Le n°9 (séances dé décenibre) de 1900 paraîtra le mois prochain. +. Mspè ; f14 3 Ë È £ BULLETIN || SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 nr Nr £T RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-HUITIÈME (Quatrième Série — TOME 1) 1901 1-2. Séances de Janvier et Février 1901, PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ, RUE DE GRENELLE, 84 “BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ POUR 1901. Président : M. Émile. BOUDIER. Vice-présidents : MM. Büreau, D" Avice, Dutailly, Radaïs. Secrétaire général : M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. Guérin, Lutz. MM. Bois, Buchet. oE Trésorier : Archiviste : ‘M. Delacour. | M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: . = MM. Drake del Castillo, | MM. Jeanpert, MM. de Seynes, Guignard, Maugeret, Van Tieghem, Hua, Morot, Vilmorin (M. de), Hue (abbé), Prillieux, Zeiller. Tarif des tirages à part. 2 NOMBRE DE FEUILLES. Pre ss tt Ar. Pnes Une feuille (46 pages), réimposition, papier, tirage, fr. ec. fr. c. fr. e. fr, e. fr, ec. pliure, piqûre et enveloppe de eouleur. . . . . 8 50 9 50 11 » 145 » 24 » Trois quarts de feuille (12 pages). . . . .- . . . . 8 » 9 » 10 50 4# » 2% » Demi-feuille (8 pages). . . . . . . . .. cr... |, 5 0 6 » 8 » 12 » 18 » Quart de feuille (4 pages . . . . . . .- . . . . . . 4 » 5 » T 9 » 44 » Se feuille en sus de la première. . . . . . . . .. 7 50 8 50 9 50 42 » 48 » Trois quarts de feuille en sus d’une feuille. . . .. 7 » 8 » 9 » 11 50 46 5 Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . . . .. » | 5 6 50 8 50 44 » Quart de feuille mn Les io ee ee 3 » 4 » 6 » 8 » 42 » Le composition d'un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 1 franc. * Ls composition d’un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d’une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 franes sile titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour la couver- ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y « des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs. + Une gravure d’une demi-page; 1 fr. 50. + Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraînant une modification dans la disposition des pages du Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu’il est impossible de fixer. pont ere VAR RÉ NE n AA Te LC D II, ...._.LEL +e k BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D’UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-HUITIÈME (Quatrième série. — TouE Î) PARIS AU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 190! ut PC Pme DO Pere etre ty État le von dati dé à mn Sie A hé Dunt iéèe 2e fie ES SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. PRÉSIDENCE DE M. ÉMILE BOUDIER. En prenant place au fauteuil, M. Boudier reméreie la Société de l’honneur qu’elle lui a fait en le choisissant pour diriger ses travaux. Il rappelle qu’étant l’un de ses membres fondateurs, il en a toujours suivi avec le plus grand intérêt les travaux et il l’assure en même temps de tout son dé- vouement. M. Malinvaud, secrétaire général, donne lecture du pro- cès-verbal de la séance du 28 décembre 1900, dont la rédac- tion est adoptée. M. le Président fait connaître à la Société une nouvelle présentation. M. Maurice de Vilmorin annonce le décès de M. l’abbé Armand David et rend hommage à sa mémoire : NOTICE SUR M. l'abbé ARMaxD DAVID (1826-1900), par M. Maurice de VILMORIN. Le 19 novembre dernier, s’est éteint à Paris, à la maison-mère des Lazaristes, M. l'abbé Armand David si connu par ses travaux d’histoire naturelle et ses découvertes en Chine, surtout dans le domaine de la zoologie et de la botanique ; il avait soixante-quatorze ans. 6 SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. H était né en 1826, à Espelette, dans le département des Basses- Pyrénées. C’est la commune de France où le sang basque est le moins mélangé et M. l’abbé David me disait encore, il y a peu de temps, que, pour résister à la fatigue de ses longues routes en Chine, il ne fallait rien de moins qu’un missionnaire et un Basque ! Entré en 1848 dans la congrégation des Lazaristes, c’est en 1860 qu’il fut envoyé pour la première fois en Chine; il résida d’abord à Pékin. Ses goûts pour l’histoire naturelle ne tardèrent pas à se révéler. Il raconte, à une date postérieure, les débuts du cabinet d'histoire naturelle qu’il y constitua. « Dans la création de ce cabinet, qui pouvait, avec le temps, acquérir de l’importance, mes travaux, dit-il, ont été tolérés par mes anciens supérieurs de Pékin, il s’en faut qu’ils aient été encou- ragés. » On devait, par la suite, reconnaître toute l'importance de la collabora- tion que peuvent apporter aux recherches scientifiques en France les ordres religieux qui évangélisent l’Extrême-Orient. Une entente heureuse s'établit, à l’occasion de l'initiative de M. l’abbé David, entre le Muséum et les congrégations. Les Jésuites, puis, plus récemment, les Lazaristes et les prêtres des Missions étrangères ont été pour la botanique descriptive française les fournisseurs de nombreux matériaux d’une valeur inesti- mable. Les collections botaniques de M. l’abbé David; les récoltes de M. l'abbé Delavay, au Yunnan; de M. l’abhé Soulié, au Thibet; de M, l’abbé Farges, au Su-Tchuen, représentent un ensemble comparable à celles formées par les Hooker, Wallieh, Royle, etc., dans la chaîne de l’Hima- laya, c’est-à-dire qu’elles ont ouvert de nombreux et importants cha- pitres dans l’histoire du règne végétal et en ont transformé certaines parties. | Les grands voyages scientifiques de M. l’abbé David sont compris entre 4864 et 1874. Ils sont au nombre de trois principaux, et les relations faites par l’auteur en ont paru dans les Nouvelles Archives du Muséum pour les deux premiers, et en deux volumes publiés chez Hachette pour le troisième voyage. Ces relations, du moins la dernière, sont épiso- diques et rédigées de manière à ne pas rebuter le publie par des descrip- tions trop minutieuses. La zoologie et surtout l’ornithologie y sont au premier plan, viennent ensuite la botanique et la géologie. Le vrai com- pendium du travail botanique de M. l’abbé David en Chine est constitué par la publication des Plantæ Davidianæ de M. Franchet. Ce magni- fique ouvrage met bien en relief l'importance du chiffre des plantes récoltées, le groupement des genres et des espèces en certaines localités privilégiées, le haut intérêt de nouveauté d’une grande partie de ces plantes, leurs affinités avec certaines flores voisines. . Dans sa première série d’excursions au nord et à l’ouest de Pékin, à M. DE VILMORIN. — L’ABBÉ ARMAND DAVID. 7 partir de 1864, M. l’abbé David visite la Mongolie méridionale et en par- ticulier le plateau montagneux de l’Ourato, encore à peu près inexploré, L’inventaire de ce voyage est estimé par M. Franchet à environ 600 plantes en y comprenant celles rapportées de Kou-Kou-Noor, région située encore plus loin à l’ouest dans le haut bassin du fleuve Jaune. Le second voyage de M. l'abbé David fut plus important encore par la longueur de son itinéraire et sa pénétration jusque dans des provinces orientales où se trouvent des éléments botaniques aussi riches qu’origi- naux et inexploités. De Tchong-King, point où cesse la navigation régu- lière sur le fleuve Bleu, furent gagnées, d'abord la capitale du Su-Tchuen, Tchin-lou, puis des parties de la province situées sur la frontière du Thibet et en particulier le village de Moupine où l’intrépide voyageur demeura six mois au péril de sa vie. Les vallées des environs, à l’altitude de 2000 à 3000 mètres, sont géné- ralement humides et abondamment garnies d’une végétalion alpine plus particulièrement frutescente. Les Rhododendrons, les Saules, très nom- breux, s'élèvent jusqu’à la limite des forêts; des sommets dépassant 5000 mètres dominent la région de leurs cimes neigeuses. Parmi les plus intéressants végétaux découverts aux environs de Moupine, il faut citer le Davidia involucrata Baill., superbe Combrétacée, à immenses brac- tées blanches simulant une fleur ; le Camptotheca acuminata Franch. de la même famille, les Rhododendron Davidi, moupinense, Dendro- charis de Franchet; les Primula et Fritillaria Davidi du même auteur ; le Dichinsia hydrocotyloides de Franchet, curieuse Ombelli- fère, l’'Euptalea Davidiana Baillon, etc. Enfin, dans un dernier voyage, furent visitées les montagnes Bleues (Tsing-ling), situées à vingt-cinq ou trente journées de marche au sud- ouest de Pékin, entre les provinces du Chen-Si et du Su-Tchuen. Six mois de séjour y permirent de précieuses récoltes. Puis, à travers le Hou-Pé, fut atteinte la vallée du fleuve Bleu et, sur la rive méridionale de celui-ci, le voyage fut poussé, à travers le Kiang-Si, jusqu’à la chaîne de montagnes qui borde le Fokien. Cette partie centrale et déjà à demi méridionale de la Chine est beaucoup plus arrosée que les hautes plaines du nord de l’Empire, et sa végétation est bien plus riche- Parmi les végétaux remarquables, fruits du premier et du troisième voyage, il convient encore de citer une curieuse UÜrticacée épineuse, l'Hemiptelea Davidiana Planchon, de Mongolie; l’Alchornea Davidi Franch. du Chen-Si mérid.; le Pinus Armandi dans la même région; l’Abies Davidiana intermédiaire entre les Piceaet le Tsuga, originaire du Su-Tchuen septentrional, etc. La plupart de ces belles plantes sont figurées dans les Plantæ Davi- dianæ. 8 SÉANCE DU À1 JANviER 1901. M. l'abbé David rentra en France en 1874, épuisé des fatigues de son dernier voyage. Il rapportait de précieux matériaux pour la constitution de collections créées par lui au siège de la congrégation des Lazaristes à Paris ; il y formait un certain nombre de ses jeunes collègues aux études d'histoire naturelle qu’il avait poursuivies lui-même avec tant de per- sévérance et de succès. C’est par lui que l’abbé Delavay avait été signalé à l’attention du directeur du Muséum d'histoire naturelle. Nommé depuis longtemps correspondant de l’Académie des Sciences et du Muséum, il reçut peu avant sa mort et tardivement le ruban de la Légion d'honneur qu’il avait si bien gagné. Bien que ses forces fussent partiellement revenues dans la régularité de son existence vouée au ministère religieux et à l’étude, sa santé demandait de grands ména- gements. Il s’est éteint doucement, emportant les regrets des personnes qui ont eu le privilège d’être de ses amis et qui s’attachaient vite à ce caractère si droit et si affable. M. Lutz, secrétaire, donne lecture de la Note suivante : NOTE SUR LE XOSA MACRANTIHA Desp., par M. l’abbé HY. L'importante Monographie du genre Rosa publiée par M. Rouy, au 6° volume de sa Flore de France, a fourni à M. Gentil, du Mans, une nouvelle occasion de m’attaquer au sujet du Rosa ma- crantha Desportes. C’est une 5° Note faisant suite à celles qui ont été analysées dans la Revue bibliographique de notre Bulletin. On sait la thèse de M. Gentil : le Rosa macrantha n’est pas un hybride, et il n'existe plus nulle part aujourd’hui. Or, dans les derniers exsiccatas de la Société franco-helvétique, j'ai distribué une plante d'Angers qui est bien un hvbride des Rosa gallica et canina, et que je prétends être conforme au vrai À. macrantha. Inutile de reproduire ici les arguments apportés, d'autant que M. Gentil n’en discute aucun, se contentant de m’opposer l’opi- nion de M. Rouy. Or il est facile de montrer que ma manière d'envisager la Rose en litige est, à quelques nuances près, celle du savant auteur de la Flore de France, tandis que celle de M. Gentil est en complet désaccord. M. Rouy distingue, il est vrai, dans sa Flore et nomme jusqu’à 18 formes hybrides, issues des Rosa gallica et canina et encore éaéiéneàÉDUCE di-E O ) SS de node SN SE St dd Sen EE jé HY. — LE ROSA MACRANTHA. 9 dans ce nombre ne figure pas la plante de Desportes, laissée à l'écart sous le prétexte qu’elle n'existe plus. I Ta signale cependant en note, sans lui attribuer une place définie dans son système, se contentant de dire que celte place devrait être dans la quatrième série des hybrides précédemment énumérés. Or,comme plusieurs échantillons authentiques en sont conservés dans les herbiers de Paris, notamment dans ceux du Muséum et de M. Drake del Castillo, il aurait été facile à M. Rouy de se prononcer sur sa na- ture, et de montrer en quoi elle difière de celle que j'ai publiée. Bien plus, dans un Mémoire paru postéricurement à sa Flore (« Les Rosiers européens de l’herbier Rouy », in Journal de Bota- nique, 1900, p. 133), l’auteur donne toutes les formes successi- vement décrites du Rosa macrantha par Desportes, Boreau, Cariot et moi comme de purs synonymes de son Rosa Boreykiana, ce qui prouve que, dans son appréciation définitive, les différences entre ces diverses créations son! insiguifiantes, pour ne pas dire nulles, ou tout au moins négligeables. C’est à M. Rouv, mis en cause par M. Gentil, qu’il appartient de déclarer, s’il le juge op- portun, lequel de nous a interprété le plus fidèlement son sen- timent. M. Rouy, prévenu que le Secrétariat de la Société avait reçu une Nete de M. l'abbé Hy, qui faisait appel à son témoi- gnage au sujet du À. macrantha, à répondu qu’il croyait avoir fait connaitre suffisamment sa manière de voir sur cette plante litigieuse dans le dernier volume de sa Flore de France et qu'il se réservait cependant, quand la Note de M. Hy aurait paru dans le Bulletin, d'examiner s’il y a lieu, en ce qui le concerne, de revenir sur cette question. Lecture cest donnée des Notes suivantes : 10 SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. TROISIÈME SUPPLÉMENT (1) A LA LISTE DES PLANTES RARES OU INTÉRES- SANTES (PHANÉROGAMES, CRYPTOGAMES SUPÉRIEURES ET CHARACÉES} DES ENVIRONS DE MONTFORT-L'AMAURY ET DE LA FORÊT DE RAMBOUILLET (SEINE-ET-OISE); par M'e Marguerite BELEZE. | Ranunculus reptabundus. — Routes humides de Blüche entre le Chêne-Baudet et la Mare-Ronde (F. de R.) (2). Dianthus deltoides. — Talus chauds et sablonneux de la route de Rambouillet, au poste forestier du Sérisaye (F. de R.). Geranium rotundifolium (forme à fleurs blanches). — Bords de l'étang des Bruyères (F. de R.). Polygala Michaleti. — Mares-Moussues; plaine de M!. Genista pilosa. — Landes d’'Erica Tetralix L., prèsl’étang des Bruyères (F. de R.). Lathyrus tuberosus. — Chemin de culture des Graviers à la route de Brest, près M'. Malva Alcea. — Prairies sylvaliques, au poste forestier du Sérisaye (F. de R.). Hypericum microphyllum et lineolatum Jord., Helodes palustris. — Bords de l’étang de Coupe-Gorge (F. deR.). Helianthemum quitatum. — Talus arides et chauds en face l'étang du Sérisaye (F. de R.). , Sedum Cepæa L. — Talus; carrefour des Chiens, près M'. À Bazoches et à Houjarré, près M'; route du Champ-Mauduit à l’Étang-Neuf (F. de R.). Malus acerba. — Taillis, route Gorou (F. de R.). Myosotis strigulosa. — Bords des étangs de Coupe-Gorge et du Gruyer (F. de R.). Veronica parmularia. — Bords des étangs de Coupe-Corge et du Gruyer (F. de R.). Antirrhinum majus.— Vieux murs, à la Queue-lèz-Iveline, près M'. A. Orontium X majus. — Vieux murs des douves du château de Villiers-le-Mahieu, près M!. (D or. le Deuxième supplément, etc., dans le tome XLV du Bulletin, P. 9. (2) Comme précédemment, M: et F. de R. sont les abréviations de Mont- fort-l’Amaury et de Forêt de Rambouillet. BESCHERELLE. — FLORE BRYOLOGIQUE DE TAHITI. 11 Pedicularis silvatica (forme à fleurs blanches). — Bords des étangs de Hollande (2° chaussée) (F. de R.). Glechoma hederacea (forme à fleurs roses). — Talus ombragés à Hou- jarré, près M!. Polygonum dumetorum. — Haies, entre les Auberies et la Surie (Grosrouvres, près M). Daphne Laureola. — Bois autour de l'étang des Morues (F. de R.). Salix rufinervis DC. — Bords de l’étang de Coupe-Gorge (F. de R.). S. incana (introduit !). — Fossés, route du Champ-Mauduit à l'Étang- Neuf (Gambayseuil) (F. de R.). Betula pubescens Erhr. — Route du « Pont-à-la-Dame » à celle de Vitry (Gambayseuil) (EF. de R.). Orchis Boudieri G. Camus — Prairies de Chatelvy, à M'. Scirpus setaceus. — Bords humides de la route de Poigny, près l’élang du Roi(F. de R.). L S. maritimus. — Bords de l’étang de Saint-Hubert (F. de R.). Polystichum spinulosum. — Carrefour Bailly, près la Croix Saint- Jacques de Saint-Léger (F. de R.). | Aspidium dilatatum Willd. — Bords ombragés de l’étang de Coupe- Gorge (F. de R.). Athyrium Filix-femina var. acrostichoideum Bory. — Prairies tour- beuses et ombragées à Gambayseuil (F. de R.). Osmunda regalis (forma). — Sores disposés le long du rachis et entre les pinnules. — Même localité. DEUXIÈME SUPPLÉMENT A LA FLORE BRYOLOGIQUE DE TAHITI, par M. Émile BESCHERELLE. Depuis la mort de M. le D' Nadeaud, j'ai recu de M. Temarii à Temarii, son exécuteur lestamentaire et membre de la Chambre d'agriculture de Papeete, qui avait accompagné M. Nadeaud dans toutes ses excursions antérieures, une collection de Mousses re- cueillies dans les grandes vallées de l'ile, notamment à Rahi (district de Haapape), à Vaihi (district de Hiliaa), à Miaa et dans l'ile de Moorea, distante de 9 milles de Tahiti et qui n'avait jamais été explorée par M. Nadeaud. Le plus grand nombre des espèces sont déjà connues et figurent dans mes Florules précé- 12 SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. dentes (1) ; cependant il est intéressant de se rendre compte de l'aire de dispersion de ces Mousses dans l’ile de Tahiti et dans les îles voisines, et je crois devoir les mentionner par localités en faisant figurer la description des espèces nouvelles à la suite de cette liste. Tauiri : Rant, 800 mètres altit. . Dicnemos Banksii. . Leucobryum tahitense. . Leucophanes prasiophyllum. . Fissidens mangarevensis. — — var. tahitensis. . Syrrhopodon obtusifolius. . Macromitrium Paridis. . Garovaglia tahitensis. . Papillaria Angstræmii. 10. — æruginosa. 11. Meteorium helictophyllum. 12. Pterobryum cylindraceum. 43. Phyllogonium cylindricum. 11. Neckera Eugeniæ. LD 2 1 © OT Go RO TamiTi : Miaa, 850 . Leucobryum tahitense. . Leucophanes tahiticum. . — prasiophyllum. . Fissidens mangarevensis. . Syrrhopodon Banksii. + Macromitrium Nadeaudii. - Bryum Weberaceum. - Papillaria æruginosa. . Neckera Lepinei. 10. Distichophyllum tahitense. 11. Hookeria Vescoana. 12. Chætomitrium tahitense. 13. Entodon Solanderi. 1%. Brachythecium tearapense. 15. Rhynchostegium rugosipes. SZ CO —1 © OT be CO RO . Neckera Lepinei. . — Greffeana. . Homalia pseudoexigua. . Entodon Solanderi. . Rhynchostegium rugosipes. Sematophyllum entodontoides. . Taxithelium Vernieri. . Leucomium debile. . Amblystegium byssoides. . Ctenidium stellatum. . Hypnodendron Vescoanum. . Hypoptérygium Nadeaüdii. . — arbusculosum. . Rhacopilum pacificum. mètres altit. . Sematophyllum Lepinei: . — orthophyllum. . Rhaphidostegium Pickeringii. . Trichosteleum patens sp. no». . Leucomium debile. . Isopterygium argyrocladum. . Ectropothecium sodale. . Stereophyllum Miaæ nov. sp. . Ptychomnion aciculare. . Mniodendron tahiticum. ÿ. Hypnodendron Vescoanum. . Rhacopilum pacificum. . Hypopterygium trichocladulum. . — arbusculosum. (1) Cf. Annales des sc. nat., Bot., 1. XX (1894) et Bulletin de la Société botanique de France, t. XLV, 1898. cui BESCHERELLE. — FLORE BRYOLOGIQUE DE TAHITI. 7. Pterobryum cylindraceum. 8. Neckera Lepinei. 9. — Eugeniæ. 10. Sematophyllum Lepinei. 11. Ptychomnion aciculare. 12. Hypopterygium Nadeaudii. 17. Meteorium helictophyllum. 18. Pterobryum cylindraceum. 19. Phyllogonium cylindricum. 20. Hookeria oblongifolia. 21. Entodon Solanderii. 23. Rhaphidostegium Pickeringii. 2%. Taxithelium Vernieri. 25. Trichosteleum patens sp. nov. TAHITI : FAUTAUA. 1. Holomitrium vaginatum. 2. Leucobryum tahitense. 3. Fissidens nanobryoides. 4. — mangarevensis. 5. Papillaria æruginosa. 6. — Angstrœmii. Taniri : TAHARAA : Campylopodium tahitense. — ARNE : Calomnion Nadeaudii. — TARUTU : Macromitrium Nadeaudii. —- HAAMUTA (vallée de) : Fissidens philonotulus sp. nov. — PuaiRut : Trichosteleum patens sp. nov. — TERNATIH : Spiridens Balfourii. — Viaui (Hitiaa) : Pterogoniella viahiensis sp. nov. — Base du Pic-Rouce : Weisia viridula var. Ile de MoonEa. 4. Leucoloma limbatulum. 2. Arthrocormus Nadeaudii. 3. Octoblepharum longifolium. 4. Fissidens mangarevensis et var. 5. Syrrhopodon Banksii. 6. — glaucinus sp. nov. 7. Calymperes Angstræmii. 8. — Mooreæ sp. nov. 9. Dasymitrium Nadeaudii. 10. Macromitrium subtile. 11. — Nadeaudii. 12. Calomnion Nadeaudii. 13. Rhizogonium setosum. 14. Spiridens Balfourii. 15. Papillaria Angstræmii. 16. Aerobryum Vitianum. 26. Isopterygium argyrocladum. 27. Acrocladium gracile sp. nov. 28. Ectropothecium inflectens. 29. — sodale. 30. Ptychomnion aciculare. 31. Hypopterygium Nadeaudii. 32. Cyathophorum tahitense. 1. Fissidens philonotalus nov. spec. Dioicus? dense aggregatus, humilis, subsimplex, atro-viridis. Caulis. 5 22. Sematophyllum orthophyllum. 4 cent. longus, tenellus, gracilis. Folia uno latere dejecta, late acuta, ovato-lanceolata, integerrima, elimbata cellulis quadratis minutis chlo- rophyllosis areolata; lamina dorsalis e basi anguste rotunda ; lamina apicalis brevis ; lamina vera perlonga ad 2/3 longitudinis producta cel- lulis marginalibus biseriatis longioribus rectangulis pellucidis sublim- bata; costa hyalina cum apice evanida. Cetera ignota. 14 SÉANCE DU 11 JANviER 1901. Tahiti, vallée de Haamuta, 28 mars 1898, Temarii legit. Au premier abord cette Mousse offre l’aspect des petites espèces du genre Philonotula, mais elle diffère totalement des espèces de ce genre par la constitution des feuilles. 2. Syrrhopodon glaucinus nov. spec. 7 $. papuano affinis. Caulis arcuatus, incumbens, 1 centim. longus, parce ramosus. Folia erecto-patentia, glauco-virentia, late lanceolata, basi ovata, cuneo-vaginantia, toto ambitu limbo crasso denticulato e cel- lulis 8-10 seriatis compôsito marginata, cellulis viridibus dorso subpa- pillosis quadratis minulis reticulata. Cancellinæ latissimæ a 30 seriebus inæquilongis cellulärum hyalinarum plus minus longe rectangularum apice quadratarum compositæ, cellulis chlorophyllosis vaginæ apicem versus deficientibus basi nullis. Capsula in pedicello 5 millim. longo lævi rufescente. Calyptra cucullata, apice rugulosa. Peristomii simplicis dentes longi, trabeculati, lanceolati, conniventes, fusciduli. Ile de Moorea, vallée de Vaianae, 1* juillet 1898, Tamarii leg. Cette Mousse se rapproche beaucoup du S. papuanus Broth., de la Nouvelle-Zélande. Elle en diffère par le limbe marginal plus large et par les cancellines composées de cellules plus grandes carrées au sommet et plus longuement recisagalaires-: à la base. 3. Calymperes (Eucalymperes) Mooreæ nov. Spec. Habitu C. longifolio Mitt. valde simile. Cespites lati et laxe congesti, sordide virides, inferne rufi, ramis subacaulibus multis. Folia loriformia, 20-25 millim. longa, apice tortuosa, cirrata, lanceolata, basi latiora longe ovata, limbo e medio folii ad summum late incrassato remote den- tato marginata; costa late cum apice acuto evanida, cellulis chlorophyl- losis minutis quadratis lævibus reticulata; teniola nulla; cancellinæ ovale e cellulis brevibus quadratis vel subquadratis, 10-seriatis areolatæ, cellulis ad margines hyalinis vix dentiformibus. Cetera ignota. Ile de Moorea, Temarii leg. Cette espèce qui fait partie de la sous-section Macrhimanta se rapproche par le port du CG. lorifolium Mitt. de Samoa ; elle s’en éloigne par l'absence de téniole et par les feuilles simplement et . à peine dentées au sommet, par les cellules foliaires carrées BESCHERELLE. — FLORE BRYOLOGIQUE DE TAHITI. 15 chlorophylleuses et par les cancellines à cellules marginales non dentiformes. 4. Pterogoniella hamatula Sp. nov. Monoica? Habitu P. hamatæ similis. Folia anguste et longe ovato- lanceolata, acumine hamato-inflexa, haud reflexa, profunde concava, margine baud revoluta integerrima, cellulis minutissimis elongate ellip- ticis incrassatis parietibus vix distinctis ad basin infimam majoribus flavidis marginem versus vesiculosis majusculis areolata ; costis obsoletis vel nullis. Folia perichætialia caulinis minora, erecta, infima acute acu- minala apice denticulata. Capsula in pedicello brevi purpureo dupliciter geniculato lævi erecta, ovata vel ovalo-cylindrica, fusca ; operculo conico oblique rostrato. Peristomii simplicis dentes madore erecti, breves, lan- ceolati, dense trabeculati, grisei, punctulati, linea media exarati. Ca- lyptra basi brevissime laciniata undique scabriuscula. Tahiti, crêtes de l’Aorai et de l’Aramaore, rampant sur les thalles des Lichens (Nadeaud) ; Vaihi, district de Ilitiaa, 19 août 1899 (Temarii). Diffère du Pterogonium macrocarpum Harv. par ses feuilles involutées au sommet, obtuses aiguës, moins étroitement acu- minées el par les cellules foliaires plus étroites, linéaires, opaques, à parois peu distinctes. Elle s'éloigne du P. hamatum (Ceylan, Thwaite, n° 35) par ses feuilles non recourbées en arrière au sommet, mais incurvées, légèrement acuminées et plus étroites. D. Aerocladium gracile NOV. Spec. Monoicum. Planta gracilis interruple pinnata, ramis uncialibus hori- zontalibus remotis gracilibus apice decrescentibus. Folia lutescente viridia, erecto-patentia, basi coarctata, ovato-concava, apice late acumi- nata, cellulis marginalibus rectangulis dentiformibus, ceteris vermicula- ribus ad basin rectangulis luteis reticulata, enervia. Folia perichætialia anguste perlonga, apice nodoso-denticulata. Perigonium minutum infra perichætium positum foliis concavis apice denticulatis. Capsula in pedi- cello 15 millim. longo lævi cygnicolla, inclinata vel horizontalis, cylin- drica vel ætate curvatula, operculo crasse rostralo. Peristomii duplicis dentes externi curvati, dense cristati, interni æquilongi ciliis duobus brevioribus scaberrimis intermixtis. 16 SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. Ile de Moorea, Vaianae (Temarii leg.). Voisin de l’Acrocladium politum, de la Nouvelle-Zélande, mais ses rameaux plus grèles et ses feuilles plus obtusément acu- minées et dentées l’en éloignent suffisamment. 6. Trichosteleum patens NOV. Spec. Monoicum! Planta repens ramosa ramis pinnalis brevibus vix 5 millim. longis apice stellatim foliosis luteo-rufescentibus nitentibus. Folia cau- lina anguste ovato-lanceolata, concava, integerrima, tantum apice tor- quato subdenticulata, erecto-patentia patentiave, cellulis hexagonis elongatis papilla singula dorso prominente ornatis inferioribus ad basin infimam flavidis marginem versus tribus majoribus vesiculosis luteis. Folia perichætialia flavida, minutissima, anguste ovata, obsolete denticu- lata. Perigonium minutum infra perichætia nascens foliis intimis concavis apice elongate lanceolatis denticulatis. Capsula in pedicello 5 millim. longo rubro inferne lævi superne curvulo tuberculoso inelinata, brevis, regularis, ovata, lævis, ore angustato, operculo obliquerostrato-aciculari torquato. Calyptra minuta, cucullata, apice verrucosa. Peristomii dentes externi linea verticali multangula anguste exarati, interni æquilongi cari- nati lutei, ciliis nullis. L; Tahiti, sur les arbres à Puairi, vers 900 mètres d'altitude, 10 mars 1898 (Nadeaud) ; Miaa, 27 juin 1899 (Temarii). Ile de Moorea (Temarii). Diffère de l’'Hypnum trichocladon Dz. et Molk., de Bornéo, par la coiffe et le pédicelle verruqueux en partie et par les feuilles plus longuement acuminées. 1. Stereophyllum torrentium Besch. Amblystegium (?) torrentium Besch. in « Florule bryologique de Tahiti (Suppl.) », Bull. Soc. bot. de France, t. XLV (1898). Ligulina torrentium CG. Müll. mss. C'est avec doute que, dans la Florule précitée, nous avons placé cette Mousse dans le genre Amblystegium. De nouveaux échan- tillons fournis par M. Temarii nous permettent de lui assigner la place qu'elle doit occuper dans la nomenclature et nous ajou- terons à la diagnose primitive les renseignements ci-après : « Capsula in pedicello 25 millim, longo lævi purpureo obliqua, ar- “other sers er COMÈRE. — DIATOMÉES A SAJINT-JEAN-DE-LUZ. 17 » cuata, nigrescens, operculo breviter conico acuminato. Peristomium » generis. Folia perichætialia longe ligulata, obtuse acuminata, apice » denticulata, torta. » Tahiti, Miaa, 850 mètres altitude, 27 juin 1899 (Temarii). NOTE SUR QUELQUES DIATOMÉES RÉCOLTÉES A SAINT-JEAN-DE-LUZ (BASSES-PYRÉNÉES), par M. Joseph COMÈRE. Pendant le séjour que j'ai fait à Saint-Jean-de-Luz, dans le courant du mois d’août desannées 1896 et 1897, j'ai eu l’occasion de récolter quelques Diatomées aux alentours de cette petite ville et j'ai cru intéressant d’en publier la liste. Bien qu'aucune des formes recueillies ne soit nouvelle et que les espèces déterminées soient pour la plupart assez communes et bien répandues, les conditions spéciales dans lesquelles elles vivent leur donnent un certain intérêt au point de vue de la question de l'habitat de ces Algues siliceuses. Toutes les Diatomées dont nous nous occupons dans cette Note proviennent des bassins des ports de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure et des étangs avoisinants, et aussi des marais situéssur les bords de la Nivelle qui communiquent avec ce petit fleuve côtier par des canaux aménagés à cet effet (1). La Nivelle est, comme on le sait, un cours d’eau de dimensions modestes, puisqu'il n’a guère que 45 kilomètres de long, dont 31 en France. Elle prend sa source dans les Pyrénées espagnoles, contourne Ja Rhune et se perd en mer dans la baie de Saint-Jean- de-Luz, qu’elle sépare de son annexe Ciboure. À marée basse, en temps ordinaire, le volume des eaux de la Nivelle est peu considérable; mais, lorsque le flot remonte, il augmente beaucoup, et l'influence de la marée se fait sentir jusqu’au village d’Ascain, à 6 kilomètres de Saint-Jean-de-Luz et mème parfois au delà. Il résulte de ces circonstances que le degré de salure des eaux du port, des bassins et des étangs communiquant avec la Nivelle est (1) M. E. Lapeyrère, de Castets (Landes), m'a adressé quelques prépara- tions provenant de récoltes faites par lui à l'embouchure de la Nivelle et dans les marais de Ciboure. Ces préparations renfermaient, en majeure partie, les formes que j'avais recueillies antérieurement dans les mêmes localités. T. XLVIII. (SÉANCES) 2 18 SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. variable avec l’importance de la marée et avec celle du cours d’eau. De plus, avecles alternatives du flux et du reflux, les petites plantes dont nous nous occupons se trouvent successivement soumises à l’action d’une eau tenant en dissolution une quantité de sel marin plus grande à marée haute et plus faible au moment de la marée basse. Au point de vue de habitat, il est facile de diviser les Dia- tomées en Diatomées d’eau douce et en Dialomées marines; mais, à côté de celles-ci, il existe une catégorie spéciale que l’on désigne d’une taçon peut-être par trop générale, sous le nom de Diatomées. saumâtres. Ces dernières s’accommodent assez bien des variations du milieu de salure dans lequel elles vivent; car certaines se déve- loppent, celles des salines de la Méditerranée, par exemple, dans des eaux dont la densité va en augmentant progressivement et qui, à certains moments, sont beaucoup plus riches en sel marin que les eaux de la mer, et l’on retrouve les mêmes espèces dans des eaux salées qui, par leur mélange avec l’eau douce apportée par les cours d’eau, ne renferment qu’une faible proportion de matières salines. Dès 1803, Vaucher, dans son Histoire des Conferves (1), avait fait allusion à certaines espèces d’Algues qui habitent les étangs salés dans le voisinage de la mer, et l’on peut appliquer ses conclusions aux Diatomées désignées sous le nom de Diatomées saumâtres : « Les étangs salés qui se trouvent dans le voisinage » de la mer renferment peut-être des Conferves qui tiennent le » milieu entre les marines el celles d’eau douce, et je pense qu’il » serait nécessaire de les examiner avec soin... » M. de Brébisson avait remarqué, en 1838 (2), que quelques espèces propres aux eaux saumätres des fossés liltoraux vivaient également dans les eaux douces ou salées, et,.plus tard (3), il constatait, d’accord avec M. W. Smith, que deux formes d’Epi- themia, indiquées d’abord dans les eaux douces, se retrouvaient dans la mer. (1) Vaucher (J.-P), Histoire des Conferves d’eau douce. Genève, 1803. Introduction, p. 1x. (2) A. de Bréhisson, Considérations sur les Diatomées. Falaise, 1838. (3) A. de Brébisson, Note sur quelques Diatomées rares ou peu connues du littoral de Cherbourg (Mémoires de la Soc. imp. des sc. nat. de Cher- bourg, t. XI, 1854). on … ) cuHne és ét COMÈRE. — DIATOMÉES A SAINT-JEAN-DE-LUZ. 19: Depuis, les observations relatives aux Diatomées saumâtres se sont multipliées et, parmi celles-ci, nous signalerons une Note sur quelques Dialomées saumaätres du Medoc, de M. IT. Peragallo (1), dans laquelle l’auteur donne une liste très intéressante com- prenant des espèces saumâtres pouvant s’accommoder d’une eau relativement douce et des espèces pouvant vivre dans des eaux légèrement salées. M. le D° Lémaire (2) a trouvé aussi dans les sources salées de la Lorraine une grande quantité d'espèces d’eau saumâtre iden- tiques à celles qui se développent dans le voisinage de la mer. Ma liste comprend, en majeure partie, des espèces saumâtres récoltées dans le port de Saint-Jean-de-Luz et à l'embouchure de la Nivelle, dont quelques-unes sont considérées par divers auteurs comme marines, et des formes d’eau douce, s’accommodant d’une eau plus ou moins salée, provenant des étangs de la vallée de la: Nivelle, localités où l’influence de la marée, et par suite de l’eau de mer, se fait diversement sentir. Il nous est permis, en résumé, d'admettre que l’on ne peut établir une ligne de démarcation bien absolue entre les Diatomées d’eau douce et les Diatomées désignées sous le nom de saumâtres, . étant donné, d’un côté, que ces dernières s’accommodent de la variation de la salure du milieu dans lequel elles se propagent et, de l’autre, que les espèces d’eau douce se développent assez faci- lement dans les eaux faiblement salées. Mon Catalogue comprend 86 formes appartenant à 20 genres différents; parmi ces derniers, les Pleurosigma et les Nitzchia sont les mieux représentées. Les Pleurosigma se montrent, en effet, très abondantes à l'embouchure des rivières, là où la densité de l’eau de mer est abaissée par l'introduction de l'eau douce. Les Nitzchia paraissent, elles aussi, se plaire dans les eaux saumâtres. Les Navicula, par contre, préfèrent les eaux douces; aussi la plupart des formes de ce genre qui figurent sur ma liste ont été récoltées sur les bords de la Nivelle dans les localités les plus éloignées de la mer. (1) H. Peragallo, Note sur quelques Diatomées saumäâtres du Médoc (Bull, Soc. hist, nat. de Toulouse, 1887). | (2) Ad. Lemaire, Les Diatomées des eaux salées de Lorraine (Le Diato- miste, vol. {1, n° 7, 1894). 20 : SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. Genre COCCONEIS. CocconEIs cosTATA Greg. (V. H. Syn., pl. XXX, f. 11 et 12) (1). — Port de Saint-Jean-de-Luz. C. ScuTEezLuM Ehr. forma PARvA (V. H. Syn., pl. XXIX, f. 8 et 9). — Étang avoisinant le port de Ciboure. Genre ACHNANTES. ACHNANTES SUBSESSILIS Ehr. (V. H. Syn., pl. XXVI, f. 21). — Étang de Ciboure. A. LONGIPES Ag. (V. H. Syn., pl. XXVI, f. 13). — Port de Saint-Jean- de-Luz. A. LANCEOLATA Grun. (V. H. Syn., pl. XXVII, f. 8 et 9). — Fossés, le long de la Nivelle. A. BREVIPES Ag. (V. H. Syn., pl. XXVI, f. 10 et 11). - Petits fossés communiquant avec l’étang de Ciboure. A. PaRvULA Kütz. (V. H. Syn., pl. XXVI, f. 25 et 26). — Étang de Ciboure. Genre GOMPHONEMA. GOMPHONEMA ACUMINATUM Ehr. (V.H. Syn., pl. XXIIL, f.16).— Fossés, le long de la Nivelle. G. ocivacEuM Ehr.(V. H. Syn., pl. XXV, f. 20). — Marais, sur la route d’Ascain. G. CAPITATUM Ehr. (V. H. Syn., pl. XXII, f. 7).— Étang, sur les bords de la Nivelle. Genre CYMBELLA. CYMBELLA SUBÆQUALIS Grun. (V. H. Syn., pl. INT, f. 2). — Marais, sur les bords de la Nivelle. Genre AMPHORA. AMPHORA SALINA W. Sm. (V. H. Syn., pl. I, fig. 19). — Marais de Ciboure. (1) H. Van Heurck, Synopsis des Diatomées de Belgique. Anvers, 1885. COMÈRE. — DIATOMÉES A SAINT-JEAN-DE-LUZ. 21 AMPHORA SALINA forma MINOR, Amphora borealis Kütz.! (V. H. Syn., pl. [, f. 20). — Même localité. A. Pepicuzus Grun.(V. H. Syn., pl. I, f. 6 et 7).— Fossés, sur la route d’Ascain. Genre EPITHEMIA. EPITHEMIA GIBBERULA Kütz. var. PRODUCTA Grun.(V. H. Syn., pl. XXXII, f. 11-13). — Marais de Ciboure. E. zeBrA Kütz. (V. H. Syn., pl. XXXI, f. 9). — Marais, sur la route d’Ascain. E. succincTA Breb. (V. H. Syn., pl. XXXII, f. 16-18). — Petits fossés communiquant avec l’élang de Ciboure. E. ciBzA Kütz. var. PARALLELA Grun. (V. H. Syn., pl. XXXIL, f. 3) et formæ MINORES. — Même localité. Genre HANSTCHIA. Hansronia ampayoxis Grun. (V. H. Syn., pl. LVL, f. 1 et 2). — Étang de Ciboure. Genre NITZCHIA. NirTzcHia PARADOXA Grun. (V. H. Syn., pl. LXI, f. 6). — Fossés, le long de la Nivelle. N. THERMALIS Grun. var. LITTORALIS Grun. (V. H. Syn., pl. LIX, f. 21). —— Fossés, près l'étang de Ciboure. N. Sicma W. Sm. (V. H. Syn., pl. LXV, f. 7 et 8). — Marais, sur les bords de la Nivelle. — var. SIGMATELLA Grun. (V. H. Syn., pl. LXVI, f. 6 et 7). — Avec le type. N. aANGuLARIS W. Sm. var. AFFINIS Grun.(V. H. Syn., pl. LXVI, f. 16). — Port de Saint-Jean-de-Luz. N. PALEA W. Sm. (V. H. Syn., pl. LXIX, f. 22, b.). — Fossés, sur la route d’Ascain. — forma masoR Grun. (V. H. Syn., pl. LXV, f. 6). — Avec le type. N. oBrusa W. Sm. var. SCAPELLIFORMIS Grun. (V. H. Syn., pl. LXVII, f. 2). — Marais de Ciboure. — var. BREVISSIMA Grun. (V. H. Syn., pl. LXVII, f. 4). — Même lo- calité. 92 SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. Nitzcuia sTAGNORUM Rab. (V. H. Syn., pl. LIX, f. 24). — Fossés, près d'Ascain. N. acicuzaris W. Sm. (V. H. Syn., pl. LXX, f. 6). — Marais, sur les bords de la Nivelle. N. FAscICULATA Grun. (V.H. Syn., pl. LXVI, f. 11-13). — Petits fossés communiquant avec l'étang de Ciboure. N. LANCEOLATA W. Sm. (V. H. Syn., pl. LXVIII, f. 1 et 2). — Même localilé. N. MarGiNuLaTA Grun. (V. H. Syn., pl. LVIN, f. 13). — Marais, sur les bords de la Nivelle. Genre AMPHIPRORA. AMPHIPRORA LEPIDOPTERA Greg. (V. H. Syn., pl. XXII, f. 2 et 3). — Port de Saint-Jean-de-Luz. | A. ALATA Kütz. (V. H. Syn., pl. XXI, fig. 11 et 12). — Avec la pré- cédente. Plus rare. Genre PLEUROSIGMA. PLEUROSIGMA ATTENUATUM W. Sm.(V.H. Syn., pl. XXI, £. 11). — Fossés, près d’Aseain. P. scazPrOIDES Rab. (V. H. Syn., pl. XXI, f. 1). — Même localité. P. ACUMINATUM Grun. (V. H. Syn., pl. XXI, f: 12). — Avec la précé- dente. P. æsruarit W. Sm. (V. H. Syn., pl. XVIII, f. 8). — Embouchure de la Nivelle. P. FAscioLA W. Sm. (V. H. Syn., pl. XXI, f. 8). — Port de Saint-Jean- de-Luz. P. BALTICUM W. Sm. (V. H. Syn., pl. XX, f. 1). — Même localité. P. AFFINE Grun. (V. H. Syn., pl. XVIII, f. 9). — Embouchure de la Nivelle, P. EXIMIUM H. Van Heurck (V. H. Syn., pl. XXI, f. 2). — Mème loca- lité. P. ANGULATUM W. Sm. (V. H. Syn., pl. XVIII, f. 2, 3 et 4). — Même localité. — forma magoR (V. H. Syn., pl. XVHI, f. 5). — Avec la précédente. P. Formosu“ W. Sm. (V. H. Syn., pl. XIX, f. 4). — Marais de Ci- boure. COMÈRE. — DIATOMÉES A SAINT-JEAN-DE-LUZ. 23 PLEurosiGuaA Hirpocampus W. Sm. (V. H. Syn., pl. XX, f. 3). — Même localité. Genre NAVICULA. Navicuza BreBissoni1 Kütz. (V. H. Syn., pl. V, f. 7). — Fossés, près d’Ascain. _— var. DIMINUTA Grun. (V. H. Syn., pl. V, f. 8).— Avec la précé- dente. N. cixcra Kütz (V. H. Syn., pl. VII, f. 13). — Fossés, le long de la Nivelle. . VIRIDIS Kütz. (V. H. Syn., pl. V, f. 5). — Marais, sur la route d’As- cain. N. ecuiprica Kütz. (V. H. Syn., pl. X, fasc. 10). — Même localité. N. PEREGRINA Kütz. (V. H. Syn., pl. VII, f. 2). — Étang communiquant avec le port de Ciboure. N. Gracizis Kütz. (V. H. Syn., pl. VIT, f. 8). — Fossés, le long de la Nivelle. . SALINARUM Grun. (V. H. Syn., pl. VILLE, f. 9). — Marais de Ciboure. N. PAzrELABRIS Breb. (V. H. Syn., pl. XI, f. 9). — Port de Saint-Jean- 2 2 de-Luz. — var. MINOR Greg. (V. H. Syn., pl. XI, f. 11). — Avec la précé- dente. N. DiGiTo-RADIATA Greg. (V. H. Syn., pl. VIT, f. 4).— Marais de Ci- boure. N. picepHALA W. Sm. (V. H. Syn., pl. VIII, f. 33). — Fossés, sur la roule d’Ascain. N. MEsoLEPTA Ehr. (V. H. Syn., pl. VI, f. 10). — Même localité. N. Bacizzum Ehr. (V. H. Syn., pl. XII, f. 8). — Avec la précédente. N. LANCEOLATA Kütz. var. ARENARIA, Navicula arenaria Donkin (V. H. Syn., pl. XE, f. 18). — Embouchure de la Nivelle. N. pusiLLa W. Sm. (V. H. Syn., pl. XI, f. 17). — Mème localité. Genre SCHIZONEMA. SCHIZONEMA GREVILLEI Ag. (V. H. Syn., pl. XVI, f. 2). — Marais de Ciboure. 24 SÉANCE DU Â1 JANVIER 1901. Genre STAURONEIS. STAURONEIS SALINA W. Sm. (V. H. Syn., pl. X, f. 16). -- Embouchure de la Nivelle. S. ancers Ehr. var. ELLIPTICA J. Brun (Diat. Alpes et Jura, pl. IX, f. 1) (1). — Fossés, près d’Ascain. S. PLATYSTOMA Ehr. (Diat. Alpes et Jura, pl. IX, f. 3). — Même loca- lité. Genre SURIRELLA. SuRIRELLA OvATA Kütz. (V. H. Syn., pl. LXXII, f. 6). — Marais, sur les bords de la Nivelle. S. sALINA W. Sm. (V. H. Syn., pl. LXXIIT, f. 15). — Fossés commu- niquant avec l'étang de Ciboure. Genre SYNEDRA. SYNEDRA AFFINIS var. PARVA Grun. (V. H. Syn., pl. XLI, f. 23). — Etang avoisinant l’étang de Ciboure. — var. RUPICOLA Grun. (V. H. Syn., pl. XLI, f. 27). — Même loca- lité. — var. HYBRIDA Grun. forma ELONGATA GE H. Syn., pl. XLI, f. 9, b). — Avec la précédente. S. ULNA Ehr. (V. H. Syn., pl. XXXVIIL, f. 7). — Fossés près d’Ascain. _— var. LONGISSIMA, S. longissima W. Sm. (V. H. Syn., pl. XXXVIIT, f. 3). — Même localité. — Yar. LANCEOLATA Kütz. (V. H. Syn., pl. XXXVIIE, £. 10). — Avec la précédente. S. DELICATISSIMA W. Sm. (V. H. Syn., pl. XXXIX, f. 7). — Marais, le long de la Nivelle. Genre TABELLARIA. TABELLARIA FENESTRATA Kütz. (V. H. Syn., pl. LII, f. 6-8). — Fossés, près d’Ascain. (1) 3. Brun, Diatomées des Alpes et du Jura. Genève, 1880. RE 0e TE DRE 2 COMÈRE. — DIATOMÉES A SAINT-JEAN-DE-LUZ. 25 Genre LICMOPHORA. Licmopnora LYNGByEr Grun. (V. H. Syn., pl. XLVI, f. 1). — Port de Saint-Jean-de-Luz. Genre GRAMMATOPHORA. GRAMMATOPHORA MARINA Kütz. var. INTERMEDIA Grun. (V. H. Syn., pl. LIT, f. 15). — Embouchure de la Nivelle. Genre FRAGILLARIA. FRAGILLARIA CONSTRUENS Grun. (V. H. Syn., pl. XIV, f. 26, e et d, et 27). — Marais sur les bords de la Nivelle. F. viresceNs Ralfs var. SuBSALINA Grun. (V. H. Syn., pl. XLIV, f. 5). — Etang de Ciboure. Genre MELOSIRA. MELosinaA JurGENsI1 Ag. (V. H. Syn., pl. LXXX VI, f. 1 et 2). — Marais de Ciboure. SÉANCE DU 25 JANVIER 1901. PRÉSIDENCE DE M. ÉMILE BOUDIER. M. Lutz, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 41 janvier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président s'exprime en ces termes : La Société botanique de France vient de faire une nouvelle perte qui lui sera des plus sensibles. M. Chatin, membre de l'Institut et de l’Aca- démie de Médecine, directeur honoraire de l’École de Pharmacie, le doyen d’âge de ses membres fondateurs et l'un des plus dévoués, vient de mourir dans un âge {rès avancé, dans sa propriété de la Romanie, aux Essarts-le-Roi, près de Rambouillet, le 43 janvier dernier. Bien qu’un de nos collègues, beaucoup plus autorisé que moi, se soit chargé de retracer ici ce que fut notre regretté maître, dont les titres honoritiques sont si connus, il me paraît nécessaire de rappeler sommairement dès à présent combien M. Chatin fut dévoué à notre Société qu’il fut appelé plusieurs fois à présider. Passionné pour la botanique qu’il professa pendant de longues années à l’École de Pharmacie, il dirigea de très nombreuses herborisalions qui sont restées célèbres et auxquelles ont pris part la plupart des botanistes de notre époque. M. Chatin était en effet l’un de ceux qui connaissaient le mieux les localités des plantes des environs de Paris. Il a toujours été un ami pour moi comme pour tous ceux qui s’occupaient de botanique, et sa perte sera vivement sentie par tous nos collègues. Aussi ai-je tenu à exprimerici, au nom de la Société tout entière, tous les profonds regrets que sa mort va laisser parmi nous. NOTICE SUR Ab. CHATIN, par M. le D' BORNET (|, Le 23 avril 1854, la Société botanique de France est déclarée fondée, et l’on procède à l’élection du Bureau et des membres du Conseil d’ad- ministralion. M. Ad. Chatin arrive le troisième sur la liste des conseillers élus, immédiatement après Graves et Ant. Passy, c’est-à-dire après deux des principaux membres de l'assemblée des quatorze botanistes, pro- (1) Le cliché d’après lequel a été obtenu le portrait en héliogravure qui accompagne cette Notice a été pris en 1886, l’année même où M. Chatin a quitté l’École de Pharmacie. PEAR BORNET. — NOTICE SUR AD. CHATIN. 27 fesseurs et amateurs, qui prirent l'initiative de créer à Paris une Société centrale de botanique. Depuis cette date reculée jusqu’au 27 mai 1898, où il présenta sa dernière communication à la Société, M. Chatin en fut un des collaborateurs les plus actifs, un des soutiens les plus dévoués, un des conseillers les plus éclairés et les plus influents. Sous tous ces rapports, M. Duchartre était le seul qui püt lui être comparé. Ses col- lègues, qui l'aimaient pour sa bonne humeur en même temps qu’ils ap- préciaient sa ferme volonté, lui témoignèrent leur reconnaissance en l’appelant quatre fois à la présidence, en 1862, 1878, 1886 et 1896; ils lui confèrent, à deux reprises, les fonctions de Secrétaire général. Cinq fois, il fut élu Vice-Président et neuf fois membre du Conseil. De tels états de service, la situation élevée que M. Chatin occupait hors de la Société comme professeur et directeur de l’École de Phar- macie, ses titres de membre de l’Institut, de l'Académie de Médecine, de la Société nationale d'Agriculture, ses nombreux travaux botaniques et aussi les herborisations qu’il dirigea pendant de longues années avec le succès que nous connaissons tous, lui avaient acquis une situation excep- tionnelle dans notre Société. Aussi est-ce avec une douloureuse surprise que fut accueillie la nouvelle de sa mort, survenue, le 13 janvier de cette année, dans sa propriété de la Romanie, aux Essarts-le-Roi, où l'avait confiné, depuis le 8 septembre 1898, une maladie de cœur, que vint aggraver plus tard la perte complète de la vue. Pendant ces deux années, à chacune des réunions de la Société, on s’informait avec sollicitude de l’état de santé de M. Chatin, et l’on s’étonnait que l’homme dont nous admirions la constitution robuste, qui était resté plein d’activité malgré son grand àge, ait pu disparaître ainsi du milieu de nous. Grâce aux soins attentifs dont il fut entouré par ses enfants, au bon air de la cam- pagne dans une maison chérie, à la tranquillité complète dans laquelle il vécut, ses forces ne s’affaiblirent que très lentement. Mais, au commen- cement de cette année, elles déclinèrent d’une manière inquiétante, et bientôt il s’éteignit doucement, sanssouffrances, entre les bras de son fils. Conformément à la volonté du défunt, ses obsèques eurent lieu aux Essarts et furent très simples. Aucune convocation ne fut adressée aux Sociétés dont il était membre. Seuls, quelques amis avaient été invités. Les botanistes étaient représentés par MM. Prillieux, G. Bonnier, Bornet, Perrot et Radais; ces deux derniers suppléant en outre M. Guignard, successeur de M. Chatin à la direction de l'École de Pharmacie, qu’une indisposition retenait à la chambre. Aucun discours ne fut prononcé aux funérailles; mais des Notices ont été lues à l’Aca- démie des Sciences par M. G. Bonnier (1), à la Société nationale d’Agri- (1). Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, t. CXXXII, n° 3, 21 jauvier 1901, p. 105. 28 SÉANCE DU 29 JANVIER 1901. culture par moi-même (1), et M. Guignard en publia une troisième dans le Journal de Pharmacie et de Chimie (2). A l'aide de ces Notices, je voudrais essayer de rappeler ici les dates principales de la vie de notre regretté confrère, de retracer quelques épisodes de sa carrière et de passer en revue ses travaux les plus importants. Aussi bien cette vie est l’histoire toujours intéressante, si elle n’est pas neuve, d’un homme qui, parti d’une humble condition, s’est élevé, par son intelligence et son travail, aux situations les plus hautes auxquelles un savant puisse atteindre. Gaspard-Adolphe Chatin est né, le 30 novembre 1813, à l’Ile-Marianne- de-Saint-Quentin, près de T'ullins, dans le département de l'Isère, d’une famille de cullivateurs peu fortunés. La plus grande partie de leur pro- priété ayant été dévastée par les crues du torrent dont elle était voisine, les parents du jeune Chatin n’eurent pas les moyens de le mettre en pension. Il fit donc ses études primaires chez les maîtres d’école de Tullins; puis l’abbé Périer, curé du canton, lui enseigna les premiers éléments du latin. Ainsi dégrossi, il entra en 1830 chez le pharmacien Lombard, à Saint- Marcellin. Intelligent, travailleur, aimable, le jeune stagiaire se fit re- marquer de son patron qui l’engagea à se rendre à Paris et Jui procura une place chez un de ses collègues et son correspondant, M. Briant, in- venteur d’un sirop antiphlogistique qui eut son heure de célébrité. M. Chatin avait alors vingt ans. M. Briant, frappé des aptitudes de son nouvel élève et trouvant qu’un jeune homme aussi bien doué ne devait pas rester confiné dans l’officine d’une pharmacie, lui conseilla d’achever ses humanités et de suivre un enseignement purement scientifique en même temps que les études de pharmacie. Et, pour rendre le conseil réalisable, il l’admit dans sa famille et lui donna «le vivre et le couvert », selon l’expression de La Fontaine. M. Chatin avait conservé une vive reconnaissance pour la paternelle bonté qui avait encouragé et facilité ses débuts. J1 racontait volontiers cet épisode de sa vie et ne manquait pas d'ajouter que M. Briant lui avait, en outre, légué sa montre d’or et quelques billets de mille francs. M. Briant avait bien placé sa confiance. Les résultats qu’il espérait ne se firent pas attendre, et furent plus rapides et plus éclatants qu’il ne les avait peut-être imaginés. Entre 1832 et 1835, M. Chatin passe ses deux baccalauréats, conquiert le certificai de licencié ès sciences et enlève au i ) Bulletin de la Société nationate d'agriculture de France, le 23 janvier (2) 1° février 1901. Une Notice avec portrait a été donnée par M. Perrot, dans le Bulletin des sciences pharmacologiques de janvier 1901, p. 23. Elle est suivie d’une liste des principaux travaux publiés par M. Chatin. F Eee ge 1 sit dé ttsiia tn bte se she l o Dg 27 ion à dé cd cg à BORNET. —— NOTICE SUR AD. CHATIN. 29 concours une place d’interne en pharmacie dans les hôpitaux. En 1839, il est docteur ès sciences, pharmacien en 1840. L’année suivante, il est nommé pharmacien en chef de l'hôpital Beaujon et agrégé de l'École de Pharmacie. Au cours de ses études en pharmacie, il obtint presque tous les prix et les médailles que l’École décerne à ses meilleurs étudiants. Ainsi, huit années avaient suffi à son énergique volonté pour acquérir tous ces grades et remporter tous ces succès. Îl ajouta encore à ses di- plômes celui de docteur en médecine qu’il obtint en 1844 avec une thèse intitulée : Recherches expérimentales et considérations sur quelques principes de la toxicologie. Devenu professeur agrégé et possesseur d’une situation qui lui per- meltait d'attendre le moment où il deviendrait titulaire, il se maria en 1843. Quoique débarrassé des concours, il ne cessa pas de travailler avec ardeur. Il dut d’abord suppléer complètement les deux professeurs de botanique, Guiart et Clarion, pour les cours et les herborisations ; puis, à la demande de l’École, il fit, de 1845 à 1847, les cours d’ana- tomie comparée, d'anthropologie et de zoologie générale. En 1848, les deux chaires de botanique devinrent vacantes, et les cir- constances, qui jusqu'alors avaient été si favorables à M. Chatin, mena- cèrent de renverser ses légitimes espérances d’avenir. Il fut question de transformer l’École de Pharmacie en une sorte d’École professionnelle et de supprimer les chaires de botanique. Prévenu à temps et justement ému de ces projets, M. Chatin se rendit un soir au domicile privé d’Hip- polyte Carnot, alors ministre de l’Instruction publique, et il plaida si bien la cause de la conservation de ces chaires, que le ministre lui promit de les maintenir. Toutefois, les deux chaires furent réunies, et c'est M. Chatin, rival heureux de Payer en celte circonstance, qui l’em- porta et obtint le titre si désiré de professeur titulaire. Pendant cette même année 1848, il professa des cours populaires sur la cosmographie, la géologie et la métallurgie et prit part, en qualité de sous-lieutenant de la première légion de la garde nationale, à l’at- taque du clos Saint-Lazare où son sergent fut lué à ses côtés. Aux fonctions de professeur, qu’il remplit sans interruption jusqu’en 1886, vinrent s’ajouter, en 1873, celles de directeur de l’École. « La pé- riode de son administration, écrit M. Guignard, restera comme une des plus fécondes dans l’histoire de l’École de Pharmacie. On peut dire sans exagération qu’à aucune autre époque l'enseignement n’a bénéficié d'autant d'améliorations, d'autant de réformes et de créations utiles. » Et, lorsque, à la suite d’incidents pénibles dont il ne doit pas porter la responsabilité, il se démit à la fois de ses fonctions de directeur et de celles de professeur, il se retira avec le regret de n’avoir pu réaliser toutes les réformes qu’il avait en vue. 30 SÉANCE DU 29 JANVIER 1901. Comme directeur de l'École, M. Chatin était délégué pour présider les sessions d'examens dans les Écoles de pharmacie des départements: du Centre et de l'Ouest. Pendant ces voyages, il n’oubliait pas d'herbo+ riser; il examinait la nature géologique du sol, les cultures, visitait les marchés, causait avec des gens de toute cundition et faisait connaissance avec des personnes qui lui servirent plus tard à obtenir des renseigne- ments ou des matériaux pour ses études. Îl avait ainsi meublé sa mé- moire d’une foule d'observations, de souvenirs et d’anecdotes qui lui permettaient de parler avec compétence sur des sujets très divers et donnait un grand intérêt à sa conversation. Dans ses leçons à l’amphithéâtre, il se plaisait à piquer la curiosité de ses auditeurs par la manière originale dont il traitait les sujets du cours, au risque de soulever parfois quelque tumulte dont il s’amusait le premier. Il imitait en cela son prédécesseur Clarion, qui savait, lui aussi, soutenir l’attention des élèves et faire trouver bien courte la leçon d’une heure (1). Regardant les herborisations comme nécessaires à la connaissance pratique des plantes que doivent posséder les médecins et les pharma- ciens, tnais en outre comme très profitables à la science dont elles in- spirent le goût et à qui elles attirent des adeptes, il les conduisit avec un entrain et une persévérance infatigables. Qu'il s’agit d’herborisations dans la banlieue de Paris, d’excursions lointaines où il entrainait de nombreux étudiants, il était toujours en avant, primus inter pares, comme il dit lui-même de Clarion, se prétant de bonne grâce aux pièges qu'on lui tendait pour essayer de prendre en défaut sa connaissance, si sûre, des espèces, de leurs localités et des terrains où elles eroissent. Il riait volontiers des folies où se laissait entrainer parfois l’exubérance juvé- nile de ses compagnons et, dans quelques circonstances où elles avaient dépassé la mesure, il voulut bien les réparer de sa bourse. Pour qu’ils fussent en mesure de comparer la flore des environs de Paris à celles d’autres régions, M. Chatin emmenait les étudiants dans des excursions éluignées. [ls faisaient connaissance de la flore maritime au Havre et à Cherbourg ; ile la flore méditerranéenne à Montpellier. L’Auvergne, les Alpes du Dauphiné, les Hautes-Pyrénées déployaient devant eux les ri- chesses de la flore alpine pour laquelle, en souvenir de son pays natal, il eut toujours une prédilection marquée. Enfin, il ouvrit les sessions extraordinaires de la Société botanique à Montpellier en 1857, à Nantes en 1861, à Béziers et Narbonne en 1862, à Dijon en 1882, à Alger et Biskra en 1892. Un grand nombre d'espèces et de localités furent ajoutées à la flore } (1) Bulletin de la Soc. bot., 1891, t. XXXVHI, p. 91. 7€ en RES HR ma BORNET. — NOTICE SUR AD. CHATIN. 31 des environs de Paris et ont été successivement annoncées dans le Bul- letin de la Société botanique. Et lorsque certains faits pouvaient être groupés dans un travail d'ensemble, il en donnait communication à la Société. C'est ainsi qu'il publia un article sur Les Plantes des vieux chà- teaux (1) entre lesquelles il établit deux divisions. La plus ancienne, constituée par des plantes excitantes, détersives et vulnéraires (Dianthus Caryophyllus, Salvia Sclarea, etc.); la seconde, par des espèces dé- puratives, aphrodisiaques et antigoutteuses (Aegopodium Podagraria, Eruca sativa, Iris fœtidissima, Ruta graveolens, etc.), appropriées à un état de civilisation plus avancé. Ce fut aussi le principe de la longue étude qu'il a consacrée aux Plantes montagnardes de la flore parisienne (2), d’où il a tiré des conclusions dont je rappellerai quelques-unes. Les stations les plus gé- néralement occupées par ces plantes sont les lourbières, les lieux humides, les bois frais riches en débris organiques, les collines sèches et ventilées, c’est-à-dire celles où, pour des causes diverses, évaporation, ombrage, altitude, ventilation, le milieu de végétation est refroidi. Dis- cutant ensuite les différentes hypothèses à l’aide desquelles la présence de ces plantes dans la région parisienne peut ètre expliquée, l’auteur s'arrête à celles de la pluralité des centres de création et de la suc- cession de ces créations parallèlement aux époques géologiques. Il admet que les plantes montagnardes des environs de Paris ne sont pas des colonies, mais qu’elles sont indigènes au même titre que le sont chez elles les plantes des Alpes et de l’Europe boréale. Il est remarquable que M. Chatin, qui avait donné une si grande part de son Lemps aux herborisations et qui connaissait si bien lesespèces de la flore de France, n’ait publié aucun ouvrage floristique. Sans doute, il en fut empèché par ses multiples occupations et par les importants travaux qu’il a poursuivis pendant de longues années sur l'anatomie comparée des végétaux. Sous cette dénomination, il convient de comprendre non seulement le grand ouvrage in-4° accompagné de 113 planches gravées qui porte ce titre, mais une foule de Mémoires où l’ana- tomie se mêle à l’organogénie, à la physiologie, à la taxonomie, etc. Pour lui, en effet, la plante forme un tout dont les diverses parties peuvent bien être envisagées séparément pour des fins particulières, mais qui, en réalité, sont solidaires, inséparables, de sorte que, certaines d’entre elles étant connues, on arriverait à reconstituer l’organisme tout entier, à peu près comme Cuvier l'avait fait pour le règne animal. (1) Bulletin de la Société bot. de France, 1861, vol. VIIT, p. 359. (2) Ibid., 1887, vol. XXXIV, pp. 76, 168, 330. 32 SÉANCE DU 25 JANVIER 1901. Profondément convaincu de la concordance des caractères anato- miques avec les caractères morphologiques, il n’hésite pas à classer tout d’abord les plantes dont il va s'occuper « d’après des divisions toutes physiologiques, assuré qu’il était d’avance », ce sont ses propres expres- sions, «que les faits généraux répondraient à ces divisions elles-mêmes ». De telles idées étaient nouvelles alors et l'application qu’il en a faite aux plantes parasites, aux plantes aquatiques, aux épidendres et, dans une moindre mesure, aux plantes terrestres, suffit à montrer les précieux résultats qu’on en pouvait attendre. La voie ouverte aux chercheurs par M. Chatin ne fut pas suivie d’abord. L’uniformité apparente de structure provenant d’une anatomie à peine sortie de l’enfance, l’habitude trop fréquente autrefois de confier au dessinateur le soin de faire les prépa- rations qu’il devait reproduire, l’opposition qui s’établit, pour la solution des problèmes de la morphologie, entre la méthode anatomique et la méthode organogénique qui s'adresse à des organes connus et ne demande pour être employée ni outillage particulier, ni études complé- mentaires, expliquentlalenteuravec laquelle les vues de M. Chatin furent suivies. C’est dans le dernier quart du xix° siècle qu’on en reconnut la justesse et qu’on admit sans conteste la nécessité de faire intervenir les caractères anatomiques dans la recherche des affinités. « En examinant successivement les divers organes de la plante, M. Chatin devait nécessairement être amené à fixer plus spécialement son attention sur certains d’entre eux. Telle a été l’origine de son grand … mémoire sur l’anthère, dont il a étudié la structure dans plus de | 400 familles. Pour la première fois s’y trouve reconnue et démontrée : l'existence du tissu transitoire particulier qui constitue la couche interne de la paroi des sacs polliniques avant l’époque de la maturité du pollen, tissu qui était resté le plus souvent inaperçu ou dont on n'avait pas .Soupçonné le rôle important dans la nutrition du pollen. Ce travail met de plus en évidence la structure et la localisation des éléments spéciaux qui interviennent dans le mécanisme de la déhiscence des anthères; en outre, il montre comment les différences de structure se traduisent, ici en caractères de familles, là en caractères de genres, tandis qu'ailleurs ils ne peuvent servir qu’à la diagnose propre des espèces (1). » Les parents de M® Chatin possédaient, près des Essarts-le-Roi, le bois des Molières où M. Chatin se plaisait à aller prendre quelques heures de repos. Ce fut le noyau de sa propriété de « la Romanie » qui, augmentée successivement, comprend actuellement une surface de 180 hectares en cultures et en bois. En 1865, il y bâtit une maison d’ha- bitation où il passait les mois d'été avec sa famille. Les amis qu'il y (1) Guignard, Loc. cit. BORNET. — NOTICE SUR AD. CHATIN. 33 réunissait pendant la saison de la chasse ou des herborisations n’oublient pas la manière si cordiale dont ils étaient accueillis. Étaient-ils bota- nistes, M. Chatin les conduisait au bois Saint-Pierre qui couvre une partie: du plateauotüest située la maison et dans lequel sont parsemées des exca- vations provenant d'anciennes exploitations de la roche, où l’eau des pluies se rassemble et qui n’asséchent pas. On y voit réunis tous les Erica de la flore parisienne. Quatre espèces y sont spontanées, deux autres, les Erica scoparia et vagans, y ont été introduites et sont si bien natura- lisées qu’elles soutiennent avec avantage la lutte pour la vie au milieu des espèces autochtones. Voici la localité du Lathræa Clandestina, dont les grandes plaques occupent le fond d’un frais ravin, commence-- ment de la vallée de l’Yvette. Un peu plus loin, dans une pinière, croît le Goodyera repens. Dans une mare du bois des Molières, sur une ile flottante de Sphagnum, prospère l'Oxycoccos palustris, rapporté des marais de Saint-Léger, d’où il a disparu; une autre est couverte d’une nappe d’Hottonia et de Calla palustris. Et la promenade se continuait au milieu des arbres, des rochers et des marécages, sous la direction du maitre, qui montrait, en même temps que des sites charmants, les plantes intéressantes qui peuplent son domaine. S'il conduisait un amateur d'agriculture, la promenade prenait un autre lour. On visitait [es cultures de poiriers et de pommiers à cidre qu'il avait plantés sur des prairies à faucher couvrant une étendue de 60 hectares, à un écartement qui, de 20 mètres, avait élé ramené à 15 mètres. À cette distance les outils à cheval donnentun bon travail et la prairie produit un excellent fourrage (1); une pineraie formée de Pins de Riga, essence qu'il choisit, dans les premières années où il prit pos- session de son domaine, pour reboiser certaines parties dont le sol ne se prêtait pas à d’autres cultures (2). Sur [a foi de pieds de vigne assez communs dans les bois qui bordent le vallon de l’Yvette, et de vieux titres de propriété établissant que la vigne avait été cultivée autrefois dans les environs, M. Chatin essaya de reconstituer un vignoble. Malgré les soins qui lui furent prodigués, le succès ne répondit pas aux espé- rances (3). Puis, dans un cantonnement dont le sol siliceux et limoneux est à peu près dépourvu de chaux, on admire un taillis de Châtaigniers dont la végétation plantureuse contraste avec celle d’autres points qu’on vient de traverser. L’explication en est vite donnée par le guide aimable dont la mémoire est toujours prête. Il rappelle qu’à la dose de 0,3 à 3,5 pour 100 de chaux les Châtaigniers vivent encore, mais misérable- (1) Bull. de la Soc. nationale d'agriculture, 1889, p. 439; Comples ren dus Acad. sc., 1898, t. CXXVII. . (2) Bull. de la Soc. imp. d’Acclimatation, 1865. (3) Bull. de la Soc. nationale d’Agr., 1885, p. 258. T. XLVIIL. (SÉANCES) 3 34 SÉANCE DU 25 JANVIER 4901. ment ({) et que c’est précisément lateneur en chaux qu'a fournie l'analyse du sol où se trouvent les Châtaigniers souffreteux. Ce n’était pas sur ce seul point que M. Chatin était aussi bien informé. Depuis longtemps en effet il s’élait occupé de physiologie végétale en raison des services qu’elle pouvait rendre à l’agriculture. En 1845, il publia des Etudes sur la manière dont l'acide arsénieux, ajouté au sol dans des proportions qui ne soient pas toxiques, se répartit dans la plante Il reconnut que cet acide se répand dans tous les tissus, mais qu'il s’accumule surtout dans les feuilles et qu'après un temps variable il n’en reste aucune trace dans la plante. D’après ses expériences, léli- mination aurait lieu par les racines (2). Un autre de ses travaux, qui a paru dans le Bulletin de la Société nationale d'Agriculture en décembre 1853, a pour titre : Etudes expé- rimentales sur l’action des sels, des bases, des acides et des matières organiques sur la végétation. Ayant noté, entre autres résultats, que les sels de soude nuisent généralement aux plantes, comme les sels de potasse aux animaux, M. Chatin fait remarquer qu'on trouverait peut- être, dans l’action de ces sels sur les êtres qui flottent entre les deux règnes, un moyen de reconnaître leur véritable nature animale ou végé- tale, et, partant, de fixer leur place dans la classification. Ce criterium, proposé par M. Chatin, vient d’être employé par M. Ch. Richet, qui s’en est servi pour établir que les Bactériacées sont des végétaux et non des animaux (3). Désirant vérifier le fait, signalé par Müller, de la présence de l’iode dans le Cresson, M. Chatin reconnut la réalité du fait, mais découvrit en même temps que l’iode, connu seulement jusqu’alors dans les plantes marines, se trouve dans les eaux douces, dans l’air, dans presque tousles corps du globe et jusque dans les aérolithes. Cette découverte inattendue fut vérifiée par une Commission composée de Thénard, Magendie, Dumas, Gaudichaud, Élie de Beaumont, Pouillet, Regnault et Bussy qui deman- dèrent à l’Académie des Sciences et obtinrent d'elle l'insertion dans le Recueil des Savants étrangers du Mémoire résumant toutes les com- munications partielles qu’il avait présentées sur cette question de 1850 à 1860 (4). Contestée par des raisons de diverse nature, la vérité des observations de M. Chatin avait fini par être mise en doute, lorsque les recherches récentes de M. Armand Gautier sont venues confirmer leur (1) Bull. Soc. bot., 1870, vol. XVII, p. 194. (2) Études de physiologie végétale faites au moyen de l'acide arsénieux, 1848. (3) Cinquantenaire de la Sociëté biologique, 1899, pp. 91-93. (4) Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, t. XXX, XXXI, XXXHE, XXXIV, XXXV, XXXVIHIE, XXXIX, L. a are mme ie 4 BORNET. — NOTICE SUR AD. CHATIN. 35 complète exactitude, en précisant, ce qui n’avait pu être fait autrefois, la forme sous laquelle l’iode se présente à l’état naturel dans les diverses circonstances (1). Dans cet ordre de recherches il convient de rappeler une Note sur la respiration des Orobanches (2); des Etudes sur la respiration des fruits (3); sur les Proportions de sucre contenues dans la sève et en général dans les sucs végétaux (4); des Contributions à la biologie des plantes parasites (5). Ce dernier travail a pour but de démontrer que les végétaux de cette catégorie n’absorbent pas telles quelles, ainsi qu’on semblait ie croire, les substances élaborées par l’hôte, mais qu’ils les transforment à leur usage. [l établit en outre que la pénétration des suçoirs a lieu grâce à une véritable digestion des tissus de la plante hospitalière. Si grand est le nombre des communications insérées par M. Chatin dans plusieurs recueils sur les questions les plus variées, que la simple énumération de leurs titres remplirait plusieurs pages. Mais il ne convient pas de terminer cette revue sans parler de deux sujets d’ordre cryptoga- mique qui ont fourni à M. Chatin l’occasion de recherches prolongées et de publications importantes. Ce sont ies Truffes et les huîtres vertes, ces guiæ delectamenta dont il s’est occupé avec amour pendant les dix dernières années de sa vie. Le volume qu'il a consacré à la Truffe, orné de belles planches dues au savant mycologue, M. Boudier, notre prési- dent, s'adresse à toute personne curieuse d’être renseignée sur l’histoire, la structure, la distribution géographique et la culture de ces Champi- gnons renommés. Les spécialistes eux-mêmes le consultent avec fruit. Ils y trouvent les descriptions de nouvelles espèces de Truffes françaises, de Terfas algériens et d’un genre nouveau dédié M. Tirman, ancien gouverneur de l'Algérie. Depuis longtemps M. Chatin s’était intéressé aux procédés de l’ostréi- culture usités sur les divers points du littoral de la France. Avec le concours de M. C.-A. Müntz, et dans le but de fournir des données utiles à l’hygiène alimentaire et à l’agriculture, il détermina les quantités d’iode, de fer et de phosphore contenues dans la chair et la coquille de l’huître blanche, de l'huître verte et de l’huître portugaise. Il étudia aussi les modifications qu’éprouve le sol des claires lorsqu'on en fait le parage et cherchait dans celte voie la cause déterminante du verdisse- ment des huîtres (6). Sachant, par les observations faites par Gaillon en (1) Compt. rend., t. CXXVIII et CXXIX. (2) Bull. Soc. bot., 1856, vol. LL, p. 660. (3) Bull. Soc. bot., 1864, vol. XI, p. 93; Compt. rend., t. LUI. (4) Bull. Soc. bot., 1864, vol. XI, p. 178; Compt. rend.,t. LIX. (5) Bull. Soc. bot., 1891, vol. XXXVIIL, p. 178. (6) Comptes rendus, 1894, t. CXVHIH, t. CXX. 30 SÉANCE DU 25 JANVIER 1901. 1820 (1) et par les expériences que j'avais instituées au Croisic en 1877 avec M. Puységur (2), que les huîtres blanches verdissent en trente-six heures si on les alimente avec une certaine Diatomée, distincte de toutes. les autres par sa couleur bleu d’Oscillaire et qui se multiplie par mil- liards d'individus dans certains parcs à certaines époques de l’année, je lui proposai d’aller répéter ces expériences sur quelque point de la côte des Charentes. Malgré ses quatre-vingts ans sonnés, il accepta. Aux Sables-d'Olonne, les claires étaient en verdeur. A l'aide d'un micro- scope à main, M. Chatin eut le plaisir de voir, au bord même du parc, le champ du microscope couvert de fuseaux transparents, d’un beau bleu, garnis de chromatophores dorés, qui se mouvaient et s’entre-croisaient dans toutes les directions. La récolte faite, les expériences furent dispo- sées dans le laboratoire de M. Odin, pharmacien aux Sables, que M. Chatin connaissait, il connaissait tous les pharmaciens, et furent concluantes. Nous pûmes les répéter dans plusieurs localités en 1894 et en 1895 avec le même résultat. Le scepticisme non dissimulé de M. Chatin s’évanouit devant les faits. Le Navicula fusiformis ostrearia est une plante très délicate. Lorsqu’elle est maintenue quelque temps dans des récipients fermés, qu'elle est mise au contact de l’eau douce ou laissée à l’air, elle meurt ; la matière bleue change de couleur, prend la teinte vert grisätre des huîtres vertes, diffuse à travers la membrane, de sorte que, dans les échantillons de terre prélevés au fond des claires et examinés à Paris, on ne rencontre plus que des Navicules décolorées. Pendant ces deux excursions, M. Chatin fut admirable de vigueur, d'endurance et, j’ajouterai, d’imprudence. Ce n’était pas sans peine qu’on le dissuadait de s’aventurer sur les étroits sentiers glissants qui séparent les claires et de se mettre à l’eau pour traverser les fossés vaseux. Heu- reusement nous étions accompagnés d’un de mes frères, pharmacien, ancien élève de M. Chatin, qui le distrayait en lui racontant d’anciennes histoires de l’École et, quand elles prêtaient à rire, ce n’était pas le plus jeune qui s’amusait le mieux. Les liens d’amitié qui m’attachaient à M. Chatin se resserrèrent encore pendant ces voyages. La communauté de vie, les longues heures de loisir fournissent l’occasion d'échanger des idées, de se raconter et par là de se mieux connaître. Et M. Chatin était bon à connaitre. À sa nature énergique se joignait un fond solide de bonté et de générosité, une grande bienveillance pour les petits et les. faibles. Notons encore que le premier travail publié en 1837 par M. Chatin (1) Journal de Physique, 1820, vol. 91; Mémoires de la Société linnéenne du calvados, 1824. (2) Revue coloniale, 1880. eng ren BORNET. — NOTICE SUR AD. CHATIN. 37 porte Sur la loi de symétrie et de balancement des organes (1) et que le dernier a pour titre : Du nombre el de la symétrie des faisceaux libéro-ligneux du pétiole dans la mesure de la gradation des végé- taux, qui a paru en 1898 (2). Ainsi, pendant soixante ans, son ardeur au travail ne s’esl pas éteinte et les questions de symétrie qui avaient attiré sa jeunesse captivaient encore son esprit après ce long intervalle. Si, dans sa laborieuse existence, M. Chatin fut souvent à la peine, ïl fut aussi à l'honneur. En 1853, à quarante ans, il entre à l’Académie de Médecine ; en 1873, il devient membre titulaire de la Société nationale d’Agriculture de France ; en 1874, il est élu membre de l’Académie des Sciences, dans {a section de botanique, à la place de Claude Gay. Appelé à présider l’Académie des Sciences en 1897, il en éprouva une grande satisfaction. Mais il a trouvé dans sa famille une autre sorte de bonheur qu’il appréciait davantage encore. Il eut la joie d’inspirer à son fils le goût des sciences naturelles, de le voir marcher sur ses traces et de l'avoir pour confrère à l’Académie de Médecine et à l’Institut. Espérons qu’une tradition si bien commencée ne sera pas interrompue et qu'un des petits-fils de M. Chatin se fera inscrire dans quelques années sur la liste des membres de la Société botanique où le nom de son aïeul à figuré si longtemps et parmi lesquels il a occupé une si grande place. M. Gustave Camus s’exprime en ces termes : Il appartenait à des collègues plus autorisés que nous-même de rappeler les éminents services rendus, pendant une longue et brillante carrière, soit à la Botanique, soit à la Pharmacie, par l'illustre confrère dont la perte frappe d’un deuil si cruel notre Société. Sa famille ayant exprimé le désir de donner à ses obsèques un caractère de grande sim- plicité, plusieurs des anciens élèves et amis de M. Chatin ont dû s’abs- tenir d'aller aux Essarts pour assister à la cérémonie. Au nom de tous ceux, si nombreux, qu'il a initiés aux études botaniques, et sans avoir d’autre titre nous-même que celui d’avoir été, pendant plus de vingt- cinq ans, son élève et son ami, nous pensons qu’il nous sera permis de rendre publiquement ici un suprême témoignage de notre inaltérable et respectueuse gratitude au maître aimé dont les conseils et la bienveil- lance ne nous ont jamais fait défaut. Tous les botanistes survivants du siècle dernier garderont le souvenir (1) Comptes rendus, 1837, t. IV. (2) Bulletin de la Soc. bnt. de France, 1898. 38 SÉANCE DU 25 JANVIER 1901. du sympathique el savant professeur qui, pendant plus de quarante ans, en dehors de l’enseignement qu’il donnait dans sa chaire de l” École supé- rieure de Pharmacie, a dirigé avec une si grande autorité des herbori- sations mémorables dans toutes les régions de notre territoire. M. Chatin était né dans le Dauphiné, dont la riche flore éveilla de bonne heure en lui la passion de la botanique, qu’il conserva toute sa vie, et, plus tard, lorsqu'il entreprit des travaux considérables d'anatomie végétale, c'était toujours avec plaisir qu’il revenait à ses premières études de botanique rurale. I] aimait les plantes et accordait promptement ses sympathies à ceux qui partageaient cette prédilection. Toujours complaisant et affable pour l’étudiant, accueillant avec bienveillance les personnes étrangères à l’École de Pharmacie, qui fréquentaient en grand nombre ses herbo- risations, il encourageait et instruisait familièrement les uns et les autres. Les relations aimables qui s’établissaient entre le maitre et ses élèves volontaires retenaient ceux-ci et faisaient naître des vocations durables. Aujourd’hui, c’est avec un douloureux serrement de cœur qu’au nom de tous nous adressons un dernier adieu à notre ancien professeur dont le souvenir vénéré ne s’effacera jamais de notre mémoire. Par suite de la présentation annoncée dans la séance pré- cédente, M. le Président proclame membre de la Société : M. Pirarp, chef des travaux à la Faculté des sciences, rue Clément, 11, à Bordeaux, présenté par MM. Maxwell et Motelay. M. Perrot offre à la Société, pour sa bibliothèque, au nom de l’auteur, M. G. de Istvanffy, un ouvrage richement illustré qui a pour titre : Etudes et commentaires sur le code de l'Escluse. M. le Président prie M. Perrot d'adresser à M. de Istvanffy les remerciements de la Société. M. Malinvaud donne lecture du travail suivant : RER NES Re Pit és Qu Ne GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. — CONTRIB. A LA FLORE DE LA MARIE. 99 CONTRIBUTIONS A LA FLORE DE LA MARNE (3 Note) (1); par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. FaLcariA Rivini L. — Cette Ombellifère a été trouvée pour la première fois dans le département de la Marne, par l’abbé Maltot en 1871. L’étiquette de son herbier porte : « De Vrigny à Ormes, dans les Seigles. » Personne n’avait revu cette espèce. Cette année M. l'abbé [écart l’a retrouvée à la localité indiquée et j'ai pu moi-même la voir sur place; elle abonde et se montre parfaite- ment naturalisée. Il faudrait modifier quelque peu la mention de localité qui est située exactement entre Coulommes et Ormes, sur le territoire de la première de ces communes. SISON AMOMUM L.— C’est à M. Maury, professeur au Collège de Châlons, que l’on doit la découverte de cette plante dans le dépar- tement. Elle se trouve à Saint-Bon, sur la limite de Seine-et-Marne. M. Devauversin l’a trouvée, et j'ai pu la voir avec lui, dans les haies du village de Bannes. GALIUM SILVATICUM L. — Depuis la publication de ma pre- mière Note, j'ai constaté que ce Galium était très commun dans certaines parties de la forêt d’Argonne, en particulier sur les ter- ritoires de Florent et de Moiremont. LIMNANTHEMUM NyMPHoiDEs H. et Link.— Cette espèce, inconnue de Lambertye, a été publiée pour la première fois par Thiébaut, qui l'indique dans les étangs de Giffaumont et de Chantecoq, à la limite Sud-Est du département. M. Bazot y ajoute la localité de Trois-Fontaines, dans le Perthois. Mais il est bien probable que c’est Ricart (in herb. Maltot) qui le premier en a fait la décou- verte, avant Thiébaut, dans l’étang du Châtelier, dans la forêt de Belval. La localité ainsi désignée est inexactement dénommée, car il n’y a pas d’étang qui porte ce nom. Mais, près le Châtelier, il y a l’étang de la Grande-Rouillie, sur le territoire de Givry-en- Argonne, qui héberge le Limnanthemum, ainsi que j'ai pu le constater avec M. A. Guillaume, au mois de juillet dernier. Nous (1) Cf. Bull. de la Société botanique de France, 1899, p. 272, et 1900, p. 416. 40 SÉANCE DU 25 JANVIER 1901. avons d’ailleurs revu la même plante à l'Étang-Neuf, sur Givry-en- Argonne, à l'Étang Sans-Lac, sur Vieil-Dampierre, et un habitant du pays nous a affirmé son existence à l’Étang du Grand-Ràù. J'ai vainement recherché cette espèce dans la forêt de l’Argonne pro- prement dite. Elle paraît donc limitée à l’Argonne méridionale, au Perthois et au Bocage. En dehors de ces régions, elle n’a été constatée d’une façon certaine qu’à Oirv, dans la vallée de la Marne, par M. Devauversin. On l'avait bien signalée dans la vallée de la Vesle; mais, malgré des recherches très suivies aux endroits indiqués, je nai jamais pu l'y rencontrer. LITHOSPERMUM APULUM Vahl. — Cette Borraginée, d’origine méridionale, a été rencontrée en 1899, par deux de mes élèves, MM. Ploussard et Jolicœur, dans les carrières du faubourg Flé- chambault à Reims. Je ne l'y ai pas revue en 1900. ASPERUGO PROCUMBENS L. — Il faut définitivement rayer de la flore de la Marne cette espèce qui n’existait qu’en une seule loca- lité, à l’entrée des carrières des Faloises de Vertus (de Lambertve, Catalogue, Herb. Levent). M. de Cazonove m'a dit l'y avoir encore vue en 1856. Mais déjà Brisson, en 1884, l’indiquait comme dis- parue. J'ai pu me convaincre moi-même, au mois de juin dernier, de la vérité de cette assertion. Le Rumezx scutatus, qui se trouvait sur le même point, a persisté. L’Asperugo procumbens vraisem- blablement n’était qu’introduit dans cette localité. CHENOPODIUM GLAUCUM L. — Signalée comme très rare aux en- virons de Vitry-le-François par Thiébaut et M. Bazot, cette espèce vient d’être retrouvée à Fismes par M. Berland. EuPHORBIA STRICTA L. — Le Catalogue de Lambertye ne donne pour cette Euphorbe qu’une seule localité : Marcilly-sur-Seine, dans un chemin ombragé au bord de la Seine. Le Catalogue de Brisson n’ajoute qu’une seconde localité, de la même région (canton d’Anglure), la Chapelle-Lasson; elle a été découverte par M. Hariot. Quelques autres localités ont été trouvées depuis dans d’autres régions du département : dans la plaine crayeuse entre Warmeriville et Nauroy (A. Guillaume) et au Bois-Soulain, sur Courcy (Herb. Levent); au bois du Goulot, sur Prouilly (Herb. Lambert) et à Janvry (ipse cum Ab. Hécart), enfin à Guignicourt- sur-Aisne, très près de nos limites (ipse). APCE cire GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. — CONTRIB. A LA FLORE DE LA MARNE. 41 BETULA PUBESCENS Ehrh. — L’herbier Maltot en contient des échantillons provenant du pâtis d’'Ecueil. C’est la seule localité connue dans le département. TuLipa siLVESTRIS L. — Indiquée à Fontenay par M. Briquet (in Brisson, Cat.), cette espèce a été retrouvée par M. l'abbé Hécart dans le parc du Château de Rosnay. … ÉPIPACTIS PURPURATA Bor. — Cette espèce (peut-être seulement une forme du latifolia) a été vue pour la première fois au sommet de la Côte à l’Échelle dans la forêt d’Argonne par M. A. Guillaume et par moi. Nous l’avons revue dans le bois de Boursault, en 1900, et je l’ai trouvée aussi dans. la forêt de Reims, cutre le Gouffre et la route de Germaine à Avenay. GoopyErA REPENS R. Br.— Depuis ma première Note, l'extension du G. repens dans la région s’est accrue à la suite de nouvelles recherches. Notons d’abord que, dans les bois de Pins de Châlons- sur-Vesle, où elle a été découverte d’abord, il existe un second groupe à plus de 500 mètres du premier, où les échantillons sont plus vigoureux, fleurissant et fructifiant parfaitement. M"° de La- marlière m’en a fait découvrir quelques rosettes sous les Pins de la garenne de Gueux, à 3 kilomètres environ de la localité prin- ceps. Ces localités sont toutes sur les sables thanétiens. Mais la lo- calité la plus abondante et la mieux développée est celle de la montagne de Gueux et de Vrigny, découverte en ma présence par un de mes élèves, M. Jolicœur : là, sur plus d’un quart de kilo- mètre carré, le Goodyera se trouve à profusion, et y atteint souvent une taille que je ne lui avais jamais vue à Fontainebleau ; certaines hampes peuvent avoir 40 centimètres de hauteur. Le sol de cette localité appartient au calcaire grossier (représenté en cet endroit par des marnes) et au calcaire de Saint-Ouen. Mais c’est surtout sur ce dernier que le Goodyera est le mieux développé. Je suis porté à croire que cette localité est la plus ancienne de la région, à cause de la plus grande abondance de la plante et de la grande ancienneté des bois de Pins. Les autres localités, découvertes les premières, pourraient bien n'être que des colonies secondaires. C’est qu’en effet la Montagne de Gueux et de Vrigny a une altitude de 238 mètres, les deux autres localités sont à moins de 100 mètres d’élévation et situées au N.-E. de la première. Cette disposition a pu permettre aux vents du S.-0., fréquents'et violents dans la 42 SÉANCE DU 25 JANVIER 1901. région, de transporter les graines à des distances assez grandes. Je ne donne pas, bien entendu, ceite explication comme certaine, mais simplement comme possible. POTAMOGETON HETEROPHYLLUS DC. — Cette rare espèce se ren- contre dans une mare de la montagne de Ludes (ipse). LEMNA GiBBA L. — Brisson (Catalogue) indique le L. gibba comme assez commun. C’est une erreur; cette espèce est rare presque partout dans le département : dans l'arrondissement de Reims, elle n’a encorc été trouvée d’une façon certaine qu’à Cernay (A. Guillaume). En dehors de cela, elle n’est signalée que dans le Perthois et le Bocage par Bazot. TyPHA ANGUSTIFOLIA L. — Je signalerai une curieuse variation observée à l’Étang de la Tète-du-Bois, territoire de Vieil-Dam- pierre, dans la forêt de Belval. Cet étang était desséché en juillet 1900 et, des bords jusque vers le milieu, le T. angustifolia était abondant. Tout à fait normaux vers les bords, les individus pre- naient vers le milieu, par suite de variations bien graduées, une forme maigre et plus effilée, tout en gardant la taille ordinaire. Feuilles et épis étaient de moitié moins larges que dans le tvpe. La distance de l’épi mâle à l’épi femelle était d’ailleurs très va- riable, de 2 à 8 centimètres environ. LuzuLa VERNALIS DC. — Je signalerai à propos de cette espèce un cas d’albinisme assez rare et que je n’avais, pour ma part, ja- mais observé. Les bractées et les pièces du périanthe étaient entiè- rement blanches, ce qui donnait aux fleurs une certaine ressem- blance avec celles du L. albida ou du L. nivea. Cet individu albin a été observé dans la forêt de Reims au-dessus de Petit-Fleury, sur le territoire de Sermiers. CAREX CYPEROIDES L. — Bien qu’indiquée autrefois dans les étangs des environs de Sézanne par Le Pelletier de Saint-Fargeau (d'après M. Devauversin), cette espèce restait douteuse pour notre } département, au moins à l’époque actuelle. Nous l'avons trouvée » très abondamment (M. Guillaume et moï) à l'étang de la Tête-du- & Bois, dans la forêt de Belval. CAREX BRIZOIDES L. — Trouvé primitivement dans une seule & localité de la forêt de Reims, ce Carex se montre plus abondant tr er nr vérins 12 GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. — CONTRIB. A LA FLORE DE LA MARNE. 43 dans la forèt de Belval, où je l'ai constaté sur une dizaine de points avec M. Guillaume. AA MULTICULMIS Dumrt.— M. E. Berland a attiré dernièrement mon attention sur cette forme, dont il m’a fait parvenir des échan- tillons recueillis aux environs de Montigny-sur-Vesle. De la revi- sion d’un certain nombre d'échantillons indiqués sous le nom d'A. caryophyllea L., il résulte que c’est à l'A. multiculmis qu'il faut les rapporter. Toute la distribution de ces deux formes dans le département est donc à revoir. BrizA MINOR L.— Lors d’une excursion de la Société des sciences naturelles de Reims sur les pâtis de Damery, en juin 1900, M. Moussy a découvert quelques individus de ce Briza, qu'on trouvait ainsi pour la première fois dans la Marne. ERAGROSTIS MEGASTACHYA Link. — Cette espèce adventice a été trouvée par M. Maury près de la Gare des Marchandises de Châlons- sur-Marne. C’est la première fois, je crois, qu’elle est mentionnée dans le département. Er.ymus EUROPÆUS L.—M. Berland a trouvé cette rare Graminée dans un bois près de Montigny-sur-Vesle. Elle n’était connue dans le département que dans la forêt de Vertus aux environs de Chal- trait (De Mellet in Lambertye, Catal.). AGROPYRUM GLAUCUM R. et Sch. — De Lambertye (Catalogue, p. 187) cite les Triticum acutum DC. et Triticum rigidum Schr., sans la moindre indication de localités. Mais dans les Errata du même Catalogue, l’auteur fait observer que ces plantes n’ont pas été suffisamment étudiées par lui et qu’il n’est pas sûr qu’elles croissent dans le département. A la feuille du T. acutum de l’herbier de Lambertye, il y a un échantillon, assez mauvais d’ailleurs, provenant de Saubinet aîné, et recueilli à Jonchery- sur-Vesle, en 1837. L'auteur du Catalogue a mis en note : « Je ne sais que faire de ce Triticum; j'ai peu étudié ce genre et j'en ai en herbier plusieurs espèces non déterminées. Celle-ci n’est pas toutefois le T. repens. Il faudrait consulter plus habile que moi, M. Gay, par exemple. » On reconnaît bien en ceci la conscience que de Lambertye apportait à ses études de botanique. On retrouve cette mème espèce dans l’Herbier de Saubinet ainé, recueillie par Menand à Jonchery-sur-Vesle; en 1836, et Ai SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1901. dans l’herbier Lambert, provenant du bois du Goulot, sur Monti- eny-sur-Vesle ou sur Prouilly. Je l'ai enfin moi-même recueillie soit au bois du Goulot, où elle est assez fréquente, soit sur la route de Jonchery à Pévy, assez près de ce dernier village. J’en ai fait l'étude à plusieurs reprises et je suis toujours arrivé à celte conclusion qu’il s'agissait ici de l’Agropyrum glaucum R. et Sch. (Triticum glaucum Desf., T. rigidum DC.). De Lambertye, tout en restant perplexe sur l'identification de ses échantillons, était donc dans la vérité. L’A. glaucum est une espèce plutôt méri- dionale qui, à ma connaissance, n’a pas encore été signalée dans des régions aussi septentrionales en France. Mais je ferai observer que la station des sables thanétiens, où on la trouve, est relativement chaude, et qu’elle donne asile soit accidentellement, soit d’une façon durable, à bien des espèces à affinités méridio- nales. PocyPonium DryYopTEris L. —— On ne connaissait encore cette Fougère que dans les forêts de l'Est du département. Elle existe cependant aussi à l'Ouest au bois des Grandes-Roches, commune de Festigny-les-Hameaux, où M. A. Guillaume l'a découverte en août dernier. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1901. PRÉSIDENCE DE M. L'ABBÉ HUE. En l’absence de MM. le Président et les Vice-présidents, M. l'abbé Hue, ancien vice-président, occupe le fauteuil. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société la perte d’un de ses membres, M. l’abbé Barbiche, décédé à Vitry (Lorraine allemande), dans sa soixante et unième année, le 3 février dernier. L’admission de M. Barbiche dans notre Compagnie remontait à 1883. Il se rendit avec la Société à Charleville en 1885 et rédigea des Notes d’herborisations, principalement bryologiques, publiées dans le Compte rendu de cette session. II était déjà connu, comme botaniste lor- SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1901. 45 rain, par des renseignements fournis au D' Godron (1) et par divers travaux communiqués à la Société d'Histoire natu- relle de Metz (2). M. le Président annonce que le Conseil d'administration a nommé, dans la séance tenue le 25 janvier dernier, les Commissions spéciales mentionnées par le Règlement de la Société (3); en voici la composition pour l’année 1901 : 1° Commission de Comptabilité : MM. E. Bornet, G. Camus, Moro. 2° Commission des Archives : MM. Delacour, abbé Hue, Maugeret. 3 Commission du Bulletin : MM. E. Bornet, Bureau, Dutailly, Hua, Drake del Castillo, Zeiller et MM. les membres du Secrétariat. 4 Comité consultatif chargé de la détermination des plantes de France et d'Algérie soumises à l’examen de la Société : MM. G. Camus et Gagnepain (plantes vasculaires), Bornet et Gomont (Algues), Rol- land (Champignons), abbé Hue (Lichens), Bescherelle et F. Camus (Mousses). 9° Comité chargé de déterminer le lieu et la date de la prochaine session extraordinaire : MM. F. Camus, Lutz et Mouillefarine. D’après l’article 25 du Règlement, le Président et le Secrétaire général font partie de droit de toutes les Commissions. M. Gustave Camus fait à la Société la communication sui- vante : (1) Les renseignements botaniques fournis par l'abbé Barbiche au D' Go- dron ont été signalés par ce dernier dans sa Notice sur les explorations botaniques faites en Lorraine de 1857 à 1875, Notice publiée en 1875 et des- tinée, dans la pensée de son auteur, à tenir lieu d’une troisième édition de sa Flore de Lorraine, que son âge et l’état de sa santé ne lui auraient pas permis de mener à bonne fin (Ern. M.). (2) Notamment en 1870, Florule de l'arrondissement de Thionville; en 1878 (XV° Bull. Soc. hist. nat. de Metz), Herborisations faites aux environs de Longuyon, 16 pages; en 1880 (même Recueil), Revue critique de la biblio- graphie botanique locale, qui est un chapitre intéressant de l’histoire de la botanique en Lorraine. (3) Voy. art. 19 et suir. du Règlement. 40 SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1901. QUELQUES PLANTES NOUVELLES POUR LE DÉPARTEMENT DE L'OISE; par M. E.-G. CAMUS. Les progrès des défrichements et les réserves faites pour la chasse rendent les excursions dans les environs de Paris de plus en plus difficiles. Nous croyons être utile à nos confrères en leur signalant une herborisation facile à faire dans les environs de Creil. Il ne faudrait pas se hâter, d’après l'examen d’une bonne carte, de conclure que les parties à explorer sont très grandes. Des réserves importantes sont faites presque de tous les côtés. J’ai pu cependant me créer unitinéraire assez profitable, et je m'empresse de le conseiller. Départ de la gare de Creil, traverser l'Oise et suivre la rive gauche en remontant le cours de la rivière; étudier les Saules de cette rive et s'arrêter dans un petit marais avant d’arriver au hameau de Vaux. Vaux est une localité signalée par Graves pour ses plantes de coteaux calcaires. Le tout est maintenant entouré de ronces arti- ficielles et gardé rigoureusement. Rien à faire en cet endroit. Le marais est asssez intéressant, quoique n'ayant pas encore attiré l’attention des botanistes. On suivra la route qui borde le bois du Tremblay, qui est accessible par un sentier en pente ra- pide donnant accès sur un plateau aride d’où l’on voit toute la belle forêt d'Halatte; le plateau est riche, on peut le parcourir avec fruit pendant deux heures, redescendre vers l'Oise, traverser au bac de Villers-Saint-Paul, monter sur les coteaux qui dominent jusqu’à Monchy-Saint-Éloi et redescendre par le marais de Royau- mont et du Moulin de la Vallée. Voici les plantes les plus intéressantes que nous avons trouvées dans les deux courtes excursions que nous avons faites dans cette localité (1) : Anemone Pulsatilla. — Coteau de Tremblay. Iberis amaru L. et I. arvatica Jord.— Tous deux abondants près des cultures au-dessus de Villers-Saint-Paul. Linum tlenuifolium L.— Abondant sur les mêmes coteaux de Villiers. (1) Les plantes dont les noms sont imprimés en petites capitales n’ont pas encore été, croyons-nous, signalées dans le département de l'Oise. G. CAMUS. — QUELQUES PLANTES NOUVELLES. 47 Helianthemum Fumana Mill. — Couvre tout le plateau qui cou- ronne le bois du Tremblay; R. sur les coteaux de Villers. Ononis Columneæ AII. — Mème station que l’espèce précédente, mais plus abondant sur les coteaux de la rive droite. ŒNANTHE FISTULOSA L. — Forme curieuse dont les ombelles ont six rayons assez courts; dans le marais de Vaux. Peucedanum Chabrœi Gaud. — Sur les bords de la rive gauche de l'Oise. Cette Ombellifère a été récoltée par nous sur les rives de cette rivière aux points suivants : Rieux, Villers-Saint-Paul, Saint-Leu- d’Esserent, Boran, Beaumont, Champagne, Stors, Vauréal. Dans toute la basse vallée de l'Oise, elle parait suivre le cours de la ri- vière, quitter peu les rives ou les parties inondées l'hiver. VALERIANA EXCELSA Poir. — Espèce voisine ou variété du V. of- ficinalis L. Bords des petits affluents de l'Oise. VERONICA TEUCRIUM var. SATUREIÆFOLIA Poit. et Turp. — Plateau du bois du Tremblay. Tige de 1-3 centimètres. Feuilles linéaires, entières, enroulées sur les bords, plus longues que les entre-nœuds. Brunella alba Pall. — Coteaux de Villers. Teucrium montanum L. — Sommet de tous les coteaux. Euphorbia Gerardiana Jacq. — Très commun sur les coteaux de la rive droite. Orchis purpurea Huds. et Simia Lamk, Coss. et Germ.— Coteaux du Tremblay. Epipactis atrorubens Schulte. — Coteaux de Villers et de Mon- chy. Thesium humifusum DC.— Coteau et plateau du Tremblay. PHLEUM sErorINUM Jord. — Près du bois de Verneuil. Poa serorINA Ehrh. — R., petit marais près de Vaux. Le Valeriana excelsa et le Veronica satureiæfolia men- tionnés dans la communication précédente donnent lieu à un échange d’observations entre MM. G. Camus, Legué et Malinvaud. SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1901. PRÉSIDENCE DE M, BOUDIER. M. Lutz, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 25 janvier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président fait ensuite connaitre une nouvelle pré- sentation. Le Secrétaire général annonce à la Société que le Conseil d'administration a décidé de soumettre à l'approbation de la Sociélé la résolution suivante : La Société botanique de France tienlra cette année, en Corse, une session extraordinaire qui s'ouvrira à Ajaccio le 21 mai 1901. M. Malinvaud ajoute les explications suivantes : Il y a près de vingt-cinq ans, en 1877, que la Société a visité, pour la première fois, la Corse; depuis longtemps un grand nombre de nos con- frères demandaient qu’elle y revint, malheureusement elle ne compte pas de membre dans cette île etle défaut de concours de botanistes habi- tant ou du moins connaissant le pays obligeait d'attendre des circon- stances plus favorables. Une occasion propice se présente aujourd’hui grâce au séjour de six semaines qu’un de nos secrétaires, M. Louis Lutz, a fait en Corse pendant les mois de juin et juillet, l’année dernière (1); il voudra bien nous donner, aujourd’hui même, un aperçu de la riche moisson botanique qu’il a rapportée de son voyage. En attendant la com- munication, qu'il fera plus tard, d’un programme complet d’herbori- sations, nous citerons à titre d'indication provisoire, comme objectif de quelques-unes des courses proposées : les environs d’Ajaccio, la forêt de Vizzavona, les environs de Vico, la forêt d’Aïtone, la région des Calanches, Bonifacio et vallée du Rizzanèse entre Sartène et Propriano. Il serait peut-être difficile, si notre actif et prévoyant secrétaire ne s’en était déjà préoccupé, de trouver vivres et gîtes pour une troupe nom- breuse d’excursionnistes dans quelques-unes des localités les plus inté- ressantes de l’intérieur de l’île; mais nous pouvons compter sur l'appui bienveillant de l’administration forestière et sur la vigilance de notre zélé fourrier. (1) Voy. le Bulletin de 1900, p. 206. Dennis rien à LUTZ. — ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE. 49 À la suite de ces explications, le projet de résolution qu’elles concernent est mis aux voix et adopté. M. Lutz donne un résumé des herborisations qui font l’objet de la Note suivante : ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE; par M. EL. LUTZ. Titulaire en 1900 d’une des bourses de voyage fondtes par Ja ville de Paris en faveur de l'École des Hautes Études, j'ai effectué, à l’aide de la subvention qui m'a été attribuée, un voyage d’explo- ration d’une durée de six semaines dans l’île de Corse pendant les mois de juin et juillet 1900. Avant de commencer l’exposé des observations recueillies au cours de cette excursion, je me fais un devoir de présenter à MM. les Professeurs de la section des sciences naturelles de l’École des Hautes Études l'expression de ma vive gratitude pour la bien- veillance dont ils ont fait preuve à mon égard en me procurant les moyens de me livrer à une étude aussi attrayante que celle de la flore de Corse. Grâce à l’extrême obligeance de M. Baltié, inspecteur du Crédit Foncier de France à Ajaccio, qui m'a fait profiter de sa connais- sance tout à fait approfondie de l’île, j'ai pu visiter des régions encore peu connues, notamment le haut arrondissement de Sar- tène, dans des conditions de facilité aussi grande que possible. Les bienveillants concours ne m’ont d’ailleurs pas manqué dans le cours de mes excursions, et je ne saurais oublier l'accueil em- pressé que j'ai reçu de la part de M. Treille, secrétaire général de la Préfecture de la Corse, de M. le Conservateur des Forêts d’Ajaccio, de MM. André, pharmacien-major à l'hôpital militaire d’Ajaccio, Santoni, pharmacien à Ajaccio, Michel-Despallières, conducteur des ponts et chaussées à Zonza, Marty, receveur de l’'Enregistrement à Vico, Ragaigne, directeur du domaine de Gasa- bianda, Luzy, percepteur à l’Ile-Rousse, etc. Tous ces Messieurs se sont multipliés pour faciliter mes recherches, et je leur en suis profondément reconnaissant. Pour la détermination de mes récoltes, M. E.-G. Camus a bien voulu revoir mes espèces nouvelles et critiques de Phanérogames; M. Boudier a examiné un nombre important de Champignons. Je T. XLVIN, . (SÉANCES) 4 90 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1901. suis heureux de leur exprimer ma vive gratitude pour leur bien- veillante collaboration. Je remercierai également M. Demilly qui m'a apporté un concours empressé dans les recherches compa- ratives que j'ai eu à effectuer dans l'herbier de l’École de Phar- maele. Mes herborisations dans l’île de Corse ont été faites : 1° Aux environs d’Ajaccio (Salario, La Punta de Pozzo di Bor- gho, route des Sanguinaires, Campo di Loro, batterie d’Aspretto et Lazaret); % Dans la forêt de Vizzavona (de Vizzavona à la Foce de Vizza- vona et à la Pointe Grado); 8° À Ponte-Leccia (bords du Golo); 4 Du Regino à Speloncato et à l’Ile-Rousse (Balagne) ; 5° À Calvi; 6° De Bastia à Brando (cap Corse); 7° De Bastia à Saint-Florent (par le col de l’Ancône, Vallecalle, Rapale, Piève, Sorio, le désert des Agriates et retour par le col de Téghime) ; 8° À Aleria (domaine de Casabianda, étang del Sale, embou- chure du Tavignano) ; 9° Dans le Fium’ Orbo (de Ghisonaccia à Pietrapola, de Pietra- pola à Poggio di Nazza et retour à Ghisonaccia) ; 40° A Corte (bords du Tavignano et de la Restonica); A1° A Piana (dans les Calanches et au Molinello) et de Piana à Evisa ; 12° Dans la forêt d’Aitone [a) d’Evisa au col de Vergio, b), d'Evisa au Belvédère] ; 15° Dans les bois au-dessus de Cristinacce (route de Vico à la forêt d’Aïtone); 1# Aux environs de Vico (cascades de Balatrone et de Pische de Wald, bains de Guagno); 15° A Propriano (bords de la mer et bains de Baracci) ; 16° A Bonifacio; 17° À Porto-Vecchio: 18 A l’Ospédale et à travers la forêt entre l'Ospédale et Zonza; 19° De Zonza au col de Bavella ; 20° De Zonza à Sartène en passant par Levie, Sant Gavino Carbini et 1 Santa Lucia di Tallano ; LUTZ. — ADDITIONS À LA FLORE DE CORSE. 51 21° Aux environs de Sartène (Trois Chapelles, Bocca Suara, la Courtine, bords du Rizzanèse et route de Propriano; 2% De Sartène à Giunchetto. Au cours de ces excursions, j'ai parcouru dans l’ile un itiné- raire de près de 1300 kilomètres, dont 600 environ en herbori- sant. J'ai recueilli environ 750 espèces de Phanérogames, dont un certain nombre sont nouvelles pour la Corse. J’ai pu également observer une grande quantité de localités nouvelles de plantes rares ou critiques el retrouver plusieurs des plantes nouvelles ré- cemment découvertes. Dans la suite de ce travail, je prendrai comme base les publi- cations suivantes : GRENIER et Goprow, Flore de France, 1848-1855. Boreau, Notice sur les plantes récoltées en Corse par Revelière, 1857 (in Mém. Soc. Acad. d'Angers). | BorEau, Deuxième Notice sur les plantes récoltées en Corse par Revelière, 1858 (Ibid., 4 vol.). BorEau, Troisième Notice sur les plantes récoltées en Corse par Revelière, 1860 (Ibid., 8° vol.). Maire, Recherches sur les plantes de Corse. Paris, 1° fasc.,1867; 2° fase., 1869. De Comines DE Mansiziy, Catalogue des plantes vasculaires indi- gènes de Corse. Paris, 1872. SOCIÈTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, Session extraordinaire en Corse, 1871. GILLOT, Souvenir d’un voyage botanique en Corse (Feuille des Jeunes nat., 1878). CHaBErT, Observations sur la flore montagneuse du Cap Corse (Bull. Soc. bot. Fr., 1882, p. L). CHagerr, Contribution à la Flore de France et de Corse (Bull. Soc. bot. Fr., 1892, p. 66). CHABERT, Plantes nouvelles pour la Corse (Journ. de bot. de Morot, 1900). Fuicue, Notes sur la flore de Corse (Bull. Soc. bot. Fr., 1889). LE GRAND, Contribution à la Flore de Corse (Bull. Soc. bot. Fr., 1890). 52 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1901. DEsEaux, Plantes nouvelles où peu connues de la région méditer- ranéenne, principalement de la Corse, etc., 1891-94. Perir (E.), Additamenta Catalogi plantarum corsicarum. Edit. de Marsilly (Botanisk Tidsskrift, 14 de Bind). Foucaup et Simon, Trois semaines d’herborisations en Corse. Foucaur, Additions à la Flore de Corse (Bull. Soc. bot. Fr., 1900). Bouzzu (A.), Herborisations en Corse (Annales Soc. bot. de Lyon, 1899). Les espèces nouvelles pour la flore de l’île seront indiquées en Normandes Mallet, les variétés nouvelles en Normandes petit œil, enfin les plantes nouvelles de découverte récente et les espèces très rares que j'ai pu retrouver seront indiquées en PETITES CAPITALES. Je m'attacherai surtout à faire mention de localités nouvelles. Ranunculus Flammula. -— Salario (Ajaccio). — Bois de l’Ospédale. Ranunculus neapolitanus. — Pozzo di Borgho (Ajaccio). Helleborus corsicus. — Vizzavona, forêt d’Aïtone, CC. par places. Nigella damascena. — Route de Pietrapola à Poggio di Nazza (Fium’ Orbo). Delphinium Ajacis. — Speloncato. Aquilegia vulgaris (forme corse : A. dumeticola Jord.). — Forêt d’Aitone. Berberis œtnensis. — Vizzavona (Pointe Grado). Papaver setigerum. — Pozzo di Borgho, Corte. Papaver hybridum. — Pozzo di Borgho. Raphanus Landra. — Salario. Matthiola sinuata. — Rive nord du golfe d’Ajaccio. Barbarea rupicola. — Bains de Baracci. Sisymbrium polyceratium. — Entre Bastia et Saint-Florent, Corte. Sisymbrium Alliaria. — Vizzavona. Helianthemum halimifolium. — Casabianda. Helianthemum guttatum.— Pozzo di Borgho, Levie, Sant Gavino di Carbini. — CC. Helianthemum guttatum Var. plantagineum. — Poggio di Nazza. Viola tricolor (en diverses variétés). — CC. dans les endroits humides : Campo di Loro, Sant Gavino di Carbini. Reseda suffruticulosa. — CC. à Bonifacio. Lychnis Flos-cuculi. — AC. LUTZ. — ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE. 53 Dianthus saxifragqus. — Ponte-Leccia, Corte. Dianthus virgineus Var. brevifolius Rouy. — Route de Bastia à Brando, forêt de Bavella, Calanches. Malva nicæensis. — Forêt d’Aïtone. Lavatera Olbia. — Vallée du Rizzanèse (Santa Lucia di Tallano, Ba- racci). Lavatera punctata. — Bonifacio, entre Bastia et Saint-Florent. ABUTILON AVICENNÆ. — Marais à Campo di Loro. — Cette espèce est mentionnée comme fort rare dans le Catalogue de Marsilly, et sa découverte n’a été signalée qu’un très petit nombre de fois. Ruta bracteosa. — Bonifacio, Bains de Baracci. [lex Aquifolium. — Forêt d’Aïtone. Spartium junceum.— Ajaccio, AC. — CC. le long de la ligne de che- min de fer, entre Vizzavona et Corte. Dorycnopsis Gerardi. — Entre Bastia et Saint-Florent, bords du Riz- zanèse auprès de Sartène. Lotus hirsutus. — Désert des Agriates, Bonifacio. Lotus Allionii. — Casabianda, route d’Ajaccio aux Sanguinaires. Lotus tenuis. — Bonifacio. Lotus creticus. — Bonifacio. Lotus angustissimus. — Forêt de Bavella. Astragalus sirinicus. — Foce de Vizzavona, Pointe Grado, l'Ospédale. Astragalus Tragacantha. — Bonifacio. Psoralea plumosa. — Salario. Cracca disperma. — Speloncato. Ervum gracile. — Ajaccio. Lathyrus pratensis. — Sant Gavino di Carbini. Potentilla recta. — Corte. Potentilla procumbens. — Col de Vergio (Aïtone). Potentilla micrantha. — Forêt de Bavella. Rosa rubiginosa. — Evisa. Œnothera biennis. — Bords du Rizzanèse, près de Sartène. Epilobium lanceolatum. — Forêt d’Aïtone. Epilobium adnatum. — Entre le Regino et Speloncato, Casa- bianda. Epilobium virgatum. — Pozzo di Borgho. Circæn alpina. — Poggio di Nazza. — Au sujet de cette espèce, ds 54 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1901. Marsilly (Catalogue) signale en Corse le C. lutetiana, en disant : « le type insulaire a le port et la gracilité du C. alpina, mais je n’ai jamais pu y découvrir de bractées ». L’échantillon que j'ai récolté à Poggio di Nazza possède des bractées très nettes; je crois donc pouvoir le rapporter au C. alpina. Bryonia dioica. — Entre Pozzo di Borgho et Castellucci (Ajaccio). Lagenaria vulgaris. — Porto-Vecchio. — Il se pourrait que celte plante fût échappée à la culture. Paronychia polygonifolia. — Forêt d’Aïtone. Mesembryanthemum nodiflorum. — Calvi. Daucus maritimus. — Propriano, Bonifacio. Œnanthe pimpinelloides. — AC. CHÆROPHYLLUM TEMULUM. — Signalé par E. Petit à Grigione et par M. Fliche à Vico; je l’ai retrouvé à Campo di Loro et sur les bords du Rizzanèse, près de Sartène. Centranthus ruber.— Vieux murs à Piana, probablement adven- tice. Scabiosa atropurpurea. — La Courtine, près Sartène, Drcbablement adventice. Adenostyles albifrons. — Forêt d’Aïtone. Petasites fragrans. — Sartène (la Courtine), probablement ad- ventice. Aronicum corsicum. — Entre le Regino et Speloncato. Doronicum Pardalianches. — Forêt d’Aïtone. Plagius ageratifolius. — Toute la vallée du Rizzanèse de Levie à Pro- priano, CC. à Levie. Chrysanthemum (Pinardia) coronarium. — Calvi. Diotis candidissima. — Casabianda. Bidens tripartita. — Bains de Baracci. Asteriscus spinosus. — Bonifacio, Saint-Florent, Casabianda. Inula Conyza. — Bords du Rizzanèse, près de Sartène. Filago eriocephala. — Speloncato. Chamæpeuce Casabonæ. — L’ Ospédale (n’était signalée jusqu'ici que dans le Cap Corse). Centaurea napifolia. — Ajaccio (Pozzo di Borgho), bords du Rizza- nèse, près de Sartène. Prenanthes purpurea. — Forêt d’Aïtone: Santolina Chamæcyparissus.— Corte. LUTZ. — ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE. DO Crepis biennis. — Environs de Sartène, Leontodon autumnalis. — Ajaccio. Xanthium spinosum. — Lazaret d’Ajaccio, Bonifacio, Porto-Vecchio. Laurentia Michelii. — San Sebastino, Lazaret d’Ajaccio. Laurentia tenella. — Bois de l’Ospédale. Pirola chlorantha.— Forêt d’Aïtone (Belvédère). Monotropa Hypopitys. — Forêt d’Aïtone (Catagnone). Vinca media. — Forêt d’Aitone. — La Courtine, près Sartène. Nerium Oleander.— Je ne l’ai rencontré que de Saint-Florent à Patri- monio. Vincetoxicum officinale. — Bois de l’Ospédale. Erythræa spicata. — Entre Bastia et Saint-Florent. Erythræa grandifiora Bid.(E. Boissieri Willth., E. Centaurium var. grandiflorum P.), variation à fleurs blanches. — Sant Gavino di Carbini. Cicendia filiformis. — Piana. —Une variété à fleurs roses entre Bastia et Saint-Florént. Chlora perfoliata. — Entre Bastia et Saint-Florent, Poggio di Nazza. Gentiana lutea. — Forêt d’Aitone (Cattagnone). Convoleulus althæoides. — Entre Saint-Florent et Patrimonio, Cuscuta Epithymum. — Bains de Baracci. Cuscuta alba. — Corte, Cristinacce. Myosotis intermedia. — Poggio di Nazza. Myosotis hispida. — Foce de Vizzavona. Hyoscyamus niger. — Guagno. Hyoscyamus albus. — Calvi, Ile-Rousse. Nicotiana glauca. — Ajaccio (citadelle). ATROPA BELLADONA (forme velue). — Forêt de Vizzavona, où elle a déjà été signalée par M. Foucaud. Verbascum Blattaria. — Assez abondant à Sartène, Saint-Florent. Scrofularia trifoliata. — Sorio, Saint-Florent. Scrofularia aquatica. — Corte, Speloncato. Linaria Cymbalaria. — Citadelle d’Ajaccio, Sartène. Linaria triphylla. — Bonifacio. Linaria arvensis. — Ajaccio. Veronica persica (V. filiformis DG.):— _ Poggio di: Eenluliatie R 96 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1901. Veronica Bobardi Jord. — Forêt d’Aïtone (détermination incertaine). Orobanche Rapum var. glabrescens. — Cristinacee, Speloncato. Orobanche crinita. — Brando, forêt de Bavella, Pozzo di Borgho, Bonifacio. Lycopus europæus. — Corte. Salvia horminoides. — Porto-Vecchio. Ajuga Iva. — Bonifacio. Acanthus mollis. — Speloncato (C. en cette localité). Lippia repens. — Sartène (la Courtine), C. en cette localité; n’avait été jusqu'alors signalé que dans le Cap Corse. Plantago lanceolata. — AC. Plantago crassifolia. — Ajaccio (Sanguinaires). Armeria leucocephala. — Cap Corse. Statice serotina. — Casabianda, Porto-Vecchio. Atriplex Halimus. — Calvi, Porto-Vecchio. Aristolochia longa. — Sant Gavino di Carbini. Euphorbia segetalis. — Entre Bastia et Brando, Casabianda. Euphorbia pubescens. — Vizzavona, Porto- Vecchio, bords du Rizzanèse près de Sartène. Euphorbia spinosa. — Désert des Agriates. Euphorbia Pithyusa. — Calvi, Sagone, Bonifacio, Ponte-Leccia. Euphorbia dendroides. — Calanches. Euphorbia Lathyris. — Poggio di Nazza. Euphorbia pterococca. — Ajaccio (route des Sanguinaires auprès de la mer). EUPHORBIA DULCIS. — Forme intermédiaire entre E. dulcis et E. hy- berna, maïs se rapprochant surtout d’E. dulcis. — Bois de l’Os- pédale. Mercurialis perennis. — Bois de l’Ospédale. Parietaria diffusa. — Sorio, Pozzo di Borgho. Humulus Lupulus. — Bords du Rizzanèse, près de Sartène. Juniperus phænicea. — Porto-Vecchio, Bonifacio. Taxus baccata. — Forèt d’Aïtone. Alisma Plantago. — Casabianda. — Bords du Rizzanèse, près de Sar- tène. Alisma ranunculoides. — Bains de Baracci. Lilium croceum. — Speloncato, entre Piève et Sorio. LUTZ. ——- ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE. 51 Ornithogalum pyrenaicum. — Speloncato, Pozzo di Borgho. Gagea Soleirolii. — Forêt d’Aïtone. — Cette plante avait été signalée dans la vallée du Niolo (de Marsilly), puis dans la partie supé- rieure de l’Aîtone (Fliche); je l'ai rencontrée au Belvédère, c’est- à-dire vers la partie inférieure de la forêt. Elle semble donc émigrer vers la vallée de Porto. Allium roseum. — Forêt d’Aïtone. Tamus communis. — C. partout. Gladiolus segetum. — Sant Gavino di Carbini. Pancratium maritimum. — Porto-Vecchio (marais salants). Orchis fragrans. — Entre Bastia et Saint-Florent. Urchis bifolia. — Forêt d’Aïtone. Typha angustifolia. — Ajaccio, bords du Rizzanèse, près de Sartène. Typha latifolia. — Bords du Rizzanèse, près de Sartène. Luzula nivea. — Forêts de Vizzavona et d’Aîtone. Schænus nigricans. _ Casabianda, Ajaccio. CAREX LEPORINA. — Col de Vergio, col de Bavella (localités nouvelles). Carex REmoTA. — Col de Bavella (localité nouvelle). Festuca heterophylla. — Forèt de Bavella. Brachypodium distachyon. — Salario (Ajaccio). Kæleria grandiflora var. glauca. — Forêt de l’Ospédale. Agrostis vulgaris. — Sant Gavino di Carbini. Dactylis glomerata. — Corte, Speloncato. — Il s’agit bien ici du D.glomerata type et non du D. glomerata var. maritima—D. lit- toralis signalé comme nouveau par M. Foucaud, mais dont j'ai retrouvé une mention précédente dans la Flore de Gillet et Magne. ASPIDIUM ANGULARE. — (Corte, où il avait été indiqué auparavant par Requien, puis par M. Le Grand. Equisetum Telmateja. — Corte, bords du Rizzanèse, près de Sartène. EQUISETUM ARvENSE. — Corte, bords du Rizzanèse, près de Sartène. — Cette plante avait été récoltée précédemment par M. Fliche à Porto-Vecchio. Ainsi qu’ on peut s’en rendre compte en examinant la liste pré- cédente, j’ai récolté, au cours de mon voyage, 20 espèces de Pha- nérogames nouvelles pour la flore de l'ile. Si l’on remarque que six de ces espèces peuvent être considérées comme adventices ou tout au moins présentent d'assez grandes probabilités en. faveur 58 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1901. de cette hypothèse, il restera quatorze plantes indigènes réelle- ment nouvelles pour la Corse. On peut y joindre trois variétés nou- velles pour la flore de l’île. J'ai, de plus, retrouvé un certain nombre de plantes très rares et de plantes de découverte récente, et j'ai signalé pour la plupart des stations différentes de celles où elles ont été précédemment rencontrées (1). M. Malinvaud donne lecture des extraits suivants d’une lettre qu’il a reçue de M. D. Clos; puis de la Note ci-après qui accompagnait cette lettre : LETTRE DE M. 5. CEOS À M. E. MALINVAUD. Toulouse, 19 février 1901. Cher Secrétaire général et ami, .. J'ai l'honneur de vous. adresser, à l’appui de la Note ci-incluse, el en vous priant de les mettre sous les yeux de nos confrères, des pieds du Sonchus lacerus, trop anobli si on le conserve comme espèce, pas assez si on le réduit à la condition de variété. ; J'espère aussi être agréable à nos confrères en leur adressant quelques fruits et faux fruits d’Hovenia dulcis Thunb., dont les pédoncules cuarnus ct édules sont souvent figurés dans les livres de botanique. Un, jeune p'ed de cette Rhamnée japonaise, mis en pleine terre à son rang dans notre Ecole, y a pris en très peu d'années un tel développement qu’il offre aujourd’hui l'apparence d’un petit arbre à forme de Tilleul, aux grandes feuilles caduques. En juillet dernier, il se couvrait de larges panicules formées de cymes de jolies fleurs blanches odorantes, melli- fères au point d’attirer toutes les abeilles d’alentour. Les fruits, globu- leux piriformes, coriaces et gris, ont müri, portés sur les pédoncules devenus’ charnus, cylindriques, rameux, bruns. C’est le premier cas de fructification à Toulouse et dans toute la région. J'ignore si elle a lieu dans des parties plus méridionales de notre continent. Des graines se- mées en terrine sous bâche sont en pleine germination. Nous voilà donc en possession d’un nouvel arbre fruitier avec de faux fruits à goût de Ber- gamote, mais d'ordre tellement infime qu’il faudra continuer à en laisser le monopole aux Japonais. (1) Fait à l'École supérieure de Pharmacie de Paris (Laboratoire de Bota- nique des Hautes Études). bodies 10 CLOS. — LE SONCHUS LACERUS WILLD., SOUS-ESPÈCE. 59 LE SONCHUS LACERUS Willd., SOUS-ESPÈCE; par M. D. CLOS. En 1800, Willdenow inscrit au nombre des espèces de Sonchus une nouvelle, le S. lacerus (Species, II, 1513), que Lamarck n'avait pas distinguée dans sa Flore française (2° édit. de 1793), que transcrit en 1807 Persoon, auquel elle était restée inconnue (Synops. IL, 362), et qu’admet en 1813 Poiret (Dict. bot. de l'En- cycl. supplément, III, 285), d'après Willdenow, ajoutant : « Le lieu natal de cette plante n’est pas connu ». Complètement négligée depuis par Loiseleur-Deslongchamps, Duby, De Candolle (Flore franç. et Synops.), Gussone, Grenier et Godron, Ch. Des Moulins, Royer, Gillet et Magne, Arrondeau, Noulet, Bonnier et de Layens, Acloque, Garcke, la plante n’en figurait pas moins comme espèce en 1822, dans l’Enumeratio Plantarum horli berolinensis de Link (II, 280), et était admise comme variété du S. oleraceus par Wallroth (Sched., 432) et Reichenbach ((Flor. germ., 2° part., 274), par Koch (Syn. Flor. germ., 497), Cosson et Germ. (Flor. Par., 436), par Kirschleger (Flore d'Alsace, 1, 409, substituant à S. oleraceus S. lwvis Dod. Pempt., 632), par Loret et Barrandon (F1. Montp., 397), Lloyd et Foucaud (F1. Ouest, 4° édit., 210), Camus Catal., 170). En 1857, elle était réintégrée comme.espèce par Boreau (F1. du Centr., 3° édit., 380), déclarant qu’elle se reproduit invariable- ment de ses graines, et en 1864 par de Martrin-Donos (Flor. du Tarn, 411), qui ne lui assigne pas plus de localités spéciales qu'aux S. oleraceus et asper, les trois étant également accompagnés de l'indication CC, et dits croissant ensemble, | Ayant eu l’occasion d’observer plusieurs années de suite à l’au- tomne, principalement dans les vignes, autour de Belleserre et de Sorèze (Tarn), un Laitron très multiplié, en l'absence, à peu près constante dans la première de ces localités, des S. asper et olera- eus, qui à Toulouse se montrent abondamment sans lui, j'ai cru Pouvoir l'identifier avec le S. lacerus W., que je propose de con- sidérer comme sous-espèce du S. oleraceus. Voici ses caractères distinctifs : Plante ordinairement glauque, à rameaux assez grêles dressés; feuilles pinnatifides roncinées à lobe terminal lancéolé étroit den- ticulé conforme aux deux qui le précédent, ou moins Jarge qu'eux. 60 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1901. Oreillettes continues aux ailes du pétiole lancéolées acuminées den- tées, jamais arrondies. Capitules petits; involucre glabre ; achaines de couleur rousse, fortement striés transversalement comme ceux du S. oleraceus, que distinguent facilement dès l’abord les feuilles entières ou roncinées. Comme lui toujours annuel. Voici la première diagnose du Sonchus lacerus empruntée à Willdenow : « Pedunculis subtomentosis umbellatis, calicibus glabris; foliis pinnatifidis dentatis, basi auriculatis cordatis » (L. c.), et celle de Link : « Folia fere pinnata » (1. c.). Il reste à déterminer sa dispersion à la surface du globe et plus spécialement en France. Il paraît manquer en Orient et en Algérie (Boissier, Battandier). Est-il besoin d’ajouter que le S. lacerus s'éloigne infiniment moins du S. oleraceus, que du S. tenerrimus L., auquel le rap- portent à tort mais avec doute De Candolle (Prodr. VII, 186) et Steudel (Nomencl. botanic.), et que distinguent si bien ses feuilles pétiolées aux longues et étroites lanières dressées, tout à fait caractéristiques, ainsi que sa durée bisannuelle ou vivace. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Actes du premier Congrès international de Botanique tenu à Paris à l’occasion de l'Exposition universelle de 1900 (1), avec 13 planches hors texte, 12 similigravures et 62 zincogravures dans le texte; publié par M. Émile Perrot, secrétaire général du Congrès. Un volume gr. in-8° de xxxn-572 pages. Lons- le-Saunier, 1900. En vente à Paris, librairie J. Lechevalier, 23, rue Racine. Prix : 24 francs. La Société a reçu, parmi les dons qui lui ont été offerts dans la séance du 26 avril, le beau volume que forment ces Actes, dont l'impression a (1) Tout en transcrivant exactement le titre du volume, nous croyons devoir ici rappeler que des Congrès internationaux de botanique ont été tenus à Paris en 1867, 1878 et 1889, à l'occasion des Expositions universelles de ces trois années; le Congrès international de Botanique de 1900 est donc, en fait, le quatrième tenu à Paris dans l’ordre chronologique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 61 été menée à bonne fin en quelques mois par les soins de l’actif secrétaire général du Congrès, M. Émile Perrot. Le tableau suivant des communications scientifiques qui y sont insérées montrera l’importance et la variété des travaux du Congrès : Huco DE VRiEs : Variabilité et Mutualité. D. CLos : La viviparité dans le règne végétal. F. CzAPEK, professeur de botanique à l’École polytechnique allemande de Prague : Sur quelques substances aromatiques contenues dans les membranes cellulaires des plantes. DEGAGNY : Résumé de recherches comparées sur la division du grand noyau des Liliacées ou noyau primaire du sac embryonnaire. CHODAT, professeur à la Faculté des sciences de l’Université de Genève : Le noyau cellulaire dans quelques cas de parasitisme ou de symbiose intra- cellulaire. PAUL JaccarD, professeur agrégé à l'Université de Lausanne (Suisse) : Mé- thode statistique pour déterminer la distribution de la flore alpine. HOCHREUTINER, Privat-docent à l’Université de Genève : Sur une manifesta- tion particulière des sensiilités géo- et héliotropiques chez les plantes (avec nombreuses figures). D' Ca. GERBER : Étude comparée de la respiration des graines oléagineuses pendant leur développement et pendant leur germination. Relations entre cette respiration et les réactions chimiques dont la graine est le siège. A. GALLARDO, professeur suppléant à la Faculté des sciences de Buenos- Ayres : La phytostatistique (avec figures). — Sur la variabilité tératologique chez la Digitale. ÉMILE GALLÉ : Formes nouvelles et polymorphisme de l'Aceras hircina Lindl. ou Loroglossum hircinum Reich. (avec planches 1-VI). BouDIER : Influence de la nature du sol et des vêgétaux qui y croissent sur le développement des Champignons. D° PLOwWRIGHT : Observations sur la biologie de certaines Urédinées, rela- lives à la valeur de certaines espèces biologiques. RENÉ MAIRE : L'évolution nucléaire chez les Urédinées et la sexualité (avec trois schémas). DANGEARD : La reproduction sexuelle des Champignons supérieurs comparée à celle de l'Ectinosphærium (avec figures). CHODAT et GRINTZESCO : Sur les méthodes de cuiture pure des Algues vertes. RADAIS : Sur la culture des Algues à l'état de pureté (avec figures). ÉDouarD MARTEL, agrégé à la Faculté des sciences de Turin : Observations sur les analogies anatomiques qui relient la fleur de l'Hypecoum 4 celle des Fumariacées et des Crucifères (avec figures). 62 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. C. GERBER : Observations au sujet de la communication précédente de M. Martel. BEILLE, professeur agrégé à l’Université de Bordeaux : Note sur le dévelop- pement des Disciflores (avec figures). G. Duraizy : Du style géniculé chez certains Geum. C. GERBER : Sur quelques anomalies de l’inflorescence de l’Arum Arisarum L. (avec tigures). F. Gipon, chef des travaux pratiques à l’École de médecine de Caen : Sur l'interprétation anatomique de l'anomalie des tiges chez les Dicotylé- dones cyclospermées et sur le plan structural de leurs pétioles. — Sur la nomenclature des tissus péricycliques et pseudo-péricycliques. PH. DE VILMORIN : Une expérience de sélection sur l'Anthriscus silvestris (planches VII à IX). D. CLos : De l'indépendance fréquente des stipules, bractées, sépales et pé- lales stipulaires. DE WILDEMAN, aïide-naturaliste au Jardin botanique de l'État à Bruxelles : Note sur quelques espèces du genre Coffea (spec. novæ : COFFEA LAU- RENTII, ARNOLDIANA). H. Hua : Les explorations botaniques dans les colonies françaises de l'A- frique tropicale, d’après les collections conservées au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. AUG. CHEVALIER : La végétation de la région de Tombouctou (pl. X et XI). BRITTON, directeur du Jardin botanique de New-York: La flore du Klondike. DE WiLDEemAN et DURAND : Census plantarum congolensium. G. CAMUS : Contribution à la connaissance de la flore du Maroc (planches AL et XJIL, où sont figurés Poa dimorphantha Mürbeck et Dichtyochloa involucrata G. Gam.). DE Coincy : Sectionnement du genre Echium. H. MARCAILHOU-D'AYMÉRIC : Observations sur les Saxifraga palmata et ner- vosa Lap. . H. LÉveiLié : Nouvelle classification des hybrides. GAGNEPAIN : À propos d’hybrides. ABBÉ HY : Orchis pseudomilitaris Aybrid. nov. F. KRASAN, professeur à Graz (Autriche) : Variété, race, modification. X. GizLor : Étude des flores adventices. Adventicité et naturalisation. J. FLUER : Sur les campos de l'Amazone inférieur et leur origine (avec igures). A. GALLARDO : La botanique à la République Argentine. Ces communications remplissent la première partie du volume et la plus considérable (pp. 1-433), Nous signalerons dans la deuxième partie les articles suivants : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 63. L. RozLaND, De l'instruction populaire sur les Champignons. — Lurz et GUÉGUEN, De l'unification des méthodes de culture pour la détermination des Mucédinées et des Levres. — ÆE. Mussar, Sur l'adoption d’une unité inter- nationale pour les mensurations micrométriques. — CH. FLAHAULT, Projet de nomenclature phylo-géographique. — J. CHALON, Questions de mots. — Cn. FLAHAULT, Relations d'échanges à établir entre les Musées botaniques. — MOUILLEFARINE, Échanges entre les herbiers particuliers. — DRAkE DEL Cas- TILLO, Classement des collections botaniques. — H. Hu, Établissement d'un Organe périodique international destiné à la publication des noms nouveaux pour la science botanique. Quelques-uns des Mémoires ou articles ci-dessus mentionnés, dont les auteurs ont offert un tiré à part à la Société, feront ultérieurement l’objet de comptes rendus particuliers. La troisième et dernière partie du volume renferme des Rapports sur les ouvrages présentés au Congrès, sur une exposition de Champignons vivants qui obtint un grand succès, et sur diverses visites à des établis- sements scientifiques, notamment une excursion au domaine des Barres, où M. et Me Maurice de Vilmorin offrirent aux congressistes la plus aimable hospitalité. On trouve à la dernière page une « Table des vœux », fort nombreux, émis par le Congrès, et sur quelques-uns desquels nous aurons proba- blement occasion de revenir dans d’autres parties du Bulletin. ErN. Mazinvaup. Microscope stéréoscopique Zeiss-Greenough. — M. Culmann a pré- senté à la Société, dans sa dernière séance, un microscope stéréosco- pique construit par la maison Carl Zeiss, à Iéna, d’après une idée de M. Greenough. Cet instrument, qui a grandement intéressé les membres présents, est constitué par la réunion de deux microscopes complets visant le même point. Il a deux objectifs distincts, tandis que dans les microscopes binoculaires ordinaires on se sert des deux moitiés d’un seul et même objectif pour produire l'effet stéréoscopique. Grâce à ses deux objectifs, le microscope nouveau présente à chaque œil des images absolument parfaites, images qui, étant prises de deux points de vue entièrement séparés l’un de l’autre, produisent un effet stéréoscopique très frappant. Aussi l'illusion créée par ce bel instrument est-elle si complète, qu'oubliant le microscope, on croit voir devant soi un objet réel reproduisant, également agrandis dans les trois dimensions de l’espace, tous les caractères de l'original. Le microscope de Greenough est muni de prismes redresseurs. Îl est Spécialement destiné à la dissection. Les grossissements vont de 8 à 12 diamètres; les champs embrassés par la vue diminuent de 14 mm. 64 ‘ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. à 4,5 mm., à mesure que les grossissements augmentent. Les distances frontales varient entre 36 et 14 mm. Utilisant les deux yeux, le microscope Greenough fatigue moins la vue que le microscope de dissection ordinaire. Pour plus amples renseignements s'adresser à M. Paul Culmann, D' ès sciences, collaborateur scientifique de la Maison Carl Zeiss d'Iéna, à Paris, 28, rue Vauquelin (tous les jours de 11 heures à midi). NOUVELLES Le 29 avril dernier, l’Académie des sciences a procédé à l’élection d’un nouveau membre dans la section de botanique, en remplacement de M. Chatin, décédé. M. R. ZEILLER, président de notre Société en 1899, ayant obtenu 35 suffrages sur 58 votants, contre 22 données à M. B. Renault, assistant au Muséum, et 1 bulletin blanc, a été proclamé élu. — Le 39° Congrès des Sociétés savantes s’est réuni à Nancy, dans la semaine de Pâques et y a tenu ses séances du 9 au 13 avril. Parmi ceux qui ont obtenu des récompenses honorifiques à cette occasion, nous avons remarqué les noms de quatre de nos confrères : MM. Drake del Castillo et Vuillemin ont reçu la rosette d’officier de l’Instruction pu- blique, MM. Jolyet et Lemoine ont été nommés officiers d'Académie. Cette dernière distinction avait été décernée en février à deux autres de nos confrères, MM. Hua et Lutz. — L'Association française de botanique, dont le siège est au Mans, a constitué son bureau, en janvier dernier, de la manière suivante : Pré- sident d'honneur, M. Rouy; Président, M. Corbière; Vice-présidents, MM. Gillot, Magnin et Foucaud; Secrétaire général, M. Léveillé; Trésorier, M. Arbost. — La maison Oswald WeiceL (librairie spéciale pour la botanique, Künigsstrasse, 1, Leipzig) adresse gratis et franco, sur demande, ses derniers Catalegues, où l’on trouve un grand assortiment d’ouvrages provenant des bibliothèques de feu O. Boeckeler, J. Lange et J. Forssell. Le Catalogue n° 95 (Phanerogamæ, Floræ) renferme 3889 articles, le Catalogue 96 (Botanica historica, generalis et systematica) en a 1872, et le suivant, 97 (Cryptogamæ), 2277 numéros. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin E. MALINVAUD. 3956. — Litr.-Impr, réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. = MoTTERoz, directeur. aurice de Vilmorin ... | bbé Hy............... M'° Beleze............. Em. Bescherelle....... Joseph Comèére ...... .. Ê 20 D’ Bornet..... ........ Geneau de Lamarlière.. B.-G. Camus es... L. Lutz.... D. Clos... 3 ctes du Congrès international tenu à Paris en 1900, publiés par M. Émile Perrot........ PIcrosCcope stéréoscopique Zeiss-Greenough..........................+..s..e +. se. secses ses... SÉANCE ou 11 JANVIER 1901: Er e re8 Allocution de M. Boudier, président.....,.........,...1.. 5e Notice sur M. l'abbé Harmand David........ RP EE EL Note sur le fiosa macrantha Desp...........,....,.,,..... Réponse de M. Rouy auquel on avait communiqué la Note précédente............... ET EL ER NE — Plantes des environs de Montfort-l’Amaury, etc. (Troisième Supplément).....................,..,...... RP ere Deuxième supplément à la flore bryologique de Tahiti....... Note sur quelques Diatomées récoltées à Saint-Jean de Luz (Basses-Pyrénées)...........,...., Besson does etes . SÉANCE DU 25 JANVIER. Décès de M. Ad. Chatin.......................,......... Notice sur Ad. Chatin (portrait).............,..:...:..,,:.. Admission de M. Pitard...........,.............,.....%. Ouvrage offert à la Société par M. de Istvanffy.......:...,.. Contributions à la Flore de la Marne (3° Note)........::..., SÉANCE DU 8 FÉVRIER. Décès de M. l’abbé Barbiche, hommage rendu à sa mémoire... Composition des Commissions annuelles nommées par le Con- SO ns sou ss ocre re troc css doe nere ce ges et din a EE Quelques plantes nouvelles pour le département de l'Oise... . SÉANCE DU 22 FÉVRIER. Explications fournies par le Secrétaire général au sujet d’un projet de session extraordinaire de la Société en Corse... La Société décide qu’elle se réunira extraordinairement à Ajaccio le 21 mai 1901...........,...........,.....0.. Additions à la flore de Corse............,.......4....,..e. Lettre à M. Malinvaud et Note sur le Sonchus lacerus........ … REVUE BIBLIOGRAPHIQUE OU , PR sai ee asc sers ST TT ETS eS Sr ssee ne... Se PET TeRs ga 10 : 1 = Fe. a ges PE SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE : JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 190! : :-"* | 41 et 25 janvier. 26 avril. 12 et 26 juillet. 8 et 22 février. . 10 mai. 8 et 22 novembres 8 et 22. mars. 28 juin. 13 et 27 décembre., # FR = La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons | ‘mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se | vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne-* ‘‘ment.— Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério=,1 diques. ‘ Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. 1V (1857) et XV (1868), | sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l’exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font . retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l’année courante. 5 N. B.— Les tomes 1iV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément:.} Le tome XXXVI (1889) renferme les Acles du Congrès de botanique tenuê. : Paris en août 1889; le prix dé ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran-. . gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. 4 Les frais d'envoi de volumes où numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- 4 ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge. de l’acquéreur ou de l’abouné. .. Lesnotes oucommunications manuscriles adresséesau Secrétariat par les meimbres . de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y Fa tachent, sontlues en séance et publiées, eu entier ou par extrait, dans le Bullet Tous Les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Socié botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés, en deux exemplaires, dans l’année même de leu publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur su ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s’y rattachent. MM. les membres de: la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin 4 se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaîtré leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. me N. B. — D'après une décision du Conseil, mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent: terminé depuis plus de deux ans.— Aucune réclamation n’est admise, de le P des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. il n’est pas donné suite aux de= | Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclam tions, etc., à M. le Secrélaire général de , is la Société, rue de Grenelle, 84, à P Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD. * TT — 3956. — Libr.-lmpr. réunies rue Saint-Benoît, 7, Paris — Morrater, dirctiée BULLETIN {SOCIÈTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 . ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILATÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-HUITIÈME (Quatrième Série — TOME 1) 1901 A Séances de Mars et Avril 1901. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 è pour 1901. Président : M. Émile. BOUDIER. ne + à Viceprésidents : MM. Bureau, Dr Avice, Dutailly, Radais. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secrélaires : MM. Guérin, Lutz. MM. Bois, Buchet Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Borne. Membres du Conseil : MM. Drake del Castillo, | MM. Jeanpert, MM. de Seynes, Guignard, - Maugeret, Van Tieghem, Hua, Morot, Vilmorin (M. de), Hue (abbé), Prillieux, Leiller. Tarif des tirages à part. NOMBRE DE FEUILLES. “Une feuille (46 pages), réimposition, papier, ra fr. e. fr, e. fr. e. fr, €. fr. pliure, piqûre et enveloppe de conlenr. . . 8 50 9 50 At > 15 » 24 Trois quarts de feuille (42 pages). . ... . . . .. 8 » 9 » 40 50 44 » 22 Demi-feuille (8 pages). . . . . .......... | 5 » 6 » 8 » 42 >» 18 Quart de feuille (4 pages . . ...........|] 4 » 5 » T5 9 » {4 2° feuille en sus de la première. . . . . . .... 7 50 8 Trois quarts de feuille en sus d’une feuille. . . . . T » 8 Demi-feuille en sus d’une feuille. . . . . . . .. » 5 & “rien _ nus. 3 » : La composition d'un titre d'entrée spécial d'nue demi-page est de 1 franc. La composition d’un grand titre d’une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. - La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'une couverture imprimée, avee encadrements et sans page d'annonees, est de 2 francs sile titre est la répétition de celni de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour la couver- ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d’une page, intercalée dansle texte, entraine nn supplément de tiragè de © francs. - Due gravure d’une demi-page, 4 fr. 50, & Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modifieation dans la disposition des pages du Bulletin, sera fait eu dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. à SÉANCE DU 8 MARS 1901. PRÉSIDENCE DE M. DELACOUR, TRÉSORIER. M. Buchet, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 22 février, dont la rédaction est adoptée. M. le Président proclame membre de la Société : M. HoscxEpé (Jean-Pierre), à Giverny, par Vernon (Eure), présenté dans la dernière séance par MM. Gustave Camus et Malinvaud. M. le Président annonce ensuite une nouvelle présenta- tion. M. le Secrétaire général dépose sur le bureau le Mémoire suivant, dont il donne un aperçu. | LICHENS RECUEILLIS SUR LE MASSIF DU MONT-BLANC, PRINCIPALEMENT par M. Vénanee PAYOT, naturaliste, À CHAMONIX, et déterminés par M. l’abbé HMARMHAND. La lichénologie du Mont-Blanc est déjà fort avancée, grâce sur- tout à M. Venance Pavot, de Chamonix, le naturaliste bien connu, qui, depuis près d’un demi siècle, explore vaillamment et non sans succès le massif du Mont-Blanc, pour en faire connaître les richesses botaniques, minéralogiques, voire même zoologiques. Dès l’année 1860, paraissait à Lausanne, dans le Bulletin de la Société Vaudoise des sciences naturelles, le Guide du Lichéno- logue au Mont-Blanc, par M. V. Payot, où se trouvent signalés, avec leurs localités précises, 253 Lichens, tant espèces que va- riétés, déterminés principalement par M. J. Muller, de Genève. La même année, une simple liste, accompagnée d’une carte du massif du Mont-Blanc, et comprenant 394 numéros, était impri- mée à Genève, à la suite d’un Catalogue des Fougères, Prêles et Lycopodiacées des environs du Mont-Blanc, par le même auteur. à En 1863, M. Payotcommuniquait au Bulletin de la Société bota:. nique de France une Note sur quelques Lichens, Mousses et Fou- T. XLVIN. (SÉANCES) 5 66 SÉANCE DU 8 MARS 1901. gères du Mont-Blanc, où se trouvent mentionnées deux intéres- santes variétés de Lichens. Le même Bulletin, année 1876, contient une Florule de l’excur- sionniste aux gorges de la Diosaz, qui se termine par l’énuméra- tion de 12 Lichens, 6 espèces et 6 variétés. Enfin tout récemment, en 1899, l’énumération des Lichens des rochers des Grands-Mulets, recueillis en partie par M. V. Payot, en partie par M. Vallot, a été imprimée dans le Bulletin des tra- vaux de la Société botanique de Genève. Voilà déjà certes un bel actif au compte de M. Payot; mais ce n’est pas tout : malgré son âge déjà avancé, le zélé chercheur a, pendant ces dernières années, multiplié ses courses et ses explo- rations lichéniques, entassé de nouvelles récoltes, enrichi de nouvelles découvertes les premières listes, si bien qu’une récapi- tulation générale devenait indispensable pour donner une idée complète des Lichens recueillis au Mont-Blanc. C'est ce Catalogue général que M. Payot présente aujourd’hui à la Société botanique de France, espérant qu’elle voudra lui faire bon accueil. M. Payot avait d’abord manifesté le désir de publier la liste complète des Lichens de son herbier; mais j'ai cru devoir l'en dissuader, attendu que sa collection renferme une grande partie des Lichens de Genève de J. Muller, publiés en nature et en cata- logue par l’auteur, et un bon nombre d’espèces recueillies par M. l'abbé Puget en dehors du Mont-Blanc, principalement à Aren- thon, à Pringy et à Thonon, et dont la liste a paru ici même. On ne pouvait donc, sans redites inutiles, publier cette liste. C’est pourquoi, avec l’assentiment de M. Payot, le Catalogue qui suit contiendra exclusivement les Lichens recueillis sur le massif du Mont-Blanc, y compris aiguilles, arêtes, cols, versants et vallées se rattachant plus ou moins directement au Mont-Blanc. On verra, par cette liste, que M. Payot a bien mérité de la science lichénologique. Sans être spécialiste, il a recueilli plus de 300 es- pèces, dont 4 que je crois nouvelles, sans compter de nombreuses variétés et formes. M. Payot a bien voulu me confier toute sa collection. Toutes les espèces, variétés et formes mentionnées ci-après ont été étu-. diées avec soin. PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 67 Je dois remercier en terminant MM. V. et H. Claudel (1), qui m'ont aidé dans ce long travail, et MM. Hue et Arnold, qui ont eu l’obligeance d'examiner quelques exemplaires douteux que je leur ai soumis. J. HARMAND. Genre I. — Gonionema Nyl. 1. G. velutinum (Ach.) Nyl. — Autour dela Pierre-à-Bérard; der-- rière le Brévent. Genre IL. — EPnege Fr. 2. E. pubescens (L.) Fr. — Derrière les Aïguilles-Rouges; près de- la Diosaz. Genre III. — CozzemA Hill 3. C. flaccidum Ach. — Commun sur les rochers ombragés, plus. rare sur les troncs d'arbres. 4. C. granosum (Wulf.) Schær. — Environs de Chamonix, sur les rochers moussus. 5. C. multifidum (Scop.) Schær. — Au col de Bérard, sur les rochers exposés au soleil. Genre IV. — Leprociuu (Fr.) Hy. 6. L. lacerum (Sw.). — Autour du lac Chede. — form. fimbriata (Hoffm.). — Aux Grands-Mulets; autour de la Pierre-à-Bérard. 7. L. myochroum (Ehrh.) Nyl. — Très commun sur les troncs d’ar- bres, aux environs de Chamonix. 8. L. Hildenbrandi (Garov.) Nyl. — Sur les troncs d'arbres, aux Pâquis des Chauderons; au Bouchet. Genre V.— TracayLiA Fr. pr. p. Nyl. 9. T. tigillaris (Ach.) Fr. — Sur l'écorce des Pins, autour de Cha2 monix. (4) MM. V. et H. Claudel se sont chargés de la revision des genres Usnea, °rea, Cetraria, Platysma, Alectoria, Ramalina, Parmelia, Parmelopsis: ‘barina, Stictina, Lobaria, Nephromium, Peltigera et Peltiden. 68 SÉANCE DU 8 MARS 1901. Genre VI. — Cazicium (Pers.) Nyl. 410. C. paroicum Ach. — Sur les rochers humides, au Siapet. 41. C. quercinum Pers. — Aux Contamines, sur de vieux bois (Muller). 1 © . C. curtum Turn. et Borr. — Aux Contamines, sur de vieux bois (Muller). 43. C. pusillum Fik. — Notre-Dame de la Gorge, sur de vieux bois (Muller). 44. C. chrysocephalum Ach. var. filare Ach. — Aux Contamines, sur l'écorce du Mélèze (Muller). 45. C. phæocephalum Borr. var. trabinellum Ach.— Aux Contamines, sur de vieux bois (Muller). 16. C. trichiale Ach. var. filiforme Schær. — Aux Contamines, sur l'écorce du Mékèze (Muller). Genre VII. — Coniocy8e Ach. 17. C. furfuracea (L.) Ach. — Au Bouchet; au bord de la Diosaz. Genre VIII. — SPHÆROPHORON Ach. 48. Sph. coralloides Pers. — Sur les roches, en allant au Brévent; à la Floriaz; au bois Magnin ; au bois du Planet; à Notre-Dame de la Gorge (Muller). — var. congestum Lamy. — À la Poyaz; sur les rochers de la rive droite du Nant-du-Dard ; sur des blocs de rochers, au pied de la Filiaz. 19. Sph. fragile Pers. — Sur les roches, dans le bois du Planet; le long du glacier des Bois; du Bel-Achat au Brévent; de la Pierre- à-Bérard au çol de ce nom; autour du lac Cornu; sous l’aiguille du Goûter; en face du col de Balme; entre le col de Bérard et celui de Salenton; sur la montagne de la Griaz; au pied de la Loriaz; au-dessus de la Flégère; sur la moraine de la Mer de glace; à Notre-Dame de la Gorge (Muller). Genre IX. — Bzxouyces Pers. 20. B. rufus DC. — Environs de Chamonix, sur l’alluvion siliceuse. 21. B. icmadophilus (L.) Nyl. — Sur les souches pourries, au Nant- du-Dard, au sommet du bois Magnin; aux Praz. PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 69 Genre X. — STEREOCAULON Schreb. 22. St. coralloides Fr. — Sur les roches granitiques et sur l’alluvion siliceuse, à Sainte-Marie-aux-Fouillis ; au Siapet; à Hortaz. 23. St. alpinum Laur. — Sur l’alluvion siliceuse et sur les moraines des glaciers, aux environs de Chamonix; au Siapet, à la Mer de glace ; aux Grands-Mulets ; au Bouchet ; au sommet du bois Magnin; au mont Oreb; au pied de l’Aiguille du Greppon; à la Croix-de- Fer; au Jardin; au-dessus de la Pierre-à-Bérard ; au glacier de la Blaitière. 24. St. incrustatum Fik. — Sur la moraine du glacier des Pélerins. 25. St. paschale Ach. — Sur les blocs de pierre; aux Grands-Mulets ; au sommet de la montagne de Taconnaz; au haut du Greppon; à la cime de la Glière; sur la montagne de la Griaz. Genre XI. — CLaponia (Hill.) Nyl. 26. CI. Flærkeana (Fr.) Smrft. — Environs de Chamonix. 21. Cl. bacillaris Nyl, var. clavata (Ach.) Wain. — Environs de Cha- monix. 28. CI. digitata (L.) Schær. — A'la base de la Loriaz; sur la Tète- Rouge. — form. monstrosa (Ach.) Wain. — Dans les bois, près de Bel- Achat; sur la rive droite du Nant-du-Dard. — form. ceruchoides (Ach.) Wain. — Sur de vieilles souches aux ‘environs de Chamonix; aux Contamines (abbé Puget). 29. CI. coccifera (L.) Wild. var. stemmatina Ach. — Sur la terre si- liceuse, au Bouchet; aux Montées; au Cougnon; au-dessus de la Flégère; au pied de la Filiaz; au sommet du bois Magnin; à Sainte-Marie-aux-Fouillis; aux Contamines (Muller). 30. CI. deformis Hoffm. — Sur de vieilles souches et sur terre, au Larzet ; à la cime de Fonfrète; au Montenvers; à la Croix-de-Fer. 31. EL. bellidiflora (Ach.) Schær. — Au Siapet; aux Contamines (Muller). 32. CI. amaurocræa (Flk.) Schær. form. simplex Rabenh. — Au pied de la Filiaz; aux Contamines (Muller). — form. dilacerata Schær. — Au Montenvers; à la Filiaz; aux Contamines (Muller). 10 SÉANCE DU 8 Mars 1901. 82. Cladonia amaurocræa form. verrucosa Hepp. — Au sommet du bois Magnin. 33. CI. uncialis (L.) Web. — Au pied de la Filiaz; sur les rochers de la rive droite du Nant-du-Dard; aux Contamines (Muller). — form. biuncialis Hoffm. — Aux environs de Chamonix. — form. nana Rabenh. — Aux environs de Chamonix. — form. obtusata Ach. — Sur les moraines de la Mer de glace; au sommet du bois Magnin; au Bouchet; aux Contamines (Muller). -84, CI. furcata (Huds.) Schrad. form. subulata (Ach.) FIk., du type, squameuse ou non. — var. racemosa (Hoffm.) FIk. — form. cymosa FIk. — var. corymbosa Nyl. — form. truncata Fik. — form. foliolosa Del. — Sur terre. Très commun sous toutes ces. formes. 35. CI. rangiformis Hoffm. form. foliosa Fik. — Sur terre, aux envi- rons de Chamonix. -36. Cl. crispata (Ach.) Flot. form. infundibulifera (Ach.) Wain. — Au Bouchet; au Montenvers. — form. cetrariæformis (Del.) {Wain. — A Sainte-Marie-aux- Fouillis. — form. dilacerata (Schær.) Malbr. — A la cime de Fonfrète; en montant au Larzet; le long du Nant-du-Greppon; sous les Mou- lins des Chavans ; aux Contamines (Muller), -37. Cl. squamosa (Scop.) Hoffm. form. denticollis (Hoffm.) FIk. — Sur la terre et les rochers. Très commun. — S.-form.. asperella FIk. — Çà et là, aux environs de Chamonix. — form. polychonia Fik. — A Sainte-Marie-aux-Fouillis; dans la forêt des Pélerins. — form. muricella (Del.) Wain. s.-form. frondosa (Del.). — A Sainte-Marie-aux-Fouillis; aux Praz. -38. Cl. cæspilitia (Pers.) FIk, — Autour de Chamonix; aux Conta- mines (Muller). -89. CI. cenotea (Ach.) Schær. var. erossota (Ach.) Nyl. avec la forme prolifera Wallr. — Au Bouchet. PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 71 40. CI. alpicola (Flot.) Wain. form. macrophylla (Schær) Wain. — Dans les bois, en descendant du col de la Forclaz. M. CL. gracilis (L.) Willd. form. dilatata (Hoffm.) Wain. — Dans la forêt des Pèlerins; à Sainte-Marie-aux-Fouillis. — form. dilacerata Fik. — A Sainte-Marie-aux-Fouillis; sous les Moulins des Chavans ; au Montenvers; aux Contamines (Muller). — form. chordalis (FIk.) Schær. — Très commun sur les rochers moussus, sur terre et sur les troncs pourris. — S.-form. aspera Fik. — Très commun aux mêmes endroits. — form. elongata (Jacq.) Fik.— Très commun aux mêmes endroits. Il est à remarquer : 1° que, sur le massif du Mont-Blanc, le Cladonia gra- cilis est ordinairement représenté, sous ses différentes formes, par des indi- vidus robustes ou même très robustes, plutôt verdâtres que bruns, contrai- rement à ce que l’on constate sur les montagnes des Vosges, où cette espèce est ordinairement plus grêle, plus courte et d’un brun plus ou moins foncé; 2 Qu'on rencontre, quoique rarement, des formes vert pâle de la même espèce devenant jaunes par la potasse. C’est le Cl. ecmocyna (Ach.) Nyi. Comme on l’a déjà observé, ces formes sont simples, subulées, et paraissent jeunes. Mais il faut dire qu’il ya des individus identiques, peut-être du même âge, sur lesquels la potasse ne produit aucun effet. 42. Cl. cornuta (L.) Schær. — Je n'ai pas vu cette espèce, mais une lettre de J. Muller affirmant que M. Payot l’a récoltée sur un des sommets du massif. 43. Cl. degenerans (FIk.) Spreng. form. euphorea (Ach.) Flk. — Au- dessus du Mauvais-Pas. — form. cladomorpha (Ach.) Wain. — Autour de Chamonix; au pied de la Filiaz; au Bouchet. — form. dilacerata Schær. — Gorges. de la Diosaz; dans la forêt des Pèlerins; sous les Moulins des Chavans. — form. phyllophora (Ehrh.) Flot. — Sur la montagne de la Griaz; | aux Montets. M4. Cl. pyxidata (L.) Fr. var. neglecta (Flk.) Mass., formæ simplex Ach., staphylea Ach., syniheta Ach., prolifera Arn. — Sur terre. Très commun sous toutes ces formes. — var. Pocillum (Ach.) Flot. — Au pied des Aiguilles-Rouges; au Bouchet. — Var. chlorophæa (Gaud.) FIk. — Au Bouchet. — form. costata Fik.— A Sainte-Marie-aux-Fouillis. — form. carneopallida (FIk.) Arn. — Au Bouchet. 72 45. SÉANCE Du 8 Mars 1901. Cladonia fimbriata (L.) Fr. form. tubæformis Hoffm., s.-form. integra (Wallr.). — Au Bouchet. — s.-form. prolifera (Retz) Mass. — Environs de Chamonix; aux Contamines (Muller). — form. radiata (Schreb.) Coem.— A la forêt des Pèlerins; près 46. du glacier des Bois. CL. ochrochlora Fik. form. ceratodes FIk. — A Sainte-Marie-aux- Fouillis. — form. odontota Fik. — Au Bouchet. 41. 48. 49. 90. 91. 92. 93. 04. 90. 56. CI. foliacea (Huds.) Schær. var. convoluta (Lam.) Wain. — Au pied des Aiguilles-Rouges. Cl. strepsilis (Ach.){Wain. — Aux Montées de Vaudagne. Cl. carneola Fr. (Sans indication de localité.) CI. cyanipes (Smmrft) Wain. — Au Montenvers; à Sainte-Marie- aux-Fouillis; autour de Chamonix; en descendant du col de la Forclaz. Cl. bacilliformis (Nyl.) Wain. — Aux Praz. (Cette espèce est un peu douteuse, vu le mauvais état de l’échantillon.) Genre XII. — CLapina Nyl. Cl. rangiferina (L.) Nyl. — Commun sur la terre et sur les roches. Cl. silvatica (L.) Leight. — Avec le précédent, et plus commun encore. Cl. alpestris (L.) Nyl. — Aux Contamines (Muller); aux Grands- Mulets. | Genre XIII. — PycnorkeLra (Ach.) Duf. P. papillaria Duf. — Au col de Balme; près du lac de Chara- millan. Genre XIV. — THamnozrA Ach. Th. vermicularis Schær. form. subuliformis (Ehrh.) Schær. — A la Croix-de-Fer ; sur les moraines de la Mer de glace; sur lAi- guille du Greppon; entre les Aiguilles de la Loriaz. | — form. faurica (Wulf.) Schær. — An col d’Anterne (Muller); aux Grands-Mulets. PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 73 Genre XV. — Usnea Dill. 97. U. barbata Fr. var. florida (L.) Fr.. — Commun sur les troncs et sur les branches d’arbres. — var. hirta Fr. — Commun avec le précédent. — var. dasypoga Fr. — Très commun. — Var. ceratina (Ach.) Schær. — Sur les rochers aux environs de Chamonix. 98. U. scabrata Nyl. — Aux environs de Chamonix, sur les troncs d'arbres. Probablement très rare. Genre XVI. — CuxLorEea Nyl. 59. C. vulpina (L.) Nyl. — Sur les troncs de Mélèze, le long du glacier du Miage; en allant au Plan-de-l’Aiguille ; à la base de la Loriaz; au sommet du bois Magnin; commun aux environs de Courmayeur: Genre XVII. — Cerraria Ach. pr. p., Nyl. 60. C. isiandica (L.) Ach. — Au Montenvers; au Cougnon; au Larzet; à la forêt des Pélerins; en face de la Pierre-à-Bérard. — Var. minor. — Au Larzet. — L’unique caractère distinctif de cette variété est son thalle plus réduit en longueur et en largeur. Muller l’avait nommée hypoleuca; je ne vois rien qui justifie ce nom. ° — form. angustata Hepp. — A la Frète du Brévent; à Hortaz; ä la base de la Glière; aux Grands-Mulets. — Var. crispa (Ach.) Schær. — Sur l’alluvion de l’Arvéron; sur les moraines de la Mer de glace; au Montenvers; entre le col de Bérard et celui de Salenton; au-dessus du Mauvais-Pas; en descendant de la Croix-de-Fer; aux Grands-Mulets. 61. C. aculeata (Schreb.) Fr. — Au Siapet; aux Grands-Mulets. — Var. alpina Schær. — Sur les moraines de la Mer de glace. — Yar. edentula Ach. — Aux Grands-Mulets (Vallot). Genre XVIII. — PLarysma Hoffm. 62. PI. nivale (L.) Nyl. — Au-dessus du col de Balme; sur les mo- raines de la Mer de glace; à la Frète duBrévent ; au pas de l’Ours; 74 SÉANCE DU 8 MARS 1901. à la crase de la Loriaz; au sommet du bois Magnin; en descen- dant de la Croix-de-Fer; aux Grands-Mulets (Vallot). 63. Platysma cucullatum Hoffm. — Sur terre, à la Frète du Bré- vent; au sommet du bois Magnin; au Plan-de-l’Aiguille. 64. PI. fahlunense (L.) Nyl.— Sur les roches granitiques, au Bouchet; sur les moraines de la Mer de glace; au Cougnon; au-dessus de la Blaitière; de Plan-Achat au Keyzet. 65. PI. polyschizum Nyl. — De Plan-Achat au Keyzet: aux Aiguilles- Rouges; au pied de la Filiaz; aux montées de Vaudagne. 66. PI. commixtum Nyl. — Sur les rochers, au sommet du bois Ma- gnin; aux Grands-Mulets; sur les moraines de la Mer de glace. 67. PI. juniperinum (L.) Nyl. — Sur les Genévriers; rarement sur la terre, au col de Bérard; en face du col de Balme; à la Croix-de- Fer; à la Frète du Brévent; au bois Magnin. 68. PI. pinastri (Scop.) Nyl. — Très commun surtout à la base des troncs de Pins. 69. PI. glaucum (L.) Nyl. — Très commun sur les troncs et les bran- ches d’arbres et sur les rochers. — var. fallax (Web.) Nyl. — Commun. — form. coralloideum (Wallr.) Lamy. — Commun. « Genre XIX. — AzecroriA Ach. pr. p., Nyl. 10. À. bicolor (Ehrh.) Nyl. — Au Cougnon, sur les rochers. 71. A. jubata (L.) Ach. — Très commun sur les troncs et les branches d'arbres. | 72. A. chalybeiformis (L.) Ach. — Sur les troncs d’arbres et sur les rochers, sur la rive droite du Nant-du-Dard; aux environs de Chamonix; au pied de la Filiaz; sur les moraines de la Mer de glace; aux Grands-Mulets (Vallot). A. implexa (Hoffm.) Nyl. — Très commun sur les troncs d'arbres. 74. 4 nigricans (Ach.) Nyl. — Sur les débris de rochers, à la Croix- e-Fer. Thalle K + jaune. Le thalle, dans Yherbier, devient rouge brique pâle. 15. A. ochroleuca (Ehrh.) Nyl. — Près du col de Balme, où il est très abondant ; au bord de la Mer de glace ; près du glacier qui descend : dans la vallée de Bérard ; au sommet des Charmoz; près du glacier du lac Blanc; aux Grands-Muléts (Vallot). : 13. PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 15 Genre XX. — RAMALINA Ach. 76. R. fraxinea (L.) Ach. — Sur les troncs d’arbres, aux environs de Chamonix. T1. R. polymorpha Ach. var. capitata Ach. — Sur les rochers grani- tiques, au sommet du col de Bérard; sous la Croix-de-Fer; à la Floriaz; au sommet du bois Magnin; à la cime de la Glière. 78. R. pollinaria Ach.— Sur les troncs d'arbres, aux Brettets; aux Montées, à la montagne de la Côte; à Sainte-Marie-aux-Fouillis ; aux Contamines (Muller). Genre XXI. — EverniA Ach. 19. E. divaricata (L.) Ach. — Commun sur les troncs de Pins et de Sapins et ordinairement fertile. 80. E. prunastri (L.) Ach. — Commun sur les troncs d'arbres et sur les vieux bois; se rencontre parfois sur l’alluvion siliceuse, tou- jours stérile. — form. sorediifera Ach. — Commun avec le type. 81. E. mesomorpha Nyl. — Sur écorce, sans indication de localité ; probablement très rare. 82. E. furfuracea (L.) Mann. — Commun sur les troncs et les branches d'arbres; crdinairement stérile. — form. scobicina Ach. — Commun avec le type. Genre XXII. — Parmezra Ach. pr. p., Nyl. 83. P. caperata Ach. — Commun sur les troncs d’arbres et sur les bois. 84 P. conspersa Ach. — Commun sur les roches granitiques. — ar. stenophylla Ach. — Sur les blocs épars, autour de Chamonix. Les apothécies atteignent jusqu’à 12 millimètres en diamètre, et plusieurs renferment des spermogonies. 85. P. tiliacea (Hoffm.) Ach. — Sur les troncs d'arbres, au Bouchet; en allant à la Mollard; près du glacier d’Argentières. 86. P. cetrarioides Nyl. — Sur les roches granitiques, aux Pàäquis. 87. p. saxæatilis (L.) Fr. — Commun sur les troncs d’arbres et sur les rochers siliceux. — Var. lœvis Nyl. form. microphylla. — Aux Gaillands. 16 SÉANCE DU 8 MARS 1901. 87. Parmelia saxatilis var. leucochroa Wallr. — Autour de Cha- monix ; aux Contamines (Muller). — form. furfuracea Schær.— Commun sur les rochers granitiques. 88. P. sulcata Tayl. — Sur les troncs d’arbres et sur les bois, autour de Chamonix. 89. P. omphalodes Ach. — Commun sur les rochers granitiques. — var. panniformis Ach. — Commun avec le type. 90. P. olivacea Ach. — Aux Becs-Rouges; au co! de Balme. — form. panniformis Nyl. — Autour du chalet de Tête-Rousse. 91. P. exasperata (Ach.) DN. — Sur les troncs d'arbres, au Bouchet. 92. P. exasperatula Nyl. — Sur les troncs et les branches d’arbres, aux environs de Chamonix. 93. P. prolixa (Ach.) Nyl. — Sur les blocs granitiques, autour de Cha- monix. — var. dendritica Pers. — Aux Contamines (Muller). — var. glomellifera Nyl. — Aux environs de Chamonix. — var. sorediata Ach. — Autour de Chamonix. 94. P. fuliginosa (Fr.) Nyl. — Sur l'écorce des Aunes, autour de Cha- monix. 95. P. glabra (Schær.) Nyl. — Sur les écorces, autour de Chamonix. Assez commun. 96. P. stygia (L.) Ach. — Çà et là, sur les rochers. 97. P. tristis (L. fil.) Nyl. — Sur les rochers des sommets ; aux Grands- Mulets; sur l’Aïguille du Pscheux; aux Montets; au-dessus de Blaitière; au Plan-de-l’Aiguille; à Hortaz; en montant au Larzel. 98. P. lanata (L.) Nyl. — Au col de Balme, sur l’arête des Charmoz; à la base de la Glière ; aux Aiguilles-Rouges ; aux Grands-Mulets. 99. P. physodes (L.) Ach. — Sur les écorces et sur les roches. — form. lubrosa Ach. — Sur les troncs d’arbres, au Bouchet. — Var. hypotrypodes Nyl. — Aux Contamines (Muller). — var. vittata Ach. — Au Bouchet. 100. P. encausta (Sm.) Ach. — Commun sur les roches granitiques. — Var. atrofusca Schær. — Sur les sommets. — var. candefacta Ach. — Sur l’arête des Charmoz. — var. intestiniformis Schær. — Aux Grands-Mulets. — var. mullipuncta Schær. — Au bord de la Mer de glace. PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 71 Genre XXIIT. — Parmecropsis Nyl. 101. P. placorodia (Ach.) Nyl. — Sur le bois, aux Praz. 102. P. aleurites (Wahlenb.) Nyl. — Sur les bois, de Plan-Achat au Keyset; aux Contamines (Muller). 103. P. ambigua (Wulf.) Nvl. — Sur les écorces, aux environs de Cha- monix. Genre XXIV. — LopariNa Nyl. 104. L. scrobiculata (Scop.) Nyl. — Sur les écorces, aux environs de Chamonix. Genre XXV. — SricriNa Nyl. 105. St. silvatica (L.) Nyl.— Dans la forêt de Songenaz; aux Aiguilles- Rouges. 106. St. fuliginosa (Dicks.) Nyl. — Sur les troncs d’arbres et sur les rochers moussus, près du glacier des Bessons; en montant à Plan-Achat; au Montenvers ; aux Contamines (Muller). Genre XXVI. — Loparia Schreb. 107. L. pulmonacea (Ach.) Nyl. — Commun sur les troncs d'arbres, dans les forêts. 108. L. linita (Ach.) Nyl. — Avec le précédent. Genre XXVII. — Nerxromium Nsl. 109. N. tomentosum (Hoffm.) Nyl. — Commun sur les troncs et les branches d’arbres et sur les rochers moussus. 110. N. lœvigatum (Ach.) Nyl. var. parile (Ach.) Nyl. — Autour de la Pierre-à-Bérard. Genre XXVIII. — Pezricera Willd. L] 111. P. canina (L.). Hoffm. var. leucorrhiza Fik. — Sur la terre moussue; sur les rochers et les troncs moussus; aux Montées; à la Griaz; dans les forêts des environs de Chamonix. — var. ulorrhiza (FIk.) Schær. — Aux mêmes endroits; au bois de la Jorasse ; près du glacier de Taconnaz; à la forêt de Songenaz. 12. P. rufescens (Neck.) Hoffm. — Sur terre, aux Grands-Mulets; aux Chauderons. 18 SÉANCE DU 8 mars 1901. 413. Peltigera spuria (Ach.) DC. — Sur terre, près du glacier de Ta- connaz. 414. P. polydactyla (Neck. Hoffm. — Sur terre, autour de la Pierre- à-Bérard; aux Chauderons. — form. microcarpa Ach. — Autour de la Pierre-à-Bérard; sur le chemin de Montenvers; au-dessus de Valorsine; le long de la Mer de glace. — form. crispata. — Autour de In Pierre-à-Bérard. Le P. Neckeri Hepp, que j'ai vu provenant du Salève et déterminé par J. Muller, ne me parait pas différer du P. polydactyla. 415. P. limbata Del. — Autour de Chamonix; près du glacier de Ta- connaz. 416. P. horizontalis (L.) Hoffm. — Sur la terre et sur les pierres moussues. Assez commun dans les bois autour de Chamonix. Genre XXIX. — Perrinea Nyl. 417. P. venosa (L.) Ach. — Sur terre, à gauche du glacier de Tacon- naz; au Bouchet; à la forêt des Pèlerins; sur le chemin du Montenvers; au pied de la Filiaz. 118. P. aphthosa (L.) Ach. — Sur la terre moussue, dans les bois. Commun. Genre XXX. — SoLoRINA Ach. 119. S. crocea (L.) Ach. — Sur terre, derrière le Brévent; au bord de la Mer de glace; dans la forêt de Songenaz; sur la montagne de la Griaz; au pied de la Filiaz; sur les moraines du glacier de la Blaitière. 120. S. saccata (L.) Ach. — Sur terre, près du pavillon de Bellevue; sous les Moulins des Chavans; autour de Barberine; au sommet du bois Magnin; au Bouchet; à la Croix-de-Fer; le long de la Diosaz ; au sommet de la montagne de Taconnaz. Genre XXXI. — Payscra Schreb. 121. Ph. parietina (L.) DN. — Commun sur les troncs d’arbres et sur les bois. ‘ — var. aureola (Ach.) Nyÿl. — Sur les poutres du pont du Bourg. 122. Ph. lychnea (Ach.) Nyl. — Commun sur les vieilles écorces, au- tour de Chamonix. L PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 179 128. Ph. ulophylla (Wallr.) Nyl. — Assez commun sur les écorces, autour de Chamonix. 124. Ph. ciliaris (L.) DC. — Commun sur les troncs et les branches d'arbres. — form. crinalis Schleich. — Sur terre, dans la forêt de Songenaz; sur les rochers de la Croix-de-Fer. 125. Ph. pulverulenta (Schreb.) Nyl. — Commun sur les troncs d’ar- bres, aux environs de Chamonix. — var. venusta (Ach.). — Commun avec le précédent. 126. Ph. stellaris (L.) Nyl. form. rosulata Ach. — Très commun sur les branches d'arbres; plus rarement sur les bois et sur les pierres. 127. Ph. aipolia (Ehrh.) Nyl. — Commun sur les écorces. 128. Ph. adscendens (Fr.) Olivier var. tenella (Scop.) Oliv. — Sur les Peupliers, au Fayet. 129. Ph. leptalea (Ach.) DG. — Sur les jeunes Frênes, aux Rebats. 130. Ph. cæsia (Hoffm.) Nyl. — Sur les rochers, à la Croix-de-Fer ; autour de Chamonix. 131. Ph. obscura (Ehrh.) Nyl. — Sur les troncs d'arbres, autour de Chamonix. — Var. wlothrix (Ach.) Nyl. — A la Mollard. 132. Ph. lithotea (Ach.) Nyl. — Sur les roches, autour de Chamonix; aux Chauderons. 133. Ph. endococcinea Nyl. — Sur les roches, au Cougnon. Genre XXXII. — UmgicicariA (Hoffm.) Flot. 134. U. pustulata (Dill.) Hoffm. — Sur les rochers siliceux. Commun. Genre XXXIII. — Gyropxora Ach. 135. G. atropruinosa (Schær.). — Sur la cime des Aiguilles-Rouges. 136. G. anthracina (Schær.) Kœrb. — Sous la Floriaz. 137. G. cinerascens (Ach.) Arn. — Aux Päquis des Chauderons; à la Tappiaz; sous les Charmoz; au-dessus de Blaitière; au Plan- de-l’Aiguille. 138. G. reticulata (Schær.) Th. Fr. — Sur l’arête des Charmoz; aux Rousselettes; près des Contamines (Muller). 139. G. vellea (L.) Ach. — Autour de Chamonix ; aux Grands-Mulets. 80 140. 141. 142 143 444 145 146 147 148 149 150 151 152 153 154 SÉANCE DU 8 Mars 1901. Gyrophora crustulosa Ach. — Autour de Chamonix; aux Grands- Mulets (Vallot). G. spodochroæ (Ehrh.) Ach. — Aux Grands-Mulets; aux Gail- lands; autour de Chamonix. . G. hirsuta (Ach.) Flot. — Çà et là, sur les rochers (Muller). . G. proboscidea (L.) Ach.— Autour du chalet inférieur de Tête- Rousse. | . G. cylindrica (L.) Ach. — Très commun sur les roches grani- tiques; aux Grands-Mulets (Vallot). . G. erosa (Web.) Ach. — Aux Montets; aux Grands-Mulets. . G. flocculosa Krb. — Sur le Col-de-Balme; sur l'Aiguille-du- Pscheux ; aux Contamines (Muller). . G. polyphylla (L.) Flot. — Au pied de la Filiaz; aux Contamines (Muller). . G. polyrrhiza (L.) Kôrb. — Aux Montets. - Genre XXXIV. — Pannaria Del. . P. rubiginosa (Thunb.) Del. var. conoplea (Ach.) Nyl. — Sur les rochers et sur les troncs d'arbres, dans les endroits ombragés, sur la rive droite du Nant-du-Dard; dans la forêt de Songena, au pied de la Filiaz; aux environs de Chamonix ; aux Gaillands; de Plan-Achat au Keyzet. . P. brunnea (Sw.) Mass. — Commun sur la terre et sur les vieilles souches terreuses. Genre XXXV. — Pannuraria Nyl. . P. nigra (Huds.) Nyl. — A Courmayeur (Muller). . P. microphylla (Sw.) Nyl. — A la Tête-Noire. . P. Muscorum (Ach.) Nyl. — Aux environs de Chamonix; aux Contamines (Muller). Genre XXXVI. — Lecanona (Ach.) Nyl. - L. Hypnorum Ach. — Sur terre, derrière les Aiguilles-Rouges; en montant au Larzet; aux Gaillands ; dans la forêt des Pèlerins ; sur les moraines de la Mer de glace. 455. L. elegans (Link) Ach. — Très commun sur les roches. 156. L. lobulata Smrft. — Aux Contamines (Muller). PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 81 157. L. murorum (Hoffm.) Ach. var. radiata Hue. — Autour de Cha: monix. 158. L. tegqularis (Ehrh.) Nyl. — Aux Montets, sur Valorsine. 159. L. cirrochroa Ach. — Sur les roches, autour de Chamonix. 160. L. obliterans Nyl. — Sur les roches, aux Montets. 161. L. aurantiaca (Lightf.) Nyl. — Sur les murs, à Hortoz. — var. inalpina (Ach.). — A Sallanches (Muller). 162. L. cerina (Ehrh.) Ach. form. cyanolepra (DC.) Fr. — Commun sur les écorces, autour de Chamonix. — Yar. hœmatites (Chaub.). — Sur les écorces. Assez commun autour de Chamonix. 163. L. pyracea (Ach.) Nyl. form. holocarpa (Ehrh.) Nyl. — Sur des clôtures en bois de Pin, en allant à la Mollard. 164. L. ferruginea (Huds.) Nyl. var. festiva Nyl. — Sur les roches schisteuses, aux Grands-Mulets. 165. L. leucoræa(Ach.) Nyl. — Surles Mousses, à la base de la Glière. 166. L. fulvolutea Nyl. — Sur les Mousses, au pied de l’Aiguille-du- Greppon. 167. L. rupestris (Scop.) var. incrustans (Schær.) Lamy. — Sur les roches calcaires, à la Croix-de-Fer; près du col de Balme. 168. L. vitellina (Ehrh.) Ach. — Sur les roches. Très commun. — Var. coruscans Ach. — Sur les clôtures en bois, autour de Cha- monix. 169. L. epixantha (Ach.) Nyl. — Sur les roches, autour de Chamonix. — ar. intumescens. — Sur le plancher d’un balcon, à Chamonix. Cette variété diffère du type par son thalle gonflé, pulvérulent, par le bord épaissi, pulvérulent des apothécies et par leur disque jaunâtre ver- dâtre, 170. L. laciniosa (Duf.) Nyl. — Assez commun sur les écorces, autour de Chamonix. LA. L. Mougeotioides Nyl. — Sur les roches granitiques, autour de Chamonix; sur le plateau supérieur du Plan-de-lAiguille. 172. L. archæa Ach. — Sur l’écorce des Aunes, autour de Chamonix. 173. L. milvina (Whinb.) Ach. — Sur des pierres, autour de Cha- monix. | , 14. L. roboris Duf.:— Sur les écorces, aux environs de Chamonix, : : Te XLVIIL (SÉANCES) 6 82 SÉANCE DU 8 MARS 1901. | 475, Lecanora atrocinerea Nyl. — Sur des rochers, au col de Salenton. 476. L. turfacea (Whlnb.) Ach. var. amniocola Ach. — Sur les Mousses détruites, au col d’Anterne (Muller). 471. L. mniarœæa Ach. — Sur des Mousses détruites, sur les moraines de la Mer de glace. 4178. L. badia Ach. — Sur les roches, sur l’Aiguille du Pscheux; autour du chalet de Tête-Rousse; sur l’Aiguille-à-Bochard. 179. L. crassa (Huds.) Ach. — Sur terre, à la Croix-de-Fer; aux envi- rons de Chamonix; aux Grands-Mulets. ; 180. L. Lamarckii (DC.) Schær. — Sur les rochers calcaires, à droite des escaliers du Platet. -A81. L. chrysoleuca Ach. var. rubina (Vill.). — Sur les roches quart- zeuses et micacées. Assez commun. — var. melanophthalma (Ram.) — Çà et là, avec la variété précé- dente; aux Grands-Mulets (Vallot). — var. complicata Ach. — Avec le type. 182. L. cartilaginea DC. — Sur les murs autour de Chamonix. 183. L. saxicola (Pollich) Ach. — Commun sur les roches. — var. diffracta Ach. — Autour de Chamonix. 184. L. dispersa Fik. — Çà et là, sur les pierres calcaires. 485. L. subfusca (L.) Ach. var. glabrata Ach. — Commun sur le écorces. — var. rugosa (Pers.) Nyl. form. chlarona Nyl. — Très commun sur les écorces. — form. cretacea Malbr. — Sur les bois, autour de Chamonix. — form. allophana (Ach.). — Sur les écorces. — var. campestris Schær. — Sur les murs et sur les pierres, autour de Chamonix; derrière l’Aiguille-à-Bochard. — var. distans (Pers.) Nyl. — Sur les écorces, aux environs de Chamonix; aux Contamines (Muller). 186. L. chlarotera Nyl. — Sur l'écorce des Aunes, autour de Cha- monix. 187. L. scrupulosa Ach. — Commun avec le précédent. 188. L. coilocarpa (Ach.) Nyl. — Assez commun sur les écorces, aux environs de Chamonix. 489. L. ‘cenisia Ach. — Sur les rochers; au col-de Bérard: L 43 PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 83 — var. atrynea (Ach.). — Sur les rochers et sur les écorces, autour de Chamonix, aux Gaillands; sur la Floriaz. 190. L.?... Thalle blanc de lait, épais de 1 millimètre environ, irrégulièrement fendillé-aréolé, K + jaune, hyphes I —; hypothalle blanchitre. Apothécies à disque plan ne dépassant pas le thalle, atteignant 1 mil- limètre en diamètre ou un peu plus, couvert d’une légère pruine blan- châtre, CaCl —, munies d’un bord thallin et d’un bord propre; hypo- thécium incolore, sommet des paraphyses olivâtre, spores hyalines, simples, longues de 0,010-0,016 et larges de 0,0063. J'ai communiqué ce Lichen à M. Arnold et à M. l’abbé Hue, ni l’un ni l’autre ne l’a reconnu pour une espèce déjà décrite. 191. L. albella (Pers.) Ach. — Commun sur les écorces, autour de Chamonix. 192. L. angulosa (Schreb.) Ach. — Commun sur les écorces, autour de Chamonix. Très commun. 193. L. subcarnea Ach. — Sur les rochers siliceux, autour de Cha- monix, sur l’Aiguille du Pscheux. 194. L. glaucoma (Hoffm.) Ach. — Très commun sur les différentes roches. 195. L. bicincta (Ram.) Nyl. (avec le parasite Lecidea glaucomaria Ny1.). — Sur les rochers du col de Balme; à la Croix-de-Fer. 196. L. varia Ach. — Très commun sur les bois, autour de Chamonix. 197. L. polytropa (Ehrh.) Schær. — Très commun sur les rochers siliceux. — form. illusoria (Ach.). — Commun avec le type. 198. L. intricata Ach. — Sur les roches quartzeuses et schisteuses, sur l’Aiguille du Pscheux; aux Montets; au Cougnon; aux Grands-Mulets. 199. L. symmictera Nyl. — Sur les vieux bois, en allant à la Mollard. 200. L. sulfurea (Hoffm.) Ach. — Sur les roches siliceuses, au Cou- gnon. . 201. L, atra Ach. — Sur les écorces et sur les pierres, aux environs de Chamonix. 202. L. tartarea Ach. — Sur les rochers des sommets, arêle du Bré- vent. © var, frigida (Sm.) Nyl. — Aux Grands-Mulets; sur les moraines de la Mer de glace; au-dessus des Couverets; au pied de la 84 SÉANCE DU 8 Mars 1901. Filiaz; au sommet du bois Magnin; autour de Barberine; à Hortaz; aux Contamines (Muller). | 203. Lecanora upsaliensis (L.), Schær. — Au col d’Anterne (Muller). 204. L. parella Ach. — Sur les rochers et sur les écorces, autour de Chamonix. — var. sorediosa Schær. — Sur les écorces, autour de Chamonix. 205. L. cinerea (L.) Nyl. — Très commun sur les roches siliceuses; aux Grands-Mulets (Vallot). — form. fincta. Thalle rougeûtre, à hyphes peu sensibles à l’iode, si ce n’est au con- tour des apothécies; apothécies groupées en pseudoapothécies lécano- rines ; spores longues de 0,025 et larges de 0,015. Aux environs de Chamonix. 206. L. alpina Smrft. — Sur les rochers granitiques des sommets. 207. L. gibbosa (Ach.) Nyl. — Sur différentes roches. Commun. 208. L. subdepressa Nyl. — Sur les rochers, autour du chalet de Tête-Rousse; au col de Bérard. 209. L.?... Thalle blanchâtre, fragmenté-aréolé, ne dépassant guère 1 millimètre en épaisseur; K —, hyphes [ —, hypothalle invisible. ‘Apothécies confluentes, plusieurs sur chaque aréole, très inégales: urcéolées, à disque noir, nu, à bord propre, dépourvues de bord thallin visible; hypothécium incolore, sommet des paraphyses brunâtre, para- physes en chapelet, spores hyalines, longues de 0,020-22 et larges de 0,010. Voici ce que M. Hue dit de ce Lichen : « L'absence de spermogonies m'empêche de me prononcer. Est-ce une espèce nouvelle ? Est-ce une forme d’une espèce ancienne ? Il faudrait probablement de longues re- cherches pour élucider cette question. » 210. L. complanata Krb. — Sur les rochers, derrière l’Aiguille-à-Bo- chard ; au col de Bérard 211. L. lacustris (Fr.) Nyl. — Aux environs de Chamonix. 212. L. calcarea (L.) Smrft. — Autour de Chamonix, sur les pierres calcaires. 213. L. cinereorufescens (Ach.) Th. Fr. var. ochracea Krb.. — Aux … Contamines (Muller). PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 85 214. L. verrucosa Laur. — Sur des débris de mousses, en n montant au col de Bérard. 215. L. chlorophana (Whlnbg.) Ach. — Sur les rochers des sommets. 216. L. fuscata (Schrad.) Nyl. form. cinnabarina.— Au Biolet. 217. L. smaragdula (Whlnb.) var, sinopica (Sm.). — Sur les roches = schisteuses, au Cougnon. 218. L. rufescens (Ach.) Nyl. — Ibid. 219. L. Clavus (Kôrb.). — Sur les rochers, autour de Chamonix. 220. L. ventosa Ach. — Sur les rochers granitiques des sommets, au sommet de la montagne de Taconnaz; à la Tappiaz; sur les Char- moz; sur l’arête du Brévent. — Var. cruenta Ach. — Sur le Mont-Blanc, sans indication précise. Genre XXXVII. — PERTUSARIA DC. 221. P. coccodes (Ach.) Nyl. — Sur les écorces, autour de Chamonix. 222. P. corallina (L.) Arn. — Assez commun sur les rochers siliceux. 223. P. multipuncta (Turn.) Nyl. — Commun sur les écorces, autour de Chamonix. 224. P. amara (Ach.) Nyl. — Ibid. 225. .P. leioplaca (Ach.) Schær. — Ibid. Genre XXXVIII. — Pazycris Wallr. 226. Phlyctis agelæa (Ach.) Krb. — Sur les écorces, autour de Cha- monix. Genre XXXIX.— UnceoLaniA Ach. pr. p., Nyl. 227. U. scruposa (L.) Ach. — Commun sur les rochers. — var. dealbata Ach.— Autour de Chamonix. — var. bryophila Ach. — Commun sur les débris de Mousses. Genre XL.— LecipEA Ach. 228. L. lurida (Sw.) Ach. — Sur les roches calcaires terreuses. 229. L. globifera Ach. — Sur les rochers terreux de Bionnassay. 230. L. cinnabarina Smrft. — Sur les troncs de Pins, aux buts du Miage (Muller). ë 231. L. atror ufa Ach. — Sur la terre; sur les Charmoz; près du pa- 86 SÉANCE pu 8 Mars 1901. villon supérieur de la Flégère; à la base de la Glière; sur les moraines de la Mer de glace, au bout du glacier du Lac blanc; à la Croix-de-Fer; sur l’Aiguille pourrie. 232. Lecidea sanguineoatra Ach. — Sur les Mousses, aux environs de Chamonix. 233. L. fuscorubens Nyl. — Sur des roches calcaires, au sommet de la Tappiaz. 934. L. turgidula Fr. — Aux Contamines, sur de vieux bois (Muller). 235. L. globulosa FIik. — Aux Contamines, sur l'écorce des Pins | (Muller). 236. L. hypnophila Ach. -— Sur des Mousses, au sommet du bois Magnin. 237. L. Claudeliana.— Sur des débris de Mousses, à la Croix-de-Fer; au bois Magnin. Thalle cendré-blanchâtre, squamuleux, à squamules imbriquées, cré- nelées, K —. Apothécies noires, convexes, dépassant le thalle, atteignant au plus 0,8 millimètre en diamètre; hypothécium vineux, paraphyses assez épaisses, articulées, spores hyalines, triseptées, longues de 0,0166 et larges de 0,006. Cette espèce ou sous-espèce est voisine du L. subnegans Nyl., dont elle diffère surtout par ses spores triseptées. Je dédie ce Lichen, qui parait nouveau, à mes amis V. et H. Claudel. 238. L. triplicans Nyl. — Sur des mousses détruites, en montant au col de Bérard. 239. L. incompta Borr. — Sur l'écorce des Pins; à Notre-Dame de la Gorge; près des Contamines (Muller). 240. L. Muscorum (Sw.) Ach. — Sur des Mousses, en montant à l’Ai- guille du Pscheux. 241. L. testitudinea (Ach.). — Sur les roches siliceuses, au col de Bé- rard ; sur l’Aiguille du Pscheux. — Var. coracina (Smrft.). — Autour du chalet de Tête-Rousse; à la base de la Floriaz; aux Montets ; sur les Charmoz; sur la mon- tagne de l’eau sur Valorsine; sur l’Aiguille du Pscheux ; au col de Bérard. 242. L. cinerea Schær. — Sur l’Aiguille-à-Bochard. 243. L. decipiens Ach. — Sur la terre sablonneuse ou calcaire, sur les moraines de la Mer de glace; à la Croix-de-Fer. PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC, 87 244. L. vesicularis (Hoffm.) Ach. — Sur la terre moussue et sur les rochers terreux ; au col de Bérard ; aux Grands-Mulets. 245. L. squalida Ach.— Sur les roches terreuses, sur les moraines de la Mer de glace; sur l’Aiguille de la Glière; sur le versant nord * des Aiguilles-Rouges; aux Montées; au bord du glacier du lac Blanc. 246. L. parasema Ach. — Commun sur les écorces autour de Cha- monix. 247. L. euphorea F\k. — Ibid. 248. L. goniophila F1k.— Sur les pierres, au col d’Anterne (Muller). 249. L. enteroleuca Ach. —— Assez commun sur les écorces et sur les pierres. 250. L. latypiza Nyl. — Sur les roches, aux Päquis 251. L. albocærulescens (Wulf.) Ach. var. flavocærulescens Schær. — Sur les rochers, à la Tête-Noire. 252. L. confluens Fr. — Très commun sur les rochers siliceux. 253. L. sorediza Nyl. — Sur des rochers siliceux, à Vaudagne. 254. L. silacea Ach. — Sur des roches siliceuses, autour de Cha- monix; au Biolet. 255. L. lactea Fr.— Sur différentes roches, sur l’Aiguille du Pscheux ; sur le plateau supérieur du Plan-de-l’Aiguille; sur les murs, aux Thynes; au Cougnon; en montant à Tête-Rousse ; sous l’Aiguille des Charmoz. 256. L. lapicida Ach. — Commun sur les rochers. — form. ochromeliza Nyl. — Très commun sur les rochers. 2517. L. calcarea Fr. — Sous l’Aiguille du Goûter. Thalle blanc, continu, farineux, K —, K (CaCl) —, hyphes I —; apo- thécies atteignant 2 millimètres en diamètre, à la fin convexes, noires- glauques, légèrement pruineuses, surtout sur le bord, qui disparaît à la fin; hypothécium brun noirâtre; paraphyses soudées, spores longues de 0,015 et larges de 0,0067. oo, La dimension des spores et le bord des apothécies un peu moins épais distinguent ce Lichen du L. turgida Schær. 258. L. lithophila Ach. — Assez commun sur les roches siliceuses. — form. ochracea. — Assez commun avec le type. 259. L. polycarpa (Hepp) Fix. — Aux environs de Chamonix. 260. L. plana Lahm. — Sur des roches siliceuses, au Cougnon. 88 SÉANCE DU 8 Mans 1901. 261. Lecidea auriculata Th. Fr. — Aux environs de Chamonix. 262. L. speirea Ach. — Au Cougnon. 263. L. contigua Fr. -— Sur les roches, aux Montets ; sous la Floriaz. — form. oxydata Krb. — A la Filiaz; au Cougnon. 264. L. crustulata Ach. — Sur les pierres, autour de Chamonix. 265. L. platycarpa Ach. — Commun sur différentes roches siliceuses. — var. superba (Krb.) Th. Fr. — Près du pont Pélissier. — var. flavicunda (Ach.) Nyl. — Au Cougnon. 266. L. Dicksonii Ach. — Sur les rochers, autour de Chamonix; en montant à Tète-Rousse. 267. L. fuscoatra (L.) Th. Fr. — Sur les rochers. 268. L. armeniaca (DC.) Fr. — Sur les rochers siliceux des sommets, au col de Bérard; à la base de la Floriaz; en montant au mont Oreb; autour du premier chalet de Tête-Rousse; au Cougnon; sur l’Aiguille du Pscheux: en montant aux Becs-Rouges ; sous les Charmoz; au Keyzet; sur l’Aiguille de la Tappiaz; derrière l’Aiguille-à-Bochard. — form. lœvis Th. Fr. — Autour de Chamonix. — form. melaleuca (Smrft). — Au sommet des Aiguilles-Rouges; sous les Charmoz; à la cime de l’Aiguille dà Pscheux; sous la Floriaz. 269. L. atrobrunnea DC.— Au col de Pérard; sur J’Aiguille des Char- moz. : 270. L. areolata Schær. form. depauperata. — Sur des roches quart- zeuses, en montant à Tête-Rousse. Thalle blanc, un peu jaunâtre, en aréoles dispersées, séparées par l’hypothalle noir, presque planes, irrégulières, K jaune. Apothécies ne dépassant guère 0,5 millimètre en diamètre, d'un noir mat, planes, puis convexes, dépassant le thalle, souvent munies d'une papille à leur centre, à bord propre persistant; hypothécium inco- lore, sommet des paraphyses d’un beau bleu, paraphyses lâchement unies, renflées et articulées à l’extrémité, spores simples, hyalines, longues de 0,010-12 et larges de 0,004-5. 271. L. Kockiana Hepp. — Sur les roches autour de Chamonix. 272. L. tenebrosa Flot. — Assez commun sur les roches, autour du chalet supérieur de la Flégère; autour de Chamonix ; sous les Charmoz; aux Montets. PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 89 273. L. lenticularis Ach. — Aux Contamines (Muller). R 214. L. abietina Ach. — Sur l’écorce des Pins, aux Contamines(Muller). 275. L. Stenhammari Fr. — Sur les rochers ombragés, en allant à la cascade du Dard, à la Crase de Bérard; sous l’Aiguille du Goûter. 276. L. chionophila (Th. Fr.). — Commun sur les roches siliceuses. 277. L. galbula (Ram.) Nyl. — Sur des débris de Mousses autour de Chamonix. 2178. L. badioatra FIk. — À Notre-Dame de la Gorge (Muller). 219. L. geographica (L.) Fr. — Commun sur les roches siliceuses sous les formes contigua Fr. et atrovirens (L.) Fr. — form. inquinata.— Sur les roches siliceuses.. Thalle envahi en partie par les fruits noirs du Rhymbocarpus puncti- formis Zopf; les parties jaunes non envahies sont sous forme de verrues isolées, plus ou moins gonflées. 280. L. distincta (Th. Fr.). — Assez commun sur les différentes roches. | 281. L. postuma Nyi.— Sur des rochers, sous les Moulins des Chavans. 282. L. geminata Flot. — Sur les roches quartzeuses, au Cougnon; au | Chapeau; au Biolet. | 283. L. obscurata Schær. — Sur les roches, au Cougnon; autour de Chamonix; aux Contamines (Muller). 284. L. concentrica (Dav.) Nyl. — Sur des roches calcaires autour du pont Pélissier. 285. L. excentrica Nyl. — Ibid. 286. L. canescens Ach. — Sur les rochers. 287. L. badia Fr. — Sur les roches, autour de Chamonix. 288. L. disciformis Nyl. — Très commun sur les écorces, autour de Chamonix. 289. J.. myriocarpa Nyl. — Sur les écorces, en allant à la Mollard. 290. L. Venantii. — Sur des roches quartzeuses, aux Montées. Thalle cendré-brunâtre, peu épais, aréolé, à aréoles petites, K—, Cal —, hypothalle noir, hyphes I —. Apothécies noires, nues, ne dépassant pas À millimètre en diamètre, à la fin Convexes, immarginées, dépassant le thalle ; hypothécium incolore, sommet des paraphyses brunâtre, paraphyses libres, articulées et Noueuses vers le sommet, spores d’abord hyalines, puis-brun foncé, 90 SÉANCE DU 8 Mars 1901. simples, longues de 0,010-12 et larges de 0,0053-63, gélatine hymé- niale I + bleu persistant. Je dédie cette espèce à M. Venance Payot, qui l’a recueillie. 291. Lecidea coracina Nyl. — Sur l’Aiguille des Charmoz. 292. L. vilis (Th. Fr.). — En allant de Plan-Achat au Keyzet, sur des roches. Genre XLI. — Grapuis Ach. 293, Gr. scripta Ach. — Sur les écorces autour de Chamonix. Genre XLII. — OPEcrapxA Humb. 294. Op. atra Pers. — Sur les écorces, autour de Chamonix; en allant à la Mollard. Genre XLIILI. — ARTHONIA Ach. 295. À. astroidea Ach. — Sur les écorces, autour de Chamonix. . Genre XLIV. — Enpocarpon Hedw. 296. E. miniatum Ach.— Sur l’Aiguille du Greppon; au col d’An- terne; autour de la Pierre-à-Bérard. — var. complicatum Fr.— Au Cougnon; sous la Floriaz; à Sainte- Marie-aux-Fouillis; au Montenvers ; près du col de Balme ; près du pont Pélissier. 297. E. fluviatile DC. — Assez commun sur les pierres, au fond des cours d’eau. 298. E. rufescens Ach. — Aux Grands-Mulets. 299. E. hepaticum Ach. — Au bord du glacier du lac Blanc. 300. E. cinereum Pers. — Au col d’Anterne (Muller). Genre XLV. — Vernucaria Nyl. 301. V. nigrescens Pers. form. à thalle décoloré.— A Sallanches (Mul.). 302. V. Leightonii Hepp. — Au Mont-Blanc (Muller). 303. V. muscicola Ach. — Sur les Mousses, dans la forêt des Conta- mines (Muller). 304. V. epidermidis Ach. — Sur les écorces, en allant à la Mollard; aux Pâquis. 305. V. anthracina (Anzi).— Sur des roches quartzeuses, aux Montets. 306. V. oxyspora Nyl. — Sur les écorces de Bouleau, autour de Cha- monix. DU COLOMBIER. — LICHENS DES: ENVIRONS D'ORLÉANS. 91 LICHENS NON ENCORE RENCONTRÉS EN FRUIT. 307. Cornicularia umhauensis Auw. — Dans les bois, sur la rive droite du Nant-du-Dard. | 308. Leproplaca xantholyta Nyl. — Sur des rochers ombragés, aux environs de Chamonix. CHAMPIGNONS PARASITES. 309. Sphæria epicymatia Nyl. — Sur le disque des apothécies du Le- canora scrupulosa. 310. Endococcus erraticus (Mass.) Nyl.— Sur le thalle du Lecidea chionophila. 311. Rhymbocarpus punctiformis Zopf. — Sur le thalle du Lecidea geographica. M. le Secrétaire général résume et lit en partie les com- munications suivantes : CONTRIBUTION A LA FLORE LICHÉNOLOGIQUE DU DÉPARTEMENT DU LOIRET : CATALOGUE DES LICHENS RENCONTRÉS AUX ENVIRONS D'ORLÉANS DANS UN RAYON DE 8 A 10 KILOMÈTRES ; par M. DU COLOMBIER. La nomenclature suivie ici est celle qui a été adoptée dans ses ouvrages par M. l'abbé: Olivier, à qui, ainsi qu’à M. l’abbé Harmand, je dois beaucoup de reconnaissance pour l’aide com- Plaisante qu’ils m’ont donnée dans les cas de détermination dif- ficile. Les espèces dont les noms ne sont suivis d'aucune indication de fréquence et de localités sont des espèces vulgaires dans la région, comme dans le reste de la France en général. A. — LICHENS HÉTÉROMÈRES. 4° Thalle fruticuleux. 1. Evernia Prunastri Ach. 8. C. squamosa Hoffn. 2. Ramalina farinacea Ach. | 9. C. furcata Schrud. 3. R. fraxinea Ach. 10. C. fimbriata Fr. 4. R. fastigiata Ach. 11. C. pixidata Fr. ÿ. Cladina rangiferina Nyl. 42. C. pityrea Fr. 6. C. silvatica Leight. | 13. C, cariosa Spreng. - | + Cladonia coccifera Wild. 14. C. rangiformis v. pungens Wain:. SÉANCE DU 8 Mars 1901. 2 Thalle foliacé. 92 15. Parmelia caperata Ach. 46. P. perlata Ach. 417. P. sulcata Tayl. 18. P. Borreri Turn. 19. P. Acetabulum Duby. 20. P. subaurifera Nyl. 21. P. exasperata DN. (Rare). 22. P. fuliginosa Nyl. 23. P. isidiotyla Nyl. 24. Peltigera canina Hoffm.. . P. polydactyla Hoffm. . Xanthoria chrysophthalma Oliv. (Très rare : rencontré une seule fois au pied d’un Ceri- sier). 27. X. parietina Th. Fr. 28. X. lychnæa Th. Fr. stérile). 29. X. polycarpa Th. Fr. 30. Physcia ciliaris DC. 31. P. pulverulenta Nyl. (Rire et 32. P. pityrea Nyl. 33. P. stellaris Nyl. 34. P. aipolia Nyl. 39. P. leptalea DC. 36. P. cæsia Nyl. (Rare : sur un toit d’ardoises, à Saint-Pryvé). 37. P. astroidea Nyl. (Rare : sur des Cerisiers, à La Chapelle). 38. P. obscura Nyl. 3 Thalle partiellement ou entièrement crustacé. Lécanorés. . Squamaria saxicola Nyl. - S. circinata Oliv. . S. circinataov. subcircinata (Nyl.). . Acarospora fuscata Th. Fr. . À. smaragdula Kœrb. . À. discreta Th. Fr. . À. Heppii Kærb. (Rare : sur des pierres calcaires, à Bionne). . Placodium callopismum Oliv. . P. sympagæum (Ach.). . P. murorum DC. (Rare : à La Chapelle). - P. medians Nyl. (Rare : pierre et troncs de Tilleul, pelle). à La Cha- - P. teicholythum DC. (Olivet et La Chapelle). . Caloplaca cerina Th. Fr. . C. hæmatites (Chaub.). 53. C. pyracea Th. Fr. 54. C. phlogina (Ach.). 5. C. citrina Th. Fr. 56. C. ferruginea Th. Fr. (Ecorces diverses et tuiles). 57. C. luteoalba Th. Fr. - C. luteoalba var. calcicola (Apo- thécies petites, dispersées). . CG. vitellina Th. Fr. 60. C. epixantha (4ch.). (Ne parait pas rare : tuiles). 61. C. variabilis Th. Fr. 62. Rinodina sophodes Th. Fr. (Rare: au pied d’un Peuplier, au Grand Orme). 63. R. exigua Th. Fr. (Tuilles et ârdoises)... 64. R. teichophila Arn. (Très rare : sur une borne, derrière le parc du château de l'Acher, à Oli- vet). 65. Lecanora parella Ac. 66. L. atra Ach. . subfusca Ach. . subfusca ©. campestris Schær. . allophana Ach. . intumescens Reben. . rugosa Nyl. . Chlarona Ac. . albella Ach. (Bien plus rare que le suivant). . angulosa Ach. . scrupulosa Ach. (Sur écorce de Peuplier)? : . glaucoma Ach, 77. L. galactina Ach. 18. L. dispersa Flærk. DU COLOMBIER. -— LICHENS DES ENVIRONS D’'ORLÉANS. 93 79. L. crenulata Nyl. 91. L. Erysibe Ach. 80. L. Hageni Ach. 92. L. syringea Ach. 81. L. coarctata Ach. 93. L. Nylanderiana (Wass.). 82. L. sulfurea Ac. 94. Urceolaria scruposa Ach. 83. L. varia Ach. (Rare : sur une | 95. U. scruposa var. bryophila Ach. vieille clôture, à Saran). (Très commune). 81. L. conizea Ack. 96. U. actinostoma Ach. (Peu ré- 85. L. symmictera Nyl. (Abonde sur pandu). les vieux échalas). 97. Pertusaria amara Nyl. 86. L. calcarea Sommer. 98. P. communis DC. 87. L. farinosa Nyl. 99. P. leioplaca Schær. 88. L. gibbosa Nyl. 100. P. Waulfenii DC. 89. L. cyrtella (4ch.). 101. Phlyctis agelæa Arb. 90. L. dimera Nyl. Lécidés. 102. Bæomyces roseus Pers. (Com- | 117. L. fuscorubens Nyl. mun, mais toujours stérile). 118. L. fuscoatra Ach. 103. B. rufus DC. 119. L. elæochroma Th. Fr. 104. Toninia aromatica Th. Fr. (Assez | 120. L. enteroleuca Nyl. rare : murs aux aides et clô- | 121. Catillaria lenticularis Th. Fr. ture du château d’Ardoise, (Trones de Cerisiers, murs). dans la région de La Cha- | 122. C. chalybeia (Nyl.) (Sur des ar- pelle). doises). 105. Bacidia rubella Krb. 193. C. glohulosa Th. Fr. (Sur écorce 106. B. acerina Arn. de Sureau : très rare). 107. B. endoleuca Arn. 124. C. grossa Th. Fr. (Sur des Til- 108. B. Friesiana Krb. (Fréquent sur leuls, à La Chapelle). les Sureaux). 125. Buellia canescens Th. Fr. (Pied 109. Bilimbia hypnophila Th. Fr. des murs, le long de la Loire, 110. B. premnea (Ach.)(Sur des Peu- en allant à La Chapelle, et à pliers : mais rare et mal venu). La Chapelle. Stérile). 1. B. amphibola Krb. (Assez fré- | 126. B. myriocarpa Th. Fr. quent sur les jeunes Pins). 127. B. alboatra Th. Fr. 112. Piatorella pruinosa Mudd. 128. B. verruculosa Schær. (Sur ar- 113. B. cinerea (Schær.) (Sur une ar- doises et Peupliers). doise). 429. B. sororia Th. Fr. (Sur ar- 114. Lecidea rupestris Ach. doises). | 115. L. uliginosa Ac. | 130. B. geminata (Flot.) (Sur ardoi- 116. L. turgidula E. Fr. | ses). Épiconioïidés. 131. Calicium trachelinum Ack. | 132. C. populneum de Brond. Graphidés., | | 136. O. :varia var. notha (Ach.). 137. O. varia o@r. diaphora (Ach.). » 1.138 O'atra Pers 1 133. Graphis scripté Ach. 184. G. dendritica Ach. . 135. Opegrapha varia E. Fr. . Opegrapha vulgata Acx. . 0. herpetica DC. . Arthonia cinnabarina Nyl. (Sur des Frênes, à Bionne). . À. lurida Ach. . À. astroidea ACh. . À. astroidea var. Nyl. Swartziana SÉANCE DU 8 Mars 14901. 147. A. minutula Nyl 148. A. patellulata Nyl. (Sur rameaux de Peuplier). 149. A. varians Nyl. (Parasite sur les apothécies des Lecanora ge- latina et dispersa). 150. Melaspilea arthonioides Nyl. (Sur de vieux Ormes, à la 445. A. punctiformis Ach. source du Rollin). 146. A. galactites Duf. Endocarpés. 1451. Polyblastia intercedens Krb. | 159. A. nitida Oliv. (Très rare : sur (Çà et là, sur les pierres des des Frènes). murs). 160. A. punctiformis Oliv. 152. P. modesta(Nyl.) (Sur Peuplier). | 161. A. Cerasi Krb. 153. P. umbrina (Whlnb.) (Sur des | 162. A. oxyspora Oliv. ardoises). (Sur Bouleau et sur Cerisier). 154. Acrocordia gemmata XKrb. 163. Verrucaria macrostoma Du/. 1455. A. biformis Oliv. 164. V. nigrescens Pers. 156. Arthopyrenia pseudolivacea 165. V. rupestris Schrad. (Nyl.). (Gà et là, sur pierres 166. V. integra Nyl. calcaires). 167. V. muralis AcCh. 157. À. epidermidis Massl. 168. V. mortarii (?). 158. À. ? (Spores du précédent, mais | 169. V. epigæa Ach. (Forêt de Chan- brunes : thèques cylindriques teau, sur la terre). ou très renilées. Périthécium | 170. V. Schæreri Nyl. (Sur une borne entier. Sur Cerisiers). à la Chapelle). B.— LICHENS HOMÉOMÈRES. 171. Pannaria nigra Nyl. 175. C. nigrescens Ach. var. furfu- var. triseptata. raceum Schær. | 172. Collema melænum Ach. (Sur la | 176. C. salsuriolense Harmand. (Sur terre, à la Montjoie et dans les mousses, à terre, à la les bois de Montaigu). Montjoie). 173. C. pulposum Ac. 177. Leptogium lacerum Fr. 474. C. cheileum Ach. (Sur la terre, | 178. Synalissa micrococca Nyl. (Très à Saint-Marceau : sur les murs). rare : sur un toit d’ardoises, à La Fassière, commune d’In- gré). En tout 178 espèces, ou variétés importantes. Après cette lecture, M. Malinvaud ajoute : « En nous communiquant la liste des Lichens qu’il a ob- servés aux environs d'Orléans, M. Du Colombier nous a envoyé DISMIER. — LE BRYUM PALLESCENS SCHL. 95 quelques fragments d’écoree de Cerisier portant un Champi- gnon minuscule que M. Hariot a examiné et reconnu, par comparaison avec des exemplaires typiques, être le Karschia lignyota (Fr.) Sacc. En coupe, ce Champignon se présente tantôt comme un trapèze reposant sur sa petite base, ouvert en haut, les trois autres côtés étant constitués par une croûte charbonneuse assez épaisse, tantôt comme un cerele entière- ment fermé et constitué par cette même croûte. Dans tous les cas, le contenu, de couleur rousse plus foncée à la partie supérieure, est formé de paraphyses à peine distinctes et de thèques, les unes à peu près cylindriques, les autres extrême- ment renflées. Ces thèques renferment huit spores d’abord hyalines, puis brunes, ovales et resserrées à la cloison, à loges inégales, de 24u de long, sur 9 à 10 u de large. » LE BRYUM PALLESCENS Schl. AUX ENVIRONS DE PARIS, par M. G. DISMIER. Au mois de juin 1897, j'ai recueilli à Esbly, près de Meaux, dans les joints des pierres d’un pont, le Bryum pallescens Schl., en fruit (1).' J'ai différé jusqu’à présent d'annoncer cette décou- verte à la Société botanique, espérant toujours avoir d’autres localités à citer. Malgré de nombreuses recherches je n'ai pu revoir celte Mousse, qui paraît donc, tout comme les Distichium Capillaceum, Hypnum uncinalum et quelques autres espèces, égarée dans la région parisienne. Le Bryum pallescens, d'après M. l'abbé Boulay (2) « commence à apparaître à la lisière supérieure de la zone sylvatique moyenne, Pour devenir beaucoup plus commun et répandu dans toute la région alpine jusqu’à la limite supérieure ». Il est en effet in- diqué dans toutes nos montagnes : Vosges, Jura, Alpes du Dau- Phiné et de la Savoie, Pyrénées, Cévennes, Plateau central et Morvan. Pour ma part, je lai observé en abondance dans la Mau- nenne ; et, en Suisse, dans le Valais. Le Bryum pallescens est donc bien caractéristique de la région (1) Ce Bryum a été soumis au savant contrôle de-M. Philibert. (2) Boulay, Muscinées de la France, 1884, p. 266. 96 SÉANCE DU 8 MARS 1901. des montagnes. Sa présence aux environs de Paris, par suite en plaine (Esbly est à 51 mètres d’alt.), m'a paru un fait de distri- bution géographique intéressant à faire connaître. M. Fernand Camus insiste sur l'intérêt que présente cette Mousse au point de vue de la géographie botanique. C’est pour lui un des survivants d’une époque où la végétation bryologique présentait des caractères franchement sylva- tiques. M. Malinvaud donne lecture de quelques passages d’une lettre du frère Sennen où sont mentionnées plusieurs espèces intéressantes récoltées dans les premiers mois de l’année aux environs de la Nouvelle (Aude), notamment : Rubia Requie- ni Duby et Asplenium glandulosum Lois., sur des rochers, 31 janvier; et Schismus marginatus, dans les vignes, 14 mars. À propos du Rubia Requienii (R. longifolia Poir., R. pere- grina var. angustifolia G. G.), M. Malinvaud dit qu’il a rap- porté à cette plante une forme à feuilles allongées et presque linéaires du À. peregrina qu’il a observée sur les terrains calcaires du Lot ainsi qu’aux environs de Brive et nommée € _R. peregrina forma angustifolia » (1). (1) Voy. Malinvaud, Herboris. dans le Lot in Bull. Soc. bot. France, t. XAXVI (1889), p. CCLx. Ê Ê SÉANCE DU 22 MARS 1901. PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER. M. Lutz, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 8 mars, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. le duc de LEspaRRE, rue de Ponthieu, 69, à Paris, présenté par MM. Bornet et Malinvaud. M. Bois, vice-secrétaire, donne ‘lecture de la communica- tion suivante : SUR UNE NOUVELLE VARIÉTÉ DE DIOSCOREA PENTAPHYLLA L. À TUBERCULES RONDS, RAMASSÉS AU BAS DE LA TIGE, ET ROUGES ; par M. le D' Édouard HECKEL. ‘ Au cours de mes recherches sur les Ignames, en vue d'arriver à une amélioration culturale de l’Igname de Chine, j'ai dà fixer, dans un esprit de comparaison, mon attention sur diverses autres espèces. L’une d’entre elles qui m'est probablement venue dans un envoi de tubercules de M. de Vilmorin, sous le nom de Tuya, est une plante (j’en ai deux pieds) qui se rapproche par certains points du D. pentaphylla, mais s’en éloigne par d’autres. La feuille est à 9-3 folioles inégales, un peu coriaces, d’un vert sombre, épaisses, et bordées de cils appliqués sur le bord de la foliole comme dans l'espèce type de Linné, mais elle s’en éloigne par la nature des bulbilles et par celle des tubercules. Ces pieds, pas plus que ceux du D. Fargesii, n'ayant fleuri ni fructifié, au Jardin botanique de Marseille, Je n’ai pu pousser plus loin l’examen de leur dissem- blance. Mais je dois insister, pour plusieurs raisons, sur la nature des bulbilles aériennes et sur celle des tubercules souterrains. Franchet dit (Un nouveau Dioscorea alimentaire de la Ghine Octidentale, in Revue horticole, 6° année, 4896, p. 540) et M. Bois confirme (Le Dioscorea Fargesii, nouvelle Igname alimentaire, in T. XLVIIL. (SÉANCES) 7 98 SÉANCE DU 22 mars 1901. Bull. de la Soc. bot. de France, t. XLVII, séance du 9 février 1900) que, dans l’Igname de Farges, les bulbilles aériennes sont rugueuses au lieu d’être lisses et luisantes et c’est précisément l'inverse que j'ai constamment observé dans les nombreuses bulbilles récoltées sur 20 pieds de D. Fargesii et 2 pieds du Dioscorea qui est peut- être une variété du pentaphylla. Dans cette dernière forme, la bulbille est non seulement rugueuse, d’aspect subéreux extérieu- rement, mais elle est encore ellipsoïdale à grand axe transversal, au lieu que, dans D. Fargesii, ces organes sont uniformément ellip- soides, à grand axe vertical et à épiderme très lisse, interrompu seulement par quelques lenticelles. Mais ce qui m'a surpris davantage encore, c’est que morpholo- giquement les tubercules souterrains ne concordent pas du tout avec la manière d’être connue dans D. pentaphylla. Les tuber- cules de l’Igname de Farges que j'ai recueillis sont tous turbinés coniques à pointe dirigée en haut vers la tige; la chair en est blanche et toute la surface extérieure est recouverte d’un chevelu abondant de racines. Dans la même terre, au contraire, les tuber- cules de ce que j'appelle une variété de D. pentaphylla sont lisses et, contrairement à ce qui est indiqué par les auteurs dans D. pentaphyllu L. (type) (1), les tubercules sphériques sont au nombre de cinq à six et de grosseur différente, rassemblés autour du collet de la tige en une masse compacte. Quelques tubercules sont soudés les uns aux autres, d’autres sont libres, leur épiderme est légèrement granuleux et de couleur rouge. En l’enlevant avec l’ongle, on trouve un parenchyme de couleur franchement rouge. Ces tubercules sont comestibles et je me propose de les propager pour voir ce qu’ils deviendront dans l’avenir par la culture et s’ils se maintiendront, ainsi que la plante qui les donne, dans leur forme naturelle. Ce serait une acquisition culturale qui devien- drait, si le tubercule pouvait être grossi, certainement appréciable. Je me demande si la nouvelle forme que je décris ici, et dont je n'ai trouvé trace dans aucun ouvrage, ne serait pas un hybride de Dioscorea pentaphylla et de D. Fargesii. En tout cas, il présente, en l’état que j’ai fait connaître, des caractères empruntés à l’une et à l’autre espèce type. Les feuilles sont bien du D. pentaphylla (1) Franchet (loc. cit., p. 54) dit : « À Ceylan, d’après une figure de Thwaïites, citée par J. Hooker (F1. Ind., Vi, 290), les tubercules oblongs du D. pentaphylla peuvent atteindre 3 à 6 pieds anglais. » HECKEL. — UNE VARIÉTÉ ALIMENTAIRE DE DIOSCOREA PENTAPHYLLA. 99: sans aucun doute, les bulbilles rappellent celles que les auteurs. cités attribuent à D. Fargesiü, et les tubercules se rapprochent plus de ceux de l’Igname de Farges que de ceux de l’Igname à feuilles quinaire. Je me propose de continuer mes recherches au sujet de cette dernière forme, mais j'ai cru devoir signaler son existence, qui: n'est pas sans intérêt d'application; peut-être M. de Vilmorin et ceux qui ont reçu de ce savant horticulteur des tubercules de: l’Igname de Farges ont-ils pu constater les mêmes faits. M. Bois, à qui J'ai communiqué mes observations, a bien voulu me répondre. que, ces jours-ci (13 octobre 1900), M. Maurice de Vilmorin lui a. soumis des échantillons de deux espèces d’Igname qui lui auraient été envoyées par le R. P. Farges, comme appartenant à une seule. espèce, et qu'il y a trouvé le vrai D. Fargesii cultivé par lui à: Crosne, plus un D. pentaphylla. « Il est probable, ajoute M. Bois, que cette dernière espèce s’est trouvée associée au D. Fargesii dans les plantes que M. de Vilmorin m’a envoyées. » Comme on peut en juger par les descriptions ci-dessus, ce n’est pas en, tout cas l'espèce type de D. pentaphylla Lin. que j'ai eue en main, je crois l’avoir suffisamment démontré, et j’inclinerais volontiers à. admettre que j'ai eu affaire à un produit de croisement, sinon àune variété. Nous verrons ultérieurement comment il se comportera. À propos de cette communication, M. Bois dit que, dans la Note à laquelle M. Heckel fait allusion et qui a été publiée dans le Bulletin Soc. bot. de France, il n’a fait que repro- duire l’opinion de M. Franchet sur les caractères qui dis- tinguent le Dioscorea Fargesii du D. pentaphylla : « … Il suffira, je pense, de dire que notre honorable collègue dif- férencie surtout le D. Fargesii du D. pentaphylla par : les folioles qui restent minces, presque membraneuses, au lieu de devenir promptement coriaces, les bulbilles aériennes rugueuses, au lieu d’être lisses et luisantes;... » M. Bois ajoute : Une plante cultivée dans les serres du Muséum sous le nom de Dios- corea pentaphylla porte, comme celle de M. Heckel, des bulbilles cou vertes d'aspérités très proéminentes. 400 SÉANCE DU 22 MARS 1901. Dans la description qu’il a donnée du D. Fargesii, M. Franchet semble ne pas avoir tenu compte de l’état de dessiccation dans lequel se trouvaient les bulbilles de l’herbier du Muséum, récoltées depuis plu- sieurs années et devenues rugueuses en se recroquevillant ; à l’état frais, les bulbilles de cette espèce ont en effet leur surface presque lisse. M. Franchet n’a pas décrit la fleur mâle du Dioscorea Fargesii, qui lui est restée inconnue. Or, ainsi que je l’ai écrit dans une Note parue dans la Revue horticole, 46 décembre 1900, p. 684, M. Chappellier a eu l’amabilité de me re- mettre, l’automne dernier, quelques fleurs mâles de cette espèce qu'il avait récoltées sur des plantes issues de bulbilles que M. Maurice de Vilmorin lui avait confiées. De son côté, M. Véniat, l’ancien jardinier de M. Paillieux, m’a adressé, au commencement du mois de novembre 1900, des échantillons prove- nant de ses cultures, qui portaient également des fleurs mâles. La plante femelle semble même ne plus exister à Crosne. Les fleurs mâles que j’ai pu examiner sont disposées en grappes beau- coup plus denses et plus courtes que les fleurs femelles, et les bractées qui les accompagnent sont sensiblement plus larges que celles de ces dernières. Les autres parties de la plante ne présentent aucune diffé- rence avec celles de la plante femelle. Il sera intéressant de voir les fleurs de l’Igname que M. Heckel dé- signe provisoirement sous le nom de D. pentaphylla var.; elle a sans doute, ainsi que notre honorable collègue le suppose, la même origine que l’une de celles que M. Maurice de Vilmorin a reçues du R. P. Farges et que j'ai cru pouvoir rattacher au D. pentaphylla en comparant les échantillons qui m’ont été communiqués avec ceux de l’herbier du Mu- séum. Je n’en ai vu ni les bulbilles ni les tubercules. SÉANCE DU 926 AVRIL 1901. PRÉSIDENCE DE M. DELACOUR, TRÉSORIER. M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 22 mars, dont la rédaction est adoptée. M. le Président fait part à la Société de la grande perte qu'elle a faite, depuis sa dernière séance, dans la personne d’un de ses anciens présidents, M. Maxime Cornu, profes- seur dé culture au Muséum d'Histoire naturelle, décédé à Paris le 3 avril, à l’âge de cinquante-sept ans, en son domicile de la rue Cuvier. Plusieurs discours ont été prononcés aux obsèques de M. Cornu; son collègue au Muséum, M. le professeur Bureau, s'est exprimé en ces termes : DISCOURS PRONONCÉ SUR LA TOMBE DE M. CORNU, AU NOM DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE; par M. Ed. BUREAU. La Société botanique de France ne pouvait pas laisser fermer celte Lombe sans venir rendre hommage à l’un de ses présidents, à l’un de ses membres les plus anciens et les plus dévoués. C’est au nom de notre Société que je m’acquitte de ce devoir; mais qu'elle me pardonne, si mes propres souvenirs me pressent trop vivement, et si une émotion personnelle vient se mêler aux regrets de tous nos confrères, dont je suis chargé d’apporter ici l’expres- SIOn. Involontairement je me reporte aux premières années de notre entrée au Muséum, où nous arrivämes presque en même temps, Maxime Cornu et moi. Nous travaillions avec notre maitre, Adolphe Brongniart, qui nous traitait avec une paternelle bien- Veillance. Que de fois, admis au milieu de sa famille, n’avons- nous pas apprécié le charme de ces douces soirées où enfants, petits-enfants et disciples étaient suspendus aux lèvres du grand- père et de l’homme éminent ! Je revois, sous la forme d’un écolier, 102 SÉANCE DU 26 AvRiIL 1901. déjà conscient du nom qu’il aura à porter, ce cher Charles Bron- gniart, emporté depuis dans la force de l’âge, mais non sans avoir produit des travaux qui lui survivront. Je revois la veuve, aujourd’hui si cruellement éprouvée, sous la forme d’une gra- -cieuse enfant, puis d’une jeune fille accomplie, et J'ai assisté au développement de cette affection mutuelle qui devait faire de Maxime Cornu le petit-fils d’Adolphe Brongniart. Une mère, qui était l’âme de cette maison, a suivi son fils dans la tombe, et aujourd’hui, au lieu de ce foyer patriarcal, je ne vois plus que trois foyers brisés. Encore une fois, que la Société botanique de France me par- -donne ce que ces souvenirs ont de personnel. Celui à qui je viens dire en son nom un dernier adieu fut, à la fois, un de mes com- pagnons de travail et un de nos confrères les plus fidèles : la Table générale de notre Bulletin, qui vient d’être publiée et qui com- prend la matière contenue dans les quarante premiers volumes, -est là pour l’attester. De 1866, date de la première publication de Maxime Cornu, _jusqu’à l’année 1893, qui termine la Table, il n’a pas publié, dans le Bulletin de notre Société, moins de 97 Mémoires, et l’on peut dire qu’il nous a réservé la plus grande partie de son œuvre. Sur -ces 97 Mémoires, 72 concernent les végétaux cryptogames. C’est -que Maxime Cornu fut, dans la première partie de sa carrière, avant tout un cryptogamiste. [1 ne se bornait pas à l’étude de l’une des grandes classes de l’immense embranchement des Cryp- togames cellulaires; ses publications concernent les Algues, les Lichens et les Champignons, et l’on put voir, dans les herborisa- ‘tions cryptogamiques qu’il dirigea, combien ses connaissances “étaient étendues; mais c’est à cette dernière classe qu’il consacra ‘la majeure partie de ses études. Le travail que M. Brongniart lui avait confié, pour ses débuts -au Muséum, n'avait pas peu contribué à l'engager dans cette voie. M. Tulasne, après la guerre, avait fait don, à notre établissement, de l’herbier type de son merveilleux ouvrage. Cet herbier, à la suite des dangers auxquels il avait échappé dans une maison des “environs de Paris, se trouvait dans un état de bouleversement complet. Les vérifications et la mise en ordre prirent à Maxime ‘Cornu trois années d’un travail assidu. Ilen profita pour y réunir les collections mycologiques de Brébisson et de Desmazières. Le BUREAU. — DISCOURS PRONONCÉ AUX OBSÈQUES DE M. CORNU. 103 travail fini, il ne lui avait pas passé par les mains moins de 15 000 échantillons. Il est évident qu’il trouva, chemin faisant, de nombreux sujets d’étude, et c’est la Société botanique de France qui en profita. Depuis que Maxime Cornu était chargé de la chaire de culture au Muséum, ses études et ses publications devaient nécessaire- ment en partie changer d’objet; aussi, les Mémoires qu’il donna à la Société dans cette période, portent surtout sur des plantes usuelles tropicales. Il avait rassemblé, au Musèum, dans une serre spéciale, toutes les espèces utiles des pays chauds qu’il avait pu se procurer, et il réussissait souvent à en obtenir la flo- raison et la fructification. La formation de cette collection inté- ressante, qui, jusqu’à lui, manquait à Paris, fut, dans les der- nières années de sa vie, son œuvre de prédilection. Maxime Cornu fut remarquablement laborieux. On peut même dire qu’il le fut trop; car il dépensait ses forces sans ménagement. Doué d’un tempérament nerveux et impressionnable, et atteint de temps en temps de retours de fièvres qu’il avait apportées d'AI- gérie, il y avait des moments où il ne se soutenait que par l'énergie de sa volonté. La tâche qui lui incombait était lourde, peut-être trop lourde pour ses forces. Il est tombé en faisant son devoir, et même plus que-son devoir. oo Puisse sa famille, si douloureusement atteinte, être soutenue par les immortelles espérances que peut inspirer une fin coura- rageuse et chrétienne! Qu'elle daigne agréer l'expression de la profonde sympathie que la Société botanique de France a bien voulu me charger de lui apporter ici. M. le Président donne ensuite lecture de la lettre suivante : Paris, 22 avril 1901. Monsieur le Président, Je reçois de sir William Thiselton Dyer, directeur des Jardins de Kew, une lettre dont je vous envoie ci-après la traduction, pensant que vous voudrez bien, si vous le jugez à propos, la communiquer à n0S collègues, 404 SÉANCE DU 26 AvriL 1901. « Cher Monsieur, « J'ai été profondément frappé et peiné de la mort inattendue de mon » ami M. Maxime Cornu. Lors de mon passage à Paris l'automne dernier, je » l'avais vu en si bonne santé apparente que rien ne pouvait me faire penser » que je ne le reverrais plus. » Une amitié datant de quelque vingt ans avait toujours vu s’accroître » mon affection pour lui et mon admiration pour ses qualités. Nos relations » étaient des plus, constantes et des plus intimes, et je ressentirai toujours sa » perte et la privation de sa sympathie dans notre travail commun. » Que de ravages la mort a faits parmi les rangs des botanistes français! » Baillon, Planchon, de Vilmorin, Franchet, Cornu, qui tous nous donnaient » sans cesse des marques de leur bienveillance. » Pourrais-je vous demander, si vous en avez l’occasion, d'exprimer au » monde des botanistes français ma profonde sympathie au sujet de la perte » d'un de ses membres les plus distingués ? » Veuillez, etc. W. THISELTON DYER. » Veuillez agréer, etc. Emm. DRAKE DEL CASTILLO. M. le D' Édouard Bornet résume en quelques mots l’œuvre scientifique de Maxime Cornu : Je voudrais, dit-il, aux paroles émues que M. le prof. Ed. Bureau à prononcées aux obsèques de M. Maxime Cornu, ajouter quelques lignes destinées à rappeler ici les principaux points de la botanique sur lesquels notre regretté collègue a porté son attention. Dans l’ordre chronolo- gique, ses travaux se classent en études sur les Cryptogames, sur les maladies parasitaires des végétaux et sur les cultures coloniales. Parmi les nombreuses publications qu’il a consacrées aux Champi- gnons, sa Monographie des Saprolégniées occupe une place éminente et l’a placé de bonne heure au nombre des savants français les plus généralement estimés. Cet ouvrage, plein d'observations nouvelles, à largement contribué à faire connaître les modes de reproduction de ces curieux Champignons aquatiques, qui se rapprochent des Algues sous tant de rapports. Au cours de ses recherches, M. Cornu découvrit un type nouveau, le Monoblepharis, dont M. Van Tieghem a fait une famille particulière, et qui a été longtemps connu par les seules observations de M. Cornu. C’est à une époque toute récente que de nouvelles plantes de cette famille ont été signalées par M. Thaxter et par M. Lagerheim. Je rappellerai aussi ses études sur la germination des spermaties des Ascomycètes, ses expériences sur les générations alternantes de plu- HY. — SUR LE PEUCEDANUM SCHOTTII BESSER. 105 sieurs Urédinées hétéroïques, des recherches très appréciées sur les Ustilaginées et les Péronosporées. Le premier, M. Cornu a indiqué l’af- finité qui unit les Chytridinées et les Myxomycètes. Îl a réuni dans un beau volume les observations relatives aux lésions que le Phylloxera détermine sur les tissus de la Vigne et éclairci plu- sieurs points importants de la biologie du parasite. Nommé professeur de culture au Muséum en 1884, M. Cornu s’est dès lors attaché à introduire et à répandre les plantes utiles. La plus grande part étant obtenue par voie de semis, M. Cornu a fait des graines une étude très attentive. Il les a étudiées au point de vue de leur détermination et de leur conservation et a donné les meilleurs moyens de les récolter et de les expédier. Les excédents de graines et de plantes étaient envoyés dans celles de nos colonies où leur cul- ture pouvait présenter des avantages. On se souvient des communications que M. Cornu a présentées, pen- dant l'année où il a présidé la Société botanique, sur les genres et les espèces nouvellement introduites au Muséum. Les ouvrages suivants sont offerts à la Société : 1° Au nom de l'auteur, les DESMIDIÉES DE FRANCE, par M. Joseph Comère. 2 Au nom de M. Émile Perrot, ACTES DU CONGRÈS INTER- NATIONAL DE BOTANIQUE (Exposition universelle de Paris, 1900). M. le Secrétaire général donne un aperçu des matières Contenues dans ces deux importantes publications dont on trouvera le compte rendu dans la Revue bibliographique du Bulletin (4). | Le Secrétaire général donne lecture des Notes suivantes : SUR LE PEUCEDANUM SCHOTTII Besser; par M. l'abbé HY. Cette plante, qui n’est mentionnée à ma connaissance dans AUCUN ouvrage descriptif de notre pays, appartient-elle réellement * la flore française, et se distingue-t-elle spécifiquement du Peu- tedanum Chabræi Gaudin? Tels sont les deux problèmes que je À ai pas la prétention de résoudre ici péremptoirement en quelques (1) Voyez, dans ce volume, plus haut, p. 60, et plus loin, p. 173. 406 SÉANCE DU 26 Avril 1901. lignes, mais que je soumets à l'attention de la Société avec quelques documents à l'appui, dans le but de provoquer de nou- velles recherches. J’eus l’occasion récemment de dépouiller un.herbier de Pha- nérogames formé il y a plus de cinquante ans, par M. l'abbé Lelièvre, ancien aumônier de la Pitié, qui avait beaucoup her- borisé en Anjou, son pays d’origine, et dans plusieurs cantons du Midi, où il exerça les fonctions de précepteur avant de se fixer à Paris. Je remarquai notamment dans une récolte faite à Sainte-Co- lombe (Aude), sur les lisières de la forêt de Resclause, le 11 sep- tembre 1845, plusieurs échantillons d’un Peucedanum que l'on pouvait rapporter à première vue au P. Chabræi. Mais comment une plante des prairies basses se retrouvait-elle ainsi sur un des sommets les plus élevés de la chaîne des Corbières ? Et, de fait, en consultant la Flore de cette région, œuvre posthume de Timbal- Lagrave éditée par notre confrère M. l’abbé Marçais, on ne voit aucune indication du Peucedanum Chabræi. D'autre part, De Candolle, dans le Prodromus, parle d’un P. Schottii (Besser, in litt.) voisin du précédent, dont il difière par les lobes foliaires plus divergents, les rayons de l’ombelle glabres intérieurement, les involucelles souvent nuls, et enfin par son habitation au milieu des rochers. Or tous ces caractères s€ vérifient aisément sur la plante de Sainte-Colombe. Enfin, j'ai pu établir la comparaison avec des spécimens authentiques de l'espèce de Besser, récoltés par Huter et Porta en Vénétie, sur le sol cal- taire du mont Serva à l'altitude de 4000 pieds: la plante française est fort ressemblante, avec des divisions seulement un peu plus élargies aux feuilles, surtout celles de la base. Autant donc que permet de conclure une étude faite sur le set; c'est bien le Peucedanum Schottii que M. Lelièvre a découvert aux environs de Quillan dès la première moitié du siècle dernier. Il appartient maintenant à nos confrères de l'Aude de le retrouve” et de vérifier sur le vif certains caractères qui ajouteraient plus de valeur à la distinction spécifique, en particulier la couleur blanche des pétales. De Candolle attribuait des fleurs jaunâtres À la plante de Besser, mais son assertion est contredite par Koch el par Nyman. IL y aurait lieu de s'assurer également si les feuilles radicales BOIS. — L'OUSOUNIFING (PLECTRANTHUS COPPINI). 107 présentent des divisions constamment plus larges que dans le type oriental, car on devrait alors établir pour la plante des Cor- bières une race régionale ou une variété distincte (var. Lelievrei). L’OUSOUNIFING (PLECTRANTHUS COPPINI Max. Cornu), LABIÉE A TUBERCULE COMESTIBLE ; par M. D. BOIS, assistant de la chaire de culture au Muséum d'histoire naturelle. J'ai l’honneur de présenter à la Société des tubercules de cette intéressante Labiée. L’Ousounifing a été reçu pour la première fois par M. Maxime Cornu, le regrelté professeur de culture au Muséum, le 20 janvier 1894, d’un envoi de M. le D’ Coppin qui avait vu cette plante cul- tivée par les indigènes et ses tubercules vendus sur les marchés, au Soudan. Cinq tubercules, remis aux serres du Muséum, où la plante a toujours été cultivée depuis, permirent de propager l'espèce et de la faire parvenir à divers correspondants de notre grand Établis- sement national. * M. Cornu à décrit la plante comme espèce nouvelle dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences, 7 mai 1900, p. 1268, Sous le nom de Plectranthus Coppini. Dans une brochure intitulée : Nos connaissances actuelles sur la géographie botanique et la flore économique du Sénégal et du Soudan, p. 24 (1), M. Aug. Chevalier cite la plante sous le nom de Oussounifin (bambara) et dit qu’elle est cultivée en haute Casamance par les Sarrakolés de Pacao et du Fouladou, et dans out le sud du Soudan, jusqu’à Minianka, par les Bambaras, pour Son tubercule noir ou blanchâtre qui, préparé comme la Pomme de terre, est recherché, dit cet auteur, même par les Européens. Le R. P. Sébire (Plantes utiles du Sénégal, p. 213) cite cette plante comme existant au Soudan, sans en indiquer le nom scien- lifique et en la désignant simplement sous le nom de Coleus tubé- reux comestible. Dès 1898, des tubercules d’Ousounifing furent envoyés par M. Cornu à M. Lemarié, directeur de l’agriculture, au Tonkin, où la plante à très bien prospéré. Dans une lettre adressée à M. Cornu, (1) Extrait du volume « Une mission au Sénégal ». Paris, 1900, A. Chal- amel, éditeur. 108 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. M. Lemarié dit que « c’est assurément une bonne acquisition pour l’Indo-Chine ». Les tubercules que je présente à la Société proviennent des cul- tures du Tonkin. Dans ce pays, selon M. Lemarié, un rameau coupé sur une plante et mis en terre au début de la saison des pluies devient rapidement une touffe énorme. Non seulement au collet de la plante, mais à tous les nœuds, sur les rameaux aériens, naissent des tubercules dont quelques-uns atteignent jusqu’à la grosseur d’un œuf. Ceux que nous avons reçus sont ovoïdes-allongés, atténués aux deux extrémités comme l'indique Ja figure jointe à cette Note. Les plus gros mesurent 55 millimètres de longueur et 25 millimètres de diamètre dans la partie la plus épaisse. Leur peau est d'uné couleur brun noirâtre; leur chair est blanche. Dans les serres du Muséum, les tubercules obtenus n’ont jà- mais dépassé le voiume d’une grosse olive. M. Vuillet, directeur par intérim des stations agronomiques du Niger, a cultivé l’Ousounifing à Kati. Il indique, dans la Revue des cultures coloniales du 20 mars 1901 , p. 176, une méthode de cuk ture qui lui a donné de bons résultats. Elle consiste à planter vers le 15 décembre, des tubercules bien choisis, dans un terrain riche et profond ; à entretenir le sol frais par des arrosages fré- quents. Au commencement de juillet, on procède au bouturagt et les rameaux enracinés sont plantés, en les espaçant de 30. cen BOIS. — L’OUSOUNIFING (PLECTRANTHUS COPPINI). 109 timètres, sur des lignes distantes de 50 centimètres. Le sol doit être fertile et bien drainé; mais il faut se garder, dit M. Vuillet, d’arroser la plantation depuis la fin de la saison des pluies jusqu’à la récolte qui a lieu en novembre. Dans le jardin de Kati où des cultures ont été faites, ainsi qu’il vient d’être dit, le rendement a été de 47 kilogrammes de tubercules par are. Le grand mérite de cette plante est de pouvoir être cultivée dans les pays chauds à climat vraiment tropical et d’y donner de bons résultats, tandis que, dans ces mêmes conditions, la culture de la Pomme de terre ne réussit pas. D’après les analyses de MM. les D" Le Dantec et Boyé, publiées dans les Annales d'hygiène et de médecine coloniales, IIT, 1900, n°2, p. 286, le tubercule de l'Ousounifing renferme 15 pour 100 d’amidon et 83 pour 100 d’eau. Ces auteurs n’ont pas indiqué la teneur du tubercule en azote et autres principes. M. le D° Heckel a signalé, dans le numéro du 20 mars 1901 de la Revue des cultures coloniales, p. 165 (1), la première floraison en Europe du Plectranthus Coppini. Elle a été obtenue au Jardin colonial de Marseille, à la fois sous bâche et en plein air, sur des pieds cultivés en pleine terre. Les fleurs, de couleur bleu pâle, appartiendraient, d’après M. Heckel, non pas au genre Plectran- lus, mais au genre Coleus, et il propose d’appeler la plante Coleus Coppini. D'après ce même auteur, le nom indigène bambara de celle plante serait Ousounifing et non Ousounifi ou Oussounifin. Le nom signifierait littéralement Petite palale noire et serait Uiré de ousou, patate; ni, petite; fing, noire. L'Ousounifing n’est pas la seule Labiée des pays chauds qui Produise des tubercules comestibles. Nous avons signalé, dans Le Potager d'un curieux, 3 édition, plusieurs autres espèces APpartenant aux genres Plectranthus et Coleus : l° Le Plectranthus ternatus Sims., que nous avons reçu du Transvaal, sous le nom de Matambala. Des tubercules, remis par Nous au Muséum et multipliés, permirent à M. Cornu d’en doter notre colonie du Gabon, par l’intermédiaire de M. Pierre qui, en 1888, quittait le Muséum, où il était employé, pour aller prendre IR direction du Jardin colonial de Libreville. Aujourd'hui, celte (1) Sur quelques cultures tropicales tentées en pleine terre au Jardin co- onial de Marseille. | 410 SÉANCE pu 26 AvRiz 1901. espèce est très répandue dans nos possessions équatoriales d'Afrique ; % Le Plectranthus esculentus N. E. Brown (1), de Natal ; æ Le P. floribundus N. E. Brown, de l'Afrique tropicale; c'est le Kaffir Potato; ses fleurs sont jaunes; 4 Le Coleus tuberosus Benth., espèce cultivée à Java, Ceylan et dans tout l’Archipel malais, par les indigènes et utilisée comme la Pomme de terre; 5 Le Coleus edulis Vatke, le Dauneck des Abyssins, qui est cul- tivé à de grandes altitudes (6 à 7000 pieds au-dessus du niveau de la mer); 6° Le Coleus barbatus Benth., de l'Inde, de l'Arabie et de la côte orientale tropicale d'Afrique. M. Lutz analyse la Note suivante : NOTE SUR DEUX NOUVYELLES ESPÈCES DE CHAMPIGNONS ; par M. ËÉm. BOUDIER. Bien que les deux Cryptogames que je présente en cette Notice ne puissent être considérées que comme les premiers états de Champignons plus élevés en organisation, il m’a cependant paru utile de les décrire, puisqu'on les rencontre ainsi dans la naturt et qu’on ne sait à quelle espèce les rapporter. L’une attaque les feuilles vivantes des Narcisses, qu’elle mortifie; elle est donc pa rasite. La seconde est saprophyte et se trouve sur le bois pourri. Voici la description de ces deux espèces : I. Cercosporellna Narcissi n. Sp. Alba aut albida, 100-150 alta, effusa, fasciculata, amphigena, in partibus foliorum mortefactis ochraceis aut ochraceo-fuscis parasitans sporulis elongatis, inverse cylindrico-clavatis. Hyphæ conidiferæ fasciculatæ, breves, 20 p cireiter longæ, 2-3 crass# hyalinæ, continuæ, intus granulosæ, cylindricæ sed ad apicem undulos® vix attenuatæ. Sporulæ majores, 50-130 p longæ, 4-5 latæ, 3-8 septal#, hyalinæ, intus granulosæ præcipue ad basim, ad apicem sæpius attenuat# sed etiam breviores, cylindricæ. . (4) N.E. Brown, Tuberosæ Labiatæ, Bulletin of miscellaneous informa" tion. Royal gardens. Kew, 1894, p. 10. BOUDIER. — SUR DEUX NOUVELLES ESPÈCES DE CHAMPIGNONS. 111 Ad folia Narcissi poetici culti quæ enecat; Montmorency, 1898 et 1899. Etiam Peronnas prope Bourg (Ain) unde misit Dom. Clerc. Cette espèce me parait distincte du Cercosporella liliicola Rich. par ses filaments conidifères courts, et de la plupart des autres espèces décrites par ses sporules plus grandes, par les taches qu’elle forme et sur lesquelles elle se développe, qui ne sont pas. bien limitées et paraissent produites par la mortification des feuilles sur une étendue assez considérable. Elle s'y montre comme une efflorescence blanchâtre ou un peu ochracée plus ou moins étendue formée par une multitude de petits faisceaux de. filaments très courts, continus, cylindriques à la base, mais un peu flexueux au sommet, supportant chacun une sporule généra- lement alténuée et attachée par le gros bout, qui donnent un aspect pulvérulent ou tomenteux à la place. Ces sporules, qui attei- gnent jusqu’à 150 x de longueur, sont incolores et 3 à 8-septées, mais le plus souvent à cinq cloisons. Elles sont garnies intérieure- ment de granulations, ou fines gouttelettes, surtout vers leur base. Souvent on en trouve qui sont presque cylindriques et ne dépas- sant guère 50 de longueur. Cette espèce, bien que nuisant certainement aux Narcisses, paraît ne pas être très pernicieuse, puisqu'elle semble n’attaquer que les feuilles vers leur déclin. Elle les mortifie d’abord comme le fait le Botrytis cinerea sur certaines plantes, et apparaît ensuite sur les parties qu’elle a atteintes, tout aussi bien en dessous qu’en dessus des feuilles. On voit le milieu de ces taches se recouvrir d’une multitude de petits points élevés, qui sont les fascicules des filaments qui portent ensuite les sporules et forment par leur réunion les taches pulvérulentes ou tomenteuses, souvent peu Visibles, que l’on remarque et qui ne couvrent presque jamais toute l'étendue de la partie morte ou mourante. Celle-ci est d’un jaune ochracé plus ou moins fauve. Cette espèce doit être répandue dans les jardins; mais, comme elle ne se montre guère qu’après la floraison, on ne paraît pas encore y avoir apporté d'attention, l’époque étant à peu près la même que celle du commencement de la dessiceation de la feuille. 112 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. Il. Seopularia Clerciana n. Sp. - Hyphæ fertiles gregariæ, erectæ, crassæ, polyseptatæ, minutisssime ver- ruculosæ; simplices, 0"",30-0n",50 altæ, 25 a crassæ, pallidæ et vix fuscescentes, ad apicem conoideæ, et ramis congestis oblongo-cylin- dricis, medio uniseptatis, verticillatis, ad apicem 3-4 divisis, ramulis tenerrimis longe acutis, etiam uniseptatis, articulos 3-5 ultimos hypha- rum tegentibus et scopulam minutissimam formantibus. Hæ scopulæ muco agglutinaiæ capitulum rotundum album sporarum penetrant el sustinent. Sporæ albæ, ellipticæ, intus guttulis minutis repletæ aut gra- nulosæ, 7-8 u longæ, 4 crassæ, ad apices ramulorum primo gignuntur. Ad ligna putrida, Junio 1900, Peronnas prope Bourg (Ain), legit Dom. Clerc, cui dicavi. Cette petite espèce, qui forme sur le bois pourri des groupes plus ou moins étendus de petits globules blancs supportés par un pédoncule jaunâtre, n’a pas plus d’un demi-millimètre de hauteur. Elle se compose d’un filament ordinairement simple, très fine- ment granuleux extérieurement, à parois assez épaisses, court et multicloisonné, se terminant au sommet par une pointe courte et conique qui pénètre dans le capitule. Ce cône formé par les trois à cinq derniers articles des filaments est recouvert par de nom- breux rameaux disposés en verticilles près des cloisons. Ces ra- meaux sont cylindriques cloisonnés dans leur milieu et donnent naissance à leur sommet à 3-4 ramules longuement atténués, souvent eux-mêmes cloisonnés et engendrant les sporules. Ces rameaux et ramules densement accumulés au sommet des hyphes forment un petit balai qui supporte un capitule arrondi de spores qu’il pénètre. Ces spores sont blanches, nombreuses, elliptiques, lisses, mais granuleuses à l’intérieur et forment avec l’ensemble de la ramification le capitule qui est arrondi et de 400-150 v de diamètre, blanc et englobant dans son intérieur le pinceau de ra- meaux. Souvent on voit deux capitules soudés ensemble, ce qui est une preuve de l’état gélatineux de ces têtes. | Bien que les rameaux qui forment ces capitules ne soient p3$ simples, mais au contraire divisés en ramuscules très atténués, analogues à ceux qui se rencontrent si souvent chez les Mucédi- nées, et que les filaments qui les supportent ne soient qu’à peine colorés, presque blancs, j'ai cru devoir conserver cette espèce BOUDIER. — SUR DEUX NOUVELLES ESPÈCES DE CHAMPIGNONS. 113 dans le genre Scopularia donné comme ayant les ramuscules simples et le pédicule très coloré. Les rapports sont trop grands pour séparer mon espèce de ce genre dont on ne connaissait encore qu'une seule espèce, le Scop. venusta Preuss, d'autant plus que la difficulté est souvent grande de voir convenablement la formation du capitule, tant les faisceaux rameux sont serrés et agglutinés. Explication de la planche III de ce volume. I. Cercosporella Narcissi. . Aspect à la vue simple. . Deux fascicules grossis 70 fois. + Groupe d’hyphes sporulifères grossi 475 fois. . Sporules diverses vues à 820 diamètres. SO T2 IL. Scopularia Clerciana. a. Aspect à la vue simple. b. Trois spécimens grossis 60 fois. c. Filament dont les sporules ont été détachées par l’eau, montrant la ramification en balai du sommet, grossi 225 fois. d, e. Trois rameaux détachés vus à un grossissement de 475 diamètres. [. Sporules grossies 820 fois. T. XLVILL. (SÉANCES) 8 414 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. LA BOTANIQUE EN PROVENCE AU XVI‘ SIÈCLE Par M. Ludovie LEGRÉ. Prerre BELON Pierre Belon fut un naturaliste de large envergure et de haute valeur : la postérité ne saurait, sans grande injustice, lui refuser ce témoignage. Rien de ce qui dépend du domaine de l’histoire naturelle ne lui fut indifférent. Il manifesta de remarquables qualités d’obser- vateur aussi bien en botanique qu’en zoologie, et quand, en ouvrant son Histoire de la nature des oyseaux, on tombe sur la page où il a représenté en regard l’une de l’autre, pour en accuser les analogies, la charpente osseuse de l’homme et celle de l'oiseau, il faut bien que l’on salue en lui le fondateur de l’anatomie com- parée. Né en 1517 aux environs du Mans (1), il eut pour premier pro- tecteur René du Bellay, évêque de cette ville (2). II commença ses (1) Dans un de ses ouvrages (Les Observations de plusieurs singularitez), Belon a indiqué d’une façon précise l'endroit où il naquit. À propos d’un Ciste qu’il vit en Orient, il écrivait : « {1 y a une espece de ce Cistus, croissant sauvage par les landes de Oise [Oizé] au pays du Maine, et principalement joignant le bourg de Fouletourte pres de la Soulletiere (qui est le lieu de nostre naissance). » (2) Parlant, dans un autre de ses livres (Les Remonstrances), de ceux qui furent ses protecteurs, il disait de René du Bellay : « Aussi estoit de feu monsieur René du Bellay evesque du Mans, et duquel austresfois avons receu bienfaicts des nostre jeune aage, et non que pour luy avoir communiqué des semences de plusieurs plantes apportées d'Italie et Almaigne et Flandres, el desquelles encore en durent aucunes, embellissans le jardin de Touvoie qu'il a edifié pres la ville du Mans. » — René du Bellay était un ardent botan0- phile. Belon, dans son traité des Conifères, en a encore témoigné par Ces mots : € Renatus Bellayus episcopus Conomanensis, qui unicè rei herbari® studebat.. » Le prélat avait accumulé dans son jardin de Touvoie les végétaux les plus rares, et Conrad Gesner déclarait que ce jardin était le plus riche de l’Europe. LEGRÉ. —— PIERRE: BELON. 445. études à Paris et les poursuivit en Allemagne, où il devint l'élève, l’ami et le compagnon de voyage d’un botaniste de rare mérite, Valerius Cordus (1). Sous le patronage du célèbre cardinal de Tournon, avec des subsides fournis par celui-ci (2), il entreprit, en 1546, un long voyage en Orient. I vit la Grèce, Constantinople, l'Asie Mineure, la Syrie, l'Égypte. Cette expédition, dont il publia le récit en un volume intitulé : Les Observations de plusieurs singularitez et choses memorables trouvées en Grece, Asie, Judée, Egypte, Arabie el autres pays estranges (3), lui valut une éclatante renommée : il eut même l’honneur insigne d’être chanté par Ronsard : Or si Jason a tant receu De gloire pour avoir deceu Une jeune infante amoureuse, Et pour n’avoir passé sinon Q’un fleuve de petit renom, (1) Valerius Cordus (son véritable nom était Eberwein), né en 1515 à Sie- mershausen, n’était que de deux ans l’ainé de Pierre Belon. Il avait, par ses études et ses voyages, acquis de très bonne heure une grande réputation. Après avoir parcouru l'Allemagne et l'Italie, il mourut à Rome en 1544, avant d’avoir accompli sa trentième année. Belon l'accompagna dans ses voyages. À Propos de l’un des arbres dont il s’est occupé dans les Remonstrances, il écrivait : « Duquel en devons raporter la cognoissance prinse du deffunct Valerius Cordus, Aimand, tresexpert en ceste matiere, gratieux personnage el modeste, qui d’une grande gaieté et franche bonté, qui est commune à tous Almans, nous l’a autresfois monstré, et en Pomeranie et en Saxoine. » Il le Suivit aussi en Italie, ainsi qu'il l'a rappelé dans ce passage du De arboribus Coniferis où il dit, au sujet du Genévrier de Phénicie : « Cum aliquando Valerium Cordum comitarer, et Lyciam quam jam nuper descripsi non procul ab arce ad mare Mediterraneum quem vulgus Ligornum [Livourne] nominat.… €natam offendissemus, ille ut erat ingenii acerrimi Thuiam esse conjecit, ätque cum ramos amicis impertiretur, Lyciam offerre asserebat. > (2) En dédiant au cardinal de Tournon l'ouvrage dans lequel il raconta Son voyage, Belon s’exprimait en ces termes : « Apres qu’eustes cogneu le desir que j'avoye de parvenir à l'intelligence des choses concernantes la ma- Uere des medicaments et des plantes (laquelle je ne pouvoye bonnement tcquerir sinon par une loingtaine peregrination), il vous pleut me commander les aller veoir es regions loingtaines, et les chercher jusques aux lieux de leurs halssances, chose que je n’eusse peu ny osé entreprendre sans vostre aide, Sachant que la difficulté eust esté es frais et despens. » (3) Paris, 1552, « chez Guillaume Cavellat, à l'enseigne de la Poulle grasse, vant le College de Cambray ». — Cet ouvrage eut plusieurs éditions et fut (raduit en latin par Charles de l’Escluse. 416 SÉANCE pu 26 AvRiL 1901. Combien Belon, au pris de luy, Doibt avoir en France aujourd’huy D’honneur, de faveur et de gloire Qui a veu ce grand univers Et de longueur et de travers Et la gent blanche et la gent noire (1)? Pierre Belon fut aussi l’objet des faveurs royales. Il obtint du roi Henri Il une pension, et Charles IX lui accorda le droit de loger au château de Madrid près Paris, grâce qui devait être fatale au naturaliste-voyageur, car il fut tué dans le bois de Boulogne, pro- bablement par un voleur, mais en tout cas au milieu de circon- stances demeurées mystérieuses. C’était en avril 1564; Belon avait alors quarante-sept ans. Au cours de sa carrière scientifique, il ne s’était pas contenté de visiter l'Orient. Il avait accompli de nombreux voyages en Allemagne, dans les Flandres, en Italie, en France. Il explora plusieurs de nos provinces, entre autres l’Auvergne et le Dauphiné. J1 parcourut aussi la Provence, et c’est le relevé des observations botaniques faites par lui sur le territoire provençal qui va faire le sujet de ce travail. En compulsant les œuvres de Belon, nous fimes une remarque qu’avaient déjà provoquée plus d’une fois les écrits des botano- (1) Notre profond respect pour la vérité nous oblige à déclarer que ce ne sont point les exploits de Belon qui avaient d’abord inspiré la muse de Ronsard. L’ode dont nous venons de citer quelques vers fut composée pour célébrer la gloire d'André Thevet, d'Angoulême, moine cordelier qui fit un long voyage en Orient (1549-1554). Dans l'édition des Odes de P. de Ronsard que nous avons sous les yeux (Paris, 1567), cette pièce a pour titre la dédicace même A André Thevet Angoumoysin, et le vers où le poète rabaisse le mérite de Jason : Combien Belon, au prix de luy, y porte : Combien Thevet… Le nom de Belon fut, dans les éditions postérieures, substitué à celui de Thevet- Quelle circonstance motiva ce changement ? Sans doute l'amitié qui s'était formée entre Ronsard et Belon. Celui-ci, revenant d’ dirigeant vers Metz, avait été arrêté près de Thionville par les soldats espa- nols qui occupaient e pays. Il raconte dans les Remonstrances qu'il dut our sortir de prison, payer une forte somme dont une partie fut comptée par çun gentilhomme nommé de Hammes qui, en faveur du sçavoir de mon de ponsard, fournit ce qui restoit pour parachever ma rançon. » Allemagne et se LEGRÉ. — PIERRE BELON. 417 graphes du xvi° siècle, notamment ceux de Louis Anguillara. La plupart de leurs observations sont'consignées dans leurs livres sous une forme impersonnelle; on dirait qu’appréciant outre mesure le mérite de la modestie, ils éludent le plus souvent les occasions de se mettre en scène et de se citer eux-mêmes. C’est ainsi que dans les nombreux ouvrages de Pierre Belon, nous n'avons pas trouvé une seule phrase où il dise expressément qu'il est venu en Provence. Mais il donne sur ce pays une mul- üitude de menus détails qui, manifestement, ont été constatés de visu. Quand, par exemple, il nous apprend qu’à Ramatuelle croît le Pin maritime, et qu’à Salon de Crau on voyait, en dehors des remparts, à côté d’une fontaine, deux superbes Micocouliers, nous sommes bien obligés d'admettre que ce sont là des faits qu’il avait personnellement remarqués et notés. Indépendamment de la relation de son voyage d'Orient, en Haquelle il a fait une assez large place aux végétaux observés, Pierre Belon écrivit deux ouvrages spécialement consacrés à la res herbaria. ° Le premier, qui parut en 1553, est intitulé : De arboribus-coni- feris, resiniferis, aliis quoque nonnullis sempiterna fronde vireniibus (1). Ce titre indique suffisamment de quelle catégorie d'arbres l’auteur s’est occupé dans ce livre. * L'autre, publié cinq ans plus tard, a pour titre : Les remons- trances sur le default du labour et culture des plantes et de la Cognoissance d’icelles, contenant la maniere d'affranchir et ap- Privoiser les arbres sauvages (2). | Une supplique présentée au roi Henri IL, et dont le texte est re- produit dans l'ouvrage, fait connaître, mieux que la bizarre phra- séologie du frontispice, quel était l’objet de ces « remonstrances ». (1) Voici le titre complet : P. Bellonii Cenomani De arboribus coniferis, resiniferis, aliis quoque nonnullis sempiterna fronde virentibus cum earun- dem iconibus ad vivum expressis. — Parisiis, apud Gulielmum Cavellat, in pingui Gallina, ex adverso Collegii Cameracensis, 1553. — Ce livre est dédié € Ad illustrissimum dominum Franciseum Olivarium, Franciæ Cancella- um, virum amplissimum ». François Olivier, chancelier de France, fut un des bienfaiteurs de Pierre Belon. (2) « A Paris, chez Guillaume Cavellat, à l'enseigne de la Poulle grasse, devant le College de Cambrai, 1558. » — Charles de l’Escluse a aussi donné eue œuvre de Belon une traduction latine sous le titre de De neglecta Cullura. 118 SÉANCE DU 26 AvRIL 1901. Une pension de six cents livres avait été précédemment accordée à Pierre Belon. Mais le brevet royal était resté lettre morte, et le bénéficiaire n’avait jamais rien touché. Il s’en plaint et promet, s’il obtient satisfaction, d'employer les fonds à se procurer les graines d’une grande quantité d’arbres qui ne croissent pas dans les forêts « des plaines de France » et qui cependant pourraient fort bien y être introduits et acclimatés. La proposition est ainsi formulée dans cette curieuse requête : Sire, depuis le temps qu’il vous pleut accorder que ceux à qui vous don- neriez bienfaicts de valeur feroient obtenir six cens livres de pension an- nuelle à Pierre Belon du Mans, plusieurs ayants depuis esté pourveuz par vous s’en sont exemptez. Et iceluy sachant qu’on ne donne le bien à personnes inutiles, a cherché le moyen de s’employer à vous faire service : c’est qu’il vous pourra recouvrer les semences de maintes especes d'arbres qu'on ne veit onc, ne en voz jardins, ne en ceux des autres, ne es forests des plaines de France. Et se confiant de les avoir fraiches et en grande quantité, il se faict fort d’en eslever tel nombre que voudrez, telle part où bon vous sem- blera. Parquoy, Sire, vostre bon plaisir soit commander aux Secrétaires de voz finances que, sans rien excepter, ils mettent en execution suivant le con- tenu des brevets que de vostre grace vous a pleu luy signer de vostre propre main : à fin que lorsque l’occasion se presentera, il soit jouyssant du don que luy avez ottroié et en depeschent lettres où besoing sera : et il se soubmet donner moyen de vous faire naistre les arbres dont les noms s’ensuivent. La requête est en effet suivie d’une longue liste d’arbres et d’a- bustes qu’il a remarqués en ses voyages. Les divers chapitres de l'ouvrage ont pour but d'indiquer en quels lieux ils croissent, par quels procédés, d’un emploi généralement facile et peu coûteux, on en pourrait acquérir les semences, et quels seraient les moyens à prendre pour les « apprivoiser » et en doter les forêts fran- çaises. | Nous avons classé suivant l’ordre méthodique les diverses espèces végétales mentionnées par Pierre Belon, avec indication d'habitat provençal, dans les trois ouvrages dont nous avons cité les titres et fait connaître le contenu; et, pour chacune de ces espèces, nous reproduirons textuellement les détails que l’auteur a donnés PALIURUS AUSTRALIS Rœm. et Schult. — Pierre Belon appli- quait à cet arbuste épineux le nom de Rhamnus (4). Il l’a men- (1) Ainsi que le firent la plupart des floristes du xvr siècle. Linné lui- même considé ; ( durss. idéra le Paliure comme une espèce du genre Rhamnus, Rh. _ LEGRÉ. — PIERRE BELON. 119 tionné deux fois dans les Remonstrances. En premier lieu, au chapitre où il examine quelles sont les espèces dont on peut se servir pour former des haies autour des champs cultivés : « Aucuns sont propres pour enclorre les labourages et faire haies, dont les uns sont espineux, les autres non. Voyez Halimus sur le terrouer de Jerusalem et en Crete, les Tamarisques en Egypte, estre propres à faire haies, toutesfois sans estre espineux : car icy faire les haies aux champs de Bourgespine, d’Aubespine, et d’Espine noire et d'Espine vinette, en Provence de Rhamnus, et ailleurs de Ronces, est chose accommodant chacune region, par l'usage de ce qu’elle a. » Et dans la « remonstrance » suivante, où il insère «les noms des arbres sauvages propres pour les faire eslever et apprivoiser en tous endroicts », il écrit : « À peine trou- veroit on arbres autour d’Antibeet de Farjus (1), et quasi par toute la Provence, plus frequents que sont ceux de Rhamnus. » Raamnus ALATERNUS L. — C’est encore dans les Remons- trances qu’il est question de ce Nerprun. Belon l'appelle Phylica, se conformant ainsi à la nomenclature de l’époque. « Les Phylicæ, dit-il, ont nom au port de Lespecie (2) Soudre ou Sondre, et autour de Rome Salvestrille, et dont y a si grande quantité que dernierement les facines des rempars pour la fortification de la ville contre les Espagnols n’estoient d’autre arbre pour la plus part que de Salvestrille. Aucuns en Provence le nomment Pincerfi, et à Rochabruna (3) pres Lespecie, Pincervin. » — Pincerfi ou Pin- cervin est une déformation des mots Spina cervina, nom popu- laire que certains botanographes du xvi' siècle avaient adopté pour l'appliquer à l’Alaterne. Pisracia Lenriscus L. — Dans les Observations de plusieurs Singularilez, Belon écrit : « Les Lentisques qui croissent par le Languedoc, Provence et Italie sont tels que ceux de Chio, toutes- fois ne rendent point de mastic. » _(1) Fréjus, actuellement chef-lieu de canton du département du Var, et Siège d'un évéché. (2) La Spezzia. n (3) Roquebrune, bourg du département des Alpes-Maritimes, arrondissement de Nice. — Roquebrune, qui faisait partie de la principauté de Monaco, s en Sépara en 1848, comme Menton, et se donna à Ja France en 1860. 120 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. Ruus CortariaA L.— « Sumacs ont leurs semences vulgairement vendues es boutiques des Apoticaires, cueillies des Guarrigues d’autour Montalimar et Orenge pres du Rhosne. » — Dans la tra- duction latine qu’il a donnée des Remonstrances, Charles de l'Escluse a joint ici une note pour dire que lui-même, faisant route à travers la même contrée, n’y avait pas aperçu le Sumac, mais y avait trouvé en grande quantité le Fustet, non moins utile que le Sumac pour corroyer les peaux : « Carolo Clusio istac iter facienti nullum Rhus conspectum, sed Coccigrya plurima, non minus Rhoë ad densanda coria utilis. » CnEoRuM TRicoccum L. — Ce n’est qu’incidemment que dans les Remonstrances Belon a parlé de cette Térébinthacée. Nous avons déjà dit, — et nous citerons le texte un peu plus loin, — qu'il signalait la présence du Pin maritime à Ramatuelle. Il ajoutait : « là où la Chamælea en provençal est nommée Garoupe ». — Les botanistes du xvi° siècle donnaient en effet le nom de Chamælea à l'espèce devenue depuis Linné Cneorum tricoccum. L’appellation provençale Garoupo n’est point tombée en désuétude et s’applique toujours à la même plante (1). CERATONIA SILIQUA L. — Le Caroubier croît spontanément et n’est point rare dans cette région des Alpes Maritimes où la Pro- vence confine à la Ligurie (2). Le fait se trouve indiqué dans les ouvrages de divers auteurs du xvr' siècle (3), et c’est Pierre Belon qui le premier l’a divulgué. Dans le Mémoire adressé au roi, et dont nous avons plus haut reproduit le début, il prévoyait une objection qui certainement (1) V. le Trésor du Félibrige, dictionnaire provençal-français, de Frédéric Mistral. — Le Cneorum tricoccum est rare en Provence. D'après le Cata- logue des plantes de Provence, d’Honoré Roux, on ne le trouve aujourd’hui que dans les Alpes-Maritimes. Le village de Ramatuelle, cité par Belon, ap- partient au département du Var, mais n’est pas très éloigné de la partie du département des Alpes-Maritimes où croit le Cneorum. (2) « Le Caroubier peut ètre observé dans de nombreuses localités, surtout près des rives de la mer, entre les environs d’Albenga et le golfe de la Na- poule. » (Émile Burnat, Flore des Alpes-Maritimes, t. II p. 226.) (3) Notamment par les auteurs du Stirpium Adversaria. V. les détails donnés au sujet du Caroubier dans notre ouvrage intitulé : La Botanique en gprovence au XVI° siècle : Pierre Pena et Mathias de Lobel (Marseille, LEGRÉ. — PIERRE BELON. 421 lui serait faite : à savoir, que certains arbres, qu’il conseillait de propager en France, n’y supporteraient pas la rigueur du climat. À quoi il répondait en invoquant l'exemple du Caroubier « qui endure vivre au jardin de Touvoie pres le Mans, dont grands arbres y sont presentement en essence (1) ». Mais comment sera-t-il possible d’amasser des graines de Caroubier en quantité suffisante pour assurer de nombreux se- mis ? Il réfute cette nouvelle objection au moyen des détails sui- vants : « Le fruict de ce Caroubier, qui est proposé le premier, est nommé des Grecs Keralion; sa semence, pesant six grains, a faict dire Karats au poix de l'or. Il n’est de moindre revenu aux habi- lants des orées de Gennes, Savonne et Villefranche, que les Noyers Sont par les plaines de France. Ce sont arbres qui aiment à naistre sur les pendans pierreux, au pied des montagnes, et aux rivages de la mer, et aussi en terre ferme, ayans si grande affluence de grandes gousses ou siliques, qui sont leurs fruicts, qu’en faulte d'Orge, Foin et Avoine, ils nourrissent leurs Anes, Mulets et Che- vaux d'elles. Mais iceux, en les mangeant, laissent les graines es mangeoires, et qui n’avoient accoustumé estre amassées avant que les eussions advertiz de les serrer. Voyla pourquor faisant men- tion des Caroubes, qui est le premier arbre proposé, ne sera dif- ficile de recouvrer leur semence, d'autant qu’il y a assurance des Personnes du pays qui en delivreront plus de vingt livres pour Chacun escu. » AMYGpaLus pErsica L. — On trouve mentionnés dans les Re- Monstrances certains végétaux pour lesquels Pierre Belon n’a pas indiqué d’habitat en Provence, mais qu'il a désignés par leur nom provençal, preuve manifeste qu'étant venu en Provence, il y avait séjourné assez longtemps pour s’y familiariser avec la langue du pays (2); preuve non moins évidente qu'il avait vu là les (1) Nous rappelons qu’il s’agit ici du beau jardin botanique créé par René du Bellay, évêque du Mans. (2) Le fait que Pierre Belon fit en Provence un séjour prolongé se trouvera Confirmé jusqu’à la dernière évidence au moyen des détails que nous donne- rons plus Join sur les observations ichtyologiques recueillies à Marseille par € naturaliste manceau. 1922 SÉANCE DU 26 AvriL 1901. espèces auxquelles nous faisons allusion : quelles raisons aurait-il eues d’appliquer une dénomination provençale à des plantes ob- servées en d’autres contrées ? Le Pêcher est une de ces espèces. Belon n’a donné, au sujet de cet arbre fruitier, aucun détai! qui mérite d’être rapporté; mais il l’a mentionné plusieurs fois sous le nom provençal de Perse- guier (1). Myrrus comuunis L. — Même observation pour le Myrte. Les Provençaux appellent cet arbuste Nerto. Le mot, sans doute, avait plu à Pierre Belon, car il semble l’employer de préférence toutes les fois qu'il a l’occasion de parler du Myrte. « Voiez, dit-il dans les Remonstrances, les Romains mesmes, encor failloit il qu’ils defendissent les Nertes dans leurs jardins contre le froid, disants : Dum teneras defendo à frigore Myrtos. » Et plus loin, à propos d’un parasite qui vit sur le Myrte, il écrit: « C’est une excrescence rouge et platte qu’on trouve au commen- cement de l’esté sur les Nertes, de la grandeur d’une lentille, et qui est presque de mesme nature que le Vermillon (2). » PHILLYREA ANGUSTIFOLIA L. — Le mot Daladèr (3) est encore, à l'heure qu’il est, employé par les Provençaux qui l’appliquent (1) Le mot perseguié est toujours employé dans certains cantons de la Provence et du Languedoc; mais, en beaucoup d’autres endroits, l'usage, de par la loi de l’euphonie, en a adouci la prononciation, et la forme la plus usitéé est actuellement pesseguié. — Hugues de Solier, dont l'ouvrage (Scholies sur Aetius) vit le jour en 1549, et par conséquent neuf ans avant les Remons- tramces de Belon, avait indiqué que le nom provençal de la pêche était per- aepue | na Melle 000 je Botanique en Provence au XVI: siècle : Hugues de (2 Le Kermès ou Cochenille du Chêne-nain (Coccus Ilicis L.). — V. plus loin les détails que nous donnons à ce sujet. | (3) On dit aussi Aladèr, et cette forme serait plus correcte si, comme fori pre able, le mot provençal dérive du latin Alaternus. La plupart des 1 st es u x siècle donnaient ce nom au Nerprun Alaterne (Rhamnus Ala- gd D, quant queues-uns, notamment les rédacteurs de l'Historia ere re nt appe é Alaternus le Filaria, — Hugues de Solier qui, Seat den à ai connaître le nom provençal de beaucoup de plantes, écrivait Alaverd, ont l’étymologie, croyait-il, aurait été Olea viridis. Nous P esoin de rappeler que les genres Phillyrea et Olea sont très P » t LEGRÉ. — PIERRE BELON. 193 généralement au Filaria à feuilles étroites. « Qui voudra, déclare Belon, observer le bois dont il se chauffera au Sainct Esprit (1) apporté des prochaines forests, n’en trouvera de plus frequent qu'est le Dalader. » Chose curieuse à noter : en se servant de ces divers noms pro- vençaux, Pierre Belon les admettait comme des expressions appar- tenant à la langue française. Il dit expressément en un autre endroit des Remonstrances : « Alaterni, en François Daladers, et autrement Sanguins blancs. » Il considérait sans doute comme français tous les mots usités dans les provinces qui faisaient partie intégrante du royaume de France (2). BUPLEURUM FRuTICOsuM L. — Dans le même ouvrage, Belon s'exprime ainsi au sujet de cette Ombellifère : « La Cachebugade, que les Latins nomment Seseli æthyopicum, est toujours verd, croissant sauvage près d’Orgon (3), vers Salon de Craux (4). » — Cachebugade est une expression provençale que notre auteur ici défigure (5). Cette appellation, en usage chez les Provençaux du XVF siècle pour désigner le Buplèvre ligneux, est aujourd’hui abandonnée. Louis Anguillara nous a fait connaître la forme cor- recle, qui était Tacobugado. « On le trouve, — disait de ce Bu- eo? Le Pont-Saint-Esprit, chef-lieu de canton de l'arrondissement d'Uzès ard). (2) Les rénovateurs de la littérature provençale au xIx° siècle ont pu dire avec raison du provençal qu’il est une langue française : c'était déjà, au xvi‘, l'avis de Pierre Belon. Il se croyait en droit d’adopter tous les mots proven- faux qu’il trouvait à sa convenance. Nous l’avons vu, à propos du Sumac, employer le mot garrigue. — On sait que cette expression, essentiellement Provençale, désigne les collines ou les plaines incultes et arides, si communes dans le midi de la France, où domine le Chène à Kermès, Quercus cocci- fera L. Garrigo dérive de Garric (on dit aussi Garrus ou Agarrus), nom Provençal de ce Chène. — 11 est à remarquer que Belon, en insérant dans son texte ces divers mots provençaux, n’indiquait pas leur origine : il les consi- érait donc bien comme des mots français. II a cependant fait exception pour Garoupo, nom provençal du Cneorum tricoccum. (G) Orgon, qu’en un autre endroit Belon appelle Ourgon, est actuellement chef-lieu de canton de l'arrondissement d’Arles (Bouches-du-Rhône). © je chef-lieu de canton de l'arrondissemeut d’Aix (Bouches-du- \hône). (5) ya très probablement ici une faute d'impression. Belon, voulant tra- uire en français la première partie de ce mot composé (le verbe taca, tacher), avait dû écrire Tache-bugade; et ce sont les typographes qui auront sub- Slitué fautivement un C au T du manuscrit. RE REÈRS 194 SÉANCE DU 26 AvriL 1901. plèvre le botaniste italien, — entre Roussillon (1) et Marseille en Provence, où les paysans le nomment Tacobugado. Ce mot n’a pas d'autre signification que celle de Tache-lessive; il vient de ce qne la plante, quand on la brûle, donne des cendres qui laissent des taches aux endroits qu’elles touchent (2). » Argurus UNeno L. — En parcourant la Provence, comme il le fit, d’une extrémité à l’auire, Pierre Belon ne pouvait pas man- quer de rencontrer l’Arbousier, espèce ligneuse très répandue dans le pays (3). C’est d’une façon implicite qu'il l’a signalé sur le territoire provençal. Il l'avait d’abord aperçu dans le Vivarais et aux environs du Pont-Saint-Esprit; et dans le chapitre où il examine comment on peut faire provision de graines pour les semis d'arbres dont il voudrait que le gouvernement royal pres- crivit la culture, il écrit : « L'on peult donner ordre de faire seicher les Arbouses, tant en Vivarais et au Sainct Esprit, comme aussi en diverses autres contrées assises le long du Rosne. » — Les contrées assises le long du Rhône, sur la rive gauche du fleuve, en aval du Pont-Saint-Esprit, faisaient partie de la Provence. Taymus vuLGaris L. — Cette Labiée, une de celles qui contri- buent le plus à parfumer les garigues de la Provence, est nommée dans les Observations de plusieurs singularitez, à propos d’une autre plante aromatique que Belon avait rencontrée en Grèce, et qu’il considérait comme le véritable Thym des anciens auteurs : €... Si les choses que nous nommons par noms propres ne COn- viennent avec la description desdictz anciens, il fault conclure que ce ne sont celles qu’ils ont entendu. Nostre Thym en soit exemple, duquel l'appellation est si commune à tous, qu’il ne la sache ap- peller et nommer de nom de Thym, et neantmoins ce nom luy est (1) Village du département de Vaucluse. (2) Ludovic Legré, La Botanique en Provence au XVI: siècle : Louis Anguillara (Bulletin de la Société botanique de France ession extraordi- naire à Hyères, p. XXXIN1). a) Le non Arbousier a pris place maintenant dans les lexiques fran- gais n ne rorgnant un arbre qui croit principalement dans une région où longe a a tirenois que la langue provencale, le mot a été provençal pr pe nier e evenir français. Le récent Dictionnaire général de la grgue fr nine e MM. Hatzfeld, Darmesteter et Thomas, reconnait après Li qu ot Arbouse (nom français du fruit de l'Arbutus Unedo, d’où à té formé le mot Arbousier) dérive de l’ancien provençal. À rbossa. LEGRÉ. — PIERRE BELON. 1495 fausement donné. Car l'herbe que nous appelons Thym n'est pas celle à qui ce nom puisse convenir, ains à une autre qui croist communement par le pays de Grece, c’est à sçavoir duquel les avettes recueillent l’excellent miel pres d’Athenes au mont Hymet- tus et en Sicile au mont Hybla... Pour semblable raison, combien que l'herbe que nous nommons vulgairement le Thym croisse copieusement sauvage es guarrigues de Provence et de Languedoc, sans estre cultivé, ressemblant à celle de nos jardins : toutes fois n'ayant les merques dessus dictes, ne peut estre le vray Thym (4). » Virex AGNus-casrus L. — Le Gattilier Agneau-chaste, ique l’on trouve actuellement sur le littoral de la Provence orientale, — Alpes-Maritimes, Var et confins du Var et des Bouches-du-Rhône, — Croissait, au xvi° siècle, à l'extrême limite occidentale de ce dernier département, près des embouchures du Rhône. La for- mule dont se sert Belon dans les Remonstrances nous autorise à croire que c’était là une constatation qu'il avait faite, comme toutes les autres, personnellement : « Des Agneaux chastes, dit-il, trou- verez le long du Rhosne, vers l’entrée de la mer, et dont encores Sont vendues ses semences es boutiques. » — Le dernier membre de phrase fait supposer que les apothicaires allaient en cet endroit récolter les graines pour en alimenter leurs officines. CELTIS Ausrrauis L. — L'auteur des Remonstrances y parle plusieurs fois de cet arbre dont il fait connaître les noms français, Fregolier (2) et Micocoulier, et le nom latin, Lotus (3). Pour les divers arbres qu’il recommandait de propager, il s'évertuait à démontrer que l'on pourrait aisément et à peu de frais s'en pro- curer les semences. Il dit de celles du Micocoulier : « D'autant moindre est la difficulté de les recouvrer qu’en pourrons avoir à Charge de chevaux des environs de Tournon, là où il y en a quan- {1) Pierre Belon tenait, autant que les autres botanistes du xvi* siècle, à faire aux plantes une exacte application des noms employés par les auteurs de l'antiquité. Il regardait comme « le vray » Thym celui que Diosccride avait ainsi appelé : c’est Ja Labiée que Linné a nommée Satureia capilata. | (2) Cet ancien nom français, — ou prétendu tel par Pierre Belon, et qui, en tout cas, ne figure plus dans les lexiques modernes, — est à rapprocher de Fabregoutié, l’une des formes du nom provençal du Cellis ausiralis. (3) Les floristes du xvi* siècle donnaient le nom de Lotus à divers végétaux. uand il s'agissait du Micocoulier, ils disaient Lotus arbor. : 126 SÉANCE pu 26 AVRIL 1901. tité, sans qu’il couste que le port. C’est luy dont lon voit moult grands arbres à la Zuëque de Venise, qu'ils nomment Bagolaro. Aussi y en a deux grands arbres joignant la fontaine de Salon de Craux, hors la porte, et memorables, pour leur aage et haulteur, possible tels que ceux dont Pline a faict si grand cas, parlant des richesses romaines. » Quercus ILEx L., Q. coccirerA L.— Nous inscrivons ces deux Chènes sur notre liste parce qu’ils sont au nombre des arbres que Pierre Belon a mentionnés en indiquant leur nom provençal. — Le Quercus Ilex est ainsi désigné dans les Remonstrances : « Chesnc verd ou Eouse ». Cette dernière forme, exclusivement provençale, n’a pas cessé d’être appliquée par les Provençaux au Chêne-vert (1). — Quant au Q. coccifera, Belon en parle plusieurs fois et l’appelle toujours Arbre de Vermillon. Vermillon est un mot provençal qui signifie « petit ver » : c’est un diminutif de verme, ver (2). Les Provençaux prenaient pour un petit ver, à raison de son appa- rence, la femelle du Kermès (Coccus Ilicis L.), insecte producteur de la couleur d’écarlate. Pendant tout le moyen âge, la récolte el la vente du Kermès constituèrent pour les populations rurales de la Provence une source d’importants profits (3). Très recherché à cause de sa qualité, le Kermès de ce pays faisait l’objet d’un actif commerce d'exportation. Il était donc naturel que la couleur extraite de cette matière prit le nom qu’on donnait à celle-ci dans la contrée d’où elle était originaire. Pinus HALEPENSIS Mill., P. PINEA L., P. marrrima Lamk. — Les diverses espèces du genre Pinus ont donné lieu, chez les an- ciens botanistes, à de nombreuses confusions. Nous avons la cer- (1) Belon a écrit ce mot en notant exactement la façon dont les Provençaux le prononçaient et le prononcent encore. Mais en vertu de la réforme ortho- graphique opérée par F. Mistral (d’après laquelle la voyelle u, placée à Ja suite d’une autre voyelle, prend le son ou), la graphie actuelle est Éuse. Le mo Yeuse est en français l'équivalent de l’appellation provençale du Chène- vert. (2) La langue provençale possède, pour désigner le Coccus Ilicis, d’autres expressions, toujours dérivées de la racine verme : vermet, vermèu, vermiho, vermeiado. V. le Dictionnaire provençal-français de F. Mistral. (3) De nombreux documents conservés aux Archives des Bouches-du- Rhône montrent que la cueillette du Kermès, sur laquelle les comtes de Pro- vence avaient établi un impôt, donnait lieu à un grand mouvement d’affaires. à LEGRÉ. — PIERRE BELON. 127 titude que Pierre Belon distingua parfaitement les trois espèces énoncées ci-dessus. Ne fût-ce que par la nature de ses fruits, le Pin Pignon a tou- Jours été le plus facile à discerner. Dans le De arboribus coni- feris, Belon déclare qu'on le trouve cultivé ou spontané, mais toujours identique à lui-même, produisant en l’un et l’autre cas des cônes de grandeur égale, et procurant aux gens du pays un important revenu, à raison de ses pignons qui sont le remède le plus efficace que l’on ait jamais employé contre la toux (1). Il ajoute qu’on le rencontre à l’état spontané dans une multitude d’endroits, même en plaine, sur le territoire de la Gaule Narbo- naise (Provence et Languedoc), aux environs de Marseille, et dans beaucoup de localités d'Italie, telles que Ravenne, où cet arbre peuple des forêts très étendues. Les marchands vendent indiffé- remment les noyaux de ceux qui ont été plantés dans les lieux cultivés et de ceux qui sont nés sauvages. Les Remonstrances nous apprennent qu’il existait aussi de véri- lables forêts de Pinus Pinea aux alentours d’Aigues-Mortes, cir- constance parfaitement exacte, puisque cette végétation s’est per- pétuée là jusqu’à nos jours; les pignons en provenant étaient à Marseille l’objet d’un assez grand commerce. Toujours préoccupé de justifier du bon marché des graines à acquérir pour la diffusion des arbres, il écrit : « Un temps fut que Voyant les noyaux des pignons desja triez, cassez et frais, n’estre vendus chez les drogueurs que cinq ou six sols la livre, donnoit merveille. Mais considerants les forests, et autour d’Aigues-Mortes en estre toutes, et aussi autour de Ravenne à deux journéeses envi- ons ÿ en avoir en si grande abondance, cessa, ains pensa que c'estoit trop. Qui seroit à Marseille, et en vouldroit avoir à charges de chevaulx, les trouvera pour les plus chers à quatre tournois la livre, ou pour le plus six deniers, c’est le bout du monde : mais entendez de ceux qui ne sont cassez. Donc en cela, qu’en doit en estimer que le port? » C’est à Ramatuelle, — nous avons eu plus haut l’occasion de le dire, — que Belon, dans les Remonstrances, a signalé la présence (1) Déjà, au xvi siècle, les pharmaciens du Languedoc confectionnaient avec les pignons des dragées ou pastilles appelées pignolats et dont le Stir- PlUM Adversaria de Pena et Lobel donne la recette. 128 SÉANCE DU 26 avriz 1901. du Pin maritime, auquel il donne le nom de Piceastre. Il le dis- tingue du Pin Pignon d’après la forme des cônes : « Piceastres, dit-il, sont tels que ceulx qu’on voit porter pommes moindres que les francs Pins »; et il ajoute aussitôt : « dont y en a forests pres Ramatauele en Provence où la Chamælea en provençal est nommée Garoupe ». Il n’a pas davantage confondu le Pin maritime avec le Pin d’Alep ; et, dans le même chapitre des Remonstrances, il poursuit ainsi : « Encore y a autre espece de ces Piceastres moult frequente autour de Marseille et d’Aix en Provence et à Gule, faisant forests es endroicts sur le territoire là où mons. le president Destrets est seigneur. » Cette « autre espece » de « Piceastre », que Belon juge diffé- rente du Pin maritime, est manifestement le Pin d’Alep, toujours très commun et seul spontané aux alentours de Marseille et d’Aix. Quel était le personnage que Belon appelait « le president Destrets »? A cet égard, aucun doute n’est possible. Il s’agit de Jean-Au- gustin de Foresta, baron de Trets, qui fut reçu en 1554 président à mortier au Parlement d’Aix, et qui devint premier président en 1558 (1). Les hauts protecteurs qui encourageaient les études, kes re- cherches et les voyages de Pierre Belon, non seulement lui procu- raient des subsides, mais en outre se faisaient un devoir de l'accréditer auprès de certaines notabilités des pays qu'il se pro- posait de visiter. Assurément l’auteur des Remonstrances n’aurait pas parlé du président de Foresta, s’il n’était pas entré en relation avec ce magistrat et n'avait pas été mis à même de parcourir le fief qu’il a cité sous le nom de Gule. Où se trouvait cette localité? Ici nous sommes complètement déroulé. Gule est un mot qui a été dénaturé lors de l'impression ° , , . Q ‘ du livre, et nous n’avons pas pu découvrir quel est celui que devait porter le manuscrit original. JuNiPERuS Oxyceprus L., J. PHŒNICEA L. — Ces deux espèces (1) Artefeuil, Histoire héroïque et. universel (Avignon, 1757), 1. Ier, p. 41 ri rselle de la Noblesse de Provenct LEGRÉ. — PIERRE BELON. 129 sont aussi répandues l’une que l’autre dans toute la Provence méri- dionale. Leur foliaison bien différente empêche qui que ce soit de les confondre. Aussi ne ferons-nous pas un mérite à Pierre Belon de les avoir distinguées. Dans son traité des Conifères, il a donné à l’Oxycèdre la dénomi- nation de Cedrus Phenica sive Punica; et celle de Cedrus Lycia sie Retusa à notre Genévrier de Phénicie (1). Dans les Remonstrances, il adopte pour le premier le nom pro- vençal de Cade, et il indique, comme habitat de Provence, les environs d'Orgon : « Cades, dit-il, se trouvent autour d’Ourgon, dont ils font l'huile de Cade. C’est le premier lieu où s'est peu voir du charbon blanc, qui est faict des souches d’icelles. » Pour le Genévrier de Phénicie, il en signale la présence aux environs de Marseille, et il fait connaître l'appellation provençale de Mourven. C’est dans le De arboribus coniferis qu'il écrit : € Girca Massiliam Lycia hæc Cedrus affatim nascitur, vulgus Mor- veinc vocat. » Il ajoute que ce même Genévrier est appelé Cade “Serbin par les gens d'Avignon : « Quemadmodum et Avignio- nenses, apud quos frequentissima est, duabus appellationibus, Cade Serbin appellant (2). » Nous venons de voir que, dans le passage des Remonstrances relatif à l’Oxycèdre, il est question de l'huile de cade. Il résulte d’une énonciation contenue dans le De arboribus coniferis que ce produit, obtenu indifféremment des deux Genévriers, portail aussi, tant en Provence qu’en Languedoc, le nom de Cade Serbin. Il y a, dans ce même traité des Conifères, un chapitre consacré à (1) Voici en quels termes Belon indique les différences qui distinguent les deux espèces, et comment il justifie les noms qu'il leur donne : « Phenica autem, ab aculeorum rigentium in extremis mucrone, Oxycedros à Græcis dicta est, Lyciam verd à foliorum tenuitate obtusorum, Retusam ad differen- liam alterius vocare malui. Hæc à Lycia provincia nomen habet. » » (2) Cade, Mourven, Serbin sont des noms provençaux encore usités au- jourd’hui. Belon a écrit dans les Remonstrances : « Serbin est comme Cade ou Genevrier rouge, tous trois noms françois, ainsi Les nomment en Avignon : mais ceux de Ragouse [Raguse] le prennent pour Savinier, qui est erreur. ? Le fait que notre auteur déclarait français des mots provençaux en usage à Avignon confirme une observation que nous avons déjà formulée (note 2 de la page 123). 11 semble résulter de cette déclaration que Belon considérait vignon comme dépendant du territoire français, quoique étant alors au Pouvoir du Saint-Siège. Le second membre de phrase nous montre qu'il ne Confondait nullement le Juniperus phœnicea avec le J. Sabina. T. XLVIIL. (SÉANCES) 9 130 SÉANCE DU 26 aAvriz 1901. la Cedria ou poix liquide que, d’après les anciens auteurs, les Égyptiens employaient à l'embaumement des cadavres. Nous tra- duisons ainsi qu’il suit le passage qui termine ce chapitre : « En France, le populaire est en possession de quelque chose qui répond parfaitement à la Cedria ou poix liquide. Il appelle cela de deux noms, dont l’un est: Huile de Cade, et l’autre : du Tac (4). Mais de même que celte substance porte des noms diffé- rents, elle s'obtient aussi de matières diverses. Il y a, en effet, des paysans qui, du bois de Genévrier (2), de Frêne, de Sabine, de ‘Cèdre, et de n'importe quel autre , pourvu qu'il soit fraichement coupé, parviennent à extraire une liqueur semblable à la Cedria ou poix liquide. Les habitants d'Avignon, de la Provence et du Languedoc se servent surtout d’une huile qui provient du Cedrus Phenica et du Lycia, et à laquelle ils donnent pour nom les deux mots de Cade Serbin. Celle qu’emploient nos compatriotes de la Gaule celtique et qu’ils nomment du Tac paraît véritablement être extraite du bois de Génevrier : elle a pris le nom de la ma- ladie qu’elle est apte à guérir (3). C’est un mal contagieux, qui se propage parmi les troupeaux et tue les brebis. Lorsque, pour le combattre, les paysans, qui en cela sont nos maîtres, ont besoin de cette huile, ils vont chez les pharmaciens et leur de- mandent du Tac et, dans la France méridionale, du Cade Ser- bin, nom vulgaire que les Juifs auraient mis en usage chez le peuple (4). » (1) Les mots que nous soulignons sont écrits en français dans le texte. (2) Belon entend ici notre Juniperus communis L. (3) Phlegmasie éruptive de la peau, contagieuse chez le mouton, le chien et le cheval. (4) Vulgus Galliarum habet aliquid quod Cedriæ aut Pici liquidæ prorsus respondeat. Duobus autem nominibus id appellare solet. Uno modo, Huile de Cade, alio vero, du Tac. Sed quemadmodum variam sortitur nomenclaturam, sic ex variis materiebus fieri consuevit. Sunt enim artifices, sed alioqui rus- tici, qui ex quibusvis materiebus veluti Juniperi, Fraxini, Sabinæ, Cedri, et ejusmodi lignis adhuc virentibus, liquorem Pici liquidæ aut Cedriæ similem exsudare cogant : nam indigenæ Avignionenses, Provinciales et Linguoscitones eo maximè oleo utuntur, quod ex Phœnica et Lycia Cedro fit, et duobus n0- minibus De Cade Serbin vocant. Id autem quo nostri hic in Gallia Celtica utuntur, quod Tacum vocant, verius è lignis Juniperorum perfici videtur, idque à morbo ovium cui mederi solet, nomen habet. Est autem contagiosa quædam lues, quæ populatim sævit et interficit oves : in quo medendo rustici, cûm nobis doctiores sint, eo opus habentes, pharmacopolas adeunt, à quibus et Tacum postulant, quemadmodum in inferiori Gallia du Cade Serbin nomine quidem vulgari, sed quod Judæi populum sic docuerunt. LEGRÉ. — PIERRE BELON. 131 S'il faut en croire Belon, notre Genévrier de Phénicie, en un certain endroit de la Provence, aurait été pourvu d’un autre nom, d’origine arabe, dit-il. Le passage du De arboribus coniferis cité plus haut, et dans lequel il nous apprend que son Cedrus Lycia vel Retusa, vulgai- rement appelé Morveinc, est très abondant autour de Marseille, se termine par cette phrase : « Sed qui apud Sirpontem versus Mas- siliam agunt, arbusculam ipsam Cotranum voce Arabica dicunt. » Le mot provençal cotran, catran ou quitran désigne le goudron : était-ce parce que le Genévrier de Phénicie pouvait aussi fournir du goudron, que les habitants d’une localité voisine de Marseille lui donnaient le nom de cotran (1)? Et quelle est cette localité, dont le nom latinisé par Belon, de- venant à l’accusatif Sirpontem, devait être au nominatif Sirpons ? Il n’existe actuellement. et nous pouvons affirmer qu’au xvi° Siècle il n’existait, dans les environs de Marseille, aucun lieu qui portât le nom de Sirpons (2). | Il n’est pas douteux que nous nous trouvons encore en présence d’un mot estropié par les typographes parisiens : n’ayant pas pu lire exactement, sur le manuscrit de l’auteur, un nom qui leur était inconnu, ils l’ont quelque peu défiguré. | Nous pensons qu’il s’agit ici de Saint-Pons de Gémenos, où il Y avait, au moyen âge, un monastère de religieuses appartenant à l'ordre de Citeaux (3). [Lest vrai qu’il n’y a jamais eu, à Saint-Pons même, de popula- lion rurale agglomérée, tandis que la formule employée par (1) Dans son Historia plantarum universalis (t. 1", 2° part., p. 300), Jean Bauhin a reproduit textuellement la phrase de Belon citée plus haut. Mais Une annotation insérée en marge indique qu’il faut lire Corranum au lieu de Colranum. Nous ne nous expliquons pas cette rectification. — Belon lui-même à d'ailleurs usé pour ce mot d’une graphie différente dans les Observations de plusieurs singularitez : « En passant par l’Hellespont, dit-il, on voit les Montagnes revestues de belles forests de Pins sauvages nommées Piceæ : les habitants prennent de son bois nommé Teda : qui estant allumé esclaire de Soymesme comme une chandelle : duquel ils font la poix noire et la Cedria, que les François appellent du nom Arabe Quodran, ou Quatran, et en Avi- &non du Cade Cerbin. » | (2) Nous n’avons pas manqué de consulter l'excellent Dictionnaire topo- Jraphique de l'arrondissement de Marseille comprenant les noms anciens el Modernes, de Mortreuil (Marseille, 1872). Sirpons n'y figure pas. | (3) Dont les ruines subsistent encore, dans un site éminemment pittoresque, €hanté par Delille, 132 SÉANCE DU 26 aAvriz 1901. Belon : « qui apud Sirpontem... agunt », semble indiquer que, de son temps, beaucoup de gens fréquentaient cet endroit. Les deux choses ne sont pas inconciliables. La vallée de Saint-Pons est comprise dans l'itinéraire qu’avaient à suivre les voyageurs désireux d'atteindre, par la voie la plus directe, le pèlerinage fameux de la Sainte-Baume. Belon, sans doute, s’y était rendu, et c’est ainsi qu’il eut l’occasion de passer par Saint-Pons et d'observer là le Mourven qni n’a pas cessé de croître en grande abondance sur toutes les collines d’alentour. Le De arboribus coniferis contient encore une indication que nous devons recueillir. Ainsi que nous venons de le voir, Pierre Belon, suivant en cela les errements des botanistes anciens et de ceux de son temps, ap- pelait Cedrus le Genévrier Oxycèdre et le Genévrier de Phénicie. On donnait le mème nom au vrai Cèdre (Pinus Cedrus L. — Ce- drus Libani Barr.) ; mais, pour différencier celui-ci des autres, on employait une épithète, et l’on disait : Cedrus magna ou Cedrus alta. Dans le chapitre où il s’est occupé de cet arbre, Belon raconte que, d’après ce qui lui a été affirmé par quelques personnes très dignes de foi, le grand Cèdre croît dans les montagnes situées au-dessus de Nice : « Audivi à quibusdam fide valde dignis homi- nibus Cedrum magnam supra Niceam in montibus nasci. » Le fait était certainement inexact, et ces hommes s1 dignes de foi avaient induit le botaniste en erreur. Mais la phrase que nous venons de reproduire a une portée sur laquelle il convient d’insister. Puisque notre auteur, quand il consigne dans ses écrits une circonstance qu’il ne peut pas attester personnellement, a bien soin dele déclarer, nous devons en conclure que lorsqu'il ne prend pas la même précaution, c’est qu’il rapporte des faits directement observés par lui. Nous en étions bien sûr : nous n’en sommes pas moins très heureux de rencontrer une confirmation émanée de 3elon lui-même. Non seulement Pierre Belon parcourut la Provence d’un bout à l'autre, depuis Orange et Avignon jusqu’à Ramatuelle, Fréjus, Antibes et Nice, mais nous avons acquis la certitude qu'il yfitun long séjour. C'est à Marseille qu’il demeura le plus longtemps. LEGRÉ. — PIERRE BELON. 433 Au cours de ses voyages en Provence, il ne s'était pas unique- ment occupé de botanique. Comme l'ichtyologie avait aussi beau- coup d’attrait pour lui, un stage dans la grande cité maritime lui offrait une occasion excellente de s’adonner avec profit à cette branche de l’histoire naturelle. Dans un des ouvrages où il a traité de l’histoire des poissons, — Celui qui a pour titre : De aquatilibus libri duo (1), — il a fait connaître le nom provençal, usilé à Marseille, de plus de soixante des espèces qu’il a décrites et presque toujours dessinées. IL in- dique cette appellation populaire au moyen d’une formule qui varie peu : « Massilienses vocant.…, À Massiliensibus nomina- lur…, Massiliensium vulqus appellat.… » Et nous pouvons con- Stater que ces applications de vocables provençaux ont été faites avec une irréprochable exactitude. Quand, par exemple, nous entendons Belon nous dire que les Marseillais nomment tel et tel poisson Bauldroy, Bogue, Cabasson, Clavellade, Fiela, Giarret, Malarmat, Palamide, Roquau, Rascasse, Sarg, Suvereau, Ser- ran, elc., nous nous trouvons en présence de dénominations qui n'ont pas cessé d’être familières aux Provençaux d’aujourd’hui (2). Or, pour arriver à connaître exactement le nom marseillais d'une soixantaine d'espèces, il a bien fallu que Belon fit à Mar- seille un séjour prolongé. Ses observations ichtyologiques exi- geaient beaucoup de temps. Ce n’était qu’en faisant, en des saisons différentes, de longues stations dans le voisinage de la mer que le naturaliste pouvait réaliser ce qu’il ambitionnait : connaître un grand nombre de poissons, étudier leur conformation, les dessi- ner, apprendre leur nom vulgaire. Il devait, pour cela, s’astreindre à vivre dans l'intimité des pêcheurs, à les attendre sur le rivage quand ils y débarquaient le produit de leur pêche, à les accom- Pagner quelquefois sur leurs bateaux pour assister à la levée des filets; à fréquenter aussi les marchés et les halles où le poisson élait mis en vente; à interroger patiemment pêcheurs et poisson- nières; et comme, en ce temps-là, ni les uns ni les autres ne (1) Petri Bellonii Cenomani De aguatilibus Libri duo cum iconibus ad Divam ipsorum effigiem, quoad ejus fieri potuit, expressis. — Parisiis, apud Carolum Stephanum, Typographum Regium, M.D.LIIL. — L'ouvrage est dédié ad amplissimum Cardinalem Castillionœum (le cardinal de Châtillon). (2) Nous avons exactement reproduit pour les noms cités l'orthographe adoptée par Belon. 434 SÉANCE DU 26 AvriL 1901. parlaient, n’entendaient même le français, il avait bien été obligé de s'exercer au préalable à se servir lui-même de la langue pro- vençale (4). Au cours de sa carrière scientifique, Pierre Belon fit au moins deux fois le voyage de Provence. C’est là une circonstance dont l'exactitude semble établie par les dates de ses ouvrages. Le De Aquatilibus, qui contient une multitude de détails re- cueillis à Marseille, a paru en 1553. Quelques-uns de ces détails figuraient déjà dans l'Histoire des estranges poissons, publiée en 1551. C’est donc antérieurement à l’année 1551 que Belon était venu une première fois en Provence et avait fait à Marseille un long séjour. Il faut faire remonter à ce premier voyage les quelques indica- cations relatives à la flore provençale qui ont été consignées dans les Observations de plusieurs singularilez et dans le De arboribus coniferis, ces deux livres ayant vu le jour en la même année 1555. Pierre Belon était ensuite retourné à Paris, où les soins à donner à l'impression simultanée de trois de ses ouvrages devaient rendre sa présence nécessaire (2). I revit une seconde fois la Provence lorsque, se faisant l’apôtre du reboisement, il entreprit de se mettre en quête des essences forestières qui pouvaient être introduites ou multipliées sur le sol (1) C’est vraisemblablement à Marseille, en fréquentant les pècheurs, que Pierre Belon eut occasion de goûter d’un mets dont il a parlé dans l'Histoire des estranges poissons, et fait, en ces termes, connaître la recette: « Je veul racompter combien l’artifice des hommes peult adjouster à nature : car les paoures mariniers ct pescheurs, aiants pris des poissons qui d’euls mesmes sont de saveur ingrate…. ils leur sçavent faire une saulce si propre, que la saveur de la saulce surpasse la saveur ingrate du poisson, laquelle leur oste la mauvaise odeur et les rend delectables : et tout ainsi que les plus riches font telles saulces avec bonnes muscades, girofles, macis et canelle battue, beurre, sucre, vin aigre, pain rosti.. aussi les paoures gents n’aiants point tant de choses à commandement, aiants tant seulement des aux et des noix, qu ils battent avec du pain et de l’huille et du vin aigre, ils feront une saulce à leur poisson qu'ils rendent à leur appetit si delicieuse qu’on n’en peul manger [de meilleure] et telle maniere de saulce est generalement cogneüe de touts pescheurs, qu’ils nomment vulgairement l’Aillade. » — Aüllade est encore un mot provençal, ainsi que le reconnaissent Littré et les auteurs du nouveau Dictionnaire général de la langue française. (2) L'épitre dédicatoire des Observations, adressée au cardinal de Tournon, est ainsi datée : « De vostre maison de l'Abbaye de Sainct Germain des prez NT ne" ’ Le cardinal, étant abbé de Saint-Germain des Prés, avait ierre Belon l'hospitalité dans cette célèbre abbaye. LEGRÉ. — PIERRE BELON. 135 français. Les Remonstrances, qu'il écrivit pour divulguer le résul- tat de ses recherches et de ses observations, parurent en 1558. Nous avons vu que dans un passage de ce livre où il a fait allu- sion au Pin d'Alep, ila cité la ville d'Aix en Provence et mentionné une terre appartenant au « president Destrets », désignant ainsi Jean-Augustin de Foresta, baron de Trets, président à mortier au Parlement de Provence, investi de cette charge seulement en 1554. Si donc, comme tout le fait supposer, Pierre Belon a été reçu chez le président baron de Trets, c’est qu’il était revenu en Provence dans l'intervalle compris entre 1554 et 1558 (date de la publica- tion des Remonstrances); et c’est alors qu’il a complété par de nouveaux détails les notes si pleines d’intérêt que, lors de son pre- mier voyage, il avait commencé de prendre sur la flore de cette belle province (1). (1) I n’y a pas certitude absolue que Belon ait fait deux fois le voyage de Provence. Nous ne devons pas attacher une valeur décisive à l'argument tiré de ce qu’il a donné au baron de Trets un titre de président obtenu seulement en 1554. Le naturaliste-voyageur pouvait très bien avoir connu Jean -Augustin de Foresta à une époque antérieure, alors que celui-ci n’était encore que conseiller, et, lors de l'impression des Remonstrances, donner au magistrat Provençal son nouveau titre. En tout cas, si Belon a revu la Provence, ce ne Peut être que dans l’intervalle écoulé entre 1554 et 1558. Contre la réalité d’une seconde venue en cette province, on pourrait invoquer une phrase dans laquelle, faisant allusion aux divers voyages entrepris pour préparer son livre, il écrivait qu’il avait dà « retourner traverser tout expressement les summités des monts d'Auvergne, Savoie et Daulphiné, pour voir les arbres ». Pourquoi, dira-t-on, si à cette époque il avait de nouveau exploré la Provence, ne l'au- rait-il pas nommée en même temps que l’Auvergne, la Savoie et le Dauphiné? À quoi nous répondrions que dans ce passage il n'a parlé que des € sum- mités », que les Alpes provençales confinent au Dauphiné, et que pour Belon la vraie Provence était sans doute la partie inférieure du pays, de beaucoup la plus étendue, où l’on ne rencontre guère que des basses collines. Mais cette discussion serait dépourvue d'utilité. Que Belon ait fait en Provence un ou deux voyages, peu importe. Ce qui est indubitable, c'est que l'illustre natu- raliste à parcouru la Provence entière et y a longtemps séjourné. 1306 SÉANCE DU 26 Avriz 1901. ANTOINE CONSTANTIN Au cours de nos précédentes études sur l’histoire de la Bota- nique au xvi' siècle, nous avons eu maintes lois l’occasion de dire quelle fut alors l'importance du rôle dévolu, dans l’enseignement médical, à la science phytologique, puisque, — il est inutile de le répéter, — c'était le règne végétal qui, presque seul, fournissait matière à l’art du ;j:harmacien. Le botaniste dont nous allons maintenant nous occuper pré- tendit, — et c’est en cela que consiste sa principale originalité, — qu'en Provence croissent toutes les plantes propres à guérir Îles maladies auxquelles les Provençaux peuvent être sujets; d’où il concluait à une transformation complète de la Pharmaceutique provençale. La Provence cesserait d’être, pour ses médicaments, tributaire des pays orientaux, et désormais ses apothicaires n'au- raient plus besoin de se procurer à grands frais des drogues étrangères, dont le haut prix ruinait les malades. . Sa thèse, basée sur cette croyance que l’auteur de la nature à toujours placé le remède à côté du mal, il l’étayait au moyen de différents exemples que lui avait sugoérés son érudition biblique : «€ Moyse, pour chasser l’amertume des eaux et les rendre po- tables, manda-il ses droguistes aux Antipodes (comme nous fai- sons à tout propos) plustost que d’experimenter la vertu de l’arbre voisin du fleuve? — Elisée mundifia-il les eaux de Jericho avec autre drogue qu'avec celle qui est en chaque maison usuelle et familiere, assavoir avec le sel? — Thobie le jeune, pour curer la cecité de son pere, de quel coilyre ou de quelles autres drogues usa-il en ceste operation, que du fiel du poisson qu’il pescha dans le fleuve voisin? » Or, s'il est de règle que partout l’antidote avoisine le venin, Y aurait-il exceplion pour la Provence (1)? (1) A l'appui de celte vérité, ou prétendue telle, que la nature place tou- jours le remède à proximité du mal, notre auteur invoquait une observation LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 137 « Quand on voudroit bien faire ce tort à la nature, de l’accuser qu'elle eust laissé quelques contrees despourveües et indigentes de remedes necessaires à la conservation et restauration de la santé des hommes qui les habitent : oserions-nous dire cela de nostre Provence? De laquelle semble que la mesme nature ait voulu faire un abregé de tout le monde, et y renfermer la fæcondité de tout ce qu’elle a esparsement distribué entre toutes les autres du globe. Elle nous a produit toutes les especes de grains, vins, huiles, sels, bestails, poissons, et toutes sortes de fruicts, soyes, laines, brief tout ce qui est propre pour la nourriture, entretien et plaisir des hommes. Elle nous exhibe le vermeillon, le safran, quand bon nous semble, la soulde, le pastel, la guesde. Elle nous presente pierres de toutes sortes, pour bastir et ediffier, plastrer, mouldre, cruser, et à faire verres. Le bolus (1) encores, le tale, le jayet, le coral, la croye (2) et l’ocre. Elle enferme dans ses flancs l'or, l’ar- gent, le mercure, le plomb, le soulfre, le fer, le vernis et le char- bon naturel (qui est une espece de bitume) pour purifier et rendre tous lesdicts mineraux propres à nostre usage. Et pour la guari- son de plusieurs maladies, par autre artilice incurables, elle nous elixe, dans ses entrailles, de bains naturels et tres-salutaires, à Digne et dans ceste cité d’Aix. Et neantmoins, quoyque nous habitions une tant fertille province et si apte à la production de toutes choses : nous ne voulons confesser estre abondans et tres- riches de remedes. » L'auteur de ce patriotique dithyrambe se nommait Antoine Constantin. Il était originaire de la Haute-Provence. « Il näquit, faite par un conseiller au Parlement d'Aix. Cet ingénieux magistrat faisait remarquer que les fruits astringents, tels que ceux du Cornouiller et du Sorbier, mürissent à l'époque même où ils peuvent servir à combattre les dysenteries produites par l’excès des fruits laxatifs comme les melons et les raisins. . , (1) Bolus, bol d'Arménie, médicament qui, au xvi° siècle, était employé Contre la peste, et dans la composition duquel on faisait entrer une sorte de terre ou de pierre friable apportée d'Arménie. — Le botaniste provençal Hugues de Solier affirme, dans ses Scholies sur Aetius, que l’on extrayait cette même terre « de certaines petites collines situées près de Montmajour, aux environs d'Arles, ville très ancienne et très illustre de notre Provence ». (La Botanique en Provence au XVI siècle : Hugues de Solier.) ) Nom provençal de la craie. 138 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. dit Garidel (1), à Senez, ville Episcopale de ceste Province (2)- Apres avoir fini ses études en Medecine, il prit le degré de Docteur dans l’Université d’Aix, où il exerça la Medecine pendant un assez long temps avec l’entiere satisfaction du Public... Ïl étoit très- versé dans la connaissance de la matiere medicinale, il possedoit à fonds les Auteurs Arabes; ce qui lui donna lieu d’examiner si, sans les drogues Arabesques, l’on ne pourroit pas guérir aussi- bien les maladies avec les remedes du Païs. » L'exemple populaire avait, du reste, confirmé ce novateur dans l'idée de substituer les remèdes indigènes à ceux apportés des pays lointains : | « Le vulgaire, et mesmes les femmelettes semblent en cecy avoir esté plus curieuses et diligentes que nous : car elles ont mises les facultez de plusieurs medicamens en lumière, lesquelles nous estoyent auparavant incognuës. Et quant aux purgations la plebee coustumierement mesprise les estrangers, use de la catapuce, de la laureole, du tytimal, de l’hieble, et autres que la necessité leur a faict experimenter. Brief la populace met en besongne les me- dicamens produits en nostre Provence, tant aux internes qu'aux externes maladies, quelquefois avec meilleur succès et tousjours avec moins de frais que nous qui, preferans le rheubarbe, les tamarins, les mirobolans, la casse et autres drogues estrangeres, adulierees ou vermoulues et chanssies de vieillesse, outre le trouble que donnons aux malades à cause de l’odeur et du goust mausade, odieux et ingrat, sommes cause que les Apothicaires sont contraints (estant les drogues estrangeres si cherement achep- tées) d’espuiser la bource des pauvres malades : tellement que (1) Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix, Explication des noms des auteurs botanistes, p. VIII. — Antoine Constantin était fils de Claude Constantin, dont Garidel ne nous fait pas connaitre la profession, et de Jeannette Maicox. La date de sa naissance n'est pas indiquée. Mais comme nous savons qu'il se maria en 1580, si nous admettons qu’il était alors âgé d'environ trente ans, il serait né vers le milieu du xvi° siècle. . (2) Le petit village de Senez, aujourd’hui chef-lieu de canton de l'arrondis- enen e jasteilane (Basses Alpes), fut jusqu’à la Révolution le siège d’un sv à &.— L'auteur du De laudibus Provinciæ (Paris, 1551), Pierre Quiqueran le Beaujeu (d Arles), avait été nommé, à l’âge de dix-huit ans, évêque de Senez par le roi François Le. Voir les détails que nous avons donnés au sujet de Quiqueran dans notre ouvrage intitulé : La Botanique en Provence 4% XVIe siecle : Pierre Pena et Mathias de Lobel (Marseille, 1899). LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 139 nous en voyons plusieurs ceder plustost à l’impetuosité des ma- ladies et aymer mieux mourir, que de recourir à nous, sachant fort bien qu’ils ne pourroyent eviter les drogues Orientales et Indiennes, ny le registre des Apothicaires. » Mais Constantin se gardait bien de faire le procès aux apothi- caires, avec lesquels, évidemment, il tenait à ne pas se brouiller : « Les Apothicaires, quant en ce faict, doivent estre deschargez de toute accusation et blasme. Car ils ne peuvent ni doivent meu- bler leurs boutiques d’autres drogues que de celles que les Mede- cins mettent ordinairement en pratique. Lesquelles, estant achep- tees cheres, ne peuvent estre vendues qu’à cher prix. » Les médecins sont les seuls coupables. L'emploi des médica- ments exotiques impose actuellement aux apothicaires des voyages coûteux et pénibles, qu’ils n’auront plus l’obligation d’entre- prendre lorsque la matière médicale leur sera fournie par la Provence : € S’ensuit donc que despuis qu'avec beaucoup moins de des- pence et autant ou plus de commodité, nous pouvons faire la medecine en ce païs, des medicamens qui sont en iceluy nourris, nous faisons tort à la nation Provençale de la frustrer des biens que nostre Seigneur semble avoir preparez pour elle et desquels nous avons esté faicts les fidelles dispensateurs : comme aussi les Apo- thicaires et droguistes ont de quoy se plaindre de nous, de ce que nous les contraignons naviger jusques aux extremitez de la terre, Pour recouvrer avec grands perils, frais et despens ce que se peul sans danger, sans grand pourchas et à bon comte recouvrer en ce pais. » Notre médecin, ayant longuement expérimenté sur ses malades l'effet des plantes médicinales récoltées en Provence, prit le parti d'écrire un ouvrage spécial pour préconiser sa méthode. | Le Traité de la pharmacie provençale, — tel était le titre pro- Jeté, — devait, dans la pensée de l’auteur, exiger plus d’un volume. Un seul a paru. C’est celui où il est question des plantes purga- tives, les premières qu’Antoine Constantin tenait à faire connaitre. Ce livre fut imprimé à Lyon par Thibaud Ancelin, imprimeur du roi, et vit le jour en 1597. La publication d’un livre nouveau était alors un événement que les amis de l’auteur, quand ils se croyaient poètes, célébraient à l'envi, toujours prodigues d’hyperboles ; et le volume étalait avec 140 SÉANCE DU 26 AvRIL 1901. orgueil sur ses premières pages les sonnets ou autres pièces qu’il avait inspirées. | S'il faut en juger d’après l'enthousiasme des poètes qui Sa- luërent par avance l’œuvre d’Antoine Constantin, l'idée pour laquelle celui-ci s'était mis en campagne allait être accueillie avec la plus grande faveur. Dans un premier sonnet, un poète qui jouissait en ce temps-là d’une certaine renommée, Louis de Gallaup-Chasteuil (1), pré- voyait le vide que la médication nouvelle ferait bientôt sur les rives du Styx, et il s’alarmait, pour l'inventeur, de la colère des dieux infernaux : Je crains qu’un Dieu jaloux ne retranche son âge; Sa main prive Caron de l’importun naulage (2), Æaque aux champs herbeux n’attend plus le mortel. Un avocat au Parlement d’Aix, N. Perrin, apostrophait ainsi les Indiens qui, désormais, netrouveraient plus d’acheteurs pour leurs drogues : Dites-nous, Indiens, qui vous rend estonnez ? Quelle est votre douleur? Quoy! vos drogues moisies ° Ainsi qu'auparavant ne seront plus choisies, Ni vos fruicts abuseurs dans nos havres trainez ? Un autre « Advocat au Parlement de Provence », B. Bernardi, vaticinait en ces termes : (1) La Biographie universelle n'a point passé sous silence le poète Louis de Gallaup-Chasteuil. Voici la notice qui le concerne : « Issu d’une famille noble et ancienne, originaire de Naples selon quelques-uns, mais plus proba- blement du Languedoc, laquelle vint s'établir à Aix-en-Provence à la fin du xv° siècle, il naquit dans cette ville vers l'an 1550. Son père et son aïeul s'étaient distingués dans la carrière des armes. Tous deux cultivèrent les lettres, goût que partagea Louis et qui fut commun à ses descendants. Louis fit de bonnes études et devint un des hommes les plus savants de son temps. Il faisait des vers avec facilité, et son génie brillait surtout dans les inscriptions et Îles devises. Charles-Emmanuel 1", duc de Savoie, l’honorait de son estime, et en recevait volontiers des conseils. Il rendit à Henri IV, dans le temps de la ue, d’utiles services que ce prince reconnut par une charge de conseiller d'Etat. Il mourut à Aix, l'an 1598, n'étant âgé que de quarante-huit ans. » (2) Nolis, prix du passage (payé au batelier infernal). : LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 141 Fidelles gardiens du recours de la vie, Sacres-saincts heritiers de l’Epidaurien, N'allez plus outre mer rechercher nostre bien, Ny relisez plus tant les secrets d'Arabie. Ce livre seul pourra contenter vostre envie Sans relire sans fin le divin Galien, Et fournira pour vous et au Pharmacien Le rheubarbe et la casse en vostre champ sortie. Cacochimes Francois, vous en estes aussi; Et vous, Ô Provencaux, lisez ce livre icy, Car surtout c’est pour vous qu’il est mis en lumiere... Et comme, parmi les productions littéraires, l’anagramme était alors fort en honneur, N. Perrin composa un second sonnet pour y insérer celle-ci : Nul d’eux (1) eut toutesfois l’authorité si grande Que nostre Constantin qui, des lors qu’il commande, Aux malades il donne incontinent santé. Nous ne devons pas nous étonner qu’au nombre des rimeurs qui prônèrent la Pharmacie provençale, il y eût deux avocals : Constantin, bien aise de mettre son traité sous la protection de l'autorité judiciaire, l'avait dédié « à mes seigneurs de la Cour de Parlement de Provence ». Il craignait que son succès ne lui Suscitât beaucoup d’envieux, et ilessayait de s'attacher par avance d'illustres défenseurs : € Mes seigneurs, c’est l'ordinaire des hommes qui font profes- sion des lettres, principalement de ceux qui recelent beaucoup plus à l'intérieur qu'ils n’en portent au front, d’estre long temps suffoquez et comme ensevelis parmi les tenebres des plebees, si quelque grand personnage ne les sousleve et leur soustienne le Menton. C’est quasi aussi l'ordinaire entre ceux qui courent en mesme lice, de mesdire et detracter des labeurs et actions d’au- truy. Et c’est pour autant qu’un chascun desirant sa renommée Pager au-dessus et gaigner le haut, tasche par tous moyens mettre à fons et ensevelir la memoire non seulement de ses contempo- : (1) Hippocrate et Galien. 142 SÉANCE DU 26 AvRIL 1901. rains, mais voire mesme de ses antecesseurs.. Ge vice à faict que nostre medecine a perdu les escrits d’un Herophile, d’un Crisippe, d'un Diocle, d’un Prodique, d’un Praxagore, d’un Erasistrate, d’un Themisson, et d’une infinité d’autres. Si donc les detrac- teurs ont eu tant de pouvoir sur les œuvres de tant et tant de renommez personnages, que doibs-je esperer de ce petit surgeon, sinon de le voir assailli par les morsures empestees de plusieurs mesdisans, plus addonnez à detracter du labeur d’autruy que dili- gens et curieux de mieux faire ?.. Tels mesdisans et mal affection- nez, considerans les merites et grandeurs de vostre tres auguste Compagnie, pleine d'humanité, de doctrine, de prudence, de pieté, de foy et de religion tout ensemble, seront contraincts poser les armes et caler les voiles, le voyant esclos soubs la protection el sauvegarde de ce tres illustre et royal Senat. » Il y avait donc, en ce bon vieux temps, chez les botanistes et les médecins, des mesdisans addonnez à detracter du labeur d'au- truy! Mais nous pensons bien qu’avec le puissant patronage du Parlement de Provence, le subtil docteur aixois put échapper à leurs morsures empestees. Nous avons dit plus haut qu’en écrivant son livre, Constantin se proposait de l’intituler : « Traité de la pharmacie provençale ». Il n'avait point renoncé à ce titre lorsqu'il remit son manuscrit à limprimeur lyonnais, et durant l'impression du texte, rien ne fut modifié. En tête de la page qui porte le chiffre 4, nous voyons un titre d'entrée ainsi conçu : « Premiere partie de la pharmacie provençale »; ces mêmes mots : « de la pharmacie provençale » sont reproduits sur les titres courants, au sommet des pages sui- vantes; et le volume se termine par cette formule : « Fin de la pharmacie provençale ». Mais quand, l'impression du corps de l’ouvrage étant achevée, il ne restait plus qu’à imprimer en dernier lieu, comme il est d'usage, une première feuille contenant le frontispice, l'avis au lecteur, la dédicace et les poésies liminaires, Constantin se ravisa- | Il jugea sans doute qu’il assurerait à son traité un débit plus étendu si, en modifiant le titre, il enlevait à l'ouvrage son aspect trop exclusivement provençal. Au mot provençale qui accompa- gnait celui de pharmacie, il substitua l'adjectif provinciale, et il arrèla en cette forme la rédaction définitive du frontispice : « Brief traicté de pharmacie provinciale et familiere, suivant LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 143 laquelle la Medecine peut estre faicte des remedes qui se treuvent en chasque province, sans qu’on soit contrainct les aller mandier ailleurs, dressé et faict vulgaire par M. Antoine Constantin, d. en medecine à Aix en Provence. » De cette façon l'ouvrage paraissait écrit non point seulement pour les Provençaux, mais pour les habitants de chacune des autres provinces du royaume; ce que, du reste, l’auteur déclarait en termes exprès, dans son « Advertissement au lecteur » : « Ne pense pas, ami lecteur, combien que ce traicté semble s'adresser seulement aux Provençaux, qu’il ne soit aussi basti pour loules les provinces de la France, et ne se puisse encores estendre plus loing.… » D’après le plan conçu par Constantin, ce volume, ainsi que nous l’avons indiqué, n’était que le commencement d’une série; uniquement réservé aux purgatifs, il avait pour objet de vulga- riser les substances, douées de la virtus purgaliva, qui pouvaient être empruntées aux ressources particulières du terroir provençal. Le traité de la pharmacie provençale est divisé en trois livres : Le premier, qui ne porte pas de titre spécial, est affecté à l’exa- men d’un groupe d’espèces végétales ayant la propriété de purger avec énergie, etappartenant presque toutes à la flore spontanée de la Provence : Le deuxième livre est intitulé : Des medicamens qui purgent sans faire aucune violence ou bien peu au corps humain ; il y est encore fait mention de diverses plantes spontanées; Enfin le contenu du troisième est indiqué au moyen de l’énon- clation suivante : Des medicamens qui, outre ce qu'ils purgent le corps, ont ausi quelque pouvoir de le nourrir. Parmi ces médica- ments alimentaires, l’auteur introduit un certain nombre d'arbres fruitiers ou de plantes potagères. Nous voulons ici demeurer fidèle à la règle dont nous ne nous sommes jamais départi en écrivant nos études de botanique ré- trospective. Nous n’envisagerons Antoine Constantin qu'en sa qualité de botaniste. Nous laisserons de côté tout ce qui, dans son œuvre, intéresse l’art médical ou pharmaceutique. Des divers Chapitres consacrés aux plantes médicinales, nous extrairons seu- lement les passages qui peuvent offrir un intérêt botanique. | L'auteur de l'Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix a fait un reproche à Constantin, considéré comme botaniste. 144 SÉANCE DU 26 avriz 1901. Après avoir reconnu qu’ « il possedoit à fonds les Auteurs Arabes », Garidel ajoutait : «Il paroit que nôtre Auteur n’avoit pas de grandes lumières dans la Botanique moderne, qui lui auroit fourni infail- liblement de quoi enrichir son livre »; et il appréciait ainsi la Pharmacie provençale : « Cet ouvrage est plus à estimer par raport au dessein de l’Auteur que par l’execution. » L’instaurateur de la médication nouvelle était, il est vrai, pro- fondément imbu de l’antique doctrine : il trouve des occasions fréquentes d’invoquer Hippocrate, Théophraste, Dioscoride, Ga- lien, Oribase, Paul! d’Égine et, parmi les auteurs arabes, Mesué, Avicenne, Avenzoar, d’autres encore. Mais il semble n’avoir eu qu’une connaissance bien incomplète de ce que Garidel appelait « La Botanique moderne », c’est-à-dire l’ensemble de ces grands ouvrages de phytographie que la seconde moitié du xvr' siècle vit éclore en si grand nombre et qui, en substituant au principe d'autorité l’observation directe des phénomènes de la nature, ouvrirent à la science émancipée la voie du progrès illimité. Des botanographes de son siècle, c’est à peine s’il nomme Ruel, Matthiole, Léonard Fuchs et Jean Costæus. Ïl est à remarquer que bien souvent Constantin évite de donner, aux plantes dont il traite, les noms latins inscrits dans les Flores contemporaines. Il les désigne par le nom français, auquel il ajoule quelquefois le vocable provençal. Était-ce parce qu’en pareils cas il ignorait le nom latin? On peut supposer aussi qu’étant désireux de laisser à son Brief traiclé le caractère d'œuvre populaire et, suivant Son expression, € familière », c’est intentionnellement qu’il s’abstenait d'employer, pour la désignation. des simples, la langue scientifique. Nous allons maintenant passer en revue les plantes énumérées dans la Pharmacie provençale. Nous les présenterons sous le nom adopté par l’auteur et nous conserverons l’ordre qu'il a suivi. COCOMBRE SAUVAGE, — I s’agit ici de la Cucurbitacée que nous nommons aujourd'hui Ecballium Elaterium Rich. (Momordica Elalerium L.). « Le vulgaire, écrit Constantin, l'appelle Cocome- rasse (1). — Il croit tout proche des murailles, presque de tous (1) Ce nom provençal n’est point tombé en désuétude. Le Trésor du Féli- brige, dictionnaire provençal-français de Frédéric Mistral, donne aussi les formes Coucoumourasso, Coucouroumasso, Coucoumbrasso. , son LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 145 les lieux de ce païs, mais aussi il entre maugré nous jusques aux jardins, desquels il ne peut bonnement estre extirpé, dans l’enclos desdittes murailles. » CaTaPucE. — L'auteur réunit sous ce titre deux Euphorbiacées bien différentes : le Ricin (Ricinus communis L.) et l'Épurge (Euphorbia Lathyris L.). Voici comment il s’exprime au sujet de ces deux espèces : « Je ne m'’arresteray pas à descrire l’histoire de la catapuce, non plus que des autres simples desquels j’ay deliberé de parler, tant pour ce qu’ils sont cogneus presque de tous et mesmement du vulgaire, qu’à cause que les herboristes (1) recens en ont sufli- samment escrit. « Les herboristes en ont remarqué de deux sortes, l’une qui est grande, qu’autrement nous appelons ricinus à cause que sa graine représente un petit animal livide, qui s'attache aux beufs, aux chevres et autres bestes : on l’appelle'en nostre langue provençale cascaillons (2). Le vulgaire nomme ceste plante palma christ (3). € L'autre espece est petite, qui proprement est celle que nous appelons catapucia, Galen la nomme lathiris. La catapucia minor, que les Provençaux entendent seulement par le nom de caqua- puce (4), les François la nomment espurge. » TITHYMALE. — « C’est, dit Constantin, la plante que les bar- bares (5) appellent esula, les Latins lactuca caprina, les Francois () Le mot herboriste n'avait pas alors la signification que nous Jui don- nons aujourd’hui. Il s'appliquait aux botanistes, avec le sens plus spécial que Comporte l'expression moderne de floriste. On désignait par le nom d’herbier où d'herbaire les ouvrages que nous appelons actuellement des flores. . (2) Constantin veut ici parler de la tique, insecte que les Provencaux con- Unuent à nommer cascaioun. | (3) Le nom provencal du Ricin est présentement paumocristo ; palma-crist est la forme languedocienne. (Voy.le Trésor de F. Mistral.) . . (#) Le mot catapuço est encore usité en Provence avec la même significa- Uon, ainsi que la forme altérée cacapugo. | 6) Constantin entend par là ceux qui parlaient un latin barbare, et il Wsait, sans aucun doute, le personnel des officines où l’on désignait les plantes médicinales par des noms spéciaux, à désinence latine, mais différant des termes, réputés classiques, dont se servaient les botanistes. Voy. à ce sujet notre étude sur Hugues de Solier : cet auteur a, pour la plupart des plantes qu'il mentionnait, fait connaître les appellations en usage chez les apothicaires. T. XLVIN. (SÉANCES) 10 146 SÉANCE DU 26 AvRIL 1901. l'herbe à lait et les Provençaux lachuscle (1). Les Medecins qui ont escrit des simples medicamens, tous d’un commun accord confessent qu’il y en a de sept especes. Ores qu’en ce païs, à mon opinion, nous ayons toutes les especes, tant aux parties maritimes que ès montagnes, nous prendrons neantmoins celuy qui nous est plus à port, qui croit partout, jusques aupres des murailles des villes et villages, ès lieux cultivez et incults, et n’est autre que celuy que Mathiol et Dioscoride appelle helioscopius, qui est en malignité et vehemence inferieur aux autres especes. » — C'est donc notre Euphorbia Helioscopia L. que le médecin réformateur recommandait à ses malades sous le nom de « tithymale ». THYMELEA et CHAMELEA. — Nous nous trouvons ici en présence d’une difficulté. Le texte porte : « De ces deux plantes, les anciens n’en ont usé que de la graine : l’une desquelles ils appellent gra- num cnidium, l’autre cneorum. » Par Thymelea, il y a certitude que Constantin désignait le Garou (Daphne Gnidium L.) : nous avons, pour n’en point douter, l’au- torité de Garidel (2). C’est du reste à cette espèce que beaucoup de floristes du xvr' siècle avaient appliqué le nom de Thymelæa. Matthiole, Dodoens, Cordus, Pierre Belon, Conrad Gesner et d’autres donnaient celui de Chamelæa à la plante que les Adver- saria, l’'Historia Lugdunensis, Charles de l’Escluse en son His- loire des plantes rares, Jean et Gaspard Bauhin appelèrent Cha- méælea lricoccos et dont Linné a fait son Cneorum tricoccum. Nous serions donc porté à croire que c’est bien de cette espèce qu'il est question dans le passage cité plus haut, et le mot cneorum, qui Y est employé, confirmerait notre assimilation. Mais est-il possible de la concilier avec les détails donnés par Constantin au sujet du Thymelea et de son prétendu Chamelea ? « Ces deux plantes, dit-il, sont si vulgaires en ceste province, mesmement au pais bas, (1) Nom que la langue provençale continue à donner aux diverses Eu- phorbes, et dont la racine est le mot Ja ou lach, lait. (2) « Le Garou, ou Thymelæa foliis Lini C. B. Pin., contient un sel àcre caustique. Les plus savants des anciens Botanistes conviennent que le Gr” num Cnidium des Anciens est le fruit de cette plante, dont Hippocrate se servoit pour purger ses malädes. Dioscoride a rangé cette plante parmi les re medes purgatifs ; Mesué lui a donné la même place. Nôtre Constantin n’a pa$ ou Fran de suivre Mesué et les Auteurs ci-devant citez. » (Hist. des pl; p. 461. LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 147 qu'il n’y a presque lieu incult qui n’en soit peuplé, mesme que tous les chemins pres la ville d’Aix en sont bordez. » Le Daphne Gnidium est assez commun dans la Basse-Pro- vence (1), mais le Cneorum tricoccum Y est d’une extrème rareté. Honoré Roux, l’auteur du Catalogue des plantes de Provence, ne l'a cité que dans le département des Alpes-Maritimes. Un ouvrage antérieur, le Catalogue des plantes qui croissent naturellement dans le département des Bouches-du-Rhône, de Castagne, l'avait signalé aux environs d'Arles. Mais on ne l'y a pas retrouvé, puisque le consciencieux Honoré Roux s’est abstenu de reproduire cette indication. Est-il possible d'admettre que si le Cneorum, pendant le xvr° siècle, était aussi abondant aux alentours d’Aix que l’affir- mait Constantin, il eût, depuis lors, entièrement disparu (2) ? ELLEBORE. — « Les herboristes depeignent deux principales sortes d’ellebore, le blanc et le noir : toutes les deux on treuve en ceste province et principalement aux montaignes qui voisinent le Dauphiné et Terre-neuve (3) d’où elles peuvent estre transplantees €n nos jardins, comme plusieurs autres plantes, afin que nous Puissions au besoin estre plus promptement et plus commodement Sécourus. » — Parmi les botanistes du xvi° siècle, les uns appe- lient Helleborus niger j'espèce à laquelle Linné a confirmé ce nom (Helleborus niger flore roseo de Gaspard Bauhin); les autres, celle que l’auteur du Species a nommée Helleborus viridis. Il est (1) « Cette plante, écrivait Garidel, est fort commune dans nôtre terroir, On la trouve presque partout sur nos collines du Monteiguez, du Tholonet et ailleurs, » (1bid., p. 460.) | . (2) La rareté du Cneorum tricoccum en Provence au xvi‘ siècle avait été Constatée par Pierre Pena, qui à fourni au Stirpium Adversaria tous les articles relatifs à la flore provençale. Après avoir signalé une station de cette Plante à Frontignan en Languedoc, il déclarait qu’elle était rare partout ail- leurs et notamment en Provence : « nec quidem in Galloprovincia, ubi tamen Dascilur, multo prodit proventu. » (Stirp. Ado., p.151). Dans les nombreuses erborisations qui nous ont fait parcourir en tous sens les cinq départements découpés dans l’ancien territoire de la Provence, nous n’avons pas rencontré ne seule fois le Cneorum. Hônoré Roux, que nous venons de rappeler, ne avait jamais récolté lui-même ; il l'indique à Antibes, d’après Huet ; à Nice, Menton et Monaco, d'après Arduino. — Pierre Belon, vers le milieu du XVI° siècle, trouva cette Térébinthacée à Ramatuelle, près Saint-Tropez (Var). (3) Vallée de Terre neuve, Terre neuve de Provence est le nom € que les iémontais donnaient autrefois au comté de Nice, depuis son annexion au duché de Savoie en 1388 ». (F. Mistral, Trésor du Félibrige.) 148 SÉANCE DU 26 AvRiL 1901. probable que par Ellébore noir Constantin entendait l’Helleborus niger L. « L’Hellebore noir dont nous nous servons en Medecine, écrivait Garidel, est l’Helleborus niger flore roseo C. B. Pin., qui vient dans la haute Provence, dans les montagnes de Colmars el de Seyne; et dans celle du Dauphiné (1). » — Quant à l’Ellébore blanc, il n’est pas douteux que c’était pour l’auteur de la Phar- macie provençale la Colchicacée à laquelle Dodoens, Valerius Cordus et d’autres avaient déjà conféré le nom de Veralrum album qu’elle porte encore de nos jours. « Nos Provençaux apel- lent cette espece Varaire, du nom corrompu de Veratrum, qui est l’Hellebore blanc. Aujourd’hui on se sert rarement de l’Hellebore blanc, à cause des terribles symptômes qu’il excite (2). » TurBiru. — Turbith est un nom arabe employé par Avicenne. Les écrivains de la Renaissance, qui tenaient tant à pouvoir appliquer avec certitude les noms anciens aux espèces qu’ils avaient sous les yeux, ne parvinrent pas à se mettre d’accord sur l’iden- tité du Turbith. Les uns donnèrent ce nom à diverses Euphorbes, d’autres à plusieurs Ombellifères, quelques-uns à la plante ex0- tique que Linné nomma Convolvulus Turpethum. Les mêmes divergences d'opinion se manifestèrent à propos du mot grec Thapsia, trouvé dans Théophraste. Les deux noms finirent pa être confondus, certains auteurs, tels que Césalpin et Conrad Gesner, ayant indifféremment appelé la même plante Turbith ou Thapsia. C’est ce que fit aussi Constantin : « Je sçay qu’on objectera qué la thapsia, de laquelle je parle, n’est pas le turbith qui est mis en œuvre aux boutiques de nos Apothicaires : mais ce m’est tout un, pourveu que par experiences infaillibles, et par le tesmoignage (9 Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix, p. 226. — Ga- ridel avait reçu cette plante de son correspondant Jean Saurin, apothicaire à Colmars, lequel avait aussi trouvé dans les mêmes parages l’Helleborus viridis L. 11 disait de la première : « Mr Saurin nous assure que cette planté vient sur Ja pente de la montagne appelée le Col de Champ, ou la Couello de Champ, du côté d’Entreaunes, dans les lieux septentrionaux et couverts d'arbres, à une lieüe et demie de Colmars »; et de l’Ellébore vert : € On trouve cette espece d’'Hellebore dans les mêmes endroits du terroir de Col- mars, Comme l’a observé Mr Saurin. » — Voir, au sujet du correspondant de Garidel, notre Notice sur le botaniste Provençal Jean Saurin (Bull. de la Soc. bot. de Fr., session extraordinaire d (2) Garidel, loc. cit. e Barcelonnette). LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 149 de quelques auteurs recens, de renommee non vulgaire entre les Medecins, soit notoire et manifeste que nostre thapsia a les mesmes puissances de purger la grosse et crasse phlegme, que Mathiol attribue au tripolion, qu'il pense estre le turbith. » Le Turbith ou Thapsia qu’Antoine Constantin faisait figurer parmi les plantes purgatives indigènes est une Ombellifère qui se rencontre assez communément sur les collines de la Provence mé- ridionale : le Thapsia villosa L., auquel, avant Linné, Gaspard Bauhin, dans le Pinax, avait déjà imposé l’appellation de Thapsia latifolia villosa (1). À cel égard aucun doute n’est possible : nous avons, encore ici, l'appui de Garidel. En son Histoire des plantes, il a consacré un assez long article au Thapsia latifolia villosa du Pinax : « La racine de cette plante, dit-il, rend un suc lacticineux, fort âcre et amer au goût, qui excite des nausées, et qui s’épaissit en forme de gomme quand il est sec. Plusieurs de nos Auteurs ont crû que le Turbith des Arabes étoit la racine du Thapsia… Nôtre Constantin étoit dans le même sentiment. Il assure qu'il s’en étoit servi avec heureux succez, dans le village où il avait commencé de faire la Mede- cine (2). » S'il faut en croire l’auteur de la Pharmacopée provençale, le Thapsia villosa était extrêmement abondant aux alentours d’Aix. € Combien qu’il croisse en affluence en ce païis de Provence, Mmesme que les coustaux et montagnes, tant du terroir de la ville d'Aix que des lieux circonvoisins, en sont toutes couvertes (3), si (1) La plupart des floristes du xvi° siècle antérieurs à G. Bauhin l’appe- laient Seseli Peloponesiacum. (2) « C’est une erreur de croire, ajoutait Garidel, que le Thapsia dont nous parlons, non plus que le Thapsia Montis Gargani, dont on se sert dans la Sicile, nous fournisse le véritable Turbith. Le véritable Turbith estune espece e Lizeron, qui croît à Guzarata, dans les Indes Orientales, et que | illustre Mr Herman, Professeur Botaniste à Leyden, apelle Convolvulus Indicus, ala- tus, Maximus, foliis Hibisco non nihil similibus, Turbith officinarum. Gaspard Bauhia l’apelle Turpethum repens foliis Altheæ, vel Indicum. » C'est Sete plante que Linné a nommée Convolvulus Turpethum. (3) 11 semble qu’au siècle suivant, le Thapsia villosa était devenu plus rare aux environs d'Aix. « L’on trouvoit autrefois cette plante, déclarait Ga- ridel, sur les collines du Montaiguez. Mr Fouque [professeur de botanique à Mversité d'Aix] l’a trouvée en assez grande quantité dans l'endroit apellé OU Devens de Pourrieros, dans celui de Rians nommé la Garduello, et dans le bois d’Ollieres, » 150 SÉANCE DU 26 AvriIL 1901. est-ce que les droguistes et grossiers (1) de Marseille (desquels nos Apothicaires lacheptent bien cherement) le vont chercher à grands frais et despens, en regions estranges. » Et il relatait ce détail, qui n’est pas sans intérêt au point de vue de l'histoire du commerce : « Les marchands de la basse et haute Bretaigne le viennent querir au bas Languedoc, vers Montpellier et Nismes, auquel païs s’il ne la trouvoyent, suis asseuré qu’ils viendroyent querir le nostre et accuseroyent la negligence de nous autres Me- decins Provençaux. » FLAMME ou GLAYEUL. — Constantin applique évidemment ces deux synonymes à l’Jris germanica L. « La flamme, ou iris, ou glayeul, dit-il, est celui que nous voyons aux jardins : ausquels estant une fois tant soit peu enraciné, il pullule si bien qu’il n’a besoin de culture pour se presenter, avec ses couteaux verdoyans, enrichi de diverses couleurs. » Il nous apprend que déjà la parfumerie utilisait la bonne odeur qu’exhale, quand elle est desséchée, la racine d’iris, et il nous fait connaitre les noms singuliers de deux des produits que cette industrie en obtenait. Il qualifiait l’Iris germanique de « fidelle conservateur de toutes odeurs plaisantes », et il ajoutait aussitôt : « lequel les parfumeurs mettent pour fondement et base de leurs pommes, oyseaux de Cypres, et autres senteurs. » SUREAU et INIEBLE. — La signification de ces deux mots français n’a pas varié. [ls désignaient, comme aujourd’hui, les deux espèces, l’une et l’autre très répandues en Provence, du genre Sambucus : l'espèce arborescente, Sambucus nigra L., et l'espèce herbacée, Sambucus Ebulus L. « Dioscoride, écrit notre auteur, faict seu- lement deux especes de ceste plante : l’une qu’il appelle en sa langue Grecque acte, l’autre chameæacte. La premiere est celle que les François nomment sureau, les Latins sambucus, desquels nous avons retenu le mot sambuc (2)... Le chamæacte de Dioscoride ( Grossiers, marchands grossiers, commerçants en gros. (2) Nom provençal du Sambucus nigra. — Il est à remarquer que le pro- nom p uriel nous, dans ce membre de phrase, est mis par opposition aux sub- sans qi récent : « Les François. les Latins.… »; il signifie : « Les Come, Se raliachée à le France à mon po an ment de 30ÿ den point comme un accessoire à un prin- cipal, mais comme un principal à un ne : : autre principal », les P ncaux n’en- tendaient pas abdiquer leur nationalité. p pe? Provença LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 151 est plus tost herbe que arbrisseau, et n’est autre que celle que nous appellons en François hieble, en Latin ebulus : le vulgaire en Provence le nomme dooulgues (1). » BRIONIA ou COLUVRÉE. — La nomenclature moderne a con- servé, comme nom de genre, le vocable Bryonia. Il n’en existe en Provence qu’une seule espèce, Bryonia dioica Jacq., qui croît dans les haies, ainsi que Constantin l'indique fort exactement. Il nous révèle qu’elle était employée par les femmes à un usage cosmétique. « Combien que la brionia, que les Latins appellent vilis alba, les François la coluvrée ou feu ardant, soit un simple tres frequent, tant aux montaignes que aux pais bas de ceste pro- vince, et qu’elle croist au long des chemins, et principalement aux hayes des jardins et vignes : si n’est-elle que des herboristes cognué, et de quelques femmes qui la recherchent curieusement, non pour la dedier à la purgation, ains plus tost pour en faire un fard, tres-accommodé pour l’embellissement de la face, et pour esfasser les taches et cicatrices des playes, à quoy elle est excel- lente, si au jus de sa racine on mesle la farine de febves, ou des pois ciches, et est faict un liniment pour l'appliquer sur le visage Où Sur tout autre partie. » LAUREOLE. — (C’est le Daphne Laureola L. Constantin avoue que Mesué, son auteur de prédilection, n’ayant point fait mention de la Lauréole « en son catalogue des simples dediez aux purga- tions », il l'aurait lui-même passée sous silence, si un paysan de Lambesc n’était venu lui en révéler la « faculté purgatrice ». € Un rustique villageois de Lambes m’en apporta une branche, de la laureole masle, de laquelle (comme il m’asseura) luy et toute Sa famille s’estoyent purgez ceste annee, craignans la peste : et mesme qu’il m’asseura qu’il avoit esté guari de la fievre quarte, Par l’usage de la decoction des feuilles d’icelle. » Notre auteur a donné, relativement à l'habitat de la Lauréole, l'indication que voici : € Ce simple croit principalement aux montaignes et par le rap- (4) La forme provençale, encore usitée, est éugue. Le d initial qu'emploie Constantin a la valeur de l’article pluriel contracté d’. 152 . SÉANCE DU 26 aAvRiL 1901. port de plusieurs, il s’en trouve copieusement au bois de Val- bonette (1). » Pin DE VEAU. — « Il est un simple si frequent et cogneu en ce payis, qu’il n’y a personne, entre les plebees, qui ne le cognoisse fort bien : car il croit quasi partout, tant aux forest qu'aux lieux proches des villes, aux hayes des vignes et jardins, et combien qu’aucuns commandent de le cueillir au Printemps, les autres à l’Automne, si est-ce qu’il se trouve tousjours verdoyant et en touies les parties de l'annee, mesmement en ce païis temperé : veu aussi qu’il se nourrit entre les buissons et les hayes vives, desquelles il se pare et defend du froid et neges. » Îl est infiniment probable que Constantin ne distinguait pas l'Arum maculatum L. de l'A. italicum Mill., et les détails que nous venons de transcrire font supposer que les deux espèces ont été ici confondues. Le rédacteur de la Pharmacie provençale n’a pas manqué de mentionner les noms de « segueirons ou fugueirons » que les Pro- vençaux donnaient au Pied-de-veau (2). Il nous apprend encore que les femmes s’en servaient pour accroître la beauté de leur visage : « de la racine tres-belle et blanche, dit-il, elles com- posent un fard qui n’est de peu d’efficace. » GENESTE.— « Nous n’avons remarqué en ce païs que deux sortes de la geneste, l’une qui est grande, de laquelle les verges sont assés longues, et sans feuilles, laquelle est tres-frequente en la basse Provence, combien qu’on en despopule bien fort le terroir d'Aix, quoyque ce simple ne face injure à personne : car il n'oc- cupe que les lieux incults, arides et steriles. » (1) Le bois de Valboneite est situé non loin de Lambese (Bouches-du- Rhône). Du temps de Garidel, la Lauréole n’avait pas déserté cet habitat. « Jay trouvé cette plante, écrivait-il, dans l'endroit apellé lou Devens de Rians et dans le Bois de la Sainte-Baume ; on la trouve aussi dans les Bois de Valbonette, de \Valfere, et ailleurs. » Nous avons nous-même revu le Daphnt Laureola, il y à quelques années, et tout récemment encore, dans les bois de V albonette et de Valfère. [Voy. notre Note intitulée : Le vallon du Dragon a Rognes, in Revue Horticole, journal des travaux de la Société d'Horticul- ture et de Botanique des Bouches-du-Rhône (Marseille, 1897)]. _@2) Les formes Segueiroun, Fugueiroun ou Figuciroun n'ont pas cessé d être erployées, et le Trésor de Frédéric Mistral constate qu'elles s’ap- pliquent aussi bien à l’Arum maculatum qu’à l’A. italicum. LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 153 À la description de cette première espèce de « Geneste », il est aisé de reconnaître le Spartium junceum L. Mais pourquoi les gens d’Aix tenaient-ils tant à en « despopuler » leur terroir? € L'autre, poursuit Constantin, est beaucoup moindre, de laquelle les virgules sont beaucoup moins longues et moins rondes, vestues de quelques petites feuilles : cestuy-cy (à mon advis) ne croit qu'aux montagnes seulement. » Il devient ici bien difficile de se prononcer avec certitude, et nous devons simplement hasarder une hypothèse. Nous inclinons à croire que c’est au Coronilla juncea L. qu’il y aurait lieu d’ap- pliquer la phrase qui précède. Si, comme Garidel le lui a justement reproché, le docteur An- toine Constantin n'avait pas autant négligé de se familiariser avec la « Botanique moderne », il aurait donné aux espèces dont il s’occupait les noms adoptés par les floristes contemporains : nous nous trouverions dès lors en présence de dénominations qu'il serait beaucoup plus facile de traduire. LENTISCLE. — Dans le chapitre consacré à la « Geneste », Cons- lantin mentionne incidemment le Pistacia Lentiscus L., à propos du mastic, dont il aurait bien, en certains cas, conseillé l'emploi; mais, disait-il, « nous ne voulons chercher aucun medicament hors de nostre province, dans laquelle le mastic ne se trouve point, par nostre faute toutesfois, et negligence de cultiver les len- tiscles (1) d’où il est tiré, ou plustost de ne sçavoir le moyen de le faire, puisque nous avons lesdits lentiscles autant bons que sçau- royent estre ceux de l'Isle de Cyo (2). » ARISTOLOCHIE. — Sous ce titre il comprend trois espèces d’Aris- toloche : Aristolochia Clematitis L., A.rotunda L., A. longa L.(3). Mais nous croyons qu’il les distinguait mal. Après avoir dit de V’« Aristolochie » in genere : « Elle croit abondamment en ce pais (1) Les Provencaux traduisent par Lentiscle le nom latin Lentiscus. Dans Geneste, il est facile de retrouver l’étymologie Genista. (2) Chio. | (3) Les noms spécifiques adoptés par Linné pour ces trois espèces, d’Aris- toloche leur avaient déjà été appliqués par la plupart des floristes du XVI Siècle, Matthiole, Anguillara, Pierre Pena, Mathias de Lobel, Charles de l’Es- cluse, etc. — Sic, pour l’Aristolochia Pistolochia L. 154 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. de Provence », il ajoutait : « L’aristolochie clematis se treuve fort rarement et est cognuë de bien peu de gens... — Quant à l'aris- tolochie ronde et longue, elles se treuvent assés frequentes en ce païs, celle-là croit le plus aux vallees pleines de jones et dans les prés qu’on n’arrouse guieres, ceste-cy dans les vignes, desquelles les vignerons ne les en peuvent despeupler. » P OIGNON MARIN. — Il applique cette expression à une Liliacée, Scilla maritima L. (Urginea Scilla Steinh.), et à une Amaryl- lidée, Pancratium maritimum L. « Dioscoride, dit-il, en faict de deux sortes, qu’il distingue en deux divers chapitres : l’une est grande, laquelle nous entendons principalement par le nom de scille, l’autre petite, que luy mesme appelle pancration. Toutes les deux ont mesme puissance, combien que la petite est de moindre vertu, elles sont aussi fort bien peuplees en ce pais, prin- cipalement aux parties maritimes. » — Il n’était pas tout à fait exact d'affirmer que ces deux espèces sont « fort bien peuplees en ce païs » : la Scille maritime, surtout, est une plante rare en Provence. Cou MARIN. — Constantin désigne par ces mots le Convolvulus Soldanella L., que les botanistes du xvr° siècle nommaient Bras- sica marina. « Nosire intention, dit-il, n’est pas de parler en ce lieux de toutes les especes de chous, quoyque toutes ayent puis- sance de purger : mais seulement de celuy qui se trouve au bord de la mer, ayant les fueilles semblables à celles de l’aristolochie ronde. Cette espece n’est pas tant vulgaire que les autres simples, desquels nous avons fait auparavant mention, à cause qu'elle ne croit qu'aux parties maritimes, meslee parmi le sablon de la mer. On fait à Montpellier une composition, intitulée Electuarium de soldanella incerti authoris : duquel le chou marin, qui n’est autre chose que la soldanella, est la base et principal ingredient. » Notre docteur attribuait spécialement à cette plante le pouvoir d évacuer € les mucositez et la pituite, laquelle abonde plus aux gens maritimes qu'aux autres hommes »; et il en prend texte pour nous « faire admirer la Providence de Dieu, lequel a donné la varieté des remedes, accommodez à la diversité des maladies qui coustumierement adviennent selon la varieté des lieux ». Le Convoluulus Soldanella clôt la liste des simples qui forment LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 155 la matière du premier livre de la Pharmacie provençale. L'auteur y ajoute cette conclusion : € Me semble d’avoir assés prouvé ma proposition en ce premier genre de medicamens, laquelle tend à cela, que, pour faire la medecine, il n’est ja de besoin que nous employons les drogues estrangeres.. Je ne doute point quesi nous faisons uneenqueste, avec les diligences requises, par tous les carrefours de ce païs, nous n’en trouvissions beaucoup plus qu’il ne nous en faut. De sorte qu’en lieu que nous fussions contraints d’aller mandier les estrangers, que plustost nous aurions de quoy fournir aux Mede- cins moins curieux, ès autres provinces. » Dans le deuxième livre, où vont être examinés, nous le rappe- lons, les médicaments « qui purgent sans faire aucune violence au corps humain », nous ne relevons qu’un petit nombre de plantes appartenant à la végétation spontanée du pays. Les voici encore dans l’ordre où nous les rencontrons : FRANGULA. — « Pour commencer ce second catalogue par les medicamens qui purgent avec mediocrité, je mettray en teste la frangula, qui est un arbre de mediocre grandeur, ayant Îles fueilles semblables à celles du cornouillier ou acuernier en provençal, ses fleurs blanches, son fruict petit, de la grosseur d’un pois. Ce simple a le bois fort imbecille et frelle, facile à rompre, de la- quelle facilité elle porte le nom de frangula. » | Mattthiole, Dodoens et l’Historia Lugdunensis avaient appelé Frangula l'arbrisseau dont Linné a fait le Rhamnus Frangula. C'est bien cette espèce que Constantin a insérée parmi ses purga- üfs bénins. Il en indique ainsi l'habitat : € Cette plante se treuve aux montagnes de l’haute Provence en plusieurs endroits : n’y a pas longtemps qu’elle y a esté recognüe, Je suis asseuré qu’on la trouveroit à la saincte Baume (1), et qu'elle Pourroit estre cultivee et nourrie par tout ce pais, mesme dans les Jardins. » | (1) Il ressort de divers passages de la Pharmacie provençale qu’Antoine Constantin, assez piètre botaniste comme on a pu voir, n'avait pas dà her- boriser beaucoup. S'il était allé à la Sainte-Baume, il aurait constaté lui- même que le Rhamnus Frangula ne s’y trouve point. Mais en montant tout près de la barre rocheuse que domine le Saint-Pilon, il n'aurait pas manqué d’apercevoir le Rk. alpinus. 156 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. Par l'association des idées, à propos d’acclimatation, il s'étonne qu’on n’ait pas essayé de cultiver en Provence la rhubarbe : «€ Je m’esmerveille que depuis le temps qu’il y a que le rheubarbe à esté en si grand pris entre nous, qu’on n’aye laché d’en prouvoir ce pais, qui est une region temperée, tout ainsi qu'on Y cultive maintenant les cannes à sucre, les pistaches, les palmes, et plu- sieurs autres plantes estrangeres (1). Mais en cela nous avons deux empeschemens principaux : l’un est la non-chalance et negligence nostre, qui a faict que nous ne voulons ou n’osons adjouster rien à ce que nos predecesseurs ont inventé; l’autre est l'impieté et meschanceté des barbares, lesquels trouvent si bon que nous n’em- ployons presque autres drogues que les leurs, qu'ils ne nous mandent rien qui ne soit adulteré etcorrompu. Il est certain que le rheubarbe en leur païs est une drogue de grand efficace : mais celuy qu’ils nous envoient est de fort peu de valeur, et la plupart sert mieux à l’embellissement des cheveux des femmes que pour autres medecines. » | Décidément nos Provençales du xvi° siècle prenaient grand soin de leurs charmes et, pour se faire belles, appelaient à leur aide non seulement des plantes indigènes, telles que la Bryone et le Gouet, mais aussi l’exotique Rhubarbe! EPiTHYME OÙ GouTTE Du THym. — Ces deux synonymes nous présentent notre Cuscuta Epithymum L. « Il n’y a herboriste, écrit Constantin, qui n’aye en plusieurs endroits veu et recogneu l’epithime, qui est un simple de soy sans aucune racine qu’imme- diatement prenne nourriture de la terre, ains croit par dessus le thym, qu’il enveloppe en forme de cheveux rogeastres. D’iceluy nous avons aussi peu d’indigence que du thym son nourrissier. » ABSINTHE. — € Îl n’y a herbe plus commune et plus cogneuë en ce pais que l’absinthe, et toutesfois le vulgaire n’a encores prins garde à sa faculté laxative.… Des especes d’absinthe que les her- boristes ont cogneu et remarqué, nous n’en avons en ce pais que (1) Il est certain qu’au xvi* siècle la canne à sucre était cultivée en certains endroits de la Provence. Ce que dit Antoine Constantin confirme à cet égard ù témoignage formel de Pierre Pena dans les Adversaria, et celui de Thomas alter en ses mémoires. — Voy., dans la série de nos études sur la Botanique en Provence au xvie siècle, Pierre Pena et M nique Thomas Platter (Marseille, 1900). Mathias de Lobel et Féis LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 157 deux : l’une qui a les fueilles minces, petites et blanchâtres, qu’on nomme absinthe romain ou pontique, duquel on en treuve seu- lement dans le jardin des Apothicaires quelques plantes : l’autre a les fueilles plus grosses et deschiquetees, lequel est tres-frequent, tant aux jardins de la basse Provence qu’aux lieux incults et pier- reux des montagnes. Et de cestuy-cy je veux que nos Provençaux usent. » Nul doute que l’ « absinthe romain ou pontique », cultivée par les apothicaires en leurs jardins, ne fût l’Artemisia Absinthium L. Mais quel nom porte dans la nomenclature actuelle l’espèce indi- gène, dont le seul caractère signalé ici est le suivant : « fueilles plus grosses et deschiquetees » ? On peut hésiter entre Santolina Chamæcyparissus L. (1) et l’une de nos Armoises méridionales : À. camphorata Nil. ou À. campestris L. (2). FUMETERRE. — « La fumeterre (ainsi appellée parce que si on met son suc sur les yeux pour les esclaircir, à quoy elle a grand efficace, elle excite les larmes, tout ainsi que la fumee) croit en grande affluence aux vignes, aux jardins, et par tous les champs : de sorte qu’elle est cogneuë d’un chacun. » I n’est pas toujours facile de distinguer telle et telle espèce de Fumaria, quand on les a vivantes sous les yeux. Il serait donc téméraire de tenter ici une spécification. [l est probable, du reste, : que Constantin englobait sous le nom générique de Fumeterre les diverses espèces de Fumaria plus ou moins abondantes en Pro- vence. MERCURIALE. — Notre auteur s’est contenté d'admettre la Mer- Curiale dans la seconde série de ses purgatifs, sans donner aucune indication phytographique. Il envisageait vraisemblablement le Mercurialis annua L., qui est l’espèce de beaucoup la plus com- mune,. CLocnerres. — « Celles que nous avons remarquees en ce pais (1) Le nom provençal de l’Absinthe est Aussent (b. lat. Absentum). Les k y ass appellent Gros-Aussent la Santoline (F. Mistral, Trésor du Fé- torige). * i (2) Peut-être aussi Artemisia glutinosa Gay ou A. gallica Wild., qui ne Sont point rares en Provence. 158 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. sont de deux sortes que le vulgaire appelle du nom commun de corregioles (4). L'une est petite et croit aux champs cultivez et aux vignes : et de ceste-cy la plebee se sert à la guarison des playes…., et mesme les moissonniers, lorsqu'ils s’offensent et blessent avec leurs faucilles. L'autre est assés grande quant aux fueilles, laquelle se treuve embrassant les hayes des jardins, et bien souvent les chanvres, qu’elle suffoque quelquefois. » Les détails qui précèdent empêchent toute hésitation : ils s’ap- pliquent manifestement au Convolvulus arvensis L. et au C. st- pium L. Pozypone. — « Nous avons retenu le nom de polypode des Grecs, ainsi appellé pource qu’il est une racine qui est attachee en beaucoup d’endroits, comme par plusieurs pieds : on l'appelle aussi la petite fougere, à cause de la similitude que ses fueilles ont avec la fougere grande. Ce simple croit en nosire province, autant ou plus copieusement qu’en aucune autre : et se prend coustumierement aux chaines, rochers, en lieux humides el opaques. » La Fougère, mise par Constantin au rang des simples qui ont la propriété de purger sans violence, est bien notre Polypodium vulgare. Gette dénomination binaire, adoptée par Linné, avait été créée par Gaspard Bauhin. L'auteur du Pinax s'était, d’ailleurs, . borné à joindre l’épithète de vulgare au nom de Polypodium que la presque unanimité des botanographes du xvr° siècle appliquaient à la même Fougère. AGARIC. — Les anciens auteurs donnaient le nom d’Agaricus au Polyporus officinalis Fries. C’est vraisemblablement de ce Cham- pignon que la Pharmacie provençale disait : « On m’estimera pos- sible avoir oublié ma promesse de [ne] vouloir descrire autres simples purgatifs, en ce traicté, que ceux qui se treuvent en Pro- vence, puisque j'y nombre l’agaric, reputé estranger; mais outre ue nr sense qui croit en plusieurs lieux qui de de Terre neufve @) el le Ga ensois il et de eric afficpe QOUT pensois, il est de grande efficace pour (1) Tel est le nom que continue à | ) orter e L vensis L. L'orthographe actuelle est Lane haies et (2) Voy. la note 3 de la page 147. LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 159 nostre intention, et de peu de coust, et suis asseuré que si nous meltions diligence de le chercher, nous le treuvcrions presque par tout ce païs : car tous ceux qui en ont escrit nous asseurent qu'il provient non seulement sur les sapins et melezes, en figure d’esponges et de boulets, mais aussi qu’on l’a treuvé croistre sur les vieux chaines et houssons ou eusses (1) et autres arbres glan- diferes, desquels nostre province est partout ornee. Je pense aussi qu'il se trouveroit sur les vieux faus (2) à nostre païs, vers les montagnes du Regeois (3). » CABARET OÙ AsaroN. — (Asarum europæum L.) « Le cabaret, que les Latins appelle asarum, comme aussi les Grecs, est abon- dant aux montagnes de nostre Provence, et est un simple de grande utilité pour la purgation. » Enfin, pour clore la série des plantes dont le deuxième livre s’est occupé, il nous reste à reproduire ce que l’auteur a dit d’une espèce qui n’est point spontanée en Provence, mais que les hor- ticulteurs du xvi° siècle multipliaient volontiers, le Carthamus lhinclorius L. : CARTHAME OU SAFFRAN BASTARD. — € Combien que la carthame ne nous soit herbe champêtre, je ne l’omettray pourtant en ce Catalogue, veu qu’il se peut cultiver et se peupler de soy mesme dans nos jardins : il n’est autre chose que la plante qui produit la graine de laquelle on nourrit les perroquets : elle est ornee d’une fleur semblable au saffran, au lieu duquel les plebees quelques fois en usent. » Le troisième livre dela Pharmacie provençale a pour objet, nous (1) Les deux noms de Housson et Eusse s'appliquent au Quercus Ilex L. Housson est un diminutif du mot français Houx. Eusse est provençal. Ce mot, d'après l'orthographe moderne réformée par F. Mistral, s'écrit actuellement Euse (on prononce Eouse). Pierre Belon, dans ses Remonstrances, s'est servi de la forme Eouse. (2) Faus (lat. Fagus), nom provençal du Hètre. . (3) Le pays de Riez, Regium. Cette petite ville, qui eut une certaine 1mpor- lance sous la domination romaine et fut ensuite le siège d’un évêché, est présentement chef-lieu de canton de l'arrondissement de Digne (Basse-Alpes). — Par les mots « nostre pais » employés dans la même phrase, Constantin entendait la Haute-Provence d’où il était originaire : Senez, son lieu natal, Rest pas très éloigné de Riez. 160 SÉANCE DU 26 AvRriL 1901. l’avons dit, un certain nombre de substances végétales qui sont en réalité des aliments, mais des aliments laxalifs, fruits, légumes et plantes potagères; « medicamens, disait le titre, qui outre ce qu’ils purgent le corps, ont aussi quelque pouvoir de le nourrir. » Bien que ces divers produits végétaux soient du ressort de l’hor- ticulture plutôt que de la botanique, nous en mentionnerons quelques-uns : ceux à raison desquels Constantin a donné des détails curieux qui méritent d’être relevés. : | En dépit du titre contenant le programme du troisième livre, l’auteur ya introduit un chapitre relatif à la manne qui, Si elle est un purgatif, ne saurait être admise parmi les substances ali- mentaires. La manne, produit d’exsudation de certains arbres, notamment du Mélèze, était, au xvr° siècle, en très grande faveur. On esti- mait fort celle qui provenait des Alpes du Dauphiné et de la Haute-Provence, et que les droguistes vendaient sous le nom de manne de Briançon (1). | Mais, au dire de Constantin, il était inutile de faire venir de Si loin un remède que quelques arbres de la Basse-Provence pou- vaient fournir aussi bien que les Mélèzes de ces montagnes recu- lées. Voici comment 1l s’exprimait au sujet de la manne : « Je n’ay pas eu crainte de la metire en mon catalogue, tant pource qu’elle s’engendre aux montagnes du Dauphiné et de Piedmont, voisines de nostre Provence, que pour aulant que les montagnes de ce païs n’en sont pas toujours destituees, etencores la trouve-on assés souvent au bas pais : Car on en a veu plusieurs fois les saules chargez au terroir de Pertuis, et moy mesmes les ay veu distiller la manne douce, laquelle la chaleur du soleil ayant liquefiee et fonduë, tumboit goutte à goutte, tellement que l'on en eusse peu remplir plusieurs vases. Les bergers et ceux qui paissent le bestail aux champs, soubs la canicule, tesmoignent qu’à l’aube du jour, ils ont veu plusieurs fois les arbres et herbes chargees de ceste rousee celeste : et encores affirment avoir tres souvent apperceu leurs habillemens comme oincts et moëttes, €l leurs cheveux tous prins de ceste liqueur. » Et sa conclusion était celle-ci : (1) Voy., relativement à la manne, ce que nous en ayons dit dans Pierre Pena et Mathias de Lobel et aussi da ns notre Notice sur le botaniste proven- çal Jean Saurin. LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 161 « Nous laisserons donc l’usage de la manne Brigantine (1), et de celle de Calabre, et mettrons diligence de faire cueillir la nostre. » Les fruits laxatifs dont Antoine Constantin prônait l'emploi étaient les prunes, les figues, les cerises, les mûres et les melons. Il mettait les prunes au premier rang : « Entre les medicamens alimenteux, disait-il, qui ont aussi quelque pouvoir d’esvacuer le ventre, les prunes sont des plus insignes, tres-familieres et domestiques. » Et il exaltait les prunes de Brignoles, dont la re- nommée élait alors universelle : « Celles de Brignoles sont en grande estime, non seulement en ce païs, mais aussi pour toute la France (2). » À propos des figues, il entonnait un nouveau dithyrambe en l'honneur de la Provence : « Entre toutes les provinces de l’Eu- rope, la Provence se peut glorifier, ou plustost doit remercier Dieu de ce qu’elle est la plus abondante et fertile en toutes les choses necessaires à la vie des hommes, et remplie de tout ce qui peut servir à la delectation et volupté : car on y admire l’abon- dance et beauté des oliviers, la bonté des pruniers, pommiers, cerisiers, amandriers, poiriers, et semblables et presque infinies especes d'arbres, desquelles les campagnes de ce pais sont natu- rellement pleines et verdoyantes. » — Parmi toutes les variétés de figues que produit en si grande quantité .le territoire provençal, c'est aux figues marseillaises qu’il accorde la prééminence : « Celles de Marseille, qui surmontent toutes les autres en bonté (3) (aussi ont-elles tres-grand bruit aux autres païs), en quelque autre terroir quelles soyent transplantees, degenerent de la premiere Suavité et douceur. » (1) De Briançon. (2) Nous avons donné de curieux détails au sujet des prunes de Brignoles dans Pierre Pena et Mathias de Lobel. — Dans l'ouvrage intitulé : La Bota- nique en Provence au XVI siècle : Léonard Rauwolff, Jacques Raynaudet (Marseille, 1900), nous avons reproduit l’éloge que fit de ces prunes le voyageur allemand, lorsqu'il traversa Brignoles pour se rendre à Marseille et de là en Syrie. (3) Nous avons eu l’occasion de citer dans Pierre Pena et Mathias de Lobel le témoignage du célèbre botaniste allemand Valerius Cordus, rapportant que les figues sèches de Provence arrivaient jusqu’en Allemagne dans de petits Cabas de forme conique en sparterie, in minutis et turbinalis sparteis cor- bibus, et ajoutant que les plus estimées étaient les figues marseillaises : € Hæ parvæ quidem sunt, sed suavitate præstantes, Marsilische Feigen dictæ. » T. XLVIIL, (SÉANCES) 11 162 SÉANCE pu 26 AvRiL 1904. Les cerises lui fournissent un argument en faveur de l’acclima- tation de nombreux végétaux exotiques qui pourrait être tentée en Provence avec succès assuré : « Les cerises sont tesmoins, entre plusieurs autres plantes que la culture peut rendre nostres quoyqu’elles soyent estrangeres et esloignees de nostre terroir : car la terre provençale en est maintenant si feconde qu’il n'ya aucune contree en tout ce pais, soit aux montaignes, vallees et plaines, qui ne soit tres-fertile en toutes sortes de cerises, et tou- tesfois nous les avons receües des estrangers. » Les mûres que Constantin appelle domestiques sont, dit-il, « de deux especes, blanches et noires ». 11 désigne ainsi les fruits des Morus alba et nigra. Par opposition, il nomme champestres les mûres de Rubus. Il mentionne spécialement « celles qui croissent en une sorte de ronce que Dioscoride appelle Rubus Idæus, la- quelle est differente des autres, n’ayant point ou fort peu d'es- pines. Ces meures-cy sont si plaisantes, et à la veuë (car elles on! la couleur d’escarlate), au goust et à l’odorat, qu’elles surmontent toutes les autres en suavité : c’est la ronce que vulgairement On nomme framboisier et son fruict framboises, desquelles plusieurs ont commencé à embellir leurs jardins. » Enfin, relativement au melon, le troisième livre de la Pharmacie provençale fournit à l’histoire horticole de cette Cucurbitacée la contribution suivante : | « En ce pais, nous en avons de trois. sortes, distinguees selon leurs formes et saveurs : € L'une est de ceux qui sont fort ventreux et de figure d’ovale, les caneleures et rayes desquels sont continuees d’un bout à l’autre, et sont ceux qui sont entendus par le nom de poupon ; € L'autre est de ceux qui sont plus longs, ayans leurs raÿes moins eminentes et plus petites, lesquels le vulgaire nomme au genre feminin pouponnes ; _ « La troisieme espece est de ceux qui, pour estre de la forme d’un coing, Sont appellez en latin melopepones, portans le nom de melon et coing ensemble : ceux cy sont proprement entendus par le nom de melon. » Et l’auteur ajoute que chez ces derniers, la chair est « dure, amassee et blanchastre » et le goût « beaucoup plus plaisant et aggreable ». Parmi les plantes potagères douées de « vertu laxative' »; "« LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 163 Antoine Constantin a rangé les « oignons domestiques, bettes, arroches et blettes, espinars et chous ». Au sujet des oignons, il prétendait, contrairement à l'opinion de-Dioscoride, que ceux de forme ronde, cultivés en Provence, ont plus « d’acrimonie » que les autres : € Combien que les oignons longs de Dioscoride surmontent en acrimonie les ronds, toutesfois nous experimentons le contraire en ceux de nostre Proveñce : car l'experience journaliere nous fait voir que les longs en figure d’ovale, tels que croissent au terroir de Bouc et de Gardane (1), cedent en acrimonie aux ronds et aplatis en forme de lentille : il s’en treuve quelquesfois de si debiles qu’on les mange sans appercevoir aucune ingratitude pour raison de l’acrimonie, voire tous crus, n’estans aucunement preparez. » Il nous apprend, incidemment, que l’ail était beaucoup moins en faveur que l'oignon chez les Provençaux du xvi' siècle; c'était le contraire en Gascogne : « Bien est vray qu’en nostre Provence l’usage des aulx n’est pas si frequent que celuy des oignons et pourreaux : car nous con- tentans des deux derniers, sommes contens de quitter la posses- sion du premier aux Gascons. » Pour les Arroches, il en distingue deux sortes : « une domes- tique, qui croit seulement aux jardins par la culture, l’autre sau- vage, de laquelle le vulgaire use aussi »; et il ajoute : « Les arroches sauvages, lesquelles le vulgaire en Provence entend soubs le nom de cenissons ou cinisclons (2) sont beaucoup plus laxa- tives que les domestiques. » Par « arroche domestique » il entendait certainement l’Atri- plex hortensis L.; et par « arroches sauvages », suivant toute probabilité, les espèces spontanées qui abondent en Provence, À. rosea L., A. haslata L., A. patula L. Dans le chapitre consacré aux « espinars », il se préoccupe d’abord de l’étymologie. € Quelques-uns sont d'opinion que ceste herbe a esté premiere- (1) Gardane est actuellement le chef-lieu d’un canton de l'arrondissement d'Aix; Bouc est une commune de ce même canton. (2) D'après le Trésor de Frédéric Mistral, le mot Seniscle et le diminuti Senisclet désignent encore en Languedoc l’Arroche sauvage. La forme Cenis: clon, employée par Constantin, est aussi un diminutif de Seniscle, 164 SÉANCE bu 26 AvRIL 1901. ment veüe en Espagne, d’où elle semble avoir retenu le nom de spanuceum ou hispanicum olus, combien qu'il est vraysem- blable qu’on les appelle espinars, pour raison de leur semence espineuse. » , Ici encore, il constate que « des espinars, les uns sont agresles, les autres domestiques ». « Des espinars domestiques, nous en avons aussi deux sortes, l’une femelle qui est sans graine, ou si en a, est sterile sans pou- voir d’engendrer son semblable : l’autre masle qui en son temps est toujours chargé de semence espineuse et piquante, propre pour la purgation : de tous les deux on use coustumierement aux repas ordinaires, au printemps et à l’automne, et mesmement en caresme et une bonne partie de l'hiver : en quelque façon qu'on les appreste, ils gardent toujours leur vertu laxative. » Quant aux « agrestes », voici ce qu’il en dit : « Ils se treuvent seulement aux montagnes du Dauphiné, de Terre neufve, et de la haute Provence, desquels les plebees de ces contrees là usent comme des herbes potageres, les appelans vul- gairement sanguaris, ausquels recognoissent quelque pouvoir de nourrir et de laxer le ventre. » — Il est hors de doute qu’il s’agit ici du Chenopodium Bonus-Henricus L., auquel les Pro- vençaux continuent à donner les noms de sangari et d’espinar- -bastard (1). Enfin, relativement aux choux, Constantin annonce qu’il ne par- lera pas des « sauvages »; et des « domestiques, desquels nous avons en ce pais de plusieurs especes », il se contente de dire : € Les uns sont blancs, les autres verds, et quelques rouges ; les uns ont les fueilles larges et crasses, les autres minces et crespees ; les uns les ont esparses et esgarees, les autres unies et amassees quasi comme en un globe, lesquels on nomme chous cabus ou capus : toutes ces especes de chous semblent avoir mesme force laxative. » Le chapitre du chou clôt la première partie de la Pharmacie provençale ; l'auteur y ajoute seulement cette déclaration qui con- tenait une promesse : € I y a une infinité d’autres simples en ce païs, de mesme vertu et efficace que ceux que j'ay rangez au premier, second et en ce (1) F. Mistral, Le Trésor du Félibrige. tt LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 165 troisiesme livre, lesquels j’eusse adjoustez pour la preuve de ma proposition, n’estoit que j’avois peur d’estre trop prolixe et de sembler descrire des choses qui sont de soy assés manifestes et probables. Joint aussi que tant de tesmoins inobjectables que j'ay produits doyvent suffire pour la confirmation de ceste verité, la- quelle j'espere, avec l’aide de Dieu, d’establir et renforcer encores mieux, tant par le denombrement des remedes particuliers et chirurgicaux, repellens, attirans, suppuratifs, mondificatifs, ag- glutinatifs et sudorifiques, pour chasser hors de nos boutiques le gaiac, la sarza parille, la racine de cinna, et autres piperies que les estrangers nous ont faites avaller auparavant, que par un dis- pensaire qui sera dressé non seulement pour la nation Proven- çale, mais aussi pour toutes les autres provinces de ce Royaume de France. » Comme on le voit, Antoine Constantin promettait de donner une suite à son ouvrage. Il tint parole, ei il écrivit, en effet, le complément dont il avait, dans le passage qui précède, tracé le programme. Mais cette seconde partie n’a jamais élé imprimée. Au cours du siècle suivant, et quinze ans après la mort de l’au- teur, Peiresc, mis en possession du manuscrit, manifesta l’inten- tion de le donner au public. L’illustre conseiller au Parlement de Provence s’élait d’abord proposé de rééditer le premier volume. C’est ce que nous apprend Gassendi dans sa vie de Peirese, où il écrit sous le millésime 1629 : € Procurare interea voluit iteratam editionem Pharmaceutices Antonii Constantini Provincialis Medici, qui ante annos circiter triginta in id incubuerat, ut ostenderet nihil esse opus ad plantas exoticas, peregrinaque remedia confugere; cûm, benignitate na- turæ, idem patrium solum, quod homines gignit, ipsis nutrien- dis, curandisque consentanea et alimenta, et medicamenla pro- videat (1). » Tant pour cette réimpression que pour la publication de la partie inédite, Peiresc voulut s’assurer le concours d’un médecin de grand renom, le docteur René Moreau, que Gassendi appelle € magnum medicæ facultatis Parisiensis lumen » (2). (1) Gassendi, Vita Peireskii,tédition de Paris, 1641, p. 226. oo. (2) « René Moreau, né à Montreuil-Bellay le 6 août 1587, mourut à Paris le 17 octobre 1656. Ce fut le grand ami de Gui Patin, qui parle si souvent de ui dans sa correspondänce et toujours avec de grands éloges. » (Note de } 166 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. Moreau se montra tout d’abord disposé à faire imprimer lui- même l'œuvre de Constantin. Gassendi, se trouvant à Paris en 1698, écrivait le 2 décembre à son ami Peiresc : Mr Moreau, ayant veu ce que vous m’escriviez du livre de M. Constan- tin, me dit que vous n’aviez qu’à le nous envoyer par la premiere com- modité parce qu’il prendroit le soin de le faire imprimer en ceste ville, et en tout cas à Genève, ayant dessein de vous en faire l’addresse par une epistre liminaire. Il adjousta qu’il seroit bon de voir avant toute œuvre la partie imprimée parce que s’il faloit adjouster, retrancher ou ‘ changer quelque chose à ce manuscrit, on rapporteroit mieux toutes choses à l'intention de l’auteur (1). Mais ce projet de publication fut abandonné, à la suite de certaines difficultés qui s’élevèrent un peu plus tard entre Peiresc et Moreau, nous ne savons à quel propos. Le fait nous est connu seulement par une lettre que, neuf mois après, le mème Gassendi, toujours à Paris, adressait à Peiresc le 4 septembre 1699 : Je ne me suis point encore souvenu de dire à M. Moreau ce que vous m’escrivistes dernierement du livre de Mr Constantin, pour moy j'en ai esté plus fasché pour la peine que vous y avez prise que pour autre chose. Ce monsieur là croyoit peut estre que ce fust là quelque grand tresor dont on se voulust prévaloir à son desadvantage. Il en tirera luy mesme le fruict qu’il pourra, et pour vous vous devez estre satisfait de n'avoir rien oublié de ce qui pouvoit regarder soit la mémoire du de- funct, soit l'honneur du païs (2). Qu est devenu le manuscrit de Constantin ? Il existait encore, ê Aix, au temps de Garidel. Celui-ci, dans sa Notice relative à auteur de la Pharmacie provençale, s'exprimait ainsi à ce sujet: Tamizey de Larroque, éditeur des Lettres de Peiresc). Le Dictionnaire his- torique de Maine-et-Loire, cité par Tamizey, disait de René Moreau : € Le: succès de son enseignement à la Faculté, non moins que ses nombreuses pu- blications, le désignèrent au choix du grand Aumônier de France Alphonse de Richelieu, qui le fit nommer à Paris professeur royal au Collège de Cam- brai. » A sa mort René Moreau laissa une bibliothèque qui « fut vendue, Éres le maine ay 1e pue 22 000 livres. Fouquet en racheta pour 10 000 res le pr pal fonds de médecine, qui passa plus tard dans la Bibliothèque (1) Lettres de Peiresc publices Imprimerie Nationale), p. 190. (2) Ibid., p. 210. par Tamizey de Larroque, t, IV (Paris, LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 167 « Ge n’est proprement que des purgatifs que nôtre Auteur a parlé dans cet Ouvrage. Il en a composé un second, qui est la suite du premier, qui traite des diurétiques, des apéritifs, des diaphoré- tiques, et des altérants domestiques, qui n’a pas vû le jour, et qui est encore en manuscrit entre les mains de ses héritiers, que Mr Joannis, très-habile Medecin, m'a assûré avoir lû. » La même Notice complète ainsi qu’il suit la biographie d’An- toine Constantin : « Sept ans après avoir mis son Ouvrage au jour, écrit Garidel, il se retira à Lambesc, où il fut gagé par la Commu- nauté pour y exercer la Médecine. Il y mourut le 18 Novembre 1616 et fût enseveli dans l'Eglise des R. R. P. P. de la Sainte Trinité (1). » Trois ans avant sa mort, le docteur Constantin fit paraître un autre ouvrage, Mais celui-ci n’était point, comme le premier, une pharmacopée. L'auteur avait tenu à faire, cette fois, œuvre de médecine pure. Son livre, imprimé à Lyon en 1613, a pour titre : Opus MEDICÆ PROGNOSEOS in quo omnium quæ possunt in ægris animadverti symplomalum in omnibus morbis, causæ et eventus copiosè et luculenter expo- nuntur (2). Mais dans ce traité des différents symptômes qui permettront de diagnostiquer toutes les maladies, nous ne trouvons rien qui se rapporte à la botanique; nous n’avons pas, dès lors, à nous en OCCuper. [1 y a, cependant, une particularité que nous tenons à signaler. L'ouvrage est dédié au gouverneur de la Provence, qui était alors Charles de Lorraine, duc de Guise, le même qui rétablit à Mar- seille l'autorité royale, quand, en 1593, Pierre Libertat tua le consul Charles de Casaulx, le dernier des Ligueurs. Constantin, en son épître dédicatoire, ne manque pas de faire allusion à ce mé- morable événement; au mot de Provence, qu’il vient d'écrire, il joint cette phrase incidente qui certainement lui assurera les (1) Sa retraite en ce lieu fut sans doute déterminée par cette circonstance qu’il avait épousé une jeune fille originaire de Lambesc. « 1] s'était marié, dit encore la Notice, le 20 Novembre 1580 avec Damoiselle Catherine Baroncelly fille à feu Pierre, et de Marguerite Hemerique, de la ville de Lambesc. » (2) Lugduni, apud Claudium Morillon Typographum, M.D.C.XIHII. 168 SÉANCE DU 26 avriz 1901. bonnes grâces du gouverneur : Quam tu intrepidè è tyrannorum faucibus, Maciliæ urbi antiquissimæ et potentissimæ libertate reslituta, habenas Prorex mira providentia moderaris. Antoine Constantin laisse voir dans cette épître qu’il n’était pas un auteur modeste et qu’il avait conçu de son propre mérite la plus haute idée. Il ne craint pas d'appeler son nouveau traité sublime et excellens opus; il insiste sur les efforts et la peine que ce livre lui a coûtés : fœtus quidem est summis vigiliis, pertinaci et improbo labore, variisque partus torminibus. Aussi, redoutant, comme jadis pour la Pharmacie provençale, les attaques des en- vieux, qu’il compare cette fois à des vautours et à des corbeaux, il confie au duc de Guise le soin de protéger cet ouvrage, qui in liberam lucem prodilurus, lui augusti nominis umbra et alis, ut à vulturum rostris et corvorum croticibus tulus avolaret indi- gebat (1). Espérait-il que le duc de Guise le protégerait aussi contre l’oubli, d’où nous l'avons tiré pour quelques instants, et dans lequel, hélas! il est, ainsi que sa méthode, destiné à retomber? (1) L’épiître dédicatoire au duc de Guise est ainsi datée : « Ex nostro mu- seolo Lambisci luæ dominationis, Idib. Augusti, anno 1612. » Le fief de Lambesc appartint pendant plusieurs siècles et jusqu'à la Révolution à la maison de Lorraine. Le P. Anselme donne le titre de comte de Lambese et d’Orgon à François de Lorraine tué en 1524 à la bataille de Pavie. Plus tard Lambesc fut érigé en principauté. Les armoiries de cette petite ville sont d'azur à la croix de Lorraine d’or. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE PAVILLARD (J.), ÉLÉMENTS DE BIOLOGIE véGÉTALE. — Un vol. in-8° de 589 pages, avec 332 figures dans le texte, 3 planches en couleurs et 4 en phototypie. Paris, Société d'éditions scientifiques, et Mont- pellier, J. Colas, 1901. Le livre que je vais analyser est l'exposé du cours professé à la Fa- culté des sciences de Montpellier par l’auteur, chargé de l’enseignement de la botanique aux élèves de l’année préparatoire aux études médicales; ilse présente au public sous le patronage de M. Flahault, qui, en quelques pages d'introduction, a nettement établi les principes qui en ont dirigé la rédaction. Après avoir fait observer que, même dans les établisse- ments secondaires, un enseignement trop scolastique, sans contact direct avec la nature, présente de sérieux inconvénients et ne remplit pas le but que doit poursuivre l’étude des sciences naturelles, notre con- frère dit qu’en tout cas, dans l’enseignement supérieur, de tels erre- ‘ Ments doivent être résolument répudiés. Trois procédés doivent être employés simultanément : le laboratoire pour l'analyse des organes et des fonctions ; l’observation directe dans la nature, avec toutes les com- Paraisons qu’elle suggère ; le cours, où les faits recueillis au laboratoire et dans la nature sont rapprochés, éclairés les uns par les autres, à la lumière des deux grandes lois de la division du travail et de la lutte des étres pour l'existence. C’est ainsi que l'élève arrivera à se rendre compte des rapports complexes de l’ensemble des êtres organisés el des admi- rables harmonies qu’ils présentent. En s'inspirant de ces pensées, M. Pavillard a rompu avec les errements Suivis jusqu’à présent dans la rédaction d'ouvrages analogues au sien, lorsqu'il à établi le plan de ce dernier. C’est ce qui donne à son livre de l'intérêt, non seulement pour les élèves, en vue desquels il a été avant tout composé, mais pour tous ceux que préoccupent l'enseignement de la botanique ou même, en dehors des questions d'enseignement, des Vues générales sur le but de cette science, et les résultats auxquels elle és arrivée, Au lieu de commencer par l'étude des organes et de leurs fonctions, indépendamment de la série des végétaux, telle qu’elle nous est révélée par les cadres de la classification naturelle, après quelques notions très générales sur la constitution et les propriétés de la matière Vivante, il place l'élève devant les formes simples pour passer graduel- lement à celles qui sont de plus en plus élevées, exposant pour chacune 170 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les complications de plus en plus grandes des organes et des fonctions, à mesure qu’elles se manifestent. Enfin, quand le monde végétal est ainsi connu dans ses grandes lignes, il passe à l’étude des importants problèmes posés par les relations que les végétaux ont soit entre eux, soit avec les milieux dans lesquels ils vivent. Qu'il s’agisse de ces considérations finales ou de l’étude des organes, des faits physiologiques, des formes végétales, l’auteur a toujours, autant que possible, choisi les objets de travail parmi ceux que l'élève pouvait facilement avoir à sa disposition, plantes spontanées ou de culture très habituelle, au moins dans les jardins botaniques, ensembles végétaux placés à sa portée. Il faut dire, en passant, qu’on est,-sous ce rapport, à Montpellier, placé dans des conditions exceptionnellement favorables, en pleine région méditerranéenne, à très peu de distance de la mer, à proximité aussi de montagnes importantes, avec sols calcaires ou non calcaires. Une très brève analyse va montrer comment M. Pavillard a rempli le programme exposé plus haut. Une première partie, divisée en quatre chapitres, est consacrée aux phénomènes les plus généraux de la ma- tière vivante, spécialement dans la cellule végétale, c’est-à-dire à son organisation, à ses propriétés, sa nutrition et sa reproduction, son irri- tabilité. La deuxième partie est consacrée aux Champignons, d’abord . aux formes inférieures, puis aux formes supérieures, avec exposé des différenciations de plus en plus accentuées qu’elles présentent. Dans une troisième partie, consacrée aux Algues, aux Lichens, aux Characées, un premier chapitre est consacré à la chlorophylle et à la nutrition des plantes vertes; puis les trois groupes sont décrits dans leur structure, en commençant pour les Algues par les plus simples ; leur reproduction et tous les phénomènes qu’elles présentent. La quatrième partie est consacrée aux Muscinées traitées d’après la même méthode que les classes précédentes. Dans la cinquième partie, l’auteur, après avoir fait remarquer l'importance de l'apparition des vaisseaux chez les plantes supérieures, le retentissement qu’elle a sur toute leur structure, et par suile sur leurs fonctions, décrit leur appareil végétatif, feuille, tige, racine ; il en étudie Ja physiologie et montre l'influence du milieu sur ces organes végétatifs. La sixième partie est consacrée à l'étude des Cryptogames vasculaires. La septième débute par l’exposé des caractères généraux des Phanérogames, puis les deux sous-embranchements des Gymnospermes et des Angiospermes sont successivement traités, € débutant pour les seconds par les Monocotylédones, les Dicotylédones élant divisées en Apétales, Dialypétales et Gamopétales, dont les plus importantes familles sont passées en revue; un dernier chapitre est con- sacré à la germination et au développement de la plante. L'ouvrage se REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 171 termine par une huitième partie consacrée à l'espèce, à sa dissémina- lion et à la géographie botanique. Dans un premier chapitre, l’auteur expose les divers modes de dissémination de la plante, l'importance qu'ils présentent pour la concurrence qu’elle établit entre les formes végétales ; de là il passe à l’espèce, se prononce pour l’évolution, mais en faisant observer les difficultés et les incertitudes auxquelles se heurtent les théories qui prétendent en expliquer la marche; il donne quelques notions de paléontologie végétale. Enfin, dans un dernier chapitre, il traite de la géographie botanique, insiste en terminant sur les grandes régions botaniques, leurs subdivisions, sur les associations d'espèces et termine par quelques considérations sur la naturalisation. L'exposition des faits est sans cesse illustrée par des figures, très fréquemment originales, insérées dans le texte; quant aux planches, elles sont consacrées, les unes à la représentation de quelques Cham- pignons ou Algues, ce sont celles qui sont en couleur, les autres à celle de quelques types forestiers phanérogames, soit gymnospermes (Coni- fères), soit angiospermes. P. FLICHE. BONNIER (Gaston) et LECLERC DU SABLON, Cours DE BOTANIQUE. Paris, P. Dupont, 1901. Le Cours de Botanique, dont les auteurs viennent de commencer la publication, comprendra un exposé des diverses branches de la science des plantes : Morphologie et Physiologie, Géographie botanique, Paléon- tologie, Applications, Historique. Cet ouvrage, qui ne comportera pas moins de 2500 pages in-8°, avec environ 3000 figures, s'adresse plus Spécialement, comme son titre l'indique, aux élèves des Universités, des Écoles de médecine et de pharmacie et des Écoles d'agriculture. Le premier fascicule du tome I‘, qui vient de paraître, est sub- divisé en deux Parties, consacrées, la première, à la définition des grands groupes de végétaux ({) et à une étude générale de la cellule et des tissus ; la seconde, à la morphologie des membres des Angiospermes. La structure primaire et secondaire de la racine, celles de la tige et de la feuille, sont étudiées d’après un certain nombre d'exemples ty- Piques choisis de manière à faire connaître, non seulement le type fon- damental d'organisation, mais encore ses variations les plus frappantes. De norñbreuses figures facilitent la lecture du texte, que les auteurs se Sont du reste attachés à présenter de façon simple, en évitant, dans les descriptions anatomiques, l’emploi d’un trop grand nombre de noms techniques, qui compliquent l’étude. Les adaptations des membres sont, dans cette partie anatomique, l’objet d’un développement spécial. .(#) Ne conviendrait-il pas, à propos des embranchements, d'abandonner Ja définition des Cryptogames vasculaires comme plantes sans fleurs: 172 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ajoutons que l'ouvrage n’est pas limité à un exposé de l’état présent de la science. Chaque partie se trouve heureusement complétée par un aperçu historique, qui résume les phases successives principales par lesquelles a passé la connaissance des questions correspondantes. C'est ainsi que le premier fascicule contient l’histoire de la cellule et des tissus : les points qui paraissent définitivement acquis y sont mis en lumière et bien distingués de ceux, nombreux encore, qui exigent de nouvelles recherches. Un Index bibliographique donne, en outre, à la fin de chaque Partie, une liste d’une série de Mémoires à consulter. E. BELZUNG. LUTZ (L.), RECHERCHES SUR LA NUTRITION DES THALLOPHYTES A L'AIDE DES NITRILES (Extrait des Comptes rendus du Congrès des Sociétés savantes en 1900. Sciences). Paris, 1901, un fasc. in-8°, 7 pages. Dans cette Note, M. Lutz complète ses recherches antérieures sur la nutrition des végétaux à l’aide des substances azotées d’origine orga- nique. Ces nouvelles recherches ont trait à la nutrition chez les Algues et aussi chez les Champignons. Pour la culture des Algues, l’auteur emploie, de même que dans les essais précédents, le liquide de Molisch, dans lequel il substitue aux O5", 20 d’azotate de potassium une quantité de différents nitriles, renfer- mant le même poids d’azote. Les nitriles employés sont les suivants : acétonitrile, propionitrile, butyronitrile, benzonitrile, uaphtonitrile, lactonitrile, et l’on peut admettre que les Algues étudiées (Pleurococ- cus miniatus, Raphidium polymorphum) ont pu végéter, sans qu'il ÿ ait eu modification préalable du milieu, seulement en présence des ni- triles inférieurs de la série acyclique, les autres nitriles se montrant impropres à leur développement. La même série d'expériences a été entreprise en s'adressant à quel- ques Champignons inférieurs (Aspergillus repens, À. niger, Penicil- lium glaucum) cultivés sur liquide de Raulin, modifié de telle façon que la composition élémentaire des milieux fût constante, quelle que soit la source d’azote employée. | Dans ces conditions, les nitriles employés se conduisent vis-à-vis des Champignons comme des substances inassimilables ; le lactonitrile, seul, se conduit comme une substance toxique. E. PERROT. HOLM (Th.), Eriocaulon decangulare L. AN ANATOMICAL STUDY (Erio- caulon decangulare L.; Étude anatomique), avec cinq figures (Bota- nical Gazette, vol. XXXI, janvier 1901). L'auteur, après avoir rappelé les travaux de Van Tieghem sur la à, PT REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 173 structure de la racine des Ériocaulées et ceux de Poulsen sur la même question, se propose, en prenant comme exemple l’Eriocaulon decan- gulare, d'attirer l'attention sur certains points ne concordant pas avec les résultats obtenus par ces botanistes. Une étude anatomique approfondie de la racine, du rhizome, de la lige, de la feuille et de la préfeuille de l'E. decangulare amène l’auteur aux conclusions suivantes : Le collenchyme, dit-il, ou pour être plus exact, le « tissu collenchy- mateux », qui n’est pas aussi rare qu’on veut bien le dire chez les Monocotylédones, semble caractéristique des Ériocaulées : dans la tige il s’y présente en bandes proéminentes, il remplace le stéréome dans les feuilles et il entoure les faisceaux libéro-ligneux comme d'une gaine. Le rhizome poilu constitue aussi un excellent caractère de l’ordre. La morphologique interne du rhizome et de la racine est analogue à celle d'un grand nombre de Graminées, de Cypéracées, etc. La structure la plus particulière se rencontre dans la tige, non seule- ment par suite de la présence de bandes collenchymateuses, mais aussi parce que les faisceaux libéro-ligneux sont entourés d’un endoderme commun. La continuité du péricycle ou son interruption par les premiers vais- Seaux du bois dans la racine est, pour la famille, un caractère sans importance, car il n’est pas constant, au moins dans l’E. decangulare. Il semble done que, si le genre Eriocaulon et ses voisins possèdent quelques caractères communs à d’autres ordres de Monocotylédones, quelques-uns tuutefois leur sont bien particuliers. P. Guérin. COMÈRE (J), Les Desminrées DE France. In-8, 224 pages et 16 planches coloriées. Paris, 1901. Un ouvrage relatif aux Desmidiées de France sera certainement bien accueilli: les Desmidiées sont, en effet, de jolies petites plantes, agréables à étudier et faciles à recueillir. Jusqu'ici on n’avait publié que des listes locales ; le travail de M. J. Comère est le premier qui ait paru en France jusqu’à ce jour, en embrassant la distribution générale dans notre pays. Il ne faut pas oublier que les premiers travaux sérieux entrepris sur les Desmidiées sont dus à un Français, à de Brébisson, qui fit paraitre, en 1839, un Catalogue des espèces connues de Desmidiées et de Diato- mées. Depuis cette époque, quelques botanistes se sont adonnés à leur élude, mais un travail d’ensemble n’existait pas encore. M. J. Comère avait à sa disposition, pour classer .les espèces fran- çaises, deux systèmes différents : l’un basé sur les caractères extérieurs uniquement, l’autre tiré de la forme des chloroleucites. C’est ce dernier 174 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. qu’avaient adopté MM. Lundell et F. Gay, puis plus récemment M. de Toni, dans son Sylloge Algarum, en utilisant les caractères offerts par la cellule vivante. L'auteur de cet ouvrage a modifié légèrement les données de MM. Lundell, Gay et de Toni. Il réunit les genres en deux sous-familles : Desmidiéeslibres et Desmidiées filamenteuses, et de plus il rapproche autant que possible des séries voisines, telles que : Pleu- rotonium et Docidium, Pleurotæniopsis et Cosmarinus, quoique les unes présentent des chromoleucites axiles, tandis que les autres les ont pariétaux. Le groupe des Cosmocladiées de M. Nordsted n’a pas été maintenu comme sous-famille, mais rangé à la suite des Cosmarinées. La tribu des Docidiées a été réunie à celle des Clostériées et celle des Microstériées a été divisée en deux centres : Cosmarinées et Chromoleucites formées de bandelettes rayonnantes et Microstériées proprement dites dans les- quelles les Chromoleucites sont dispersées en plaques pariétales. Les Desmidiées sont donc réparties en 22 genres : DEsMiDiées LIBRES : Misotænium, Cylindrocystis, Spirotænia, Clos- terium, Penicum, Dysphinctium, Tetmemorus, Docidium, Pleurolæ- nium, Cosmarium, Euastrum, Arthrodesmus, Staurastrum, Gosmo- cladium, Pleurotæniopsis, Micranterius, Xanthidium. DESMIDIÉES FILAMENTEUSES : Hyalotheca, Bambusina, Sphærosomä, Desmidium, Gonatozygon. 330 espèces et quelques variétés sont décrites, dont 315 Desmidiées libres et 15 filamenteuses. Les genres les mieux représentés sont : U08- marium avec 82 espèces, Staurastrum avec 72 et Closterium avec 50. Les genres Bambusina et Cosmocladium ne renferment chacun qu'un seul représentant. La région des Vosges paraît être la plus riche avec 221 espèces, puis la Normandie avec 203, et enfin la région parisienne où l'on en a signalé 109. Il est vrai que ces trois points de notre ter- ritoire ont été l’objet de recherches assidues de de Brébisson, de Mougeot, de MM. Lemaire et P. Petit. | M. J. Comère conclut de ces recherches statistiques que « les paï- ties septentrionales de notre pays sont beaucoup plus riches que Jes parties méridionales , et surtout en espèces ornementées. La flore du midi de la France se distingue par la simplicité relative de ses formes ?- Deux causes semblent intervenir. dans le mode de distinction géogra- phique de ces petites Algues : le climat et le régime des eaux. Les ob- servations de F. Gay tendaient aussi à démontrer que les Desmidiées ne . n'aiment pas les eaux calcaires ; il semble en être de même, d’après M. Comère, aux environs de Toulouse. EE SP REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 175 Les 16 planches coloriées à la fin de l’ouvrage en sont le très utile complément et reproduisent toutes les espèces décrites. Nous faisons des vœux pour que l’heureuse initiative de M. J. Comère ait des imitateurs et que, dans un temps rapproché, les algologues fran- çais puissent avoir à leur disposition une Flore des Algues d’eau douce en France. P. Harior. RAVAZ et BONNET, Les EFFETS DE LA FOUDRE ET LA GÉLIVURE (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 25 mars 1901). Tirage à part, 3 pages. | Les vignerons ont donné le nom de gélivure à un état particulier qui se rencontre de temps à autre chez les Vignes. Quelle en est la cause ? MM. L. Ravaz et A. Bonnet ont montré expérimentalement que c’est à la foudre qu’il faut s’en prendre et ils concluent comme suit : « De l’étude comparée des rameaux foudroyés naturellement et artificiellement et des rameaux dits atteints de gélivure, il résulte : 4° que les altérations qu'ils portent sont identiques; 2 qu’elles sont dues uniquement à la foudre; 3° que la gélivure doit être rayée de la liste des maladies micro- biennes de la Vigne. » P. H. EXTRAIT (TRAD. DE L’ANGLAIS) D'UNE NOTICE NÉCROLOGIQUE DE SIR W. T. THisezTON DyErR sur MaxiME Cornu. Dans le numéro du 27 juin 1901 du journal anglais Nature, le savant Directeur du Jardin de Kew a écrit une importante Notice nécrolo- gique sur Maxime Cornu : nous en traduisons les passages suivants où Sont formulées des appréciations que nos collègues seront heureux de Connaitre : € La main de la mort s’est appesantie lourdement sur le monde botanique français. Ces années dernières elle est tombée successivement sur Duchartre, Baillon, Naudin, de Vilmorin et Franchet, tous esprits de premier ordre et que leurs Compagnons de travail en Angleterre comptaient comme des amis per- sonnels. Et maintenant c’est la mort prématurée et inattendue de Maxime Cornu qui atteint beaucoup d'entre nous, — nulle part plus qu'à Kew, — tOmme un chagrin personnel. C2... Il fut quelque temps assistant de Duchartre, professeur à la Sorbonne, esprit remarquable à bien des points de vue, mais possédant à un degré peu Ordinaire le talent de présenter avec la clarté française les résultats des re- cherches courantes sans oublier celles des travailleurs anglais. | ©... De la Sorbonne il (Cornu) entra au Muséum, comme aide-naturaliste 176 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de Brongniart, dont il épousait plus tard la petite-fille. Brongniart transmet- tait à notre génération les meilleures traditions de cette illustre école de botanistes français dont la profonde connaissance philosophique des prin- cipes de la morphologie et de la taxonomie des plantes n’a probablement jamais été égalée et, à coup sûr, jamais surpassée. « … Sous Brongniart, Cornu se consacra à la mycologie. Il publia, dans une période relativement courte, une quantité de Mémoires dans lesquels on ne sait ce qu’on doit le plus admirer, le zèle infatigable, la sagacité ou la portée et l'étendue de ses travaux. | « … En 1868, une maladie mystérieuse fit son apparition parmi les vi- gnobles du sud de la France. Le préjudice que cette invasion causa à la principale culture industrielle de France a été comparé, probablement avet justesse, à celui des guerres qui ont fait le plus de ravages. La France s’en est relevée triomphante comme de tant d’autres désastres, nouvel exemple du courage indomptable de son peuple. € … Cornu devint l’autorité reconnue sur la question du phylloxera..… [Lorsque le fléau] fit son apparition au Cap, je conseillai au gouvernement du Cap d’avoir recours à Cornu, et ses services furent aussi généreusement rendus qu’ils furent, je le sais, chaleureusement reconnus. « En 1884, Cornu succéda à Decaisne ‘céômme professeur de culture at Muséum... Au moment où il entrait dans ses nouvelles .fanctions, la France avait tourné de nouveau son attention vers un cliamp, où, dans le passé, elle avait tant fait : l’entreprise coloniale. L’ambition de Cornu — et elle était légitime — fut d'utiliser les ressources, un peu dormantes, du Jardin des plantes, dans un but très analogue à celui de Kew.. ©. Ce‘qu'il accomplit ‘aussi ‘bied pour -Jés colonies frânçaises que pour l'enrichissement ‘des! jardins dé son propre: pays, avec des ressources plus restreintes que celles dont nous disposons en Angleterre, est pour moi sur- prenant, Mais malheureusement; au momiént: où,il avait. ohtenu des preuves de succès, sés forces.le trahirent,.et il ne lui fut pas donné de voir la réussite de son œuvre complètement achevée. : ., . « Cornu était le plus patriote des Français -: s'il l'eût été moins, il n'aurait pas sacrifié aux intérêts dé la France la tarrière qu’il aurait pu consacrer à la science. Je crains bien que, tant qu’il a vécu, le sacrifice qu’il avait fait n'ait pas été pleinement apprécié. Beaucoup d’entre nous se sont étonnés qu'un savant qui avait tant fait n’ait jamais été de l’Institut. Mais cette récompensé ne pouvait tarder longtemps, et c’est ce qui ajoute un autre regret à celui de sa mort prématurée. » Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 3955. — Lier.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris, — MOTTEROZ, directeur. ww Bull. Soc. bot. de France. T. XLVIII (4904). Planche III. I. Cercosporella Narcissi. — Il. Scopularia Clerciana. Catalogue des Lichens rencontrés aux envi ons d’orléans Le Karschia lignyota, Champignon rencontré près d'Orléans. .... 94 Le Bryum pallescens Schl. aux environs de Paris......,......, .. 95 Observation de M. F. Camus.............. osrsossos de ie 96 Découvertes du frère Sennen dans le département de l’Aude..... 96 SÉANCE DU 22 MARS. Admission de M. le duc de Lesparre.................:......... 97 Sur une nouvelle variété de Dioscorea pentaphylla L............ 97 Observations de M. D. Bois sur les Dioscorea Fargesii et penta- phylla........ 4... sors 99 SÉANCE DU 26 AVRIL. Décès de M. Maxime Cornu........ .. so csrsnnnnsves ete se 101 Discours prononcé sur la tombe de M. Cornu au nom de la Société botanique de France (Planche If, portrait de M. Cornu)........ 101 Hommage rendu à la mémoire de M. Max. Cornu par M, Thiselton Dyer.............. déesse re mes ones s ones en de si es tai ue 104 L'œuvre botanique dde M. Max. Cornu.......... RE . 104 Ouvrages offerts à la bibliothèque de la Société... veste MO Sur le Peucedanum Schollii Bess...................... ...... 105 L’Ousounifing (Plectranthus Coppini Cornu), Labiée à tubercule comestible (Figures dans lé texte)...... sie siees RSS rs 107 Note sur deux nouvelles espèces de Champignons : Cercosporella Narcissi, Scopularia Clerciana (Planche I).................. 110 La Botanique en Provence au xvi° siècle : Pierre Belon, Antoine Constantin.................... esse Ds Méta T ee en LUS ses. TT REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Pavillarà (J,), Éléments de Biologie végé- Holm (Th.}), Étude anatomique (Eriocau- Bo re PES ee oi de à dns SOS seu pese 169 lon decangulare)..... eresesses Nr 172 cie er et Leclerc du Sablon, Cours Comère (J ), Les Desmidiées de France 173 liée tanique.. éslrossi este ste 171 | Ravaz et Bonnet, Les effets de la fou- + (L.), Recherches sur la nutrition üre et la gélivure.... .............. 175 F des Thallophytes à l’aite des nitriles.. 172 | Extrait (trad. de l'anglais) d’une Notice nécrologique de sir W. T. THISELTON DYER sur Maxime Cornu SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue deGrenelle, 84, à QUATRE heures soir, habituellementies deuxième etquatrième vendredisde chaque moi JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1901 A4 et 25 janvier. 26 avril. | 42 et 26 juillet. 8 et 22 l'évrier. 10 mai. | 8 et 22 novembité 8 et 22 mars. | 28 juin. | 13 et 27 décembre: La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et-5€ vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonñe= ment. — |} peut être échangé contre des publications scientifiques et pério= diques. Le Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. LV (1857) et XV (1668), sont cédés an prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. Chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les fon retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l’année courante. N. 1. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément: Le tome XXXVI (188)) renferme les Acles du Congres «de botanique tenu ê Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes où numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- . ros déjà parus Lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l’abonné. AVIS Les notes oucomimunications manuscriles adresséesau Secrétariatpar les membres. de La Société, pourvu qu'elles aient trait à la botauique.ou aux sciences qui 5 ÿ rat-. tachent, sontiues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin s Ris Tous les ouvrages vu mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque dela Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l’année même de leur k publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que jeur sujet . ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s’y rattachent. . MM. les membres de la Société qui chaugeraient de domicile sont instamméi priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connai leur nouvelle adresse ne pourraient pas ètre remplacés. N. B. — D'après une décision du Couseil, il n’est pas donné suite aux de- maudes de numéros déparcillés, lorsque le volume auquel ils appartiennénr 2 terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation n'est admise, de la part = des abonnes, pour Les numéros publiés depuis plus de trois mois. . Adresser les lettres, communications, demandes de reuseignemeuts, M Re. tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 8f, à bén Fe Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD- em rs 3955. — Libr.-bupr, réunies. rue Saint-Benoît, 7, Paris — MOTTEROZ, directeur. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROAE -DE FR A NC E FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 AT RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-HUITIÈME (Quatrième Série — TOME 1) | 1901 Ré Séances de Mai et Juin 1901. _ PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ” RUE DE GRENELLE, 84 Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons BUREAU ET < CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉT POUR 1901. President : M. Émile. BOUDIER. Vice-présidents : MM. Bureau, D’ Avice, Dutailly, Radais. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. Secrétaires : MM. Guérin, Lutz. Trésorier : M. Delacour. Vice-secrétaires : MM. Bois, Buchet. _ Archiviste : M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: MM. Drake del Castillo, | MM. Jeanpert, MM. de Seynes, La composition d'un titre d'entrée spécial d’une demi-page est de 4 franc. etes gets d’un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. . mposi ion d'us faux-titre est de % francs. En plus les frais de tirage et de papier. composition d’une couverture imprimée, avee encadrements et sans page d’annonees, est de titre est la répétition de celui de la brochure, et de & franes si le ti Î es si le titre est fait seulement pour ls ture. En plus les frais de tirage et de papier. * : S'il y « des corrections, elles sont comptées en sus 90 c, l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte Une gravure d’une demi-page, 4 fr, 50, Tout travail de gps en pages, c'est-à-dire entralnant une modificetion dans la disposition des pas® Bulletin, sors fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu’il est impossible de fixer. } entraine un supplément de tirage de 3 francs. . Guignard, Maugeret, Van Tieghem, Hua, Morot, Vilmorin (M. de), Hue (abbé), Prillieux, Zeiller. Tarif des tirages à part. NOMBRE DE FEUILLES. 25 id . M0 | : - BXEMPL, | EXEMPL. | ÆXEMPL. | EXEMPL. : | Une fouille (46 pages), réimposition, papier, tirage, | fr, c. fr. c. fr. e. fr, c. RE . … pliure, piqûre et enveléppe de couleur. . . - . 8 50 9 50 A4 >» 45 » | 4° =]! Trois quarts de feuille (48 pages). . . . . . . . 8 » | 9 » | 1050 | 48 » | 2° } ‘ Demi-feuille (8 pages). . . .. ... “7.5 5 » 6 » 8 » 19 » | #°*% Quart de feuille (4 pages . . ......:.... ht. 5» 4 | 9% | 02 % feuille en sus de la première, . ........ 750 | 8so | 950 | 12 » | 18? Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . . Ti l'E 9 » | 1150 | 46 ? Demi-feuille en sus d’une feuille . . .. . .... » 5 » 6 50 850 | 4 * Quart de feuille _ Sites cit ET 4 » 6 » 8 » #2? 2 franes sile couver- J ci dei D pe DE fe 4 SÉANCE DU 10 MAI 1901. PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER. M. le Président dit qu’il est heureux d'annoncer à la So- ciété qu’un de ses membres les plus éminents, qu’elle avait ghoisi comme président en 1899, M. R. Zeiller, a été nommé, le 29 avril dernier, membre de l’Académie des sciences, dans la section de Botanique, en remplacement de M. A. Chain. M. le Président, au nom de la Société, adresse au nouvel académicien de vives félicitations. M. Buchet, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 26 avril, dont la rédaction est adoptée. M. le Trésorier fait à la Société la communication sui- vante : NOTE SUR LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ A LA FIN DE L'EXERCICE 1900, par M. Th. DELACOUR. fr. c. La Société avait en caisse à la fin de 1899................. ... 55.276 96 Elle a reçu pendant l'exercice 1900..................... 14.412 90 Soit un total de...................,......... 69.689 86 Les dépenses de 1900 ont été de......................... 14.053 7% L'excédent des fonds à la fin de 1900 se trouve donc de... 55.636 11 Cet excédent est représenté par les valeurs ci-après : Kente de 1600 francs sur l'État ayant coûté..... 41.717 {1 Reute de 100 francs sur l'État, nouvel achat ayant coûté..........,................s.e 3.332 10 45.049 21 Dépôt au Comptoir national d'Escompte........ 10.511 » Numéraire ....,.... Sséees à dei de wie versie 75 90 Total comme ci-dessus... 55.636 11 S T. XLVIIL. (séances) 12 178 SÉANCE DU 10 mai 1901. Les receltes et les dépenses se décomposent comme suit : RECETTES. 1. Cotisations annuelles..................... 8.399 >» IV. Diplômes................................ 20 » V. Vente de volumes et abonnements.......... 2.931 35 YI. Excédent de pages....................... 123 50 VII. Subvention du Ministère de l'Instruction pu- . blique.... .............,...,........ 1.000 » VIII. Subvention du Ministère de l Agriculture. 1.000 » IX. Rente sur l'État....................,.... 1.625 » X. Intérèts du dépôt au Comptoir national d'Es- complte...............+.............. 08 05 14.412 90 Les dépenses se décomposent comme suit : DÉPENSES. Impression du Bulletin...................... 5.553 40 Revue bibliographique et Tables. ....,........ 581 » Frais de gravures.............,,...... see 1.155 35 Brochage du Bulletin. ..... sestssssssseress 977 55 Port du Bulletin..................... EE 329 85 lupressions diverses. ..,.................... 137 50 Lover....... dorer sectes eee 2.000 40 Dépenses diverses......,.........,.....,.,... 1.203 60 Bibliothèque, Herbier et Mobilier. ............ 677 60 Dépenses extraordinaires... ................... 487 50 Honoraires du Conservateur de l’herbier....... 500 » Honoraires du Trésorier adjoint.............. 900 > Gages du garçon de bureau.......... Lesussee JoÛ > 14.053 75 M. le Président remercie M. Delacour de sa communica- tion, qui permet, dit-il, de constater la continuation du bon état des finances de la Société, qui en est redevable à l’ha- bile gestion de son dévoué Trésorier. FLICHE. — SORBUS HYBRIDES DANS LM JURA. 179 M. Fliche fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LES HYBRIDES DU GENRE SORBUS DANS LE JURA FRANCAIS : par M. P. FLICHE. Parmi les Alisiers et les Sorbiers observés dans le Jura, A. Mathieu, dans la dernière édition publiée par lui de sa Flore fo- restière (1), en avait, à la suite des travaux de Godron sur la ques- tion, considéré deux commeétant très probablement des hybrides. Ce sont les S. hybrida L. et S. Hostii Jacq. Dans l'édition publiée par moi du même ouvrage (2), j'ai adopté les vues de l’auteur à ce sujet; j'ai même insisté sur la nature hybride du S. Hostii et fait observer qu'à mon sens deux espèces devaient intervenir avec le S. Chamæmespilus pour le produire dans la région jurassienne el sans doute ailleurs. Je voudrais ici entrer, sur ces deux hybrides, dans quelques détails que ne comportait pas l'ouvrage que je viens de citer. J’ajouterai, en terminant, quelques mots relative- ment à un hybride du même genre non encore observé dans le Jura français, mais trouvé à proximité. Le S. hybrida L. se rencontre, dans le Jura, sur un assez grand nombre de points pour que Grenier (3), tout en citant plusieurs localités, renonce à en faire une énumération complète ; il semble que ce soit, de beaucoup, la région de la France où ce végétal soit le plus commun. Je l'y ai moi-même trouvé en deux endroits el, comme on va le voir, sous deux formes assez différentes. L'origine hybride de ce Sorbier, admise par Linné, qui le pre- mier l’a décrit, l’a été par plusieurs botanistes de valeur, mais niée aussi par d’autres, ainsi par Decaisne (4). Il me semble toute- lois que les arguments donnés par Godron, dans le travail qu'il à consacré aux Sorbus hybrides (5), sont probants et qu'il a eu raison notamment d'admettre que, sous le nom linnéen, on a con- (1) 3 édition, 1877. (2) 4° édition, 1897. (3) Flore de la chaine jurassique, 1865, p. 299. | | (4) Mémoire sur la famille des Pomacces (Nouvelles Archives du Muséum de Paris, X, 1874, p. 159). . G) De l'hybridité dans le genre Sorbier (Extrait de la Revue des sciences naturelles (Montpellier), II, 1874). 180 SÉANCE DU 10 Mar 1901. fondu deux hybrides différents, dont l'un des parents est tou- jours le Sorbus aucuparia, mais dont le second peut être soit le S. Aria, soit le scandica. A. Mathieu, en admettant la très grande probabilité des idées de Godron à ce sujet, fait observer que ces hybrides sont très variables, souvent difficiles à distinguer; ce qui est vrai dans certains cas, mais ne l’est pas en d’autres, évidemment de première génération, où l'intervention de l’espèce parente autre que le S. aucuparia est facile à déterminer. Dans tous les cas, Mathieu n'a pas cherché à la déterminer pour Îles localités qu’il cite et je ne vois pas qu’en ce qui concerne le Jura, les auteurs qui se sont occupés de la flore de la région aient tenté de le faire; ce n’est pas le cas, notamment, pour Michalet et Gre- nier. Le premier, qui a si bien établi, nous le verrons, la variabi- lité du S. Hostii, n’a pas constaté celle du S. hybrida qu’il parait avoir peu étudié et qu’il considère comme une espèce légitime. Grenier semble avoir eu la même opinion. Comme je l’ai dit plus haut, j'ai rencontré deux fois le S. hy- brida dans le Jura : le 31 juillet 1875, au Mont-d’Or et, le 12 juin 1879, dans les prés-bois qui se trouvent au-dessus de la station dès Hôpitaux-neufs, sur la ligne de Pontarlier à Lausanne. Or les deux échantillons ne sont pas identiques, ce qui n’aurait, en soi, rien d'étonnant, vu l'extrême variabilité des produits, hybrides; mais ce qui esl intéressant, c’est qu’ils appartiennent chacun à un des hybrides signalés par Godron; le premier au S. aucuparia X S. scandica; le second au S. aucuparia XS. Aria, ce qui est com- plètement d'accord avec la distribution des espèces parentes. Le S. aucuparia étant commun dans les deux localités, le S. Aria S'Y trouve aussi; mais il est en partie remplacé dans la première, sen- siblement plus élevée que la seconde, par le S. scandica Fries. L’hybride du Mont-d’Or est de tout point identique à celui de la péninsule scandinave, comme j'ai pu le constater par la com- paraison avec des échantillons de provenance suédoise, conservés dans l’herbier A. Mathieu. L'hybride des Hôpitaux-neufs en est, au contraire, bien distinct. Les différences entre les deux plantes Jurassiennes sont exactement celles que Godron a constatées entre son S. hybrida fennica qu'il attribue à l'intervention du S. scan- dica et son S. hybrida gallo-germanica, où il voit l'action du S. Aria. Le tomentum très gris du premier et celui très blanc du second sont particulièrement remarquables ; la feuille plus large - FLICHE. — SORBUS HYBRIDES DANS LE JURA. 181 chez le premier relativement à la longueur est aussi un caractère bien accusé, tandis que le nombre des nervures plus faible chez le premier que sur le second, d’après Godron, l’est beaucoup moins, ce qui n’a rien d'étonnant, le S. Aria variant beaucoup Sous ce rapport. Le Sorbus Chamæmespilus (L.) Crantz est un arbrisseau qui se rencontre sur toutes les hautes sommités jurassiennes; il y est accompagné, eemme dans les autres pays où on le rencontre, par une forme voisine du type, qu’on a décrite tantôt comme une espèce sous les noms de S. Hoslii (généralement adopté aujour- d’hui), de S. sudelica Tausch, Cratægus Pseudo-Aria Spach, ou comme une variété soit du S. Aria (S. Aria suecica L.), ou du S. Chamæmespilus (S. Chamæmespilus tomentosa Gr. et God.). Cet Alisier est particulièrement commun sur certains points du dura, ainsi à la Dôle et au Rizoux, où le S. Chamæmespilus l'est également. Michalet, avec la remarquable faculté d'observation qu’il possédait, avait très bien vu qu’il n’y est pas représenté par une forme unique et, dans son Catalogue de la flore du Jura (1), il faisait figurer, à la place du S. Hostii, deux espèces distinctes déjà distribuées par lui sous les n° 76 et 77 de ses Exsiccala FI. J'ur., le S. arioides qu’il identifie avec les S. Chamæmespilus var. arioides God., FI. Jur. (pro parle) et S. sudelica Tausch, mais en mettant un point de doute sur ce dernier, puis le S. ambigua. I avait très bien vu, d’ailleurs, qu’en dehors de ces deux formes il ÿ en avait encore d’autres; car, dans les notes qui se trouvent à la fin de l’ouvrage, il en signale, à la page 338, une qu'il rapporte provisoirement, dit-il, au S. Chamæmespilus, et il ajoute : « Il ÿ à out un travail à faire sur nos Sorbiers du Jura, qui ne sont point du tout les espèces de Suède », assertion qui, sous celle forme absolue, serait loin d’être exacte. Grenier (2) n'avait pas moins bien vu le polymorphisme extrème Présenté dans son domaine floral par le S. Hostii. I le réunit au S. Chamæmespilus sous forme de var. 6. à laquelle il donne comme Sÿnonyme S. Aria-Chamæmespilus Reich., S. ambiqua Michalet, Exsice. n° 77, et, après en avoir donné une description très som- (1) Histoire naturelle du Jura et des départements voisins, t. II, BoTa- NIQUE. Paris, Lons-le-Saunier et Besancon, 1864, p. 156. (2) Flore de la chaine jurassique. Paris, 1865, p. 261. 182 SÉANCE DU 10 mar 1901. maire, un peu plus d’une ligne, il ajoute : « J’ai eu souvent l’occa- sion d'observer la variété $., ainsi que tous les intermédiaires qui l’unissent au type, et cependant je n’ai pu arriver à me faire une idée plus ou moins précise sur l’origine plus ou moins hv- bride de cette forme. Si donc je la rattache ici au Sorbus Chameæ- mespilus, ce n’est'point parce que j'ai des raisons concluantes pour la regarder comme une simple modification de cette espèce, mais plutôt parce qu’il m’a été impossible de trouv#éauèune limite fixe entre les nombreuses variétés que j'ai obserwég#e” Celte der- nière assertion est rigoureusement exacte, comm# on le verra plus loin; sous ce rapport, l'observation de Greñies-st supérieure à celle de Michalet. Au fond, il semble qu’il penchait pour une origine hybride, mais qu’il avait à l'endroit de l’hybridité spon- tanée les méfiances exagérées qui étaient si fréquentes de son temps. Aujourd’hui nous n’en sommes plus là; nous savons le rôle considérable que le croisement d’espèces joue dans le monde végétal ; quelquefois nous tombons dans l’excès opposé à celui que je viens de signaler et on donne trop légèrement, comme d’origine hybride, une variété d’une espèce, parce qu'elle présente quelques caractères se retrouvant sur une espèce différente; mais tel ne me semble pas être le cas pour l’Alisier que j'étudie en ce moment. Son origine hybride à été admise, ainsi que cela résulte de l'extrait que je viens de donner de l’ouvrage de Grenier, par Rei- chenbach; mais c’est surtout Godron qui me semble l'avoir net- tement démontrée (1), en se basant sur des raisons de grande valeur : la présence constamment simultanée du S. Hostii et du S. Chamæmespilus, l'extrême variabilité du premier, l'imparfaite organisation de ses graines et, par suite, le résultat négatif qu'on obtient généralement quand on les sème, le retour à l’un des parents qui paraît s'être produit dans un semis. Comme le fait observer, avec raison, Godron, l'extrême varia- bilité du S. Hostii, qui constitue un si fort argument en faveur de son origine hybride, est très prononcée dans le Jura, alors qu’elle l'est fort peu dans les Vosges, où cette forme, de même que le S. Chamæmespilus type, est rare et de faible développement. (1) De l'hybridité dans le genre Sorbier, etc., p. 9. FLICHE. — SORBUS HYBRIDES DANS LE JURA. 183 Il en est tout autrement dans le Jura (1), particulièrement à la Dôle et au Rizoux. Comme je l’ai fait observer plus haut, c’est sur celle montagne et ce plateau élevé qu'ont porté mes études; elles. ont eu lieu, à plusieurs reprises, mais toujours soit à la fin de juin, soit au commencement de juillet, en sorte que les divers sujets observés et les échantillons recueillis sur eux ont été rigou- reusement comparables, puisque l’âge des feuilles était le même. Les différences. de villosité observées entre pieds différents ne sauraient être attribuées à l’appauvrissement de celle-ci, qui, sui- vant la jusie remarque de Godron, se manifeste de plus en plus à mesure que la feuille vieillit. Le S. Chamæmespilus étant commun et très développé dans les deux localités, j'ai constaté d’abord qu’il peut, même lorsqu'il est complètement typique, nullement influencé par le pollen d’un autre Alisier, présenter dans ses feuilles quelques variétés, bien peu importantes d’ailleurs, de taille et de forme. Sur trois échantillons, recueillis parmi les plus dissemblables sous ce rapport, je trouve pour le limbe de l'échantillon chez lequel il est le plus petit et le- plus étroit, pour les feuilles normales, 56 millimètres de longueur et 29 de largeur; tandis que, pour l’extrême opposé, je trouve 63 X 38. La dentelure ne présente pas de variations sérieuses; il n'ya notamment aucune tendance à former des lobes. On voit donc que les variations très notables qu’on observe sous ce rap port chez le S. Hostii doivent provenir d’une intervention étran- gère; la feuille est en outre glabre. Dès le premier coup d'œil jeté sur les S. Hoslii de la Dôle el du Rizoux, on constate d’abord, avec Michalet, qu'ils présentent plusieurs types différents; avec Grenier, qu’on rencontre tous les intermédiaires possibles entre le S. ambigua de Michalet et le- S. Chamæmespilus type; puis, si l’on y regarde de plus près, on (1) Cette abondance du S. Hostii tient certainement à la cause qui vient d'être énoncée, très probablement aussi à des conditions locales qui favorisent la fécondation croisée des Sorbus; car les hybrides que nous étudions en ce moment semblent être plus communs ici non seulement que dans les Vosges, mais que partout ailleurs, observation déjà faite pour le S. hybrida. Le Jura offre, dans un tout autre genre, un exemple de cette fréquence d’un hybride plus ou moins rare ailleurs, c’est celui du Salix repens et du S. au- rila. Quelles sont ces conditions locales, époques de floraison ou abondance d'insectes transportant le pollen, par exemple? Je n'ai pas d'observations pré- cises permettant de formuler une réponse. 184 SÉANCE DU 10 mar 1901. voit que les formes intermédiaires existent également entre lui et le Sorbus Aria type, le S. arioides (que Grenier, on ne sait pour- quoi, passe complètement sous silence) étant une de ces formes. On constate également des formes qui trahissent une autre inter- vention que celle du S. Aria. Quelques détails donnés sur des échantillons recueillis et par- ticulièrement probants vont fournir les preuves qui me semblent militer en faveur des opinions qui viennent d’être émises. J'ai observé et recueilli, tant au Rizoux qu’à la Dôle, le S. am- bigua de Michalet; j'ai pu m'en assurer, non seulement par la description de l’auteur, mais par comparaison avec les échantil- lons distribués par lui, sous le n° 77, qui sont représentés dans l’herbier de la Faculté des sciences de Naney. C’est visiblement la forme la plus exactement intermédiaire entre les deux espèces ; sous ce rapport, le nom imaginé par l’auteur est parfaitement choisi. Les caractères intermédiaires se révèlent dans la taille du limbe, plus grand que chez le S. Chamæmespilus, plus petit que chez le S. Aria, dans le revêtement pileux qui est assez fort sans exagération; dans la forme aussi de ce limbe, autant au moins qu’on peut l’invoquer, lorsqu'il s’agit de l'intervention d’une espèce aussi variable sous ce rapport que le S. Aria; les bords du limbe enfin ont une tendance à se lober au lieu d’avoir la dentelure fine et régulière du S. Chamæmespilus, l'inflorescence aussi est inter- médiaire, sans que j'aie pu l’étudier très bien, les pieds de celte forme que j’ai rencontrés s'étant trouvés généralement stériles. | Comme le fait observer avec raison Grenier, on trouve tous les intermédiaires possibles entre cette forme etle S. Chamæmes- pilus, depuis des sujets qui s’en distinguent à peine jusqu’à des pieds, tels que celui dont j'ai recueilli des échantillons au Rizoux, presque semblables à ce dernier, les feuilles étant de la taille et de la forme habituelles chez cette espèce, la dentelure des bords du limbe à peine troublée, les inflorescences très petites; mais les fleurs sont peu colorées, le tomentum, tout en étant plus rare que d'habitude, est cependant encore bien net, caractères qui trahissent l'intervention du S. Aria. Si, après avoir constaté ainsi les intermédiaires entre la forme ambigua et le S. Chamæmespilus, nous examinons ceux qui peu- vent exister entre elle et le S. Aria, nous trouvons d’abord, comme forme méritant d'appeler spécialement l'attention, le S. arioides RE uns OUR HOMME EEE SES FLICHE. — SORBUS HYBRIDES DANS LE JURA. 185 de Michalet. Je l’ai recueilli au Rizoux aussi bien qu’à la Dôle, et la comparaison avec des échantillons distribués par Michalet, sous le n° 76, contenus dans les herbiers de la Faculté des sciences de Nancy, ne laisse aucun doute sur l'exactitude de la détermi- nation. Les échantillons du Rizoux, particulièrement beaux et complets, m'ont permis de constater, sur le vif, que cette forme se rapproche déjà beaucoup du S. Aria par la taille, la forme, le revêtement presque blanc du limbe de la feuille, les dimensions des inflores- cences, les fleurs grandes à pétales seulement rosés. J'ai vu, en outre, ce qui est intéressant comme preuve de l’origine hybride de cette forme, que les anthères sont vides ou à tout le moins mal conformées,. Si l’on part de cette forme à peu près exactement moyenne entre la forme ambigua et le S. Aria, on trouve des intermédiaires, d’une part, entre les deux hybrides, et d'autre part entre elle et le S. Aria, de telle sorte qu’on arrive à quelque chose de très voisin de celui-ci; témoin un échantillon recueilli par moi au Rizoux, qui a les fleurs très blanches, le tomentum blanc et épais sur les dernières feuilles produites, mais où l'influence du S. Chamæmes- Pilus reste très nette par le tomentum bien moins épais sur les feuilles les plus anciennes qu’il ne l’est, en pareil cas, chez le S. Aria, par les limbes aussi moins développés, ainsi que les inflo- rescences; quoique celles-ci le soient davantage que ce n’est le Cas, non seulement chez le S. Chamæmespilus, mais même chez les hybrides précédemment considérés. . J'ai dit plus haut qu’on trouve un troisième groupe du S. Hostii qui me paraît différent des précédents, c’est-à-dire de la forme ambigua et de ses retours, soit au S. Chamæmespilus, soit au S. Aria par la forme arioides. Ce groupe, en effet, est remarquable quelquefois par la grande taille du limbe, toujours par les lobes bien marqués et plus ou moins arrondis, par le tomentum fran- chement grisâtre, ce qui fait que la feuille, même lorsqu'elle est aussi velue en dessous que le S. arioides Michalet, n’a jamais l'aspect blanchâtre qu’elle présente chez celui-ci. Tous les carac- tères qui viennent d’être énumérés me paraissent trahir, sans doute possible, le fait que le S. Chamæmespilus étant resté l’un des parents, l’autre a été le S. scandica qui est commun dans les hautes régions du Jura. Il est bon de faire observer d’ailleurs 186 SÉANCE DU 10 mar 1901. que, les deux espèces Sorbus Aria et scandica étant très voisines, la différence n’est très sensible que pour les hybrides dans lesquels ils sont intervenus en première généralion et par les formes reve- nant vers eux; celles, au contraire, qui reviennent au S. Chamæ- mespilus sont de détermination d'autant plus difficile que, se rap- prochant davantage de lui, elles présentent de moins en moins les caracières propres à l’autre espèce parente. Une difficulté peul aussi, dans tous les cas, provenir de l'intervention, nullement irapossible, du S. Aria dans un produit de seconde génération, ou vice versa, alors que la première serait due à l’autre espèce. Ces S. Chamæmespilus X S. scandica ont été observés aussi bien au Rizoux qu’à la Dôle; ils semblent toutefois moins communs que les S. Chamæmespilus X S. Aria. Indépendamment des Sorbiers ou Alisiers hybrides dont il vient d’être question, on trouve encore, en France, un autre Sorbus considéré à juste titre, je crois, comme hybride par beau- coup de botanistes, entre autres par Godron, qui l'avait étudié avec soin, c’estleS. Aria X S. torminalis, confondu pendant long- temps et quelquefois aujourd’hui encore avec le S. latifolia Pers. Cet Alisier n'a point encore été signalé dans le Jura et la distri- bution des deux espèces parentes, dans cette chaine de montagnes, n’est pas toujours favorable, ils’en faut, à la production d’hybrides entre elles ; mais il a été trouvé sur des collines, fort à proximité d'elles, ainsi aux environs de Montbéliard, où M. Contejean (1) la signale, d’après Quélet, à Hérimoncourt et à Seloncourt, entre les deux espèces parentes; ainsi encore dans la Haute-Saône, d’où M. Maire, préparateur à la Faculté des sciences de Nancy, m'en a donné des échantillons bien authentiques provenant des erivirons d’Argillières. - M. Husnot fait à la Société la communication suivante : (1) Revue de la Flore de Montbéliard, 1892, p. 145. HUSNOT. — DEUX GRAMINÉES DE D'URVILLE. 187 DEUX GRAMINÉES DE D'URVILLE; par M. HUSNOT. On trouve, dans l'Enumeratio Plantarum (1) de d'Urville publiée en 1822, la description de trois Graminées nouvelles récoltées en Orient en 1820; ce sont : Melica caricina, Phalaris crypsoides et Secale glaucuin. Je suis arrivé à trouver dans son herbier les deux premières, mais je n’ai pas encore pu mettre la main sur la troisième, que les auteurs considèrent comme étant le Secale fragile Bieb. décrit en 1819. Ce n’est pas chose facile que de trouver une plante dans cette collection sans ordre composée de 50 à 60 paquets. Le Phalaris crypsoides était, avec trois autres Graminées et deux Fougères, au milieu des Composées. MELICA CARICINA d’Urville. Je crois qu'aucun de ceux qui ont parlé de cette plante depuis d’Urville ne l’a vue. L'herbier en contient deux exemplaires, tous les deux trop jeunes pour pouvoir étudier les glumelles, l'ovaire, les étamines, les fleurs stériles et même la forme de la panicule encore cachée en partie dans la gaine. Elle fait certainement partie du groupe des Melicæ ciliatæ ; l'état des échantillons ne permet pas de dire si c’est une espèce, une sous-espèce ou une variété distincte. Tige d’environ 4 décimètres, raide; racine non vue. Feuilles plus ou moins enroulées à l’état sec, tomenteuses en dessus, très rudes en dessous; gaines inférieures très velues, les supérieures glabres, rudes; ligule oblongue, laciniée au sommet. Panicule (fig. 1) rameuse, trop jeune pour être soyeuse, les épillets étant encore fermés ; rameaux dressés, au moins à l'état jeune, rudes. Épillets pédicellés, oblongs (fig. 2); pédicelles rudes, velus au sommet. Glumes (fig. 2) inégales; l’inférieure ordinairement environ un cinquième plus courte, ovale-lancéolée, carénée, ponc- (1) « Enumeratio plantarum quas in insulis archipelagi aut littoribus Ponti- Rain, annis 1819 et 1820. collegit atque detexit Dumont d’Urville »; Paris, 2. 188 | séance pu 40 mar 1901. tuée-rude, à cinq nervures dont la médiane atteint le sommet et les autres courtes; la supérieure lancéolée-linéaire, rude sur la carène, 5-nerviée. Les épillets sont si jeunes que la glumelle infé- rieure est encore très mince, flasque et sans nervures apparentes. On distingue de longs cils (fig. 3), mais il est difficile de voir sa forme exacte, la figure3 n’est qu’approximative, il en est de même Melica caricina. Maillea Urvillei. de la figure 4; quant à la glumelle supérieure, il m’a été Impos- sible de la voir. On aperçoit, au-dessus de la base des glumelles, deux masses jaunâtres à contours peu distincts; l'inférieure EE. être les étamines et la supérieure les fleurs stériles (fig- 3 et 4). Les échantillons sont accompagnés de deux étiquettes portant L'une: Kerch, steppes, mai 1820, et l’autre : Panticapée, steppes dé. te. Le HUSNOT. — DEUX GRAMINÉES DE D'URVILLE. 189 PHALARIS CRYPSOIDES d'Urville. Cette plante a té l’objet de nombreuses discussions à la Société botanique de France en 1892 (Bulletin de la Soc. bot., pp. 21, 209, 269, 270, 272, 274, 359), discussions que je ne me rappelais pas lorsque je publiai ma Flore des Graminées et, n'ayant pu, à celte époque, la retrouver dans l’herbier de d'Urville, je décrivis et figurai à tort, sous le nom de Maillea crypsoides (M. Urvillei, Phalaris crypsoides), la plante de la Sardaigne déterminée par Boissier, tandis qu’elle en est très distincte. Les exemplaires de d'Urville présentent des tiges isolées (fig. 1) où plusieurs réunies à la base ; elles sont longues de 4 à 8 centi- mètres, dressées, garnies de feuilles imbriquées dans la partie inférieure et espacées dans la partie supérieure. La gaine supé- rieure atteint la base de la panicule et, si l’on écarte les bords de cetle gaine, on voit, à son intérieur, un fascicule d’épillets nais- Sant sur le nœud supérieur de la tige (fig. 2), ces épillets, ordi- nairement plus étroits que ceux de la panicule terminale, sont plus ou moins nombreux, réduits quelquefois à deux. Lorsqu'ils sont assez nombreux, on les aperçoit sans avoir besoin d'ouvrir la gaine. Je crois que ce caractère n’a pas été signalé, je l'ai observé sur tous les exemplaires de d’Urville, sur ceux de Bour- geau et sur un autre (de provenance incertaine) communiqué par M. W. Barbey. La largeur des glumes varie un peu, on en trouve de plus larges que celles que j'ai figurées (fig. 3). La carène ailée (fig. 4) est à peu près aussi large qu’un des côtés du limbe ; elle Paraît mince comme celle des Phalaris, mais elle est épaisse (fig. 4) et dentée, excepté dans la partie inférieure. Les glumelles (fig. 5 et 6) sont presque égales en hauteur et glabres; l’inférieure (fig. 5) trapézoïdale, brièvement et faiblement 5-nerviée et sinuée au sommet, est beaucoup plus large, elle enveloppe le caryopse jusqu'aux trois quart de sa hauteur (fig. 7). Ce caryopse est com- primé sur les côtés. La plante de Sardaigne (Phleum sardoum) se distingue faci- lement du Maillea Urvillei par l'absence d’épillets sur le nœud Supérieur, les épillets moins comprimés, les glumes plus étroites, la carène longuement ciliée, trois fois moins large que l’un des côtés du limbe, le caryopse non comprimé, etc. 190 SÉANCE DU 10 mar 1901. L’herbier de d’Urville contient deux étiquettes. Sur la première, d’une écriture plus grosse que celle de d’Urville, on lit : « Pha- laris qui est sans doute nouveau », et sur la seconde : « Raphti, coteaux, septembre. Phalaris crypsoides., » M. le Secrétaire général donne lecture dela communication suivante : LES GENRES DES GRAMINÉES AU XVIII SIÈCLE; par M. D. CLOS. A. PREMIERS ESSAIS DE CONSTITUTION, — En 1586, de Lobel fait figurer en tête de ses Stirpium Observationes les Graminées sous ce titre : Graminis omne genus; et l'herbe des prés quasi omnium herbarum vulgalissima, præcipua et usitalissima. En 16923, Gaspard Baubin ouvre le premier livre de la première section de son Pinaæ par ces mots : De Graminibus, avec le Gramen caninum au premier rang. Son frère Jean consacre aux Graminées près de 100 pages, au tome IT de son Historia plantarum universalis de 1651, mais sans , contribuer à l'établissement des genres. Vers la fin du xvir' siècle, Magnol se borne dans son Prodromus, de 1689, à citer la famille des Culmifères comme une des plus naturelles, la divisant en Frumenta et Gramina; toutelois ce grand groupe n'avait pas encore été l’objet d’études en rapport avec son importance. Ni Knaut (1687), ni Rivin (1690), ni Jean Rai (1702), ne com- blent cette lacune. Dans son Methodus plantarum emendata el aucla, le dernier fait bien figurer à part son Methodus specialis Graminum, J'uncorum et Cyperorum; mais on y cherche en vain une distinction marquée des nombreux genres que comporte la famille des Graminées. Notre illustre Tournefort allait-il la comprendre dans l’inappré- ciable refonte de ces groupes génériques qui lui ont valu si Juste- ment une part de sa gloire? Eh bien, non, elle se trouve uni- quement représentée, dans ses {nstituliones, par onze genres; dont l'un Gramen subdivisé en Loliaceum, Spicatum, Dactylon, Paniculalum, Avenaceum, que suit le genre Arundo « sola ma- CLOS. — LES GENRES DES GRAMINÉES AU XVIII‘ SIÈULE. 191 gnitudine a Gramine diversum », les deux genres Mays et Lacry- ma-Job en étant séparés par les Cypéracées. En 1715, Morison, dans le grand atlas formant le tome I" de son Historia plantarum, consacre les huit premières planches de sa 8° section à de très nombreuses figures des Plantæ culmifer«, Cerealia, Gramina, Calamiferæ, Calamiferæ majores, Arundi- nes, etc., mais sans grand profit pour l’établissement des genres. L’Agrostographie de Scheuchzer, ouvrage d’une si grande valeur pour l’époque (1719), malgré la prolixité des descriptions, se dis- tingue aussi par la multiplicité des figures, mais n’échappe pas au même réproche. Ni Monti (Prodr., 1719), ni Boerhaave (Index, 1720) qui admet Quatorze genres environ de Graminées; ni Vaillant (Bot. Par., 1727) qui distribue ses Gramens au nombre de près de 90 espèces en onze groupes, les Gramen loliaceum, triliceum, etc.; ni Ma- gnol (Novus Caracter Plant., 1720, posthume) qui se limite à une douzaine de genres et conserve l’ancienne division de la fa- mille, en Céréales et Graminées, ne nous arrêteront. B. MicHezr. — Mais une mention spéciale appartient à ce jar- dinier florentin, qualifié d’incomparabilis par Sprengel, qui ajoute à son sujet : « De graminibus multo magis omnibus, qui præces- serant, meritus, corollulam internam dipetalam primus invenit » {Histor. rei herb. IE, 234). Micheli, en effet (Genera plant., 1729), figure (planche XXXI) les glumellules, adopte la classification de Vaillant, admet 28 genres répartis en trois classes, à propos desquels il dit : « Quorum no- mina lantum subjicimus. Cetera vero quæ pertinent ad hanc Classem in altera parte Operis pertractabimus » (p. 35). Dans le Cataloqus plantarum horti florentini de Micheli (1736), Ouvrage posthume édité en 1748 par Targioni-Tozzelti (in-#'), celui-ci écrit à l’appendice, p. 139: « Graminis has species Miche- lius distribuit plerumque juxta methodum a Vaillantio servatam in Bot. Paris., p. 80, non ver juxla eam, quan ipse excogilavil, et in altera parte Novorum generum Plantarum anecdota fusius €Xposuil. » Mais cette seconde partie est restée inédite. La présence de pétales dans 27 des genres de Graminées admis Par Micheli ne lui permet pas de les comprendre dans la classifi- calion de Tournefort sans y créer une classe intermédiaire entre 192 SÉANCE pu 10 mai 4901. la quatorzième (les herbes pétalées) et la quinzième (les apétales); et le dernier des genres établis par lui ou le vingt-huitième, sous le nom de Panicastrella emprunté à Césalpin et dont il sera ques- tion plus loin, rentre dans les apétales. Malheureusement, plusieurs de ses genres (Agrostarium, Pseudo- Triticum, Gramen, Spartium, Polydactylon, Ischæmum, Schæ- nanthum, Æglopoides, Sesamum, Sesamastrum) ne sont connus que de nom, les successeurs de Micheli n'ayant pas, à ma con- naissance, cherché à les rapporter en synonymes à des genres légitimés. IL est bien regrettable que la mort prématurée (à l’âge de cin- quante-buit ans) de ce profond investigateur ne lui ait pas permis de mettre à jour, pour les Graminées, le pendant de ia réforme accomplie pour les Cryptogames amphigènes, où son nom restera toujours attaché à tant de genres et d'espèces. C. LINNÉ ET SON DisciPLE Gann. — L'année même de la mort de Micheli (1737), paraissait le Genera plantarum de Linné (1° édition), riche de 935 genres dont 31 de Graminées, et vraiment admirable pour l’immensité des recherches, la précision des carac- tères et des observations. L'auteur s’y attribue tous les genres triandres de Graminées, sauf Milium T., HordeumT., Trilicum T., Anthoxanthum T., Lygæum Lœfl. Ajoutons que A.-L. de Jussieu (Genera plant., 29-34) fait suivre les noms génériques Hordeum, Trilicum, Secale, Arundo des deux majuscules T.-L., partageant ainsi à bon droit le mérite de leur dénomination entre Tournefort et Linné. Le grand Suédois écrivait à cet égard, en 1745, à son correspon- dant et ami le professeur Boissier de Sauvages, de Montpellier : € In graminibus mea methodus est facillima... Quæso ne cures paniculam vel spicam, tamen obtinebis genus ; ego hoc adjeci, facilitatis non necessitatis causa... », et encore : « Gramina dac- tyloidea debent secundum flores ad varia genera amandari, cütm flores in diversis speciebus diversissimi sunt » (Lettres inéd. de Linné, par d'Hombres-Firmas, pp. 79 et 99). On a lieu de s’éton- ner de trouver encore quarante-deux ans après, dans le grand Dictionnaire des Jardiniers de Miller (trad. franc. de la 8° édit, Brux., t. III, p. 499, de 1787), tous les Gramens réunis sans dis- tinction de genres et avec maintien des longues phrases spécifiques; e Ad nl CLOS. — LES GENRES DES GRAMINÉES AU XVIII SIÈCLE. 193 au lieu des noms triviaux généralisés par Linné, tant est puissant l'empire de la routine! Vers cette même époque, en 1747, Linné, dressant dans ses Classes plantarum, p. 578, son Methodus Graminum. divisé secun- dum stamina et pistilla, Y comprend 39 genres de Cypéracées, Joncées, Typhacées et Graminées, celles-ci y entrant encore pour 31. Cette réunion de genres de quatre familles sous la dénomination Gramina a lieu de surprendre, alors que, dès 1738, Linné avait proposé ses Fragmenta melhodi naturalis, où figuraient 65 Or- dines anonymes, le XI[° représentant les Typhacées, le XIII: les Cypéracées, et le XIV° les Graminées au nombre de 99 genres et sans mélange. Ce dernier Ordo reparaissait sous le nom de Gra- mina dans la 2° édition de 1764 du Genera. de Linné avec le n° IV, tandis que les Typhacées et les Cypéracées s’y trouvaient confondues dans l'Ordo II, Calamarice. Le service à cet égard rendu à la science par Linné est des plus notables, et n’a pas été, je-crois, assez remarqué. Dans l’édifica- tion de son système sexuel, qui fut un de ses premiers travaux, esquissé dans son Florula lapponica, 1732-1735, et même dans son {ortus uplandicus de 1731, cet esprit si lucide et d’une si haute portée n’aura-t-il pas été frappé dès l’abord de cette con- fusion de genres sous la dénomination commune de Gramen, de l’extension démesurée là plus qu'ailleurs des phrases spéci- fiques, et n’y aura-t-il pas puisé la première idée de la nomen- clature binaire des espèces ? En 1767, était soutenue sous sa présidence, par un de ses élèves, Henri Gahn, une thèse intitulée Fundamenta Agroslogra- phiæ, qui éclairait d’un grand jour la structure florale et la dis- tinction des genres des Graminées, dont 46 s’y trouvaient figurts dans leurs caractères essentiels. Dans cette étude étaient traitées, en outre, la plupart des questions (Historique, Géographie et sla- tions, usages, divisions et classifications, termes botaniques, etc.) concernant les Graminées et aussi les Cypéracées. Mais à qui faut-il en faire honneur? Les auteurs attribuent généralement à Linné les nombreuses dissertations soutenues sous sa présidence et réunies dans ses Aœ- nilates academicæ, tels Sprengel (Histor. rei herb. II, 342) (1) et (1) Il écrit de Linné : « Eximiam post aliquot annos (1767) graminum ta- bulam exhibuit in fundamentis agrostographiæ... » T. XLVIN. (SÉANCES) 13 4194 SÉANCE DU 10 mar 1901. Pritzel (Thesaur. liler. bot., pp. 167 et 431) qui y comprennent celle de Gahn, bien que le second ajoute à la citation n° 6114: « auctore defendente Henrico Gahn ». Certains se bornent à déclarer qu’elles ont la même autorité que les propres écrits de Linné. Sans rien préjuger sur la provenance des autres thèses, j'ai été conduit à rapporter à Gahn, au détriment de Linné, la disserta- tion en question par les motifs suivants : 4° Ces assertions de Gabn : « Gramina (quibus Cerealia semper adnumero)… Termini parum differunt a terminis.. a D. Præside dudum explicatis…; structuram tamen Graminum naturalem dum breviter exhibere s{udeo, terminos quoque his proprios ulterius enodare conabor… D. Præses, qui totam penitüs Botanicam refor- mavit, heic quoque primus distincta stabilivit genera.. Mcthodum igitur novam.. exstruere conabimur ». Et, en effet, la méthode proposée parlui, Methodus Graminum calycina (pp. 532-537), est toute différente des Classes glumosi de Linné dans son Methodus a calycis speciebus. Et encore : « Florem quoque unum de quovis genere delineatum sistam, ut huic ordini lux affundatur uberior »; et Gahn termine par ces mots : « Enumeravi, examinent ali, inquirant, concilient », p. 941 (1). 2 Dans sa Revue générale des Écrits de Linné (trad. franc.), Pulteney attribue la dissertation en question à Gabin (pour Gahn, error. typogr.) (2) : « Qui avait, dit-il, entrepris un traité pour l'utilité des sociétés établies dans différents endroits de l’Europe pour l'avancement de l’agriculture. Ces tables sont plus propres à faire connaître cette famille qu'aucun ouvrage que j'aie vu » (t. I, pp. 64-66). 3° Dans la classification Methodus calycina, établie par Linné (Classes plantarum, 1738 et 1747) en dehors de son système sexuel in Tironum gratiam, le groupe des Graminées repose sur de tout (1) Gahn reproduit dans sa thèse les diverses classifications agrostogra- phiques de ses prédécesseurs ; Adanson en fait autant pour celles de Monti, de Scheuchzer, etc. (Fam. des pl. I, pp. Ixxxüij et Ixxxiv); il m'a dès lors paru superflu de les donner ici. ! (2) Aussi Forster créait, en 1772, en l'honneur du nouveau botaniste, le genre Gahnia des Cypéracées (Charact. gener, 51, t. 26), adopté par Linné et ses successeurs. Gahn devait être un des élèves les plus aimés de Linné, à ‘en juger par cette déclaration de sa thèse : « Patrem meum... qui D. Præsidi in itinere gothlandico comes fuit. ». CLOS. — LES GENRES DES GRAMINÉES AU XVII SIÈCLE. 195 autres bases que celles adoptées par Gahn (1), dont la dissertation se recommande en outre par plusieurs observations intéressantes, afférentes notamment à l’action néfaste de l’avoine sur les Gené- vriers et à la répartition des Graminées en dix-sept groupes d’après les stations. L'absence de toute nouvelle création de genres de sa part s'ex- plique par la date de l'apparition de ses Fundamenta Agrostogra- phiw, trois ans après seulement celle de la 6° édition du Genera de Linné, de 1764. Son œuvre est une démonstration de la validité des genres de son maitre qui, dit l'élève, singulis characterem dedit atque notam propriam. | Aux genres Zea et Cenchrus de Linné appartient ici une mention spéciale. 1. Sous le nom de Zea, les anciens botanistes, notamment Dios- coride (Liv. 11, chap. cxu), de Lobel (Plant. hist., p. 8, Advers., p. 19), paraissent avoir désigné l’Épeautre Spelta, Speautza. Mais Linné, s’autorisant de cette incertitude, crut devoir l'appliquer comme générique au Maïs, d’après ce motif : « Zea pecularis fru- menti species a veteribus adseriptum nomen, huc usque vagum, recepimus ad designandum hoc genus loco Barbari islius vocabuli Mays » (Hort. cliffort., p. 487, de 1737). Adanson repoussa Zea, Suivi par Gærtner, Seringe, Duby et De Candolle; ce dernier écrivit : « le Mays doit garder le nom sous lequel il est connu de tout le monde, au lieu d’usurper celui de Zea, qui appartenait à l’Épeautre » (Théor. élém., 2° édit., 263). Mais A.-L. de Jussieu Sanctionna de son autorité (Gen. plant., 33) le verdict de Linné, et fut suivi par Lamarck, Willdenow, Delile, Gouan, Loiseleur (1) Linné fait rentrer les Graminées dans sa deuxième classe Glumosi, qu'il divise selon que les glumes (univalves imbriquées pour Cypéracées, et tri- valves pour Sparganium et Typha) sont bivalves (infra-périanthiques pour Schænus et Juncus), simples, doubles, multiples (et bivalves intra-involu- crales pour Cornucopiæ et Cenchrus); tandis que Gahn, après avoir admis les eux grandes divisions primaires de Rai et de Scheuchzer, Spicata et Panicu- lata (plus les Calamarie pour les Cypéracées), subdivise ainsi les premières d'après la forme de l’épi : Spica disticha, receptaculo dentato; — Spica tere- tiuscula, floribus vagis ; — Spica secunda seu unilateralis; — Spica biflora Spathacea ; et les secondes d’après le calice : Calyce nullo ; — Calyceunifloro; — Calyce bifloro aut trifloro; — Calyce multifloro….; ajoutant à la suite : € Expositam sic vides, Lector B., Methodum illam, quam ad cognitionem Gra- Minum facilitandam quid conferre crediderim. » 196 SÉANCE pu 10 mar 1901. Deslongchamps, Persoon, Villars, Lindley et par la très grande majorité des botanistes modernes. Mais voilà qu’en 1894 Baillon (Hist. des Plant. XIT, 325) ,trou- vant ce nom de Zea inscrit dans la première des cinq divisions des Graminées admises par Micheli dans son Genera planla- rum de 1729, p. 35, veut, par droit de priorité, l’attribuer à celui-ci au détriment de Linné. Illeût suffi au phytographe fran- çais de tcurner la page de l’ouvrige, pour se convaincre que le Zea de Micheli (probablement l'Épeautre, car il figure à la suite du Triticum) ne répond pas du tout au Zea de Linné, que le vrai Mays est inscrit sous ce nom comme genre dans la 5° divi- sion, et que le botaniste italien, après avoir rapporté à Malpighi l'honneur de la découverte des pétales des Graminées, se hâte d'ajouter cette restriction : € In Tritico indico, seu Mayz duntaxat consideraverit ». On relève enfin, comme caractère propre à cette seule division (la 5‘), l’existence sur la même plante de locustes de deux espèces, les unes florifères, les autres sémini- fères, c’est-à-dire la monœcie. Ces vicissitudes du nom de Zea ne devraient-elles pas le faire proscrire comme nom générique du Maïs, en vue de Îa réinté- gration de celui-ci ? Ajoutons : 1° que dès le xvr' siècle, Monardes signale le Mayzum; ®% que Césalpin au Livre IV°, chap. LIN, du De Plantis écrit : « Mais vulgo appellatur apud Indos, semen in Îtaliam nuper translatum » (p. 181), et 3° que l'es- pèce figure en 1623 dans le Pinax de Gaspard Baubhin, p. ®, sous ce litre : Triticum indicum Mays dictum. Si cette proposi- tion obtenait la sanction des phytographes, la dénomination spé- cifique Mais vulgaris de Seringe (Mélang. bot., t. 1, n° 2) me paraîtrail préférable à Mays Zea DC. (F1. franc. WI, 68). 2. Dès 1729, Micheli, comme on l’a vu, créait son genre Pani- castrella pour deux espèces de Graminées américaines caracté- risées par «€ floribus apetalis.. tribus staminibus in locuslam compositam biglumam, uno flore sterili, altero vero pistillo do- malo. His notis additur locustas esse plerumque ternas, in folliculis laciniatis echinatis, ac per basim etiam villis cireumdatis recon- dilas, itemque eosdem folliculos in spicam longam teretem sin- gulatim esse digestos » (p. 36, avec fig. de cette organisation florale, p. 31). Comment Linné, au mépris de tout droit de priorité, réduit-il le genre Panicastrella au rang de synonyme de son CLOS. — LES GENRES DES GRAMINÉES AU XVIII SIÈCLE. 197 genre Cenchrus, se bornant à citer aussi les deux espèces de Micheli comme synonymes de ses Cenchrus echinatus et tribuloides (Spec., 1487-89)? Il est suivi par la plupart des principaux bota- nistes, à l’exemple d’A.-L. de Jussieu (Genera, 30), qui se borne aussi à écrire au mot Panicastrella dans le grand Dictionnaire des sciences naturelles : « Genre de Graminées fait par Micheli sur deux plantes qui sont les Cenchrus echinalus et tribuloides de Linnæus. » J'ignore le motif qui a déterminé d’abord Mœnch en 1794 (Me- thod., p. 20) à qualifier de Panicastrella muricala le Cenchrus muricalus L. Mant., devenu Echinaria capitata Desf.; puis Baillon à adopter cette vue de Mœnch (Hist. gén. des Plant. XII, 232). Mais il n’est pas moins étrange de ne pas même trouver le synonyme Panicastrella à la suite de Cenchrus dans des ou- vrages descriptifs de haute valeur, tels que ceux de Vahl, Kunth, Steudel, etc. Indépendamment du genre Echinaria Desf., démembré de Cenchrus, celui-ci a donné en sus les genres Dactyloctenium Willd., Trachys Pers., Pennisetum Pers., Tragus Hall. et autres; et si, conformément aux lois de la nomenclature et à l'équité, on restilue aux deux Panicastrella, l'americana major (Cenchrus echinatus L.) et le minor (C. tribuloides L.), leur premier nom générique, le mot Cenchrus passe à l’état de synonyme de Pani- castrella. D. Apanson. — En 1763, dans ses Familles des Plantes, Adan- son consacre une quinzaine de pages du second volume à la descrip- tion de la famille des Gramèns. Après avoir déclaré que les botanistes ont un préjugé en faveur des divisions tirées de la fleur, il croit devoir diviser les Gramina, « d’après la considération de toutes leurs parties en général, en neuf sections, savoir : 1° les Alpistes, ® les Avoines, 3° les Poa, 4 les Paniz, 5° les Fromens, 6° les Riz, 7° les Sorgo, 8° les Maïs, 9° les Souchets ». : Malheureusement, sa tendance au néologisme lui a fait, ici comme en tant d’autres points, perdre le fruit de ses travaux. Ainsi, outre le reproche à lui adressé d’avoir inclus les Souchets, à titre de 9° section, dans les Graminées et le Typha dans la 8’, et d’avoir donné à chacune de ces neuf sections le nom d’un des 198 SÉANCE bU 10 mar 1901. genres qu’elles renferment, on s'étonne, en jetant les yeux sur les 53 genres de vrais Gramens admis par lui, d’en trouver 14 syno- .nymes (1) de genres établis la plupart par Linné et trois autres, Valota, Aspris, Tema, dont la signification est restée douteuse. L'auteur ne nous donne même pas les motifs qui lui ont fait rejeter tous ces noms linnéens, pour en adopter de nouveaux, pro- cédé qui lui a tant nui aux yeux des classificateurs. Toutefois, l’Agrostographie lui doit les genres Mibora, A pera, Calamagrosls, omis dans le Genera de Jussieu. Baillon inscrivait naguère encore, comme genres d’Adanson à rétablir par droit de priorité : 1° Capriola, de 1763, en remplacement de Cynodon L.-C. Rich. in Pers., Syn. 1, 85 (1805). Mais, outre qu’une des espèces de ce genre, le gros Chiendent, figure depuis près d’un siècle, dans la plupart des traités de botanique soit scientilique, soit appliquée, sous le nom de Cynodon Dactylon, on peut lui appliquer ces quelques mots de Bentham et J. Hooker à propos du mot Fibicha Kœæl. (Descript. Gram. 308, de 1802) : « Jure prioritatis gaudet sed jam diu ab omnibus botanicis prætermissum, nune futile res- tilueretur » (Gen. plant. II, 1164). Cette appréciation ne convien- drait-elle pas encore mieux à fortiori à Capriola, que ces deux auteurs rapportent aussi en synonyme à Cynodon et qui est anté- rieur même à Dactilon (pour Dactylon), proposé en 1787 par Villars pour les Panicum sanguinale et Dactylon de Linné? 2° Nazia, de 1763, pour remplacer Tragus Hall. (Stirp. helv., de 1768) ou Lappago Schreb. (Beschr. der Græs. de 1769), deux noms génériques sur la priorité desquels règne la plus grande dissidence parmi les phytographes, bien qu’elle paraisse apparte- nir au premier: . E. HALLER, LaMarck, A.-L. DE Jussieu. — Haller, d’une n0- toriété si grande à cette époque, devait intervenir dans l'institu- tion des genres des Graminées. [l écrit dans sa Préface de la 9° édition de l’Agrostographia de Scheuchzer de 1774, p. VI: « Denique mentem meam de difficili stirpium classe aperire visum (1) Ce sont : Raram (Cenchrus), Amazxyti | id ytis (Dactylis), Kielboul (Aristida}; Abola (Cinna), Sabsal (Paspalum), Stelephuros (Phleum), Vilfa (Agrostish Ægicon (Ægilops), Sistopalos (Elymus), Fartis (Zizania), Schænanthus (Is- chæmum), Mapira (Olyra), Senites (Zeugites), Falona (Cynosurus). RÉ 7 - CLOS. — LES GENRES DES GRAMINÉES AU XVIII SIÈCLE. 199 est et publice confiteri, quam parum firmitatis sitin eorum gene- ribus, non Linnæi solius..., sed meis ». Et encore, dans l’'Appen- dix IT de graminum generibus et methodo du mème ouvrage, il croit important de rechercher, à propos de ces genres, que nalu- ralia, que arlificio nala sunt, que videantur servari debere,. que melius expungantur, mais sans aborder de front cette dis- cussion, et en se bornant à renouveler sa déclaration, p. 66 : « Si ergo Linnæi, summi botanici, genera mihi non videntur firmiter Satis esse constituta, neque mea ipsa mihi satis placent, quid de- mum fuerit consilii ? » | Haller se borna à créer, en 1768, le genre Tragus pour le Cen- chrus racemosus L. (Stirp. helvet. IT, 203), genre dont il a été question plus haut. On lui attribue parfois aussi, à la suite d’A.-L. de Jussieu (loc. cit., 29), le genre Digitaria, mais à Lort, car Haller le rap- porte (p. 2%4) à Heister et à Adanson, el n'en demande que la réintégration pour les deux espèces qu'il y comprend, écrivant : € Antiquum nomen et characteristicum reddo plantis nostris quæ adeo vehementius a Linnæanis Panicis abludunt, ut nullo modo eo referri possint ». Pour Baillon (Loc. cit. XII, 173), l’auteur du genre est Scopoli, landis que celui-ci, dans son Flora carniolica, 1, 52, de 1772, où figurent les deux espèces citées par Haller (D. sanguinalis et D. dactylon officinarum), en fait honneur à la fois à Heister, à Adanson et à Haller ; mais, comme le veut Adanson, l’origine re- monte à Ileister. | Admis par Ventenat, Willdenow, Mœnch, Allioni, Kæler, L.-C. Richard (in Pers. Enchir. 1, 84), Palisot de Beauvois, et bien d’autres, le genre Digilaria ne figure guère plus dans les ouvrages modernes traitant d’Agrostographie qu’à titre de section du genre Panicum. En 1789, Lamarck ne porte encore le nombre des genres de Graminées ou Chiendents qu’à 48 (in Diction. bot. de l'Encyclo- pédie, III, 18), sans en avoir découvert un seul nouveau, tandis qu'A.-L. de Jussieu en inscrivait la même année 60 dans son Genera, sur lesquels Nastus et Luziola de sa création. | Vers cette époque pourtant quelques autres furent successive- ment proposés par divers phytographes, notamment par Gærtner, Willdenow, Schreber, L.-C. Richard, Roth, etc. Mais, à partir de 200 SÉANCE DU 28 JUIN 1901. 1810, l’Agrostographie allait prendre un nouvel essor grâce à Link, Robert Brown, Palisot de Beauvois, Kunth, Trinius, Du- mortier, Nees d’Esenbeck, etc., etc. Il importe enfin de noter qu’à part de très rares exceptions, les genres établis par Linné sont restés, témoignant de la merveilleuse perspicacité de leur auteur; c’est dans l'institution et la coordination de ces groupes que sa puissante main a laissé une des plus fortes traces. SÉANCE DU 928 JUIN 1901. PRÉSIDENCE DE M. ÉMILE BOUDIER. M. Buchet, vice-secrétaire, donne lecture du procès-ver- bal de la séance du 40 mai, dont la rédaction est adoptée. M. le Président présente les excuses de M. Malinvaud, secrétaire général, que d’impérieuses obligations tiennent éloigné de Paris. Il annonce ensuite à la Société qu’elle a fait une perte douloureuse dans la personne d’un de ses fonda- teurs, élu vice-président en décembre dernier, M. le D' Avice, médecin-major de première classe en retraite, décédé à Paimpol le 15 de ce mois, âgé de soixante-neuf ans. Une Note nécrologique sur ce regretté confrère sera publiée dans le Bulletin (1). M. Gagnepain fait à la Société la communication suivante : (1) Voy. plus loin, p. 238. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES DE L’'HERBIER DU MUSÉUM. 201 REVISION DES GENRES MANTISIA ET GLOBBA (ZINGIBÉRÉES) DE L'HERBIER DU MUSÉUM; par M. F. GAGNEPAIN. MANTISIA. 4 MANTISIA SALTATORIA Sims. — Cultivé dans les serres du Muséum depuis longtemps, sans indication précise d’origine. Fleurit en mai, et les feuilles n’ont acquis leur développement qu’en juillet : mai 1840 (ex herb. Houllet, jardinier des serres). — Jardin de Fromont, juin 1827 (herb. A. de Jussieu, donné au Muséum). GLOBBA. I. Aplanthera Horaninow. Anthères à connectif non bordé. 1. GLoBga orixENsIS Roxb. — Nepaul (Herb. Ind. orient. Hooker fils et Thomson. Coll. Wallich). — Khasia (même herbier, n° 15, alti- tude de 3000-5000 pieds. Coll. J.-D. H.). — (D' Wallich, n° 6535. H. Catalog. sub nomine G. racemosa Sm.in Flor. British India). — var. racemosa Sm. (sub specie). — Plantes du Yunnan de M. Bons d’Anty, collection reçue le 19 juillet 1898. — East Hima- laya (Herbarium of the late East India Company, n° 5638, herba- rium Griffith. Distributed at the Royal Gardens Kew, 1863-64). — Kumaon (Himalayan herbarium. R. Strachey and J.-E. Winter- bottom ; Habitat Dujari pass, alt. 6700 pieds). — Nepau I(Wallich, n° 6535, H, sub nomine G. orixensis Roxb., G. racemosa? Smith, année 1832). Les Globba orixensis et racemosa sont deux espèces très affines, difficiles à distinguer, qu’il faudrait ramener à une seule. Elles diffèrent Principalement par l’épi plus grand dans G. racemosa qui à également une fleur plus allongée, le pétale postérieur plus longuement mucroné, l’anthère beaucoup plus longue que large et l'ovaire lisse. Mais par une observation attentive on remarque même le mélange de ces caractères à quelque degré. C’est ainsi que notre G. orixensis signalé en premier lieu possède la longue panicule, les grandes fleurs de G. racemosa, mais est plutôt un G. orixensis par la forme de l’étamine et son ovaire Yerruqueux. Le n° 6535 H de Wallich nommé par nous G. orixensis, 202 SÉANCE pu 28 guiN 1901. lequel est un racemosa pour le Flora of British India, a bien les cap- sules verruqueuses, les étamines courtes, l’inflorescence d'orirensis, mais par la longueur de ses fleurs ce serait plutôt un racemosa. Ce qu'il ya de piquant, c’est que dans le même n° 6535 H de Wallich, qui est pour le Flor. of British India un racemosa, se trouve être pour nous, dans un échantillon, G. orixensis et dans l’autre G. racemosa. Ce sont deux formes à réunir en une seule espèce; la seconde devenant une variété de la première. 2, GLogpa CLarke! Baker. — Sikkim (Herb. Ind. Or. Hooker f. et Thomson Collect. J.-D. H., n° 9, double au type de M. Baker). — East Bengal (Herbarium of the late East India Company; herb. Griffith, n° 5642. Distributed at the Royal Gardens Kew, 1863-64). 3. GLorpa WazLicH1 Baker? East Himalaya (Herbarium of the late East India Company, n° 5639, herb. Griffith. Distributed at the Royal Gardens Kew, 1863-64). — Anthère longue et étroite à large filet; corolle à sommet aigu, inflorescence plutôt courte, labelle seulement émarginé; ovaire peu verruqueux; feuilles très pâles en dessous. Difficile à distinguer de racemosa et d’orixensis. 4. Globba bulbosa Gagnep. Herba alta, caulis inflatus ad collum. Vaginæ infimæ aphyllæ ciliatæ. Folia ovato-lanceolata basi acuta, longe acuminata supra ciliata , subtus glauca in nervo medio pilosa. Panicula alta, stricta, ramis patentibus brevibus. Flores lutei, ciliati; calyx tridentatus, dentibus brevibus obtusis; corolla glanduloso-punctata ; staminodia lanceolata, acuta; labrum latum profunde emarginatum ; anthera longa attenuata usque ad apicem. Ovarium breve pi- losum non verrucosum. Bulbilli O. Alta 1 m. Folia 20 cm. longa, 4 cm. lata. Panicula 25 em. alta, 3 cm. lata. Flores 2 1/2 cm. longi. Province de Kouy-Tcheou (Chine). Environs de Kouy-Yang, mont du Collège, gorges de Yang-pa. Fleurs jaunes. — Rare, 20 juillet 1898. Émile Bodinier. | … Ressemble beaucoup à Wallichi, mais s’en distingue par sa pilosité générale et surtout par le collet de la tige manifestement renflé. Sem- blable aussi à G. pendula, et l’inflorescence est très comparable; mais ici les feuilles sont plus larges, plus longues, plus glauques en dessous, plus manifestement ciliées sur les nervures, les gaines sont plus larges et la présence d’un collét napiforme à racines grèles fasciculées en fait une espèce très distincte. 5. GLoëBa Hookeri Clarke in Flor. British Ind. — Sikkim (Herb. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES DE L'HERBIER DU MUSÉUM. 203 Ind. Or. Hook. f. et Thompson, n° 10, collect. J.-D. H., double du type de l’auteur). 6. GLOBBA ANDERSONI Clarke in Flor. British India. — Khasia (Herb, [nd. Or. Hook. f. et Thompson. Coll. J.-D. H., n°12, double du type de l’auteur). II. Careyella Horaninow. Anthères à connectif prolongé de chaque côté par une marge étroile. T. GLoBsa sessiLiFLora Sims — G. Careyana Roxb. (Herb. Ind. or. Hook. f. et Thompson coll. Wallich). — Mahé, août 1890, Des- champs. 8. GLOGBA uLIGINOSA Miq. — Birma and Malay peninsula (Herbarium of the late East India Company, n° 5652, herb. Griffith. Distributed atthe Royal Gardens Kew), 1863-64. — Singapour, février 1837 (n° 115, Voyage de M. Gaudichaud sur la Bonite. « Fleurs d’un blanc flavescent »). — Manille. (Collect. de Cuming, n° 2353.) III. Ceratanthera Horaninow. Anthère pourvue d’un éperon plus ou moins large à la base de chaque loge. 9. GLOBBA macuzara BI. — Java (Planta javanica a el. Zollingero lecta, n° 722). 10. GLonsa PexpuLa Roxb. — Ile Busuanga, Philippines (Alf. Marche, n° 163 B, juin 1884). — Le Lebroeang, Bornéo (M. Chaper, no- vembre 1890). — Route de Saigon à Bien-Hoa, Cochinchine (E. Lefèvre, n° 210, 31 juillet 1864). 11. GLospa pracreozara Wall. — Tenasserim and Andamans (Herba- rium of the late East India Company, n° 5650, herb. Helfer. Distri- buted at the Royal Gardens Kew, 1862-63). Caractères du G. bracteolata par le labelle inséré à la base du filet, Peu émarginé, les feuilles roussâtres en dessous sur le sec ; mais les bractées sont absentes de notre échantillon. L'authère est ovale, presque circulaire, à loges s’ouvrant plutôt au sommet; les éperons, inférieurs, Courbés, régulièrement acuminés, sont au moins de la longueur des loges. 204 = SÉANCE DU 28 Juin 4901. IV. Marantella Horaninow. Connectif de l’anthère prolongé de chaque côté par une aile entiere lacérée ou profondément divisée en deux parties jusqu’à la base. Obs. — Il vaut mieux comprendre la section Ceratanthera comme Horaninow. Selon ce monographe de la famille, le groupe Ceratanthera a une anthère éperonnée à la base par une double expansion du con- nectif; la section Marantella comprend toutes les espèces à loges de l'anthère ailées latéralement, que chaque aile soit entière ou bifide. Cette manière de voir nous paraît être la meilleure, car on remarque tous les degrés dans la division de l’aile latérale, qui peut être entière, lacérée ou irrégulièrement bifide suivant les espèces. De plus il est impossible de séparer, pour l’aspect général et les affinités morphologiques, les es- pèces suivantes : G. pyramidata (aile latérale simple), G. longicarpa (id.), G. parviflora (id.), G. violacea (aile latérale seulement émar- ginée), G. platystachya (aile latérale lacérée), G. versicolor (aile laté- rale bifide). En effet, dans tous ces Globba que nous distinguerons par la sous-section Versicolores, l’inflorescence est pyramidale, lâche, très différente des suivants à panicule spiciforme qui seront bien compris dans la sous-section des Marantoideæ. Or, si l'on comprend comme M. Baker les Ceratanthera, on doit y faire entrer tous les Globba à aile latérale entière et c’est séparer en deux sections ce que nous appe- lons les Versicolores dont la parenté est indéniable. Pour éviter toute erreur, il faut done observer attentivement si l'expansion (éperon) est à la base de la loge (Ceratanthera) ou par le côté (aile de Marantella)- a. Versicolores Gagnepain. 12. Globba pyramidata Gagnep. Herba elata glaberrima. Vaginæ 3-4, infimæ lamina destitutæ, ligulis non cilialis. Folia 7, basi et apice acuminata, lanceolata, infimo et supremo ab- breviatis. Panicula lata, laxa, pyramidata, bracteis plerisque deciduis, ramis subplanis elongatis, 5-8 floribus ad apicem. Flores lutei subsessiles, glanduloso-punctati ; calyx tridentatus, dentibus breviter acutis ; staminodia lanceolata, acuta; labrum latum breve bipartitum, lobis divergentibus; anthera parva bialata alis lateralibus , lunulatis, simplicibus connectivo apice rotundato. Bulbilli O (?). Herba 70 em. alta, folia 11 em. longa, 3 em. lata, rami paniculæ cirea 5 CM- longi, flores 3 cm. alti. Mission du D° J. Montano. Totachac (Bisaye et Manoba), Bunuanñ (contre Mir lanao), décembre 1880, fleurs jaunes, n° 203. — Cambodge, ee. a éd nn ai miss GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES LE L'HERBIER DU MUSÉUM. 205 mont de Pursat (Expédition du 0° Harmand : « fleurs jaunes, bulbilles; haut. de 0,30 à 0,50, 18 juin 1875, n° 450 ». (Godefroy scripsit). Très comparable à G. versicolor — expansa Walf., mais l’anthère n'a que deux ailes latérales, les staminodes sont nettement aigus, les fleurs plus fournies sur chaque rameau et la panicule elle-même plus dense et plus courte. Ressemble beaucoup à G. plalycarpa Baker, mais possède des gaines ni ciliées ni tomenteuses, des feuilles glabres sur les deux faces et non finement pubescentes en dessous, des rameaux floriféres dès le milieu et non seulement au sommet; le labelle est émarginé et non profondément bifide. | ‘ 13. Globba macrocarpa Gagnep. Herba glaberrima. Vaginæ 3-4 infimæ lamina destitutæ, ligulis non cilia- lis. Folia 7-8 basi et apice acuminata, lañceolata sublus glauca. Panicula elata, longe pyramidata, bracteis deciduis,ramis elongatis, subplanis vel filiformibus, flexuosis vel involutis. Flères disiantes 3-5 ad apicem ramorum inserti, albi, glanduloso-punctati, plus minus longe pedicellati; calyx den- tibus acuminatis ; staminodia lanceolata ; labrum breve bipartitum lobis divaricatis ; anthera parva, bialata, alis lateralibus, simplicibus, lunulatis, angustis, connectivo apice sublanceolato. Ovarium longum, læve. Bulbilli O. Alta 60-80 cm. ; folia usque ad 20 em. longa, 4 em. lata; panicula 16-20 em. longa, ramus infimus 8-9 em. longus, pedicellus usque ad 5 mm. longus; ova- tium floriferum 6 mm. longum, 1,5 mm. latum. | Cambodge. Expédition du D' Harmand, plantes recueillies par M. Go- defroy, n° 488 : « Fleurs blanches, haut. 0",30-0",40 (sic), mont de Pur- Sat, 18 juin 1875 ». (Godefr. scrips.). Diffère de l'espèce précédente par ses proportions gréles, sa panicule plus longue, ses rameaux flexueux, recourbés en dedans, florifères Seulement au sommet, ses fleurs blanches plus petites, la longueur de Son fruit même très jeune. 14. GLonsa parvirLorA Presl. — Manille, collect. de Cuming, n° 1390. Bien différent de G. pyramidata par son inflorescence étroite, à Courts rameaux, ses fleurs petites; mais il a, comme lui, une anthère a deux ailes latérales indivises : ici les ailes s’étendent depuis la base du Connectif jusqu'à la petite lame quile termine au sommet. 15. Globba violacea Gagnep. Vaginæ ciliatæ, breviter villosulæ, ligulis dense ciliatis, flave pubescen- libus. Folia viridissima, supra villoso-tuberculosa, ciliata, lanceolata, ad basin et apicem acuminata, subsessilia, undulata. Bracteæ subfoliaceæ, viola- Cé0-virescentes, obovatæ cuneatæ. Panicula laxa, parva, pilosa, ad apicem 3-5 floribus, bracteolis viridibus decurrentibus, 3-5 ‘nervis. Flores pubes- 206 SÉANCE DU 28 gJuIN 1901. centes, calycis dentibus brevibus, acutis; staminodia lanceolata; labrum profunde emarginatum; anthera 4-alata alis usque ad apicem connectivi provectis. Ovarium pilosum, pedicelli alati. Folia 10 em. longa, 2 cm. lata. Bractea infima 4-5 em. longa, 1 cm. lata. Ramus infimus 15 mm. longus. Flores 15 mm. longi. Serres du Muséum, 20 octobre 1886, originaire de la Cochinchine (M. Régnier). Son infloreséence pyramidale le place près du G. versicolor, dont il a l’anthère aux larges ailes irrégulièrement bifides, mais ses bractées violacées, larges, presque foliacées le rendent très distinet. Caractère remarquable et que nous n’avons observé dans aucune autre espèce, les rameaux cheminent le long de l’axe de la panicule et se trouvent à plu- sieurs millimètres au-dessus de la bractée dont ils devraient occuper l’aisselle. Comme conséquence, les pédicelles sont décurrents jusqu'à la bractéole correspondante. 16. GLoBBA PLATysTAcHYA Baker in Flor. Brilish Iudia. — Malabar, Concan, ete. (Herb. Ind. Or. Hook. f. et Thompson. Coll. Stocks, Law, ete., n° 14). Plus heureux que M. Baker, nous avons vu une anthère ovale, à deux ailes larges, irrégulièrement bifides ou lacérées, un labelle profon- dément bifide à partitions étroites, inséré bien au-dessus des stami= nodes. Calice légèrement velu sur les dents. Bien que ne disposant pas de matériaux suffisants pour une analyse complète et une identification absolue, nous croyons que la plante ci- dessous mentionnée est très probablement la même espèce : Herb. Hort. Bot. Calcuttensis, n° 281, Assam, Leg. coll. Jenkins, envoyée en 1866, par M. Anderson, directeur du Jardin botanique de Calcutta. (7. GLOBBA vERsICOLOR Sm. — expansa Wall. — Calcutta (voyage de M. Gaudichaud sur la Bonite. Plantes données par M. Wallich, 1837, n° 306, sub nomine « Globba exæpansa Wallich e Burma »- (Wallich seripsit). _Anthère à loges très réduites comparativement aux larges ailes émar- ginées en queue d’hirondelle. D. Marantoidese Gagnep. 18. GLoBBa SCHoMBURGKI Hook. f. — Siam (donné par M. Schom- burgk, consul d'Angleterre à Siam, 1859, n° 306). — Tonkin, mont Bavi (B. Balansa, plantes du Tonkin, 1885-89 : « corolle jaune; bulbilles de l’inflorescence jaunâtres. Forêt du mont Bavi, 1886, GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES DE L'HERBIER DU MUSÉUM. 207 n° 4208 »). (Balansa scripsit). — Cambodge (expédition du D' Har- mand, plantes recueillies par M. Godefroy : « n° 305, fleurs jaunes, baut. 0",30-0",50; rivière de Pursat, 12 juin 1875 »). (Godef. scripsit). D'après M. K. Schumann (Monog. Zingib. Mal. Pap.), la plante sui- vante appartiendrait à G. Schomburgki : Siam (donné par M. Schom- burgk, consul d'Angleterre à Siam, 1859, n° 255.) L'échantillon qui existe au Muséum de ce numéro, à inflorescence compacte, multiflore, à nombreux rameaux à 4-5 bractéoles, dépourvue de bulbille, ne permet pas une identification complète. Les fleurs sont plus petites que dans la planche 6298 du Botanical Magazine, et le labelle est à peine émarginé quand ilest trés profondé- ment bifide dans nos autres échantillons de cette espèce. Le G. Wightii King (nomen nudum) distribué par le Jardin de Cal- culta, en juin 1887, est un G. Schomburgki d’après M. J.-G. Baker, auteur de l’importante partie du Flora of British India consacrée aux Scitaminées (lettre de juin 1901), anthères et bulbilles de G. Schom- burgki (1), mais panicule plus haute, chevelue par la présence de longs rameaux; feuilles glabres longuement lancéolées et acuminées rap- prochées sous l’inflorescence : c’est sans doute une simple variation sans importance. 19. GLoBBa BrAcaycarpA Baker. — Cochinchine entre Saïgon et Bien- Hoa, 31 juillet 1864 (E. Lefèvre, n° 83). — Cochinchine (D'Thorel, 1862-63, n° 805; broussailles).-- Très voisin de G. Schomburgki, mais les bulbilles de nos échantillons, au lieu d’être à verrues sail- lantes sont sillonnés longitudinalement. Les différences dans la fleur paraissent négligeables. 20. GLopBa MARANTINOIDES Wight. — G. bulbifera Roxb. — Ceylan (T. Thwaites, 1863, n° 3563). — Peninsula Indie orientalis (Herb. Wight. Distributed at the Royal Gardens Kew, 1866-68, n° 2811). — Monts Nilghiri et Kurg. (Herb. Ind. Or. Hook. f. et Thomson, coll. Thomson, sub nomine G. marantoides Roxb.). — Malabar, Concan, etc. (Herb. Ind. Or. Hook. f. et Thomson, coll. Stocks, Law, ete.). Bulbilles ovoïdes, jamais à verrues globuleuses, mais ordinairement velus étant jeunes et sillonnés longitudinalement étant adultes. 21. GLoBBa ATROSANGUINEA Teijsm. et Binn. — Bornéo (Piante Bor- nensi, n° 2786, Beccari). 22. GLopsa MaranriNa L. — (Serres du Muséum, sans mention d'ori- gine, août 1839, herb. A. de Jussieu). 208 SÉANCE DU 28 JuIN 1901. Anthère à quatre ailes; staminodes obtus; labelle simplement émar- giné, corolle et calice légèrement velus; bulbilles furbinés à verrues arrondies et contiguës. 23. Globba ustulata Gagnep. Vaginæ strictæ, ciliatæ. Folia lanceolata, acuminata petiolata leviter pt- losa, infimum reductum, sessile, ovatum. Panicula brevis, bracteis confertis, viridibus, latis, obtusis vel acutis, glanduloso-punctatis, ciliatis, apice atra- tis ; ramis brevibus. Flores pauciores, atrati vel purpurei, dense glanduloso- punctati; calyx tridentatus, dentibus distincte acutis; petalum posticum longe mucronatum; anthera 4-alata, alis acuminatis. Ovarium læve. Bul- billi turbinali, verrucosi. Herba 40 cm. alta; folia 15 em. longa, 4 em. lata; panicula 5-6 cm. alta, 2 em. lata; bractecæ 12 mm. longæ, 6-7 mm. latæ. Malbato; île Busuanga (Philippines), juillet 1884. Alf. Marche, n° 227 B. Cette espèce est voisine du Globba marantina L. par l'aspect, ses bulbilles sont construits sur le même type; mais ses feuilles sont velues et douces au toucher, les gaines sont étroites, la panicule se rapproche de celle du G. marantinoides par la distance de ses bractées, plus étroites, plus ou moins tachées de brun au sommet ou sur le bord. — var. hirtella Gagnep. Diffère du G. ustulata par ses proportions réduites, par son inflorescence moitié plus petite, ses bractées plus pâles, à peine tachées, mais manifestement velues en dessous, par le calice el la corolle densément veloutés. D' Talmy, Indo-Chine (1867-68). 24. Globba Barthei Gagnep. Herba flexuosa. Vaginæ strictæ, pilis flavis. Folia ovato-lanceolala, acu- minata, sublus villosa. Panicula densa bracteis confertis, ad basin distan- tibus, diffusis, roseis (?) punctato-glandulosis, ciliatis, ovatis, obtusis ; rami floribundi, bracteolati, floribus unilateralibus. Flores glandulosi, villosi, calyx tubulosus dentibus acutis, submucronatis; staminodia ovata, obtusa; labrum alte bipartitum; anthera ovata, 4-alata, alis angustis. Bulbilli in vaginis supremis, vel ad axillam bractearum infimarum inserti, turbinati, ver- rucosi, vel costati. Folia 11 cm. longa, 3-4 em. lata. Panicula spiciformis 6 cm. alta, 2-3 cm. lata. Bracteæ infimæ 10-15 mm. latæ, rami 20 mm. longi. Manille. M. Barthe, médecin de la frégate la Sibylle, 1857. Une plante très affine, échantillon du reste-très incomplet, a été prise par Baillon, pour le Globba marantina L. Elle ne diffère du G. Barthei que par ses slaminodes nettement arrondis au sommet. Manille. Coll. de Cumming, n° 1383. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES DE L’HERBIER DU MUSÉUM. 209 Diffère de G. marantina L. par ses gaines étroites, son inflorescence plus longue, rameuse au sommet, ses fleurs unilatérales sur chaque rameau terminal, ses bractées plus petites, colorées, espacées et non étroitement imbriquées. Ses bulbilles présentent une grande analogie avec ceux du G. marantina, mais les verrues sont elliptiques et plus longues dans le sens de la largeur du bulbille. 25. Globba Zollingeri Gagnep. Herba semi-glabra. Vaginæ cilialæ, flavescentes, infimæ lamina destitutæ, Folia 5 subsessilia, lanceolata, longe acuminata, glaucescentia, supra glabra, subtus pilosa. Panicula spiciformis, ovata, breve pedunculata ; hbracteis sub- glabris, ovatis, obtusis, imbricatis, coloratis; ramis brevibus, parvifloris. Flores lutei, bracteis occultati; calyx strictus, tridentatus, dentibus acumina- tis, mucronatis, duobus quorum longioribus; corolla glanduloso-punctata ; Staminodia falcata, obtusa; labrum breviter bifidum; anthera ovata 4-alata ; apice connectivi Lato, rotundato. Ovarium nudum. Bulbilli O. Herba 60 em. alta; folia usque ad 18 cm. longa, 3 cm. lata; bracteæ 15 mm. longæ, 12-15 mm. latæ; flores 3 cm. alti. Planta javanica a cl. Zollingero lecta, n° 2372 — 2692. Par ses gaines pâles, ses feuilles glaucessentes velues inférieurement, Son épi coloré d’un jaune paille à bractées presque glabres, cette espèce se distingue à première vue du G. marantina. Elle n’a pas les épis foncés et compacts de la suivante, ses bractées imbriquées et ciliées, ses longues feuilles et ses très larges gaines. 26. Globha globulifera Gagnep. Herba procera, robusta. Vaginæ glabræ latissimæ non ciliatæ; infimæ 6-8 lamina destitutæ. Folia longe lanceolato-acuminata, subsessilia, sublus leviter pilosa. Panicula spiciformis, densa, ovata, bracteis cilialis, colo- ralis, imbricatis, ovatis vel subrotundatis, ramis brevissimis Flores glandu- loso-punctati, pilosi; calyx tubulosus, dentibus acutis, inæqualibus; stami- nodia lanceolata, labrum usque ad basin bipartitum ; anthera ovala, k-alata, alis latis acutis. Bulbilli globosi, verrucosi, glanduloso-punctati, lateraliter in axilla bractearum infimarum inserti. Herba 60 cm. alta. Folia 20 cm. longa, 3 cm. lata. Panicula 5 em X 2 cm. Bracteæ 10 mm. longæ, 7-10 mm. latæ. Poulo-Condor : « Sous le couvert des bois, dans les lieux bas et hu- mides, juillet 4867, n° 89 » (D' Harmand scripsit). | Larges gaines du Globba marantina, mais bractées plus petites de moitié, surtout lesinférieures, manifestement colorées, même sur le sec; fleurs velues; bulbilles ronds à verrues elliptiques, insérés par leur côté et non par leur base, feuilles plus longues et plus lancéolées. T. XLVII. (SÉANCES) 11 210 SÉANCE pu 28 guiN 1901. 27. Globba bicolor Gagnep. Vaginæ latæ, ligulis ciliahs, glabræ, 5-6 infimæ lamina destitutæ. Folia lanceolata, longe acuminata, sessilia, subglabra. Panicula densa, ovata, brac- teis evidenter ciliatis, imbricatis, ovatis, vel mucronatis, roseis, ramis brevissimis. Flores lutei, pilosi, calycis dentibus breve obtusis; anthera 4-alata, ovata, alis discretis. Bulbilli numerosi, turbinati vel globoso-api- culati, longitudinaliter costati, costis flexuosis. Herba 50-60 em. alta; folia 12 em. longa, 25-30 mm. lata; bracteæ 12- 18 mm. longæ, 10-12 mm. latæ. Expédition du D° Harmand, Cambodge. Plantes recueillies par M. Godefroy : « n° 500, fleurs jaunes, bractées roses; tuberc.; mont de Pursat, 18 juin 1875 » (Godefroy scripsit). G. bicolor est voisin du G. globulifera par son aspect général; mais ses gaines sont deux fois plus étroites, ses feuilles sont plus courtes, son épi plus compact à nombreux bulbilles globuleux ou subglobuleux ruminés. 28. Globba cambodgensis Gagnep. Herba parva. Radices fasciculatæ, numerosæ, leviter incrassatæ. Vaginæ villosulæ ciliatæ, infimæ 4-5 lamina destitutæ. Folia subsessilia lanceolata, acuminata, supra et sublus dense villosula, pilis fulvis. Panicula densa ovata, bracteis evidenter ciliatis, tomentosis, imbricatis, ovatis, breve acu- minatis albis ; ramis brevissimis. Flores lutei, pilosi, glanduloso-punctati, calycis dentibus brevibus obtusis ; staminodia lanceolata, acuta; labrum breve bifidum, lobis emarginatis; anthera 4-alata, alis usque ad apicem connéc- tivi provectis. Bulbilli ad axillam bractearum infimarum inserti, longe acu- minati, longitudinaliter 6-7 costati. Herba 30-40 cm. alta ; folia 10-12 cm. longa ; panicula 3 cm. alta, 2 cm. lata ; bracteæ imfimæ 7-9 mm. longæ, 6-8 mm. latæ. Expédition du D' Harmand, Cambodge, plantes recueillies par M. Go- defroy, en 1875: « n° 495, fleurs jaunes, bractées blanches, bulbilles; haut 0",27-0",30, mont de Pursat, 17 juin 14875; nom cambodg. Phtua soar ; annamite Cay Kieng rung » (Godef. scrips.). Cette espèce est voisine des G. rosea et parva. Elle diffère du parva par son épi blanc et non fauve; ses feuilles ne sont pas glabres, ses bulbilles ne sont pas arrondis et ruminés. Elle diffère de G. rosea par ses feuilles plus nombreuses, plus pâles, plus longuement velues sur les deux faces, par ses gaines moins larges, son épi plus court et plus compact, non penché et recourbé, ses bractées blanches et non franchement roses, ses bulbilles allongés, sillonnés lon- gitudinalement, absents dans nos échantillons de G. rosea. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES DE L'HERBIER DU MUSÉUM. 211 29. Globba rosea Gagnep. Herba procera. Vaginæ latæ, villosæ, ciliatæ, 5-6 infimæ lamina destitutæ, Folia ovata, acuminata, sessilia, dense pilosa, scabriuscula. Panicula satis laxa, ovata, obtusa, patens, hirsuta, 10-20 bracteis, imbricatis dein paten- tibus, vix ciliolatis pubescentibus, late ovatis, subobtusis roseis. Flores glan- duloso-punctati ; calycis dentes breves; staminodia lanceolata acuta; labrum profunde emarginatum (vel breve bifidum), anthera 4-alata, connectivo ob- tuso. Ovarium nudum. Bulbilli O. Herba alta 35 cm. Folia media 10-11 em. longa, 2 1/2 cm. lata (infimum et supremum valde reducta). Bracteæ infimæ usque ad 2 cm. longæ, 12 mm. latæ. Panicula 4-5 mm. alta. Rami 7-10 mm. longi. Flores 26-30 mm. alti. Cambodge. Expédition du D° Harmand: « Fleurs roses, forêts, clai- rières arides. Province de Fa-lan. » G. rosea semble se rapprocher du G. aurantiaca que nous ne con- naissons que par Miquel (Flora Indiæ batavæ, suppl. prim., p. 613) et sa description insuffisante. Cependant notre espèce a des feuilles plus petites, distinctement velues en dessus et non « supra glabra », une pauicule spiciforme à bractées glabrescentes et non « dense fuvido- hirtello-tomentellus », des calices glanduleux et non « puberuli ». 30. Globba parva Gagnep. Herba parva. Vaginæ margine ciliatæ, 5 infimæ lamina destitutæ. Folix subsessilia lanceolato-ovata, acuminata, subtus dense pilosula. Panicula ovata, densa, hirsuta, bracteis luteo-fulvis, imbricatis dein patentibus, cilia- tis, pilosulis, ovatis, obtusis. Flores luteo-fulvi, glanduloso-punctati; calyx dentibus aculis, scariosis, plus minus laceris; staminodia falcata, subacuta, labrum usque ad basin bifidum; anthera 4-alata, alis supremis lJatioribus. Bulbilli globosi, verrucosi vel ruminati. Herba 20-40 em. alta; folia 8 em. longa, 2 1/2 cm. lata; bracteæ 7-10 mm. altæ latæque. Cambodge. « N° 201, fleurs jaune fauve, mont de Compon-chuang ; haut 0",30-0",40, 6 juin 1872 » (Godefroy scrips.). CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES Le genre GLogsa qui est des plus naturels et des mieux limités parmi les Zingibérées semble avoir plus d’affinités avec certains. Alpinia. Mais autant le genre est facilement circonscrit, autant les espèces en sont difficiles à distinguer. Elles deviennent d’ailleurs de plus en plus nombreuses. Roscoë n’en décrit et figure que deux. 212 SÉANCE DU 28 guiN 1901. en 1898; avec Horaninow (1862) nous en comptons 16 dans sa Monographie; l’Index Kewensis (1885) arrive à 26, exclusion faite des synonymes; dans le Flora of British India (1894), 12 espèces nouvelles sont décrites, et nous-même en ajoutons 12. En tenant compte des descriptions dispersées dans les Flores ou Florules par- ticulières, le nombre total des Globba est porté à plus de 50. C’est dire que le genre est loin d’être connu en entier et que de nou- velles récoltes, d'anciennes même renfermeront des nouveautés au fur et à mesure de l'élaboration. En raison de l’homogénéité du genre, la classification en est donc particulièrement difficile, d'autant plus que les botanistes sont, en général, peu et mal renseignés sur les variations des espèces qui ont été insuffisamment étudiées sur le vif, sur les- quelles les collecteurs se taisent et dont les échantillons sont souvent trop peu nombreux. La petitesse des fleurs, leur manque habituel d'éclat, n'en font pas des espèces ornementales fréquem- ment cultivées dans les serres. Où donc sont les caractères les moins variables? Quels sont ceux qui se modifient suivant les stations et le climat? Ces questions pendantes rendent la clas- sification naturelle fort malaisée. La plupart des botanistes ont adopté avec des variantes les sec- tions Aplanthera, Careyella, Ceratanthera, Marantella. Cette première coupe n’est pas toujours pratique; car les Careyella, dont les anthères sont pourvues d’une marge translucide excessi- vement étroite, se distinguent mal des Aplanthera dont les an- thères sont dépourvues d’un rebord marginal. Du moins elle semble naturelle, quoi qu’en disent Bentham et Hooker dans leur Genera, car elle est basée sur des organes floraux, les anthères, qui sont par leur développement, par leurs fonctions, par leur apparition organogénique des plus importants et des mieux choi- sis. Nées en même temps que les staminodes et le labelle éga- lement d’origine staminale, les anthères évoluent plus rapidement et se présentent de bonne heure formées, sinon complètement accrues, alors que leurs homologues pétaloïdes appartiennent encore à la période embryonnaire. De tous points, la classifica- tion basée sur les anthères est préférable à celle qui serait basée sur le labelle et les staminodes, organes intervertis, de superféta- tion et de protection essentiellement variables dans les autres genres de la même famille. Au contraire, si d’un genre à l’autre GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES DE L'HERBIER DU MUSÉUM. 213 l’anthère varie et constitue la différence organographique capi- tale, elle reste toujours semblable à elle-même à peu de chose près dans un genre donné. ; Les staminodes sont très comparables dans le genre Globba et différencient mal les espèces; le labelle, assez variable, offre un caractère trompeur qui à priori pourrait être reconnu valable, c'est celui de la division. Car, dans une même inflorescence, le labelle peut être simplement émarginé ou fendu jusqu’à la base. Le caractère tiré des longueurs relatives des différents organes floraux est sans doute bon si l’on étudie les plantes sur le vif, mais devient médiocre si l’on travaille les échantillons d'herbier, ce qui est le plus fréquent. Nous accorderions plus volontiers de l’im- Portance pratique à la forme de la fleur en bouton : la présence du mucron qui termine le pétale postérieur (extérieur) semble devoir être prise en considération, car il apporte pour les espèces un appoint de différences suivant qu’il est court ct obtus, long et aigu et, à ce propos, nous rappelons que le bouton a toujours été préféré à la fleur épanouie dans nos analyses : 1° la disposition des organes s’y reconnait beaucoup mieux dans chaque verticille ; 2° les organes eux-mèmes sont plus fermes et plus maniables. ‘Dans la fleur épanouie, au contraire, il v a un entrainement général du labelle et des staminodes vers le sommet de la fleur et leur minceur devient telle qu’on ne reconnait plus la superposition accidentelle d’un d’entre eux avec un pétale et que la fleur devient ainsi incompréhensible ; de plus les déchirements, surtout sur le sec, sont si fréquents que, malgré l'attention la plus patiente, on se trouve dans l'incertitude de la forme. L’ovaire lisse ou verruqueux est un caractère de premier ordre, Mais a-t-on toujours les échantillons assez complets pou” en juger? Ayant à noire disposition des parts suffisamment 1.0m- breuses et la totalité des espèces vraies, nous songerions à établir une concordance, aperçue sur bien des points, entre la classifica- tion actuellement admise et la forme de l’inflorescence. Puisque l’anthère, caractère naturel par excellence, non seulement pour le genre, mais pour la famille, a le seul défaut d'être difficilement discernable et par conséquent trop peu pratique, il conviendrait de lui associer des caractères concordants et par conséquent aussi naturels et qui s’apercevant sans effort seraient essentiellement pratiques. Les échantillons nombreux du Muséum nous ont permis 914 SÉANCE DU 28 guiN 1901. de voir sur des points multiples des concordances qu’il serait utile de généraliser. Personne n'avait songé, croyons-nous, à voir des différences dans la forme et la structure des bulbilles. Cependant ils dif- fèrent nettement suivant les espèces et, en tout cas, sont toujours semblables à eux-mêmes dans la même espèce, non pas qu'ils conservent la même forme exactement; car ils épousent plutôt la concavité de la bractée ou de la gaine, mais la structure de leur surface est invariable, sculptée en verrues glanduleuses hé- misphériques, eh écailles velues, en multiples sillons sinués et ruminés, en quelques vallécules rectilignes et longitudinales. L'humidité et la fertilité de la station favorisent-elles la pro- duction des bulbilles, au point d’en faire naître sur les espèces qui en sont ordinairement dépourvues ? l’aridité du lieu empèche- t-elle leur apparition sur les espèces qui en sont le plus souvent pourvues? Autant de questions qu’il importerait de résoudre. L'opinion de M. Ridley est expresse à ce sujet, à propos de son Globba variabilis (1) : « Like all other Globbas, it will, in wet places, produce bulbils in the axils of the bracts », mais celte opinion très généralisée mériterait d’être confirmée pour toutes les espèces. La pilosité est fréquente dans ce genre; qu’on la considère comme un écran contre l’évaporation, comme un système absor- bant l'humidité de l'atmosphère, que ses fonctions collaborent au même résultat ou non, il n’en est pas moins certain que des espèces du genre Globba sont densément veloutées sur divers points de leur appareil végétatif sans l’être sur les fleurs, et que la réciproque se rencontre. Il y a donc ici une cause de la pilo- sité qui ne peut être uniquement attribuée à la station plus ou moins sèche ou humide, mais certainement à l’hérédité, peut- être à une différence d’espèces. Enfin la largeur des gaines se distribue de telle sorte suivant les espèces qu’il faut bien lui accorder une certaine importance; parfois excessivement étroites, elles deviennent aussi très lâche- ment enveloppantes, particulièrement dans des Marantellæ ma- ranloideæ. Si nous avions écouté une première inspiration, nous aurions (1) Ridley, On the flora of the eastern coast of the Malay peninsula (Transactions of the Linnean Society, 1888-94, t. III, p. 318). GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES DE L'HERBIER DU MUSÉUM. 2135 considérablement réduit le nombre des espèces de Globba en comprenant plus largement qu’on ne l’a fait en général le sens de l'espèce, mais nos matériaux, quoique importants, n'étaient pas suffisamment complets. Par exemple, la section Aplanthera est : faite d'espèces affines, de l’aveu même des auteurs de descriptions nouvelles; dans les autres sections, il en est absolument de même et il ne faut considérer les espèces actuelles que comme des jalons épars que l’on rapprochera ou éloignera suivant les affi- nités mieux connues, par des découvertes ultérieures d’intermé- diaires. Alors seulement le genre sera connu taxonomiquement ; jusque-là, à part quelques espèces bien tranchées dès maintenant, les botanistes auront amassé des matériaux pour une classifica- tion rationnelle ; ils auront servi la science, s’il est vrai qu’il vaut mieux élever provisoirement quelques variétés au rang d'espèces que de méconnaitre des espèces légitimes. Explication des planches IV, V, VI, VIL et VIII de ce volume. PLANCHE IV, Globba bulbosa.. .. {, panicule. — 9, feuille moyenne. — 3, collet de la tige. — 4, fleur jeune entière, grossie moins de quatre fois. — 5, anthère, staminodes et la- belle. — 6, anthère vue de face. Globba pyramidata... 7, panicule. — 8, feuille, vue en dessus. -— 9, éta- mine et style, staminodes.et labelle. — 10, calice. PLANCHE V. Globba macrocarpa... 1, panicule. — 2, feuille et gaine. — 3, jeune fleur non épanouie. — 4, étamine, staminodes et la- belle. — 5, anthère, vue de face. Globba violacea ...... 6, sommité.— 7, calice. — 8, labelle et staminodes (côté postérieur à gauche). — 9, anthère et slig- mate. PLANCHE VI. Globba globulifera.... 1, sommité. — 92, feuille moyenne et gaine. — 3, jeune fleur entière, non épanouie. — 4, bul- bille. — 5, anthère, filet, staminodes et Jabelle. Globba Zollingeri. 6, sommité et feuille. — 7, calice. — 8, filet de l’étamine, staminodes et labelle. — 9, anthère. — 10, anthère adulte. 216 Globba Barthei....... Globba ustulata....... Globba bicolor....... Globba parva........ Globba POSER. nue Globba cambodgensis.… SÉANCE DU 28 Juin 1901. PLANCHE Vil. 1, sommité, la feuille de gauche vue en dessus, la feuille de droite vue sur la page inférieure. — 2, calice vu en avant. — 3, filet, staminodes et labelle. — 4, anthère vue par le dos. 5, bulbille. — 6, bractées, deux fleurs, l’une d'elles plus avancée, non épanouie. — 7, anthère jeune vue en avant (deux ailes sur quatre sont seule- ment représentées). 8, bulbille.: — 9, fleur entière jeune. — 10, jeune anthère (deux ailes seulement représentées). 11, jeune fleur entière. — 12, filet, staminodes et labelle, un pétale latéral indiqué. — 13, anthère vue par le dos. PLANCHE VIII. 1, sommité avec toutes les feuilles. — 2, jeune fleur. — 3, étamine, staminodes et Jlabelle. — 4, anthère et stigmate vus de face. 5, sommité. — 6, bulbille. — 7, jeune fleur n0n épanouie vue postérieurement. — 8, anthère et filet, staminodes et labelle. — 9, anthère et stig- mate vus de face. N. B.A moins d'indication contraire, les analyses de la fleur sont figurées le côté postérieur à droite; elles sont également grossies (4 diam. environ), tandis que les inflorescences et les feuilles sont de grandeur naturelle. M. Buchet, vice-secrétaire, donne lecture de la Note sui- vante adressée à la Société : HOSCHEDÉ. — NOTE SUR QUELQUES HYBRIDES. 247 NOTE SUR QUELQUES HYBRIDES TROUVÉS AUX ENVIRONS DE VERNON, LES ANDELYS (EURE) ET LA ROCHE-GUYON (SEINE-ET-OISE) ; par M. J.-P. HOSCHEDÉ. Depuis de nombreuses années, j’explore la région que com- prennent les environs de Vernon, Les Andelys (Eure) et La Roche- Guyon (Seine-et-Oise); j'ai donc pu en étudier la flore aussi com- plètement que possible; aussi, presque tous les ans dans mes excursions botaniques, m’arrive-t-il de trouver des espèces hy- brides. C’est sur celles-ci que je veux dire quelques mots dans celte petite Note. J’indiquerai soigneusement les localités où je les ai observées. De plus, je joindrai à cette liste toutes les re- marques que j'aurai pu faire sur le vif. | Dans une étude récente (1), faite en collaboration avec mon ami l'abbé A. Toussaint, sur la flore de notre région, nous avons cru bon de distinguer dans plusieurs espèces hybrides deux formes différentes, selon qu’elles tenaient plus ou moins de l’un ou de l'autre parent. Ainsi, pour le Verbascum Baslardi R. et Sch., hybride des V. thapsiforme Schrad. et V. Blatiaria L., on observe des indi- Vidus à feuilles longuement décurrentes et, plus généralement, d’autres spécimens ayant des feuilles nullement décurrentes, Presque péliolées. Si cette variation se présentait chez une espèce n0n hybride, on distinguerait dans celle-ci deux variétés; pour- quoi cette même variation, se présentant chez une espèce hybride, n'aurait-elle plus la même valeur? Nous avons donc, dans l’ou- vrage cité ci-dessus, dénommé, sous le nom de V. Corbieri Touss. et Hosch.(V. Blattaria X thapsiforme), la forme à feuilles non décurrentes se rapprochant davantage de V. Blattaria L., et nous avons conservé le nom de V. Bastardi (V. thapsiformi-Blallara G. G.) pour la forme à feuilles décurrentes, plus voisine de V. thapsiforme Schrad. | Dans la suite de ce travail, les cas analogues ont été traités de même, à l’exemple des auteurs les plus autorisés. Ainsi M. G. ae À. Toussaint et J.-P. Hoschedé, Flore de Vernon et de La Roche: Guyon, 218 SÉANCE DU 28 JUIN 1901. Camus a distingué dans le croisement des Orchis purpurea et Simia deux formes différentes : 1° O. Weddelii 5. Camus (0. Simia-purpurea Wedd.) et 2 O0. Francheti G. Camus (0. purpu- rea-Simia), etc. . Ceci là, voici la liste des hybrides de notre région : Papaver Moneti Touss. et Hosch.(1)(P.glaucum X Rhœas).— Bien que cette plante ne puisse, en aucune façon, être considérée comme fai- sant partie de notre flore, et qu’il y ait là un fait absolument accidentel, appartenant plutôt à l’horticulture, j'ai cependant pensé que celle hybridité issue d’un Pavot exotique et d’un indigène méritait d'être signalée, d'autant plus que le croisement se fit spontanément. En effet, M. Claude Monet, le peintre bien connu et qui est aussi un fleuriste distingué, possédant une très jolie collection de plantes d'ornement françaises et étrangères, cultivait depuis plusieurs années le P. glaucum (Pavot-Tulipe), le resemant avec les graines récoltées dans son jardin; en 1897, grande fut sa surprise d'obtenir de ses semis non pas le P. glaucum, mais l’hybride en question, répandu d’ailleurs, çà et là, dans diversés plates-bandes, comme mauvaise herbe (2). P. Moneti Touss. et Hosch. — Fleurs rouge écarlate. Pétales géné- ralement grands, parfois maculés à l'onglet, disposés comme dans P. glaucum. Sépales hérissés rudes. Boutons larges, ovales, oblongs où lancéolés. Pédoncules allongés, hérissés de poils appliqués ou étalés. Feuilles ordinairement larges, à lobes aigus, allongés, le médian pro- éminent, lancéolé ; quelquefois réduites au lobe médian large, allongé el incisé denté; embrassantes à la base, au moins les supérieures, par deux oreillettes plus ou moins développées. Plante robuste, glabre ou gla- brescente, glauque, à suc.aqueux puis rose pâle. Capsules stériles, mais bien formées, glauques, généralement cylindriques et peu atténuées, (1) A. Toussaint et J.-P. Hoschedé, loc. cit. (2) Je donne ici en note la description du P. glaucum pour mieux expliquer les caractères de l’hybride : P. glaucum Boiss. et Haussk. (Pavot-Tulipe). — Fleurs rouge écarlate très vif, grandes. Pétales externes (2) amples (larg. 12, long. 6 cent.) étalés en coupe: % internes (2) bien plus petits, tachés de noir à l'onglet et dressés connivents en fOTm® de tulipe. Sépales glabres, blanchâtres, pellucides. Boutons gros. Pédoncules axil- laires allongés et rigides. Feuilles très glauques, les radicales subpétiolées, les cau- linaires sessiles ou même embrassantes, un peu épaisses, glauques, plus ou moins lobées dentées. Tige feuillée surtout à la base, rameuse. Plante glabre ou seulement les pédoncules couverts de poils appliqués. Capsules assez grosses, arrondies, Sub- globulenses. Plateau stigmatifère violet, conique ou déprimé au centre. SuC aqueux puis rose pâle à l'air. — Mai-juillet. Originaire d'Arménie, HOSCHEDÉ. — NOTE SUR QUELQUES HYBRIDES. 219 mais toujours subitement rétrécies et arrondies à la base. Plateau stig- matifère conique ou déprimé dépassant la largeur de la capsule. Stig- mates violet pourpre. &. GENUINUM Touss. et Hosch. — Plante glabre à pédoncules munis de rares poils apprimés. 8. HinsuTUM Touss. et Hosch. — Plante glabre à pédoncules hé- rissés de poils étalés. Y- RHŒOIDES Touss. et Hosch.— Plante velue inférieurement et pédon- cules à poils apprimés. Port et aspect généraux de P. Rhœas. — (E)(1). Jardins de M. Monet, à Giverny, où il était assez abondant en 1897. Helianthemum sulfureum Willd., H. pulverulento-vulgare Martr. ap. F. Schultz, Arch. de Flore, p. 156 — (E.). Ghâteau-Gaillard aux Andelys. (S.-et-0.) Coteau au-dessus de Vétheuil. Ogs. Mes échantillons de Vétheuil avaient tous des fleurs blanches tachées de jaune à l'onglet des pétioles, mais par la dessiccation elles sont devenues d’un beau jaune soufre. Helianthemum ochroleueum Rouy et Fouc.; H. vulgari-pulveru- lentum Laramb.— Coteaux du Coudray, près Vétheuil (S.-et-0.). — J'ai trouvé plusieurs pieds à fleurs blanches qui, par la dessiccation, sont devenues jaunes. Melandrium dubium Hampe, ap. Garcke, F1. von Deutschl., éd. 6, : p.60; M. pratensis-silvestris F. Gérard. —(E.) Dans un champ de blé entre Fourges et Gasny. Cytisus Adami Hort. — Produit hybride des C. Laburnum et C. Purpureus. — Cette plante est très curieuse ; on trouve en effet sur le même arbre des rameaux porteurs de fleurs roses et d’autres porteurs de fleurs jaunes; ceux qui ont des fleurs roses offrent la plupart des carac- tères du C. purpureus Scop., et ceux qui ont des fleurs jaunes offrent, au contraire, les caractères du C. Laburnum L.; ce qui fait que les caractères de l’hybridation ressemblent absolument à ceux de la greffe. Cet hybride est dû à l’horticulture. Dans un bois à Giverny (E.), où il a évidemment été planté. Rubus nemorosus Hayne Arzneig., 3, t. 10; hybride des Rubus py- ramidalis (?) et R. cæsius. — (E.) Giverny, au bord de la route de (1) Notre région se trouvant à cheval sur les départements de l'Eure et de Seine-et-Oise, jindiquerai le département de chaque localité citée par les Signes (E.) et. (S.-et-0).. 220 SÉANCE DU 28 JuIN 1901. Vernon et sur la côte au-dessus de l’église. Vernonnet (S.-ef-0.), Ro- conval. Rubus degener Genev. (Ess. mon., p. 22; R. conglomeratus Boul. et Let.; Ass. rub., n° 57 et 129; R. Leptocaulon Boul. et Let.; Ass. rub., n° 56!). — Hybride de R. cæsius et d'une autre espèce. — (E.) Giverny dans le Val et au bord de la route de Vernon à Bois-Jérôme. (S.-et-0.) Limetz, dans une haie près du moulin au bord de la route de Giverny. OBs. — J'ai trouvé dans notre région beaucoup d’autres Rubus hy- brides ; mais, n’ayant encore pu les définir d’une façon précise, je pré- fère n’en point parler, d’autant plus que mon désir est de faire une étude spéciale, d'ici quelques années, sur le genre Rubus dans notre région. Epilobium bybridum Schur (E. hirsuto-parviflorum). — Fleurs grandes, mais un peu plus petites que celles d’E. hirsutum; pétales à lobes moins larges, généralement non connivents; sépales aigus, mais non aristés oncinés; capsule de même longueur que dans E. parvi- fiorum; feuilles vivement dentées, mais à dents écartées, peu n0m- breuses, embrassantes mais faiblement décurrentes, surtout les infé- rieures. Plante ayant le port d’E. hirsutum, mais s’en distinguant par Sa vil losité molle, son aspect blanchätre, comme dans E. parviflorum; peu fertile. — (E.) Giverny, au milieu des parents, près des bassins de M. Claude Monet, au bord de l’Epte. Os. — Cette espèce rarissime n’étant pas. citée dans la plupart des ouvrages, j'ai cru bon d’en donner la description que j'ai prise Sur le vif. Galium ambiguum G. G. (G. elato-verum G. G., FI. de Fr, Il, p. 20; G. vero-erectum Lecoq et Lamotte, mss./).— Hybride de G. ela- tum et de G. verum. —(E.) Giverny, Notre-Dame-de-l'Isle, Port-Mort. (S.-et-0.) Bonnières. Galiam decolorens G. et G.; G. vero-elatum G. G., loc. cit., P- 19, t. Il; G. ochroleucum Rochel; G. vero-Mollugo Wallr. — Hybride de G. verum el de G. elatum.— (E.) Vernonnet, Giverny, Notre-Dame-de- l'Isle, Port-Mort, Saint-Pierre d’Autils, etc. Os. — Ne pas confondre cet hybride avec la forme à fleurs pâles de G. verum (forma pallidiflora Corb., Nouv. FI. de Normandie, 1893, HOSCHEDÉ. —- NOTE SUR QUELQUES HYBRIDES. 991 p. 301): cette dernière noircit en herbier, tandis que le G. decolorans reste toujours verdâtre. Galium approximatum G. G.; G.erecto-verum G. G., loc. cit., t. IT, p. 20; G. vero-Mollugo Lecoq et Lamotte; Cat., 1841, p. 209. — Hy- bride de G. erectum et de G. verum. — (E.) Les Andelys à Vézillon. (S.-et-0.) Limetz au bord de la route de Bennecourt. Cirsium rigens Wallr.; C. decoloratum Koch; C. atrolatense de la Fons Mélicoq; C. acauli-oleraceum Nieg. in Koch, Syn., éd. 2, p. 1010. — (S.-et-0.) Bords de la route de Saint-Clair-sur-Epte, entre Beaujardin et Saint-Clair. O8s. — Je possède en herbier, venant d'Allemagne, des échantillons de cetle plante ne ressemblant pas tout à fait à mes échantillons de Beaujardin; ceux-ci sont hauts de 2-3 décimètres, avec des tiges portant de 3 à 4 capitules assez gros; tandis que ma plante d’Allemagne res- semble beaucoup plus par le port et la taille à C. acaule. Cirsium hybridum Koch ap. DC. — Cet hybride, issu du croisement des C. palustre Scop et C. oleraceum Scop, se divise selon qu’il se rapproche de l’un ou l’autre des parents, en deux formes bien dis- linctes : — 4. palustre-oleraceum Næg. — Capitules assez nombreux, de même taille que dans C. palustre; feuilles bien découpées, tige el feuilles très épineuses; voisin de C. palustre Scop. —(S.-et-0.) Saint- Clair-sur-Epte, dans les prairies. — $. oleraceo-palustre Nob. — Capitules gros, peu nombreux; feuilles peu découpées, tiges et feuilles peu épineuses ; voisin de C. ole- raceum Scop. — (E.) Fourges, dans les prairies voisines de l’Epte. (S.- et-0.) Saint-Clair-sur-Epte. O8s. — M. Tétrel, de Louviers (Notes, p. 9), indique le C. hybri- dum Koch à Saint-Marcel, près Vernon; n’ayant pas vu les échantillons récollés, je ne sais à laquelle des deux formes ils se rapportent. Carduus acanthoides L.; G. G. loc. cit., t. IE, p. 231. — Cet hy- bride, produit par le croisement de C. nutans L. et de C. crispus L., se divise en deux formes distinctes : — a. pseudo=nutans Touss. et Hosch. loc. cit., p. 201. — Capi- tules gros, peu nombreux; à pédoncules légèrement nus sous les capi- lules. Aspect général de C. nutans L., mais capitules moins gros et presque pas inclinés. — (E.) Route de Sainte-Geneviève à La Chapelle- 2922 SÉANCE DU 28 JUIN 1901. Saint-Ouen. (S.-et-0.) Beaujardin, près Dangu; Amnucourt, près de la vieilleéglise. Carduus acanthoides 6. erispo-nutans Gren.; Touss. et Hosch., loc. cit., p.201. — Capitules seulement un peu plus gros que dans Car- duus crispus et un peu moins nombreux ; pédoncules jamais nus sous les capitules. Voisin de C. crispus dont il a le port. — (E.) Giverny, La Chapelle-Saint-Ouen; (S.-et-0.) Amnucourt, près de l’église, et Beaujardin, près de la route de Saint-Clair-sur-Epte. Obs. — M. Tétrel (loc. cit.) indique le C. acanthoides L., à Vernon; je n’ai pas vu les échantillons récoltés par lui et ne peux donc dire à quelle forme ils se rapportent. Verbascum nothum Koch; Bor., V. thapsiformi-pulverulentum Gren. — Hybride de V. thapsiforme Schrad. et de V. pulverulentum Vill., comprenant deux variétés distinctes : — «. discolor Franch.; V.nothum Koch. —(Æ.) Giverny, Pressagnÿ- l’Orgueilleux, sur les bords de la route des Andelys. — $. eoncolor Franch., V. mosellanum Wirtg — (E.) Giverny, près de l’église; sur la route de Vernon et sur le plateau; Pressagny- l’Orgueilleux et Notre-Dame-de-l’Isle, sur la route des Andelys. (S.-et- 0.) Moisson dans la forêt, en allant vers Mousseaux; Bonnières, sur la route de Paris. Verbaseum spurium Koch; V. thapso-Lychnitis M. et K. — Hy- bride de V. Thapsus L. et de V. Lychnitis L. — (E.) Giverny, verger de la propriété de M. Claude Monet. Ÿ. ramigerum Link; V. thapsiformi-Lychnitis Schiede. — Pro- duit hybride, issu du croisement de V. fhapsiforme Schrad. et de V. Lychnitis L. — (E.) Forêt de Vernon, aux fonds de Tilly; Tosnÿ, près Les Andelys. V. Euryale Franch.; V. pulverulento-Lychnitis. — (E.) Giverny, Tosny, près Les Andelys. V. collinum Schrad.; V. thapso-nigrum Schiede. — (E.) Aïlly, près Gaillon. (S.-et-0.) Port-Villez. V. adulterinum Koch; Franch.; Y. thapsiformi-nigrum Schied. — (E.) Sainte- -Geneviève-les-Gasny, ‘Giverny, près de la voie ferrée. (S.-et-0.) Villez, au bord de la Seine; Goinmecourt, sur la route de Gasny; Jeufosse, sur la route de Rouen; Port-Villez, au Grand Val, sur la voie ferrée, etc. HOSCHEDÉ. — NOTE SUR QUELQUES HYBRIDES. 293 V. seminigrum Fries; V. nigro-thapsiforme Franch. — (S.-et-0.) Villez, au remblai. V. Schoitianum Schrad. ap. Franch.; V. nigro-pulverulentum. — (E.) Giverny, sur la voie ferrée et sur la route de Vernon. V. Schiedeanum Koch; Franch.; V. nigro-Lychnitis Schiede. — (E.) Giverny, Gasny ; (S.-et-0.) Jeufosse. V. intermediam Rup.; V. nigro-Blattaria Celak. — Joli et rare hybride, dù au croisement de V. nigrum et de V. Blattaria. — (E.) entre les parents, au bord de la route de Vernon à Giverny, en différents endroits. V. Gaudini Doll.; V. lychnitidi-Blaltaria Koch. — Ce produit hybride, dû au croisement de V. Lychnitis L. et de V. Blattaria L., est très rare, je l’ai trouvé une seule fois à Giverny (E.), au bord de la route de Vernon. V. Bastardi R. et Sch.; V. thapsiformi-Blattaria G. G. — Cet hybride entre V. thapsiforme Schrad. et V. Blattaria est le plus vivace de tous les Verbascum hybrides que j'ai vus; il se rencontre assez souvent dans notre région. — (E.) Giverny, sur la route de Vernon: fonds de Saulseuse, près de Tilly, forêt de Pacy, Tosny. (S.-t-0.) îles de la Seine à Villez, bords de la Seine à Bennecourt, près Bonnières. OBs. — J'ai observé à Tosny, près Les Andelys, une forme de cet hy- bride à fleurs décolorées lavées de blanchâtre et de verdätre. — J'ai trouvé aussi à Giverny une forme de V. Blattaria L., à fleurs d’un blanc Pur du plus bel effet. V. Corbieri Touss. et Hosch., loc. cit., p. 223; V. Blattaria- thapsiforme. — Cet hybride, qui a les mêmes parents que le précédent, en diffère par ses feuilles à peine décurrentes, les inférieures légère- Ment pétiolées el beaucoup moins hérissées; se rapproche évidemment beaucoup plus de V. Blattaria, mélangé au précédent dans les mêmes localités. Linaria ochroleuca Bréb.; L. striato-vulgaris Timb. — Hybride entre le L. striata DC. et le L. vulgaris Mill. — (E.) Forêt de Vernon au camp de César; Botremare, commune d’Ailly, près Gaillon. Brunella intermedia Link! non B. pinnatifida Pers.; B. albo-vul- ÿaris Tim. — Produit hybride, issu du croisement de B. alba Pall. et de B. vulgaris Mœnch. Plusieurs auteurs ont confondu cet hybride avec la variété à feuilles supérieures pinnatifides du B. vulgaris Mœnch (ar. pinnatifida Godr.; Flor. Lorr., 2, p. 211; Prunella vulgaris 294 SÉANCE DU 28 JUIN 1901. var. 7. L., Sp. 837; Brunella pinnatifida Pers., Syn. 2, p. 137). Cepen- dant cette plante est bien un produit hybride. D'ailleurs, outre les feuilles qui sont, même les inférieures, plus ou moins pinnatifides, le port de la plante diffère de celui du B. vulgaris et se rapproche davan- tage du B. alba par la pubescence générale, de plus les fleurs sont ordinairement d'un blanc bleudtre (1).— (E.) Forèt de Pacy-sur-Eure (Tétrel). Plateau de Giverny; Camp de César dans la forêt de Vernon. Falaise et Sainte-Geneviève-les-Gasny. Dans les friches au milieu des parents. Stachys ambigua Sm.; S. palustri-silvatica Schiede. — (S.-et-0.) Amnucourt, au milieu des parents dans un fossé près de la route de Roconval. Mentha saliva L.— On désigne généralement sous ce nom les hybrides des M. aquatica et arvensis. Ces hybrides comprennent beau- coup de formes se rapprochant plus ou moins de l’un ou de l’autre pa- rent, avec tous les intermédiaires possibles. La plante qui exisle chez nous, à Bois-Jérôme, Saint-Ouen (E.), est le M. arvensis-aqualica Wirtg. (M. aquatico-arvensis F. Schultz); elle se distingue des autres formes par les dents du calice lancéolées-subulées comme dans le M. aquatica L. Primula variabilis Goupil; P. officinali-grandiflora G. G.; P.of- ficinali-vulgaris Loret; P. vulgari-officinalis Gren. — (E.) Parc de Montigny et forêt de Bizy-aux-Valmeux, près Vernon. — Cet hybride des P. officinalis Jacq. et vulgaris Huds. peut se confondre assez fact- lement avec la forme 8. caulescens Koch du P. vulgaris Huds.; elle s’en distiugue toujours par le calice blanchâtre, à dents plus courtes, triangulaires aiguës. P. digenea Kern; P. vulgari-elatior Gren. — (E.) Dans les bois entre les fonds de Tilly et Saulseuse. P. media Peterm.; P. elatiori-officinalis Gubl. — Mème station que le précédent. Polygonum lapathifolio-Persicaria Rehb., FI. exc., 972. — (S.-et- 0.) Bords de la Seine au milieu des parents à Port-Villez et (E.) à Gi- verny. P. Hydropiperi-Persicaria Gr. — (E.) Bords de l’Epte à Givernÿ; (S.-et-0.) bords de la Seine à Villez, toujours au milieu des parents. (1) Touss. et Hosch., loc. cit., p. 231. — L. Corbière, Addit. et Recl. à la . nouv. F. de Normandie, 1895, p.106 et Deuxième supplém. à la nouv. FI. de Norm., 1898, p. 188. — Tétrel., Bull. Soc. d’et. Louviers, 1894, vol. 2. HOSCHEDÉ. — NOTE SUR QUELQUES HYBRIDES. 225 P. Hydropiperi-nodosum Reich.; P. laxzum Rchb., FI. exc., 572; P. miti-lapathifolium Fries, Mant., 2, p. 26 (sub P. laxum).— (E.) Au milieu des parents, à Giverny, au bord de la Seine. Salix viridis Fr.; S. fragilis-alba Wimmer; S. fragilis 8. pendula G. G.; S. Russelliana malt. auct. — Hybride des S. fragilis et alba. (E.) Bords de la Seine aux Andelys (Toussaint!). — Bords de l’Epte à Giverny. S. undulata Ehrh.; S. triandra-alba Wimm. — Hybride des S. triandra et alba. — Bords de la Seine à Vernon, à Giverny (E.), etc. S. hippophaeñfolia Thuill.; S. triandra-viminalis Wimm. — Hy- bride des S. triandra et viminalis. — Bords de la Seine. (E.) Aux Andelys (Toussaint !), à Vernon, à Giverny, etc. S. rubra Huds. 6. purpureoiïides G. G. F1. de Fr.,t. III, p. 129; S. purpurea-viminalis Wimm. tab. exsicc., n° 15!; Contejean; S. Forbiana Smith, F1. brit., 3, p. 1041. — (S.-et-0.) Bords de la Seine à Villez, Bennecourt et Port-Villez. — (E.) Giverny. OBs. — Je n’ai jamais pu trouver dans notre région le véritable S. rubra Huds. (a. viminaloides G. G.). S. affinis G. G.; S. viminalis-caprea Wimm. — (S.-et-0.) Bois de Port-Villez, sur le bord de la route de Notre-Dame-de-la-Mer. S. Grenieri Corb.; S. viminalis-cinerea et S. cinerea-viminalis Wimm.; S. Smithiana (Willid.) G. G.; S. Seringeana Coss. et Germ.; S. rugosa (Sm.) Bor. — (E.) Marais de Giverny, près de l’Epte. Orchis hybrida Bœnngh. ap. Rchb. (1830): 0. Jacquini Godr. (1844); O. fusca B. stenoloba Coss. et G., L. c., G. 3; 0. purpureo-mi- litaris G. G.— Hybride des 0. purpurea et militaris. — (E.) Au milieu des parents à la Madeleine, près Vernon et à Bizy (Thiébaut!). — (S.- el-0.) Coteaux au-dessus de Vétheuil. 0. Weddelii K. Richt. Fl. eur. (1890); O. Simio-purpurea Wedd-; G. G. Ft, Fr. IN, p.291. — Hybride des 0. Simia et purpurea. — (E.) Bois des Terriers à Sainte-Geneviève-les-Gasny ; au milieu des parents. ©. Franchetii G. Camus; 0. purpurea-Simia. — Avec le précé- dent ©. Beyrichit À. Kern.; O0. Simio-militaris G. G.-loc. cit., p. 200, LIL — (£.) Forêt de Bizy, au Valmeux (Thiébaut!). Polygonatum intermedium Bor.; P. officinale-multiflorum Brügg; . P. mivtum Richt. — Hybride des P. officinale et multiflorum. « Tiges T. XLVIIL. (SÉANCES) 15 226 SÉANCE DU 28 JuIN 1901. non anguleuses, robustes, dépassant souvent { mêtre. Fleurs grandes de P. officinale (longues de 2 centimètres au moins), mais à filets des étamines velus (beaucoup moins toutefois que dans P. multiflorum). Pédoncules portant 3-6 fleurs (ordinairemeny trois), sauf dans le haut de la tige où ils sont seulement biflores ou uniflores » (L. Corbière : Deuxième suppl. à la Nouvelle FI. de Norm., 1898, p. 192). — (E.) Sainte-Geneviève-les-Gasny, au bois des Terriers où il est abondant. J’ai découvert ce bel hybride en mai 1897 et en ai adressé plusieurs échantillons à mon maître et ami M. L. Corbière, qui a. pu comparer ma plante à celle de Boreau gràce à l’obligeance de M. G. Bouvet d’Angers, qui lui a communiqué des spécimens authentiques récoltés, par Boreau lui-même, dans la forêt de Fontevrault (Maine-et-Loire), le 20 mai 1855. Festuea loliacea Huds.; Glyceria Godr.; Brachypodium loliaceum Fr., Bréb.; Festuca elatiori-perennis F. Schultz. — Hybride de Festuca elatior et de Lolium perenne. — (E.) Au milieu des parents à Sainte- Geneviève-les-Gasny, Giverny. O8s. — Notre forme est X Lolium festucaceum Link, plus voisine du Lolium perenne que du Festuca elatior. MM. Boudier, Bois et Mouillefarine font connaître de nou- velles localités de l’hybride des Cirsium oleraceum et palustre. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE SMITH (Erwin F.), Waxker’s Hyacivrn GErM (Maladie bactérienne de la Jacinthe, de Wakker: Pseudomonas Hyacinthi ), U.S. Depart- ment of Agriculture, Bull. n° 26, 21 février 1901. Washington, 1901. Broch. in-8°, 45 pages, 6 fig. et 1 chromolith. La maladie bactérienne de la Jacinthe, étudiée par J.-H. Wakker de 1883 à 1888, avait été attribuée par lui à l’action d’une Bactérie qu’il nomma Bacterium Hyacinthi. La description de ce micro-organisme ayant été faite d’une façon peu complète, M. Smith s’est proposé d’en reprendre l'étude. Les matériaux dont il s’est servi lui ont été adressés de Hillegom, près Haarlem, en Hollande. Le micro-organisme a été faci- lement isolé et cultivé à l’état de pureté sur divers milieux nutritifs. La première partie du Mémoire est l'exposé très circonstancié d’expé- riences d’inoculation réalisées au moyen de cultures pures dans le bouil- lon alcalinisé : l'infection expérimentale était réalisée, soit au moyen de piqüres faites en différentes régions de la plante à l’aide d’une seringue de Pravaz, soit par des affusions directes de bouillon de culture étendu d’eau distillée. Les résultats ont été constamment positifs avec la Ja- cinthe, négatifs avec l’Oignon, le Chou potager, douteux avec l'Ama- ryllis Atamasco. Même sur les Jacinthes, les lésions ont lentement progressé; ce n’est qu'au bout de deux à quatre mois seulement que la maladie à cheminé des feuilles jusqu'au bulbe. L'infection se produit constamment par les blessures, mais il est douteux que la pénétration du microbe puisse se - faire directement par les stomates. Aussi l’auteur pense-t-il que la ma- ladie est surtout transmise par les insectes qui visitent les fleurs, et Surtout par ceux qui s’attaquent aux feuilles : on sait que Wakker avait incriminé les instruments avec lesquels on coupe les hampes et les feuilles. I] serait facile de se mettre à l’abri de cette dernière cause de Conlamination en trempant dans l’eau bouillante la lame des instruments ayant servi à sectionner les plantes parasitées. M. Smith pense que l'organisme pathogène peut être transporté par le sédiment des réci- ” Pients dans lesquels on trouve les bulbes, et que l’on répand de temps À autre sur les cultures : il est probable que, comme cela se produit Pour le Pseudomonas campestris du Chou, la Bactérie de la Jacinthe se Conserve longtemps vivante dans le sol des cultures infectées. 298 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Certaines variétés de Jacinthe, comme l'avait remarqué Wakker, jouissent d’une immunité relative à l’égard de la maladie. Gela peut tenir à des différences dans l’acidité du suc des diverses variétés. L'auteur n’a pu élucider ce point, car une pareille recherche ne pour- rait être faite que dans un pays où l’on cultive en grand la Jacinthe, en Hollande, par exemple. Au point de vue de la marche de l’affection, M. Smith estime qu'elle n’est pas particulièrement localisée aux vaisseaux à l’exclusion du pa- renchyme, comme l’a dit Wakker : le mal se limite aux seuls faisceaux primitivement envahis, et ne semble pas se généraliser aux faisceaux du plateau du bulbe, non plus qu’aux racines. En raison de cette ten- dance à la limitation, l’auteur pense que cet organisme n’est qu’occasion- nellement parasite, et seulement lorsque la Jacinthe se trouve placée dans des conditions défavorables. Dans la seconde partie de son travail, l’auteur donne une description très complète de la Bactérie, tant au point de vue morphologique qu'au point de vue physiologique. Cet organisme, que l’auteur nomme Pseudo- monas Jacinthi, se présente in situ sous forme de courts bâtonnets de 0,5 à 1,5 de longueur, souvent réunis par deux bout à bout, et arrondis à leurs extrémités. Dans les milieux nutritifs, ces organismes sont très mobiles ; l’un de leurs pôles est muni d’un flagellum qui atteint deux à trois fois la longueur de la cellule. On les trouve communément réunis en chainettes dans les cultures sur agar sucré, sur banane, sur patale douce, etc. Il ne se forme jamais de spores, ce qui fait croire à l’auteur que Wakker, lorsqu'il a décrit de telles formations, a été induit en erreur par le défaut de pureté deses cultures. À la surface du bouillon de bœuf alcalinisé et sucré à 40 pour 100, on rencontre des formes d’in- volution plus ou moins renflées et déformées. Sur tous les milieux, le Pseudomonas Hyacinthi donne des colonies de couleur variant du jaune de chrome au jaune serin, les cultures Sur bouillon de Jacinthe, Navets, Radis, etc., brunissent faiblement à la longue sur gélose sucrée à 30 pour 100, elles ont un aspect chagriné caractéristique. Le Pseudomonas refuse de croître sur agar glycériné à 10 pour 100, et pousse mal en présence de 5 pour 100 de glycérine, et même de 2,5 pour 100; le chlorure de sodium à 1,5 pour 100 retarde aussi Sa croissance. Î est aérobie, ou peut-être anaérobie facultatif. Gultivé dans le lait, il le rend alcalin en tournesol, et en sépare un peu de la caséine. Au contact de l’air, il transforme l'alcool étendu en un acide (probablement de l’acide acétique ?). Il intervertit la saccharose; il décolore le bleu de méthylène (méthode de Dunham), mais la couleur reparait par l’agitation; il force le carmin d’indigo dans les mêmes con- ditions, et finalement le rend jaunâtre. I] donne la réaction de l'indol REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 2929 et ne réduit pas les nitrates. Son optimum de naissance est aux environs de 28° à 30°, le minimum étant de <- 4° et la température mortelle de + 47,5. Il croit difficilement dans la solution d'Uschinsky, mais s’y développe mieux lorsqu'elle a été peptonisée. F. GUÉGUEN. CAMPUS (F.), LE Lejeunea Mackayi EN France (Revue mycologique, 1901, p. 2). Dans cette Note, M. F. Camus signale l'existence en France du Le- jeunea (Phragmicoma) Mackayi, trouvé par lui à La Roche, près de Landerneau, sur une butte de quarzite supportant les ruines du château de la Roche-Maurice. Cette espèce avait été déjà découverte sur la rive gauche du Var à Lingostière, près de Nice, par M. Orzeszko, qui n'avait pas encore fait connaître cette intéressante trouvaille. ÊM. BESCHERELLE. MM. K. et L. (1), LA PREMIÈRE HERBORISATION DU XX° SIÈCLE (Rev. Soc. d'Hort. et de Botan. des Bouches-du-Rhône, janvier 1901). Le 1* janvier dernier au matin, désirant faire un emploi judicieux de la première journée de l’année et du siècle nouveau, deux amis de Flore fuyaient le bruit d’une grande ville et se dirigeaient en herborisaut vers les collines d’alentoùr. Ils rentraient le soir avec un gros bouquet dont voici la composition : Fumaria spicata, Diplotaxis erucoides, Alyssum maritimum, Biscutella lævigata, Iberis linifolia, Hutchinsia Petræa, Reseda Phyteuma, Silene inflata, Dianthus prolifer, Linum narbonense, Erodium romanum, Ulex parviflorus, Cytisus sessili- folius, Medicago græca, Melilotus officinalis, Coronilla minima var. Australis, C. juncea, Potentilla verna, Cratæqus monogyna, Daucus Carota, Viburnum Tinus, Scabiosa gramuntia, Centranthus ruber, Senecio vulgaris, Bellis silvestris, Anthemis nicæensis, Helichrysum Stœchas, Calendula arvensis, Centaurea aspera, Picris stricta, Uro- Spérmum Dalechampii, Podospermum laciniatum, Lactuca perennis, Sonchus oleraceus, Picridium vulgare, Crepis fœtida, Hieracium Pilosel/a, H. præcox, Coris monspeliensis, Echium vulgare, Verbas- Cum Thapsus, V. thapsiforme, Antirrhinum latifolium, Linaria su- Dina, Teucrium aureum, Mercurialis annua, Piptatherum mulli- florum. Soit 49 Phanérogames fleuries en plein hiver; cette étrenne botanique n'est pas banale. (1) Devons-nous lire Kieffer et Legré, l'un et l’autre zélés botanophiles habitant Marseille ? | 230 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Il convient d’ajouter que nos confrères habitent Marseille. On peut herboriser toute l’année en Provence, dans le pays du soleil. ErN. MaALINvauD. FOUCAUD (J.), RecuercHEs sur LE Spergularia azorica Lebel. Broch. de 5 pages et une planche. Rochefort, 1901. M. J. Foucaud conclut de ses. laborieuses recherches sur le Spergula- ria azorica que cette espèce a été signalée à tort, au moins jusqu'à ce jour, en France, en Espagne et en Sardaigne. Ayant pu étudier compa- rativement et sur des échantillons authentiques la plante ainsi nommée par Lebel et celles d'Europe qui Ini ont été rapportées, notre confrère trace la synonymie et la description suivantes : Spergulariu azorica Lebel Rev. gen. Spergul., p. 31; Boissier (Herb.); Grenier in Herb. Mus. par.; non Willk. in Willk. et Lange, Prodr. FI. hisp., IT, p. 116, nec Rouy ap. Rouy et Fouc. F1. Fr. III, p. 31. — LEP3GONUM 4Z0- RICUM Kindhb. Monogr. gen. Lepigon., p. 30 (p. p.), non Lange. — ARENARIA MACRORHIZA Hochstett. PI. azor., n° 57; Hunt, in Soc. bot. Lond.; non Requ. in Loisel, Nouv. Not. (1827), p. 22 et F1. gall. I, p. 322. | Plante très pubescente-glanduleuse dans toutes ses parties, quelquefois même poilue-glanduleuse. Racine épaisse. Tiges de 8-15 centimètres, anti pitées, plus ou moins rameuses ou rameuses seulement vers le sommet, à mérithalles plus larges au sommet qu’à la base. Feuilles épaisses, renflées supérieurement. Stipules ternes, plus courtes que larges ou aussi longues ou même un peu plus longues que larges. Fleurs en cymes courtes, le plus souvent divariquées; sépales ovales, scarieux aux bords; pétales égaux au calice ou le dépassant. Capsules subglobuleuses, égalant les sépales ou les dépassant peu, aussi longues, ou 1-2 fois environ plus courtes que les pé- doncules. Graines piriformes, comprimées, un peu triquètres, munies de tubercules coniques et quelques-unes d’un rudiment d’aile étroit et plus OU moins court. Mai-juin. Rochers maritimes. — Açores : île Saint-Michel (Hochstetter, 1838; Hunt, 1846-48). M. Foucaud croit probable que cette plante est spéciale aux Açores. Erx. M. TRELEASE (W.), I. A CRISTATE PELLÆA (Rep. Mo. bot. Gard., vol. XII, 1901), avec une planche. — II. À paciric-SLope PALMETTA (Ibid, planches 35, 36 et 37). - ° I. Le Pellæa atro-purpurea est une Fougère très répandue dans l’État de Missouri. La variété inédite cristata, décrite dans la Note ci- dessus et figurée, a été observée près Eureka en 1899. IT. Le nouveau Palmier décrit dans la seconde Note est le Sabal REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 231 uresana, rencontré non loin de la ville de Ures dans l’État mexicain de Sonora. Trois planches en représentent le port et les principaux carac- tères. Ern. M. TOUMEY (J.-W.), AN UNDESCRIBED AGAVE FROM ARIZONA, avec deux planches (Rep. Mo. bot. Gard., vol. XI£, 1901). Cette nouvelle espèce, Agave Treleasii Toumey, croit dans la partie méridionale de l’État d’Arizona et paraît voisine de l’Agave Schottii. Er. M. SARGENT (Charles-S.), NEW OR LITTLE KNOWN NORTH AMERICAN . TREES. II. (Botanical Gazette, janvier 1901), 16 pages in-8°. L’éminent dendrologiste décrit les espèces nouvelles suivantes : GLEDITSIA TEXIANA, voisin du G. triacanthos, dont il se distingue par ses rameaux inermes, etc. Les caractères du fruit le séparent des autres congénères. CRATÆGUS ENGELMANNI, précédemment confondu avec le C. Crus-galli. C. Canpy1, diffère du C. Crus-galli par ses feuilles oblongues ordinai- rement aiguës, etc. UC. PEORIENSIS, « Short and Peoria counties, Illinois ». C. PRATENSIS, C. suBMOLLIS, C. DILATATA, C. JoNESÆ, sont également décrits en anglais. Commentaire sur le C. coccinea L. Erx. M. SARGENT (C.-S.), Nore on Cratægus IN THE CHAMPLAIN VALLEY (Rhodora, février 1901), 13 pages in-8°. La vallée de Champlain, située dans l’état de Vermont (États-Unis), est particulièrement riche en diverses formes du genre Cratæqus. L'auteur y signale le Cratægus Crus-galli L., rare et localisé; le C. punctata Jacq., qui est commun, puis il décrit les nouveaux types Suivants : Groupe des Molles : C. cHAMPLAINENSIS, C. PRINGLEI. — Flabellatæ : C. LOBULATA. — Tenuifoliæ : C. AcuriLosa, C. MATURA, C. PASTORUM, C. PENTANDRA. — Coccineæ : C. pRÆCOox, C. BRAINERDI. — Intricatæ : C. MODESTA. — Anomaleæ : C. scagripa, C. EccLesront, C. ASPERIFOLIA. Ers. M. 232 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. WARMING (Eug.), etc., BOTANY OF THE FÆRÔES BASED UPON DANISH © INVESTIGATIONS (La végétation des îles Færoe d’après les observations des botanistes &anois), partie I, 1 vol. in-8° de 340 pages, avec. 10 planches et 50 figures dans le texte. Copenhague, 1901; Londres, John Wheldon et C°. Voici les noms et les attributions des collaborateurs de ce volume : Eug. WarminG, Notes botaniques; C.-H. OsrEnFELD, Géographie topo- graphie, climat, Phanérogames et Ptéridophytes; C. JENSEN, Bryo- phytes; F. BüRGESEN, Algues d’eau douce; E. Üsrrup, Diatomées d’eau douce; E. RosrTrup, Champignons; Dercumanx BranTH, Lichens. L’archipel danois des Færôe, dans lequel des historiens ont vu l’ultima Thule des anciens, est situé, par 6°,15-7°,41 long. O. et 62°,24- 61°,26 lat. N., entre l'Islande et les îles Shetland, éloignées celle-là d'environ 450 et celles-ci de 300 kilomètres ; l'Écosse en est à 379 kilo- mètres. L’archipel se compose de 35 îles dont 17 habitées, le chiffre de la population atteint près de 15 000 âmes. | Le premier chapitre : « Historical Notes on the botanical investt- gation of the Færoes, by Eug. Warming » contient la bibliographie du sujet; parmi des auteurs, presque tous danois, est cité Le botaniste fran- çais Ch. Martins, auquel on doit un important Mémoire sur la végéla- tion de cet archipel boréal. | M. C.-H. Ostenfeld, après un exposé, très développé dans les chapitres suivants, des conditions physiques : géographie, topographie, industrie, géologie, c.imat, a dressé l'inventaire des Phanérogames et des Pté- ridophytes, au nombre total de 285, desquelles environ une vingtaine seulement, la plupart propres aux contrées septentrionales de l'Europe; sont étrangères à la flore française; quelques plantes ont été figurées (fig. 21 à 27): Plantago lanceolata var. nerressa Rostr., Alectorolo- phus GROENLANDICUS (Chab.) Ostenf., Vaccinium Myrtillus f. PYGMÆA Ostenf., Cerastium Enmoxsront Murb.et Ostenf., Honckenya peploides var. MAJOR Rostr., Polygala vulgaris var. Barzn Ostenf., Ranunculus Flammula f. speciosa Ostenf. Les plantes cellulaires, dont les diverses classes sont généralement beaucoup mieux représentées à ces hautes altitudes que les familles phanérogames, ont été soigneusement étudiées par des spécialistes- L'énumération des Bryophytes, élaborée par M. C. Jansen, comprend 338 numéros dont 95 Hépatiques et 15 Sphagnacées. Les Algues d'eau douce (323 numéros) ont été étudiées par M. F. Bôrgesen, les Diatomées d’eau douce (248 numéros) par M. Ernst Ostrup, les Champignons (168 numéros) par M. E. Rostrup, les Lichens (194 numéros) par M. J.-S. Deichmann Branth. Les Catalogues dressés par MM. Jansen, Bôrgesen REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 233 Estrup et Branth sont accompagnés de considérations phytogéographiques fort intéressantes. L'ouvrage, soigneusement imprimé, est illustré de 10 planches (dont une carte) et de 50 figures insérées dans le texte. Grâce à ce méritoire travail collectif, la flore de Færoe est aujourd’hui une des mieux explo- rées et nous pensons que, sous ce rapport, peu de contrées, même placées dans les conditions les plus favorables, pourraient rivaliser avec ce lointain archipel perdu dans les brumes des hautes latitudes. ERN. MALINVAUD. Édouard de JANCZEWSKI, LE DIMORPHISME DES FRUITS A PÉPINS. Broch. de 15 pages et 9 figures dans le texte. Paris, Librairie horti- cole, rue de Grenelle, 84bis; 1901. Les observations consignées dans cette Note intéressent également les botanistes et les horticulteurs. Les difficultés qu’on éprouve souvent à déterminer la variété d'une pomme, et surtout d’une poire, peuvent résulter de l’inconstance des caractères du fruit, qui est sujet à varier sensiblement selon le climat et les conditions de culture. Ainsi, dans un climat plus doux, la même poire et son pédoncule sont plus courts, les taches rousses plus larges et plus nombreuses que dans des pays plus froids et humides, où les fruits se colorent, au contraire, plus fortement en rouge du côté du soleil. La physiologie végétale explique ces variations; d’autres sont en rapport avec le mode de culture, par exemple certaines poires en espalier n'ont pas la même forme que sur pyramide. Ce qui a moins frappé l'attention, c’est que les fruits du même arbre, malgré l'identité des conditions exté- rieures dans lesquelles ils se développent, ne se ressemblent jamais entièrement ; lorsque la récolte est abondante, on peut les classer, d’après la forme, en deux catégories ; la cause de ce dimorphisme, qu’on ne peut rapporter aux conditions extérieures, était ignorée jusqu'à présent. Pour l’expliquer, il faut rappeler que le corymbe du Poirier se compose ordinairement de sept à dix fleurs, se ressemblant les unes aux autres; les pédoncules floraux sont insérés sur un axe plus épais, qui se trans- forme plus tard en bourse. Par rapport à cet axe, toutes les fleurs sont latérales à l'exception de celle qui, en le continuant, reste terminale. Toutes les fleurs sont propres à être fécondées, mais les malières nu- tritives apportées par la bourse ne suffisent qu’à alimenter un certain volume de fruits, et les petites poires sont les seules qui viennent en bouquets bien fournis; les grosses nouent aussi en grand nombre, mais tombent généralement de bonne heure, et la bourse ne porte ordinai- rément qu’un seul fruit, celui qui a noué le premier et accaparé tous les 234 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. aliments. Or, de toutes les fleurs, celle qui s’ouvre la première dans le corymbe, et généralement c’est l’inférieure, a le plus de chances de donner un fruit, et la terminale, qui dans ce cas est la moins favorisée, produit un fruit plus mince, plus tardif et presque toujours plus petit. De là un dimorphisme, plus ou moins sensible suivant les variétés, entre les fruits latéraux et le terminal. Il en résulte que la maturation d’un fruit terminal récolté à point sera nécessairement plus tardive que celle des latéraux, qu’on pourra cueillir bien plus tôt. Plusieurs figures aident à l'intelligence du texte. ERN. MALINVAUD. Aug. de COINCY, ECLOGA QUINTA PLANTARUM HISPANICARUM ({), seu icones stirpium elapsis annis per Hispanias lectarum. Paris, Masson et Ci, éditeurs, 1901. Grand in-4°, 35 pages et 14 planches lithogra- phiées. L'auteur a réuni dans ce fascicule, suivant son habitude, quelques plantes encore peu connues, espèces ou variétés nouvelles distinguées et nommées par lui et dont les diagnoses avaient paru dans différents Recueils. Les planches sont, comme celles des séries précédentes, l’œuvre de M" Hérincq, dont le nom garantit toujours le mérite supé- rieur de leur exécution. Planche I, Resepa Lureora L. var. pARTITA (Journal Morot, octobre 1899), se distinguant du type surtout par son pétale supérieur à divisions plus nombreuses et plus profondes. PL IT, MEpicaGo oNONIDEA, sous-espèce du M. minima, in Rouÿ el Fouc. F1. Fr. (V, p. 42). PI. IT, TRIFOLIUM CARTEIENSE (découvert à Algesiras, l’ancienne Gar- teia) [Journal Morot, mai 1899], voisin du T. lappaceum, mais à capitules beaucoup plus petits, etc. : PI. IV, CenraureA Rouyr (Journal Morot, juin 1899), de la section Acrolophus Cass., sous-sect. Acrocentroides Willk. PI. V, CENTAUREA SÆTEBENsIS (Journal Morot, novembre 1899). « Ge Centaurea du groupe des Acrolophus a le port des Acrocentroides Willk., mais ses akènes le rapprochent des Euacrolophus Will. el l'éloignent du C. Lagascæ Nym. et des espèces voisines qui les ont oblongs-linéaires. » (1) Voyez l'analyse des précédents fascicules dans le Bulletin, tomes XL (1895), Revue, p. 51; XLII (1895), p. 697; XLIV (1897), p. 278, et XLV (1898), p. 494. PI. PI. PI. PI. PI. PI. PI. PI. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 9235 VI, AsTER ispanicus (Journal Morot, novembre 1899), voisin des A. Wilkommii Sch. et discoideus B. R. VIT, BoucerosiA HISPANICA (Journal Morot, novembre 1899) — Boucerosia Munbyana var. hispanica Coiney, in Journ. Morot, 1898). VIIT, LiNaRIA ProxiMA (Bull. herb. Boissier, VI, octobre 1898), à rapprocher des L. supina, propinqua et nevadensis. IX, LiINARIA INTRICATA (Journal Morot, avril 1900), voisin des L. filifolia Lag. et Welwitschiana Rouy. « Ses graines irréguliè- ments marginées lui assignent une place à part entre les Linaria à graines nues et les Linaria à graines ailées. » X, GLopuLaRiA oscensis (Journal Morot, avril 1900), du groupe du G. cordifolia L.(sensu lato). Oscensis vient de Osca, nom latin de Huesca. XI, ATRIPLEX ROSEA var. ILICIFOLIA (Journat Morot, juin 1899), forme voisine de l'A. alba Scop. XIT et XIII, Juniperus Sabina L., J. thurifera L., J. thurifera var. gallica Coincy (Voy. Bull. Soc. bot. de Fr., t. XLV, p. 429). On trouvera, à l'endroit cité dans ce Bulletin, les caractères dif- férentiels de la var. gallica. Nous ajouterons seulement que le J. thurifera, signalé en France et en Espagne, existe aussi en Algérie (1). XIV, a. Gasrrinium opLoncum Coiney, b. G. LENDIGERUM Gaud. (Journal Morot, novembre 1899). Le premier se distingue du se- cond « par sa panicule spiciforme oblongue très fournie; par ses glumes très aiguës, longement atténuées toutes les deux et attei- gnent respectivement 7 et 5 millimètres (au lieu de 4 et 3 millim. dans le lendigerum; par sa glumelle inférieure d’un tiers au moins plus longue (4 millim. 1/2 au lieu de 1) et longuement velue; et surtout par l'ovaire oblong linéaire, et non pas obovale ». Ern. M. D. BOIS, UNE CLÉMATITE NOUVELLE POUR LES JARDINS (Clematis Bu- chaniana DC.) (Journ. Soc. nation. Hort. de France, déc. 1900). Tirage à part de 6 pages, une figure dans le texte. Paris, 1901. « Cette Clématite est remarquable par son feuillage d’un agréable (1) Nous en avons trouvé, dans l’herbier d’Adrien Hénon dont nous sommes devenu acquéreur, des échantillons provenant de la province de Constantine. (Ern. M.) 236 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. aspect; ses nombreuses fleurs, assez ornementales, s’épanouissent dans une saison où les autres fleurs commencent à disparaître des jardins, et, surtout, embaüment l’air d’un délicieux parfum rappelant celui de la fleur d’Oranger; au Muséum, la floraison dure du mois de septembre jusqu'aux premières gelées ». Elle provient de graines récoltées dans le Su-tchuen, région de la Chine occidentale, et envoyées au Muséum, où elles produisirent le Clematis Buchaniana, décrit par De Candolle en 1818, d’après des échantillons récoltés au Népaul. Cette plante est figurée par un dessin inséré dans le texte. M. Bois en indique les carac- | tères et les variétés, ainsi que le mode de culture et les soins qu’elle réclame. Elle devra son introduction dans les jardins au Muséum qui l'a inscrite, pour la première fois en août 1900, sur le Catalogue des plantes vivantes offertes aux établissements scientifiques correspondants. ErN. MALINVAUD. SOCIÉTÉ BOTANIQUE ROCHELAISE, BuzzerTiN XXII, 1900. Broch. de 40 pages in-8° et 4 planches. La Rochelle, 1901. La distribution de l’an dernier comprend 156 numéros nouveaux (5414 à 4669) et plusieurs bis, parmi lesquels six Filicinées seulement représentent la cryptogamie. La liste des espèces distribuées est suivie d’une Note de M. Foucaud, qui résume ses recherches sur le Spergu- laria azorica (1). Les « Notes sur les plantes distribuées et diagnoses des espèces nou- . velles ou peu connues » concernent les espèces suivantes : Biscutella Rotgesii (Foucaud); Medicago falcata L. (Le Grand); Potentilla Man- doni (Foucaud); Rosa virescens Deségl. (Le Grand); Saxifraga Lag- geri Fouc. (S. mutato-aizoides Reut. mss.); Laserpitium gallicum L. var. platyphyllum et angustifolium (Coste); Scabiosa gramuntia var: breviseta — S. breviseta Jord.; Gnaphalium silvaticum var. prostra- tum Fouc. et Révol ; Centaurea variabilis Léveillé form. Leveilleana (Ch. Claire); Centaurea Neyrauti Fouc. (C. microptilon X Calci trapa) (2) (Neyraut); Lavandula hybrida Reverchon (C. Chatenier); Quercus andegavensis (pedunculato-Toza) Hy; Cynosurus giganteus en. Les planches représentent : Spergularia azorica Lebel, Biscutella Rotgesii Fouc., Potentilla Mandoni Fouc., Centaurea Neyrauti Fouc. Erx. M. (1) Voy. plus haut, p. 230. . (2) Cette forme paraît avoir des affinités avec le Centaurea corbariensis Sennen [Voy. le Bulletin, tome XLVII (1900), p. 435]. ————— te REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 937 BIBLIOGRAPHIE Articles originaux publiés en 1901 dans les Revues et Journaux reçus par la Société. Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, t. XIE, 1901. N° 145 (15 janvier). — Hugo de Vries : Recherches expérimentales sur l'ori- gine des espèces. — W. PALLALINE : Influence de la nutrition par diverses substances organique sur la respiration des plantes (avec suite dans les n°° 146 et 147). — C. Houarp: Sur quelques Zoocé- cidies nouvelles récoltées en Algérie. — KE. DRAKE DEL CASTILLO : Revue des travaux de Botanique systématique publiés pendant les années 1894-1899. — 146 (15 février). — M'e Mathilde Gozorzus : Recherches sur l’assimila- tion chlorophyllienne à travers le liège (planches 1 et 2). — 147 (15 mars). — G. Bonnier : Adolphe Chatin. — N. MorkoWINE : Re- cherches sur l'influence des alcaloïdes sur la respiration des plantes (avec suite dans les n° 148, 149 et 150). — Ed. GRIFFON : Revue des travaux de physiologie et de chimie végétales parus de 1893 à 1900 (avec suite dans les n°° 149 et 150). — 148 (15 avril). — Julien Ray : Les maladies cryptogamiques des végétaux. — D' Fockeu : Les Potentilles, leurs parasites végétaux, leurs galles. — Angel GALLARDO: Notes morphologiques et statistiques sur quelques anomalies héréditaires de la Digitale (D. purpurea). — 149 (15 mai), — F. Kôvessi : Recherches biologiques sur l’aoûtement des sarments de la Vigne (planches 3 à 9) (avec suite dans le n° 150). — GÉNEAU DE LAMARLIÈRE : Revue des travaux publiés sur les Muscinées depuis le {°° janvier 1895 jusqu'au 1*° janvier 1900 (avec suile dans le n° 150). — 150 (15 juin). — Édouard Heckez : Sur l’Araucaria Rulei F. V. de la Nouvelle-Calédonie et sur la composition de la gomme résine. — HETTLINGER : Influence des blessures sur la formation des matières protéiques dans les plantes. Journal de Botanique de M. Louis Morot, 15° année, 1901. N°1 (janvier). — H. Hua et A. CHEVALIER : Les Landolphiées (lianes à caout- chouc) du Sénégal, du Soudan et de la Guinée française (avec suile 238 SOCIÉTÉ BOTANIQUE LE FRANCE. dans les n° 2, 3 et 4). — C. GERBER : Recherches sur la respiration des olives et sur les relations existant entre les valeurs du quotient respiratoire observé et la formation de l’huile (avec suite dans les nes 5 et 4). — C. SAUVAGEAU : Remarques sur les Sphacélariacées (avec suite dans les n° 2,3, 4, 5). N° 2 (février). — L. GuiGNARD : La double fécondation dans le Maïs. — 3 (mars). — LECOMTE : Remarques sur les graines de Landolphia. — 5 (mai). — Paul PARMENTIER : Recherches morphologiques sur le pollen | des Dialypétales’ (avec suite dans les numéros suivants). — COL : Quelques recherches sur l'appareil sécréteur des Composées. — 6 (juin). — Van TIEGHEM : Sur le genre Lophire, considéré comme type d’une famille distincte, les Lophiracées. Association française pour l'avancement des sciences : Uomple rendu de la 2%° session, Paris (1900); seconde partie, Notes et Mémoires : Travaux de la section de Botanique. Chez Masson et Ci, Paris, 1901. Ch. GERBER : Sur le dimorphisme sexuel des fleurs du Romarin (Rosmari- nus officinalis L.). — Edm. Gain : Sur les graines de l'époque mérovin- gienne. — Me Marguerite BELEZE : Liste des Mousses et des Hépatiques de la forêt de Rambouillet et des environs de Montfort-l’Amaury (Seine-et Oise). — Henri JADIN : Structure asymétrique du pétiole des feuilles composées pri- vées de certaines folioles à l’état jeune. — Henri Coupin : Sur la toxicité com- parée de divers composés métalliques à l'égard des végétaux supérieurs. — Aug. CHEVALIER : Une nouvelle plante à sucre de l’Afrique française centrale (Panicum Burgu). — D' Edm. BONNET : Végétaux antiques du Musée égyp- tien de Florence. — Paul PARMENTIER : Recherches sur les glandes pétiolaires de quelques Amygdalées. — D' Paul VuiLcEMiN : Développement des a2ÿ80- spores chez les Entomophthorées (planche VI). — Dr H. ARNAUD : Le Laurier- cerise est-il une Amygdalée? NÉCROLOGIE Le D' Louis-Claude-Théodore AVICE DE La VILLEJAN, décédé le 15 juin der- nier à l’âge de soixante-neuf ans, était l’un des membres fondateurs de la Société botanique de France : son nom figure sur la première liste des socié- taires, datée du 15 juin 1854. Il fit ses débuts comme médecin militaire pen- dant l'expédition de Crimée et recueillit quelques plantes autour de Constan- tinople. Plus tard, il fit partie du corps d'armée que le gouvernement français entretenait dans les États pontificaux. 11 eut là plus de loisirs pour s'occuper de botanique, et il envoya au Bulletin une Note sur la végétation spontanée des environs de Corneto (tome X). Il recueillit, en outre, de nombreux maté- RE REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 239 riaux qu’il mettait dernièrement à la disposition du professeur Pirotta. Il était médecin-major de première classe à Rennes, au moment où il prit sa retraite ; il commençait alors, avec Jules Gallée, l’étude de la bryologie. Retiré depuis une vingtaine d'années sur la côte bretonne à Paimpol, le D' Avice employait ses loisirs à explorer un pays à peine connu des botanistes. Il y fit de très intéressantes découvertes et en annonça quelques-unes à la Société dans de courtes Notes : Sur deux Muscinées nouvelles pour les Côtes-du-Nord (tome XXIX); l’Isoetes Hystrix dans les Côtes-du-Nord (t. XXXI); Note sur un bois d'Arbousiers dans les Côtes-du-Nord (t. XLIIL); Note sur une va- rièté maritime du Solanum Dulcamara L. (t. XLIID); Lettre à M. Malinvaud {sur le même sujet] (t. XLVI). Il est regrettable qu’il n’ait pas publié davan- tage : c'était un très bon observateur, et sa dernière Lettre au Bulletin prouve qu'il ne reculait pas devant les expériences de culture pour s’assurer de la valeur de certaines modifications .déterminées chez une plante par la différence des milieux; mais c’était aussi, au plus haut point, un modeste. La Société botanique de France lui avait rendu un hommage bien mérité en le nommant, pour l’année 1901, vice-président (honoris causa). — Dr F. Camus. Le « Classeur extensible pour herbier » de M. Charles GuFFRoY. € Ce Classeur est constitué par deux fortes plaques de carton épais me- Surant 29 sur 45 centimètres, unies entre elles par un dos souple, de gran- deur variable entre 0 et 15 centim. grâce à un système spécial de courroie, unique, en toile solide, s’attachant par une boucle genre « bretelle ». Le tout est recouvert de toile grise. L’extensibilité du dos permet, suivant le cas, de Consacrer un carton à une tribu, une famille ou un genre, quel que soit le nombre d'échantillons, puisqu'il suffit de serrer plus ou moins la courroie. Les plantes subissent toujours une pression absolument uniforme. Il n'ya Plus de changement de cartons à faire, mais seulement des intercalations. Enfin la couverture en toile grise donne à la fois élégance et propreté durable. Le maniement du carton est des plus simples; il suffit de l’ouvrir en plein, d'insérer les plantes, puis de tirer sur la courroie mobile jusqu'à ce que le dos, rentrant dans ses gaines, se soit réduit à l'épaisseur convenable; on ferme alors la boucle (1). » CH. G. NOUVELLES Nous avons appris tardivement la mort de J.-G. Agardh, l’algologue bien Connu, décédé le 17 janvier dernier à Lund (Suède), âgé de quatre- vingt-sept ans. , (1) On se procure le «€ Classeur extensible » en adressant sa demande à l'auteur € au service agricole et scientifique », 108, rue Legendre, Paris. — Prix: 3 fr. 50 la pièce; 3 fr. 25 si l’on en prend au moins douze. 240 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ERRATA Par suite d’une fàcheuse méprise, le bon à tirer ayant été donné sur une épreuve non corrigée, le texte de l’analyse bibliographique consa- crée dans le dernier numéro (voy. plus haut, p. 173), au livre de M. J. | Comère sur les Desmidiées de France, a été altéré par de nombreuses fautes d'impression qui exigent les rectifications suivantes : Page 174, ligne 7, au lieu de Pleurotonium et de Cosmarinus, lisez Pleuro- tænium et Cosmarium. | — ligne 10. au keu de Nordsted, lisez Nordstedt. — ligne 11, au lieu de Cosmarinées, lisez Cosmariées. — ligne 12, au lieu de Microstériées, lisez Micrastériées. — ligne 13, au lieu de centres, lisez sections. — — au lieu de et chromoleucites formées, lisez à chromoleu- cites formés. — ligne 14, au lieu de Microstériées, lisez Micrastériées. — ligne 15, au lieu de les Chromoleucites sont dispersées, lisez les chromoleucites sont disposés. — ligne 17, au lieu de Misotænium, lisez Mesotænium. — ligne 18, au lieu de Penicum, lisez Penium. _ ligne 20, au lieu de Micranterius, lisez Micrasterias. — ligne 21, au lieu de Sphærosoma, lisez Sphærozosma. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 5519. — Litr.-Impr, réunies, ruc Saint-Benoît, 7, Paris. — MoTTERGZ, directeur. A Le € Buil. Sec. bot. de France. T. XLVIII (1901). Planche VI Taçrspain * del Globba globulifera, 1-5 — G Zollingeri, 6-10. Bull. Soc. bot. de France. T XLVIII (901). Planche VIT. Globba Barthei, 1-4 -- G. ustulata, 5.7 — @. hicolor, 8-10. G. parva, 11-18. Bull. Soc. bot. de France. T. XLVIII (1901 }. Planche VIII. At SEE RE met Gagnevain d' Globba rosea, 1-4. — G. cambodgensis, 5 9. RO) SÉANCE DU 10 MAI 1901. Félicitations adressées à M. Zeiller nommé membre de l'Académie des sciences...... soso esse eesveeseesseese Note sur la situation financière de la Société à la fin de l’exercice 1900.................................. cs. nono itoise ‘. Note sur les hybrides du genre Sorbus dans le Jura français..... . Deux Graminées de d'Urville.............. soso toosesese Les genres des Graminées au xvIH® siècle....................... SÉANCE DU 28 JUIN. Décès du D’ Avice.............ee RC bug é Revision des genres Mantisia et Globba (Zingibérées) de l’herbier du Muséum (Planches IV, V, VI, VIE, VID) ..cssocosooseee ie Note sur quelques hybrides trouvés aux environs de Vernon, les Andelys (Eure) et la Roche-Guyon (Seine-et-Oise)....... vies REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Smith (Erwin), Maladie bactérienne de la Jacinthe de Wakker................. Camus (F.), Le Lejeunea Mackayi en France CC x1° siècle CR CR Trelease (W.), L A cristate Pellæa. Il. A pacific slope Palmetta............. ] Toumey (J.-W.), An undescribed Agave + from Arizona ; nt (Ch.), New or little known north . american trees.. ... ...........+... CC 227 229 231 Sargent (Ch.), Note on Cratægus in the Champlain Valley.................... Warming (Eug.), etc., La végétation des iles Færoe d’après les observations des botanistes danois................ Janczewski (Éd. de), Le dimorphisme des fruits à pépins.................° Coincy (Aug. de), Ecloga quinta planta- rum hispanicarum................ .. Bois (D.), Une Clématite nouvelle pour les jardins (C. Buchaniana DC.)...:.. Société botanique Rochelaise, Bulletin XXII (1900)............. oser tetes ë BrLioenaPRIE : Revue générale de Botanique, t. XIII (1901), n” 1-6......-.- bre ea — — Journal de Botanique de M. Morot, 15° année (1901), n° 1-6........... Association française pour l’avancement des sciences, 27° session, Paris (1900), section de Botanique... éernsesssres Savons Ph tt NécRoLoçie : Dr Avice de la Villejan......s...ssssss-esssesereseeesseree vetsrrtet ANNONCE : Le Classeur extensible pour herbier, de M. Ch. Guffroy.................... . .. néon ones eoseee ecéérosveeéores esse seonresseeeereseeeneerree? ss. pense soon s ressens nd ei ee esters vi cor eone enr ee se sen RP 217 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE *$ Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à QUATRE heures du | l soir, habituellementles deuxièmeetquatrième vendredisde chaque mois. | 2 JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1901 41 et 25 janvier. . 26 avril. 12 et 26 juillet. | s 8 et 22 février. 10 mai. 8 et 22 novembre. | ‘| 8.et 22 mars. 98 juin. 13 et 27 décembre. |. ; La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons À ie ‘mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre êt se- |” En vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume ‘ annuel terminé (sauf les exeeptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- L diques. | | * Les 25 premiers volumes du Bulletin, à Fexception des t. V (1857) et XV (1868);- PE 2 - sont cédés au prix de 40 fr. chaeun, et les suivants (2€ sér.) au prix de 15 fr. À chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM, les nouveaux membres qui les font | |= retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l’année courante. N. B. — Les tomes 1V et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Acies du Congres de botanique tenu â à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. : Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge de l’acquéreur ou de l’abonné. AVIS 1 sa Les nôtes oucommunications manuscriles adressées au Secrélariatpar tés re mbres” dé la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui syrat-° |" L tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par éxtrait, dans le Bullelin.-+" 10 Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de fa Société LE botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la £ à Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l’année même de leur | È publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet |” IE ne soit absolument étranger à Ja botanique ou aux sciences qui s’y rattachent." Let MM. lesmembres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment: | priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du bultetia LE na se perdraient par suite du retard que meltraient MM. les membres à faire Con leur tivuvelle adrèsse ne pourraient pas être rémplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n’est pas donné suite aux en | mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent ee terminé depuis plus de deux ans.— Aucune réclamation n’est admise, dela par des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclamar _ tions, ete., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 8#, à Parise à * Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUP- 5519. — Libr.-lupr. réunies. rue Saint-Benoît, 7, Paris — MoTTEROZ, directeur. BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 <£ ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE UC US En PAR vécaus ou 17 aouT 1875 TOME QUARANTE- HUITIÈË ME (Quatrième Série — TOME 1) 1901 1 Séances de Juillet 1902... PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ. (RUE DE GRENELLE, 84 Ce numéro a été tiré le 7 juin 1902. AU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE pour 1902. Président : M. Édouard BuREAU. Vice-présidents : “MN. G. Bonnier, Hua, Jullien-Crosnier, Mouillefarine. Secrélaire général: M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secrélaires ._hn. Guérin, Lutz. MM. Buchet, Gagnepam. Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil : MM. Drake del Castillo, MM. de Seynes, Hue (abbé), Van Tieghem, Maugeret, Vilmorin (M. de), Morot, Leiller. Tarif des tirages à part. . NOMBRE DE FEUILLES. Ra Une fenille (16 pages), réimposition, papier, tirage, plinre, piqûre et enveloppe de conleur, . , . . Trois quarts de fenille (12 l'ages). Demi-feuille (8 pages). . ....... Qnart de feuille (4 pages . . .. . .. *.. ... . .….. fenille en sus de la première, . . ... Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. Demi-fenille en sus d’une fenille Quart de fenille de é.e ee : + + La composition d'un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 4 franc. ; Fa composition d'un grand titre d'nne page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'hn faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'une ‘ouverture imprimée, avee encadrements et sans page d'annonces, est de © francs sile titre est la répétition de eelni de la brochure, et de 4 franes si le titre ‘est fait seulement pour la eouver- ture. En pins les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d'une page, interealée dans le texte, entraine nn supplément de tirage de 2 francs. Une gravure d'une demi-page, 4 fr, 50, … Tont travail de remise eu Pages, c'est-à-dire eutrainant une modification dans la disposition des pages du Bulletin, sera fait en dehvrs du Tarif ci-dessus et à des prix qu’il est impossible de fixer. RIT NON Pet DUR NT, RS SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER. M. le Secrétaire général, retenu loin de Paris, fait excuser son absence. En l’absence de MM. les Secrétaires ct les Vice-secrétaires, M. le Président invite M. Gagnepain à prendre place au bureau. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société qu’elle a perdu deux de ses membres, M. le D° Joseph de Martin, médecin des hospices de Narbonne (Aude), décédé dans cette ville le 2 avril dernier, dans la soixante-septième année de son âge, et M. Alexandre Constant, décédé dans sa villa Niobé, au Golfe-Juan (Alpes-Maritimes), au mois de mai dernier. M. J. de Martin et M. Constant (1) étaient entrés l’un et l’autre dans la Société en la même année, 1862. La Société a reçu du Ministère de l’Instruction publique le programme du 40° Congrès des Sociétés savantes, qui s’ou- vrira, à la Sorbonne, le 1° avril 1902. Les personnes qui se proposent d’y faire des communications devront faire par- venir leurs Mémoires complètement rédigés, avant le 30 jan- vier prochain, au 5° Bureau de la Direction de l'Enseignement Supérieur. M. Gagnepain, remplissant les fonctions de secrétaire, donne lecture des communications suivantes adressées à la Société : (1) M. Constant était, en même temps qu’un zélé botaniste, un entomolo- &iste distingué et un horticulteur expert. 11 a publié dans le Bulletin le compte rendu d’une herborisation de la Société en 1870 (t. XVII) et une Note sur le Cistus olbiensis en 1833 (t. XXX). M. le D" Gillot a donné dans le Bulletin de la ses d'histoire naturelle d’Autun une Notice nécrologique sur ce regretté confrère. T. XLVII, (SÉANCES) 16 249 SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. UNE HÉPATIQUE NOUVELLE POUR LA CHAINE DES VOSGES ; par M. G&. DISMIER. | La région des Vosges où se trouvent Vagney, Rochesson et Gerbamont a été rendue classique par M. l'abbé Boulay. Ce sa- vant botaniste, accompagné la plupart du temps de son fidèle ami Pierrat, a exploré pendant de nombreuses années cette partie des Vosges. Les résultats de ses recherches, qui sont considérables, ont été publiés dans les Mousses de France (1) et, plus spéciale- ment, dans les Muscinées de l'Est (2). Dans ce dernier travail on trouve, pour ainsi dire à chaque page, le nom de l’une, au moins, des trois localités précitées. J'ai eu, à différentes reprises, l’occasion d’herboriser à Roches- son, qui est en effet très riche : les Mousses, les Sphaignes et les Hépatiques abondent. Malgré les actives recherches dont cette localité a été l’objet, il restait encore un peu à glaner. C’est ainsi que j'ai pu y recueillir le Sphagnum molle Sull., découverte dont j'ai fait part, il y a quelque temps, à la Société botanique (3). Aujourd’hui il s’agit d’une Hépatique nouvelle pour les Vosges : Frullania fragilifolia Taylor, que j'ai trouvée en abondance, l'été dernier, sur des troncs d’A bies. Je crois même pouvoir ajou- ter que cette Hépatique doit être très répandue, sinon commune dans cette chaîne de montagnes; car je l’ai aussi recueillie, un peu plus loin, à Vagney, puis au Rudlin, localité située beaucoup plus au nord, c’est-à-dire dans la direction de Saint-Dié. M. l'abbé Boulay ne fait pas mention, dans ses Muscinées de VEst (loc. cit.), du Frullania fragilifolia, espèce créée par Taylor, en 1843. Quoi qu’il en soit, cette Hépatique, que l’on commence à voir figurer sur plusieurs Catalogues, a dû être confondue avec les petites formes de F. dilatata et plus particulièrement avec celle de F. Tamarisci. Je suis persuadé — d’accord avec M. L. Corbière (4) — que le F. fragilifolia doit être beaucoup plus : (1) Boulay, Muscinées de la France, 1° partie, Mousses (1884). (2) Boulay, Flore cryptog. de l'Est, Muscineées (1872). (3) Voy. Bull. de la Soc. bot. de France, t. XLVII (1900), p. 82. (4) L. Corbière, Muscinées de la Manche (1889), p. 344 (Extr. des Mém. de la Soc. des sc. nat. et mat. de Cherbourg, t. XXVI). LP e PUF GÉNEAU DE LAMARLIÈRE ET MAHEU. — FLORE BRYOLOGIQUE 243 répandu, tout au moins en France, qu’on ne l’a supposé jusqu’à présent. SUR LA FLORE BRYOLOGIQUE DES GROTTES DU MIDI DE LA FRANCE; par MM. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE et J. HAHEU. Les explorations qui ont été entreprises pendant les dernières années avec la collaboration de M. A, Viré, attaché au Muséum d'histoire naturelle, comprennent plus de cinquante grottes et avens appartenant aux départements du Tarn, de la Lozère, de l'Hérault, du Lot et de la Corrèze. Outre des recherches appro- fondies sur le régime hydrographique ancien et actuel, le mode de remplissage des grottes et le rôle de ces cavités relativemént à l'hygiène publique (1), ces explorations ont permis d’amasser des documents sur la faune et la flore souterraines. Dans une Note publiée précédemment (2), l’un de nous a étudié la flore mycologique et lichénologique de ces cavités. Nous nous propo- sons dans ce travail de jeter un coup d’œil sur la flore des Mousses et sur les variations survenues chez les individus qui la com- posent. | Si l’on examine les cavernes et les gouffres de nos grands causses, on constate lé plus souvent que la flore est composée Presque uniquement de Cryptogames. Les Phanérogames ne trou- vent guère de conditions favorables à leur développement, étant données la pauvreté du substratum nourricier et les mauvaises conditions de l'atmosphère, telles que vents violents, pluies tor- rentielles, etc. ‘ On peut facilement diviser la flore en quatre zones : 1° zone de la surface; % zone des parois; 4 zone du fond (obscurité par- tielle); 4 zone des galeries (obscurité totale). La quatrième zone ne renfermerait que des Champignons et des Algues, les trois autres peuvent montrer des Muscinées. Nous allons examiner la flore brvologique de quelques-unes de ces cavernes, (1) A. Vivé, J. Maheu et Cord, Six semaines d'explorations dans les Causses (Bull. du Club cévenol, n° 1 et 2, 1899). | (2) JS. Maheu, Florule des avens des Causses Méjean et de Sauveterre (Bull. du Muséum d'Hist, nat., n° 5, 1900). 244 SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. Massif de la Gardiole (Hérault). Les investigations ont porté principalement sur la partie litto- rale, entre les étangs de Vic et de Thau et les monts de la Gar- diole. La flore avoisinante est celle des rivages méditerranéens, avec les espèces caractéristiques adaptées aux terrains calcaires. La plupart des cavités d’où s’écoulent les eaux sont impénétrables. Deux d’entre elles ont cependant pu être explorées : la grotte du Mas Argeliès qui est un lac souterrain, situé au niveau d’une ri- vière souterraine et alimenté par des fissures de fond. Cette grotte, qui fut ouverte artificiellement, est souvent complètement rem- plie d’eau. L’obscurité y est absolue, et elle s’est montrée tout à fait dépourvue de Mousses. Elle appartient en somme à la qua- trième des zones déterminées plus haut. En second lieu, la rivière de la Madelaine, dont le cours est sou- terrain, n’a pu être pénétrée, vu la présence d’acide carbonique qui y apparaît de temps à autre, surtout en été. Cependant, dans une première salle encore exposée aux rayons solaires et relati- vement sèche, plusieurs espèces intéressantes ont pu être recueil- lies. Ce sont : Eurhynchium striatulum Br. eur. — Les échantillons stériles, très rabougris, réduits à quelques brins, sont pourtant encore facilement reconnaissables. Ils n’appartiennent pas cependant, malgré leur station cavernicole, à la var. cavernarum de Molendo, qui est beaucoup plus vigoureuse. On sait que cette espèce est fréquente sur les rochers calcaires ombragés, dans la région mé- diterranéenne. Comme variation anatomique, il nous a paru seu- lement que les cellules moyennes des feuilles étaient un peu plus courtes que dans le type. Eurhynchium circinatum Br. eur. — Stérile, mais assez abon- dant. Cette espèce est répandue comme la précédente dans la ré- gion méditerranéenne, sans y être toutefois limitée. Les échantil- lons recueilhs diffèrent un peu à première vue du type. Les feuilles, à sec, sont moins nettement imbriquées et les rameaux moins recourbés ou même entièrement droits. La structure des GÉNEAU DE LAMARLIÈRE ET MAHEU.— FLORE BRYOLOGIQUE. 245 feuilles ne nous a pas montré de différences bien essentielles avec le type. ? Brachythecium velutinum Br. eur. — Stérile. Leplodon Smithii Mohr. — Le type et la variété filescens Ren. ont été recueillis tous deux. Nous n'avons pas observé de modi- fications anatomiques importantes. — Stérile. Orthotrichum saxatile Brid. — Forme des rochers calcaires. — Fertile. Cette flore bryologique, on le voit, a beaucoup d’affinités avec celle de la région méditerranéenne, au milieu de laquelle se trouve le massif de la Gardiole. La grotte de la Madelaine pour- rait se placer dans la troisième zone (obscurité partielle). Il est intéressant de voir que des Mousses d’une région relativement chaude et sèche, comme l’est la région méditerranéenne, puissent se développer dans ces conditions. Mais on remarquera en même temps que les espèces qui présentent cette adaptation sont préci- sément de celles qui se rencontrent aussi en dehors de la région et qui, en France, s’étendent assez loin au Nord, surtout en sui- vant les côtes de l’Océan et de la Manche. Grottes de Caucalières (Tarn). La rivière du Thoré, affluent de l’Agoût, circule en nombreux méandres à travers les calcaires qu’elle a percés en divers points, el qui lui fournissent de nombreuses sources souterraines. Les grottes sèches sont d'anciennes dérivations reliant entre eux divers coudes du Thoré. Ces grottes ont été abandonnées par l’eau à la suite de l’approfondissement du lit actuel. À l'ouverture de ces cavités on rencontre : Hypnum cupressi- Siforme L., Rhynchostegium murale Br. eur., Bryum argen- leum L. passant à la variété lanatum Schimp., Frullania dila- lala Dum. Une dérivation encore en activité, qui absorbe toute la rivière aux basses eaux, se trouve à 4 kilomètre en aval (Perte du Thoré). Sur ce point le Fontinalis antipyrelica, abondant dans les eaux éclairées, cesse brusquement de végéter dès que l’eau pénètre sous la voûte où elle s’engouffre ; la ligne de démarcation est tout à fait nette. Sur une certaine distance cependant, on trouve encore 246 SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. quelques Mousses : Rhynchostegium rusciforme Br. eur., fertile, Amblystegium confervoides Br. eur. ? Ce sont les Hépatiques qui atteignent la plus grande profondeur avec le Pellia epiphylla. Les rochers, au niveau de la perte, portent aussi Hypnuim cuspida- tum L. | ‘ La grotte de Font-Brandesques, affluent souterrain du Thoré, présente les mêmes espèces, mais mieux développées et ne se ren- contrat qu’à lorifice de la caverne. Dans la profondeur on trouve aussi Eucladium verlicillatum, et un Grimmia indéterminé spécifiquement. Montagne Noire (Tarn). Les collines qui ont été explorées dans la Montagne Noire sont celles où s'ouvrent les grottes de Polyphème, et celles du Calel et de la Feindeille, près Sorèze. Leur altitude est relativement faible (500 mètres environ), et leur flore est celle des coteaux arides. Les champs sont souvent cultivés ou servent de pâturages aux moutons, la végétation spontanée y est donc gènée. Bon nombre de Mousses se trouvent cependant dans la région, surtout aux environs des grottes, et plusieurs pénètrent à l’intérieur, jusqu'au point où cesse complètement l’action des rayons solaires. * Près de l’ouverture de la grotte du Calel on voit Hypnum cupressiforme L. et Pogonatum aloides P. H., ce dernier en fruit. A l’orifice même : Hypnum cupressiforme L. stérile (va- riété voisine de l’uncinatum), Hypnum molluscum Hedw., var. squarrosulum! et condensatum ?, Anomadon viticulosus Hook. et Tayÿl., Orthotrichum affine Schrad., fertile, Barbula muralis Timm., fertile, Grimmia pulvinata Sm., fertile, Grimmia (deux espèces indéterminées), Frullania Tamarisei Dum. . Plus profondément, on ne rencontre plus guère que des Hépa- tiques : Madotheca platyphylla, Frullania Tamarisci, Junger- mannia allenuata, Lejeunia serpillifolia. Causses Méjan et de Sauveterre (Lozère). Nous avons étudié dans cette région la flore de différents avens variant de 30 mètres à 212 mètres de profondeur. Sur les bords, à l'ouverture mème des gouffres, les espèces sont peu nombreuses GÉNEAU DE LAMARLIÈRE ET MAHEU. — FLORE BRYOLOGIQUE. 247. et mal représentées; en effet, dans la formation des gouffres, il y: a eu dénudation des roches, qui ont été lavées par les eaux de pluie, laissant ainsi trop peu de sol nourricier, pour donner nais- sance à une végétation luxuriante. Voici les principales espèces observées dans ces différents gouffres: Hypnum cupressiforme L., stérile (Aven de Corgne). Thamnium alopecurum Br. eur., stérile (Aven de Costos- Planos). Plagiothecium elegans Br. eur., stérile (Aven de Gousinès, par 20 et 30 mètres de profondeur). Eurhynchium Stokesii Br. eur., stérile (Aven de Costos- Planos). Neckera crispa Hedw., stérile (Avens de PIÔ del Biau, etc.); dans les feuilles moyennes les nervures manquent souvent, ou bien une seule des deux existe. L’acumen de la feuille est large et court, souvent peu marqué ; les dents sont très faibles et presque nulles. | Mnium undulatum Neck., stérile. Les échantillons du fond de l’Aven de Corgne (103 mètres de profondeur) sont très déco- lorés, tachés de jaune et de vert avec nervure brune; les dents sont plus espacées, moins nombreuses et plus faibles que dans le type. -Encalypta sp.?, stérile (Aven de Costos-Planos). ‘ Barbula sp.?, stérile (Fond de l’Aven de Corgne, 103 mètres). Ces échantillons sont envahis par une masse filamenteuse vert pâle ou blanchâtre, d'aspect protonémique. Il se pourrait que l’on eût simplement affaire ici à une Algue implantée sur les feuilles de la Mousse. Mais ces filaments ayant leur point de dé- part constant sur quelques cellules étroitement localisées vers la partie supérieure des feuilles, tout à fait contre la nervure, nous pensons qu’il s’agit là d’un protonéma secondaire, naissant de cel- lules spéciales ou nématogones, tel que ceux observés par Kützing, Correns et de Forest-Heald (4). Il y a même sur ces filaments pro- (1) Cf. Géneau de Lamarlière, Sur l’homologie de la tige feuillée, du pro- lonéma et des rhizoïdes des Muscinées (Feuille des jeunes naturalistes, 1900, p. 113). : 248 SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. tonémiques des cellules renflées, analogues aux propagules ob- servés par M. Gaston Bonnier, sur certains protonémas associés à des Champignons. Fissidens adiantoides Hedw., forma major, stérile; sur les pa- rois de l’Aven de Gousinès, à 20 mètres de profondeur. D’autres échantillons provenant de l’Aven de Corgne, se rattachent plus difficilement au type que les précédents. Ils sont stériles. La taille est bien plus petite (10 à 15 millimètres), la denticulation est ré- duite à une simple sinuolation par les cellules marginales qui font saillie également sur tout le pourtour. Elle indiquerait un passage au F. taxifolius; mais les autres caractères, surtout la terminaison de la feuille, sont bien de l’adiantoides. Fissidens taxifolius Hedw., stérile. Les échantillons de l’Aven de Corgne montrent des feuilles qui ne sont pas vraiment den- tées, mais simplement sinuolées très régulièrement par la saillie des cellules marginales, même au sommet, alors que le plus ordi- nairement cette région de la feuille offre de véritables dents comme celles du F. adiantoides. Des échantillons provenant de l'Aven des « Trois femmes mories » (Causse Méjan) ont exacte- ment les mêmes feuilles; de plus, la plupart des tiges sont radicu- leuses jusqu'au sommet, comme cela arrive fréquemment au F. adiantoides. Enfm d’autres individus de la même espèce, provenant d’un Aven sans nom, près le château de Blanquefort, dans la Lozère, montrent une sinuolation beaucoup plus obli- térée que dans les échantillons précédents, de sorte que les feuilles paraissent presque entières. F. bryoides Hedw. Quelques maigres individus, fructifiés ce- pendant et paraissant normaux, étaient mêlés aux échantillons de F. laifolius de l’Aven sans nom (Lozère). Gouffre de Padirac (Lot). Les plateaux calcaires du Lot se rattachent à la partie méridio- nale de la Corrèze. Les Mousses et les Lichens forment, avec quelques Fhanérogames, la maigre végélation qui s’y rencontre. Bon nombre de ces Mousses se retrouvent dans le gouffre de Padirac, qui atteint 100 mètres de profondeur sur environ 50 de largeur. Les Mousses sont surtout localisées au fond et y forment PPT PRE CEE GÉNEAU DE LAMARLIÈRE ET MAHEU. — FLORE BRYOLOGIQUE, 249 un vaste et épais tapis. En ce point elles reçoivent une lumière abondante. Il s’en trouve également sur les parois. Plusieurs espèces paraissent avoir subi des variations dues à la station par- ticulière où elles se développent. Voici les espèces qui ont été recueillies : Hypnum molluscum Hedw. var. gracile N. Boul. — C’est la forme ordinaire des stations calcaires, un peu plus maigre seu- lement. H. cupressiforme L., plante mâle. — L'aspect est celui de la var. leclorum Schp. Les feuilles des rameaux principaux sont à peine dentées et quelquefois légèrement sinuolées. Celles des derniers rameaux sont nettement dentées et marquent un passage à la variété ericetorum ou à l'H. imponens Hedw. 11 n’y a pas de traces de nervures. Dans un autre échantillon, fertile, celui-là, et de même port à peu près, les feuilles montrent des dents beaucoup plus rares el des traces de nervures. Un troisième échantillon montre encore des traces de dents. D'autres échantillons stériles paraissent identiques à la variété mamillatum des rochers siliceux. Hypnum filicinum L. — Forme grêle et stérile, vert bru- nâtre ou jaunâtre, déprimée, assez régulièrement pennée. Les rhizoïdes sont encore assez nombreux, les feuilles à peine sinuo- lées sont seulement un peu dentées à la base, elles ne sont pas homotropes, mais elles sont un peu décurrentes. La nervure se prolonge dans l’acumen comme dans les cas ordinaires. Enfin les cellules sont de deux à six fois aussi longues que larges. Ce sont donc surtout des modifications de port qu'a subies celte espèce. Rhynchostegium rusciforme Br. eur.— Stérile; forme typique, mais de couleur jaunâtre-hronzée. R. murale Br. eur. — Fertile. Bien vert, alors que les exem- plaires des stations ordinaires présentent souvent des tons mor- dorés et bronzés. Thamnium alopecurum Br. eur. — Stérile. C’est une des es- pèces qui présentent les modifications morphologiques les plus intéressantes. Les échantillons ont été recueillis surtout dans une Slation très humide près de la galerie d’amont. On sait que cette 250 SÉANCE DU 1Â2 JUILLET 4901. espèce recherche en général les endroits frais fortement om- bragés, el ne dédaigne pas les rochers humides, même inondés une partie de l’année : sa couleur est généralement vert sombre passant au noir. Dans les échantilions de Padirac, au con- traire, la couleur a souvent une tendance à passer au vert clair. Les derniers rameaux, qui dans les échantillons normaux sont toujours effilés par suite d’une diminution progressive de la taille des feuilles qui les couvrent, mais qui en général restent assez courts, sont ici au contraire .beaucoup plus allongés, et tendent dans beaucoup de cas à devenir comme filamenteux et grêles, ce qui donne à ces échantillons un aspect tout particulier et les rend quelquefois méconnaissables au premier coup d'œil. La même espèce a été observée par l’un de nous sur le revê- tement en craie de l’intérieur d’un puits, à Wez (Marne). Elle présentait des modifications dans le même sens, mais beaucoup plus exagérées encore : la couleur était vert clair très pâle, et les rameaux effilés atteignaient des longueurs de 8 à 10 centimètres, de sorte que les touffes rappelaient quelque peu le port, sinon la couleur, de l’'Eurhynchium prælongum. Ces formes allongées et grêles peuvent probablement être attri- buées à l'humidité atmosphérique ; car, si l’on cultive sous cloche des Mousses diverses, on obtient presque toujours de ces rameaux grèles et allongés. L2: variations anatomiques ne nous ont pas paru correspondre exactement à l'intensité des modifications externes et changer dans le même sens. Nous les donnons telles quelles : Feuilles caulinaires. — 1° Type : les feuilles des tiges prin- cipales sont triangulaires à sommet nettement denté, les cellules inférieures ont de 4 à 8 sur 1, les supérieures 2 à 3 sur 1; une rangée de cellules carrées forme une petite marge. 2° Padirac : la forme des feuilles est la même, mais le sommet est à peine sinuolé et même souvent entier, les cellules infé- rieures et supérieures sont plus longues, 8 à 12 sur 1, la rangée marginale est un peu plus allongée, 2 à 3 sur 1. 3 Wez: les feuilles sont encore triangulaires dans leur con- tour général, mais les deux angles de la base sont bien arrondis; le sommet des feuilles est nettement denté comme dans le type. Les cellules ont aussi la mème forme que dans le type, sauf celles GÉNEAU DE LAMARLIÈRE ET MAHEU. — FLORE BRYOLOGIQUE. 251 de la petite marge qui sont deux à trois fois plus longues que larges. Feuilles raméales. — Sur les rameaux principaux les feuilles ont à peu près la même forme dans les trois cas : 1° Type: de grandes dents, souvent surdentées, marquent le sommet et descendent à peu près jusqu’au tiers de la hauteur; plus bas il n’y a plus que des sinuolations plus ou moins mar- quées. Les cellules basilaires, sur un cinquième environ de la sur- face, ont de 2 à 3 sur 1, vers la nervure, et de 4 à 8 sur 1, vers les bords; dans les quatre autres cinquièmes, elles sont isodiamé- triques. La nervure est bien dentelée sur le dos. 2 Padirac : les dents du sommet sont plus espacées et plus rares, mais elles descendent plus bas que dans le type. Les cel- lules du cinquième inférieur sont aussi plus longues que dans le type : 4 à 5 sur 1, vers la nervure, 6 à 10 sur 1, vers les bords; dans le reste, elles sont isodiamétriques. La nervure est peu ou à peine dentelée. 3 Wez : la denticulation de la feuille tient à peu près le mi- lieu entre les deux types précédents, et les cellules sont tout à fait semblables pour les dimensions relatives à celles du type général. La nervure est peu ou à peine dentelée sur le dos. Les feuilles des rameaux effilés concordent entre elles dans les trois cas, aussi bien pour la forme générale que pour les dimen- sions des cellules. Si, d’une part, les échantillons de Wez se montrent dans la disposition et la forme de leurs rameaux, aussi bien que dans la Couleur de leurs feuilles à une distance plus grande de la forme pique, ils s’en rapprochent plus que ceux de Padirac au point de vue anatomique. D'autre part, on remarquera aussi que les différences entre les trois types sont plus accentuées dans les feuilles des tiges, beaucoup moins déjà ‘dans celles des rameaux Principaux, et disparaissent dans les rameaux effilés. D’une façon &énérale, la denticulation est moins accentuée et les cellules sont plus allongées dans les échantillons des cavernes et des puits que dans ceux des stations ordinaires. Eurhynchium Stokesii Br. eur. — La plupart des échantil- lons sont vigoureux, d’un vert foncé, doublement pennés et rappel- 252 SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. lent par leur port certains Thuidium, comme le T. recognilum. Les dernières ramifications sont assez longuement effilées et très grêles, présentant par là même un phénomène identique à celui qu'offre le Thamnium alopecurum. Fertile. Eurhynchium prælongum Br. eur. Stérile. — Vert assez foncé, mais en partie décoloré. E. crassinervium Br. eur. — Plante mâle seulement. E. striatum Br. eur. — Stérile. E. striatulum Br. eur. Stérile. — Sur le dos de la feuille l'extrémité des cellules se relève en papille saillante comme chez l’'Hylocomium triquetrum ou l’Hypnum rugosum. La nervure est un peu dentée et les dents du sommet de la feuille sont semblables à celles du Thamnium alopecurum. E. circinatum Br. eur. — Stérile, rabougri, montrant le même aspect que les échantillons de la grotte de la Madelaine (Hérault). Brachythecium rutabulum Br. eur. — Stérile; assez vert, mais aussi en partie décoloré. Camptothecium lutescens Br. eur. — Stérile. Thuidium tamariscinum Br. eur. — Stérile; très commun. Plerogynandrum filiforme Hedw. Stérile; la couleur des échantillons est brun noir, comme brûlée ; la nervure des feuilles est courte; le reste de la structure est normal. Cette espèce pro- vient de la première plate-forme. Mnium affine Schw. — Stérile, fortement décoloré. M. slellare Hedw. — Stérile. Webera sp.? — Mousse stérile, à port de Webera annolina, mais paraissant encore plus grêle, et différant par la structure des feuilles. c Bryum capillare L. : fertile; recueilli sur la première plate- orme. Rhacomitrium heterostichum Brid. — Fertile, sur la première plate-forme. Les tiges sont courtes et presque dépourvues des ra- meaux noduleux caractéristiques. Le poil incolore qui termine les feuilles est plus court que dans le type de l’espèce, ce qui correspond à une station relativement moins éclairée. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE ET MAHEU. — FLORE BRYOLOGIQUE. 253 Hedwigiu ciliata Ehrh.— Stérile; sur la première plate-forme. On trouve le type à feuilles terminées par une portion incolore bien développée et la variété viridis Schimp., où cette portion décolorée est beaucoup plus réduite et presque absente. Cette dernière correspond également à une station ombragée, comme le Rhacomitrium heterostichum. Barbula inermis C. Müll. — Fertile; trouvée sur la première plate-forme. Barbula tortuosa W. et M. — Type et var. fragilifolia Sm., stériles. Eucladium verticillatum Br. eur. — Stérile, normal. Gymnostomum rupestre Schw. — Stérile, au fond du gouffre. Dans certains échantillons, les touffes sont encore assez denses et serrées, les tiges ont de À à 3 centimètres et portent des rameaux noduleux. Les feuilles sont rarement recourbées au dehors à l'état humide, planes aux bords ou à peine révolutées; la nervure épaisse atteint presque le sommet. Les cellules du tiers ou du quart inférieur sont plus claires, ont de 2 à 5 sur 1, et portent ordinairement deux papilles minces, coniques, très saillantes, ayant de 2 à 3 sur 1; la nervure porte aussi des papilles saillantes. Les cellules supérieures sont isodiamétriques ou carrées, mêlées quelquefois de cellules un peu plus longues, mais rarement. Les papilles qu’elles portent sont un peu moins saillantes que celles de la base de la feuille. Ces échantillons se rapprochent du G. rupestre Schw. et de la variété stelliferum Br. eur., plus que de tout autre, par les touffes lâches, la tige flexueuse, les feuilles étalées-arquées à l’état humide; mais elles ne sont pas crépues à l’état sec. Le substratum est d’ailleurs calcaire. D’autres échan- tillons, par leurs touffes lâches, leurs tiges très longues, 4-5 cen- timètres, ont un port de pleurocarpes. Les cellules de la base y sont plus courtes, plus opaques, occupant un espace plus res- treint ; les papilles y sont moins nettes et très déprimées. Le sub- Stratum est également calcaire, et la plante est submergée. : On remarquera que les Mousses du fond sont calcicoles préfé- rentes pour la plupart, et plusieurs d’entre elles recherchent nor- malement les endroits ombragés. Deux espèces méditerranéennes S'y retrouvent : Eurhynchium striatulum et circinalum, les 954 SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. autres sont de la zone silvatique ; l’une d’entre elles, le Gymnosto- mum rupestre, s'élève mème assez haut dans les montagnes. La première plate-forme présente surtout des espèces silicicoles : Pterogynandrum filiforme, Rhacomitrium heterostichum, Hed- wigia ciliala, avec une espèce méditerranéenne calcicole : Bar- bula inermis. | La couleur générale est d’un beau vert, surtout au fond, avec quelquefois des portions décolorées. On y rencontre peu de ces tons mordorés ou jaune clair qui se trouvent plus volontiers en plein soleil. Plusieurs espèces ont des rameaux effilés (Thamnium alopecu- rum, Eurhynchium Slokesii) indiquant une atmosphère humide. Les poils incolores qui terminent les feuilles ont une tendance à disparaître (Rhacomitrium, Hedwigia), ainsi que souvent la den- ticulation (Thamnium, elc.). CONCLUSIONS. Les recherches que nous avons faites sur les Mousses des ca- vernes permeltent de tirer quelques conclusions intéressantes. D'une façon générale, la flore bryologique des cavernes est formée d’un certain nombre d’espèces que l’on rencontre se déve- loppant dans les stations convenables des alentours, et par stations convenables, nous entendons les stations ombragées, fraîches ou humides, qui sous bien des rapports se rapprochent de celle des cavernes. Aussi les espèces des cavernes des régions chaudes ont- elles toujours une tendance boréale plus grande que celles de la majorité de la flore environnante, comme Eurhynchium cir- cinatum, E. striatulum, Leptodon Smithii à Ja Madelaine (Hé- rault), etc. En ce qui concerne le substratum, on trouve plus fréquemment des Mousses saxicoles, quelquefois des espèces arboricoles, lorsque par hasard des troncs d’arbres sont tombés dans les cavités, comme par exemple Orthotrichum affine à la Feindeille : parmi les espèces des rochers, celles qui dominent sont les espèces calcicoles, les étages calcaires ayant plus généralement donné des cavernes que les étages siliceux. Mais survienne un accident sili- ceux, On constate aussitôt des espèces silicicoles : Pterogynan- in. TS GÉNEAU DE LAMARLIÈRE ET MAHEU. — FLORE BRYOLOGIQUE. 255 drum filiforme, Hedwigia ciliata, Rhacomitrium heterostichum, sur la première plate-forme de Padirac. Les suintements d’eau, les cours d’eau souterrains favorisent le développement de quelques espèces hygrophiles : Gymnosto- mum rupestre, Eucladium verticillatum, Rhynchostegium rusei- forme, etc. Mais le facteur le plus important à considérer est la lumière. Aucune Mousse ni aucune Hépatique n’a été rencontrée à l’obs- curité absolue, c’est-à-dire dans la quatrième des zones que nous nous sommes tracées. | La troisième zone, celle où l'obscurité est partielle, montre un certain nombre d’espèces, généralement dépourvues de sporogones et profondément modifiées. La première et la deuxième zone, c'est-à-dire l’ouverture des grottes et leurs parois encore relati- vement bien éclairées, sont abondamment pourvues de Mousses que l’on trouve fréquemment en bon état de fructification, tout au moins. les espèces qui dans les conditions ordinaires présentent le plus fréquemment des sporogones. Il est à remarquer que les zones déterminées par l’éclairement ne sont que très indirectement en rapport avec la profondeur, et que mille circonstances physiques, parfois très accidentelles, peuvent en faire varier les limites dans une grande étendue; tout dépend de la conformation et de l'orientation des ouvertures et des galeries. Ainsi, à Padirac, les Mousses sont très abondantes et forment un véritable tapis au milieu même du fond de l’aven, à 100 mètres, aux endroits où se projette le cône lumineux qui passe par l'ouverture du puits. Mais, en dehors de ce point, elles sont beaucoup plus rares. . Les exigences des espèces par rapport à la lumière sont 1ci très diverses, comme d’ailleurs cela a lieu aussi à la surface du sol : tandis que certaines espèces peuvent végéter tant bien que mal dans une demi-obscurité, d’autres paraissent s'arrêter brusquement là où cesse la vive lumière, tel le Fontinalis antipyretica aux grottes de Caucalières (Tarn). | Dans plusieurs cas, les Hépatiques se sont montrées moins diffi- ciles que les Mousses et ont mieux supporté l'obscurité (grottes de Caucalières, etc.). Des modifications morphologiques et anatomiques sont en rap- port avec cette différence dans l’éclairement, mais il faut ajouter 956 SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. aussi que toujours d’autres facteurs influent sur les individus en même temps que le précédent, en particulier la chaleur, l’état hygrométrique de l'air, ete. Rien n’a été fait encore pour séparer d’une façon scientifique et expérimentale l’action de ces différents facteurs sur les Mousses. Aussi nous nous contenterons de donner les modifications en bloc, en laissant soupçonner dans certainscas la prédominance de tel ou tel facteur. Les individus développés dans les endroits les plus obscurs sont souvent en touffes plus maigres, moins denses, plus pâles (ou même complètement décolorés) que leurs congénères développés à la lumière. Fréquemment on les trouve mêlés de ces formes mycéliennes qui rappellent certaines symbioses lichéniques. Mais, d’une façon plus générale, lorsque la lumière est un peu plus abondante, la teinte vert clair où vert foncé domine au détri- ment des tons jaunes et mordorés qui sont fréquents dans les endroits ensoleillés à la surface du sol. Dans plusieurs espèces, Thamnium alopecurum, Gymnoslo- mum rupestre, etc., les tiges s’allongent beaucoup et s’effilent, les feuilles s’espacent en diminuant de taille et les individus prennent l'aspect de ceux que l’on obtient en cultivant les Mousses sous cloche dans une atmosphère humide. Dans ce cas, en parti- culier chez le Thamnium alopecurum, les cellules des feuilles de- viennent proportionnellement plus longues (si on les compare à leur largeur). Dans les espèces à feuilles dentées, le nombre des dents di- minue (Mnium undulatum), ou bien les dents s’affaiblissent, s'oblitèrent et ne représentent plus que des sinuolations légères du contour (Thamnium, Fissidens adiantoides, etc.). Enûn, les espèces dont les feuilles sont munies d’un poil inco- “lore terminal (Rhacomitrium, Grimmia, Hedwigia) montrent une grande réduction de cet organe. TR Le TP DS CESR Pt a ee ce et En Ste et ie? SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. PRÉSIDENCE DE M. DELACOUR, TRÉSORIER. M. Lutz, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la Séance du 42 juillet, dont la rédaction est adoptée. M. G. Camus, membre de la Commission de comptabilité, donne lecture du procès-verbal suivant : PROCÈS-VERBAL DE VÉRIFICATION DES COMPTES DU TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, PAR LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ, POUR LES ANNÉES COMPTABLES 1892 :à 1900. La Commission de comptabilité a vérifié dans tous leurs détails les comptes présentés par M. Delacour, trésorier de la Société, pear les années comptables 1892 à 1900, et en a reconnu la complète régularité. Elle propose, en conséquence, à la Société de les déclarer approuvés et de reconnaître l’actif et consciencieux dévouement de M. Delacour en lui votant d'unanimes remerciements. Le Président et les membres de la Commission : BoupiErR, Ep. BORNET, G. CAMUS. Les conclusions de ce procès-verbal sont adoptées par un vole unanime. | Sur l'invitation de M. le Président, M. Lutz donne à la Société les nouvelles suivantes sur la session extraordinaire qui à été tenue en Corse aux dernières vacances de la Pen- tecôte : Grâce principalement à l'infatigable activité de M. Baltié, l’un des membres du Comité local d'organisation, dont la tâche était des plus ardues, aucun détail matériel de l’excursion n’a souffert le moindre mécompte, dans un pays où l’on est exposé à de nombreuses décon- venues sous ce rapport. Partout nous avons reçu un accueil bienveillant et empressé des habitants, et l'hospitalité corse s’est largement mani- festée aussi bien du côté des autorités que dans la sphère des initiatives individuelles. ;: T. XLVIII, (SÉANCES) 17. 258 SÉANCE DU 20 JUILLET 1901. Au point de vue scientifique, l’ensemble des résultats de la session à été satisfaisant. Si les phanérogamistes ont été un peu désappointés par un retard d'environ trois semaines dans la végétation dû à la rigueur et à la persistance de l’hiver, de telle sorte que les régions élevées n’ont pas procuré plusieurs espèces rares dont on pouvait espérer la récolte, par contre les régions littorales ont donné d’amples dédommagements dus également en partie au retard de la végétation. Les cryptogamistes ont aussi profité, dans une large mesure, d’un état de choses relati- vement défavorable aux phanérogamistes. Les Champignons et surtout les Mousses ont été l’objet de récoltes dont la qualité ne le cède en rien à l'abondance, et nous pouvons annoncer dès à présent, sans vouloir anticiper sur les prochains comptes rendus, que la session tenue cette année en Corse apportera une contribution importante à la connais- sance de la flore de cette île en l’enrichissant d’un nombre respectable d'espèces nouvelles. M. le Président remercie M. Lutz de son intéressante com- munication : M. Hua fait à la Société la communication suivante. LE GENRE NEUROTHECA Salisb., D'APRÈS LES RÉCENTS DOCUMENTS AFRICAINS ; par M, Henri HUA. Jusqu’aux récentes explorations de l'Afrique tropicale, le genre Neurotheca Salisb. (Octopleura Spruce) ne comptait qu’une seule espèce, le N. læsellioides Oliver, retrouvé abondamment dans diverses localités sablonneuses de l’Afrique tropicale depuis la description de cette intéressante petite Gentianée faite sous le nom d’Octopleura d’après des échantillons récoltés au Brésil. C'était une de ces plantes qui, retrouvées sur les deux continents équaloriaux, de part et d'autre de l'Atlantique, établissent un lien entre les deux flores. Les nouvelles espèces que ce travail a pour but de présenter à côté de l'espèce type du genre semblent, par leur nombre et par la variété de leurs formes végétatives, indiquer que, sauf décou- vertes ultérieures, l'Afrique tropicale occidentale est le centre principal de dispersion de ce genre. | La caractéristique essentielle, telle qu’elle est donnée dans Île Genera plantarum, 1, p. 812, ou dans l'Histoire des plantes de Baillon, IX, p. 138, n’a guère été modifiée, ce qui montre bien HUA. — LE GENRE NEUROTHECA SALISB. 259 Phomogénéité du genre. [1 suflit, pour rendre la première appli- cable à tous les cas observés, de supprimer l’épithète « tenella » donnée comme caractérisant la tige, alors qu’elle n’est juste que pour une seule espèce ; d'ajouter au mot « annua » l'expression « vel perennis » et, pour définir l'inflorescence, dire non seu- lement « racemum terminalem », mais y joindre « vel corym- bum ». _ On reconnaît les Neurotheca très facilement à leur calice pro- fondément campanulé, prenant presque l'aspect d’une pyramide allongée à huit pans dont les angles sont renforcés par huit nervures robusies : quatre de celles-ci se prolongent dans les dents aiguës qui surmontent le tube. Légèrement accru après l’anthère, ce calice masque complètement une capsule oblongue, à sommet arrondi, à parois faiblement crustacées, déhiscente le long des placentas faiblement proéminents et porteurs de graines réticulées de petite taille. Suivant les espèces, il est plus ou moins grand; suivant les individus et suivant la hauteur sur la grappe ou l’âge de l'organe, les denis en sont plus ou moins longues, plus ou moins aiguës; mais la forme typique est la même pour les cinq espèces aujour- d'hui connues. La corolle est aussi toujours sensiblement de même forme, in- fundibuliforme étroite, à tobes ovales aigus, tordus dans le bouton avec le bord droit recouvrant; la couleur en est bleu pâle, violette, où blanche (ce dernier cas, ayant été signalé chez la même espèce, semble le fait d’une variation albine plutôt que d’une dif- férence spécifique); elle fait peu saillie en dehors du calice, sinon quand, se flétrissant, elle se détache et est repoussée par la capsule en voie d’accroissement. Si ce n’est par les dimensions, signe dis- ünctif de peu de valeur en soi-même, et qui sont corrélatives à selles du calice, on ne peut guère se servir de cet organe pour déterminer les espèces. En voici l'ordre d’après la taille crois- sante de la corolle : Neurotheca læsellioides (6-8 millim.), congo- lanu, robusta (10 millim.), rupicola, corymbosa (12 millim.). Les enveloppes florales sont, en somme, de peu de secours pour Ja spécification. Malgré une uniformité remarquable dans le plan &énéral de construction, les organes essentiels, étamines et pistils, Pourront nous aider davantage. 4 | Hi - “Les élamines, toujours au nombre de quatre comme les divi: sions du périanthe, ont le filet adhérent au tube sur la moitié de 260 SÉANCE DU 206 JUILLET 1901. sa longueur environ, ct dessinant au-dessous du point de déta- chement une crète saillante qui s’atténue progressivement vers la base et s'y bifurque pour y former le logement de l'ovaire; la portion libre est arrondie, glabre : tantôt sensiblement égale pour les quatre étamines, ainsi qu’il nous a paru dans les Neurotheca læsellioides et rupicola, tantôt manifestement inégale, notable- ment plus courte dans une ou deux des étamines, comme dans les AN. congolana, robusta, corymbosa ; mais il n°v a peut-être pas là de différence essentielle, la constance de ce caractère ne nous semblant pas absolue. A l'extrémité de ce filet, qui, chez les plus longues étamines, ne dépasse pas le sinus qui sépare les lobes de la corolle, s’attache par son milieu l’anthère, dorsifixe oscillante, à deux loges libres dans leur portion basilaire, déhiscentes par des fentes antéro-latérales sans se modifier sensiblement dans leur forme. Celle-ci varie quelque peu, suivant les espèces : presque didyme et très petite chez les N. lœæsellioides, l’anthère est plus grande et elliptique, à peu près semblable chez trois espèces : N. robusta, rupicola et congolana ; chez les deux premières, on peut voir, quand l’étamine est encore jeune, un très petit mucron émoussé, faisant penser à celui des étamines du genre voisin Xestœa Griseb. (Schultesia, in BeNTH. et Hooker Genera), telles qu’elles sont figurées dans la Flora brasiliensis, VI, tab. 57, fig. HI. Le N. corymbosa s’éloignera des autres par son anthère linéaire courte, ainsi que par d’autres caractères. Il y a là corrélation évidente de tous les organes, insuffisante toutefois pour moliver la création d’un genre nouveau, puisque cette plante est, par la disposition générale de la fleur et du fruit, inséparable des autres Neurotheca. Le but de tout travail de classification étant de grouper les êtres d’après leurs affinités, et non de les séparer les uns des autres d’après les différences de détail qui les distinguent, on irait contre ce but en multipliant les coupes génériques d’après de telles différences que l’on doit réserver pour la définition des espèces. Le gynécée est essentiellement identique dans toutes les espèces : un ovaire ellipsoïde, uniloculaire, à placentas pariétaux latéraux, garnis d’une seule rangée d’ovules avec deux lignes d’insertion; un style droit, élevant au-dessus des étamines, dans la fleur épa- nouie, les deux branches stigmatiques obtuses : celles-ci sont très courtes, peu étalées chez les N. læsellioides et congolana; plus HUA. — LE GENRE NEUROTHECA SALISDB. 261 longues et un peu recourbées en dehors chez le N. corymbosa : plus longues encore et révolutées chez les N. rupicola ct robusta. Le nombre des ovules semble aussi varier avec les espèces : le N. rupicola parait n’en avoir qu'une vingtaine. Le nombre aug- mento chez N. robusla, læsellioides, congolana, pour atteindre le maximum, une quarantaine, chez le N. corymbosa. Le pollen, globuleux, à trois larges bandes confluentes aux pôles, la graine subglobuleuse, à tégnment finement réticulé, brunâtre, paraissent 1rès uniformes dans les cinq espèces. Bien qu’en rapprochant entre elles les légères différences conslatées dans les diverses parties de la fleur, on puisse arriver à une distinction entre les cinq espèces, c’est encore par la ma- nière d’être de la plante dans son ensemble, d'après la dispo- sition de son appareil végétatif et des. inflorescences, caractères résumés dans le port général, qu’on arrive le mieux à voir, de prime abord, combien elles différent. C’est sur ces caractères que nous nous sommes appuyés, en y joignant quelques parti- Cularités relatives aux fleurs, pour dresser le tableau synoptique qui, dans celte Note, précède l’énumération des espèces, leur description et les remarques particulières sur chacune. Dans ce tableau, on remarquera l'existence, à côté des espèces annuelles, déjà décrites, N. lœæsellioides et congolana, d'espèces vivaces comme les À. rupicola et corymbosa. Elles sont munies de Souches annclées, à la suile de la chute des feuilles en rosette serrée qui précède l’élongation de la tige. Le N. robusta est-il vivace où annuel? Nous penchons vers la dernière interprétalion, quoique les caractères ne soient pas aussi tranchés qu'ailleurs. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE Neurotheca. À. PLANTE ANNUELLE. | a. Tiges rarement simples, le plus souvent rameuses très près de Ja base. Grappes plus longues que la portion stérile de la tige. «. Tiges grêles de 5 à 20 cm. de hauteur, 4-5 paires de feuilles stériles arrondies ou elliptiques, sessiles ou rétréciés en faux pétiole. Fleurs de 6-8 mm.. 1. N. læsellioides Ouv. B. Tiges robustes de 15 à 20 em., rameuses dès la base. Feuilles inférieures en rosettes suivies d’un très petit nombre de feuilles stériles, lancéolées linéaires, allongées, confluentes à la base. Fleurs de 10 mm. environ. 2. N. robusta sp.n:. 262 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. b. Tiges le plus souvent simples, de 20 à 50 cm. de haut, grappes ter- minales serrées, généralement plus courtes que la partie inférieure de la tige garnie de feuilles nombreuses, linéaires, sessiles. Fleurs de 10 mm. environ... 3. Neurotheca congolana Wib. et Dur. B. PLANTE VIVACE. a. Feuilles linéaires, formant avant l’élongation de la tige une touffe graminiforme, au centre de laquelle se développe une tige robuste, simple ou peu rameuse, dont la base, en se dénudant, conserve la trace des feuilles tombées sous forme de cicatrices annulaires ser- rées; grappe allongée, souvent terminée par une touffe de feuilles stériles. Fleurs de 12 mm. environ. 4.N. rupicola sp. n. b. Plante ramifiée dès la base, les rameaux à entre-nœuds allongés partant dès les feuilles en rosettes, obovales ou oblongues; les feuilles caulinaires linéaires, ordinairement munies de rameaux axillaires. Inflorescence très condensée, en corymbe. Fleurs de 12m. environ.......... dosssseses mosssssee 5. N. corymbosa Sp. n. 1. Neurotheca læsellioides Benth. — Octopleura læsellioides Oliver. Herba annua, Caule filiformi simplici vel parum ramoso. Folia minor; elliptica, sessilia vel interdum in petiolo contracta, inferiora sæpius fere rotunda, superiora florifera lineari-oblonga. Flores solitarii, breviter pedicel- lati, racemum terminalem erectum formantes, basi caulis sterili plerumque longiorem. Calycis dentes acuti. Corolla pallido-cærulea, vix exserta. Stami- num { brevius. Stigma erectum breviter 2-lamellatum. : SÉNÉGAL : Nyayes, terrains salés (A. Chevalier), fl. décembre 1899; Sinedone (Id.), f. janvier 1900 ; Konlaye, terrains sablonneux (Id.), fl. 47 février 1900; Koulikoro (Id.), fl. octobre 1900 ; Casamance, terrains inondés (Heudelot, n. 582), décembre 1832. GUINÉE FRANÇAISE : Konakry, brousse argilo-sableuse (Maclaud), 0€- tobre 1895, 1897. ConGo FRANÇAIS : Gabon (R. P. Duparquet); Brazzaville, sables hu- mides de Mpilà (Brazza, n. 121, Thollon, n. 123, 4058), mai 1883, avril 1891, (Dybowski) juillet 4891; Niounvoux, rochers gréseux (H- Lecomte, n. C. 108). La comparaison de ces divers échantillons, en particulier de ceux de Dybowski, de Brazza, de Heudelot, avec ceux du Brésil, dus à Spruce et qui ont servi de type au genre, ne laisse aucun doute sur l’identité spécifique des plantes africaines et des plantes américaines. Ce n’est pas à dire que l’aspect, tant des unes que des autres, ne varie quelque peu, suivant les conditions de végétation. HUA. — LE GENRE NEUROTHECA SALISB. 263 Les feuilles sont plus ou moins larges, bien que toujours très pelites : les plus grandes que nous ayons vues, provenant de Sine- done, n’ont pas 2 centimètres de long sur 4 millimètres de large, et d'habitude la longueur n’excède guère 6 à 8 millimètres. Leur -Consistance est molle, avec épaisseur plus ou moins grande, suivant que la plante a poussé plus près ou plus loin de la mer. Elles sont tantôt plus longues, tantôt plus courtes que les entre- nœuds. Le développement de ceux-ci est des plus variables : l’entre- nœud précédant la première fleur, qui est toujours le plus long, peut atteindre 3 centimètres, comme nous l’avons vu sur les échan- tillons d’Heudelot et de Dybowski, alors qu’il ne dépasse pas 9 à 7 millimètres sur des échantillons tels que ceux rapportés par Chevalier de la région des Nyayes. Dans le premier cas, la plante à une allure générale très grêle, la grappe spiciforme est disjointe à cause de l’écartement considérable existant entre les premières paires de fleurs. Dans le second, les entre-nœuds égalent à peine la longueur du calice, les grappes sont denses, et la plante, souvent alors plus rameuse, a dans son ensemble un aspect trapu, bien ‘ visible en particulier sur les exemplaires de la région salée des Nyayes. On pourrait, si l’on veut, y voir une forme halophile Spéciale. Le développement relatif des bractées et des fleurs modifie aussi l'apparence des échantillons. Ceux de Brazzaville (Thollon, n, 123), récoltés dans la plaine sableuse de Mpilà en mai 1885. dont les bractées sont relativement plus développées avec der entre-nœuds courts, ont des grappes feuillées assez différentes de celles des échantillons récoltés aux environs de la même ville dans les prairies par Dybowski, en juillet 1891, qui ont les bractées plus courtes que les fleurs, et les entre-nœuds très longs. Les pre- Miers ont poussé sans doute en terrain découvert : leur petite taille, 4 à 10 centimètres, leur ramification abondante en sont le preuve. Les seconds, plus élevés, atteignant 45 à 20 centimètre£, moins ramifiés, ont dû s’allonger parmi d’autres herbes plus déve- loppées. L’humidité signalée par Brazza dans la même plaine de Mpilà quand il y récolta son n. 121, et par Heudelot en Casa- Mmance pour son n. 582, a produit les mêmes effets d’allongement de la tige, avec réduction des organes foliaires. | Que les entre-nœuds soient courts ou allongés, on trouve, à côlé 264 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. des exemplaires ramifiés, des exemplaires réduits à tige simple. C’est exclusivement sous cette forme que M. Lecomte a récolté la plante sur les grès de Niounvoux. On pourrait croire au premier abord à un type distinct, d’autant mieux que les feuilles y sont relativement plus larges, 6 à 12 millimètres de long sur 3 à 9 de large, et rétrécies à la base en faux pétiole. En les comparant aux autres échantillons à tige simple, on les trouve intermédiaires entre ceux de Dybowski et ceux de Thollon cités plus haut. D'ailleurs, quelles que soient ces différences causées par la di- versité des conditions extérieures, deux choses restent toujours identiques dans la grande majorité des cas : la brièveté de la région stérile et la constitution fondamentale de la fleur. La base stérile de la tige ne porte que quatre à cinq paires de feuilles, qui, comme il convient à une plante annuelle, ne forment pas rosette : il ne faut pas confondre avec une vraie rosette le rap- prochement des feuilles dans les exemplaires à entre-nœuds très raccourcis. Cette portion non florifère est toujours plus courte que la portion florifère, sauf dans le cas, rare en somme, d’exem- plaires très réduits, à tige simple, dans lesquels le nombre des fleurs devient très faible ; parfois même, seule, la fleur terminale, qui existe toujours, se développe : ces petits exemplaires uni- flores ont un type particulier, mais sont toujours mêlés à des exemplaires à fleurs multiples. La fleur elle-même a toujours été trouvée identique dans tous les échantillons analysés, n’excédant guère en longueur 7-8 milli- mètres; celte petite taille permet facilement de distinguer le N. læsellioides des autres espèces : les étamines ont des anthères minuscules, presque égales en largeur et en hauteur; le style à deux branches stigmatiques courtes, arrondies au sommet, peu écartées l’une de l’autre. La seule modification, un peu sensible, est due encore aux conditions extérieures : les dents du calice sont plus longues, plus raides et plus aiguës dans les exemplaires ayant poussé dans les terrains salés. En somme, malgré la diversité des aspects présentés par cette espèce polymorphe, on ne peut mettre en doute son unité spécl- fique, aucun exemplaire ne se distinguant d’un autre par un où plusieurs caractères nets, comme on en trouve pour séparer les espèces découvertes depuis et dont nous avons à nous occuper maintenant. HUA. — LE GENRE NEUROTHECA SALISB. 265 2. Neurotheca robusta sp. n. Herba robustior, ramosa, caulibus quadrangularibus. Folia brevissime connata, lanceolato-linearia, apice obtusa, basi parum constricta; basilaria rosulata, supcriora bracteiformia, pleraque calyce longiora. Inflorescentia racemosa erecta, plantam fere totam occupans. Flores subsessiles. Calyx generis, dentibus acutis, tubi dimidiam partem æquantibus, transverse venosis, erectis. Corolla calycem manifeste superans, tubo tenui, fauce parum ampliato, lobis ovatis, acutis. Stamina inclusa, quorum t{ lrevius, antheris oblongis, brevissime apiculatis; stylus filiformis, apice stigmatoso 2-lamel- lato, lamellis ivaricatis, paulo revolutis.| GUINÉE FRANÇAISE : entre Manea et Frigniagbé (H. Pobéguin, n. 13), décembre 1899. | Cette espèce est éminemment plus robuste et plus développée dans toutes ses parties qu'aucun des échantillons de N. lœsel- lioides, pourtant si variés, que nous avons vus. Ainsi, pour une plante de 20 à 25 centimètres de haut, les feuilles atteignent 5-6 centimètres de long sur 4-7 millimètres de large. C'est trois fois plus long que dans l’espèce précédente, avec une largeur rela- tivement moindre. Par l'analyse de la fleur, et surtout par les étamines inégales, à anthères très légèrement apiculées, nous lui avons trouvé plus de rapports avec le Xestæa lisianthoides de Gri- sebach, figuré dans le Flora brasiliensis, t. VI, tab. 57, fig. I, qu'avec l’espèce précédente bien figurée, tab. 58, fig. [, sous le nom d'Octopleura. Mais l'allure de la grappe dressée, le calice à huit pans, renforcé par huit robustes nervures égales aux angles, dont quatre se prolongent dans les dents, alors que les deux autres se bifurquent pour leur fournir une nervure marginale, Sont essentiellement caractéristiques d’un Neurotheca, les Schul- lesia (incl. Xestæa) n’ayant au calice que quatre angles proémi- nents parfois développés en ailes. La plante se ramifie dès l’extrème base, chaque rameau débutant par une portion nue, souvent égale à la portion florifère : les premiers portent souvent des ramifications de second ordre, et en dessous une paire de feuilles stériles. 3. Neurothecn congolana Wild. et Dur., Bull. Soc. roy. de bot. de Belg., XXXNIII (1899), 2° partie, p. 98. _Herba annua, caule elongato foliato, plerumque simplici, spica terminali Vix dimidiam partem superiorem oceupante. Folia lineari-lanceolata, nume- 266 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. rosa, internodiis longiora vel vix breviora; inferiora minora, latioraque, ad basim attenuata, ad apicem rotundata, superiora florifera, præcedentibus simillima sed acutiora, calycem vix æquantia. Inflorescentia stricte racemosa. Calyx generis. Corolla infundibuliformis, calyce fere duplo longior, lobis ovato- acutis. Stamina inclusa, quoram { brevius, antheris oblongis muticis. Stylus generis, stigmate 2-lamellato, erecto patente. Ovula numerosa (50-60). Fruc- tus generis. | Conco FRANÇAIS : poste de Diélé, Alima Leketi (J. de Brazza, n. 134), au bord de l’eau, décembre 1883 ; prairies des Batékés (Thollon, n. 192), juillet-août 1883. ConGo .BELGE : Oukounon (Alf. Dewèvre), novembre 1896. Le caractère le plus saillant dans le Neurotheca congolana est la présence d’une tige feuillée allongée, garnie de dix à vingt paires de feuilles étroites, de 6 à 15 millimètres de long sur 3 à 1 de large, très différentes de celles du N. læsellioides : l'allure des deux espèces est absolument distincte. De plus, la ramification de cette tige paraît rare : elle ne se montre qu’à la base même de l’inflorescence, sous forme d’un ou deux épis latéraux s’écartant peu de l’axe. Chez le seul exemplaire du Muséum qui soit ramifié, les rameaux portent, avant les bractées florifères, une paire de feuilles stériles. La plante peut atteindre 40 centimètres de hau- teur quand elle pousse au milieu d’herbes développées. Les échan- tillons types de Wildemann et Durand, que j'ai vus à Bruxelles, n'ont guère que la moitié de cette taille : les fleurs sont identiques à celles des échantillons parisiens, si ce n’est qu’elles sont mention- nées comme blanches au lieu d’être bleues. Leur taille est la même que celle des fleurs du N. robusta, mais on ne peut les con- fondre avec celles-ci à cause des anthères mutiques, du nombre plus grand des ovules et du stigmate assez court, et droit comme chez le N. læsellioides au lieu d’être révoluté. 4. Neurotheca rupicola sp. nov. Herba perennis, caule ad basim incrassato, foliorum delapsorum cicatricibus annulato, mox graciliori erecto, simplici vel ramoso. Folia opposita v.ternata, basalia linearia, ad basim annulatim connata, ad apicem obtuse angulata, { nervia, margine incrassata, fere graminiformia, post caulem elongatum evanescentia ; caulina multo breviora, pleraque florifera. Inflorescentia termi- nalis, bracteis calyce brevioribus, vel ilum vix æquantibus, nonnunquam foliis fasciculatis coronata. Calyx generis. Corolla calycis tubo duplo longior (12 mm.). Stamina antheris oblongis vix mucronulatis. Stylus stigmate fere exserto, tripartito, revoluto. Ovula pauciora (cire. 20). HUA. — LE GENRE NEUROTHECA SALISB. 267 GUINÉE FRANÇAISE : Bramaya, rochers de grès (Paroisse, n. 194), 1893. Cette espèce, vivace comme la suivante, se rapproche, par les dimensions de la fleur et par le port des individus ramifiés, dè celle que nous avons appelée N.robusta; mais celle-ci nous paraît, d’après le seul échantillon muni de racines que nous ayons entre les mains, être une plante annuelle, rameuse dès la base; les feuilles en sont plus larges, 4 à 7 millimètres au lieu de 9 à 3, et ne sOnt pas assez nombreuses à la base pour former les touffes remarquables observées chez le N. rupicola. L'aspect gramini- forme de ces touffes, au début de l’évolution, alors qu’on voit une trentaine de feuilles linéaires serrées les unes contre les autres, attachées aux entre-nœuds presque nuls de la souche, est tout à fait caractéristique de cette espèce. Ces feuilles ont encore ceci d’intéressant de montrer le maximum de l’anneau scarieux, deviné chez les autres espèces et sur la tige de celle-ci, qui réunit les bases des feuilles de chaque paire. Une autre particularité que je n’ai vue nulle part ailleurs dans les nombreux échantillons examinés, c’est de voir certaines inflorescences terminées, non par une fleur, comme c’est l’ordinaire, mais par une touffe de feuilles, Cornparables à la touffe de la base, et qui semble destinée à multiplier la plante en s’enracinant après la chute de la tige mère. 5. Neurotheca ecerymhosa Sp. n0v. . Herba perennans, e basi ramosa. Folia basalia latiora sessilia, rosulata ; in exemplariis minimis oblongo-obovata, in maximis oblongo-linearia; cau- lina minora linearia. Inflorescentia plerumque ramosa, condensata, corÿm- boidea, bracteis acutis calycem haud æquantibus. Calyx generis, lobis latio- ribus ovato-acutis, venosis. Corolla calycis tubo duplo longior, quam in Præcedentibus speciebus parum amplior. Stamina inclusa, antheris lineari oblongis, ad apicem subemarginatis. Stigma subexsertum, 2-lamellatum, la- mellis parum recurvis. Germen generis, ovulis numerosis (cire. 40). CONGo FRANÇAIS : Plaine sablonneuse de Dayor (Griffon du Bellay, n. 104); cap Lopez, dans les sables près de la mer (Lecomte), mars 1894, (Thollon, 2 sér., n. 43) décembre 1894; Fernand Vaz, plaine désertique (Ms Leroy), septembre 1894; Mayumba, prés humides (Dybowski, n. 38), 8 janvier 1894; Ngoré, dans le sable, prairies hu- mides (Dybowski, n. 419), 11 février 1894. Malgré son port si différent, dû à l’allongementdes entre-nœuds, 268 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. peu nombreux, séparant la rosette basilaire de l’inflorescence, alors que les entre-nœuds de celle-ci sont très réduits, on ne peut hésiter à placer cette jolie espèce dans le genre Neurotheca dont elle a exactement la fleur et le fruit. Le calice à huit côtes égales, renfermant la capsule crustacée à déhiscence placenticide, est absolument caractéristique. Le Neurotheca corymbosa est aux espèces précédentes à inflorescences racémeuses ce que le Cam- panula glomerala est aux Campanules à inflorescence allongée. La souche annelée, la taille des fleurs rapprochent celte espèce du N. rupicola, dont elle diffère comme de toules les autres par son inflorescence contractée, par son calice à lobes plus foliacés, et ses anthères linéaires, qui, loin d’être apiculées légèrement, sont presque échancrées au sommet. Si l’on jette un coup d’œil d'ensemble sur la distribution géo- graphique du genre Neurotheca, telle qu’elle résulte des docu- ments nouveaux cités ici, et de quelques autres plus anciens, On voit qu’elle s'étend sur l’ensemble des formations arénacées (sables et grès) humides de l'Afrique tropicale occidentale depuis l’in- téressante région des Nyayes, entre les bouches du Sénégal et le Cap Vert, au-dessus de 45° Nord, jusqu’à l'embouchure du Congo vers 6° Sud. Bien qu’on en trouve de nombreux représentants non loin de la mer, en terrains salés, notamment en ce qui concerne le N. læsellioides et le N. corymbosa, il n’est pas spécial aux ri- vages, puisque la première espèce a été rapportée par Chevalier de Koulikoro, sur le Niger, dans le Soudan occidental, à 1000 ki- lomètres de la mer, et que le colonel Grant l’avait trouvé dans les pays du haut Nil au nord de l’Albert Nyanza (1), vers 3° N., ré- gion dont les rapports floristiques avec le Soudan occidental sont certains. Il serait intéressant de la rechercher entre les deux; nous ne doutons pas qu’elle n'y existe, mais jusqu'ici les explora- leurs ont manqué. Cette espèce dont l’extension est si grande sur le continent africain se retrouve dans le nouveau monde, sous les mêmes latitudes, au Brésil et en Guyane. Les autres espèces sont plus localisées, autant qu’on sache : les N. rupicola et ro- busta dans l’intérieur de la Guinée française; le N. corymbosa sur la côte, entre le Gabon et Mayumba; le N. congolana dans (1) Trans. of Linn. Soc., XXIX, p. 13, pl. 78. GASECEAU. — FLORULE DE BELLE-ILE-EN-MER. 269 les prairies de l’intérieur, au niveau de la rivière Alima, de part et d'autre du fleuve Congo. MM. les Secrétaires donnent lecture des communications suivantes adressées à la Société : LISTE DE QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES POUR LA FLORULE DE BELLE-ILE-EN-MER (MORBIHAN), ET DE QUELQUES RARETÉS RETROUVÉES DANS L'ILE ; par M. Émile GADECEAU. Un nouveau séjour, d’un mois cette fois, du 10 juin au 10 juil- let, dans cette île où j'ai déjà passé quelques semaines en juin 1892, mai 1894, avril 1895 et août 1896, m'a permis d'accroître très notablement ma connaissance générale de la flore et de la Végétation de ce riche champ d'étude. En attendant que je sois en mesure de publier les nombreux matériaux que j'ai réunis, je prie mes confrères de la Société botanique de France de me permettre de prendre date dès aujour- d’hui en insérant dans le Bulletin les deux listes suivantes (1). PLANTES NOUVELLES POUR BELLE-ILE-EN-MER. Ranunculus ophioglossifolius Vill. Raphanus maritimus Smith. * Spergularia urbica Nym. (déterminé par M. Foucaud). * Hypericum montanum L. Medicago littoralis Rhode. * Ervum gracile DC. * Poterium muricatum var. platylophum Spach. * — _— var. stenolophum Spach. * Filago spathulata Presl; Jord. Sonchus maritimus L. * Phelipæa cærulea Vill. forma nana. Linaria Cymbalaria Mill. (1) Les espèces marquées d'un astérisque sont nouvelles pour le dépar- tement du Morbihan. : 270 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. * Euphorbia platyphyllos L. Carex punctata Gaud. Ophioglossum vulgatum L. PLANTES RARES DANS L'ILE RETROUVÉES PAR MOI EN ?904. ALTHÆA OFPICINALIS (Le Gall). — Indication non reproduite par Lloyd, FI. Ou. ALTHÆA HIRSUTA (Le Gall). — Citée par Le Gall, FI. Morb., p. 103, comme RR d’après M Cauvin, champs sablonneux. Cette indi- cation n’a pas été reproduite, FI. de l'Ouest. J'ai retrouvé la plante, non dans les champs sablonneux, mais sur les coteaux sablonneux avoisinant la mer où les sables contiennent une forte proportion de calcaire. LAVATERA ARBOREA L. — Bory de Saint-Vincent sec. Le Gall, F1. Morb., p. 104. — Retrouvé par moi au Gros-Rocher. LAvATERA CRETICA L. — Port de Belle-lie (Arrondeau). MELILOTUS PARVIFLORA Desf. — (Lloyd). Trirozium MicagLianum Savi. — RR. (Taslé). T. srricrum Waldst. — (Lloyd). Lorus paRviFLoRus Desf. — (Lloyd). — Mélangé à L. hispidus, mais distinct au premier coup d'œil par ses pédoncules arqués en dehors. — AC. ORNITHOPUS EBRACTEATUS Brot. (Taslé). — AC, GaLiuM ANGLicuM Huds.; G. ruricolum Jord., Lloyd F1. Ou. — Le Gall). LINARIA COMMUTATA Bernh.; L. radicans Le Gall, FL. Morb., p. 412. — (Le Gall, 1827). GLADIOLUS 1LLyRIcUS Koch. — (Lloyd). SCIRPUS PAUCIFLORUS Lightf. (Gadeceau) (1892). —- Deuxième localité dans l’ile, constatée en 1901. PHALARIS MINOR Retz. — (Lloyd). Isorres Hysrrix Durieu. — (Lloyd). GRAMMITIS CETERACH Sw. — (Le Dien). 1 . DE BOISSIEU. — LE SISYRINCHIUM BERMUDIANA DANS L’AIN 271 LE SISFRINCHIUM MUCRONATUM Mich. (S. BERMUDIANA L. pro p.), DANS L’AIN; par M. H. de BOISSIEU, J'ai l’honneur de signaler à la Société botanique de France une découverte intéressante faite par deux de. mes compatriotes, dans la partie montagneuse du département de l'Ain, le Bugey. En 1899, M. Barbarin, instituteur à Passin, entretenait son collègue de Sothonod, M. Brunard, d’une plante, selon lui non. calaloguée et toute nouvelle, qui depuis plus de dix ans fleuris- sait et se reproduisait dans un pré près de Passin. M. Brunard: demanda à voir l’inconnue. € Dans un pré marécageux, à 2 kilomètres de toute habitation, écrit M. Brunard (1), nous trouvâmes la fameuse plante végétant parmi les Carex, les Joncs et les Scirpes..… Elle était défleurie. La Station pouvait comprendre une centaine de pieds. J'en ramassai quelques-uns; ils me parurent singuliers. € Racine fibreuse; tige simple de 0",10 à 0",15, filforme, raide, largement ailée, ce qui la fait paraître aplatie, terminée au sommet par une spathe formée de deux bractées foliacées embras- santes, inégales et mutiques, ayant l'apparence d’une gaine du fond de laquelle partent trois ou quatre pédicelles flexueux, fili- formes, débordant de Ja spathe et portant chacun un fruit cap- sulaire à trois valves, à trois loges, à petites graines noires, nom- breuses, rappelant par la forme le fruit d’unris, mais gros comme la tête d’une épingle. Les feuilles, toutes à la base, ensiformes, engainantes,; linéaires, donnent encore à la plante l'aspect d’une Iridacée. » La fleur étant passée, M. Brunard ne put pousser plus loin son analyse et sa détermination. L'année suivante il se remit en cam- pagne et fut assez heureux pour recueillir quelques pieds fleuris de l’Iridée en question. « Les fleurs (2), excessivement fugaces, sont d’un charmänt bleu de ciel, à périanthe à tube court, à six divisions égales, éta- lées, obovales, obtuses, échancrées au sommet et portant au fond (1) Bulletin de la Société des naturalistes de l'Ain, VI, 41. (2) Brunard, loc. cit. _ \ | 972 . ._ SÉANCE DU 26 JuiLLET 1901. de l’échancrure un long mucron. Trois élamines insérées à la base du périanthe, à filets soudés en tube, à anthères jaunes bilocu- laires. Style inclus dans le tube des étamines et portant trois stig- males aigus ». « Après des recherches, ajoute M. Brunard, je pus me con- vaincre que j'avais là le Sisyrinchium Bermudiana L., origi- naire des îles Bermudes. Mon premier souci fut alors de me demander comment cette plante était venue là, ma première pensée fut qu’elle avait été introduite dans ce pré, à la suite de fumures au guano ou autres engrais, ou bien transportée par les vents, de quelque jardin du voisinage où elle était cul- tivée par curiosité pour ses grandes fleurs, quoique très éphé- mères. Or il résulte d’une petite enquête faite par M. Barbarin qui connait bien le pays, que le pré, qui ne donne qu un foin de très mauvaise qualité, n’a jamais reçu aucun engrais et que nul jardin de Passin n’a jamais connu le Sisyrinchium ». La lecture de la Note relative au Sisyrinchium, parue dans le dernier numéro de 4900 du Bulletin de la Sociélé des naturalistes de l'Ain, intrigua ma curiosité; je demandai à M. Brunard de m'envoyer quelques échantillons de la plante et quelques détails plus précis sur sa localité. « La station, me répondit mon compatriote en faisant aima- blement droit à ma requête, s'agrandit chaque année. Il y a trois ans, lorsque je vis la plante pour la première fois, il pouvait y avoir une centaine de pieds de Sisyrinchium. L'année dernière, malgré ce que nous avions récolté et ce qui avait été mangé par les bestiaux, je comptai plus de 300 pieds fleuris. Cette année, c'est au moins à 600 pieds qu’il faut évaluer la station. » L’Tridée de Passin, dont j'ai laissé, de la part de M. Brunard, un exemplaire au Musée d'Histoire naturelle de Paris, est-elle bien le Sisyrinchium Bermudiana ? Oui et non à mon sens; j'ai cru devoir pousser la détermination de la plante plus loin que ne l’avait fait M. Brunard. Le Sisyrinchium Bermudiana L. Sp. plant. 1353, est une espèce éminemment polymorphe. D'après Baker (Systema Iridea- rum, in Journal of the Linnean Society, XVI, p. 117), il com- prend cinq sous-espèces distinctes : 1° Sisyrinchium iridioides Curt., in Bot. Mag., t. 94. Plante DE BOISSIEU. — LE SISYRINCHIUM BERMUDIANA DANS L'AIN. 273 caractérisée par une tige élevée, épaisse, toujours très rameuse, de grandes fleurs d’un bleu tendre, des bractées ne dépassant pas les fleurs. C’est la vraie Bermudienne, le Sisyrinchium Bermu- diuna Linné, des Bermudes, une plante de serre ne pouvant hiverner sous nos climats. 2 S. gramineum Curt., in Bot. Mag. t. 464. Tige moins élevée que dans le précédent, rameuse; fleurs petites d’un bleu pâle; bractées ne dépassant pas les fleurs. 3 S. geniculatum Herb., in Bot. Mag., 1543. Tige simple, genouillée; fleurs petites, sous-espèce spéciale au Texas. 4 S. anceps Cav. Diss. NI, 345. Tige généralement rameuse (teste Michaux); bractées aiguës-acuminées, dépassant toujours les fleurs; graines fortement chagrinées. 9° S. mucronatum Mich. FI. Amer. Bor. I, 33. Tige simple, droile ou presque droite. Bractées inégales, l'extérieure dépassant ou ne dépassant pas les fleurs; graines à peine chagrinéëés. | Le Sisyrinchium de Passin a tous les caractères du mucro- nalum et ressemble à s’y méprendre à certains exemplaires de cette sous-espèce, commune dans les régions tempérées de l'Amé- rique du Nord. Mais par quelle bizarrerie l'herbe américaine se trouve-t-elle à Passin? L'examen de faits connexes peut, sinon permettre de résoudre catégoriquement la question, au moins l'éclairer sérieusement. Le Sisyrinchium Bermudiana (sensu amplo) est aujourd’hui une espèce fort répandue. En dehors de son foyer originaire, l'Amérique du Nord, du Canada aux Bermudes, on la rencontre en Australie, à l’ile Maurice et sur différents points de l’Europe, en [rlande près de Galway, en Angleterre aux environs de Hamp- shire, en Allemagne près de Hambourg, etc. La première localité européenne où, à ma connaissance, le Sisyrinchium ait été signalé, ce fut près de Galway, en Irlande. Le Sisyrinchium, écrivait, en 1873, More dans le Journal of Bota- ny, abonde, sur un espace de quatre lieues de Woodford à Ross- more; il forme de remarquables touffes bleues au milieu de l'herbe et présente les apparences d’une espèce spontanée... La plante pousse en telle profusion qu’il semble hypercritique de meltre en discussion son indigénat. Cependant, quand on se rap- pelle la brusquerie de son apparition et la rapidité de sa multi- plication et que l’on constate que l’espèce s’est installée de la T. XLVIIL. (SÉANCES) 18 274 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. même façon en Angleterre, près de Hampshire, on hésite à ac- cepter l'Herbe aux yeux bleus du Canada comme une vraie native d'Irlande. Dans le « Conspectus Floræ europeæ », Nyman se fait l'écho de la même opinion dubitative. « D’aucuns, dit-il, prétendent que le genre américain Sisyrinchium nous est étranger et doit être rayé de la Flore d'Europe. Ils sont portés à croire que l’espèce que l’on cueille maintenant en abondance dans sa localité d'Ir- lande n’y est pas vraiment spontanée. Mais, comme le remarque More, tout cela est fort douteux. » Depuis More et Nyman, le Sisyrinchium a été retrouvé dans de nouvelles localités d'Europe, notamment aux marais d’'Eppen- dorf, près de Hambourg. Partout même brusquerie dans l’appa- rition, même rapidité dans la multiplication. Une Iridée spon- tanée, une plante attirant de loin les regards, l’« Herbe aux yeux bleus », n’aurait pu échapper presque jusqu’à nos Jours aux investigations des botanistes européens. Le Sisyrinchium nous semble donc seulement subspontané en Europe; mais quel peut être, spécialement pour la localité de Passin, l'agent de son aceli- matation ? On ne saurait songer à l’action, volontaire ou involontaire, de l'homme, au fumier, aux jardins, etc. Une acclimatation par Île vent est improbable, à cause des distances considérables qu’aurait dû parcourir une graine qui n’a ni aile ni aigrette pour donner prise au vent. Une hypothèse ingénieuse nous a été soumise par un botaniste très au courant de tout ce qui concerne la flore européenne. Îl est à remarquer que toutes les localités d'Europe du Sisyrinchium, au moins toutes celles que nous connaissons. rentrent dans une même catégorie. Ce sont des prés marécageux, éloignés des centres habités. La dispersion en Europe de l'espèce américaine ne serait-elle pas attribuable aux oiseaux aquatiques migrateurs transportant dans leurs plumes les graines de Sisyrin- chium ? Ce n’est pas la première fois qu’on aurait à signaler l'in- luence des oiseaux de passage sur la flore d’un pays. [Note ajoutée pendant l'impression. | Nous apprenons, par une Note de M. A. Faure parue dans le Bulle- tin de l'Association française de Botanique, la découverte d’une autre station française du Sisyrinchium Bermudiana (sensu amplo). Cette F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 275 Iridée à été récoltée en mai 1899, par M. Blane, dans des taillis hu- mides, à 3 kilomètres environ de Puget-Théniers (Alpes-Maritimes), sur la route de Grasse. D'après M. Blane, la plante semblerait parfaitement naturalisée dans la localité en question. L'auteur de la découverte ne pense pas que le Sisyrinchium soit échappé des jardins; ear, pendant un espace de deux mois à Puget-Thénires, il ne l’a jamais vu cultivée ni dans Ja ville, ni aux environs. La découverte de M. Blanc nous parait venir à l'appui de notre hypo- thèse de la dispersion du Sisyrinchium en Europe par la voie d'oi- seaux aquatiques migrateurs; la station de Puget-Théniers est exacte- ment du même type que celles du Galway, Eppendorf et Passin.] M. le Secrétaire sénéral donne lecture dela communication suivante : LA FLORE D'AUVERGNE EN 1J01; pur le Frère HÉRIBAUD JOSEPI. La communication que nous avons l'honneur de présenter aujourd’hui à la Société botanique de France a pour objet de faire connaitre le résultat des herborisations de nos collabora- teurs et celui de nos recherches personnelles depuis 1883, date de la publication de notre Flore d'Auvergne. Pendant cette période de 18 ans, les excursions se sont succédé sans interruption sur presque tous les points des deux départe- ments et, grâce aux efforts réunis, notre flore locale s’est enrichie d’un nombre considérable d'espèces, dont quelques-unes sont du plus haut intérêt, telles que : Ranunculus chærophyllos, Eran- this hyemalis, Orobus vernus, Geranium pralense, Dryas oclope- lala, Sium latifolium, Pirola chloranthu et uniflora, Cam panula Erinus, Lindernia pyxidaria, Verbascum maiule, Antürrhinun Asarina, Tulipa Celsiana, Frilillaria Meleagris, Serapits lonryi- Pelula, Ophrys fusca, funerea et luteu, Maluxis paludosa, Lenina arhiza, Carex curvula, Calamagrostis lanceolata, Woodsia hyper- borea, etc. Depuis une dizaine d'années, nos laborieuses recherches sur les Diatomées, les Desmidiées, les Muscinées et les Lichens d'Au- vérgne, nous avant détourné quelque peu de l'étude des plantes Supérieures, la plus grande part des résultats acquis en phanéro- 976 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. gamie est due à nos chers collaborateurs et amis, ainsi qu’on le constatera à la lecture des pages suivantes. En adressant ici nos meilleurs remerciements à tous nos corres- pondants, pour l'empressement aimable et désintéressé avec lequel ils nous ont toujours communiqué le produit de leurs récoltes, nous les prions de nous continuer leur précieux con- cours, en vue de la publication prochaine de la « Nouvelle Flore d'Auvergne ». Nous avons mis le plus grand soin à mentionner les noms des botanistes qui ont bien voulu nous faire part de leurs découvertes. Quant à nos trouvailles personnelles, elles sont indiquées par le signe connu (!). Dans notre énumération, nous comprenons le Supplément et les Nouvelles additions à la Flore d'Auvergne, publiés succes- sivement en 1892 et 1895 ; d’où il résulte qu’en ajoutant l'en- semble des espèces et variétés nouvelles que nous allons énu- mérer aux espèces et variétés décrites dans notre Flore de 1883, nous aurons exactement l’état de la flore d'Auvergne en 1901. ESPÈCES ET VARIÉTÉS NOUVELLES POUR L'AUVERGNE. Thalictrum majas Jacq. CanTaL. Sainte-Anastasie (F. Saltel). Adonis flammena Jacq. var. abortiva G. G. Pux-pe-DôuE. Champs cultivés à Aigueperse (F. Hilarin). Ranunculus trichophyllus Chaix var. radians Revel (pro specie). Puy-pe-DôuEe. Mare profonde située sur la rive droite de l’Allier, en aval du pont de Mirefleurs (!). RanuncCulus aquatilis L. var. pseudo-fluitans Hiern. Puy-pE-DôME. Ruisseau d’Herbet, près de Clermont (!). Ranunculus chærophyllos DC. CanTAL. Bords des chemins et pelouses sèches à Saint-Projet, Vieil- levie, le Port (!). Eranthis hyemalis Salisb. Puy-DE-DômE. Monts Dores, sur les flancs d’un grand ravin qui des- cend du puy Ferrand à Chaudefour (Layé). Oss. — Nous avons reçu de M. Dulignier Aguilegia vulgaris L. F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 277 var. Stellatum aucl., forme curieuse à fleur dépourvue d’éperon, trouvée par notre excellent correspondant à Saint-Gérand-le - Puy (Allier). Aconitum Lycoctonum L. Var. fallax G. G. Puy-pE-DôuE. Monts Dômes, Monts Dores, monts du Forez. — CanTaL. Pentes herbeuses du massif cantalien. — C'est à M. G. Camus que nous devons la distinction de cette forme pyrénéenne, bien plus fréquente en Auvergne que le type. Fumaria micrantha Lag. Puy-pe-DôuE. Champs cultivés des environs d’Aigueperse (F. Hila- rin). Fumaria Bastardi Bor. CanTAL. Saint-Projet, Vieillevie; vignes et champs cultivés (1). Arabis auriculata Lamk. CanTaL. Rochers près de Saignes, où il abonde (M: Brun). Dentaria digitata X pinnata Mercklin — D. digenea Gremli. CanTaL. Bois des environs de Saint-Urcize, au milieu des parents (Abbés Coste et Soulié). Erysimum virgatum Roth. CanrTaL. Vieux murs à Saint-Urcize (F. Portes). Hutchinsina procumbens Desv. Puy-pE-DômE. Plateau du Saladi, près de la gare de Vic-le-Comte (F. Hilarin). Dianthus Caryophyllus L. Puy-pe-Dôue. Sur les ruines du château du Broc (!). — CanTaL. Le Port, près de Vieillevie, rochers au-dessus du hameau (!). Stellaria Holostea L., forme à pétales entiers. Puy-ne-Dôme. Vallée de Villars, près de Clermont (F. Hilarin). OBs. — Le Stellaria cantalica Jordan de Puvfol est une simple déformation produite par le développement d’une Urédinée dans les organes de la fleur, ainsi que nous l'avons constaté sur des échantillons authentiques reçus de notre regretté correspondant et ami. C’est àtort que certains auteurs identifient cette forme accidentelle avec le Stel- laria Holostea var. minor Delastre. Viola odorata L., peloria. Forme à corolle munie de 2 à 5 éperons. Puy-nE-DômE. Bois de la Roche, près d’Aigueperse (1). 278 . SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. Elatine hexandra DC. var. peduneulata Coss. et Germ. Puy-pe-Dôue. Bord du lac d’Aydat (1). Maolva Alcea L. var. intermedia Bor. (pr. sp.). Puy-pe-DômE. La Molière, près Lezoux (!). Geranium pratense L. CanraL. Dans une haie, entre Saint-Saturnin et Ségur (abbé Char- bonnel). Oxalis Navieri Jord. CanTaz. Champs cultivés, à Clamoux, près de Pleaux (H" Brun). Anthyllis Vulneraria L. var. rubida Lant. Canraz. Coteaux ealeaires inenltes, entre Saint-Santin et Montmu- rat (!). Medicago minima Lamk, forme glanduleuse. Puy-nx-DômE. Saint-Nectaire, autour des sources minérales (Du- mas). Medicage faleata L. var. eyelocarpa Hy (pr. sp.). Puy-nE-DômE. Talus et bords des chemins de la Limagne (!). — CAN- TAL. Saint-Santin, Montmurat (!). Medicago faleata L. var. heteroearpa Le Grand. Mêmes stations que pour la variété précédente. — Ces deux formes sont beaucoup plus répandues chez nous que le type, auquel elles sont reliées par de nombreux intermédiaires. Trifolium filiforme |. Puy-ne-Dôue. Vallée de Villars, près de Clermont (F. Gasilien). Vicin varia Host. Puy-pE-Dôe. Champs cultivés, entre Villars et Royat; Herbet (!). — CanraL. Saint-Flour, Ruines, dans les champs de Seigle (!). Vieia villosa Roth. Puy-bEe-DôuEe. Chanturgues, près de Clermont (Dumas). Orobus vernus L. GanTAL, Bois des environs de Saint-Urcize (F. Portes). Spiræna Ulmaria L., forme à fleurs doubles. Puy-DE-Dôue. Bords du ruisseau d’Aubière (F. Georges). —. CANTAL. ‘ Saint-Jacques-des-Blats (Audigier). F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D’AUVERGNE EN 1901. 279 Geum rivale X montanum Gillot. Puy-nE-Dôme. Monts Dores, val d’Enfer (Billiet). — CanrTaz. Plomb du Cantal, base du puy Mary (!). Dryas octopetala L. Puy-nEe-DôuE : Monts Dores, rochers vers la cascade de la Dore (Sanitas). — CanTaL. Rochers à la base du puy Mary (abbé Mé- nard). Potentilla micrantha Ram. Puy-pe-Dôme. Ravin, au-dessus du pont de Ceyrat (Billiet) ; bords des chemins rocailleux près du cimetière de Royat( Prunet); ravin de Champeaux, au-dessus de Royat (Dumas). Potentilla coliina Wib. Puy-pe-Dôue. Coteau granitique sous la tour Rognon, près de Mon- taigut-le-Blanc (!). Potentilla verna L. var. fagineicola Lamt. (pr. sp.) — P. brevisti- pula Dumas. Forme fréquente vers la limite supérieure de la zone silvatique : Monts Dômes, Monts Dores, chaîne du Forez, massif cantalien. Saxifraga Aizoon L. var. cantaliea Gillot. CanrTaz. Sommet du Plomb (D: Gillot); sommet du Cantalon, du puy Violent, du puy Brunet et du puy Mary (!). Rosa Pouzini Trait. CanrTaz. Coteaux calcaires de Montmurat (abbé Boullu), de Saint- Santin (!). Sempervivum arachnoideum L. var. tomentosam Lehm. (pr. sp.). Puy-ne-Dôme. Rochers de la Durolle, à Thiers (Arbost). — CANTAL. Rochers du bord de la Dordogne, ë en aval de Singles (Gonod d’Ar- temare). Sium latifolium L. Puy-bE-Dôme. Bord Est du lac Chambon (Dumas). Caucalis leptophylla L. Puy-pr-Dôme. Champs de blé, au sud du plateau de Gergovia (Du- mas), Galium rotundifolium L. Puy-ne-DômE. Bois de Sapins, au-dessus d’Arlanc (Brevière). 280 SÉANCE DU 20 JUILLET 1901. Galium vernum SCOP. Puy-pe-Dôue. Saint-Nectaire, près d’une source minérale (Lamy de la Chapelle). Galium erectum Huds. var. rigidum Vill. Poy-ve-Dôue. Pente Sud du puy de Dôme (!). Anthemis mixta [. | Puy-De-DôuEe. Champs de Seigle, près de Miremont (Montel). Acbillen Millefolium L. Var. setacea — M. setacea W. K. (pr. sp.). Puy-nE-Dôme. Dans un champ de trèfle, près de Saint-Saturnin (!). Gnaphalium silvaticom L. var. nigrescens Gren. Bois montagneux des deux départements. Nous devons la distinction de cette forme jurassique à M. G. Camus. chinops sphærocephalus L. Puy-pEe-Dôue. Talus buissonneux près de Durtol, Cournon, le Cendre (F. Gasilide); Herbet, près de Clermont (1). — CanraL. Vieillevie, le Port (!). Cirsium eriophorum *X lanceolatum F. Hérib., kybr. nov. Puy-De-Dôue. Sur sol volcanique, près le village du Cheix, entre la Baraque et Fontanat, au milieu des facteurs respectifs, 21 août 4901 (!). Notre plante a les feuilles non décurrentes du Cirsium eriophorum et les calathides du Cirsium lanceolatum. Le Cir- sium lanceolatum X eriophorum Lamotte (Prodr. de la Fl. du plat. centr., p.425) porte, au contraire, les feuilles décurrentes du Cirsium lanceolatum et les calathides du Cirsium erio- phorum ; d’où il résulte que le rôle des parents s’est manifesté en sens inverse dans la production des deux hybrides. Carduus crispus X nuatans Gr. et Godr. Puy-pE-Dôme. Bois de la Pradat, entre Saint-Saturnin et le lac d’Aydat (!). Leuxzen conifera DC. CanTaL. La Valette, sous Montmurat (F. Saltel). Lappa tomentosa Lamk. CanraL. Ydes, sur la place publique, près de l’église (Ms Brun). Lappa nemorosa Kœrn. — L. intermedia Rchb. Puy-DE-DÔômE. Vallée de Royat (!): base Nord-Ouest du puy Crouel (G. Camus). F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 281 Tolpis barbata Willd. CanraL. Saint-Projet, Vieillevie, le Port (1). Tragopogon orientalis L. Puy-pe-DôuE. Prairies des environs de Tralaigues (Fournier). Hieracium Pilosella L. var. virescens Fr. Puy-ne-DôuE. Bois de Lezoux (!). Hieracium juranum Fr. Puy-ne-Dôme. Monts Dores, puy de Cacadogne, Chaudefour (!). — CanrTaz. Rochers du Pas-de-Roland, ravins de la Croix, au Lio- ran (!). Hieracium inaloides Tausch. Puy-pr-DôME. Monts Dores, sommet de la vallée de Chaudefour, puy de Pailleret (1).— Canraz. Sommet du ravin de la Goulière, au Lioran (!). Hieracium strictissimum Froël. Puy-nE-DômEe. Monts Dores, bois du Capucin (!). — CANTAL. Bois Mary (!). Mieracium Planchonianum Loret et T imb. Puy-pe-Dôme. Monts Dores : roche Sanadoire (!). Détermination confirmée par Loret. Hieracium cantalicum Arv. Touv. Puy-pe-Dôue. Monts Dores, sommet du val de la Cour, hauteurs du val d’Enter (1). — CanTaz. Sommet du puy Mary (!). Campanula Erinus [. CanraL. Dans les vignes, à Saint-Projet, Vieillevie (1). Campanula linifolia Lamk var. elliptiea Gren. | Forme jurassique aussi fréquente que le type; Monts Dores et massif Ccantalien. Pirola chlorantha SW. Puy-ne-Dôwe. Bois de Gravenoire, près de Royat (Dumas). Pirola unifliora L. Puy-ne-Dôme. Sous les Conifères du bois de l’Erody, au-dessus de Cunlhat (Montel). Pinguicula longifolia DC. Puy-pk-Dôme. Marais tourbeux des environs de la Tour-d'Auvergne (Paillarse). 282 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. Androsace elongata DC. Puy-ne-Dôme. Chanturgues et puy de Var, près de Clermont: vignes et champs cultivés ou incultes, où il est très abondant (F. Hila- rin). OgBs. — Lorsque l'hiver n’est pas trop rigoureux, cette Primulacée fleurit dès le mois de mars et mürit son fruit en mai. C’est l’une des plantes les plus précoces de la flore d'Auvergne; élant données son extrême abondance et la facilité avec laquelle elle se reproduit, nous la considérons comme espèce complètement naturalisée. Glaux maritima L. f. alba. Puy-nE-DôuE. Plateau du Saladi, près la gare de Vic-le-Comte; au- tour d’une source minérale (F. Pierre). Convolvulus arvensis L., forme à corolle divisée jusqu’au milieu en 3-0 lobes (f. laciniata). Puy-pr-DôME. Champs cultivés entre la base Ouest du puy Crouel et la route de Pont-du-Château (F. Hilarin). Convolvulus arvensis L., forme à fleurs doubles (f. flore pleno). Pux-ne-DômEe. Décombres, près la gare de Clermont (F. Gaudence). Verbascum maïiale DC. CanrTaL. Rochers, entre Saint-Projet et Vieillevie (!). Verbascum Lychnitis X Blattaria Koch. CantaL. Arpajon, près d’Aurillac (F. Gustuve). Os. — Le Sibthorpia europæa L. a été trouvé par Jordan de Puyfol à Roquepailhol, sur la limite de l'Aveyron et du Cantal, près du point où le Goul se jette dans la Truyère. Antirrhinum Asarina L. GanTaL. Rochers du bord du Lot, à Saint-Projet, Vieillevie, le Port (!). Linaria vulgaris L. forma peloria. Puy-nE-Dôme. Chamalières, près de Clermont (1). Linaria arvensis Desf. — Forme à corolle dépourvue d’éperon. CanraL. Talus de la route de Molompise à Chazaloux (abbé Char- bonnel). _Linaria supina Desf. Pux-ne-Dôue. Rocard, près de Lezoux; coteaux calcaires (Maurice Chassagne). | F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D’AUVERGNE EN 1901. 283 Veronica Teucrium L. var. angustifolia Le Gr. CANTAL. Montmurat, coteaux calcaires (!). — Tiges couchées, grêles ; feuilles linéaires-oblongues; calice pubescent; port du Veronica prostrata. Veronica Anagallis L. var. anagallidiformis Franchet. CANTAL. Fossés près de Fraisse, entre Murat et Laveissière (D' Gillot). Lindernia pyxidaria All. Puy-pE-DômE. Bords de la Dore, à Dorat (!). Rhinanthus ramosus Sterneck var. arvernensis Chab., Étude sur le genre Rhinanthus, 1899. CaNrar. Sommet du ravin de la Croix, au Lioran (Gonod d’Arie- mare). Rhinanthus Heribaudi Chabert, Étude sur le genre Rhinanthus, p. 38. CANTAL. Puy Mary, Peyre-Arse (!). Euphrasia cantalensis Chab. Canraz. Col de Néronne, Salers, prairie entre l'étang de Fleurac et la gare de Saignes-Ydes (!). Euphrasia gracilis Fr. Puy-pr-Dôwe. Vallée de Villars, près de Clermont (1). — CANTAL. Forêt d'Ytrac, le Rouget, vallée de la Truyère en aval du pont de Garabit (1). Euphrasia gracilis Fr. var. laxa F. Hérib. Puy-pe-DômE. Sur rocher siliceux frais, près de Saint-Saturnin (!). Euphrasia salishurgensis Funck. Puy-pe-Dôme. Biollet (Montel). — CanTaL. Forêt d’Ytrac, Salers, environs de Mauriac, Champagnac-les-Mines (!). Euphrasia salishurgensis Funck var. subalpina Gr. CanraL. Sommet des rochers du Pas-de-Roland, Peyre-Arse, puy Bataillouze (). Euphrasia Rostkoviana Hayne. Puy-ne-Dôme. Monts Dores : vallée de Chaudefour, Orcival (!).— CanraL. Puy Bataillouze (!). Euphrasia Rostkoviana Hayne var. minnta Beck. CanraL. Puy Violent (!); puy Bataillouze (Dumas). 284 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. Euphrasia stricta Host. CanTaL. Saint-Mamet, Ytrac, Courbelimagne, Aurillac; pâturages, landes humides (!). Eupbrasia stricta Host var. pseudo-cærulen Jay. CanrTaL. Col de Néronne (!). Euphrasia drosocalyx Fr. Puy-DE-DôuE. Pic de Sancy (!). Eupbrasia Beribaudi Chab. Puy-ve-Dôwe. Sur les scories des Monts Dômes, notamment à la base nord du puy Pariou (!). Euphrasia cebennensis Mart. Puy-ne-DôuE. Biollet près de Charensat (Montel). — CanTaL. Cay- rols, Ydes (!). Euphrasia hirtella Jord. Puy-ne-Dôme. Monts Dores : pic de Sancy, puy Ferrand (!). — CAN- TAL. Puy Mary; sommet du puy Chavaroche (!). Euphrasia nemorosa Pers. Puy-pe-Dôme. Pontgibaud (!). Orobanche Teuerit Holl. CanrTaz. Courbelimagne, près de Raulhac (Jordan de Puyfol). Mentha Lamyi Malvd (M. rotundifolio-viridis? Mlvd). Puy-ve-Dôue. Bords de la Monne à la Varenne, près de Saint-Salur- nin, Tallende (!). Mentha Lamarekii Ten. Syll., p. 283 — Mentha crispa L.? Puy-ne-Dôme. Royat, Fontanat, environs d’Issoire (1). — Cette Menthe s'éloigne peu des jardins, où elle est assez souvent cultivée. Calamintha Nepeta Link. CanrTaL. Vieillevie (Antonin Combes); Saint-Projet, le Port (D. Scatellaria hastifolia L. Puy-pE-Dôue. Bois de Saint-Jean-d'Heurs (Dumas). Amarautus deflexas L. Puy-ne-DôuE. Bords des chemins à Clermont, Lezoux, Aulnat (:)- Chenopodium rubrum Rchb. Puy-De-DômE. Sables de l’Allier, à Bellerive (Bamotte); Pont-du- Château, Médagues (!). F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 9285 Polygonum aviculare L. var. microspermum Jord. (pr. sp.). Puy-ne-DômE. Clermont, dans la cour d’entrée de la Faculté des sciences (!). Euphorbia Gerardiana Jacq. CanTaL. Talus rocailleux, entre Saint-Projet et Vieillevie (La- vergne). Poterium muricatum Spach var. vulcanorum F. Hérib. (Soc. fr.- helo., 1897, n° 727); Rouy et E.-G. Camus, FI. de France, VI, p. 436. Salix sphacelata Willd. Puy-ne-DômE. Monts Dores : base du Saney, vallée de Chaudefour (Billiet); val de la Cour (!). — GanTaAL. Base Nord du puy Violent; ravin de la Goulière, ou Lioran (!). Salix Lapponum X phylicifolia Gillot, Rev. de bot. [X, n° 96 bis. 1890. Puy-DE-DômE. Monts Dores : base du puy de la Perdrix, sur un replat dominant la vallée de Chaudefour (Dumas). Salix ecinerea X purpurea Wimm. Puy-De-DômE. Environs de Tauves (Billiet). Salix caprea X einerea Wimm. Puy-De-DômE. Pont Vieux, près de Tauves (Billiet). Pinus Abies L. | Canraz. Bois du Lioran, bois Mary (!). C’est par oubli que cette espèce a été omise dans la Flore d'Auvergne. Tulipa Celsiana DC. CANTAL. Prairies de Saint-Urcize (F. Gustave). Fritillaria Meleagris L. CANTAL. Prairies et pâturages des environs de Saint-Urcize (F. Portes). ©rnithogalum umbellatum L. var. affine Bor. (pr. sp +). CanraL. Rochers de la vallée du Don, entre Senezergues et Saint- Projet (!). Allium Schœnoprasum L. CanraL. Cascade du Sailhans, près de Saint-Flour (F. Gasilien) ; rochers des bords de la Rhue, vers le pont de Lousceyre (M5 Brun). 986 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901 Malaxis paludosa SWar!z. CaxraL. Marécages, à la base du puy de la Tuile, près de Saint-Remy (abbé Soulié). Serapias longipetala Poll. CaxTaL. Prieuret, près de Montmurat (Jouve, 17 mai 1900). Orchis viridis Crantz var. brevibracteata Bréb. CänrTaL. Lavalette et Prieuret, près de Montmurat (Jouve). Orchis odoratissima L. Puy:pe-DômE. Pâturages, à la base Nord du puy de Côme (MHontel). Orchis mascula L. var. rosea G. Camus. Pux-pe-DôuE. Gravenoire et les Côtes, près de Clermont (F. Pierre, mai 1892). — Se distingue du type par le périanthe d’un blanc pur ou d’un rose tendre, etsurtout par l’éperon qui est presque toujours échancré. Orchis Morio X laxiflora Reut. — ©. alata Fleury. Puy-pE-DôuE. Prairies des environs de Thiers (Arbost). Orchis Morie X inearnata G. Camus — ©. Arhestii G. Camus. Poy-pe-DôuME. Même localité que pour l’Orchis précédent. Ophrys fusea Lamk. CANTAL. Coteaux calcaires à Montmurat (Joue); Saint-Santin (!). Ophrys funerea Barla. CanraL. Mêmes localités que pour l’espèce précédente (Jouve) (!): Ophrys lutea Cav. CanTaL. Coteaux calcaires de Montmurat (Jouve); garenne de Saint- Santin (1). Lemna arhiza L. Puy-DE-DÔôuE. Etang de Ligonnes, près de Lezoux (!). Cypcrus fuseus L. var. vireseens Koch. PUY-DE-DÔME. Dorat, près de Thiers (!). Carex curvala All. Ds + El « mn / n Puy-pE-DôuE. Monts Dores : puy Ferrand (Dumas); puy de la Per- drix (1). Carex Œderi Ehrh. var. pumila Zahn. Puy-DE-DÔôME. Sables des bords de la Dore à Dorat (D. F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 287 Calamagrostis lanceolata Roth. Puy-pEe-DômE. Bords des lacs Chauvet et de la Landie (Dumas); narse d’Espinasse (!). — ÆCanTAL. Prairies tourbeuses près de P P Saint-Urcize (!). Agrostis rupestris All. var. flavescens F. Héribaud. Puy-pE-DômE Monts Dores : rochers, à l’entrée du val d’Enfer (!). — Forme à épillets jaunâtres. Stipa pennata L. CANTAL. Lieux pierreux incultes, entre Saint-Projet et Vieillevie (Jordan de Puyfol). Aira flexuosa L. var. Eegei Bor. (pr. sp.). Puy-nE-DôuE. Sommet de Pierre-sur-Haute (Dumas). Glyceria loliacea Godr. Puy-bE-DÔôME. Prairies des environs de Saint-Anthème (Brevière); prairies humides, près de Charensat (Montel). Poa compressa L. var. Langeana Rchb. Puy-ne-DômEe. Décombres, entre l’abattoir et Montferrand (!). Poa sSupina Schrad. Puy-pe-Dôme. Monts Dores : puy Ferrand (Dumas); pic Sancy, puy Gros (!).— Canraz. Puy Mary, roc des Ombres (!). Pon pratensis L. var. humilis Ehrb. Puy-ne-Dôme. Monts Dores: puy de Pailleret (Dumas); puy Fer- rand, puy de la Tache, rochers du sommet du val de la Cour (1). — Cawraz. Puy Brunet, puy Chavaroche (!). Eragrostis minor Host. Puy-pe-DôuE. Clermont, le Cendre, les Martres-de-Veyre, gare de Vic-le-Comte (!). — GanraL. Lieux incultes près la gare de Maurs (!). Festuca Eskia Ram. Puy-nE-Dôue. Trouvé dans les doubles de l’herbier Lamy de la Cha- pelle, avec la seule indication : Monts Dores, 17 juillet 1872. “es échantillons sont bien conformes à ceux que nous possédons des Pyrénées. Festuca heterophylla Lamk var. puberula Hack. Puy-pe-Dôue. Monts Dores : cirque de Chaudefour (Dumas). Festueca ovina Willd. var. marginata Hack. Puy-DE-DôwE. Chanturgues, près de Clermont (!)- 288 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. Lolium perenne L. var. fureatum Billot. Puy-ve-DômE. Bords du chemiu de la Pradelle, près de Clermont (!); talus de la route entre les Gravanches et Montferrand (F. Hila- rin). Woodsia hyperboren R. Br. CanTaL. Puy Violent, rochers humides (F. Gasilien), où nous l’avons cueilli en beaux échantillons, le 14 août 1895 et le 2 septembre 1900. Polystichum cristatum Roth. CanTa. Bois des Estourocs, près de Pleaux (F. Saltel). Polystichum spinulosum Willd. var. Heribaaai R. du Buysson, Fil. d'Eur., p. 36 (1890). CanTaL. Rochers de Turlande, près de Paulhenc (Roche). Polysticham spinulosum Willd. var. muticum À. Br. CanTar. Ravin humide, au-dessus de la gare du Lioran, en montant au Plomb (!). — Forme très rare. Asplenium Adiantum-nigrum L. var. Lamotteanum F. Hérib. (pr. sp. 1880). CANTAL. Sur rochers de serpentine, près de Saint-Flour (Roche). Asplenium Adiantum-nigrum L. form. argentea KR. du Buysson (loc. cit.). Puy-ne-Dôme. Gravenoire, près de Clermont (!). Asplenium Ruta-muraria L. var. longilobatum F. Hérib. Puy-pe-DôuE. Vieux murs à Saint-Saturnin, près de Saint-Amant- Tallende (!). — Forme remarquable par les frondes lancéolées dans leur pourtour, par les lobes longuement cunéiformes et for- tement dentés au soinmet. Asplenium Ruta-murarina L. var. microphyllum Wall. CanTAL. Montmurat, Maurs; vieux murs, presque aussi fréquent que le type dans le S.-0. du Cantal (!). Asplenium Trichomanes L. var. ramosum F. Hérib. et Lavergne; Soc. fr.-helv., 1900, n° 1140. CanraL. Sur les schistes cristallins, près de Boisset (Lavergne); val- lée de Toursac (!). F. HÉRIBAUD JOSEPH, — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 289 LOCALITÉS NOUVELLES DE PLANTES RARES POUR LA FLORE D’AUVERGNE. Thalictrum aquilegifolium L. Puy-ne-Dôue. Bois de Crinzoux, près d’Orbeil (Bareire). — Canraz. Bois de Saint-Urcize (F. Portes) ; rocher de Cuze, près de Neus- sargues (Arbost). Thalictrum flavum L. Puy-bE-DômE. Parc de Murols, près Luzillat, dans une saussaie (Teilhard de Chardin, 26 juin 1901). Adonis flammen Jacq. CanTaL. Champs de blé à Joursac (abbé Charbonnel). Adonis autumnale L. CanTaz. Loubeyrac, près de Carlat (Jordan de Puyfol); Murat, dans le jardin des Frères ; accidentel (!). Ranunculus confusus G. G. . : Puy-ve-Dôue. Mares des bords de l'Allier, entre le pont de Crevant et la Morge (Lamotte). Ranunculus divaricatus Schrank. Puy-ne-Dôme. Châtelguyon (Léon Legué) ; Médagues (!). — CANTAL. Etang de Sion, près de Mauriac (!); mares à Montassous, près d'Ydes (M: Brun). Rananculus cœnosus Guss. — R. Lenormandi Schultz. Puy-ne-Dômr. Fossés au bord de la route de Verneugeol, à Giat (F. Hermand). Banunculus sceleratus L. CANTAL. Fossés vaseux à Elgines, près de Joursac (abbé Charbonnel). Helleborus occidentalis Reut. CanraL. Cropières, près de Raulhac (Maury). Nuphar pumilum Smith. Puy-nEe-Dôme. Lac de Laspialade, près de Saint-Genès-Champespe (!). — CanTaL. Lac de la Crégut, lac de Nasbinals, situé sur Îles limites de la Lozère et du Cantal (!). Glaucium luteum Scop. Canraz. Sables du bord du Lot à Vieillevie (!). Retrouvé par M. La- vergne en, 1899. T. XLVIII. (séANCEs) 19 290 . SÉANCE DU 20 JUILLET 1901. Arabis Turrita L. . Puy-pr-Dôme. Vallée de Rentières, Valbeleix (!). — CanTaL. Vieil- levie (!) ; Molompise (abbé Charbonnel). Arabis cebennensis DC. CanrTaL. Bois de Saint-Urcize (abbé Soulié). ‘Dentarin digitata Lamk. L CanraL. Bois des environs de Saint-Urcize (F. Portes). Sisymbrium Irio L. CANTAL. Massiac, Saint- Santin, Montmurat (!). Sinapis alba L. Puy-De-Dôme. Dans un champ de luzerne, sur le versant sud du puy de Var, près de Clermont (!). Simapis incana L. CanTAL. Vignes et champs cultivés sous Montmurat (!). Erucastrum obtusangulum Rchb. Puy-ve-DômE. Monton, Beaumont (!); talus de la route du Gendre au pont de Cournon (F. Hermand). Eruca sativa Lamk. CanTaL. Saint-Simon, près d'Aurillac (Malves in). Erysimum orientale Br. CanraL. Montmurat, Saint-Santin (!); Joursac (abbé Char bonnel.) Diplotaxis muralis DC. CANTAL. Saint-Santin, Vieillevie (!). Diplotaxis viminea DC, Puy-ne-Dôue. Dans une oséraie, entre la: route d’Issoire et la base du puy Crouel (!). Diplotaxis tenuifolia DC, Loc ; CanTaz, Saint-Flour (abbé Charbonnel) ; Massiac Oo. Alynsuum eawmpestre L. Pey-bE-DÔôME. Talus du chemin de fer à Rabanesse, près de Cler- mont (!). Berteron inenna DC. toi 8 Poy-ne-Dôme. Lieux ineultés à Monton, Saînt-Amant-Talleride, Ghanturgues (D). ; 54 HE T7AIX ,T Re, F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D’AUVERGNE EN 1901. 291 Draba muralis L. t:.GanTaz. Molompise, bois de Saint-Georges, près de Saint-Flour (abbé Charbonnel) ; rochers de Cabran, près de Baïsset (!}; envi- rons de Maurs (Lavergne). Le Cochlearia pyrenaien D€. | Puy-pe-DômE. Sur tuf calcaire déposé par une source minérale, à l'entrée de la vallée de Rentières, près d’Ardes (Gonod d'Arte- mare). Camelina silvestris Wallr. CANTAL. Molompise, champs cultivés (abbe Charbonnel). Camelina dentata Pers. . Puy-nE-Dôue. Décombres, à Herbet près de Clermont (1). — CanriL. Champs de lin, à Courbelimagne près de Raulhac (Jordan de Puyfol) ; champs cultivés près de Saint-Flour (abbés Char- bonnel et Delort). : | . Lepidiam Smithii Hook. Puy-ne-Dôme. Bords du Sioulet et de la Sioule, à Pontaumur et à Sauret-Besserve (Montel); talus de la route au Poat-du-Boucheis, près d’Ancises-Comps (Dumas). Lepidium ruderale L. Canrac. Lieux incultes, près la gare d’Aurillæe, Sant-Flour, le Rouget (1! cie, at Helianthemum procumbens Dual. | CanTaz. Rocher de Laval, près de Neussargues (abbé: Séries Massiac (!).. Viola subearnen Jord. Puy-nE-Dôws. .Saint-Saturnin, au-pied du rocher du château (!}. Reseda Phyteuma L. - - Puw-pe-Dôwe. Jussat, Chanouat, puy de la Poix @); : Gergavia (F. Honoré). ; : Silene Armeria L. Puy-ne-Dôe. Vallées de Saurier, de Valbeeix, d de. Sante o Pontaumur, Miremont GHonten). dires TR Sllene galiien L. “LCANTAL. Crosie-Rünesque Goidés de. Puyfo ; ; ‘Maurjowsraints du château de Chaule (Lavergne) ; Lachourlie, Vieéllevie-€t}) 5°, 3 ET 292 SÉANCE bU 26 JUILLET 1901. Silene Saxifraga L. Canrac. Ruines du château de Chaule (Lavergne) ; la Peyrade, près de Salers, rochers du Saut-de-la-Cère (!). Lychnis coronaria Gmel. .CanraL. Bois de Branzac, près de Saint-Christophe (M Brun). ‘Saponaria Vaccaria L. CanTaz. Molompise (abbé Charbonnel) ; Saint-Santin (!). Dianthus barbatus L. var. Girardini Lamt. (pr. sp.). Cara. Bois de la Borie, sous Paulhenc, au lieu dit Gourlou, altitude 800 mètres (Roche). Dianthus graniticus Jord. CanraL. Rochers sous le pont de Garabit, vallée de l’Ander, sous Saint-Flour (!). Dianthus silvatiocus X monspessulanas G. G. Puy-ne-DÔôME. Bois du col de Ceyssat, à la base sud-est du puy de Dôme (G. Camus). Spergularia segetalis Fenzl. Puy-ne-DôME. Champs des environs de Ségonzat (F. L. Lambert). — CanraL. Notre-Dame-de-Lescure (abbé Charbonnel). Alsine mucronata L, CanrTaL. Rochers dans une clairière du bois de Saint-Thomas, près de Mauriac ; rochers près de Saignes (!). Sagina Linnæi Presl. CanrTac. Puy Chavaroche, puy Violent, puy Mary (!). Elatine Alsinastrum L. CanTaL. Mares et fossés des environs de Mauriac (F. Adelminien). Elatine hexandra DC. Puy-pE-Dôme. Etang de Riol, près de Marsac (Brevière); étang de Chancelade (Montel). Linum angastifolilum Huds. Puy-pe-DômE. Prairies à l’est de Sermentizon (Dumas). Bypericum pulchrum L. Puy-ne-Dôme. Montmorin, près de Billom (!). — Canrac. Talus de la route, entre le lac de Laspialade «et le lac de la Crégut (1); Mour- jou (Lavergne). F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 298 Hypericum montanum L. CanraL. Côte de Sadour, près de Mourjou (Lavergne) ; Boisset (!). Hypericum linarifolium Vahl. Puy-pe-Dôue. Broussailles des bords du Sioulet, près de Miremont (Montel). — CaxraL. Saint-Projet.. Vieillevie, Cassaniouze (!). Hypericum Helodes L. Puy-pr-Dôue. Fossés et bords des mares, à Ambert (Brevière). Androssæemum officinale All. Puy-pE-DômE. Olliergues, pare du château de Montmary (Gonod d'Artemare). — Canrar. Vallée de la Rhue, Saint-Projet, Vieil- levie, Saint-Constant (!); pont de la Ressègue, sous Quotidiane (Lavergne). Acer monspessulanum L. | CanrTaL. Val Benette, dans la vallée de la Dordogne (Gonod d'Arte- mare) ; coteaux au-dessus de Molompise (abbé Charbonnel). Geranium nodosum L. Puy-ne-Dôme. Bois du château de Pontgibaud (F. Hilarin); la Forie, près d’Ambert (Brevière).— Canra. Boisset, Leynhac, Lachourlie, Saint-Constant (!). Oxalis corniculata L. Cana. Maurs, Saint-Santin, Montmurat, Vieillevie, Saint-Projet (!);. Mourjou (Lavergne). Oxalis stricta L. Canrau. Calvinet, Boisset, Pradayrols (!). Ruatn graveolens L. | | CANTAL. Saint-Projet, Vieillevie (!). Genista germaniea L. . CanraL. Coteaux au-dessus du pont de Garabit (abbé Chanet)- Æéenocarpus complieatus Gay. CanraL. Coteaux siliceux entre Maurs et Quézac (). Lupinus reticulatus Desv. Puy-pe-DôME. Sables de la Dore, sous Thiers (Arbost) ; sommet da puy de-Corent .(F. Hilarin). Medicago ambigua Jord. CanTaz. Montmurat (!). 29. . séance DU 26 JuIL&ET 1901. Trigonella monspeliaca L. CaxrTaL. Goteau au-dessus de Massiac, puy de Gratacap, près de Saint-Santin (!). Meédiletus parviflora Desf._ Puy-pE-DôuE. Fontaine de! Saint- Alyre, à Clermont, Herbet (D: ; envi- rons de Lezoux (Chassagne). Tritofinm subterraneum L. CanrTaL. Pelouses des bords de la Rance, à Maurs (Lavergne) ; Saint- «. Flour (abbé Charbonnel) ; Yües (Ms Brun); Arpajon (F. Her-. .. Mylus). Teifoliuns hybridum L. Puy-pe-Dôue. Prairie des domaines de Beaubost, près de Lezoux, Aulnat (!). — CanrTaL. Prairies des environs de Valuéjols (abbé ‘Charbonnel). Trifolium montanam L. CANTAL. Prairies des environs de Saint-Flour (F. Hermand). Eräfoliwn alpestre [L. :CawraL. Coteaux rocailleux près de Saint-Flour (!). Trifolium glomeratum L. CanTac. Garenne de Saint-Santin, Vieillevie, Laroquebrou (!). Éritéltana PIC RMET L. CanTAL. Puy de Saint-Santin, puy de Gratacap (1. Lotus augustissimus L. Puy-pe-Dôme. Bords de la route de Dorat, entre la gare de Courty et le pont du chemin de fer (!). — Canrar. Saint-Projet, Vietlletie, garenne de Saint-Santin (!). | Lotus tenuifolius Rchb. CanraL. Prairies de Maurs (Lavergne); pâturages sous Montmurat (!). Astragalus monspessulanus L. CanTaL. Puy de Gratacap, coteaux calcaires de Montmurat et de Saint-Santin (!). Wicie gracilie Lois. CANTAL. Champs cultivés près de Saint-Santin. (1). ! | Vicia onobrychioides L. Puy-DEe-DÔôME. Champs de Seigle à Dauzat, Sauret-de-Froid (!); = “ll F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 295 Vicia serratifolia Jacq. Puy-DE-Dôxe, Bois de Bussière, Surat (Berriat Saint-Priæ) ; Lezoux, bords des fossés de la plaine de Seychalles (!). Lathyrus sphæricus Retz. .Pux-ns-DômE. Moissons au-dessus de Pontaumur (Montel). — CANTAL. Puy Courny, près d’Aurillae ; champs cultivés (Maury). Agrimonia odorata Mill. Puy-nE-Dôme. Bords de la Dore à Ambert (Brevière); Orcival (1). Sorbus hybrida L. Puy-pEe-Dôme. Ravin de Margeride, ai ancienne route de Saint-Remy, près de Thiers (Arbost). Œnothera biennis L. Canra. Sables du bord du Lot, à Vieillevie (1); Saint-Julien-de Toursac (Jouve). Isnardia palustris L. Puy-nE-Dôme. Dorat, près de Thiers, bords des mares et de la Dore (!). Myriophyllum alterniflorum DC. Puy-bE-Dôme. Pontaumur, bords du Sioulet (Montel); étang de Riol (Brevière). Echahium Elaterium Rich. : | CanTaL. Château du Vert, près de Maurs (EF. Horrés). Sedum sexangaualare L. _ Pux-pr-Dôur. Pelouses des bords de la Dore, à Dorat D. Hydrocotyle vulgaris L. Puy-pe-Dôme. Etangs et marais tourbeux des environs de Charensat et de Villossanges (Montel). — CanTaL. Etang de Fleurac, lac de Madic (!). Cicuta virosa L. | Puy-pr-Dôme. Bords vaseux du lac inférieur de la Godivelle (1). — CanTaL. Bords du lac de Fayet, près de Saint-Saturnin Cape Char- bonnel). Belosciadium inundatum Koch. Puy-pEe-DÔME. Etang de Cheix près de Biollet, bords du ruisseau de Saint-Priest-des-Champs (Montel). 296 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. Falcaria Rivini Host. CanTaL. Champs des environs d’Aurillac (Malvezin); Saiat-Santin, Montmurat (!). Bupleurum tenuissimum L. Puv-ne-Dôme. Plateau du Saladi, près la gare de Vic-le-Comte (!). — Canra. Pâturages humides sous Montmurat (abbé Boullu). Bopleurum junceum L. CanraL. Bois des côtes de Molompise (abbé Charbonnel). Bupleuram rananculoides |. Puy-ne-Dôwe. Sommet de la Banne-d’Ordenche, près de Laqueuille (Duchasseint). Œnanthe Phellandrium Lamk. Puy-nE-Dôme. Etang de la Ramade (Montel). Silaus virescens Boiss. Canrac. Coteaux rocailleux [à Roffiac (F. Gasilien) ; Péret, près de Valuéjols (abbé Charbonnel). Selinum Carvifolia L. Puy-nE-DôME. Bois, entre Lezoux et le domaine de Beaubost (D. — CANTAL. Léxelhusdde, près de Raulhaë (Jordan de Puyfol) ; bois de Saint-Urcize (F. Portes). Orlaya grandifiora Hoffm. | ° CanTaz. Moissons des environs de Roffiac (!). Peucednnum palustre Mœnch. Canraz. Bords de l’étang de Fleurac, près la gare de Saignes-Ydes (QE Seseli annuum L. CanraL. Coteau rocailleux au nord de Molompise (abbé Charbonnel). Myrrhis odorata SCOp. CanTaL. Bords du Goul, à Basaigues, Saint-Jacques (F. Hermylus) ; Saint-Saturnin (abbé ‘Charbonnel). Cornus mas L. CANTAL. Hate du bord du chemin de l’école normale à l’école annexe, à Aurillac (Maury). Sambueus nigra L,. var. leucocarpa Bor. Puy-pE-DôuE. Base du puy Saint-Romain, Tallende (!). F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 190 297 Lonicera etrusea Santi. CanraL. Saint-Santin, Montmurat (!). Lonicera alpigena L. Puy-nE-Dôme. Col de Ceyssat, à la base sud du puy de Dôme (!). Galium parisienne L. — G. anglicum Huds. Puy-pE-DômE. Coteaux incultes près de Miremont (Montel); Sarce- nat, Villars (!). — Canraz. Montmurat, vignes et champs in- cultes (!). Galium anisophyllum Vill. CanrTaL. Pente nord du Plomb, puy Mary, puy Chavaroche (1). Crucianella angustifolia L. CanrTaL. Sables des bords de la Truyère, en aval du pont de Garabit; bord du Lot, à Vieillevie (!). Linosyris vulgaris DC. CanTaL. Coteaux calcaires incultes de Montmurat et de Saint-San- tin (!). Ligularia sibirien Cass. CANTAL. Marais vers les sources de la Rhue (abbé Chanet, 1900). — Cette belle Radiée, trouvée dans les landes de Saint-Paul, par M. Leeoq, il y a une soixantaine d'années, n’y existe plus, par suite de l'asséchement et du défrichement du sol. Il en résulte que la découverte de M. l'abbé Chanet est très intéressante pour la flore cantalienne. Artemisia Verlotorum Lamt. CanTaL. Vieillevie, Maurs, Boisset, cimetière d’Aurillac (1). Artemisia camphorata Vill. CANTAL. Coteau calcaire au-dessus de Polminhac (F. Hermylus). Aechillea pyrenaica Sibth. Puy-pe-Dôme. Marais au nord du puy de la Perdrix (Dumas). —Can- TAL. Pâturages et prairies humides de Vabre, près de Saint-F Jour (F. Hermand); sables du bord du Lot, à Vieillevie (Antonin Combes). Inula montana L. CANTAL. Coteau près de Maurs (F. Hermylus); coteau au nord de Molombise (abbé Charbonnel). | Mieropus erectus L. CanTa. Montmurat, Saint-Santin (!). 298 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. Cirsium anglicum Lob. Puy-ne-DômE. Bords du lac de la Landie (Dumas); prairies hu- mides, à Pontaumur, Saint-Gervais-d’Auvergne (Montel). — CAN-: TAL. Prairies de Madic, de Montassous, de Jouane et de la Laiterie, près d’Ydes (M5 Brun); Siran, près de Laroquebrou (A. Combes). Cirsium rivulare Link. | Puy-ne-Dôe. Prairies humides, à Dauzat, Brion, la Godivelle, Piche- __ rande (!). | Cirsium palustre X Erisithales Næzg. | . CanTAL. Vallée de l’Ander, sous Saint-Flour, col de Néronne (!).. Cirsium palustre X rivulare Næg. CANTAL. Prairies de Marcenat et de Dienne, Murat (!). Carduus crispus L. Puy-ne-Dôme. Valbeleix, bois de la Pradat, entre Saint-Saturnin et . de lac d’Aydat (!). Carduus vivariensis Jord. Canraz. Montmurat, Vieillevie, Saint-Projet, Cassanioure (!); Mour— … jou (Lavergne). a. Carduneciies mitissimus DC. CanTaL. Puy de Gratacap, près de Saint-Santin (Jouve). Centaurea pectinata L. | Pu-ne-Dôue. Rochers de Four-la-Brouque, près de Saint-Yvoine (Dumas). — Canrar. Rochers de la vallée du Célé au-dessus de Saint-Constant (!). | Centauren solstitialis L. ous GanTaL. Dans un champ inculte, près de Mauriac (FE. L. Lambert). Kentrophyllum lanatum DC. . CANTAL. Montmurat, Saint-Santin (1). Carlinna Cynara Pourr. “Puv-ve-Dôwe. Monts Dômes : au pied d’un cône volcanique situé à peu de distance et au sud-ouest de la cime des Boïs, près de la roule du Pont-des-Eaux (F. Gasilide). . Eappa minor DC. var. aranessa Lamt. Puy-pE-DômE. Montrodeix, Font-de-l’Arbre, la Baraque, Fontaine du Berger (D). — Forme établissant le passage du: type au” L.pubens’ or. inst Seouininolé .JATAAÏ F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 299 : Lappa pubens Bor. Puy-ne-Dôue. La Bourboule, Laqueuille, le Chambon (!).— CANTAL. Le Lioran, Dienne, col de Néronne (!). Xeranthemum cylindraceum Sibth. Li RES CanTaL. Ruines du château de Merdogne, près de Neussargues (abbé Charbonnel) ; Montmurat (!). Xeranthemum inapertum Willd. CanTaL. Avec l’espèce précédente (!). Hypochæris glabra |. CanTAL. Saint-Projet, le Trioulou, Saint- Constant (L): Tragopogon crocifolius L.. . CANTAL. Garenne de Saint-Santin (!). Chondrilla juncea L. CANTAL. Montmurat, Saint-Santin (!). Lactuca saligna L. CanrTaL. Maurs, Saint-Constant, Montmurat (D. Lactuca perennis L. CANTAL. Rochers, au nord de Molompise (abbé Ferre Crepis setosa Hall. ‘ CanTaL. Pleaux (Ms Brun): ronous -Mnesiac, Noussargues O: 3 Crepts agrestis W. et K. CanraL. Chaudesaigues, Boisset, Mauriac, Saignes (D. Hicracium aurantincum L. | CanrTaL. Pentes herbeuses, à l’est près du sommet du, Plomb (!). Heracium cymosum L. - Canraz. Bois de Lafage, au-dessus de Molompise (abbé Charbonnen. Hieracium glanduliferam Hoppe. Puy-ne-Dôue. Monts Dores : rochers herbeux du Val d'Enfer D Micracium piliforums Hoppe. CANTAL. Puy de l'Arche, versant ouest (!}. Hicracium lividem Arv.-Touv. Hi 13 21Puy-ns-Dôme. Monts.Dores: : Roche Sanadoire, nc nord du vi dde la Cour, puy de Pailleret (!). NET ) 300 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. Hieracium amplexienule L. Puy-pr-Dôme. Vallée de Rentières, au-dessus d’Ardes (!); Mauriat (F. L. Lambert). Xanthium macrocarpum L. ‘GanraL. Bords de VAllagnon, à Massiac; bord du Lot, à Vieillevice (!). Lohelia urens L. CanrTaL. Quézac (Jouve). Phyteuman betonicifolina Vill. Canraz. Sommet des rochers du Pas-de-Roland ®: Specularin hybrida Rchb. CanTaL. Champs calcaires près d’Aurillac (F. Gustave); Cour- belimagne (Jordan de Puyfol). Campanula rapunculoides L. Puy-pE-DômEe. Champs cultivés à Saint-Maurice (!). Campanala Cervicarin L. Puy-pE Dôme. Bois situé entre Ligonnes et Ornon, près de Lezoux (Chassagne). Vaccinium Vitis-idæa L. Puy-ve-DômE. Rochers humides, à l’ouest de la Banne d’Ordenche (!). — CANTAL. Puy de Peyre-Arse (Audigier). Ozycocecos palustris Pers. Puy-pE-DômE. Marécages de la Roche, près d’Ambert (F. Gasilien) ; bords du lac de Laspialade, Croix-Morand (1). — CanTaL. Lac de la Cousteix (abbé Rouchy); pâturages humides des environs de Saint-Urcize (F. L. Lambert). Andromeda polifolia L. Puy-DE-DômE. Marécages, à l’ouest du lac de Montcineire (Dumas); tourbières de la Rhue, de la Clamouze et de la Barthe, sous Vas- sivière (!). Pirola sccunda L. Puy-De-Dôue. Bois de Gravenoire, près de Royat (!); bois du Pari- sien, dans la chaîne des Monts Dômes (Audigier). — Espèce des- cendue des Monts Dores. Utricularia meglecta Lehm. - Puy-»e-Dône. Mares et étangs, entre Lezoux et " SaiatJ ean-d’Heurs (Chassagne). 41 Hors F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 301 Utricularia minor L. Puy-nE-DôuE. Charensat, Biollet, étang de Chancelade (Montel). — CanTaL. Mares d’Enchanet, près de Pleaux (M Brun). Hotionia palustris L. Puy-pE-Dôme. Laisses de la Dore, près la gare de Courty (Arbost). Centuneulus minimus L. | Puy-ne-DômEe. Champs argileux, près de Charensat et de Villossanges (Montel); pelouses siliceuses, entre Villars et Royat (F. Hilarin). Swertina perennis L. CanTaL. Pâturages humides, près de Saint-Urcize (F. Portes). Cicendia filiformis Delarb. Puy-pr-DômE. Landes humides, près de Charensat, Landogne, Mire- mont (Montel). Polemonium ecæruleum L. CanTaL. Bords du ruisseau d’Aleuze, près de Saint-Flour (F. Gasi- lien); ravin sous les Ternes (F. Portes). Symphytum tuberosum L. Puy-pe-DôME. La Chartreuse de Pontgibaud (Montel); bords de l’Eac- Mère, près de Sauxillanges (Paillarse). — CanraL. Albepierre (F. Hermylus); Vic-sur-Cère (F. L. Lambert) ; Vieillevie (!). Anchusa italien Retz. CanTAL. La Capelle-sous-Jallès, lieux incultes près de la gare (!); champs près de la route d’Aurillac à Saint-Simon, et dans les champs voisins du four à chaux du Barra près d’Aurillac (Maury). Lithospermum csæruleum L. CanTaL. Bois, près de Saint-Santin (Jouve). Myosotis Balbisiana Jord. CANTAL. Pradayrols, près de Boisset (!). Mjyosotis palustris With. var. aspera Lamt. Canra. Bois du Lioran, vers le ravin de la Croix (!). Pulmonaria officinalis L. var. alpestris Lamt. (pr. sp.). CanraL. Bois, à la base nord du puy Violent (!). Atropa Belladosna L. CanraL. Pont-de-Riom, près la route de Condat (Hs Brun). 1802 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. O8s. — Dans les bois des Monts Dômes, où la Belladone abonde sur quelques points, notamment au bois de la Goulie, le Frère Hermand a constaté que les moutons la mangent au point de ne laisser que la base des grosses tiges de cette Solanée vénéneuse. Datura Stramomium |. _. CanraL. Broussoles, Sauvat (abbé Rouchy); Lavadès (M5 Brun); Lestrade près de Maurs (Laver gne); bord du Lot, à Vieillevie, Saint- . Projet (1). ‘Verbascum blattarioides Lamk. CANTAL. Bruyères au nord d’Aurillac (Jordan de Puyfol). Verbascam Blattaria L. Puy-pr-Dôme. Environs d'Ambert (Brevière) ; bords de la Dore à Dorat (!). Verbascum Thapsus X floccosum G. G. Puy-ne-Dôue. Biollet, près de Charensat (Montel). ann nigram X Lychnitis Schied. Puy-pE-DôME. Environs de Charensat (Montel). Verhascum nigram X floccosum Koch. | Puy-pe-Dôme. Environs de Biollet (Montel). — Canrar. Ghamps incultes, près d’Aurilac (F. Gustave). Serotularia canina L. Canraz. Bords de la Truyère, en aval du pont de Garabit (!); Arpa- jon, près d’Aurillac (F. Hermylus). Grattoln officinaris L. Puy-pE-DôuE. Bords de la Dore, à Dorat (). Limosella aquatica L. Puy-pr-DômE. Étang de Chancelade (Montel); au bord d’une mare, à Moulet près de Volvic (Quittard); bords de la Dore, à Dorat (!). Linaria Elatine Mill. #7 CanTaL. Cassaniouze, Saint-Projet, Vicillevie, Boisset, Leynhac €); Mourjou (Lavergne). . Linaria Cymbalaria Mill. At beres . - Puy-pE-Dôue. Royat, Saint-Saturnin, les Martres-de-Veyre, Thiers, Saint-Amant-Tallende, {!), — CANTAL. Boisset, Maurs, Saint-Cons- tant (f); Vieux murs de l’école normale d’Aurillac (Maury). | F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D’AUVERGNE EN 1901. 303 Linaria Pelliceriana DC. . CanrTaz. Saint-Santia (Jordan de Puyfol) ; Montmurat (abbé Boullu). Veronica saxatilis Jacq. Puy-pEe-Dôue. Monts Dores : rochers à La base du puy de la Grange, puy de la Tache (Dumas). Veronien montana L. Puy-nE-DÔôE. Saint-Jacques-d’Ambur (Dumas). Veronica urticifolia JL. CanTaL. Bois de Hêtres près du village de la Gandillon, sous les rochers de Badabec (F. Hermand et!}. Veronica Buxbaumii Ten. CANTAL. Maurs, Saint-Santin, Montmurat (!); Neussargues (æbbé Charbonnel). Veronica spicata L. CanTAr. Plateau qui domine tes rochers au nord de Molompise (abbé Charbonnel). Tozzia alpina L. Canraz. Col de Cabre (Audigier). Phelipsæa esærulen Meyer. | CanraL. Pierrefort (F. Saltel); éboulis sous le rocher de Merdogne, près de Joursac (abbé Charbonnel). ©robaneche cruenta Bert. Canrar. Saint-Santin (!). Orobanche Picridis Schultz, CanTaL. Environs de Maurs (!); Laveissièré, près de Raulhac (Jordan de Puyfol). ‘6robanche minôr Satt. oi Puy-pE-DôuE. Puy de Var, la Baraque (!); Pontgibaud (F. Hilarin); Charensat (Montel). — CanTaL. Dans un champ de Trèfle, près de Mauriae (1)... ee . 0 Lathræa squamaria L. Puy-pe-Dôme. Bois des Taches, près de Pontgibaud (F. Hilarin}; pont du Bouehet (Montol}. —'CanraL. Bois de Saint-Bomuet, près de Saint-Saturnin, Marcenat (abbé Charbonnel). à 4 Orignnum vuigare L. Var. prismatioum Gaud. 57-43-71" Canraz. Coteaux.caleaires, à Monimurat (Jotve)s .. .:"..:5 — 301 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. Hyssopus offcinalis L. CanraL. Ruines du château de Miramont (Gonod d’Artemare). Calamintha ascendens Jord. CanrTaL. Sainte-Anastasie (abbé Charbonnel); Massiac (!). Melissa officinalis L. CanTaL. Champagnac (M5 Brun); Boisset, Mauriac, Salers, La- chourlie, Vieillevie, Saint-Projet (1). Stachys arvensis L. . Puy-ne-DôveE. Vignes et champs cultivés, à Courpière (!); Pontaumur, Saint-Gervais-d’Auvergne (Montel). — CanraL. Pradayrols près de Boisset (!). | Stachys palustri X silvaticn Schiede. Puy-pe-DÔôME. Pont-du-Château, Médagues (!). Scatellaria minor L. CanTa. Lavergne près de Boisset (1); Montassous, Madic, Ydes (Ms' Brun). Teucrium Scordium L. Puy-nEe-DômE. Marais de Surat (Berriat Saint-Prix); bords des fossés de la plaine de Seychalles (Chassagne). Atriplex rosen L. CanTaL. Saint-Flour (abbé Revel). Chenopodium Botrys L. Puy-De-DômE. Les Gravanches, près de Clermont (!). — CANTAL. Vieillevie, Saint-Projet, abonde surtout dans les sables du bord du Lot (!); gare d’Arpajon (Malvezin). Polygsonum Bellardi All. Puy-e-Dôme. Versant nord du puy Marand, près de Saint-Saturnin, dans les champs de blé (1). Euphorbia pilosa L. CanTaL. Vallée de la Rhue, forêt de Castellane (M9 Brun); Tré- mouille (abbé Rouchy). Esphorbia angualata Jacq. CanraL. Pont Bouchard, près de Pleaux (M: Brun). Callitriche hamulata Kütz. Puy-nEe-Dône. Narse d’Espinasse (1); environs de Charensat (Montel). — CanTAL. Étang de Sion, près de Mauriac (!). F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 305 Alisma natans L. Puy-pE-Dôme. Bourg-Lastic (Gonod d’Artemare); Biollet, Charensat (Montel). — CanrTaz. Narse de Nouvialles, près Valuéjols (abbé Charbonnel); étang de Fleurac, Saint-Urcize, environs de Saint- Flour (!). | Sagittaria sagittifolia L. Puv-ne-Dôme. Étang de Riol, près de Marsac (Brevière); étang de Saint-Jean-d'Heurs (Duchasseint); étang de la Goutte de l’Œil, près d’Orléat (Chassagne). Scheuchzeria palustris L. Puy-ne-Dôme. Étang de Cheix, près de Biollet {(Montel); tourbières de la Clamouze, près de la Baraque de Vassivière (Dumus) ; bords du lac de Laspialade (!). — CanTar. Lac de la Cousteix, près de Trémouille (Ms Brun). Scilla autumaalis L. CanrTaL. Vieillevie, pelouses du bord du Lot (Antonin Combes). Allium flavum L. CanraL. Coteaux rocailleux au nord de Molompise (abbé Charbon- nel). Allium paniculatum L. Puy-ne-Dôme. Royat (G. Camus); Chanturgues, près de Clermont (F. Hilarin). Allium fallax Don. ; Puy-pe-DômEe. Sommet de la Banne-d’Ordenche, près de Lequeuille (Duchasseint). Phalangium planifolium Pers. Canraz. Mourjou (Lavergne). Phalangium Liliago Schreb. CanrTaz. Pont du Cap-Long, près de Saint-Santin-Cantalès (Malve- zin); bois de Cabrière près d’Aurillac (F. Hermylus). Narthecium ossifragum Huds. Puy-pE-DômE. Bords du lac de Laspialade (!); prairies tourbeuses près de la Baraque de Vassivière (Dumas). — Canrac. Landes hu- mides, entre Parlan et Roumegoux (F. Hermylus). Seodyera repens Br. Puy-ne-Dôue. Bois de Redon, près de Ceyrat (F. Victor) ; Ludesse T. XLVIII. + 7 7 (séances) 20 306 SÉANCE DU %6 JUILLET 1901. (R. du Buysson); bois de Chanonat, de Chagourdat, de Marand, de Durtol (1). — Ganraz. Bois de Pins, au-dessus de Molompise (abbé Charbonnel). Epipactis rubra All. CanTAL. Garenne de Saint-Santin (Jouve). Epipactis microphylla SW. Puy-ne-Dôme. Bois de Blanzat, plateau de Marand, entre Saint-San- doux et Saint-Amant-Tallende (!); les Vergnes, près Riom (Quit- tard). — CanrTaL. Garenne de Saint-Santin (F. Gustave). Epipactis palustris Crantz. Puy-nr-DômE. Prairies de Pulvérières, près de Pontgibaud (F. Hila- rin). — CANTAL. Saint-Santin, Montmurat (Jouve). Neottia cordata Rich. Cana. Bois du Falgoux (Bouillet). Serapias Lingua L. Puy-nE-DômE. Prairies de Lamothe, près de Pontgibaud(F. Hilarin); Thiers (Arbost). — Canrar. Environs d’Aurillac (F. Hermylus); Mourjou (Lavergne); Vieillevie, Merlet, près de Boisset (!). Orchis militaris L. CanTaL. Courbelimagne (Jordan de Puyfol). Orchis pyramidalis L. GanTaL. Coteaux de Montmurat et de Saint-Santin (!). Orchis coriophora L. CanTaL. Prairies de Saint-Victer et de Laroquebrou (Malvezin) ; Sansac (!); La Trémouille (abbé Rouchy). Orchis nigra SCop. Puy-pE-Dôme. Brion, la Cabane de Saint-Alyre (Barreire); pâturages des environs d’Espinchal (Bapt) ; montagne du Bourguet (F. Saltel). Ophrys aranifera Huds. CanTAL. Coteau calcaire au-dessus du four à chaux, près d’Arpajon (F. Hermylus). Ophrys muscifera Huds. Puy-pe-Dôue. Puy de Var, près de Clermont (F. Hilarin). Ophrys Scolopax Cav. | CanraL. Puy de Saint-Santin, Montmurat (Jouve) ; garenne de Saint- Santin, puy de Gratacap (!). .. F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 307 Hydrocharis Morsus-Ranæ L. Puy-n£-DômE. Dorat (F. Pierre) ; étang de Lance, près de Lezoux (Chassagne). — CanrTar. Lac de Madic (!). Potamogeton gramineus L. Puy-DE-DômE. Prairies marécageuses, près la gare de Laqueuille (!). Potamogeton rufescens Schrad. Puy-ne-Dôme. Lac de la Landie (Dumas) ; lac inférieur de la Godi- velle etlac de Guéry (!) ; bords de la Sioule, à Châteauneuf (Montel). — Canraz. Bords de l’Allagnon, à Molompise (abbé Charbonnel). Zannichellia palustris L. Puy-nE-DômE. Fossés, entre Veyre et les Martres (!). Sparganium simplex Huds. var. mioimum Fr. (pr. sp.). Puy-ne-DômE. Fossés, près la gare de la Miouze (!).— CanTaL. Lac de Madic (!). Juneus Tenageia L. f. Puy-ne-Dôme. Bords des fossés de la route, entre le Boucheix et Marenge (Dumas); bords de l’étang de Chancelade et dans Îles pacages humides des environs (Montel); fossé, près de la gare de Vertolaye (1). — CanTAL. Environs d’Ytrac, Arpajon, Naucelles (!). Jancus capitatus Weig. Puy-ne-Dôme. Environs d’Ambert (F. Gustave); bords de la route du Cordon à Thiers (Arbost); landes humides de Choreuses (Montel) ; Orléat (Dumas); Saint-Jean-d'Heurs (!). — CANTAL. La Raynal, près de Pleaux (H°' Brun). Juncus pygmæus Thuill. Puy-pE-Dômr. Bords sablonneux de l'étang de Chancelade (Wontel). Luzula maltifiora Lej. var: pallescens G. G. Puy-pe-Dôme. Monts Dores : bois du Capucin (!). — CanTaL. Bois près de Pleaux (Ms Brun). Eriophorum alpinum L. CANTAL. Marais tourbeux, au-dessus de Malbo (Malvezin). Eriophorum vaginatum L. . Puy-ne-Dôme. Monts du Forez : marais tourbeux, près du sommet du Montoncel (Arbost). — CanTaz. Marécages du |Limon, base du puy Chavaroche (!). | 308 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. Setrpus multicaulis sm. CanraL. Pâturages marécageux, au-dessus de Saint-Saturnin (abbé Charbonnel) ; landes tourbeuses de la Mécanique, près de Pleaux, Cros-de-Montvert (M: Brun). Seirpus fluitans L. Puy-ne-Dôme. Ruisseau à Saint-Priest-des-Champs (Montel). — CanraL. Ruisseau de la Bourgade (Ms Brun); Narse de Lascols, près de Paulhac (abbé Charbonnel). Seirpus acicularis L. CanTaL. Bords sablonneux du lac de la Crégut (abbé Chanet). Seirpus ovatus Roth. Puy-ne-DômE. Etang de Chancelade et le loug des ruisseaux qui l’alimentent, étang desséché du Montel-de-Gelat (Montel). Carex pulicaris L. Puy-ne-Dôme. Charensat, Biollet, pâturages humides (Montel) ; Cha- lusset, près de Pontgibaud, fossés de la route de Vertolaye à Job (1). — CanTaz. Bords de lIncons (Ms Brun); Saint-Simon, près d’Aurillac (F. Gustave) ; forêt d’Ytrac (H. Loret). Carex brizoides L. Puy-pe-Dôme. Bois des environs d’Ambert (Brevière) ; bois de Dur- tol (!) ; bois de Picot, près de Lezoux (Dumas). Carex paradoxa Willd. Puy-ne-Dôme. Prairies tourbeuses des environs de Biollet (Montel). CanTaL. Tourbières de Marcenat (!). Carex teretiuscula Good. CanraL. Prairies marécageuses, à Albepierre, Prat-de-Bouc, maré- cages de la Margeride, marécages au-dessus de Salers (!). Carex paucifiora Lightf. Puy-pE-DômE. Marécages du Fossat, entre Job et la base de Pierre- sur-Haute (Brevière). — CanTaL. Marais tourbeux au-dessus de Condat, Marcenat (!). Carex limosa L. CanTaL. Prat-de-Bouc(Malvezin) ; Saint-Urcize, marais tourbeux (!) ; bords du lac de Fayet, près de Saint-Saturnin (asie Charbonnel). Carex lævigata Sm. Puy-ne-Dôme. Rochers de la Volpie, près de Job(t) ; Biollet (Hontel). — CanraL. Ravins boisés, à Mourjou (Lavergne). F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 309 Carex filiformis L. CANTAL. Bords du lac de Fayet, près de Saint-Saturnin (abbé Char- bonnel). Leersia oryzoîdes Soland. CANTAL. Bords de l’Incons, à Pleaux (Ms Brun); bords de la Dautre, sous la Capelle-Viescamp (Malvezin) ; bords du Célé, en aval de Saint-Constant (!). Phleum viride All. CANTAL. Dans une vigne à Saint-Santin (!). Gastridium lendigerum Gaud. Puy-ne-DômE. Champs cultivés, à Néronde (!); Vollore-Ville, Escon- toux, Peschadoire (Dumas). Avena elatior L.-var. precatoria (A. bulbosa Willd.). Puy-pE-DômE. Grand champ du domaine de la Gravière, près de Lezoux (F. Gaudence). Alopecuruas fulvus Sm. Pux-ne-DômE. Etang de Chancelade (Montel); environs d’Ambert (Brevière). Polypogon monspeliensis Desf. Puy-ne-Dôme. Châtelguyon, au bord d’une source minérale (Léon Lequé). Calamagrostis Epigeios Roth. Canraz. Rochers herbeux, entre Prat-de-Bouc et Albepierre (Mal- vezin). Bromus maximus Desf. CanrTaL. Coteaux rocailleux à Saint-Projet, Vieillevie, le Port (!). Elymus europæus L. Puy-ne-DômE. Bois près d’Orcival, bois du Capucin, près du Mont- Dore (!); Bois des Taches, près de Pontgibaud (F. Hilarin); Chapdes-Beaufort (Montel). — CANTAL. Bois du Lioran (!) ; Saint- Saturnin (abbé Charbonnel). Ægileps triuncialis L. CanraL. Côte de Grenier, près de Massiac (Malvezin). OCphioglossum vulgatum L. | Pux-pe-DômE. Saint-Sandoux (R. du Buysson) ; prairies des environs 310 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. de Lamothe, près de Pontgibaud (F. Hilarin).— CanraL. Prairies des environs de Pleaux, de Granoux, de Barriac (M Brun). Osmunda regalis L. Canraz. Bords du Célé, sous Saint-Constant (!) ; bords de la Ressègue (Lavergne). Grammitis leptophylla SW. CanraL. Environs de Paulhenc (Malvezin) ; talus du chemin de Saint- Projet à Vieillevie (!). Aspidium Lonchitis SW. Puy-ne-Dôme. Rochers du sommet de Pierre-sur-Haute (Arbost). Polystichum Thelypteris Roth. CanraAL. Etang de Fleurac, près la gare de Saignes-Ydes (!) Polystichum Oreopteris DC. CanraL. Saint-Constant, Boisset (!) ; Champagnac, bords de l’Incons, à Pleaux (M! Brun). Asplenium Halleri DC. Puy-pEe-Dôme. Thiers, rochers de Margeride (Arbost). Asplenium Breynii Retz. — À. germanicum Weis. — = À. septentrio- nale X Trichomanes Loret. Puy-pe-DômE. Rochers de Margeride, Saint-Pierre-Roche, Boisséjour, rochers au-dessus de Durtol (!) ; Pontaumur, Teilhet près Miremont (Montel); la Combe-du-Bois, au-dessus de Royat (Dumas); le Pont-Vieux, près de Tauves (Billiet). — Canrar. Boisset, Maurs, Vieillevie, Saint-Projet (!) ; Pleaux-Triniac, la Boulie, Ydes (M: Brun); Riom-ès-Montagne (Lastiolas). Allosorus crispus Bernh. CanraL. Rochers du Suc-de-Rond, près du Falgoux (Lamotte) ; mon- tagne de la Mouche, au-dessus de Prat-de-Bouc (Malvezin). Adiantum Capillus-Veneris L. Puy-nE-DÔME. Puits du Château du Broc, près d’Issoire (!). Éguisetum variegatum Schl. CanraL. Broussolles, près de Saignes (M# Brun); sables du bord du Lot, à Vieillevie (!). Marsilina quadritoliata L. Puy-nE-Dôme. Etangs de Saint-Jean-d’Heurs et d’Orléat (Duchasseint et Chassagne). F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 311 Pilularia globulifera L. Puy-nE-DÔôME. Bords de 1 étang Paulo, à Orléat, étang desséché de Lance, près de Bord (Duchasseint et Chassagne). Isoetes lacustris L. | CanTaL. Lac de Menet (F. Saltel). Lycopodium alpinum L. Puy-pEe-DôME. Monts Dores: puy Ferrand (Ms Brun). — CANTAL. Pentes herbeuses, près des rochers du Pas-de-Roland (!). Lycopodium inundatum L. Puy-ne-Dôme. Tourbières de la Barthe, sous Vassivière (Dumas); bords du lac de Laspialade (!) ; landes humides près de l’étang de Chancelade (Montel). — Canrar. Bords du lac de la Crégut (MY Brun) ; fossés de la route de la Salvetat à Roanne (Ernest Oli- vier, 17 octobre 1897). Selaginella spinulosa À. Br. Contrairement à l’indication donnée dans notre Flore d'Auvergne, p. 530, le S. spinulosa a été trouvé, non sur les pentes du Sancy, mais bien sur le flanc nord du Capucin (Lamy de la Chapelle, in litt. ad F. Héribaud). | LA FLORE DU PUY-DE-DOME COMPARÉE A CELLE DU CANTAL. Pour les botanistes d'Auvergne, nous allons donner ici les listes des plantes que renferme, à l'exclusion l'un de l'autre, chacun de nos deux départements. PLANTES DU PUY-DE-DOME QUI MANQUENT ENCORE AU CANTAL. Thalictrum silvaticum Koch. — Puy Long, près de Clermont. Thalictrum flavum L. — Bords de l’Allier, près de Maringues. Adonis flammea var. abortiva G. G. — Aigueperse ; champs cultivés. Ceratocephalus falcatus Pers. — Champs cultivés des environs de Riom. pi 312 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. Ranunculus trichophyllus var. radians Rev. (pr. sp.). — Mares sur ja rive droite de l’Allier, en aval du pont de Mirefleurs. Ranunculus aquatilis var. pseudo-fluitans Hiern. — Ruisseau d’Her- bet, près de Clermont. Eranthis hyemalis Salisb. — Sur le flanc d’un ravin, près du sommet de la vallée de Chaudefour. Papaver hybridum L.— Coteaux calcaires de la Limagne. Glaucium corniculatum Curt. — Puy Crouel, puy Long. Fumaria micrantha Lag. — Aigueperse; champs cultivés. Arabis auriculata var. puberula Koch. — La Roche-Noire. Diplotaxis viminea DC. — Dans les vignes, sous Mirefleurs. Alyssum campestre L. — Beaumont et Rabanesse, près de Clermont. Myagrum perfoliatum Pers. — Champs cultivés de la Limagne. Lepidium Smithii Hook. — Sables des bords de la Sioule, à Château- neuf, Menat, Saint-Jacques-d’Ambur. Hutchinsia procumbens Desv. — Plateau du Saladi, près la gare de Vic-le-Comte. Viola biflora L. — Monts Dores, puy de la Tache. Helianthemum salicifolium Pers. — Coteaux de la Limagne. Silene conica L. — Clermont, sables de l'Allier. Spergularia marginata Bor.— Autour des sources minérales de la Limagne et de Saint-Nectaire. Spergularia media Presl. — Gimeaux, pelouses arrosées par des sources minérales. Linum limanense Lamotte. — Coteaux de la Limagne. Althæa cannabina L. — Haies de la Limagne. Malva Alcea L. var. intermedia Bor. (pr. sp.). — La Molière, près de Lezoux. Erodium ciconium Willd. — Talus des chemins de la Limagne. Lupinus reticulatus Desv. — Saint-Agoulin, près d’Aigueperse, pla- teau de Corent, sables de la Dore à Ambert. Melilotus parviflora Desf: — Plateau du Saladi, près la gare de Vic- le-Comte, Saint-Alyre et Herbert, près de Clermont. Trifolium maritimum Huds. — Sainte-Marguerite, Saint-Nectaire. Trifolium filiforme L.— Vallée de Villars, près de Clermont.” F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 313 Tetragonolobus siliquosus Roth. — Bords des fossés et prairies de la Limagne. Astragalus hamosus L. — Coteaux et pelouses de la Limagne. Vicia serratifolia Koch. — Bords des fossés et champs humides de la Limagne. Vicia villosa Roth. — Chanturgues, près de Clermont. Potentilla supina L. — Puy de Corent, Malintrat. Potentilla micrantha Ram. — Ceyrat, Royat. Potentilla collina Wib. — Montaigut-le-Blanc. Œnothera muricata L. — Bords de l'Allier, sous Gondolle. Hippuris vulgaris L. — Effiat, fossés de la Limagne. Tillæa muscosa L. — Bords des chemins sablonneux, près de Lezoux. Apium graveolens L.— Les Salins à Clermont, Pont-du-Chäteau, Gi- meaux. Petroselinum segetum Koch. — Saint-Agoulin; champs cultivés ou incultes. Sison Amomum L. — Haies des environs de Riom. Sium latifolium L. — Bords du lac Chambon. Œnanthe Phellandrium Lamk. — Bords des étangs de Lezoux. Œnanthe fistulosa L. — Fossés de la Limagne. Peucedanum gallicum Latour. — Bois de Randan et de Lezoux. Caucalis leptophylla L. — Gergovia, dans les champs de blé. Galium rotundifolium L. — Bois, près d’Ambert. Galium vernum Scop. — Saint-Nectaire. Anthemis mixta L. -- Champs des environs de Charensat. Inula bifrons L. — Coteaux de la Limagne. Inula salicina L. — Bois de Lezoux. Inula Britannica L. — Bords des fossés de la Limagne. Inulu squarrosa L. — Base du puy Saint-Romain. Achillea Millefolium var. setacea W. K. (pr. sp.). — Saint-Saturnin. Gnaphalium supinum L. — Monts Dores. Lappa nemorosa Kr. — Clermont, Saint-Saturnin. Carlina Cynara Pourr. — Dans les bruyères à la base ouest du puy de Côme et au sud du Parisien. | 314 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. Carduus crispus X nutans G. G.— Bois de la Pradat, près de Saint- Saturnin. Cirsium eriophorum X lanceolatum F. Hérib. — Le Cheix, près de la base est du puy de Dôme. Taraæacum leptocephalum Rchb. — Voisinage des sources minérales ; Cœur, Saint-Nectaire. Hieracium glanduliferum Hopp. — Monts Dores. Hieracium Planchonianum Loret. — Roche Sanadoire. Hieracium cerinthoides L. — Monts Dores. Xanthium Strumarium L.— Pont-du-Château. Jasione humilis Pers. — Monts Dores. Campanula Cervicaria L. — Lezoux, Pontgibaud. Campanula rapunculoides L. — Champs de la Limagne. Erica vagans L. — Bois de Lezoux. Pirola chlorantha Sw.— Bois de Gravenoire, près de Clermont. Pirola uniflora L. — Bois de Pins, au-dessus de Cunlhat. Pinguicula longifolia DG. — Prairies tourbeuses près de Latour- d'Auvergne, Hottonia palustris L. — Étangs de Lezoux. Samolus Valerandi L.— Bords des fossés de la Limagne. Glaux maritima L. — Pelouses arrosées par les eaux minérales. Androsace elongata L. — Chanturgues, puy de Var, où cette Primu- lacée est extrêmement abondante. Convolvulus lineatus L. — Puy Long. Linaria supina L. — Roccard près de Lezoux. X Linaria Heribaudi Camus. — Talus du chemin de fer près de Royat. Veronica acinifolia L. Saint-Agoulin, près d’Aigueperse. Veronica saxatilis Jacq. — Monts Dores. Limosella aquatica L. — Bords de l’Allier sous Gondolle, Dorat, étang de Chancelade. Orobanche arenaria Berkh. — Bois de Royat, sur Achillea Millefo- lium. Orobanche Artemisiæ Gaud, — Saint-Nectaire, sur Artemisiq cam- pestris, F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 315 Teucrium montanum L.— Base du puy Saint-Romain. Teucrium Scordium L. — Bords des fossés de la Limagne, Salvia Æthiopis L. — Bords des chemins et coteaux de la Limagne. | Stachys Heraclea All. — Puy d’Anzelle. X Mentha palustris Mœnch. — Bords du lac d’Aydat. X Mentha Lamyi Malvd. — Saint-Saturnin, Tallende. Leonurus Marrubiastrum L. — Autour d'une mare du plateau de Corent. V Scutellaria hastifolia L. — Bois de Lezoux. Plantago carinata Schrad. — Bords de l’Allier, sous Corent. Amarantus deflexus L.— Bords des chemins et lieux incultes, près de Clermont. Chenopodium rubrum Rchb. — Bellerive, Médague. Polygonum viviparum L. — Monts Dores. Polygonum Bellardi All. — Moissons de la Limagne. Poterium muricatum var. vulcanorum F. Hérib. — Sur les scories de la chaîne des monts Dômes. Salix herbacea L. — Monts Dores. Salix Lapponum X phylicifolia Gillot. — Monts Dores. Sagittaria sagittifolia L. — Étangs des bois de Lezoux. Butomus umbellatus L.— Fossés de la Limagne. Triglochin maritimum L. — Saint-Nectaire. Triglochin palustre L. — Voisinage des sources minérales. Tulipa silvestris L. — Environs de Thiers et de Riom. Gladiolus illyricus Koch. — Bois de Lezoux. Orchis odoratissima L. — Pâturages, à la base nord du puy de Côme. Orchis Morio X laxiflora Reut. — Environs de Thiers. Lemna arhiza L. — Étang de Ligonne près de Lezoux. Potamogeton pectinatus L. — Fossés de la Limagne. Juncus pygmœus Thuill. — Les Gravanches près de Clermont, Pont- gibaud, Biollet. Juncus Gerardi Lois. — Voisinage des sources minérales. Cyperus longus L. — Fossés de la Limagne. Carex pilosa Scop. — Bois des monts Dômes. 316 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. Careæ chordorhiza Ehrh. — Narse d’Espinasse. Carex curvula All. — Monts Dores, puy Ferrand. Carex vaginata Tausch. — Monts Dores. Carex hordeistichos Vill. — Bords des chemins de la Limagne. Carex Œderi var. pumila Zahn. — Dorat, dans les sables des bords de la Dore. Alopecurus arundinaceus Poir. — Herbet, près de Clermont. Tragus racemosus All. — Pelouses des bords de l’Allier, sous Corent et sous Mirefleurs. Agrostis rupestris var. flavescens F. Hérib. — Monts Dores, val d’Enfer. Panicum Colonum L. — Fossés de la Limagne, Clermont, Montfer- rand, les Gravanches, Aulnat; très abondant. Polypogon monspeliensis Desf. — Pont-du-Chäteau, Châtelguyon. Glyceria distans Wah]. — Aux alentours des sources minérales. Glyceria spectabilis M. et K. — Fossés de la Limagne. Glyceria loliacea Godr. — Saint-Anthème. Poa dura Scop. -— Bords des chemins de la Limagne. Poa supina Schrad. — Monts Dores. Poa compressa var. Langeana Rchb. — Clermont. Festuca Eskia Ram. — Monts Dores. Lolium perenne var. furcatum Billot. — Talus et bords des chemins de la Limagne, Clermont, Aulnat. Asplenium Ruta-muraria var. longilobatum F. Héribaud. — Saint- Saturnin ; sur vieux murs. Pilularia globulifera L. — Bords des étangs de Lezoux. Marsilia quadrifoliata L. — Mèmes stations que pour l’espèce précé- dente. Isoetes echinospora Dur. — Lacs de Guéry, de Servières, Chauyet, etc. Selaginella spinulosa A. Br. — Monts Dores, pente nord du Ca- pucin. F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D’AUVERGNE EN 1901. 317 PLANTES DU CANTAL QUI MANQUENT AU PUY-DE-DOME. Thalictrum majus Jacq. — Sainte-Anastasie. Anemone vernalis L. — Plomb du Cantal. Ranunculus chærophyllos DC. — Pelouses et bords des chemins à Vieillevie, Saint-Projet. Ranunculus hololeucos Lloyd. — Environs de Pleaux. Fumaria Bastardi Bor. — Saint-Projet. Arabis cebennensis DC. — Ravins des bois du Lioran. Arabis auriculata Lamk. — Rochers du bord de la route, près de Sai- , gnes. ti Dentaria digitata Lamk. — Bois de Saint-Urcize. Dentaria digitata X pinnata Merk. — Même localité. Erysimum virgatum Roth. — Saint-Urcize, sur une vieille muraille. Sisymbrium asperum L. — Environs de Massiac. Draba aizoides L.— Puy d’Enfloquet, dans le groupe du puy Violent. Cistus salvifolius L. — Vallée du Don, Saint-Projet, Vieillevie. Drosera longifolia Hayne. — Marais tourbeux, près de Lieutadès. Polygala calcarea Schultz. — Montmurat, Courbelimagne. Dianthus graniticus Jord. — Vallée de la Truyère, gorge de l’Ander, sous Saint-Flour. Dianthus Girardini Lamotte. — Vallée de la Truyère, sous Pierrefort. Silene Saxifraga L. — Rocs de Vassivière, Saut de la Cère, Salers, ruines du château de Chaule. Silene gallica L. — Boisset, Leynhac, Lachourlie, Vieillevie. Silene ciliata Pourr. — Plomb du Cantal. Lychnis coronaria Link. — Rochers au bord du Lot et de la Dor- dogne. Sagina subulata Wim. — Saint-Paul-des-Landes, Pleaux. Linum gallicum L. — Le Trioulou, Saint-Constant, Montmurat, Saint- Projet, Vieillevie. Linum strictum Huds. — Montmurat. Geranium pratense L. — Dans les haies, près de Ségur. Oxalis corniculata L. — Sud et sud-ouest du département. 318 /_ SÉANCE DU 26 suiLer 1901. Oxalis Navieri Jord. — Çà et là dans le sud-ouest, Montvert, Laro- quebrou, etc. Rhamnus alpina EL. — Sainte-Anastasie, Lieutadès. Anthyllis Vulneraria var. rubida Lamotte. — Montmurat. Genista prostrata Lamk. — Sommet du Plomb, pâturages près de Pierrefort. Adenocarpus complicatus Gay. — Maurs, Boisset, Laroquebrou. Ononis Natrix L. — Garenne de Saint-Santin. Trifolium montanum L. — Saint-Flour, Marcenat, Condat. Trifolium patens Schreb. — Arpajon, Tivoli près d’Aurillac. Vicia varia Host. — Moissons à Saint-Flour, Ruines. Orobus vernus L. — Bois de Saint-Urcize. Coronilla Emerus L. — Rochers du bord du Lot, à Vieillevie, Saint- Projet, vallée du Don. Lathyrus neglectus Puel. — Garenne de Saint-Santin. Lythrum Hyssopifolia L. — Environs de Maurs. Sedum anopetalum DC. — Montmurat. Saxifraga hieracifolia Waldst. — Rochers du Pas-de-Roland et la Roche-Taillade. Saæifraga oppositifolia L.— Rochers du Pas-de-Roland. Saxifraga androsacea L.— Même localité. Saxifraga Aizoon var. cantalica Gillot. — Sommet du Plomb, puy Mary, puy Violent. Rosa Pouzini Tratt. — Montmurat. Bupleurum junceum L. — Montmurat, Molompise. Peucedanum Carvifolia Nill. — Pierrefort. Heracleum Lecokii G. G. — Vallées de la Cère et de l’Allagnon, Sa- lers, etc. Œnanthe pimpinelloides L. — Maurs, Saint-Santin, Montmurat, Vieillevie. Centranthus Calcitrapa Dufr. — Montmurat. Valerianella coronata DC. — Environs de Maurs. Cornus mas L. — Montmurat, Gratacap, Aurillac. Inula graveolens L. — Sud et sud-ouest du département. Leucanthemum palmatum Lamk. — Rochers du bord du Lot, Vieil- vie, le Port. F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 319 Carduncellus mitissimus DC. — Puy calcaire de Gratacap, Garenne de Saint-Santin. Leuzea conifera DG. — La Valette, près de Montmurat. Carduus vivariensis Jord. — Montmurat, Saint-Projet, Vieillevie. Lappa tomentosa Lamk. — Bords des chemins et sur la place publique à Ydes. Crepis lampsanoides Frœl. — Ravins des bois du Lioran, Pas-de- Roland. Pterotheca nemausensis Cass. — Saint-Santin, Montmurat. Tolpis barbata Willd. — Saint-Projet, Montmurat. Leontodon proteiformis var. crispatus G. G. — Garenne de Saint- Santin. Hieracium piliferum Hoppe. — Puy Mary, Peyre-Arse. Hieracium cymosum L. — Rochers près de Neussargues, Molompise. Lobelia urens L. — Le Trioulou, Quézac. Campanula Erinus L. — Saint-Projet, Vieillevie. Phyteuma betonicifolium Vill. — Puy Mary, sommet des rochers du Pas-de-Roland, rocs de Vassivière, Peyre-Arse. Primula vulgaris Huds. — Pleaux, Mazic, près d’Aurillac. Chlora perfoliata L. — Garenne de Saint-Santin, Montmurat. Gentiana ciliata L. — Montmurat, Gratacap, Garenne et puy de Saint- Santin, Courbelimagne, La Condamine, près d’Aurillac. Verbascum maiale DC. — Rochers entre Saint-Projet et Vieillevie. Linaria Pelliceriana DC. — Environs des Maurs. Linaria arvensis Desf., forme à corolle dépourvue d’éperon. — Talus d'un chemin près de Molompise. Antirrhinum Asarina L. — Rochers du bord du Lot, Saint-Projet, Vieillevie, le Port. Veronica urticifolia L: — Pas-de-Roland, Roche-Taillade, la Gaudil- lon, rochers de Badabec. Veronica Teucrium var. angustifolia Le Grd. — Coteaux calcaires à Montmurat. Veronica prostrata L. — Montmurat, Saint-Flour. Veronica Anagallis var. anagallidiformis Franch. — Fossés, entre Murat et Laveissière. | Rhinanthus Heribaudi Chabert. — P uy Mary. 320 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. Rhinanthus ramosus var. arvernensis Chab. — Rocs de Vassivière. Odontites lutea Rchb. — Montmurat, Gratacap, Garenne de Saint- Santin. Euphrasia cantalensis Chab. — Prairies humides, près de l'étang de Fleurac. Euphrasia Rostkoviana var. minula Beck. — Monts du Cantal, puy Violent, puy Bataillouze. Euphrasia stricta Host. — Forêt d’Ytrac, Courbelimagne, Saint-Ma- met. Euphrasia stricta var. pseudo-cœærulea Jay. — Col de Néronne. Euphrasia salisburgensis var. subalpina Gr. — Puy Bataillouze, Peyre-Arse, sommet des rochers du Pas-de-Roland. Bartsia alpina L. — Monts du Cantal. Tozzia alpina L.— Col de Cabre, Pas-de-Roland. Pedicularis verticillata L. — Pas-de-Roland, Roche-Taillade, puy Mary. Orobanche cruenta Bert. — Maurs. Orobanche Picridis Schultz. — Aurillac, Courbelimagne. X Mentha cantalica F. Hérib. — La Gravière, près de Dienne. Calamintha Nepeta Link.— Bords des chemins, à Saint-Projet, Vieil- vie, le Port. Globularia vulgaris L. — Montmurat, Saint-Santin, Aurillac. Asarum europœæum L. — Le Lioran, la Capelle-Barrez. Euphorbia angulata Jacq. — Environs de Pleaux. Euphorbia Gerardiana Jacq. — Saint-Projet, près de Vieillevie. Salix incana Schr. — Bord du Lot, à Vieillevie. Salix daphnoides Nill. — Haies. près d’Aurillac. Pinus Abies L. — Bois du Lioran, bois Mary. Tulipa Celsiana DC. — Saint-Urcize. Fritillaria Meleagris L. — Prairies de Saint-Urcize. Ornithogalum umbellatum var. affine Bor. (pr. sp.). — Vallée du Don, sous Sènezergues. Allium Schænoprasum L. — Cascade du Sailhans, près de Saint-Flour, | rochers des bords de la Rhue vers le pont de Lousceyre. Anthericum ramosum L. — Montmurat, Molompise. Simethis bicolor Kunth. — Forêt d’Ytrac, Mourjou. F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D’AUVERGNE EN 1901. 324 Limodorum abortioum Sw.— Maurs, Montmurat, Courbelimagne. Malaxis paludosa Sw. — Marais tourbeux, près de Saint-Remy. Serapias longipetala l'oll. — Prieuret près de Montmurat. Ophrys Scolopax Cav. — Puy de Gratacap, garenne de Saint-Santin, Montmurat. Ophrys Pseudo-speculum DC. — Garenne de Saint-Santin. Ophrys fusca Lamk. — Montmurat, Gratacap. Ophrys funerea Barla. — La Valette près de Montmurat. Ophrys lutea Cav. — Garenne de Sainf-Santin, Montmurat. Orchis globosa L. — Rocs de Vassivière, puy Mary. Orchis pyramidalis L. — Raulhac, Montmurat, garenne de Saint- Santin. | Orchis viridis var. brevibracteata Bréb.— La Valette près de Mont- murat. Potamogelon obtusifolius M. et K. — Étang de Fleurac, près la gare de Saignes-Ydes. Arum italicum Mill. — Montmurat, Saint-Santin, Vieillevie. Ériophorum alpinum L. — Prat-de-Bouc, Malbo. Scirpus pauciflorus Lightf. — Forêt d’Ytrac. Rhynchospora fusca R. et Sch. — Environ de Pleaux. Carex nigra All. — Puy Griou, rochers du Pas-de-Roland. Stipa pennata L. — Rochers entre Saint-Projet et Vieillevie. Briza minor L. — La Valette, près de Montmurat. K@leria cristata var. vestita F. Hérib. — Rochers près du sommet du ravin de la Croix, au Lioran. Brachypodium distachyon P. B. — Puy de Saint-Santin, Gratacap. Lolium linicola Sond. — Champs de lin, près de Dienne. Nardurus unilateralis Boiss. — Garenne de Saint-Santin. Osmunda regalis L. — Bords du Célé, sous Saint Constant. Woodsia hyperborea K. Br. — Rochers, près du sommet du puy Vio- lent. Grammnitis leptophylla Sw. — Paulhenc, Saint-Proje, Vieillevie. Polystichum Thelypteris Roth. — Lac de Madic, étang de Fleurac. Polystichum spinulosum var. Heribaudi R. du Buysson. — Rochers de Turlande près de Paulhenc. T. XLVILL. (SÉANCES) 21 322 SÉANCE DU 26 JUILLET 4901. Polystichnm spinulosum var. muticum Al. Br. — Bois du Lioran. Asplenium viride Huds. — Rochers du Pas-de-Roland. Asplenium lanceolatum Huds. — Vallée du Don, Saint-Projet, Vieil- levie. Asplenium Adiantum-nigrum var. Lamotteanum Fr. Hérib. (pr. sp.). — Rochers de serpentine, près de Saint-Flour. Asplenium Trichomanes var. ramosum F. Hérib. et Lav. — Rochers schisteux, entre Boisset et Maurs. Allosorus crispus Bernh. — Puy Mary, puy Brunet. Les deux listes différentielles, dressées avec le plus grand soin, nous donnent respectivement 137 espèces ou variétés pour le Puy-de-Dôme et 146 pour le Cantal, soit un excédent numérique de 9 unités en faveur de ce dernier département. Ainsi, malgré la superficie plus grande du département du Puy- de-Dôme, qui est de 795,000 hectares, alors que celle de son voisin est à peine de 574,000, le Cantal possède un plus grand nombre de Phanérogames que le Puy-de-Dôme. Ce résultat ne nous sur- prend nullement, et nous l’avions même prévu depuis longtemps. En 1876, à propos d’une communication à l'Association fran- çaise pour l'avancement des sciences (session de Clermont- Ferrand), nous éerivions les lignes fsuivantes : € Nous aurions l'air peut-être d'émettre un paradoxe, si nous disions que le Cantal est en réalité plus riche que le Puy-de-Dôme; c’est notre opinion néanmoins, et nous sommes persuadé qu’on en aura la preuve plus tard. En effet, il existait, il y a une trentaine d’années, en faveur du Puy-de-Dôme, une différence numérique d’environ 200 espèces, et cette différence, grâce aux recherches de nos correspondants et aux nôtres, s’est abaissée à 52; de plus, au lieu d’une vingtaine de plantes étrangères au Puy-de-Dôme que possédait le Cantal, vers cette même époque, il en compte aujourd’hui plus de 100! Il est facile de prévoir, par suile, que l’équilibre s’établira plus tard, et sera même dépassé en sens inverse lorsque les districts de Mauriac et de Saint-Flour, avec la partie méridionale de celui d’Aurillac, seront mieux connus ». Nos prévisions du mois d'août 1876 se trouvent donc aujour- d'hui pleinement réalisées. F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 323 FLORULE ADVENTICE D'AUVERGNE. Nos premières observations, relatives aux plantes adventices de nos deux départements datent de 1870. Depuis cette époque, nous avons inscrit toutes les espèces qui, primitivement étrangères à la flore d'Auvergne, ont été intro- duites d’une façon fortuite ou accidentelle, en notant avec soin leur attrait plus ou moins prononcé pour le sol et le climat de la province. Pendant cette période d’une trentaine d’années, il nous a été donné de constater la naturalisation complète de plusieurs de ces plantes, telles que : Erucastrum obtusangulum, Alyssum cam- pestre, Rapistrumn rugosum, Reseda Phyteuma, Echinops sphe- rocephalum, Crepis selosa, Helminthia echioides, Androsace elon- gala, Veronica Buxbaumii, Chenopodium Botrys, Eragroslis minor, Bromus maximus, etc. Certaines espèces adventices n’ont eu chez nous qu’une durée éphémère, et semblent avoir disparu sans retour, après une ou deux générations, comme Sisymbrium austriacum etpannonicum, Linum maritimum, Melilotus messanensis et corsica, Trifolium Bocconi, Paronychia polygonifolia, Cynoglossum monlanum, Siderilis romana, Roubieva multifida, Panicum capillare et re- pens, Phalaris paradoxa, Ægilops triarislata, Vulpia ciliata, etc., tandis que d’autres, et c’est le plus grand nombre, se reproduisent çà ct là et tendent à prendre la physionomie des espèces sponta- nées aborigènes ; elles sont en cours de naturalisation. Presque toutes nos plantes adventices appartiennent à la flore méridionale et ont été trouvées, soit dans la Limagne, soit dans le sud du Cantal. : Dans la liste suivante, nous nous sommes abstenu d'inscrire les espèces échappées des jardins : Sisymbrium austriacum Jacq.; Erysimum cheiranthoides L.:; Lepidium virginicum L. ; Sene- biera pinnalifida DC. ; Rapistrum orientale DC.; Alyssum saxa- ile; Linum maritimum L. ; Trifolium nigrescens Viv., T. Boc- coni Savi; Vicia peregrina L.; Anethum graveolens L.; Cenlaurea aspera [L.: Scolymus hispanicus L.; Ambrosia artemisæfolia L.; Xanthium spinosum L.; Collomia coccinea Lehm.; Lysimachia Ephemerum L.;: Anchusa sempervirens L.; Salvia verticillala Li; 324 SÉANCE DU 26 JuiLET 1901. Sideritis romana L.; Roubieva multifida Moq.-T.; Amarantus patulus Bert., A. albus L.; Rumex bucephalophorus L.; Acorus CalamusL.; Phalaris paradoxa L.;, Panicum capillare L., P.re- pens L., P. miliaceum L.; Cynosurus echinatus L.; Ægilops triaristata Willd., Æ. ovata; Hordeum maritimum L.; Azolla filiculoides Lamk. En totalisant les plantes adventices, au nombre de 27, mention- nées dans la Flore d'Auvergne, et celles de la liste ci-dessus, nous obtenons 62 espèces, dont les trois quarts environ appartiennent au Puy-de-Dôme. RÉSULTATS AcQUIS EN 1901 Voici, d’après nos connaissances actuelles sur la flore d’Au- vergne, le nombre des espèces ou variélés que nous pouvons attribuer respectivement aux divers groupes de plantes : Phanérogames et Cryptogames vasculaires. ..... 1960 Muscinées ................................ 930 Lichens ............................. eee 980 Algues supérieures. ........................ 460 Desmidiées................................ 250 Diatoniées (vivantes ou fossiles)............... 790 Champignons supérieurs.................... 1900 Champignons inférieurs Soit un total de 9270 formes végétales parfaitement distinctes. Les Phanérogames, les Muscinées, les Diatomées et les Lichens du massif montdorien ont déjà été l’objet de publications connues des botanistes. | Les Algues supérieures du Cantal ont eu un mémoire très remar- quable de notre savant confrère, M. Gomont. Il est à regretter que ce travail important soit le seul qui ait été consacré à un groupe végétal extrêmement varié en Auvergne et du plus haut intérêt. Qu’il nous soit permis d’espérer que nos Algues supé- rieures ne tarderont pas à être l’objet d’un travail d'ensemble ardemment désiré. . Pendant que notre distingué compatriote, M. P. Martÿ, élabore ja Flore fossile du Cantal, M. Pedon, de son côté, étudie activement LUTZ. — NUTRITION DES THALLOPHYTES A L'AID: DES AMIDES. 9325 les Champignons supérieurs, et notre ch:r et hono:é confrère, M. Brevière, s'occupe avec ardeur du vaste grouje de: Champi- gnons inférieurs. Enfin, de notre cèt', nous es érons pouvoir publier à bref délai le résultat de nos recherches sur les Lichens d'Auvergne. M. Lutz fait à la Société la communication suivante : RECHERCHES SUR LA NUTRITION DES THALLOPHYTES A L'AIDE DES AMIDES, par M. BL. LUTZ. Depuis longtemps déjà l'attention des expérimentateurs a été allirée sur l'emploi de certaines amides comme source d'azote pour les végétanx. C'est ainsi que G. Ville (1) admet que « l’urée produit sur la végétation une influence favorable des plus actives » el que « son effet utile est juste égal à celui des sels ammonia- Caux ». Cette opinion est également émise par Hampe (2) en 1866; enfin Bente (3), dès 1865, considère l’acélamide comme assimi- lable. ; . Pendant plusieurs années la question est ensuite délaissée, mais le travail magistral de Pfeffer (4) sur la formation et le rôle de l'asparagine la remet à l'ordre du jour. Dès lors, les observations se multiplient, spécialement en Allemagne et en Russie; ne pou- vant les passer toutes en revue, je renverrai à leur sujet au Mémoire Publié en 1879 par Capus (5) dans les Annales agronomiques. Depuis cette date, un grand nombre d’auteurs ont continué à s'occuper de l’asparagine. C’est ainsi que Læw et Bokorny (6) ont Pu nourrir des Spirogyra à l’aide de cette substance, que Schim- (1) G. Ville, Définir par la végétation l'état moléculaire des corps (C. R., t. LVIL, 1863, p. 464). (2) Hampe, Landw. Versuchs-Stationen, 1866. (3) Bente, Landw. Versuchs-Stationen, 1866, p. 463. 72 D) Péefrer, Unters. über Proteinkôrper. (Jahrb. für w. Bot., t. VII, 1872, p. 429). | G) Capus, Sur le rôle physiol. de l'asparagine (Ann. agron., t. V, 1879, P. 578). (6) Lœæw et Bokorny, Chem.-physiol. Unters. üb. Algen (Journ. für prakt. Chemie.-Neue Folge, Bd 36, 1887). 326 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. per (1) et Emmerling (2) la considèrent comme terme de migra- tion de l'azote dans les tissus végétaux, que Lœw (3) observe une relation entre l’asparagine et les hydrates de carbone dans la plante et constate le rôle important joué par l’ammoniaque dans ces transformations. Parmi les autres travaux se rapportant à l’as- similation de l’asparagine, on peut citer encore ceux de Meunier (4), de Borodine (5), de Frank (6), de Kinoshita(7), de O’Muller (8), de Miyachi (9), de Nakamura (10), de Schulze (11), etc. La résultante de ces divers travaux est que l’asparagine se con- duit non seulement comme une substance assimilable, mais qu’elle joue un rôle des plus importants dans les phénomènes intimes de la nutrition des végétaux. En dehors de l’asparagine, peu de travaux sont à signaler con- cernant les amides : Læw et Bokorny(12) constatent que les Algues vivent mal dans l’urée, tandis que Frank (13), essayant l’urée, l'acide urique, et l'acide hippurique admet que ces substances sont assimilables. Ïl m'a paru de quelque intérêt de continuer sur les amides la série d'expériences déjà effectuées sur les amines, les alcaloïdes et les nitriles, et de rechercher comment ces composés se conduisent vis-à-vis des végétaux. La présente Note est relative à la nutrition des Algues et des Champignons. (1) Schimper, Zur Frage der Assimilation der Mineralsalze durch die grüne Pflanze (Flora, t. LXXII, Heft. HI, p. 207). (2) Emmerling, Beitr. z. Kenntn. der chem. Vorgänge in der Pflanze. (Landw. Versuchs-Stationen, t. XXX, 1884, p. 109). (3) Lœw, Centralbl. für Agrikultur-Chemie, 1896, p. 401. (4) Meunier. Études sur l'asparagine (Ann. agron., 1880, p. 275). (5) Borodine, Du rôle physiol. et de la répartition de l’asparagine dans le règne végétal (Ann. agron., t. V, 1880, p. 487). (6) Frank, La statistique de l'azote en agriculture (Landw. Jahrb., 1888, p. 421. Trad. in Ann. agron., 1888, 2, p. 24). (7) Kinoshita, Coll. agr. de Tokio (Bull. vol. 11, n° 4, p. 196). (8) O'Muller, Jnal. Amer. Chem. Soc., t. XVII. 1895, n° 2, p. 148. (9) Miyachi, Coll. agr. Tokio, Bull., vol. 11, p. 487. (10) Nakamura, Coll. agr. Tokio, Bull., vol. 11, n° 7. p. 465. (11) Schulze, De l'influence des hydrates de carbone sur la formation des albuminoïdes dans les plantes (Landw. Jahrb., 1898, p. 516). (12) Lœw et Bokorny, Chem. physiol. Studien über Algen (Jnal f. Prakt. Chem., neue Folge, Bd 36, 1887). a ere La statistique de l'azote en agriculture (Landw. Jahrb., 1888, ’ P- . | 327 DES THALLOPHYTES A L’AIDE DES AMIDES. — NUTRITION LUTZ. SD ts -b {sb | "sb | -s"b | -s<-b | +5 -p | sb | «sb °::""xneuo 2p oyeuoquer S9 9841] S3904) | S3984] | S99V4) | Sa2b4) S99b4J) | So9e4) | Saba) | sa2ea) | sav) | sa9vat S99847h "ss. ‘Jay op ayepqns 006°0| 008°0| 0060! 0080] 00° 0! 008’ 0! 0080! 0080! 0080 006°0! 00€ 01 008 0f"""""""""""""""""" xneyo op oyeyns 006" 0! 0080} 008°0! 0080! 0080! 008°0! 008°0 006'0| 008°0| 006'0| 0080! 008'0{°° "7" """"": : oùsouSeuwr op siens 008°0! 00G'0! 0060! 0060! 0080 006'0! 008°0| 0060! 006'0! 005'0 0080! 00&°01" °° """"""""""" osse1od ap eyeydsouyq L96'0| 0610! 6600! 80° 0! FLG 01686 0! 1EFL°0 YOLV'OICEYF' O0! 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Ces liquides ont été répartis dans des fioles d’Erlenmeyer bou- chées au coton et stérilisées par tyndalisation (chauffes de 20 mi- nules à 60°, à 24 heures d'intervalle). Des expériences préliminaires ont montré que l’on peut, par ce procédé, stériliser parfaitement des solutions neutres d’amides sans entraîner de décomposition de ces substances. | D'autre part, à l’aide de cultures répétées dans du liquide de Molisch, j'ai obtenu les deux espèces suivantes d’Algues à l’état de pureté et bien exemptes de micro-organismes : 4° Pleurococcus minialus ; ® Raphidium polymorphun. Le 15 juillet 1899, les divers milieux, préparés comme il vient d’être dit, ont été ensemencés avec une trace d’une de ces deux espèces, puis ils ont été placés près d’une fenêtre, à la température ordinaire. Au bout d’une dizaine de jours un début manifeste de végétalion pouvait se noter dans la plupart des flacons. Seuls ceux qui renfermaient la benzamide, la salicylamide et l’acétanilide ne présentaient aucune trace de multiplication des cellules déposées comme semence. Au bout d’un mois, les Algues apparaissaient dans la benzamide. Enfin, le 20 septembre, lors de l'arrêt de l’ex- périence, toutes les fioles avaient cultivé, sauf celles qui conte- naient la salicylamide et l’acétanilide. Les divers liquides de culture ont alors été examinés au double point de vue de la présence de bactéries et de celle de composés ammoniacaux. Dans aucun cas je n’ai trouvé la moindre trace de micro-organismes, pas plus que de sels ammoniacaux. On peut donc admettre que les amides qui ont servi à la nutrition des Algues ont été absorbées sans avoir subi de fermentation préalable. 329 b | gare | ov"0 | 09'0 | o | Leceg | 008 * aprtumgov B Ms b) so | L0°0 | L0°0 | o'o | go Loto | 090 | 0 L0g"9 | Luxe | 0008 |": "opruvonons | 31 = sb | c6°t | 10:0 | L0‘0 | L0‘0 | c&-0 | 0v-0 | 090 | 0 | 099 | +GL° 99 | o0gr "+" puexo Ü y & N'sb) ee [200 | 200 | 20*0 | go | ov°0 | oo | 0 | og'o | 26669 | oogr Î-:::--""."""oan los a fsb) GeyL | 200 | L0°0 | 10‘0 | so Loyo oo | 0 |os:o | zec'eo | oo |---"""""""" ouais | 6 2 Jesse | 100 | 20'0 | 29°0 | go | 0v°0 | 09°0 [0 logo | ogcres | ocgr À---**""opruuitous Î8 a [5 91 See | 200 | 200 | 200 | & 0 | 0 | 00 | 0 [059 | ace oo |----"""""optuerusg | 1 = sb} agé | 20°0 | L0°0 | 20°0 | co |ovo | 090! o [oo jauris Àoogr |" omunañng [9 8 Dsbsiss | L0°0 | 200 | L0"0 | sæ°0 | 09°0 | 09°0 | 0 099 | 186"09 | 0087 |---*"""-"" "opruvuordoug me el SE Ds) eo | 10°0 | 20°0 | 20°0 | co | 60 | 0 | o loco | L8S"9 | opgr |: oprumigoy | 8 sb) co" | 10°0 | 20°0 | 0°0 | &°0 | oo | 00 | © | og°o | 36209 | oogr |" apuumuog Î € | = | g [so] 0 | 200] 200 | 200 | co | ov°0 | 09°0 | 0g°r | og | 0000 Lo0gr [*""""""""eurpour unmey | 3 | E Msn O0 | 200 | 200 | 200 | go Loro lool © Logo one lou rpg sues | = |rs-hl = ; | = 2 | ©. Else le el zle [rl ra S ë & & | ë Æ ES SE | SÈ S È Be 8 | £ : 40 HSVE V SAINT E e us S, & ë 8 À e == 8 € £. = = œ ® 5 œ Q È 3 — œ . SHINVISANS | ne, 330 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. Plusieurs autres essais, effectués dans les mêmes conditions ont conduit à des résultats analogues. IL. — Nutrition des Champignons. Partant toujours du même principe, j'ai choisi pour faire ces recherches une série de modifications du liquide de Raulin calcu- Jées de manière à présenter une composition élémentaire cons- tante, la nature du composé azoté offert comme aliment variant seule. Ces solutions nutritives devant être parfaitement neutres, par suite de la facile décomposition des composés amidés, l'acide tartrique a, en outre, été remplacé par une quantité convenable de tartrate neutre de potasse. Les formules des différents milieux sont résumées ci-après : Tous ces liquides ont été introduits dans des fioles d’Erlenmayer, à raison de 100 cent. cubes par fiole, puis ils ont été stérilisés par tyndalisation à 60°, et finalement ensemencés à l’aide de chacune des trois espèces suivantes : 4° Aspergillus niger ; ® Aspergillus repens ; 8° Penicillium glaucum. Une première expérience a été effectuée avec de l’Aspergillus niger, elle n’a été que qualitative. L’ensemencement a eu lieu le 6 mai 1899. Les divers milieux ont été alors disposés dans une étuve à 38° et abandonnés jusqu’au 8 juin. J'ai pu ainsi constater que le Champignon, outre le liquide type, s'était développé dans les flacons renfermant la formiamide, l’acé- tamide, la propionamide, la butyramide, l’asparagine, l’urée, et très légèrement dans la succinamide et l’oxamide. Rien n'avait poussé en présence de la benzamide, de la salicylamide et de l’acétanilide. ; Les autres expériences ont été quantitatives. Deux ont été faites avec de l’Aspergillus repens, la dernière avec du Penicillium glau- cum. Dans les deux premiers cas, les flacons de culture ont été mis à l’étuve à 38°; dans celui du Penicillium, ils ont été maintenus à Ja température ordinaire. À la fin de chaque expérience, les champignons ont été recueillis sur des filtres tarés, puis lavés, séchés à l’étuve et pesés. 331 LUTZ. — NUTRITION DES THALLOPIIYTES A L'AIDE DES AMIDES. . ‘ . . "910ze sues opmbt] 1 bvo 0! © Vgo‘o! « € _10f0‘0 0Y0‘0 | «< « € « « © ne poddes ed ooq | “(0064 12UA9 3. | [ . . . k . .. . . *9)0Ze sues opmbi 0061 121auet 8) CO JSYFO I © RLE'F OGE FT € € 106 "0 (690°F 1096 °0 |19G °F 66° F| © | qaoddes hi UE) (ue 0 |88F'0 ÿc0'0 SITE (OLE‘F | 0 0 |(G67°0 (EOF°F 10070 [106 + (6€S° + 10700 f'uouSidueo op sptoq : HONTIUTAXT € | | | | 0 0! © 6000! « © |H"0 1800! : ù : à Une oddes vd ay0q ‘(0061 1ouurl 13 — 0064 1o1auef g su9daa s0]|1étodsy *910ZE surS apinbt € KROL'H| © Bee phyr9 rl « 660 GE PL E lee OT | © A oddes ed uten *ajoze sues opmbt : TONBIUTAXI O0 6CL'E |GI0'0 |6YS'+ GE9'T | 0 O LIO‘F (08S"F (69L°+ |80S° + |9Y "+ |c0' 0 l'uouäidueuo apspioq 160 0 | «€ € CL © 600 Ge0 0! © ù ù ‘ © ne aoddes ed 07204 “91028 sues opimbi] | “(6681 nou ç , by |—668F1emnfzr) 6 [LE 8 o note ten € Le ass hoë-r fur kogr bros) © A odées aed uen suodou sys | | Lt. ! 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L’oxamide à bien donné un rendement plus faible que les amides inférieures de la série, mais les poids de Champignons constatés dans les liquides à base de formiamide, de propionamide, d’acétamide, de butyra- mide, par exemple, ne se présentent pas en échelle décroissante marquée, et souvent mème sont si peu différents qu’il est difficile d'y voir autre chose que des variations d’ordre purement expéri- mental. On peut noter aussi combien sont importants les chiffres obte- nus avec l’asparagine et l’urée: le liquide de Raulin servant de type ne donne pas de meilleurs rendements, et les idées de G. Ville rapportées au début de cette Note recoivent une confirmation absolue. : Une mention spéciale est due aux essais de pureté des liquides nutritifs après culture. Ayant constaté dans quelques milieux une légère production d’ammoniaque, produetion d'ailleurs incons- tante, se rencontrant, par exemple, dans une fiole ensemencée avec de l’Aspergillus niger et ne s’observant pas avec la même amide en présence d’Aspergillus repens ou de Penicillium glau- cum, j'ai fait un grand nombre d’ensemencements en variant les conditions expérimentales de manière à élucider cette question. Ces ensemencements ont été faits soit directement avec le Champignon après tyndalisation du liquide nutrilif, soit après addition de divers antiseptiques peu puissants : thymol, chlo- roforme, fluorure de sodium. D’autres essais ont été effectués en mélangeant aux solutions d’amides des solutions des ferments solubles sécrétés par les Champignons en expérience, soit en sou- mettant le tout à la filtration à la bougie, soit après addition d’anliseptiques : thymol, chloroforme, fluorure de sodium. Enfin l'examen bactériologique des milieux a été opéré (cultures sur bouillon peptone). LUTZ. — NUTRITION DES THALLOPHYTES À L'AIDE DES AMIDES. 333 Les résultats de ces observations peuvent se résumer ainsi qu'il suit : Toutes les fois qu’une prod uction d’ammoniaque est constatée dans les cultures, c'est qu’elles ont été le siège de fermentations secondaires microbiennes. En l'absence absolue de micro-organismes, le Champignon se développe fort bien sans qu’il y ait formation d’ammoniaque aux dépens des amides en présence. Les ferments solubles sécrétés par l’Aspergillus niger, l'Asper- gillus repens et le Penicillium glaucum ne produisent pas d’hy- dratation des amides capable de les transformer en sels ammo- niacaux. On peut donc admettre que les Champignons sont susceptibles d’assimiler l'azote des amides, sans lui faire subir de modification préalable. ILest vrai que cette condition est rarement réalisée dans la pratique, par suite de l’extrême altérabilité de ces corps sous l’action des micro-organismes, par exemple. Néanmoins s’il était permis d'étendre aux Phanérogames les conclusions de cette étude, la propriété de l’assimilabilité directe des amides pourrait être appliquée aux phénomènes de migration des substances qua- ternaires dans le corps des plantes, migrations dans lesquelles l’asparagine paraît jusqu'ici jouer un rôle important. | Dans un prochain travail, j’étudierai l’action particulière exer- cée par les composés organiques à noyau aromatique sur la végé- tation des Champignons (1). [Note ajoutée pendant l'impression. — Dans l'intervalle qui s’est écoulé entre la communication de ce travail et son impression. M. Czapek a publié deux Mémoires sur les sources d’azote et la formation des albu< minoïdes chez les végétaux (2). Bien que les recherehes de cet auteur n'aient pas été conçues dans le même esprit que les miennes, il a été néanmoins amené à examiner l’action sur le développement de l’Asper- gillus niger de plusieurs amides et acides amidés que j'avais également éludiés, entre autres l’acétamide, la propionamide, la butyramide, (1) Travail fait au laboratoire des Hautes-Études (Botanique) de l’École de Pharmacie de Paris. a (2) Czapek, Zur Kenntniss der Slickstoffversorgung und Eiweissbildung bei Aspergillus niger (Ber. d. d. Bot. Gesell., pp. 130-139, 1901); — lbid., Untersuchungen über die Stickstoffgewinnung und Eivweiss bildung der Pflan- Zen (Hofmeister’s Beiträge 3. chem. Physiol. und Pathol., Bd 1, Heït 10-12, PP. 538-560, 1902). | ss 334 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. l’urée et l’asparagine. Les résultats qu’il publie sont, sur ce point parti- culier, entièrement d’accord avec ceux qui ont été rapportés précédem- ment, sauf pour la butyramide où Czapek n’a obtenu aucun dévelop- pement de l’Aspergillus, tandis que j'ai constaté sur ce milieu une végétation assez belle de la Mucédinée en expérience. Je me ferai d’ailleurs un devoir d’ajouter que les recherches de M. Czapek ont été poursuivies sans qu’il ait eu connaissance de mes observations et que cette Note n’a nullement pour objet de constituer à son égard une réclamation de priorité]. M. Malinvaud fait, au nom du frère Héribaud ex au sien, la communication suivante : UN CAREX NOUVEAU POUR LA FLORE FRANÇAISE ; par M. Ernest MALINVAUD ct Frère HÉRIBAUD JOSEPH |!) 4. Une heureuse rencontre. M. Gabriel Vialon, habitant Monaco, herborisait le 27 mai 1901, sur les bords du Donaréou, affluent de la rive gauche du Var, dans lequel il se jette à un kilomètre et demi au nord de la petite gare de Colomars; un Carex, nouveau pour notre confrère, attira son attention. Les caractères du fruit, si importants dans le genre Carex, n'étant pas suffisamment marqués à la fin de mai, notre zélé con- frère revint le 16 juin et récolla la plante en meilleur état. Ne la trouvant pas décrite dans les ouvrages qu’il possédait, il s'empressa de la communiquer à son ancien maître de Clermont-Ferrand (2), et celui-ci, n’y reconnaissant aucune des espèces françaises qui lui sont familières envoya les échantillons à Paris pour être confrontés avec les types que renferment les grands herbiers. 2. Le vallon du Donaréou. Le Donaréou est un petit torrent de 4 à 5 kilomètres seulement de longueur et prenant sa source au mont Chauve (Alpes-Mari- times), non loin d’Aspremont. La frontière la plus rapprochée est (1) L'ordre de mérite, d'accord ici avec l’alphabétique, exigeait que le nom de mon trop modeste collal orateur et ami précédât le mien; son affectueuse insistance ne l'a point permis. (Eïn. Malinvaud.) (2) M. Gabriel Vialon, natif de Clermoït-Férrand, est un ancien élève du- Pensionnat des Frères de cette ville. AOL RUE nt MALINVAUD ET FR. HÉRIBAUD. — UN NOUVEAU CAREX FRANÇAIS. 335 distante de 25 kilomètres environ, à vol d'oiseau, de la station de la nouvelle plante, qu’on ne saurait, par suite, soupçonner d’avoir été importée d'Italie par les eaux (1). Déjà mentionné par Ardoino (2) pour le Pleris cretica, que M. Vialon y a récolté, le pittoresque vallon du Donaréou est soi- gneusement décrit dans les notes de notre correspondant auquel nous empruntons textuellement les passages suivants : Nature du sol : Tuf calcaire très humide, quoique non maré- cageux, sur les bords du Donaréou. Lumière diffuse. Le vallon est une coupure produite par l’éro- sion du torrent et offre à peu près la même largeur en haut qu’en bas, formant ainsi une sorte de couloir profond et sombre dans lequel les rayons solaires ne pénètrent jamais. Quand l’atmos- phère est très pure, on peut, dit-on, apercevoir les étoiles au mi- lieu de la journée. Altitude, certainement inférieure à 100 mètres. Le Donaréou se jette dans le Var à 16 kilomètres environ de l'embouchure de ce dernier, et l’on trouvait notre Carex à moins de deux kilomètres en amont du confluent. La largeur du vallon est d’environ 1 à 2 mètres; parfois il s’étrangle complètement et le ruisseau s’écoule dans des grottes qu’il faut traverser pour pénétrer dans un nouveau couloir. Les parois très humides du vallon sont tapissées de Cryptogames, Mousses, Hépatiques, Fougères, parmi celles-ci Aspidium acu- leatum var. angulare, Scolopendrium officinale, Pteris cretica. À côté de notre CaREx croissaient le Melica uniflora offrant à peu près le mème port (tiges et feuilles dressées, puis retombantes supérieurement) et une forme du Careæ Mairü; le Carex silva- tica se présente dans des endroits moins obscurs et l’Iberis um- bellata s’épanouit dans des parties plus élargies de la gorge. La demi-obscurité permanente de ce vallon produit, comme nous verrons plus loin, des effets d’étiolement sur les plantes qu'on y rencontre. (1) Entre le vallon du Donaréou et la frontière s'étendent plusieurs chainons de montagnes assez élevées, séparés par des valiées profondes (Nole fournie bar M. G. Vialon). ti 1867 (2).Ardoino, Flore analytique du département des Alpes-Maritimes ( ' D P. 446, cite, parmi les localités du Pteris cretica, le « vallon du Donaréou, près d’Aspremont ». 336 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 3. Le Carex Grioletii Rœm. En analysant a calce ad caput le nouveau Carex, on note les caractères suivants : Bhizome siolonifère (1). Tiges de 60 à 95 centimètres (2), grêles, trigones, scabres, dressées, mais à la fin penchées au sommet. Feuilles radicales les plus externes courtes, écailleuses, brunâtres ; les suivantes allongées, largement linéaires, longuemeut acuminées, - Gagnepai n del Carèex Grioleti. 1. Épi femelle. — 2. Écaille de l’épi femelle. — 3. Écaille de l'épi mâle. — ‘#, $. Utricule et akène vus en dessous. — 6, 7. Utricule et akène vus en dessus. 8. Fragment de feuille. — 9. Tige, gaine, pédicelle et bractée de l’épillet infé- rieur. — Gross. général 3 diam. (1) « Les touffes de notre Carex sont en général assez volumineuses, mais composées surtout de feuilles; les tiges fleuries sont peu nombreuses. La rà- cine est peu profondément enfoncée dans le sol ; on arrache la plante faci- lement en tirant sur les tiges » (G. Vialon, in litt.). (2) La hauteur de la tige, c’est-à-dire la longueur comprise entre sa base et le sommet de l’épi mâle, a été mesurée sur douze exemplaires ; voici les chiffres obtenus en centimètres, de la moins à la plus élevée : 50, 66, 67, 69, MALINVAUD ET FR. HÉRIBAUD. — UN NOUVEAU CAREX FRANÇAIS. 337 vertes, un peu glauques en dessous, parcourues par 3 à 5 nervures blan- châtres plus saillantes; les feuilles caulinaires moyennes plus ou moins engainantes, servant de bractées aux épis femelles et dépassant l'épi mâle (1); les supérieures progressivement moius longues, la plus élevée très réduite el filiforme; toutes glabres sur les deux faces, mais à bords plus ou moins serrulés scabres. Plusieurs épis : LE SUPÉRIEUR MALE, LES INFÉR'EURS FEMELLES; aucun n’est véritablement androgyne. Rarement on observe un rudi- ment d’épillet femelle (1 à 3 akènes, ordinairement avortés) sessile à la base de l’épi mâle; d’où résulte une apparence d’androgynie. Épis femelles 4 ou lé plus souvent 5, rarement 3 ou 6, s'espaçant dans le tiers ou le quart supérieur de la tige, dressés, denses, brièvement oblongs ou cylindracés, contenant en moyenne 6 à 12 akènes chacun, et longs de 5 à 12 millimètres; l'inférieur très écarte, longuement pédonculé, à pédoncule filiforme, triquètre, très finement ou à peine scabre; les supérieurs toujours séparés mais se rapprochant vers le sommet, à pédoncules plus courts progressivement de bas en haut, et finalement subsessiles. Écailles ovales oblongues acuminées, plus étroi- tes et plus courtes que le fruit, blanches scarieuses, offrant une nervure médiane verte qui se prolonge jusqu’au sommet et que traverse longi- tudinalement en son milieu une ligne ou raie blanche très fine, souvent peu apparente. Assez fréquemment, à la base des épillets femelles, sur- tout de l’inférieur, plusieurs écailles vides et souvent appliquées sur le rachis, en-rétrécissant la base de l’épillet, la font paraitre cunéiforme. Utricules fructifères membraneux, verts, petits (1 à 1 1/2 centim. de long), obovales, obtusément trigones, HÉRISSÉS, surtout sur les côtés, 4 la partie supérieure seulement (form. hemilasiocarpa) ou plus rarement jusqu’en bas (form. hololasiocarpa) (2), de poils papilleux blanchâtres ; face postérieure sans nervure ou obscurément nervée; face antérieure ou externe parcourue du milieu au sommet par une bande médiane, largement linéaire et blanche que rejoignent à la base du bec des nervures latérales qui s’effacent inférieurement. Le bec est très court, obscurément bifide et blanchâtre. Le style, aussi très court, est sur- monté de 3 STIGMATES capillaires, ferrugineux, à peu près aussi longs 69, 70, 76, 78, 18. 87, 90, 91. D'ailleurs l’étiolement causé par l'obscurité de la Station rend la plante plus grêle, et favorise son élongation. Dans des con- ditions opposées elle serait plus robuste et plus courte. (1) La feuille servant de bractée à l’épi femelle le plus inférieur dépasse le plus souvent le sommet de l'épi terminal; mais, dans quatre exemplaires sur les douze que nous avons examinés, elle n’atteint pas ce sommet qui la dépasse au contraire, sur l’un d’eux, de 11 centim. Dans ce cas, la feuille servant de bractée à l'épi femelle suivant dépasse toujours l’épi mâle. Suivant le niveau auquel est inséré sur la tige l’épi le plus inférieur, la longueur de sa feuille brac- téale (non comprise la portion engainante) varie entre 15 et 51 centimètres. (2) Nous n’avons pas observé la forme hololasiocarpa sur les échantillons : provenant du Donaréou. ‘ 6062 kr T. XLVIIL (SÉANCES) 22 338 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. que l’utricule. L’akène mür est oblong-ellipsoïde, obscurément tri- gone, d’un jaune pâle puis brunâtre, lisse ou légèrement ponctué, cou- ronné par la base persistante du style. Épi mâle, SOLITAIRE au sommet de la tige, long de 3 à 5 centimètres, rarement plus, grêle, pédonculé, d’un fauve pâle, à écailles étroitement imbriquées, elliptiques lancéolées, roussâtres scarieuses, avec une ner- vure médiane verte divisée longitudinalement en deux lignes par une étroite raie blanche souvent peu distincte. On observe parfois à la base de l’épi mâle, mais non contigus à celui- -Ci, un ou deux épillets femelles, pouvant se réduire à un seul utricule ou à quelques écailles vides ; aucun des exemplaires que nous avons examinés ne nous a présenté d’épi véritablement androgyne. La description qui précéde est le fruit de l’examen comparatif de douze exemplaires provenant du vallon du Donaréou; peut-être serait-elle modifiée, sur quelques points secondaires, par suite d’une connaissance plus complète des variations du type, si nous avions disposé d'échantillons plus nombreux et récoltés en plu- sieurs années. Le Carex répondant à ce signalement se classe dans la section des Eucarices, parmi les espèces à trois stigmates et à utricules fructifères velus, à côté du C. tomentosa, dont le distinguent à pre- mière vue les épis femelles écartés et longuement pédonculés (au moins les inférieurs), et le caractère de l’utricule hérissé presque toujours seulement à sa partie supérieure. Cette plante étant nouvelle pour la France, il était cependant présumable qu’elle appartenait au pays voisin et n’avait pas échappé aux recherches du consciencieux historien de la flore des Alpes maritimes, M. Émile Burnat, dont le domaine floristique s’étend sur le territoire ita- lien. Justement notre éminent confrère avait fait paraître dans notre Bulletin (1), en 1893, une Note intitulée : Sur une nouvelle localité ligurienne du Carex Griozeri Rœm., etc. Or l'espèce ainsi mentionnée est celle que M. Vialon a découverte sur les bords du Donaréou, et elle joint à l’attrait de la nouveauté l'intérêt par- ticulier à toute espèce rare et critique. 4. Aperçu historique. Dans les premières années du siècle dernier, Griolet, botaniste de Gênes, découvrit près de cette ville le curieux Carex qui devait (1) Voy. t. XL (1893), p. 286. MALINVAUD ET FR. HÉRIBAUD. — UN NOUVEAU CAREX FRANÇAIS. 339 plus tard porter son nom et le communiqua au célèbre professeur Viviani. Celui-ci, jugeant l’espèce nouvelle, la décrivit en 1804 et l’appela C. grisea (1), mais ce nom ayant été donné dès 1808 par Wahlenberg à un Carex de l'Amérique du Nord, très diffé- rent, n’était plus disponible dans le même genre, et il fut rem- placé par le synonyme Grioletii, créé par Schkuhr (2) en 1806 : sous l’un ou l’autre de ces deux noms, le nouveau Carex resta peu ou mal connu, presque introuvable dans les collections et, en dehors des citations qu’en faisaient les auteurs italiens, à peu près inaperçu au siècle dernier. Le petit nombre de ceux qui s’en sont occupés ne s'accordent pas sur les affinités ni sur la place ou le rang qu'il doit occuper parmi ses congénères. Viviani le comparait avec les C. pallescens et panicea; Schkubhr le plaçait entre les C. rotunda et brachys- tachys. Plus tard, en 1837, Kunth le décrit dans son Enume- ratio (3) et lui assigne comme patrie : « Liguria, Toscana »; mais on lit à la fin de son article « An huc C. tomentosa Mey. Enuin. pl. cauc.-casp., n. 192? » (4), et il formule l’avis suivant : « Nil nisi forma C. tomentosæ spicis distantibus, pedunculatis squa- misque femineis hyalino-albidis ». En 1844, de Notaris déclare qu'il n’a pas vu de specimens de C. Grioletii et que cette espèce manque à l’herbier de Viviani (5). D’après Parlatore, in Flora ila- liana, 11, 165 (ann. 1852), elle n’existerait que dans le centre et l’ouest de l'Italie (6); mais, s’il ne s'associe pas aux prévisions de Kunth touchant l'extension orientale de la plante ligurienne, il ‘estime que celle-ci est une espèce très distincte et ne se rattachant (1) Viviani, Floræ italicæ Fragmenta. (in Annal. bot. ejusd , t. I, part. 2, ann. 1804). | (2) Rœmer in Schkuhr, Nachtrag od. die zweite Hälfle der Riedgräser {1806), p. 76, tab. Rrrr, fig. 209. Cet ouvrage, peu répandu et que nous ne possédons pas, est le complément d’un Traité des Carex (Beschreibung, ete.) écrit en allemand, dont la première partie, publiée en 1801 et traduite en français en 1802 par Delavigne, ne fournit aucune indication sur le Carex Grioletii. (3) Kunth, Enum. plant. I (Cyperographia synoptica), p. #41, n° 199. (4) Ainsi, longtemps avant Boissier, Kunth avait pressenti l'identité du Carex Grioletii de la Ligurie avec l'espèce orientale rapportée au C. tomen- tosa par C.-A. Meyer. (5) De Notaris, Repert. flor. ligust., p. 494. | (6) « Specie propria della parte occidentale e centrale della nostra peni- Sola » (Parlatore, Loc. cit.). 340 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. à aucune autre (1). Telle n’était pas, du moins en 1858, l'opinion de J. Gay, dont l'étude approfondie, la plus complète, à notre connaissance, qui ait été publiée sur ce sujet, mérite d’être ici résumée (2). 5. Une opinion de J. Gay. Gay avait vu le Carex grisea Viv. dans l’herbier Delessert (3). Il en fait une analyse d’un détail scrupuleux et s’accordant géné- ralement avec la nôtre, sauf de légères modifications dues princi- cipalement à l'influence stationnelle qu’a subie la plante du Donaréou; puis, dans un intéressant commentaire, il s'efforce de montrer que les véritables affinités de la nouvelle espèce la rat- tachent à la section caractérisée par un épi terminal androgyne, et qu’elle est particulièrement si voisine du C. virescens d’Amé- rique qu’il n'hésite pas à l'y rapporter à titre de variété; il l'appelle en conséquence C. virescens B. Grioleti J. Gay (4). Il soupçonnait (en 1838) cette plante d’être seulement adventice en Ligurie. En raison de la grande autorité qu’on accorde aux avis de ce savant botaniste, nous avons cru devoir ici rappeler, à titre documentaire, une appréciation dont l'exactitude a été contestée par des juges (1) ©... Perd io la credo una specie affatto diversa, si per i caratteri delle spighette, si ancora e principalmente per quelli dell’ otricello e dell” ache- nio ». (Parl., loc. cit.). (2) Voy. le Bull. Soc. bot. de France, t. IV (1857), pp. 165-168. Ge.t Notice, écrite en latin sauf le préambule, avait été rédigée par J. Gay en août 1838. « L'auteur, est-il dit dans le préambule, n'y a rien ajouté, sice n'est la. citation de deux textes postérieurs à sa date et une note d'où il résulte que la plante est réellement spontanée sur la côte occidentale du golfe de Gênes ». (3) « Stirpem... in herb. Ventenatiano nunc bessertiano vidi, ab ipso auctore missam. Eadem quoque nomine eodem in herb. Fontanesiano nunc Webbiano exstat, a Savio missa…. ». J. Gay, loc. cit. (4) « Qui vero omnes, cum affinitatem stirpis inter species sexu distinctas quæsiverint, a scopo, ni valde fallor, maxime aberrarunt. Mihi enim stirps, nullis arcte speciebus cognata videtur, nisi illis quibus spicula terminalis androgyna, basi mascula, reliquæ femineæ inter quas C. virescenti tam prope recedit, ut omnino non, nisi varietatis lege, distinguere valeam... Nostra, cum virescente comparata, non, nisi spiculis femineis pluribus (4-5, non 2-3), infima _basi sterili, et spicula mascula dimidio vel etiam quadruplo longiore, utriculis tandem parcius hispidis et rostello magis distincto, differre censenda est, notis scilicet per totam Caricum gentem fallacissimis. Stirpem; ergo, origine dubiam nec nisi ex duobus speciminibus cognitam, prout spe- ciem propriam ego admittere nollem. In qua opinione, si forte fallor, si quoque C. Grioleti pro certo unquam Liguriæ civi habenda erit, manebit tamen stirpis vera affinitas, extra omne dubium posita, et hic primum a me notata... » J. Gay, loc. cit. MALINVAUD ET FR. HÉRIBAUD. — UN NOUVEAU CAREX FRANÇAIS. 341 très compétents (1); il serait hors de propos d’y insister plus lon- guement dans une simple Note de géographie botanique. 6. Carex Grioletii en Orient. Enfin, avec le Flora Orientalis(2), l'aire de dispersion du Carex Grioletii, jusqu'alors resserrée dans d’étroites et vagues limites, s'agrandit prodigieusement par suite de la confirmation de l’iden- tité, naguère entrevue par Kunth, de l’espèce italienne avec une plante assez répandue en Orient (Crimée, Caucase, Perse, etc.) et que les auteurs qui l’ont mentionnée (C.-A. Meyer et Lede- bour) (3) avaient décrite sous le nom de Carex tomentosa (A). Boissier mentionne encore comme synonyme du Carex Grio- delii le Carex subvillosa de Marschall von Bieberstein (5); mais l’auteur du Flora Taurico-caucasica attribue à son espèce : € Spicis femineis geminatis ovatis approximatis sessilibus. culmi graciles foliis altiores, etc. », caractères qui suffiraient à rendre fort douteuse celte synonymie. 7. Nouvelles localités occidentales. Le Carex Grioletii, après la révélation de son origine orientale, devait aussi reculer à l’ouest les limites de son domaine. M. Burnat (loco cit.) annonce qu’il l’a découvert, le 2 juin 1893, dans un vallon sauvage près de Ceriana (environs de San Remo, Ligurie occidentale), et remarque avec raison que « cette nouvelle localité étend considérablement vers l'occident l’aire de l’espèce dont il (1) € Gay C. Grioleti pro varietate C. virescentis americanæ habet sed collatis utriusque speciminibus species americana neglecta pubescentia aliisque notis spicis fructiferis Jaxioribus et duplo angustioribus statim distinguitur ». (Boissier, Flor. Or., V, ann. 1882, p. 762). — Voy. aussi Christ, Nouv. Catal. Carex Europe, in Bull. Soc. bot. Belg. XXIV, part. 2, p. 14. (2) Boissier, Flora Orientalis, V, 412 et 762. (3) C.-A. Meyer, Enum., p. 31 ; Ledebour, Flor. Ross. (ex parte). (4) Boissier, tout en reconnaissant l’affinité des deux espèces, note en ces termes leurs différences : « (C. Grioleti) affinis C. tomentosæ, sed distincta Statura elatiore, spiculis femineis dissitis et longe pedonculatis, bracteis lon- gius vaginatis, utriculo parcius et superne tantum hirto longius rostellato et antice lineato. (5) Marsch. a Bieberstein, Flora Taurico-caucasica, 11, p. 386 (ann. 1808). D’après l’Index Kewensis, le C. subvillosa précité serait synonyme de C.:t0- mentosa. . 4 342 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. s'agit ». La localité des bords du Donaréou marque une étape nouvelle parcourue dans la même direction. 8. Résumé de la synonymie. Des citations qui précèdent se conclut la synonymie suivante : Carex GRioLeTIt Rômer in Schkuhr, Nachtrag Riedgr. (1806); Kunth, Enum. plant. 1, p. AM ; Parlat. F1. ital. II (1852), p. 169, etc. C. grisea Nivian. in Annal. d. botan. (1804); non Wahlenberg (1803). C. virescens Mühlenb. 8. Grioletii J. Gay, in Bull. Soc. bot. Fr. IV (1857), p. 166. ; C. tomentosa C.-A. Meyer, Enum. plant. caucas.-cap. (1831), p. 31; non L. 9. Indigène ou adventice. On a ici à choisir entre deux hypothèses en s'appuyant sur un calcul de probabilités. Rappelons d’abord que, d’après Ardoino (Loco citato), le vallon du Donaréou avait été visité anciennement par des botanistes et que l’un d'eux y avait découvert le Pleris crelica qui croît précisément à côté du Carex Grioletii ; il semble à priori que cette dernière espèce n'aurait pas dû passer ina- perçue (1), et cette circonstance fournit une probabilité, dont nous he voulons pas exagérer l'importance mais s’ajoutant à des présomptions d’un autre ordre, en faveur de l’hypothèse d’une naturalisation, adoptée dès 1838, par Jacques Gay et fortifiée à cette époque dans son esprit par la parenté qu’il croyait exister entre un Carex américain et l’espèce ligurienne (2). De nos jours, M. Christ a également attribué à celle-ci une origine étrangère; mais, au lieu de baser son jugement sur l’appréciation d’affinités contestables, ce savant monographe s'appuie sur le fait avéré de l'existence, constatée à l'état manifestement spontané dans plu- sieurs pays de l’Orient, de l’espèce dont il s’agit. « Le Carex Grio- (4) Pour tenir la balance égale entre les deux hypothèses admissibles, nous remarquerons que les premiers visiteurs du vallon du Donaréou n’y avaient pas vu le Carex Mairii, assurément indigène, que M. Vialon y a récolté au voisinage du C. Grioletii, (2) Ego vero ex America ortam et in horto quodam cultam vel cum navium saburra fortuito introductam, posteaque exstirpatam vehementer suspicor.… » J. Gay, loc. cit. : MALINVAUD ET FR. HÉRIBAUD. — UN NOUVEAU CAREX FRANÇAIS. 343 lelii, écrivait-li naguère à M. Burnat (loc. cit.), appartient à ce groupe de plantes orientales qui, poussant une ou deux stations jusqu’en ltalie, se trouvent là isolées et incomprises pour celui qui n’en connaît pas l’aire complète. » Cette explication, forcé- ment hypothétique, paraît cependant extrêmement probable. 10. Variétés du type et variations des auteurs. En admettant cette hypothèse, il serait intéressant d'examiner si le type oriental s’est modifié sensiblement en émigrant dans un pays si éloigné de son lieu d’origine. Faute des matériaux néces- saires pour approfondir cet examen, nous nous bornerons à de courtes remarques fondées sur la comparaison des exemplaires provenant des bords du Donaréou avec la description du type donnée par les auteurs que nous avons consultés. Nous avons déjà observé que l’obscurité de la station du Dona- réou produisait des effets d’étiolement sur les plantes qu’on y ren- contre. On se rend compte de cette action en comparant, l’un avec l’autre, les deux exemplaires représentés sur la planche qui accom- pagne cette Notice. Celui de droite, provenant de la station du Donaréou, est plus allongé, sensiblement plus grêle, à extrémités retombantes, à épillets plus petits, tandis que la plante de gauche, récoltée en Asie-Mineure et offrant le type oriental, paraît plus rigide et plus robuste dans toutes ses parties (1). D’autres plantes, rapportées par M. Vialon du vallon du Donaréou, avaient subi des modifications analogues, en particulier un Carex Mairii devenu méconnaissable avec ses très petits akènes tout à fait ou presque glabres. Il y a un léger désaccord sur le nombre des épis femelles entre les observations des auteurs et les nôtres. Kunth et Parlatore ont fixé uniformément ce nombre à 4, Gay l’a porté à 4 ou 5; Boissier, au contraire, à 3 ou 4. Or, sur les douze exemplaires que nous avons étudiés, huit nous ont offert 5 épillets femelles, deux en avaient 4, un en présentait seulement 3, et le dernier 6. | Des cinq auteurs que nous avons consultés, Gay est le seul qui ait mentionné, en en exagérant peut-être la valeur, le caractère, (1) Cet échantillon a été mis à notre disposition de la façon la plus gracieuse par M. Barratte, conservateur de l’Herbier Cosson. Nous remereions ici notre aimable confrère de son extrême complaisance. 344 © SÉANCE DU 20 JUILLET 190. assurément remarquable, de la présence accidentelle d’un rudi- ment d’épi femelle, réduit le plus souvent à un petit nombre d’écailles vides et mal développées, à la base de l’épi mâle (1). Cette particularité se rencontre sur trois de nos douze exemplaires, et nous ne pouvons en apprécier le degré de fréquence. Gay nous parait avoir tiré une conséquence trop hâtive, en s'appuyant sur un seul cas rapporté par lui pour justifier les étroites affinités qu’il a cru voir avec le C. virescens. Il s’est montré plus exact en rapportant, dans sa scrupuleuse description, un intéressant détail omis par les autres auteurs; nous voulons parler des écailles vides qu’on voit assez fréquemment à la base des épis femelles, surtout de l'inféricur (2). Ce caractère acquerra probablement plus tard une certaine importance, lorsque des matériaux moins insuffisants que ceux dont on a disposé jusqu’à ce jour fourniront une base plus sûre pour la connaissance des affinités réelles du Carex Grioletii. Nous ajouterons ici une observation qui ne s'applique à aucun des individus provenant des bords du Donaréou. Sur quelques-uns des exemplaires de provenance orientale que renferme le riche herbier Cosson, nous avons constaté qu’un des principaux caractères distinctifs du Carex Grioletii — celui que Boissier décrit par les mots « utriculo parcius et superne tan- tum hirto » (form. hemilasiocarpa) — pouvait se modifier au point d'offrir une villosité s’étendant, au moins d’un côté, jusqu’à la base du fruit (form. hololasiocarpa) et rappelant sous ce rap- port l’aspect de l'utricule du C. tomentosa. Cette particularité, qui diminue la distance séparant ces deux espèces, n’a pas jusqu'ici attiré, au moins à notre connaissauce, l'attention des auteurs. 11. Grioleli ou Grioletii. Quoique ce détail soit de faible importance, nous estimons qu’on doit s'appliquer à être correct, vel in minimis. Nous avions d’abord suivi la première orthographe à l'exemple de Gay et de Boissier et à cause du nom de Griolet, mais Kunth et Parlatore (4) « .… Spica terminalis in uno specimine tota mascula, in altero basi jma fœminea (ex toto masculam Vivianus describit) ». (2) « Squamæ fœmineæ... inferiorum 7-10, in spicula inferiore (non ita in spiculis superioribus, vel saltem pauciores multo) vacuæ! rachi adpressæ, unde spicula basi in cuneum attenuata. » (Gay, loe. cit. }. MALINVAUD ET FR. HÉRIBAUD. —- UN NOUVEAU CAREX FRANÇAIS. 345 écrivent Grioletii, orthographe adoptée par l’auteur lui-même de ; mais, « dans une note de l’herbier Ventenat, qui est à Genève. existe un échantillon authentique dudit Carex envoyé par le Ciloyen Griolet, est-il dit » (Burnat in litt.). . . Par une singulière méprise, J. Gay attribue la découverte à « Griolet Pegli », le second de ces noms étant celui de la localité où la plante fut rencontrée : € Plantarum curiosus, Griolet Pegli, stirpem olim ad Vivianum misit... » (J: Gay, Loc. cit.). …., (2) Je suis redevable à M. Lamothe de la connaissance des localités de ces Plantes, ainsi que de plusieurs autres, qui seront comprises dans une étude récapitulative ultérieure. (Ern. M.) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE‘ Les Forêts et le Régime forestier en Provence; par Ferdinand ALLARD, inspecteur adjoint des Eaux et Forêts, docteur en droit; in-8° de vini-215 pages. Paris, Arthur Rousseau, éditeur, rue Soufflot, 14, 1901. Lorsque, en 1897, la Société botanique de France résolut de tenir une session extraordinaire à Barcelonnette, les organisateurs de cette session estimèrent qu’il y aurait là une occasion excellente d'éclairer les membres de la Société sur l’importance de la question forestière, en leur montrant, sur les lieux mêmes, et de la manière la plus saisissante, en même temps que l'étendue des désastres produits par le déboise- ment, toutes les péripéties de la lutte opiniètre que soutient, contre ce fléau, notre vaillante Administration des Forêts. Pour l'exploration de ce champ de bataille, nos confrères devaient rencontrer le meilleur des guides en la personne de M. Carrière, conservateur des Forêts à Aix, sous la haute direction de qui s’exécutent les travaux de reboisement et d’extinction des torrents dans le département des Basses-Alpes (2). Les résultats de cette inspection d’un si grand intérêt ont été exposés de magistrale façon par notre ami le professeur Flahault, dans les Comptes rendus de la session de Barcelonnette. L'ouvrage que vient de publier M. Ferdinand Allard a le mérite d'of- frir un tableau d'ensemble où l’on voit ce que le régime forestier a déjà fait et ce qu'il doit faire encore pour la conservation ou la restauration des forêts de la Provence. « Notre étude, dit l’auteur, commence par quelques détails sur la Provence forestière depuis la conquête romaine jusqu’à nos jours et se poursuit par un exposé de la situation forestière actuelle. » | La partie historique de ce volume n’est pas la moins intéressante. Le chapitre intitulé : Le Régime des ordonnances nous montre les efforts incessants que, depuis la fin du moyen âge, le pouvoir royal avait tentés (1) Il est rendu compte de tout ouvrage envoyé en deux exemplaires au Secrétaire général de la Société. | (2) M. Paul Carrière, qui alors n’était point encore membre de la Société botanique de France, fut, par acclamation, nommé président d'honneur de la session. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 347 pour empêcher la ruine des forêts (1). Mais les calamités publiques qui accablèrent la Provence rendirent ces efforts impuissants et, durant une longue période, les forêts provençales eurent grandement à souffrir. Ce fut, au xvi° siècle, l'invasion des armées de Charles-Quint, puis les dévastations occasionnées par les guerres de religion; plus tard, pendant les dernières années du règne de Louis XIV, une nouvelle invasion de la Provence ; enfin, les troubles et l'anarchie de la Révolution. Ajoutons que de tout temps nos forêts eurent à subir les ravages résultant d’un pâturage abusif. Les bornes étroites d’un compte rendu ne nous permettent point de suivre pas à pas M. Ferdinand Allard en son exposé de l’œuvre répara- trice. On trouvera dans son livre l'historique, avec texte à l'appui, de la législation qui fournit à l'Administration actuelle les moyens d’exercer son action bienfaisante. Le chapitre relatif aux usages et emplois des bois forestiers de Pro- vence intéressera plus particulièrement les botanistes, et nous tenons à le leur signaler. Nombreuses et variées sont les essences qui peuplent les forêts de la Provence, et M. Ferdinand Allard donne à leur sujet beaucoup de détails instructifs. Nous lui adresserons pourtant, à cel égard, une légère critique : pourquoi n’applique-t-il pas à ces diverses espèces leur nom botanique et se contente-t-il de désigner les arbres par des noms français, dont la signification n’est pas toujours bien pré- cise, ce qui peut amener parfois une certaine confusion ? Au cours de son travail, l’auteur a eu l’occasion de citer quelques pas- sages de l’exposé des motifs du Code forestier présenté en 1827 à la Chambre des députés par M. de Martignac : « La conservation des forêts, disait le ministre, est un des premiers intérêts des sociétés, et par con- séquent l’un des premiers devoirs des gouvernements. Tous les besoins de la-vie se lient à cette conservation. Leur existence même est un bien- fait inappréciable pour les pays qui les possèdent, soit qu’elles pro- tègent et alimentent les sources et les rivières, soit qu’elles soutiennent et raffermissent le sol des montagnes, soit qu’elles exercent sur l’atmos- Phère une heureuse et salutaire influence. La destruction des forêts est souvent devenue, pour les pays qui en furent frappés, une véritable Calamité et une cause prochaine de décadence et de ruine. » Ces considérations n’ont pas cessé d’être vraies, et l’on ne doit laisser échapper aucune occasion de les rappeler. L. LEGRÉ. (1) Le rôle de protection, attribué, en d’autres parties du royaume, à la laîtrise des Eaux et Forêts, fut, pour la Provence, confié à une chambre spé- Ciale du Parlement d’Aix, établie au commencement du xvii* siècle, laquelle prit le nom de Chambre forestière. Ce nom n’est point tombé en désuétude : les Provençaux de la campagne, qui ont conservé l’usage de la langue provençale, appellent actuellement l’Administration des Forèts la Chambro fourestiero. 318 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. J. D'ARBAUMONT. Sur l'évolution de la Chlorophylle et de l'Amidon dans la tige de quelques végétaux ligneux (Ann. sc. nat. Bot., 8° série, t. XIII et XIV, p. 319-510, 1901). Le but que se propose l’auteur de cet important Mémoire est de reprendre l’étude des phénomènes amylo-chlorophylliens en suivant l’ordre chronologique où ils se produisent. Le travail de M. d’Arbau- mont comprend, par suite, quatre parties : I. — Etude de l’amylochlorogénèse dans le cône végétatif et les premiers entre-nœuds de la tige ; | | IT. — Allures propres et relations réciproques de la chlorophylle et de l’amidon au cours de l’été et en automne, c’est-à dire au moment où cesse l'accroissement en longueur ; III. — Etat des mêmes substances et de leur milieu pendant la période hivernale ; IV. -— Phénomènes de régénération printaniers. Si l’on examine un cône végétatif en voie d’accroissement, on voit que sa partie méristématique terminale ne renferme pas d’amidon, mais que cette substance apparait à un niveau un peu inférieur : 1° dans la moelle; 2° à la base des jeunes mamelons foliaires, d’où elle progresse, d’une part, dans le parenchyme foliaire, de l’autre dans le parenchyme cor- tical et les rayons médullaires de l’entre-nœud inférieur de la tige. Cet amidon offre d’ailleurs le plus souvent un caractère transitoire et disparait, soit totalement chez la plupart des espèces à suber interne, soil à l'exception de l’endoderme chez les espèces à suber externe. Quelle est l’origine des grains d’amidon ? Pour M. Belzung, le grain d’amidon doit être reconnu comme principe générateur du corpuscule chlorophyllien; mais, inversement, les grains de chlorophylle peuvent reconslituer leur hydrate de carbone générateur en empruntant à leur propre substance les matériaux nécessaires. M: d’Arbaumont pousse plus loin l'observation. Dans le méristème terminal existent des granulations albuminoïdes ou plastides, colorables en Jaune par l’iode ioduré. Ces plastides peuvent devenir l’origine de grains d’amidon qui apparaissent soit isolés, soit en nombre variable au centre ou au bord du plastide. S'il s’agit de grains isolés, ils ne tar- dent pas à grossir en distendant leur membrane albuminoïde et la réduisant à une mince pellicule qui peut même éclater. Dans le second cas, les masses amylacées restent en général petites et ne tardent pas à entrer en régression, tandis que leur enveloppe albuminoïde s’épaissit, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 349 et, s’imprégnant d’un pigment d’abord jaunâtre, puis vert, constitue finalement un grain de chlorophylle complet qui continue encore à grossir après la disparition totale de ses enclaves amylacées. Contraire- ment à l'opinion de M. Belzung, le granule protéique initial de la tige serait le point de départ des phénomènes amylochlorophyiliens, qui com- menceraient par un corpuscule albuminoïde pour aboutir à un corpuscule albuminoïde en passant par l'intermédiaire d’un hydrate de carbone. Mais, si l’amidon nous apparaît comme un élément générateur des grains de chlorophylle, il est loin d’être un facteur indispensable de cette formation qui peut se produire en son absence (Charme, etc.). L'origine des grains d’amidon dans les tissus incolores de la tige est la même : ils procèdent d’un granule protéique (leucoplastide de Schimper), avec cette différence que ce granule ne s’imprègne pas de pigment vert, et qu'il tend à se résorber avec le grain d’amidon auquel il a donné naissance. Les plastides amylochlorophylliens ne se comportent pas tous d’une manière analogue. Il en est qui se forment dans des cellules du mé- ristème à plasma granuleux colorable par les solutions aqueuses de bleu de métylène et de bleu-violet d'aniline (cyanocystes) ; ces plas- tides se dégagent de bonne heure de la couche protoplasmique où ils ont pris naissance, d’où le nom de gymnochlorites que propose de leur appliquer M. d’Arbaumont. Les autres naissent dans des cellules à pro- toplasma clair et non colorable par les réactifs précédents (cellules dites achroocystes) ; ils restent indéfiniment engagés dans la couche proto- plasmique qui les a formés, d’où le nom d'endochlorites. - Les endochlorites ont une structure le plus souvent d'apparence homo- gène, quelquefois granuleuse; ils sont en général plus réfringents que les gymnochlorites et ne sont pas gonflables par l’eau. Les gymnochlo— rites peuvent affecter quatre formes : lenticulaire aplatie, irrégulière, lenticulaire ponctuée, réticulaire spongieuse. On en trouve en grains composés. Il sont gonflables par l’eau chez un grand nombre d'espèces, et celte propriété se manifeste surtout après l'apparition de l’amidon d'été : ils affectent alors une forme vésiculeuse. ‘Si l’on examine maintenant l'apparition de l’amidon estival, on. constate que la phase de production intense des jeunes tissus étant terminée, l’amidon disparaît entièrement ou à l'exception de l'endo- derme. Au bout d’un temps plus ou moins long, il reparail, et cela d'autant plus tardivement que la pousse de la plante est plus vigoureuse ; il commence à se montrer dans les entre-nœuds, dont la croissance en longueur est arrêtée ou très ralentie. Le maximum de production a lieu vers les mois d'août ou septembre. Quant au mode d’envahissement des tissus par l’amidon, il est très variable. Chez les espèces à suber externe, 350 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. il peut être : 1° centrifuge dans son ensemble et bilatéral dans les régions corticales et libériennes ; 2 originaire d’une couronne située dans les régions externes de la moelle ; 3° originaire de deux zones ini- tiales, l’une médullaire, l’autre endodermique ; 4° centrifuge et cen- tripète ou franchement centripète. Chez les espèces à suber interne, l’exfoliation de l’écorce primaire met obstacle le plus souvent à la pro- duction notable de l’amidon d’été. Les grains d’amidon d’êété apparaissent généralement plus tôt dans les gymnochlorites que dans les endochlorites. Chez les premiers ils se forment en des points quelconques, souvent au centre lorsqu'il n’y en a qu’un (formation sporadique), tandis que chez les seconds la forma- tion est ordinairement latérale ou périphérique. I] peut en apparaître enfin aux dépens de granulations protéiques du plasma pariétal des cyanocystites (formation libre). Au début de la période hivernale, on assiste à la résorption de cet amidon d’été, suivant un processus général des plus variables, laissant finalement dans les cellules restées vivantes un résidu granuleux dans lequel on ne peut plus identifier les restes des plastides primordiaux. Cette résorption peut être totale ou partielle. Quant aux chlorites, ils subissent, pendant la période de froid, des modifications plus ou moins profondes, les unes transitoires (décolora- tion, changement d'orientation), les autres permanentes (altérations de forme et de consistance, avec diminution de volume pouvant aller excep- tionnellement jusqu’à la dissolution totale). Le tanin, localisé plus spécialement dans les achroocystes, suit une marche inverse de l’amidon : il a son maximum en hiver, et, précédem- ment, dans les jeunes tiges pauvres en amidon, et il entre en résorption lors de la régénération printanière de cette substance. Les noyaux des achroocystes varient peu ; ceux des cyanocystes sont frappés de dégénérescence. Au printemps, l’amidon se régénère, souvent même bien avant le début de la végétation. Lors du développement des bourgeons, il se pro- duit une régression temporaire pouvant aller jusqu’à la disparition totale, après quoi on remarque une nouvelle et active formation, qui est défi- nitve. Pendant ce temps, les cyanocystes reprennent leur aspect antérieur ; mais, tandis que la plupart des gymnochlorites ne modifient pas leurs propriétés, ceux d’entre eux qui étaient primitivement diffusibles au contact de l'eau perdent cette particularité et deviennent stables. Les endochlorites, maintenus en hiver par le protoplasma condensé en réseau ou en bordure de la cellule, sont mis en liberté et reprennent leur position estivale. Les phénomènes de déformation, décoloration et modi- Mn, DA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 351 fication d'orientation se reproduisent en sens inverse, mais d’une manière incomplète, qui se traduit le plus souvent par une diminution de volume des endochlorites, indice d’une dégradation qui, à la longue, peut amener la désorganisation complète du corps chlorophyllien. L. Lurz. E. GRIFFON. L'assimilation chlorophyllienne et la structure des plantes (Série scientifique ScienrTrA, n° 10). 1 vol. in-8° écu. Paris, Carré et Naud (s. d.). Les végétaux à chlorophylle empruntent à l'atmosphère la majeure partie du carbone qui leur est nécessaire grâce à l’action du pigment chlorophyllien sur l’acide carbonique sous l'influence des radiations lumineuses. Le carbone de l’acide carbonique est fixé et l’oxygène rejeté à l’extérieur. On peut donc mesurer en quelque sorte l’intensité de l’assimilation en déterminant le volume d’acide carbonique absorbé, ou, ce qui revient au même, celui de l’oxygène dégagé. De nombreux auteurs ont étudié cette importante question. On peut citer parmi eux : Garreau, de Saussure, Bonnier et Mangin, Boussin- gault, Correnwinder, Sachs, Saposchnikoff, Dehérain, Petermann, Lau- rent, Bokorny, Mazé, etc., etc. Le petit volume que présente aujourd’hui M. Griffon constitue la mise au point des travaux qui ont spécialement trait aux relations qui existent entre la structure anatomique des tissus assimilateurs de {a plante et son énergie assimilatrice. Successivement sont passés en revue les végétaux à vie normale, les parasites et les saprophytes, puis ceux dont la structure a été modifiée par le milieu dans lequel ils vivent (action de la lumière, de la chaleur, de l’état hygrométrique, des sels minéraux), Enfin, dans un dernier chapitre, est discutée la valeur des divers facteurs anatomiques ou chimiques au point de vue des variations de la quantité de carbone fixée. La relation qui existe entre cette quan- tité, l'importance plus ou moins grande du parenchyme palissadique et de la proportion de chlorophylle est mise en relief, ainsi que l'influence relardatrice exercée par le développement des tissus incolores, de la cuticule, des poils, des pigments colorants, la présence d’acides orga- niques dans le parenchyme foliaire, la diminution du nombre des sto- Mmates, etc. Le petit ouvrage de M. Griffon est appelé à être lu avec intérêt par Ceux qui veulent se mettre avec facilité au courant des recherches en- treprises dans cette branche importante de la physiologie végétale. L. Lurz. 392 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. E. de WILDEMAN. Observations sur les Apocynacées à latex re- cueillies par M. L. Gentil dans l’état indépendant du Congo en 4900. Publication de l'État indépendant du Congo. Bruxelles, V° Monnom, À br., 38 pages, 1901. À une époque où la question des caoutchoucs constitue une des plus importantes préoccupations des colonisateurs des régions tropicales, la description par M. de Wildeman de cinq Apocynacées à latex ne pou- vait manquer d’un certain intérêt. Ces plantes appartiennent : Deux au genre Landolphia : L. owariensis Pal. Beauv. (nom indig. Matofé-Mango) ; L. Gentilii de Wild., nov. sp. (Bongew); Deux au genre Carpodinus : C. Gentiliide Wild., sp. nov. (Masindja); C. turbinatus Stapf. (Bosele Montani); Une au genre Clitandra que l’absence de fleurs a empêché de nom- mer avec certitude (nom indigène : Mondongo). Le Landolphia owariensis semble assez répandu dans l’Afrique tro- picale; c’est une des plantes productrices de caoutchouc les plus impor- tantes. Il est assez voisin du L. Heudelotii, dont il se distingue surtout, d’après M. Hua, par la glabrescence parfaite de ses feuilles à l’état adulte, ainsi que par la grosseur de son fruit non atténué à la base. Il donnerait un caoutchouc de bonne qualité, mais cette opinion rencontre quelques contradicteurs, probablement par suite d’une confusion entre des plantes assez semblables d’aspect, quoique appartenant à des espèces différentes. Le Landolphia owariensis, dépourvu de fleurs, ressemble d’ailleurs beaucoup au L. Klaïinii, ce qui a donné lieu à des erreurs, notamment en ce qui concerne l'ère de distribution géographique de ces deux plantes. Le L. Gentilii, également voisin des L. Heudelotii et L. owariensis, se distingue du premier par la glabrescence de ses feuilles et par ses fruits ovoïdes, jaunâtres; il s’éloigne du second par son style terminé par un renflement stigmalique cylindrique-cupuliforme, à bord frangé, d'où émergent deux lobules allongés, par les loges de la corolle attei- gnant 5 millimètres, pubescents sur la face externe, sauf dans la partie recouverte dans le bouton par le pétale voisin, et par le tube de la co rolle velu extérieurement, sauf dans la partie recouverte par les sépales (chez le L. owariensis, la base du tube est glabre, les lobes de la corolle sont entièrement velus à l'extérieur, le stigmate est obovoïde, non cupulé). Le Carpodinus Gentilii présente une certaine analogie avec le C. ful- vus Pierre; il en diffère cependant par ses feuilles cunéiformes arrondies REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 393, à la base, jamais cordées, à pétiole assez long. Cette plante ne possède pas de vrilles. — Hab. : entre le lac Léopold et le lac Tumba. Le C. turbinatus n'offre d'intérêt qu’au point de vue de sa réparti- tion géographique : l'échantillon étudié par M. de Wildeman est ori- ginaire de la région du lac Léopold IT. La plante parait done plus ré- pandue qu’on ne croyait jusqu'ici. Quant au Clitandra, il semble devoir se ranger dans le sous-genre. Anthoclitandra et parait voisin des C. Gilletii de Wild. et C. orien- talis K. Schum. L. Lurz. H. LECOMTE et Ch. CHALOT. Le Vanillier : Sa culture, prépara- tion et commerce de la Vanille. Paris, Naud, éditeur, 1901, 1 vol. in-8°, 228 pages avec figures dans le texte. Ce nouveau travail est conçu dans le même esprit que les précédents ouvrages sur le Cacaoyer, les arbres à gutta, le caféier et le coton. Après avoir indiqué les principaux Mémoires qui depuis celui de. Carolus Clusius font mention de la Vanille, les auteurs s'étendent lon- guement sur les caractères botaniques des Vanilliers et en particulier sur ceux du Vanilla planifolia qui est l'espèce de beaucoup la plus répandue et fournissant la meilleure vanille. Les conditions de climat et de sol, la préparation du terrain, la plantation, les engrais à employer, : les parasites animaux et végétaux contre lesquels on a à lutter, font l’objet de chapitres spéciaux destinés, suivant le désir même des au- leurs, à renseigner à l'avance nos compatriotes attirés vers les colonies lointaines sur ce qu’ils pourront tenter et à les armer du bagage dé con- naissances nécessaires pour éviter autant que possible les expériences . inutiles et onéreuses. |: ; C’est avec un véritable luxe de détails que se trouve traitée la pollini-. salion artificielle. On sait, en effet, que chez les Vanilliers, l'autofécon- dation étant impossible, par suite de la conformation même du sligmale, la pollinisation se trouve réalisée naturellement par les insectes. Mais : cette intervention est trop incertaine et dans le but d'obtenir un ren- dement plus cons:dérable, le procédé de pollinisation artificielle est aujourd’hui universellement pratiqué. D’excellentes figures qui accom-. Pagnent le texte permettent de comprendre facilement les diverses phases de cette délicate opération. Ce n’est guère que six ou sept mois après la pollinisation que les cap= Sules sont complètement formées. Mais une fois cueillis ces fruits doivent être soumis à toute une série de manipulations variables suivant les pays et destinées à provoquer le développement du parfum. Les auleurs nous renseignent sur les modes de préparation actuellement en Usage au Mexique, à la Réunion et à Mayotte: 19 5 Bts} 1? CT: XLVIL. | (SÉANCES) 23 Ces Le 354 SOCIËTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Un chapitre spécial est consacré à la vanilline qui communique à la vanille son parfum spécial, et à une autre substance odorante moins importante, qui accompagne la première, le pipéronal. D'après M. Le- comte un ferment oxydant serait l’agent actif de la production de vanil- line dans les fruits. On trouve ensuite d’intéressantes observations concernant le vanil- lisme, c’est-à-dire l’ensemble des accidents constatés chez les personnes occupées à la manipulation de la vanille. Les troubles occasionnés sont toujours éphémères et l'existence des préparateurs de vanille ne se trouve jamais compromise. Les derniers chapitres ont trait à la production de la vanille au Me- xique et dans les colonies étrangères, dans nos colonies de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, de Madagascar, de Mayotte, du Congo et de Tahiti. C’est par un aperçu général du commerce de la vanille en France, en Angleterre, en Allemagne et aux États-Unis que se termine cet intéres- sant ouvrage d’une lecture aussi facile qu’agréable et qui ne peut man- quer de trouver le meilleur accueil auprès de tous ceux qu’intéressent les cultures coloniales. Paul GUÉRIN. A. CHEVALIER. Monographie des Myricacées : Analomie et histo- logie, organographie, classification et description des espèces, distri- bution géographique (Thèse, Faculté des scienees de Paris, 1901, 258 pages, 20 figures, 2 planches, 1 carte). - Après un aperçu général des différents travaux auxquels ont donné lieu jusqu'alors les Myricacées, l’auteur divise son Mémoire en deux parties : la première est consacrée aux caractères anatomiques de la famille et comprend successivement, d'abord l’histologie de la racine, de la tige et de la feuille, puis celle des tubercules radicaux, et enfin la morphologie interne des organes de la reproduction. La seconde partie traite de la classification et de la description des espèces avec leur dis- tribution géographique. La structure de la racine ne présente rien de particulier. Dans la tige, le parenchyme cortical contient des cellules à tanin et des cellules à oxalale de chaux, mais on ne rencontre dans l'écorce ni canaux sécré- teurs, ni cellules sécrétrices, ainsi que le prétendaient quelques auteurs. La substance brune, insoluble dans la potasse à froid, contenue dans certaines cellules mortes, ne serait autre chose, d’après M. Chevalier, que de la lignine gommeuse. En raison des caractères importants qu’il peut fournir parfois pour la distinction d’espèces affines, le tissu épidermique de la feuille avec ses cryptes el ses poils a été étudié avec détails: L’épiderme du limbe géné- . REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 355 ralement simple est quelquefois enduit d’une mince exsudation cireuse ; celui de la face inférieure est creusé de cryptes contenant toujours dans le jeune âge un poil glanduleux massif ou en disque dont l’écusson se remplit d'huile essentielle pouvant remplir complètement la crypte à un moment donné. Les poils tecteurs sont unicellulaires et scléreux. Les racines et fréquemment aussi les tiges souterraines des Myri- cacées portent des tubercules occasionnés par un mycophyte, le Frankia Brunchorsti. L'auteur a fait de ces excroissances une étude aussi com- plète que possible et a montré que la pénétration du Frankia occasionne dans les cellules envahies la disparition de l’amidon et l’hypertrophie du noyau. Après subérification de leurs membranes, ces cellules meurent bientôt et il s’y produit un abondant dépôt de lignine gommeuse qui imprègne le plasmode et s’ajoute aux débris du mycophyte en formant des masses brunes. Dans la suite le tubercule meurt ainsi que la racine support. Ces tuberculoïdes qui ne sont autre chose que des racines arrêtées dans leur développement sont formés tantôt d’un cylindre central unique, lantôt de cinq ou six cylindres centraux, la formation de ces derniers résultant de la pénétration du Champignon dans le méristème du sommet de la radicelle. Le Frankia ne se rencontre pas sur les racines croissant dans l'eau. L’inflorescence des Myricacées est un chaton en fleurs apérianthées insérées à l’aisselle de bractées. Dans les Gale et les Comptonia les ra- meaux qui portent les chatons meurent après l'émission du pollen ou la chute des graines, tandis que chez les Myrica ces rameaux continuent à s’accroître ensuite. : Dans les Gale l'ovaire lisse est flanqué de deux bractéoles entières se développant en flotteurs aérifères qui facilitent plus tard la dissémi- nation du fruit lequel est une noix recouverte d’un épiderme à parois minces (plantes hydrophiles). Les Comptonia possèdent également un ovaire lisse avec deux. brac- téoles laciniées, munies d’émergences à la base et se développant en une véritable cupule autour du fruit qui est un akène fortement sclérifié à Sa surface. Cette cupule qui protége le fruit contre le froid a permis à l'unique espèce, le C. peregrina, de s’avancer fort loin dans le nord de l’Amérique septentrionale. Chez les Myrica les bractéoles sont nulles ou non accrescentes. Dans le fruit le mésocarpe seul est sclérifié, l’épicarpe et l’endocarpe restant parenchymateux. Chez les espèces de la section Morella les papilles de l’épicarpe sont charnues et gorgées de suc, mais chez la plupart des espèces ces papilles se recouvrent d’une épaisse couche de cire qui exsude à travers la paroi de l’épiderme et revêt bientôt tout le fruit. 396 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (espèces xérophiles). On trouve encore parmi les Myrica certaines espèces où le fruit, résultant d’ovaires primitivement distincts, est dé- signé sous le nom de syncarpum. Le tégument séminal provient de l’unique tégument ovulaire lequel comporte quatre à six assises de cellules. Dans cet ovule qui est dé- pourvu de funicule et orthotrope, le tube pollinique pénètre par le micropyle. À maturité la graine ne possède plus en dehors de ses deux cotylédons à parenchyme protéique amylifère et huileux qu’une seule assise d’albumen. P. GUÉRIN. D'après M. Chevalier, la place des Myricacées est encore incertaine autour des Salicacées, Pipéracées et Juglandacées. Trois genres seule- ment constituent cette famille; ce sont Gale, Comptonia et Myrica. Le premier est à feuilles minces caduques, sans stipules, dioïque, à ovaire muni de deux bractées se développant en flotteurs aérifères ; 1l renferme quatre espèces de l’hémisphère boréal. Le Gale palustris Lamk occupe dix-neuf déparlemeuts du nord et de l’ouest de la France, l’Europe, le nord de l’Asie et de l'Amérique et offre plusieurs variétés. A côté se place le G. portupalensis C. DC., dont la patrie est incertaine, ne différant guère du premier que par le tomentum général très dense et le nombre de ses chatons fructifères. Le G. japonica, connu seule- ment au Japon, est remarquable par l'allongement et la serrature des feuilles, ainsi que par la pilosité. Enfin G. Hartwegi Watson, observé en Californie, Orégon, Mexique, porte des feuilles linéaires et de fines nervilles en réseau. Le genre Comptonia, composé d’une seule espèce, est facile à dis- tinguer par ses feuilles minces caduques, pinnatifides, par ses stipules, son ovaire à bractéoles laciniées se développant en cupule et ses épis sphériques. Le C. peregrina L. est propre au Canada et aux États- Unis. Le dernier genre, Myrica, est le plus nombreux; il se reconnaît à ses feuilles persistantes, dentées, ses fleurs dioiques ou monoïques, Son ovaire cireux sans bractéoles, ses épis lâches, on y distingue trois sec- tions : 1° Morella, avec 7 espèces habitant l’Asie orientale, le Népaul, l’Aus- tralasie. 2° Faya, formé de 3 espèces (Portugal, Açores, États-Unis). Lo Cerophora, renfermant 26 espèces de l'Afrique tropicale et méri- dionaïe et 14 espèces américaines. Après un long chapitre consacré à la taxinomie et que nous venons de: résumer très brièvement, l’auteur, dans un examen intitulé « Résule: ne REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 357 tats », revoit la famille au point de vue systématique, biologique, ana- tomique et de la distribution géographique ; une de ses conclusions est très digne d’attention, c’est que l’espèce, dans la famille des Myricacées, est en général mal fixée et que chacune varie dans des limites assez étendues. Dans un appendice, l’auteur cite les herbiers qui ont fourni des maté- riaux au monographe, les collecteurs et les numéros étudiés pour cha- cun d'eux, enfin il a dressé une table alphabétique des noms linnéens et prélinnéens. On s’apercevra, en lisant sa monographie, que M. Chevalier n’est ni linnéen, ni jordanien quant à l'importance donnée à l'espèce; mais, si d’aucuns lui font un reproche de n’avoir pas compris assez largement le stirpe, du moins il met en relief les espèces de premier ordre à l’aide de Caractères particuliers et en les décrivant plus largement. Le soin donné à la forme et aux dispositions typographiques apporte une grande clarté dans la classification. Les descriptions sont en français, même celles des espèces nouvelles, qui sont au nombre de dix, ce sont: Gale japonica, Myrica nana, M. incisa, M. Dregeana, M. myrtifolia, M. glabris- sima, M. elliptica, M. comorensis, M. Curtissi, M. Funckii. Les morphologies macroscopique et microscopique sont deux sœurs qui se dédaignent un peu trop l’une l’autre en botanique; M. Chevalier leur donne une importance égale. « L’anatomie, écrit-il, fournit des Caractères importants, permettant de mieux apprécier la valeur de chaque espèce et une Monographie spécifique ne saurait faire abstraction de ces caractères…, par contre il serait exagéré de prétendre caractériser chaque espèce et sa filiation seulement en examinant ses caractères ana- tomiques » C’est, croyons-nous, une opinion très sage et l’on appréciera avec beaucoup plus de vérité l’importance des caractères de tout ordre, On arrivera à une plus exacte hiérarchie de ces caractères et par con- Séquent à une méthode plus naturelle, lorsque la systématique èt l’ana- tomie végétales se prêteront l’une à l’autre sans restriction un concours muluel. F. GAGNEPAIN. HUA et CHEVALIER. Les Landolphiées (lianes à caoutchouc) du Sénégal, du Soudan et de la Guinée française (Journal de botanique Morot, 1. XV 1901), n°* 1,2, 3 et 4). Tirage à part de 36 pages. Après quelques lignes, rappelant l’état actuel de la question et Pin- certitude des connaissances jusqu’à notre époque, les auteurs étudient le mode de végétation des Landolphia et Carpodinus, les variations de la pubescence, du port, etc., enfin les caractères différentiels des deux Senres. La présence de sclérites dans le péricarpe des baies du Landol- Phia, la pauvreté du corymbe du Carpodinus, les inforescenees termi- 358 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nales dans le premier et axillaires dans le second sont autant de notes pratiques permettant de les distinguer. D’après M. Pierre, la méristèle des pétioles, c’est-à-dire le faisceau libéro-ligneux est en arc ouvert dans le Carpodinus, fermé en cercle ou en ellipse dans le Landolphia. Un tableau synoptique de deux pages environ sert à établir la distinc- tion des deux genres et de leurs espèces, ainsi que de leurs variétés les plus importantes. Chaque espèce fait ensuite l’objet d’une étude proportionnée à son importance : les noms vernaculaires indigènes sont cités avec leurs variantes suivant les pays et les dialectes; les changements sur un même individu quant à la forme, à la consistance des feuilles, au déve- loppement et à la place des vrilles, à la pubescence ou à la glabréité, au port, à l’aspect du bois, elc., sont soigneusement enregistrés. _Les fruits, qui donnent des caractères importants, sont décrits et sou- vent figurés. Enfin la station préférée, l’altitude et l'aire géographique sont re- latées soigneusement. Le côté pratique ou technique de la question n’a pas été non plus négligé, grâce aux documents et aux souvenirs rap- portés par l’un des auteurs de son expédition scientifique au Sénégal et au Soudan : récolte, coagulation du latex, qualité des produits, etc. Pour ces plantes peu el mal connues, il fallait bien faire la critique des espèces. Ont été examinés à ces divers points de vue : Landolphia Heudelotii À. DC., L. owariensis P. B., L. amæna Hua, L. senega- lensis Kostch. et Peyr. (L. florida Benth. ), Carpodinus dulcis G. Don, C:hirsuta Hua. Comme conclusion, une seule espèce le Landolphia Heudelotii A. DC., fournit la presque totalité du caoutchouc du Sénégal, du Soudan et de la Guinée française. Elle est remplacée par le L. owariensis P. B., plus méridional, dans les pays avoisinant le golfe de Guinée et dans le Congo. Ce Mémoire est un exemple des heureux résultats qu’on peut attendre de la collaboration da botaniste de laboratoire et du botaniste voyageur. GAGNEPAIN. WARMING (Eug.). Sur quelques Burmanniacées recueillies au Brésil, par M. le D° A. Glaziou (Oversigt over det. Kgl. danske videnskab. Selskabs Forhandlinger, 1901, n° 6). Brochure in-8°, 16 pages, 2 pl. Grâce aux échantillons envoyés à Copenhague par M. Glaziou, soit en herbicr, soit dans l'alcool, le D'Taubert de Berlin, signala (Verhandl. des botan. Vereins für Brandenburg, 1894; p. LXVI) deux genres nou- RTE REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 359 veaux de Burmanniacées, mais aucune description, ni dessin n’accom- pagnait sa courte Note qui n’élait qu’une promesse, et elle ne fut pas tenue par Taubert qui mourut en 1597 au Brésil; c’est pourquoi, à l’aide des matériaux déjà utilisés et des dessins exécutés sous la direc- tion de Taubert, créateur du Glaziocharis macahensis et du Tricyphus fungiformis, M. Warming s’est efforcé de terminer son travail inachevé relatif à ces deux genres comprenant chacun une espèce. De longues descriptions et deux planches sont consacrées à ces curieuses plantes d'une famille bizarre, et M. Warming a fait suivre leurs diagnoses latines d'utiles commentaires. C’est avec les Thismia que ces deux genres ont le plus d’affnité. L'occasion était bonne de revoir les matériaux relatifs aux espèces, et M. Warming n'y a point mauqué; il a pu ajouter de nouvelles observa- tions qui complètent ou rectifient ce que l’on en savait : variation, port, inflorescence, organographie, fécondation; des croquis multipliés dans le texte en facilitent l'intelligence ; une espèce inédite, le Thismia janei- rensis Warm., vieut grossir le groupe des Burmänniacées. M. Warming termine son travail par l'identification des numéros col- lectés par M. Glaziou avec les espèces connues et par la liste bibliogra- phique des plus récentes contributions apportées à l’histoire de celte famille. GAGNEPAIN. GODFRIN. Caractères anatomiques des Agaricinés. Nancy, 1901. Frappé de l'insuffisance des caractères extérieurs, presque exclusive- ment employés jusqu'ici pour la détermination des Champignons supé- rieurs, l’auteur a voulu rechercher si les caractères anatomiques ne seraient pas de nature à combler cette lacune, spécialement en ce qui concerne les Agaricinés. Les observations réunies dans ce premier opuscule sont relatives Seulement à quelques espèces du genre Panæolus et concernent exclusi- vement le chapeau, la profonde différenciation externe de cetle portion de l’appareil sporifère la désignant dès l’abord comme le siège probable des différenciations structurales recherchées. Or il résulle de ce travail que les caractères anatomiques sont d’une assez grande constance pour permettre de définir souvent à eux seuls les espèces. Ces caractères sont empruntés à la fois à la couche limitante supérieure du chapeau (revé- tement de Godfrin, cuticule de Fayod), aux lamelles hyméniales, et aussi au tissu fondamental du chapeau, interposé à ces deux formations (tissu réceptaculaire). Ainsi la couche de revêtement, réduite à une seule assise de volumi- neuses cellules dans le Panæolus fimicola, comporte deux et parfois trois assises de cellules plus irrégulières, avec çà et là une papille 360 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. piriforme saillante, dans le P.campanulatus, et un plus grand nombre d'assises encore dans le P. sphinctrinus et le P. retirugis. L'hymène du P. fimicola diffère de celui des autres espèces étudiées par la présence de longues cystides saillantes, qui traversent toute la couche stratifiée sous-hyméniale et vont prendre insertion sur les files cellulaires de la couche moyenne des lames (mésostrate). À ce propos, l'auteur remarque que l’origine profonde des cystides ne permet pas dè les homologuer, comme le font d’autres auteurs, avec des basides. Aux caractères précédents s'ajoutent ceux dus aux différences de forme des spores : elliptiques dans le P. fimicola, elles offrent, chez les autres espèces, plus ou moins la forme de citron. E. BELZUNG. ZEILLER (R). Note sur la flore du Chansi (Extrait des Annales des Mines, livraison d’avril 1901). Paris, 1901, 97 pages in-8° et une planche. La flore fossile des gîtes houillers du Chansi a déjà été l’objet de travaux intéressants ; l’un, de Schenk, publié il y a une vingtaine d’an- nées, sur des empreintes recueillies dans le sud-est de la province par M. de Richthofen ; l’autre, beaucoup plus récent, de M. Abbado, sur des fossiles végétaux recueillis dans le Chansi septentrional par Mgr Fogolli. Malgré cela, nous connaissons encore fort imparfaitement cette flore fossile ; aussi a-t-il paru intéressant à M. Zeiller de publier les résultats de l'étude, qu’il vient de faire, d'échantillons rapportés par M. Leprince- Ringuet, ingénieur au Corps des Mines, et donnés par lui à l'École supérieure des Mines, à la suite d’une mission dont il avait été chargé, en 1898-1899, dans cette province chinoise ; de les combiner avec ceux de Schenk et de M. Abbado, afin de formuler des conclusions au sujet de l’âge de ces dépôts houillers du Chansi. - Les échantillons de M. Leprince-Ringuet sont malheureusement peu nombreux et peu variés, mais les localités sont très exactement indi- quées ; elles se réfèrent soit à des couches d’anthracite, soit à des houilles grasses. Ces échantillons ne renferment aucune empreinte de Fougère; les Equisétinées sont représentées par un seul fragment de tige ; les Lycopodinées par de nombreux lambeaux ou empreintes d'écorces de Lépidodendrons, ainsi que par plusieurs échantillons de Stigmaria ; il ya, en outre, un certain nombre d'empreintes plus ou moins fragmentaires de feuilles - de Cordaitées, et quelques graines. Voici les espèces qui ont pu être déterminées : Calamites cf. leioderma, Gutbier ; Lepidodendron Oculus-felis, Abbado sp.; L. Gaudryi, Renault; Stigmaria ficoides, Sternb. (sp); Cordaites principalis, Germar (sp. ); Poacordaites sp.; Cordaicarpus cf. ellipticus, Sternb. RICE Con REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 361 (sp.). Chacune d'elles est l'objet d'observations, et la plupart sont figurées sur la planche en phototypie qui accompagne la Note. L'auteur donne ensuite la liste des espèces déterminées, tant par Schenk que par M. Abbado, avecles rectifications certaines ou probables qu’elles lui semblent comporter; les indications aussi qu’elles fournis- sent quant à l’âge des dépôts, en se référant à ce qui a été observé en Europe. | | Dans ses conclusions finales, M. Zeiller, en rapprochant ses détermi- nations de celles de ses prédécesseurs, montre que les types les plus Significatifs des gisements, soit d’anthracite, soit de houille grasse du Chansi, sont les uns identiques, les autres alliés de très près à des espèces du Stéphanien tout à fait supérieur, ou de la base du Permien. La présence du Tœæniopteris multinervis, dont la détermination par M. Abbado ne laisse prise à aucun doute, porterail même à considérer tous ces dépôts comme permiens; mais vu le grand éloignement de la région par rapport aux gisements européens, il semble plus prudent à l’auteur de désigner les couches houilléres du Chansi comme permo- houillères. Il lui paraît en outre que les couches du Liao-Toung et du Tchéli sont du même horizon. En terminant, M. Zeiller fait observer que M. de Loczy, dans ses études sur les formations marines du carbonifère de la région de Kansou, ävait déjà émis l’opinion que les gisements de houille du Chansi, du Liao-Toung et du Tcheli devaient, comme elles, appartenir au Permo- houiller ; que lui-même avait antérieurement donné une indication analogue dans un travail sur la flore fossile des couches de charbon du Tonkin. P. FLICHE. ZEILLER (R). Note sur la flore fossile du Tonkin (Extrait du compte rendu du VIIIe congrès géologique international, 1900), 4 pages in-8, En 1882, M. R. Zeiller avait pu déterminer et décrire un certain nombre d'empreintes provenant des gisements charbonneux du bas Ton- kin, et établir qu’elles appartenaient à dés espèces, soit européennes, soit indiennes, et la composition de cette flore l'avait conduit à la consi- dérer comme d'âge rhétien. Depuis, à deux reprises différentes, de nou- velles récoltes lui avaient permis de confirmer ces résultats. Dans ces dernières années, de nombreux et fort beaux échantillons de même Provenance ont été envoyés à l'École supérieure des Mines par les com- Pagnies d’exploitation des charbons ou par leurs ingénieurs. M. Zeiller s'occupe de rédiger une flore complète de ces dépôts charbonneux du Tonkin ; mais, sur la demande de la Direction du Congrès géologique international tenu à Paris en 1900, il a donné à celui-ci une communi- « 362 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cation préliminaire, forcément très sommaire, de laquelle il résulte que dans les empreintes du bas Tonkin, les Fougères, Equisétinées, Cycadi- nées, Salisburiées, sont représentées par des espéces, les unes apparte- nant à des types déjà connus, soit en Europe, soit dans l'Inde; les autres, en. presque totalité, à des formes très voisines de celles-ci. Une seule forme constituant un genre nouveau, rappelant les Annularia paléozoï- ques, est franchement différente. Dans tous les cas, l’attribution de cetle flore au Rhétien est de plus en plus confirmée. Des empreintes provenant du haut fleuve Rouge appartiennent à une tout autre flore, un Ficus rappelant le F. tiliaefolia du Miocène euro- péen, un Salvinia, des feuilles de Palmiers, d'autres Monocotylédones et de quelques Dicotylédones, indiquent une flore soit crétacée, soit tertiaire. La deuxième attribution, qui semble la plus vraisemblable, a été confirmée par l'étude que MM. Douvillé et Munier-Chalmas ont faite de coquilles d’eau douce (Unios et Paludines) recueillies dans des couches accompagnant les empreintes. Il s’agit d’une flore soit miocène,. soit pliocène. P. FLICHE. 0. LIGNIER, Végétaux fossiles de Normandie, III. — Étude ana- tomique du Cycadeoidea mieromyela Mor. In-4, 44 pages, 1 pl. (Mém. Soc. Linn. de Normandie, t. XX, pp. 329-3792, pl. XII). Le Cycadeoidea micromyela est une tige cycadéenne silicifiée, de pe- tites dimensions, qui a été trouvée vers 1837, à Tournay-sur-Odon: (Calvados), dans des couches appartenant vraisemblablement au Lias moyen. L'étude anatomique détaillée que vient. d’en faire M. Lignier lui a montré qu’elle offre les caractères généraux des Bennettitées, tant en ce qui regarde la structure de l’axe que la constitution et la marche des faisceaux foliaires, ainsi que la présence de bourgeons latéraux plus vu moins nombreux. Cette tige présente vers la base une incurvation assez accentuée, accompagnée d’un rétrécissement graduel de la moelle centrale et d’un épaississement correspondant de l’anneau ligneux, ce qui indique qu’elle venait s’insérer sur une autre tige, dont elle consti- tuait une ramification latérale. Le tissu conjoncetif parenchymateux est parcouru, aussi bien dans les bases de feuilles qui entourent la tige, que dans la moelle centrale de celle-ci, par de nombreux et volumineux canaux sécréleurs, proba- blement gommifères, formés par l’hypertrophie de certaines cellules médullaires. L’anneau ligneux est composé de lames rayonnantes, con- stituées par des trachéides marquées pour la plupart de ponctuations aréolées uni- ou bisériées, parfois de ponctuations allongées transver- salement rappelant celles des trachéides scalaviformes, Les faisceaux foliaires sont formés d’un cordon unique, qui, au moment de sortir de; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 363 la couronne libéroligneuse de la tige, se divise en trois branches, dont la médiane se subdivise à son tour en trois, et les latérales en quatre chacune; chaque cicatrice foliaire est ainsi marquée de onze cicatri- cules, disposées sur un contour rhomboïdal parallèle à ses bords exté- rieurs. Aucun de ces cordons ne possède de bois centripète, ni dans sa région caulinaire, ni dans la base de la feuille. Ges bases de feuilles ne présentent aucune trace d'accrescence, mais elles sont chargées d’un épais feutrage de poils, la plupart tubuleux, unicellulaires, quelques-uns, à la périphérie, étalés en lamelles écail- leuses formées, en coupe transversale, d'une seule rangée de cellules. L'étude des poils qui couvrent de même les bractées des bourgeons laté- raux à montré à M. Lignier qu’à leur début ces poils se présentaient sous cette forme de lamelles aplaties, qui est habituelle chez les Ben nellilées, mais que les cellules constitutives de ces lamelles ne tardaient pas à se dissocier en poils tubuleux indépendants, tels qu’on en observe chez les Cycadées actuelles. Les bourgeons latéraux, généralement cachés dans la cuirasse formée par les bases des feuilles, sont neltement axillaires ; ils sont unique- ment végétatifs, garnis de bractées spatulées, sans aucun indice d’in- florescence terminale. _ Saporla avait rangé cette tige dans son genre Platylepis, caractérisé par des bases de feuilles aplaties en forme de lames transversales, les _Poils qui couvrent les bases des feuilles lui ayant fait méconnaître la forme réelle de celles-ci, qui est régulièrement rhomboïdale. M. Lignier reclifie en conséquence cette attribution générique, et replace le Cyca- deoidea microphylla dans le genre auquel Morière l'avait primiti- vement rapporté ; il voit en lui une Bennettitée, mais il admet, à raison de la dilacération de ses poils lamelleux en poils tubuleux, qu’il marque un passage vers les Cycadées proprement dites. R. ZEILLER. Ludovic LEGRÉ. La Botanique en Provence au XVI: siècle : Louis Anguillara, Pierre Belon, Charles de l’Escluse, Antoine Constanlin. Un volume in-octavo de 193 pages. Marseille, H. Aubertin et G. Rolle, libraires-éditeurs, rue Paradis, 34. 1901. Notre confrère M. Ludovic Legré, poursuivant le cours de ses publi- cations sur la Botanique en Provence au XVI siècle, vient de réunir dans un voiume qui est le cinquième de cette série ({), trois Mémoires (1) Les quatre précédents sont consacrés à : Pierre Pena et Mathias de Lobel (1899), Hugues de Sotier (1899), Félix ét Thomas Platter (1900), Léo- nard Rauwolff (1900). | 301 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dont le Bulletin a eu la primeur : Louis Anguillara (1), Pierre Belon, Antoine Constantin (2). Il y a joint un travail inédit, consacré à l’his- torique des relations de Charles de l’Escluse avec le Midi de la France. L'homme qui devait plus tard occuper le premier rang parmi les bota- nographes de son temps vint à Montpellier, au mois d'octobre 1551, s'inscrire au nombre des étudiants qu’attirait de toutes parts la re- nommée de la célèbre Université. IL était alors âgé de vingt-cinq ans. Un professeur dont la réputation s’étendait fort loin, Guillaume Ron- delet, le Rondibilis de Rabelais, reçut le jeune Clusius, lui donna l'hos- pitalité pendant toute la durée de son séjour à Montpellier et l’employa comme secrétaire. Charles de l’Eseluse, renonçant dès cette époque à devenir médecin, se voua tout entier aux études phytologiques, tandis que la plupart des botanistes contemporains n’étudiaient la science des végétaux que pour en faire application à l’art de guérir. Il né quitta Montpellier qu’en 1554 et, durant ces trois années, il herborisa avec beaucoup d’ardeur dans le Languedoc. Il fit, en 1552, le voyage de Provence, Il vint à Marseille, où il avait l’intention de s’em- barquer pour l'Italie ; au dernier moment il y renonça et reprit le che- min du Languedoc. Les plantes qu’il récolta sur le territoire provençal et dont il donna la description, soit dans sa Flore d'Espagne, soit dans le principal de ses ouvrages, le Rariorum plantarum historia, sont les suivantes : Fumaria spicata, Lepidium Draba, Rhus Cotinus, Anagyris fœtida (à Montmajour près d'Arles, où cette espèce s’est perpétuée), Astragalus massiliensis, Paronychia argentea, Seseli tortuosum, Plumbago europæa, Obione portulacoides, Euphorbia Characias, Quercus Ilex, Q. coccifera, Asphodelus fistulosus. Dans les dernières années de sa vie, Charles de l’Escluse, retiré -à Leyde — où l’Université de cette ville l’avait appelé à remplir la chaire précédemment occupée par Dodoens — entra en correspondance avec un jeune gentilhomme provençal, alors inconnu, mais qui devait rendre célèbre son nom seigneurial de Peiresc. Celui-ci ne cessa, jusqu’à la mort de Clusius, de lui expédier des végétaux de Provence. Un de ces envois comprenait des échantillons d’un Champignon que l’illustre bota- niste décrivit sous le nom de « Fungus coralloeides cancellatus », dans un appendice à son Histoire des plantes rares, inséré à la suite de son traité des Exotiques. C’est présentement le Clathrus cancellatus L. Quelques unes des lettres de Peiresc à Charles de l’Escluse ont êté publiées dans la Collection de documents inédits sur l'Histoire de (1) T. XLVI (1809), Session extraordinaire à Hvèr @) T. XLVIL (1901), Séance du 26 avril. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 365 France. M. Ludovic Legré a trouvé, dans les archives de l’Université de Leyde, deux lettres inédites qu’il a données en appendice. ERN. MALINvauD. Paul GRÉLOT, Nouvelles notes tératologiques sur le Veronica Prostrata L. (Revue générale de Botanique, tome XII, pp. 417- 427, avec 17 figures dans le texte; 1901). Dans une Note précédente (in Revue générale de Bot., XI, 1899), M. Grélot avait déjà décrit, au point de vue morphologique, les mons- truosités variées qu’il a observées chez le Veronica prostrata. Dans ce nouveau Mémoire, après avoir encore décrit deux fleurs remarquables, l’une par l'abondance et la bizarre disposition des pièces pétaloïdes, l’autre par la présence de deux axes au centre de la fleur, l’auteur aborde l’étude anatomique de la nervation du périanthe. Il commence par exposer la course des faisceaux chez les fleurs nor- males. Celle du calice est assez constante ; celle de la corolle est déjà plus variable, ce qui est en relation avec la fusion plus ou moins com- plète des deux pétales latéraux-postérieurs en une pièce impaire. En passant ensuite aux fleurs anormales, nous rencontrons une extrême variété. Certains sépales, ou pétales surnuméraires, ne possèdent qu’une unique nervure, d’autres en ont un grand nombre. Quant aux connexions de ces nervures entre elles et avec celles des autres verti- cilles, elles sont on ne peu plus variées. C’est au point qu’il n'existe aucune disposition typique qui permette de décider si une pièce surnu- méraire appartient au premier ou au deuxième verticille floral. L'auteur est amené à conclure, comme il l’a fait dans ses travaux antérieurs, que le système libéro-ligneux, loin d’avoir de la fixilé, au contraire « se plie aux exigences de la forme et de la dimension des Organes dont il paraît être sous l’entière dépendance. » Disons en finissant que M. Grélot n’a pu découvrir, dans les nom- breuses fleurs qu’il a étudiées, aucun parasite, soit animal, soit végélal. Louis VipaL. SHIBATA (K). Die Doppelbetruchtung bei Honotropa uniflora L. (La double fécondation chez le Monotropa unifora, 16 pages et une. planche). Flora, Bd, 90, Heft 1, 1902. Ce travail a été fait au laboratoire du professeur Miyoshi, à Tokyo. Le Monotropa uniflora croit dans les forèts des environs. Les études furent faites sur deux lots. Un premier lot fut récolté au nilieu d'avril; un certain nombre de pieds furent apportés au labo- raloire et, sous cloche, se développérent parfaitement. La floraison: 366 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. eut lieu le 3 mai; la pollinisalion artificielle fut immédiatement prati- quée, et les ovules surveillés quotidiennement. Ce ne fut que le 13 mai que la fécondation commença. Un second lot fut récolté au milieu de mai et cultivé dans les mêmes conditions. La floraison en eut lieu le 4° juin. La pollinisation fut faite, et, dès le 7 juin, c’est-à-dire au bout de six jours seulement, on constatait la fécondation. La technique a été celle des coupes : fixation au Flemming fort, inclu- sion dans la paraffine, triple coloration de Flemming, ou encore fixation au sublimé acétique et coloration fuchsine-vert d’iode. Mais l’auteur a aussi observé quelques phases directement sur le vivant, ainsi que l’a fait M. Strasburger sur le Monotropa Hypopitys (in Bot. Ztg, 1900, p. 298). | Les résultats, dans leur ensemble, sont une confirmation de la mémo- rable découverte de MM. Nawaschin et Guignard. Nous y relèverons les points suivants : 1° Forme des anthérozoïdes. Elle est fort variable. Récemment entrés dans le sac embryonnaire, ils sont vermiformes, cinq fois plus longs que larges ; souvent ils sont reeourbés en fer-à-cheval, mais jamais enroulés en hélice. Dès leur accolement aux noyaux femelles, ils s’arrondissent, surtout celui qui copule avec l’oosphère. Tous ceux vus sur le frais étaient déjà arrondis. Il n’a pas été possible de surprendre de mouve- ments. Cyanophiles; peu colorables lors de leur entrée dans le sac ; plus tard ils le deviennent davantage, et on y voit apparaître des nucléoles. 2 Epoque de la copulation avec le noyau secondaire du sac. Elle n'a pas été la même pour les deux lots. | Dans le premier lot, les deux noyaux polaires se sont d’abord fusionnés, et ce n’est que deux ou trois jours après que l’anthérozoïde arrivait au contact du noyau secondaire. Dans le second lot, les deux noyaux polaires étaient encore séparés (ou bien n’étaient en tous cas qu’accolés) quand l’anthérozoïde arrivait et s’unissait au polaire supérieur. Le polaire inférieur venait ensuite à eux. | | e Quelle est la cause de cette différence ? La température, plus élevée en juin, produisant une sorte d’accélération ? L'auteur le pense. : L'influence des facteurs externes sur les phénomènes intimes de la fécondation est encure absolument inconnue. Elle est peut-être un champ d’études riche en surprises. , L + . . 3° L’œuf fécondé ne commence à se diviser qu’après la formation de quatre noyaux d’endosperme. | # Deux corpuscules énigmatiques restent inclus dans le noyau polli- nique après | émission des anthérozoïdes. Ce sont des corps irrégulière- ment arrondis, parfois allongés comme les anthérozoïdes, plus petits, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 3067 fortement érythrophiles. M. Land (Bot. Gaz., XXX, p.252), qui a observé des corps analogues chez le Silphium et l'Erigeron, a émis l’idée qu'ils pourraient procéder d’une division du noyau végétatif. Louis VipaL. G. DISMIER. Aperçu sur la Flore bryologique de Pont-Aven (Finistère), in Reèue bryologique, 1901. Pont-Aven est une localité très pittoresque du Finistère qui est sur- tout souvent visitée par les peintres. À proximité de la mer, traversée par la rivière l’Aven, présentant des environs tour à lour rocheux ou boisés, secs ou humides, aux expositions les plus variées, cette localité bretonne offre aux bryologues dans un rayon très restreint, en sus des espèces communes, des espèces spéciales à celte région de la France. En dehors de la Florule du Finistère des frères Crouan (1867) et du Catalogue des Mousses des environs de Brest par MM. Le Dantec et Boulay (1881), aucun Mémoire bryologique n’a été publié sur le Finistère. Le Catalogue des Mousses des environs de Brest, qui est le plus récent et renferme presque toutes les espèces citées dans la florule du Finistère, comprend 205 Mousses et 6 Sphaignes qui ont été récoltées pendant cinq années à loutes les époques. Les recherches de M. Dismier lui ont permis de recueillir, tant dans Pont-Aven qu'aux environs, 139 Mousses et 6 Spbaignes, soit un écart de 66 espèces, qui s'explique par le peu de temps que l’auteur a pu consacrer à ses herborisations dans le mois de juillet. Des explorations plus complètes à différentes époques de l’année, surtout au printemps et à l'automne, permettraient sans nul doute d’augmenter cet appoint. La liste qui termine la Note comprend 18 espèces et 12 variétés qui ne se trouvent pas dans le Catalogue de MM. Le Dantec et Boulay. 4 es- pèces n’ont pas encore été signalées dans le Finistère, ce sont les Fissidens osmundoides Hedw., Bryum murale Wils., Eurhynchium Schleicheri Hart. et Sphagnum isophyllum Russ. et Warnst. Eu. BESCHÉRELLE. PARIS (Général). Muscinées de la Côte-de-l'Ivoire et de Quang- Tcheou-Wan (in Revue bryologique, 1901, pp. 15-17 et 37-38). M. le général Paris a pu se procurer de la Côte-de-l'Ivoire, par les Soins de M. A. Jolly, jardinier en chef du jardin d'essai de Dabou, un Cerlain nombre de Mousses, dont deux sont nouvelles : le Calymperes Jollyi Broth. et Par., etl'Hyophila Bingeri Broth. et Par. Les autres espèces, qui ont élé signalées déjà au Cameroon et dans lesiles de Fer- nando-P6 et San-T'home, sont : Fissidens alomoides C. Müll., Leuco- 308 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. phanes calymperaceum C. Müll., Calymperes secundulum C. M., Hookeria africana Mitt., Thuidium gralum (P. B.) Jaeg., Taxithe- lium ramivagum (G. M.) Broth., T. rotundatulum (C. M.) Broth., Mi- crothamnium subelegantulum Broth. Indépendamment de ces Mousses, trois Hépatiques ont été récoltées dans la région : ce sont les Lejeunea (Eulejeunea) Jungneri Steph., Lophocolea diversifolia Gottsch., et Plagiochila togoensis Steph. Les Muscinées de Quang Tcheou Wan (Chine) ont été recueiilies par M. le Lieutenant Moutier. Elles comprennent une espèce de Mousse déjà signalée en Chine, à Hong-Kong, le Trichostomum orientale Wild. ,- avec une forme propagulifère de cette espèce, et deux espèces nouvelles :: l’'Ephemerum asiaticum Par. et Broth., etl’Hyophila Moutieri Par. et Broth. La découverte del'Ephemerum asiaticum donne lieu à l’établis-' sement de deux sections dans le genre Ephemerum : la première, Phas-' coidella pour l’espèce asiatique ; et la deuxième, Euephemerum pour” toutes les autres. E. BESCHERELLE. PARIS (Le Général), Muscinées du Tonkin (2e art.), par M. le gé. néral Paris (in Revue bryologique, 1901, n° 6). M. le général Paris a reçu, dans ces derniers temps, un certain nombre: de Muscinées du Tonkin, et il en donne l’énumération dans la présente Notice. Elles sont au nombre de 30, dont 29 Mousses et 1 Hépatique. Les espèces nouvelles sont les suivantes : Fissidens tapes Par. et Broth.- Syrrhopodon Larminati Par. et Broth., et Ectropothecium saprophyl-" lum Brot. et Par. Les espèces déjà connues, mais qui n’avaient point” encore été signalées au Tonkin, sont : Fissidens japonicus Dz. et Molk., Léucobryum sanctum (Brid.) Hpe, Hyophila involuta Hook., Bryum ” argenteum L., Thuidium cymbifolium Bryol. Jav., et Hypnum plu- maeforme Wils. L’Hépatique indiquée par M. le général Paris est l’Anthoceros Miyabei Steph. E. B. Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. SR 5880. — Eibr. impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris, — MOTTEROZ, diréciei . __% ._ Bull. Soc. bot. de France. T. XLVIII (4901), PL. IX. bi din Q CAREX GRIOLETI G. Dismièr............... léneau dé L. et Maheu.…. H. de Boissieu.…. , Fr. Héribaud Joseph... 5 L. Rs Malinvaud et F. Héribaud. SÉANCE DU-12 JuiLLET 1901. Décès de MM. Joseph de Martin et Alexandre Constant... Circulaire ministérielle relative au 40° Congrès des Sociétés savanies ....... Une Hépatique nouvelle pour la chaîne des Vosges: ...... Sur la flore bryologique des grottes du inidi de la France. CC SÉANCE DU 26 JUILLET. Procès verbal de vérification des comptes du Trésorier de la Société botanique de France, par la Commission de comptabilité, pour les années comptables 1892 à 1900... M. Lutz donne quelques détails sur la récente session extraordinaire … Lo genre Neurotheca d'après les récents documents afri- cains.. Liste de quelques espèces nouvelles pour la florule de Belle-lle-en-Mer (Morbihan), et de quelques raretés re- trouvées dans l'ile...........:.......,............... Le Sisyrinchium mucronatum Mich. (S. Bermudiana L. pro p.) dans PARC nie ressens ete nes ers La flore d'Auvergne en 1901...................,........ Recherches sur la nutrition dés Thallophytes à l’aide des AmIdes. espece ses Un Carex nouveau pour la flore française (figures dans le texte et planche AX).......,....................ss.ve M. Malinvaud présente à la Société des plantes nouvelles pour la flore du Lot......,..,,.......+...........t.. CPP nn one street rer-trie nomme soso rs REVUE BIBLIOGRAPHIQUE » ALLARD. Les Forêts et le Régime fo- reslier en FPNYOREO 5, 6. susdeis D'ARBAUMONT. Sur l'évolution de la chlo- rophylle et de l'amidon dans la tige de quelques végétaux ligneux. .......... ss (E.). L’assimilation chlorophyl- . enne et la structure des plantes..... MAN (E. de). Observations sur les ou à latex recueillies par : il dans l’état indé Cane cn, ends "CONTE Ct CHALOT. Le V illier.. + , anillier.,..... > pen dant des Myri- Ares et “er . Wannc. otre ons 346 351 352 353 354 {Pants ( ZeiLLer (R.). Note sur la flore du Chanzi. ZeiLer (K.). Note sur la flore fossile du Tonkih......s.ss.sse.ssesssresess LiGniER (0.). Étude anatomique du Cyca- és deoidea micromyelæ....,.............. LecRÉ (Ludovic). La Botanique en Pro- vence au xvi° siècle, Louis Anguillara, Pierre Belon, Charles de l'Escluse, Antoine Constantin..s....-.e--.....e GRÉLOT (Paul). Nouvelles notes tératolo- giques sur le Veronica proslrala...... SurBaTA (K.) La double fécondation chez le Monotropa uniflora........:..-.-.. Dismier (G.). Aperçu sur la flore bryolo- gique de Pont-Aven (Finistère). ..... paris (Le général). Muscinées de la Côte- Wan... Le général tra) in & de-l'Ivoire et de D A ; Les séances se Liennent à Paris, rue deGrenelle, 84, à QUATRE heure du soir, habituellementies deuxième etquatrième vendredisde chaque mois: JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1902 41 et 25 avril. 9 mai. 13 et 27 juin. 40 et 24 janvier. 14 et 28 février. 44 mars. 11 et 25 juillet. 14 et 28 novembre. 42 et 26 décembre. VS + La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — [1 peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. LV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l’année courante. N. B.— {cs tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Acles du Congrès de botanique lenu.à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de Ià Société. Les frais d'envoi de volumes où numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge «de l'acquéreur on de l’abonné. Lés notes ou communications manuscriles adresséesau Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s y rat- tachent, santlues eu séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bullelin. Tous les vuvrages où inémoires imprimés adressés au Secrélariat de la Sociélé botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui scront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l’année même de leur publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ue soit absolument étranger à Ia hotaniqne où aux sciences qui s’y rattachent. . MM. les membres dela Société qui changeraieut de domicile sont instammient priés d’en informer le Secrétariat Le plus tôt possible. Les numéros du Bullétin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaître leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. a N:B. — D'après une décision du Conseil, il n'est pas dunné suite aux de- maudes de numéros déparcillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est ‘terminé depuis plus de deux ans.— Aucune réclamation n'est admise, de la part ‘les abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- ,, tions, ete., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 8#, à Paris. Libr.-hopr: réunies rue Saïnt-Beroît, 7, Paris — Motr » * D En 1901 BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 as ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE. + * PAR DÉCRET BuU- 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-HUITIÈME (Quatrième Série — TOME Î) 8-9 Séances de Novembre et Décembre 1901. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ. RUE DE GRENELLE, 84 pour 1902. Président : M. Édouard BUREAU Vice-présidents : MM. G. Bonnier, Hua, Jullien-Crosnier, Mouillefarine. Secrétaire général : M. E. Malinvaud. . Secrétaires : MM. Guérin, Lutz. RES Trésorier : sh M. Delacour. Vice-secrelaires : MM. Buchet, Gagnepain. Archiviste : M. Éd. Bornet. Membres du Conseil : "MM. Bois, MM. Drake del Castillo, |: MM. de Seynes, Boudier, Hue (abbé), Van Tieghem, Camus (F.), Maugeret, Vilmorin (M. de), Camus (G.), Morot, Zeiller. Tarif des tirages à part. 25 50 | 400 206 | 500 NOMBRE DE FEUILLES. us L'abus Fesses ©! sont. | Sant : Une feuille (46 pages), réimposition, papier, lirage, fr, ce. fr. ©. fr. © fr, €. fr. e. + pliure, piqûre et enveloppe de conleur.. ... 8 50 9 50 44 » 45 24 » Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . , . .. 8 » 9 » 10 50 44 » 22 » Demi-feuille (8 pages). . . . . . ÉD ea 5 » 6 » 8 » 43 » 18, » . Quart de feuille (4 pages . . . . . . . .. re #4 » 5 » 7 9.» # > @e feuille en sus de la première. . . . . -.. 1 50 8 50 9 50 12 » 18 » Trois quarts de feuille en sus d’une feuille. . . . . 7 » 8 » 9 » 41 50 46 » , Démi-feuille en sus d’une feuille. . : . : . . .. » 5 » 6 50 8 50 14 » Quart de feuille —… DS AN RTE CU … £S à 6 » 8, » 142 » La composition d’un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 4 franc. La composition d’un grand titre d’une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. : La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 francs sile Rs titre est la répétition de celni de la brochure, et de 4 fraues si le titre est fait seulement pour la conver- ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l heure. D Une gravure d'une page, intercalée dans le mure êr entraine un supplément de tirage de 2 francs. ue Uue gravure d’une demi-page, 4 fr, 50. ee Tout travail de remise en pages, c’est-à-dire entrainant une modification dans la disposition des pages da .… Bulletin, sera fait en dehvrs du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. pal de éd à RE RSS 5 + ue. ao ds MARS + GORE é ï M Se: SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. PRÉSIDENCE DE M. DUTAILLY, VICE-PRÉSIDENT. À l'ouverture de la séance, M. le Président souhaite la bienvenue à M. Davis, professeur de botanique à l’Univer- sité de Chicago et l’invite à prendre place au bureau. M. le Président annonce à la Société que M. D. Cintract est décédé à Paris, le 21 septembre dernier, dans sa soixante- dix-seplième année. Il a légué à la Société botanique de ‘France la somme nette de mille francs et, en conséquence de ce legs, M. le Président proclame ce bienfaiteur MEMBRE PERPÉTUEL (1). NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR Auguste-Désiré CINTRACT,; par M. Ernest MALINV AUD. Notre très regretté confrère, toujours si affectueux et si attentif pour les “autres, évitait avec une telle discrétion de parler de lui-même que beau- Coup de ses plus anciens amis, comme nous qui le connaissions depuis +rente-cinq ans, ne savaient presque rien de l’histoire de sa vie. D'après les notes que nous a obligeamment communiquées un de ses éminents VUILLEMIN. — LES BRYONES À FLEURS HEXAMÈRES. 395 l’anthère qui a son bord fertile à gauche. La grande pièce sera donc désignée par le terme g+4d; la petite pièce d’une fleur normale porte une anthère g. Le diagramme empirique de l’androcée normal N s’exprimera de la façon suivante, en en désignant les pétales auxquels les pièces staminales sont superposées par la lettre P suivie de leur numéro d'ordre : N=P1(y-+-d), P2(y+-d), P3g: Suivant la même notation, le diagramme empirique de mes fleurs monstrueuses répondra aux formules suivantes : A=P1(9+.d), P2(g+d), P3g, P6g. B=P1 (y+4-d), P2(y+-d), P3(g+d). Jusqu'ici nous n’avons envisagé que l'état adulte sans nous préoccuper de son origine. Les recherches de Payer ont établi que les trois pièces inégales de l’androcée, superposées aux pétales, proviennent de cinq: rudiments égaux, alternes avec les pétales. D'autre part, Van Tieghem prouve, par l'anatomie et par la mor- phologie comparée de la fleur adulte, que l'androcée comprend: cingmembres bifurqués en dix branches dont cinq ont avorté. Les cinq'anthères de la fleur normale de Bryone sont donc le produit de la dimidiation de cinq rudiments staminaux. La difficulté commence quand il s’agit de préciser comment ces cinq'éléments groupés en trois membres et irrigués par les fais- Ceaux des pétales auxquels ils sont superposés, se rattachent aux cinq protophyllomes alternipétales. La seule interprétation qui tienne compte ‘de toutes les données duproblème est celle d’Eichier, suivant laquelle chaque rudiment interpétalaire a envoyé une branche devant les pétales voisins Le raccordement des faisceaux de l’androcée avec les faisceaux de la Corolle ne nous paraît pas incompatible avec cette manière de voir. La distribution du système conducteur, plus tardive que | appa- rition des rudiments, est réglée secondairement par les nécessités Physiologiques. Qu'y a-til donc de surprenant à voir les branches de bifurcation des étamines épisépales, avortées au centre; se Sreffer sur des pétales bien plus puissants que les sépales et uti- liser la canalisation deces pétales ? 396 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. Nous avons modifié le diagramme de l’androcée de nos fleurs monstrueuses conformément à la théorie d’Eichler. Dans ce dia- gramme théorique, chaque rudiment interpétalaire donne une branche droite et une branche gauche. Si ces branches sont polli- nifères, le bord fertile de l’anthère est à gauche dans la branche droite, à droite dans la branche gauche. La notation doit donc différer de celle du diagramme empirique; aux lettres italiques nous substituerons les lettres romaines, en nous rappelant que d=—g et que g—d. L'ordre des pièces pollinifères sera indiqué en fonction des rudiments interpétalaires R au lieu des pétales P. Voici ces diagrammes théoriques des anomalies A et B com- parés au diagramme théorique de la fleur normale N. N—R1g, R2e, R3d, Rd, R5d (1). A=Rig, R9g, R3d, R4d, R5d, R6d. B—Rig, R2g, R3e, R4d, R5d, R6d. Ces formules théoriques, qui appliquent aux anomalies la théorie de Van Tieghem modifiée par Eichler, présentent une sim- plicité, une élégance mathématique, une harmonie qu’on cher- cherait vainement dans les formules empiriques auxquelles s’était arrêté l’illustre anatomiste français. La formule empirique B est une régularisation de la formule normale; mais la formule empirique A se soustrait à toute inter- prétation, puisque la production des étamines, au lieu de suivre une marche régulièrement décroissante à partir du troisième pétale, s'éteint au niveau du quatrième et du cinquième, pour se réveiller au niveau du sixième pétale, qui porte une petite pièce pollinifère. | Au contraire, les deux formules théoriques À et B, malgré l’ap- parition d’une pièce supplémentaire à chaque cycle et malgré l'allure très différente de la fleur irrégulière A et de la fleur acti- nomorphe B, répondent aussi exactement l’une que l’autre au schéma établi par Eichler pour la fleur normale. En A et B comme en N, chaque rudiment interpétalaire a fourni une branche fertile et une branche stérile. ? : , ° + . . Q L’anomalie n’est ici qu’une manifestation exceptionnellement éclatante de la loi. (14) On remarquera que les diagrammes publiés par Eichler sont retournés ; notre formule s’applique, bien entendu, au diagramme rectilié. PE © DUTAILLY.— UN TULIPA À VERTICILLES FLORAUX DIMÈRES. 397 M. Dutailly fait la communication suivante : NOTE SUR UN TULIPA SILVESTRIS A VERTICILLES FLORAUX DIMÈRES ; par M. &. DUTAILLY. Les monstruosités sont fréquentes chez les Tulipa cultivés, notamment chez le Tulipa Gesneriana. La pétalisation partielle Ou totale des feuilles, les déformalions du pistil, la transforma- tion d’étamines en carpelles et de carpelles en étamines ; toutes ces anomalies et d’autres encore y ont été signalées par les auteurs. Le Tulipa silestris peut, de son côté, présenter des phénomènes de duplicature. Mais ce n’est pas sur des faits de transformation ou de déformation d’organes que je veux appeler l'attention de la Société. Il en est d’autres qui ont été signalés et qui ont plus d'intérêt : ce sont ceux qui se traduisent par la multiplication des organes floraux normaux. C’est ainsi que Desportes, il y a longtemps, a vu des fleurs de Tulipa silvestris à quatre sépales, quatre pétales, huit étamines et trois carpelles. Duchartre, en 1857, a signalé des fleurs de Tulipa Gesneriana à trois sépales, trois pétales, six éta- mines, six feuilles carpellaires et, à ce sujet, il écrivait : « La nature est arrivée à ce résultat remarquable de changer le type ternaire, regardé comme essentiellement fondamental pour le pistil des Monocotylédones, en un type senaire qu’on pourrait peut-être regarder comme complétant et régularisant la symétrie florale de ces végétaux. En effet, la fleur dans laquelle ce résultat avait été produit présentait deux verticilles ternaires de folioles pour le périanthe, deux verticilles ternaires d’étamines pour l'androcée, deux verticilles ternaires de carpelles pour le pistil. On peut se demander si ce type senaire, analogue à celui du périanthe el de l’androcée, et qu’on observe au reste dans certaines Monocotylé- dones, devrait être regardé comme le type réel du pistil de ces Végétaux plutôt que le type ternaire qu’on observe habituellement dans la généralité d’entre eux. » | Ainsi donc, après Desportes, qui avait signalé des Tulipa à fleurs tétramères, Duchartre en décrivait d’autres dont le pistil était construit sur le type senaire. | 398 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. Ces diverses observations nous montrent des Tulipa à organes floraux plus nombreux qu’ils ne le sont normalement. Le Fulipa silvestris que je présente à la Société traduit au contraire une ré- duction du type ordinaire. Mes exemplaires ont été recueillis à Meuvy (Haute-Marne), dans la pelouse d’un verger où, depuis plus de soixante ans, le Tulipa silvestris est acclimaté et constitue de grandes colonies de plusieurs mètres carrés de surface, qui s’élar- gissent chaque année au moyen des curieux bulbilles que l’on sait. D’habitude, les fleurs peu abondantes, produites par ces plantes, étaient construites sur le type ternaire normal. Mais, en mai 1900, sans cause particulière apparente, un certain nombre de fleurs, mélées aux fleurs normales, ont apparu avec deux sépales, deux pétales alternes d’une largeur double de celle des sépales, quatre étamines superposées aux sépales et aux pétales, et deux feuilles carpellaires superposées aux deux sépales et contenant les mêmes files d’ovules que les carpelles ordinaires. En d’autres termes, le type ternaire normal s’était transformé, des sépales à l'ovaire compris, en un type dimère parfaitement régulier. Quelques fleurs, tout en réalisant le type dimère dans tous leurs autres verticilles, présentaient un ovaire à trois loges, tout à fait normal. Je reviens maintenant à la question que posait Duchartre, il ya près d’un demi-siècle, et, si on me le permet, je l’élargirai quelque peu. :Duchartre disait : « Le type senaire du pistil n’est- il pas le type réel des Tulipa, plutôt que le type ternaire? ». J’ajouterai : Des Tulipa tétramères de Desportes, hexamères de Duchartre, et dimères que j'ai moi-même observés, lesquels réa- lisent le vrai type des Tulipa? Ou plutôt, car les êtres.ne sont construits sur le même type que parce qu'il existe entre eux des liens de filiation ou de: parenté, quel est le type d’où proviennent les Fulipa ternaires d'aujourd'hui ? Est-ce. te type binaire, le:type tétramère, le type hexamère? Alors même qu’on ne sait comment résoudre une question, il est toujours utile dela. poser; et c’est ce que nous faisons ici. D’autres viendront, plus heureux que nous, qui sans doute trouveront une solution que nous n’entre- voyons point aujourd’hui. Et d’abord nos Tulipa à verticilles ternaires peuvent-ils descendre de Monocotylédones à six car- pelles, dont la monsiruosité décrite par .Duchartre réaliserait le type aujourd'hui disparu? IlLn’y a à cela nulle impossibilité. Des types de plantes monocotylédones, d'organisation florale infé- _—. DUTAILLY. — UN TULIPA A VERTICILLES FLORAUX DIMÈRES. 399 rieure à celle des Tulipa, ont six carpelles. Le Bulomus a six car- pelles libres qui, chez le Damasonium et les Triglochin, deviennent concrescents à la base et, chez certains Palmiers, concrescents dans toute leur portion ovarienne. Dés lors, pourquoi nos Tulipa actuels n’auraient-ils pas pour ancêtre une plante à six carpelles d’abord indépendants, puis unis? N'y a-t-il pas, d’ailleurs, une Liliacée de Bornéo, le Petrosavia, dont les carpelles sont indé- pendants, et qui, tout isolée qu'elle soit, met en pleine lumière la filiation des Liliacées ? Mais ne trouve-t-on pas également des faits qui pourraient faire croire que nos Tulipa trimères descendent des Tulipa tétra- mères de Desportes ? Le type quatre se rencontre dans la fleur d’un certain nombre de Monocotylédones inférieures aux Liliacées. Certaines Graminées, comme.les Microlæna £etles Tetrarrhena, ont quatre étamines. La fleur femelle des Zannichellia et la fleur hermaphrodite des Ruppia ont quatre carpelles libres. Les Pota- Mogelon ont quatre étamines et quatre carpelles libres alternes avec les étamines. Les Cyelanthacées ont des fleurs femelles à quatre sépales et à quatre carpelles alternes, qui sont concrescents. Ï ya mieux : la fleur est normalement tétramère, comme tout le monde Je sait, dans ces Liliacées qui s'appellent Aspidistra et Paris quadrifolia. Pourquoi, alors, l’ancêtre de nos Tulipa actuels n’aurait-il pas été semblable à la plante tétramère décrite par Desportes ? En vain dira-t-on que le pistil hexamère signalé par. Duchartre, le Tulipa tétramère de Desportes, présentantun plus grand nombre de pièces florales que nos Tulipa actuels, révèlent un état d’évo- lution plus perfectionné que ces derniers et, loin d'en représenter les ascendants, en traduiraient bien plutôt la descendance pro- Chaine. Je répondrai par mon Tulipa dimère qui, bien que prove- nant d’un Tulipa trimère, est, non point une complication, mais une simplification de ce dernier. Et le Tulipa dimère n’a-t-il pas, en vérité, autant de titres que les Tulipa hexamères ou tétramères pour traduire l’état ances- tral de nos Tulipa existants? Assurément, car le type binaire se rencontre, lui aussi, chez certaines Monocotylédones inférieures, par exemple chez diverses Cypéracées qui n’ont que deux car- pelles.et chez certaines Aroïdées, comme les Anthurium, dont la fleur à carpelles concrescents est tout entière construite sur le 400 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. type? Mais, sans aller aussi loin pour trouver des analogies, n'y a-t-il pas, parmi les Liliacées, les genres Stemona, Croomia, Maianthemum, qui sont, comme notre Tulipa anormal, dotés de deux sépales, de deux pétales, de quatre étamines et de deux car- pelles? Et, cela exposé, je répète, en terminant, ma question : l’ancètre de nos Tulipa, était-il à fleurs dimères, tétramères, hexamères? Je ne saurais répondre aujourd’hui. D’autres, mieux informés, répondront plus tard. Lecture est donnée de la communication suivante : UN MYOSOTIS NOUVEAU DE LA FLORE DU NORD-OUEST DE L’AFRIQUE; par M. Sv. MURBECK. __ MYosoTIS TUBULIFLORA spec. nova. — Axnua, 5-25 cm. alta. Caulis erec- tus, tenuis, paucifoliatus, pilis rectis albidis, diametrum ejus æquantibus, infcriore parte caulis patentibus, superiore erecto-patulis vel subadpressis dense hirsutus, raro simplex, plerumque ex axillis foliorum superiorum vel etiam inferiorum ramos florigeros emittens. Rami uni- vel paucifoliati, sub- erecti, rarius patuli, basi patenter cæterum subadpresse hirtelli, denique, ut axis primarius, in racemum elongatum abeuntes. Folia omnia undique pilis patulis vel subadpressis sat dense striguloso-hirtella, virentia; basilaria pauca, peliolata, lamina rotundata vel late obovata; caulina inferiora lingu- lata subpetiolata, superiora et ramea sessilia, ovato-oblonga vel oblongo- lanceolata. Racemi aphylli, multiflori, adpresse pilosi, fructiferi stricti, in umbrosis tantum subflexuosi. Pedunculi adpresse pilosuli, fructiferi 1,5- 2,5 mm. longi, calyce paulo-subduplo breviores, suberecti vel patuli (cum rachide angulum 20°-60 formantes), in umbrosis tantum patentes. Calyx 5-partitus anguste campanulatus, denique subtubulosus, fructu maturo non deciduus; tubus pilis patentissimis apice uncinatis vestitus; laciniæ tubo corollæ nec non parti inferiori limbi æquilongæ, pilis rectis strigulosæ et apice penicillatæ, erectæ, lineari-lanceolatæ, post anthesin elongatæ (ad 3 mm.), oblongo-lineares, tubo calycino denique duplo longiores. Corolla minutissima, 1,8-2,4 mm. longa, subtubulosa; tubus 1,2-1,6 mm. longus, albidus; faux albida, aperta, fornices nempe ad gibbos vix conspieuos reducti; limbus tubo duplo brevior, sub anthesi et postea pallide cæruleus vel fere albus, profunde concavus, lobi ovati nempe suberecti. Antheræ exacte ad medium corollæ insertæ. Stylus corolla circa duplo brevior, un- theris subtriplo longior. Nuculæ ovatæ, angustissime marginatæ, læves, nitidæ, griseo-brunneæ, 1,5 mm. longæ. — Florentem et fructificantem legi fine Maji et initio Junii. Lg en MURBECK. — MYOSOTIS TUBULIFLORA MURBECK. 401 Exs. : Choulette, Fragmenta Floræ Algeriensis exsiccata, n. 267), sub nomine « Myosotis pusilla Loisl. » et cum individuis hujus speciei mixta [Herb. Mus. Univers. Lund.] (1). Aire de dispersion : Les parties élevées de la Tunisie centrale et la Province de Constantine de l'Algérie. Les stations connues jusqu'ici sont les suivantes : Tunisie : Fentes de rochers calcaires à Maktar, C. 930 m. (Murbeck, 29 mai 1896); pentes pierreuses du Kalaa-el- Harrat, 1000-1100 m. (Murbeck, 5 juin 1896); pentes rocheuses du FIG. a et b, calice fructifère et corolle du Myosotis tubuliflora Murb. — c ct d, calice nunitère et corolle du M. stricta Link. — e et f, calice fructifère ct corolle du M. collina Ho me 9, Corolle du M. versicolor (Pers.j Sm. — Grossissement du calice 3,3, de la corolle 13.2. re cs traits horizontaux des deux côtés de la corolle indiquent la hauteur du calice pendant l’anthèse. djebel Serdj, 1000-1200 m. (Murbeck, 9 juin 1896); Guelaat Es-Snam ad rupes versus septentrionem (Letourneux, 1886 ; Herb. Mus. Paris).— Algérie : Moissons de la crête du Mansourab, à Constantine (S. Chou- lette, 29 mars 1858; Herb. Mus. Lund., mixt. cum M. pusilla Loisl.). — Dans les collections du Muséum d'histoire naturelle à Paris, je 1 ai Pas trouvé d’exemplaires provenant des deux autres provinces peu gérie ni des autres parties de la région méditerranéenne ; il est on vraisemblable que l'espèce est propre à la Tunisie età] Algérie orientale Où que, du moins, elle a son centre de végétation dans ce territoire. (1) M.G. Barratte a eu la complaisance de me faire parvenir quelques one plaires d’un Myosotis, conservé dans l’Herbier Cosson et provenan ue de semées, en 1858, au Jardin des plantes de Bordeaux et prises sur on en vidus récoltés par Choulette, aux environs de Cons‘antine. Les Tr chtés moi- Question concordent également tout à fait avec ceux que j 4 isonnenvé même de Tunisie. L’étiquette originale, écrite par Durieu d 9 aranié üns. Prouve que [a plante était distinguée par lui, il y a plus e 4 : publiée! tomme une espèce nouvelle; cette espèce n’a cependant jam 26 , T XLVIIL (SÉANCES) 402 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. Il résulte de la description ci-dessus que les espèces qui of- frent le plus d’affinités avec notre plante sont les Myosotis stricla Link, M. collina Hoffm. (M. hispida Schlecht.), M. gracillima Losc. et Pardo, M. versicolor (Pers.) Sm. Le M. stricta (figures c et d) diffère du M. tubuliflora par les pédoncules des calices fructifères plus dressés, longs de 0,7 à 1,7 millimètres seulement et 2,5 à 4 fois plus courts que le calice, par le limbe de la corolle qui est aussi long que son tube (et non pas 2 fois plus court) et d’un bleu moins pâle, par la gorge fournie de gibbosités toutes petites à la vérité, mais distinctes et jaunâtres, par les étamines insérées au quart inférieur de la corolle et non pas au milieu, par le style à peine plus long que les anthères et de % à 6 fois (non pas 2 fois seulement) plus court que la corolle, et enfin par les nucules, qui sont d’un brun plus foncé et atteignent à peine À mm. de longueur. Le M. collina (figures e et f) s’en distingue par les pédoncules des calices fructifères arqués en dehors et, les inférieurs du moins, aussi longs que le calice ou un peu plus; par le calice à divisions bien plus courtes, par suite largement campanulé et se détachant très facilement à la maturité du fruit; par le limbe de la corolle beaucoup plus développé, plus vivement coloré en bleu, plus pro- fondément lobé, mais en même temps moins concave, avec des lobes, plus larges vers le sommet et plus étalés. En outre, la gorge de la corolleest munie de gibbosités peu saillantes, mais très distinctes, formant ensemble un anneau jaune soufre; enfin le style est au moins trois fois plus court que la corolle et à peine plus long que les anthères. | Le M. gracillima Losc. et Pardo, dont j'ai pu étudier, grâce à la bienveillance de M. G. Barratte, des spécimens authentiques (« in Aragonia australi, circa Talocha, S. José de Belmonte, etc., leg. Pardo 1861 ») conservés dans l’herbier Cosson, présente à peu près les mêmes caractères différentiels que le M. collina et se distingue de notre espèce africaine surtout par ses pédoncules fructifères arqués-étalés ou réfléchis, par ses calices très petits et largement campanulés, par le limbe plus grand de sa corolle, ainsi que par Sa fige et ses rameaux filiformes très grêles. Le M. versicolor (figure g) ressemble à l'espèce décrite ici par la direction des pédoncules et par leur longueur par rapport au calice fructifère, de même que par les lobes du calice allongés, SR . me a MURBECK. — MYOSOTIS TUBULIFLORA MURBECK. 403 oblongs-linéaires, mais il en diffère considérablement par sa co- rolle bien plus grande, d’abord jaunâtre, 4 lobes étalés et arron- dis, et à gibhosités grandes et saillantes, par son style 2 ou 3 fois plus long, etc. Le Myosotis tubuliflora n'offre avec aucune des espèces men- tionnées une ressemblance assez grande pour être présumée en _ dériver. D'une façon générale, son origine est conjecturale. Explication de la planche X de ce volume. Myosotis tubuliflora Murbeck. — 4/5. SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901. PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER. M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 8 novembre, dont la rédaction est adoptée. M. le Président informe la Société qu’elle a fait deux nou- velles pertes. Le Secrétariat n’a été prévenu que très récem- ment de la mort du R.P. Miégeville, qui remonte au 21 mars et, le 17 novembre dernier, le professeur Joseph-Camille Giordano succombait à Bernalda (Basilicate) après une courte maladie. Né en 1814, à Saint-Laurent-de-Neste (Hautes-Pyrénées), d’une fa- mille très appréciée dans le pays, l'abbé Mrécevicce se distingua de bonne heure par son esprit d'observation. Après de brillantes études au petit séminaire de Saint-Pé et au grand séminaire de Tarbes, notre collègue entrait dans l’enseignement. Il en sortait bientôt, pour prendre rang dans la Société des missionnaires de Garaison. Son intelligence vive et souple, servie par un jugement sûr et par une merveilleuse puissance d’assimilation, lui permit de cultiver avec suc- cès la théologie, la philosophie, l’éloquence, les mathématiques et la botanique. Doué d’une constitution robuste et d’une énergie de volonté rare, l’abbé Miégeville fut toute sa vie un travailleur hors pair. 404 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901. L'étude des plantes avait pour lui un tel charme que souvent le bota- niste oubliait l'heure des repas. À l’époque de ses prédications à travers les campagnes, il se reposait des fatigues de la chaire par des prome- nades botaniques. Enfant de la plaine, il avait un vrai culte pour la montagne. Il n’y a pas un pic des Pyrénées centrales qui n’ait été foulé par son pied devenu montagnard. L'abbé Miégeville est mort, à N.-Dame de Garaison, le 21 mars 1901, à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Les botanistes des Hautes-Pyrénées perdent en lui un aimable confrère, un guide intelligent et sûr; la Société botanique de France regrettera un membre si zélé, un auxi- liaire si précieux. Entré dans cette Société en 1861, l'abbé Miégeville a publié dans son Bulletin, de 1861 à 1893, environ trente articles, qui forment une con- tribution importante à l’étude des plantes des Pyrénées centrales. — Nous citerons les principaux dans l’ordre chronologique (1) : 4361, 1. VIII, Découverte dans les Pyrénées du Trisetum agrostideum. 1865, t. XII, Étade comparative de quelques Saxifrages des Pyrénées centrales. — tt. XII, Orobanche Hellebori et carlinoides. 1867, t. XIV, Explanatio analylica quarumd. plantarum pyrenæarum. 1868, t. XV, Examen comparatif de trois Primula des Pyrénées (P. of- ficinalis, P. Tommasinii, P. pyrenaica). 1871, t. XVIIT, Revision des Armoises alpines des Pyrénées françaises. 1872, t. XIX, Notes sur le Polygala alpina, le Myosotis nana et le Va- lerianella pusilla. 1874, t. XXI, Conopodium mutabile Miég. sp. nova. 1885, t. XXXV, Étude des Daphnoïdées des Pyrénées centrales. 1890, t. XXXVIT, Quelques plantes des Pyrénées (Helianthemum tripe- talum, Viola perennis, V. pyrenaica). 1891, t. XXXVIIT, Étude sur quelques plantes des Pyrénées centrales. 1893, t. XL, Campanula præcox Miég. et Myosotis pyrenaica Pourr. Joseph-Camille Giorpano, descendant d’une ancienne famille, naquit le 1 mars 1841 à Pomarico (Basilicate), fit de brillantes études au sé- minaire archiépiscopal de Matera, vint à Naples, où il fut, à l'Institut Royal technique et nautique, l'élève du professeur Nicolas Pedicino, qui le choisit ensuite pour assistant. Devenu à son tour professeur, il enseigna avec un grand succès l’histoire naturelle à l’École technique municipale + D { 1 Nous devons cette Notice nécrologique à notre confrère, M. l’abbé Jean puy: 2 tt “El GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 405 Alexandre Volta, à l’Athénée Galileo-Galilei, et enfin, de 1874 jusqu'à sa mort, à l’Institut technique de Naples, auquel il a légué son riche herbier. Il avait, nous écrit M. le professeur Mori, un cœur affectueux et ouvert aux plus nobles sentiments, un grand talent professoral, un caractère parfaitement bon. Outre plusieurs Monographies illustrées (1 Cotoni coltivati, Musa Paradisiaca, Iris germanica, Aconitum Napellus, etc.) et divers ouvrages sur la flore napolitaine, Giordano a publié d'importants tra- vaux bryologiques, notamment un estimé Pugillus Muscorum in agro neapolitano lectorum (1). Camille Giordano était entré dans la Société botanique de France en 1885. : M. Malinvaud résume la communication suivante : NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE ; par M. Miche! GANDOGER. V. — VOYAGE BOTANIQUE DANS L'ANDALOUSIE OCCIDENTALE ET L'OUEST DE L'ESPAGNE. On a peu herborisé dans le sud-ouest et l’ouest de l'Espagne. En 1901, j'ai voulu combler cette lacune en visitant moi-même les provinces d'Huelva, de Badajoz, de Cacérès, de Salamanque et de Zamora. Parti d’Arnas au commencement d'avril, je m'arrétai à Madrid pour récolter abondamment quelques rarissimes plantes dont je n’avais pris, en 1896, qu’un nombre restreint d'échantillons : Sisymbrium Lagascæ, Trigonella polyceratoides, Lupinus leucospermus, Hohenackeria po- lyodon, Andryala Rothia, Microlonchus valdemorensis, Desmazeria castellana, etc. Puis, avant d'arriver à Séville, je faisais une herborisa- tion printanière dans la sierra Morena, aux célèbres gorges de Despe- ñaperros. a. Les gorges de Despeñaperros, sierra Morena. Mon inspiration était bonne de visiter cette localité au printemps. La végétation y était de toute beauté sous l’action des pluies très abondantes qui lombaient depuis un mois. Aussi ai-je pu y récolter, ainsi que dans tout le cours de ce voyage, de superbes exemplaires et beaucoup d’espèces minuscules qui, les années sèches, ne poussent pas du tout. i i é obligeam- (1) Les renseignements sur le professeur Giordano nous ont été ob ment fournis par MM. les professeurs Mori, de Modène, et Saccardo, de Padoue. 406 __ SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901. On descend à la station de Cardenas; loger à la venta (très mauvais gite) et, de là, par la route, se diriger au sud vers le défilé de Despeña- perros, taillé dans d'immenses rochers à pic qui surplombent le chemin de fer, la route et le torrent. C’est la porte de l’Andalousie : à droite, les ondulations infinies de la sierra Morena; à gauche, les hautes mon- tagnes de Segura et de Jaen. Parmi les 156 espèces récoltées, je dois citer : Ranunculus carpetanus. Batrachium trichophyllum. Calepina Corvini. Teesdalia Lepidium. Draba muralis. Arabis dasycarpa Andrz. Cheiranthus linifolius Pers. Brassica valentina. — lævigata, Viola parvula. Astrocarpus sesamoides. Silene colorata. Buffonia Willkommiana Boiss. Dianthus crassipes Willk. Mœnchia octandra. Spergularia alpina Willk. Malva nicæensis. Pistacia Terebinthus. Sarothamnus virgatus. Genista polyanthos Rem. Lathyrus angulatus. Anthyllis lotoides. CRATÆGUS GRANATENSIS Boiss. — Sta- lion nouvelle. EPILOBIUN MUTABILE B. R. — N'’était connu que dans la sierra Ne- vada. Corrigiola telephiifolia. Sedum amplexicaule. Umbilicus hispidus. SAXIFRAGA CASTELLANA Reut. — Sla- tion nouvelle. Thapsia maxima. — decussata. Physocaulis nodosus. Daucus brachylobus Boiss. Centaurea ornata. Anthemis fuscata. Senecio lividus. — minutus. Tolpis barbata, Taraxacum corniculatum. — obovatum DC. Jasione mariana DC. f. Campanula Lœflingii. Verbascum giganteum Wüillk. Myosotis gracillima Loscos. Anchusa undulata. Lavandula pedunculata f. foliis un- dique tomentosis brevibus, spica ovata. Digitalis mariana Boiss. Linaria Perezii Gay. — amethystea H. Lk. Mercurialis Huetii. Colmeiroa buxifolia Reut. SALIX SALVIFOLIA Lk. — Nouveau pour la région. Quercus lusitanica. Uropetalum Bourgæi Nym. Ornithogalum bæticum Boiss. Asphodelus albus. Nardurus Lachenalii. Macrochloa arenaria. Molineria lendigera. Cheilanthes odora. Riccia canaliculata. Cladonia endivifolia. Mousses et Lichens, etc. b. Herborisations autour de la ville d’Huelva. Rien à dire de mes plantes de Cordoue et de Séville, en ayant déjà récolté la flore lors de mon voyage de 1896. Cette année, la végétation a élé exubérante et, dans un rayon d'un kilomètre, on pouvait facilement pe. nteeeeerenteen GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 407 récolter plus de 200 espèces. — Mon objectif étant surtout Huelva, j'ar- rivai dans cette ville pour m'y fixer et, de là, visiter la province, où très peu de botanistes ont herborisé à cause de son éloignement. Voici quelques-unes des plantes que j'ai récoltées sur les collines et sur les bords de l'Océan : Fumaria agraria. — macrosepala Boiss. Rapistrum rugosum. — Linnæanum. Sinapis orientalis. Diplotaxis catholica. — platystylos Willx. Hutchinsia procumbens. Biscutella auriculata. Cistus crispus. — albidus, etc. Helianthemum salicifolium. Frankenia intermedia. Stellaria Cupaniana. Silene commutata. — LONGICAULIS Pourr. — Nouveau pour la région. Spergularia media. — FIMBRIATA Boiss. — Nouveau pour la province. Linum collinum. Lavatera silvestris. Erodium australe Salzm. — trilobum. | Genista lanuginosa. Medicago Terebellum Willd. — uncinata Willd. — 0bscura. Lathyrus tenuifolius. Vicia atropurpurea. Mesembryanthemum nodiflorum. Rubus hispanicus Wilk. Elæoselinum fœtidum. THAPSIA POLYGAMA Desf. — Nouveau pour l’Espagne.— N’était connu qu’en Corse. Fedia graciliflora F. M. Bourgæa humilis. Centaurea pullata. Anacyclus radiatus. Pallenis aurea Salzm. Phagnalon Lagascæ. Anthemis fuscata. Andryala laxiflora. Tolpis bætica Jord. Barkhausia heterocarpa Boiss. — intybacea DC. ECHIUM GADITANUM B. R. — Nouveau pour la province. Phlomis purpurea. Linaria præcox. Plantago Serraria. Salsola vermiculata. Suæda fruticosa. Emex spinosus. Querceus rotundifolia Lamk. Asparagus albus. Iris Sisyrinchium. Chamærops humilis. ERYTHROSTICTUS EUROPÆUS Lge. — Deuxième station connue en Europe! -- Cette rarissime plante n'avait été, jusqu’à ce jour, récoltée qu’au Cap de Gafa, par Pourgeau, Lange et moi- même. À Huelva, on la trouve dans une station identique à celle du Cap de Gata, c’est-à- dire parmi les Gistes des col- lines sablonneuses maritimes. La voilà donc indiquée aux deux extrémités sud de l’Espagne; il est probable qu’on la rencon- trera dans des stations intermé- diaires. Allium bæticum Boss. BROMUS FLABELLATUS Boiss. — Nou- veau pour l'Espagne. — neglectus Nym. — humilis Cav. Sphenopus Gouani. Brachypodium pentastachyum Ten. Phragmites humilis De Not. Fe 408 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901 c. Herborisations à Ayautonte. Peiite ville située à l'embouchure de Ja Guadiana, fleuve qui sépare l'Espagne du Portugal. C’est la végétation de l’Algarve, plus africaine qu’européenne. Les Agaves y sont aussi beaux que ceux d’Algérie. — A citer parmi près dé 400 espèces récoltées : Alyssum collinum Brot. Hutchinsia procumbens. Diplotaxis virgata. Sisymbrium leiocarpum. Cistus ladaniferus, etc. Helianthemunm ledifolium. — halimifolium. Centaurea pullata /. albiflora. Notobasis syriaca. Cotula coronopifolia. Calendula stellata. PHAGNALON ViRIDE Uechtr. — Nou- veau pour la région. Scolymus grandiflorus. Frankenia lævis. | SPiTzELIA Wickommin Schultz. — Silene longicaulis. Unique localité connue ! (Gdgr — apetala. exs. n° 508). Spergularia longipes. Withania frutescens. — diandra. Hyoscyamus albus. LINUM SPICATUM Lamk. — Nouveau | Nonnea nigricans. pour l'Espagne. Thymus capitatus. Erodium murcicum. Stachys hirta. MEDICAGO TUBERCULATA. — Nouveau pour la région. — Diffère du type par sa pubescence plus Phlomis purpurea. LAVANDULA viripis Ait. — Nouveatt pour l'Espagne. abondante et la gousse velue | Beringeria hispanica. ordinairement incrme. Acanthus mollis. Anthyllis tetraphylla. Statice monopetala. Hippocrepis ciliata. — ferulacea. Anagyris fœtida. Plantago Serraria. Retama monosperma. Salicornià macrostachya, etc., etc. Astragalus Epiglottis. Asparagus albus. ‘ Vicia hirta. Brachypodium pentastachyon. LRIFOLIUN PATENS. — Nouveau pour | Lepturus crectus. la région. Bromus divaricatus. Daucus cRiNITUS Desf. — Nouveau Vulpia geniculata. pour la région. Holcus annuus Salzm. Atractylis cancellata. TRISETUM LŒFLINGIANUM P. B. — Aizoon hispanicum. Nouveau pour la région. Oopordum macracanthum. Lolium compositum Thuill. Gentaurea eriophora. — rigidum. d. L'Algarve (sud du Portugal). Mon intention était de consacrer un mois à l'exploration de l’Algaive. depuis la Guadiana jusqu'au cap Saint-Vincent. Les événements politico- religieux dont le Portugal a été le théâtre au printemps dernier m'ont empêché de réaliser mon projet. A Villa Real de San Antonio, pris à coups a eV mit 409 de cailloux par la populace, je fus obligé de rentrer en Espagne. C'est ainsi que, là-bas, on reçoit les explorateurs qui viennent, en semant l’or sous leurs pas, faire connaître le pays, parce que les habitants en sont incapables sous tous les rapports. Quelques jours après, cependant, à la faveur d’un déguisement, je pus pénétrer dans l’Algarve et herboriser une demi-journée aux environs de Castro Marim, que personne n’avait exploré depuis Welwitsch, il y a plus GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. de cinquante ans. La végétation y est fort intéressante. Citons : Fumaria agraria. Rapistrum Linnæanum. Cistus ladaniferus. — crispus, etc. Helianthemum Libanotis. — halimifolium. Frankenia pulverulenta. SPERGULARIA LONGIPES. (Lge). — Nouveau pour le Portugal. Silene hirsuta. Erodium subtrilobum. LINUM SsPIcATUM Lamk. — Nouveau pour le Portugal. — collinum. Ulex ianthocladus Webb. Genista algarbiensis. Phaca bætica. MEDICAGO TUBERCULATA. — Nouveau pour le Portugal. MELILOTUS NEAPOLITANA Ten. — Nou- veau pour la région. TRIFOLIUM PATENS. — Nouveau pour le Portugal. ViciA macRocarpa Mor. — Nouveau pour le Portugal. Pirus Achras. Lythrum acutangulum. Paronychia cymosa. Mesembryanthemum nodiflorum. ELÆOSELINUM FŒTIDUM Boiss. — Nou- veau pour le Portugal. Daucus crinitus. Fedia graciliflora (an F. Caput-bovis Pomel, cui valde similis?) Centaurea pullata. — eriophora. Carlina hispanica. Notobasis syriaca. Bourgæa humilis et var. albiflora. Helichrysum algarbiense Jord.#ourr. Filago longibracteata. Pallenis aurea. Pulicaria paludosa Link. — revoluta H. Lk. Barkhausia intybacea. Tolpis bætica Jord. Fourr. SPITZELIA WiLLKOMMIT Sch. bip. — Nouveau pour le Portugal. — Deuxième localité connue en Europe. KALBFUSSIA SALZMANNI Sch. bip. — Nouveau pour le Portugal. Phlomis purpurea. Stachys lusitanica Brot. PHAGNALON vinine Uechtr. — Nou- veau pour le Portugal. . Lavandula viridis. — pedunculata. — PEDUNCULATA X VIRIDIS Gandoger hybr. nova (1). MenTHA RoorGuezit Malinvaud. — Nouveau pour le Portugal. Nepeta tuberosa (Gdgr exs. hisp., n° 506). OROBANCHE DENSIFLORA Salzm. — Nouveau pour le Portugal. Statice monopetala. Plantago Serraria. (1) LAVANDULA PEDUNCULATA X virinis : Differt a L. pedunculala foliis majoribus superis Jate Janceolatis, pedunculis 2-3-plo (18-20 cent.) longioribus, spica palles cente, bracteis magis incisis; a L. viridi recedit pube densiore subalbida, foliis la- tioribus florumque colore. Fruticulus elegans odorem sat suavem (nec camphoratuni) redolens, plerumque tripedalis validus hinc inde inter parentes in collibus aridis secus fluvium Guadiana ad Castro Marim Algarbiæ crescens ct sub fine aprilis florens (Gandoger, F1. hisp. lusit. exsice., n° 505). 410 SÉANCE DU 22 Salicornia perennans. Asparagus albus. — horridus. Agave americana. Asphodelus microcarpus. Gladiolus Reuteri. Juncus acutus. Cyperus badius. Carex ammophila Willd. Isolepis Saviana. NOVEMBRE 1901. Bromus macrostachys (Gdgr. exs., n° 507). Vulpia geniculata. Holcus annuus. Gaudinia fragilis. Avena hirsuta. Andropogon hirtus. Phalaris cærulescens. Equisetum ramosissimum. e. Herborisations dans la sierra de Aracena. Située au nord de la province d’'Huelva, cette chaine de montagnes ne dépasse pas 700 mètres d'altitude. Le pays est couvert d'immenses landes formées par les Lavandes et les Cistes, comme, du reste, toute l'Espagne occidentale, sur des centaines de kilomètres. Je m'étais fixé au village de Cumbres Mayores (600 mètres); mais je conseille de s’arrêter à Gala- roza-Jabugo, un peu plus au sud. car la végétation y est plus variée. À “citer : Ranunculus flabellatus. — muricatus. Sisymbrium leiocarpum. Teesdalia Lepidium. | Diplotaxis catholica. Nasturtium microphyllum. Cistus crispus. | — ladaniferus, etc., etc. Helianthemum guttatum f. floribus aurantiacis. Spergularia longipes. Mæœnchia octandra. Silene colorata. — quinquevulnera. Geranium purpureum. Sarothamnus virgatus. Ulex scaber. Genista hirsuta. Lupinus Termis. Medicago crassispina Vis. Arthrolobium durum. Anthyllis lotoides. Lotus trichocarpus Lag. Lathyrus articulatus. — angulatus. VICIA SPURIA Rafin. — Nouveau pour: la région. — amphicarpa. Alchemilla microcarpa, Poterium Spachianum Coss. CALLITRICHE PEDUNCULATA. DC. — Nouveau pour l'Espagne. — REFLEXA Lge.— Nouveau pour l'ouest de l'Espagne. — Ambæ species in eadem fossa promis- cue ac copiose crescentes juxta stationem viæ ferreæ. Paronychia cymosa., Umbilicus hispidus. Crassula rubens. | Hippomarathrum pterochlænum Bots. Daucus maximus. Thapsia decussata f. villosa. Œnanthe apiifolia. Eryngium corniculatum. Bourgæa humilis. Anthemis incrassala. PULICARIA REVOLUTA H. Lk. — Nou- veau pour l'Espagne. EVAx EXxIGUA DC. — Nouveau pour la région. — carpetana Lge. Thrincia psilocalyx Rchb. Tolpis barbata. Barkhausia intybacea DC. Campanula Duriæi Boiss. Jasione echinata B. R. Verbaseum virgatum.. GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. M! Anchusa undulata f. hispidissima. Rumex pulcher. Phlomis Lychnitis. Euphorbia retusa. — purpurea. Asparagus horridus. Lavandula pedunculata f. lanuginosa : | Scilla maritima. Tota cano-lanuginosa, spica mi- | Juncus capitatus. nor angustior, bracteæ lanatæ. | Bromus divaricatus. Veronica anagalloides. Molineria lendigera. Scrophularia auriculata. Psilurus nardoides. ARMERIA VESTITA Willk. — Nouveau | Corynephorus articulatus. pour la région. Lamarckia aurea. Plantago Serraria. Stipa tortilis f. glabrifolia. — lanuginosa. f. Herborisations à Cacérès. L’Estramadure est presque un désert et autour de la ville de Cacérès, par exemple, on fait des lieues sans rencontrer aucune habitation. C’est un plateau ondulé (moyenne 400 à 500 Mètres), couvert de Cistes ou de champs stériles ; çà et là quelques bois de Chênes verts. A citer, près de Cacérès : Ranunculus flabellatus. Anthyllis lotoides. Fumaria agraria. Poterium Spachianum. — Spicata. | — microphyllum. Sisymbrium crassifolium. Sedum arenarium Brot. — hirsutum. Galium decipiens. Erucastrum heterophyllum Nym. Atractylis cancellata. Cistus ladaniferus. Ormenis mixta. — salvifolius X hirsutus, etc. Anthemis incrassata. Helianthemum umbellatum. Anacyelus radiatus. — cheiranthoides. FILAGO PROSTRATA Parl. — Nouveau — intermedium. pour l’ouest. — glaucum. Andryala mollis 4880. Reseda crispata. Podospermum calcitrapifolium. Silene glauca. HYPOCHŒRIS HISPIDA Brot. — Nouveau — Colorata f. angustifolia Willk. pour la région. Melandrium macrocarpum. — LASIOPHYLLA C. Koch. — Nouveau Spergularia longipes. pour l'Espagne. Dianthus laricifolius B. R. Erica aragonensis Willk. Cerastium pentandrum. Arbutus Unedo. Lupinus angustifolius. Myosotis lutea. TRIFOLIUM SUFFOCATUM. — Nouveau | Anchusa pndulata. our la région. Thymus Zygis. run parviflorum, LAVANDULA PSEUDO-STŒCHAS Rchb.— Cytisus albus. Nouveau pour l'Espagne. Sarothamnus virgatus. — pANNosa Gandoger sp. nova! (1). (1) LAVANDULA PANNOsA : Tota incanô-tomentella vel effuse floccosa. Mixta inter L. stæchadem et L. peduneulatam; ab utraque differt foliis crassis parum nervosis, caulibus sicto-virgatis, spica laxiore haud aut vix comosa, bracteis valde bee nervoso-reliculatis undulatis obtnsissimis vel retusis, calyce late costato, corolla atrata Parva, odore non camphorato. Hab. Caceres, in sierra de San Pedro. 412 _SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901. Linaria spartea var. — multipunctata H. Lk. Eufragia latifolia. Anarrhinum bellidifolium. Digitalis Thapsi. Plantago Serraria. — lusitanica. Pinus Pinaster. Quercus coccifera. Corbularia nivalis Nym. Asphodelus albus. Scilla maritima. Iris Sisyrinchium. Romulea Bulbocodium. Echium pumila Willk. Trisetum Lœflingianum. Vulpia Broteri. — geniculata. Lolium rigidum. Molineria lendigera. Lamarckia aurea. Elymus Caput-Mcdusæ. Chamagrostis minima. Cynosurus echinatus. Bromus maximus. — macrostachys. — molliformis. Festuca Fenas Lag. Arrhenatherum erianthum B. R. Nardurus tenellus. — Lachenalii. g. Herborisations dans La province de Salamanqne. C’est à Béjar (altitude 965 mètres), centre montagneux intéressant, que je me suis fixé pendant une quinzaine de jours. De là, on peut rayonner dans les environs à peine connus : sierras de Trampal, de Can- delario (couvertes de neige jusqu’en juin), de Francia et de Gata, toutes. les deux inexplorées. Autour de Béjar même, je dois mentionner : Ranunculus Aleæ Willk. — Hollianus Rchb. — dimorphorhizus Brot. Diplotaxis catholica. Brassica valentina, etc. Biscutella montana Cav. VioLA cucuLLaTA Coincy. — Nouveau pour la région. Spergula pentandra. Alsine hybrida. Melandrium macrocarpum. Dianthus laricifolius. Linum collinum. Sarothamnus eriocarpus. Lupinus hispanicus. Anthyllis lotoides. Biserrula Pelecinus. Ervum parviflorum. Arthrolobium durum. Poterium Spachianun f. villosa. Crassula Magnolii. Sedum arenarium. — hirsutum, Saxifraga hypnoides. Thapsia maxima. Margotia laserpitioides. Œnanthe crocata. Crucianella latifolia. Centaurea ornata. Santolina rosmarinifolia. Evax exigua. Sengcio foliosus. Hypochæris adscendens Brot. Campanula Lœflingii. Verbascum floccosum. Anchusa undulata. Lavandula pedunculata. Thymus Mastichina. Scrofularia Scorodonia. Antirrbhinum hispanicum. Digitalis Thapsi. Linaria Perezii Gay. OROBANCHE CASTELLANA Reut. — Deu- œième localité connue en Es- pagne. Sur le Sarothamnus eriocarpus. Plantago recurvata. Rumex obtusifolius. 413 pour le centre de l'Espagne. Festuca Fenas. Macrochloa arenaria. Cheilanthes odora. Bryum alpinum. GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. Osyris alba. Euphorbia nicæensis. Quercus Tozza. Endymion nutans. SCILLA MONOPHYLLOS Lk. — Nouveau Une autre herborisation des plus fructueuses est celle de la Peña de la Cruz, premier contrefort de la sierra de Gredos. On traverse, à l’est de Béjar, la belle forêt de Châtaigniers pour s'élever jusque vers 1400 mètres au milieu d’une végétation merveilleuse, d’un véritable jardin botanique, peuplé d’une foule d’endémiques; à l’horizon, les sierras de Gata, de Francia et les neiges de la gigantesque cordillère de Gredos. Pæonia microcarpa B. R. — Broteri B. R. Batrachium homoiophyllum Ten. Brassica valentina. Cardamine pratensis f. gredensis Gdgr ; Rigens, foliola radic. integra, siliquæ crassæ breves. Aa species propria ? HESPERIS LACINIATA AI. — Nouveau pour la région. ARABIS GREDENSIS Gdgr sp. nova (1). Helianthemum umbellatum. Viola Demetria. — alpestris. Dianthus laricifolius. Cerastium Riæi. SILENE MELANDRIOIDES Lge. — Nou- veau pour l’Espagne centrale. Melandrium macrocarpum. Arenaria capitata. — montana. Malva Morenii Poll. Sarothamnus purgans. — CANTABRICUS Willk. — Nouveau pour le centre de l'Espagne. Genista florida. LUPINUS GREDENSIS nova (2). Astragalus rotundifolius Pres. Orobus tristis Lang. Vicia torulosa Jord. — uncinata Desv. Rosa micrantha, etc., etc. Poterium Magnolii. Rubus hirtus. Montia rivularis. Sedum brevifolium. SAXIFRAGA CASTELLANA. — Nouveau pour la région. Physocaulis nodosus. Physospermum aquilegifolium. Galium vernum Scop. Gandoger sp. (1) ARABIS GREDENSIS : Species secundi ordinis (nisi majoris dignitatis) ex affini- tate À. sagittatæ DC.; sed ab ea ut el ab omnibus ejus formis statim distinguitur caule rigido virgato simplicissimo, foliis radicalibus subrepandis vel profunde dentatis, Caulinariis vero anguste oblongis dentatis sessilibus basi rotundatis nec auriculatis, siliquis multo (4 1/2-5 1/2 cent.) longioribus tenuioribus, stylo crasso 1/2 m. longo, floribus minoribus semper roseis. Hab. Abunde in castanctis et cistetis. (2) Lurinus GRELENSIS : Habitum quodammodo refert L. pusilli Pursh ex America boreali; sed inter species curopæas prope L. hispanicum B. R. collocandus a quo certissime abundeque recedit habitu diffuso-ramosissimo, pube patula, foliolis spathu- latis exacte sessilibus, spica densiflora, sepalis lanceolatis duplo Jongioribus, corolla albido-ochroleuca nec rubente. | Hab. in cacumine dicto Peña de la Cruz, alt. 44-1500 m. in glarcosis et arei osis rupestribus. 414 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901. Centaurea lingulata. — ornata. Lactuca tenerrima. Arnoseris pusilla. Hieracium silvaticum. Senecio silvaticus. Evax CARPETANA Lge. — Nouveau pour la province. ANTHEMIS MONTANA L. — Nouveau pour la région. — A typo certe differt caudiculis fruticosis in- tricatis, caulibus prostratis, fo- liis adpresse argenteo-tomen- tosis; sed flores desunt. Achillea lanata Rchb. Pyrethrum pulverulentum Lag. Campanula verruculosa H. Lk. Myosoris REPENS Don. — Nouveau pour le centre de l'Espagne. Anchusa sempervirens. DORONICUM LONGICAULE Gandoger sp. nova (1). MELITTIS ALBIDA Guss. — Nouveau. Digitalis purpurea. Linaria delphinioides Gay. Armeria longearistata Boiss. Aristolochia longa. Salix rufinervis DC. Corbularia nivalis. Ornithogalum unifolium. — — form. polyanthos. — bæticum. Endymion nutans. Allium ambiguum S. S. Orchis laxiflora. — sambucina. — latifolia. Anthoxanthum villosum. Agrostis truncatula. Nardurus Lachenalii f. longearistata. Nicium MonTiANUM Parl. — Nouveau pour la province. Nardus stricta. Poa LIGULATA Boiss.— Nouveau pour le centre de l'Espagne. — VIOLACEA Bell. — Même remarque. Melica nutans. Aira aggregata. Corynephorus canescens. Chamagrostis minima. — triornithophora. Cystopteris regia. PEDICULARIS GREDENSIS Gandoger sp. | Mousses. nova (2). h. Herborisation sur le mont Trampal. Ce pic, le plus occidental de la sierra de Gredos, forme la limite des provinces d’Avila, de Cacérès et de Salamanque. Au 15 mai, il était encore couvert de neige à partir de 4500 mètres. J'y ai cueilli la plupart des plantes trouvées sur la Peña de la Cruz. A noter ce- pendant : RaANUNcuLUS HozLiANUS Rechb. — | Helianthemum velutinum. Nouveau pour la région. — umbellatum. Brassica montana. Viola Demetria. Arabis gredensis Gandoger. — cucullata Coincy. Draba muralis. Dianthus laricifolius. (1) DORONICUM LONGICAULE : Mixtum inter D. eriorhison Guss. et D. plantagineum L.. sed ab utroque differt caule longe nudo totoque glanduloso-villoso, folüs radicalibus - -plo minoribus integerrimis caulinis autem paucis (1-2) parvis oblongo-lanceolalis denticulatis sessilibus sagittato-auriculatis, capitulo minore, involuero setuloso radios fere æquante. In castanetis parce. (2) PEDICULARIS GRELENSIS : Est forma peculiaris P. silvaticæ L., a typo recedens floribus albis tubo corollæ duplo longiore, calyce atroviolaceo et dentibus foliorun magis albido-cartilagineis. Abunde in paludosis alt. 1400 m. | nee pe GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. Arenaria montana. Lotus pilosus. ADENOCARPUS VILLOSUS Boiss. — Nou- veau pour la région. Sarothamnus eriocarpus form. cana. — vulgaris form. villosissima. An S. eriocarpus X cantabricus? — cantabricus. EPILOBIUM LANCEOLATUM. — Nouveau pour la région. Sedum hirsutum. SAXIFRAGA COSSONIANA B. R.— Nou- veau pour l'Ouest; n’était con- nu que dans la province de Va- lence! Chærophyllum temulertum form. to- mentosa. Valerianella carinata. CARDUUS CARPETANUS B. R. — Nou- veau pour la province. Santolina rosmarinifolia. 415 Hypochæris lasiophylla C. Koch. Hispidella Barnadesii Cass. Erica arborea. Fraxinus australis. Lamium incisum, — maculatum. Digitalis Thapsi. Anarrhinum bellidifolium. Quercus Ilex. — Tozza. Alnus glutinosa. Luzula Forsteri. Carex divulsa. Macrochloa arenaria. Bromus rigidus. Dactylis hispanica. Avena sulcata, Anthoxanthum villosum. Poa violacea Bell. Cystopteris fragilis form. integriloba. i. La sierra de Gredos; le pic d’Almanzor (2664 mètres). Mon intention était d'explorer cet important massif seulement en juillet; mais, ayant été obligé de rentrer en France beaucoup plus tôt que je ne le pensais, j’ai voulu profiter de mon séjour dans le voisinage pour y faire quelques herborisations printanières. Elles ont eu du succès, aucun botaniste n'ayant visité le pic d’Almanzor à cette époque de l’année (20 mai). Malheureusement, de 1400 à 2664 mètres, il était couvert de neige ; j'y retournerai un été. Je n’ai pas eu, non plus, la sa- tisfaction de gravir les névés supérieurs de ce pic gigantesque; car les cinquante et une années qui pèsent maintenant sur mes épaules me ren- dent plus difficiles les exercices de haut alpinisme que je pratiquais au- trefois avec empressement. J'ai récolté 228 espèces dans la vallée du Tormès, soit au Barco de Avila, soit au pied de l’Almanzor ou sur la sierra de Solana. Je cite : Papaver Argemone form. glaberrima. Sisymbrium contortum. Turritis glabra. Nasturtium asperum. Brassica valentina. — lævigata. Teesdalia nudicaulis. Lepidium heterophyllum. Helianthemum umbellatum. — polifolium. Viola cucullata Cofncy. Ranunculus carpetanus. — flabellatus. — dimorphorhizus. — ÂAleæ, avec plusieurs formes. Batrachium fluitans. — heterophyllum. — TRIPARTITUM Pr. — Nouveau pour l'Espagne centrale. Thalictrum glaucum. Aquilegia vulgaris form. glabra. Pæonia Broteri. 416 Reseda crispata, gredensis. Astrocarpus sesamoides. Dianthus laricifolius. Arenaria montana. Melandrium macrocarpum. Mœnchia erecta. Spergula pentandra. Malva Morenii Poll. Erodium Botrys. — chærophylloides. Geranium lucidum. Lupinus GREDENSIS Gandoger. — angustifolius. — hispanicus. TRIFOLIUM STRICTUM L. — Nouveau pour la province. Lathyrns angulatus. Vicia angustifolia. Astragalus macrorhizus. — CASTELLANUS Bge. — Nouveau pour la province. Biserrula Pelecinus. Lotus pilosus. Orobus tristis. Anthyllis lotoides. ADENOCARPUS VILLOSUS Boiss. — Nou- . veau pour la région. Genista anglica. — hispanica. Sarothamnus purgans. — eriocarpus. — OCHROLEUCUS Gandg. sp. nova(1). Poterium microphyllum. Rosa micrantha, etc. Callitriche verna. Montia rivularis. Corrigiola telephiifolia. Scleranthus annuus. . Eryngium pusillum. Thapsia maxima. Conopodium Bourgæi. Galium vernum. — Halleri. Valerianella discoidea. Centranthus calcitrapa. Centaurea lingulata. — Ornata. (1) SAROTHAMNUS OCHROLEUCUS : ochroleuci vexillo majori albido, vero effuse villosa, bracteol Avila : ad Becera prope El SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901. Centaurea castellana. Carduus carpetanus. Bellis silvestris. Filago spathulata. — montana. Santolina rosmarinifolia. Anthemis incrassata (an À. granalen- sis?). Pyrethrum pulverulentum. Senecio gallicus. Evax carpetana Lge. — exigua DC. Arnoseris pusilla. Taraxacum corniculatum. Hieracium castellanum. Leontodon pratensis. Campanula Rapunculus. Erica arborea. Calluna vulgaris form. tomentosa. Fraxinus australis. Asterolinum stellatum. Verbascum floccosum. Myosotis repens. Anchusa smpervirens. Lamium maculatum. Teucrium Polium. Lavandula pedunculata. Veronica serpyllifolia. Eufragia latifolia. Linaria spartea. Digitalis Thapsi. Pedicularis gredensis Gundoger. Armeria longearistata Boiss. Plantago recurvata. — capitellata Ram. Rumex papillaris B. R. Daphne Gnidium. Aristolochia longa. Euphorbia nicæensis. Salix rufinervis. Quercus Tozza. Arum immaculatum Schott. Corbularia nivalis Nym. Asphodelus albus. Endymion nutans. Scilla verna. Orchis latifolia. Similis S. vulgari ct sat S. eriocarpo sed flores foliola oblusa dessiccatione vix nigricantia sterilia æ ad 1/2 partem pedicelli (nec ad apicem) sitæ. Hab. prov- Barco secus viam alt. 1300 m. Maio florens. GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 417 Avena sulcata. Carex acuta. Anthoxanthum aristatum. — divisa. — montana. Briza minor. — divulsa. Alopecurus castellanus. — panicea. Molineria lendigera. — ericetorum. Lolium rigida. — Halleriana. Poa supiNa Schrad. — Nouveau pour MiLiuM MONTIANUM Parl. — Nouveau pour la région. Bromus nanus Weig. la province. Mousses. Parmelia saxatilis, etc., etc. j. Herborisations à Zamora. Qui a herborisé à Zamora? Il faut quelque courage, lorsqu'on arrive des richissimes montagnes de Gredos et des plaines parfumées de l’An- dalousie, pour visiter cette contrée misérable dont la flore, encore à peine connue, participe à la pauvreté même du pays. C’est la continua- tion, à l’occident, du plateau de Castille, monotone, stérile et froid, et, à lorient, des ondulations du nord du Portugal. Autour de la ville de Zamora, sur les bords du Douro, les collines et champs avoisinants, j'ai récolté péniblement 143 plantes, dont voici les noms de celles qui méritent mention : Hypecoum grandiflorum. Fumaria media. Alyssum collinum. Hirschfeldia adpressa. Diplotaxis catholica. — virgata. Cistus ladaniferus. Mœnchia erecta. Velezia rigida. Malva hirsuta Presl. Erodium australe. Astragalus hamosus. Medicago denticulata. — orbicularis. — hirsuta. — BRACHYACANTHA Kern. — veau pour la province. Trifolium tomentosum. — Scabrum. — hirtum. — ligusticum. Retama sphærocarpa. Trigonella polycerata. Poterium microphyllum. ALCHEMILLA MICROCARPA B.R.— Nou- veau pour la province. Sedum arenarium Brot. T. XLVIII. Nou- Paronychia argentea. Herniaria glabra. Bupleurum semicompositum. Thapsia villosa. Œnanthe Lachenalii. Galium parisiense. Crucianella angustifolia. Centaurea deusta Ten. — — form. incana. — melitensis. Kentrophyllum lanatum. Xeranthemum inapertum. Silybum Marianum. Carlina hispanica. Microlonchus salmanticus. Filago spathulata. — minima. Anacvelus clavatus. Artemisia glutinosa. Senecio gallicus. Achillea lanata Rchb. Santolina canescens Lag. Andryala ragusina (Gandg. FI. hisp. exsicc., n° 504). Hedypnois cretica. Crepis lusitanica Boiss. Podospermum intermedium DC. (SÉANCES) 27 418 SÉANCE DU 22 Thrincia psilocalyx Rchb. Convolvulus Cherleri. — lineatus. Lycium europæum. Myosotis stricta. Lithospermum apulum. Echium plantagineum. Thymus Zygis. Salvia Verbenaca. — lanigera. Plantago recurvata. — lagopus. — eriophora H. Lk. — albicans. — Psyllium. Rumex pulcher. NOVEMBRE 1901. Quercus lusitanica. Pinus Pinaster. Eleocharis palustris. Carex divisa. Bromus humilis. — nanus. — rubens. — rigidus. Vulpia bromoides. Echinaria capitata. Molineria lendigera. Dactylis hispanica. Stipa juncea. Lolium rigidum. Kœleria phleoides. A Medina del Campo (province de Valladolid), j'ai récolté, à mon retour, entre deux trains, un certain nombre de plantes, dont plusieurs 8». F La composition d’un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 4 franc. " — La composition d’an grand titre d'une page est de 3 francs, Eu plus les frais de tirage et de P cd La composition d’un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. ile. La composition d’une couverture imprimée, avec encadrements et.sans page d'annonces; est de ses - titre est la répétition de eelni de la broëlmre, et de 4 francs si le titre est fait seulement jour Ja © . ture. En plus les frais de tirage et de papier. ï si y a des corrections, elles sont eomptées en sus 90 ce. l'heure. * Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs- Une gravure d’une demi-page, 4 fr. 50. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraïnant nne modification dans la disposition _. :“ Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus.et à des prix qu’il est impossible de-fxer ee GANDOGER.— PROTÉACÉES DE L’AFRIQUE AUSTRALE. XCVH SPATALLA PROLIFERA f. CAPITATA G. Zeyher, n° 3719. — Tota longe pilosa nec glabra; folia breviora vix 1 cent. longa tenniora rigida imbricata, rami graciles villosi, flores capitati, perigonium majus. Hab. Africa austr. ad Hottentottshollandsberg (Zeyher} ubi floret decembri. SPATALLA PEDUNCULATA f. ORTHOPHYLLA Gandoger, — Zeyher, n° 3721. — Rami teretes puberuli, folia stricta nec falcata ascen- dentia longiora, stigma ovatum. Hab. Cap ad Groote Houhoek (Zeyher), julio florens. — In schedula Meisner ipse scripsit € forma ad S. sericeam valde accedens », quod verum est quo ad' folia, bene vero ob inflorescentiam certissime. ad S., peduncula- tam pertinet! Genre FAUREA Harvey. efl Nc renferme qu’une espèce, F. saligna Harvey, ayant l'aspect de Certaines Protéacées australiennes : Lomatia, Grevillea, etc. Genre BRABEIUM L. Une seule espèce B. stellulifolium, assez polymorphe. Genre AUEAX L. Il contient deux espèces. AULAxX UMBELLATA f. Dregei Gandog. — Media inter banc et À. pinifoliam ; a prima difert foliis decurrentibus saltem duplo anguslioribus, spicis pedunculatis, folia non superantibus ; ad . secundam accedit perigonn totiusque inflorescentiæ forma, sed foliis magis decurrentibus jatioribus obtusis, nervo medio pre-. minulis, etc. An hybrida ? Hab. Cap (Drège). Genre. LEUCADENDRON L. Renferme environ 75 espèces, toutes plus belles les unes.que les autres, notamment le fameux L. argenteum, l’un des plus beaux arbustes que je connaisse: RE AE T. XLVIIL. G XCVIIL SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. LEUCADENDRON VENOSUM f. quinquenervia Gandog. — Zevher, n° 3637. — Folia 2-2 1/2 cent. lata, prominule evidenterque 5- (nec 3) nervia, capitulum minus, perigonium duplo brevius ac angustius. Hab. Africa austr., Palmetrivier ad Knofflookskraal in montibus decembri florens. LEUCADENDRON DECORUM. Sequentes formæ distingui possunt : — 4° f. Lævis Gand. Zeyher, n° 3635. — Totum glabrum, folia majora 6-7 cent. longa, apice emarginato-callosa recurvata, squa- ma Q truncato-obtusæ. Hab. Cap. __— 2° f. macrozeris Gand. — Zeyher, n° 3641. — Rami villosi ; Jolia quamin typo latiora (2-2 1/2 cent.), callosa basi, parum atte- nuata, squamæ Q undulato-crenulatæ obtusæ, 16-18 mill. lati. Hab. Africa austr. ad. Hemel et Aarde in montibus ubi floret au- gusto. — Forsan species nova secundum Meisner ! — 3 f. MICROCEPHALA Gand. — Zeyher, n° 3635 b.— Glabrum, rami flexuosi tenues nec rigidi, folia lineari-oblonga laxa retusa, squamæ ovato-triangulares acute cuspidatæ. Hab. Cap, ad Groote Houhoek et Greitgesgat in alpestribus mense julio florens. — An etiam species propria? ob capitula duplo minora (2 cent.) et squamarum fruct. forma. LEUCADENDRON VIRGATUM f. gnidioides G.— Zeyher, n° 3650. — Dense foliosum, folia minora, 2 1/2-3 mill. lata, acuta nec mu- cronala, capitula minora, 6-8 mill. diam. lata, bracteæ florales glabræ, ovato- -cuspidatæ. Hab. Cap, ad Van Stadesberg in montosis, octobri florens. Species distincta ? Leucadendron empetrifolium Gand. sp. nova. — Rectum, rami puberuli, folia imbricata ovato-linearia, 6-7 mill. longa, sessilia, basi dilatata, ad apicem breviter attenuata mucronulata, glabra, capitulum 6-8 mill. diam. latum sessile globosum, bracteæ florales aato-cuspidatæ dorso tomentellæ, perigonium breviter cinereo- pubescens, stigma ovato-acutum. Hab. Cap (Drège). Facies L. imbricati R. Br., a quo certe differt foliorum forma, capitulis minoribus, squamis cuépidatis, perigonio non lanatos LEUGADENDRON ULIGINOSUX . pungens Gand. = Zesher, n° "3647. GANDOGER. — PROTÉACÉES DE L’AFRIQUE AUSTRALE. XCIX — Viride glabrescens, folia basi longius contracta apice pun- gentia valdeque apiculato-aristata, capitulum minus. Hab. Cap, ad Klynrivierskloof ubi floret augusto (Zeyher). LEUCADENDRON SALIGNUM f. erioclada G.— Zeyher, n° 3646. — Rami tomentello-albidi, folia longiora (7-8 cent.) primum pubes- centia prominule nervosa basi lanata, ad apicem vix mucronata, Squamæ crenulato-undulatæ, quam in typo breviores, intus mi- aus striatæ. Hab. Africa austr. ad Woormansbosh Kloof, octobri (Zeyher). Indumenti ac foliorum bractearum seu squamarum flor. indole a typo tam longe distat ut num dubitare liceat an sit species nova. Genre PROTEA L. Extrêmement nombreux (au moins 130 espèces), bizarre, excen- trique dans ses formes, son port, ses couleurs, etc. PROTEA cynaroines : 1° f. eriolepis Gandoger.-- Zeyher, 2° 3655. — Squamæ involucri extus dense sed breviter tomen- lose acuminatæ, antheræ longiores, capitulum omnium maximum 15-17 cent. diam. latum. Hab. Cap ad Woormansbosh Zwellendam, in alpestribus mense octobri florens (Zeyher). — 2 f. cyclophylla G. — À typo variisque ejus formis re- cedit foliis maximis 8-10 cent. latis, orbiculatis vel subrotundatis Obtusis baique truncatis nec attenuatis. Hab. Cap, ad Zwellendam (Zeyher). PRoTEA rormosa f. Meisneri G. — Zeyher, n°3661. — Meisner Scripsit in schedula « var. foliis margine glabris, stylo inferne pu- bescente ». Folia plerumque 2 1/2 cent. longa, oblonga obtusa EMarginata, breviter petiolata, glaberrima, squamæ flor. oblongo- Sublanceolatæ, inferius tomentosæ, ad apicem glabræ sed prorsus ciliatæ, Hab. Africa austr. ad Onrustrivier (Zeyher). “PROTEA INCANA f. transvaaliensis Gand.— Laidley, n° 380. _— Folia angustiora (2 cent.), minus incana, inflorescentia: minusque Villosa nec lanata, stylus longe nudus, bracteæ exieriores rubentes C SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. spathulatæ extus tomentosæ. Hab. Transvaal, ad Mahalisberg, maio florens (Laidley, Sim). Prorea iNcompra : 1° f. Dregei G.— Folia angustata (7-8 mill.) prorsus pubescentia subincana. Hab. Cap (Drège). — % f. Zeyheri Gandoger. — Zeyher, n° 3658. — Folia late (2 cent.) oblonga, glabra viridia, magis nervosa. Hab. Africa austr. ad Knofflookskraal in regione alpina ubi mense augusto floret (Zeyher). PROTEA LONGIFOLIA f. megacephala Gand. — Drège n° 8047. — Folia longiora (13-15 cent.), capitulum majus 7-8 cent. diam. latum, 14-15 cent. longum, squamæ flor. magnæ. Hab. Cap (Drège). Genre SERRURIA Salisb. Il comprend 68 espèces généralement admises, dont un grand nombre assez polymorphes pour faire l’objet d’un travail spécial. Conformément aux usages, M. le Président prie l’Assem- blée de faire connaitre ses préférences au sujet de la pro- chaine session extraordinaire. MM. Maxwell et Motelay, au nom de la Société Linnéenne de Bordeaux, proposent que cette session extraordinaire ait lieu à Bordeaux. M. le Président se fait l'interprète des Membres de la Société pour remercier vivement les botanistes bordelais de leur aimable invitation et l’Assemblée émet à l'unanimité le vœu que Bordeaux soit choisi comme siège de la prochaine session extraordinaire. M. Gerber rappelle que M. Gaston Gautier serait heureux de voir la Société tenir une de ses prochaines sessions dans l’Ariège et qu’il se met à sa disposition pour l’organisation de cette session. M. le Président regrette que l’absence de M. G. Gautier SÉANCE DU 5 JUIN 1901. CI ne lui permette pas de recevoir directement les remerciements de l’Assemblée, et il prie M. Lutz de transmettre au Bureau de la Société la proposition de M. Gautier et de l’appuyer au nom des botanistes présents. Dans une allocution qui est couverte d’applaudissements, M. le Président adresse alors aux autorités préfectorales et municipales les vifs remerciements de la Société pour le char- Mant accueil et les nombreuses marques de sympathie dont ses membres ont été l’objet pendant toute la durée de la Session. Il remercie également en termes chaleureux les Membres du Comité local d'organisation dont l’activité a permis la réalisation d’un programme étendu et plein de dif- ficultés matérielles. La parole est ensuite donnée à M. Gerber pour la présen- tation, au nom d’un certain nombre de nos confrères, d'un Yœu concernant M. Baltié. M. Gerber s'exprime en ces termes : Messieurs, Vous venez de tenir une session qui marquera parmi les plus remar- quables sessions extraordinaires de la Société botanique de France. Cryptogamistes aussi bien que phanérogamistes ont fait une moisson d'autant plus abondante que toutes préoccupations autres que celles de récolter des espèces nouvelles étaient complètement écartées : ils sa- vaient, en effet, pouvoir se reposer complètement sur l'organisateur de Celle session et sur le Comité local si bien personnifié dans le sympa- thique inspecteur du Crédit Foncier en Corse, M. Baltié. Messieurs, vous avez vu, durant cette session, M. Ballié sans cesse sur là brèche, et vous avez pu apprécier combien nombreux sont les services qu'il nous a rendus, combien profond est son attachement pour notre Société, Aussi a-t-il semblé à beaucoup d’entre nous que des remercie- Ments, de si haut qu'ils viennent, seraient insuflisants pour manifester Notre reconnaissance à notre ami et nous avons pensé que le meilleur témoignage de gratitude serait celui qui attacherait confraternellement M. Baltié à la Société botanique de France, en lui décernant le titre de Membre honoraire. Aussi ai-je l'honneur de vous soumettre au nom d'un Certain nombre d’entre nous le vœu suivant : | Les membres de la Société botanique de France, réunis en session extraordinaire à Ajaccio, constatant l'heureuse réussite de la belle cal SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. session organisée par MM. Lutz et Baltié, leur adressent leurs plus vifs remerciements. Ils seraient heureux de voir le Conseil d’Admi- nistration prendre les mesures nécessaires pour attacher définitive- ment M. Baltié à la Société botanique de France. Ce vœu, mis aux voix, est adopté à l'unanimité. Aucune communication ne figurant plus à l’ordre du jour, g P M: le Président déclare close la Session extraordinaire de 4901. RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ HERBORISATIONS AUTOUR DE LA VILLE D’AJACCIO, LES 21, 23 ET 24 MAI, par M. l'abhé H. COSTE. 1° Plantes du Cours Grandval : lieux vagues, décombres, bords des routes, talus. À peine débarqués à Ajaccio, le mardi 21 mai, vers 9 heures du Matin, nos confrères s’empressent de s'installer à l'hôtel Schweizerhof, Situé à l’extrémité de la ville, dans un magnifique quartier, le Cours Grandval, tout embelli de promenades charmantes, de villas superbes et de riches jardins, où fleurissent toute l’année de brillantes plantes tro- Picales. L’odeur suave des Orangers, des Citronniers, des Cédratiers, lant sur les boulévards que dans les bosquets, se marie agréablement à l'odeur balsamique des. Cistes qui couvrent les coteaux supérieurs, et nous avertit que nous avons pris pied sur le sol enchanté de la Corse. Alors chacun rivalise d'activité. Tandis que plusieurs s’empressent de léConnaître !a ville, les autres commencent aussitôt les herborisations aux abords mêmes de l'hôtel. Une foule de plantes appartenant à la région méditerranéenne et à la région basse de la Corse s'offrent à nous : boites et cartables s’emplissent bientôt des prémices de nos récoltes. Les environs immédiats d’Ajaccio présentent ce double avantage de n'être point difficiles à parcourir et d'offrir sur une surface peu étendue une riche provision de plantes intéressantes. J'ai mis à profit les loisirs de la journée du 21 mai et ceux des 23 et 24 mai pour explorer ces alentours de la ville et noter soigneusement les espèces observées. Les listes suivantes, simple relevé des notes de mon carnet, donneront ‘une plète de la végétation du golfe d’Ajaccio à cette époque de ist idée assez com ? La 1 année, CtY SESSION EATRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Ranunculus parviñorus L. —_ sardous Crantz (ki. tetz). — muricatus L. l'apaver setigerum DC. — hispidum Lamk.(P. hybradua Er. — Rhæœas L. — dubium L. Fumaria muralis Soud.form.F.con- {usa Jord.). taphaaus Raphanistrum L. Sinapis arvensis L. — incana L. (Hésrschfelder adpiessa Mæœnch). — nigra L. Diplotaxis tenuwfolia DC. Sisgmbrium Thalanum Gay Thaliana 1..). — oflicinale LL. Calepina Corvim Desr. Bunias Erucago L. Capsella rubella Reut. Lepidium graminifolium L. Cakile maritima Scop. Rapistrum rugosum Berg. Cistus monspeliensis L. Relianthemum guttatam Mil!. Reseda Luteola L. Sulene gallica L. (plasiears formes). Lyehnis macrocarpa Boiss. (Melan- drium macrocarpum Wilid.). Bianthus velutinus Guss. Sagina apetala L. Stellarra media Vil/. Cerastiam glomeratuin Thuill. (C. viscosum (1. (1). — glutinosum Fries. Spergularia Bocconei Foucaud. — rabra Pers. form. (S. arenosa louc.). linum gallicum £. Malva silvestris L. — parviflora L. Geranium rotundifolium J. — molle L. Brodium malacoides Wilid. — Gicutarium L'Herit. Oxalis corniculata 1. Pistacia Lentiscus L. Medicago orbicularis All. — maeulata Wailld. (M. arabica Willd.). philonotis Arab | Médicago polvearpa Wilid. lappacea DC.). — tribuloides Desr. præecox DC. Melilotus elegans Sal:m. Trifolium campestre Schr. \T. agra- rium Vi. Ur). — micranthum ir. G. 6.) — tomentosum L. — resupinatum L. — nigrescens bar. — suffocatum F. — subterraneum L. glomeratum L. — scabrum L. _—- Bocconei Sarf. — arvense L. stellatum L. Lotus angustussimus L. Vicia angusufolia Heich. Lathyrus Clymenum LL. — angulatus L. Ornithopus compressus L. Rabus ulimifohus Schott. Alchemilla arvensis SCop. Polycarpon tetraphyllum L. Corrigiola telephiifolia Pourr. Tillæa muscosa L. Sedum rubens L. — cæspitosum DC. — stellatum L. Umbilicus pendulinus DC. Opuntia vulgaris Mill. Torihs nodosa (ærtn. Fœuiculum ofticivale AU. Anthriscus vulgaris Pers. Galium Aparine L. — parisiense L. Vaillantia muralis L. Sherardia arvensis L. Senecio lividus L. Conyza ambigua DC. Inula viscosa Ait. L Logfia gallica Coss. et G. (Filago 907 dica L..). — tenuifolia Pres. Chrysanthemum segetum L. — Myconis L. L Asteriscus spinosus 6. G. (Buphtha mum spinosum L.). Desr. (M. pentacycla (T. fiiforme COSTE, — HERBORISATIONS AUTOUR DE LA VILLE D'AJACCIO. Ualendula arvensis L. Silybum Marianum Gertn. Carduus Picuocephalus L. Centaurea Calcitrapa L. Scolymus hispanicus L. Rhagadiolus stellatos DC. Hedyprois polvorplia 4€. Hypocharis radicata £. — glabra L. Urosperinum Dalechamprs Desf. — picroides Desf. Chondrilla juucea L. Sonchus oleraceus EL. Picridium vulgare Des. Andryala integriloha 4. Campanula Erinus 4. Anagaliis arvensis £. form. (A. phæ- nicea Lam. — — form. A. cwrulea Laimki. Ülea europæa L. Phillyrea angustifoha L. Convolvulus arveusis L. Borrag o officinahis L. Echium plantagineum L. Myosotis hispida Scht. Heliotropium europæum L. Scrofularia peregrina L. Veronica Cymbhalaria Bod. — Persica Pers. — polita Fries. — arvensis £. Orobanche minor Sutt. Lamium purpureum L. Stachys arvensis L. Verbena officinalis L. lantago Coronopus L. — lanceolata 1. — Bellurdi Au. CV Plantago Psyllium L. Amarantus deflexus L. Beta maritima £L. Chenopodium murale £L. Rumex bucephalophoras L. Polygonum Coenvoivulus £. Euphorhia helioscoma L. — Peplus L. Ulmus campestris Smith (planté). Urlica urens L. Parietaria officinalis L. Theligonum Cynocrambe £.. Quercus flex L. \sphodelus microcarpus Vie. \sparagus aculifohius L. Tamus communis L. Juncus bufonius L. Cynodon Dactylon Pers. Lagurus ovatus L. lPiptatherum mulüiorum P. B. Aira carvophyllea L. — elegans Gaud. Avena barbata Brot. Trisetum neglectum Rœæm. et S. kæleria phleoides Pers. Poa annua L. Briza maxima L. Cynosurus echinatus L. — aureus L. (Lamarckia aurea Mænch). Vulpia sciuroides (mel. — Pseudomyures Soy.-Willm. Bromus sterilis L. — maximus Des/. — madritensis L. — mois L. Hordeum murinum LZ. Psilurus nardoides Trin. 2° Plantes du littoral, depuis le Cours Grandval jusqu'au cimetière, par la Batterie et la Chapelle des Grecs. Ranunculus aquatilis L. (forme). trilobus Desf. = Parviflorus L. = OPhioglossifolius Vil. _, . Scop.). Cardamine hirsuta L. Cakile maritima Scop. Rapistrum Linnæanum Boiss. Frankenia lævis L. | Silene cretica L. | | Lychnis macrocarpa Boss. ucium flavum Crantz (G. luteum | — læta Ait. form. (L.corsica Lois.). | Dianthus velutinus Guss. Sagina maritima Don. Spergularia Bocconei Fouc. CvI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Spergularia rubra Pers. form. (sS. arenosa Fouc.). Linum strictum L. — gallicum L. — angustifolium Huds. Radiola linoides Gmel. Lavatera cretica L. Erodium malacoides Willd. — moschatum L'Herit. Hypericum tetrapterum Fries. Tribulus terrestris L. Calycotome villosa Link. Genista corsica DC. Medicago marina L. — lappacea Desr. — littoralis Rhode. — cylindracea DC. — sphærocarpa Bert. Melilotus sulcata Desf. Trifolium patens Schreb. — ligusticum Balb. — lappaceum L. — maritimum Huds. Lotus parviflorus Desf. — cytisoides L. (L. Allionii Desv.). Scorpiurus subvillosus L. Lythrum Hyssopifolia L. Peplis erecta Reg. Polycarpon tetraphyllum L. form. (P. alsinæfolium DC.). Paronychia echinata Lamk. Conyza ambigua DC. Bellium bellidioides L. Helichrysum angustifolium DC. Evax pygmæa Pers. Galactites tomentosa Mænch. Silybum Marianum Geærtn. Cirsium lanceolatum Scop. Centaurea napifolia L. Carlina corymbosa L.. Scolymus hispanicus L. Cichorium Intybus L. form. (C. diva- ricatum Schousb.). Hyoseris scabra L. Urospermum Dalechampii Desf. Laurentia Michelii DC. Centunculus minimus L. Anagallis parviflora Salzm. Samolus Valerandi L. Erythræa maritima Pers. Cicendia filiformis Delarbre. Linaria cirrosa Walld. — commutata Bernh. — Pelliceriana Mir. Statice articulata Lois. Rumex pulcher L. Polygonum maritimum L. Euphorbia pterococca Brot. Mercurialis ambigua L. Allium vineale L. Romulea Columnæ Seb. et M. (en fruits). Juncus pygmæus Thuill. Schœnus nigricans L. Scirpus Savii Seb. et M. Fuirena pubescens Kunth. Carex divisa Huds. — distans L. -— extensa Good. Imperata cylindrica P. B. Gastridium lendigerum Gaud. Polypogon monspeliensis Desf. — subspathaceum Reg. Lagurus ovatus L. Stipa tortilis Desf. Piptatherum cærulescens P. B. Agrostis verticillata Vall. Ægilops ovata L. Brachypodium distachyon P. B. Lepturus incurvatus Trin. Isoetes Duriæi Bory. 3° Plantes de la plage, depuis la gare d'Ajaccio jusqu'à l'embouchure de la Gravona. Ranuneulus muricatus L. Papaver Simoni Foucaud. Glaucium flavum Crantz (G. luteum Scop.). Fumaria muralis Sond. Matthiola sinuata R. Br. Cakile maritima Scop. Cistus monspeliensis L. | — inçaous L. form.(C.corsicus Lois.) Helianthemum Tuberaria Mill. Silene inflata Smith. form. (S. Ten0= reana Colla.) COSTE. — HERBORISATIONS AUTOUR DE LA VILLE D’AJACCIO. Silene gallica L. (plusieurs formes). — sericea All. Spergularia arenosa Fouc. Linum gallicum L. — strictum L. Malva nicæensis À U. Oxalis corniculata L. Medicago marina L. — liltoralis Rhod. — præcox DC. Trifolium campestre Schreb. — scabrum L. — glomeratum L. — suffocatum L. . — Stellatum L. — lappaceum L. Lotus hispidus Desf. — angustissimus L. Biserrula Pelecinus £. Ornithopus ebracteatus Brot. Poterium muricatum Spach. Lythrum Hyssopifolia L. Echallium Elaterium Rich. Herniaria hirsuta L. Corrigiola littoralis L. Opuntia vulgaris Mill. Sium angustifolium L. (Berula angus- .… tifolia Koch). rithmum maritimum L. ryngium maritimum L. Rubia peregrina L. Galium murale AU. Asperula arvensis L. Centranthus Calcitrapa Dufr. elichrysum angustifolium DC. Logfia tenuifolia Presl. alactites tomentosa Mænch. Onopordon illyricum L. arduus tenuiflorus Curt.! (près la gare). — Pycnocephalus L. CVII Carlina corymbhosa L. Hypochæris radicata L. Chondrilla juncea L. Crepis setosa Hall. — Jeontodontoides All. — bulbosa Cass. Laurentia Michelii DC. Centunculus minimus L. Anagallis parviflora Salzm. Samolus Valerandi L. Erythræa maritima Pers. Convolvulus Soldanella L. Scrofularia ramosissima Lois. Linaria commutata Bernh. — Pelliceriana Mill. Verbena officinalis L. Plantago Coronopus L. Chenopodium ambrosioides L. Rumex pulcher L. — bucephalophorus L. Euphorbia Paralias L. — peploides Gouan. Pinus Laricio Poir. — maritima Lamk. Smilax aspera L. Arum pictum L. (fruits). Juncus acutus L. Cyperus badius Desf. Scirpus Holoschænus L. Carex Linkii Schk. Agrostis pallida DC. Piptatherum multiflorum DC. Briza maxima L. Melica major Sibth. Scleropoa rigida Gris. | | Dactylis glomerata form.(D. hispanica Roth). Bromus rubens L.! — madritensis L. — maximus. Desf. Gaudinia fragilis P. B. CVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. RAPPORT SUR L'HERBORISATION DU 22 MAT, À LA MONTAGNE DE POZZO DI BORGO; par M. l'abbé H. COSTE. L’herborisation à la montagne de Pozzo di Borgo était la première inscrite sur le programme officiel de la Session. Aussi le mercredi 22 mai, dès 7 heures du matin, tout le monde est sur pied devant l’hôtel et disposé à affronter les fatigues de la journée qui s’annonce très chaude. On se compte. Aucun des 15 membres de la Société débarqués la veille ne manque au rendez-vous. Le signal du départ est donné et aussitôt tous, d’un pas rapide, suivent à pied, sous de belles allées d’Ormes et d’Erables Sycomores, d’abord les boulevards animés d’Ajac- cio, puis la route de Bastia qui nous conduit bientôt en dehors de la ville. Nous laissons de côté, sur la droite, la gare, puis la grand” route, et nous suivons, à gauche, le chemin qui se dirige vers le pénitencier agricole de Castelluccio et le pied de la montagne que nous allons explorer. Mais déjà l’herborisation a commencé : on examine les bords et les talus de la route, chacun garnit sa boite ou son cartable des plantes qui lui conviennent, et je note sur mon carnet, autant que la marche rapide de nos confrères le permet, toutes celles qui frappent mes regards. Non loin de la gare et aux bords de la route, je remarque de grands individus de Carduus tenuiflorus Curt., espèce commune sur le continent, mais non encore signalée en Corse. Sa congénère, C. pycnocephalus L., vit à ses côtés et est très abondante dans l'ile. Le Biserrula Pelecinus L:., SI bizarre par son fruit en forme de scie à deux tranchants, croît tout près de là, dans un bosquet de Pinus Laricio, en telle abondance que Ja! pu le centurier le lendemain en fleurs et fruits en cet endroit. Mais voici la liste systématique des espèces que j'ai notées jusqu’à l'arrivée à une antique chapelle dédiée à Notre-Dame de Lorette. Toutes, ainsi que les autres signalées dans ce rapport, végètent sur la silice, Car les terrains des environs d’Ajaccio m'ont paru être formés exclusivement de roches siliceuses. Ranunculus muricatus L. — parviflorus L. Papaver setigerum DC. — Argemone L. — hispidum Lamk (P. hybridum L.) —— dubium L. Nasturtium officinale R. Br. Draba muralis L. Lepidium Draba Z. Silene gallica L. Lychnis macrocarpa Boiss. Linum angustifolium Huds. Geranium Robertianum L. (forme)- Trifolium angustifolium L. — nigrescens Viv. — resupinatum L. — glomeratum L. — tomentosum L. r. … COSTE. —— HERBORISATION À LA MONTAGNE DE POZZO DI BORGO. CIX Trifolium subterraneum L, Seriola ætnensis L. Lotus conimbricensis Brot. Phillyrea angustifolia L. Rosa sempervirens L. Antirrhinum Orontium L. Epilobium tetragonum L.! Linaria Pelliceriana Müll. Sedum stellatum L. Veronica Anagallis L. — rubens L. Plantago Bellardi 444, Umbilicus pendulinus DC. Amarantus deflexus L. Tordylium maximum L. Rumex bucephalophorus L. Belosciadium nodiflorum Æock. Allium subhirsutum L. — triquetrum L. Smilax aspera L. Phalaris brachystachys Link. Conium maculatum L. Lonicera implexa Ait. Rubia peregrina L. Galium Aparine L.! Lagurus ovatus L. Sherardia arvensis L. Kœleria phleoides Pers. Valerianella microcarpa Lois. Briza maxima L. Knautia hybrida Coult. Melica ciliata L. form. (M. Magnolii Achillea lgustica AU. G. G.). Bidens tripartita L. — major Sibth. Carduus pyenocephalus L. Bromus maximus Desf. Centaurea napifolia L. — madritensis L. Urospermum Dalechampi Desf. Brachypodium distachyon P. B. — picroides Desf. Après N.-D. de Lorette, on se trouve en face d’un bois de Chênes verts qui domine la route que nous suivons et qui est traversé dans sa Parlie supérieure par la canalisation qui amène jusqu'à la ville d’Ajaccio les belles eaux de la source de Pozzo di Borgo. Nous nous engageons un Peu dans le bois, et je ne tarde pas à distinguer parmi les Cistus mons- Peliensis L. et Cistus salvifolius L. var. cymosus Willk. le Ciste hy- bride récemment nommé par MM. Foucaud et Simon (Trois semaines d'herborisations en Corse) C. Flichei, en souvenir de notre confrère M. Fliche qui avait déjà signalé cette plante sous le nom de C. monspe- liensis-salvifotius(Voy. le Bull. t. 39, p.358). Pendant que nous faisons telle constatation, nos autres confrères explorent la lisière inférieure du bois ou les bords de la route qui les conduit au ravin situé au Pied des coteaux de Castelluecio. Voici les plantes qui furent observées Pendant ce trajet : Helleborus lividus Aôt. (H. corsicus | Malva silvestris L. Willd.). — parviflora L. Raphanus Raphanistrum L. Geranium columbinum L. arbarea patula Fries ! — lucidum Z. Sisymbrium _officinale Scop. var. | — Robertianum L. (forme). leiocarpum. Vicia lutea L. Calepina Corvini Desv. — hybrida L. Unias Erucago L. — atropurpurea Desf. elianthemum guttatum Mill. Lathyrus Clymenum L. Napouaria officinalis L, — articulatus L. lanthus velutinus Guss. Rubus ulmifolius Schott. Ex SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Rosa sempervirens L. Myrtus communis L. Callitriche stagnalis Scop. Sedum Cepæa L. tEnanthe crocata L. form. ((E. apii- folia Brot.). Smyrnium Olusatrum L. Viburnum Tinus L. Lonicera implexa Ait. Rubia peregrina L. Galium Cruciata Scop. — ellipticum Willd. — Mollugo L. form. (G. elatum Thuill.). — murale AU. Asperula lævigata L. Centranthus Calcitrapa Dufr. Helichrysum angustifolium DC. Crupina vulgaris Cass. Hedypnois polymorpha DC. Rhagadiolus stellatus DC. Picridium vulgare Desf. Crepis virens Vüll. Andryala integrifolia L. Arbutus Unedo L. Cyclamen repandum Sibth. Phillyrea media L. Verbascum Thapsus L. — Sinuatum L. Scrofularia peregrina L. Rumex crispus L. Theligonum Cynocrambe L. Quercus suber L. — Ilex L. Allium triquetrum L. Ruscus aculeatus L. Tamus communis L. Arum italicum Mill. Serapias longipetala Poll. Cyperus badius Desf. Anthoxanthum odoratum L. Aira elegans Gaud. Avena barbata Brot. Poa bulbosa L. — trivialis L. Briza minor L. Cynosurus elegans Desf. — aureus L. (Lamarckia aurea Mœnch). Ægilops triaristata Wild. Brachypodium ramosum Rem. et S. Gaudinia fragilis P. B. Polypodium vulgare L. Grammitis leptophylla Sw. Asplenium Trichomanes L. — Adiantum-nigrum L. Selaginella denticulata Koch. Dans le ravin de Castelluccio croissent les Dipsacus ferox Lois., Phy- lolacca decandra L., Rumex crispus L., et l'Erodium Botrys Bert. abonde sur la berge. Le pénitencier agricole n’est pas loin: un sentier rapide y conduit, mais il est très pénible, à cause de la chaleur qui se fait vivement sentir. Nous préférons suivre la route jusqu’à la rencontre du chemin par où passent les canaux de la fontaine d’Ajaccio. Nous nous engageons ensuite dans ce chemin et, à travers bois, nous conti- nuons l’ascension vers le château de la Punta, où nous attend le déjeu- ner. Partout, sur ces pentes exposées au Midi, la végétation est magnifique et la flore très variée. Dans les terrains fertiles, les Oliviers forment des arbres assez élevés et ressemblent aux Chênes de la France méridionale. Il n’était pas possible même de noter toutes les plantes qui passaient sous nos yeux dans cette ascension assez rapide. Aussi je me contenterai de donner l’énumération suivante, qui est loin d'être complète : Clematis Flammula L. .. Ranunculus macrophyllus : Desf- (R. — Vitalba L. palustris G. G.). COSTE. — HERBORISATION A LA MONTAGNE DE POZZO DI BORGO. CXI Papaver setigerum DC. Fumaria capreolata L.form.(F. spe- ciosa Jord.). Sinapis arvensis L. Sisymbrium Thalianum Gay (Arabis Thaliana L.). Cardamine hirsuta L. Capsella rubella Reut. Teesdalia Lepidium DC. Lychnis macrocarpa Boiss. Dianthus velutinus Guss. Linum angustifolium Huds. Geranium columbinum L. Erodium Botrys Bert. Hypericum perforatum L. Genista corsica L. — Candicans L. Cytisus triflorus L'Hér it. Lupinus cryptanthus Shutll. Trifolium campestre Schreb. — tomentosum. L. — subterraneum L. — SCabrum L. — Bocconei Savi. — ligusticum Balb. — incarnatum L. form. (T.Molinerii Balb.),. — angustifolium £L. — Cherleri L. Bonjeania recta Reich. (Lotus rec- tus L.). 0tus parviflorus Desf. — hispidus Desf. — ängustissimus L. — Conimbricensis Brot. Psoralea bituminosa L. Vicia lutea L. — angustifolia Reich. — bithynica L. — Narbonensis L. — Varia Host. (Cracca varia G. G.). — disperma DC. (Cracca disperma 7 -G. G.). — — form. (V.corsicaCes., Cracca bi Corsica G. G.). Sum elatius Stev. (P. biflorum Guss.). Lathyrus Aphaca L. — Sphæricus Retz. — Aängulatus L. & “etifolius Z. | Orpiurus subvillosus L. Ornithopus ebracteatus Brot. — compressus L. Hippocrepis ciliata Willd. Poterium muricatum Spach. Myrtus communis L. Sedum rubens L. Œnanthe crocata L. form. (OE. apii- folia Brot.). Sison Amomum L. (feuilles). Knautia arvensis Koch. Senecio vulgaris L. — lividus L, Achillea ligustica All. Pulicaria odora Reich. Tyrimnus leucographus Cass. Silybum Marianum Gærin. Hyoseris radiata L. Seriola ætnensis L. Chondrilla juncea L. Lactuca saligna L. Andryala integrifolia L. Arbutus Unedo L. Erica arborea L. Olea europæa L. Phillyrea angustifolia L. — media L. Cyclamen repandum Sibth. Erythræa maritima Pers. Borrago laxiflora DC. Myosotis hispida Schl. Cynoglossum pictum Ai. Verbascum sinuatum L. — Boerhavi L. (V. maiale DC.). Scrofularia trifoliata L. Linaria Pelliceriana Mall. Digitalis purpurea L. var. tomentosa Webb. Veronica Cymbalaria Bod. — montana L. Bartsia viscosa L. (Eufragia viscosa Benth.). — Trixago L. (Trirago apula Stev.). Lavandula Stœchas L. Mentba Pulegium L. Melissa officinalis L. form. (M. al- tissima lers.). Teucrium Scorodonia L. Plantago Bellardi All. — Psyllium L. Rumex bucephalophorüs L. — Acetosella L. Daphne Gnidium L. CxII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Cytinus Hypocistis L. | Orchis picta Lois. Euphorbia pterococca Brot. | — sambüucina L. Mercurialis ambigua L. | Luzula Forsteri DC. Allium roseum L. | Scirpus Savii Seb. et M. — triquetrum L. | Carex divulsa Good. — subhirsutum L. | Anthoxanthum odoratum L. Muscari comosum Mill. | Aira elegans Gaud. Asphodelus microcarpus Viv. Dactylis glomerata L. Limodorum abortivum Sw. Cynosurus echinatus L. Serapias cordigera L. Lolium multiflorum Lamk. — longipetala Poll. — rigidum Gaud. — occultata Gay. Nardurus Lachenalii God. Aceras densiflora Boss. Grammitis leptophylla Sw. Orchis papilionacea L. Selaginella denticulata Koch. L’herborisation de la matinée touche à sa fin. Voici, en effet, le château de la Punta, magnifique édifice construit par le comte Charles Pozzo di Borgo avec les pierres sculptées provenant de la démolition des Tuileries. Nous y arrivons trempés de sueur, mais chargés d’un riche butin, et, tandis que le maître d’hôtel, qui nous a devancés, s’apprête à nous servir le déjeuner, nous nous installons devant la façade et sur la large terrasse du château. Nous sommes à 660 mètres d'altitude et un horizon splendide se déroule devant nous. La mer, Ajaccio et Son port, le plus vaste de la Corse, sont à nos pieds et, dans le lointain, n0$ regards s’arrêtent sur le blanc manteau de neige qui couvre encore tous les hauts sommets. Voici, à droite, le mont Renoso (2357 mètres) et le mont d’Oro (2391 mètres), en face, la belle cime du mont Rotondo (2625 mètres), à gauche, mais bien loin, à l'arrière-plan, le mont Cinto dont le sommet atteint 2707 mètres et constitue le point culminant de l'ile. Mais il faut nous arracher à ce magnifique spectacle pour faire honneur au succulent repas qui nous a été servi et dont nous avons, d’ailleurs, grand besoin. Car la journée n’est pas encore finie: il nous reste à gravir les pentes escarpées qui nous séparent du sommet de la montagne, et à descendre par le flanc opposé pour rentrer à pied à Ajaccio. Aussi, à peine le déjeuner terminé, tous nos intrépides repren” nent le cartable et le piochon, et les voilà courant de-çà, de-là, dans les” bois, les pâturages et les rochers, à la recherche de l'inconnu ou de imprévu. Nous ne tardons pas à mettre la main sur des espèces intéres- santes que nous n’avions pas rencontrées sur les pentes plus inférieures et bien d’autres, parmi lesquelles je dois signaler : Ranunculus bulbosus L. Trifolium medium L. — macrophyllus Desf. — lævigatum Desf. Cistus incanus L. — Cherleri L — monspeliensis L. — stel L,. — salvifolius L. stellatum L Vicia lathyroides L, COSTE. — PLANTES RÉCOLTÉES AU PORT DE SAGONE, LE 26 MAI. CxIII Vicia disperma DC. form. (V. corsica Ces.). Cerasus Mahaleb Mill. (Prunus Maha- leb L.). Scleranthus annuus L. Saxifraga corsica G. G. Sanicula europæa L. Galium Cruciata Scop. Cota altissima Gay (Anthemis altis- sima L.). Achillea ligustica AU. Lampsana communis L. Cyclamen repandum Sibth. Myosotis hispida Schl. Veronica arvensis L. Bartsia latifolia Sibth. (Eufragia la- lifolia Gris.). Stachys corsica Pers. Salix cinerea L. Urginea Scilla Steinh. (fruits). Hyacinthus fastigiatus Bert. Muscari comosum Mill. Orchis papilionacea L. — sambucina L. Pancratium illyricum L. Arum muscivorum L. Luzula Forsteri DC. Carex Linkii Schk. — maxima Scop. Avena barbata Brot. Poa nemoralis L. var. rigidula G. G. Pteris aquilina L. Nous atteignons enfin le sommet de la montagne de Pozzo di Borgo (780 mètres d'altitude), et après avoir joui d’un horizon encore plus étendu qu’au château de la Punta, nous songeons à battre en retraite. Le retour a lieu par des pentes assez raides, tantôt fraîches, gazonnées ou boisées, tantôt sèches, rocailleuses ou arides. Nous y retrouvons la plupart des plantes observées dans la matinée, et en outre : Hypericum australe Ten. Callitriche stagnalis Scop. Montia rivularis Gmel. Linaria æquitriloba Duby. Mentha rotundifolia L. — aquatica L. — Pulegium L. Stachys glutinosa L. Nous faisons halte quelques instants au pénitencier agricole de Castel- luccio, pour admirer la belle venue des Eucalyptus Globulus Labil. qui en décorent l'entrée, et nous rentrons à Ajaccio par la même route que Nous avons suivie le matin, un peu fatigués sans doute, mais satisfaits él ravis de la réussite de notre première herborisation. PLANTES RÉCOLTÉES AU PORT DE SAGONE, LE 26 MAI; par M. l'abbé H. COSTE. Lotus uliginosus Schk. Medicago marina L. Trifolium ligusticum Balb. Ornithopus ebracteatus Brol. — compressus L. Securigera Coronilla DC. Ranunculus trilobus Desf. lématis Flammula L. alcolmia parviflora DC. ilene sericca All. Pergularia Bocconei Fouc. Num gallicum L. T. XLViII. H CXIV Isnardia palustris L. Bryonia dioica Jq. Lythrum Græfleri Ten. — Salicaria L. — Hyssopifolia L. Montia rivularis Gm. Paronychia argentea Lamk. Tillæa muscosa L. Torilis nodosa Gærtin. Ferula communis L. (F. nodiflora G. G.). ‘ Œnanthe globulosa L. Hydrocotyle vulgaris L. Galium elongatum Presl. — palustre L. Carduus cephalanthus Viv. Anthemis mixta L. Cineraria maritima DC. Seriola ætnensis L. Crepis bulbosa Cass. Xanthium spinosum EL. Jasione montana L. Erythræa maritima Pers. SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Myosotis cæspitosa Schultz (M. lin- gulata Lehm.). — sicula Guss. — intermedia Link. Phelipæa cærulea Mey. Phytolacca dioica L. Cytinus Hypocistis L. Euphorbia Pithyusa L. Juniperus Oxycedrus L. — phœnicea L. Serapias Lingua L. — longipetala Poll. Carex vulpina L. — divulsa Good. — punctata Gaud. — vesicaria L. Psamma arenaria Ræm. et S. form. P. australis Mab. Corynephorus articulatus P. B. Trisetum neglectum Ræm. et S. Vulpia uniglumis Par. (V. bromoides G. G.). Briza minor L. PLANTES RÉCOLTÉES AUX ENVIRONS DE VICO, LES 26 ET 27 MAl; par M. l'abhé H. COSTE. Clematis Vitalba L, Barbarea præcox R. Br. (B. patuta Fries). Teesdalia Lepidium DC. Sagina procumbens L. Cerastium campanulatum Vér. — Nouveau pour la Cerse! — glutinosum Fries. Geranium dissectum L. Hypericum tetrapterum Fries. — perforatum L. Genista corsica DC. — Candicans L. Trifolium repens L. Orobus variegatus G. G. Epilobium tetragonum L. Saxifraga corsica Gren. et Godr. (S. Russi Presl.), — cervicornis Viv. (S. nedemontana G. G.). Galium Cruciata Scop. : Valerianella microearpa Laïs. -Serofularia peregrina L. Mentha rotundifolia L. form. (M. in- sularis. Req.). F Stachys corsica Pers. ‘ Euphorbia Lathyris L. Mercurialis perennis L. Asphodelus corsicus Jord. Pancratium illyricum L. Orchis papilionacea L. Carex Linkii Schk. ! Aïra elegans Gaud. Poa vivipara L. Cynosurus elegans Desf. Aspidium aculeatum Sw. Polystichum spinulosum DC. Scolopendrium officinale Sm. COSTE. — PLANTES RÉCOLTÉES LES 21 ET 28 MAL CXV PLANTES RÉCOLTÉES LE 27 MAl; par M l'abhé Hi. COSTE. 4° Dans la forêt d’Aiïtone. Cyclamen repandum Sibth. Allium pendulinum Ten. Hyacinthus fastigiatus Bert. Aceras densiflora Boiss. Orchis maseula L. / Luzula flavescens Gaud. Luzula pedemontana Boiss. Pirola uniflora £. — chlorantha Stw. | Rosa canina L. form. R. dumetorum Thuill. 2° Entre Aïtone et Vico, au retour. Arenaria balearica L. Genista Lobelii DC. (G. aspalathoides G. G.). — CC. Anthyllis Hermanniæ L.— CC. Potentilla verna L. — Très rare en Corse. Alchemilia pubescens Lamk ! — Nou- veau pour la Corse. Saxifraga cervicornis Viv. (S. pede- montana G. G.). Tordylium maximum L, Myosotis pusilla Lois. : Veronica serpylifotia L. (type). Listera ovata: R. Br. Pancratæm iliyricum L, PLANTES RÉCOLTÉES LE 28 MAF; par M. l'abbé H. COSTE. 1° A l'embouchure du Liamone. Malcolmia parviflora DC. Matthiola tricuspidata R. Br. ene corsica DC. 7 Sericea Al. Pergularia Bocconei Fouc. trabium disseetum L. Medicago marina L. amarix gallica L. Pilobium tetragonum L. Œnanthe. fistulosa L.! um palustre L. … erectum Huds. Llium bellidioides L. “énecio leucanthemifolius Poir. . Erica stricta Don. Convolvulus arvensis L. Rumex crispus L. Euphorbia pubescens Des/. Pancratium illyricum L. Gladiolus segetum Gawl. Carex vulpina L. Gastridium lendigerum &aud. Corynephorus articulatus P. B. Trisetum neglectum Ræm. et S. . Schismus marginatus P. B. — Nou- veau pour la Corse. Cynosurus elegans Desf. ! Lolium italicom Braun. CxXvI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 2° Entre Sagone et Ajaccio. Rosa sempervirens L. Galactites tomentosa Mœnch. — canina L. form.(R. dumetorum | Carduus cephalanthus Viv. Thuill.). Hieracium præaltum Vüll. Ferula communis L. (F. nodiflora | — præcox Schultz Bip. G. G.). Borrago laxiflora DC. Galium eilipticum Wild. Pancratium illyricum L. HERBORISATIONS DE M. l'abbé J. SOULIÉ EN CORSE, DU 24 JUILLET AU 10 AOÛT; par M. l'abbé H. COSTE (1). Mon excellent ami, l’abbé J. Soulié, bien connu par son intrépidité et son agilité à parcourir les plus hauts sommets des Pyrénées, de l’Au- vergne, des Alpes, m’exprimait par lettre, à la veille de mon départ pour la Corse, son vif regret de ne pouvoir se joindre à nous pour prendre part aux travaux de la session. [1 me faisait espérer que, dès l’ouverture des vacances, ses devoirs professionnels ne l’attachant plus au collège de Saint-Geniez, il aurait peut-être le courage de s’embarquer pour la Corse et d'explorer tout seul les hautes montagnes de cette île merveilleuse, où il pourrait encore, disait-il, faire la rencontre de quelques plantes nouvelles ou du moins inconnues de lui. Le brave abbé, c’est le cas de le dire, a tenu sa parole et son espoir n'a pas été déçu. Pendant près de trois semaines, il a parcouru seul et à pied, usant le moins possible du chemin de fer et des voitures, la plus grande partie de cette île si accidentée, où il n’avait auparavant jamais mis le pied. Les chaleurs de la région basse, si fortes en cette saison, ne l'ont point rebuté, non plus que la froidure et l'absence d’abri des mon- tagnes les plus élevées. Pour ne pas perdre un temps précieux à des- cendre le soir des pentes escarpées qu’il lui aurait fallu remonter le len- demain, il lui est arrivé maintes fois de passer des nuits sereines à la belle étoile, à 2000 mètres d'altitude, assis sur des feuilles desséchées de Hêtre, la tête appuyée contre un tronc de Pin Laricio, se contentant des froides et maigres provisions tirées de sa boîle ou du traditionnel broccio offert généreusement par les bergers. C’est ainsi que, par $€$ (1) Nous plaçons ici ce Rapport, quoique ne rentrant pas dans le cadre des herborisations de la Société, afin de ne pas le séparer des autres documents que nous devons à M. l'abbé Coste. (Note du Secrétariat.) ds, — COSTE. — HERBORISATIONS ESTIVALES DE M. L’ABBÉ SOULIÉ. CXVII privations et son énergie, il a pu, dans un temps très court, se familia- riser avec la végétation de la Corse presque tout entière. Débarqué le 24 juillet à l’Ile-Rousse, l’abbé Soulié a visité d’abord Jes environs de cette ville. Puis, s’avançant vers l’intérieur et la côte orientale, il a stationné successivement à Corté, Aléria, Ghisonaccia, Portovecchio et Bonifacio. Mais cette région, désolée dans cette saison Par un climat très sec et chaud, offrait trop peu de ressources à l’explo- rateur pour qu’il y fit un long séjour. Le 31 juillet, il se rend donc par Mer à Ajaccio, qu’il ne fait que traverser, pour gagner aussitôt la région des montagnes par le col de Vizzavona (1162 mètres d'altitude). Il établit $on quartier général tantôt à Corté, tantôt à Calacuccia, et il s’applique Surtout à explorer la chaîne centrale de l’île. Il visite notamment le Mont Cinto (2707 mètres), point culminant de la Corse; le mont Paglia- Orba (2525 mètres), le mont Rotondo (2625 mètres), le mont d’Oro (2391 mètres), le Campotile, le lac de Nino (à 1743 mètres d’altitude), la vallée de la Restonica et du haut Golo, les forêts de Tavignano et de Valdoniello. Son retour en France s'effectue le 11 août. Pendant ce séjour de près de trois semaines en Corse, M. l’abbé Soulié a observé un très grand nombre de plantes et récolté celles qui lui ont Paru les plus intéressantes. Comme il n’a point pris note de toutes celles qu'il a rencontrées dans ses herborisations, il ne m’est pas possible d'en dresser la liste complète. Dans l’énumération suivante, assurément très incomplète, je ne signale que les espèces dont mon ami m'a commu- niqué des échantillons que j'ai étudiés à loisir dans mon cabinet et que J€ conserve dans mon herbier. Trois de ces plantes, à ma connaissance du moins, n’avaient pas en- ‘Core été observées en Corse. Ce sont : Bupleurum ranunculoides L., Galium cometerrhizon Lap., Hieracium pumilum Lap. Le Bupleurum de Corse diffère sensiblement de l'espèce du continent, qui est, comme On sait, très polymorphe. Ne pouvant l’identifier avec aucune des nom- breuses formes ou variétés décrites par MM. Rouy et Camus dans le lome VII de la Flore de France (pp. 322-326), je n’ai pas hésité à le Considérer comme une forme inédite et à le dédier à son inventeur Sous le nom de B. Souliei. Quant aux Galium cometerrhizon et Hiera- Cum pumilum, ils ne différent en rien des deux plantes pyrénéennes bien connues, et c’est un fait de géographie botanique fort intéressant € constater leur existence sur les plus hauts sommets de la Corse. Ranunculus Marschlinsii Steud. (R. demissus DC.). — Mont d’Oro; 31 juillet, Belleborus lividus Ait. (H. corsicus Willd.). — Mont Cinto, vers 2000 m.; 6 août. — Cette espèce végète bien rarement à cette CXVII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. " ‘altitude. De Marsilly (Gataloque des plantes de Corse, p- 13) fait observer qu’on la trouve depuis le niveau de la mer jusquà 1600 mètres seulement. Aquilegia Bernardi Gren. et Godr. — Mont d'Oro; mont Cinto; en Fruits. Berberis ætnensis Rœm. et S. — Mont Cinto, mont Rotondo, mont Paglia-Orba; répandu. Matthiola tricuspidata R. Brown. — Bonifacio, sables maritimes. Cardamine resedifolia L. — Mont Rotondo, dans la région élevée. Sisymbrium polyceratium L. — Lozzi, près Calacuocia, vers 1000 mètres. Monte rarement jusqu’à cette altitude. Draba Loiseleurii Boiss. (D. olympica G. G., non Sibth.). — Mont Cinto, vers 2500 mètres. Cette espèce est spéciale à l’île de Corse. Thlaspi brevistylum Jord. (T. rivale G. G., non PresL). — Mont Cinto, et ailleurs ; répandu dans la région montagneuse. Lepidium :humifuswm Req. — Mont Cinto, etailleurs. Espèce spéciale aux montagnes de la Corse. Cistus incanus L. form., C.corsicus Lois. — Bonifacio, sur le calcarre, où 11 est abondant. Helianthemum halimifolium Wild. (Cistus halimifolius L.). — Bois de la côte orientale, entre Aléria et Ghisonaccia, où il est très répandu. H. Tuberaria Mill, (Tuberaria vulgaris Willkm.). — Même localité, et pareillement commun. Fumana viscida Spach. — Ibid. Viola biflora L. — Répandu dans la région &es montagnes. V. nummularifolia Nil (V. nummularia G. G.). — Sommet du mont Rotondo. Espèce spéciale aux Alpes-Maritimes et à la Corse. Astrocarpus sesamoides Duby. — Col de Manganella. Frankenia intermedia DC. — Bonifacio, terrains maritimes. F. lœvis L. — Même localité. Silene paradoxa L. — Calacaccia. S. sericea Al. — Bonifacio, sables maritimes. S. vorsica DC. — L'Ile-Rousse, sables maritimes. S. Requienii Ott. (Melandrium Requienii Rohr.). — Mont Cinto, rochers élevés. Espèce spéciale aux îles de Corse et de Sardaigne Dianthus virgineus L. — Sources -da Tavignano. COSTE. — HERBORISATIONS ESTIVALES DE M. L'ABBÉ SOULIÉ. CXIX Sagina pilifera DC. (S. glabra var. corsica G. G.). — Col de Man- ganella. S. subulata Presl form., S. Revelieri Jord. — Mont Rotonde. Alsine verna Barti. — Mont d’Oro, région élevée. Arenaria balearica L. — Mont d'Oro, rochers humides. Cerastium stenopelalum Fenzl. — Mont Paglia-Orba. Espèce jusqu'ici observée seulement en Corse. Sperguiaria Bocconei Foucaud. — L’Ile-Rousse. Erodium corsicum Leman. — Bonifacio, rochers maritimes. Espèce spéciale aux îles de Corse et de Sardaigne. Androsæmum hircinum Spach (Hypericum hircinum L.). — Cala- cuccia, lieux humides. Ruta corsica DC. — Mont Cinto, rochers. Plante spéciale aux îles de Corse et de Sardaigne. Genista Lobelii DC. (G. aspalathoides G. G., non Poir.). — Sur le mont Artica (2329 m.), qui domine le vaste plateau du Niolo. Répandu dans l'ile. Anthyllis Hermanniæ L. — Commun aux mêmes lieux. Trifolium arvense L. — Corté, lieux sablonneux. Bonjeania hirsuta Reich. (Lotus hirsutus L.). — Bonifacio, sur le calcaire. Astragalus sirinicus Ten. — Entre Corté et Calacuccia. Potentilla crassinervia Viv. — Mont Cinto, rochers élevés. Espèce Spéciale à la Corse et à la Sardaigne. Epilobium spicatum Lamk. — Mont d'Oro. Plante rare en Corse. E. Alpinum L. — Mont Cinto, lieux élevés. Lythrum Graefferi Ten. (L. flexuosum Lag.). — Entre Corté et Aléria. L. Hyssopifolia L. — Mème localité. Myrtus communis L. — Ibid. Très répandu en Corse. Puronychig argentea Lamk. — L'Ile-Rousse. Sedum stellatum L. (en fruits mürs). — La Trinité, près Bonifacio. Mesembryanthemum nodiflorum L. — Bonifacio, rochers de la côte. M. crystallinum L. — Mème localité. Satifraga cervicornis Viv. (S. pedemontana G. G., non AÛ.). — Mont Paglia-Orba. Répaadu en Corse. Pastinaca divaricata Desf. — Au pied du mont Rotondo. CxX . SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Œnanthe crocata L. form., Œ. apiifolia Brot. — Lieux humides, à Calacuccia. Bupleurum fruticosum L. — L’Ile-Rousse. Répandu en Corse. B. stellatum L. — Mont Rotondo, région élevée. B. ranunculoides L. form. B. Souliei Coste. — Mont Cinto, pelouses rocailleuses vers 2500 mètres; en fleurs le 6 août. Espèce nouvelle pour la Corse. Plante naine, à racine très longue (5-15 centimètres), simple pivotante, blanchâtre, émettant au collet de nombreuses tiges de 2-10 centimètres de long, couchées-étalées, grèles, filiformes, flexueuses, presque nues; feuilles inférieures linéaires-lancéolées ou oblongues-elliptiques, longuement atté- nuées en pétiole, à 3-7 nervures saillantes; les caulinaires 1-2, lancéolées, élargies et embrassantes à la base ; fleurs jaunâtres, minuscules; ombelles très petites, lâches, parfois simples, le plus souvent à 2-6 rayons capillaires très inégaux; involucre à 1-2 folioles courtes, lancéolées-linéaires; involucelle à 45 folioles très petites, bien plus courtes que les ombellules hémisphé- riques ; fruit subglobuleux ou ovoïde. Ptychotis ammoides Koch. (P. verticillata Duby). — L’Ile-Rousse, lieux secs. Ligusticum corsicum Gay. — Col de Manganella. Espèce spéciale à l’île de Corse. Galium rubrum L.form., G. corsicum Spreng. — Col de Manganella. Répandu en Corse. G. cometerrhizon Lap. — Mont Cinto, éboulis vers 2500 mètres; en fleurs et'en fruits peu avancés, le 6 août. Nouveau pour la Corse. N’était connu jusqu'ici que dans les Pyrénées. Crucianella maritima L. — Bonifacio, à la plage. Adenostyles alpina Bluff. —- Mont d’Oro, lieux élevés. Érigeron uniflorus L. — Mont Cinto, vers le sommet. Bellium bellidioides L. — Mont d’Oro. Espèce abondante en Corse. Bellis Bernardi Boiss. et Reut. — Mont Rotondo, prairies et pâturages élevés. Cette espèce, spéciale à la Corse, abonde sur les sommets des monts Rotondo et Renoso. Elle fut découverte par celui dont elle porte le nom, le botaniste Bernard, qui la prit pour le Bellium nivale Req., simple forme du Bellium bellidioides L. Pour de Marsilly (Cat. pl. Corse, p. 19), ce n’était qu’une « forme singu- lière » du Bellis perennis L. Aronicum corsicum DC. — Casamaccioli, dans la forêt. Plante spéciale à la Corse. Senecio leucanthemifolius. Poir. — Bonifacio, sables et rochers mari” times. COSTE. — HERBORISATIONS ESTIVALES DE M. L’ABBÉ SOULIÉ. CXXI Chrysanthemum coronarium L. (Pinardia coronaria Less). — Aléria, sur la côte orientale. C. Myconis L. — Même localité. Anthemis maritima L. — Bonifacio, à la plage. Artemisia arborescens L. — Bonifacio. À. gallica Willd. — Mème localité. Tanacetum Audiberti DC. — Forèt de Valdoniello. Espèce spéciale aux iles de Corse et de Sardaigne. Santolina Chamæcyparissus L. form. S. incana Lamk. — Corté, coteaux arides. Diotis maritima Coss. (D. candidissima Desf.). — Bonifacio, sables maritimes. Achillea Ageratum L. — L’Ile-Rousse. À. ligustica Al. — Même localité. Asteriscus maritimus Mœnch (Buphthalmum maritimum L.). — Bo- nifacio. Pulicaria odora Reich. (Inula odora L.). — Tattone. Inula crithmoides L. — Aléria, côte orientale. Helichrysum frigidum Willd. — Mont d’Oro, rochers élevés. Spécial aux îles de Corse et de Sardaigne. H. angustifolium DC. — L'Ile-Rousse. Répandu en Corse. H. microphyllum Cambess. — Bonifacio, où il abonde. Cynara Carduncuius L. — Aléria. Chamæpeuce Casabonæ DC. — Entre Corté et Aléria, où il est abondant. Centaurea melitensis L. — Mème localité. Robertia taraxacoides DC. — Mont d'Oro. Hieracium Auricula L. — Même localité. H. pumilum Lap. — Mont d’Oro, pâturages élevés; en bon état le 31 juillet. Espèce nouvelle pour la Corse: n ’était connue jusqu'ici que dans les Pyrénées. Laurentia Michelii DC. — Entre Corté et Aléria. L. tenella DC. — Même localité. Jasione montana L. — Col de Manganella. Pinguicula corsica Bern. et Gr. — Mont Rotondo, hauts pâturages marécageux ; en bon état le 31 juillet. GXX1I SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Erica stricta Don. — Vallée de la Restonica. Gomphocarpus fruticosus R. Br. — Entre Certé et Aléria. Borrago laxiflora DC. — Même locahité. Plante répandue en Corse. Myosotis pyrenaica Pourr. (M. nana Sm.). — Mont d'Oro, vers le sommet. Scrofularia ramosissima Lois. — Portovecchio. Linaria hepaticæfolia Duby. — Mont d'Oro, lieux humides. Espèce spéciale à la Corse et à la Sardaigne. L. cirrosa Wild. — Ajaccio. Veronica repens Lois. — Mont d’Oro. Répandu en Corse. V. saxatilis Jacq. (V. fruticulosa var. pilosa 'G. G.). — Même localité. Odontites corsica Don. — Casamacciola. Espèce spéciale à la Corse et à la Sardaigne. Bartsia Trixago L. (Trixago apula Stev.). — Entre Corté et Aléria. Mentha Requienii Benth. — Campotile, où il n’est pas rare. Thymus Herba-barona Lois. — Mont d’Oro. Répandu sur les pentes arides. Spécial aux montagnes de la Corse et de la Sardaigne. Calamintha glandulosa Benth. — Calasima, où il est abondant. Existe aussi en Sardaigne et aux Baléares. C. corsica Benth. — Mont Cinto; en belles fleurs le 6 août. Micromeria græca Benth. — Bonifacio. Nepeta agrestis Lois. — Mont d’Oro. Spécial à la Corse. Lamium bifidum Cyr. — Mont Cinto; pas rare. Stachys corsica Pers. — Mont d’Oro. Abondant dans l’île. Existe aussi en Sardaigne. S. glutinosa L. — L'Ile-Rousse. Répandu en Corse. Siderilis romana L. — Même localité. Teucrium massiliense L. — Calacuccia. Pas rare dans l’île. T. flavum L. (Chamaedrys glauca Jord.). — Bonifacio. T. Marum L. — Calacuccia. Commun en Corse. T. capitatum L. — Même localité. Ajuga Iva Schreb. — Bonifacio. Acanthus mollis L. — Aléria. Armeria multiceps Wallr. — Mont Rotondo et ailleurs. Espèce spéciale aux montagnes de Corse. COSTE. — HERBORISATIONS ESTIVALES DE M. L'ABBÉ SOULIÉ. CXXUI À. leucocephalæ Koch. — Mont Paglia-Orba. L’A. Sodeirolii G. G. ne parait pas distinct de cette espèce, qui existe aussi en Sardaigne. À. fasciculata Willd. — Bonifacio, à la plage. Statice rupicola Badarro. — Bonifacio. Espèce spéciale à la Corse .et à la Sardaigne. S. articulata Lois. — L’Ile-Rousse. Globularia Alypum L. — Entre Corté et Aléria. Plantago Coronopus L.— Bonifacio. P. subulata L. var. insularisG. G. — L’Ile-Rousse. Atriplex crassifolia Mey. — Bonifacio. Daphne oleoides L. (D. glandulosa Bert.). — Entre Corté et Calacuccia. Pas rare en Corse. Euphorbia Peplis L. — Bonifacio, sables maritimes. E. Myrsinites L. — Campotile, an col de Ciarnente. Mercurialis corsica Coss. — Calasima. N'est connu que dans la Corse et la Sardaigne. Crozophora tinctoria Juss. — Aléria. Ainus viridis DC. form., A. suaveolens Reg. — Mont Paglia-Orba. Monte sur Les plus hauts sommets de l’île. Colchicum parvulum Ten.? — Forêt de Valdoniefo. Allium pauciflorum Viv., (A. pauciflorum G. G.). — Casamaccioli. Répandu en Corse. Existe aussi en Sardaigne. Hyacinthus fastigèatus Bert. — Mont d’Oro. Assez répandu à toutes les altitudes. Asparagqus albus L. — Bonifacio, vers la Trinité. Pancratium maritimum L. — Portovecchio et Bonifacio. Juncus maritimus Lamk. — Benifacio. Luzuia pedementana Boiss. et Reut. — Forêt de Cervello. L. spicata DC. — Sommet tu mont Rotondo. Scirpus Maritimus L. — Bonifacio. Carex frigida AM. — Mont d’Oro, région élevée. Phieum alpinum L. — Hauts sommets du mont Rotende. Agrostis rupestris A1l. — Même localité. Lagurus ovatus L. —.L’Ile-Rousse. Milium soabrum Rich. — L'Ile-Rousse. | CXXIV - SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Cynosurus echinatus L. Grande forme. — Mont d’Oro. Poa distichophylla Gaud. — Campotile. Notochlaena Marantae R. Br. — Rochers près Corté. Asplenium viride Hud. — Mont Cinto. Très rare en Corse. A. lanceolatum Huds. form., A. obovatum Viv. — La Trinité, près Bonifacio. A. marinum L. — Bonifacio, grands rochers de la Trinité, assez loin de la mer. Selaginella denticulata Link. — Même localité. Plante très répandue en Corse. RAPPORTS SUR DIVERSES HERBORISATIONS DE LA SOCIÉTÉ AU COURS DE LA SESSION DE CORSE; par M. L. LUZ. Forêt de Vizzavona. Le 28 mai, à 6 heures 41 minutes du matin, nous prenons le train pour Vizzavona, station du chemin de fer d’Ajaccio à Bastia, située à 90 kilomètres d’Ajaccio. Arrivés à 9 heures 25 minutes, nous donnons nos bagages à la voiture de l’hôtel du Monte d’Oro, à la Foce de Vizza- vona, puis nous nous mettons en route pour gagner la Foce à pied en herborisant. La forêt de Vizzavona doit à sa qualité de résidence d’été du Conser- vateur des forêts et d’un certain nombre de hauts fonctionnaires du dé- partement l’avantage d’un entretien parfait : c’est un véritable parc, peuplé d'arbres majestueux. La gare n’est qu'à une altitude de 800 mètres environ, et nous allons nous élever jusqu’à 1168 mètres (col ou Foce de Vizzavona). Tout d’abord, nous sommes en pleine région du Pin Laricio. Cet arbre, qui forme la presque totalité des forêts de moyenne altitude de la Corse, atteint à Vizzavona des proportions considérables. Vers 1000 mètres apparaissent les premiers Héêtres, non moins beaux que les Pins et que nous ren- contrerons non seulement jusqu’à la Foce, mais encore sur les pentes du Monte d’Oro, jusqu’au voisinage de 1 500 mètres. A tout instant jaillissent du sol de nombreuses sources, alimentées par les neiges qui couvrent, pendant au moins neuf à dix mois de l’année, le sommet du Monte d'Oro. Nous passerons d’ailleurs, à une centaine de mètres de la Foce, devant l’une d’elles, l'Acqua bollita, dont l'eau s’é- LUTZ. — FORÊT DE VIZZAVONA (28 MAIï). CXXV lance impétueusement à une température remarquablement basse L'humidité du sol, entretenue par les nombreux ruisseaux qui découlent de ces sources, donne à la végétation herbacée une vigueur qui contrast avec l’aridité du maquis. ° nn Malheureusement, l'hiver de 1900-1901 a été particulièrement rigou- reux et prolongé, de telle sorte que la végétation présente un retard d’au moins trois semaines. [l en résulte que nos récoltes seront beaucoup plus maigres qu’elles n’auraient dû l’être. De plus, le mauvais temps se met de la partie, et l’herborisation, commencée par un beau soleil, se termine dans un déluge. Force nous sera de regarder la pluie tomber au lieu de faire l'ascension de la pointe Grado qui figurait au pro- gramme. u Cependant, à quelque chose malheur est bon : si les phanérogamistes J gre tent le peu de richesse de leurs récoltes, les cryptogamistes sont ans la joie; le soleil n’a pas encore brûlé leurs plantes, et c'est en grand nombre qu’ils récoltent des échantillons, souvent inédits. Nous les laisserons mentionner plus loin leurs trouvailles pour nous occuper des Phanérogames recueillies dans le trajet de la gare à la Foce : 4 Partie inférieure de la forêt; en contre-bas de la gare. Fanuneulus bulbosus. Neottia Nidus-avis. ium ursinum. 2 Sur les côtés de la route nationale n° 493, montant à la Foce. Fans macrophyllus. Trifolium repens. Helees ranunculoides. Astragalus glycyphyllos. Sisvn Ds lividus. Vicia lathyroides. \r de rium Alliaria. Potentilla micrantha. Arabis alpina. Fragaria vesca. Rosa canina var. dumetorum. Alchemilla arvensis. Epilobium montanum. Scleranthus annuus. Saxifraga rotundifolia. Sanicula europæa. Sambucus Ebulus. Galium vernum. Cardamine hirsuta. — silvatica. Draba muralis. Teesdalia Lepidium. Thlaspi Bursa-pastoris. Lepidium humifusum. Viola silvatica. Stellaria media. qrenaria balearica. Asperula odorata. érastium glutinosum. Bellium bellidioides. #gina Revelieri. Bellis perennis. eranium Robertianum. Lappa minor. Robertia taraxacoides. Taraxacum erythrospermum. Lactuca muralis. Hieracium præcox. Erica arborea. — lucidum. pericum perforatum. ex Aquifolium. irola chlorantha. Genista aspalathoides. CXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Cyclamen repandum. Gentiana asclepiadea. Atropa Belladanna. Hyoscyamus albus. Veronica repens. — officinalis. — montana. — serpyllifalia. — verna. Digitalis purpurea. Mentha Requienii. Teucrium Scorodonia. Chenopodium Bonus-Henrieus. Rumex Acetosella. Daphne Laureola. Euphorbia silvatica. — hyberna var. insularis. Mereurialis perennis. Urtica dioica. Alnus brembana. Juniperus nana. Alkum pendulinum. Asphodelus mierocarpus. Juncus conglomeratus. Euzula flavescens. — pedemontana. Aathoxanthum odoratum. . Poa nemoralis. Asplenium Adiantum-nigrum. — Trichomanes. Aspidiam Filix-mas. — Filix-femina. — aculeatum. Pteris aquilina. Cystopteris fragilis. Geterach officinarum. Blechnum Spicant. Polypodium vulgare. Herborisation sur les pentes du Monte d'Oro. Après le déjeuner, nous commençons à gravir les pentes du Monte d’Oro. Immédiatement derrière les dépendances de l'hôtel nous sommes dans des éboulis couverts de buissons d’Astragalus sirinicus et de Ge- nista aspalathoides, sous le couvert desquels poussent quelques plantes de petites dimensions. En continuant à nous élever un peu et em obli- quant vers le col, nous arrivons au pied du fort de Vizzavona, vestige de la domination génoise, et que l’Administralion militaire n’avait pas encore déclassé au moment de notre passage. Les ruines et les décombres qui avoisinent le fort nous procurent quelques plantes, et nous reprenons notre ascension jusqu’à l'altitude de 41500 mètres environ, où nous rencontrons la neige qui couvre le sol d’un tapis encore épais. Sur les hords des flaques de neige, nous trouvons en abondance le €rocus minimus et le Corydalis pumila : c'est une véritable herborisation vernale que les fantaisies de la température nous font faire au Monte d’Oro. Une ascension prolongée dans la neige n'of- frant aucun intérêt botanique, nous redescendons dans la forêt, en sul- vant le Vecchio, et nous revenons à la Foce en faisant un Lang détour à travers bois. D'ailleurs, la pluie commence à tomber et force nous est de presser notre retour beaucoup plus que nous ne l’aurions voulu. Voiel la liste des espèces qui ont été trouvées au cours de cette herhorisation : LUTZ. — PENTES DU MONTE D'ORO (28 Mar). CXXVIT Helleborus lividus. Ficaria ranuneuloides. Berberis ætnensis. Corydalis fabacea var. pumila. Barbarea rupicola. Arabis muralis. Teesdalia Lepidium. Lepidium humifusum. Viola silvatica. Sagina Revelieri, Stellaria media. Geranium molle. — Robertianum. Erodium cicutarium. — maritimum. Genista aspalathoides. Anthyllis Hermanniæ. Trifolium subterraneum. Astragalus sirinicus. Vicia lathyroides. Potentilla micrantha. Rosa Serafini. Scleranthus annuus. Saxifraga pedemontana. Sanicula europæa. Galium vernum. Sherardia arvensis. Robertia taraxacoides. Bellis perennis. Senecia vulgaris. Bellium bellidioides Cyclamen repandum. Myosotis hispida. — pusilla. Verbascum Boerhavi. Veronica repens. — hederæfolia. Thymus Herba-barona. Lamium bifidum. Rumex Acetosella. Juniperus nana. Crocus minimus. Scilla hyacinthoides. Gagea Soleirolii. Orchis sambucina. Luzula flavescens. Carex præcox var. insularis. Anthoxanthum odoratum. Asplenium septentrionale. — Adiantum-nigrum. — Trichomanes. Pointe Grado. La pluie qui tombe sans discontinuer, depuis la veille, nous empêche de faire l’excursion projetée sur les pentes de la pointe Grado. Cependant Notre confrère, M. Nistus Roux, plus courageux, affronte quand même , M " l'ascension. Voici les résultats de son herborisation : CXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Plantes récoltées par M. Nisius Roux sur les flancs de la pointe Grado 4 Talus autour de l'Hôtel de la Foce. Draba brachycarpa. Stellaria media (forme). Lepidium humifusum. Scleranthus polycarpos. Cardamine hirsuta. Taraxacum lævigatum. Sagina corsica. Myosotis pusilla. — subulata. Veronica repens. Cerastium viscosum. 9: Talus au-dessus de l'Hôtel. Berberis ætnensis. Astragalus sirinicus. Arabis verna. Trifolium Perreymondi. 3° Dans la forêt. Helleborus lividus. Saxifraga rotundifolia. Arabis alpina. Cyclamen repandum. Viola silvatica. Daphne Laureola. Arenaria balearica. | Mercurialis perennis. Ilex aquifolium. Allium triquetrum. Vicia lathyroides. Luzula Forsteri. Potentilla micrantha. Asplenium Adiantum-nigrum. Amelanchier vulgaris. Polypodium vulgare. # Partie supérieure de la pointe Grado (éboulis de rochers). Barbarea rupicola. Lamium bifidum. Saxifraga pedemontana. Crocus minimus. Galium vernum. Hyacinthus fastigiatus. Helichrysum frigidum. Gagea Soleirolii. ] Plantes récoltées dans la partie supérieure de la forêt d'Aïtone. Notre confrère, M. l’abbé Coste, a rendu compte précédemment de la partie de l’excursion suivie par le deuxième groupe des botanistes, c’est à-dire jusqu’au moment de la séparation à la maison forestière d’Aîtone. Le premier groupe a continué alors l'ascension en suivant le sentier fo- restier qui conduit à la maison cantonnière de Cattagnone, où l’on rejoint la route du Niolo, traversant la forêt pour aller déboucher dans la vallée du Niolo par le col de Vergio. Si la forêt de Vizzavona peut sans conteste prétendre au titre de forêt éééiaies sé si ee dc OS D éco LUTZ. — FORÊT D’AÏTONE, BELVÉDÈRE, CATTAGNONE. CXXIX la mieux entretenue de la Corse, celle d’Aïtone ne lui cède en rien sous le rapport de la beauté sauvage. Le Pin Laricio, qui règne en maitre à Vizzavona aux altitudes inférieures à 1100 mètres, occupe ici toute la partie inférieure de la forêt, mais il doit assez fréquemment céder le pas à l’arbre envahisseur et cosmopolite, le Sapin. Cette lutte pour la vie est des plus manifestes dans les zones moyennes de la forêt, où le Pin recule peu à peu. Juste retour des choses d’ici-bas, le Sapin est, à son tour, parasité abondamment par le Gui, dont le développement modère ses empiètements. La partie supérieure de la forêt est occupée par le Hètre, auquel se mêlent quelques Bouleaux et quelques Mélèzes. Au voisinage du col de Vergio, les grandes essences forestières disparaissent pour faire place à une petite prairie de plantes subalpines. Non loin de la route et en contre-bas, circule le torrent de J’Aïtone, qui coule au milieu de gorges profondes et encaissées, où il reçoit de nombreux ruisselets jaillissant des flancs de la montagne et qui contri- buent à entretenir une humidité favorable à une abondante végétation. Les principales espèces récoltées sont les suivantes : 4 Lieu dit : « Le Belvédère » en contre-bas de la maison forestière d’Aïtone. Ficaria ranunculoides. Helleborus lividus. Delphinium Ajacis. Barbarea rupicola. Viola tricolor. — silvatica, Stellaria media. Geranium lucidum. llex Aquifolium. Pirola uniflora. — Chlorantha. Orobus variegatus. Potentilla Fragaria. Fragaria vesca. Rübus fruticosus. Saxifraga pedemontana. Sauicula europæa. Asperula odorata. Galium vernum. Cyclamen repandum. Mentha aquatica. Euphorbia silvatica. Allium ursinum. — pendulinum. Paris quadrifolia. Listera ovata. Aceras deusiflora. Orchis sambucina. Platanthera montana. Luzula pedemontana. — pilosa. — flavescens. Carex microcarpa. Apthoxanthum odoratum. Asplenium Adiantum-nigrum. — Trichomanes. Blechnum Spicant. 2° Autour de la maison cantonnière de Cattagnone. Sedum cæruleum. Bellium bellidioides. Gentiana lutea. — asclepiadea. Astragalus glycyphyllos. T. XLVIHHI. Viscum album (sur Abies). Alnus glutinosa. — viridis. Gagea Soleirolii. 4XXX SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 3 Le long de la route, en montant vers le col de Veggio. Aquilégia Bernardi. Teucrium Scorodonia. Silene Tenoreana. Juniperus communis (forme basse). Saponaria officinalis. Taxus baccata. Arenaria balearica. Asphodelus corsicus. Malva rotundifolia. Cephalanthéra rubra. Géum ufbanum. Caréx Linkii. Saxifraga rotundifolia. — paludosa. Sambucus Ebulus. Poa trivialis. Cacalia albifrons. Melica minuta. Linaria æquitriloba. Serrafaleus mollis. Brunella vulgaris. Asplenium Adiartum-nigrum. — alba. Aspidium Filix-femina. 4 Au col de Vergio, dans la petite prairie occupant le point culminant. Corydalis pumila. Véronica repéns. Draba verna. Stachys corsica. Lepidium humifusum. Thymus Herba-barona. Viola biflora Plantago subulata var. insularis. Sagina Linnæi. Juniperus aana. — pilifera. Scilla hyacinthoides. — “procumbets. ‘Crocus minimüs. Genista aspalathoides. Gagea Soleirolii. Robertia taraxacoides. Carex præcox var. insularis. Myosotis pusilla. Carex leporina. Herborisation d'Evisa à Piana. Le 28 mai, après une excellente nuit passée à Evisa, sous le toit hos- pitalier de M. Gigli, les botanistes de la première section partaient en voiture pour Piana, mais auparavant quelques-uns exploraienit déjà les environs d’Evisa et descendaient même dans les gorges de la Spelunca, continuation des gorges de l’Aïtone, qui entourent le village et dont la grandeur sauvage fait bien augurer du spectacle que nous réserventiles Calanches. Les plantes suivantes sont alors récoltées : 4° Autour d’Evisa. Genista corsica. Hyoscyamus niger. Sedum cæruleum. Scrofularia peregrina. Anthriscus vulgaris. — trifoliata. Artemisia Absintmurm. Marrubium vulgare. Hieracium murorum var. silvaticum. | Euphorbia Lathyris. 2° Dans les gorges de la Spelunca. Bulliardia Vaillant (nouveau pour la | Buxus sempervirens (CC.). orse). LUTZ. — HERBORISATIONS D'EWISA À PIANA, CXKXI On prend enfin place daas les voitures et l’on s'engage dans la vallée de Porto par une route merveilleuse, dont les méandres se déroulent capricieusement aux flanes de la montagne. De temps en temps, un court arrêt permet la cueïllette de quelques plantes : Barbarea rupicola. Senecio vulgaris. Cardamine hirsuta. Robertia taraxacoides. Helianthemum guttatum var. 'imma- | Laurentia Michelji. culatum. Verbascum Boerhavi. . Polygala vulgaris. Linaria Pelliceriana. Sagina Linnæi. Veronica Anagallis. Linum angustifolium. Orobanche minor. Malva ambigua. Salviahorminoïdes. Hypericum hircinum. Stachys glutinosa. Orobus variegatus. Euphorbia Characias. Lathyrus Aphaca. Pancratium illyricum. Poterium muricatum. Allium triquetrum. Epilobium montanum. Aceras densiflora. Sedum dasyphyllum. Orchis sambucina. axifraga pedemontana. Carex vulpina. Œnanthe peucedanifolia. Aira aggregata. Lonicera implexa. Mais le temps presse : lherborisation véritable ne eommencera qu'après qu’on aura dépassé Porto. Déjà nous avons rejoint le fond de la vallée, où nous avons rencontré la rivière de Porto, alors.fort calme, Mais torrent impétueux au printemps, si l’on en juge par le volume, for- midable des blocs roulés. qui .encombrent sou lit. Un peu plus loin en- core, et l’on peut se rendre eompte du mode de formation des marais’ corses. L’embouchure de 1a rivière est entièrement ensablée par les plus fins débris roulés par Je tarrent:et que le choc des vagues .aecumule en une digue qui s'oppose à l’éceulement des eaux. H ;sesproduit ainsi de Vastes lagunes saumâtres, véritables feyers de malaria, renfermant une Yégétation spéciale où dominent les Salicornes, Statice, Scirpus, etc. tique la main du riverain a bordées de bois d’Eucalyptus.dans ua but, Peut-être un peu chimérique ici, d'assainissement. La route commence alors à remonter. Nous mettons pied à terre, et Nous allons herboriser désormais jusqu’à Piana. Tout d’abord, nous Sommes en plein maquis, mais un maquis relativement humide, car de 20mbreuses petites sources jailissent du sol à chaque instant, entrete- Mabt:une fraîcheur -et une végétation un peu inaccoutumées. La récolte Sannonce abondante ; nous notons au: passage : “runçala s-velutjnus. fige Fmonens À … Phioglossifolius. — ares + Pas h anus “Raphanistram. Dianthus virgineus var. brevifolius. Plotaxis tennifolia. ‘Sagina subulata. Candaniine thirsuta. Trifolium arvense. CXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Trifolium subterraneum. Vicia villosa. Lathyrus latifolius. Ornithopus compressus. Epilobium montanum. Lythrum Hyssopifolia. Montia rivularis. Scleranthus perennis. Corrigiola telephiifolia. Saxifraga corsica. Torilis nodosa. Œnanthe crocata. Helosciadium nodiflorum. Sanicula europæa. Centranthus Calcitrapa. Galium rotundifolium. — parisiense. Dipsacus ferox. Knautia hybrida. Bellis annua. Senecio lividus. Chrysanthemum segetum. — Myconis. Anthemis mixta. Inula Conyza. Filago eriocephala. Logfia subulata. Galactites tomentosa. Silybum Marianum. Seriola ætnensis. Chondrilla juncea. Lactuca muralis. Picridium vulgare. Crepis leontodontoides. Hieracium murorum var. silvaticum. Picris hieracioides. Erica scoparia. Cyclamen repandum. Asterolinum stellatum. Samolus Valerandi. Convolvulus althæoides. Scrofularia trifoliata. Linaria Pelliceriana. — æquitriloba. Veronica officinalis. — Chamædrys. Trixago viscosa. — apula. Orobanche minor. Stachys corsica. Brunella vulgaris. Teucrium Marum. Plantago Coronopus. — lanceolata. Rumex crispus. — Acetosella. Euphorbia Pithyusa. Iris Pseudo-Acorus. Leucoium roseum. Gladiolus segetum. Limodorum abortivum. Serapias Lingua. — Jlongipetala. Aceras densiflora. Lemna minor. Arum Arisarum. Juncus acutus. — conglomeratus. Scirpus Savii. Carex paludosa. — Linkii. Cynosurus elegans. Vulpia Myuros. Melica minuta. Briza minor. / Avena barbata. Ceterach officinarum. Osmunda regalis. Blechnum Spicant. Adianthum Capillus-Veneris. Cheilanthes odora. Continuant à nous élever, nous atteignons bientôt une région où le feldspath devient l'élément dominant des roches : l’aspect du sol change; les blocs de pierre commencent à prendre des formes plus tourmentées;, quand tout à coup, à un tournant de la route, se dresse devant nos yeux un énorme chien de pierre : c’est « le Lévrier », gardant l'entrée des Calanches. Qu’on se figure alors, sur un espace de 3 kilomètres, l'amas le plus fantastique de falaises escarpées, de roches bizarrement affouil- lées, prenant à tour de role des figures humaines ou d'animaux N. ROUX. — HERBORISATIONS DE LA SOCIÉTÉ. CXXXIII ou reproduisant les objets les plus divers, le tout taillé dans une roche rougeàtre constituée par de l’orthose presque pure. La végétation arbo- rescente n'est représentée ici que par de rares Pins maritimes qui se trouvent surtout au pied des contreforts rocheux. Quelques plantes her- bacées croissent au milieu des décombres ou dans de petites anfractuo- sités des falaises. Citons entre autres : Polygala vulgaris. Borrago laxiflora. Lychnis macrocarpa. Plantago Coronopus. Dianthus virgineus var. brevifolius. — Bellardi. Geranium Robertianum. — intermedia. Erodium maritimum. — lanceolata. Cytisus triflorus. Rumex bucephalophorus. Trifolium Bocconi. Polygonum Convolvulus. Potentilla reptans. Euphorbia dendroides. ontia rivularis. — Pithyusa. Scleranthus polycarpos. Melica major. Cicendia filiformis. Vulpia Myuros. Nous atteignons enfin les premières maisons de Piana, et, sur les dé- ombres, nous cueillons le Centranthus ruber. Mais la faim nous aiguillonne, et nous nous hâtons d’aller savourer un déjeuner bien gagné. Cargèse. La course du matin nous a fatigués ; aussi n’a-t-on guère le courage d'herboriser, pendant l'après-midi, le long de la route de Piana à Car- 8èse. C’est dans ce dernier bourg que nous passerons la nuit. Cargèse, agglomération importante, fondée par une colonie de Grecs fuyant les persécutions turques, a conservé le caractère particulier dû à Son origine. Des Corses sont bien venus s’installer côle à côte avec les abitants primitifs, mais l’assimilation ne s’est pas faite et les mœurs érecques persistent à côté des mœurs indigènes. Nous sommes donc dans Une cité à deux faces : vis-à-vis l’une de l’autre se dressent l'église srecque et l’église romaine, l’école corse et l’école hellène. L'ethnographie tMporte sur la botanique, et nombreux sont ceux qui délaissent Îles Plantes pour aller bavarder avec les bambins dans la langue d'Homère. Et pourtant Cargèse offre une riche végétation qui mériterait une ex- Ploration plus détaillée. Mentionnons quelques espèces cueillies au hasard à travers le village par les plus zélés d’entre nous : CXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRR EN CORSÉ, MAI-JUIN 1901. Fumaria capreolata. Rapistrum rugosum, Malva ambigua. Geratiium molle. Hyperieum perforatan. Ruta bratteosa. Trifolium angustifolium. Lotus hirsutus. Calycotome spinosa. Phagnalon saxatile. Artemisia vulgaris. Galactites tomentosa. Borrago officinalis. Verbascum sintatum. Scrofularia nôodosa. = peregrina. Marrubium vulgare. Teucrium Marum. — villosa. Paronychia argentea. Sedum cæruleum. Ferula communis (F. nodiflora). Ammi majus. Apium graveolens. Galium Aparine. Plantago major. Mercurialis ambigua. Euphorbia Pithyusa. Parietaria diffusa. Asparagus albus. Lamarckia aurea. Herborisations faites à $Sagone et à l'embouchure du Liamone, les 26 et 29 mai 1901. Sagone, village sans aucune importance, situé à l'intersection des routes de Vice et de Piana, au fond du golfe qui porte son: nom, consti- tuait pour nous une étape, aussi bien à l'aller qu’au retour, et nous nous y arrêtions pour déjeuner et laisser reposer les chevaux. Nous profitions également de ces arrêts pour herboniser le long de la mer et dans les maquis avoisinants. Notre confrère, M. N. Roux, a bien voulu dresser les, listes suivantes dés plantes recueillies au cours de ees excur- SiOus : L Plantes recueillies à Sagone; listes dressées par M. Nisius Roux. 1 Sables maritimes au fond du golte de Sagone. Malcotmia parviflora. SHene sericéa. Linum gallicum. Securigera Coronilla. Ornithopus compressus. — ébracteatus. | Medicago marina. | Anthemis maxta. Erythræa maritima. | Euphorbia Pithyusa var. procera- | Psamma arenaria. | Corynéephoras articulatus. 2° Marais de Sagone. Ranunculus ophioglossifolius. — cordiger. Stellaria media. Trifolium lappaceum. Lythrum Salicaria. — Hyssopifolia. LUTZ. — PLANTES RECURILLIES: A SAGONE (LISTES DE M: ROUX). CXXXV Montia rivularis. Galium palustre. — uliginosum. Myosotis sicula, . Carex, vulpina. 3 Bords de la route; talus et rochers avoisinants. Belianthemum guttatum. Ruta bracteosa. Lotus uliginosus. Trifolium Cherleri, Myrtus communis. Bryonia dioica. Paronychia argentea. Torilis nodosa. Galium tenellum. Phagnalon sordidum. Cineraria maritima. Pulicaria odora. Andryala sinuata. Xanthium spinosum. Phyllirea angustifolia. Origanum vulgare. Celtis australis. Juniperus phœnicea. — Oxycedrus. Serapias Lingua. Bromus madritensis. Dactylis hispanica. : Psilurus nardoides. & Champs secs en allant de Sagone à l'embouchure du Liamone. Fumaria Vaillantii. Bunias Erucago. Sisymbrium officinale. Erodium ciconium. Hypericum australe. Lathyrus articulatus.. Galium decipiens. ellis annua. Chrysanthemum segetum. — Myconis. Anacyelus clavatus, olpis barbata, Linaria Pelliceriana, Antirrhinum Orontium. Eufragia viscosa. Sideritis romana. : Euphorhia pubescens. Scirpus Savii (fossés). Agrostis pallida, Avena fatua. Poa trivialis (fossés). Briza maxima. Gaudinia fragilis. 5 Marais à l'embouchure du Liamone. Spergularia Bocconi. eranium. dissectum, Tamarix gallica. Lathyrus Clymenum. Trifolium resupinatum. Epilohium tetragonum. Œnanthe fistulosa. aälium erectum. — palustre. Convolvulus arvensis. Rumex crispus. Euphorbia pubescens. Pancratium maritimum, Gladiolus segetum. Narcissus Tazetta (fruits). Carex vulpina. : Gastridium'lendigerum. Cynosurus elegans. Lolium italicum.] Calcatoggio. _ Calcatoggio est situé au tiers environ de la route de Sagone à Ajacelo. Nous y faisons une courte halte pour laisser souffler les chevaux. Nous CXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. allons visiter le village, où une collation nous est offerte par le Receveur des Postes. Cette petite variante à notre itinéraire n’est pas sans intérêt au point de vue botanique : dans les quelques minutes passées à Calca- loggio, nous avons pu récolter : Saponaria officinalis. Scrofularia trifoliata. Ervum tetrapterum. Melissa officinalis. Geum urbanum. Ballota fœtida. Chærophyllum temulum. Marrubium vulgare. Anthriscus vulgaris. ‘ | Urtica dioica var. hispida. Galium Aparine. Celtis australis. Rhagadiolus stellatus. Ornithogalum pyrenaicum. Vinca major. Melica uniflora. Symphytum bulbosum. Osmunda regalis. Scrofularia peregrina. Ile Mezzomare. Mezzomare est la principale des îles Sanguinaires. Bien qu’elle ne soit qu’à une distance minime de la terre ferme, son abord est néanmoins malaisé. En temps ordinaire, il faut, en effet, se rendre à l’extrémité Nord du golfe d’Ajaccio et traverser le petit bras de mer dans la barque du Sémaphore. Ce qui est possible pour un petit nombre de personnes devient difficile pour un groupe un peu important d’excursionnistes, d'autant mieux que l’île n'offre guère de ressources alimentaires. Aussi le Comité local d'organisation avait-il traité avec MM. Lanzi frères la lo- cation pour la journée du 4“ juin du petit vapeur le Progrès, qui fait trois fois par semaine le service de Propriano. La promenade devenait ainsi fort aisée. Après une heure d’une charmante traversée, nous dé- barquions dans le port minuscule de Mezzomare, et nous commencions par déguster un déjeuner champêtre dans un champ d’Artemisia ar- borescens. La plus franche gaieté ne cessa de régner, d'autant mieux que quelques notabilités ajacciennes étaient des nôtres : M. Montigny, secré- laire général de la Préfecture, et M” Montigny, ainsi que M. Giustiniani, chef de cabinet du Préfet de la Corse, nous ayant fait le plaisir de nous accompagner. Le déjeuner terminé, nous nous dispersons dans l’île, et bientôt Sa flore n’a plus de secrets pour personne. Les Sanguinaires, malgré la signification fantaisiste attribuée à leur nom par certains auteurs, ne sont nullement rouges. Le sol est toujours constitué par des roches granitoïdes, mais nous rencontrons ici l'extré- mité d’un filon de roches basiques, constitué principalement par de la diorite, qui plonge sous la mer et va ressortir à la pointe Nord du golfe d Ajaccio pour s’enfoncer ensuite dans les terres, dans la direction ap proximative du N.-E. Malgré leur basicité, les roches sont toujours sili- LUTZ. — HERBORISATIONS : CALCATOGGIO, ÎLE MEZZOMARE. CXXXVII ceuses; c’est dire que la flore générale de Mezzomare diffère peu de celle des autres régions littorales de la Corse. On y rencontre cependant quelques espèces rares, telles que l’Arum muscivarum et le Gynan- driris Sisyrinchium. Mezzomare est d’ailleurs couverte par un maquis bas dans lequel se rencontrent de véritables champs d’Artemisia ar- borescens. Au cours de notre exploration, nous avons rencontré les plantes sui- vanles : Glaucium flavum. Fumaria capreolata. Cistus monspeliensis. Helianthemum guttatum. Frankenia lævis. Silene gallica. — Tenoreana. Geranium Robertianum. Erodium maritimum. Pistacia Lentiscus. Trifolium Lagopus. — procumbens. Lotus hispidus. Ornithopus compressus. — ebracteatus. Sedum stellatum. Umbilicus pendulinus. Mésembryanthemum nodiflorum. Crithmum maritimum. Galium Aparine. — SPurium. Vaïllantia muralis. Sherardia arvensis. enecio Cineraria. — leucanthemifolius. Artemisia arborescens. Nananthea perpusilla. licaria odora. Cupularia viscosa. elichrysum microphyllum, gfia subulata. Vax rotundata. ilybum Marianum. arlina corymbosa. edypnois polymorpha. riola ætnensis. nchus asper. Crepis bellidifolia. cris hieracioides. Dagallis arvensis Jlea Oleaster. Erythræa sanguinea. — maritima. Heliotropium europæum. Hyoscyamus albus. Verbascum floccosum. Scrofularia peregrina. Linaria Pelliceriana. — æquitriloba. Trixago apula. Stachys glutinosa. Teucrium Marum. Statice articulata. Atriplex hastata. — Halimus. Rumex bucepbalophorus. Osyris alba. Passerina hirsuta. — Tarton-raira. Cytinus Hypocistis. Aristolochia longa. Euphorbia Characias. — pterococca. — Peplus. — Peplis. Mercurialis ambigua. Urtica dioica. — urens. Asphodelus microcarpus v. ramosus. Asparagus acutifolius. Gynandriris Sisyrinchium. Narcissus Tazetta. Arum muscivorum. — Arisarum. Polypogon subspathaceus. Stipa tortilis. Briza maxima. Melica minuta. Dactylis hispanica. — maritima. Vulpia Myuros. Brachypodium ramosum. CXXXVIIT SESSION EXTRAORDINAIRE EN: CORSE, MAI-JUIN 1901. Gheilanthes odora. Asplenium Adiantum-nigrum. Grammitis. leptophylla. — lanceolatum. Le soir, après une visite au Sémaphore, nous nous emharquions de nouveau sur le Progrès pour rentrer à Ajaccio. Bonifacio. Pour rendre commode l’excursion de Bonifacio, le Comité local d'or- ganisation avait eu l’idée de profiter du paquebot de la Compagnie Fraissinet, qui fait un service de quinzaine sur Propriano et Bonifacio. De cette manière, il devenait possible de faire toute la course sans quitter le bateau, de sorte que le problème du logement et de la nourri- ture se trouvait réduit à sa plus simple expression. L’affabilité du com- mandant du Bocognana, M. Rolland, a d’ailleurs contribué à rendre notre séjour à son bord des plus agréables, et c’est avec regret que nous avons vu arriver la fin de cette charmante promenade. Partis d’Ajacciole2 juin à3 heures 1/2, nous faisions escale le soir même à Propriano, mais nous n’y faisions aucune excursion, devant, au retour, faire une herborisation importante sur les bords du Rizzanèse. Nous dinions et couchions à bord, et, le lendemain, à quatre heures du matin, le Bocognano levait Vancre. Nous nous rendions en hâte sur le pont pour admirer le superbe panorama de la côte découpée à à l'extrême et contempler, malheureusement d’un peu loin, le célèbre rocher du Lion de Roccapina. À 8-heures, nous étions en vue de Bonifacio. Qu’on se figure une calanque typique, creusée dans une masse de me- lasses calcaires stratifiées, terminée, du côté de la mer, par un goulet, étroit et sinueux, puis s’élargissant quelque peu au détriment de la pro fondeur pour constituer le port, et l’on aura une idée de F’entrée de Bo- nifacio. La ville est bâtie sur la rive Sud de la calanque, qu’elle domine à une grande hauteur, et, comme la mer affouille sans cesse les parties inférieures du rocher, nombre de maisons sont construites en surplomb au-dessus de la mer. Ces affouillements ont, en outre, creusé dans la pierre des grottes. merveilleuses, où les reflets du soleil dans l’eau qui remplit la partie inférieure occasionnent les jeux de lumière les plus surprenants et les plus merveilleux. Au cours de notre escale à Boni- facio, le commandant Rolland voulut bien mettre à notre disposition les, embarcations du bord et nous guider vers ces grottes, dont nous aYOBR rapporté un souvenir inoubliable. Les herborisations aux environs de Bonifacio étaient d'autant plus fm” portantes qu’elles allaient nous faire connaître la flore des calcaires corses. J'ai dit précédemment combien ces calcaires étaient, peu étendus dans l'île ; aussi avait-on décidé, pour que leur exploration fût complète, LUTZ. — HERBORISATIONS A: BONIFACIO: de faire deux excursions: la première, vers le S.-E., en longeant la côte jusqu'au Sémaphore de Pertusato; la seconde, sur la rive Nord du golfe, en suivant un peu la route de Porto-Vecchio, puis en obliquant à gauche par le chemin de la Categna, qui conduit au Sémaphore commandant l'entrée du port. Dans la première herborisation, on circule à travers une région entièrement dépourvae d'arbres. Au contraire, dans la se- conde, les arbres et les arbrisseaux sont nombreux le long du chemin encaissé qui conduit au Sémaphore, et la végétation y gagne un caractère un peu différent. Voici les principales plantes qui ont été récoltées au cours de:ces her- borisations : Ranunculus muricatus. Clematis Flammula. Delphinium Ajacis. Papaver Rhœas. Fumaria capreolata. Raphanus Raphanistrum. Diplotaxis tenuifolia. Matthiola incana. — tricuspidata. Sisymbrium officinale. — polyceratium, rabis hirsuta. Alyssum maritimum.. Cistus corsicus. Reseda suffruticulosa. Silene Tenoreana. — gallica. — Sericea. Lychnis Githago. — Flos-Cuculi. 7 Macrocarpa. Dianthus velutinus. Taum strictum. Malva ambigua. àvatera punctata. Ruta bracteosa. alycotome villosa. SPartium junceum. Ononis reclinata. = Minutissima. Anthyllis Dillenii. elilotus sulcata. ifolium angustifolium. © Strictum. lesupinatum, 4° Route de Pertusato. Doryenium rectum. Trifolium stellatum.. Lotus hirsutus. — creticus. Astragalus Tragacantha. Hippocrepis unisiliquosa. Ecballium Elaterium. Paronychia argentea. Daucus Carota. — maritimus. Ferula communis. Crithmum maritimum. Scandix Pecten-Veneris. Eryngium campestre. — maritimum, Lonicera implexa. Rubia peregrina var. latifolia, Vaillantia muralis. Scabiosa, maritima, | Bellium bellidioides. Senecio leucanthemifolius. Cineraria maritima. Artemisia arborescens. Chrysanthemum coronarium. Anthemis mixta. ‘ Asteriscus maritimus. — spinosus. Helichrysum angustifoliuna. Evax pygmæa. Silvbum Marianum. Centaurea napifohia, — Calcitrapa. Carlina corymbosa. Tolpis barbata. Robertia taraxacoides. CXL SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Urospermum Dalechampii. Xanthium spinosum. Campanula Erinus. Chlora perfoliata. Convolvulus Cantabrica. — althæoides. Borrago officinalis. Cynoglossum pictum. Heliotropium europæum. Echium plantagineum. Hyoscyamus albus. Verbascum sinuatum. — Boerhavi. Linaria triphylla. Trixago Apula. Orobanche minor. — crinita. Ajuga Iva. Teucrium capitatum. Micromeria filiformis. Rosmarinus officinalis. Plantago major. — Coronopus. — Bellardi. — Lagopus. — Psyllium. Statice rupicola. Salsola Soda. Suæda fruticosa. Camphorosma monspeliaca. Rumex bucephalophorus. Passerina hirsuta. Osyris alba. Euphorbia helioscopia. — bonifaciensis Reg. — exigua. Parietaria officinalis. — diffusa. Urtica urens. Junipcrus phœnicea. Allium subhirsutum. Muscari comosum. Asphodelus fistulosus. Asparagus albus. Smilax aspera. Orchis sambucina. Lagurus ovatus. Dactylis hispanica. Cynosurus elegans. Bromus madritensis Ægilops triaristata. Bords de la mer; sous la citadelle. Matthiola incana. Cheiranthus Cheiri. Spergularia macrorhiza. Lavatera arborea. Scorpiurus subvillosus. Polycarpon tetraphyllum. Mesembryanthemum nodiflorum. — cristallinum. Sedum rubens. Conium maculatum. Vaillantia muralis. Senecio leucanthemifolius. Anchusa italica. Teucrium capitatum. Beta hirsuta. Camphorosma monspeliaca. , Psilurus incurvatus. Setaria verticillata. 2° Route de Porto-Vecchio. Helianthemum halimifolium. Ruta bracteosa. Trifolium stellatum. Prunus spinosa. Bupleurum fruticosum. Dipsacus ferox. Buphthalmum spinosum. Lappa major. Datura Stramonium. Mentha aquatica. Teucrium Marum. Juniperus Oxycedrus. Ruscus aculeatus. Scirpus Holoschœnus. LUTZ. — HERBORISATIONS A BONIFACIO; BORDS DU RIZZANÈSE. CXLI Delphinium Ajacis. Nigella Damascena. Lepidium graminifolium. Silene Tenoreana. Linum gallicum. Anagyris fœtida. Vicia lutea. Cracca varia. Scorpiurus subvillosus. Prunus spinosa. Rosa dumetorum. Poterjum muricatum. Daucus Carota. Brignolia pastinacæfolia. Hedera Helix. Viburaum Tinus. Vaillantia muralis. Centranthus Calcitrapa. Cabiosa maritima. Achillea ligustica, Chemin de la Categna. Campanula Erinus. Chlora perfoliata. Verbascum Boerhavi. Trixago viscosa. Mentha Pulegium. Teucrium flavum. Micromeria græca. Rosmarinus officinalis. Verbena officinalis. Rumex pulcher. Mercurialis ambigua. Parietaria officinalis. — diffusa. Tamus communis. Ruscus aculeatus. Asparagus albus. — acutifolius. Arum Arisarum. Asplenium Adiantum-nigrun. Bords du Rizzanèse. Le Rizzanèse, torrent important qui traverse la majeure partie de l’ar- rondissement de Sartène, vient se jeter dans la mer à quelques kilomè- tres de Propriano, après être passé non loin de Sartène. Le Comité local d'organisation avait proposé d'utiliser, au retour de Bonifacio, la matinée dont l’escale du paquebot nous laissait la disposition, pour herboriser le long du Rizzanèse dans la partie comprise entre la route de Propriano à Sartène et La mer. Partis de bon matin le 4 juin, nous commençons par suivre la route de Sartène, que nous abandonnons bienlôt pour les sentiers parallèles desservant les champs voisins. Nous récoltons en passant : Loglia subulata. Centaurea napifolia. Cichorium Intybus. Tolpis barbata. Andryala sinuata. Heliotropium europæum. Verbascum sinuatum. Trixago apula. Orobanche minor. Ballota fœtida. Jasione montana. Scirpus Holoschœnus. Cynosurus echinatus. Reseda Luteola. Lychnis Githago. ilene læta var. corsica. Lathyrus latifolius var. angustifolius. | lus amygdaliformis. TYORia syriaca. erniaria hirsuta. hanthe pimpinelloides. &rophyllum temulum. Tngium campestre. Galium erectum. 1PSacus ferox. US ageratifolius. CXLII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-4UIN 4901. Arrivant au Rizzanèse, nous descendons dans le lit du torrent, constitué par une large bande de cailloux roulés au milieu desquels serpente un rapide courant d’eau. Nous en suivons le cours, tantôt dans le Jit même, tantôt dans les broussailles vigoureuses qui couvrent les berges. Voici un aperçu de nos trouvailles : Ranuneulus aquatilis. Nasturtium officinale. Lychnis macrocarpa. Sagina Linnæi. Hypericum hircinum. Oxalis corniculata. Trifolium Cherleri. — resupinatum. Doryenopsis Gerardi. Doryenium rectum. Lotus uliginosus. Astragalus Tragacantha. Ornithopus compressus. — ebracteatus. Poterium imuricatum. Epilobium tetragonum. Myriophyllum spicatum. Scleranthus perennis. Helosciadium nodiflorum. Œnanthe peucedanifolia. Sambucus Ebulus. Galium Crucrata. Artemista vulgaris. Helichrysum angustifolium. Galactites tomentosa. Silybum Marianum. Lappa minor. Chondrilla juncea. Erythræa sanguinea. Calystegia sepium. Convolvulus arvensis. — althæoides. Echium italicum. Solanum Dulcamara. Verbascum Blattaria. — Thapsus. — floccosum. Serofularia trifoliata. Veronica Anagallis. Digitalis purpurea. Phelipæa cærulea. Mentha aquatica. Lycopus europæus. Stachys corsica. Sideritis romana. Brunella vulgaris. Verbena officinalis. Plantago major. Phytolacca decandra. Rumex Acetosella. Euphorbia Characias. Salix purpurea. Alnus glutinosa. Populus Tremula. Alisma :Plantago. Potamogeton graminifolius. Typha latifoha. — ‘angustifolia. N Juncus effusus. — bufonius. Cynodon Dactylon. Holcus lanatus. Briza minor. Lolium italicam. Osmunda regalis. Equisetum ramosum. Chara sp. Au voisinage de l'embouchure, un peu avant d'arriver à la région des sables maritimes, nous cueillons : Helleborus lividus. Linum angustifolium. Malva ambigua. Melilotus elegans. Rosa sempervirens. Scabiosa maritima. Knautia hybrida. Senecio leucanthemifolus. Lactuca Scariola. Cynoglossum pictum. Marrubium vulgare. Stachys germanica. N. ROUX. — ‘HERBORISATIONS HORS SESSION A PROPRIANO. CXLIII Puis, abandonnant le Rizzanèse, nous prenons sur notre ‘droite un chemin d'exploitation agricole qui nous ramène vers Propriano. Cepen- dant, au lieu de rentrer directement en ville par la route, nous longeons le bord de la mer et, dans les sables maritimes, nous rencontrons en- core : Frankenia lævis. Galium saccharatun. Spergularia macrorhiza. Crepis bellidifolia. Securigera Coronilla. | Scleropoa rigida. Sedum cæruleum. Nous regagnons ‘enfin le Bocognano, qui va nous ramener à Ajaccio, où se clôturera la Session. La plupart d’entre nous resteront dans l'île plus où moins longtemps et feront encore d'’intéressantes récoltes. Plu- sieurs de leurs excursions seront résumées plus doin, mais ici ‘doit S'arrêter le compte rendu des herborisations accomplies pendant la Session. Il me reste cependant, avant de terminer, à adresser l'expression de Ma gratitude à nos confrères qui ont bien voulu faciliter ma tâche de läpporteur en revisant mes listes, vérifiant la détermination des plantes litigieuses ou communiquant à leur sujet d’intéressantes observations. J'associerai dans mes remerciements : MM. E.-G. Camus, l'abbé Coste, le Dr Gillot, Le Grand. Je n’aurai garde non plus d'oublier tous nos autres confrères présents à la Session, dont l’'empressement à me com- Muniquer la liste de leurs récoltes a simplifié ma hesogne dans une large Mesure et dont l’amabilité et la bienveillance m'ont été des plus sen- Sibles. HERBORISATIONS FAITES EN DEHORS DE LA SESSION, par M. N. ROUX. I. Propriano (5 juin 1901). La liste suivante comprend les récoltes faites en trois heures en allant de Propriano à la propriété Rouvier et sur une longueur d'environ trois omëtres. 4 Sables maritimes. Cakile maritima. Silene corsica. ankenia lævis. Linum gallicum. lene sericea _— maritimum. — nicæensis. Lotus ornithopodioides. CXLIV SESSION EXTRAORDINAIRE Lotus Allioni. Medicago Gerardi. — marina. Lythrum Græfferi. Eryngium maritimum. Bcllium bellidioides. Senecio crassifolius. Anacyclus clavatus. EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Crepis recognita. Convolvulus Soldanella. Statice articulata. Amarantus deflexus. Beta maritima. Polygonum maritimum. Euphorbia Pithyusa. 2 Talus, friches, champs. Fumaria parviflora. Raphanus Raphanistrum. Silene Tenoreana. Lavatera Olbia. Linum angustifolium. Vicia sativa. Trifolium angustifolium. — ligusticum. Daucus hispidus. Galium saccharatum. Galium decipiens. Valerianella microcarpa. Dipsacus ferox. Chrysanthemum segetum. Centaurea napifolia. Hyoscyamus albus. Trixago apula. Chenopodium murale. Gaudinia fragilis. 3° Champ humide. Œnanthe peucedanifolia. Laurentia Michelii, | Anagallis phœænicea var. micrantha. Scirpus Savii. & Rochers maritimes. Spergularia macrorhiza. Helichrysum stœchas. — microphyllum. IL. Passerina hirsuta. Pancratium illyricum. L'Tle-Rousse (7 juin 1904). 4 De la gare à la mer. Alyssum maritimum. Lepidium Draba. Malva parviflora. Erodium cicutarium var. præcox. Lotus Allionii. Medicago littoralis. — lappacea. Portulaca oleracea. Polycarpon tetraphyllum. Sedum stellatum. Achillea ligustica. Cichorium Intybus. Plantago Lagopus. Chenopodium Vulvaria. Parietaria diffusa. Vulpia Myuros. N. ROUX. — HERBORISATIONS HORS SESSION A L'ÎLE ROUSSE. 2° Sables maritimes. Frankenia lævis. Silene gallica. Lotus creticus. — ornithopodioides. Medicago marina. Vaillantia muralis. Pinardia coronaria. Anacyclus clavatus. Senecio leucanthemifolius. Erythræa maritima. Plantago Coronopus. Juncus conglomeratus. — bufonius. Carex divulsa. Psamma littoralis. Polypogon subspathaceus. Lolium italicum. — rigidum. 3° Rochers du Phare. Matthiola tricuspidata. Cakile maritima. Gypsophila saxifraga var. bicolor. Paronychia echinata. Mesembryanthemum nodiflorum. Helichrysum angustifolium. Cineraria maritima. Solanum sodomeum. Orobanche cruenta. Phelipæa Mutelii. Stachys glutinosa. Statice articulata. Mercurialis ambigua. Ephedra distachya. Avena barbata. Dactylis glomerata var. compacta. & Talus et champ;, près de la ville. Linum gallicum. Melilotus elegans. Ononis antiquorum. Trifolium subterraneum. Ervum pubescens. erniaria hirsuta. Crucianella angustifolia. Carduus cephalanthus. ilago eriocephala. 0gfia subulata. Epilobium virgatum. Jthrum Græfferi. éronica anagalloides. Crepis fœtida. Campanula Rapunculus. Erythræa Centaurium. Heliotropium supinum. Trixago apula. Chenopodium urbicum. Euphorbia platyphylla. Asparagus acutifolius. Kæœleria phleoides. Lolium perenne. 5° Fossés. Scrofularia aquatica. Cyperus badius. T. XLVIIL, CXLV CXLVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN, CORSE, MAI-JUIN 1901. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DE LA FLORE DE LA CORSE; pY M. Bené MAIRE. Cette première liste comprend une partie des récoltes que j’ai faites en Corse dans l'été de 1902; une autre partie, non encore complètement étudiée, sera publiée ultérieurement. Nous citons seulement les espèces intéressantes trouvées dans des localités non citées dans Marcilly, Salis, Fliche, Foucault, etc.; celles nouvelles pour la Corse sont marquées d'un astérisque. Anemone alpina L. — Très rare en Corse; Monte-Rotondo, éboulis et rochers entre le lac de Puntaniella et le sommet, RR., 22 juil- let 1902. Ranunculus platanifolius L. — Abondant dans les maquis d’Aunes verts sur le versant occidental de l’Incudine, à 1800-2000 mètres, juillet 1902. Corydalis fabacea Pers. var. pumila Rchb.— Abonde, dans les touffes de Genévrier, au Coscione, juin 1901. Cardamine resedifolia L.— Rochers du sommet de l’Incudine, 2100 m., juillet 1902. Lychnis Flos-cuculi L. — Prairies, à Porto-Vecchio, 14 avril 1903. Stellaria nemorum L.— Maquis d’Aunes verts, au Coscione, juillet 1902. Radiola linoides Gm.— Abonde, dans les lieux humides, au-dessus de Quenza, à 900-1000 mètres. Acer Pseudo-Platanus L. — Par pieds isolés dans les maquis d’Aunes verts sur le versant occidental de l’Incudine, juillet 4902. Nommé vulgairement Cheralba dans la région du Coscione, d’où les noms de « col de Cheralba, ruisseau de Cheralba. » Sorbus aucuparia L. var. glabra Burn. — Assez fréquent dans le massif du Monte-Rotondo et la haute vallée du Tavignano, notam- ment au Capo alli Sorbi; juillet 1902. Malus acerba Mér. — Forêt de Zonza, spontané! juin 1901. Isnardia palustris L. — Abonde dans le lac de Creno, 20 juillet 1902. Bupleurum stellatum L.— Rochers du sommet de l’Incudine, 2100 m., juillet 1902. Valeriana montana L. -— Rochers du sommet de l’Incudine, 2100 m.; MAIRE. — CONTRIBUTIONS A L’ÉTUDE DE LA FLORE DE CORSE. CXLVII rochers au col de Ghiasso au-dessus du lac de Coria, 2260 mètres, juillet 1902. Bellis Bernardi Boiss. et Reut. — Dans les fonds de lacs desséchés du Coscione, 1500 mètres, juillet 1902. Prenanthes purpurea L. — Forêt de Verde, entre Zicavo et Ghisoni, 1200 m., 16 juillet 1902. Phyteuma serratum Niv. — Rochers du sommet de l’Incudine, 2100 mètres, juillet 1902. Vaccinium Myrtillus L. — Çà et là, rabougri et peu abondant dans tout le massif du Monte-Rotondo, au lac de Melo; très abondant et plus développé dans les tourbières du lac de Creno; juillet 1902. Primula grandiflora Lamk. — Parmi les rochers, entre Quenza et le Coscione, juin 1901. Cette espèce n’est pas mentionnée dans le Catalogue de Marsilly, mais Salis l'indique déjà dans la Casta- gniccia. Forêt de Zonza, dans les suintements d’eau des clairières, 15 avril 4903. Gentiana lutea L. — Pâturages du Coscione, assez abondant ; au-dessus de la Foce della Sorba; juillet 4902. * Menyanthes trifoliata L. — Très abondant dans le lac de Nino, 19 juillet 1902. — Espèce nouvelle pour la Corse. Anarrhinum corsicum Jord. — Champs au-dessus de Casamaccioli ; clairières de la forêt de Valdoniello; juillet 1902. Atropa Belladona L. — Assez abondant dans la forêt de Verde, 16 juil- let 1902 ; forêt d’Aïtone, octobre 1902. Physalis Alkekengi L. — Assez abondant dans la vallée du Fiumalto. entre Folelli et Orezza, 17 octobre 1902. Veronica fruticans Jacq. — Rochers du sommet de l’Incudine, 2100 mètres, juillet 1902. Micromeria græca Benth. — Rochers granitiques arides à 600-700 m., aux environs de Sorbollano et de Zerubia, 10 juillet 1902. Liütorella lacustris L. — Assez abondant dans le lac de Nino, 19 juil- let 1902. (Submergé et stérile.) Betula verrucosæ Ehrh. — Forêt de Verde, 1200-1500 mètres, juil- let 1902. Scilla intermedia Guss et Parl. — Bords de la route d’Ajaceio à Calca- toggio, un peu avant le col de S. Sebastiano, 24 octobre 1902. Allium Schænoprasum L.— Abonde dans le massif du Monte-Rotondo : les bergers le nomment « Porrino ». CXLVIIL SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Ophrys tenthredinifera Wild. — Maquis, à Aleria en terr. calcaire, 17 avril 1903. Spiranthes aestivalis Rich. — Rochers humides du Tallano, juil- let 1902. Ruppia rostellata G. G. — Fossés d’eau saumätre, à Saint-Florent, 11 juin 1901. Carex frigida AN. — Bords des torrents, au Coscione, juillet 1902. Danthonia decumbens DC. — Tourbières du lac de Creno, 20 juil- let 1902. NOUVELLES ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE, par M. L. LUTZ. Après la Session extraordinaire, j'ai repris l’exploration de l'ile que j'avais commencée l’année précédente. J'avais comme princi- paux objectifs le massif de l’Incudine et la région montagneus! qui borde la plaine orientale. Parti d’Ajaccio, je me suis d’abord rendu à Sartène, où j'ai retrouvé M. Maire; nous sommes allés ensemble jusqu’à Zonza, où nous attendait l'hospitalité amicale de M. et M" Michel-Despallières, puis, après une excursion dans la forêt de Barrocaggio-ouest, nous avons fait l'ascension de l’Incudine. De retour à Zonza, nous avons traversé le col de Bavella et, par la vallée de Solenzara, nous avons gagné la côte orientale et Ghiso- naccia. Laissant M. Maire continuer sa route vers le Nord de l'ile, ie me suis arrêté à Cervione. J'ai fait une première herborisation entre cette localité et Pietra-Mala, où se trouve une mine d'amiante en exploitation. Une deuxième excursion m’a conduit de Cervione à San Nicolao, Regetti, Sainte-Lucie et Padulella. Je sne suis €n- suite rendu à Vescovalo, où j'ai poussé une nouvelle pointe dans la chaine montagneuse en passant par Venzolasca et Loreto di Ca- sinca et retour à Vescovato. . Enfin, de Bastia, où j'ai retrouvé M. Maire, j'ai refait avec lui l'excursion à Saint-Florent qui figurait dans mon programme de 1900, de manière à explorer en détail les marais saumâtres des €” virons de cette ville. Dans la Note qui précède, M. Maire a mentionné un certair nombre de plantes intéressantes qui ont été récoltées au cours de LUTZ. — NOUVELLES ADDITIONS À LA FLORE DE CORSE. CXLIX nos herborisations communes : je n’y reviendrai pas ici; je me bornerai à citer les espèces nouvelles ou peu répandues rencon- trées au cours des excursions que j'ai faites seul ou celles que M. Maire n'a pas signalées dans son travail. Anemone apennina. — Piana de Renucci (Incudine). Ranunculus Marschlinsii. — Bergeries de Fianosa (Incudine). Ranunculus platanifolius. — Bergeries de Fianosa. Aconitum Napellus. — Bergeries de Fianosa. Thlaspi rivale. — Bergeries de Fianosa. Viola nummularifolia. — Piana de Renucci. Reseda lutea. — Forêt de Barrocaggio. Dianthus virgineus var. brevifolius. — Col de Téghime, San Nicolao, défilés de l'Ancône, Pietra-Mala. Spergularia macrorhiza. — Saint-Florent. Cerastium Thomasii. — Incudine. Linum cathartieum. — San Nicolao, Pietra-Mala. Lathyrus pratensis. — San Nicolao. Colutea arborescens. — San Nicolao, Regetti. Potentilla corsica. — Bergeries de Fianosa. Sorbus Aria. — Forêt de Barrocaggio. Epilobium parviflorum. — Défilés de l’Ancône. Epilobium tetragonum. — San Nicolao. Lythrum Græfferi. — Saint-Florent. Bunium corydalinum. — Forêt de Barrocaggio, Bergeries de Fianosa. Chærophyltum temulum. — Pietra-Mala. Centranthus ruber. — Regetli. Petasites fragrans. — Venzolasca. Senecio Jacobæa. — Porto-Vecchio, San Gavino di Carbini, Casabianda (bords de l’étang del Sale). Gnaphalium tuteo-album. — Défilés de l’Ancône. Helichrysum frigidum.— Monte d’Oro, vers 2000 mètres ; lac de Melo, depuis 4600 mètres, au-dessus des Bergeries (Communiqué par M. F. Camus). Chamæpeuce Casabonæ. — Forêt de Barrocaggio, Cervione, col de Té- ghime, Vivario, entre Barchetta et Ponte-Nuovo. CL SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Santolina Chamæcyparissus form. incana. — Padulella. Leuzea conifera. — Monte Cinto (Communiqué par M. F. Camus). Tyrimnus leucographus. — Défilés de l'Ancône. Pinguicula corsica. — Monte Cinto (Communiqué par M. F. Camus). Primula grandiflora. — Piana de Renucci (Incudine). Cerinthe tenuiflara Bert. — Forêt de Bavella, partte basse. Cynoglossum montanum. — Quenza. Lithospermum arvense. — Entre Sainte-Lucie et San Nicolao. Physalis Alkekengi. — Vescovato. Digitalis purpurea et Digitalis lutea. — J'ai trouvé ces deux plantes côte à côte dans une châtaigneraie entre Cervione et San Nicolao, non loin de ce dernier village. Ajuga va. — Saint-Florent. Melittis Melissophylium. — Col de Téghime, Regetti. Salvia Sclarea, — Venzolasca. Acanthus mollis. — Vescovato. Daphne Laureola. — Incudine. Aristolochia Clematitis. — Padulella. Euphorbia dulcis. — Forêt de Barrocaggio. Ornithogalum pyrenaicum. — Entre Cervione et San Nicolao. Gladiolus segetum. — Regetti. Orchis laxiflora. — San Gavino di Carbini. Limodorum abortivum. — Col de Téghime. Cephalanthera rubra. — Regetti. Fuirena pubescens. — Caldaniccia. Brachypodium pinnatum. — Route de Zonza à San Gavino di Carbini. Piptatherum paradoxum. — Mon attention a été attirée sur cette plaïte par M. Delacour, et j'ai constaté que la presque totalité des échantillons récoltés dans la région d’Ajaccio, eemme Piptatherur multiflorum, se rapportent au type P. paradeæum, caractérisé PA? les épillets de la base de l’inflorescence stériles. F. CAMUS. =— MUSCINÉES RECUÉILLIÈS EN CORSE. CLI MUSCINÉES RECUEILLIES EN CORSE EN MAI ET JUIN 1901, par M. Fernand CAMUS. Arrivé en Corse le 18 mai au matin, je n’en suis parti que le 47 juin. J'ai donc passé en Corse un mois plein, et ce mois a été consacré tout en- tier à Ja bryologie. Pendant la session (21 mai-5 juin), j'ai pris part à une bonne partie des excursions portées au programme, tout en modi- fiant pour mon compte l’itinéraire suivant les nécessités des recherches bryologiques, différentes de celles des recherches phanérogamiques. J'ai fait seul, avant et surtout après la session, un certain nombre d’excursions. J'ai cru devoir rendre compte de ces excursions comme des autres. C’est, en somme, la session extraordinaire qui m’a décidé à aller en Corse: j'ai profité des avantages que donne à ses membres la Société botanique de France : il me semble naturel de faire figurer, dans le compte rendu de la session extraordinaire, l’ensemble des résul- tats de mon voyage. La bryologie corse est très peu connue. On ne trouve dans la littéra- ture botanique que peu d'indications bryologiques sur l'ile, et encore la Plupart de ces indieations sont-elles fort vagues, souvent réduites au mot Corse. Au moment de mon départ, j'étais arrivé à établir une liste de 263 Muscinées (226 Mousses, 4 Sphaignes, 33 Hépatiques). J'ai pu 'elrouver sur place 205 de celles-ci et en ajouter 106 nouvelles (1) (56 M., 1 S., 49 H.). La flore bryologique corse s’est donc augmentée de Plus d'un quart (exactement 2/7), et compte maintenant 369 espèces. L'augmentation porte très inégalement sur les trois groupes des Masci- . hées : elle est d’un cinquième pour les Mousses et pour les Sphaignes, de plus du double pour les Hépatiques (3 : 2). Je me suis surtout appliqué à noter les mêmes espèces dans tontes les localités où j'ai pu les ren- Contrer, de façon à réunir les premiers éléments d’une étude sur la dis- tribution des Muscinées en Corse. De nouveaux voyages, je l'espère, me Pérmettront de compléter ces premières observations. Juin 1902. Nole ajoutée pendant l'impression. — Cette petite statistique, que j'ai déjà donnée dans un artiele paru dans la Revue bryologique (1902, n 2), demanie aujourd'hui quelques rectifications. Des indications bibhogra- ® Ces espèces sont imprimées en caractères $ras dans les listes ci- après, CLII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. phiques’qui m’avaient échappé et plusieurs échantillons, vus depuis dans les herbiers, portent à 277 le nombre des Muscinées indiquées ou trouvées en Corse avant mai 1901, chiffre qu’il faut réduire à 274, en raison de trois indications manifestement erronées. Mes récoltes, étudiées de plus près, m'ont permis de porter à 110 le nombre des espèces à ajouter à la flore corse. Notre collègue, M. R. Maire, qui a eu le bonheur de retourner en Corse à plusieurs reprises, y a recueilli quelques Muscinées dont il a bien voulu me confier la détermination. J'ai reconnu parmi elles cinq espèces : Leucobryum glaucum, Polytrichum strictum, Sphagnum squarrosum, Sph. subsecundum, Sph. Gravetii, à ajouter à celles déjà connues dans l’île. Le tableau des Muscinées corses se trouve, par suite, établi actuellement (15 juin 1903) de la manière suivante : 290 Mousses, 8 Sphaignes, 91 Hépatiques, ——— - 889 Muscinées. Dans ce total, 44 espèces figurent sousla seule responsabilité des auteurs qui les ont indiquées, c’est-à-dire que je n’ai pas vu d'elles des échantillons de provenance corse. Il en est trois ou quatre dont l'existence dans l'ile me parait douteuse. La présence des autres est, au contraire, parfaitement vraisemblable, beaucoup étant indiquées par des naturalistes dont le nom fait justement autorité. Ajaccio et environs immédiats. Au point de vue bryologique, les parties basses des environs d’Ajaceio ne peuvent être étudiées avec profit qu’en hiver ou au premier printemps. À l’époque où j'ai fait mes excursions (18, 19, 20, 22, 31 mai), beaucoup d'espèces annuelles avaient déjà disparu, ou étaient dans un état qui en rendait la détermination pénible, sinon impossible. J'ai dû, pour celte raison, exclure de mes listes un certain nombre d’espèces qui semblent communes — les petits Fissidens en particulier —et que j'espère pouvoir ultérieurement étudier sur place à la saison favorable. il y a très peu de Mousses à re cueillir dans l’intérieur même d’Ajaccio. À titre de curiosité, je citerai : Barbula muralis Hedt. — Maison | Barbula revoluta Brid. — Cours Bonaparte. Grandval. B. pagorum Milde. — Très bien ca- | Orthotrichum diaphanum Schrad. — raclérisé, sur des arbres, bou- Place du Diamant. levard du roi Jérôme. Eurhynchium circinatum Br. € | (rabougri). LE F. CAMUS. — MUSCINÉES RECUEILLIES EN CORSE. CLIM À l'extrémité occidentale de la ville, les terrains vagues qui entourent la place du Casone sont intéressants. les espèces suivantes, dont plusieurs Pleuridium (subulatum). Ceratodon corsicus Br. eur. Trichostomum mutabile Bruch. — Plante commune autour d’Ajac- cio, sinon dans toute la Corse, et presque toujours bien fruc- tifiée. Barbula muralis Hedw. — Cuneifolia Brid. On y trouvait encore, à la mi-mai, étaient en bon état : Parbula unguiculata Hedw. — gracilis Schw. — convoluta Heduw. Bryum torquescens Br. eur,— Abon- dant. — Donianum Grev. Polytrichum juniperinum Wäilld. Corsinia marchantioides Raddi La route de la Parata ou des Sanguinaires paraît très riche en Mus- cinées, comme elle l’est en Phanérogames; malheureusement, presque loutes celles que j’y ai recueillies étaient plus ou moins desséchées, et, Sans la pluie, plusieurs m’auraient certainement échappé. Laissant de côté les espèces communes autour d’Ajaccio, je signalerai : Trichostomum flavovirens Bruch. — Fructifé. Barbula ambigua Br. eur. — Canescens Bruch. — Hornschuchiana Schultz. Grimmia leucophæa Grev. — Affleu- rements de granit. ebera Tozeri Sch. Fyum gemmiparum De Not. — Fruct. Rhynchostegium megapolitanum. Br. eur. Archidium phascoides Brid. Corsinia marchantioides Raddi. Tessellina pyramidata Dum. Riceia Gougetiana Mont. (1), — Fructifié. — nigrelia DC. A l’autre extrémité de la ville, sur les Ormes de la route de Bastia : Orthotrichum diaphanum Schrad. | Fabronia pusilla Raddi. Dans les petits chemins autour de la Carrosaccia : Weisia viridula Hedw. licranella varia Sch. trichum subulatum Hpe. richostomum mutabile Bruch. Barbula cuneifolia Brid. — Vinealis Brid. T— revoluta Brid. — Convoluta Hedw. (1) C’est la plante que j'ai Bischoffi. Elle diffère de celui-ci — dont e Zygodon viridissimus Brid. — Fruc- tifié sur Quercus Ilex. Orthotrichum tenellum Bruch. — Sur Olivier et Lentisque. Funaria hygrometrica (L.). Webera Tozeri Sch. Bryum Donianum Grev. Bartramia stricta Brid. indiquée antérieurement sous le nom de À. lle n’est peut-être qu'une variété — indépendamment de sa taille, par les dimensions de ses spores. CLIV Habrodon perpusillus (De Not.). — Stérile, sur Lentisque. Homalothecium sericeum Br. eur. Eurhynchium circinatum Br. eur. — Stokesii Br. eur. (abondant). Rhynchostegium confertum Br. eur. SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Radula complanata Dum. Frullania dilatata Dum. Lunularia vulgaris Mich. Reboulia hemisphærica Raddi. Corsinia marchantioides Raddi. Targionia hypophylla L. — megapolitanum Br. eur. Le Salario. J’ai fait seul la course du Salario, colline qui domine de 300 mètres Ajaccio. Une première journée a été consacrée à la partie basse de , montée; le second jour, j'ai poussé à peu près jusqu’au niveau de la fontaine du Salario, et je suis revenu par le versant opposé de la mon- tagne, en suivant le ravin d’un ruisseau qui tombe sur la route de Sant’ Antonio. Le talus est continuellement à gauche en montant, et, çà et là, il offre des parties où l’eau suinte. A droite, quelques rochers ombragés doivent être examinés. J’ai négligé les bois d’Oliviers qui 0€- cupent la base du Salario. À la montée, on trouve : Pleuridium subulatum Rabenh. Weisia viridula Hedr. Dicranella varia Sch. Ceratodon corsicus Br. eur. Pottia truncata Br. eur. Trichostomum mutabile Brwch. — Presque sur tout le trajet. Barbula atrovirens Sch. — Canescens Bruch. — cuneifolia Brid. — vinealis Brid. — Cylindrica Sch. — Convoluta Hedw. — Squarrosa Brid. — subulata P. B. — kevipila (Brid.). — princeps De Not. — Rare. Grimmia pulvinata Sm. — trichophylla Grev. — leucoplh:ea Grev. Hedwigia ciliata Ekrh. Zygodon viridissimus Brid. ©rthotrichum Starmii Horns. — Une seule touffe; bien caractérisé. — diaphanum Schrad. — teneltam Bruch. Funaria convexa R. Spruce. — hygrometrica (4.). Webera Tozeri Sch. ir Bryum atropurpureum Web. et Mohr. — argenteum Le Not — gemmiparum De Not. — erythrocarpum Schwo. — Dans un maquis, non loin de la fontaine. — torquescens Br. eur. — capillare L. — Donianum Grev. — pseudotriquetrum Schw. L — Anomobryum juliforme Solms-L. Avec quelques capsules. Bartramia stricta Brid. Philonotis rigida Brit, n — illaris Zindb.? var. ar, nov.). — Seulement la plante mâle. — fontana Brid. Pogonatam aloides P. Beau. Polytrichum formosum Hedw. — piliferum a — juniperinum Wild. | Leptodun Smith Mohr.— Arhoricole et saxicole. Leucodon sciuroides gl Pterogonium gracile Sw. Homalotheciom sericeum Br. a. Brachythecium Rutabulum Br. € corsa F. CAMUS. — MUSCINÉES Brachythecium velutinum Br. eur. Scleropodium Illecebrum Br. eur. — Très commun, mais peu fertile. — Cæspitosum By. eur. Très rare. Eurhynchium circinatum Br. eur. Rhynchostegium megapolitanum Br. eur. Hypnum cupressiforme L. — purum Z. Cephalozia divaricata Spruce. Scapania compacta Du. Dans le ravin sur le versant nord, précédente : Grimmia Schultzii Hüb. @rthotrichum tenellum Bruch. — Sur Figuier et Châtaignier. Bryum murale Wüls. — lorquescens Br. eur. — Tous deux sur une masure en ruines. Mnium affine Bland. — undulatum Weis. Polytrichum juniperiaum Wäilld. RECUEILLIES EN CORSE. CLV Madotheca Thuja Dum. -— Très rare. — platyphyla Dum. Radula complanata Dum. Frullania dilatata Dom. Fossembronia cristata Lindb. — angulosa Raddi. Corsinia marchantioides Raddi. Riccia nigrella DC. — Michelii (Raddi) Levier. — sorocarpa Bisch. Anthoceros lævis L. outre plusieurs espèces de la liste Eurhynehiom pumilum Sch. — Assez abondant et bien fructifié. — Stokesii Br. eur. Rhynchostegiella littorea Limpr. Rhynchostegium confertum Br. eur. — rusciforme Br. eur. Hypnum cuspidatum L. Metzgeria furcata Dum. Lunularia vulgaris Mich. Reboulia hemisphærica Raddi. En remontant la route jusque près de l’ancien pénitencier de Sant’- Antonio, on trouvera abondamment sur un talus : Ditrichum subulatum Hpe. Bryum torquescens Br. eur. La route qui revient vers Ajaccio m'a paru intéressante. Malheureu- sement, je ne l’ai suivie qu’à la brune. J’ai eu à peine le temps de COnsiater en passant : Didymodon tophaceus Jun. 'immia Schultzii Hüb. — En belles touffes, Lygodon viridissimus Brid. Habrodon perpusillus (De Not.) — Tous deux fructifiés sur Quer- cus Ilex. Iles Sanguinaïres. L'ile de Mezzo-Mare, la plus grande des Sanguinaires et la seule que NOUS ayons visitée, n’offre pas de conditions bien favorables aux Musci- nées, el on se doute dans quel état doivent être celles-ci au 51 mai. Voici les quelques espèces que j'ai pu y reconnaitre : Ephemerum sessile C. Müll. (Eph. Stenophyllum Schimp..). ascum cuspidatum Schreb. Pleuridium.... Hymenostomum mierostomum R. Br? Weisia viridula Hedw. CLVI Pottia Wilsoni Br.eur. — Starkeana C. Müll. var. brachyo- dus. Trichostomum flavovirons Bruch. — Fructifié. Barbula atrovirens Sch. var. eden- tula. SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Barbula Hornschuchiana Schultz. Webera Tozeri Sch. Scleropodium Illecehrum Br. eur. Fossombronia angulosa Raddi? Corsinia marchantioides Raddi. Tessellina pyramidata Dum. Riccia nigrella DG. La Punta di Pozzo di Borgo. Pendant toute la montée et une partie de la descente, j'ai accompagné mes collègues de la session. En descendant, je les ai quittés à mi-hauteur pour suivre le lit d’un ruisseau qui aboutit vis-à-vis de l’ancien péniten- cier de Sant’ Antonio. Je ne donne point de cote de hauteur pour cette excursion, la végétation bryologique changeant peu et d’une façon insen- sible aux divers niveaux : Pleuridium subulatum Rabenk. Weisia viridula Hedw. Dicranum scoparium Hedw. Ceratodon corsicus Br. eur. — Près du château. Trichostomum mutabile Bruch. Barbula convoluta Hedw. — Squarrosa Brid. — Subulata (Hedw.). — lævipila Brid. — C. sur les Oli- viers. Grimmia pulvinata Sm. — trichophylla Grev. — Schultzii Hüb. — leucophæa Grev. Hedwigia ciliata Ehrh. Orthotrichum tenellum Bruch. Funaria hygrometrica L. Webera Tozeri Sch. — Çà et là fer- tile. Bryum atropurpureum W. et M. — Semmiparum De Not. — Répandu à l’état stérile, fructifié dans le lit d’un ruisseau. — Capillare L. — Donianum Grev. — pseudotriquetrum Schw. Mnium affine Bland. Bartramia pomiformis Hedw. — Stricta Brid. Atrichum undulatum P. Beauv. Pogonatum aloides P. Bequv. — Au- dessus du château. Polytrichum piliferum Schreb. — juniperinum Wäilld. Fontinalis antipyretica L. un Leptodon Smithii Mohr. — Fructifié. Leucodon sciuroides Schw. | Pterogonium gracile Swartz. — Bien fructifié sur arbres et rochers. Antitrichia californica Sull.— Stérile. Habrodon perpusillus (De Not.). — Bien fructifié sur Oliviers. Pieds mâles en mélange. Homalothecium sericeum Br. eur. Camptothecium aureum Br. eur. — Fructifié. Près du château et au-dessus. Brachythecium Rutabulum Br. eur. Scleropodium Illecebrum Br. eur. Eurhynchium circinatum Br. eur. — Swartzii Curnow. | Rhynchostegiella littorea Limpr. — Teesdalei Limpr.— Avec le prè- cédent, dans le lit d’un ruisseau- Amblystegium riparium Br. eur. Hypaum cupressiforme L. — cuspidatum L. Jungermannia barbata Schreb. (J. Schreberi Nees). . Plagiochila asplenioides Mont. et N. Cephalozia divaricata Spruce. Scapania undulata Dum. Radula complanata Dum. Frullania dilatata Dum. | Fossombronia angulosa Raddi. F. CAMUS. — MUSCINÉES RECUFILLIES EN CORSE. Aneura pinnatifida Dum. — Fon- taine, au-dessus du château. CLVII Lunularia vulgaris Mich. Corsinia marchantioides Raddi. Metzgeria furcata Dum. Reboulia hemisphærica Raddi. — Commun à divers niveaux. | | | Tessellina pyramidata Dum. | Anthoceros (lævis). | La forêt de Vizzavona et le monte d'Oro. Le programme de la session comportait une excursion à Vizzavona les 23 et 24 mai. Frappé pendant ces deux journées de la richesse de la forêt, j'y suis revenu seul les 2, 8 et 4 juin, pendant que mes collègues faisaient l'excursion de Bonifacio et de. Sartène, qui, bryologiquement, ne pouvait m’offrir un grand intérêt, en raison de l’époque trop avancée. La journée du 4 juin a été spécialement consacrée à l'ascension du monte d'Oro. Malheureusement, la neige, encore très abondante, ne m’a pas permis de monter au delà de 2059 mètres, du moins avec possibilité d'herboriser. La forêt de Vizzavona, où les Hêtres sont mêlés aux Laricios, peut être prise comme type des forêts corses. Le long de la route qui conduit à la Foce (col) de Vizzavona et dans la partie de la forêt qui borde la route, principalement à droik en mon- ant (900-1150 mètres) : Pleuridium subulatum Rabenk. "eISia viridula Hedw. ICranoweisia cirrata Lindb. — Abon- dant sur les troncs des Pins, sur- tout ceux tombés à terre. Bicranella beteromalla Sch.— Très rare au début du chemin, à peine … fructifié. Dicranum Strictum Schleich. —— SCOparium Hedw. puiriehum homomallum //pe. arbula subulata (Hedw.). — l'uralis Hedw. — Commun sur les . rochers, Grimmia apocarpa Hedw. — Commun Sur les rochers. — Schultzi Hüb. — Michophylla Grev. — Fructifié. — Harimanni Sch. — Abonde sur les rochers sous bois et atteint de grandes dimensions. J’ai trouvé la plante mâle et la plante fe- melle, mais non la capsule, dé- Couverte cependant autrefois dans la forêt par Philibert, Rhacomitrium aciculare Brid. — heterostichum Brid. — Januginosum Brid. — Rare. — canescens Brid. Ptychomitrium polyphyllum Br. eur. Orthotrichum rupestre Schleich. Webera nutans Hedw. — cruda Bruch. — annotina Bruch. Bryum capillare L. — pallescens Schleich. Mnium affine Bland. — punctatum Hedw. — stellare Reich. — Rare et stérile. Aulacomnium androgynum Schw. — Bien fructifié. Bartramia pomiformis Hedw. Pogonatum aloides P. Beau. — urnigerum P. Beauv. — Très com- mun. Polytrichum juniperinum Wild. Buxhaumis indusiata Brid. — Sur une souche morte de Pin au dé- but de ja route. Homalothecium sericeum Br, cur. CLVUI Homalothecium wpatlippeanum Br. eur. Isotheciom myurum Brid. Brachythecium Rutabulum Br. eur. — velutinum Br. eur. — salicinum Br. eur. — Près du pont du Fulminato. —- plumosum Br. eur. Eurhynchium Stokesii Br. eur. — Swartzii Curnow. — crassinervinm Br. eur. — Avec quelques fruits, Plagiothecium silesiacum Br. eur. Hypnum Sommertfeltii Myr. — cupressiforme L. — Très abon- SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE. MAI-JUIN 1901. dant sous diverses formes, Hypnum cuspidatum L. Marsupella emarginata Dum. Cephalozia bicuspidata Dum. — lunulæfolia Dum. Scapania compacta Dum. Madotheca lævigata Dum. — rivularis Nees. Radula complanata Dum. Lejeunea serpyllifolia Libert. — Avec périanthes. Aneura pinguis Dum. Metzgeria furcata Dum. Pellia epiphylla Corda. Dans les terrains vagues, près des maisons, en arrivant à la Foce : Ceratodon purpureus Brid. Funaria hygrometrica (L.). Bryum cæspiticium L,. Polytrichum piliferum Schreb. Brachythecium albicans Br. eur. Les alentours de la Foce, la partie de la forêt qui s’étend de là au Vecchio: et les bords du Vecchio même (1000-1200 mètres) m'ont donné : Pleuridium subulatum Rabenh. Dicranella hetcromalla SCh. Dicranum scoparium Hedw. — Plu- sieurs formes. — strictum Schleich. -- Parfois abon- dant surles trones à demi dé- composés des Pins et des Hêtres et d'ordinaire richement fruc- tifié. Fissidens bryoides Hedw. — Très rare au bord du Vecchio. Ditrichum homomallum Hpe. — Sur plusieurs points, mais peu abon- dant. Barbula subulata (Hedto.)— Commun. Se fixe volontiers sur les troncs d'arbres, — ruralis Hedw. Grimmia trichophylla Grev. — Hartmanni Sch. — torquata Grev. — commutata Hüb. Rhacomitrium aciculare Brid. — heterostichum Brid. Hedwigia ciliata Ehrh. Lygodon viridissimus Brid. — Avec quelques fruits. Amphoridium Mougeotii Sch. — Sur plusieurs points de la forêt, tou- jours stérile. Orthotrichum rupestre Schleich. — stramineum Horns. — leiocarpum Br. cur. Entosthodon Templetoni Schæ. — Très rare. Webera nutans Hedw. — cruda Bruch. ryum capillare L. — alpinum L. — Très abondant, mais stérile, le long du Vecchio: Mnium hornum L. . Bartramia ithyphylla Brid. — Çà el là dans toute la forêt (et sur la pointe Grado), presque toujours en petite quantité. | — pomiformis Hedw. var. criSpa: Philonotis fontana Brid. Atrichum undulatum P. Beau. Pogonatum nanum P. Beaut. — urnigerum P. Beauv. F. CAMUS. — MUSCINÉES REÇCUEILLIES EN CORSE. Pogonatum alpinum Rôhl. Polytrichum formosum Hedw. Diphyscium foliosum Mohr. Buxhaumia indusiata Brid. — Trois capsules sur un Hêtre mort, Fontinalis antipyretica L. — Abon- dant dans le Vecchio, où il fruc- tifie bien. Une forme stérile est remarquable par sa teinte pour- pre. Leptodon Smithii Mokr. — Fructifié. Neckera complanata Hüb. — Pumila Hedw. et var. Philip- peana. — trispa Hediw. — Souvent bien dé- veloppé sur les troncs des Hé- tres, mais stérile. Leucodon sciuroides Schw. — Fruc- _tifié. Antitrichia curtipendula Brid.— Com- mun et fréquemment couvert de capsules. Pterygophyllum lucens Brid. — Fruc- tifié. Pseudoleskea atrovirens Br. eur. Heterocladium heteropterum Br. eur. huidium tamariscinum Br. eur. — Peu abondant et stérile. Pterogynandrum filiforme Hedw. — Commun avec la forme files- cens et la variété keteropterum plus ou moins caractérisée. Isothecium myurum Brid. 0malothecium sericeum Br. eur. Brachythecium Rutabulum Br. eur. — Yelutinum Br. eur. — Salicinum Br. eur. — plumosum Br. eur. — Mvulare Br. eur. — Ces deux der- .. hiers au bord du Vecchio. Scleropodium Illecebrum Br. eur. urhynchium myosuroides Sch. 7 trassinervium Dr. eur. ‘7 Sehteicheri Lorentz. ? — Stokesii Br. eur. Ynchostegium ruseiforme Br. eur. lagiothecium denticulatum Br. eur. — Silesiacum Br. eur. CLIX Hypnum uncisatum Hedw. — cupressiforme L. var. filiforme. — molluscum Hedw. — purum L, Hylocomium splendens Br. eur. — loreum Br. eur. Marsupella emarginata Spruce. Lophocolea cuspidata Limnpr. — fragrans (De Not.). — Rare es- pèce, découverte autrefois par de Notaris dans l'ile de Capraja (située entre la Corse et les côtes de la Toscane), et qui n’a peut-être pas été retrouvée de- puis. J'en ai vu une seule plaque sur de la terre humide mélangée de débris organiques, au bord du Vecchio, entre 1000 et 1100 mètres, le 23 mai. Cette plante m'avait beaucoup frappé sur place; je l’ai bien cherchée le reste de la journée du 23 mai et aussi celle du 3 juin que j'ai passée en partie au bord du Vecchio, mais sans succès. Elle est extrémement rare dans les herbiers, et j'aurais été heureux de pouvoir en faire une ample distribution ({). Cephatozia bicuspidata Dum. — lunulæfolisa Dum. (C, mullifiora R. Spruce), — eurvifolia Dum. — Ces deux es- pèces, la seconde surtout, s’éten- dent sur les troncs morts en larges plaques couvertes de fruits. Kantia Trichomants Lindb. Blepharostoma trichophytium Drm. — Surtout au voisinage du Vec- chio. Rare. Diplophyllum albicans Dum. Scapania undulata Dum. Radula complanata Dum.— Fructilié, mais plus souvent stérile et pro- pagulifère. Madotheca lævigata Dum. , (1) Le Lophocolea fragrans a été trouvé par MM. Bottini et Levier dans lle de Giglio, qui fait également partie de l'archipel toscan. CLX Madotheca rivularis Nees (1). — Avec quelques périanthes. Commun à l’état stérile. Lejeunea serpyllifolia Libert. Frullania Tamarisei Dum. SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Frullania dilatata Dum. — fragilifolia (Tayl.). Pellia epiphylla Corda. — Surtout au bord du Vecchio. Aneura palmata Dum. Plus particulièrement dans le lit d’un torrent affluent du Vecchio qui coupe la route un peu avant l’hôtel de la Foce (1 100-1 200 mètres, c’est- à-dire au-dessous et au-dessus de la route) : Fissidens adiantoides Hedw. Blindia trichodes Lindb. — Étroite- ment attaché aux blocs de gra- nit du lit du torrent. Cette cu- rieuse espèce ou variété avait déjà été indiquée à Vizzavona par Philibert. Elle m’a paru fort rare. Amphoridium Mougeotii Sch. Webera nutans Hedw. var. longi- seta. Bryum pseudotriquetrum Schw. Mnium undulatum Weis. — punctatum Hedw. var. elatum. Pseudoleskea atrovirens Br. eur. — Abondamment fructifié. Brachythecium salicinum Br. eur. — populcum Br. eur. — plumosum Br. eur. Thamnium alopecurum Br. eur. Hypnum molluscum Hedw. — Très abondant, en formes compactes, toujours stériles. Marsupella emarginata Spruce. Aplozia pumila Dum. Jungermannia exsecta Schmid. — Lyoni Tayl. (2). Plagiochila asplenioides M. et N. — Très commun et en magnifique état de fructification. Chiloscyphus polyanthus Corda. Scapania undulata Dum. — Espèce commune le long de tous les filets d'eau de la forêt. Elle se présente sous des formes di- verses, dont la variété purpu- rascens, et fructiñie bien. Sur les pentes de la Pointe Grado, qui domine la Foce en face du monte d’Oro et s'élève à 4 589 mètres, la forêt se continue et, avec elle, la même végétation. Pour éviter les redites, je citerai seulement entre 1300 et 1 400 mètres : Fissidens taxifolius Hedrw. Diphyscium foliosum Mokr. Pseudcleskea atrovirens Br. eur. — Bien fructifié et qui monte jus- qu’au sommet de la Pointe. Hypnum uncinatum Hedw. Aplozia sphærocarpa Dum. (1) Je laisse provisoirement à cette plante le nom de M. rivularis. J'avoue que je ne me suis arrêté qu'avec quelques réserves à cette détermination, et que l'indication par Philibert du M. rivularis à Vizzavona m'a un peu influencé. Elle n'appartient pas au M. Levieri Steph., découvert par M. Levier dans les forêts des montagnes de la Toscane, et sur lequel M. Levier avait appelé mon attention. M. Stephani, à qui mon Hépatique a été commu- niquée, ÿ verrait une espèce nouvelle, M. lamelliflora Steph. mss. , (2) Avec MM. Pearson et Stephani, j'appelle Jungermannia Lyoni Tayl. l'espèce généralement connue sous le nom de J. quinquedentata et quina jamais plus de trois lobes aux feuilles. Les droits de la priorité deivent passer après ceux du bon sens. F. CAMUS. — MUSCINÉES RECUEILLIES EN CORSE. CLXI À 1400 mètres se montrent : Grimmia conferta Funck. Rhacomitrium patens Hüb. De 1400 à 1500 mètres : Rhacomitrium canescens Brid. Jungermannia alpestris SChleich. Fructifié. Plusieurs formes. — lycopodioides Wallr. Heterocladium dimorphum Br. eur. — Fiærkei W. M. Alicularina scalaris Corda. --- Lyoni Tayl. Non loin du sommet, vers 1580 mètres, on trouve quelques toulfes du Dicranum longifotium Ehrh. stérile. En redescendant sur le versant opposé, le long d’un chemin muletier qui, après force détours, aboutit à la grande route de la Foce, on peut recueillir un grand nombre des bonnes espèces de Vizzavona. Je me con- tente de signaler entre 1 400 et 1 200 mètres : Barbula ruralis Hediv. — Forme, sur du type. les troncs d’arbres, des plaques | Grimmia torquata Grev. étendues, lâches, à tiges lon- | Bryum pallescens Schleich. gues, teintées de rouille sur | Eurhynehium erassinervium Br. leurs parties anciennes, ne dif- eur. var. lurgescens. férant pas d’ailleurs autrement | Plagiothecium piliferum Br. eur. Un peu au-dessus de la Foce, à droite de la route est un vieux fort Sénois. Sur le ciment calcaire qui en unit les pierres, on est assez étonné de trouver : Barbula vinealis Brid. Stérile, mais abondant et bien — revoluta Brid. développé. Encalypta streptocarpa Hedw. — Le Monte d'Oro (2391 mètres) est situé sur la rive gauche du Vecchio. La forêt de Vizzavona s’étend sur sa base, mais la végétation y est bien plus maigre et s'élève moins haut que sur la rive droite du Vecchio. Le Sentier, suivi au début pour l'ascension, passe surtout dans les parties découvertes. De 1400 à 1500 mètres : Grimmia apocarpa Hedw. Bryum alpinum L. — Conferta Funck. —- Mildeanum Sch. | — Commutata Hüb. — pseudotriquetrum Sche. — unicolor Hook. — Fructifié. Bartramia ithyphylla Brid. Rhacomitrium patens Hüb. Atrichum undulatum P. Beuuv. — Aciculare Brid Pterogynandrum filiforme Hedw. — Sudeticum Br. eur. Hypnum cupressiforme : ”— Canescens Brid. Alieularia sealaris Corda. €hera annotina Bruch. K T. XLVUI. CLXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 49014. Vers 4600 mètres : Weisia Wimmerisna Br. eur. Fissidens adiantoides Heduw. Ceratodon purpureus Brid. Grimmia apocarpa Hedw. var. gra- cilis. — conferta Funck. — commutata Hüb. Rhacomitrium sudeticum Br. eur. — canescens Brid. Entre 1650 et 1750 mètres : Weisin WWimmeriana Br. eur. Rhabdoweisin fagax Br. eur. Dicranum scoparium Heduw. Grimmia commutala Hüb. Rhacomitrium lanuginosum Brid. Amphoridium Mougeotii Sch. Bryum pallescens Schleich. Polytrichum juniperinum Wild. Vers 2000 mètres : Dicranoweïsia crispula Léndb. Fissidens adiantoides Hediw. Didymodon eylinérieus B;:. eur. Berbula tortuesa W, ci M. — subulata (Hedw.). — ruralis (Hedr.). Rhacomitrium sudeticum Br. eur. Encalypta ciliata Hoffm. — Probable- ment var. microstoma (capsules À 2050 mètres: Pleuridium subulatum Rabenh. Orthotrichum rupestre Schleich. Encalypta ciliata Hoffm. Webera cruda Bruch. Heterocladium heteropterum Br. eur. Hypnum cupressiforme L. Jungermannia alpestris Schleich.? Diplophyllum taxifotium Dun. Radula germana Jack.” Pseudoleskea atrovirens Br. eur. Heterocladium dimorphum Br. eur. Isothecium myurum Brid. Brachythecium albicans Br. eur. -— reflexum Br. eur. Plagiotheciumelegans Sch.— Touffe unique. un peu jeunes). Webera cruda Bruch. Heterocladium dimorphum Br. eur. Plagiothecium denticulatum Br. eur. Hypnum uncinatum Hedw. Andreæa alpestris SCA. Marsupella emarginata Spruce. Commun à toutes les hauteurs. Lejeunea serpyllifolia Libert. — Pseudoleskea atrovirens Br. eur. — Stérile. Excursion à Vico, Evisa et la forêt d’Aïtone. Cette excursion était au programme de la session. La majeure parte du trajet entre Ajaccio et Vico d’une part, entre Vico et la forêt d'Aitone d'autre part, a été faite en voiture. Les nombreuses rampes forçant sou- vent les chevaux à marcher au pas, j'ai pu descendre çà et là et glaner le long du chemin. Je crois inutile de publier l’énumération des plantes ainsi recueillies : elle est trop incomplète pour donner une idée exacte de la végétation de la route parcourue, bien qu’elle renferme beaucoup de localités nouvelles. nil. F. CAMUS. — MUSCINÉES RECUEILLIES EN CORSE. CLXIII À Calcatoggio, dans le village même : Dicranella varia Sc. Trichostomum mutabile Bruch. Barbula cuneifolia Brid. var. spathu- læfolia. Entosthodon Templetoni Schw. Funaria convexa Spruce. Webera Tozeri Sch. Bryum Donianum Grev. Philonotis rigida Brid. — Très beau. Scicropodium cæspitosum Br. eur. — Près du bureau de poste, Eurhynchium Swartzii Curnow. — Stokesii Br. eur. Rhynchostegium rusciforme Br. eur. Kantia Trichomanis Lind0. Reboulia hemisphærica Raddi, Targionia hypophylla L. Anthoceros punctatus L. À Sagone, pendant que mes collègues exploraient les terrains vagues et les sables de la grève, j'ai pris les devants sur la route de Vico. Le long de la route, on peut voir : Ditrichum subulatum Hpe. Didymodon luridus Horns. Pottia Wilsoni Dr. eur. Barbula cuneifolia Brid. — Squarrosa Brid. Entosthodon Templetoni Scho. Grimmia trichophylla Grev. Webera Tozeri Sch. Bryum Donianum Grev. Bartramia stricta Brid. Riecia Michelii (Raddi) Levier. Sur les bords de la Sagone, ou rivière de Sagone, à quelques mètres seulement au-dessus du niveau de la mer : Fissidens taxifolius Hed. Barbula cylindrica (Tayl.). Fontinalis antipyretica L. Brachythecium rivulare Br. eur, Eurhynchium Swartzii Curnow. — Pumilum Sck. Amblystegium riparium Br.eur. Fossombronia angulosa Raddi. Metzgeria furcata Dum. Sphærecarpus Michelti Bell. Riccia ciliata Hoffm. — Très rare. À la fontaine de Casale, j'ai quitté mes collègues, et j'ai fait à pied le reste du trajet jusqu'à Vico. Entre la fontaine et le col Le Saint-Antoine de Vico, de 300 mètres environ à 496 mètres, j'ai Constaté : Weisia viridula Hedw. nCophorus Bruntoni Lindb. Campylopus polytrichoides De Not, eratodon corsicus Br. eur. Barbula Brebissanii Brid. Mmmia pulvinata Sn. — Schultzii Héb. = trichophylla Grev. aComitrium aciculare Brid. , ‘anescens Brid. var. ericoides. Hedwigia ciliata Ebrh. Mphoridium Mougeotii Sck. Encalypta vulgaris Hoffn. wwebera annotine Bruch. Bryum alpinum L. — Fructifié. — Donianum Grev. Bartramia stricta Brid. — pomiformis Hedw. Pogonatum aloides P. Beauv. — urnigerum P. Beqauv. Antitrichia curtipendula Brid. Camptothecium aureum Br. eur. Eurhynehium Swartaii Curnow. Hylocomium triquetrum Br. eur. CLXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Marsupella emarginata Spruce. Scapania compacta Dum. Catypogcia cricetorum Raddi. Madotheca Thuja Dum. Jungermannia bicrenata Ldby. Aneura pinguis Dun. Cephalozia dentata Lindb. Entre le col et la ville de Vico, on peut recueillir : Eeratodon corsicus. touffes de toute beauté. Barbula princeps De Not. — En | Brachythecium alhieans Br. eur. La route de Vico au col de Sevi monte presque constamment et avec une forte pente. On peut donc assez souvent quitter la voiture ; malheu- reusement les abords immédiats de la route n’offrent qu’un assez faible intérêt pour le bryologue. Je signalerai seulement au voisinage du col (1000-1094 mètres) : Campylopus polytrichoides De Not. Pogonatum alpinum. P. Beauv. Bryum gemmiparum De Not. Le Leptodon Smithii fructifie à 900 mètres, le Barbula princeps, mal développé toutefois, atteint 950. La forêt d'Aïtone est fort belle ; peut-être est-elle aussi riche en Muscinées que celle de Vizzavona. Le temps ne m’a pas permis de l’ex- plorer avec autant de soin que cette dernière. Je n’ai vu que la lisière de la forêt, du côté qui regarde Evisa, et la partie qui s'étend de là à la maison forestière, sans m’éloigner beaucoup du torrent d’Aïtone. Tous ces points s’écartent peu de l'altitude de 900 à 950 mètres. La liste sui- vante comprend une dizaine d’espèces que je n’ai pas rapportées de Vizzavona. Dicranowcisia cirrata Lindb. Tetraphis pelluctda Hedw. — Fruct. Oncophorus Bruntoni Lindb. Webera annotina Bruch. Dichodontium pellucidum SC. Bryum Donianum Grev. — Le long Dicranella heteromalla Sch. d'un petit torrent tributaire du Dicranum scoparium Hedw. torrent d’Aïtone. Aussi bien Fissidens taxifolius ed. fructifié qu’en plaine. F. adiantoides Hedw, — pseudotriquetrum Schtv. india acuta Br. eur. Mnium affine Bland.— Fructifié. Grimmia Schultzii Hüb, — punctatum Hedw. var. elatum. prmanni Sch. Aulacomnium androgynum Schw. — \ ntrium polyphyllum Br, eur. Fructifié. Amphoridium Mougeotii Sch. Bartramia Halleriana Hedw. Ulots Hutebinsiæ Hamm. — Touffe | — ithyphylla Brid. unique, Philonotis fontana Brid. Orthotrichum rupestre Schleich. — (capillaris?) Rhaconritrium aciculare Brid. Polytrichum formosum Hedw. — heterostichum Brid. Diphyscium foliosum Hokr. — Canescens Brid. Neckera pumila Hedw. — patens Hüb. — complanata Hüb. F. CAMUS. — MUSCINÉES RECUEILLIES EN CORSE. CLXV Antitrichia curtipendula Brid. Jungermannia Lyon! T«yl. Pterygophyllum lucens Brid. Lophocolen euspidata ],mpr. Pterogynandrum filiforme Hedw. Chiloscyphus polyanthus Cordu. Isothecium myurum Brid. Cephalozia divaricata Spruce. Brachythecium velutinum Br. eur. — lanulæfotina Dum. — Très beau — Rutabulum Br. eur. et bien fructifié. — rivulare Br. eur. — Parfois fruc- | Lepidozia reptans Dum. — Fructi- tifié. fié. Scleropodium Illecebrum Br. eur. Scapania compacta Dum. Eurhynchium myosuroides Sc. — undulata Dum. — Swartzii Curnow. Madotheca lævigata Dum. — Stokesii Br. eur. Radula complanata Dum. Plagiothecium denticulatum Br. eur. | Frutlenia Famarisci Du. Hypoum cupressiforme. L. — et var. | — teagiitolia (Tayl.) filiforme. Pellia cpiphylta Corda. à — molluscum Hedw. Aneura pinguis Dum. — eugyrium Sch. — palmata Dum. — Chargé de — purum /. fruits. Hylocomium splendens Br. eur. — pinnatifida Dum. — triquetrum Br. eur. — multifda Dun. Marsupella emarginata Spruce. Metzgeria furcata Dum. Fegatella conica Corda. — Fructifié. Jungermannia ventricosa Dicks. Autour d'Evisa, les Châtaigniers sont abondants. Leurs trones donnent asile aux espèces suivantes : Orthotrichum rupestre Schleich. Orthotrichum leiocarpum Br. eur. — — Lyellii H. et T. — Rare. Très commun. Notons encore, sur les murs en pierres ‘sèches, quelques touffes du Ptychomitrium polyphyllum Br. eur. et, près de la fontaine de Caracuto, le Philonotis fontana Brid. richement fructifié. Dans la matinée du 28 mai, j'ai abandonné mes collègues partant les uns pour les Calanches, d’autres à Guagno, d’autres enfin à Ajaccio, et Suis descendu dans la Spelunca. On nomme ainsi une dépression pres- que à pic dont le fond est occupé par le confluent du torrent d’Aïtone et de la rivière de Porto. Après avoir descendu près de quatre-vingts lacets, on se trouve à plus de 500 mètres en contre-bas d'EÉvisa (altitude du fond : 250 mètres contre 800 au début du sentier) et, les granits fantas- tiquement découpés fermant l’horizon de toutes parts, on ne voit plus le Ciel qu’au-dessus de soi. Ii semble que l’on soit au fond d’une caverne, d’où le nom de Spelunca. J'ai rapporté de cette excursion, indépendam- ment d'espèces déjà plus d’une fois citées dans les listes pré- tédentes : Campylopus fragitis Br. eur. Entosthodon Templetoni Schw. ‘ens taxifotius edw. — ericetorum Br. eur. | Barbula Brebissonii Brid. Leptodon Smithii Mohr. — Fructifé. rimmia leucophæa Grev. Neckera pumila Hedw. CLXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Neckera complanata Hüb. — Forme. Rhynchostegium confertum Br. eur. | Madotheca lævigata Dum. — rusciforme Br. eur. Lejeunea ovata (Tryl.). Alicularia sealaris Cordu. | — serpyllifolia Libert. Diplophyllum albicans Dum. Calypogeia ericetorum Raddi. Fossombronia angulosa Raddi. Cephalozia dentata Lindb. L’encaissement de la rivière de Porto ne permet pas de la suivre long- temps. J'ai trouvé sur ses bords : Brachythecium rivulare Br. eur. | Brachythecium ptumosum Br. eur. Un vieux pont génois permet de traverser la rivière. Le ciment cal- caire qui unit les pierres du pont fournit, au milieu de ce massif granitique, un support approprié au Gymnostomum calcareum Br. germ., qui s’y développe bien et y fructifie. Corte et environs. Après la clôture de la session, je suis allé m’établir pendant quelques jours à Corte. Cette ville, le cœur de la Corse, est fort pittoresque. Assise sur le flanc et au sommet d’un rocher escarpé dont Île point culminant (500 mètres environ) domine de cent mètres la basse ville, au confluent de la Restonica et du Tavignano aux eaux merveilleusement limpides et dont les vallées sont encaissées entre de hautes montagnes, placée en outre au voisinage d’une bande de calcaire, elle est pour les botanistes un centre d’excursions éminemment intéressantes. Par mal- heur, la chaleur y est excessive, et les Mousses précoces y sont pour la plupart en fort mauvais état en juin. Au-dessous de la citadelle, sur le coteau abrupt qui descend au Tavignano : Weissia viridula Hediw. Pottina Wilsoni Dr. eur. Didymodon tophaceus Jur. Trichostomum nitidum SC. Barbula atrovirens Sch. — cuneifolia Brid. — gracilis Schw. — reroluta Brid. — Squarrosa Brid. — Brebissonii Brid. — Ssubulata (Hediw.). — intermedia (Brid.). Grimmia leucophæa Grev. Hedwigia ciliata Ehrh. Orthotrichum anomalum Hedw. Encalypta vulgaris Hoffm. Funaria hygrometrica (L.). Entosthodon curvisetus C. Müll. Webera Tozeri (Grev.). Bryum torquescens Br. eur. jartramia stricta Brid. Leptodon Smithii Mohr. Pterogonium gracile Swartz. Leucodon sciuroides Schw. | Fabronia pusilla Raddi. — Arbori- cole et saxicole ! Homalothecium sericeum Br. eur. Scleropodium Illecebrum Br. eur: Eurhynchium circinatum Br. eur: Madotheca Thuja Dum. Targionia hypophylla L. F. CAMUS. — MUSCINÉES RECURILLIES EN CORSE. CEXVIT Au bord du Tavignano et dans son lit (400 mètres) : Bryum argenteum L. — gemmiparum De Not. — Fructi- fié. (Commun autour de Corte.) Fontinalis squamosa L. — Très rare et mal développé. Brachythecium rivulare Br. eur. Rhynchostegium rusciforme Br. eur. Hypoun filicinum L. Sur les murs du faubourg de Scaravaglie : Pottia Ianceolata C. J/üll. Didymodon luridus Horns. Trichostomum nitidum SCA. Barbula muralis Hedw. var. rupes= tris. Barbula vinealis Brid. — intermedia (Brid.). — princeps De Not. — inermis (Wont). — Rare. — Hornschuchiana Schullz. La vallée de la Restonica, dans ses premiers kilomètres en amont de Corte, m’a fourni les espèces suivantes : Weisia viridula Hedw. Dicranella varia Sch. Dicranum scoparium Hedw. Campylopus polytriehoides De Not. Fissidens hryoides Je4w. Barbula atrovirens Sc. — Cuneifolia Brid. — Unguiculata Hedw. — Squarrosa Brid. — Subulata { Heduw.) Grimmia apocarpa Heduw. — Pulvinata Sm. — Schultzii Hüb. — trichophylla Grev. — Hartmanni Sch. — Rare. — leucophæa Grev. Rhacomitrium aciculare Brid. Hedwigia ciliata Ehrh. Amphoridium Mougeotii Sch. Orthotrichum rupestre Schleich. — tenelilum Bruch. — leiocarpum Br. eur. Encalypta vulgaris Hoffm. Utaria convexa Spruce. ebera annotina Bruch. — Cruda Bruch. Bryum Misdeanum Jur. — Capillare L. — Donianum Grev. Anomobryum juliforme So/ms-L. Num affine Bland. Bartramia pomiformis Hediw. — Stricta Brid. Philonotis fontana Brid. — \bondam- ment fructifié. — marchica Brid. — Plante mâle. Atrichum undulatum P. Beauv. — angustatum D. eur. — Plante mâle abondante; je n'ai pas trouvé la plante femelle, Pogonatum aloides P. Beuuv. Polytrichum piliferum Schreb. — juniperinum Wild. Neckera crispa Hedw. Pterogonium gracile Swrartz. Leucodon sciuroides Schw. Homalothecium sericeum. Br. eur. Camptothecium aureum Br. eur. Brachythecium Rutabulum Br. eur. Scleropodium Illecebrum Br. eur. Eurhynchium Swartzii Curnon. Rhynchostegium rusciforme Br. eur. Amblystegiam riparium Br. eur. Hypnum cupressiforme L. — cuspidatum £L. Kantia Trichomanis /indb. Radula complanata Du. Frullania Tamarisei Dum. — dilatata Dum. Lunularia vulgaris Mich. Reboulia hemisphærica Réddi. Targionia hypophylla L. Corsinia marchantioides Ruddi. Riccia Michelii (Raddi) Levier Anthoceros… CLXVITI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. La route qui suit la vallée monte par une pente peu sensible, et l'on n’est guère, au bout de quatre ou cinq kilomètres, qu’à 600 mètres d alti- tude. Quelques kilomètres plus loin, sur un escarpement humide, on trouve de belles touffes du Bryum alpinum L. chargées de fruits. La vallée du Tavignano est coupée à une petite distance au-dessus de Corte par une bande de calcaire qui nous vaut les espèces sul- vantes : Hymenostomum tortile Br. eur. Philonotis calcarea Sch. Gymnostomum calcareum Br. germ. Eucladiam verticillatum Br. eur. Trichostomum crispulum Bruch. Barbula membranifolia (Hook.). Hypaum filicinum L. — commutatum Hedw. JSungermannia acuta Ldby. Pellia calycina Nees. — intermedia (Brid.). On trouve encore dans la vallée du Tavignano, sans s’écarter au de de deux ou trois kilomètres de Corte, une partie des plantes de la vallée de la Restonica, et aussi les espèces suivantes : Hymenostomum microstomum R. Br. Fissidens taxifolius Hedi. Barbula gracilis Schw. var. viridis. Grimmia commutata Hwb. Orthotrichum anomalum Hedrw. Bryum torquescens Br. eur. — gemmiparum De Not. — Fructifié. Leptodon Smithii Mohr. Habrodon perpusillus (De Not.). — A l’entrée de la vallée. Hypnum stellatum Schrb. var. pro- tensum. | Calypogeia ericetorum Raddi. Madotheca Thuja Dum. Riccia Michelii Raddi._ — inerme et forme ciliée. Forme L'Atrichum angustatum Br. eur. est beaucoup plus rare dans la vallée du Tavignano que dans celle de la Restonica. CE . LI ? ja Vers les dernières maisons de Corte, à l’entrée de la route de Bastia, sur les vieux arbres : Barbula papillosa Wils. | Orthotrichum diaphanum Schrad. La route de Castirla, qui se détache de celle de Bastia, est très int ressante à son début. Un talus suintant est couvert de concrétions Ca . , . V3 . n re- caires où, parmi les touffes d’Adiantum Capillus-Veneris, on peut cueillir : Eucladium verticillatum Br. eur. — Très fertile. Gymnostomum calcareum Br. germ. Didymodon tophaceus Jur. Barbula fallax Hedu. Philonotis calcarea Sch. Southhya nigrella Spruce. — tophacen Spruce. Pellia calycina Vees. S . . . . t: Sur les bords d’un ruisseau voisin et sur les rochers qui l’encaissen F. CAMUS. — MUSCINÉES RECUEILLIES EN CORSE. CLXIX Didymodon luridus Horns. état. — spadiceus Limpr. Barbula Brebissoni Brid. Trichostomum crispulum Bruch. Webera carnes Sch. — nitidam Sc. Bryum gemmiparum De Not. — Bien Orthotrichum... — Espèce du groupe fructifié. Cupulatum! dont je n'ai rap- | Rhynchostegium tenellum Br. eur. porté qu’une touffe en mauvais | — confertum Br. eur. En regagnant la route, sur les talus herbeux et les affleurements rocheux : Barbula cylindrica (Tuyl.). Eurhynchium circinatum Br. eur. — princeps. De Not. Rhynchostegium megapolitanum Br. — Subulata (Hedw.). eur. — Abondant et bien fruc- Encalypta vulgaris Hoffm. tifié. Camptothecium aureum Br. eur. Le lac de Mélo. C'est de Corte qu'on peut faire l'exploration du massif et monter au Sommet du monte Rotondo (2625 mètres). Je savais qu’il était impos- Sible de dépasser une certaine altitude sans trouver de la neige. Je me Suis borné, en attendant une meilleure occasion, à atteindre le lac de Mélo. Pour y arriver, on remonte la vallée de la Restonica. On suit pendant une douzaine de kilomètres un chemin assez large, mais impraticable aux voitures, et que je connaissais pour en avoir exploré une partie quelques jours auparavant (Voir plus haut, page cLxvir). Au lieu de lraverser la Restonica et de remonter vers les bergeries de Timozzo, direction classique des ascensions au monte Rotondo, j'ai suivi, sur une longueur de sept à huit kilomètres, un mauvais sentier muletier qui longe d’assez près la rivière. Ce sentier traverse la partie supérieure de la forêt de la Restonica. Cette forêt, assez sèche, m’a paru beaucoup Moins riche que celles de Vizzavona et d’Aïtone. J'ai reconnu au passage Un certain nombre d'espèces des forêts corses, mais aucune n’est Spéciale. Tout sentier cesse aux dernières bergeries. On grimpe pendant Encore une heure, et l’on arrive au lac de Mélo, situé à une altitude ‘environ 1750 mètres. Le jour où j'ai fait cette course, le 11 juin, le lemps était fort orageux et mon baromètre s’en est ressenti, Comme j'ai pu m'en apercevoir en le consultant aux mêmes endroits à l'aller et au retour. Je ne crois pas toutefois m’éloigner beaucoup de la vérité, en Altribuant la cote 1750 au lac de Mélo. C’est une cuvette d’un kilomètre Environ de tour, qui reçoit elle-même les eaux d’un petit lac situé pis aut, et d’où s'échappe la branche principale de la Restonica. Ses bords étaient encore en partie couverts de neige et un immense bloc de glace, CLXX SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. sorte d’iceberg, flottait à la surface du lac, dont il occupait au moins un tiers. Devant ultérieurement explorer plus en détail le massif du Rotondo, je crois prématuré de donner la liste totale de mes récoltes. Je me contente de donner la liste des espèces que j'ai récoltées au bord du lac ou dans ses environs immédiats. Weisiæ Wimmeriana Br. eur. Grimmia torquata Grev. — fanalis Schwægr. Rhacomitrium sudeticum Br. eur. — Caneseens Brid. Amphoridium Mougeotii Sc. Encalypta ciliata Hoffm. Bryum alpinum L. — Mühlenbeckii Br. eur. —- pallescens Schleich. Polytrichum juniperinum Wild. Hypnum uncinatum Hedrw. Andreæa Rothii W. et M. Sphagnum acutifolium et W. — subnitens R. et W. — compactum DC. (S.rigidum Sch.). Marsupella sphacelata Spruce. — Abondant. Alicularia compressa $7n. Hep. Cephalozia bicuspidata Dum. | — fluitans (Nees) R. Spruce. — Très (Ehrh.) R. — commune L. — Rare? et stérile. Brachythecium reflexum Br. eur. — Sur les souches de l’A/nus sua- rare dans les touffes de Sphai- gnes. Madotheca rivularis Du. veolens. Çà et là des cuvettes plates, à la surface ou entre les rochers, donnent asile à quelques-unes des plantes précédentes — Marsupella spha- celata, Bryum Muhlenbeckii, Alicularia scalaris, etc. — jusquà un niveau d’une centaine de mètres inférieur à celui du lac. Elles sont accompagnées des espèces suivantes : Aulacomniun palustre Schw. | Brachythecium albicans Br. eur. Pogonatum alpinum Rôhl. | Hypnum exannulatum Gümb. var. Pseudoleskea atrovirens Br. eur. | purpurascens. Forêt de Valdoniello. La forêt de Valdoniello est située au fond de la région du Niolo. Elle semble intéressante, Je n’en connais que la partie orientale, aux alen- tours de la maison forestière de Frascaja, située à l'endroit ou Ja route d’Albertacce au col du Vergio pénètre dans la forêt. J'ai Suivi là un affluent du Golo, en ne m’écartant guère de l'altitude de 1000 mètres. Dicranoweisia cirrata Lindb. Dichodontium pellueidum SC. Dicranum strictum Schleich. — Très fertile. — Scoparium Hedw. Blindia acuta Br. eur. Ceratodon purpureus Brid. Barbula subulata (Heduw.). — prineeps De Not. Grimmia apocarpa Hedw. — Schultzii Hüb. — Hartmanni Sch. — torquata Grev. Hedwigia ciliata Ehrh. ‘F. CAMUS. — MUSCINÉES Amphoridium Mougeotii Sch. — Ma- gnifiques touffes chargées de capsules. Orthotrichum rupestre Schteich. — Jleiocarpum Br. eur. — Lyellii H. et T. — Fructifié. Webera nutans Hedio. — annotina Bruch. — Fructifié. Bryum capillare L. — pallescens Schleich. | — pseudotriquetrum Sch. | Mnium punctatum Hedw. | Aulacomnium androgynum Schw. — | Fructifié. | Bartramia ithyphylla Brid. | Pogonatum aloides P. Beauv. — ürnigerum P. Beau. Polytrichum piliferum Schreb. Fontinalis antipyretica L. Antitrichia curtipendula Brid. | lerogynandrum filiforme Hediw. et var. heteropterum. Pseudoleskea atrovirens Br. eur. Isothecium myurum Brid. Homalothecium sericeum Br. eur. Brachythecium albicans Br. eur. — Fvulare Br. eur. — Plumosum Br. eur. RECUEILLIES EN CORSE. CLXXI Scleropodium Illecebrum Br. eur. Thamnium alopecurum Br. eur. Hypnum cupressiforme L. Marsupella emarginata Spruce. Aplozia pumila Dumn. Plagiochila asplenioides Nees. Lophocolea euspidata Limpr. Chiloscyphus polyanthus Corda. Cephalozia Columbæ Sp. nOÙ.? — Parmi les touffes du Dicranum strictum. Cette espèce se rap- proche des Cephulozin Massa- longoi R. Spruce et C. papite losa Douin. Elle réclame un nouvel examen. Ne pouvant l'identifier avec certitude, j'ai dû lui donner, au moins provi- soirement, un nom. Kantia Trichomanis /indb. Scapania compacta Dum. — undulata Dum. Madotheca lævigata Dum. Frullania Tamarisei Dum. — dilatata Dum. Lejeunea serpyllifolia Libert. Aneura maltifida Dum. Mont. et Metzgeria furcata Dum. Pour aller de Corte à la forêt de Valdoniello, on passe par Castirla, d'où l’on descend au pont du Golo par des lacets dont les talus fournis- Sent plusieurs plantes intéressantes (e. g. Bryum gemmiparum fructifié). n Suit pendant plusieurs kilomètres le célèbre défilé de la Scala Santa Regina, où le Golo coule entre deux murailles de granit aux découpures étranges. Le talus de la route assez récent ne parait pas offrir au bryo- logue un grand intérêt. Il n’en est pas de même du bord du fleuve et Surtout de la rive droite qu'il serait possible d’atteindre en plusieurs endroits. Le temps ne m’a permis que de rares arrêts, et je n'ai à Signaler que le Grimmia rivularis. Quelques heures passées autour de Calacuccia (71-800 mètres), centre du Niolo, m'ont fourni, malgré le ais temps, une assez bonne série d'espèces, parmi lesquelles je Qiterai : Pottia Innccolata C. Müll. | Barbula fallax Hedw. | — revoluta Brid. | — Princeps De Not. ane thectum aïlbicans Br. eur. leropedium eæspitosum Br. eur. Marsupella commutata (Gottsche). — Avec fruits complètement développés. | Jungermannia lycopodioides Wallr. Scapania irrigua Dum. Weisia viridula Hedw. CLXXIT SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. Calvi. Le littoral et la plaine de Calvi mériteraient plus qu’une visite rapide et surtout devraient être étudiés à une saison moins avancée que la mi- juin. De là la pauvreté de mes récoltes. | Sur la côte même, en s’éloignant de la Ville-Haute dans la direction dé la pointe de la Revellata : di names nt dd de Pottia Wilsoni Br. eur. Polytrichum juniperinum Wälid. Trichostomum flavovirens Bruch. — | — piliferum Schreb. Fructifié. Brachythecium Rutabulum Br. eur. — littorale Mitt. — Je crois avoir | Scleropodtum cæspitosum Br. Eur. également rapporté cette plante | Eurynchium Swartzii Curnow. d’Ajaccio et de quelques locali- | — speciosum Milde. tés de l’intérieur. Toutefois je | Rhynchostegiella littorea Limpr. n'ose l’affirmer, certaines formes | Rhynchostegium confertum Br. eur. jeunes du Trichostomum muta- | — megapolitanum Br. eur. | bile étant difficiles à distinguer | Archidium phascoides Brid. — En | du T. littorale. gazons compacts. Didymodon tophaceus Jur. Frullania dilatata Dum. Barbula cuneifolia Brid. Fossombronia angulosa Raddi. — sSquarrosa Brid. Riccia… Grimmia leucophæa Grev. Dans la plaine d’alluvion qui s’étend à l’est de Calvi et dans la basse vallée de la Ficarella : Fissidens incurvus Starke. Camptothecium aureum Br. eur. Entosthodon Templetoni Sche. Archidium phascoides Brid. — ericetorum Br. eur. Calypogeià ericetorum Riddi. Bryum erythrocarpum Schw. Jungermannia acuta Ldbg. — pseudotriquetrum Schw.— Forme | Riccia fluitans L. grèle. — Michelii (Raddi) Levier. Sur les arbres de la route de Bastia : Orthotricham tenellum Bruch. Bonifato. On désigne sous ce nom une maison forestière située à moins de 600 mètres d'altitude, sur le versant nord de la chaine principale des montagnes de l’île, et dominant la vallée de la Ficarella. Elle est distante de 20 kilomètres de Calvi. Cette charmante localité, visitée par M. Mabille en 1867, lui avait fourni deux des plus belles Mousses de l’île, le Fisst” dens serrulatus et le Breutelia arcuata. C’est en leur honneur que j'a entrepris la course à mon tour : j'ai eu la satisfaction de les retrouver eten même temps d'ajouter quelques nouveautés à la flore corse. F. CAMUS. — MUSCINÉES RECUEILLIES EN CORSE. CLXXIII A 100 ou 150 mètres d’altitude au-dessous de la maison forestière, se montre sur les rochers des bords de la route le Breutelia arcuata, en touffes magnifiques, toujours stériles malheureusement. De la maison forestière, on descend, à travers bois, par un sentier en lacets, au bord de la Ficarella dans le voisinage de laquelle se concentre lherborisation. Dans les bois et au bord de la rivière (altitude moyennne 450-500 mètres), on trouve : Pleuridium subulatum Rabenh. Weisia viridula Hedw. Dicranum scoparium Hedto. Campylopus polytrichoides De Not. Fissidens decipiens De Not. — serrulatus Brid. — J'ai réussi à trouver quelques capsules. La plante stérile est assez abon- dante. Trichostomum mutabile Bruch. Barbula convoluta Hedtw. — Squarrosa Brid. — subulata Hedw. rimmia apocarpa Hedw. — Schultzii Brid. — trichophylla Grev. — leucophæa Grev. Rhacomitrium patens Hüb. — âciculare Brid. — Protensum À. Braun. — lanuginosum Brid. — Canescens Brid. Y8odon viridissimus Brid. Amphoridium Mougeotii Sck. Orthotrichum rupestre Schleich. = leiocarpum Br. eur. ebera cruda Bruch. "— Annotina Bruch. Fÿum alpinum L. — Fructifié. — Capillare L. — Donianum Grev. Mnium affine Bland. artramia pomiformis Hedrw. hilonotis.… reutelia arcuata Sch. — Bien moins D: abondant que sur la route. iphyscium foliosum Mohr. Leptodon Smithii Mohr. Pterogonium gracile Swartz. Neckera complanata Hüb. Leucodon sciuroides Schw. Antitrichia curtipendula Brid. Habrodon perpusillus (De Not.). — Fructifié. Heterocladium heteropterum Br. eur. Pterogynandrum filiforme Hedtw. Brachythecium albicans Br. eur. Scleropodium Illecebrum Br. eur. Hyocomium flagellare Br. eur. Eurhynchium myosuroides Sch. — crassinervium Br. eur. Rhynchostegium confertum Br. eur. Thamnium alopecurum Br. eur. Hypaum cupressiforme L. — molluscum Hedw. — purum L. Hylocomium triquetrum Br. eur. Jungermanoia hicrenata db. Cephalezia bicuspidata Dum. — dentata Lindb. Plagiochila asplenioides Mont. et N. Saccogyna viticulosa Dum. Diplophyllum albicans Dum. Scapania compacta Dum. — undulata Dum. Madotheca lævigata Dum. Radula complanata Dum. Lejeunea serpyllifolia Libert. Frullania dilatata Dum. — Tamarisei Du. — fragilifolia Tayl. Fossombronia angulosa Raddi. Metzgeria fureata Dum. Lunularia vulgaris Mich. , : ? nC On remarquera dans la liste ci-dessus le mélange très marqué d'espèces nid ionales et d’espèces sylvatiques, aussi faible altitude, de Mousses comme Rhacomitrium palens, et surtout Ja présence, à une Webera CLXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. cruda, Pterogynandrum filiforme, etc. Le fait s'explique par le voisi- nage (5-6 kilomètres à vol d'oiseau) d’un massif montagneux d’une alti- tude considérable (2000 mètres et plus). Bastia. Grâce à M. Mabille, les environs de Bastia sont assez bien connus bryologiquement (1). Ne pouvant disposer à Bastia que d’une journée, je voulais entreprendre l’ascension du Pigno, au sommet duquel M. Mabille avait découvert l’Anacolia Webbii. Malheureusement cette course a été fortement contrariée par le libeccio (vent du sud-ouest) qui soufflait en tempête, et qui rend presque intenables les parties non abritées à partir du col de Teghimo. Je n’ai pu atteindre le sommet. Je crois inutile de fournir une liste des récoltes de cette excursion manquée. Je me con- tente de signaler les espèces suivantes, qui ne se trouvent pas parmi les récoltes dont M. Mabille m'avait confié la détermination il y a quelques années. Eucladium verticillatum Br. eur. et très rare. Bryum provinciale Philib. — Stérile | Riccia Michelii (Raddi) Levier. (1) Cf. Fernand Camus, Note sur les récoltes bryologiques de M. P. Ma- bille en Corse, in Revue bryologique, XXII, 1895, n° 5. LUTZ ET MAIRE. — LICHENS RÉCOLTÉS EN CORSE. CLXXV RAPPORT SUR LES LICHENS RÉCOLTÉS EN CORSE PENDANT LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE ET HORS SESSION ; par MM. L. LUTZ ct R. MAIRE. Nous donnons, sous ce titre, la liste des Lichens récoltés en Corse, en 1900, par M. Lutz, et en 1901, pendant et après les excursions de la Société botanique, par M. Maire. ‘Comme notre attention était plus particulièrement attirée par d’autres Yégélaux et qu'aucun spécialiste lichénologue n’a pris part à la session, nos récoltes ont été forcément assez restreintes. Elles ont été en grande partie déterminées par M. Boistel et par M. l'abbé Harmand : nous adressons à ces complaisants autant que Savants lichénologues nos meilleurs remerciements. Houoniux muscicoLa (Fr.). — Ajaccio, grotte du Casone, juin 1900. CALICIUM sALIcINUM Pers. — Sur bois pourri de Hêtre, à Vizzavona, 24 mai 1901. CLADONIA ENDIVIÆFOLIA (Dicks.) Fr. — Pelouses au Monte d'Or, 23 mai 1901; à Porto-Vecchio, 1° janvier 1903. * FURCATA (Huds.) Schrad. — Forêt de l’Ospédale, juillet 1900. * FURCATA (Huds.) Schrad. var. RACEMOSA (Floerk.) Nyl. — Guagno, juin 1900. C. ruRcATA (Huds.) Schrad. var. cymosa Floerk. — Poggio di Nazza, juin 1900. L C. FIMBRIATA f. TuBærorMis Fr. — Forêt de Vizzavona, juin 1900. C. ALCICORNIS (Lghtf.) Fr. Nyl. — Forêt de Vizzavona, juin 1900; rochers granitiques à Porto-Vecchio. n G. CErvicornis (Aeh.) Flot. Nyl. — Guagno, juin 1900; Forêt d’Aïtone, juin 1900. L * PYXIDATA (L.) Fr. Nyl. — Forêt d'Aïtone, juin 1900. C CL: RANGIFERINA (L.) Web. — Ajaccio, colline du Salario, juin 1900 €. RANGIFORMIS Hoffm. — Rochers granitiques à Porto-Vecchio. C C D + FIMBRIATA (L.) Fr. Nyl. — Forêt de Vizzavona, juin 1900. : + PIMBRIATA Fr. var. caRpopHoRA (Flot.). — Poggio di Nazza, juin 1900. C. FIMBRIATA var. RADIATA Fr. — Bois de Chènes verts, entre Evisa et . Cristinacce, juin 1900. | ç. FIMRRIATA var, RADIATA Fr. var. SUBULATA (L.).— Forêt de Vi Yona, juin 1900. Z1à- CLXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. RocceLLa Paycopsis Ach. — Rochers granitiques de Mezzo-Mare, îles Sanguinaires, 31 mai 1901. Usnea PLicaTa (L.) Hoffm. — Sur Abies pectinata, montagne de Ca- gna, 4 juin 1901. U. BARBATA Fr. — Forêt de l’Ospédale, juillet 1900. ALECTORIA JUBATA Ach. Nyl. var. IMPLExA Hffm. — Forêt de Vizza- vona, juin 1900. EvERNIA PRuNASTRI (L.) Ach. — Ajaccio, colline du Salario, juin 1900. —- Sur Hêtre, à Vizzavona, 23 mai 1901, assez répandu dans les maquis de la Corse, octobre 1902. E. DivaricaTA (L.) Ach. Nyl. — Forêt de l’Ospédale, juillet 1900. E. FuRFURACEA Mann. — Forèt de l’Ospédale, juillet 1900. — Sur Pin Laricio, à Vizzavona, 23 mai 1901. RAMALINA caLicarRis (L.) Fr. Nyl. — Forêt de Vizzavona, juin 1900. R. scopuLorum (Retz.) Nyl. — Environs de Sartène, juillet 1900. NEPHROMIUM LÆVIGATUM (Ach.) Nyl. — Guagno, juin 1900. N. ToMENTOSUM Nyl. — Rochers granitiques, Lac de Nino. PELTIGERA CANINA (L.) Hffm. — Très répandu dans les forèts et dans les maquis. STICTA SILVATICA Ach. — Poggio di Nazza, juin 4900. LOBARIA PULMONACEA (Ach.) Nyl. — Sur les Hêtres, à Vizzavona, à Bavella, juin-juillet 1900; mai-juin 1901; sur les Arbousiers, dans les maquis, à Pietrapola, 2 janvier 1903; Ajaccio, route de Sant’Antonio, mai 1901. PARMELIA CONSPERSA Ach., Nyl. — Ajaccio, grotte du Casone, juin 1900; rochers granitiques à Porto-Vecchio. P. TiLIACEA (Hoffm.) Ach. Nyl. — Poggio di Nazza, juin 1900; sur les branches de Quercus pubescens à Bavella. P. FuLIGINOSA (Fr.) Nyl. — Poggio di Nazza, juin 1900. > 7 . . . . . P. PROLIxA (Ach.) Nyl. — Ajaccio, route des Sanguinaires, juin 1900. P. saxaTiLiS Ach. — Sur Chène-liège à Porto-Vecchio. ) - jui P. SAXATILIS Ach. var. A1zont (Del.). — Environs de Sartène, juillet 1900. — Forêt d’Aitone, juin 1900. » . + P. SAXATILIS L. var. FRAUDANS Nyl.— Forêt de l'Ospédale, juillet 1900. ) *Q o + P. PHYSODES Ach. var. LAprosa Ach. — Forêt d’Aïtone, juin 1900. P. EXASPERATA DN. — Sur les branches de Quercus pubescens à Bavella. L, LUTZ ET MAIRE. — LICHENS RÉCOLTÉS EN CORSE. CLXXVII PLATYSMA GLAUCUM (L.) Nyl. — Sur Chéne-liège, à Porto-Vecchio. Piarysma GLaucuM Nyl. var. FazLax (Webb.). — Forêt de Vizzavona, juin 14900. ANAPTYCHIA CILIATA (Nyl.). — Forêt de Vizzavona, juin 1900. PHYSCIA PULVERULENTA (Schreb.) var. DETONSA Nyl. — Forèt de Viz- zavona, juin 1900. P. FURFURACEA (L.) Nyl. — Forêt de Vizzavona, juin 4900. P. oBscura (Fr.). — Forêt de Vizzavona, juin 4900. P. AIPoLIA Nyl. — Ajaccio, grotte de Casone, juin 1900; rochers grani- tiques, à Porto- Vecchio. P. ALBINEA (Ach.). — Rochers granitiques, au lac de Nino, 1800". P. srELLARIS (L.) Nyl. — Sur les troncs de Quercus Suber, Ajaccio; sur Jes branches de Quercus pubescens, à Bavella. ANTHORIA PARIETINA Nyl. — Ajaccio, juin 4900 ; (CC.). PSEUDOPHYSCIA AQUILA Ach. — Ajaccio, route des Sanguinaires, juin 1900 ; Poggio di Nazza, juin 1900. GYRoPHoRA Hinsura Flot. — Forêt d'Aitone, juin 1900. G. cyLinprica (L.) Ach. — Rochers granitiques, au lac de Nino. G corRuGaTA (Ach.) Nyl. — Rochers granitiques, au Coscione. UuBiLicaRtA PUSTULATA (Dill.) Hofm. — Rochers granitiques, au lac de Nino. LEcanora PYRACEA (Ach.) Nyl. — Sur les écailles des cônes de Pin, à Vizzavona, 23 mai 1901. L. ventosa Ach.— Rochers granitiques, au Coscione. L. saxicoLa (Poil.) Ach. — Rochers granitiques, au lac de Nino. L. sugrusca (L.) Ach. var. cuLarona Ach.— Sur les Oliviers, à Boni- facio. L. susrusca Ach. var. cLagraTA Ach. — Forêt de Vizzavona, juin 1900 ; sur les Hêtres, forêt d’Aitone. L. arra Ach. — Poggio di Nazza, juin 1900. L. PARELLA Ach. var. ARBOREA Schær. — Forêt d'Aïtone, juin 1900. LEcanora (Rinodina) exieua (Ach.) Nyl. var. pymiva (Ach.) Th. Fr. — Sur les écailles des cônes de Pin, à Vizzavona, 23 mai 1901. L. (Rinodina) LEecanonina (Mass.) Th. Fr. — Ajaccio, route des San- &uinaires, juin 1900. L T. XL. CLXXVIIS SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 190L. CALOPLACA AURANTIACA {Lightf.). — Poggio di Nazza, juin 4900. UnctoLarra pusruLaTA (L.) Nyl. — Ajaccio, route des Sanguinawres, juin 4900. PErTusARTA Gomwunis DC. Forêt.de Vizzavona, juin 4900. P_'scurénratra. — Forét.de Nizzavona, jnin 4900. — Poggio di Nwza, juin 4900. P. coccones Ach. — Forêt de Vizzavona, juin 4900. LecipeA ceocrapxicA (L.) DC. — Forêt d’Aîtone, juin 1900. — Très répandu sur des rochers granitiques dans la montagne el dans la plaine. L. conrzuexs Schær. — Forêt d’Aïtone, jain 1900. L. #uRCO-RUBENS Nyl. — Poggio di Nazza, juin 1900. L. cRusruzarTa Aeh. var. sOREDIZOpES Lamy. — Ajaccio, colhine du Salario, juin 1900. Ls PARASEMA Ach. — Surdes écailles des cônes de Pin, à Vizzavoua, 23 mai 1901 ; sur l’écorce du Hêtre, forêt d’Aïtone. BuELLiA STELLULATA, Tayl. -— Poggio di Nazza, juin 4900. ARTHONIA ASFROIDEA A ch... Sur les Hèêtres, forêt d’Aïtone. LEPROCAU&ON - a NuM -(Ach.) [Détermination incertaine]. — Lasarel 12 d'ARÇAPa ILE PO MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CLXXIX PRODROME D'UNE FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE, par ME. René MAIRE, docteur ès sciences, chargé de travaux pratiques à la Faculté des sciences de Nancy, avec la collaboratian de MM. P. DUMÉE, phar- macien, ancien vice-président de la Société mycologique; Louis LAUTZ, docteur ès sciences, chef de travaux à l’École de Pharmacie de Paris. Ce travail ne devait être primitivement qu’un rapport sur les Champi- gnons récoltés pendant la session extraordinaire de la Société bota- nique de France en Corse en 1901; mais les récoltes ayant ëté assez nombreuses et considérablement augmentées par les excur- sions faites hors session en 1901, 1902 et 1903 par lun de nous, nous avons décidé, sur le conseil de plusieurs personnälités mycolo- giques, de joindre à nos récoltes personnelles tout ce qui avait été publié antérieurement, et de réunir le tout sous le titre de Proûrome d’une Flore mycologique de la Corse. Nous n’avons pas la prétention de fournir un catalogue des richesses fongiques de l’île, qui ne pourront être connues qu’à la suite de longues études d’un mycologue local; le seul but de notre travail est de donner un aperçu sommaire de la végétation fongique du pays, une vue den- semble, à l’état d’ébauche, il est vrai, mais qui, telle quelle, pourra peut-être rendre quelques services à l'étude encore si embryonnaire de la distribution géographique des Champignons, et faire connaître quel- ques espèces nouvelles ou critiques découvertes en Corse. Les études antérieures sur la flore mycologique de la Corse sont peu nombreuses. M. HarioT a publié, dans le Compte rendu de la 39° ses- sion de l'Association française pour l’avancement des sciences, une bibliographie très complète du sujet. Il a, de plus, signalé l'existence dans les.herbiers Montagne et Patouillard d’un certain nombre d'espèces récoltées en Corse par SocEIRoL (1820-1823), par le vicomte de FoREs- TLER (4837-1841), par LÉveILLÉ (1841). Il a étudié ces Champignons et a ainsi enrichi la flore mycologique de la Corse d’un certain nombre d'espèces intéressantes, qu’il a ajoutées à celles déjà connues dont il a publié le recensement général, mis au courant de la nomenclature actuelle, et en rectifiant quelques erreurs. Les Champignons nouveaux pour la Corse que nous énumérons lans ce travail proviennent de plusieurs sources différentes : les uns ont été récoltés par MM. Duwée, Lurz et MaiRE au cours de la session de la Société botanique (mai 1901), d’autres ont été récoltés par MM. Lurz CLXXX SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. et MAIRE hors session (juin 1901) et par M. Marre en juillet, octobre et décembre 1902 et en janvier et avril 1903; d’autres nous ont été en- voyés par M. le commandant FERToN, de Bonifacio; enfin, les derniers ont été découverts et figurés par RomAGNoLr. RomaGnozi, né à Montefiore (Italie) en 1792, mort à Bastia vers 1863, a laissé une iconographie inédite des Champignons de la Corse. Cette iconographie est précédée d’un Discours préliminaire, sorte d’autobiographie. Reçu pharmacien le 20 mai 1816 à l’Université de Rome, RomacnoLi dut s’expatrier en 1820 à cause de ses opinions libé- rales. « J'abandonnai, dit-il, pour mes opinions politiques le sol de mon pays en 1820; je passai dans l’ancien royaume de Livourne à cause de l'approche des troupes autrichiennes; m’ayant été défendu de rester dans celte ville, je résolus de m’exiler dans la patrie du plus grand capitaine des temps modernes et je débarquai en Corse, à Bastia, en 1821... Bien que muni d’un diplôme de pharmacien. il m’a été impossible de trouver une place de pharmacien; ne pouvant pas com- muniquer avec ma famille pour recevoir des ressources et vivant presque de privations, je fus enfin obligé de rechercher ailleurs que dans ma profession les moyens d’assurer honnêtement mon existence. » Roma- GNOLI exerça alors à Bastia le métier de peintre décorateur; il se maria, essaya d'obtenir du gouvernement pontifical l’autorisation de retourner dans son pays; cette autorisation lui fut refusée. Il fut transféré par le gouvernement français à Mende, puis à Clermont-Ferrand, où il connut LecoQ, qui développa song oût de l’histoire naturelle. Autorisé à retour- ner en Corse, il y fut autorisé comme pharmacien en juillet 1838; il devint citoyen français en 1849. En 1847, il avait enfin obtenu l’autori- sation de retourner dans son pays, autorisation dont il paraît n’avoir pas profité. 11 mourut à Bastia vers 1863. C’est surtout de 1840 à 1863 qu'il se livra à ses chères études d'histoire naturelle; il parcourut la Corse, y récoltant plantes, Champignons, minéraux et coquilles, réunissant des collections et un herbier qu'il a laissés à la ville d’Ajaccio. Pour plus de détails sur ses travaux de zoologie et de botanique phanéroga- mique, nous renvoyons le lecteur à la Notice qu’a publiée sur RomAGNOLI M. DoumET-ADANsoN (Bull. Soc. bot. de France, session extraordinaire en Corse, 1871). . RowaGNoLt utilisait son talent de peintre pour figurer les Champi- gnons qu’il rencontrait; il a réuni toutes ses aquarelles en un album qu’il a légué à la ville d’Ajaccio, dans le musée de laquelle il se trouvé actuellement. Cet album se compose de cent quatre-vingt-dix-Sépl planches, en moyenne assez bonnes, représentant presque autant d'espèces fongiques. " un MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CLXXXI Malheureusement RomaGNoLt paraît avoir manqué de livres; aussi ses déterminations sont-elles d'ordinaire peu exactes et sa nomencla- ture ultra-fantaisiste ; les étiquettes sont donc presque toutes inutilisa- bles. Pour beaucoup d'espèces, RoMAGNOLI a également rapporté des noms vulgaires, qui paraissent plutôt d’origine italienne que corse. Nous en avons cependant cité quelques-uns à titre documentaire. Grèce à l’obligeance éclairée de M. Bopoy, maire d’Ajaccio, et de M. PERALDI, conservateur du musée de la ville, nous avons pu étudier soigneusement les aquarelles de RomaGnoi et les soumettre à MM. Bov- DIER et PATOUILLARD ; ces études nous ont permis d’identifier avec certi- tude un assez grand nombre d’espèces, avec doute quelques autres ; enfin, un certain nombre ne peuvent être reconnues, leurs figures étant mal exécutées ou incomplètes. * * *% A l'heure actuelle, nous connaissons donc en Corse sept cent qua- rante-six espèces de Champignons, qui se répartissent entre les diffé- rents groupes de la façon suivante : Myxomycètes, 13. Phycomycètes, 14. Hémiascomycètes, 1. Ascomvycètes, 112. Hémibasidiés (Ustilaginées), 23. Protobasidiomycètes, 92. Autobasidiomycètes, 424. Imparfaits, 67. Le petit nombre des Ascomycètes et des Phycomycètes tient évidem- Ment à la rapidité et au manque de recherches, ces Champignons étant difficiles à trouver, ou sporadiques. Quant aux Autobasidiomycètes, leur nombre est déjà respectable; il se décompose de la façon suivante : Hétérobasidiés, 4. Homobasidiés, Protohyméniés, 1 Euhyméniés, Cantharellinées, 27. Polyporinées, 64. Agaricinées, 286. Gastromycètes, 39. : Parmi les Agaricinées, les faits les plus saillants sont le nombre et ondance des Russulacées (quarante-six espèces) et, au contraire, la CLXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. rareté des Cortinaires. Cela s'explique d’ailleurs quand on se souvient de la nature du sol; la Corse est, en effet, presque entièrement grani- tique ou schisteuse, et la majorité des Cortinarius est calcicole. Les Hygrophoracées, formes septentrionales, sont également peu nombreuses, même dans la montagne. Il est encore difficile de dégager les affinités géobotaniques de la flore mycologique corse d’une façon bien précise : on constate cependant des affinités provençales et italiennes (Boletus Boudieri, Polyporus simu- lans, ete.), et enfin des affinités africaines (Scleroderma (Areolaria) sp. Secotium acuminatum, etc.). De plus, un certain nombre d’espèces paraissent jusqu'ici spéciales à la Corse, par exemple Boletus corsicus, B. albidus: d'autre part Hexagonia Marcucciana n’est encore connu qu’en Sardaigne et en Corse. Naturellement, certaines plantes phanérogames endémiques ont leurs parasites spécialisés et par conséquent exclusivement corses : il en est ainsi pour Puccinia corsica, parasite de. l'Aronicum corsicum. Par contre, on trouve également des plantes endémiques parasitées par des espèces continentales, comme Bunium corydalinum, qui porte le Pucc. Bulbocastani bien typique; on trouve aussi des parasites d'espèces ubiquistes qui n’ont pas encore été observés hors de Corse:: Puce. Bes- chiana sur Luzula Forsteri, Pucc. Cyrnaea sur Juncus maritimus, Puce. Romagnoliana sur Cyperus longus; dans ce dernier cas, toute- fois, il serait imprudent de considérer ces parasites comme endémiques en Corse, de nouvelles recherches pouvant les faire rencontrer un jour ou l’autre sur le continent. Quoi qu'il en soit des relations de la flore mycologique corse avec celle des pays \v:sins, il convient d’en tracer un tableau d'ensemble en étu- diant successivement l'aspect et les principaux caractères de la végétation fongique dans les principaux milieux de l’île. l° Les Cistes. — La plus grande partie des régions basses de la Corse est couverte de maquis bas, formés presque exclusivement de Cistes (C. imonspetiensis, salvifolius, corsicus). Ces maquis bas présentent en aut ‘mne, après les premières pluies, une végétation fongique toute spéciale. On y voit apparaître par miäliers d’exemplaires, sur les brin- dilles et les souches des Gistes, une forme de Leucoporus arcularius passant à L. brumalis, qur n’est probablement qu’une variété plus tar” dive. Puis, sous les Cistes, on rencontre Boletus corsicus, Polysaccu crassipes, Clitocybe parilis, Amanitopsis vaginata var. plumbea, Russula depallens, Eactarius torminosus, puis, plus tard dans la saison, en décembre : Clavarta cristata, Helvelta sutcata, Hygropho- MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA GORSE. CLXXXHI rus virgineus var. roseipes, H. pratensis, Tylostoma fimbriatum, Phylacteria caryophyllea. 2° Les maquis hauts. — Les maquis hauts sont formés de Myrtes, dArbousiers, de Lentisques, de Phillyrea et de Chènes-Yeuses. Nous. n'avons pu assez étudier leur flore mycologique pour élucider ses carac- lères, qui paraissent peu accentués. 3 Les chétaigneraies. — Les châtaigneraies, très nombreuses dans toutes les basses et moyennes montagnes de la Corse, présentent une flore fongique assez semblable à celle que l’on observe en Frauce dans les mêmes conditions : Amanita cæsarea, Fistulina hepatica, Bole- lus regius, versicolor, Russula cyanoxantha, Lactarius. uvidus, bennius, volemus, piperatus, serifluus, controversus, Russula alu- lacea, fragilis, lepida, chamaeleontina, cyanoxantha, Leptonia Kerveynii, Entoloma nidorosum, Clitopilus Orcella, Marasmius Bulliardi, longipes, Cortinarius scutulatus, eristallinus, mgyrtil- linus, Cyanopus, collinitus, Lepiota excoriata, procera, Hydrum. 'épandum, rufescens, ferrugineum, etc, etc. # Les forêts. de Pins. — Ces forêts, composées de Pins maritimes Pour les plus basses, de Pins Laricios pour les plus hautes, et d’un mé- lange des deux pour les moyennes, sont assez riches en espèces ; les: plus Caractéristiques sont : Lepiota carcharias, cristata, clypeolaria, Mycena rosella,, Stropharia albocyanea, Russula nigricans, adusta,, Queleti, integra, punclata, fusca, olivascens, galoclwoa, sanguinea., Lactarins deliciosus, vinasus, aurantiacus, Tricholoma rutilans, decorum, equestre, terreur, Collybia conigena, Clitocybe aurantiaca, Pleurotus porrigens, Lentinus castoreus, Pholiota muricata, mar gi a, Flammula sapinea, picrea, Boletus Boudieri, bovinus, varie Jus, luteus, granuiosus, Polyporus canfluens, abietinus, mar jà- Matus, Trametes Pini, Corticium puberum, Rhizopogon lxtzolus, Ceratiomyxa hydnoidea, porioidea, Physomitra infula, Morchella deliciosa, Gyromitra esculenta, Acetabula leucomelas, etc. S° Les foréts de Sapins. — Le Sapin (Abies pectinata) ne forme Pas de massifs purs en Corse; il est parfois mélangé au Pin Laricio, sur- tout dans Ja forèt d’Aitone, qu’il tend à envahir et où il forme déjà de Petits bosquets à peu près purs. Ces bosquets m'ont fourni les Champi- &nons Suivants, qui s’y rencontraient exclusivement : Hygrophorus pu- doriuus, Lentinus squamosus, Marasmius Abielis, Leucoporus tuba- "48; de plus, ils étaient earactérisés par l'abondance de. il Amanila Muscaria, d'ordinaire assez rare en Corse. CLXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 6° Les forêts de Hétres. — Ces forêts sont assez abondantes dans les montagnes de Corse, au-dessus de 1000 à 1200 mètres; elles montent jusque vers 1600-1700 mètres. Elles présentent un assez grand nombre d'espèces qui leur sont propres, telles que : Mucidula mucida, Mycena haematopus, cruenta, Marasmius alliaceus, chordalis, Pleurotus conchatus, petaloides, Pholiota muricata, Polyporus lentus, num- mularius, Corticium lacteum, incarnatum, cinereum, Arcyria in- carnata, Trichia chrysosperma, fallax, Helotium æruginascens, Exidiopsis effusa, Hypocrea rufa, Ustulina vulgaris, Eutypa spinosa. Nummularia Bulliardi, Tremella viscosa, Diatrype disciformis, stigma, etc. 7 Les prairies subalpines. — Les prairies subalpines ne paraissent pas très riches en Champignons; nous les avons d’ailleurs peu étudiées, ne lesayant parcourues que dans des saisons défavorables : nous n’avons pu noter que l’abondance de l’Anellaria separata sur les bouses, au printemps, et la présence de l’Helotium Marchantiæ. Les hauts maquis d’Alnus suaveolens ne nous ont fourni qu’un Champignon : Lachnum bicolor var. alpinum. En dehors de ces quelques types de végétation fongique bien caracté- risés, il resterait encore à étudier les forêts de Chênes-Yeuses, les sables litloraux, riches en Gastromycètes (Polysaccum Cranium, Sclero- derma Geaster, Astrœus hygrometricus, Lycoperdon polymorphum: Secotium acuminatum, etc.); ces études ne peuvent guère être qu'ébauchées dans des voyages ; seul, un habitant du pays pourrait les mener à bien; malheureusement la Corse manque des ressources scien- tifiques nécessaires. Alors que l’île sœur, la Sardaigne, possède deux Universités, celle de Sassari et celle de Cagliari, la Corse n’a aucun établissement d'enseignement supérieur. Cette situation, évidemment regrettable, d'autant plus regrettable que la Corse est un pays dont les habitants ont presque toujours la plus grande ardeur pour l'instruction; explique que très peu d’indigènes se soient livrés à des recherches de science, ce qui fait que l'exploration scientifique de la Corse esi à l'heure qu’il est moins avancée que celle de telle ou telle de nos colonies dont la fondation est de fraîche date. Dans lout ce qui précède, nous n'avons pas parlé de la nature chi- mique du sol : celle-ci est en effet à peu près la même dans toute la Corse : les granits, porphyres, diorites et schistes sont des roches non calcaires, dont les caractères physiques paraissent à peu près seuls faire varier, fort peu d’ailleurs, la végétation. 11 y a toutefois en Corse quelques flots calcaires : le plus important est celui de Bonifacio : on y rencontre naturellement quelques Champi- MAIRE DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CLXXXV gnons spéciaux, et toute la flore fongique y présente également un carac- tère particulier. On retrouve des Cistes sur les terrains calcaires de Bonifacio : ils abritent encore l'Hygrophorus virgineus var. roseipes, le Lactarius torminosus, le Clavaria cristata, etc.; mais, par contre, on y chercherait vainement Helvella sulcata, Boletus corsicus, etc., qui réapparaissent dès qu’on franchit les limites de l’ilot calcaire. Dans les bosquets de Chênes-Yeuses, les olivettes et les pelouses arides qui couvrent les terrains calcaires de Bonifacio partout où les Cistes n'existent pas ou n'existent qu'à l’état isolé, nous avons rencontré un certain nombre de Champignons qui paraissent spéciaux à ces terrains calcaires, ou du moins qui ne s’observent qu’exceptionnellement dans le resle de la Corse. Ce sont : Helvella crispa, Hydnocystis piligera, Leptonia euchlorum, Volvaria gloiocephala, Pholiota togularis, Cla- varia vermicularis, fastigiata, Geaster fimbriatus, etc. Voilà, dans leurs grandes lignes, nos connaissances actuelles sur Ja géographie mycologique de la Corse : elles sont encore bien imparfaites, Car seules, répétons-le, les études d’un habitant du pays pourraient ame- ner à des connaissances un peu complètes sur ce sujet. Qu'il nous soit permis, en terminant, d'adresser nos meilleurs remer- ciements à MM. Boupier, PATOUILLARD et SACCARDO, qui on! bien voulu nous aider de leur science consommée et de leur longue expérience Pour un grand nombre de déterminations, et enfin MM. le commandant FERTON et SrEFANI, de Bonifacio, qui ont bien voulu nous guider dans la recherche des Champignons les plus intéressants de leurs environs. CLXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. BIBLIOGRAPHIE 1830. Dugy, Botanicon gallicum. contient l’indieation de trois Champignons : Graphiola Phænicis, Torula Soleirolii Duby — Antennaria cislo- phila Fr., Dothidea Arbuti Spr. 1835. RoBIQUET, Recherches historiques et statistiques sur la Corse, Rennes, 1835. Indication du Graphiola Phænicis et du Torula Soleiroli. 1841. LÉVELLLÉ, Fragments mycologiques, L et II (Ann. Sc. nat. bot., 1848). Description de deux espèces nouvelles de Corse : Melophia ophiospora, Polysaccum Cranium. 1863.. RoMAGNOLI, Collection des Champignons de la Corse, récoltés, dessinés et coloriés par Maximilien Romagnoli, ancien pharmacien et nalu- raliste. | Manuscrit conservé au Musée d’Ajaccio. 1877. BouLLu, Compte rendu des herborisations d’Ajaccio (Bull. Soc. bot. de France, session extraordinaire en Corse, mai-juin 1871). Indication de trois Champignons à Aspreto, près Ajaccio : Boletus edulis, Phal- lus impudicus, Colus hirudinosus. 1878. GizLor, D' X., Liste des Cryptogames récoltés en Corse pendant la ses- sion extraordinaire de 1877 (Bull. Soc. bot. de France, 18178, p. 131). 1896. RouLaxn, Aliquot fungi novi vel critici Galliæ (Bull. Soc. mycol..1896). Description de Boletus corsicus n. sp. et indication du Teichospora inverecunda. 1898. RoLLAND, Excursions mycologiques dans le Midi de la France et notam- ment en Corse, en octobre 1897 (Bull. Soc. mycol., 1898). Contient l’indication de cent cinquante-six espèces, dont six nouvelles. 1901. LurTz, Champignons récoltés en Corse pendant les mois de juin et de juillet 1900 (Bull. Soc. mycol., 1901). Contient l’indication de cinquante espèces. 1902. HanioT, Énumération des Champignons récoltés en Corse jusqu'à l'an née 1901 (Comptes rendus de Ass. Fr. Av. Sc., Congrès d'AJac- cio, 1901). Contient l'indication de deux cent quarante-cinq espèces. 1902. MAIRE et SaccarDo, Description d'espèces nouvelles de Corse, in Sac- cardo et Sydow, Sylloge Fungorum, vol. XVI. Description de six espèces ou sous-espèces nouvelles de Corse, indicar tion et description complémentaire du Septoria Hellebori Thüm: 1903. MAIRE et SACCARDO, Notes Mycologiques (Ann. Mycol.). Description de deux espèces nouvelles de Corse. MAIRE, LUMÉE ET' LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUK DE LA CORSE. CUXXXVIX EXPLICATION DES ABRÉVIATIONS Les Champignons identifiés d’après les aquarelles de ROMAGNOLr portent, aprés l’indication de la station et de la localité, la mention « Rom. » suivie du numéro de la planche de ROMAGNOLI. Les Champignons signalés par ROLLAND le sont d'ordinaire sans indication de localité; leur nom est suivi simplement de l'indication « Roll. 1897. » Enfin, les espèces signalées par LUTz. présentent, après l’indication de la localité, la mention « Lutz 1900. » Quant aux espèces signalées par Hariot, d’après Soleirol, le vicomte de Forestier, Léveillé, etc., elles présentent la mention « Hur. 1904. » MYXOMYCÈTES ENDOMYXACÉES * BADHAMIA MAcROCARPA Ces. — Sur la terre et les Hépatiques, à Ajaccio, 28 décembre 1902. * PAYSARUM GLOBULIFERUM Bull. — Sur l'écorce du Hêtre, à Vizzavona, 21 octobre 1902. * DbyMIUM DiFFORME Duby. — Sur les herbes sèches et les Cistes, à Ajaccio, 27 décembre 1902. * Fuuico seprica L. — Sur bois de Pin pourri, à Aïtone, 27 mai 1901. Sur le tan, à Bastia, 6 octobre 1844, Rom. 63. * SPUMARIA ALBA L. — Sur l'herbe, à Ajaccio, à Sartène, à Bonifacio, à Porto-Vecchio, décembre 1902, janvier 1903. | À TUBULINA FRAGIFORMIS Pers. — Sur le: bois pourri, dans la forêt d'Aïtone, 25 octobre 1902; dans la forêt de la Foce di Verde, 16 juillet 1902. LYCOGALA EPIDENDRON Buxb. — Sur hois de Pin pourri, à Aïtone, 27 mai 1901, 25 octobre 1902; à Zonza, 9 juin 1901; à Bastelica, 2 octobre 1902 ; à Vizzavona, 20 octobre 1902. À TRICHIA FALLAx Pers. — Sur bois de Hêtre, à Vizzavona, 21 octobre 1902. Var. BREvIPES Maire et Sacc. À typo differt stipitibus brevissimis vel nullis. Sur bois de Hêtre pourri, à Vizzavona, 23 mat 1901. * TRICRIA CHRYSOSPERMA Bull. — Sur bois de Hêtre pourri, dans la forêt de Campotile, vallée du haut Tavignano, 20 juillet 4902. * ARCYRIA INCARNATA Pers. — Sur bois de Hêtre pourri, à Vizzavana, 21 oc- tobre 1902. CLXXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. CERATIOMYXACÉES * CERATIOMYXA PORIOIDES À. et S. — Sur bois de Pin pourri, à Vizzavona, 20 octobre 1902. * CERATIOMYXA HYDNOIDEA Jacq. — Sur bois de Pin pourri, à Vizzavona, à Aïtone, mai 1901. PLASMODIOPHORACÉES * PLASMODIOPHORA ALNI Wor. — Sur les racines de l’Alnus glutinosa, où il forme des tumeurs de taille souvent considérable : bords des ruisseaux dans la forêt de Zonza, 9 juin 1901. PHYCOMYCÈTES PÉRONOSPORINÉES * PERONOSPORA AFFINIS Rossm. — Sur Fumaria capreolata, à Ajaccio, 22 mai 1901 ; à Sartène, 3 juin 1901. * PERONOSPORA ALSINEARUM Casp. — Sur les feuilles de Spergularia arenosû; à Ajaccio, sur la plage, 24 mai; sur Cerastium vulgatum, à Vico, 26 mai 1901, et dans toute Ja Corse, très répandu, décembre 1902, jan- vier 1903; sur Stellaria media, à Bonifacio, 30 décembre 1902. * PERONOSPORA CALOTHECA De Bary. — Sur les feuilles de jeunes pieds de Galium sp., à Ajaccio, 4 janvier 1903. * PERONOSPORA CORYDALIS De Bary. — Sur les feuilles de Corydalis fabacea (C. pumila), à la Foce de Vizzavona, au Monte d’Oro, 23 mai; au col de Vergio, entre Aïtone et Valdoniello, 27 mai 1901. -PERONOSPORA EFFUSA Grev. — Sur les feuilles de Chenopodium album, à la Punta, près Ajaccio (Lutz), juin 1900. * PERONOSPORA FICARLE Tul. — Sur les feuilles de Ranunculus Ficarit à Vizzavona, 23 mai 1901. * PERONOSPORA GRISEA (Ung.) De Bary. — Sur la face inférieure des feuilles de Veronica repens DC., dans les lacs desséchés du Coscione, 11 juillet 1902. Les Véroniques attaquées ne se rencontrent guère que dans les recoins des petits canaux profonds, à demi-recouverts par les touffes de Nardus, où cireulent les eaux; l'humidité constante et la diminution de l'éclairement sont donc les conditions les plus favorables à la propagatio® de ce parasite sur le Veronica repens. Les Véroniques attaquées prése"” tent des tiges dressées très allongées, à nœuds très espacés, avec des feuilles d’un vert pâle plus petites et plus allongées que celles des indi- vidus sains. MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CLXXXIX * PERONOSPORA Lait A. Braun. — Sur les feuilles de Lamium Purpureum, à Ajaccio, 25 mai 1901. * PERONOSPORA soRDIDA Berk. — Sur les feuilles d’un Verbascum, à Ajaccio, 22 mai 1901. *BREMIA Lacrucæ Regel. — Sur les feuilles de Lapsana communis, à Car- giaca, 15 juillet 1902. * PLASMOPARA NIVEA Ung. — Sur les feuilles du Smyrnium Olusatrum, à Ajaccio et Sartène, mai-juin 1901; surle Conium maculalum, à Sar- tène, 3 juin 1901. * PLASMOpARA viricoLA De Bary. — Sur les feuilles de Vitis vinifera, dans les vignobles du cap Corse, de Corte, de Sartène, etc. * Cysropus cANnipus Lév. — Sur les feuilles, les tiges et les fleurs des Cru- cifères. Sur Sisymbrium polyceratium, à Cargèse ; sur Cardamine sil- vatica, à la montagne de Cagna; sur Capsella Bursa-pastoris, à Ajac- Ci0, etc. ; sur Arabis muralis, à Bonifacio. Nota. — Les échantillons rapportés de Cargèse étant restés quelques jours Sans se dessécher, par suite de l'impossibilité de changer ou d’étaler le papier qui les contenait, et n’étant pas soumis à une forte pression, ont développé à la surface des sores, sur les côtés non comprimés, un lacis de filaments mycé- liens dans lequel on trouve çà et là des agglomérations compactes d’oospores, qui atteignent et même dépassent la grosseur d’une tête de Sterigmatocystis higra garnie de ses spores, et sont facilement visibles. C’est une nouvelle preuve de la tendance qu'ont les Péronosporées à former des zygospores lorsque leur développement est entravé, que l’entrave soit lente et naturelle, où relativement brusque et artificielle, comme dans le cas ci-dessus. Seule- Ment, dans les conditions naturelles, la sécheresse du milieu ambiant empêche le développement des oospores de se faire extérieurement, et il a lieu à lin- térieur des tissus de la plante hospitalière, tandis que, dans notre cas, le déve- loppement s’est effectué dans un milieu humide, ce qui explique la présence de ces amas extérieurs d'oospores. MUCORINÉES * PHYCOMycEs NITENS Kunze. — Sur une bûche charriée par la rivière, près du pont du Golo, 2 juillet 1840, Rom. 37. DEUTÉROMYCÈTES (FORMES IMPARFAITES) SPHÉRIOIDÉES * PHOMA RAMULICOLA Cel. — Sur les rameaux morts de l'Olivier, à Ajaccio, 19 avril 1903. Conidies 3 X 2 x, basides filiformes assez longues, concep- tacles 300—500 p, érumpents ou immergés. En société avec Hysterogra- Phium Frazxini, dont il est peut-être Ja pyenide. CxC SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAFJUIN 1901. * PHOMA HERBARUM Pers. — Sur les plantes desséchées en hiver (Cichorium, Typha, Ferula, etc.) *PHonA AGarAnTHI Thüm. — Subsp. P. IRIDINA Maire et Sace., én Sacc. Syll. XVI, p. 1154. — Sur les tiges desséchées et blanchies d’Iris fœæti- dissima, à Mezzo-Mare, la plus grande des iles Sanguinaires, 31 mai 1901. A typo differt sporulis paullo angustioribus, nempe 9 X 2,5; basidüs bacillaribus 1620 X2; perilheciis æque sublanceolatis, aterrimis, 1/2-3/4 mm. long., 1/4 mm. lal. — Verisimiliter spermogonium Diaporthes cujusdam. Macropnoma OLEÆ DC. — Sur les feuilles de l’Olivier, à Calvi, ete. (Soleirol), Har. 1901. * MACROPHOMA HyYpaGLossi Mont. — Sur les cladodes desséchés de Ruscus aculeatus, à Ajaccio, 24 mai 1901. * PLacospHærIA NAPELLI Maire et Sacc. — In Saccardo, Syll. XVI, p. 8%. Stromatibus illis Mazzantiæ Napelli simillimis; sporulis oblongo-fusoideis reclis curvulisve, continuis, hyalinis, 12X 3u, apice selula curva lenuissima, 16 X 14, auctis; basidiis filiformibus brevissimis. Croît avec le Mazzantia Napelli Ces., dont il est sans aucun doute la forme spermogonienne. Sur les tiges desséchées de l’'Aconitum Napellus, au Coscione, 8 juin 1901. * PHYLLOSTICTA MACULIFORMIS Sacc. — Sur les feuilles languissantes du Chà- taignier, dans toute la Corse, en octobre. PAYLLOSTICTA MicrosTicTA Dur. et Mont. — Sur Arbutus Unedo, vallée de la Gravona, Bastia, ete. (Gillot.) PHYLLOSTICTA ARBUTI Desm. — Sur l’Arbutus Unedo, à Saint-Florent (Soleirol), Har. 1901. * PHYLLOSTICTA.QUERNEA Thüm. — Sur les feuilles desséchées ou languis- santes.de Quercus Ilex, à Ajaccio, 25 mai 1901. * VERMICULARIA (PRICHELLA Fr.— Surles feuilles de Myrtus communis, avec Ascochyta myrticola, à Ajaccio, 25 mai 1901. * VERMICULARIA TRICHELLA Fr. — Subsp. V. AROPHILA Maire et Sacc., ê Sacc. Syll. XVI, p. 894. A typo differt peritheciis membranaceis, pallide brunneis, setis fleæuoso-nodosis, pres septalis; sporulis rectis ves leniter curvulis, utrinque aculiusculis, 18-20 X . b. , out des taches, desséchées, au milieu desquelles s’observent les péri- thèces. Sur les feuilles vivantes d’'Arum italicum ; Ajaccio, 22 mai 1901. MYCOGALA PARIETINUM Sch. — Sur des plantes de Corse dans l’herbier Mon- tagne (Soleirol), Har. 1901. * UYTOSPORA TAMARICOPHILA Maire et Sacc., n. sp. — Stromaltibus sparsis, “pplanatis, ambilu rotundatis,ostiolo nico vel pluribus poris dehis 7 ceatibus, lectis contentu cirrisque albo-griseis ; sporulis cylindricis, ovoideo-cylindricis, vel suballantoideis, 3 X 1. MAIRE, DUMÉF ÆT LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CXCI Heb. in ramulis emortnis Tamaricis africanae, socio Glasterosporio tamaricino R. Maire Etang de Biguglia, 1 octobre 1902. Notu. — Cette forme est bien distincte de C. Tumaricis Brun., parses spores de 3 X 1 (au lieu de 5 X 2), et ses cirres blancs-grisâtres. Elle se rap- proche beaucoup des Cylosporella par ses spores souvent ovoides cylin- driques. * DARLUCA FILUM (Biv.) Cast. — En société avec Puccinia Romagnoliana sur Cyperus longus à l'embouchure du Liamone, 26 juillet 1902 ; avec Puc- Cinia cyrnaea et Pucc. cancellata sur les Juncus maritimus et acutus, au golfe de Figari, 29 décembre 1901. * ASCOCHYTA MYRTICOLA Maire et Sacc. — In Sacc. Syll. XVI, p. 930. Maculis amphigenis subcircularibus, circa 1 mm. diam., subtus rufulis, supra can- dicantibus, anguste atro-purpureo marginatis ; perithectis punctiformibus nigris, poro Perlusis; sporulis ellipsoideo-oblengis, utrinque obtusiusculis, 1-septatis, haud cons- triclis, 8-9 X 2,5-3p, plerumque 4-ocellatis, hyalinis. Sur les feuilles vivantes de Myrtus communis, à Ajaccio, 25 mai 1901, juillet 1902. Nota. — Cette espèce, que nous avons découverte en Corse, en mai 1901, Paraît assez répandue dans la région méditerranéenne; nous l'avons en effet retrouvée depuis sur le Myrte dans les maquis du cap Spartel (Maroc), en Septembre 1902, et dans les forêts entre Azasga et Yakouren (Grande-Kabylie), ‘n-octobre 4902. * Coniorayriom FucreLn Sacc. — Sur les portions des feuilles de Rhamnus Alaternus mortifiées par @Œcidium Alaterni, Porto-Vecchio, 15 avril 1903. Spores 4-5 X 3-4u. Associé à une forme de Coniothecium epidermidis Corda. * DIPLODIA viricoLa Desm.— Sur les sarments desséchés de Vitis vénifera, à La Monaccia, 29 décembre 1902. Nota. — Les spores de notre Diplodia sont distinctement verruculeuses, ce dont Desmazières ne parle pas dans sa description, peut-être par suite de l’in- Suflisance de son microscope. *DrLonia eLæopuiLA Sacc. et Roum. — Sur les rameaux morts de l’Olivier sauvage, à Bonifacio, 90 décembre 1902. * HENDERSONIA ARUNDINACEA Desm. — Sur les chaumes desséchés de Phrag- miles communis, dans les marécages du golfe de Figari, 29 décembre 1902. Spores 29 — 35 X 3 — 4. * Seproria HeLcesort (Thüm ?) Sacc. Syll. XVL, p. 9561! — Sur les feuilles d’Helleborus lividus, à Vizzavona, 24 mai 1901. * SEPTORIA PETROSELINT Desm. — Var. Artt R. Maire. À typo differt sporulis minoribus, 21-36 X 1-1,5. Produit des taches brunâtres et desséchées sur les feuilles d’Apium gra- Veelens : jeæwdins à Ajaccio, 1° juin 1901. CXCII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. * SEPTORIA HEDERÆ Desm. — Sur les feuilles de Hedera sp., jardins à Ajaccio, mai 1901. * SEPTORIA STACHYDIS Rob. et Desm.— Sur les feuilles de Stachys silvatica, à Vico, mai 1901 * SEPTORIA FICARIÆ Desm. — Sur les feuilles de Ranunculus (Ficaria) calthæ- folius, à la Punta di Pozzo-di-Borgo, 22 mai 1901 ; sur R. Ficaria à Aleria, 17 avril 1903. * SEPTORIA CYCLAMINIS Dur. et Mont. — Sur les feuilles des Cyclamen, à Vico et à Vizzavona, mai 1901. * SEPTORIA CONVOLVULI Desm. — Sur les feuilles et les calices de Convol- vulus Soldanella, sur la plage vers Aspreto, à Ajaccio, 24 mai 1901. Nota. — Les spermogonies amphigènes, à spermaties aciculaires (23- 40 X 1,5-2 y) continues ou obscurément uniseptées, droites, tendent à diffé- rencier la forme du Convolvulus Soldanella de celle des C. sepium et arvensis, mais ces divergences sont assez faibles et leur constance n’est pas démontrée. La description de la var. Soldanellæ Brun. correspond encore, moins à nos exemplaires (sp. 40-60 X 0,5-1 u). * SEPTORIA LUPULINA Ell et Kell. — Sur les feuilles de Humulus Lupulus, à Aleria, 17 avril 1903. Spores 30-40 X 15-2,5. * SEPTORIA OLIVÆ Pass. et Thüm. — Sur les feuilles tombées et pourrissantes de l’Olivier, à Ajaccio, 4 janvier 1903. — Spores 13-18 X 2,5 y. Saccardo donne par erreur 4 y pour la largeur; eu égard à la longueur, la spore serait alors bien peu différente d’une spore de Phoma Oleæ ; tandis qu’elle s’en éloigne en réalité par sa forme bacillaire et incurvée. * SEPTORIA PIRICOLA Desm. — Sur les feuilles des Poiriers dans les jardins à Piedicroce, 19 octobre 1902. SEPTORIA ATRIPLICIS West. — Sur Chenopodium murale à Calvi (Soleirol), Har. 1901. SEPTORIA ANEMONES Desm. — Sur Anemone stellata, à Corte (Gillot). ? SEPTORIA DAPHNES Des. — Sur Daphne oleoides, à Corte. « C’est probable- ment de cette espèce qu’a voulu parler M. Gillot, en indiquant à Corte le Septoria Mezerei. D'ailleurs Septoria Daphnes est synonyme de Lepto- thyrium Mezerei Lib. », Har. 1901. LEPTOSTROMACÉES * © . . LEPTOSTROMA VIRGULTORUM Sacc. — Var. oPACUM Sacc. in litt. | 4 typo differt peritheciis opace nigris, forte a matrice diversa et duriore, h. €. librillis corticalibus initio perithecia obtegenlibus; cetera eadem. Sur le périderme de l'Eucalyptus Globulus, à Ajaccio, 4 janvier 1903. * s : . iché LEPTOSTROMELLA PTERIDINA Sacc. et Roum. — Sur les tiges desséchées de MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CXCIII Pteris aquilina, à Quenza, 12 juillet 1902; sur Osmunda regalis, à Aïtone, 8 avril 1903. MELOPHIA OPHIOSPORA Lév. — Sur l'écorce du Quercus Suber en Corse (Léveillé), à Ajaccio, 4 janvier 1908. EXCIPULACÉES * HETEROPATELLA LACERA Fuck. — Sur les tiges desséchées de Bupleurum Stellatum, au Monte-Rotondo, 22 juillet 1902; forme voisine de la f. Dauct Sacc. C’est le stade conidien de l'Heterosphæria Patella Grev. MÉLANCONIACÉES *GLotosponium Ficariæ Cooke. — Sur les taches d’Entyloma Ranunculi, Sur les feuilles de Ranunculus lanuginosus à la Foce della Sorba, entre Ghisoni et Vivario, 16 juillet 4902. Conidies 15-30 X 4-5 u, quelquefois 1-pluriseptées, bourgeonnant à la façon des levures. Paraît être une forme conidienne de l’Entyloma Ranunculi, comme le Cy- lindrosporium Ficariæ Berk. Ce dernier toutefois se développerait surtout sur les laches jeunes, tandis que le Gloiosporium habite les taches âgées. * MARSONIA JUGLANDIS (Lib.) Sacc. — Sur les feuilles de Juglans regia, dans la vallée de Porto, 25 juillet 1902. MUCÉDINÉES . ASTEROPHORA PezizÆ Corda.— Sur l’hyménium de Lachnea hemisphærica, dans les châtaigneraies d’Orezza, 18 octobre 1902. * OvuLanra ASPERIFOLIL Sacc. — Sur les feuilles de Cynoglossum pictum, à Sartène, 3 juin 1901. * ACROSTALAGMUS LIGNORUM (Tode) Vuill., Bull. Soc. Sciences, Nancy, 1886. — Trichoderma lignorum Harz. — Sur les rameaux décortiqués du Hêtre, à Vizzavona, avec Hypocrea rufa, dont il serait la forme conidienne d'après Tulasne, 21 oct. 1902. PENICILLIUM AUREUM Corda ? — Cespitules de 1-2 mm., denses, jaunes ver- dâtres, conidies glauques, très abondantes, en chaïnettes divariquées, Ovoïdes 2-2,5 X 1,5-2 n. Sur les tiges et les feuilles desséchées du Cytinus Hypocislis, à Ajaccio, & janvier 1903. ? SEPEDONIUM TULASNEANUM Sacc. — Sur le Boletus luridus, à Corte, Roll. 1897. *Verricuum LATERITIUM Berk. — Sur le bois décortiqué du Chène-liège, à Ajaccio, 4 janvier 1903. | k * MxcoconE rose Link. — Sur Lactarius uvidus, à Orezza; sur Lepiotu . tÆCoriata, à Bastelica, octobre 1902. L T. XLVINI, GXCIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN OORSE, MAS-JUIN 1901. * CÉPHALOTAECIUM ROSEUM Corda. = Sur des tiges pourrissantes de Maïs, à Propriano, 28 décembre 1902. * OIbIUM pRYSiPHOIDES Fr. — Sur Bullota fœtida, Sartène (Lutz 1900); sur Glaucium flavum, à Cargèse, 24 juillet 1902. * Oinium sp. — Sur les feuilles de Ceratonia Siliqua, au Scudo près Ajaccio, juillet 1902. * SEPTOCYLINDRIUM BONORDENII Sacc. — Var. PANCRATIT Sace., in litt. Conidiis calenulatis, 30:36 X 3-4u, hyalinis, tandem (spurie) 2-3 septalis; hy- phis simplicibus fasciculalis, subconidiomorphis, sed sat evidenlibus, apice vulyo bidenticulalis. Parasite sur les feuilles vivantes de Pancratium ülyricum, à la Punta di Pozzo-di-Borgo, 22 mai 1901; à l’'Uomo di Cagna, 4 juin 1901. * RAMULARIA LACTEA Sace. — Sur les feuilles de Viola odorutu, où il forme des taches blanches nécrosées, Ajaccio, 21 mai 1901. * RAMULARIA GIBBA Fuck. — Sur les feuilles de Ranwneulus muricutus, à Ajaccio, Vico, Sartène, mai-juin 1901. # RAMULARIA CYNARÆE Sacc. — Sur Cynara Scolymus, jardins à Ajaccio, 44 juin 1901. * RAMULARIA THRINCLE Berl. et Sacc. — Sur Andryula sinuala et Seriola ælnensis, à Ajaccio, 25 mai 1901. DÉMATIÉES * CONIOSPORIUM ARUNDINIS Corda. — Sur les chaumes desséehés de l’Arundo Donax, à Ajaccio, 28 décembre 1902. * CONIOSPORIUM PUNCTIFORME Maire et Sacc. — In Saccardo, Sylloge Fun- gorum, XVI, 1902. _Acervulis laxe gregariis, alerrimis, solidiusculis, punctiformibus, applanalis, ane bitu suborbicularibus, 200-300 x diam.; pseudostromate minute parenchymalico, fu ligineo, erumpente; conidiis subsessilibus, globulosis, levibus, dilute fuscis, 45- 6h diam. Sur les parties desséchées et blanchies des feuilles et des chaumes de SChænus nigricans ! ‘en Corse, mai 1901. Trouvé sur des spécimens récoltés par M. P. Dumée (probablement sur les rivages du golfe d’Ajaceio : l'étiquette primitive à été égarée). * TUBERCULINA PERSICINA Dittm. — Fréquent en Corse sur diverses Urédinées, principalement sur les écidies : sur Puccinia extensicola I, à Biguglia, 14 juin 1901; sûr Puccinia Crepidisleontodontoidis 1, à Sartène D: . : s a: : 1 4, elc. 3 juin 1901; sur Zaghouania Phillyreæ 1, à Ajaccio, 22 mai 1901; ele * STACHYLIDIUN DEPAUBERATUN Maire et Sace. — In Saceardo, Sylloge Fun” gorum, XVI, p. 1005, 1902. Minulissimum, late gregarii, phyllogentm; ‘hyphis sterilibus repentibus, pete ramosis, brunneolis, fertilibus erectis, cylindricis, surswm tenualis, 150-200 X © Fr MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CXCV seplatis, fuligineis, maxima parle simplicibus, prope apicem ramulis sporigeris pau- C8, Opposilis vel lernatis, obclavatis, pallidioribus auctis, conidiis ovato-oblongis, levibus, 9-11X4-4,5 4, dilutissime olivaceis. Sur les feuilles languissantes d’'Helleborus lividus, avec Septoria Hellebori Thüm., à Vizzavona, 24 mai 1901. * . . , CLADOSPORIUM HERBARUM (Pers.} Link. — Sur les tiges pourrissantes de Zea Mays, à Sartène, 28 décembre 1902; sur des galles des rameaux de Tamarix africana, à l'étang de Biguglia, 17 octobre 1902. % . . DENDRHYPHIUM PENICILLATUM Corda. — Sur les tiges pourrissantes de Phyto- lacca decandra, à Nico, 25 octobre 1902. * + . . CERCOSPORA SMILACINA Sacc. — Sur les feuilles vivantes de Smilaz aspera, Ajaccio, 21 mai 1901. * : Ï CLASTEROSPORIUM (Brachydesmium ) TAmARICINUM R. Maire, n. sp. (PI. F, fig. V). Acervulis atris, puncliformibus, superficialibus; hyphis hyalinis lenui:simis 1,5- 2u latis; pedicellis hyabinis usque ad 3u latis, vulde deciduis; conidiis oblongo- Cylindraceis vel legwméniformibus, phragmidioideis, utrinque oblusis, triseplalis, ad ee haud constrictis, levibus, brunneis, 21-31 X 10-12, loculis singulis 1-guttu- Hab. In remis cmortuis Tamaricis afrieanæ, in paludibus maritimis Corsicæ. Bi- Suglia pr. Bastia, 17 octobre 1902. À GONIOTHECIUM PHYLLOPHILUM Desm. — Sur les feuilles tombées de Quercus Suber, à Ajaccio, 4 janvier 1903. * ContorTHEcIun BPIDERMIDIS Corda. — Sur les feuilles languissantes de Cistus monspeliensis, à Ajaccio, 4 janvier 1903 ; sur les parties nécrosées des feuilles de Rhamnus Alaternus, à Porto-Vecchio, 14 avril 1903. Nota. — Les branches de Ciste attaquées par ce parasite présentent une "aMification plus dense et plus abondante, jusqu’à former de petits balais de Sorcière, les feuilles sont jaune verdâtre, tranchant nellement sur le fond Yert sombre du reste de l’arbuste. ' SPORoODES MIO M POLyYMORPHUM Corda. — Sur l'écorce pourrissante des Hètres, à Aïtone, 8 avril 1903. STILBELLAGÉES * Isarra BRACHIATA Batsch. — Sur les Champignons pourrissants, dans la forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. TUBERCULARIÉES * TUBERCULARIA GRANULATA Pers. — Sur les rameaux décortiqués du Hètre, à Vizzavona, 20 octobre 1902. CXCVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901 HÉMIASCOMYCÈTES _PROTOMYCÉTACÉES * T'APHRIDIUM ALGERIENSE Juel. — Sur les feuilles de Ferula communis, entre Calvi et Galeria, à Piana, Sagona, Porto-Vecchio, Solenzara, elc., avril 1903. ASCOMYCÈTES PYRÉNOMYCÈTES PÉRISPORIACÉES * EUROTIUM HERBARIORUM Link. (Aspergillus glaucus Corda.) — Sur les plantes et le bois pourrissants, çà et là dans toute la Corse. * PENICILLIUM GLAUCUM Link. — Dans des fruits gâtés de Phœnix dactylifera et autres, à Ajaccio; sur des Champignons et du bois pourri, dans les forêts de toute la Corse. * PERISPORIUM LENTISCI Dur. et Mont. — Sur les feuilles desséchées de Pis- tacia Lentiscus, à Ajaccio, 4 janvier 1903. * CAPNODIUM CiTR1 Berk. et Desm. — Sur les feuilles de Citrus medica, entre Piana et Cargèse, 28 mai 1901. * ANTENNARIA ELÆOPHILA Mont. — Sur les feuilles et les rameaux de l’Olea europæa sauvage et cultivé, Ajaccio, 25 mai 1901. ANTENNARIA MYRTICOLA Lév.— Ajaccio (Léveillé, De Forestier), Har., 1901 ; sur les feuilles de Myrtus communis, à Porto-Vecchio, à Ghisonacclä, {er janvier 1903. ANTENNARIA ERICOPHILA Link. — Ajaccio (De Forestier, 1837 et 1841) Har. 1901 ; sur Erica scoparia, à la Monaccia, à Caldarello, 29 décembre 1902. ANTENNARIA CISTOPHILA Fr. (Torula Soleirolii Duby). — Sur Cistus salvi- folius, à Calvi (Soleirol 1820), à Ajaccio (De Forestier, 1837-1841), Har. 1901. * ANTENNARIA UNEDONIS Maire et Sace. n. sp. Epiphylla nec non epiclada; mycelio parlim effuso crustoso e cellulis pallidis moniliformi-serialis vel Coniothecii ad instar plus minusve congregalis, filamentis lenuibus inlermixtis, parlim e floccis erecliusculis vel subeffusis, aterrimis CO lexlo; hyphis floccorum subarticulatis, juvenilibus subtiliter verruculosis, adultis sœæpe sublevibus, vage ramosis, aliquando anaslomosantibus, sub lente fuscis, 84 crassis, cellulis plerumque cylindraceis, rarius oblongis vel subglobosis; spermogoni* biformibus, aliis minoribus piriformibus, fuscis, hyphis laleraliter adfixis, rartus a genis, superficie tuberculosis, spermatia cylindracea, hyalina, 2,5-4X1-1,5 oo, (entibus, 80-120 x longis; aliis autem majoribus, cylindraceis vel corniformi?" MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CXCVII usque ad 300 pu longis, atris, superficre tuberculosis, spermatia ellipsoidea vel oblonga, hyalina, 2,9 X 1,5 m, emiltentibus ; conidiis forma variis, aliis Cladosporii, ahis Tripos- porii characteres exhibentibus; pycnidiis peritheciisque ignotis. Hab. Ad folia viva Arbuti Unedonis in Corsica, janv. 1903. ÉRYSIPHACÉES PHYLLACTINIA SUFFULTA Reb. —. Sur les feuilles de Quercus Ilex, en Corse (Léveillé), Har. 1901. + | | - 2 pe . SPHÆROTHECA PANNOSA Wallr. — Forme conidienne (Oidium leucoconium Desm.), sur les Rosiers, à Ajaccio, à Vico, mai 1901. ERYSIPHE commuxis Wallr. — Sur Lathyrus Clymenum, en Corse(Léveillé), Har. 1901. * , . . . . um . ERYSIPHE LAMPROCARPA Lév. — Sur Plantago Psyllium, à Ajaccio, 25 mai 1901. % . « ° . : ERYSIPHE HORRIDULA Lév. — Sur Echium plantagineum, à Ajaccio, 22 mai 1901 (Forme conidienne). ERYSIPHE MaRTIl Lév.— Sur Caucalis, à Calvi (Léveillé), sur Pisum sativum; à Vico (Léveillé), sur Scandix Pecten-Veneris, à Calvi (Soleirol), Har. 1901 ; sur Lupinus angustifolius, Torilis nodosa, à Ajaccio, 25 mai 1902. ERYsipxe GaLEopsinis D.C — Sur les feuilles de Stachys marrubüfolia, en Corse (Léveillé), Har. 1901; sur Stachys glutinosa, à Ajaccio, 25 mai 190 ERYSIPHE TaURIcA Lév. — Sur Carlina corymbosa, à Calvi (Soleirol). * . 7. pe 0 Erysipne GRAMINIS D.C. — Forme conidienne (Oidium monilioides Link), sur Îles feuilles des Graminées, à Bonifacio, 30 décembre 1902. ONYGÉNACÉES * ONYGENA EQUINA Pers. — Sur des cornes de bélier abandonnées dans un Jardin, à Vico, 26 octobre 1902. BALSAMIACÉES * HypNocysnis PILIGERA Tul. — A terre sous les feuilles mortes près de la fontaine de Corcone, à Bonifacio, calcaire !, janvier 1903 (Ferton). SPHÉRIA CÉES L&stania sp. — Sur les feuilles d’Arbutus Unedo, à Calvi (Soleirol ex Hariot). * , , PHYSALOSPORA LATITANS Sace. — Sur les feuilles tombées d'Eucalyptus . Globulus; Ajaccio, 22 mai 1901. BERTrIA MORIFORMIS Tone. — Sur les rameaux déeortiqués du Hêtre, à Vizza- Vona, 21 octobre 1902. CXCVIIT SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. * VENTURIA CIRCINANS Fr. — Sur les feuilles de Geranium rotundifolium, à jonifacio, 30 décembre 1902. Nota. -— Cette plante est un véritable parasite, qui développe d'abord une forme conidienne (Fusidium), puis produit ses périthèces sur les parties qu'elle a mortifiées. * SpHÆRELLA Rumicis Fuck. -— Forme conidienne, Ovularia obliqua Cooke, sur les feuilles de Rumex alpinus, forêt d’Aïtone, 27 ai 1901. SPHÆRELLA MACULIFORMIS (Pers.) Schrôt. — Sur les feuilles de Chätaignier, à Orezza ({Soleirol), Har. 1901. * SPHÆRELLA IMPLEXICOLA R. Maire, n. sp. (PL. I, fig. IL). Maculis fusco-atris, dein pallescentibus, amphigenis; peritheciis minulis, amphi- genis, sparsis, immersis; ascis cylindraceo-oblongis vel clavatis, interdum curvulis, basi adtenuatis, haud vel parum stipitatis, 35-40 X 9-10 p; ascosporis distichis, hyalinis, fusoideis vel Lleguminiformibus, 10-11 X 2,5 u, haud procul medii septalis, non constrictis, loculis gutlulatis, spius inæqualibus; paraphysibus nullis. Hab. In foliis languidis Loniceræ implexæ in Corsica. Bonifacio, 30 décembre 1902. * ? DiDYMELLA HELLEBORI Chaill. et Fr. — Sur les tiges et les feuilles d’Helle- borus lividus, Corte (Gillot), Har. 1901. * DIDYMOSPHÆRIA SARMENTI Cooke et Harkn, -— Correspond bien à la des- eription du Sylloge (IX, p. 732), sauf pour les ascospores qui ont 10-11 X°5 y au lieu de 12X 54 et qui sont plutôt ocracées que bru- nes ; malgré ces petites différences, nous pensons qu’il n’y à pas lieu de séparer notre Champignon du type californien de Cooke et Harkn. * HvrospiLA PusTuLA (Pers) Karst. — Sur les feuilles pourrissantes de Quercus sessiliflora, dans Ka forêt de Bavella, 43 juillet 1902. Nota. — Cet Hypospila est indiqué à tort par les auteurs comme phragmo” sporé. La spore ne possède en réalité que deux cellules, séparées par une seule cloison médiane. Chaque cellule renferme d’abord deux gouttelettes très réfrin” gentes, puis ces gouttelettes s’accroissent et arrivent à occuper toute à cellule, mais restent séparées par une travée protoplasmique qui à fait croire à une cloison supplémentaire. L'erreur est à peu près inévitable si l’on examine les spores dans l’eau; 2° contraire, l'examen dans le lactophénol, avec ou sans coloration du proto- plasma par lebleu coton, permet de s'assurer facilement de la véritable nature de la fausse cloison. Les gouttelettes réfringentes paraissent bien être formées d’un corps 874$ : outre leur réfringence spéciale, elles brunissent fortement par Os0*. A la partie supérieure de l’asque se développe, aux dépens de la membrane, un bouchon muecilagineux ayant la forme d’un tore. Ce bouchon se transforme à la maturité de l’asque en une matière réduetriee qui noireit par Os0* et 40! est.probablement un sucre. : MAIRE, DUMÉE ET LUTZ, — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA GORSE. CXCIX LEPTOSPHAERIA AMPHIBOLA Sace. — Sur chaumes de Phragmites, à Bastia (Mabille 1865), Har. 1901. * LEPTOSPHERIA CULMIFRAGA Fr. —— Forme voisine de la var. LINEARIS Sacc. (sur Brachypodium) : périthèces en séries linéaires, subinnés, asques 90-100 X 12-13 u, ascospores à troisième lage ventrue, un peu arquées, 26-32 X 5&. Diffère sensiblement du type décrit et figuré par Berlese (sur Phalaris arundinacea) par les dimensions des ascospores. Sur les chaumes desséchés de Phalaris arundinacea, dans la vallée du ruisseau de Cheralba au-dessus de Quenza, 11 juillet 1902. TeicHoSpORA 1Nv&rECUNDA De Not. — Sur les eladodes de Cactus Opuntia, à Ajaccio (Rolland, mars 1895). *PLEOSPORA HërBARUN Pers. Sur Heracleum Sphondylium, dans la vallée du Rizzanèse entre Sartène et Propriano, 28 décembre 1902: forme à grandes spores, asques 160 X 25 4, ascospores 34-40 X 16-194, jaunes ou ocracées. Sur les tiges et les gousses de Lupinus angustifolius, à Pianottolli, 29 dé- cembre 1902 : asques 125-140 X 25-28 n, ascospores 29-37 X 14-16 sg brunes. Sur Les tiges et les siliques desséchées de Glaucium flavum, à Porto-Vece chio, 1er janvier 1903 ; asques 150 X 25 s ; ascospores bruuâtres 28-56 X 154. Sur les tiges desséchées de Sclerochloa dura, à Bonifacio, 30 décembre 1902; asques 160 X 25-26 x ; ascospores ocracées ou jaunes 27-34 X 14-16 u. Sur les tiges desséchées de Ferula communis, à la Monaccia, Porto-Vec- chio, ete. ; 29-94 déc. 1902 : ascospores 30-33 X 15-16. | Sur les tiges desséchées de Bryonia corsica, à Bonifacio, 30 décembre 1902 ; aSques 130 X 23-254 : ascospores 26-34 X 11-13 uw, brunâtres-ocracées. * PLEOSPORA ASPHODELI Rabenh. — Sur les hampes desséchées d’Asphodelus Mierocarpus, à Ajaccio et à la Monaccia, décembre 1902. l PLEOSPORA Cisrorum Roll. — Sur les Cistes, dans Ja vallée de la Restonica, à Corte, Roll. 1897. | À HapTAMERIA oBESA Dur. et Mont. —H. Hekchrysi Fabre. — Sur les tiges desséchées d'inula viseosa et d'Helichrysum angustifoliurn, à Ajaccio, 27 décembre 1902. Nota. — La cellule renflée et brune de la spore de l'Heptamerta opese e8t bien divisée par des cloisons secondaires perpendiculaires entre c'es N én est de même des loges voisines quaud elles sont également reuflées € ect nes, ce qui arrive assez souvent. RERLESE, dans ses Icones, à figuré cet asp Mural, mais sans l’interpréter. | , Le genre Heptameri® doit donc prendre place dans les Dietyosporets ee Non dans les Phragmosporées ; il se rapproche à certains égards de eo formes de :Plsospora, qui, comme/Pleospora pellita, présentent Jus loges ‘sSez avancé des spores de Leptosphæria dans une ou plusieurs desquelles apparaissent tardivement des cloisons longitudinales. cc SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. ° VALSACÉES * DIATRYPE STIGMA Hoffm. — Sur les rameaux desséchés du Hêtre, forêt de Campotile, 20 juillet 1902. * DIATRYPE DISCIFORMIS Hoffm. — Sur l'écorce des rameaux morts du Hêtre, dans la forêt de Campotile, 20 juillet 1902. * EUTyPA SPINOSA Pers. — Sur l'écorce des troncs morts du Hêtre, à Vizza- vona, 23 mai 1901. EUTYPA FLAVO-VIRESCENS Hoffm. — Calvi (Soleirol), Har. 1901. * EUTYPA LUDIBUNDA Sacc. — Sur les sarments de Vigne desséchés, à la Monaccia, 29 décembre 1902. Forme à périthèces disposées en séries linéaires. XYLARIACÉES * NUMMULARIA BULLIARDI Tul. — Sur les branches mortes du Hêtre, à Vizza- vona, 21 octobre 1902. * USTULINA VULGARIS Tul. — Sur les vieilles souches du Hêtre, à Vizzavona, 24 mai 1901, 20 octobre 1902. * HYPOXYLON MULTIRORME Fr. — Sur l'écorce des branches mortes du Hêtre, à Vizzavona, 23 mai 1901. * HYPOXYLON FUSCUM Pers. — Sur l’écorce des branches mortes du Hêtre, à Vizzavona, 21 octobre 1902. * HYPOXYLON COHAERENS Pers. — Sur l’écorce des branches mortes du Hêtre, à Vizzavona, 21 octobre 1902. * PORONIA PUNCTATA L. — Sur crottin de mulet, à Calvi (Soleirol), Har. 1901; sur crottin, à Bonifacio, janvier 1903 ! (Ferton.) XYLARIA STUPPEA Wallr. — Corse (Soleirol), Har. 1901. * XYLARIA HyPOxYLON L. — Sur vieux bois d'Yeuse, montagne de Cagna; 4 juin 1901. Très répandu sur les vieilles souches du Hêtre, du Châtai- gnier, de l’Yeuse, etc., dans toute la Corse, octobre 1902. HYPOCRÉACÉES * POLYSTIGMA OCHRACEUM Wahl. — P. fulvum DC. — Sur les feuilles des Amandiers, à Cauro, 23 octobre 1902. POLYSTIGMA RUBRUM Pers. — Sur les feuilles de Prunus spinosa, à Sorbol- lano, 10 juillet 1902. * HYPOCREA RUFA Pers. — Sur les rameaux morts encore cortiqués du Hêtre, à Vizzavona, 21 octobre 1902. *NECTRIA EPISPHÆRIA Tode. — Sur l'écorce des branches mortes du Hètre en société avec des Hypoæylon, à Vizzavona, 21 octobre 1902. MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCI * 2 e ° 2: HYPOMYCES CHRYSOSPERNUS Tul. — Forme conidienne : Sepedonium chry- sospermum Bull. — Châtaigneraies, à Orezza, sur les Bolets en décom- position, 17 octobre 1902. * EPICHLOE TYPHINA Pers. — Sur les chaumes de Hoicus, à Calcatoggio, 26 juillet 1902. DOTHIDÉ ACÉES PHYLLACHORA TRIFOLI Pers. et sa forme conidienne : Polythrincium Trifolii Kunze. — Sur les feuilles de Trifolium lævigatum, à Ajaccio (Lutz 1900) ; sur divers Trifolium et Vicia, à Ajaccio, 22 mai 1901 ; à Piana, 2% juillet 1902. *PHYLLACHORA Cvper Rehm.— Sur les feuilles de Cyperus longus, au bord des ruisselets, dans le Tallano, 10 juillet 1902. PHYLLACHORA crawINiS Pers. — Sur Kæleria phleoides, à Calvi (Soleirol), Har. 1901; sur Agropyrum sp., à l'embouchure du Liamone, 26 juillet 1902. x . MazzantiA NapeLLi Cesati. — Sur les tiges desséchées d’Aconitum Napellus : Pâlurages du Coscione, au-dessus du Quenza, 7 juin 1901. LOPHIOSTOMACÉES Loparosrona Pinastri Niessl. — Corse (Soleirol), Har. 1901. DISCOMYCÈTES HELVELLACÉES + MoRcHELLA ESCULENTA (L.) Pers. A terre, dans les olivettes à Bonifacio, 10 avril 1903. (Ferton.) * MOoRCHELLA DELICIOSA Fr. — Furiani, 14 avril 1839 (Rom. 19). Forèt de Vizzavona, sous les Pins, 23 mai 1901. ’ GYRoMITRA ESCULENTA Sch. — Forêts de Vizzavona et d’Aïtone, à terre, sous les Pins, 23 et 27 mai 1901 ; forêts de Zonza et de Bavella, 16 avril 1903. * HeLveLLA INFULA Schaeff. — Physomitra infula Boud. — Sur la terre, dans les clairières de Ja forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. * HELVELLA PANORMITANA Inz. — Casevecchie près Bastia, 1* juin 1842 (Rom. 23). * HELVELLA PALLESCENS Schaeff. — Lapeto, entre Lorelo et Olmo, 24 no- : vembre 1838 (Rom. 17). Hu HELVELLA SULCATA Afz. — Ajaccio, sous les Cistes, près du cimetière (Rom. 18); très répandu dans les maquis, principalement sous les Cistes, en terrain granitique (décembre 1902). CGI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. * H&LVELLA CrispA (Scop.) Fr. — Sous un bosquet d’Yeuses, en terrain cal- aire, à Bonifacio, 30 décembre 1902. * HELVELLA ELASTICA Bull. — A terre, dans la forêt d’Aïtone, 25 oetobre 1902. * GEOGLOSSUM HIRSUTUM Pers. — A la croix du couvent de Vescovato, 6 fé- vrier 1856 (Rom. 13). * SPATULARIA MINIMA R. Maire, n. sp. (PI. IL, fig. ? et fig. dans le texte.) dscomale ex ovaideo compresso-spalulato, levi vel velutino, margine integerrimo, cerageo, achraceo-fulvo, 4 — 5 x 2 1/2 — 3 mm, in stipitem paulum decurrente, medulla albida farcto; stipite castaneo-nigro apicem versus sub lente granuloso, 4—5X 1—11/2 mm, ad basim dilatato; ascis clavatis, 60 — 70 X 8 — 13 y, octosporis; paraphysibus numerosis, flexuosis, filiformibus, 1 1/2 — % p crassis, ad apicem dense ramulosis ; ascosporis acicularibus, rectis vel curvulis, hyadinis, 39 — 42%X 1 1/2— 92 p. Hab. Ad stirpes putridds Pini Pinastri, in silvis montium Corsieæ. ÿ SPATULARIA MINIMA R. Maire a, asque; p, paraphyse; s, spores isolées. Forèts entre Zonza et Bavella, 16 avril 1901, Aou. — Cette espèce est voisine des Sp, rufa Sw., Sp. badipes Pat., Sp. Neesii Bres. et Sp. nigripes Quél. Elle se distingue de toutes par sa petite taille, par la forme et les dimensions de ses ascospores. La couleur de son pied la rapproche de Sp- badipes Pat, tandis que celle de Fhyménimm et la taille Ja rapprochent des formes naines de Sp. Neesii Bres. PÉZIZACÉES * r - ACETABULA LEUCOMELAS Pers. — À terre, au pied des Pins : forèt d’Aïtoné 27 mai 1901. *ALEURIA AURANTH (Pers) Fuck. — Sur la terre, à Cauro, 22 octobre 1902; dans la forêt d’Aïtone, 25 octebre 190 ; à Cristinacce, 26 octobre Jouz. MAIRE, DUMÉE ET EUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCIN HwwaRiA HUMOSA (Fr.) Cooke. — Parmi les protonémas sur la terre, dans les maquis de la vallée de la Solenzara, 16 avril 4908. *PUSTULARIA VESICULOSA (Bull) Fuck. — Sur de vieilles bouses, dans la forêt d’Aïtone, 27 mai 1901; Saint-Florent, 11 octobre 1839, et Ajaccio (Rom. 42); Bouifacie, 30 décembre 1902. *SARCOSCYPHA COCCINEA (Jacq.) Fr. — Sur les branches mortes tombées à Loreto, 5 décembre 1839 (Rom. 43); sur les brindilles tombées dans les olivettes, à Bonifacio, 30 décembre 1902. * LACHNUM BICOLOR (Bull.) Karst. — Sur les cônes du Pin maritime, à Vizza- vona, 23 mai 1901. Var. ALPINUM Rehm. — Sur les hranehes sèches d’Alnus suaveolens, à l’Incudine, 8 juin 1901 et 12 juillet 1902. YLACHNEA SCUTELLATA (L.) Fr. — Sur bois pourri, au bord des ruisselets, dans les forêts de la Foce di Verde, 16 juillet 4902, et d’Aîtone, 25 oc- tobre 1902. * LACHNEA HIRTA (Schum.) Fr. — Sur la terre et les feuilles pourrissantes, à Bonifacio, 30 décembre 1902. | * LACHNEA HEMISPHÆRICA (Wigg.) Gill. — Sur lhumus, dans les châtaigneraies d’Orezza, 18 octobre 1902. * SCLEROTINIA FuckeLtana De Bary. — Forme conidienne (Botrytlis cinerea Pers.). Sur feuilles pourrissantes, à Ajaceïo, 22 mai 1901. CiBort | EcHINOPHILA (Bull) Sacc. — Châtaigneraies, à Corle, Roll. 1897; Châtaigneraies, à Orezza, 17 octobre 1902. NEOTIELLA ZONULATA (Roll,) Sacc. et Syd. — Sur les cônes du Pin maritime, dans la vallée dela Resionica, près de Corte, Roll. 1897. *PHALEA FRUCTIGENA (Bull) Gill. — Sur les capsules et les glands de Quercus Flex, à Cauro, 22 eetobre 1902. * eLomum serorINUM (Pers.) Fr. — Sur les ramilles tombées des Châtai- gniers : très répandu et abondant en octobre dans les châtaigneraies de toute la Corse. * HELOTIUM ÆRUGINASCENS (Nyl.) Vuill. — Sur bois de Hêtre, à Vizzavona, 23 mai 1902 : à la forêt de Campotile, dans la haute vallée du Tavignano, 20 juillet 1902. * Hecoricm Marcaanriæ Berk. — Sur les frondes de Marchantia polymorpha, principalement sur Ja face inférieure ; ruisselets de Ja Piana di Campo- tile, ancien lac desséché dans a haute vallée du Tavignano, à 1500 mètres d'altitude, 20 juillet 1902. * CALICELLA LENTICULARIS (Bull.). Boud. — Sur bois mort de Hètre, à Vizza- vona, 21 octobre 1902. » * CALICELLA cITRINA (Hedw.) Boud. — Sur les branches mortes décortiquées du Hêtre, à Vizzavona, 21 octobre 1902. CCIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. * MOLLISIA CINEREA (Batsch.) Karst. — Sur du bois mort de Hêtre, au fort de Vizzavona, 21 octobre 1902. * MOLLISIA MELALEUCA (Fr.) Sacc. — Sur bois de Hêtre pourri, à Vizzavona, 23 mai 1901. * PyRENOPEZIZA RABENHORSTIL (Auersw.) Sacc. — P. foliicola var. quercina Sace. Syll. VIII, p. 365. — Sur les feuilles tombées du Quercus Suber, à Ajaccio, 4 janvier 1903. BULGARIACÉES * CORYNE SARCOIDES (Jacq.) Tul. — Sur le bois de Hêtre pourrissant, dans la forêt de Vizzavona, 21 octobre 1902. * BULGARIA INQUINANS (Pers). Fr. — Sur bois mort, à Lapeto, 28 novembre 1839, Rom. 48; sur des pièces de bois de Hêtre, à Vizzavona, 21 octobre 1902 ; sur bois de Châtaignier, à Orezza et à Bastelica, octobre 1902. ASCOBOLACÉES * ASCOPHANUS RUBER Quél. — Sur les bouses de l’année précédente, dans la forêt d’Aïtone, 27 mai 1901. LASIOBOLUS PILOSUS Fr. — Roll. 1897. STICTIDACÉES * PROPOLIS FAGINEA Schrad. — Sur bois mort de Hêtre, à Vizzavona, 24 mai 1901. Var. PEZIZOIDES Wahlb. — Sur le bois pourri de Betula verrucosû, dans la partie supérieure de la forêt de Valdoniello, 8 avril 1903. Cette variété est bien caractérisée par la teinte brune de son hyménium, qui n'est pas due à la vieillesse, comme le suppose REHM. De plus, elle prèsente des apothécies de grande taille, souvent presque circulaires, à bords un peu soulevés, pézizoïdes. Elle possède tous les caractères micros- copiques du type, toutefois les ascospores sont plus souvent unisériées que bisériées. Les dimensions des spores sont celles du type et non celles de La var. BeTuLÆ Fuck. * SCHIZOXYLON BERKELEYANUM (Dur. et Lév.) Fuck. — Sur les sarments de Vigne desséchés, à La Monaccia, 29 décembre 1902. Nota. — Les longues spores vermiculaires de cette espèce se fragmentent, On le sait, en une multitude d’articles, de sorte qu’à la maturité l’asque paraît rempli de myriaspores cylindriques ; chacune de ces petites spores se cloi- sonne lors de Ja déhiscence de l’asque, de sorte que celui-ci paraît être un asque à nombreuses spores biloculaires (hyalodidymes); ce dernier détail ape ntionné ni dans la description de Saccardo, ni dans celles de Rehm et e Gillet. Sricris MARITIMA Roll. — Sur les cônes de Pin maritime, dans la vallée de la MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCV Restonica près de Corte, Roll. 1897; dans la forêt de Zonza, 16 avril 1903. PHACIDIACÉES * PSEUDOPEZIZA REPANTA (Fr.) Karst. — Sur l'écorce des tiges desséchées de Peucedanum paniculatum, à Ghisoni, 16 juillet 1902. (Matrix nova.) * TROCHILA 1L1C1S (Grev.) Crouan. — Sur les feuilles tombées et pourrissantes d'Ilex Aquifolium, à Nizzavona, 23 mai 1901. DibymASCELLA Maire et Sac. gen. nov. — Apothecia foliicola, din epider- Mmide tecta, excipulo omnino carentia; paraphysibus filiformibus ; ascis tetrasporis ; ascosporis phæodidymis, inægualiter septo divisis, Muco obvolutis. — A Didymasco ascosporis phæodidymis, nec non habitu apothecii paraphysiumque recedit, et certe ad Phacidiaceas accedit. * DibymasceLLa Oxycepri Maire et Sace., sp. nov. Apotheciis epiphyllis, diu epidermide tectis, elliplicis vel oblongis, 0,5 — 1 mm longis, Macula ochraceo-fusca insidentibus, umbrino-fuligineis, excipulo omnino nullo; ascis Paraphysibusque hymenium dense stipatum, muco immersum efformantibus ; paraphy- sibus filiformibus, dilute fuscidulis, sursum hyalinulis, capitatis; ascis clavatis, basi tllenuatis, 130—170X13—15 u, tetrasporis, maturite irregulariter apice disruptis; alcosporis monoslichis, umbrinis, muco obvolutis, ovoideis vel piriformibus 19—26X 11 — 13, e duobus cellulis inæqualibus composilis ; e quibus major plasmate farcta, Î-ocellata, minor autem vacua nec non pallidior videlur; mycelio tenui, intra cellulas matricis evoluto, sub hymenio hypothecium densum efformante. Hab. In acubus languidis Juniperi Oxycedri, in Corsica. Vallée de la Solenzara, 16 avril 1903 * Cocconyces DENTATUS (Schum. et K.) Sacc. — Sur les feuilles de Quercus Lies, à Ajaccio, 4 janvier 1903. Nola. — Ce Champignon est un véritable parasite, qui envahit la feuille vivante placée dans des conditions de végétation tant soit peu défavorables, Comme c’est le cas pour les feuilles de jeunes Yeuses dominés par des Pins ou Pour les branches basses. Le parasite produit des taches d'un jaune verdâtre, assez étendues, sur la feuille, à la mort de laquelle il contribue pour bcau- Coup. Les fructifications conidiennes et ascogènes ne se développent que plus lard, sur les feuilles tombées, alors que le Champignon vit en saprophyte. * RayTISMA SALICINUM Pers. — Sur les feuilles de Salix purpurea, à Evisa, 26 juillet 1902. PATELLARIACÉES Lecanipion ATRATUM Rab. — Sur bois dénudé de Juniperus Oxycedrus (So- leirol), Har. 1901. CCvI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. HYSTÉRIACÉES * HYPODERMA VIRGULTORUM DC. — Sur les tiges desséchées des Rubus, à Porte, 9 avril 1903. * LOPHODERMIUM PINASTRI Schrad. — Sur les feuilles desséchées d’Abies pec- tinata, dans la forét d’Aïtone, 27 mai 1901. Sur les feuilles de Pinus Laricio et de P. Pinaster, dans toutes les pineraies de Corse. * HYSTEROGRAPHIUM FRAxINI (Pers.) De Not. var. OLEASTRI Desm. — Sur les rameaux desséchés de l’Olivier, à Ajaccio, 19 avril 1903. Ascospores plus petites que dans le type, 30 — 33 X°16 — 17 x. EXOASCACÉES * EXOASCUS DEFORMANS Berk. — Sur les feuilles d'Amygdalus communis el d'Amygdalus persica, qu’il déforme par des boursouflures partielles ou totales (cloque du pécher); Ajaccio, sur À. communis et persica; Sar- tène, sur À. communis. * Exoascus KruCHII Vui. -— Forme des balais de sorcière sur le Quercus Îlex ; Sartène, Caldarello, vallée de l'Ortolo, Mela, Zonza, Quenza; entre Novella et Palasca; Bocognano, Cristinacce, Bastelica. Nous avons trouvé à Sartène un Q. Îlex attaqué à la fois par Exoascus Kruchii et Uredo Quercus. L'Urédinée, dont les fructifications abondaient sur les feuilles de l’année précédente, commençait à infester les jeunes feuilles : on voyait un assez grand nombre de sores déjà bien développées, tant sur celles saines que sur celles attaquées par l'Exoascus. Les balais de sorcière produits par l'Exoascus Kruchit perdent leurs feuilles en septembre-octobre et restent nus pendant tout liver, contrastant ainsi avec le reste de l'arbre dont les feuilles sont persistantes, tout comme les balais de sorcière du Sapin. * EXoascus BETULæ Fuck. — Forme des balais de sorcière sur Betula verru- cosa, dans la forêt de Valdoniello, où il paraît peu fréquent, 24 juillet * TAPHRINA AUREA Pers. — Sur les feuilles de Populus nigra, entre Ajaccio et Calcatoggio, 26 juillet 1902. * MAGNUSIELLA PoTEx 1LLÆ (Farl.) Sad. — Sur les feuilles de Potentallt corsica Lehm, dans les pâturages du Coscione au-dessus de Quenza 1 juin 1901: sur les feuilles de Geum montanum, au bord du lac de Puntaniella (Bettianella), au Monte-Rotondo, 22 juillet 1902. MAIRE, DÜMÉE ET LUTZ. — PLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCVUW HÉMIBASIDIÉS USTILAGINÉES USTILAGINACÉES UsriLaGo CyNononTis Pass. -— Sur le Cynodon Dactylon, entre Listincone et le col de San Sebastiano (Lutz 1900). Fréquent sur les inflorescences du Cynodon Dactyion, à Ajaccio, Sagone, Cargèse, Bastia, etc., mai-juin 1902. * USTILAGO AVENE (Pers.) Jens. — Sar Avena sativa, près de Sagone, 28 mai 1901, *UsniLaco Tarricr (Pers.) Jens. — Sur Triticum suativam, dans la plaine orientale, juin 1901. * Usniiaco NuDA (Jens.) Kell. et Sw. — Sur Hordeum vulgare, à Sagone, Sartène, mai-juin 1901 ; sur H. murinum, à Ajaccio, 1* juin 4901. *'USTILAGO PERENNANS Rostr. — Dans les ovaires d’Arrhenatherum avena- Ceum, aux bergeries de la Finosa, en montant de Quenza au Coscione, 11 juillet 1902. *UstiLaco snomivors Tul. — Dans les ovaires de Promus madritensis, à la citadelle de Corte, 18 juillet 1902. * UStiLaco maypis (DC.) Corda. — Sur Zea Mays, à Biguglia, 19 octobre 1902. Usritaco OLIVACEA (DC.) Thümm. — Dans les utriculés de Careæ paludosa, dans la forêt de l’Ospédale (Lutz 1900), à Campo di Loro, près Ajaccio, 24 mai 1901. * UsriLago KuUEHNEANA Wolff, — Dans le parenchyme foliaire de Rumex Ace- tosella, dans les montagnes du Coscione, 7 juin 1901. Nota. — Ce parasite envahit au printemps les jeunes feuilles, dontil modi- lie la forme; la feuille devient lancéolée, sans auricules, à peu près semblable * Celle de R. bucephalophorus, et prend une couleur gris rosé avec un aspect Pruineux. Le mycélium envahit tout le parenchyme et forme ses spores dans les Cellules, ne laissant subsister que les faisceaux libéro-ligneux, comme l'Ustilago Goeppertiana Schrôt. Ge dernier est bien différent par ses spores hyalines ou à peine violacées; l’Ust. Parlatorei serait plus voisin, mais se distingue par ses spores constamment plus petites, 11-13 &, au lieu de 12-16 u, et plus sombres. Usriraco VIOLACEA (Pers.) Fuck. — Dans les anthères de Saponaria ici “alis, à Corte (Lutz); de Melandryum mavrocarpum, à, Ajaccio !, ; Calcatogpio, mai 1901, à Sartène, juin 1901; de Dianthus "à , Quenza, juillet 1902; de Sélene Cucubalus, à Quensa, juillet 1902. CCVHII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. * CINTRACTIA CARICIS (Pers.) Magn. — Sur les ovaires de Carex Hallerianu, dans les maquis de la montagne d'Ajaccio, 12 avril 1903. TILLETIACÉES * TILLETIA SPHAGNI Nawaschin. — Dans les capsules des Sphagnum, forêt d'Aïtone, 8 avril 1901. * ENTYLOMA FUSCUM Schrôt. — E. Glaucii Dang.? — Sur les feuilles de Glau- cium flavum, sables maritimes à Ajaccio, mai 1901. Nota. — Ce Champignon, qui correspond bien à la description de l’Enty- loma fuscum Schrôt., est-il identique à VE. Glaucii Dang.? Dangeard a créé son espèce en 1891, croyant qu'aucun Entyloma n’avait été signalé sur les Glaucium. Saccardo, Syll. VII, p. 488, indique cependant, dès 1889, l’Ent. fuscum « in foliis Papaveris Argemores et Rhœæadis nec non Glaucii lutei ën Germania et Gallia ». 1l est à regretter que Dangeard ait négligé de donner une diagnose systématique de son E. Glaucii; car il est impossible, d'après ce qu’il en dit, d'affirmer qu’il a eu affaire à la même espèce que Schrôter. * ENTYLOMA HENNINGSIANUM Sydow. — Sur les feuilles languissantes de Samo- lus Valerandi, à Zoza, 10 juillet 1902; très rare. Nota. — Ce parasite correspond parfaitement à la description de Sydow et est identique aux spécimens publiés par l’auteur dans les Micromycetes rariores selecti, de VESTERGREN, n° 184. 11 n'avait été observé jusqu'ici que dans l'ile de Rügen; nous l’avons recherché vainement sur le Samolus dans d'autres régions, principalement aux environs de Royan, Bordeaux et Arca- chon, où le Samolus est très répandu. * ENTYLOMA HELOScIADI Magn. — Sur Helosciadium nodiflorum, à Zonza, 15 avril 1903. * ENTYLOMA ŒNANTHES R. Maire n. sp. Pustulis albis, amphigenis, 1 mm. diam., sporis sæpe concalenatis, globosis, hi ya- linis, episporio levi. 1-1,5p crasso prædilis, 8-14u diam., rarius in matrice viva germinantibus; promycelio apice 2-4 sporidiola bacillaria vel fusiformia generantei conidiis nullis. Hab. In foliis vivis Œnanthes apiüifoliæ in Corsica rarissime. Ruisselets, à Zerubia, 15 juillet 1902. Espèce voisine d’E. Helosciadii Magn., mais à spores plus grandes. * ENTYLOMA CALENDULÆ Oud. — Sur les feuilles de Seriola ætnensis, à Sar- tène, 3 juin 1901 ; sur Asteriscus maritimus, à Bonifacio, 13 avril 1903. (Matrix nova.) * ENTYLOMA SEROTINUM Schrôt. — Sur les feuilles de Borrago officinalis, à Sartène, 3 juin 1901. * ENTYLOMA CANESCENS Schrôt. — Sur les feuilles vivantes de. Symphytun bulbosum, où il forme des taches d’une efflorescence blanchâtre consti- tuée par la forme cônidienne, Cylindrosporium Myosotidis Sacc. Spores th MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCIX 10 — 12% diam.; conidies 25 — 60 X 1,5— 2 m. — Aleria, 17 avril 1903. | CENT ExTyLowa RANUNEULL Bon. — Sur les feuilles de Renunculus Ficaria, à Vizzavoua et au Coscione, mai-juin 1901 ; sur Ranunculus lanuginosus, à Ghisoni et dans la forét de Valdoniello, juillet 1902. * LV , , : . ENTORHIZA CYPERICOLA Magn. — Sur les racines de Cyperus flavescens, dans un ruisselet au-dessous de Calcatoggio, 27 octobre 1902. * ce . . SOROSPOREUM SaroNARLE Rud. — Sur Silene Tenoreana, à Propriano, 4 juin 1901. * vVempre : …. : ; Urouxsris ANEMONES (Pers.) Schrôt. — Sur les feuilles d’Anemone apen- nina L., dans Jes montagnes du Coscione, 7 juin 1901. Matrix nova. GRAPHLOLA PHŒNICIS (Moug.) Poit. — Sur le Dattier, Corse (Soleirol); Ajac- c10, 29 octobre 1902. BASIDIOMYCÈTES PROTOBASIDIOMYCÈTES AURICULARINÉES AURICULARIACÉES * 7 . A QE] AURICULARIA AURICULA-JuDÆ L. — Sur un vieux tronc de Chëne-liège, entre Ajaccio et Calcatoggio, 26 mai 1901. SEPTOBASIDIACÉES . SEPTOBASIDIUM MICHELIANUM (Ces.) Pat. — Sur les branches et les troncs d'Olivier, de Phillyrea, ete., à Ajaccio, 28 oct. 1902. URÉDINÉES PUCCINIACÉES *Uromyces Poæ fRabenh. — U. Dactylidis Otth. L Sur les feuilles de Ranunculus Ficaria, au Coscione, 8 juin 1901. % Urouyces Pist- (Pers.) De Bary. ? L Œcidium Euphorbiæ Gm. — Sur Euphorbia Peplus, à Porto-Vec- MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXI 22 mai 1901 ; sur les feuilles de Hyacinthus fastigiatus, à la Montagne de Cagna, juin 1901 (Matrix nova). * UROMYCES FicarLE Lév. IL IL. Sur les feuilles de Ranunculus Ficaria, à Vizzavona et au Coscione, Mai-juin 1901. * PUccINIA puNCTATA Link. (P. Galii Auct. plur.). LIL IL. Sur les feuilles vivantes de Gulium Mollugo, à Sartène, 14 juillet 1902; IL. sur Gatium rubrum, au lac de Nino, 19 juillet 1902. *Puccixia PRENANTHIS (Pers.) Lindr. (P. Chondrillæ Corda.). [. Sur les feuilles de Lactuca murualis, dans les forêts de Vizzavona et d’Aï- tone, mai 1901. IL. III. Sur les feuilles de L. murualis, dans la forêt de Verde, au-dessus de Ghisoni, 16 juillet 1902. * PUCCINIA CREPIDIS-LEONTODONTOINS R. Maire, n. sp. (PL. I, fig. L.). Spermogoniis plerumque epiphyilis, lageniformibus, penicilli ostiolari valde evo- Ulo; œcidiis plerumque hypophyllis, in maculis flavescentibus orbicularibus, seu Marginalibus semiorbicularibus, laxiuscule congregatis, cupulato-explanalis ; pseudo- Peridiis albidis, margine fere integro nec revoluto ; æcidiosporis subglobosis vel irre- Julariter Polyedricis, subtiliter verruculosis, hyalinis, guitulis oleosis aurantucts farctis, 13-18 X 13-14 u; soris uredosporiferis amphigenis, minutis. puncliformenss Maculæ flavidæ 2-3 mm. insidentibus, pulverulentis, cinnamomeo-brunneis ; nl to. Poris ovoideis vel subglobosis, 16-23 X 14-22 , episporio dilute brunneo, aculeolato, duobus (rarius lribus) poris germinationis instruclo; soris teleulosporiferis confor- Mibus, alro-brunneis; teleutosporis ovoideis vel ovoideo-ellipsoideis, 26-34 X IS* b Ulrinque rotundatis, apice haud incrassatis nec ad septum constrictis, episporio ri Neo subtililer punctulato; pore germinalionis cellulæ supertoris pere au cellulæ inferioris à septo plus minusve remato; pedicello hyalino, valide deciduo, $æpe laterali, teleutosporam æquante vel ea breviore. LIL IL Sur Crepis leontodontoides, à Ajaccio et à Sartène, mai-juin 1901. Nota. — Cette espèce vient se placer à côté du Pucc. Intybi (Juel.) Syd. et Surtout du P. Crepidis-sibiricæ Lindr., dont elle diffère par ses écidies eu lroupes plus nombreuses, ses écidiospores plus petites, la position pirate ù Pore de la cellule supérieure de la téleutospore, etc. ; elle est éga ement afline à Puce. Crepidis-aureæ Syd. et à P. Crepidis-pygmææ Gaill., don elle diffère par tes urédospores plus petites, les écidies moins densément “téglomérées, à marge non réfléchie, non laciniée. Puccrnra BUPLEURI (Opiz) Rud. — Sur Bupleurum tenuissimum, à Bastia (Soleirol), Har. 1901. *Puconia Vioæ DC. L Sur Vioza silvatica, à Vizzavona ; dans la forêt d'Aïone ; LEE NR ne N1, Sur Viola silvatica, à AuMène, 15 juillet 1902 ; à Bastelca, ° GCxII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 1. IL HI. Sur Viola silvatica, au lac de Creno, 20 juillet 1902. 1. Sur Viola biflora, au Coscione, 11 juillet 1902. * PucciNIA ACETOSÆ (Schumw.) Kôrn. — II. Sur les feuilles de Rumex Acetosella, à la Barbicaja près Ajaccio, 11 avril 1903. * PucciNIA CONVOLVULI (Pers.) Cast. 1. Sur les feuilles de Convolvulus sepium, à l'embouchure du Liamone ; à Biguglia, mai-juin 1901. Les spermogonies seules sur une feuille de Convolvulus Soldanella, à Calvi, 12 juin 1901. * PucciNIA SANICULÆ Grev. I. Il. III. — Sur les feuilles de Sanicula euro- pæa, dans la forêt d’Aitone et la vallée de Porto, 24 et 25 juillet 1902. PUCCINIA GRAMINIS Pers. 1. Sur Berberis ætnensis, au Monte-Rotondo (Gillot), à Campotile, au Coscione, dans la forêt de Verde, etc. (juin 1901, juillet 1902.) IL. TL. Sur Agropyrum pycnanthum, à l'étang de Biguglia, 17 octob. 1902; sur Arena barbata, à l'embouchure du Liamone, 9%5 juillet 4902. * PucainiA RüBico-veRA D. C. IL. NT. Sur Kæleria phleoides, Lolium italicum, Vulpia Myuros, La- gurus ovatus, à Ajaccio, 25 mai 1901; sur Bromus madritensis, à Ajaccio, Cargèse, Sartène, mai-juin 1901. * PucciNia Poarum Niels. Il. IT. Sur les feuilles de Poa nemoralis, au Coscione, 11 juillet 1902. * PUCCINIA ARRHENATHERI Kleb. — OEcidium graveolens Shuttl. — P. ma- gellanica Peÿr. — 4, magellanicum Eriksson, Stud. üb. d. Heæxenbe- senrosl d. Berberitze, in Cohn’s Beitr. z. Biologie d. Pflanzen, 1898; non Berk. et Hook. [. Forme des balais de sorcière sur Berberis ætnensis, dans les montagnes du Coscione, 7 juin 1901. I TL. Sur Arrhenatherum avenaceum, au Coscione, 10 juillet 1902. * PUCCINIA CORONATA Corda (sensu lato). IL. III. Sur les feuilles de l'Avena barbata, à Ajaccio, 1° juin 1901 ; sur Avena Sativa, à San-Gavino-di-Carbini, 14 juillet 1902. Nota. — Cette Puccinie paraît différer de Pucc. coronifera Kleb., et «a for- liori de Pucc. coronata Kleb., par ses urédospores de grande taille (20- 29 X 18-21 y). Il est probable que c’est une troisième espèce, correspondant à la forme écidienne Œcidium Alaterni R. Maire in Bull. Soc. Mycol. 1900; le Rhamnus Alaternus est en effet à peu près la seule espèce de Rhamn#s existant en Corse; nous avons rencontré l'Œ. Alaterni sur ses feuilles à Porto- Vecchio. Il est probable que plusieurs « espèces biologiques » sont encore confondues sous le nom de Pucc. coronata: c’est ce que des expériences d'infection permettront seules d’élucider. Rappelons que nous avons décrit MAIRE, DUMÉE ET LUTZ.— FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXII mme variété une forme où les cornes de la téleutospore sont constamment très allongées (Puccinia coronata var. macrostephana Fautr. et Maire, in R. Maire et F. Marguery, Exsice. Hypod., Monde des Plantes, 1898). 1 y aurait lieu de rechercher à quelle forme écidienne correspond cette variété. PucciNIA PHracuiris Sch. — Sur Rumex crispus, à l'embouchure du Lia- mone, 10 avril 1903. IL. HIT. Sur Phragmites communis, à Bastia (Mabille, 1865), Har. 1901 ; à l'étang de Biguglia, 17 octob. 1202. * PuccimiA MacNusraNa Kôrn. IL. (1, Sur les feuilles de Phragmites communis, à Aspreto près Ajaccio, 28 décembre 1902 ; au golfe de Figari, de Ventilegne, 29 décembre 1902; à l'étang de Biguglia, 17 octobre 1902. * PUCCINIA EXTENSICOLA Plowr. — Œcidium Compositarum var. Inulæ crith- Moidis Pat., Cat. Tunisie, 1897. L. Sur les feuilles vivantes de l’Aster Tripolium et de l'Inula crithmoides, à l'étang de Biguglia près Bastia, 14 juin 1901. Nota. — Cet Œcidium est presque toujours attaqué par un Tuberculinn, de sorte que les écidies intactes sont très rares; les spermogonies au contraire 1e sont nullement attaquées par le parasite. * PUCcINIA Caricis (Schum ) Rebent. L Sur les feuilles d'Urtica dioica, au Coscione, 7 juin 1901 ; aux bergeries de la Vaccaja, à Campotile, 20 juillet 1902. IL. Sur les feuilles de Carex maxima, à Biguglia, 17 octobre 1902. PuccunIA SMYRNIT-OLUSATRI (DC.) Lindr. . TL Sur Smyrnium Olusatrum, à Ajaccio, 27 décembre 1902; à ponitacior décembre 1902 — Erbalunga (Gillot) — Corse (Requien), Har. 1901. Poccinta BuLBocASsTANt (Cum.) Fuck. | L. Sur Bunium corydalinum, au Monte-Rotondo (Gillot); au Coscione, 7 juin 1901. I. IN. Sur Bunium corydalinum, dans la haute vallée de la Restoniea, re les bergeries de Grotelle et le lac de Cavaccioli, 22juillet 1902. Nota. — Gette Puccinie répond exactement à la description don Lindroth (Die Umbelliferen-Uredineen, Act. Soc. Flor. el Faun.Fennicæ, à }; ‘lle est bien caractérisée par sor épispore réticulé, la position des pores ger- Minatifs, le pédoncule court et hyalin. La découverte des téloutspon, °hte-Rotondo permet d'identifier cette Puccinie avec celle du Cars ue “astanum, et le Bunium corydalinum doit être ajouté à la liste des U Puccinia Bulbocastani. * Puccini 4 MENTH& Pers. CCXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. HI. Sur Mentha insularis, entre Santa-Lucia-di-Tallano et Zoza, 10 juillet 190z. IL. II. Sur Mentha aquatica, à Cargiaca, à Zicavo, juillet 1902; sur Mentha insularis, à Licavo, juilet 1902. Note. -— Cette espèce pourrait bien être différente du véritable Puccini Menthæ, car elle paraît ne pas posséder d’écidies. * Puccmia Cicuortt (D. C.) Bell. IL. IL. Sur les feuilles de Cichorium Intybus L., à Cargèse, 95 juillet 1902. * PucciNiA HieRACIT (Schum.) Mart. HI. IL. Sur les feuilles de Hieracium murorum, à Vizzavona ; sur Seriola ætnensis, à Ajaccio, mai 4901 ; sur Robertia taraxacoides, à Valdoniello, 24 juillet 1902. Nota. — I] y aura lieu de rechercher si les Puecinies du Seriola et du Robertia ne sont pas des formes autonomes; les différences morphologiques sont trop faibles pour les séparer du Pucc. Hierucii sans l’aide de cultures expérimentales. * PucciNIa CARDUI-PYCNOCEPHALI Syd. HI, HE. Sur Carduus pycrocephalus, à Ajaccio, 22 mai 1901. * PucciNIA corsica R. Maire (nov. sp.). PI. I, fig. VI. Soris uredosporiferis plerumque hypophyllis, in maculis flavis plerumque oTbt- culatim dispositis, cinnamomeo-brunneis, mox nudis, minutis; uredosporis globosts vel ovoideis, 25-29 X 18-244, episporio brunneo, sublililer aculeolato, duobus ports prœdilo; soris teleutosporiferis minutissimis, atris, diu teclis, inter soros uredospo- riferos evolutis vel in maculis proprüs irregulariter congregalis; teleutosporis 0v0t- deis vel ellipsoideis, 28-39 X 18-26 pa, haud constrictis, episporio crassiusculo æquali, brunneo, sublillime punctulato vel sublevi, utraque cellula poro varie posito prædita, pedicello hyalino brevissimo, spermogoniis wcidiisque nullis. Hab. /n foliis vévis Aronici eorsici, in montibus Corsicæ. N- nr. Sur Aronicum corsicum, à la Foce della Sorba entre Ghisoni et Vivario, 16 juillet 4902 ; dans la forêt d’Aïtone, 24 juillet 1902. Nota. — Cette espèce, bien distincte de Pucc. Arnicæ-scorpioidis (DC.) Magn. par la présence d'urédospores extrêmement abondantes, se rapproche des Pucc. Hieracii, Picridis, Taraæaci, etc., dont elle se distingue surtout par ses sores petits, groupés sur des taches, ses téleutospores à épispore souvent sublisse (même avec l'imm. 1/16). * PUCCINIA TaraxacI (Rebent.) Plowr. II. III. Sur Jes feuilles de Taraxacum Dens-leonis, à Corte, 18 juillet 1902. * PucciNtA Soncm Rob. et Desm. — Pyec. tagananensis Mag. IT. Sur les feuilles de Sonchus oleraceus, à Santa-Manza près Bonifacio, 15 avril 1903. N. B — Les sores urédosporifères sont entourés de paraphyses brunes €! MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. COXY