancien membre démis- sionnaire, a été admis, sur sa demande, à faire de nouveau partie de la Société. M. Cornu fait remarquer, à ce propos, que la Société se félicitera doublement de conserver sur ses contróles le nom vénéré de son ancien trésorier et de compter au nombre de ses membres le petit-fils d'Adrien de Jussieu. M.le Secrétaire général donne lecture des communications suivantes : LE PARNASSIA PALUSTRIS EN ALGÉRIE, par M. le D' Alfred CHABERT. Dans sa Monographie des Parnassia de l'Asie orientale, publiée dans le numéro de juin dernier (1), M. Franchet dit que : « le djebel Afougheur, dans le Maroc, est le seul point du continent alricain oà le Parnassia palustris puisse étre indiqué avec certi- tude selon l'opinion du D" Bonnet. » Indiqué par Desfontaines (2) « in paludibus prope La Calle », ll y a été retrouvé le 2 septembre 1877, par l'interpréte militaire Meyer, dont mon herbier, dans lequel le sien a été fondu, possède les échantillons. J'ai fait connaitre cette trouvaille dans ma 2* Note sur la flore de l'Algérie (3), en ajoutant qu'il s'agit d'une forme à petites fleurs, Plus récemment ce méme Parnassia a été recueilli dans la méme localité, dans un pré humide, par M. Ostermans, le 17 sep- tembre 1894, et auprès d'une sourcel'an dernier à pareille époque, (1) Buil. Soc. bot. Fr., t. XLIV, p. 249. (2) Desfontaines, Flora atlantica, t. 1, p. 272. (3) Buil. Soc. bot. Fr., t. XXXVI, p. 217. Et. T. XLIV. (SÉANCES) 27 418 SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1897. par une jeune dame qui, commençant à étudier la botanique, le prit pour une Renoncule et, ne pouvant arriver à le déterminer, m'en envoya quelques fleurs dans une lettre. Il est probable que, lorsque la flore algérienne aura été plus complétement explorée, on en connaitra des localités qui relieront celle du Maroc avec celle de la province de Constantine, car il est difficile de s'expliquer comment la plante n'occuperait dans l'Afrique septentrionale que ces deux points si éloignés l'un de l'autre. - LE SORBUS TORMINALIS Cr. EST-IL EN VOIE DE RETRAIT OU D'EXTENSION EN SAVOIE? par M. GUINIER. Dans un Mémoire « Sur la disparition de quelques plantes en Savoie (1) », M. le D' Alfred Chabert signale le Sorbus torminalis comme une essence en voie de retrait et destinée à disparaitre prochainement des environs de Chambéry. J'observe depuis plu- sieurs années dans l'arrondissement d' Annecy (Haute-Savoie), en ce qui concerne cette essence, un fait que j'avais interprété d'une facon contraire. Le Sorbus torminalis est abondant dans certains taillis, mais on ne le trouve guère qu'en sous-bois, souvent à l'état buissonnant et sous forme de cépées paraissant peu âgées; les arbrisseaux susceptibles par leurs dimensions de fructifier sont rares; je n'ai guére vu de tiges de plus de 20 centimétres de cir- conférence, et les vieux sujets manquent absolument. 1l est à noter cependant que cette essence est connue des habitants de quelques communes qui en utilisent le bois pour la confection de fléaux à battre le blé. L'exploitation en taillis n'est pas de nature à faire disparaître une essence qui, comme le Sorbus torminalis, s'accommode bien de ce mode de traitement, pas plus qu'elle ne fait disparaître l'Alisier blanc (Sorbus Aria Crantz), ni le Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia L.), essences très abondantes dans la région: Or ce double fait bien constaté, — abondance de jeunes sujets, el rareté ou absence de vieux arbres, — peut-il être interprété comme un symptóme de la disparition prochaine de l'essence? C'est le (1) Bull. Soc. bot. de France, t. XLIV (1897), p. 274 (Revue bibliogr.)- FINET. — ORCHIDÉES NOUVELLES DE LA CHINE. 419 contraire qui paraît vrai. Une longue suite d'observations peut seule apporter de la certitude dans la solution de cette question. M. Malinvaud fait remarquer que M. Chabert, dans son appréciation relative au Sorbus torminalis des environs de Chambéry, n’a entendu parler que de la flore de cette loca- lité, sans préjuger les observations qu’on pourrait faire sur le même sujet dans d’autres parties de la Savoie. M. Finet fait à la Société la communication suivante : VIL.— ORCHIDÉES NOUVELLES DE LA CHINE; par M. E.-Ach. FINET. “1. Dendrobium yunnanense sp. nov. — Herba epiphyta, ra- dicibus fibrosis. Caules cæspitosi, erecti, rigidi, graciles, foliosi, sub- anthesin defoliati. Folia disticha, plana, linearia, apice obtuso-acuta, integra, vaginis persistentibus, caulem tegentibus. Flores solitarii (vel duo ?), sessiles, e duabus vel tribus vaginis, inflatis, rotundatis, sub- æquantibus enati, breviter pedicellati. Sepala erecta, lanceolato-linea- ria, obtusa, venosa. Petala erecta, cuneato-oblonga, obtusa, puberula. Labellum cum columna pede adnatum et mentum obtusum, sepalis lateralibus tectum, fingens; trilobum; lobi laterales rotundati, subser- rati, pubescentes; l. medius linearis, apice-attenuatus, acutus, lobis la- teralibus latior et fere duplo longior, venis prominentibus e basi usque ad apicem percursus. Columna brevis, in pedem producta, dentibus clinandrii anticis obsoletis. Anthera semi-globosa, 2-locularis, pubes- cens; pollinia 4, libera. Plante trés voisine du D. moniliforme et du D. japonicum, dont elle différe par ses divisions courtes, obtuses, son labelle large et trés nettement trilobé dont les lobes latéraux sont pubescents; et enfin par son pédicelle court. Prince d'Orléans; « 48 mars », Lami, prés la riviére Nam-Na ou La-Niou-Ho, Yunnan. “2. Pogonia yunnanensis sp. nov. — Herba terrestris, nana. Radix... Caulis erectus, gracilis, basi vaginis duabus, oppositis, equi- tantibus tectus, Folium solitarium, lanceolatum, acutum, membrana- ceum, scapum basi non vaginans. Scapus uniflorus, e folii axilla enatus, folio paulo breviore. Bractea lata, cucullata, acuta, ovario pedicellato paululum longior. Flos solitarius, mediocris, erectus. Sepala et petala 420 SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1897. erecta, subconformia, longe lanceolata, obtuso-acuta, sepalis lateralibus apice obtusatis et paululum obliquis. Labellum erectum, sepalis peta- lisque brevius, apice trilobum, ambitu obcuneiforme; lobi laterales erecti, breves, rectanguli, marginibus anticis denticulati, membrana- cei; l. medius patens, cum quarta parte totius labelli æquans, semi- rotundus, carnosus, supra papillosus, marginibus revolutis; discus lamellis duabus, discretis, ad labelli basin prominentibus, dein ad lobii medii basin attenuatis, percursus; inter eas, linea elevata, cum labelli tertia parte æquans. Columna longa, apice clavata, et breviter alata ; clinandrium membranaceum, trilobum, lobo posteriori serrato, erecto, lateralibus antice productis, integris, apice obtuso-acutis. Anthera oper- cularis, semi-globosa, imperfecte 2-locularis, Pollinia... Cette plante, voisine du Pogonia similis Blume, diflére par la tige courte, la feuille et la bractée plus grandes; le labelle a ses lobes latéraux coupés à angle droit et dentelés antérieurement; le lobe médian, demi-circulaire et trés court, est couvert de pa- pilles ainsi que la partie inférieure du disque; ce disque porte deux lames saillantes, paralléles à l'axe du labelle, qui se pro- longent jusqu'à la naissance du lobe médian; une troisième lame, réduite à une veine à peine proéminente, prend naissance entre les deux autres à la base du labelle, mais se termine à peu prés au tiers de sa longueur, où elle se perd au milieu des papilles qui hérissent la surface. La plante, trés naine, présente ainsi des caractères suffisamment nets pour se distinguer d'une forme atténuée du Pogonia similis de Blume. Prince d'Orléans; entre la Salouen et le Mékong, à l'ouest de Tali-Fou, Yunnan. 3. Hemipilia brevicalcarata sp. nov. — Herba terrestris, hu- milis. Radix in tuber breve, ovatum incrassata. Caulis brevissimus, e tuberis apice enatus, vaginis duabus, ochreatis, cylindrico-obconicis tectus. Folium solitarium, membranaceum (planum?) sub-orbiculare, ad basin in petiolum brevem contractum, involutum, scapi basin vagi- nans. Scapus erectus, gracilis, 8-4 flores dissitos ad apicem ferens, vagina nulla a folii axilla usque ad floris inferioris bracteam tectus. Bractea minima, acuta, ovario pedicellato multo brevior. Flores erecti, resupinati, sepala ovalia, obtuso-acuta, venosa, lateralia paulo obliqua et majora, basi abrupte reflexa. Petala erecta, cum sepalo postico æquan- tia, obliqua, subconformia, obtusissima, venosa. Labellum patens, obcuneiforme, basi angustatum, infra brevissime saccatum, callo longi- tudinali ad lobii medii apicem attenuato percursus; tripartitum ; partes FINET. — ORCHIDÉES NOUVELLES DE LA CHINE. 421 labelli inter se subæquales, semi-orbiculares, venosæ. Columna brevis ; rostelli lobus medius, triangularis, conduplicatus, inter antheræ locula erectus. Locula antheræ more generis et Ophrydearum adnata, apice vix producta ; processus stigmatici 0. Pollinia... Cette espèce diffère de l Hemipilia cordifolia Lindley, type du genre, par l'éperon réduit à un sac peu profond, hémisphérique, les bractées très courtes, et les lobes du labelle à peu prés égaux entre eux. Les deux échantillons que j'ai entre les mains sont totalement dépourvus de gaines le long de la hampe, qui est absolument nue, depuis sa naissance, à l'aisselle de la feuille, jus- qu'à la premiére bractée florale. Les quatre espéces actuellement connues (H. cordifolia Lindley, H. flabellata Bureau et Franchet, H. Henryi Reichenbach, H. calophylla Reichenb. f.), ainsi que l'espèce suivante, offrent toujours au moins deux gaines. La cal- losité du labelle forme une saillie circulaire qui circonserit en avant l'ouverture du sac ou éperon, comme la margelle entourant Pouverture d’un puits. Elle se continue suivant l’axe du labelle en une ligne saillante qui va en s'amoindrissant pour finir à rien vers le milieu du lobe médian. Prince d'Orléans! « 21 juin », entre la rivière Yang-Pi et Tieu- eul-Tsin, à l’ouest de Tali-Fou, Yunnan. 4. Hemipilia cruciata sp. nov. — Herba terrestris, humilis. Radix... Folium... Scapus gracilis, erectus, vaginis tribus, lanceolatis, acutis, tectus. Flores 4, secus caulis superiorem partem dissiti. Bracteæ parvi, lanceolatæ, acuminatæ, cum ovarii pedicellati dimidia parte æquantes. Flores mediocres, resupinati, erecti. Sepalum posticum erec- tum, late lanceolatum, apice truncatum ; s. lateralia patentia, paulo majora, obliqua, late lanceolata, obtuso-acuta, apice serrata; petala, sepalis lateralibus paulo breviora, oblique-triangularia, obtusa, basi bre- viter angustata. Labellum patens, trilobum; lobi laterales parvi, trian- gulares, acuti, cum lobii medii marginibus rectanguli; lobus medius cuneato-quadrangularis, antica margine in acumen obtusum leviter pro- dueta; calcar, ovario pedicellato longius, rectum, longe-conicum, cum labello parallelum. Rostelli lobus medius magnus, membranaceus, erec- tus, triangularis, conduplicatus, cum antheræ suprema parte æquans. Columna brevis, more generis; anthera 2-locularis; loculorum inferis partibus leviter productis; stigmatici processus 0. Pollinia 2, granulosa, ovata; caudiculæ membranaceæ, cuneatæ, ad pollinia late, dein ad glandulas altenuatæ; glandulæ parve, sub-triangulares. 422 SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1897. L'unique échantillon de cette plante est malheureusement in- complet. La racine et la (ou les) feuille manquent. Les caractéres distinctifs de la plante sont cependant assez marqués pour per- mettre d'en faire une espèce nouvelle du genre Hemipilia, ce qui porte à six le nombre des espéces actuellement connues. Le pollen de cette plante est identique en tout point avec celui de l'H. cor- difolia Lindley, c'est-à-dire que le pollen granuleux est fixé à l'extrémité d'une bandelette membraneuse, transparente, plus large du cóté du pollen et s'atténuant vers la glande triangu- laire. Prince d'Orléans! Meng-hou-Tin, au sud de Tali-Fou, Yunnan. Explication des figures des planches XIII et XIV de ce volume. PLANCHE XIII. 1. DENDROBIUM YUNNANENSE. A, plante entière, gr. nat.; — B, sépale postérieur X 2; — C, sépales laté- raux X 2; — D, pétale X 2; — E, labelle X 4; — F, colonne vue de côté X; — G, anthère X ; — H, pollinies X. 2. POGONIA YUNNANENSIS. K, plante gr. nat.; — L, sépale postérieur x 2; — M, sépale latéral X 2; — N, pétale X 2; — O, bractée et fleur dont on a enlevé les sépales et pê- tales X2; — R, labelle étalé vu en dessus X 2; — S, labelle, coupe trans- versale à la base; — T, labelle, coupe transversale du lobe médian; — U, colonne vue de côté X 4; — X, colonne vue de face X 4; — Z, coupe trans- versale de l'anthére, montrant les deux loges incomplètes. PLANCHE XIV. 3. HEMIPILIA BREVICALCARATA. A, plante gr. nat.; — B, sépale postérieur X 4; — C, sépale latéral X 4; — D, pétale X 4; — E, labelle étalé X 4; — F, coupe longitudinale du la- belle X ; — G, colonne et anthère vues de face x. 4. HEMIPILIA CRUCIATA. H, plante gr. nat. ; — K, sépale postérieur X 4; — L, sépale latéral x^ ~ M, pétale X4; — N, colonne de labelle vue de face X 4; — 0, coupe lon- gitudinale d'avant en arrière de la colonne et de la base du labelle xA — P, une masse pollinique grossie. M. Mare Micheli présente un résumé succinct d'un travail po. Sent li qu'il vient de terminer sur les Légumineuses de l'Etat libre SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1897. 423 du Congo. Les espèces actuellement bien déterminées dans cette région sont au nombre de 130 environ, récoltées par plusieurs voyageurs belges. Elles sont en général assez locales et différentes de celles qu'ont énumérées Taubert dans Flora von West-Africa et Baker dans le Bulletin de Kew (aoüt-sep- tembre 1897). Ce sont les types arborescents appartenant aux tribus des Galégées et des Dalbergiées, ainsi qu'aux Césalpi- niées, qui sont les plus intéressants et donnent le vrai carac- tère dela flore des Légumineuses de cette région. Les espèces décrites comme nouvelles sont au nombre de quinze. M. Cornu cède le fauteuil de la présidence à M. Mouille- farine et présente à la Société des échantillons fleuris, prove- nant de semis faits dans les serres du Muséum, d'une espèce nouvelle de Légumineuse du Congo, le Duparquetia Bail- loni, dont il fait la description. MM. Micheli, Cornu et Hua échangent diverses observa- tions au sujet de cette plante. M. Houy demande la parole et s'exprime ainsi : J'ai l'honneur de faire hommage à la Société du tome IV de la Flore de France que je viens de (aire paraitre. : À cette occasion, je tiens à signaler que la Flore de France, publiée avec la collaboration intermittente de M. J. Foucaud, paraît de la façon la plus régulière, à raison d'un volume par an, et qu'aucune Flore générale n'a été mise au jour dans des conditions aussi rapides. En effet, notre Flore de France comprend actuellement 1387 pages publiées en quatre ans, alors que Grenier et Godron (Flore de France) n'ont donné en ce méme laps de temps que 1153 pages, Boissier (Flora Orientalis) 1338 pages, Willkomm et Lange (Prodromus Flore hispanicæ) 452 pages, Parlatore (Flora Italiana) 540 pages, Caruel (Flora Italiana, cont.) 1342 pages, etc. o, Je crois répondre par ces simples constatations aux v@ux exprimes quelques botanistes volontiers portés à croire que la publication de la Flore de France actuelle serait plutôt lente. Il n’en est rien, au con- traire, ainsi qu'on peut le voir par les comparaisons précédentes. J'ai également l'honneur de faire honneur à la Société du fascicule I des Icones plantarum Gallie rariorum, ou Atlas iconographique des Plantes rares de France et de Corse. L'intérét de cette publication réside par 424 SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1897. surtout en ce que la plupart des exemplaires photographiés, et repro- duits. par l'héliotypie, quelques-uns accompagnés d'agrandissements, sont ceux mémes des auteurs (Jordan, Grenier, Godron, Boreau, Loret, Timbal, Shuttleworth, Hanry, etc., etc.); toutes les plantes ayant été d'ailleurs soigneusement revues par moi. M. Malinvaud présente à la Société, dela part de M. Ra- phaél Ménager, une nouvelle photographie, trés réussie, du curieux Ophioglossum britannicum décrit précédemment (1) par M. Le Grand. M. Ménager écrit à M. Malinvaud qu'il a retrouvé, le 3 octobre dernier, cette plante, représentée cette fois par vingt exemplaires stériles et deux fructifiés, dans la méme localité du Finistère où il l'avait découverte l'an passé. « L'O. lusitanicum ne croit pas en cet endroit, il faut aller à plus de vingt kilométres de là pour le rencontrer. » M. Rouy dit que l’O. lusitanicum est assez variable dans la forme de ses frondes stériles et que, si le plus souvent celles-ci sont lancéolées, on en trouve parfois d'elliptiques établissant le passage entre le type et la variété britannicum, dont M. Ménager lui a communiqué une photographie. M. Rouy cite, comme lui ayant offert cette transition, Cer- tains exemplaires du n* 4042 des exsiecatas de la Société Dauphinoise, échantillons récoltés au Délec dans le Goulet de Brest, en novembre 1874. M. Malinvaud considère l'Ophioglossum britannicum Le Gr. comme une variation accidentelle, une sorte de lusus, dont l'observation est d'ailleurs fort intéressante. (1) Voy. plus haut, page 290. SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. PRÉSIDENCE DE M. FRANCHET, PREMIER VICE-PRÉSIDENT. M. Guérin, vice-secrétaire, donne lecture du procès-ver- bal de la séance du 12 novembre, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société la mort d'un de ses membres, M. Émile Dupuis, décédé à Neuchâtel (Suisse), le 24 septembre dernier, à l’âge de soixante-cinq ans. M. le Président annonce une présentation nouvelle et pro- clame membre de la Société, par suite de la présentation faite dans la derniére séance : M. ALTAMIRANO, professeur à l'Institut médical de Mexico, présenté par MM. Perrot et Lutz. M. l'abbé Hue fait à la Société la communication suivante : QUELQUES LICHENS NOUVEAUX; par M. l'abbé HUE. Avant de décrire les espéces ou variétés que j'ai considérées comme nouvelles, je signalerai un Lecidea qui doit être ajouté à la flore des environs de Paris. LECIDEA ocurornora Nyl. in Flora 1865, p. 355; les frères Crouan Florule du Finistère, p. 91, et Leight. Lich. Fl. Gr. Brit., 3 édit., p. 383; Biatorella ochrophora Th. Fr. Lichenogr. scand., p. 399. Cette espèce trés rare n'avait encore été récoltée qu'en France (aux environs de Brest), en Irlande et en Laponie. Le R. P. Villard, dominicain, l'a trouvée en mai 1895, sur l'écorce d'un jeune Peuplier à Jouarre (Seine-et-Marne), et par conséquent dans les limites et à l'est de la région parisienne. Elle forme un petit ilot au milieu de différentes formes du Lecanora subfusca Ach. et du Lecidea parasema Nyl., sans étre limitée de noir comme ces Li- 426 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. chens; à première vue on serait tenté de la prendre pour un Lecanora pyracea Nyl. Le thalle est cendré, trés mince, à peine visible et indéterminé; les apothécies, larges de 0,2-0,4 millimétres, et sessiles, sont d'abord globuleuses et à marge concolore au thalle, assez épaisse et couverte d'une poussière ochracée, le disque jaunátre ou d'un jaune ochracé étant à peine apparent; elles s'élargissent ensuite, deviennent planes ou légérement convexes et alors la marge s'amincit et le disque est plus apparent. L'épithécium granuleux et jaunátre devient rose sous l'action de la potasse; l'hypothé- cium est incolore; les paraphyses sont gréles, épaisses d'un p environ, articulées et à peine épaissies au sommet; les thèques, mesurant 30-404 en hauteur et 16-24. en largeur, contiennent une grande quantité de petites spores; celles-ci se présentent sous deux formes, les unes sont sphériques et ont en diamètre 2,5-3,5 p, les autres ellipsoides, et ce sont les plus nombreuses, mesurent 4-4,5 y. en longueur et 2,5-3 4 en largeur. La gélatine hyméniale bleuit sous l'influence de l'iode. Cette description différe de celle de M. Nylander en ce que les spores ne sont pas toutes globuleuses; néanmoins c'est bien à la méme espéce que nous avons affaire. Elle se place dans la section des Bialora et dans le stirps du Lecidea improvisa Nyl. Les nouveautés qui vont suivre ont été récoltées par M. A. Tonglet, sur les roches calcaires des deux rives de la Meuse, dans les environs de Dinant-sur-Meuse, Belgique. Elles font partie d'une remarquable collection qu'il appartient à cet auteur de publier. 1. Lecanora endoleuca llue. Thallus cinerascenti-albidus, 0,6 millim. crassus, pulverulentus, areolato-rimosus, areolis parum inæqualibus, ambitu subeffiguratus, in superficie punclulis nigricantibus et crebris notatus et intus pure albus; superne hydrate kalico primum flavens et dein optime sanguineo-rubens (in lamina tenui sub microscopio posita raphides rubentes efformantur; ut solet in cæteris Aspiciliis hac reactione gaudentibus); hyphæ iodo non tinctæ; hypothallus albus; gonidia viridia 12-174 lata. Apotheeia 0,6-0,8 millim. lata, primum tuberculosa, dein e thallo omnino emersa et tunc sessilia, margine thallino valde crasso, thallo concolore, pers" tente cincta, aut simplicia aut duo in eodem margine aggregata, S® sepımento thallino transversali discreta, disco nigrescente, punctiformi, HUE. — QUELQUES LICHENS NOUVEAUX. 427 sepe albo-suffuso prædita. Epithecium fuscidulum, granulosum, nec hydrate kalico, nec acido nitrico mutatum ; hypothecium incolor; in pe- rithecio, perinde ac in thalli medulla, hyphæ materia albida suffusæ et gonidia; paraphyses 2x crasse, moniliformi-articulatæ, apice in- crassatæ et 4u metientes; sporæ 8"? in thecis clavatis 459p longis et 12 y. latis, simplices, incolores, oblongæ, 11-13 u long: et 6-6,5 u latæ. Gelatina hymenialis iodo vinose rubens. Species peculiaris videtur in stirpe L. cinereæ Nyl.; cum hac reactione thalli convenit, sed sporis minoribus et colore thalli albo recedit; paraphyses ut in L. recedenti Tayl. Sed ob sper- matia non visa, illius locus systematicus incertus remanet. Punc- tula supra thallum sparsa spermogoniis sunt sat similia, sed in his nihil invenitur. 2. Lecanora Tongleti Hue. Thallus albus, 0,7-0,8 millim. crassus, crustaceus, continuus aut interruptus rimosusve, ambitu vage subeffiguratus, reagentibus solitis immutatus ; gonidia 11-16 x lata. Apothecia 0,4-0,5 millim. lata, primum in thallo inclusa, dein emergentia et albo-suffusa atque demum emersa, margine thallino obscure brunneo sat tumido cincta, disco urceolato ni- gricantia, aut supra thallum dispersa aut in glomerulis congregata, vel simplicia, vel 2-3 eodem margine thallino circumdata simulque sepi- mento transversali thallino separata. Epithecium fuscum reagentibus solitis non mutatum; hypothecium incolor, tenue, iodo persistenter cærulescens; perithecium hyphis articulatis, apice brunneis atque hypo- chlorite calcico ferruginascentibus formatum; paraphyses 1,8-2 y crasse, crebre articulate, non ramosa, apice vix incrassatæ. Thecæ cylindricæ 90-92 y. longe et 12 y lat» seu leviter ventricosæ 80u longe et 12 u late, in quibus spore numerosissimæ, simplices, hyalinæ, 4-5 p longæ et 2u latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens et dein vinose rubens. Species a cæteris Acarasporis thallo albo crassoque recedens, atque apotheciis brunneis in hoc nascentibus vere conspicua ; sta- tum perfectum Lecanore Heppii (Næg.) Nyl. in quo thallus albus macer vel fere deficiens atque apothecia lecideina, forsan sistit. J. Lecidea entochrysoides Hue. Thallus obscure olivaceus, glebuloso squamulosus, squamulis parvulis, congestis, planis aut leviter convexis pulvinos parvos substrato parum adlierentes formantibus, ad peripheriam majoribus sed minus crassis, 498 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. crenatis radiantibusque, 0,6-1 millim. crassus, intus aurantiacus aut lateritius, hydrate kalico rubescens, hypochlorite caleico et iodo non mutatus, hypothallo nigricanti impositus. Cortex superior, 22-30 y. cras- sus, pseudoparenchymaticus, hyphis septatis 3-5 œ crassis, superne nigricantibus et parte amorpha Tu crassa tectis constitutus. Stratum gonidiale sat crassum gonidiis 6-10 y. latis et hyphis seplatis formatum. In medulla hyphæ laxe context: et materia aurantiaca hydrate kalico rubescens sparsa. Apothecia 0,4-0,6 millim. lata, nigra, adnata, supra squamulas sparsa, primum plana et leviter marginata, dein convexa immarginataque, imo sepe plura confluentia; perithecium pseudopa- renchymaticum, crassum et sub hypothecio 80 p. metiens, hypothecium nigrescens atque utrumque hydrate kalico leviter rubescens ; epithe- cium nigrum, summis paraphysibus formatum, hydrate kalico immuta- tum, hymenium incolor; paraphyses 2-2,24 crasse, apice incrassalæ, nigrescentes et ibi 5 y crassæ atque 1-2 articulatæ. et etiam ramulo brevi superne munitæ; sporæ 8"? in ascis basi attenuatis 33 y longis et 12 p latis positæ, incolores, simplices, oblongæ, 10-12 p longæ et 4-4,5 p latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens et dein vinose rubens, sed amoto reagentis excessu, obscure violacea evadens. Maxime affinis L. opacæ Duf. cujus est subspecies et a qua me- dulla aurantiaca jam recedit. Illi sine dubio est proxima L. adglu- tinata Nyl. cujus medulla etiam flavet, sed modus crescendi alius. Ilic rectius dicenda L. balanina, Parmelia balanina Fr. Lich. eur. reform. p. 107, Astroplaca balanina Anzi Neosymb. p. 18 et Lich. rariores Langob. exsicc. n° 568. Ad hanc L. balaninam (Fr.) pertinent adhuc Psora opaca Mass., Flag. Lich. algeriens. exsicc. n^ 145 et Catal. Lich. Alger. p. 68. 4. Lecidea leptoclinis f. Tongleti Hue. Thallus cinerascens vel nigrescenti-griseus, areolatus, areolis conti- guis, planis, lævibus aut rugosis, ambitu subeffiguratus, hypothallo mgrescenti in peripheria non visibili impositus; hydrate kalico flavens» et, hypochlorite caleico dein adhibito, ferruginascens; hyphæ iodo cærulescentes; gonidia viridia 11-13 et etiam 15-20 p. lata. Apothecia 0,6-1,2 millim. lata, nigra, sessilia, nuda, supra thallum dispersa, nunquam confluentia, disco plano, raro convexo, sæpe rugoso et margin? integro, elevato, crasso, persistente, disco minus nigro el spe nitido prædita. Epithecium et hypothecium nigrescentia, hydrate kalico et acido nitrico haud mutata; perithecium rufescens his reagentibus flavo aut aurantiaco coloratum, hyphis septatis et arcte coadunatis formatum; HUE. — QUELQUES LICHENS NOUVEAUX. 429 paraphyses 1,54 crassæ, apice nigro-clavatæ, nec articulatæ, nec ra- mosæ; sporæ 8"® nigrescentes vel fuscescentes, 1-septatæ et in utroque loculo 1-2 guttas oleosas præbentes, rectæ aut raro leviter curvulæ, api- cibus rotundatis, 13-194 long: et 5,5-8 y latæ. Gelatina hymenialis iodo pulchre cærulescens. Spermatia recta,apicibus non attenuatis 7-9 raro 11 y longa et 1 p lata, sterigmatibus simplicibus affixa. À Lecidea Mougeotii Hepp Flecht. Europ. n° 311, Buellia leplocline a. Mougeotii Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 598, thallo magis evoluto, hypochlorite calcico reagente, apotheciis non con- fluentibus et perithecio minus rufescente differt. Discrepat etiam a L. leptoclini Flot., Nyl. apud Hue Addend. Lichenogr. europ. 223, in qua nulla hypochlorite calcico reactio et epithecium hypo- theciumque hydrate kalico flavo dissolvuntur. Recedit adhuc a Duellia Mougeolii Arn. Lichenol. Aus[l. Tirol, X, p. 99, XIII, p. 12 et XXIII, p. 5, in qua thallus hydrate calico non mutatur. Animadvertendum est hanc formam L. leptoclinis Flot., cum primaria a cl. Th. Fries Lichenogr. scand. p. 598 data sat bene congruere, sed dein hiec species ab illo auctore in duas dividitur formas quæ a nostra recedunt : prior Mougeolii, ut supra dictum est; posterior autem Gevrensis, defectu pruina in apotheciis. Tandem h:ec forma L. leploclinem Flot. et L. superantem Nyl., thallo flavicante et lineis hypothallinis nigricantibus jam notam, connectere videtur. 5. Verrucaria calcivora var. belgica Hue. Thallus roseo-albidus, tenuis, continuus, passim leviter inzqualis. Apothecia immersa, vulgo apice atro tantum visibilia et tunc sæpe mar- gine albo non prominulo circumdata, interdum parum supra thallum elevata et tunc margine lapideo thallo obtecto cincta. Pyrenium inte- rum, superne crassum et nigrescenti-brunneum, lateraliter in strato externo tenuiter brunneum et in strato interiore atque in basi incolora- tum. Spore 8^2, incolores, oblongæ, 1-3 et tandem 5-septatæ cum uno sepimento longitudinali in duobus loculis penultimis, 33-38 p. longe et 11-13 y. lat», immixtis magis ellipsoideis 37 p longis et 15 p latis. Gela- tina hymenialis iodo vinose rubens. Forsan species propria; a V. calcivora Nyl. sporis minoribus et Pyrenio minus colorato præcipue differt. 430 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. 6. Verrucaria integra var. elæodes Hue. Thallus obscure olivascens, tenuis, continuus, opacus. Apothecia pri- mum thallo obtecta, dein e lapide semiemersa, nuda aut passim thallo cireumdata, apice conoidea et tandem ostiolo poriformi aperta; pyre- nium nigrum et integrum; paraphyses null»; sporæ 8^*, incolores, sim- plices, oblongo-ellipsoideæ, 31-40 y. longæ et 15-17 p latæ. Gelatina hy- menialis iodo vinose rubens. Hzc conspicua varietas primum similis var. obductili Nyl. crescit, dein var. dolomiticam (Mass.) Nyl. simulat, sed ab utraque colore thalli primo intuitu recedit. 7. Verrucaria dionantensis (1) Hue. Thallus albus, farinosus, tenuis, continuus, saxi asperitates vestiens, non limitatus. Apothecia 0,5-0,6 millim. lata, immersa, ostiolo umbi- licato-depresso munita et sæpe margine albido tenui cincta. Pyrenium dimidiatum, in parte supera obscure brunneum et in lateribus incolo- ratum aut in strato externo leviter brunnescens, subtus semper inco- loratum. Paraphyses null; sporz 8%, incolores, primum simplices et dein 1-septatæ, oblongæ, 24-32 p. longi» et 13-15 y. latæ, in thecis basi attenuatis 1004 longis et 35 p latis contentæ. Gelatina hymenialis iodo vinose rubens. Prope V. pyrenophoram Ach. locanda, a qua apotheciis immer- sis jam secernitur. Variat thallo cinerascenti rugoso et apotheciis in tuberculis mastoideis enatis. — var. lecideiformis Hue. Differt a genuina specie thallo obscure cinerascente et apotheciis similiter immersis, sed omnino planis et thallum æquantibus. Primo intuitu Lecideam calcivoram Nyl. non pruinosam si- mulat. 8. Verrucaria Tongleti Hue. Thallus endolithicus, seu in lapide cinerascenti-albido, aspectu pin- gui, valde verrucoso-inæquali occultatus. Apothecia primum in lapide similiter latentia et parvis protuberantiis indicata, dein lapide rupto, emergentia, macula alba et tandem apice nigro conspicua, demum magis (1) Urbs belgica Dionantum, gallice Dinant. HUE. — QUELQUES LICHENS NOUVEAUX. 431 visibilia, 0,5 millim. lata et duplice margine cincta; altero interiore thallino, albo, tenui, altero autem lapideo, crasso, sat elevato, interdum corrugato et sæpius albo-suffuso. Pyrenium nigrum dimidiatum, in parte supera sat crassum, in lateribus et in basi omnino incolor aut pallide luteolum. Paraphyses nullæ ; thecæ basim versus attenuatæ, 150 u longae et 45u late; sporæ 8^7, incolores, primum simplices et dein 1-sep- tatæ, apicibus rotundato, late ellipsoideæ, 20-24 y. long: et 14-174 latæ, immixtis fere globosis 21-22 y. longis et 16-174 latis et magis oblongis 26 v. longis et 15 y latis. Gelatina hymenialis vinose rubens, precedente passim cærulescentia levi. Species conspicua videtur cujus modus crescendi ut in V. hias- centi Ach. seu V. Hochstetteri Fr. et pyrenium ut in V. Ungeri Flot. Sporis fere sphæricis a cæteris Thelediis facile secernitur. 9. Verrucaria muscicola var. moniacensis (1) Hue. Thallus obscure cinerascens, subgranulatus, passim albido-punctatus. Apothecia immersa puncto nigro notata; pyrenium superne solum ni- grescens, dein omnino incolor aut leviter fuscidulum; paraphyses numerose, articulatæ, 1-1,2 1. crasse; spore 4^7, incolores, oblongæ, primum 9-13 septatæ et inter sepimenta passim longitudinaliter divise, 46-65 p longe et 15-16 p. latæ, in thecis, membrana valde incrassata, oblongis, 176 p longis et 20u latis contente; dein omnino murali- divis: seu potius tessellatæ, uno apice subattenuatæ aut quasi apiculatz, 83-90u longs. et 23-94 p. lat», thecis tunc 250 y. longitudine et 45 y latitudine metientibus. Gelatina hymenialis iodo non tincta, sporis ful- vescentibus. Forma sporarum ut in Weitenwebera Muscorum Kærb., Garov. Thelopsis, tab. Y, fig. 3; sporis majoribus et pyrenio fere incolo- rato à specie genuina differt. (1) Lecta in loco gallice dicto Moniat prope Dionantum. 432 . SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. M. Rouy fait à la Société la communication suivante : NOTICES BOTANIQUES ; par M. €. ROUY. Chelidenium laciniatum Mill. Dans un article trés étudié publié en 1895, par M. E. Roze, dans le Journal de Botanique (IX, p. 296-301-338) et basé prin- cipalement sur la culture des Chelidonium majus L. et C. lacinia- tum Mill., l'auteur se croit en droit d'admettre que le C. lacinia- lum est un type spécifique et non une variété du C. majus ainsi que nous l'avons dit dans la Flore de France (I, p. 166). M. Roze critique dés lors, dela facon la plus courtoise d'ailleurs, notre ma- niére de voir en s'exprimant ainsi : « Enfin MM. Rouy et Foucaud » disent, à propos de leur var. crenatum Lange, que cette va- » riété est intermédiaire entre le C. majus et leur var. lacinialum, » ce qui justifie leur maniére de voir. Et, en effet, c'est la forme » qui présente des feuilles se rapprochant le plus de celles du C. » majus. Mais, pour adopter cette opinion, il faudrait obtenir de » cette dernière espèce qu'elle püt arriver à reproduire cette var. » crenatum ou bien que cette même variété reconstituát le type » du C. majus. Je n'ai rien pu obtenir de semblable, et les cons- » tatations faites par tous les auteurs que j'ai cités à ce sujet ne » me paraissent laisser aucun doute non plus sur l'impossibilité » de voir l'un quelconque des deux types reproduire l'autre. » Dans son étude, M. Roze insiste surtout sur deux points : 1° Les feuilles du C. laciniatum sont toujours à lobes aigus et apiculés ; 7 Il faudrait prouver que le C. majus L. passe au C. querci- folium et, a fortiori, au C. laciniatum, puis au C. fumarüfo- lium. La culture, dirai-je tout de suite, est une excellente chose comme critérium quand elle vient à l'appui d'une étude basée sur l'observation d'un grand nombre de pieds d'une méme espèce, forme ou variété, provenant de localités très diverses. Mais l'ob- servation dans la nature et l'étude dans les herbiers constituent G. ROUY. — NOTICES BOTANIQUES. 433 encore les meilleurs moyens d’élucider une question de valeur spécifique. Aussi ai-je retiré de mes collections, pour les mettre sous les yeux de la Société, la série des Chelidonium : 1* C. masus (France, etc.) ; 9^ C. MAJUS var. CRENATUM Lange; C. quercifolium Thuill. (Danemark; Lozére, Gard, Hautes-Alpes; Japon); 9" C. MAJUS var. GRANDIFLORUM DC. Syst.; C. grandiflorum DC. Prodr. (Daourie); 4 C. MAJUS var. LACINIATUM G. et G.; C. laciniatum Mill. (Al- lemagne; Meurthe, Seine-et-Oise, Saóne-et-Loire) ; 9' C. MAJUS var. FUMAnIIFOLIUM Rouy et Fouc.; C. laciniatum 8. fumariæfolium DC. (Tarn), que j'ai décrit et figuré dans le fascicule III des Illustrationes plantarum. Europa rariorum. ll est, ainsi, facile de constater, en laissant de cóté la var. gran- diflorum de laquelle se rapprochent pourtant quelque peu les exemplaires de C. majus var. crenatum du Japon, que : 1° Les exemplaires de C. laciniatum récoltés par Vincent sur les murs d'anciennes fortifications à Nancy (Meurthe), en 1847, et publiés, sous le n° 4 bis, dans le Flora Gallie et Germanice exsiccata de Billot, ont la plupart des feuilles à lobes obtus, mu- cronulés ou non, les lobes des feuilles ultimes seuls étant aigus; à part cela aucune différence avec les exemplaires de C. laciniatum d'Allemagne ou de Seine-et-Oise, à lobes des feuilles aigus et acu- minés. I] faut donc en conclure que le C. laciniatum n'a pas tou- jours les lobes des feuilles aigus et apiculés. 2 Les exemplaires de C. laciniatum recueillis par mon excel - lent ami le D” Gillot, sur les murs d'Autun (Saône-et-Loire), pré- sentent ce fait trés démonstratif que certains exemplaires ont la plupart des feuilles excessivement découpées, tendant à la variété fumariifolium, mais que, sur les mêmes rameaux, ils présentent des feuilles revenant au type du C. majus, c'est-à-dire dont la moitié longitudinale est simplement lobée à dents ou lobes larges, quelques-uns aigus, la plupart obtus, l'autre moitié longitudinale étant réduite à quelques denticules aigus et açuminés; d'autres exemplaires enfin présentent les feuilles à peine plus découpées que celle de la var. crenatum et des lobules ou dents obtus et aigus sur le méme lobe! 3 Enfin, en examinant les parts de diverses provenances du C. majus var. crenatum, on peut voir que l'on passe, pour ainsi T. XLIV. (sÉANCES) 28 434 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. dire insensiblement, par la plante des Hautes-Alpes, celle du Japon, celle du Danemark et celle de la Lozère, à la plante du Gard, dis- tribuée méme par Lamotte comme Chelidonium laciniatum Mill., et qui, en fait, n’est pas très différente de la plante distribuée de Nancy par Vincent et dont j'ai parlé plus haut. Il résulte done, en réalité, de tout ce qui précède, et surtout de l'examen des exemplaires du C. laciniatum d'Autun, que le C. la- ciniatum Mill. ne saurait, contrairement à l'opinion soutenue par M. Roze, étre détaché comme espéce du C. majus et qu'il ne saurait méme en étre autre chose qu'une simple variété. Gentiana Pneumonanthe L. Dans la séance du 28 mai dernier, j'ai présenté à la Société la variété pepressa Boiss. (Elenchus, p. 64, Voy. Esp., p. 125, t. 124, f. A) du Gentiana Pneumonanthe, que j'avais découverte en 1896, dans le Morbihan, à la lande du Ménech, près de Carnac. Un long voyage en Belgique, Allemagne, Danemark, Suède, Laponie centrale et Norvège boréale, m'a empêché de donner en temps utile la Note que j'avais promise pour le Bulletin. Je la résume donc ici en peu de mots. La variété depressa. Boiss. du G. Pneumonanthe L. (G. Pneu- monanthe var. Boryana Webb) est caractérisée par : Tiges naines ou courtes (5-15 centimètres), couchées ou ascendantes, uniflores; feuilles plus courtes ; fleurs de moitié au moins, souvent une fois plus petites que dans le type. J'ai également découvert cette inté- ressante variété, en 1887, en Belgique et je l'ai signalée dans mon Rapport à la Société royale de botanique de Belgique. Je la posséde des localités suivantes : EsPAGNE : sierra Nevada (del Campo); sierra de Gredos (Boissier, Leresche et Levier) ;! PORTUGAL : serra d'Estrella à Lagoa da Salgadeira (Daveau), serra de Gerez (dos Anjos); FRANCE: Morbihan : landes humides au Ménech, prés Carnac (Rouy); BELGIQUE : Limbourg : marais entre Genk el Bevert (Rouy); Prusse : ile de Sylt (Peck); SUÈDE : Scanie : Lomma (Brusüny Elle existe aussi, suivant Grisebach, dans les Pyrénées, L'aire de cette plante présente une particularité assez curieuse; en ce sens que, dans le Portugal et l'Espagne, elle ne se rencontre que dans les marais alpins ou subalpins, tandis que daus les re gions plus tempérées (France, Belgique, Prusse, Suéde méridio- G. ROUY. — NOTICES BOTANIQUES. 435 nale), on la rencontre dans les plaines, et même presque sur le littoral de l'Océan ou de la Baltique. Cette variété depressa comprend deux sous-variétés; l’une (sous- var. latifolia Nob.) caractérisée par les feuilles, au moins les infé- rieures, elliptiques-lancéolées, obtuses, courtes, et c'est à elle que se rapportent les plantes des localités suivantes : sierra Nevada, sierra de Gredos, Morbihan, Scanie; l'autre (s.-var. angustifolia Nob.) caractérisée par les feuilles plus allongées, les inférieures. lancéolées ou laneéolées-linéaires, obtuses ou obtusiuscules, les supérieures étroitement linéaires, ainsi que les divisions calici- nales; c'est à elle qu'appartiennent les plantes de la sierra d'Es- trella, de la sierra de Gerez, de la Campine limbourgeoise et de l'ile de Sylt; elle croit aussi en France dans le Loiret et le Cher, d'après Boreau, car cette sous-variété angustifolia n'est autre que la plante nommée par lui var. humilior; mais ce n'est point la variété humilior de Lamarck, laquelle appartient à la variété dif- fusa Griseb. du type, caractérisée par une tige basse, quoique multiflore, à feuilles elliptiques ou lancéolées, obtuses, variété que l'on rencontre cà et là en France, notamment au Mont-Dore. Eryngium viviparum J. Gay. Cette espéce, on lesait, est exclusivement cantonnée, en France, dans une partie restreinte du département du Morbihan. Voici les localités où elle avait été signalée jusqu'à présent : Sené, prés Vannes; entre Plouharnel et Erdeven; lande de Kouat-Atous, prés Carnac; je l'ai trouvée aussi dans la lande du Ménech, prés Carnae, en aoüt 1896, non loin du Gentiana Pneu- monanthe var. depressa. L'E. viviparum n'est pas, comme on l'a cru longtemps, spé- cial au Morbihan. Il croit également dans la partie la plus occi- dentale de la péninsule Ibérique : en Espagne dans la Galice à Valdomar, en Portugal aux environs de Porto à Marin-do-sur- da-Pedra. Ornithogalum divergens Boreau: J'ai rencontré cette espéce au printemps dernier, dans les prai- ries de La Garenne-Colombes (Seine), où elle est assez abondante ; elle est nouvelle pour les environs de Paris. 436 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. X Carex Pannewitziana Figert. J'ai mis, sous les yeux des membres de la Société présents à la séance du 14 mai 1897, des exemplaires de l’hybride du Carex vesicaria et du C. ampullacea, le x C. Pannewitziana Figert, trouvé en compagnie des parents sur les bords du petit étang de Chambier, près Durtal (Maine-et-Loire), par MM. Bouvet et Préaubert. Ce Carex, dont M. Bouvet a bien voulu me demander de confirmer la détermination, est nouveau pour la flore française et n'avait été jusqu'alors signalé qu'en Allemagne. La très intéres- sante découverte de MM. Bouvet et Préaubert doit donc engager les botanistes francais à rechercher attentivement le X C. Panne- wilziana, qui diffère du C. ampullacea par les utricules fertiles moins petits, plus atténués en bec, dressés (et non divergents), les écailles femelles d'un vert pàle ou à peine bordées de brun, le port plus robuste, et se distingue du C. vesicaria par les utricules fertiles plus petits, ovoides-subglobuleux, bien moins longuement atténués en bec, les tiges à angles obtus. X Scolopendrium hybridum Milde (Scolopendrium vul- gare X Ceterach officinarum). Cet hybride bi-générique a été décrit par Milde d’abord en 1864 (Verhdlg. zool.-bot. Gesllschft. in Wien, p. 235, cum icone), puis, en 1867, dans son ouvrage classique Filices Europe et Atlantidis, Asie minoris el Sibiriæ, d'aprés le seul exemplaire recueilli sur un vieux mur à Porto Zigale dans la petite ile de Lossin (Dal- matie), en compagnie du Ceterach officinarum. Depuis lors, quelques pieds, en trés petit nombre pourtant, ont été récoltés par M. Spada dans l'ile d'Arbe (Istrie), appartenant à la méme région botanique que l'ile de Lossin. J'ai pu me procurer deux de ces exemplaires, l'un jeune, l'autre en parfait état de fructification e ce sont eux que j'ai montrés à la Société, le 44 mai dernier; ils vont être d'ailleurs prochainement figurés dans le fascicule 1X (tab. 225) de mes Illustrationes plantarum Europe rariorum. . Au premier abord le x Scolopendrium hybridum présente assez bien le faciès d’une forme monstrueuse de Ceterach officinarum, espèce dont il possède également la nervation et les anastomoses, mais par la présence d'un indusium et la disposition des sores il tient encore plus du Scolopendrium vulgare. Ce remarquable hybride est trè; peu connu, mais il est à rechercher dans tous los G. ROUY. — NOTICES BOTANIQUES. 437 endroits où eroissent, non loin l'un de l'autre, ses deux parents, et bien probablement on le découvrira à d'autres localités, sur- tout dans les régions montagneuses du midi de l'Europe. Ophioglossum alpinum liouy. Voici encore une Fougére des plus curieuses. Bien que venant de la publier dans le fascicule VIII des Jilustrationes (p. 66, t. 200), je crois bon d'appeler sur elle l'attention de la Société. Cet Ophioglosse présente des spores tuberculeuses comme celles de l'O. vulgatwn, des cellules épidermiques droites comme chez l'O. lusitanicum, une taille de 4-6 centimètres, un rhizome émet- tant une seule feuille ordinairement obtuse, plus rarement émar- ginée ou aiguë, et presque semblable à la fronde stérile, membra- neuse, celle-ci munie d'une nervure médiane très visible. Cette dernière permet de distinguer à première vue l'O. alpinum des 0. vulgatum et lusitanicum. On voit donc que l'O. alpinum offre, en outre du caractère si tranché de la nervure médiane, des caractères qu'on considérait généralement comme distinctifs des O. vulgatum et lusitanicum. En effet, dés 1857, Durieu de Maisonneuve avait reconnu que les spores de l'O. vulgatum sont tuberculeuses, tandis que celles de l'O. lusitanicum sont lisses. D'autre part, Milde constatait, en 1867, que les cellules épidermiques de VO. vulgatum sont sinueuses, alors que celles de l'O. lusitanicum sont droites. Or l'O. alpinum a des spores tuberculeuses et des cellules droites. l'ajouterai que cet Ophioglosse croit dans la région alpine sur les pelouses séches du Bourget au-dessus de Briançon (Haules- Alpes), où il a été découvert, en 1867, par M. E. Reverchon, qui y a récolté nos trois variétés (obtusum, emarginatum, acutum) et l'a distribué sous le nom d'O. vulgatum. Shuttleworth parait être le seul botaniste, ayant recu cette plante, qui ait soupçonné Sa Valeur, car je possède une étiquette de sa main par laquelle il avait, dans le doute, rattaché l'O. alpinum, plante des Alpes françaises, à la variété polyphyllum Al. Br. sous-var. cus pidalum Milde, mais en ajoutant : « Forsan species distincla! Lamina sterilis certe costata ! » Au sujet des caractères anatomiques, je rappellerai que M. Ch. Ménier a publié récemment un intéressant Mémoire « Sur les Ophioglossum de la Flore de l'Ouest », où il relate, en les confir- 438 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. ant, les observations de Durieu et de Milde sur les Ophioglossum vulgatum et lusilanicum. Je suis tout à fait d'accord avec M. Ménier sur l'importance qu'il convient d'attribuer aux caractéres tirés des spores et du réseau des cellules épidermiques, mais je reléverai le passage suivant de M. Ménier concernant la forme O. intermedium de Vigineix (0. vulgatum var. ambiguum Coss. et Germ., O. sabu- licolum Sauzé). « D'aprés Milde, cette plante aurait été décrite dés 1844, c'est-à-dire deux années avant sa découverte dans les environs de Paris, et ne serait que l'O. vulgatum var. polyphyl- lum Al. Br. in Seubert Flora azorica. » L'O. vulgatum var. polyphyllum Al. Br., publié effectivement en 1844, se rapporte à la sous-variété 8. cuspidatum Milde (0. ara- becum Ehrbrg, O. azoricum Presl; O. lusitanicum Herb. azor. Un. it. n°165; Schimp. Un. it., ann. 1837, n° 984; Schimp. Pl. Abyss. (terr. Agow.), ed. Hohenacker, n° 2228), publiée en 1864 (Bot. Zeit.,p. 107), et qui croît notamment dans l'Arabie, l'Égypte, la Nubie, l'Abyssinie, les îles Açores, Madère, du Cap- Vert, etc. Mais ce n’est qu'en 1867, donc bien postérieurement à la distinction opérée par Vigineix de son O. intermedium, que Milde a cru devoir rattacher cet O. intermedium comme sous-variété a. intermedium à la variété polyphyllum d'Alexandre Braun, en l'indiquant à « Paris : Bouray; Lardy et cap Ferret, Seine-et-Oise (Puel et Vigineiz 24 Mai. 14 Juni). Anglia (1) ». Ce rapproche- ment des O. azoricum Presl et O. intermedium Vigineix, le premier africain, le deuxième appartenant à l'Europe occidentale tempérée, parait, du reste, fondé; mais il n'en reste pas moins acquis qu'il y à là deux formes distinctes de l'O. vulgatum, à aires géogra- phiques nettement séparées, et que la variété polyphyllum AI. Br. de l'O. vulgatum. L. s'applique à la plante africaine et non à la plante franco-anglaise, celle-ci différant de la première par 8? taille encore plus réduite, la fronde stérile plus étroitement lan- céolée, moins longuement ou très peu dépassée par l'épi. . . 9 M. G. Camus fait observer que le Gentiana Pneumonanthe var. depressa a été aussi trouvée par lui en Sologne. . Din . , & i] n’était (1) Ce qui prouve que, si Milde était un botaniste expérimenté, il le ap pas trés au courant de la géographie de la France, puisqu'il plaçait © Ferret dans Seine-et-Oise ! COINCY. — SUR UNE COMMUNICATION DE M. GANDOGER. 439 M. Malinvaud donne lecture à la Société de la Note sui- vante : OBSERVATIONS SUR LA COMMUNICATION FAITE PAR M. GANDOGER A LA SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1896; par M. Auguste de COINCY. Le Compte rendu de la séance du 11 décembre 1896 n'ayant paru que dans le courant de juin de cette année, je n'en ai pris connaissance que tardivement; je ne puis donc présenter qu'au- jourd'hui à la Société les quelques observations que me suggère l'intéressante communication que notre collègue M. Gandoger a faite à cette date déjà éloignée. M. Gandoger attribue la découverte en Espagne du Kælpinia linearis Pall. à MM. Porta et Rigo qui l'ont distribué à la suite de leur voyage de 1890. Je l'avais récolté à Santa Fé de Manduejar, prés Almeria, le 17 mai 1889 (Bull. herb. Boissier, IV, p. 368); voyez aussi Atl. dell I. R. Academia degli agiati di Rovereto, 1891, publié en 1892, p. 150. . M. Gandoger, à la suite de sa découverte du Valeriana longi- flora Willk. dans la province de Soria, dit qu'il n'était connu jusque-là que dans une seule localité de l'Aragon (sans doute le monastère de San Juan de la Pena, prés Jaca). Je ferai observer que Bubani l'a récolté à la Ermita de Anié (herbier du Muséum), et moi-même à la sierra de Guara (Journ. le Naturaliste, 1* mars 1894, et Ecloga altera, p. 14, tab. V). Enfin notre savant collégue indique dans la province de Murcie le Thymus Porte Freyn; cette plante n'y est pas rare en effet à certaines localités; mais ce nom ne peut être adopté, il est syno- nyme de T. Antoninc Rouy et Coincy. Ce dernier a été présenté par M. Rouy à la Société botanique, dans sa séance du Ü mai 1890. MM. Porta et Rigo n'ont distribué le leur qu’à la suite de leur voyage de 1891, exs., n° 443. Les deux plantes appartiennent à la méme espèce (Ecloga, p. 18, tab. VIT) (1). Je tiens particulièrement à cette dernière rectification. Le T. Antonine est une charmante espéce, bien caractérisée; ce qui n'est pas toujours facile dans ce genre à formes si affines. (1) Le T. Portg n'a du reste été publié qu'en 1893, dans le Supplément au Prodrome de la flore d'Espagne, p. 145. 440 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. _Je demande la permission de faire une autre rectification; un collecteur connu continue à distribuer sous le nom de Viola Re- verchoni Willk. un Viola que j'ai nommé en juin 1894, dans le Journal de Botanique de M. Morot, Viola cochleata; le nom de Viola Reverchoni a paru pour la premiére fois en décembre 1894 dans les exsiccatas de M. Reverchon : il doit étre rejeté. M. Rouy partage l'avis de M. de Coincy au sujet du Thy- mus Antonine. Cette espèce est si nettement caractérisée qu'il a pu la considérer comme le type d'une section spéciale du genre Thymus. M. G. Camus fait la communication suivante : LE CAREX SOLSTITIALIS Figert (C. PANICULATA X PARADOXA Figert, A MAISSE (SEINE-ET-OISE); par M. E.-G. CAMUS. J'ai l'honneur de présenter à la Société plusieurs exemplaires de Carex solstitialis Fig. (C. paniculata X paradoxa), que j'ai ré- coltés au mois de juin à Maisse (Seine-et-Oise). Cet hybride est, je crois, nouveau pour la flore française et je n'ai pu en trouver qu'une forte touffe sur laquelle on pourra publier d'autres échantillons. Il a le port d'un Carez paniculata grêle dont l'inflorescence est appauvrie, spiciforme, et interrompue à la base. La tige est trés élevée mais mince et triquétre à angles trés scabres. Les utricules sont mal développés et ressemblent à ceux du C. paradoxa. M. Malinvaud dit que le Carex paniculata est un de ceux qui s'hybrident le plus souvent avec ses congénéres. M. G. Camus confirme cette observation et donne quelques détails sur cette catégorie d'hybrides (1). (1) Voici la liste de ces hybrides communiquée par M. G. Camus : (800). PSEUDO-VULPINA (vulpina X paniculata) Richt. PI. Europ., P- 168 2 C. FavrarTi Christ (C. Gr j t. Christ) in Bull. . ATA . Grypus X paniculata Favra Murith. XXIX-XXX, p. 117 (1891-92). ' 548 P. m^ . Fissu (C. elongata X paniculata) Simk. Enum. Transs., 4° C. GERMANICA K. Richt. Pl. europ., p. 169 (1890); C. teretiuscula X po niculata Bub. in Œsterr. bot. Zeitsch. (1886), p. 364. GAGNEPAIN. — HYBRIDES DES LYCHNIS DIURNA ET VESPERTINA. 441 5° C. SILESIACA (paniculata X canescens) Figert in ' Deut. bot. Monatschr. VII (1889), p. 86. 6° C. SOLSTITIALIS (paniculata X paradoxa) Figert in D. bot. Monastchr., VII (1889), p. 86. M. le Secrétaire général donne lecture de la communica- tion suivante : UN HYBRIDE ARTIFICIEL DES LYCHNIS DIURNA ET VESPERTINA (2* Note), par M. F. GAGNEPAIN. Dans une Note précédente (1) a été donnée la diagnose d'un hybride obtenu par la fécondation artificielle du L. vespertina 9 par le L. diurna j. Il s'agit ici de compléter cette Note par des indications que le temps et la culture ont permis de prendre sur le vif, de donner la description détaillée de l'hybride inverse obtenu en intervertissant le rôle des parents, de le comparer aux parents et à l'hybride frére pour mieux en faire connaitre les Caractères communs ou différents. Comment se comporte L. vespertina 9 X diurna (f à la culture? Depuis deux ans cet hybride est cultivé dans un jardin de Cercy en nombreux individus máles et femelles. La fécondation natu- relle s'opère aussi complétement qu'entre máles et femelles du pére ou de la mére, en ce sens que les nombreuses capsules sont pleines de graines bien conformées et fertiles. Les fleurs pistillées, promptement fécondées, n'épanouissent pas longtemps leurs pé- tales, tant l'ovaire absorbe, par l'action du pollen, l'activité végé- tative de la fleur. Tout aujcontraire, les fleurs staminées sont longtemps ouvertes et restent ainsi tout le jour, pour peu que la chaleur et la lumière soient tempérées par un ciel couvert. Si le ciel est pur, les pétales se relèvent, le limbe se referme en cuiller el ne revient à l’anthèse normale que le soir ou à l'ombre. Les tiges sont nombreuses, fortes et vigoureuses et, bien qu'à une exposition chaude, elles se penchent tous les ans sous leur propre poids, ce qui a imposé la nécessité de leur donner un tuteur. Dans les haies, où il semble qu'il devrait s'élever plus haut, . (1) F. Gagnepain, Sur un hybride artificiel des Lychnis diurna el vesper- tina, in Bull. Soc. bot. Fr., t. XLII (1896), pp. 129-129. 442 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. jamais le Lychnis vespertina ne dépasse la hauteur de l'hybride, et cependant on sait qu’une plante ombragée s’élève pour recher- cher plus avidement la lumière. Jamais non plus le L. vespertina n'eut une touffe aussi épaisse que celle du L. vespertina & diurna d, ce qui est dà sans doute à la présence de nombreuses pseudorhizes à la base des tiges rampantes inférieurement. Enfin les individus de premiére création sont encore extréme- ment sains et forts, et leur longévité parait supérieure à celle des parents qui sont reconnus % ou ©. A leur pied croissent, à qui mieux mieux, plusieurs générations d'individus qui permettent de suivre l'évolution et le retour aux parents. Le plus souvent il n'y a aucun caractère de changé; mais il est arrivé, trois fois en 1896 et deux fois en 1897, que des indi- vidus femelles ont épanoui des fleurs blanches, ce qui constitue le retour partiel à la mére, car les autres caractéres de l'hybride restent invariables. Par contre, deux individus staminés ont donné en 1897 des inflorescences entiéres à pétales d'un beau rouge, différant, à première vue, de la coloration rosée des individus pri- mordiaux. Ce fait particuliérement intéressant tendrait à prouver que les sexes se différencient en sens inverse, le mále retournant au père et la femelle à la mère. Cette condition particulière de l'évolution individuelle rend bien plus facile le retour complet au type ancestral aprés un certain nombre de générations. En résumé, on a observé dans l'hybride obtenu les faits sui- vants qui, tout en étant présumables d’après les lois de l'hybridité, méritent cependant d'étre précisés pour le cas qui nous occupe. I. Taille plus élevée que les parents; II. Présence de nombreuses pseudorhizes; III. Durée prolongée: IV. Autofécondation complète ; V. Retour partiel des 9 à la mère, des g' au père. Gærtner, dans son ouvrage sur les Hybrides des plantes (1), donne des conclusions qui ne concordent pas toujours avec, les nótres. (1) Gærtner (Karl Friedrich), Versuche und Beobachtungen ueber die Bas- trarderzeugung in Pflanzenreich, Stuttgart, 1849, p. 283. GAGNEPAIN. — HYBRIDES DES LYCHNIS DIURNA ET VESPERTINA. 443 Les pétales, selon cet auteur, ne s'enrouleraient point par le bord latéral des lobes pendant un jour serein, mais faiblement par leur sommet, ce qui rapprocherait l'hybride du L. diurna. La pilosité, dit Gærtner, ressemblerait à celle du diurna. Or les poils de l'hybride sont plutót longs et flexueux, ceux du diurna étant courts et plus rares. Création du Lychnis diurna & X vespertina qf. En 1896 a été obtenu l'hybride inverse de celui précédemment étudié, par l’action du pollen du L. vespertina sur les fleurs d'un individu femelle de L. diurna. Bien que tentée en plein air, l'expé- rience réussit parfaitement et fut certaine, par le fait que les fleurs mâles de L. diurna étaient éloignées de plus d’un kilomètre du champ d'expérience et que les seules fleurs fécondées artificielle- ment furent fertiles. Les hybrides L. vespertina & x diurna g étaient suffisamment à l'écart, pour empécher la procréation des métis qui, sans cela , auraient pu se substituer au produit attendu. Plusieurs individus furent obtenus; ils donnèrent des fleurs avant le L. vespertina X diurna et après le L. diurna resté comme témoin et dans des conditions identiques de sol, d'exposition, etc. Un individu mále croissant parmi les autres a amplement suffi à l'autofécondation de l'hybride et des graines nombreuses ont été recueillies. Le 44 juillet, il n'y avait plus que quelques fleurs femelles tardives, tandis que les fleurs máles étaient encore trés abondantes (1). | Voici la description détaillée de ce nouveau produit expéri- mental. Tige rameuse inférieurement et à rameaux très ouverts, cou- dée flexueuse aux nœuds, velue à poils un peu courts, étalés raides, verte inférieurement, plutôt purpurine à la cime, haute de 6 décimétres. , Feuilles inférieures obovales, à pointe terminale courte, à pê- tiole court, largement ailé, n'atteignant jamais la moitié de la longueur du limbe; les moyennes promptement sessiles, plus (1) En 1897, floraison de Lychnis diurna, le 17 avril, premiere fenn; v Lychnis vespertina et diurna X vespertina, vers le 25; de L. vespertina diurna, le 1° mai; de L. vespertina, le 6 mai. 444 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. étroites, toutes à nervures saillantes inférieurement, légèrement crispées sur les bords, peu velues, peu épaisses, peu turgides, d’un vert nel. Inflorescence assez ample, jusqu'à six fois dichotome à ramus- cules secondaires courts. Pédoncule court dans les máles, égal au calice dans les femelles ou un peu plus long, devenant légèrement renflé sous la capsule. Calice mâle tubuleux, velu, rouge, à dix nervures principales peu saillantes, à dents également appliquées sur les onglets; ca- lice femelle renflé, plus épais, à nervures principales saillantes. Pétales assez nerveux, distants à deux lobes étroits, se recou- vranl rarement, d'un beau rouge, à quatre dents coronales sur les onglets exserts. Élamines dix, à filets velus, sur deux rangs, les extérieures plus courtes, à peine indiquées dans les fleurs femelles. Styles cinq, papilleux dés la base; stylode dans les fleurs mâles remplacant l'ovaire absent. Anthése le matin et durant presque tout le jour. Capsule assez petite, sans col apparent, subglobuleuse à pointe très obtuse, enveloppe lignifiée, s'ouvrant par 8-10 dénts déjetées et courbées extérieurement, non enroulées. Graines assez grosses chagrinées, à hile profond, d’un jaune fauve (1). Lychnis diurna & x; vespertina diffère du père par son port plus petil, ses feuilles moins étroites, moins onduleuses, moins Lurgides, moins ternes, moins velues, ses pétioles plus ailés, ses pétales d'un rose voisin du rouge au lieu d'étre lavés de rose, son inflorescence plus contractée, sa capsule plus arrondie, peu où pas étranglée au sommet, ses dents plus déjetées à la déhiscence, a ouverture plus large, ses graines légèrement plus foncées et plus petites, sa floraison plus précoce. Il diffère de la mère par son port plus élevé; ses feuilles légère- ment plus lancéolées ; ses pétales moins purpurins surtout en des- sous; sa Capsule plus grosse, plus lignifiée, ce qui rend les dents moins enroulées à la déhiscence; ses igraines fauves et non v0- látres ; sa floraison plus tardive. Il diffère de son frère L. vespertina ġ X diurna ç par son port (1) Humectées, leur coloration se rapproche de celle du L. diurna. GAGNEPAIN. — HYBRIDES DES LYCHNIS DIURNA ET VESPERTINA. 445 plus petit; ses feuilles moins onduleuses, moins turgides, moins lernes; ses pétales plus franchement roses, plus distants, plus étroits ; son inflorescence plus contractée; sa capsule plus petite, plus arrondie, à dents plus déjetées, mais non plus enroulées. Pour rendre plus sensibles les rapprochements des deux hy- brides vers l'un ou l'autre parent, nous donnons ci-dessous la liste des caractéres les plus tranchés entre les deux parents, en les rapportant pour plus de facilité à L. vespertina. De la sorte, en exprimant par un chiffre, 4 par exemple, le de- gré le plus élevé atteint par un des types, on cotera 1 pour le degré inférieur, 3 et 2 pour les degrés intermédiaires. Naturel- lement, puisque les caractéres sont ordonnés par rapport au L. ves- perlina, ce parent aura le plus souvent le maximum et le L. diurna aura le minimum presque toujours ou toujours. Il est évident qu'en cotant 4 l'albinisme floral de L. vespertina, et 1 celui de L. diurna, on ne prétend point avancer que celui-ci a des pé- lales 4 fois moins blancs que celui-là. Les comparaisons ne doi- vent se faire ici que par différence, non par quotient, car ce sont des rapports arithmétiques, non géométriques. L. vespertina. L. vespert. X L. diurna X L. diurna. diurna. vespert. Taille................ ie. 3 4 2 ! Teinte cendrée foliaire...... 4 4 2 1 Turgescence foliaire........ 4 4 2 1 Exiguité foliaire........... 4 3 2 ! Pilosité générale... ....... n 3 2 ! Albinisme floral........... 4 2 3 ! Contiguité pétalaire. ....... 4 3 2 1 Anthèse vespertinale ....... 4 3 2 ! Volume capsulaire......... 4 3 3 ! Rectitude dentaire....... .. 4 3 2 1 Pâleur des graines......... 4 2 3 ! Dans ce tableau, les hybrides sont voisins de leur mére par le rang qu'ils occupent, comme ils le sont par la forme et l'ensemble des caractères, ce qui a lieu pour beaucoup d'hybrides. Mais, s'il ya plus de caractères particuliers à la mère, il en est aussi qui sont propres au père. Les premiers étant appelés maternels, les autres seront nommés paternels. Ceux qui sont communs aux . deux parents seront dits mixtes, en ce sens que ceux des parents 446 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. y sont également visibles. Enfin les caractères plus exagérés que chez le père et la mère seront dits étrangers : telle est la taille généralement plus grande chez les hybrides que chez leurs auteurs. Les caractères précédents seront donc divisés en quatre caté- gories : Caractères étrangers : taille. Caractères malernels : teinte cendrée, turgescence et exiguité foliaires, pilosité générale, contiguité pétalaire, rectitude den- taire. Caractères paternels : albinisme floral, pâleur des graines. Caractères mixtes : anthése vespertinale, volume capsulaire. Ici, les caractères maternels priment dans l’un et l’autre hy- bride; ils ont trait pour la plupart aux organes de la vie végéta- tive, tandis que les caractères paternels, en petit nombre, se retrouvent dans les organes de la génération. Cette partie du sujet a quelque importance, car il ne suffit pas d'avancer que les hybrides sont intermédiaires entre les parents, il faut préciser les caractéres apportés par leurs auteurs. C'est seulement par une analyse semblable étendue autant que possible àlensemble des caractéres des produits adultérins végétaux que l'on aura une connaissance plus compléte des lois de l'hybridité. Historique du Lychnis diurna Q x vespertina qd. Ce n'est pas la première fois que notre récent hybride a élé obtenu. Karl Gærtner avait déjà fait des expériences sur ce produit comme sur son frère inverse, expériences dont les résultats sont contenus dans son ouvrage sur les Hybrides des Plantes. Ses conclusions concordent parfois avec les nôtres, et de ce chef nous ne rapporterons que celles qui s’en écartent quelque peu ou ên différent totalement. Port. — L'hybride de Gærtner se rapprocherait de L. vesper- lına et présenterait des types exceptionnels et rares à fleurs d'un blanc pur, à feuilles étroitement lancéolées et de taille peu éle- vée (1). Il est possible que l'auteur ait confondu les individus de (1) Gærtner (K. F.), loc. cit., p. 241. GAGNEPAIN. — HYBRIDES DES LYCHNIS DIURNA ET VESPERTINA. 447 seconde génération, dont il a obtenu un couple d'exemplaires à fleurs d'un blanc pur (1), avec les individus primordiaux. Les L. diurna-vespertina et L. vespertina-diurna se ressem- bleraient complètement. Ils auraient sans contestation le port du L. vespertina plus que du L. diurna (2). M. Focke et nous sommes d'avis tout différent, du moins pour la première partie de cette affirmation. Fleur. — Les pétales seraient de plusieurs nuances de rose pále. La présence de quelques anthéres fertiles aurait été cons- tatée dans les femelles des hybrides ainsi que dans L. diurna, constituant ainsi un phénomène de erypto-hermaphrodisme (3). Dans les étamines de L. diurna-vespertina, il y aurait des grains de pollen fertiles, mélangés à quelques autres mal conformés (4). Fruit. — L. diurna-vesperlina serait, d’après Gærtner, moins fertile que les parents, car il donne seulement de 102 à 125 bonnes graines, quand L. diurna en donne 150-180 et L. vesper- tina 192-230 (5). Nous remarquerons à ce propos que les capsules sont sensiblement plus petites dans diurna que dans vespertina et que cette différence doit entrer en compte dans le calcul de la fécondité. D'aprés les quelques capsules sauvées des ravages des larves de Dianthecia Cucubali et Hadena Chenopodi, nous avons cons- laté une fécondation compléte. M. Focke fait d'ailleurs des ré- serves sur les chiffres de Gærtner. Gartner aurait méme trouvé des capsules entièrement stériles de L. diurna-vespertina (0). Cet hybride serait moins fertile que son frére (7). Pour la grosseur et la forme du fruit, la couleur des graines, il se rapprocherait de L. diurna (8). La seconde partie de cette affirmation est contraire à nos observations. (1) Gærtner (K. Fr.), loc. cit., p. 422. (2) Ibid., p. 349. (3) Ibid., p. 349. (4) Ibid., p. 107. (9) Ibid., p. 385. (6) Ibid., p. 391. (7) Ibid., p. 407. (8) Ibid., p. 241. 418 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. L'opinion de M. Focke (1) est plus conforme à la nôtre, quand il avance que les Lychnis vespertina-diurna et diurna-vespertina ne sont point si semblables à L. vesperlina que l'indique Gærtner. « Ils sont en général intermédiaires, éerit M. Focke, parfois vi- vaces et ont l'habitude de tenir leurs fleurs ouvertes par un temps nuageux et de les fermer par un clair soleil. » C'est en effet pour Gærtner une erreur capitale d'avancer que les deux hybrides se ressemblent complétement. Au contraire, on les distingue bien de prime abord, méme sur le sec. Lea mêmes hybrides naturels aux environs de Cercy-la- Tour (Niévre). Dans notre Note précédente, un hybride probable était indiqué à Vandenesse, prés Saint-Honoré-les-Bains. De minutieuses obser- vations, la comparaison avec le L. vespertina Q X diurna d, nous font conclure à l'identité absolue. L. diurna n'est pas rare aux alentours et dans la vallée de la Dragne. Sur le L. vespertina qui abonde, le vent, les insectes ont pu apporter le pollen du Compa- gnon rouge à quelques hectométres. A Thaix, prés Cercy, le même hybride a été reconnu au milieu de nombreux L. vespertina. C'est que le pére se trouve abondant dans la vallée de l'Haleine dis- tante de moins d'un kilométre (1896-97). Tout prés de cette der- niére localité, à Couéron, dans les bosquets du cháteau, un L. vespertina Q X diurna ( croissait à cóté de sa mère en juin 1897. Les grandes proportions de l'individu sont comme dans nos cultures fort remarquables. Entre la route de Fours et celle de Vandenesse, le long du ruisseau de Champlevois, les L. diurna et vespertina abondent cóte à cóte. Aussi la présence des deux hybrides a-t-elle été re- connue dans cette station exceptionnelle. 1* Lychnis diurna Q x vespertina (j , à quelques décimètres de vespertina d. 2 L. (diurna 9 X vespertina. f) x diurna c ? Pour la taille élevée et la pilosité, ce serait l'hybride de nos récentes cultures, mais les capsules sont moins lignifiées et les dents sont presque aussi enroulées que dans le L. diurna. C'est probablement le cas de l'hybride simple fécondé croisé avec l'un des parents. (1) Olbers Focke, Die Pflanzen-Mischlinge, ein Beitrag zur Biologie der Gewächse, Berlin, 1881, pp. 65 et suiv. P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 449 3° L. vespertina 9 X diurna c sur une pelouse avoisinant la ligne ferrée de Gilly, à quelques décimétres de L. vespertina Q et à 100 métres de la station abondante de L. diurna. On sait que les Melandrium dubium Hampe et M. intermedium Schur sont nos hybrides, mais naturels, et que certains auteurs les identifient, quand d'autres, en particulier MM. Rouy et Fou- caud (1), en font respectivement L. diurna Q X vespertina 4 et L. vespertina 9 X diurna d. Ces dissidences sont évidemment dues aux diagnoses peu pré- cises et incomplètes de Hampe et de Schur. Qu'on nous permette de conclure que le terrain d'entente à l'avenir est tout indiqué dans les diagnoses détaillées où les ca- ractéres des hybrides seront comparés à ceux des parents et où les analogies et les dissemblances seront évaluées le plus judicieuse- ment possible (2). M. Malinvaud présente à la Société, de la part de Me Mar- guerite Beléze, un échantillon de Lycopodium clavatum, qu'elle a recueilli, le 23 août dernier, dans des « bruyères montueuses, au-dessus de l'étang du Roi (Forét de Ram- bouillet) ». FLORE DE PILE DE LESBOS, par M. Paléologos CANDARGY (3). Colchicum variegatum L. — In regione montana Olympiæ. — C. C. variegatum L. forma decolorans. — Perigonium extus album su- perne et intus vix roseo-tesselatum. In monte Zossa Jerz regionis Olympiæ. Myogalum nutans Link. M. prasandrum Walp. — Reg. inf. et mont. Ürnithogalum pyrenaicum L. var. amblyanthum. — Perigonii phyllis (1) Rouy et Foucaud, Flore de France, t. II, pp. 95-96. .(2) Notre éminent compatriote, M. le D" Bornet, dont l'obligeance n'a d égale que le savoir, a daigné nous fournir les extraits traduits de Gartner utilisés dans ce travail. Nous saisissons l'occasion qui se présente ici de lui en témoigner publiquement notre vive reconnaissance. (3) Voy. plus haut, p. 369. T. XLIV, (SÉANCES) 29 450 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. oblongo-linearibus obtusis, pallide ochroleucis, filamentis peri- gonio 2-plo brevioribus apice abrupte acutis. — C. Ornithogalum pyrenaicum L. var. trinerve. — Foliis lateralibus scapo æquilongis, bracteis pedicello subæquilongis, perigonii phyllis trinerviis. — C. 0. umbellatum L. — RR. Allium leucanthum C. Koch. — Floribus lente roseis. Vulgo &ypta rpäca. In insula parva Hagios Isidoros sinus Jeræ. spherocephalum L.— Mons Lepetymnon. sph. B. viridi-album Tineo. — Campo Kalloni. . descendens Fl. Gr. — Colle Murvet ad pagum Pigi. . staticiforme Sibth. et Sm. — In arenis maritimis littoris Kalloni. . nigrum L. var. ochroleucum. — Omnibus partibus subminor, pe- rigonii phyllis minoribus vel subangustioribus, ochroleucis non albo-roseis ut in typo, post anthesin revolutis; filamentis sublon- gioribus. — In monte Olympo loco Polis dicto ad pagum Agiassos et in colle Melissorachto ad pagum Phylia. — C. mo» Muscari racemosum Mill. v. humile. (— var.? brachyantha Boiss.). — Differt a typo perigonio ovato urceolato, dentibus concolori- bus, perigoniis sterilibus nullis vel obsoletissimis, scapo humili vel raro mediocri. Fritillaria pontica Wahl. Q. substipelata. — Capsula obovata brevis- sime stipitala apice truncata, perigonio 4-5 cent. longo, foliis cauli- nibus infimis 2 1/2 cent. latis cxteris angustioribus. In regione montana in valle Andria et in. montibus Petrovuni et Olympo. — Tulipa Orphanidea Boiss. — Mons Petrovuni (Species nova pro Asia). Gagea bohemica Sch. G. foliosa B. micrantha Boiss. G. foliosa y. subtuberculata. — Perigonii minoris phyllis glaberrimis bulbis binis, altero minimo lævi vel plus minus tuberculato. Caule et foliis glabris vel parce pilosis. — A varietate præcedenti peri- gonio glabro 7-9 mm: longo, bulbo altero lævi vel + tuberculato differt; a Gagea amblyopetala perigonii phyllis angustioribus, filamentis perigonii proportione longioribus. — R. G. reticulata Pal. — RR. Asphodelus fistulosus L. — Ad littus Kunturidia sinus Jeræ. Asphodeline lutea L. — In regione montana Maleæ, Olympi 1100 m:, Liacas et in campo et collibus ad Eressos. d^ P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 451 A. brevicaulis Bert. — Loco Probatar ad Chydæra. Smilax aspera L.— In campo Ipios. — C. Crocus sativus forma albiflora. C. biflorus B. 1ongitubus. — Perigonii tubo limbo duplo longiore, laciniis elliptico oblongis obtusis internis albis, externis intus albis extus 3-5 violaceo vittatis vittis sæpius plumosis, cæteris albis aut pallide flavis et vittatis, fauce glabra lutescenti, fila- mentis puberulis anthera lutea 2-3-plo brevioribus; cætera typi. In colle Udja 230-200 metr. — C. ` C. spec. (annulati). — Monte Petrovuni. Iris ochroleuca L. — Ad littora Kalloni, Sigrion, Ipios, Pamphyla, fluvium Longos Eressi. Pancratium maritimum L. — Foliis paulo subhysteranthiis, scapo umbellatim 7-13-floro, pedicellis aliis ovario 4 1/2-plo longiori- bus aliis eo brevioribus bracleolis intermixtis; perigonii tubo limbo sesquiplo longiore. In arenis maritimis Eressi, Sigrii, etc. — C. Serapias cordigera L. Orchis papilionacea L. 0. Comperiana Stev. — Reg. mont. Buro, Olympi. 0. coriophora L. var. fragrans Boiss. forma a. integra. — Labello apice albo-rubroque punctato, lobis integris. — f. dentata. — Labello apice roseo atro rubroque punctato, lobis lateralibus tridentatis. — y. erosa. — Labello apice albo roseoque punctato, lobis latera- libus eroso-dentatis. Orchis coriophora var. rosea. — Spica subbrevior perigonio semper roseo. — Forma adsunt. — CC. — a4. major. — Labelli lobis lateralibus crenatis. — P. vittata. — Labello viride vittato et roseo punctato. — Y. albo-rosea. — Labello albo-roseo. — ò. punctata. — Labello roseo et rubro-punctato nec non viridi- vittato. 0. tridentata Scop. — Caule humili, floribus odoratis minoribus roseo- albis ; ezetera sequentis. Campo Lecerda, Olympus, etc. 0. tridentala.— Spica ovata vel oblonga, floribus roseis odoratis, majo- ribus labio trifido, lobis integris subæqualibus, caleare ovario æquilongo. In Olympo, Buro, etc. 452 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. Orchis lactea Poir. — Caule elato, floribus roseis galea brevi. — In colle Anaphani ad Mitylenem. 0. Simia Lamk. 0. anatolica Boiss. 0. palustris Jacq. — In humidis ad littus Ipios. 0. laxiflora Lamk. — Ibidem. Perigonii laciniis exterioribus ovato- . oblongis. Ophrys cstrifera M. B. — Sed tuberibus globosis, phyllis internis ob- tusis roseis, labello stipitato lobo intermedio ovato. 0: Bertolonii Moretti. — Labello 3-lobo, lobis lateralibus oblongis acutis, medio latissimo convexo, phyllis interioribus oblongo lan- ceolatis versus basim utrinque uni-truncato-dentatis. — C. Platanthera bifolia L. — Ad pedes Olympi. Cephalanthera ensifolia Rich. — Mons Miribili 600-650 metr. Epipactis atro-rubens Hffm. — Olympus, etc. Limodorum abortivum L. — Olympus, Petrovuni, etc. : Listera ovata L. — Reg. mont. Olympiæ. Triglochin Barrelieri Lois. — In paludosis campi Jeræ ad Evriaci. Ceratophyllum submersum L. Corylus Avellana L. — Culta et spontanea in Olympo! Quercus lusitanica Lamk a. genuina Boiss. — Vulgo poréxa regio mont. Maleæ. Q. lusitanica 8. Boissieri A. DC. — Ibidem. Q. pseudo-coccifera Desf. — Ad pagum Moria, 100 metr. Q. Cerris L. var. Pseudo-Cerris Boiss. — In Oxia-petra et Malathra et Scotino-vuno reg. Lepetymniæ. — Vulgo &yptov dévdpor. Q. /£gilops L. — Regio Ordymnia et Lepetymnia. Castanea vulgaris Lamk. — Culta et spont. in Olympo. Platanus orientalis L. forma occidentaloides P. Cand. in Rev. médico- pharm. Constantinople, V. 406. — Vulgo 05Xoxóc mhátavos. Parietaria cretica L. Atriplex hastata L. var. salina Wallr. — In Asia minore littorali. A. patula L. van. — In Rev. méd.-pharm. V, 107. — C. A. patula L. var. sagittata P. Cand. loc. cit. A. roseum L. van. — Loc. cit. Chenopodium Vulvaria L. forma prostrata P. Cand. loc. cit. C. opulifolium Schrd. — Novum pro Anatolia. — C. P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 453 C. murale L. forma eueullata. P. Cand. loc. cit. — R. Rumex graecus Boiss. et Heldr. var. undulata P. Cand. loc. cit.— In campo Thermni et in una valle Olympi. — C. R. crispus L. — Campo Eressio. R. tuberosus L. forma eireinata. — Foliis basi in auriculas attenuatas circinatas desinentibus, — R. R. acetoselloides Bal. — Olympus, etc. Thesium Bergeri Zucc.— Prope pagum Hagia Marina. Loranthus europœus L.— Parasit. ad Quercum infectoriam in pedi- bus collis Manulos ad Mandamados. Valerianella thelocarpa P. Cand. loc. cit. — Reg. inf. et mont. V. metrioloba P. Cand. loc. cit. — Ibidem. Cephalaria transylvanica L. — Ad pagum Mandamados, colle Kal- loni, etc. Knautia hybrida Al. — Ibidem. Eupatorium cannabinum L. — Humidis ad Asomatos. Tripolium vulgare Nees. — Salsug. paludosis. Bellis annua L. var. obtusisquama Pau forma virescens P. Cand. et forma nigrescens P. Cand. loc. cit. Inula Lesbiaea P. Cand. loc. cit. — Reg. inf. et sup. — R. I. heterolepis Boiss. Pulicaria mteroctada P. Cand. loc. cit. — Ad Messa prope Kal- loni. Asteriscus aquaticus L. — Humidis ad promont. Machæra. Cota tinctoria L. — Reg. mont. Lepetymni. C. tinctoria var. braehyglossa P. Cand. loc. cit. — Ad Karcavura montis Olympi. C. altissima L. — Ad Mitylenem. C. Theophrasti P. Cand. loc. cit. — Mons Lepetymnon 900 metr. el Oxia petra 700 metr. Anthemis montana L. var. anatolica Boiss. — Montibus Olympi Petrovuni. A. aciphylla Boiss. 4. maeropoda P. Cand. loc. cit. — Ad Megali- Limni, 450 metr. À. lesbiaca P. Cand. loc. cit. — In reg. inf. et mont. — cc. A. lesbiaca var. radiata P. Cand. loc. cit. — Ibidem. À. arvensis L. 454 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. Anthemis Cotula L. var. «. typica et B. brachyglossa P. Cand. loc. cit. — C. A. maritima L. — In arenis maritimis. Matricaria Chamomilla L. B. coronata J. Gay. — Ad Perama Jeræ. Chamæmelum oreades Boiss. var. Kotschyi Boiss. — Mons Olympus. Chrysanthemum coronarium L. forma ochroleuca. — Ligulis ochro- leucis. — R. C. coronarium forma leucoglossa. — Ligulis albis, basi ochroleu- cis. — R. Leucanthemum vulgare L. Artemisia maritima L. — Paludibus Larissæ. Phagnalum græcum Boiss. Helichrysum siculum Sprog. — Ad Kratægos 100 metr. regionis Ma- leæ. H. orientale Tourn. — In loco Nissakia promont. Machæra. Filago spathulata var. prostrata Parl. | Doronicum caucasicum M. B. — In umbrosis silvaticis regionis mon- tana. Senecio vernalis W. K. forma major. — Caulibus robustioribus capi- tulis majoribus. -— Loco Kilia dicta Jeræ. — R. Echinops lepetymnicus P. Cand. forma eyanea. — Corolla et involucri phyllorumque pars superior cyaneæ. — In monte Lepetymnon et ejus pedibus nec non cum fluviis usque ad campum Kalloni des- cendens. Cardopatium corymbosum L. — Corollis albidis dilute cærulescen- tibus. Xeranthemum cylindraceum Sibth. et Sm. — In colle Manulos ad Mandamados. Carlina corymbosa L. var. tesbiaca (aff. var. grece Heldr. et Sart.). — Caulibus floriferis ob folia sicca cito decidua denudatis, 1nv0- lucri phylla externa patula vel recurva angusta, intima glaberrima radiantia 1 1/2-2-plo longiora. Planta glabra vel indumento + araneoso vestita (— forma araneosa). — In aridis et collibus regionis inferioris. — CC. Cirsium lanceolatum L. — Campo Ipios. Chamepeuce Alpini Jaub. et Spach var. camptolepis Boiss. — 0-500 m. C. Alpini forma leucocephala, flosculis albis.— R. Notobasis syriaca Cass. forma teucocephata, flosculis albis. — B- P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 455 Onopordon tauricum Willd. var. elatum Sibth. Fl. gr. Silybum Marianum L. — Campo Ipios. — var. pygmæum Cass. — In Fabæ Larissa. Centaurea Cyanus L.— Reg. mont. et inf. C. spinosa L. — In littoribus. — C. sed exceptione in regione Eressi | adscendens montem Ordymnos. — Vulgo 0o3a66a6z0161,. C. Reuteriana Boiss. — In pinetis inter Micra et Megali Limni (500 metr.). — R. Microlonchoides pinnatus P. Cand. var. humilis. — Caulibus humi- libus 07,07 foliis brevioribus vel sublongioribus albo-lanatis sim- plicibus magis lanatis vel valde variabilibus (lyratis, pinnatifido- lyratis) ; involucri phyllis tenuioribus araneoso-lanatis, inferio- ribus subreflexis ; folii terminalis lacinia linearis oblonga ovata vel lanceolata. In summa montis Petrovuni 700 metr. Kentrophyllum dentatum Vahl var. brachypappum. — Paleis intimis multo brevioribus conniventibus apice truncatis vel acuminatis. — CC. Cichorium Intybus L. — Caule inferne aspero, superne plus minus glabro, sulcato ; foliis caulinis inferioribus runcinatis, sup. nullis; involueri phyllis omnibus glabris, flosculis involucro 2-plo lon- gioribus; pappi paleolis minutissimis oblongo-linearibus obtusis erosulis. — C. Hedypnois cretica L. forma a. glabra involucri phyllis glaberrimis. — P. subscabra, phyllis apice tantum remote hispido-setosis. — Y. seabra, phyllis toto dorso hispido setosis. H. cretica L. gracilior Boiss. — Pro Anatolia nova. — R. Rhagadiolus stellatus DC. B. leiolaenus Boiss. Thrincia hirta Roth. Helminthia echioides Gärtn. Tragopogon porrifolius L. forma flavida : ligulis supra sordide fla- vidis, subtus fusco-roseis. T. longirostris Bisch. B. hybridus. — Radix perennis cylindrica crassa; floccosus foliis undulatis; ligulis extus roseis intus sor- dide flavidis involucro brevioribus; achæniorum rostro apice in- crassato. T. longirostris y. brachyphyllus Boiss. Podospermum Jaquinianum Koch, involucri phyllis exterioribus intus glabris. — In pinetis Peucón dictis inter Despotu-Bryssis et Me- gali-Limni — C. 456 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1891. Seriola etnensis L. — Reg. mont. Taraxacum officinale L. var. levigatum Bisch. Sonchus oleraceus L. Q. dentatus. — Foliis dentatis et parce lobatis oblongo lanceolatis. S. oleraceus y. roseus. — Foliis dentatis, capitulis minoribus non floc- cosis, ligulis albo-roseis. | — ò. glandulosus (oleraceo X glaucescens). — Foliis firmioribus ; caulibus superne glandulosis, auriculis foliorum breviter acutis; involucri phyllis glabris vel selosis; achæniis longioribus. S. tenerrimus L. — Ad Mitylenem. Saxis littoralibus. Lactuca saligna L. forma integrifolia. — Foliis omnibus integer- rimis inferiorious elongatis linearibus rarius repandis lobulatis vel pinnatifidis et tunc infimis integris. — Ad pagum Aclidiu. Phœnixopus vimineus L. — Ad Mitylenem. Ætheorrhiza bulbosa Cass. B. polycephala Boiss. Crepis Reuteriana Boiss. C. pulchra L. C. parviflora Desf. var. glabrescens plus minus, foliis caulinis bre- viter sagittatis, involucro minus muricato, ligulis involucro 2-plo longioribus subtus non rubris. — Ad Lapmyli (Ipios). Barkhausia fetida L. B. rubra L. forma dentata, foliis dentatis. B. rubra forma tuteo-rosea, floribus luteo-roseis . Pilosella prealta DC. — Reg. inf. et sup. — C. Lagoseris orientalis Boiss. — R., reg. mont. Olympi, Petrovuni. Xanthium strumarium L. Specularia falcata Ten. forma foliis superioribus lanceolato-linea- ribus. Galium setaceum Lamk lasiocarpum. — In monte Oros Jeræ, ad pagum Pigi. G. nigricans Boiss. forma antrorsa. — Foliis antrorsum scabridis, pe dicellis glabris fructuque glabro minutissime tuberculato, corolla glabra lobis in setam lobo breviorem abeuntibus, caule humili 9-17 cent. — Ad Megali Limni, pro Anatolia novum. G. intricatum Marg. et Reut. G. caudatum Boiss. 8. chium Boiss. et Orph. — Corollæ lobis aristis longioribus, fructu papillis setiformibus spinulosis obsito, pedicelli 5 P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 457 fructiferis valde divaricatis non vel subcurvatis, incrassatis. — C. Galium caudatum y. Yesbineum. — Corollæ lobis apiculatis, fructu tenuiter albo-verrucoso, pedicellis post anthesin incrassatis, non vel subcurvatis. G. Aparine L., a. typicum = trichozon et 6. gymnozon, caulibus ad nodos incrassatis hirsutis vel subincrassatis glabrescentibus, foliis infimis obovatis, cæteris oblongo-lanceolatis vel lanceolatis linearibus superne aculeato-scabris, pedunculis fructiferis divari- catis vel diffusis. — C. G. saccharatum All. grandifolium in D" Candargy, Flore de l'ile de Lesbos (plantes sauvages et cultivées, 1889, Zürich, p. 41). . Mollugo L. G. cinereum All. — In monte Petrovuni, et Carpia, Liaca regionis Olympiz. G. elongatum Presl. — Corollis extus sepe rubellis. — In Megali- Limni, campo Kalloni. Crucianella angustifolia L. Lonicera etrusca L. var. Ræseri Boiss. — In Manulo et Petrovuni. L. etrusca var. xylostemoides. — Foliis junioribus minoribus tenuio- ribus oblongo-ellipticis et superne molliter hirsutis viride glaucis (facie Xylostei) breviter petiolatis, floralibus coriaceis glabres- Q centibus ; scandens. — C. L. implexa Ait. forma exotricha. — Corollæ tubus extus puberulus. L. implexa forma endotricha. — Corollæ tubus extus glaber, intus ad limbum puberulus, stylus hirtus, foliis sempervirentibus coriaceis. — In campi Jer» fluvio Ligionas dicto. Viburnum Tinus L. — In fluvio Tinegias et cirea pagum Pigi; nec non cultum. Sambucus Ebulus L. — Reg. Malea etad Karini. Fraxinus excelsior L. — Reg. inf. et sup. Lepetymniæ nec non in Messa. — Vulgo MaAeóc. Nerium Oleander atiftorum. — Corollis amæne albis vidi sponta- neum in campo Kalloni et ad monasterium Limonos unde ubi nec non in urbe Mitylene cultum est. Vincetoricum canescens L. 8. pedicellatum. — Brevissime tomentoso- canescens pruinosum, caulibus brevibus simplicibus, ascenden- tibus vel patulis, foliis breviter petiolatis, umbellis sessilibus vel pedunculatis ebracteatis vel indefinitis, corollæ virenti-flavidæ laci- niis oblongo-triangularibus acuminatis, florum pedicellis eis æqui- longis. — In montibus Lepetymnon 600-1070 metr. et Petrovuni. 458 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. Erythræa latifolia Sm. — Ad pagos Kalamniari et Moria. E. Centaurium Q. laxum Boiss. Gentiana lutea. — In Olympo. — RR. Cuscuta Epithymum L.— In Origano Onite. C. europea L. — Ad Galia, Umbelliferas, Hyperica, Odontarrhe- nam parasitica. C. obtusiflora H. B. K. Datura Stramonium L. — Campo Ipios. Hyoscyamus niger L. — Ad Mitylenem, in Campia loco dicto Olympi ad pagum Agiassos. Solanum Dulcamara L. B. indivisum Boiss. — Spont. ad fluvium Hagios Demetrius, ad locum Karcavura prope pagum Assomati. Lavandula cariensis Boiss. — Capitulis sepissime longe pedunculatis ovatis vel ovato-oblongis. — Ad pagos Assomati et Messotopos. Mentha silvestris L. — subspec. chloreilema Briq. Mentha brachyodonta. — Dentibus calycinis brevibus ovato-triangula- ribus acutis ut in M. Noëana Boiss. sed ab ea differt : tomento mollissimo crasso denso nec tenui, canescenti; foliis patule pli- - catis crispulis dentatis nec planis utrinque 2-3 dentatis ; verti- cillastris elongatis tenuiter cylindricis remotis (7-12 cent.), nec remotiusculis brevibus (3-4 cent.), planta 30-40 cent. alta. — Ad pagum Aclidiu. — C. M. No?ana Boiss. — In rivulo Alyssida ad Mitylenem. M. tomentosa D'Urv. — In humidis Fab» Larissæ; pilis rarissime ramosis. Mentha sepyeaulos. — Trichomatis pilis partim simplicibus partim ra- mosis ; foliis subpetiolatis ; spicis longis tenuiter cylindricis inferne sepe interruptis ut in Mentha tomentosa sed ab ea differt : calycis dentibus elongatis lanceolato subulatis nec brevibus triangulari- bus; foliis ad 9 cent., + subtus tomento laxo araneosis canescen- tibus, planis, subintegre denticulatis vel remote pauciserratis foliis haud ad 2 c., tomentosis vel lanatis, tomento crasso nec subplanis plicatis denticulatis margine undulatis, nec non differt spicis ad 15 cent. longis, et præsertim planta circiter 3 m. alta nec 1/2 m- alla, spicis haud ad 7 cent. longis. — In rivulo Udja 180 m. Pulegium vulgare Mill. var. ereetum.— Caulibus crassis erectis, foliis oblongis 2 1/2-3 1/2 cent. longis, basi in petiolum brevem apice" que attenuatis. Radix fibrosa crassa. — Ad Megali-Limni, Kalo- niro (Messa). | eo P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 45 Origanum vulgare L. var. albiflorum C. Koch. 0. hirtum Vogel. — CC. a. Bracteis ovatis vel oblongis acutis. — 4&. typieum (— Orig. hirtum sensu Boiss.). — Calyx fructifer bractea ovata longiore ; spicis oblongis vel longioribus. — P. subtypicum. — Calyx fructifer bractea ovato-oblonga vel oblonga longiore. | b. Bracteis obovato-rotundatis obtusis. — y. costachyum. — Spicis ovato densifloris corymboso-paniculatis, bracteis saltem superioribus obovato-rotundatis obtusissimis. — ò. laxiflorum. — Spicis incompletis haud densifloris cymoso-con- fertis ovatis, bracteis ut in macrostachyo sed acutiusculis ; foliis petiolatis summis brevissime petiolatis. — €. macrostachyum. — Spicis elongatis confertis racemoso-pani- culatis, bracteis latis obovato-rotundatis obtusissimis infimis acu- tiusculis, calycis limbo antico profunde brevissime bidentato. forma macrostachyoides. — Differt a var. macrostachyum bracteis acutis solum. — c. corymbosum. — Inflorescentia ampla et laxe corymbosa spicis oblongis longioribusque, bracteis saltem superioribus obovato- rotundatis obtusissimis. Thymus angustifolius Pers. aMbiftorus. — Inter Megali et Micra- Limni. Corydothymus capitatus Link et Hfm. albiflorus. Thymbra spicata L. Micromeria Juliana (L.) Roth. M. greca Bth. Calamintha officinalis Mnch. Zizyphora capitata L. — RR. Z. taurica M. B. Rosmarinus officinalis L. macropodus. — Cultus, floribus omnibus pedicellatis nec sessilibus, bracteis acutis. Salvia pinnata L. S. pomifera L. — RR. S. argentea L. var. olympten. — Ut in typo, sed calycis dente inter- medio labii superioris minutissime mucronato, corollæ labio su- 460 SÉANCE pu 26 NOVEMBRE 1897. periore cærulescenti, nuculis reticulato-venosis. In summa montis Olympi 1180 metr., et in monte Petrovuni. Salvia virgata Ait. Iatibracteata. — Specimina parva caule simplice (an S. nudicaulis? Koch) nudo racemoso vel bifoliato foliis ses- silibus paniculatis, radicalibus pinnatifidis lobatis crenato-dentatis puberulis, caulibus brevibus, verticillastris 4-6 floris breviter pedi- cellatis bracteis latis orbiculatis acutis calyce brevioribus, calycis pilis simplicibus glandulosisve, coroll: cyaneæ labio superiore compresso, staminodia 2 postica minima, calycis labio superiore concavo bisuleato. — In urbe Mitylene. — R. S. viridis L. Nepeta alba Desf. — Sed inferne villosula, coroll tubus extus his- pidus ut in parte externa laciniorum, calycis tubus intus glaber, lacinia labii inferioris media hirta. — In summa montis Chalan- drie. Vulgo in pago Anemotia xaħauáðpoç seu Calamintha. Sideritis romana L. var. seoliea. — Annua, verticillastris co floris dis- tantibus, bracteis spiniformibus nullis, calyx antice gibbus, bila- biatus, labio superiore unidentato dente oblongo acuminato sursum reflexo, inferiore 4-dentato dentibus reflexis a basi triangulari subulato-attenuatis, fauce villosa; nuculis globosis minutissime rugosis. — In reg. inf. et sup. — C. S. lanata L. (— S. nigricans Pers.). — Reg. inf. et sup. Olympiæ. S. cretica Boiss. non L. — In montibus Petrovuni usque ad summum Olympi. Lamium striatum Sibth. et Sm. — Reg. Olympi: Lepetymniæque. L. amp tewteale L. majus. — Omnibus partibus robustum. — In hor- is. — C. L. amplexicale aïbiforum. — R. L. moschatum Mill. 8. micranthum Boiss. — Ad pagum Rerma qi est prope pagum Vatussa. L. purpureum L. — Campo Ipios, Karini, ad ostium fluvii Tinegias. Stachys salviæfolia Ten. — RR. S. affinis creticæ. — Corollis albis labio superiore integro. Ajuga Chameæpitys L. À. orientalis L. var. eryptandra. — Perennis albo et long virescens, caulibus tetragonis foliis inferioribus petiolati libus sessilibus sublobato inciso-dentatis, calyx profunde 9-0-10! extus lanatus inter glaber, pedicellatus, laciniis linearibus acutis, corollæ persistentis tubo exserto flavido-virescenti, corollæ labio - superiore subbifido sinu cyaneo punctato, inferiore 4-partito la- e lanato s flora- 6-fidus P. CANDARGY. — FLORE DE L'ILE DE LESBOS. 461 ciniis ovatis obtusis cyaneis, staminibus 4 didynamis inclusis posticis anticos superantibus filamentis brevibus antheris unilocu- laribus rima transversa dehiscentibus. Pollen rima unica. Discus floralis in appendiculum globosum lateralem productus. Nuculis 4. — Foliis floralibus 3-5 lobatis vel inæqualiter plurilobatis den- tatis. — In reg. Olympias Lepetymniæque. — C. Teucrium Scordium L. T. scordioides Schreb. T. Chamedrys L. — In reg. Olympiæ. — C. T. pannonicum Kern. f. pauciflorum. — Calyx major virescens haud rubescens, capitula 2-6-flora, floribus laxis ochroleucis. — In re- gione Olympiæ. T. Polium L. (T. Polium var. a. Boiss.). — In pinetis. — CC. — forma tomentosior. — Deest, hanc formam in Lyeabeto Athe- narum observavi. T. capitatum L. (T. Polium angustifolium Bth.). — Deest, sed ma- gnam copiam ejus in St. Stephano Byzantii observavi. Heliotropium supinum L. — In urbe Mitylene. H. tenuiflorum Guss. B. 1eiocarpum. — C. — y. rotundifolium, — C. H. pyenanthum. — C. CONSPECTUS DIAGNOSTICUS H. europei, H. tenuiflori et H. pycnanthi : l. Foliis ellipticis, stigmate elongato-conico basi tenuissime puberula, cæte- rum glabro (confer H. tenuifl.) stylum glabrum brevem superanti. a. Nuculæ glabra vel parce hispidulæ, corolla major limbo patulo. H. EUROPAEUM L. ons ons no ss. 8. Magis canescens, corollæ limbus minor erectiusculus nec patulus, Sinuum dentibus majoribus, stigma magis pubescens. . . ..- AL H. TENUIFLORUM Guss. meter] t ss ll. Foliis oblongis, stylo brevissime glabro, stigma elongato-conium glabrum, Spice remotæ incomplete 2-seriales. Nucule glabræ, corolla minor limbo erectiusculo sinuum dentibus subnullis, lobis rotundatis obsita, antheris in tubi parte inferiore sitis, nucula glabra. Spice 1-4.. H. TENUIFLORUM P. LEIOCARPUMe 462 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1897. III. Foliis ovatis vel orbiculatis, stylo brevi glabro vel piloso, stigmate piloso conico breviter elongato basi latius disciformis; spicis remotis incom- plete biserialibus. Sinuum dentibus corollinis minutis distinctis, nuculis glabris, cæ- tera precedentis. Heliotropium tenuiflorum var. ROTUNDIFOLIUM. IV. Foliis ellipticis, stylo brevissimo glabro, stigmate elongato conico parce piloso vel glabro, spicis 2-5 densifloris distincte biserialibus. Nuculæ glabræ, corolla minor limbo erectiusculo lobis non rotun- datis sed obovatis. Sinuum dentibus nullis..... H. PYCNANTRUM. Heliotropium villosum Willd. var. triehostigma mihi, forma a. ro- tundifolia. — Foliis ovato-orbiculatis, caulibus plerumque pro- stratis aut decumbentibus raro centrali erecto; stigmate pileiformi obtuso convexo hirto haud conico. — C. - forma £. oblongifolia, foliis oblongis. — C. H. villosum Willd., trichostigma P. Candargy, subvar. meganthum. — Viride subvillosum, caulibus brevibus erectis simplicibus, foliis oblongis, spicis solitariis brevibus, corollæ tubo calyce 1 1/2-2-plo longiore limbo 10-12 mill. amplo lobis nervosis, stylo brevi glabro, stigmate depresso pileiformi hispido, nuculis verrucoso- tuberculatis. — R. H. rotundifolium Sieb. — RR. Anchusa italica Retz (= paniculata Ait.). — RR. A. stylosa M.B. var. brachystyla (A. thessala? B. et Srt.). — Stylo calyce fructifero breviore, corollz cæruleæ tubo calyci æquilongo, nuculis ovato-oblongis vel oblongis rectis apice subobliquis mi- nute tuberculatis longitudinaliterque rugosis. — In colle Udja, promontorio Machæra. Echium hispidum Fl. Gr. var. pyenocarpum. — Spicis fructiferis valde acutis elongatis calycibus densis haud laxis patulis vel diffusis vel rarius fere divergentibus. Spicis ante et sub anthesin flavido- hispidis. — C. Dl Myosotis sicula Guss. — Ad Micra-Limni. M. intermedia Link. — Mons Palæo-Kastron, campus Ipios, Karini. Asperugo procumbens L. — In promontorio Machæra. (A suivre.) SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1897. PRÉSIDENCE DE M. FRANCHET, PREMIER VICE-PRÉSIDENT. M. Hua, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 26 novembre, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce à la Société qu'elle a fait une perte des plus regrettables dans la personne de M. Barrandon, l'un des savants auteurs de la Flore de Montpellier. décédé dans cette ville le 4 décembre dernier. Le Secrétaire général a été informé de ce décès par une lettre de M. le professeur Flahault, dont nous extrayons le passage suivant (1) : ... J'ai la douloureuse mission de vous annoncer la mort de notre vénéré confrère M. Barrandon. Il avait quatre-vingt-quatre ans, sa vie avait été simple et bonne; depuis plusieurs années, il envisageait sans peine la pensée de la mort et en parlait souvent. Il a été atteint, il y a deux jours, de congestion cérébrale; il n'a plus fait un mouvement depuis et a expiré ce matin à quatre heures sans souf- frances apparentes. M. Barrandon laisse à tous ceux qui l'ont connu le sou- venir d'une bienveillance qui ne s'est jamais démentie; il offre un exemple, unique peut-étre, d'un huissier qui garde la reconnaissance de tous ceux qui ont eu affaire à lui. Nous l'enterrons demain; la Société botanique sera lar- Sement représentée à ses funérailles... M. le Président, par suite de la présentation faite dans la derniére séance, proclame membre de la Société : M. PrcouENARD (Charles), rue de Brest, 13, à Quimper, présenté par MM. Viaud-Grand-Marais et Gadeceau. M. le Secrétaire général donne lecture d'une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts annonçant que le Congrès des Sociétés savantes qui se (1) Voyez plus loin, page 524, le discours prononcé par M. le professeur Granel aux obsèques de M. Barrandon. 464 SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1897. réunit tous les ans à Paris, sous les auspices du Ministère, sera ouvert à la Sorbonne, en 1898, le 12 avril prochain, à deux heures précises. Ses travaux se poursuivront durant les journées du 13 au 15 avril. Le samedi 16 avril, M. le Mi- nistre présidera la séance de clóture dans le grand amphi- théâtre de la Sorbonne. Les membres de la Société désireux de prendre part à ces assises scientifiques devront se faire inscrire avant le 30 janvier prochain. M. Ad. Chatin fait à la Société la communieation sui- vante : SUR LE NOMBRE ET LA SYMÉTRIE DES FAISCEAUX LIBÉRO-LIGNEUX DU PÉTIOLE DES FEUILLES, DANS LEURS RAPPORTS AVEC LE PERFECTIONNE- MENT DES ESPÈCES VÉGÉTALES; par M. Ad. CHATIN. Déjà je me suis occupé, pour la mesure de la gradation des espéces végétales, en morphologie : De la multiplicité des parties homologues (1); De la variété des organes (2); De la localisation des organes (3); De l'hermaphrodisme (4); De l'existence et de la symétrie de l'axe (5); De l'existence et de la symétrie des appendices (6). Consacrée aux faisceaux libéro-ligneux de l'extréme base du pétiole, là où ils se dégagent des faisceaux ou phytons de la tige, la présente étude fortifie de données anatomiques les déductions ürées, en morphologie, de mes précédentes études. C'est, en somme, une étude de localisation anatomique, faisant suite à des études de localisation morphologique. Payer effleura le sujet dans ses recherches, d'ailleurs bien (1) Comptes rendus, t. CXVI, p. 1276. (2) Ibid., t. CXVII, p. 604. (3) Ibid., t. CXVII, p. 675. (4) lbid., t. CXVIII, p. 773. (5) Ibid., t. CXXII, p. 1093. (6) Ibid., t. CXXIV, p. 1061. CHATIN. — NOMBRE ET SYMÉTRIE DES FAISC. LIBÉRO-LIGNEUX, ETC. 465 sommaires, sur le mode de subdivision des faisceaux du pétiole pour la formation des nervures des feuilles (1). Généralisant des observations trop peu nombreuses, Paver admit que le nombre des faisceaux du pétiole est invariable dans chacune des familles naturelles (et a fortiori dans chaque genre). Or il va être surabondamment établi que ce nombre, exception- nellement à peu près fixé dans quelques familles, varie notable- ment en d'autres, des variations pouvant même se présenter, non seulement entre genres voisins, mais encore dans les espèces d’un même genre. Nous aurons d’ailleurs à constater, par suite d’un retard de localisation, des nombres différents suivant que le pétiole est considéré à son extrème base ou à quelques millimètres au-dessus de celle-ci. Dans la prévision (non déçue) que des aperçus de quelque inté- rêt pouvaient ressortir, comme d'eux-mêmes, du groupement des faits dans chacune des classes de Phanérogames, je considère sépa- rément ces faits pour le grand embranchement des Dicotylédones : Chez les Corolliflores, ce groupe que toutes mes études con- duisent à placer au haut de l'échelle végétale ; Chez les Gamopétales périgynes, admises par A. Brongniart, etc., comme étant les plus parfaites des plantes ; Chez les Dialypétales périgynes ; Dans les Dialypétales hypogynes ou Thalamiflores, cette classe que De Candolle, par une fausse conception du rôle de la multi- plicité des organes homologues, mettait au plus haut de l'échelle des végétaux ; Chez les Monochlamydées, dont les multiples contacts avec les Thalamiflores justifient la réunion de ces plantes par de savants botanistes; Viendront enfin les Monocotylédones, que le consensus omnium a toujours placées au-dessous des Dicotylédones. Dans chaque classe, les faits observés seront groupés par fa- milles naturelles et calégorisés d’après le nombre (1, 2, 3, 5, etc.) des faisceaux. De l'exposé des faits sortiront quelques aperçus, se complétant et Se généralisant à mesure que j'avancerai dans l'étude des classes. (1) Payer, Thèse à la Faculté des sciences de Paris, 1810. T. XLIV. (SÉANCES) 30 466 SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1897. DICOTYLÉDONES COROLLIFLORES PÉTIOLES A UN SEUL FAISCEAU. . Acanthacées. — Adhatoda, Asystesia, Beloperone, Cyrtanthera, Eran- themum, Fittonia, Hemigraphis, Justicia, Libonia, Ruellia, Sisyngium, Strobilanthes. . Apocynées. — Allamanda angustifolia, Amsonia salicifolia, Apocy- num venetum, Araujia sericifera, Asclepias Cornuti, Beaumontia gran- diflora, Carissa Arduina, Cerbera siliq., Gomphocarpus arborescens, Gonolobus hirsutus, Lochnera rosea, Marsdenia erecta, Melaplexis chi- nensis, Nerium Oleander, Ophioxylon serpentinum (2), Papaya vulgaris, Tabernæmontana divaricata, Tanghinia maculata, Trachylospermum, Vincetoxicum nigrum et V. officinale. Loganiacées. — Anthocleista macrophylla, Logania, Sideroxylon ar- genteum, Strychnos Nux-vomica. Borraginées. — Alkanna tinctoria, Cerinthe major et C. minor (2), Cordia, Echium vulgare, Heliotropium europæum, Lycopsis arvensis, Myosotis alpina, Phacelia tanacetifolia, Pulmonaria angustifolia, Sco- polia atropoides, Tournefortia peruviana. Convolvulacées. — Wigandia macrophylla. Ébénacées. — Diospyros et Styrax officinalis. Épacridées. — Fabiana imbricata. Éricacées. — Andromeda polifolia, Arbutus Unedo, Arctostaphylos Uva-Ursi, Azalea pontica, Clethra alnifolia, Gaultheria procumbens, Kalmia latifolia, Ledum palustre, Macleania floribunda, Rhododendron ferrugineum et R. maximum. Genlianées. — Erythræa Centaurium, Gentiana acaulis (2). Gesnériacées. — Æschynanthus, Centradenia, Chirita, Cyrtandra, Cyrtanthera, Codonanthes, Gloxinia, Rhytidophyllum. Jasminées. — Osmanthus, Chionanthus virginica, Cyananthus, For- sythia viridissima, Fraxinus excelsior, Jasminum odoratum, Leycesteri? formosa (1), Ligustrum vulgare, Olea europæa, Phyllirea, Syringa- Ilicinées. — Ilex Aquifolium et Ilex balearica (1). Labiées. — Ajuga reptans (1), Brunella vulgaris (1), Lavandula offi- (0 Trois faisceaux à l'extréme base; un seul à moins de 1"7 plus haul. (2) Cinq faisceaux à l'extréme base. CHATIN.— NOMBRE ET SYMÉTRIE DES FAISC. LIBÉRO-LIGNEUX, ETC. 467 cinalis, Melissa officinalis, Mentha rotundifolia, Monarda didyma, Ori- ganum vulgare, Perilla, Plectranthus, Pogostemon Patchouly (2), Ros- marinus officinalis, Salvia Grahami et S. splendens (1), Teucrium Botrys, T. Chamædrys et T. Scorodonia (2). Myoporinées. — Myoporum tenuifolium. Polémoniacées. — Phlox paniculata, Polemonium cæruleum. Primulacées. — Cyclamen europæum, Dodecatheon Meadia, Lysi- machia vulgaris, Primula acaulis (1), P. auricula (2) et P. sinensis, Samolus Valerandi. Rhinanthacées. — Bartsia, Castilleja, Cymbaria, Epirhizanthus, Eu- phrasia, Melampyrum pratense, Pedicularis silvestris, Rhinanthus Alec- torolophus (3), Tozzia alpina. Sapotacées. — Achras, Sapota, Bassia, Bumelia, Chrysophyllum, Lucuma, Palaquium. Solanées. — Atropa Belladonna, Cestrum Parqui, Datura Stramo- nium, Habrothamnus, Lycium barbarum, Lycopersicum esculentum (1), Physalis Alkekengi (2), Solandra grandiflora, Solanum Dulcamara et Solanum Pseudocapsicum, Verbascum Thapsus (a). Scrofulariacées. — Antirrhinum majus, Buddleia asiatica, Calceo- laria, Chelone barbata, Collinsia bicolor, Digitalis purpurea et D. lutea(1). Linaria vulgaris, Pentstemon oregonensis, Pinguicula vulgaris, Scrofu- laria aquatica (2), Veronica Beccabunga, V. Chamædrys et V. offici- nalis. Verbénacées. — Duranta, Lantana, Lippia citriodora, Verbena offici- nalis, Vitex Agnus-castus. DEUX FAISCEAUX. Le nombre pair des faisceaux, sorte d'anomalie dans les Phanéro- Sames, a été observé à la base des pétioles dans le Pogostemon Pat- chouly et le Salvia pratensis. | La présence de deux faisceaux, se réunissant plus ou moins, est fré- quente chez les Conifères. (1) Trois faisceaux à l'extréme base. (2) Cinq faisceaux à l'extréme base. (a) La conjonction des faisceaux a lieu déjà dans la plante de premiere année, 468 SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1897. TROIS FAISCEAUX. Gentianées. — Limnanthemum Humboldtianum, Villarsia Nym- phoides. Labiées. — Ballota fœtida, Betonica officinalis, Galeopsis Tetrahit, Leonurus Cardiaca, Seutellaria galericulata, Stachys silvatica. Loganiacées. — Strychnos Nux-vomica (b). Myrsinées. — Ardisia, Mæsa (c). Primulacées. — Androsace maxima. Rhinanthacées. — Cymbaria. Scrofulariacées. — Gratiola officinalis, Veronica spicata. CINQ FAISCEAUX. Borraginées. — Anchusa sempervirens. Gentianées. — Erythræa Centaurium, Gentiana lutea, Swertia peren- nis, Villarsia parnassifolia. Labiées. — Brunella grandiflora, Eremostachys, Glechoma hedera- ceum, Marrubiastrum. Plantaginées. — Plantago Coronopus et P. lanceolata. Plombaginées. — Plumbago capensis. Scrofulariacées. — Digitalis lutea, Mimulus luteus, Scrofularia ca- nina, Hyobanche. Solanées. — Solanum tuberosum. SEPT A NEUF FAISCEAUX. Apocynées. — Cerbera obovata, Cynanchum monspeliacum (d). Borragiuées. — Symphytum officinale et S. tuberosum. Cytinées. — Cytinus Hypocistis (2). Gentianées. — Menyanthes trifoliata. Labiées. — Phlomis fruticosa et P. tuberosa. Myrsinées. — Lobesia. (b) Le limbe est à trois nervures. (c) Petites feuilles. Les Myrsinées à grandes feuilles ont de très nombreux faisceaux. (d) Ecailles amplexicaules! (2) Cinq faisceaux à l'extréme base. CHATIN. — NOMBRE ET SYMÉTRIE DES FAISC. LIBÉRO-LIGNEUX, ETC. 469 Orobanchées. — Æginetia, Boschniakia, Clandestina, Conopholis, Lathræa squamaria, Orobanche Eryngii et O. Galii, Phelipæa ramosa. Solanées. — Physalis pubescens (e). NOMBREUX FAISCEAUX (f). Acanthacées. — Acanthus mollis. Myrsinées. — Clavya grandifolia (g), Theophrasta Jussieui. Plantaginées. — Littorella lacustris. Plombaginées. — Plumbago europæa, Statice lychnidifolia. Scrofulariacées. — Lophospermum scandens. Des faits ci-dessus exposés ressortent des aperçus, relatifs no- tamment : Aux nombres, très divers, des faisceaux qui entrent dans le pétiole des feuilles; Aux nombres dominateurs dans une famille ou un genre donnés, ce qui implique des rapports entre ces nombres et la taxinomie; À la fixité du nombre des faisceaux et à leur symétrie, généra- lement en raison inverse du nombre; Aux rapports de ces nombres avec la nervation, l'engainance et l'amplitude des feuilles, ainsi qu'avec la faculté d'enroulement des tiges; A quelques variations de nombre aux divers étages du pétiole; À des relations, bien inattendues, entre le nombre des faisceaux €t la nature, arborescente ou herbacée, des espèces; À la signification des faits pour la mesure de la perfection orga- nique. Le nombre des faisceaux du pétiole varie depuis l'unité jusqu'à un chiffre indéfini. Attribut général des Corolliflores, surtout de celles à fleur ré- 8uliére dont se rapprochent toutefois, à cet égard, les Gesnéra- (e) Feuilles plus grandes que dans l'Alkekengi, et faisceaux plus nombreux. (f) Les espèces à trés nombreux faisceaux sont en somme une exception (tenant à l'amplitude des feuilles ou à leur transformation en écailles engai- nantes), . (g) Les feuilles dépassent un métre de long et les faisceaux sont en nombre indéfini, épars sans symétrie; Myrsinées et Plombaginées, Cucurbitacées et partie des Primulacées sont exceptionnellement plurifasciculaires parmi les ^f: ` : HP ines pi ontees. amopétales, où elles sont exceptionnellement aussi à graines pigmente 410 SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1897. cées, le type unitaire se montrera de plus en plus rare en passant aux Gamopétales périgynes, aux Dialypétales périgynes et surtout aux Thalamiflores, dont ne différeront pas les Monochlamydées. En manqueront seules, d’une façon absolue, les Monocotylé- dones. Dans certaines plantes qui paraissent n’avoir qu’un faisceau, si le pétiole est examiné à 1 ou à 2 millimètres de leur base, on en trouve, à l'extréme base, trois (Ilex balearica, Leycesteria, Ce- rinthe minor), ou méme cinq (Ophioxylon, Physalis Alkekengi), ce quiimplique que le faisceau unique est formé par la conjonction de plusieurs faisceaux. Cette régle, qui est générale, n'a d'excep- tion que chez quelques plantes aquatiques dont la tige est elle- méme réduite à un seul faisceau qui en occupe le centre. La question du nombre, limitée (pour aujourd'hui) aux Corol- liflores, peut étre ainsi formulée : Dominateur, presque exclusif, le type unitaire ; Type ternaire et quinaire dans un certain nombre d'espéces d'ailleurs généralement voisines d'autres espèces où la conjonc- tion des faisceaux réalise le type unitaire; Faisceaux nombreux dans quelques espéces : Ou parasites colorées à larges gaines remplacant les feuilles et chez lesquelles le défaut de localisation n'est pas seulement ana- tomique, moins encore physiologique (Cytinus, Orobanches) ; Ou à grandes feuilles (Plombaginées, Myrsinées surtout, où les feuilles de quelques Clavya ont plus d’un mètre de long); | Ou à tiges soit volubiles, soit grimpantes (Cynanchum, Pen- ploca, Lophospermum). On peut remarquer que ce sont principalement les Gamopé- tales à graines bitégumentées comme les Dialypétales et les Mono- cotylédones qui ont des faisceaux multiples. 24 Quant à la relation entre les plantes volubiles et la pluralité des faisceaux, nous la retrouverons dans toutes les classes de Pha- nérogames, ce qui indique des rapports de cause à effet. | La fixité du nombre et de la symétrie des faisceaux est en raison inverse de leur nombre. Encore peu variable jusqu'aux nombres sept et neuf, il n'en est plus de méme, soit par avortements, soit par dédoublemets, quand les nombres s'élèvent; l'aspect bilobé, la petitesse ou la grosseur de certains faisceaux sont instructifs à cet égard. CHATIN. — NOMBRE ET SYMÉTRIE DES FAISC. LIBÉRO-LIGNEUX, ETC. 471 L'examen comparatif du nombre des faisceaux dans les familles des Corolliflores est de peu d'intérét, en raison de la généralité du type unitaire; on peut toutefois signaler la constance de ce type dans les Apocynées, les Jasminées et les Gesnéracées, ses écarts dans un certain nombre de Labiatiflores et dans quelques Primulacées, dernier groupe qui forme le passage aux Gamo-hy- pogynes essentiellement plurifasciculaires (Myrsinées et Plom- baginées) et aux Cucurbitacées parmi les Gamopérigynes. La nervation des feuilles a d'intimes rapports avec le nombre des faisceaux du pétiole. Un point acquis est celui-ci : le pétiole unitaire commande la nervation pennée. Une explication toutefois : Mais si le pétiole unitaire a toujours pour corollaire la nerva- tion pennée, il peut y avoir, et il y a des nervations pennées en corrélation avec des pétioles plurifasciculaires (Myrsinées, Rhinan- thacées, Plantaginées). . Quant aux nervations palmées et parallèles, elles font toujours suite à des pétioles plurifasciculaires. L'Ophiorylon a cinq faisceaux et la nervation palmée; le Strychnos trois faisceaux répondant aux trois nervures du limbe. Ces rapports entre pétiole et limbe se confirmeront par les études portant sur d'autres classes que les Corolliflores. La symétrie des faisceaux est, à grand traits, la suivante : Le faisceau unique présente généralement, sur tranche, la forme d'un segment de cercle, répondant à la gouttière de la base des pétioles; parfois le cercle se forme, surtout dans les pétioles arrondis. C’est aussi sur un segment de cercle que s'ordonnent le plus souvent les faisceaux en nombre multiple. | Plus nombreux, ils pourront se disposer sur plusieurs seg- ments de cercle (Lophosp»rmum) ou en cercles complets. Plus nombreux encore, ils seront répartis, sans ordre apparent, dans toute l'épaisseur du pétiole (Clavya). | Ces dernières dispositions se présenteront communément chez les Dialypétales et les Monocoty'édones. Alors aussi on verra le type unitaire former, dans chacune des classes des Dicotylédones (à l'exclusion absolue des Monocotylé- dones), comme des séries parallèles d'élite, le plus souvent en coincidence avec d'autres caractères, de localisation morpho- logique, 472 SÉANCE. DU 10 DÉCEMBRE 1897. M. Hua, secrétaire, donne lecture de la Note suivante : LOCALITÉ FRANÇAISE NOUVELLE DU GEUM INTERMEDIUM Ehrh.; par M. le D’ X. GILLOT. Dans une Note sur le GEUM INTERMEDIUM Ehrh., publiée dans les Annales de la Société botanique de Lyon, V, p. 68, séance du 8 février 1877, je signalais la découverte de cet hybride (Geum urbanum X rivale), à la Chapelle de Maziéres, au-dessus d'Hau- teville (Ain), comme étant la quatriéme localité francaise connue, et j'établissais, autant qu'il m'élait possible, dans une revue ré- trospective, l'historique et la synonymie de cette plante. Dans un récent article (le Geum rivali-urbanum, in Bull. Soc. bot. de France, XLIII (1896), p. 273), M. E. Roze a complété cette étude et exposé le résultat des croisements artificiels qu'il a expéri- mentés. Il établit que, si les deux espéces peuvent s'hybrider mu- tuellement, les produits des formes bâtardes différentes et décrites déjà depuis longtemps par les floristes, notamment par Reichen- bach [Fl. excurs. (1830), p. 598: n° 3876, G. urbano-rivale : n° 3877, Geum rivali-urbanum Rchb.], c'est le plus souvent le G. urbanum L. qui est la plante-mére, le pollen étant fourni par G. rivale L. La raison en est vraisemblablement dans le dévelop- pement plus tardif de G. urbanum, qui entre en fleur au moment où G. rivale termine sa floraison. M. Roze ne cite aucune localité nouvelle, ses expériences ayant porté sur des pieds originaires des environs de Beauvais (Oise), où cet hybride est connu depuis longtemps (Bull. Soc. bot. de France, XII (1865), p. 240). Il ne semble pas avoir été retrouvé fréquemment en France, et cependant les G. rivale et urbanum coexistent dans un grand nombre de localités, oà l'hybride pourra se rencontrer au prix de quelques recherches attentives. M. L. Corbière, Nouvelle [lore de Normandie (1894), p. 221, en cite une localité à Bolbec (Seine- Inférieure), relevée par M. Lacaille. Aux environs d'Autun (Saóne-et-Loire), où le G. rivale L. est assez rare, il se trouve cependant, en grande quantité, tout le long du ruisseau de la Charbonnière, commune de Saint-Émiland, sur les grès arkoses du lias, en société avec G. urbanum ^^ Depuis longtemps mon attention avait été portée sur la possibilité M. GUINIER, à Annecy (H'-Sacoie), Villa Sylvia, 1. "n 7 Nora. — E met en vente les Ouvrages d Histoire Naturelle suivants : SACHS, Traité de Botanique, 3° Edition, traduction Van-Tieghem 1874 (relié) . . CH. MARTINS. Du Sahara au Spitzberg. ALIÉNATION DES FORETS DE L'ÉTAT devant l'opinion publique. — Rotschild 1865 CATALOGUE RAISONNÉ DES LICHENS DU M-DORE & DE LA H'-VIENNE, par Lamy-la- Chapelle. — (Extrait du Bull. de la Soc. Bot. de France 1876) . . SCHACHT. Les arbres, 2° Ed" trad" Morren (relié). . LOUIS FIGUIER. Histoire des Plantes, illustrée, 415 f. Hachette 1865 (relié) . . LÉON LEROLLE. Traité de Botanique. Lacroix 1866 (relié) . . RICHARD. Eléments de Botan. 2 Ed. 1870 (relié) . . LES BOIS INDIGENES ET ÉTRANGERS par Dupont et Bouquet de la Grye. Rotschild 1875 . : DE LANESSAN. Flore de Paris. Doin 1884 (cart. ). : DUCHARTRE. Elém. de Botan. 1° Ed. 1867 (cart). : BOITARD. Manuel de Botanique.Coll" Roret (relié) : DUHAMEL DU MONCEAU. Du transport, de la force et de la conserv. des Bois, 1 vol. rel. anc. 1767. SCHRIBAUX & NANOT. Eléments de Botanique agricole. 1882. Baillière. i : STANISLAS MEUNIER. Cours élémentaire de Géologie appliquée. Dunod 1872. LYELL. Eléments de Géologie 6* Ed. 2 vol. Garnier. nnmn 10 fr. 4 C2 © o wo qw » ; ; . ques. voi en port dù par les procédés les plus éconoumtq GILLOT. — LE GEUM INTERMEDIUM DANS SAÓNE-ET-LOIRE. 413 d'y rencontrer l'hvbride x G. intermedium. Et, en effet, mes prévisions se sont réalisées. Dans deux excursions à la Charbon- niére, 18 mai, 17 juin 1897, en compagnie de M. l'abbé J. Che- vailler, professeur au petit séminaire d’Autun, deux pieds de G. inlermedium furent successivement découverts dans les prés humides où abonde G. rivale, mais au voisinage du ruisseau où croit aussi le G. urbanum. La forme hybride autunoise est assez élevée, et à fleurs entière- ment jaunes; les sépales restent étalés, les pétales sont grands et atténués en long onglet; les capsules fructifères presque sessiles, et les styles tantót articulés à leur tiers supérieur et velus, tantót seulement uncinés et glabrescents, etc. Elle ale port du G. urba- num et la fleur du G. rivale, mais de dimensions un peu moindres et plus ouverte. Elle ressemble moins à ce dernier que la forme autrefois récoltée par moi dans le Bugey. Il est difficile de déter- miner le rôle exact des parents, et c'est pourquoi il me parait peu pratique d'appliquer la régle récemment préconisée par M. Ad. Engler (Bull. herb. Boissier, V, 1897, p. 773), d'aprés laquelle on devrait désigner les hybrides uniquement par les noms des deux parents reliés par le signe de multiplication, tandis que M. John Briquet (ibid., p. 777) recommande, et je partage cet avis, l'usage de désigner les hybrides par un nom spécifique qui ne préjuge rien (1). Dans le cas actuel, il suffirait d'écrire, d’après Engler, Geum rivale x urbanum. Je préfère l'étiquette de G. in- termedium, qui englobe les formes rivale X urbanum,urbanum X rivale, méme les hybrides de deuxième génération, admis par quel- (1) L'article auquel je fais allusion et qui a paru dans le tome V, n* 9, septembre 1897, du Bull. de l'herbier Boissier a pour titre : Hegles de no- menclature pour les botanistes attachés au Jardin et au Musée royal de botanique de Berlin, traduites et suivies d'observations critiques, par John Briquet, p. 768. La règle posée par M. Engler est ainsi concue : « 12. Les > hybrides se distinguent en reliant les noms des parents par le signe X et en ? placant ces noms dans l'ordre alphabétique, par exemple : Cirsium palustre » X rivulare. La position des noms ne doit pas indiquer lequel des parents > est père et lequel est mère. Nous ne considérons pas la nomenclature bi- ? naire comme convenable pour les hybrides. » Jbid., p. 773. Ce à quoi M.J. Briquet répond avec juste raison qu'il regarde cet article comme inacceptable, et ajoute : « Pour nous un groupe hybride doit avoir un nom et une formule, > et ce sont deux choses différentes. Le nom peut être appliqué par tout le ? Monde, quelles que soient les idées que l'on ait sur le groupe en question. > La formule exprime souvent une opinion ou le résultat d'une spéculation >? qui n engage que son auteur. » Ibid., p. 771. 474 SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1897. ques botanistes scrupuleusement formalistes [G. Camus, in Bull. Soc. bot. Fr. (XLIII, p. 279), à propos du Geum rubifolium Lej.]. Cette dénomination de Geum intermedium a en effet été ap- pliquée par les auteurs allemands à des formes quelque peu dif- rentes, à génération intervertie. Le véritable G. intermedium Ehrh. (Beitr. VI, p. 143) ressemble davantage au G. urbanum par son feuillage et ses fleurs jaunes à capitules fructiféres presque sessiles, mais il a le port, la. fleur penchée du G. rivale; ce serait le G. urbano-rivale Schied. Pl. hybrid., p. 72 (ex Beck). C'est celui que j'ai observé à la Charbonnière, près Autun. L'hybride qui, au contraire, rappelle davantage G. rivale par ses feuilles, ses fleurs plus grandes et rougeâtres, serait le G. intermedium Wimm. et Grab. Fl. siles. (1827), p. 79; G. rubellum C.-A. Meyer, Ind. sem. hort. Petrop. XI, p. 45. Beck von Mannagetta, Fl. von Nieder-Œster. (1872), p. 762, chez qui j'ai puisé ces renseignements, réunit sous la rubrique du Geum urbanum X rivale, mais en leur consacrant toutefois deux paragraphes séparés, les G. intermedium. Ehrh. et G. rubellum C.-A. Meyer, el les note comme trés rares en Autriche, le second méme dou- teux. Au contraire, Focke | Rosaceen, in Haller et Wohlfarth, Koch Synopsis der Deutsch. und Schweiz. Flora, 3 édit. (1895), P- 823], les nomme, d'aprés la régle d'Engler, G. rivale X urbanum, e donne ces hybrides comme relativement fréquents dans la cir" conscription de cette flore, à stations nombreuses mais disper- sées, et comme suffisamment fertiles pour se reproduire el simuler des espéces autonomes. C'est ce qui arrive du reste pour d'autres hybrides du genre Geum, tels que le G. Billieti Gillot (G. monta- num x rivale), d'Auvergne, que mon ami Ch. Ozanon et mèo avons cultivé et reproduit de graines à plusieurs reprises (D' Gillot, in Bull. Soc. bot. de France, XXXIII (1886), p. 550, et Bull. herb. Boissier, IL (1894), Appendice IV, et ext. : Note sur quelques plantes hybrides ou litig. de la flore f.'ancaise, p. 1). , . Dans cette localité de la Charbonniére, commune de Saint- Emiland, j'ai récolté en méme temps deux pieds de Geum rivale L. var. albiflorum, dont les pétales étaient d'un beau blanc, seule- ment veinés de jaune verdátre. Cette variété me parait fort rare. C'est un but d'excursions classiques pour les botanistes - nois qui peuvent y récolter, au printemps surtout, un joli bouque de fleurs relativement rares : Anemone ranunculoides, Cory" MÉNIER. — SUR L'OPHIOGLOSSUM BRITANNICUM LE GRAND. 475 dallis solida, Nasturtium pyrenaicum, Barbarea | intermedia, Cardamine amara, C. impatiens, Dentaria pinnata, Viola hirta var. propera. Jord. (pro sp.), Alchemilla vulgaris, Ribes rubrum, Adoxa Moschatellina, Euphorbia dulcis, Paris quadrifolia, Scilla bifolia, Agraphis nutans, Allium ursinum, Carex po- lyrhiza, etc. Là aussi croit, dans les haies, un Rosier intéressant, R. omissa Déségl. form. Gilloti (R. Gilloti Déségl. et Luc.), à rameaux hétéracanthes, que j'y avais autrefois indiqué sous les noms erronés de R. terebinthinacea Bess., puis de R. mollis- sima Fr. [Voy. Gillot, Note sur la flore du plat. d'Antully, in Mém. Soc. sc. nat. de Saône-et-Loire, 1, (1878), pp. 4, 8]. M. Malinvaud fait remarquer que, si le Geum rivale est assez répandu dans quelques départements du Nord et de l'Est, i! est peu commun au Nord-Ouest, nul dans l'Ouest, et rare dans le centre et le Midi où on ne l'observe qu'en pays de montagnes. Cette inégalité de dispersion explique, dans une certaine mesure, la rareté de l'hybride G. intermedium. M. Malinvaud donne lecture des Notes suivantes : NOTE SUR L'OPHIOGLOSSUM LUSITANICUM var. BRITANNICUM Le Grand; par M. Ch. MÉNIER. Depuis la publication de mon étude « Sur les Ophioglosses de la flore de l'Ouest (1) », M. A. Le Grand a décrit et figuré (2) une forme trés curieuse d'une de ces Fougéres récoltée par M. R. Ménager, à Lanvéoc (rade de Brest), en exemplaire unique. | Par sa station et sa petite taille, cette forme semblerait devoir être rapportée à l'O. lusitanicum L. Ce qui l'en distingue surtout, Cest la fronde l:rgement ovale et insérée peu au-dessus du rhi- zome. Aussi M. Le Grand a-t-il cru pouvoir en faire une variété Sous le nom d'Ophioglossum lusitanicum var. britannicum. Cette année, M. Ménager, ayant retrouvé au méme lieu deux nouveaux échantillons de cette Fougère, a bien voulu en mettre un (1) Nantes, Bull. Soc. sc. nat. Quest, t. 7, p. 1 à 9, 1 pl, 1897, et Extr t es procès-verbaux, séance du 7 février 1896. (2) Bull. Soc. bot. de Fr., t. XLIV (1897), p. 219. 476 . SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1897. à ma disposition, et voici ce que j'ai constaté par l'examen micros- copique : Les spores sont plus grosses que celles de l'Ophioglossum lu- silanicum et ornées des mêmes crêtes tubercuJeuses que celles de l'O. vulgatum. Les cellules épidermiques ont aussi les bords sinueux de cette dernière espèce. Je crois avoir suffisamment démontré (1) combien la taille et la forme des frondes sont sujettes à variations dans les deux espéces et le peu de valeur qu'il faut attacher à ces caractéres externes pour.leur détermination spécifique. L'intéressante dé- couverte de M. Ménager ne fait que corroborer cette opinion. Aussi je n'hésite pas à considérer la plante de Lanvéoc comme une forme naine de lO. vulgatum. Mais, si l'on admet, avec la généralité des floristes, la variété O. vulgatum var. ambiguum Coss. et Germ. (O. vulgatum var. polyphyllum A. Braun), c'est à cette variété qu'il faut la rap- porter; car un des échantillons présente deux frondes sur la même souche. La station de cette Ophioglosse sur des coteaux maritimes exposés au midi suffit à expliquer sa petite taille en même temps que sa rareté. [Note ajoutée pendant l'impression par M. Ch. Ménier. Ayant conçu quelques doutes sur la présence simultanée de l'O. vulgatum L. et de l'O. lusitanicum L. dans la localité de Lanvéoc, j'ai recu de M. La Ménager les renseignements suivants qui me paraissent avoir quelque 1n térèt : « C'est sur des coteaux exposés au midi que croit la plante, au milieu de > gazons ras, entre Lanvéoc et Poulmie, où dans le vallon croit Serapias cor- » digera, dans des prairies assez humides, tandis que l'Ophioglosse se trouve > au-dessus des falaises dans des landes. > Je n'ai, à cette localité, trouvé aucune trace de l'O. lusitanicum, qui se retrouve au moins à 10 kilomètres de là. En revanche, dans la prairie au > Serapias, J'ai trouvé quelques pieds d'O. vulgatum de très petite dimension, » mais à longues feuilles spatulées. ? A l'endroit précis où j'ai récolté l'an dernier le premier échantillon, pu blié par M. Le Grand, j'ai constaté une vingtaine de frondes stériles exacte” > ment pareilles à l'échantillon fructitié. »] w wv (1) Nantes, loco citato. DE BOISSIEU. — CENTAUREA DIFFUSA VAR. BREVISPINA DANS L'AIN. 477 D’après M. Rouy, la var. polyphyllum Al. Br. de l'O. vul- gatum ne serait pas synonyme de lO. intermedium Vigineix, comme le croit M. Ménier, mais ces deux plantes constituent les sous-variétés «. intermedium Milde et B. cuspidatum Milde de l'O. vulgatum. D'ailleurs M. Rouy rattache à l'O. vulgatum, comme M. Ménier, l'O. lusitanicum var. britan- nicum de M. Le Grand. NOTE SUR UN CENTAUREA ADVENTICE DANS L'AIN; par M. H. de BOISSIEU. J'ai l'honneur de signaler à la Société la présence accidentelle, en 1892, d'un Centaurea adventice dans mon département. Cette plante appartient à la section Acrolophus. Elle me semble iden- tique à la Centaurée décrite et distribuée par MM. Coste et Sennen sous le nom de C. diffuso X paniculata ou x C. peregrina, pour ceux qui n'admettent pas la nomenclature de Schiede (1). Voici une description sommaire de ce Centaurea : Plante pubescente, grisátre. Tige anguleuse, à rameaux entre- lacés. Feuilles radicales... (desséchées au moment de la récolte), les caulinaires pennatiséquées, les raméales linéaires, entières. Panicule étalée-dressée. Capitules nombreux, petits, ovoides. Fleurs blanches. Folioles de l'involucre à peine nerviées dans le haut, à peu prés cachées par les appendices. Appendice blanchâtre de la longueur des folioles involucrales, terminé par une épine appliquée, ou un peu dressée étalée; épine légèrement spinescente, une fois ou une fois et demie plus longue que les cils latéraux. Akènes petits, noirâtres, glabres, presque toujours complètement nus. Vai trouvé, en juillet 1892, un seul pied très fort de cette plante, à Longeville (Ain), dans un terrain vague à 100 métres environ de la voie ferrée. Longeville est un hameau situé dans la plaine d'Ambronay, J'ai récolté plusieurs fois dans cette plaine, con- SUtuée en grande partie par des pâturages arides et des champs en (1) Cf. Bull. Soc. bot. de Fr. XLI, p. 574; Bull. Soc. frango-helvet., p. 14 et exsice., 406; Bull. Soc. Rochel., 1896; Magnier, Scrinia FI. selecta, 1896, P. 378 et exsicc. 3798. 478 SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1897. jachère perpétuelle, des plantes étrangères à la région, et dont l'introduction parait due à la ligne du chemin de fer. Mais la Cen- taurée de Bédarieux retrouvée à Longeville est-elle réellement un hybride des Centaurea diffusa et paniculata ? Le Centaurea pa- niculala abonde à quelques kilomètres de Longueville; le C. dif- fusa n'a, que je sache, jamais été signalé dans l'Ain. Je compte faire des recherches plus précises sur la détermination exacte de ma plante et en communiquerai prochainement le résultat à la Société. [Note ajoutée pendant l'impression, janvier 1898. Dans la Note précédente, j'exprimais les doutes que m'inspirait Pori- gine hybride attribuée par MM. Coste et Sennen à leur Centaurea pe- regrina, C. diffuso-paniculata. Des recherches ultérieures sont venues confirmer mes premiers soupcons. La plante de Bédarieux et de Lon- geville n'est pas, je crois pouvoir l'affirmer aujourd'hui, un hybride, mais une forme parfaitement légitime du C. diffusa, le C. diffusa B. brevispina Boiss. . Il est un point de ma petite découverte sur lequel déjà j'ai attiré l'attention; c’est l'absence, auprès de l'hybride présumé, de l'un de ses parents supposés. Le C. paniculata est abondant à quelques kilomètres de Longeville, mais le C. diffusa n'a jamais, que je sache, été signalé dans l'Ain. Pour expliquer la naissance de la forme adultérine, je pouvais faire les suppositions suivantes : Acclimatation temporaire du C. diffusa; prés d'une station du C. paniculata, puis disparition de la plante adven- tice qui aurait laissé l'hybride comme trace de sa présence. Le carac- tére hasardeux et a priori de ces hypothéses me laissait moi-méme fort incrédule, J'ai cru devoir poursuivre mes recherches. Reprenant les choses par le début, j'ai commencé par comparer attentivement la plante de l'Ain aux types mêmes de C. diffusa qW existent dans l'herbier du Muséum. Le C. diffusa a été décrit par Lamarck (Dict. I, 675) sur une plante de Tournefort (Coroll., 31) désignée par cette phrase caractéristique : « Carduus orientalis, calci- trapæ folio, flore minimo». La plante manque à l'herbier de Tournefort ; mais, dans l'herbier général du Muséum, on trouve un échantillon du C. diffusa avec les indications suivantes : sur une première étiquette la phrase de Tournefort citée ci-dessus, puis, « Armenus, Herbier Vaillant ». Sur une seconde étiquette, de la main de Desfontaines : « C. diffusa Lamk, Dict., n° 70 ». C'est là probablement le type original dela plante. L'herbier person DE BOISSIEU. — CENTAUREA DIFFUSA VAR. BREVISPINA DANS L'AIN. 479 nel de Lamarck contient aussi un échantillon trés maigre de C. diffusa qui semble détaché du premier. La comparaison de ces types authen- tiques avec le Centaurea de l'Ain ne peut guère laisser de doutes sur l'identité spécifique des deux plantes; il n'y a qu'une trés légére dif- férence. La plante de l'Ain a l'appendice involucral moins allongé, et l'épine qui termine cet appendice est faible, à peu prés droite, tandis que, dans le type de Lamarck, elle est un peu plus longue et étalée. Cette variation suffit-elle à justifier un recours à l'hypothése d'hybridité? Elle me semble bien insuffisante. En examinant successivement tous les échantillons de C. diffusa que renferme l'herbier du Muséum, échan- tillons dont j'ai soigneusement vérifié la détermination, j'ai été frappé du polymorphisme que présente l'appendice involucral dans cette espèce. On trouve toute une série d'intermédiaires entre les exemplaires de Lamarck et ma plante, comme aussi des formes plus accentuées dans l'un ou l'autre sens. Je citerai notamment un échantillon cueilli à Agde par Timbal, dont on n'a jamais, que je sache, contesté la légitimité, et qui ressemble, à s'y méprendre, à la plante de MM. Coste et Sennen. En Orient, pays originaire du C. diffusa, Boissier (Fl. Orient. III, p. 651) a signalé une variété ainsi caractérisée : « C. DIFFUSA f. bre- vispina : involucri spin: abbreviatæ rectiusculæ ». J'ai examiné un échantillon authentique de cette variété recueilli par Orphanidés : c'est tout à fait ma plante. Je ferai remarquer que cette variété croit en Lydie, Tauride, etc., dans des régions où le C. paniculata n'existe pas, et elle y croit en telle abondance que, d’après Boissier, elle fournit aux moutons une pàture d'hiver. Autre remarque intéressante : dans la dia- gnose primitive de Lamarck (Dict., loc. cit.), il n’est pas fait mention de la longueur ni de la direction de l'épine de l'appendice. Voici le texte du Dictionnaire : « C. diffusa... Centaurea calycibus ciliato-spinulosis, foliis radicalibus lyratis, caulinis, angustis, caule ramosissimo-panicu- lato diffuso », et plus loin : « Cette plante ressemble beaucoup au C. paniculata dont elle ne parait différer essentiellement que par les écailles ealicinales trés aiguës et un peu épineuses. » — D'ailleurs une plante trés voisine du C. diffusa, le C. virgata Lamk, offre les mémes variations. L'involucre présente des appendices tantôt à épine longue étalée recourbée (var. 8. squarrosa Boiss.), tantôt à épine droite "n peu plus longue que les cils involucraux (type de la plante. Cf. Boiss. Fl. Orient. IH, p. 651). Je dois ajouter que MM. Coste et Sennen, outre le caractère des ap- pendices sur lequel j'ai longuement insisté, indiquent quelques autres Marques distinctives de leur hybride (Cf. Bull. Soc. bot. de Fr., loc. Cil.). Dans le €. diffusa, la panicule est large, très fournie, diffuse, les Capitules sont trés petits, les folioles de l'involucre lisses sur le dos, 480 SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1897. entièrement recouvertes par les cils des appendices, le capitule et lap- pendice sont toujours blanchâtres, l'akéne est glabre, presque nu. Dans le Centaurea diffuso X paniculata, la panicule est moins large, moins fournie, les folioles de l'involucre obscurément nerviées dans le haut, presque entiérement recouvertes par les cils des appendices, le capitule et l'appendice sont parfois un peu fauves, l'akéne est quelquefois un peu pubescent et l'aigrette peu visible. J'ai cru constater tous ces caractères, du reste peu importants et trés instables, sur des échantillons normaux du C. diffusa d'Orient. Un seul fait, à mon sens, milite encore en faveur de l'hybridité de la plante distribuée par MM. Coste et Sennen : c'est la présence fréquente de ce Centaurea auprès de pieds du C. paniculata (voir Scrinia Fl. select. exsicc., loc. cil.). Quant aux arguments infirmant l’hypothèse d'hybri- dité, je me permets de les résumer briévement à la fin de cette étude : Identité de la plante de Bédarieux avec celle de l'Ain, impossibilité pour celle-ci de démontrer, difficulté méme d'expliquer logiquement l'hy- bridité, polymorphisme bien constaté des appendices involucraux du C. diffusa rendant sans valeur le principal caractére dilférentiel de l’hybride de MM. Coste et Sennen, enfin variation parallèle des deux espèces voisines : C. diffusa et C. virgata. Je laisse à des botanistes plus compétents le soin de résoudre la question que je souléve; je me borne à émettre un simple avis, et me permets seulement ici de signaler définitivement la plante de l'Ain sous le nom que je crois être le sien : C. pirFusa Lamk £. brevispina Boiss.]. M. Malinvaud rappelle qu'il a prévenu M. l'abbé Coste qu'il existait déjà un Centaurea peregrina L. (Spec., 1999), plante d'ailleurs peu connue, et, par suite, que ce nom spé- cifique n'était plus disponible. La méme observation est applicable au Centaurea leptocephala, nom donné également par MM. Coste et Sennen à un autre hybride (C. calcitrapo- diffusa), décrit à la suite de leur C. peregrina (loc. cit.) ; Bois- sier avait créé, dès 1849, un Centaurea leptocephala (Diagn., sér. I, X, p. 110 et Flora Orient. MI, 652). M. Malinvaud présente à l'assemblée, de la part de M. le D Viaud-Grand-Marais, des échantillons de Scabiosa mart luna L., plante nouvelle pour la Vendée, découverte Par M'* de Bourmont, dans des « pâturages à la Parée-coupee» ile de Noirmoutier », le 29 septembre 1897. SEANCE DU 2% DECEMBRE 1897. PRÉSIDENCE DE M. DAGUILLON, VICE-PRÉSIDENT. M. le Secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la séance du 10 décembre, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une nouvelle présentation. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ (2° semestre 1897). Baecarini, Sulla Genista ætnensis et le Genista junciformi. Bessey, The Philogeny and Taxonomy of Angiosperms. Boudier, Nouvelles espèces ou variétés de Champignons de France. Briquet, Monographie des Buplèvres des Alpes maritimes. Bubani, Flora pyrenæa, vol. I. Candolle (C. de), Phyllomes hypopeltés. Cardot (J.), Mosses of the Azores and of Madeira. Chabert (D* A.), Villars sous la terreur. — De l'emploi populaire des plantes en Savoie. Citerne, Du genre Acæna. Clos, L'École botanique du Jardin des plantes de Toulouse. Costantin, Les végétaux et les milieux cosmiques. — Accommodation des plantes aux climats froids et chauds. Courchet, Traité de Botanique. Davin, Revue de plantes exotiques cultivées au Jardin botanique de la ville de Marseille. Debray, Bactériens de la Canne à sucre. — Anthracnose maculée et brunissure. — et Maupas, Le Tylenchus devastatrix Kuhn. Dodge, A descriptive Catalogue of useful fiber plants of the World. Duss, Flore phanérogamique des Antilles francaises. Flahault, Introduction au Catalogue raisonné de la flore des Pyré- nées-Orientales. — Au sujet de la carte botanique, forestiére el agricole de France. Fliche (P.), Sur les nodules de bois minéralisés. T. XLIV. (SÉANCES) 91 482 SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1897. Gautier (G.), Catalogue raisonné de la flore des Pyrénées-Orien- tales. Heckel, Sur un Strophanthus du Congo francais. Holm, Dichromena leucocephala and D. latifolia. — Obolaria virginica. Hue, Lichens de Tunisie. Le Grand, Sur quelques plantes rares récoltées dans le Cher en 1896. Léveillé, Essai sur les Centaurea du Maine. Magnin, La végétation du lac du Pontet. Mer, La lunure du Chéne. Niel, Note sur le Clitocybe cryptarum Let. Oudemans, Revision des Champignons trouvés jusqu'à ce jour dans les Pays-Bas. Pierre, Flore forestière de la Cochinchine, 23° fascicule. Rouy et Foucaud, Flore de France, tome IV (par M. Rouy). Rouy, Atlas iconographique des plantes rares de France et de Corse. — Illustrationes Plantarum Europe rariorum, fasc. VIII (texte sans les planches). Sahut (F.), L'Arboriculture et la Viticulture des États-Unis. — L'École nationale d'horticulture de Versailles. Schinz, Zur Kenntnis der Flora der Aldabra Inseln. — Die Pflanzenwelt deutsch- Sudwest-Africas. Seynes (de), Recherches sur les Champignons du Congo francais, (asc. 1. Thompson, North american Lemnace«. Trelease, Medical Botany. — An unusual phyto-bezoar. Warming, Lehrbuch der Ökologischen Pflanzengeographie. Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude, 1896-1897. Bulletin de la Société d'études scientifiques d Angers, 1896. Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres d'Angers; tome III. Mémoires de la Société nationale des sciences naturelles et mathé- matiques de Cherbourg, tome XXX. Bulletin des travaux de la Société botanique de Genève, n° 8. Publications de l'Institut grand-ducal du Luxembourg, tome Atti del R. Istituto Veneto, 7 fascicules. . NL and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, / 6. Missouri Botanical garden, Eight annual Report, 1897. XXV. ÉLECTIONS. 483 Proceedings and Transactions of the Royal Society of Canada, may 1896. Proceedings of the Indiana Academy of Science, 1895. Proceedings of the Portland Society of natural History, vol. II, part. 1. Mitteilungen aus dem Botanischen Museum der Universität Zürich. Verslag omtrent den Staat van 'Slands Plantentuin te Buitenzorg, 1896. Il est procédé, conformément à l'article 10 des Statuts, aux élections annuelles pour le renouvellement partiel du Bureau et du Conseil d'administration. Les nominations à faire cette année sont au nombre de neuf : le Président, les quatre vice-présidents et quatre membres du Conseil. Aprés l'appel nominal et le vote des membres présents dont les bulletins sont jetés dans l'urne contenant déjà ceux qu'on avait reçus par correspondance, la clôture du scrutin est prononcée à quatre heures trois quarts et le dépouille- ment est opéré par les secrétaires sous la direction de M. le Président. Les résultats suivants sont proclamés : Dix bulletins étant annulés par diverses causes (1) et ceux qui sont comptés (2) et valables au nombre de 178 M. FRANCHET, premier vice-président sortant, est élu Pré- sident, pour l'année 1898, par 166 suffrages; M. Mouillefarine (1) La cause d'annulation la plus fréquente est l'absence du feuillet que le votant doit signer et qui permet de vérifier son identité. Ce feuillet est quel- quefois placé, par erreur, avec le bulletin de vote, dans la petite enveloppe fermée qu'on ne pourrait ouvrir dans ce cas sans violer le secret du vote. (2) Les 178 membres dont les votes ont été comptés sont : „MM. Arbost, Audigier, Dr Avice, Aznavour, Bach (abbé), Barnsby, Battan- dier, Beleze (M), Belzung, Bertaut, Bertrand, Bescherelle, Billiet, Blottière, ois, Boissieu (de), Borel, Bornait-Legueule, Bornet (Éd.), Bossebœuf (abbé), Boudier, Boullu (abbé), Bouvet, Boyer, Burnat, Briosi, Bris, Camus (G.), Caron (H.), Carrière, Chabert (D*), Charras, Chevallier (abbé L.), Cintract, Clos, Coincy (de), Constant, Copineau, Costantin, Coste (A.), Crépin, Daguil- 9n, Dangeard, Daveau, Decrock, Deflers, Degagny, Delacour, Des Méloizes, Dismier, Dollfus, Douteau, Du Colombier, Duffour, Dumée, Dupuy (abbé), urand (Eug.), Dussaud, Dutailly, Duval, Duvergier de Hauranne, Etoc (abbé), Feuilleaubois, Finet, Firmin, Flahault (Charles), Flahault (M'*), Fliche, Gadeceau, Gallé, Gauchery, Gautier (G.), Gay, Géneau de Lamarlière, Georgel (M°), Gérard (A), Dr Gerber, D" Gillot, Giordano, Giraudias, Glaziou, Godet, 484 SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1897. a obtenu 5 voix, MM. Clos, Daguillon, Lignier, Maugeret, Poisson et Sauvageau, chacun une. Il y a un bulletin blanc. Sont ensuite élus avec les suffrages ci-après : Premier vice-président : M. Zxizcer, 174 suffrages; MM. L. Guignard, Mouillefarine, Rouy et Roze ont obtenu chacun une voix. Vice-présidents : MM. BouptiEn, Cros et Roze, respectivement avec 174, 173 et 169 suffrages. En ont ensuite obtenu : MM. Morot, 4, Guignard, 3, Bureau et Fernand Camus, 2 chacun; enfin MM. Belzung, Franchet, Husnot, Lignier, Poisson, Henri de Vil- morin et Zeiller ont eu chacun une voix. Membres du Conseil: MM. DurAILLY, 172 suffrages; ConNU et Rapais, 171 chacun; MoviLLEFAmINE, 168. Ont eu ensuite : MM. Daguillon, 4 voix, Franchet, 3, G. Camus et Guignard, 2 cha- cun; Bescherelle, Bonnet, Bureau, Bourquelot, Fernand Camus, Cintraet, Clos, Gomont, Jeanpert, Maugeret, Perrot, Planchon, Poisson, Rouy, Russell, Sauvageau, de Seynes, chacun une voix. Il y a deux bulletins blancs. M. le Président proclame les élus. Par suite de ce renou- vellement partiel, le Bureau et le Conseil d'administration de la Société seront composés en 1898 de la manière suivante : Godfrin, Gomont, Gonod d'Artemare, Gonse, Grand’ Eury, Grecescu, Guérin, Guiard (abbé), Guignard, Guillon, Hannezo, Hariot, Harmand (abbé), Henry, Hérail, Héribaud (frère), Hervier (abbé), Hovelacque, Hua, Hue (abbé), Hy (abbé), Izambert, Jadin, Jeanpert, Kerhervé (de), Kerville (de), Klincksieck, Lachmann, Lacroix, Lassimonne, Le Gendre, Le Grand (Ant.), Legrand (Arthur), Legré, Legrelle, Legué, Le Monnier, Léveillé, Lignier, Lombard- Dumas, Lutz, Magnin, Malinvaud, Malo, Mandon, D" Marès, Marty, Maugereb Mège (abbé), Mellerio, Ménier, Mer, Michel, Monod, Morin (abbé), Morot, Motelay (L.), Mouillefarine, Nanteuil (de), Niel, Noblet (abbé), Olivier (Ern), Ozanon, général Paris, Péchoutre, Pellat, Peltereau, Pénicaud, Perrot, D" Petit, Piquot, Planchon (G.), Planchon (L.), Poirault, Poli (de), Prillieux, Radais, Ramond, Rauwenhoff, Réchin (abbé), Rey-Pailhade (de), Rouy, D' Royet, Roze, Sahut, Schænefeld (M'* de), Séjourné (abbé), Teissonnière, Thériot, Trémols, Vendrely, Viallanes, D" Viaud-Grand-Marais, Vilmorin (M. de), Wilc- zeck, Zeiller. ÉLECTIONS. 485 Président. M. Adrien FRANCHET. Vice-présidents. MM. R. Zeiller, Doudier, MM. Clos, Roze. Secrélaire général. Secrélaires. MM. Hua, Ed. Jeanpert. Trésorier. M. Delacour. M. Malinvaud. Vice-secrétaires. MM. Guérin, Lutz. Archiviste. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil. MM. Camus (Gustave), Chatin (A.), Cornu, Costantin, Danguy, Dutailly, MM. Hue (abbé), Morot, Mouillefarine, Radais, VanjTieghem, Vilmorin (Henry de). Sur la proposition de M. Malinvaud, la Société, avant de Se séparer, vote des remerciements unanimes à M. Cornu, Président sortant. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Flore forestière; par M. A. Mathieu (Description et histoire des végétaux ligneux qui croissent spontanément'en France et des es- sences importantes de l'Algérie, par A. Mathieu; 4° édition, revue par P. Fliche, professeur à l'École nationale forestière, in-8* de xxx11-705 pages). Paris, J.-B. Baillière et fils, libraire, 19, rue Haute- feuille, 1897. Tous les botanistes qui, depuis quarante ans, se sont occupés des végétaux ligneux croissant spontanément en France, connaissent cet ouvrage dont la première édition remonte à 1858 (1) et fut épuisée en moins de deux ans, preuve évidente que le livre était bon et répondait à un impérieux besoin. Toutes les espèces ligneuses spontanées en France y sont décrites suivant l'ordre taxinomique et peuvent étre aisément dé- terminées grâce aux tableaux dichotomiques qui se trouvent à l'entrée des ordres, des familles et des genres. A la suite de la diagnose vien- nent, pour les espèces de petite taille, les caractères importants pour les forestiers, tels que ceux du bois, de l'écorce, de l'enracinement, etc., ainsi que les usages, le rôle forestier et la distribution en France. Pour les arbres, les renseignements sont beaucoup plus circonstanciés et pro- portionnés à l'importance forestière de chacun. L'auteur décrit successi- vement les variétés, la taille, le port, le couvert, les feuilles, la fructi- fication, la germination, l'enracinement, l'écorce, l'aire, la station, le sol, la tempérament, le bois, les usages, les ennemis (Champignons, Insectes). Le livre se termine par divers appendices d'une important? pratique évidente : une clef analytique pour la détermination pendant l'hiver des principales espéces ligneuses indigénes, une table des den- sités des bois de France et enfin des notions générales sur la structure des bois observée à la vue simple, servant d'introduction à une méthode pour déterminer les bois de nos principaux végétaux ligneux. La Flore forestière est entre les mains de tous les agents forestiers. Ils ont dans cet ouvrage, qui leur est indispensable, une confiance absolue, parce qu'ils savent que les renseignements si abondants qu'il contient p. 519; ug- 2. (1) Voy. l'analyse de la 1° édition dans le Bulletin, t. V (1858) édition, 1860; 3* édition entièrement revue et considérablement ? mentée; 618 pages. Paris et Nancy, 1877. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 487 sont le fruit des observations personnelles de l’auteur ou bien ont été sévèrement contrôlés par lui. Les légères imperfections qui se glissent fatalement dans les premières éditions d'ouvrages de cette nature ont été corrigées dans la troisième, qui reçut en outre d'importants développements et porta l'ouvrage à peu près au degré de perfection dont il était susceptible. Elle fut épuisée peu de temps après la mort de l’auteur survenue en 1890. Il appartenait à M. P. Fliche, l'élève, puis l'ami et le successeur du maitre à l'École forestiére, de donner aux botanistes et aux forestiers une édition nouvelle, impatiemment attendue. De nombreuses herbori- sations dans le midi et l’ouest de la France, en Corse et en Algérie, l'avaient mis à méme de connaitre à fond la flore forestiére de ces régions que Mathieu avait peu ou n'avait point visitées. Par là comme par ses fonctions et les liens d'amitié qui l'unissaient à l’auteur, il était le mieux qualifié pour compléter ou rectifier les quelques points qui pouvaient encore laisser à désirer dans l’œuvre de son prédécesseur et la mettre au courant des progrés de la science sans en changer le caractère. Les principales modifications ont porté sur les points suivants : les indications de stations, de localités données à la suite de la description de chaque espéce, leurs limites en altitude ont été soigneusement re- vues, précisées, complétées. Depuis la publication de la derniere édi- tion, de nouveaux hybrides entre espéces ligneuses ont été découverts ; la Flore les signale ainsi que l'origine hybride de certaines formes qui, soupconnée d'abord, peut être maintenant affirmée. Bien qu'une Flore forestiére, comme le fait remarquer M. Fliche, ne puisse étre une den- drologie compléte de tous les végétaux ligneux supportant la pleine terre dans notre pays, elle ne peut passer sous silence les arbres exotiques qui pénètrent en grand dans la culture forestière, tels que les Eucalyptus à l'aide desquels on a créé en Algérie de véritables foréts et les Chénes américains déjà largement introduits en France, mais bien plus encore en Allemagne et en Belgique. M. Fliche, aprés avoir décrit, dans la forme habituelle de la Flore, les caractères botaniques et forestiers du genre Eucalyptus, étudie spécialement les trois espèces les plus fré- quemment plantées en grand dans le midi de la France, en Corse et en Algérie, PE. Globulus, l'E. viminalis, et l'E. rostrata, le Red-gu des australiens. Parmi les nombreuses espèces de Chênes d'Amérique, deux surtout, le Quercus ilicifolia ou Banisteri et le Q. rubra, ont été introduites dans les foréts françaises, y sont naturalisées, s'y reproduisent d'elles-mémes et C'est à ces deux espèces que M. Fliche, fidèle au cadre qu'il s esl tracé, borne son étude, insistant sur les caractères et les qualités du bois 488 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et indiquant dans quelles conditions ces essences peuvent être utilement employées. Les descriptions de la plupart des grandes espèces forestières ont été revisées et complétées ; signalons, entre autres, à propos des Abiétinées, d'importantes additions consacrées surtout à deux arbres d'Algérie que M. Fliche a pu étudier sur place, le Sapin de Kabylie et le Cédre. Adop- tant l'opinion de M. Trabut, M. Fliche fait du Sapin de Kabylie non plus une variété du Pinsapo d'Espagne, mais une espéce distincte, l'Abies numidica de Launoy, qui a les plus grandes affinités avec l'Abies cili- cica. Il donne des renseignements détaillés sur le Cèdre, sa patrie, ses variétés, sa fructification, son couvert, son tempérament et son traite- ment. Les chapitres relatifsaux Pinus silvestris, P. Laricio, P. halepensis, P. Pinea et P, Strobus ont été aussi sensiblement remaniés. La Flore forestière, ainsi mise au courant des derniers progrès de la science et enrichie de nouvelles observations, dues tant à M. Fliche qu'aux collaborateurs auxquels il rend hommage dans la préface, pourra continuer à rendre aux botanistes et aux forestiers les services qu'ils lui demandent depuis bientót un demi-siécle. E. HENRY. La Lunure du Chéne; par M. Émile Mer (Bulletin de la Société des sciences de Nancy, 1897). La Lunure (double aubier ou faux aubier des anciens auteurs) est un défaut du bois de Chéne, qui se décèle, sur une section transversale, par la présence d'un anneau, souvent excentrique, ayant une coloration un peu plus pâle que celle de la partie centrale du cœur, quil semble entourer d'une auréole. M. E. Mer recherche sous quelles influences physiologiques apparaissent ces productions, et il étudie les modifica- tions dans la structure anatomique de ces tissus transformés. | D'une façon générale, le bois luné possède une constitution intermé- diaire entre celles de l'aubier et du bois parfait; il a presque toujours été le siège d'un travail de duraminisation assez avancé. Dans un échan- tillon frais, ce bois luné peut encore être vivant, et le dépérissement paraît faire de très lents progrès, dont il est facile de se rendre comple | par le dépót de tanin principalement dans les membranes des rayons médullaires, et aussi par la présence d'amidon plus ou moins abon- dant. , Quand l'anneau luné est mort, il forme un séquestre au milieu des tissus ligneux vivants qui l'entourent, et il devient le siége d'imbibi- Lions et de dessiccations alternatives, suivant la teneur variable en eau de ces tissus. Quand la proportion d'eau diminue, l'air s'introduit dans REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 489 le séquestre, oxyde le tanin et produit un anneau roux plus ou moins foncé : Lunure rousse. Ces lunures proviennent d’accidents qui ralentissent l’action végé- tative de l'aubier et aussi parfois celle des couches les plus jeunes du bois parfait; l'assise cambiale peut mètre pas épargnée. M. E. Mer dé- montre que le froid des grands hivers est bien, comme on le pensait, le principal facteur de la production des lunures, et l'on comprend facile- ment pourquoi les Chênes à accroissement mince sont le plus fréquem- ment lunés. Les lunures sont souvent peu apparentes, quand l'aubier du sujet a été faiblement atteint par le froid. La présence de couches minces, correspondant aux assises immédiatement postérieures à celle pendant laquelle on suppose que le froid a produit une lunure, en méme temps que la présence de l'amidon dans les couches périphé- riques du duramen intérieur, doivent étre regardées comme les signes les plus certains des lunures. Des considérations physiologiques, déduites de l'étude de ces pertur- bations naturelles dans l'évolution de ces végétaux, terminent ce remar- quable travail : 1^ La transformation du bois en duramen est un acte essentiellement vital, puisque, par suite de la seule formation d'une lunure alteignant l'activité des parenchymes de l'aubier, la résorption de l'amidon, la production du tanin et la formation des thylles sont presque entièrement arrêtées. Le duramen conserve pendant longtemps une certaine vitalité, mais bien moindre que dans l'aubier. 2 L'opinion généralement admise, que c'est l'aubier qui fournit au bois en formation une portion de sa nourriture, se trouve confirmée par ce fait que, sous l'influence de l'immobilisation accidentelle de l'amidon dans l'aubier, c'est-à-dire d'insuffisance d'alimentation, les couches d'aceroissement contiguës extérieurement à l'anneau luné sont trés étroites. D'autres considérations montrent que l'amidon de l'aubier est loin d'étre utilisé par le cambium, et qu'il est surtout destiné à fournir le tanin servant à l'imprégnation du bois parfait. 3 L'action du froid est trés intime et trés complexe, et les tissus sont d'autant plus facilement impressionnés, et l'impression persiste d'autant plus longtemps que leur activité fonctionnelle est plus faible. Des belles recherches de M. Mer, il résulte, au point de vue cultural, que, pour éviter ces actions de ralentissement, il convient de prendre toutes les mesures nécessaires pour que les Chénes aient toujours une végétation vigoureuse et qu'ils ne doivent être cultivés que dans les sols fertiles et les climats doux. E. PERROT. 490 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. De l'emploi populaire des plantes sauvages en Savoie; par le D' A. Chabert (Bulletin de la Soc. d' Hist. nat. de la Savoie). Chambéry, 1897. De tout temps, les plantes sauvages ont fourni à l'homme quelques- unes de leurs parties pour les usages les plus divers; le D" Chabert s'est proposé de passer en revue les plantes spontanées de la Savoie, utilisées par les montagnards. : Dans ce travail écrit dans un style facile, élégant et souvent humoris- tique, l'auteur a réuni, avec ses observations personnelles, celles qui ont été signalées dans les ouvrages anciens. Certaines parties d'un nombre considérable de plantes sauvages de la Savoie peuvent étre considérées comme comestibles, mais malheureu- sement leur pouvoir nutritif est faible. Elles furent employées autrefois surtout pendant les moments de disette dont le retour, gràce à l'exten- sion des moyens de transport et à la rapidité des communications, est heureusement aujourd'hui de plus en plus improbable. Certaines plantes sont considérées comme douées de vertus médici- nales et, dans le deuxième chapitre, le D" Chabert traite cette question avec toute sa haute compétence. Il signale les erreurs parfois dange- reuses, donne quelques conseils utiles, et agrémente son travail d'anet- dotes piquantes sur les recettes fantaisistes de la thérapeutique mon- tagnarde. Les plantes sauvages employées pour divers usages, teintures, fabri- cation du beurre et des fromages, éclairage, etc., font, avec les plantes vénéneuses pour l'homme et les animaux, l'objet de deux chapitres spéciaux. Le chapitre suivant est consacré aux plantes utilisées par l'homme des habitations lacustres, et retrouvées dans les palafittes des lacs de la Savoie. Une trés intéressante et très humoristique étude constitue la derniére partie. Elle traite des croyances populaires aux vertus surna- turelles de certaines plantes comme le Coing, qui serait « le mode d'introduction du diable dans le corps humain », le Nigritella angusti- folia, qui « écarte les maléfices », etc. Les principales observations de ce Mémoire avaient été publiées dans des Recueils étrangers, et l’auteur, en les réunissant à de nouveaux documents pour les éditer en France, a pensé faire œuvre utile et il y ê pleinement réussi. E. PERROT. The Lichen-Flora of Chicago and vicinity; par M. W. Cal- kins (Bulletin of the geological and natural History Survey; Chi- cago, 1896, n^ 1). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 491 Ce Mémoire inaugure les publications que l’Académie des sciences de Chicago se propose de donner sur la faune, la flore et la géologie des environs de cette ville. Le territoire exploré par M. Calkins est assez restreint; il n’a que 1800 milles carrés, défalcation faite de la surface occupée par les lacs et les cours d'eau, et il comprend les comtés de Cook et de du Page et une partie de ceux de Will et d'Indiana. Les envi- rons de Chicago étaient autrefois riches en Lichens; la civilisation les en a chassés et c'est l'effet que produit toujours l'envahissement des grandes villes sur la campagne. Malheureusement ces Cryptogames n'ont pas été étudiés dans le temps de leur splendeur, et maintenant les foréts et les rochers font presque entièrement défaut. Néanmoins, M. Calkins à pu en réunir encore 125 espéces dont presque la moitié, 56, appar- tient aux Lichens à thalle foliacé ou fruticuleux. On y remarque deux espèces nouvelles déjà publiées par M. Nylander, Lecanora perproxima et Verrucaria prospersella, plusieurs bonnes espéces américaines, Parmelia colpodes Ach., Collema pycnocarpum Nyl., Cladonia mi- trula Tuck. et quelques rares Arthonia. Dans son Introduction, l'au- teur fait remarquer que beaucoup de voyageurs dans les régions arc- tiques ont pu sauver leur vie en mangeant diverses espèces d'Umbili- caria que l'on nomme Tripe de roche. J'ajouterai que tout récemment M. Miyoshi a décrit une nouvelle espéce de ce genre, Gyrophora escu- lenta, comestible au Japon. Abbé Hue. Contributions à la flore lichénologique de l'Asie cen- trale; par M. Brotherus (Ofrersigt af Finska Vet. Soc. Fürh., B. XL), 1897. Ces Lichens, comme les précédents, proviennent d'une contrée jus- qu'alors inexplorée. M. Brotherus, en 1896, a parcouru les montagnes qui entourent le grand lac d'Issikoul, pour y récolter des Mousses, et en méme temps il en a apporté 64 espèces de Lichens. Ces Cryptogames n'étaient pas le but de son voyage, et, comme il le dit lui-méme; il a négligé un grand nombre de ceux qui végétent dans ce pays. Néanmoins, cette liste est fort intéressante, car, en dehors des espéces de la région alpine qu'elle présente, on y voit deux espéces qui étaient regardées Jusqu'à ce jour comme propres, l'une, Peltula radicata Nyl., à l'Afrique, et l'autre, Glypholecia placodiiformis, à la Suisse. Les espèces nou- velles sont Physcia asiana, Lecanora transcaspica et L. fusco-hepa- tica; le premier est du groupe du L. cerina et le second appartient aux Acarospora. M. Nylander, qui a déterminé toute la récolte de M. Brotherus, en termine l'énumération par l'Athecaria perfallens dont les spores incolores et uniseptées sont répandues dans la gélatine hyméniale sans théques ni paraphyses. Il est regrettable que M. Ny- 492 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. lander n'ait parlé ni des gonidies ni du conceptacle de cet étrange Lichen. Abbé Hue. Catalogue descriptif des Lichens observés dans la Lor- raine avec des tables dichotomiques et des figures; par M. l'abbé Harmand, 3* fascicule, 1897. Dans cette troisième partie (1), M. l'abbé Harmand décrit 110 espèces de Lichens réparties en 18 genres suivant la méthode de M. Nylander. Les genres les mieux représentés sont les Parmelia avec 30 espèces, les Physcia avec 21 et les Gyrophora avec 12. Il est vrai que les autres genres comportent peu d'espéces, au moins en Europe, et qu'ils ont toutes celles qu'ils peuvent obtenir dans cette région subalpine de l'est de la France. Un bon nombre de ces espéces sont ornées de variétés nouvelles et quelques-unes n'avaient pas encore élé signalées en Lor- raine, comme Usnea longissima Ach., Platysma fahlunense Nyl., P. ulophyllum Nyl., Parmelia exasperatula Nyl., P. isidiotyla Nyl., P. verruculifera Nyl., Physcia tribacella Nyl., etc. Ce fascicule est accompagné de quatre planches en phototypie. Une remarque assez in- téressante à faire en terminant, c’est que les Alectoria ochroleuca et sarmentosa paraissent avoir disparu des Vosges. Le second avait méme été récolté par Godron dans la forét de Haye, prés de Nancy, et ni l'un ni l'autre n'ont été revus par M. l'abbé Harmand, qui a cependant fait de nombreuses excursions dans ces régions. Abbé H. Les Hamalina à Richardmesnil (Meurthe-et-Moselle) ; par M. l'abbé Hue (Extrait du Journal de Botanique, janvier 1898). Ce petit opuscule est un supplément au Catalogue des Lichens de la Lorraine de M. l'abbé Harmand, au moins en ce qui concerne Je genre Ramalina. M. l'abbé Hue a eu l'idée, pendant les vacances de l'année dernière, de ramasser les Ramalina qui abondent sur le tronc des Populus fastigiata plantés sur le bord des routes de la Lorraine. Pre- nant comme point central le village de Richardmesnil, situé à 14 kilo- métres de Nancy, sur la route nationale de Metz à Besancon, il s'est avancé d’un kilomètre d’un côté sur la première des collines qui séparent le bassin de la Moselle de celui de la Meurthe et, de l’autre, il est des- cendu d'un kilométre dans la vallée de la Moselle; dans ce parcours de deux kilomètres il a enlevé aux Peupliers des centaines d'échantillons de Ramalina. L'espèce dominante est le R. fraxinea Ach., laquelle, en raison de sa multiplicité, revêt sur les troncs à peu près toutes les formes connues; l'auteur en a méme signalé une comme nouvelle (1) Voy. Bulletin, 1896, Bibliographie, p. 631. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 493 et il l’a nommée var. Lotharingie, la regardant comme propre à la Lorraine. Deux autres espèces végètent au milieu de la première, R. fastigiata Ach. et R. farinacea Nyl., mais en moins grande quantité ; néanmoius elles ont fourni chacune de 100 à 150 exemplaires. Dans ceux du R. fastigiata Ach., il s'en est rencontré qui ont les apothécies latérales et non terminales et dont les rameaux sont munis à leur sommet de petites dents : ils ont recu le nom de var. odontota. Le R. farinacea n'a fourni aucun échantillon typique; les uns appar- tiennent à la var. phalerata Ach., non encore signalée en Lorraine, et les autres avec les laciniures de leur thalle toutes couvertes de petites lacinules à la var. luxurians Behr. Comme ce nom de luxurians avait déjà été donné par Acharius à une forme du R. fraxinea, il a été changé en celui de perluxurians. Quand tous ces échantillons ont été enlevés, il en est resté un certain nombre présentant à la fois l'aspect de deux des espéces ou variétés qui venaient d’être déterminées. M. l'abbé Hue leur a donné le nom de R. fastigiato-fraxinea, sans toutefois affirmer que ce sont de vrais hybrides. Pour quelques-uns, il est à peu prés certain que ce sont deux spores d'espéces différentes qui ont germé sur un méme point de l'é- corce. Mais il en est d'autres qui ont une base commune, c'est-à-dire qui ne se ramifient qu'à une cerlaine distance du point d'attache, et ceux-ci laissent au moins la quesiion douteuse. Cette étude du savant lichénologue, quelle que soit la conclusion que l'on en tire, est curieuse et prouve qu'en étudiant de prés les Lichens négligés comme trop com- muns, on peut en faire sortir d'intéressantes indications. | MALINVAUD. Mosses of the Azores and of Madeira; by J. Cardot (in the Eighth Annual Report of the Missouri Botanical Garden, 1897, 24 pages, 11 planches). En 1870, M. Mitten a publié le Catalogue des Mousses observées dans les iles de Madére et des Canaries, dans lequel 44 Mousses et J Sphaignes sont indiqués pour les Acores. Depuis, M. W. Trelease, directeur du Jardin botanique du Missouri, a recueilli dans ces derniéres iles, avec le concours de MM. C. S. Brown, D' Bruno Carreiro et C. Machado, de 1894 à 1896, 52 espèces dont 30 ne figurent pas dans la liste de M. Mitten. MM. Blanchy, Richard et Minelle ont, de leur côté, fourni à M. Cardot les échantillons qu'ils ont récoltés en 1895 et 1896 au cratére de Graciosa et sur le sommet de Pico. Les documents fournis ainsi portent à 80 le nombre des Mousses ob- Servées dans les Açores, et à 8 celui des Sphaignes. M. Cardot fait remarquer, relativement à l'aire de dispersion de ces Mousses, que la flote des Açores est en étroite relation d'une part avec la 494 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. flore de Madère et des Canaries, d'autre part avec celle de la péninsule espagnole et des côtes de la Méditerranée. Cependant le genre Sciaro- mium, spécial à la Nouvelle-Zélande et aux régions tempérées de l'Amé- rique du Sud, est représenté aux Açores par 3 espèces; de même les genres Hyophila et Lepidopilum, genres exclusivement tropicaux, y sont représentés chacun par une espèce. Parmi les plantes signalées par M. Cardot, se trouvent 8 espèces nou- velles, savoir : Campylopus setaceus, Hyophila Treleasi, Trichosto- mum mucronatum, T. azoricum, Glyphomitrium azoricum, Bryum pachyloma, Astrodontium Treleasi, Sciaromium Renauldi. Le Mémoire est terminé par une liste de 19 espéces de Mousses observées à Madére par M. Trelease, dont une nouvelle, le Bryum ser- rulatum. ÉMILE BESCHERELLE. Muscinées du département de la Manche; par M. Corbière. Supplément (in Mém. de la Soc. nat. des sc. nat. et mathém. de Cherbourg, tome XXX, 1897). i Nous avons déjà rendu compte de l'ouvrage de M. Corbière (1), dont la publication remonte à 1889. Nous ne pouvons que nous référer à ce que nous avons dit de cet important et savant travail. Le Supplément que l’auteur vient de faire paraître ajoute d’assez nombreuses localités d'espèces rares ou peu connues et surtout douze Mousses et une Hépa- tique nouvelles pour le département, sans compter quelques variétés non encore signalées. En revanche, les Didymodon tenuirostris, Ce- phalozia Francisci et Fossombronia verrucosa sont à rayer de la liste des Muscinées de la Manche. Ém. BrscH. Index bryologicus; par M. E. G. Paris (in Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux), 3° partie. Nous avons déjà rendu compte des 1* et 2° fascicules de cet ouvrage (2), le 3* faseicule comprend la fin du genre Hypnum et va jusqu'au Plagio- thecium. En feuilletant cet Index, on est étonné de la place qu'y occupent certains genres; ainsi le genre Hypnum, qui prend 35 pages dans le 2* fascicule, en a 53 dans le 3* fascicule, soit ensemble 92 pages, le genre Macromitrium en a 21, le genre Mnium 16, le genre Neckera 20, le genre Philonotis 16. Cet Index était réellement indispensable, non seulement pour les bryologues descripteurs qui y trouvent de précieux renseignements pour (1) Bull. Soc. bot. de Fr. (Revue bibliogr., 1890, p. 130). (2) Ibid., 1895, p. 197 et 1896, p. 639. l REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 495 éviter l'emploi de noms spécifiques déjà admis, mais aussi pour les bota- nistes qui sont souvent embarrassés dans le classement des Mousses dis- tribuées en exsiccatas et portant des désignations qui varient suivant les auteurs qui les ont nommées. Il est vivement à désirer que cet ouvrage soit terminé promptement; car, par le déluge des espèces nouvelles qui ont été décrites en 1896 et 1897, M. Paris se trouvera obligé de donner un Supplément à son travail. Éw. Bescu. Note sur le Leucobryum minus ; par M. Ém. Bescherelle (Journal de Botanique, 1891, pp. 96-103). M™ Elisabeth Britton ayant, dans le Bullet. of the Torrey bot. Club de 1892, émisl'opinion que le Leucobryum minus Hpe avait été con- fondu jusqu'ici avec le L. albidum (Brid.), tant par Sullivant que par les botanistes européens, propose de nommer L. pumilum (Michaux, 1803) tous les échantillons de L. minus provenant de la Floride et des Etats-Unis du Sud, et de donner le nom de L. albidum (Brid.) Lindb. aux échantillons de l'Ohio, des États-Unis du Nord, ainsi qu'à ceux de l'Europe. M. Bescherelle, après avoir passé en revue tout ce qui a été écrit à ce sujet, établit que Dillen a, dès 1781, créé le premier l'épithéte de mi- nus pour la Mousse américaine en question qu'il nomme Bryum albi- dum et glaucum... MINUS et qu'il a distinguée de l'espéce européenne que nous appelons Leucobryum glaucum ou L. vulgare et à laquelle il a donné le nom de Bryum albidum et glaucum... masus. On doit done écrire L. minus (Dill.) Sull. et non L. albidum (Brid.) Lindb. Quant à la forme méridionale des États- Unis que Michaux a, dans la Flore de l'Amérique boréale, désignée sous les noms de Dicranum glaucum : euwiLUM et dont M™ Britton ‘propose de faire une espèce propre sous le nom de Leucobryum pumilum (Mich.) Britt., l'auteur de la Note que nous analysons fait connaitre qu'il ressort de l'examen de tous les échantillons de L. minus des États-Unis, soit du Nord, soit du Sud, qu'il n'y a qu'une seule espéce qui subit, dans les feuilles, comme dans la longueur des tiges et la compacité des touffes, des arrêts de développement causés par la nature du substratum. Il en conclut, en donnant le dessin des feuilles de divers échantillons, que le type du L. minus (Dill.) Sull. se trouve dans le nord des Etats-Unis et qu entre le type et la forme extrême à feuilles plus courtes de la Floride qu'il nomme forme pumila, il y a une forme intermedia qui se rencontre aussi bien dans l'Ohio et la Caroline du Sud que dans la Floride. La Note se termine par une diagnose en francais du type el des deux formes. Enx. MALINVAUD. 496 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Revision du genre Ochrobregum ; par M. Ém. Bescherelle (in Journal de Botanique, 1897, pp. 138-153). Le genre Ochrobryum a été créé en 1869, par M. W. Mitten, pour le Leucophanes Gardneri C. Müll., du Brésil, auquel il identifie le Schis- tomitrium Gardnerianum Mitt. de la Birmanie et d'autres échantillons provenant du Népaul?, de Madras, du mont Khasian, de Hong-Kong et du Mexique. M. Bescherelle examinant divers Leucobryum du Japon, paraissant se rapporter à l'O. Gardnerianum, s'est trouvé amené à étudier les diverses espèces de ce genre et a été ainsi conduit à en faire la revision. Il considère que la Mousse de la Birmanie décrite par M. Mitten est differente du type brésilien et il la décrit sous le nom d'O. Parishii ; la Mousse de Madras est aussi une espèce nouvelle, l'O. nepalense; celle du mont Khasian n'appartiendrait pas au genre et for- merait le Leucobryum Mittenii Besch.; celle du Mexique est le Leuco- bryum minus (Dill.) Sull.;celle de Hong-Kong ne lui est pas connue. Quant à la Mousse du Brésil, il n'admet comme type de l'O. Gard- nerianum que celle qui a été distribuée par Gardner, sous le n° 94; la Mousse des Amazones, distribuée par Spruce sous le n° 73, contiendrait à la fois le type de l'espèce, une variété microphyllum, et deux espèces nouvelles, les O. parvulum et O. stenophyllum. Par suite, le genre serait ainsi composé : 1° O. Gardnerianum (C. Müll.) Mitt.; X O. Parishi Besch.; 3° 0. nepalense Besch.; 4 O. Kurzianum Hpe mss.; 9° 0. ob- tusifolium Mitt.; 6° O. parvulum Besch.; T° O. (?) Rutenbergii C. Müll.; 8° O. ceylanicum Besch.; 9° 0. Mittenii C. Müll. mss.; 10° O. Boivinii Besch.; 11° O. Wightii Besch. 12 O. subulatum Hpe, mss.; 13 0. stenophyllum Besch.; 14" O. Nietneri C. Müll. mss. Deux dernières espèces stériles sont considérées comme douteuses en raison de la struc- ture de leurs feuilles, ce sont : 45° O. Polakowskyi C. Müll. et 16° 0. japonicum Besch. | Toutes ces Mousses sont l'objet d'une diagnose spéciale et des dessins; insérés dans le texte, représentent divers organes de sept d'entre elles. Catalogue raisonné des plantes cellulaires de la Tunisie (in Exploration scientifique de la Tunisie). Musci; par M. Émile Bescherelle, 1897. La partie bryologique de ce Catalogue comprend l'énuméralion de 65 espèces de Mousses, recueillies presque toutes dans la partie mon- tagneuse de la Tunisie désignée sous le nom de Kroumirie, Cè qui explique qu'on ne rencontre dans cette liste que des espèces forestières trés communes et presque pas d'espèces des côtes méditerranéennes. Les rares Mousses intéressantes ont été récoltées par M. Patouillaré dans les talus sablonneux de l'oasis de Gabés. Ern. MALINVAUD: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 497 Flore de France; par G. Rouy et J. Foucaud (ouvrage édité par la Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure); tome IV, par G. Rouy, in-8° de 313 pages. Chez l'auteur, rue Parmentier, 41, Asnières (Seine), et chez Les Fils d'Émile Deyrolle, rue du Bac, 46, Paris; 1897. Ce tome IV (1), offert à la Société le 12 novembre dernier, renferme en totalité 14 familles ou ordres : Droséracées, Monotropacées, Malva- cées (inel. Tiliacées), Linées, Géraniacées (comprenant les Oxalidées, les Balsaminées et les Coriariées), Zygophyllées, Rutacées, Fraxinées, Sapindacées (comprenant les Acérinées et les Staphylinées), Ilicées, Célastrinées, Rhamnées, Simarubées (genre Cneorum), Anacardiacées (genres Pistacia et Rhus), et seulement les onze premiers genres des Légumineuses (2). Parmi les espèces ou sous-espèces appartenant à ces familles et non mentionnées, au moins comme plantes françaises, dans la Flore clas- sique de Grenier et Godron, nous signalerons les suivantes : ALTHÆA PALLIDA W. et K. (Alcea pallida Boiss.). — Espéce austro- orientale, naturalisée daus plusieurs localités du Var (3). GERANIUM MAcRORHIZUM L. — Alpes-Maritimes. G. SANGUINEUM L. subsp. SANGUINEIFORME Rouy (6. sanguineum y. latifolium Parl. Fl. 1tal.?). — Oise, forèt de Compiégne (herb. Kralik sub nom. Ger. nodosi). Plante curieuse : Feuilles 5-partites à Sinus larges, pétales trés grands, etc. X Pisracra SaportTÆ Burn.(P. Lentisco-Terebinthus). — Provence. Lurinus LUTEUS L. — Corse, peut-être importé ? L. PiLosus Murr. subsp. CosENTINI Guss. (sub specie). — Corse, Por- tovecchio. (1) Voy. l'analyse du tome II, dans le Bulletin de 1896, p. 755. (2) A ce propos, nous exprimons le souhait, au point de vue de la commo- dité des recherches, que chacune des grandes familles non encore traitées (Rosacées, Ombellifères, etc.), au lieu d'être scindée, soit entièrement, autant que possible, comprise dans un seul volume. (3) Dans une note concernant le Lavatera arborea insérée au bas de la Page 41, M. Rouy, revenant au Cistus hirsutus naturalisé près de Landerneau (Finistère), nous attribue au sujet de cette plante une opinion qui n'est pas et na Jamais été la nôtre. Ce n'est pas la premiere fois que les auteurs de la Flore de France nous font l'honneur, dans cet ouvrage, d'une citation directe se transformant en réprimande. La sentence de hlàme rendue sans appel devient plus pénible quand elle est basée sur un malentendu. Nous estimons que ces petits réquisitoires, quelle que soit leur opportunité, seraient mieux placés dans un Recueil périodique où ceux qui sont mis en cause pourraient user du droit de réponse. (Ern. M.) T. XLIV. (SÉANCES) 32 498 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. GENISTA SCOPARIA Lamk var. RicurEni Rouy (Sarothamnus canta- bricus Willk.). — Basses-Pyrénées. G. AnborNI et SAUZEANA Rouy (Cytisus Ardoini Fourn. et C. Sau- zeanus Burn. et Briq.). — Le premier dans les Alpes-Maritimes, le second dans la Drôme. G. Noranisu Rouy (Cytisus pumilus de Notaris). — S.-esp. du G. hirta Rouy (Cytisus hirsutus L.), Alpes-Maritimes. G. DELPHINENSIS Verlot Cat. pl. Dauph. (G. sagittalis var. b. Mutel Fl. Dauph. ed. 2 pro p.). — Drôme, Pyrénées-Orientales. UrEx Baicuert Rouy, sous-esp. de PU. parviflorus Pourr. — Aude. Au point de vue de la nomenclature et de la classification, on remar- quera que le genre Parnassia est enlevé aux Droséracées pour étre rattaché aux Saxifragées. Le genre Hypopitys est réuni aux Pirolées et l'ordre ainsi constitué reçoit la dénomination de Monotropacées, « à cause du droit d'antériorité, les Monotropées étant de 1818 (Nuttal in The genera of North- America plants), tandis que les Pirolacées sont seulement de 1825 (Agardh in Classes plantarum) ». De plus le genre Linnéen Pirola est subdivisé en quatre; le P. secunda L. devient Ra- mischia secundiflora Opiz (1); les P. uniflora et umbellata L. sont les Moneses grandiflora Salisb. et Chimaphila umbellata Pursh. [Nous félicitons l'auteur d'écrire Pirola conformément à la véritable étymo- logie (Pirus), et non Pyrola, évidente cacographie trés ancienne que la plupart des auteurs reproduisent de confiance.] A l'exemple de M. Burnat (2), M. Rouy, avec raison selon nous, à réuni spécifiquement les Rhamnus saxatilis et infectoria L. Les exemplaires du premier de ces deux lypes que nous avons naguére récoltés dans le Lot (3) représentent une forme intermédiaire, trés voisine de Rh. infec- toria et que Boreau rapportait avec doute au Rh. pubescens Poir. (4): Un tableau offrant l'ensemble de la classification des Légumineuses est placé en tête de celte famille. Les 39 genres de Papilionacées admis dans l'ouvrage sont répartis en 5 tribus (PODALYRIÉES Benth., . (1) Il existe un Ramischia secunda Garcke, plus conforme aux prescrip- tions de l'article 57 des Lois de la Nomenclature; mais on sait que M. Rouy conteste à ces lois le principe de la rétroactivité et applique rigoureuse- ment « la règle d'antériorité de la dénomination binaire dans la nomencla- ture » (Voy. Bull. de l'Herb. Boissier, t. V, numéro de janvier 1897). Les botanistes les plus autorisés sont en désaccord sur ce point. (2 Flore Alp. marit, I, p. 50. (3) Voy. Malinvaud, Herboris. dans le Lot, in Bull. Soc. bot. de Frant’ t. XXXVI (1889), p. cc.xt (Actes du Congres de Botanique). . (4) Voy. Bull. Soc. bot. de Fr. (1870), p. LXXXIV (session d'Autun-Givry)- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 499 OxoxipÉESs Rouy, GLycyrRHIZÉES Rouy, Viciées DC., Hepysanées DC.), subdivisées à leur tour en sous-tribus. Quelques genres assez générale- ment acceptés sont réunis à d’autres : les Cytisus, Sarothamnus et Argyrolobium aux Genista; les Oxytropis et les Phaca aux Astraga- lus; les Ervum, Ervilia et Cracca aux Vicia. Les raisons de ces syn- théses sont données pp. 185-187. | Indépendamment des nouvelles combinaisons binaires occasionnées par ces remaniements, la nomenclature spécifique habituelle est çà et là modifiée. Cytisus sessilifolius L. est remplacé par Genista Tabernæ- montani Scheele (in Flora, ann. 1843), Cytisus decumbens Spach par Genista pedunculata L'Hérit. Stirp. rar. (ann. 1784-85). L'Ononis vulgaris Rouy est un agrégat spécifique embrassant les O. antiquorum L., caduca Vill., campestris K. et Z., intermedia Mey., procurrens Wallr. et repens L., etc. Le défaut de place ne permettant pas de nous arrêter à toules les parties de ce volume qui mériteraient une mention particulière, nous nous bornerons à signaler l'exposé, avec tableaux dichotomiques à l'ap- pui, des genres Linum, Erodium, Fraxinus, Genista et Ononis. Ea rendant compte l'an dernier du tome IlI, nous exprimions le souhait que le suivant nese fit pas trop attendre, et nous sommes aujourd'hui impatient de recevoir le tome cinquième. Ce sentiment témoigne de l'intérét soutenu que nous prenons à l'euvre importante de M. Rouy. EnN. MALINVAUD. Icones plantarum Galli: rariorum, Atlas iconographique des plantes rares de France et de Corse; par G. Rouy; fasc. l, planches 1-50 (octobre 1897). Chez l'auteur, 41, rue Parmentier, Asnières (Seine), et chez Les Fils d'Émile Deyrolle, 46, rue du Bac, à Paris. Atlas grand in-8* cartonné. — Prix : 15 francs. Ainsi que l'a fait remarquer l'auteur en faisant hommage du présent fascicule à la Société (1), « l'intérét de cette publication réside surtout ? en ce que la plupart des exemplaires photographiés et reproduits par >» l'héliotypie, quelques-uns accompagnés d'agrandissements, sont ceux » mêmes des auteurs (Jordan, Grenier, Godron, Boreau, Loret, Timbal, » Shuttleworth, Henry, etc., etc.). » _Les deux premières planches représentent des variétés du CLEMATIS cirrosq. Les 30 suivantes sont consacrées au genre THALICTRUM dans l'ordre Suivant : 3, macrocarpum Gren.; 4, olidum Jord.; 5, odoratum Gren. et Godr.; 6, pubescens Schleich.; 7, calcareum Jord.; 8, clypeatum (1) Voyez plus haut, page 423. 500 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Timb.; 9, Grenieri Loret; 10, fallacinum Loret; 11, expansum Jord.; 12, dunense Dumort.; 13, longipes Rouy et Fouc.; 14, Delarbrei La- motte; 15, ambigens Jord.; 16, mediterraneum Jord.; 17, subfalca- tum Rouy et Fouc.; 18, tenuifolium Sw.; 19, galioides Nestl.; 20, letum Jord.; 21, procerulum Jord.; 22, alpicolum Jord.; 23, para- doxum Jord.; 94, lugdunense Rouy et Fouc.; 25, nitidulum Jord.; 26, spurium Timeroy; 27, hybridum Jord.; 28, heterophyllum Lej. ; 29, Linneanum Rouy et Fouc.; 30, Coste Timb.; 31, Coste Timb., var. gracile; 32, tuberosum L. Les planches 33 à 47 montrent les ANEMONE suivants : 33, Linneaana Rouy et Foucaud.; 34, amana Jord.; 35, Nigella Jord.; 36, propera, Jord.; 37, Bogenhardtiana Pritz.; 38, rubra Lamk; 39, montana Hoppe; 40, alpicola Rouy et Fouc.; 41, millefoliata Bert.; 42, Burse- riana Scop.; 43, lerinensis Shuttlew.; 44, variata Jord.; 45, coccinea Jord.; 46, regina Risso; 47, palmata L. Enfin les trois derniers numéros offrent des Aponis : 48, pyrenaica DC.; 49, alpina Rouy et Fouc.; 50, vernalis L. Une table alphabétique facilite les recherches. On concoit qu'en vertu du procédé employé par l'auteur, le port de la plante est reproduit avec une fidélité rigoureuse. Certains organes importants, par exemple le fruit dans le genre Thalictrum, sont dessinés séparément. Ces illustrations seront d'un grand secours pour l'étude approfondie des plantes critiques, les développements dont celles-ci sont l'objet dans la Flore de France de MM. Rouy et Foucaud faisaient vivement désirer cet utile complément. Si, comme il est permis de l'espérer, les deux publications connexes sont menées à bonne fin, elles enrichiront la littérature botanique française d'une œuvre monumentale, compa- rable à celle que les deux Reichenbach ont élevée en Allemagne à la flore de leur pays. Ern. MALINvAUD. Catalogue raisonné de la flore des Pyrénées-Orien- tales ; par Gaston Gautier, Introduction par Ch. Flahault. Un vol. in-8* de 552 pages (publication de la Société agricole, scientifique el littéraire des Pyrénées-Orientales). Perpignan, 1898 (1), chez La- trobe, imprimeur; Paris, Paul Klincksieck. Prix : 6 francs; par la poste, 6 fr. 70. : , . Si l'on classait les flores départementales françaises d’après un ordre (0) La Société a recu cet ouvrage en décembre 1897. L'année 1898 est marquée seulement sur le dos de la couverture du volume broché, l'impri- meur ayant omis de reproduire cette indication à l'intérieur du volume qu sera sans date si le relieur ne la conserve pas au méme endroit. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 501 de mérite basé sur le nombre respectif de leurs espèces vaseulaires, la première place appartenant peut-être aux Alpes-Maritimes, nous croyons que tout au moins la seconde serait acquise aux Pyrénées-Orien- tales (1). Dans ces deux départements, qui occupent à l'est et à l'ouest les extrémités de la région méditerranéenne francaise, des plaines chaudes el fertiles abritées contre les vents froids par une ceinture de hautes montagnes offrent la végétation méridionale la plus luxuriante à pro- ximilé des trésors de la flore alpine. Le présent Catalogue est la synthèse d'observations remontant au siècle dernier et qui évoquent les noms célèbres de Barrelier, Tour- nefort, Gouan, Pourret, Xatart, Bentham, et, plus prés de nous, Com- panyo, Bubani, Loret, Warion, Timbal-Lagrave, pour ne parler que de ceux qui ne sont plus. L'auteur a inserit en téte du volume un hommage € A la mémoire de Paul Orive (2), l'ardent explorateur des richesses botaniques du Roussillon », dont les notes et l'herbier, offerts par sa veuve à l'Institut de Botanique de Montpellier, ont été une des princi- cipales bases du travail de M. Gautier. Il est juste d'ajouter que M. Gas- ton Gautier lui-même n'a pas été seulement un soigneux compilateur ; gràce à de longs séjours dans les Pyrénées-Orientales et à des recherches Poursuivies sans interruption de 1870 à 1895, il a pu compléter sur plusieurs points par ses propres découvertes l'eeuvre de ses prédéces- seurs et de ses contemporains, et son apport personnel est des plus considérables. Nul n'était mieux préparé et désigné que notre zélé con- (rére de Narbonne pour dresser ce Catalogue. La substantielle et magistrale Introduction écrite par M. Flahault re- hausse l'intérét de l'ouvrage. Aprés des considérations générales sur les causes de la localisation des plantes rares et de l'inégale dispersion des espéces, sur l'adaptation de chacune d'elles à un ensemble de conditions physiques et chimiques déterminées, sur les lois qui régissent les asso- ciations végétales dont les divers éléments ont les mêmes exigences, enfin sur une série de questions que nous ne pouvons aborder ici, le Savant professeur trace à grands traits la description physique des Pyré- nées-Ürientales : divisions naturelles (ancien Roussillon, Conflent, Capcir, Cerdagne française), topographie, climat, géologie et nature Minéralogique du sol, distribution des espèces. On observe, des bords de la mer à l'origine supérieure des vallées du Roussillon, six zones (1) Les départements les plus riches paraissent être ensuite ceux de l'Aude et du Var, (2) Voy. sur P. Oliver, la Notice nécrologique écrite par M. Flahault, dans le Bulletin, t. XXXVII (1890), p. 35, et une seconde Notice, plus développée, ue à une des séances de la session tenue par la Société à Collioure en mai 1891 (Bulletin, t. XXXVIII, p. xx). 502 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. successives : 1^ zone littorale ; 2 plaines et basses collines, où domine le Chéne-vert (et le Chène-liège là où le sol est siliceux); 3° les basses montagnes, où domine le Chêne-Rouvre pubescent (auquel s'associe fréquemment le Châtaignier lorsque le sol est siliceux); 4° la zone des montagnes que se partagent le Hêtre et le Sapin; 5° la zone subalpine couverte par les forêts de Pin de montagne (ou Pin à crochet); 6° la zone alpine enfin, où la végétation ligneuse cesse avec le Rhododendron et le Genévrier nain. M. Flahault nous apprend encore que, sur les 2700 espéces vasculaires connues dans la flore des Pyrénées-Orientales, 48 se rencontrent sur toute la surface et sous les climats les plus extrêmes de l'Europe, 235 s'é- tendent à la fois sur toute l'Europe et l'Asie ou sur l'Europe et Amé- rique du Nord, 78 sont communes à tout l'hémisphére boréal; ces espéces ont peu de valeur comme documents géographiques. D'autres, au contraire, occupent des stations et des zones d'altitude bien délimitées. « Le Chéne-liége, le Chéne-vert, le Chéne-Rouvre, le Châtaignier, le Hêtre, le Sapin, le Pin de montagne, pour ne citer que des espéces arborescentes trés fréquentes en ce pays, révélent une étroite dépendance à l'égard du climat. Le Chéne-liége et le Chátaignier ne vivent, en outre, que sur certains sols... » | | Les espèces numérotées dans le Catalogue sont au nombre de 2672, dont 8 Characées. Les recherches d'Oliver et de M. Gautier ont enrichi la flore française de nombreuses plantes nouvelles : X Ranunculus Flahaulti G. Gautier (R. pyrenœus X parnassifolius), R. Breyninus Krantz var. Gautieri Freyn, R. Alee Willk., Fumaria cæspitosa Lost., Aethionema ovalifolium Boiss., X Cistus albereensis (C. albido-sal- vifolius Gaut.), X C. Gautieri (C. salvifolio-albidus) Fouc. et Rouy, X Dianthus Ponsii (D. monspessulano-neglectus) Gaut., X D. rus- cinonensis (D. monspessulano-attenuatus) Fouc. et Gaut., Erodium valentinum Boiss., Heracleum granatense Boiss., Astrantia gracilis Baril., Doronicum viscosum Freynet Gaut., Pyrethrum alpinum var. hispanicum Gaut., Erigeron frigidum Boiss., Carlina Vayredæ Gaut., Onopordum Gautieri et 0. eriocephalum Rouy, Centaurea cris- tata Bartl., Campanula Oliveri Gaut. et Rouy, Veronica apennma Tausch, Orobanche Santolinæ Loscos, Salvia lavandulæfolia Vahl, Statice Tremolsii Rouy, Notochlena vellea Desv. (seulement indique en Corse dans la Flore de G. G.). Parmi les espèces du présent Catalogue dont la découverte dans les Pyrénées françaises est récente ou du moins postérieure à la publica- uon de la Flore de Grenier et Godron, nous remarquons : Geranium aconitifolium. L'Hérit., Potentilla inclinata. Vill., Silaus virescens Boiss., Achillea compacta Willd., Serratula nudicaulis DC., Scorzo" REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 503 nera coronopifolia Desf., Convolvulus siculus L., Linaria commu- lata Bernh., Lamium longiflorum Ten., Stachys brachyclada de Noe, Cyclamen repandum Sibth., Serapias cordigera L., Juncus arcticus Deth., Hierochloa borealis R. S., Isoetes Durici Bory. Outre les plantes de ces deux catégories, environ 200 espèces sont nouvelles pour le département méme des Pyrénées-Orientales ; quel que soit leur intérét, les limites de cet article ne nous permettent pas d'en ajouter ici la liste, non plus que des nombreuses localités nouvelles de plantes rares. Les citations qui précédent donnent un aperçu suffisant de l'importance et de l'originalité du travail de M. Gautier. On voit rarement un modeste Catalogue local marquer un accroissement aussi notable des richesses de notre flore nationale. Ern. MALINVAUD. Recherches et observations sur la flore de l'arrondis- sement de Domfront (Orne), plantes vasculaires et Chara- cées; par Aug. Chevalier (Bulletin de la Société Linnéenne de Nor- mandie, 1897). La Flore adventive des ruines du cháteau féodal de Domfront; par le méme (méme Recueil). M. Aug. Chevalier avait déjà publié dans le méme Bulletin en 1893 un Catalogue des plantes vasculaires de l'arrondissement de Domfront. La publication de travaux récents sur la flore de cette région, des re- cherches bibliographiques dans les anciens Dulletins de la Société Linnéenne de Normandie, enfin l'examen des herbiers R. Lenormand, À. de Brébisson, A. Perrier, légués à l'Institut botanique de Caen, et les herborisations de l'auteur depuis 1894 lui ont permis d'ajouter de nombreuses observations à son premier Catalogue. Les plantes vascu- laires signalées jusqu'à ce jour dans cette circonseriplion atteignent le chiffre de 850 environ. Relativement à la précédente statistique, 46 es- pèces spontanées, 14 variétés, 9 espèces naturalisées ou advenlices sont nouvelles pour l'arrondissement, notamment: Barbarea precoz. Nasturtium amphibium, Lepidium campestre, Silene nulans, Trifo- lium glomeratum, Lotus angustissimus, Agrimonia Eupatoria, Rosa andegavensis, Scleranthus perennis, Sedum Cepea, Crassula rubens, Pirola minor, Monotropa Hypopitys, Verbascum Schiedeanum (V. ni- gro-Lychnitis), Sagittaria sagittifolia, Luzula Forsteri, Carex Che- valieri Corb. (C. lepidocarpa X Hornschuchiana), Bromus asper, Glyceria aquatica, ete. L'article consacré à la flore adventive (1) des ruines du chàteau de lautre . (I) Adventice serait plus correct (de adventicius ou adventitius), - € UT- orme de ce mot étant préférablement employée dans les expressions : geons adventifs, racines adventives ». 504 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Domfront débute par un aperçu historique et signale un nouvel exemple de la florule « des vieux châteaux ». On a divisé ces plantes en deux groupes, d’après l'ancienneté de leur naturalisation : 1^ groupe de l'époque du moyen àge : Dianthus Caryophyllus, Silybum Marianum, Leonurus Cardiaca, Mentha viridis, etc.; 2» groupe de l'époque de la Renaissance : Ægopodium Podagraria, Eruca sativa, Ruta graveo- lens, Datura Stramonium, etc. (1). M. Chevalier substitue à cette clas- sification chronologique la distinction en plantes MÉDICINALES (Bor- rago officinalis, Pyrethrum Parthenium, Tanacetum vulgare, etc.), ORNEMENTALES (Vinca major, Hyssopus officinalis, Centranthus ru- ber, etc.) et PorAcERES (Blitum Bonus-Henricus, Rumex scutatus, Petroselinum segetum, etc.) (2). EnN. MALINVAUD. Végétation eomparée de la Somme et du Cher; par H. Duchaussoy (Mémoires de la Société Linnéenne du Nord de la France, t. IX). Broch. de 71 pages; Amiens, 1896. D'aprés le Résumé général qui termine ce Mémoire, la flore du Berry contient 1448 espéces cataloguées, dont 41 cultivées; soit 1407 espéces pour la flore spontanée. Dans ce nombre, le département du Cher est représenté par 1375 plantes, sur lesquelles 379 ne se trouvent pas dans la Somme, tandis que 143 espéces de ce département n'ont pas été ob- servées dans le Cher; c’est pour celui-ci un supplément de 236 végé- taux. La flore de la Somme en comprend 1139, dont 996 espèces com- munes aux deux départements. Suivant l'auteur, le climat plus varié, les terrains plus accidentés dans le Cher, le voisinage du plateau central, un grand fleuve et de nombreux affluents formant des routes de dissémination, expliquent pourquoi la flore du département du Cher est beaucoup plus riche que celle de la Somme. Nous croyons que la différence des latitudes pourrait aussi être invoquée. Ern. M. La végétation du lac du Pontet; par M. Ant. Magnin. 8 pages in-8°; Grenoble, 1897. _Le lac du Pontet est situé, en Oisans (Dauphiné), sur le flanc méri- dional de la montagne des Trois-Évêchés, au-dessus du village de Vil- lars-d'Aréne, à l'altitude de 1800 mètres, dans une cuvette formée par les éboulis des contreforts de la chaine et par un placage de terrain i (1) Voy. Sur les plantes des vieux châteaux, par M. Ad. Chatin (Bul Soc. bot. de Fr., 1861, t. VIII, p. 359). (2) Dans une note placée en bas de la première page, l'auteur cite lopus cule suivant : J. VERLOT, Essai sur la flore du pavé de Paris, etc. Ce travail est dà à M. Joseph VALLOT, et non au botaniste Verlot REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 505 glaciaire. On y observe, en allant du bord au milieu: 1° une zone externe de plantes marécageuses, notamment Juncus alpinus, Carex OEderi; 2 une zone interne plus immergée, constituée par Equisetum limo- sum, Triglochin palustre, Potamogeton filiformis. Vers le bord occi- dental, la vase noire qui s'est déposée entre les pierres et sur elles est couverte, par places, d'un épais tapis verdàtre formé par le Chara curta Nolte, plante que M. Magnin avait déjà observée dans plusieurs étangs ou lacs du Jura, mais nouvelle pour le Dauphiné. Ern. M. Contributions to the Flora of Iceland (Contributions à la Flore de l'Islande) ; par Théod. Holm (Botanisk Tidsskrift, Copen- hague, 1897). L'auteur produit la liste des plantes récoltées en Islande, pendant l'été de l'année 1895, par M'e Elisabeth Taylor, botaniste des Etats-Unis. Nous y remarquons des espéces ubiquistes, telles que Trifolium repens, Vicia Cracca, Brunella vulgaris, Orchis maculata, Juncus bufo- nius, etc.; d'autres appartiennent à la flore alpine de l’Europe : Rhodiola rosea, Sibbaldia procumbens, Viscaria alpina, Loiseleuria procum- bens, Antennaria alpina, Oxyria digyna, Juncus triglumis, J. al- pinus, etc. Enfin quelques-unes sont particulièrement boréales: Papaver radiatum Rottb., Stenhammaria maritima Rchb., Sparganium hyper- boreum Læst., Platanthera hyperborea Lindb., Carex pulla Good., C. festiva Dew., etc. Ern. M. Revisio specierum generis Cratægi, imprimis earum quæ in hortis Daniæ coluntur; par Joh. Lange. 106 pages in-8°, avec figures dans le texte et 10 planches en partie coloriées. Copenhague, Lehmann et Stage, 1897. Cet ouvrage est écrit en danois, les diagnoses sont en latin. Les espèces décrites sont au nombre de 48. Sont figurées : pl. I, Cra- tegus intricata Lge; II, C. sorbifolia Lge; IL, C. Celsiana Bosc; III B, C. pinnatifida Bunge; IV, C. pinnatiloba Lge; V, C. altaica Ledeb. ; VI, C. polyacantha Jan.; VII, C. orientalis Pallas ; VII B, C. tanace- l'folia Persoon; VII A, C. macracantha Loud.; VII B, C. succulenta Schrad.; IX, C. hiemalis Lge ; X, C. dippeliana Lge. Les dessins sont très soignés. Ern. M. Villars sous Ja Terreur; par le D' Alfred Chabert (Bulletin de Herb. Boissier, 1897, n° 10). Broch. de 14 pages in-8". Genève, 1897. d C'est le récit d’un épisode peu connu de la vie de Villars. En l'an H e l'Ere républicaine (1794), il était médecin de l'hôpital militaire de 506 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Grenoble et professeur de botanique. En cette qualité, et pour parer à la famine qui menaçait la contrée, il lui fut enjoint de publier un travail sur les plantes du Dauphiné pouvant servir à l'alimentation de l'homme. Il s’en acquitta en faisant paraître un opuscule de 48 pages, intitulé : « Catalogue (1) des substances végétales qui peuvent servir à la nour- riture de l'homme et qui se trouvent dans les départements de l'Isère, la Drôme et les Hautes-Alpes, par le citoyen Villar (2), officier de santé de l'Hópital militaire de Grenoble... » Il y conviait ses compa- triotes à se nourrir de pain d'écorce de Pin silvestre, de plats de feuilles de Chardon, de gratins de sarments de Vigne, de purée de Bryone, etc. A son avis, les Mousses offraient « comme une espèce de laine végétale propre à servir de lit aux républicains ». Ceux-ci furent blessés dans leur amour-propre; heureusement pour l'auteur, l'irritation populaire qu'il avait provoquée s'épuisa dans une chanson (3). Ern. M. Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, tome neuvième (1897); n* 103 à 108 (2° semestre 1897). Paris, chez Paul Dupont, éditeur. Chauveaud (Gustave), n° 105, p. 305 : SUR LA STRUCTURE DE LA RA- CINE DE L'Hydrocharis Morsus-ranæ. (Cinq gravures dans le texte.) Coupin (Henri), n° 103, p. 241 : NOTE SUR LE MUCILAGE EXOSMOSÉ PAR LES GRAINES. — N° 108, p. 431 : SUR UNE GERMINATION TÉRATOLOGIQUE DU Pors. (Figures dans le texte.) Géneau de Lamarlière (L.), n° 103 et 105, pp. 260 et 318 : REVUF DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MuscINÉES DEPUIS LE 1° JANVIER 1889 Jusqu'au 1* janvier 1895 (fin). Grelot (P.), n° 104, p. 2973: SUR LES FAISCEAUX STAMINAUX. Griffon (Ed.), n^ 108, p. 447 : DE L'INFLUENCE DE LA GELÉE PRINTA" NIÈRE DE 1897 SUR LA VÉGÉTATION DE QUELQUES ESSENCES F0- RESTIÈRES. (Planche et figures dans le texte.) (1) Cet opuscule, à peu prés ignoré, est devenu extrémement rare, exem plaire que M. le D" Chabert a eu à sa disposition existe dans la bibliotheque de M. Lucien de Candolle, à Genève. i (2) Pendant la période révolutionnaire, Villars supprima ls termi son nom et le reprit plus tard; on n'en sait pas la raison. + bi (3) Dont voici un spécimen : « De l'écorce du vert sapin Il voudrait Mey nous faire vivre! Il veut accaparer le vin En prétendant qu’il nous ir Nous enlever le goût du pain, Nous abreuver de jus d'érables, Nous nou de sarments, etc... » al de REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 501 Janezewski (Édouard), n° 106, p. 337 : ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE Anemone; III, la Racine. (Deux planches.) Leclere du Sablon, n° 105, p. 313 : SUR LES RÉSERVES OLÉAGINEUSES DE LA NOIX. — N° 107, p. 395 : SUR LA DIGESTION DE L'ALBUMEN DU DATTIER. Palladine (W.), n^ 107, p. 385 : RECHERCHES SUR LA FORMATION DE LA CHLOROPHYLLE DANS LES PLANTES. Prunet (A.), n 106 et 108, pp. 355 et 435 : REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1892, 1893 ET 1894. (Figures dans le texte.) Ray (J.), n* 103 et 104, pp. 245 et 282: VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS SOUS L'INFLUENCE DU MILIEU. (Planches et figures dans le texte.) Zeïller (R.), n% 105, 106, 107 et 108, pp. 324, 360, 399 et 449 : REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1893-1896. (Deux planches.) Journal de Botanique; directeur, M. Louis Morot. 11* année, 1897, n*: 13 à 24 (juillet-décembre) (1). Baagóe (J.), n° 22 : Potamogeton undulatus WoLrcANc. (Planche IV et figures dans le texte.) — C'est une étude approfondie, avec planche représentant la plante et figures anatomiques à l'appui, du P. undulatus Wolfg., rencontré par l'auteur au cours d une excursion en Jutland et considéré comme hybride des P. Crispus el prelongus. Cette plante curieuse, décrite dans un manuscrit de Wolfgang appartenant à la bibliothèque de la Société des Natura- listes de Moscou, fut publiée en 1827 par Ræmer et Schultes (Mant. III, p. 369), qui la rattachèrent comme sous-espèce ou variété au P. crispus, et cette opinion fut adoptée par divers auteurs, notamment en 1894 par M. Arthur Bennett. Cependant l'hypothèse d'une origine hybride était émise en 1877 par Cas- Pary (Potamogeton crispus X prælongus), et elle est confirmée par l'examen comparatif, sur les exemplaires récoltés au Jutland el chez les deux parents présumés, de la structure de la tige et des feuilles : cet hybride n'a été observé jusqu'à ce jour qu entre les 53° et 56° degrés de latitude nord (Russie, Prusse et Danemark). Bonnet (Edmond), n* 14 et 45 : REMARQUES SUR QUELQUES HYBRIDES ET SUR QUELQUES MONSTRUOSITÉS. (1) Voy. plus haut, p. 285, le sommaire des articles du 1° semestre. 508 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Brunotte (Camille), n° 16 : CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA FLORE DE LA LORRAINE, une nouvelle station littorale aux environs de Nancy. — Non loin de Lancuneville, aux environs immédiats de Nancy et prés d'un puits de sonde récemment installé, s'est formé depuis 1892 un marécage à eaux saumátres, aux bords duquel l'auteur a vu apparaitre eu 1893 l'Aster Tripolium, qui depuis s'y est mul- tiplié, puis en 1894 le Salicornia herbacea et, cette année, les Atriplex hastata variétés salina et heterosperma, enfin le Tri- glochin maritimum, seulement jusqu'ici quelques rares pieds de ce dernier. Chauvcaud (G.), n° 21: SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES DES Eu- phorbia Peplus Er peploides. Coîney (Auguste de), n° 19 : UN Teucrium MÉCONNU DE LA FLORE D'EsPAGNE. — Il s’agit du Teucrium saxatile Lamk, dont le pro- totype original est l'exemplaire de Lamarck conservé dans l'her- bier Jussieu sous le n° 5304. Dans le méme herbier, on retrouve le Teucrium saxatile sous les dénominations erronées de T. ro- tundifolium Schreb. et de T. ramosissimum Desf. Dans d'autres herbiers, il est également l'objet de diverses confusions, dont M. de Coincy recherche les causes. Foucaud (J.), n° 22 : PROPRIÉTÉ SCIENTIFIQUE. Réponse à M. Ernest Malinvaud. Franchet (A.), n° 14 : Isopyrum ET Coptis, LEUR DISTRIBUTION GÉO- GRAPHIQUE (fin). — Espéce nouvelle : Coptis chinensis, presque intermédiaire entre les Chrysocoptis et les Pterophyllum. Gaucher (L.), n^ 13: Sun UNE Espèce pu GENRE Euphorbia. (Figures dans le texte.) — D'aprés les observations de l'auteur, qui se fonde principalement sur l'examen des caractéres anatomiques, l'Eu- phorbia Peplus L. et PE. peploides Gouan, au lieu de former deux espéces distinctes, doivent être réunies en une seule, l'E. Peplus, la première établie. L'E. peploides estune forme vernale, parfois un peu appauvrie, fleurissant en mars et avril, tandis que la forme typique croit de mai à octobre. Genty (Paul), n° 18 : A pnoros pu Carduus Gentyanus GILLOT. — Le Carduus Gentyanus Gillot, hybride des C. defloratus et nutans découvert par M. Genty, en 1890, dans le Jura neufchátelois, avail été signalé dans le Jura bàlois et publié en 1853, par M. Christ sous le nom de Carduus deflorato-nutans ; en 1857, il fut indiqué dans le Grand-Duché de Bade par Doll, qui l'appela C. Brunner. D'autre part, il existe un Cirsium Brunneri Alex. Braun, synonym? de Cirsium tuberoso-rivulare Schultz-Bip., et il est à craindre REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 509 que cette homonymie spécifique dans deux genres aussi voisins, réunis naguère et destinés peut-être à l’être de nouveau, ne donne lieu à des confusions; l'emploi du nom plus récent Carduus Gen- tyanus permettrait d'éviter cette ambiguité. Gillot (X.), n° 21 : NorE sun LE Chelidonium majus L. ET SA va- niÉTÉ laciniatum. — Discutant l'opinion émise par M. Roze dans le Journal de Botanique (tome IX) au sujet de l'autonomie spé- cifique du Chelidonium laciniatum Mill., l'auteur conclut de ses observations personnelles sur cette plante, qu'il a plusieurs fois rencontrée à Autun, qu'elle n'est qu'une variété tératolo- gique du Chelidonium majus (1). Malinvaud (Ernest), n° 15 : QUESTIONS DE NOMENCLATURE, RECTIFICA- TIONS. — N*" 19,24: PROPRIÉTÉ SCIENTIFIQUE. Nadeaud (J.), n° 16 : LE Maora be Tamimi (Cyrtosperma Merku- sii). — N°17: LE GENRE Hernandia AUX ÎLES DE LA SOCIÉTÉ. Parmentier (Paul), n° 24 : L’ESPÈCE VÉGÉTALE EN CLASSIFICATION. — Conclusions de l'article : « L'espèce, telle qu'on doit l'interpréter en botanique systématique, est l’ensemble des végétaux d'un méme phylum qui possédent les mémes caractéres morpholo- giques et anatomiques exprimés à des degrés différents. Elle n'admet pas de formes intermédiaires, autres que des hybrides, la rattachant à une autre espéce de méme degré. Elle constitue une entité taxinomique absolument irréductible, enfin elle est le terme d'évolution de l'individu. Le Règne végétal est beaucoup moins riche en espéces qu'on ne le pense. L'espéce morphologique ou secondaire n'est pas une espèce fixée, sa valeur intrinséque est très inégale; elle comporte des formes intermédiaires qui la mettent en relation avec une autre espèce. L'anatomie et la mor- phologie ne la diagnostiquent que par des caractères quantita- tifs. » Patouillard (N.), n°° 20, 21, 22, 23 : CONTRIBUTION A LA FLORE MYCO- LOGIQUE DU Tonkin (3° série). — Cette nouvelle série termine l'étude des collections recueillies au Tonkin et en Annam par le regretté P. Bon. L'auteur y a intercalé quelques espèces du Yun- Nan, provenant des récoltes de l'abbé Delavay. Espéces nouvelles déerites : Hiatula Boniana, Omphalia hirtipes, O. ke-soensis, (1) Voyez plus haut dans ce volume, p. 432, l'article de M. G. Rouy sur le méme sujet, 510 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Lentinus brunneo-maculatus, Marasmius nigripes, Androsaceus subiculosus, Panæolus bubalorum, Polyporus mollissimus, Po- ria fulvo-badia, P. hanoiensis, Trametes grisea, Odontia hirta, 0. badia, O. late-marginata, Thelephora ninh-thaiensis, Cor- ticium aureum, Lycoperdon hanoiense, Cyathus minimus, Usti- lago Arthraxonis, Dermatea ficicola, Rhytisma Picridis, Meliola verrucosa, M. subdentata, M. Arundinis, Capnodium Grami- num, Diaporthe Bambuse, Melanomma mammiforme, Nectria Bonii, N. Muse, Stilbonectria tonquinensis, Epichloe Myosura, Aschersonia badia, Ephelis pallida, Patellina pallida, Stilbum polycephalum, Isaria acicularis, Podosporium densum. Perrot (E.), n° 23 : SUR LE TISSU CONDUCTEUR SURNUMÉRAIRE. (Pl.. V et figures dans le texte.) Picquenard (Charles), n° 17 : Le Malaxis paludosa pans LE FINIS- TÈRE. — Cette rare espèce, découverte dans deux tourbières du Finistère, est nouvelle pour ce département; on ne la connaissait jusqu'ici en Bretagne que dans la Loire-Inférieure. Réchin (J.) et Sébille (R.), n% 18, 19, 20 : EXCURSIONS BRYOLOGIQUES DANS LA HAUTE TARENTAISE (Savoie). — Dans cette partie, peu connue, des Alpes françaises, les auteurs ont récolté environ 300 espèces de Mousses, dont plusieurs sont nouvelles pour la Savoie, d’autres fort peu communes, et un grand nombre en bon état de fructification. Sauvagenu (C.), n°13, 15, 16, 17, 18, 19 : NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES ALGUES MARINES DU GOLFE DE GASCOGNE (suite et fin). (Fi- gures dans le texte). Van Tieghem (Ph.), n° 14 : STRUCTURE DE L'OVULE ET DE LA GRAINE CHEZ LES Hypxoracées. (Figure dans le texte.) — N° 20 : Sur UNE NOUVELLE SORTE DE BASIGAMIE. (Figure dans le texte.) Dans le n° 20, M. Morot a donné, traduites par lui, les « Règles de nomenclature pour les botanistes attachés au Jardin botanique et au Musée royal de Berlin ». Le Bulletin bibliographique, paginé séparément, publié en 1897, dans le Journal de Botanique, forme cxxiv pages et contient 1291 titros d'ouvrages, avec de courles analyses pour quelques-uns et Pénumėra- tion, quand il y a lieu, des espèces nouvelles décrites. = REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 511 Bulletin des travaux de la Société botanique de Genéve, section de la Société suisse de Dotanique. Années 1895-1897. Broch. in-8° de 82 pages, n° 8, octobre 1897. Genève, chez H. Georg. Martın (Ch. Éd.), Les Champignons chez les auteurs grecs et romains. SCHMIDELY (Aug.), Notes floristiques. — L'auteur signale de nombreux hybrides, principalement dans le genre Rosa. BEAUvvAnD (Gustave), Quelques plantes du versant valaisan des Alpes vaudoises. CANDOLLE (C. de), Sur les phyllomes hypopeltés (1). BniQuer (J.) et CugNEvAnD (P.), Observations sur quelques plantes rares ou critiques des Alpes occidentales. — Geranium silvati- cum L. var. Wanneri Briq., Coronilla varia L. var. violacea Briq., Saxifraga aizoides var. vallesiaca Briq., Gentiana utriculosa L., Hyssopus officinalis L. var. canescens DC., Ajuga pyrami- dalis L. var. semproniana Briq., Anacamptis pyramidalis var. tanayensis Chenev. Proceedings and Transactions of the Royal Society of Canada, second series, vol. II, Meeting of May 1896. Londres, Bernard Quaritch, 1896. Ce volume, reçu par la Société en novembre 1897, renferme, dans la section IV (Geological and biological sciences), sur douze Mémoires d'histoire naturelle, trois seulement se rattachant à la botanique : PENHALLOW, pp. 33-58 : The Generic Characters of the North Ame- rican Taxaceæ and Coniferæ. (Avec six planches d'anatomie végétale.) — Pp. 59-77 : Contributions to Pleistocene Flora of Ganada. SAUNDERS (W.), pp. 131-136 : Past experiences and Future Prospects of Fruit-growing in the Canadian Northwest. Missouri Botanical Garden, eighth annual Report. Un volume In-8* cart., 236 pages, 66 planches. Saint-Louis, Mo. 1897. La partie de ce volume consacrée aux Scienriric PAPERS renferme les Mémoires suivants : (1) Voy. plus haut, p. 378, l'analyse de ce Mémoire. 512 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Canpor (J.), pp. 51-72, 10 planches : The Mosses of the Azores (Les Mousses des Açores). — Espèces nouvelles : Campylopus seta- ceus, Hyophila Treleasei, Trichostomum mucronatulum, T. azoricum, Glyphomitrium azoricum, Bryum pachyloma, Astro- dontium Treleasei, Sciaromium Renaaldi. — pp. 73-75, 4 planche : On some Mosses collected in Madeira by William Trelease in June 1896 (Sur quelques Mousses de Ma- dére, etc.). — Une espèce nouvelle : Bryum serrulatum. TRELEASE (William), pp. 77-220 et planches 12 à 66 : Dotanical obser- vations on the Azores. — Espèces nouvelles : Chærophyllum azo- ricum, Lactuca Watsoniana. La planche 50 représente un hy- bride, Agrostis verticillata X castellana ?, et les planches 51 à 96 diverses variétés de l'Agrostis castellana. EnN. MALINVAUD. Recherches pour servir à l’histoire naturelle et à la Flore des Champignons du Congo francais; par M. J. de Seynes. Brochure in-4° de 29 pages et 3 planches chromolithogra- phiées. Paris, 1897. Les espéces sur lesquelles portent les descriptions et les observations publiées dans ce Mémoire ont été recueillies dans les vallées de POgowé et de l'Alima, affluent du Congo, par les soins de deux missionaires de la Société des Missions évangéliques de Paris, MM. Allégret et Teisserés. Outre l'énumération systématique des espéces connues et les descrip- tions des nouveautés, l'auteur donne un grand nombre de détails spé- ciaux de structure organographique ou histologique qui complétent utilement les descriptions des espéces auxquelles ils se rapportent. On doit noter particulièrement l'introduction de trois termes nouveaux dans le langage mycologique : hyphode, qui désigne les cellules appelées autrefois par M. de Seynes « réservoirs à suc propre » et «organe Con- ducteur » par M.G. Istwanffi; plerhyphe, qui sert à indiquer les hyphes à parois épaisses dans lesquelles la cavité intérieure est souvent à peine perceptible ou ne se révèle que par l'emploi des réactifs; enfin l'expres Sion d'hyphocyste désigne les hyphes tendant à la forme sphérique; forme qui est en contradiction avec la définition méme de l'hyphe. Le fascicule actuel ne contient que la première partie des recherches entre- prises sur ce sujet et comprend surtout les Agaricinés; un secon fascicule sera plus particulièrement consacré aux Polyporés. Les espèces nouvelles considérées sont les suivantes : Dictyophora chlorocephala, voisine du D. Braunii Hennings; Inocybe erythroxa; Annularta Teisserei, qui a la forme et les caractères des Lépiotes typiques, Mais REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 513 qui en diffère par ses spores roses; Collybia Oronga, espèce comestible désignée par les indigènes sous le nom d’Oronga, qu'il est curieux de rapprocher du nom d'Üronge donné en Europe à plusieurs Amanites; Collybia Anombé; Clitocybe Allegreti, Clitocybe verruculosa qui a quelques caractéres des Clitocybe du genre Laccaria, mais dont la place reste douteuse par suite du manque de spores dans les spécimens étudiés; Pleurotus ogowensis qui se rapproche du P. limpidus Fr.; Pleurotus germinans, petite espèce du genre Calathinus de M. Quélet el qui est remarquable par ses cystides surmontés, à leur extrémité libre, d'un étroit prolongement figurant le filament germinatif issu d'une spore; Cantharellus membranaceus, analogue à C. buccinalis Mont.; Marasmius pahouinensis, belle espèce du genre Androsaceus Pat.; M. hymenofallax, autre Androsaceus fort remarquable par l'absence de basides véritables et de spores : la structure des cellules hyméniales reproduit celle des cellules en brosse de l'épiderme, les cystides eux- mémes n'ont pas échappé à cette transformation, c'est un relour des basides à la forme de simples organes de végétation; M. eligmophylla ; M. petalocladus ; M. nocticolor ; Lentinus holumbrinus; Lentinus an- nulifer, voisin de L. Dactyliophorus Lév., et Favolus congolensis, voisin des Laschia, mais non gélatineux, dans lequel la surface du chapeau est recouverte de grandes cellules ovales ou ovoides accolées dans le sens de leur plus grand diamètre, à paroi mince et transparente et dont les cloisons des alvéoles présentent sur leur tranche des cellules saillantes et légèrement verruqueuses à la partie supérieure, comme on l'observe dans les Laschia de la section Favolaschia. N. PATOUILLARD. I prevedibili funghi futuri secondo la legge d'analogia; par P. A. Saccardo (Extrait des Attidel R. Istituto Veneto di scienze, lettere ed arti, vol. VIII, sér. VII, 1896-1897). Dans les Champignons, mieux que dans beaucoup d'autres groupes d'organismes, on observe des séries nettement paralléles de types géné- riques, dans lesquels les caractères de réceptacle et de mycélium sont presque uniformes et dont les différences sont déterminées par la forme, le cloisonnement et la couleur de la spore. Les types principaux des Spores peuvent se réduire aux dix suivants et sont susceptibles de se rencontrer dans chaque série parallèle : Allantospores, dans les genres présentant la spore allantoide (eylindracéo-curvulée) ; Hyalospores, à Spore globuleuse, ovoide ou oblongue, continue, hyaline; Phéespores, à spore globuleuse, ovoide ou obloague, continue, brune; Hyalodi- dymes, à spore ovoide ou oblongue, uniseptée, hyaline; Phéodidymes, à Spore ovoide ou oblongue, uniseptée, brune; Hyalophragmiées, à spore oblongue, 2-pluriseptée, hyaline; Phéophragmiées, à spore oblongue T. XLIV. (SÉANCES) 33 514 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 9-pluriseptée, brune; Hyalodictyées, à spore ovoide ou oblongue, cla- thrée, hyaline; Phéodictyées, à spore ovoide ou oblongue, clathrée, brune, et enfin Scolécospores, à spore filiforme ou vermiculaire, sub- hyaline. A ces sections sporologiques on doit encore ajouter les deux suivantes qui se rencontrent plus rarement : Hélicospores, à spore cylindrique contournée en spirale, et Staurospores, à spore rayonnée-étoilée. Dans le travail actuel l'auteur présente une série de tableaux dans lesquels le groupe des Champignons pyrénomycètes est divisé en douze familles (Périsporiaeées, Sphériacées, Cératostomacées, Xylariacées, Valsacées, Dothidéacées, Hypocréacées, Corynéliacées, Microthyriacées, Lophiosto- macées, Hémihystériacées et Hystériacées); chacune de ces familles reu- ferme des séries paralléles de genres d'aprés les caractéres sporolo- giques indiqués plus haut, en sorte qu'on obtient, pour tout le groupe, un ensemble de 1680 cases destinées à recevoir chacune un genre par- ticulier. Mais, sur ces 1680 cases, 450 seulement sont occupées par des genres actuellement connus, les 1230 autres attendent les découvertes à venir. Dans les différentes familles, les séries sont trés inégalement riches en genres; ainsi, dans les Périsporiacées de la tribu des Érysi- phées. on ne trouve absolument que des Hyalosporées, landis que dans la famille des Valsacées, toutes les séries ont des représentants. N. PATOUILLARD. Sooty Mold of the Orange and its treatment (Le Noir de l'Oranger et son traitement); par Herbert J. Webber (Bulletin n' 13 de la division de pathologie végétale et de physiologie du dépar- tement de l'Agriculture, Washington, 1897). La maladie noire de l'Oranger est causée par un Champignon pyré- nomycéte, le Fumago Citri de Persoon, qui est devenu le Capnodium Citri Berkeley et Montagne. Il résulte des recherches de Penzig et de Cattaneo que ce Capnodium est un état imparfait qu'on doit rapporter aux Meliola Penzigi Saccardo et Meliola Camelliæ (Catt.) Sace., deux espéces probablement identiques et exclues du genre Meliola par Gaillard dans sa Monographie. Les principales formes de reproduction du parasite sont des conidies, des pycnides, des stylospores et des péri- thèces. Un certain nombre d'insectes (Aleyrodes Citri, Ceroplastes floridensis, Dactylodius Citri, ete.) vivent sur l'Oranger et recouvrent ses feuilles et ses fruits d’une miellée plus ou moins abondante : là quantité de noir est sous la dépendance directe de la plus ou moins grande production de la liqueur sucrée. Le traitement à l’aide de di- verses pulvérisations ou fumigations a donné des résultats satisfaisants, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 515 mais il est à noter l'assistance inattendue apportée par un nouveau Champignon qui attaque l'exsudat mielleux des insectes. A la suite d'un premier examen, ce Champignon avait été identifié avec l'Aschersonia tahitensis Montagne, mais des recherches ultérieures ont montré qu'il fallait créer pour lui une espèce nouvelle, que l'auteur désigne sous le nom d'Aschersonia Aleyrodis et qui attaque les larves de l'Aleyrodes Citri vivant sur les Citrus Aurantium, C. decumana, C. nobilis, C. Limonium et C. Bigaradia; il est d'abord obligatoirement parasite dans son premier âge, mais plus tard il peut vivre en saprophyte. Les autres espéces du genre, telles que Aschersonia turbinata qui attaque le Ceroplastes floridensis, ont une évolution analogue. N. Par. Setas u hongos del pais Vasco, guia para la distincion de los comestibles y venenosos; par Telesforo de Aranzadi. Un vol. gr. in-8' de 170 pages et un Atlas de 41 planches chromolith. Madrid, 1897. Le but de cet ouvrage est de faire connaitre les Champignons comes- tibles et vénéneux les plus communs, l'auteur insiste spécialement sur le genre Amanita pour lequel il indique 12 espèces et les décrit mi- nutieusement; outre les grands Hyménomycètes, il signale également quelques Gastéromycètes et Ascomycètes. Les planches contiennent uu grand nombre de figures généralement bonnes et susceptibles de rendre des services aux amateurs mycophages. N. Par. Revision des Champignons tant supérieurs qu'infé- rieurs trouvés jusqu'à ce jour dans les Pays-Bas: par M. C. A. J. A. Oudemans (Verhand. d. Konink., Akadem. vau Wetenschap. te Amsterdam, mars 1897). Vol. II (PAycomycétes, Py- rénomycéles). Amsterdam, 1897 (Un volume de xvi-532 pages et 14 planches). Cette deuxième partie de l'important Catalogue de M. Oudemans dé- bute par l'énumération d'un certain nombre d'espèces de Basidiosporées à ajouter au premier volume ; parmi ces espéces nous devons signaler tout particulièrement le Panus cochlearis Pers. qui ne parait pas avoir été retrouvé depuis Micheli. L'ouvrage proprement dit traite spécialement des Phycomycètes et des Pyrénomycites. Chaque famille est précédée d'une clef, conduisant aux genres. Dans chacun de ces derniers l'auteur donne une diagnose assez étendue, puis énumère les espèces observées en Hollande : l'indi- cation de chacune d'elles comprend sa bibliographie, les divers exsic- tatas où elle est publiée en nature, l'habitat, la description et de nom- breuses observations personnelles. La classification adoptée est celle du 516 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sylloge de M. Saccardo, avec quelques changements de peu d'impor- tance. Ainsi le genre Lestadia Sacc. esi nommé Carlia O0. Kuntze, Sphærella Sacc. devient Mycosphærella Johanson, etc. Les quatorze planches qui terminent le volume sont une réédition soignée de celles publiées en 1883 par M. Saccardo avec le titre de Genera Pyrenomy- cetum schematice delineata. N. PATOUILLARD. Sylloge Fungorum omnium hucusque cognitorum ; par M. P. A. Saccardo. Vol. XII. Berlin, 1897. Ce douzième volume de l’œuvre de M. Saccardo est un Index des genres, espèces, sous-espèces, variétés et habitats des Champignons signalés dans les onze premiers volumes. Ce travail de récapitulation a été fait par M. Sydow et se divise en quatre parties : 1° Champignons croissant sur les portions vivantes ou mortes des végétaux; 2° Cham- pignons attaquant l'homme ou les animaux; 3° Champignons à habitats divers, tels que papiers, toile, corde, pain, etc., et 4° enfin Champignons croissant sur la terre, la pierre, les murs, les sables, le charbon, etc. Un appendice énumère les espèces fossiles; il n'est pas fait mention des Schizophytes. N. Par. Recherches sur les Cypéracées ; par M. Theo. Holm. IV. Du- lichium spathaceum Pers. Étude morphologique et anatomique (American Journ. of Sc. and Arts, July 1897). Le genre Dulichium est répandu dans la partie Est de l'Amérique du Nord, depuis la Nouvelle-Écosse jusqu'à la Floride. C'est une planté hydrophile, que l'on range généralement prés des Cyperus et des Kyl- linga. L'auteur examine successivement les caractères extérieurs du rhizome, de la racine, de la tige, des feuilles, de l'inflorescence et de la fleur. L'inflorescence du Dulichium, en particulier, est nettement différente de celle des Cyperus : dansle Dulichium, les inflorescences sont épar- pillées le long de la tige, tandis que dans les Cyperus elles sont ras- semblées en une sorte d'ombelle. La structure anatomique des diverses parties de la plante est ensuite soigneusement examinée. Comme particularités nous indiquerons les cellules trés développées qui entourent la nervure médiane de la feuille, « bulliform-cells », comme les nomme l'auteur. Nous noterons égale- ment la présence de nombreux réservoirs à tanin dans le mésophylle de la feuille, dans le parenchyme cortical de la tige, dans le pédoncule, dans le rhizome et dans la racine. Dans le rhizome où l'on observe à la fois des faisceaux libéro-ligneux collatéraux et concentriques (le bois entoure le liber), à signaler de plus la présence d'amidon et, dans les REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 517 cellules épidermiques de la tige et de la feuille, celle de cônes de silice. P. GUÉRIN. Recherches sur les Cypéracées; par Theo. Holm. V. Fuirena squarrosa Michx et F. scirpoidea Vahl (American Journ. of Sc. and Arts, July 1897). Ces deux espéces sont originaires de la région Est des États-Unis. Le F. squarrosa s'étend depuis le Massachusetts jusqu'à la Floride, tandis que la seconde espéce ne se rencontre que dans la Géorgie et la Floride. Le genre Fuirena, étroitement relié au genre Scirpus, dont il rap- pelle l'aspect général, est caractérisé par la présence d'un vrai pé- rianthe, représenté, dans les deux espéces étudiées, par six piéces en deux verticilles. Aprés avoir indiqué les principaux caractéres distinctifs des deux espéces, l'auteur compare la germination des Cypéracées et celle des Graminées, et rappelle à ce sujet les diverses opinions émises relative- ment au « lobule » de Mirbel, ou « épiblaste » de Richard, et qui n'est autre chose que cet organe rudimentaire opposé au scutellum dans l'embryon de certaines Graminées. Il passe ensuite en revue, d'abord les caractères extérieurs du rhizome, de la tige aérienne et des feuilles, puis leur structure anatomique et celle de la racine. Dans le rhizome, les cellules à tanin sont trés nombreuses, spécialement dans les assises exlernes du parenchyme cortical. A signaler également la présence d'amidon dans les parties tubéreuses des entre-nœuds du F. squarrosa. La tige du F. scirpoidea présente dans son écorce un tissu palissa- dique très développé. Par sa structure ferme elle se montre très diffé- rente de la tige du F. squarrosa qui possède de larges lacunes. La feuille du F. squarrosa se distingue de celle du F. scirpoidea, par la présence de poils. Dans cette dernière espèce les cellules à tanın sont nombreuses dans le mésophylle. On les observe également dans le parenchyme cortical de la racine. L'endoderme présente ici une struc- ture particulière. Ses cellules sont très développées et allongées dans le sens radial. P. G. Recherches sur les Cypéracées ; par Theo. Holm. VI. Dichro- mena leucocephala Vahl, et D. latifolia Baldw. (American Journ. of Sc. and Arts, sept. 1897). Le genre Dichromena (òis, ypðpa) fut eréé par Michaux et appliqué à la plante qu'il nomma D. leucocephala, à cause de son inflorescence blanc de neige. A ce nom on voulut substituer d’abord celui de Dichro- mena cephalotes, puis celui de Dichromena colorata. Ce dernier nom fat Suggéré par Hitchcock, qui pensait que Linné avait devant les veux 518 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. le Dichromena leucocephala en décrivant le Schænus coloratus. Mais, si l'on s’en rapporte à la diagnose de cette dernière espèce, on peut voir qu'elle s'applique plutôt au Kyllinga monocephala. Aprés avoir indiqué les caractéres communs des genres Dichromena et Cyperus, en particulier le manque de poils et les inflorescences réunies au sommet de la tige, l'auteur en indique le principal caractère dis- tinctif : dans le Dichromena, l'achaine est couronné par la base persis- tante du style. Au point de vue anatomique, l'auteur appelle surtout l'attention sur les cellules épidermiques de la surface supérieure de la feuille du D. leucocephala, qui sont trés développées, « bulliform-cells ». Dans cet organe comme dans le rhizome, les cellules à tanin sont abondantes. Dans la tige, au contraire, elles semblent plutôt rares. Dans la feuille comme dans la tige, les faisceaux libéro-ligneux pré- sentent trois formes différentes d'aprés la disposition du stéréome. Dans le rhizome, on observe à la fois des faisceaux collatéraux et des faisceaux concentriques. i La racine n'offre rien de particulier. Le D. latifolia présente abso- lument la méme structure. Bien que les deux espéces aient été depuis longtemps reconnues différentes, l'auteur avoue, en terminant, qu'il n'a pu trouver aucun caractère anatomique autorisant cette distinction. P. GUÉRIN. Obolaria virginica L. Étude morphologique et ana- tomique ; par Theo. Holm. (American Journ. of Sc. and Arts, novembre 1897). Peu de plantes, dit l'auteur, ont embarrassé les botanistes plus que celle connue sous le nom d'Obolaria virginica, et les opinions nom- breuses et différentes qui ont été émises à son sujet proviennent de ce que l'étude en a été faite sur des matériaux desséchés. Successivement placée dans les Labiées, les Serofulariées, les Oro- banchées, elle a été définitivement classée par Nuttall dans les Gen- tianées. L'auteur examine successivement la morphologie externe de l'inflo- rescence, de la fleur et de la feuille, et en résumé il considère l'inflore* cence comme étant une cyme, la fleur avec un calice à deux sépales et une corolle campanulée. Quelques échantillons présentant une corolle à n lobes, nettement bilabiée, avec quatre étamines et un rudiment de cinquième, avaient pu faire croire qu'on avait affaire à une Oro- banchée. La corolle possède des nectaires et des poils glandulaires. Les éta- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 519 mines sont égales. L'ovaire uniloculaire possède un grand nombre d'ovules dispersés sur toute la surface interne des deux earpelles. Les feuilles présentent une teinte pourpre foncé, la chlorophylle pouvant toutefois étre mise en évidence par immersion dans l'alcool fort. À l'examen anatomique, la feuille ne présente pas de tissu palissa- dique. Dans la tige on observe l'existence de liber interne. La racine, de couleur brune et brillante, « coralloïde » selon l'expres- sion de Morison, ne présente que quelques ramifications. Dans une racine un peu âgée on peut observer que la plus grande partie des cel- lules de l’écorce sont remplies par des paquets d'hyphes de Champi- guons. Les cellules de l'endoderme montrent de nombreuses divisions, langentielles et radiales. Dien qu'ayant plusieurs caractéres communs avec les plantes sapro- phytes, l'auteur incline à considérer l'Obolaria virginica comme une plante autophyte. | ll y a lieu, dit-il en terminant cette intéresante étude, de la rappro- cher des genres Swertia et Pleurogyne : du premier par la présence des nectaires, et du second par la disposition des ovules sur toute la surface interne des carpelles. P. G. Anatomia vegetale; par le D' Filippo Tognini, avec 141 figures (Manuels Hæpli, série scientifique). Milan, Ulrico Hæpli, 1897. Sous une forme claire et concise, l'auteur expose les éléments d'ana- tomie végétale qui constituent la base de la botanique histologique. L'ouvrage se divise en trois parties. Dans la première sont étudiées les généralités sur la cellule et son contenu : cytoplasme, noyau, centro- somes, chromatophores, suc et membrane cellulaire. Ce chapitre se termine par des considérations sur l'origine des cellules et de leur con- lenu, la multiplication des chromatophores, la division du noyau el les phénomènes karyokinétiques, la formation des cellules par division ou par fusion. La deuxième partie est spécialement consacrée à l'étude des tissus : épiderme avec ses modifications, tissu absorbant des racines (assise pi- lifére), périderme, écorce, systéme fasciculaire, ainsi que des divers appareils de soutien, de sécrétion ou de réserve. La troisième partie renferme l'étude détaillée des organes fondamen- laux du végétal : 1° chez les plantes vasculaires; 2? chez les Bryophytes ; 3° chez les Thallophytes. Cette étude comprend un examen approfondi de la structure de la racine, de la tige, de la feuille et des organes reproducteurs, EN En un mot, ce petit traité condense sous une forme aussi scienti- 520 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fique que pratique les données qu'il n’est permis à aucun botaniste d'ignorer. C'est un aide-mémoire des plus commodes, dont les nom- breuses figures, originales ou tirées des meilleures sources, facilitent encore l'intelligence du texte. L. Lurtz. Fisiologia vegetale; par le D" Luigi Montemartini, avec 68 figures (Manuels Hæpli, série scientifique). Milan, Ulrico Hoepli, 1898. Ce petit Manuel est le complément obligé du précédent, et il est, comme lui, appelé à rendre de réels services. Les travaux de physio- logie sont pour la plupart disséminés dans des recueils périodiques ou forment la matière de volumes importants, aussi leur condensation sous forme d'aide-mémoire ne peut-elle être accueillie qu'avec faveur. L'ouvrage comprend trois parties : la première relative à la nutrition, la deuxième à l'accroissement, la troisième à la reproduction. Dans l'étude de la nutrition sont successivement passés en revue les phénomènes d'absorption et de circulation des gaz, de l'eau et des sels minéraux, puis l'assimilation de l'acide carbonique, la synthése des albuminoides et des sous-produits de synthése utilisables directement ou devant étre mis en réserve. Vient ensuite l'étude du processus ré- gressif de désassimilation par le fait de la respiration, et celle des sous- produits formés pendant cette action (produits utilisables, de réserve ou d’excrétion). Ce chapitre se termine par l’exposé de la circulation et de la migra- tion des substances organiques dans la plante. Dans là deuxième partie, l'auteur passe en revue Ies diverses phases d’accroissement : 1^ initiale ou méristématique ; 2 d'allongement, avec tous les phénoménes connexes : nulation, torsion, héliotropisme, géo- tropisme, ete.; 3 de différenciation interne; 4° d’accroissement passif ou temporaire (turgescence, plasmolyse, mouvements et sommeil de la plante). La troisième partie traite de la reproduction, et renferme l'étude de la multiplication : 4° par bourgeonnement; 2^ par graines, soit par processus monogéne (spore) ou digène (œuf). Chaque chapitre se termine par une notice bibliographique renvoyant aux articles originaux qui ont servi de base à l'exposé qu'il contient. L. L. Sur le tissu conducteur surnuméraire; par M. E. Perro! (Journal de Botanique, t. XI, 1897, n° 23). 17 pages, 4 figures dans le texte et une planche hors texte. En dehors des formations ligneuses et libériennes normales, les REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 5921 plantes possèdent souvent des tubes criblés extra-libériens et des vais- seaux extra-ligneux dont l'ensemble constitue un appareil conducteur surnuméraire plus ou moins complet. Le présent travail a trait spéciale- ment à l'étude de cet appareil dans les Gentianacées. Dans les racines de Gentiana lutea, G. purpurea, G. punctata, G. Burseri, G. pannonica, Swertia Chirata, S. Hookeri, etc., les grosses racines possèdent dans leur parenchyme ligneux secondaire de petits îlots de tubes criblés tout à fait semblables à ceux que l'on ren- contre dans la racine de Belladone. De plus, les tubes criblés du liber prennent naissance par simple cloisonnement d'une ou plusieurs cel- lules du parenchyme issu de l'assise génératrice; le méme cloisonne- ment, apparaissant dans quelques cellules du parenchyme ligneux, y devient l'origine des fascicules criblés intra-ligneux. Dans beaucoup d'autres espéces, telles que Chlora perfoliata, Ery- threa Centaurium, ete., chez lesquelles la racine terminale est trés fortement lignifiée, il existe, profondément enclavés dans le bois, des faisceaux parenchymateux contenant des tubes criblés. Ces faisceaux se forment par une lignification incomplète du bois secondaire, laissant des ilots parenchymateux enclavés dans les fibres ligneuses qui les en- tourent complétement. Chez le Swertia perennis, le parenchyme cortical s'exfolie jusqu'à l'endoderme dont les cellules présentent un cloisonnement radial trés accentué pouvant aller jusqu'à la formation de 15-20 cloisons. Le liber montre quelques amas criblés primaires, puis une zone de parenchyme libérien trés développée. On rencontre en outre uu certain nombre de faisceaux dont l'assise génératrice forme un cercle plus ou moins com- plet, pouvant méme donner naissance à un faisceau concentrique. Dans la tige de toutes les Gentianées, il y a lieu de signaler la pré- sence de tissu criblé très abondant dans la moelle. Ces formations ont pour but évident de suppléer à l'insuffisance du tissu criblé normal qui n'est représenté que par quelques très petits amas de tubes criblés exté- rieurs au bois. Il existe en outre du tissu criblé intra-ligneux dans les tiges des plantes appartenant à la tribu des Chironiées. | Chez quelques espèces : Gentiana lutea, G. pneumonanthe, ete., il existe des formations cribro-vasculaires dans la moelle. |. Enfin les nervures des feuilles contiennent des fascicules criblés péri- desmiques. Dans les remarques générales terminant le travail, M. Perrot consi- dère les formations conductrices surnuméraires comme un caractere acquis dans la suite de l'évolution des étres et pouvant présenter une fixité telle qu'elles deviennent héréditaires. Ces formations represen- 522 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. teraient une tendance évolutive vers un perfectionnement anatomique destiné à mettre la plante dans les meilleures conditions de résistance possible. Il n'y a guère que les Gamopétales chez lesquelles elles pré- sentent un caractére général, et encore y sont-elles peu nombreuses. Un important index bibliographique, placé à la fin de la brochure, mentionne les principaux Mémoires ayant trait aux anomalies de for- mation du systéme conducteur, et d'excellentes planches mettent en évidence, avec la plus grande clarté, les divers faits signalés dans le cours du travail. L. Lurz. Sur la structure et le développement du pistil ct du fruit des Caprifoliacées; par M. Louis Vidal (Ann. de l'Uni- versité de Grenoble, 4 trimestre, 1897). Une brochure de 19 pages, avec 3 figures dans le texte. Aprés avoir fait un exposé rapide de la classification des Caprifoliacées, M. Vidal étudie le pistil et le fruit dans les deux tribus des Sambucées et des Lonicérées, formées par Bentham et Hooker. Les recherches ont porté sur 8 des 13 genres admis par ces auteurs. Voici les conclusions de ce travail : Les deux tribus des Sambucées et des Lonicérées correspondent cha- cune à un type de pistil. Axile chez les Sambucus, la placentation est angulaire chez les Lonicera. L'ovaire chez les Sambucées est incom- plétement infére, le style est court avec un large canal stylaire, le stig- mate est lobé, l'axe trés développé, le fruit drupacé. — Chez les Loni- cérées au contraire, l'ovaire est complètement infére, le style long avec un canal oblitéré, le stigmate est entier ou presque entier, l'axe pet développé, les loges incomplètes; le fruit est une baie, une capsule ou une drupe. Chez les Sambucées, on peut établir deux groupes : 1° les Eusam- bucées, comprenant les deux genres Sambucus et Adoxa; 2° les Vibur- nées, comprenant le genre Viburnum et se rapprochant par les carat- téres du fruit des Lonicérées et plus particulièrement des Linnæées. Le genre Viburnum diffère des Eusambucées par la forme plus creuse de la coupe réceptaculaire, dont la conséquence est une inférova- rité plus grande; l'avortement de deux loges sur trois, les deux loge stériles étant fréquemment pluriovulées ; la structure histologique dil- férente du noyau dont les cellules sont uniformément épaissies chez les Viburnum, alors qu'elles présentent des épaississements en forme de crêtes ou d'arétes sur les parois latérales chez les Eusambucées. Parmi les Lonicérées, on peut également établir deux groupes : 7. Eulonicérées, dont le fruit est une baie ou une capsule à loges pluri- les REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 523 ovulées; et les Linnæées, dont le fruit est une drupe et présente des loges de deux sortes, les unes uniovulées fertiles, les autres pluriovulées stériles. Les figures qui accompagnent le travail représentent schématique- ment des coupes faites à diverses hauteurs dans des fleurs appartenant aux deux tribus mentionnées plus haut, ainsi que le développement trés particulier du noyau chez le Sambucus nigra. L. L. Sulla Genista ætnensis et le Genista junciformi della flora mediterranea ; par M. le prof. Baccarini Pasquale (Mal- pighia, 11* année, 1897). Une brochure de 128 pages avec 6 planches hors texte. Le Genista ætnensis (Dendrospartium ætnense Spach) est une des plantes xérophiles les plus intéressantes de la région méditerranéenne. Il eroit en effet sur les terrains les plus arides de l'Etna, et dans des sols où toute autre plante est fatalement vouée à la mort. | Le travail de M. le professeur Baccarini est une étude anatomique Savante et détaillée de cette curieuse plante. Tout ce qui peut avoir trait à la connaissance du G. ætnensis y est passé méticuleusement en revue, structure anatomique des divers organes de la graine, de la plantule, de la plante; phyllotaxie, étude du contenu cellulaire, modi- fications secondaires de la structure, inflorescence, organes reproduc- teurs, évolution de l'eeuf en embryon, substances de réserve, etc. Six planches lithographiées, renfermant un trés grand nombre de figures, mettent sous les yeux du lecteur les coupes des différents or- gaues décrits dans le cours de cet excellent travail. L. L. 524 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NÉCROLOGIE Les amis de M. Barrandon (1), nombreux dans notre So- eiété, s'associeront à l'hommage rendu, dans les termes les plus touchants, à la mémoire de ce trés regretté confrére par M. le professeur Granel, que nous remercions d'avoir bien voulu faire droit à notre demande en nous communiquant le texte de son allocution ; nous en donnons ci-dessous quelques extraits : DISCOURS PRONONCÉ, LE 5 DÉCEMBRE 1897, par M. GRANEL AUX OBSEQUES DE M. BARRANDON. Il y a une vingtaine d'années à peine que M. Barrandon était parmi nous; il nous était venu après avoir fourni une carrière des plus hono- rables comme officier ministériel ; — carriére pleine de dévouement, d'honnéteté et bien digne de servir de modèle. Son admission au Jardin des plantes en qualité de Conservateur du Jardin et des collections fut pour lui la récompense la meilleure de son travail et la retraite la mieux adaptée à ses goüts. C'est sur la recommandation de DuvalJouve que le professeur Martins accueillit M: Barrandon. Et certes, le choix était des plus heu- reux. De trés bonne heure, M. Barrandon avait manifesté une véritable vocation pour la botanique, une aptitude remarquable pour la recon- naissance des plantes. Pendant de longues années, il utilisait et charmait les courses, quel- quefois lointaines, que lui imposait sa profession, pour recueillir des plantes, les observer en simple curieux et les conserver ensuite. — Il en était là, lorsqu'une circonstance fortuite, ou plutôt providen- tielle, lamena dans l'amphithéàtre de la Faculté des sciences 0U l écouta avec un vif intérêt une leçon du professeur Dunal; ce fut pour lui une véritable révélation. Désormais, en effet, il collectionna ses plantes non plus comme un simple amateur, mais comme un vrai botaniste. (1) Voy. plus haut, p. 463, la lettre de M. Flahault annonçant la mort de M. Barrandon. NÉCROLOGIE. 925 Il se procura le Flora monspeliaca de Gouan et le copia péniblement dans ses rares moments de loisir; il lut, depuis cette époque, tous les livres de botanique qui lui tombérent sous la main et féconda ainsi par son travail personnel sa science pratique. Tant d'études, tant de recherches patientes devaient porter leur fruit ; M. Barrandon arriva rapidement à connaitre, avec une rare perfection et avec une sûreté vraiment admirable, la flore française et plus spécia- lement notre flore méridionale. Aussi put-il apporter plus tard à la Flore de Montpellier, rédigée par M. Loret, une trés importante collaboration et fournir la majeure partie des documents authentiques qui ont fait de cet ouvrage l'une des Flores locales les plus justement appréciées. On ne pouvait confier à quelqu'un de mieux préparé la tàche de la conservation et de la revision de nos magnifiques herbiers. Il faut l'avoir vu à l’œuvre comme nous pour savoir avec quel zèle il se livrait à ses occupations favorites, avec quelle compétence, avec quel plaisir il passait au milieu de ses plantes les longues heures d'une jour- née qui commençait toujours de trés bon matin. Le Jardin des plantes avait aussi une large part dans sa sollicitude ; il revisait les plantes de nos Écoles avec une remarquable sagacité et il se prodiguait sans réserve pour assurer la prospérité de notre beau Jardin. Nos herborisations universitaires avaient pour lui un grand attrait ; il se trouvait au milieu des champs sur son vérilable terrain et répandait autour de lui avec une trés grande libéralité les trésors de ses connais- sances. Mais les botanistes montpelliérains n'ont pas élé les seuls à bénéficier de ce guide si sür et si éclairé. La Société botanique de France, dont il élait un des membres les plus autorisés, a plus d'une fois mis à contri- bution son expérience et son zéle. M. Barrandon fut souvent l'àme des sessions extraordinaires que cette Société a fréquemment tenues dans nos régions méridionales; c'était vraiment touchant de voir ce vénérable vieillard, au savoir duquel cha- cun venait se référer, entouré de la sympathie respectueuse, de l'estime, de l'affection de tous. M. Barrandon était, avant tout, l'homme de la conciliation, l'homme bon par excellence; il était d'une rigoureuse exactitude et apportait une honnêteté scrupuleuse jusque dans les moindres détails de la vie. Aussi n'avait-il que des amis, qui se plaisaient à entourer de leur respectueuse déférence cet homme d'honneur et de devoir. e . te ot os 9 9 o5 5» 5 £9 o5: £€ £9 c£; c$| |] 2525209212112 t$ t eot eo». eooo 5| ] | |: £|. lg t * 526 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. COMPTOIR VIENNOIS D'ÉCHANGES BOTANIQUES (Wiener botanischen Tauschans- talt); sous la direction de M. Ignace Dörfler (Wien, III, Barichgasse, 36). En réponse aux confrères qui nous ont demandé de les renseigner sur les opérations et les procédés du Comptoir d'échanges botaniques fondé à Vienne et dirigé par M. Dóríler, nous donnerons les détails suivants : Les personnes désireuses de recevoir le dernier Catalogue annuel (Jahres- Katalog pro 1897-98) publié par M. Dörfler n'auront qu'à le lui demander par carte postale double (pour la réponse), et ce Catalogue leur sera adressé gratis et franco; on y trouvera, à la seconde page, toutes les indications né- cessaïres pour se procurer les espèces qui y sont portées, soit par voie d'échange, soit pécuniairement. Les plantes offertes sont réparties en six listes, dressées chacune par ordre alphabétique des noms génériques et spé- cifiques el correspondant à autant de catégories établies d’après le degré de rareté des espèces. Le prix d'une part, qui est de 18 centimes pour la première catégorie, s'élève progressivement dans les suivantes à 24, 30, 36, 48 cen- times; enfin il est variable dans le sixième groupe (Gruppé), qui contient les espèces les plus rares. La cote la plus élevée, dans cette catégorie privi- légiée, est atteinte par l'Achillea absinthoides Halaczy (de Thessalie, il n'en existe qu'un exemplaire), 18 francs ; viennent ensuite l'Anemone uralensis DC., 12 francs, quatre à 6 franes (Campanula Sartorii Heldr., Peucedanum obtu- sifolium S. S., Silene thymifolia Sibth., Viola chelmea B. H.), puis les prix décroissent jusqu’à 60 centimes. Nous remarquons plusieurs espèces figurées dans les « lllustrationes plantarum Europa rariorum » de M. Rouy: Arnica alpina (de Laponie), 3 francs; Euphorbia acanthothamnos (de Grèce), 0 fr. 72; Rubus humulifolius (Oural), 1 fr. 80 ; Ulex micranthus (Portugal), 0 fr. 72, etc. La cherté de ces échantillons, mème les plus haut cotés, n'est que relative ; beaucoup sont à peu prés introuvables à n'importe quel prix : la plupart sont trés difficiles à se procurer, les occasions se faisant longtemps attendre et les exemplaires qu'on rencontre dans certaines collections numérotées reviennent souvent très cher, à cause du grand nombre d'autres plantes qu'on est obligé de prendre en méme temps quoique faisant double emploi avec ce qu'on pos- sede. D'ailleurs les cinq premières listes du Catalogue offriront aux débutants el aux amateurs plus avancés un choix considérable d'espéces plus ou moins rares et des provenances les plus diverses. Jls pourront aussi les acquérir au moyen d'échanges. Nous pouvons ajouter, d'aprés notre expérience person- nelle, que généralement les plantes sont fort bien préparées et en belles parts. Les listes du dernier Catalogue comprennent environ 4000 espèces dont un grand nombre d'hybrides: c'est une masse énorme de matériaux choisis, que d'ingénieuses combinaisons mettent à la portée de tous les botanistes, soit pour lormer rapidement un herbier, soit pour enrichir et compléter celui qu'ils ont déjà commencé. . NOUVELLES (15 février 1898.) — Dans sa séance du 10 janvier, l'Académie des sciences a décerné les prix suivants pour des travaux relatifs à la botanique : M. Jakob Eriksson, professeur à l'Académie royale d'agriculture de Suède, a obtenu le prix Desmazières pour ses recherches sur la R ouille des céréales. Le prix Montagne a été attribué à M. Bourquelot, pro- fesseur à l'École supérieure de pharmacie de Paris, dont les travaux sur les Champignons, les sucres et les diastases qu'ils produisent sont bien connus. Des recherches surle développement des Urédinées ont valu le prix Thoreà M. Sappin-Trouffy. Enfin le prix Gay a récompensé les études de M. Charles Flahault sur la Géographie botanique de la région méditerranéenne française. Ceux des membres de la Société qui ont suivi les excursions organisées et dirigées par M. Flahault savent com- bien cette région lui est familiére et ne s'étonneront pas du succés qu'il a obtenu. — Parmi les nominations d'officier de l'Instruction publique faites à l'occasion du 1* janvier, nous avons remarqué celle de notre confrére M. George Rouy, secrétaire délégué du syndicat de la presse parisienne. — Notre confrère M. Paul-André Genty a été nommé directeur du Jardin botanique de la ville de Dijon, par arrélé du maire de cette ville en date du 27 janvier dernier (1). — Nous apprenons, par une circulaire de MM. le D' Gillot et l'abbé Hectore Léveillé, la reconstitution, sous leurs auspices, de la « Société francaise de Botanique », fondée autrefois à Auch par l'abbé Lucante, puis transférée à Toulouse, aprés la mort de son fondateur, et qui avait cessé depuis deux ans sa publication. La Société nouvelle prendra le nom d'Association française de Botanique et aura son siège au Mans, 56, rue de Flore. — Vient de paraître la Flore de l'Ouest de la France où Descrip- tion des plantes qui croissent spontanément dans les départements de Charente-Inférieure, Deux-Sèvres, Vendée, Loire-Inférieure, Morbihan, Finistère, Cótes-du-Nord, Ille-et-Vilaine, par James Lrovp, 5° édition, (1) On trouve. dans le « Catalogue des graines récoltées au Jardin bota- "que de Dijon en 1848 », les diagnoses de quelques espèces nouvelles pu- bliées par Alexis Jordan. L'année suivante, 1819, le célèbre savant lyonnais lit insérer la suite de ses Adnotaliones dans le Catalogue des graines du Jardin botanique de Grenoble. 528 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. publiée par les soins de M. Émile Gadeceau; en vente à Paris, chez Paul Klincksieck, 52, rue des Ecoles. Un vol. cart.; prix : 6 (r. 50 cent. Nous rendrons compte prochainement de cet important ouvrage. — Une circulaire de M. le D' Louis Meschinelli, de Vicence, nous an- nonce la publication prochaine d'une « Iconographie des Champignons fossiles connus jusqu'à ce jour (Fungorum fossilium hucusque cogni- torum Iconographia) », qui formera un volume grand in-4° de plus de dix feuilles d'impression avec un atlas de plus de 30 planches. L'ouvrage sera adressé franco et complet aux souscripteurs. Le prix en est fixé à 30 franes, payables aprés réception. Adresser les adhésions à M. le D' Louis Meschinelli, Vicence (Italie). — À vendre le trés important herbier GaiLLARDoT (1), renfermant 29130 espèces de plantes phanérogames rigoureusement déterminées. Les échantillons passés au sublimé corrosif sont dans un état parfait de conservation ; ils sont éliquetés avec soin et rangés dans des caisses en bois à compartiments, fermées par des panneaux à coulisses. Cet herbier, riche en espèces rares de toutes les régions du globe, provenant des col- lecteurs les plus connus, contient notamment une des collections les plus complètes qui existent des espèces méditerranéennes mentionnées dans le Flora Orientalis de Boissier, beaucoup d’entre elles y étant repré- sentées par les échantillons types auxquels se réfèrent les diagnoses. On y trouve aussi des séries nombreuses d'Algues, Mousses et Fougères, nommées et étiquetées. S'adresser, pour plus amples renseignements, à M. GaiLLAnD-BEy, station du Palais de la Koubbeh, au Caire. — MM. Battandier et Trabut viennent de faire paraître « L'Algérie, LE SOL ET LES HABITANTS, Flore, faune, géologie, anthropologie, res- sources agricoles et économiques », un fort volume in-16 avec figures, chez J.-B. Bailliére et fils (Bibliothèque scientifique contemporaine). Prix : 3 fr. 50 cent. Ce livre, qui ne pouvait étre écrit par des auleurs plus compétents et sur lequel nous reviendrons, intéressera en France toutes les classes de lecteurs. (1) Voy. dans le Bulletin, t. XXX (1883), p. 258, une Notice nécrologique sur le D" Charles Gaillardot. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. d 8118. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris.— MOTTEROZ, directeur. AYROBIUM . YUNNANENSE, — POGONIA YUNNANENSIS. 3 li e m J TW - TL . JLTINTA g rO Ls D] 28V Bull. Soc. bot.de France, l'ome XLIV(ann18 77. FL.XI D MAR TO mama —— H ^DIT^TATA HEMIFILIA BREVICALZARATA ,— H . CRUCIAT; — — e forestière de A. Mathieu, 4° édition, revue par M. Fliche................, lunure du Chêne; É. Mer.......... l'emploi populaire des plantes sauvages en Savoie; D'A. Chabert............. ; flore lichénique de Chicago et ses environs; W. Calkins........,....... ontribution à la flore lichénologique de Asie centrale; Brotherus....... v.s ke ogue descriptif des Lichens observés n Lorraine, fasc. 3; abbé Harmand.. | Ramalina à Richardmesnil (Meurthe- Moselle); abbé Hue................ on PETERET PERRA inées du département de la Manche; oe ELTE POSTES PA RER Index bryologicus (3° partie); E. G. Paris. Note i le Leucobryum minus; Ém. Bes- ee AE TO EE EN s...» .- s + genre Ochrobryum ; Ém. Bes- erelle...... PESE pue raisouné des plantes cellulaires Tunisie, Musci; M. Bescherelle.. m France par Rouy et Foucaud; » par 6. NOUE. over ee ss... ... . is. CTS logue raisonné de la flore des Pyré- ;..rientales; G. Gautier, .......... LT se et observations sur la flore de fe issement de Domfront (Orne), et 1 adventive des ruines du château ivé : de Domfront; Aug. Chevalier... Bra postée de la Somme et du ^ végétatio TET ributi Hola ons t... EE t | 9 n . * àla Flore de l'Islande; Th Mousses des Açores et de Madère; J. Dem Galliæ rariorum, fasc. 1; : Note sur l'Ophioglossum lusitanicum var. britannicu » rev Observations de M. Rouy. 5:00: suce doses peret osos darsi er P ERE 9u...... Note sur un Centaurea adventice dans l’Ain.....,..,,....,..,,.. | Observation de M. Malinvaud.. .... sos sevo esr ra 4 , Présentation, au nom de M. le D" Viaud-Grand-Marais, du Scabiosa - maritima provenant de lile de Noirmoutier.................. 480 SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE. Dons faits à la Société............. doses 605 5 SSSR E PCS ER Élections : M. Franchet est-nommé Président poue 1898........... 483 Autres nominations................ S VV dci NEU La Société vote des remerciements à M. Cornu, Président sortant... REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 486 488 490 490 491 492 492 493 494 494 495 496 496 497 499 500 503 504 504 505 LE Discours de M. le professeur Granel aux obsèques de M. Barrandon...... -Mimis d'échanges botaniques, dirigé par M. J, Dórfler....« «ett AA ... s.....»» Aara ee ES O O E O E A aaa d a a NRNTT LE Revisio specierum generis Crategi; J. Lange...... PT ES Villars sous la Terreur; A. Chabert....., Revue générale de Botanique de M. G. Bonnier, 2° semestre 1897............ Journal de Botanique de |M. Louis Morot, 2e semestre 1897............ eee Bulletin des travaux de la Sociélé bota- nique de Genève, années 1895-97...... Proceedings and Transactions of the Royal. Sociely of Canada, 1896.............. Missouri Botanical Garden, 1897......., — Recherches pour servir à l'histoire natu- — relle et à la flore des Champignons du Congo francais; J. de Seynes..... stis I prevedibili funghi futuri secondo la legge d'analogia; P. A. Saccardo........... Le Noir de l'Oranger et son traitement; H. J. Webber..... Champignons comestibles et vénéneux du pays basque; T. de Aranzadi.... Revision des Champignons trouvés jusqu'à ce jour dans les Pays-Bas; Oudemans. Sylloge Fungorum omnium; par P. A. Saccardo, vol. XII, par Sydow.......* Recherches sur les Cypéracées, IV; Th. | Hoëlm.......,..... Recherches sur les Cypéracées, V et VI; Th. Holm........ cVaduv este VIV 4 AUOD Obolaria virginica L.; Th. Holm........ Anatomie végétale; F. Tognini.......... Physiologie végétale; L. Montemartini. . Sur le tissu conducteur surnuméraire; E. Perrot.......sssssrensorvesrssessse Sur la structure et le développement du pistil et du fruit des Caprifoliacées; Louis Vidal........sessesssesssssse Sur le Genista ætnensis et les Genêts jonciformes de la flore méditerra- néenne ; P. Baccarini......s..---sses 523 524 596 527 e*t stato prose ss nn nm J SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE ® Les séances se tiennent à Paris, rue deGrenelle, 84, à QUATRE heures: . soir, habituellementles deuxi&meet quatrième vendredis de chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1898 de 44 et 28 janvier. 22 avril. 8 et 22 juillet. 41 et 25 février. 13 et 27 mai. 11 et 25 novembre 11 et 25 mars. 10 et 24 juin. 9 et 23 décembre ——Á9.—————— La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons | mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annue] terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-aprés), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério= diques. ES Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. LV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. | chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. Jes nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément: Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrés de bolanique tenu Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- - gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. $ Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné. AVIS Se Les notes ou communications manuscrites adresséesau Secrétariat par les membres 11 —] de la Société, pourvu qu'elles aienttrait à la botanique ou aux sciences qui syrat-.— Es " fachent, sontines en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bullelin. Tous lës ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société: botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront "tre analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne Soit absolu- "ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. ; MM. les membres de la. Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connaître : leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. p N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun Cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appar tiennent est terminé depuis plus de deux ans. Il en résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XL (1893) ou d’une année antérieure, on doit fairé l'ac- quisiticn du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des. abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. i Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- |. q tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. $^ & ^ BULLETE DE LA Fa à DEI B: 4 DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 . £T RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-QUATRIÈME (Troisième série. — TOME IV) 1897 407 Fin de la Revue bibliographique ét Tables du volume, - ` (La couverture du volume XLIV est incluse dans ce numéro). — PARIS — — 7 AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 1 numéro contient : s o Les feuilles 34 à 39, contenant des articles de Re | bibliographique ; on doit les placer, comme leur Tables du volume, dont la pagination en chiffres: nains continue celle du Compte rendu de la sion extraordinaire. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE * 55 (189 ipm ie aftliche Botanik, X et XXXI (1896-1897)... lanisches Centralblatt, t. LXIX à LXXII. ERE OR GS (TOUT iue E vol. 84 (1897)... ue, ree vs . Floraisons anticipées pendant l'hiver de 1896-1897; S. SOMMIER. ............. | mieroflore méditerranéenne précoce; S. SOMMIER...... S VE. she 1 onctions à la florale de Giannutri; S CUL erc TRAE KE PS PAT DE TPS ES Considérations phytogéographiques sur la vallée de l'Obi; S. SowMIER.......... Contribution à la connaissance de la flore gyra binueléées; J.-J. GERASSIMOFF. .. Recherches préliminaires sur la climato- 529| logie des Alpes; P. LACHMANN et L. Vi- DAL ,.:.. FILLES Sonor vos serre Recherches sur le sac embryonnaire de quelquos Narcissées; A. PREDA... +." Sur la culture des Cyanophycées et sur le développement d'Oscillatoriées cocco" gènes; R. CHODAT et M'* GOLDFLUS. » -* Stapfia Chod.; R. CHODAT...... erit Remarques sur le diagramme des Cruci ' féres; R. CHoDAT et À. LENDNER. ...-- Un nouveau Mieromycéte de la Vigne; Luigi MONTEMARTINI... «eee Annales des sciences naturelles, Bota nique, 8° série, t. Y et VI gam Association française pour l'avancem s des sciences; 26° session (Saint-Étienne, Non, eos. Bulletin de la Société mycologique de France, t. XIII, 1897..... Annales de la Société botanique de Lyon, .* t évvevovecedeutwut PEIUS LL (Voyez la suite page 3.) - gnature l'indique, à la suite de la Revue qui terminai le numéro 9 (séances de Décembre). | d 564. 564. s65 i 565 À 566 567 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (SUPPLÉMENT) Botanische Zeitung, vol. 55, 1897. Leipzig, Arthur Felix, éditeur. Directeurs, MM. de Solms-Laubach et Wortmann. Comte de Solms-Laubach. — UEBER EXORMOTHECA MITTEN, EINE WE- NIG BEKANNTE MARCHANTIACEENGATTUNG, pp. 1-16, pl. I. — Le genre Exormotheca, décrit par Mitten en 1870, est demeuré à peu prés inconnu. L'E. pustulosa, la seule espèce qui appartienne avec certitude à ce genre, n'a été observé qu'à Madére; la description détaillée qu'en donne M. de Solms et les réflexions qu'elle lui sug- gère en prennent un intérêt tout particulier. L. Jost. — UEBER DIE PERIODISCHEN BEWEGUNGEN DER BLÄTTER VON Mimosa pudica IN DUNKELN RAUME, pp. 17-48. — On a beaucoup écrit sur les mouvements des feuilles de la Sensitive. L'auteur, lui-même, a publié en 1895 des résultats sur lesquels il revient aujourd'hui; que les feuilles soient vertes ou étiolées, c’est toujours aux oscillations de la température qu'il faut rappor- ter les mouvements des feuilles de Sensitive placées à l'obscurité. Hans Moliseh. — DER EINFLUSS DES BODENS AUF DIE BLÜTHENFARBE DER HORTENSIEN, pp. 49-61. — Détermination expérimentale des substances capables de bleuir les fleurs d'Hydrangea et recherche de l'influence exercée par ces substances sur les matiéres colo- rantes de la fleur. Comte de Solms-Laubach. — Lilium peregrinum MILLER, EINE FAST VERSCHOLLENE WEISSE LILIE, pp. 63-70, fig. dans le texte. — Le Lis de Constantinople, confondu souvent avec le Lis blanc de nos jardins, a été distingué par Miller en 1768; c'est sans doute au cours du seizième siècle qu'il a été introduit. en Europe. M. de Solms s'efforce d'en retracer l'histoire. Ernest Stahl. — UEBER DEN PFLANZENSCHLAF UND VERWANDTE ERS- CHEINUNGEN, pp. 71-109. — M. Stahl soumet à une étude générale T. XLIv, (SÉANCES) 34 530 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Botanische Zeitung (suite). Em. les phénomènes se rapportant au soi-disant sommeil des plantes: la position des feuilles en état de sommeil, la transpiration noc- turne des plantes et l'influenee de la position de sommeil sur la quantité d'eau transpirée, les différences que manifeste le dépót de rosée à l'état de veille et de sommeil, et leur influence sur la transpiration, l'assimilation dans les différentes situations des feuilles en question, etc., elc. Chr. Hansen. — BIOLOGISCHE UNTERSUCHUNGEN ÜBER MisT BE- WOHNENDE PILZE, pp. 111-132, pl. II. — Recherches biologiques sur les Coprins capables de former des sclérotes et sur l'Anixio- psis stercoraria Hansen, Ascomycète dont le sclérote a été décrit par l'auteur en 1876, sous le nom d'Eurotium stercorarium. C'est dans la famille des Périsporiacées qu'il a sa place, à côté du genre Anixia. E. Hegelmaier. — ZUR KENNTNISS DER POLYEMBRYONIE VON Allium odorum L., pp. 133-139, pl. IIT. — Nouvel exemple à ajouter à ceux que nous connaissons de polyembryonie chez les Phanéro- games. Dans le sae embryonnaire de l'Allium odorum, il arrive souvent qu'en outre de la cellule embryonnaire normale, des sy- nergides ou des cellules antipodesse développent comme l'embryon normal; des embryons adventifs se produisent aussi par bour- geonnement à [a surface d'un point quelconque de la paroi interne du sac embryonnaire. Plusieurs de ces embryons peuvent arriver simultanément à maturité. L.-J. Celakovsky. — UEBER DIE HOMOLOGIE DES GRASEMBRYOS, pp. 141- 174, pl. IV. — Ce n’est pas sur des observations nouvelles, mais d’après l'étude critique de l'ensemble des travaux publiés sur ce sujet que l'auteur confirme les conclusions des anciennes études de M. Van Tieghem (1872). Ce travail, paru à fort peu prés en méme temps que le mémorable Mémoire consacré par M. Van Tieghem à la morphologie de l'embryon et de la plantule chez les . Graminées et les Cypéracées (Ann. sc. natur., 8* sér. Dor., IH, 1897), ne saurait être résumé ici. La discussion relative au déve- loppement de l'embryon, à sa morphologie comparée, à sa struc- ture anatomique réclame une lecture attentive qu'on ne saurait faire avec fruit sans avoir les figures sous les yeux. Comte de Solms-Laubach. — UEBER Medullosa Leuckarti. pp. 175-202, pl. V-VI. — L'histoire des Medullosa a été bien des Rich. Comt REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 534 fois abordée depuis un deini-siècle, sans ótre encore résolue. Le M. Leuckarti ala structure des Myeloxylon, c'est-à-dire de volu- mineux pélioles à stéles multiples. MM. Renault et Zeiller ont rapproché deux formes de Myeloxylon de Fougères du type Neu- ropteris. M.de Solms pense que le Medullosa Leuckarti doit être aussi considéré comme appartenant à une Filicinée, à moins qu'il ne faille le rapporter à un groupe intermédiaire aux Fougères et aux Cycadées, comme le pense M. Zeiller. Meissner. — STUDIEN ÜBER DAS MEHRJÄHRIGE WACHSEN DER KIEFERNADELN, pp. 203-218. — M. G. Kraus a étudié le développe- ment des aiguilles pérennantes de Pins. M. Meissner a déjà établi que les conclusions de cet auteur sont peu fondées; il y revient aujourd'hui pour généraliser ses premieres critiques et affirmer que les aiguilles de Conifères ne subissent pas un accroissement en longueur régulier à la suite de leur premiére année de déve- loppement, mais que ces aiguilles appartiennent à l'axe principal, à des rameaux de premier, de second ou de tout autre ordre. On y peut constater pendant plusieurs années un accroissement en épais- seur, qui porte surtout sur la parlie libérienne. e de Solms-Laubach. — UEBER DIE IN DEN KALKSTEINEN DES CULM vox GLATZISCH FALKENBERG IN SCHLESIEN ENTHALTENEN STRUCTUR BIETENDEN PFLANZENRESTE, pp. 219-226, pl. VII. — Les Archæocalamites ont donné lieu à bien des controverses; un d'entre eux, provenant du Culm de Falkenberg, a pu étre étudié de près, grâce à la découverte de gisements nouveaux et d'échantil- lons mieux conservés que ceux qu'on possédait jusque-là. L'auteur en conclut que les Archæocalamites ont tous les caractères essen- liels des Arthropitys, que le Bornia esnostensis appartient au méme genre ; cependant la forme dont il est ici question ne saurait leur être réunie et reçoit le nom d'Archeocalamites Güppertt. CH. FLAHAULT. Jahrbücher für wissenschaftliehe Botanik, tomes XXX et XXXI (1896-1897). Tone XXX. Reinke (J.). — UNTERSUCHUNGEN ÜBER DIE ASSIMILATIONSORGANE DER LEGUMINOSEN, pp. 1-70 et 529-614, avec 97 figures dans le texte. — Recueillons, en commençant, la précieuse profession de foi du professeur de Kiel : aujourd’hui que les moyens de reproduire les figures sont de plus en plus faciles, c'est elles surtout qu'il faut faire parler; la brièveté et la clarté du texte sont des qualités 532 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik (suite). maitresses. On ne saurait mieux parler à une époque où il nous est impossible de lire tous les travaux qui intéressent chacun de nous. Empressons-nous de dire que Je Mémoire de M. Reinke a toutes ces qualités. On connait environ 7000 espéces de Légumineuses répandues sur toute la terre, excepté dans les iles antarctiques les plus méri- dionales. On ignore complétement l'origine de ces plantes; M. Reinke admet volontiers qu'elle est multiple, que le groupe est polyphylétique. Les organes assimilateurs des Légumineuses sont aplatis ou jonciformes; ils sont formés par les tiges, par les feuilles ou par une combinaison de ces deux organes. Aprés un court apercu des prineipaux travaux intéressant la structure com- parée des tissus assimilateurs des Légumineuses, l'auteur aborde aussitôt l'examen des divers groupes : Podalyriées, Génistées, Trifoliées, Lotées, Galégées, Hédysarées, Viciées, Phaséolées, Dalbergiées, Sophorées, Césalpiniacées, Mimosacées. La forme trifoliée parait étre la forme primitive des feuilles des Légumi- neuses; l'auteur y trouve un sujel de réflesions trés philoso- phiques sur la théorie de la descendance, sur l'adaptation aux climats, etc. Giltay (E.). — PASTEUR UND DIE ALKOHOLISCHE GAnnuxG, pp. 71-80. — Réponse à la critique adressée par M. Duclaux aux expériences de MM. Giltay et Aberson sur la fermentation alcoolique. Contrai- rement à ce que pense M. Duclaux, l'auteur croit pouvoir affirmer que son travail a contribué à établir nettement l'erreur d'interpré- tation de Pasteur relativement à la fermentation alcoolique, qu'il e en outre, mis en lumière le rôle de l'oxygéne dans la fermen- ation. Reiche (Karl). — Zur KENNTNISS DER LEBENSTHÄTIGKEIT EINIGER CHI- LENISCHEN HOLZGEWXCHSE, pp. 81-115. — Ce travail est le com- plément d’un Mémoire publié par l'auteur sur la végétation du cours inférieur du Rio Maule (Engler's Jahrbücher, XXI, 1895, p. 33). Il cherche à déterminer la caractéristique biologique de quelques végétaux ligneux du Chili appartenant aux genres Dri- mys, Psoralea, Aristotelia, Boldoa, Eugenia, Æzxtoxicum, Se- necio, Guevina, Lomalia, Cryptocarya, Pitavia, Fagus, etc. Pour toutes les espéces étudiées, l'activité du cambium déter- minant l'accroissement en épaisseur, commence sensiblement au méme moment, à la fin du printemps, c'est-à-dire de la fin d'aoüt REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 533 à octobre; l'accroissement actif commence avant la production de nouvelles feuilles. Il n'y a, à cet égard, aucune différence qui soit en rapport avec la maniére dont les feuilles s'épanouissent, qu'il s'agisse de végétaux à feuilles caduques, à feuilles persistantes, que les bourgeons soient enveloppés ou découverts. L'accroisse- ment en épaisseur s'éteint en mars ou avril. Les faisceaux formés au début dela saison active se lignifient plus tôt et plus largement que les autres; il en résulte que des zones d’accroissement se produisent ordinairement avec netteté. C'est dans les éléments ligneux les derniers formés que s'accumule surtout l'amidon; la formation et la dissolution de l'amidon sont soumises à une cer- taine périodicité, mais les variations individuelles ou locales ne permettent pas encore d'en déterminer les régles. L'auteur étudie ensuite la durée des feuilles dites persistantes, leur assimilation aux diverses époques de l'année, l'avantage qu'elles ont sur les végétaux à feuilles caduques et l'activité du cambium des nervures principales des feuilles, autrement dit leur accroissement en épaisseur. Il formule enfin d'une manière synthé- lique les phénomènes généraux de l'accroissement en épaisseur. Tittmann (H.). — BEOBACHTUNGEN ÜBER BILDUNG UND REGENERATION DES PERIDERMS, DER EPIDERMIS, DER WACHSÜBERZUGES UND DER ÜvTicULA EINIGER GEwicuse, pp. 116-154. — Travail entrepris sous ]a direction de M. Pfeffer. En voici les résultats principaux : alors méme que l’accroissement en épaisseur de jeunes rameaux est complètement empêché, la formation du périderme a toujours lieu; les cellules de liège formées dans ces conditions different peu de celles qui sont formées dans les conditions normales. La for- mation du périderme n'est done pas rattachée à l’accroissement en épaisseur, comme à une cause déterminante nécessaire. La régé- néralion du périderme sur les rameaux plus âgés n'est pas davan- lage intéressée par l'arrêt de l'aecroissement en épaisseur. Si le périderme est enlevé à un rameau, à l'air libre, il est régénéré par le parenchyme cortical, mais le nombre des cellules de liège ainsi produites est habituellement inférieur à ce qu'il est à l'état normal; il y a, sur ce point, quelques exceptions. Si le périderme est enlevé à un rameau vivant soustrait à l’action de la lumière, il se forme un cal aux dépens duquel se fait ultérieurement la régé- nération du périderme. Dans aucun cas, l'auteur n'a obtenu la régénération de l'épi- derme; mais la couche cireuse est capable de se reproduire, même plusieurs fois, dans quelques plantes, surtout pendant la 534 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik (suile). période la plus active de la végétation. La lumière n'intervient pas pour activer ou ralentir la production de cire, mais l'air humide Ja ralentit beaucoup. Quelques plantes (Agave, Aloe) ont la faculté de renouveler leur culicule dans les conditions normales de Fat- mosphère; l'humidité de l'air ralentit cette formation nouvelle. Les plantes aquatiques ne peuvent épaissir leur cuticule ; elles ne sau- raient donc devenir aériennes. Quelques espéces aériennes sup- portent aisément la vie submergée; la culicule en demeure alors extrêmement mince (Mentha aquatica, Polygonum Hydropiper, Lysimachia Nummularia); il n'y faut voir qu'une conséquence immédiate de la cessation de la transpiration. L'auteur fait suivre son Mémoire d'une longue liste bibliographique. Strasburger (Eduard). — CYTOLOGISCHE STUDIEN AUS DEM BONNER BOTANISCHEN INSTITUT, pp. 155-422. — Les phénomènes relatifs à la vie du noyau, àsa morphologie soit à l'état végétatif, soit à l'état reproducteur, sont d’une observation si difficile et donnent lieu à tant de controverses que le savant professeur de Bonn doit se féliciter de pouvoir partager une pareille besogne avec les nom- breux élèves qu’il groupe autour de lui. Le travail en commun à des avantages pour tous; chacun profite des efforts de tous. Chacun demeure responsable des résultats qu'il annonce sur un point par- ticulier; mais l'ensemble des travaux ainsi accomplis n'en fait pas moins un tout inséparable. C'est pourquoi tous ces Mémoires ont été publiés à la suite les uns des autres, nous ne pouvons songer à en donner une analyse détaillée; nous n'en donnerons que les titres, ils forment le sommaire du Recueil : Osterhont (W.-J.-V.). — UEBER ENSTEHUNG DER KARYOKINETISCHEN SPINDEL DEI Equisetum, pp. 159-168, pl. I-II. Mottier (Davip-M.). — BEITRÄGE ZUR KENNTNISS DER KERNTHEILUNG IN DEN POLLENMUTTEZELLEN kiNiGER DIkoTYLEN UND MONOKO- TYLEN, pp. 169-204, pl. HI-V. Jael (H.-0.). — Dre KERNTHEILUNGEN IN DEN POLLENMUTTERZELLEN VON H'emerocallis fulva UND DIE BEI DENSELBEN AUFTRE- TENDEN UNREGELMASSIGKEITEN, pp. 205-226, pl. VI-VIIT. "nniclaw r j Debski (Dronisiaw). — BEOBACHTUNGEN ÜBER KERNTHEILUNG BEI Chara fragilis, pp. 227-248, pl. IX-X. Harper (R.-A.). — KERNTHEILUNG UND FREIE ZELLBILDUNG IM ÅSCUS, pp. 249-284, pl. XI-XII. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 535 Fairchild (D.-G.). — UEBER KERNTHEILUNG UND BÆFRUCHTUNG BEI Basidiobolus ranarum EDan, pp. 285-295, pl. XII-XIV. Swingle (Walter-T.). — Zur KENNTNISS DER KERN- UND ZELLTHEI- LUNE BEI DEN SPHACELARIACEEN, pp. 297-350, pl. XV-XVI. Strasburger (Ed.). — KERNTHEILUNG UND BEFRUCHTUNG BEL FUcus, pp. 351-374, pl. XVII-XVHI. Strasburger (Ed.). — UEBER CYTOPLASMASTRUCTUREN, KERN- UND ZELL- THEILUNG, pp. 379-405, avec 2 figures dans le texte. Strasburger (Ed.). — UrpEn BEFRUCHTUNG, pp. 406-422. Zinsser (0.). — UEBER DAS VERHALTEN VON BAKTERIEN, INSBESONDERE VON KNÓLLCHENBAKTERIEN IN LEBENDEN PFLANZLICHEN GEWEBEN, pp. 423-452. — On admet généralement qu'il n'existe pas nor- malement de Bactéries dans les tissus sains, inaltérés des planles;- mais on sait aussi que les tubercules radicaux des Légumineuses sont loujours occupés par les mêmes Bactéries, qui assimilent l'azote libre. C'est de ce cas particulier que l'auteur s'oeeupe spé- cialement. ll conclut que les graines des Légumineuses ne sont pas infes- tées héréditairement par les Bactéries, queles plantes non infestées directement ne forment pas de tübereules. On ne trouve de Bac- léries ni dans les tissus aériens, ni dans les racines dépourvues de tubercules, Il y a tout lieu de penser qu'elles n'existenl pas, car : l° elles échappent à toute observation ; 2° ces parties, employées comme moyen d'ensemeucement, ne donnent jamais lieu à un développement ultérieur de Bactéries, soit sur des plantes, soit dans les milieux de culture les mieux appropriés. Les Dactéries des lubercules des Légumineuses semés sur, d'autres plantes meurent en peu de temps, sans jamais produire de tubercules. Weisse (Arthur). — Die ZAHL DER RANDBLÜTHEN AN COMPOSITENKÜPF- CHEN IN IHRER BEZIEHUNG ZUR BLATTSTELLUNG UND ERNÄHRUNG, Pp. 453-483, pl. XIX. — M. F. Ludwig a cherché à déterminer, par la méthode statistique, le rapport qui existe entre le nombre des fleurs périphériques et celui des fleurs intérieures sur les ca- pitules de Composées; les fleurs rayonnantes correspondent habi- luellement aux nombres des séries de Fibonacci, 5, 8, 12, 2t, 34, ete., ou s'en écartent peu. C'est un résultat remarquable. Quant aux explications qu'il en donne, elles ne paraissent pas satistai- sanles à M. Weisse. Reprenant le sujet et cherchant à déterminer, par le développement, les relations entre le nombre et la position des fleurs périphériques, il trouve que les lois formulées par 536 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik (suite). M. Schwendener pour les feuilles végétatives s'appliquent rigou- reusement au cas des feuilles de l’involuere. Dans tous les cas observés, la position des fleurs sur le capitule est la conséquence directe de la position des feuilles sur l'axe qui le porte. Les fleurs actinomorphes périphériques forment avec leurs bractées une zone fermée, c'est-à-dire que chaque bractée n'est en contact qu'avec les deux seules bractées qui sont à sa droite et à sa gauche. En outre, les modifications dans la nutrition déterminent des va- riations profondes, accidentelles pour ainsi dire, du nombre des fleurs périphériques. Les caleuls de M. Ludwig leur sont inappli- cables. Townsend (Ch.-0.). — Der EINFLUSS DES ZELLKERNS AUF DIE BIL- DUNG DER ZELLHAUT, pp. 484-510, pl. XX-XXI. — Il s'agit de déterminer quel rapport il y a entre le noyau et la formation de la membrane cellulaire, indépendamment des autres fonctions de la cellule, qui dépendent plus ou moins du noyau. Les études de l'auteur ont porté sur des objets trés variés : Algues et Chara, cellules diverses de Bryophytes, de Monocotylédones et de Dico- tylédones. Dans toutes les expériences, l'influence du noyau s'est montrée nécessaire pour la formation dela membrane ; cette influence peut étre transmise par les filets protoplasmiques à travers une masse cytoplasmique sans noyaux; la destruction des filets protoplas- miques seule empéche la formation de membranes dans les por- tions de protoplasme dépourvues de noyaux. L'action des noyaux peut se transmettre de cellule en cellule; il faut qu'il y ait con- ünuité, et non seulement contact, entre le noyau et le protoplasme pour que celui-ci puisse former une membrane. Dans le tube pol- linique, le noyau reproducteur est capable de former des mem- branes, au méme titre que le noyau végétalif. Maherlandt (G.). — Zur KeNNTNISS DER HypATHODEN, pp. 511-927, pl. XXII. — On a émis diverses opinions au sujet de la fonction des poils en écusson ou en téte qui tapissent les cavités des écailles foliaires du Lathrea Squamaria; aucune n'est satisfaisante. L'expérience démontre que ces organes situés à la face interne des écailles sont destinés à rejeter un excés d'eau. Des trachéides viennent se terminer dans les méats qui touchent les poils, et ces méats sont constamment remplis d'eau et non d'air; mais les poils capités exsudent seuls de l'eau ; ce sont des hydathodes, les autres REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 531 sont probablement sécréteurs. Les hydathodes paraissent avoir pour rôle de rejeter l'excès d'eau enlevé au cylindre central de l'hóte par les sucoirs du parasite avec le sucre qui se transforme en amidon dans le rhizome du Lathræa ; ils sont, en toute saison, un exutoire pour l'excés d'eau absorbé par le parasite dans les organes de l'hóte. Malgré les doutesélevés par M. Nestler, les poils décrits comme hydathodes dans le Phaseolus multiflorus ont bien les mémes fonctions. Giltay (E.). — VERGLEICHENDE STUDIEN ÜBER DIE STÄRKE DER TRANS- PIRATION IN DEN TROPEN UND IM MITTELEUROPAISCHEN KLIMA, pp. 615-644. — M. G. Haberlandt a publié, sur la transpiration sous les climats tropicaux, un Mémoire auquel M. Giltay adresse des critiques; elles s'appliquent à un grand nombre de travaux accomplis dans les laboratoires et nous intéressent d'une maniére générale. M. Haberlandt, en cherchant à déterminer l'intensité de la transpiration sous les tropiques et à la comparer avec son in- tensité sous les climats tempérés de l'Europe, s'est placé dans des conditions arlificielles qui ne lui ont pas permis d'arriver à de bons résultats. M. Giltay, en étudiant comparativement, à Java et en Hollande, la transpiration sur les mêmes espèces, est arrivé à des résultats bien différents. Bien que ses expériences n'aient pas élé poursuivies plus longtemps que celles de M. Haberlandt, il croit pouvoir affirmer que la transpiration est beaucoup plus élevée sous les tropiques que ne le pense M. Haberlandt. Srüss (J.). — UEBER DIE SECRETION DES SCHILDCHENS, pp. 645-664. — Depuis que M. Van Tieghem s'est occupé de la germination des Graminées et a démontré la sécrétion de diastase par l'écusson, on est revenu à plusieurs reprises sur ce sujet pour confirmer ce résultat. M. J. Grüss introduit dans les expériences toute la rigueur possible et conclut à nouveau que des embryons de Mais, dont on à enlevé l'albumen, ont le pouvoir de se nourrir sur de l'empois d'amidon, en l'absence de toute Bactérie et de le transformer par- tiellement en sucre. Richards (Herbert-Maule). — Dir BEFISSFLUSSUNG DES WACHSTHUMS EINIGER Prize puncu cmEwiscmE Reize, pp. 005-688. — Travail entrepris à l'instigation de M. Pfeffer pour poursuivre la solution d'un probléme posé par lui (Election organicher Náhrstoffe, 1895) et dont la premiére donnée est empruntée aux recherches de M. Raulin (1869). On sait en effet que divers sels métalliques et d'autres combinaisons organiques (alcaloides, etc.) agissent comme des poisons sur les Champignons qu'on essaye de développer à leur 538 SOCIÉTÉ BOTANIQUE LE FRANCE. Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik (suite). contact, que d'autres, au contraire, activent leur développement. M. Raulin en conclut que ces sels sont indispensables au déve- loppement normal du Champignon. Mais il peut se faire aussi qu'il ne s'agisse là que d'une excitation chimique et non d'une action directe sur la nutrition du Champignon; Cest ce que l'au- teur essaye de préciser. D'un ensemble de recherches attentives et variées, M. Richards conclut que le sulfate de zinc et d'autres sels ue sont pas du tout indispensables à la nutrition des Champi- gnons, puisqu'ils vivent dans des solutions qui ne les contiennent pas, qu'ils agissentseulement en donnant une impulsion qui déter- mine une activité exceptionnelle de l'aceroissement. Tome XXXI. Puriewitsch (K.). — PHYSIOLOGISCHE UNTERSUCHUNGEN ÜBER DIE EN- TLEERUNG DER RESERVESTOFFBEHALTER, pp. 4-76. — Les réserves emmagasinées dans la graine sont transportées dans l'embryon au moment de la germination ; Sachs, M. Van Tieghem, MM. Brown et Morris, ete., ont émis des opinions contradictoires sur la façon dont s'opère la migration des réserves. La question est complexe d'ailleurs. Il est hors de doute que certaines réserves sont trans- portées grâce à leur activité propre; mais comment se fait la mi- gration? Sous l'influence de ferments ou par la seule activité du protoplasme. La diastase formée agit-elle par elle-même ou sa formation et son activité sont-elles déterminées par d’autres causes? L'auteur a examiné surtout les migrations des réserves de l'albu- men des céréales et du Dattier;les cellules de l'albumen de ces plantes sont vivantes, chacune d'elles est capable de remplir ses fouctions d'une manière indépendante. Les résultats ont été néga- ufs pour le Ricin, le Pin Pignon et la Belle-de-nuit. D'autres or- ganes servant de magasins de réserve, cotylédons, bulbes, racines, rhizomes sont capables d'abandonner leurs réserves grâce à leur activité propre. L'auteur étudie avec soin les produits qui se for- ment au cours de ces migrations et le retour possible des sub- stances nutritives dans les réservoirs une fois vidés. Meinricher (E). — Die GRÜNEN Hazsscumarorzer. — l. Odontites, Euphrasia und Orthantha, pp. 11-123, pl. I. — Les graines des Rhinanthacées parasites pourvues de chlorophylle peuvent germer indépendamment de toute excitation ou impulsion chimique qui leur serait fournie par des tissus vivants d'autres plantes, racine REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 539 ou graine. Une plante d’ Odontites cultivée en pot hors de la pré- sence de toute racine étrangère ne forme pas de suçoirs; mais il s'en forme si la racine en rencontre une autre, fût-elle de Ja méme espéce; la formation des sucoirs est donc le résultat d'une exci- tation exercée par un corps nourricier sur la racine du parasite. Lorsque des Rhinanthacées sont semées en nombre, mais en l'absence de toute autre plante, elles forment réciproquement des racines les unes sur les autres, de telle sorte que les unes vivent aux dépens des autres, peut-être méme jusqu'à la floraison et à la fructification. Parmi les plantes cultivées en présence d'une Gra- minée, quelques-unes deviennent toujours plus fortes que les plus fortes parmi celles qui vivent sans hóte. L'auteur résout encore un certain nombre d'autres points relatifs au saprophytisme de ces plantes, sur l'élection qu'elles font de leurs plantes nourriciéres, sur la durée du pouvoir germinatif de leurs graines et le moment de leur germination. Mottier (David-M.). — UEBER DAS VERHALTEN DER KERNE BEI DER ENTWICKELUNG DES EMBRYOSACKS UND DIE VORGANGE BEI DER BErRUCHTUNG, pp. 125-158, pl. I-H. — L'auteur étudie l'origine de la cellule-mére du sac embryonnaire et la division de son noyau primaire, la deuxième et la troisième division du noyau, la | formation de l'appareil sexué et la réunion des noyaux polaires, la fécondation, la division du noyau dans les cellules végélatives, la réduction. du nombre des chromosomes et quelques autres questions accessoires. Il ne nous parait pas possible d'analyser un Mémoire sur les phénomènes intimes de la karyokinése sans entrer dans des détails trop longs; nous nous contentons d'en signaler les points essentiels. Berlese (A.-N.). — UEBER DIE BEFRUCUTUNG UND ÉNTWICKELUNG DER OoSPHÂRE BEI DEN PERONOSPOREEN, pp. 159-196, pl. IV-VII. — Comme le précédent, ce Mémoire a été préparé sous la direction de M. Strasburger. Il fournit des résultats nouveaux d'une grande importance. La fécondation se fait par la réunion de deux noyaux. Le noyau embryonnaire se divise un certain nombre de fois avant la maturité de l'oospore. Le nombre des chromosomes de chaque cellule-fille est double de celui des ehromosomes de chacune des cellules sexuées. L'auteur examine avec le plus grand soin lévo- lution complète de l'oospore. Son Mémoire est illustré de figures démonstratives. Wettstein (R. von). — BEMERKUNGEN ZUR ABHANDLUNG E. Henni- CHER'S « DIE GRÜNEN HALDSCHMAROTZER ». — L'auteur démontre 540 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik (suite). que M. Heinricher n'a fait que confirmer les résultats obtenus antérieurement par lui sur les Euphrasia, que sur aucun point ils ne se trouvent en désaccord, comme le dit M. Heinricher. Reinke (J.). — DIE ASSIMILATIONSORGANE DER ASPARAGEEN, pp. 207- 266, avec 26 figures dans le texte. — C’est pour s'efforcer de re- monter aux causes que M. Reinke poursuit ses études d'anatomie et de morphologie comparées. Le monde végétal est un texte que la science doit interpréter, dit-il; on se contente trop souvent d'examiner les conditions et non les causes des choses. Expliquer la variété des formes ontogéniques et phylogéniques en se dé- gageant de toute idée préconcue, tel doit étre le but de la science. Son Mémoire intéressera les philosophes au méme titre que les biologistes; nous renoncons à essayer de le résumer en quelques lignes. Haberlandt (G.).— UEBER DIE GRÖSSE DER TRANSPIRATION IM FEUCH- TEN TROPENKLIMA, pp. 273-288. — En réponse au Mémoire de M. Giltay résumé ci-dessus, l’auteur rapporte une nouvelle série d'expériences tendant à prouver que la transpiration du Riz est plus intense dans l’Europe centrale que sous le climat tropical de Java, même lorsque les plantes- sont directement exposées à la lumière solaire. La grande humidité de l'atmosphère sous les tropiques lui semble expliquer suffisamment cette différence; il trouve que les expériences de M. Giltay, établies tout autrement que les siennes, conduisent à la même conclusion générale, à savoir que l'intensité de la transpiration est plus faible sous les tropiques que dans les climats tempérés de l'Europe centrale. Went (F.-A.-F.-C.). — CHEMISCHE-PHYSIOLOCISCHE UNTERSUCHUNGEN ÜBER DAS ZUCKERROHR, pp. 289-344, pl. VIII. — Résumé d’un Mémoire publié en 1896 en langue hollandaise, sur la Canne à sucre. L'auteur, rappelé en Europe, reconnait n'avoir pu résoudre tous les problémes auxquels il s'est intéressé. Ses recherches ont porté sur une seule variété de Canne, l'une des plus communément cultivées à Java. Aprés avoir donné quelques renseignements Sur la culture de la Canne, il aborde l'étude de la transformation des hydrates de carbone dans le Saccharum, daus les feuilles, les racines et les tiges. Malgré son caractère spécial, ce travail inté- resse d’une manière spéciale la physiologie générale. Les conclu- sions en sont clairement formulées en quelques pages et accom- pagnées de tableaux détaillés. La marche de la formation du sucre REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 541 el de ses transformations est des plus régulières : toutes les parties de la plante qui ne s'aecroissent plus emmagasinent du saccha- rose, partout où un accroissement se produit, le glucose et le fructose sont nécessaires et s’il ne s'en trouve pas au moment voulu au point où ils sont nécessaires, ils sont produits par inver- sion du saccharose. Jost (Ludwig). — BEITRAGE ZUR KENNTNISS DER NYCTITROPISCHEN BE- WEGUNGEN, pp. 345-300. — L'auteur a étudié expérimentalement l'épanouissement et la fermeture de quelques fleurs (Tulipa, Taraxacum); après avoir montré en quoi ses résultats diffèrent de ceux de M. Oltmanns, il essaye d'établir la théorie des mouve- ments nyctotropiques. Il examine ensuite l'influence des variations de température sur les mouvements des feuilles; dépourvu des instruments nécessaires pour poursuivre les expériences avec toute la rigueur désirable, il déclare n'avoir voulu que fournir un appoint à la connaissance de cette question, trés nettement posée par M. Pfelfer, dés 1875. Vóchting (Herm.). — UEBER BLÜTHEN-ANOMALIEN. STATISCHE, MORPHO- LOGISCHE UND EXPERIMENTELLE UNTERSUCHUNGEN, pp. 391-510, pl. IX-XIV et une figure dans le texte. — On n'a pas oublié les remarquables travaux publiés par M. Vóchting sur la morphologie florale, ses études sur la zygomorphie et ses causes, sur l'action exercée par la lumiére sur la forme et la position des fleurs. Il aborde ici l'étude des anomalies florales, notamment de la pélorie. Le Linaria spuria lui a fourni des matériaux d'étude qui sont le point de départ d'une comparaison rigoureuse avec plusieurs espéces du méme genre. Le plus grand nombre des anomalies florales consistent en variations déterminées, soit par des causes internes, inhérentes à la constitution de l'espéce, soit par des causes extérieures liées aux conditions biologiques. Les anomalies se groupent autour du type normal suivant la formule des proba- bilités de Gauss. L'ensemble des variations florales d'une espéce forme un groupe parfois trés restreint, parfois trés étendu. Le parasilisme peut déterminer aussi des anomalies florales; mais cette cause de variations demande à étre étudiée de plus prés. Strasburger (Ep.). — DIE PFLANZLICHE ZELLHAUTE, pp. 511-598, pl. XV-XVI. — Nouveau complément aux travaux publiés par l'auteur sur ce sujet depuis 1875. Les résultats en sont brièvement formulés. Les matières qui forment la membrane sont des pro- duits du protoplasme ; elles sont ou bien déposées à la surlace du protoplasme aprés s'en étre séparées, ou bien elles y demeurent SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik (suile). Katz pour y subir diverses transformations. Dans beaucoup de cas, une masse donnée de cytoplasme est transformée en membrane sans laisser de résidu observable, d’où l'on peut déduire comme très vraisemblable que la substance constitutive de la membrane est un produit de dédoublement de la substance même du cytoplasme. Les membranes s’accroissent par apposition ou par pénétration active de nouveaux éléments. Ces deux modes de développement de la membrane se rencontrent soit isolés, soit simultanément dans l’accroissement en surface et dans l'accroissement en épais- seur des membranes cellulaires. L'auteur touche, en passant, à une foule de questions intéressant l'histologie de la cellule. (Jul.). — DIE REGULATORISCHE BILDUNG vo DIASTASE DURCH Pizze, pp. 999-618. — Les Champignons (Penicillium, Asper- gillus) et les Bactéries (Bacillus Megatherium) ont le pouvoir de former de la diastase et le font chaque fois qu'ils n'en sont pas empéchés. La présence d'amidon n'est done pas nécessaire pour la formation de la diastase. Le glucose et le saccharose mis en pré- sence du Penicillium empéchent la formation de diastase; mais le saccharose est interverti. Une faible quantité de ces sucres suffit pour arrêter la formation de ladiastase; le lactose au contraire ne l'arréte qu'en solution plus forte; le maltose, l'érythrodextrine, la glycérine, l'acide acétique ont une action plus faible encore que le lactose. Il existe aussi des différences entre les espéces mises en expérience. Il résulte de l'ensemble de ces recherches que chacune d'elles est eapable de former de la diastase, jusqu'à un certain maximum déterminé par le pouvoir régulateur du proto- plasme. Wisselingh (C. van). — MIKROCHEMISCHE UNTERSUCHUNGEN ÜBER DIE ZELLWANDE DER Fuwct, pp. 619-687, pl. XVII-XVIII. — Des observations mierochimiques poursuivies sur plus de cent espèces de Champignons ont permis à l'auteur de constater, dans la cou- stitution de leur membrane, la présence ou l'absence de deux substances, la cellulose et la chitine. La chitine des Champignons ne diffère pas de la chitine ani- male; elle est très stable et résistante et ne subit aucune transfor- malion sous l'influence de la glycérine à 300 degrés. Une solution étendue de potasse à la température ordinaire la transforme lente- ment en myeosine. La mycosine présente des réactions très carac- téristiques dont l’auteur donne le détail. La chitine est très ré- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 543 pandue chez les Champignons, tandis que la cellulose l'est beau- coup moins (Myxomycètes, Péronosporées et Saprolégniées). Les Bactéries, le Saccharomyces, et quelques autres n'ont ni cellu- lose, ni clitine; à ces substances, d'autres s'associent parfois, l'usnéine et la géastérine. M. van Wisselingh pense que les carac- téres microchimiques des membranes pourraient être réellement considérés comme caractères secondaires dans lesétudes de myco- logie systématique. Hoffmeister (Camill.). — UEBER DEN MIKROCHEMISCHEN NACHWEIS VON ROHRZUCKER IN PFLANZLICHEN GEWEBEN, pp. 688-699. — M. F. Csapek a utilisé l'invertine de la levure pour révéler le saccharose (1897). M. Hoffmeister a appliqué cette méthode àla recherche du saccharose dans les tissus des plantes; elle est, suivant lui, plus süre que toutes celles qui ont été employées jusque-là; de fait, il a observé des quantités plus ou moins grandes de saccharose dans les tissus des feuilles et des tiges, des fleurs, des fruits et des graines d'un grand nombre d'espéces et confirmé beaucoup d'observations faites antérieurement sur l'existence du saccharose chez divers végétaux. Ca. FLAHAULT. Botanisches Centralblatt, tomes LXIX à LXXIT, 1897. Tome LXIX. S. Ikeno. — VORLAUFIGE MiTTHEILUNG ÜBER DIE SPERMATOZOIDEN BE! Cycas revoluta, pp. 1-3. — L'auteur annonce avoir fait la découverte de spermatozoides dans le tube pollinique du Cycas revoluta. Leur structure est trés différente de ceux des Crypto- games vasculaires, mais ils ressemblent beaucoup à ceux du Ginkgo découverts par M. Hirase. Ils renferment un noyau et du cytoplasme enveloppant complètement le noyau. La tête comprend quatre tours de spire et porte de nombreux cils. Chaque tube pol- linique renferme deux anthérozoides. La fécondation doit étre opérée par la pénétration de l'anthérozoide dans l'archégone, car le tube pollinique n'en atteint pas le col. . S. Hirase. — UNTERSUCHUNGEN ÜBER DAS VERHALTEN DES POLLENS VON Ginkgo biloba, pp. 33-35. — Les phénomènes essentiels de la sexualité présentent dans le Ginkgo des particularités qu'on n'observe chez aucune autre Gymnosperme. La microspore du Ginkgo se compose, on le sail, de trois cellules, deux constituant le prothalle, la plus grande représentant l'anthéridie; celle-ci se prolonge en tube pollinique dans le nucelle. Dans le tube polli- D tH SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Botanisches Centralblatt (suite). nique se forment, suivant Strasburger, deux noyaux sœurs qui évolueraient, suivant lui, comme chez les autres Gymnospermes. En réalité, dit M. Hirase, les deux cellules sceurs ne pénétrent pas dans la cellule œuf, mais se différencient avant en anthérozoides. Ils sont ovoides, de 82 y. de long avec 49 & de large; le noyau, central, est enveloppé par le cytoplasme. La tête comprend trois tours de spire sur lesquels s'insérent des cils nombreux. Futterer (Wilhelm). — BEITRÄGE ZUR ANATOMIE UND ENTWICKLUNGS- GESCHICHTE DER ZINGIBERACEÆ, pp. 3-10, 35-46 (fin), 10 figures dans le texte. — L’auteur termine l’étude de la feuille, de la tige, de la gaine foliaire et du rhizome des Zingibéracées. Il la résume (pp. 41-46) en synthétisant les résultats relatifs au contenu des cellules, aux cristaux d'oxalate de calcium, à l'amidon, aux huiles éthérées, au tanin. Küster (E.). — DIE ANATOMISCHE CHARAKTERE DER ÜHRYSOBALANEEN, INSBESONDERE IHRE KIESELABLAGERUNGEN, pp. 46-54, 97-106, 129- 139, 161-169, 193-202, 225-234, pl. I. — Travail d'anatomie systématique entrepris sous la direction de M. Radlkofer. L'auteur insiste tout particulièrement sur la silice dont la présence con- stante fournit des caractéres propres à la famille. Les cellules épi- dermiques des feuilles montrent aussi une tendance particulière à prendre la forme palissadique; la gaine scléreuse des nervures avec leurs cellules sclérifiées d'un seul côté, la structure des sto- mates fournissent aussi des caractères commuus à toute la famille. La première partie du Mémoire est consacrée à la description des caractères anatomiques des Chrysobalanées. Une deuxième partie traite en particulier des genres et des espèces; les caractères en sont résumés dans un tableau qui occupe plus de trois pages. L'au- teur a examiné, d'ailleurs, plus de 80 espéces, provenant presque toutes de l'herbier de Münich. Grevel (Wilhelm). — ANATOMISCHE UNTERSUCHUNGEN ÜBER DIE FA- MILIE DER DiaPENSIACEE, pp. 257-967, 309-315, 342-347, 369- 377, 401-411, pl. II. — Travail d'anatomie systématique entrepris sous la direction de M. Pfitzer. Le Mémoire commence par la description détaillée des caractères anatomiques propres à chaque espèce. Un coup d'œil d'ensemble sur l'anatomie des plantes de cette petite famille précéde une étude comparative avec les familles et sous-familles qui lui sont alliées. Cette étude porte naturelle- ment avant tout sur les Éricacées et les Pirolacées. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 545 Wiesner (J.). — UEBER DIE PHOTOMETRISCHE BESTIMMUNG HELIOTRO- PISCHER CONSTANTEN, pp. 305-309. — Discussion relative à la ri- gueur de la méthode avec laquelle ce savant aurait déterminé les rapports de l'intensité lumineuse avec les phénomènes héliotro- piques. M. Oltmanns, ayant obtenu en 1897 les mémes résultats que M. Wiesner en 1878, croit les avoir obtenus avec plus de rigueur; c'est ce qui fait l'objet de cette Note. Vandevelde (A.-J.-J.). — UEBER DEN EINFLUSS DER CHEMISCHEN REA- GENTIEN UND DES LICHTES AUF DIE KEIMUNG DER SAMEN, pp. 237- 342. — Double question sur laquelle la bibliographie compte un nombre énorme de publications d'importance très diverse. En altendant la publication des résultats auxquels il est parvenu à son tour, l'auteur fait la critique des méthodes employées et décrit briévement celles qui lui ont permis d'arriver à des résultats plus rigoureux. Il formule, en finissant, quelques-unes des déductions qu'il peut tirer de ses expériences. Kusnezow (N.-J.). — DER BOTANISCHEN GARTEN DER KAISERLICHEN UNIVERSITAT zU Jursew (Dorpat), pp. 377-382. — L'auteur, en décrivant le Jardin botanique de Dorpat qu'il dirige, iusiste sur la richesse des collections de plantes vivantes qu'il possède grâce à Ledebour, son premier directeur, et aux nombreux voyages entre- pris à travers l'empire et à travers l'Asie dans le but de les enri- chir. Beaucoup des espéces des pays tempérés, qui succombent aux froids de Saint-Pétersbourg, de Moscou, ete., ne résistent, dans les Jardins de l'empire, qu'à Dorpat et peut-étre à Varsovie. Il nous donne la liste d'un certain nombre d'arbres et d'arbustes qui supportent les hivers rigoureux à Dorpat. En outre d'une collec- lection générale rangée suivant l'ordre d'A.-P. de Candolle, le Jardin se divise en divers quartiers; les plantes de la Sibérie et du Caucase, celles du sud de l'Europe, d'Amérique, de l'Amour, de la Chine et du Japon, les plantes alpines y sont cultivées séparé- ment. On a commencé à indiquer la distribution géographique sur les étiquettes. des espéces. La plupart des grands jardins bota- niques de l'Europe ont été profondément modifiés depuis vingt ans et consacrent beaucoup d’efforts à mettre en relief la distribution géographiqne des espèces. Tome LXX, 1897. Lindau (G.), — BEMERKUNGEN ÜBER DIE HERTIGE SYSTEMATIK DER i i it ê expression de PILZE, pp. 2-12. — Toute classification doit être l expressio T. XLIV (SÉANCES) 90 046 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Botanisches Centralblatt (suile). Péta! actuel de la science; elle doit donc avoir pour base une con- naissance générale aussi étendue que possible et l'anatomie et la phytologie rendent, méme indirectement, de grands services au classificaleur, en lui révélant l'ensemble des rapports des êtres qu'il étudie. Dans l'état actuel de nos connaissances, la classifica- tion de Brefeld est seule au niveau. de la science en ce qui con- cerne les Champignons. Saccardo n'a proposé que des moyens de distinguer les espèces et non une classification. Suit une discus- sion plus détaillée de quelques points de la classification de Sac- cardo. Zalewski (.). — User M. ScHŒNNETT'S RESINOCYSTEN, pp. 90-55, avec 2 figures dans le texte. — On trouve dans le tissu fonda- mental des tiges et des feuilles de certains Begonia, au voisinage des faisceaux primaires, des cellules à contenu trés particulier auxquelles Schœænnett a donné le nom de résinocystes. Ge contenu, plus ou moins hémisphérique, a une structure rayonnante, comme les macles d'inuline. C'est une masse de résine pénétrant un sup- port purement cellulosique. Ces observations, publiées il y a peu d'années en langue polonaise, paraissent avoir été méconnues jus- qu'ici. Hartwich (C.). — UEBER EINIGE BEL ACONITUMKNOLLEN BEOBACHTETE ABNORMITATEN, pp. 114-120, 146-159, 178-184, avec pl. I-II. — L'auteur signale trois cas d'anomalies observées par lui dans la structure et le développement de tubercules d'Aconitum ; il en tire les éléments d'une discussion sur la phylogénie des différentes espéces d'Aconits européens. Ludwig (E.). — Sarcosoma platydiscus Sacc. im Vogtland, pp. 121-123. — Ce Champignon rare a été abondamment récolté dans un bois d'Épicéa, prés de Schönberg en Moravie; il a été récollé au premier printemps, au moment où la neige couvrait encore une partie du pays. Kotkwitz (R.). — Die BEWEGUNG DER SCHWARMER, SPERMATOZOIDEN UND PLASMODIEN UND IHRE ABHANGIGKEIT VON AÜSSEREN FAK- TOREN, pp. 184-192. — Coup d'œil synthétique sur les travaux relatifs aux mouvements des zoospores, des spermatozoides et des plasmodes, dans leurs rapports avec les agents physico-chi- miques; l'auteur donne la liste de 75 Mémoires publiés sur ce sujet de 1885 à 1896. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 547 €rüss (J.). — STUDIEN ÜBER RESERVECELLULOSE, pp. 242-261, pl. HI- IV. — L'auteur étudie la constitution et les transformations que subit la cellulose de réserve de l'albumen du Phænix dactylifera. Lors de la germination, la diastase s'échappe de la lumière de la cellule et pénétre dans la membraue, d'autant plus abondamment qu'on considére les régions les plus voisines de l'écusson. La dis- solution de la membrane est fractionnée ; la galactane est élimi- née la première, son élimination détermine dans la membrane une zone hyaline extérieure. La mannane qui demeure dans la zone hyaline est transformée finalement en mannose en passant par diverses formes de mannine, qu'on peut nommer leucomannine et cyanomannine d’après leurs réactions. Tepper (J.-G.-0.). — BEMERKUNGEN ÜBER AUSTRALICHE ENTOMOGENE PinzE und Beschreibung südaustralischen Varietäten von Cordi- ceps Gunnii Berk., pp. 305-307. — On connaît aujourd'hui en Australie 13 espèces de ces curieux Ascomyeétes parasites des larves et des chenilles. Un Mémoire détaillé leur a été consacré par M. A.-S. OUI, dans Agricultural Gazette of N. S. Wales, VI, p. 402, avec 4 planches. Knuth (P.). — BEITRÄGE ZUR BIroLoGIE DER BLÜTEN, pp. 337-340, avec 6 figures daus le texte; LXXI, pp. 433-435; LXXIT, pp. 81-84. — Note sur les conditions suivant lesquelles les fleurs de Matthiola incana, de Lunaria biennis, d'Antirrhinum Oroutiwum, de Mo- luccella levis, de Melissa officinalis sont visitées parles insectes. Friderichsen (K.). — BEITRÄGE ZUR KENNTNISS DER Mubi coryli- folii pp. 340-350, 401-408 et LXXI, pp. 1-13. — Les caractères principaux du groupe des Rubi corylifolii sont ceux du Rubus cæsius ; mais les innombrables formes de ce groupe ont, avec les espèces d'autres groupes, des parentés si étroites qu'elles se re- flétent pour ainsi dire dans le groupe des R. corylifolii. Il est évi- dent d'ailleurs que les formes de ce groupe s'hybrident avec R. ideus, R. fruticosus, R. ulmifolius, R. tomentosus et les R. to- mentosi. Le groupe tout entier, à l'exception toutefois du R. se- sius, aurait une origine hybride. Le R. corylifotius Areschoug com- prend plusieurs sous-espèces, présentant chacune de nombreuses formes et des races locales et plusieurs groupes de formes affines. L'auteur déerit trois des groupes les, plus importants : R. oreoqeton Focke, R. fasciculatus P.-J. Mueller et R. nemorosus Hayne. 548 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Botanisches Centralblatt (suite). Tome LXXI. Levier (E.). — NACHTRAGLICHES ÜBER FALSCHE PRIORITÄT UND Knüc- KENNAMEN, pp. 13-23. Kuntze (Otto). — LEVIERS VERDREHUNG VON ARTIKEL 49 DES PARI- SER Copex, pp. 200-202 et 305. — Berichtigung und Ergänzung zu meinem Bemerkungen zu Levier's Artikel, pp. 445-446. Levier (E.). — O. KUNTZE’S NEUE AUSLEGUNG DES ARTIKEL 49, LXXII, pp. 195-198. . Le premier de ces articles a pour point de départ une Note publiée par M. Levier, dans le Bull. Herbier Boissier, 1896, pp. 369-406 (La Pseudo-priorité et les noms à béquilles), et la réponse de M. Kuntze (ibid., pp. 539-542). Le second est une protestation de M. Kuntze et un exposé du débat qui se poursuit entre eux sur les adjonctions à apporter à l'article 49 du Code de nomenclature ; il y ajoute ensuite quelques explications. M. Levier revient encore une fois sur la divergence d'interprétation qui les sépare. Britzelmayr (Max). — MATERIALIEN ZUR BESCHREIBUNG DER HYMENO- MYCETEN, pp. 49-59 et 87-96. — Diagnoses en allemand d’espèces, pour la plupart anciennement connues, appartenant aux genres Agaricus (sens. lat.), Cortinarius, Lactarius, Russula, Cantha- rellus, Marasmius, Lentinus, Lenzites, Polyporus, Trametes, Solenia, Hydnum, Caldesiella, Sistotrema, Persooniana, Irpex, Radulum, Phlebia, Lopharia, Grandinia, Odontia, Thelephora, Stereum, Hymenochete, Corticium, Peniophora, Coniophora, Karstenia, Hypochnus, Clavaria et Tremella. Les noms d'au- teur sont abrégés de manière à rester indéchiffrables pour les botanistes non initiés. Kubla (Fritz). — UrpEn ENTSTENUNG UND VERBREITUNG DES PHELLO- DERMS, pp. 81-87, 113-121, 161-170, 193-200 et 225-230, pl. I. — On doit à un excellent travail, déjà ancien, de Sanio la connais- sance de la structure du phelloderme et de ses produits, mais bien des questions demeurent obscures quant à son origine et à la ma- mére dont il se comporte vis-à-vis des tissus qui le recouvrent. M. Kuhla s'est efforcé de les résoudre en étudiant le développe- ment du phellogène dans plus de 60 espèces cultivées au Jardin de Berlin ou récoltées dans les environs de cette ville, Gymno- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. : 549 spermes et Angiospermes; il décrit en détail chaque cas particulier, mais ne formule pas de conclusions et ne conne que sept figures à l'appui de ses descriptions. Ludwig (F.). — BEITRÄGE ZUR PHYTARITHMETIK, pp. 251-265, avec 9 graphiques. — Nachträgliche Bemerkungen über die Multipla de Fibonaccizahlen, etc., pp. 289-291. — Nouveaux exemples à l'ap- pui des vues de l'auteur sur les conditions de nombre des diffé- rentes parties des plantes et leurs variations, sur les variations de ces nombres et leur importance, au point de vue de la distinction des espèces et des races, sur les courbes de Fibonnacci et la coexis- tence de faibles oscillations dans les variations. Kusnezow (N.-J.). — Pnorksson D" En. Russow, pp. 265-268. — Notice sur le regretté Russow, enlevé subitement le 11 avril 1897, suivie d'un index bibliographique de ses travaux. Ludwig (F.). — UEBER DAS LEBEN UND DIE BOTANISCHE THÂTIGKEIT D" Fritz MüLLER’S, pp. 291-302, 347-363, 401-408, avec portrait dans le texte et pl. II-V. — Peu d'hommes à notre époque se sont intéressés avec une passion aussi ardente aux sujets les plus va- riés de la zoologie. Nul peut-étre n'a plus observé; Zoologie, Bio- logie et Morphologie des. plantes, systématique, mycologie ont occupé sa grande activité jusqu'aux derniers jours de sa vie. La Notice que lui consacre M. Ludwig est suivie d'un index bibliogra- phique aussi complet que l'auteur a pu l'établir. Schubert (Druno).-— UEBER DIE PARENCHYMSCHEIDEN IN DEN DLATTERN DER DicoTYLEN, pp. 337-347, 385-395, 435-445, 465-476, pl. VI; et LXXII, pp. 13-21 et 61-69. — Il s'agit de la gaine de cellules parenchymateuses qui limite les faisceaux des organes assimila- leurs ; on peut la considérer comme un tissu conducteur pour les produits assimilés. Haberlandt l'a fait connaitre et en a déter- miné la fonction en 1882. L'auteur s'est proposé de faire de cette gaine une étude toute spéciale, d'étudier surtout le degré de son développement chez les Dicotylées et le contenu de ses cellules. Les Dicotylées examinées se répartissent en deux groupes d'aprés la forme et le contenu ehlorophyllien de la gaine. L'un d'eux comprend la plupart de ces plantes, l'autre est rare el ne se ren- contre que chez des Centrospermées. Un chapitre distinct est con- sacré à chacun des deux types. | mE La gaine parenchymateuse existe autour, des faisceaux foliaires de presque toutes les Dicotylées; elle manque chez les Crassu- lacées. Les résultats généraux sont clairement résumés (LXXII, Pp- 66-68). 550 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Botanisches Centralblatt (suite). Lotsy (J.-P.). — Dir LOCALISATION DES ALKALOIDS IN C'inehona Ca- lisaya Ledgeriana UND IN Cinchona succirubra. — Résumé d'un Mémoire qui sera publié en hollandais avec 20 plan- ches coloriées. L'auteur a examiné la localisation de l'alealoide dans tous les tissus des différents organes de la plante, jusque dans le calice, la corolle et les étamines. L'alcaloide se trouve dans le parenchyme, jamais dans les tubes criblés; on le rencontre méme dans les tissus assimilateurs. Les cellules qui le contiennent sont vivantes ou, du moins, elles ont encore la forme de cellules vi- vantes. Celles qui renferment de l'oxalate de chaux ne contiennent pas d'alealoide. Ordinairement dissous daus le suc cellulaire des cellules jeunes, l'alealoide prend dans les organes àgés la forme d'une substance amorphe qui demeure dans la cavité des cellules. On n'entrouve pas dans les tissus les plus actifs, mais il est abon- dant dans leur voisinage. Tome LXXII. Künkele (Theod.). — UEBER STRANGBILDUNG 1M Marke VON "Minus glutinosa, pp. 1-5, pl. III. — Ou connait des faisceaux libéro- ligneux médullaires dans quelques familles de Dicotylédones; on ne parait pas en avoir signalé jusqu'iei dans l'Aulne; M. Künkele les a observés et les décrit avec soin. Dalmer (Moritz). — BEiTRiGe zur MorPHoLoGiE uwp BIOLOGIE VON Hex Aquifolium UND Cakile maritima AUF DER INSEL RÜGEN, pp. 0-13. — Les épines qui bordent les feuilles de l'Ilex Aquifolium jeune constituent un moyen de défense dont le Houx n'a plus besoin lorsqu'il atteint les dimensions d'un arbre. — Le Cakile maritima garde ses cotylédons pendant toute la vie; son bourgeon terminal vite arrêté dans son développement est remplacé par une série de rameaux plus où moins décombants. La racine primaire atteint une grande longueur. L'auteur se demande quelle est l'explication de ces disposilions. Nilsson (Herm.). — BEOBACHTUNGEN ÜBER DEN EINFLUSS DER DUNKLEN WARMESTRAHLEN IM SONNENLICHT AUF DIE ORGANISATION DER PFLANZEN, pp. 21-29. — L'auteur a suivi par une expérience de six semaines, portant sur huit genres trés différents de plantes phanérogames, l'action déterminée sur la structure des différents ussus de la feuille soustraite à l'action des radiations calorifiques REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 591 de la lumière solaire. Cette communication préliminaire résume les résultats acquis et donne la bibliographie du sujet. Kamerling (Z.). — Zur BIOLOGIE UND PHYSIOLOGIE DER ZELLMEMBRAN, pp. 49-54, 85-91. — Par cette communication préliminaire, l'au- teur appelle l'attention sur quelques propriétés de la membrane cellulaire qui interviennent plus ou moins directement dans la vie de la plante, sur les vésicules d'air ou de vapeur d'eau dans l'intérieur de la membrane, sur les membranes qui, à l'état sec, sont imperméables à l'air, sur celles qui sont perméables, sur les membranes qui ne peuvent être mouillées, sur la lignification. Kattein (Albert). — DER MORPHOLOGISCHE WERTH DES CENTRALCYLIN- DERS DER WURZEL, pp. 55-61, 129-139, avec 2 planches doubles, Let Il. — Les botanistes interprétent de manière différente le cylindre central de la racine: les uns y voient un seul faisceau concentrique autour de la moelle, d'autres le considèrent comme formant une série de faisceaux libériens et ligneux alternants. Une série d'observations, faites sur les Gymnospermes, les Monocoty- lédones et les Dicotylédones, conduisent M. Kattein à cette conclu- sion que le cylindre central de la racine n'est pas un faisceau, mais qu'il est formé de faisceaux libériens et ligneux alternants groupés autour du tissu fondamental formant la moelle. Le cy- lindre central a done la même valeur morphologique que tout ce que cireonserit l'écorce dans la tige. Krause (Ernst). — FLonisriscue NortuzEN, pp. 161-165. — L'auteur signale l'apparition sporadique du Botrychium simplex et de l'Aspidium aculeatum dans le Mecklembourg. Les Asplenium Ruta-muraria, A. Trichomanes et Polypodium vulgare qui ha- bitant, la première les rochers calcaires, les autres les bois, se présentent aussi fréquemment comme plantes rudérales; dans les pays sans rochers, l'Asplenium Ruta-muraria ne vit que sur les murailles. Il ajoute quelques observations tératologiques, systé- matiques et floristiques sur des Cryptogames vasculaires. Erikson (Johan). — Zur Biorocre UND MORPHOLOGIE VON Ranun- culus illyriccus, pp. 193-195. — Communication prélimi- naire; le Ranunculus illyricus appartient à la section Ranun- culastrum dont l'aire d'extension occupe surtout la région médi- lerranéenne. Ow ne le trouve en Suède que sur un petit plateau Sec de l'ile d'Œland, dont la flore rappelle celle des steppes du Nord, L'auteur compare les caractères morphologiques du R. illy- ricus à ceux du ft. bulbosus. 552 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. . Botanisches Centralblatt (suite). Bornmüller (J.). — Rhamnus orbiculata BORNEM., pp. 225-229. — Cette espéce, décrite sous le nom de Rhamnus orbiculata dans OEsterr. bot. Zeitschr., 1887, est l'objet d'une diagnose complète sous le nom de R. Sagorskii Born. La découverte d'exemplaires complets ont montré que le nom spécifique d'orbiculata était mal appliqué et ont amené ce changement. Le R. Sagorskii a été découvert en Dalmatie, prés de Cattaro. . Kohl (F.-G.). — Die PROTOPLASMAVERBINDUNG DER SPALTÜFFNUNGSS- CHLIESSZELLEN UND DER MOOSBLATTZELLEN, pp. 257-265 et pl. IV. — Kienitz-Gerloff, en 1891, a émis l'opinion que les cellules sto- matiques n'ont pas de communications protoplasmiques avec les cellules voisines; il explique ainsi que les cellules stomatiques conservent leur contenu en hiver. En réalité, le contenu des cel- lules de bordure émigre dans la plupart des plantes comme celui des cellules parenchymateuses voisines. M. Kohl démontre que les communications protoplasmiques existent réellement entre les cellules stomatiques et les cellules parenchymateuses contigués i dans le Viscum album. Il poursuit ses observations et croit pou- voir annoncer qu'elles existent partout ailleurs. Ewart (Alfr.-J.). — THE RELATIONS OF CHLOROPLASTID AND CYTO- PLASMA, pp. 289-296. — L'auteur a publié, depuis 1895, une série de travaux sur les phénomènes intimes de l'assimilation, dans Journal of Linnean Soc., Annals of Bot., Biological Society. ll est en contradiction avec MM. Kny et Kolkwitz. La présente Note est destinée à montrer les causes d'erreur contre lesquelles il faut se mettre en garde, pour dégager l'observation de l'assimi- lation du chloroplastide de celle des phénoménes qui intéressent le protoplasme ambiant. Eriksson (Jakob). — EINE ALLGEMEINE UEBERSICHT DER WICHTIGSTEN ERGEBNISSE DER SCHWEDISCHEN GETREIDEROSTUNTERSUCHUNG, pp. 321-325, 354-302. — Des expériences ont été instituées au champ d'expériences agricoles d'Albano, prés de Stockholm, sur les rouilles des céréales. Les résultats en ont été publiés par l'au- leur, soit seul, soit en collaboration avec M. Henning, dans une série de Mémoires dont il donne la liste. Il formule ici, sous une forme trés brève, les résultats les plus importants de ses recher- ches sur les 10 espéces ou formes de Puccinia qui attaquent les céréales et beaucoup d'autres Graminées ; le P. graminis, à lui REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 993 seul, n'attaque pas moins de trente-deux Graminées en Suéde. On lira avec fruit ces quelques pages qui ne sauraient être résumées. Knuth (Paul). — Neue BEOBACHTUNGEN ÜBER FLEDERMAUSBLÜTIGE PFLANZEN, pp. 353-354. — W. Burck a observé, le premier, la fé- condation de fleurs par des chauves-souris au Jardin botanique de Buitenzorg (1892). M. J.-H. Hart a publié en 1897 une observa- tion du même genre faite à la Trinité. Le Bauhinia megalandra ainsi fécondé n'est pas mellifere; c'est en chassant les insectes attirés par les fleurs que les Cheiroptères fécondent les fleurs. Les fleurs de l'Eperua alata et du Glossonycteris Geoffroyi sont aussi visitées et sans doute fécondées par les chauves-souris. Scott (D.-H.).— ON THE STRUCTURE AND AFFINITIES OF FOSSIL PLANTS FROM THE PALÆOZOIC ROCKS. II, On Spencerites a new Genus of Lycopodiaceous Cones from the Coal-measures, founded on the Lepidodendron Spenceri of Williamson, pp. 417-420. — Le cône dont il s'agit appartient évidemment à une Lycopodiacée, mais diffère assez de tout ce qu'on en connait pour qu'il soit légitime de le classer dans un nouveau genre. Le Spencerites insignis a été décrit par Williamson sous le nom de Lepidodendron Spen- ceri, le S. majusculus est nouveau. Le genre se distingue des Lepidostrobus par l'insertion différente des sporanges, en méme temps que par la forme des écailles et des sporanges et la struc- ture des sporanges. Cu. Fram ULT. Flora oder allgemeine Botanische Zeitung. vol. 83, 1897. Marburg; N.-G. Elwert, éditeur. Fr. Oltmauns. — UEBER POSITIVEN UND NEGATIVEN HELIOTROPISMUS, pp. 1-32. — Travail de physiologie expérimentale qu'on ne saurait résumer en quelques lignes; c'est une contribution à la connais- sance des phénomènes que détermine la lumière sur la crois- sance du Phycomyces et des organes orthotropes et plagiotropes des Phanérogames. L'auteur déclare que beaucoup de points exi- gent une étude plus approfondie, les résultats obtenus par M. Olt- manns ont été confirmés par une publication à peu près simultanée de M. Czapek. €. Karsten. — UNTERSUCHUNGEN ÜpER DIATOMEEN, IT, pp- 33-53, 203- 223, pl. I, II et VI. — Suite d'un travail publié en 1896 dans le méme Recueil. Détails précis sur la structure, la multiplication et la formation des auxospores de diverses espèces. Gr. Krans. — UEBER DAS VERHALTEN DES KALKOXALATS BEIM Wach- 554 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Flora oder allgemeine Botanische Zeitung (suite). SEN DER ORGANE, pp. 54-73. — L'auteur s'est efforcé de déter- miner par l'analyse macrochimique les proportions d'oxalate de chaux contenues dans les organes de quelques plantes, d'en saisir les transformations et l'utilisation au cours des différentes phases de la vie des plantes. P. Dietel. — UNTERSUCHUNGEN ÜBER EINIGE BRANDPILZE, pp. 71-81, . pl. HI. — Observations sur la structure et le développement des spores de quelques Ustilaginées, et surtout de l'Ustilago Ischemi. H. Góltz. — ZUR SYSTEMATIK DER GATTUNG Vaucheria DC. SPECIELL DER ARTEN DER UMGEBUNG BASELS, pp. 88-134, 55 figures dans le texte. — Depuis la publication, en 1869, du travail de Walz sur les Vaucheria, aucune étude plus importante que celle-ci n'a été publiée sur ce genre de Siphonées. En outre des détails que donne M. Góltz sur la structure et l'évolution des organes repro- ducleurs, on trouve dans ce Mémoire une importante contribu- tion à la connaissance systématique de ces plantes, la description détaillée de 14 espéces, accompagnée de figures, mais sans dia- gnoses latines. K. Stameroff. — ZUR FRAGE ÜBER DEN EINFLUSS DES LICHTES AUF DAS WACHSTHUM DER PFLANZEN, pp. 135-150. — Résumé d'un Mémoire précédemment publié en langue russe. S. Nawaschim. — UEBER DIE SPORENAUSSCHLEUDERUNG DEI DEN TORF- MOOSEN, pp. 151-159, pl. IV. —- Observations sur la dispersion des spores des Sphagnum ; Mémoire accompagné de figures démons- tratives et suivi de conclusions clairement exprimées. K. Giesenhagen. — UNTERSUCHUNGEN ÜBER DIE CHARACEEN, PP: 160- 202, pl. V et 17 figures dans le texte. — Recherches attentives sur la structure morphologique et le développement de l'appareil végélatif des Nitella. €. Bitter. — VERGLEICHEND-MORPHOLOGISCHE UNTERSUCHUNGEN ÜBER DIE BLATTFORMEN DER RANUNCULACEEN UND UMBELLIFEREN, pp. 223-303, 31 figures dans le texte. — Étude évidemment inspi- rée par les récents travaux de M. Reinke sur la morphologie des Asparagées et des Légumineuses. Après un examen attentif d'un grand nombre de formes de feuilles choisies chez les Renoncu- lacées et les Ombelliferes, Pauteur compare ces deux familles au point de vue de la morphologie et cherche à retrouver des types primitifs sous les variations des formes. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 999 W. Schmidle. — EPIPHYLLE ALGEN NEBST EINER PITHOPHORA UND Dasya aus NEgv-GuINEA, pp. 304-326, 4 figures dans le texte. — Déterminations d'Algues épiphylles et de quelques autres espèces de la Nouvelle-Guinée recueillies par M. Lauterbac. Ce sont sur- tout des Trentepohlia; les espèces de ce genre fournissent loc- casion d'observations sur la section Heterothallus de ce genre. Description d'une curieuse Floridée d'eau douce, Dasya Lauter- bachii. C. Müller, -— Musci VENEZUELENSES Novi a Prof. Goebel collecti, pp. 327-341. — Diagnoses latines de 45 espèces nouvelles de Mousses du Vénézuela. €. Balicka-Iwanowska. — Die MORPHOLOGIE DES Z"Ahelygonum €ynoccrambe, pp. 357-366, 10 figures dans le texte. — L'étude attentive que fait l'auteur des inflorescences mäle et femelle de cette curieuse plante de la flore méditerranéenne confirme l'opi- nion d'Eiehler qui y voyait le représentant monotype d'une famille distincte. W. Wächter. — BEITRÄGE ZUR KENNTNISS EINIGER WASSERPFLANZEN, pp. 367-397, 21 figures dans le texte. — L'auteur examine quels rapports existent entre les agents extérieurs et l'hétérophyllie de quelques Monocotylédones, puis il étudie la structure des organes végétatifs du Weddelina squamulosa Tulasne, l'une des plus remarquables espèces de l'étrange famille des Podostémacées. Fr. Oltmanns. — UEBER SCHEINCOPULATION BEI ÉCTOCARPEEN UND ANDEREN ALGEN, pp. 398-414, pl. VII. 6. Berthold, — BEMERKUNGEN ZU DER VORSTEHENDEN ABHANDLUNG VON Fn. O., ete., pp. 415-425. — M. Sauvageau a suffisamment relevé les erreurs d'observation de M. Oltmanns (.Mém. Soc. sc. nat. et math. de Cherbourg, XXX, 1897) pour qu'il soit inutile de les résumer et de signaler la réponse de M. Berthold, parfaite- ment conforme à celle de notre compatriote. M. Goebel. — MORPHOLOGISCHE UND BIOLOGISCHE BEMERKUNGEN, pp. 426-153, avec figures dans le texte. — Description du dévelop- pement de la fleur et de l'embryon des Cryptocoryne, Aroïdée dont l'embryon prend un grand développement et développe de nombreuses feuilles à l'intérieur méme de l'ovaire. — Observa- lions sur les Floridées d'eau douce observées dans différent gions tropicales. — Réflexions sur la signification biologique de la gouttière foliaire des Tozzia et Lathrea. es ré- 556 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Flora oder allgemeine Botanische Zeitung (suite). Fr. Müller. — EINIGE BEMERKUNGEN ÜBER BROMELIACEEN, pp. 454- 474, pl. VIII-IX. — Observations du regretté botaniste de Blume- nau sur les inflorescences des Broméliacées, sur la morphologie et la systématique de plusieurs espèces de cette famille, sur les nectaires des Vriesea, sur les préfeuilles des Tillandsiées. Fe. Müller. — EIN VERSUCH MIT DOPPELBESTAUBUNG, pp. 474-486. — Recherches expérimentales sur la fécondation d’une fleur par deux pollens de différentes espèces. L'auteur a employé comme objets de recherches trois espéces de Marica entre lesquelles il a obtenu les diverses combinaisons possibles. I] arrive aux conclusions auxquelles Kólreuter avait été conduit par des expériences pour- suivies sur un seul genre de plantes. Cu. FLAHAULT. Flora oder allgemeine Botanische Zeitung, vol. 84, 1897. Marburg ; N.-G. Elwert, éditeur. Z. Kamerling. — ZUR BIOLOGIE UND PHYSIOLOGIE DER MARCHANTIA- CEEN, pp. 1-68, pl. LIII. — Recherches morphologiques portant sur 29 espèces d'Hépatiques vivant sous divers climats. Dévelop- pement et fonctions des rhizoides de différente nature; étude des stomates et de l'épiderme ; opposition entre le thalle et l'inflores- cence; dessiccation localisée et absorption de l'eau ; influence des agents extérieurs sur la forme; telles sont les principales questions étudiées dans cet important Mémoire. Il en déduit un groupement biologique des Hépatiques, suivant qu'elles sont éphéméres, xéro- philes, hygrophiles, etc. M. Merz. — UNTERSUCHUNGEN ÜBER DIE SAMENENTWICKELUNG DER UrnicULAnIEEN, pp. 69-87, avec 34 figures dans letexte. — L'auteur compléte les recherches publiées par Kamienski, en 1877, sur le développement de la graine des Utriculariées par des observa- tions plus précises sur les premières divisions des cellules embryon- naires. W. Schostokowitseh. — EINIGE VERSUCHE ÜBER DIE ABHANGIGKEIT DES Mucor proliferus VON DEN AUSSEREN BEDINGUNGEN, pp. 88-96, pl. IV. — Recherches sur l'influence qu'exercent Sur la structure d'une. Mucoracée la composition chimique et le degré de concentration du milieu nutritif ainsi que la température. Ges influences s'exercent à des degrés divers sur les différents organes du Champignon. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 557 Fr. Müller. — EiN FALL NATURAUSLESE BEI UNGESCHLECHTLICHER FORTPFLANZUNG, pp. 96-99. — Une espèce de Marica se distingue de toutes les autres espèces du Brésil, par la faculté qwelle a de s'enraciner par le sommet de son inflorescence recourbée jusqu'à terre et d'y produire un nouveau bourgeon. Cette espèce, contrai- rement à toutes les autres, ne peut étre fécondée par son propre pollen. Elle est trés répandue dans la province de Sainte-Catherine, bien qu'elle ne se reproduise que par voie asexuée. €. Steinbrinck. — DER HYGROSKOPISCHE MECHANISMUS DES LAUBMOOS- PERISTOMS, pp. 131-158, 13 figures dans le texte. — Travail d'ana- lyse attentive des moyens mécaniques par lesquels s'ouvre la capsule des Mousses. W. Sehmidle. — ZUR ENTWICKELUNG EINER. Zygnema UND Calo- thrix, pp. 167-113. — Observations morphologiques sur quelques Algues d'eau douce d'Australie, faites sur des matériaux conser- vés dans l'alcool. A. Meyer. — STUDIEN ÜBER DIE MORPHOLOGIE UND ENTWICKELUNGS- GESCHICHTE DER BACTERIEN, AUSGEFUHRT AN Aslasia astero- spora UNp Bacillus (umescens, pp. 185-248, pl. VI. — Étude monographique trés détaillée; ce travail comporte des conclusions générales sur la structure, le développement et la systématique des Bactéries. Il appartient à la bibliographie gé- nérale du sujet. H. Dingler. — Dig VonGANGE BEI DER SOG. BRAUN'SCHEN ZWANGS- DREHUNG, pp. 249-342, pl. VII-IX. — Long Mémoire sur les phé- noménes déterminés par la torsion artificielle des tiges. Les prin- cipaux résultats en sont résumés en trois pages que nous ne sau- rions réduire encore. W. Wächter. — BEITRÄGE ZUR KENNTNISS EINIGER WASSERPFLANZEN, HI, p. 342. — Suite au Mémoire mentionné ci-dessus (vol. 83, p. 367). L'auteur y traite de l'hétérophyllie de quelques espèces de Nymphæa dans ses rapports avec les conditions extérieures. W. Wächter. — Jenmania Goebetii, EINE NEUE FLECHTENGAT- TUNG, pp. 349-351, 3 figures dans le texte. — Ascolichen de la Guyane anglaise, vivant suecessivement dans l'eau et dans l'air. Cu. F. D98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Fioriture fuori di stagione nell inverno 1896-1897 (Floraisons anticipées pendant l'hiver de 1896-1897); par M. S. Sommier (Bull. della Soc. bot. ital., 1896 et 1897). Broch. in-8° de 16 pages. Observations de phénologie relevées pendant l'hiver de 1896-1897 aux environs de Florence. Le commencement de l'hiver avail élé particu- lièrement chaud. La floraison de beaucoup d'espéces s'est prolongée bien avant dans la saison froide et sans doute, sous l'influence combi- née de températures favorables et d'autres conditions climatiques, beau- coup d'espèces printanières ont commencé à fleurir dés le mois de décembre. Nous avons pu observer des faits analogues sur la cóte d'Azur, pendant la méme saison. Les données réunies dans cette Note complètent le Calendario florale de Caruel et de M. Levier; il faut les rapprocher aussi des observations recueillies avec beaucoup de soin par M. Ihne à Darmstadt. Cu. FLAHAULT. La microflora mediterranea precoce (La microflore méditer- ranéenne précoce); par M. S. Sommier (Bull. della Soc. bot. ital., 1897, pp. 122-126). L'auteur donne (faute de mieux) Je nom de microflore à l'ensemble des plantes phanérogames naines, annuelles, qui, des la fin de l'hiver, apparaissent infiniment nombreuses, dans toutes les stations sèches de la région méditerranéenne. Cette flore est essentiellemeut fugace; M. S. Sommier la considère comme caractéristique de la région méditerra- néenne au même titre que le maquis. Les Draba verna, Clypeola Jon- thlaspi, Tillea muscosa, Saxifraga tridactylites, Vaillantia muralis, Bellis annua, Asterolinum stellatum fournissent de bons exemples de la microflore. Germant en nombre incalculable sur le sol, ces petites plantes peuvent accomplir leur évolution sans être étouffėes par la végé- talion plus tardive d'espèces de plus grande taille, mais annuelles encore. Lorsque ces espèces plus grandes périssent à l'automne; la mi- - croflore recommence son développement sur un sol libre et l'achéve avant d'avoir à entrer en lutte avec d'autres espèces. Elle disparaît sans presque laisser de traces. Cu. F. Aggiunte alla florula di Giannutri (Adjonctions & la florule de Giannutri); par M. S. Sommier (Bull. della Soc. bot. ital., 1897, pp. 126-136). M. S. Sommier a plus d'une fois intéressé les botanistes à l'Archipel toscan; Vilot de Giannutri en fait partie, comme la petite ile de Giglio étirliée déjà par M. Sommier. Giglio est granitique, couverte de maqui REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 550 où dominent Erica arborea, Calycotome villosa, Cistus salviæfolius. Les Cryptogames vasculaires y sont abondantes. Giannutri est formé de calcaire caverneux trés sec. Les espèces les plus remarquables y sont : Erica multiflora, Cneorum tricoccum, Euphorbia dendroides ; on n'y à trouvé, en fait de Crvptogames vasculaires, que trois Fougères et Sela- ginella denticulata. les unes et les autres très localisées. La florule actuellement connue de Giannutri comprend 188 plantes phanérogames: 61 ont été recueillies pendant une exploration de quatre jours, qui a fourni l'occasion de cette Note. L'auteur ne doute pas qu'il n'y ait encore des découvertes à y faire. L'opposition entre la composition floristique des deux îlots est exactement celle que manifeste le massif des Maures où celui de l'Estérel à l'égard des collines calcaires des environs d'An- tibes et de Nice. Cu. F. Considerazioni fitogeografiche sulla valle dell Oh (Con- sidérations phytogéographiques sur la vallée de l'Obi); par M. 8. Sommier (Bull. della Soc. botan. italiana, pp. 204-201, T mai 1895). M. S. Sommier a fait la synthèse des observations qu'il a accumulées sur la végétation du bassin inférieur de l'Obi et l'a comparée avec celle de l'Oural septentrional, du pays des Samoïèdes d'Europe et du bassin inférieur de l'Yénisséi. La zone des forêts est limitée d'une manière générale par le cercle polaire; au delà se développe la région arctique. La végétation de la région arctique est sensiblement plus riche et plus variée que eelle des forêts. On observe pourtant dans la région arctique un nombre moins grand de familles ct de genres; mais ils s'y font remarquer par un nombre plus grand d'espéces. La proportion des Monocotylédones est à peu près la méme dans les deux régions, mais elles possèdent en commun moins de Monocotylédones que de Dicotylédones; il semble que celles-ci sadap- lent plus aisément à des différences de climat. Les Crucifères et les Saxifragacées caractérisent principalement la région arclique, par rap- Port aux forêts, par le grand développement qu’elles prennent en passant de l'une à l'autre. Ce sont les Éricacées qui offrent le moins de diffé- rences entre les deux régions. Là, comme partout ailleurs, les espèces monocarpiques se raréfient beaucoup vers la région arctique el dispas- "usent même à peu près complètement. | | Le bassin inférieur de l’Obi est beaucoup plus pauvre que celui de l'Yénisséi, plus pauvre surtout par la flore de la zone forestiére. La lore des deux esluaires va en s'appauvrissant à mesure qu'on avance vers le Nord. Ni le cours inférieur de l'Obi, ni l'Oural septentrional ne consli- tuent les limites d'une région de végétation. L'Oural septentrional et le 560 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pays des Samoïèdes d'Europe possèdent bien 218 espèces qui n'ont pas été observées dans la vallée inférieure de l'Óbi, mais elles se retrouvent dans les contrées plus orientales de la Sibérie; le nombre des espèces qui ne dépassent pas l'Oural est de huit ou neuf seulement. Au contraire, l'Obi inférieur sert de limites à un certain nombre d'espèces orientales ; mais il ne faut pas l'attribuer à des causes climatiques générales. En réalité : 4° la vallée inférieure de l'Obi, de formation exclusivement quaternaire, a été peuplée plus récemment que celle de l'Yénisséi, où l’on trouve des formations géologiques variées et de différents âges (schistes, calcaires, serpentines, ete.); le peuplement de l'Yénisséi infé- rieur est done naturellement plus riche en raison de son ancienneté géologique et de la variété de ses sols; 2 le climat continental s’ac- centue de plus en plus de l'W. à l'E.; il parait dés lors naturel que le bassin inférieur de l'Obi, d'émersion récente, recoive des immigrations florales de l'Ouest plutót que de l'Est. Cu. FLAHAUL®. Zur Kenntniss der Fiora der Aldabra-Inseln (Au sujet de la connaissance de la flore des iles Aldabra); par M. Hans Schinz (Abhandl. der Senckenberg. naturf. Ges. XX1, Heft 1). Broch. in-4°, pp. 77-91; Frankfurt-a-M., 1897. Les iles Aldabra sont situées à 240 milles au N.-E. de Madagasear par 9 degrés 30 lat. S. Elles ne forment pas, à proprement parler, un groupe d'iles; c’est un atoll ovale dont le plus grand diamètre a 20 milles et qui est découpé en trois ilots par des passes étroites. Le cordon qui entoure la lagune varie de 1 à 2 milles de largeur. C'est un récif de corail émergé dont toutes les parties friables ont été enlevées, dont les parties dures ont persisté, formant un sol difficile à parcourir, avec des saillies dures et coupantes. Le sol ne s'élève guére au-dessus du niveau des hautes mers, sauf en quelques points où des dunes se sont développées, qui atteignent 15 mètres au maximum. Le rocher de corail n'est couvert que d'herbes éparses ou de brous- sailles serrées, associées parfois à la maniére des massifs dans un jardin. Les broussailles ont de 0,50 à 3 et 4 métres de haut. La lagune inté- rieure est en partie bordée de Palétuviers; les Casuarina et Pandanus dominent du côté de la mer. Du côté de PW. seulement, une barre émergée a favorisé le développement d'une plage sableuse et de dunes sur une longueur de 2-3 kilomètres avec une largeur de 20-30 mètres. Grâce à ce qu'il s'y dépose une petite quantité d'humus, c'est là qu'a pu s'établir le colon fermier de l'ile; sa principale ressource est le com- merce des écailles de tortues marines; mais il récolte en outre du Mais, des Datates, des Courges, du Tabac et quelques légumes. L'eau douce REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. o61 y est extrêmement rare; on recueille l'eau des pluies dans des trous creusés dans le corail. ` Le Musée de Kew possède la seule collection botanique qui ait été recueillie aux Aldabra, par le D" Abbott; M. Baker en a fait mention dans le Bulletin de Kew pour 1894; M. Schinz synthétise les résultats fournis par M. Baker avec ceux d’une exploration récente. On connait actuellement 71 espèces d'Aldabra; mais 6 d'entre elles ne sont pas déterminées d'une maniére certaine. Dix espéces, soit plus de 12 pour 100 du total, sont endémiques. Signalons en particulier comme telles : Ficus aldabrensis Baker, Grewia salicifolia Schinz, Myrsine crypto- phlebia Baker, Solanum aldabrense Wright, Hypoestes aldabrensis Baker et Clerodendron minutiflorum Baker. Des 55 autres plantes, 42 lui sont communes avec les Mascareignes dont 21 cosmopolites tropicales, 43 avee le continent africain. Quatre seulement sont limitées au continent africain, à Aldabra et aux îles situées entre Aldabra et la côte (Zanzibar, etc.) ; ce sont : Pennisetum polystachyum, Polanisia strigosa, Gymnosporia senegalensis var. inermis, Allophyllus africanus. Aldabra n'a en commun avec les Indes tropicales que des espèces cosmopolites tropicales ou de celles qui sont au moins trés répandues dans l’hémisphère oriental. En résumé, la flore d'Aldabra rattache étroitement ce pelit groupe d'iles aux Mascareignes et aux îles de l'Afrique orientale. Située à égale distance à peu prés de Madagascar et du continent africain, il n'est pas étonnant qu'il s’y trouve un nombre relativement élevé d'espèces endé- miques. Cu. F. Ueber die Copulation der zweikernigen Zellen bei Spi- rogyra (Au sujet de la copulation de cellules de Spirogyra binu- Cléées); par M. J.-J. Gerassimoff (Bull. Soc. imp. de Moscou). Broch. in-8° de 20 pages, 1897. . On sait comment M. Gerassimof est parvenu à déterminer chez les Spirogyra des faits tératologiques intéressant les rapports du noyau avec la cellule. A còté de cellules ne possédant pas de noyau, il est arrivé àen produire deux, égaux ou inégaux. Il a vu la conjugaison S opérer entre des cellules ayant chacune deux noyaux; mais, dans ce cas, les caractères acquis expérimentalement ne se sont pas transmis à la descendance. L’œuf, en germant, a donné des filaments formés de cel- ules à un noyau. Cependant il y a lieu peut-être d'admettre une trans- mission partielle; car : 4° les filaments issus des œufs ainsi formés ont Vates e etait ées au moment ou elles se sot Jug 7. XLIV, (SÉANCES) 36 562 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 2 les noyaux uniques de ces filaments étaient plus gros que les noyaux normaux des mémes espèces. L'auteur développe, en finissant, un programme de recherches des- tinées à compléter la solution des problèmes relatifs aux rapports du noyau avec la cellule dont il a abordé l'étude en 1892. Cu. FLAHAULT. Recherches préliminaires sur la climatologie des Alpes dans ses rapports avec la végétation; par MM. P. Lachmann et L. Vidal. Broch. in-8° de 11 pages (Extrait des Annales de l'Université de Grenoble, 2* trimestre 1896). Les auteurs de cette Note se proposent de comparer, au point de vue phytogéographique, la florule d'un certain nombre de sommets des Alpes de Savoie, du Dauphiné et de la haute Provence, ou des observations météorologiques sont relevées journellement par les postes militaires échelonnés entre 1550 et 2765 mètres. Ils se proposent de calculer la somme des températures utiles, pendant plusieurs années, pour obtenir des moyennes suffisamment exactes, de noter les autres éléments cli- matiques qui peuvent influer sur la végétation (températures extrémes, enneigement, pluie, nébulosité, vent, etc.). Ils ont l'intention d'en déterminer exactement la flore et la végétation et. d'y établir des cul- tures expérimentales. S'il y a bien des réserves à faire au sujet de la méthode des sommes de température lorsqu'on l'applique à des végétaux et à des phénoménes dont le minimum n'est pas déterminé, il semble, en effet, qu'on puisse la considérer comme moins sujette à fournir des résultats erronés lors- qu'il s'agit des végétaux de la flore alpine, de ceux surtout qui habitent la flore nivale. En adoptant 0° comme minimum, il semble qu'on ne doive pas étre loin de la vérité. Plusieurs espèces, telles que Soldanella alpina, Anemone vernalis, Crocus vernus, Bulbocodium vernum, fleurissent dans le sol couvert de neige ou imprégné de leau de fusion. Il a fallu que divers phénomènes importants se produisent avant què la neige fùt fondue au-dessus d'elle, alors que le sol était sans doute au- dessous de 0^. L'expérience a démontré que plusieurs végétaux trans pirent et assimilent à des températures bien inférieures, et dans les mers polaires les Algues se reproduisent de préférence au-dessous de 0". I ya donc tout lieu de penser que l'on reste plutót au-dessous de la réalité en tenant compte seulement des températures moyennes diurnes de ©. L'observation de la florule phanérogamique du col de Saint- l'héodule-en-Valais (3353 mètres), assez riche encore bien que la tem- perature moyenne y atteigne seulement 0°,6, plaide dans le méme sens. On peut attendre d'excellents résultats d'observations comparatives et REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 563 d'expériences poursuivies aux hautes altitudes; nos collègues de Grenoble sont mieux placés que qui que ce soit pour ce genre d'observation. Cu. F. Recherches sur le sac embryonnaire de quelques Nar- cissées; par M. À. Preda (Bull. Herb. Boissier, vol. 5, n° 11, 1897). ? L'auteur s'occupe de la disposition des différents noyaux dans le sac embryonnaire des Narcisses, et apporte quelques nouvelles observations sur la chromatophilie des noyaux. On sait que, d’après M. Auerbach. les différents modes de se comporter des noyaux en présence de cer- taines couleurs basiques ou acides peuvent étre regardés comme un caractère distinctif des éléments sexuels : les nucleus mâles seraient toujours eyanophiles, tandis que les femelles seraient érythrophiles. M. Strasburger pense que ces différences sont soumises à l'influence des phénomènes de nutrition. Pour M. Zacharias, la chromatophilie dépend de la quantité variable de nucléine et de phosphore contenue dans le noyau. D'aprés ses recherches, M. Preda se trouve en désaccord avec les idées de M. Strasburger et, si la chromatophilie indique réellement une différence de sexe, chez les Narcisses, les synergides et l'euf ont un caractère femelle et les antipodes un caractère mâle; sur le caractère du noyau secondaire, l'auteur ne se prononce pas. E. PEnnor. Note sur la culture des. Cyanophycées et sur le déve- loppement d'Oscillatoriées coccogènes;: par M. R. Chodat et M'e M. Goldflus (Bull. Herb. Boissier, vol. 5, n° 11, 1897). Les auteurs opèrent leurs cultures pures sur des plaques de terre de pipe ou de porcelaine poreuse non vernies, faciles à stériliser par calci- nation ; elles sont ensuite placées dans des cristallisoirs ou autres vases à fond plat avec les liquides nutritifs soumis aux expériences. Puis on Soumet le tout à la stérilisation par méthode discontinue. Ü'est certainement à l'aide des méthodes usitées en bactériologie que la culture des Cyanophycées pourra fournir des résultats importants ap- Plicables à l'établissement de nos connaissances, encore bien impar- faites, sur la biologie et la physiologie de ces organismes. Les Cyanophycées soumises aux expériences des auteurs ne se déve- loppent pas dans les solutions renfermant de l'azote ammoniacal, mais croissent rapidement dans les solutions à azote nitreux; on trouve, en outre, dans ce Mémoire, un certain nombre d'observations sur la culture et le développement de quelques espèces d'Algues de cette famille. E. P. 564 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Stapfia Chod. (Un nouveau genre de Palmellacées) ; par R. Chodat (Bull. Herb. Boissier, V, n° 14, 1891). Cette Algue nouvelle a été découverte parle D* O. Stapf, vers 500 m. d'altitude, prés de Hallstadt dans la Haute-Autriche, sur des pierres et des morceaux de bois dans un petit étang alimenté par une source. Elle se rapproche d'un Tetraspora par son thalle vermiculaire, gélatineux et visqueux; elle est d'une magnifique couleur vert émeraude et son diamètre est ordinairement de 5-10 millimètres. D’après l'étude de son développement, M. Chodat pense qu'elle constitue un nouveau genre de Palmellacées, voisin des Tetraspora, dont elle diffère par la produc- tion d'un axe de gelée solide et la disposition strictement périphérique des cellules du thalle. Voici ia diagnose de ce nouveau genre : Stapfia n. g. « Thallus gela- tinosus subfirmus haud tubulosus nec membranaceus nec saccatus sed cylindricus ; cellulæ similes eis Tetrasporæ stratum tenuissimum peri- phericum viridem formantes; multiplicatio ut in Tetraspora. » E. PERROT. Remarques sur le diagramme des Cruciféres:; par MM. R. Chodat et A. Lendner (Bull. Herb. Boissier, t. 5, n° 11, novembre 1897). L'explication du diagramme des Crucifères a fait l'objet de nombreuses discussions; on sait que M. Lignier considère la fleur comme constituée par des verlicilles diméres, dans lesquels, sauf pour les sépales exté- rieurs latéraux, la trilobation qui se montre trés nettement chez cer- taines Fumariacées, aménerait des complications plus profondes. L'ac- centuation du phénoméne produirait ici trois feuilles indépendantes. MM. Chodat et Lendner regrettent que M. Lignier n'ait pas discuté les théories de M. Celakowski ainsi que les recherches de M. J. Klein et expriment parallélement, dans un méme tableau, les opinions de ces divers auteurs qui arrivent à un seul résultat identique, c'est que : € les étamines longues des Crucifères ne sont pas le produit d'un dédouble- ment positif (chorise) ». Les deux collaborateurs, reprenant l'étude de la course des faisceaux dans les divers verticilles floraux et surtout dans les carpelles, et s'ap- puyant aussi sur des cas tératologiques, discutent les conclusions de M. Lignier relatives à la dimérie des Crucifères; ils pensent plutôt que la tétramérie parfaite est beaucoup plus probable. Le diagramme des Crucifères serait ainsi constitué : Calice en deux verticilles médians et transversaux se comportant comme un seul verticille. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 565 Corolle en un seul verticille à pièces diagonales. Androcée en deux verticilles : le premier, formé de deux étamines latérales; le deuxième, de quatre étamines dans les diagonales. Gynécée à quatre carpelles dont deux latéraux stériles et deux médians fertiles formant les placentas et la fausse cloison. E. P. Un nuovo micromicete della Vite (Aureobasidium Vi- lis Viala et Boyer var. album); par M. Luigi Montemartini (Extrait des « Atti del instituto botanico dell Università di Pavia », 1897). Brochure de 4 pages avec une planche. Les feuilles et les pétioles de la Vigne étudiée par l’auteur sont at- laqués par un Champignon basidiomycète, dont les caractères essentiels sont les mêmes que ceux de l'Aureobasidium Vitis Viala et Boyer. Cependant il a observé quelques petites différences, telles que la forme des spores et l'absence de coloration de ces mêmes ‘organes, qui, bien qu'insuffisantes pour caractériser une espèce particulière, permeltent d'établir une variété caractérisée comme il suit : Aureobasidium Vitis Viala et Boyer var. album Montemartini, pustulis interdum confluen- tibus, albidis; basidiis hyalinis, 6-7j. latis (in parte superiore), 13- 22 y longis; sporis cylindraceis, 6-8 — 1, 5-2. In foliis et petiolis fruc- tuum Vitis vinifere. PATOUILLARD. Annales des sciences naturelles, huitième série. Botanique. Paris, Masson et C^, éditeurs. Tome V, 1897. GRÉLOT (P.). Recherches sur le système libéro-ligneux floral des Gamopétales bicarpellées; pp. 4-154, planches I à VIII. — Van Tir- GHEM (Ph.). Sur l'élongation des nœuds; pp. 159-160. -— SAUVAGEAU (C.). Sur quelques Myrionémacées (premier Mémoire); pp. 161-288, figures dans le texte 4 à 29. — Van TIEGHEM (Ph.). Sur les Buxacées; pp. 289-338. — Mer (É.). Sur la transformation de l'Aubier en bois parfait dans les Chénes Rouvre et pédonculé ; pp. 339-377. Tome VI, 1897. PARMENTIER (P.). Recherches anatomiques et taxinomiques sur les Rosiers; pp. 1-176, planches I à VIII. — GUIGNARD (L.). Les centres CInétiques chez les végétaux; pp. 177-220, planches IX à XT. — CURTET (G.). Recherches physiologiques sur la fleur; pp. 221-308, pl. AIT à XVI. — BonuvawT. Recherches sur les organes de remplacement chez les plantes; pp. 307-400, planches XVII à XXI, figures dans le texte | à 16. Ern. MALINVAUD. 266 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Association francaise pour l'avancement des sciences. Compte rendu de la vingt-sixiéme session (Saint-Étienne, 1897); seconde partie, NorEs et MÉMOIRES, pp. 463-518 : Travaux présentés à la section de Botanique. — Au Secrétariat de l'Association, rue Serpente, 28, et chez G. Masson. JuxELLE (H.), p. 437 : L'Okouendé N'zowa, liane à caoutchouc du Fernan-Vaz. Queva (C.), p. 442 : Sur un cas d'accroissement secondaire dans les faisceaux primaires d'une plante monocotylédonée. QuÉuET (D, p. 446 : Quelques espèces critiques ou nouvelles de la flore mycologique de la France. — Espèces figurées sur la pl. IV: Lepiota Barle, Omphalis incilis, Collybia nummularia, Om- phalina candicans, O. atropuncta, Calathinus Bourdotii, Cor- tinarius rutilans, Inocybe sublimbata, Panæolus incanus, Coprinus Bonatii, Russula atrorubens, R. amethystina, Cantha- rellus albidus, Dictyopus Queletii, Morilla libera, Cordyceps callidii, C. helopis, C. carabi. Gerger (D), p. 454 : Variation de la teneur en acides, en tanins, en hydrates de carbone et en alcools, des fruits pendant leur évolu- tion; relation entre cette variation et celle du quotient respira- toire. Gain (Edmond), p. 463: Développement des Lupins issus de graines à cotylédons mutilés. Queva (C.), p. 469 : Anatomie des tubercules des Uvulariées. LAMARLIÈRE (Géneau de), p. 473: Sur la constitution de la membrane cellulaire chez les Muscinées. GonNv (Maxime), p. 477 : A propos de nouvelles plantes à caoutchouc. Peri (Paul), p. 481 : Revision des Diatomées de la Guadeloupe et de la Guyane contenues dans l'herbier de MM. Mazé et Schramm. BERTRAND (C.-Eg.), ConvamLE (F.) et Hoveracove (M.), p. 483 : Re- marques sur la structure des Isoetes. Bonner (Edm.), p. 493 : Notes de philologie et d'histoire bolaniques. — L'auteur se prononce, avec bonnes raisons à l'appui, en faveur des « graphies » suivantes : Matthiola (et non « Mattiola » ou « Mathiola »), Barbarea (et non « Barbaræa » d'après Beckmann), Borago (et non « Borrago »), etc. GERBER, p. 501 : Principes des méthodes utilisées pour hàter ou pour retarder là maturation des fruits. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 567 BorrivanT (A.), p. 510 : Influence d’un corps étranger introduit dans le méristème terminal de la racine. Jovin (H.), p. 515 : Bourgeon et racines adventives. Bulletin de la Société mycologique de France. t. XIII, 1897 (avec 13 planches hors texte, dont 4 en couleurs). Paris, au siège de la Société, 84, rue de Grenelle. Notes et Mémoires. Boucher, p. 59 : Sur un empoisonnement par les Champignons. — L'espéce toxique était Amanita pantherina (environs de Poi- tiers). Bounier (Ém.), p. 11: Nouvelles espèces ou variétés de Champignons de France (Pl. I, H, IH coloriées). — Nouveautés décrites : Pleu- rotus ostreatus var. nudipes, Hygrophorus turundus var. le- pidus, Psathyra Typhe vər. Iridis, Ramaria Rieli, Aleuria olivacea, Ascophanus dentatus, Helotium fulvum, H. cuniculi. — p. 61: Notice sur J.-B. Barla. — p. 129 : Revision analytique des Morilles de France. — — BovLANGER (Ed.), p. 101 : Note sur un Volutella (V. Scopula sp. noy.) BourgueLoT (Ém.), p. 65: Sur la présence générale dans les Cham- pignons d’un ferment oxydant agissant sur la tyrosine. COSTANTIN, p. 38 : Sur une Entomophtorée nouvelle (Pl. IV et V). — Boudierella coronala, genre nouveau, espèce saprophyte nouvelle. DELACROIX (G.), p. 103 : Espèces parasites nouvelles (Pl. VIH, IX, X). — Espèces nouvelles : Fusarium Zygopetali, Macrophoma Arau- carie, Ceuthospora minima, Colletotrichum Anthurii, Gleospo- rium coffean um, G. Crotonis, Clonostachys Theobrome, Monilia Acremonium, M. penicillioides, Hormiscium Bussardi, Oospora Bete, O. Alquieri, Aspergillus olivaceus, A. brunneo-virens, Oospora Opoixi, Stysanus Amyli, Phoma Coffee, Ceuthospora coffeicola, Vermicularia Geayana, Botryodiplodia Chameropis, Chœætomella sacchari, Chetomium varium, Anthostoma tetra- staga, Fenestella microspora, Cucurbitaria corylicola, Didymella piceana, Metraspheria tetraspora, Pleospora sanseveriana. — p. 242 : La maladie des Chàtaigniers en France. Depas, p. 56 : Un nouveau cas d'empoisonnement par l'Amanita pan- lherina. GAILLARD (A), p. 180 : Quelques espèces nouvelles du genre Asterina SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bulletin de la Société mycologique de France (suite). (Planche XII). — Espèces nouvelles : Asterina hemisphærica, A. asperulispora, A. gibbosa, A. Schmidelie. GÉRARD, p. 19: Sur les cholestérines des Champignons. — p. 482 : Sur une lipase végétale extraite du Penicillium glaucum. GÉRARD et Darexy, p. 183 : Recherches sur la matière grasse de la Levure de bière. GopFrin (J.), p. 33 : Espèces critiques d'Agaricinées (Lepiota cepæ- stipes et L. lutea). GirLor, p. 190 : Notice nécrologique sur le capitaine Lucand. Junien (Ch.), p. 13 : Sur le développement du Black-Rot dans le Ni- vernais. PATOUILLARD (N.), p. 97 : Note sur trois Hétérobasidiés museicoles : lola javensis, I. mahensis, Tremella mucoroidea. — p. 197 : Additions au Catalogue des Champignons de la Tunisie (PI. XII). — Espèces nouvelles : Puccinia Magydaridis Pat. et Trab., Cladochytrium Asphodeli Debray, C. Urginec Pat. et Trab., Xylaria Trabuti Pat., Phyllosticta Arisari et P. cauli- cola Pat., Septoria Fagoniæ et S. Arisaricola Pat., Sporocybe violacea Pat., Antromycopsis Broussonetiæ gen. et spec. nov. Ray (J.), p. 55 : Sur le développement d'un Champignon dans un liquide azoté renfermant un obstacle fixe. Roze (E.), p. 23 : La maladie de la gale de la Pomme de terre et ses rapports avec le Rhizoctonia Solani. p. 29 : Nouvelles observations sur les Bactériacées de la Pomme de terre. p. 16 : Les espèces du genre Amylotrogus (P1. VI coloriée). — p. 8l : Le Vilmorinella (PI. VII). -— p. 154 : Le Pseudocommis Vitis Debray dans les tubercules des Pommes de terre et un Myxomycète (Xanthochroa Solani). — p. 162 : Du Pseudocommis Vitis et de sa présence dans les plantes cultivées. — p.172 : Nouvelles observations sur le Pseudocommis Vitis Debray (PI. XD). — p. 217 : Recherches rétrospectives sur le Pseudocommis Vitis Debray. — p. 228 : De la présence du Pseudocommis Vitis dans les plantes submergées d'eau douce et dans les plantes marines. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 569 VurLLEMIN (P.), p. 44: Association du Chætophoma oleacina et du Ba- cillus Olea. — p. 45 : Associations et dissociations parasitaires chez les Agarics. Annales de la Société botanique de Lyon, tome XXII (1897). Au siège de la Société, Palais des Arts, et chez Georg, libraire à Lyon, 1897-1898. 1° Notes et Mémoires, 80 pages. AvuBovY (F.), L'Isoetes de la mare de Grammont, près Montpellier (Isoetes setacea Delile). — Aunix (Marius), Polymorphisme du Thlaspi silvestre. — Le même, Anomalie par arrêt de développement d'une grappe florale de Thlaspi silvestre. — Beauvisace (Georges), Deuxième Note sur l'herbier du R. P. Montrouzier, le genre Entrecasteauxia Montr. — BourLu, Les hybrides des Rosa gallica et arvensis (Rosa hybrida Schl., decipiens Bor., geminata Rau, Fourræi Déségl.. va- riegata Boullu, triflora Chab., silvatica Tausch). — Le méme, Hy- brides de Rosa gallica et de diverses espèces autres que R. arvensis (Rosa speciosa Déségl., pseudoflezuosa Ozanon, pseudovestita Boullu ; R. Aunieri Car. (gallica- canina Crépin), R. Leveillei Boullu (gallica- dumetorum Christ), R. scotinophylla Boullu (gallica-dumetorum Christ), R. collina Jacq. (gallica-dumetorum Christ). — Gouson (J.), Compte rendu de l'excursion botanique faite autour d'Arandon (Isére). — MAGNIN (Ant.), Notes botaniques : 1? sur le Salix pentandra de Vau- sneray; 2 sur l'historique des tubercules des racines des Légumi- neuses; J^ Nouveaux renseignements sur l'Histoire des plantes d'Europe connue sous le nom de « Petit Bauhin »; 4 Nouvelle Note sur les de Jussieu, = PRUDENT (Paul), Diatomées récoltées en 1896-1897. — RIEL (Philibert), Champignons de la Grande-Chartreuse, une Clavaire nouvelle (Ramaria Rieli) ; Champignons de la vallée du Vénéon (Isère). — Le méme, Discomycètes récoltés au printemps 1897. — SAINT-LAGER, Genre gramatical des noms génériques, grandeur et décadence du Nard. 2 Comptes rendus des séances, 62 pages. Articles principaux. BEAUVISAGE, p. 47 : Notice sur le R. P. Montrousier (avec un portrait). BovrLv (abbé), p. 2: Nomenclature des Globulaires. CONVERT (B.-H.), p. 1 : Pholiota «qerita, trouvé dans le Pare de la Téte-d'Or. T P- i: Sarcoscypha coccinea, découvert à Cornod (Jura). 7OPO10: Présentation de Morilles. 570 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Annales de la Société botanique de Lyon (suite). CoxvEnT, p. 20 : Stations du Lathyrus palustris [dans les iles du Rhône, prés Miribel (Ain)]. CONVERT el Saivr-LaGEn, p. 3 : Gentiana Pneumonanthe var. hu- milior. Desart, p. 15: Paludella squarrosa au lac des Rousses. GÉnAnp (R.), p. 8 : Lobélies hybrides. — p. 10 : Pollinisation chez les Composées, Campanulacées et Lobé- liacées. — p. 16 : Botrytis parasite des Tulipes. MaGnix (Antoine), p. {1 : Potamogeton decipiens et var. upsaliensis dans le Doubs. — p. 22 : Slations nouvelles. — Gentiana asclepiadea dans le Jura central, etc. MonkL (Francisque), p. 1: Végétation du val Ferret valaisan. — et GÉRARD, p. 4 : Floraison hivernale d'un Colchique (C. ver- num ?). PRUDENT, p. 6 : Diatomées de la Haute-Savoie. — p. 16 : Gentiana obtusifolia au Mont-d'Ain. RIEL, p. 19: Arachnopeziza Aurelie aux Jumeaux. Roux (Nisius), p. 28 : Plantes de la vallée du Guil en Queyras. SAINT-LAGER et GÉRARD, p. 5 : Plantes dolomitophiles. — p. 31: Notice sur Alexis Jordan (avec un portrait). ViviaNp-MonEL, p. 6: Plantes du Finmark. — p. 13 : Saxifrages hybrides. — p. HH: Isatis tinctoria virescent. p. 27: Floraisons tardives. Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique: tome XXXVI (1897). Un volume in-8°; Bruxelles, 1897-1898. Première partie. . | . ] . - . . . ^ APTE VANDERHAEGHEN (Hyacinthe). p. T : Les Hyménomycètes signalés Jus qu'à ce jour en Belgique. CRÉPIN (Francois), p. 203 : Les variations paralléles. Deuxième partie. CARDOT, voy. Renauld. UHALON (Jean), p. 39 : Les liquides conservateurs pour échantillons REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. STA botaniques en bocaux. — L'auteur recommande une solution saturée d'acide borique, soit 3 pour 100, avec addition de 4 à 9 pour 100 de sulfate de sodium, qui donnera,aux objets plus de consistance. CoRNAILLE (F.), p. 100 : Note sur la structure de la fronde dans le geure Selaginella (Pl. VI à IX). DEWALQUE (G.), p. 172 : Plantes en fleur " 15 au 25 novembre 1897. Duran» (Th.) et WiLpEwAN (Ém. de), p. 47: Matériaux pour la Flore du Congo (Pl. H] à VI. — icis nouvelles nommées par M. Micheli : Crotalaria Descampsii, Indigofera Dewevrei, I. Dupuisit, Tephrosia megalantha, Geissaspis bifoliolata, Des- modium tenuiflorum, Clitoria tanganicensis, Vigna punctata, Dalbergia laxiflora, Pterocarpus grandiflorus, Ostryocarpus parvifolius, Lonchocarpus Eetveldeanus, L. Dewevrei, L. co- mosus, Baikiea anomala, Brachystegia mpalensis. Parmi les Fougères, M. Christ a décrit une espèce nouvelle : Acrostichum Laurentii. Locnenies (G.), p. 122 : Lichens récoltés à l'herborisation de Malmédy. Mouron (V.), p. 10 : Troisième Notice sur des Ascomyeèles nouveaux où peu connus. — Nombreuses espèces nouvelles. Nvpeus (P.), p. 183: Notes de pathologie végétale. PARMENTIER (Paul) p. 24 : Recherches anatomiques et taxinomiques sur le Rosa berberifolia Pallas (Pl. I et H). lNAULD et Canbor, p. 173 : Mousses nouvelles de l'Amérique du Nord (PI. X à XII). Bulletin de Herbier Boissier, sous la direction de M. Eug. Autran, tome IV, 1896, avec trois Appendix, 963 pages de texte et 9 planches (D). Genève et Bâle: chez Georg, 1896-1897. Tome IV (1896). ALBOFT (N.), p. 61: Les forèts de la Transcaucasie occidentale. AMANN (J. ) p- 577 : Application du calcul des probabilités à l'étude de la variation d'un type végétal. — p. 697 : Une excursion bryologique dans la Haute-Engadine (1895). BaLpacer (A.), p. 201 : Una corsa botanica nell'isola di santa Maura (Leukas). = p. 609 : Revista della collezione botanica fatta nel 1894 in Albania. Banta (F. ), p. 481 : Anatomie comparée de la tige et de la feuille des rigoniacées et des Chailletiacées. 572 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bulletin de l'Herbier Boissier (suite). BENNETT (A.), p. 945 : Notes on japanese Potamogetones. Bommer (J.-E.) et CunrsT (H.), p. 657 : Filices nova. BonNMUELLER (J.), p. 145 : Zur Flora Tessins. BovBrER (A.-M.), p. 328 : Recherches anatomiques sur l'inflorescence des Cuphea alterniflores. Briquer (J.), p. 97 : Note sur l'état actuel de l’herbier Delessert et du Jardin botanique de Genéve. — p. 114 : Notice sur la vie et les œuvres de Jean Müller. — p. 317 : Note sur l'histologie des organes de végétation dans le genre Brunonia. — p. 324: Note sur l’histologie des organes de végétation dans le genre Zombiana. — p. 336 : Verbenacearum novarum descriptiones. — p. 354 : Sur un hybride nouveau de la famille des Ombellifères x Bupleurum Guineti Briq. — B. longifolium x ranuncu- loides) rencontré à la Dóle vers 1500 métres. — pp. 676, 762, 847 : Fragmenta Monographiæ Labiatarum, 4* fasc. Brirron (E.-G.), p. 476 : Criticism on Renauld and Cardot « Muse! Americæ septentrionalis exsiccati ». BUCHENAU (Fr.), p. 443: Beiträge zur Kenntnis der afrikanischen Flora, Alismaceæ. Buser (R.), p. 756 : Sur quelques Alchimilles du Caucase. CANDOLLE (C. de), p. 428 : Beiträge zur Kenntnis der afrikanischen Flora, Meliacee. CHABERT (A.), p. 229 : Le viviparisme. — p. 999: Notes sur quelques Leontodon. UnopaAT (R.), p. 207 : A propos du Polygala Galpini Mook. fil. — pp. 233, 898 : Polygalaceæ novæ vel parum cognitæ, V-VI. - p. 238 : Plantæ expeditionis Regnellianæ prim:e in Brasilia lectæ, Polygalaceas determinavit. — p. 243 : Conspectus systematieus generis Monninæ. | p. 254 : Conspectus systematicus generis Xanthophylle. — p. 214 : Matériaux pour servir à l’histoire des Protococcoidées. — p. 943: Note sur la florule pélagique d'un lac de montagne. — p. 720 : Note sur le Sempervivum Gaudini Christ. — et LENDNER (A.), p. 265 : Sur les mycorrhizes du Listera cordata. - REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 513 GHoDAT, p. 879 (Pl. 9): Sur la flore des neiges du col des Ecandies (massif du Mont-Blanc). — p. 890: Expériences relatives à l’action des basses températures sur Mucor Mucedo. Curisr (H.), p. 604 : Filices Faurianæ, Fougères recueillies par le père Urbain Faurie, missionnaire catholique à Hakodaté (Japon), dans les différentes iles de l'archipel japonais. CocNIAUX, p. 821 : Beiträge zur Kenntnis der afrikanischen Flora, Cu- curbitaceæ. Coivcy (A. de), p. 365: Centaurea maroccana. — p. 911 : Une nouvelle espèce de Caucalis (C. homæophylla). Conti (P.), p. 58 : Les Mousses eléistocarpes et le climat du Tessin. CRÉPIN (F.), p. 714: Le Rosa algoiensis, espèce nouvelle du Turkestan. Daveau (J.), pp. 209, 281 : La flore littorale du Portugal. Desen (de), p. 521 (Pl. 8) : Sur une nouvelle espéce du genre Zygis Pers. Fonsvru-Mazon (C.-J.) et Bargey (W.), p. 20 : Kalymnos, étude bota- nique. FREYN (J.), pp. 42, 134, 178 : Ueber neue und bemerkenswerthe orien- lalisehe Pflanzenarten (fin). GAILLARD (J.), p. 314: Rosa alpina X rubrifolia Vill. GEHEEB (A.), p. 410 : Beiträge zur Kenntnis der afrikanischen Flora, Musca. GÜRKE (M.), pp. 813, 819 : Beiträge zur Kenntnis d. afrikanischen Flora, Verbenaceæ, Labiate. Hacker (E.), p. 810 : Beiträge zur Kenntnis der afrikanischen Flora, Gramineq. HEMERL (A.), p. 813 : Beitr. z. Kenntn. d. afrik. Flora, Nyctaginacew. HOCHREUTINER (G.), p. 354 : Tératologie du Narcissus radiiflarus Salisb. Huru (E. ), p. 423 : Beitr. z. Kenntn. d. afrik. Flora, Ranunculacee. Jaczewski (A. ), pp. 78, 591, 721 : Monographies des Calosphériées, Tubéracées et Érysiphées de la Suisse. KLATT (F.-W.), p. 479 (Pl. 7): Amerikanische Compositen. — pp. 456, 824 (PI. 3, 4, 5, 0) : Beitr. zur Kenntn. der afrik. Flora, Composite. RRENZLIN (F.), p. 654 : Eine neue Schænorchis-Art. 14 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bulletin de l'Herbier Boissier (suite). KunTzE (0.), p. 539 : Erklærung zu Herrn Levier's Artikel « La Pseu- dopriorité et les noms à béquilles ». LE Joris (A.), p. 573 : Note à propos d'un article de M. O. Kuntze. LENDNER (A.), p. 265 : Sur les mycorrhizes du Listera cordata. Levier (E.), p. 369 : La Pseudopriorité et les noms à béquilles. — p.915: Rectifications à propos d'un communiqué de M. O. Kuntze. LŒsENER (Th.), p. 429 : Beitr. z. Kenntn. d. afrik. Flora, Celastraceæ. MuLLEn (J.), p. 87 : Analecta australiensia. ParouiLLAnp (N.), p. 655 : Cyclostomella. nouveau genre d'Hémihys- tériés. WENAULD (F.) et Carpor (J.), p. 1 : Musci Americe septentrionalis exsiccati. Notes sur quelques espèces distribuées dans cette col- lection. SGHiNz (H.), pp. 409, 809 (PI. 3, 4, 5, 6) : Beitr. zur Kenntn. d. afrik. Flora (Neue Folge), TV, V. — p. 525: Ueber das Vorkommen der Gattung Jsoetes in der Schweiz. SCHLECHTER (R.), pp. 417, 445 : Beitr. zur Kenntn. der afrik. Flora, Orchidaceæ, Asclepiadacee. Toxpuz (Ad.), p. 163 (P1. 1, 2) : Herborisations au Costa-Rica. VETTER (J.-J.), p. 407 : Jonathan-Emmanuel Mohrlen, botaniste. WiLLiaws (F.-N.), p. 556 : A systematic revision of the genus Her- niaria. LELENETZKY (N.), p. 528 : Matériaux pour l'étude {de la flore lichéno- logique de la Crimée. — p. 550 : Matériaux pour l'étude des Préles et des Fougères de la Crimée. — p. 603 : Matériaux pour l'étude de la flore bryologique de la Crimée. Ce volume renferme trois Appendix : 4° Société pour l'étude de la flore franco-helvétique, 1895, 5° Bulletin, 20 pages. — 2° Schweinfurth (G.), Sammlung arabisch-æthiopischer Pflanzen (pp. 115 à 266). — 3" Schinz (Hans), Die Pflanzenwelt Deutsch-Südwest-Afrikas (57 pages): Tome V (1897), 1135 pages de texte, 25 planches et trois Appendices. ARNOLD (F.), p. 631 : Flechten auf dem Ararat. AnvET-ToUvET (C.), p. 147 : Hieraciorum novorum descriptiones. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 57D ASCHERSON (P.), p. 528: Cyclamen Rohifsianum sp. nov. AUTRAN (E.), voy. Post. BaARBEY (W.), p. 822: Bryum Haistii Schimp. — p. 1019 : Rodolphe Haist. — Voy. Forsyth- Major, Borssieu (de), p. 683 : Les Saxifragées du Japon. Espèces et localités nouvelles pour la flore du Japon d’après les collections de M. l'abbé Faurie. — Espèces nouvelles : Astilbe platyphylla, Saxifraga japonica, S. Fauriei, Mitella stylosa, M. integripetala, Hy- drangea paniculata. — p. 905 : Les Éricacées du Japon d’après les collections de M. l'abbé Faurie. — Rhododendron trinerve Franch. spec. nov. BonxwÜüLLEn, voy. Winkler. Briquer (J.), p. 66 : A propos de l'article 57 des Lois de la nomen- clature. — p. 285 : Notice bibliographique sur les recherches sur la séve ascendante de M. Houston Stewart Chamberlain. — p. 424 : Examen critique de la théorie phyllodique des feuilles entières chez les Ombelliferes terrestres. 77 p. 444 : Sur la carpologie et la systématique du genre Rhyticar- pus. — p. 493: Recherches sur les feuilles septées chez les Dicotylédones. — p. 469 : Quelques notes d'herborisations dans le Tyrol méridional. — p. 168: Règles de nomenclature pour les botanistes attachés au Jardin et au Musée royaux de botanique de Berlin, traduites et suivies d'observations critiques. — p. 780 : Notes sur un nouveau Clinopode du Valais. — Satureia Clinopodium var. Kohleri Driq. var. nov., variété caractérisée parla parfaite glabréité de l'appareil végétatif et découverle par M. Kohler, à Louéche-les-Bains (Valais). — p. 1014: Sur un nouveau Sphacele des Antilles. — Sphacele Ur- bani Briq. sp. nov., hab. montagnes de Saint-Domingue. BUCHENAU (Fr.), p. 854: Beiträge zur Kenntnis der afrikanischen Flora, Alismataceæ (Rantanenia nov. genus). BucnoLtz (F.), p. 627 (PI. 22): Bemerkung zur systematischen Stel- lung der Gattung Meliola. | Busen (R.), p. 4016 : Quelques remarques au sujet de l'Auacamptis pyramidalis var. tanayensis Chenevard. 516 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bulletin de Herbier Boissier (suite). CANDOLLE (C. de), p. 696 : Piperaceæ Andreanæ. CuanEnT (A.), p. 121 : Sur la disparition de quelques plantes en Savoie. — p. 258 : Des plantes sauvages comestibles de la Savoie. — p. 568 : Noms patois et emploi populaire des plantes de la Savoie. — p. 821: Villars sous la Terreur. Cuopar (R.), p. 147: Sur un nouveau Carpolobia (C. macrostachya Chodat). — p. 119 : Algues pélagiques nouvelles. — Sphærocystis nov. genus, S. Schræteri nov. spee.; Oocystis lacustris nov. spec.; Sticho- glia nov. genus, S. olivacea nov. spec.; Dactylococcus lacustris nov. sp.; Dinobryon thyrsoideum nov. sp. — p. 289 : Étude de biologie lacustre (Pl. 9, 10, 11) (A suivre). — p. 712: Sur deux Algues perforantes de l'ile de Man : Gomontia manxiana nov. sp.; Hyella voluticola Chod. — et LENDNER (A.), p. 925: Remarques sur le diagramme des Gru- cifères. — p. 939 : Stapfia Chod., un nouveau genre de Palmellacées (PI. 23). — Stapfia cylindrica nov. sp. — et GorprLus (M.), p. 953 : Note sur la culture des Cyanophycées el sur le développement d'Oscillatoriées coccogènes (PI. 24). CocNIAUX (A.), p. 636 : Une nouvelle espèce de Momordica du Zam- bése (M. fasciculata Cogn.). Conti (P.), pp. 31, 315 (Pl. 2): Classification et distribution des espèces européennes du genre Matthiola (1). CRÉPIN (F.), p. 112: Les Roses recueillies en Thessalie par M. Paul Sintenis en 1896. — p. 129 : La question de la priorité des noms spécifiques envisagée au point de vue du genre Rosa. DARBISHIRE (0.-V.), p. 762 : Revision der Arten der Roccellei im Flechtenherbar der Dr J. Müller-argoviensis. Fischer (Ed.), p. 393 : Beiträge zur Kenntniss der Schweizerischen Rostpilze. | (1) L'auteur fait remarquer, à propos de l'orthographe de Matthiola, écrit à tort avec un seul { par quelques auteurs, que Matthioli, botaniste du seizième siècle auquel le genre est dédié, écrivait son nom avec deux t, et que cette orthographe à été maintenue par Robert Brown. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 5177 FansTER (F.), p. 69 : Une nouvelle espèce de Bellevalia (B. Freynii). Forsyrn-Masor (C.-J.) et Bannky (W.), p. 279 : Ikaria, Étude bota- nique. — p. 998 : Sertum cerigense. FRaNCUET(A.), p. 533: Les Saussurea du Japon. — Espèces nouvelles : S. spinulifera, S. brachycephala, S. Sagitta, S. Fauriei. Freyn (J.), pp. 579, 781 : Ueber neue und bemerkenswerthe orienta- lische Pflanzenarten (suite et fin). Harter (H.), pp. 366, 736, 804, 996, 1021 : Bausteine zu einer Mono- graphie der Convolvulaceen (Pl. 12 à 18). WiLpgpnaNp (F.), p. 252 : Ueber die Knollen und Wurzeln der Cycla- men-Arten. « WocunEvTINER (G.), p. 1 : Notice sur la répartition des Phanérogames dans le Rhône et dans le port de Genève (PI. 1). — p. 485 : Remarques sur quelques feuilles composées monstrueuses. Huru (E.), p. 1053 : Ranunculaceæ japonicæ. Verzeichnis der bisher in Japan entdeckten Ranunculaceen mit besonderer Berücksichti- gung der vom Pater Faurie in den Jahren 1885-96 gesammelten Arten. — Espéces nouvelles : Thalictrum tenerum, T. nippo- nense, T. akanense, T. Francheti : Aquilegia akitensis. KELLER, p. 637 : Hypericineæ japonice a R. P. Urbain Faurie lectæ. — Espèces nouvelles : Hypericum Fauriei, H. pseudopetiola- tum, H. mutiloides, H. procumbens, H. mororanense, H. ota- ruense, H. paradoxum. Komarorr (C.), p. 221 : Remarques sur quelques structures foliaires. KRÆNZLIN (F.), p. 109 : Orchidaceæ novæ. — Nov. spec. : Tricho- centrum Brandtie, Neolanchea pulchella nov. gen. et nov. sp. — p. 634 : Zwei neue Eulophia-Arten (Eulophia Junodiana, E. aurea). LE JoLis (A), p. 526 : Deux nomenclatures. — p. 902 : A propos des règles berlinoises de la nomenclature. LENbNER, voy. Chodat. LiNDAU (G.), p. 643: Acanthacere americane et asiaticæ novæ vel minus coguitie, MAGNIN (A.), p. 405 : Notes sur quelques Potamots rares de la flore Iranco-helvétique. Maine (R.), p. 388 : Note sur un nouveau Cycadeospermum de VOxfor- dien (C. Collotianum n. sp.). ” T. XLIV, (SÉANCES) 97 918 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bulletin de l'herbier Boissier (suite). MérLEn (C.), p.171: Bryologia guatemalensis ex collectionibus Do- min. Bernouilli et Cario (1866-1878), v. Turckheim et aliorum. — p. 941 : Symbolæ ad Bryologiam jamaicensem. — p. 850 : Additamenta ad Bryologiam hawaticam. Prranp (E.), p. 504 : Quelques notes sur la florule pélagique de divers laes des Alpes et du Jura. Posr et AUTRAN, p. 755: Plantæ Postianæ, fasc. VIH. — Species nova : Saponaria cyprica, Astragalus antiochianus, Ferulago kur- dica, Scabiosa cyprica, Teucrium Andrusi, T. cypricum, Trio- dia glaberrima, Poa Hackeli, Eragrostis Barbeyi. Prain (D.), p. 74 : An undescribed oriental species of Onobrychis (PI. 3). — O. Bellevii sp. n. Prepa (A.), p. 948 : Catalogue des Algues marines de Livourne. Rouy (G.), p. 60 : Sur l'application rigoureuse de la règle d'antériorité de la dénomination binaire dans la nomenclature. — p. 273 : Questions de nomenclature. Réponse de M. John Briquet. SCHÓNLAND, p. 859 : Beiträge zur Kenntniss der afrikanischen Flora, Crassulacee. STEPHANI (F.), p. 16 : Hepaticeæ japonicie. — p.840: Hepaticeæ sandwicenses. Tcuoupnorr (Q.), p. 326 : Étude sur les causes qui déterminent le fractionnement du bois axial chez Mendoncia Schomburgkiana Nees et sur l'origine et le développement des tissus cicatrisants: Taury (M.), p. 494: Observations sur la morphologie et l'organogénie florale des Passiflores (Planches 19 et 20). Toxpvz (A.), p. 15 : Herborisations au Costa- Rica (Fin). WiLDENAN(E. de), p. 521 : Une plante myrmécophile nouvelle (Scapho- pelalum Thonneri Wildem. et Dur.). — p. 932 : Encore le Pleurococcus nimbatus de Willd. WiLLIAMS (Fr.-N.), p. 530 : Gooringia, a new genus of Cariophyllaceæ. WINKLER (C.) et BonxutLLER (J.), p. 164 : Neue Cousinien des Orients (Planches 4 à 8). Appendix : Société pour l'étude de la flore franco-helvétique, 4890. — Sixième Bulletin. Die Pflanzenwelt Deutsch-Südwest-Afrikas von prof, Hanz Schinz. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 519 The Journal of Botany british and foreign (Journal de Botanique de la Grande Bretagne et de l Etranger), edited by James Britten. Vol. XXXV, n° 409 (janvier 1897) à 420 (décembre); Londres, 1897. Articles principaux : Baker (Edm.-G.), page 50 : Notes on Thespesia. — T. trilobata spec. nov. — p.235 : Houstoun’s Leguminosie. — p. 251: Plantago Coronopus var. ceratophyllon Rapin (= P. co- ronopifolia Brot., P. ceratophylla Hoffm. et Link). Planche 311. — Plante trouvée dans le comté de Dorset (1). — p. 411 : Notes on Crassula. — Voy. Britten. Barton (Ethel-S.), p. 369 (planche 373) : Welwitsch's African Marine Algæ. — La planche représente le Flahaultia palmata, espèce nouvelle récoltées à Angola, etc. Barres (E.-A.-L.), p. 433 : New or critical british Marine Algæ. — Types nouveaux : dans les Chlorophycées, Ulrella fucicola Ro- senv. var. globosa nov. var., Epicladia Flustre Reinke var. Phil- lipsii nov. var.; dans les Fucoidées, Ectocarpus Microspongium „nov. spec.; dans les Floridées, Rhodochorton Brebneri nov. spec., Porphyrodiscus nov. gen. et P. simulans nov. spec. BENNETT (A.). pp. 244, 259 : Notes on Carex. — Nouveautés décrites : X Carex Grantii (C. aquatilis-cattegatensis), X Carex hiber- nica (C. aquatilis — [stricta] Hudsonii). Brirren (J.), p. 126 : Notes on Pentas. — Observations critiques sur un Mémoire, intitulé : « Revision du genre Pentas », de M. G.-F. Scott Elliot et inséré dans le « Journal of the Linnean Society » en 1896. | — p. 145 : Carex disticha var. longibracteata Schleich. — p. 190: Notes on Myrmecodia. (1) La planche qui accompagne la Note ci-dessus et tous les détails donnés sur le Plantago coronopus var. ceratophyllon sont applicables à la plante, origine adventice, que nous avons appelée P. macrorhiza Poir., abondante, En 1874, dans la plaine des Bruyères de Sèvres (voy. le Bulletin, t. NNIN, p. 249), et dont la présence s'expliquait en cet endroit par le développement Ti avait pris, apres les deux sièges, la florule dite obsidionale sur plusieurs points des environs de Paris. D'après Nyman (Consp., p. 617), P. coronopifolia Brot, est synonyme de : Pacrorhiza Poir, (Ern. M.). 580 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. The Journal of Botany (suite). BRiTTEN (J.), p. 336 : Notes on Naucleew. — p. 426 : Notes on Primula sinensis. — et Baker (E.-G.), p. 477: Notes on Crassula. —- Description d'une espèce nouvelle, Crassula Massoni, originaire de l'Afrique australe et voisine du C. alpestris Thunb., qui s'en distingue par l'inflorescence. Burkizz (J.-H.), pp. 92, 138, 184 : Fertilization of Spring Flowers. — Intéressantes observations sur la fécondation des fleurs au prin- temps. CLARKE (C.-D.), p. 71 : Distribution of three Sedges. — Distribution géographique de trois Cypéracées : Cyperus vegetus Willd., Py- creus tremulus C.-B. Clarke (Cyperus chlorostachys Bæck.), Mariscus congestus (Cyperus congestus Vahl). Dixon (H.-N.), p.46: Thuidium Philiberti Limpr. — Mousse nouvelle pour la Grande-Bretagne. Druce (G.-C.), p. 18 : Bromus interruptus Druce. Duny (S.-T.), p. 444 : Aliens from turkish Barbey. Evans, voy. Wood. FRYER (A.), p. 355 : X Potamogeton fluitans in Huntingdonshire. Hozues (E.-M.), p. 408 : Note on Bonnemaisonia hamifera Harv. Lister (A.), pp. 209, 354: Notes on Mycetozoa. Macvicar (M.), p. 54: Plants of Tiree and Coll. MansnaLL (Edw.-S.), p. 491 : A new british hybrid Sedge from Surrey. — Carex vulpina X paniculata. Moore (Spencer le M.), pp. 161, 284: The Camel fodder-plants of W. Australia. — Liste de plantes servant de fourrages pour les cha- meaux dans l'Australie occidentale. Quelques-unes sont décrites comme espèces nouvelles : 4 Crucifère, Menkia coolgardiensis; l Légumineuse, Mirbelia microphylloides ; 2 Composées, Helip- terum oppositifolium, H. Zacchœus ; 4 Chénopodiacée, Rhagodia coralliocarpa; 2 Loranthacées, Loranthus miniatus, L. Nestor. Murray (George), p. 987 : Observations on Plant Plankton. Munnav (R.-P.), p. 981 : Notes on species of Lotus sect. Pedrosia. — Sont décrits : Lotus dumetorum Webb Ms. et L. emeroides nov. spee. RENDLE (A.-B.;, p. 73 : Note on Plectocomia Griffithii Becc. — p. 375- New and interesting Acanthaceæ collected by Mrs. Lort REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 581 Phillips in Somali-land, 1896-1897. — Espèces nouvelles : Ble- pharis Phillipsee, Barleria rotundisepala, B. waggana, B Phillipsee, Justicia Phillipsee, Echolium parvibracteatum. SCHLECHTER (R.), pp. 218, 279, 340, 428: Decades Plantarum novarum austro-africanarum. -— Les deux premières Décades avaient été publiées l'année précédente dans le Journal of Botany. Voici les suivantes : Decas HI, Muraltia exilis, Colidium humile. Dolichos reticulata, Felicia hellidioides, Dimorphotheca specta- bilis, Phyllopodium glutinosum, Zaluzianskya crocea, Stachys simplex, Thesium Galpinii, Watsonia gladioloides: Decas IV, Lotononis buchenræderoides, Rhynchosia monophylla, Brunia Marlothii, Aizoon asbestinum, Selago Galpinii, Orthosiphon transvaalense, Nivenia laxa, Thesium abietinum, Tulbaghia Galpinii, Eriospermum ophioglossoides ; Decas V, Heliophila sisymbrioides, Aspalathus Leipoldtii, Kalanchoe Pentheri, Van- gueria pygmæa, Anthospermum Galpinii, Berkheya hypoleuca, Wahlenbergia Galpinie, Harveya pumila, Selago capitellata, Thesium longirostre; Decas VI, Phylica chionophila, Indigo- fera Evansii, Wahlenbergia brachycarpa, Helipterum Marlo- thii, Athrixia asteroides, Diascia Pentheri, Orthosiphon ser- ratum, Thesium transvaalense, Lapeyrousia serrulata, Urginea virens. — p. 290 : Revision of extratropical south african Asclepiadacese. SMITH (Annie Lorrain), p. 7 : Microscopie Fungi new to, or rare in Britain. TATUM (Edw.-J.), p. 295: Wiltshire Uredineæ. TOWNSEND (F.), pp. 321, 395, 417, 465 : Monograph of the british spe- cies of Euphrasia, prefaced by an Epitome of prof. Wettstein’s views on the development and distribution of the europæan Species. — Ce remarquable travail est illustré de sept planches (tab. 374-380). Ure (E.), p. 441 : Symbiosis between an Asclepias and a butlerfy (Danais Euripus). West (W.) et Wesr (G.-S.), pp. 1, 33, 77, 113, 172, 235, 264, 297 (tab. 365-370) : Welwitseh's African freshwater Algie. — Espèces nouvelles décrites : Floridées-Batrachospermées, Batrachosper- mum angolense, B. nigrescens, gracillimum, huillense : Chloro- Phycées-Œdogoniacées, OEdogonium huillense, OE. hormosporum, OE. Welwitschii, OE. angustissimum : Ulotrichacées, Psepho: taxus lamellosus gen. et spec. nov.; Chroolepidacew, Trente- pohlia phyllophila; Cladophorace:, Rhizoclonium crassipel 282 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. The Journal of Botany (suite). litum, Cladophora amplectens; Pithophoraceæ, Pithophora radians; Temnogametacee, | Temnogametum — heterosporum (ordo, genus et spec. nov.) ; Zygnemaceæ, Mougeotia uberosperma, M. irregularis, M. angolensis, Gon'itonema tropicum, Pyxispora mirabilis gen. et spec. nov., Spirogyra angolensis, S. Welwits- chii, S. cylindrospora; Desmidiacet, Penium variolatunm, Docidium trigeminiferum, | Pleurotenium sparsipunctalum, Ichthyocercus angolensis gen. et spec. nov., Euastrum Acmon, E. holoscherum, E. huillense, E. subpersonatum, E. subinerme, E. tetragonum, E. bimorsum. E. subdivaricatum, Micrasterias robusta, Xanthidium subtrilobum, Cosmarium centrotaphri- dium, C. africanum, C. ethiopicum, C. submamilliferum, C. meteoronotum, C. mediogemmatum, C. galeatum, C. libongense, C. multiordinatum, C. subtriordinatum, C. callistum, C. colo- nophorum, C. bilunatum, C. mucronatum, C.huillense, C. an- golense, C. tetrestichum, C. Welwitschii, C. equinoctiale, C. oocystidum, Staurastrum tripodum, S. Crux-alternans, S. huil- lense, S. egregium, S. Tridens-Neptuni, S. pentateuchophorum, S. heteroplophorum, S. Pseudohystrix, S. Welwitschii, S. Cor- bula, S. actinotum, S. cassidum,S. areolatum, S. scrobiculatum, S. cerastoides, S. angolense, S. quadridentatum, Tetraedron tropicum, Botryococcus micromorus, Arthroocystis ellipsoidea gen. et spec. nov., Calothrix breviarticulata, C. epiphytica . Glæotrichia æthiopica, Hapalosiphon luteolus, H. aureus, Il. Welwitschii, Stigonema flexuosa; Seytonemaceæ, Scytonend insigne, Tolypothrix crassa, T. phyllophila. T. «renophila ; Nos- toceæ, Nostoc repandum. N. paradoxum; Camptotricheæ, Cam- plothrix repens gen. et spee. nov.; Vaginarieæ, Schizothriæ elon- gata, S. delicatissima, S. natans, Polychlamydum insigne gen. et spec. nov., Microcoleus sociatus ; Lyngbyeæ, Lyngbya aureo- fuiva, Phormidium subsolitarium, R. angustissimum, Prote- rendothrix scolecoidea gen. et spec. nov., Oscillatoria angus- tissima ; Cystogoneæ, Dermocarpa depressa; Chroococceace®, Tetrapedia aversa. Au total, TT genres et 300 espèces énumérés: Wiccraus (J. Lloyd), p. 8 : Intoxication of Humble-bees (bourdons) 0n certain capitulate flowers (Centaurea, Scabiosa, ete.). Woop (J. Medley), pp. 350, 487 : New Natal plants. — Espèces nou- velles décrites : Hibiscus saxatilis, Rhus rupicola, Rhynchosia ovata, Helichrysum infaustum, Berkheya latifolia, B. MON- tana, Chenostoma neglectum, Morwa glauca, Aloe Marshal, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 583 Kniphofia multiflora, Hypericum natalense, Buchenrwdera spar- siflora, Crotalaria dura, Printzia densifolia, Heteromma simplicifolia, Eumorphia sericea, Selago monticola, Wahlen- bergia depressa, Stachys rivularis, Ornithogalum capillare. Ce volume du Journal of Botany renferme, comme les précédents, un grand nombre de notes et de renseignements divers sur les flores locales des iles Britanniques. Enx. MALINVAUD. Statistique sommaire des faits d'hybridité constatés dans l'étendue de 12 flore européenne: par M. E.-G. Camus (Extrait de la Revue des travaux scientifiques, — Congrès des So- ciétés savantes, 1897). Paris, Imprimerie nationale, 1897. Ainsi que le remarque M. Camus au début de sa Notice, « tous les auteurs modernes qui traitent de botanique systématique accordent aux faits d'hybridité une importance qui n'avait pas méme élé soupconnée anciennement. Il était admis généralement que les cas d'hybridité étaient des exceptions d'une grande rareté et qu'il n'y avail, en conséquence, pas lieu d'en tenir compte dans l'étede de la flore spontanée d'une con- trée (1). Des observations réitérées faites par de nombreux auteurs ont démontré depuis que l'hybridité, tout en restant une exception, était un fait beaucoup moins rare qu'on ne l'avait eru et qu'elle était relativement fréquente dans certains groupes ». Signalant eusuite les auteurs dont les travaux ont le plus contribué à former les notions aequises aujourd'hui suf cel obscur sujet, notre confrère oublie volontairement de se nommer lui-même; mais quiconque est au courant de la littérature botanique suppléera à l'omission. Ayant éprouvé combien était pénible la recherche des documents con- cernant les plantes hybrides déjà connues, M. G. Camus, en attendant la publication d'un. ouvrage plus considérable qu'il prépare, a dressé dans la présente Note une statistique sommaire des faits d'hybridité con- slatés en Europe. En voici les conclusions : Les familles où des phénomènes d'hybridité ont été signalés sont au nombre de 73, celles où il n'en a pas été observé sont au nombre de 74; 354 genres, sur 1216 dont se compose la flore européenne, en ont offerl des exemples, et le nombre total des formes hybrides distinguées s'élève à 2557 (genre Mentha excepté). Les familles ayant présenté le plus grand (1) A. Pyr, de Candolle, dans sa Physiologie vegetale, p. 707 (ann. 1832), a donné l'énumération de toutes les hvbrides dont l'existence avait été démontrée de son temps; leur nombre ne s'élève qu'à environ une quaran- laine, On était loin des 2,557 formes hybrides relevées par M. 6. Camus (sans Compter les Menthes). 584 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nombre de cas sont progressivement : Rubiacées, 24; Graminées, 45; Crucifères, 51; Cistinées, 49; Renonculacées, 58; Primulacées, 15; Carvophyllées, 67; Scrofularinées, 73; Labiées (Mentha except), 75; Polygonées, 793 Violariées, 77; Onagrariées, 83; Cypéracées, 94; Ver- bascées, 116; Orchidées, 124; Salicinées, 217; Rosacées, 505; Com- posées, 691. Ern. MALINVAUD. Description du Cytisus Sauzeanus Burn. et Briq., par Constant Chatenier (Extrait du Bulletin de la Société botanique Ro- chelaise, V. XVIIT, 1896). L'abbé Sauze avait publié, dans les collections de la Société Dau- phinoise en 1883, sous le n° 68 bis, un Cylisus découvert par lui aux environs de Mayres (massif du Seneppe, Isère) et qu'il rapportait au C. Ardoini Fourn., trouvé par Ardoino en 1847 aux environs de Menton (Alpes-Maritimes). En 1894, MM. Burnat et John Briquet, observant des différences dans la structure des tiges des deux plantes, distinguérent spécifiquement le Cytisus du Seneppe de celui de Menton et le décri- virent, dans leur Mémoire intitulé : Étude des Cytises des Alpes-Mar i- Limes (1), sous le nom de C. Sauzeanus. Ils en donnèrent la diagnose suivante : C. SAUZEANUS Burn. et Briq. — A praecedente (C. Ardoini) egregie differt ramis novellis pentagonis, nec octogonis, et absentia micropterorum, preter notas histologicas supra memoratas. — Delphinatus. , M. Chatenier, ayant récolté le Cytisus Sauzeanus dans plusieurs localités du département de la Drôme, a cru utile de le publier à nou- veau sous ce nom dans les collections de la Société Rochelaise, et il en donne une description trés détaillée au point de vue de la morphologie externe. ]l serait intéressant de vérifier si les caractères histologiques notés par M. Briquet n'ont subi aucun changement. Les résultats fournis par un premier examen anatomique et jugés importants à priori ne sont pas toujours confirmés lorsqu'on a le moyen d'en contróler la stabilité sur des exemplaires provenant de localités différentes. Env. M. Flora pyren:ea, per ordines naturales gradatim digesta, à P. Bu- BANI; opus posthumum editum curante O. Pexzic, in Athenæo ge nuensi Bolanices professore. Volumen primum, 560 pages gr. in-8°. Milan, Ulrich Hæpli, éditeur, 1897. — Prix, 20 francs. Au cours de lété 1878, dans une réunion de botanistes à laquelle ag! rez l'an alyse de cet ouvrage, in Bull. Soc. bot. Fr., t. XI (1894), p. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. DRD nous assistions chez ie D" Eugène Fournier en son hospitalière villa de la rue Lafontaine, comme on déplorait l'indigence relative de la littéra- ture botanique pyrénéenne, surtout par comparaison avec la flore alpine, notre hôte donna à entendre, à mots couverts, qu'un ouvrage floristique considérable, qui devait embrasser toute la chaine des Pyrénées, était presque terminé et ne tarderait pas à paraître. Il s'agissait du Flora pyrenea, que dix ans plus tard Bubani, décédé en 1888 à l'âge de quatre-vingt-deux ans (1), laissait seulement manuscrit, il est vrai entièrement rédigé, et dont on doit savoir gré à M. le professeur Otto Penzig, de Génes, d'avoir assumé la tàche laborieuse d'entreprendre la publication. Nous attendrons que celle-ci soit plus avancée pour donner le compte rendu que nous devons à une œuvre aussi capitale, nous bornant, pour le moment, à quelques remarques préliminaires. Comme on pourrait craindre que certaines particularités, assurément fâcheuses, mais dont on aurait tort d'exagérer l'importance, telles que des jugements d'une excessive sévérité à l'égard de divers botanistes ou la bizarre nomenclature qui fait revivre des noms prélinnéens et en crée arbitrai- rement de nouveaux, ne fissent méconnaitre les grands et trés réels mérites de ce Flora pyrenæa, nous croyons utile de signaler ici qu'on trouve déjà dans ce premier volume une quantité de faits exacts, nou- veaux ou peu connus, et d'observalions précieuses en grande partie inédites, dont on peut prévoir que l’ensemble formera, si cette publica- tion s'achève, comme nous l'espérons, une œuvre monumentale, la plus compléte qu'on pourra consulter sur les plantes et la géographie bota- nique de la région pyrénéenne. Bubani avait fait une étude approfondie des écrits laissés par les bola- nistes de l'antiquité ainsi que des œuvres plus récentes des Pères de la Botanique. ll s'était pour ainsi dire grisé de cette érudition et la passion qu'il y apportait explique, et fait excuser dans une certaine mesure, l'étrangeté de sa nomenclature. Il n'admettait pas qu'on s'arrélàt à Linné dans la recherche de la priorité des noms de genre ou d’espèce. Par exemple, il remplace Hippophae et Scutellaria par ARGUSSIERA el Cassipa de Columna, Zizyphus par Jupura de Cesalpin, Parietaria par HELxINE de Dioscoride, Coris et Viscum par ALus et STELIN de Pline (le Viscum des anciens auteurs désignait le Loranthus), etc. Ces restaurations ne lui suffisant pas, son zèle de réformateur substitue de nouvelles dénominations à celles qui lui paraissent erronées, ainsi t ui Voy. des extraits de lettres de Bubani à Eug. Fournier dans le Bulletin, - XVI (1869), p. 222, et t. NVH (1870), pp. 181 et LXXXHI. 286 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Erinus devient DonriGUEA (1), il change Sideritis en Fracastora(2), ete. Ce sont licences d'érudit, l'inconvéuient eu est atténué par le soin qu'a pris M. Penzig d'inscrire, dans l'Index qu'on trouve à la fin du volume, aussi bien les noms connus remplacés que les synonymes qui les rem- placent. L'ouvrage est écrit dans un latin élégant et correct, tel qu'on pouvait l'attendre du savant humaniste qu'était Bubani. L'exécution typographique est très soignée. Env. MALINVAUD. Note sur le Chelidonium majus L. et sa variété daci= nictum : par le D' X. Gillot (Journal de Botanique, 1891, n° 21). 6 pages in-8°. M. E. Roze, aprés avoir cultivé le Chelidonium laciniatum Miller pendant plusieurs années, « frappé de la persistance de ce type cri- tique », était arrivé à conclure qu'on pouvait l'aecepter comme type spécifique distinct, ainsi que l'avaient déjà proposé Miller, Lamarck, Gmelin et P. de Candolle. Telle n'est pas l'opinion de M. le D" Gillot, qui, ayant eu l’occasion de rencontrer cette rare Papavéracée à l'état spontané et s'étant également livré sur le méme sujet à des observations sulvies, déclare que, tout en confirmant les faits biologiques exposés par M. Roze, il a été conduit par son étude à des conclusions opposées. Jl fait remarquer avec raison que « la persistance par la culture et par le semis est loin d’être un eritérium suffisant. Les exemples ne sont pas rares de variétés de plantes, et méme de monstruosités, se reproduisant par la culture ». En juin 1891, notre confrère d'Autun récoltait en plein calcaire, prés de Nolai (Côte-d'Or), sur un mur et au milieu de toute une colonie de Chelidonium majus, un seul pied à feuilles pinnatiséquées avec des lobes profondément pinnatipartis et à pétales denticulés qui représen- tait la variété crenatum Rouy et Fouc. (Ch. quercifolium Thuill.) (2). (1) « Erinus nomen est false applicationis; nam Dioscoridis (Erinus) et Plinii Erineon alia. omnina planta est, forte Campanulacea quaedam... Dor- ligueam dixi in honorem Jacobi Dortigué,... penes quam in valle Campan magnus hospitatus est 'Tournefort. » (BuBant, p. 205.) (2) « Inextricabiles mihi esse plantas hujus nominis penes Dioscoridem fateri cogor... Revivisco honorem tributum doctissimo Fracastorio veronens! ab Adanson. » (BUBANI, pp. 452-123.) : (3) Voy. Rouy et Fovcaup, Flore de France, t. 1, p. 166. Les auteurs dis- tinguent trois variétés du Chelidonium majus : 4° var. crenatum Lange (c. quercifolium Thuill), à lobes des feuilles plus profondément pinnatipartis et plus longuement pétiolulés que dans le type; pétales entiers où crénelés : — 2° var. laciniatum G. et G. (C. laciniatum Mill.), à feuilles encore plus pro fondément divisées, pétales ordinairement crénelés ou incisés dentés; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 587 Des recherches ultérieures, renouvelées à plusieurs reprises dans la méme localité, ne purent y faire découvrir un second individu de cette variété. En juillet 1895, M. Gillot remarqua pour la première fois, à Autun mème, dans une cour servant de passage qu'il traversait presque chaque jour depuis plusieurs années, en société avec un grand nombre d'indi- vidus normaux, un pied également unique de Chelidonium très sin- gulier d'aspect par ses feuilles à segments étroitement et irrégulièrement découpés. C'était le Ch. laciniatum Mill. Notre confrère dégagea des herbes environnantes cet exemplaire unique pour favoriser son dévelop- pement et l'amener à muürir quelques capsules dontles graines se se- mérent naturellemeut. ll en résulta, au printemps suivant, de jeunes plants qui furent transportés dans un jardin où ils se maintiennent à l'état pérennant et se prétent à des observations suivies. Dans les deux cas précédents, les circonstances relatées par l'auteur ne laissaient aucun doute dans son esprit sur la production de variétés dérivées d'une facon fortuite du Chelidonium majus type. — Enw. M. Additions à la flore de la Provence : Une nouvelle station de Dorycnopsis Gerardi Boiss.; le Rumex Hydrolapathum dans le département des Bouches-du-Rhône, par M. Ludovic Legré (Rerue de la Société @ Horticulture et de Botanique des Bouches-du-Rhône, janvier-septembre 1897). 1° Le Dorycnopsis Gerardi Boiss. (Anthyllis Gerardi L.) a été in- diqué aux environs de Nice par Risso (Fl. Nice, p. 126) et à Aix (Bou- ches-du-Rhóne) par Castagne (Catal. plant. B.-du- Hh.), mais on ne l'a retrouvé ni dans l'une ni dans l'autre. de ces localités et, de tous les départements démembrés de l'ancienne Provence, le Var seul esl actuellement en possession de cette rare espèce; elle y est méme peu répandue. M. Legré en a heureusement découvert une station nouvelle, où elle s'étalait en abondance, dans l'Estérel, prés d'un petit col nommé € Baisseviolette », situé entre le massif des Suvières et le Mont Vinaigre. 2^ Le Rumex Hydrolapathum Huds., non retrouvé dans les envi- rons d'Aix depuis Garidel qui l'y avait signalé au siècle dernier, et con- sidéré généralement comme étranger à la Provence, a été rencontré une première fois par M. Legré aux marais de Raphèle (Bouches-du- Rhône) et, peu de temps après, sur le territoire du Mas de Seyne, situe à 8 kilometres de la localité précédente. Env. M. 3? yap p . . . : . (c naniroc °° Var. fumariæfolium DC., à segments des feuilles ou lobules linéaires, ugus, irrégulièrement découpés ou profondément dentes. En réalité, on observe tous les passages entre le type et Ja troisième variete ; celle-ci est la plus rare, DNE SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Notes botaniques; par M. Ant. Magnin, in Annales de la Société botanique de Lyon, t. XXII, p. 9. I. Sun LE Salix pentandra pe VAuGNERAY. — L'auteur confirme l'indication du Salix pentandra aux Jumeaux de Vaugneray où il a plusieurs fois constaté sa présence. II. SUR L'HISTORIQUE DES TUBERCULES DES RACINES DES LÉGUMI- NEUSES. — M. Magnin cite un passage de l'Histoire des plantes de Gilibert (1798, t. I, p. 264), ou il est dit, à propos des tubercules ob- servés sur les racines de Ornithopus perpusillus : « Le citoyen Mou- ton-Fontenille, trés habile botaniste, a découvert ces tubercules radicaux sur plusieurs espèces de Papilionacées ». Le nom de ce botaniste lyon- nais n'a pas été mentionné par M. Clos dans sa Revision des tubercules des plantes et des tuberculoides des Légumineuses, publiée dans les Mémoires de V Académie de Toulouse, et il est équitable de réparer cet oubli. HI. NOUVEAUX RENSEIGNEMENTS SUR L'Histoire des plantes d'Europe CONNUE SOUS LE NOM DE Petit Bauhin. — L'origine de cet ouvrage remonte au petit résumé en latin que Dupinet donna, en 1561, de sa traduction francaise des Commentaires de Matthioli et à la traduction en francais que Linocier publia de ce résumé en 1584. En 1650, une nouvelle édition remaniée de cet ouvrage, avec disposition des figures suivant l'ordre du Pinax de C. Dauhin, peut être considérée comme la première édition de l'Histoire des plantes dite le Petit Bauhin, dont quinze éditions se succédèrent de 1650 à 1787. La dernière précéda de onze ans la première édition de l'Histoire des plantes d'Europe de Gilibert qui utilisa les figures du Petit Bauhin, mais fit un Traité nou- veau par l'emploi de la classification de Linné, en y ajoutant des descrip- tons exactes avec l'indieation des localités. IV. NovvELLE NOTE sum LES DE Jussieu. — Cette Note reclifie en quelques points et complète sur d'autres un travail antérieur de M. Magnin sur celle illustre famille (voy. Bull. Soc. bot. Lyon, 6° année, 1888, p- 52); elle met surtout en lumière Christophle de Jussieu, « maître apoticaire en la ville de Lyon », frère des trois botanistes Antoine, Ber- nard et Joseph de Jussieu, et père d'Antoine-Laurent, le fondateur de la méthode naturelle. Christophle (et non Christophe, comme on l'a écrit à tort) fit paraitre à Trévoux en 1708 un Nouveau Traité de la thé- mague, où l'on relève des indications, intéressantes au point de vue botanique, concernant plusieurs plantes de la flore du bassin du Rhône. En. MALINVAUD. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 589 Note sur quelques Potamots rares de la flore franco- helvétique; par M. Ant. Magnin (Bulletin de l Herbier Boissier, L. V, n* 6, juin 1897). Extrait de 23 pages in-8°. L'auteur s'occupe dans celle Note des espèces suivantes qu'il a ren- contrées dans la région du Jura : l^ PorAMOGETON NITENS Nolte : Sous ce nom sont réunies des formes assez diverses, parfois méme d'origine incertaine : les unes seraient des modifications extrêmes de P. gramineus, d'autres des hybrides (P. gra- mineus X perfoliatus, P. gramineus X prelongus, mème P. nitens X perfoliatus ou nitens X prælongus). Cette dernière plante, fort cri- lique, a élé signalée successivement, dans la flore française. en Limousin (environs de Limoges, par Édouard Lamy), en Normandie, en Berry (Le Grand), enfin dans le massif jurassien franco-helvétique. 2° POTAMOGETON PRÆLONGUS Wulf : Jura franco-suisse, Normandie, France centrale. 3 PorawocETON Friesn Rupr. : La plus grande partie de la France. Cetle espèce est intermédiaire entre P. obtusifolius et P. pusillus. 4° PorAwoGETON bEcIPIENS Nolte el var. upsaliensis Tisel. : France orientale et eentrale. M. Magnin est d'avis que cette plante est probable- ment hybride des P. lucens et perfoliatus. Chacun de ces types est l'objet d'une étude monographique trés dé- taillée, subdivisée en Synonymie, Habitats, Aire géographique, Des- criplion, Polymorphisme, Particularités biologiques. Ens. M. l. Revision des Epervieres de l'herbier de Haller fils: par C. Arvet-Touvet ; I. Elenchus Hieraciorum novorum vel minus coguitorum presertim in Herbario Delessertiano asservatorum (Extrait de lAn- nuaire du Conservatoire et du Jardin botanique de Genève, 1" année, 1897). 46 pages et 1 planche. l. — La plupart des échantillons de l'herbier de Haller fils prove- nant de Suisse, la revision des Hieracium de cet auteur offrait un grand Intérêt pour les botanistes de ce pays. « Cette revision fournit non seu- lement des documents sur les idées du commencement du dix-neuviéme siècle en matière d'Épervieres, mais encore elle donne des indications Sur le lieu d’origine de diverses plantes qui ont été négligées ou qui mont pas été retrouvées depuis cette époque. » Malheureusement une partie de cette précieuse collection a été détruite par les insectes, el l'on Sexplique ainsi l'absence de certains types très répandus. Haller avait 590 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. herborisé dans le Valais, les Alpes vaudoises et dans le canton de Berne; parmi ses correspondants on remarque Seringe, Godin, Schleicher, Balbis, Jacquin, Hoppe, Ehrhart, Mœnch, Sprengel. Les échantillons étudiés par M. Arvet-Touvet sont rapportés à plus de 80 types divers, espèces ou variétés, dont quelques-unes sont décrites comme nouvelles : H. Schlei- cheri, voisin de H. porrectum Fries; H. oreites, peut-être variété du H. precox ». I. — L'auteur nomme et décrit dans l'Elenchus plusieurs espèces nouvelles, dont un certain nombre son! exotiques. Les suivantes sont françaises : Hieracium crenatifolium Arv.-Touv. et Gautier (Pyré- nées-Orientales), H. arvasicum Arv.-Touvet (Ariège), H. Ventenati (hybride présumé des H. lanatum et alpinum), H. sublanatum (Hautes- Alpes), H. Chamæpicris (Pyrénées), H. Chaubardianum hybr. nov? (environs de Paris, peut-être hybride des H. rigidum et umbellatum). Dans un article final, l’auteur fait connaitre un nouveau genre de Chi- coracées, CREPIDOPSIS, dont une seule espèce, du Mexique, C. mexi- cana. « Genus novum, habitu, capitulorum et florum indole, ad Hiera- cii subgen. Stenothecam et præsertim ad sect. Crepidisperma accedit sed acheniorum et pappi characteribus (Achenia matura atra, pappo niveo) optime distinctum sistit. » En. MALINVAUD. Alcune osservazioni sui Aanunculus dell Erbario Do- via; par S. Sommier (Annali del Museo Civico di Storia Naturale di Genova, T avril 1896). Le premier chapitre renferme un examen critique des Renoncules apennines du groupe montanus et notamment une longue description du « Ranunculus polliniensis (N. Terracciano pro var, R. montani W.) Chiov. », considéré par l’auteur comme une forme représentant, dans l Apennin méridional, le R. aduncus des Alpes. On trouve, dans le second etdernier chapitre, une étude sur le Ranun- culus nemorosus DC. var. romanus. « A typo differt præsertim caule crassiore et firmiore, pedunculis elongatis rigidis, floribus majoribus, carpellis numerosioribus, majoribus, margine carinatis et sulcatis, in capitulum majus congestis. » Erx. M. Ophrys bombyliflora X tenthredinifera; par 5. Sommier (N. Giorn. bot. ital., avril 1896), avec une planche coloriée. Get hybride a été rencontré le 24 avril sur le mont Argentario, au milieu de ses parents, l'un et l'autre abondants, mais l'Ophrys bombyli- flora Link Pétant beaucoup plus que le tenthredinifera Willd. La colo- ration des divisions externes du périgone était intermédiaire entre les REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 591] teintes rose de l'O. tenthredinifera et verdàtre du bombyliflora; les autres caracléres présentaient également un mélange de ceux des pa- rents, toutefois se rapprochant davantage de l'un ou de l'autre sur quelques individus, il y avait eu peut-être fécondation croisée. L'auteur, qui avait décrit précédemment un hybride des Ophrys ten- thredinifera et aranifera, pense qu'un examen attentif des variations que présentent les espèces croissant en société permeltra de découvrir dans le genre Ophrys de nouvelles formes hybrides. Une note, en bas de la première page, relative aux variations que l'on constate souvent entre divers individus du méme Ophrys récoltés dans une seule localité (à fortiori s'ils proviennent de contrées différentes), se termine par la conclusion que lO. neglecta Teu. est une simple forme de l'O. tenthredinifera W. Sur la planche, fort bien dessinée par M. E. Levier et lithographiée par M. Cuisin, est représenté un individu complet du nouvel hybride, et Pon voit à côté, pour comparaison, une fleur de chacun des parents. Enw. M. Nuova stazione della Serapias parvifora Parl. (Sera- pias occultata Gay); par S. Sommier (Bull. Soc. bot. ital., 10 mai 1896). Cette rare Orchidée fut rencontrée en fleur le 21 mai à Viareggio. L'auteur la considère comme une espèce parfaitement distincte du S. Lingus et fait un examen comparatif des caracteres de ces deux plantes. Ern. M. Di una nuova Genziana del Caucaso : par 5. Sommier et E. Levier (Bull. del. Soc. bot. italiana, séance du 9 février 1896). GENTIANA DECHYANA n. sp. « Habitu et floris fabrica propius accedit ad G. nanam Wulf, a qua prima fronte discernenda caule ramoso, foliis non obovato- ro tundatis, corolla plus duplo miuore, fimbriis faucis rario- ribus et brevioribus, antheris deltoideis conspicue majoribus... » Env. M. Plantarum novarum Caucasi manipulus alter; auctoribus 5. Sommier et E. Levier (N. Giorn. bot. ital., avril 1897). Espèces nouvelles décrites : CAMPANULA BnoruEnr, voisin de C. sèlerotricha Boiss. — VERBAS- CUM DEcyanum, de la section Lychnitideorum Benth. — V. ANATOLI- CUM, à rapprocher surtout du V. digitalifolium Boiss. et Hausskn. 592 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. CELSA ATROVIOLACEA, € prope C. Suwarowianam C. Koch collocanda ». — ScnorULAmiA SPRENGERIANA, voisin des S. divaricata Ledeb. et crenophila Boiss. — S. mortis, ayant ses principales affinités avec le s. luridiflora Fisch. et Mey. — S. caucasica, qui se place à côté du S. Ruprechti. — S. virFUsA, de la section tomiophyllum Benth. — VERONICA GLAREOSA, « in grege Veronicastro Benth. prope V. repen- tem Ehrh collocanda ». — CALAMINTHA CAUCASICA, « proxima est C. gra- reolens Benth. ». — NEPETA CAUCASICA, « cum N. supina Stev. com- paranda ». — Miniuw caucasicum, « a Milio effuso differt paniculæ ovatæ nec pyramidatæ ramis brevioribus, etc. ». — POA IMERETICA, qu'on rapprochera du P. pumila Host. — FESTUCA CALCEOLARIS « inter Varias Mack. collocanda ». —- F. longe«ristata, forme rapportée comme variété par M. Hackel au F. ovina. Env. MariNvAUD. Due Gagee nuove per la Toscana ed alcune osservazioni sulle Gagee di Sardegna, Nota di S. Sommier (Bull. Soc. bot. ital., 13 juin 1891). Les deux Gagea nouveaux pour la Toscane sont le G. bohemica Schult., récollé dans l'ile d'Elbe, et le Gagea Granatelli Parl. dans Vile Giglio (Igilium). Ce dernier est distingué du type existant en Sicile par les divi- sions internes du périgone obtuses; la plante est nommée Gagea Gra- natelli Parl. var. obtusiflora. On avait à tort signalé en Sardaigne le Gagea Liottardi Schult. Les deux seules espéces de ce genre connues jusqu'à ce jour comme appar- tenant sans contestation à la flore sarde sont le Gagea foliosa Schult. el le G. Granatelli Parl. var. obtusiflora Sommier. Ern. M. Hlustrationes Flor: Atlanticz, seu Icones plantarum novarum, rariorum vel minus coguitarum in Algeria nec non in regno Tunetano el imperio Maroecano nascentium; auctore E. Cosson (ouvrage Con- tinué à partir du quatrième fascicule par M. G. Barratte); fasc. VI (1), tab. 124-148, pp. 43-82, et fasc. VII, tab. 149-175, pp. 83-125. Paris, 1893-1897. ` (1) Voy, l'analyse du fascicule V dans le Bulletin, t. NNNIX (1892), Revue, p. fi. — Les Ilustrationes Flore Atlantice, que terminent les deux fasci- cules analysés ci-dessus, représentent un Atlas de 177 plauches, publié en í fascicules grand in-4°, dont les quatre premiers forment le volume | (1882- 1890) avec 159 pages et 100 planches sign. 1-08; le volume H (1893-1897) comprend les trois derniers fascicules avec 195 pages et 77 planches sign. 99- 175. Le D* Cosson avait publié lui-méme les trois premiers fascicules (i882- ISSN), les suivants ont été composés avec les matériaux qu'il avait réunis. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 593 Fasc. VI (novembre 1893). Tabula 124. Lupovicia KREMERIANA Coss. in Bull. Soc. bot. III, 675. — 125. Hepysarum NauniNIANUM Coss. et DR. in Bull. Soc. bot. III, 675. — 126. Hepysanum PERRAUDERIANUM Coss. et DR. in Bull. Soc. bot. YII, 739. — 127. HEDYSARUM MEMBRANACEUM Coss. et Dal. in Bull. Soc. bot. XX, 246. — 198. Acacia cummirera Willd. — 129. Acacia TORTILIS Hayne. — 130. SEpuw TUnEROsUM Coss. et Lx in Bull. Soc. bot. XXII, 9. — 131. SEpuw wurTICEPS Coss. et DR. in Bull. Soc. bot. IX, 171. -— 132. HoHENACKERIA BUPLEURIFOLIA Fisch. et Mey. — 133. HOHENACKERIA POLYODON Coss. et DR. — 134. GaiLLoNiA ReBou- DIANA Coss. et DR. in Bull. Soc. bot. II, 250. — 135. ScaBiosa FARI- NOSA Coss. in C. R. Acad. sc., ann. 1884. — 136. PERRALDERIA CORO- NOPIFOLIA Coss. in Bull. Soc. bot. VI, 395. — 137. CENTAUREA TA- GANA Brot. var. AFRICANA Bonnet, in Morot Journ. bot. VII, 163. — 138. CENTAUREA coNTRACTA Viv. — 139. CENTAUREA KROUMIRENSIS Coss.; Batt. et Trab., Fl. Alg., 500. — 140. CENTAUREA FURFURACEA Coss. et DR. in Bull. Soc. bot. IV, 363. — 144. CENTAUREA OmpHa- LODES Coss. et DR. (Amberboa Omphalodes Batt. et Trab. Fl. Alg., 906. — 142. SILYBUM EBURNEUM Coss. et DR. in Bull. Soc. bot. Il, 366. — 143. Oxoponpow EsprwE Coss.; Bonnet in Morot Journ. bot. VIL, 163. — 144. TounNEUxiA VARIIFOLIA Coss. in Bull. Soc. bot. VI, 396. — 145. ANDRYALA SPARTIOIDES Pomel; Batt. et Trab. Fl. Alg., 966. — 146. ANDRYALA MOGADORENSIS Coss. et Bal. in Bull. Soc. bot. XX, 252. — 447. CYCLAMEN AFRicANUM Boiss. et Reut. Pug., i9. — 148. CYCLAMEN LATIFOLIUM Sibth. et Sm. — 149. MATTIA GYMNANDRA Coss. in Bull. Soc. bot. III, 708. — 450. SCROFULARIA TENUIPES Coss. et DR. in Bull. Soc. bot. IX, 175. Le fascicule VI contient les descriptions seulement des deux derniéres espéces; les planches correspondantes font partie du fascicule VIT. Fase. VII et dernier (mai 1897). Dans un Avertissement qui accompagne cette livraison mais qu'on doit placer en téte du second volume, M. Barratte, continuateur du D° Cosson, après avoir rappelé qu’au point de vue scientifique le qua- triéme fascicule des Illustrationes, bien que posthume, était l'œuvre de ce dernier, donne des explications très précises, et que nous croyons utile de reproduire, au sujet du second volume de cet ouvrage. [i S exprime en ces termes : Indépendamment du texte et des planches du quatrième fascicule qui termine le premier volume, M. Cosson a laissé aussi soixante-six planches T. XLIV. (SÉANCES) 38 594 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. inédites (essais), consacrées à l'illustration de soixante-quatre espèces nouvelles déjà décrites pour la plupart, les unes dans les Annales des sciences naturelles, les autres dans le Bulletin de la Société bota- nique de France. Chaque fascicule devant contenir les descriptions et les planches de vingt-cinq espèces, il est clair que les soixante-quatre espèces déjà dessinées représentaient les éléments de plus de deux fascicules et que, pour les utiliser toutes, j'ai dà faire paraître trois fascicules et faire dessiner onze planches qui n’ont pas été vues par M. Cosson; afin de dégager toute sa responsabilité à leur sujet, il suffira de les nommer : Hypericum Naudinianum, Gaillonia Reboudiana, Mattia gymnandra, Antirrhinum ramosissimum, Linaria fallas, Li- naria exilis, Statice asparagoides, Rumex Aristidis et Papilio, Thy- melæa microphylla, Euphorbia cernua. Voici les espèces figurées dans ce fascicule : Tab. 451. ANARRHINUM BREVIFOLIUM Coss. et Kral. in Bull. Soc. bot. IV, 407. — 152. ANARRHINUM DEMNATENSE Coss. in herb. [Exsicc. Soc. Dauph. 592 bis (sub A. fruticosum)]. « Ab A. fruticoso ramis puberulis non glaberrimis, calyce breviter 5-dentato non ad basim usque 5-fido, etc., plane distinctum ». — 153. ANTIRRHINUM RAMO- SISSIMUM Coss. et DR. in Bull. Soc. bot. IT, 254. — 154. LINARIA FALLAX Coss. in herb.; Batt. et Trab. Fl. Alg. I, 640. — 155. LINARIA Cossowr Barratte ap. Bonn. et Barr. Catal. vasc. Tun., 317. — 156. LINARIA EXILIS Coss. et Kral. in Bull. Soc. bot. IV, 406. — 157. CERA- TOCALYX MACROLEPIS Coss. (Orobanche macrolepis olim), in Ann. sc. natur., sér. 3, IX, 145-146. — 158. SACCOCALYX SATUREIOIDES Coss. et DR. in Ann. sc. nat., sér. 3, XX, 80-81. — 459. SaLviA JAMINIANA de Noé, in Bull. Soc. bot. II, 581. — 160. MannuniUw DESERTI de Noé; Batt. et Trab; Fl. Alg. I, 696. — 161. STATICE ASPARAGOIDES Coss. et DR.; Batt. et Trab. Fl. Alg. I, 727. — 162. UTRICULARIA EXOLETA R. Br. in Prodr., ete. — 163. Anavasis aneriornes Moq.-Tand. et Coss. in Bull. Soc. bot. IX, 299. — 464. Rumex Arisrinis Coss. in Bull. Soc. bot. V, 103. — 165. Rumex PapiLi0 Coss. et Bal. in Bull. Soc. bot. XX, 260. — 166. TuvwELEA wicnoPHvLLA Coss. et DR. in Bull. Soc. bot. I, 744. — 167. EuPnonpia mEsiNiFERA Berg. (voy. Cosson, in Bull. Soc. bot. XXI, 163). — 168-170. EuPuonBiA BEAUMIERANA Hook. f. et Coss. ap. Cosson, in Bull. Soc. bot. XX, 59 et XXI, 164. — 171. EuPnorgia Ecmiwus Hook, f, et (oss. ap. Cosson, in Bull. Sot. bot. XXI, 164. — 172. EUPHORBIA CERNUA Coss. et DR., Batt. et Trab. Fl. Alg. 1, 193. — 413. DAMASONIUM POLYSPERMUM Coss. PI. crit., M. = 174. SporosoLus Tourxeuxi Coss. in Bull. Soc. bot. XXXVI, 290. SPOROBOLUS LACTEVIRENS Coss. in Bull. Soc. bot. XXXVI, 251. Ern. MALINVAUD. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 595 Contributions à la connaissance de la flore du nord- ouest de l'Afrique et plus spécialement de la Tunisie; I. Ranunculaceæ-Cucurbitaceæ; par Sv. Murbeck, vi-126 pages in-4°, avec 6 planches. Lund, 1897. « Les observations que nous publions ici, dit l'auteur au début de son Mémoire, constituent la partie acquise jusqu'à présent des résultats fournis par une mission botanique entreprise par moi en 1896, dans le nord-ouest de l'Afrique en qualité de boursier de la fondation Letterstedt, ainsi que par les études que l'examen des matériaux recueillis au cours du voyage m'a amené à faire pendant un séjour subséquent à Paris. » Le plan primitif de notre confrére était de visiter seulement l'Algérie pendant les quatre mois (février à mai) que devait durer son séjour en Afrique. Mais, par suite d'une longue sécheresse, la végétation était à ce moment, aussi bien dans le désert que sur les hauts plateaux algériens, régions qui offraient le plus d'intérét, dans un état tellement défavorable pour des herborisations fructueuses que M. Murbeck, après six semaines, se décida à passer en Tunisie où il devait trouver un champ de recherches plus propice. Il y visita successivement les environs de Gabés du 24 mars au 9 avril, puis diverses localités entre cette ville et Gafsa. Rentré à Gabés le 26 avril, il en repartait le 30 pour l'oasis d'El-Hamma, dont les environs lui offrirent un spécimen assez complet de la flore désertique lunisienne. Le 7 mai, il s'embarquait à Gabés pour Sousse, dont i] exploraitle voisinage, et le 14 il se dirigeait vers l'intérieur de la Tunisie moyenne. Le quatrième jour, il atteignait le bordj de Maktar, autour duquel ses recherches rayonnèrent jusqu’au 13 juin. Enfin, revenu à Tunis le 20 juin, après avoir gravi le 21 le sommet du djebel Bou- Kournein et, le 22, visité les ruines de Carthage, il s'embarquait le 23 pour l'Europe. La plus grande partie du travail que nous analysons ici concerne la flore phanérogamique tunisienne; cependant l'auteur a pu y ajouter, grâces à l'examen comparatif des riches collections provenant de l'Afrique du nord-ouest en général que renferme l'herbier du Muséum de Paris, de nombreuses notes personnelles sur des plantes de l'Algérie et du Maroc. « J'ai sürtout profité de cet avantage, dit-il, pour déterminer aussi exactement que possible la distribution nouvelle des formes nou- velles ou imparfaitement connues traitées ici, et cela parce que je suts Vivement persuadé que, spécialement dans les groupes polymorphes, une connaissance précise de cette distribution est une des conditions essentielles pour pouvoir bien juger de l'affinité et du développement Phylogénétique des types. » L'accés de l’herbier du Muséum de Paris a encore été profitable à M. Murbeck en lui procurant l'occasion de recti- 596 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fier plusieurs indications inexactes des ouvrages antérieurs concernant la flore du nord-ouest de l'Afrique. « J'ai d'autant moins, dit-il, hésité à le faire qu'on sait avec quelle facilité de semblables erreurs se trans- mettent d'un ouvrage à l'autre, essentiellement par suite d'une négli- gence à consulter les documents nécessaires qu'on ne constate que trop souvent chez les phytographes. » Parmi les nombreuses créations de l'auteur nous remarquons les sui- vantes (les plantes dont quelques parties ont été figurées dans les planches qui accompagnent le volume sont marquées d'un astérisque) : Diplotaxis virgata subsp. syrrica * (D. virgata forma humilis Coss.). Helianthemum guttatum subsp. L1POPETALUM *, plante cléistogame remarquable par l'absence de pétales. Helianthemum glaucum Pers. X semiglabrum Bad. Nova hybr. Silene TUNETANA * (précédemment confondu avec les S. fuscata et Pseudo-Atocion). Herniaria MAURITANICA * (= H. Fontanesii Battand. non Gay). Paronychia cnLonoTHYRsA * (P. macrosepala Ball non Boiss.). Fagonia isorricaa (X Fagonia latifolia Coss. ap. Balansa, non Delile). Ononis angustissima subsp. POLYCLADA * et FILIFOLIA *. Medicago sativa subsp. TUNETANA, à inflorescence courte el arron- die, etc. Trifolium 1sopox *, voisin des T. panormitanum Presl et obscurum Savi. Trifolium tunetanum *, se rapprochant surtout de T. panormitanum. Lathyrus BRACHYODON (— L. inconspicuus Coss. non Linné). Hippocrepis cxcLocAnpa * (= H. multisiliquosa Bonnet non L.). Caucalis CORDISEPALA *, voisin surtout de C. cerulescens Boiss. Pseudorlaya, nouveau nom générique créé pour Orlaya maritima. Daucus syrricus *, précédemment confondu avec le D. pubescens Koch. Daucus SAHARIENSIS * (D. pubescens Munby non Koch). Pyrethrum DESERTICOLA (Pyrethrum trifurcatum auct. alger. non Willd.). Silybum eburneum Coss. X Marianum L. Nova hybr. Amberboa TUBULIFLORA, distinct de VA, Lippii, avec lequel on le con- fondait. Campanula SEMISECTA, connu jusqu'ici seulement en Espagne et rap- porté à tort au C. dichotoma Willk. L intérêt que présente ce riche bouquet de plantes nouvelles est accru par celui qui s'attache au redressement de notions erronées relatives à certaines espéces, et ces reclifications, fruit d'une étude approfondie REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, .997 fécondée par la sagacité de l'auteur, constituent cà et là des acquisitions imprévues pour la flore des États barbaresques. En voici quelques exemples : Le Ranunculus rupestris Guss., qui n'était connu que dans la partie montagneuse de la Sicile, est répandu, dans le nord-ouest de l'Afrique, de la Tunisie jusqu'à Oran. Il était confondu, soit en Tunisie avec le R. spicatus Desf., qui n'y a pas encore été trouvé, soit en Algérie avec le R. blepharicarpus Boiss. de la péninsule ibérique. Le Silene arenarioides Desf., complétement inconnu, méme par le monographe du genre (Rohrbach), était confondu avec le S. nicæensis; il est largement distribué en Algérie et en Tunisie. Comme on avait vainement recherché depuis Desfontaines son Gera- nium asplenioides indiqué (Flor. atl., tab. 168, t. II, p. 109) « in mon- tibus Sbibæ » (Tunisie centrale), la provenance africaine des exemplaires originaux que renferme l'herbier de Desfontaines était considérée comme douteuse. M. Murbeck a dissipé cette incertitude en récoltant la plante qui en était l'objet dans quatre localités, dont trois peu éloignées de Sbiba. L Evax asterisciflora Lamk avait été signalé à tort en Tunisie où l'on a pris pour cette espèce des formes de l'E. pygmea. Les Calendula gracilis DC, et palestina Boiss., indiqués par erreur en Tunisie, appartiennent en réalité au C. ægyptiaca Pers. Le Carduus gætulus Pomel n'est pas rare en Tunisie, mais on l'a «€onfondu avec le C. arabicus Jacquin. Comme le montre cet apercu, la savante publication de M. Murbeck, dont la suite ne peut qu'étre également fort intéressante, réalisera un sensible progrés dans nos connaissances sur la flore du nord-ouest de l'Afrique, Ern. MaLiNvAUD. Novum genus Compositarum plantarum, auctore Eugenio Baroni (Nuovo Giornale Botanico Italiano, nuova serie, vol. IV, n°4, octobre 1897, avec une planche). Genre GIRALDIA nov. gen. « Pertyæ etribu Mutisiacearum affinis : dif- fert receptaculo paleaceo setisque pappi plumosis ». Une seule espèce, originaire de la Chine : Giraldia Stapfi. Le genre est dédié au Père Joseph Giraldi et l’espèce au botaniste O. Stapf. Une grande planche, nettement dessinée, représente la plante entière et figure séparément les caractères fournis par l'inflorescence, la fleur et le fruit. Env. M. .998 SOGIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les variations parallèles; par M. François Crépin [Bull. Soc. roy. de botanique de Belgique, tome XXXVI (1897), 1" partie]. Tirage à part de 14 pages in-8°. Gand, 1897. « Certains faits généraux qui peuvent aider à l'interprétation de faits parliculiers finissent parfois par étre perdus de vue et cessent par là inéme d'étre utilisés. Tel est le cas de l'existence des variations paral- lèles des types spécifiques congénères ». M. Crépin a cru opportun de rappeler l'attention sur ce parallélisme, qu’il-avait déjà signalé en 1862, dans le troisième fascicule de ses « Notes sur quelques plantes rares ou critiques de la Belgique ». A propos du démembrement du Silene inflata en plusieurs espéces jordaniennes, il écrivait, à cette époque : « Un autre fait d'une haute importance et que les phytographes négli- » gent souvent de considérer vient encore, dans ce cas-ci, diminuer la » valeur des prétendues espéces prénommées. J'entends parler des variétés el variations parallèles existant chez des types voisins par » leurs caractéres. Ce parallélisme dans les modifications d'espéces voi- » Sines est une preuve, à mon sens, que ces modifications ne sont que » des variétés qui ne peuvent jamais être envisagées comme espèces » distinctes. » En 1865, Duval-Jouve (1) et, en 1869, Franchet (2) démontraient la parfaite inanité des créations spécifiques établies sur des variations paralléles. M. Crépin déclare que, s'il est parvenu à jeter quelque lumiére sur le genre Rosa, c'est en grande partie à l'étude attentive des formes paral- Aélesqu'il en est redevable, ainsi que d'avoir obtenu la preuve du peu de aleur du plus grand nombre des espèces dites jordaniennes. Au cours de savantes considérations dans lesquelles nous regrettons de ne pouvoir le suivre, l'auteur, comprenant l'espéce à la facon de l'école linnéenne, la définit : « comme une association d'individus possédant en commun eten propre un ensemble de caractères distinctifs, plus ou moins indépendants les uns des autres, définitivement fixés, caractères qui limitent rigoureusement l'association et l'isolent complète- ment des associations spécifiques voisines ». Il ne saurait exister entre les groupes spécifiques entendus de la sorte aucune forme intermédiaire non hybride, c'est-à-dire que leur isolement doit étre absolu. Quant aux éléments qui entrent dans la composition du groupe spécifique, ils sont w (1) Duvar-Jouve, Variations parallèles des types congénères (in Bull. $oc. bot. de Fr., t. XII, p. 196). (2) FRANCHET, Sur les variations parallèles chez quelques espèces de Ver- bascum croissant en France ou dans le centre de l'Europe (in Bull. Soc. bot. de Fr., t. XVI, p. 38). | | REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 599 tous reliés entre eux par des formes intermédiaires non hybrides, de façon à former une chaîne continue sans solutions de continuité. Ern. MaziNvaun. Genre grammatical des noms génériques; grandeur et décadence du Nard; par le D” Saint-Lager (Annales de la Soc. bot. de Lyon, t. XXII, p. 35). Tirage à part de 28 pages, Paris, J.-B. Bailliére et fils, 1897. L'auteur dénonce au zéle grammatical des floristes et s'efforce de re- dresser l'usage erroné qui attribue, d'aprés Linné, le genre neutre à des noms de plantes masculins (Andropogon, Potamogeton, Sty- rax, etc.) ou, non moins indüment selon notre confrère, le genre fémi- nin à d'autres noms qui devraient étre masculins ou neutres (Orchis, Stachys, Onosma, Polygala, etc.). Nous aurions des réserves à faire au sujet de quelques-uns de ces noms, mais elles seraient ici déplacées et nous n'en ferons aucune en recommandant la lecture de ce Mémoire aux botanistes que les questions de linguistique intéressent; ils y trouveront abondamment, comme dans les précédents travaux du méme auteur, d'instruetives remarques philologiques, présentées sous une forme at- trayante qui en rehausse le mérite. M. Saint-Lager est d'avis que « les lexicographes ont mal interprété » les phrases de l'histoire naturelle de Pline dans lesquelles se trou- » vent les noms précités... Il importe de savoir que cet auteur latin a » souvent adjoint des pronoms, adjectifs et participes féminins à des » noms neutres comme Polium, Androsaces, etc., ou masculins comme » Samolus, Orchis, etc., à cause du substantif Herba mis à côté de » chacun de ces noms... Il est arrivé souvent, ajoute plus loin M. Saint- » Lager, que, pour abréger, Pline a sous-entendu ce méme mot » herba. » (4) Le chapitre consacré à l’histoire du Nard justifie l'observation énoncée dans les termes suivants par Loiseleur-Deslongchamps : « C'est un abus de transporter des noms de plantes et d'arbres anciennement connus à d'autres végétaux d'un genre tout différent. » | Le terme Nardus, en grec Nardos, désignait chez les Anciens des plantes diverses, au sujet desquelles on trouvera, dans le Mémoire ana- (1) L'observation relative au mot herba sous-entendu n'est pas toujours applicable, du moins avec certitude. Il n'est pas rare qu'un nom change de genre en passant d'une langue dans une autre. Ainsi la plupart des noms latins en or, tels que odor, color, candor, ete., sont masculins et deviennent féminins en francais; c'est le contraire pour le féminin arbor, qui n'a rien à faire ayec herba. Le mot flos, d'où vient fleur, est masculin, etc. 600 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. lysé, d'intéressants détails que nous ne pouvons reproduire ici. Le « Nard indien » (Nardostachys, Spica Nardi) des auteurs grecs et romains était une Valériane à racine odorante des montagnes de l’Inde, retrouvée en 1790 et décrite par un voyageur anglais, William Jones, sous le nom de Valeriana Jatamansi, l'épithète spécifique étant la dé- nomination donnée à celte plante par les indigènes. A.-P. De Candolle constitua plus tard avec cette plante un genre nouveau auquel il restitua l'ancienne appellation galénique de Nardostachys. On voit combien Linné méconnaissait le Nardus de Galien en appelant N. stricta l'humble et insignifiante petite Graminée que ce nom rappelle à tous les botanistes. A ce propos, M. Saint-Lager cite plusieurs autres exemples de fautes analogues commises par l'illustre réformateur suédois. Ainsi Androsace, nom d'une Algue marine donné à un genre de Primulacées ; Caltha, nom de Calendula donné à un genre de Renonculacées; Holostewm, nom d'un Plantago donné à un genre de Caryophyllées, ete., etc. EnN. MALINVAUD. Notes sur les Jardins botaniques alpins; par M. Émile Burnat (Bull. Soc. Murithienne, 1897), 24 pages in-8. M. Burnat montre, avec une argumentation précise et de nombreux faits à l'appui, qu'en général les Jardins alpins ne rendent pas aux bota- nistes les services qu'ils peuvent en attendre et qui soient proportionnés à la peine et aux dépenses qu'on y doit consacrer; si les sommes dé- pensées par la Société Murithienne pour ses trois Jardins alpins étaient employées à la formation et à l'entretien d'un herbier régional annexé à une bibliothèque, ces ressources seraient largement suffisantès pour mettre à la disposition des botanistes des matériaux d'étude de pre mière importance, but qui n’est nullement atteint par les Jardins. Des lettres de MM. Christ et Briquet approuvent la thèse défendue par M. Burnat. D'après M. Christ, « Examinés à la loupe de la froide raison, les Jardins alpins ne soutiennent pas la critique, on doit dis- suader la Société Murithienne d'en conserver la direction et l'entretien; mais on peut admettre que ceux qui en tirent avantage ou qui en sont épris par pure esthétique continuent pareille œuvre, à leurs risques particuliers ». .. M. Briquet reconnait que les Jardins botaniques alpins « n'ont jamais jusqu'ici donné naissance à un seul travail scientifique, et que l'argent gaspillé dans ces cultures serait cent fois mieux employé à la création d'un riche herbier valaisan, tenu à jour et mis à la disposition des chercheurs..» Mais, si les Sociétés sont incapables, quelle que soit leur REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 601 bonne volonté, de mener à bien un Jardin alpin destiné à fournir des documents scientifiques, un tel Jardin, placé au contraire sous la direc- tion d’un botaniste compétent qui s'en servirait comme d'un champ d'expérience, pourrait être d'une grande utilité pour l'étude de diverses questions biologiques ou physiologiques. Ern. M. The Water-Hyacinih and its relation to navigation in Florida (La Jacinthe d'eau et ses rapports avec la navigation dans la Floride); by Herbert J. Webber (U. S. Department of Agricul- ture, Division of Botany, Bulletin n° 18). 20 pages in-8°, avec une planche et des figures dans le texte. Washington, 1897. Dans ces derniéres années, une plante aquatique connue sous le nom de « Jacinthe d'eau » s’est multipliée à un tel point dans la rivière Saint-Jean, en Floride, qu'elle y menacait de faire obstacle à la naviga- tion. Le département de l'Agriculture en fut averti et au mois de janvier 1897 il envoya un de ses agents, M. Herbert J. Webber, en mission dans la région intéressée, pour y faire une étude biologique de la plante nuisible et se rendre compte de son mode de propagation, dans le but de trouver, s'il était possible, un moyen efficace d'enrayer sa marche enva- hissante. Le Rapport de M. Webber a donné de curieux détails sur la Jacinthe d'eau qui est une Pontédériacée, Eichhornia crassipes Kunth, originaire de l'Amérique tropicale et recherchée en horticulture pour l'effet décoratif de ses grappes luxuriantes à fleurs d'un bleu pàle ou violet. Le plus souvent elle est flottante à la surface de l'eau sans attache avec le sol, elle se déplace sous l'action des vents el parfois s'accumule Sur une vaste étendue au point de former une masse compacte pouvant couvrir la rivière et en quelque sorte solidifier Ja surface de l'eau sur une longueur de 25 milles, comme on l'a vu en 1896; elle devient alors un fléau pour la navigation. Nous ne pouvons suivre l'auteur dans l'ex- posé technique des moyens qu'il propose pour combattre cette singu- liére obstruction . L'un de ces moyens, emprunté à la biologie, consis- terait à provoquer le développement sur les feuilles de la Jacinthe aquatique d'un. Champignon parasite qui les détruit complètement et fait périr la plante elle-même. Ce procédé rappelle celui qu’on a pré- conisé naguère pour la destruction des sauterelles dans le nord de l'Afrique. EnN. MALINVAUD. V. 8s. Department of Agriculture, Division of Botany. (Département de l'agriculture des Etats- Unis, section de Botanique.) Contributions from the U. S. national Herbarium, vol. V, n" 1, 2, 3. Washington, 1897. Ces Contributions forment une série, déjà nombreuse, de travaux T. XLIV (SÉANCES) 99. 602 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. confiés à de savants botanistes, dont les Mémoires, en même temps qu'ils font admirablement connaître les ressources agricoles et forestiéres des vastes territoires de l'Union, sont aussi de fort précieux documents pour l'étude de la flore si intéressante du Nouveau Monde. N° 1 (publié le 25 janvier 1897) : GENERAL REPORT OF A BOTANICAL SURVEY OF THE CŒUR D'ALENE MOUNTAINS IN [DAHO DURING THE SUMMER OF 1895, by John Leiberg. Broch. de 85 pages, avec une carte de la partie septentrional de l'État d'Idaho où est situé le massif mon- tagneux de Cœur d'Aléne. Nous ne pouvons qu'indiquer ici les principaux chapitres de ce con- sciencieux travail : topographie, climat, richesses minérales, ressources et produits agricoles, terres à pàturages, plantes alimentaires du pays, essences forestiéres, destruction et moyens de préservation des foréts. L'auteur a vécu pendant dix ans dans l'État d'Idaho; son Mémoire est le fruit d'une longue expérience qui lui a donné une connaissance appro- fondie des ressources et des conditions générales de ce pays. Il déplore l'imprévoyante dévastation des foréts, menacées d'une disparition pro- chaine et compléte si l'on ne se hàte de prendre des mesures efficaces de préservation. Il distingue quatre zones de la végétation forestière, essen- tiellement formée de Coniféres. La zone inférieure (entre 650 et 850 m.) est caractérisée par le Pinus ponderosa (Yellow Pine); on y trouve divers Rosa, Opulaster, Holodiscus discolor, Ceanothus sanguineus, Philadelphus Lewisii, parfois en abondance certaines Graminées (sur- tout Festuca et Poa), le Carew Geyeri, etc. Puis, entre 900 et 1400 mètres domine le Pin blanc (White Pine, Pinus monticola), accompagné de la plupart des autres Coniféres de la région (Thuia plicata, P icea Engelmannni, Abies concolor, Tsuga Mertensiana, etc.) ; la forêt pré- sente à ce niveau son maximum de densité, les Graminées y sont rares, abondent au contraire les Champignons. De 1500 à 1700 mètres, la zone de l'Abies lasiocarpa succéde à la précédente, cette espéce est associée à quelques autres, Picea. Engelmanni, Pinus monticola (White Pine), P. Murrayana (Black Pine), ete.; la forêt offre l'aspect d'un pare; les arbres sont clairsemés et, cà et là, le sol est tapissé d'une monotone Liliacée, Xerophyllum Douglasii (bear grass). Enfin la zone supérieure, dont l'essence dominante est le Pinus albicaulis (White-barked-Pine) associé au Tsuga Pattoniana (Patton's hemlock), s'étend au-dessus de 1100 métres et présente aussi l'aspect d'un parc ; on y rencontre de rares arbustes, presque uniquement les Sorbus sambucifolia et occidentalis; le roc est souvent à nu sur la ligne de faîte. Les sujets traités dans les autres chapitres du Mémoire de M. Leiberg sont du ressort de l'économie rurale ou forestière. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 603 N° 2 (publié le 9 juin 1897) : Nores ON THE PLANTS USED BY THE KLAMATH INDIANS or OREGON, by Frederick V. Coville. 24 pages in-8*. Les Indiens de l'Orégon, particuliérement la tribu des Klamaths, utilisent un grand nombre de leurs plantes indigènes. L'auteur en donne l'énumération, en indiquant les propriétés attribuées à chacune, et son nom en dialecte indien en regard du terme technique. Si beaucoup de ces espéces officinales sont d'un faible intérét, par exemple certain Lichen, jadis alimentaire dans les années de famine, un grand nombre méritent d'attirer l'attention. Ainsi on extrait d’un autre Lichen (Evernia vulpina) une matière tinctoriale d'un beau jaune; un Lin des Mon- tagnes Rocheuses (Linum Lewisii) fournit une fibre trés résistante employée pour divers usages; les racines tubéreuses de plusieurs Om- bellifères (Carum Gairdneri, C. oreganum) procurent un aliment d'un goût agréable et nutritif, etc., etc. N° 3 (27 août 1897) : STUDIES OF MEXICAN AND CENTRAL AMERICAN PLANTS, by J. N. Rose. Les plantes du Mexique et de l'Amérique centrale étudiées dans ce Mémoire appartiennent aux groupes suivants : CÉLASTRAGÉES, 2 espèces nouvelles : Perrottetia longifolia et P. gla- brata. RuTAcÉEs; espèces nouvelles : Esenbeckia macrantha, E. acapulcen- sis; Pilocarpus longipes ; Zanthoxylum arborescens, Z. fetidum. Burséracées, spec. nova : Bursera diversifolia. CUCURBITACÉES, spec. novæ : Echinopepon confusus, E. jaliscanus, E. Nelsoni, E. Pringlei*; Pittiera parviflora Cogn. et Rose; Schizocarpum attenuatum Cogn. et Rose. SYNOPSIS OF THE SPECIES OF Heliocarpus, spec. nov. : Heliocarpus occidentalis *, H. Nelsoni, H. reticulatus*. SYNOPSIS OF THE SPECIES or Wimmerid. SYNOPSIS OF THE AMERICAN SPECIES OF Hermannia. SYNOPSIS OF Drymaria NODOSA AND ITS ALLIES, Drymaria confusa Spec. nov. DESCRIPTIONS DE DIVERSES ESPÈCES NOUVELLES : Abutilon Bakeria- num*, A. Nelsoni*, Asimina fætida, Brongniartia suberea *, Calliandra bijuga, C. peninsularis, Cassia Nelsoni, Cologania erecta, Combretum Palmeri, Crotalaria filifolia *, Cuphea em- petrifolia, C. Nelsoni*, Galactia acapulcensis, Galphimia glan- dulosa, Gouania pallida, Gymnogramme subcordata Eaton et Davenp. *, Heteropteris acapulcensis, Hirea parviflora, Indi- gofera cuernavacana, I. fruticosa, I. salmoniflora, Leucæna glabrata, L. microcarpa, Lychnis mexicana, Mimosa caerulea, 604 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Mimosa lacerata, Minkelersia pauciflora, M. multiflora, Passi- flora Nelsoni Master et Rose *, Pseudosmodingium multifolium, Pterocarpus acapulcensis, Tetrapteris Nelsoni, Thalictrum gran- difolium, Wissadula acuminata. On est un peu surpris, au premier abord, en voyant les noms spéci- fiques tirés d'un nom d'homme écrit sans majuscule : nelsoni, pal- meri, etc., contrairement à la règle énoncée dans l'article 33 des Lois de la nomenclature botanique (1). C'est un exemple de l'esprit d'éman- cipation professé par nos confrères du Nouveau Monde à l'égard des Lois de la nomenclature botanique généralement suivies en Europe. L'ouvrage est illustré de 17 planches hors texte et de 6 figures insé- rées dans le texte. Nous avons marqué d'un astérisque les noms des espéces nouvelles qui ont été figurées. EnN. MALINVAUD. The Camphor tree (L'arbre à Camphre); par Lyster H. Dewey (United States Department of Agriculture, Division of Botany, circular n° 42). Broch. de 7 pages in-8°; Washington, 12 août 1897. Cette Notice contient des renseignements et des instructions pour la culture de l'arbre à camphre (Cinnamomum Camphora) aux État-Unis : Description (avec figures), distribution géographique, conditions néces- saires et soins à prendre pour la culture, procédés de distillation, données commerciales, tout ce qui se rapporte au sujet est condensé en quelques pages. On retire du camphre de plusieurs autres arbres ou arbrisseaux, principalement du Dryobalanops aromatica (Diptérocarpéc) de Bornéo et Sumatra, et du Blumea balsamifera (Composée) de la Péninsule malaise. Jusqu'à ce jour ces deux sortes de camphre sont presque exclu- sivement consommées en Chine. Ern. M. (1) ART. 43. — « ... Tout nom spécifique tiré d'un nom d'homme com- mence par une grande lettre. » Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 3640. — Libr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MOTTEROZ, directeur. TABLES DU VOLUME QUARANTE-QUATRIEME (1897) (Troisième série. — TOME IV). I. — ETAT DU PERSONNEL. Liste alphabétique des membres de la Société au 1% avril 1897........ je Liste des membres rangés par pays et en France pár départements..... Membres décédés en 1896....... ............................,.... Membre rayé........... e nett Sisoiessorreosee eter T IL. — COMPTES RENDUS DES SÉANCES. SÉANCE DU 8 JANVIER 1897. Allocution du nouveau Président...........,......................... Fixation du lieu ct de la date d'une session extraordinaire de la Société en 1897....... RER ret ee emet RER EEE ET EE T" Rapport du Secrétaire général sur les clauses du testament de fcu James Lloyd, botaniste nantais, relatives à une liste de trois noms demandée à la Société botanique de Francee.....isss mtt Adoption des conclusions du précédent Rapport... L. Lutz. — Sur la présence et la localisation, dans les graines d'un cerlain nombre de Pomacée:, des principes fournissant l'acide cyanhydrique.. . . L. Blanc. — Les procédés graphiques appliqués à la géographie botanique (Plan- chel)].......lssisssussslsssses eme hme memet L. Vidal. — Note sur un Genévrier des environs de Grenoble............... 2 F. Gagnepain. — Merborisation à Sancoins (Cher), à la fin du mois d'août 1896. G. Camus, — Le genre Lappa dans la flore frangaises.. estt Ad. Franchet. — Un Botrychium nouveau pour la flore de France (Planche H). Ach. Finet, — Sur le genre Oreorchis Lindley (Planche IH)... T. XLIV. T 24 CCCII TABLES DU VOLUME XLIV. SÉANCE DU 22 JANVIER. Admission de MM. Prunet et Till..................,.......,.:.... e. 04 M. Lemoine, de Nancy, est proclamé membre à vie................... 74 Présentation d'un ouvrage par M. Rowy...:..... TM 74 L. Legré. — Additions à la flore de la Provence............................ 75 Communications diverses de M. Cornu........................,....... 19 SÉANCE DU 12 FÉVRIER. Décès de MM. Pelletier et Alexis Jordan........ leen t tmn) 81 Lettres de MM. Borel et D! Saint-Lager. Hommages rendus à la mémoire d'Alexis Jordan............,................s.sss.r. eet . 81-86 Présentation d'un Stachys hybride (S. germanica X alpina) récolté près de Thémines (Lot), par M. Malinvaud......... RENÉE EEE ttr 87 Communication de M. le D" A. Chabert... NNNM" NT . 8 Remarques de M. Rouy sur quelques Erodium d'Algérie........ e 87 Communication de M. Max. Cornu sur le genre Cinnamomum. ....... .. 88 SÉANCE DU 26 FÉVRIER. Admission de MM. Dethan et Gaucher............. ...,.............ete 88 C. de Rey-Pailhade. — Lettre annonçant une cérémonie commémorative en l'honueur de P. Duchartre.......... ee mer e ee het htt 89 Observations de MM. Cornu, Malinvaud et Bornet à l'occasion de la lettre précédente ..... HEN seseese roto esse a... 90 P. Guérin. — Sur la présence de l’amidon soluble dans les feuilles des Cola acuminata R. Br. et Ballayi Cornu............. "M T 91 Observation de M. Van Tieghem.........,.....,...,.............e T 99 Lutz. — Note sur un Safran monstrueux (Planche 1V).......... ee ertt 95 Van Tieghem. — Sur les Phanérogames sans graines, formant la division des Inséminées...... MIHI) eher enaere 0n See, 9) Gonod d'Artemare. — Lettre à M. G. Camus sur des Aconits à fleurs jaunes de PAuvergne.....,...,.,............. MEM 139 P. Candargy. — Flore de l'ile de Lesbos: espèces nouvelles...... +..." 140 SÉANCE DU 12 MARS. P. Candargy. — Flore de l'ile de Lesbos (suiteJ..... ise 145 Frère Sennen. — Lettre à M. Malinvaud sur le Gagea foliosa dans l'Hérault. 162 Observations de M. Malinvaud sur ce sujet................essee ttt] 163 G.-V. Aznavour. — Note sur la flore des environs de Constantinople... .. +-+: 164 Finet. — Sur un genre nouveau d'Orchidées (Arethusantha bletioides) (Pl. v). 178 Max. Cornu. — Note' sur la structure des fruits de l'Argan du Maroc (Argu- nia Sideroxylon) (avec figures dans le texte)..........sss.ere.eet 181 il. — SOMMAIRES DES SÉANCES. CCCHI SÉANCE DU 26 MARS. Décès de M. Victor Lemoine..................,...................... 188 Désignation de trois candidats proposés à M. le Maire d'Angers pour l'emploi de conservateur de l'herbier Lloyd................,.... 188-189 Dethan et Bertaut. — Sur la présence d'une anomalie dans la structure d'une feuille de Piper angustifolium (avec figures dans le texte)........... 189 SÉANCE DU 9 AVRIL. Admission de M. Bertaut .............. eee reet ettet ettet ene T" 193 M. A. Finet est proclamé membre à vie.......... ee e e nn 193 Découverte du Lathræa Squamaria à Biercy (Seine-et-Marne), annoncée par M. Mouillefarine......................,,....,...,............, 193 Observations de MM. Rouy et Malinvaud.............. een hn 194 Note rectificative de M. Magnin.............. ....................... 194 SÉANCE DU 14 MAI. Décès de M. le D' B. Martin. Hommage rendu à sa mémoire. .......... 194 Lettres de remerciements de MM. Gadeceau, Gaillard et abbé Hy. ....... 195 R. Zeiller. — Observations sur quelques Fougères des dépôts houillers d'Asie Mineure (Planche VI et figures dans le texte)....................... 195 Le Grand. — Sur deux plantes nouvelles pour la France (Valerianella cupuli- fera et Ophioglossum britannicum Le Grand) (avec figure dans le texte). 219 Observation de M. Malinvaud...,.......................... ennt 220 M. Lutz présente un hybride des Viola tricolor et rothomagensis et an- nonce qu'il a récolté à Viroflay le Geum rivale et le Cyslopleris fra- gilis ..........,... annonces essccesoereosere ie tent 222 Observations de MM. Rouy et Luiz................................. .. 222 M. Rouy a découvert l'Ornithogalum divergens Bor. près de Paris....... 232 La Société adopte un changement d'heure des séances (4 heures du soir au lieu de 8 heures), à partir du mois de novembre prochain...... 232 SÉANCE DU 28 MAI. Admission de M, Maurice Bouin......... eet 223 M. Rouy présente deux plantes récoltées dans l'ouest de la France (Eryn- gium viviparum et Gentiana Pneumonanthe)..... «t t ente 223 Ad. Chatin. — Signification de l'existence et de la symétrie des appendices De Coi dans ia mesure de la gradation des espèces végétales ete th tet 223 mcy. — Sur le Juniperus Sabina var. arborea des environs de Grenoble. 231 Go Observations de MM. Malinvaud et Rouy..... ses -.-..e-s.s.scteeee 232 no d d’Artemare. — Lettre à M. Malinvaud sur l’Hieracium Lamyi Bor. et autres 233 etr! | t t n! n5 PRESS CCCIV TABLES DU VOLUME XLIV. Observations de MM. Malinvaud et Rouy.......................... 234-235 M. Guérin présente un Digitalis purpurea à fleur monstrueuse...... S. 290 Observation de M. Cornu........... REEE TETT . 235 Ach. Finet. — Cremastra unguiculata sp. nov.............................. 235 SÉANCE DU 25 JUIN. Décès de M. N. Doümet-Adanson. ......... TP eue eos 241 Subventions accordées par le Gouvernement... Seu. M Découverte, annoncée par une lettre du frère Sennen, de l'Agrostis cas- tellana Boiss. et Reut. dans l'Hérault. ,...,.................. sous. 241 Dons faits à la Société......,................ MM 242 Ad. Franchet. — Les Parnassia de l'Àsie orientale... .............-........: 24 Lutz. — Sur la présence et la localisation, dans les graines de l’Eriobotrya japonica, des principes fournissant l'acide cyanhydrique.......... ... 263 John Briquet. — Lettre à M. Malinvaud sur une question de priorité........- 265 H. Léveillé. — Üne forme intermédiaire du Ranunculus ophioglossifolius...... 266 Ch. Le Gendre. — Lettre à M. Malinvaud sur un nouveau procédé de dessic- cation des plantes grasses..................... peser 267 Observation de M. Malinvaud................... MM 267 Ach. Finet. — Orchidées nouvelles : Bolbophyllum pectinatum, Cirropetalum " emarginalum (Planches VII ct VIID)....... eere enm rhet ntn e; J. Daveau. — Sur une Serofulaire hybride (Scrofularia auriculata-sambuci- —— folia)... ...... TOUR TO MEME TT VM 210 Hommage rendu à la mémoire de Pierre Duchartre...... eese 212 SÉANCE DU D JUILLET. Admission de M. l'abbé Etoc, de M"** Flahault et Georgel.........°."°" m M. Molliard est proclamé membre à vie ess 28 Lettre de M. Maurice Du Colombier annonçant la découverte d'une loca- 289 lité nouvelle du Goodyera repens aux environs d’Orléans.........°- p o Ad. Chatin. — Un nouveau Terfas de l'ile de Chypre (Terfezia Aphrodilis) (Planche IX)........... BEDNJJ"Jjjjss|^s—,— ses eciéanne 290 D. Clos. — Les Anagallis annuels d'Europe au point de vue spécifique.. +++: : Observations de M. Malinvaud......,.,..,,....................+.t 30 Gillot et Parmentier. — Un cas tératologique du Lamium album (Planche X). - 307 SÉANCE DU 93 JUILLET. Décès de M. A. Ramond, Trésorier honoraire de la Société (Planche XI. Portrait). ..,...,,.....44.4.4 44e esse onenen aserre ARRET EEE M Discours prononcé par M. Pallain aux obsèques de M. Ramond... ++.’ 31 Discours prononcé par M. Cornu au nom de la Société botanique..." s Hommage rendu à la mémoire de M. Ramond par M. Malinvaud....:::* "i A. Franchet. — A propos du Botrychium simplex trouvé à Malesherbes- . II. — SOMMAIRES DES SÉANCES. CCCV A. Battandier. — Contribution à la flore atlantique.............,...... ees. 2921 Gillot et Parmentier. — L'anatomie végétale et la botanique systématique ; nature hybride du Rumex palustris Sm.........,.,......,.......... 325 E. Perrot. — Anatomie comparée des Gentianées aquatiques (Menyantliec Griseb.) (Planche XII)..... TEM 340 ‘Observations de MM. Lutz, Franchet, Cornu et Perrot......... ....... 354 À. Chabert. — De Tunis à Tyout.................... VEMM 355 P. Candargy. — Flore de l'ile de Lesbos (suite)............................ 369 SÉANCE DU 12 NOVEMBRE. Réintégration de M. Georges Ramond.................... TP AT A. Chabert. — Le Parnassia palustris en Algérie..................... ee 417 E. Guinier. — Le Sorbus torminalis Cr. est-il en voie de retrait ou d'extension en Savoie?.....,...,.,...,......... TE eee hte e 448 ~ Observation de M. Malinvaud................................... ees. 419 Finet. — Orchidées nouvelles de la Chine (Planches XIII et XIV).............. 419 M. Marc Micheli présente le résumé d’un travail qu'il vient de terminer sur les Légumineuses de l'État libre du Congo............... T" .. 492 M. Max. Cornu fait une communication sur une espèce nouvelle du genre Duparquelia............. eeseseserossotooesoccotete esoqeosoocsteco 423 “M. Rouy fait hommage à la Société du tome IV de la Flore de France de MM. Rouy et Foucaud, et du 1* fascicule de ses Icones plantarum ` Gallie rariorum. Il donne des détails au sujet de ces ouvrages. ..... 423 M. Malinvaud présente, au nom de M. R. Ménager, une photographie de l'Ophioglossum britannicum Le Grand... .. leen 494 Observations de MM. Rouy et Malinvaud au sujet de cette plante......... 424 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE. Décès de M. Émile Dupuis............................ sonores sus. . 425 Admission de M. Altamirano...... eee m 425 Abbé Hue. — Quelques Lichens nouveaux... ce 425 G. Rouy. — Notices botaniques............................ dou nus 432 Observation de M. G. Camus... eiie mmm 438 A. de Coincy. — Observations sur la communication faite par M. Gandoger à la séance du 11 décembre 1896... ...... eM 439 Observation de M. Rouy.... cesses ouvres . 440 G. Camus.— Le CAREX SOLSTITIALIS Figert (C. paniculata X paradoxa Eigert) à Maisse (Seine-et-Oise) ................... WM" TD 440 Observations de MM. Malinvaud et G. Camus... eese 440 Gagnepain. — Un hybride artificiel des Lychnis diurna et vespertina (2° Note). 441 Présentation, au nom de M''* Beleze, d'un échantillon de Lycopodium cla- vatum provenant de la forêt de Rambouillet..." " P. Candargy. — Flore de l'ile de Lesbos (suite)... 00i 6 4 CCCVI TABLES DU VOLUME XLIV. SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE. Lettre de M. Flahault annonçant le décès de M. Barrandon............ Admission de M. Charles Picquenard..................... "ED ec.. Circulaire ministérielle (Congrès des Sociétés savantes en 1898)........ Ad. Chatin. — Sur le nombre et la symétrie des faisceaux libéro-ligneux du pétiole des feuilles, dans leurs rapports avec le perfectionnement des espèces végétales........................................ TD X. Gillot. — Localité française nouvelle du Geum intermedium Ehrh.......... Observation de M. Malinvaud..................... eee et ettet Ch. Ménier. — Note sur l'Ophioglossum lusitanicum var. britannicum Le Grand. Observation de M. Rouy............ esse ersoseseseooso eos H. de Boissieu. — Note sur un Centaurea adventice dans lAin.........°.+ Observation de M. Malinvaud...................... MM Présentation, au nom de M. le D' Viaud-Grand-Marais, du Scabiosa ma- ritima provenant de l'ile de Noirmoutier ................. MET SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE. Dons faits à la Sociéé.........,.............. eesseetegeteseis rnnt Élections : M. Franchet est nommé Président pour 1898.........--+---" Autres nominations................ essse-oossessssoss MM Composition du Bureau et du Conseil d'administration en 1898. ....--*- La Société vote des remerciements à M. Cornu, Président sortant. ....-** ARTE I. — SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE Comité local d'organisation.......... TP eeesopesssetestesos TP I Listes des personnes qui ont assisté à la Session...............,... n RÉUNION PRÉPARATOIRE DU {1° AOUT 1897. Constitution du Bureau spécial de la Session....................... "m Programme de la Session.................................... TOM IV SÉANCE DU {°7 AOUT. Discours de M. le Sous-Préfet de Barcelonnette:................... vin Discours de M. Legré, Président................................. . IX L. Legré. — La Botanique en Provence au xvi* siècle : Mathias de Lobel et Pierre Pena ............ Peeaeeseecesceesesssetosteseseeseeosoce XI L. Lutz. — Gomme de Canna (Planche XV)............................. XLVI M. Malinvaud rend hommage à la mémoire de deux confrères décé- dés, le D' B. Martin et N. Doûmet-Adanson...................... LI Lombard-Dumas. — Le D' Bernardin Martin, Notice biographique........ LII G. Barratte. — Lettre à M. Malinvaud accompagnant la Notice sur Nap. Doümet-Adanson..... RER EEE EE EEE TELE ETES EEE EEEEEEE LVIII Abbé Coste. — L'abbé Boissonnade....... ee LXV Plantes alpines offertes par MM. Vidal, Derbez et Bessand.......... LXVI SÉANCE DU 5 AOUT. L. Legré. — Notice sur le botaniste provengal Jean Saurin, de Colmars (Basses-Alpes).............. ees ett tn eet een . LXVII Abbé Coste. — Observations sur quelques plantes de la vallée de PUbaye. LXXVII M. Malinvaud présente quelques plantes nouvelles pour la flore française, ..,,.,.......... TC DM LXXXVI SÉANCE DU 8 AOUT. Admission de M, Carrière.............. eeessesteesat enhn nn n LXXXVII Abbés Coste et Soulié. — Note sur 200 plantes nouvelles pour l'Aveyron. LXXXVII CXXI Observation de M. Malinvaud à propos d'un Sanguisorha........... CCCVIII TABLES DU VOLUME XLIV. E. Malinvaud. — Trois lettres d'Alexis Jordan. ....................... Ouvrage offert à la Société par M. Flahault....................... Observations de M. Perrot sur le genre Gentiana................. L. Blanc et Decrock. — Observations sur la distribution géographique des Primulacées........... eos ftr c is c] tti] | hes. ]e] tr] | t | | 95 n n t9 L. Legré. — Le Cnidium apioides Spreng. dans le départemeut des Bou- ches-du-Rhóne eoo trt] | n B tt s s] |] nn Abbé Hy. — Sur quelques arbres des genres Salix et Quercus des envi- rons de Barcelonnette M. Malinvaud analyse une publication récente intitulée : Règles de nomenclature observées au Jardin et au Musée royaux de bota- nique de Berlin (trad. de l’allemand)......................... C. Chatenier. — Esquisse de la flore de Lus-la-Croix-Haute (Dróme).... Discussion d'un projet de session extraordinaire de la Société dans le département du Var et adoption d'un vœu en faveur de ce projet.................... . eer cct |t] t| | | tt s t t] |] |] |n n t9 9 L. Legré. — De l'existence à l'état spontané du Styrax officinal en Pro- vence et des mesures à prendre pour assurer sa conservation.. La Société adopte un veu se raltachant à la communication pré- cédente....... Allocution prononcée par M. Legré.............................. Remerciements adressés au Bureau de la Session Allocution de M. Paul Delombre, député de Barcelonnette......... Clóture de la Session extraordinaire RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS. Rapport sur les herborisations de la Société botanique de France et sar quelques excursions faites hors session, aux mois d'aoüt et de septembre 1897, dans la vallée de l'Ubaye. Ch. Flahault. — Herborisations dans la vallée inférieure de l'Ubaye, de Prunieres à Barcelonnette, et aux environs de cette derniere ville (31 juillet) Herborisation du dimanche 1*' août, dans le bassin du torrent des SAgNIÈrCS... eee reussi ET EEE Herborisation du lundi 2 août, au col d’Allos ou de Valgelaye..... Herborisation du mardi 3 août, sur le cône de déjection du Riou- Bourdoux. meterse sn s t] ] | || gn n t n |] | sms t Herborisation du mercredi 4 août, au bassin du Riou-Bourdoux. Herborisation du jeudi 5 août, au vallon d'Enchastrayes. . | etat Excursion du vendredi 6 août, au vallon supérieur de l'Ubayette ou Oronaye et en particulier au vallon du Lauzanier........«- Excursion du samedi 7 août, au ravin du Riou-Chanal et de Gau- deissart Herborisation au vallon d' Abriès et de Crange-Commune.......-: — Herborisation à la forêt de la Maure, à la forêt de Gimette et au pic de Siolane CXXI CXXV CXXV CXXVI CXXVIHI CNXXII CXXXIV CXXXV CXLVIIH CXLVIII CLIII CLIII CLIV CLIV CLY CLVI cLvin CLXXVII CLXXXVIII CxCVI cc ccX ccxvI ccxxil ccxxy! ccxxx! HI. — SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE. Ch. Flahault. — Herborisation aux foréts de Saint-Vincent et du Lauzet. — Herborisations dans la vallée supérieure de l'Ubaye, du 10 au 92 août.................. NM" — — Col du Longet....... ...............,............... — — Col de Vars et crête de lÉyssina.....,................... — — Vallon supérieur du Chambeyron, les Aiguilles et la base du Brec.................,.............................2 — Liste complémentaire et rectilicative des plantes vasculaires obser- vées dans le bassin supérieur de l'Ubaye, de 1135 mètres à 3400 métres..... sels n eH Heer Abbé Réchin. — Excursions bryologiques aux environs de Barcelonnetle, août 1897....,...................,............ dusessssereseees Dumée, Peltereau, Perrot, Radais et Lutz. — Liste des Champignons récoltés, pendant les excursions de la Société botanique, aux environs de Barcelonnette...:........ VEMM "PPP Abbé Hue. — Lichens récoltés par la Société dans le bassin supérieur de l'Ubaye, au cours ou à l'occasion de la session de 1897....... — Lichens des Basses-Alpes récoltés par M!» Granfelt cn 1897.. E. Malinvaud. — Une heure d'herborisation sur les bords de la Durance, à Prunières (Hautes-Alpes)..................... TIPP — Règles de nomenclature observées par les botanistes attachés au Jardin et au Musée royaux de botanique de Berlin (trad. de l'allemand) ..... WEM CCCIX CCXXXIII CEXXXNI CCXNXVII CCXL CCXLII CCOXLVI CccLu CCLXVITI CCLXXXIII CCLXXXV CCXCVI CCXCVII CCXCVIII IV. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS. Aznavour, 164. Barratie (Gustave), Lvirt. — Battandier (A.), 321. — Beleze (M'°), 449. — Bertaut (René), voy. Dethan. — Blanc (L.), 33. — Blanc (L.) et Decrock (E.), CXXVI. — Boissieu (Henri de), 477. — Borel (J.), 81. — Bornet (Éd.), 86, 90. — Briquet (John), 265. Camus (E.-G.), 61, 438, 440. — Candargy (Paléologos), 140, 145, 369, 449. — Chabert (Alfred), 87, 355, 417. — Chatenier (C.), cxxxv. — Chatin (Ad.), 223, 290, 464. — Clos (D.), 292. — Coincy (Aug. de), 231, 439. — Cornu (Max.), 24, 79, 85, 88, 89, 90, 181, 194, 235, 316, 354, 423. — Coste (abbé H.), LXIV, LXXVII. — Coste (abbé H.) et Soulié (abbé J.), LXXXVII. — Coyne, vit. Daveau (J.), 270. — Decrock (E.), voy. Blanc.—- Delombre, cLiv. — Dethan (Georges) et Bertaut (René), 189. — Du Colombier (M.), 289. — Dumée, Peltereau, Perrot, Radais et Lutz, CCLXXXIII. Finet (Achille), 69, 178, 235, 268, 419. — Flahault (Ch.), 463, mi, CXXV, CLVI à CcLXviII. — Franchet (Adrien), 64, 188, 244, 319, 354. Gagnepain (F.), 58, 441. — Gillot (X.), 472. — Gillot (X.) et Parmentier (P.), 307, 395. — Gonod d'Artemare, 139, 233. — Granel, 524. — Guérin (P.), 91, 235. — Guinier (Ernest), 418. Hua (Henri), 423. — Hue (abbé), 425, ccLxxxv, ccxcvr. — Hy (abbé), CXXXII. Jeanpert (Ed.), 98. — Jordan (Alexis), CXXII. Le Gendre (Ch.), 267. — Le Grand (Ant.), 219, 221. — Legré (Ludovic), 75, 1X, XI, LXVII, CXXVII, CXLVI, CLII, CLV. — Léveillé (Hector), 266. — Lombard-Dumas (A.), LI. — Lutz (L.), 26, 95, 222, 263, 354, XLVIII; voy. Dumée. Malinvaud (Ernest), 25, 85, 87, 90, 162, 163, 194, 220, 221, 222, 232, 234, 241, 267, 307, 317, 419, 424, 440, 475, 480, 526, LI, LXXXVI, CXXI, CXXXIV, CXLVIII, CLIY, cexcvit, CEXCVIII.— Ménager, 424, 476. — Ménier (Charles), 221, 415. — Micheli (Marc), 422. — Mouillefarine (Edm.), 188, 193. , Pallain (G.), 312. — Parmentier (P.), voy. Gillot. — Peltereau (Ernest), voy. Dumee. — Perrot (E.), 340, 354, CXXV; voy. Dumée. — Prost, CXXIV. Radais (M.), voy. Dumée. — Réchin (abbé), ccxviri. — Rey-Pailhade (C. de), 89. — Rouy (Georges), 87, 222, 223, 239, 235, 423, 424, 432, 440, 477. Saint-Lager (D'), 84. — Sennen (frère), 162, 244. — Soulié (abbé), voy. abbé Coste. Van Tieghem, 95, 99, 139. — Viaud-Grand-Marais, 480. — Vidal (Louis), 51. Zeiller (René), 195. V. — TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS DES OUVRAGES ANALYSÉS DANS LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ARANZADI (T. de). Champignons comes- tibles et vénéneux du pays basque, 515. ARVET-TOUVET (C.). Revision des Éper- vières de l’herbier de Haller fils, 589. — Elenchus Hieracium novorum vel mi- nus cognitorum presertim in Herba- rio Delessertiano asservatorum, 589. AUTRAN (Eug.). Voy. Bulletin de l'Her- bier Boissier. BACCARINI (P.). Sur le Genista cinensis et les Genêts jonciformes de la flore méditerranéenne, 593. BARONI (Eugenio). Novum genus compo- sitarum plantarum (Giraldia), 597. BARRATTE (G.). Voy. Cosson. BazoT (L.). Considérations générales sur la géographie botanique du départe- ment de la Côte-d'Or, 401. — Études de géographie botanique à propos des plantes de la Cóte-d'Or, 403. BESCHERELLE (Émile). Note surle Leuco- bryum minus, 495. — Revision du genre Ochrobryum, 496. — Catalogue raisonné des plantes cellulaires de la Tunisie, 496, PINTA (G.). Voy. Revue de Botanique. UDIER (Émile). Revision analytique des Morilles de France, 239. — Nouvelles especes ou variétés de Champignons : de France, 940. en (John). Nouvelles observations ge quee sur le genre Erythronium, BROTHER US. Contributions à la flore liché- Bonus due de l'Asie centrale, 491. m " Flora pyrenæa, vol. I, 584. "d mile). Notes sur les jardins Diques alpins, 600. CALKINS (W.). La flore lichénique de Chi- cago et ses environs, 490. CAMUS (E.-G.). Statistique sommaire des faits d'hybridité constatés dans l'éten- due de la flore européenne, 583. CANDOLLE (Casimir de). Sur les phyllomes hypopeltés, 378. CanpoT (J.). Les Mousses des Açores et de Madère, 493. CaRIOT (abbé) et SAINT-LAGER (D'). Bota- nique élémentaire, descriptive et usuelle, 8° édition, t. I, 2° partie, 273. CARPIAUX (Émile). Voy. Laurent. CHABERT (Alfred). Sur la disparition de quelques plantes en Savoie, 274. — De l'emploi populaire des plantes sau- vages en Savoie, 490. — Villars sous la Terreur, 505. CHATENIER (Constant). Description du Cy- lisus Sauxeanus Burn. et Briq., 584. CHEVALIER (Aug.). Recherches et obser- vations sur la flore de l'arrondissement de Domfront (Orne), 503. — La flore adventice des ruinés du château féo- dal de Domfront, 503. CuopaT (R.). Un nouveau genre de Pal- mellacées : Stapfia Chod., 564. — et GorprLus (M'* M.). Note sur la cul- ture des Cyanophycées et sur le déve- loppement d'Oscillatoriées coccogènes, 563. — et LENDNER (A.). Remarques sur le diagramme des Crucifères, 564. CITERNE (P.). Sur le genre Acena, 401. Corncy (Aug. de). Ecloga tertia planta- rum hispanicarum, 278. Conway Mac MILLAN. Voy. Minnesota Botanical Studies. CoRBIÈRE. Muscinées du département de la Manche, 494. CCCXII CossoN (Ernest). /llustrationes Flore Atlantice ; ouvrage continué par M. G. Barratte; fasc. VI, 592. CoSTE (abbé H.). Voy. Pons. CouRCHET (L.). Traité de Botanique, 377. CoviLLE. (Fréd.-V.). Plantes officinales des Indiens de l'Orégon (États-Unis), 603. CRÉPIN (Francois). La question de la prio- rité des noms spécifiques envisagée au point de vue du genre Rosa, 280. — Les variations parallèles, 598. DEWEY (Liston H.). L'arbre à Camphre, 604. DUCHAUSSOY (H.). Végétation comparée de la Somme et du Cher, 504. DUGGAR (B.-M.) et BAILEY (L.-H.). Notes sur le Céleri, 405. Duss (R. P.). Flore phanérogamique des Antilles françaises (Guadeloupe et Mar- tinique), avee annotations du profes- scur Ed. Heckel, 388. FLAHAULT (Ch.). Voy. Gautier. FLICHE (Paul). Voy. Mathieu. Faucaup (J.). Voy. Rouy. GAGNEPAIN (F.). Observations sur les dates de floraison des plantes à Cercy-la- Tour (Nièvre), 411. GAUTIER (Gaston). Catalogue raisonné de la flore des Pyrénées-Orientales. In- troduction par M. Ch. Flahault, 500. GENTIL (Amb.). Histoire des Roses indi- gènes de la Sarthe, 275. GENTY (P.). Sur une Crucifére orientale nouvelle pour la flore adventice de Frauce, 277. GÉRARD (R.). Sur la pollinisation chez les Composées, Campanulacées ct Lobéliacées, 408. — Note sur un cas de tératologie observé ehez le Vanda suavis Lindl., 408. GERASSIMOFF (J.-J.). Au sujet de la copu- lation de cellules de Spirogyra binu- cléées, 561. ' GiLLOT (D° X.). Note sur le Chelidonium . majus L. et sa variété laciniatum, 586. GIRARD (H.). Manuel d'histoire naturelle : Aide-mémoire de Botanique crypto- gamique, 394. GOLDFLUS (Mie M.). Voy. Chodat. GÜRCKE (D' M.). Plante europee, t. II, fasc. I, 385. TABLES DU VOLUME XLIV. HANSEN (E.-Chr.). Recherches biologi- ques sur les Champignons sterco- raires; Coprins à selérotes, 406. HARMAND (abbé). Catalogue descriptif des Lichens observés dans la Lorraine, 492, HECKEL (Éd.). Contribution à l'étude bo- tanique de quelques Solanum tubéri- feres, 376. — Les plantes médicinales et toxiques de la Gnyane francaise, 409. Voy. — Duss. HoLM (Th.). Contributions à la Flore de l'Islande, 505. — Recherches sur les Cypéracées, IV; V; VI, 546, 517. — Obolaria virginica L., Étude morpho- logique et anatomique, 918. HUE (abbé). Lichens d'Aix-les-Bains, 383. — Lichens de Tunisie, 384. — Les Ramalina à Richardmesnil (Meurthe- et-Moselle), 492. KNOBLAUCH (E.). Voy. Warming. LACHMANN (P.) et VipAL (L.). Recherches préliminaires sur la climatologie des Alpes dans ses rapports avec la végé- tation, 562. LANGE (J.). Revisio specierum | generis Cratægi, 505. LAURENT (Em.), MARCHAL (Élie) et CAR- PIAUX (Em.). Recherches expérimen- tales sur l'assimilation de l'azote ammoniacal et de l'azote nitrique par les plantes supérieures, 374. LE GRAND (Ant.). Sur quelques plantes rares récoltées dans le Cher en 1896 et spécialement sur les Potamogelon, 277. — Nomenclature binaire, la loi de priorité devant l'usage, 393. LEGRÉ (Ludovic). Additions à la flore de Provence : Une nouvelle station de Dorycnopis Gerardi Boiss.; Le Rumex Hydrolapathum Huds. dans le dépar- tement des Bouches-du-Rhône, 587. LEIBERG. Voyage botanique dans le mas” sif montagneux de Cœur d’Alène, état d'Idaho (États-Unis), 602. LENDNER (A.). Voy. Chodat. LÉVEILLÉ (Hector). Voy. Le Monde des plantes. LEVIER (E.). Voy. Sommier. MAGNIN (Ant.). La végétation du lac Pontet, 504. — Notes botaniques, 588. — Notes sur quelques Potamots rares de la flore franco-helvétique, 989. c du V. — TABLE DE LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. MARCAILLOU D'AYMERIC. (H.). Première ascension du pic de Serrère (2911 mè- tres), limite de la France et de l'An- dorre, 392. MARCHAL (Élie). Voy. Laurent. MATHIEU (A.). Flore forestière. Descrip- tion et histoire des végétaux ligneux qui croissent spontanément en France et des espèces importantes de l’Algé- rie; 4° édition, revue par M. Paul Fliche, 486 MÉNIER (Ch.). Sur les Ophioglosses de la flore de l'Ouest, 391. MER (Émile). La lunure du Chêne, 488. MONTEMARTINT (L.). Physiologie végétale, 520. — Un nouveau micromyeete de la Vigne : Aureobasidium Vitis Viala ct Boyer var. album, 565. MonoT (Louis). Voy. Journal de Bota- nique. MURBECK (S.-V.). Contributions à la con- naissance de la flore du nord-ouest de l'Afrique ct plus spécialement de la Tunisie: 1. Ranunculacee-Cucur- bilaceæ, 595. NEYRAUT (Jean). Compte rendu de l'ex- cursion faite le 28 juin 1896 à Salles et à Faeture, 278. NYLANDER (W.). Supplément aux Lichens des environs de Paris, 382. OUDEMANS (C.-A.-J.-A.). Revision des Champignons, tant supérieurs qu'in- férieurs, trouvés jusqu'à ce jour dans les Pays-Bas, 515. PARIS (général É.-G.). Index bryologicus, 3° partie, 491, PERROT (E.). Sur le tissu conducteur sur- numéraire, 520. PLANCHON (Louis). Voy. Schlagdenhauf- fen. PONS (D' et Coste (abbé). Herbarium Rosaruin, 3° fasc. (1896), 282. PREDA (A). Recherches sur le sac em- bryonuaire de quelques Narcissées, 563. PRILLIEUX (Ed.). Maladies des plantes agricoles et des arbres fruitiers cau- | Sees par des parasites végétaux, 235. ROSE (J.-N.). Plantes du Mexique et de | l'Amérique centrale, 603. Rovy (Georges). Sur l'application rigou- reuse de la règle d'antériorité de la CCCX1II dénomination binaire dans la nomen- clature, 281. — Observations sur quel- ques Malvacées, 390. — Icones plan- larum Gallie rariorum; Atlas icono- graphique des plantes rares de France et de Corse, 499. — ct Foucaup (J.). Flore de France, t. IV, 497. SACCARDO (D.-A.). Z prevedibili funghi futuri secondo la legge d'analogia, 513. — Sylloge Fungorum omnium hu- cusque cognitorum, 516. SAINT-LAGER (D') Genre grammatical des noms génériques; grandeur et dé- cadence du Nard, 599. — Voy. Cariot. ScHixz (Hans). Au sujet de la connais- sance de la flore des îles Aldabra, 560. SCHLAGDENHAUFFEN et PLANCHON (Louis). Sur un Strophanthus du Congo fran- cais, 410. SEYNES (J. de). Recherches pour servir à l'histoire naturelle et à la Flore des Champignons du Congo francais, 512. SoLMS-LAUBACH (de) et WORTMANN. Voy. Botanische Zeitung. SOMMIER (S.). Floraisons anticipées pen- dant l'hiver de 1896-1897, 558. — La microflore méditerranéenne précoce, 558. — Adjonctions à la florule de Giannutri, 558.— Considérations phy- togéographiques sur la vallée de l'Obi, 559. — Quelques observations sur les Renoneules de l'herbier de Doria, 590. — Ophrys bombyliflora X len- thredinifera, 590. — Nouvelle station du Serapias parviflora Parl., 591. — Deux Gagea nouveaux pour la Toscane, 599. — et LEVIER (E.). Sur une nou- velle Gentiane du Caucase, 591. — Plantarum novarum Caucasi manipu- lus alter, 591. Tu£zARD (Arthur). Du reboisement et de Ja fertilisation des forêts, 409. TocNiN1 (Ph.). Anatomie végétale, 519. Vipat (Louis). Sur la structure et le. dé- veloppement du pistil et du fruit des Caprifoliacées, 522, — Voy. Lach- mann. | Warming (Eug.). Traité de Pliytogéogra- phie écologique. Introduction à la connaissance des associations végé- tales, 413. CCCXIV WEBBER (H.-J.). Le Noir de l'Üranger ct = son traitement, 514. — La Jacinthe d'eau et ses rapports avec la naviga- tion de la Floride, 601. WETTSTEIN (D' R. von). Les espèces cu- ropéennes du genre Gentiana. scc- tion Endotricha Frœl., 319. WORTMANN. Voy. de Solms-Laubach. ZEILLER (René). Les provinces botaniques de la fin des temps primaires, 381, PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles, 8* série, Botanique, tom. V et VI, 565. Association française pour l'avancement des sciences; 25* session, Carthage- Tunis (1896), 394 ; — 26° session, Saint- Étienne (1897), 566. Bulletin de la Société mycologique de France, t. XIII (1897), 567. Journal de Botanique; tome XI (1897), n* 1-12, 285; — n** 13-94, 507. Revue générale de Botanique; tome IX (1897), (n** 97-102), 284 et (103-108), 906. Annales de la Société botanique de Lyon, t. XXIL (1897), 569. Bulletin de la Société pour l'étude de la NOUVELLES, 80, 144, 240, 288, 415, 527. NÉCROLOGIE : TABLES DU VOLUME XLIV. flore franco-helvétique, t. VI (1896), 984. Bulletin de la Société d’études scienti- fiques de l'Aude; t. VII (1896), 287. Bulletin de la Société Linnéenne de Nor- mandie; 4° série, X^ vol. (1896), 396. Le Monde des Plantes; n 83-94 (1896- 1897), 397. Bulletin de la Société botanique de Ge- nève (1895-1897), 511. Bulletin de l'Herbier Boissier, tomes IV et V (1896-1897), 571. Bulletin de la Société royale de Bota- nique de Belgique, tome XXXVI (1891), 570. Botanisches Centralblatt; tomes LXIX à LXXII (1897), 543. Botanische Zeilung; vol. LV (1897), 929. Flora oder allgemeine Botanische Zei- tung; vol. LXXXIII (1897), 553. Jahrbücher für wissenschaftliche Bota- nik; tomes XXX et XXXI (1896-1897), 531. ; Journal of Botany british and foreign; vol. XXXV, n° 409-420 (1897), 579. Minnesota Botanical Studies; Bull. n° 9 (1897), 400. ' Missouri Botanical Garden; 8° Rapport annuel (1897), 511. Proceedings and Transactions of the Royal Society of Canada, 9M. 80 (Bernard Verlot), 81-86 (Alexis Jordan), 188 (Victor Lemoine), 194, Lu (D° Bernardin Martin), 241, Lvi (N. Doümet-Adanson), 312 (A. Ramond), 463, 524 (A. Barrandon), Lxiv (abbé Boissonade). Hommage rendu à la mémoire de Pierre Duchartre, 272. Discours de M. Granel aux obséques de M. Barrandon, 524. Comptoir viennois d'échanges de plantes, dirigé par M. J. Dörfler, 526. VI. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS LATINS DE PLANTES (1). Les noms de génres nouveaux sont imprimés en ÉGYPTIENNES MAJUSCULES, ceux des espèces, hybrides et variétés nouvelles en égyptiennes ordinaires. Achillea serpentini Coste et sudetica, | civ. Aconitum lycoctonum var. Lamarckii et var. pyrenaicum, 139. Acrolobus, 126. Ægialophila longispina Candargy, 146. Ægilops caudata var. paratheca Can- roi 372. — Æ. turcica Aznav., Agrostis castellana, 242. — A. decipiens | Coste, cxvin. Ainsworthia byzantina Aznav., 170. Ajuga orientalis var. cryptandra Can- dargy, 460. Alchemilla, ctr. Allium aristatum, compactum, fasti- giatum, hirto-vaginum ct pruino- sum Candargy, 140-142, — A. nigrum var. ochroleucum Candargy, 450. — A. Peronianum Aznav., 175. bin Ludwigii, 361. à deu xiphocarpum Candargy, 153. Mblystegium radicale var. oligorrhizon, CCLXXIX, À ` nagallis cærulea, latifolia, Monelli, phenicea, repens et verticillata, 292- : 307. Anchusa stylosa var. brachystyla Can- dargy, 462. Denis Rouyana Aznav., 171. ie leptoclados var. minutiflora, V. — A. multicaulis, LXXVIII. ARETHUSANTHA Finet, 178. — A. ble- tioides, 179. Árgania Sideroxylon, 181. 1 ; (1) Ce relevé ne comprend pas les noms de plantes m ibliographiques. Asplenium Halleri forma pedicularifo- lium, etc., CXX. Astragalus lesbiacus Candargy, 161. Athamanta cretensis var. mutellinoides, LXXXI. Avena pubescens var. glabra, CXIX. Berberis vulgaris var. microphylla Coste, LXXVII. — B. vulgaris var. subinte- grifolia, xc. Bolbophyllum pectinatum Finet, 268. Botrychium simplex, 64, 319. Brassica brachycarpa Candargy, 154. — B. Gravinæ forma Djurdjuræ Batt., 321. Bromus flabellatus, CxIX. — madritensis var. urbicus Candargy, 371. Bryum argenteum var. lanatum, CCLXXI. Bupleurum ranunculoides et caricinum, LXXXI. Callitriche æolica Candargy, 157. Campanula esculenta Candargy, 148. — C. mauritanica var. parviflora bait., 322. Canna, XLVIHL Cardamine pratensis var. herbivaga, XCI. Cardiopteryx, 115. | Carex alpina, CXLVI. — X Pannewit- ziana, 436. — €. serrulata var. bre- vibracteata et scabriuscula Can- dargy, 372-373. — €. solstitialis (€. paniculata X paradoxa), 440. Carlina corymbosa var. lesbiaca Can- dargy, 454. Carum pachypodum Candargy, Cathedra, 127. 15i. entionnés dans les analyses CCCXVI TABLES DU Caucalis grandiflora Candargy, 160. — C. homæophylla, 321. Centaurca confusa (calcitrapo X prætcr- missa) et Souliei (calcitrapo-maculosa), CVII-CVHI. — C. cyanantha et interme- dia, CXLIV-CXLV. — C. dilfuso panicu- lata ou X C. peregrina (C. diffusa var. brevispina Boissieu), 477-180. Cerastium macropodon et viscosioides Candargy, 156. Ceterach officinarum v. sublobatum, cxx. Chamæmelum lesbiacum Candargy, 143. Chaunochiton, 128. Chelidonium laciniatum, 432. Chlamydocarya, 114. Cinnamomum Reinwardti, 79. Cirropetalum emarginatum Finet, 269. Cirsium arisitense (C. bulboso X, mons- pessulanum) Coste et Soulié, bulbo- sum, eriophorum var. lanceolatum, spatulatum et subulatum, Gerhardti et monspessulanum, Cv-CVI. Cirsium Morisianum, LXXXIII. Cnidium apioides, CXXVII. Cola acuminata et Ballayi, 91. Colchicum æstivale, 233. — C. chalce- donicum Aznav., 174. — C. variega- tum forma decolorans Candargy, 449. Convolvulus Cantabrica, 366. Coula, 125. Cratægus, 29. Cremastra unguiculata Finet, 235. Crepis costata Candargy, 147. — €. par- viflora var. glabrescens Candargy, 456. Crocus sativus X graecus, 95. — C. biflo- rus var. longitubus Candargy, 451. Cydonia, 29. l Cystopteris fragilis, 222. Cytisus nigricans, xcv. Dendrobium yunnanense Finet, 419. Dentaria digenea (digitata X pinnata) et digitata, XCI. Dianthus collinus, xciv. — D. prolifer var. uniflorus, XCIV. Digitalis purpurea, 235. Discopteris Rallii Zeiller (foss.), 205. Dracunculus vulgaris var. crispus Can- dargy, 369. Duparquetia Bailloni Cornu, 423. Echinops lepetymnicus et Philie Can- dargy, 145. VOLUME XLIV. Echium hispidum Candargy, 462. Emmotum, 119. Endacanthus, 113. Endocarpon miniatum var. complicatum, complicatissimum et decipiens, CCXCIII- cCXCIV. ' Epilobium roseum var. simplex, CIH. Equisetum ramosum var. icosapleurum Candargy, 369. Erianthus strictus v. lasiorrhachis Can- dargy, 370. Eriobotrya japonica, 263. Erodium asplenioides, baborense, Battan- dicrianum et Choulettianum, 87-88. Eryngium viviparum, 223, 435. Erysimum aurigeranum, xci. — E. hori- zontale'Candargy, 154. Erythropalum, 128. Euphorbia depauperata Coste, CXV. — E. luteola, 324. — E. phlomos Can- dargy, 156. Fagonia latifolia var., 361. Ferula latisegmenta Candargy, 158. Fritillaria pontica var. substipelata Can- dargy, 450. Gagea foliosa, 162. — G. foliosa var. sub- tuberculata Candargy, 450. Galium Aparine var. trichozon ct gym- nozon Candargy, 457. — 6. nigricans forma antrorsa Candargy, 456. — 6- obliquum, LXXXII — 6. pedemonta- num, civ. — G. pseudo-intricatum Candargy, 149. Gastrolepis, 115. . Genista pedunculata et pilosa var. micro- phylla, xciv-xcv. Gentiana campestris, CXXV. — 6. Pneu- monanthe, 223, 434. — G. Pneumo- nanthe var. depressa, 438. l Geum intermedium, 472, xcvi, — 6. 0- vale, 222. Goodyera repens, 289. Gymnioides, 112. Heleochloa alopecureides forma ramos Candargy, 370. Helianthemum penicillatum, CCXCVIT. Helichrysum sulfureum Candargy, 14. Heliotropium europæum, pycnanthum, tenuiflorum, villosum var. tricho- stigma Candargy et subvar. megan- thum Candargy, 461-462. var. pycnocarpum VI. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES. Helodea canadensis, CXVIL. Hemibeisteria, 126. Hemipilia brevicalcarata et cruciata Finet, 420-421. Hieracium hirsutum et H. Lamyi, 233- 235. Holosteum præumbellatum Candarzy, 156. Hypericum byzantinum Aznav., 166. Hypnum sulcatum, CCLXX. Iberis apricorum, Costei et polita, XCII. Juncus bufonius var. major Candargy, 373. — J. lesbiacus Candargy, 140.— J. pygmæus var. brachycarpus Can- dargy, 373. Juniperus phœnicea var. lycia, etc., 51. — > J. sabina var. arborea et thurifera var. gallica,231-232. Jurinca kilæa Aznav., 172. KENOPLEURUM Candargy, 158. — K. virosum, 159. Kentrophyllum dentatum v. brachypap- pum Candargy, 455. Kernera saxatilis, LXXVIL KIDSTOMA heracleensis Zciller (foss.), Kolpinia linearis, 439. Lactuca saligna forma integrifolia Can- dargy, 456. Lamium album, 307. Lappa, 61. Lapsana olympica Candargy, 147. Laserpitium gallicum var. angustifolium, cu — L. gallicum var. platyphyl- lum et angustifolium, LXXXI. Lasiospora eriolæna Candargy, 147. Lathræa Squamaria, 193. Lathyrus miniatus Candargy, 162. Lavallea et Lavalleopsis, 121. Lecanora albula, candida, elegans var. ectaniza, disperso-areolata, Flahaul- tiana Hue et Lamarckii, CCLXXXIX- CXCII. — L. endoleuca et Tongleti Hue, 426-427, Lecidea entochrysoides et leptoclinis f. Tongleti Hue, 427-428 — L. ochro- phora, 495, — L. subumbonata, CCXCIIL, Lepidium virginicum, xcu. " Ca nervosa, CCLXXVII. imnanthemum nymphoides, 317. — L. Humboldtianum, 349. T. XLIV. CCCXV1I Linaria decipiens Batt., 322. — L, gra~ cilescens, 367. Linum bithynicum Aznav., 167. — L. corymbiferum var., 321. Liparophyllum Gunnii, 350. Lithospermum luteum Candargy, 151. Lonicera etrusca var. xylostemoides Candargy, 457. Lophopyxis, 115. Lychnis diurna X vespertina, 441-449. Lycopodium clavatum, 449. Malaxis paludosa, CXVII Malus, 28. Marrubium hyperleucum Candargy, 149. Medicago minima var. exilis, xcv. — M. orbicularioides Candargy, 161. Melandrium dubium et intermedium, 449. Menyanthes trifoliata, 341. Mespilus, 29. Mentha æpycaulos et brachyodonta Candargy, 458. MICROLONCHOIDES Candargy, 145. — M. pinnatus, 146. — M. pinnatus var. humilis Candargy, 455. Micromeria Barceloi var. africana Batt., 323. — M. insularis Candargy, 149. Minquartia, 125. Muscari racemosum var. humile Can- dargy, 450. Myriophyllum alterniflorum, 87. NEPHROCARYA horizontalis Candargy, 150. Nephrophyllidium Crista-galli, 343. Nigella bithynica Aznav., 165. Odontarrhena lesbiaca Candargy, 153. Œnanthe peucedanifolia, 60. Ononis cenisia var. hirtella Maliav., ` CCXCVII. Ophioglossum alpinum, 437. — Oph. bri- tannicum et lusitanicum, 424. — Oph. lusitanicum var. britannicum Le Grand, 219, 921, 475. — O. vulgatum, 291, 476. Orchis altobracensis Coste, CXVII. — 0. fragrans et coriophora var., 451. | Oreorchis Fargesii, foliosa, gracilis, in- ' dica, micrantha, patens et unguicu- lata, 69-72. Origanum hirtum var., 459. | Ornithogalum divergens, 222, 435. — 0. euryphyllum et preumbellatum U CCCX VIII TABLES DU Candargy, 140. — O. pyrenaicum var. amblyanthum et trinerve Candargy, 449-450. Orobanche Leucanthemi Coste, CXII. Palmatopteris alata (foss.), 202. Papaver Argemone var. glabratum, XC. Parnassia, 244. — P. chinensis Franch., crassifolia Franch., Davidi, Delavayi, Faberi, foliosa, Laxmanni, monocho- rifolia Franch., mysorensis, Noemiæ, oreophila, palustris, pusilla, setchue- nensis Franch., tenella, Wightiana et yunnanensis, 251-262. — P. palustris, 417. Pecopteris Armasi (foss.), 199. Peplis tubulosa Candargy, 160. Picridium lesbiacum Candargy, 147. Pimpinella Battandieri, 322. Piper angustifolium, 189. Piptatherum arisitense, CXVIII. Pirus, 28. — P. Achras, CII. Plantago subverticillata Candargy, 152. Platysma juniperinum var. terrestre, CCLXXX VII. Pleurisanthes Artocarpi et emarginata, 117. Poa nemoralis var. alpina, LXXXVI, CXIX. Pogonatum Dicksoni, 98. Pogonia yunnanensis Finet, 419. Polygala calcarea var. corbariensis ct P. Saltelis, xci. Potentilla procumbens et rupestris var. villosa, XCVI-XCVII. Pseudoleskea tectorum, ccLxxit. Pulmonaria alpestris, cxit. — P. annua Candargy, 149. Quercus sessiliflora v. pubescens, CXXXIV. Ranunculus acinacilobus, auricomus var. grandiflorus et gramineus var. luzu- lifolius, Lxxxix-xc. — R, ophioglos- sifolius, 266. Raphanistrum glaucum Candargy, 154. Rhamnus alaternoides Candargy, 156. Rosa alpina X canina et alpina X mon- tana (R. erythroclada), CXLIV. — R. X altobracensis, X amiliavensis, X cavi- niacensis, X lesurina, sepium var, comosa Coste et stylosa, XCVIII-CI. — X R. gapensis LXXIX-LXXX. Rosmarinus officinalis var. macropodus Candargy, 459. et subsessiliflora, VOLUME XLIV. Rumex palustris, 325. Salix alba et fragilis et hybrides, CXXXII. — S. altobracensis et ambigua, CXVI. — S. retusa var. serrulata, CXLVI. Salvia argentea var. olympica et S. vir- gata var. latibracteata Candargy, 459-460. Sanguisorba serpentini et montana, CI, CXXI. Sarcostigma, 114. Scabiosa maritima, 480. , Scrofularia auriculato X sambucifolia Daveau, 270. — S. lepetymnica et . lesbiaca Candargy, 151-152. X Scolopendrium hybridum, 436. | Sedum proponticum Aznav., 169. — S. rhytidocalyx Candargy, 157. Senebiera didyma, XCII. Silene lesbiaca et prædichotoma Can- dargy, 155. — S. argillosa, 321. Sisymbrium austriacum forma, CCXCVII. — S. Costei, XCI. os Smyrnium æolicum Candargy, 160. . Solorina bispora, CCLXXXVIII. Sonchus oleraceus var. dentatus, glan- dulosus et roseus Candargy, 456. Sorbus, 29, — S. terminalis, 418. Sphenopteris distans (foss.), 196. 1 Stachys digenea (S. germanica X al- pina), 87. Statice virgata, 324. Styrax officinale, CXLIX. Symphytum sicyosmum Candargy, 150. Taraxacum brevirostratum, CXLV. Terfezia Aphroditis Chatin, 290. Tetrastylidium, 121. . Teucrium pannonicum var. pauciflorum Candargy, 460. — T. Polium, 367. — T. Rouyanum Coste, CXIV. — . Thlaspi brachypetalum var. Costei et vi- rens, XCII. 204 Thymus aveyronensis, camaresiensis ger pyllum et vulgaris, cxi. — Th. cilía tus, 367. — Th. Porte (Th. Antoni na), 439. 159 Tordylium hirtocarpum Candargy, h n- Tragopogon longirostris 6. hybridus Ca dargy, 455. — minor, CIX. 163 Trifolium chrysanthoides Candargy, 197* — T. nivale, xcv. i^ Triticum turgidum var. vulgaris, b VI. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES. mense, nigro-aristatum, hirundineum Candargy, 372. Trochocodon spicatus Candargy, 148. Tulipa primulina, 368. — T. Theophrasti . Candargy, 143. Umbilicus patulus Candargy, 157. Valeriana longiflora, 439. Valerianella cupulifera Le Grand, 219. Ventenata subenervis var. nervosa Can- dargy, 370. Veratrum album var. Lobelianum, LXXXVI. Verbascum X nothum, 59.— V. piscici- dum Candargy, 151. Veronica lesbiaca Candargy, 152. — V. officinalis var. orbicularis Coste, CXII. Sparus, CCCXIX Verrucaria calcivora var. belgica, dio- nantensis et var. lecideiformis, in- tegra var. eleodes, muscicola var. moniacensis et Tongleti Hue, 429- 431. Vicia biflora, 361. Villarsia, 344-346. Vincetoxicum canescens var. pedicella- tum Candargy, 457. Viola cochleata et Reverchoni, 440. — V. epipsila, xcir. — V. lesbiaca Can- dargy, 154. — V. tricolor X rothoma- gensis, 222, Ximenia 121. Zollikoferia arborescens var. cerastina A. Chab., 363. CGCXX f 7 TABLES DU VOLUME XLIV. AVIS AU RELIEUR. Planches. — Ce volume renferme quinze planches qu'on peut réumr à la.fia du volume ou placer de la manière suivante : Planche I (Carte de distribution des Campanulacées), en regard de la page " — I (Botrychium nouveau)......... ..... — — I (Oreorchis gracilis)............. $2 — ni — .W (Pistillodie de Crocus)... .......-- " — 98 — V (Arethusantha bletioides). ......... si — 480 — VI (Fougères fossiles).................. -— 208 = . VII et VIH (Orchidées nouvelles)... ..... — . 9 — IX (Terfezia Aphroditis sp. nov.)....... — 292 — X(Lamium album).................... — 311 — XI (Portrait de A. Ramond)............. — 318 — XII (Anatomie des Gentianacées)........ = 353 — XII et XIV (Orchidées nouvelles)....... — 422 — XV (Gommose des Canna).............. =- u Classement du texte. — Comptes rendus des séances et Revue bibliogra- phique intercalée, 604 pages; Session extraordinaire et Tables, CCCXX pages. Le- Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. OE E CEBIT n CREEA 3640. — Lib.-Imp. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MOTTEROZ, directeur. normes Dd of. un british and fo- "^, vol. XXXV, 1897............... =i sommaire des faits d'hybridité ption du C ylisus Sauzeanus Burm, Big; C CIATENIER ......... eee Pyrenœa, a BUBANI, opus posthu- mum curante PENZIG sur le Chelidonium majus L. et sa été laciniatum: D" X. GILLOT...... itions à la flore de la Provence ; Lud. Lo f*tessmseosc,tettssicquonointpsys e sur ohne: ur mm rares de la -Rore franco-helvétique ; A. MAGNIN.. Sion des Épervières de l'herbier de Haller fils; C. ARVET-TOUVET. enchus Hieraciorum novorum; C. AR- TER vations sur les RoROnculpé de Pher- ‘nel s. SOMMIER, **e n] À t t! nns . nr sperme , 589 Nouvelle: aiton i Soia parviflora ere Parl.; (S. SOMMER, « ;..... sors. DL | Une Gentiane nouvelle du Caucase; S. - SOMMIER et E. LEVIER........... e Plantarum. novarum Caucasi manipulus alter; S. SOMMIER et E. LEVIER....... Deux Gagea nouveaux pour la Toscane; S. SOMMIER Illustrationes Floro into fase. VE et VII; COSSON. et BARRATTE. .... see Contributions à la connaissance de la flore du nord-ouest de l'Afrique, et plus spé- cialement de la Tunisie, Ranunculaceæ Cucurbitaceæ; Sy. MURBECK........ Novum genus compositarum plantarum (Giraldia) ; E. BARONI......,:........ Les variations parallèles; Fr. CRÉPIN.. Genre grammatical des noms génériques, grandeur et décadence du Nard; D SAINT-LAGER. ..... AR ts VER if s Note sur les Jardins botaniques yp: Émile BURNAT...... PY E E Di ENT La Jacinthe d'eau; H.-J. WEBBER rare > Exploration botanique des montagnes de. Cœur d'Aléne dans l'État d'Idaho; J. LEIBERG.... cler hhhh ttt v Notes sur les plantes "utilisées par les Indiens de l'Orégon; F. V. COVILLE... L'arbre à Camphre; L CRE ponotetsus resone eas phique. . . .. + État du personnel . -. TABLES DU [VOLUME XLIV (1897). z Comptes rendus des séances... + + + + - * ; * Session extraordinaire, à | Table alphabétique Tem noms d'auteurs. . . + Table des articles de la Revue bibliogra- Table alphabétique des noms de plantes. - Barcelonnette. .. L.-H. DEWEY......, à ccexI CCCXV A . STATUTS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANC ARTICLE 1%. La Société prend le titre de Société botanique de France. ART. 2. Elle a pour objet : 1° de con- courir aux progrés de la Botanique et des s sciences qui s'y rattachent; 2° de faciliter, par tous les moyens dont elle peut disposer, les études et les travaux de ses membres. ART. 3. Pour faire partie de la Société, il faut avoir été présenté dans une de ses -séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. — Les Francais, quel que soit le lieu de leur rési- dence, et les étrangers, peuvent également, et du méme litre, être membres de la Société. — Le nombre des membres résidant à Paris ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des membres résidant dans les départements ou à l'étranger est limité à siz cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l'année sui- vante, dans la derniére séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société ont le droit d'assister aux séances. lls y ont tous voix délibérative. — Les délibéralions sont prises à la majorité des voix des mem- bres présents. ART. 5. Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations ou échanges d'im- meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution. ART. 6. L'administration de la Société est confiée àun Bureauet à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. ART. 7. Le Bureau est composé : d'un président, de quatre vice-présidents, d'un Secrétaire général, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d'un trésorier et d'un archiviste. Art. 8. Le président et les vice-présidents "sont élus pour une année. — Le secrétaire . général est élu pour cinq années; il est . rééligible aux mémes fonctions. — Les se- -. crétaires, les vice-secrétaires, le trésorier — et l'archiviste sont élus pour quatre années; - ces deux derniers sont seuls rééligibles. — Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous les deux ans. ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année, $ ART. 10. Le Président, les autres mem- ' bres du Bureau et les membres du Conseil d'administration sont élus, à la pluralité des voix, dans la dernière séance du mois de décembre. Tous les membres de la Société .. Sont appelés à participer à ces élections, soit directement, soit par correspondance. Le Président est choisi parmi les quatre vice- présidents en exercice. ART. 11. La Société pourra tenir des séances extraordinaires sur des points de la .dépenses de l'année précédente est soumis T France qui auront été préalablement dé minés.— Un Bureau sera spécialement or- ganisé par les membres présents à ces réunions. ART. 12. Un Bulletin des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque” membre. Er ART. 13. Chaque membre paye une coti- sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée par une somme de 400 fr. une fois payée. Tout membre qui a payé régulièrement la cotisation sociale pendant au moins dix ans peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. ART. 14. La Société établit claque année son budget pour l'année suivante. Dans première séance du mois de mars de — année, le compte détaillé des recettes et des à son approbation. Ce compte est publié dans le Bulletin. AnT. 15. Les fonds libres sont — dans une caisse publique jusqu'à leur emp er définitif, — Les sommes reçues, qui mon pas été employées dans le cours d un ve^ cice, sont placées en rentes sur | rad dont d obligations de chemins de fer francais. t Je minimum d'intérêt est garanti par l'Eta n. en actions de la Banque de France, 0u € obligations du Crédit foncier, sauf gr que la Société juge nécessaires pour cou les dépenses de l'exercice suivant. T valeurs ainsi acquises ne peuvent bee p nées qu'en vertu d'une délibération de Société. ; iété sentée, dans : ART. 16. La Société est Fee gusto ; INTTR ODONIS 7 m ART. 17. En cas de dissolulion, grin membres de la Société sont appelés à MUT der sur la destination qui sera soia à biens, sauf approbation du GouveHmee d AnT. 18. Les Statuts ne. pr modifiés que sur la proposition du Mone E d'Administration ou sur une proponat Eat vingt-cinq membres présentée au M itio Dans l'un ou l'autre cas, la propo e doit être faite un mois au moins acm is idice dans laquelle elle est soumis de la Société. : : dd (PRSE extraordinaire, spécialemeh convoquée à cet effet, ne peut aer an Statuts qu'à la majorité des deux gie membres présents ou votant par pondance. : Le nombre des membres pres séance ou votant par correspondan étre égal, au moins, au quart des m de la Société. ents à la ce doit embres e Ces statuts ont été délibérés et adoptés par le Conseil d'État, dans Sa gus du 5 août 1875; ils ont été modifiés en 1887 et en 1894 avec l'autorisa" du Gouvernement. 3640, — L.-1mp. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MoTTEROZ, directeur - er at: sé Hal gi dE d UOS iiis AE Sy em — 2 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE ` PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-QUATRIÈME (Troisième Série, — TOME IV) 18971 |. SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AoUT 1897. (PREMIERE PARTIE). PARIS ^U SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Imprimé om avrit 1896. La planche XV est encartée dans ce numéro. DR Lu cet À CT ad ES NER Un Me N es mer Et Time vt i VEU. C^ ^ BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ — — Président :.M. Adrien FRANCHET. ..Vice-présülents : MM. Zeiller, Boudier, Clos, Roze. Secrélaire général: M.'E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secrétaires : BM. Hua, Jeanpett. | MM. Guérin, Lutz. MTrésbréer : Hnchiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du :Gonseil : f : . . . 3 MM. Camus (G.), MM. Danguy, MM. Mouillefarine, Chatin (A.), Dutailly, Radais, Cornu, Hue (abbé), Van Tieghem, Costantin, ctu Morot, | Vilmorin (H: de) COMMISSIONS ANNURLLES XOMMÉES PAR LE CONSEIL D'ADMINISTRATION 1° Commission de Comptabilité : MM. E. Bornet, G. Camus et Rose. z VM 2 Commission des Archives : MM. Delacour, abbé Hue, Maugeret. 3 Commission du Bulletin : MM. E. Bornet, Boudier, G. Camus, Dutaillr, | Morot, Zeiller. NC 4 Comité de détermination des plantis de France et d'Algérie soumises ` i l'examen de la Sociétéé : MM. Boudier, Camus, Hue, Jeanpert, Poisson, ouy. : 9* Commission chargée de formuler un avis au sujet de la prochain? T” extraordinaire : MM. G. Camus, Hua, Legrelle, Lutz, Mouillefarine et adais, [-4 ` onn 2. UU ` ‘ . soit Art. 25 du Règlement. — Le Président et le Secrétaire général font partie de droi de toutes les Commissions. wot " t yx A M € FA. té x1 | RA — BÓ 3 * - pi rt v —— t e — corem acc redes teli m pnr t à m . det ameet t eem ana - e - nd SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE A BARCELONNETTE AU MOIS D'AoUT 1897. La Société, suivant la décision qu'elle avait prise dans la séance du 8 janvier (1), s’est réunie en session extraordi- naire à Barcelonnette (Basses-Alpes) le 1° août. Les séances de la session ont eu lieu à Barcelonnette les 1°, 5 et 8 août. Les herborisations se sont succédé, à partir du 1* août, con- formément au programme arrété dans la premiére séance. Le comité local chargé d'organiser la session, et nommé en conformité de l'article 41 du Réglement (2), se composait de MM. AnNaUD, notaire à Barcelonnette, président du Club alpin; BAupy, garde général des Forêts; BROULHET, inspec- teur adjoint des Foréts; DrnBEZ, professeur au collège de Barcelonnette ; FLAHAULT, professeur à la F aculté des sciences de Montpellier; Ludovic LEGnE, avocat, ancien bâtonnier à Marseille ; ProcuEe, garde général des Forêts; TARDIEU, pharmacien à Sisteron ; VibAL (Gustave), de Nice. Voyez plus haut, p. 24. ) Art. 41 : L'organisation de la session appartie omite " ^ ! l ! een nommé par le Conseil au plus tard un mois avant louvert n. i nt exclusivement à un ure de (a T. XLIV. A Il SESSION EXTRAORDINAIRE A RARCELONNETTE, AOUT 1897. 4° Ont pris part aux travaux de la session parmi les membres de la Société : MM. Allard. M'* Flahault. MM. Marty. Arbost. M. Flahault. Noblet (abbé). Bazot. M'* Georgel. | Peltereau. Bonafons (Dr). MM. Godet. Perrot. Bris. Guignard. Petit (D'). Carrière. ^ Hannezo. Poisson. Chatenier. Hua. Radais. Copineau. Hy (abbé). Réchin (abbé). Coste (abbé). M'e Jofé. Thériot. Daguillon. MM. Legré. Vidal (Gustave). Decrock. Lutz. Violleau (abbé). Dumée. Malinvaud. 2 Parmi les personnes étrangères à la Société qui ont assisté aux séances ou pris part aux excursions, nous citerons : MM. Mmes Mies COYNE, sous-préfet de Barcelonnette. PLAISANT, maire. Baugy, garde général des Forêts à Barcelonnette. BESSAND, instituteur à Barcelonnette. BRior, inspecteur des Forêts à Chambéry. CHATENIER (Constant), médecin à Saint-Bonnet-de-Valelérieux (Dróme). CONVERT, secrétaire général de la Société botanique de Lyon. CosrE, jardinier chef du parc Borely, à Marseille. Davi, chef de culture du Jardin botanique, à Marseille. DERBEZ, professeur au college de Barcelonnette. LEVEL, inspecteur des Foréts à Digne. Mazières (l'abbé), professeur à l'école Saint-Paul, à Angoulême. Mon&L (Francisque), membre de la Société botanique de Lyon. ProcHE, garde général des Foréts à Barcelonnette. Puerca, instituteur en retraite, à Tournemire (Aveyron). Roux (Nisius), membre de la Société botanique de Lyon. Le frère SIMPLICIEN, de l'ordre de Saint-Gabriel, professeur au pem sionnat des Mées (Basses-Alpes). . SouLIÉ (l'abbé), professeur à l'institution Saint-Denis, à Saint-Geniez- d'Olt (Aveyron). TARDIEU (Gust.), pharmacien à Sisteron (Basses-Alpes). VERNET (Henri), licencié és sciences, de Montpellier. VERNET (Georges), élève de l'École nationale d'agriculture de Grignon. VERNET (Robert), étudiant. ARBOST. Bris. Alexandrine et Catherine GRANFELT, licenciées ès sciences, de Mont- pellier. RÉUNION PRÉPARATOIRE. III Réunion préparatoire du 1" août 1897. Le rendez-vous était donné, pour neuf heures et demie du matin, à l'Hôtel de Ville, dont la facade avait été décorée pour la circonstance de drapeaux français et russes. Les membres de la Société se réunissent dans la grande salle, mise obligeamment à leur disposition par M. le Maire, sous la présidence de M. Daguillon, vice-président, délégué par le Conseil. Conformément à l’article 51 du Règlement, M. le Secré- laire général donne lecture du chapitre V de ce Règlement, contenant les dispositions relatives aux sessions extraordi- naires. Ainsi que le prescrit l’article 37 (XI des Statuts), il est procédé à la constitution du Bureau spécial qui doit être nommé, par les sociétaires présents, pour la durée de la Session. Sont proposés et élus à l’unanimité : Président honoraire : M. CARRIÈRE, conservateur des Forêts à Aix-en-Provence. Président : M. Ludovic LEGRÉ, avocat, ancien bàtonnier du Barreau de Mar- seille. Vice-présidents : MM. le D" Bosaros, de Nice. Gustave VipAL, de Nice. Secrétaires : MM. l'abbé Hippolyte Coste, de l'Aveyron. | DEcnock, chef de travaux à l'Institut de Botanique de Montpel- lier. M. Flahault, au nom du comité d'organisation, donne . . JE US : lecture du programme suivant, qui est soumis à l'approbation de l'assemblée : IV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. DIMANCHE 1°% AoUT. — A 9 h. 1/2 du matin, réunion préparatoire dans la salle du Conseil, à la mairie de Darcelonnette. — 10 heures, séance publique. A 1 h. 1/2 du soir, départ en voiture, par Faucon, pour les Sagnières; excursion à pied le long du torrent des Sagniéres, Saint-Flavi et le torrent du Bourget. Correction de ces torrents. Retour à pied par Fau- con. Excursion facile, pouvant étre limitée au gré de chacun. Luxpi 2 aout. — Col de Valgelaye. Départ en voiture, à 5 heures du matin, par la vallée inférieure du Bachelard, Uvernet et le Rousset. On traverse le Riou de Fault sur un pont hardi; on passe sous la Malune (bois de Chénes Rouvres à 1500 mètres d'altitude); ravin des Agneliers, Chancelaye et Valgelaye; herborisation dans les prairies alpines, jus- qu'à 2400 mètres. Déjeuner au refuge du col (2250 mètres); retour en voiture. Excursion alpine à la portée des moins intrépides. Manpr 3 aour. — Herborisation, à pied, dans les graviers colmatés à l'ouest de Barcelonnette etsur le cône de déjection du Riou Bourdouz. Promenade de 8 kilomètres en terrain plat, pouvant être limitée au gré de chacun. MEncnEDI 4 aout. — Le Riou Bourdoux. Départ, à pied, à 4 h. 1/2 du matin, par Bouzoulieres; premier déjeuner à la baraque forestière de Champeyrouse; on atteint les prairies de Soleille-Beuf et le chemin de ronde qui conduit, vers 2300 mètres, au Riou Chamouse, affluent du Riou Bourdoux. Déjeuner à la maison forestière des Maïts, au pied du col de la Pare. Descente par la Pare, les Gendrasses et le grand barrage. De là, retour en voiture. JEUDI 5 AOUT. — 9 heures du matin, séance à la mairie. A Th. 1/2, herborisation dans le vallon d'Enchastrayes. Départ, à pied, par la Conchette, le Vivier, le Sauze; village d'Enchastrayes (1450 mètres). Retour d'Enchastrayes en voiture. Excursion de 6 heures, sans difficulté, pouvant être limitée au gré de chacun. VENDREDI 6 AOUT. — Le Lauzanier. Départ de Barcelonnette, à 3 heures du matin, en voiture, pour Larche. Arrivée à 6 h. 1/2, pre- mier déjeuner; à 7 heures, départ à pied par Malhoisset ; on traverse l'Übayette et l'on atteint, par un chemin carrossable, les célèbres prairies de Valflorane et du Lauzanier ; cascade; lac du Lauzanier (2304 mèt.)- Déjeuner. Retour à pied jusqu'à Larche. A 5 heures, départ en voiture pour Barcelonnette. Les personnes qui préféreraient les crêtes aux prairies gagneraient le col de la Madeleine par la route nationale et arriveraient au lac par les crétes de la frontiére. i PROGRAMME PRÉSENTÉ PAR LE COMITÉ D'ORGANISATION. v SAMEDI 7 AOUT. — Matin, repos. A 1 h. 1/2, départ en voiture jus- qu'à Uvernet. Correction du torrent de Riou Chanal. Source et baraque forestière des Alaris. Retour par les prés-bois de Gaudeissard. Excur- sion facile, pouvant être limitée au gré de chacun. DimancHE 8 aour. — 10 heures du matin. Séance de clôture à la mairie de Barcelonnette. DEUXIÈME PARTIE : EXCURSIONS A FAIRE HORS SESSION. LuNp: 9 aour. — Herborisation dans les forêts de Mélèzes et les prairies alpines de Gimette. Départ à 5 heures du matin, en voiture, jus- qu'à la Maure; montée à pied, par le Pas de la Penne et la forêt de Gimette (Mélèzes et Sapins). Herborisation dans les prairies alpines du Clot du Roi. Déjeuner aux cabanes de Gimette. Descente à travers la forét, par la Fére. Retour, en voiture, des Thuiles à Barcelonnette. Excursion demandant une certaine habitude de la montagne. Masni 10 Aout. — Montée à pied, parle bois des Allemands, au col de la Pare (2600 mètres). Descente tout le long du torrent de Parpail- lon par les pelouses, les foréts de Mélézes et les prés-bois de Sainte- Anne, en contournant le Grand-Bérard (3047 mètres). Retour en voiture, de la Condamine à Barcelonnette. MERCREDI 41 aour. — Vallon d'Abriés et de Grange-Commune. Départ, à 4 heures du matin, de Barcelonnette, en voiture, par Jausiers. Chemin carrossable jusqu'au but. Herborisation dans le ravin d’Abriès, le Grand-Bois, les Sagnes, Grange-Commune et Pelouze. Déjeuner aur Sagnes. Retour par Lans. Retour de Jausiers à Barcelonnette en voiture, Jeunr 12 aout. — Départ à pied par le vallon d'Enchastrayes vers le col de Fours (2319 mètres); descente de la vallée du Bachelard. Re- tour par Uvernet, en voiture à partir du pont de la Cor bières. VENDREDI 13 aout. — Le matin, repos. Après midi, départs en voiture. Nous les classons en quatre groupes, d'après le temps dont nos confrères disposeront, en supposant toujours qu'ils aient l'intention de reprendre ensuite les voies ferrées françaises : 1° Pour Saint-Paul et Maurin; 2 Pour Allos; 3 Pour Seyne; & Pour le Lauzet. I" groupe : Saint-Paul et Maurin. — 2 h. 1/2 de voiture jusqu Saint-Paul, Excursions : 1° (journée) de Saint-Paul au col de Vars (2115 mètres), VI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. trés recommandée aux botanistes; route carrossable aboutissant à la gare de Mont-Dauphin. 2» (Journée) de Saint-Paul, par Serenne ei le pont du Châtelet (89 mètres de haut) sur Ubaye; route carrossable jusqu'à Fouillouze (1855 métres); on arrive soit au pied du Brec de Chambeyron, soit au col du Vallonet, soit au col de Mirandol. 3° De Maurin (journée), 3 heures de voiture de Saint-Paul à Maurin (voitures légéres). — Départ à pied par la Combe-Brémond, le lac Pa- roir et le Gá; limite extrême de la végétation arborescente, sources de l'Ubaye; lac et col de Longet (2672 mètres) entre la tête des Toillies et le grand Rubren (3396 métres); sentier muletier sur une grande partie du parcours; aucune difficulté. Du col de Longet, on peut atteindre, par le col la Noire (2999 mètres), Saint-Véran, le village le plus élevé de France (2000 métres), Molines, Chàteau-Queyras (service de voitures pour la gare de Mont-Dauphin). 4^ De Maurin, par les cols Tronchet ou de Girardin, on atteint Ceillac, d’où une bonne route conduit, par la maison du Roi, à Guillestre et Mont-Dauphin. 2° groupe: Allos. Jusqu'au col de Valgelaye (20 kilomètres), voyez ci-dessus. — Du col à Allos (48 kilomètres), continuation de la route nationale par la haute vallée du Verdon dominée“ par la Sestrière (2518 mètres), le pic des Trois-Évéchés (2825 mètres) et la chaîne du Cheval-Blanc. Du col de Valgelaye, on peut aussi gagner, par un bon sentier fo- restier, la montagne pastorale de Preyniers et le vallon de Bouchier qui aboutit à Allos. Excursions : 1° (un ou deux jours) d'Allos au lac d'Allos, par la vallée du Chadoulin et Champ-Richard (chemin muletier); cabane fo- restière du Laus (2173 mètres), d’où l'on atteint aisément le beau lac (2237 mètres), le col de la petite Cayolle (2260 mètres) et le Pas de Lausson (2609 mètres). Du Pas de Lausson, on descend dans la vallée du Var. 2^ (Journée) de la cabane du Laus au mont Pelat (3053 mètres). 3° (Journée) d'Allos à Colmars (4 heure de voiture); de Colmars au bois de Monier ou au col des Champs (2190 mètres), d’où l'on atteint la vallée du Var, prés d'Entraunes, par une route stratégique. Service de voitures d'Allos et de Colmars à la gare de Saint-André de Méouille. J' groupe : Seyne. — De Barcelonnette à Seyne, service de voiture? (6 heures) par la vallée de l'Übaye jusqu'en aval du Lauzet. La route contourne le sommet de Dourmiouze, en longeant la superbe forét de Saint- Vincent. Seyne est un remarquable centre d'excursions. SÉANCE DU 1* Aour 1897. VII Excursion (journée ou demi-journée) : en voiture au col du Labouret, où l’on voit les plus remarquables travaux de reboisement. À Seyne, service de voitures pour Digne (7 heures) par le col du La- bouret, et pour la gare de Prunières, par la vallée de la Blanche). 4° groupe : le Lauzet. — De Barcelonnette au Lauzet, service de voitures (2 heures), et du Lauzet à la gare de Prunières (2 heures). Excursions : 1° (demi-journée) forêt de Mélèzes de Saint-Vincent, très étendue et trés belle. On traverse le Pas dela Tour et l'on s'engage sur le chemin de l'Allemandeysse, par le Clot de Dou, le col de Saint- Jean et Pompiéry, vers Seyne où l'on peut aboutir. 2 (Journée) forét de Pins Cembros du Lauzet. On monte en 4 heures, par un bon chemin d'exploitation, à travers la forêt de Mélèzes du Lauzet, jusqu'aux cabanes des bergers (source). Un peu au-dessus, vers 2200 mètres, commence la forêt de Pins Cembros; plusieurs petits lacs. On peut atteindre de là le col de Provence et le beau périmètre de reboisement de Seyne ou la batterie de Dourmiouze, d’où l'on a une vue trés étendue sur le bassin de la Durance. On retrouve la route du Lauzet à Seyne. M. Flahault ajoute à cette lecture des explications dé- taillées; M. Malinvaud présente quelques observations, et l'ensemble du programme est adopté à l'unanimité. SÉANCE DU 1" AOUT 1597. La séance a lieu immédiatement à l'issue de la réunion préparatoire et dans le méme local que celle-ci. — La grande salle de l'Hôtel de Ville est envahie par une nombreuse et brillante assistance, dans laquelle on remarque plusieurs Dotabilités, conseillers municipaux, fonctionnaires, etc. | M. Daguillon, vice-président du Bureau permanent, délé- gué par le Conseil, invite M. Legré à prendre possession du fauteuil de la présidence et les autres membres élus du Bureau de la session à occuper les sièges qui leur sont réservés, M. le Président prie MM. le Sous-Préfet et le Maire de Barcelonnette de vouloir bien prendre place au bureau. viII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. M. le Maire adresse à la Société quelques paroles cordiales de bienvenue au nom de la Municipalité. M. le Sous-Préfet prononce l’allocution suivante qui est couverte d'applaudissements. DISCOURS DE M. COYNE, SOUS-PRÉFET DE BARCELONNETTE. Mesdames, Messieurs, Je ne suis guére qualifié pour élever la voix dans un milieu aussi savant, et, je l'avoue, la botanique m'est tout à fait étran- gère; mais je m'en voudrais de laisser se terminer cette séance sans vous avoir adressé tous nos souhaits de bienvenue. Je dis nos. Je suis en effet autorisé à parler au nom de tous mes administrés. Depuis Ubaye jusqu'à Larche, depuis la Durance Jus- qu'au Grand Rubren, tous les habitants de cette vallée sont heu- reux et fiers de vous faire accueil. Par ma voix ils saluent respectueusement l'éminent professeur que votre Secrétaire général appelait spirituellement tout à l'heure le surintendant des excursions, dont la conversation sait avec tant de naturel unir l’utile à l'agréable, et qui n'a eu qu'à venir 1ci pour y faire la conquête de tous les cœurs. j|. Ils saluent aussi, avec déférence et de grand cœur, M. le Prési- dent et MM. les Membres du Bureau de votre Société, vous tous enfin, Mesdames et Messieurs, qui n'avez pas hésité à vous imposer, sous un soleil caniculaire, la fatigue d'un long voyage pour faire connaissance avec notre flore. Aussi bien l'hommage que vous venez ainsi rendre à notre grande nature a été au cœur de tous les Barcelonnettes. | Le montagnard, en effet, est si attaché au sol natal, il dépend par tant de liens de sa montagne ou de sa vallée, qu'il est volon- tiers enclin à prendre sa part des éloges que l’on adresse à son pays. Honorer ici une fleur, c’est l'honorer en quelque sorte lui- même. Partout où vous irez, vous pouvez compter sur son hospitalité écossaise. En échange, je vous demanderai seulement, Mesdames et "^ sieurs, de vouloir bien faire place dans votre collection à une DISCOURS DE M. LEGRÉ. IX nos fleurs, une des moins rares, des moins distinguées, quoique de poétique couleur. Je veux parler du Myosotis. S'il est vrai que les fleurs aient un langage et si vous consentez à cueillir celle-là, nous serons rassurés sur son éloquence et sur les services qu'elle nous rendra, puisque partout où elle ira avec vous, elle vous dira : « Rappelle-toi et reviens. » M. le Président s'exprime ensuite en ces termes : DISCOURS DE M. LEGRÉ, PRÉSIDENT DE LA SESSION. Mesdames, Messieurs, Un empéchement de la derniére heure, qui a retenu loin d'icile savant professeur (1) auquel était destinée la présidence de notre session extraordinaire, me vaut l'honneur inattendu, et à coup sür immérité, de prendre aujourd'hui la parole. J'en suis, croyez-le bien, encore plus confus que flatté. Cette magistrature éphémère me procure cependant d'agréables devoirs. C'est d'abord de saluer cette charmante ville de Barcelonnette, dont les agréments séduisent si vite le voyageur qui y vient pour la premiére fois, et que revoient si volontiers ceux qui déjà la con- Daissaient. J'ai ensuite à remercier, au nom de la Société botanique de France, les autorités locales qui ont bien voulu nous promettre aide et protection; M. le Sous-Préfet, qui vient de nous souhaiter la bienvenue en des termes empreints d'une cordialité dont nous avons été vivement touchés; M. le Maire de Barcelonnette, qui nous à gracieusement offert la salle de son Hôtel de Ville où nous siégeons en ce moment. Nous avons essayé de témoigner la reconnaissance que nous devions à M, le Conservateur des Foréts, en le nommant par accla- mation notre président d'honneur. L'idée première, l'avant-projet de cette session ont été inspirés par l'accueil si courtois, 8I bien- veillant et, s’il me permet de l'ajouter, si franchement amical qu'il a fait l'an dernier à deux des membres de la Société, en leur don- nant l'hospitalité dans ses maisons forestières, en mettant à leur (1) M. Édouard Heckel, professeur à la Faculté des sciences de Marseille. X SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. disposition son personnel si dévoué, mais surtout en les Md pagnant lui-même sur le terrain dont il a, cette année, tenu à ta avec nous les honneurs à nos confrères de la session. | Un devoir très doux de ma charge, c’est de remercier notre vail- lant et si affectionné confrère, M. le professeur Flahault. Ici encore je parle avec l'autorité d'un témoin oculaire. Mais j'ajoute MM que, pour exprimer toute notre reconnaissance, il n'y n pe d'éloquence au monde qui püt être à la hauteur de son évo ment. Il s'est véritablement prodigué, et, si je ne craignais pe qu'il me reprochát d'étre envers lui coupable de lise ne Je prendrais plaisir à vous raconter en détail tout ce qui "n imposé pour le succés de la session. Qu'il me permette au in À de louer en lui ce qui est de ma part l’objet d'une admi 10 particulière, je veux dire ces rares qualités d'organisateur, dee d'œil prompt et sûr qui embrasse tout et descend au mon détail, cette activité de grand capitaine aux yeux duquel rien n fait tant qu'il reste quelque chose à faire. TM . Je dois associer dans l'expression de la HÉME Toto l'éminent secrétaire général de la Société botanique de Fi jn M. Ernest Malinvaud, qui se dévoue avec tant de zèle aux intenst de la Société, et qui prend, au prix de bien des fatigues, une grande part à l'organisation de nos sessions extraordinaires. J'ai encore le devoir de dire à nos confrères combien s sommes heureux qu'ils aient en grand nombre répondu à de la appel, pour venir explorer sous notre conduite ces Alpes g^ Provence, dont on trouve le nom si souvent cité dans la oon Grenier et Godron, et que les Provencaux sont aujourd'hui heur et fiers de leur montrer. satre douces Enfin, mes obligations de président ne cessant pas d être Poé à remplir, je dois en particulier remercier les dames qui ont r par les fatigues d'un long et pénible trajet pour venir tempere Le leur gracieux concours l'austérité de nos travaux. C est en olde occasion que la Botanique aura vraiment mérité d'étre prins l'aimable science. Et lorsque, dans quelques jours, nous lour n hommage de l'Eryngium alpinum, nous rappellerons le glo ci À surnom de cette belle Ombellifère, et nous inviterons celle- partager sa royauté. oi ion extraordi- Mesdames et Messieurs, Je déclare ouverte la session ex naire de Barcelonnette. LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XI Après ce discours, qui a été chaleureusement applaudi, M. Legré donne un résumé de la très intéressante étude sui- vante : LA BOTANIQUE EN PROVENCE AU XVI* SIÈCLE; MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA; par M. Ludovic LEGRÉ. Il s’en faut de beaucoup que Tournefort, si bienveillant à l'égard de Charles de l'Escluse, ait témoigné la méme complaisance pour Mathias de Lobel (1). « Mathias Lobelius, — dit-il, — Clusio longè fuit inferior, longé minorem in describendis plantis diligentiam adhibuit (2). » Mathias de Lobel était Flamand : il naquit à Lille, en 1538. Il avait pour pére Jean de Lobel, à qui Charles Plumier donne le titre de juris- consulte (3). = Voici en quels termes le docteur Ferdinand Hoefer, dans son Histoire de la Botanique, a résumé la vie de Lobel : Mathias Lobel, plus connu sous le nom latinisé de Lobelius (né à Lille en 1538, mort à Highgate en 1616), étudia la médecine à Montpellier, oü il eut, comme de l'Ecluse, Rondelet pour maitre. I parcourut, en herborisant, le midi de la France, une partie de l'Italie, le Tyrol, la Suisse et l'Allemagne, et vint s'établir comme médecin d'abord à Anvers, puis à Delft. Vers 1569, il se (1) Nous adoptons pour le nom de Lobel la forme que nous voyons employée par le botaniste lui-même sur le frontispice du Stirpium Adversaria et du Plantarum seu Stirpium Historia. Mais la véritable orthographe, que l'on trouve d'ailleurs appliquée plus d'une fois, nous obligerait à écrire De l'Obel. Le mot Obel, Obeau ou Aubeau, lait à cette époque un des noms francais du Peuplier blanc, circonstance que Lobel na pas manqué de mentionner en ses Observationes; en sorte que, s'il n'y avait pas quelque puérilité à souligner de tels détails, nous pourrions noter la coincidence qui attribuait à un botaniste le nom d'un végétal. Il est vrai que Lobel tirait une certaine vanité de ce rapprochement. Il y a, en tête du Recueil formé par la réunion des Adversarig et des Observationes, une page occupée par un grand écusson ovale. Au milieu du champ, entouré d'une élégante guirlande de fleurs et de fruits, une jeune lemme se tient debout entre deux arbres aisément reconnaissables pour des Peupliers lanes, €t dont elle embrasse les jeunes troncs de chacune de ses mains. Ce ne qx dit là, à proprement parler, des armoiries, « des armes parlantes », ains! 1d » t. Cet ensemble forme ce que, dans le langage du temps, on appelait une devi ant comme il était de règle, un corps et une dme. Le corps est le dessin que nous enons de décrire, et l'âme, ces deux mots inscrits sur un listel au-dessous de l imag? : ANDORE ET SPE. Nous croyons véridique l'ingénieuse explication qu en 2 e » avant allemand, M. Tylo Irmiseh (Botanische Zeitung, 1865). La légende an ore et Mi une allusion aux feuilles du Populus alba dont le limbe est vert d'un b ev ane de l'autre : Candore exprimerait la blancheur de la face inférieure, et Spe, DE couleur emblématique de l'espérance. Nslilutiones rei herbariæ, Isagoge, p. 42. (3) Charles Plumier, Nova plantarum americanarum genera. Paris, 1703. XII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. rendit en Angleterre (1), accompagna en 1592 lord Zouch dans son ambas- sade près de la cour de Danemark, obtint le titre de botanographe du roi Jacques I°", et passa les dernières années de sa vie aux environs de Londres, auprès de sa fille mariée à Jacques Coël. Plumier a donné, en l'honneur e Lobel, le nom de Lobelia au genre type de la famille des Lobéliacées (2). Mathias de Lobel, alors âgé de vingt-sept ans, vint à Montpellier au printemps de 1565. Il s'inscrivit le 22 mai sur le registre des matricules de l'École de médecine (3). | L'usage voulait qu’en prenant son inscription, l'étudiant désignât un des professeurs sous le patronage et la direction de qui il se mettait spé- cialement, qu’il choisissait « pro patre » ou « pro parente », disait la formule (4). . Lobel fit choix de Rondelet. Des relations affectueuses s'établirent aussitôt entre le maitre et le disciple et, s'il faut en croire la Biographie universelle, ce fut à celui-ci que le célébre professeur, emporté l'année suivante par une mort prématurée, légua la partie de ses manuscrits relative à la botanique (5). 211 Quelques semaines avant la venue de Lobel, il était arrivé à Mont- pellier un étudiant originaire de la Provence, lequel, immatriculé le 10 avril 1565, avait pris, lui aussi, Rondelet pour parrain : il se nom- mait Pierre Pena (6). (1) Nous établirons que Lobel se rendit en Angleterre pour la première foin, Y pas vers 1569, mais en 1566. Il y fit alors un séjour de plusieurs années, mais "ven établit pas définitivement. Il revint sur le continent et résida assez longtemps à e de où il pratiqua la médecine. Il fut ensuite le médecin du stathouder Guillaum sau Nassau et, après la mort du prince d'Orange, il demeura pendant un certain te P service des États généraux de Hollande. (2) Hoefer, Histoire de la Botanique, p. 117. ier, 1866) (3) J.-E. et G. Planchon, Rondelet et ses disciples, Appendice (Montpellier, ini- (4) « Il est d'usage que chaque étudiant en choisisse un pour le consulter plus P atā- culièrement. » (Félix et Thomas Platter à Montpellier, notes de voyage de rs sei- diants Balois. — Montpellier, 1892.) Ces Mémoires, écrits par deux étudiants fiint zième siècle devenus ensuite des médecins fameux, sont pleins de détails extréme ind intéressants. Ils ont été traduits d'allemand en français par un botaniste "i Pille. mérite, notre ami M. Kieffer, ancien directeur du lycée de la Belle-de-Mai à M SE par J (5) Biographie universelle, article RoNDELET. Cette circonstance est confirme E. Planchon (Rondelet et ses disciples). | ié (6) Nous devons à l'obligeante o mmanication que nous en a faite M. B. Te bibliothécaire de la Faculté de médecine de Montpellier, le texte même de n tion prise par Pierre Pena sur le registre des matricules : edulo eTa- fautorem gsti- Petrus Pena Provincialis ascitus fui in numerum studiosorum hujus Academim $ minatus a D. Griffio doctore peritissimo, mihi vero parentem studiorum attis pr ascivi D. Rondelletium cui profiteor me omnia jura humanitatis atque universi turum. 4 Idus Aprileis 4565. perrus PENA. (Registre des matricules n° 7 (1562-1569), f 19 v?). sejal. Pierre L'étudiant n'était admis à s'inscrire qu'aprés avoir subi un examen ep ele et ses Pena eut Pour examinateur le docteur Griffy, que MM. Planchon (Ronde e i soignant disciples, Appendice) font figurer parmi « les amis intimes de Rondelet » en Jo! LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XHI L'étudiant flamand et l'étudiant provençal se lièrent d'une étroite amitié. Peul-être se connaissaient-ils déjà, pour s'étre rencontrés anté- rieurement, en Italie ou en Provence. Ils avaient, l'un et l'autre, un goüt trés vif pour la botanique. Ils herborisérent ensemble, mirent en com- mun leurs découvertes, et de leur association naquit l'ouvrage qu'ils signèrent de leurs deux noms .et qui fut publié pour la première fois à Londres, en 1571, sous le titre de Stirpium Adversaria nova (1). Un mystère étrange, — ont écrit MM. Planchon, — couvre la destinée de Pierre Pena. A la fois célèbre et obscur, son nom parait en premiere ligne, associé au nom de Lobel dans l’œuvre collective connue sous le nom de Stir- pium Adversaria nova. Mais Lobel lui-méme, ni dans la préface, ni dans le contexte du livre, ne jette aucune lumière sur l'histoire de son collaborateur. Dates de sa naissance, de sa mort, lieu précis de son origine, détails de sa vie intime ou publique, tout cela reste presque lettre close... (2). Séduità notre tour par l'attrait du mystère, nous allons tenter d'en soulever les voiles. Nous avons assemblé tous les documents épars où le nom de Pierre Pena était mentionné. Puis, avec une attention tenace, à son nom l'indication que voici : « Gilbert Griffy, son parrain [de Rondelet] pour les études médicales, longtemps son collègue comme professeur, son père adoptif par l'affec- tion. » — Les expressions « parentem studiorum atque fautorem », employées par Pena en choisissant Rondelet, marquent bien quel était le caractère de ce parrainage. — Nous nous sommes cru autorisé à modifier, par l'adjonction d'une lettre, un des mots Tu précédent. Le texte porte « parente »; nous supposons que le final aurait dà Pre surmonté d'un tilde et qu'il faut lire parentem, Sans notre correction le mot se rapporterait au docteur Griffy. Mais, comme il nous a paru de toute évidence que l'in- tention de Pena était de l'appliquer à Rondelet corrélativement au mot « faulorem », nous nous sommes permis de transformer l'ablatif en accusatif. — La date inscrite Par Pena au-dessus de sa signature, « 4 Idus Aprileis 1565 », correspond, s'il n'y a Pas erreur de notre part, au 10 avril 1565. Notre rectification est sans importance aun Mais la vérité a des droits qui doivent être respectés jusque dans les moindres ils. (1) La plus exacte traduction du mot Adversaria serait celle de « Livre-Journal », au sens que le Code de commerce donne à cette expression. Dans une épitre dédica- toire adressée à l'Université de Montpellier et servant de préface à leur ouvrage, les sieurs déclarent, en effet, qu'ils ont voulu imiter les négociants, et tenir registre, au ad le Jour, de leurs acquisitions botaniques : « Lubuit quantum uspiam habuissemus meminisse potuissemus vulgatiorum et rariorum herbarum deintegro recensere, easque institorum more, quasi in paginis dati et accepti suis popularibus exadverso r agare * quod genus commentarii Cicero ADVERSARIA vocat, quia ee "+ eo recens acceptæ debiti portiones potius congerantur quam diger "ex quibus Postea codices absoluti confiunt. » Comme on le voit, ils rappellent que ls mos ew aria a été employé par Cicéron dans le sens où eux-mêmes | appliqueut. s T "e probable que l'idée de prendre ce titre leur fut inspirée par l'exemp de Turf? qui avait l : ravant, intitulé ainsi un de ses livres : € Turni , » quelques années auparavant, € | lui-móme dit Ja p^ (né en 1512 aux Andelys, mort le 12 juin 1565) nous appren it ême, h eurs purple universelle, que, détourné, par la douleur dont Facti ciens b écrivait paes, de tout travail suivi, il parcourait sans p "insi que se forma le grand ouvre remarques que lui suggérait cette lecture. U es rage qu'il a intitulé Adversaria. » Ondelet et ses disciples, Appendice. XIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. nous avons compulsé, interrogé, scruté le texte des Adversaria. Nous espérons que nos efforts n'auront pas été vains. Nos longues investiga- tions vont nous permettre non seulement de donner sur l'existence de Pena beaucoup de détails intéressants, mais encore — si nous ne nous sommes pas fait illusion sur le mérite de nos découvertes — d'établir quel concours important fut donné par le botaniste provençal à l'œuvre dont Lobel semblait, devant la postérité, avoir confisqué pour lui seul tout l'honneur. Le lieu de la naissance de Pierre Pena nous est connu. Le célèbre botaniste marseillais à qui Louis XIV conféra le titre de « Botaniste du Roy dans les Isles de l'Amérique », le P. Charles Plumier, en lui dédiant le genre Penca, nous apprend, dans une courte notice explicative, que Pena était né à Jouques, petit village du diocèse d’Aix (1). Nous savons par l'historien Gaufridi qu'il était le plus jeune de trois frères, issus d’une très ancienne famille de Provence (2). L'ainé, André Pena, fut conseiller au Parlement d'Aix (3). Jean Pena, le second, con- quit prématurément une grande renommée comme mathématicien et astronome, et fut nommé professeur au Collége de France, fondé quel- ques années avant (4). Le troisième, destiné tout d'abord à la carriére (1) Nova plantarum americanarum genera : « Petrus Pena Gallo-Provincialis, In loco vulgó Jouques Aquensis Diæcesis natus. » — La commune de Jouques fait partie actuellement du canton de Peyrolles et de l'arrondissement d'Aix. Quelques auteurs ont écrit que Pierre Pena était natif de Narbonne, assertion démentie non seule- ment par le texte de Plumier, mais surtout par cette circonstance que dans $0n acte d'immatriculation Pena lui-même se disait Provençal. L'expression de « Provin- cialis », employée par Pena, marque bien qu'il était né dans un lieu obscur. S'il avait vu le jour dans une grande ville, il n'eüt pas manqué de l'indiquer, comme le faisaient toujours les étudiants qui se trouvaient en ce cas, et notamment Lobel qui signait « Mathias Lobelius Imsulanus ». (2) « L'on peut mettre la famille de Pena entre les plus anciennes de Provence, puisqu'elle y est connüe depuis plus de 400 ans. Hugues Pena, originaire de Moustiers au Dioceze de Riez, vivoit dès l'an 1264. Il excella dans la Poésie provençale et m 1e- rita d’être fait Secretaire des Commandemens de Charles I Roi de Naple et de Sicile et Comte de Provence. » L'Etat de la Provence dans sa noblesse, par M. l'abbé R. D. B. (Robert de Briançon). — Paris, 1693. , (3) « André, l'ainé des frères, dit Gaufridi, étudia avec tant d'aplication, qu aprez avoir apris de luy même les elemens dans sa maison, il parcourut les principales Uni- versitez de France et d'Italie. 11 revint plein de mérite et d'érudition, tres-vers" dans les langues et dans les sciences. Sur le tout, tres-profond dans la jurispruden qui étoit son objet principal. Ce fonds qu'il s'étoit fait dans l'étude, éclata mervei e leusement dans ses diverses fonctions. Le barreau l'admira quelque temps. Le Si A de Digne qui le vit Lieutenant des Submissions, reconnut quel étoit son bonheur . posséder un homme si rare. Enfin le Parlement qui l'eut pour un de ses membres dans l'ofüice de Conseiller, qu'il exerça durant trente-cinq ans, témoigna quelle étoit res time qu'il avoit de luy, par la consideration que l'on avoit pour son opinion... Dans . questions de droit il épuisoit si fort les matières qu'il ne laissoit rien à ceux qu! ve a luy. » (Histoire de Provence par Messire Jean-François de Gaufridi... — ix, 1694. (4) « Pour Jean, il alla chercher hors de son País à porter le plus avant qu'il pour- roit ses études. Il s’en alla d'abord à Paris, où il s’atacha à étudier la langue Grecqu®: LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XV des armes, l’abandonna pour se vouer à l’étude de la médecine : c’est notre Pierre Pena. Il s'appliqua avec beaucoup d'ardeur à la botanique, branche si importante alors de l'art de guérir, et c'est ainsi qu'il devint le collaborateur de Mathias de Lobel. Puis il négligea les travaux théoriques pour s'adonner entiérement à la pratique de la médecine, oü l'attendaient d'ailleurs les plus brillants succès. Ce changement de profession fut déterminé, chez le jeune Pierre Pena, par une circonstance curieuse, que le méme historien raconte ainsi : Je trouve que Jean Pena s'apliqua quelque temps à l'étude de l'Astro- logie judiciaire, et qu'il y devint trés habile. Mais voyant que la profession d'Astrologue sentoit le charlatan, il se cacha soigneusement à tout le monde. Il ne s'en expliqua qu'à son frére seulement. Entre autres choses il luy fit Sçavoir qu'il avoit dressé la nativité de Pierre leur frère, qu'il avoit veu que s'il s’adonnoit à l'étude, les astres luy promettoient beaucoup. Sur cette assu- rance le conseiller détourne son jeune frére du métier de la guerre qu il avoit pris. Il l'envoye à Paris à ses dépens. Là Pierre s'occupe si fort à l'étude qu'encore qu'il ne commencát qu'aprez l'àge de 20 ans, il s'avanca merveil- leusement dans les sciences. Son inclination le portant à l'étude de la Méde- one, il s’y rendit si habile, qu'il devint Medecin secret du Roy Henry HI, et mourutriche à plus de six cens mille livres et dans une haute réputation(1). s . nea D ) Voilà donc, en ce qui touche l'histoire personnelle de Pierre Pena, divers faits qui demeurent acquis. Nous sommes renseignés sur sa naissance, ses origines, sa famille, et nous savons quels furent ses débuts. l Notons en particulier cette circonstance sur laquelle nous aurons à Dans peu de mois il fut capable de parler et d'écrire facilement en cette langue. J'ay quelques-unes des lettres qu'il écrivoit à son frére, qui rendent témoignage de cette vérité... Il passa de là dans les Mathematiques. Jl s'y apliqua de si bonne maniere, Tue dans peu de temps il fut fait Professeur Royal à Paris. Il traduisit et fit impri- mer des traitez d'Euclide et de Theodore Tripolite, qui n'avoient encore point veu le jour. Il fit d'admirables decouvertes dans l'Optique. Mais une fièvre qui l'emporta dans la trente-deuxième année de son âge, luy óta le moyen de porter ses expériences plus avant, Perte tres-considerable pour les scavans, et plus facheuse encore pour la rovence, à qui un si grand homme faisoit tant d'honneur. » (Gaufridi, op. cit.) (1) (Gaufridi, op. cit., p. 529). — Écrivain toujours consciencieux, Jean-Francois de Gaufridi, baron de Trets et lui-méme conseiller au Parlement d'Aix, s'est attaché, en son Histoire de Provence, à ne raconter que des faits appuyés sur des documents certains. ll possédait, nous venons de le voir par l'extrait contenu dans la note qui précède, les lettres de Jean Pena. « André Pena, conseiller au Parlement, éerit Robert de Briançon, ne laissa que des filles qui furent mariées dans les maisons de Gaufridi e de Julianis. » (L'Etat de la Provence dans sa noblesse.) Une de ces filles, Francoise ena, épousa Arnaud de Gaufridi, seigneur de Trets, et fut ainsi l'aieule de rnis orie ictionnaire [historique] de la Provence et du Comte- Venaissin. — \ nelle 1786.) Voilà comment celui-ci eut en sa possession les titres et les papiers de üt Je ne ena, et put donner sur les trois frères des détails dont la rigoureuse exac P e , Saurait être mise en doute, — Un autre historien de la Provence, César de ! os ra- amus, qui fut le contemporain des frères Pena, a fait allusion à leurs succès, a XVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. revenir plus tard : voué d'abord à l'état militaire, qu'il abandonne, il est àgé de plus de vingt ans quand il se tourne vers les sciences; il con- sent à suivre la direction nouvelle qui lui est marquée, il part pour Paris, et c'est là qu'il và commencer ses études littéraires el scienti- fiques. L'historien Gaufridi nous a dit que le frére ainé, devenu une des lumiéres du Parlement d'Aix, avait, dans sa jeunesse, voyagé pour s'ins- truire et fréquenté les universités de France et d'Italie. ll faut tenir pour certain que le conseiller André Pena, si plein de sollicitude pour son jeune frére, lui prescrivit de se conformer à son propre exemple et, continuant à lui fournir des subsides, lui traca un itinéraire et lui donna le moyen d'entreprendre de longues pérégrina- tions à travers l'Europe savante. Les auteurs du Stirpium Adversaria, quand ils racontent leurs faits et gestes, affectent d'employer toujours la première personne du pluriel, et sous cette modalité ils donnent de nombreux détails sur les contrées où ils ont passé et séjourné et sur les personnages marquants avec lesquels ils ont été en rapport. La plupart des biographes de Mathias de Lobel, enclins à faire trop bon marché de la personnalité de Pena et à ne tenir aucun compte de la part que celui-ci a pu prendre à l’œuvre commune, ont voulu attribuer uniquement à Lobel la rédaction des Adversaria et ont considéré comme émanant de lui seul les divers actes dont la relation consignée dans le livre fournit de précieux éléments à la biographie. Le procédé est injuste et antiscientifique. S'il était vrai qu'il fùt im- possible de déméler — comme plusieurs ont vainement tenté de le faire — ce qui dans l'ouvrage collectif a été apporté individuellement par chacun des auteurs, il faudrait au moins prendre à la lettre leurs décla- rations et accepter comme accomplies par l'un et l'autre conjointement les actions racontées au pluriel. Pour, un certain nombre des faits relatés, les Adversaria ont donné des dates précises. propos d'Hugues Pena, le secrétaire de Charles d'Anjou: « Yssu, dit-il, d'une famille encore en pieds laquelle a de tout tems produit des excellens personnages, juriscon- sultes, sénateurs, médecins de Roys et mathematiciens renommez. » (L'Histoire et Chronique de Provence, p. 231.) — Quelques-uns des détails donnés par Gaufridi sur les Pena ont été reproduits par D'Hozier (Armorial de France) à qui MM. Planchon les ont empruntés (Rondelet et ses disciples, Appendice). Et, à cette occasion, nous avons encore à relever une toute petite erreur. Les armoiries de la famille Pena n étaient pas celles qu'ils ont décrites d’après D'Hozier. Robert de Briançon, dans son Nobiliaire de Provence, dit expressément : « André Pena, conseiller au Parlement d'Aix, et un des plus savans hommes de son ters, portoit : d'azur à une étoile d'or à P. rais. » — Tel donc devait étre, avec une brisure, le blason du botaniste Pierre cna. LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XVII C'est ainsi que nous pouvons rapporter à l'intervalle écoulé entre son départ de Paris et son arrivée à Montpellier une série de longs voyages effectués par Pierre Pena. Dans cet intervalle i] visita : les provinces du nord de la France, les Flandres, l'Allemagne, le Tyrol, la Suisse, la Savoie, le Piémont, l'Italie, l'Espagne et le Portugal. Il était à Anvers en 1558 (1). La méme année le vit arriver à Pa- doue (2), aprés avoir traversé quelques-unes des contrées dont nous venons de donner l'énumération. L'Italie parait être le pays où, à cette période de sa vie, il a séjourné le plus longtemps. Il y retrouva probablement plusieurs des relations que son frère aîné s'y était créées au temps où celui-ci étudiait les lettres et le droit dans les universités italiennes. La botanique resplendissait alors en Italie d'un éclat incomparable. Il y avait pour l'enseigner, dans des universités fameuses, une pléiade de professeurs illustres. Le gouvernement de Venise avait adjoint à l'Université de Padoue un Jardin botanique avec lequel rivalisait celui de Pise. L'active navigation commerciale italienne apportait du Levant des plantes inconnues ou rares que des patriciens botanophiles se plai- saient à cultiver et, dans toutes les villes, se rencontraient des pharma- ciens instruits et pleins de zèle qui possédaient, eux aussi, leurs jardins botaniques et y multipliaient les espéces médicinales. Rome, Florence, Pise, Ferrare, Vérone, Padoue, Venise, Bologne, Génes, Rivoli, Turin sont les noms que le Stirpium Adversaria répète le plus souvent. Mais Venise semble avoir été la ville préférée. Chacun des millésimes qui se suivent de 1560 à 1564 se trouve associé au moins Une fois à la mention de son nom. La date de 1562 fixe un nouveau Séjour à Padoue, et celle de 1563 une excursion à Vérone. A Venise, Pen 1 et Lobel avaient un ami, le pharmacien Albert Mar- tinello, « amicus noster et peritus pharmacopeus », dont les Adver- saria parlent toujours en termes affectueux et flatteurs. En son officine, ornée sur l'enseigne d'une figure d'ange, on se réunissait fréquemment pour s'occuper de botanique. Albert avait un frère qui était allé en Syrie, èt la boutique « Ad Angeli symbolum » enfermait beaucoup de plantes (1) Stirp, Adv., p. 426. — Remarquons que si, à cette date, Mathias de Lobel se trouvait aussi à Anvers, comme le texte, à défaut de toute autre source d'in orma- tion, nous autoriserait à Padmettre, il n'avait alors pas plus de vingt ans, 5 an K en 1538, — Pierre Pena devait forcément être son ainé. Nous savons, en e et, " i en, dé plus de vingt ans quand il délaissa l’état militaire et se rendit à aris Le cudes qu'il alla commencer dans la grande ville durent bien l'y retenir pendant p u- Steurs années, d'où il suit qu'ayant certainement dépassé en 1558 l'age de vingt ans, 1 l'avait dépassé au moins de toute la série d'années passées à Parts. (2) Stirp. Adv., p. 48. T. XLIV. XVII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. et de substances végétales, expédiées d'Alep par Cequin Martinello et que l'on venait curieusement étudier (1). Tout porte à croire qu'ils se trouvérent à Venise en méme temps qu'un autre ami, venu là pour y poursuivre ses études et qu'ils affec- tionnaient particulièrement. Cet ami, « singularis fidissimusque ami- cus », était originaire de Lille etse nommait Valerand Dourez. ]! devint plus tard pharmacien à Lyon et, pendant toute sa carriére, il se montra aussi habile pharmacien que passionné botaniste (2). Ils connurent à Vérone le pharmacien François Calceolari, un des premiers explorateurs du mont Baldo; à Ferrare, l'érudit et modeste Louis Anguillara, qui venait alors de s'y retirer, abandonnant le Jardin de Padoue dont la direction lui avait été confiée au retour de son voyage en Orient et dans les iles de la Méditerranée (3); à Pise, André Césalpin, professeur à l'université de cette ville, et l'un des savants qui ont le plus honoré leur pays; à Bologne, siége d'une autre université, le docteur César Odon, professeur de matière médicale, et le naturaliste Ulysse Aldrovande, qui s’occupait de zoologie plus que de botanique. Le beau Jardin botanique de Padoue rendait particulièrement at- trayant pour des botanistes le séjour de cette ville. Pena et Lobel entrèrent là en relation avec l'Allemand Melchior Wieland, devenu pour les Italiens Guillandini et nommé directeur du Jardin aprés la retraite d'Anguillara. Ils se lièrent aussi avec deux autres fervents adeptes de la res herbaria : le docteur Trevisani, dont ils exaltent le savoir, et un gentilhomme, Jacques Cortusi, grand ami de Matthiole, et que la Répu- blique de Venise devait plus tard donner comme successeur à Guil- landin. En leur faisant les honneurs de son propre jardin, où il cultivait à grands frais des plantes exotiques, il leur montra le « Satyrion Ery- thronium » récemment importé de Syrie par Cequin Martinello et qui passait pour aphrodisiaque. Et les deux visiteurs eurent, disent-ils, beaucoup de peine à ne pas éclater de rire quand ils l'entendirent affir- mer « se manibus duntaxat attrectando totum turgere venereis libidi- nibus (4) ». | Ils ont consigné dans les Adversaria beaucoup d'indications que leur (1) Gaspard Bauhin, au Pinax theatri botanici, cite, parmi les auteurs dont il a utilisé les travaux, Cequin Martinello et son traité De Amomo et Calamo aromatico, Venise, 1604. @ Le souvenir de Valerand Dourez demeure attaché au Samolus Valerandi L- — Linné n'a fait que confirmer à cette Primulacée le nom que lui avait donné Jean Bauhin (Hist. plant. univ., t. MI, 2% p., p. 791). . (3) Au cours de ses voyages, Louis Anguillara était venu à Marseille et avait herbo- risé en divers endroits de la Provence. Quelques-unes des observations qu'il y tit sont consignées dans l'ouvrage publié par Giovanni Marinello, sous le titre de Semplict dell eccellente M. Luigi Anguillara (Venise, 1561). (4) Stirp. Adv., p 64. LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XIX fournirent ces divers savants, qui, généreux presque toujours, se fai- saient un plaisir de leur donner aussi des échantillons ou des graines de plantes rares. En 1564, nous trouvons Pierre Pena à Zurich. Il y est venu en com- pagnie d'un jeune pharmacien de Marseille et, pendant quatre jours, l'un et l'autre y ont recu l'hospitalité chez le célèbre naturaliste hel- vétien Conrad Gesner. Celui-ci leur a montré ses collections et leur a offert maints et maints objets. Le fait nous est connu par une lettre que Gesner écrivait, le 24 juillet 1564, à son ami Théodore Zwingger, « mé- decin et philosophe » à Bále. Il le remercie de l'envoi d'une « Canta- brica », plante que Zwingger, d'aprés ce que semblent indiquer les termes de la lettre de remerciement, avait reçue du jeune pharmacien marseillais. Et Gesner ajoute : « Illum una cum Petro Pena juvene doc- tissimo domi meæ per dies quatuor retinui et mea omnia ostendi, multa eliam donavi (1). » Pena et Lobel se rencontrérent à Montpellier au printemps de 1565, Combien de temps y séjournérent-ils ? Ici encore nous avons des données précises. Ils ont raconté qu'au mois de juin 1566, ils allèrent herboriser prés des marécages du Lez, et que sur une vaste étendue, depuis le bois de (1) Epistolarum medicinalium Conradi Gesneri libri HI (Zurich, 1577), p. 108 v*, — e jeune pharmacien marseillais qui accompagnait Pena à Zurich se nommait Jacques Raynaud ou Raynaudet. Il est cité plusieurs fois dans le Stirpium Adversaria et tou- Jours en des termes affectueusement élogieux : « Peramicus juvenis doctus Pharma- copæus Massiliensis, apprime sedulus et peritus vestigator stirpium, singularis indus- trie amicus... » Il fut aussi l'ami et le correspondant de Jean Bauhin. — Quand. ils Passèrent à Zurich, Pierre Pena etJacques Raynaudet venaient de Bàle et se rendaient à Venise. C'est du moins ce qui résulte de ce passage d'une lettre que le méme Gesner adressait le 30 juin 1564 à Jean Bauhin : « Adolescens ille Massiliensis Phar- macopæus qui Basileæ fuit, nuper cum alio juvene Gallo Venetias profectus est, per Tuem D. Cortusio scripsi et Vallerando, ete. » Il nous paraît certain que « le jeune Pharmacien de Marseille » et « l’autre jeune Français » dont il est question dans cette lettre étaient bien Pierre Pena et son compagnon Raynaudet. — Pendant son séjour en Italie, Pena fit à Conrad Gesner de nombreux envois de plantes. Il lui *Xpédia notamment des échantillons de Papyrus d'Égypte cueillis, avec l'agrément de Césalpin, dans le Jardin botanique de Pise. « Niloticam Papyrum, advectam hortique Pisani inquilinam factam vidimus, et florentem legimus, benevolentià eruditissimi Professoris in Academià Pisanà Andreæ Acroariæ Cisalpini; quo etiam hortante, non- nullos stolones Papyri et aliarum rariorum plantarum Gesnero misimus. ? (Stirp. Ado., p. 38). Et, un an après la visite que Pena lui fit en 1564, Gesner, écrivant à P jeune homme qui résidait à Montpellier, le chargeait de demander soit à Pena, soi ^ Rondelet des fruits et des graines de Figuier d'Inde : « De indice ficu dicta, que enm € folio emittit, cuperem habere fructum et semina paucula. Monspe'io " 7S à D. Pena vel D. Rondeletio, si aliunde non potes. » cette etre, tte " 1590 Un opuscule intitulé : De Plantis a Divis Sanctisve nome lécembre de celte m o, Conrad Gesner mourut à Zurich, victime de la peste, le ec * année 1565. XX SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Grammont jusqu'à la mer, le sol, sous l'action d'un soleil ardent, s'était couvert d'efflorescences salines (1). Ils quittérent le Languedoc peu de temps aprés cette herborisation. La mort inopinée de Rondelet, leur maitre et leur protecteur, sur- venue le 30 juillet 1566, eut-elle une influence sur leur détermination ? Nous l'ignorons; mais, à l'automne de cette méme année 1566, nous les trouvons à la Rochelle, et par conséquent en route pour l'Angleterre. [ls furent reçus à la Rochelle par un ami, le docteur Launay, « erudi- tissimus doctor Launeus medicus ». Ils durent s'y arrêter pendant un certain temps; les Adversaria enregistrent quatre fois des plantes qu'ils avaient rapportées de là (2). Quelles sont au juste les raisons qui les décidèrent à émigrer en An- gleterre ? Il est vraisemblable d'admettre qu'ayant, dés cette époque, conçu l'idée de leur ouvrage botanique, l'ayant méme, suivant toute probabi- lité, en grande partie réalisée, ils résolurent d'aller publier ce livre en Angleterre oü, sous le sceptre d'Élisabeth, régnait une paix profonde, tandis que la France était toujours sous le coup de la guerre civile (3). (1) Stirp. Adv., p. 251 : « Genuinam [il s'agit du Cirsium monspessulanum] autem plurimam prope pistrinum olivarum et poné molas farinarias, in locis vadosis Lani amnis Monspelliaci, et pratensibus lacustribusque littoreis à Grammuntio luco in me- ridiem devexis, quá maris alluvionibus et solibus fervidis longè latéque patentes pla- nicies sale niveo opertas pedibus terebamus Junio 1566. » . (2) Stirp. Adv., p. 358 : « [Il s'agit du « Tragos »].. Rupelle etiam maritimis exire... nobis amici non vulgatæ fidei retulerunt. Nos tamen autumno 1566, qui multa illic rara nacti fuimus... » — Ibid., p. 430 : « [A propos de l'Encens] Rupelle occi- dui maris quadriennium fermé esl, cùm doctus medicus Launaius nos donavit. » — Les villes d'Agen, Bordeaux et Saintes, citées en divers passages, tracent indubita- blement l'itinéraire suivi au départ de Montpellier. A Saintes, les deux voyageurs avaient un ami, un condisciple sans doute, le docteur Lamoureus. — La Normandie est nommée sept fois : c'est aussi en se rendant en Angleterre qu'ils durent la traverser. — Les Adversaria mentionnent encore les deux villes de Chartres et de Dreux et, à propos de celle-ci, il est fait allusion à la bataille qui y fut livrée en 1562 entre hu- guenots et catholiques: « ad Druidum urbeculam, quo loci religionis ergo commissum fuit funeste et cruentum prelium » (p. 342). Comme Dreux et Chartres sont peu éloi- gnés de Paris, on peut supposer que Pena y était venu seul pendant qu'il était étudiant dans la grande villc. (3) Dans une des préfaces du Stirpium Adversaria adressée, sous forme d'épitre dédicatoire, aux professeurs de Montpellier, et précisément à l'endroit oü ils y parlent de leur départ pour l'Angleterre, ils glissent ce membre de phrase : « Veriti com- munem biennio post sequutam naufragam tempestatem... » Bien qu'il soit difficile de savoir exactement à quoi se rapporte cette ligne, elle parait cependant viser les troubles dont Montpellier était alors menacé. Les deux années du séjour de Pena et Lobel dans cette ville avaient été particulièrement paisibles. L'historien de Mont- pellier, Charles de Grefeuille, le constate en ces termes : « Le 31 décembre [1964], c'est-à-dire le quinziéme jour après son arrivée, le Roi [Charles IX] partit pour Tou- louse, Bordeaux et Bayonne. Nos habitans furent si contens du séjour qu'il avoit fait dans leur ville qu’ils vêcurent tous de bonne-intelligence durant les années 1565 et 1566. Chacun exerçoit tranquilement sa religion... »— Mais cette « bonne-intelli- ~ gence » n'était qu'apparente. Les troubles éclatèrent avec la dernière violence dës LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XXI Ils comptaient peut-être obtenir la protection — et aussi des subsides — d'une reine qu'ils espéraient se rendre favorable. La Réforme avait, plus d'une fois déjà, conquis des àmes de botanistes, témoin le plus illustre de tous, Charles de l'Escluse. Rien n'indique d'une manière précise à quelle confession appartenait Mathias de Lobel. Quant à Pena, i| avait sans doute embrassé la foi nouvelle. André, son frère aîné, s était rallié à la religion réformée et, en 1562, sur l'avis qu'on allait l'arréter nonobstant son titre de Conseiller au Parlement, il avait dû s'enfuir précipitamment (1). I est plus que probable que Pierre avait suivi les errements d'un frére auquel il devait tout (2). Ils abordérent au rivage britannique vers la fin de l'année 1566. Aucun doute n'est possible : nous avons à cet égard leur propre déclara- tion. Dans l'épitre, datée du 24 décembre 1570, par laquelle ils font hommage des Adversaria à l'Université de Montpellier, ils énoncent qu'en venant chez les Anglais ils ont transporté avec eux toutes les plantes qu'ils avaient antérieurement colligées, et ils ajoutent que, dans « l'espace des quatre dernières années », ils ont amassé en Angleterre une grande quantité d'espéces indigénes ou cultivées, ou arrivées des Indes et de l'Afrique (3). Pour assurer le succés de leur ouvrage, il fallait bien y donner une large place à la flore anglaise. Dans ce but ils parcoururent en tous sens la Grande-Bretagne; ils paraissent. méme àvoir poussé leurs explorations jusqu'en Irlande. Nous continuons, maintenant que nous voici en Angleterre, à parler des deux amis au pluriel, ainsi que nous l'avons fait pour les voyages d'Italie l'année suivante (1567) « où l'on fit courir le bruit à Montpellier que le Roi vouloit Souscrire au Concile de Trente, et qu'il alloit défendre l'exercice de la nouvelle reli- gion ». Les réformés se rendirent maitres de la ville et la couvrirent de ruines. L'évêque Guillaume Pelissier, — ce prélat savant et libéral que la botanique intéressait * fort, et qui, malgré le dissentiment des croyances, fut l'ami personnel de Rondelet, 7 eut la douleur de voir démolir par les huguenots son palais épiscopal et fa plupart des églises de Montpellier. — C'est sans doute à ces tristes événements que faisait allusion la phrase citée plus haut. | : (1) Gaufridi, Histoire de Provence, p. 516. — Il y eut, outre André Pena, cinq autres conseillers et un avocat général qui, soupconnés d'hérésie, furent obligés de se "OUstraire par la fuite au danger qui les menaçait. Faute d'en avoir fait autant, le Conseiller Salomon, également suspecté, fut massacré dans la rue. enda Qus pourrions relever dans les Adversaria divers passages ou se m ostiles au catholicisme. . Ce qui n'a pas empéché le professeur Édouard Morren d'écrire : « Rondelet enat dès le 20 juillet 1566... L'Obel passa encore deux ou frois ans à Montpe (m a cNISivement occupé à explorer la flore et sans doute à rédiger Touvrage. dont t avait conçu le plan. » (Mathias de l'Obel, sa vie et ses œuvres. — Liége, 187: a me erreur a été commise par M. Gustave Planchon (Matériaux pou! la flore id cale de Montpellier d'après Lobel. — Montpellier, 1864): « C'est en 1565 que Lobe arri . "pov assé quelques tine dans notre université, et tout nous fait supposer qu'il y a passé que 8.) anifestent des XXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Toutes les fois qu'il ne sera pas établi d’une ‘manière positive que l'un des deux collaborateurs n'a pris aucune part personnelle à tel des actes ou des incidents relatés dans les Adversaria, il faudra rigoureusement admettre que l'acte ou l'incident doit étre rapporté à l'un et à l'autre considérés comme ayant agi de concert : ainsi le veut le pluriel cons- tamment employé par le texte (1). Ce texte seul nous autoriserait donc à décider que Lobel et Pena se rendirent ensemble en Angleterre, y séjournérent et y herborisèrent ensemble, et préparérent ensemble l'édition du Stirpium Adversaria. Mais ici nous possédons, pour l'un comme pour l'autre, une preuve extrinséque de leur présence simultanée en Angleterre. Pour Mathias de Lobel, c’est l'attestation de Charles de l'Escluse. Dans son Rariorum plantarum historia, il raconte qu'il fit en 1571 le voyage d'Angleterre et que, se trouvant à Bristol avec Lobelius, celui-ci le conduisit à une grotte dite de Saint-Vincent, où il lui fit cueillir le « Phyllitis » (2). En ce qui concerne Pierre Pena, nous avons le témoignage d'un autre contemporain. Jacques Gohory, que la Biographie universelle qualifie de « traduc- teur, poéte, historien et alchimiste » publia à Paris, en 1572, un petit (1) U y a eu, chez la plupart des biographes de Mathias de Lobel, un parti pris contre lequel nous ne saurions nous élever avec trop de force. Ils ne tiennent aucun compte du pluriel adopté par les Adversaria, ils font abstraction complète de la per- sonnalité de Pierre Pena, n’envisagent que celle de Lobel, et attribuent exclusive- ment à celui-ci tous les faits personnels mentionnés dans l’ouvrage collectif. C'est ainsi que le professeur Edouard Morren, dont la notice (Mathias de Lobel, sa vie et ses œuvres) résume tous les travaux antérieurs, passe en revue une série de circons- tances qu’il reproduit en ne se servant jamais que du singulier, écartant ainsi même la probabilité que Pierre Pena ait pu prendre la moindre part aux incidents rap- portés. Il est vrai que cet auteur, — c’est du professeur Edouard Morren que nous parlons, — a procédé avec une légèreté surprenante et semble n'avoir pris du texte des Adversaria qu'une connaissance bien superficielle. Qu'on en juge : : A propos du « Solanum tetraphyllum » ou « Herba Paris » (Paris quadrifolia L), que les rédacteurs du Stirpium Adversaria regardaient comme un contrepoison efficace, ils rendent compte d'une expérience tentée sur un chien auquel, après lul avoir fait absorber de l’arsenic et du mercure, on sauva la vie en lui administrant de la Parisette en poudre. « Jucundo spectaculo, écrivent-ils, meminimus fuisse nobis amicisque nostris Bathoniæ Helvetiorum, dum Thermas illic inviseremus » ce qui, croyons-nous,| doit être traduit ainsi : « Nous nous souvenons que ce fut pour nous et nos amis un agréable spectacle, pendant que nous étions à Baden en Suisse, où nous visitions l'établissement thermal. » Or voici quelle traduction a pecu de ce passage le professeur Édouard Morren : « Le Paris quadrifolia devient l'obje de ses expériences sur des chiens vivants, faites en commun avec un de $e$ amis intimes, le Suisse BATRONE. »! — La seule excuse du traducteur, c'est que pour lui la notoriété de Bathonia Helvetiorum n'était point aussi grande que celle du Pire, (2) Rar. plant. hist., p. cexiiij : « Anno M.D.LXXI, cum Bristolii essem, duxit m ad specum illam Divi Vincentii unde eruerat idem Lobelius. » — Le Phyllitis "P Clusius et Lobel prirent à Bristol était la Fougère qui porte actuellement le nom i Scolopendrium officinale. LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XXIIT traité sur le tabac. Il y adjoignit un travail sur « la racine mechiocan », et, dans cette seconde partie, il a fait mention de Pena et des Adver- saria (1). Sans qu'il le dise en termes explicites, on voit que Gohory regarde Pena comme le seul auteur de cet ouvrage. Il le loue d'abord du soin avec lequel celui-ci a mis en lumière beaucoup de plantes peu ou point connues et qu'aucun autre auteur n'avait encore décrites. Puis, aprés l'éloge le blâme. Il lui fait grief de n'avoir pas, chez les Anglais, pris plaisir à divulguer sa qualité de Francais, chose que Pena aurait dà faire pour plusieurs raisons : d'abord parce qu'il est originaire de la Nar- bonaise (2), et ensuite parce qu'il a emprunté à deux Francais la ma- tiére et le titre de son livre : à Ruel, des descriptions et des figures de plantes, à Turnébe le mot d'Adversaria. Il ajoute que, si Pena a dissimulé sa nationalité, c'est peut-être pour ne pas encourir la haine que les Anglais portent au nom français. Mais celte excuse ne vaut rien, puisque présentement il existe une alliance entre l'Angleterre et la France. Nous aurons à revenir plus tard sur les déclarations de Gohory. Pour (1) Lelivre de Gohory a pour titre : Instruction sur l'herbe Petum, ditte, en France, l'herbe de la royne ou medicée ; et sur la racine mechiocan principalement (avec autres simples rares el exquis) exemplaire à manier philosophiquemant tous autres vegelauz, par J.-G. P. — Paris, Galliot du Pré, 1572. La Bibliothèque Mazarine en possède un exemplaire. M. Alfred Franklin, adminis- trateur de la Bibliothèque, a bien voulu nous écrire que le passage relatif à Pena se trouve au verso de la page 13 de la seconde partic. Il est écrit en latin et conforme à la citation qu'en a donnée Seguier (Bibliotheca botanica, pars 1) au mot PENA. Voici le texte de Gohory : .* Primum omnium de Pena præfabor,..' diligentem enim Scriptorem herbarum videri, quippe multas, vulgo ignotas, nec ab aliis ante traditas, eleganter ediderit. At cum Narboná ortus sit, quumque é Francia stirpium suorum semina et figuras uno Operis ipsius titulum à Ruellio, Turneboque, Francis mutuatus sit, se o. , Francum libenter agnoscere debuisset; nisi forte invidiam nominis (quae hodie fœde- '5 ergo nulla est apud Anglos) pertimescat. » : . . (3) L'expression de « Narsons N employée par Gohory a fait croire à plusieurs bio- graphes que Pena était né à Narbonne. Le mot latin Narbona a une double signifi- cation ; jj désigne à la fois et la ville méme de Narbonne et la Gaule Narhonaise, division administrative des Romains qui engloba les territoires devenus par la suite ceux du Languedoc et de la Provence. Rien n'autorise à décider qu en se wo du mot Narbona, Gohory n'a pas entendu désigner plus particuliéremen ué de vence, Seguier, du reste, en tête de l'article consacré à Pena, n'a pas ird Roter qu'il était originaire de la Provence : « E Provinciá oriundus. i hor sement parce que Pierre pena était Provençal, le reproche que lui adressa France ne pouvait l'atteindre. La Provence, léguée par son dernier comte au roi e Fra M Pour être réunie au royaume « non point comme un accessoire à un Pe ituation mais comme un principal à un autre principal », n'avait pas renonce à SAL et de la d Etat distinet et autonome. Un Provencal de ce temps-là se disait Provencal, e meilleure foi du monde ne songeait nullement à se donner pour Frangais. XXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. le moment nous n’avons à insister que sur un point : le séjour de Pierre Pena en Angleterre. Le subjonctif présent dont Gohory se sert « per- timescat » marque bien qu’à l’époque où il compose et fait imprimer son étude sur la racine mechiocan, en 1572, Pena se trouve encore en Angleterre. Et, d'autre part, nous devons admettre qu'il y résidait depuis assez longtemps ; car, s’il n'y eüt fait qu'une courte apparition, la préten- due dissimulation qui donne prise aux critiques de Gohory n'aurait eu ni l'occasion de se produire, ni surtout le temps d'étre remarquée. De tout ce qui précéde, il faut donc conclure que Pena demeura en Angleterre avec Mathias de Lobel depuis une époque peu éloignée de leur passage à la Rochelle en 1566, jusqu'aprés l'année 1571 où parut le Stirpium Adversaria. Ce livre, dont l'injuste postérité a semblé jusqu'à présent ne faire un titre de gloire que pour le seul Mathias de Lobel, fut publié à Londres, au commencement de l'année 1571, chez le libraire Thomas Purfoot, à l'enseigne de Lucréce (1). La date inscrite sur le frontispice est celle de 1570; mais le millésime de 1571 est donné à la fin du volume : « Londini 1571 calendis janua- riis excudebat prelum Thome Purfoetii, ad Lucretiæ symbolum (2) ». Le titre est ainsi formulé : Stirpium Adversaria nova, perfacilis vestigatio luculentaque accessio. ad Priscorum presertim Dioscoridis et Recentiorum Materiam medicam, Authoribus Petro Pena et Matthia de Lobel Medicis. Le texte est précédé de deux épitres dédicatoires servant en quelque sorte de préface à l'ouvrage : l'une s'adressait à la reine Élisabeth d'An- gleterre, l'autre aux professeurs de l'Université de Montpellier. Comme l'ensemble de l'ouvrage, ces deux préfaces, où le pluriel ne cesse pas (1) On pourrait se demander ce que venait faire sur l'enseigne de la librairie Pur- foot la chaste victime du roi Tarquin. > (2) Malgré l'autorité qui paraissait due à la déclaration de Purfoot que nous venons de transerire, un auteur anglais cité par le professeur Édouard Morren, Richard Pul- teney (Esquisse historique et biographique des progrès de la Botanique en Angleterre); a prétendu « que le livre [première édition des Adversaria} a été imprimé à Anvers chez Plantin, et que le titre et le dernier feuillet seuls sortent des presses de Thomas Purfoot à Londres ». Désirant étre sürement édifié sur ce point, nous. avons pris la liberté d'écrire à M. Max Rooses, conservateur du Musæum Plantin-Moretus à Anvers M. Max Rooses, auteur d'un ouvrage récent intitulé : Christophe Plantin, imprimeur anversois (Anvers, 1897), a bien voulu nous signaler le passage de son livre qui ré- poadait à notre question : « La seconde partie [du Plantarum seu Stirpium His- toria], Nova Stirpium Adversaria, par Mathias de Lobel et Pierre Pena, fut imprimée à Londres par Thomas Purfoot en 1571. Plantin acheta 800 exemplaires des Adver- saria, au prix de 1200 florins, et les réunit aux Stirpium Observationes qu'il avait imprimées lui-même, Il paya encore 120 florins pour 250 des 272 figures gravées sur bois qui furent employées dans l'ouvrage publié par Purfoot. Ces planches lui par” vinrent le 4 mai 1580, de sorte qu'il put encore s'en servir dans lherbier flaman de De Lobel qu'il publia en 1581, sous le titre de Kruydtboeck. » LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XXV d’être employé, doivent être réputées l’œuvre commune des deux colla- borateurs. Des deux pages que remplit l'épitre à la reine, ils consacrent presque en entier la première à un hyperbolique éloge d'Élisabeth, dont ils exal- tent notamment « civilem prudentiam, perhumanam affabilitatem, sum- mam æquitatem (!) ». Ils donnent ensuite quelques détails intéressants sur leur séjour en Angleterre, où, disent-ils, ils ont herborisé tout en pratiquant la médecine, « ubi dum peregrinando mederemur et me- dendo peregrinaremur », et de cette façon ils ont pu amasser des simples en quantité. Ils se louent grandement du bon accueil qu'ils ont reçu partout, et en particulier chez la noblesse. [ls nomment quelques- uns des botanistes anglais avec lesquels ils sont entrés en relations et à qui ils ont communiqué des plantes. Ceux dont ils paraissent faire le plus de cas sont : Guillaume Turner, « médecin d'illustre mémoire et auteur d'une Flore anglaise (1) », le docteur Thomas Penny « botaniste de grande espérance (2) » et Hugues Morgan, pharmacien à Londres, qui cultivait dans son jardin médicinal une multitude de plantes rares (3). — Eafin l'épitre se termine parla promesse que font les deux amis de donner bientôt une suite à leur ouvrage et de la dédier encore à la reine (4). Dans la pensée des auteurs, leur épitre aux professeurs de Montpel- lier, « antiquissima et nobilissimæ Nitiobrigum (5) Academie regiis (1) « Guillielmo Turnero claræ memorie Medico et herbariæ Anglici scriptori. » — Le docteur Turner, médecin du duc de Sommerset et ardent zélateur de la Réforme, avait étudié les sciences naturelles en Italie, en Suisse et en Allemagne. Il. est, ainsi que les Adversaria le rappellent, le premier qui ait publié un « Herbier » en anglais. La première partie de son ouvrage intitulé New-Herbal parut à Londres en 1551. Comme Guillaume Turner mourut le 7 juillet 1568, le fait que Pena et Lobel l'avaient connu et s'étaient liés avec lui suffirait à établir, si nous n'avions pas sur ce point leur témoignage formel, qu'ils se trouvaient en Angleterre bien avant 1569. —— (2) * Penny (Thomas), médecin anglais qui eut quelque célébrité dans le seiziéme Siècle, dit la Biographie universelle, voyagea en Suisse, dans le midi de la France et de l'Allemagne, et visita l'Angleterre avec un soin particulier. Il mourut en 1589 Gerard l'appelle un second Dioscoride, à cause de la connaissance extraordinaire qu'i avait des plantes, » — Penny fut aussi l'ami de Charles de l'Escluse. | (3) Le ministre d'Elisabeth, l'habile mais artificieux Guillaume Cecil, devenu plus tard Lord Burleigh, avait près de Londres un jardin où il cultivait aussi les plasies rares. Les Adversaria louent en ces termes ct le jardin et le ministre (p. 422) 5 1." Londini in vireto operis et stirpium novitate visendo Cæcilii regn? florentissin Angliæ incomparabilis tum sapienti: tum eruditionis Nestoris. > — :va opella (4) « Quod si hiec nostra tenuium homuncionum properata et pene abortiva op etit Potius veritati et utilitati quam dignitati rerum consuluit, nihil majus s nus Pens altera hujus operis pars edenda. Eam tuæ item clientelæ simul ac addixerimus, eno voto nos defunctos gaudebimus. » , p. L 5) Le mot Nitiobroges, « dont les géographes grecs ont altéré la véritable ortho- graphe en Nitiobriges », est le nom d’une peuplade gauloise mentionnée par cs Commentaires de César dans le passage suivant: « Interim Puet itiobriges et Ga- banos missus, eam civitatem Arvernis conciliat. Progressus 1n vinciam Narbonem 9$ ab utrisque obsides accipit, et magnà coactà manu In pro ` XXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. professoribus cæterisque ‘benemeritis preceptoribus Monspelliacis », était la véritable préface de leur Flore. C'est ce qu'indique bien le sous- titre : « Operis Adversariorum argumentum et emolumentum ». Le fait méme de cette dédicace suffirait à marquer combien ils avaient été satisfaits de leur stage à l'Université de Montpellier. Ils éprouvent, — on le voit à la chaleur de l'expression, — un plaisir trés vif àévoquer cet heureux temps. Venus à Montpellier, disent-ils, aprés avoir parcouru diverses régions de l'Europe où ils ont eu pour maîtres les médecins et les philosophes les plus érudits, ils conservent un souvenir trés doux d'une ville et d'une contrée pleines d'agréments, de l'affection que leur témoignèrent les étudiants, de la bienveillance des professeurs à leur égard, de la sollicitude que mirent ceux-ci à leur fournir le complément de connaissances dont ils avaient besoin. Ils disent encore que, partout où ils ont passé, ils ont tenu à connaitre, au moyen de leurs propres explorations ou de renseignements qu'ils ont demandés, la végétation de l'endroit; mais quand, arrivés dans la Gaule Narbonaise, ils ont mis à herboriser une ardeur égale, sinon plus grande, ils se sont trouvés en présence d'une flore si riche qu'aucune autre ne pouvait lui étre comparée, pas méme celle de l'Italie. Dans tout le territoire que le Rhóne traverse et qui s'étend des Alpes de la Ligurie à la partie des Pyrénées voisine de la mer, en ce pays favorisé où la fertilité du sol s’harmonise avec la douceur du climat, que ses montagnes et ses vallées défendent d'un cóté contre la chaleur et abritent de l'autre contre la froidure, quelles délices et quelles richesses offrent au botaniste ces bois, ces pâturages, ces bruyères, ces garigues incultes où foisonnent tant de fleurs ! — Et ce dithyrambe se termine par un calembour mythologique à la gloire de Montpellier : si jamais Apollon et les Muses consentent à abandonner la source du Permesse et le cé- lèbre mont Pelion, ce ne sera que pour se transporter au mont Pelium (Mont-Pellier). Ils manifestent néanmoins une grande salisfaction de se trouver actuellement « dans ce port tranquille », e'est ainsi qu'ils désignent versus eruptionem facere contendit. » Les premieres éditions imprimées des Com- mentaires parurent accompagnées d'un Index composé par Raymond de Marliano, géographe italien du xv* siècle. Cet Index fixait ainsi la situation des Nitiobriges : « Nitiobriges populi inter Celtas, proximi Rhutenis et Gaballis, ac Narbonensibus. Galliæque provinciæ Romanorum in Bituricensi provincià, et Francorum regno siti Montpeslier hodiè à Gallis dictum. » Cette explication fut acceptée par tous les écri- vains du xvi* siècle, et notamment par le géographe flamand Abraham Ortell. L'his- torien provençal Jules-Raymond de Solier écrivait dans les Antiquilez de la ville de Marseille, à propos des « Nitiobrigiens » : « C'est le pays d'alentour Nismes, Mont- pellier et Uzez... » — Mais les géographes modernes sont d'avis que les Nitiobroges occupaient l'Agenois, et qu'ils avaient pour capitale Aginnum, actuellement Agen- (Voy. Ernest Desjardins, Géographie historique et administrative de la Gaule ro- maine, t. II, IIL et IV, passim.) LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XXVII l'Angleterre. En y venant, ils étaient avides, disent-ils, et de constater si les régions du Nord (Aquilonie plaga) nourrissaient un aussi grand nombre d'espéces que la Narbonaise, et d'étudier une végétation qui était à peu prés inconnue des anciens botanistes. Et, à cette occasion, ils donnent un renseignement que nous leur avons déjà emprunté ; ils confessent qu'ils ont, « au cours des quatre années qui viennent de s'écouler », récolté sur le sol anglais une multitude de plantes, les unes spontanées, les autres semées, beaucoup apportées des Deux-[ndes ou des pays d'Afrique (1). À la fin de cette longue préface, dont nous n'avons donné qu'une rapide analyse, les auteurs du Stirpium Adversaria tiennent à montrer qu'ils sont non seulement des médecins et des botanistes, mais aussi des philosophes; et leur conclusion prend la forme d'un conseil aux jeunes gens qui vont entrer dans la carrière : « Nous prévenons les débutants qu'en s'adonnant à la botanique, qui est, en l'art de guérir, la partie la plus certaine, la plus utile, la. plus attrayante, ils doivent étudier aussi les plus modestes végétaux. Nous leur recommandons de faire ainsi et de se bien persuader que, parmi ces richesses divines, il ne peut rien y avoir nulle part de méprisable ou d'indigne de l'étre raisonnable pour qui seul Dieu les a créées, voulant, comme il est dit dans le livre sacré, que nous soyons guéris par des herbes, non par des paroles, et qu'aucune des œuvres de la sagesse infinie ne demeure inutile (2). » L'épitre dédicatoire à l'Université de Montpellier porte une date : celle du 24 décembre 1510, « Londini pridiè divini Natalitii 1510 ». Elle est suivie d'un Index dont le titre fait mention du nom des deux auteurs, et d'une « Coppie » du Privilège accordé par le roi de France (1) Ils répètent, au début du passage que nous résumons ici, qu'en venant en An- gleterre ils y ont apporté avec eux les plantes qu'ils avaient soigneusement colligées 2u moyen de leurs nombreuses récoltes personnelles, de la pratique des choses et des recherches dues aux professeurs de Montpellier ; et principalement toutes celles de ces plantes qu'ils supposaient encore inédites. « Quare qui jam tum multà lectione, rerum exercitatione et vestrà indagine, hasce plantas diligenter convasassemus, præ- šertim quas nondum in litteras missas rebamur, veriti communem biennio post sequu- tam naufragam tempestatem, atque avidi noscendi num plures vestratibus et rariores alerent Aquiloniæ plagæ, quæ minus videntur notas fuisse antiquis Botanicis, huc Portum tranquillitatis, easdem nosque una commodum subduximus : ubi rursum isto ex uriennio tam multas consequuti sumus, partim hic oriundas, partim satas, etiamqu utrisque Indiis et Africis invectas. » . eu de mots : t VA Quelle est la « page sacrée » d’où Pena et Lobel ont extrait e daient ans oute der herbis, non verbis »? Par l'expression sacra pagine» ? ouvait étre que le vers ‘Signer la Bible : le texte auquel ils faisaient allusion ne P i atraire de et 12 du chapitre XVI du Livre de la sagesse. Or ce texte dit tout le contri ce : . ; ue malagi Prétendaient les auteurs de l'épitre dédicatoire : « Etenim neque "On. ^oit que Ma sanavit : i at omnia. » — eos, s ermo qui san : ; à , Sed tuus, Domine, s I et décidément ils sentaient Je ort : hodoxie de nos deux botanistes était suspecte, r fago XXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Charles IX : « Noz chers et bien amés Pierre Pena et Mathias de Lobel Medicins nous ont faict entendre quilz ont deliberé pour le bien publicq de faire imprimer ung livre intitulé Stirpium Adversaria nova, perfacilis vestigatio et luculenta accessio ad Dioscoridem, etc. Et pour ce quilz craignent qu'aulcun Imprimeur ou Libraire ne les feist à leur grand prejudice imprimer ou contrefaire en nostre Royaulme et pays de nostre obeissance, si sans obtenir de nous permission, ilz les mettoient en lumière, Ils nous ont treshumblement faict supplier et requerir... » Le Privilège est donné à « Villiers-Costrez (1) », le 12 décembre 1570. Telles sont les circonstances au milieu desquelles vint au jour l'ou- vrage mémorable qui a fondé la réputation de Mathias de Lobel. Celui- ci, entré par là dans le domaine de la botanique descriptive, y est fidèlement demeuré. Quant à son collaborateur, dés la publication des Adversaria, il s'efface, ne reparait plus, et la littérature botanique n'aura pas à inscrire son nom une seconde fois. Nous allons aborder l'examen d'un probléme dont nous avons pour- suivi la solution avec une constance, une application et un intérét quasi passionnés: dans quelle mesure Pierre Pena a-t-il coopéré à l'œuvre que Lobel et lui ont signée? Mais, avant de nous y engager, reprenons la biographie de Pena; suivons-le, autant qu'il nous sera permis de le faire, dans la carrière à laquelle il s'est attaché uniquement, quand il a jugé à propos de renon- cer à la botanique. Nous savons déjà par César de Nostradamus qu'il a été « Medecin de Roy », et par Gaufridi « Medecin secret du Roy Henry III », et qu'il est mort « riche à plus de six cens mille livres et dans une haute répula- tion ». Ainsi fut réalisée la promesse que les étoiles avaient faite à son frère le mathématicien. Médecin secret! le mot est plaisant. Si Henri III a voulu réellement laisser ignorer qu’il avait été soigné par Pierre Pena, le secret fut bien mal gardé. Que Gaufridi l'ait appris longtemps après, il n'y aurait là rien d'étonnant. A la suite du mariage qui fit entrer une des filles du conseiller André Pena dans la maison de l'historien, celui-ci eut à sa disposition les papiers intimes de la famille Pena, et les soins donnés au roi de France avaient pu lui être révélés par une lettre, confidentielle au moment où elle fut écrite, et qui cent ans après ne l'était plus. Mais le secret était depuis longtemps ébruité, puisque César de Nostradamus qui fut, lui, contemporain de Henri III, le connaissait déjà. En quelle circonstance Pierre Pena fut-il mandé près de Henri III, et (1) Villers-Cotterets. LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XXIX de quelle maladie eut-il l'honneur et la bonne fortune de guérir le roi de France? Notre bon et naif Garidel va nous le dire sans ambages. En son Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix (1), l’élève et l'ami de Tournefort consacre un long article à la Bardane; il énumère et il vante diverses propriétés curatives de cette plante, et il ajoute : « ... Elle vuide aussi le sable et chasse le calcul, soulage les gouteux par les mémes voyes, guerit la verole, s'il faut en croire Jacoz qui dans les observations communiquées à Rivière, assure que le roi Henri HI fut guéri par nôtre Pierre Pena avec la décoction de cette racine (2). » Nous possédons un autre document relatif à la méme période et qui explique pourquoi, en cette occurrence, Henri III choisit Pierre Pena, quand il fut atteint de l'affection accidentelle dont Garidel nous a dit le nom. La « haute reputation » et la grande fortune constatées par Gau- fridi, Pena les avait acquises comme spécialiste, en soignant les syphi- litiques. Il fut le Ricord de son temps. Le Journal de Pierre de l'Estoille contient un passage qui ne laisse aucun doute à cet égard (3). Et c'est là évidemment le motif pour lequel Pena fit infidélité à la (1) Aix, 1715, in fol. . (2) Dans l'Appendice de Rondelet et ses disciples, MM. Planchon disent de Pena : « Où se rendra-t-il en s'éloignant de Montpellier ? Nul indice à cet égard, non plus que sur sa carriére universitaire. Toutes les probabilités, néanmoins, établissent son identité avec un Pena qualifié de médecin secret de Henri III. » Le pays où se rendit Pierre Pena en quittant Montpellier est, comme on l'a vu plus haut, parfaitement connu : c'est l'Angleterre. Quant à son identité avec le médecin royal, il y a mieux que * toutes les probabilités » : il y a certitude. MM. Planchon n'ont pas eu connaissance du passage de Garidel que nous venons de citer, où cet auteur raconte que le roi fut guéri € par NÔTRE Pierre Pena ». Le mot nôtre signifie que le médecin de Henri III était bien le Provençal et le Botaniste dont, au cours de son Histoire des Plantes, ila déjà eu plusieurs fois l’occasion de prononcer le nom. Et, sur ce point, l'autorité de Garidel est certaine. Les succès de Pierre Pena avaient flatté les Provençaux, ainsi qu'en témoignent les allusions de l'historien César de Nostradamus : on ne les avait Pas oubliés, moins d'un siècle après, au temps où Garidel préparait sa Flore des -— rons d'Aix, — MM. Planchon, dans le méme Appendice, citent le texte de celle = Observations de Rivière qui relate la guérison de Henri HI. Garidel Pa ciactóment msumée; il a pourtant omis un détail : c'est que Pena avait appris d'un « cer ^it Turc » le remède ordonné au roi. Rivière tenait le fait de Samuel Formi- « Formo tre la Biographie. universelle, chirurgien né à Montpellier, entra au servico Parie, ne ;. .8u6 et assista au siége de Paris en 1590. A la paix il retourna P Pa d'associer JOuit d'une assez grande réputation qui lui mérita l'honneur qu'on lui V as e de ses observations à celles de Rivière, célèbre professeur de la Faculté de médecin . : Y 1 er- Montpellier, » On voit par là que les antécédents de Samuel Formi lui avaient p . "n i ierre mis d’être ex . L . ins donnés à Henri III par Pi xac : t des soins don tement renseigné au sujet t nommé professeur en 1692 et ena. — Lazare Riviè 6 à lier en 1589, fu h mourut en 1655. C'est nn Re ion son Jacoz, dont Garidel mentionne le nom, que furent publiées les premières éditions des Observationes de Rivière. rables G) Parmi les morceaux divers dont se compose le Journal des choses memo saty- tvenues durant le regne de Henry lI, figure un factum intitulé :« Le nou vio- "ique ou les amours de la reyne Marguerite ». C'est un libelle d'une extr XXX SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. botanique. La clientèle l'absorba et il se livra entièrement à une profes- sion qui lui procurait tout à la fois renommée et profit. Rien de plus exact que ce qu'ont écrit sur ce point les fréres Planchon. Aprés avoir fait observer qu'il est, au premier abord, difficile de comprendre « comment, dans sa carrière de praticien, le méme homme a pu se désintéresser assez complètement de la botanique pour laisser son ancien collabora- teur Lobel s'attribuer presque absolument les fruits de leurs anciennes études », ils ajoutent avec beaucoup de raison : « La chose s'explique néanmoins... Il suffit de supposer que Pena n'eut pour les plantes qu'un goüt passager et de jeunesse; qu'il fut comme étudiant un herborisateur ardent, mais que, poussé dans la voie de la clientéle, des honneurs et des richesses, il aurait dédaigné presque les fruits de ses premiéres études (1) ». Mais nous cessons d'étre d'accord avec MM. Planchon, quand ils disent de Lobel : « Dés lors Lobel, resté seul fidéle à l'amour des plantes, aurait pu sans scrupule s'attribuer la plus grande part dans les Adver- saria. Ceci justifierait Lobel du reproche d'égoisme et de plagiat inté- ressé. Riche comme il l'était de son propre fonds (2), peut-on supposer qu'il voulüt dépouiller de sa part de gloire l'ami dont il a placé le nom en tête de leur œuvre commune? » Une étude sérieuse des piéces du procés a fait naitre chez nous une conviction toute différente; et nous croyons, au contraire, qu'aprés la retraite de Pena, Lobel a manœuvré de façon à rejeter dans l'ombre la personnalité de son collaborateur, et à concentrer sur son propre nom tout l'honneur que devait rapporter la publication des Adversaria. Demeuré seul, Mathias de Lobel, qui aura du moins le mérite de rester fidéle à la botanique, se remet au travail, et peu d'années aprés il est prêt à éditer un nouvel ouvrage auquel il a donné le nom de Stir- pium Observationes. L'euvre nouvelle n'avait absolument rien d'original. C'est un simple commentaire ou, pour parler avec plus de précision, un complément du Stirpium Adversaria. Une inscription placée au verso du frontispice, analyse sommaire du livre, dit bien ce qu’il est : « Adversariorum Illus- lence, qui flétritles déportements de Marguerite de Valois, première femme de Henri IV. Un des amants présumés de la reine, Bajaumont (ou Beaugemont), y est « pourtraic turé » de la facon que voici: « Ce Bajaumont, metz nouveau de cette affamée, idole de son temple, le veau d'or de ses sacrifices, et le plus parfait sot qui soit jamais arrivé dans la Cour, lequel introduit de la main de Madame d'Anglure, instruit Par Madame Roland, civilisé par le Moyne, et nagueres guery de deux poulains par Penna le Medecin ... » On comprend comment Pierre Pena fut absorbé, gagna beaucoup d'argent, et ne songea plus à la botanique descriptive. (1) Rondelet et ses disciples, Appendice. (2) Appréciation très contestable, car il serait facile de montrer que, de tous les ouvrages auxquels Mathias de Lobel a attaché son nom, le Stirpium Adversaria e*t le seul qui ait un mérite propre ct personnel. LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XXXI trationes, Castigationes, Auctaria, Conjectanea, nominum et opinionum Consensus et Harmonia... » Conformément à ce qu'expriment le titre et le sous-titre, le texte nouveau se compose d'observations destinées à rectifier ou à éclairer sur certains points le travail originaire, et sur- tout à faire concorder les descriptions des Adversaria avec celles de Dioscoride. En outre, comme dans le premier ouvrage un assez grand nombre d'articles n'étaient pas accompagnés de figures, Lobel publie les dessins qu'il a fait graver depuis lors, ou ceux que son éditeur a empruntés aux volumes antérieurs de Dodoens ou de Clusius. Un biographe à qui, certes, on ne reprochera pas d'avoir montré trop de sévérité pour Mathias de Lobel, apprécie en ces termes les Stirpium Observationes : « Les Observationes sont une sorte de complément des Adversaria : les plantes cultivées dans les jardins y occupent une large place. Ils sont édités avec le luxe de gravures habituel dans les ouvrages de Plantin : celles-ci sont au nombre de 1486, assez grandes, mais la plupart avaient déjà servi dans les ouvrages de Dodonée, de l'Escluse et méme de Mathiole. Chaque figure est accompagnée d'un commentaire €n général peu intéressant et tiré de Galien, de Pline ou d'autres auteurs de l'antiquité...; de nombreuses notes, le plus souvent inexactes, renvoient le lecteur des Observationes aux Adversaria, ce qui rend l'usage du livre fastidieux. Son mérite réside dans les détails, et il ne se distingue par aucune invention transcendante. L'ordre suivi est le méme que celui des Adversaria et il n'est pas amélioré ()). » Le Stirpium Observationes fut imprimé à Anvers, en 1975, par Christophe Plantin, pour paraître en 1576. Et voici en quoi consistérent ĉe que nous appelons les manœuvres de Lobel, à l'effet d'accaparer autant que possible à son profit exclusif le mérite d’avoir composé le . Slirpium Adversaria. , De l'édition des Adversaria imprimée à Londres en 1910. par Thomas Purfoot, un grand nombre d'exemplaires étaient restés invendus. Ils furent transmis à Plantin et reliés avec les Observationes fraichement orties de la presse, et qui furent cependant placées au premier rang. Le tout formait ainsi un épais volume. L'ambitieux Lobel eut l'idée d'unir les deux parties, mieux encore que parla reliure, au moyen d'un titre général] paraissant couvrir une œuvre homogène et à lui person- nelle: et sur Je frontispice il inscrivit ce titre pompeux : « Plantarum *eu Slirpium Historia Matthiæ de Lobel Insulani. » EM Petits eas de cette. orgueilleuse indication, une ligne ane : € cui annexum est Adversariorum v , "une mention du nom de Pena : premiére tentative de Mathias de (1) Edouard Morren, Mathias de l'Obel, sa vie el ses œuvres. XXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Lobel pour faire oublier son ex-collaborateur et opérer mainmise sur l'euvre commune. Le nom de Pierre Pena, il est vrai, est maintenu sur le litre spécial imprimé par Christophe Plantin pour remplacer le frontispice de l'édi- tion anglaise, que l'on supprime, et étre mis au-devant des Adversa- ria, présentement réduits au róle de simple annexe ou appendice. Mais les Adversaria étant reliés à la suite des Observationes, ce titre nouveau se trouvera noyé au milieu du volume, et fixera beaucoup moins l'attention que le frontispice placé en tête, où rayonne seul le nom de Mathias de Lobel. Et, puisque ce frontispice parle d'une annexe, le lec- teur bénévole supposera naturellement que, si Lobel est l'unique auteur du morceau principal, il l'est aussi de l'appendice. Remarquons en passant que, sans la combinaison qui vient d'étre exposée, on ne s'expliquerait pas comment, dans le volume nouveau, les Adversaria pouvaient étre placés aprés les Observationes. Rien n'eüt été plus déraisonnablequ'une telle disposition. Les Observationes, n'étant que des notes complémentaires à ajouter et qui renvoyaient aux divers chapitres ou articles des Adversaria, devaient, en bonne logique; ne point prendre la téte, et venir simplement à la suite. Mais tout cela ne suffit pas. Même en rejetant les Adversaria à la fin du volume comme un simple appendice, Lobel leur fait subir diverses modifications qui tendent à compléter ce que nous pouvons appeler — s'il est permis d'employer ici ce néologisme, — son « démarquage ?. Nous avons dit qu'un nouveau frontispice avait été imprimé pour les Adversaria, par Christophe Plantin. On ne voulait pas que le public connüt la supercherie consistant à donner comme édition nouvelle ce qu! n'était que l'utilisation du solde inemployé de la première. Pour cela, il fallait bien faire disparaitre le frontispice où était inscrit le nom de Purfoot, et le remplacer par un nouveau titre qui portàt celui de Plan- tin (1). Sur le nouveau frontispice, le nom de Pierre Pena apparait encore, tel qu'il figurait au précédent, c'est-à-dire en première ligne. Il y aurait eu vraiment trop d'impudeur à le supprimer là, ou méme à lui enlever sa place. Mais on trouvera d'autres moyens d'éclipser Pena. (1) Le respect méticuleux que nous avons pour la vérité nous impose le devoir de ne laisser de côté aucun détail, quelque minime que soit son importance. Nous devons, en faveur de Christophe Plantin, relever ici cette particularité : au bas du frontispice du Plantarum seu Stirpium Historia, il inscrit son nom en la forme suivante : € Ant- verpiæ, ex officinà Christophori Plantini ». Les mots ex officinä indiquent que " livre, ou tout au moins la partie nouvelle, Observationes, a été imprimée par lui. Pour les Adversaria, il se sert d’une autre formule; il inscrit tout simplement : « Antverpiæ, apud Christophorum Plantinum ». C'était une facon discrète de ne point s'attribuer injustement le mérite d'avoir imprimé cet ouvrage. | LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XXXIII On commence par supprimer l'épitre dédicatoire à la reine Élisabeth, œuvre collective des deux auteurs, où ceux-ci parlaient au pluriel, et que nous avons analysée plus haut. Une nouvelle épitre adressée à la même princesse remplace la pre- mière, Mais celle-là est bien l'œuvre personnelle de Mathias de Lobel. Il $'y exprime au singulier et il la signe seul; pour qu'on ne s'y méprenne pas, ne füt-ce qu'un instant, il veut que sa signature apparaisse tout d'abord; il inscrit son nom au haut de la page : « Ad Elizabetham serenissimam Anglorum reginam Maruias DE LOBEL INSULANUS (1). » Quelle nécessité y avait-il d'opérer cette modification, et de rem- placer la dédicace à la reine par une autre dédicace à la méme reine? Le mobile peut-il ètre douteux? Et, si maintenant Mathias de Lobel veut être seul à faire hommage des Adversaria à Élisabeth, n'est-ce point afin de montrer qu'en réalité il est le seul auteur de ce livre? Lobel impose un autre changement aux Adversaria. Il ajoute à cette pseudo-deuxiéme édition treize pages supplémentaires qu'il emploie à décrire, avec figures, un certain nombre de plantes nouvelles. Ce sup- plément est précédé d'un avis « ad lectorem » qui débute ainsi : « Ab- solutis nostris Stirpium Observationibus, in studiosorum rei herbariæ utilitatem et voluptatem, nonnullarum plantarum descriptiones aut icones suis locis omissarum, ad calcem Adversariorum nostrorum, tan- quam in commodiorem locum, annectere lubuit... » La phrase est con- Struite de manière à laisser croire que les Adversaria NOSTRA, mis en regard des Observationes xosrRARUM, sont l'œuvre personnelle de Lobel tout autant que celles-ci; et, en s'arrogeant le droit d'étendre le texte des Adversaria, il fait un acte d'autorité que seul peut se permettre l'au- teur, propriétaire unique et incontesté de son ouvrage. E Enfin cette persévérante velléité d'escamotage, — on est quelquefois obligé de se servir, faute d'autre, d'un mot un peu dur, — se manifeste en une dernière circonstance. A la fin du volume, Lobel imprime une liste générale de toutes les plantes décrites, soit dans les Observationes, soit dans les Adversaria, avec renvoi, suivant le cas, aux pages diffé- remment numérotées de l'une ou de l'autre des deux parties. Le titre de cet index dit expressément que Mathias de Lobel est l'unique auteur tant des Observationes que des Adversaria : « In stirpium Observa- tones et Adversaria Maruix ne Long, Index copiosissimus. » | Ei le tour est joué! — Ila réussi : Lobel a conquis devant la posté- nité ce que les juristes nomment « une possession d'état ». On s'est abitué à le considérer comme le seul auteur des Adrersar!d. Les géné- rations qui suivront oublieront, ou à peu près, le nom de Pierre Pena, (1) La Première épitre à la reine était tout simplement intitulée : « Elizabethe Sereniss; enissime Anglorum regine. » C T. XLIV, XXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. et, dans tous les cas, ne lui tiendront aucun compte de la part qu'il avait pu prendre à l'édification d'un des plus remarquables monuments de la littérature botanique au xvr° siècle (1). Une étude patiente et obstinée du texte des Adversaria a fait naître en nous la conviction qu'il y a lieu de rétablir, sur ce point, les droits de la vérité et de la justice; et, comme un argument décisif en faveur de Pena nous a été fourni par l'épitre de Lobel à Élisabeth, il convient d'examiner tout d'abord quels sont les faits intéressants à dégager du verbeux fatras de ce document. Ce morceau d'éloquence révèle chez Lobel une vanité qui éclate, le plus naïvement du monde, presque à chaque ligne (2). La première dédicace à Élisabeth d'Angleterre, celle qui ornait les Adversaria de 1571, se terminait par la double promesse que faisaient les auteurs, parlant en nom collectif, de donner bientót une suite à leur ouvrage, et de renouveler à cette occasion leur hommage à la reine. Cette promesse, Lobel la rappelle; mais il n'en parle plus qu'au singulier : c'est donc lui seul qui l'a faite, comme c'est lui seul qui la tient. Il déclare avoir été vivement poussé par les prières incessantes (3) de quelques savants hommes de Paris et de la France. Les plus pressantes sollicitations lui sont venues de tous les coins de la Belgique ; on l'exhor- lait à préserver de l'oubli, à transmettre à la postérité un ouvrage dont l'utilité si grande intéresse l'État tout entier. | Le passage le plus important de l'épitre est celui où, — faisant allu- sion à un événement sur la nature duquel il ne s'explique pas, mais qu'il impute à « la calamité des temps, funeste à tous ceux qui sont justes et pieux », — il expose qu'il a vu périr un grand nombre de plantes, colligées par lui avec une extrême ardeur, en vue de les conserver, « lorsqu'il parcourait l'Italie, l'Allemagne, le Languedoc, le Piémont, la Provence et d'autres contrées de la France ». S'il s'est remis au travail, e'est parce que plusieurs personnages mar- (1) Les combinaisons usurpatrices dont nous venons d'exposer le détail n'avaient pas, en leur ensemble, échappé à la sagacité de Haller (Bibliotheca bolanica, t. L p- 352). Après avoir dit qu'il n'est point facile de discerner dans les Adversaria ce quy a mis l'un ou l'autre des deux auteurs, « viz enim possis distinguere quie Penæ sint, quie Lobellii », il ajoute en nommant Lobel : « qui posterioribus in editionibus omnid sibi vindicavit. » Obligé par les exigences de son œuvre d'être bref et de s'abstenir de tout développement, Haller, en une ligne, résumait ainsi, avec une éloquente con- cision, l'historique des manœuvres de Lobel. — L'auteur de la Bibliotheca botanict avail d'ailleurs pressenti, remarquons-le bien, qu'il n'était pas impossible de distinguer les apports faits par chacun des deux collaborateurs. | (2) L'orgueil de Mathias de Lobel a frappé méme les biographes le plus favorable" ment disposés pour lui. Le professeur Édouard Morren a dit : « Son caractère per^ sonnel, entaché de jactance et d'orgueil, perce trop souvent dans ses écrits. » (3) Le texte dit « importunes » (importunis precibus). LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XXXV quants et érudits, appartenant pour la plupart à la noblesse flamande, non seulement lui ont fourni beaucoup de plantes cultivées par eux et issues de graines que lui-même leur avait envoyées des endroits pré- cités, mais en outre lui ont procuré une grande quantité d'espèces rares apportées de pays lointains, même de Constantinople et des Deux- Indes. La fin de l'épitre est d'un intérêt assez piquant. Il semble résulter des derniéres lignes qu'à la suite du premier hom- mage à Élisabeth, Lobel avait compté sur les largesses royales, et que cet espoir a été décu. Il dit, en effet, à la reine que le volume qu'il offre aujourd'hui aurait paru plus tôt, « si les dépenses excessives que ce volume lui a occasion- nées ne l'eussent mis en retard, ayant été obligé de faire face tout seul aux frais de la première édition (1) ». ll ajoute que, si ses travaux avaient été aidés par la munificence de grands rois ou princes, — faveur qu'ont obtenue d'autres botanistes, — l'ouvrage actuel y aurait gagné et sa valeur serait bien supérieure. Mais au surplus rien ne pourra le décourager et il continuera de travailler avec un grand zèle et une indicible satisfaction, tant qu'il comprendra que ses écrits et ses élucubrations peuvent être utiles au bien publie. Et maintenant revenons à la question Pena. Quelle part a-t-il prise à la composition des Adversaria ? À cette question, le professeur Édouard Morren, qui ne fait d'ailleurs que résumer les travaux biographiques antérieurs, répond sans hési- tation : « On S'aecorde pour reconnaitre qu'elle est insignifiante. Tel est le Sentiment de Sprengel, Treviranus, Ernest Meyer, Charles Morren, lanchon, ete. » Un peu plus loin le même auteur dit encore : « Pour qui a lu les Adversaria, il n'y a pas de doute que le texte ier ne soit de la rédaction de De Lobel : c'est là son style, sa ma- ere, ses pensées habituelles, ses citations, son érudition familière; DM cite la Belgique, sa patrie, les amis de son pays, PM " p, sance qu il y a faites, les dons qu il en a reçus, i : + tanchon ont établi la méme démonstration en ce qui concerne ta ore méridionale, » Une objection se dresse pourtant devant les partisans de ce système : sont ai CES détails pécuniaires sont vrais, — et rien n'autorise à penser quiis no Concerne so cest une circonstance à faire valoir à la décharge e 1 ro] riétaire de ‘Ouvrage " attitude à l'égard de Pena. Il se considérait comme n er pour le Seul aute P imitif, puisque lui seul en avait payé le coût. De là à s'ei ur, il n'y avait qu'un pas. XXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Si le Stirpium Adversaria a été l'œuvre propre et personnelle de Mathias de Lobel, pourquoi a-t-il consenti à y inserire le nom de Pierre Pena à côté du sien, et avant le sien? A quoi il est répondu : « Si Pena n’a fait que fournir des matériaux, ainsi que le pensent la plupart des biographes, la mention de son nom sur le titre, et cela en première ligne, est, au contraire, une preuve de la délicatesse et du désintéressement de De lObel (1). » En entrant à notre tour dans la lice, nous allons rompre en visière aux tenants de cette opinion. Nos recherches et nos découvertes ont abouti à une conclusion diamé- tralement opposée. Le Stirpium Adversaria est, dans une très large mesure, l'oeuvre de Pierre Pena, et, si son nom a figuré le premier sur le frontispice, c'est que vraiment il a eu à cette œuvre une part prépondérante. Voici comment nous avons procédé. Il nous semblait que c'était dans le texte méme qu'il fallait chercher la solution du probléme. Si mystérieux que parüt ce texte, nous avions l'espoir qu'en le ser- rant de prés, nous le contraindrions bien à livrer son secret. Le pluriel y est sans cesse employé dans le récit des faits : c'est là évidemment le résultat d'une convention intervenue entre les deux signataires du livre. Ils ont voulu qu'on supposàt qu'ils avaient apporté à l’œuvre commune un concours égal. Mais il était évident aussi que cette persistance du pluriel ne pouvait pas concorder toujours avec la réalité des choses. Des milliers de faits personnels sont rapportés par les Adversaria. A chaque instant les auteurs se mettent personnellement en scène, et racontent ce qu'ils ont fait, ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont dit, ce qu'on leur a dit, ce qu'on leur a montré, ete., etc. _ Sans doute, en bien des cas, ils ont pu se trouver réunis quand telle circonstauce s'est produite, notamment en Italie, en Provence, en Lan- guedoc, en Angleterre, en tout pays où il y a certitude que chacun d'eux est allé. Mais, quelque grande que fût leur intimité, ils n'étaient pas, comme les frères siamois, indissolublement liés l'un à l'autre, et maintes fois un seul a pris part à un acte auquel, s'il fallait en croire le pluriel, tous les deux auraient coopéré. En ce qui touche, par exemple, le fait de la rédaction, n'est-il pas certain que les deux auteurs ne tenaient pie simultanément la même plume, et que les divers articles du livre ont ete écrits ou par l’un ou par l’autre ? (1) Édouard Morren, op. cit. LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XXXVII Nous avions donc sur ce point une certitude morale. Il s'agissait. de savoir si le texte ne nous fournirait pas une preuve matérielle. - Cette preuve, nous l'avons obtenue. Avec quelque soin que le rédacteur anonyme ait veillé sur lui pour ne se départir jamais du pluriel, méme quand il racontait un fait qui lui était exclusivement personnel, n'aura-t-il jamais eu de distraction? — Justement, dans quatre passages que nous avons relevés, l'écrivain, oubliant son parti pris et obéissant malgré lui à la force des choses, laisse glisser de sa plume un singulier qui élait, en ce cas, beaucoup mieux que le pluriel, l'expression de la « vérité vraie » (1). Donc certitude absolue que c'est l'un ou l'autre qui a tenu la plume, ou, si l'on veut, l'un et l'autre, mais séparément, les deux auteurs s'étant divisé le travail, le premier rédigeant tel chapitre, et le second tel autre. Mais comment distinguer un chapitre écrit par Lobel d'un autre que Pena aura rédigé ? Nous nous sommes alors demandé si, en cherchant avec persévérance, nous n'aurions pas la bonne fortune de découvrir, parmi la multitude de faits ou d'incidents racontés, quelque circonstance à laquelle il serait bien prouvé que l'un ou l'autre des deux collaborateurs était person- nellement demeuré étranger. lei encore nos recherches ont eu plein succés, et les Adversaria nous ont livré le fait négatif dont nous avions besoin. Les Adversaria ont décrit un certain nombre de plantes croissant en Espagne. A propos de ces plantes espagnoles, quatre fois le texte emploie la premiére personne du pluriel : « Nous avons vu en Espagne... (2). » (1) Stirp. Adv., p. 154 : « [Au sujet du Laurier-rose] Non admodum frequens, nisi tepidioribus ad meridiem mareque vergentibus fluentorum crepidinibus et littoreis, cujusmodi ad Olbiam Galloprovinciæ, Genuam Lygurum, et Lybornam arcem mariti- mam Thusci Tyrrhenive maris. Flores... quos interdum rubellos, interdum albos MEXINI tum in hortis Italicis, tum in maritimis. » — P. 262 : « [Au sujet du Cabaret} On VIDEO quid negocii fuit quænam Asarum esset, quidve à Bacchari distaret di- noscere. » — Ibid. : « [Au sujet de la Soldanelle des Alpes, qui aurait été trouvée Sur des montagnes voisines d'Avignon] Celsis Alpibus quee Inspurgum et Ravispurgum ambiunt, nobis collecta... AUD10 quibusdam montibus Avinione non dissitis magna Sliscere copia, > — p. 419 : « [Au sujet du « Lycium sive Pyxacantha Narbonen- sum »| Hanc tametsi præ se undique ferat Lycium, tamen non quderemus asserere eandem esse : id tamen AUDEO dicerc... » 9) Stirp. Adv., p. 5 : « Triticum ; Quod... quibusdam HYsPANLE, BETICE ^t Nar- 9D? arvis enat . 19 . , - . Nobis visa in Longobardicis et um VIDIMUS. » — P. 12: « Oryza :.. Provincia Narbonensi MES campis .. Unius duntaxat generis NOBIS VISUM Uo MONETE YSPANIA, sed maximo proventu in agri Mediolanensis depress. biæ viretis « Harundo saccharina : … HYSPANICIS, LUSITANICIS atque amonisstmis Olbiæ M um : bien Virentem INIBI et alibi HABUIMUS, et in Belgio meminimus. »—] Arcis alpinis. quin n° Sæpissime VIDIMUS plantas in Germaniæ, Italie, Mi ondinensis lo. “hanni nier dum hee meditaremur vireto peritissimi pharmacop iccii, » XXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Il s'agissait de savoir si les deux auteurs avaient fait le voyage d'Es- pagne. Au cas où nous aurions la preuve que l'un des deux n'était pas allé dans ce pays, il faudrait nécessairement attribuer à l'autre la rédac- tion de tous les passages relatifs à l'Espagne. Nous n'avons pas tardé d'acquérir la certitude qu'antérieurement au moins à la publication des Adversaria en1571, Mathias de Lobel n'avait pas voyagé en Espagne. C'est donc Pierre Pena qui s'y est rendu, c'est donc lui qui a rédigé les divers articles où il est question des plantes VUES dans la péninsule ibérique. Les biographes de Lobel ne citaient pas l'Espagne au nombre des pays que celui-ci visita au cours de sa carrière. Mais la plupart de ces biographes ayant, à nos yeux, peu d'autorité, leur silence au sujet de l'Espagne ne pouvait pas nous suffire. Il nous fallait une preuve certaine que Lobel n'avait pas vu ce pays. C'est toujours au volume des Adversaria que nous l'avons demandée, et c'est Lobel lui-même qui nous l'a fournie.’ On a vu que dans l'épitre dédicatoire qu'il adressa, en 1576, à la reine Elisabeth, en téte dela prétendue nouvelle édition des Adver- saria, il énumére toutes les contrées qu'il a visitées précédemment. Cette liste, — qui est, à n'en pas douter, limitative, et non point sim- plement énonciative, -— comprend : « l'Italie, l'Allemagne, le Lan- guedoc, le Piémont, la Provence et d'autres régions de la France (1) ». Comme Lobel est vaniteux, il se complait à rappeler ses nombreuses pérégrinations, et il tire avantage de tous les territoires où il a passé. Il se serait bien gardé d'omettre de sa liste un royaume tel que l'Espagne, qui était alors à l'apogée de la puissance, et qu'il eùt été fier d'ajouter aux autres pays, s'il avait eu le droit d'en parler. Il est donc établi, au moyen d'une preuve dont la valeur est absolue, puisqu'elle émane de Lobel lui-même, que celui-ci, avant 1570, n'avait jamais foulé le sol de l'Espagne. Le fait est confirmé par un autre document appartenant aussi au Plan- tarum seu Stirpium Historia. Les écrivains du xvi° siècle, méme les plus graves, imprimaient volontiers en téte de leurs ouvrages les compliments en vers latins ou grecs que leur adressaient des poétes amis. Un compatriote de Lobel, Francois Hémus, de Lille (2), composa une pièce latine où il célébrait, (1) « Ac tametsi horum temporum calamitas, bonis piisque omnibus damnosa, in causà fuerit quod innumeræ mihi plantæ perierint, quas peregrinatà Italià, Germania, Linguà-Gotticà, Cisalpinà Gallià, Galloprovineià, cæterisque Franciae tractibus, summ^ studio ac sedulitate conservaturus collegeram... » " (2) Voici ce que dit, au sujet du poéte Hémus, le Grand Dictionnaire historique de Moréri : , € Hæmus (Francois), prètre de Lille en Flandre, principal du collège de Courtray, étoit poëte latin, Valere André cite de lui Jes ouvrages suivans : Deux livres d'hymné® LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XXXIX en des vers fort bien tournés, les mérites du botaniste et passait en revue les diverses contrées que celui-ci avait parcourues « d'un pied léger » : Gratia debetur tibi maxima, docte Lobelli, Qui ditas plantis Belgica culta novis : Quas è longinquis sparsim regionibus adfers, Percurrisse levi quas pede dulce fuit; Antiqui campos Latii, Saturnia regna; Regna quæ duplicis verberat unda maris; Et totam, donat cui Narbo vocabula, terram ; Et quam Francus arat vomere ; quamque vaga Anglorum sedem circumsonat Amphitrite; Et te, Teutonicis terra habitata viris (1)! L'énumération du poéte concorde exactement avec celle de Lobel. Hémus désigne dans ses distiques l'Italie, la. Narbonaise (Langnedoc et Provence), la France, l'Angleterre (2) et l'Allemagne. Il n'est pas question de l'Espagne. Puisque désormais il est acquis, au moyen d'une démonstration écla- lante, que, des deux signataires du Stirpium Adversaria, un seul, — Pierre Pena, — s'est transporté en Espagne et a décrit les plantes espagnoles, de ce premier fait il se dégage aussitôt une conséquence Importante. Dans les articles consacrés à la description de plantes croissant en Espagne, le rédacteur a cité en méme temps d'autres pays où il a con- Slaté la présence des mêmes espéces. Puisque ces articles ont. été écrits par Pena, nous acquérons la certitude que celui-ci avait visité person- nellement les divers lieux dont, en écrivant, il associe les noms au royaume d'Espagne. C'est un. résultat décisif en ce qui touche la biographie de Pierre Pena, Nous obtenons ainsi l'indication certaine d'un grand nombre de avec un recueil de poësies diverses, à Lille en 1556, in-8°. Autres poésies diverses, entrautres deux livres d'éloges, à Anvers, en 1576, in-16. Des scholies sur Virgile, Horace, Ovide, etc. Hæmus cédant aux ravages que les calvinistes faisoient en divers endroits de Ja France, se retira quelque temps à Arras, où Antoine Meyer, son am, le recut chez lui. Lorsque Courtray eut été remis en la puissance de son souverain, , Pus y retourna et y mourut le 17 janvier 1585 (Valere André, Bibliotheca belgica, édition de 1739, t. I, p. 294). » (I) « Gràces te soient rendues, savant Lobel, pour avoir enrichi X "il te fut *lgique de plantes nouvelles apportées par toi des contrées lointaines tune : le de parcourir d'un pied léger : les champs de l'antique Latium T E Atrémité à l'a royaumes que deux mers battent de leurs flots [l'Italie]; et, d'une e doc]; et Autre, la terre à qui Narbonne a donné son nom [la Provence et le Languedo da celle où le Francais enfonce la charrue; et la patrie des Anglais, autour de aque P la flottante Amphitrite; et toi, terre habitée par les peuples ruse alors il se M Lobel n'avait pas nommé l'Angleterre. I devait s'en DE bie P onnue de la reine dt lui-méme dans ce pays, et que cette circonstance était bien richi les jardins de la XL SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. localités ou il est allé. Et lorsque plus haut nous parlions avec quelque détail de son séjour en Italie, nous avions l'autorité des textes dont nous invoquons actuellement le témoignage. Voici le relevé des endroits (États, régions ou villes) qui sont nommés, conjointement avec l'Espagne ou le Portugal, dans cette première série d'articles qu'il faut attribuer à Pena seul : Belgique, France, Allemagne, Italie, Lombardie, Toscane, Rome, Venise, Vérone, Milan, Pise, Lucques, Génes, Provence, Hyéres, Lan- guedoc, Cévennes, Angleterre, Londres, Irlande. Une autre conséquence découle de la premiére : il n'y a plus aucune raison de contester à Pena la paternité de tous les passages relatifs aux divers lieux dont nous venons de donner la liste, et où certitude existe qu'il a passé ou séjourné. Sans doute, pour ces arlicles-là, rien ne prouve que c'est Pena qui en est l'auteur; mais rien ne prouve non plus qu'ils ont été écrits par Lobel. Et, puisqu'il est démontré que c'est Pena qui tenait la plume pour un article où il était question de l'Espagne et de l'Italie, par exemple, il est au moins permis de supposer que c'est lui qui la tenait encore dans un autre passage mentionnant l'Italie seule. Suivaut toute probabilité, une autre série de chapitres émane encore de Pena. Ici nous sommes moins affirmatif, parce que, si la vraisem- blance est grande, il n'y a pas certitude complète. Ce sont les passages où le rédacteur parle de son séjour à Paris en qualité d'étudiant. Pour Lobel, les biographies n'indiquent pas en quelle ville il fit ses premiéres études. Quant à Pena, nous rappelons qu'à la suite des révé- lations sidérales obtenues par le mathématicien-astronome Jean Pena, André, le conseiller, fit abandonner à son jeune frére la carriére mili- taire pour l'envoyer à ses frais étudier à Paris. Il est donc trés probable que les pages où sont mentionnés « NOSTRI preceptores Luteli®, Lutetiani Parisienses preceptores » appartiennent à Pena personnel- lement. On voit combien s'élargit notre horizon. Et ce que nous venons d'ex- poser suffirait déjà pour restituer à Pena l'honneur d'avoir collaboré aux Adrersaria dans une très large mesure. Si l'on poursuit à travers le texte une enquête minutieuse, On y relève une foule de petits détails qui, sans amener une certitude pour ainsi dire mathématique, font naître cependant la conviction que cette parti- cipation de Pena à l’œuvre commune füt en réalité trés grande. Ainsi nous y voyons souvent employé l'adjectif nostrds, nostrates, qui, appliqué aux personnes ou aux choses, signifie : « qui est — ou sont — de notre pays. » Lorsque nous rencontrons une application de ce mot faite aux Palmiers d'Hyéres, « Palma nostrás que presertim ad LEGRÉ. — MATHIAS. DE LOBEL ET PIERRE PENA. XLI Olbiam Galloprovincie frequenter et feliciter enata visitur »; — aux Provençaux qui donnent au Chêne le nom de Roure, « quam Roure culgus nostrás vocitat »; -— aux bonnes femmes de la Provence, « nos- tralibus mulierculis Galloprovinciæ », qui se servent de la Pulicaire pour se délivrer des puces; — il nous semble bien difficile d'admettre que c'était Lobel qui alors tenait la plume. Un Flamand du xvr' siècle aurait-il été tenté de se dire le compatriote des Provencaux (1)? Parmi les incidents divers et nombreux que rapportent les Adver- saria, il en est qui remontent à une époque très éloignée de celle où le livre est écrit; c'est ce qu'exprime cette formule fréquemment employée : Qil y a de longues années, multis abhinc annis. » Lobel aurait-il pu ainsi faire appel à de si vieux souvenirs, lui qui, lors de la publication des Adversaria, n'avait encore que trente-deux ans (2) ? Et l'âge même de Lobel ne fournit-il pas un autre argumeat en fa- veur de Pena? C'est au point de vue tant de la durée que de l'espace un Champ trés vaste que celui où évolue ce que nous appellerons l'action des Adversaria. 11 nous faudrait des pages et des pages pour une simple . (1) Nous pourrions, toujours à titre d'exemple, citer encore d'autres séries Var- ticles dont Pena est l’auteur probable. Ainsi tous ceux dans lesquels les Adversaria mettent en scène Conrad Gesner : « Candidissimus Gesnerus, jam plus quam octenium abhinc, monebat nos... — Apud Gesnerum jamdiu videramus... — Quam plantam Gesnerus, cui ostendimus, opinabatur... » Nous avons vu plus haut que l'illustre na- turaliste avait recu à Zurich la visite de Pierre Pena, à qui, plus tard, il faisait demander des échantillons de plantes. On peut donc admettre, sans crainte de se tromper, que c'est Pena qui a rédigé les divers passages où sont rappelées les rela- lions avec Gesner. | (2) Nous avons donné dans une note de la page xvu, les raisons qui font supposer que Pena était de plusieurs années plus âgé que Lobel. — Le style méme des deux ecrivains qui ont signé les Stirpium Adversaria pourrait fourni un nouvel argument €n faveur de Pena, Autant, chez Clusius, la forme est pure, élégante méme, autant Celle des Adversaria laisse à désirer. Le latin y est de la plus médiocre qualité : les p corrections, les solécismes sont fréquents. Une telle négligence avait excité à un haut degré la colère de Tournefort. Trompé, comme beaucoup d'autres, par d má rœuvres de Lobel, il croit que celui-ci a été le rédacteur unique de l'ouvrage, et ìl ne lui pardonne pas de s'y être montré pitoyable latiniste. Il va, dans son amet Jusqu'à lui reprocher d'avoir écrit « en un style dur, négligé, déplaisant, ot qu ee note évidemment un homme dont la raison est affaiblie, stylo duro, incomplo, amaro, qui in virum cerebrosum quadrare apertė videtur. » — Si, comme nous le ne *rmement, Pierre pena a pris à la rédaction des Adversaria une part Pts bi i cest Sur lui que doivent refluer les objurgations de Tournefort. Remarquons der n élant demeuré soldat jusqu'au delà de sa vingtième année, et presse alors den Vins Apprentissage de la médecine, il n'eut pas grand temps à donner aux € t c'est là raires et, s’il ne mania pas mieux la langue de Cicéron, il avait une excuse. . A des Ads nont une circonstance qui plaide en faveur de Pena comme le de Lobel, nous ni nstaté que la latinité y est de bien meilleur al cosignataire de CT Ouvrage lemportait de beaucoup, comme latiniste, Sur son rédacteur. "^ réputée collective, nous devons en conclure que Pena er x critiques crit par Lobel seul, le Stirpium Adversaria n'eüt pas donné matière aux ques acerbes de Tournefort, XLI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. énumération de toutes les circonstances de fait et de lieu qui y sont consignées. Étant donnés l'immense étendue des territoires parcourus, la lenteur des voyages, les longs séjours dans les principales villes, le temps absorbé par les études, les herborisations et la préparation du livre, il était matériellement impossible que Lobel, à l'àge de trente- deux ans, fùt allé partout, eût fait seul tout ce que les Adversaria exposent. Il faut done, de toute nécessité, admettre la division du travail entre les deux collaborateurs. En ce qui concerne plus particuliérement la Provence, dont un grand nombre de plantes sont décrites dans l'ouvrage, l’action personnelle de Pena apparait avec évidence. Mathias de Lobel est certainement venu en Provence. S'il n'y a pas séjourné, il a du moins traversé le pays. Aucun doute n'est possible à cet égard. Il a vu Marseille : sur ce point nous avons son propre témoi- gnage (1). [l a passé par Hyères : Jean Bauhin l'atteste (2). Mais Lobel n'a pas pu consacrer beaucoup de temps à la Provence. Son séjour à Montpellier n'a pas été bien long. Il y est arrivé au prin- temps de 1565, il en est parti à l'automne de 1566. Il n'y est donc resté, au plus, qu'un an et demi. Pendant cet intervalle, on a souvent herborisé aux alentours de Montpellier, dans le Languedoc et jusque sur les Cé- vennes. Quel temps est-il resté pour aller visiter la Provence ? Et cepen- dant la Provence a été soigneusement explorée, ainsi qu'en témoignent dans l'ouvrage les nombreuses descriptions de plantes provençales. Par qui done, si ce n'est par Pierre Pena, et à une époque antérieure? Par Pierre Pena qui, étant lui-même Provençal, et passionné alors pour la botanique, avait fait dans son pays de longs séjours et de nombreuses excursions. Il y a donc, on'le voit, de grandes probabilités pour que toute la partie du volume relative à la Provence ait été écrite par Pena, et voilà encore une longue série de chapitres à porter à son actif. C'était là, d'ailleurs, une opinion qui s'était accréditée et transmise chez les bota- nistes provencaux de la génération suivante; et, un siécle aprés la dispa- rition de Pena, Garidel écrivait dans sa notice sur Lobel : « L'Obel étoit de l'Isle en Flandres; il n'avoit eu la connoissance des plantes de Provence que par le moien de Pierre Pena Provencal (3). » (1) Dans les Observationes (p. 429), Lobel raconte qu'étant à Marseille, il envoya en Belgique des graines de « Cuminum sylvestre », et il ajoute qu'une des plantes issues de ces graines fut dessinée et gravée par les soins de Charles de l'Escluse- (2) Jean Bauhin, en son Historia plantarum universalis (t. 1, 2° p, p. 3H et t- » p. 956), déclare que Mathias de Lobel lui avait apporté d'Hyères des rameaux ui Styrax et d'« Althea arborescens. » (3) Histoire des plantes qui croissent aux environs d'Aix, Explication des nom» des Auteurs Botanistes, p. 1. — [1 est trés probable que les figures de plantes gravées sur bois pour le Stirpium Adversaria avaient été, en grande partie au moins, dessiner? LEGRÉ., — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XLIII Nous avons maintenant à invoquer, en faveur des droits de Pena, des documents d'un autre ordre : ce sont les témoignages des contem- porains. Dans le monde des écrivains et des botanographes du xvr siècle, plusieurs, paraissant ne pas croire à la collaboration de Lobel, ont re- gardé Pena comme l'unique auteur du Stirpium Adversaria. Nous n'avons pas besoin de faire remarquer combien cette circon- stance est grave. Il n'est pas permis de penser que cette abstraction de la personnalité de Lobel ait. été faite à la légère. Gertainement ceux qui en décidaient ainsi croyaient savoir à quoi s'en tenir, et il était de notoriété pour eux que Pierre Pena, en publiant son recueil, y avait associé Lobel saus que celui-ci eüt concouru d'une maniére sérieuse à la réalisation de l'euvre. Nous avons déjà produit un de ces témoignages : celui de Jacques Gohory. Quand, dans le passage que nous avons cité plus haut, Gohory fait allusion aux Adversaria, il n'envisage que la personne de Pierre Pena : son langage laisse supposer qu'il ne eroit pas à l'existence d'un co- auteur. Il loue Pena d'avoir divulgué dans son livre un grand nombre de plantes encore inédites. Malgré ce compliment initial, on ne peut pas suspecter Gohory de trop de complaisance à l'égard de Pena, car aussitôt il formule contre lui des critiques acerbes. Il lui reproche d'avoir extrait ses matériaux des travaux de Ruel et pris à Turnèbe le titre d Adversaria, et, — chose plus grave, — de ne s'étre point prévalu, en Angleterre, de sa qualité de Frangais. Ce n'est donc pas pour flatter Pena qu'il parle de celui-ci au singulier. S'il le croit seul auteur de l'ou- ‘Tage nouvellement publié, c'est qu'il partage sur ce point la croyance générale. — Notons que l'opuscule de Gohory voit le jour en 1572, alors Par Pierre Pena, Nous verrons plus loin que, suivant une indication donnée par le texte, le dessin du « Thune ficifera Indorum » (ac Opuntia Fiscus indica Webb) fut exécuté à Marseille, d'aprés nature, dansle jardin du gouverneur de la ville. e toujours, le rédacteur de l'article s'est servi du pluriel : « Hic appinzimus ul pus en cette circonstance, le crayon, ainsi que la plume, était tenu par un seu es deux collaborateurs, Et c'est sans doute le même crayon qui, pendant le séjour en Provence, à dessiné les autres plantes de la contrée, notamment les Hypecoum pen- ’ rocumbens dulum et procumbens. Or Lobel, trouvant défectueuse la figure de 1 H. p ocr ue * à représenté à nouveau dans les Stirpium Observationes; et une note 1 que « » dans les Adversaria, récoltee gure nouvelle est bi i décrit ien celle de la plante déjà décrite € Q^ s " le sol aride de la Provence et défigurée par le dessinateur, € € pbs ue "i >. Assurément Lobel ne se serait pas servi de cette expe | du temps, 1 eût été lui-même l'auteur du dessin. — Remarquons que, dans le latin 7 Per désignait le dessinateur et non le graveur; à ce dernier on appliquait le mot or, XLIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. que la publication encore récente des Adversaria vient d'avoir dans les cercles scientifiques tout son retentissement. Un témoignage non moins significatif et d'autant plus sérieux qu'il se renouvelle et se répéte à tout instant, c'est celui de l'Historia plan- tarum generalis, appelé, dans les bibliographies du temps, Historia Lugdunensis. Ces deux gros volumes in-folio, imprimés à Lyon, en 1586, par le libraire Rouillé, sont le plus souvent attribués à Dale- champ (1), bien que le nom de ce célébre botaniste, fréquemment cité dans le texte, ne figure pas sur le titre. Dalechamp prit certainement une grande part à la composition de cette Flore : on sait d'ailleurs qu'il eut des collaborateurs, parmi lesquels Jean Dauhin. L'Historia Lugdunensis reproduit beaucoup d'indications dounées par les ouvrages antérieurs. Mais, pour tous les emprunts faits au Stir- pium Adversaria, jamais le nom de Lobel n'est associé à celui de Pena: « Inquit Pena, ait Pena, scribit Pena », c'est toujours cette formule qui précède la citation, et ces mots « Hæc Pena. » qui la terminent. S'il s'agit d'un de ces mille faits que les rédacteurs, s'étant trouvés l'un ou l'autre personnellement en action, ont raconté au pluriel, l'Historia rétablit le singulier. En voici un exemple : [A propos du « Spina alba »] : « Hanc depinxit Pena, quam in horto Patavino vidit, indi- cante Melchiore Guillandino illic prefecto. » Les compilateurs de la Flore imprimée à Lyon joignent volontiers à la désignation d'une espèce le nom du botaniste qui l'a décrite le pre- mier. Si la plante est extraite des Adversaria, c'est le nom seul de Pena qui y est accolé : « Helianthes Pen: », « Corruda Penæ », € Co- ronopus Massiliensium Penæ », etc., etc. | Il n'y a pas là de parti pris contre Lobel. Son nom aussi a souvent l'occasion d étre mentionné ou l'honneur d'être adjoint à des noms de plantes; mais, en ce cas, ce sont des noms d'espéces représentées dans l œuvre dont Lobel est bien l’auteur, le Stirpium Observationes. D'autres fois les noms de Pena et de Lobel seront réunis, à propos d'une plante portée aux Adversaria et aux Observationes, et au sujet de laquelle les deux ouvrages concordent. S'il y a divergence, l His- toria Lugdunensis oppose nettement les deux auteurs l'un à l'autre; exemples : € Lobellius duo alia Hieracia pinxit : prius Sabaudum nominat, Pena montanum. » — « Nerium aliud pinxit Lobellius flore (1) Jacques Dalechamp, né à Caen en 1512, vint en 1545 étudier à Montpellier. « Son inseription à Montpellier comme étudiant est du 1* décembre 1545. » (J.-E. et 6. Planchon, Rondelet et ses disciples.) Dalechamp alla en 1552 se fixer à Lyon, où il „pratiqua la médecine jusqu'à sa mort, survenue en 1588. Charles de l'Escluse le con- Sidérait comme l'auteur de l’Historia plantarum generalis : « Cl. vir Jacobus Dale- champius (ipsum enim magn: illius Plantarum Historiæ, que proximis his annis Lug- n - Rovilium expressa est, authorem esse judicio)... » (Rar. plant. hist- LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XLV albo quale se vidisse ait Pena, tum in hortis Italicis, tum in mari- timis. » — « Hec Pæonia, inquit Pena... His adjungitur à Lo- bellio... » N'avions-nous pas raison de dire qu'il y a là un argument d'une portée considérable? Pour faire si peu de cas de la mention inscrite au fron- tispiee des Adrersaria, pour nier de telle facon que Lobel eût pris la moindre part à la rédaction de ce livre, ne fallait-il pas que les auteurs de l'Historia Lugdunensis fussent bien sûrs de leur fait? Aux témoignages qui précédent vient encore s'ajouter celui de Gaspard Bauhin (1). Lui aussi attribue formellement à Pena seul la paternité des Adversaria, et son ópinion sur ce point est exprimée comme voici : En tète de son Pinag theatri botanici il donne une « Explicatio nominum. Authorum citatorum »; il y déclare que l'abréviation Ap. signifie : « Adversaria PEN ». Puis sur la méme liste, quand l'ordre alphabétique amène le nom de « PENA », il y ajoute : « Petrus Pena in Adversariis. » D'un autre cóté, relativement à Lobel, il explique que l'abréviation « Los. » marque : « Lobelius in Observationibus. » Comme le Pinaxæ n'est qu'un catalogue de plantes, avec indication des synonymies, Gaspard Bauhin ajoute rarement à ses listes des com- Mentaires ou des notes. Si, en quelqu'une de ces notes, l'occasion se présente de citer les Adversaria, il continue d'en désigner Pena comme le seul auteur. Ainsi, au sujet de l'Alypum, il fait allusion à un passage où le rédacteur a contesté l'exactitude de la figure donnée par Matthiole de cette plante, et pour lui ce rédacteur est Pena; il écrit : € Pena dicit apud Matthiolum picturam corruptam esse. » | Cette attitude de Gaspard Bauhin n'est-elle pas décisive? Aurait-il pris sur lui de rayer ainsi le nom de Lobel des Adversaria, s’il n'avait pas eu la certitude qu'il était en droit de le faire? Pourra-t-on l'accu- ser de malveillance envers le botaniste Namand? Mais, bien loin d’être animé d'aucun sentiment d'hostilité, il entretenait avec lui les plus amicales relations. Sur la liste, qu'il donne en téte du Pinax, de tous ceux qui lui ont envoyé des plantes ou des graines, « Nomina corum fut semina vel plantas communicarunt », il inscrit Mathias de Lobel, et maintes fois, dans le texte, il indique la nature des dons que celui-ci lui a faits. En commettant une injustice, Gaspard Bauhin se serait, Par surcroît, montré le plus ingrat des hommes. Qui oserail aller Jüsque-]à ? (1) Gaspard Bauhin, né à Bâle en 1560, mort en 1624, dans la même ville, où pen- ant les dix dernières années de sa vie il occupa une chaire de médecine et de bota- nique, était venu, au temps de sa jeunesse et à l'exemple de son frère ainé Jean auhin, étudier à Montpellier. II fut immatriculé à l'Université en mal 1579 et pen- "a Son séjour dans le Midi de la France, il herborisa be TOvence, aucoup en Languedoc et en XLVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Avec de pareilles autorités nous aurions beau jeu si, prenant à tàche d'amoindrir Lobel, nous voulions proclamer que Pierre Pena seul a composé le Stirpium Adversaria; et à plus forte raison, quand nous nous bornerions à prétendre et à prouver que, si les deux signataires y ont coopéré, la part du premier nommé a été prépondérante. C'est là, d'ailleurs, notre conviction personnelle. Nous croyons fer- mement que Pena, avant sa rencontre avec Lobel, avait déjà concu le plan de son livre, en avait choisi le titre, arrété la disposition, assemblé les matériaux, commencé la rédaction. Puis, aprés sa liaison avec le jeune botaniste de Lille, il a l'idée de l'associer, tout au moins nomi- nalement, à son entreprise. Quelle est la raison qui l'y pousse? À cet égard nous n'avons que des conjectures. Peut-étre l'initiative de la publication l'effraya-t-elle, et n'eut-il pas le courage de se lancer tout seul dans cette grande affaire. Peut-être aussi des considérations pécu- niaires lui dictérent-elles sa détermination. Supposer que Lobel avait des ressources dont Pena se trouvait alors dénué serait une hypothèse plausible. Souvenons-nous, en effet, que, dans la seconde dédicace à la reine d'Angleterre, Lobel déclare que c'est lui seul qui a pourvu aux frais de la premiére édition des Adversaria. Nous ne ferons du reste aucune difficulté pour admettre que Lobel, choisi ou accepté par Pena comme associé bailleur de fonds, a pu fournir à celui-ci, en dehors de l'appui financier, un certain concours botanique. Mais nous demeure- rons convaincu que, dans l’œuvre réputée collective, la contribution de Pierre Pena fut de beaucoup la plus importante. Pour nous, la primauté de Pena résulterait toujours, à défaut d'autres considérations, de cette circonstance que sur le litre des Adversaria son nom fut inscrit avant celui de Lobel, en dépit de l'ordre alphabé- lique, qui, en cas d'égalité entre les deux collaborateurs, ne lui aurait donné que la seconde place. Nous le demandons à ces biographes dont la partialité pour Lobel est telle qu'ils réduisent à rien ou presque rien, — à une simple communication d'herbier, — la coopération de Pena : comment expliquer que Lobel, seulou principal auteur du livre, ait consenti à s'effacer au profit de son obscur assistant? Tous s'ac- cordent à reconnaitre que Lobel était orgueilleux; sa vanité, on l'a vu, éclate à chaque ligne dans les passages où il parle de lui. Comment aurait-il pu, avec un tel orgueil, céder le premier rang à Pena, si celui-ci n'y avait pas eu un droit absolu ? Mais que les amis de Lobel se rassurent! Nous ne nous prévaudrons pas de nos convictions personnelles. A nos yeux, il y a dans cette question un fait qui la domine entière- ment. Pena et Lobel ont formé une association. En signant tous les deux le LEGRÉ. — MATHIAS DE LOBEL ET PIERRE PENA. XLVII Stirpium Adversaria, en adoptant pour leurs récits un invariable pluriel (sauf les lapsus involontaires dont nous avons tiré argument), en effa- cant ainsi toute trace de leurs actes individuels, ils ont montré qu'ils ont entendu faire œuvre commune, et y confondre si bien leurs contribu- tions personnelles qu'on ne püt les discerner. En un mot, ils ont voulu que la loi de l'égalité réglàt leur association. Leur volonté doit étre res- pectée et obéie. Notre discussion n'était pas inspirée par le désir de porter atteinte à la renommée de Mathias de Lobel. Nous voulions seulement que pleine justice füt rendue à Pierre Pena. Nous avions à cœur de protéger sa mémoire contre les attaques de ceux qui l'ont. méconnu, l'ont rabaissé au róle de simple fournisseur de plantes, ou, — chose pire ! — contre le dédain de ceux qui l'ont. passé sous silence, ont biffé son nom du fron- tispice des Adversaria, et se sont toujours exprimés au singulier, comme si cet ouvrage célébre n'avait eu qu'un seul auteur, le Flamand Mathias de Lobel ! Maintenant que notre démonstration est faite et que notre but est alteint, nous sommes prét à nous incliner devant les volontés dont le Stirpium Adversaria contient l'expression. Quel que soit celui des deux auteurs qui ait, en réalité, rédigé l'ouvrage, nous l'imiterons; à notre tour, nous nous servirons du pluriel, et dans les fails que nous aurons à citer, considérant toujours comme collectifs les actes accom- plis, nous ne séparerons plus Pierre Pena et Mathias de Lobel (1)... M. Lutz fait la communication suivante : (1) Le fragment qui précède est extrait d'une étude en préparation, destinée à grouper tout ce qu'ont écrit sur la flore du midi de la France les botanographes célébres qui furent, au xvi* siècle, les maitres de la botanique descriptive, Charles de l'Escluse, Pierre Pena, Mathias de Lobel, Jean Bauhin, eic. La session extraordi- naire de Barcelonnette ayant amené la Société botanique de France sur le terriloire de la Provence, l’auteur a pensé qu'il ne pouvait y avoir pour ]ui meilleure occasion de prendre la parole en faveur des droits méconnus du botaniste provengal Pierre ena. XLVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. GOMME DE CANNA; par M. L. LUTZ. Si on laisse exposé à lair un tubercule de Canna fraichement coupé, on peut voir, au bout de quelques heures, perler sur la surface de section de petites gouttelettes ordinairement incolores ou jaune pâle, d’une consistance mucilagineuse épaisse et qui dur- cissent assez rapidement à l'air. Il en résulte de petites masses sphériques ou mamelonnées, de très faible grosseur, souvent souillées de terre, et possédant une coloration qui peut varier du jaune trés pâle au brun ou au vert bouteille. Cette substance présente les caractéres d'une gomme. Les larmes sont dures, à cassure brillante et conchoidale; elles sont entiérement insolubles dans l'eau, méme sous l'influence d'une ébullition prolongée; elles s'y gonflent seulement à la ma- nière des gommes nostras. Chauffée sur une lame de platine, la gomme de Canna se bour- soufle, charbonne, puis brûle avec une flamme légèrement fuligi- neuse, en laissant un volumineux résidu de cendres très légères et parfaitement blanches. L'analyse de ces cendres y montre la pré- sence de chaux, de magnésie, de fer, de potasse, d'acide phospho- rique et d'acide chlorhydrique. 3i l'on étudie le mode de formation de cette gomme, on est frappé au premier abord par l'aspect très particulier de l'appareil gommifére qui se présente sous une forme semblable à celle des poches sécrétrices (fig. 1); aussi pourrait-on étre tenté de voir, dans la gomme de Canna, un produit de sécrétion. Il n'en est rien cependant. Si l'on fait des coupes transversales dans un rhizome de Canna, au voisinage d'un bourgeon à l'état de repos, on peut suivre l'évolution complète de l'appareil eommi- lere. Il est bon, pour cette étude, d'employer des rhizomes préala- blement macérés dans l'alcool à 60°, et d'examiner les coupes soit directement, soit aprés les avoir soumises à la double coloration au moyen du vert acide JEEE (Poirrier) et du rouge neutre de Cassella (1). L'hématoxyline ne donne pas de trés bons résultats, (1) Pour les formules de ces colorants, voyez Bull. Soc. bol. de France; t. XLI, p. 467, juillet 1895. LUTZ. — GOMME DE CANNA. XLIX probablement à cause de l'insolubilité absolue de la gomme qui s'oppose à la diffusion du colorant. Le début de la gommose se manifeste sur une plage de cellules de trés faible étendue ; les parois de ces cellules développent, dans l'intérieur de la cavité cellulaire, des couches d'épaississement qui refoulent en le condensant le protoplasma et les éléments figurés qu'il contient (fig. 3). Cette condensation du protoplasma est rendue trés visible par la simple macération du rhizome dans l'alcool fort, et examen direct des coupes (fig. 2). On ne tarde pas à observer le début d'une modification analogue dans les cellules les plus voisines, et la plage grandit de plus en plus, jusqu'à occuper un espace assez considérable (fig. 4). Les lacunes peuventse former soit sur une petite plage, soit sur une grande. Sur une petite plage, on voit la gélification débuter ordinaire- ment par une seule cellule centrale dont le protoplasma et la membrane épaissie se fondent en une masse mucilagineuse (fig. 5); les cellules voisines gardent encore leurs caractéres. Un examen attentif est, ici, nécessaire; car on pourrait trés bien, au premier abord, prendre une semblable formation pour un méat intercellulaire entouré de cellules sécrétrices, c'est-à-dire pour un petit canal sécréteur en formation. Une suite répétée d'observations permet de saisir toutes les phases intermédiaires précédant ee stade, et de se convainere que la poche mucifère s’est formée par un processus de destruction cellulaire et non par "n simple processus schizogène, comme cela a lieu pour les Canaux sécréteurs. La petite poche gommifére ainsi formée s'agrandit avec la plage et elle peut arriver à un volume assez considérable. D'autres fois la plage de cellules modifiées a atteint de grandes dimensions avant que la gélification se produise. Dans ce cas, la transformation en gomme, au lieu de ne frapper qu'une cellule, en frappe ordinairement un certain nombre, toujours situées vers le centre de la plage attaquée. On voit peu à peu les parois des cellules et leur contenu se fondre en une masse de gomme dont le volume augmente de plus en plus (fig. 6). Il en résulte Ia forma- tion de cavités remplies, plus ou moins complètement, de gomme * pouvant affecter les formes les plus variées (fig. 8, 9 et 10). Lorsque la gélification a atteint la presque totalité de plage, T. XLIV. L SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. on se trouve en présence d'une poche entourée de cellules non encore complétement détruites et dont quelques-unes plongent dans la masse gommeuse (fig. 7). Cette disposition rappelle assez fidèlement l'aspect qu'offrirait une poche sécrétrice dans l'intérieur de laquelle se seraient for- mées des thylles. L'étude du mode de formation de ces poches a montré qu'il n'y avait là qu'une apparence. Des coupes longitudinales montrent exactement la méme suc- cession des phénoménes. Des transformations analogues peuvent aussi se produire dans les faisceaux libéro-ligneux. Elles débutent dans le liber et le pa- renchyme ligneux de la méme façon que dans le tissu conjonctil étudié précédemment. La gomme, formée par destruction des parois cellulaires de ces éléments, pénètre, probablement par osmose, dans l'intérieur des vaisseaux du bois qu'elle finit par remplir. Les parois des vaisseaux se gélifient à leur tour et, finalement, tout le faisceau libéro- ligneux est transformé en lacunes à gomme. Ces diverses formations s'accompagnent, vers les régions externes du rhizome, d'un épaississement de peu d'importance atteignant les parois de quelques cellules éparses (fig. 11), mais n’arrivant jamais jusqu'à la production de lacunes. Il y a lieu enfin de signaler ce fait que, au voisinage des plages de cellules en état de transformation gommeuse, l'amidon qui, partout ailleurs, est ordinairement abondant, diminue beaucoup en quantité et manque d'une manière à peu prés absolue aux abords immédiats de la plage. J'ai étudié un certain nombre d'autres plantes appartenant à la sous-famille des Marantacées en vue d'y rechercher la présence ou l'absence de formations analogues. La plupart des échantillons que j'ai eus entre les mains m'ont été trés obligeamment offerts par M. Max. Cornu, professeur au Muséum d'histoire naturelle, que je suis heureux de remercier ici pour cette libéralité; les autres proviennent de l'École supérieure de pharmacie de Paris. Voici la nomenclature de ces espèces : Maranta arundinacea, M. bicolor, M. leuconeura, M. zebrina, M. Bachemiana; Stro- manthe sanguinea; Phrynium Sellovianum, P. sanguineum ; Calatheu Legrelliana, C. Oppenheimiana, C. Riedeliana, C- LUTZ. — GOMME DE CANNA. LI argyræa, C. Lielzei, C. rufibarba; Hybophrynium Schum. sp. (Trachyphrynium auct., Acanthophrynium Max. Cornu). Dans aueun de ces échantillons je n'ai rencontré de lacunes; tout au plus peut-on observer la formation de couches d'épaissis- sement de la membrane à l'intérieur de quelques cellules, for- mant des plages de peu d'étendue, situées vers les portions externes des rhizomes. Cela suffit cependant pour communiquer aux rhi- zomes de ces plantes des propriétés mucilagineuses : c'est ainsi qu'en appliquant le doigt sur une section fraiche d'un de ces rhizomes, on peut, en l'écartant, tirer de longs filaments visqueux. J'ai rencontré ces formations chez Maranta zebrina, Phrynium sanguineum, Calathea argyræa, C. Lietzei et un peu chez C. Le- grelliana. Peut-être, sur des échantillons très âgés, arriverait-on à ren- contrer des lacunes; c'est ce dont je n'ai pu m'assurer. Il y aurait néanmoins, dans ce cas, une différence notable avec les Canna, chez lesquels les lacunes apparaissent de trés bonne heure. Explication des figures de la planche XV de ce volume. Fic. 1. — Aspect habituel d'une poche gommifére de Canna. Fic. 2. — Début de la gommose dans les tubercules de Canna ; ce début se manifeste par une condensation du protoplasma rendu trés sensible par l'action de l'alcool. Fic. 3. — La méme préparation sans traitement préalable à l'alcool. FIG. 4, — Extension de la plage de cellules en voie de transformation. Fic. 5. — Gélification d'une des cellules centrales de la plage. FIG. 6. — Extension du phénomène aux cellules voisines. Fie. 7. — Lacune gommifère âgée. Fic. 8, 9, 40, — Aspects divers des poches à gomme en coupe longitudinale. Fic, H. — Épaississements des membranes cellulaires en quelques points isolés des portions externes du rhizome. M. Malinvaud croit oppor tun de rappeler, dans cette pre- mière séance, le souvenir et les œuvres de deux distingués botanistes, le D' Bernardin Martin et Napoléon Doümet- Adanson, décédés récemment (1). L'un et l’autre ont été longtemps fidéles aux sessions extraordinaires de la Société : (1) Voy. plus haut, pp. 194 (séance du 14 mai) et 241 (séance du 25 juin). LII SESSION EXTRAORDINAIRE A DARCELONNETTE, AOUT 1897. Ils estimaient que ces réunions, si elles ont spécialement pour but. de fournir de précieux éléments de comparaison pour l'étude approfondie des diverses régions de la flore na- tionale, ont aussi l'avantage, à un autre point de vue, d'of- frir aux adeptes de la méme science l’occasion de se ren- contrer, d'échanger leurs observations sur des sujets com- muns de recherches, de resserrer et de multiplier entre eux les relations déjà existantes, en un mot de réaliser une ceuvre utile de rapprochement, d'union et de fraternité scien- üfique. Lecture est donnée des notices nécrologiques suivantes qui retracent la vie et les travaux de ces regrettés confrères : la premiére est lue par M. l'abbé Coste, la seconde par M. Malinvaud. LE D' BERNARDIN MARTIN, NOTICE BIOGRAPHIQUE; par M. Armand LOMNBARD-DUMAS. La Société botanique de France a perdu, au commencement de l'année, un de ses membres les plus anciens. En rendant ici hom- mage à la vie de ce travailleur aussi modeste que persévérant, j'obéis autant à l'invitation de M. le Secrétaire général qu'à l'im- pulsion d'une vieille amitié pour celui qui, il y a déjà trente-cinq ans, guida mes premières herborisations dans les Cévennes. Né à Alzon, le 26 février 1813, Bernardin-Antoine Martin fit ses études classiques au collége royal de Montpellier, d'ou il sortit, en 1832, avec les premiers prix de dissertation francaise et de disser- tation latine et son diplóme de bachelier. La Faculté de la méme ville le reçut docteur en médecine, le 25 juillet 1835, et celle de Paris le vit ensuite assister aux lecons et aux cliniques des maitres de cette époque. Vers la fin de l'année 1836, Martin revint au pays natal pour s'y établir comme médecin; mais, en 1843, il quitta ce chef-lieu de canton pour se marier et s'établir, non loin de là, à Aumessas. Et c'est désormais dans cette partie des Cévennes, que surmontent les hauts plateaux des Causses et les sommets de l'Aigoual, dans ce joli pays aux vallées profondes, aux collines couvertes de Châtaigniers, que s'écoulera son existence. LOMBARD-DUMAS. — D' BERNARDIN MARTIN. LIII Obligé par profession de parcourir pasà pas et de revoir sans cesse chaque recoin de ses montagnes, il fut vite attiré vers l'étude des végétaux si variés qui les peuplent. La botanique devint sa seule passion, mais elle fut tenace. Les botanistes des grands centres connaissent peu, en général, ce qu'il faut de persévérance au jeune savant isolé, perdu dans un village, pour ne pas se laisser décou- rager ou détourner de sa voie. Martin y fut soutenu dés le principe par quelques rares appa- ritions, dansces lointains parages, de l'auteur de la Flore du Gard, et par le voisinage du D' Dioméde Tweskiewicz, qui fut bientôt son ami et le resta jusqu'à la mort. C'est ensemble qu'ils furent introduits dans la Société botanique de France durant la première session extraordinaire tenue à Mont- pellier, le 8 juin 1857. Dioméde est mort le premier, en 1882, et son déjà vieux confrère rendit à la mémoire du pauvre exilé lithuanien, homme de bien autant que laborieux botaniste, un sincére et juste hommage (1). Martin ne sortait guére de sa solitude que pour assister aux principales de nos sessions extraordinaires. ll fut, à celle de Pon- tarlier, en juillet 1869, honoré de la vice-présidence. Le célèbre professeur Grenier présidait. Malgré d'atroces souffrances qui le faisaient parfois se rouler sur les talus de la route, le vieux maitre guidait les herborisations; mais le mal, plus fort que lui, le con- traignit bientôt à céder la place. Martin, en sa double qualité de Vice-président et d'ami de Grenier, fit ressortir ce qu'un tel dé- vouement à la science provoquait d'admiration et de reconnars- sance et lui adressa les adieux de la Société en quelques paroles pleines de cœur, que soulignèrent des applaudissements unanimes et que recueillit le Bulletin (2). Ces deux botanistes, Martin et Grenier, s'étaient liés par corres- Pondance. Martin consultait beaucoup Grenier, surtout à propos des Roses, dont le démembrement spécifique poussé jusqu'aux dernières limites était alors fort à la mode. Grenier en avait dédié une à Martin, mais qui subit le sort de tant d’autres et ne resta bientot plus qu'une simple variété. M. Crépin parait avoir remis les choses au point, et c'est évidemment sur les sages conseils de (1) Bull. de la Soc. d'étude des sciences naturelles de Nimes, 1883. (2) T. XVI, p. LXVI. LIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. l'éminent rhodologue belge que le botaniste cévenol s'est décidé plus tard à retrancher un assez grand nombre d'espéces qu'il paraissait d'abord trés disposé à faire figurer dans notre flore du Gard. Car la flore du Gard fut la préoccupation constante de toute sa vie. Notre confrére a toujours rendu hommage, à travers ses cri- tiques, à celui qui, le premier et à peu prés sans auxiliaires dans notre vaste département, parvint à dresser de nos richesses florales un inventaire aussi parfait que le permettaient les circonstances il y a cinquante ans; mais, en une vingtaine de Notes ou Communica- tions, Martin s'est efforcé de combler les nombreuses lacunes lais- sées fatalement par son prédécesseur, de rectifier quelques-unes de ses déterminations, de mettre au courant de la science certaines espèces litigieuses, d'éliminer enfin quelques intruses trop faci- lement adoptées par de Pouzolz, sur la foi de Gouan et des anciens auteurs. Grâce au travail obstiné de Martin, la flore du Gard s’est enri- chie de plus de 200 espéces répandues sur la superficie de ce département et principalement sur les hauts plateaux calcaires dont, avant lui, on avait rarement parlé, mais qui sont aujour- d'hui, sous le nom de causses, connus autant par le pittoresque fantastique de leurs profonds canons que par leurs curiosités végétales. Pendant quarante années, Martin recueillit, observa, compila sans jamais rien publier. Son isolement le rendait timide, la con- fiance en soi lui manquait; de là son hésitation à produire. Puis vinrent l’âge et la retraite. C’est alors seulement que le vieux botaniste commença de mettre en œuvre tant de matériaux, mais non sans faire appel aux lumières de nos savants spécia- listes : il leur soumit ses doutes, écouta leurs conseils et parvint ainsi à la certitude, qui fut toujours le but passionné de ses recherches (1). Sa premiére publication est une Étude sur la flore des Cévennes du Gard; elle remonte à 1874 et se lit au tome XXI de notre Bul- (1) Dans aucune de ses Notes, Martin n'a manqué de témoigner sa recon- naissance aux savants qui ont bien voulu lui faciliter ses travaux : M. Malin- waad, pour reconnaitre ses Menthes; au D" Gillot, pour les Rubus; au frère M rrt pour les Galium; à M: Crépin, après Grenier, pour les Roses; i espesor Touvet, pour débrouiller les Hieracium ; à M. Rouy, pour divers p igieuses ; à Timbal-Lagrave, à M. l'abbé Boulay, etc. LOMBARD-DUMAS. — D' BERNARDIN MARTIN. LV letin. C'est un travail approfondi de géographie botanique où Martin divise le pays en cinq circonscriptions végétales et donne ensuite l'inventaire du causse de Campestre, sur les confins de la région méditerranéenne. La méme année, reçu membre correspondant de la Société d'étude des sciences naturelles de la ville de Nimes, il adresse au Bulletin de cette Société une Communication sur les Gagea de la [lore du Gard et en particulier sur le Gagea stenopetala Fries; Martin y signale la présence de cette petite Liliacée sur le plateau de Campestre et l’omission par de Pouzolz du Gagea saxatilis Koch qui croit au pied de ce causse et en quelques autres parties du Gard. En 1877, le méme Bulletin publie de Martin : Indication du Corydalis fabacea Pers. comme espèce nouvelle pour la flore du Gard. Il venait de découvrir, dans son propre herbier et sur un sujet qui y reposait depuis vingt-cinq ans et provenait de la Sé- rayréde, l'espéce de Persoon jusqu'alors confondue par lui avec la variété B. integrata Godr. du Corydalis solida Smith. Deux ans aprés (1879), la jeune Société nimoise recevait : Indi- cation du Vicia cassubica L. et de l'Oxalis stricta L., comme espèces nouvelles pour la flore du Gard; la première, découverte par Martin en compagnie de M. Flandin dans les bois de la Chartreuse de Valbonne, non loin de Pont-Saint-Esprit, et jusqu'alors connue en France dans le bassin de la Loire seulement, et l'autre, récoltée par M. Flandin aux bords du Rhône, où elle est probablement d'in- troduction récente. En 1882, toujours dans le Bulletin de Nimes, sous le titre de : Indication de quelques plantes non mentionnées dans la Flore du Gard qui ont droit à une place sur le Catalogue botanique de ce département (4), Martin donne une première énumération, celle-ci de près de cent espèces, de plantes nouvelles recueillies par lui et ses amis. En 1886 enfin, le botaniste d'Aumessas clôture la série de ses communications à la Société de Nimes par une Note sur les Lupins de la flore du Gard, dont M. Malinvaud rendit compte à la Société botanique de France, dans la Revue bibliographique de son Bul- letin, t. XXXIII, p. 138. (1) Voy. la Revue bibliograph. du Bulletin, t. XXX (1883), p. 185. LVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. En même temps, t. XXXIII, p. xvu (1886), Martin insérait dans notre Bulletin : 2° Note sur les Pulmonaires du Gard; 3° Note sur un hybride du genre Euphorbia, p. xtv; 4° Rapport sur } herbo- risalion faite le 16 juin au Moulin-Bondon, pendant la session extraordinaire de Millau (Aveyron); et 5° Rapport sur lherborisa- tion faite le 17 juin au bois de Salbous. Ces deux courses furent très fructueuses, guidées par Martin lui-même avec une connais- sance parfaite de ces localités. Puis le Bulletin recut successivement de lui : 6° T. XXXV, 1888, p. 441, Note sur deux Centaurées du Gard, que de Pouzolz n'avait pas distinguées du C. montana L., mais que Martin rattache aux deux variétés intermedia Rouy et axil- laris Lor. et Barr. 7° T. XXXVI, 1889, p. 32, Notice sur les Iberis du Gard, où l'auteur substitue, aux deux espèces Iberis Violetti Soy.-Vill. et I. intermedia Guers. admises par de Pouzolz, les I. deflexifolia et I. collina Jord., puis leur adjoint une espèce nouvelle pour le Gard, Iberis panduræformis Pourret, mais dans laquelle Timbal- Lagrave voulait, malgré Martin, voir une espèce à créer sous le nom de I. Martini. 8° T. XXXVII, 1890, p. 50, Florule du cours supérieur de la Dourbie depuis sa source à l'Espérou (Gard) jusqu'au confluent du Trévezel, près Cantobre (Aveyron). C'est une charmante des- cription, pittoresque et géologique, du théâtre de ses explorations les plus fréquentes et une nomenclature complète des plantes de ce coin des Cévennes où l’on peut remarquer Galium vero-viri- dulum Martin, Helichrysum serotinum Boiss., Agropyrum Savi- gnonii De Not., etc. 9 T. XXXVII, séances des 27 février et 13 mars 1891, Florule des causses de Blandas, Rogues et Montdardier (Gard), et des penles qui les relient aux vallées adjacentes de la Vis, de l'Arreet de l'Hérault, en collaboration avec moi. 10^ et 11* Dans le tome XL, séance du 27 janvier 1893, il revient, par un Supplément à la florule du cours supérieur de la Dourbie el au Calalogue des plantes vasculaires qui croissent spontanément dans la circonscription de Campestre (Gard), sur deux de ses publicationsantérieures, pour mentionner ses nouvelles trouvailles depuis deux ans dans la vallée de la Dourbie, et depuis quatorze ans sur le causse de Campestre qu'il avait inventorié en 1879, au LOMBARD-DUMAS. — D' BERNARDIN MARTIN. LVIL t. XXII, p. xxxv du compte rendu de la session extraordinaire à Angers. 12* Dans le méme volume XL, sous un titre trés explicite : In- dication de 250 plantes trouvées dans notre département aprés la publication de la FLore pu Gard et dont l’énumération peut être considérée comme un supplément à la statistique de cette Flore, Martin sort de ses limites montagnardes habituelles pour réunir et présenter l’ensemble des nouveautés qui intéressent notre dé- partement et dire la part qui revient à chacun dans cette copieuse moisson. 13 Enfin, c’est encore le t. XL de notre Bulletin qui reçoit du vieux botaniste un dernier travail, mais non pas le moins précieux Pour ses confrères méridionaux : Revision des Rubus, des Rosa, des Galium et des Hieracium de la flore du Gard, quatre genres réputés difficiles entre tous, où de Pouzolz avait erré, c’est cer- lain, mais pas plus que bien d'autres, et où désormais les nouveaux venus pourront avancer plus sürement. Indépendamment des nombreuses Notes que nous venons d'ana- lyser succinctement, le D° Martin avait publié : dans le Bulletin de la Société d'émulation du Doubs où Grenier l'avait introduit, quelques pages sur le Scleranthus uncinatus Schkhur; et, dans les Annotations de la Flore de France et d'Allemagne de Billot, p. 147, une Note sur l'Euphrasia cebennensis Martin. En 1891, enfin, dans les Mémoires de l'Académie de Nimes (Martin était membre de cette Compagnie depuis le 28 décembre 1889), un assez long travail intitulé : « Revision de la Flore du Gard de de Pouzolz, comprenant lénuméralion des espèces quil Convient d'en exclure, ou de n'y maintenir qu'avec réserve, el l'indication des erreurs de diagnose ou de nomenclature qu'il im- porte d'y rectifier (1). » Là, bien que Martin s'efforce de faire res- sortir l'indulgence avec laquelle l'élève d'autrefois critique aujour- dhui l’œuvre de son ancien maitre et ami, rien n'est passé au vieux de Pouzolz; il est vrai que l'opération était nécessaire : il résul- lera certainement de cette sévérité un grand avantage pour notre llore locale. Mais il est toujours délicat de prononcer, sur preuves négatives, l'exclusion d'une plante, surtout dans un département comme le nôtre, où les zones naturelles sont si diverses : anst, (1) Voy. Revue bibliograph. du Bulletin, t. XXXIX (1892), p. 106. LVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. par exemple, sur les 41 espèces que Martin propose de rayer du Catalogue du Gard, il en est deux que j'ai rencontrées plusieurs fois dans nos plaines (1), — est-ce à dire qu'on n'en rencontrera pas d'autres? — et, parmi celles plus nombreuses encore dont il importe, dit Martin, de rectifier la nomenclature, il en est une, au moins, incontestablement bien dénommée par de Pouzolz (2). Quoi qu'il en soit, l’œuvre patiente de Martin rendra longtemps d'utiles services. Tout cela est écrit d'un style fort élégant, sinon concis. Martin, infatigable, cessa de produire et d'exercer la médecine à l’âge de quatre-vingt-trois ans ; puis, deux ans après, le 31 mars 1897, il s'éteignit doucement au milieu des siens. Homme de science et de devoir, il a partagé sa longue existence entre l'accomplissement du devoir professionnel (3) et les plus pures jouissances de la science. Son œuvre scientifique appartient tout entiére au département du Gard et, si elle n'est pas encore absolument parfaite, — comme d'ailleurs toutes choses humaines, — la botanique descriptive de ce pays lui doit de trés grands pro- grés qui laissent bien peu à faire à ses successeurs. LETTRE A M. E. MaLiNvAUD, SUIVIE D'UNE NOTICE SUR M. DOUMET-ADANSON ; par M. Gustave BARRAT'TE. Paris, 27 juillet 1897. Cher Monsieur Malinvaud, Je m'empresse de vous envoyer la courte Notice que vous désirez sur notre regretté confrére, M. Doümet-Adanson. C'est pendant qu'il accompagnait MM. Robinson, Andréet de Vil- morin dans un petit voyage en Corse, qui eut lieu dans la première quinzaine du mois de mai, que notre confrère ressentit les sé- rieuses atteintes du mal qui ne devait pas tarder à l'emporter. A sa grande surprise il sentit que ses forces l'abandonnaient et c'est avec peine, soutenu par une énergie peu commune, qu'il put arri- (t) Garidella Nigellastrum L.; Silene muscipula L. . (2) Dianthus virgineus L. (3) En 1885 éclata, à Alzon, une violente épidémie de choléra : Martin partit aussiot pour aller sur place étudier la terrible maladie. Il laisse un traval inédit sur ses observations. BARRATTE. — NAPOLÉON DOUMET-ADANSON. LXIX ver au terme du voyage. Son intention était de rester en Corse pendant quelque temps aprés le départ de ses compagnons; il espérait que les eaux d'Orezza dont il avait déjà éprouvé les plus heureux effets ne manqueraient pas d'améliorer son état de santé que des chagrins de famille avaient fortement ébranlé. Mais son intention, hélas! ne devait pas se réaliser; ses jambes refusant de le porter et ses forces l'abandonnant de plus en plus, il comprit qu'il devait rentrer en toute hâte et le lundi 24 mai, dans la ma- tinée, il arrivait à Baleine. Le mal dont il souffrait fit de tels pro- grés que le lundi suivant, 31 mai, il expirait à 10 heures et demie du soir à l’âge desoixante-trois ans. Doümet-Adanson (Paul-Napoléon) est né à Guéret (Creuse), en 1834. Son père Émile Doümet, officier distingué et petit-fils de l'ilustre naturaliste Adanson, possédait à un haut degré cet esprit d'observation qui avait rendu célèbre son aïeul. Ce fut lui qui inspira à notre confrére le goüt des voyages et qui l'initia dés sa plus tendre enfance, pendant son séjour en Corse de 1840à 1845, à l'étude des sciences naturelles. Encouragées et stimulées sans cesse par son père, les heureuses dispositions du jeune Doümet ne tardérent pas à porter leurs fruits et, suivant le noble exemple qu'il avait sous les yeux, il s'occupe à la fois de zoologie, de bota- nique, de pétrologie, de météorologie, etc. C'est ainsi qu'en 1856, àgé de vingt-deux ans, il publiait le Catalogue raisonné des Pois- Sons du golfe du Lion, suivi de quelques idées sur la possibilité de réempoissonner les côtes françaises de la Méditerranée. , Dès 1860, Doümet-Adanson était au nombre des personnes étrangères à la Société botanique qui ont pris part aux travaux de la session extraordinaire tenue à Grenoble; il faisait partie du Soupe chargé de l'exploration du Mont-Viso, et c'est lui qui fut désigné pour publier le compte rendu de cette importante her- borisation, A partir de ce moment, la botanique et l'horticulture lont plus spécialement l'objet de ses études et il leur consacre à Peu prés tous les loisirs que lui laissent la conservation et l'entre- ten du musée de son père, à qui il donne ainsi le plus précieux concours. A la mort de son père, en janvier 1869, Doümet-Adanson reste Seul chargé de la conservation et de l'accroissement des riches Collections au milieu desquelles il avait vécu jusqu'alors. Mais LX SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1891. ces travaux de classement qui le familiarisaient avec toutes les branches de l'histoire naturelle ne suffisaient pas à sa nature énergique qui réclamait une vie plus active; aussi entreprit-il, de 1871 à 1884, cinq longs voyages d'exploration en Algérie et en Tunisie, dont on trouvera le compte rendu dans les deux premiers volumes du Compendium Flore Atlanticæ du regretté D" Cosson. C'est à ses recherches persévérantes qu'on doit la découverte des espèces suivantes qui portent son nom : Arabis Doumetii, Sisym- brium Doumetianum, Linaria Doumelii. Doümet-Adanson n'a pas seulement contribué à la connaissance de la flore de l'Algérie et de la Tunisie: il a aussi, dès 1860 et presque chaque année, pris une part importante aux travaux des sessions de notre Société, comme on le verra par les nombreux Rapports dont il a été chargé. Appelé en 1890 par le Ministère de l'Instruction publique à la direction des travaux de la Mission de l'exploration scientifique dela Tunisie, notre confrére a revu les manuscrits des auteurs, corrigé les épreuves de tont ce qui a été publié depuis cette époque, et c'est à la satisfaction de tous qu'il s'est acquitté de cette tâche ingrate, qui exigeait à la fois de sa part le concours le plus éclairé et le plus dévoué. Les voyages de Doümet-Adanson, si utiles à la science, ne constituent cependant pas la meilleure partie de son œuvre. C'est au magnifique parc de Baleine créé par sa grand'mére, fille de l'illustre Adanson, et entretenu ensuite par son oncle avec la plus grande sollicitude, que, depuis 1880, il a donné plus particulière- ment tous ses soins. MM. de Gayfflier et Gouët (1), et plus récem- ment M. de Pussy (2), ont énuméré les richesses qui y ont été accu- mulées depuis le commencement du siècle. Je n'y reviendrai pas, mais il n'est que justice de rappeler que ce parc est une des créa- tions dues à l'initiative privée les plus importantes au point de vue de la sylviculture et de l'horticulture. — Quant au Musée scientifique, ethnographique et artistique fondé à Cette par Émile Doümet, son père, notre confrère le transporta à Baleine, peu de temps aprés y avoir fixé sa résidence, et là, dans un intérêt publie, (1) Gayffier et Gouét, Une visite au parc de Baleine (Allier) (Revue des eaux et forêts, novembre 1878). 4 $i) De Pussy, Baleine, cháteau, parc, musée (Annales Bourbonnaises, aoüt BARRATTE. — NAPOLÉON DOUMET-ADANSON. LX: comme il le faisait aussi pour le parc, il consacrait à la conserva- tion et à l'aceroissement de ce Musée une grande partie de son temps et de sa fortune. On lira avec un vif intérêt la Notice pu- bliée en 1879, par Doümet-Adanson, sur le Musée de Cette (1), et celle plus récente publiée en 1891, par M. de Pussy, dans les Annales Bourbonnaises sur l'installation du méme Musée à Ba- leine. Quel est l'avenir réservé à ces riches collections réunies aujourd'hui à Baleine? Doümet-Adanson s'en est beaucoup préoc- cupé, car il n'ignorait pas qu'il faudra de la part de celui qui acceplera la lourde tâche de les conserver un désintéressement absolu en méme temps que les connaissances les plus variées. Puisse-t-il trouver plus tard dans l'un de ses petits-enfants un digne continuateur de cette œuvre de trois générations ! En attendant, il a désigné son cousin, M. Émile de Pussy, pour leur conserver ce précieux héritage scientifique. Indépendamment des publications botaniques dont l'énuméra- lon termine cette trop courte Notice, on doit aussi à Doümet- Adanson d'importants travaux et de nombreux articles sur l'ich- thyologie, l'ornithologie, la malacologie et la météorologie. Les connaissances variées de notre confrère le désignaient natu- rellement pour faire partie des Sociétés savantes les plus diverses. Ainsi, pour n'en citer que quelques-unes, il était membre et fut plusieurs fois président de la Société d'horticulture et. d'histoire naturelle de l'Hérault, président de la Commission météorolo- gique de l'Allier, président de la Société d’horticulture de l'Allier, Président de la Société d'Émulation et des Beaux-Arts du Bour- bonnais, membre à vie de la Société botanique de France, corres- Pondant de la Société nationale d'Agriculture, etc. Les services rendus à la science par Doümet-Adanson reçurent Une juste récompense, lorsque le 27 mai 1894, à la séance générale du Congrès des sociétés savantes, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. MM. J.-B. Thonnié, Gabriel Seulliet et Delaigue, dans des dis- cours prononcés le 5 juin dans la chapelle du château de Daleine, ont montré l'homme simple et bon qu'était notre confrère et rendu 'ommage à l'empressement désintéressé qu'il se faisait un plaisir (1) Doümet-Adanson, Musée Doümet à Cette, 1879. LXI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. de mettre au service de tous ceux qui le sollicitaient dans l'intérét de la science. PUBLICATIONS BOTANIQUES DE Napoléon DOUMET-A DANSON. BoTANIQUE APPLIQUÉE, PUBLICATIONS DIVERSES. D'une production de rameaux sur des fruits d'Opuntia (Bull. Soc. bot. de France, 1858, p. 114). Sur les forêts de la Corse et la destruction déplorable des Laricios archi- séculaires qu'elles renferment (Ibid., 1872, p. LXXX). Un légume nouveau : le Zapallito tierno (Ann. Soc. hort. et hist. nat. Hérault, 1813, p. 126). Note sur l'Acacia gommifére de Tunisie (Bull. Soc. bot. de France, 1874, p. 294). Sur le Gommier de Tunisie (Note lue à l'Institut de France) (Ann. Soc. hort. et hist. nat. Hérault, 1814, p. 145). Communication sur l'Exposition horticole de Nevers (Ibid., 1875, p. 182). Espéces arborescentes ou sous-arborescentes qui peuvent étre cultivées dans les sables du cordon littoral (Ibid., 1877, p. 192). Note sur la floraison du Pilocereus Celsianus (Ann. Soc. hort. et hist. nat. Hérault, 1819, p. 146). Sur,un cas de tératologie observé sur des rameaux de Rosa Fortunei (Bull. Soc. bot. de France, 1819, p. vui). Note sur un Sapin hybride (Jbid., 1889, p. 333). L'utilité des arbres, la diminution rapide des forêts, le rôle des essences étrangères dans le reboisement (Conférence faite le 8 décembre 1888, à Moulins). Liste des espèces récoltées ou notées, du 25 avril au 7 mai 1892, entre Biskra et Ouargla (Bull. Soc. bot. de France, 1892, p. xcvi). Sur le Polygonum Sakhalinense, envisagé au point de vue de l'alimen- tation du bétail (Comptes rendus Acad. sc., juin 1893). Sur la culture du Polygonum Sachalinense comme plante fourragère (Cosmos, 1895). Préface du « Catalogue raisonné des plantes vasculaires de la Tunisie, par Edm. Bonnet et G. Barratte », 1896. BARRATTE. — NAPOLÉON DOUMET-ADANSON. LXIII RAPPORTS ET COMPTES RENDUS D'HERBORISATIONS. Souvenir d'une herborisation au Mont Viso, faite pendant la session extraordinaire de la Société botanique de France (Aun. Soc. hort. et bot. Hérault, 1861). Aperçu des herborisations faites par la Société botanique de France, pendant la session tenue à Béziers-Narbonne en 1862 (Ibid., 1862). Rapport sur l'herborisation faite le 5 juin au Pas-du-Loup, et dirigée par M. Théveneau (Bull. Soc. bot. de France, 1862, p. 610). Rapport sur l'herborisation faite le 10 juin à la Clape, et dirigée par M. Maugeret (Ibid., 1862, p. 636). Rapport sur l'Exposition de la Société d'horticulture et de botanique de l'Hérault en 1862, 52 pages. Rapport sur l'excursion faite le 20 juillet aux lacs d'Oo, d'Espingo et de Saoussat (Bull. Soc. bot. de France, 1864, p. cvin). Compte rendu des herborisations de la Société botanique de France en Savoie, 1864, Une semaine d'herborisation en Corse (Ann. Soc. hort. et bot. Hérault, 1865). Rapport sur les herborisations faites, pendant les journées des 15, 16 et 11 août, dans les montagnes du Brizon, du Vergy et du Méry, et dirigées par MM. Hénon et Cosson (Bull. Soc. bot. de France, 1866, p. xcvr). Rapport sur une excursion de Mont-Louis à Vernet-les-Bains et au Cani- gou (Ibid., 1872, p. cxxiv). Rapport sur l'excursion faite le 4 juillet à la vallée d'Eyne (Ihid., 1872, p. cir). Note sur la vallée de Llo (Ibid., 1812, p. cxxxi). Rapport fait, au nom du Comité local de Cette, sur la culture des Rosiers de M. Gustave Bénézech (Ann. Soc. hort. et hist. nat. Hérault, 1872, p. 74). Compte rendu de l'excursion au plateau de Roquehaute, le 18 mai 1873 bid., 4873, p. 19). Rapport sur l'Exposition horticole de la Société royale de Flore, ouverte à Bruxelles le 19 juillet (Bull. Soc. bot. de France, 1873, p. cvi). Compte rendu sur l'herborisation faite à Juigné, le 24 juin 1875 (Ibid., 1875, p. Lxx). Rapport sur la visite faite par la Société botanique de France au parc LXIV — SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. de la Téte-d'Or et au Jardin botanique de Lyon (Ibid., 18576, p. xciv). Rapport sur la Flore de Montpellier de MM. Loret et Barrandon (Ann. Soc. hort. et hist. nat. Hérault, 1876, p. 196). Notice sur Romagnoli, et visite à ses coliections léguées à la ville d'Ajac- cio (Bull. Soc. bot. de France, 1811, p. ci). Rapportau Ministre de l'Instruction publique, sur une mission scienti- fique en Tunisie (Arch. Miss. sc. et litt., 1878). Excursion scientifique dans la province de Constantine (Ann. Soc. hort. et hist. nat. Hérault, 1880-1889). Rapport sur une mission botanique exécutée en 1884, dans la région saharienne, au nord des grands chotts et dans les iles de la côte orientale dela Tunisie (Expl. sc. de la Tunisie, 1888, 124 pages). DISCOURS. Discours prononcé à la séance publique du 7 avril (Ann. Soc. hort. et hist. nat. Hérault, 1872, p. 45). Discours prononcé à la séance publique du 25 mai (Ibid., 1814, p. 58). Discours prononcé à la séance publique du 28 mai (Ibid., 1816, p. 82). Discours de clóture à la session de Corse (Bull. Soc. bot. de France, 1811, p. Xxxiv). Discours prononcé au banquet annuel de la Société, qui a eu lieu dans l'orangerie du Jardin des plantes, le 15 octobre 1882 (Ann. Soc. hort. et hist. nat. Hérault, 4882, p. 54). eque 4 M. l'abbé Coste donne. lecture de la Notice suivante : M. L'ABBÉ BOISSONNADE ; par ME. l'abbé m. COSTE. Presque en même temps que le D” Martin, dans le Gard, 2 mars 1897, mourait dans la Lozère un autre s savant d'un icr inférieur sans doute, car il n'a point laissé d'écrits, mais botaniste passionné et. érudit, connu de plusieurs de nos confréres avec lesquels il était entré en relations. Je veux parler de l'abbé Bois- sonnade, chanoine honoraire de Mende. Successivement professeur au petit séminaire de Chirac, vicaire à Villefort, professeur de sciences pendant prés de vingt ans au petit séminaire de Mende, M. Boissonnade avait, dés son jeune àge, Bull. Soc.bot de France 9 d ORE OC 39 e T. COS e D COMMOSE DES CANNA V LIV 1907) Dl XV Vol.XLIV.(ann.1897) PLX\ TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS ‘CE NUMÉRO. SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE A DARCELONNETTE .(DASSUS-ALPES) AU Mois D'AoUT 1897. Comité local d'erganisation eeea essei eot ie sec mener set bru "s Listes des personnes qui ont assisté à lasession................ n RÉUNION :PRÉPARATOIRE DU Í*" AOUT. ‘Constitution du Bureau spécial de la session.................... Ht Programme dc la sessipn...................... DEM Iv SÉANCE DU 1** AOUT. Discours de M. le Sous- Préfet de Barçelonnetle................. vn "Discours de M. Legré, Président....................... nnn IX La Botanique en Provence au xwi°: siècle : Mathias de Lobel ct Pierre Pena...............u....................s..ss... Xt Gomme de Canna (Planche XV)........................ pn XLVIII Le D? Bernardin Martin, Notice biegraphique.............. .... Li Lettre à M. Malinvaud, Notice sur Napoléon Doümet-Adansen... EViN L'abbé Boissonnade................ m t t LXIV STATUTS DE LA SOCIÉTÉ ARTICLE 1*. La Société prend le titre de Sociélé botanique de l'rance. ART. 2. le a ‘pour objet : 4° de con- courir aux progrès dé la Botanique et des sciences qui s'y rattachent; 2° de faciliter, par tous les moyens dont elle peut disposer, les études et les travaux de ses membres. - ART. 3. Pour faire partie de la Société, il faut avoir été présenté dans une de ses séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séañce suivante par le: Président. — Les Français, quel que soit le lieu de leur rési- dence, ct les étrangers, peuvent également, et au même titre, être membres de la Société. — Le nombre des membres résidant à Paris ne pourra pas dépasser qualre cents. Celui des membres résidant dans les départements ou à l'étranger est limité à six cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l’année sui- vante, dans la dernière séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société ont le droit d'assister aux séances. Ils y ont tous voix délibérative. — Les délibérations sont prises à la majorité des voix des mem- bres présents. ART. 5. Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations ou échanges d'im- meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution. ART. 6. L'administration de la Société | est confiée àun Bureau et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. Ant. 7. Le Bureau est composé : d'un président, de quatre vice-présidents, d'un sccrélaire général, de deux secrétaires, de deux vice-seerétaires, d'un trésorier et d'un : archiviste. ART. 8. Le président et les vice-présidents sout élus pour une année. — Le secrétaire général est élu pour einq années; il est rééligible aux mèmes fonctions. — Les se- crélaires, les vice-secrétaires, le trésorier et l'archiviste sont élus pour quatre années ; ces deux derniers sont seuls rééligibles. — Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous les deux ans. ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année. ` ART. 10. Le Président, les autres mem- bres du Bureau et les membres du Conseil d'administration sont élus, à la pluralité des voix, dans la dernière séance du mois de décembre. Tous les membres de la Société sont appelés à participer à ces élections, soit directement, soit par correspondance. Le Président est choisi parmi les quatre vice- présidents en exercice. ART. 11. La Société pourra tenir des seances extraordinaires sur des points de la Franee qui auront été préalablement déter- minés. — Un Bureau sera spécialement or- ganisé par les membres présents à ces réunions. ART. 12. Un Bullelin des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. . ART. 13. Chaque membre paye une coli- sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée par une somme de. 400 fr. une fois payée. Tout membre qui a paye régulièrement la cotisation sociale pendant au moins dix ans peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. : AnT. 14. La Société établit chaque annce son budget pour l'année suivante. Dans la première séance du mois de mars de chaque année, le compte détaillé des recettes ct des dépenses de l’année précédente est soumis à son approbation. Ce compte est publié dans le Bullelin. 2, Anr. 15. Les fonds libres sont déposés dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif, — Les sommes reçues, qui n'ont pas été employées dans le cours d'un exer- cice, sont placées en rentes sur l'État, en obligations de chemins de fer francais (don le minimum d'intérét est garanti par l'État), en actions de la Banque de France, ou en obligations du Crédit foncier, sauf celles que la Société juge nécessaires pour que les dépeñsés de l'exercice suivant. — Les yaleurs ainsi acquises ne peuvent être alii- nées quen vertu d'unc délibération de la Société. ART. 16. La Société est représentée, dans ` les actions judiciaires qu'elle a à exercet e -à soutenir, et dans tous les actes passes vertu de ses délibérations, par le Trésories ou par l'un des membres du Conseil qu'elle a désigné à cet effet. i d En cas de dissolution, tous les membres de la Société sont appelés à déci- der sur la destination qui sera donnce à ses biens, sauf approbation du Gouvernement. ART. 18. Les Statuts ne peuvent trs modifiés que sur la proposition du Conse d'Administration ou sur une proposition e vingt-cinq membres présentée au Bureo: Dans Pun ou lautre cas, la, propositio doit être faite un mois au moins avant : séance dans laquelle clle est soumise à vote de la Société. . 'assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut modifier Le Statuts qu'à la majorité des deux nere membres présents ou volant par cor ondance. , n P Le nombre des membres présents a séance ou votant par correspondance he être égal, au moins, au quart des mem de la Société. * Ces statuts ont été délibérés et adoptés par le Conseil d'État, dans sa séance du 5 août 1875; ils ont été modifiés en 1887 et en 1894 avec l'autorisation du Gouvernement, 8684, — L.-Imp. réunies. rue Mirnon 9 Paria — Morrenoz directcur. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE | DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTÉ-QUATRIÈME (Troisième Série. — TOME IV) 1897 . w SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. (DEUXIÈME PARTIE), PARIS ‘AU SIEGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 - COMMISSIONS ANNUBLLES NOMMÉRS PAR IE CONSRIL D'ADMINISTRATION 4° Commission de Comptabilité : MM. E. Bornet, G. Camus et Rose. 9» Commission des Archives : MM. Delacour, abbé Hue, Maugeret. 3° Commission du Bulletin : MM: E. Bornet, Boudier, G. Camus, Dutailly, - Morot, Zeiller. . 4* Comité de détermination des plantes de France et d'Algérie soumises à l'examen de la Sociétéé : MM. Boudier, Camus, Hue, Jeanpert, Poisson, Rouy. 5e Commission chargée de formuler un avis au sujet de la prochaine session extraordinaire : MM. G. Camus, Hua, Legrelle, Lutz, Mouillefarine et nos Art. 25 du Réglement. — Le Président et le Secrétaire général font partie de droi de toutes les Commissions. Tarif des tirages à part. a o 500 NOMBRE DE FEUILLES, exar. "d Ed Ed EXEMPL. Une feuille (46 pages), réimposition, papier, tirage, | fr. c. fr. c. fr. e. fr. c. fr. e. pliure, piqüre et enveloppe de couleur. . . . . 8 50 9 50 A » 45 » 24 >» Trois quarts de feuille (12 pages). . . . . sebo 8 » 9 » 10 50 14 » 99 » + Demi-feuille (8 pages). . . . . s Rura Qe see 5 5 6 » 8» 19 » 18 » | Quart de feuille ($ pages . . .., ,,. .. SET 4 » 5 » 7 9 » uo» © 9*feuille en sus de la première. . . . . nées 1 50 8 50 9 50 42 » 48 » '. Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. s . 4 4 10» 8 » 9 » 11 50 16 » . Demi-fenille en sus d'une fenille, . .., ..., 4 » 5» 6 50 8 50 14 » . Quart de feuille — — £v. Verre TT W^ 4 » 6 » 8 » | f» La composition d'un titre d'entrée spécial d’une demi-page est de 1 franc. La composition d'un grand titre d'nne page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. , La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 francs 5! le titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour la couver- ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c, l'heure. Une gravure d'nne page, intercalée dans le texte, entraine nn supplément de tirage de 2 francs. Une gravure d'une demi-page, 1 fr, 50. Tont travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la disposition des pages du Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. — BÀ H. COSTE. — L'ABBÉ BOISSONNADE. | LXV cultivé avec passion les mathématiques, la physique et la chimie. Mais les sciences naturelles, la géologie, la zoologie, l'entomologie, la botanique absorbérent toutes ses heures d'activité; la botanique eut toujours ses préférences. Personne n'a mieux connu que lui la nature du sol, les gorges et les montagnes, la faune et la flore de la Lozère. Il n'y a peut- étre pas, dans cet intéressant département, un recoin inconnu, une vallée sans nom que l'infatigable chercheur n'ait visités, étudiés sur place. Il revenait toujours de ses excursions les mains pleines. Membre d'un grand nombre de Sociétés savantes, il avait fait souvent partie des explorations lointaines, et il entretenait des relations suivies avec des hommes connus par leurs travaux. Admis, jeune encore, dans la Société d'agriculture, sciences et arts de la Lozère, il fut le principal créateur de son Musée historique et archéologique, dont il est resté, pendant plus de vingt ans, l'unique conservateur. | Toutefois la plus grande partie de ses collections géologiques a été léguée au petit séminaire de Mende, qui peut se glorifier d’être l'une des rares maisons d'enseignement secondaire de France, possédant un riche Musée minéralogique. Le méme établissement posséde aussi ses collections botaniques. Son herbier se compose de 50 gros in-folio, renfermant prés de 2400 espéces appartenant la plupart à la flore du Gévaudan. Quand on voudra exposer les richesses végétales de la Lozère, on trouvera dans cette collection bien des renseignements précieux. Il est regrettable qu’un botaniste si actif et si érudit, mais par trop modeste, n'ait rien publié sur la flore de son pays (1). Loret, qui le connaissait intimement, et d’autres amis de la science ont fait de vains efforts pour décider l'abbé Boissonnade à consigner par écrit le résultat de ses innombrables investigations. . (1) Dans ces dernières années, M. Boissonnade se plaisait à distribuer à ses visiteurs des exemplaires d'un curieux Salix, jadis découvert par Loret dans e bois de La Vabre, près Mende, et qu'il avait transplanté dans le jardin du petit Séminaire. Ce Salir, dont nous avons retrouvé l'arbrisseau original au bois de La Vabre, est un rare et intéressant hybride du S. incana et du S. ca- prea et doit être identifié avec les S. oleifolia Vill. et S. Seringeana Gaud., dont il ne diffère par aucun caractère saillant, (Voy. Eæsicc. Soc. Roch., 1 3144; Soc. ét. FL, Fr., n° 548; Fl. sel. Ch. Magnier, n° 3116 et 3116 bis.) T. XLIV. E LXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. L'ordre du jour étant épuisé, les espéces suivantes, récol- tées et préparées en nombreuses parts avant la session par MM. Vidal, Derbez et Bessand, sont gracieusement offertes aux membres présents : Androsace carnea. A. maxima. Anemone alpina. A. baldensis. À. vernalis. Aquilegia alpina. Asplenium viride. Astragalus alopecu- roides. Avena Hostii. Bellidiastrum Michelii. Biscutella cichoriifolia. Brassica Richerii. Bulbocodium vernum. Campanula Allionii. C. barbata. Cardamine asarifolia. Crocus vernus. Diplotaxis repanda. Draba aizoides. D. pyrenaica. Dracocephalum Ruys- chiana. Eriophorum alpinum. Erysimum virgatum. Fritillaria delphinensis. Gentiana acaulis. G. lutea. G. verna. Gregoria Vitaliana. . Hierochloa borealis. Hugueninia tanacetifo- lia. Hutchinsia alpina. Hypericum Coris. H. hyssopifolium. Leontopodium alpinum. : Lepidium pratense. Leucanthemum alpi- num. Linaria ałpina. Linum alpinum. Myrrhis odorata. Ononis rotundifolia. Oxytropis pilosa. Parnassia palustris. Paronychia capitata. Pedicularis fasciculata. P. foliosa. P. rostrata. P. verticillata. Polygonum alpinum. Primula farinosa. P. intricata. P. marginata. Ranunculus pyrenæus. R. Seguieri. Scutellaria alpina. Silene alpina. Soldanella alpina. Thlaspi rotundifolium. Viola arenaria. V. biflora. V. cenisia. V. pinnata. A Pissue de la séance, la Société, sur une gracieuse invi- tation dont lui fait part M. Arnaud, se rend au Cercle de la Ville, où elle reçoit le plus aimable accueil de la Munici- palité, qui lui offre un vin d'honneur. LEGRÉ. — NOTICE SUR LE BOTANISTE PROVENCAL JEAN SAURIN. LXVII SÉANCE DU 5 AOUT 189;. PRÉSIDENCE DE M. LEGRÉ. M. le Président annonce une nouvelle présentation. M. Legré fait à la Société la communication suivante : NOTICE SUR LE BOTANISTE PROVENGAL JEAN SAURIN, DE COLMARS; pir M. Ludovic LEGRÉ. Le médecin Garidel (1), qui fut le disciple, l'ami et bien sou- vent le compagnon d'herborisation de Tournefort, publia en (1) Pierre Garidel était né 'à Aix en 1658; il y mourut en 1737. Le titre qu'il se donne sur le frontispice de son livre est celui de « docteur en méde- cine, professeur royal d'anatomie ». L'Université d'Aix possédait alors une Faculté de médecine, et c'est là que Garidel professait. Son Histoire des plantes qui naissent auz environs d'A ir, composée dans un intérét purement médi- €al, fut éditée, en vertu d'une décision des administrateurs du pays, aux frais de la province. La dépense, parait-il, s'éleva au chiffre, considérable pour l'époque, de quinze mille livres. Aussi cet ouvrage, imprimé à Aix, est-il un Véritable monument de l'art typographique en Provence. Comme, par le fait des guerres malheureuses que Louis XIV eut à soutenir dans les dernières années de son règne, le pays était fort appauvri, quelques Provençaux, choqués de l'importante subvention accordée à Garidel, furent d'avis qu'il y avait là an emploi abusif des deniers publics, et leur mécontentement s'exhala dans épigramme suivante : Garidel, médecin de bizarre pratique, Mauvais imitateur du fameux Tournefort, Dans le monde on se passait fort De ta fatale botanique! Mais les tuteurs de ce pauvre pays, De quinze mille francs comptés en beaux louis, Malgré la commune indigence, Ont'payé ton chétif herbier. Ah! quel bonheur pour la Provence Que tu ne sois pas jardinier Nous ne voudrions pas que ce trait de satire portàt la moindre atteinte à la mémoire de Garidel. La postérité n'a qu'à se féliciter de la détermination que Prirent les Procureurs du pays de Provence, et les botanistes enr d cel Pulsent toujours avec grand intérêt l'Histoire des plantes. L'auteur de " 'n-folio fut un Observateur assidu et consciencieux, poussant jusqu aux p'us extrêmes limites son droit d'expérimentateur. Ainsi, à propos de e taus, auquel on attribuait la fâcheuse propriété de faire tomber les dents, LXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. 1714 (1) le grand ouvrage auquel il travaillait depuis de longues années. À ne considérer que le titre de son Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix, il semblait que ce gros volume devait traiter uniquement des plantes croissant aux alentours de l'antique et brillante capitale du comté de Provence. Mais Garidel ne l'entendait pas ainsi (2). Il ne voulait pas réduire son œuvre à n'étre qu'une simple Flore de la banlieue d'Aix, et il y fit entrer beaucoup d'espèces originaires de la partie la plus reculée du ter- ritoire de la province. Il accorda notamment une large place à la végétation des Alpes de la Haute-Provence. Garidel, pourtant, n'était jamais allé herboriser personnellement sur ces montagnes. Mais il avait dans la région un correspondant, botaniste expérimenté et plein de zéle, qui lui communiqua les diverses espéces montagnardes enregistrées, décrites ou figurées ensuite par le botanographe aixois en son Histoire des plantes d'Aix. C'était un pharmacien, — ou, comme on disait alors, un apo- thicaire, — nommé Saurin, établi en cette qualité dans la char- mante petite ville de Colmars (3). Toutes les fois que Garidel s'occupe d'une des plantes qu'il a e Garidel, emporté par son zèle de savant, relate avcc une candeur à peine con- cevable le résultat de ses expériences in animá vili : « Riviere assure que si on frote les dents avec les feüilles de cette plante, elles tombent; ce que je n'ai pas trouvé veritable par l'expérience que j'en ai faile sur diverses personnes. »! — C'est en l'honneur de Garidel que Tournefort a créé le genre Garidella, qui n'est représenté dans la flore francaise que par une seule espèce, le G. Nigellastrum. L'historiographe des plantes d'Aix méritait bien cet hommage, puisqu'il avait eula bonne fortune d'étre l'inventeur sur le ter- ritoire provençal de la jolie Renonculacée : « J'ai eu le bonheur, écrivait-il, de la trouver le premier en France, en l'année 1692. » (1) La plupart des exemplaires de l'Histoire des plantes portent la date de 1715. Mais on en trouve quelques-uns où est inscrite celle de 1714. Ils ne dif- ferent entre eux que par certains changements apportés à la disposition du frontispice. (2) Il l'exprimait d'ailleurs par ces mots qu'il ajoutait en sous-titre : € él dans plusieurs autres endroits de la Provence ». (3) Colmars est actuellement un chef-lieu de canton de l'arrondissement de Castellane (Basses-Alpes). Avant l'annexion à la France de la Savoie et du comté de Nice, c'était une place frontiére, et à ce titre elle avait été fortifiée- Elle continue à étre enserrée dans une enceinte crénelée; elle est en outre protégée, en amont et en aval du Verdon, par deux forts détachés, le fort de Savoie et le fort de France. Les proportions de ces défenses paraissent aujour- d hui enfantines et font sourire quand on songe aux engins à longue portée de l'artillerie actuelle. LEGRÉ. — NOTICE SUR LE BOTANISTE PROVENÇAL JEAN SAURIN. LXIX reçues de Saurin, il ne manque pas de nommer l'expéditeur dé qui il la tient, et, à différentes reprises, il fait suivre d'une phrase élogieuse le nom de son correspondant : « Mr. Saurin trés habile Apoticaire et Dotaniste », ou encore « Mr. Saurin, trés habile Apo- ticaire et curieux Botaniste (1) ». Ce n'est méme pas sans quelque surprise que nous l'avons vu se servirune fois de cette expression : € L'illustre Mr. Saurin ». Il ne parlait pas autrement de son glo- rieux maitre : « L'illustre Mr. de Tournefort ». Il est vrai qu'à l'époque où Garidel écrivait, il ne s'était pas écoulé un bien long intervalle depuis que le Misanthrope avait dit : D'éloges on regorge, à la tête on les jette, Et mon valet de chambre est mis dans la gazette. Mais c'était là, sans doute, une de ces boutades dont Alceste fut coutumier, et nous devons supposer qu'alors, pas plus qu'aujour- hui, — si ce n'est peut-être en Italie, — on ne donnait de « Pil- lustre » à tort et à travers. Nous sommes done fondés à croire que Saurin avait, comme botaniste, conquis en Provence une juste renommée (2). Il nesecontentait pas de colliger des plantes et de les transmettre à ses correspondants; il les étudiait soigneusement, puis il consi- gnait par écrit le résultat de ses observations. Garidel cite plusieurs fois les « Memoires » qu'il a recus, en méme temps que les échan- tillons d'herbier, de l'apothicaire de Colmars. Celui-ci appartient ainsi à cette vaillante phalange de pharma- tiens qui, dés le xvr’ siècle et pendant tout le xvn’, apportèrent n concours si efficace aux progrés de la phytographie. En un temps ou c'était la botanique et non point, comme de (1) Nos lecteurs ne sont pas de ceux auxquels on aurait besoin de faire | PSePYer que le mot « curieux » est pris ici dans un sens subjectif et non Point objectif. ela Saurin ne correspondait pas seulem 54. 00 avec le docteur Fouque, à qui l tx donne le titre de « Professeur Royal Botaniste », € est- * botanique à l'Université d'Aix. Garidel mentionne souvent les découvertes * plantes faites par Fouque au cours des herborisations auxquelles celui-ci x livrait avec ardeur. A en juger par la fréquence des citations, ce proie ar fut un botaniste militant des plus actifs. Antoine de Jussieu, dans sa Vie PE tournefort, le nomme parmi les amis de l'illustre auteur des Institutiones et herbay i. ent avec Garidel. Il était aussi en ‘Histoire des plantes des environs à-dire professeur LXX SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. nos jours, la chimie, qui faisait le fond de la matiére médicale, les pharmaciens avaient l'obligation de bien connaitre les plantes. Ils composaient leurs médicaments au moyen des simples qu'ils se procuraient en allant eux-mémes les récolter par monts et par vaux, ou qu'ils cultivaient dans leurs petits jardins botaniques, accessoires indispensables des officines. Tout pharmacien était nécessairement doublé d'un botaniste. Les auteurs illustres que la postérité vénère comme les créateurs, ou tout au moins les rénovateurs de la botanique descriptive, Charles de l'Escluse, Pierre Pena, Matthias de Lobel, Jean Bauhin, nomment à chaque page, et toujours avec des éloges mérités, les divers pharmacopæi auxquels ils durent la connaissance d'une multitude d'espéces rares : Pierre Coudenberg à Anvers; Hugues Morgan à Londres; Albert Martinello à Venise; Ferrante Imperato à Naples; Valerand Dourez à Lyon; Jacques Raynaudet à Mar- seille (1). Et Garidel signale et salue toute une génération, nous serions tenté de dire une dynastie, de pharmaciens aixois, les Rimbaud, qui se flattaient, avec juste raison, d’avoir singulière- ment favorisé à Aix le développement de la science des végétaux : « J'ai apris, disait-il, de feu Mr. Jean-Baptiste Rimbaud, très ha- bile Maitre Apothicaire, dont les Ancêtres avoient rétabli la Bola- nique dans la ville d Aix... (9). » Installé dans une ville de moindre importance (3), mais vivant à proximité d'un territoire dont les richesses végétales sont con- (1) On ne peut s'empécher de regretter que les noms de ces pharmaciens- botanistes, qui ont si bien mérité de la science, soient pour la plupart tombés en oubli. La nomenclature nous a conservé, avec le Telephium Imperat, le nom du pharmacien napolitain Ferrante Imperato, et avec le Samolus Vale- randi celui de Valerand Dourez, originaire de Lille, mais établi à Lyon, et dont le zèle pour la botanique fut très ardent, comme on le voit par le gran nombre d'espèces qu'il communiqua soit à Pena et Lobel, soit à Jean Bauhin- (2) Dans un autre endroit de son livre, Garidel dit encore de lapothicair? Rimbaud que : « ses ancêtres s’étoient rendus célèbres, tant par l’habileté qu'ils avoient dans leur art, que par l'attachement qu'ils avoient pour la Bota- nique, en cultivant dans un jardin du Fauxbourg les plantes les plus rares e l'Europe... » .Q) ll y avait alors à Colmars, en méme temps que Saurin, un autre bota- niste qui se nommait Allègre et que Garidel a mentionné deux fois dans 50? ouvrage. Allègre avait fourni au professeur d'Aix, entre autres espèces le Cypripedium Calceolus et le Carlina acaulis. Garidel écrit à propos de "à premiere de ces plantes : « Un botaniste de Colmars nommé Allegre m'en avoit aporté quelques pieds que j'avois planté à ma metairie, mais la chaleur du climat ne me permit pas de les garder longtemps. » | LEGRÉ. — NOTICE SUR LE BOTANISTE PROVENÇAL JEAN SAURIN. LXXI sidérables, Saurin a rempli auprés de Garidel un office de pour- voyeur et d'informateur analogue à celui de certains pharma- ciens du xvr siècle à l'égard des grands descripteurs de cette époque. Les renseignements qui ont été reproduits plus haut sont les seuls que nous ait fournis Garidel sur la personne de Saurin. . Nous ne connaissions de celui-ci ni le prénom ni l’âge. Comme de tels détails sont de rigueur en toute notice biographique, nous avons dà nous les procurer au moyen de recherches faites dans les archives de la ville où il résidait (1). L'acte de décès de notre botaniste a été retrouvé, et par là nous avons appris que Saurin, qualifié de « maître appoticaire », portait le prénom de Jean, et qu'il mourut à Colmars, le 7 août 1724, igé de soixante-dix-sept ans (2). Sa naissance remontait donc à l'année 1647. Par une fâcheuse rencontre, le registre des actes de 1647 a disparu des archives de Colmars. En l'absence de l'acte de baptéme, il est impossible d'avoir certitude que Saurin était né dans cette ville; mais tout le fait présumer (3). Nous avons dressé une liste générale des espéces récoltées par Saurin, ou du moins de celles que Garidel a insérées dans son Ouvrage, Observateur exact et sagace, Saurin, dans ses envois, non seu- lement notait avec précision les localités où il avait cueilli ses (1) C'est M, Gelhin, receveur de l'enregistrement à Colmars, qui a bien voulu se charger de faire dans les registres de l'état civil les recherches dont nous avions besoin et que certains obstacles matériels rendaient, parait-il, Wil an qs, Nous sommes heureux de le remercier ici de toute la peine (2) Voici la t , di x arler plus exactement, de l'acte d; à teneur de l'acte de décés, ou, pour p inhumation : D. N Le Septieme d'aout 1724 est mort sieur Jean Saurin, maitre appoticaire, . agè de 77 ans et muni des sacrements, et le huitieme il a été enseveli, pré- qu les soussignés. » . ant li. un Saurin avait épousé Catherine Gravier, qui mea ring était issu un fils jin 1719, âgée d'environ soixante cinq ane l "en r fai exerca à 20 mars la profe Saurin, venu an monde le 2 dans la méme ville le 6 juin 147. ul 9 ession de chirurgien. Il mourut ar lvons nous-même procédé quand nou ressort d une enquête à laquelle nous To escendance du bota- niste Sau 5 sommes allé herboriser à Colmars que te plus, est actuelle- “Urin est éteinte ; et ce nom, que personne n y porte p'us, me A . ; ; nt oublié des habitants. Sic transit gloria... LXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. échantillons, mais il signalait en même temps les conditions de stat au milieu desquelles végétait la plante communiquée. On peut ainsi apprécier la justesse de ses constatations (1). La plupart des localités indiquées ont conservé les noms qu'elles portaient il y a deux siècles : c'est une circonstance que nous avons pu vérifier au cours de nos herborisations dans les environs de Colmars. Quelques-uns des noms de lieux cités par Saurin, notamment les villages de Thorame, Allos, Entraunes, Peiresc, Entrevaux, cir- conscrivent le vaste périmétre dans lequel s'exerca son activité de botaniste herborisant. Voici maintenant, désignées par les noms et rangées dans l'ordre qui leur sont attribués par la nomenclature actuelle, les diffé- rentes espèces que Garidel avait reçues du botaniste de Colmars : Trollius europæus L. Viola biflora L. Helleborus viridis L. (2). Acer Pseudo-Platanus L. Aconitum Anthora L. Ononis fruticosa L. — lycoctonum L. Astragalus aristatus L Hér. — Napellus L. Potentilla Tormentilla Nesti. Pæonia peregrina Mill. Alchemilla vulgaris L. Dentaria digitata Lamk. Ribes Uva-crispa L. — pinnata Lamk. -- alpinum L. (3). (1) Exemples : Garidel écrit au sujet de son « Tragacantha alpina » (Astra- galus aristatus V'Hér.) : « Cette plante est assez commune dans le terroir de Colmars, surtout dans les endroits secs et non cultivez, comme l'a observé Mr. Saurin »; au sujet du « Valeriana palustris »(V. dioica L.) : « Mr. Saurin à observé que cette plante vient assez communement dans les lieux humides et aquatiques du terroir de Colmars »; au sujet du Juniperus Sabina L. : « Elle vient dans les lieux montueux, arides et secs du terroir de Colmars, comme l'a observé Mr. Saurin », ete. (2) « Mr. Saurin nous assure que cette plante vient sur la pente de la mon- tagne appelée le Col de Champ ou la Couelle de Champ, du côté d'Entreaunes dans les lieux septentrionaux et couverts d'arbres, à une lieüe et demie de Colmars. » — Il résulte de ce texte que le Col des Champs était encore boisé il y a deux siècles. Aujourd’hui les arbres ont disparu, et cette localité est une de celles que l'abus du pâturage a le mieux dévastées. Heureusement l'Administration des Forêts vient d'y acquérir une surface assez étendue et les travaux de reboisement y sont activement conduits sous la haute direction de notre honoré confrère M. le Conservateur Carrière. (3) « Les Habitans de Colmars, comme l'a observé Mr. Saurin dans les Memoires qu'il m'a communiquez, appellent les Groseilles rouges Roulano- On trouve ces deux espèces dans le terroir de Colmars, aux quartiers de Mou- nier, de Lambournet, et de celui dit Lou Prat de Michouno. » LEGRÉ. — NOTICE SUR LE BOTANISTE PROVENÇAL JEAN SAURIN. LXXIII Angelica silvestris L. (1). Pinus Abies L. Meum athamanticum Jacq. (2). — Larix L. Pimpinella saxifraga L. Juniperus Sabina L. Valeriana officinalis L. Veratrum album L. — dioica L. Lilium pomponium L. (5). Antennaria dioica Gærtn. — Martagon L. Gentiana lutea L. — croceum Chaix (6). — cruciata L. Paris quadrifolia L. Linaria alpina (3). Veronica officinalis L l'olygonum Bistorta L. Asarum europæum L. (4). Pinus Picea L. Polygonatum verticillatum AL. Convallaria majalis L. (1). Eriophorum polystachion L. Botrychium Lunaria Sw. (1) Garidel appliquait à cette Ombellifère lc nom, adopté par les Institu- tiones de Tournefort, d' « Imperatoria sativa », lequel, synonyme de P « An- gelica sativa » de Gaspard Bauhin, devrait être traduit actuellement par Archangelica officinalis Hoffm. C'est bien cette espèce que Garidel croyait avoir reçue de Colmars et il écrivait : « Aprés avoir examiné la plante qui m'a été envoyée depuis peu par Mr. Saurin, j'ai été persuadé par celle-ci, que l'illustre Mr. Saurin nomme Angelica Bohemica, que c'est la véritable Angé- lique, quoiqu'elle ne devienne pas si haute dans le sol pierreux des montagnes e Colmars, où elle nait, qu'on la voit dans nos jardins. » Mais il se trompait, *tdans leur Flore de France Grenier et Godron ont dit avec raison de lAr- Changelica : « Plante du nord de l'Europe, indiquée à tort dans les Vosges et en Provence, » (2) « Les Paysans de Colmars l'apellent Cistre. Mr. Saurin a observé que celle plante vient dans une montagne dite d'Autapie. Elle vient aussi et en plus grande quantité sur les montagnes d'Alos. » , (3) « Mr. Fouque m'a communiqué cette jolie espece de Linaire, elle lui a êlé envoyée de Colmars par Mr. Saurin, qui l'a trouvée dans les montagnes dudit Colmars. » Garidel donne à cette plante le nom, dont Tournefort était auteur, de « Linaria saxatilis, Thymi folio Inst. 171 ». Si c'est, comme nous è croyons, la Linaire des Alpes qu'il a fait graver d'après l'échantillon de 9 mars, il aurait dù lui donner le nom Bauhinien, adopté par les Institu- liones, de « Linaria quadrifolia supina ». (4) « Cette plante vient dans les lieux ombrageux et aquatiques, et sous les Aochers de l'endroit appelé lou Devens de Mounier au quartier de Lancouret ans le terroir de Colmars, comme l'a remarqué Mr. Saurin. » . (3) « Mr. Saurin a trouvé cette belle plante dans les montagnes de Peiresc € d'Entrevaux. » © * Ces deux dernieres especes sont assez communes dans le Devens de " Son expérience que la diversité des lieux fait la di " eurs des fleurs de Martagon qui varie par conséquent en le transplantant ; ce que l'on doit entendre des blancs, des jaunes et des gris de lin, et non point du Martagon Pomponeum, qui ne perd jamais sa couleur rouge plus ou Moins foncée, > ! . À Col, Mrs Saurin assure que cette plante est assez commune danS MW quarti 5; elle vient proche de la riviere ou torren a arbres parmi er dit Lambournet, dans des lieux humides et couverls { , es M elezes, et au-dessous des rochers. » LXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Outre les plantes vasculaires dont la liste précède, Saurin avait fait connaître à Garidel une Cryptogame pour lequel le botano- graphe aixois, — la supposant inédite, — créa le nom de « Aga- ricus Coriaceus, Laricinus, Hæmatodes, Gallo Provincialis ». Voici la description qu'il en donnait, en utilisant les notes trans- mises par Saurin : « Cette espèce d’Agaric est tout-à-fait semblable à une peau de gant, principalement à celle des gans blancs qui sont un peu salis ou graisseux : il n'y a personne qui en le voyant ne croit pas que c'est veritablement une piece de quelques vieux gans ; il a la méme épaisseur, la méme douceur et souplesse, il n'a aucune odeur sen- sible, étant allumé il ne tient pas le feu. L'on n'y decouvre aucune dureté, ni tubercule, comme l'on observe par l'attouchement dans celui du Chéne, dont parle Breynius dans les Ephemerides d'Alle- magne, Ann. 4 et 5, Obs. 150. Le nôtre se trouve dans l’interstice du bois des vieux melezes : il s'étend sur la longueur des fibres ligneuses; ce n'est que depuis le pied de l'arbre jusques au milieu que l'on le rencontre. Mr Saurin, trés-habile Apoticaire et très- curieux Botaniste, m'a assuré qu'il est assez commun dans les vieux melezes de Colmars; c’est à lui que je suis redevable de la connoissance de cette curieuse espece d'Agaric, à qui j'ai mieux aimé la raporter qu’au genre des Fungus, comme a fait Breynius. Il à eu la bonté de m'en envoyer un, qui est de la longueur de neuf à dix pouces, sur quatre à cinq de large. Celui de Chéne dont parle Breynius étoit si grand que l'on en auroit pù faire, à ce qu'il dit, une chemisette ; le nótrea un goütun peu astringent. Mr Sau- rin m'aprend que les païsans de Colmars s'en servent pour les petites plaies et pour les meurtrisseures : Brevnius dit que celui du Chéne étant apliqué sur la région du cœur arrête d'une ma- mere surprenante l'hemorragie des narines. Je ne scai si le nôtre a la meme vertu; c'est ce que l'experience nous aprendra dans la suite (1). » (1) Nous avons fait appel à la haute compétence de notre excellent confrère M. Boudier, à qui nous avons soumis le texte de Garidel en lui demandant son avis. Le savant mycologue a bien voulu nous répondre : « C’est évidem- ment un Champignon, mais pas à l'état parfait. C'est un de ces anciens genres que nos peres avaient décrits sur des mycéliums sans traces de fructification- G'est certainement une des formes du Xylostroma giganteum de Tode (Fung. Mecklemb. 1, p. 36, tab. 6, fig. 51), décrite aussi dans Persoon (Myc. Eur. l P. 94) et. dans les anciens auteurs. Seulement il m'est impossible de dire LEGRÉ. — NOTICE SUR LE BOTANISTE PROVENÇAL JEAN SAURIN. LXXV Avant son « Agaricus Coriaceus... » Garidel inscrivait dans sa Flore, mais sans en donner la description, l'« Agaricus sive Fungus Laricis » de Gaspard Bauhin (Pin. 375), considéré comme syno- nyme de l’«Agaricus » de Dodoens (Pempl. 486). « Il vient, disait- il, sur les Melezes dela Haute Provence, surtout aux environs de Colmars et dans les villages circonvoisins. » Il n'ajoutait pas qu'il tenait aussi ce Champignon de Saurin, mais il y a tout lieu de le croire (1). Les notes qui accompagnaient les envois de Saurin avaient quel- quefois assez d'ampleur pour étre, comme on l'a vu, qualifiées par Garidel de « Memoires ». Celui-ci, dans son livre, s'est contenté de les résumer. Il n'a reproduit textuellement qu'une partie des observations de son correspondant relatives à la manne. Cette substance, produit d'exsudation du Mélèze, était, sous le nom de Manne de Briançon, fort appréciée par la pharmacopée du xvr’ et du xvn siècle. Comment la manne se formait-elle ? On la croyait de provenance aérienne et voici en quels termes Saurin s'exprimait à ce sujet : € Lorsque dans le mois de juin, juillet et août il ne pleut gueres, et que l'esté est fort chaud et sec, la Manne tombe sur les arbres de Me- leze, Pesses et Sapins. Elle ne tombe pas également sur toute sorte d'arbres de ces especes, mais sur ceux qui sont de moyenne grandeur et qui ont beaucoup de branches. On n'en trouve pas non plus sur le haut de ces arbres, mais depuis le milieu en bas. C'est sur les branches les exactement l'espèce de Champignon à laquelle appartient ce mycélium. Le Xylostroma giganteum variant de couleur du blanc à l'ocracé, puis au fauve, uvant l'espèce de Polypore, de Dedalea ou autre Champignon épixyle qui a pu lui donner naissance. 11 ya toutefois les plus grandes probabilités pour qu'il soit dà au Polyporus officinalis (l'Agaric officinal des anciens); Cham- Pignon blane, généralement gros et qui pousse toujours sur les vieux Mélèses es hautes montagnes des Alpes de la France et de celles de la Suisse et d'ail- pi — J'ai trouvé le Xylostroma giganteum Tode dans l'intérieur des vieux i not, blanc et doux comme celui dont parle Garidel. Il était d, dune y en suis assuré, à la présence du Polyporus sulfureus qui, quoique J | du ih? la chair et le mycélium blancs. Or la chair de l'Agaric officina te cette et son mycélium sont fort analogues et il est plus que probable que c "Spéce, Polyporus officinalis, qui en est le producteur. ? d a note : di Au Sujet de cet « Agaricus Laricis », M. Boudier d dit m TA garicus tive P SeralS pas étonné que le Champignon inserit sous Ded Pemnpt 486 soit !ngus Laricis C. B. Pin. 375 et sous celui d'A garicus Dod. ° iml encore le Polyporus officinalis Fr. — Fries, d'ailleurs, dans son 57 YColog. 1, P. 365, le rapporte comme synonyme à son espèce. » LXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. plus cachées et derobées aux rayons du soleil que la Manne vient, où elle se durcit en grains de diverses figures, dont les plus gros sont moindres qu’une féve. On coupe les branches qui sont les plus chargées, pour la cüeillir plus facilement. Les feüilles en sont aussi chargées, surtout celles de la Meleze qui paroissent enduites d’une viscosité resineuse, sur laquelle adherent les petits grains de Manne. On ne sauroit la cüeillir sans le mélange de quelques feüilles et brins de l'écorce et d'autres impuretés; c'est ce qui oblige ceux qui l'ont ramassée de la dépurer (1). » En venant tenir session dans le département des Basses-Alpes, et dans un des arrondissements où Saurin fit, il v a deux siècles, d'intéressantes découvertes, la Société botanique de France nous offrait une heureuse occasion d'évoquer le nom et de remettre en lumière la figure du botaniste qui aida Garidel de ses recherches et concourut à faire connaitre la flore de nos belles Alpes proven- cales. Au milieu de ce grand mouvement qui pousse les intelligences en avant, il est bon quelquefois de tourner la tête et de porter ses regards en arriére, ne füt-ce que pour mesurer le chemin par- couru. Et, par obligation de piété filiale, ne faut-il pas que nous défendions contre un injuste oubli la mémoire de ceux qui nous ont précédés dans les voies de la science? Nous nous félicitons de pouvoir aujourd'hui remplir ici un tel devoir, en rappelant les titres du botaniste Jean Saurin, et en de- (1) Il est intéressant de comparer avec l'opinion de Saurin la théorie for- mulée plus d'un siècle auparavant par les auteurs du Stirpium Adversaria, Pierre Pena et Mathias de Lobel, qui étaient venus herboriser à Colmars méme. En voici le résumé : « La manne est due à un suc ou fluide vivifiant, lequel, inné chez tout végétal et müri par l'effet d'une chaleur propice et féconde, s'exhale pendant le jour à travers les issues cachées de l'écorce superficielle et s'évapore dans l'atmosphère sous l'action d'un soleil brülant; mais, lorsqu'il fait nuit, la rosée qui tombe habituellement se mêle à cet élé- ment vaporisé, le retient, fermente avec lui; et en se combinant ensemble ils donnent naissance à une matiére qui par sa nature tient le milieu entre le miel et le sucre. » — Pena et Lobel ajoutaient qu'on appelait Manne de Briançon celle qui provenait des Alpes de la Provence et du Dauphiné. La plus recherchée était apportée de l'Orient, sur les marches de Venise et de Gênes. Pourtant la manne de Briançon n'était point à dédaigner, et la France entière s en servait, pourvu qu'elle fût blanche, limpide et fraichement récoltée, telle enfin qu'enx-mémes, tandis qu'ils parcouraient cette partie des Alpes; l'ob- Uünrent en grande quantité en rompant des branches de Mélèze. Cette manne indigène ne le cédait en rien à la manne exotique pour le goùt et les pro- priétés purgatives ; elle avait, disent-ils, l'avantage de coûter moins cher et d'être moins souvent sophistiquée. COSTE. — QUELQUES PLANTES DE LA VALLÉE DE L'UBAYE, LXXVII mandant que son nom demeure inscrit sur la liste des hommes dont les travaux et le mérite ont honoré le département des Basses-Alpes; département aux intérêts duquel l’auteur de cette Notice se déclare profondément dévoué et que les botanistes peu- vent considérer comme une des subdivisions les plus attrayantes de cette contrée privilégiée qui se nomme la Provence. M. l'abbé Coste fait à la Société la communication sui- vante : OBSERVATIONS SUR QUELQUES PLANTES DE LA VALLÉE DE L'UBAYE; par M. l'abbé H. COSTE. 1. Berberis vulgaris L. var. microphylla Nob. — La nouvelle Flore de France de MM. Rouy et Foucaud, si exacte à mentionner toutes les formes et les variations de nos espéces francaises, n'at- tribue aucune variété au Berberis vulgaris L. On serait donc porté à croiro que cet arbrisseau épineux présente toujours le méme aspect et des caractères constants. ll n'en est rien, et chez cette espèce, comme chez tant d'autres plus ou moins répandues, Pob- Sérvateur peut distinguer plusieurs bonnes variétés ou raceslocales. Déjà, en 1896, M. Giraudias, dans le Bulletin de l Association pyré- néenne (1), a appliqué le nom de subintegrifolia à une forme de Montpellier et du Larzac aveyronnais. Celle de Barcelonnette que Je nomme ici microphylla n'est pas moins remarquable. Elle frappe à! premier abord par un aspect particulier, et se distingue des formes ordinaires par ses feuilles trés petites, fortement dentées lout autour, et par ses fruits également trés petits et trés nom- breux, Très répandue dans la vallée de l'Ubaye, sur les coteaux Pierreux et les alluvions des torrents, elle existe aussi dans plu- Sieurs localités des Hautes-Alpes, où elle est peut-être aussi abon- dante que le type. ; 2. Kernera sagatilis Reich. — J'ai récolté cette Siliculeuse sur les rochers du Lan, qui dominent Barcelonnette, vers 2000 mètres d'altitude. Elle représente exactement le type de l'espèce, moms 'épandu en France que la sous-espèce K. auriculata Reich., la / (1) Bull. vI, p, 8. LXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. seule forme existante dans les Causses et les Cévennes. Le K. saga- lilis a les tiges plus robustes, plus élancées, plus raides ; les feuilles plus grandes, souvent pubescentes, les caulinaires sessiles, non au- riculées; les fleurs assez grandes; la grappe fructifére allongée et làche; les silicules assez grandes, arrondies, non contractées, ni stipitées à la base, à valves dures, ruguleuses et à nervure dorsale saillante. 3. Arenaria multicaulis Wulf. (A. ciliata L.var. frigida Koch). — C'est une bonne variété de PA. ciliata L. Elle est caractérisée par ses tiges nombreuses et serrées, formant une plante trés ces- piteuse; ses feuilles peu élargies, étroitement lancéolées sur les rejets stériles ; ses fleurs peu nombreuses, 1 ou 2 au sommet des rameaux, et par ses pédicelles 1-3 fois plus longs que les sépales. Jel'ai aussi recueillie sur les rochers du Lan, à côté du K. saxatilis. Elle n'a encore été signalée en France que dans les Alpes, où elle est rare. 4. Roses de l'Ubaye. — Pendant mon trop court séjour à Bar- celonnette, j'ai étudié avec soin les Roses de la vallée, et voici l'énumération des espèces que j'ai rencontrées: Rosa canina L., R. glauca Vill., R. coriifolia Fries, R. montana Chaix, R. Chavini Rap., R. rubrifolia Vill., R. graveolens Gren., R. sepium Thuill., R. pomifera Herrm., R. alpina L. et R. pimpinellifolia L. Les espèces les plus répandues sont le R. pimpinellifolia et le R. graveolens : on les trouve presque partout dans le bassin de l’Ubaye. Le R. graveolens est fréquemment représenté par la forme à petits fruits distinguée par Chabert sous le nom de R. micro- carpa (1). Je n'ai observé que sur les bords et les alluvions de la rivière le R. canina avec ses variétés R. lutetiana Lém., R. duma- lis Bechst. et R. dumelorum Thuill., et sur le cône de déjection du Riou Bourdoux le R. sepium. Les R. glauca et R. coriifolia remplacent les R. canina et R. dumetorum de la vallée sur les flancs de toutes les montagnes où végètent les Rosiers. Le R. alpina est assez fréquent dans les lieux boisés. Sa forme dominante est celle à pédicelles hérissés-glanduleux et à récep- Q) Voy. D' Pons et abbé ‘Coste, Herbarium Rosarum, fasc. II, n° 181, p. e COSTE. — QUELQUES PLANTES DE LA VALLÉE DE L'UBAYE. LXXIX tacles lisses. En montant au col de Valgelaye, j'ai recueilli dans un ravin une variation à feuilles trés amples que j'ai étiquetée dans mon herbier R. alpina sous-var. platyphylla. Le R. montana est assez répandu sur les coteaux, mais ses formes sont peu variées. Son voisin, au contraire, le R. Chavini, est assez rare et trés poly- morphe. Rare aussi est le R. rubrifolia, que je n'ai pas observé aux environs de Barcelonnette. Le R. pomifera, à réceptacles hérissés ou presque lisses, est assez abondant autour de Larche. Je n'ai rencontré ni le R. tomen- losa Sm., nile R. micrantha Sm., ni le R. rubiginosa L. Mais il existe encore dans la vallée de l'Ubaye deux autres Rosiers que nous devons traiter à part, à cause de leur rareté. 5. Rosa subsessiliflora Boullu. — La découverte de cette curieuse Rose dans les Basses-Alpes est due aux recherches de M. Proal. Recueillie sur les coteaux de Bouzolières et de la Condamine, elle a été publiée sous le n° 2484 dans le Flora selecta exsiccata de M. Ch. Magnier. C’est un sous-arbrisseau voisin du R. sicula Tratt., espèce méditerranéenne de Sicile et d'Algérie, qui remonte, en France, dans les montagnes de la Provence et du Dauphiné jus- qu'à La Motte d'Aveillans (Isère). Il parait avoir quelques rapports avec le R. rubiginosa du nord réduit à l'état de buissons nains Microphylles. € Le R. subsessiliflora, dit M. Crépin (1), a été rapporté par MM. Burnat et Gremli (Ros. Orient., 1887, p. 16) comme sous- Variété à leur variété veridica du R. sicula Tratt. Son créateur, M. l'abbé Boullu, le considére actuellement comme une espéce subordonnée du R. comosa Rip. «Ce Rosa reste ou parait rester dans la nature une forme naine. Au lardin botanique de Bruxelles, les semis que j'en ai faits ont ĉgalement donné des pieds ou buissons qui ne dépassent pas centimètres de hauteur. Sur ces pieds cultivés, les pédicelles Sont restés courts, les sépales se redressent d’une façon plus mar- quée que dans le R. rubiginosa, mais ils ne sont pas réellement Persistants : ils finissent par se désarticuler plus ou moins tardive- ment et par tomber. Serait-il au fond une variété méridionale du type Linnéen ayant encore des attaches avec celui-ci? ou bien est- (1) Mes excurs. rhod. dans les Alpes en 1890, p. 61, LXXX SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. il devenu une espèce subordonnée tout à fait isolée? J'attends pour me prononcer que j'aie pu faire de nouvelles recherches. » 6. Rosa gapensis Gren. (R. pimpinellifolia Xx graveolens). — Ce rare et intéressant Rosier est aujourd’hui connu dans les trois départements des Hautes-Alpes, des Basses-Alpes et des Alpes- Maritimes. C’est dans les environs de Gap, aux Bayards, le long de la route de Grenoble, qu'il a été d'abord observé. Grenier, son inventeur, et, aprés lui, M. Christ, en ont fait un produit hybride du R. pimpinellifolia et du R. sepium. Mais M. Crépin (1) a émis avec raison l'opinion que son second ascendant doit être, non le R. sepium, mais le R. graveolens, alors confondu par Grenier lui- méme avec l'espéce de Thuillier. Je me suis, en effet, récemment assuré que, si le R. sepium n'est pas rare aux environs de Gap, le R. graveolens domine presque exclusivement autour des Bayards. Dans les Basses-Alpes, j'ai découvert deux petites colonies du R. gapensis non loin de Barcelonnette, au fond du vallon et le long du chemin d'Enchastrayes. Le R. sepium est absent de cette localité, mais les R. graveolens et R. pimpinellifolia y sont très abondants, et il n'est pas douteux que le R. gapensis ne soit pro- duit par le croisement de ces deux espéces. Son port trés rameux et un facies particulier le-font aisément reconnaitre parmi les parents. Il est cependant, par l'ensemble de ses caractères, bien plus rapproché du R. graveolens. Maisil a du R. pimpinellifolia des aiguillons forts et presque droits sur les grosses tiges, une héléracanthie assez marquée à la base decertains axes et des feuilles 9-foliolées sur les tiges stériles. En voici une courte diagnose prise sur le buisson qui à fourni les échantillons du n° 288 de notre Herbarium Rosarum (2) : Buis- son d'environ 2 mètres, trés touflu et trés rameux ; tiges armées d'aiguillons forts, presque droits ou arqués au sommet ; rameaux souvent munis d'acicules vers la base, assez gréles, à aiguillons clairsemés, arqués ou crochus; feuilles très glanduleuses, celles des tigesstériles,la plupart 9-foliolées, les autres 7-foliolées; folioles ovales-obtuses, atlénuées à la base, glabres en dessus, pubescentes- glanduleuses en dessous, à dents composées-glanduleuses ; stipules (1) Rose hybride, pp. 60-63. ma Cf. D" Pons et abbé Coste, Herbar. Rosarum, fasc. IV (1897), pP- 42- COSTE. — QUELQUES PLANTES DE LA VALLÉE DE L'UBAYE. LXXXI supérieures étroites; pédicelles assez longs, lisses ; fleurs blanches, presque toutes stériles ; réceptacles mürs très rares, ovales, cou- ronnés par les sépales redressés et persistants. 7. Laserpitium gallicum L. var. a. platyphyllum Rouy et var. f. angustifoliwm Vill.— Bien queGodron, dans la Flore de France(1), wait attribué au L. gallicum aucune variété, il est incontestable qu'on peut en distinguer au moins deux parfaitement caractérisées. La première, nommée par M. Rouy platyphyllum, a les segments des feuilles largement cunéiformes, divisés au sommet en 2-5 lobes courts, oblongs, obtus et brusquement mucronés. La seconde, depuis longtemps distinguée par Villars sous le nom d'angusli- folium, se distingue par ses segments étroits, linéaires-lancéolés, entiers ou profondément divisés en lobeslinéaires, allongés, insen- Siblement atténués en pointe. La var.platyphyllum, très commune Autour de Barcelonnette, est assez répandue sur les coteaux cal- caires des Basses et des Hautes-Alpes. La var. angustifolium est parfois mélangée avec la précédente, mais beaucoup plus rare. C'est, au contraire, la seule variété qui existe dans la région des Causses et des Cévennes. Sur les collines sèches du Midi, ses seg- ments foliaires apparaissent si étroits qu'elle devient souvent mé- appendicis squamarum elongatis, depresso-tetraquelris, < Rouyanum Coste et Sennen. 164. Globularia cordifolia L. — Le Causse Noir, grands rochers entre Veyreau et Peyreleau! Causse de Sévérac, au-dessus d'Églazines. près de Liaucous, où il est abondant! — Déjà signalé dans la Lozère, sur quelques points des vallées de la Jonte, du Tarn et du Lot. 165. Euxolus deflexus Raf. var. rufescens Godr. — Saint-Affrique, au pied des murs, le long de la Sorgues! 166. Chenopodium glaucum L. — Millau (Fourès) ! — Espèce sans doute adventice. 167. Rumex arifolius All. — L'Aubrac, sommet du bois de Curières, vers 1350 metres! 168. Euphorbia depauperata Nob. — Firmy, pentes méridionales du-Puy-de-Volf, sur la serpentine ! — Cet Euphorbia de petite taille et toujours couché-rampant croît abondamment dans les fentes des serpen- tines du Puy-de-Volf, montagne située en plein bassin houiller et non moins remarquable au point de vue botanique qu'au point de vue géolo- gique. Ce n'est peut-être qu'une race stationnelle de IE. flavicoma DC., modifié par la serpentine et l'extréme sécheresse du sol. Elle posséde, en effet, les principaux caractères constitutifs de l'espèce de De Can- dolle, notamment la capsule et le mode de végétation. Ne serait-elle qu'une forme de l'E. flavicoma, sa présence dans une station aussi Septentrionale que notre bassin houiller n'en serait pas moins remar- quable. L'E. flavicoma végète aussi, aux environs de Millau, sur des coteaux calcaires non moins secs que ceux du Puy-de-Volf, revétue de lous les caractères qu'elle présente dans sa patrie, la région méditer- Tanéenne, D'E. depauperata s'en distingue aux caractères suivants : Plante grêle dans toutesses parlies ; souche assez épaisse, dure, émettant des tiges très grèles, de 1-3 décimètres, couchées-diffuses, nues à la base, très feuillées dans le haut ; feuilles petites, glabres, lancéolées ou lancéo- lées-linéaires, aiguës, trés atténuées à la base, réfléchies ; ombelles tres petites et souvent irrégulières, toujours très appauvries, simples ou à 4 rayons inégaux; folioles de l'involucre oblongues ou elliptiques ; brac- CXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1891. tées ovales-arrondies ou suborbiculaires; capsule de moitié plus petite, à tubercules peu saillants. 169. Quercus coccifera L. — Vallée du Tarn à Peyrelade, près Rivière, dans un bois de Q. Ieg !— Cet arbrisseau s'aventure bien rare- ment en dehors de la région méditerranéenne : son existence sur les coteaux du Peyrelade constitue donc un fait de géographie botanique intéressant. 170. Salix cinerea X repens Wimm. — Le Levezou, prairies tour- beuses du Sarret, entre Pont-de-Salars et Arvieu! l'Aubrac, sur le flanc occidental du Maillebiau! 171. S. ambigua Ehrh. (S. aurita X repens Wimm). — L Aubrac, cà et là dans les pàturages tourbeux, depuis Viourals jusqu'à Lacalm, entre 4200 et 1400 mètres ! le Levezou, sources du Vioulou à Mauriac ! prairies du Sarret, prés Pont-de-Salars, où il est plus abondant que le précédent! — Ce Saule est extrémement variable dans nos montagnes et ses feuilles, tantôt grandes, tantôt petites, sont plus voisines tantôt du S. aurita, tantôt du S. repens, espèces qui croissent toujours dans les environs. 172. S. basaltica (S. pentandra X aurita) Coste in Bull. Soc. bot. Fr., t. XLII, p. 509. — Tourbiéres de l'Aubrac, entre 1200 et 1400 m.: sommet du bois de Rigambal ! montagne des Truques! lisière supérieure du bois de Laguiole! 113. s. altobracensis (S. pentandra X cinerea) Coste ibid., p. 911. — L'Aubrac entre 1200 et 1300 mètres: sous l'ancienne abbaye, dans la grande prairie ! lisiére supérieure du bois de Laguiole! — Quand nous avons signalé ce Saule dans l'Aubrac, nous n'avions pas encore observé ses fleurs. L'abondante récolte que nous en avons faite depuis, nous per- met de compléter ainsi sa description : Chatons naissant avec les feuilles, en mai-juin, assez gros, oblongs ou cylindriques, à écailles fortement barbues, arrondies au sommet: les mâles plus serrés, normalement développés, presque toujours à denx étamines, à écailles brunes au som- mel; les femelles un peu lâches, souvent mal développés, à écailles tan- tòt brunes au sommet, comme dans le S. cinerea, tantôt pàles et rous- sâtres, comme dans le S. pentandra ; style &ssez long; stigmate bifide ; capsules pubescentes, stériles. Le S. altobracensis est, dans toutes ses parties, sensiblement plus grand que le S. basaltica, son plus proche voisin. Dans le bois de Laguiole, notamment, il atteint près de 4 mètres de hauteur. | 174. Juniperus nana Willd. (J. alpina Clus.). — Plateau du Causse Noir au-dessus de Millau! — Observé aussi dans la Lozère, sur les rochers de Saint-Privat, près de Mende. COSTE ET SOULIÉ. — 200 PLANTES NOUV. POUR L'AVEYRON. CXVII 115. Orchis altobracensis (0. sambucina X maculata?) Nob. — L'Aubrae, prairies marécageuses entre 800 et 1200 mètres : Prades, les Crouzets, Born, Viourals! ete. — Cet intéressant Orchis tient exactement le milieu entrel'O. sambucina etl O. maculata. Ces deux espèces crois- sent abondamment dans les slations où nous l'avons observé. L'O. sam- bucina, plus précoce, y est aussi répandu sous sa forme rouge (0. incar- nata Willd., non L.) que sous sa forme ordinaire à fleursjaunàtres. Notre 0. allobracensis n'a rien qui rappelle cette dernière, et, s'il a une origine bàtarde, ses ascendants sont l'O. incarnata Willd. et PO. maculata L. Nous hésitons encore à le regarder comme un hybride, à cause de son abondance dans la région de l'Aubrac, et on pourrait le considérer peut- être comme une race montagnarde et robuste de l'O. maculata. En voici une courte diagnose, prise sur des exemplaires vivants: Plante haute de 2-4 décim?tres, plus tardive que l'O. sambucina, plus précoce que l'O. maculata; tubercules assez brièvement lobés; tige fistuleuse, feuillée dans toute sa longueur; feuilles presque toujours maculées de taches d'un pourpre noir, comme celles de l'O. maculata; bractées grandes, lancéolées, rosées, les inférieures égalant ou dépassant les fleurs; celles- ci d'un bleu rose un peu foncé, trés rarement blanches, inodores, serrées en épi ovale-oblong ; éperon grand, mais moins gros que dans l'O. sam- bucina, égalant à peu prés l'ovaire ; labelle rayé et ponctué de pourpre. 176. Malaxis paludosa Sw. — Tourbières du Levezou, aux environs de Vezins, Viarouge, Pont-de-Salars, Salles-Curan, les Faux, Arvieu, Carcenac! — Cette curieuse Orchidée, assez répandue daus les monts du Levezou, se montre, suivant les années, tantôt abondante, tantôt trés rare aux mêmes localités. Elle semble redouter également la forte sécle- resse et la trop grande humidité. 111. Helodea canadensis Rich. — Bords du Lot à Saint-Geniez, en face du gouffre de Gragnols! — M. Le Grand, dans une intéressante Communication (1), nous a fait connaître, en 1879, les émigrations et les rapides envahissements de cette espèce, si redoutable à la navigation. riginaire de l'Amérique du Nord, elle a fait son apparition en Europe en 1836 et s'est rapidement propagée en France à partir de 1867. Aujour- Chui elle est complètement naturalisée et abondante dans un grand nombre de départements. Le regretté H. Loret l'avait observée à Mende en 1887: c'est sans doute en descendant le cours du Lot qu'elle a pêne- tré dans l'Aveyron. sommet du bois de 178. Seheueh — L'Aubrac euehzeria palustris L. ? rost, le bota- stres! — P Laguiole, dans un marais tourbeux, à 1250 mètres : I (1) Voy. Je Bulletin, t. XXVI, p. 182. CXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. niste de Mende, avait autrefois indiqué celte plante « au bord des lacs des montagnes d'Aubrac ». Mais ni Bras, ni aucun botaniste ne l'avait revue depuis. Nous l'avons retrouvée dans le bois de Laguiole le 26 juil- let 1894: elle est abondante dans cette station. 179. Seirpus ftuitans L. — Le Carladés à Vaurs, commune de Saint- Hippolyte (Carbonel, 25 juin 1896)! 180. Carex Costei (C. Mairii X distans?) Rouy Illustr. plant. Europ. rar. fasc. VI (1896), pl. 149. — Nant, à Vébrenque, sous le bois du Roi! 181. Alopecurus fulvus Sm. — Aubrac, dans la grande prairie, vers 1350 mètres ! 182. Agrostis decipiens Nob. — Firmy, sur les serpentines du Puy- de-Volf! — Juin, juillet. Plante glauque de 2-4 décimétres ; chaumes un peu radicants à la base, ascendants, trés gréles, filiformes, trés rudes jusque sous la pani- cule; feuilles d'un vert glauque, les radicales fasciculées, très fines, roulées-sétacées, les caulinaires plus courtes, un peu élargies et presque planes à la base, enroulées dans le haut, trés rudes, ainsi que les gaines; ligule allongée, obtuse, déchirée; panicule étroite, oblongue, rougeàtre, contractée aprés la floraison, à rameaux et pédicelles rudes ; elumelle inférieure munie dans le bas d'une aréte trés courte, peu saillante. L'A. decipiens, intermédiaire entre PA. canina L. et l'A. setacea Curt., peut étre considéré, croyons-nous, comme une race stationnelle du premier, bien qu'il diffère sensiblement des formes ordinaires de l'espéce linnéenne. L'A. setacea, auquel il ressemble au premier abord, s'en éloigne par ses chaumes dressés, non radicants, ni genouillés à la base; par ses feuilles plus fines, plus allongées ; par la ligule plus aigué ; par la panicule ordinairement jaunâtre et plus étroite, et par l'aréte de la glumelle plus allongée et plus saillante. 183. Aristella bromoides Bert. (Stipa Aristella L.). — Peyreleau, sous le rocher de Capluc, au-dessus du Rozier, où il est abondant | — Découverte le 29 juillet 1897, en compagnie de M. E. Mandon, cette espèce n'avait pas encore été observée dans la région des causses. 184. Piptatherum arisitense Coste in Bull. Soc. bot. Fr. V. XLIIT, p. 514. — Millau, ravin de la Salvage, au-dessus du moulin de Laumet ! vallée du Lot à Salvagnae-Cajare, le long de la route qui conduit au gouffre de Lantouy! — Confondu avec le P. paradoxum P. B., dont il est bien distinct, même à première vue, ce Piptatherum se rencontrera sans doute dans d'autres localités. Nous l'avons reconnu dans l'herbier du frère Israël, à Cahors, récolté aux environs de cette ville, le long de la COSTE ET SOULIÉ. — 200 PLANTES NOUV. POUR L'AVEYRON. CXIX route du Montat ; et M. I. Dörfler l'a distribué de Hongrie sous le nom de P. paradoxum. ll diffère de ce dernier, en outre des caractères indi- qués, par sa taille moins élevée, sa tige bien plus gréle, ses feuilles plus étroites, enfin par sa précocité: aux environs de Millau, dans le ravin ombragé de la Salvage, il fleurit trois semaines avant le P. paradoxum, qui couvre les coteaux ensoleillés de la vallée. 185. Aira elegans Gaud. — Rive droite du Tarn entre le Truel et Broquiès ! 186. Avena pubescens L. var. glabra. — Sommet du pic de Monta- ran, au sud de Delmont ! Causse Noir, à la pointe d'Agast et à Montpel- lier-le-Vieux! l'Aubrae, sommet du pic de Maillebiau! — Gaines et limbe des feuilles entièrement glabres. 187. Poa nemoralis var. rigidula G. G. (P. coarctata DC.). — L'Aubrae, rochers basaltiques, çà et là ! 188. P. nemoralis var. alpina G. G. (P. glauca DC.). — Aubrac, rochers de la Maynobe; sommet du bois de Laguiole ! — Ces deux variétés different du type par leur tige raide, leur panicule toujours dressée, les épillets plus gros et à fleurs plus nombreuses, dépassant sensiblement les glumes. . La var. rigidula se reconnait à sa tige assez élevée, sa panicule étroite, mais fournie, ses épillets nombreux et à 3-6 fleurs. La var. alpina, que nous avons comparée avec celle des Alpes et des Pyrénées, est unt plante basse, à panicule làche et peu fournie, à épillets ne contenant que 3-4 fleurs, glauques ou rougeâtres. 189. Diptachne serotina Link. — Rive droite du Tarn, au-dessous du Viala-du-Tarn, sur les rochers! — Cette espèce se rencontre rare- ment en dehors de la région méditerranéenne et au delà des Cévennes. 190. Festuca silvatiea Vill. — L'Aubrac, bords du Merdanson, non loin de Viourals, vers 1300 mètres! 191. F., duriuscula var. durissima Hackel (F. indigesta G. G-). — Rochers schisteux depuis 300 mètres, à Balaguier-de-Saint-Sernin, jus- qu'à 1200 mètres, à Belvezet, sous Aubrac! — D’après M. Hackel, le savant agrostographe autrichien, le véritable F. indigesta Boiss. serait une espèce propre à la Sierra Nevada. 192. Bromus flabellatus Boiss. FI. Orient. V, 648 (Br. sterilis subsp. flabellatus Hackel in litt. op. cit.). — Millau, bord d'un chemin à la Salette, au pied du Causse Noir (22 mai 1896)! — Ce Bromus est voisin u B. sterilis L. Nous devons sa détermination à M. Foucaud, qui ecri- Vait à l'un de nous en date du 24 avril 1897: « Ce Bromus est surtout voisin du B, flabellatus Boiss., auquel, selon moi, il doit ètre rap- CXX SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. porté, car il n’en diffère que par ses feuilles et ses chaumes tomenteux, ceux-ci surtout inférieurement, et par ses glumes inférieures largement scarieuses aux bords. Ce dernier caractére seul est important. Bien que Doissier, dont les diagnoses ne sont généralement pas assez détaillées, ne l'attribue pas à7sa plante, elle le possède néanmoins probablement, puisque Hackel (FI. Orient. V, 648) dit de ce Bromus: affinis B. sterilis a quo differt panicule anguste pedicellis brevissimis... et que ce der- nier possède ce caractère. Le B. flabellatus n'avait encore été indiqué qu'aux environs de Jérusalem. » 193. Ceterach Officinarum Var. sublobatum Mild. — Saint-Paul- des-Fonts et Saint-Baulize, rochers calcaires humides et ombragés ! — Nous avons, en France, trois formes du C. officinarum: la forme typique a. integrum Arnaud, la var. B. sublobatum Mild. et la var. y. crenatum Mild. La premiére a les lobes des frondes entiers, la deuxiéme inégale- ment et peu profondément crénelés, la troisième profondément crénelés. Ces deux dernières variétés ont été observées par M. J. Hervier, dans la Loire, et par M. Ch. Arnaud, dans le Lot-et-Garonne. Ces botanistes ne les considérent avec raison que comme deux formes accidentelles parais- sant et disparaissant tour à tour. (Voy. le Bulletin, t. XXXVIII (1891), p. 210.) 194. Asplenium Halleri DC. form. pedicularifolium Koch. — Ro- chers calcaires du Méjanel, près de Recoules, vers 800 mètres! — Cn sait que l'A. Halleri DC. (A. fontanum Bernh.) est représenté, en France, par trois formes principales: pedicularifolium Koch, macro- phyllum Saint-Lager et angustatum Bor. La première, généralement considérée comme le type de l'espèce, a les segments et les lobules très petits, écartés, suborbiculaires. Elle habite les rochers calcaires du Jura, des Alpes et des Pyrénées. Notre plante de Recoules est exactement celle de ces hautes montagnes. La forme nommée macrophyllum par M. le D'Saint-Lager, remarquable par ses proportions bien plus grandes et par son extrème ressemblance avec lA. lanceolatum Huds., n’est autre que I A. forisiense Le Grand, et habite les rochers schisteux des Cévennes, la haute vallée dela Loire et presque toutes les vallées de l’Aveyron. Enfin la forme angustatum de Boreau est plus gréle dans toutes ses parties et a eté récoltée notamment dans la Haute-Vienne. (Voy. M. A. Le Grand, Plantes rares ou nouvelles pour le Berry, n° 4, p. 5.) 05 " , 195. Lycopodium inundatum L. -— Marais tourbeux du Levezou au pic de Monseigne, aux Faux,à Arvieu ! Monts d'Aubrac près de Lacaim : 196. Chara vulgaris Wahl. — Rigoles des prés à Naussac, Claunhac, Salles-Courbatiers, Saint-Julien-d'Empare. Assez commun dans les mares de tout le département (frère Saltel). COSTE ET SOULIÉ. — 200 PLANTES NOUV. POUR L'AVEYRON. CXXI 191. €. fragilis Desv. — Mares de Massergues, près de Saint-Jean- d'Aleas (teste Foucaud)! 198. Nitellopsis stelligera Hy (Chara stelligera Bauer. (Nitella stelligera Kütz.). — Étang du Roudillou, prés de Rignac (frère Saltel). 199. Nitella syncarpa Chevy. — Même localité. 200. N. flexilis Ag. — Landes prés du Pont-de-Salars (E. Simon). — Les Characées n'ont jamais été sérieusement étudiées dans l'Aveyron. Lorsqu'elles seront mieux connues, on pourra sans doute en signaler un bien plus grand nombre d'espéces. À propos des Sunguisorba mentionnés par M. l'abbé Coste et en particulier de celui de La Roche-l’ Abeille communiqué par M. d'Abzae de Ladouze, M. Malinvaud rappelle que la découverte de cette derniére plante dans la Haute-Vienne par Édouard Lamy remonte à plus d'un demi-siécle; elle ne pouvait être rapportée à cette époque qu'au Sanguisorba officinalis L. qui n'avait pas encore été démembré. En 1857, Boreau, dans la 3° édition de sa Flore du Centre (t. H, P. 212), la rapprochait avec doute du S. montana Jord., et un peu plus tard, Édouard Lamy l'ayant de nouveau con- sulté sur la même plante, il étiquetait S. serotina Jord. des échantillons récoltés à La Roche-l'Abeille, en 1860, témoi- gnant par ce changement d'opinion combien cette forme l'avait embarrassé. M. Malinvaud rappelle qu'à une séance tenue par la Société à Montpellier, au mois de mai 1893, il avait donné lecture de deux lettres, l'une d'Adrien de Jussieu, la seconde de Delile, adressées à Prost, de la Lozère (4). M. le D° J. Robert (9), qui avait obligeamment communiqué ces docu- ments, y avait joint trois lettres d'Alexis Jordan et une réponse de Prost à ce dernier. « Nous n'avons pas Cru, dit M. Malinvaud, pouvoir publier cette correspondance du vivant d'Alexis Jordan. La mort de notre éminent confrère de yon (3) nous affranchissant aujourd'hui de ce scrupule, (1) Voy. le Bulletin, XL (1893), sess. de Montpellier, p. LXXVI. ( (2) Aujourd'hui médecin-major au 150* de ligne. 0Y- plus haut dans ce volume, p. 81. CXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. nous pensons, après avoir retranché quelques passages insi- enifiants, que les extraits suivants offriront quelque intérêt. » EXTRAITS DE LETTRES D'Alexis JORDAN (DE LYON) A PROST (DE LA LOZÈRE). J'ai bien regretté aussi que vous n'ayez pas joint à votre fasci- cule quelques Cryptogames. Depuis que j'ai commencé à me livrer à leur étude, j'ai concu pour elles une vraie passion. Des Cryptogames reçues de vous m'auraient causé, s'il est possible, un plaisir plus vif encore que des Phanérogames.. . Votre Hypecoum procumbens est l'Hypecoum grandiflorum Ben- tham, qui est le méme, je crois, que l'Hypecoum glaucescens Gussone Fl. sic. J'ai récolté ces deux plantes et je ne doute pas que ce ne soient deux espèces bien distinctes. Indépendament du port qui est très diffé- rent, puisque le procumbens est étalé sur terre en rosette, tandis que, dans l'autre, toutes les feuilles sont dressées et ascendantes, la forme des pétales et des étamines n'est pas la méme. Ils sont à peu près dans PH. glaucescens Guss. comme on les dit dans le pendulum L. J'en ai fait la remarque en les observant à l'état frais, ce qui me ferait penser que la plupart des localités qu'on indique à ce dernier en France s'ap- pliquent au glaucescens grandiflor. Benth. . Alexis JORDAN. Lyon, 14 février 1838, A Monsieur Cl. Prost, directeur des postes, à Mende, Lozére. Lyon, 24 février 1838. -.. Vingt espèces de votre liste se trouvent aux environs de Lyon, ce sont : Thalictrum lucidum, saxatile, Brassica cheirantiflora, Helianthemum denticulatum, Rosa tomentosa, Sedum rupestre, Tori- lis heterophylla, Bupleurum aristatum, Galium mucronatum, Senecio tenuifolius, Aster serotinus, Solidago serotina, Centaurea myacan- tha, Hypochæris Balbisii, Myosotis lutea, Solanum miniatum, Popu- lus canescens, Quercus apennina, Agrostis decumbens, Bromus po- lystachys, Poa serotina. Je vous communiquerai plus tard une liste des plantes intéressantes qui croissent dans notre localité, liste qui ne ressemble à rien moins qu'à la Flore de Balbis, ouvrage tout à fait incomplet et ridicule, puisque EXTRAITS DE LETTRES D'ALEXIS JORDAN A PROST. CXXII plus de cent espèces (ce qui est énorme) croissant dans un rayon de 5 à 6 lieues autour de la ville n'y sont pas signalées et je ne compte pas les Cryptogames, le nombre en est encore plus grand. Nous avons, dans le genre Rosa et Rubus, une grande variété d'espéces. Je vous citerai parmi les Roses le R. geminata var. hybrida Schl. etle R. marginata Vahl. espèce type, une des mieux caractérisées du genre autour de laquelle je grouperai en variétés le Rosa pyameæa Bieb., R. flexuosa Rau, R. livescens Besser. Dans les Rubus, le R. fastigiatus Weihe me parait un des mieux caractérisés ; un de nos anciens botanistes que vous devez connaitre, M. Roffavier, vient de faire l'emplette de la célébre Monographie de Weihe sur les Rubus. Cet ouvrage contient une multitude d'espèces bonnes ou mauvaises, qui toutes sont décrites et figurées avec beaucoup de soins. J'espére qu'il me sera d'un grand secours pour déterminer ceux de nos environs. Mon Erophila americana est bien la plante que DC. a décrite sous ce nom dans son Systema. 11 ne la distingue de l'espéce commune que Par ses siliques oblongues trois fois plus longues que larges et non orbi- culaires, presque égales en longueur et en largeur. Je doute comme vous que ce soit une bonne espéce. Duby la met en variélé au vulgaris daus son Supplément sous le nom d'Er. vulgaris 8. oblonga et avec le syno- nyme Er. americana DC. Il l'indique en Corse. | Vous m'observez que l'Erysimum récolté aux Pyrénées que je vous u envoyé doit être rapporté à l'Aelveticum ; je le crois aussi, mats alors Pourquoi lui attribue-t-on des feuilles linéaires entières. J'en ai récolté une vingtaine d'échantillons, tous sont à feuilles plus ou moins larges, Plus ou moins dentées, le plus souvent très fortement dentées à dents dirigées en arrière, DC., dans son Systema, indique son Er. helveticum comme trés rare, dans une ou deux localités du Valais, mais il le dit Propre aux monts Carpathes et commun dans cette chaine d'aprés Walhenberg. Or Wahl., dans sa Flore, dit du Cheiranthus helveticum : $ foliis oblongo lanceolatis dentatis », etsa description s'applique en tout pomt à Er, ochroleucum. On ne serait pas dans cet embarras s! les auteurs avaient cherché des caractères ailleurs que dans les feuilles. : Mute] Ms n'avez sans. doute pas empletté es rote ore assez mauvaise), qui a paru l'année derniere nuen? Un grand nombre d'espèces qui manquent dans Duby où sont relégu s oh p dans l'appendice, Il est un grand nombre de ees S is ; Mais j'en possède quelques-unes, et pourrai VOUS dira . t temps que je termine en vous assurant de ma parfaite considera tion et de mon entier dévouement ` Alexis JORDAN. CXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Monsieur, ... Vous me dites que vous devez aller bientôt dans le Midi... Si cela est, je me recommande à vous pour les espéces intéressantes qui s’offriront à vous dans vos courses, notamment quelques-unes qui sont propres aux environs de Narbonne (si vous étes assez heureux pour les rencontrer), telles qu'Astragalus narbonnensis, . Viola arborescens, Atractylis humilis, Santolina squarrosa, etc., etc. Je suis allé dans ces contrées, mais je ne les ai explorées que très imparfaitement, et bien des choses rares m'ont échappées. .. J'ai vu il y a quelque temps M. B., à qui je dis par hasard que vous m'aviez envoyé des plantes. Il me dit à cette occasion qu'il vous avait donné des masses de plantes et n'avait rien recu, mais je n'en al rien voulu croire, m'étant apercu qu'il est assez peu véridique et surtout très fort charlatan, défaut assez ordinaire aux marchants (sic). Veuillez agréer l'assurance de mon sincére et entier dévouement. Alexis JORDAN. Lyon, 3 mai 1838. RÉPONSE DE PROST A JORDAN (1). .+ J'ai un frère établi à Saint-Jean et c'est là' où je me rendrai. .. Je ne sais si dans mes excursions je rencontrerai l'Astragalus narbon- nensis, le Viola arborescens et l'Atractylis humilis, mais je puis à l'avance vous promettre le Santolina squarrosa, cette plante n'est pas rare aux environs de Saint- Jean. Ou M. B. perd facilement la mémoire de ce qu'on fait pour lui, ou il n'a aucun respect pour la vérité. Il dit qu'il n'a rien recu de moi. Je pourrai facilement prouver le contraire par une de ses lettres où il me témoigne sa joie el sa satisfaction sur un envoi que je lui ai fait et notez bien que ce n’est qu'après avoir reçu mon cadeau qu'il m'expédia un paquet, composé de Phanérogames et de Cryptogames, mais non en masse comme il le prétend. Il faut convenir que ce M. B. est un drôle de corps, il oublie ce qu'il reçoit et il exagère ce qu'il envoie. Il mérite bien la qualification que vous lui donnez. (1) Ce qui suit est écrit de la main de Prost et se trouve à la suite de la lettre de Jordan. SÉANCE DU 8 AOUT 1897. CXXV M. Flahault offre à la Société le tirage à part d'un Mémoire qui vient de paraître aux Annales de Géographie, comme commentaire de la publication d'une première feuille de la carte botanique et forestière de la France. | € Il est de mon devoir, dit M. Flahault, d'offrir le premier exemplaire de ce travail à la Société botanique. Je n'oublie pas les encouragements qui m'ont été donnés à Genéve par les Sociétés botaniques de France et de Suisse; c'est à eux que je dois d'avoir osé la publication de cet Essai. Je profite de cette occasion pour exprimer ma plus vive gratitude à tous les agents forestiers, qui, depuis de longues années, m'ont accordé la collaboration la plus éclairée et la plus dévouée, pour m'aider à mener à bonne fin cette entreprise. Si je n'ai pas trouvé dans les Pouvoirs publies l'appui que la Société a bien voulu réclamer en faveur de ce travail, du moins ai-je pu démontrer que la réalisation d'une carte botanique et forestière de France est possible, que sa publication pourrait être faite dans des conditions peu dispendieuses. J'espére trouver parmi nos confrères plus d'un collaborateur actif, le Jour où je pourrai donner suite au projet de publication générale de la carte botanique et forestière de France. » M. Perrot présente à la Société quelques pieds de Gentiana campestris récoltés dans diverses excursions et présentant quelques particularités de polymorphisme floral. Deux échantillons possédaient, au sommet de l'inflores- cence, une fleur à cinq divisions très nettes. P | A propos des travaux de M. de Wettstein, sur la classifica- tion des Gentiana (sect. endotricha Frol.), il fait remarquer combien leg caractères de morphologie externe sont variables, et il ne croit pas qu'il soit possible d'établir une clef dicho- que de ces nombreuses variétés, dont la plupart un ^evees à la dienité d'esnée : ymbreux auteurs. 71 !es lravaux dea a Wo pee par de MA établir encore une . 8 pu fi classification aussi précise qu'il le prétend, il n'en est pas MOINS vrai que les recherches. de cet éminent botaniste ont CXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. éclairé d'un jour tout nouveau la phylogénie de ce groupe d'espèces si polymorphes. M. Decrock fait à la Société la communication suivante : OBSERVATIONS SUR LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES PRIMULACÉES; par MM. L. BLANC ct E. DECROCK. L'étude de la distribution géographique des Primulacées nous a permis de montrer sur un exemple les résultats qu'on peut at- tendre des méthodes graphiques appliquées à la biologie; il sera sans doute intéressant d'en donner les conclusions ici. La carte que nous avons dressée (1) nous semble assez parlante pour nous dispenser de tout développement au sujet de l'étendue el des aspects divers de l'aire des Primulacées. Appelons seule- ment l'attention sur quelques faits importants qui en résultent. I. La seule répartition des espéces sur une carte montre que les Primulacées sont agglomérées en certains points de facon à dessi- ner fidèlement les reliefs les plus accidentés de l'hémisphère N.; 70 pour 100 sont des plantes de montagne, le reste habite la plaine d'une manière plus ou moins exclusive, les régions déser- tiques exceptées. Au delà de l'Équateur, aprés une lacune de 20 à 40 degrés en latitude, on n’en trouve que 25 espèces qui ont peu de rapport avec celles de l'hémisphére N. Il. Les espèces se sont accumulées au S.-E. des continents, au S.-E. des chaines de montagnes. A l'appui de ce fait déjà visible sur la carte, avant toute analyse, nous avons établi : 1° que sur 46 espèces à grande extension 33 atteignent l'Asie orientale; 2° que la valeur du coefficient d'endémisme est deux fois plus élevée à l'E. de l’ancien continent qu'à PW. et qu'elle croît avec le nombre des espèces à mesure qu'on s'avance vers l'E.; 3° que, dans Hima- laya etle Yunnan, les espèces sont très caractérisées, contrairement à ce qui a lieu dans les Alpes, où les espèces présentent des formes de transition nombreuses. III. L'Himalaya et le Yunnan semblent avoir été le centre de dispersion des espèces de Primulacées. (1) Bulletin de l'Herb. Boissier, vol. VI, 1898. BLANC ET DECROCK. — DISTRIBUTION GÉOGR. DES PRIMULACÉES. CXXVII - Le diagramme qui accompagne lacarte est un instrument d'ana- lyse, qui nous a révélé des faits nouveaux depuis la publication de notre Mémoire. Les trois genres les plus nombreux en espéces, Primula, An- drosace, Lysimachia, sont seuls au Yunnan (1). Les espéces qui dans leurs migrations ont atteint les points les plus éloignés du centre de dispersion supposé, à PW. l'Europe, à l'E. l'Amérique, n’appartiennent pas à la tribu des Primuleæ; ce sont tous les Lubinia (la Réunion, Asie orientale), Cyclamen (Europe), Coris (Région méditerranéenne), Steironema (Amérique), Naumburgia (Europe et Amérique), Trientalis (Europe et Amérique), Pelletieru (Canaries, Amérique), Asterolinum (Europe), Glaux, Anagallis, Centunculus (Europe, Amérique), Dodecatheon (Amérique). Les espèces des six genres suivants appartiennent aux Pri- muleæ : Douglasia (Europe, Amérique), Aretia (Europe, détroit de Béring), Ardisiandra (Fernando-Po), Cortusa (tout l'Ancien continent ?), Soldanella (Europe), Hollonia (Europe, Amérique). D'autre part, les espèces actuellement voisines du Yunnan sauf une, Apochoris, sont des Primuleæw : Dionysia (Perse), Kauf- mannia (Turkestan), Stimpsonia (Chine et Japon), Pomatosace (Chine), Bryocarpum (Himalaya), Apochoris (Chine). Il résulte de là que, plus on s'éloigne du Yunnan dans les deux sens, plus les types diffèrent morphologiquement du genre Pri- mula. Or, ou bien les espèces étaient déjà différenciées quand elles ont émigré du Yunnan, ou bien elles se sont différenciées là où nous les voyons aujourd’hui. La première hypothèse rendrait compte des disjonctions extraordinaires des Arelia, Douglasia, Naumburgia, Trientalis, Glaux, Anagallis, Centunculus, Lubi- nia, mais elle nous amènerait à supposer une extinction anormale des espèces qui habitaient les stations intermédiaires. La deuxième hypothèse est plus vraisemblable, surtout pour les senres qui ne sont pas disjoints : Soldanella, Cyclamen, Pelle- nera, Dionysia, Pomatosace, Dryocarpun, Ardisiandra ; mais alors il faut supposer, en ce qui concerne les premiers, que des conditions de milieu analogues ont eu partout pour conséquence la même déviation du ou des types originels et que, par exemple, le Douglasia a pris naissance à la fois dans les Alpes et dans les S Nat suivi la classification établie par M. F. Fax dans Engler et ürlichen Pflanzenfamilien. CXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Montagnes Rocheuses sous l'influence de conditions climatiques comparables. Notre maniére de voir semble donner aux genres une impor- tance qu'ils n'ont pas dans la systématique et la morphologie; nous les considérons seulement comme des éléments de synthése propre à simplifier le langage et il nous semble que la notion de genre a le tort de faire paraitre dissemblables sous des noms dif- férents des espèces en réalité voisines. Cette remarque donnera, nous l'espérons, plus de vraisemblance aux déductions que nous venons de formuler. Si nous nous sommes laissé entrainer par de séduisantes hypo- théses, c'est surtout dans le but de montrer que l'analyse par les moyens graphiques est susceptible de donner, en méme temps que des détails précis, des apercus généraux intéressants. M. Legré fait à la Société la communication suivante : LE CNIDIUM APIOIDES Spreng. DANS LE DÉPARTEMENT DES BOUCHES-DU- RHONE; par M. Ludovie LEGRÉ. Le nom de Tournefort, que l'illustre botaniste, né Pitton, ajou- lait à son nom patronymique, est celui d'une terre dont son père possédait la seigneurie. Le petit cháteau qui en dépendait se voit encore sur le territoire dela commune de Rognes (1), au penchant septentrional d'une humble chaine de collines calcaires, la Tré- varesse. Pendant son séjour en Provence, le célèbre auteur des Institu- tiones rei herbariæ eut ainsi de fréquentes occasions d'herboriser dans cette région. Le docteur Garidel, son disciple, y vint à maintes reprises, el l Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix mentionne bon nombre d'espèces trouvées aux alentours de Rognes, ou, comme on écrivait alors, de « Rougnes ». L'axe principal de la Trévaresse est d'abord, sur une certaine longueur et à une assez grande distance, paralléle à la Durance. Son orientation du N.-E au S.-0. l'en éloigne ensuite de plus en plus; mais un de ses contreforts se détache de la chaine et se rap- (1) La commune de Rognes dépend actuellement du canton de Lambesc et de l'arrondissement d'Aix (Bouches-du-Rhóne). TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE A BARCELONNETTE (BASSES-ALPES) Abbés Coste et Soulié; Malinvaud |... Blanc et Decrock.. ce Legré., t. AU MOIS D'AOUT 1897 (suite). SÉANCE DU 1* AOUT (fin). L'abbé Boissonnade (suite et fin)..,... pese io NN LXV Plantes alpines offertes par MM. Vidal, Derbez et Bessand.. LXVI SÉANCE DU 5 AQUT. Noticé sur le botaniste provençal Jean Saurin, de Colmars... -LXVII Observations sur quelques plantes de la vallée de l'Ubaye... LXXVII M. Malinvaud présente quelques plantes nouvelles pour la ` flore française................. Mh estne LXXXVI SÉANCE DU 8 AOUT. Admission de M. Carriére. ...... esce eere .> LXXXVII ‘Note sur 200 plantes nouvellës pour l'Aveyron...... ees. LXXXVII Observations de M. Malinvaud à propos d'un Sanguisorba.., ^ CXXI Trois lettres d'Alexis Jordan.. ..... bhusiogeie espa o cubo T" CXXI Ouvrage offert à la Société par M. Flahault........ HT IE ` CXXV Observations de M. Perrot sur le genre Gentiana.......... CXXV Observations sur la distribution géographique des Primu- lacées ,.... surnom seen een einenmereséeteses eO CXXVI Le Cnidium apioides Spreng. dans le départemeut des Bou- ches-du-Rhóne...........-- «rint eet enbi seno eie heii GRAVI Fed a 1 STATUTS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE ARTICLE 1%. La Société prend le titre de Sociélé botanique de France. ART. 2. Elle a pour objet : 1° de con- courir aux progrès de la Botanique et des sciences qui s'y rattachent; 2° de faciliter, par tous les moyens dont elle peut disposer, les études et les travaux de ses membres. ART. 3. Pour faire partie de la Société, il faut avoir. été présenté dans une de ses séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. — Les Francais, quel que soit le lieu de leur rési- dence, et les étrangers, peuvent également, et au même titre, être membres de la Société. — Le nombre des membres résidant à Paris ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des membres résidant ‘dans les départements ou à l'étranger est limité à six cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l'année sui- vante, dans la derniére séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société ont le droit d'assister aux séances. Ils y ont tous voix délibérative. — Les délibérations sont prises à la majorité des voix des mem- : bres présents. . ART. 5. Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations ou échanges d'in- meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution. ART. 6. L'administration de la Société est confiée à un Bureau et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. ART. T. Le Bureau est composé : d'un ptésident,.de quatre - vice-présidents, d'un „Secrétaire général, de deux secrétaires, de deux vicé-secrétaires, d'un trésorier et d'un ;archiviste. |... AnT.8. Le président et les vice-présidents sont élus pour une année. — Le secrétaire général est .élu . pour. cinq- années; il est- rééligible aux mêmes fonctions. — Les se- crétaires, les vice-Secrétaires, le trésorier et l'archiviste sont élus pour quatre années: ces deux derniers sont seuls rééligibles. ud Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous les deux ans. : ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont reniplacés chaque année. ART. 10. Le Président, les autres mem- bres du Bureau et les membres du Conseil d'administration sont élus, à la pluralité des voix, dans la dernière séance du mois de décembre. Tous les membres de la Société sont appelés à participer à ces élections, soit directement, soit par correspondance. Le Président est choisi parmi les quatre vice- présidents en exercice. ART. 11. La Société pourra tenir des séances extraordinaires sur des points de la France qui auront été préalablement déter- minés. — Un Bureau sera spécialement or- ` ganisé par les membres présents à ces réunions. AnT. 12. Un Bulletin des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. ART. 13. Chaque membre paye une coti- sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée par une somme de 400 fr. uhe fois payée. Tout membre qui a payé réguliérement la cotisation sociale pendant au moins dix ans peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. | ART. 14. La Société établit chaque année son budget pour l’année suivante. Dans la première séance du mois de mars de chaque année, le compte détaillé des recettes et des dépenses de l'année précédente est soumis à son approbation. Ce compte est publié dans le Bulletin. ART. 15. Les fonds libres sont déposés dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif. — Les sommes reçues, qui n'ont pas été employées dans le cours d un exer- cice, sont placées en rentes sur l'État, en obligations de chemins de fer francais (dont le minimum d'intérét est garanti par l'État), en actions dela Banque de France, ou en obligations du Crédit foncier, sauf celles que la Société juge nécessaires pour couvrir les dépenses de l'exercice suivant. — e valeurs ainsi acquises ne peuvent être alié- nées qu’en vertu. d'une délibération de la Société. ART. 16. La Société est représentée, dans les actions judiciaires qu'elle à à exercer ou à soutenir, et dans.tous les actes passés en vertu de ses délibérations, par le Hips? ou par l'un des niembres du Conseil qu'e a désigné à cet effet. ] l ART. 17. En cas de dissolution, tous les . membres de la Société sont appelés à éci- : der sur la destination qui sera donnée à ses — biens, sauf approbation du Gouvernement. ART. 18. Les Statuts ne peuvent r modifiés que sur la proposition du Conse d'Administration ou sur une proposition de | vingt-cinq membres présentée au Baro Dans l'un ou l'autre cas, la propositio doit étre faite un mois au moins ava séance dans laquelle elle est soumise de la Société. j assemblée extraordinaire, epécialemen, convoquée à cet effet, ne peut modi "s Statuts qu'à la majorité des deux tiers 05 membres présents ou votant par Cor PR nombre des membres présents . séance ou votant par correspondance à être égal, au moins, au quart des mem de la Société. Ces statuts ont été délibérés et adoptés par le Conseil d'État, dans sa ec du 5 aoüt 1875; ils ont été modifiés en 1887 et en |1894 avec l'autorisatio du Gouvernement. * 44017. — L.-Imp. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MoTTEnoz, directeur: m. MM BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 £T RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-QUATRIÈME (Troisième série. — TOME IV) 1597 SESSION EXTRAORDINAIRE À BARCELONNETTE, AOUT 1897. (TROISIÈME ET DERNIÈRE PARTIE), ———— PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 MM € TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE A BARCELONNETTE (BASSES-ALPES) AU MOIS D'AOUT 1897 (suite et fin). SÉANCE DU 8 AOUT (fin). Legré............ Le Cnidium apioides Spreng. dans le départemeut des Bou- ches-du-Rhóne (fin)........................... ...... CXXIX Hy....:........:. Sur quelques arbres des genres Salir et Quercus des envi- rons de Barcelonnette..........................,.,.... CXXXII M. Malinvaud analyse une publication récente sur les règles de la nomenclature observées au Musée de Botanique de Beriin......... reessssecce serriresessee torssscesss CXXXIV C. Chatenier..... Esquisse de la flore de Lus-la-Croix-Haute (Dróme)........ CXXXV Discussion d’un projet de session extraordinaire de la So- ciété dans le département du Var et adoption @un væu en faveur de ce projet..,.........,.,,... elici ss PT CXLVIII Legré....... s... De l'existence à l'état spontané du Slyrax officinal en Pro- vence et des mesures à prendre pour assurer sa conser- vation ............. Sponsor ssennneosoones ? oído CXLVIII | La Société adopte un væu relatif à la communication pré- | cédente........,..............,,.,,........sssse. CL | Allocution prononcée par M. Legré...................... cuit | Remerciements adressés au bureau de la Session......... CLIV | Allocution de M. Paul Delombre, député de Rarcelonnette.. CLIY Clôture de la Session extraordinaire.. ..... TM : CLY Ch. FLAHAULT.. Rapport sur les herborisations de la Société botanique de France et sur quelques excursions faites hors session, au mois d'août et de septembre 1897, dans la vallée de l'Ubaye................ RP Aaii | evt ou Herborisations dans la vallée inférieure de l'Ubaye, de Pru- nieres à Barcelonnette et aux environs de cette ville (31 juillet 1897)...........,.,....,........... aea ied d ALL — Herborisation du dimanche 1° août dans la bassin du tor- rent des Sagniéres........... seéokyelsessto eio ge mr GLXXVIT — Herborisation du lundi 2 août au col d'Allos ou de Valgelaye. CLXXXVIII mes Herborisation du mardi 3 août sur le cône de déjection du ` Riou-Bourdoux....... EET. eetsecaeedenó eese doas cxc — Herborisation du mercredi 4 août au bassin du Riou-Bour- á doux e*«óoísoeveocecs €«9*25»98085225** se éonsnstsstetsste 4 si "E Herborisation du jeudi 5 août au vallon d'Enchastrayes.. . .- cc -- Excursion du vendredi 6 aoüt au vallon supérieur de l'Ubayette acti ou Oronaye, et en particulier au vallon du Lauzanief...: ex Excursion du samedi 7 août au ravin du Riou-Chanal et de ess Gaudeissart.......... ERSQEI USE PT T, (Voyez la suite page 3.) LEGRÉ. — LE CNIDIUM APIOIDES DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE. CXXIX proche du cours d’eau pour former, vis-à-vis Pertuis et au-dessus de Saint-Estève-Janson, le flanc gauche de la vallée où serpente la capricieuse rivière. Garidel cite plusieurs fois dans le terroir de Rognes le quartier de Valfère et le vallon du Dragon. En s'infléchissant pour venir un peu plus loin s'aligner le long de la Durance, le rameau issu de la Trévaresse entoure une dépres- sion, creusée en amphithéâtre, d’où rayonnent, comme d'un car- refour, plusieurs ravins étroits qui sillonnent le versant de la col- line environnante ct divergent vers les sommets. C'est le fond de cette dépression qui s'appelle Valfère. Lors- qu'on en suit la pente en descendant vers la Durance, le dernier des ravins dont on rencontre le confluent avec le vallon de Valfère porte le nom de Vallon du Dragon. Le mot de Valfére, forme francisée du provençal Vau-Féro, signifie « vallon sauvage ». Jamais dénomination ne fut mieux appliquée. Rien, en effet, de plus sauvage que cette solitude dé- pourvue d'horizon, fermée et dominée de tous les cótés par un cercle de collines boisées. On y voit pourtant quelques cultures et une vieille maison de lerme qui existait déjà du temps de Tournefort. Elle appartenait alors au seigneur du village voisin; c'était, nous dit Garidel, « la Metairie de M. le Chevalier de Rougnes ». Quand le botaniste, habitué à la végétation si uniforme des collines de la Dasse-Provence, pénètre pour la première fois dans la coneavité de Valfère, il est surpris de trouver à ce lieu une phy- sionomie végétale qui n’est pas celle des garigues provençales. On sait que ce mot désigne-les landes plus ou moins accidentées où Prédomine le Chéne à Kermés, le Quercus coccifera L., accom- Pagné de la série de plantes qui lui font cortège habituelle- ment (1). 20. La végétation arborescente de Valfère est constituée par le Chéne-Rouvre, le Chène-vert, l'Érable de Montpellier, maintenus à l'état de taillis et croissant pêle-mêle avec le Cornus mas, le Rhus Colinus, le Viburnum Lantana. La présence de cette Viorne, (1) Le mot provençal garrigo a, sous la forme garigue, passe dans la angue française (Voy. Littré). Garrigo est dérivé de garrie, nom que | ncal à langue romane au Quercus coccifera (F. Mistral, Dictionnaire prove f français), l T. XLIV. CXXX SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1891. qui est là en grande abondance, étonne particulièrement et con- tribue beaucoup à donner à ce coin de terre la physionomie spé- ciale que nous venons de signaler (1). Nous y remarquâmes aussi une réunion de plantes qui font partie de la même association végétale : Arabis Turrita L. Inula montana L. ' Paliurus australis Rem. Sch. Ligustrum vulgare L. Coronilla Emerus L. Lavandula vera DC. Rosa graveolens G. G. Melittis Melissophyllum L. Orlaya grandiflora Hoff m. Daphne Laureola L. Lonicera etrusca Sant. Polygonatum vulgare Desf. Leucanthemum corymbosum G. G. Supa pennata L. (2). Nous trouvámes même, sur un des sommets dominant Valfère, un pied de Rosa montana Chaix (3) et, au fond d'un ravin d'accés difficile, un pied de Coloneaster Pyracantha Spach, unique aussi, mais assurément spontané. Mais ce qui nous frappa ct nous intéressa au plus haut degré fut la rencontre d'une jolie Ombellifère appartenant à la flore subal- pine, le Cnidium apioides Sprengel, que nous ne nous attendions nullement à voir descendre jusque dans le département des Dou- ches-du-Rhône. Au cours des nombreuses herborisations qui, depuis une quinzaine d'années, nous ont donné l'occasion de parcourir la Provence dans tous les sens, nous n'avions encore découvert que deux stations du Cnidium (4). (1) L'auteur du Catalogue des plantes de Provence, Honoré Roux, qui avait exploré avec le plus grand soin et dans toute son étendue le département des Bouches-du-Rhône, n'y avait jamais rencontré le Viburnum Lantana, et son Catalogue ne ly indique pas. | (2) Plusieurs de ces plantes avaient été trouvées et sont mentionnées pa! Garidel en leur station de Valfère ou du vallon du Dragon. (3) Le Rosa montana croit cà et là au sommet de quelques collines du département des Bouches-du-Rhône, mais toujours à l'exposition nord. Ho- noré Roux, dans son Catalogue, Va signalé sur le territoire d'Auriol, au- dessus de Roussargue (arrondissement de Marseille). On le rencontre près du sommet de Sainte-Victoire, et nous-méme l'avions trouvé précédemment au nord de la chaine du Pilon-du-Roi et de Notre-Dame des Anges (arrondisse- ment d'Aix). Mais ces buissons méridionaux sont généralement isolés et appartiennent à des formes microphylles. Nous nous sommes toujours fait un devoir de communiquer à l'éminent rhodologue de Bruxelles, M. Francois Crépin, les Eglantiers rares de la région provencale. (4) L'une dans le département des Basses-Alpes, sur les pentes inférieures du versant nord de la montagne de Lure, et l'autre dans le Var, au sommet du Grand-Bessillon, mont qui domine la petite ville de Cotignac. LEGRÉ. — LE CNIDIUM APIOIDES DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE. CXXXI Cette trouvaille nous fournit aussitôt l'explication d'un point demeuré jusqu'alors obscur et embarrassant. A l'endroit méme où s'offrait à nous le Cnidium apioides, Tour- nefort, il y a deux siécles, avait cueilli une Ombellifére pour laquelle, dans les Institutiones rei herbariæ, il créa le nom de Ligusticum Cicutæ folio glabrum. La Flore des environs d'Aix, de Garidel, enregistra en ces termes la découverte faite par Tour- nefort : « On trouve cette espèce dans le quartier du terroir de Rougnes apellé Vaufero, auprès de la Metairie de Mr. de Rougnes; elle a été indiquée à Mr. Fouque, Professeur Royal Botaniste, par Mr. de Tournefort (1). » - . Cette double circonstance : que le nom créé par Tournefort re- late deux des caractères du Cnidium, et que nous rencontrions celte Ombellifére à l'endroit précis où l'auteur des Institutiones observa son Ligusticum Ciculæ folio glabrum, faisait naître la certitude que, par ce nom, le célébre botaniste avait entendu dési- gner la plante qui, aprés diverses « vicissitudes onomastiques », porte actuellement dans nos Flores la dénomination de Cnidium apioides. Mais ici se présentait la difficulté à laquelle nous venons de faire allusion. En donnant dans les Institutiones reiiherbariæ la synonymie de son Ligusticum Cicutæ folio, Tournefort l'a identifié avec le Se- seli montanum Cicutæ folio glabrum de Gaspard Bauhin (2). Or Linné, à son tour, a conféré à la plante du Pinaz le nom de Li- gusticum austriacum, devenu le Pleurospermum austriacum d'Hoffman; d’où il suit que le Ligusticum Cicute folio de Valfère ne serait autre que le Pleurospermum austriacum Hoffm. Il y a là une erreur flagrante; il est bien certain que le Pleu- rospermum austriacum, qui appartient à la haute végétation al- pine, n'a jamais été trouvé dans la Basse-Provence. | | Cette erreur est-elle imputable à Tournefort, qui aurait mal à propos assimilé son Ligusticum au Seseli de Gaspard Dauhin, ou à Linné, qui se serait trompé en considérant comme synonyme du méme Seseli son Ligusticum austriacum ? C'est là une question à laquelle il nous est impossible de répondre, et notre modestie est . ip ‘Ai 283 (1) Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix, p. 289. (2) Pinax theatri botanici, p. 161. CXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. heureuse de n'avoir pas à se prononcer contre l'un ou l'autre de ces grands hommes. Mais, quoi qu'il en soit, il ne nous semble pas un seul instant douteux que l'espéce trouvée à Valfére par Tournefort lui-même, et qui s'y est perpétuée, ne soit bien l'Ombellifére à laquelle Villars attribua plus tard le nom simplifié de Ligusticum ciculæ- folium, remplacé ensuite par ceux de Ligusticum apioides Lamk et Cnidium apioides Spreng. (1). M. l'abbé Hy fait à la Société la communication suivante : SUR QUELQUES ARBRES DES GENRES SALIX ET QUERCUS DES ENVIRONS DE BARCELONNETTE; par M. l'abbé HY. Permettez-moi d'attirer un instant votre attention sur des espèces arborescentes fort répandues dans la vallée de Ubaye. Les noms sous lesquels elles sont inscrites dans le Catalogue distribué par les organisateurs de la session sont susceptibles d'étre revisés, et je crois répondre au vœu méme exprimé dans cette Notice en présentant les observations suivantes. Les Saules qui abondent au voisinage des torrents, arbres ou arbrisseaux robustes, se distinguent aisément des plantes naines souvent presque herbacées caractéristiques de la région alpine. Je ne m'occuperai que des premiers et, parmi eux, de ceux seulement appartenant à la série dite des Saules tardifs. L'espéce qui figure au Catalogue est surtout abondante dans les (1) Le Cnidium apioides paraît avoir échappé à Gaspard Bauhin ainsi quà Linné. — C'est, nous le supposons, sur la foi de Garidel que le Catalogue des plantes qui croissent naturellement dans le département des Bouches-du- Rhóne, de Castagne, altribue au Pleurospermum austriacum la station de hognes. — Nous nous étonnons que De Fontvert et Achintre, auteurs d'un Catalogue des plantes vasculaires des environs d'Air, où ils citent habi- tuellement les stations indiquées par Garidel, se soient contentés de garder le silence, quand ils se trouvaient en présence d'indications erronées, comme celle du Pleurospermum austriacum. Il leur eùt été facile, en allant visiter les localités qui leur semblaient indiquées à tort, de rétablir la vérité des faits, ainsi que nous venons de le faire pour le Cnidium. HY. — QUELQUES ARBRES DES GENRES SALIX ET QUERCUS. CXXXIII hautes vallées et ne peut étre l'objet d'aucune controverse; c'est le Salix pentandra, facile à reconnaitre en cette saison à ses larges feuilles, et mieux encore au printemps à ses fleurs pourvues de cinq étamines. Nous l'avons vue notamment couverte de capsules parfaitement müres le long des rives de l'Ubayette à l'excursion du Lauzanier. On trouve encore plusieurs espéces à deux étamines, souvent confondues par le vulgaire, et méme par les forestiers, sous la rubrique de Saules blancs. De fait, le type Salix alba L. est largement représenté, ainsi que sa variété vitellina vulgaire- ment nommée Osier jaune pour la couleur de ses rameaux. Mais il est mélangé avec son congénére S. fragilis et surtout avec de nombreuses formes intermédiaires issues de leur croisement réci- proque. Sans entrer ici dans le détail de ces formes hybrides, qu'il faudrait étudier sur le vif aux diverses phases de leur développe- ment, je me bornerai à rappeler les caractères qui les distinguent « in globo » de leurs parents, ceux du moins tirés des organes végétalifs, les seuls qu'il nous soit donné d'observer en ce moment. Salix alba L. S. alba X fragilis. S. fragilis L. Feuilles molles, symé-| Feuilles peu velues, sou- Feuilles glabres fermes, triques, soyeuses-argen-|vent glabres sur l'une des ordinairement asymétri- tées sur les deux faces. |deux faces. ques (à pointe oblique). Stipules linéaires et Stipules lancéolées et} Stipules ovales-obtuses sensiblement dressées. (un peu obliques. et franchement horizon- tales. Mieux que beaucoup d’autres localités, la vallée de Barcelon- nette se prête à ces recherches, car on y laisse croître les Saules avec toutes leurs branches, au lieu de les réduire en cépées, comme on le fait d'ordinaire, en coupant chaque hiver les ra- meaux de l'année précédente jusqu'au tronc pour les usages de la vannerie. En outre, l'absence du S. triandra y enléve une cause de confusion trop fréquente. Saa Des études ultérieures établiront, sans doute, un fait qui semble se généraliser de plus en plus, à savoir que l'hybridation (spon- lanée et ancienne) entre deux espèces communes donne naissance, non pas seulement à une forme intermédiaire unique, nt méme à deux plus rapprochées de chacun des parents, mais à toute une série formant une chaine continue, dont il est facile de s expliquer l'origine par des croisements successifs el à des degrés différents. CXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. II Les Chênes, dans la vallée de Barcelonnette, se réduisent à une seule espéce, caractéristique des basses montagnes du midi de la Franee et qui s'avance au Nord dans les plaines, en devenant de plus en plus rare à mesure qu'on s'approche de la Bretagne, de la Normandie et des environs de Paris. Elle est désignée dans la Notice sous le nom de Quercus sessili- flora var. pubescens. Cette opinion qui refuse l'autonomie à la plante nommée Q. pubescens par Willdenow et Q. lanuginosa par Thuillier est, il faut le reconnaitre, trés communément admise, mais ne me semble pas mieux justifiée pour cela. Elle repose sur l'examen exclusif des organes végétatifs, tout à fait insuffisants à caractériser l'espéce. Si l'on ne considére que la forme des feuilles, leur découpure et leur pubescence, on trouve, en effet, tous les intermédiaires avec le type Q. sessiliflora. On n'aurait pas une indication plus précise en disant que leurs stations diffèrent, que, par exemple, l'une est calcicole et l'autre calcifuge; j'ai distribué notamment l'an dernier, dans les exsiccatas de la Société Roche- laise, un Q. pubescens qui croit prés d'Angers en un sol exclusive- ment siliceux. Mais le fruit apporte un élément de distinction net et sûr : les écailles de la cupule uniformément courtes, apprimées et tuber- culeuses du Q. sessiliflora sont remplacées dans le Q. pubescens par des languettes saillantes et libres à la pointe, surtout au bord supérieur, au point que son gland ne ressemble qu'à celui d'une autre espèce, d'ailleurs trés distinctes, le Q. Toza des régions occi- dentales. Cette communication donne lieu à un échange d'obser- vations auquel prennent part MM. Flahault, Hy et Malinvaud. M. Malinvaud analyse une publication récente qui a pour objet « Règles de nomenclature observées au Jardin bota- nique et au Musée royal de Berlin (1). » (1) Di» Nomenclaturregeln für die Beamten des Königlich botanischen Gartens und Museums zu Berlin. — Le nombre de feuilles d'impression assigné par le Règlement au Compte rendu des sessions extraordinaires étant de beaucoup dépassé, cet article sera inséré dans une autre partie du volume ou dans le volume suivant (Ern. M.). CHATENIER. — FLORE DE LUS-LA-CROIX-HAUTE (DRÔME). CXXXV M. Constant Chatenier fait à la Société la communication suivante : ESQUISSE DE LA FLORE DE LUS-LA-CROIX-HAUTE (DROME) par M. Constant CHATENIER. , Le pays de Lus est une région naturelle du département de la Dróme, formée par le bassin supérieur du Buech, affluent de la Durance, Il s'étend à l'E. du Diois sur un petit système montagneux composé de la bordure occidentale du massif du Dévoluy et des chaines qui le prolongent à l'O. du Buech, système que l'on a Souvent désigné sous le nom de massif de Lus-la-Croiz-Haule; il est constitué par les marnes du Néocomien inférieur et de l'Aptien Supérieur, les calcaires à orbitolines de l'Urgonien, les calcaires àsilex de l'Aptien inférieur et du Crétacé moyen et supérieur, et le terrain lacustre. Les bornes sont : au N., le col de la Croix- Haute (1166 mètres), la montagne d'Avers (1854 m.), le col de la Chante (1550 m.), la montagne de France (1883 m.) et le col de la Croix (1450 m.), qui le séparent du Trièves (Isère); au N.-E., la Tête de Lauzon, extré- mité méridionale de la chaine de l'Obiou et du Grand-Ferrand, et point de jonction des trois départements formés de l'ancienne province du Dauphiné : l'Isère, la Drôme et les Hautes-Alpes; à lE., le col de Charnier (2180. m.), le pic de Costebelle (2380 m.), d'où descend le Buech, la crête du Rama (2232 m.), l'Aiguille de Vachére (1) (2405 m.), point culminant du pays de Lus et de tout le département de la Drôme, le col des Aiguilles, le Haut-Bouffet (2161 m.), le roc de Corps ou Téte de la Pleynie (2384 m.), le Garnesier (2369 m.), le mont Chamousset (2090 m.) et le val de Rioufroid; au S., la montagne de Pinier (1629 m.), qu interrompt une profonde déchirure par où s'échappe le Buech et ou NN la route nationale, n° 75, de Chalon-sur-Saône à Sisteron, et a voie ferrée de Grenoble à Marseille; à l'O., le Signal de Nan (1919 m.), le col de Lus, la créte de Pilhon (1746 m.), le col de Grimone (1325 m.) et le mont Jocon (2056 m.). ^ - . r le (1) L'Aiguille de Vachére est désignée, sur la carte de l'État-Major, sous nom de Vacherie. CXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Mesuré à vol d'oiseau, du Signal de Toussiére au pic de Coste- belle, le pays de Lus a une longueur d'environ 15 kilométres; sa largeur, de la montagne d'Avers à la créte de Pinier, est d'environ 9 kilomètres. Le Buech le traverse dans presque toute sa longueur; c'est un ruisseau aux allures paisibles pendant l'été, un torrent furieux et redoutable à la fonte des neiges et aprés les grandes pluies. Il recoit les eaux des belles sources du Flairard, de Lauzon, de Mou- gions et de Maujasse, le torrent des Aiguilles, le Rioufroid, né dans la forét de Durbon, et le Lunel, descendu du col de la Croix- Haute et grossi des ruisseaux du Fay, des Amayéres, de Merdari, des Fauries, de la Caire. ll quitte le pays de Lus et le département de la Dróme, par 980 métres d'altitude, niveau le plus bas de la région, aprés un cours d'environ 12 kilométres. Entouré de tous côtés de montagnes escarpées, coupé de vallées et de gorges profondes, sillonné par un grand nombre d'eaux courantes, le pays de Lus offre d'admirables points de vue. Le gracieux val de Rioufroid, dans la forêt de Durbon, et le cirque grandiose de la Jarjatte, dans la haute vallée du Buech, méritent particuliérement d'étre visités. Au point de vue botanique, le pays de Lus peut être divisé en trois zones ou régions naturelles : 4° la zone inférieure, — lieux cultivés, prairies humides, graviers des torrents, coteaux pierreux et plus ou moins boisés, — comprise entre 980 et 1300 mètres; 2 Ja zone des forêts et des hautes prairies, entre 1300 et 1700 m.; 3 la zone alpine, — pelouses, rocailles, éboulis, rochers, — au- dessus de 1700 mètres. Zone inférieure. Les Rosiers, par leur extréme abondance, impriment un cachet particulier à cette zone. Nombreuses et intéressantes sont les formes qu'on y rencontre; nous nous contenterons de mentionner les espéces principales (1) : Rosa canina. ina. Rosa coriifolia Fries. — obtusifolia Desv. — glauca Vill. | (1) MM. Crépin et Arvet-Touvet ont bien voulu se charger de la détermina- tion, | un, de nos Rosa, l’autre, de nos Hieracium. Qu'ils nous permettent de leur exprimer ici toute notre reconnaissance CHATENIER. — FLORE DE LUS-LA-CROIX-HAUTE (DRÔME). Rosa montana Chaix. — Chaviniana S.-L. (R. Chavini) (1). — rubiginosa. — micrantha Smith. — graveolens Gren. et Godr. CXXXVII Rosa sepincola S.- Lag. (R. sepium Thuill.). — tomentosa Smith. — mollis Smith. — pomifera Herrm. Signalons encore comme espèces remarquables ou caractéris- tiques de cette zone : Ranunculus trichophyllus Chair. Trollius europæus. Arabis saxatilis AL. — auriculata Lamk. — muralis Bertol. — stricta Huds. Cardamine amara. — udicola Jord. Sisymbrium asperum. Erysimum virgatum Roth. Lepidium pratense Serres. Viola rostellata Chaten. [Bullet. Soc. sc. nat. Sud-Est, UI (1884), P. 7; V. spectabilis K. Richt., , Œster. bot. Zeit., 1885, p. 410]. Dianthus saxicola Jord. Silene saxifraga. Duffonia paniculata Delarb. Alsine fasciculata Jacq. Rhamnus silvatica Serres. Genista cinerea DC. Cytisus Sauzianus Burn. et Briq. — Sessilifolius. nonis rotundifolia. — fruticosa. Lathyrus tuberosus. runus fruticans Weihe. — insititia. eum rivale. Potentilla petiolulata Gaud. "ind rotundifolia Pers. Pilobium crassifolium Lehm. àserpitium gallicum. alium rigidum Vill. — ja anthum Jord. — Mtertextum M Cabiosa alpina e (1) Nous avons adopté dans la rédaction de ce angements de noms proposés par M. le D” les ch Intitulé e kom : Réforme de la Nomenclature botanique. — Les ' m d'auteur sont de Linné. L'abréviation $.-L. = Saint- Cirsium eriophorum Scop. -— Morisianum Rchb. Lappa intermedia Rchb. — pubens Bor. Inula ramosissima S.-L. (I. Vaillan- tii Vill.). Hieracium staticifolium Vill. — andryaloideum Vill. — Kochianum Jord. -— rupestre All. Phyteuma longibracteatum S.-L. (P. Charmelii Vill.). Campanula grandiflora Lamk (C. Me- dium). Gentiana cruciata — angustifolia Vill. — ciliata. Menyanthes trifoliata. Atropa Belladona. | Verbascum dentatum Lap. (V. Chaixi Vill.). Antirrhinum latifolium DC. Odontites lanceolata Rchb. Lavandula delphinensis Jord. Mentha longifolia Huds. Galeopsis intermedia Vill. Plantago serpentina Vill. Globularia cordifolia. Daphne alpina. Buxus sempervirens. Quercus sessiliflora Smith. Salix incana Schrank. — purpurea. Ornithogalum mon Fourr. Narcissus poeticus. Juncus alpinus Vill. ticolum Jord. et Mémoire les modifications et Saint-Lager dans l'ouvrage Les espèces non suivies Lager. CXXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 189%. Carex paniculata. — gynobasis Vill. — ornithopoda Willd. Carex ampullacea Good. Agrostis coarctata Host. Calamagrostis argentea DC. Un certain nombre de plantes xérophiles, plus ou moins médi- terranéennes, sont disséminées dans cette zone, où elles croissent sur les pentes ensoleillées ou bien se cachent dans les endroits chauds et bien abrités des gorges. Nous citerons : Helianthemum pulverulentum DC. Silene italica Pers. Linum salsoloideum S.-L. Lotus pilosus Jord. Astragalus monspessulanus. Achillea odorata. Catanance cærulea. Verbascum maiale DC. Thymus vulgaris. Plantago Cynops. Crocus versicolor Gawl. Melica glauca F. Sch. Zone des forêts et des hautes prairies. Les pentes des montagnes sont généralement boisées; mais, tandis que les versants exposés au nord sont couverts d'épaisses forêts de Hétres (Fagus silvatica L.) ou de Sapins (Abies pect- nata DC.), les versants opposés n'offrent aux regards que de maigres taillis, dont l'Alisier (Aria nivea Most) et surtout le Gou- drier (Corylus Avellana L.) constituent les essences dominantes. Quelques pentes sont couvertes de prairies, que l'on fauche ou que l'on pourrait faucher. Les prairies du col de la Chante, entre la montagne d'Avers etla montagne de France, et celles de Lauzon, prés de la source du Buech, méritent une mention par- ticulière par leur étendue et par le grand nombre de plantes spéciales qu'on y rencontre. Les espèces subalpines forment le fond de la végétation de la zone des foréts et des hautes prairies. Nous citerons comme étant les plus remarquables : Thalictrum aquilegifolium. — caleareum Jord. Ranunculus aconitifolius. — platanifolius. — montanus Willd. — aduncus G. et G. — lanuginosus. Aconitum paniculatum Lamk. — lycoctonum. — tuberosum S.-L. (A. Anthora). Actæa spicata. Dentaria pinnata Lamk. — digitata Lamk. Erysimum montosicolum Jord. Thlaspi brachypetalum Jord. Lunaria rediviva. Viola biflora. — alpestris Jord. Melandryum silvestre Roehl. Dianthus monspessulanus. Stellaria nemoralis S.-L. (S. nemo rum). CHATENIER. — FLORE DE LUS-LA-CROIX-HAUTE (DRÔME). Moehringia muscosa. Geranium silvaticum. — nodosum. — phæum. Hypericum lineolatum Jord. — quadrangulum. — hyssopifolium Vill. — fimbriatum Lamk. Malva fastigiata Cav. Tilia vulgaris Hayne. Acer platanifolium S.-L. (A. Pseudo- Platanus). — opulifolium Vill. Evonymus latifolius Scop. Rhamnus alpina. Laburnum vulgare Griseb. Rubus idzus. — saxatilis. — glandulosus Bell. — hirtus W. et N. Rosa alpina. — rubrifolia Vill. Cotoneaster tomentosa Lindl. Malus acerba Mérat. Sorbus aucuparia. Epilobium spicatum Lamk. — roseum Schreb. — trigonum Schrank. — montanum. Circæa intermedia Ehrh. Sedum rupestre. — altissimum Poir. — anopetalum DC. (f. à feuilles . vertes : S. Verloti Jord.). Ribes alpinum. Saxifraga rotundifolia. — aizoidea S.-L. — — Var. crocea Gaud. — Aizoon Jacq. Chrysosplenium alternifolium. — Oppositifolium. aserpitium latifolium. — Siler. Angelica montana Schl. leum athamanticum Jacq. Libanotis montana AU. Cnidium apioldeum S.-L, Bupleurum gramineum Vill. Anthriscus abortivus Jord. Chierophyllum cicutarium Vill. — hirsutum Vill. Astrantia major. CXXXIX Adoxa Moschatellina. Sambucus racemosa. Lonicera nigra. — alpigena. Asperula trinervia Lamk (A. tau- rina). Galium rotundifolium. — levigatum. Centranthus angustifolius. Valeriana tripteris. — montana. Knautia dipsacifolia Host. Scabiosa lucida Vill. — alpestris Jord. Carduus multiflorus Gaud. — defloratus. — personatus Jacq. Centaurea nervosa Willd. — montana. — mollis W. et K. (an Mut. ?). — semidecurrens Jord. — alpestris Hegetschw. Serratula monticola Bor. Carlina acanthifolia All. — acaulis. Cacalia albifrons L. f. Petasites niveus Baumg. — albus Gertn. — albus X niveus. Senecio tomentosus S.-L. (S. Doro- nicum. —- serratifolius S.-L. (S. Fuchsii Gm.). Bellidiastrum alpinum S.-L. (B. Mi- chelii Cass.). Arnica montana. Leucanthemum atratum DC. Achillea macrophylla. Buphthalmum salicifolium. — grandiflorum. Mulgedium alpinum Less. Prenanthes purpurea. Crepis scabra Willd. — blattarifolia S.-L. (Cr. rioides Vill.). — montana Rchb. u Hieracium Peleterianum Méra.. — cymosum. — sabinum Seb. et M. | Arvetianum S.-L. (H. Arveti Verl.). — chondrilloideum Vill. — pulmonarioideum Vill. blatta- — CXL Hieracium amplexicaule. — — var. subhirsutum A.-T. (H. speluncarum A.-T.). — Berardianum A.-T. — lanatum Vill. — liopogon Gren. — nemorense Jord. — vulgatum Fries. — subalpinum A.-T. — juranum Fries. — pseudojuranum A.-T. — prenanthoideum Vill. — lanceolatum Vill. — doronicifolium A.-T. — viscosum A.-T. Scorzonera glastifolia Willd. Hypochoeris maculata. Aposeris fcetida Less. Phyteuma orbiculare. Campanula latifolia. — rhomboidalis. Vaceinium uliginosum. — nigrum S.-L. Pirola rotundifolia. — chlorantha Sw. — media Sw. — secunda. — uniflora. Hypopitys multiflora Scop. — glabra DC. Primula intricata G. et G. Androsace divaricata S.-L, (A.Chai- xi G. et G.). Gentiana lutea, Cynoglossum montanum. Cerinthe minor. Scrofularia juratensis Schl. Erinus alpinus. Tozzia alpina. Euphrasia montana Jord. Melampyrum nemorosum. — silvaticum. Rhinanthus minor Ehrh. Veronica montana. — urticifolia. Pinguicula vulgaris. Orobanche laserophya S.-L. (0.Laser- pitii-Sileris Reut.). — scabiosifixa S.-L. (0. Scabiosæ Koch). Calamintha alpina Lamk. — grandiflora Mænch. SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Nepeta lanceolata Lamk. Stachys alpina. Sideritis hyssopifolia. Betonica hirsuta. Rumex arifolius All. Ulmus montana Smith. Betula pubescens Ehrh. Salix grandifolia Seringe. Abies picea Mill. Pinus silvestris. — uncinata Ram. Streptopus amplexifolius DC. Polygonum verticillatum Desf. Convallaria maialis. Maianthemum bifolium DC. Paris quadrifolia. Leucoium vernum. Lilium Martagon. Phalangium grandiflorum S.-L. (Pa- radisia Liliastrum Bert.). Gagia lutea Schult. Asphodelus subalpinus G. et G. Allium sphærocephalum. — foliosum Clarion. — ursinum. Veratrum album. Bulbocodium vernum. Orchis pallens. Listera cordata R. Br. Goodyera repens R. Br. Coralliorrhiza innata R. Br. Epipogon aphyllus Gmel. Calceolus alternifolius S.L. (Cypri- pedium Calceolus). Luzula flavescens DC. — maxima DC. — nivea. — pediformis DC. Carex tenax Reut. — claviformis Hoppe. Phleum alpinum L. Calamagrostis montana DC. Elvmus europæus. Avena sempervirens Vill. — sesquitertia. Poa sudetica Willd. Festuca silvatica Vill. Asplenium viride Huds. R — Hallerianum S.-L. (A. Halleri ^. Br.). . p Phegopteris triangularis S.-L. (P Dryopteris Fée). CHATENIER. — FLORE DE LUS-LA-CROIX-HAUTE (DRÔME). Aspidium dilatatum Sw. — Lonchitis Sw. CXLI Cystopteris montana Bernh. Lycopodium annotinum. Zone alpine. Cette zone, caractérisée par l'absence de toute végétation arbo- rescente, est extrêmement riche en précieuses espèces. Toutes mériteraient d'étre mentionnées, nous signalerons : Thalictrum pubescens Schl. Anemone fragifera Wulf. (A. balden- sis). Pulsatilla sericea S.-L. (P. Halleri All). — alpina Lois. Ranunculus dasycarpus S.-L. (R. Se- guieri Vill.). — pyrenæus. — renifolius S.-L. (R. Thora). — spretus Jord. — gracilis Schl. Aquilegia alpina. Papaver aurantiacum Lois. Barbarea intermedia Bor. var. con- ferta Rouy et Fouc. Arabis alpina. — alpestris Schl. Erysimum ascendens Jord. — consimile Jord. — Jugicolum Jord. Diplotaxis repanda G. et G. Petrocallis pyrenaica R. Br. Draba carinthiaca Hoppe. — frigida Saut. — Candolliana (D. Candollei Rouy et Fouc.). Kernera auriculata Rchb. Thlaspi rotundifolium Gaud. Hutchinsia alpina R. Br. elianthemum grandiflorum DC. — alpestre DC. — piloselloideum Timb. 10là arenaria DC. — calcarata L. — Cenisia, Polygala alpestre Rchb. Gypsophila repens. Dianthus orophilus Jord. Silene glareosa Jord. — alpina Thomas. Silene quadrifida. — acaulis L.; Jord. — bryoidea Jord. Lychnis umbellifera Lamk (L. Flos- Jovis). Spergula saginiformis S.-L. (S. sagi- noides). Alsine petræa Jord. — verna Barti. — Villarsiana S.-L. (A. Villarsii M. et K.). Arenaria ciliata. — grandiflora All. — stolonifera Vill. Cerastium molle Vill. Linum alpinum. Rhamnus pumila. Ononis cenisia. Anthyllis montana. Trifolium nivale Sieb. — cæspitosum Reyn. — badium Schreb. Lotus corniculatus var. alpinus Schl. Astragalus depressus. — aristatus L'Hérit. Oxytropis campestris DC. — montana DC. Phaca alpina Jacq. — australis. Onobrychis montana DC. Dryas octopetala. Geum montanum. — reptans. Potentilla nivalis Lap. — alpestris Hall. f. -— aurea. — grandiflora. — pedemontana Reut. Rosa pimpinellifolia. Cotoneaster vulgaris Lindl Aria humilis (4. Chamemespilus CXLII Host; Gren. Rev. fl. jur. — Chamæmespilus humilis Roem.). Epilobium anagallidifolium Lamk. — origanifolium Lamk. Sedum rotundifolium Lamk (S. Ana- campseros). — atratum. Sempervivum montanum. — piliferum Jord. — arachnoideum. Saxifraga oppositifolia. — moschata Wulf. — — var. compacta Koch. — exarata Vill. — androsacea. Peucedanum Ostruthium Koch. Heracleum pumilum Vill. Ligusticum ferulaceum All. Athamanta cretensis. Bupleurum petræum. — ranunculoideum S.-L. Galium argenteum Vill. — anisophyllum Vill. — tenue Vill. ` — helveticum Weigg. — megalospermum Vill. Veronica saliunca All. Scabiosa graminifolia. Carduus carlinifolius Lamk. Cirsium spinosissimum Scop. Cacalia glabra Vill. (C. alpina). — tomentosa Vill. Homogyne alpina Cass. Gnaphalium Hoppeanum Koch. Artemisia Mutellina Vill. Erigeron alpinus. — uniflorus. Solidago alpestris W. et K. Aster alpinus. Aronicum scorpioideum DC. Crepis pygmæa. — montana Rchb. — albida Vill. Hieracium glaciale Lachen. — bupleuroideum Gmel.? — inclinatum A.-T. — villosum. — — var. adpressum A.-T. — elongatum Willd. — scorzonerifolium Vill. — glabratum Hoppe. -- dentatum Hoppe. SESSION EXTRAORDINAIRE À BARCELONNETTE, AOUT 1897. Hieracium humile Jacq. — Pseudocerinthe Koch. — saxatile Vill. — gnaphaloideum A.-T. — cæsium Fries. Leontodon squamosus Lamk (L. py- renaicum Gouan). — taraxacifolius S.-L. (L. Taraæaci Lois.). — alpinus Vill. Campanula nana Lamk. — thyrsoidea. — valdensis All. — linifolia Lamk. — pusilla Hænke. Vaccinium rubrum S.-L. (V. Vitis- idea). Arbutus alpina. Rhododendron ferrugineum. Primula Auricula. Gregoria lutea Lamk (G. Vitaliana Duby). Androsace villosa. — helvetica Gaud. — pubescens DC. Soldanella alpina. Gentiana excisa Presi. — verna. — bavarica. — nivalis. — campestris. Myosotis alpestris Schm. Linaria pyrenaica DC. -— alpina Mill. Euphrasia hirtella Jord. — salisburgensis Funk. — cupræa Jord. — minima Schl. Bartschia alpina. Pedicularıs gyroflexa Vill. — comosa. — foliosa. — verticillata. Veronica aphylla. — alpina. — fruticulosa. — bellidifolia. Pinguicula alpina. Scutellaria alpina. Ajuga pyramidalis. Armeria alpina. Plantago alpina. CHATENIER. — FLORE DE LUS-LA-CROIX-HAUTE (DRÔME). Plantago montana Lamk. Rumex alpinus. Oxyria digyna Campd. Polygonum viviparum. Daphne Verlotiana S.-L. (D. Verloti G. et G.). Thesium pratense Ehrh. — alpinum. Empetrum nigrum. Alchimilla alpina. — montana Willd. — pubescens Bieb. Salix retusa. — reticulata. Juniperus nana Willd. Tulipa Celsiana DC. Gagia fistulosa Duby. Allium reticulatum S.-L. (A. Victo- rialis). — fallax Don. — narcissiflorum Vill. Tofieldia calyculata Wahl. Colchicum alpinum DC. Crocus vernus All. Orchis albidus Scop. (1). — globosus L. — sambucinus L. CXLIII Nigritella angustifolia Rich. Luzula spicata DC. Carex pallescens. — tenuis Host. — sempervirens Vill. Elyna spicata Schrad. Phleum hirsutum Sut. Agrostis alpina DC. Kolera (Koleria) setacea Pers. var. pubescens Parl. Avena setacea Vill. — montana Vill. Trisetum distichophyllum P. B. Poa minor Gaud. — laxa Henke. — cæsia Smith. — alpina. — nemoralis L. var. montana Gaud. — distichophylla Gaud. Festuca alpina Sut. — violacea Gaud. — nigrescens Lamk. — pumila Chaix. Aspidium rigidum Sw. Cystopteris alpina Link. Botrychium lunatum Gray. Selaginella spinulosa A. Br. Plantes rares. Nous n'avons pas fait figurer, dans les listes des espèces propres à chaque zone, les plantes remarquables dont nous n'avons con- staté l'existence dans le pays de Lus que sur un trés petit nombre de points; nous les mentionnerons ici : Ranunculus glacialis. — Abrupts de Chamousset. Roripa palustris Dess. var. pusilla DC. (Sisymbrium | pusillum Vill.). — Bords du lac de Ferrand ; col de la Chante. Malva eannabina Serres. — Chabottes, lieux herbeux, en société avec le M. fastigiata Cav., dont il n'est, à notre avis, qu'une simple variété, Trifolium alpinum. — Col de la Chante, pàturages. (1) Le genre masculin auquel est rapporté le nom latin Orchis ne doit pas étre attribué à une faute d'impression ; d'autres analog tant le méme avertisse analogues, comportant le mé sy mes oi phi appliqué par l'auteur sous sa responsabilité [Note du Secrétariat. ] tème de réformes orthographiques (voyez plus haut, p. cxAxvit, en note). cette innovation grammaticale el ment, rentrent dans le sys- CXLIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Oxytropis fœtida DC. — Roc de Corps, fentes des rochers. Orobus luteus. — Col de la Chante et col de Jajéne, pàturages. Rubus cæsius X idzeus. — Berges du Rioufroid, inter parentes. Rosa pimpinellifolia X alpina. — Vachére, pelouses à 2000 m. s. m., inter parentes. Rosa pimpinellifolia X pomifera. — Lauzon, pied d'un rocher, au milieu d’une colonie de R. pimpinellifolia. Rosa alpina X montana (R. erythroclada Chaten.). — Arbrisseau de 2 mètres environ. Rameaux, stipules, pétioles et souvent folioles, lavés de rouge. Aiguillons rares, longs et droits. Pétiole plus ou moins glanduleux, aiguillonné en dessous; folioles sept, glabres, glauques en dessous, profondément et doublement dentées-glanduleuses; les infé- rieures arrondies ou ovales, souvent obtuses; les supérieures ovales ou ovales-lancéolées, ordinairement aigués. Stipules supérieures dilatées. Pédoncules ordinairement solitaires, 'chargés de longues soies glandu- leuses; sépales glanduleux, dilatés vers leur extrémité; les extérieurs munis de deux appendices latéraux linéaires. Corolle d'un beau rose; styles courts, velus. Fruit ellipsoide, étranglé au sommet, dressé ou quelquefois penché, couronné par les sépales redressés et persistants. Juillet. — Lauzon, bord d’un bois. Rosa alpina X canina (andegavensis)? — Faciès d'un R. alpina. Tige et rameaux rougeàtres. Aiguillons droits ou un peu arqués. Feuilles glabres, pétiole parsemé de glandes stipitées; folioles 7-9 ovales ou ovales-lancéolées, inégalement dentées. Pédicelles hispides glanduleux, Styles courts, hérissés. Réceptacle allongé, contracté au sommet. Sé- pales caducs. Juillet. — Lauzon, bord d'un bois. Rosa rubiginosa L. var. Jennensis Schulze. — Jarjatte, haies. Rosa rubiginosa X graveolens. -— Les Amayères, haie. Aria nivea X humilis (A. Hostii Jacq.; Gren.). — Combescurt, forêt. Centaurea eyanantha Chaten. (C. intermedia Verl., Cat. pl. vasc. du Dauph., n° 1408, non Cariot). — Plante vivace. Souche courte, oblique, noueuse. Stolons souterrains nuls. Tige de 7-20 cent., dressée dès la base, robuste, anguleuse, couverte d’un duvet cotonneux blan- châtre, très feuillée, ordinairement simple et monocéphale. Feuilles d'abord blanchàtres cotonneuses, à la fin plus ou moins vertes; les infé- rieures lancéolées, entières ou sinuées-dentées, aiguës, atténuées €T péliole ailé; les moyennes et les supérieures lancéolées-linéaires 0U linéaires, entières ou denticulées, acuminées, sessiles, étroitement el plus ou moins longuement décurrentes sur la tige. Capitule grand (15- . CHATENIER. — FLORE DE LUS-LA-CROIX-HAUTE (DRÓME). CXLV 20 mm. de diamétre), globuleux, arrondi à la base; folioles de l'in- voluere ovales-lancéolées ou lancéolées, d'un vert pàle, briévement cotonneuses, munies d'une marge scarieuse noiràtre ou brune à la base, trés large, incisée-ciliée, à cils d'un roux pâle, souvent blanchàtres au sommet, nombreux, étalés, linéaires-acuminés, égalant environ la lar- geur de la marge. Fleurs de la circonférence d'un bleu violet, trés grandes, rayonnantes; celles du centre plus petites, d'un pourpre vio- lacé. Akènes oblongs, subtrigones, finement pubescents; aigrelte rousse, 4-5 fois plus courte que l'akene. Juillet. — Montagne de France, pàturages. Ops. I. — Le C. intermedia Car. est une plante des environs de Lyon, qui est extrêmement voisine du C. (ugdunensis Jord., dont elle n'est probable- ment qu'une forme locale, et qui se distingue du C. cyanantha par sa tige de 2-5 décimètres, « souvent rameuse et pluricéphalée, arquée à la base, puis ascendante (1) », par ses feuilles peu décurrentes, ondulées, par son capitule plus petit, par son involucre à folioles munies d'une étroite bordure noiràtre, par ses akènes couronnés de poils roussátres 5-6 fois plus courts qu'eux. Oss. IL. — Le C. cyanantha croit dans les pâturages secs et parmi les rocailles des montagnes calcaires du Dauphiné, depuis Grenoble jusqu'à Die et jusqu'à Gap. Nous l'avons observé surtout au roc de Toulaux, au serre Montuez, à l'Aup du Fre. Berarda subacaulis Vill. — Col de Corps, lieux pierreux. Gnaphalium Hoppeanum Koch. — Vachère et col de Corps, pelouses vers 2000 m. s. m. Leontopodium alpinum Cass. Ors. — Nous avons trouvé un pied de cette plante dans les graviers du Rioufroid, en face de la Bessée. ll y a tout lieu de croire que la graine avait té apportée par les eaux de l'un des torrenticules qui descendent de la mon- lagne de Chamousset. Artemisia incanescens Jord. — Les Lucetles, rochers. Taraxacum brevirostratum Chaten. (T. Pacheri Schultz bip.?). — tante glabre, plus petite dans toutes ses parties que le T. officinalis Wigg. Akènes lisses, excepté au sommet où ils sont très finement mu- riqués ; bec assez épais, plus court ou tout au plus aussi long que l'akéne; üigrette blanche. Juillet-aoüt, — Lauzon, pâturages à 2100 m. s. m. u — Espèce voisine de PH. piliferum ?).— Hieracium amphigenum À.-T. (1) Cariot, Étude des fleurs, éd. 5, p. 317. T. XLIV. CXLVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Hoppe, dont elle différe surtout par sa lige munie dans le haut de poils glanduleux. Juillet-aoüt. — Pelouses autour du lac de Ferrand. Hieracium heterodontum S.-L. (H. heterodon A.-T.). — La Jar- jatte, rochers. Hieracium squalidum À.-T. — Montagnes de Jocon, aux Infournas, rochers. Hieraeium humile X villosum (H. cryptadenum A.-T.). — Cha- mousset, rochers, inter parentes. Gentiana brachyphylla Vill. — Lauzon, pelouses. Salvia verticillata, — Un pied unique, au bord du chemin de la Jarjatte aux granges des Forêts. Spontané ? Lamium longiflorum Ten. — Lauzon, débris des rochers à 2150 m. s. m. S:Lx hastata L. — Combescure, forêts. £alix repe: s L. Costeplane, pelouses humides. Satix sericea Vill. (S. glauca L.). — Combescure, forêt. OBs.— La plante de Combescure diffère du S. sericea, qui croit le long des torrents des Alpes, par sa taille plus élevée et par ses feuilles moins soyeuses- blanchâtres. Salix retusa var. Kitaibeliana Rchb., Ic. Ament., f. 1187. — Combescure, mousses. Salix retusa var. serrulata Rochel. — Arbrisseau de 3-5 décim., làchement rameux; rameaux étalés ou étalés-dressés, pubescents au sommet. Feuilles assez grandes, glabres et un peu luisantes en dessus, glaucescentes, veinées-réticulées et pubescentes en dessous surtout sur la nervure principale, denticulées-glanduleuses et ciliées ; les infé- rieures obovales-obtuses, les supérieures lancéolées-aiguës. Chatons multiflores. Écailles obovales-obtuses. Capsule pédicellée, ovoide-C0- nique, glabre. Style long de 2 mm. Juin-juillet. — Combescure, mousses. Oss. — Cette curieuse plante serait-elle un hybride? Juniperus sabina — Crête de Pinier. Orchis conopea X Nigritella angustifolia (Nigritella fragrans Saut.). — Col de la Chante, pâturages, inter parentes. Potamogeton scoparius (P. pectinatus a. scoparius Rchb., Jc. Potam., t. XIX, f. dextr.). — Lac de Ferrand. CHATENIER. — FLORE DE LUS-LA-CROIX-HAUTE (DRÔME). CXLVII Oss. — Le P. marinus, dont la plante du lac de Ferrand a le port, la taille, les feuilles capillaires, se reconnait à ses pédoncules partant du bas de la tige, bien plus longs que l'épi, à ses carpelles petits obovés-subglobuleux. Il a été observé dans quelques lacs des Hautes-Alpes, mais jusqu'à ce jour il n'a pas été rencontré dans le département de la Dróme. Eriophorum capitatum Host. — Lauzon, lieux humides ; bords du lac de Ferrand. Carex rupestris All. — Chamousset, sommet du grand rocher. Carex atrata. — Chamousset, pelouses. Carex alpina Sw. (C. Vahlii Schk.). — Souche cespiteuse. Tiges de 10-15 cent., dressées, triquétres, rudes supérieurement. Feuilles d'un vert gai, lancéolées-linéaires. Épis 3-4, ovoïdes, longs de 7-9 mm., dressés presque sessiles, serrés les uns contre les autres; le supérieur mâle à la base, les autres entièrement femelles. Bractée inférieure foliacée, atteignant ou dépassant l'épi terminal. Écailles femelles un peu plus courtes que les fruits, noires, avec la nervure dorsale brune ou rousse, ovales-subobtuses. Stigmates trois. Utricules fructifères glabres, bruns, verdâtres sur les angles et à la base, ponctués, lancéolés-trigones, allénués en un bec court, brièvement bidenté. Akéne fauve, trigone, alténué à la base, arrondi au sommet. Juin-juillet. — Lauzon, pelouses à 2100 m. s. m. Espéces signalées à Lus-la-Croix-Haute par divers auteurs. Potentilla gentilis Jord. — Montagnes de la Croix-Haute (abbé Ravaud, Egs. bot. au Grand Veymont et au col de la Croix-Haute, p. 28). Potentilla Grenieriana Jord. — Rioufroid, prairies (abbé Ravaud, 0p. cit., p. 31). | Potentilla recta. — « Lus-la-Croix-Haute, au mont de Pertus » (Cariot et Saint-Lager, Et. fl., p. 226). Eryngium alpinum. — « Clausis, près la Croix-Haute » (De Can- dolle, FI. fr., IV, p. 357). OBS. — Nous n'avons pu retrouver cette espèce dans la localité citée. Hieracium auramtiacum. — Montagnes de la Croix-Haute (abbé Ravaud, op. cit., p. 28). Hieracium alpinum. — Montagnes de la Croix-Haute (abbé Ravaud, 0p. cit., p. 28). Micracium joconianum A.-T. — « Mont Jocon, au-dessus du col de Grimone et de la Croix-Haute » (Arvet-Touvet, Hierac. nouv., 1 Bull. Soc. bot. de Fr., XLI, p. 365). CXLVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Phyteuma urticifolium Clairv. (P. Halleri All.). — Montagnes de la Croix-Haute (abbé Ravaud, op. cit., p. 28). Phyteuma fistalosum Mut. — Rioufroid, prairies (abbé Ravaud, op. cit., p. 30). Campanula barbata. — Rioufroid, prairies (D' Perroud, Exc. bot. dans les Alp. du Dauph., in Ann. Soc. bot. de Lyon, 8* ann., p. 99). Fritillaria delphinensis Gren. — Les Lucettes (abbé Doullu, ap. Gren. et Godr., Fl. Fr., II, p. 180). Carex hordeiformis Wahl. (C. hordeistichos Vill.). — « Lus-la- Croix-Haute » (abbé Boullu, ap. Verl., Cat. pl. vasc. du Dauph., n° 2564). Festuca spadicea. — Col des Aiguilles (N. Roux, Herb. dans le Dauph. mérid., p. 5). M. Malinvaud prie ses confréres de vouloir bien faire con- naitre leurs préférences au sujet du lieu et de l'époque de la ' prochaine session extraordinaire. Il trace sommairement un programme d'excursions à exécuter dans le courant du mois de mai, aux environs d'Hyéres (Var); mais, les explorations préparatoires, que M. Flahault voudrait bien diriger, ne pou- vant se faire que l'an prochain, la session elle-méme aurait lieu au mois de mai 1899. Un vœu en faveur de ce projet, appuyé par M. le Président et par M. Flahault, est, aprés une courte discussion, mis aux voix et adopté. M. le Président s'exprime en ces termes : DISCOURS DE M. LEGRÉ, PRÉSIDENT DE LA SESSION. Mesdames, Mes chers confréres, J'ai, pour clôturer nos travaux, une proposition à vous sou- mettre. Je vous demanderai d'adopter un vœu que la Société botanique de France adressera, par la voie hiérarchique du Ministère de l'Agriculture, à l'Administration des Forêts. Voici quel en serait l'objet : DISCOURS DE M. LEGRÉ. CXLIX La Provence a l'avantage de donner asile à un végétal qui est une des plus intéressantes raretés de la flore francaise : je veux parler de l'Aliboufier, le Styrax officinale de Linné, unique re- présentant sur notre territoire dela famille des Styracées. Cel arbre, car c'est — ou ce devrait être — un arbre et non point un arbuste, comme l'ont écrit certains botanistes, produit une gomme connue sous le nom de styrax ou storaz, et de toute antiquité, — Théophraste, Pline et Dioscoride en ont fait mention, — employée par la pharmaceutique et la parfumerie. La présence du Styrax sur la terre provencale est un fait qui a toujours étonné les savants. Il semble qu'une température beau- coup plus élevée que celle du midi de la France soit nécessaire à cette espèce, puisque c'est actuellement dans le Levant qu'elle est le plus répandue. L'Aliboufier de la Provence est, sans nul doute, un survivant de la flore tertiaire. La paléontologie végétale a exhumé de notre sol les vestiges d'un grand nombre de plantes qui, ne pouvant sup- porter le refroidissement survenant, se sont éteintes ou bien ont dà émigrer et n'existent plus aujourd'hui que dans les régions les plus chaudes. Quelques sujets, plus courageux et plus résistants, refusèrent de s'expatrier et demeurèrent fidèles à nos contrées € où l'on rencontre encore çà et là, — a écrit feu notre éminent confrère le marquis de Saporta, — un certain nombre de types échappés à la destruction, réfugiés sur quelques points, et atles- lant par leur persistance le souvenir d'un état de choses depuis longtemps détruit, mais dont ils furent pourtant les témoins (1) ». On a essayé d'expliquer d'une autre façon la permanence du Styrax dans le département du Var. On a prétendu qu'il aurait etè introduit là il y a trois siècles. | La station de l'Aliboufier commence dans l'arrondissement de Toulon et se prolonge dans celui de Brignoles. Elle est fort eten- due. Nous en avons suivi les limites ct nous avons constate qu elle occupe une surface carrée qui a plus de dix kilomètres de côté. Ce vaste périmètre englobe le territoire de plusieurs communes, parmi lesquelles celle de Belgencier. ul Or ce village eut jadis pour seigneur un savant célèbre, 0 seiller au Parlement de Provence Fabri de Peiresc, à qui la ville d'Aix a depuis quelques années élevé un monument. (1) Le monde des plantes avant l'apparition de l'homme, p. 210. le con- CL SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. On sait que Peiresc était passionné pour les sciences naturelles. Il fut en correspondance avec tous les savants de son siècle et notamment, — pour ne citer que des botanistes, — avec Charles de l'Escluse et Mathias de Lobel (1). Il était fort riche et il em- ployait sa fortune à se procurer à grands frais des animaux ou des plantes qu'il faisait venir des pays lointains. Il se plaisait aux essais d’acclimatation, et l'on assure que c’est à lui que nous de vons le chat angora. u Ses biographes lui ont attribué aussi l'introduction de Ali- boufier. On raconte qu'il l'avait recu du Levant et que, l'ayant planté dans le parc de son château de Belgencier, cette essence se serait échappée pour se répandre sur les collines environ- nantes. | Les botanistes provençaux ont toujours protesté, et avec raison, contre cette allégation. Quand, en effet, on parcourt la vaste surface dont nous avons indiqué les dimensions, on est frappé, — si l'expression n'est point trop hardie, — de la vaillante allure qu'y a prise le Styrax. À voir la vigueur avec laquelle il soutient la luttecontre les autres essences, on sent, en quelque sorte, qu'il défend un terrain dont il estle maitre et où il domine depuis une infinité de siècles. Et C'est au printemps un délicieux coup d’œil que celui de ces buis- sons (2), croissant en cépées compactes et balançant leurs grappes de fleurs blanches qui ont l'aspect de la fleur d'oranger et, comme celle-ci, exhalent un parfum très doux. En intervenant personnellement dans la polémique engagée contre les partisans de l'introduction Peirescienne, j'eus la bonne fortune de pouvoir produire un document irrécusable qui devait mettre fin à toute controverse sur ce point (3). . Les études que j'ai entreprises sur les botanistes du xvi" siècle qui sont venus herboriser en Provence me fournirent l'occasion de retrouver dans le Stirpium Adversaria de Pena et Lobel un ° . ^ M. d ne passage au moyen duquel la question allait être résolue d'u manière définitive. (1) On trouve dans les Cure posteriores de Charles de l'Escluse une s bonne figure de l'Astragalus Tragacantha, gravée d’après un dessin q Peiresc avait envoyé à Clusius. (2) Maintenus en cet état par les coupes périodiques. (3) Revue horticole des Bouches-du-Rhône, mars 1897. DISCOURS DE M. LEGRÉ. CLI Pierre Pena et Mathias de Lobel, revenant d'Italie et se rendant à Montpellier, traversèrent le bourg de Solliès (Solarium) (1) et découvrirent le Styrax sur un coteau voisin qui en était couvert. Ils ont raconté leur trouvaille en des termes où perce la joie que nous éprouvons nous-mémes quand il nous arrive, au cours de nos herborisations, d'apercevoir dans une localité une plante qu'aucun botaniste n'y avait encore signalée. € Le Styrax, disent-ils, semble avoir été ainsi nommé à cause de la résine liquide qu'il laisse exsuder goutte à goutte (2). C'est dans cette partie de la Provence qui s'étend des Saintes-Maries-de-la-Mer à Fréjus qu'on le rencontre en plus grande quantité. Il existe, en elfet, prés du bourg de Solliès, une riante colline où le Styrax abonde. Nul encore n'en connaissait l'existence en cet endroit lorsque, au temps de notre jeunesse, nous l'y découvrimes et le Montrâmes à un grand nombre de pharmaciens el d'étudiants, ainsi qu'aux professeurs de Montpellier. Nous le reconnümes pour l'avoir vu autrefois à Venise dans le jardin des Francis- cains (3). » Le Stirpium A dversaria fut imprimé à Londres en 1570. C'est Seulement dix ans plus tard que Claude-Nicolas Fabri de Peiresc naquit à Belgencier, le 1" décembre 1580. Il suffit, comme on voit, de mettre en regard les deux dates pour enlever définitive- ment à l'illustre conseiller au Parlement d'Aix l'honneur d'avoir naturalisé en Provence le Styrax officinal. (1) L'ancien bourg de Solarium s'est subdivisé eu trois agglomérations qui Portent toutes les trois le nom de Solliès, mais qui forment, quoique rappro- chées, des communes distinctes : Solliès-Ville, Solliès-Pont et Solliès-Toucas. illes appartiennent à l'arrondissement de Toulon; Solliès-Pont, station de Z ligne du chemin de fer de Marseille à Nice, est en méme temps chef-lieu e canton. — Les autres communes dont le territoire est compris, au praed parte, dans les limites de notre station de l'Aliboufier sont les suivantes : La arlède, Belgencier, Signes, Méounes et La Roquebrussane. "ost (2) « Stiriatim ». — Nous n'avons pas besoin de faire remarquer que ce à . - cal . écrivains du s une de ces étymologies fantaisistes qui plaisaient fort aux écriva siècle, mais contre lesquelles s’insurge la philologie moderne. luti sti- (8) Stirp. Adv. p. 429 : « Quod ex Styrace emanaret liquor, ac ve "C If : natim extillaret, Styrax dieta videtur. Ejus feracissimus ille tractus allo- Provinciæ qui à trium Mariæ sororum Fano antiquissimo ad Forum Ju s et esque porrigitur : est namque prope oppidum Solarium collis else ue vPertus frequenti Styrace, nullidum illie cognita, quam prim! nos IM ene que multis tum pharmacopæis et studiosis, tum Monspessuli professori pus 05 "US : nam jamdiu videramus Venetiis in Franciscanorum horto. » CLII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Maintenant que l’histoire du Styrax vous est connue, mes chers confrères, je reviens à ma proposition. Dans le périmètre de notre station de l'Aliboufier, il existe une belle forêt domaniale sur la lisière de laquelle un couvent de Chartreux a été construit. C’est une succursale de la Grande- Chartreuse. Elle porte le nom de Chartreuse de Montrieux. Les religieux qui l'habitent sont locataires de l'État. Ils se livrent à l’agriculture et donnent l'hospitalité aux voyageurs qu'attire la beauté du site et aux botanistes qui viennent y herboriser (4). La forêt de Montrieux est exploitée comme bois taillis. L'Ali- boufier y abonde. Jeus l’occasion de la traverser, il y a quelques semaines. On était en train d'y effectuer une coupe. Je m'apercus que, dans la partie déjà coupée, l'Administration avait mis en réserve un bon nombre de pieds de Chénes; mais tous les Aliboufiers étaient impi- toyablement livrés à la cognée et destinés à faire du charbon. C'est alors que je conçus la pensée d'une démarche à tenter auprés de l'Administration des Foréts, afin d'obtenir qu'elle mette aussi en réserve quelques pieds de Styrax : laissés à eux- mémes, ils deviendront des arbres et permettront un jour de voir e .Q) La Chartreuse de Montrieux date du xn° siècle. Mais le couvent primitif n'existe plus qu'à l'état de ruines. Les bâtiments actuels ont été établis sur un autre emplacement. De là le nom de Montrieuz-le-Jeune appliqué au cou- vent moderne, par opposition à celui de Montricux-le-Vieux qui désigne l'endroit où sont les restes de l'ancienne Chartreuse. M. Paul Joanne (line raire général de la France, Provence) a donné de ce lieu la description Su!” vante": € A 1 k. 5 environ plus loin, à l'O.-N.-O., on peut visiter (beaucoup plus intéressant que la Chartreuse moderne), à 80 m. des bords du Gapeau» les ruines de l’ancienne Chartreuse, au milieu d'un site sauvage. Une quan- tité de sources vives qui descendent au Gapeau, des murs envahis par le lierre, un pont rustique sur lequel quelques pins superbes ont poussé dans les fentes des pierres, une végétation luxuriante, des coins presque vierges, forment un ensemble trés artistique et extrêmement pittoresque. ? ^7 Les Chartreux de Montrieux recueillaient autrefois le storax fourni par les Mibou- fiers de leur forét. Dans le chapitre dont nous avons cité un passage, le Stir- pium Adversaria affirmait qu'en Provence ces arbres n'en produisaient pas : « inibi tametsi tanta copia est, nihil tamen liquoris effluit. » C'était une erreur. Et Garidel, parlant des Aliboufiers de Montrieux, disait : € On tire par incision de l'écorce de cet arbre une résine liquide, fort odorante, en assez grande quantité. Les Chartreux la ferment dans des petites bouteilles où pots de verre, dont ils font part à leurs amis. J'en ayrecü plusieurs que j'ay donné à des personnes curieuses. » (Histoire des plantes qui naissent auc environs d'Aix, p. 450.) DISCOURS DE M. LEGRÉ. ° CLII quel est le summum de taille qu’ils peuvent atteindre sous le ciel de la Provence. La croissance de l'Aliboufier parait assez lente. Parmi les botanistes dont le vote aura contribué à doter la forét domaniale de Montrieux de ces beaux spécimens, il en est, sans doute, qui n'auront pas le temps de les voir arriver à leur entier développement. Mais, méme pour ceux-là, quelle satisfaction plus douce que de pouvoir se dire avec le sage vieillard du fabuliste : Nos arriere-neveux nous devront cet ombrage ! La démarche à laquelle je songeai ce jour-là ne pourra pas se produire dans de meilleures conditions et avec plus d'autorité que si elle est faite au nom de la Société botanique de France. J'ai donc l'honneur. de proposer à vos suffrages un vœu ainsi formulé : La Sociélé botanique de France, réunie en session extraordi- naireà Barcelonnelte, émet le vœu que M. le Président du Conseil , Ministre de l'Agriculture, considérant le haut intérêt botanique de l'Aliboufier (Styrax officinale L.), veuille bien donner des ordres pour que l'Administration des Forêts melle en réserve dans les Coupes de la forêt domaniale de Montrieux (Var) quelques-uns des plus beaux sujets, afin qu'ils puissent alleindre tout le déve- loppement dont ils sont susceptibles, et de manière d assurer ainsi la conservation de l'espèce sous sa forme la plus parfaile el la plus normale. Ce vœu ayant été approuvé, à mains levées, par un vote unanime de l'assemblée, M. le Président ajoute : Mes chers confréres. Avant de clore la session, et de nous séparer, J devoir à remplir. | C'est d'exprimer, — et je le fais avec toute la chaleur dont je Suis capable, — notre profonde reconnaissance envers tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette session. | Je le déclare bien haut, le succès à dépassé nos espe nous partons enchantés de la ville de Barcelonnette, de s lllés, de ses habitants, de ses montagnes et de ses fleurs. 'ai un dernier rances, et es aulo- CLIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. M. Malinvaud adresse, au nom de la Société, ses remer- ciements au Bureau spécial de la session et s'adressant par- ticulièrement au Président, « Non seulement, dit-il, M. L. » Legré a dirigé nos travaux avec l'esprit méthodique et la » précision d’un jurisconsulte (1), mais il en a singulière- » ment accru l'agrément par l'intérét de ses communica- » tions. Suivant son exemple, nous formulerons un vœu, » ce sera celui de retrouver souvent, dans nos futures sessions » extraordinaires, un président aussi zélé, aussi aimable et » aussi érudit. » M. Paul Delombre, député de Barcelonnette, demande la parole et s'exprime en ces termes : ALLOCUTION DE M. Paul DELOMBRE. « Mesdames, Messieurs, » J'ai été trés sensible à l'aimable invitation qui m'a été faite assister à cette séance. » Je vous remercie d'avoir bien voulu me compter ainsi, ne füt-ce que pour quelques instants, comme l'un des vótres. » J'ai admiré votre haute raison, votre compétence, l'intérét de vos discussions, le calme, la parfaite urbanité qui y président. Que de jaloux vous pourriez faire ! » J'ai entendu dire que vous emportez de nos montagnes et de notre vallée un agréable souvenir. Vous n'y avez pas seulement trouvé des sites merveilleux : vous y àvez, on l'assure, découvert les plantes et les fleurs les plus rares. » Barcelonnette, de son cóté, est fier de l'honneur qu'il vous doit; il est reconnaissant à la Société botanique de France de l'avoir choisi pour centre de l'un de ses Congrés. Votre courtoisie, votre belle humeur, le charme de cette association d'élite où tant de grâce et de beauté s'allient à tant de savoir, ont conquis ic! tous les cœurs. » Votre Président formulait tout à l'heure, avec une éloquence (1) M. Ludovic Legré est un ancien bâtonnier de l'ordre des avocats de Marseille. DISCOURS DE M. DELOMBRE. CLV singulièrement séduisante, un vœu au succès duquel je serai heu- reux, pour ma part, de prêter tout mon concours. Permettez-moi d'exprimer à mon tour un désir. » Je voudrais — voyez mon ambition! — que, l'an prochain, vous pussiez encore étre nos hótes. Puisqu'un nouveau lieu de réunion semblé désigné seulement pour l'année 1899, laissez-moi espérer que Barcelonnette aura, avant peu, le plaisir de vous rece- voir de nouveau. » En vous remerciant de votre visite, je veux dire simplement : Àu revoir! » Ces paroles sont couvertes d'applaudissements. M. Legré remercie l'honorable député des Basses-Alpes du témoignage de sympathie qn'il a bien voulu donner à la Société botanique de France et ajoute que ses membres emportent un trop bon souvenir de leur séjourà Barcelon- nette pour ne pas s'efforcer de répondre, au moins individuel- lement, au désir si aimable exprimé par M. Paul Delombre. Ensuite M. le Président prononce la clóture de Ja session extraordinaire, RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ RAPPORT DE M. Ch. FLAHAULT SUR LES HERBORISATIONS DE [LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE ET SUR QUELQUES EXCURSIONS FAITES HORS SESSION, AUX MOIS D'AOÛT ET DE SEPTEMBRE 1897, DANS LA VALLÉE DE L'UBAYE. La Société a suivi rigoureusement la première partie du pro- gramme qu'elle s'était tracé. Nos confrères, arrivés presque tous par la gare de Pruniéres, c'est-à-dire par le confluent de l'Ubaye et de la Durance, ont remonté l'Ubaye jusqu'à Barcelonnette el ont rayonné de là jusqu'aux sommets et aux crétes qui en limi- tent le bassin. Trois botanistes seulement nous sont venus par les hauteurs ; MM. Fr. Morel, Convert et N. Roux ont remonté la vallée du Guil, passant à Château-Queyras, Molines et Saint-Véran pour atteindre le col la Noire (2889 mètres) et de là celui du Longet (2672 métres). Ils n'ont eu, dés lors, qu'à descendre le cours de l'Übaye pour atteindre Maurin, Saint-Paul, Jausiers el nous rejoindre à Barcelonnette. Presque tous nos confrères ayant suivi la voie la plus simple et commencé l'exploration de la vallée de l'Ubaye par sa partie infé- rieure, il est naturel que nous commencions cet exposé suivant le mème ordre logique. Huit jours étaient fort insuffisants pour faire une étude attentive de la vallée. Le Comité l'avait compris en proposant un programme étendu qui, dans sa pensée, ne devait pasétre décomposé. Il n'avait songé qu'à rendre possible l'exploration complète de la vallée, FLAHAULT. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ CLVII tout en permettant à ceux qui ne pourraient séjourner longtemps d'en acquérir, en une semaine, une connaissance satisfaisante. La deuxiéme partie du programme n'était ni moins intéressante, ni moins importante que la premiére pour la connaissance de la végé- tation du bassin de l'Ubaye. Tous ceux de nos confréres qui en avaient la liberté sont demeurés jusqu'à la limite extréme qui leur était accordée par les compagnies de chemins de fer ; plusieurs ont préféré renoncer aux avantages des réductions de prix pour conti- nuer leurs explorations. Les plus intrépides se sont séparés à la fin du mois d'aoüt, aprés une étude attentive du haut vallon du Chambeyron, l'ascension des Aiguilles et des abords du Brec par les plus hardis. MM. Derbez et Bessand, nos dévoués collaborateurs de Barcelonnette, se sont mis avec une obligeance telle à la disposition de tous, que quelques-uns sont restés fidèles à la vallée jusqu'à la fin de septembre. Nous avons profité des observations faites, jusqu'à la fin de septembre, par M" Granfelt sous la direction de ces zélés confréres ; elles ont presque épuisé les promesses du programme. En somme, la Société a parcouru à peu prés tout le bassin. Elle à suivi l'Ubaye du pont du Sauze, où elle se jette dans la Durance, jusqu'à sa source au col du Longet; elle a suivi son principal affluent, l'Oronaye, jusqu'à son origine; elle a parcouru la majo- rité des vallons qui déversent leurs eaux dans l'Ubaye; elle a atteint les cols du Longet (2672), du Chauvet (2830), de la Gypière (2990), de la Madeleine (2000), de Pelouse (2512), de Fours (2319), de Valgelaye (2250), de Dourmiouze (2510). Sur la rive droite de l'Ubaye, elle a herborisé jusqu'aux cols de la Rousse (2150), de la Pare, du Crachet (2600), de Vars (2115) et au col la Noire (2990). Trois jeunes étudiants, les frères Vernet, zélés chercheurs ct hardis montagnards ont, à deux reprises (2 et 21 aoùt), atteint la pointe de la grande aiguille de Chambeyron (3400 mètres); ils en ont rap- Porté d’intéressantes observations botaniques et une récolte pre- cieuse de Mousses, de Lichens et de Phanérogames. La bienveil- lance avec laquelle nos confrères nous ont communique leurs noles nous permet de faire une étude synthétique de la végétation de la vallée. Il serait, sans aucun doute, moins intéressant de Suivre ps à pas le groupe nombreux de nos confrères dans Perd " telle qu'elle a été réalisée par la société réunie, Chacune 5077 avait été étudiée avec soin par le Comit: local d organisations j avaient essayé divers itinéraires avant de déterminer le plan défim- CLVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. tif; chaque herborisation avait été faite à plusieurs reprises; il en résulle un grand nombre d'observations dont la Société ne doit pas perdre le bénéfice. D'autre part, presque toutes les herborisa- tions duprogramme ont été faites denouveau par les botanistes qui ont continué la session jusqu'à la fin du mois d'aoüt, et méme de septembre. Ajoutons que, pour des raisons diverses, quelques-uns de nos confrères se sont écartés des routes que nous leur propo- sions et nous ont. obligeamment communiqué leurs notes. Nous leur devions la place qu'elles méritent. C'est ainsi que nous grouperons sous un même titre des séries d'observations faites parfois à quelques jours et méme à uneannée d'intervalle. L'ordre y gagnera beaucoup et l'intérét de ces comptes rendusen sera rehaussé, nous l'espérons. HERBORISATION DANS LA VALLÉE INFÉRIEURE DE L'UBAYE, DE PRUNIERES A BARCELONNETTE, ET AUX ENVIRONS DE CETTE VILLE (31 JUILLET 1897). Beaucoup de nos confrères, pressés par le temps, ont dû renon* cer à herboriser dans la vallée inférieure. Quelques-uns pourtant, plus heureux, ont parcouru lentement la distance qui sépare Pru- nières de Barcelonnette et y ont fait d'utiles observations. M. Nisius Roux, en nous quittant (19 août), s'est dirigé du Lauzet sur Savines en passant parle col de la Rousse (2150 mètres) ; il a exploré ainsi la rive droite entre 963 et 2150 mètres. M's Granfelt, avec M. Der- bez comme guide, ont herborisé (19 août) dans la forêt du Lau- zet et ont atteint le col de Provence (2510 mètres). MM. Legré et Flahault ont soigneusement exploré la forêt de Pins Cembros qui s étend sous ce col dominant la vallée de Ubaye; ils ont visité la forèt de Saint-Vincent et battu les points abordables de la vallée, de Saint-Vincent au Lauzet. M. Flahault a parcouru les hauteurs qui dominent le Lauzet sur la rive gauche, jusqu'à la limite des dernières cultures, vers 1800 mètres. L'entrée de la vallée a donc été l’objet d'observations attentives, tant au voisinage de son FLAHAULT. — LA VALLÉE INFÉRIEURE DE L'UDAYE. CLIX thalweg que jusqu'à deux des pics’ qui la limitent par 2150 et 2510 mètres. De la gare de Prunières, on arrive en peu de temps à l'embou- chure de l'Ubaye. La belle route qui en suit les rives jusqu'à Tour- noux atteint Coni par le col de la Madeleine; c'est la grande artére du bassin. La basse vallée est assez peuplée, si on la compare à l'ensemble, qui ne compte pas 15 000 habitants au total. De quelque côté qu'on arrive à Prunières, on reconnait aisé- ment que le Chêne Rouvre occupe en maître tout le pays parcouru par la voie ferrée. Depuis la gare de Veynes, les voyageurs venant du Nord par Grenoble n'ont pas vu d'autre essence dominante aux abords de la ligne ; il en est de méine, depuis Sisteron, pour ceux qui ont remonté la vallée de la Durance à partir d'Avignon. C'est le Quercus sessiliflora var. pubescens, le Q. pubescens Willd. A l'entrée de la vallée ses feuilles sont encore nettement tomenteuses. Vers ses limites extrêmes, il passe peu à peu au type glabre, comme cela a lieu tout autour du bassin méditerranéen francais. Nous avons pu entrevoir en chemin quelques bois de cette essence ; C'est l'espéce dominante. Ici pourtant, elle forme des taillis assez maigres et l'on en rencontre rarement un bel exemplaire dans la vallée. Le Chêne Rouvre est pourtant bien loin encore de sa limite Supérieure. Nous avons dit ailleurs (1) comment l'insuffisance des fourrages détermine les possesseurs de troupeaux à maltraiter les arbres qui finissent par disparaître. De la gare même de Prunières on peut voir la cime du Morgon (2326 mètres) ; elle se dresse au delà des pentes de la rive gauche de la Durance, couvertes de forêts de Pins sylvestres, de Chénes Rouvres et de Trembles, auxquels succède le Mélèze, à mesure qu'on s'élève. Le Morgon est le premier terme du systéme des Montagnes qui forment le bassin de l'Ubaye. Quand nous aurons pénétré dans la vallée, à 1 kilomètre en aval d'Ubaye, au ig du Plan, le massif du Morgon apparait tout entier, étendant à adrech (2) ses masses décharnées. Sur la rive gauche, les coteaux (1) Notices publiées par le Comité local d'organisation, Montpellier, 1897, pp. 27-29, | eur font voti , N (ux eur fori f (3) Notices, pp. 23-25. -— Les versants exposes au ter méennes un róle ace idi ; ^ : i éditerrane S, si dift midi jouent, dans l'économie des provinces j lone heure par des n erent que les populations ont dù les désigner e r i ams soleil ou 775 Spéciaux, Les versants exposés au nord, ombragés, s CLX SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1891. s'abaissent aussi et découvrent le fort et le village de Saint-Vin- cent. Au-dessus s'étend une belle forét de Mélézes dominée par le pic de Dourmiouze (2510 métres). C'est entre ces deux points extrêmes que le Chêne Rouvre s'insinue dans la vallée de l’ Ubaye, qu'ils limitent, caractérisant l'expansion de la flore des collines subalpestres dans lesvallées des Alpes. Examinons les limites de cette végétation, dont le Chéne Rouvre est le type. Elle couvre la vallée de la Durance tout le long du tra- jet de Pruniéres au pont du Sauze (630 mètres) et les pentes voi- sines. Profondément modifiée par l'homme, c’est elle que nous verrons sans cesse, de l'entrée de la vallée au pont de Pellegrin, à 3 kilomètres en amont d'Ubaye. Là, la route traverse l'Ubaye et pénètre dans la gorge creusée dans lesgrés tertiaires qui fermaient jadis la vallée du cóté de la France. Les roches qui la bordent sont à l'ubac et couvertes, par suite, d'une végétation peu xérophile. Le Chéne n'est plus, de ce cóté, qu'au fond de la vallée, ou peu s'en faut; de ce côté, toujours ombragé, il est exceptionnel qu'il s'élève au-dessus de 900 mètres. En face, à l'adrech, le Chêne cesse par 1080 mètres, au niveau des terrasses qui supportent les hameaux prés desquels cessent aussi les cultures: Costeplane, Champcontier, Dramonasq, puis il disparaît. On ne trouve plus au delà de cette limite, située à 2 kilomètres en amont du Lauzet, que quelques pieds isolés de Chénes Rouvres, au voisinage de Méolans et trois petits groupes, l'un tout voisin de Barcelonnette à 1300 mètres, un autre sous le fort de Tournoux (de 1350 à 1490 métres), le troisiéme au ravin des Agneliers, dans le vallon du Bachelard (de 1450 à 1580 métres). L'existence du Chéne Rouvre jusqu'au cœur des Alpes mérite éclairés seulement par des rayons obliques ou frisants, subissent le minimum d evaporation ; les pluies y produisenttous leur effets favorables. L'humus S'y maintient aisément, le sol y demeure frais; tout favorise le développement de la végétation. A la suite des exploitations, méme les plus imprudentes, le sol demeure assez frais pour que le repeuplement soit assuré. Les essences qui dominent å l'ubac — c'est ainsi qu'on le nomme — ne sont pas celles qui prosperent aux mêmes niveaux à l'adrech. L'adrech ou l'adroit, ce sont les. versants exposés au midi. A l'avenir nous emploierons ces mòts. La néces- sité les a créés; il y a lieu de les adopter dans notre langue scientifique, lorsque le besoin s'en fait sentir; car nos langues nées des littératures ur- baines sont trop pauvres pour exprimer une foule d'objets ou de phénomenes naturels. FLAHAULT. — LA VALLÉE INFÉRIEURE DE L'UBAYE. CLXI d'autant plus de fixer notre attention que le Hétre ne pénètre pas profondément dans le massif alpin. La Société a étudié l'un de ces groupes isolés de Chênes Rouvres ; nous y reviendrons tout à l'heure. Pour le moment, examinons les berges ravinées sur lesquelles serpente la route entre la gare de Pruniéres et le pont du Sauze; elles sont formées de marnes et de terres noires qui s’effritent pendant la saison séche, se gonflent sous l'action de l'humidité et sont emportées par les pluies. Ces marnes noires jouent un rôle essentiel dans l'économie de cette partie des Alpes. Nousles retrou- verons souvent et nous aurons l'occasion de constater leur impor- lance. Sur les pentes ensoleillées pousse une végétation maigre et interrompue par de grandes surfaces dénudées par le ruissellement des eaux. Quelques Pins sylvestres rabougris se mêlent aux Chênes Rou- vres, il est évident que ces deux arbres sont en lutte pour la place qu'ils occupent ; il semble méme, à première vue, que le Pin l'emporte sur le Chêne. Si cependant on y regarde de plus prés, si surtout on compare les différents points de la vallée inférieure, on reconnait bien vite que cette première impression n'est pas conforme à la réalité ; que le Pin domine le Chène au voisinage des hameaux, sur le bord des cultures, au voisinage du lit des tor- rents et sur leurs grèves, en un mot partout où le pâturage est libre. Les Chênes, sans cesse dévorés par les troupeaux, ne peuvent prendre leur développement normal. Les Pins, peu appréciés des animaux, sont moins misérables. Avec ces deux arbres, on observe: Berberis vulgaris. Cerasus Mahaleb. . ibes Uva-crispa. Amelanchier vulgaris. nonis fruticosa. Juniperus communis. us Cotinus. Là où peuvent se maintenir quelques plantes au milieu des brous- Salles ou autour d'elles, on observe surtout : Onobrychis saxatilis. Chinops Ritro. Euphorbia serrata. antago Cynops. Helichrysum Stechas. elianthemum italicum. Artemisia camphorata. S ia montana. | Hieracium staticefolium Villars. Sisymbrium austriacum. — Lasiagrostis Calamagrostis. Laserpitium gallicum. Plantago serpentina. Podospermum laciniatum. x CLXIT SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Lactuca perennis. Sedum altissimum (1). Hieracium murorum L. (nombreuses | — dasyphyllum. formes). — album. Dans les bordures des champs, oü le sol est plus fertile, on trouve encore les arbustes que nous venons de nommer, et de plus : Rosa canina L. (form. plur.). Viburnum Lantana. — pimpinellifolia. Ligustrum vulgare. Cratægus monogyna. Acer campestre. Lonicera etrusca. Cornus sanguinea. — Xylosteum. Clematis Vitalba. et quelques plantes herbacées : Cirsium ferox, Drachypodium silvaticum. Tamus communis. Fragaria vesca. Avena elatior. Viola hirta. Les prairies se composent essentiellement de : Bromus erectus. Ranunculus acris. Dactylis glomerata. Trifolium arvense. Avena clatior. — repens. Briza media. Galium verum. Lotus corniculatus. — album. Tetragonolobus siliquosus. — corrudæfolium. Scorzonera hispaniea. Hypochæris maculata. Plantago media. Cirsium monspessulanum. Onobrychis sativa. Leucanthemum vulgare. Polygala vulgaris. Achillea Millefolium. Genista tinctoria. Salvia pratensis. Stachys recta. Rhinanthus major. Knautia arvensis. Centaurea Jacea. Colchicum autumnale. — leucophæa. Narcissus poeticus. Euphorbia flavicoma. Spiræa Filipendula. C'est la physionomie et, à quelques espèces prés, la composition de la flore des prairies de la France centrale. (1) Sedum nicæense All., considéré comme synonyme de S. altissimum l'oir., est employé de préférence, si l'on se conforme rigoureusement à la loi de priorité. Dans ce cas et d'autres analogues, ne voulant pas exagérer l'im- portance des questions secondaires de nomenclature, et sans prétendre d'ail- leurs les préjuger, pour faire droit au désir que nous ont manifesté plusieurs de nos collègues, nous avons cru devoir conserver ici les noms adoptés jusqu à B nd par la grande majorité des floristes francais, notamment Grenier et odroa. FLAHAULT. — LA VALLÉE INFÉRIEURE DE L'UBAYE, CLXIII Mais traversons la Durance au pont du Sauze et examinons la composition d'un petit bois situé dés les premiéres pentes de la rive droite, au voisinage du Mas Gérard. L'altitude moyenne est de 120 mètres ; il est exposé au couchant. La végétation dominante se compose de Chénes Rouvres et de Pins sylvestres avec: Populus Tremula. Juniperus communis. Sorbus Aria. Lonicera Xylosteum. Corylus Avellana. Amelanchier vulgaris. Sorbus aucuparia. el, sous bois : Brachypodium silvaticum. Solidago Virga-aurea. Coronilla minima. Betonica officinalis. Euphorbia amygdaloides. Melampyrum nemorosum. Campanula persicæfolia. Pirola secunda. Epipactis latifolia. Primula offcinalis. Trifolium rubens. Chrysanthemum corymbosum Teucrium Chamædrys. Laserpitium latifolium, Cephalanthera grandiflora. Hieracium murorum. ragaria vesca. Au mois de juin, nous n'avons plus trouvé trace des plantes bul- beuses printaniéres, qui y sont peut-àtre abondantes. ES Le tapis de Mousses comprend surtout Thuidium tamariscinum et Hypnum triquetrum. | Poursuivons notre route vers le pont de Pellegrin. Au lieu de traverser ]'Üba ye, prenons les petits chemins qui suivent, comme ils peuvent, la rive droiteversle Lauzet. Ils s'élévent rapidement au- dessus de Ja gorge dominant les pentes abrupteset les escarpements calcaires au sommet desquels s'étagent les hameaux de Champcon- tier, Costeplane, Dramonasq. Ces pentes, dominant de bien haut la route nationale, sont exposées en plein midi. Le Chéne y cesse Par 1080 mètres au niveau méme des habitations; avec lui, nous avons observé encore quelques espèces d'aspect méridional, xéro- Philes ; ce sont: vandula Spica. Coronilla minima. e um altissimnm. Catananche cærulea. nie Montana. Ceterach officinarum. Stipa imum italicum. Artemisia campherata in ata, Plantago Cynops. Chinops Ritro. Thymus vulgaris. ^ u contraire, les vec elles, beaucoup d'autres qui marquent, à CLXIV SESSION EXTRAORDINAIRF A BARCELONNETTE, AOUT 1897. conditions habituelles aux basses montagnes plus froides, par exemple : Sorbus aucuparia. Populus Tremula. Rhus Cotinus. Cerasus Mahaleb. Berberis vulgaris. Juniperus communis. Hippophae rhamnoides. et tout un cortège de plantes offrant pour la plupart les mêmes indications: Globularia cordifolia. Hieracium lanatum. — vulgaris. Thesium pratense. Astragalus aristatus. Vicia peregrina. Ononis rotundifolia. Bupleurum rotundifolium. — fruticosa. Camelina silvestris. Lasiagrostis Calamagrostis. Saponaria ocymoides. Cirsium acaule. Verbascum Chaixi. Carlina acaulis. Bunium Bulbocastanum. — acanthifolia. Teucrium Botrys. Laserpitium Siler. — montanum. Rumex scutatus. ` Hypericum Coris. Ptychotis heterophylla. Paronychia serpyllifolia. Lathyrus latifolius. Dictamnus albus. Antirrhinum latifolium. Chenopodium hybridum. Cerastium arvense, Plantago serpentina. Asplenium Halleri. Silene Saxifraga. Gypsophila repens. Vincetoxicum laxum. Phalangium Liliago. Podospermum laciniatum. Hieracium murorum. Au voisinage immédiat des sources qui s'échappent abondantes de ces falaises : Senecio Doria. Cirsium monspessulanum. Samolus Valerandi. Chlora perfoliata. Autour des habitations le Sorbier (Sorbus domestica) et le Noyer sont cultivés partout ; le Noyer a été dépouillé de ses feuilles par les gelées du commencement de mai. La Vigne cesse au-dessus de Costeplane à 1060 mètres. Un peu plus avant dans la vallée, à Chau- don en face de Méolans, la culture de la Vigne cesse définitivement à 1050 mètres; elle y fournissait jadis un vin estimé dans la vallée ; mais le phylloxéra a envahi le vignoble de l'Ubaye et ilest à craindre qu'il n’en ait bientôt raison. En résumé, les pentes de la rive droite de l'Ubaye exposées au midi présentent une florequi comprend encore quelques éléments FLAHAULT. — LA VALLÉE INFÉRIEURE DE L'UBAYE. , CLXV méditerranéens, mais surtout des espèces appartenant en propre aux flores de la grande région forestiére de l'Europe occidentale. Parmi ces espéces, quelques-unes méritent d'étre signalées comme caractéristiques du massif des Alpes: Rhus Cotinus. Buphthalmum salicifolium. Hippophae rhamnoides. Hieracium staticefolium. Hypericum Coris. Plus avant dans la vallée, nous pourrons récolter encore, jus- qu'en amont de Barcelonnette : Silene italica. Xeranthemum inapertum. Helianthemum polifolium. | Hyssopus officinalis. Linum salsoloides. Nepeta Nepetella var. Astragalus purpureus. Melica ciliata var. Quelques-unes de ces espèces se retrouvent jusque sur les pentes ensoleillées du Valais ; ce sont des échappées de la région méditer- ranéenne. Mais on ne récolte plus ici maintes espèces essentiellement xéro- philes qui abondent jusqu’à la même altitude dans la vallée du Var et qui toutes y dépassent le niveau de la ville de Barcelonnette (1135 métres); ce sont : Euphorbia spinosa. Teucrium Polium. — Characias. Picridium vulgare. Cistus albidus. Ononis minutissima. Lavandula latifolia. Argyrolobium Linnæanum. orycnium suffruticosum. Psoralea bituminosa. Si, avec M. Briquet, nous subdivisons le secteur des Alpes aus- tro-oceidentales en districts, c'est au district de la haute Provence qu'il faut rattacher la vallée de l'Ubaye; la flore des zones infé- l'éures nous l'indique, la distinction s'établit avec la méme net- teté jusque dans la zone alpine. Le district de la haute Provence confine au district des Alpes-Maritimes appartenant au secteur botanique méridional. Le col de Larche ou de la Madeleine forme la limite des deux districts et, à plus forte raison, des deux sec- leurs. La limite géographique correspond avec la limite botanique. M. Burnat fait remarquer, en effet, que l'Enchastraye, tout voisi “Col de Larche, limite les bassins dont les eaux $ écoulent direc- tement vers la Méditerranée. A A c es Nous avons signalé plus haut trois îlots de Chénes au delà d CLXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. limites où nous venons de le voir disparaître. La Société a pu visi- ter avec soin l'un d'eux situé sur la route de Barcelonnette à Allos, dans le bassin du Bachelard (herborisation du lundi 2 août). Le bois occupe le versant exposé au sud du ravin des Agneliers, entre 1430 et 1580 mètres ; il occupe un calcaire compact redressé sur lequel les eaux ruissellent immédiatement. Il est directement do- miné par le petit hameau de la Malune ; le quartier porte le nom caractéristique de quartier des Blaches (1). Avec le Chêne Rouvre et le Pin sylvestre qui forment les éléments principaux du bois des Blaches, nous avons observé comme espèces ligneuses : Viburnum Lantana. Plantago Cynops. Lavandula Spica. Cytisus sessilifolius. Amelanchier vulgaris. Rosa pimpinellifolia. Coronilla Emerus. Juniperus Sabina. Juniperus communis. Acer campestre. Taxus baccata. Populus Tremula. Astragalus aristatus. Sorbus Aria. Corylus Avellana. Satureia montana. et avec eux quelques espèces indiquant le voisinage immédiat de la zone subalpine; quelques individus de Picea excelsa, et : Sambucus racemosa. Acer opulifolium. Rhamnus alpina. — pumila. Tilia microphylla. Cytisus alpinus. Lonicera Xylosteum. Prunus brigantiaca. La végétation du sous-bois accentue ce double caractère: Sedum altissimum. Melica ciliata. Stipa pennata. Helianthemum italicum. — polifolium. Astragalus monspessulanus. Helleborus fœtidus. Buphthalmum salicifolium. Antirrhinum latifolium. Vicia onobrychioides. Echinops sphærocephalus. Onobrychis saxatilis. Scutellaria alpina. Phalangium ramosum. Arabis Turrita. Hieracium sabinum. — ]anatum. Biscutella cichoriifolia. Lilium croceum. Hypericum Coris. Convallaria maialis. Melittis Melissophyllum. Bellidiastrum Michelii. Polygala Chamæbuxus. Teucrium Botrys. Sesleria cærulea. (1) Blache est le nom par lequel on désigne les taillis et broussailles d'arbres à feuilles caduques et en particulier de Chéne Rouvre dans les dialectes pr vencaux et languedociens. a ; FLAHAULT: — LA VALLÉE INFÉRIEURE DE L'UDAYE. CLXVII Saxifraga lingulata. „Reseda Phyteuma. Inula montana. Asperula longiora. Coronilla varia. Chrysanthemum corymbosum. Cerinthe minor. Laserpitium gallicum. Erysimum australe. — latifolium. Salvia pratensis. Lathyrus tuberosus. Malva Alcea. Cynoglossum Dioscoridis. Althæa cannabina. Valeriana montana. Le caractère particulier de la flore du bois des Blaches est d'au- tant plus frappant que, pour y parvenir, il a fallu s'élever le long des pentes de la vallée du Bachelard exposées à l'Est, en contour- nant plusieurs ravins dont le versant Nord est occupé par la flore subalpine. L'existence du Chêne Rouvre jusqu'au cœur des Alpes mérite d'autant plus de fixer notre attention que le Hêtre ne pénètre pas bien avant dans le massif alpin. Le Hêtre s’élève volontiers jusqu'à 1800 mètres dans les massifs montagneux de second ordre, où il forme le plus souvent l'ensemble des forêts. Dans les hautes Cor- biéres et dans les Albéres orientales, il constitue toujours les bois des plateaux, dépasse de beaucoup le Sapin et n'est dominé que par le Pin de montagne. Dès qu'on aborde les grandes Alpes de la Provence et du Dau- phiné, on s'apercoit que le [être disparaît brusquement, bien au- dessous de l'altitude à laquelle ilest susceptible de prospérer. Dans les vallées du Var, du Verdon, de la Bléone, de la Blanche, dans celles de la Durance, du Drac et de la Romanche, il se comporte de la même manière. Dans celle de l'Ubaye, il forme de beaux bou- quets, à peine exploitables, dans les escarpements du Morgon, au voisinage de 1800 métres, mais on n'en trouve plus un seul exem- Plaire en amont de ce point sur la rive exposée au midi. Sur la rive gauche, il cesse brusquement et complètement à 2kilomètres en aval du Lauzet, à l’ouest du ravin du Pas de la Tour, au-dessus du hameau de l'Allemandeysse ; il y est abondant PES qu'à la cote 1514, portée sur la carte d'Etat-Major. En amont, 1 n'en existe plus. E Le Hétre présente donc ici les mêmes particularité ^ signalées dans le Valais et les Alpes bernoises ; il parat tro Ces montagnes (c'est l'avis de M. Christ) par la sécheresse trop &rande de l'atmosphóre, , uL Il me semble qu'on peut indiquer la disparition du Hétre comme s que M. Christ t exclu de CLXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. marquant la limite où commence la région subalpine. Avec lui, tous les arbres à feuilles caduques cessent d'étre dominants; on pénétre décidément dans la zone des foréts de Coniféres. Si le Hétre est exclu des hautes vallées par la sécheresse de l'at- mosphère, la sécheresse exceptionnelle du sol explique, sans aucun doute, la présence du Chêne Rouvre et d'une flore méditerra- néenne encore caractérisée aux niveaux où nous rencontrons d'or- dinaire la flore subalpine, où nous l'observons effectivement dans la vallée de Barcelonnette sur le versant Nord des ravins dont le Chène Rouvre occupe le versant méridional. Le Chêne Rouvre s'y comporte exactement comme le fait le Chéne Vert àsa limite supé- rieure extrême, plus bas et plus prés de la Méditerranée. Le Chêne Rouvre représente l'espéce xérophile principale de la région subalpine. Mais revenons à la vallée de l'Ubaye; reprenons la route natio- nale au pont de Pellegrin pour arriver par celte voie jusqu'au Lau- zet. La pente en est assez forte pour que nous puissions faire des observations au passage et nous nous laisserons sürement tenter par la pensée de soulager les attelages en parcourant à pied quelques kilomètres de cette belle route ; nous en serons largement récom- pensés. En traversant le pont, la route est passée sur la rive gauche. C'est en face de nous et bien haut que se trouvent les Hétres signa- lés plus haut, sous le Morgon. Nous sommes à l'ubac. Sur les coteaux que nous longeons, les bois sont formés de Hètres el de Mélézes, avec: Corylus Avellana. Viburnum Lantana. Cerasus Mahaleb. Amelanchier vulgaris. Rosa alpina. Cotoncaster tomentosa. Cytisus Laburnum. — alpinus. Ribes Uva-crispa. Cytisus sessilifolius. Berberis vulgaris. Ononis fruticosa. — rotundifolia. Lonicera Xylosteum. Daphne alpina. Rubus idæus. Nous voici prés d’une source captée, abritée par une voûte por- tant le millésime de 1882; nousn'avons pas encore atteint la bifur- cation de la route de Digne; le point est ainsi rigoureusement déterminé. On peut y récolter, en quelques minutes : FLAHAULT. — LA VALLÉE Buphthalmum salicifolium. Arabis Turrita. ‘Gypsophila repens. Antirrhinum latifolium. Centranthus angustifolius. Valeriana montana. Malva Alcea. Phyteuma spicatum. — orbiculare. Pellidiastrum Michelii. ‘Cystopteris fragilis. ‘Cynoglossum Dioscoridis. Valeriana montana. INFÉRIEURE DE L'UBAYE. Nepeta Nepetella. Teucrium Botrys. — lucidum. Salvia glutinosa. Aquilegia vulgaris. Viola hirta. Scabiosa Succisa. Lilium Martagon. Onopordon Acanthium. Arabis brassicæformis. Geranium silvaticum. Centaurea montana. Primula officinalis. CLXIX M. Malinvaud ya récolté encore Salvia verticillata. Le Pas de la Tour franchi, par 900 mètres d'altitude, le Mélèze "descend à l'ubac jusqu'au fond de la vallée ; on est bien entré dans la région subalpine. Toutes les pentes de la vallée de Barcelonnette exposées au Nord sont occupées par la flore subalpine, à partir de celte altitude, jusqu’au niveau où commence la flore alpine. Sur les versants exposés au Sud, à l'adrech ou adroit, la flore que nous VOS vue associée au Chêne Rouvre se retrouve partout où les con- ditions spéciales d'éclairement et de température en permettent le développement. La route nationale parcourt donc la base de la zone subalpine, du Pas dela Tour jusqu'au delà du Martinet. Elle traverse de nouveau l'Ubaye, par 956 mètres, et passe bientôt Sous les dernières vignes, à Chaudon par 1050 mètres, où l'on retrouve Echinops sphærocephalus, Lavandula Spica et quelques autres espèces xérophiles. La végétation montagneuse s'insinue ainsi dans les méandres de la "allée, rigoureusement limitée aux versants les plus chauds expo- | Sés au midi, et au thalweg de l'Ubaye et des affluents de son bassin inférieur et moyen. Nousla retrouverons, le 1" août, de Barcelon- Rette à la base des torrents du Bourget, de Faucon et des i Sniéres, le 9 et le 7,de Barcelonnette aux grèves du Bachelard, pre T vernet, le 3 et le 4 au cône de déjection du Riou-Bourdoux e dans le bassin inférieur de ce torrent, le 5 de Barcelonnette aux pentes inférieures du vallon d'Enchastrayes. Nous verrons la même végétation tout le long de la route de Barcelonnette à Tournous ; elle S'y développe largement sous les escarpements du fort où nous “ignalions un bois de Chênes Rouvres ; mais elle ne s'étend pasau delà dans Ja haute vallée de l'Ubaye et ne couvre que les premiéres CLXX SESSION EXTRAORDINAIRE A DARCELONNETTE, AOUT 1897. croupes de la vallée de l'Ubayette ou Oronaye au-dessus de Glei- zolle. Nous pouvons donc maintenant presser la marche. On dépasse le village des Thuiles ; la route demeure éloignée des pentes escar- pées, dans la zone alluviale de l'Ubaye. A un kilométre en amont des Thuiles se développe unimmense champ de pierres qui semble adossé à la montagne; c'estle cóne de déjection du Riou-Bour- doux. Nous y reviendrons (3 août); ce n'est donc pasle moment de s’y arrêter. Le cône passé, l'Ubaye court entre ses digues au milieu des terrains colmatés qu'on a su lui reprendre. Que de belles terres on pourrait livrer à l'agriculture dans toutes les Alpes méridio- nales ! Quelle belle ceuvre à poursuivre pour les hommes dévoués à leur pays : rendre aux riviéres un cours régulier, leur reprendre ces énormes surfaces de pierres sur lesquelles les eaux divaguent, utiliser pour l'irrigation les eaux perdues et rappeler dans les val- lées les populations qui fuient les montagnes ruinées ; œuvre gigantesque, œuvre de longue patience, qui appellerait sur ses initiateurs les bénédictions des générations futures! Remarquons encore, avant d'arriver à Barcelonnette, que depuis le Lauzet le Pin sylvestre forme à peu près exclusivement les bois à l'adrech, tandis qu’à l'ubac le Pin sylvestre est partout subordonné au Méléze auquel s'associe parfois l'Epicéa. Le Pin sylvestre est l'essence principale de toutes les pentes exposées au soleil, le terme essentiel de l'association qui occupe le fond de la vallée dans ses parties les moins froides et les pentes exposées au midi, du Lauzet à Tournoux. Pour ne pas avoir à y revenir, il convient d'étudier cette végé- tation extrême de la région forestière tempérée, d'une manière syn- thétique, avant d'aborder l'étude des régions subalpine et alpine; C'est sur elles que s'est concentrée l'attention de la Société pen- dantla session. Au surplus, lesexcursions inscrites au programme étant assez longues et leur intérét principal se trouvant en général au but extréme, au point le plus élevé, c'est surtout dans les courtes promenades que nos confréres ont pu faireautour de Barcelonnette qu'ils ont appris à connaître la végétation de la région tempéree prolongée dans la vallée de l'Ubaye. Dans les champs qui dominent la ville à l'adrech, bordant le chemin en lacets conduisant au hameau des Allemands, nous obser- vons déjà une végétation intéressante. La plupart des champs sont FLAHAULT. — LA VALLÉE INFÉRIEURE DE L'UBAYE. CLXXT en friche, ce qui facilite les observations botaniques. Nous y avons récolté : Delphinium Consolida. Adonis æstivalis. Ceratocephalus falcatus. Papaver Argemone. Arabis hirsuta var. sagittata. Biscutella lævigata. Neslia paniculata. Iberis pinnata. Reseda Phyteuma. — lutea. Geranium pyrenaicum. Vicia peregrina. — onobrychioides. Trifolium agrarium. Coronilla varia. Rubus cæsius. Scandix Pecten-Veneris. upleurum rotundifolium. Ptychotis heterophylla, Mpinella saxifraga. rnia vulgaris, Galium parisiense. — tricorne, Xeranthemum inapertum. Echinops Ritro. Catananche cærulea. Centaurea solstitialis. Cirsium ferox. Crupina vulgaris. Podospermum laciniatum. Androsace maxima. Convolvulus arvensis. Anchusa arvensis. Lithospermum arvense. Echinospermum Lappula. Linaria striata. Odontites lanceolata. Calamintha Acinos. Salvia pratensis. Galeopsis intermedia. Ajuga Chamæpitys. Plantago serpentina. Muscari racemosum. Carex glauca. Agrostis canina. Poa pratensis. A de très légères différences près, c'est la végétation des champs des Cévennes, de la Lozère, celle des champs des plateaux cultivés- des Corbières, entre 800 et 1100 mètres. Nous la retrouverons (4 aoùt) dans les champs au sommet desquels se groupent les mal- Sons de Bouzoulières. | . Jetons un coup d'oeil sur la flore des grèves caillouteuses et des cles. On donne ce nom aux iles caillouteuses submersibles, plus ou moins fixées par les Saules et d’autres arbustes. Leur caractere floristique est très homogène, et les variations en sont faibles. I&nalons-y comme espèces particulièrement remarquables Myri- caria germanica et Hippophae rhamnoides. Nous avons pu les observer en traversant la Durance au pont du Sauze, dans les ter- rans colmatés grâce à l'abri de la chaussée. Nous retrouverons le Premier jusque bien en amont de Barcelonnette, sur les berges de la . ''ére, le second jusqu'aux limites extrêmes Pine, dans les suintements des marnes et des ter de la zone subal- res noires ; nous . . , Pourrions les revoir l’un et l'autre, fidèles au voisinage de l'eau, Jus que sur les graviers de la basse Durance, aux por tes d'Avignon. CLXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. C'est que ces végétaux, et la plupart de ceux qui vivent avec eux sur les graviers des torrents, sont essentiellement hygrophiles, adaptés à une absorption d'eau ininterrompue; les autres condi- tions climatiques sont subordonnées pour eux à cette exigence. Aussi leur distribution, comme celle de toutes les espéces hygro- philes, est-elle plusrigoureusement liée à la présence constante de l'eau qu'à toutes les autres conditions du climat. | Nous avons, tout près de Barcelonnette, une excellente occasion d'étudier la flore des grèves; le Bachelard, dont nous dominerons le lit pendant une partie de la journée du 2 août, s'étale, en amont d'Üvernet, en un estuaire d'un kilomètre carré environ. Les Saules de nos plaines, Saliz pentandra, S. purpurea, S. vilellina, for- ment le fond de la végétation avec Myricaria germanica et H ippo- phae rhamnoides. Quelques Alnus glutinosa et Populus nigra atteignent cà et là la dimension d'arbres. Sur les graviers se développe une végétation clairsemée où do- minent : Epilobium Fleischeri. Hieracium staticefolium. — Dodonæi Villars. Senecio gallicus. Tussilago Farfara. Melilotus alba. Astragalus purpureus. Hyssopus officinalis. Silene Otites. Ononis cenisia. Andropogon Ischæmum. Paronychia capitata. Saponaria ocymoides. Plantago serpentina. Scrofularia canina. Mais, à mesure qu’ils se fixent, des Cypéracées et des Grami- nées à rhizome, telles que Cynodon Dactylon, ctc., ou vivant en touffes serrées, telles que Lasiagrostis Calamagrostis, Festuca ovina, elc., retiennent l'humus et contribuent à en activer le peu- plement. Quand elles demeurent à l'abri des crues, lorsqu'elles sont fixées, les iscles et les grèves participent bientôt de la végeta- tion des coteaux secs qui bordent les torrents. S'il s’y trouve des dépressions où séjournent les eaux d'infiltration, les bords des petites mares ainsi formées ont la flore des prairies marécageuses de la région, avec : Senecio Doria. Glyceria fluitans. Saxifraga granulata. Parnassia palustris. , ' Caltha palustris. Samolus Valerandi. et quelquefois mème Primula farinosa. Il convient de remarquer, FLAHAULT. — LA VALLÉE INFÉRIEURE DE L'UDAYE. CLXXIII du reste, que bien des espéces alpines, dont les graines sont sans cesse apportées des sommets, se maintiennent, par un renouvelle- ment constant, plutót qu'elles ne prospérent sur les gréves mobiles ou fixées des torrents. C'est ainsi que le Polygonum viviparum peuple les pelouses des gréves fixées du Bachelard. Nous avons recueilli sur les graviers des différents torrents qui se jettent dans l'Übaye aux abords de Barcelonnette, c'est-à-dire de 1100 à 1200 mètres, les espèces alpines ou subalpines suivantes : Gypsophila repens. Campanula pusilla. Scutellaria alpina. Linaria supina. Saxifraga aizoides. — alpina. Viola arenaria. ll nous reste, pour en finir avec l'examen général de la flore tempérée dans la vallée de Barcelonnette, à étudier la flore des coteaux dominant directement l'Ubaye. Nous avons dit plus haut que le Pin sylvestre forme l'essence dominante de tous les bois à l'adrech, depuis le Lauzet jusqu'à Tournoux ; il faut y ajouter les bois quicouvrent les terrainsrocheux tout voisins du thalweg de l'Ubaye et ceux qui, n'étant pas exposés au midi, doivent à la faiblesse de leurs pentes d'ètre pourtant lar- gement ensoleillés, comme les zones inférieures des bois de Gau- deissart, de la Conchette, etc. Prenons comme exemple les abords des torrents du Bourget et de Faucon que nous avons parcourus le dimanche 1° août, en descendant des Sagnières, le mercredi 4 août, pour atteindre Bou- Zoulières. A pred . ° 1! Se. S: La végétation dominante comprend les éléments suivant Pinus silvestris, Salix purpurea. ens Sabina. plantago sorpa Naa nonis fruticosa | Lavandula 2 uniperus communis. Amelanchier vulgaris, i i : i raria. ipp dosis Colamagrostis. A vul garis pophae rh: ides erberis ris. Tlisus rhamnoides, Rosa pimpinellifolia. “sus sessilifolius. osa pn lens ^Serpitium gallicum. — graveo'ens. sé à tre, parmi À la base du torrent des Sagniéres, on observe, en outre, px eS espèces dominantes: -CLXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Satureia montana. Plantago Cynops. Achillea odorata. Hieracium staticefolium. Nepeta Nepetella. Melica ciliata. Echinops Ritro. A labase du torrent d'Enchastrayes, nous avons recueilli encore les mémes espéces dominantes; dans ces trois localités le Pin sylvestre forme environ 95 pour 100 de la végétation arborescente. Quelques autres espéces ligneuses se trouvent cà et là: Cytisus alpinus. Fraxinus excelsior. Viburnum Lantana. 'Cornus sanguinea. Ribes Uva-crispa. Lonicera Xylosteum. — alpigena. ‘Sorbus Aria. — aucuparia. Rosa coriifolia Fries. Rosa graveolens Grenier. — Chavini Ripart. Acer campestre. Prunus spinosa. — brigantiaca. Rhamnus alpina. — cathartica. Populus Tremula. Cerasus Mahaleb. Prunus Padus. La végétation herbacée comprend surtout: Ranunculus aduncus. Thalictrum minus. Helleborus fetidus. Diplotaxis humilis. Biscutella lævigata. Isatis tinctoria. Helianthemum vulgare. — italicum. Reseda lutea. — Phyteuma. ‘Gypsophila repens. ‘Cerastium arvense. Paronychia capitata. Linum salsoloides. Hypericum perforatum. Ononis procurrens. — Natrix. — cenisia. — campestris. Trifolium alpestre. Lotus corniculatus. Astragalus monspessulanus. — aristatus. Lathyrus pratensis. ‘Coronilla varia. — minima. Saxifraga aizoides. Bupleurum gramineum. Centaurea paniculata. Campanula rapunculoides. — rotundifolia. Calamintha Clinopodium. Medicago falcata. Ptychotis heterophylla. Centranthus angustifolius. Valeriana montana. Cirsium bulbosum. Centaurea uniflora. Tussilago Farfara. Inula montana. Lactuca perennis. Hieracium lanatum Villars. — Auricula L. — juranum Fries var. coarctatum Arv.-Touvet. Scutellaria alpina. Teucrium montanum. Thymus Serpyllum. Rumex scutatus. Hyssopus officinalis var. decumbens. Melica ciliata. Carlina acaulis. — acanthifolia. Buphthalmum salicifolium. Inula Conyza. Odontites lanceolata. FLAHAULT. — LA VALLÉE INFÉRIEURE DE L'UBAYE. CLXXV Verbascum Thapsus. Stipa pennata. Avena elatior. Asperula cynanchica. ll convient de dire que quelques espèces, dont quelques-unes ne sont pas spontanées dans le pays, du moins à cette altitude, ont été propagées par l'administration forestière qui s'en est fait d'utiles auxiliaires pour la fixation des berges dénudées des tor- rents et des terrains ravinés. Telles sont: Pinus Laricio var. austriaca. Acer opulifolium. Acer campestre. — Pseudo-Platanus. Prunus brigantiaca. Fraxinus excelsior. Cytisus Laburnum. Onobrychis sativa. Medicago sativa. Poterium. Sanguisorba. — faleata. Avena elatior. Populus nigra. Salix daphnoides. et diverses autres espèces de Saules. Signalons, en terminant, quelques espéces remarquables de la vallée inférieure de l'Ubaye, Rhus Cotinus, arbuste des massifs montagneux de l'Europe centrale, qui trouve sa limite occidentale aux bords du Rhône qu'elle passe à peine dans les collines de l'Ar- déche et du Gard, que nous ne retrouverons pas à des altitudes plus élevées : Cylisus Laburnum et C. alpinus, propres aussi à l'Europe centrale et qui ne débordent pas sur la rive droite du Rhône; Prunus brigantiaca Chaix, dont les fruits, de la grosseur de petites reines-Claude, mürissent en octobre, espèce localisée dans le bassin supérieur de la Durance ; Hypericum Coris L., Buphthalmum salicifolium L., Cerinthe minor L., Hieracium sta- ücefolium Villars, que l'on ne trouve pas dans la France occiden- tale, même montagneuse ou, qui y sont extrêmement rares ; Hiero- chla borealis Rœm. et Sch. qui occupe, dans les terrains marécageux en aval de Barcelonnette, la seule localité qui en ait été connue Pendant longtemps en France ; on le retrouve en d'autres points de la vallée. Indiquons encore la limite d'altitude extrême à laquelle nous p: ; r avons recueilli Jes espèces méditerranéennes capables de supporte ès froids secs de la vallée de Ubaye. Ces quelques espèces, médi- lerrancennes extrèmes, dépassent, tout autour du domaine médi terranéen français, l'altitude extrême du Chène-vert, à la condi- tion qu'elles trouvent des expositions très chaudes et oti atmosphère particulièrement sèche. Avec quelques différences CLXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. d'altitude, nous les avons observées dans la partie orientale des Pyrénées, dans les hautes Cévennes, dans les Préalpes, notam- ment au Ventoux, dans les Alpes Maritimes, comme ici. Voici la liste, trés courte du reste, de celles qui nous intéressent pour le moment. Ce sont: Silene italica, 1600 mètres sous le fort de Tournoux; 1580 mètres au bois- des Blaches ; Sedum altissimum, 1500 métres sous le fort de Tournoux; Satureia montana, 1600 métres sous le fort de Tournoux ; Lavandula Spica, 1600 mètres sous le fort de Tournoux ; 1580 mètres au bois des Blaches; Plantago Cynops, 1500 mètres sous le fort de Tournoux; 1600 mètres au bois des Blaches ; Echinops Ritro, 1640 mètres au ravin des Sagnières. Nous excluonsl' Helianthemum italicum Persoon à cause de ses variétés alpines avec lesquelles on peut le confondre. Toutes les. autres espéces méditerranéennes cessent successivement au-des- sous de 1500 métres, presque toutes au-dessous de 1200 métres. Nous avons dit ailleurs (1) que plusieurs espèces méditerra- néennes s'élévent beaucoup plus haut dans les vallées du Var et de la Siagne que dans celle de l'Ubaye et, avec M. Burnat, nous nous sommes appuyé sur ce fait pour admettre que ces vallées appartiennent à deux districts botaniques différents. Abordons maintenant l'étude des zones subalpine et alpine; c'était le but principal de la session de Barcelonnette. Nous avons dù établir notre quartier général dans la seule ville qui nous offrit des ressources suffisantes pour une réunion nombreuse ; c'est à Larche (1690 métres) ou à Saint-Paul (1440 métres) que nous aurions convoqué nos confrères si nous avions pu assurer à tous un gite dans ces localités. (1) Notices, ete., pp. 20 et 21 ; voy. aussi ci-dessus, p. CLXV. FLAHAULT. — BASSIN DU TORRENT DES SAGNIÈRES. CLXXVII HERBORISATION DU DIMANCHE 1* AOUT, DANS LE BASSIN DU TORRENT DES SAGNIÈRES. Une série de torrents se jettent dans l'Ubaye, sur sa rive droite, depuis Jausiers, en amont de Barcelonnette, jusqu'à la Bérarde prés des Thuiles, en aval, sur un parcours de moins de 20 kilo- métres. Quelques-uns arrivent à la riviére principale par sa rive gauche. Sauf exception, ces derniers ont un régime assez régulier; c'est que, sauf exception aussi, ils parcourent des vallons dont l'exposition générale est au Nord. La forêt s'y est défendue elle- méme plutót qu'elle n'a été protégée. D'ailleurs les troupeaux ne Sont pas tentés de parcourir ces vallons froids au premier prin- temps; car ils n'y trouveraient que de la neige et des fondriéres. Lestorrents de larivedroite,aucontraire, sonttouscreusésdans la montagne exposée au midi. De tout temps, les montagnes exposées à l'adrech, comme on dit au pays du soleil, ont vu leurs foréts menacées où détruites. C'est à leur base que se trouvent presque toutes les agglomérations, qu'hivernent tous les troupeaux. C'est Sur les pentes les plus voisines que, dés les premiers beaux jours, bien avant que les Graminées aient formé de nouvelles racines, on à conduit de tout temps les troupeaux qui manquent d'air et de nourriture. Ils n'en trouvent guère, mais dévorent les bourgeons, Piétinent le sol, déchaussent les herbes et roulent les pierres et les cailloux. Peu d'années de ce régime suffiraient pour détruire les foréts; il a duré des siècles. Des réglements plus ou moins sévéres Sont destinés à remédier à ce triste état de choses. La France doit être fière de l'initiative qu'elle a prise il y a qua- rante ans, en s'efforçant d'enrayer le mal par l'extinction des tor- rents et la restauration des montagnes. On ne saurait trop faire honneur à l'administration des Forêts de l'œuvre qu'elle poursuit avec énergie, qu'elle a réalisée en partie, en mettant un terme aux ravages de torrents redoutables, comme ceux des Sagnières, du Bourget, de Faucon, de Saint-Pons et de la Bérarde. Il reste beau- coup à faire, nous le verrons bientôt, mais nos forestiers ont le rand mérite d'avoir transformé en auxiliaires essentiels de l'Agri- culture, en ruisseaux fécondants, des torrents qui menacaient tou- Jours et ruinaient souvent les campagnes riveraines, qui faisaient T. XLIV. L CLXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. la terreur de la vallée. Il importait de montrer aux botanistes comment la végétation reconstituée, le sol repris par l'herbe et par la forét agissent sur le régime des eaux. Le comité d'organisation, aprés avoir hésité entre les torrents de Faucon, du Dourget et des Sagniéres, s'est décidé pour ce der- nier. Nés tous les trois entre le Petit Clausis et la Coste Loupet, par plus de 2900 métres, ils viennent se jeter dans l'Übaye par moins de 1200 mètres, après avoir parcouru quelques kilomètres seulement, avec une pente générale qu'on peut évaluer à 34 pour 100. Ils présentent le méme intérét pour la comparaison de ce qu'ils ont été et de ce qu'ils sont aujourd'hui, mais la flore du bassin desSagniéres a plus d'attrait pour nous, et nous aurons l'oc- casion de parcourir, en partie du moins, le torrent du bourget; c'est par lui que nous atteindrons, mercredi, le bassin supérieur de Riou-Dourdoux. La science et la patrie ont perdu Demontzey, dontle nom demeure inséparable de tous les efforts tentés en Europe pour réaliser la grande œuvre du reboisement des montagnes ; mais nous avons la fortune particuliére d'étre guidés ici par son disciple le plus fidèle, M. Carrière, conservateur des Forêts, venu des Vosges comme lui et que la passion du but à atteindre retient ici depuis vingt-sept ans. Nous ne saurions assez témoigner notre admiration aux fores- tiers français qui acceptent ou réclament les postes de combat où nous les voyons dans toutes nos montagnes méridionales. Nous nous faisons un devoir de redire à nos confrères la gratitude que nous devons à M. Carriére pour le dévouement inépuisable avec lequel il s'est consacré, depuis deux ans, à la préparation de Ja session ; nous devons y associer les noms de quelques-uns de ses collaborateurs, M. Sardi, inspecteur et MM. Bauby et Pioche, gardes généraux. Partis à 1 heure de Barcelonnette, nous suivons en voiture la route de Coni ; elle longe à peu prés l'Ubaye, en se maintenant vers la base des cônes de déjection des torrents de Faucon, du Bour- gel et des Sagnières. Ils sont confluents et ne laissent à peu prés rien à découvert des alluvions de l'Ubaye; la plaine cultivable à été noyée sous les ruines de la montagne. Il est visible pourtant que l'activité de ces torrents a beaucoup diminué; nous passons FLAHAULT. — BASSIN DU TORRENT DES SAGNIÈRES. CLXXIX bien sur un pont de pierre qu'une lave récente (1) a fort endom- magé, en comblant le lit d'un ruisseau et en emportant les parapets du pont, demeuré lui-même caché sous un amas de roches et de boue ; mais ces phénomènes, qui étonnent quelques-uns des nôtres, ne sont rien à cóté des désordresqui se produisaient jadis à chaque orage. Il suffit de voir la base de la montagne toute couverte de blocs anguleux de toute dimension, accumulés surtoutvers la gueule des torrents, s'éópanouissant en un cône trés surbaissé et sillonné de ruisseaux qui divergent dans tous les sens, pour comprendre aussitôt les faits dont les vallées des Alpes ont été le théâtre. C'est la reproduction gigantesque de ce qui se passe dans les ruisseaux qui bordent nos routes en pente, lorsque nettoyés de frais, ils recoivent de fortes pluies d'orage. Les pentes se creusent de sil- lons, de ravins en miniature et le fond du fossé reproduit tous les phénoménes que manifestent les torrents les plus redoutables des Alpes. Les berges du fossé représentent les canaux d'écoulement des terres voisines qui sont les bassins de réception. A leur base se forment des cônes de déjection très réduits. Les mêmes causes pro- duisant les mémes effels, il n'y a de différence que dans la mesure de ces effets. Ils ont été formidables ici. Qu'il nous suffise, pour en donner une idée, de rappeler qu'une seule pluie d'orage, tombée pendant 4 heure 30 minutes dans le bassin du torrent des Sagnières en 1874, a produit 30 000 mètres cubes de lave. Le 13 août 1876, le torrent de Faucon écoulait 234 000 mètres cubes de lave, pro- duits par une pluie d'une demi-heure. Il est évident que les cônes de déjection des trois torrents à la base desquels nous nous trouvons ont perdu leur effrayante acti- vité. Des bois, assez maigres il est vrai, couvrent les cônes de déjec- tion. Des Pins sylvestres, des Peupliers noirs en ont pris posses- sion, et ces derniers sont déjà taillés en lêtards, raisonnés, comme (1) On donne le nom de laves à l'ensemble des matériaux solides mèlés à l’eau qui s'écoule en avalanches par le lit des torrents; la masse en es pàteuse, la progression en est lente mais irrésistible. La force " propulsion des laves est inouie; j'ai vu, dans le bassin de l'Ardèche, un bloc « e E anit de plus de 30 mètres cubes qui a été transporté à peu pres horizontalement par une lave, à plus de 200 mètres du point où elle l'avait rencon ré on trouvera dans Demontzey (Traité pratique du Reboisement et du azo me ment des montagnes, Paris, 1882) la description la plus émouvante phénomènes. CLXXX SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. on dit dans certaines provinces, pour fournir aux bétes la feuille qui tient lieu de fourrage. Sous cet abri, malgré le parcours incessant des troupeaux, s'est établie une végétation arbustive et herbacée dont nous connaissons les principaux éléments, pour les avoir énumérés, tels que nous les avons observés à la base du tor- rent d'Enchastrayes (p. cLxxrv). Si les communes savaient se priver des ressources précaires que fournit ce páturage à leurs troupeaux, si, mieux encore, elles consentaient à faire quelques travaux dont la plupart n'exigeraient aucun débours, correction des ruisseaux divaguant à la surface des cónes, utilisation deseaux pour le colma- tage et l'arrosage, épierrement en quelques points, semis de Pins sylvestres, plantation de boutures de Saules ou de Peupliers, elles auraient, en trente ans, conquis de véritables foréts qui leur four- niraient en abondance les bois de feu qui leur manquent et for- meraient, finalement, d'excellents páturages. Par malheur, les communes ne songent qu'à leurs besoins du moment et les lois qui garantissent les intéréts généraux du pays ne s'étendent pas à ces minimes questions du droit de pâture sur des terrains non cou- verts de forêts. Or ces questions, minimes en apparence, intéressent le salut de toutes les vallées des Alpes. Nous descendons de voiture sur le pont qui traverse le torrent des Sagnières, à 200 mètres en amont de son confluent avec l’ Ubaye. Un chenal à peu près rectiligne, profond de quelques mètres, bordé de gros blocs calcaires, occupe l'axe du cône de déjection; un filet d’eau claire s’écoule sur le fond également tapissé de gros blocs joints avec le plus grand soin. Il semble que ce travail soit dispro- portionné avec l'importance du cours d’eau; les faits démontrent qu'il n'en est rien. Le torrent des Sagnières prend naissance sous les crêtes du Cou- gnet de Maurel par prés de 2900 mètres d'altitude ; c'était, il ya trente ans, l'un des plus redoutables que l'on puisse rencontrer dans la vallée de l'Ubaye, menaçant journellement l'existence du village des Sagnières, bâti sur sa rive droite, à 1305 mètres. Les calcaires du Flysch qui en forment le bassin sont relevés à Pic sur la berge gauche, tandis qu'ils ont glissé les uns sur les autres sur la berge droite où se massent des éboulements gigantesque Une série de ressauts et de cascades s'étagent de 2500 à 1305 mètres. Lorsque M. Demontzey songea à mettre un terme aux ravages du torrent des Sagnières, « on haussa les épaules », nous dit un habi- FLAHAULT. — BASSIN DU TORRENT DES SAGNIÈRES. CLXXXI tant du pays. Or ce torrent est aujourd'hui maitrisé, complètement éleint; ses eaux sont utilisés pour l'irrigation à plusieurs niveaux, nous avons pu suivre pendant une heure un canal d'arrosage qui recueille ses eaux par 1640 métres d'altitude. Ce résultat est dû aux barrages et contre-barrages qui, depuis 1874, arrétent les surfaces de glissement, atterrissentles matériaux solides et permettent le dépót d'alluvions en modérant la violence des chutes ; mais, — c'est en cela que la question inléresse les botanistes, — aucun travail des ingénieurs dans le thalweg ne résisterait si le ruissellement des eaux et leur action. destructive n'étaient diminués par des moyens beaucoup plus simples. A l'ombre méme de l'église des Sagnières, le rédacteur de ces lignes expose brièvement comment l’œuvre de la restauration des montagnes est essentiellement botanique ; elle consiste à reconsti- tuer la végétation disparue. Faire renaitre les foréts détruites, cou- vrir d'un tapis de gazon les sommets décharnés, telle est l'opéra- tion dont l'expérience démontre la portée essentielle pour le salut des vallées des Alpes. Les forêts ont été imprudemment détruites, les hauts pâturages ont été ruinés; forêts et pâturages ont leur place marquée dans la nature par les conditions du climat, rien ne saurait les remplacer. Par l'abus qu'il en a fait, l'homme a con- sommé la ruine des montagnes. Il faut que, dans la nature, chaque chose soit à sa place. On l'a dit et redit avec raison : « La restauration des montagnes est une ceuvre de salut public » (Broilliard). Comment peut-elle étre réalisée et comment intéresse-t-elle avant tout les botanistes ? Le grand Viollet-le-Duc, qui aimait la montagne et respectait la forêt parce qu'il aimait la montagne, l'a dit dans un remarquable article du XI X* Siècle (2 avril 1879) : « Il n'est pas dans la nature de petits moyens, ou plutót l'action de la nature ne résulte que de l'accu- mulation de petits moyens... Prévenir plutót que reprimer; tout l'aménagement des cours d'eau est renfermé dans ces quatre mots. Supposons toutes les rampes montagneuses garnies de foréts el gazonnées, il n'v aurait plus de torrents; car ces vastes espaces composeraient comme une immense éponge retenant les eaux plu- viales ou les neiges et distillant goutte à goutte le liquide absor- bé... Tout ce qu'il nous faut refaire aujourd’hui, nous l avons défait pendant des siècles. Ces pentes dénudées, ravinées, qui S'écroulent à chaque heure, étaient toutes, ou peu sen faut, gar- CLXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. nies de foréts. L'homme est venu qui a jeté bas les arbres. Ces grands végétaux abattus, les eaux qu'ils ne retenaient plus ont balayé les gazons, et la montagne, d'éponge que la nature l'avait faite, est devenue une ruine de pierre et de sable, sur laquelle les eaux s'écoulent par le plus court chemin, précipitant leur cours à mesure qu'elles descendent, entrainant tout, couvrant de poussiére et de cailloux échoués d'énormes cónes de déjection. » Retenir les eaux, les cailloux et la terre dans les moindres sil- lons des prairies supérieures au moyen de seuils transversaux d'un coüt infime, ramener la végétation dans les ravins en retenant les graines au moyen de fascinages et de clayonnages, peupler d'arbres les berges des torrents, c'est le but qu'il faut atteindre; c'est à cette condition seulement que les barrages les plus solides résistent à l'effort du torrent qui s'éteint peu à peu, cesse de vomir des laves aux heures d'orage pour demeurer à sec aussitôt après et devient un ruisseau régulier aux eaux limpides, « susurrans sub gramine rivus ». C’est ce qu’est devenu le torrent des Sagnières, malgré l'incrédulité de ses riverains. Une fois que la végétation a pris pied, que les jeunes arbres s'élévent d'un métre, elle se défend d'elle- méme, consolide les rochers qu'elle entoure de ses racines, retient les cailloux sous les mousses ; la nature a repris son empire. Il n'est pas de petits moyens, disions-nous tout à l'heure, avec Viollet-le-Duc. A quels végétaux les reboiseurs ont-ils fait appel pour les aider? Lorsqu'il est possible de planter des arbres sans compromettre la fixité du sol, c'est à eux qu'on a recours; il faut souvent soutenir les terres au moyen de piquets, de fascinages ou par d'autres procédés ; mais, dans bien des cas, la montagne est si décharnée que des espaces trés étendus ne permettraient l'ins- tallation d'aucun arbre. Les pentes, excessives, se dégradent sans cesse, s’effritent à la suite des gelées d'hiver et des sécheresses de l'été, les arbres qu'on y planterait seraient perdus sans exception. Le forestier s'adresse à de plus modestes auxiliaires ; des végétaux herbacés de taille infime, germantvite, produisant des racines fas- ciculées, couvrant le sol de rameaux nombreux, en retiennent les particules et fixent le terrain. Parmi eux citons les principaux : Gypsophila repens. Laserpitium gallicum. Arenaria lanceolata. Poterium Sanguisorba. Diplotaxis humilis. Onobrychis saxatilis. Avena elatior. — montana. FLAHAULT. — BASSIN DU TORRENT DES SAGNIÈRES. CLXXXHII Hedysarum obscurum. l Medicago falcata. Medicago sativa. Lasiagrostis Calamagrostis. Des arbrisseaux à végétalion rapide, à ramure abondante et basse rendent aussi d'excellents services; tels sont : Ononis fru- tieosa et. Hippophae rhamnoides. Ce sont bien là des auxiliaires modestes; ce sont les plus importants. Lorsqu'ils ont pris posses- sion du sol, toutes les difficultés sont aplanies. Il devient aisé de planter de trés jeunes arbres pour lesquels les dangers sont désor- mais moins grands, ils prennent racine lentement sous l'abri des herbes qui les couvrent en protégeant et retenant le sol; puis, aprés deux, trois, cinq ans, parfois plus, ils donnent une pousse vigou- reuse ; la conquête du sol est assurée. A l'avenir, les végétaux spon- lanés du pays viendront s'établir autour d'eux, grâce aux graines transportées par les vents et les animaux. La montagne retrouve son état normal. Lorsque la dégradation des montagnes est moins profonde qu'elle ne l'est à peu prés dans toutes les vallées des Alpes, leur restauration est moins difficile. Dans bien des cas, on peut procéder à peu prés directement à la plantation de jeunes arbres, choisis de préférence parmi les espèces spontanées du pays. On a jadis, pendant la période des tàtonnements et des essais, fait des tentatives d'ac- climatation; elles ont presque toujours échoué. L'expérience a montré qu'aucun arbre ne vient mieux dans un pays, dans des con- ditions climatiques et topographiques données, que les arbres qui y vivent à l'état spontané, dont il est, par conséquent, le plus facile de former des pépiniéres sur place. Deux ou trois arbres étrangers ànos montagnes ont seuls, entre cent autres, contribué à leur restauration. Ce sont Pinus Laricio var. austriaca (Pin noir d'Au- triche), Cedrus Libani et Robinia Pseudo-Acacia ; encore, le pre- mier de ces arbres est-il le seul dont la reproduction spontanee sur les sols où on l’a établi paraisse certaine et définitive. | A cet égard, les botanistes remarqueront avec intérêt que a nature tend sans cesse à reprendre ses droits, jusque dans les détails. Les efforts d’acclimatation sont illusoires en dehors de ^ protection incessante des jardiniers. Chaque espece d ne sa place dans la nature dès qu'elle trouve le moyen de s'éta m toute autre pourra, par l'effort de l'homme, occuper temporaire ment le sol, mais, tôt ou tard, elle cédera nécessairement ia p CLXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. aux espèces indigènes les mieux adaptées à l’ensemble des condi- tions de climat et de sol du lieu considéré. Ce qui intéresse plus encore les botanistes, c'est que, sous les essences temporaires de reboisement, utilisées en raison de la faci- lité de leur enracinement ou de leur aptitude à pousser sur un sol nu exposé aux ardeurs du soleil comme aux rigueurs du froid, c'est en définitive la forét primitive qui se reforme. Gráce à des porte-graines parfois éloignés, souvent rares, des graines arrivent un jour et l'on voit poindre au milieu de la jeune forét replantée avec tant de peine, Sapins, Hètres, Chênes, Pins, Mélèzes ou autres, suivant le climat et l'altitude, si bien, qu'en somme, le patient travail du reboiseur a pour effet de refaire un sol sur lequel vien- dra, tót ou tard, se réinstaller la végétation primitive. Les plan- tations réalisées au prix de grands efforts sont passagéres, si elles ne peuvent utiliser directement les espèces spontanées, comme cela arrive trop souvent. Et si l'état des montagnes n'est pas si mauvais qu'il n'y demeure encore cà et là quelques vieux arbres hors 'd'atteinte de la hache et que les torrents n’ont point emportés, la simple mise en défens qui soustrait la montagne au parcours des troupeaux suffit à faire renaître la forêt ; on la voits'étendre peu à peu, d'année en année, autour de ces vieux témoins de générations détruites ; le mont Ventoux en fournit les exemples les plus instructifs. En résumé, grâce à prés de quarante années d'efforts, le tor- rent des Sagnières est éteint; ceux du Bourget et de Faucon, moins importants, moins redoutables, le sont depuis plus longtemps ; c'est pourquoi nous avons vu de jeunes bois qui fixent leurs cónes de déjection. Là aussi l'ordre dela nature se rétablit; là ausst, c'est lavégétation spontanée du pays qui reprend possession du sol. Nous pourrions bien montrer, sur les berges du torrent du Bour- get et ailleurs, quelques arbres étrangers au pays, Saules, Peu- pliers ou autres, qui semblent se maintenir au milieu de la vége- tation nouvelle; ce sont les restes de plantations qu'on sait mamm- tenant devoir être passagéres, qu'on a pu croire définitives pendant la période d'essais qui a marqué les premières applications de la loi de 1860. Ce qui nous importe maintenant, à nous botanistes, c'est que ces formidables escarpements du torrent des Sagniéres étaient dépouillés de toute végétation il y a trente-cinq ans, et que nous FLAHAULT. — BASSIN DU TORRENT DES SAGNIÈRES. CLXXXV y trouvons aujourd’hui reconstituée la végétation normale sponta- née de la zone dans laquelle nous allons entrer. Faisons exception seulement pour une espèce arborescente, le Pinus Laricio var. austriaca, dont la disparition n'est pas certaine. Les autres arbres, Mélézes et Pins ont repris leur place normale, et toute la végéta- tion arbustive et herbacée a reconquis spontanément les ravins des Sagniéres. Nous allons donc herboriser dans une station naturelle et constater en méme temps comment la nature, aidée par l'homme, sait reprendre ses droits. Nous traversons lechenal à quelques pas de là pour remonter la rive gauche jusqu'au voisinage du barrage n? 4. M. Carriére veut bien nous donner tous les éclaircissements sur les travaux d'art, sur les atterrissements des barrages et la fixation des dépôts par la végétation ; puis, passant sur la rive droite, nous voyons les escarpements formidables des grandes chutes qui sont en amont du barrage n^ 5; nous suivons jusqu'à 1800 mètres environ les sentiers forestiers qui serpentent le long des pentes raides domi- nant le hameau de Saint-Flavi, vers lequel nous redescendons en suivant à 1640 mètres un canal d'arrosage. Traversant l'agelomé- ration deSaint-Flavi, nous contournons, par des chemins de ronde, les croupes du vallon de Bérarte, par lequel nous arrivons au tor- rent du Bourget. Un vrai parc anglais que ce torrent du Bourget, le premier qui ait été traité dans la vallée; on a quelque peine à se figurer ce qu'ila été, mais heureusement l'histoire ena lé écrite et l’on sait qu'il a fallu vaincre beaucoup de difficultés, là comme ailleurs: pluies subites, sécheresses prolongées, avalanches, glis- sements et éboulements ont menacé ou détruit les travaux jusqu au moment où le sol a été définitivement reconquis par la végétation. La Société a herborisé avec soin dans le bassin des Sagnières, depuis le premier barrage à l’allitude de 1305 mètres jusqu'à tout prés de 1800 mètres. mM La jeune forét se compose essentiellement de Pins noirs d'Au- triche et de Mélèzes, introduits par les reboiseurs. Le Pin sylvestre et le Cytisus Laburnum naissent spontanément et en abondance li ions qui attei 4 et 5 mètres dans au milieu des jeunes plantations qui atteignent 4 et 5 mètres di es et d'ar- les parlies les moins jeunes. Un certain nombre d'arbust brisseaux forment déjà sous-bois. Ce sont: Amelanchier vulgaris. Junipe "1c . ?rus communis. Cerasus Mahaleb. — Sabina. CLXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Cerasus avium. Salix daphnoides. Rosa graveolens. — pimpinellifolia. Rhamnus pumila. Lavandula Spica. Plantago Cynops. Hippophae rhamnoides. Ononis fruticosa. Ribes Uva-crispa. Polygala Chamæbuxus. Satureia montana. Prunus brigantiaca. Cotoneaster vulgaris. Quelques espèces particulièrement xérophiles, comme Lavan- dula, Satureia, Plantago Cynops, tendent à diminuer d'impor- tance à mesure que le couvert du sol devient plus complet; pour le moment, elles sont dominantes encore, avec quelques autres espèces qui subiront sans doute le même sort que les premières : Achillea odorata, Nepeta Nepetella, Melica ciliata, Laserputum gallicum, Hieraciwm staticefolium. Avec elles on récolte plus ou moins abondamment : Clematis Vitalba. Helleborus fœtidus. Anemone alpina. Ervsimum australe. Sisymbrium austriacum. Linum tenuifolium. Gypsophila repens. Arenaria lanceolata. Herniaria cinerea. Saxifraga aizoides. Parnassia palustris. Sempervivum tectorum. — arachnoideum. Sedum altissimum. — album. — dasyphyllum. Astragalus sempervirens. Anthyllis montana. — Vulneraria. Trifolium montanum. Ononis cenisia, — natrix. — campestris. Lotus corniculatus. Medicago falcata. Hedysarum obscurum. Trinia vulgaris. Ptychotis heterophylla. Dupleurum rotundifolium. — ranunculoides. — gramineum. Centranthus angustifolius. Valeriana montana. Asperula cynanchica. — longiflora. Galium verum. — cinereum? Senecio Doronicum. Inula Conyza. — montana. Adenostyles alpina. Cirsium acaule. — bulbosum. Carlina acaulis. — acanthifolia. Xeranthemum inapertum. Crupina vulgaris. Lactuca perennis. — Tragopogon crocifolius. Scabiosa graminifolia. Campanula rotundifolia. — pusilla. — Trachelium. — rapunculoides. Monotropa Hypopitys. Gregoria Vitaliana. Gentiana lutea. — verna. Calamintha Clinopodium. Stachys recta. Scutellaria alpina. Teucrium montanum. — Chamædrys. Antirrhinum latifolium. FLAHAULT. — BASSIN DU TORRENT DES SAGNIÈRES. CLXXXVII ‘Linaria supina. Thesium alpinum. — striata. Rumex scutatus. Digitalis lutea. Orchis conopea. ‘Odentites lanceolata. Stipa pinnata. Plantago serpentina. Lasiagrostis Calamagrostis. — media. Avena elatior. Globularia cordifolia. Dactylis glomerata. Le sol est couvert partout. d'une végétation serrée, épaisse qui ne semble plus laisser place à l'introduction d'autres espéces. Les pointements rocheux seuls, émergeant au-dessus de l'ensemble, laissent voir encore leurs surfaces anguleuses entre les touffes de Stipa, de Lavandes et d'autres plantes xérophiles. Les éboulis sont envahis peu à peu, des bords vers le centre, par Clematis Vitalba, Centranthus angustifolius, Teucrium Chamædrys et T. monta- nun. Jl est certain pourtant, pour qui connait le mécanisme de la reprise de possession d'un sol nu par les plantes, que les pentes éu torrent des Sagniéres n'ont pas encore acquis leur végétation définitive. Les arbres et arbustes deviendront plus abondants ; les espéces qui recherchent l'ombre, rares encore, s'y multiplieront, tant au point de vue du nombre des espèces qu'à celui de la fré- quence des individus. La végétation perdra successivement son caractère (de végétation de steppe qu'elle a encore aujourd’hui. Mais cette tranformation se fera spontanément, insensiblement el Sans trouble; elle sera le résultat de la lutte pour la vie, qui donnera l'avantage aux plantes des forêts à mesure que la forét Sera plus épaisse. Nos confréres de Barcelonnette nous montrent, en passant, la stalion classique de l'Astragalus alopecuroides L. qui à ete gene- Teusement distribué par eux aux botanistes réunis hier matin ; les échantillons distribués avaient été recueillis dans cette localité. CLXXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. HERBORISATION DU LUNDI 2 AOUT AU COL D'ALLOS OU DE VALGELAYE. Il arrive communément que quelques-uns de nos confrères, et des plus zélés, n'ont pasla liberté de demeurer avec nous pendant toute la durée d'unesession. Celle-ci devant se prolonger, pour les plus heureux, bien au delà des limites ordinaires, nous devions, aprés avoir montré les zones inférieures de la vallée, faire tout de suite les honneurs deszones subalpine et alpine. Le comité devait cette satisfaction à ceux qui étaient forcés de nous quitter trop tót. Il était intéressant, du reste, de recueillir, dés le début, des élé- ments de comparaison. L'hésitation sur le choix de cette premiére herborisation alpine n'était pas possible. C'est bien par le col de Valgelaye qu'il fallait commencer. Avant màme d'avoir déterminé Barcelonnette comme quartier général de cette session dans les Alpes de Provence, cette herborisation avait paru devoir rentrer dans notre programme. Aussi les membres du comité d'organisa- tion l'avaient faite et refaite, en diverses saisons, avant le jour où nous eümes le plaisir d'y voir réunis près de cinquante botanistes. Il est difficile d'imaginer une excursion dans la zone alpine qui soit à la fois d'un intérêt aussi grand et d'une réalisation aussi facile. Une excellente route de voitures, route nationale de créa- tion récente, très hardie en plus d’un point, conduit de Barcelon- nette au col, situé à Paltitude de 2250 mètres, au voisinage de crêtes aisément abordables. La route, en quittant la vallée de l'Ubaye, traverse les stations botaniques les plus variées, les grèves du Bachelard dont il a été question plus haut (p. cLxxir), la zone des foréts inférieures de Pins sylvestres, des bois de Chénes dont. nous avons examiné la flore (p. cLx1), les foréts subalpines, les Prairies fauchables, pour aboutir aux pelouses alpines. De plus, un excellent refuge, établi par les Ponts et Chaussées, assure aux voyageurs un abri contre les tourmentes; il nous a été utile plus d'une fois et nos confréres en ont apprécié l'importance le jour méme où nous les y avons guidés. | ag erborisalion commence au voisinage du pont du Fault, pa élres. La route, qui a traversé le Bachelard à 1500 metres ^ aval d'Uvernet, s'est élevée rapidement, de 1130 mètres jusqu'ici, le long des pentes exposées à l'Est que couvrent les champs et les ar FLAHAULT. — RAPPORT (COL D'ALLOS OU DE VALGELAYE). CLXXXIX prairies des hameaux de la Maure et de Molanez ; on y observe, en passant, la flore du fond de la vallée, celle qui accompagne le Pin sylvestre. Le {ravin du Fault traversé, on remarque, sur sa rive droite exposée au Nord, quelques Mélèzes et Epicéas mélésaux Pins, mais, au premier détour dela route, toute la pente de plusen plus escarpée et encore exposée à l'Est est couverte de bois de Pins syl- vestres. Plus haut, vers 1500 métres, commencent à se montrer, sur les rochers qui dominent la route et en contre-bas, les taillis de Chênes, qui vont former le bois des Blaches sur le versant exposé au midi, sous la Malune (voy. p. cLvi). En outre des observations générales que nous avons relevées sur cette partie de la vallée du Bachelard, nous ne signalerons ici que les plantes les plus remar- quables que nous y ayons observées. Ce sont: Erysimum australe Gay, sur les bords et au voisinage de la route. Sisymbrium austriacum Jacquin, idem. Biscutella cichoriifolia Webb, idem. Polygala Chamaebuzus L., dans les fourrés ombragés. Hypericum Coris L., dans les fentes des rochers. Cytisus alpinus Miller, sous bois. Prunus brigantiaca Villars, dans les clairières. Rosa alpina L., dès 1500 mètres, sous la Malune, variété à feuilles larges et à pédicelles hispides. Saxifraga lingulata Bellardi, dans les rochers. Sambucus racemosa L., sous bois. Bellidiastrum Michelii Cassini, sous bois. Crepis albida Villars, sur les bords et au voisinage de la route. Onosma echioides L., sur les rochers et les sols rocailleux. Cynoglossum Dioscoridis Villars, sur les bords de la route. Antirrhinum latifolium DC., sur les rochers. g Lilium croceum Chaix, sur les rochers escarpés dominant le Bachelard qu'il ornait de ses fleurs fulgurantes aux premiers jours de juin. Tarus baccata L., quelques individus seulement dans la gorge des Agne- liers à l'adrech, près de l’ancien chemin, en contre-bas de la route sous la Malune. Le ruisseau des Agneliers coule à 200 mètres sous nos pieds ; nous contournons le ravin en suivant à peu prés exactement ses bords. Devant nous, le paysage s'étend. Au niveau où nous sommes ou peu s'en faut, les chalets du hameau des Agneliers occupent le Sommet d'un éventail formé par le bassin de réception du vallon que nous parcourons. Au centre méme du cirque de montagnes qui séparaient les Agneliers du monde, il y a quelques années å CXC SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. peine, se dresse la masse imposante de Siolane (2010 métres) se prolongeant en crête continue vers le Nord jusqu'au sommet de la Maure (2431 mètres), vers le Sud jusqu'à la Sestrière (2518 métr.). En dépit de la pente très forte de tous les thalwegs qui viennent converger au voisinage du hameau, il n'y a ici que des ruisseaux d'eau claire. C'est que l'intérét des habitants, propriétaires de tous les pâturages du bassin, en a empêché la ruine. La route contourne la gorge, et du versant Sud tapissé de Chênes, nous voici brusquement à l'ubac, au milieu de la belle forét qui, vue d'en face, semblait couvrir d'un rideau continu la berge escar- pée du vallon sur une hauteur de 400 mètres. Nous avons passé brusquement dans la zone subalpine. La belle forêt de Gache descend jusqu’au fond du ravin vers 1400 mètres et couvre la montagne jusqu'à 1880 mètres. Elle se compose sur- tout d'Épicéas, de Mélèzes et de Sapins. Le Sapin, qui représente environ 10 pour 100 de la masse des arbres, n'occupe guère que la. partie inférieure de la forêt, sur le versant rigoureusement exposé au Nord. L’Épicéa (80 pour 100) qui en forme la masse, en occupe surtout la partie moyenne; le Mélèze (10 pour 100), mêlé um peu partout aux deux précédents, devient de plus en plus abondant à mesure qu'on s'élève. Au delà de 1700 mètres il devient dominant el y passe successivement de l'état de forét pleine aux prés-bois, station si caractéristique et si riche de la zone subalpine élevée. Quelques arbres à feuilles caduques jettent une teinte gaie sur le vert sombre de la forêt de Coniféres. Ce sont: Populus Tremula, Acer Pseudoplalanus, Sorbus aucuparia, S. Aria, Cylisus alpi- nus; quelques arbustes et arbrisseaux sont abondants sous bois: Daphne Mezereum, Cytisus sessilifolius, Rubus idœus, Vaccinium Myrtillus, Lonicera alpigena, Ribes petrewm, Ononis rotundi- folia. Quelques espèces herbacées méritent d’être signalées comme dominantes : Alchemilla vulgaris, Prenanthes purpurea, Calamia- tha grandiflora, Phyteuma spicatum, Luzula nivea, Veromca urhcæfolia, Adenostyles alpina. C'est le type le plus classique de la forét subalpine. Avec ces espèces, on récolte plus ou mom* abondamment : Anemone Hepatica. Aconitum lycoctonum. Ra Pul Sisymbrium austriacum.. nunculus montanus. Helianthemum vulgare. FLAHAULT. — RAPPORT (COL D'ALLOS OU DE VALGELAYE). — CXCF Viola biflora. Petasites albus. Geranium silvaticum. Homogyne alpina. Arenaria ciliata. Senecio sarracenicus. Stellaria nemorum. Centaurea montana. Trifolium badium. Lactuca perennis. Lathyrus pratensis. Gentiana lutea. — vernus. Swertia perennis. Rosa glauca. Digitalis grandiflora. Rubus saxatilis. Hyoscyamus niger. Epilobium spicatum. Polygonum Bistorta. — montanum. Chenopodium Bonus-Henricus. Ægopodium Podagraria. Veratrum album. Myrrhis odorata. Paris quadrifolia. Astrantia major. Colchicum alpinum. Meum athamanticum. Lilium Martagon. Saxifraga rotundifolia. Cypripedium Calceolus. Sedum album. Eriophorum latifolium. Valeriana montana. Anthoxanthum odoratum. Plusieurs de nos confrères s'attardent au milieu des richesses de la forêt subalpine ; il faut leur rappeler que d’autres trésors nous altendent. M. H. Coste revient chargé d’Hieracium: H. cymosum L., H. elongatum Willd. var. valdehirsutum Arv.-Touv. (H. valdepilo- sum Villars part.), H. piliferum Hoppe, H. glanduliferum Hoppe, H. collianum Arv.-Touv. avec sa variété gracilentum. Par 1840 mètres, l'Épicéa disparaît; la forêt, composée de Mélézes, s’éclaireit peu à peu; les derniers arbres, isolés main- lenant au milieu des prairies, sont à 2100 mètres, sur le versant exposé à l'Est. Quelques espèces ligneuses l'accompagnent encore: Amelanchier vulgaris. Rosa alpina (div. formes). Ribes Uva-crispa. — rubrifolia. Rubus idœus. — montana. . Daphne Mezereum. Vaccinium uliginosum. Salix cinerea. — Myrtillus. les unes cherchent des abris dans les combes ; d'autres recherchent, au contraire, les roches ensoleillées. Mais la zone à laquelle nous arrivons est avant tout la zone des prairies fauchables, caractéri- sées par la prédominance de quelques Graminées: Festuca padi- cea, Trisetum flavescens, Dactylis glomerata, Agrostis vu Á is, Phleum alpinum, et de quelques autres plantes parmi lesquelles Meum athamanticum occupe la première place, avec Ranunculus aeris, Anthyllis Vulneraria, Trifolium badium, T. montantunt, Galium verum, Leucanthemum maximum, Polygonum Distorta, CXCII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Heracleum Sphondyliwm, Silene inflata, Achillea Millefolium, Phyteuma Halleri, Campanula rotundifolia, Alchemilla vulga- ris, Lotus corniculalus. Il convient d'ailleurs de distinguer, dans cette zone des prairies fauchables, des stations très diverses par la composition de leur flore, les coteaux rocheux, les prairies marécageuses ou sagnes, les éboulis. Sur les coteaux rocheux, on récolte surtout Helianthemum vul- gare, Astragalus sempervirens, Sedum Anacampseros, les Sem- pervivum, Valeriana tripleris, Onosma echioides, Scrofularia Hoppii ; dans les sagnes : Potentilla Tormentilla, Geum rivale, Parnassia palustris, Primula farinosa, Swertia perennis, Jun- cus lamprocarpus, Eriophorum latifolium, Carex glauca; sur les éboulis, Epilobium spicatum, Linaria alpina, Galium aniso- phyllum. Voici la liste méthodique des espèces recueillies dans cette zone: Anemone alpina. Ranunculus acris. Delphinium montanum. Trollius europæus. Helleborus fœtidus. Dianthus neglectus. — inodorus. Silene inflata. Lychnis diurna. Geranium pratense. Linum catharticum. Helianthemum vulgare. Anthyllis Vulneraria. Trifolium alpestre. — montanum. — badium. Astragalus sempervirens. Ononis natrix. Lotus corniculatus. Hippocrepis comosa. Amelanchier vulgaris. Rubus idæus. Rosa alpina form. var. — rubrifolia. — montana. Potentilla aurea. — Tormentilla. Alchemilla vulgaris, — alpina. Geum rivale. Epilobium spicatum. — alsinefolium. — montanum. Sedum Anacampseros. Sempervivum tectorum. — arachnoideum. — montanum. Ribes Uva-crispa. Parnassia palustris. Meum athamanticunı. Trinia dioica. Chærophyllum Villarsii. Astrantia major. — minor. Galium verum. — anisophyllum. Asperula longiflora. Valeriana tripteris. — montana. Knautia silvatica. . Solidago Virga-aurea form. minuta. Arnica montana. Leucanthemum maximum. — coronopifolium. Achillea Millefolium. Antennaria dioica. Cirsium acaule. — spinosissimum. FLAHAULT. — RAPPORT (COL D'ALLOS OU DE VALGELAYE). CXCIII Cirsium eriophorum. Scutellaria alpina. Centaurea uniflora. Plantago media. — montana. Polygonum Bistorta Carlina acaulis. — viviparum. Hypocheeris maculata. Daphne Mezereum. Crepis albida. Thesium alpinum. Hieracium sabinum. Salix cinerea. — Auricula. Bulbocodium vernum. — pumilum. Colchicum alpinum. Phyteuma Halleri. Veratrum album. Campanula linifolia. Fritillaria delphinensis. — rotundifolia. Lilium Martagon. Vaccinium uliginosum. Allium Schenoprasum. Primula farinosa. Crocus vernus. — intricata. Nigritella angustifolia. — officinalis. Juncus lamprocarpus. Gregoria Vitaliana. Luzula maxima. Gentiana lutea. Eriophorum capitatum. — cruciata. Carex glauca. — campestris. Phleum alpinum. Swertia perennis. Agrostis vulgaris. Cerinthe minor. Deschampsia cæspitosa. Onosma echioides. Anthoxanthum odoratum. Scrofularia Hoppii. Trisetum flavescens. Linaria supina. Avena montana. — alpina. Festuca spadicea. Digitalis grandiflora. Larix europæa. Bartsia alpina. Juniperus Sabina. Pedicularis rostrata. — communis var. nana. etonica hirsuta. Botrychium Lunaria. La route s'élève peu à peu jusque bien au-dessus des quelques masures de Chancelaye situées à l'altitude de 1770 mètres, fait un long crochet et passe insensiblement de la zone des prairies fau- chables à celle des pelouses alpines. Il n’est pas aisé de déterminer une limite nette entre ces deux zones; nous y réussirons sans diffi- culté au vallon du Lauzanier, dans la vallée supérieure de l Ubaye, vers le col du Longet, sous le col de Vars, au vallon de Grange- commune et ailleurs; des détails de topographie nous en empé- chent ici. | Les espèces alpines apparaissent de plus en plus nombreuses à Mesure que la route s'élève; naturellement, chacun les observe et en prend note à mesure qu'elles apparaissent. Vers 2100 mètres, la flore alpine inférieure a son plein développement. Les boites se vident au ref uge (2230 mètres); on dresse la liste des especes obser. Ves. La voici, en ordre méthodique; nous y ajoutons les quel- M T. XLIV. .CXCIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. ques espèces récoltées au voisinage des crêtes voisines, jusqu'à 9350 mètres. Anemone baldensis. Ranunculus pyrenæus. — montanus. Draba aizoides. Biscutella lævigata. Thlaspi rotundifolium. Viola calcarata. — cenisia. Silene acaulis. Arenaria ciliata. Alsine lanceolata. Cerastium arvense. Ononis cenisia. Anthyllis Vulneraria. Trifolium pratense var. nivale. — alpinum. Lotus corniculatus. - Astragalus sempervirens. Oxytropis campestris. — montana. Onobrychis montana. Dryas octopetala. Geum montanum. Potentilla aurea. — grandiflora. Alchemilla montana. — pyrenaica. Sedum Anacampseros. — alpestre. Sempervivum tectorum. — arachnoideum. — montanum. Saxifraga aizoides. — muscoides. —- oppositifolia. Imperatoria Ostruthium. Ligusticum ferulaceum. Bupleurum petræum. — ranunculoides. Galium anisophyllum. — helveticum. Tussilago Farfara. Solidago Virga-aurea form. minuta. Erigeron Villarsii. — uniflorus. Aster alpinus. Arnica montana. Senecio incanus. Senecio Doronicum. Leucanthemum coronopifolium. — alpinum. Antennaria dioica. Cirsium spinosissimum. Carduus carlinæfolius. Berardia subacaulis. Hypochæris maculata. Leontodon Taraxaci. — pyrenaicus. Taraxacum Dens-Leonis. Hieracium Pilosella. — Auricula. — staticefolium. Phyteuma pauciflorum. — betonicæfolium. Campanula Allionii. — pusilla. Vaccinium uliginosum. Primula intricata. — farinosa. — marginata. Gregoria Vitaliana. Androsace carnea. Soldanella alpina. Gentiana acaulis. — verna. — campestris. Myosotis alpestris. Linaria alpina. Veronica aphylla. — Allionii. — alpina. Euphrasia minima. Bartsia alpina. Pedicularis foliosa. — rostrata. Scutellaria alpina. Plantago alpina. Polygonum Bistorta. — viviparum. Thesium alpinum. Euphorbia Cyparissias. Salix reticulata. — retusa. — herbacea. Bulbocodium vernum. Allium Schoenoprasun. CUm FLAHAULT, — RAPPORT (COL D'ALLOS OU DE VALGELAYE). CXCV Crocus vernus. Agrostis rupestris. Orchis sambucina. Avena pubescens. Nigritella angustifolia. Trisetum distichophyllum. Carex sempervirens. Poa alpina. Phleum alpinum. Festuca violacea. — Michelii. — pumila, Agrostis vulgaris. Botrychium Lunaria. — alpina. La répartition de ces espèces est très différente suivant les diverses stations de la zone alpine. Rochers nus, éboulis, prairies riches ou pauvres en humus, combes où la neige demeure longtemps au prin- temps, etc., ont leur flore particulière ; c'est là un fait général sur lequel nous aurons l'occasion de revenir lorsque nous aurons fait une étude plus attentive de la flore alpine dans le bassin de l'Ubaye. Pour le moment, signalons seulement l'intérêt qu'il y a à herbo- riser dans la zone alpine en dehors de lasaison où l'on y trouve le plus grand nombre de plantes en fleur. Les quelques semaines d'été de la zone alpine sont évidemment le moment le plus favo- rable à la récolte de beaucoup d’espèces; mais, qu'on y vienne à la fin de l'hiver, à la fonte des neiges et l'on y peut faire beaucoup d'observations intéressantes. On remarque surtout qu'un grand nombre de plantes alpines descendent bien plus bas qu'on ne se l'imagine en général ; beaucoup fleurissent dans la zone subalpine dés le printemps; mais elles passent vite et demeurent ensuite cachées sous l'épais tapis des espéces subalpines qui atteignent en juin-juillet leur maximum de développement. l C'est au printemps seulement qu’on peut admirer avec quelle rapidité se développe la végétation alpine dans les combes et sur les grandes surfaces couvertes de neige jusque bien avantdans la sai- son chaude, Le7 juin 1897,laneige comblaitencoreq uelquesSchnee- lhälchen, suivant l'expression d'Oswald Heer, sur une épaisseur de 4 mètres. Les poussières éoliennes se déposent à la surface des Deiges d'hiver, les ternissent et se déposent sur lesol à mesure que la neige disparaît; c'est à cela surtout que les combes des prairies alpines doivent leur richesse en MAP "PA" ainail La neige n'a pas disparu encore que le Soldanella alpina emaiti de ies jolies rappes Niolettes le sol limoneux que la neige aban- donne, percant souvent même le bord du névé. Les Primula i tricata, Bulbocodium vernum, Anemone vernalis épanouisse aussi leurs fleurs dans le sol boueux résultant de la fonte immr- CXCVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. diate des neiges, gelé encore à quelques centimètres de profon- deur. Au moment où la neige d'hiver a disparu, le sol des combes à neige se montre formé d'un limon trés fin, noir; les quelques feuilles demeurées vivantes sous la neige sont noircies elles- mémes par les poussiéres éoliennes. Aux premiéres fleurs que nous venons de nommer succéde la végétation spéciale à cette sta- tion particulière. C'est là surtout qu'on trouve Salix herbacea, S. serpyllifolia, Alchemilla pentaphyllea, Leontodon pyrenaicus, Sibbaldia procumbens, Alsine verna, Gnaphalium supinum, Gaya simplex, Polygonum viviparum, Veronica alpina; c'est là qu'on recueille le plus &bondamment Plantago alpina, Potentilla aurea, Gentiana verna, Leucanthemum alpinum. Mais l'herborisation d'aujourd'hui ne saurait être qu'une pre- mière reconnaissance de la flore alpine ; chacun se laisse absorber par le soin de récolter les espèces qui l'intéressent. À une matinée chaude et ensoleillée succède l'orage ; il n'empêche pas un certain nombre de botanistes d'atteindre les crêtes, facilement accessibles d'ailleurs, qui ferment le vallon de Valgelaye du côté du Sud. Ils en sont récompensés par les récoltes qu’ils font et par la vue de la vallée du Verdon que le soleil continue à réjouir, mais il faut quit- ter la place; le tonnerre gronde, la pluie et la grêle font rage, et nous rentrons, très mouillés et très heureux de ce premierexamen de la flore alpine; nous aurons d’autres occasions de la voir en détail. HERBORISATION DU MARDI 3 AOUT SUR LE CONE DE DÉJECTION DU RIOU-BOURDOUX. .. Quelques-uns de nos confrères, arrivés à Barcelonnette en plein jour, ont apprécié déjà l'importance du cóne de déjection du Riou- bourdoux, le plus redoutable de tous les torrents des Alpes méri- dionales, celui qui promet encore aux forestiers le plus de sur: prises et réclame le plus d'efforts de tous les jours. Nous en explo- verons demain le bassin; mais on en aurait une idée insuffisante si l'on ne connaissait par avance cette masse formidable de déjec- tions, roches et argile, que la route parcourt pendant 3 kilomètres, FLAHAULT. — RAPP. (CONE DE DÉJECTION DU RIOU-DOURDOUX). CXCVII qui couvre une surface de 240 hectares d'une couche atteignant l'épaisseur de 12 mètres. La rivière d'Ubaye a été détournée, par lui, de son cours naturel, refoulée contre les pentes abruptes de sa rive gauche qu'elle ronge; le niveau des eaux en amont en a été élevé dans des proportions si fortes, qu'il a fallu drainer les eaux de la ville de Barcelonnette pour rendre aux habitants l'usage de leurs caves, sans cesse envahies par les eaux d'infiltration. Au surplus, le cône dedéjection présente un grand intérêt bota- nique. Il est resté longtemps à peu près privé de toute végétation ; sans cesse bouleversé par les débordements du torrent qui diva- guait à sa surface en le couvrant de nouvelles masses de pierres et de vase, il décourageait et terrifiait les riverains. [ls n'y voyaient que les ruines à jamais stériles de leurs prés, de leurs champs, de la montagne entiére. C'était un désert couvert de roches de tout volume mêlées à dela vase argileuse que lesoleildel'été crevassait, que les neiges et les pluies ramenaient à l'état de bourbier (1). En 1891 seulement, il fut mis en défens; il ne s'y trouvait par un arbre et les herbes qui réussissaient à y croître étaient si rares qu'elles passaient inaperçues. La masse entière formait une sorte de gréve de couleur gris de fer par les temps secs, noirátre pen- dant les pluies. Il est particulièrement intéressant de constater avec quelle rapidité se reconstitue la nature livrée à ses propres ressources, suivant les conditions de climat et de sol du lieu con- sidéré. C'est ce que nous avons voulu montrer à nos confrères. Le torrent, canalisé aujourd'hui vers l'axe du cóne de déjection, ne divague plus à sa surface; des eaux dérivées sont conduites sur le cône rocheux et l'arrosent plutôt qu'elles ne le colmatent, l'irrc- gularité de sa surface et ses pentes trop fortes empêchant un dépôt régulier de matières fertilisantes; la commune de Barcelonnette, propriétaire de ce cône, ne se montre disposée, du reste, à faire aucune dépense pour améliorer la situation. Le cône du Riou-Bourdoux nous fournit donc un exemple de végétation nouvelle, spontanément développée sur un sol neuf, nu antérieurement. Il importe de ne pas perdre de vue que le torrent er iei dans des détails relativement à l'histoire lira avec beaucoup d'intérêt la Notice histo- de l'Ubaye, publiée par notre dévoué con- rimée par l'Imprimerie (1) Nous ne pouvons pas entr du cône du Riou-Bourdoux. On rique sur les torrents de la vallée frère du Comité d'organisation, M. F. Arnaud, et imp nationale en 1895. CXCVIIT SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. apporte sans cesse du cirque de montagnes qui forme le bassin du Riou-Bourdoux des graines, voire même parfois des fragments de rhizomes ou de tiges, de petites touffes ou des rosettes enracinées qui peuvent contribuer à rendre le peuplement plus actif. Quelques espéces alpines s'y maintiennent constamment. Il ne faut pas eroire qu'elles y soient naturalisées ; elles s'y comportent comme des espèces annuelles, tuées probablement par les alter- natives de gels et de dégels, comme cela arrive dans nos jardins botaniques ; mais elles se reproduisent chaque année de nouvelles graines descendues des sommets avec les crues. Il est évident que, sans aucune intervention de l'homme, c’est le Pin sylvestre qui formera l'essence principale du peuplement du cône du Riou-Bourdoux. Il en apparait partout à sa surface et nous ne devons pas nous en étonner, puisque c'est le Pin sylvestre qui forme tous les bois de la rive droite de l'Ubaye, où nous voici. Les débris de bois conservés cà et là dans le bassin inférieur du Riou- Dourdous sont essentiellement composés de cette espèce. Le cône boisé spontanément sera done conforme au type de végétation propre à cette altitude et à cette exposition. Avec le Pin sylvestre, on trouve beaucoup de Jeunes Peupliers noirs. Voici d'ailleurs la liste des arbres, arbustes et arbrisseaux que nous y avons observés, classée autant que nous l'avons pu, d’après l'importance relative qu'ils ont aujourd'hui, dans len- semble de la végétation du cône : Hippophae rhamnoides. Juniperus communis. Populus nigra. Pinus silvestris. Berberis vulgaris. Prunus spinosa. Ononis fruticosa. Amelanchier vulgaris. Juniperus Sabina. Helianthemum vulgare. Lavandula Spica. Globularia cordifolia. übes Uva-crispa. Rhamnus pumila. — Frangula. Acer campestre. Salix purpurea. pen i — incana. Myricaria germanica. — pentandra. Salix incana. — vitellina. — alba. Satureia montana. Astragalus sempervirens. Plantago Cynops. Rosa sepium Thuillier. IN — canina L. et nombreuses variétés. — dumetorum Thuill. L'importance relative de ces diverses espèces subira sûrement des modifications. Les espèces formant sous-bois ont, pour le mo- FLAHAULT. — RAPP. (CONE DE DÉJECTION DU RIOU-BOURDOUX). CXCIX ment, une importance prépondérante qu'elles auront perdu le jour où la jeune forêt aura trouvéson état d'équilibre. Dans l’ensemble des plantes dont voici la liste méthodique, plusieurs espèces des sols à peu prés nus, comme Andropogon Ischæmum et d'autres, disparaîtront sans doute. C'est pourquoi nous avons relevé avec le plus grand soin la liste des espéces que nous avons observées pendant deux années, mais seulement entre le commencement de juin et le 25 août. Il est possible que quelques espèces de premier printemps nous aient échappé : Clematis Vitalba. Aquilegia vulgaris. Helleborus fœtidus. Berberis vulgaris. Diplotaxis humilis. Sisymbrium austriacum. Helianthemum vulgare. — Fumana. Viola arenaria. Reseda Phyteuma. — Luteola. Parnassia palustris. Gypsophila repens. Dianthus saxifragus. Paronychia capitata. Erodium cicutarium. Rhamnus pumila. — Frangula. Ononis rotundifolia. — fruticosa. — cenisia. Medicago falcata. — Cyclocarpa. Lotus corniculatus. Astragalus purpureus. — monspessulanus. — sempervirens. Melilotus alba. Coronilla minima. Onobrychis montana. — saxatilis. Potentilla verna. Rosa eanina (et var. plur.). — sepium. — dumetorum. Poterium Sanguisorba. Amelanchier rotundifolia. Epilobium Fleischeri. edum altissimum. Ribes Uva-crispa. Daucus Carota. Ptychotis heterophylla. Pimpinella Saxifraga. Valeriana montana. Centranthus angustifolius. Asperula cynanchica. Adenostyles alpina. Tussilago Farfara. Erigeron acris. Aster acris. Leucanthemum vulgare. Echinops Ritro. — sphærocephalus. Cirsium arvense. — acaule. — Janceolatum. Centaurea paniculata. Carlina vulgaris. — acaulis. Catananche caerulea. Leontodon proteiformis. Picris hieracioides. Lactuca perennis. Hieracium Pilosella. — murorum. — staticefolium. — Auricula. Campanula rotundifolia. — pusilla. Vincetoxicum officinale. Gentiana ciliata. — Cruciata. Linaria striata. — alpina. — supina. Verbascum Thapsus. Satureia montana. Lavandula Spica. CC SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Scutellaria alpina. Calamintha Clinopodium. Thymus Serpyllum. Teucrium montanum. — Chamædrys. Hyssopus officinalis. Globularia vulgaris. — cordifolia. Plantago serpentina. — Cynops. — lanceolata. Rumex scutatus. Polygonum viviparum. Salix purpurea. — pentandra. — vitellina. Populus nigra. Epipactis latifolia. Lasiagrostis Calamagrostis. Kæleria valesiaca. Festuca ovina. Agrostis stolonifera. Melica ciliata. Andropogon Ischæmum. Pinus silvestris. Juniperus Sabina. Hippophae rhamnoides. — communis. Salix incana. Deux espèces de Mousses, Barbula convoluta et Grimmia pul- vinata, commencent à former leurs coussinets sur les blocs. Il est possible que, parmi les Saliz que nous avons nommés, tous ne soient pas spontanés dans le pays, que certains d'entre eux soient issus des Saules plantés en grand nombre par l'administration forestiére dans tous les torrents traités par elle. C'est dans les alluvions anciennes de l'Ubaye, en amont du cóne du Riou-Bourdoux, dans un sol souvent inondé par les eaux d'in- filtration, que l'on peut récolter le rarissime Hierochloa borealis distribué généreusement, du reste, à tous les membres présents par nos confrères de Barcelonnette. HERBORISATION DU MERCREDI 4 AOUT AU BASSIN DU RIOU-BOURDOUX. Le bassin du Riou-Bourdoux comprend des stations variées et mérite l'étude attentive que la Société a pu en faire. Le mercredi 4 août, quarante de nos confrères le parcouraient ensemble, sui- vant le programme adopté par la Société ; mais ce programme avait donné lieu à plusieurs explorations antérieures et plusieurs herborisations partielles en ont complété l'étude. C'est ainsi qué M. N. Roux a parcouru avec soin les hauteurs de Bouzolières (9 août) que la Société avait traversées rapidement; M. H. Hua à bien voulu diriger (5 aoüt) une herborisation au bois des Alle- FLAHAULT. — RAPPORT (BASSIN DU RIOU-BOURDOUX). CCI mands. M. Derbez a dirigé (12 septembre), en faveur de quelques heureux botanistes demeurés à Barcelonnette, une herborisation au col de la Pare, par ce même bois des Allemands. Nous remercions toutes les personnes qui ont bien voulu nous confier leurs notes; nous avons fait rentrer dans le même en- semble les observations faites par les membres du Comité d'orga- nisation pendant les herborisations préparatoires. Nous avons signalé plus haut la conformité de toutes les con- ditions de climat et de sol qui intéressent les bassins inférieurs des Sagniéres, du Bourget, de Faucon et du Riou-Bourdoux (p. cLxxvIn). C'est par Faucon et le hameau de Chastelaret que nous nous élevons d'abord dans le bassin du Torrent de Faucon. Il peut étre considéré comme éteint; les sentiers y sont facilement accessibles et par là nous atteindrons, plus commodément que par toute autre voie, les zones élevées du Riou-Bourdoux. Leremonter directement est une opération laborieuse; les pentes y sont trés rapides, les sentiers souvent coupés par des glissements, des éboule- ments ou par d'autres accidents. Au surplus, nous savons, par expé- rience, que les botanistes ont plus de profit à gravir les montagnes en pente douce qu'à en descendre par les pentesles plus fortes. C’est ainsi que pour explorer le bassin du Riou-Bourdoux situé en aval de Barcelonnette nous sommes partis vers l'amont. On ne se plaint pas, du reste, que la route soit trop aisée el l'on gravit lentement, sous un soleil brülant malgré l'heure matinale, les la- cets du chemin de Bouzoliéres. , A droite et à gauche, on récolte la majorité des plantes observées dans les champs qui dominent Barcelonnette àl'adrech et quelques autres espèces rudérales. Puis, traversant le hameau, nous VOICI dans des prairies arrosées où dominent les Graminees de nos plaines : Bromus erectus, Dactylis glomerata, Poa pratensis, Agrostis canina, etc. On remarque : Anthyllis montana. Anthriscus silvestris. Phyteuma emisphæricum. Pedicularis gyroflexa. Trollius europæus. Linum alpinum. eranium aconitifolium. Trifolium montanum. Tragopogon crocifolius. M. N. Roux a rapporté des coteaux v Scabiosa graminifolia, que nous trouverons à ' x asia salisburgensis. loin, Astragalus alopecuroides, Euphrasia salisburg oisins Ononis rotundifolia, abondamment plus CCII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Sur les coteaux pierreux, éboulés et ruinés de Champeyrouse, exposés au Sud, par 1800 mètres, nous récoltons : Sisymbrium austriacum et var. Cirsium acaule. Viola cenisia. Carlina acanthifolia. Alsine tenuifolia. Campanula spicata Paronychia capitata. Valeriana montana. Rhamnus pumila. Galium helveticum. Astragalus monspessulanus. Linaria supina. Ononis cenisia. — alpina. Pimpinella saxifraga. Globularia cordifolia. Antennaria dioica. Lasiagrostis Calamagrostis. M. Marty gravit ces pentes jusqu'à 1880 mètres et en rapporte: Ranunculus Seguierii. Saxifraga muscoides. Thlaspi rotundifolium. Saussurea depressa. Viola cenisia. Achillea nana. Alsine Cherleri. Aronicum scorpioides. Saxifraga oppositifolia. Carex atrata. — bryoides. C'est une courte incursion dans la zone alpine que nous attein- drons tout à l'heure. L'administration des Foréts a peuplé les pentes de Champeyrouse d'une forêt de Pins Laricios(var. noir d'Autriche) ; elle est âgée de moins de quarante ans et de belle venue; chacun se plait à obser- ver de nouveau les faits qu'il a remarqués au torrent des Sagniéres. L'exposition, le sol et l'altitude sont les mêmes ; la flore est à peu prés exactement celle que nous avons vue dimanche dans la zonela plus élevée du terrain exploré; nous croyons inutile d'en parler plus longuement. | Continuant à nous élever peu à peu en nous dirigeant vers le N.-E., nous atteignons des coteaux pierreux, maigres pâturages de la zone subalpine dont nous avons relevé la flore vers 1880 mètres. Les espèces ligneuses sont de moins en moins représentées à mesure qu'on s'élève; on ne trouve ici que : Amelanchier vulgaris. Daphne Cneorum. Berberis vulgaris. Rhamnus pumila. Helianthemum vulgare. Ribes Uva-crispa. Astragalus sempervirens. Rosa canina (nombreuses variétés). Cotoneaster vulgaris. Helianthemum œlandicum. Les espèces herbacées indiquent d’une manière bien nette que nous avons atteint la zone subalpine; ce sont : FLAHAULT. — RAPPORT (BASSIN DU RIOU-BOURDOUX). CCIHI Ranunculus pyrenzeus. Scabiosa graminifolia. Anemone vernalis. Knautia subcanescens Jordan. — alpina. Primula officinalis. Biscutella lævigata et var. — intricata. Draba aizoides. Soldanella alpina. Viola calcarata. Androsace carnea. — arenaria. Gentiana acaulis. Geranium silvatieum. — verna. Dianthus neglectus. Myosotis silvatica. — furcatus Balbis. Pulmonaria angustifolia. Coronilla minima. Cerinthe minor. Anthyllis Vulneraria. Veronica Allionii. Astragalus Onobrychis. Scutellaria alpina. — hypoglottis. Ajuga pyramidalis. ryas octopetala. Globularia cordifolia. Potentilla verna. Polygonum viviparum. — grandiflora. Lilium Martagon. Geum montanum. Crocus vernus. Alchemilla alpina. Orchis sambucina. Meum athamanticum. Nigritella angustifolia. Laserpitium latifolium. Festuca spadicea. Sedum Anacampseros. Phleum alpinum. Sempervivum tectorum. Poa alpina. Centaurea montana. Avena montana. — uniflora. Anthoxanthum odoratum. Bellidiastrum Michelii. Sesleria cærulea. Cineraria aurantiaca. Juncus trifidus. - Artemisia chamæmelifolia. Luzula campestris. Erigeron alpinus. Botrychium Lunaria. Dans les rochers situés àpeu près à ce niveau, M. Roux a recueilli Plusicurs Hieracium: H. valdepilosum Villars qui appartient au type de PH. prenanthoides Villars; H. glaucum Allioni, H. pul- Monarioides Villars, H. Pseudo-Cerinthe Koch, H. saxatile Vil- lars et des formes de moindre importance : H. eriopsilon, inclina- tum, Lioitardi; M. Chatenier y ajoute H. cymosum L., H. glaciale Reynier, H. lanatum Villars. Au moment d'atteindre la croupe de Soleille-Bœuf dont on com- mence à faucher les parties inférieures el qu'un vaste tapis de neige recouvrait encore le 5 juin, M. Flahault fait connaitre à ceux qui l'accompagnent la flore spéciale des combes à neige, et explique comment, à des niveaux parfois assez faibles comme Ici (nous Sommes à peine à 1900 mètres), la flore des pelouses alpines peu être exceptionnellement développée. E le ces combes Près de la jasse (bergerie) où nous voici, une de ces était encore comblée de neige au commencement de juin. Le so CCIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. était tout émaillé de grappes de Soldanella alpina dont les plus fraichement écloses perçaient la neige sur le point de disparaître. À quelques pas de là, le sol détrempé, spongieux, couvert d'une couche de poussière noire délayée dans l'eau de neige fondue, se couvrait de fleurs de Crocus vernus, de Primula intricata, de Bul- bocodium vernum, et un peu plus loin de Potentilla vernalis. Les Salix herbacea, Alchemilla pentaphyllea, Leontodon pyrenaicus, Sibbaldia procumbens, Gaya simplex se distinguaient difficile- ment, commençant seulement à développer leurs feuilles nouvelles. Quant aux nombreuses espèces qui y forment maintenant un tapis serré, il était impossible de les deviner il y a juste deux mois. Nous arrivons sur la croupe arrondie de Soleille-Bœuf, à 2000 — mètres ; nous en suivons la ligne de faîte jusqu’à 2150 mètres où elle s'adosse à la montagne dont elle constitue un contrefort. Le chemin de ronde établi par l'administration forestière est là comme tout exprés pour marquer la limite entre la prairie et la masse rocheuse de la Coste Loupet, dominée par le pic de Chalanche (2984 mètres). Les prairies de Soleille-Bœuf représentent un excel- lent exemple de prairie fauchable de la zone alpine inférieure. Dense, ininterrompue, elle fournit un foin abondant et de bonne qualité où le Festuca spadicea parait pourtant plus fréquent qu'il ne conviendrait. Nous y avons noté : Biscutella lævigata. Aster alpinus. Dianthus silvestris. Antennaria dioica. Silene nutans, Alchillea nana. Hypericum Richerii. Centaurea uniflora. Ononis cenisia, Soyeria montana. nthyllis montana, Hypochæris maculata. . Tite n, Leontodon proteiformis var. vulgaris rifolium nigrescens. Crepis albida. — montanum, Hieracium Pilosella. — a postre, — Auricula. , alpinum. Campanula spicata. Stragalus monspessulanus. — rotundifolia. Dryas octopetala. — pusilla. Neum athamanticum. Phyteuma orbiculare. " eurum ranunculoides. Primula officinalis. a ju verum, Gentiana lutea. " oreale. — Cruciata. E riana montana. — acaulis var. angustifolia. rigeron Villarsii. — — var. excisa — alp » | i lpinus, — bavarica var. Rostani. — uniflorus. — verna. FLAHAULT. — RAPPORT (BASSIN DU RIOU-BOURDOUX). CCV Gentiana campestris. Plantago media. Betonica hirsuta. Polygonum Bistorta. Dracocephalum Ruyschiana. Lilium Martagon. Bartsia alpina. Paradisia Liliastrum. Euphrasia alpina. Nigritella angustifolia. — salisburgensis. Festuca rubra. — hirtella Jordan. — spadicea. Veronica Allionii. Anthoxanthum odoratum. — alpina. Driza media. Rhinanthus minor. Botrychium Lunaria. Au lieu de prendre la voie facile que nous suivons, M. N. Roux, voulant atteindre le pic de Chalanche, a remonté l'un des ravins que Nous avons coupés, passant rapidement de la zone subalpine infé- rieure à la zone alpine supérieure. La colonne des botanistes s'engage maintenant dans le chemin de ronde, dont les pentes sont faibles et qui nous permettra de suivre, sans aucune fatigue, la zone alpine moyenne en longeant Sans cesse des rochers ou des éboulis. En un point seulement, le Sentier a été enlevé par une avalanche sur une quarantaine de mètres ; il faut passer comme l'on peut sur la neige durcie et les pierres en équilibre instable pour atteindre l'autre bord dela gout- liére. Pendant que quelques-uns de nos confréres s'efforcent d'at- teindre au plus tôt les crêtes, où nous n'avons pas l'intention de les conduire, la flore des éboulis et des rochers alpins défile pour ainsi dire sous nos pas, à mesure que nous avancons. Nous n'avons qu'à cueillir sur la berge du sentier en corniche, sans avoir méme à nous baisser. D. Icise place une observation relalive aux herborisations dans la Zone alpine. D'une maniére générale, si l'on désire herboriser dans les sommets, c'est par leur versant Nord quil est préférable de les atteindre. Les espèces de la flore alpine supérieure y descendent plus bas que sur lesautres versants. Toutes choses étant égales, on les atteint plus vite, plus aisément, en plus grand nombre i po N'avons-nous pas proposé, pour aujourd’hui, l'ascension € M Mi des pics qui dominent le bassin du Riou-Bourdoux. MM confrères qui ont atteint le pic de Chalanche y ete. do odo tropis cyanea; il ne nous a pas semblé que la reco "e: sous Seule espèce justifiát la fatigue d'une ascension penib e; now savions ir faire recueillir bientòt cette plante. C'est sur le pouvoir fa l ^ranee-Com- versant Nord du Lauzanier, de Siolane, du Lan, de Grange CCVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. mune, du Ruybren au col de Longet, de la crête de l'Eyssina que nousavons conduit nos confréres ou que nous leur avons conseillé d'herboriser. Nous avons fait exception pour le vallon supérieur du Chambeyron, parce qu'au delà de 3000 métres les versants expo- sés au Nord sont à peu prés constamment couverts de névés,sinon de neiges persistantes ou de glaciers, et que la flore en est, pour cette raison, notablement plus pauvre. Qu'on nous pardonne cet avis dicté par l'expérience. Nous suivons donc le chemin de ronde qui nous conduit de 2150 mètres à la baraque forestière des Maitz, par 2300 mètres environ. Nous recueillons, en chemin : Anemone baldensis. Valeriana saliunca. Ranunculus Seguieri. — montana. . — pyrenæus. Solidago Virga-aurea form. minuta. Delphinium elatum var. montanum. | Erigeron Villarsii. Diplotaxis humilis. — uniflorus. Alyssum alpestre. Aster alpinus. Draba aizoides. Aronicum scorpioides. Biscutella lævigata. — Doronicum. Thlaspi rotundifolium. Leucanthemum coronopifolium. Hutchinsia alpina. Gnaphalium supinum. Viola cenisia. Antennaria dioica. Silene alpina. Cirsium spinosissimum. — acaulis ef var. exscapa. Carduus carlinæfolius. Dianthus neglectus. Berardia subacaulis. Alsine Villarsii. Saussurea depressa. — Cherleri, Leontodon pyrenaicus. — lanceolata. Crepis pygmæa. Cerastium latifolium. Phyteuma hemisphæricum. Trifolium alpestre. Campanula Allionii. — alpinum. — pusilla. Oxytropis Halleri. Gregoria Vitaliana. — montana. Androsace carnea. — campestris. Gentiana campestris. Dryas octopetala. — verna. Potentilla alpestris. — acaulis, Sedum annuum. Myosotis alpestris. — alpestre. Linaria alpina. Sempervivum tectorum. Veronica alpina. — arachnoideum. — aphylla. — montanum. Euphrasia. alpina. Saxifraga bryoides. Calamintha alpina. — Aizoon. Scutellaria alpina. — oppositifolia. Thymus Serpyllum. Athamanta cretensis. Globularia cordifolia. Galium helveticum. Rumex scutatus. Asperula longiflora. Polygonum viviparum, FLAHAULT. — RAPPORT (BASSIN DU RIOU-BOURDOUX). CCVII Salix herbacea. Carex capillaris. — serpyllifolia. Nardus stricta. Lilium Martagon. Poa alpina. — croceum. Festuca rubra. Allium narcissiflorum. Trisetum distichophyllum. Luzula pediformis. Cette belle herborisation a été complétée par M. Derbez et M™ Granfelt; ils ont atteint, le 12 septembre, le col de la Pare. Passant parle bois des Allemands oi ils n'ont pas observé d'autres espéces nouvelles à signaler que Gentiana ciliata, ils ont, comme nous, traversé les prairies de Soleille-Bœuf dans leur plus grande longueur et sontarrivés aux Maitz par le chemin de ronde. C'est de là qu'en suivant le sentier en lacets qui s'éléve juste au-dessus de la baraque, ils sont arrivés au col (2661 mètres). Indépendamment dela plupart des espéces que nous venons de nommer, ils ont rap- porté de cette herborisation quelques plantes propres aux rochers en place: Artemisia Mutellina, Geum reptans et plusieurs espèces que l'on trouveplus nombreuses vers les sommetsque dans la zone moyenne parcourue par nous; parmi elles, il faut nommer encore Oxyria digyna, Oxytropis fetida, Hulchinsia alpina, Poa mi- nor, Avena montana, Alopecurus Gerardi; enfin le Saxifraga androsacea, propre aux rochers ombragés de la zone élevée et Ranunculus glacialis des sols mouillés par l'eau de neige ou des bords limoneux des lacs alpins. | | De la plate-forme qui supporte la baraque des Maitz, on découvre la plus grande partie du bassin de réception du Riou-Bourdoux ; il à une superficie de 3000 hectares. Nous renvoyons volontiers ceux de nos confrères qui se sont intéressés à la question de la restaura- tion de nos Alpes à la remarquable Notice que M. Arnaud, de Bar- celonnette, a consacrée à l’histoire des torrents de l'Ubaye; ils y trouveront résumées avec beaucoup d’érudition les différentes phases par lesquelles ont passé les torrents de la vallée de Barcelon- nette, la date des principales catastrophes qui y ont jete la terreur etsemé Ja ruine dans la vallée; nous ne pouvons songer à la résu- mer; nous ne pouvons que montrer des fails. De la (erresseque nous occupons, on découvre le cirque entier du Riou-Bourdoux siln "s pas difficile de reconnaitre qu'ici, comme aux Sagniéres, un manteau de verdure commence à couvrir toutes les pentes ; nous reconnai- trons bientôt que, comme aux Sagniéres encore, il s agit de bois "i assez hauts pour que le sol soit fixé et de gazonnements minter- CCVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. rompus dans les parties situées immédiatement au-dessous des crêtes; mais, à mesure que nous descendrons vers la maison fores- tiére de la Pare, la seule qui ait pu étre conservée du hameau de ce nom, nous nous rendrons compte de la tâche surhumaine que Demontzey avait assumée en acceptant d'essayer d'enrayer l'œuvre de destruction qui s'est poursuivie dans ces ravins. Des pans de la montagne ont glissé tout d'une pièce, entraînant les forêts et les granges, qui sont devenues l'aliment journalier du torrent. Les routes sont interrompues par des crevasses ; les champs descendent et, des hameaux dont les habitants cultivaient le sol et exploitaient les pâturages, il ne reste à peu prés rien. Quelques foyers encore sont habités, mais dans quel état sont les habitations! Aux Dalis que nous traversons, la plupart sont délaissées, toutes sont pro- fondément lézardées, des toits demeurent suspendus au-dessus des murs qui s'écroulent. Le cimetière est là, où reposent les ancêtres; l'église s'est écroulée sur l'autel, a écrasé le modeste mobilier; c'est une ruine lamentable. Il est difficile d'imaginer un spectacle plus navrant. Et pourtant, il faut bien le dire, les forestiers qui luttent sur ces obscurs champs d'honneur n'ont pas seulement à redouter les oragesqui détruisentleurs travaux, les avalanchesqui les emportent et ruinent leurs plantations, les longues sécheresses et toutes sortes d'accidents naturels; il se trouve en France des hommes que des intéréts égoistes soulèvent contre l'intérêt de la patrie et qui ne rougissent pas de porter leurs odieuses revendications jusque dans les conseils publies. Ceux qui ont vu aujourd'hui le Riou-Bour- doux sauront juger les hommes qui protestent, au nom du droit de vaine pâture, contre la restauration des montagnes. Ce n'est pas de vaine pâture qu'il s’agit, c'est du salut de nombreuses popula- tions, du salut de vallées ruinées par les eaux torrentielles qui peu- vent encore être rendues à l'agriculture, pourvu que la Franceneles abandonne pas. Elle a fait de grands sacrifices dans le Riou-Dour- doux, elle en doit faire encore ; le bassin de ce torrent n'est pas en question. Il seraabandonné par l'homme, obligé de fuir les ruines qu'il a faites; mais le sort de la vallée de l'Ubaye, celui de tout le bassin de la Durance dépendent du régime des torrents des Alpes méridionales et l'intérêt qu'ils méritent s'étend à tous ceux de la France méditerranéenne. À quelques centaines de mètres des Maitz, une avalanche a com- FLAHAULT. — RAPPORT (BASSIN DU RIOU-BOURDOUX). CCIX blé unecombe ; sur les bords de la masse de neige, qui fond douce- ment, s'épanouissent un grand nombre de fleurs ; c'est une explo- sion de floraison printaniére. On y recueille en masse, et dans le meilleur état : Trollius curopæus. Phyteuma betonicæfolium. Aconitum Lycoctonum. Primula intricata. Erysimum australe. Betonica hirsuta. Geranium aconitifolium. Pedicularis foliosa. Üxytropis campestris, — gyrollexa. Chrysanthemum coronopifolium. Nigritella angustifolia. Senecio Doronicum. Gymnadenia conopea. Soyeria montana. Nous arrivons à la maison forestière de la Pare (4770 mètres), plus intéressés, pour le moment, par l’état de la montagne que par la flore. Plusieurs recherchent avec soin les espèces spontanées susceptibles de venir dans lesmarnes noires jurassiques ; elles sont bien peu nombreuses et la stérilité de ce sol oppose des difficultés exceptionnelles aux efforts des reboiseurs. Ce sont surtout: Diplotaxis humilis. Onobrychis montana. Gypsophila repens. — saxatilis. | Alsine lanceolata. Poterium Sanguisorba. Ononis fruticosa. Laserpitium gallicum. Hedysarum obscurum. Lasiagrostis Calamagrostis. Astragalus sempervirens. Avena elatior. Au nom dela Société botanique de France, M. Flahault exprime aux forestiers présents la grande sympathie qu'inspire à tous les hommes instruits l’œuvre inaugurée par Demontzey et poursuivie avec tant de patience par ceux qui l'ont suivi. TI ne cache pas sa profonde admiration pour ces hommes dont la ténacité ne s'est jamais démentie, qui demeurent fidèlement sur la brèche, en dépit de tous les mécomptes, de toutes les défaites, en dépit des rancunes intéressées. Demontzey a lutté ici pendant de longues années ; M. Carrière y est venu d’Alsace au lendemain de la guerre; il sait qu'il défend icila terre de France, non pas contre les hommes, Mais contre la nature révoltée; il donne à tous l'esemple de la fidé- lité au poste de combat. Et l'exemple est largement suivi. Qu ils Sont nombreux les modestes collaborateurs de cette Œuvre gigan- tesque, les brigadiers et les gardes qui ont vieilli en veillant ru torrents de l'Ubaye et qui n'ont jamais voulu chercher ni accepter ailleurs de postes moins difficiles. Ils sont morts à la peine, presque N T. XLIV. CCx SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. tous anonymes. Le jour où la France élèvera un monument de re- connaissance à Demontzey, elle associera à sa mémoire le souvenir de tous ceux qui ont consacré leur vie entière à son œuvre; elle n'a pas de défenseurs plus; ardents, de pionniers dévoués avec plus de constance et d'abnégation. C'est aux applaudissements de tous les botanistes réunis que M. Carriére signale les mérites exceptionnels de quelques-uns des plus modestes forestiers qui ont aidé aux reboisements des torrents de l'Ubaye depuis bientôt un demi-siècle. Nous descendons d'autant plus rapidement vers le grand bar- rage situé à la base du torrent que la pluie qui nous menaçail depuis quelques instants tombe en abondance. Nous arrivons mouillés à la maison forestiére voisine du barrage, tout juste pour y rencontrer un groupe de jeunes lycéens et de professeurs des lycées de Paris en voyage de vacances ; on fraternise d'aulant plus volontiers que la municipalité de Barcelonnette a eu la gentille pensée de nous y envoyer des rafraichissements et nous faisons cause commune avec nos camarades d'un instant pour charger l'aimable adjoint et les délégués de la mairie de Barcelonnette de remercier M. le maire et la municipalité de l'accueil qui nousa été fait et de la charmante surprise qui nous a été ménagée. Pen- dant ce temps, la pluie a cessé; nos voitures nous attendent au sommet du cóne'de déjection, sur le chemin de Saint-Pons et nous déposent quelques minutes plus tard à la porte de l'hótel Castel. HERBORISATION DU JEUDI 5 AOUT AU VALLON D'ENCHASTRAYES la Société réunie n'a pas fait l'exploration complète du vallon d'Enchastrayes, Les abondantes récoltes effectuées la veille et la nécessité de les préparer ont retenu quelques-uns de nos CON frères et retardé les autres. Le départ a eu lieu à une heure trop nvancee; le temps était lourd et chaud, la flore des forèls de Me- lèzes et des prés-bois a retenu la plupart de nos confrères, 9! bien que MM. Mar Panos . a Zone i M. Marty et Roux, ayant négligé les richesses de la 20 FLAHAULT. — RAPPORT (VALLON D'ENCHASTRAYES). CCXI subalpine, sont seuls arrivés, ce jour-là, jusqu'au col de Fours ; mais l'herborisation avait été faite quatre fois par les membres du Comité pour en déterminer les détails; comme le vallon d'Enchas- trayes s'ouvre à peu de distance de la ville, plusieurs de nos con- fréres, isolés ou par petits groupes, ont refait l'herborisation à loisir. MM. Derbez et Bessand se sont mis à leur disposition avec leur obligeance accoutumée pour les diriger. Nous avons parlé plus haut dela partie inférieure du vallon; les gréves qui s'étendent vers l'embouchure du ruisseau sont boisées; nous avons donné la composition essentielle du bois où domine le Pin sylvestre. M. H. Coste y récolte Rosa Chavini Rapin et un hybride probable des Rosa graveolens et pimpinellifolia. Dans les champs qui s'étendent sous le village d'Enchastrayes, on récolte encore, au voisinage de 1400 mètres, Delphinium Con- solida, Xeranthemum inapertum, Melica ciliata, Odontites lan- ceolata et, avec elles, la plupart des plantes observées dans le fond de la vallée aux environs de Barcelonnette. Si, au lieu de suivre la route, on parcourt les sentiers à travers bois pour atteindre le village, on reconnait bien vite que la flore est différente de celle des vallons de Faucon et du Bourget, situés juste en face, de l’autre côté de l'Ubaye. Nous récoltons ici : Hepatica triloba. Centaurea montana, Athragene alpina. Phyteuma orbiculare. Thalictrum aquilegifolium. Sambucus racemosa. — minus $. silvaticum. Cynoglossum officinale. Arabis brassicæformis. Euphrasia salisburgensis. Viola biflora -— hirtella Jordan. Geranium silvaticum. — ericetorum Jordan. Ononis fruticosa. Orobanche cruenta. — cenisia Calamintha grandiflora. Lathyrus vernus. Stachys alpina. am "à i ntanum, Astragalus purpureus. Teucrium moni m — Sempervirens. Phalangium Liliago. Geum rivale Paris quadrifolia. — Cerasus Padus Polygonatum verticillatum. Alchem; Orchis viridis. — ucemilla alpina. Cystopteris fragilis. amnus alpina. AUS auvri de la flore subalpine. ans les prés-bois de Mc- C’est, en somme, un témoignage app Plusieurs de ces plantes sont abondantes d lézes auxquels nousarrivons bien vite apres avo usen | IS. ' «tir de 1750 mètres, la flore de ta Sur un petit pont de bois. À partir de o: zone du Méléze a son complet développement sur ce? p xpe avoir passé le ruisseau CCXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. sées au Nord et toujours fraiches. Le ruisseau, qui ne cesse de couler sous bois, n'a pas du tout le caractére torrentiel; c'est un joli ruisseau de montagne aux bords herbeux, contrairement aux torrents de l'autre rive. C'est que la forêt se défend, à l’ubac, par les raisons que nous avons développées plus haut. La forêt de Mélézes doit à la perte régulière de ses feuilles de laisser le sol éclairé d'autant plus tard au printemps que l'on con- sidére des localités plus élevées; il se produit entre les arbres, alors méme qu'ils sont trés serrés, une végétation ininterrompue qu'on ne rencontre jamais sous le couvert des foréts de Pins, de Sapins ou d'Épicéas. A mesure qu'on s'éléve vers la limite de la végétation du Mélèze que l'on atteint, dans le bassin de l'Übaye, vers 2300 mètres, les arbres sont moins élevés et moins nombreux et la forêt herbeuse passe au pré-bois si caractéristique de la zone forestiére élevée des Alpes. Les prés-bois fournissent à la fois des revenus par la forét qui donne à l'industrie d'excellents bois d'oeuvre et par la prairie qui produit un fourrage abondant et de bonne qualité, un excellent páturage pour les vaches, une base excellente pour l'industrie fromagère. Il n'y a guère, dans la forêt de Mélézes, d'autres grands arbres que le Mélèze, quelques Peupliers Trembles seulement çà et là ; tout le reste de la végétation ligneuse forme un sous-bois trés serré si le sol est rocheux, mais les propriétaires luttent contre le sous- bois qui entrave le développement du fourrage et extirpent les ar- bustes partout où la faux peut chercher unebrassée de foin. Entre 1750 et 2100 métres, limite extréme du Méléze dansle vallon d'En- chastrayes, la végétation ligneuse comprend: Larix europæa. Populus Tremula. Alnus incana. Salix caprea. Sambucus racemosa. Rubus idæus. Sorbus Aria. — aucuparia. Amelanchier vulgaris. Prunus Padus. — brigantiaca. Cylisus sessilifolius. Berberis vulgaris. Rosa glauca. — alpina. — montana Chaix. — pimpinellifolia. Rhamnus alpina. Cotoneaster vulgaris Ribes Uva-crispa. Lonicera Xylosteum. Juniperus communis. Les espèces herbacées dominantes at printemps sont principa- lement : FLAHAULT. — RAPPORT (VALLON D'ENCHASTRAYES). CCXIH Ranunculus montanus. Anemone alpina. Onobrychis montana. Anthyllis Vulneraria. Lotus corniculatus. Trifolium badium. — alpinum. Alchemilla alpina. Cirsium acaule. Meum athamanticum. Arnica montana. Leucanthemum maximum. Thymus Serpyllum. Plantago media. Aira flexuosa. Anthoxanthum odoratum. Poa alpina. Agrostis alpina. La liste suivante donne une idée de la végétation de cette zone, telle que nous avons pu l'apprécier dans nos herborisations, du commencement de juin aux derniers jours du mois d'aoüt: Athragene alpina. Thalictrum minus. — aquilegifolium. Anemone alpina. — baldensis. — Hepatica. Ranunculus montanus. — — var. aduncus. — pyren:us. Aconitum lycoctonum. Trollius europæus. Berberis vulgaris. Arabis brassicæformis. — alpina. Biscutella lævigata. Thlaspi virgatum. Helianthemum vulgare. Viola arenaria. — biflora. — calcarata. Parnassia palustris Polygala vulgaris. Arenaria ciliata var. frigida. Silene inflata. aponaria ocymoides. Dianthus neglectus. Cerastium arvense. Linum alpinum. Geranium silvaticum. Rhamnus alpina. Cytisus sessilifolius. Ononis fruticosa. — cenisia. Anthyllis Vulneraria. rifolium badium. ~ montanum. — alpinum. Lotus corniculatus. Astragalus sempervirens. Vicia sepium. Lathyrus vernus. — luteus. — pratensis. — silvestris. Hippocrepis comosa. Prunus Padus. — brigantiaca. Geum rivale. Potentilla grandiflora. — caulescens. Rubus idæus. Rosa glauca. — montana. — alpina. — pimpinellifolia. — Chavini. Cotoneaster vulgaris. Alchemilla alpina. — vulgaris. Sorbus aucupuria. — Aria. Amelanchier vulgaris. Spiræa Ulmaria. Epilobium spicatum. Sedum Anacampseros. — album. — dasyphyllum. — anopetalum. | Sempervivum arachnoideum. — tectorum. Ribes Uva-crispa. Bryonia dioica. Saxifraga Aizoon. Laserpitium latifolium. CCXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Meum athamanticum. Myrrhis odorata. Bupleurum ranunculoides. Astrantia major. Asperula longiflora. Sambucus racemosa. Lonicera Xylosteum. — alpigena. Valeriana tripteris. — montana. — dioica. Tussilago Farfara. Bellidiastrum Michelii. Arnica montana. Solidago Virgo-aurea. Leucanthemum montanum. Achillea Millefolium. Antennaria dioica. Cirsium ferox. — eriophorum. — acaule. Carduus defloratus. Centaurea montana. Sonchus arvensis. Taraxacum officinale. Scorzonera glastifolia. Lactuca perennis. Hieracium elongatum. — glaciale. — subnivale. — scorzoneræfolium. Phyteuma spicatum. — hemisphærieum. — Halleri. Campanula pusilla. — rotundifolia. — persicifolia. Vaccinium Myrtillus. Primula officinalis. — farinosa. Soldanella alpina. Gentiana lutea. — Cruciata. — acaulis. — Verna. — campestris. Swertia perennis. Echium vulgare. Cerinthe minor. Myosotis silvatica. Cynoglossum officinale. Veronica Teucrium. Pedicularis rostrata. Euphrasia minima. — alpina. — salisburgensis. — ericetorum. Bartsia alpina. Rhinanthus minor. Calamintha grandiflora. — alpina. Nepeta Nepetella. Scutellaria alpina. Betonica hirsuta. Stachys alpina. Thymus Serpyllum. Plantago media. — alpina. Rumex scutatus. Polygonum Bistorta. — viviparum. Daphne Mezereum. Thesium alpinum. Euphorbia dulcis. Salix Caprea. — pentandra. Populus Tremula. Alnus incana. Bulbocodium vernum. Colchicum alpinum. Veratrum album. Lilium Martagon. Ornithogalum tenuifolium. Allium Schænoprasum. Phalangium Liliago. Ornithogalum tenuifolium. Polygonatum verticillatum. — vulgare. Paris quadrifolia. Orchis globosa. — sambucina. — viridis. Carex glauca. Trisetum distichophyllum Poa alpina. Sesleria cærulea. Deschampsia flexuosa. Briza media. Anthoxanthum odoratum. Festuca spadicea. Aira flexuosa. Larix europiea. FLAHA — f ULT. — RAPPORT (VALLON D'ENCHASTRAYES). CCXV Juniperus i communis. i Cystapteris fragilis. Asplenium Ruta-muraria. 8 — viride. Quelques- "T 0. dans les mes ou Driris nad sont rigoureusement confinées Swertia perennis GAP, T sont: Primula farinosa, dioica, Pinguicula lpi a parusiris, Bartsia alpina, Valeriana espèces s'y S utent a pina, Polygonum Bislorla. Quelques autres La flore K en d'autres localités. mE MIN M à celle que nous venons d'étudier, à une trayes ; sa limite " M 2100 metres dans le vallon d'Enchas- pond ih limite x est toujours facile à établir, puisqu'elle corres- lepus élevé M ip^ ieure des Mélèzes. Le col de Fours, le point mètres. il NOM proposions d'atteindre étant à 2319 alpine inférieure à ; ll question ici que de la flore de la zone col de Valgelaye | "do le que nous avons appris à connaitre au ontale ince ; ces deux cols sont séparés par une distance hori- telle décidé beaucoup de mos confrère la fatigue de la veille dans la zone Mn M nos confrères à herboriser cette fois lehaut du vallon. Les listes que nous do siens ren. nent les récoltes d h du C rti duri essous compren- à septembre), d n membres du Comité d organisation (de juin la liste mL e MM. Roux et Marty et de M'* Granfelt. Votci pléte des espéces observées : Biscutella lævicata. Draba aizoides. Arabis alpina. Erysimum virgatum. iola calcarata. olygala alpestris. érastium arvense. pee acaulis. Janth atus corneana tus atus. rifolium alpinum. ‘Ppocrepis comosa. otentilla grandiflora. ~ caulescens. emperviv pervivum montanum. axifraga oppositifolia. ~ bryoides. 7 exarata. — diapensioides. ~ Muscoides, eum athamanticum. Galium helveticum. Hieracium subnivale. — glaciale. Leucanthemum coronopifolium. Leontopodium alpinum. Gnaphalium supinum. Autennaria dioica. Solidago Virga-aurea form. minuta. Arnica montana. Leontodon taraxacifolius. Soldanella alpina. Primula marginata. — jntricata. Gentiana verna. Vaccinium Myrtillus. Veronica alpina. Pedicularis rostrata. Odontites Janceolata. Globularia cordifolia. Plantago alpina. Salix serpyllifolia. CCXV] SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Salix herbacea. Nardus stricta. Bulbocodium vernum. Avena montana. Crocus vernus. — spadicea. Luzula multiflora. — heterophylla var. nigricans. Carex Davalliana. | jotrychium Lunaria. Sauf un trés petit nombre d'exceplions, c’est la flore du col de Valgelaye. Le hasard des recherches a fait trouver d'un côté quel- ques plantes qui n'ont pas été observées de l'autre; mais il n'y a aucune différence appréciable entre les deux localités, et l'on peut, sans crainte d'erreur, compléter les deux listes l'une par l'autre. EXCURSION DU VENDREDI 6 AOUT AU VALLON SUPÉRIEUR DE L'UBAYETTE OU ORONAYE, ET EN PARTICULIER AU VALLON DU LAUZANIER. Il s'agissait aujourd'hui d'atteindre la zone alpine supérieure, en pénétrant dans le massif méme du Lauzanier. Ce n'était pas chose aisée d'entrainer cinquante botanistes à travers ce merveilleux vallon du Lauzanier, si justement vanté, sanségrener sa troupe au milieu des incomparables pelouses qui en tapissent les pentes. Tout le monde n'atteignit pas le but; mais il y avait partout à mois- sonner et si longue qu'ait été la journée, elle fut trop courte pour tous. Comme l'herborisation au col de Valgelaye, celle-ci laissera les souvenirs les plus vifs à nos confrères; nous étions d'ailleurs gui- dés avec une compétence exceptionnelle par notre confrére M. Gust. Vidal. Pendant que la majorité de nos confréres suivait ce guide expérimenté entre tous, quelques-uns, tentés par la proximité de la frontiére italienne, suivaient la route nationale jusqu'au col de la Madeleine et pénétraient dans le vallon du Lauzanier par les pentes de sa rive droite, se maintenant dés le début de l'herbori- sation dans la zone alpine. Nous sommes redevables à M. N. Roux et à M. Chatenier d'observations faites sur cette rive et surtout sur les pentes rocailleuses et. dans les páturages que dominent de ce côté la crête de la frontière, du col vers le sommet de l'Enclausette. Pour l'ensemble de nos confréres, l'herborisation a commencé dans les champs qui bordent l'Ubayette, dans les bois de Mélèzes FLAHAULT. — RAPPORT (VALLON DU LAUZANIER, ETC.). CCXVII plus ou moins étendus qui en couvrent la rive gauche (à l'ubac) ; elle est devenue particuliérement attentive et féconde dans les prés-bois vers 1900 métres, puis dans les prairies fauchables qui s'étendent jusqu'à la cascade (vers 2100 mètres). Un détail géolo- giquefixe ici l'attention; entre les prairies fauchables et la pelouse alpine on rencontre un ressaut rocheux formé par le Grés tertiaire d'Annot; c'est à l'affleurement de cette roche, où domine la silice, qu'on doit attribuer les particularités floristiques remarquées depuis longtemps au voisinage de la cascade du Lauzanier, parti- cularités qui se retrouvent dans le vallon de Grange-Commune situé à PE. du Lauzanier, un peu en amont du sommet de la Tour. En amont du seuil en question, on pénétre sans transition dans la zone alpine, contrairement à ce que nous avons observé au col de Valgelave. Le lac, à l'altitude de 2304 métres, appartient à la zone alpine inférieure, mais les hauteurs environnantes et les crétes qui les dominent possédent plusieurs des espéces de la zone alpine supérieure; c'est le seul point où nous ayons pu la faire connaitre à nos confrères pendant la première partie de le session. L'herborisation se décomposant en plusieurs zones nettement distinctes, il importe de ne pas confondre les observations aux- quelles chacune d'elles a donné lieu. _ Dans les champs et les décombres au voisinage de Larche (1700 mètres), nous récoltons quelques-unes des plantes les plus vul- gaires des plaines de la France tempérée, mais qui doivent être 1ci au voisinage de leur limite supérieure: Lepidium campestre. Senecio vulgaris. Thlaspi arvense. Artemisia vulgaris. Sisymbrium officinale. Carduus defloratus. ` : Taraxac icinale. Capsella Bursa-pastoris. Taraxacum offic nae Silene inflata. Lamium purpureum. Melil ar . Urtica diolca. otus officinalis. Euphoria Cyparissias. aucus Carota. l ` À k D D " ussilago Farfara. poa annua Matricaria inodora. . 4H icinale onica et dans le lit même du ruisseau Nasturtium officinale et Ve Beccab unga. | j 4 squels M. Hy Ün a bientót passé leruisseau bordé de Saules sur lesqu pare o nous donne de précieux renseignements, pour longer o HL 'endsurtout les berges : à ubac; la végétation comprend erges ; nous sommes à , is champs en Ath " uvai des prés-bois de Mélézes, coupés de quelques ma CCXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. jachère et des prairies la plupart marécageuses, souvent Lourbeuses (sagnes). Les prés-bois fournissent, entre 1780 et 1900 métres: Anemone alpina. — narcissiflora. Ranunculus montanus. Aconitum Anthora. Actæa spicata. Biscutella lævigata. Erysimum virgatum. Arabis brassicæformis. Hugueninia tanacetifolia. Dianthus neglectus. Arenaria serpyllifolia. Mehringia muscosa. Polygala vulgaris. Helianthemum vulgare. Linum catharticum. Ononis cenisia. — striata. Trifolium pratense. — montanum. — badium. Lotus corniculatus. Hippocrepis comosa. Rubus idæus. — saxatilis. Rosa pomifera et var. — alpina. Cotoneaster tomentosa. Alchemilla vulgaris. — alpina. Epilobium alsinæfolium. — spicatum. Sempervivum tectorum. — arachnoideum. Sedum Anacampseros. Saxifraga aizoides. Ribes Uva-crispa. — petreum. — alpinum. Myrrhis odorata. Bupleurum ranunculoides. — gramineum., Cherophyllum aureum. Heracleum Sphondylium. Laserpitium gallicum. — latifolium. Athamanta cretensis. Bunium aureum. Astrantia major. Meum athamanticum. Asperula longiflora. Lonicera Xylosteum. — cærulea. Centranthus angustifolius. Valeriana montana. Adenostyles alpina. Erigeron alpinus. — Villarsii. Aster alpinus. Bellidiastrum Michelii. Leucanthemum coronopifolium. Solidago Virga-aurea. Centaurea montana. — uniflora. Cirsium acaule. — eriophorum. — montanum. — heterophyllum. Leontodon hispidus. Soyeria paludosa. Tragopogon pratensis. Hieracium staticefolium. Phyteuma hemisphæricum. — orbiculare. Campanula thyrsoides. — barbata. — glomerata. — pusilla. Gentiana campestris. — ciliata. — lutea. — asclepiadea. Arctostaphylos Uva-ursi. Vaccinium Myrtillus. Pirola rotundifolia. Cerinthe minor. Onosma echioides. Cynoglossum officinale. Linaria supina. Euphrasia minima. Salvia pratensis. Thymus Serpyllum. Plantago alpina. Daphne alpina. Rumex scutatus. Polygonum viviparum. Euphorbia Cyparissias. FLAHAULT. — RAPPORT (VALLON DU LAUZANIER, ETC.). CCXIX Thesium alpinum. Populus Tremula. Colchicum officinale. — alpinum. Fritillaria delphinensis. Veratrum album. Polygonatum verticillatum. Listera ovata. Orchis conopea. Sesleria c:rulea. Phleum bulbosum. Brachypodium pinnatum. Briza media. Scirpus compressus. Carex glauca. — vesicaria. Larix europea. Juniperus communis. — Sabina. Selaginella spinulosa. Anthoxanthum odoratum. Dactylis glomerata. Botrychium Lunaria. Vers 1900 mètres, un peu en amont du confluent de l'Oronaye et du Lauzanier, la vallée du Lauzanier change d'orientation et nous nous dirigeons versle Sud en suivant le chemin voisin du thalweg. Les Mélèzes sont de plus en plus clairsemés ; nous entrons définiti- vement dans la zone des prairies fauchables que nous avons tra- versée rapidement au vallon de Chancelaye. La célébrité qu'ont acquise celles du Lauzanier parmi les botanistes serait une raison suffisante pour fixer notre attention; mais le vallon est si frais, le chemin si facile avec sa pente à peine sensible et ses bordures d'herbes fleuries, qu'il serait difficile de ne pas s’y attarder. On y récolte : Anemone alpina var. Burseriana. — baldensis. — narcissiflora. Ranunculus montanus. Trollius europæus. rassica Richerii. Biscutella lævigata. ilene inflata. Dianthus neglectus. — silvestris Wulfen. Linum catharticum. Anthyllis Vulneraria. rifolium alpinum. — nigrescens. — alpestre. — montanum. Onobrychis montana. Potentilla grandiflora. Alchemilla vulgaris. — alpina. Laserpitium Siler. eucedanum latifolium. eum athamanticum. Angelica silvestris var. montana. Bunium Bulbocastanum var, minus. Myrrhis odorata. Astrantia major. Eryngium alpinum. Heracleum Sphondylium. Galium boreale. | Scabiosa pyrenaica (inclus. vestita Jordan). Erigeron Villarsii. Aster alpinus. Arnica montana. Cineraria aurantiaca. Cirsium acaule. — heterophyllum. Centaurea uniflora. — montana. — alpestris. — axillaris. Hypochæris uniflora. Crepis grandiflora. — paludosa. | Hieracium scorzoneræfolium. CCXX SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1827. Hieracium præaltum. — glanduliferum. — saxatile. — prenanthoides et form. Phyteuma orbiculare. Campanula barbata. — spicata. Arctostaphylos Uva-ursi. Gentiana asclepiadea. — lutea. — punctata. Cerinthe minor. — — var. alpina. Pedicularis verticillata. — foliosa. Bartsia alpina. Salvia pratensis. Betonica hirsuta. Stachys recta. Ajuga genevensis. Plantago fuscescens. Armeria alpina. Thesium alpinum. Polygonum viviparum. Daphne Mezereum. — alpina. Salix pentandra. — hastata. -— cæsia. — Myrsinites. — glauca. — daphnoides. Colchicum alpinum. Veratrum album. Tulipa Celsiana form. alpestris. Lilium Martagon. Phalangium Liliago. Allium Schænoprasum. Agrostis alpina. Triticum repens. Phleum pratense var. nodosum. Botrychium Lunaria. MM. Roux et C. Chatenier rapportent des coteaux rocheux ex- posés au Sud et à l'Est au-dessus du niveau des prairies : Delphinium elatum. Aconitum paniculatum. Sisymbrium austriacum. Helianthemum vulgare. Dianthus silvestris. Astragalus aristatus. Athamanta cretensis. Bupleurum ranunculoides. Artemisia camphorata. Achillea lanata. Nepeta Nepetella. Linaria italica. Sesleria cærulea. Dans les sagnes et, d'une manière générale, dans les parties trés humides des prairies, on trouve surtout : Caltha palustris. Geum rivale. Parnassia palustris. Cirsium montanum. — heterophyllum. Primula farinosa. Swertia perennis. Pedicularis verticillata. Pedicularis gyroflexa. Allium narcissiflorum. Tofieldia calyculata. Eriophorum alpinum. — angustifolium. Scirpus compressus. Carex sempervirens. »riza media. Les rochers de la cascade, explorés avec soin par quelques-uns, révèlent dés l'abord les particularités minéralogiques que nous avons signalées plus haut. La présence du Rhododendron ferrugt- neum démontre assez que le sol en est pauvre en calcaire assiml- lable. Il pousse en buissons peu nombreux formant tache sur len- FLAHAULT. — RAPPORT (VALLON DU LAUZANIER, ETC.). CCXXI semble des prairies que domine la cascade. On récolte au même point: Brassica Richerii. Cardamine asarifolia. Hugueninia tanacetifolia. Viola biflora. Silene rupestris. Hedysarum obscurum. Sorbus Chamæmespilus. Rosa alpina. Saxifraga Aizoon. Epilobium montanum. Achillea tanacetifolia var. stricta. — —- var. dentifera. Globularia cordifolia. . Avena Hostii. Asplenium septentrionale. On a dépassé les dernières granges; le ressaut de la cascade surmonté, on aborde le plateau alpin dominé par le massif du Lauzanier; une bergerie marque le commencement des pâtu- rages et la zone des pelouses alpines. Le lac est à 2304 mètres; l'herborisation se maintient entre 2200 et 2500 mètres environ. On recueille : Thalictrum alpinum. Anemone Halleri. — vernalis. Arabis bellidifolia. — alpina. Draba aizoides. Iberis Garrexiana. Viola biflora. Silene acaulis. — — var. exscapa. Dianthus neglectus. Alsine verna. Cerastium arvense form. Linum alpinum. Dryas octopetala. Trifolium alpinum. Saxifraga exarata. Bupleurum petræum. Galium helveticum. Homogyne alpina. Aster alpinus. "igeron uniflorus. Bellidiastrum Michelii. Leucanthemum alpinum. naphalium norvegicum. rsium spinosissimum. araxacum oflicinale. leracium dasytrichium. — elongatum var. gracilentum. -ampanula pusilla. Campanula Allionii. Phyteuma pauciflorum. Gentiana verna. — acaulis. Primula marginata. Myosotis alpestris. Euphrasia alpina. — minima. Pedicularis verticillata. — rostrata. Globularia cordifolia. Armeria alpina. Rumex scutatus. — alpinus. Salix serpyllifolia. — reticulata. — herbacea. Juncus triglumis. — trifidus. Luzula pediformis. Carex sempervirens. — capillaris. — curvula. — tenax. Alopecurus Gerardi. Avena Hostii. Poa alpina. | Botrychium Lunaria. Selaginella spinulosa. CCXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Sur les rochers et les pentes escarpées qui dominent le lac, au- dessus de 2310 mètres, la flore comprend surtout : Aconitum Lycoctonum. Cineraria aurantiaca. Draba aizoides. Berardia subacaulis. — pyrenaica. Artemisia mutellina. — tomentosa. — spicata. Viola biflora. Antennaria carpathica. .— cenisia. * Cirsium spinosissimum. — calcarata. Primula marginata. Silene rupestris. Linaria alpina. — acaulis. Veronica Allionii. Arenaria ciliata. Euphrasia hirtella. Cerastium latifolium. Armeria alpina. Alsine Cherleri. Euphorbia Cyparissias. Potentilla grandiflora. Gagea fistulosa. — — var. pedemontana. Salix serpyllifolia. Alchemilla montana. Carex capillaris. Saxifraga muscoides (et var.). — curvula. Oxytropis pyrenaica. Avena Hostii. — campestris. Alopecurus Gerardi. — cyanea. Aspidium Lonchitis. Adenostyles albifrons. Asplenium septentrionale. — leucophylla. Nos confréres renoncent difficilement à poursuivre leurs recher- ches. Il faut expédier les voitures les unes aprés les autres, et c'est à une heure avancée que les plus zélés reviennent à Barcelonnette. EXCURSION DU SAMEDI 7 AOUT AU RAVIN DU RIOU-CHANAL ET DE GAUDEISSART. L'herborisation d'aujourd'hui complète celle du 5 au vallon d'Enchastrayes et la relie à celle que nous avons négligée le 2 dans la partie inférieure de la vallée du Bachelard. Il s'agit, en effet, d'aborder le revers Nord du massif de la Mée et du Lan par l'un de ses ravins principaux, celui du Riou-Chanal et d'atteindre par les Alaris le ravin de Gaudeissart dont les eaux se joignent à celles de l'Ubaye en face de Barcelonnette. Plusieurs de nos confréres ont herborisé aussi entre le ravin de Gaudeissart et le vallon d'En- chastrayes, sur le territoire des hameaux de la Conchette, du Vi- FLAHAULT. — RAPPORT (RAVIN DU RIOU-CHANAL). CCXXIII vier, du Sauze. Quelques-uns, dans le but de compléter l'herbori- sation du 5, se sont élevés jusqu'à 2400 mètres sous le sommet du Lan, jusqu'à 2300 mètres à la base de la pyramide de la Mée dont le sommet atteint 2563 mètres. Les observations recueillies par la Société le 7 et par le Comité d'organisation du commencement de juin à la fin d’août ont été complétées par celles de M"« Granfelt, de MM. l'abbé Coste, C. Chatenier et Marty. Il n'y a pas lieu d'insister de nouveau sur la répartition des zones de végétation. Comme dans les vallons voisins, les bois de la zone inférieure sont surtout formés de Pins sylvestres ; cette espéce domine jusqu'à 1530 métres. Elle céde ensuite le premier rang au Mélèze jusqu'à l'exclusion complète du Pin sylvestre à 1920 mètres (nous sommes sur le versant Nord, à l'ubac). A partir de 1920 mètres, le Méléze forme seul la forêt, d'abord serrée, mais qui passe peu à peu aux prés-bois; le Méléze disparait lui-même à 2200 mètres. Presque toutes les espèces ligneuses ont leur limite Supérieure au-dessous de la sienne; il est ici le dernier représen- tant de la végétation arborescente. Cette excursion complète encore celles des 17, 3 et 4 aoùt, en faisant connaître des faits nouveaux relatifs à la restauration des montagnes par la végétation. Les marnes noires jurassiques affleu- rent largement dans le Riou-Chanal et dans tous les ravins qui sillonnent la montagne jusqu'à celui d'Enchastrayes. Comme par- tout où nous les avons vues, elles impriment, aux cours d'eaux qui les traversent, les caractéres des torrents dangereux. Au moment de mettre pied à terre, à la bouche du torrent, sous les maisons d'Uvernet, nous voici tout de suite renseignes sur du point important. Le village d'Uvernet est situé dans l'axe méme » torrent qui descend de la montagne avec une pente moyenne i 37 centimètres par métre; son lit est creusé dans les terres ns dominées par les masses calcaires du flysch. Au printemps de 1845, à la suite de chutes de neige particulièrement abondantes qui avaient comblé tous les ravins, le sol argileux saturé d'eau glissa sur le plan incliné des berges et s'effondra dans le MN Cette menace se reproduisit en 1876; une lave enorme 12.13 ies les terres meubles saturées d'eau de fonte des neiges (12 rus fut heureusement arrêtée par le premier barrage qui al cte con- . `: 274 s, les travaux de défense struitdans le Riou-Chanal, en 1874. Depuis, uA TAE , it encore parveuu à LaAor Y ont été multipliés, sans que l'on so I CCXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. complètement les berges. Les eaux d'infiltration, en gonflant le sol argileux, sont une cause incessante de destruction. Il est évident que le village d'Uvernet, l'une des anciennes communautés d'habi- tants de la vallée, n'aurait pas été établi là, s'il y avait été con- stamment menacé de la destruction. L'activité du torrent de Riou- Chanal est donc récente. M. Carriére, conservateur des foréts, qui a suivi les travaux de correction des torrents de la vallée depuis leur origine, nous ex- plique, à mesure que nous montons, comment il a fallu varier les moyens de défense et combien le Riou-Chanal diffère des torrents que nous avons examinés jusqu'à présent. [ci comme au Riou- Bourdoux, il s'en faut que toutes les difficultés soient surmontées; mais [il y a progrès d'année en année et l'on entrevoit le moment où l'on n'aura plus qu'à entretenir les travaux existants et à empé- cher toute dégradation du tapis de végétation protecteur de la montagne. Ne nous arrétons pas à la zone inférieure de végétation. La forèt de Pins sylvestres, qui s'éléve jusqu'à 1640 métres, a les caractéres que nous lui connaissons pour les avoir étudiés le 1° août au tor- rent de Sagniéres, le 4 jusqu'à Bouzoulières, le 5 à Enchastrayes et que nous avons décrits. C'est vers 1530 mètres que le Méléze commence à dominer le Pin sylvestre ; il devient plus abondant à mesure qu'on s'élève jusqu'à 2000 métres environ. Il pousse moins serré et forme des prés-bois jusqu'à 2200 métres. Avec eux, on trouve cà et là quelques Epicéas, quelques Peupliers Trembles. Le sous-bois est formé des espéces suivantes : Corylus Avellana. Sorbus Aria. — aucuparia. Lonicera Xylosteum. — alpigena. Prunus brigantiaca. Ononis fruticosa. — rotundifolia. Amelanchier vulgaris. Cytisus sessilifolius. Cotoneaster vulgaris. Ribes Uva-crispa. Alnus viridis. Rhamnus alpina. Daphne Mezereum. — alpina. Berberis vulgaris. Rosa alpina. — montana. — glauca. — coriifolia. Juniperus Sabina. Parmi les espèces herbacées, mentionnons seulement celles que nous n'avons pas signalées dans la zone des forêts de Mélèzes et des FLAHAULT. — RAPPORT (RAVIN DU RIOU-CHANAL). CCXXV prés-bois d'Enchastrayes, ou qui méritent d’être nommées de nou- veau : Hypericum montanum. Valeriana montana. Lathyrus vernus. Campanula persicæfolia. — luteus, Monotropa Hypopitys. Hedysarum obscurum. Lamium longiflorum. Rubus saxatilis. Listera ovata. Sedum annuum. Goodyera repens. Senecio Doronicum., Polystichum rigidum. Buphthalmum salicifolium. Aspidium aculeatum, Dés 1830 mètres on rencontre des prés fauchables dans Jes clai- riéres de la forêt de Mélèzes. Nous n'y avons guére rencontré d'es- pèces que nous n'ayons vues dans les prés fauchables du vallon du Lauzanier. Signalons seulement: Campanula linifolia, Gentiana ciliata, G. Cruciata, G. campestris, Orchis maculata, Brunella vulgaris, Colchicum autumnale, Hieracium conringiæfolium A.- T., H. elongatum form. reducta A.-T. Par suite de la forte inclinaison générale des pentes du ravin de Riou-Chanal et de la proximité du point le plus élevé du bas- sin situé par 2682 mètres, à 4 kilomètres à peine de sa base, par 1180 mètres, des masses rocheuses plus ou moins étendues, des falaises et des escarpements y sont nombreux. À une altitude faible déjà, grâce à l'abondance de ces stations particulières, on peut y observer quelques espèces qu'on ne rencontre pas d ordinaire aussi bas, C’est ainsi que nous avons recueilli Saxifraga oppositi- folia, Arabis alpina, Hedysarum obscurum dés 1570 métres et à partir de]à, jusque vers les sommets, on rencontre, de plusen plus fréquentes, les espéces suivantes : Saxifraga Aizoon, Sempervivum lectorum, S. arachnoideum, 8. montanum, Phaca australis, Valeriana saliunca, Primula marginala. | C'est dans les rochers les plus élevés, à 200 mètres environ au- dessous du sommet du Lan, que M. H. Coste a recueilli mE villosum, H. elongatum, H. scorzoneræfolium, H. humile, H. lanatum, H. coltianum sous diverses variétés ou formes. " La zone alpine comprend ici trés peu de prairies en raison a déclivité extrême des pentes. Quelques petits plateaux ocupan l t Plus souvent moins d'un hectare de superficie les représenten Seuls. Aussi la flore alpine y est-elle, jusqu au sommet, représen- T. XLIV. CCXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. tée surtout par des espèces rupicoles. Il convient d'y signaler, pour compléter les observations faites aux environs du col de Fours (situé à moins de 4 kilomètres d'ici en projection horizontale) : Delphinium elatum. Aster alpinus. Anemone baldensis. Adenostyles alpina. Kernera saxatilis. Myosotis alpestris. Thlaspi rotundifolium. Linaria alpina. Cerastium latifolium. — supina. Linum alpinum. Veronica aphylla. Dianthus saxifragus. — Allionii. Hedysarum obscurum. Euphrasia alpina. Phaca australis. Pedicularis rostrata. Oxytropis campestris. Polygonum viviparum. Dryas octopetala. Salix herbacea. Sedum villosum. Phleum alpinum. — annuum. Poa alpina. Athamanta cretensis. Festuca violacea. Bupleurum petræum. Asplenium viride. Cirsium montanum. Cystopteris fragilis. Cette liste complète celle que nous avons donnée de la flore alpine au sommet du vallon d'Enchastrayes. La flore alpine est plus riche ici et son caractère alpin est marqué dés un niveau inférieur, grâce sans doute à ce que les pentes générales du ravin sont plus fortes et à ce que le sommet de la Mée, tout voisin, répand autour de lui les graines des espèces alpines. C'est avec cette herborisation qu'a été terminée la première par- tié du programme de la session. Un certain nombre de nos con- frères devaient nous quitter dès le lendemain. Nous les avons re- grettés d'autant plus vivement que laseconde partie du programme a été mieux remplie gráce à l'ardeur de ceux qui sont demeurés et à la faveur du temps. Mais il faut reconnaitre que quelques-unes des herborisations que nous avons faites à partir du 9 aoüt n'au- raient pu étre réalisées par un groupe nombreux. Les difficultés du logement, la longueur des marches et surtout les difficultés de certaines ascensions réalisent des empéchements contre lesquels les meilleures volontés sont impuissantes. Aprés les adieux, nous nous complons ; nous sommes vingt-deux encore. Ce sont M. et M" Bris, M"* Georgel, Al. et C. Granfelt, MM. Bauby, Bessand, Daguillon, Decrock, Derbez, Dumée, Fla- hault, Godet, Guignard, Legré, Malinvaud, Marty, Perrot, hadas et les trois frères Vernet. FLAHAULT. — VALLON D'ABRIÉS ET DE GRANGE-COMMUNE. CCXXVII Dès le dimanche soir, on reprend le programme pour examiner les projets les plus intéressants et le plus facilement réalisables. La plupart des membres présents sont d'avis d'explorer la vallée supérieure de l'Ubaye jusqu'au col du Longet, pour atteindre ensuite le col de Vars. Il est décidé qu'on transportera le quartier général à Saint-Paul, que de là on atteindra Maurin et le col de Longet; ce projet a été exécuté avec succés. | Quelques-uns de nos confréres ont préféré explorer quelques- uns des vallons réputés les plusriches et les plus intéressants (aprés ceux que nous avions vus ensemble) parmi ceux dont l'abord est possible de Barcelonnette. Les observations recueillies dans ces vallons par nos zélés confréres ou par le Comité d'organisation ne doivent pas étre perdues pour la Société; nous les résumons, de maniére à en déduire des éléments de comparaison générale, Nous commencerons donc par jeter un coup d'oeil rapide sur le vallon d'Abriés et de Grange-Commune, sur les foréts de la Maure, de Gimette et le massif de Siolane, sur la forét de Saint-Vincent. Aprés avoir ainsi terminé l'examen du bassin moyen de l'Ubaye, nous en aborderons le bassin supérieur. HERBORISATION AU VALLON D'ABRIES ET DE GRANGE-COMMUNE. Cette remarquable herborisation a été faite par MM. Bauby, | Bessand, Carriére, Derbez, Flahault, Legré, Malinvaud, N. Roux et M" Granfelt, non point en une fois, mais par petits groupes et. à des dates différentes, du 7 juin au 15 septembre. Elle se rattache ' naturellement à l'herborisation du Lauzanier, avec laquelle elle présente plus d'un point de ressemblance. Comme au Lauzanier, les prairies fauchables ont un grand développement et sont trés riches à Grange-Commune ; comme au Lauzaniet , les grés d Ans u les ruisseaux passent en not forment un ressaut important que te | formant des cascades. Mais c’est à 1200 mètres à peine que le tor- rent aboutit à l'Ubaye ; il en résulte que la zone forestière est P" coup plus étendue ici qu'au Lauzanier- " salt me mais iln a confluent de deux ruisseaux, dans la zone subalpine ; mais y - CCXXVIIT SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. point de lac dans la zone alpine. Le col de Pelouse et celui de Pelousette par lesquels on passe du bassin de l'Ubaye dans celui de la Tinée sont respectivement à 2512 et 2557 mètres. C'est de Jausiers qu'on aborde le vallon d'Abriés. Aprés les cul- tures et les prairies qui en occupent la partie inférieure jusque vers 4300 mètres on arrive bientôt, sur la rive gauche exposée à l'E. puis au Nord, à une forét trés mélangée, nommée le Grand- Bois. Le Pin sylvestre domine en bas; l'Épicéa domine vers lehaut; le Sapin et le Mélèze s'y associent, ce dernier surtout dans les en- droits frais ethumides. A l'exposition Sud en face, le Pin sylvestre està peu prés seul aux mémes altitudes (jusqu'à 1500 métres), avec Juniperus Sabina couvrant tous les rochers comme sous- bois. Dans le Grand-Bois, de 1300 à 1500 mètres, on retrouve la flore des bois du vallon d'Enchastrayes; signalons seulement: Helleborus fœtidus. Linaria striata. Astragalus monspessulanus. Digitalis lutea. Ghrysanthemum Parthenium. — grandiflora.’ Carlina acanthifolia. . Neottia Nidus-avis. Gàlium verum. Orchis odoratissima. Campanula rapunculoides. Epipactis latifolia. Pirola secunda. Luzula nivea. que nous n'avons pas renconcontrés dans le vallon d'Enchastrayes. Les prés-bois qui commencent vers 1500 mètres pour finir avec les derniers Mélézes à 1900 mètres sous «la Tour » nous ont fourni quelques plantes qui méritent d'étre signalées : Hugueninia tanacetifolia. Gentiana asclepiadea. Arabis brassicæformis. Digitalis grandiflora. Geranium aconitifolium. — lutea. Hypericum Richerii. Polygonatum verticillatum. Imperatoria Ostruthium. Achillea tanacetifolia. Chorophyllum hirsutum. Mulgedium alpinum. Cirsium montanum. Gentiana Burseri. Rubus saxatilis. Pedicularis tuberosa. Lomicera cærulea. Saxifraga rotundifolia. Galium vernum. Sous les falaises de « la Tour » M. Derbez a découvert le Mul- gedium alpinum. En aval du sommet de la Tour, deux vallons de méme impor- tance à peu près se confondent dans une zone marécageuse que FLAHAULT. — VALLON D'ABRIES ET DE GRANGE-COMMUNE. CCXXIX nous n'avons pu explorer attentivement au moment favorable; il y aurait là, sans doute, d'utiles observations à faire ; nous y avons récolté l Equisetum hyemale. Nous avons exploré avec le même soin les deux vallons et con- tourné la cime de Voga qui les sépare. La cascade de Pelouse est à l'altitude de 2000 mètres. Les Mélèzes ont disparu, mais on observe dans son voisinage quelques individus de Pinus Cembra; à la cascade même, la plupart des plantes recueillies à la cascade du Lauzanier : Rhododendron ferrugineum avec Juniperus tom- munis form. nana, et avec eux : Vaccinium uliginosum. Sedum alpestre. — Adenostyles albifrons. Polygonatum verticillatum. Athragene alpina. Aspidium Lonchitis. Primula marginata. Asplenium viride. Leucanthemum coronopifolium. Poa nemoralis. Potentilla caulescens. Avena montana. La cascade passée, nous sommes en pleine flore alpine avec ses différentes stations, à l'exclusion à peu près complète des sta- lions humides. Les pentes des vallons supérieurs de Pelouse et de Grange-Commune sont régulières, et les eaux en sont réguliére- ment drainées; cette particularité n'empéche pas la flore d'y étre remarquablement riche ; on parcourt d'ailleurs la zone alpine pen- dant 5 kilométres environ jusqu'au col de Pelouse, 2 pour con- tourner la cime de Voga et 6 pour revenir dans le vallon commun à la base de la Tour par le col de Pelousette. E ll n'est pas une seule des espèces alpines observées antérieure- ment que nous n'ayons vues ici ; mais nous en avons observé plu- sieurs autres, ce dont il ne faut pas s'étonner, puisque le territoire occupé par la flore alpine est étendu et que nous avons atteint une altitude notablement supérieure à celle qui avait été atteinte au Lauzanier. Pour éviter les redites, nous ne mentionnerons que les espéces non observées au Lauzanier et celles qui méritent d étre signalées de nouveau; ce sont, dans la zone alpine inférieure (1950-9300 métres) : Arenaria lanceolata (jusq. 2200 m.). Sagina repens. Cerastium latifolium. Linum alpinum. — Oxytropis campestris. — cyanea. Draba pyrenaica. — tomentosa. Hutchinsia alpina. Helianthemum vulgare (jusqu'à 2559 mètres). Gypsophila repens. CCXXX SESSION EXTRAORDINAIRE Phaca australis. Geum montanum. Sibbaldia procumbens. Alchemilla vulgaris var. fissa. — pentaphyllea. Sedum alpestre. Saxifraga aspera. — bryoides. Gaya simplex. Galium helveticum. Aronicum Doronicum. Senécio incanus. Artemisia spicata. Leucanthemum coronopifolium. - alpinum. Achillea nana. Cirsium spinosissimum. Berardia subacaulis. Carlina acaulis. Leontodon pyrenaicus. Crepis grandiflora. Phyteuma pauciflorum. Campanula Allionii. — pusilla. Primula marginata. Gregoria Vitaliana. Androsace carnea. A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Soldanella alpina. Myosotis alpestris. Scrofularia Hoppii. Linaria alpina. — striata (jusqu’à 2200 mètres). Veronica Allionii. — fruticulosa form. saxatilis. — bellidioides. — alpina. Pedicularis verticillata. — rostrata. Calamintha alpina. Scutellaria alpina. Plantago alpina. Armeria alpina. Carex curvula. — nigra. Elyna spicata. Nardus stricta. Kæleria cristata. — cæspitosa var. alpina. Avena montana. Trisetum distichophyllum. Poa alpina. Festuca violacea. Alopecurus Gerardi. Deschampsia flexuosa (jusq. 2400 m.). Plusieurs de ces espéces atteignent le point le plus élevé que nous ayons atteint et le dépassent de beaucoup, nous le verrons plus tard; mais nous pouvons dés maintenant signaler comme appartenant plus spécialement à la zone alpine supérieure, c'est-à- dire comme devenant plus répandues au-dessus de 2300 mètres : \anunculus glacialis. 'Thlaspi rotundifolium. Hutchinsia alpina. Cerastium latifolium. Geum reptans. Oxyria digyna. Au-dessous de ce niveau, on ne les trouve guère que dans les points les plus froids et surtout dans les combes ou les neiges demeurent longtemps accumulées, réduisant ainsi la durée de la période végétative pour les espéces qui y vivent. Nous avons recueilli dans la zone alpine du vallon de Grange-Commune une série de Lichens dont M. l'abbé Hue a fait l'étude que l'on trouvera ci- après. En somme, dans une étude synthétique du bassin de l'Ubaye, c’est au massif du Lauzanier qu'il convient de rattacher le vallon d'Abriés et les montagnes qui le limitent. FLAMAULT. — RAPP. (FORÊTS DE LA MAURE, DE GIMETTE, ETC.). CCXXXI HERBORISATION A LA FORÊT DE LA MAURE, A LA FORÊT DE GIMETTE ET AU PIC DE SIOLANE. Cette herborisation nous reporte plus bas dans la vallée de l'Ubaye. En arrivant de Pruniéres à Barcelonnette, nous avons eu devant nous le pic de Siolane (2910 mètres) depuis le Lauzet jus- qu'au Martinet. Nous l'avons eu devant nous en montant vers le col de Valgelaye, entre la Malune et le pont des Agneliers. C'est en face du village des Thuiles que l'Ubaye reçoit le torrent de Gimette. En allant de Barcelonnette au col de Valgelaye, nous avons laissé, à l'E. du Bachelard, le hameau de la Maure qui domine le cóne de déjection du Riou-Bourdoux situé sur l'autre rive de l'Ubaye. Cette herborisation a été faite par deux groupes, au mois de juin, puis au milieu et à la fin du mois d'aoüt: MM. Bessand, Carriére, Derbez, Flahault et M" Granfelt. Le ravin de Gimette est voisin du vallon du Bachelard ; mais il a des pentes trés fortes ; les sen- tiers y sont rares et l’accès souvent difficile; nous n'avons pas osé prendre sous notre responsabilité d'y conduire un groupe nom- breux de botanistes. Nous l'avons regretté, car les foréts y ont été plus respectées qu'ailleurs, grâce à l'éloignement des villages et à la difficulté d'accès; elles se sont mieux défendues, grâce à leur exposition au Nord qui favorise au plus haut degré le repeuple- ment et la conservation des foréts subalpines. Résumons les observations, comme nous l'avons fait pour l'her- borisation précédente, et n'en relevons que ce qu'elles ont d'essen- tiel. C’est par le Bachelard inférieur et le hameau de la Maure que nous abordons la forêt. Après les cultures, qui s'étendent jusqu'à 1400 mètres environ, nous arrivons à la Maure; on a de là la vue d'ensemble du cóne du Riou-Bourdoux et de tout son bassin de réception ; on s'y fait une idée de l'importance des phénoménes qui se sont produits et qui se manifestent encore dans ce vallon. Vers 1400 mètres, on pénètre dans la forêt de la Maure; jus- qu’à 1400 mètres, elle est formée surtout de Pin sylvestre ; å par- tir de 1600 mètres, le Mélèze domine; l'Épicéa se trouve cà et lå ou par groupes, mais toujours subordonné aux essences précé- dentes. Le sous-bois se compose des mêmes espèces qu au Riou- CCXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNNETTE, AOUT 1897. Chanal et à Enchastrayes. A la liste que nous en avons donnée (p. ccxxiv) nous ajouterons seulement Fraxinus excelsior et. Vi- burnum Lantana. Parmi les espèces herbacées, il en est peu que nous n'ayons pas signalées dans les vallons voisins : Spiræa Ul- maria, Angelica silvestris, Senecio Doronicum, Hieracium pre- nanthoides, Digitalis lutea, D. grandiflora. Passant par le pas de la Penne et Pra-Loup, on arrive par 1600 mètres environ à la forêt communale des Thuiles occupant l'ubac du ravin de Gimette jusqu'à 1980 mètres. Jusqu'à 1900 m., c'est une belle forét continue composée de Mélézes et d' Épicéas dans les mêmes proportions à peu près, avec quelques Sapins (Abies peclinala) cà et là. Le Cytisus alpinus y est abondant avec toutes les espèces de sous-bois que nous connaissons. Au-dessus de 1900 mètres le Mélèze domine, en prés-bois, jusqu'à 2000 mètres où il cesse à peu près; mais il est évident que sa limite supérieure a été abaissée par l’homme, car on trouve de belles souches de Mélèzes morts au milieu des pelouses jusqu’à 2100 mètres. Le ser- vice foréstier a entrepris de reconstituer aux frais de l’État la par- tie supérieure du vallon de 1980 à 2100 mètres. Il y réussira sans aucun doute. La bergerie de la Croix-de-Gimette (2090 mètres) transformée en refuge forestier verra réparer le mal qu’elle a fait. On comprend là mieux qu'ailleurs comment le séjour, méme tem- poraire, de l'homme au voisinage de la limite supérieure des foréts l'abaisse nécessairement et comment des arbres isolés au milieu de montagnes dépouillées finissent par succomber sans que l'homme y porte la hache. Nous ne signalerons encore, dans cette zone des foréts subalpines de Gimette, que les espéces particulié- rement intéressantes, renvoyant à la liste parallèle relevée au vallon d'Enchastrayes : Hepatica triloba. Saxifraga rotundifolia. Aquilegia vulgaris. Galium boreale. Athragene alpina. Knautia silvatica. Oxalis Acetosella. Hieracium Auricula. Dianthus saxifragus. — prenanthoides. Coronilla varia. — elongatum et form. Trifolium badium. — subalpinum et form. Anthyllis montana. Vicia sepinm. Hedysarum obscurum. Trifolium montanum. — rubens. Campanula linifolia. Pirola secunda. Monotropa Hypopitys. Primula officinalis. Pulmonaria angustifolia. FLAHAULT. — FORÉTS DE SAINT-VINCENT ET DU LAUZET. CCXXXIII Veronica officinalis. Nigritella angustifolia. — urticæfolia. Paris quadrifolia. Calamintha grandiflora. Avena montana. Ajuga pyramidalis. Agrostis canina. Digitalis grandiflora. — cærulea. Melampyrum silvaticum. Aspidium Lonchitis. Euphorbia dulcis. Polypodium Dryopteris. Des Mousses de la forét subalpine de Gimette ont été recueillies et soumises à l'examen de M. Réchin. La zone alpine commence ici vers 2100 mètres; c'est à M'* Granfelt que nous devons des notes étendues sur cette partie de l'excursion qu'elles ont faite avec le plus grand soin sous la pré- cieuse direction de M. Derbez. Nous nous contenterons de noter les espèces qui n'ont pas été signalées autour du col de Valgelaye; il n'est éloigné de Siolane que de 6 kilomètres : Ranunculus glacialis. Achillea nana. | Thlaspi rotundifolium. Adenostyles leucophylla. Hutchinsia alpina. Phyteuma Charmelii. Alsine Cherleri. Oxyria digyua. Juncus triglumis. Eriophorum capitatum. Carex frigida. Avena montana. Agrostis canina. Festuca rubra. — duriuscula. Poa compressa. Alopecurus Gerardi. Asplenium Ruta-muraria. — verna. Silene alpina. Potentilla nivalis. — salisburgensis. Oxytropis cyanea. Saxifraga bryoides. — androsacea. Leontopodium alpinum. Gnaphalium supinum. Erigeron alpinus. — uniflorus. HERBORISATION AUX FORÉTS DE SAINT-VINCENT ET DU LAUZET. C'est plus bas encore dans la vallée qu'il faut descendre pour atteindre les foréts du Lauzet et de Saint-Vincent. Leur étude est particulièrement intéressante et nous sommes reconnaissants à M" Granfelt d'avoir bien voulu compléter les observations que nous y avions commencées au mois d'août 1896. On a pu remar- ` CCXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. quer déjà, dans la florule du vallon de Gimette, un certain nombre d'espèces que nous n'avons pas observées en amont. Ce sont des plantes de la région des forêts à feuilles caduques, et spécialement du Hêtre, qui dépassent la limite extrême de cet arbre. C'est dans cette forêt même qu'on en trouve les derniers représentants, à l'ex- trémité W. du territoire de la commune vers la Durance en aval du pas dela Tour. En amont, la forêt du Lauzet se compose de Sapins, d'Épicéas et de Mélèzes ; ces derniers descendent spora- diquement jusqu'au fond dela vallée, vers 960 métres, mais do- minent à partir de 1500. Ils forment d'une manière à peu prés exclusive la belle forét de Saint-Vincent. Plus encore que le vallon de Gimette, la forét du Lauzet se fait remarquer par l'existence ou l'abondance d'un certain nombre d'espéces qui manquent ou sont peu répandues en amont ; telles sont: Silene Saxifraga. Salvia glutinosa. Helianthemum italicum. Kæleria valesiaca. Anthyllis montana. Agropyrum caninum. Carduus defloratus. Aspidium Filix-mas. Mentha silvestris. Polypodium vulgare. Satureia montana. L'iniérét principal de cette herborisation est cependant dans la partie supérieure de la forêt. Dés 1900 métres, le Mélèze disparait comme à Gimette, mais ici nous trouvons au-dessus du niveau supérieur du Méléze une belle forét de Pin Cembro; elle s'éléve jusqu'à 2400 métres, clairiérée, mais s'étendant dans tout le val- lon dominé par le sommet de Dourmiouze (2510 mètres) et exposé à l'Est. On y trouve de jeunes peuplements et beaucoup de vieux exemplaires trés vigoureux encore. C'est la seule forét de Pinus Cembra qu'on puisse voir dans le bassin de Ubaye; nous devons regretter qu'en sa qualité de forét communale, elle soit mal garan- te contre les déprédations. Parcourue par les troupeaux pendant quelques mois seulement, les semis y résistent mal et le séjour des hergers n'est pas sans compromettre les arbres. La forêt est assez clairiérée pour laisser l'ensemble du sol en pleine lumière. Le sol est rocheux et siliceux sur certains points comme en témoigne la présence du Rhododendron ferrugineum et de l'Asplenium septentrionale. Les espéces qui nous ont paru dominantes sont: FLAHAULT. — FORÉTS DE SAINT-VINCENT ET DU LAUZET. CCXXXV Anemone alpina. Plantago alpina. — baldensis. Avena montana. Lotus corniculatus. Trisetum distichophyllum. Athamanta cretensis. Sesleria cærulea. Thymus Serpyllum. Nous y avons remarqué surtout: Draba tomentosa. Androsace carnea. Arabis alpina. Primula marginata. Erysimum grandiflorum. Soldanella alpina. Helianthemum œlandicum. Myosotis alpestris. Silene rupestris. Bartsia alpina. — alpina. Linaria alpina. — acaulis. Veronica Allionii. Dianthus neglectus. Euphrasia alpina. Viola biflora. — minima. Trifolium alpinum. Pedicularis rostrata. Dryas octopetala. Globularia cordifolia. Cotoneaster tomentosa. Plantago alpina. Potentilla frigida. Salix herbacea. Bupleurum petræum. Veratrum album. Astrantia minor. Allium Schænoprasum. Galium helveticum. Luzula lutea. Berardia subacaulis. — nivea. Leontodon crispus. Elyna spicata. Calamagrostis varia. Avena montana. Kæleria valesiaca. Festuca violacea. ? Hieracium amplexicaule. — murorum et var. Leucanthemum alpinum. Erigeron uniflorus. Senecio incanus. — spadicea. : idul — Doronicum. Poa nemoralis var. rigidula. Campanula Allionii. Nardus stricta. — pusilla. Poa alpina. Phyteuma orbiculare. Deschampsia flexuosa. — pauciflorum Juniperus communis var. nana. Gentiana nivalis. Asplenium viride. — verna — Ruta muraria. — acaulis. —- septentrionale: — ciliata. Cystopteris fragilis. — campestris. nous n'avons pas nommé celles les stations de la zone alpine du vallon supérieur du col de la Pare. alpine à la mème t de vue phyto- C’est, à quelques espèces près ( que nous avons observées dans toutes du bassin de l'Ubaye), la flore de Valgelaye, du Lauzanier, du col de Pelouse, de Siolane et On est frappé, en somme, de l'unité de la flore a altitude; cette unité a de l'importance au pom géographique. CCXXXVI | SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. La forêt de Pin Cembro est établie sur un sol tourmenté; plusieurs petits lacs s'échelonnent sur ses pentes, de 2000 à 2900 mètres. Nous avons recueilli sur leurs bords : Potentilla Tormentilla. Tofieldia calyculata. Epilobium alsinæfolium. Juncus filiformis. Primula farinosa. Eleocharis palustris. Swertia perennis. Phragmites communis. Menyanthes trifoliata. Glyceria fluitans. Quelques-unes de ces plantes n'ont pas été observées par nous plus avant dans le massif des Alpes. HERBORISATIONS DANS LA VALLÉE SUPÉRIEURE DE L'UBAYE, DU 10 AU 22 AOUT. Rendons-nous maintenant dans la vallée supérieure de l'Übaye avec la majorité de nos confréres demeurés avec nous. M. le Maire de Saint-Paul a bien voulu nous assurer, chez l'habitant, des logements que ne pourrait nous fournir l'unique hôtel; nous nous y retrouverons réunis aux heures des repas. Pour faire un voyage à pied, l'on part en voiture. Ce principe excellent, formulé par un maitre en la matière, R. Tópffer, trouve ici son application. Les courses que nous aurons à fournir, et dés ce soir, sont longues et la route qui serait pleine d'intérét si nous n'avions pas battu le pays depuis dix jours, ne nous offrirait à peu prés rien que nous ne connaissions. Au surplus, nous emportons nos récoltes, volumineuses pour presque tous. Les voitures qui nous emmènent nous laisseront d'ailleurs, si bon nous semble, au gré de nos désirs. Nous revoyons, en passant, les vallons d'Enchastrayes, du Bour- get, des Sagnières, Jausiers, la Condamine et le fort de Tournou* dominant à l'adrech son bois de Chènes-Rouvres. La route tra- verse l'Ubaye, puis l'Ubayette. A Gleizolles, nous laissons à droite la route nationale d'Italie, que nous avons suivie pour arriver ? Larche et au col de la Madeleine. Nous traversons Gleizolles poU" regagner la rive gauche de l'Ubaye. Jusque-là, le Pin sylvestre descend partout jusqu'au lit de la rivière; les versants sont expose? FLAHAULT. — RAPPORT (FORÊT DE LAUZON). CCXXXVII à PE. ou à PW. La route court ensuite le long de l'Ubaye, à la base de la forêt de Tournoux; l'agglomération et les cultures qui l'environnent sont enveloppées par la forêt, exposée au N.-E. Le Méléze y descend jusqu'au voisinage de la route, à 1400 mètres; l'Épicéa lui est abondamment associé et la forêt possède quelques beaux groupes de Sapins; sa partie supérieure est même composée à peu prés exclusivement de Sapins sous l'abri des escarpements de la crête qui dépasse 1700 mètres. Nous n'y avons pas observé d'espèces que nous n'ayons trouvées à la forêt de Gache (2 août) ou à la forêt de Gimette. Dans le vallon du Riou Sec, le long du chemin stratégique, nous montrons de loin à nos confréres le premier groupe de Pins de montagne que nous ayons pu voir dans le bassin de l'Ubaye; nous n'en connaissons pas à l'état spontané en aval de ce point; c'est un fait remarquable quand on songe que, dans les Pyrénées, le Pin de montagne (Pinus montana var. uncinata) constitue à peu prés à lui seul toutes les foréts subalpines. Quelques plantes doivent étre notées encore le long de la route entre Tournoux et Saint-Paul, soit à cause de leur rareté, soit en raison de leur présence à cette altitude (1350-1470 métres) : lsatis tinctoria. Digitalis lutea. Gypsophila repens. Teucrium lucidum. Ononis rotundifolia. Onosma echioides. Adenostyles alpina. Hedysarum obscurum. Centranthus angustifolius. Antirrhinum latifolium. Lathyrus latifolius. Epilobium Fleischeri. Scabiosa Columbaria. — rosmarinifolium. Du pas de la Reyssole, on voit à droite les magnifiques flèches des Mélèzes du bois de Lauzon, les plus beaux du pays. FORÊT DE LAUZON. Avant de nous engager dans la haute vallée, il convient oe Mi. Pas négliger cette occasion d'étudier une ancienne orit us lézes, qui, suivant toute probabilité, na subi Ms e de depuis longtemps. Les arbres y atteignent 20 et 2 CCXXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. hauteur. M. Carriére a bien voulu nous y guider et nous y avons conduit ceux de nos confréres qui ont pu accorder à la forét de Lauzon une demi-journée. Nous sommes en pleine région subalpine. Entre 1500 et 1800 mètres, le Mélèze forme à peu prés seul la forêt avec un sous-bois formé de : Cotoneaster vulgaris. — tomentosa. Ribes petræum. — Uva-crispa. — alpinum. Rosa alpina. — glauca. — pomifera. Juniperus communis. — Sabina. Viburnum Lantana. Rubus idæus. Lonicera Xylosteum. Lonicera alpigena. Sorbus Aria. — aucuparia. Berberis vulgaris. Amelanchier rotundifolia. Acer Pseudo-Platanus. Salix auriculata. Betula alba. Populus Tremula. Daphne Mezereum. Rhamnus cathartica. — alpina. Comme dans toutes les foréts qui n'ont pas subi d'altérations, la flore est riche. Nous y avons recueilli en fait de plantes her- bacées : Athragene alpina. Thalictrum minus. Anemone alpina. — Hepatica. Ranunculus montanus var. aduncus. Helleborus fœtidus. Aquilegia vulgaris. Aconitum Lycoctonum. Erysimum virgatum. Sisymbrium austriacum. Arabis brassicæformis. Helianthemum vulgare. Silene nutans. — inflata. Cerastium arvense. Linum alpinum. Geranium silvaticum. Oxalis Acetosella. Hypericum montanum. Ononis rotundifolia. Anthyllis Vulneraria, Trifolium badium. — alpestre. — montanum. Lotus corniculatus. Astragalus monspessulanus. Vicia Cracca. — sepium. Lathyrus latifolius. — pratensis. — vernus. — luteus. Potentilla verna. Fragaria vesca. Alchemilla vulgaris. — alpina. Epilobium spicatum. — montanum. Sedum Anacampseros. — album. — anopetalum. — acre. Sempervivum tectorum. Laserpitium gallicum. — latifolium. Bupleurum gramineum. Chærophyllum hirsutum. Pimpinella saxifraga. FLAHAULT. — RAPPORT (FORÊT DE LAUZON). Pimpinella magna. Heracleum Sphondylium. Myrrhis odorata. Galium verum. Centranthus angustifolius. Valeriana officinalis. — montana. Knautia silvatica form. dipsacifolia. Solidago Virga-aurea. Leucanthemum vulgare. Achillea Millefolium. Centaurea montana. — uniflora. Carlina acaulis. — acanthifolia. Scorzonera hispanica. Hieracium sabinum. — prenanthoides. — murorum. — Staticefolium. Phyteuma spicatum. — hemisphæricum. Campanula glomerata. — persicifolia. — rapunculoides. — rotundifolia. — pusilla. Vincetoxicum officinale. Primula officinalis. Gentiana lutea. — campestris. Cerinthe minor. Cynoglossum officinale. Lithospermum officinale. Pulmonaria angustifolia. CCXXXIX Veronica officinalis. — Teucrium. — urticæfolia. Digitalis lutea. Euphrasia officinalis. Melampyrum nemorosum. Rhinanthus minor. Salvia pratensis. Stachys recta. Scutellaria alpina. Brunella grandiflora. Teucrium lucidum. — Chamædrys. — montanum. Thymus Serpyllum. Plantago media. Rumex scutatus. Polygonum Bistorta. Thesium pratense. Euphorbia dulcis. Lilium Martagon. Colchicum alpinum. Luzula nivea. Calamagrostis varia. Avena elatior. — montana. Poa nemoralis. Melica minuta. — uniflora. Dactylis glomerata. Sesleria cærulea. Anthoxantum odoratum. Briza media. Agropyrum caninum. Nous avons observé ailleurs quelques espèces que nous n'avons pas rencontrées ici; mais nulle part nous n'avons trouvé réunies Un aussi grand nombre d'espéces subalpines. Ce fait confirme les Observations que nous avons faites chaque fois que nous avons eu l'occasion de comparer des forêts anciennes, protégées depuis long- temps contre les altérations, aux forêts plus ou moins modifiées qui en sont voisines. Les anciennes forêts d'origine ecclésiastique, celles de l’ancien domaine royal ont toujours une flore plus riche que les forêts communales ou particulières administrées avec une prévoyance moins constante. Il confirme les observations faites par M. Fliche dans les forêts de la Bourgogne (1). Il serait intéressant (1) P. Fliche, Un rebo'sement. CCXL SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. de poursuivre cette comparaison à travers toutes les saisons; nous recommandons volontiers ce travail aux botanistes de la vallée qui nous ont donné tant d'occasions d'apprécier leur zèle. COL DU LONGET. Quittons maintenant Saint-Paul (1445 métres) pour remonter l'Ubaye par sa rive droite, la seule praticable; nous passons par les hameaux de Petite et Grande-Serenne; nous faisons un détour pour voirle fameux pont du Castelet jeté sur l'Ubaye à plus de 100 métres au-dessus de sonlit, et contournant la colline du Castelet, nous arrivons au hameau de Saint-Antoine. De l'autre cóté de la riviére et descendant jusqu'à la rive, s'étend une impor- tante forêt de Pins à crochet (Pinus montana var. uncinata). Sur la route que nous suivons, on rencontre encore Cerasus Mahaleb, Lavandula vera ; cette espèce disparaît vers l’altitude de 1610 m., avec Linaria striata, Melica ciliata, Satureia montana, Buphthal- mum salicifolium, Antirrhinum latifolium. De Saint-Antoine à la Barge (1850 mètres), on voit disparaître successivement beaucoup d'espéces qui dominaient dans la zone du Pin sylvestre. Nous n'avons plus autour de nous que des Mélèzes ; ils occupent ici toutes les expositions indifféremment. Les foréts qu'ils forment, surtout sur la rive gauche, sont sillonnées de grands vides suivant les lignes de plus grande pente; ce sont des couloirs d'avalanches; la dernière, partie de la tête de Miéjour (2890 métres), au S. de Maurin (29 mai 1879), amoncela dans les prés à 1900 métres plus de 4500 Mélézes de 50 à 200 ans. | Parmi les arbustes, Berberis vulgaris et Ribes Uva-crispa con- tinuent à être dominants dans les stations sèches, avec Nepeta Ne- petella, Rumex scutatus, Carlina acaulis, Ptychotis heterophylla, Hieracium staticefolium. Comme espèces dignes d’être notées, nous mentionnerons seu- lement : Athragene alpina, Lathyrus latifolius, Angelica sil- vestris, Lactuca perennis, Onosma echioides, Odontites lanceo- lata, Briza minor, Asplenium Halleri, A. septentrionale, Poly- podium Dryopteris, Aspidium Filix-mas. FLAHAULT. — RAPPORT (COL DU LONGET). CCXLI Le village de Maurin est l'un des plus élevés des Alpes (1910 m.); il occupe, naturellement, les pentes à l'adrech et se décompose en plusieurs agglomérations s'échelonnant à la méme altitude. Quelques terres labourées, presque toutes en jachére, sont au- dessus; au-dessous jusqu'à la riviére, de beaux prés arrosés. En face, de l'autre côté de l'eau, à l'ubac de la tête de Miéjour, une forét de Mélézes sillonnée de couloirs à avalanches; nous longe- rons encore pendant 3 kilométres une forét continue de Mélézes. Mais, le fond de la vallée s'élevant toujours, la zone qu'elle occupe esi de plus en plus étroite; ce n'est plus, au lae Paroir, où elle finit, qu'un rideau de 100 à 200 mètres de hauteur (de 2065 à 2200 métres environ); puis, aprés la maison du Gà, la derniére “habitation permanente de la vallée (2065 mètres), on n'observe plus que des Mélézes isolés et plutôt au N. qu'au Sud, jusqu'à 2300 mètres. On nous assure qu'au-dessus il existe quelques rares Pins Cem- bros perdus dans les escarpements et de taille médiocre; nous ne les avons pas vus. Les éboulis qui dominentle lac Paroir à l'adrech nous arrêtent, ils le méritent; c’est la première fois dans la vallée que nous ren- controns cette sorte de station aussi étendue. On y rencontre déjà beaucoup d'espéces alpines (2030-2120 métres), mais toutes celles qui les couvrent ont un aspect particulièrement xérophile. Il con- vient d'y noter : Leontopodium alpinum. Potentilla caulescens. Saxifraga bryoides. Primula marginata. Hieracium Auricula var. — tomentosum. Kæleria valesiaca. Chamæorchis alpina. Berberis vulgaris. Rhamnus pumila. Alyssum alpestre. Viola pinnata. Silene acaulis. — Saxifraga. Arenaria lanceolata. Athamanta cretensis. Berardia subacaulis. a vallée en suivant la rive rocheuse coupée Du Gà, remontons | ou] uchables ; nous y rencontrons à fort cà et là de quelques prés f | peu près la flore de la zone correspondante du Lauzanier; signa- Kernera saxalilis, Helianthemum œlandicui, Lrlemisia Mutellina que nous n'avons altitudes (2065-2250 métres) au Lau- lons seulement : Leontopodium alpinum, : pas rencontrés aux mêmes Zanier. | 00d nandi . T. XLIV. CCXLII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Sous les Blavettes, à 2250 mètres, s'étendent de belles prairies fauchables, moins fertiles pourtant et moins riches que celles du auzanier. On v a recueilli : Linaria italica. Asperugo procumbens. Salix daphnoides. Orchis conopea. Chamæorchis alpina. Silene nutans. fibanotis montana. Imperatoria Ostruthium. Viola arenaria. Senecio aurantiacus. © M. N. Roux y a recueilli Rumex arifolius et, un peu plus haut, irassica Richeri. On n'y rencontre pas l'Eryngium alpinum. Le sentier, de plus en plus étroit, n'est plus qu'une piste mal tracée, il s'élève assez brusquement jusqu'aux dernières granges et tournant brusquement vers PE. nous porte dans la zone alpine ‘levée, dans la zone occupée par les marmottes et les pâturages diété. Plusieurs de nos confrères se laissent tenter par les pentes è l’ubac et les gravissent dans la direction du Grand-Ruybren. indépendamment des espèces alpines signalées à plusieurs re- prises, on récolte sur les pentes et dans le fond de la vallée : kanunculus glacialis. Anemone baldensis. Gardamine resedifolia. Leucanthemum alpinum. Campanula cenisia. Phyteuma pauciflorum. Thlaspi rotundifolium. #utchinsia alpina. liraba pyrenaica. Arabis alpina. Cerastium latifolium. Saxifraga bryoides. — androsacea. — exarata. Alchemilla pentaphyllea. Geum reptans. Gaya simplex. Senecio incanus. Gentiana bavarica var. Rostani. — verna var. brachyphylla. — tenella. — nivalis. Myosotis alpestris. Pinguicula alpina. Veronica Allionii. — aphylla. Pedicularis foliosa. Armeria alpina. Oxyria digyna. Eriophorum Scheuchzeri. MM. N. Roux, Morel et Convert out fait aussi cette herborisa- tion. C'est par le col du Longet qu'ils sont arrivés à Barcelonnette, venant de Cháteau-Queyras par le col la Noire. Du voisinage de ce col (2999 mètres) ils ont rapporté, entre autres espèces intéres- santes : Veronica fruticulosa form. saxatilis, V. serpyllifolia, Lloydia serolina, Saxifraga diapensoides, S. biflora, S. cæsia, S. adscendens, Cerastium trigynum, Oxytropis lapponica, Andro- sace helvetica. Sur les crêtes de la frontière, vers les lacs, ils ont FLAHAULT. — RAPPORT (COL DE VARS ET CRÊTE DE L'EYSSINA). CCXLIII récolté : Gagea fistulosa, Draba lomentosa var. frigida, Pedicu- laris foliosa, Brayu pinnatifida, Herniaria alpina, Arabis bel- lidifolia, Centaurea axillaris, C. nervosa, Erigeron Schleicheri Gremli, Hieracium glanduliferum et H. pulchellum. Nos excellents confrères de Lyon ont fait d'intéressantes obser- vations dans la vallée du Guil; mais nous sortirions du cadre que s'est tracé la Société botanique en les suivant en dehors du bassin de l'Ubaye. M. N. Roux a publié d'ailleurs le résumé de cette excursion (1). COL DE VARS ET CRÊTE DE L'EYSSINA. Pour beaucoup d'entre nous, cette herborisation devait étre la dernière. La séparation eut lieu dans le haut vallon dela Chagne, affluent du Guil, au refuge Napoléon, d’où une voilure emporta plusieurs de nos confréees les plus zélés, rappelés à d'autres devoirs. MM. Roux, Morel et Convert ont herborisé de leur côté au col de Vars; enfin, les quelques botanistes demeurés encore dans la vallée, attirés par les conditions évidemmeut favorables du vallon de Mélézenc, y sont revenus pour consacrer une journée entière à l'exploration de la crête de l'Eyssina séparant le bassin de l'Übaye de celui de la Durance. La belle route qui, partant, de Saint-Paul, passe par le hameau de Mélézenc court à flanc de montagne, à l'adrech, et traverse un territoire peuplé et cultivé où nous trouvons peu d'observations à faire. Les prairies fauchables apparaissent à 2000 mètres, couvrent les abords du col (2115 m.), s'étendent largement sur les pentes à droite et à gauche, et, à peine interrompues çà et là par d autres Slations, pierrailles, rochers ou sagnes, elles se continuent jus- qu’au refuge Napoléon établi à la limite supérieure des forêts dan: le vallon de la Chagne. Les prairies du col de Vars sont parfaite- ment comparables aux prairies fauchables de Lauzanier; un peu (1) N. Roux, Ann. Soc. bot, de Lyon, XXIV, 169). CCXLIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. moins étendues, elles font surtout une impression moins vive parce qu'on n’en voit pas l'ensemble d'un coup d'œil, mais la flore en est à peu prés aussi riche. Nous nous contenterons, pour ne pas fatiguer nos confrères, de signaler les espèces qui n'ont pas été trouvées communément dans la même zone, notamment au Lauzanier, et celles dont la présence ici est remarquable à divers titres; ce sont : | Thalictrum alpinum. Hieracium lanceolatum. Cardamine resedifolia. — purpureum A.-T. Hugueninia tanacetifolia. — Smithii A.-T. Dianthus inodorus. Lonicera cærulea. Sagina Linnæi. Campanula barbata. Scleranthus perennis. Phyteuma scorzoneræfolium. Paronychia polygonifolia. Gentiana asclepiadea. Hypericum Richeri. — Burseri. Orobus luteus. Androsace carnea. Eryngium alpinum. Scabiosa Columbaria. Centaurea axillaris. Allium carinatum. Achillea nobilis. Juncus alpinus. Cirsium heterophyllum. Luzula pediformis. Hieracium sabinum var. rubellum. — multiflora var. nigricans. — pulchellum Grenier. — — var. sudetica. — glaucopsis Fries. — spicata. — pilosum Jacq. var. elongatum. Lorsque du col de Vars on se dirige à peu prés exactement vers PE., en suivant la limite du département, on a au-devant et au- dessus de soi le roc de l'Eyssina (2710 m.). Les pentes, d'abord assez douces, sont de plus en plus fortes. Aux prairies fauchables succèdent bientôt des prés caillouteux, puis des éboulis et enfin une créte continue de rochers assez escarpés, dominée par un étroit plateau. Nous pouvons espérer y faire une ample récolte d'espéces de la zone alpine supérieure; la créte de l'Eyssina forme en effet l'un des contreforts de la grande chaine; elle est large- ment ouverte à tous les vents du côté de l'W. et n'est dominée de ce côté par aucun sommet. Grâce à cette situation, la flore alpine supérieure doit descendre à un niveau inférieur à celui qu'elle occupe au cœur d'un massif; les faits confirment nos prévisions. Tandis que, de tous les sommets que nous avons atteints jus- qu'ici, la vue était bornée par des montagnes trés proches, d'ici elle s'étend au loin vers le S.-W., l'W. etle N. On découvrele massif du Ventoux et de Lure, en partie caché par le Morgon, le mont Aurouze et le Dévoluy ; les montagnes du Gapencais sont en face FLAHAULT. — RAPPORT (COL DE VARS ET CRÊTE DE L'EYSSINA). CCXLV au delà du vallon de Crevoux qui aboutit à Embrun et à la Du- rance. Vers le N.-W. se développe le massif du Pelvoux et, au N. de la pyramide de Crevoux (2636 mètres), le massif de la Vanoise. Vers l'E. la vue pénètre dans la. haute vallée de l'Ubaye, mais elle est arrêtée par la chaine frontière, dominée par les Aiguilles et le Brec de Chambeyron. A travers les dépressions, on ne fait qu'en- trevoir quelques sommets des Alpes italiennes; vers le S. le Grand Bérard et le Parpaillon cachent la vallée moyenne et inférieure de l'Ubaye. Les grés d'Annot affleurent en plusieurs points, ce qui explique la présence d'espéces caleifuges dans la florule de la crête de l'Evssina. Sur les grèves caillouteuses et les éboulis, entre 2200 et 2250 m., no'is avons recueilli en abondance, entre autres espéces intéres- santes : Silene alpina, Galium helveticum, Cirsium spinosissi- mum, Delphinium elatum, Sagina repens, Trisetum distichophyl- lum, Rhododendron ferrugineum, Aspidium Lonchitis. Sur la falaise que couronne le plateau et. jusqu'à la crête de la montagne, nous avons recueilli (entre 2636 et 2710 mètres) : Anemone baldensis. Artemisia spicata. Ranunculus Seguieri. Leucanthemum alpinum. — glacialis. Achillea nana. Cirsium spinosissimum. Carduus defloratus. Cardamine resedifolia. Berardia subacaulis. Draba aizoides. Saussurea depressa. Kernera saxatilis. Leontodon pyrenaicus. Thlaspi rotundifolium. Taraxacum oflicinale. Hutchinsia alpina. Crepis prgmæa. Viola cenisia. Phyteuma pauciflorum. Silene alpina. Campanula Allionii. — acaulis. — pusilla. Alsine verna. Primula marginata. — lanceolata. Myosotis alpestris. Oxytropis cyanea. Veronica alpina. Arabis alpina. — cerulea. Geum reptans. Umbilicus sedoides. Saxifraga oppositifolia. — muscoides. — Aizoon. Gaya simplex. Galium helveticum. Valeriana Saliunca. Adenostyles alpina. Aronicum Doronicum. Linaria alpina. Pedicularis rostrata. Oxyria digyna. Salix herbacea. — reticulata. Juncus alpinus. Carex curvula. — nigra. Elyna spicata. Poa alpina. CCXLVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Festuca pumila. — violacea. Phleum alpinum. Avena montana. Trisetum distichophyllum. La situation étant favorable au développement des Lichens, des récoltes en ont été faites sur la créte même, entre 2636 et 2710 m.; M. l'abbé Hue a bien voulu se charger de les étudier. La crête de l'Eyssina lui a fourni : Cladonia furcata var. pinnata. Cetraria islandica. Lecanora disperso-areolata. Lecanora candida. Lecidea exornans. — subumbonata. M. Hue a consenti à donner aux lecteurs du Bulletin une Note spéciale sur les Lichens de la vallée supérieure de Ubaye; nous lui en sommes particulièrement reconnaissants. On descend sans difficulté de la crête de l'Eyssina dans le ra- vin du Crachet, par un sentier à peine tracé que suivent les piétons pour se rendre de Crevoux à Saint-Paul; Pon peut y faire d'intéressantes observations sur la flore alpine jusqu'à l'altitude de 2060 mètres au-dessous de laquelle on peut, sans regret, rega- gner la route du col au-dessus de Mélézenc. VALLON SUPÉRIEUR DU CHAMBEYRON, LES AIGUILLES ET LA BASE DU BREC. L'étude du vallon supérieur du Chambeyron devait nécessaire- ment clore la série d'études entreprises par la Société sur la faute vallée de l'Ubaye. C’est le plus haut de la vallée; il est sépare du vallon de Fouillouze dont il dépend par une falaise haute de quelques centaines de mètres; on n’y parvient qu’en faisant un détour considérable. De Saint-Paul, on suit d'abord le chemin du col de Longet par Grande-Serenne; on traverse le pont du Castelet pour arriver à Fouillouze, village bâti à l'adrech, entre 1850 et 1890 mètres. Un mauvais sentier grimpe de là à travers de maigres pâturages COM” munaux et des champs abandonnés pour la plupart. Comme dans tous les pâturages trés pauvres de cette partie des Alpes, les char- FLAHAULT. — RAPPORT (CHAMBEYRON, LES AIGUILLES, ETC.). CCXLVII dons abondent; ce sont Carduus defloratus et Carlina acaulis ; signalons seulement en passant sur ces pentes ensoleillées Alys- sum alpestre, Ononis cenisia, Campanula Allionii, Leontopodium. alpinum, Onosma echioides. La flore devient nettement alpine à partir de 2400 mètres; le sentier suit jusqu’au lac Premier (2570 mètres) un ancien canal d'arrosage abandonné ; on est alors dans le vallon de Chambeyron et si la marche a été jusque-là pénible, on en est récompensé par les observations intéressantes qui se multiplient à partir de ce point. Le vallon de Chambeyron est un amphithéâtre ouvert seulement du côté du S.-W., et bordé de tous les autres côtés de montagne: dépassant 3300 mètres avec des passages difficiles, à peu près tous supérieurs à 3000 mètres. Le vallon n'a point de thalweg; il représente simplement un bassin plus ou moins comblé par les éboulis des crêtes et des pics voisins, barré par des moraines qui y forment une série de lacs aussi variés qu'on peut les souhaiter : le lac Premier (2570 mètres), le lac Rond, le lac Long, le lac Noir, le lac des Neuf-Couleurs (2825 mètres), l'un des plus pittoresques que nous ayons vus dans la nature sauvage des hauts sommets. Le sol est couvert d'énormes blocs de calcaire schistoide des- cendus des sommets; les pierres de moindre dimension soni encastrées les unes entre les autres et forment en bien des points une véritable mosaïque sous l'action de la pression qu'y exercen! sur leur masse les grands névés. On est tout juste à la limite pos- sible de la formation des glaciers. L'année a été peu neigeuse et nous constatons que plusieurs combes descendant des crétes soni dépourvues de toute végétation ; il ne s'y trouve méme ni Mousses, ni Lichens. Ailleurs, suivant le caprice des tourmentes de l'hiver, des champs de neige couvrent les pentes d'une nappe épaisse sous laquelle disparaissent tous les accidents du relief. Au S. méme du lac des Neuf-Couleurs, un champ de neige continu descen: du col de la Gippiera (3U00 mètres) et se termine dans les eaux di lac par une falaise de 5 à 6 mètres de hauteur, qui a les reflets azurés des glaciers. | | Sur un tertre qui domine le lac Long, une croix de bois noir s'élève. C'est le triste souvenir du jeune lieutenant Bujon, du 28° bataillon de chasseurs alpins. La croix se dresse en face d" couloir au fond duquel son cadavre a été relevé; le jeune officier CCXLVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. périt, comme tant d'autres, victime de la fascination de l'inconnu. Ocaucoup diront que c'est folie; nous ne savons que rendre un respectueux hommage à ceux qui succombent en poursuivant la vérité, sous quelque forme que ce soit. C'est le privilège et l'hon- neur de l'humanité que des hommes sachent encore exposer leur vie pour résoudre, s'il est possible, les problémes qui les passion- nent. Qu'il s'agisse des mystéres du continent noir, des pro- blémes de la nature polaire, des cimes encore vierges, de l'étude de la peste ou du choléra, les victimes ont les mémes droits au respect et aux regrets de la Société. Néeligeons la flore alpine inférieure que les herborisations anté- rieures nous ont fait suffisamment connaitre, et dépassons le Lac premier pour ne tenir compte que des observations faites au-des- sus de 2600 métres. C'est vers ce niveau, en effet, que bon nombre d'espéces alpines disparaissent; c'est là que nous pénétrons dans le domaine de la flore nivale. A ce niveau, aucune observation ne saurait être négligée; nous ne fatiguerons pourtant pas la patience des lecteurs en leur donnant des détails sur la distribution des espèces, nous nous contentons de donner la liste complète des espèces vasculaires qui ont été recueillies soit par nous-même, soit par les frères Vernet, que de longs séjours, sous la tente, dans le vallon supérieur de Chambeyron ont familiarisés avec tous les secrets des montagnes environnantes. Ils y ont été pour nous des guides excellents; ils ont exploré à notre intention jusqu'au sommet des Aiguilles (3400 métres) et les pentes du Brec jusqu'à 2240 mètres. C'est à leur intrépidité que nous devons de pouvoir fixer la limite supérieure à laquelle ont été observées quelques espèces dans cette partie des Alpes. Dans la liste que voici, le chiffre qui suit le nom de plusieurs espèces indique leur altitude extrême, dans la mesure où nous avons pu l'apprécier : Ranunculus glacialis. — 2780. Silene acaulis. Arabis cærulea. — 2800. Dianthus neglectus. — 2825. Dran Pina, — 2770. Alsine verna. — 2850. aba pyrenaica. — 2890. — Cherleri. -— 2900. mu deides, — 2890. .. | — lanceolata. — 2900. aspi rotundifolium. — 3300 (Ai- | Arenaria ciliata. — 2900. . But Fille grande). | Cerastium trigynum. — 3200 (Ai- "tehinsia alpina. — 3300 (Aiguille guilles et Brec). Vola o " — latifolium. — cenisia, — 2800 0. Trifolium badium. — 2770. . . Lotus corniculatus. — 2700. FLAHAULT. — RAPPORT (CHAMBEYRON, LES AIGUILLES, ETC.). CCXLIX Oxytropis cyanea. — 2900. — campestris. — 2700. — pilosa. — 2700. Phaca australis. — 2780. Geum montanum. — 9890. — reptans. — 3300 (Aiguilles). Potentilla aurea. — 2825. Sibbaldia procumbens, — 2850. Umbilicus sedoides. — 9875. Sempervivum montanum. — arachnoideum. Saxifraga bryoides. — 2900, — androsacea. — 2940. — muscoides. — 2950. — Aizoon. — oppositifolia. — 3200 (Aiguilles). Gaya simplex. — 9800. Galium helveticum. — 9850. Erigeron alpinus. — 2895. Aster alpinus. — 2825. Aronieum Doronicum. — 2875. Artemisia spicata. Leucanthemum alpinum. — 2970. Achillea nana. — 9850. Antennaria dioica. — 2850. Leontopodium alpinum. — 2870. Cirsium spinosissimum. — 2800. Leontodon pyrenaicus. — 8250. Hieracium sp. (non fleuri). — 2895. Taraxacum officinale. — 2900. Phyteuma pauciflorum. — 9850. Campanula pusilla. — cenisia. — 3000 (Aiguilles). Primula marginata. — 3300 (Ai- guilles). Androsace pubescens. — 2870. — carnea. Gentiana tenella. — 2870. — verna. — 2890. — bavarica var. Rostani. — 2900. Myosotis alpestris. — 9900. Linaria alpina. — 3050 (Aiguilles). Veronica alpina. — Allionii. — 2780. Bartsia alpina. — 9895. Pedicularis foliosa. — rostrata. Armeria alpina. — 2900. Oxvria digyna. — 3100 (Aiguille grande). Polygonum viviparum. — 3100. Salix herbacea. Gagea fistulosa. — 2850. Juncus Jacquini. — 2990. Elyna spicata. — 2900. Carex fœtida. — 2880. — curvula. — 2880. — nigra. — 2880. Alopecurus Gerardi. — 3300 (Ai- guilles). Poa minor. — 2990. — laxa. — 2900. — alpina. — 3200 (Aiguilles et Brec). — — form. vivipara. Sesleria cærulea. Festuca pumila. — violacea. — 2900. — Halleri. — 3200 (Aiguilles). Cystopteris montana. — 2880. Botrychium Lunaria. — 2780. Àu sommet méme des Aiguilles (3400 mètres), MM. Vernet n'ont rencontré aucune plante vasculaire, mais une Mousse, le Grimmia anodon. La végétalion phanérogamique parait cesser par 3300 mètres avec Thlaspi rotundifolium, Hulchinsia alpina, Geum reptans, Primula marginata et Alopecurus Gerardi. Parmi les Mousses que nous avons recueillies au niveau des lacs et notamment autour du lac des Neuf-Couleurs, M. Réchin a re- connu le Bryum turbinatum Schw. | La récolte des Lichens avait un intérêt capital au voisinage de la limite extrème de la végétation phanérogamique. Parmi les 23 espèces ou variétés que nous avons recueillies, quatre dépas- sent les plantes Phanérogames les plus élevées; toutes apparten- CCL SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOÛT 1897. nent au genre Lecanora; deux d’entre elles ont été récoltées au sommet méme de l'Aiguille grande. Voici d'ailleurs la liste des Lichens du vallon de Chambeyron, avec l'indication des altitudes maxima auxquelles elles ont été recueillies : Collema multifidum Scherer. — 2990. C. cristatum Hoffm. — 3100. Cetraria islandica Ach. — 2900. C. crispa Ach. — 2900. C. — form. subtubulosa Nyl. — 3100. Platysma nivale Nyl. — 2800-3100. P. juniperinum var. terrestre Nyl. — 2800-3100. Alectoria ochroleuca Ach. — 2800. Peltigera rufescens Hoffm. — 2900. Solorina bispora Nyl. — 2900. Psoroma Hypnorum Nyl. — 2900. Lecanora elegans Ach. — 2990-3100. . — var. eclaniza Nyl. — 3350-3400. . Lamarekii Scherer. — 2990-3100. . disperso-areolata Scherer. — 2900-3350. . albula Hue. — 2900. . Flahaultiana Hue. — 3400. . candida Nyl. -— 3350. Lecidea decipiens Ach. — 2900. L. subumbonata Nyl. — 2990-3100. Endocarpon miniatum var. complicatum Fries. — 3100. | E. — var. decipiens Mass. — 2900. tcp Cette exploration achevée, les membres de la Société qui avaient pu prolonger leur séjour dans la vallée ont considéré leur mis- sion comme achevée. En la quittant, à regret, ils y laissaient deux guides d'une inépuisable complaisance qui n'ont cessé de nous donner, aprés comme avant la session, des témoignages de leur grand dévouement. Nous renouvelons de grand cœur l'expression de notre vive gra- titude à MM. Bessand et Derbez; nous sommes près d'eux lin- terpréte de tous les botanistes qui ont herborisé avec eux dans Ja vallée de l'Übaye. Il resterait, pour synthétiser les observations floristiques; à donner une liste méthodique complète des espèces recueillies par FLAHAULT. — RAPPORT (CHAMBEYRON, LES AIGUILLES, ETC.). CCLI les botanistes qui ont pris part à la session; mais ce travail ferait, en partie, double emploi avec le Catalogue des plantes les plus remarquables croissant dans le bassin supérieur de l'Ubaye, publié par Lannes dans le Bulletin de la Société (vol. XXVI, 1879); le Comité d'organisation l'a réimprimé avec quelques cor- rections à la suite des Notices qu'il a distribuées à nos confrères. En outre, la Société n'a pu recueillir et observer en quelques jours, ni méme en quelques semaines, l'ensemble des espéces observées par Lannes pendant son long séjour dans la vallée. Ce travail serait donc nécessairement incomplet et son utilité serait contestable. Il nous a paru préférable de le reprendre et de mentionner seulement : 1° Les espèces non mentionnées par Lannes; la plupart d'entre elles ont été négligées par lui comme n'étant pas remarquables; toutes le sont à quelque point de vue; 2 Les espèces sur lesquelles les renseignements de Lannes Sont insuffisants au point de vue de la distribution géographique; J* Celles qui mentionnées par Lannes paraissent l'avoir été par erreur, soit qu'elles n'aient été jamais retrouvées dans la vallée supérieure, soit méme qu'elles soient reconnues étrangères aussi aux districts des Alpes les plus voisins de la vallée de l'Ubaye. Ces données critiques sont surtout l’œuvre de M. Burnat et de M. G. Vidal. Nous ne faisons que transcrire les nombreux renseigne- ments que leur dévouement nous a prodigués. | La liste qui suit doit donc être considérée comme un simple complément du précieux catalogue de Lannes. CCLIT SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. LISTE COMPLÉMENTAIRE ET RECTIFICATIVE DES PLANTES VASCULAIRES OBSERVÉES DANS LE BASSIN SUPÉRIEUR DE L'UBAYE, de 1135 mètres (altitude de Barcelonnette) à 3400 m. (altit. du sommet des Aiguilles de Chambeyron). Athragene alpina L. — Prés-bois (1). Thalictram alpinum L. — Pelouses alpines fraiches. — minus L. — S'éléve jusqu'aux prés-bois. Anemone alpina L. — Incl. A. myrrhidifolia Villars. — alpina L. var. sulfurea. Adonis æstivalis L. — Champs, environs de Barcelonnette. — flammea Jacquin. Ranunculus pyrenæus L. var. bupleurifolius (R. bupleurifolius DC). — Prairies alpines fauchables. — —. var. plantagineus (R. plantagineus All). — Prairies alpines fauchables. — montanus Willd. (R. Breyninus Crantz). — Foréts subalpines et prairies alpines inférieures. . — — var. genuinus (R. Villarsii DC.). — Foréts subalpines et prairies alpines inférieures. — — var. aduncus (R. aduncus Gr. Godr.). — Forêts subalpines et prairies alpines inférieures. — repens L. form. reptabunda (R. reptabundus Jordan). Helleborus fœtidus L. — S'éléve jusqu'aux prés-bois. Aquilegia vulgaris L. var. typica. — Rare, foréts et prés-bois. — — tar. atrata. — Plus répandu que le type (G. Vidal). Aconitum Napellus L. — Plante cultivée, n'appartient pas à la flore spontanée. Chelidonium majus L. — Murs et décombres, environs de Barcelon- nette. Papaver Rhœas L. — Argemone L. — dubium L. — Jusque 1750 mètres à Larche (G. Vidal). Fumaria officinalis L. — Environs de Barcelonnette. Brassica Richerii Villars. — Prairies fauchables humides. Diplotaxis humilis Gr. Godr. var. repanda Cosson (Brassica repanda DC.). — Partout dans les terres noires. — tenuifolia DC. (1) Les indications d'un caractère général, comme celle-ci, expriment que l'espèce peut se trouver partout dans les conditions exprimées par l'indication sommaire. FLAHAULT. — RAPPORT (LISTE COMPLÉMENTAIRE, ETC.). cCLIM Erysimum grandiflorum Desf. var. australe (E. australe Gay). — — var. ochroleucum. | — cheiriflorum Wallroth. — A supprimer. Sisymbrium austriacum Jacquin et var. (S. Villarsianum Jord., S. acutangulum Koch, etc.). Nasturtium officinale R. Br. — Jusqu'à Larche, 1700 mètres. Barbarea vulgaris R. Br. — Environs de Barcelonnette. Hugueninia tanacetifolia Reich. — Clapiers et broussailles, zone des prés-bois. Arabis cærulea Allioni. — Rocailles, zone alpine supérieure, — bellidifolia Jacq. form. subcoriacea. — Différe du type tel qu'on le trouve aux Pyrénées (G. Vidal). — perfoliata Lamk (Turritis glabra L.). — Environs de Barcelon- nette. Cardamine amara L. — Très rare, au col de Longet (G. Vidal). Dentaria pinnata Lamarck. — Foréts de Mélézes à Enchastrayes. Alyssum calycinum L.— Environs de Barcelonnette. Draba pyrenaica L. — Sols pierreux de la zone alpine supérieure. — aizoides L. — Sols pierreux de la zone alpine inférieure. Kernera saxatilis Reich. — Semble préférer les rochers siliceux. Isatis tinctoria L. — Voisinage des cultures à Saint-Paul. Biscutella cichoriifolia Loiseleur. — Clairières des forêts, à la Ma- lune, etc. Camelina sativa Crantz var. silvestris (C. silvestris Gr. Godr.). Neslia paniculata Desv. — Environs de Barcelonnette. Thlaspi alpestre L. (T. virgatum Gr. Godr.). — arvense L.— Champs jusqu'à Larche, 1700 métres. — alpinum L.—- N'a pas été observé aprés Lannes. — rotundifolium Gaudin. — Sols pierreux de la zone alpine supérieure jusqu'à 3300 mètres. Capsella Bursa-pastoris L. — Jusqu'aux derniers champs cultivés, vers 1950 métres. | . Hutchinsia alpina R. Br. — Sols pierreux de la zone alpine supérieure. Lepidium pratense Serres. — Col de Larche (Fl. select. exsicc. de Ch. Magnier, 1896). — hirtum DC. — A supprimer. . — Draba L. — Environs de Barcelonnette (G. Vidal). Helianthemum polifolium Miller. — Bois de Chêne-Rouvre à la Malune. .— obscurum Pers. — N'a pas été observé depuis Lannes. — italicum Pers. var. micranthum (A. penicillatum Thib.). — N'a pas été observé depuis Lannes. CCLIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897 Viola calcarata L. (incl. V. Zoysii Wulfen). — hirta L. — ambigua Waldst. et Kit. — tricolor L. et var. teseda Phyteuma L. — lutea L. Parnassia palustris L. Polygala austriaca Crantz. — Col de Larche (G. Vidal, Chatenier). Silene inflata Smith. — Jusqu'à la limite supérieure des prés fau- chables. — rupestris L. — Nous n'avons récolté cette espèce que sur des sols siliceux. — mutans L. — Forêt de Lauzon, prairies fauchables de Longet. Agrostemma Githago L. — Champs jusqu'au Chatelard, vers 1300 m. Lychnis silvestris Hoppe. — Prés humides et prés-bois. Dianthus hirtus Villars. — N'a pas été observé depuis Lannes; sa pré- sence est douteuse. — cæsius Smith. — N'a pas été observé depuis Lannes; sa présence est douteuse. — inodorus Kerner (incl. D. silvestris Wulf. et D. saxicola Jordan). — longicaulis Tenore. -— N'a pas été observé depuis Lannes; sa prê- sence est très douteuse. — furcatus Balbis (D. pungens L.) — Prairies de Soleille-Bœuf (Chatenier). Arenaria biflora L. — Non observé depuis Lannes. — ciliata L. var. frigida Koch (A. multicaulis Wulfen). — Le Lan (Abbé Coste). Cerastium arvense L. (incl. C. laricifolium Villars et C. molle Villars). — alpinum Z. — N'a pas été retrouvé depuis Lannes. — latifolium L. — Sols pierreux de la zone alpine. — trigynum Villars. — Zone alpine supérieure jusqu'à 3270 mètres. Linum catharticum. — Zone alpine, pelouses et lieux humides. — austriacum £L. -— Non observé depuis Lannes. . Erodium cicutarium L'Hér. — Environs de Barcelonnette. Geranium pratense L.—— A supprimer probablement. — rivulare Villars (G. aconitifolium L'Hér.). pyrenaicum Burmann. — Robertianum L. — Très répandu jusqu'à 1950 mètres. Oxalis Acetosella L. — Foréts de la zone subalpine. M" Hypericum hyssopifolium Villars. — Jausiers aux Sagniėres (G. Vidal). — perforatum L. — Répandu jusqu'à la zone subalpine. — montanum L. — Foréts de Gimette, de Lauzon. FLAHAULT. — RAPPORT (LISTE COMPLÉMENTAIRE, ETC.). CCLV Acer Pseudo-Platanus L. — Forêts subalpines. — campestre L. — Environs de Barcelonnette, bois de Chène-Rouvre à la Malune. Rhamnus Frangula L. — Bassin inférieur et cône de déjection du Riou-Bourdoux. Cytisus alpinus Müller. — Laburnum L*— Répandu, comme le précédent, dans les forêts sub- alpines. Anthyllis montana L. var. Jacquini (A. Jacquini Kerner). — Environs de Barcelonnette (Pellat). Melilotus alba Lamk. — hemonte l'Übaye jusqu'au confluent de l'Ubayette à Gleizolles. — officinalis Lamk. — Remonte l'Ubaye jusque prés du col de la Madeleine, à 2000 metres. Medicago cyclocarpa F. Hy. — Cône de déjection du Riou-Bourdoux (abbé Hy). — falcata L. — Environs de Barcelonnette. Trifolium spadiceum L. — Non observé depuis Lannes; à supprimer sans doute. l pratense L, var. nivale. — Prairies fauchables de la zone alpine inférieure. — montanum L. — — var. Balbisianum (T. Balbisianum DC.). — nigrescens Viviani (T. pallescens DC.). — rubens L. — Grange-Commune, le Lauzanier (G. Vidal). Tetragonolobus siliquosus Roth. — Prairies humides jusqu'à 2000 m. Lotus corniculatus L. — Depuis la plaine jusqu'à 2700 mètres au val- lon de Chambeyron. Astragalus leontinus Jacquin. — A supprimer suivant Verlot. Oxytropis fœtida DC. — Espèce omise par erreur dans les Notices: à maintenir, conformément au Catalogue de Lannes. | — pyrenaica Gr. Godr. — Au fond du vallon du Lauzanier (N. Roux). Vicia pyrenaica Pourret. — À supprimer, est seulement adventice dans la vallée. — sepium L. — Prés-bois. , — Orobus DC. et V. cassubica L. — A supprimer sans doute. Lathyrus pratensis L. — Environs de Barcelonnette. — si i — Forêts, prés-bois. — MUR P | Bords des champs, environs de Barcelon- nette. . . — latifolius L. — S'éléve jusqu'aux environs de Saint-Paul, à 1400 m. CCLVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Prunus brigantiaca Villars. — Fréquent dans les forêts et les clairières jusqu’à 1450 mètres. — Mahaleb L. — Coteaux incultes, zone du Pin sylvestre. Geum reptans L. — Zone alpine supérieure jusqu'à 3300 mètres au Chambeyron. Potentilla frigida Villars. — N'a pas été observé depuis Lannes. — grandiflora rar. pedemontana (P. pedemontana Reuter). — verna L. var. opaca (P. opaca L.). — A supprimer. — inclinata Villars. — Espèce ambigué, très douteuse comme déter- mination. Fragaria vesca L. — Bois et prés-bois. Rubus cæsius L. — Champs en jachère. — idæus L. — Forêts et prés-bois jusqu'à la limite supérieure de la zone subalpine. — saxatilis L. — Répandu dans la zone subalpine, foréts et prés-bois. Rosa alpina L. (incl. R. glandulosa Bellardi) (1). — rubrifolia Villars. — montana Chaix. — glauca Villars (comprenant R. caballicensis Puget et R. imponens Ripart). — canina L. (comprenant R. lutetiana Léman, R. dumalis Bechst., R. cladoleia Ripart, R. andegavensis Bastard). — Chavini Rapin. — dumetorum Thuillier (comprenant R. urbica Léman et R. platy- phylla Rau. — coriifolia Fries. — agrestis Savi (R. sepium Thuill. incl. R. arvatica Puget). — micrantha Smith (incl. R. septicola Puget). — tomentosa Smith. — villosa L. (comprenant R. mollis Smith, R. Grenieri Déségl., R. po- mifera Herrm.). — pimpinellifolia L. — graveolens Gr. Godr. (R. elliptica Tausch). Alchemilla vulgaris L. var. montana (A. montana Willd.). — — var. fissa (A. pyrenaica L. Dufour). Spiræa Aruncus L. — Rare, à Uvernet (G. Vidal). — Filipendula L. — Les Clots, à Faucon (G. Vidal). (1) Nous avons modifié l'énumération des Roses de Lannes d’après les pré- - cieux avis de M. E. Burnat qui vient de publier (Flore des Alpes maritimes, I, 1** partie) une étude approfondie sur les Roses de la région qui confine au bassin de l'Uhaye. Nous espérons que M. l'abbé Coste donnera une étude syn- " thétique sur les Roses du bassin de l'Ubaye. a FLAHAULT. — RAPPORT (LISTE COMPLÉMENTAIRE, ETC.). CCLVH Spiræa Ulmaria L. — Répandu sur le bord des eaux aux environs de Barcelonnette. Bryonia dioica Jacg. — Haies au voisinage des habitations, Moulanez, Euchastrayes, jusqu'à 1400 mètres. Scleranthus perennis L. — Prairies fauchables du col de Vars (N. Roux). Sedum villosum L. — Rochers alpins de la Mée (Marty). Umbilicus sedoides DC. — Sols rocailleux de la zone alpine. Saxifraga adscendens L. (S. petræa Gr. Godr. non L.). — androsacea L. — Col de Longet (L. Legré). Daucus Carota L. — Répandu jusqu'à la limite supérieure des cultures, vers 1950 mètres. Turgenia latifolia Hoffm. — Environs de Barcelonnette (Th. Derbez). Caucalis daucoides L. — Environs de Barcelonnette. — leptophylla L. Levisticum officinale Koch. — A supprimer; seulement cultivé (G. , Vidal). Angelica silvestris var. montana. — Prairies et clairières des bois. Heracleum Sphondylium £. — Prairies fauchables. Gaya simplex Gaudin. — Pelouses de la zone alpine. Meum athamanticum Jacquin. — Prairies subalpines. Athamanta cretensis L. — Rochers de la zone alpine inférieure. Seseli Libanotis Koch (Libanotis montana AÏl.). — Prairies fauchables au Longet. . Æthusa Cynapium L. — Barcelonnette, Larche (G. Vidal). Bupleurum rotundifolium L. — Champs, environs de Barcelonnette. Pimpinella magna. — S'éléve jusqu'au delà de Saint-Paul, à 1500 m. — saxifraga L. —- S'éléve jusque vers les derniéres cultures, à 1900 m. — Tragium Villars. — A supprimer; c'est une espèce des basses mon- tagnes chaudes. | | Bunium petræum Ten. (B. alpinum Waldst. et Kit.). — C est probable- ment à une var. du B. Bulbocastanum L. (B. minus Villars) que Lannes a donné ce nom par une erreur d'interprétation. — Bulbocastanum L. var. minus. — Rocher de Saint-Ours (Lannes, G. Vidal); col de Vars (N. Roux). Trinia vulgaris DC. | C. Scandix Pecten-Veneris L. — S'éléve jusqu'aux derniéres cultures à 1950 mètres. - Conium maculatum L. — Décombres, jusqu'à Meyronnes (6. Vidal). Eryngium alpinum L. — Prairies fauchables : Lauzanier, col de Vars. — campestre L. — Terrains incultes, siliceux et calcaires. Cornus sanguinea L. — Très répandu, bois aux environs de Barcelon- nette. ° Q T. XLIV. CCLVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Lonicera Xylosteum L. — Répandu, forêts et prés-bois. Viburnum Lantana L. — Coteaux calcaires les plus chauds. — Opulus L. — Forêts, environs de Barcelonnette. Rubia tinctorum L. — Naturalisé dans un vallon prés de Saint-Paul (G. Vidal). Galium verum £L. var. eminens (G. eminens Gr. Godr.). — obliquum Villars (incl. G. myrianthum et G. luteolum Jordan). — leucophæum Gr. Godr. (incl. G. alpicolum Jordan). — silvestre Pollich (G. asperum Schreber). — — var. montanum (G. montanum Villars). — silvestre Poll. var. anisophyllum (G. anisophyllum Villars). — Aparine L. — S'éléve dans la vallée jusqu'au Châtelard, vers 1300m. (G. Vidal). — tricorne With. — Environs de Barcelonnette. Asperula cynanchica L. — Jordani (A. longiflora form. Jordani). — Parait manquer aux Alpes de Provence (E. Burnat). Valeriana officinalis L. — S'éléve jusqu'à Larche (G. Vidal) et au-des- sus de Saint-Paul. — dioica L. form. minima. — Sagnes, jusqu'à 2000 métres. Knautia silvatica Duby (inel. K. dipsacifolia Host). — colliua Gr. Godr. — Bouzolières (G. Vidal). Scabiosa lucida Vilars. 7 — var. glabrescens (S. glabrescens Jordan). Columbaria L. (incl. S. affinis Gr. Godr., S. brigantiaca Jordan, S. breviseta Jordan). Succisa L. — Sagnes, jusqu'à la limite des prés-bois. — pyrenaica All. (incl. S. vestita Jordan). — Lauzanier (Chatenier). Tussilago Fartara L. — Abondant dans les terres noires. Solidago Virga-aurea form. typica. — Répandu dans les foréts. Erigeron acris L. var. dræbachensis (E. drebachensis Miller). Bellis perennis L. — Monte dans la vallée jusqu'à Faucon, à 3 kilo- mètres en amont de Barcelonnette (G. Vidal). Senecio Jacobæa L. form. — Foréts. — vulgaris L. — S'éléve jusqu'à Larche, 1700 mètres (G. Vidal). — Mhoronicum form. Barrelieri (S. Barrelieri Gouan). Cineraria iurantiaca Hoppe (Tephroseris Reich., inclus. T. lanug\- nosa Jordan). Artemisia vulgaris L. — Répandu dans la vallée jusqu'à Larche, 1700 mètres (G. Vidal). Leucanthemum vulgare Lamk var. maximum (L. maximum DC.). FLAHAULT. — RAPPORT (LISTE COMPLÉMENTAIRE, ETC.). CCLIX Leucanthemum vulgare var. montanum (L. montanum DC.). — — war. atratum (Chrysanthemum atratum Gaudin non Jacq.). — Parthenium Gr. Godr. Matriearia inodora L. — Champs jusqu'à Larche. Achillea Millefolium L. — Jusque dans la zone des prés-bois. — tanacetifolia Allioni. — — var. stricta (A. stricta Schleicher, A. compacta Gr. Godr. non Lamk). — — var. dentifera (A. dentifera DC.). — lanata Sprengel. — Vallon de l'Oronaye, près le col de Larche (N. Roux). Buphthalmum salicifolium L. form. grandiflora (B. grandiflorum L.). Cirsium eriophorum Scop. — Répandu dans les clairières des forêts. — — var. Morisianum Reich. fil. subspec. — Environs de Barcelon- nette (Hipp. Coste). — lanceolatum Scop. — Cône de déjection du Riou-Bourdoux, etc. — montanum Sprengel (C. rivulare All. non Link). heterophyllum All. — S'hybride avec la forme C. helenioides All. (G. Vidal). — acaule All. — Dominante dans les pelouses calcaires de la zone iuférieure. arvense Scop. — S'éléve au delà de la limite des derniéres cultures à 2000 mètres. Carduus Personata Jacq. — Au Lauzanier (E. Burnat, G. Vidal). — — nutans L. Centaurea amara L. var. alba (C. alba Loisel. non L.). — Cyanus L. — Champs jusqu’au Châtelard, vers 1300 mètres. — Scabiosa L. — Bords des champs, environs de Barcelonnette. — solstitialis L. — Champs jusqu’au Châtelard, vers 1300 mètres. Leontodon proteiformis Villars. — Cône de déjection du Riou-Bour- doux. Picris hieracioides L. — Environs de Barcelonnette. Podospermum laciniatum DC. var. subulatum (P. subulatum DC.). — Barcelonnette. Chondrilla juncea L. — Environs de Barcelonnette (G. Vidal). Taraxacum officinale Wigg. — Jusqu'à la zone alpine supérieure à 2900 metres. — palustre DC. — Jusqu'à la zone alpine (G. Vidal). | Lactuea perennis L. — Environs de Larcelonneite et jusque pres de Maurin, 1900 mètres. . — saligna L. — Environs de Barcelonnette (G. Vidal). CCLX SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Sonchus oleraceus L. — arvensis L. Mulgedium alpinum L. — Grange-Commune sous le roc de la Tour (Th. Derbez). Hieracium (1). Sous-genre Pilosella Fries. Hieracium Pilosella L. — Auricula L. — glaciale Lach.r. — florentinum All. — præaltum Villars. — cymosum L. (H. sabinum Seb. et Mauri et var. rubellum, etc., H. elongatum Frœl.). Sous-genre Archieracium Fries. Hieracium Lawsoni Villars (H. saxatile Villars). — glaucum All. — scorzoneræfolium Villars. — villosum Jacquin. — piliferum Hoppe. — subnivale Gr. Godr. — glanduliferum Hoppe. — prenanthoides Villars. — valdepilosum Vill. — ochroleucum Schleicher (H. cydoniæfolium Fries, an Villars). — picroides Villars. — Pseudo-Cerinthe Koch (H. amplexicaule var. Gaudin). — amplexicaule L. — pulmonarioides Villars (H. amplexicaule L. var. Griseb.). — humile Jacquin (H. Jacquini Villars). — rupestre Allioni. . — tomentosum Allioni (H. lanatum Villars). — andryaloides Villars et H. Liottardi Ravaud? (1) C'est encore M, £. Burnat qui a bien voulu nous aider à déterminer le groupement rationnel des nombreuses espèces et formes de Hieracium obser- vées dans la vallée de l'Ubaye. On trouvera beaucoup d'observations critiques d'une haute portée dans son Catalogue raisonné des Hieracium des Alpes ma- rilimes, Genève et Bàle, 1883. FLAHAULT. — RAPPORT (LISTE COMPLÉMENTAIRE, ETC.). CCLXI Hieracium murorum L. et var. silvaticum, præcox, cinerascens, pilosis- simum, bifidum. — vulgatum Fries. Sous-genre Chlorocrepis Griseb. Hieracium staticefolium Allioni. Phyteuma pauciflorum L. — hemisphæricum L. — Non citée par Lannes, a sans doute été con- fondue par lui avec la précédente; il existe entre elles de nombreux intermédiaires (E. Burnat). — Charmelii Villars. Campanula spicata L. — Cette espèce n'a pas été mentionnée par oubli dans les Notices. — Soleille-Bœuf, Larche, prairies subalpines au Longet. — pusilla Henke (incl. C, gracilis Jordan et C. cæspitosa Villars non Scop.). — slenocodon Boissier et Reuter. — Rochers, à la Condamine (Ch. Magnier). — glomerata L. — Jusqu'à la limite supérieure des prés-bois. — rapunculoides L. — Jusqu'à Larche. Vaccinium Myrtillus L. — Forêts et prés-bois. Rhododendron ferrugineum L. — Peu répandu dans la vallée dont le sol est en majorité calcaire. Sur les sols siliceux méme (grès d'Annot, etc.), il est toujours clairsemé. Monotropa Hypopithys L. — Foréts jusqu'aux prés-bois. Pinguicula vulgaris L. var. grandiflora (P. grandiflora Lamk). — — var. leptoceras (P. leptoceras Reich.), Primula grandiflora Lamk. — Ne s'élève pas au-dessus du Lauzet (G. Vidal). — intricata Gr. Godr. — Prairies fauchables subalpines; pl. de pre- mier printemps. — officinalis Jacq. var. suaveolens (P. suaveolens Bert). — marginata Curt. — Rochers jusqu’à 3300 mètres au Chambeyron. Audrosace pubescens DC. — Enclausette à l'est du Lauzanier (E. Burnat). — lactea L. — Signalé peut-être par confusion avec À. carnea. — carnea L. — Plante variable, trés répandue sur les sols caillouteux de la zone alpine. — helvetica Gaudin. — Col de Vars (N. Roux). Anagallis arvensis L. var. phœnicea. — Peu répandu aux environs de Barcelonnette (G. Vidal). CCLXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Anagallis arvensis var. cærulea. — Bassin du Bachelard, jusqu'à la Malune (G. Vidal). Fraxinus excelsior L. — Çà et là dans les forêts; autour des habita- tions jusqu'à 1950 mètres. Ligustrum vulgare L. — Répandu dans les foréts, surtout à l'exposi- tion S., environs de Barcelonnette. Vincetoxicum officinale Mænch. — Sols arides de la zone inférieure; Riou-Bourdoux et jusqu'à la Malune, 1400 métres. Gentiana punctata L. — bavarica L.— M. Vidal ne l'a pas observé dans le bassin de l’ Ubaye. — Rostani Reuter. — Fréquent dans la zone alpine, surtout dans les lieux humides; remplace le précédent. — verna L. var. brachyphylla (G. brachyphylla Villars). Swertia perennis L. — Partout dans les sagnes des zones subalpine et alpine. Convolvulus arvensis L. — Assez répandu, environs de Barcelonnette. — sepium L. Cerinthe minor L. — — var. alpina (C. alpina Kitaibel). Borrago officinalis L. — Seulement échappé des jardins. Onosma echioides L. — Sols pierreux exposés au S., jusqu'à Saint-Paul et au delà, 1400 métres. Lithospermum arvense L. form. permixta (L. permixtum Jordan). Echium vulgare L. — S'éléve jusqu'à Saint-Paul, 1400 mètres. Pulmonaria angustifolia L. — Forèts, prés-bois. Myosotis silvatica Hoffm. var. alpestris (M. alpestris Schmidt). — Pe- louses alpines. Cynoglossum officinale L. — Plus fréquent que C. Dioscoridis Villars seul mentionné par Lannes. Solanum Dulcamara L. — Environs de Barcelonnette. Hyoscyamus niger L. — Décombres, jusqu’à Meyronnes. Verbascum Thapsus L. fil. — Environs de Barcelonnette. Peut-être en existe-t-il d’autres espèces (G. Vidal). Scrofularia canina form. Hoppii (S. Hoppii Koch). — Sols rocheux de la zone subalpine. Antirrhinum latifolium DC. — Trés répandu, coteaux ensoleillés jus- | que vers 1400 mètres. Linaria italica Trev. — S'éléve jusqu'à Saint-Paul, 1500 métres. - striata DC. — Jusqu'au voisinage de la zone alpine. — minor Desf. — Bords des chemins jusqu'à la zone alpine (G. Vidal). Veronica spicata L.. — Teucrium L. form. latifolia (V. latifolia L.). FLAHAULT. — RAPPORT (LISTE COMPLÉMENTAIRE, ETC.). CCLXIII Veronica fruticulosa L. form. saxatilis (V. saæatilis Jaeq.). — serpyllifolia L. form. tenella (V. tenella All.). — Beccabunga L.-- S'éléve jusqu'à Larche, 1700 mètres (G. Vidal). Euphrasia Rostkoviana Schlecht. (E. pratensis Fries, E. officinalis L., p. p.). — minima Jacquin (E. officinalis L. p. p.). — M. N. Roux a distingué encore (à Enchastrayes) E. hirtella Jordan et E. ericetorum Jordan. Odontites lanceolata Reich. — Clairières et sols arides jusqu'à Maurin et au col de Vars, 2000 métres. Pedicularis cæspitosa Sieber (P. rostrata Koch non L.). Le P. ros- trata L. appartient à la flore des Alpes orientales. Les Pedi- cularis sont sujets à s'hybrider (E. Burnat). Rhinanthus major Ehrh. — Prairies fauchables jusqu'à leur limite supérieure. — minor Ehrh. — Prairies fauchables jusqu'à leur limite supérieure. Phelipea cærulea C.-A. Mey. — Sur Achillea Millefolium. Orobanche cruenta Bertol. — Sur Papilionacées, à la Malune. — Teucrii Hol. et Sch. Lavandula Spica L. — — var. delphinensis (L. delphinensis Jordan). Thymus Serpyllum L. — Jusqu'aux pelouses alpines. Hyssopus officinalis L. form. decumbens (H. decumbens Jordan). Satureia montana L. Nepeta Nepetella L. var. Nepetella (N. lanceolata Lamk). Lamium grandiflorum Pourret (L. longiflorum Tenore). — purpureum L.— Champs jusqu'à Larche, 1700 mètres. Galeopsis Ladanum L. subsp. intermedia (G. intermedia Vill.). — — var. carpetana (G. monticola Jordan). — Tetrahit L. — Champs et voisinage des bergeries jusqu'à Larche, 1700 mètres (G. Vidal). Stachys alpina L. — Enchastrayes (Copineau). — recta L. — Bois jusqu'au Châtelard, 1300 mètres. Melittis Melissophyllum L. — Foréts de Chénes-Rouvres, à la Malune (G. Vidal). Brunella vulgaris Mænch. — Environs de Barcelonnette, forêts et clairières (G. Vidal). — grandiflora Mænch. — Jusqu'à la limite des prés-bois (G. Vidal). Ajuga genevensis L. — Jusqu’au-dessus de Larche, 1800 mètres (G. Vidal). — Chamæpitys Schreber. — Champs, à Barcelonnelte. CCLXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Teucrium Chamædrys L. — montanum L. — Botrys L. Plantago Cynops L. — media L. — Partout jusqu'à la zone alpine. Chenopodium Bonus-Henricus L. -— Voisinage des bergeries, jusqu'à la ' zon: alpine. Oxyria digyna Campd. — Zone alpine supérieure, jusqu’à 3100 mètres (Chambevron). Rumex Acetosa L. Polygonum alpinum All. — Col de Larche (G. Vidal). Thesium tenuifolium Sauter. — Sa présence est très douteuse dans le bassin supérieur de Ubaye (E. Burnat). Empetrum nigrum L. — Na pas été observé depuis Lannes, mais vient dans le massif du Viso (E. Burnat) et dans le Dévoluy (Ch. Flahault). Euphorbia Gyparissias L. — pilosa L. — Ce nom a été sans doute attribué à tort par Lannes à l'espèce suivante. — dulcis L. — Forêts subalpines; bois des Tardies, etc. (G. Vidal). — flavicoma DC. — L'existence de cette espèce est douteuse dans le bassin supérieur de l'Ubaye (G. Vidal). Euphorbia taurinensis All. — Non observé depuis Lannes. Ulmus montana Smith. — Spontané à Moulanez (G. Vidal); cultivé assez fréquemment. Urtica dioica L. — Autour des Bergeries jusqu'à 2600 mètres. — urens L. — Jusqu'aux environs de Barcelonnette, 1200 mètres. Parietaria officinalis DC. Ne s'éléve pas au delà de Barcelonnette, 1200 mètres environ. Quercus sessiliflora Smith. — La Malune, Tournoux ; jusqu'à 1580 m. Corylus Avellana L. — Jusqu'à la limite supérieure des prés-bois. Salix (1) undulata Ehrh. — (Hybride de S. triandra et de S. alba.) — Smithiana Forbes. — (S. cinerea X viminalis suivant Wimmer.) — alba L. — Bord des ruisseaux et des prés, environs de Barce- lonnette. — purpurea L. — Grèves et berges des torrents. . (1) Le genre Salix, abondamment représenté dans la vallée, réclame une eade trés attentive de la part d'un. botaniste séjournant dans le pays depuis épanouissement des chatons jusqu'au complet développement des feuilles € des fruits. Nous ne pouvons qu'ajouter quelques espèces à la liste de Lannes, en attendant mieux. FLAHAULT. — RAPPORT (LISTE COMPLÉMENTAIRE, ETC.). CCLXV Salix viminalis L. — Grèves et berges des torrents, peut-étre souvent planté. — cinerea L. — caprea L. — Foréts, surtout à l'exposition Nord. Populus nigra L. — Grèves et cônes de déjections. Betula alba L. — Grèves et alluvions jusqu'à Maurin, 1900 mètres. Alnus viridis DC. — Couvre des surfaces étendues dans la zone des prés-bois. — incana DC. — Bords des rivières, Uvernet, etc. Alisma Plantago L. — Barcelonnette, au Plan. Colchicum autumnale L. — Prairies, environs de Barcelonnette. Veratrum album £. var. Lobelianum Bernh. — Lauzanier (abbé Coste). Tulipa Celsiana DC. (T. silvestris Villars non L.).— Jusqu'en amont de Barcelonnette. — — form. alpestris (T. alpestris Jord. et Fourr.). Fritillaria delphinensis Gren. — — var. Moggridgei Planchon. Gagea fistulosa Duby (G. Liotardi Schult.). — Jusqu'à la zone alpine supérieure, 2850 métres. Allium sphærocephalum L. — Très répandu dans la haute vallée du Var (E. Burnat), dans les hautes vallées du Verdon et de la Blanche (C. Flahault); à rechercher ici dans la saison. — Schænoprasum L. form. foliosa (A. foliosum Clarion). Muscari racemosum DC. — Champs, environs de Barcelonnette. Phalangium Liliago Schreber. — ramosum Lamk. — Sa présence est douteuse dans le bassin supé- rieur de l'Übaye (G. Vidal). Asphodelus ramosus L. var. subalpinus (A. subalpinus Gren.). Paris quadrifolia L. — Bois de Gaudeissart, Gimelte (G. Vidal). Polygonatum vulgare L. — Forêts, prés-bois. | Convallaria majalis L. — Bois de Gaudeissart, la Malune, Uvernet à l'exposition Nord (G. Vidal). mE | Epipactis latifolia All. — Bois, surtout à l'exposition Sud; Riou-Bour- doux, Abriès, elc. DENEN Neottia Nidus-avis Rich. — Foréts ombreuses, surtout à l'exposition Nord; Grange-Commune. Orchis purpurea Hudson. — mascula L. g — latifolia L. var. incarnata (0. incarnata Willd.). — maculata L. — Bois à Gaudeissart. — bifolia L. — Bois à Gaudeissart. — odoratissima L. CCLXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Chamæorchis alpina Rich. — Eboulis du lac Paroir (Marty). Juneus Jacquini L. (J. atratus Lamk). — arcticus Willd. — Sagnes de Grange-Commune. Eriophorum Scheuchzeri Hoppe (E. capitatum Host.). — alpinum L. — Col de Larche, 1970 m. (G. Vidal). | Heleocharis palustris R. Br. var. multicaulis (E. multicaulis Dietr.). — — var. uniglumis (E. uniglumis Koch). Carex præcox Jacq. form. polyrhiza (C. polyrhiza Wallr.) (1). —- tenax Reuter. — Vallon du Lauzanier et vallons voisins (E. Burnat). — glauca Scop. — Prés humides jusque dans la zone alpine infér. Hierochloa borealis Rem. et Sch. — Barcelonnette, au Plan; col de Larche (E. Burnat). Anthoxanthum odoratum L. Phleum pratense L. form. præcox (P. precoz Jordan). Alopecurus Gerardi Villars. — Zone alpine supérieure jusqu'à 3300 m. au Chambeyron. Sesleria cærulea Arduin. — Rochers calcaires jusqu'à la zone alpine inférieure. Andropogon Ischæmum L. — Terrains arides; Riou-Bourdoux. Calamagrostis littorea DC. — varia Schrader. — Forêts, F. du Lauzet, bois de Lauzon, à 1490 m. Agrostis alba L. var. genuina (A. stolonifera Host). — Terrains arides; Riou-Bourdoux. Stipa pennata L. — S'éléve jusqu'à 1850 mètr. au torrent des Sagniéres. Lasiagrostis Calamagrostis Link. — Pentes arides et ferres noires, jusque vers 1800 mètres. Arrhenaterum elatius Mert. et Koch (Avena elatior L.). — Très répandn jusqu'à la limite des prés-bois. Keleria valesiaca Gaudin. — Cône de déjection du Riou-Bourdoux. Poa nemoralis L. var. alpina Gr. Godr. (P. glauca DC.). — Le Lans, 2000 m. (abbé Coste). Briza media L. — Prairies jusqu'à la zone alpine inférieure. Melica ciliata L. var. nebrodensis (M. nebrodensis Parlat.). — Lieux secs exposés au sud jusqu'à 1600 mètres. Dactylis glomerata L. — Prairies jusqu'à la zone alpine inférieure. (1) Le Catalogue de Lannes est évidemment incomplet en ce qui concerne les Carex; mais l'époque à laquelle ont eu lieu les herborisations de la Société n'était favorable qu'à la récolte des espèces alpines de ce genre. M. Burnat nous à fait remarquer qu'il a constaté l'existence de 65 espèces de Carer dans les Alpes maritimes. Lannes n'en mentionne que 25. Nous recommandons particulièrement l'étude des Cypéracées aux botanistes séjournant dans la vallée. FLAHAULT. — RAPPORT (LISTE COMPLÉMENTAIRE, ETC.). CCLXVI Festuca (1) ovina L. var. duriuscula Hackel (F. duriuscula var. cur- vula Gaudin). — rubra L. subsp. violacea Hack. (F. violacea Schleich.). — — subsp. heterophylla Hack. (F. heterophylla Lamk). — varia Henke subsp. pumila Hack. (F. pumila Chaix). — — subsp. euvaria Hack. (F. varia Gr. Godr.). — — subsp. flavescens Hack. (F. flavescens Bell., Gr. Godr.). — spadicea L. var. genuina Hackel. — Prairies fauchables, Soleille- Boeuf, etc. — Halleri All. — Zone alpine supérieure jusqu'à 3200 mètres au Chambeyron. Ægilops ovata L. (Triticum Gr. Godr.). — Terrains arides, environs de Barcelonnette (2). Pinus silvestris L. — Forme des forêts étendues jusqu'à 1800 mètres, surtout au Sud. — montana Miller var. uncinata (P. uncinata Ramond). — Forme quelques bois seulement dans la haute vallée; Tournoux, Fouillouze. — Cembra L. -— Ne forme plus qu'un massif au sommet de la forêt du Lauzet. entre 2300 et 2450 mètres. — Isolé çà et là à la limite extréme de la zone subalpine. Picea excelsa Link. — Forme des forêts étendues, seul ou en mélange dans la zone subalpine. Abies pectinata DC. — Ordinairement mélangé à l'espéce précédente, surtout au Nord. Larix europea DC. — Forme des foréts étendues qui dépassent la limite des deux espéces précédentes, et passent peu à peu aux prés-bois; limite extréme vers 2300 métres. Juniperus Sabina L. — Trés abondant dans la zone du Pin sylvestre. — phenicea L. — La station la plus élevée de cette plante est un peu en amont de Barcelonnette, au voisinage du Riou-Bourdoux, au Sud, vers 1100 mètres. — communis L. var. nana. — S’étend jusqu'à la zone alpine inférieure. Woodsia hyperborea R. Br. Cystopteris montana Link. — Vallon du Chambeyron, 2880 mètres. (1) Conf. E. Burnat, Catalogue des Festuca des Alpes maritimes. Brochure de 15 pages in-8*. Lausanne, 1882. 0. | | (2) Nous recommandons aussi l'étude des Graminées aux botanistes qui résident dansla vallée; nous leur promettons des observations intéressantes, tant au point de vue des espéces qui ont échappé jusqu'ici, qu'à celui de la distribution géographique de la plupart des Graminées. CCLXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Aspidium Lonchitis Swartz. — Surtout dans les rochers siliceux. Polystichum Filix-mas Roth. — Forèts. Asplenium Ruta-muraria L.— Rochers calcaires. — septentrionale Swartz. — Paraît ne venir que dans les roches siliceuses. Equisetum hyemale L. — Sagnes de Grange-Commune. Nous ne disons rien ici des Muscinées et des Thallophytes. Les quelques indications que nous avons données, d’après les obser- vations faites à loccasion de la session, montrent que presque tout reste à faire sur les végétaux inférieurs. Combien il serait intéressant pourtant d'en dresser le Catalogue et de faire con- naître les conditions de leur distribution dans nos grands massifs montagneux : nous comptons sur les botanistes résidant dans le pays pour en aborder l'étude d'une facon suivie. EXCURSIONS BRYOLOGIQUES AUX ENVIRONS DE BARCELONNETTE (BASSES- ALPES), AOUT 1897; par M. J. RÉCHIN. Les environs de Barcelonnette n’ont été étudiés au point de vue bryologique que par M. l'abbé Boulay et par M. Boudeille, du moins à ma connaissance. Les herborisations de M. l'abbé Boulay ont été faites surtout aux environs d'Allos, un peu au sud de Barcelonnette. On peut en lire le comple rendu dans son étude magistrale Sur la distri- bution géographique des Mousses, pp. 201 et 234. M. Boudeille, officier des Douanes à Condamines, explora le nord et l'est de Barcelonnette. Ses récoltes ont été vues par M. L. Debat et publiées dans les Annales de la Société botanique de Lyon, 3 année, 1874-1875, p. 53 et suiv. En 1886, dans son Catalogue des Mousses du bassin du Rhône, M. Debat ramenait à une cinquantaine le nombre des espèces que M. >oudeille lui avait envoyées. | La Société botanique de France, pendant son séjour à Darce- lonnetle, a parcouru quelques-unes des localités visitées par M. Boudeille, principalement le Lauzanier. RÉCHIN. — EXCURSIONS BRYOLOG. DANS LES BASSES-ALPES. CCLXIX Je ne saurais prétendre dresser un Catalogue des environs de Barcelonnette, aprés quelques jours d'excursion; mais, au moins puis-je espérer donner une idée de la physionomie générale de la flore bryologique, et contribuer ainsi, pour une faible part, à faire mieux connaitre les richesses de nos Alpes, qui réservent encore tant de surprises aux botanistes qui voudront se donner la peine de les fouiller. Les environs de Barcelonnette sont trop déboisés, et par là méme trop sees, pour être riches en Muscinées; ces petits végé- taux réclament, pour la plupart, de l'ombrage et de l'humidité. Quelques montagnes, exposées au nord, à l'ubac, comme disent les gens du pays, offrent encore quelques belles forêts; mais elles ne tarderaient pas à disparaitre, si la prévoyance de l'Administra- tion forestière, soucieuse des intérêts des habitants, n'arrétait le déboisement. Cette Administration travaille avec un courage et une persévérance, dignes de tous les éloges, à replanter l'adrech, versant exposé au midi. Il est fort intéressant de constater les résultats obtenus, encore bien minimes, il est vrai, au torrent des Sagniéres. Il n'est pas moins curieux de suivre les travaux gigantesques, entrepris pour dompter le sauvage Riou-Bourdoux et le Riou-Chanal. Malgré ces conditionssi peu favorables aux Mousses et la saison d'herborisation, j'ai pu réunir au moins 200 espéces, dont quel- ques-unes sont fort intéressantes, surtout au point de vue de la géographie botanique. Voici d'ailleurs la liste de ces plantes, en suivant l'ordre des excursions de la Société : Torrent des Sagnières, 1260 à 1600 mètres. Distichium capillaceum B. E. — Forme des terrains secs à feutre radiculaire abondant; et une forme allongée trés gréle. Barbula tortuosa W. M. B. ruralis Hedw. — C. f. Grimmia conferta Funck. — C. f. — Le type et une forme allongée, due à l'humidité de la station. G. anodon B. E. — C. f. G. plagiopodia Hedw. — C. f. — Les capsules sont pour la plupart un peu avancées; mais le pédicelle géniculé, la capsule légère- CCLXX SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. ment bossue ne laissent aucun doute, puis j'ai rencontré une jeune capsule avec la coiffe parfaitement développée. Grimmia orbicularis B. E. — C. f. G. pulvinata Sm. form. minor. — C. f. Ulota Hutchinsie Schp. — C. f. Bryum cirratum H. H. — C. f. B.. capillare L. — C. f. Pseudoleskea catenulata B. E. — Les feuilles accessoires ne sont pas toujours faeiles à voir dans cette espéce; souvent elles sont peu nombreuses. Thuidium abietinum B. E. Camptothecium lutescens B. E. — Rare à cette altitude. Brachythecium glareosum B. E. Hypnum Sommerfeltii Myr. — Semble assez répandu aux environs de Barcelonnette. H. chrysophyllum Brid. H. commutatum Hedw. — Forme. H . sulcatum Schp. — Forme plus petite que le type et distincte par la présence de radicules assez nombreuses ; feuilles de deux sortes; et une forme plus gréle se rapprochant de commutatum, mais nervure courte, quelquefois bifurquée au sommet. H. procerrimum Mol. — Les feuilles sont quelquefois sinuolées à la base. H. Vaucheri Lesq. — Assez commun là. Col de Valgelaye, 2380 métres. La pluie est venue malheureusement se mettre de la partie et nous a empêché des faire une herborisation qui promettait d'être fructueuse. Cynodon virens Schp. — C. f. Grimmia pulvinata Sm. — C. f. Rhacomitrium canescens Brid. Orthotrichum rupestre Schl. — C. f. Bryum pallescens Schl. — C. f. (abbé Violleau). B. pallens Sw. B. pseudotriquetrum Hedw. — C. f. Philonotis fontana Brid. var. alpina Schp. — C. f. (abbé Violleau). RÉCHIN. — EXCURSIONS BRYOLOG. DANS LES BASSES-ALPES. CCLXXI Pseudoleskea atrovirens B. E. P. catenulata D. E. Thuidium decipiens de Not. — Forme à rameaux trés allongés, et à peine pennés. Hypnum uncinatum Hedw. — C. f. H. falcatum Brid. H. sulcatum Schp. H. Heufleri Jur. — Le type et une forme à rameaux très allongés, à feuilles fortement imbriquées à la base, un peu plus petites que dans le type. H. Vaucheri Lesq. Petit bois sur la rive gauche du cóne de déjection du Riou-Bourdoux, 1190-1220 mètres. Le cóne de déjection du Riou-Bourdoux peut présenter quelque intérêt aux phanérogamistes, mais le bryologue y perdrait com- plétement son temps. Cependant j'ai voulu le parcourir; je n'y ai trouvé qu'une seule plante intéressante, la variété lanatum de Bryum argenteum. Un petit bois, prés de là, mesemblait offrir plus de chances de succès. J'avais compté sans sa grande sécheresse : toutefois mes efforts n'ont pas été inutiles, car j'ai eu la bonne fortune d'y rencontrer le rare Pseudoleskea tectorum, avec de nombreuses fleurs femelles. Ceratodon purpureus Brid. — Belle forme. Didymodon rubellus B. E. Barbula tortuosa W. M. — C. f. B. subulata P. B. B. — var. subinermis B. E. B. mucronifolia Schw. B. muralis Hedw. Grimmia conferta Funck. G. apocarpa Hedw. G. anodon B. E. G. pulvinata Sm. var. longipila Schp. Ulota Hutchinsie Sch. CCLXXIT SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Orthotrichum saxatile Brid. O. speciosum Nees. -0. diaphanum Sch. Encalypta vulgaris Hedw. E. streptocarpa Hedw. Bryum cespititium L. B. capillare L. B. turbinatum Schw. var. prelongum B. E. Pseudoleskea catenulata B. E. P. tectorum Schp. Feuilles lisses, comme le dit Schimper, dans Synopsis, X édi- tion, plus subitement et plus longuement acuminées que dans Pseudoleskea catenulata, quelquefois légèrement sinuolées dans le tiers supérieur. Nervure ordinairement très courte, quelquefois cependant atteignant presque le milieu, mince et toujours bifide à l'extrémité. Cellules marginales carrées, allongées transversale- ment, formant une bande de trois à quatre rangées; cellules mé- dianes deux à quatre fois aussi longues que larges; celle de l'acu- men plus allongées. Fleurs femelles assez nombreuses sur les branches principales- Feuilles extérieures ovales, faiblement acuminées : les intérieures plus grandes, plus longuement acuminées, plissées; nervure presque nulle : tissu trés translucide. Cellules allongées cinq à sept fois aussi longues que larges. Feuilles sinuolées dans le tiers supérieur. La plante est quelquefois presque aussi développée que certaines lormes de Pseudoleskea catenulata. Cette espèce me semble assez répandue sur les rochers et les racines des arbres dans ce bot. Grâce à l'amabilité de MM. Renauld et F. Camus, j'ai pu com- parer mes échantillons à ceux de Warnstof, Rabenhorst et Geheeb, Je les ai trouvés absolument identiques. Thuidium abietinum B. E. Homalothecium Philippeanum B. E. Amblystegium serpens B. E. Hypnum Sommerfeltii Myr. — C. H. cupressiforme L. - . RÉCHIN. — EXCURSIONS BRYOLOG. DANS LES BASSES-ALPES. CCLXXII H. cupressiforme var. uncinatum Boul. H. Vaucheri Lesq. Cône de déjection du Riou-Bourdoux. Barbula squarrosa Brid. B. intermedia Brid. Grimmia crinita Brid. — Sur les débris des rochers. Bryum argenteum L. var. lanatum B. E. Dans cette variété, la nervure est franchemeni excurrente. D'ailleurs dans Br. argenteum, type, en mettant bien exactement au point, on voit que la nervure se continue et forme l’acumen. Le tissu seul permet donc de distinguer Br. argenteum stérile de Zieria julacea stérile. Dans cette dernière plante le tissu des feuilles est beaucoup plus lâche; les cellules supérieures sont beaucoup plus longues, et les inférieures plus petites et plus ré- gulières; les cellules des bords sont aussi plus allongées, mais cependant ne forment pas de marge distincte. Le Plan. On appelle ainsi toute une étendue de terrain, plutôt humide que marécageux, comprise entre le cône du Riou-Bourdoux et Barcelonnette. Peut-être y aurais-je fait quelques bonnes trouvailles, si UN orage assez fort ne m'avait obligé à regagner l'hôtel au plus vite. Barbula tortuosa W. M. B. ruralis Hedw. Bryum cirratum H. H. Amblystegium radicale B. E. — Au pied des souches. Hypnum stellatum Sch. — Forme robuste, à feuilles à peine squar- reuses. | H. filicinum L. — Petite forme déprimée, à rameaux courts; tige assez régulièrement pennée; feuilles à pennes secondes, assez lon- guement acuminées, nervure excurrente. H. commutatum Hedw.— C. f. — Petite forme. H. falcatum Brid. H. subsulcatum Sch. — Feuilles trés longuement et tres finement acu- minées; paraphylles abondantes. T. XLIV. R CGLXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Hypnum cuspidatum L. — Très belle forme : feuilles peu imbri- quées, rameaux gonflés; les feuilles sont quelquefois secondes à l'extrémité des rameaux. La partie supérieure de la tige est brusquement acuminée. Aneura pinquis Dum. Maison forestière des Maïts, au pied du col de la Pare, 2200 mètres. Belle excursion à travers les prairies alpines : quelques rochers et les bords d'un petit ruisseau m'ont donné les plantes sul- vantes : Barbula tortuosa W.M. B. intermedia Brid. Grimmia conferta Funck. — Assez commune et en bel état de fructi- fication. G. apocarpa Hedw. G. anodon B. E. — C. f. (1). G. alpestris Schl. — C. f. Encalypta vulgaris Hedw. E. — var. obtusa B. E. (abbé Violleau). Bryum pallescens Schl. — C. f. B. cæspititium S.? B. argenteum S. var. lanatum Sch. B` pseudotriquetrum Schw. B. turbinatum Schw. B. turbinatum Schw. var. latifolium B. E. Philonotis fontana Brid. Myurella apiculata B. E. Pseudoleskea catenulata B. E. Brachythecium salebrosum B. E. — C. f. Hypnum uncinatum Hedw. JJ ` . . . , S, H. filicinum L.— Le type, et une forme à feuilles finement acuminée acumen formé par la nervure, voisine de Vallis-Clausc. (1) M. Flahault, qui a beaucoup exploré les environs de Barcelonnette, 2 , . «plo Oi iA trouvé cette espèce au sommet des Aiguilles de Chambeyron par 3400 metre d'altitude. RÉCHIN. — EXCURSIONS BRYOLOG. DANS LES BASSES-ALPES. CCLXXV Hypnum commutatum Hedw. — Très grosse forme, voisine de sul- catum, mais radicules abondantes. H. falcatum Brid. H. irrigatum Zett. — Le type, et une petite forme exondée, à feuilles accessoires peu nombreuses surtout vers le sommet des rameaux. H. sulcatum Sch. — Feuilles caulinaires de deux sortes. — Dans ces échantillons la nervure atteint presque la base de l'acumen. Vallon d'Enchastrayes, 1250 à 1650 métres. Cynodontium virens Schp. (abbé Violleau). Leptotrichum flexicaule Hampe. Distichium capillaceum D. E. Didymodan rubellus D. E. Trichostomum mutabile B. E. — C. f. Barbula tortuosa W. M. B. subulata P. B. . B. mucronifolia Schw. — Forme à pédicelles allongées. B. ruralis Hedw. B. ruraliformis Besch. Grimmia apocarpa Hedw. G. — var. rivularis N. H. G. pulvinata Sm. Bryum cirratum H.H. B. cæspititium L. (abbé Violleau). B. Mildeanum Jur.? B. capillare L. Mnium affine Sch. var. elatum Sch. M. punctatum L. Bartramia Œderi Schw. Philonotis calcarea Sch. (Flahault). Pseudoleskea catenulata B. E. P. tectorum Schp. Thuidium abietinum B. E. T. delicatulum Lindb.? (abbé Violleau). Le tissu est absolument con- forme à celui de cette espèce, mais l'absence de feuilles périché- tiales empéche la cerlitude. Homalothecium Philippeanum B. E. CCLXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Hypnum Sommerfeltii Myr. — C. f. H. chrysophyllum Brid. var. tenellum B. E. H. uncinatum Hedw. H. commutatum Hedw. — Forme un peu plus robuste que le type; nervure plus courte. H. filicinum L. — C. f. — Petite forme. H. hamulosum B. E. H. palustre L. — C. f. Plagiochila asplenioides Dum. Jungermannia spherocarpa Hook. (abbé Violleau). J. acuta Lindb. J. Flerkei Mart. Lophocolea heterophylla Dum. Radula complanata Dum. Bords du torrent d'Enchastrayes, 1630 à 1550 métres. Dicranum scoparium Hedw. Distichium capillaceum B. E. Barbula ruralis Hedw. Grimmia apocarpa Hedw. G. anodon B. E. Orthotrichum saxatile Brid. Q. leucomitrium Bruch Encalypta commutata N. H. E. streptocarpa Hedw. Bryum capillare L. Mnium spinosum Schw. Pseudoleskea catenulata B. E. — Dans ces échantillons les feuilles accessoires sont rares et trés petites. Thuidium abietinum B. E. — Jolie petite forme qui au premier abord pourrait étre confondue avec Ps. atrovirens. Lescuræa striata B. E. var. saxicola B. E. Homalothecium sericeum B. E. Brachythecium salebrosum B. E. B. glareosum B. E. B. velutinum B. E. RÉCHIN. — EXCURSIONS BRYOLOG. DANS LES BASSES-ALPES. CCLXXVII Amblystegium serpens B. E. Hypnum Halleri L. — En très beaux fruits. H. uncinatum Hedw. H. fastigiatum Brid. — C. f. H. Heufleri Jurat. Hylocomium splendens Schp. H. triquetrum Schp. Plagiochila interrupta Dum. P. asplenioides Dum. Scapania irrigua Nees. Jungermannia lycopodioides Wahl. Radula complanata Dum. De Larche au Lauzanier, 1697 à 1950 mètres. C'est avec le plus vif plaisir que je parcours ces belles prairies alpines, dont la fraicheur contraste avec la sécheresse des loca- lités que nous avons visitées jusqu'à présent. Cà et là des rochers humides, de petits groupes d'arbres. Tout me fait espérer que la récolte ne sera pas mauvaise. Gymnostomum rupestre Schw. G. — var. compactum B. E. Dicranoweisia crispula Hedw. — C. f. — Le type, et une forme à touffes trés compactes. Dicranella varia Schp.? Seligeria recurvata B. E. — Abondant sur les pierres de grés ferrugi- neux aux bords du chemin. Distichium capillaceum B. E. D. inclinatum B. E. Didymodon rubellus B. E. Trichostomum rigidulum Sm. Barbula subulata P. B. var. dentata Boul. B. aciphylla B. E. B. ruralis Hedw. Grimmia conferta Funck. G. elatior B. E. G. commutata Huebn. CCLXXVII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Grimmia alpestris Schl. Hedwigia ciliata Hedw. | Orthotrichum alpestre Horn. 0. leucomitrium Bruch. Encalypta commutata N. H. E. vulgaris Hedw. Webera cruda Schp. Bryum cirratum H. H. . bimum Schl.? . pallescens Schl. | . argenteum L. var. lanatum B. E. . pallens Sw. . pseudotriquetrum B. E. . — var. flaccidum Sch. . turbinatum Schw. Mnium affine Schw. var. elatum B. E. M. punctatum Hedw. Meesea uliginosa Hedw. Philonotis calcarea Schp. Leskea nervosa Myr. — Feuilles ayant trois quarts de mill. de long sur un quart de large, subitement et longuement acuminées. F orme un peu plus petite que le type. Tissu formé de cellules petites, carrées, dilatées vers les bords; prés de la nervure les cellules sont allongées, deux à quatre fois aussi longues que larges. Pseudoleskea atrovirens B. E. P. — var. intermedia B. E. P. catenulata B. E. Thuidium decipiens De Not. Pterogynandrum filiforme Hedw. var. heteropterum Schp. Lescuræa striata B. E. var. saxicola B. E. Ptych;dium plicatum Schp. Brachythecium glareosum B. E. B. collinum B. E. B. velutinum B. E. B. reflexum B. E. | Eurhynchium diversifolium B. E. Plagiothecium pulchellum B. E. DE S UE & RÉCHIN. — EXCURSIONS BRYOLOG. DANS LES BASSES-ALPES. CCLXXIX Amblystegium vadicale B. E. var. oligorrhizon B. E. — Feuilles trés distinctement dentées comme dans Ambl. leptophyllum, mais cellules hexagonales, courtes, trois à quatre fois aussi longues que. larges. Hypnum aduncum Hedw. H. revolvens Sw. H. uncinatum Hedw. H. filicinum L. H. commutatum Hedw. — Le type et plusieurs formes. H. falcatum Brid. H. sulcatum Schp. , , Hylocomium triquetrum Schp. Sarcoscyphus emarginatus Boul. a Jungermannia acuta. Lindl. J. — form. typica Boul. s i J. Mulleri Nees. Ù J. Schreberi Nees. . ' J. lycopodioides Wahl. J. bicuspidata L. Lophocolea minor Nees. Aneura pinguis Dum. Rochers de grès vers le lac du Lauzanier, 2240 mètres et lac du Lauzanier, 2301 mètres. Après un repos de quelques instants, nous reprenons notre route vers le lac du Lauzanier, but que nous nous sommes pro- posé. Des prairies marécageuses, aux fleurs brillantes et variées, ne me retiennent pas longtemps : j'ai hâte d'atteindre des rochers de grés qui donnent à peine passage aux eaux que le lae laisse échapper. Je les explore attentivement, ainsi que les bords du lorrent. A peine parvenus au lac, il nous faut songer à battre en retraite; l'heure s'avance, et nous sommes loin du gite. Weisia Wimmeriana B. E. — Il est souvent assez difficile de distin- guer cette espèce des Gymnostomum, lorsque le péristome est nu ; dans ce cas la floraison subsynoique permet seule de la recónnai re. Dicranoweisia crispula Hedw. CCLXXX SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Distichium capillaceum B. E. pidymodon rubellus B. E. — Trés développé. Desmatodon latifolius B. E. Barbula aciphylla B. E. — C. f. Grimmia alpestris Schl. Rhacomitrium canescens Brid. var, ericoides Web. Encalypta ciliata Hedw. Webera nutans Hedw. W. albicans Schp. var. glacialis B. E. Bryum cuspidatum Schp. B. pallescens Schl. — Le type, et une trés petite forme à cils à peine appendiculés. B. Funckii Schw. B. pallens Sw. Mnium punctatum L. Amblyodon dealbatus P. B. Bartramia ithyphylla Brid. B. pomiformis Hedw. Polytrichum juniperinum Hedw. var. alpinum B E. Pseudoleskea atrovirens B. E. var. intermedia Boul. Lescurea striata B. E. Orthothecium intricatum B. E. — C. f. — Feuilles légèrement sinuo- lées vers le sommet. Brachythecium salebrosum B. E. B. collinum B. E. B. velutinum B. E. B. reflexum B. E. B. rivulare B. E. Eurhynchium strigosum B. E. var. precox Wahl. Hypnum uncinatum Hedw. H. filicinum L. — Forme assez robuste, rameaux fastigiés; cellules petites, ovales, non hexagonales; tissu très serré. H. irrigatum Zetterst. — C. f. scapania undulata Dum. S. trrigua Dum. Jungermannia acuta Lindb. RÉCHIN. — EXCURSIONS BRYOLOG. DANS LES BASSES-ALPES. CCLXXXI Jungermannia Schreberi Nees. J. lycopodioides Wahl. Chiloscyphus polyanthus Cord. Ralula complanata Dum. R. — var. propagulifera Hook. Madotheca platyphylla Dum. Riou-Chanal, 1950 à 1350 mètres. Visite trés intéressante aux travaux du Riou-Chanal, mais les rochers et les bois que nous suivons sont peu favorables aux Mousses : cependant j'y ai rencontré quelques espéces intéres- santes. . Dicranum scoparium Hedw. D. — var. orthophyllum Brid. Leptotrichum homomallum Hampe. — C. f. L. flexicaule Hampe. — C. f. L. — var. densum Schp. — C. f. Distichium capillaceum B. E. Didymodon rubellus B. E. Trichostomum tophaceum Brid. — C. f. Barbula muralis Trin. — Forme à feuilles révolutées jusqu'à la. base du poil; sommet échancré, l'un des bords de la feuille s'éléve le long du poil. Cette forme est beaucoup plus robuste que la forme obcordata Schp. tortuosa W. M. — C. f. . Subulata P. B. — var. integrifolia Boul. ruralis Hedw. ruraliformis Besch. Grimmia apocarpa Hedw. Orthotrichum affine Sch. O. saxatile Brid. Encalypta streptocarpa Hedw. Webera nutans Hedw. Bryum capillare L. B. — var. obconicum Horn. E CCLXXXH SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Bryum capillare var. Ferchelii B. E. Mnium affine Schw. (abbé Violleau). Pseudoleskea catenulata B. E. — Le type, et une forme se rapprochant de la forme filescens Boul. Thuidium recognitum Lindb. T. abietinum B. E. Orthothecium intricatum B. E. — Forme plus robuste que le type. Cette plante est d'ailleurs trés variable. 0. strictum Lor. Ptychodium plicatum Schp. Brachythecium glareosum B. E. B. velutinum B. E. Hypnum Sommerfeltii Myr. — C. f. H. chrysophyllum Brid. — En belles fructifications. H. stellatum Schr. H. uncinatum Hedw. H. filicinum L. — Plusieurs formes. H. cupressiforme L. var. lacunosum Brid. H. Heufleri Juratz. H. molluscum Hedw. H. cuspidatum L. Hylocomium splendens Schp. var. gracilius Boul. H. triquetrum Schp. Plagiochila asplenioides Dum. Jungermannia acuta Nees. Lophocolea minor Nees. L. — var. erosa Nees. Dans son Catalogue des Mousses du bassin du Rhône, M. L. Debat indique quelques espèces qui ont été trouvées par M. Bou- deille dans la vallée de l'Ubaye, mais que je n'ai pas rencontrées : Dicranum fuscescens Turn. Seligeria pusilla B. E. Pottia cavifolia Ehr. P. lanceolata C. M. P. latifolia C. M. var. Boudeillu. CHAMPIGNONS RÉCOLTÉS AUX ENVIRONS DE BARCELONNETTE. CCLXXXIII Barbula pulvinata Jur. Grimmia apocarpa Hedw. var. alpicola. G. crinita Brid. var. elongata B. E. Encalypta rhabdocarpa Schw. E. apophysata N. H. Bryum pendulum Sch. B. microstegium B. E. — Espèce voisine de Bryum pallescens et de Br. arcticum. B. pallescens Schl. var. boreale Schw. — Forme à peine distincte du type. Mnium rostratum Schw. M. serratum B. E. Timmia megapolitana Hedw. — M. Ch. Flahault a trouvé cette espèce, assez commune et en beaux fruits, dans le vallon de Gange, 2000 à 2500 mètres. Rhynchostegium tenellum B. E. var. meridionale Boul. Hypnum palustre L. Ce travail me semble être le résumé de nos connaissances bryo- logiques sur la belle vallée de FUbaye. Puisse-t-il susciter de nouvelles recherches qui augmenteront certainement beaucoup e nombre des espèces indiquées dans cette région si pittoresque ! TEREAU, LISTE DES CHAMPIGNONS RÉCOLTÉS par MM. DUMÉE, CURSÍONR DE LA PERROT, RADAIS et LUTZ, PENDANT LES EXCURSIONS D SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE AUX ENVIRONS DE BARCEL Russula integra L. R. graminicolor Sec. R. emetica Sch. R. fragilis. R. delica Fr. Lactarius theiogalus B Hygrophorus conicus Scop. CCLXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1891. Cortinarius sanguineus Wulf. C. castaneus B. Inocybe piriodora Pers. Stropharia semi-lobata Batsch. Paneolus campanulatus L. Lentinus lepideus Fr. Boletus luridus Sch. B. lividus Sch. Polyporus marginatus Pers. P. pinicola Fr. P. nigricans Fr. var. pomaceus. Stereum purpureum Fr. S. hirsutum Willd. Bovista nigrescens Pers. Lycoperdon pratense Pers. L. papillatum Sch. L. matense Pers. Ustilago Caricis Pers., sur divers Carex. Uromyces Astragali Opiz, sur Astragalus purpureus. Valeriane Schum., sur diverses Valérianes. Hedysari DC., sur Hedysarum obscurum. . sculellatus Schranck, sur Euphorbia Cyparissias. Alchemillæ Pers., sar Alchemilla alpina. Silenes Schlecht., sur Silene alpina. Melampsora Hypericorum DC., sur Hypericum montanum. M. farinosa Pers., sur Salix herbacea. Puccinia Trollii Karst., sur Aconitum lycoctonum. Rumicis-scutati DC., sur Rumex scutatus. . Hieracii Schum., sur Hieracium murorum. - Thesii Desv., sur divers Thesium. . Menthæ Pers., sur diverses Menthes. . Bistortæ Strauss, sur Polygonum Bistorta. . Gentianæ Strauss, sur Gentiana cruciata. . Swertiæ Winter, sur Swertia perennis. Gymnosporangium juniperinum L., forme OEcidium, sur Sorbus aucuparia et Amelanchier vulgaris. SSaSsS ST TT TT m HUE. — LICHENS RÉCOLTÉS DANS LE BASSIN LE L'UBAYE. CCLXXNV Gymnosporangium clavariiforme Jacq., forme Œcidium, sur Sorbus Aria et Cratægus oxyacantha. Phragmidium Rubi-idæi DC., sur Rubus ideus. P. Sanguisorbe DC., sur Poterium Sanguisorba. Coleosporium Sonchi Pers., sur Inula Conyza. OEcidium Mespili DC., sur Cotoneaster tomentosa. Lachnea umbrarum Fr. Helvella lacunosa Er. Rhytisma acerinum Pers., sur Acer campestre. Erysiphe taurica Lév., sur Cerinthe minor. Microsphera Astragali DC., sur Ononis fruticosa et rotundifolia. Polystigma rubrum Pers., sur Prunus brigantiaca. Cystopus Tragopogonis Pers., sur Matricaire. LICHENS RÉCOLTÉS PAR LA SOCIÉTÉ DANS LE BASSIN SUPÉRIEUR DE L'UBAYE, AU COURS OU A L'OCCASION DE LA SESSION DE 1897, par M. l'abbé HUE. On ne savait à peu prés rien sur la flore des Lichens de la vallée supérieure de l'Ubaye au moment où la Société s'est réunie à Barcelonnette. La bibliographie du sujet est limitée, croyons- nous, à une note d'une page et demie, publiée par M. A. Magnin au Bulletin et consacrée à la fois aux Mousses et aux Lichens (1). Les quelques Lichens mentionnés dans cette Note ont été re- cueillis entre 2000 et 2600 métres, aux environs de la Conda- mine, de Fouillouse, dans le vallon de Mirandole; une seule espèce a été prise au rocher de Saint-Ours, à 3004 mètres. D’autres pro- viennent des abords de la Condamine à 1300 mètres environ; la Note mentionne 15 espèces seulement. | Les récoltes qui nous ont été confiées par un de nos confrères ont été trouvées : ` (4) Sur les Mousses et les Lichens de la partie supérieure de la vallée de l'Ubaye (Bull. Soc. bot. Fr., XXIII, pp. 54-55, 1876). CCLXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. 1* Au vallon de Grange-Commune et au col de Pelouze, mettant la vallée de l'Ubave en communication avec le bassin du Var, de 3100 à 2500 métres; 2 A la crête de l'Eyssina, voisine du col de Vars, sur la ligne de séparation de la vallée de la Durance et du bassin supérieur de l'Ubaye, de 2636 à 2710 mètres; 3* Sur les bords du glacier de Marinet, au N. des Aiguilles de Chambeyron, à lalt. de 2800 mètres ; ^ Dans le vallon de Chambeyron, de 2700 à 3400 mètres, c'est- à-dire jusqu'au sommet le plus élevé de cette partie des Alpes. Un trés petit nombre seulement ont été recueillis dans les bois voisins de Barcelonnette, exposés au N., à l'altitude de 1300 m. La description détaillée que nous en donnons nous dispense de: tout commentaire. 1. Collema multifidum (Scop.) Schær. Enum. Lich. europ. p. 254, C. melenum Ach. Synops. Lich. p. 315. Casses voisines des lacs de Chambeyron, altit. 2990 mètres environ; stérile. Europe ; Afrique (Algérie et Madère); Amérique septentrionale. 2. Collema cristatum Hoffm. Deutsch. Fl. II, p. 101. Aiguilles de Chambeyron; altit. 3100 mètres; fertile. Europe; Afrique (Algérie et Bourbon). 3. Cladonia pyxidata Var. neglecta (Floerke) Mass., Wain. Monogr» Clad. il, p. 226. Sur la terre, forét de Pins sylvestres, bois de Lachaud, au N., prés de Barcelonnette, altit. 1300 mètres; vallon de Grange-Commune, altit. 2100 à 2500 mètres; stérile. Cosmopolite. 4. Cladonia fimbriata var. abortiva Floerke et var. subcornuta Nyl., Wain. Monogr. Cladon. M, pp. 304 et 292. Sur la terre, forét de Pins sylvestres, bois de Lachaud au N., prés de Barcelonnette, altit. 1300 mètres; stériles. La 1" var. Europe et Asie (Sibérie). La 2° cosmopolite. 9. Cladonia furcata Var. pinnata (Floerke) Wain. Monogr. Cladon. IL, p. 332. HUE. — LICHENS RÉCOLTÉS DANS LE BASSIN DE L'UBAYE. CCLXXX VII Parmi le Cetraria islandica Ach., crête de l'Eyssina, altit. 9700 m.; stérile. Cosmopolite. 6. Cladina silvatica Nyl. apud Hue Add. Lichenogr. europ. p. 30. Vallon de Grange-Commune, altit. de 2100 à 2500 mètres; stérile. Cosmopolite, mais plus abondant dans les zones froides de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. 1. Cetraria islandica Ach., Nyl. Synops. Lich. I, p. 298. Vallon de Grange-Commune, altit. 2100 à 2500 mètres, créte de l'Eyssina, altit. 2700 métres. Vallon de Chambeyron, autour du lac des Neuf-Couleurs, altit. 2900 mètres; stérile. Dans cette dernière localité le thalle est plus obscur, d'un brun noi- râtre. Nord et régions alpines et subalpines de l’Europe. Asie boréale et Himalaya; Amérique boréale et australe ; hautes montagnes de l'Amé- rique tropicale. 8. Cetraria crispa Ach. Synops. Lich. p. 929; C. islandica var. crispa Nyl. Synops. Lich. I, p. 299. Sur le calcaire schistoide, vallon de Chambeyron, autour du lac des Neuf-Couleurs, altit. 2900 mètres. Forme à thalle presque aussi noiràtre que dans l’exsice. d'Arnold n. 1609 et se rapprochant ainsi de la var. subnigricans Nyl., apud Hue Add. Lichenogr. europ. p. 35; stérile. Dans le Nord et dans les régions alpines de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique boréales. — form. subtubulosa Nyl.; C. islandica f. subtubulosa Fr. Li- chenogr. europ. reform. p. 31. Aiguilles de Chambeyron, altit. 3100 mètres environ; stérile. Europe septentrionale; Asie (Japon); Afrique (Maurice); Amérique septentrionale. 9. Platysma nivale Nyl. Synops. Lich. 1, p. 302; Schær. Lich. helvet. exsicc. n. 19 et Hepp Flecht. europ. n. 845. Vallon de Chambeyron, altit. 2800 métres. Aiguilles de Cliambeyron, altit. 3100 mètres environ. | SON Thalle de 1,5 à 2 cent. de hauteur, d'un jaune paille trés pâle, presque blanc, sans apothécies ni spermogonies. 1 , . EM " 4 Nord et hautes régions des montagnes de l'Europe; Asie et Amé- rique boréales. 10. Pintysma janiperinum Var. terrestre Nyl. Synops. Lich. |, CCLXXXVIIT SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. p. 312; Cetraria juniperina var. terrestris Schær. Lich. helvet. exsicc. n. 20 et Hepp Flecht. europ. n. 840. Vallon de Chambeyron, altit. 2800 mètres. Aiguilles de Chambeyron, altit. 3100 mètres environ. Thalle en partie jaune citron et en partie verdàtre pâle, plus jaune aux extrémités des lobes; médulle d'un jaune intense; ni apothécies, ni spermogonies. Nord et montagnes élevées de l'Europe; région alpine de l'Amérique septentrionale. 41. Alectoria ochroleuca Ach., Nyl. Synops. Lich. I, p. 281. Glacier du Marinet, altit. 2800 mètres; stérile. Nord et montagnes élevées de l'Europe; Asie (Sibérie, Japon et monts Himalaya); Amérique septentrionale et méridionale (Mexique, Bolivie et Fuégie) ; Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande). 12. Peltigera malacea Fr., Nyl. Synops. Lich. Y, 323. Vallon de Grange-Commune, altit. 2400 à 2500 mètres; stérile. Plaines et montagnes de l’Europe; Asie boréale et monts Himalaya; Afrique (Algérie et cap de Bonne-Espérance), île de Kerguelen; Amé- rique boréale et australe. 13. Peltigera rufescens Hoffm., Nyl. Synops. Lich. I, p- 324. Sur la terre calcaire, vallon de Chambeyron, autour du lac des Neuf- Couleurs, altit. 2900 mètres. C'est la forme à thalle blanc pruineux ; stérile. Europe; Asie (Sibérie et monts Himalaya) ; Afrique (Algérie, Abyssi- nie, Madére, Guinée et région méridionale); Amérique septentrionale et méridionale ; Océanie (Nouvelle-Zélande et les tles Sandwich). 14. Solorina bispora Nyl. Synops. Lich. I, p. 331. Sur la terre, vallon de Grange-Commune, altit. 2100 à 2500 mètres. Vallon de Chambeyron, autour du lae des Neuf-Couleurs, altit. 2900 mètres. Thalle cendré et pruineux, ou plus brunâtre et presque sans pruine, large de 3 ou 4 millimètres autour des apothécies qui sont profondément urcéolées. Epithécium rougeâtre; paraphyses épaisses de 2,5-3 p, arti- culées, à articles assez longs: hypothécium incolore, peu épais, formé d'hyphes entrelacés et reposant sur une couche de gonidies; périthé- cium formé d'hyphes d'abord presque horizontaux, puis verticaux, soudés en faux parenchyme, hauts de 90 p et présentant des cellules irrégu- lières, larges de 7-13 p; spores au nombre de 2 dans chaque thèque, d'abord incolores, puis rougeâtres, à une cloison qui est d'un rouge plus 1 ~" HUE. — LICHENS RÉCOLTÉS DANS LE BASSIN DE L'UDAYE. CCLXXXIX épais, souvent resserrées en face de cette cloison, longues de 66-90 u et larges de 33-35 pa; on en trouve de plus oblongues, 88 u sur 33 et de plus ellipsoides, 82 p sur 40. La gélatine hyméniale bleuit par Piode, puis devient d'un rouge vineux, les théques demeurant d-un bleu obscur. Europe (région subalpine et alpine). 15. Physcia dimidiata Nyl. apud Hue Add. Lichenogr. europ. p. 52 Lojka Lich. regni Hung. exsicc. n. 18; Parmelia albinea var, dimidiata Arn. exsicc. n. 212. Sur les roches calcaires mélées de silex au col de Pelouze, dans le haut bassin de l'Ubaye, altit. 2580 mètres; stérile. Europe; Afrique (Algérie et Transvaal). 16. Psoroma Hypnorum Nyl. Synops. Lich. |, p. 22; Parmelia Hypnorum Fr. Lichenogr. europ. reform. p. 98. Sur la terre calcaire, vallon de Chambeyron, autour du lac des Neuf- Couleurs, altit. de 2900 mètres. Thalle consistant seulement en quelques granulations et peu fructifé. Europe (surtout région alpine); Asie boréale; Amérique boréale et australe. 17. Lecanora elegans Ach., Nyl. apud Hue Lich. exot. p. 128. Sur les roches calcaires avec rognons de silice, glacier du Marinet, altit. 2800 mètres. Casses voisines des lacs de Chambeyron, iltit. ‘2990 mètres. Aiguiiles de Chambeyron, altit. 3100 mètres environ et à l'ubac, altit. 3400 mètres et enfin au col de Pelouze dans le haut bassin de l'Ubaye, altit. 2580 mètres. Thalle bien développé, porlant de nombreuses apothécies; dans certaines de ces localités il se rapproche de la var. tenuis Ach. Synops. Lich. p. 183. Europe; Asie (Sibérie, Perse et Arménie); Afrique (Abyssinie et mont Kilimandscharo et ile de Kerguelen); Amérique septentrionale et méridionale; Océanie (Nouvelle-Zélande). — var. eetaniza Nyl. in Flora 1883, p. 105 et apud Huc Add. Lichenogr. europ. p. 65; L. elegans var. muscicola Nyl. in Lojka Lich. regni Hungar. exsice. n. 120 (in Lamy Exposit. Lich. Caut. et Lourdes, p. 39, cet exsiccata est placé par erreur sous le nom de Norrlin); Amphiloma elegans var. laxum Mull. Arg. Lich. Beitr. (1884), n. 798, non A. elegans var. muscicola Mull. Arg. in Flora 1872, p. 466. Aiguilles de Chambeyron au S., altit. 3350 mètres et à l'ubac, altit. 3400 mètres. s T. XLIV. CCXC SESSION EXTRAORDINAIRE A BÀRCELONNETTE, AOUT 1897. Thalle à laciniures jaunâtres ou orangées, aplanies, rarement prui- neuses. Dans la var. muscicola Mull. Arg. : « Laciniæ torulosæ, dis- crelæ et plus minusve pruinosa. » Europe (France, Hongrie, Russie septentrionale). 18. Lecanora gypsacea (Sm.) Hepp Flecht. Europ. n. 619, Nyl. apud Stizenb. Lich. hyperb. p. 25 et Lich. helvet. p. 86; Squamaria gypsacea Nyl. Synops. Lich. 11, p. 59. Vallon de Grange-Commune, altit. de 2100 à 2500 mètres. Europe (zones subalpine et alpine); Afrique (Algérie et Somali). 19. Lecanora Lamarekii Schær. Enum. Lich. europ. p. 57 et Lich. helvet. exsicc. n. 342, Hepp Flecht. Europ. n. 618; Squamaria Lamarckii Nyl. Synops. Lich. II, p. 59; Urceolaria gypsacea DC. Fl. fr. M, p. 372. Sur le calcaire, casses voisines des lacs de Chambeyron, aluit. 2990 mètres. Aiguilles de Chambeyron, altit. 3100 mètres. Apothécies très variables pour la grandeur; isolées, elles mesurent 1-8 millimètres ; réunies en groupes, elles n'ont que 2,5-5 millimètres. Spores longues de 13-17 et larges de 6-7 u, ou plus étroites 20 sur 6 p. Europe méridionale, Suisse et monts Carpathes. 20. Lecanora disperso-areolata Schær. Lich. helvet. exsicc. n. 333, Stizenb. Lich. helvet. p. 81; Squamaria disperso-areolata Nyl. Lich. Scand. p. 132 et Synops. Lich. I, p. 63. Sur les roches calcaires, crête de l'Eyssina, altit. 2700 mètres, sur le calcaire schistoide, vallée du Chambeyron, autour du lac des Neuf- Couleurs, altit. 2900 métres. Sur les roches calcaires au S. Aiguilles de Chambeyron, altit. 3350 métres. Les squamules du thalle sont d'un jaune paille pâle ou blanchâtre, formant de petits glomérules ou dispersées suivant un arc de cercle; les spores oblongues mesurent 12-20 y sur 5-7 p. Dans la première de ces localités le thalle présente des glomérules plus compacts avec des squamules bordées de noir; les spores sont un peu plus étroites, 14-17 sur 4,5-5 p. Sur le thalle et principalement sur les apothécies de cette espèce on aperçoit fréquemment un petit Champignon parasite, le Tichothecium p ygmewm Koerb., Zopf Ubersicht Flecht. schmarotz. Pilze, p. 358. Europe tempérée, dans les zones les plus élevées des hautes mon- tagnes (France et Suisse, Italie et Tyrol); Asie (Perse). HUE. — LICHENS RÉCOLTÉS DANS LE BASSIN DE L'UBAYE. CCXCI 21. Lecanora albula; Squamaria albula Nyl. Synops. Lich. M, p. 63 et Lich. Delphin. et Armoric. p. 396. Sur le calcaire schistoide, vallon de Chambeyron autour du lac des Neuf-Couleurs, altit. 2900 mètres. Cest bien la forme alpine décrite par M. Nylander; thalle blanc, consistant en quelques petites squamules dispersées ; apothécies nom- breuses, larges de 1-1,5 millimétres à marge d'un jaune pàle; les spores différent un peu, elles sont pour la plupart granuleuses, longues de 13-15 y et larges de 8-9 y. avec quelques-unes presque sphériques, 9,5- 10 & sur 7-8 p. M. Nylander indique 11-15 sur 7-8 y. France (Pyrénées et Alpes du Dauphiné). 22. Lecanora concolor Ram., Stizenb. Lieh. helvet. p. 89; Squa- maria concolor Nyl. Lich. Delph. et Armoric. p. 397. Aiguilles de Chambeyron, altit. 3100 métres. Europe tempérée, hautes montagnes (Frahce, Suisse, Italie et Tyrol). 29. Lecanora Flahaultiana Hue. Sommet des aiguilles de Chambeyron, altit. 3400 métres. Thallus albidus vel cinerascenti-albidus, farinosus, valde inæqualis, 9-10 millim. crassus, pulvinos 3 cent. latos et minores, fragiles, fere sine pondere et substrato parum adhærentes formans; areolatus, areolis contiguis, convexis vel applanatis, varie et passim cerebrino-contextis, rugosis; hydrate kalico flavens, hypochlorite calcico non mutatus, sed hoc post priorem adhibito, eodem modo flavens; medulla pure alba hyphis 5-7 p crassis, laxe contextis, iodo non linclis , formata et inter hyphas materiam albam, cretaceam, acido nitrico solutam, continens; gonidia 9-20 y. lata et iodo cærulescentia. Apothecia 0,5-4 millim. lata, sessilia, primum margine thallino crassa et intus gonidia fovente cincta, dein fere immarginata, plus minusve confluentia et passim crustam omnino tegentia atque disco aterrimo, interdum leviter albo- suffuso, prædita. Epithecium cærulescenti-nigrum, hypochlorite calcico non mutatum, hydrate kalico cærulescenti dissolutum; hypothecium hyalinum, supra gonidiorum glomerulos positum; paraphyses sat arcte cohærentes, 1,5-2 p crasse, articulate, apice eierulescenti-incrassatie et ibi 3,5-5 p metientes; thecæ fere cylindricæ, sporarum primum unicam et dein duplicem seriem continentes et tunc 45 p long et 16 y late ; spore 8^e, incolores, late ellipsoideæ vel sphæricæ, 6-8 p longæ et 5-0 p. late, aut diam. 6 p metientes. Gelatina hymenialis iodo cæru- lescens et dein vinose rubens. Spermogonia atra; spermatia recta vel CCXCII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. leviter curvata, apicibus attenuata, 12-16 y. longa et 1,9 p lata; sterig- mata simplicia. Species crassitudine thalli et sporis fere globosis conspicua, in stirpe Lecanoræ subfuscæ Ach. ponenda, et forsan L. atrosulfureæ Ach., elsi in ea nihil sulfureum adsit, affinis. 24. Lecanora candida Nyl. apud Hue Add. Lichenogr. europ. p. 107; Aspicilia polychroma var. candida Anzi Catal. Lich. Sondr. p. 99 et Lich. rarior. Langob. exsicc. n. 325. Sur le calcaire, aiguilles de Chambeyron, au Midi; altit. 3350 m. Ces échantillons, semblables à ceux d'Anzi, montrent un thalle blane, cà et là légèrement bleuâtre, farineux; aréolé et effiguré dans la périphérie; le disque des apothécies est noir pruineux. Les spores mesurent 43-16 sur 10-14 p; quelques-unes sont plus globuleuses et ont 12 sur 10 y. Anzi les indique un peu plus grandes, 13-20 sur 10-12 y, mais dans l'exsiecata de cet auteur j'en ai observé de semblables à celles que je viens de signaler. Dans M. Arnold Ausflug. Lichenol. Tirol XXIII, p. 41 et exsice. 999, a et b, elles sont encore plus grandes, 21-24 sur 12-15 p. Les paraphyses sont articulées et épaisses de 2-2,5 p. Les spermogonies manquent. Sur le calcaire schistoide, créte de l'Eyssina, il s'est trouvé, au milieu du L. disperso-aerolata Nyl., un petit échantillon à thalle trés mince, d'un blanc un peu bleuâtre et légèrement effiguré aux bords qui me parait appartenir également à cette espéce. Je sigualerai encore de petits fragments récoltés sur le calcaire dans les casses voisines des lacs de Chambeyron, altit. 2990 mètres environ. Là, le thalle est d'un blane bleuâtre plus accentué, passant méme au noiràtre et farineux. Les apothécies, d'abord indiquées par un point ou une fente, sont urcéolées, leur disque est noir et non pruineux. L'épithé- cium est d'un vert noirâtre; l’hypothécium incolore ; les paraphyses arti- culées sont épaisses de 2 u. Les spores, au nombre de huit et sur deux rangs dans les thèques, sont subglobuleuses, mesurant 18-24 y sur 13-17 p. La gélatine hyméniale, sous l'influence de l'iode, bleuit trés légèrement et prend bientôt la teinte rouge vineux. Les spermaties auraient été nécessaires pour montrer si ces échantillons doivent prendre place près du L. candida Nyl. ou du L. calcarea Sommerf. Alpes de la France, de la Suisse, de l'Italie et du Tyrol. 25. Lecidea lurida Ach., Nyl. Lich. Scand. p. 192. Sur la terre calcaire dans le vallon de Grange-Commune, altit. de 2100 à 2500 mètres ; fertile. | Europe ; Asie (Syrie); Amérique septentrionale; Océanie (ile Nukahiva). HUE. — LICHENS RÉCOLTÉS DANS LE BASSIN DE L'UBAYE. CCXCIII 26. Lecidea decipiens Ach., Nyl. Lich. Scand. p. 214. Sur la terre calcaire, vallon de Chambeyron, autour du lac des Neuf- Couleurs, altit. 2900 mètres; fertile. Europe; Asie (détroit de Behring, Perse et Palestine); Afrique (Egypte, Algérie et Cap de Bonne-Espérance); Amérique septentrionale et république Argentine; Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande). 27. Lecidea exornans Arn. Ausflug. Lichenol. Tirol. IV, p- 40, XX, p. 26 et XXIII, p. 43; exsice. n°s 355, 840 et 1178. Sur le calcaire schistoide, créte de l'Eyssina, altit. 2710 mètres. Alpes de l'Italie septentrionale et du Tyrol. 28. Lecidea snbumhonata Nyl. apud Hue Add. Lichenogr. europ. p. 189; Arn. exsicc. n^ 1707 et 1708. Sur le calcaire schistoide, crête de l'Eyssina, altit. 2710 mètres ; sur le calcaire, casses voisines des lacs de Chambeyron, altit. 2990 mètres environ; aiguilles de Chambeyron, altit. 3100 mètres. Dans la premiére de ces localités, contre le thalle du Lecanora areolato-dispersa Nyl., se sont trouvées quelques traces d'un Lecidea peut-étre nouveau : thalle blanchàtre, aréolé, à aréoles planes ou con- vexes, insensible à l'action des réactifs ordinaires. Apothécies noires, planes d'abord marginées, puis immarginées et alors pressées et angu- leuses; épithécium bleuâtre; hypothécium incolore; périthécium d'un brun noir assez épais; paraphyses épaisses de 1-1,2 y, articulées et ra- meuses; spores ellipsoides, longues de 15-19 y et larges de 11-12 p. La gélatine hyméniale bleuit par l'iode. France (Pyrénées), Alpes de la Suisse et du Tyrol ; Angleterre. 29. Lecidea geographica f. contigua Schær. Enum. Lich. europ. p. 106; Lamy Catal. Lich. Mont-Dore, p. 143. Vallon de Grange-Commune, altit. de 2100 à 2500 métres. B Europe; Asie boréale (détroit de Behring et Japon); Afrique (Algérie, Ténériffe, Bourbon et Transvaal, ile de Kerguelen) ; Amérique (Bolivie et iles Malouines) ; Océanie (Australie). 30. Endocarpon miniatum Var. 1. complicatum Fr. Lichenogr. europ. reform. p. 408; Nyl. Pyrenoc. p. 12; Schær. Lich. helvet. eæsice. n. 113; Hepp Flecht. Europ. n. 218 b. Aiguilles de Chambeyron vers 3100 mètres d'altit. | Thalle cendré, cespiteux, à lobes dressés, d'un brun clair ou roux en dessous; spores trés variables dans la méme apothécie, longues de 11-13 p et larges de 6,5-7 p, ou sphériques, diam. 7-8 u. La gélatine hyméniale par Piode bleuit légèrement et devient ensuite rouge vineux. CCXCIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. Dans cette variété les spores mesurent ordinairement 13-15 sur 6-7 p. Europe; Asie (Perse); Afrique (Algérie et Sahara). Endocarpon miniatum Var. 2. complicatissimum Nyl. Lich. Del- phin.et Armor. p. 403. Vallon de Grange-Commune, altit. de 2100 à 2500 métres. Thalle à squamules d'un cendré blanc, bordées de noir, trés pressées, ascendantes; en dessous d'un brun pàle ou foncé et méme cà et là noiràtres ; spores longues de 8-10 p et larges de 6,5-7 p. ou presque sphériques mesurant 8-9 sur 7-8 p. La gélatine par l'iode bleuit légère- ment, puis devient rouge vineux. Dans l'ouvrage de M. Nylander cité plus haut, les spores sont un peu différentes, 9-11 sur 6-8 p. Alpes du Dauphiné. — var, 3. decipiens Mass. Ricer. Lich. crostos. p. 184; Nyl. apud Stizenb. Lich. helvet. p. 228; Schær. Lich. helvet. exsicc. n. 114 (specim. dextr.); Hepp Flecht. Europ. n. 667 ; Arn. Lich. exsicc. Tirol. et Bavar. n° 605 et 1064. Sur le calcaire, vallée du Chambeyron autour du lac des Neuf-Cou- leurs, altit. 2900 mètres. Col de Pelouze au milieu du Lecanora elegans Ach., altit. 2580 mètres. Thalle d'un eendré blanchàtre, cespiteux, à squames étroitement imbriquées, aplanies; celles du centre à bords recourbés en dessous, et celles de la périphérie aplanies. Pyrénium incolore, comme dans les autres variétés, d'un brun noir seulement vers la surface du thalle. Spores ellipsoides longues de 11-13 et larges de 6,5-8 p, ou subglobu- leuses 8,5-11 sur 7,5-9 y ou enfin sphériques, diam. 8 p. La gélatine hyméniale bleuit d'abord, puis devient rouge vineux. Europe tempérée, régions élevées des Alpes. 31. Leproloma lanuginosnm Nyl. apud Hue Add. Lichenogr. europ. p. 316; Amphiloma lanuginosum Ach., Nyl. Lich. Scand. p. 129. Vallon de Grange-Commune, altit. 2100 à 2500 mètres. Europe; Afrique (ile Socotra) ; Amérique septentrionale et Brésil ; Océanie (Nouvelle-Zélande). De toutes ces espéces, une seule, Lecidea geographica, est rigou- reusement calcifuge; elle croit ici sur les grès d'Annot, et pett- ètre sur quelques autres roches siliceuses intercalées çà et là aux puissants dépôts calcaires de cette partie des Alpes. Elle est fréquente en Europe sur les roches siliceuses, gneiss, micaschistes, granites, etc., depuis la Laponie jusqu'aux mon- tagnes de l'Europe méridionale. HUE. — LICHENS RÉCOLTÉS DANS LE BASSIN DE L'UBAYE. CCXCV Treize espéces de notre liste sont indifférentes, ce sont : Cla- donia pyxidala, C. fimbriata, C. furcata, C. silvatica, Cetraria islandica, C. crispa, Platysma nivale, P. juniperinum, Alecto- ria ochroleuca, Peltigera malacea, Psoroma Hypnorum et Leca- nora elegans. Les autres, au nombre de dix-huit, ne se trouvent que sur des substratums calcaires : Collema multifidum, C. cristatum, Pel- ligera rufescens, Solorina bispora, Physcia dimidiata, Lecanora gypsacea, L. Lamarckii, L. disperso-areolata, L. albula, L. con- color, L. Flahaultiana, L. candida, Lecidea lurida, L. decipiens, L. exornans, L. subumbonata, Endocarpon miniatum, Lepro- loma lanuginosum. Plusieurs des espèces récoltées dans la vallée supérieure de l Ubaye se trouvent aussi dans les plaines; ce sont : Collema mul- tifidum, C. cristatum, Cladonia pyxidata (espèce absolument cosmopolite et ubiquiste), C. fimbriata, C. furcata, Cladina sil- vatica, Peltigera malacea, P. rufescens, Lecidea lurida, L. deci- piens, Endocarpon miniatum var. complicatum. Quelques autres, au contraire, sont propres aux hautes altitudes des régions tempérées ; telles sont : Lecanora disperso-areolata, L. albula, L. concolor, L. candida, Lecidea exornans, Endocar- pon miniatum var. complicalissimum etvar. decipiens. Aucune des plantes recueillies par la Société botanique en 1897 n'appartient aux espéces signalées par M. A. Magnin, dans la Note dont nous avons fait mention plus haut. Ce fait prouve d'une maniére péremptoire combien il reste à faire pour connaitre la flore lichénique du bassin supérieur de l'Übaye. Nous connaissons donc actuellement 46 espèces et quelques variétés de Lichens du bassin supérieur de l'Ubaye, la majorité ont été récoltées aux altitudes élevées. L'avenir promet les meil- leurs résultats à qui voudra consacrer des soins à la recherche et à l'étude de ces végétaux. CCXCVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. LICHENS DES BASSES-ALPES, récoltés par M" A. et €. GRANFELT en 1897 et déterminés par MI. l'abbé HUE. |. Cladonia fimbriata Var. apolepta f. ceratodes (Flœrke) Wain. Monogr. Cladon. HT, p. 254. — Sur des bois en décomposition, n. 46; forét subalpine du Lauzet. 2. Iemadophila seruginosa Trev. in Mass. Ricer. Lich. crost. p. 26; Bæomyces icmadophilus Nyl. Prodr. Lichenogr. Gall. et Alger. p. 135. — Sur des bois en décomposition, n. 45; forét subalpine du Lauzet, zone des prés-bois de Mélézes. 3. Usnea florida Hoffm. Deutschl. Flora, Il, p. 153.—— Sur les arbres, n. 43 et 44, stérile; méme localité. — var. sorediifera Arn., in Flora, 1874, p. 569. — Sur les arbres, n. 53 et 54, stérile; méme localité. 4. Usnea dasypoga Nyl. apud Lamy Catal. Lich. Mont-Dore, p. 25. — Sur les arbres, n. 52, fertile; méme lo calit. 9. Letharia vulpina (L.) Hue Lich. extra-europ. n. 134; Evernia vulpina Ach. Lichenogr. univ. p. 443; Chlorea vulpina Nyl. Synops. Lich. 1, p. 274. — Sur les rameaux de Mélèzes, n. 49 et 50, stérile; forét domaniale de Gimette, zone des prés-bois de Mélezes. 6. Letharia divaricata (L.) Hue Lich. extra-europ. n. 137; Evernia divaricata Ach. Lichenogr. univ. p. 441. — Sur les arbres, n. 42, août 1898, stérile; forêt du Lauzet, zone des prés-bois de Mélèzes. 7. Cetraria islandiea (L.) Ach. Method. Lich., p. 293. — Parmi les Mousses vers la base des troncs de Mélézes, n. 47, stérile; même localité. 8. Evernia furfuracea Mann Lich. in Bohem. observ. disposit. p. 105. — Sur les arbres, n. 48, stérile; méme localité. 9. Peltidea aphthosa (L.) Ach. Lichenogr. univ. p. 010. — Parmi les Mousses vers la base des trones de Mélézes, n. 51, fertile; forét domaniale de Gimette. 10. Solorina bispora Nyl. Synops. Lich. I, p- 331. — Forèt de Gi- mette, zone subapine, n. 862, 29 août 1897. 11. Endoecarpon fluviatile DC.; Nyl. Exposit. Pyrenocarp. p. 12. — Forêt domaniale de Ginette, zone subalpine, n. 860, 29 août 1897. MALINVAUD. — UNE HERBORISATION A PRUNIÈRES. CCXCVII UNE HEURE D'HERBORISATION SUR LES BORDS DE LA DURANCE, A PRUNIÈRES (HAUTES-ALPES); par M. Ernest MALINVAUD. Soit à l'aller, soit au retour, le voyageur pour Barcelonnette subit presque toujours un temps d'arrét à Prunières (Hautes-Alpes), en atten- dant l'arrivée de la voiture ou du train qu'il doit prendre, et le botaniste peut en profiter pour cueillir quelques herbes dans le voisinage de la gare. Je récoltai les suivantes, en moins d'une heure de promenade, sur les bords de la Durance, le 12 aoüt 1897, avant de monter dans le train qui devait me ramener à Gap : Sisymbrium austriacum forma. Diplotaxis tenuifolia. Rapistrum rugosum. Fumana procumbens. Helianthemum italicum var. micran- thum Gr. G. Gypsophila repens. Ononis Natrix. — cenisia var. hirtella. Medicago falcata. Astragalus aristatus. Onobrychis saxatilis. Ptychotis heterophylla. Leucanthemum pallens. Centaurea leucophæa (capit. minor.). Hieracium staticefolium. Cuscuta Epithymum (sur Plantago). Plantago serpentina. — Cynops. Hippophae rhamnoides. Salix purpurea. Equisetum ramosum. La plante nommée « Sisymbrium austriacum forma » était un exem- plaire mal caractérisé, qui a exercé la sagacité de savants confréres auxquels elle a été soumise; l'un d'eux la rapportait au S. Læselii avec lequel elle offrait de remarquable affinités. Cependant, aprés examen approfondi, j'y vois plutót une forme tardive du type si polymorphe du S. austriacum. Mon ami M. G. Camus croit pouvoir la nommer S. austriacum var. Villarsianum. L'Helianthemum italicum était entièrement défleuri; c'est la va- riété désignée dans le Catalogue de Lannes sous le nom de H. penicil- latum Thib. Il était très abondant. Ononis cenisia var. hirtella. — Les folioles ne sont pas glabres, comme dans le type, mais subhérissées ; calice et pédoncules velus glan- duleux. Les botanophiles passant à Prunières ajouteront à cette courte liste locale beaucoup d’espèces intéressantes que l'époque tardive et la rapi- dité de la course devaient soustraire à mes recherches. Cr. T. xLiV. CCXCVII SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. RÈGLES DE NOMENCLATURE POUR LES BOTANISTES ATTACHÉS AU JARDIN ET AU MUSÉE ROYAUX DE BOTANIQUE DE BERLIN (1), traduites de l'allemand par M. Ernest MALINVAUD. 1^ Le principe de priorité dansle choix des noms génériques et spéci- fiques sera appliqué en général; la date de 1753-54 servira de point de départ pour la fixation de la priorité. 2» On ne reprendra pas un nom de genre dont l'emploi ne s'est pas généralisé dans un délai de cinquaute ans à partir de sa publication, à moins que ce nom n'ait été employé par un monographe ou dans de grands ouvrages floristiques. 3° Pour obtenir l'uniformité dans la désignation des divers groupes du Règne végétal, on se sert des terminaisons suivantes : pour les noms des séries, — ales ; familles, - aceæ; sous-familles, - oideæ ; tribu, - (€; sous-tribus, - inc. Ces terminaisons sont ajoutées au radical du nom générique, ainsi : PANDAN (ws)- ALES; Rumex, Ruwic (is) - OIDEE; ASCLEPIAS, ASCLEPIAD (is) — Ei; METASTELMA, METASTELMAT (is) — INE; Mani (a) - 15 (2). 4° Nous marquons le genre des noms génériques par les terminaisons classiques habituelles suivant les régles de la grammaire; quant aux noms modernes et aux barbarismes, nous nous conformons à l'usage qui a prévalu dans les « Natürlichen Pflanzenfamilien ». En principe, on ne doit pas modifier la désinence ou les autres parties d'un nom. Toutefois on eorrigera les fautes notoires dans les dénominations tirées des noms propres; ainsi on doit écrire Rülingia et non Rulingia, comme on l'a fait en important d'Angleterre chez nous cette mauvaise orthographe. 9° [l vaut mieux, quand un nom générique est tombé dans la syno- nymie, ne pas le reprendre avec une autre acception pour désigner un nouveau genre ou une nouvelle section, etc. | 6° Dans le choix des noms spécifiques on applique la règle de prio- rité, sauf le cas où des raisons majeures, d'aprés l'avis des monographes, justifient une dérogation à cette règle. Une espèce transportée dans un autre genre doit y conserver son nom spécifique le plus ancien. mo ,, > 1 * a 1 S A 1 1 ir P L'auteur qui ale premier nommé une espèce doit toujours pouvoil (1) Voy. plus haut, p. cxxxtv. 9 ` > ex ; ' p (2) Quelques exceptions, telles que CONIFERÆ, CRUCIFERÆ, OMBELLIFERÆ, ALMÆ, etc., sont maintenues de droit. MALINVAUD. — RÈGLES DE NOMENCLATURE (TRADUCTION). CCXCIX étre connu, méme si par la suite elle a été changée de genre; dans ce cas, celui qui a fait le changement de genre n'est cité qu'aprés le pre- mier auteur dont le nom est rappelé entre parenthèses. Ainsi on écrira : Pulsatilla pratensis (L.) Mill. en mémoire de l'Anemone pratensis L. Lorsque l'auteur de l'espéce l'a transférée lui-méme plus tard dans un autre genre, la parenthése devient inutile (1). 8 Touchant l'orthographe des noms spécifiques, c'est celle de Linné qui est suivie au Jardin et au Musée botaniques. On continuera à s'y tenir; nous écrivons donc sans majuscule tous les noms spécifiques, excepté ceux qui dérivent de noms de personnes et ceux qui sont des substantifs (ces derniers sont souvent des noms de genre encore en usage, ou du moins anciennement employés comme tels), par exemple : Ficus indica, Circea lutetiana, Brassica Napus, Solanum Dulcamara, Lythrum Hyssopifolia, Isachne Buttneri, Sabicea Henningsiana. 9° Pour dériver un nom de genre ou d'espéce d'un nom propre ter- miné par une voyelle ou par un r, nous ajoutons simplement a (pour le genre) ou i (pour l'espéce), ainsi GLAZIOUA est tiré de Glaziou, DUREAUA de Bureau, ScuürzkA de Schütze, KERNERA de Kerner, ou bien GLa- ZIOUI, BUREAUI, SCHÜTZEI, KERNERI. Si la dernière lettre du nom est un a, pour l'euphonie nous changeons cette voyelle en œ; ainsi Colla donnera CoLLÆA; dans tous les autres cas, on termine le nom par 14 et tt (avec Schütz, ScnüTziA et ScnüTZII), et cette règle est également appli- cable aux noms terminés en us, par exemple on dira Macnusia, MaGNU- su (et non Magni), HiIERONYMUSIA, HiERONYMUSI (et non Hieronymi). Les formes adjectives des noms propres seront analogues : SCHÜTZEANA, ScuüTZIANA, MAGNUSIANA. Une distinction entre l'emploi du génitif et celui de la forme adjective n'est plus admissible de nos jours. 10° Dans la formation de substantifs ou d'adjectifs composés, latins ou grecs, la voyelle de liaison placée entre les radicaux est 1 en latin, © en grec; on écrira donc menthifolia et non menthæfolia (ce n'est pas le génitif du premier mot qui entre dans cette formation). 11° Nous recommandons d'éviter les combinaisons qui produisent des tautologies, telles que Linaria Linaria ou Elvusia elvasioides. Il est aussi permis de s'écarter de la régle de priorité, lorsqu'il s'agit de noms qui sanctionneraient de grossiéres erreurs géographiques, par exemple Asclepias syriaca (originaire des Etats-Unis), Leptopetalum mexicanum Wook. et Arn. (des iles Liu-kiu), etc. 12 Les hybrides se désignent en reliant par le signe X les noms spé- (1) Sont dispensés de l'emploi de la parenthèse les auteurs qui ne l'ont pas appliquée dans des ouvrages en cours de publication. CCC SESSION EXTRAORDINAIRE A BARCELONNETTE, AOUT 1897. cifiques des parents placés dans l'ordre alphabétique : CIRSIUM PALUSTRE X RIVULARE. On ne doit pas marquer par la position du nom lequel des parents est le pére et lequel est la mére. L'emploi de la nomenclature binaire ne convient pas aux hybrides. 13° Les noms manuscrits, méme reproduits (sans diagnose) sur des étiquettes d'exsiccatas imprimées, n'ont aucun droit à étre conservés. Il en est de méme pour les noms horticoles ou les désignations tirées des Catalogues commerciaux. La reconnaissance de l'espéce suppose pour nous une diagnose imprimée, qui d'ailleurs peut se trouver sur . une étiquette d’exsiccata. 14* Un auteur n'a pas le droit de changer un nom de genre ou _d’espèce précédemment donné par lui, à moins de raisons graves, telles que celles énoncées à l'article 11 (1). A. ENGLER. I. URBAN. A. GARCKE. K. SCHUMANN. G. Hieronymus. P. HENNINGS. M. GürckE. U. DAMMER. G. LINDAU. E. Gizc. H. Harms. P. GRAEBNER. G. VoLkENs. L. DIELS. (1) Nous nous proposions de faire suivre d’un commentaire la traduction du texte allemand; la place faisant défaut ci-dessus, nous donnerons plus tard nos observations critiques, (Ern. M.) Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 19000. — Lib.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. —= MOTTEROZ, directeur, — Ch. FLAHAULT... Réchin........... Hue.............. , - Malinvaud..... AD TABLE DES MATIÈRES (surte). (Voyez le commencement page 2.) Herborisation au vallon d'Abriés et de Grange-Comrhune. .. Herborisation à la Forêt de la Maure, à la forêt de Gimette et au pie de Siolane.................,,.,,.,........... Herborisation aux foréts de Saint-Vincent et du Lauzet..... Herborisation dans la vallée supérieure de l'Ubaye, du 10 au 22 août.................... eere he etin — Forêt de Lauzon..................,......... e — Col du Longet...... T" — Col de Vars et crête de l’Eyssina.................. — Vallon supérieur du Chambeyron, les Aiguilles et la . base du Brec...........,......,. . ete eet Liste complémentaire et rectificative des plantes vasculaires observées dans le bassin supérieure de l'Ubaye, de 1135 mètres à 3400 métres...... RCE IEEE soosooscootsoss Excursions bryologiques aux environs de Barcelonnette, août 1897...............,............. TERET P9 rales eu TP Liste des Champignons récoltés par MM. Dumée, Peltereau, Perrot, Radais et Lutz, pendant les excursions de la So- ciété botanique de France, aux environs de Barcelonnette. Lichens récoltés par la Société dans le bassin supérieur de l'Ubaye, au cours ou à l'occasion de la session de 1897... Lichens des Basses-Alpes récoltées par M'** Granfelt cn 1897 et déterminés par M. l'abbé Hunc.............. .. Une heure d'herborisation à Prunières (Hautes-Alpes). .... Régles de nomenclature observées par les botanistes atta- chés au Jardin et au Musée royaux de botanique de Berlin (trad. de l'allemand)... .... PRET EE PTT IS een "OP CCXXVI CCXXX CCXXXITI CCXXXVI CCXXXVII + CCXL . CCXLIIH CCXLVI ^ CCLU CCLXVIII CCLXXXIIT CCLXXXV CCXCVI CCXCVII CCXCYIHI $: ud DL Du E STATUTS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE ARTICLE 1%, La Société prend le titre de "Société botanique de France. “ART. 2; Elle a pour objet : 1° de con- courir'aux progrès de la Botanique et des * sciences qui s'y rattachent; 2 de faciliter, par tous les moyens „dont elle peut disposer, les études et les travaux de ses membres. ART. 3; Pour.faijre partie de la- Société, il faut avoir été présenté dans une de ses séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séanee suivante par le Président. — Les :: Français, quel que soit le lieu de leur rési- dence, et les étrangers, peuvent également, et au même titre, être membres de la Société. — Lenombre des membres résidant à Paris ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des membres résidant daus les départements ou à l'étranger est limité à six cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l'année sui- vante, dans là derniére séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société „ont le droit d'assister aux séances. Ils y ont tous voix délibérative. — Les délibérations sont prises à la majorité des voix des meni- bres présents. ART. 5. Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations où échanges d'im- meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution. ART. 6. L'administration de la Société est confiée à un Bureau et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement. partie. ART. 7. Le Bureau est composé : d'un président, de quatre vice-présidents, d'un secrétaire général, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d’un trésorier et d'un archiviste, | ART. 8. Le président et les vice-présidents sont élus pour une année. — Le secrétaire général est élu. pour cinq années; il est rééligible aux mêmes fonctions. — Les se- crétaires, les vice-secrétaires, le trésorier et l'archiviste sont élus pour quatre années; ces deux derniers sont seuls rééligibles, — Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous les deux ans. ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année. ART. 10. Le Président, les autres mem- bres du Bureau et les membres du Conseil d'administration sont élus, à la pluralité des voix, dans la dernière séance du mois de décembre. Tous les membres de la Société sont appelés à participer à ces élections, soit directement, soit par correspondance. Le Président est choisi parmi les quatre vice- présidents en exercice. ART. ll. La Société pourra tenir des séances extraordinaires sur des points de la 1 France qui auront été préalablement déter- minés. — Un Bureau sera spécialement or- ganisé par les membres présents à ces réunions. ART. 12. Un, Bulletin des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. i ; . ART. 13. Chaque membre paye une coti- sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par une somme de 400 fr. ‘une fois payée. Tout membre qui a payé régulièrement la cotisation sociale pendant au moins dix ans peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. | ART. 14. La Société établit chaque année son budget pour l'année suivante. Dans la première séance du mois de mars de chaque année, le compte détaillé des recettes et des dépenses de l'année précédente est soumis à son approbation. Ce compte est publié dans le. Bulletin. ART. 15. Les fonds libres sont déposés dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif. — Les sommes recues, qui n'ont pas été employées dans le cours d'un exer- cice, sont placées en rentes sur l'État, en obligations de cbemins de fer francais (dont le minimum d'intérét est garanti par l'État), en actions de la Banque de France, ou en obligations du Crédit foncier, sauf celles que la Société juge nécessaires pour couvrir les dépenses de l'exercice suivant. — Les valeurs ainsi acquises ne peuvent étre alié- nées qu'en vertu d'une délibération de la Société, : ART. 16. La Société est représentée, dans les actions judiciaires qu'elle a à exercer ou. à soutenir, et dans tous les actes passés en vertu de ses délibérations, par le. Trésorier ou par l'un des membres du Conseil qu’elle + A a désigné à cet effet. . ART. 17. En cas de dissolution, tous les membres de la Société sont appelés à déci- der sur la destination qui sera donnée à ses biens, sauf approbation du Gouvernement. ART. 18. Les Statuts ne peuvent être modifiés que sur la proposition du Conseil d'Administration ou sur une proposition de vingt-cinq membres présentée au Bureau. Dans l’un où l'autre cas, la proposition doit être faite un mois au moins avant la séance dans laquelle elle est soumise au vote de la Société. . L'assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut modifier les Statuts qu'à la majorité des deux tiers des membres présents ou votant par corres- pondance. . Le nombre des membres présents à la séance ou votant par correspondance doit être égal, au moins, au quart des membres de la Société. Ces statuts ont été délibérés et adoptés par le Conseil d'État, dans sa séance du 5 août 1875; ils ont été modifiés en 1887 et en 1894 avec l'autorisation du Gouvernement. 19666. — L.-Imp. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris, — MOTTEROZ, directeur - 3640. — Librairies-Imprimeries réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. MoTTEROZ, directeur.