HEN PPP VERAT dei ste И НОУ ИНДЕТ КАГУ NEU TR ЕЕ KLëna А... ncc м à BULLETIN eee SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 9З AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE E pu 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTE-SEPTIÈME (Quatrième série — Томе X) 1910 PARTS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 "n 7 жылны. BULLETIN SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE %3 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTE-SEPTIÈME (Quatrième série — Tome X) 1910 Р Séances de Janvier 1910. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 ^ Le Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 8 mars 1910. Ce fascicule contient les planches I, II, IIT, IV et V du tome LVII, la couverture et un erratum du tome LV. AVIS IMPORTANT M ү Par suite de l’augmentation croissante du nombre des communications et de sa répercussion sur les finances de la Société, la Commission du Bulletin croi devoir rappeler à nos Confrères que le Règlement limite la longueur des mant- scrits à huit pages d'impression par séance et à quarante pages pour l’année entière, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire Dans un intérét commun, la Commission prie donc trés instamment MM. lei Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes destinéesi limpression. | Tarif des tirages à part. Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs qui ё feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préfèrent des tirages à part avel réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr 60 sur les prix du tarif ci-dessous 25 50 100 200 500 ` EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. NOMBRE DE FEUILLES Une feuille (48 pages), réimposition, papier,tirage.| fr. c. fr: c. fr. c. fr. c. fr. c. pliure, piqüre et couverture passe-partout, de ` сошешг..................... 10 20 11 40 13 20 18 » 28 80 Trois quarts de feuille (12 pages). . . . . . . . 9 60 10 80 12 60 16 80 26 40. Demi-feuille (8 pages)... . ... . . . . . . . .. 6 » 7 20 9 60 14 40 21 60 Quart de feuille (4 pages). o. a .:. 7, .:,#,f 4180 6 » 8 40 10 80 16 80 ` 9° feuille en sus de la premiere. . , , . . . .. 9 » 10 20 11 40 14 40 21 60 Trois quarts de feuille en sus d'une feuille, . . .| 840 9 60 10 80 13 80 19.20... Demi-feuille en sus d'une feuille. , . , . . . .| 480 6 » 7 80 10 90 16 80 Quart de feuille RIEN 3 60 4 80 7 90 9 60 14 40. Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme paf 95 exemp, 50 exemp. 75 exemp. 100 exemp. іе 30-607 ' , 4fr.2) Air 50^" 4 fr. 80 Supplément de 0 fr. 30 раг 25 cr en plus. ү La composition d'untitre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 90. La composition d'un grand titre d'upé page est de 9 fr: Pk plus les frais de tirage et de papier (*) La composition d'un faux-titre est de ? fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier (*). Я La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la couvert ture. En plus les frais de tirage et de papier "1. L'addition à la couverture passe-partout du titre de la communication composé en caractéres da . texte est comptée 2 fr. 40. d S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 fr. 40. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. feuille ou fraction de feuille: Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la disposition de$ ages du Bulletin, sera fait à go 9p 1? p. 8 p. GA KR P ità co Tarif ^. yt Sr. 70 D. 80’ 0 fr. 90 *) Les frais de tirage.et de papier des titres et couvertures seront comptés puisant le tarif du haut de сё tableau. —2" SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE COULOMMIERS Imprimerie PAUL BRODARD., BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE | DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 A007 1835 TOME CINQUANTE-SEPTIÈME (Quatrième série — Томе X) 1910 Dis Bot, Garder "OIA 7 PARIS AU SIEGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE AU 1°" JANVIER 1910 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE AU 1* JANVIER 1910 Membres perpétuels décédés. THIBESARD (Josern). LAGRANGE (D^. DUCHARTRE (Pierre). VILMORIN (Henry Lév£Que DE). CINTRACT (DésiRé-AUGUSTE). MICHEL (Ассоѕте). VIDAL (Prosrer-Gusrave). CLOS (Dominique). Date de la nomination *. 1908. AARONSOHN (A.), ingénieur agronome, à Caiffa (Palestine), (Turquie d'Asie). 1891. ALIAS (ArsEnr), inspecteur des contributions directes, rue Pê- cherie, 31, à Valence (Dróme). 1. Sont Membres perpétuels ceux qui ont donné à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle; le nom du donateur est maintenu à perpétuité surla liste des membres de la Société. (Décision du Conseil, approuvée par la Société dans la séance du 28 mai 1880 : voyez tome XXVII, p. 172.) 2, Lorsqu'un ancien membre démissionnaire à été admis sur sa demande à rentrer dans la Société, la date donnée est celle de la première admission. Au cas d'un changement d'adresse survenu au cours de l'im- pression, c'est la plus récente qui est indiquée. Iv SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1819. ALLARD (Gasrox), propriétaire, à la Maulévrie, route des Ponts- de-Cé, à Angers. 1895. * ALVERNY ' (Axoré d’), inspecteur adjoint des Eaux et Forêts, à Boén (Loire). 1899. AMIOT (Pre), rue Weber, 4, à Paris, ХҮІ. 1876. ARBAUMONT Urs р’), président de l'Académie de Dijon, rue Saumaise, 43, à Dijon (Cóte-d'Or). 1886. * ARBOST (Josern), horticulteur, Parc-aux-Roses, chemin de Caucade, Nice (Alpes-Maritimes). 1899. ARCANGELI (Jean), professeur et directeur du Jardin botanique à l'Université royale, via $ Maria, 33, à Pise (Italie). 1885. ARECHAVALETA (José), professeur de Botanique à l'Université, directeur du Laboratoire municipal de Chimie et de Bactério- logie, calle Uruguay, 369, à Montevideo (Uruguay). 1882. ASHER, libraire, Unter den Linden, 56, à Berlin, N. W. 1909. AUBERTOT (Mavrice), au collège de Saint-Mihiel (Meuse). 1909. AUBINEAU (le commandant), villa Mathilde, avenue des Bau- mettes, à Nice (Alpes-Maritimes). 1896. AZNAVOUR (Gronczs), 22, Havouziou-Han, Stamboul, Constan- tinople (Turquie d'Europe). 1894. BACH (abbé V.), curé de Sérignac (Lot). 1901. ВАШЕ (Éwirs), place Saint-Thomas, 14, à Vire (Calvados). 1873. * BARBEY (Ұплллм), à Valleyres-sous-Rances, canton de Vaud (Suisse). 1856. BARNSBY (Davi), direct. honoraire de l'École de Médecine, membre correspondant de l'Académie de Médecine, rue Origet, 10, à Tours. 1890. BARRATTE (Gusrave), rue Daubenton, 9, à Paris, V*. 1909. BARRÈRE (P.), rue Caussan, 35, à Bordeaux (Gironde). 1878. * BATTANDIER (Јокѕ-Атме), professeur à l'École de Médecine et de Pharmacie, rue Desfontaines, 9, à Alger-Mustapha. 1891. * BAZILLE (Marc), banquier, Grande-Rue, 21, à Montpellier. 1. Les lettres égyptiennes précédées d'un astérisque désignent les membres à vie. LISTE DES MEMBRES. ү Date de la nomination. 1884. BAZOT (Lours-Manis), professeur de l'Université, en retraite, rue du Drapeau, 17, à Dijon. 1909. BECQUEREL (Pau), docteur ès sciences, préparateur au P. CN. avenue des Gobelins, 77, à Paris, ХШ. 1878. BEHREND, aux soins de la librairie Asher und C», Unter den Linden, 56, à Berlin, N. W. 1896. BEILLE, professeur agrégé à la Faculté de Médecine, rue Cons- tantin, 35, à Bordeaux. 1890. BELEZE (M"* MancuznirE), rue de Paris, 62, à Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise). 1908. BENOIST, licencié és sciences, rue des Chantiers, 7, à Paris, V^. 1906. BERGON (Paur), rue de Rome, 14, à Paris, VIII. 1909. BERNARD (No£L), professeur à la Faculté des Sciences, à Poitiers (Vienne). 1906. BERRO (Млһілхо В.), calle Uruguay, 313, à Montevideo (Uruguay). 1878. BERTRAND (Cx.-Eucèxe), correspondant de l'Institut, profes- seur de Bofanique à la Faculté des Sciences de Lille, rue d'Alger, 6, à Amiens. 1905. BESSIL (Jacques), professeur au lycée Montaigne, 17, rue Auguste-Comte, Paris, VI°. 1908. BIAU (D' Агғкер), médecin aide-major, voie d'Épinal, 1, à Bruyères (Vosges). 1905. BILLIARD, secrétaire de l'Association des naturalistes parisiens, rue Charles-Divry, 10, à Paris, XIV*. 1873. BILLIET (P.), percepteur, rue Bonnabaud, 6, à Clermont- Ferrand (Puy-de-Dóme). 1908. BIMONT (Gkonczs), vice-président de l'Association des natura- listes parisiens, rue des Plantes, 54, à Paris, XIV*. 1885. * BLANC (Évouan»), inspecteur des Forêts, boulevard des Invalides, 15, à Paris, ҰН", 1896. BLANC (L.), conducteur des Ponts et Chaussées, allée des Arts, 11, villa Maurice, à Montpellier. 1903. BLANDENIER (Anisre-Erxesr), professeur au collège de Ras-el- Tin, boite postale n° 534, à Alexandrie (Égypte). 1907. BOEUF (F.), professeur de Botanique à l'École coloniale d'Agri- culture, à Tunis (Tunisie). VI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, Date de la nomination. 1884. 1894. 1902 1904. 1873. BOIS (D.), assistant au Muséum d'Histoire naturelle, rue Faidherbe, 15, à Saint-Mandé (Seine). BOISSIEU (Hexri рь), à Varambon, par Pont-d'Ain (Ain). . * BONAPARTE (prince Коілхр), avenue d'Iéna, 10, à Paris, XVI*. BONATI, pharmacien de 1" classe, à Lure (Haute-Saône). BONNET (Ермохр), docteur en médecine, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, rue Claude-Bernard, 78, à Paris, V*. 1877. * BONNIER (Gaston), membre de l'Institut, professeur de Bota- 1894. 1854 1895. 1854 1900. 1815. 1887. 1906. 1896. 1898. . 1896. 1907. nique à la Faculté des Sciences, rue de l'Estrapade, 49, 8 Paris, V*. Ancien président de la Société. BORNAIT-LEGUEULE, rue Faustin-Hélie, 7, à Passy-Paris, ХҮІ". . * BORNET (Épovan»), docteur en médecine, membre de l'Institut, quai de la Tournelle, 27, à Paris, V*. MEMBRE FONDATEUR. Président d'honneur de la Société. BORZI (Awrowmo), directeur du Jardin botanique, à Palerme (Sicile, Italie). .* BOUDIER (Éwrrz), pharmacien honoraire, membre correspon- dant de l'Institut et de l'Académie de Médecine, rue Grétry, 22, à Montmorency (Seine-et-Oise). MEMBRE FONDATEUR. Ancien président de la Société. BOULY DE LESDAIN (Maurice), docteur en médecine, rue Emmery, 16, à Dunkerque (Nord). BOUVET (Grorces), directeur du Jardin des Plantes, conserva- teur de l’Herbier Lloyd, rue Lenepveu, 32, à Angers. BOYER (G.), professeur à l'École nationale d'Agriculture, rue Bosquet, 1, à Montpellier. BRANDZA, licencié és sciences, à l'Institut botanique de l'Uni- versité, à Bucarest (Roumanie). BRIOSI (Giovanni), professeur à l'Université de Pavie (Italie). BRIQUET (Jonn), directeur du Conservatoire et du Jardin bota- niques, La Console, route de Lausanne, à Genéve (Suisse). BRIS (Anrnus), directeur de l'usine de la Vieille-Montagne, à la Chénée-Angleur, station de Chénée, province de Liége (Bel- gique). BROCKMANN-JEROSCH (Hemprıca), docteur en philosophie, Schanzenberg, 7, à Zürich (Suisse). LISTE DES MEMBRES. vil Date de la nomination. 1895. BRUNOTTE (C.), professeur à l'École supérieure de Pharmacie, rue Grandville, 17, à Nancy. 1893. * BUCHET (SauvEL), préparateur à la Faculté des Sciences, rue Schælcher, 4, à Paris, XIV*. 1904. BUDY (Orro), libraire, Carlstrasse, 11, Berlin, N. W., 6. 1854. BUREAU (Épovanp), docteur en médecine, professeur honoraire au Muséum, quai de Béthune, 24, à Paris, IV^. MEMBRE FONDA- TEUR. Ancien président de la Société. 1858. BURNAT (Éwirs), à Nant, près Vevey, canton de Vaud (Suisse). 1904. BUSCHBECK (Enxesr), libraire, Carlstrasse, 11, Berlin, N. W., 6. 1909. CABOT, rue Saint-Maur, 212, à Paris, XF. 1887. CADIX (Léon), propriétaire, à Bosséval, par Vrigne-aux-Bois (Ardennes). 1815. * CAMUS (Ferxax), docteur en médecine, villa des Gobelins, 7, à Paris, XIII*. : 1895. * CANDOLLE (Casimir de), cour Saint-Pierre, 3, à Genève (Suisse). 1907. * CAPITAINE (Louis), préparateur à la Faculté des Sciences, rue de Cháteaudun, 50, à Paris, IX°. 1857. CARON (Épouaro), à Rumaisnil, par Quevauvillers (Somme). 1906. CARPENTIER (abbé), professeur de Botanique à la Faculté libre des Sciences, rue de Toul, 11, à Lille (Nord). 1897. CARRIÈRE (Paur), conservateur des Eaux et Forêts, à Aix-en- Provence (Bouches-du-Rhóne). 1893. CASTELNAU (Juzes), banquier, boulevard Ledru-Rollin, à Mont- pellier. 1904. CAUSSIN, docteur en médecine, à Proyart (Somme). 1907. CERNOVODEANU (Mile), attachée à l'Institut Pasteur, rue Amyot, 8, à Paris, V*. 1859. * CHABERT (Arrnzp), médecin principal de 1"° classe en retraite, rue Vieille-Monnaie, 5, à Chambéry (Savoie). 1905. CHAMAGNE (G.), pharmacien, Établissements Byla jeune, rue de Montrouge, 89, à Gentilly (Seine). 1908. CHARBONNEL (l'abbé J. -B.), curé de La Chapelle-Laurent, par Massiac (Cantal). 1890. CHARRAS (A.), pharmacien, à Saint- Cyr-de-Provence (Var). УШ Date de 1908. 1904. 1905. 1890. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. la nomination. CHARRIER (J.), pharmacien de 1" classe, à La Châtaigneraie (Vendée). CHASSAGNE (D: Maurice), à Lezoux (Puy-de-Dôme). CHATEAU (E.), instituteur à Antully, par Autun (Saóne-et- Loire). CHATENIER (Constant), directeur honoraire d'École supérieure, villa Genevraie, à Miribel, par Crépol (Drôme). 1875. * CHATIN (Joannès), membre de l'Institut, professeur à la Faculté 1895 1906. 1900. 1863. 1874. 1894. 1909. 1909. 1908. 1896. 1883 1906. 1866. 1881. 1885. des Sciences, rue Victor-Cousin, 1, à Paris, Ve. · "CHAUVEAUD (Соѕтлук), directeur adjoint à l'École pratique des Hautes-Études au Muséum, avenue d'Orléans, 16, à Paris, XIVe. CHERMEZON, rue de l'Ouest, 39, à Paris, XIVe CHEVALIER (Ассоѕте), docteur ès sciences, rue de Buffon, 63, à Paris, V*. CHEVALIER (chanoine E.), rue de l'Évéché, 12, à Annecy. * CHEVALLIER (abbé Louis), professeur, à Précigné (Sarthe). CHODAT (Roserr), professeur à l'Université, rue Ami-Lullin, 9 à Genève (Suisse). , COL (ArrRowsE), docteur ès sciences, professeur à l'École de Médecine et de Pharmacie, quai Dugay-Trouin, 13, à Nantes (Loire-Inférieure). COLIN (l'abbé), rue de Vaugirard, 74, à Paris, VE. COMBES (Влош.), laboratoire de Botanique de la Sorbonne, rue Victor-Cousin, 1, à Paris, V*. COMÈRE (Joseren), pharmacien honoraire, quai de Tounis, 60, à Toulouse. + * COPINEAU (Cant rs), juge au tribunal civil, à Doullens (Somme). CORBIÈRE (L.), professeur de Sciences naturelles au Lycée, rue Asselin, 70, à Cherbourg (Manche). GOSSON (PauL), avenue Friedland, 5, à Paris, VIIIe. COSTANTIN (Jurien), professeur au Muséum d'Histoire naturelle, rue Cuvier, 61, à Paris, V°. Ancien président de la Société. COSTE (abbé HiPPOLYTE), curé à Saint-Paul-des-Fonts, par Tour- nemire (Aveyron). Membre honoraire. LISTE DES MEMBRES. IX Date de la nomination. 1909. COTTE (Juzes), docteur ès sciences, professeur suppléant à l'École de Médecine, Laboratoire Marion, à Endoume, Marseille (Bouches-du-Rhône). 1905. COUDERC (G.), ingénieur, à Aubenas (Ardèche). 1908. * COUDERT (abbé Jean), curé de Vodable, par Issoire (Puy-de- Dôme). 1890. COUPEAU (Cnanrzs), pharmacien, place du Marché, 5, à Saint- Jean-d'Angély (Charente-Inférieure). 1886. COURCHET, professeur à l'École supérieure de Pharmacie, à l'Institut de Botanique de Montpellier. 1909. CUÉNOD (D^) oculiste, rue Zarkoun, 1, à Tunis (Tunisie). 1909. CULMANN (Du, docteur ès sciences, rue Vauquelin, 28, à Paris, NS, 1908. DAIGREMONT (Me), à Soisy-sous-Montmorency (Seine-et-Oise). 1906. DALLOZ (Jures), pharmacien de 1" classe, boulevard Hauss- mann, 57, à Paris, IX*. 1886. DANGEARD (PiEnnE-AucusTE-CLÉMENT), professeur à la Faculté des Sciences (enseignement P. C. N.), rue Cuvier, 12а Paris, V*. 1908. DANIEL (Luce), professeur de botanique agricole à la Faculté des Sciences, à Rennes (Ille-et-Vilaine). 1906. DARD (Немат), chef de service à la maison Vilmorin, rue de Turenne, 121, à Paris, IIe. 1903. DAUPHINÉ (Anpré), préparateur à la Faculté des Sciences, rue Faraday, 11 bis, Paris, XVIIe. 1815. * DAVEAU (Jores), conservateur au Jardin botanique de Montpel- lier. 1815. DEBEAUX (Орок), pharmacien principal de l'armée, en retraite, rue Auber, 23, à Toulouse. 1896. DECROCK (E.), professeur adjoint à la Faculté des Sciences, rue Paradis, 282, 2* ét., à Marseille. 1883. * DEFLERS (Ausenr), boite postale n° 613, au Caire (Égypte). 1887. DEGAGNY (Cuanres), à Beauvois, par Villers-Saint-Christophe (Aisne). 1899. DEGEN (Аһрар vox), docteur en médecine, botaniste, directeur de la station royale du contróle des semences, Városligeti fasor 20, à Budapest, VI (Autriche-Hongrie). x SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1868. DELACOUR (Tu£oponE), TRÉSORIER HONORAIRE DE LA SOCIÉTÉ, rue de la Faisanderie, 94, à Paris, ХҮЇ°. MEMBRE PERPÉTUEL. 1906. DÉRIBÉRÉ-DESGARDES, étudiant, rue des Saints-Pères, 76, à Paris, VI*: 1875. DES MÉLOIZES (Azserr), rue Jacques-Cœur, à Bourges (Cher). 1888. DEVAUX (Henri), docteur és sciences, professeur à la Faculté des Sciences, rue Milliere, 44, à Bordeaux. 1898. * DEZANNEAU (Azrren-Paur-René), docteur en médecine, rue Hoche, 13, à Angers. 1909. DIRECTEUR (le), du Musée botanique de Zi-Ka-Wei, près Chang-Hai (Chine). 1893. DISMIER (Gagne), avenue du Raincy, 9, à Saint-Maur (Seine). 1905. DODE (Loum-ArsERT), docteur en droit, place du Maine, 4, à Paris, XVe. 1816. DOLLFUS ʻApriæn), rue Pierre-Charron, 35, à Paris, ҮШ. 1904. DOP (PauL), chargé de cours à la Faculté des Sciences de Tou- louse. 1905. DOUIN (L), professeur au Lycée, rue de Varize, 34, Chartres (Eure-et-Loir). 1887. DOUTEAU (Juzes), pharmacien, à Chantonnay (Vendée). 1887. DRUDE (Oscan), directeur du Jardin botanique de Dresde (Alle- magne). 1905. DUBARD (Marcet), maitre de conférences à la Sorbonne, rue des Ecoles, 51, Paris, V*. 1900. DUCOMET (Vira), docteur és sciences, professeur à l'École nationale d'Agriculture de Rennes. 1871. * DUFFORT (L.), pharmacien, à Masseube (Gers). 1893. DUFFOUR (Cuanrzs), instituteur, rue Jeanne-d'Arc, 16, à Agen. 1815. * DUHAMEL (Henry), à Gières, par Grenoble (Isère). 1883. DUMÉE (Раш), pharmacien honoraire, rue de Rennes, 45, à Paris, VIe. 1902. DURAFOUR, instituteur, rue Edgar-Quinet, 15, à Bourg-en- Bresse (Ain). жод * DURAND (Еһхеѕт), rue La Boétie, 7, à Paris, ҮШ“. 1872. DURAND (Evcèxe), conservateur des Forêts en retraite, profes- seur honoraire à l'École d'Agriculture, rue du Cheval-Blane, 6, à Montpellier. LISTE DES MEMBRES. XI Date de la nomination. 1904. DURAND (Сеоксеѕ), à Beautour, près la Roche-sur-Yon (Vendée). 1902. DURAND (Tuéoruire), directeur du Jardin botanique de l'État, à Bruxelles (Belgique). 1893. DUSS (le R. P.), professeur au collège de la Basse-Terre (Gua- deloupe). Membre honoraire. 1857. * DUVERGIER DE HAURANNE (Euwanuez), à Herry (Cher). 1906. EVRARD (F.), licencié ès sciences, boulevard Montparnasse, 32, à Paris, ANS, 1896. FARLOW (G.), professeur à l'Université Harvard, Quincy street, 24, à Cambridge, Massachusetts (États-Unis d'Amérique). 1906. FAURE (Maurice), professeur de botanique médicale, rue Saint- Maur, 219, à Paris. 1902. FEDTSCHENKO (Boris ре), botaniste en chef au Jardin bota- nique impérial de Saint-Pétersbourg (Russie). 1907. FÉLIX (Armann), surveillant général de l'Ecole nationale profes- sionnelle, à Vierzon (Cher). 1909. FENOUL, instituteur, rue Beaubourg, 18, à Paris, IV*. 1895. * FINET (AcurirLE), boulevard Malesherbes, 117, à Paris, ҮШ. 1871. * FLAHAULT (Cuarzes), correspondant de l'Institut, professeur de Botanique à la Faculté des Sciences, directeur de l'Institut de Botanique de l'Université, à Montpellier. 1891. FLAHAULT (nz Cnanzzs), à l'Institut de Botanique de Montpel- lier. 1897. FLAHAULT (М! Manre-Tn£nEss), rue de Roubaix, 144, à Mons-en- Barœul (Nord). 1903. FRIEDEL (Jean), docteur ès sciences, rue Michelet, 9, à Paris, 315. 1904. FRIREN (l'abbé), chanoine honoraire, rue de l'Évéché, 41, à Metz (Alsace-Lorraine). 1906 FRON (G.), maitre de conférences à l'Institut national agrono- mique, rue Madame, 29, à Paris, VI*. 1871. GADECEAU (Fang), villa Champ-Quartier, rue du Port-Guichard, à Nantes. 1893. GAGNEPAIN, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, avenue d'Italie, 4, à Paris, ХШ. XII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1901. GAIN (Louis), licencié ès sciences, rue Sarrette, 14, à Paris, XIV*. 1887. * GALAVIELLE (Léorop), professeur agrégé à la Faculté de médecine, rue Maguelone, 23, à Montpellier. 1871. * GANDOGER (MicneL), à Arnas, par Villefranche (Rhône). 1907. GARRAUD (François), chef de la comptabilité à la Société de la Vieille-Montagne, à Viviez (Aveyron). 1872. * GARROUTE (abbé), rue Diderot, 20, à Agen. 1904. САТІМ, docteur ès sciences, ingénieur agronome, rue Jacques- Boyceau, 13, à Versailles (Seine-et-Oise). 1897. GAUCHER (Louis), professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie, boulevard des Arceaux, 19, à Montpellier. 1862 GAUTIER (Gasrox), rue dela Poste, 6, à Narbonne (Aude). 1894. GAVE (l'abbé), professeur au pensionnat d'Uvrier, prés Saint- Léonard (Valais, Suisse). 1881. GENTY (Dam), directeur du Jardin des Plantes, avenue Gari- baldi, 15, à Dijon. 1902. GÉRARD (Cmuanrrs) capitaine au 15° régiment d'artillerie, avenue du 4-Septembre, 13, à Douai (Nord). 1881. * GÉRARD (R.), professeur à la Faculté des Sciences, directeur du Jardin botanique de la ville, rue Crillon, 70, à Lyon. 1891. GERBER (Снавткѕ), docteur ès sciences, professeur à l'École de Médecine, boulevard de la Corderie, 27, à Marseille. 1899. * GÈZE (J.-D.), ingénieur agronome, professeur d'Agriculture, rue de la République, 21, à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron). 1886. GIBAULT (Grorces), quai Bourbon, 99, à Paris, IVe. 1867. * GILLOT (Xavier), docteur en médecine, rue du Faubourg-Saint- Andoche, 5, à Autun (Saóne-et-Loire). 1872. ЮАНА (ить receveur de (Enregistrement, rue de l'Arche- de-Noé, 2, à Orléans. 1908. GODEFROY (M.), docteur de l'Université de Paris, bibliothé- caire de la Faculté des Sciences, à Marseille (Bouches-du- Rhóne). 1883. GODFRIN, directeur de l'École supérieure de Pharmacie, à Nancy. 1877. GONSE (E.), pharmacien, boulevard de Beauvais, 66, à Amiens. LISTE DES MEMBRES. OI Date de la nomination. 1905. GORIS (Атвеһт), docteur ès sciences, pharmacien de l'hôpital Hérold, place du Danube, à Paris, XIX*. 1872. GRAND'EURY, correspondant de l'Institut, rue d'Amance, 12, à Malzéville (Meurthe-et-Moselle). 1885. * GRANEL (Maurice), directeur du Jardin des plantes, professeur de Botanique à la Faculté de Médecine, à l'Institut bota- nique de Montpellier. 1886. GRAVIS (Aucusre), professeur à l'Université, directeur de l'Ins- titut botanique, rue Fusch, 22, à Liége (Belgique). 1906. GRIFFON, professeur à l'École nationale d'Agriculture de Gri- gnon, directeur adjoint de la.Station de pathologie végétale, rue d'Alésia, 11 bis, à Paris, XIV*. 1899. GUÉGUEN (F.), professeur agrégé à l'École supérieure de Phar- macie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris, Vis, 1894. GUÉRIN (Dart), professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris, VIe. 1818. * GUERMONPREZ, docteur en médecine, rue d'Esquermes, 63, à Lille. 1898. GUFFROY (Cnarces), ingénieur-agronome, rue Legendre, 108, à Batignolles-Paris, ХҮП. 1881. * GUIGNARD (Léon), membre de l'Institut, directeur de l'École supérieure de Pharmacie de Paris, rue du Val-de-Grâce, 6, à Paris, V°. Ancien président de la Société. 1870. GUILLAUD (Агехлхрве), professeur de Botanique à la Faculté de Médecine de Bordeaux, avenue Gambetta, 77, Saintes (Cha- rente-Inférieure). 1907. GUILLAUMIN licencié ès sciences, rue des Chantiers, 7, à Paris, V. 1909. GUILLOCHON (L.), directeur du Jardin d'essais, professeur à l'École coloniale d'Agriculture de Tunis (Tunisie). 1816. * GUILLOTEAUX-BOURON (Joannès), villa Saint-Joseph, à Petit- Juan, prés de Cannes (Alpes-Maritimes). 1904. GUIMARAES (José р’Аѕсемѕло), R. do Conde de Rodondo, 46-1, à Lisbonne (Portugal). 1904. * GUINIER (Рнилвект), inspecteur adjoint des Eaux et Forêts, chargé de cours à l'École nationale des Eaux et Foréts, rue Sellier, 38 bis, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). XIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1905. 1906. 1893. 1873. 1889. 1872. 1891. 1884. 1885. 1888. 1909. 1866. 1904. 1907. 1894. 1901. GYSPERGER DE ROULET (М=°), Nesseltor, 5, Mulhouse (Alsace-Lorraine). НАМЕТ (Ravwoxp), boulevard Saint-Marcel, 51, à Paris, ХШ“, HANNEZO (Jurgs), rue de Saône, 18, à Mâcon (Saône-et-Loire). HARIOT (Dat), assistant au Muséum d'Histoire naturelle, rue de Button, 63, à Paris, V*. HARMAND (abbé), à Docelles (Vosges). HECKEL (Épovanp), correspondant de l'Institut et de l'Académie de Médecine, professeur à la Faculté des Sciences et à l'École de Médecine, directeur de l'Institut colonial, cours Lieu- taud, 31, à Marseille. HEIM (Dr Frépéric), professeur agrégé d'Histoire naturelle à la Faculté de Médecine de Paris, chargé de cours au Conserva- toire des Arts et Métiers, rue Hamelin, 34, à Paris, ХҮІ. HENRIQUES (J.-Avc.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Coimbre (Portugal). HÉRAIL (Jean-Josepa-Marc), docteur és sciences, professeur de Matiere médicale à l'École de Médecine et de Pharmacie, rue d'El Biar, 12, à Alger-Mustapha. HÉRIBAUD-JOSEPH (frère), à Montferrand (Puy-de-Dôme). Membre honoraire. HERMANN (Juzes), libraire-éditeur, rue de la Sorbonne, 6, à Paris, V*. HERVIER (abbé Josera), Grande-Rue de la Bourse, 31, à Saint-Etienne. HIBON (Gropers), juge suppléant au tribunal de la Seine, rue Le Châtelier, 2, Paris, XVII*. HICKEL (Roëerr), inspecteur des Eaux et Forêts, professeur à l'École nationale d'Agriculture de Grignon, rue Champ-La- garde, 11 bis, à Versailles (Seine-et-Oise). HOLM (Тнёороке), botaniste, Brookland, D.C. (États-Unis d'Amérique). HOSCHEDÉ, à Giverny, par Vernon (Eure). 1888. * HUA (Heen), sous-directeur à l'École des Hautes-Études du 1895. Muséum, boulevard Saint-Germain, 254, à Paris, VIIe. HUBER (J.), directeur du Musée Goeldi, 399, caixa do Correio, à Рага (Belem, Brésil). - LISTE DES MEMBRES. XV Date de la nomination . 1881. * HUE (abbé AucusrE-Manrg), rue de Cormeille, 104, à Levallois- i Perret (Seine). 1869. YHUSNOT (T.), maire de Cahan, par Athis (Orne). 1882; * HY (abbé Férıx-Cuarres), docteur ès sciences, professeur à | l'Université libre, rue Lafontaine, 87, à Angers. 1891. JACZEWSKI (Arraur ре), directeur du laboratoire central de Pathologie végétale, au Jardin impérial de botanique de Saint- Pétersbourg. 1888. JADIN (Еквхлхр), professeur à l'École supérieure de Pharmacie de Montpellier. 1906. JAHANDIEZ, quartier des Salettes, à Carqueiranne (Var). | 1880. JATTA (Ахтомо), à Ruvo di Puglia, province de Naples (Italie). 1887. JEANPERT (Ерослкр), boulevard Saint-Marcel, 34, Paris, V°, Membre honoraire. | | 1907. JOUKOFF (M"* Anna), laboratoire de Botanique de la Sorbonne, rue Victor-Cousin, 1, à Paris, V*. 4854. JULLIEN-CROSNIER, ancien conservateur du Jardin des Plantes, ancien directeur adjoint du Musée d'Histoire naturelle, rue d'Illiers, 54, à Orléans. MEMBRE FONDATEUR. 1896. KERSERS (Louis pr), rue du Doyen, 2, à Bourges. 1882. * KERVILLE (Bean Gapeau ре), rue Dupont, 7, à Rouen. 1906. KNOCHE (Herwann), rue de l'Université, 51, à Montpellier (Hérault). 1899. KOLDERUP-ROSENVINGE (J. Lana), au Musée botanique de Copenhague. 1906. LABERGERIE, à Verrières (Vienne). 1905. LAMOTHE (Самия), instituteur, à Saint-Denis-les-Martel (Lot). 1899. LANGERON (Dr Maurice), chef de travaux à l'Institut de Méde- cine coloniale, rue de l'abbé Groult, 78, à Paris, XV*. 1909. LAPIE (Grorces), docteur ès sciences, inspecteur général des Foréts pres le Gouvernement mexicain, Junta central de Bosques, calle del Eliseo, 11, à Mexico D.F. (Mexique). 1908. LAPLACE (Fus), route de Versailles, 55, à Billancourt (Seine). 1815. * LARCHER (Oscan), docteur en médecine, rue de Passy, 97, à Paris, ХҮІ. XVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1907. LASSEAUX, rue de Crosne, 10, à Montgeron (Seine-et-Oise). 1896. * LASSIMONNE (S.-E.), à Robé, commune d'Yzeure (Allier). 1903. LAUBY (AxrorsE), licencié ès sciences, à Saint-Flour (Cantal). 1905. LAURENT (J.), professeur à l'École de Médecine, 30, rue de Bourgogne, Reims (Marne). 1909. LAVERGNE (Louis), directeur d'école à Leynhac, par Maurs (Cantal). 1908. LE CESVE (RarnaEL), instituteur, rue de Sèvres, 104, à Paris, XVe. 1890. LECHEVALIER Ms: Jacques), libraire, rue Racine, 23, à Paris, IS 1902. LECHEVALIER (Paur), rue Racine, 23, à Paris, VE. 1883. * LECLERC DU SABLON, professeur de Botanique à la Faculté des sciences, à Toulouse. 1884. * LECOMTE, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, rue des Écoles, 24, à Paris, V*. Président de la Société. 1889. LE GENDRE (Снакікѕ), directeur de la Revue scientifique du Limousin, place du Champ-de-Foire, 15, à Limoges. 1895. LEGRAND (Arraur), docteur en médecine, rue de Clignancourt, 13, à Paris, XVIII». 1881. * LEGUÉ (Léon), propriétaire, rue Beauvais-de-Saint-Paul, à Mon- doubleau (Loir-et-Cher). 1907. * LEMOINE (Mme Pau), licenciée és sciences, boulevard Saint- Germain, 96, à Paris, V*. : 1885. * LEMOINE (Еми), licencié ès sciences naturelles, rue du Montet, 134, à Nancy. 1874. * LE MONNIER (Georses), professeur à la Faculté des Sciences, m rue Montesquieu, 19, à Nancy. 1893. -LESAGE (Pierre), professeur adjoint à la Faculté des Sciences, à Rennes. 1889. LÉVEILLE (Me: Нестов), directeur du Monde des Plantes, rue de Flore, 78, au Mans. 1905. LHOMME, directeur de la Sucrerie de Mayot, par la Fère (Aisne). 1888. LIGNIER (Ocrave), professeur de Botanique à la Faculté des Sciences, rue Richard-Lenoir, 4, à Caen. LISTE DES MEMBRES. XVII Date de la nomination. 1893. 1909. 1902. 1906. 1895. 1909. 1875. 1906 1907. 1908. 1900. 1903. . 1861. 1891. 1881. 1905. LINDAU (Prof. D" G.), Botanisches Museum, à Dahlem bei Berlin (Allemagne). LITARDIÈRE (René de), licencié ès sciences, à Mazières-en- Gatine (Deux-Sèvres). LLOYD (C.-G.), the Lloyd Library, West Court Street, 224, à Cincinnati (Ohio, États-Unis d'Amérique). LORMAND (Снакгеѕ), pharmacien de Ir classe, rue Nollet, 49, à Paris, ХҮП. LUTZ (L.), SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA SOCIÉTÉ, professeur agrégé à l'Ecole supérieure de Pharmacie, avenue de l'Observa- toire, 4, à Paris, VIe. MADIOT (V.), pharmacien de 1° classe, à Jussey (Haute-Saône). MAGNIN (Awrone), professeur à la Faculté des Sciences et à l'École de Médecine, rue Proudhon, 8, à Besançon. MAHEU (Jacoues), docteur ès sciences, préparateur à l'École supérieure de Pharmacie, avenue du Maine, 4^, à Paris, XIV*. MAIGE (A.), professeur de Botanique à l'École supérieure des Sciences, à Alger (Algérie). MAILFAIT (Bau), pharmacien de 1" classe, trésorier de la Société d'Histoire naturelle des Ardennes, à Charleville (Ardennes). MAIRE (René), maitre de conférences à la Faculté des Sciences, rue Basse, 127, à Caen (Calvados). MALGA (Rev D. Anprés), Tenencia de Gallechs, par Parets del Vallés, Barcelone (Espagne). MALINVAUD (Ernest), Ancien président de Та Société, rue Linné, 8, à Paris. MEMBRE PERPÉTUEL. MALO (Cmanres), rédacteur au Journal des Débats, à Senlis (Oise). MANGIN (Lours-ALEexaNpRE), membre de l'Institut, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, rue de la Sorbonne, 2, à Paris, V*. Ancien président de la Société. MARANNE (Isiore), pharmacien de 1"° classe, à Allanche (Cantal). 1881. * MARCAIS (abbé), rue Merlane, 4, à Toulouse. XVIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de a nomination. 4860. * MARCHAND (Léon), professeur honoraire de Botanique crypto- gamique à l'École supérieure de Pharmacie de Paris, à Thiais, près Choisy-le-Roi (Seine). 1905. MARNAC, docteur en médecine, place Saint-Michel, 42, à Mar- seille (Bouches-du-Rhóne). 1909. MARRET (Léon), rue Michelet, 5, à Paris, Ү1°. 4895. MARTY (Léonce), notaire honoraire, rue ea. 133, à Car- cassonne. 1890. MATRUCHOT (Lours), professeur adjoint de Botanique àla Faculté des Sciences, École Normale supérieure, rue d'Ulm, 45, à Paris, V*. 4854. MAUGERET, inspecteur du télégraphe en retraite, rue du Cherche-Midi, 102, à Paris, VI°. MEMBRE FONDATEUR et MEMBRE PERPÉTUEL. 1875. * MAW (GroncE), à Benthall Kenley (Surrey, Angleterre). 1880. MEGE (abbé Jacques), curé de Villeneuve, par Blaye (Gironde). 1893. MELLERIO (Arrz.), rue des Capucines, 18, à Paris, Ie. 1816. * MÉNIER (Cu.), professeur honoraire à l'École de Médecine et de Pharmacie, ancien directeur de l'École supérieure des Sciences et Lettres, place de la Monnaie, 13, à Nantes. 1908. MENU (A.), docteur en pharmacie, à Lons-le-Saunier (Jura). 1870. MER (Еми), attaché à la station de recherches de l'École fores- tière, rue Israël-Silvestre, 19, à Nancy; et à юлым раг Gérardmer (Vosges). 1892. * MOLLIARD (Mari), maître de conférences à la Sorbonne, rue Vauquelin, 16, à Paris, V*. 1906. MOREL (Francsque), rue du Souvenir, 43, à Lyon-Vaise (Rhóne). 1909. MORELLE (Ермохр), docteur en pharmacie, place de l'Hótel-de- Ville, à Commercy (Meuse). 1881. MOROT (Louis), docteur ès sciences naturelles, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, directeur du Journal de Bota- nique, rue du Regard, 9, à Paris, VI*. 1859. * MOTELAY (Léonce), président honoraire de la Société Linnéenne de Bordeaux, cours de Gourgue, 8, à Bordeaux. 1886. * MOTELAY (Du), cours de Gourgue, 8, à Bordeaux. LISTE DES MEMBRES. XIX Date de la nomination. 1907. MOUILLARD (Louis), ancien élève de l'École nationale d'Agri- culture de Grignon, instituteur, à Cauterets (Hautes-Pyrénées). 1877. MUE (Henri), directeur des Contributions indirectes, square Gambetta, 3, à Carcassonne (Aude). 1883. * NANTEUIL (baron Косек ре), au château du Haut-Brizay, par l'Ile-Bouchard (Indre-et-Loire). 1902. NENTIEN (E.), ingénieur en chef des Mines, rue Gloriette, 32 bis, à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). 1888. NEYRAUT (E.-Jrax), employé au chemin de fer du Midi, rue Sainte-Catherine, 212, à Bordeaux. 1904. NINCK, ingénieur des Ponts et Chaussées, à Bar-le-Duc (Meuse). 1895. NOBLET (Dom Ахркё), au Monastère des Bénédictins, à Cheve- togne, par Leignon, province de Namur (Belgique). 1904. OFFNER (D: Ј.), préparateur à la Faculté des Sciences de Gre- noble (Isère). 1906. OLIVIER (abbé), à Bazoches-en-Houlme (Orne). 1873. OLIVIER (Enxzsr), directeur de la Revue scientifique du Bour- bonnais, aux Ramillons, prés Moulins, et cours de la Préfec- ture, 10, à Moulins (Allier). 1891. ORZESZKO (№корем), villa Polonia, avenue Léopold II, à Nice- Cimiez (Alpes-Maritimes). 1858. * PARIS (général E.-G.), à Dinard (Ille-et-Vilaine). 1877. * PASCAUD (Epcar), rue Porte-Jaune, 5, à Bourges (Cher). 1877. PATOUILLARD, docteur en pharmacie, avenue du Roule, 105, à Neuilly (Seine). 1907. PAVILLARD, chargé de cours à l’Institut botanique, à Mont- pellier (Hérault). 1887. PÉCHOUTRE (FznbivAND), professeur au lycée Louis-le-Grand, rue Toullier, 6, à Paris, V*. 1869. РЕШАТ (Ар.), avenue Alsace-Lorraine, 35, à Grenoble (Isère). 1908. PELOURDE (Fernaxo), préparateur au Muséum d'Histoire natu- relle, rue de Buffon, 63, à Paris, * P 1866. * PELTEREAU (Enszsr), notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et- Cher). XX SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1894. * PERROT (Еми), professeur à l'École supérieure de Pharmacie de Paris, rue Sadi-Carnot, 17, à Châtillon-sous-Bagneux (Seine). 1903. PETIT (Louis), rue Église-Seurin, 211, à Bordeaux (Gironde). 1903. PEYTEL (Pierre), ingénieur-agronome, rue Saint-Philippe-du- Roule, 6, à Paris. 1906. PINOY (D" Enxzsr), rue de Versailles, 30, à Ville d'Avray (Seine- et-Oise). ` ` 1901. PITARD (J.), professeur à l'École de Médecine et de Pharmacie, rue Georget, 39, à Tours. 1888. * PLANCHON (Louis), docteur en médecine, professeur à l'École supérieure de Pharmacie, rue de Nazareth, 5, à Montpellier. 1880. POIRAULT (Georges), directeur de la Villa Thuret, à Antibes, (Alpes-Maritimes). 1906. POISSON (Henri), préparateur au Muséum d'Histoire naturelle, rue de Buffon, 61, à Paris, V*. 1870. * POISSON (Juzes), ancien assistant au Muséum d'Histoire natu- relle, rue de la Clef, 32, à Paris, V*. 1877. PORTES (Lur.), pharmacien en chef de l'hópital Saint-Louis, à Paris, Хе 1871. * POSADA-ARANGO (Axpnzs), docteur en médecine, professeur . de Botanique à l'Université de Médellin (États-Unis de Co- lombie). 1895. * PRAIN, Directeur des Royal Gardens of Kew, near London (Angleterre). 1854. PRILLIEUX (Épovanp), membre de l'Institut, rue Cambacérès, 14, à Paris, VIII*. MEMBRE FONDATEUR. Ancien président de Та Société. 1897. PRUNET, professeur à la Faculté des Sciences, directeur du Jardin des Plantes, à Toulouse. 1894. RADAIS (Maxime), professeur à l'École supérieure de Pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris, VE, 1871. * RAMOND (Gzonczs), assistant au Muséum, rue Louis-Philippe, 18, à Neuilly-sur-Seine (Seine), 1908. RÉAUBOURG, docteur en pharmacie, rue de l'Alboni, 7, à Paris, ХҮР. LISTE DES MEMBRES. XXI Date de la nomination. 1879. RÉCHIN (abbé), professeur au collège de Mamers (Sarthe). 1905. REYNIER (Arrnzp), cours de la Trinité, 24, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). 1896. * REY-PAILHADE (Constantin ре), place Sainte-Aphrodise, 44, à Béziers (Hérault). 1906. RICHER (Рао), docteur és sciences, préparateur à la Faculté des Sciences, rue du Luxembourg, 30, à Paris, VIe. 1859. * ROCHEBRUNE (Агрнохѕе ре), assistant au Muséum d'Histoire naturelle, rue Cuvier, 57, à Paris, V*. 1907. ROLAND-GOSSELIN (Ronznr), colline de la Paix, à Villefranche- sur-Mer (Alpes-Maritimes). 1887. ROLLAND (Léon), rue Charles-Laffitte, 80, à Neuilly (Seine). 1895. ROMIEUX (Hzxni), lieutenant-colonel, ancien conseiller d'État, Florissant, 95, à Genève. 1901. ROUX (Nisus), chemin de la Sœur-Vialy, 5, à Lyon-Saint-Clair, (Rhóne). 1870. ROUY (Grorces), secrétaire général honoraire du Syndicat de la Presse parisienne, secrétaire général de la Caisse des victimes du devoir, rue du Château, 34, à Asnières (Seine). 1861. ROYET (Euc.), docteur en médecine, rue Saint-Simon, 6, à Paris, VIIe. 1888. RUSSELL (Wittram), docteur ès sciences naturelles, boulevard Saint-Marcel, 19, à Paris, XIII*. 1880. SACCARDO (P.-A.), professeur et directeur du Jardin bota- nique à l'Université de Padoue (Italie). Membre hono- raire. 1886. * SAHUT (Pau), avenue du Pont-Juvénal, 10, à Montpellier. 1873. SAINT-LAGER, docteur en médecine, cours Gambetta, 8, à Lyon. 1903. SAINT-YVES (le commandant A.), villa Jacques, boulevard de Montboron, à Nice. 1903. SAINTOT (abbé Сохѕтахтіх-Ёмпк), curé à Neuvelle-lès-Voisey, par Voisey (Haute-Marne). 1815. * SALATHÉ, docteur en médecine, ancien préparateur à la Faculté de Médecine de Strasbourg, rue Michel-Ange, 27, à Paris- Auteuil, XVI*. XXI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1900. SARGENT (CuanLrs), professeur d'Arboriculture, Arnold arbo- retum, Jamaica Plain, Massachusetts (États-Unis d'Amérique). 1906. SARTORY (AvcrsrE), docteur ès sciences, préparateur à l'École supérieure de Pharmacie, avenue du Parc de Montsouris, 35, à Paris, XIV*. 1905. SCHRÔTER, professeur au Polytechnikum, Zürich (Suisse). 1903. SEGRET (abbé), curé de Maray, par Mennetou-sur-Cher (Loir- et-Cher). 1904. SENNEN (Frère), paseo de la Bonanova, 12, à Barcelona (Espagne). Membre honoraire. 1857. * SEYNES (Juzes pg), rue de Chanaleilles, 15, à Paris, VIE, et à Segoussac, par Salindres en Ancien président de la Société. 1906. Société des Sciences naturelles de la Haute-Marne, à Langres (Haute-Marne). 1908. SOUÈGES (Кехё), docteur és sciences, pharmacien-adjoint des Asiles de la Seine, Asile de la Maison-Blanche, par Neuilly- sur-Marne (Seine-et-Oise). 1905. SPIRE (D^), médecin des troupes coloniales, rue de Maubeuge, 7, Paris, IX*. 1909. STIASSNIE (Maurice), constructeur de microscopes, boulevard Raspail, 204, à Paris, XIVe. 1895. SUDRE, professeur à l'École normale, rue André-Délieux, 12, Toulouse. 1905. TERRACCIANO (Acur1e), directeur de l'Institut botanique de Sassari (Sardaigne). 1905. TESSIER (F.), inspecteur des Eaux et Foréts, avenue Sadi- Carnot, 79, à Valence (Dróme). 1908. THÉZÉE (D"), professeur d'Histoire naturelle à l'École de Méde- cine et de Pharmacie, rue de Paris, 70, à Angers. 1891. THIL, inspecteur des Eaux et Foréts, rue de Fleurus, 27, à Paris, VI. 1864. THOREL (Crovis), docteur en médecine, place Victor-Hugo, 1, à Paris, XVIe. 1900. TILLIER, professeur d'Arboriculture de la ville de Paris, avenue Daumeshil, 1, à Saint-Mandé (Seine). LISTE DES MEMBRES. XXIII Date de la nomination, 1907. TOMINE (Атехахоке WassiLEwrrCH), botaniste en chef du Jardin botanique, à Tiflis (Caucase, Russie). 1902. ТОМІ (ре), professeur et directeur du Jardin botanique à l'Uni- versité royale de Modène (Italie). Membre honoraire. 1909. TOURRET, instituteur, à La Ferté-Hauterive, par Bessay (Allier). 1900. TOUZALIN (CnarLes ре), capitaine au 90° régiment de ligne, rue de l'Hospice, 16, à Cháteauroux. : 1810. * TRABUT (Louis), docteur en médecine, professeur à l'École de Médecine, rue Desfontaines, 7, à Alger-Mustapha. 1890. TRELEASE (Wat, directeur du Jardin botanique de Mis- souri, Saint-Louis de Missouri (États-Unis d'Amérique). 1899. URBAN (Ісхлсе), sous-directeur du Jardin botanique, Königin Luisestrasse, 6-8, Dahlem-Steglitz, bei Berlin (Allemagne). 1883. * VALLOT (Eur), ingénieur civil, avenue des Champs-Élysées, 114, à Paris, VIIIe. 1875. * VALLOT (Joseru), directeur de l'Observatoire météorologique du Mont-Blanc, rue Francois-Aune, 5, à Nice (Alpes-Maritimes). 1865. VAN TIEGHEM (Рн.), membre de l'Institut, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, rue Vauquelin, 22, à Paris, V*. Ancien président de la Société. 1905. VELENOVSKY (р"), professeur de Botanique à l'Université bohémienne, Slüpi, II, 433, Prague (Bohéme). 1871. VENDRYÈS (Атвквт), rue de Vaugirard, 90, à Paris, VIe. Membre honoraire. | 1907. VERGNES (L. de), ingénieur, rue Valentin-Haüy, 5, à Paris. 1906. VERGUIN (Louis), capitaine au 9° régiment d'artillerie, boulevard Patte-d'Oie, 39, à Castres (Tarn). 1855. * VIAUD-GRAND-MARAIS (AwnsnorsE), professeur honoraire à l'École de Médecine, place Saint-Pierre, 4, à Nantes. 1886. VIDAL (GasniEL), inspecteur des Eaux et Forêts, à Perpignan (Pyrénées-Orientales). 1895. VIDAL (Louis), chef de travaux à la Faculté des Sciences de Grenoble. 1904. VIGUIER (Revé), préparateur au Muséum, quai de Bercy, 5 bis, à Charenton-Magasins généraux (Seine). 1909. VILMORIN (Jacques de), quai de la Mégisserie, 4, à Paris, 1°". XXIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1878. VILMORIN (Maurice L. ре), quai d'Orsay, 13, à Paris, VIF. 1893. VILMORIN (РнилррЕ-1ЕүЁогЕ pr), quai de la Mégisserie, ^, et 1884. 1881. 1907. 1886. 1894. 1905. 1907. 1881. quai d'Orsay, 23, à Paris, VID; à Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise). * VUILLEMIN (Pau), professeur de Botanique à la Faculté de Médecine, rue d'Amance, 16, à Malzéville (Meurthe-et-Moselle). WEBER (Mr: А.), née Van Bosse, à Eerbeek (Hollande). WEILLER (Manc), lieutenant au 11* régiment d'artillerie, à Oran (Oran). WELTER (Новевт), libraire, rue Bernard-Palissy, 4, à Paris, VI*. WILCZEK (Ernest), professeur à l'Université, à Lausanne (Suisse). WORONOFF, Conservateur au Jardin botanique de Tiflis, (Caucase, Russie). YDRAC (F. L.), docteur en pharmacie, à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). ZEILLER (RENÉ), membre de l'Institut, inspecteur général des mines, rue du Vieux-Colombier, 8, à Paris, VI°. Ancien président de la Société. MM. les Membres de la Société sont priés, dans leur intérêt, d'informer sans retard le Secrétariat de leurs changements d'adresse. Les numéros qui viendraient à s'égarer par suite de quelque omission de ce genre ne pourraient étre remplacés. . MEMBRES DÉCÉDÉS EN 1909 ALBERT (A Сомомт (M.). АмвгАвр (L.). , Gonter (А.). Вои (C.). Кілхскәеск (P.). Comar (Е.). LomBarp-Dumas (A.). Couverc (P.). Mauvais |G.). CRÉVÉLIER (J. J.). MouILLEFARINE (E.). Du Согомвтек (M.). Ozanon (C.). SUUS V LE do: LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ RANGÉS PAR PAYS ET EN FRANCE PAR DÉPARTEMENTS Ain. Boissieu (de). Durafour. Aisne. Degagny. Lhomme. Allier. Lassimonne. Olivier (Ernest). Tourret. Alpes-Maritimes. Arbost. Aubineau. Guilloteaux-Bouron. Orzeszko. Poirault. Roland-Gosselin. Saint-Yves. Vallot (J.). Ardèche. Couderc (С.). Ardennes. Cadix. Mailfait. Aude. Gauthier (Gaston). Marty. Mue. Aveyron. ` Coste (abbé). Garraud. Gèze. Bouches-du-Rhône. Carrière. Cotte. Decrock. Gerber. Godefroy. Heckel. Marnac. Reynier. Calvados. Ballé. ` Lignier. Maire. Cantal Charbonnel (abbé). Lauby. Lavergne, Maranne. Charente-Inférieure. Coupeau. Guillaud. Cher. Des Méloizes. Duvergier de Hauranne. Félix, Kersers (de). Pascaud. Cóte-d' Or. Arbaumont (0). | Bazot. Genty. Deux-Sèvres. Litardière (de). Doubs. Magnin. Drôme. Alias. Chatenier. Tessier. Eure. Hoschedé. Eure-et-Loir. Douin. ‚ Gard. Seynes (J. de). Garonne (Haute-). Comére. Debeaux. XXVI Dop. Leclerc du Sablon. Marcais (abbé). Prunet. Sudre. Gers. Duffort. Gironde. Barrere. Beille. Devaux. Mège (abbé). Motelay (Léonce). Motelay (Paul). Neyraut. Petit (Louis). Hérault. Bazille. Blanc (L.). . Boyer. Castelnau. Courchet. Daveau. Durand (Eug.). Flahault. Flahault (Ме). Galavielle. Gaucher. Granel. Jadin. Knoche. Pavillard. Planchon (Louis). ` Rey-Pailhade (de). Sahut (P.). Ille-et- Vilaine. Daniel. Ducomet. Lesage. Paris (général). SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. LJ Indre. Touzalin (de). Indre-et-Loire. Barnsby. Nanteuil (de). Pitard. Isére. Duhamel. Offner. Pellat. Vidal (Louis). Jura. Menu. ` Loir-et-Cher. Legué. Peltereau. Segret (abbé). Loire. Alverny (d'). . Hervier (abbé). Loire-Inférieure. Col. Gadeceau. Ménier. Viaud-Grand- Marais. Loiret. Giraudias. Jullien- Crosnier. Lot. Bach (abbé). Lamothe. Lot-et-Garonne. Duffour. Garroute (abbé).. Maine-et-Loire. Allard. Bouvet. Dezanneau. Hy (abbé). Thézée. Manche. Corbière. Marne. Laurent (J.). Marne (Haute-). Saintot (abbé). Société des sciences na- turelles de la Hau- te-Marne. Meurthe-et-Moselle. Brunotte. Godfrin. Grand'Eury. Guinier (Phil.). Lemoine. Le Monnier. Vuillemin. Meuse. Aubertot. Morelle. Ninck. Nord. Bouly de Lesdain. Carpentier (abbé). Flahault (M''*). Gérard (Ch.). Guermonprez. Oise. Malo. · Orne. Husnot. Olivier (abbé). Puy-de-Dôme. Billiet. Chassagne (D'). : Coudert (abbé). Héribaud (frère). Pyrénées (Hautes-). ` Mouillard. | Ydrac. Pyrénées-Orientales. Vidal (Gabriel). Rhône. Gandoger. Gérard (R.). Morel (Fr.). Roux (Nisius). ` Saint-Lager. Saóne (Haute-). Bonati. Madiot. Saône-et-Loire. Château. Gillot. Hannezo. Nentien. Sarthe. Chevallier (abbé L.). Léveillé. Réchin (abbé). Savoie. Chabert. Savoie (Haute-). Chevalier (abbé E.). Seine!. Bois. Chamagne. Dismier. Hue (abbé). Laplace. Marchand. Patouillard. Perrot. Ramond. Rolland. Rouy. Tillier. Viguier. LISTE DES MEMBRES. Seine-et-Oise. Beleze (M''*). Boudier. Daigremont (M"*). Gatin. Hickel. Lasseaux. Pinoy. Souèges. Vilmorin (Philippe de). Seine-Inférieure. Kerville (de). Somme. Bertrand. Caron (Édouard). Caussin. Copineau. Gonse. Tarn. Verguin. Var. Charras. Jahandiez. Vendée. Charrier. Douteau. Durand (Georges). Vienne. Bernard (Noël). Labergerie. Vienne (Haute-). Le Gendre. Vosges. Biau. Harmand (abbé). Mer. XXVII Algérie. Battandier. Hérail. Maige. Trabut. Weiller. Guadeloupe. Duss (R. P.). Tunisie. Boeuf. Cuénod. Guillochon. Allemagne. Asher. Behrend. Budy. Buschbeck. Drude. Lindau. - Urban. Alsace-Lorraine. Friren (abbé). Gysperger de Roulet (sch. Autriche- Hongrie. Degen (von). Velenovsky. Belgique. Bris. "n Durand (Th.). Gravis. Noblet (Dom). Danemark. Kolderup-Rosenvinge. Espagne. Malgà (Rev??). Sennen (frère). Grande-Bretagne. Maw. Prain. 1. Les membres résidant à Paris ne sont pas mentionnés sur cette liste. XXVIII Italie. Arcangeli. Borzi. Briosi. Jatta. Saccardo. Terracciano. Toni (de). Pays-Bas. Weber (М). Portugal. Guimaraes. Henriques. Roumanie. Brandza. Russie. Fedtschenko (de). Jaczewski (de). Tomine. Woronoff. Suisse. Barbey. Briquet. Brockmann. Burnat. Candolle (C. de).. Chodat. Gave (R. P.). Romieux. Schróter. Wilczek. Turquie d' Europe. Aznavour. Chine. Directeur du Musée bo- tanique de Zi-Ka-Wei. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Turquie d'Asie. Aaronsohn. Egypte. Blandenier. Deflers. États-Unis d'Amérique. Farlow. Holm. Lloyd. Sargent Trelease. Mexique. Lapie. Etats de l'Amérique du Sud. Arechavaleta. Berro. Huber. Posada-Arango. SÉANCE DU 14 JANVIER 1910 PRÉSIDENCE DE M. H. LECOMTE. M. le Président, en prenant place au fauteuil, s'exprime en ces termes : Messieurs et chers Confrères, Àu nom du Bureau tout entier et en mon nom personnel, je vous remercie du témoignage de confiance que vous avez bien voulu nous donner, par un vote dont nous sentons tout le prix et auquel n’a méme pas manqué une certaine animation, dont les scrutateurs seuls ont eu à supporter les conséquences. Puisque vous m'avez confié la tâche de diriger vos travaux pendant l'année 1910, mon premier souci sera d'apporter ici la courtoise et défé- rente fermeté qui me parait étre la qualité maitresse d'un Président à la fois respectueux de ses commettants et attentif à ses devoirs. Je n'aurai d'ailleurs qu'à m'inspirer de l'exemple de notre Président sortant, qui a occupé cette place avec tant d'autorité. Et je suis bien sür d’être l'interprète de tous nos confrères en disant à M. PRILLIEUX, qui fut l'un des fondateurs de notre Société et qui lui a donné maintes preuves de son dévouement et de sa sympathie, combien nous lui sommes obligés d'avoir bien voulu consentir à occuper un fauteuil, qui semble aujourd'hui avoir trop peu d'attrait pour quelques-uns des autres maitres éminents de la Botanique francaise, que nous serions tous heureux de voir ici. S'il ne m'est pas possible d'apporter au poste d'honneur que votre sympathie m'a confié la haute autorité de mes prédécesseurs, je puis du moins assurer mes confrères que je mettrai au service de la Société botanique de France tout mon zèle et toute mon activité: et je sais d'ail- leurs, par une fréquentation, peut-étre intermittente, mais déjà ancienne de nos séances, que ma tàche de Président sera singulièrement facilitée par la haute courtoisie qui préside ici à tous les échanges de vues et par notre souci commun de servir uniquement les intérêts de la Botanique. Quelles que soient les discussions qui s'engagent, les objections qui jaillissent, ou méme les réfutations qui peuvent se faire jour, on peut dire que nous n'avons jamais devant nous des adversaires, mais des travailleurs consciencieux, désireux de servir utilement la science et de faire triompher ce qui leur parait étre la vérité. Grâce au dévouement inlassable de ceux de nos Confrères qui ont T. үп. (SÉANCES) 1 2 SÉANCE DU 1^4 JANVIER 1910. assumé la charge de l'administration de la Société, grâce au zèle de notre Secrétaire général, la Société botanique de France se trouve actuel- lement dans une période de prospérité, dont les manifestations répétées se trouvent et dans l'activité de nos séances et dans le nombre et la variété des communications qui paraissent au Bulletin; et il faut recon- naitre que cette bonne situation est d'autant plus appréciable que depuis l'origine, c'est-à-dire depuis 1854, le taux de la cotisation annuelle ne s'est pas modifié, alors que les frais d'impression et autres ont subi un progressif accroissement et entrainé des charges de plus en plus lourdes. Mais, vous ne l'ignorez pas, la prospérité est une maniere d'étre qui ne comporte pas le repos, et, comme d'autre part, le mouvement per- pétuel n'est pas de ce monde, il faut que de temps en temps un nouveau levier vienne donner l'impulsion nécessaire pour provoquer la continua- tion du mouvement. C'est ce levier qu'il est utile de découvrir, ou plutót de rajeunir, en s'inspirant des circonstances nouvelles qui naissent tous les jours autour de nous et qui ne sont que la manifestation extérieure d'une évolution toujours en marche. : La Société botanique de France, disent les statuts votés en 1854, a pour objet de concourir aux progrés de la Botanique et des sciences qui s'y rattachent, et de faciliter, par tous les moyens dont elle peut disposer, les études et les travaux de ses membres. Si notre Bulletin est heureusement devenu à la fois plus régulier et plus hospitalier, si nos confrères trouvent dans une publication suffi- samment rapide de leurs travaux le moyen de ne pas perdre le bénéfice moral de la priorité, il est bien permis d'ajouter que nous n'avons peut- étre pas vu certaines branches de la Botanique prendre dans nos discus- sions la place qu'elles méritent et que paraissaient leur réserver les fon- dateurs de la Société. En particulier, les grands et passionnants problèmes que soulève la distribution des végétaux sur le globe ne trouvent pas suffisamment d'écho dans nos réunions ; et, d'autre part, la Paléobotanique, inséparable de la Botanique actuelle, n'est pas en assez grand honneur chez nos jeunes confrères. En réalité le monde végétal disparu offre, au point de vue de l'évolution des étres organisés, une importance comparable à celle que présentent les animaux fossiles et, siles plantes anciennes actuelle- ment connues jouissent chez nous d'une notoriété moins tapageuse que celle de leurs contemporains du monde animal, elles n'en méritent pa$ moins d'étre étudiées et décrites, car au méme titre que les animaux elles constituent des chainons du monde organisé et, en outre, elles marquent les étapes de l'histoire de la terre. Mais, laissant de côté l'énumération — qui serait longue — des grands SEANCE DU 414 JANVIER 1910. 3 problémes qui sollicitent l'attention des Botanistes, je désire, en termi- nant, présenter à vos réflexions un projet que vous voudrez peut-étre accueillir avec faveur et dont la réalisation pourrait étre à la fois pro- chaine et renouvelable. Vous savez comme moi, en effet, que nos confrères sont, pour la plupart, des hommes dont la sociabilité proverbiale se manifeste sous bien des formes, mais surtout par des excursions botaniques en commun. Or nos séances ordinaires, d'un intérét souvent trés spécial, n'en réunissent qu'un trop petit nombre; quant à nos sessions extraordinaires, qui se passent souvent dans les pays montagneux et parfois méme jusque sur la terre d'Afrique, qui comportent des voyages longs et fatigants, elles ne peuvent convenir qu'aux membres de la Société qu'un déplace- ment prolongé n'effraye pas et qui sont bien sürs de ne pas étre trahis à un moment donné par leurs forces. Et cependant, nos confrères — qui sont au nombre de plus de cent à Paris seulement — seraient certaine- ment heureux de se réunir pour apprendre à se connaitre, les anciens pour donner à leurs cadets le réconfortant stimulant de leur exemple, ou plus simplement pour retrouver ici des compagnons anciens de leurs excursions botaniques, les jeunes pour apprendre à connaitre ceux qui furent des précurseurs et des maitres. Il m'a paru que pour arriver à ce résultat il serait peut-étre possible d'organiser périodiquement une réunion extraordinaire, non pour la con- sacrer au programme de nos séances habituelles, mais pour entendre, par exemple, de la bouche d'un de nos savants confrères, une conférence d'intérét général, sur un sujet d'actualité botanique. Et les sujets ne manquent pas, qui seraient de nature à séduire à la fois et ceux qui seraient appelés à les développer devant un auditoire d'élite et les auditeurs eux-mémes. Je me permets, sans plus de commentaires, de soumettre ce projet à vos réflexions. Vous jugerez peut-étre qu'une telle innovation, pratiquée avec succès dans d'autres Sociétés, serait de nature à réunir pério- diquement des Botanistes, qui trop souvent s'ignorent. Je serais tout particulierement heureux d'avoir ainsi contribué à for- tifier les liens qui doivent unir les membres de notre Société, en rendant celle-ci plus vivante et plus prospère. Encore une fois, Messieurs et chers confrères, je vous renouvelle l'expression de nos remerciments pour le témoignage de haute confiance que vous avez bien voulu nous donner, et je souhaite que l'année 1910 soit une année féconde pour la Botanique et, par conséquent, une année de vie de plus en plus active pour la Société. - Cette allocution est unanimement applaudie. H SÉANCE DU 14 JANVIER 1910. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce le décès de notre confrère A. Gontier, docteur en médecine à Pont-sur-Seine. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Percer (Francois), docteur ès sciences, attaché au Muséum d'Histoire naturelle, 143, rue de Rennes, à Paris, VI’, présenté par MM. Lecomte et Gagnepain. HovaRp, préparateur à la Faculté des Sciences (Ensei- gnement P. C. N.), 12, rue Cuvier, Paris, V°, pré- senté par MM. Dangeard et Chauveaud. M. le Président annonce ensuite deux nouvelles présen- tations. M. Lutz résume la communication suivante : Interprétation de quelques Rubus nouveaux de Hongrie; PAR М. Н. SUDRE. J'ai recu, par l'intermédiaire d'une Société pour l'échange de plantes, un certain nombre de prétendus Rubus nouveaux, nommés récemment par M. Samuel Корсок et récoltés par lui aux environs de Bakabanya (Hongrie). La plupart seraient, d'aprés l'auteur, d'origine hybride. Je me propose d'indiquer ici de quelle facon j'estime qu'il y a lieu de les interpréter : on verra qu'à part un trés petit nombre de formes méritant d'étre conservées à titre de simples variétés, ce botaniste n'a rien découvert de nouveau et a pris le plus souvent pour des pro- duits de croisement des plantes trés fertiles et trés pures, lar- gement représentées sur une grande partie de l'Europe. Presque tousles Rubus mentionnés ci-après appartiennent aux Rubi glan- ` Н. SUDRE. — SUR QUELQUES RUBUS DE HONGRIE. › dulosi P.-J. Müll., qui comptent, pour l'Europe, 9 espèces prin- cipales, la plupart extrémement polymorphes puisqu'on a décrit plusieurs centaines de formes se rattachant à cette série. Il est . à peine besoin de faire observer que le botaniste, qui veut faire une étude sérieuse et approfondie des Ronces de ce groupe, doit tout d'abord apprendre à connaitre trés exactement les types des espéces principales et tenir compte des travaux antérieurs relatifs à ces plantes, travaux qu'on ne peut guère utiliser si on ne dispose d'éléments authentiques de comparaison. Rubus amabilis Кирс. (non Focke, nec Sud.); R. Guentheri ze sevus ej. — Bucina. — Ce n'est pas un hybride, mais une forme pure se rattachant au R. Guentheri W. N. var. adenodon Sud. Rub. Eur. ms. Groupe du R. ніктоѕ W. К. R. asperifrons Kupc.; R. hirtus >< metallicolus ej. — Pot- kanka. — Appartient au R. nivuranis M. et Wirtg. et est à peu prés la méme plante que le R. Guentheri f. hirsuta Wirtg. Hb. rub. rh. ed. 1, n° 105. J'ai appelé cette plante R. rIvuLARIS var. flexisetus (Diagn. 48). R. callicomus Kupe.; R. hirtus f. apricorum (?) >< scaber ej. — Sub Katrenka. — N'a rien des parents présumés. Groupe du R. rivuraris M. et Wirtg. Sbsp. R. incultus Wirgt. C'est assez exactement mon À. scabriramus (Diagn. 48), que j'ai surbordonné au R. incultus comme variété (Rub. Tarn. p. 55). R. conjunctus Kupe.; R. apricus >< hirtus sec. Sabrs. — Ham- poch. — C'est le R. horridulus P.-J. Müll., appartenant au groupe du R. rvuraris M. et W. R. coriifolius Кире. (non Liebm.); R. bifrons >< pulchellus (?) ej. — Les hybrides du R. bifrons sont en général assez faciles à reconnaitre; or ici la plante ne rappelle en rien cette espèce; ce prétendu hybride est du reste trés fertile et fructifie bien mieux que le R. bifrons! C'est d'ailleurs un Rubus assez répandu en Europe et que j'ai appelé R. spinosulus (Rub. Pyr. 1900); il appartient, comme sous-espèce, au R. nivuLanis М. et W. | R. crenatus Кире.; R. apricus x scaber var. brachyadenius е]. — Grunt. — Encore une forme on ne peut plus fertile et qui est certainement pure. Peu différente de la précédente à laquelle je la rattache à titre de var. (crenatus). R. dejectus Kupc.; R. Guentheri >< bifrons ej. — Sub Katrenka. 6 SÉANCE DU 14 JANVIER 1910. — Plante très fertile, n'ayant absolument rien du R. bifrons Vest! C'est à peu près là le type R. ams W. К. ou, pour pré- ciser davantage, une variation à styles glabres de cette espèce. Avant de se livrer à l'étude parfois trés ingrate des hybrides, il est indispensable d'apprendre à connaitre les espèces pures et de tenir compte des variations nombreuses que ces espèces sont susceptibles de présenter. Rubus episkios Кирс.; R. carpaticus »« tomentosus ej. — Baka- baya, Kasunka. — N'a ni les aiguillons forts du R. carpaticus ni le tomentum si caractéristique du R. tomentosus, et je me demande comment l'auteur a pu voir dans sa plante l'influence de ces deux espèces? Du reste cette forme est à peu près le R. vogesiacus P.-J. Müll., qui appartient au groupe du R. srr- PENS Wh. R. extensus Kupc.; R. carpaticus >< hirtus? ej. — C'est mon R. curtiglandulosus (Rub. Pyr.), du groupe du R. TERETICAULIS P.-J. Muell. R. falcifer Кирс. (non P.-J. Müll.); R. bifrons x Guentheri ej. — Bakabanya. — N'a rien du R. bifrons Vest. Ses glandes un peu colorées rappellent le R. Guentheri, toutefois les aiguil- lons sont comprimés, jaunâtres, falqués, de sorte que la plante appartient au groupe du R. Scureicaert Wh. Elle se place dans le voisinage du R. apertiflorus P.-J. Müll., et en constitue une variété particulière que j'appelle var. micranthemus, remarquable par son inflorescence très armée, son feuillage pâle, subdisco- lore, ses fleurs petites, à pétales larges, ses étamines plus courtes que les styles jaunâtres, ses carpelles glabres. R. finitimus Кирс. (non Sud.); R. hirtus >< scaber ej. — Lajtna. — Ne dérive pas du R. scaber W.N., car il est très répandu en Belgique et ailleurs, où le R. scaber manque! C'est la plante que j'ai appelée R. rivulariformis (Diagn. А9) et qui peut être rapprochée, à titre de variété, du R. spinosulus men- tionné plus haut. Groupe du R. мурал М. et Wirtg. R. gruntensis f. acanthophyllus Kupc. — Lajtna. — Le type H. gruntensis Kupc. Mag. Bot. Lap. (1907) 259, serait un bifrons »« hirtus. Je ne connais pas cette plante, mais la f. acan- thophyllus est une forme pure du groupe du R. nmrus. C'est le R. minutiflorus P.-J. Müll. var. horridifactus (Sud. Diagn. 56). Н. SUDRE. — SUR QUELQUES RUBUS DE HONGRIE. 7 Mes spécimens comprennent une feuille caulinaire qui paraît appartenir à un autre Rubus. R. inusitatus Kupc.; R. Guentheri >< pulchellus (?) ej. — Biela bana — Encore une forme trés fertile et non hybride. C'est du reste le R. rubiginosus P.-J. Müll. ou une variation très rapprochée du type. Groupe du R. ніктоѕ W. К. R. ithytrichus Kupe.; R. hirtus amænus (?) >< tereticaulis ej. — Sarkandistolnam, Bakabanya. — Nullement intermédiaire entre les parents présumés et n'ayant rien du R. tereticaulis. C'est une variation du R. nivuranis M. et Wirtg. à sépales parais- sant rester réfléchis après l'anthése, caractère qui peut être dû à une station ombragée. R. katrenkensis Kupc.; R. bifrons >< Guentheri ej. — Ka- trenka, Bakabanya. — Plante entièrement virescente et trés fer- tile, ne rappelant en rien ni le R. bifrons Vest, ni le R. Guenthert W. N. Elle appartient au groupe du R. serpexs Wh. et à la sous- espèce R. leptadenes Sud., dont elle forme une var. obovatus (Sud. Rub. Tarn. p. 56). On l'a distribuée ou décrite sous diffé- rents noms ` R. serpens v. obovatus Sabrs. Exsicc; R. serpens var. scabriformis Hofmann, Exsicc.; R. serpens var. stenurus Kinsch. Repert. VIL, 82, etc. ji R. laccosus Кирс. — Sarkandists. — C'est mon R. vepallidus (Rub. Pyr., 175 (1901)], du groupe du R. serrens Wh. R. laxisetus Kupc.; R. bifrons X silesiacus v. tabanimontanus ej. — Kiebes. — Plante hétéracanthe et glanduleuse, à turion arrondi, à sépales + redressées après l'anthése et étant vraisem- blement un R. hirtus >< bifrons. Elle peut se rattacher au R. aspratilis P.-J. Müll., qui parait avoir la même origine. R. lobatus Kupc.; R. carpaticus »« hirtus ej. — Breziny. — N'a rien qui rappelle les parents présumés. C'est une forme peu normale du groupe du R. serpens W., se rattachant à mon R. longiglandulosus (Rub. Pyr. 112). R. lyprocarpus Kupe.; R. serpens >< tereticaulis ej. — Supra Sarkandistolnam. — Pour voir dans cette forme un intermédiaire entre les R. serpens et tereticaulis, il faut que l'auteur entende ces espéces d'une facon toute spéciale, qui n'est pas celle de tous les batologues. Ce R. lyprocarpus est en effet une variation du R. mivuraris M. et Wirtg. très rapprochée du type et ne méri- 8 SÉANCE DU 14 JANVIER 1910. tant guère d'en être séparée. Or c'est le H. serpens qui est inter- médiaire entre les R. rivularis et tereticaulis, dont il n'est du reste nullement hybride. Rubus macarus Kupc. — Zlamany. — C'est le R. leptadenes Sud., groupe du R. 5ЕВРЕХ5 Wh. R. megalanthus Кирс.; R. bifrons >< cæsius ej. — Smikos. — Cette plante a déjà recu les noms de R. Mougeotii Billot (1850), R. roseiflorus P.-J. Müll. (1858), R. semibifrons Sabrs. (1891), В. dumetorum v. platypetalus G. Br., etc. ; il était parfaitement inutile de lui en donner un nouveau. C'est un cæsius > >< bifrons. А. mesæpolius Kupc.; R. Guentheri >< tomentosus ej. — Tatiar. — Je vois dans cette forme un R. serpens >< tomentosus Lloydianus et j'estime qu'elle doit être rattachée au R. Kupco- kranus Borbas. L'auteur a décrit antérieurement un R. Guen- theri >< tomentosus sous le nom de R. sanguineus | Mag. Bot. „apok (1901), 261] (non Friv.). Cet hybride parait dériver du H. Guentheri W. N., mais l'autre parent est douteux. Je le désigne provisoirement sous le nom de R. sanguineicaulis. R. peltasticus Kupc.; R. hirtus X scaber ej. — Grunk. — Non hybride. Forme du В. serpexs Wh. se rattachant à mon H. longiglandulosus. Le R. hirtus var. apricorum Kupc., de Biela, est encore une variation aprique de la méme espèce. R. plusiadenius Kupc.; R. bifrons >< tatiarensis ej. — Tatiar. — Je ne connais pas le A. tatiarensis Kupc. et ne puis rien dire des rapports de cette forme avec le R. plusiadenius ; ce qui me parait incontestable c'est que ce prétendu hybride ne rappelle en rien le R. bifrons Vest et qu'il est trés fertile. Pour moi c'est une simple variation du type R. umrus W. K. à feuilles ayant une tendance à devenir un peu cendrées en dessous. R. rivularis M. et W. var. glareosus Kupc. — Grunt. — Plante à fleurs roses, se rattachant au R. runvus Sud. var. sinuicolus (Rub. Tarn., p. 50). R. rivularis M. et W. var. grandidentatus Kupc. — C'est la sous-espèce R. fulvus Sud. du R. Scurgicuga Wh. R. sevoides Kupe.; R. hirtus >< sævus (?) ej. — Steinbach. — Se rattache au К. Huwrusus W. N. et en est une variété (var. sævoides Sud.) — Feuilles caulinaires 3-nées; pédoneules ascendants, trés armés. H. SUDRE. — SUR QUELQUES RUBUS DE HONGRIE. 9 R. Sarkandi Kupc.; R. candicans >< tereticaulis ej. — Sar- kandi. — A les apparences d'un R. hirtus x Lloydianus. R. scaber v. botruosus Kupc. — Bielem. — C'est une varia- tion peu éloignée du type R. rEnETICAvLIS P.-J. Müll.; elle est peu fertile. R. sericofrons Кире. ; R. dumetorum >< tomentosus ej. — Lajtna. — Ne me paraît pas différer du R. Barthianus Borb., qui est un R. serpens >< tomentosus. R. strigatus Kupc.; R. incultus >< tereticaulis ej. — Sarkan- dist. — П n'y a rien du R. incultus Wirtg. dans mes spécimens, mais un rameau de R. rEnETICAvus P.-J. Müll., deux feuilles caulinaires et un rameau de R. serpens var. gratiflorens (Sud. Rub. Pyr.). R. subcoactus Kupc.; R. sinuosus (?) >< tereticaulis ej. — Bakabanya, sub Tatiar. — Forme pure du groupe du R. SERPENS Wh. C'est à peu près le R. lutescens N. Boul., R. longisepalus P.-J. Müll. var. /utescens Sud. J'ai recu à peu prés la méme plante du méme botaniste sous le nom de R. pullus (non Sud.), envisagée comme un R. Bayeri >< plusiacanthus. R. suboxyphyllus Kupe.; R. rivularis var. plumbeus >< tere- ticaulis ej. — Bakabanya, Sarkandistalna. — Je me demande comment l'auteur peut voir dans cette plante l'influence du R. tereticaulis? C'est le R. angustisetus Sud., groupe R. RIVULARIS M. et Wirtg. Le R. rivularis var. speluncarum Kupc. est du reste à peu prés la méme plante. R. symmetros Kupc.; R. Guentheri >< vestitus ej. — Baka- baya, Grunt. — Forme pure du groupe du R. serpexs Wh. Se rapproche du R. persericans Sabrs., auquel on peut la rattacher à titre de variété; l'axe florifére est moins poilu-hérissé, la dentelure des feuilles est plus fine et leur pilosité moindre. Le R. vestitus Wh. n'est apparemment pour rien dans la produc- tion de cette plante. R. tephrodes Kupc.; R. hirtus v. iodes >< nemorosus ej. — Bakabanya, Grunt. — N'appartient pas à la section des R. tri- viales P.-J. Müll., mais au R. serpexs Wh. Rentre comme variété dans le R. longisepalus P.-J. Müll. La foliole terminale est briévement pétiolulée, les folioles se recouvrent par leurs bords. L'auteur ne parait pas connaitre le R. ніктоѕ var. ?odes 10 SÉANCE DU 4% JANVIER 1910. N. Boul., auquel il attribue un róle dans la production de son | R: tephrodes; j'ai en effet recu de lui sous ce nom une plante : qui est mon R. angustifrons, du groupe du R. serpexs Wh. Si donc ce R. tephrodes était hybride, il n'aurait pas l'origine qui lui est attribuée : ainsi se complique, au point de devenir par- fois inextricable, la synonymie des espèces dans les genres critiques. | Rubus transiens Кирс.; R. hirtus >< lipopogon ej. — Вакађапуа, Grunt. — Ce prétendu hybride est représenté par un rameau de | R. vepallidus Sud., par deux rameaux et une feuille de R. Guen- theri W. N. var., par une feuille d'une autre forme que je ne. puis préciser et par un rameau fort douteux, le tout trés hétéro- gène et paraissant arbitrairement rassemblé. R. trilobatus Кирс.; R. hirtus >< brachytrichus (?) ej. — Bakabanya, Predny. — Plantetrès fertile, à pollen peu mélangé. C'est mon R. napophiloides, sous-espèce du R. serPexs Wh. et largement répandu en Europe. Le méme botaniste a nommé un certain nombre de Roses nouvelles; j'ai reçu en particulier de lui un R. Uhlistensis ` Кирс. qui est un R. alpina >< tomentosa ne me paraissant pas différer du R. vesrira Godet, et un R. moravcensis Кирс. qui est une variété du R. canına L. correspondant au R. Touran- giniana Dés. et Rip. M. F. Camus analyse et résume la Note ci-dessous : Revision des Erables de la Savoie; PAR M. ALFRED CHABERT. Dans un premier travail publié en juin dernier ‘Bull., p. 383) j'ai parlé de diverses formes de /' Acer monspessulanum L. et de son hybride avec l'A. Opalus Mill. Depuis lors, mes idées ont été modifiées sur divers points par l'examen des nombreux arbres observés dans le cours de mes excursions, continuées jusqu'en octobre, dans les bois et les forêts de la Savoie et des régions limitrophes du Dauphiné et du Piémont, comme aussi par de nouvelles recherches bibliographiques et par l'étude des A. CHABERT. — REVISION DES ÉRABLES DE LA SAVOIE. 11 riches matériaux que m'ont récemment communiqués MM. le professeur Briquer, de Genève, le chanoine Bruxer, de Moûtiers, les professeurs Fiori, de Florence, бимек, de Nancy, M. Loweut, de Londres, M. le professeur Peroxa, de Vallom- brosa (Toscane). Je les unis dans mes remerciements aux bota- nistes cités dans mon précédent travail. Les espéces et variétés critiques ou nouvelles sont seules décrites et photographiées. Ces photographies sont celles des feuilles vernales et des feuilles turionales. Jusqu'à présent les premières seules ont été décrites. Mais à l'exemple de M. Done, dans son remarquable « Essai d'une Monographie du genre Populus, Paris, 1905 », j'attache aux feuilles turionales une trés grande importance, car leur forme est constante, et je l'ai toujours vu coincider avec une forme correspondante des feuilles vernales. Dans nos Érables, nous avons à distinguer trois espèces de feuilles : les vernales, les estivales et les turionales. Les vernales des rameaux non fructifiés et celles des rameaux fructifiés (f. brachyblastaires Dode) sont toujours semblables dans nos espèces. Les estivales des rameaux non fructifiés et celles des rameaux fructifiés prolongés par la pousse d'août (f. schénioblastaires Dode) tantót sont semblables aux vernales; tantót elles n'en different, surtout les schénioblastaires, que par un plus grand développement, par des lobes plus profonds et parfois plus nombreux; tantôt elles en diffèrent par leur forme, comme souvent chez l'A. monspessulanum; tantôt enfin les schénioblas- taires ressemblent aux turionales. Enfin les turionales, feuilles des turions, des rameaux juvé- niles, sont toujours membraneuses, plus grandes que les autres et de forme pius ou moins différente. TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ÉRABLES DE LA SAVOIE. forme. Etamines insérées sur un disque épais...... 2 Fleurs en grappe allongée et pendante. Disque extra- X ат siii Acer Pseudoplatanus L. We: en grappe corymbi- 1 SEANCE DU 14 JANVIER 1910. 9 Étamines exsertes........... Étamines incluses...... Grappe corymbiforme dressée; ailes étalées horizontálos Grappe corymbiforme à la fin penchée; ailés dressées.. fruits petits, Microphylles ; ailes trés rétrécies à la Бәве de ne. Microphylles; fruits moyens, | | ailes peu rétrécies à la base Macrophylles; fruits gros, ailes non ou peu rétrécies à la base Feuilles vernales plus larges gue longues EE Feuilles vernales aussi ou moins larges que longues. Feuilles vernales trilobées à lobes entiers ou plus rare- ment sinués-denticulés.. Feuilles vernales trilobées à lobes obtus et parfois sub- quinquelobées (f. liburni- cum Pax), ou lesunes trilo- bées, les autres subqu. ou quinquelobéessurle méme pied, ou toutes апе bées sur le méme pied.. Feuilles vernales trilobées à lobes + triangulaires .. Feuilles vernales trilobées ou subquinquelobées à lobes non triangulaires Feuilles turionales aussi trilo- bées à lobes + triangu- laires parfois lobulés, plus rarement subquinque - ou quinquelobées........... 8 < Feuilles turionales grandes se- mi-orbiculaires quinque- lobées ou plus rarement subquinquelobées,lestrois lobes moyens largement oblongs souvent lobulés.. $9.4 e ӨТӨ vi а dures se de PARLONS ON PU Ten 9 V $9 5 6 te: t9: n n Acer platanoides L. et >< A. sabaudum Chab. A. campestre. L. 4. x A. Guinieri Chab. T 6. A. Perrieri Chab. A. monspessulanum. A. monspessulanum f. Martini (Jord.) 8. A. Opalus Mill. >< А. Peronai v. Schw. A. rupicolum Chab. N'est pas compris dans ce tableau (A. Negundo L. trouvé sub- spontané dans les haies à Taninges (Hte-Savoie), par M. BniQuET. RR bel di SE A. CHABERT. — REVISION DES ÉRABLES DE LA SAVOIE. 13 Il est facile à reconnaitre à ses feuilles imparipennées, son inflorescence en grappes, ses fleurs apétalées et privées de disque, etc. Les localités constatées par moi-méme sont suivies d'un !. Elles sont toutes représentées dans mon herbier ainsi que les autres localités citées, à l'exception de celles de M. Briquer dont j'ai étudié les plantes dans ses herbiers du Jura savoisien et des Alpes Lémanniennes. Les abréviations Sav. et Hte-Sav. indiquent les départements de Savoie et de Haute-Savoie entre lesquels la province est partagée. Acer Pseudoplatanus L. Sp. pl., 1853, p. 1054. 4. Les feuilles en cœur à la base sont les seules que j'aie observées en Savoie. 2. Une forme à filets des étamines glabres a été découverte par M. noer, Forme distans Rikli, in Schinz et Keller, Fl. der Schweiz, éd: 2, 2* part. 1905, p. 151. Ailes horizontalement dirigées, trés larges et trés fortement convexes en dedans. 8. villosum (Presl) Pax Aceraceæ, 1902, p. 17, in Engler Pf[lanzenreich. — A. villosum Presl Del. Fray., 1832, p. 31. Feuilles presque coriaces, pubescentes en dessous, méme à l'époque de la maturité du fruit. Ailes fortement rétrécies à la base, larges de 15 mm. plus haut, arrondies au sommet, divergentes à angle presque droit; coques + velues. ү. subalpinum Beck, Fl. Niederoest., 1890, p. 582. Petit arbre de 3 à 4 m. peu rameux. Feuilles petites, longues et larges de 5 à 8 cm. profondément tri- ou subquinquelobées, rarement quinque- lobées, à lobes aigus, étroits, allongés, le moyen à bords entiers et paral- lèles dans le tiers inférieur. Fruit (jeune) plus ou moins hérissé de longs poils blancs disséminés, ailes longues et peu divergentes. FI. en mai et juin; la var. subalpinum, très tardive, en fin juillet. — Has. : Rare et disséminé dans les bois de nos vallées et de la région inférieure de nos montagnes; commun dans les forèts de la région subalpine, s'élève jusqu'à la région alpine. Forme quelquefois des peuplements purs aprés la coupe des Sapins, comme en 1880, sur les grosses Dents du Nivollet près Chambéry. — La forme à filets glabres :.H.-Sav., Cluse de la Caille (Briquet). — var. distans : Sav., Valloires! — Var. 14 SÉANCE DU 14 JANVIER 1910. villosum : Sav., entre la Palud et le Col de la Madeleine! Реѕеу sur le Villand (Brunet). — var. subalpinum : Sav., Bessans! Bonneval! oü il s'éléve jusqu'à 1950 m. et forme sur les versants méridionaux au-dessus des villages, des peuplements presque purs parsemés d'Aulnes et de Saules. Acer platanoides L. l. c., p. 1055. Fl. avril. — Has. : Bois des montagnes, où il s'élève à 1400 m. Rare dans nos Alpes : Sav., Mt Nivollet, 1200-1300 m.' Forêt de Doussard (Perrier). Combe-Noire prés Tamié (Perrier). H.-Sav., Forêt de Ressachat sur Samoëns (Guinier). Fond de la Combe au-dessus de Sixt, mélangé aux Hétres, 1400 m. (Briquet). — Plus répandu sur nos chaines jurassiques : Sav., Veret-Pragondran, 700-800 m. ! Mt Beauvon, 800 m. (Briquet); abondant sur la chaine du Gros-Foug, 1000 m. (Briquet). H.-Sav., Montagne dela Balme de Sillingy, 100-900 m.! (Briquet). Se rencontre parfois non loin des villages oü il est planté ou subspontané. A. campestre L. /. c., p. 1055. Rarement en Savoie arbre s'élevant à 10 m.; le plus souvent arbuste buissonneux à cause des coupes plus ou moins ` rapprochées. Fl. avril — Has. : Haies et bois de la plaine et de la région montagneuse; moins répandu dans la région subalpine où il s'élève très rarement jusqu'à 1400 m. — Ses deux variétés : leiocarpum (Opiz) à coques méme jeunes trés glabres, el hebecarpum DC. à coques veloutées-pubescentes, sont réunies par une forme intermédiaire croissant sur les cóteaux de Châtillon prés Chindrieux, Sav., et dont les coques n'ont que quelques rares poils à la base. Elles présentent, sous le rapport de‘ la forme des feuilles, de leur pubescence, de la grandeur des fleurs, de celle des fruits, des formes paralléles dont la plupart ont été nommées et décrites, et dont les autres ne me paraissent pas justifier des noms nouveaux. Je n'en citerai que les plus apparentes. Var leiocarpum rare : Sav. Châtillon à l'extrémité N.-O. du lac du Bourget; M. d'Hirmente (Briquet), St-Cassin, mont Galopaz! A. CHABERT. — REVISION DES ÉRABLES DE LA SAVOIE. 15 (Songeon), Fesson-sur-Salins (Puget). H. Sav. : Morzine(DC. in H. Delessert). Var. hebecarpum très commun. Forme à ailes d'un rouge vif : Sav., taillis sur le versant Ouest du Col de la Crusille (Briquet). La Chambotte, versant du lae! (Briquet). — Forme à ailes rétrécies à la base : H. Sav., Pied du Salève (Fauconnet). — Forme à feuilles quinquelobées, à fruits petits dont l'aile avec la coque mesure moins de deux centimètres ` H.-Sav., Haies au-dessus d'Archamp (Th. Brown). — Forme subtrilobum Uechtr. et Sint. à feuilles pubescentes en dessous, trilobées, rare- ment subquinquelobées, à lobes triangulaires, courts : Sav., Les Frasses prés Moütiers (Brunet). — Forme parallèle à l'aus- triacum (Tratt) du leiocarpum : feuilles quinquelobées, coriaces, à lobes entiers sinués, non ou à peine lobulés; feuilles esti- vales grandes, larges de 10 cm. longues de 8 ст. Н. Sav., Rochers de la Motte prés d'Aise (Briquet.) A. monspessulanum L. /. c., p. 1056. — (Pl. 1, fig. 1 à 8). Arbrisseau haut de 3-4 m., souvent buissonneux à cause du mode d'ex- ploitation de nos foréts et de nos bois par coupes rapprochées, trés rarement arbre de 8 à 10 m. de hauteur, à écorce fendillée ou crevassée, à branches 3- étalées. Feuilles vernales petites, plus larges que longues, à largeur dépassant rarement 6 cm., épaisses. bientôt coriaces, d'un vert brillant en dessus, opaques et souvent glaucescentes en dessous, d'abord pubescentes lanugineuses à la face inférieure, bientót glabres, semi-orbi- culaires à la base ou tronquées ou cordées-arrondies ou plus rarement cunéiformes, trilobées à lobes entiers ou sinués-denticulés, + triangu- laires, divergeant à angle + droit. Feuilles estivales des rameaux fructi- fères dentées, subquinquelobées et même quinquelobées, fig. 2, 3, 5, 1; feuilles turionales plus grandes, arrondies profondément en cœur à la base, à 5 lobes plus larges et plus dentés, parfois lobulés, fig. 6. Inflorescence glabre en grappe corymbiforme lâche, sessile ou pédon- culée, d’abord dressée puis penchée. Fleurs jaunâtres, paraissant avant ou avec les feuilles. Calice à divisions plus courtes que les pétales oblongs; étamines exsertes à filets glabres. Fruits plus petits que ceux de nos autres espèces, glabres, à coques très renflées anguleuses, nervées, à ailes dressées, rétrécies à la base, longues avec la coque de 3 centi- mètres, le plus souvent parallèles, parfois incurvées-convergentes et + croisées (forme commutatum Presl), rarement un peu divergentes à angle aigu. Plante très variable suivant le terrain, l'exposition, etc. Forme Martini (Jord.). — (Pl. I, fig. 1 à 8). — A. Martin? Jord. Pug. pl. nov., 1852, p. 52. — A. monspessulanum f. A. Martini et A. Loscosii Rouy, Fl. de Fr., YV, 1891, p. 153. — A. monspes- sulanum f. liburnicum Pax, in Engler Bot. Jahrb., VM, 1886, p. 16 SEANCE DU 14 JANVIER 1910. 230. — Cette forme est constituée par des variations des feuilles estivales et quelquefois vernales se rencontrant rarement sur des individus séparés, mais le plus souvent réunies. Feuilles les unes trilobées, les autres plus profondément en cœur, plus molles, plus fortement dentées et à lobes latéraux souvent pourvus à leur base d’une dent plus saillante simulant un lobule, fig. 2 et 5, ce qui fait dire la feuille subquinquelobée et constitue l'Acer monsp. f. A. Martini Rouy et Fouc., /. c. — Magnin, in Ann. Soc. bot. Lyon, XXIV, 1899, p. 19, fig. 4; XXVIL 1902, p. 31. — A. monsp. f. liburnicum Pax, l. c. — et enfin feuilles quinquelobées. Cette dernière variation des feuilles ver- nales et estivales s'observe rarement seule, et, dans ce cas, que je n'ai constaté que sur deux individus, elle constitue le vrai A. Martini Jord., fig. T et 8. Rarement aussi l'on constate des feuilles pubescentes en dessous, subquinquelobées à dents profondes : A. Loscosii Rouy, l. c. Cette dernière variation, dont les feuilles sont en outre hérissées de longs poils roux ou blanchâtres à l'aisselle et le long des grosses nervures, croit dans les bois épais. . — f. maroccanum v. Schw., in Gartenfl., XLII, 1893, p- 364. Feuilles en coin à la base et à lobes étroitement triangulaires. — f. commutatum (Presl) Pax, l. c. A. commutatum Presl Del. Prag., 1822, p. 31. — Ailes du fruit incurvées et croisées. — f. cassinense Terrac, in v. Schw. in Mitt. deutsch. Dendr. Ges., 1896, p. 95. Fruits d'un rouge vif. Je n'ai observé la première forme qu'une fois et seulement sur quelques rameaux d'un buisson croissant dans la fente d'un rocher abrupt. La seconde est moins une forme qu' vent transitoire que l'on constate l'ai vu se produire dans mon cabin fruits à ailes parallèles et ay Le lendemain les ailes étaien du reste d'année en année su un état sou- chez beaucoup d'espéces. Je et sur des rameaux ayant des ant été abandonnés sur une table. t courbées et croisées. Ce fait varie r le même individu. Un arbuste sur lequel je l'avais constaté en 1878 à St-Michel ne le présentait plus l'année suivante. Quant au cassinense la coloration d'un Bull. Soc. bot. de Fr. Ш sudo PLI ÉRABLES DE LA SAVOIE Bul. Soc. bot. de Fr. T LYH (1910). 9b H ÉRABLES DE LA SAVOIE Bull. Soc. bot. de Er. D CMI 1946) PI MI. ÉRABLES DE LA SAVOIE boc bob de Hb d УЕ 10910) PP IV ÉRABLES DE LA SAVOIE Bud Doc. Dot. de Вг. T. CVI 49010) B M PHANÉROGAMES AU VOISINAGE DES RONDS DE SORCIÈRES. A. CHABERT: —- REVISION DES ÉRABLES DE LA SAVOIE, 17 rouge vif de ses fruits ne doit pas être confondue avec la teinte rougeàtre qu'offrent souvent à la maturité les ailes d'autres Érables, tel que le campestre, l'Opalus, etc... Chez le cassinense c'est l'ovaire aussitót fécondé qui devient rouge éclatant et qui conserve, coques et ailes, cette couleur aussi vive jusqu'à la chute du fruit. Elle a été observée aussi chez d'autres espéces : ГА. ereticum à Amalos en Crète (Heverchon), le campestre lobatum à Ianksah en Tauride (Callier), le campestre hebecarpum en Savoie! (Briquet), etc. Fl. Avril — Has. : Rochers calcaires boisés secs et chauds surtout exposés au Sud et au Sud-Ouest; s'éléve jusqu'à 900 m. (Chabert), à 1000 m. (Briquet), trés répandu sur les chaines jurassiques de la Savoie‘ depuis Aix-les-Bains, où Saussure l'a signalé en 1780, et dans les environs duquel il est commun sur les versants lacustres des montagnes et des coteaux qui bordent le lac du Bourget, depuis Brizon par la montagne de la Cham- botte jusqu'à Chindrieux et Châtillon, et sur l'autre rive depuis Bordeaux par le mont du Chat jusqu'à Lucey etaux monts Lan- dard et Syndon (Chabert, Songeon, Briquet). Il aété observé par ce dernier botaniste sur de nombreux points de nos autres chaines jurassiques, notamment au Molard de Vions, sur les montagnes de la Balme et de St-Romain, le Val de Fier, le Gros Foug, la Crête du Petit Vuache (Briquet) — le mont Vuache (Romieux), Fort. de l'Écluse (Pénard), la Pointe de la Balme de Sillingy! (Briquet, Beauverd). Mandalla! (Puget, Briquet). . D'autre part ГА. monspessulanum n'est pas rare dans les loca- lités chaudes des vallées alpines de la Savoie méridionale, oi il est remonté depuis Grenoble le long de l'Isère et de l'Arc son affluent, à moins que, comme le Leuzea conifera, etc., il ne soit un vestige d'une époque thermique antérieure. Ainsi en Mau- rienne à. St-Michel! St-Martin! et St-Julien! où il a été signalé раг Artoni, EI. Pedem., en 1180; à Hermillon (Songeon), à Albanne!, à Montgellafrey! — En remontant l'Isère, on le voit sur les rochers du Dard! prés Conflans (Perrier), plus loin, à Moütiers, où il est trés commun, jusqu'à Hautecour! Brides! ; l'Étroit du Cieix! et Centron! — A l'Ouest de Conflans, il se relie aux localités jurassiques par Vésonnes au-dessus de 1. Existait en 1891, sur les rochers de la Clusaz, prés Chambéry. T. EVIR (SÉANCES) 2 18 SÉANCE DU 14 JANVIER 1910. Faverges (Beauverd, Guinier) et le Roc de Chères! (Guinier). Dans beaucoup de ces localités, on constate, outre le type, les variations foliaires constituant les f. /iburnicum et Martini, notamment à la Chambotte ! à la Balme, Mollard de Vions, Cur- tille, Syndon, Gros Foug (Briquet), — Mandalla! — Roc de Chère! (Guinier), — Vésonnes (Beauverd, Guinier), — à Moù- tiers! (St. Lager) et ses environs! — à St-Michel! St-Julien! — Quant à la forme à feuilles quinquelobées constituant le vrai A. Martini Jord., je n'en ai vu que deux individus, l'un à l'Étroit du Cieix, Ке sur le Roc de Chères. Il avait déjà été indiqué, dans cette dernière localité, par M. Guir qui, ne voyant pas alors d'intermédiaires entre lui et le type, avait conclu à son entité spécifique. — f. maroccanum : Sav., V Étroit du Cieix! — f. cassinense, plante trés ornementale, fort com- mune à l'Étroit du Cieix! — Mollard de Vions (Briquet); — se retrouve dans l'Hérault à Pardailhan, Pont-Guizaud (Gautier in H. Burnat). — En Italie, outre le mont Cassin, M. TERRACCIANO m écrit l'avoir recueilli en Sardaigne sur le mont Oliena, près Nuoro. — Forme Loscosii : Hte-Sav., Roc de Chère! — M. BniQvET a rapporté de la montagne de la Chambotte, des rameaux de monspessulanum à grandes feuilles, larges de 10 cm., hautes de 6-7 cm., à trois lobes elliptiques entiers, qui sont probablement la var. macrophyllum Rouy, l. c., p. 153; maisils ne constituent qu'une variation accidentelle, car j'ai constaté la présence de rameaux semblables sur des individus à feuilles normales. (A suivre.) Sur quelques Kalanchoe peu connus; PAR.M. RAYMOND HAMET. Ma Monographie du genre Kalanchoe’ contient quelques dia- gnoses très incomplètes auxquelles j'avais йй me borner, faute de matériaux. Elle contient aussi l'énumération descriptive de 13 « species non satis not: ». Depuis cette publication, j'ai n étudier de nombreux et inté- ressants matériaux, à savoir : les Kalanchoe de l'herbier de SS? ween HAMET, Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, ‚ t. VII, pp. 869-900, et t. ҮШ, pp. 17-48 (1907-1908). R. HAMET. — SUR QUELQUES KALANCHOE PEU CONNUS. 19 l'Albany Museum de Grahamstown, une série de dessins et analyses exécutés d'aprés des échantillons authentiques con- servés à Kew, enfin quelques plantes provenant de l'herbier BansEv-BorssigR, des herbiers de Berlin, Durban, Florence, et des Serres du Muséum de Paris. Que MM. Brauverp, conser- vateur des herbiers Barsev-Borssier; (Соѕтахтіх, professeur de culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris; Excrrn, directeur du Muséum botanique de Berlin ; MxprEv-Woop, con- servateur del'herbier de Durban ; PauPANINI, assistant au Muséum botanique de Florence; Pnam, directeur des « Royal Gar- dens » de Kew; et Ѕснӧхглхо, directeur de l'Albany Museum de Grahamstown, veuillent bien agréer ici l'expression de ma pro- fonde gratitude. Ces matériaux, dans lesquels j'ai découvert une espèce nou- velle, m'ont permis de compléter les diagnoses incomplètes, de réduire considérablement le nombre des « species non satis noti? », enfin d'étudier 3 espéces récemment décrites. Les résultats de mes recherches ont été exposés partiellement dans une Note! parue l'an dernier, mais leur ensemble restait à publier. Ce sera l'objet du présent travail. Dans les descriptions ci-dessous, j'ai suivi l'ordre de ma Monographie; les numéros qui précédent ici les binómes spécifiques correspondent à ceux qui ont été donnés dans cet ouvrage. 22. Kalanchoe oblongifolia W. H. Harvey, in W. H. Harvey and О. W. Sonder, Flora Cap., t. IL, p. 379 (1861-1869); R. Hamet, Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VII, p. 894 (1907). Сар be Bonne-EsPérance : Hopetown district (M. Andrew Wiley. — Échantillon authentique]. Obs. Cette espèce doit être réunie au Ж. laciniata DC. 23. К. thyrsiflora W. Н. Harvey, in W. H. Harvey and О. W. Sonder, Flora Cap., t. M. p. 380 (1861-1862); J. D. Hooker, in Curtis's Bot. Mag., ser. 3, t. LV, tab. 7618 (1899); R. Hamet, Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VII, p. 894 (1907). — K. alternans Ecklon et Zeyher, ex W. H. Harvey, loc. cit. 1. R. Намет, Kalanchoe Lucie, sp. nov., in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VIII, pp. 254-257 (1908). 20 ` SÉANCE DU 14 JANVIER 1910. Caulis erectus, robustus, simplex, glaber. Folia opposita, decussata, sessilia, glabra; lamina obovata, vel obovato-oblonga, integra, obtusis- sima. Inflorescentia a caule non distincta, thyrsoidea, in cymis paulum ramosis. Pedicelli quam corolla tubus breviores. Flores magni. Calyx glaber, segmentis tubo longioribus, ovato-oblongis, subacutis, longioribus quam latioribus. Corolla urceolato-tubulosa, non coarctata, glabra, seg- mentis tubo brevioribus, ovato-orbicularibus, obtusis, apice 3- crenatis, longioribus quam latioribus. Stamina supra coroll: tubi medium inserta; antherz superiores paulum corollae segmentorum medium superantes. Carpella conniventia, ovato-oblonga, in stylos quam сагреПа breviores, crassiusculos, attenuata. Squamæ quadrato-lineares, apice inæqualiter crenatæ, longiores quam latiores. Planta 0,80-1,32 m. longa. — Foliorum lamina 7-10 cm. longa, 2,5-8,5 cm. lata. — Pedicelli 6-12 mm. longi. — Calycis tubus 1,25-1,75 mm. longus; segmenta 4,75-5,50 mm. longa, 2,5-3 mm. lata. — Corolla tubus 14,5-16,5 mm. longus; segmenta 4,5-5,5 mm. longa, 3,5-4,25 mm. lata. — Carpella 12,25-14,6 mm. longa, 2,75-3,25 mm. lata. — Styli 3,5- 4,5 mm. longi. — Squamæ 2-2,4 mm. longæ, 1,25-1,7 mm. late. AFRIQUE AUSTRALE : Vers les sources de Kat River [Ecklon et Zeyher, n° 1953. — Echantillon authentique]; Rhinoster Kopf et Vaal River [Zeyher, n° 610]; District de Cradock et Queenstown, sur les flancs des collines rocailleuses [Mrs. Barber, n° 221]; dans les roches sur les flancs des montagnes pres de Queenstown E. Barber; dans l'herbier de Grahamstown!]; à Prétoria, 29 mai 1904 [R. Leendertz; dans lher- bier de Grahamstown!]: prés de Prétoria [ 0" S. Schónland; dans lherbier de Grahamstown!]; sans localité : talus rocheux, herbeux, 663 m., juin 1893 [H. G. Flanagan; dans l'herbier de Grahamstown!]. Obs. Lorsque je décrivis le Kalanchoe Luciæ, je crus utile de créer pour cette espece un groupe nouveau, le groupe 14, voisin du groupe 13, mais s'en distinguant nettement par ses écailles cunéiformes-quadrangulaires, 3-lobées, non point linéaires, légèrement émarginées. A cette époque, n'ayant eu à ma disposition aucun échantillon de A. thyrsiflora et me basant seulement sur les descriptions de cette plante, j'avais cru devoir la ranger dans le groupe 13. Depuis j'ai pu étudier des spécimens de cette espèce et me convaincre qu'elle appartient réellement au groupe 14, dont il y a lieu de modifier comme suit la description : Groupe 14. — Plantes glabres, à feuilles entières. Calice à segments plus longs que le tube, deltoides ou ovés-oblongs. Corolle à segments plus brefs que le tube, oblongs-linéaires ou ovés-orbiculaires. Etamines insérées au-dessus du milieu du tube de la corolle. Carpelles connés, atténués en styles plus brefs qu'eux. Ecailles quadrangulaires, 3-lobées ou irréguliérement crénelées. 2 espèces du Cap de Bonne-Espérance et du Transvaal : K. Luciz et K. thyrsiflora. R. HAMET. — SUR QUELQUES KALANCHOE PEU CONNUS. 21 Pour compléter ma clef analytique, on devra intercaler, entre les lignes 23 et 24 de la p. 881, ce qui suit : &. Squamæ quadratæ, 3-lobatæ vel inæqualiter cre- natæ. * Calyx segmentis deltoideis, mucronatis. Corolla segmentis tubo paulo brevioribus. Squa- ma cuneiformi-quadratæ, leviter 3-lobatæ, lobo medio quam lobis lateralibus latiore, crenulato, rarissime integro, lobis latera- libns вешрегїпїертїз 2 o S eee 27 bis. K. Luciæ. ** Calyx segmentis ovato-oblongis, subacutis. Co- rolla segmentis tubo ter longioribus, Squa- mæ quadrato-lineares, inæqualiter cre- DD Dc ron rcc E 23. K. thyrsiflora. 24. Kalanchoe Baumii A. Engler und E. Gilg, Bot. £rgebn. Append., in H. Baum, Kunene Sambesi Exped.. in Pr. Dr. O. Warburg, Auftr. d. Kolon. Wirtschaftl. Komit., p. 242 (1903); R. Hamet, Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VIL, p. 895 (1907); R. Hamet К. Luciæ sp. nova, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VIII, p. 255 (1908). ZawnEziE : Près de Goudkopje, 1300 m., dans les terrains argileux, entre des rocs, dans les forêts très éclairées, 22 mai 1900 [H. Baum, n° 938. — Echantillon authentique dans l'herbier de Berlin !] Obs. Cette espèce doit être réunie au Ж. laciniata DC. 27 bis. K. Luciæ R. Hamet, K. Luciæ sp. nova, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VIII, pp. 254-257 (1908). 36. K. longiflora Schlechter msc., ez J. Medley Wood, Natal PL., t. IV, tab. 320 (1903); R. Hamet, Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VIII, p. 26 (1908). Kart, : Entre Greytown et Weenen, vers le ruisseau Dumbeni, 4 000- 1300 m., avril, cultivé au Jardin Botanique de Durban [7. Medley W ood, n^ 4439 et 11184. — Echantillons authentiques dans l'herbier de Durban et dans l'herbier Намет!) Obs. La clef analytique de ma Monographie distingue comme suit le K. longiflora du K. laciniata : O Corolle tubus quam calycis segmenta decies LTE EE 36. К. longiftora. OO Corollæ tubus quam calycis segmenta quinquies p. ed e з... 27. K. laciniata. Mais l'examen de l'échantillon authentique du Ж. longiflora m'a ; tube de la corolle ` — montré que, chez cette espèce, le rapport segments de la corolle n'est 22 SÉANCE DU 14 JANVIER 1910. point égal à 10, comme le prétendait M. Menrey-woop et comme je l'avais moi-méme indiqué dans ma clef, mais à 5,5-6. Le seul caractere dis- tinctif du А. longiflora étant ainsi écarté, cette plante doit être réunie au А. lacinata dont il est impossible de la distinguer. AA Kalanchoe Pentheri К. Schlechter, Decad. pl. nov. austro-afric., in The Journ. of Bot., t. XXXV, pp. 341 et 342 (1897); R. Hamet, Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VIII, p. 32 (1908). — К. glandulosa Hochstetter var. tomentosa de Keissler, in A. Zahlbruckner Plant. Penther., in Ann. d. K. K. naturhist. Hofmus. Wien., t XV, p. 36 (19007. Tnawsvaar : Dans les fourrés près de Buiskop, 1,500 m., 28 mai 1895 [D* A. Penther, n° 2338. — Echantillon authentique du А. Pentheri et du К. glandulosa var. tomentosa, dans l'herbier de Grahamstown !} Obs. Cette plante est absolument identique au K. /anceolata Persoon, auquel elle doit étre réunie. 53. K. Elizæ A. Berger, in Monatsschr. f. Kakteenk., t. XIII, p. 69 (1903); R. Hamet, Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. ҮШ, p. 39 (1908). — Cotyledon Elizæ Berger, in litt. — Coty- ledon insignis N. E. Brown, in Curtis's Bot. Mag., t. CXXXI, tab. 8036 (1905). Caulis erectus, robustus, simplex, glaber. Folia opposita, decussata, sessilia vel vix petiolata; petiolus nullus vel a lamina parum distinctus et illa multo brevior; lamina obovato-oblonga, integra, obtusa. Inflorescentia à caule non distincta, paniculiformis, in cymis simplicibus. Pedicelli coroll tubo breviores. Fores maximi. Calyx glaber, segmentis tubo lon- gioribus, lineari-deltoideis, acutis, longioribus quam latioribus. Corolla tubulosa, non coarctata, glabra, segmentis quam tubo brevioribus, ovato- lanceolatis, acutis, longioribus quam latioribus. Stamina supra corollæ tubi medium inserta; antherz superiores corolla segmentorum medium paulum superantes. Carpella conniventia, ovato-lanceolata, in stylos quam carpella longiores, graciliusculos, attenuata. Squamæ lineari-oblongæ, bifidæ, longiores quam latiores. Planta 66 cm. longa. — Folia 9-15 cm. longa, 3-6 cm. lata. — Inflorescen- tia... — Pedicelli 12-18 mm. longi. — Calycis tubus 2 mm. longus; seg- menta 8-10 mm. longa, 3 mm. lata. — Corollæ tubus 45 mm. longus; seg- menta 14-16 mm. longa, 7,25 mm. lata. — Carpella 15 mm. longa, 3 mm. lata. — Styli 30 mm. longi. — Squamæ 6 mm. longæ, 2 mm. late. NyassaLAND ` Montagnes, 2333 m., cultivé aux Jardins de Kew, où il a fleuri en février 1905 [Jahn Mahon. — Echantillon authentique du Coty- ledon insignis]. AFRIQUE TROPICALE : [Echantillon authentique du К. Eliza]. Oss. La réunion du Cotyledon insignis au К. Elizæ est due à M. Alwin Bercer, qui m'a écrit à ce sujet, le 10 novembre 1909 : R. HAMET. — SUR QUELQUES KALANCHOE PEU CONNUS. 23 « Die Pflanze, welche von mir als Kalanchoe Elizz beschrieben wurde, steht wohl besser bei Cotyledon, wo sie auch N. E. Brown untergebracht hat. Sie muss also heissen wie folet : Cotyledon Elizæ Berger. — Kalanchoe Elizz Berger, in Monatsschrif f. Kakteenkunde 1903. 69. — Cotyledon insignis N. E. Br. in Bot. Mag. (1905), t. 8036. — Die Abbildung im B. Mag. ist recht gut, meine Pflanze war jedoch etwas dunkler gefärbt. Es handelt sich aber bestimmt um die gleiche Pflanze. » Je partage l'opinion de M. Bercer sur l'identité du А. £lizæ et du Cot. insignis, mais je ne crois pas, comme le savant botaniste de La Mortola, que cette plante doive étre rangée parmi les C otyledon, car elle possède des fleurs toujours tétraméres, caractère essentiel du genre Kalanchoe. Le K. Elizæ doit être rangé dans mon groupe 13. Si l'on veut compléter ma clef analytique, on intercalera, entre les lignes 55 et 56 dela p. 880, les 2 alinéas suivants : == Corolle tubus 40-45 mm. longus................. 53. К. Ела. 5 Corollæ tubus non superans 20 mm. 24. K. humilis J. Britten, in D. Oliver, Flora of trop. Afr., LH p. 397 (1871); R. Hamet, Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VIII, pp. 39 et 40 (1908). Caules repentes, apice paulum ascendentes, graciliusculi, ramosi, glabri. Folia opposita, decussata, sessilia vel vix petiolata; petiolus nullus vel a lamina parum distinctus, quam ille multum brevior; lamina obovato- oblonga vel oblonga, in parte superiore crenata, obtusa. Inflorescentia à caule paulum distincta, corymbiformis, in cyma simplice. Pedicelli quam corolla tubus longiores. Flores parvi. Calyx glaber, segmentis tubo paulo longioribus, late deltoideis, acutis, tam longis quam latis. Corolla urceolata, ad basim segmentorum leviter coarctata, glabra, segmentis tubo brevioribus, obovato-orbicularibus, obtusis, abrupte apiculatis, lon- gioribus quam latioribus. Stamina supra corollae tubi medium inserta ; filamenta marginibus ciliatis; antheræ superiores paulum infra corolla segmentorum medium attingentes. Carpella conniventia, oblonga, in stylos quam carpella breviores, crassiusculos, attenuata. Squamæ lineares, emarginatz?, longiores quam latiores. Planta 12-44 cm. longa. — Foliorum lamina 18 mm. longa, 8 mm.lata. — Pedicelli 5-10 mm. longi. — Calycis tubus 0,75 mm. longus; segmenta 1- 1, 25 mm. longa, 1-1,25 mm. lata. — Corollæ tubus 4,5-4,75 mm. longus; segmenta 2,5 mm. longa, 1,5-1,6 mm. lata. — Carpella 4,75 mm. longa, 1,33 mm. lata. — Styli 0,75-1 mm. longi. — Squamæ 2,5-2,75 mm. longe, 0,15-0,2 mm. late. Тамвёле : Moramballa [Mr. Horace Waller. — Echantillon authentique dans l'herbier de Kew!] Obs. Cette plante appartient au groupe 13. 24 SÉANCE DU 14 JANVIER 1910. Pour compléter ma clef analytique, on intercalera, entre les lignes 9 et 10 de la p. 882, ce qui suit : + Inflorescentia in cyma simplice. Corollæ tubus parvus (4,5-4,75 mm. longus). Staminum fila- menta marginibus ciliatis: FANS aux, 54. K. humilis. + + Inflorescentia in cymis ramosis. Corollæ tubus longus (10,5-16,5 mm. longus). Staminum filamenta marginibus integris. 55. Kalanchoe laxiflora J. G. Baker, Contrib. to the Fl. of Mada- gascar, in The Journ. of the Linn. Soc. Bot., t. XXII, p. 473 (1887); R. Hamet, Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VIII, p. 40 (1908). Mspacascar ` Région centrale [ 2. Baron, n° 4306. — Echantillon authentique dans l'herbier de Kew). Obs. Cette espèce doit être réunie au K. crenata Hamet, dont elle ne differe nullement. 51. K. paniculata W. H. Harvey, in W. H. Harvey and O. W. Sonder, Fl. Cap., t. 1, p. 380 (1861-1862) : R. Hamet, Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier. sér. 2, t. VIII, pp. 40 et 41 (1908). AFRIQUE AUSTRALE : Commun sur les collines près de Norwal's pont (D* S. Schónland ; dans l'herbier de Grahamstown!}; Vetrivier [Zeyher, n° 671. — Echantillons authentiques, dans les herbiers de Paris et de Grahamstown!] ; Warrenton, avril 1908 [Miss Adams ; dans l'herbier de Grahamstown !]; Prétoria, 29 février 1908 | Miss Adams ; dans l'herbier de Grahamstown!]; Bloemfontein, février 1907 | D" Potts, n° 18^ ; dans l'herbier de Grahamstown !] Obs. Cette espèce doit être réunie au K. lacinata DC. (A suivre.) M. Molliard prend la parole pour la communication suivante : Remarques physiologiques relatives au déterminisme des galles; PAR M. MARIN MOLLIARD. Les galles sont à l'heure actuelle assez bien connues au point de vue systématique; leur morphologie externe et leur structure anatomique ont été également élucidées, au moins dans leurs traits essentiels, par un grand nombre de travaux; nous M. MOLLIARD. — REMARQUES SUR LE DÉTERMINISME DES GALLES. 25 sommes au contraire très peu renseignés sur le chimisme de ces productions et moins encore sur la cause même qui en provoque la formation, c'est-à-dire sur les points les plus intéressants de la question. En ce qui concerne le déterminisme des galles, nous en sommes encore réduits à de simples hypothèses; la plupart des auteurs, tels que Lacaze-Durmers!, BEvEnick?, LABOULBÈNE * ont naturellement pensé qu'il s'agissait d'une action chimique exercée par un liquide sécrélé, soit par l'insecte femelle au moment de la ponte, soit par la larve ou plus généralement par le parasite animal ou végétal ; c'est ce liquidequi détermine- rait les transformations chimiques propres à chaque galle et, par suite, son allure morphologique. En fait, il semble bien que l'ac- tion mécanique exercée par le parasite doive étre négligeable, peut-être souvent nulle, et qu'en tout cas elle ne puisse se traduire que par des réactions analogues à celles qui résultent de simples traumatismes. Il est vrai d'ajouter que tous les essais relatifs à la production expérimentale de galles à partir de liquides extraits des insectes qui les produisent ont absolument échoué; mais il y a lieu de faire remarquer combien ce genre d'expérimentation comporte de difficultés, et les insuccés ne doivent infirmer en rien l'hypothèse qui s'offre comme la plus satisfaisante pour l'esprit. L'objet de ces lignes est d'apporter quelques faits à l'appui de cette hypothése et de préciser davantage la nature de la sécré- lion parasitaire dont l'action aboutil à la constitution des galles. Faisons tout d'abord remarquer qu'il serait possible d'employer pour l'étude de la question, une autre méthode que l'injection des substances extraites des parasites; on peut se demander si l'on n'arriverait pas à obtenir des modifications morphologiques analogues à celles que présentent les galles en faisant agir sur les végétaux, non point directement la substance excrétée par le parasite, mais les produits de son action sur les constituants normaux de la cellule. Cela suppose à la vérité que nous connais- 1. LACAZE-DUTHIERS, Recherches pour servir à l'histoire des galles (Ann. Sc. Nat. Bot., Зе sér., t. XIX, 1853, p. 273). e 2. BEYERINCK, Ueber das Cecidium von Nematus Capreæ auf Salix amyg- dalina (Bot. Zeit.. C SEVI, 1888, p..1). E 3. LABOULBÈNE, Essai d'une théorie sur la production des diverses galles végétales (C. R. Acad. Sc., t. CXIV, 1892, p. 720). 26 SÉANCE DU 44 JANVIER 1910. sions la composition chimique exacte des tissus des galles, et nous devons avouer que nous sommes bien peu renseignés à cet égard. Mais quelques faits expérimentaux, que j'ai obtenus au cours de recherches dirigées dans un autre sens‘, m'ont précisément mis sur la voie de substances capables de produire des modifica- tions anatomiques et histologiques rappelant beaucoup celles qu'on observe dans les galles. C'est ainsi que lorsque le Radis végète, en cultures pures, en présence de glucose et d'aspara- gine, l'atmosphére restant confinée, l'axe hypocotylé se renfle, présentant un phénomène d'hyperplasie ainsi que d'hypertrophie et de dégénérescence nucléaires tout à fait comparables à ce qu'on observe dans la plupart des tissus nourriciers des galles. Ceci amène directement à l'idée que l'asparagine fait partie de la caté- gorie des corps dont l'accumulation dans les tissus gallaires serait la cause immédiate des modifications qui nous intéres- sent. Or nous avons affaire ici à un corps amidé qu'on considere comme dérivant du dédoublement des substances protéiques; si nous pouvons constater que dans les galles il existe précisément de ces corps en plus grande quantité que dans les tissus nor- maux, nous aurons apporté un argument sérieux à l'hypothèse que nous avons formulée et qui n'a reçu jusqu'ici aucun commencement de démonstration. Ce sont ces considérations qui m'ontconduit à étudier la com- position chimique de quelques cécidies, en ce qui concerne les substances azotées. Je me suis adressé systématiquement à des galles peu différenciées; l'une est produite sur les feuilles du Convolvulus arvensis L. par le Phyllocoptes Convolvuli Nal., l'autre sur les bourgeons du Juncus lamprocarpus Ehrh. par le Livia Juncorum Latr. Employant les méthodes qui ont actuelle- ment cours, j'ai recherché quelles sont les proportions des diffé- rentes catégories de substances azotées dans les organes attaqués et les organes sains correspondants. J'ai d'abord déterminé la quantité d'azote total par la méthode de К>егранг,; une autre portion de matière sèche réduite en poudre fine a ététraitée par 100 centimétres cubes d'eau bouillante 1. MOLLIARD (M.), Action morphogénique de quelques substances organiques sur les végétaux supérieurs (Rev. gén. Bot., 1907, t. XIX). M. MOLLIARD. — REMARQUES SUR LE DÉTERMINISME DES GALLES 27 ILES. pendant 10 minutes; on y ajoutait 0 gr. 5 d'alun et 4 centi- métres cubes d'acide acétique; aprés une nouvelle ébullition durant 5 minutes on filtrait à la trompe sur du coton de verre, et lerésidu étaitlavé avec soin jusqu'à ce que le liquide filtré ne présentàt plus de réaction acide; la matière restant sur le filtre était desséchée et son azote dosé à nouveau par la méthode de Кзегрлнг. On obtenait ainsi ce qu'on est convenu d'appeler l'azote protéique total; la différence entre l'azote total et cet azote protéique représente l'azote amidé. Le liquide filtré conte- nant cette dernière forme d'azote était traité par de la lessive de potasse (une partie de lessive à 36° Baumé pour 10 parties de liquide), et on dosait l'azote contenu dans l'ammoniaque qui se dégageait dans ces conditions par ébullition; on avait ainsi l'azote ammoniacal, provenant de sels ammoniacaux ou de sub- stances donnant facilement de l'ammoniaque en présence de la potasse étendue. Une nouvelle quantité de matière sèche pulvérisée était ensuite mise à digérer pendant 24 heures dans une étuve à 38° en présence de 1 p. 100 d'acide chlorhydrique et 1 p. 100 de pepsine en paillettes au 1/50; le liquide était filtré comme précédem- ment et le résidu lavé jusqu'à ce que le liquide ne présentàt plus la réaction de l'acide chlorhydrique vis-à-vis de l'azotate d'ar- gent. On est en droit d'admettre que la pepsine a été alors com- plétement éliminée et on dose l'azote du résidu desséché; cet azote représente l'azote nucléique, correspondant à l'ensemble des substances protéiques non digestibles par la pepsine; la différence entre l'azote protéique total et cet azote nucléique correspond au contraire à l'azote digestible par la pepsine. J'ai porté dans le tableau ci-aprés les résultats relatifs aux galles du Phyllocoptes Convolvuli, en rapportant les quantités des diverses sortes d'azote soit à 100 grammes de matière sèche, Soit à 100 grammes d'azote total; je n'ai pas constaté trace d'azotates dans les matériaux en question. Ce tableau nous montre d'une part que la quantité d'azote total, rapportée à l'unité de poids sec, augmente sensiblement dans les feuilles attaquées; j'ai obtenu le méme résultat pour les galles produites sur le Geranium sanguineum L. par l'£riophyes Geranii Can.; alors que les feuilles saines en contiennent 28 SÉANCE DU 14 JANVIER 1910. 1 gr. 2 pour un poids sec de 100 grammes, il en existe 1,8 dans les feuilles attaquées. D'autre part, les proportions respectives des différentes sortes d'azote varient beaucoup d'un cas à l'autre; on voit que dans les feuilles attaquées le taux de l'azote protéique total est moins élevé, qu'il y a par conséquent plus d'azote amidé; ce que nous avons appelé l'azote ammoniacal fait défaut dans les feuilles normales et apparait en quantité assez considérable dans les feuillessattaquées; par contre, l'azote pro- téique digestible est moins abondant. Azote (en gr.) contenu | Azote (en gr.) corres- dans 100 gr. pondant à 100 gr. DIFFÉRENTES SORTES de feuilles desséchées d'azote total D'AZOTE Cop c a NP үг Feuilles Feuilles Feuilles Feuilles normales | attaquées | normales | attaquées АТО totala oo is 2,524 3,400 100 100 Azote protéique total..... 2,186 1,627 86,7 47,8 EE 0,335 1,773 13,3 52,2 Azote ammoniacal....... 0 0.624 0 18,3 Azote nucléique ..,...... 0,725 0,592 28,7 17,4 Azote protéique digestible.| 4,464 1,035 58 30,4 Les feuilles sur lesquelles j'ai opéré ces analyses ont été débarrassées autant que possible de leurs parasites; mais on ne peut être assuré qu'il ne reste pas, retenus par les poils ou dans les anfractuosités de la feuille, quelques Aca- ‚ riens; il existait par suite une cause d'erreur possible dans l'interprétation des résultats, bien que le poids sec des Acariens puisse étre considéré comme négligeable vis-à-vis de celui des feuilles. J'ai tenu à refaire ces dosages d'azote pour une galle qu'on pouvail débarrasser entièrement de ses parasites, et c'est M. MOLLIARD. — REMARQUES SUR LE DÉTERMINISME DES GALLES. 29 la raison qui m'a fait m'adresser aux cécidies déterminées sur le Juncus lamprocarpus par le Livia Juncorum. Des analyses faites dans les mémes conditions que précédemment m'ont donné les résultats consignés dans le tableau suivant : Azote (en gr.) contenu | Azote (en gr.) corres- dans 100 gr. pondant à 100 gr. DIFFÉRENTES SORTES de feuilles desséchées d'azote total D'AZOTE v REEL cim n E E A Feuilles Feuilles Feuilles Feuilles normales | attaquées | normales | attaquées Azote total cela er 1,885 2,157 100 100 Azote protéique total. .... 1,286 1,000 68,2 46,3 Azote аше 0 + 0,599 14157 31,8 53,7 Azote ammoniacal....... 0,046 0,175 2,4 8,1 Azote nucléique ....,.... 1,036 1,000 54,9 46,3 Azote protéique digestible.| 0,250 0 13,3 0 Je n'ai pas décelé trace d'azotates dans les feuilles précédentes, pas plus que dans celles du Convolvulus arvensis, qu'elles soient normales ou attaquées. Nous constatons encore une augmentation de la teneur en azote total dans les feuilles attaquées, la méme diminution de l'azote protéique total au profit de l'azote amidé, la méme augmentation de l'azote ammoniacal et une disparition complète de l'azote protéique digestible. Tous ces résultats sont facile- ment coordonnés par. l'hypothèse d'une transformation dans les feuilles attaquées des matières albuminoides sous l'ac- tion d'un ferment digestif; les substances protéiques diminue- raient parce qu'elles donneraient naissance à des produits plus simples du groupe des substances amidées, certaines d'entre elles pouvant facilement libérer de l'ammoniaque; si on retrouve 30 SEANCE DU 14 JANVIER 1940. moins ou plus du tout de substances protéiques digestibles, cela tiendrait à ce qu'elles ont été précisément en partie ou totale- ment digérées. Nous arrivons ainsi à l'idée d'une substance introduite dans les cellules par les parasites et qui contiendrait en particulier une diastase protéolytique, et cette idée se trouve cadrer fort bien avec le fait que nous avons rappelé plus haut, relatif à l'action morphogénique de l'asparagine. Pour 100 gr. Pour 100 gr. de matière sèche d'hydrate de carbone 00 RS | — e e as HYDRATES DE CARBONE ÉVALUÉS EN GLUCOSE Feuilles Feuilles Feuilles Feuilles normales | attaquées | normales | attaquées Total des hydrates de CRÉES ое 32,30 42,22 100 100 Sucres solubles dans eege 0 0a o. 8 16,15 24,7 38,2 DONNEES. EE 053; 0,46 Le ES Amidon et celluloses faci- lement hydrolysables. „Г T 25,61 73,6 60,7 Ce que je viens de dire des substances azotées parait d'ailleurs s'appliquer également aux substances hydrocarbonées; j'ai dosé ces dernières dans le cas des galles du Juncus lamprocarpus. On extrayait tout d'abord l'ensemble des substances sucrées (sucres réducteurs, non réducteurs, et glucosides) par l'aleool à 95'; on hydrolysait ensuite à 120° pendant une heure par de l'acide sulfurique à 4 p. 100 et on dosait tous les sucres réduc- teurs obtenus en les évaluant en glucose ; les corps solubles dans l'eau, du groupe des dextrines, étaient extraits de la matière qui restait aprés le premier épuisement et dosés aprés hydro- lyse opérée dans les mémes conditions que précédemment; enfin on traitait deux fois le résidu par de l'acide chlorhydrique à 10 p. 100 pendant une heure à 115* et on évaluait en glucose les B. DE LESDAIN. — NOTES LICHÉNOLOGIQUES. 31 substances réductrices provenant de cette dernière hydrolyse qui portait sur les matières amylacées et les celluloses facilement transformables. J'ai obtenu de la sorte les nombres ci-dessus. On observe encore ici une augmentation des substances solubles dans le suc cellulaire, coincidant comme dans beau- coup d'autres cas avec la production d'anthocyane. Ces résultats peuvent encore s'expliquer par l'intervention de diastases sécré- tées par les parasites dans les cellules en voie de développe- ment. Je ne prétends pas que les faits sur lesquels j'attire l'attention ne puissent recevoir d'autre explication, ni que l'hypothése par laquelle je propose de les relier soit indemne de toute objec- tion; cette hypothése conduit du moins à l'institution d'expé- riences qu'il est facile d'imaginer et que je me propose de tenter, dans l'espoir d'apporter quelque contribution à la question bio- logique si captivante du déterminisme des galles. M. Lutz lit les deux communications ci-après : Notes Lichénologiques Ne АГ PAR M. LE Dr M. BOULY ре LESDAIN. * Parmelia demissa (Flot.) Sydow, Die Flecht. Deutschlands, р. 49; Imbricaria demissa Flot. Lich. Flor. Silesiæ, p. 193; Zw., L. n°187; Arnold n*s 1038 et 1699. AVEYRON : Rochers granitiques sous le viaduc de Tanus. Stérile. Leg. F. Marc, 1909. Physcia aquila var. cæsiopruinosa Lamy, Catal. Lich. Mont-Dore et Haute-Vienne, p. 41. Différe du type par ses lobes dont quelques-uns, principalement vers le centre, ont une teinte bleuátre. EcossE : Caithness, Clyth, sur des rochers siliceux. Nouveau pour l'Angleterre. Leg. Rév. D. Lillie, 1909. Gyrophora rugifera (Nyl.) Th. Fr. Lich. Scandinavica, p. 156; Umbilicaria rugifera Nyl. Lich. Scandinaviz, p. 117. ITALIE : Valpelline, sur des rochers siliceux abrités où l'eau d'une 32 SÉANCE DU 14 JANVIER 1910. fontaine tombe goutte à goutte, 3 000 m. Nouveau pour l'Italie. Leg. Abbé Henry, 1909. Les échantillons magnifiques que j'ai reçus mesurent jusqu'à 11 cm. de diamètre; ils sont stipités, à stipe épais, rose, ainsi que la face infé- rieure du thalle couverte de rhizines concolores. Lecanora subcarnea nov. var. hypopodioides B. de Lesd. HÉRAULT : Cournio, pic St Bauziles, alt. 500 m. Leg. Abbé Sou- lié, 1908. Thalle K + J, cendré blanchátre, finement aréolé. Apothécies C —, К + J, à disque carné, couvert d'une pruine blanchátre, à bord non distinct, sessiles, presque planes au début, puis bientót convexes et portées sur un pied thallin cylindrique, d'environ 0,6 millimétres de hauteur. Épithécium jaunâtre, granuleux, thécium et hypothécium incolores, para- physes grêles, soudées. Spores longues de 16-12 sur 7-8 p. Aspicilia eupreoglauea B. de Lesd. nov. sp. HÉRAULT : Prémian vers Langlade, 500 m. alt., sur des schistes. Leg. Abbé Soulié, 1909. Crusta К +J >R, cupreoglauca, crassiuscula, nitida, hypothallum nigrum tegens, squamuloso-diffracta, areole e minutis areolis, varie angulosis, marginibus cinereis, planis vel concaviusculis connatisque formats». Medulla I —. Apothecia parva immersa, plana, atra, nuda, rotundata vel varie angulosa, in areolis sæpe plura congesta, margine tenui, cinereo, flexuoso integroque cincta. Epithecium olivaceum, the- cium et hypothecium incolorata, paraphyses arcte cohærentes, asci cla- vati. Sporæ 8-nat., 24-30 u long., 12-15 crass. Gelat. hym. I cærulescit. Spermogonia non visa. HÉRAULT : Langlade, au dessus du Lignon, 500 m. alt., sur des schistes. M. l'Abbé SovuriÉ a recueilli dans cette localité des échantillons stériles que je rapporte à la méme espèce. Le thalle est moins épais, la coloration plus pâle, et les aréoles trés concaves sont entourées d'une marge grisâtre plus épaisse. Ochrolechia tartarea var. gonatodes (Ach.); Lecanora tarlarea var. gonatodes Ach. Lich. Univ., p. 312. EcossE : Caithness, Ben-na-bad: sur des rochers. Leg. Rév. D. Lillie, 1909. Cette variété fructifie très rarement, en Europe du moins. L'exemplaire que j'ai recu portait une apothécie mesurant près de 2 mm. de diamètre, à bord concolore au thalle, à disque plus pâle. Lecidea viriduloatra B. de Lesd. nov. sp. BassEs-PYRÉNÉES : Lac d'Ayous, sur une roche granitique. Leg. A. de Crozals, 1909. B. DE LESDAIN. — NOTES LICHÉNOLOGIQUES. 33 Crusta K—,C—, KC—, smaragduloatra, tenuis, areolata, areolis minutis, circa 0,2-0,3 mm. latis, angulosis, planis. Apothecia minuta, circa 0,2 mm. lata, atra, rotundata, sessilia, primum concava, dein plana, margine tenui concolore integroque persistente. Epithecium smaragdulum, thecium incoloratum, hypothecium fusco-violaceum, paraphyses liberz, articulatæ, leviter capitatæ, asci clavati. Sporæ 8-nat.; ellipsoideæ, 6-7 р long., 5-4 lat. Gelat. hym. I + intense cærulescit. ! ` Buellia uberior Anzi Veosym. Lich. rar. vel nov., p. 12. HÉnAULT : Riols vers Trédos, 500 m. alt., sur du quartzite. Leg, Abbé Soulié, 1908. Thalle K—,C—, cendré-blanchâtre, mince, rimeux-aréolé, formé d'aréoles petites, anguleuses, presque toujours planes, rarement légère- ment convexes, bordées par un hypothalle noir bien développé. Apothé- Cies noires, d'abord punctiformes, puis innées, arrondies, planes, larges d'environ 0,4 mm., à bord grisátre, mince, entier. Epithécium brun, thécium incolore, hypothécium brun, paraphyses grêles, cohérentes, articulées, capitées, à tête brune. Spores brunes, 1-sept., longues de 9- 12 sur 4-6 р. Diplotomma calcareum nov. var. reagens B. de Lesd. E BassEs-PynÉNÉEs : Col de Bious 1800 m., prés Gabas, sur des rochers calcaires. Leg. A. de Crozals, 1909. Ne diffère du type, que par la réaction K + légérement J — rouge. Les spores sont longues de 21-22 sur 9-14 M. Bacidia patellarioides nov. var. fusca B. de Lesd. ALGÉRIE : province d'Oran, Ben Aissi, prés Bou-Sfer, sur des Carou- biers. Leg. A. de Crozals, 1909. Thalle brun. Epithécium brun-olivátre, thécium et hypothécium inco- lores, paraphyses libres, ramifiées, théques claviformes, trés étroites; spores 8-nées, polyseptées, longues de 32-90 sur 3-3,5 u. "Rhizocarpon geographicum var. conglomeratum (Fr.); Lecidea geographica var. conglomerata Fr. Lichen. europæa reform., p. 321. — Tars : Lacaune à Seguié, sur des schistes. Leg. F. Marc, 1909. Aréoles jaune vif, dispersées ou confluentes, couvertes au sommet de granulations concolores et pulvérulentes. Stérile. . Arthonia Souliei B. de Lesd. nov. 8р. 5 Tarn : Lacabarède, 350 m. alt., sur un Houx. Leg. Abbé Soulié, 1909. ` Crusta hypophlæodes, macula cinerascente indicata. Apothecia rubro- fusca, circa 0,3-0,4 mm. diam. adpressa, plana, irregulariter oblonga vel rotundata, sæpeque stellato-difformia. Epithecium leviter olivaceum, thecium et hypothecium incolorata, paraphyses indistinctæ. Sporæ 8-nat., Ovoideæ, 1-sept., cellula suprema majore, 15-16 u long, 6. lat. Gelat. bym. 1 + sordide cærulescit. i T. LVII. (SÉANCES) 3 34 SÉANCE DU 14 JANVIER 1940. Arthonia Lilliei B. de Lesd. nov. sp. Écosse : Caithness, Achastle; sur une roche siliceuse. Leg. Rév. D. Lillie, 1909. Crusta nigrescens, leprosa, parum evoluta. Apothecia nigra, minutis- sima, circa 0,1-0,2 mm. diam., rotundata, persistenter plana. Epithecium olivaceum, thecium incoloratum vel dilute fuscidulum, hypothecium incoloratum, paraphyses arcte cohærentes, apice libera capitatæque, asci ventricosi. Sporæ 8-nat., hyalinæ, 1-sept., oblongæ vel ellipsoideæ, loculis æqualibus, medio haud constrictæ, 10-12 р long., 4-5 lat. Gelat. hym. I + vinose rubet. Opegrapha diaphora nov. var. angustata B. de Lesd. Écosse : West Sutherland, Jonque ; corticole. Leg. Rév. D. Lillie, 1909. Thalle cendré-verdátre, mince, lisse. Apothécies allongées, oblongues, souvent un peu atténuées aux extrémités. Spores 5-6-septées, longues de 23-30 sur 3,5-4 rarement 5 p, fusiformes, à loges égales ou parfois à loge du milieu plus grande et, dans ce cas, légérement dilatées vers le milieu. Spermaties un peu courbes, longues de 6 sur 1,5-2 p. Cette variété se rapproche de ГО. amphotera Nyl., in Flora 1866, p. 314, par l'étroitesse de ses spores; elle en diffère par le nombre des cloisons qui, dans l'espèce de NYLANDER, sont de 5-9. Verrucaria Dufourii nov. var. applanata B. de Lesd. HÉRAuLT : Réals; sur calcaire. Leg. A. de Crozals, 1909. Apothécies planes, pourvues d'une petite papille arrondie, souvent légèrement cupuliformes et ressemblant alors plus ou moins à un Lecidea. Spores simples, très rarement 1-sept., longues de 19-27 sur 7-41 и. Gelat. hym. I + vineux. * Arthopyrenia tichotecioides Arn., in Flora, LII (1869), p. 268, forma. HÉRAULT : Laurens, sur calcaire carbonifère. Leg. A. de Crozals, 1909. Thalle grisâtre, peu distinct. Apothécies noires, très petites, immargi- nées. Paraphyses distinctes, ramifiées (dans les diverses descriptions d'ARNOLD, Lichenol. Ausfl. in Tirol, paraphyses indistincte), théques ventrues. Spores 8-nées, incolores, 1-sept., à loges égales, ou parfois à loge inférieure un peu plus grande, longues de 15-26 sur 7-44 p. Gélat. hym. I —. "Sagedia glabra Mass., Ricer. Aut. Lich. Crost., p. 461 (1852); Jatta Syll. Lich. Italicorum, p. 546; Pyrenula nectrospora Næg. in Hepp., Flecht. Europas, p. 461 (1853); Zw., L. N** 362 et 854; Lojka, Lich. Regn. Hungarici N° 199. HÉRAULT : Riols à Brettes, 275 m. alt., et entre Ferrals et les Verreries, alt., 500 m.; sur des Noyers. Leg. Abbé Soulié, 1909. Thalle blanchátre, rimeux, lisse. Apothécies noires à demi-saillantes W. RUSSELL. — SUR UNE STATION DU JUNIPERUS COMMUNIS 35 Paraphyses gréles, simples, flexueuses, théques claviformes. Spores 8-nées, 3-5-sept., longues de 22-24 sur 6 и. Dans les exsiccata cités, les spores sont d'ordinaire 3-7-septées, plus longues, 22-30 vu., moins larges, 4-5 u, et parfois un peu courbes. "Leptorhaphis paramacea (Mass.) Jatta Syll. Lich. Italicorum, p. 938; Sagedia (Campylacia) paramacea Mass. Symm. lich. nov. vel. min. cognit., p. 97. HÉRAULT : Saint-Nazaire de Ladarès, ermitage de Saint-Étienne, alt., 500 m.; sur Phyllirea angustifolia. Leg. Abbé Soulié, 1909. Thalle mince, blanchâtre, hypophléode. Apothécies petites, arrondies. Paraphyses peu distinctes, théques claviformes ventrues. Spores 8-nées, rarement presque droites, le plus souvent courbes, parfois tordues en $, aigües aux extrémités, longues de 39-46 sur 2,5-3 u. Gélat. hym. 1 + Jaunátre. Sphinctrina turbinata nov. var. minutula B. de Lesd. AvEYRON : Salles-Curan, bois du Masacher, parasite sur Pertusaria coccodes croissant sur un Hêtre. Leg. F. Marc, 1909. Apothécies noires, brillantes, assez longuement pédicellées, tràs gréles, longues d'environ 0,3 mm., à capitule subpiriforme, atteignant environ 0,9 mm. de diamètre. Spores noirátres, globuleuses, de 5-6 p. de dia- métre, Remarques sur une station du Juniperus communis dans les Vosges granitiques; PAR M. W-."RESSELEL:. Le Juniperus communis, assez fréquent en Lorraine sur le cal- caire jurassique, est, comme on sait, peu répandu sur le granite — trois mentions de localités seulement en sont faites dans la Flore de Goprox : : ce sont Remiremont, le Beillard et la vallée de Cleurie, toutes stations situées à l'ouest de Gérardmer. Au mois d'aoüt dernier, j'ai rencontré à l'est de cette ville une autre localité que je crois peu connue : prés de la jonction dela route du Valtin avec celle de la Schlucht, non loin de Xonrupt, se dresse un massif rocheux de forme pittoresque que l'on appelle la Roche du Page; c'est à la base de ce rocher, sur son versant méridional, que s'est établieune colonie importante de Juniperus communis. п 1. GODRON (р.-А.), Flore de Lorraine, 3° édition, 1883, t. П, р. 36 SÉANCE DU 14 JANVIER 1910. Les arènes qui forment le substratum font légèrement effer- vescence au contact des acides et à l'analyse donnent un indice calcimétrique moyen de 0,34 p. 100 CO*Ca. Cette proportion de calcaire, bien que faible, ne s'observe que rarement dans le granite des Hautes- Vosges ', et c'est ce qui explique peut-être pourquoi le Juniperus communis, plante cependant peu exigeante ?, en est presque partout exclue. A propos de cette communication, MM. Malinvaud, Friedel, Lecomte, Rouy, Hua, F. Camus, Buchet échangent diverses observations : le Juniperus communis a été trouvé sur des terrains trés divers, tout en montrant des préfé- rences manifestes pour les terrains caleaires. 1. Au. Rossberg, prés de Thann, oü une station de plantes calcicoles a été découverte par MM. BoNATI et ISSLER (PETITMENGIN, La Flore Lorraine, in Comptes rendus de ГА. Е. A. S., Congrès de Reims, 1907), l'analyse chimique du substratum a fourni 2 à 3 p. 100 de CO?Ca; mais dans la région du Hohneck, que j'ai particulièrement étudiée, je n'ai jamais observé une teneur en calcaire supérieure à 0,10 p. 100. 2. CoNTEJEAN (Géographie botanique, 1881, p. 126) range le Juniperus communis parmi les calcicoles presque indifférentes, cependant plus nom- breuses sur les terrains calcaires. SÉANCE DU 28 JANVIER 1910 PRÉSIDENCE DE M. H. LECOMTE. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Lavare (Pierre), pharmacien, licencié ès sciences, 14, rue de la Glacière, à Gentilly (Seine), présenté par MM. Guignard et Guérin. Сорркү (Amédée), agrégé de l'Université, professeur au lycée de Nancy, 77, route de Metz, à Maxeville, présenté par MM. F. Camus et R. Maire. M. le Président annonce ensuite deux nouvelles présen- tations. DONS FAITS A LA SOCIETE Chevalier (Aug.), Rapport sur une Mission scientifique en Afrique occidentale. — Recherches de 1906-1907 à la Cóte-d'Ivoire. Constantin et Gave (abbé), Flore populaire de la Savoie. 1" partie. Gadeceau (Em.), Le lac de Grand-Lieu. Guinier (Ph.), Le choix des semences en culture forestière. Gulia (G.), Elencho delle Pteridofite maltesi. | Héribaud-Joseph (frère), Diatomées des terrains déposés par les eaux minérales de Sainte-Marquerite. Hue (abbé), Heppiearum ultimæ e familiæ Collemacearum tribubus nonnullas species morphologice et anatomice elaboravit. — Lichens (in Expédition antarctique francaise). — Quator exoticorum Lichenum genera elaboravit. — Lichens (du Maroc). — Lichenum generis Crocyniæ Mass. plerasque species juxta archetypa specimina morphologice et anatomice descripsit. Jatta (Ant.), Z Licheni dell'erbario Tornabene. — Licheni del Ruwenzori. 38 SÉANCE DU 928 JANVIER 1910. Lapie, Étude phytogéographique de la Kabylie du Djurjura. Maheu (J.), Flore des anciennes carriéres souterraines de Paris et de sa banlieue. — Étude géologique et biologique de quelques cavernes de la Catalogne. Paris (Général), Collatio nominum Brotherianorum et Indicis bryologici. — Muscinées de Ps orientale (11* article). Stebbing (E.-P.), On some Undescribed Scolytidæ of Economic Importance from the Indian Region, ЇЇ. Sudre, Les Rubus de lherbier du Jardin botanique de Тїї. Warming (Eug.), Dansk Plantewækst. Annales de l'Institut national agronomique, 2° série, ҮШ, 2. Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques d'Angers, XXXVIII, 1908. Bulletin de la Société Linnéenne du Nord de la France, XIX, по 388- 390. Revue scientifique du Limousin. Revue horticole (Société d'Horticulture et de Botanique des Bouches- du-Rhóne). The Mendel Journal. Oversigt over det Kongelige danske Videnskabernes selsekbs. Forhandlinger (Bulletin de l'Académie royale des Sciences et des Lettres de Danemark), 4909, 4 et 5. Mémoires, id., 7° série, section des Sciences, VIII, n% 1 et 2. Botanikai Közlemények, 1910, 1/15. Proceedings of the Indiana Academy of Science, 1908. Proceedings and Transactions of the Royal Society of Canada, 3° série, vol. II. Bulletin du département de раўне aux Indes néerlandaises, XXVII à XXX. Journal and Proceedings of the R. Society of New South Wales, XLII, 1908, XLIII, 1909, part 1. A. CHABERT. — REVISION DES ÉRABLES DE LA SAVOIE. 39 Revision des Érables de la Savoie; PAR M. ALFRED CHABERT. (Suite) : Sous-espèce : Acer Perrieri. Chab. — (P1.4, fig. 9, 10, 11). — А. monspessulanum >< campestre? Chab. B. S. b. Fr., 1909, p.388. Arbuste buissonneux. Feuilles subcoriaces, glabres, vertes en dessus pâles en dessous, aussi longues que larges ou plus longues, longues de 4-7 cm., larges de 3,5-6, profondément en cœur à la base, quinquelobées ou subquinquelobées, rarement trilobées, à lobes oblongs, subaigus ou obtus, séparés par un sinus aigu, parfois lobulés, sinués-dentés à dents grosses obtuses, le moyen lobulé presque deux fois plus long que les latéraux, les deux lobes inférieurs plus petits connivents ou méme se recouvrant par leurs bords. Fleurs... Fruits semblables à ceux de ГА. monspessulanum, à coques glabres convexes nervées, à ailes dressées parallèles ou + conniventes, très étroites à la base. Fl... Нав. : rochers calcaires secs et chauds : Sav., St-Germain ! prés Aix-les-Bains. — L'Etroit du Cieix (Perrier). Ces deux localités, dont la premiere appartient au Jura savoi- sien, sont séparées par une distance de 70 kilom. à vol d'oiseau et par le massif montagneux des Bauges, la vallée de l'Isère et le massif des Alpes du Grand Mont. La grande rareté dela plante m'avait porté d'abord à la croire hybride du monspessu- lanum dont elle a les fruits et du campestre avec les feuilles duquel ses feuilles ont quelque ressemblance; et comme elle est tout à fait différente du campestre >< monpessulanum, Рах А сегас.,р. 51, dont j'ai reçu la photographie, je l'avais nommée monpessulanum >X< campestre, présumant que sa genèse étaitinverse de celle de la plante d'Herzégovine. Aujourd'hui je crois plutôt qu'elle est une Sous-espéce du monspessulanum, car j'ai observé sur un indi- vidu de cette espéce quelques feuilles dont la forme se rappro- chait de celle des feuilles du Perrieri. А. Opalus Mill., Dict., éd. 2, 1732; éd. 8, 1118. — Ait. Hort. Kew., П, 1789, p. 436. — A. italum Lauth, De Acere, 1181, р. 32. — Pax in Engler Bot. Jahrb., VII, 1886, p. 225 et Acera- ceæ, 1902, p. 58. Arbre de 4 à 12 mètres. Feuilles membraneuses ou coriaces, glabres en 1. Voir plus haut, p. 10. 40 SEANCE DU 28. JANVIER 1910. dessus, jeunes très pubescentes en dessous, plus tard plus pâles, opaques et glabrescentes en dessous et barbues à l’angle et le long des nervures, ou pubescentes ou pubescentes-veloutées, en cœur ou tronquées à la base, tri-, subquinque- ou quinquelobées à lobes obtus ou aigus, sinuées ou sinuées-dentées, de grandeur variable selon les variétés, plus larges que longues. Grappe corymbiforme sessile ou très brièvement pédonculée à pédicelles fructifères glabres. Fleurs paraissant avant ou avec les feuilles. Pétales oblongs obtus et entiers au sommet. Étamines exsertes. Fruits glabres à coques convexes et noueuses, ailes non ou peu rétrécies à la base, conniventes ou plus ou moins divergentes, longues avec la coque de 3-4,5 cm. Fl. avril. Ha». : Bois et forêts surtout de la région mon- tagneuse, s'élève jusqu'à 1 400 mètres. A ГАсег Opalus se rattachent diverses variétés ou petites espèces croissant souvent plusieurs ensemble, très différentes sur le vif, mais plus difficiles à distinguer en herbier, surtout en l'absence des feuilles estivales et des rameaux juvéniles. x rotundifolium (Lamk). — A. rotundifolium Lamk, Encycl. méth., ПІ, 4189, р. 382. — А. opulifolium Vill. Hist. pl. Dauph., 1786, I, p. 333, Ш, p. 802, partim. — CPE EN Boe $8. Feuilles longuement pétiolées, membraneuses, glabrescentes en des- sous, les vernales larges de 7-10 cm., longues de 6-8 cm., profondément en cœur à la base, arrondies quinquelobées ou subquinquelobées, à lobes obtus peu profonds, les trois moyens larges + arrondis obtus ou subaigus souvent lobulés, sinués ou. sinués-dentés à dents obtuses; les deux externes plus petits arrondis, rapprochés l'un de l'autre et souvent se recouvrant par leurs bords. Feuilles turionales de méme forme, plus grandes et atteignant jusqu'à 16 em. de large sur 13 cm. de long, plus arrondies à lobes proportionnellement plus.courts et parfois — forme prominens (Pl. IV, fig. 6) — surmontés d'une dent saillante aigué ou subaigué. Fruit à coque trés convexe, à ailes peu rétrécies à la base et longues avec la coque de 4 cm. Has. : montagnes calcaires boisées, assez commun entre- 500 et 1300: m. — Sav., Mont du Chat! Hautecombe! M. Cham- botte! Vérel-Pragondrant Mt Nivollet! Hautecour! St-Marcel! — Hte-Sav., La Balme de Sillingy! Forme prominens de Vérel-Pragondran à Méry et Clarafond! cà et là dans les bois. 8 personatum: Chab: (Pl. IF, fig. 5, 6: et 1). А. opulifolium Vill. /. c. partim. Feuilles vernales coriaces glabres et d'un. vert sombre en dessus, glauques et pubérulentes ou glabrescentes en dessous, larges de 6-8 cm., longues de 5-7 cm., en cœur à la base, tri-, subquinque-, ou quinquelobées А. CHABERT. —— REVISION DES ÉRABLES DE LA SAVOIE. Al à lobes larges, obtus, ou subaigus à dents obtuses séparés par des sinus rectangulaires. Feuilles turionales membraneuses arrondies, profondé- ment en Cœur, larges de 10-12 cm., longues de 8-10 cm., tri- ou quinque- lobées à lobes courts, larges, arrondis, obtus à dents courtes et obtuses. Fruit à 2 et souvent 3 coques, à ailes larges assez rétrécies à la base, longues avec la coque de 4-4,5 cm. Нав. : Sav., Les Allues! Brides-les Bains! la Chambotte! y obscurum Chab. (Pl. IV, fig. 1, 2 et 3). Différe du précédent par les feuilles vernales tronquées ou en cœur à la base sur les mémes individus, veloutées pubescentes en dessous, à trois lobes aigus à dents subaigués ou obtuses; par les feuilles turionales membraneuses subquinque- ou quinquelobées à lobes ovales aigus à dents plus nombreuses et plus aigués. Has. : Sav., Brides-les-Bains avec le précédent! 5 Сепігопит * Chab. (РІ. И, fig. 3 et 4). Feuilles vernales épaisses, grandes, larges de 10-12 cm., longues de 1-10 cm., très profondément en cœur à la base, quinquelobées, les 3 lobes moyens grands ovales séparés par des sinus aigus, souvent lobulés, aigus et sinués ou dentés à dents obtuses; les 2 lobes externes plus petits arrondis. Feuilles turionales de méme forme mais plus grandes, larges de 15-18 cm., longues de 11-14 cm. Has. : Sav., St Marcel! et l'Étroit des Cieix! e dissimile Chab. (РІ. II, fig. 4 et 5). Feuilles vernales (trés jeunes et non épanouies) quinquelobées à lobes subaigus; feuilles turionales profondément en cœur à la base, plus longues que larges, longues de 10-12 cm., larges de 7-9 cm., quinquelobées à lobes ovales souvent lobulés, le moyen bien plus large, les 2 externes plus petits et arrondis, tous crénelés dentés à dents larges obtuses. Fleurs paraissant avant les feuilles. Fruits...... Has. : Sav., Chevron dans les bois au-dessus de Quarterein (Brunet). — Mont du Chat! $ nemorale Chab. (Pl. III, fig. 6, 7 et 8). — A. italum ssp. variabile var. А. opulifolium Pax, l. c., p.225 et Aceraceæ, p. 58, — non A.opulifolium Vill., Hist. pl., Dauph. Y, 1186, p. 333, nec Ш, p. 802. — non A. vernum Reynier (nomen nullum) citatum a Pax, /. c. — pl. III, fig. T et 8. Arbre de 3-5 m. Feuilles membraneuses, d'un vert gai en dessus, plus Pâles en dessous, glabres, les vernales presque aussi larges que longues, variant de 5 à 7 cm., tronquées ou rarement subcordiformes à E base, profondément tri- ou subquinquelobées à lobes aigus et dentés à dents 1. De Centrones, anciens habitants de la Tarentaise. 42 SEANCE DU 28 JANVIER 1910. aiguës ou subaiguës, le lobe moyen à bords parallèles dans sa moitié infé- rieure, les lobes séparés par des sinus + aigus; feuilles turionales arron- dies en cœur à la base, larges de 10-15 cm., longues de 9-13 cm., quinque- lobées, à lobes relativement plus larges et plus courts, à dents moins aiguës, lobe moyen à bords parallèles dans le tiers inférieur. Ailes mesu- rant avec la coque 3,5-4 cm. Has. : assez répandu dans tout le Jura savoisien. Sav., mon- tagnes de l'Épine! du Chat! de Cessens! de Chambotte au- dessus du lac! (Briquet), Hautecombe! (Kralik). Hte-Sav., Le Gros Foug au-dessus de Serriére, versant W. du Col de Goléze au-dessus des Allemands, Jorat-sur-Abondance (Briquet) — Varie à feuilles vernales trés grandes, coriaces : Col de Cessens (Briquet), et à fruits munis d'ailes étroites non rétrécies à la base, forme stenopterum (Pl. III, fig. 9) : Mt de l'Épine (Songeon). — Il se retrouve cà et là dansnos autres basses montagnes : Sav., St-Jean-de-la-Porte (Songeon), St-Pierre- d'Albigny! Bois Champion près Moûtiers (Perrier), St-Jean-de- Belleville (Winoret). Le Châtel! n elongatum Chab. (Pl. IL, fig. 1 et 2). Differe du précédent par les feuilles vernales à lobe moyen allongé et plus long que les latéraux, les turionales tronquées à la base, plus longues que larges, longues de 10-13, larges de 7-9 cm., trilobées à lobes parfois lobulés, obtus ou subaigus, acuminés, sinués ou avec 1-3 grosses dents; ` lobe moyen oblong 2-4 fois plus long que les latéraux. Has. : Hte-Sav., Montagne de la Balme de Sillingy! Je n'ai pu conserver à l'Acer nemorale le nom d'opulifolium que lui a attribué M. Рах; car Vitrans, L. c., Ш, p. 802, a décrit ГА. opulifolium « foliis quinquelobis subrotundis obtuse denta- tis » et plus bas « feuilles divisées en cinq lobes obtus et peu profonds; chaque lobe est découpé par des dentelures obtuses et peu profondes ». Le nom créé par Vicrars ne peut donc être attribué àla plante à laquelle M. Pax donne pour caractères : « folia basi truncata vel leviter cuneata, lobi acute dentati, acuti. » Dans aucun des nombreux ouvrages que j'ai consultés, je n'ai trouvé de nom qui put lui étre donné, pas méme celui d A. vernum Reyn., que M. Pax cite comme synonyme de son opulifolium, car ce n'est pas méme un nomen nudum, mais bien un nomen nullum! En effet, dans l'ouvrage cité par le mono- graphe allemand et dont le vrai titre est : Reynier et STRUVE, REVISION DES ÉRABLES DE LA SAVOIE. 43 A, CHABERT. Mémoires pour servir à l’histoire physique et naturelle de la Suisse, 1788, Reynier dit seulement, page 221 : « Érable printannier. Acer opulifolium Vill. » et ne fit suivre ce nom francais d'aucune diagnose, mais de l'in- dication des localités suisses où cet Érable a été observé. D'autre part, il est vrai, GaupiN dans sa Flore helvétique, VI, p. 327, attribue comme synonyme à ГА. opulifolium Vill. ГА. vernum Reyn., Act. Laus. N'ayant pu trouver cet ouvrage dans les bibliothèques de Genève, j'en écrivis à M. le Professeur WILCZEK, de Lausanne, qui voulut bien le rechercher. I] constata que la citation de Gauprs est inexacte, car il donne à l'ouvrage un titre qui n'est pas le sien. Ce titre est Acta helvetica, tome IX ; il ne contient que le nom francais de l'Érable, avec la citation de ses localités. L'ouvrage dans lequel Reynier l'a. décrit, est inti- tulé : Mémoires de la Société des Sciences physiques de Lausanne, 1783. A la page 67 du tome I, on lit : « Erable printannier » puis une diagnose assec complète se rapportant à l'A. Opalus V. rotundifolium ou v. personatum, car il dit les feuilles « d'une grandeur médiocre, minces, divisées en З ou 3 lobes à dentelures arrondies ». Donc nulle part Revynier n'a décrit un А. vernum. Ce nom est de (Слоріх, qui a traduit en latin le nom francais créé par Reynier et ne l'a employé qu'en synonyme. C'est donc un homen nullum, qui serait primé du reste par celui d'Opalus Mill. de 34 ans plus ancien. Il restait à savoir si les herbiers anciens contenaient un A. vernum et ce qu'il était. L'herbier DerEssEnr que j'ai consulté avec M. BniQuer en renferme un, sans signature sur l'étiquette, et qui probablement est un personatum ; l'herbier GavpiN en con- serve un autre, sans signature également, que m'a communiqué M. Wirczek et qui est un nemorale. X À. Peronai v. Schwerin, in Mitt. der deutsch. Dendrol. Ges., 1901, p. 59 et secundum specimina a cl. Perona mecum commu- nicata. — А. italum >< monspessulanum v. Schw., l. c. — A. Opalus var. ambiguum >< monpessulanum Fiori, in Fiori e Paol., AA SÉANCE DU 28 JANVIER 1940. Fl. anal. d'Italia, t. IN, 1907, p. 156. — Acer italum ssp. hyr- canum var. euhyrcanum f. intermedium Рах, l. c., p. 400. — A. monspessulanum >< Opalus Chab. — (Pl. 1, fig. 12, 13, 14 et 15). Arbrisseau de 2-5 m. Feuilles coriaces d'un vert brillant et glabres en dessus, d'un vert grisâtre en dessous et pubescentes dans leur jeunesse, glabres plus tard avec pinceaux de poils aux angles des nervures, larges de 7-9 cm., longues de 5-8 cm., trés rarement plus longues, tronquées ou + en cœur à la base, trilobées, parfois subquinquelobées et trés rare- ment quinquelobées (sur le méme pied) à lobes triangulaires et faciles à confondre dans leur jeunesse avec celles du monspessulanum, subaigus ou obtus, entiers ou sinués ou sinués-dentés par 1-3 grosses dents; bords du lobe moyen parallèles dans leur partie inférieure. Feuilles estivales plus grandes mais conformes aux vernales; les turionales plus obtusé- ment lobées, à dents plus grandes et quelquefois avec deux petits lobes secondaires à la base. Fruit à coque nervée de grosseur intermédiaire entre celle des parents, à ailes peu rétrécies à la base, paralléles ou peu divergentes, longues avec 1а coque de 3-3,5 cm. Fl. Avril. Has. : dans les bois calcaires avec les parents. Sav., St-Marcel et l'Etroit du Cieix! (Perrier, Songeon). — Montagne de la Chambotte, versant du lac! (Briquet). — Montagne de Ces- sens dans les taillis au-dessus de Chindrieux (Briquetet C'avillier). — Hte-Sav., Lovagny au-dessus de Marny (Briquet). — Pointe de la Balme de Sillingy (Briquet), forme un peu différente et se rap- prochant beaucoup de ГА. nemorale. — Roc de Chères! (Gut- nier). — Vésonnes prés Faverges (Beauverd, Guinier). L'Acer Peronai se distingue du monspessulanum par la gran- deur des feuilles adultes, la forme des estivales, les fruits plus gros à ailes peu rétrécies à la base; del'Opalus par la forme des feuilles et les fruits moins gros. Il présente diverses variations causées les unes par les croisements du monspessulanum avec les diverses variétés de l'Opalus, les autres parle retour del'hybride vers l'un ou l'autre de ses ascendants. M. Peroxa m'écrit qu'il a observé aussi ces passages à Vallombrosa. >< А. Guinieri Chab. — A. monspessulanum f. Martini >< Opalus, Chab. Diffère du premier parles fruits plus gros à ailes trés peu rétré- cies à la baseet du second par les feuilles petites, arrondies, en cœur et quinquelobées du Martini Jord. Has. : avec les parents sur le Roc de Chères, Hte-Sav. (Guinier). Je n'ai pas reproduit en synonymes les A. intermedium Рапс. A. CHABERT. — REVISION DES ÉRABLES DE LA SAVOIE. 45 et А. hyreanum var. paradoxum Bornm. et Sint., parce qu'en Orient ils existent parfois dans des localités où manque l'Opalus, et parce que plusieurs botanistes les ayant observés in loco natali croient qu'ils constituent des espéces ou variétés légitimes et non des hybrides. Je reconnais pourtant qu'il n'est guère possible de distinguer du Peronai de Vallombrosa et de Savoie, les échantillons orientaux d'intermedium et de para- doxum que je possède en herbier et ceux que j'ai vus dans les herbiers BarBey-Boissier, Вокхат, etc. La méme difficulté s'est présentée à M. Pax qui a nommé intermedium la plante de l'Étroit du Cieix. Je crois probable que la différence existe dans les feuilles turionales que je n'ai pu voir décrites ni desséchées. >< А. Opalus >< platanoides? — А. sabaudum Chab. C'est avec doute que je désigne sous ce nom un Érable dont je n'ai vu que des échantillons en fleurs et dont les feuilles vernales non encore épanouies sont trés pubescentes en dessous, _tronquées ou subcordées à la base, quinquelobées à lobes aigus séparés par des sinus arrondis et à dents aigués. Grappe corym- biforme subsessile làche, dressée à pédoncules et pédicelles trés velus. Fleurs paraissant avant les feuilles. Pétales oblongs plus longs que les étamines; filets insérés sur le disque auprès de son bord interne. Fl. mai. Has. : Forêts des montagnes : La Pointe d'Orgevaz, 1000 mm. près Bonneville (Gave in herb. Reurer-Barsey sub. A. opulifolium). Le Môle (Longhi sub. A. italum Lauth?) Ces deux localités appartiennent à la méme montagne. L'A plata- noides est le seul de nos Érables dont les étamines soient plus courtes que les pétales. А. rupicolum Chab. (Pl. ПІ, fig. 1, 2 et 3). Arbuste haut de 3-5 m. Feuilles membraneuses longuement pétiolées, dures, un peu plus larges que longues, glabres, vertes en dessus et glauces- centes en dessous, tronquées ou subcordées à la base; les vernales larges de 6-8 cm., longues de 4-7 cm., tronquées à la base, trilobées à lobes su- baigus, sinués ou sinués dentés à dents rares et obtuses, le moyen oblong à bords paralléles dans leur moitié inférieure, les 2 latéraux oblongs ou + triangulaires, quelquefois portant à la base un lobule qui fait paraître la feuille subquinquelobée. Feuilles turionales larges de 10-12 cm., longues de 8-10 cm., semi-orbiculaires, tronquées ou subcordiformes à la base, quin- quelobées ou subquinquelobées, les trois moyens largement oblongs, souvent lobulés, grossièrement et obtusément sinués-dentés, à bords 46 SÉANCE DU 28 JANVIER 1910. non parallèles dans leur partie inférieure. /mflorescence en grappe sessile. Fruits de grosseur moyenne entre Opalus et monspessulanum, à coques ner- vées, à ailes un peu rétrécies à la base, longues avec la coque de 3-3,5 cm., peu divergentes. Fl. avril. Has. : Rochers calcaires. Sav., Le Dard au-dessus de Tours prés Conflans! (Perrier). — Est abondant sur ces rochers où il végéte avec une grande vigueur et où il croit avec le monspessulanum, mais sans aucune forme de l'Opalus. Il diftere de celui-ci par ses feuilles vernales trilobées à lobes triangu- laires et par la forme de ses feuilles turionales; du monspes- sulanum par la grandeur de ses feuilles vernales. ses fruits plus gros à ailes peu rétrécies à la base et par ses feuilles turio- nales; du Peronai surtout par ses feuilles turionales. Je termine ce travail en reproduisant la diagnose de Г Асел hyrcanum Fisch. et Mey., que plusieurs botanistes croient recon- naitre parmi nos Érables de Savoie et que je n'y ai jamais observé. A. hyrcanum Fisch. et Mey., in Fischer, Meyer et Trautvetter, Index quartus seminum Hort. Bot. Petrop., 1837, p. 31. — (PI. IV, fig. 4 et 5). ` A. foliis glabris subtus glaucis et in axillis venarum barbatis suborbi- culatis cordatis 5-fidis : lobis obovatis incisis dentatisque acutiusculis; corymbis subsessilibus (fructiferis) nutantibus, pedicellis glabris; samaris glabris rotundatis, alis obovatis erecto-conniventibus. Hab. in montibus Talüsch. 27. Explication des planches. Les photographies ont été faites avec réduction d'un tiers !. PLANCHE I. — Acer monspessulanum L., fig. 1 à 6. — 2 et 5, forme liburnicum Pax; 1 et 3, f. est. de rameaux fructifères; 6, f. turionale; toutes ces feuilles cueillies sur le méme individu à l'Étroit du Cieix ; ; fig. 7 et 8, A. Martini Jord. cueilli à l'Étroit du Cieix, sur un individu dont toutes les feuilles étaient quinquelobées et conformes. Sur un autre du Roc de Chéres, toutes les feuilles étaient semblables à la figure 1. — A. Perrieri Chab., fig. 9, 10 et 11, cueilli à l'Étroit du Сіеіх. — A. Peronai von Schw., fig. 12, 43, 14 et 15, à l'Étroit de Cieix. PraNCHEIT. — A. Opalus v. elongatum Chab. ; fig. 2, f. vern.; fig. 4, f. tur., à la Balme de Sillingy. — A. Opalus v. Centronum Chab. ; ү: vern. et tur. conformes, fig. 3 et 4, à l'Étroit de Cieix. — А. Opalus v. personatum Chab. ; 5, f. vern., 6, f. tur., aux Allues. PLANCHE III. — A. dus Chab. ; 2, f. vern.; 3, f. tur., à la Roche du Dard. — A. Opalus v. dissimile Chab.; 5, f. tur., à Chevron. — A. Opalus (1) Les abréviations sont — f. feuilles, vern. vernales, est. estivales, tur. turionales, fr. fruit. R. SOUÈGES. — UN CAS DE DÉVELOPPEMENT ANORMAL D'EMBRYON. 47 v. nemorale Chab. ; 6, їг. 7, f. vern. ; 8, f. tur., la Chambotte. — А. Opalus v. nemorale forme stenopterum Chab. ; 9 fruit, au mont de l'Épine. PLANCHE IV. — A. Opalus v. obscurum Gab. 5T. vernm; S f. tur., à Brides- les-Bains — А. hyrcanum Fisch., et Mey., de Talüsch, photographie prise sur l'échantillon type envoyé par MEYER à BOISSIER et conservé dans son herbier, fig. 4, 5. — A. Opalus v. rotundifolium (Lam.); 8, f. vern. ; 7, f. tur., au mont Nivollet. — forme prominens Chab. ; 6, f. tur., à Vérel-Pragondran. M. Souèges fait la communication suivante : Un cas de développement anormal de l'embryon chez l'Anemone Pulsatilla L.; PAR М. R. SOUÉEGES. Dans des recherches en cours sur l'embryogénie des Renon- culacées, j'ai rencontré un embryon d'Anemone Pulsatilla Ё: dont le développement tout à fait anormal m'a paru digne d'étre signalé. Cet embryon (fig. 4) appartient à une graine en voie de maturation. Il diflére des embryons normaux, dont on peut le rapprocher, par la taille, par l'allongement de sa partie inférieure différenciée en suspenseur (s) et la forme tronconique de sa partie supérieure (e). Sur la surface aplatie de cette dernière repose une grande cellule hémisphérique (ca), à peu prés vide de protoplasma, mais munie d'un gros noyau, dont la masse, trés peu colorable, présente deux nucléoles inégaux trés réfrin- gents. Le corps de l'embryon est composé de cellules semblables à celles que l'on rencontre dans les embryons normaux; leur disposition est irrégulière dans la partie rétrécie, assez régulière au contraire dans la partie renflée. En se basant sur la différen- ciation trés nette d'un épiderme dans cette derniére partie, on peut préciser la limite de l'embryon proprement dit et du sus- penseur. ; Pour ce qui est de l'origine des différentes parties de cet organite, on ne peut émettre que des idées hypothétiques, puis- qu'on se trouve en présence d'un cas exceptionnel, rencontré une seule fois, et dont le développement, par conséquent, n'a pu étre suivi dans tous les stades. D'aprés les nombreux points de comparaison que la structure 48 SÉANCE DU 28 JANVIER 1910. anatomique permet d'établir avec les embryons à développement régulier, il parait logique d'admettre que la grande cellule hémi- sphérique représente la cellule apicale, ou cellule embryonnaire, résultant de la première bipartition de l'œuf et que l'embryon s'est développé tout entier aux dépens de la cellule basale, ou cellule du suspenseur, provenant de la méme bipartition. La cellule apicale, pour une raison impossible à déterminer, Fig. 1. — Embryon anormal d'Anemone Pulsatilla L. — ca., cellule apicale; e, embryon; s, suspenseur. (G. : 420). aurait été frappée de stérilité, elle ne se serait pas segmentée; j'ai déjà dit qu'au moment de mon observation, elle était à peu prés dépourvue de protoplasme et que son noyau apparaissait trés pauvre en éléments colorables. La cellule basale se serait d'abord cloisonnée, comme d'habitude, pour donner un suspen- seur pluricellulaire; puis, l'élément terminal de ce dernier, ou hypophyse, aurait remplacé la cellule apicale dans son róle de cellule embryonnaire proprement dite. À propos de cette communication, M. Dumée rappelle quelques particularités du développement de l'embryon des Orchidées. Il se réserve de revenir plus longuement sur ce sujet dans une prochaine séance. À R. HAMET. — SUR QUELQUES KALANCHOE PEU CONNUS. 49 Sur quelques Kalanchoe peu connus: PAR M. RAYMOND HAMET. (Suite): 58. Kalanchoe porphyrocalyx H. Baillon, Ziste des pl. de Madag., in Bull. de la Soc. linn. de Paris, t. 1, p. 468 (1885); R. Hamet, Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VIII, p. 41 (1908). — Kitchingia porphyrocalyx J. G. Baker, Contrib. to the FI. of Madag., in Journ. of the Linn. Soc. Bot., t. XX, p. 142 (1883). Caulis erectus, robustiusculus, simplex, glaber. Folia opposita, decus- sata, vix petiolata, glabra; petiolus laminæ parum distinctus, quam ille multum brevior; lamina oblongo-orbicularis, crenata, obtusa. Inflorescen- tia a caule non distincta, subcorymbiformis, in cymis simplicibus. Pedi- celli quam coroll: tubus breviores. Flores magni. Calyx glaber, segmentis tubo paulo longioribus, late ovatis, obtusis, paulo latioribus quam lon- gioribus. Corolla tubuloso-urceolata, infra medium vix coarctata, glabra, segmentis tubo brevioribus, semiorbiculari-quadratis, obtusissimis, paulo longioribus quam latioribus. Stamina infra corollæ tubi medium inserta ; antheræ superiores corolle segmentorum medium attingentes. Carpella conniventia, oblongo-lanceolata, in stylos carpellis subæquilongos, gra- ciliusculos, attenuata. Squamae lineari-oblongæ, emarginata, longiores quam latiores. Planta 40 cm. longa. — Folia 30-35 mm. longa, 20-24 mm. lata. — Pedicelli 7-12 mm. longi. — Calycis tubus 3-3,5 mm. longus; segmenta 4,5 mm. longa, 6 mm. lata. — Corollæ tubus 22-23 mm. longus; segmenta 5,5 mm. longa, 4,5 mm. lata. — Carpella 12 mm. longa, 2,75 mm. lata. — - Styli 13 mm. longi. — Squamæ 6,5 mm. longæ, 1,75 mm. latae. Mapacascan : Région centrale [R. Baron, n° 1708. — Échantillon authentique dans l'herbier de Kew !]. Obs. Le K. porphyrocalyx appartient à notre groupe 9. Pour compléter ma clef analytique on modifiera comme suit les para- 8raphes contenus entre les lignes 28 et 37 de la p. 881. t Corolle segmenta quam corollae tubus paulo longiora, magna (16-17 mm. а MED Е ТТ Corolle segmenta quam corollæ tubus multo breviora, parva (3,5-5,5 mm. longa). Æ Folia petiolo laminæ distinctissimo. Ca- lyx segmentis tubo brevioribus... 28. K. crenata. Æ + Folia petiolo laminæ vix distincto. Calyx segmentis tubo paulo longioribus. 58. K. porphyrocalya. 10. K. Beauverdi. 1. Voir plus haut, p. 18. Т. Туп. ена; в 50 SÉANCE DU 28 JANVIER 1940. 59. Kalanchoe robusta Is. Bayley Balfour, Diagn. pl. nov. et'imperf, descript. Phanerog. Socrotrens., in Proceed. of the R. Soc. of Edin- burgh, t. XI, p. 512 (1881); Is. Bayley Balfour, Bot. of Socotra, in Transact. of the В. Soc. of Edinb., t. XXXI, p. 91 (1888); В. Hamet, Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. D ТИК p. 41 (1908). Caulis erectus, robustus, ramosus, glaber. Folia opposita, decussata, ad apices ramorum evoluta, vix petiolata; petiolus lamina parum distinctus, quam ille multo brevior; lamina elliptica vel oblonga, integra, obtusa. Inflorescentia a caule non distincta?, paniculiformis, in cymis.... Pedicelli quam coroll: tubus breviores. Flores maximi. Calyx glaber vel sparsim glandulosus, segmentis tubo longioribus, deltoideis, acutis, longioribus quam latioribus. Corolla tubulosa, infra medium vix coarctata, glabra, segmentis tubo brevioribus, oblongis, cuspidatis, longioribus quam latio- ribus. Stamina paulum supra corolle tubi medium inserta; autheræ superiores corolle segmentorum medium paulum superantes. Carpella conniventia, ovato-lanceolata, in stylos quam carpella paulum longiores, crassiuscules attenuata. Squamæ obovato-semiorbiculares, obtusa, leviter eros? tam longae quam lati. Planta 30-45 cm. longa. — Folia 4,5-6,75 cm. longa, 3-3,75 cm. lata. — Pedicelli 15-24 mm. longi. — Calycis tubus 1,25 mm. longus; segmenta 5 mm. longa, 2,5 mm. lata. — Corollæ tubus 30-34 mm. longus; segmenta 8-10 mm. longa, 3-3,75 mm. lata. — Carpella 15-17 mm. longa, 2,5 mm. lata. Styli 17-20 mm. longi. — Squamae 2,5-3 mm. longs, 2,5-3 mm. late. ЅосоткА : dans les plaines de l'extrémité Est seulement ` Région d'Haggier; cultivé à Edinburgh où il a fleuri en juillet 1881 [/5. Bayley Balfour, n° 151. — Échantillon authentique dans l'herbier de Kew !]. Obs. Par suite d'une erreur de rédaction, la diagnose (non la descrip- tion), du А. robusta est donnée dans le Botany of Socotra, sous le nom de K. abrupta, et vice versa. 60. K. schizophylla H. Baillon, Liste des pl. de Madag., in Bull. de la Soc. Linn. de Paris, t. I, p. 468 (1885); R. Hamet, Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. ҮШ, p. 41 et 42 (1908). — Kitchingia schizophylla J. G. Baker, Furth. Contrib. to the Fl. of Madag., in The Journ. of the Linn. Soc. Bot., t. XXI, p. 340 (1884). Caulis erectus, robustiusculus, simplex, glaber. Folia opposita, decussata, petiolata, glabra; petiolus a lamina non distinctus; lamina lineari-lanceo- lata, pinnata, acuta, segmentis distantibus, linearibus, integris vel raro subbifidis, acutiusculis, inferioribus quam superis longioribus. Inflores- centia а caule non distincta, paniculiformis, іп cymis.subsimplicibus? Pedicelli quam coroll: tubus breviores. Flores magni. Calyx glaber, seg- mentis tubo æqualibus, deltoideis, acutis, paulo longioribus quam latio- ribus. Corolla tubulosa, infra medium leviter coarctata, glabra, segmentis tubo brevioribus, deltoideis, obtusiusculis, paulo longioribus quam latio- ribus. Stamina infra corolle tubi medium inserta; antheræ superiores corollze segmentorum medium attingentes. Carpella conniventia, oblonga, R. HAMET. — SUR QUELQUES KALANCHOE PEU CONNUS. 51 in stylos quam carpella longiores, graciles, attenuata.Squamæ deltoideo- semiorbiculares?, integræ?, obtusæ ?, tam longæ quam latæ? Planta 70 em. longa. — Folia 60-135 mm. longa, 15-35 mm. lata; segmenta 5-30 mm. longa, 0,7-4 mm. lata. — Pedicelli 7-12 mm. longi. — Calycis tubus 3,3 mm. longus; segmenta 3,3 mm. longa, 3 mm. lata. — Corolla tubus 16 mm. longus; segmenta 3,25 mm. longa, 2,3 mm. lata. — Carpella 7,9 mm. longa, 1,75 mm. lata. — Styli 12,5 mm. longi. — Squamæ 1 mm. longæ?, 1 mm. latæ? Mapacascan : Région centrale [R. Baron, n° 3139. — Échantillon authentique dans l'herbier de Kew!]. Obs. Le K. sulphurea appartient à mon groupe 9. Pour intercaler cette espéce dans ma clef analytique, on modifiera comme suit les ligne 36 à 43 de la p. 881 : * * Corolla segmenta obcuneiformia, vel deltoi- dea, vel semiorbicularia, vel ovato-semi- orbicularia, vel ovato-orbicularia, acuta, vel acutiuscula, vel mucronata, vel cuspi- data. т Folia petiolata. ^ Squamæ semiorbiculares, latiores quam longiores. Æ Calyx segmentis tubo brevioribus, semiorbicularibus, cuspidatis, la- tioribus quam longioribus. Corolla segmentis ovato - orbicularibus , abrupte cuspidátis........,..4. 14 29. K. prolifera. + + Calyx segmentis tubo æqualibus, del- toideis, acutis, paulo longioribus quam latioribus. Corolla segmentis deltoideis, obtusiusculis......... 60. K. schizophylla. 61. K. sulphurea J. G. Baker, Contrib. to the Fl. of Madag., in Journ. of the Linn. Soc. Bot., t. XXII, pp. 471 et 472 (1887); R. Hamet, Monogr. du 9. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VIII, p. 42 (1908). Caulis erectus, robustiusculus, simplex, glaber. Folia opposita, decus- sata, vix petiolata, glabra; petiolus a lamina parum destinctus, quam ille multum brevior; lamina oblonga, integra, obtusa. Inflorescentia caulis non distincta, corymbiformis?, in cymis simplicibus. Pedicelli quam Corollæ tubus breviores. Flores magni. Calyx glaber, segmentis tubo æqualibus, deltoideis, acutis, paulo longioribus quam latioribus. Corolla tubulosa, infra medium vix coarctata, glabra, segmentis tubo brevioribus, deltoideis, acutis, paulo longioribus quam latioribus. Stamina infra coroll» tubi medium inserta; antheræ superiores corollae segmentorum medium attingentes. Carpella conniventia, oblonga, in stylos quam car- pella longiores, graciliusculos, attenuata. Squamæ lineares, emarginatæ, longiores quam latiores. j à Planta... — Folia 30 mm. longa, 15 mm. lata. — Pedicelli 13-20 mm. 52 SÉANCE DU 28 JANVIER 1910. longi. — Calycis tubus 4,5-5 mm. longus; segmenta 4,5-5 mm. longa, 4-&,5 mm. lata. — Corolle tubus 24-26 mm. longus; segmenta 4,5 mm. longa, 3,5 mm. lata. — Carpella 10 mm. longa, 1,8 mm. lata. — Styli 16 mm. longi. — Squamæ 2,75 mm. longe, 0,55 mm. lata. Mapacascar : Région centrale [R. Baron, n° 4180. — Echantillon authentique dans l'herbier de Kew!]. Obs. Cette espèce trouve sa place dans mon groupe 9. Pour compléter ma clef analytique, on intercalera, entre les lignes 54 et 55 de la p. 880, ce qui suit : + Stamina infra corollie tubi medium inserta... (61. К. sulphurea. ++ Stamina supra corolla tubi medium inserta. 62. K. uniflora R. Hamet nom. nov. — Kitchingia uniflora Stapf, Diagnos. afric., XXIII, in Bull. of Miscell. Inform. of Roy. Bot. Gard. Kew, pp. 258-259 (1908) ; Stapf, in Curtis's Bot. Mag., tab. 8286 (1909). Caules prostrati, e nodis radicantes, graciles, ramosi, glabri. Folia opposita, decussata, leviter petiolata, glabra; petiolus quam lamina multo brevior, gracilis; lamina obovato-oblonga, in parte superiore 3-5-crenata, obtusa. Inflorescentia a caule distincta, sæpe supra medium minute bibrac- teolata, pilosa, 1-3-Пога, in сута simplice. Pedicelli quam coroll: tubus longiores. Flores magni. Calyx pilosus, segmentis tubo paulo longio- ribus, latissime ovatis, obtusiusculis, latioribus quam longioribus. Corolla campanulato-urceolata, pilosa, segmentis tubo brevioribus, semiorbicu- laribus, obtusis, abrupte et minute apiculatis, paulo latioribus quam lon- gioribus. Stamina! infra coroll: tubi medium inserta ; antheræ superiores paulum infra corollae segmentorum medium attingentes. Carpella conni- ventia, ovato-lanceolata, in stylos quam carpella longiores, graciles, atte- поаѓа. Squam:e lineares, vel lineari-oblongæ, emarginata, longiores quam latiores. Planta... — Foliorum petiolus 1,75-2,25 mm. longus; lamina 10-17 mm. longa, 7-10 mm. lata. — Pedicelli 17-23 mm. longi. — Calycis tubus 1,5-1,75 mm. longus; segmenta 2-2,5 mm. longa, 3,25-3,5 mm. lata. — Corolle tubus 15,5-47,5 mm. longus; segmenta 5-5,75 mm. longa, 5,75-6,5 mm. lata. — Carpella 7-8,25 mm. longa. — Styli 12,25-13,75 mm. longi. — Squamæ 1,9-2,25 mm. longe, 0,4-0,6 mm. lata. Mapacascan? L'habitat de cette plante reste douteux, ainsi qu'il résulte du passage suivant emprunté à M. Grape? : « The plant now described was raised from a cutting presented to Kew in January 1908, by M. G. Bouver, Director of the Jardin des Plantes at Angers... In trans- mitting the plant Mr. Bouver stated that the species appeared to have been originally introduced with other plants sent from Madagascar to D" Вохтемрѕ of Saumur. Since then, however, Mr. Bouvet has learned 1. Parlant des étamines, $ТАРЕ remarque : « ...theabsolute length of the stamens is subject to some variation, and occasionally some of the stamens may become much reduced or may even be suppressed ». Cette variation tient uniquement à l'influence de la culture. 2. STAPF, in Curtis's Bot. Mug., app. tab. 8286 (1909). А. НАМЕТ. — SUR QUELQUES KALANCHOE PEU CONNUS. 53 that the original plant was purchased in Belgium, and that its origin is not definitely known ». Cette incertitude, touchant l'origine du К. uni- FLORA, M a, d'ailleurs, été confirmée par M. Bouver lui-même dans une lettre en date du 1° août 1909 : « La plante ayant, paraît-il, été achetée sur un marché belge, sans indication de provenance, je ne connais ni le lieu d'origine, ni le nom du collecteur ». La description ci-dessus a été faite d'aprés la bouture envoyée par M. Bouver au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, bouture provenant de la méme plante que la bouture de Kew, Obs. Srarr, en faisant de cette espèce un Kitchingia, semble ignorer que Влплох! et plus tard Baker? lui-même, créateur du genre Kit- chingia, ont retiré à ce genre son existence propre pour le réduire an rang de section du genre Kalanchoe. Cette section des plus naturelles, si on en expulse les espèces qui y ont été indüment rangées, constitue mon groupe 1?, groupe dans lequel il est impossible de ranger le K. uniflora : Cette plante s'éloigne, en effet, considérablement des espèces du dit groupe par ses étamines insérées au-dessous, non point au-dessus, du milieu du tube de la corolle et par ses carpelles convergents *, non point divergents. Elle se rapproche au contraire des espèces du groupe 9, dans lequel elle doit étre placée. Pour compléter ma clef analytique, on intercalera, entre les lignes 57 et 58 de la p. 882, les 2 alinéas suivants : + Folia pilosa. Calyx segmentis lanceolatis, acutis, longioribus quam latioribus. Corolla segmentis ovatis vel ovato- oblongis, abrupte cuspidatis, longio- ribusquam latioribus. Stamina supra corolla tubi medium inserta...... 51. K. Schimperiana. ++ Folia glabra. Calyx segmentis latissime ovatis, obtusiusculis, latioribus quam longioribus. Corolla segmentis se- miorbicularibus, abrupte et minute apiculatis. Stamina infra corollæ tubi medium nserta...... les. 62. K. uniflora. 1. BAILLON (M. H.), Liste des pl. de Madag., in Bull. mens. de la Soc. Linn. de Paris, t. I, p. 468 (1885). 2. BAKER (J. G.), Contrib. to the Fl. of Madag., in Journ. of the Linn. Soc. Bot., t. XXII, pp. 471 et 472 (1887). З. НАМЕТ (В)., Monogr. du д. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VII, p. 877 (1907). 4. STAPF dit à tort « folliculi sursum divergentes ». En réalité, dans le K. uniflora, et il est facile de s'en convaincre par la planche méme du Botanical Magazine, les styles seuls sont divergents, contrairement aux espéces de mon groupe 1 (section Kitchingia) dans lesquelles les carpelles eux-mêmes divergent dès la base. 54 SÉANCE DU 28 JANVIER 1940. К. Marinellii R. Pampanini, Alcune Kalanchoe della Eritrea, in Bull. d. Soc. bot. ital, t. , pp. 52 et 53 (1909). EnvrHREA : Mahio, sur la grève du fleuve Addas, sous la station des carabiniers, 1250 m., 14 décembre 1905 [Dainelli et Marinelli. — Échantillon authentique dans herbier du Muséum botanique de Flo- rence !|. Obs. Cette espèce doit, pour moi, être réunie au K. laciniata DC. К. pyramidalis S. Schónland, On some new and some little kn. sp. of S. Afr. Pl. belong.tothe gen. Aloe, Gasteria, Crassula, Cotyledon and Kalanchoe, in Rec. of the Albany Museum, t. II, pp. 154 et 155 (1907). N. E. Karanani : à Serowe, cultivé à Grahamstown, où il a fleuri en mai [D" S. Schónland. — Échantillon authentique dans Гһегріег de Grahamstown !]. Obs. Je réunis cette espèce au K. laciniata DC. M. Lutz résume le travail ci-dessous : Notes sur la flore hispano-portugaise. Quatriéme voyage en Portugal: IX PAR M. MICHEL GANDOGER. Encouragé par les résultats de mon voyage en Portugal de 1904, j'y suis retourné l'année suivante pour explorer d'autres régions mal connues ou classiques. D'avril à juin, avec mon personnel, j'ai parcouru l'Alemtejo, l'Extremadura, le Tras-os- Montes et le Minho, avec retour en France par les provinces espagnoles de Galice, Léon et Alava, oü nous avons herborisé jusqu'à juillet. Ce voyage m'a donné 6143 numéros; c'est le chiffre le plus fort atteint jusqu'ici. | А. — PORTUGAL. a. L'Extremadura. Mon intention était de visiter la région de l'Atlantique, peu connue et difficile, qui s'étend de Sinés à l'embouchure du Seixe. On s'y rend par le courrier (100 kilom.) qui passe à Alcacer et Grandola. M. GANDOGER. —— FLORE HISPANO-PORTUGAISE. 55 Autour d'Alcacer abondent : Helianthemum Libanotis, Orni- thopus isthmocarpus, Ulex genistoides, U. spartioides, Genista stenoptera, Arthrolobium durum, Vicia Broteriana, Sarothamnus virgatus, Centaurea lusitanica, Scrofularia frutescens, Corema album, Urtica lusitanica, Polygonum controversum Guss. (nou- veau) et une espèce nouvelle : Juniperus navicularis Gdgr mss. J. macrocarpa Auct. lusit. ex parte non Sibth. et Sm. Plantam hane e Lusitania pluries accepi sub nomine J. macrocarpæ, sed à typo certe longius recedit potiusque ad J. Orycedrum accedit. Ab utraque differt ramis diffusis vel prostratis, foliis exacte patulis, laxis, navicularibus vel cucullatis, brevioribus, 5-8 m. longis, nervo medio valde prominulo, fere obtusis nec spinosis, fructu ovato-rotundato (non globoso) a fructu J. Oxycedri duplo minore, utrinque breviter attenuato, pedicellato. Hab. : Extremadura, Coina (Moller); Troia (Daveau), Alcacer do Sal et prope Grandola (Gandoger) in pinetis arenosis et ulicetis ubi copiose legi mense aprili 1905 flor. et fruct. A Grandola la végétation est trés variée, avec beaucoup d'endémiques. Sur 286 espéces je citerai seulement : Ranunculus gregarius Brot. Campanula Loflingii Brot. — Broteri Freyn. Jasione echinata B. R. — adscendens Brot. FRAXINUS ROSTRATA Guss. (Nova civis Malcolmia erosa DC. floræ lusit.). Nombreuses Cistacées. Anagallis parviflora H. Lk Astrocarpus cochlearifolius Nym. Thymus capitellatus H. Lk Reseda crispata Lk Anarrhinum lusitanicum Jord. et F. Linum agreste Brot. Linaria præcox H. Lk ` Erodium primulaceum Welw. — multipunctata H. L, etc. Anthyllis lotoides L. ; Orobanche sanguinea Presl Genista triacanthos Brot. Salix oleifolia Ervum varium Brot. Leucoium trichophyllum Brot. Ononis Picardi Boiss. Ornithogalum unifolium Gawl Ulex Jussiæi Webb, etc. Asphodelus æstivus Brot. Poterium mauritanicum B. R. Bromus varius Brot. Thapsia transtagana Brot. Corynephorus fasciculatus B. R. Centaurea polyacantha Willd. Chæturus fasciculatus Lk — — Cynara algarbiensis Coss. Vulpia alopecuros х geniculata Arctotis acaulis L. Gdgr. +. Barkhausia intybacea DC. 1. Vulpia alopecuros >< geniculata Gdgr mss., caracteres amba- тот specierum præbens, a quibus glumis subglabratis (nec valde barbatis aut glabris) statim distinguitur. Hab. Extremadura, circa Grandola. inter parentes. 56 SÉANCE DU 28 JANVIER 1910. A Sinès, Milfontès et autres localités littorales, la végétation ressemble à celle ci-dessus, plus les plantes maritimes et sur- tout les rarissimes Helianthemum formosum, Ononis Hackelii Lge, Avena Hackelii Henriq., etc. Dans la serra da Arrabida, à Sétubal, Palmella, etc., une foule de raretés se pressent à chaque pas : Brassica sabularia, Silene hirsuta, Ulex ianthocladus, Margotia laserpitioides, Trifolium isthmocarpum, Pterocephalus Broussonetii, Centaurea (адата, Santolina impressa Brot. (rare), Solidago arenaria, Andryala arenaria, Lepidophorum repandum, Campanula Duriæi, Scrofularia pinnatifida, Euphorbia transtagana, Quercus humilis, Gladiolus Reuteri, Deschampsia stricta Hack., Arrhena- therum erianthum. A Poceirão, tête de ligne du courrier pour Sinès, jai vu vivants pour la première fois : Brassica oxyrrhina, Helian- themum lasianthum, Drosophyllum lusitanicum, Ulex iantho- cladus, Thrincia grumosa, Linaria cirrosa, Tulipa transta- gana. Quant à la serra de Cintra, bien connue des botanistes qui passent à Lisbonne, j'y ai aussi récolté pour la première fois moi-méme : Arabis lusitanica Boiss. Rubia splendens H. Lk Cistus laxus Brot. Calendula lusitanica Boiss. Silene gibraltarica Boiss. Thymus villosus H. Lk Ononis cintrana Brot. Digitalis tomentosa H. Lk (vera) Sarothamnus patens Webb Antirrhinum Linkianum Boiss. Ulex densus Welw. Quercus alpestris Boiss. — Welwitschianus Planch. Polygonatum ambiguum Lk. Saxifraga bulbosa Hochst. Festuca Durandoi Clauson. b. L'Alemtejo. Fixés à Vendas Novas, centre bien pourvu et commode, nous avons rayonné dans toute la province. Autour de la ville grands bois de pins sablonneux, avec un trés grand nombre d'espéces rares; c'est la région des Cistes, des Ulex, des Thymus, qui caractérisent si bien ce curieux pays. Je me borne à citer seulement : M. GANDOGER. — FLORE HISPANO-PORTUGAISE. 57 Ranunculus Broteri Helianthemum inconspicuum — plantagineum — lasianthum — ocymoides >< lasianthum ! — cheiranthoides — multiflorum — algarvense — hirsutissimum — Libanotis — verticillatum, etc., etc. Eudianthe læta Ervum tenuissimum Genista stenoptera Phaca b:etica Ononis Picardi Ulex Jussiæi — ianthocladus — genistoides, etc. Daucus crinitus Thapsia minor Galium helodes Serratula Barrelieri Bourgæa humilis Lepidophorum repandum f. ramosa Senecio foliosus Crepis lusitanica Hypochæris adscendens Erica australis Anagallis linifolia Thymus capitellatus, etc. Plantago Serraria Quercus humilis Salix salvifolia Juncus valvatus — rugosus Carex Merinoi Gdgr. Nouveau pour le Sud. Agrostis lusitanica Avena clauda Dur. Nouveau pour le Portugal. Festuca Durandoi Clauson Holcus argenteus Les charnecas (landes) de Cabrella, situées dans le voisinage, méritent une mention spéciale; parmi les Cistes et les Ajoncs on trouve : Linum setaceum, Malva hispanica, Drosophyllum lusitanicum, Onobrychis eriophora, Ornithopus isthmocarpus, Bupleurum paniculatum, Centaurea collina, Pulicaria hispanica, Tolpis umbellata, Thrincia psilocalyx, Erica umbellata, Salvia sclareoides, Thymus villosus, Gladiolus Reuteri, Iris Xiphium, Deschampsia stricta f. intermedia Mack. (a typo recedens glumis magis attenuatis, foliis villoso-canescentibus, etc.), Brachypodium mucronatum f. hispida — Br. Gandogeri Hack ?. 1. Helianthemum ocymoides >< lasianthum Gdgr mss. Inflorescentia ommino Н. ocymoidis, glabra vel sparse pilosa. Folia ut in H. lasiantho oblonga, canescentia sed minora, utrinque attenuata, mucronata, hinc inde ciliata tomentella; rami validi, rigidi, remoti. Fru- ticulus metralis, laxe foliosus, canescens; petala lutea, basi nigromacu- lata; sepala extra plus minusve pilosa. Hab. : Alemtejo, in pinetis arenosis circa Vendas Novas non infre- quens. 2. Brachypodium Gandogeri Hack. in litt. Secundum cl. auct. est forma sane memorabilis B. mucronati Willk., a typo recedens indumento foliorum hispido, canescente, rigido, glumis vix aristatis, culmis fascicu- з. еіс. Соріоѕе іп cistetis ad Cabrella, Alvito, Vendas Novas (Alem- ejo). 58 SÉANCE DU 28 JANVIER 1910. Rien de particulier à dire sur Béja, Serpa et autres localités de l'Alemtejo oriental; mais il faut citer la serra Caldeiräo, au Sud, et formant les premiers contreforts de la serra de Mon- chique. C'est la végétation de l'Algarve. On descend à la station de S. Martinho et on se dirige vers l'occident par les collines arrondies, couvertes de plantes odoriférantes : Ranunculus Broteri — dimorphorhizus Sinapis Iævigata Reseda lusitanica Doryenopsis Gerardi Genista scolopendria Lotus decumbens — pedunculatus Ulex Boivini Webb — Escayracii Webb Eryngium crinitum. Cynara algarbiensis Serratula Barrelieri Andryala mollis Andryala dissecta Hypochæris hispida Brot. Campanula Duriæi Nepeta multibracteata Linaria diffusa Thymelæa villosa Scilla odorata Agrostis lusitanica Avena longiglumis Brachypodium mucronatum Holcus setiglumis Vulpia Broteri Bellis azorica Seub. Nouveau pour l'Europe. Au retour, on s'arrêtera à Alvito pour y récolter : Fumaria Gasparrinii, Ononis cintrana, Ulex Jussiæi, Genista algar- biensis, Poterium | agrimonioides, | Eleoselinum fætidum, OE nanthe apitfolia, Campanula elatior, Fraxinus rostrata, Stachys lusitanica, Orobanche densiflora, Salix atrocinerea, Brachypo- dium Gandogeri, Lolium macilentum. Une dernière herborisation dans l'Alemtejo est celle que je fis dans la serra de S. Mamede, au-dessus de Marvào, frontière espagnole. Cette région, froide, granitique, est peu connue. Je citerai surtout : Brassica oxyrrhina Melandryum viscosum Hypericum linarifolium Erodium chærophylloides Adenocarpus intermedius Cytisus albus Sarothamnus Welwitschii Trifolium cernuum Ortegia hispanica Conopodium ramosum Centaurea micrantha Andryala allochroa Zchium Fontanesii Digitalis Thapsi Rumex pyrenaicus Anthoxanthum aristatum Avena agraria Holcus setiglumis Nardurus patens Hack. — tenuiculus M. GANDOGER. —— FLORE HISPANO-PORTUGAISE. 59 c. Le Tras-os-Montes. L'accès en est pénible; on passe par Oporto pour prendre la ligne qui suit la vallée du Douro. Fixé à Mirandella, point ‚ central et commode, j'ai parcouru la province pendant près de trois semaines. A Regoa (rive gauche) je citerai : Sisymbrium leiocarpum, Lathyrus Clymenum, Sarothamnus virgatus, S. Welwitschii, Sedum amplexicaule, Saxifraga hypnoides, Centaurea limbata, Asperula galioides (nouveau pour le Portugal), Santolina rosmarinifolia, Anagallis collina, Origanum virens, Antir- rhinum | Linkianum, Rumex induratus, Nardurus patens, Cheilanthes odora. Sur 248 espèces récoltées à Mirandella, mentionnons : Reseda crispata — Gussonii Dianthus lusitanus Malva tuberculata Lk Sarothamnus Bourg:ei Genista stenoptera Pterocephalus papposus Centaurea exarata Senecio desquamatus Hispidella Barnadesii Erythr:ea raajor Salix salvifolia — scolopendria — atrocinerea Trifolium gemellum Agrostis pallida — cernuum — elegans Paronychia echinata Sedum arenarium Conopodium capillifolium Eryngium pusillum Corynephorus fasciculatus Elymus Caput-Medusæ Molineria lendigera Vulpia Broteri. Margotia laserpitioides f. glabra La serra de Nogueira ou de Rebordáos n'a guère été visitée que par MM. Manz et Morrer. Nous restàmes dix heures en voiture jusqu'à la venta de Rebordäos, où il faut descendre. Aujourd'hui le chemin de fer relie Mirandella à Bragance et facilite ainsi beaucoup l'exploration de ce massif montagneux, qui atteint 1320 mètres à son point culminant. Une abondante récolte nous dédommagea de nos fatigues, entre autres : Ranunculus Hollianus Rchb. — gallecicus Freyn. Nouveau pour le Portugal. Brassica oxyrrhina — Pseuderucastrum Bunias brachyptera Nasturtium microphyllum Sisymbrium asperum Helianthemum rugosum — ægyptiacum — verticillatum Arenaria capitata 60 SÉANCE DU 28 JANVIER 1910. Reseda Gussonii Genista polyanthos — falcata Callitriche cæspitosa Conopodium Bourgæi. Nouveau pour le Portugal. Pimpinella villosa Eryngium pusillum Ferulago granatensis. Nouveau. Carduus Gayanus. Nouveau. Centaurea micrantha Lactuca tenerrima. Nouveau pour la province. Anchusa sempervirens Myosotis lutea Salvia officinalis. Nouveau pour la province. Veronica micrantha Armeria longearistata Boiss. Nouveau pour le Portugal. Plantago radicata Rumex papillaris Quercus Tozza Salix rufinervis Alopecurus arundinaceus Poir. Nou- veau pour le Portugal. Festuca elegans. Une autre chaine de montagnes, la serra de Villaflor, située au sud de Mirandella m'a donné beaucoup de bonnes espèces : Cistus laxus — salvifolius >< hirsutus Gdgr, in Bull: Soc. bot de Er: 1899; n'était connu que dans le Minho prés de Caminha Helianthemum rugosum — cheiranthoides — lasianthum, etc. — ocymoides >< lasianthum Gdgr. Nouvelle localité; n'était connu que dans l'Alemtejo. Silene longicilia Dianthus laricifolius Hypericum undulatum Sarothamnus Station nouvelle Ulex scaber Herniaria ciliata: Conopodium flexuosum Thapsia transtagana Jasione lusitanica Erica lusitanica, etc. Linaria saxatilis Scrofularia pinnatifida Parietaria lusitanica Agrostis castellana — truncatula Holcus Gayanus Cheilanthes hispanica. oxyphyllus. Enfin, la serra de Bornés, située à l'est de Mirandella et inexplorée, termina mes herborisations dans le Tras-os-Montes. - Terrain granitique ou sablonneux; mauvais sentiers; altitude 1100 métres : Genista falcata, Trifolium cernuum, Centaurea exarata, Carduus Gayanus, Campanula elatior, Urtica hispida, Quercus hybrida, Salix atrocinerea, Bromus macrantherus Nardurus patens, Armeria longearistata (nouvelle station), Sarothamnus oxyphyllus et S. Bourgæi, ces deux derniers nouveaux pour la province; ils y sont abondants. d. Le Minho. Je ne dirai rien de mes herborisations à Viana, Braga, serra do Soajo, etc., mais j'indiquerai quelques-unes des plantes M. GANDOGER. — FLORE HISPANO-PORTUGAISE. 64 récoltées dans la classique serra do Gerez, que je tenais à visiter personnellement. Il y a huit heures de voiture de Braga aux thermes de Gerez, installés avec tout le luxe et le confortable de nos meilleurs établissements européens. Brassica Pseuderucastrum Cistus laxus — hirsutus Helianthemum occidentale — globularifolium Melandryum viscosum Silene laxiflora Linum agreste Malva fastigiata Genista scolopendria Sarothamnus Welwitschii Leucanthemum sylvaticum Erica umbellata, etc. Anagallis crassifolia Omphalodes nitida Myosotis repens Digitalis tomentosa Linaria triornithophora, etc. Veronica micrantha Juncus foliosus Árrhenatherum Thorei Agrostis Juresii Potentilla divaricata — setacea Sedum pruinatum Osmunda regalis Galium fruticescens Nombreuses Mousses, etc. B. — ESPAGNE. Je quittai le Portugal le 10 juin et arrivai à Tuy (Galice), ville frontiére, pour y expédierles caisses de plantes récoltées; jévitai ainsi les tracasseries interminables des douanes en veillant moi-méme à la réexpédition de mes récoltes en France. — Les formalités dûment accomplies, je laissai à mon domes- tique francais les soins matériels et, accompagné de Jão, jeune Portugais que j'avais déjà à mon service l'an dernier, nous fimes une excursion dans les bois qui bordent le Minho, très large en cet endroit. | Je retrouvai bientôt de vieilles et excellentes connaissances : Astrocarpus suffruticosus, Sarothamnus | gallecicus, Sedum pyrenaicum, Dabæcia polifolia, Thymus cæspititius, A nar- rhinum duriminium, Linaria Perezii, Ornithogalum unifolium, Anthoxanthum amarum et surtout Quercus gracilis Lge, nouveau pour la Galice. Nous prîmes ensuite le train pour les provinces de l'Ouest et Léon. Avant de parler de nos trouvailles, je vais mention- ner quelques plantes intéressantes récoltées dans la sierra de S. Pedro (Cacérés), alors que j'étais dans l'Alemtejo oriental. Cette cordillére, trés étendue, est inexplorée. On descend à la 62 SÉANCE DU 28 JANVIER 1940. station de Herreruela située en pays désert, couvert à perte de vue de Cistes, de Bruyéres, d'arbustes à feuilles persistantes. En une journée j'y récoltai 198 espéces, dont plusieurs nouvelles pour l'Espagne ou pour cette région. Ranunculus Broteri. Nouveau. Serratula bætica? Batrachium cæspitosum Filago pyramidata Cistus populifolius, etc. Pulicaria hispanica Helianthemum hirsutissimum. Nou- | Senecio desquamatus veau. Andryala allochroa. Nouveau. Lychnis læta — dissecta Nouveau. Dianthus laricifolius Crepis lusitanica Malva hispanica Helminthia lusitanica. Nouveau. Anthyllis lotoides Hypochæris adscendens Arthrolobium durum Thrincia psilocalyx Trifolium gemellum Tolpis barbata — cernuum. Nouveau. Campanula Duriæi Callitriche cæspitosa Myosotis sicula Daucus crinitus Nepeta multibracteata. Nouveau. Conopodium flexuosum. Nouveau. Juncus Welwitschii. Nouveau. Thapsia minor Agrostis pallida — maxima Holcus setiglumis Pterocephalus papposus Nóuveau. | Vulpia Broteri Centaurea exarata Nardurus tenuiculus. (A suivre.) M. Molliard développe au tableau la communication sui- vante : De l'action du Marasmius Oreades Fr. sur la végétation; PAR M. MARIN MOLLIARD. On connait depuis longtemps sous le nom de Ronds de Sor- ` ciéres ces cercles qui apparaissent sur certains prés et pelouses, vont en s'élargissant et sont caractérisés par une végétation particuliérement active ou au contraire par une couronne com- plétement dénudée ; le phénomène est en relation évidente avec le développement de certains Basidiomycétes et surtout du Marasmius Oreades qui forme précisément ses appareils spori- fères dans la zone où on voit se modifier la végétation phanéro- gamique. J'ai eu l'occasion d'observer depuis plusieurs années de no mbreuses formations de cette nature à Saint-Cast (Cótes- MOLLIARD. — ACTION DU MARASMIUS OREADES SUR LA VÉGÉTATION. 63 du-Nord) soit sur des landes trés maigres, soit sur des pelouses arides situées au-dessus de falaises. Je ne m'attarderai pas à décrire en détail leurs caractéres morphologiques qui viennent de faire l'objet d'un travail trés consciencieux de P. Barton’, constituant une excellente mise au point de la question; rappe- lons simplement ce qui est nécessaire pour la compréhension du mode d'action du mycélium. Si on considére vers le mois de septembre un de ces cercles de centre O (fig. 1), on constate qu'il est formé de 3 couronnes trés distinctes, une interne II oü la végétation phanéroganique tranche nettement sur le fond général, une moyenne III oü l'herbe est brûlée et où se développent de nombreux chapeaux Fig. 1. — Coupe schématique radiale d'un Rond de Sorcière produit par le Marasmius Oreades. de Marasmius, et enfin une externe IV, plus large que la zone II, dans laquelle le gazon est beaucoup plus vert et plus élevé que dans les régions situées à l'intérieur (I) ou à l'extérieur (V) du cercle mycélien, et qui présente par conséquent, mais à un degré plus marqué, les mêmes caractères que la couronne Il. La végétation du gazon en question était constituée par plusieurs espèces de Graminées et par diverses Dicotylédones telles que Plantago lanceolata, Achillea Millefolium, Bellis perennis; la Planche V reproduit des exemplaires moyens de ces trois espèces correspondant, l'échantillon de gauche à la zone x qui n'a pas encore été intéressée par le Champignon, l'échantillon de droite à la zone IV. Si on fait une coupe dans le sol sous-jacent on constate qu'au niveau de la couronne dénudée III la terre est profondé- ment modifiée; de noire et d'humide qu'elle est normalement elle est devenue blanchátre, poussiéreuse, séche et imperméable. Au niveau de la zone IV cette allure n'existe qu'assez profondé- 1. P. BALLION, Recherches sur les cercles mycéliens (ronds de fées) (Procès- verbaux Soc. Linn. de Bordeaux, 1906). 64 SÉANCE DU 28 JANVIER 1910. ment (p), la région superficielle (s) gardant les caractères ordi- naires; j'ai marqué sur la figure le contour de la région ainsi transformée par le développement du mycélium dont on recon- nait de nombreux cordons enchevétrés. Ajoutons que l'allure que présentent au printemps les cercles mycéliens peut étre moins complexe; ils sont alors souvent constitués par une bande unique caractérisée par une exubé- rance de la végétation superficielle; en d'autres termes, les deux | couronnes II et IV n'en font qu'une, la plage dénudée n'appa- raissant qu'au moment de la poussée estivale et automnale des chapeaux. : Ceci posé, arrivons à l'examen des explications qui ont été successivement données pour interpréter les faits observés, à savoir l'action fertilisante du mycélium, et son action destruc- tive inverse. En ce qui concerne le premier point, on a surtout invoqué la fumure résultant de la décomposition des anciennes fructificalions; c'est ainsi qu'on lit dans le Traité de Botanique de Vax Тікснем! : « La région centrale meurt progressivement ; à la périphérie, pendant qu'une certaine zone vient d'étre épuisée par le thalle dans sa position actuelle, la zone qui la touche au dehors, ayant recu l'engrais produit par la décompo- sition rapide des fructifications, est devenue plus fertile : de là le contraste signalé plus haut ». De méme ParouiLarp* s'exprime de la manière suivante : « En été et en automne un grand nombre de Champignons pourrissent sur place et apportent aux Graminées un engrais puissant qui accélère leur croissance ». Dans une lettre qu'il a adressée à ce sujet à P. Barrios, GIARD combat cette maniere de voir et fait remarquer que les Ronds de Fées sont aussi beaux l'année qui suit celle oü l'on a procédé à la cueillette des chapeaux; Baruosw fait d'ailleurs observer avec raison, et j'ai pu vérifier le bien fondé de son objection décisive, que l'action du Marasmius se produit d'emblée dans les ronds de nouvelle formation, avant toute production de réceptacles; d'autre part on ne voit pas comment les produits de décomposi- tion des chapeaux agiraient sur la végétation d'une zone assez éloignée du point d'apparition des fructifications. 1. VAN TIEGHEM, Traité de Botanique, 2° éd., p. 1111. 2. PATOUILLARD, Les Hyménomycétes d'Europe, 1887, p. 23. MOLLIARD. —— ACTION DU MARASMIUS OREADES SUR LA VÉGÉTATION. 65 A côté de cette première action insuffisante, J. Foucaup fait intervenir la décomposition du mycélium mort. L. Сашетет! avait déjà donné cette explication du phénomène des cercles mycéliens, en faisant remarquer que les Champignons absorbaient une grande quantité de potasse et d'acide phosphorique, que leur mycélium se décomposait en grande partie l'hiver et abandon- nait à la terre les matiéres puisées dans le sol; au printemps suivant le gazon absorbait ces dernières et prenait ainsi une vigueur toute spéciale. Cette absorption de certains éléments du sol par les Champignons permet de comprendre le mode de végétation circulaire de ces végétaux qui s'étendent vers de nouvelles régions qui ne sont pas épuisées; la décomposition du mycélium pouvait également permettre de comprendre l'existence de la zone II interne, mais il se trouve que c'est précisément dans la région périphérique IV, où le mycélium est en voie de déve- D que l'herbe est la plus vigoureusé; aussi l'explica- tion proposée, qui doit correspondre à une partie du phénomène, me parait encore insuflisante, en ce qui concerne tout au moins le cas du Marasmius Oreades. Gianp enfin cherche à rattacher le phénomène qui nous occupe à un cas de symbiose existant entre le mycélium du Marasmius et les racines des Phanérogames ; cette explication dérive selon toute évidence des idées de Frang sur les mycorhizes ; Giar» admet que « les hyphes fournissent aux herbes des prairies de l'humidité et un sol plus meuble ». En fait, si on prend les poids frais et les poids secs de feuilles de Plantains qui se sont déve- loppés dans les zones IV et V, on constate dans le premier cas une teneur en eau de 83,5 p. 100, alors qu'elle n'est que de 80,9 dans le second; les plantes relativement très développées de la couronne extérieure sont donc un peu plus riches en eau que les plantes témoins. ll me parait cependant bien difficile d'admettre cette action du mycélium, se traduisant dans la zone IV par de l'eau cédée aux Phanérogames, alors que, dans la bande III, le méme Champignon absorbe l'eau du sol avec tant d'avidité qu'il dessèche absolument la végétation. L'analyse en eau du sol montre qu'il n'y a que 5 p. 100 d'eau dans la région Ш, 1. CAILLETET (L.), Sur la nature des substances minérales assimilées par les Champignons (C. R. Acad. Sc., 1876, t. LXXXII, p. 1205). T. LVII. (SÉANCES) 5 66 SÉANCE DU 28 JANVIER 1910. 7 p. 100 dans la zone IN (p), alors qu'il en existe une quantité constante de 21 p. 100 dans les zones I, IV (s) et V, à une méme époque humide, succédant à des pluies assez fréquentes. Le sol se dessèche donc notablement là où le mycélium est le plus abondant, et on ne comprend pas comment celui-ci pourrait céder aux radicelles l'eau qu'il absorbe si énergiquement. Je me demande si on ne pourrait pas trouver la raison d'étre des cercles mycéliens dans une nutrition plus riche en azote, résultant de l’action méme des hyphes du Marasmius sur l'humus; s'il en est ainsi, on doit trouver à l'analyse des feuilles d'une espèce donnée une proportion plus grande d'azote dans la région IV; or il en est bien ainsi : 100 gr. de feuilles fraiches de Plantain contiennent 0 gr. 40 d'azote total dans la zone Vet 0 gr. 60 dans la zone IV. Nous avons indiqué les raisons qui nous ont fait rejeter l'explication totale de ce fait par une fu- mure provenant de la décomposition des chapeaux ou méme du mycélium souterrain ; quelle est alors l'origine de cet azote? A la suite des travaux de Frank, on a admis que dans les mycorhizes ectotrophes les Champignons céderaient aux plantes les sels minéraux ainsi que les aliments organiques azotés ren- fermés dans l'humus, en échange de matériaux hydrocarbonés donnés par la plante; et nous nous trouvons ici en présence d'une association de cette nature. Les radicelles des différentes plantes sont étroitement entourées dans la région IV par des filaments mycéliens du Marasmius, sans d'ailleurs que les poils absorbants de la plante disparaissent; mais est-il bien nécessaire de faire intervenir un passage de certaines substances du Cham: pignon dans les racines des Phanérogames? Pour répondre à cette question, j'ai procédé à l'analyse du sol correspondant aux différentes régions des ronds de fées, en ce qui concerne les matiéres azotées. Je n'ai pu mettre en évi- dence aucune trace d'azote nitrique; mais les quantités d'azote ammoniacal sont trés variables; j'ai d'abord dosé l'ammoniaque qui est entrainée par des lavages répétés à l'eau distillée, puis celle qui est retenue par la terre; les résultats ont été les sui- vants. Quantités d'ammoniaque (en mgr.) contenues dans 100 gr. de terre sèche : MOLLIARD. — ACTION DU MARASMIUS OREADES SUR LA VÉGÉTATION. 67 Zones Ammoniaque entrainée Ammoniaque retenue Ammoniaque par l'eau par la terre totale I 4 33 37 Ш 14 66 80 IV (s) 8 45 53 IV (p) 17 56 73 V 3 35 38 ll y a donc une augmentation notable d'ammoniaque dans les zones III et IV; les radicelles des Phanérogames arrivant jus- quà la zone mycélienne profonde IV (p), on conçoit que cette augmentation soit suffisante pour déterminer une végétation plus active des plantes qui ont à la surface une zone de terre restant humide. Comme le phénomène présente son maximum dans les régions où le mycélium est le plus jeune (zone IV) j'ar- rive à admettre que ce mycélium agit directement sur l'humus qui constitue son milieu nutritif; parmi les substances trans- formées se trouvent les matières azotées qui donnent naissance à des sels ammoniacaux ; une partie de ces derniers serait uti- lisée par la végétation phanérogamique. J'ajouterai que, dans les pelouses oü j'ai fait mes observations, il était facile de constater qu'autour de bouses de vaches il s'établissait une couronne à végétation tout à fait comparable à celle de la zone IV des Ronds de Sorciéres, mais beaucoup plus étroite; méme aspect mor- phologique des plantes, méme augmentation de l'ammoniaque dans le sol sous-jacent, sans qu'on puisse reconnaitre l'existence d'un mycélium comparable à celui du Marasmius. La teneur en eau plus grande, présentée par les feuilles des plantes comprises dans les couronnes intérieure et extérieure des Ronds de Fées ou par les feuilles des plantes qui sont à la périphérie des dépóts organiques, se trouve liée à la présence d'une quantité plus considérable de sels ammoniacaux ; il en est de méme des caractères anatomiques qui sont assez différents de ceux qu'on observe dans les plantes témoins. Qu'il me suffise, en ce qui concerne ce dernier point, de représenter la coupe du limbe de Plantain, correspondant aux zones IV et V (fig. 2). L'augmentation de l'épaisseur du limbe et le dédoublement de l'assise palissadique peuvent encore s'expliquer par une absorp- tion plus considérable de substances azotées, sans qu'elle résulte d'une augmentation de la teneur en hydrates de carbone; en 68 SÉANCE DU 28 JANVIER 1910. effet les feuilles témoins contiennent 1 gr. 43 de sucres solubles et 2 gr. 57 de substances amylacées (quantités exprimées en glucose), soit un total de 4 gr. d'hydrates de carbone pour 100 gr. de poids frais, alors que les feuilles de la région IV ne contiennent, pour le même poids frais, que 1 gr. 20 de sucres solubles et 4 gr. 54 de substances amylacées, soit un total de 2 er. 74. Sans vouloir étendre plus loin qu'il ne convient les résultats que je viens de rapporter, il me parait que l'action des Champi- Fig. 2. — Coupes transversales du limbe de la feuille de Plantago lanceolata; la coupe A correspond à un individu témoin de-la zone V, la coupe B à un indi- vidu de la zone IV. (G. — 450.) gnons des différentes mycorhizes ectotrophes se trouve suffisam- ment et plus simplement expliquée par l'action des Champignons sur le sol, et le bénéfice qu'en retirent les végétaux supérieurs que par des échanges qui ne sont pas démontrés et dont le mécanisme reste bien difficile à concevoir. Quant àla zone dénudée III, point n'est besoin, pour en com- prendre la formation, de faire appel, comme on l'a fait, à Гћу- pothèse d'une association qui de symbiotique deviendrait parasi- taire; elle est amplement expliquée par la dessiccation et l'im- perméabilité du sol sous-jacent. Faisons cependant observer que, en tenant compte de la teneur en eau et en ammoniaque des diverses zones, il existe dans la région IV (s) un liquide tenant en dissolution 0 gr. 25 d'ammo- X. GILLOT. — NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR CH. OZANON. 69 niaque pour 100 centimètres cubes, et que dans la zone Ш on a, pour la même quantité d'eau, 1 gr. 6 d'ammoniaque; cette dernière quantité est comprise dans les doses nocives de la substance en question, et on est en droit de faire intervenir ce second facteur dans l'explication du flétrissement des végétaux. Toutes les radicelles de la région III meurent de cette double action et sont envahies plus profondément par le mycélium; seules les plantes vivaces pourront reprendre un nouveau déve- loppement à la saison prochaine, leurs rhizomes restant vivants alors que les feuilles se sont flétries; la zone III pourra ainsi se garnir d'une nouvelle végétation en méme temps que le cercle s'agrandira et que les différentes couronnes se déplaceront vers l'extérieur, tout en gardant une largeur constante. | Explication de la Planche V. Échantillons de Plantago lanceolata, d'Achillea Millefolium et de Bellis perennis; ceux de gauche sont les échantillons témoins, ceux de droite ont été récoltés dans la couronne extérieure des Ronds de Sorcières. M. F. Camus lit la Notice nécrologique ci-après : Notice biographique sur Ch. Ozanon; PAR M LIED X. GIBEOT- Henri- Charles OzANoN, né à Chalon-sur-Saône, le 22 avril 1835, est mort, le 5 juillet 1909, dans sa propriété de Saint-Emiland (Saóne-et- Loire). La Société botanique de France perd, dans sa personne, l'un de ses membres les plus anciens et les plus fideles. Il y était entré le 14 mai 1858; c'est à elle qu'il donna le seul Mémoire qu'il ait jamais fait imprimer’; et il prit une part active à plusieurs de ses Sessions extraordinaires : Bordeaux, Béziers-Narbonne, Chambéry, Autun-Givry. Corse, Dijon, Antibes, Millau. Ses premieres récoltes avaient toutés été revues par Ch. GRENIER et les fameux centuriateurs, dont il avait fait la connaissance à la méme époque, C. Вплот, l'auteur du Flora Galli» et Germaniz exsiccata, et Fr. ScnurTZ, l'auteur de P Herbarium normale, dont il fut le collabo- 1. Note sur les plantes les plus remarquables du versant méridional de la Montagne-Noire, recueillies en juin 1860, dans le canton de Mas-Cabardës, arrondissement de Carcassonne (Aude). Bull. Soc. bot. France, VIII, 1861, séances du 8 et 22 mars, pp. 119 et 165. 70 SÉANCE DU 28 JANVIER 1910. rateur assidu, pour le premier de 1857 à 1861 et pour le second de 1854 à 1866, leur adressant des centaines de plantes, particulièrement des Roses. Il récoltait également un peu partout des graines et des bulbes de plantes vivaces et les envoyait à Alexis JonpAN, alors dans la pléni- tude de son talent et chef d'école autorisé, dont il avait conquis la con- fiance. Aussi ces botanistes lui ont-ils par reconnaissance dédié un cer- tain nombre d'espèces, dont plusieurs ont méme été figurées. La carrière botanique de Ch. Ozawow a été divisée en deux périodes très distinctes, la première de 1858 à 1861, la seconde de 1878 presque jusqu'à sa mort. Dans l'intervalle, les devoirs de la famille, l'éducation de ses enfants absorbaient tous ses soins. Ses premières excursions botaniques avaient eu lieu, dès 1858, dans les Alpes. Il y fit de nom- breux voyages. Il visita également les Cévennes, les Pyrénées, le Centre de la France, les Vosges, les environs de Paris, de Dijon, etc. Lorsqu'il revint habiter définitivement Saint-Emiland, il se remit résolument à la Botanique et renoua ses relations interrompues avec ses anciens corres- pondants, notamment l'abbé BourLu, DÉSÉGLISE, CRÉPIN. Mais bien d'autres étaient morts ou trop âgés, leurs collections périmées ou caduques, et Ch. Ozawow fut attiré par de nouvelles connaissances vers de nouveaux exsiccata, ceux de la Société dauphinoise pour l'échange des plantes, le Flora selecta exsiccata de Ch. Мавмівв. C'est à ces sociétés qu'il réserva ses nouvelles récoltes et ses centuries au nombre de plus de quarante, aussi bien celles qu'il rapporta de ses voyages (Suisse, Mont-Dore, Provence, etc.) que celles qu'il récoltait dans ses environs immédiats, où il savait distinguer des formes intéressantes. OzaNON écrivait peu et méme, après avoir bien étudié des genres obscurs et difficiles, Viola, Rosa, Pirus, Quercus, etc., et leurs diverses formes, il passait volontiers ses notes à ses amis et leur laissait le soin de les publier. Gardant lui-méme l'anonymat, il répandait à profusion ses observations, toujours judicieuses, et dont la véritable origine n'était pas toujours trahie ou indiquée par ceux qui les mettaient en lumiere. Mais ce n'est pas tant comme botaniste général et collecteur que comme rhodologue que Ch. Ozawow était connu. L'étude des Roses à été la passion dominante de sa vie. Dès le début, ses premieres publi- cations sur les Roses lyonnaises : Rosa velutiniflora Oz., R. pseudo- flexuosa Oz., R. Ozanoni Crep., R. petrogenes Oz. ont été acceptées par Bo, CanroT, Jompaw et ont fait le tour de la presse spéciale (Cfr. bor, DÉSÉGLISE, CRÉPIN, бплот). Décrites d'abord comme espèces distinctes, suivant les idées de l'École analytique, elles furent ensuite soupconnées, enfin reconnues comme hybrides des А. pimpinellifolia et alpina. Ch. Ozaxow et, après lui, Fr. CRÉPIN contribuèrent beaucoup à vérifier ces questions, non seulement par l'examen de récoltes nombreuses X. GILLOT. — NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR CH. OZANON. 71 dans les Alpes, le Jura, etc., mais aussi par des expériences directes. OzaANON avait rapporté ou recu de Suisse, des Pyrénées, d'Auvergne etc., un grand nombre de variétés du Rosa alpina L. Il les avait plantées puis hybridées avec le pollen du À. pimpinellifolia (R. spinosissima L.), de Meursault. Il en avait obtenu de nombreux hybrides et les avait classés, ainsi que les hybrides artificiellement créés dans son jardin par l'action du pollen du Rosa arvensis sur le R. gallica et ses formes (В. de Pro- vins). | Il avait remarqué l'influence prépondérante de la pollinisation, c'est-à- dire de l'élément mále sur l'élément femelle, la plante màle se retrouvant plus ou moins dans les organes de végétation (aculéature, folioles, tiges etc.), la plante femelle dans les organes de reproduction (fleurs, fruits), et, au lieu d'énoncer, comme les auteurs anciens (ЅсніЕрЕ, NÆEGELI, GRENIER et GopnoN), le générateur mâle le premier à l'ablatif (Rosa pim- pinellifolia — alpina, В. arvensi — gallica, Geum rivali — montanum), il en avait tout simplement renversé les termes, mettant en premiere ligne la plante à ovaire et indiquant ensuite après le signe >< celle qui а fourni le pollen (par exemple : Rosa alpina >< pimpinellifolia, R. gal- lica >< arvensis, Geum montanum >< rivale), suivant la formule de О. Focke, dont il appréciait beaucoup le livre. П en résultait que Гоп pouvait, d’après lui, dire ad libitum Rosa pimpinellifolia >< alpina ou R. alpina >< pimpinellifolia, Rosa arvensis X gallica ou À. gallica ze arvensis. Il expliquait de cette facon la formation des micromorphes ou petites espéces, dans lesquelles il ne voyait plus des variétés ou formes des espèces primordiales, mais des hybrides fertiles, des métis fixés, se reproduisant, pendant un certain temps, avec tous leurs caracteres, ou devenant parfois stériles et comme dioiques par l'oblitération ancestrale de certains caractères. Il avait reconnu en outre que la plupart de ces hybrides se confondaient peu à peu en un type unique, reproduisant, malgré quelques différences, les caractères généraux des parents, de telle sorte qu'il devenait difficile de distinguer les générateurs et qu'il était préférable d'adopter un nom binaire (Rosa reversa, R. petrogenes), quels que fussent les auteurs supposés. Il avait écrit à maintes reprises à DÉSÉGLISE età CRÉPIN au sujet de cette notation, àla fin adoptée par eux et par tous les rhodo- logues, dont la mort de ces deux botanistes l'avait laissé le chef incon- testé. Trés attaché à ses principes, Ch. Ozawow n'aimait pas les innovations. Dans ses lettres, il est sévère pour la Monographie du genre Rosa de M. G. Roux (Flore de France, tome VI), prétendant qu'avec ses déno- minations nouvelles, ses nombreuses variétés et ses lettres grecques, lauteur a embrouillé de nouveau un genre, dans lequel il avait été Д9, SÉANCE DU 28 JANVIER 1910. apporté un peu de lumière grâce aux efforts persévérants de DÉSÉGLISE, de CRÉPIN et à ses efforts personnels. Il était plus dur encore pour les ouvrages de M. GANDOGER, s’étonnant que ce botaniste ait osé démem- brer le groupe Rosa, pourtant si naturel, et Гай divisé en plusieurs genres, notamment le genre Ozanonia, avec 484 espèces, qu'il se van- tait de ne pas connaître ! Il n'y voulait voir que des produits de la buis- sonomanie, des conceptions personnelles, tout au plus des micromorphes, formes hybrides ou plutót métis plus ou moins fixés, plus ou moins fer- tiles, de deuxième ou troisième degré, réservant le nom d'hybrides vrais au croisement de deux espèces légitimes. Les mémes conceptions se retrouvent à propos de l'hybridation des vignes, à laquelle, en sa qualité de grand propriétaire de vignobles, il s'était vivement intéressé. Il s'était encore occupé d'autres hybrides botaniques : Cratæqus Oxyacantha >< Mespilus germanica, Geum montanum X< rivale, Rumex palustris, etc. L'babitude de voir des arbres sains et des plantes bien portantes avait familiarisé OzaNow avec les maladies des végétaux, et la liste serait longue des communications faites par lui aux mycologues G, DELACROIX, FLAGEOLET et autres, consignées dans leurs Mémoires, et dont quelques- unes ont été le point de départ de descriptions nouvelles. Ch. Ozawow avait réuni un herbier considérable, renfermant des plantes portant la signature de tous les botanistes en vue du milieu du xix* siècle. Il compte plus de 100 cartons, dont 40 de Roses. llestà souhaiter que cet herbier soit conservé et placé dans un centre bota- nique facilement accessible aux travailleurs. M. F. Camus offre à la Société, de la part du comman- dant Ferdinand Renauld, un important ouvrage de bryo- logie, imprimé sous les auspices du prince de Monaco et composé de deux parties : une Monographie du genre Leu- coloma et un Supplément au « Prodrome de la Flore bryolo- gique de Madagascar, des Mascareignes et des Comores », que l'auteur avait publié en 1897. Des remerciements sont votés à M. Renauld. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Flore générale de l'Indo-Chine, publiée sous la direction de М. H. Lecomte, professeur au Muséum. — Tome I, fasc. 3. Paris, Masson, mai 1909. Ce fascicule, 5° livraison de la Flore, comprend les pages 209 à 288 du Tome I*, avec les figures 19 à 28 dans le texte, et les planches XVII à XIX. Les familles suivantes y sont traitées : Violacées (fin) par М. Н. ре Borssteu, 4 genres et 12 espèces dont 4 nouvelles; Bixacées, 7 genres et 17 espèces dont 9 nouvelles; Pittosporacées, 1 g. et 6 esp. dont 2 nouvelles; Xanthophyllacées, 1 g. et 5 esp. dont 2 nouvelles ; Polygalacées, 4 g. et 15 esp. dont 2 nouvelles; Caryophyllacées, 6 g. et 10 esp. dont 1 nouvelle; Portulacacées, 1 g. et 6 esp. dont A nouvelles; Tamaricacées, par M. Dong, 1 g. et 3 esp. ; Elatinacées, 2 g. et З esp. ; Hypéricacées, 2 g., 8 esp. (à suivre). Les familles pour lesquelles aucun nom d'auteur n'est indiqué ont été étudiées par M. GAGNEPAIN. Les descriptions originales des 24 espèces nouvelles se trouvent dans ce Bulletin, années 1908 et 1909. Si nous portons notre attention sur la répartition des plantes énumé- rées, nous continuons, comme nous l'avons déjà fait, à distinguer deux groupes. 1? Le groupe tonkinois, composé surtout de genres répandus en Chine, au Japon, et dans toutes les régions tempérées, Viola, Pitto- sporum, Elatine, Hypericum, Malachium, Stellaria, avec pénétration de quelques types tropicaux qui trouvent là, avec des espéces spéciales comme le Flacourtia Balansz, une station exceptionnellement septen- trionale. 2» Le groupe indo-chinois propre, avec des types tropicaux : Alsodeia, lonidium, Scyphellandra, Bixacées, dont les affinités sont surtout développées du cóté de la péninsule et des iles malaises. Les Caryophyllées que nous sommes habitués à voir nombreuses dans nos régions tempérées, figurent dans la Flore d'Indo-Chine, indé- pendamment d'espéces ubiquistes comme Malachium aquaticum, ou Stellaria uliginosa, surtout par ces types réduits si communs sous les tropiques que sont les Polycarpæa et Polycarpon. Quant aux Tamari- cacées, leur indigénat est considéré comme fort douteux par M. Dope. Les espèces utilisées, mentionnées dans ce fascicule, appartiennent presque toutes à la famille des Bixacées. Le Rocouyer, Bixa Orellana, 7% SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. est cultivé, comme ailleurs sous les tropiques pour la teinture rouge qu'il fournit. L’Hydnocarpus anthelminthica Pierre a plusieurs usages : l'écorce fibreuse est employée à faire des cordages grossiers; les graines sont vermifuges, et fournissent d'ailleurs une huile, le faux chaulmoogra, utilisée contre les maladies de peau. Le bois blanc du Taractogenos serrata Pierre sert à fabriquer des essieux. Le Flacourtia Balansæ Gagnep. a des fruits comestibles. Espèces figurées : Alsodeia echinocarpa, f. 20, 6; A. scorpioidea, f. 20, 1-5; Bergia ammanoides, f. 28, 9-14; Bixa Orellana, f. 21, 1-90; Brachystemma calycina, f. 26, 8-12; Cochlospermum gossypinum, f. 21, 11-21; Cratoxylon Harmandi, f. 28, 22-50; Drymaria cordata, f. 26, 13-14; Elatine ambigua, f. 28, 1-8; Epirhizanthe elongata, f. 24, 1-6; Flacourtia cordata, f. 23, 1-9; Hydnocarpus anthelminthica, РІ. ХҮП, 1-8; Hypericum Јаропісит, fig. 28, 15-91 ; Jonidium suffru- ticosum, fig. 19, 9-16; Malachium aquaticum, fig. 26, 6-7 ; Pittosporum pulchrum, Pl. XVIII, 1-6; Polycarpæa arenaria var., Pl. XIX, 1-19; Polycarpon brachypetalum, PI. ХІХ, 1-6; Polygala aurata, f. 95, 1-10; Portulaca pachyrrhiza, PI. XIX, 13-18; Salomonia longiciliata, 24, 1-12; Scolopia buxifolia, fig. 22, 1-6; Scyphellandra Pierrei, 20, 7-19; Securidaca Tavoyana, fig. 24, 13; Stellaria uliginosa, fig. 26, 1-5; Tamarix Pallasii, ЭЛ, 1-6; l'aractogenos serrata, PI. XVII, 9-16; Viola Patrini, f. 19, 1-8; Xanthophyllum colubrinum, Pl. XVIII, 1-15; Xylosma macrocarpum, f. 22, 7-18. А ce fascicule est joint une carte de l'Indo-Chine indiquant les parties explorées jusqu'à ce jour. Le Tonkin occidental, la Cochinchine et le cours du Mékong, ont été l'objet d'explorations plus ou moins com- plétes. Mais nous n'avons rien du Tonkin occidental et septentrional, rien de l'Annam, rien du Laos occidental et du Siam. C'est vers ces régions que devra se porter l'activité des chercheurs. Une notice accompagnant cette carte, indique avec détails les points à explorer, et résume pour les voyageurs les principes essentiels de la pré- paration des plantes. Les intéressés peuvent se la procurer auprès de M. GaGNEPAIN, assistant au Muséum, secrétaire général de la Flore. Hun: Hua. Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, tome XLV, 1908, un volume in-8, en trois fascicules, ensemble 449 pages. Bruxelles, au siège de la Société, Jardin botanique de l'État, 1908-1909. 4% fascicule (paru le 25 sept. 1908), pp. 1-189. Principaux travaux : CHARLET (Alf.), p. 44 : Compte rendu de l'herborisation générale à Modave et les environs. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. T Mansion (Arthur), p. 29 : Flore des Hépatiques de Belgique. PLATEAU (Félix), p. 84 : Note sur l'implantation et la pollinisation du Gui ( Viscum album) en Flandre. AIGRET (Cl), p. 103 : Les Roses belges, étude des formes observées en Belgique. 2* fascicule (paru le 4 décembre 1908), pp. 191-358. Lonay (H.), p. 191 : Sur quelques genres rares ou critiques des Renon- culacées (Callianthemum, Xanthorrhiza, Coptis). MassanT (Jean), p. 205 : Essai de géographie botanique des districts littoraux et alluviaux de la Belgique. GConNET (A), р. 334 : Contribution à la flore bryologique de Belgique. Découverte du Bryum fallax Milde en Belgique. ConNET (А.), р. 341 : Deux Muscinées nouvelles pour la flore belge Webera Rothii Correns et Lophozia badensis Schiffn.). Marcuaz (Emile), p. 343 : Sur une maladie nouvelle du Poirier (Parasite : Phytophthora omnivora de Bary). Pique (E), p. 344 : La maladie du Chêne en 1908 : (Oidium quercinum Pâque). Pique (E.) p. 354 : A propos de quelques Champignons nuisibles ou intéressants (Fomes igniarius Kx, Armillaria mellea Vahl, Sphærobolus stellatus Tod.). 3° fascicule (paru le 1°* février 1909), p. 359-449. Үлх рех Broeck (H.), р. 365 : Sphaignes de la Campine anversoise. КоғғЕКАТН (H.), p. 392 : Sur l’agglutination de la Levure. АтбвЕТ (Cl), p. 404 : Herborisation générale dans les environs de Nismes, Dourbes, Olloy, etc. Catalogue des plantes rares dans les vallées du Viroin et de l'Eau-Noire. Société pour l'étude de la flore franco-helvétique, 1907. Dix- septième année‘, 1907. Paris, janvier 1909. Huit pages in-4. La liste des plantes distribuées comprend 92 espéces (1141-1838), provenant des envois de MM. Arbost, Beauverd, Burnat, G. Camus, Comar, abbé Coste, Duffort, Faure, Gillot, Hariot, Fr. Héribaud, Malinvaud, Reynier, Schinz. On compte 5 hybrides : ROSA VENUSTULA Duffort (gallica >< tomentella), R. Rouyana Duffort (R. arvensis >< tomentella); ROSA PRÆSTANS Duf. (R. agrestis >< rubiginosa var. Timbali); THYMUS VIVARIENSIS Coste, de l'Ardèche; Fotos ткгптсошЕз Req., du Gers. Quatre de ces plantes sont du Gers. 1. Voy. l'analyse du XVIe Bulletin, plus haut dans ce volume. 76 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Notes insérées dans ce Bulletin : Revnier (Alfred), Erica multi- flora L. var longipedicellata Soy.-Will.; REYNIER (A.), Statice vir- gata Willd. var. tuberculata Godr.; ALBERT, Spergularia Bocconei Foucaud; ALBERT, Hedypnois polymorpha DC. races radiata et cras- sipes; ALBERT, Plantago arenaria W. et K. var. Bertrandi Albert. | Ern. MaLiNvaun. Bulletin de l'Association pyrénéenne pour l'échange des plantes (Directeur : M. Girandias); dix-huitieme année, 1907-1908. Brochure de 12 pages; Quimper, 1908. Notes critiques sur les plantes distribuées. ALBERT (A), Hedypnois polymorpha. — Bickxezz (C.), Hieracium Juranum Fries, Hieracium seneppense Belli. — FovILLADE (A.), Sagina patula Jord. forma ad apetalam vergens ; Rosa canina var. ludi- bunda Rouy ; Rosa canina du grou pe pseudotomentella; Galium erectum >X< verum et G. verum X erectum. — GrRAUDIAS (L.), Melilotus altus L. var. argutus Rchb; Carduus Gayanus DR. — Langer, Sisymbrium asperum L. var. minus Lambert, Polygala oxyptera Reichb. var. majus Lambert; Carex tomentosa L. var. feminea Lambert. — REYNIER (Alfred), Clematis odontophylla Gandgr; Clypeola spathulifolia Jord. et Fourr. — Supre (H.), Erophila Charbonnelii Sudre; Viola hirta var. carnei- flora Sudre; Hieracium commixtum Jord. var. Charbonnelii Sudre. Евм. M. Malpighia. Rassegna mensuale di Botanica, redatta da O. Penzig, anno XXI. Gênes, 1907. Principaux travaux originaux : BÉGuINOT (А.), pp. 49, 364, 385 : Revisione monographica del genere Romulea (fig. dans le texte). Buscaziont (L.) e TrincmtErt (G.), p. 175 : Note botaniche. CAMPAGNA (G.), p. 519 : Ricerche sulla disseminazione per uccelli carpophagi (fig. dans le texte). CANNARELLA (P.), p. 340 : Contributo allo studio dei nettarii estranu- ziali e fiorali di alcune Cueurbitacee e di alcune Passifloree (pl. 3). GATIN (L.C.), p. 38: Note surune graine de Musa Arnoldiana Wildem. dépourvue d'albumen (fig. dans le texte). MassaLowGo (C.), p. 289 : Le specie italiane del genere Cephalozia (fig. dans le texte). PEROTTI (R.), p. 255 : Per una nota di G. de Rossi « Sui microorga- nismi produttori dei tubercoli radicali delle Leguminose ». SIRACUSA JANNELLI (G.), p. 533 : Sopra alcune interessanti anomalie vegetali (pl. 5). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. il TniNcurERI (G.), p..263 : Intorno a due piante cauliflore. TRoPEA (C.), p. 41 : Sulla posizione naturale del Lathyrus saxatilis Vis. ; Tnorza (C.), p. 216 : La variazione della Bellis perennis L. in rapporto alle sue condizioni d'esistenza. Tropea (С.), p. 284 : Su alcuni casi di etero mericarpia. ҰҮосшхо (P.), p. 353 : Intorno ad un parassito dannoso al Solanum Melongena (pl. 4). Zoppa (G.), р. 25 : Briofite sicula. Zonna (G.), p. 419 : Primo contributo alla briologia della Provincia di Belluno (fig. dans le texte). Enn. M. Malpighia, Rassegna mensuale di Botanica, redatta da O. Penzig. anno XXII. Génes, 1908. BEckER (W.), p. 552 : Viola nebrodensis var. pseudo-gracilis >< splendida (— V. Lacaitaeana Beck. nova hybrid.) pl. 3. BÉGuINOT (A.), p. 377 : Revisione monographica del gen. Romulea (contin.). CANNARELLA (P.), p. 470 : Sui nettarii estranuziali della Passiflora caerulea. Massarowco (С.), p. 79 : Le specie italiane del genere Calypogeia Raddi. Marrer (б. Е.), р. 275 : Frammenti di Morphologia fiorale, Eufor- biacee (pl. 2). Mussa (L.), p. 99 : Deviazioni di struttura fiorale in Gagea Liottardi. NicorRA (L.) e САмРА6ХА (G.), p. 3 : Addenda ad йогат siculam nonnulla. PniNciPI (B.), р. 35 : Contributo alla Flora fossile del Sinigagliese (fig. dans le texte). Ricca (U.), pp. 178, 333 : I movimenti d'irritazione nelle piante. Scorri (L.), p. 527 : Eteranteria in Solanum citrullifolium А. b. SıRacusa JANELLI (G.), p. 311 : I caratteri sessuali secondarii nelle piante (pl. 1). TnorrER (A.), p. 64 : Sulla flora Irpina. Vaccani (A.), p. 15 : Osservazioni ecologiche sulla flora dell Arcipe- lago della Maddalena (Sardegna). SE Торра (G.), p. 279 : Sulla Riccia glauca L. di Sicilia e sull'affinita di essa colla R. commutata Jack. Торра (G.), p. 506 : Briofite sicule. Er. M. MONTEMARTINI(L.). — L'avvizimento ola malattia dei peperoni (Capsicum annuum) a Voghera. Nota preliminare [Note prélimi- 78 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. naire sur l’asphyxie, maladie des piments à Voghera]. Rivista di Patologia, II, n° 17, Pavia, 1907, 3 pp. . Cette maladie est attribuée par l’auteur au Fusarium vasinfectum, qui provoque le flétrissement et la mort des plantes. Les inoculations expéri- mentales sont demeurées sans résultat. F. GÉGUEN. SACCARDO (P.-A.). — Da quale anno debba cominciare la validità della nomenclatura scientifica delle crittogame. [Quels sont les noms de genres les plus anciens à considérer comme valides dans la nomenclature cryptogamique?] Bollett. della Soc. Bot. Ital., session extraordinaire de Padoue, 23-24 sept. 1909, 5 pp. L'auteur est d'avis que, comme pour les plantes vasculaires, l'on ne doit exclure que les noms antérieurs à 1753; il y aura lieu de procéder à une revision minutieuse des genres et des espéces, pour conformer la nomenclature aux lois de priorité. On concoit que la chose doive pré- senter ici des difficultés spéciales, en raison de l'incertitude des carac- téres de beaucoup de genres et d'espéces anciens. к. б. MATTIROLO (Oreste). — Extraits de la relation du voyage scientifique au Ruwenzori (Mission du duc des Abruzzes) (sans date). I. Notice contenant la description détaillée (avec 4 photogr. texte) du matériel de volume réduit emporté pour la récolte des échantillons botaniques. Pendant l'expédition ont été récoltées 337 espèces de végétaux, dont 1 genre, 71 espèces et 6 variétés nouvelles. П. Champignons récoltés pendant l'expédition (23 pp., 2 pl. lith.). Genres, espèces et variétés nouveaux : Aloysiella ruwenzorensis (n. g. n. sp. Sphæriacearum), sur rameaux vivants d'Zrica arborea; Hypoxylon crassum; Cladoderris Roccati; Favolaschia Cagnii; Psilocybe Sella. Р. б Proceedings of the Indiana Academy of Science. — Indianapolis, 1909, H. L. Brunner. Ce périodique contient les Mémoires botaniques suivants : Јонҹѕох (Aaron G.). — On the heteræcious Plant Rusts of Indiana [Sur les Rouilles hétéroiques de l'Indiana], pp. 87-94. Simple tableau indiquant les espèces de Rouilles hétéroiques, avec les dates de leur découverte en Amérique. Hessrer (Robert). — Notes on the Flora of Cass County [Notes sur la Flore du comté de Cass]. Ibid., pp. 107-109. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 79 Remarques concernant l'apparition, la distribution géographique et la disparition des plantes adventices. I SELBY (A.-D.) et Manns (Тноѕ.-Е.). — A new anthracnose attacking certain cereals and grasses [Une nouvelle anthracnose de certaines céréales et herbes]. Ibid., p. 141. Colletotrichum cereale n. sp. La Note se borne à signaler l'espéce, en renvoyant pour sa description au Bulletin 203 de l'Ohio Agricultural Experiment Station, Barrus (M.-F.). — The dissemination of disease by means of the seeds of host plant [Dissémination de la maladie par les graines de l'hóte]. Ibid., pp. 113-122, 3 pl. phot. Transmission, par les semences de ces plantes, de l'anthracnose des Haricots (Colletotrichum Lindemuthianum Br. et Cav.), de la brûlure du Pois (Ascochyta Pisi Lib.), de la carie du Blé (Ustilago Tritici (Pers.) Jens.), de celle de l'Orge (Ustilago nuda (Jens.) Kell. et Sw.), de la « suie odorante » du Blé (Tilletia fetens (В. et C.) Trelease, et T. Tritici (Bjerk.) Wint.), de la « suie » de l'Avoine (Ustilago Avenæ (Kell. et Sw.). Magnus), de la « suie compacte » de l'Orge (Ustilago Hordei (Pers.) Kell. et Sw.), de différents autres noirs sur Riz, Sorgho, Setaria italica, Arrhenatherum avenaceum, de la brülure du Lin (Fusarium Lini Bolt.), de diverses Rouilles, de l'Anthracnose de la Tomate (Colletotrichum Lycopersici Ches.), de la Bactériose du Haricot (Bacterium Phaseoli Sw.), du Chou (Bacillus campestris (Pam.) Sw.), et du Mais (Bacterium Stewartii Sw.). Les spores et autres éléments de conservation de ces Cryptogames adherent à la surface des graines, et contaminent la plantule dès la ger- mination. Brrrisc (Katherine Golden). — The histological difference between Pinus teeda and Pinus palustris. [Différences histologiques entre les Pinus teda et palustris]. Ibid., pp. 127-129, 3 pl. phot. Intéressant à connaitre pour les constructeurs de charpentes. Frenn (M.-L.). — Report of work in Corn pollination [Rapport sur des essais de pollinisation du Blé]. Ibid., pp. 133-134. Orive (E.-W.). — The killing of Mustard and other noxious weeds in the grain fields of South Dakota [Destruction des Moutardes et autres mauvaises herbes dans les champs de céréales du Dakota-Sud]. Ibid., pp. 135-137. La méthode consiste en une pulvérisation du champ à l'aide d'une forte solution (environ 20 pour 100) de sulfate de fer. Cette pulvérisation se fait à l'aide d'une machine pouvant traiter 40 ou 50 ares par jour. Elle s'opère au moment où la Moutarde commence à fleurir. L'auteur sup- 80 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pose que la destruction de la moutarde est due à la réaction du sulfate de fer sur les essences sulfurées de la plante. F. GuÉGUEN. HILL (T.-G.) et DE FRAINE (E.). — On the seedling structure of Gymnosperms. III. [Structure des germinations de Gymnospernes.] Annals of Bot., XXII, N* XCI, juill. 1909, pp. 435-58, 1 pl. et 4 fig. texte. Les auteurs étudient les Macrozamia spiralis, un Stangeria, le Dioon edule, Y Encephalartos Altensteinii, le Cycas siamensis, le Ceratozamia mexicana, et citent divers autres exemples empruntés à la littérature. Dans toutes les plantes étudiées, les cotylédons sont hypogés, au nombre de deux (trois dans le Ginkgo exceptionnellement) ; l'appareil sécréteur existe généralement. Le passage de la racine à la tige s'effectue par des processus variés (ne pouvant étre décrits ici), et trés rapidement. le Macrozamia spiralis est le plus caractéristique à cet égard, la transi- tion étant la plus lente au contraire dans le Dioon edule. Dans le Ginkgo peuvent se former des éléments de protoxylème aprés que la racine s'est constituée. Dans le Stangeria sp. la racine primaire peut se dichoto- miser. F. G. Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, FEnNAND Camus. Coulommiers. — lmp. Pauz BRODARD. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE-NUMÉRO. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ AU 1* JANVIER 1910... , SÉANCE DU 14 JANVIER 1910. Allocution présidentielle. ..,.......,...,........,....... Décès de M. A. @(@отйетг.,.:............................ Admission de MM. Pellegrin et Houard................ Н. Sudre................ Interprétation de quelques Rubus nouveaux de Hongrie., A. Chabert.............. Revision des Érables de la Savoie. ...:......:....!....,.. А. Hamet............... Sur quelques Kalanchoe peu соплиз..................... M. Molliard............. Remarques physiologiques relatives au déterminisme des БаПез: 1: Јол. orio dadd Nee MA, st LEON Od 297, B. de Lesdain ........... Notes Lichénologiques n° XI.....:.............. ele ... W. Russell............., Remarques sur une station du Juniperus communis dans les Vosges дгапїйїдпез................................. SÉANCE DU 28 JANVIER 1910. Admission de MM. Lavialle et Сорреу............... ide Dons faits à la Soctéié, is.. liu.: EE Sei А. Chabert Revision des Érables de la Savoie (suite) (Pl. I-IV)...,.... R. Ѕоцёдеѕ.....,.,...... Un cas de développement anormal de lembryon chez ; l'Anemone Pulsatilla L.A далар. ue R. Натеї.......;......: Sur quelques Kalanchoe peu connus (suite). ............. M. Gandoger............ Notes. sur la flore.hispano-portugaise.- Quatrième SN | еп POFORRSL, e c eos loose Ee M. Molliard... ::;/...;;. De l’action du Marasmius Oreades Ег. зт la végétation (Pl. V). X. Gillot................. Notice biographique-sur Gh:-OzaNow.. ................... Дор de М. Ferdinand RENAULD, + Mint d NEEN à ТА REVUE, BIBLIOGRAPRIQUE: T Flore ЕТА de l'Indo- os Ke Bulletin de la Société royale de Bota- | nique de Belgique... XLY, 1908... :.. Société pour l'étude de la flore franco- helvétique, XVII,:1907,,.:... Et... Bulletin de--V Association. pyrénéenne : pour l'échange des plantes, ХҮШ, | 1907-1908... 7^... ыч Us Momo. s Malpighia, XXI, 498, di SUME Malpighia, ХАП, 1908... 52-1 lee MONTEMARTINI (L.). — L'avvizimento o la 13 74 15 76 16 : 77 malattia dei peperoni (Capsicum an- nuum) а Voghera................... Saccanpo (P.-À.). — Da quale anno debba cominciaré la validità della nomen- clatura scientifica delle crittogame.. MarriRoLo (Oreste). — Extraits de la relation du voyage scientifique au Ruwenzori..«22526£ 141.322. dud... Proceedings. of the Indiana rer of Science, :1909: 2...7. Shin гі... Ни (T.-G.) et ре FRAINE (E.). ao the seedling structure of Gymnosperms. . 1 18'A 80 AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent étre déposés le jour méme oü sont faites les communications, faute de quoi Jeur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard. Il. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à étre insérées dans le texte, celles-ci doivent être dessinées à la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de maniere à en permeltre la reproduction par les procedés zincographiques. L'insertion de toute ligure ne pouvant être reproduite que par des procedés différents reste soumise: à l'approbation de Іа Comirission du Bulletin. Ш. — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat. Les corrections doivent étre retournées dans le délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'office par le Secrétariat. IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent être publiés sous la rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. Ils prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Société sans majoration de leur cotisation. V. — Alin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jours à l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. . VI. — En vue d'assurer l'unité typographique du Bulletin, le Conseil a arrêté le protocole ci-dessous, réglant les caractères employés dans les descriptions ou citations de végétaux. ll ne sera admis aucune dérogation à cette régle. NOUVELLES ANCIENNES FAMILLE. 1. LÉGUMINEUSES. 2. LÉGUMINEUSES. eins (з Papilionacées. |. Papilionacées. GENRE. 5. MEDICAGO. 6. MEDICAGO. Espèce. 7. Cylindracea. 8. Cylindracea. VARIÉTÉ. э. Laciniata. - 40. Laciniata. Tout ce qui concerne l'administration de la Société doit être adressé au Secrétaire général à l'adresse suivante : l M. Lutz, professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie, 4, avenue de l'Observatoire, Paris (VI*). Le Secrétaire-rédacteur, Gérant du Bulletin : Е. Camus. . ———n - Coulommiers.— Imp. Рао. BRODARD. BEST BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE %3 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ETABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTE-SEPTIÈME (Quatrième série — Tome X) 1910 | , V Séances de Février-Mars 1910. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 — mg — E Ce fascicule contient les planches VI, VII, VIII et IX. Le Bulletin de la Société botanique de France paraît par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 29 avril 1910, tte D неад e: 5. Tarif des tirages à part. Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs qui en feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préfèrent des tirages à part avee réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr. 60 sur les prix du tarif ci- dessous | Supplément de 0 fr. 30 par 25 exemplaires en plus. La composition d'untitre d'entrée spécial. d'un tiers de page est.de 1 fr. 20. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage et de papier (*). La composition d'un faux- titre est de 2 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier (*). La composition d'uno couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le titre est la répétition de celui de la brochure. et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la couver- ture. En plus les frais, de tirage.et de papier (*) texte est comptée 2 fr. 40. S'il y a des corrections, elles sont comptées en'sus 0 fr. 95 l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de ? fr. 40. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la deposit des . : : 16 р. 12 р. 8 р. „Р, pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif 3r. 60 GT Dr. 80' 0 fr. 90 *) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du haut de @ tableau, TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1910. - 25 50 100 200 500 f NOMBRE DE FEPILLES EXEMPL. | EXEMPL. | ExEMPL. | EXEMPL. | ЕХЕМРІ. |. Une feuille (16 pages), réimposition, papier,tirage,| fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. pliure, piqüre et couverture passe-partout, de couleur. . . . . . . . +. . « . . . ees 10 20 11 40 13 20 18 » 98 80 Trois quarts de feuille (12 pages). . . . . . . . 9 60 10 80 12 60 16 80 26 40 Demi-feuille (8 pages) ... . . . . ... ... . . .. 6 » 7 90 9 60 14 40 21 60 Quart de fëuille (4 pagës). .. . . . . . . . .. 4 80 £6 > 8 40 10 80 16 80 | 2e feuille en sus de la première . . . . . . . . . 9 » 10 20 11 40 14 40 21 60 Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . & 40 9 60 10 80 13 80 19 20 Demi-feuille en sus d'une feuille. , .*, . . . .| 480 6 » 7 80 10 20 16 80 Quart de feuille — ue... cl 8 60 4 80 7 20 9 60 14 40 Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme par f ; : Don 25 exemp. 50 exemp. 75 exemp. 100 exemp. feuille ou fraction de feuille : CH 5) стаг: "adr 50 ' 4 fr. 80 L'addition à la couverture passe-partout du litre LEN la communication composé en caractères du р mi - Admission de MM. des Ligneris et Cousturier..... E » M. Coppey est. proclamé membre à vie..........- ones i Lettre de femerciements de M. СоррЕҮ...........:.. d я Dons faits à la Société....... АСИРЕ EEN eric A H P. Dumée. ............. ; Quelques observations sur l'embryon des Orchidées (РІ. үр. Ч J.-B. Gèze............... Le Typha angustata dans les Bouches-du-Rhône... m d A. Chabert.............. Оп dernier mot sur ies Pédiculaires de la Savoie.......- # Présentation d'un manuscrit de M. Dismier sur les РКИ a en | Portugal, IX. E E 9i notis d'Amérique................. a Ve era NM. : 7 | Lettre de M. le D" CHASSAGNE à | M. le Secrétaire général ^ . P.-A. Вапдеагӣ..:..:.... Les spectrogrammes en physiologie végétale (Pl. VIL et VII) A ` NM Gandoger............ Notes sur Ja Dote ee тоор: Quatrième voyage. E SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1910 PRÉSIDENCE DE M. H. LECOMTE. M. К. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 28 janvier, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans cette séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Licxeris (Michel pes), ingénieur-agronome, à Bres- solles, par Moulins (Allier), présenté par MM. Las- simone et de Boissieu. Cousrurier (Paul), gouverneur honoraire des colo- nies, 12 075, rue du Chapeau-Rouge, à Dijon, pré-. senté par MM. Genty et Bazot. M. Coppey, ayant rempli les conditions prescrites par les Statuts, est proclamé membre à vie. ЇЇ a adressé une lettre de remerciements à la Société. DONS FAITS A LA SOCIETÉ Alderwerelt van Rosenbuch (V.), Malayan Ferns (Correcting Sheet). Arbaumont (d), Nouvelle contribution à l'étude des corps chlorophyl- liens. Bonnet (Ed.), Observations rétrospectives sur le Congrès de Vienne (1905). Brockmann-Jerosch, Das Alter des schweizerischen diluvialen Lüsses. Chevalier (Aug.), Une introduction de Caféiers dans la région du Haut-Niger. | Cotte (J.), Liste de Champignons récoltés dans les Maures. — Les Sciences naturelles et la Provence. Revue pour 1908. Coupin (H.), Carnet d' Herborisations et d' Herbiers. Daniel (L.), Sur un nouvel hybride de greffe entre Aubépine et Néffier. T. LVII. (SÉANCES) 6 82 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1910. Gadeceau (Em.), Monstres horticoles. Kakis anormaux. Gillot (X.), Notice sur Ch. Ozanon. Hamet, Sedum nouveaux de l'herbier du Muséum. — Sur deux Sedum nouveaux. — Nouveautés asiatiques du genre Sedum. Jardin d'Essais de Tunis. Catalogue des Collections, 4° édition, janvier 1910. Leclerc du Sablon, Les plantes qui ont la fièvre. Lecomte (H.), Notulze systematicæ, n° 5. Lignier (0.), Végétaux fossiles de Normandie, VI, Flore jurassique de Mamers. Lutz (L.), Considérations générales sur l'accumulation des nitrates dans les plantes. Mangin (L.), Qu'est-ce que Aspergillus glaucus ? Miyoshi (M.), Ueber das Vorkommen gefüllter Blüten bei einem wild- wachsenden japonischen Rhododendron, nebst Angabe über die Varia- bilität von Menziesia multiflora Maxim. Pavarino (G.-L.), Zntorno alla produzione del calore nelle piante ammalate. Renauld (F.), Essai sur les Leucoloma et Supplément au Prodrome de la Flore bryologique de Madagascar, des Mascareignes et des Comores. Ricca (Ub.), Movimenti d'irritazione delle piante. Schwertschlager (J.), Die Rösen des Südlichen und mittleren Fran- kenjura. Troup (R.-S.), Andaman Marble- Wood or Zebra- Wood (Diospyros Kurzii Hiern). — Burmese Leza- Wood (Lagerstræmia tomentosa Presl). — Corallia- Wood (Corallia integerrima DC.). Zeiller (R.), Observations sur le Lepidostrobus Brownii. Société Dendrologique de France, n? 15, février 1910. Annales du Musée colonial de Marseille, XVII, 1909. Revue Scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, 1909. Bulletin de la Société d'études des Sciences naturelles de Nimes, XXXVI, 1908 (1909.) Revue horticole (Société d'Horticulture et de Botanique des Bouches- du-Rhóne). Comptes rendus des travaux présentés à la 90* Session de la Société helvétique des Sciences naturelles à Fribourg, les 29, 30 et 31 juillet 1907. Botanikai Közlemények, 1910, 1. Arkiv für Botanik, IX, 1. P. DUMÉE. — OBSERVATIONS SUR L'EMBRYON DES ORCHIDÉES. 83 Boletin de la Real Sociedad española de Historia natural, janv. 1910. Boletim da Societade Broteriana, XXIV. Report of the Imperial Department of Agriculture (Calcutta) for the years, 1905-6 et 1906-7. Report on the Progress of Agriculture in India, for 1901-1909. Prospectus and Report of the Agricultural Research Institute and College, Pusa. Revista de la Facultad de letras y ciencias, IX, 3 (Universitad de la Habana). Bulletin du département de l'Agriculture aux Indes Néerlandaises, XXXI. M. Lutz donne lecture des deux communications suivantes : Quelques observations sur l'embryon des Orchidées; PAR M. P. DUMÉE. A la suite de la communication de M. SOUÈGES, sur un cas de développement anormal de l'embryon chez l'Anemone Pulsa- tilla, j'ai pensé qu'il était intéressant de rappeler comment se comporte le suspenseur dans l'embryon des Orchidées. J'ai étudié à peu prés toutes nos Orchidées des environs de Paris, dans le but initial de rechercher l'origine du sac embrvon- naire dans cette famille, et, en 1897, à la Session d'Hyères, j'ai présenté une Note à ce sujet. Accessoirement j'ai étudié les phénoménes de la fécondation et le développement de l'embryon. En raison de la petitesse des organes reproducteurs et de l'absence presque complète des produits accessoires, tels que les albumens, qui interviennent souvent pour masquer les différentes phases des phénomènes qui se succèdent, depuis la formation du sac embryonnaire jusqu'à celle de la graine, j'ai pu observer directement et par transparence toutes les phases successives de ces phénoménes. ll va sans dire que mes observations ont été rendues plus faciles par des traitements destinés soit à éclaircir les préparations, soit à colorer certaines parties d'entre elles. Le travail se bornait 84 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1910. ensuite à prendre, à la chambre claire, les dessins des parties qui me semblaient utiles à conserver. Pour en revenir aux embryons, voici ce que j'ai observé. Après la fécondation, Гооѕрћёге se segmente en deux cellules, par une cloison horizontale : ces deux cellules sont alors à peu prés d'égale dimension (Pl. VI, fig. 1), puis, trés rapidement, elles sont l'objet de divisions d'inégale valeur. La cellule supé- rieure se sectionne par de nouvelles cloisons parallèles à la pre- mière, de facon à former une file unique de cellules superposées qui constitueront le suspenseur (fig. 2, 4, 5, 7, 10). La cellule inférieure, cellule proembryonnaire, se divise à son tour, une première fois par une cloison horizontale et parallèle à la pre- mière déjà formée, comme l'indique la figure 3. Cette nouvelle cloison partage le proembryon en deux parties inégales, le segment inférieur étant toujours beaucoup plus volumineux : c'est du reste dans ce segment que les phéno- ménes de division se montreront plus actifs et se localise- ront. Contrairement à ce qui se passe dans les cellules du sus- penseur, qui ne montrent que des cloisons horizontales, et par conséquent parallèles les unes aux autres, il commence à se produire dans les deux cellules du proembryon, une cloison verticale, perpendiculaire à la première formée. Il peut arriver que ce soit le segment supérieur qui commence à se diviser; d'autres fois c'est le segment inférieur (fig. 4, 5.) L'embryon se compose alors de deux parties bien reconnais- sables, comprenant plusieurs cellules pour le suspenseur, et quatre seulement pour l'embryon (fig. 5). Pour montrer qu'il en est bien ainsi, il suffit de traiter la préparation à ce stade, de telle sorte que ses éléments soient dissociés (fig. 6). On y remarque alors deux cellules en série (il pourrait y en avoir plusieurs) propres au suspenseur, et quatre cellules de base appartenant à l'embryon. A partir de ce moment, le travail de division sera surtout actif dans les quatre cellules de base, qui deviendront relativement trés nombreuses, alors que celles du suspenseur s'augmenteront trés peu et toujours dans le méme sens. Finalement l'embryon aura l'aspect que présente la figure 7. Voilà comment les choses se passent dans toutes les Orchi- P. DUMÉE. — OBSERVATIONS SUR L'EMBRYON DES ORCHIDÉES. 85 dées que j'ai pu examiner, et il est probable qu'il en est de méme dans toutes les autres Orchidées, et probablement aussi dans la grande classe des Monocotylédones. Dans certains genres d'Orchidées, Orchis, Gymnadenia, Loro- glossum, Nigritella, Chamzaorchis, Herminium, le suspenseur est très développé, et il arrive souvent qu'il fait saillie par le mieropyle (fig. 10). Au contraire il est court et souvent réduit à une cellule, et presque confondu avec l'embryon, dans les Ophrys, Neottia, Goodyera, Epipactis, Limodorum, Spiranthes (fig. 8, 9). Ce caractère du suspenseur pourrait même, ce nous semble, être mis à profit pour caractériser certains genres, et là encore l'embryogénie pourrait étre d'une certaine utilité dans la taxo- nomie. Ор ne saurait trop louer la sagacité des anciens botanistes, qui, sans le secours du miéroscope, sont parvenus, rien qu'à l'aide des caracteres extérieurs, à établir des classifications qui, dans bien des cas, satisfont aux exigences de la méthode natu- relle. Bien que m'étant occupé plus spécialement des Orchidées, jai cherché à savoir ce qui se passait chez les Dicotylédones, et pour n'avoir pas à faire des coupes, qu'il aurait fallu inter- préter, je me suis adressé aux embryons peu compliqués. J'ai reconnu, en opérant comme pour les Orchidées, que dans le Monotropa il y a un suspenseur assez long; qu'il en est de méme dans les Pirola, Aristolochia, E Pedicularis, etc. Ces recherches étaient à peu près déterminées lorsque j'ai eu connaissance du travail deM. Мавѕнли, (On the Embryo-sac and development of Gymnadenia conopsea, Journal of microscopical Science). Dans les planches II et III de son travail, l'auteur cité repré- sente l’ embryon à tous les stades de son développement, et l'on y peut suivre le sectionnement de la cellule supérieure qui devient suspenseur allongé, tandis que linférieure devient l'embryon. Ainsi qu'on a pu en juger par ce qui précède, jai retrouvé les mêmes processus, non seulement pour le Gymnadenia, mais pour toutes les autres Orchidées étudiées par moi. Dans une famille comme celle des Orchidées où les ovules 86 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1910. sont si nombreux et si petits, on peut se demander si, normale- ment, tous les ovules sont fécondés : et au cas où ils ne le seraient pas tous, ce qui est probable, comment se comporte l'oosphére. Sans préjuger de recherches que je me propose de faire à ce sujet, et ne raisonnant que d’après ce que j'ai déjà observé, je serais porté à croire que même en cas de non- fécondation (c'est-à-dire de non-imprégnation de l’oosphère), le travail de division se produit au moins dès le début, tant pour le suspenseur que pour l'embryon proprement dit : mais tandis que le suspenseur semble se développer outre mesure, l'embryon lui, reste petit et probablement non susceptible de germer. Explication de la planche VI Fig. 1. — Neottia Nidus-avis Rich. — Première division de l’oosphère fécondée, par une cloison horizontale : les deux cellules ainsi formées sont à peu prés de méme dimension. La cellule supérieure deviendra le suspenseur, que nous désignerons par S; la cellule inférieure est le futur embryon que nous désignerons par E. Dans toutes les autres figures, les mémes lettres auront la méme signi- fication. Fig. 2. — Herminium clandestinum G.G. — La cellule supérieure a subi une bipartition, le suspenseur comporte donc déjà deux cellules, le proembryon est resté tel. Fig. 3. — Orchis purpurea Huds. — Ici c'est la cellule du proembryon qui s'est divisée, alors que la cellule du futur suspenseur n'a pas encore bougé. Fig. 4. — Orchis latifolia L. — Le suspenseur comporte deux cellules : des deux cellules du proembryon, l'inférieure s'est divisée en deux; il comprend alors trois cellules. Fig. 5. — Platanthera montana Schm. — Nous voyons ici quatre cellules au suspenseur, et également quatre à l'embryon. Fig. 6. — Orchis latifolia L. — Les éléments constitutifs de la jeune for- mation ont été dissociés pour montrer que leurs éléments sont bien tels que nous le disons. Fig. 7. — Nigritella angustifolia Rich. — Cette figure montre que l'em- bryon et le suspenseur ont pris un assez grand développement. Fig. 8. — Neottia Nidus-avis Rich. — Cet embryon a déjà subi plusieurs bipartitions, et le suspenseur est resté tel qu'à son origine, c'est-à-dire qu'il est représenté par une cellule unique qui parait au premier abord faire partie intégrante de l'embryon. C'est le suspenseur réduit à sa plus simple expression. Fig. 9. — Epipactis latifolia L. — Embryon plus avancé, presque mûr, laissant voir à son sommet une cellule unique, qui représente le sus- penseur. дЫ EVE doig ы V Eu e Dot de Br 2 Леге. Del DÉVELOPPEMENT DE L'EMBRYON DES ORCHIDÉES. J.-B. GÈZE. — LE TYPHA ANGUSTATA DANS LES BOUCHES-DU-RHONE. 87 Fig. 10. — Chamaæorchis alpina Rich. — Embryon mûr et transformé en graine ; son suspenseur fait saillie par le micropyle. Nota. — Tous ces dessins sauf le n? 10 ont été faits au grossissement de 430. Les embryons ont été figurés tels qu'ils se trouvent dans le sac -embryonnaire, c'est-à-dire leur sommet tourné vers le micropyle. Le T'ypha angustata dans les Bouches-du-Rhóne; PAR M. J.-B. СЕЛЕ. Je suis heureux d'annoncer à la Société botanique de France la découverte, dans les Bouches-du-Rhóne, d'une espéce de Typha non signalée en France : Typha angustata Bory et Chaubard (1832) — 7. æqualis Schnizlein (1845). Cette espèce n'est pas connue, jusqu'ici, plus prés que la Grèce, où elle est répandue, ainsi que dans toute la région orientale de la Méditer- ranée (Égypte, Asie Mineure, etc.), et de là (disséminée) jusqu'au Japon. Elle est spontanée dans ceux des marais de Fos qui recoivent seulement de l'eau douce (eau. limoneuse du Rhône) : étangs de Landres, de Ligagneau, de l'Étourneau. Elle y est exploitée, sous le nom de Pavie blanche, pour l'empaillage des chaises. Je la cultive depuis deux ans en pot, prés de Toulouse, à cóté du T. angustifolia L., auquel elle ressemble beaucoup. De plus, MM. Nussraux, ingénieur, et IcanpExr, chef mécanicien de la Compagnie agricole de la Crau et des Marais de Fos, ont bien voulu m'en envoyer, à plusieurs reprises, de nombreux échantillons, accompagnés de renseignements détail- lés, ce dont je leur suis trés reconnaissant. Ma détermination a été confirmée « avec une absolue certi- tude » par le D" E. M. Knosrr», de Vienne, auteur de la meilleure Monographie du genre Typha : le 0" P. бклевхек а entierement suivi cette Monographie pour traiter les Typhacées dans le « Synopsis der mitteleuropäischen Flora » (1897) et dans le € Pflanzenreich » de Excren (1900). Le T. angustata diffère essentiellement du T. angustifolia par les caractéres suivants, observés sur la Pavie blanche. 1* Feuilles glauques (vert-gris pruiné). 2 Épi femelle brun pále, « couleur cuir saupoudré de blanc » (ScuxizueiN) à la fin; teinte plus claire au début de la saison, correspondant aux n* 198, 142, du Code des Couleurs de KLINCKSIECK (1908) (série du 3° Orangé de CurvnEur, c'est-à-dire 88 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1910. tirant sur le jaune); plus tard, n° 103, 108, le plus souvent 103 (série de l'Orangé). 3° Protubérances de l'axe de l'épi femelle (sur lesquelles sont insérées les fleurs) de 0,60-0,80 (— 1.0) mm. de long. 4° Fleur femelle toujours accompagnée d'une bractéole à tête dépassant (de 0,2-0,6 mm.) les poils du gynophore, et souvent brusquement rétrécie en une longue pointe terminale filiforme plus ou moins flexueuse atteignant 0,5 mm. de long sur 25-30 y. de large seulement. 5° Stigmate linéaire, dépassant peu (0,2-1,0, moy. 0,5 mm.) les poils, guére plus que les bractéoles. 6° Floraison tardive (15 juillet-fin août). Dans le T'ypha angustifolia, ces mémes caractères sont les sui- vants : 1° Feuilles vertes, non glauques. 2» Epi femelle plus foncé : teinte tirant sur le rouge : n“ 53, 58, (série du Rouge-Orangé), 78 (série du 3° Rouge-Orangé) du Code des Couleurs. 3° Protubérances de l'axe de l'épi femelle n'atteignant presque jamais 0,6 mm. de long. 4° Bractéoles à tête arrondie ou aiguë, mais jamais brusque- ment rétrécie en longue pointe filiforme, et ne dépassant ordinairement pas les poils.. 5° Stigmates dépassant longuement (1-3 mm.) les poils du gynophore. 6" Floraison plus précoce (de 5 à 6 semaines à Toulouse) que chez les T. angustata placés à côté. Sous le nom de Boutard blanc on exploite pour la tonnellerie, dansles mémes marais de Fos, un Typha angustata qui differe de la Pavie blanche par un plus grand développement de toutes ses par- ties, et surtout par ses feuilles obtusément triquétres vers la base du limbe, caractère du T. angustata var. y abyssinica Graebner (1900). Cette variété n’a étésignalée que dansles marais des sources du Nil (Nil Blanc, Nil Bleu) et en divers points de l’Abyssinie. Je me propose d'envoyer dans quelque temps à la Société une Note plus étendue sur les caractères de classification des Typha de France, et sur les diverses formes de Typha exploitées dans les marais de Fos. A. CHABERT. — DERNIER MOT SUR LES PÉDICULAIRES DE LA SAVOIE. 89 M. F. Camus lit la communication suivante : Un dernier mot sur les Pédiculaires de la Savoie; PAR M. ALFRED CHABERT. Après avoir lu la lettre de M. Rovv !, et sans vouloir entamer une discussion inutile et fastidieuse pour le lecteur, je me bor- nerai à noter que si ВегснехвАсн, Flora excursoria, I, p. 362, a commis une erreur en décrivant le P. cenisia Gaud. sous le nom de P. gyroflexa Nill., il ne l'a pas commise en attribuant au gyroflexa les trois localités de Margériaz, Grenier et Otherant. Leurs plantes à bec court et tronqué sont trop différentes du cenisia à bec linéaire allongé pour que l'illustre botaniste ait pu les confondre. Il est donc certain qu'au moment où il décrivait son gyroflexa, il n'avait pas encore vu les plantes de ces trois montagnes. Ces plantes sont identiques à celle dela Grande-Chartreuse, oü Vurans a indiqué le gyroflexa, etcela est tout naturel, car Grenier et Otherant en sont très voisins; ils appartiennent au méme massif, ont la méme constitution géologique et la méme végétation. Celle-ci m'est bien connue, ayant parcouru vingt-six fois le Grenier depuis juillet 1851, date de ma première ascension. J'affirme de nouveau de la manière la plus formelle que le censa ne s'y trouve pas. бохвкох, qui у montait chaque année une fois ou deux de 1842 à 1885, ne Гу a jamais observé, ainsi qu'il résulte de son journal d'herborisation et de son herbier que je possède. L'hybride nommé gyroflexa var. leucantha par BONJEAN exsicc., trouvé par lui à Grenier vers 1834 et retrouvé par moi vingt ans plus tard, est donc bien un gyroflexa >< Barrelieri comme l'a dit REICHENBACH. Que certaines erreurs des auteurs anciens aient été et soient encore reproduites par des ouvrages récents, même classiques! cela ne prouve qu'une chose, c'est que les auteurs de ceux-ci ont manqué des matériaux nécessaires pour se livrer à une critique sévère et approfondie. Il a été dit que « je continue, malgré les monographes, à appeler 1. Bull. Soc. bot. de Fr., 1909, p. 525. 90 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1910. Pedicularis fasciculata Bell. le P. gyroflexa Vill. » L'auteur de cette assertion n'a donc pas lu la Note insérée au bas de la page 501, loc. cit., où je déclare que ces deux plantes, confondues par quelques auteurs, sont pourtant bien différentes. Plusieurs botanistes de France et d'Italie m'ayant demandé quelles sont ces différences, j'emprunte la voie du Bulletin pour leur répondre. P. сүкоғгеХА Vill. subsp. P. rascicurAvA Bell. se distingue du P. gyroflexa type par le rhizome plus robuste à division posté- rieure s'épaississant d'une douzaine de couches annuelles (5охсеох)', à racines secondaires plus fortes, plus allongées, plus nettement fusiformes, à rameaux bien plus robustes, ordinaire- ment plus élevés, plus fortement pubescents, se terminant par un épi plus épais, plus allongé, souvent interrompu à la partie infé- rieure, à fleurs plus nombreuses, 10 à 20 environ, siégeant sur un axe trés densément pubescent un peu laineux. Calice pubescent laineux à 5 divisions égalant les 2/3 de la longueur du tube. Corolle plus grande 21 mm. environ. Filets des étamines ainsi que le tube de la corolle tous fortement barbus vers le point d'insertion des filets et les deux antérieurs dans leur tiers supé- rieur. Chez le P. gyroflexa type, la division postérieure du rhizome пе s'épaissit que d'une huitaine de couches annuelles; l'épi n'a que 8 à 12 fleurs; son axe et le calice sont simplement pubes- cents; les divisions du calice égalent la longueur du tube; la corolle n'a guère que 25 mm. ; enfin les filets des étamines ainsi que le tube de la corolle sont seulement barbulés vers le point d'insertion des filets. Le P. gyroflexa Vill. est propre aux montagnes calcaires, tandis quele P. fasciculata Bell. habite les grandes Alpes sur- tout granitiques; il est commun dans celles de Maurienne et de Tarantaise. M. F. Camus présente ensuite de la part de M. G. Dismier le manuscrit d'un important travail sur les espèces améri- caines du genre de Mousses Philonotis. L'auteur sollicite l'admission de son travail dans les Mémoires de la Société. Le Conseil statuera sur ce point dans sa prochaine réunion. 1. Recherches sur le mode de développement des organes végétatifs, Cham- béry, 1907, p. 194. P.-A. DANGEARD. — LES SPECTROGRAMMES EN PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 94 M. Lutz lit la lettre suivante de M. Chassagne: Lettre de M. le 0° Chassagne à M. le Secrétaire général. .. J'ai lu dans le Bulletin du mois de novembre 1909, une Note de M. Faure sur une « Particularité de la végétation arborescente à la base du Puy-de-Dóme » qui m'a un peu surpris. L'explication qu'en donne l'auteur est certainement fausse, et j'ai cru tout d'abord, ainsi que l'ont supposé MM. Ркиллесх et Morziaro, que le phénomène qui avait tant intrigué notre collègue était dù à la gelée. Le thermomètre est en effet descendu au-dessous de 0, plusieurs matinées de suite, dans les pre- miers jours de mai 1909. Ces gelées ont produit des dégâts énormes en Auvergne, principalement sur la Vigne, et leurs localisations ont été trés bizarres. L'explication est encore beaucoup plus simple. J'ai demandé à mon ami M. Dav», météorologiste à l'observatoire du sommet du Puy-de-Dôme, s'il avait remarqué le phénomène indiqué par M. Faure et quelle était la cause qui pouvait l'avoir produit. D’après sa réponse, la dénudation des arbustes était tout simplement d'origine ignée. Le feu avait été mis quelques jours avant Pâques et avait trouvé un aliment facile dans les Fougères sèches, les Genéts et les Ronces qui tapissent le sol. Les arbres, dont quelques-uns sont trés nettement cal- cinés, semblaient tout d'abord avoir peu souffert; mais ils avaient en réalité subi une forte chauffe, et cela obliquement, suivant la direction des flammes poussées par le vent. La meilleure preuve qu'il n'y a pas d'autre phénomène, c'est que les parties épargnées par le feu ne présen- tent aucune trace de dénudation. Lorsque M. Faure a vu le phénomène en août, les Fougères avaient naturellement repoussé, de méme que les Genéts non brülés étaient devenus très vigoureux. M. Dangeard prend la parole pour la communication ci- dessous : Les spectrogrammes en physiologie végétale; PAR M. P.-A. DANGEARD. Nous avons l'honneur de présenter à la Société un certain nombre de spectrogrammes se rapportant à l'action des diverses radiations du spectre sur des organismes végétaux doués de mouvement. 92 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1910. Nous n'avons pas connaissance que de tels spectrogrammes aient été publiés jusqu'ici. On se borne en général à dire que les radiations les plus actives dans la mise en jeu des mouve- ments sont les radiations bleues et violettes, c'est-à-dire les plus réfrangibles ; c'est ce que L. Josr constate, sans plus de commen- taires, dans la seconde édition de ses Leçons de physiologie, publiée en 1908'. « Nach unseren Erfahrungen beim Heliotro- pismus wird man erwarten dürfen, dass auch die Wellenlange des Lichtes bei der Phototaxis nicht gleichgultig ist. In der Tat haben dies bezugliche Versuche ergeben, dass den starker brechbaren Strahlen offenbar eine viel grossere phototaktische Wirkung zukommt als den schwücher brechbaren?. » Dans nos spectrogrammes, c'est l'organisme lui-même qui inscrit sa sensibilité particuliére vis-à-vis de chaque radiation et avec une précision telle qu'on pourrait l'utiliser pour graduer un spectroscope. Nous n'avons pas l'intention de formuler aujourd'hui des conclusions générales qui seraient prématurées : nous attendrons que notre collection soit plus compléte : nous désirons simple- ment, en prenant date, faire quelques observations qui permet- tront de se rendre compte de l'intérét du sujet. 1° En comparant un spectrogramme d’Euglènes et un d'Oscil- laire, on constate des différences remarquables : les Euglènes s'arrêtent à la limite du bleu inclusivement (Pl. VII), alors que les Oscillaires s'amassent et se groupent dans la région du vert et du rouge, dans cette dernière principalement (P1. VIII). _ 2? Avec deux Oscillaires ayant une teinte différente, la limite du cóté du rouge se trouve avancée ou reculée, de telle sorte que le spectrogramme accuse les différences de pigment de deux espèces du méme genre. | 3° ЕхбЕгмАХХ a découvert que les Bactéries pourpres sont sensibles non seulement à des radiations lumineuses détermi- nées, mais aussi à des rayons ultra rouges, non perceptibles à l'œil : nos spectrogrammes montrent d'une facon trés nette, chez le Chromatium Okenii, cette propriété et les zones d'élection de la Bactérie. 1. Josr (L.), Planzenphysiologie, 2 édition, Iéna, 1908. 2. Loc. cit., p. 656. Bull. Soc. bot. de Fr. | T. LVII (4910). и. SPECTROGRAMME D'EUGLENA VIRIDIS. Bull. Soc. bot de Fr. m LY KLO BL VER SPECTROGRAMME D'OSCILLAIRE. P.-A. DANGEARD. — LES SPECTROGRAMMES EN PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 93 Ces études qui devront être poursuivies avec des sources lumineuses différentes et d'intensité variable, sont destinées à nous faire mieux connaître la répartition à diverses profondeurs des organismes végétaux mobiles et les raisons de cette distri- bution; elles soulèvent d’autres problèmes. On admet que l'utilité de l'effet de Ia radiation sur la plante mobile est de l'amener dans la zone ou règne l'optimum d'inten- sité pour les phénomènes de nutrition et particulièrement d'assi- milation chlorophyllienne. Or si le spectrogramme des Oscillaires est assez conforme à ces prévisions, celui des Euglénes est plutót déconcertant, puisque ces étres, pourvus de chlorophylle, évitent avec soin les radiations qui sont pourtant considérées comme les plus actives dans la nutrition holophytique. La limite du cóté du rouge pour l'Oscillaire étudiée ici se trouve à peu prés exactement à la longueur d'onde 660, alors que pour lEugléne, elle est au voisinage de 500 : la ligne indiquée sur le spectrogramme (Pl. VII) correspond à la raie D. Parmi les spectrogrammes que nous possédons, nous avons choisi ces deux cas extrémes, parce qu'ils montrent bien la nécessité de modifier l'opinion classique relative à l'action des diverses radiations sur les mouvements phototactiques. Jusqu'ici on attribuait le mouvement aux seules radiations bleues et violettes. Nos expériences montrent que les diverses radiations agissent d'une facon différente, selon l'organisme considéré : chez l'Oscil- laire, ce sont les radiations les moins réfrangibles qui fixen l'Algue; chez l'Eugléne, ce sont les radiations les plus réfran- gibles. П en est de méme, en ce qui concerne les Chamy- domonas. 94 SÉANCE DU 41 FÉVRIER 1910. Notes sur la flore hispano-portugaise. Quatriéme voyage en Portugal; IX ! PAR M. MICHEL GANDOGER. (Suite): a. Province de Lugo (Galice). La Galice, aux plaines ondulées, aux tièdes horizons, est un pays très à part dans l'Espagne, qui en compte cependant tant d'autres. Nous restàmes quelques jours à Monforte et j'y décou- vris deux plantes nouvelles pour la Galice : Cerastium pilosum, et Milium Montianum Parl. Citons aussi : Ranunculus dicho- tomiflorus Malva Colmeroi, Galium debile, Carduus Gayanus, Campanula erinoides, Vulpia Myuros X ciliata, qui ne sont pas tous dans les herbiers. Au Puerto de Piedrafita (1 200 m.) je récoltai 182 plantes, parmi lesquelles je cite : Corydalis claviculata Calluna vulgaris f. tomentosa Barbarea hirsuta. Nouveau. Dabæcia polifolia Cerastium Riæi Omphalodes nitida Malva geranifolia Lithospermum prostratum Genista polygalifolia Myosotis lutea Cytisus albus Erinus alpinus Sarothamnus eriocarpus Linaria triornithophora — cantabricus Scrofularia alpestris Scleranthus polycarpos Plantago recurvata Chærophyllum hirsutum Rumex papillaris Conopodium Bourgæi Endymion nutans Ligusticum pyrenæum Anthoxanthum amarum Senecio foliosus Avena sulcata Jasione carpetana Mousses, Lichens, etc. b. Province d'Oviedo (Asturies). Le Puerto de Ponton (11-1400 m.), situéau centre dela chaine asturienne, n'a été visité par aucun botaniste. Terrain grani- tique, trés belles forêts de Hétres, Bouleaux, etc., eaux abon- dantes, mais brumes épaisses et fréquentes. Nous y trouvàmes 195 plantes. J'indique les plus intéressantes pour la géographie. 1. Voir plus haut, p. 54. M. GANDOGER. — FLORE HISPANO-PORTUGAISE. 95 Brassica montana. Crepis lampsanifolia Cardamine legionensis Reut. Phyteuma orbiculare Lepidium Smithii Jasione genisticola Astrocarpus suffruticosus. Nouveau. | Gentiana lutea Hypericum Burseri Pedicularis verticillata Genista polygalifolia — incarnata. Nouveau pour l'Espa- — obtusiramea gne. Sarothamnus commutatus Veronica Tournefortii Epilobium Tournefortii Armeria castellana Sedum brevifolium Euphorbia hiberna Saxifraga umbrosa Narcissus poeticus? Angelica lævis Asphodelus cerasiferus Astrantia major Erythronium Dens-canis Eryngium Bourgati Carex pallescens. Nouveau pour lEs- Centaurea cephalarifolia pagne. Cirsium rivulare. Nouveau. Festuca spadicea Leucanthemum anomalum Polystichum spinulosum. Doronicum carpetanum c. Province de Léon. Pour la cinquième fois j'herborisai dans cette province, l'une des plus riches en plantes de toute l'Espagne. Climat maritime, plaines chaudes, grands bois, hautes montagnes calcaires attei- gnant prés de 2 700 mètres, tout convie le botaniste à y revenir, malgré des difficultés d'accés parfois extrémes. Autour de Villafranca del Vierzo je récoltai 269 plantes avec une foule de raretés. Fumaria Gussonii Centaurea carpetana Erysimum linifolium — alba var. Cistus salvifolius >< populifolius Santolina canescens Reseda Gussonii Hispidella Barnardesii Genista falcata Campanula verruculosa — Hystrix Lge — Duriæi Sarothamnus gallecicus Verbascum Haenseleri? Vicia amphicarpa à Linaria Perezii Nombreux Rosa et Rubus — filifolia. Nouveau. Ferulago granatensis. Nouveau. Carex Linkii Physocaulis nodosus Periballia involucrata Galium aciphyllum Nardurus patens. Nouveau pour ГЕз- Centaurea Langei pagne. Une localité voisine du célèbre Puerto de Manzanal et de Bra- huelas se nomme La Granja. J'en désirais connaitre la flore, afin de savoir si le revers occidental des montagnes de Léon est aussi riche que l'autre. 96 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1940. П ne l'est pas et, malgré l'altitude (1 300 m.), mon herbori- sation fut assez pauvre. Je n'y ai pas vu le rarissime Senecio legionensis Lge, qui, jusqu'à ce jour n'est donc connu qu'à Manzanal et à Branuelas, où je le découvris en 1904. Voici quel- ques noms, sur 192 espèces : Ranunculus gregarius Hieracium Bourgæi Erysimum linifolium Verbascum virgatum Sisymbrium contortum | Armeria Duriæi Malva Colmeiroi Rumex induratus Genista Hystrix Luzula lactea — polygalifolia Koleria crassipes Geum sylvaticum Festuca elegans Eryngium pusillum — sulcata. Centaurea Langei Le mont Teleno (1250 m.) relie les montagnes de Léon à celles du Portugal. On y va d'Astorga, mais il faut deux jours. Au 25 juin, il y avait encore de la neige au sommet. Je citerai surtout : Cistus laurifolius Senecio præaltus Helianthemum lasianthum Erica aragonensis — cheiranthoides Verbascum Haenseleri Reseda crispata Echium tuberculatum Adenocarpus villosus. Nouveau. Digitalis tomentosa f. carneiflora Genista Lobelii Armeria allioides — cinerascens. Nouveau. Quercus lusitanica Lotus pilosus Hordum secalinum. Carduus Gayanus En 1904, j'avais gravi la Peña Corado (1 833 m.) qui surplombe le village de Cistierna. Obligé de séjourner au village, j'explorai de nouveau les alentours et y trouvai : Mathiola varia, Arenaria grandiflora, Ononis repens Ё. albiflora, Leucanthemum montanum, Pimpinella siifolia, Galium verticillatum, Senecio minutus, Cre- pis pulchra, Cumpanula hispanica, Mentha sylvestris X rotundi- folia, Linaria filifolia, Pyrethrum Clusii, Inula Helenium, etc., tous nouveaux pour la région, plus l'hybride suivant : Isatis hebecarpa >< tinetoria Gdgr mss, inter parentes, ad Cis- tierna juxta viam ferream, quibuscum non infrequens crescit, differt ab I. hebecarpa silicula minore a tertio sup. ad basim usque longe attenuato- cuneata, apice emarginata nec mucronata, sicut et in parte superiore levi, nec tomentella, pedicellis longioribus, floribus minoribus totoque habitu graciliori. Ab /. tinctoria silicula tomentella statim distinguitur. M. GANDOGER. — FLORE HISPANO-PORTUGAISE, 97 De Cistierna je me rendis à Riaño, bon petit village très bien pourvu, situé à 1180 mètres d'altitude au milieu d'un des paysages les plus grandioses que j'aie jamais vus. Et puis, quelle étonnante richesse de végétation! Nous y récoltàmes 419 numéros, qu'il faudrait tous citer, car aucun botaniste n'était encore venu dans celle région. Mais, je dois abréger et ne citerai que : Anemone Pavoniana. Nouveau. Aconitum pyrenaicum Pæonia microcarpa Ranunculus escurialensis — pyrenæus.Nouveau pour l' Espagne. Alyssum spinosum. Nouveau pour le Nord. Erysimum Bourgæanum Hutchinsia Auerswaldii Mathiola varia Alsine palentiana. Nouveau. Silene legionensis Malva geranifolia Rhamnus alpinus Adenocarpus villosus. Nouveau. Alchemilla alpina Saxifraga canaliculata Conopodium pyrenæum — Bourgæi Eryngium Bourgati Laserpitium pubescens Pimpinella siifolia. Nouveau. Libanotis pyrenaica Centranthus Lecoquii Globularia nudicaulis Carduus arctioides Centaurea cephalarifolia Cirsium filipendulum Santolina canescens Barkhausia albida Hieracium legionense — bombycinum Campanula acutangula. Nouveau. Jasione echinata — genisticola Primula suaveolens Nepeta tuberosa. Nouveau. Sideritis hirtula Tencrium pyrenaicum Digitalis parviflora Antirrhinum meionanthum. veau. Erinus hispanicus Euphrasia salisburgensis. Nouveau. Pedicularis verticillata Armeria Langei. Nouveau. Salix versifolia Juniperus nana Festuca indigesta Nardurus tenellus Poa laxiflora Oreochloa asturica Gdgr 1891. O. confusa Coincy 1895. Nouveau. Polystichum Borreri. Nou- Les pics de Mampodre (2 084 m.) séparent Léon d'Oviedo. Personne n'y avait encore herborisé. Nous avons gardé mauvals souvenir de cette excursion, car pendant deux jours nous eümes un brouillard intense, de la pluie, méme un peu de neige. Par surcroit, je faillis me noyer par la glissade de mon mulet dans un torrent, tandis que mon domestique se foulait le poignet en tombant d'un rocher où il cueillait le rarissime Armeria Lange: Boiss. Parmi les 193 plantes, citons : Ranunculus escurialensis Trollius europæus T. LVII. Thlaspi virgatum. Nouveau pour lEs- pagne. Я 98 SEANCE DU 11 Malva geranifolia Adenocarpus cebennensis Genista obtusiramea — polygalifolia — leptoclada ` Sarothamnus cantabricus Geum rivale Sedum pyrenaicum Conopodium Bourgæi Ligusticum pyrenæum Angelica lævis Senecio mampodrensis Gdgr + Gentaurea carpetana Cirsium rivulare. Nouveau. Carduus arctioides FÉVRIER 1910. Carduus defloratus Hieracium castellanum Gentiana lutea Digitalis parviflora Jacq. Linaria sapphirina — delphinioides Scrofularia alpestris Armeria castellana — Langei Polygonum Bistorta Euphorbia hiberna Festuca Fenas — spadicea Trisetum ovatum — hispidum Lge. Le temps ne nous favorisa guére plus dans notre excursion au Pozo de Curavacas, l'un des points les plus élevés de la chaine cantabrique (2 505 m.) et que personne n'a gravi depuis BoissiER et Levier, en 1878. J'ai quelques plantes de leur voyage. C'est "une herborisation trés longue et fatigante, mais que je recom- mande beaucoup, car elle est extrémement fructueuse *. Arabis cantabrica Ler. Lev. Conopodium ramosum Viola cæspitosa -— Bourgæi Arenaria capitata Pimpinella dissecta Dianthus brachyanthus — siifolia Linum Ortegæ Planch. Centaurea Graéllsii Geranium subargenteum — Cavanillesiana Astragalus nevadensis Serratula nudicaulis. Nouveau pour Genista micrantha le Nord. — cantabrica Carduus Gayanus — leptoclada Hieracium myriadenum В. R. N'était — polygalifolia connu qu'en Castille. — obtusiramea Campanula adsurgens Ler. Lev. Saxifraga conifera Erica Martinezii — canaliculata — aragonensis 1. Senecio mampodrensis Gdgr mss. Mixtum inter S. Doronicum et S. Lagascanum sed huic magis affinis. Ab utroque differt caule unifloro, simplici, flexuoso multoque elongato (70-80 cent.) sparse hirsuto. foliis duplo latioribus, tenuioribus, brevissime vixque dentatis, calyculo 3/4 squamarum involucri æquilongo, radiis saltem triplo longioribus (3 cent.), eximie flammeo-aurantiacis vel croceo-tessellatis. Hab. : Leon, copiose in genistetis alpestribus prope Acevedo, ad peden montium dictorum Mampodre, junio-julio florens. ES 2. Au sommet de la montagne se trouve un lac. Dans leur simplicité les habitants, qui possèdent de nombreux troupeaux, croient que ce lac M. GANDOGER. Thymus algeriensis B. R. Linaria Perezii — delphinioides Pedicularis mixta Armeria castellana — Langei —- FLORE HISPANO-PORTUGAISE. 99 Blitum virgatum. Nouveau pour le Nord. Merendera Bulbocodium Juniperus Sabina Luzula lactea Trisetum hispidum. d. Province d'Alava. Depuis longtemps je désirais herboriser à la Pena de Gorbea (1 600 m.), visitée autrefois par МУплкомм et sur laquelle on n'a plus rien écrit, du moins à ma connaissance. On y va de Vittoria; j y ai récolté 308 numéros. Anemone Pavoniana. Nouveau. Aquilegia Molleri Freyn Thalictrum tuberosum Meconopsis cambrica Draba cantabrica Hutchinsia Auerswaldii Alsine Villarsii Silene ciliata Acer leiocarpum Rhamnus hederaceus -Coronilla Clusii Genista micrantha Orobus luteus Vicia pyrenaica Alchemilla alpina Potentilla splendens Saxifraga Geum Dethawia tenuifolia Libanotis pyrenaica Pimpinella siifolia. Nouveau. Laserpitium Jatifolium Peucedanum stenocarpum. Nouveau. Asperula hirta — rupicola Valeriana pyrenaica Globularia Willkommii Carduncellus mitissimus Cirsium filipendulum Adenostyles pyrenaica Santolina squarrosa est formé par les eaux dela mer ( guérissent toutes les maladies des vaches Solidago alpestris Hieracium cerinthoides — bombycinum Campanula hispanica Jasione carpetana Dabæcia polifolia Gentiana cexisa Pedicularis flavissima бад” in Bull. Acad. géogr. bot. (1905). Voisin du P. tuberosa. Scrofularia alpestris Erinus glabratus Stachys heraclea Brunella hyssopifolia Thymus nervosus — algeriensis. Nouveau. Quercus lusitanica Scilla verna Fritillaria pyrenaica Lilium Martagon Ornithogalum pyrenaicum Carex sempervirens Nouveau. Agrostis pyrenæa. Nouveau pour le Nord. Aira montana Festuca plicata Melica nebrodensis Asplenium Halleri Aspidum Loncbitis. située à 20 lieues de là), et qu'elles " \ (curare, guérir; vacas, les vaches;, d’où le nom de Curavacas donné à la montagne. 100 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1910. Autour de Vittoria méme on récoltera également une foule de bonnes plantes : Adonis vernalis Centaurea carpetana Hepatica triloba Inula Oculus-Christi Nigella hispanica Senecio jacobæoides Sinapis retrohispida Lysimachia Ephemerum Silene legionensis Convolvulus Cherleri Linum collinum Phlomis Herba-venti Hypericum tomentosum Linaria maritima Erodium chærophylloides Thymelæa Ruizii Lge. Nouveau. Genista decipiens Spach Lilium pyrenaicum Orobus tristis Lange Fritillaria hispanica Ulex Legallii Iris Xiphium Geum sylvaticum Spiranthes autumnalis Galium aciphyllum Avena cantabrica Cirsium castellanum Brachypodium pentastachyum. Je terminai mes herborisations par une visite à MM. Тнівіх- сек et Egert d'Escoriaza, qui ont beaucoup herborisé pour moi et fait connaitre cette partie très accidentée du Guipuzcoa. Nous récollàmes ensemble, simple souvenir : Anemone Pavoniana, Draba Dedeana, Dianthus gallicus, Ervum Terronii, Sarotham- nus cantabricus, Vicia pyrenaica, Peucedanum stenocarpum, Dethawia tenuifolia, Cineraria cantabrica, Adenostyles pyre- naica, Armeria cantabrica, Lilium pyrenaicum, etc. Quelques jours après, nous rentrions à Arnas, après quatre mois d'absence et avec 6 143 numéros de plantes récoltées dans la Péninsule, chiffre que je n'ai jamais dépassé. SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1910 PRÉSIDENCE DE M. H. LECOMTE. M. Sartory, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal dela précédente séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer le décès de deux de nos confrères, celui de M. Maugeret, membre fondateur et membre perpétuel de la Société, et celui de M. O. Debeaux, morts l'un et l'autre dans un âge trés avancé. Il retrace en quelques mots la carrière de ces deux confrères, sur chacun desquels une Notice sera publiée dans le Bulletin. M. le Président annonce ensuite une nouvelle présentation. M. des Ligneris, récemment admis, a adressé une lettre de remerciements à la Société. M. le Secrétaire général donne connaissance de la com- position des Commissions pour l'année 1910, telle que l'a établi le Conseil dans sa dernière réunion, conformément au Règlement. 1° Commission de Comptabilité : MM. Dangeard, Mangin, Maugeret. 2° Commission des Archives : MM. Delacour, Hue, Maugeret. 3° Commission du Bulletin : MM. Buchet, Delacour, Gagnepain, Malinvaud, Mangin, Prillieux et MM. les membres du Secrétariat. 4° Comité consultatif chargé de la détermination des plantes de France et d'A lgérie soumises à l'examen de la Société : MM. Bornet et Dangeard (Algues); Boudier et Rolland (Champignons); Hue (Lichens); F. Camus (Muscinées); Gagnepain, Gillot, Malinvaud (Plantes vascu- laires); Barratte et Battandier (Plantes d'Algérie). 9° Commission de la Session extraordinaire : MM. F. Camus, Dela- cour, Malinvaud. 6° Commission des élections : MM. le premier Vice-Président, le Tré- Sorier, l'Archiviste. 1. D'après l'article 25 du Règlement, le Président et le Secrétaire géné- ral font partie de droit de toutes les Commissions. 102 SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1910. 1° Commission du prix de Coincy : MM. les anciens Présidents et MM. F. Camus et Hue (élus). M. Soueges fait la communication suivante : Sur la présence de protoplasme supérieur (ergastoplasme) dans les antipodes des Renonculacées; PAR M. R. SOUEGES. On sait que les antipodes des Renonculacées possèdent un développement considérable. Je les ai surtout étudiées chez les Clématidées, et les observations qui font l'objet de cette Note résultent tout particulièrement de l'examen des espèces sui- vantes : Clematis recta L., C. Flammula L., C. Vitalba L., C. Viticella L. et C. campaniflora Brot. Au moment de la séparation du noyau polaire inférieur, les trois antipodes sont. représentées par trois noyaux, souvent de grosseur inégale, qui s'entourent bientôt d'une trés fine mem- ` brane renflée du cóté de la cavité du sac. Celui-ci a déjà pris, dans sa région inférieure, une forme étirée en entonnoir, de sorte que les antipodes, serrées les unes contre les autres, dans le fond trés rétréci, s'allongent elles-mêmes, épousant la forme de la cavité. Dans un sac embryonnaire adulte, leur aspect extérieur est nettement caractérisé par une sorte de caudicule, étroitement emprisonné dans le tissu nucellaire différencié en cet endroit en hypostase, et par une partie sphérique faisant saillie dans l'intérieur du sac et contenant, à peu prés à son centre, d'abord un, puis un nombre variable de noyaux (Fig. 1 et 2). A cette modification typique dans la forme des antipodes cor- respond une différenciation de structure tout à fait remarquable. Je laisserai de cóté, pour le moment, la description des phéno- mènes de fragmentation du corps nucléaire, pour ne signaler que les modifications qui ont lieu dans le sein du cytoplasme, tout particuliérement dans la partie allongée en caudicule. Tout d'abord, il est bon de faire remarquer que, dans la partie sphérique, le protoplasme. reste sensiblement homogene, très finement granuleux. Parfois, on peut y distinguer des gra- . SOUÈGES. — PROTOPLASME SUPÉRIEUR DANS LES RENONCULACÉES. 103 nulations nettement orientées en stries concentriques autour du ou des noyaux; parfois apparaît un réseau délicat, dont les trames radiales, irrégulièrement sinueuses, sont surtout percep- tibles. Les réactifs colorent cette masse protoplasmique d'une façon uniforme; on ne distingue aucun hydroleucite dans son intérieur. Plus tard seulement, au moment de la résorption des antipodes (Fig. 3), cette partie du protoplasme présente de Fig. 1. — Clematis recta L. Antipodes Fig. 2. — Clematis Vilicella L. Anti- dans un jeune sac embryonnaire., podes dans un sac embryonnaire an., antipodes, filaments ergasto- adulte. an., antipodes; A., hypo- plasmiques à la base de la cellule; stase. б. 600. h. hypostase. G. 600. grosses vacuoles et des irrégularités de coloration dans sa masse; mais ce sont là des signes de dégénérescence qui ne présentent rien de commun avec les caractères constants de la structure d'un élément en activité. Dans le caudicule antipodial, au contraire, et dés le moment où la cellule commence à s'allonger (Fig. 1), on distingue un- contenu protoplasmique nettement disposé sous une forme filamenteuse. Ces filaments sont groupés en faisceaux de stries, irréguliers dans leur longueur, dans leur épaisseur et dansl'inten- sité de leur coloration. Ils sont généralement rectilignes, quel- quefois courbes, mais trés rarement sinueux dans toute leur longueur; ils ne sont pas rigoureusement parallèles et peuvent 10% SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1910. quelquefois être dirigés obliquement l'un sur l'autre. Néan- moins, ils sont toujours orientés dans le sens de la longueur du caudicule. Dans leur partie basale, ces filaments se terminent toujours à une assez petite distance de la membrane; leur terminaison n'est pas nette ni brusque, ils paraissent se résoudre en un réseau d'une grande ténuité qui, recourbé en dedans, semble former, dans cette région, une anse anastomotique. Dans leur partie distale, les filaments sont plus gros et plus nombreux, diffé- renciés en trainées plus fortement colorables. Chez de trés jeunes antipodes, de forme encore cylindrique ou légèrement tronco- nique, les filaments paraissent en continuité avec la substance de l'un des noyaux. Mais dans les éléments qui ont atteint leur maximum de différenciation externe, les filaments se terminent toujours assez loin des noyaux, dans une zone de protoplasme trés condensé, situé dans la région qui limite la partie renflée de la partie rétrécie. Quant à leur structure intime, ces filaments apparaissent constitués par une série de granulations autour desquelles vient se condenser un peu de protoplasme. Cette masse de pro- toplasme périphérique s'étire aux deux póles opposés de la granulation et vient se mettre en communication avec le proto- plasme périphérique de la granulation voisine. Chaque granu- lation se trouve ainsi unie à la suivante par un courant, étroit mais trés épais, de matière plasmatique. Si la substance qui entoure chaque granulation a paru étre du protoplasme, la substance méme de la granulation parait étre fort voisine de la chromatine, car elle se comporte comme cette dernière vis- à-vis des réactifs de coloration. Par la méthode de HxuipExnars, à l'alun de fer et à 'hématoxy- line, l'ensemble de la formation filamenteuse prend une colo- ration noire nettement tranchée sur la zone plus claire qui sépare chaque filament. La safranine permet également de déceler ces intéressantes différenciations protoplasmiques, mais, pas plus que la laque ferrique de Нерехналтх, elle ne se prête à des observations de détail. A ce dernier point de vue, j'ai pu poursuivre une étude plus approfondie de ces formations en faisant usage du réactif combiné, vert d'iode et carmin aluné, SOUÉGES. — PROTOPLASME SUPÉRIEUR DANS LES RENONCULACKES. 405 très communément employé en histologie végétale pour lexamen des membranes. Ce double réactif colore la chro- maline des noyaux en violet foncé, les nucléoles et le proto- plasme en rouge clair. Sous son action, les formations filamen- taires des antipodes des Clématites ont pris une coloration foncée semblable à celle du réseau chromatique nucléaire. La colo- ration n'est jamais trop intense, et, dans certaines parties, en réglant convenablement l'éclairage, on peut facilement observer la délicate structure des filaments. Parmi le grand nombre de différenciations protoplasmiques qu'on a déjà décrites, on doit surtout retenir le kinoplasme de STRASBURGER ' et l’ergastoplasme de Garnier °, qui sont les deux formes de protoplasme supérieur selon Prenant’, corres- pondant à deux états nettement caractérisés de la cellule vivante : l'état de division et celui de sécrétion. Le kinoplasme, propre aux cellules en division indirecte, serait représenté par la sub- stance des fibres du fuseau achromatique et par celle des irra- diations polaires partant des centres cinétiques. L'ergasto- plasme, propre aux cellules sécrétantes, serait « la substance protoplasmique spéciale, d'essence supérieure, dont la propriété la plus caractéristique résiderait dans la faculté d'élaborer en transformant (esysfoust) pour produire des matières parti- culiéres qui se déposent dans le corps cellulaire ». Ce dernier protoplasme est défini par les caractères suivants : 1°, il affecte une forme filamenteuse de bâtonnets ou de granu- lations en séries rectilignes ou sinueuses, groupées en faisceaux ou en tourbillons; 2°, il occupe, dans les cellules, la partie protoplasmique comprise entre le noyau et la membrane basale, avec une orientation radiée souvent trés nette : à cause de celte disposition à peu prés constante, Soccer‘, qui a découvert ces 1. STRASBURGER (E.), Histologische Beiträge, Bd IV, et Anat. Anzeiger, Bd. VIII, n° 6, 1896. — STRASBURGER (E.), Cytologische Studien aus dem Bon- ner ee Institut. Jahrb. für wiss. Botanik, Bd XXXIII, 1897. ы GARNIER, Les filaments basauz des cellules glandulaires. Bibliogr. anat., 1. 3. PRENANT (A.), Sur le protoplasme supérieur (archoplasme, kinoplasme, ergastoplasme). Journ. de l'anat. et de la physiol., XXXIV, 1898, et XXXV, 1899. 4. SOLGER, Zur Kenntniss der secernierenden Zellen der Glandula "Sub- mazillaris des Menschen. Festschrift für C. Gegenbaur, Bd II, 1896. 106 SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1910. filaments dans les cellules de la glande sous-maxillaire de l'homme, leur a donné le nom de « filaments basaux », déno- mination qui leur est encore très fréquemment appliquée; 3° il n'apparait que dans les cellules glandulaires au moment oü ces cellules sont en pleine activité de sécrétion; 4° il prend une coloration élective bien distincte de celle du protoplasme ordinaire : la laque ferrique de Heinexuanx le colore en noir et, d'une facon générale, les matières colorantes basiques se fixent sur sa substance de la méme maniére que sur la chromatine nucléaire. . C'est en me basant sur ces différents caractères qu'il m'a été permis de rapprocher de l'ergastoplasme de Garnier les diffé- renciations protoplasmiques que j'ai observées dans les antipodes des Clématidées. Ces deux formations sont, en effet, en tous points comparables : méme aspect général, même situation et disposition dans l'intérieur de la cellule, réactions microchi- miques identiques. Pour ce qui est de la spécificité fonctionnelle des cellules antipodes, le róle sécréteur de ces organes ne m'a pas paru douteux : il se déduit naturellement de l'étude suivie des modifications que subissent les tissus du voisinage, nucelle et albumen. Pas plus que les filaments basaux des cellules glandulaires en général, les formations ergastoplasmiques des antipodes des Renonculacées ne sont permanentes. Elles présentent le maxi- mum de différenciation au moment de la maturité du sac embryonnaire (Fig. 2) et pendant la formation des premiers noyaux d'albumen. Plus tard, elles semblent se résoudre en masses plus épaisses, plus courtes, rétrécies dans leur partie basale, élargies au contraire dans leur partie distale. Leur forme filamenteuse disparait ainsi peu à peu et, à un stade voisin du terme de l'accroissement de la graine, au moment où l'albumen est constitué par une grande cavité limitée par une assise parié- tale complète de noyaux, on ne trouve dans la masse protoplas- mique trés vacuolaire des antipodes, que des amas informes de substance plasmatique, toujours nettement écartés des noyaux et fixant vaguement la coloration des réactifs spécifiques de l'ergastoplasme (Fig. 3). L'ergastoplasme a surtout été observé dans les cellules SOUÈGES. —— PROTOPLASME SUPÉRIEUR DANS LES RENONCULACÉES. 107 glandulaires de l'organisme animal. Chez les végétaux, on ne trouve que de fort rares observations sur ce sujet. Morrer ', puis M. et P. Bous * ont signalé l'existence de ce protoplasme supérieur dans la cellule mére du sac embryonnaire des Liliacées. NÉwEc?, dans les cellules mères des spores et dans les Fig. 3. — Clematis recta L. Antipodes au début de leur résorption. an., antipode; { al., albumen; h., hypostase. б. 600. cellules du point végétatif de l? Equisetum palustre L., a remarqué des formations semblables et les stries longitudinales que STRASBURGER * décrit dans la partie supérieure des synergides du 1. MOTTIER, Beiträge zur Kenntniss der Kernteilung in den Pollenmutter- aen einiger Dicotylen und Monocotylen. Jahrb. für wiss. Botanik, Bd XXX, 2. BouIN (M. et P.), Sur la présence de filaments particuliers dans le proto- plasma de la cellule mère embryonnaire des Liliacées. Bibliogr. anatomique, 1898. — Bour (M. et P.), Sur le développement de la cellule mère du sac embryonnaire des Liliacées et en particulier sur l'évolution des formations ergastoplasmiques, Arch. d'anat. microscopique, Il, 1899. 3. NÉMEC, Ueber die Ausbildung der achromatischen Kernteilungsfigur im vegetativen und Fortpflanzungsgewebe der höheren Pflanzen. Botan. Central- blatt, LXXIV, n° 44, 1898. 4. STRASBURGER (E), Ueber Befrüchtung und Zelltheilung, Iéna, 1878. 108 SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1910. Gladiolus communis L. peuvent jusqu'à un certain point repré- senter quelque chose d'analogue. Avant Mortier et M. et P. Bos, GuiGNanp! avait noté des « stries cytoplasmiques radiaires partant du noyau » dans les cellules méres du sac embryonnaire chez le Lis Martagon. Le méme savant, un peu plus tard *, au sujet des cellules mères polliniques du Autos major, avait attiré l'attention sur la « striation concentrique » du cytoplasme dans tout l'espace situé entre le noyau et la paroi cellulaire; mais, à aucun moment, il n'a apercu une « striation radiaire autour du noyau » semblable à celle qu'il avait remarquée dans les cellules du Lis. C'est en me conformant, dans les grandes lignes, aux idées exposées par PRExANT dans sa remarquable étude critique du pro- toplasme supérieur que j'ai rédigé la présente Note. 1l ne faut pas croire, cependant, que tous les auteurs admettent, sans réserves, la notion d'ergastoplasme nettement distincte de celle de kino- plasme. Cette distinction, en effet, fondée sur cette sorte de postulat de l'histologie que toute cellule qui ne se divise pas s'hypertrophie et fabrique quelque chose, correspond-elle vérita- blement à deux substances protoplasmiques différentes, ou bien ne représente-t-elle qu'un seul et méme protoplasme revétant deux formes dissemblables et s'adaptant aux deux grands états fonctionnels, division et sécrétion, de la cellule vivante? Si cette dernière opinion est la vraie, la notion seule de kinoplasme semble nécessaire pour représenter la différenciation caracté- ristique du protoplasme en état de suractivité. ` M. Gèze présente une série d'échantillons desséchés du Typha angustata et de sa variété abyssinica. Il donne au sujet de ces plantes des explications qui mettent en lumière et complètent les divers points de sa communication du 11 février, M. Lutz lit la communication ci-dessous : 1. GUIGNARD (L.), Nouvelles études sur la fécondation, Ann. Sc. nat. Bot., XIV, p. 184, 1891. | 2. GUIGNARD (L.), Le développement du pollen et la réduction chromatique dans le Naias major. Arch. d'anat. microscopique, II, fasc. 4, p. 459, 1899. ALFRED REYNIER. —— QUERCUS COCCIFERA CENTENAIRES. 109 Les Quercus coccifera L, centenaires d'Aix-en-Provence; PAR M. ALFRED REYNIER. La Statistique des Bouches-du-Rhône du comte pg VILLENEUVE, 4° vol., 1829, parlait ainsi du Quercus coccifera L. (en francais : Chéne-kermés; en provencal : Avaoussé) : « Ce Chéne repousse «si vigoureusement de souche, qu'on en fait des tailles annuelles. « Continuellement brouté dans ses sommités par nos bestiaux « et ravalé par nos bücherons, il reste trés bas et se rabougrit. « Il mérite pourtant d'étre soigné : assujetti à un aménagement « et recevant quelques soins, on en retirerait plus de profit ; il « n'y a qu'à l'observer dans les cantons voisins de la Crau, « pour prouver qu'il pourrait offrir d'assez beaux fourrés. Les « taillis agrégés de Quercus coccifera sont classés par le « Cadastre comme broussailles et il faut convenir que, par la « manière dont on les traite, ils ne peuvent guère devenir autre chose. » Ledit Chéne-kermés tombe si fréquemment sous les yeux des botanistes du Sud-Ouest de la Provence, qu'il me semble utile de leur suggérer une observation intéressante pouvant étre faite sans peine : il s'agira de prendre note de l'habitat des sujets aussi arborescents (au minimum) que ceux dont il va étre question, afin de mettrelesincrédules à méme d'aller les mesurer. À vrai dire, les Quercus coccifera s'écartant beaucoup de la taille rapetissée déplorée ci-dessus par la Statistique doivent étre trés rares en France, puisque, n'en ayant jamais vu et ne trouvant dans aucune de nos Flores l'indication de pieds cen- tenaires, quelques personnes ont cru pouvoir dénier au Chéne- kermés le qualificatif d'arbre. Par exemple, un de mes distingués confrères des Alpes-Maritimes (département où le Chène-kermès est très rare et peu instructif quant à sa végétation accidentelle luxuriante) formula, en 1907, cette critique : « Le Quercus coccifera est cité dans presque tout le bassin « méditerranéen; mais les formes plus ou moins arborescentes « qu'on lui a rattachées nous paraissent d'une attribution « douteuse, au moins tant que régnera la confusion déplorable A 110 SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1910. « qu'il faut aujourd'hui constater au sujet des espèces méditer- « ranéennes de ce genre. Ni à l'état sauvage, ni dans les cul- « tures, nous n'avons vu le Chéne-kermés former autre chose «qu'un arbrisseau généralement bas; et l'affirmation de « Grisepacu (Die Vegetation der Erde, 4884), d’après laquelle il « formerait parfois des arbres à tronc élevé, dont la grosseur « ne le céde pas à celle des Chénes du nord, nous laisse fort « sceptiques. » (Le Massif de la Sainte-Baume, une forét vierge en Provence, par F. Марек, in Revue italienne Malpighia, vol. XX.) Antérieurement, M. Rouis, inspecteur des Forêts, dans un opuscule ayant pour titre : Votes sur la flore phanérogamique des environs de Carpentras, du Ventoux, etc., avait écrit : « Le « Quercus coccifera a presque toujours, dans le Vaucluse, une « taille trés déprimée et une ramification diffuse et buissonnante, « avec quelques tiges dressées; mais il présente, dans la région « algérienne, des types caulescents à forte circonférence. » Sans avoir rencontré en Provence des Chénes-kermés majes- tueux comme ceux dont parle GnisEpAcH, j'avais déjà connais- sance, avant 1907, cà et là dans les Bouches-du-Rhône, de pieds dont les tiges trunciformes égalaient l'épaisseur d'un bras d'homme (30 centimétres de tour approximatif), avec élévation totale de l'arbuste à 3-4 mètres. Persuadé qu'il devait y en avoir de plus remarquables, rivalisant avec ceux d'Algérie vus par M. Rouis, j'avais donc avancé, en 1903, ce qui suit : « .....- La « Provence montrerait plus de Quercus coccifera arborescents, « si la cognée, hélas! ne recepait pas de facon continue, méme « sous le régime forestier. L'état de buisson assez bas, longtemps « durable, ne signifie pas que le sujet soit à peine sorti de terre, «пі que ce soit un caractère propre à l'espèce. Viennent des « chances meilleures et, aprés s'étre, un quart de siécle, con- « tentée de faire végéter un suffrutex, la souche tracante d'un « buisson tirera parti de l'humus qu'il lui arrive de rencontrer. « pour mieux nourrir de séve fortifiante une tige : celle-ci « devient alors tronc finissant par acquérir le port d'un arbre. » (Espèce conventionnelle Quercus transiens Reynier, in Revue de Botanique Systématique et de Géographie Botanique, п 8 et 11.) On peut étre certain qu'aprés une étude attentive des Chénes ALFRED REYNIER. —- QUERCUS COCCIFERA CENTENAIRES. 111 du groupe /ransiens je n'ai pu confondre des Quercus coccifera absolument normaux avec une des multiples formes provencales de mon espéce, chez lesquelles s'accuse certaine affinité les rattachant plus ou moins au Q. Ilex L.; en général, ce dernier, on le sait, est un arbre (mais combien dissemblable du Q. cocci- fera'). Les sujets centenaires de Chénes-kermés d'Aix, que je vais signaler, ne diffèrent d'aucune manière, comme feuillage, cupule du fruit, maturation bienne du gland, etc., de ceux, d'une stature bien moindre, qui eroissent dans le voisinage, à létat buissonnant. Ces pieds aixois constituent des spécimens exceptionnels. Je leur applique le nom d’arbre dans son accep- tion orthodoxe donnée par Germar ре Saint-Pierre, Dictionnaire de Botanique : « Arbre : végétal dontla tige est ligneuse et ne « se ramifie qu'à une certaine hauteur au-dessus du sol. « L'arbrisseau se ramifie dés la base. Certains arbrisseaux « placés dans des circonstances favorables [c'est le cas du Chéne- « kermés| finissent par acquérir les dimensions des arbres : tels « sont l'Aubépine et le Sureau. » Les curieux de la nature qui voudront voir nos respectables Quercus coccifera des Bouches-du-Rhône n'ont qu'à se trans- porter sur deux points agrestes peu distants, à l'Est, de la ville d'Aix-en-Provence : 1* Cinquante pas aprés l'aqueduc du canal Zola traversant la route de Vauvenargues, prendre le chemin carrossable par lequel on monte au plateau des Pauvres. On longe, à droite, pendant un quart d'heure, des talus assez hauts, dont les plus voisins (300 pas en aval) d'une carrière de pierre abandonnée offrent, sur la lisière d'un champ dominant le chemin, trois sujets de Chéne-kermés pourvus de véritables troncs, de l'épais- seur d'une cuisse d'homme (45 centimètres environ de tour) jusqu'à 2 mètres au-dessus du sol; puis des branches divergent S'élevant à 3-4 mètres, d'une circonférence deux fois moindre que le tronc, mais qui ne rompraient pas sous le poids d'un enfant s'y suspendant. L'exposition du talus est Nord-Ouest. L'inclinaison du terrain non argileux se trouve assez prononcée pour que l'eau des pluies s'écoule sans peine. 2° Le long du chemin carrossable du vallon de Repentance, on longe à gauche, Ouest-Est, des talus abrupts depuis le portail 412 SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1910. de la villa dite La Sauvageonne jusqu'au coude par lequel on accède au château où Gaston DE Saronra villégiaturait autrefois, y étudiant avec prédilection les Quercus. Je m'étonne que ce savant dryologue n'ait jamais parlé des sujets arborescents de Chène-kermès qu'il avait dà apercevoir en face de son parc: d'abord, avant d'arriver au coin d'une traverse orientée Sud-Nord el, ensuite, à trente pas au delà de la traverse; c'est sur ce dernier point que croissent les deux plus vieux arbres, jumeaux, visibles du chemin. Morphologiquement, ils sont (le tronc un peu moins épais) semblables à ceux de la montée du plateau des Pauvres. L'exposition du talus est Sud. Par l'inclinaison encore du terrain peu compact il у a possibilité de fuite pour l'eau pluviale surabondante, si de forts orages surviennent. Cet asséchement du sol est, selon moi, peut-étre une condi- lion sine дий non de l'arborescence du Quercus coccifera, espèce xérophile. Un terrain meuble profond doit aussi étre indispen- sable pour que la souche trouve dans la verticalité du pivot un appui proportionné à l'ample appareil végétatif aérien. Enfin, cela va de soi: la dent des chévres, la serpe du paysan et les incendies ont, par miracle, dù épargner ces « monuments histo- riques » biologiques, seule expression appropriée au salut respectueux que méritent lesdits Chênes-kermès. Nul doute qu'après lecture de la présente Note, on ne découvre ailleurs, en France australe et peut-être même dans les Bouches- du-Rhône, d'autres sujets de Quercus coccifera arborescents dont l’âge dépasserait un siècle. Sans la section des troncs pour examen des couches de liber et d'aubier, la difficulté m'a paru grande de deviner, par un sommaire coup d'œil du port, quelque empreint de vétusté qu'il soit, l'époque exacte à laquelle germèrent les glands dont sont sortis les arbres ci-dessus signalés. Il se peut qu'il existe des pieds à tronc d'une circon- férence plus forte; néanmoins, d'après M. H. Leresvre, Les Foréts de l'Algérie (brochure parue en 1900, que M. le profes- seur J. Corre vient d'avoir l'obligeance de me communiquer), les Chénes-kermés des provinces d'Oran et de Bône ne vont pas au-delà des « dimensions d'un arbre de troisième grandeur ». Pareil état d'arborescence relativement si remarquable suffit déjà pour que nous soyons convaincus de la possibilité d'élévation JEANPERT. — NOTE SUR LE RUMEX PALUSTRIS. 113 du Quercus coccifera au-dessus de la taille d'un simple arbris- seau, réduction souffreteuse beaucoup moins fréquente, à la vérité, chez le Q. Лес, qui devient généralement un arbre de deuxiéme grandeur. M. Malinvaud montre et distribue aux personnes pré- sentes, de la part de M. Louis Lavergne, instituteur dans le Cantal, des échantillons d'une forme tératologique de l'As- plenium Trichomanes offrant des frondes ramifiées, un rachis bifurqué ou méme trifurqué, une gracilité générale, des segments petits, parfois assez profondément incisés-cré- nelés comme dans l'Asplen£um viride. Cette forme a été nommée Asplenium Trichomanes var. ramosum Héribaud et Lavergne; elle a été récoltée par M. Lavergne dans deux localités du Cantal, aux environs de Maurs, et publiée dans les exsiccata de la Société franco-helvétique en 1910, sous le n° 1140. M. Malinvaud rapelle que l'anomalie dont il s'agit a été étudiée par le regretté Fliche dés 1885' et plus récemment par notre confrère M. le 0" Gillot’. M. Jeanpert fait la communication suivante : Note sur le Rumex palustris; PAR M. JEANPERT. Le Rumex palustris Sm. (R. limosus Thuill.) se distingue facilement du Rumex maritimus lorsqu'il est en fruits. Les valves fructifères du R. palustris sont munies de chaque côté de 2 ou 3 dents sétacées plus courtes que la valve, qu'elles ne dépassent pas, les achaines ont 2 mm. de longueur sur 1 mm. de large, les valves fructifères 4 mm. de longueur (Fig. A. 2). Dans le Rumex maritimus les dents sétacées sont plus longues 1. FLICHE, Une forme ramifiée de la fronde de l'Asplenium Trichomanes (Bull. Soc. sc. Nancy, 1879, p. 24), et Notes pour servir à l'histoire de la nervation (Ibid. 1885). Extrait, 32 pages. 2. GILLOT, Partitions anormales d'Asplenium Trichomanes var. ramosum L.) (Bull. Soc. bot. Fr., Sess. jubilaire, Paris, 1904, p. xcii. T. LVII. (SÉANCES) 8 115 SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1910. que les valves fructifères qu'elles dépassent, les achaines sont plus petits, 1,5 mm. sur 0,75 mm., les valves fructifères n'ont que 3 mm. (Fig. A. 1). Lorsque la plante est en fleurs, la distinctionest plus difficile, les divisions internes du périanthe étant trop peu développées; le Rumex maritimus a ordinairement les fleurs rapprochées en verticilles multiflores + serrés, le Rumex palustris a ses ver- tieilles disposés en épis gréles et lâches, mais le maritimus р | 4 (D | | EE | L À È 1 D 3 9 ne A E Re Fig. A. — 1, Anthère du Rumex maritimus; 2, Anth. du R. palustris; 3, Anth. du R. conglomeratus; 4, Anth. du R. ucranicus ; 1, Calice fructifère du R. mari- timus; 2, Cal. fruct. du R. palustris. offre quelquefois des formes gréles à verticilles espacés, dont la teinte jaunâtre est à peine prononcée à la maturité. En examinant les fleurs des deux espéces, je me suis apercu que les étamines pourraient servir à les différencier. Les anthères sont en effet bien plus allongées dans le R. palustris que dans le H. maritimus. Elles sont linéaires-oblongues dans le Rumex palustris et ont comme dimensions : 0,9 mm. à 1,2 mm. de longueur, 0,6 à 0,7 mm. de largeur (Fig. A. 2). Dans le Rumex maritimus, elles sont ovales oblongues et ont 0,7 à 0,75 mm. de longueur et 0, 5 à 0,6 mm. de largeur (Pis A. 1) Dans une espèce de l'Europe orientale, Rumex ucranicus, voisine des Rumex palustris et maritimus, les anthères, beau- coup plus petites, sont aussi larges que longues (0,25 mm. de largeur et de longueur) (Fig. A. 4). JEANPERT. — NOTE SUR LE RUMEX PALUSTRIS. 115 J'ai eu l'occasion de rencontrer le Rumex palustris en fruits aux bords de la Seine, à Colombes, et en grandes quantité près de Vigneux; dans ces deux localités, je n'ai pas vu le R. maritimus. La plante de Vigneux, de petite taille, à tiges très dures, a souvent des verticilles fructifères rapprochés. J'ai eu l'occasion, grâce à l'obligeance de notre savant et sym- pathique confrère, M. Harior, de pouvoir transplanter en pleine terre des pieds fructiféres; j'ai fait la même opération en pots. Les plantes, provenantde Vigneux, ont fructifié, puis sont mortes; la plante de pleine terre avait plus d'un mètre de hauteur. J'ai semé les achaines de la plante de Vigneux; j'ai d'abord eu des rosettes, puis plusieurs pieds ont fructifié en conservant leurs caractères, et sont encore vivants. Le Rumex palustris peut donc vivre plusieurs années et a les caractères d'une plante vivace, comme plusieurs espèces du méme genre. J'ai rencontré aussi trés rarement à l'étang de Saint- Quentin, prés Trappes, une plante stérile trés ramifiée, ne déve- loppant pas d'achaines bien constitués, à anthéres de méme forme et de méme dimensions que dans le Rumex palustris fertile; cette plante serait intermédaire entre les Rumex maritimus et conglomeratus, tous les deux communs dans cette localité. Les anthères du Rumex conglomeratus ont comme dimen- sions : longueur 1,2 mm., largeur 0,5 mm. (Fig. A. 3). Il semblerait résulter de tout cela que deux plantes, l'une fer- tile, l'autre à achaines mal développés ou stériles, offriraient les mémes caractères et pourraient être confondues sous le même nom. C’est un nouveau cas de mimétisme à ajouter à ceux déjà anciennement connus. D'un autre côté, les nombreux intermédiaires que j'ai vus entre plusieurs espèces de Rumex étaient stériles, à achaines mal développés, se laissant comprimer sous le doigt, et avaient ordinairement de plus grandes dimensions que leurs parents présumés; les pédicelles articulés portant les divisions du périanthe étaieut fragiles et tombaient trés facilement. | Ces plantes intermédiaires dont l'étude est difficile, les divi- sions internes du périanthe n'atteignant pas toujours leur complet développement, se rencontrent fréquemment entre les 116 SÉANCE DU 95 FÉVRIER 1910. Rumex obtusifolius et crispus et entre les Rumex obtusifolius et nemorosus; ils paraissent plus rares entre les autres espèces. En résumé, le Rumex palustris, par ses divisions internes du périanthe plus grandes, à dents plus courtes que la valve fructi- fère, ses anthères plus longues, ses achaines plus gros et fertiles, peut être considéré comme très distinct du Rumex maritimus. M. Dangeard présente un appareil nouveau inventé par lui et donne à son sujet les explications suivantes : Note sur un nouvel appareil de démonstration en physiologie végétale ; PAR M. P.-A. DANGEARD. J'ai l'honneur de présenter à la Société un appareil qui a été construit sur mes indications par la maison Carwrrs de Paris : il est destiné à étudier l’action des diverses radiations, non seulement sur les phénoménes de croissance, mais aussi sur les mouvements des organismes inférieurs mobiles, plantes ou animaux. La maison CazueLs est dépositaire des écrans colorés, connus sous le nom de « Wratten Light Filters » et dont la liste est assez longue. Parmi ceux-ci, il en existe un certain nombre qui peuvent étre utilisés en physiologie spéciale; nous signale- rons principalement les sept variétés de filtres monochroma- tiques qui.transmettent respectivement les radiations comprises entre les longueurs d'onde ci-aprés : Extréme rouge à 650. 660 à 610 (avec faible bande en À 690). . 680 à 590. 595 à 555 (avec faible bande en À 700). 555 à 520. 520 à 465. . 410 à 400. On peut se rendre compte de l'exactitude de ces données en consultant l'atlas « Wratten Light Filters (Wratten and Wain- wright, Limited, Croydon, England), qui reproduit, en trés belles planches, le spectre de chacun de ces écrans : rien n'est o « m oc. TR Nui de ie P.-A. DANGEARD. — NOUVEL APPAREIL DE DÉMONSTRATION. 411 plus facile d'ailleurs que de vérifier la chose soi-méme au moyen d'un spectroscope. L'ensemble des sept écrans fournit donc un spectre qui se rapproche assez sensiblement du spectre ordinaire. Comme l'obtention de spectrogrammes, tels que ceux qui ont été présentés par nous à la derniére séance, comporte une dépense assez élevée résultant de la construction d'un spectro- graphe destiné à cet usage, de l'emploi d'un héliostat ou d'une source lumineuse intense, nous avons pensé, en utilisant nos observations personnelles, à construire un appareil pratique, Fig. 1. de maniement simple et à la portée de tous les laboratoires de physiologie végétale et de physique. Notre appareil se compose d'un châssis A renfermant neuf compartiments, parmi lesquels sept recoivent respectivement les radiations fournies par la série des écrans monochroma- tiques alors que les deux autres destinés à servir de témoins sont, l'un éclairé par la radiation totale, alors que le second est en pleine obscurité. Théoriquement, on n'a qu'à placer derriére chaque compar- timent les organismes à étudier : ainsi, dans un premier modele, des cuves de culture à faces paralléles sont placées en face chaque écran : ce dispositif est surtout destiné aux recherches sur les phénoménes de croissance et à celles qui tendent à mesurer l'intensité relative de l'assimilation chlorophyllienne, en regard des diverses radiations; les cuves de culture peuvent contenir soit des Algues de diverses sortes, soit des germina- tions, etc. Mais nous appelons surtout l'attention sur notre second 118 SÉANCE DU 95 FÉVRIER 1910. modèle qui est, avant tout, un appareil de démonstration pra- tique (Fig. 1). Un cadre A supporte quatre longs tubes cylindriques destinés à renfermer les cultures d'Algues ou d'organismes inférieurs que l'on se propose d'étudier; ces tubes occupent une position horizontale; ils sont maintenus en place, lors des déplacements de l'appareil par une bande élastique fixée sur le cóté. Un chàssis B, comprend la série des écrans; il est fixé pen- dant la durée des expériences sur le cadre A, en avant des tubes, de sorte que ceux-ci ne recoivent pas d'autres radiations que celles qui ont traversé les filtres. Le volet plein C placé à l'arriére empéche la lumière diffuse d'arriver aux cultures. Enfin un second volet D, également plein, permet de faire l'obscurité si on le désire. Toutes ces pièces se placent et s'enlévent facilement, grâce à un système d'accrochage à baïonnette. Nous allons maintenant indiquer quelques-unes des expé- riences que l'on peut réaliser facilement à l'aide de cet appareil. Ce sont les Euglénes qui se prétent le mieux à une démons- iration rapide : nous n'avons pas rencontré jusqu'ici d'orga- nismes montrant une sensibilité aussi grande à l'action des diverses radiations. Les Euglènes sont des Algues inférieures irés communes; on peut dire qu'elles se rencontrent dans toutes les mares à fumier et dans tous les fossés qui servent à l'écoulement du purin; chaque fois que l'eau renferme une quantité notable de substances organiques, il est bien rare qu'elle ne soit pas colorée en vert par des Eugléniens. Si on remplit un tube de cette eau verte et si on le place dans l'appareil, l'action des diverses radiations est presque instantanée; il n'est méme pas nécessaire que l'appareil soit éclairé directement par les rayons du soleil; il suffit d'une lumière ordinaire. Au bout de deux minutes, les Euglènes qui sont trés mobiles et trés actives ont dessiné en vert foncé le compartiment qui recoit la radiation totale, avec ses limites exactes; elles se sont fixées sur la paroi du tube qui recoit directement les rayons. L'Algue a dessiné de la méme facon le compartiment situé P.-A. DANGEARD. —— NOUVEL APPAREIL DE DÉMONSTRATION. 119 derriére l'écran v et avec beaucoup moins d'intensité celui qui correspond à l'écran 0. Ce résultat correspond bien à celui qui nous a été fourni par le spectre lui-méme. En examinant le spectrogramme des Euglènes, tel que nous l'avons donné à une précédente séance, on voit que l'Algue s'est fixée dans la portion du spectre qui s'étend de la longueur d'onde 520 à 420 environ; le maximum se trouve entre 500 et 470. Or l'écran у de notre appareil va de 520 à 465 et 9 s'étend de 170 à 400; les indications qu'il fournit sont done conformes à celles que l'on obtient avec un spectre fourni par un prisme. La conclusion de cette expérience si facile à réaliser est la suivante : ce sont les rayons bleus qui ont le plus d'action dans la fixation de l'Algue. Si on devait admettre, sans plus ample informé, l'opinion régnante qui considère que l'effet mécanique de la radiation est de ramener sans cesse l'organisme dans la zone oü régne l'opimum d'intensité pour la nutrition, nous connaitrions maintenant d'une facon certaine la nature des radiations utilisées par l'Eugléne et la place exacte qu'occupent les plus actives. Mais la question est complexe. Il ne faut pas oublier en effet que nos expériences sont de nature à modifier complètement l'idée que l'on s'est faite jusqu'ici de l'influence de la réfrangi- bilité des radiations sur les mouvements phototactiques; sur la foi d'observations incomplètes, on a attribué aux seuls rayons bleu, indigo et violet les déplacements phototactiques; les radiations rouges et infra-rouges seraient sans influence. Or une simple expérience de quelques minutes avec l'Euglène nous montre l'inexactitude de cette notion classique : tandis que loute la portion du spectre qui s'étend de 520 à la limite de l'infra-rouge excite le mouvement des zoospores, celles-ci sont fixées avec une intensité variable indiquée dans nos spectro- grammes par les radiations les plus réfrangibles, allant de 520 à 420 environ : le résultat est exactement inverse de celui qui était admis jusqu'ici. Notre appareil permet de faire une autre constatation qui a son importance : chaque organisme mobile, pourvu de chlorophylle, se comporte d'une facon qui lui est propre vis-à-vis des radiations. 120 SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1910. Si au lieu de faire l'expérience avec une Eugléne, comme tout à l'heure, nous prenons un Chlamydomonas, le spectro- gramme obtenu change sensiblement. Les Chlamydomonas sont des Algues qui vivent dans l'eau des bassins et des mares; elles n'ont pas besoin, comme les Euglènes, d'une eau riche en matières organiques. Or, si l'on place dans l'appareil un tube contenant ces Chlamydomonas, on constate tout d'abord que l'Algue mani- feste sa sensibilité aux diverses radiations, d'autant mieux que la lumiére est intense; en plein soleil l'Algueau bout de quelques minutes a dessiné, non seulement le compartiment de la radiation totale, mais un certain nombre d'autres qui sont, par ordre d'importance : n et « et à un degré moindre à, mais cependant d'une facon très nette et aussi quelque peu 0. Si la lumière diminue d'intensité, il arrive un moment où tous les organismes reprennent leur activité. Cette seconde expérience nous montre que la zone active dans la fixation du Chlamydomonas s'étend beaucoup plus que chez l'Eugléne, puisque à comprend les radiations qui vont de 555 à 595 : le maximum d'action se produit dans n, c'est-à-dire entre 520 et 465, et surtout dans e, c'est-à-dire entre 555 et 520. Nous avons fait une vérification au moyen du spectre fourni par un prisme : la fixation se fait entre les longueurs d'onde 570 et 450 environ : le maximum se trouve entre 550 et 520. Avec des Oscillaires, on obtiendrait un résultat inverse des précédents : ce sont les radiations rouges qui sont les plus actives dans la fixation de l'Algue. La concordance entre les résultats fournis par ce nouvel appareil de démonstration et ceux que nous avons obtenus avec un spectre pur est done maintenant bien établie. Cette constatation était nécessaire pour montrer que l'on peut avoir confiance dans les résultats des expériences, qu'il s'agisse de phototropisme ou d'assimilation chlorophyllienne. Les différents modéles que nous avons fait construire per- mettent, en effet, d'entreprendre des expériences de durée sur l'influence des radiations sur la croissance : il est facile égale- ment de mesurer l'activité de l'assimilation chlorophyllienne dans les diverses régions du spectre, soit en observant simple- P.-A. DANGEARD. — NOUVEL APPAREIL DE DÉMONSTRATION. 124 ment le dégagement des bulles d'oxygène dans les différents compartiments, sont en recueillant ce gaz dans des éprouvettes. Nous exposerons, dans un prochain Mémoire, nos observations personnelles sur ces diverses questions; mais nous n'avons pas cru devoir attendre cette publication pour montrer comment, en ce qui concerne plus spécialement le phototactisme, les notions classiques actuelles étaient incomplètes. Il était intéres- sant d'autre part de constater avec quelle facilité on peut étudier l'action des diverses radiations sur les organismes mobiles qui inscrivent eux-mémes dans l'appareil leur sensibilité spécifique, et cela parfois presque instantanément. On a ainsi l'explication de la répartition de ces organismes aux diverses profondeurs, puisque selon la nature des rayons qu'ils recoivent, ils se fixent sur les supports ou reprennent leur activité. SÉANCE DU 11 MARS 1910 PRÉSIDENCE DE M. H. LECOMTE. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la précédente séance, dont'la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans cette séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. Ferrouizrar, directeur de l'École nationale d'Agri- culture de Montpellier, présenté par MM. Boyer et Flahault. M. le Président annonce ensuite deux nouvelles présen- lations. M. le D' Barnsby a adressé à la Société une lettre de remerciements pour l'avoir nommé vice-président. M. F. Camus lit la communication suivante : Plantes nouvelles, rares ou critiques du bassin moyen du Rhóne; PAR M. CONSTANT CHATENIER. Genre Cyrisus L. C. Ardoinianus (Ardoini Fourn., i» Bull. Soc. bot. Fr., XIII, p. 389) var. Sauzianus Chaten. C. Sauzeanus Burn. et Briq., Cyt. Alp.-Marit. p. 451, t. II. C. Ardoini Sauze in Soc. Dauph. n° 68 bis. Mai-juin. Lieux arides, bois et rochers des montagnes du Dauphiné. — Isère : Mayres (abb. Sauze). — Drôme : Lus-la-Croix-Haute, à Rioufroid et à la Caire; Beaurières, à la montagne de l'Archier; Laborel, aux Combes (Constant Chatenier); Charens (Bompard in herb. Chatenier); Boule, à Coste-Saule (Bœuf in herb. Chate- C. CHATENIER. — PLANTES DU BASSIN MOYEN DU RHONE. 123 nier). — Haures-Arres : Saint-Julien-en-Bauchaine (Constant Chatenier); Montmaur (Girod). Plante spéciale aux montagnes du Dauphiné; n’a été observée jusqu'ici que dans les localités citées. Genre Lens Т. L. nigricans Godr., Fl. Lorr., I, p. 173. subsp. L. cordata Chaten. mss. Planta annua, pilosella. Caules 1-2 dm. alti, ascendentes, a basi ramosi, graciles. Folia mucrone terminata, 3-5-juga, inferiora foliolis obcordatis; superiora foliolis obovato-oblongis, apice emarginatis, retusis v. rotunda- lis. Stipulæ semihastatæ, basi profunde dentatæ. Pedunculus folium æquans v. superans, arista pedicello superiori duplo triplove longiore ter- minatus. Flores 1-2 cærulescentes, 5-6 mm. longi. Calycis tubus 1,5 mm. longus; dentes lineari-lanceolati, 2,5-3 mm. longi, corolla sub anthesi breviores. Legumen 9-10 mm. longum, 4-5 mm. latum, compressum, glabrum, dispermum. Fl. aprili-maio. Hab. in aridis Delphinatüs meridionalis. — DRÔME : Nyons, au Devès (Constant Chatenier). П diffère du L. Biebersteinii Lamot.', — L. nigricans Rchb. et Beck? —, dont il est très voisin, par ses feuilles à folioles cons- tamment plus nombreuses (3-5 paires au lieu de 2-3), bien moins allongées; par ses fleurs plus petites; par son calice à dents plus courtes que la corolle, linéaires lancéolées et non linéaires subulées. Il se distingue du L. Tenorii Lamot.” par ses tiges moins robustes, plus étalées; par ses stipules profondément dentées à la base et non « peu ou point dentées »; par ses pédoncules terminés par une aréte 2-3 fois plus longue que le pédicelle supé- rieur et non égale au pédicelle; par son calice à dents pe courtes que la ele Genre Myricaria Desv. M. germanica Desv., in Ann. sc. nat., IV, p. 349. form. squa- mosa. M. germanica Desv., l. c., p. 350. 1. LAMOTTE, Prodrome de la flore du plateau central de la France, 1, р. 220. 2. REICHENBACH et BECK, Icones floræ germanicæ et helveticæ, XXII, p. 206, t. 226, f. 1. 3. LAMOTTE, op. c., p. 220. 124 SÉANCE DU 11 MARS 1910. Fleurs en grappes latérales, courtes, cylindriques, denses. Avril-mai. Se rencontre partout où croît le Myricaria germanica. Oss. — Le M. squamosa, que certains botanistes s'obstinent encore à regarder comme une bonne espéce, n'est pas méme une variété au sens ordinaire du mot. C'est une simple forme vernale du M. germanica analogue aux formes vernales de cer- tains Cytisus et résultant, comme ces dernières, d'un arrêt de développementdes axes secondaires. Les deux formes se montrent ordinairement sur le même pied, mais à un mois ou deux d'inter- valle : la forme squamosa en avril et mai, la forme normale en juin-août. Je possède en herbier de nombreux échantillons récoltés à Lus-la-Croix-Haute, à Lagrand, à Ribiers, sur lesquels sont réunies les deux formes, la forme germanica en fleur et la forme squamosa en fruit. Genre ScLERAaNTHUS L. S. annuus >< perennis Gillot, Vote Scler. intermedius, р. 6 (extr. Ann. Soc. bot. Lyon, 1894), et PI. nouv. pour Г Allier, p- 6 (extr. Rev. sc. Bourb. et Centr., mai 1895). S. intermedius Kittel, Taschenb. Fl. Deutschl., ed. 2, p. 1009; akol Fo p. Plante bisannuelle ou pérennante, d'un vert pàle. Tiges de 5-15 cent. Fleurs en cymes dichotomes et en glomérules axillaires plus ou moins làches. Dractées égalant les fleurs. Divisions calicinales plus longues que le tube, lancéolées, subobtuses, pourvues d'une large bordure blanche, dressées dans quelques fleurs, subétalées dans les autres, à sommet un peu recourbé en dedans. А коѓсне : Tournon, graviers du Doux, entre les parents (Cons- tant Chatenier, 27 mai 1897 et 24 juin 1898). S. perennis >< verticillatus Chaten. mss. S. glaucinus Chaten. Planta annua, bisannua v. perennans, glaucescens. Caules 3-8 сш. alti, prostrati v. patulo- ascendentes, unifariam pubescentes, subinde undi- que, pilis recurvis, valde ramosi, ramis flexuosis, sæpe dichotomo-divari- catis. Folia filiformia, inferiora approximata. Bracteæ floribus breviores. Flores valde numerosi; 2-3 mm. longi, fasciculato-cymosi, fasciculis ter- C. CHATENIER. — PLANTES DU BASSIN MOYEN DU RHONE. 125 minalibus lateralibusque, plus minusve densis. Calycis tubus brevis, basi subrotundatus; partitiones tubo longiores, lanceolatæ, subobtusæ, apice incurvo, late albo marginatæ, in fructu — abortivo — plus minusve con- niventes. Hab. in lapidosis et in graminosis siccis collium graniticorum, inter parentes. Drôme : Croze, à Pierre-Aiguille (Constant Chatenier, 20 juin 1895). Cet hybride est exactement intermédiaire entre les S. perennis L. et S. verticillatus Tausch. Il difiére du premier par sa teinte moins glauque; par sa racine moins nettement vivace; par ses tiges beaucoup plus courtes, rameuses-floriféres dés la base; par ses fleurs plus petites; par son calice à tube moins atténué à la base, à divisions moins largement bordées de blanc et moins conniventes. Il se distingue du second par sa teinte glaucescente; par sa racine moins gréle, paraissant étre bisannuelle ou pérennante; par ses rameaux plus allongés; par ses fleurs plus grandes, en cymes ou en fascicules plus longuement pédonculés; par son calice à divisions pourvues d'une marge blanche égalant presque le tiers de la largeur totale de la division. Ses tiges beaucoup plus courtes, ses fleurs plus petites, en cymes et en glomérules plus denses, ses bractées plus courtes que les fleurs, etson calice plus arrondi à la base, ne permettent pas de le confondre avec l'hybride des S. perennis et S. annuus. Genre H vrocisris Clus. Н. lutea Clus. Hist., р. 68; Fourr., Cat. pl. cours du Rhône, p. 164. Cytinus Hypocistis L. Syst., p. 826. Mai-Juin. Parasite sur les racines du Cistus salvifolius L. — Drôme : Peyrins, au bois de l'Ussel (Constant Chatenier, 5 juin 1902). Espéce de la région méditerranéenne nouvelle pour la flore du bassin moyen du Rhóne. Genre Еорноввл L. E. pilosa L. Sp., p. 659; Rchb. Zc. fl. germ. et helv., V, f, 4770. . 126 SÉANCE DU 41 MARS 1910. Souche épaisse. Graines lisses, luisantes, munies d’une caroncule orbiculaire. Avril-mai. Bords des cours d'eau du Dauphiné méridional. — Drôme : Suze-la-Rousse, bords du Lez et bords du ruisseau de Genouine (Constant Chatenier, 21 avril et 25 septembre 1892). Observée dans l'Ouest, le Centre et le Midi de la France, cette espèce n'avait pas encore été signalée dans le bassin moyen du Rhóne. LE. pubescens Desf. est trés voisin de lE. pilosa; il s'en dis- tingue par sa souche gréle, par ses graines couvertes de granu- lations trés peu saillantes et munies d'une caroncule réniforme. C'est une espéce méridionale, qui remonte dans la vallée du Rhône jusqu'à Avignon, où je l'ai récoltée. E. angulata Jacq. Collect., II, p. 309, et Ic. rar., t. 481; Cha- ten., Obs. bot. (Bull. Soc. sc. nat. Sud-Est, IV, p. 44). Fin avril-mai. Bois. — Drôme : Saint-Bardoux (Constant Chatenier, avril 1884); Barbières (Constant Chatenier, 19 mai 1887). Espéce nouvelle pour la flore du bassin moyen du Rhóne. E. sulcata de Lens ар. Lois. Fl. gall., ed. 2, I, p. 339. Avril-mai. Lieux arides, garrigues du Dauphiné méridional. — Drôme : Rochegude (Constant Chatenier, 21 avril 1892). Espèce de la région méditerranéenne nouvelle pour la flore du bassin moyen du Rhône. Genre Nancissus T. N. poeticus >< silvestris Chaten. (Pl. IX). N. poeticus X Pseudonarcíssus Richt. РІ. europ., 1, p. 245. N. Pseudo-Narcisso-poeticus Bout. et Bern. ap. G. et G., Fl. Fr., ПІ, p. 254, form. 2. Pseudo-Narcisso-poeticus Gren. ap. odo l C. p 235 N. Macleari Lindl., Bot. reg., IX, р. 162. Port du W. poeticus L. Segments du périanthe blancs ou blanchâtres. Couronne d’un jaune foncé, de moitié plus courte que les segments. Mai-Juin. 1930), PL DX ( СУИ Bull Soc. bot. de Ег. is. sylvestr >< Narcissus poeticus M. MOLLIARD ET C.-L, GATIN. — UTILISATION DE LA XYLANE. 127 Páturages des montagnes, entre les parents. — Drôme : Cha- maloc, à Chironne : prés-bois du versant occidental de la mon- tagne, où, grâce à des circonstances topographiques particu- lières, la neige, sous l’action des vents, forme pendant l'hiver des amas épais qui ne disparaissent que très tard. — Alt. 1400- 1500 m. (Constant Chatenier, & juin 1900; 29 mai 1901; 42 juin 1902). Des échantillons en nature des plantes énumérées dans la communication ci-dessus sont mis sous le yeux des mem- bres présents. M. Molliard fait en son nom et au nom de M. Gatin l'exposé ci-dessous : Utilisation de la xylane par le Xylaria Hypoxylon L.; PAR MM. M. MOLLIARD ET C.-L. GATIN. C'est surtout en procédant à des observations microscopiques qu'on a jusqu'ici étudié l'action des Champignons parasites ou saprophytes sur la membrane végétale ; c'est ainsi que ре Bary, TuraswE, Harre’ ont décrit les figures de corrosion que déter- minent les hyphes sur la paroi des cellules attaquées; récem- ment ScuErLLENBERG? s'est rendu compte de cette action dissol- vante des Champignons en les cultivant sur des coupes minces eten observant les modifications que subissaient celles-ci; de son côté, Конхѕтлмм a soumis des feuilles d’£lodea canadensis, préa- lablement traitées par l'eau de Javel, à l'action de jus de presse de Champignons et a pu provoquer ainsi l'attaque de la mem- brane cellulaire. | Nous nous sommes proposé d'étudier les propriétés digestives des Champignons lignicoles en les faisant agir en cultures pures sur les diverses substances constitutives de la membrane, consi- 1. Pour la bibliographie du sujet voir : ZELLNER, Chemie der hoheren Pilze, Leipzig, 1907. : 2. SCHELLENBERG, Untersuchungen über das Verhalten einiger Pilze gegen Hemicellulosen. Flora, 1890, t. XCVHI, 1908. 128 SEANCE DU 11 MARS 1910. dérées isolément, et l'objet de cette Note est de faire connaitre les résultats que nous avons obtenus à cet égard pour la xylane mise en présence du Xylaria Hypoxylon. La xylane employée a été préparée à partir de la sciure de bois d'Angiospermes; celle-ci était épuisée par plusieurs eaux chaudes jusqu'à ce que le liquide n'entrainàt plus de matières colorantes; puis on la traitait à trois reprises par de l'ammo- niaque à 2 p. 100 et on lavait à l'eau chaude; la sciure était ensuite mise à digérer dans une solution de soude à 5 p. 100, et la xylane sodée était précipitée par l'alcool, puis traitée раг l'acide acétique; la xylane redissoute dans l'eau était exactement neutralisée par du carbonate de sodium, précipitée à nouveau par l'aleool, puis séchée. Les cultures ont été faites dans des fioles coniques de 500 centimètres cubes, dans lesquelles on avait stérilisé à 115° le milieu suivant : Eau de Vanne n EE 100997 Azotate de potassium- осе, 027,20 Phosphate d'aumnioniague:- EE 027,05 EE 8er On obtenait ainsi une gelée consistante à la surface de laquelle on pouvait effectuer le semis de Xylaria; les fioles étaient abandonnées à la température ordinaire d'une salle de laboratoire. Au bout de 3 semaines, le mycélium formait à la surface dela xylane une croüte blanche, homogéne, d'environ 2,5 cm. de diamètre, le milieu subissant à ce niveau une légère dénivella- tion. Un mois aprés l'ensemencement, le diamètre de la culture atteignait 4 em. et on observait une plaque mycélienne ridée radialement et présentant également des stries concentriques. Ce n'est qu'au bout de deux mois que la xylane commencait à présenter un début de liquéfaction; cette gélification progressait jusque vers le quatrième mois, époque à laquelle elle atteignait son maximum ; le mycélium présentait alors un diamètre défi- nitif de 8 cm. environ. Jamais dans ces cultures nous n'avons, observé de formation d'arbuscules, ébauches de la forme parfaite du Champignon. Au bout de 7 mois, nous avons extrait le mycélium d'une M. MOLLIARD ET C.-L. CATIN: == UTILISATION DE LA XYLANE. 129 culture, l'avons lavé à plusieurs eaux et desséché à des tempéra- tures s'élevant progressivement jusqu'à 105°; le poids sec ainsi obtenu était de 0 gr., 610. Les eaux de lavage du mycélium étaient ajoutées à la solution restant dans la fiole, on étendait d'eau jusqu'à un volume d'environ 300 centimètres cubes et on dissolvait le tout au bain-marie; on ajoutait ensuite de l'alcool à 95° en quantité suffisante pour précipiter toute la xylane demeu- rant inattaquée; on filtrait pour recueillir celte derniére, qu'on lavait à l'aleool et desséchait; on constatait qu'il ne restait plus que 2 gr. 380 de xylane; il en était par conséquent disparu 3 gr. 620; le rendement en présence de la xylane est donc de 0,010 : 5,020 — 0,11. Le liquide alcoolique filtré était concentré dans le vide et réduit à 100 centimétres cubes; il donnait trés nettement avec l'acide chorhydrique la réaction des pentoses, qui ne saurait étre due ici qu'à la formation de xylose. On n'obtient pascette réac- tion avec le liquide alcoolique provenant d'un traitement sem- blable effectué sur dela xylane contenue dans une fiole identique à la précédente, mais non ensemencée et servant de témoin; mais on observe alors une coloration rouge semblable à celle que donnent les hexoses. Nous avons ensuite dosé les quantités de sucres réducteurs qui existent avant et après l'action du Xylaria. Employant la méthode de С. BEnrnawp et évaluant les sucres réducteurs en glucose, nous avons trouvé au début 0 gr. 055 et à la fin 0 gr. 290, soit une augmentation de 0 gr. 235 représentant le xylose provenant de la transformation de la xylane et resté inuti- lisé. Pour nous faire une idée de la valeur alimentaire de la Xylane vis-à-vis de l'espéce que nous considérions, nous avons fait parallélement des cultures de comparaison sur amidon etsur glucose. A 100 centimètres cubes du liquide minéral précédemment employé nous avons ajouté 8 gr. d'amidon de riz desséché, formant ainsi un empois épais. Le développement était ici sen- siblement plus rapide que sur la xylane; le mycélium occupait un cercle de 8 centimétres de diamétre au bout d'un mois, époque à laquelle, sur la xylane, le diamètre n'était que de 4 cm.; blanc T. LV (SÉANCES) 9 130 SÉANCE DU 41 MARS 1910. sur les bords de la culture, le mycélium était alors devenu gris vers la région centrale et on commencait à voir apparaitre des arbuscules agrégés, disposés sur un cercle trés régulier d'environ 4 centimètres de diamètre. Six semaines après l'ensemencement, le mycélium occupait toute la surface du milieu nutritif (10 cen- timètres de diamètre), et à 2 cm. du bord commençait une couronne assez large occupée par de nombreux arbuscules noirs dans leur partie inférieure, blanes dans le haut, oü ils se bifurquaient assez communément, et mesurant environ 1,5 cm. de long. Le milieu présentait un commencement de liquéfaction vers la 6* semaine et était complétement fluide au bout de deux mois. En méme temps que nous arrétions la culture sur xylane, nous avons évalué le poids sec du mycélium produit sur l'amidon; il était de 1 gr. 716. Le liquide ne présentait plus la réaction de l'amidon vis-à-vis de l'iode; il était également sans action sur la liqueur de Fehling : l'utilisation avait été compléte; le rende- ment était done de 1,716 : 8— 0, 21, soit le double de celui que nous avons observé pour la xylane. Les cultures sur glucose se comportent d'une manière ana- logue à celles qui précédent; le milieu employé consistait en 100 cm. du méme liquide minéral auquel on ajoutait 5 gr. de glucose desséché et 10 gr. de gélatine. Le mycélium progresse ауес la méme vitesse que sur l'amidon et on aperçoit déjà au bout d'un mois de nombreux arbuscules disposés suivant une couronne; ils sont plus pressés les uns contre les autres, mais restent beaucoup plus courts, sans jamais se bifurquer; ils ont la ` forme d'une massue assez épaisse, ne dépassant pas 0,5 cm. de long. La gélatine commence à se gélifier au bout de 5 semaines et le milieu est complètement liquide à la fin du 2° mois. Le liquide de culture, auquel on ajoutait les eaux de lavage du mycélium, et qu'on déféquait par l'azotate mercurique à 40 p. 100, pour le débarrasser de la gélatine et de ses produits de digestion, ne contenait plus, à la fin de l'expérience, queOgr. 201 de glucose; le poids du mycélium était de 1 gr. 748, ce qui correspond à un rendement de 1,748 : 4,8 — 0,36. Ajoutons que des semis effectués sur gélose n'ont donné lieu à aucun développement du Champignon. L. VERGUIN. — UN GENÉT HYBRIDE. 131 Il résulte done de cette première série d'expériences que la xylane est une des substances constitutives de la membrane lignifiée qui est capable d’être hydrolysée par le Xylaria et de fournir à celui-ci le carbone nécessaire à son développement, mais que d'autre part le rendement en mycélium sec obtenu avec cette substance est assez faible; si on définit ce terme comme le rapport existant entre le poids sec du mycélium et la quantité de substance utilisée et qu'on le fasse égal à l'unité pour la xylane on trouve en effet qu'il est égal à 2 pour l'amidon et à 3,3 pour la solution gélatinée de glucose, les cultures étant dans tous les cas arrêtées au bout de 7 mois, alors que le mycélium parait étre arrivé depuis longtemps à son maximum de développement. Si on calculait comme rendements les rapports des poids secs de mycélium aux quantités de substances mises à la disposition du Champignon les écarts deviendraient encore plus grands, car les rendements seraient entre eux comme les nombres 1 — 2,8 et 4,6 Les caractères morphologiques présentés par les cultures montrent aussi, par l'absence de toute formation d'arbuscule sur le milieu à base de xylane, que celle-ci, bien qu'utitisée, ne parait pas suffisante pour assurer le développement complet du Champignon. Lecture est donnée de la communication suivante : Un Genét hybride; PAR M. Lovis VERGUIN. La structure particulière de la corolle papilionacée, l'inclusion fréquente du verticille staminal dans la carène étroitement fermée, semblent étre une des causes les plus probables de la rareté des produits croisés observés jusqu'ici dans la famille des Légumineuses. Si l'on se limite seulement à la flore de la France, on sait que pendant la majeure partie du siècle dernier on n'a connu qu une seule plante hybride de cette importante famille, le Medicago varia, publié par Tuomas ре Maurvs en 1792. Et encore peut-on admettre que cette plante, issue de l'union des M. falcata et sativa, 132 SÉANCE DU 14 MARS 1910. n'a pu se reproduire et se maintenir jusqu'à nous que grâce à l'intervention de l'homme qui, par la culture, a répandu par- tout l'un des parents. Il faut arriver jusqu'en 1882 pour voir apparaitre Ornithopus Martini Giraudias, puis successivement Trifolium Bertrandi (1899) et Neyrauti Rouy, Vicia Marchandi Gillotet Rouy. Au total, cinq hybrides dans une famille qui comprend en France environ 340 espéces, et c'est, à notre connaissance, à peu prés tout. Aussi faut-il attribuer une importance toute particulière à la trouvaille que fit l'hiver dernier, en parcourant, les yeux à terre, la Montagne-Noire, un botaniste à qui la science est rede- vable de tant de belles découvertes dans les Cévennes et dans les Pyrénées, M. l'abbé Sovri£. Notre confrére venait de rencontrer pour la premiere fois dans cette haute région du département de l'Hérault, l'arrondissement de Saint-Pons, échappée dans sa plus grande partie aux investi- gations de Lorer, des touffes serrées du Genét de Villars, lorsque s'offrità ses yeux, non loin des épines rébarbatives du Genista Scorpius, un singulier arbrisseau. Avec ses rameaux couchés, enchevétrés, verts blanchâtres, et portant cà et là des épines arquées, ce Genét parut à M. Sour, malgré l'absence de fleurs, nettement intermédiaire aux Genista Scorpius et Villarsii. Des recherches ultérieures, exécutées sur place en compagnie de MM. Coste, Mauri ! et Sourtié, ne nous laissèrent aucun doute sur l'origine hybride de notre plante. Bien que les parents présumés appartiennent а la méme section selon GRENIER et Gopnox (Eugenista Gr. Gd.), ou à deux sections voisines suivant M. Rouy (Sect. ix Scorpius, Sect. x Subinermes. Rouy, Fl. Fr. tome IV), ils offrent à première vue de telles diffé- rences, ils constituent deux espéces si distinctes, quela présence entre eux d'un individu intermédiaire ne peut s'expliquer que par l'hybridité. Au moment de notre récolte, le 25 mai 1909, le G. Scorpius 1. M. le Chanoine MARTIN, directeur d'institution et professeur de sciences physiques et naturelles, qui a bien voulu s'intéresser à nos recherches et à qui nous sommes heureux de dédier ce nouvel hybride. L. VERGUIN. — UN GENÉT HYBRIDE. 133 était en pleine fleur ainsi que l'hybride; le G. Villarsii com- mencait à peine à ouvrir ses corolles. L'hybride, remarquable par son aspect vigoureux, couvrait le sol de ses rameaux décom- bants sur un cercle d'environ 0 m. 50 de diamétre. Voici sa description : GExisra Мактіхи Verguin et Soulié : G. Scorpius L. >< G. Villarsii Clem. Fleurs inodores, assez ouvertes à la floraison, le plus souvent soli- taires, quelquefois géminées, rarement ternées, insérées sur des tuber- cules à l'aisselle des feuilles et formant ainsi une inflorescence en grappe simple assez lâche et feuillée. Pédicelles égalant le tube du calice et munis au sommet de deux pelites bractéoles. Calice velu, à poils étalés-dressés, à lèvres égales, la supérieure à lobes triangulaires-aigus, l'inférieure à dents lancéolées-linéaires aiguës. Étendard velu-soyeux, égalant la carène. Ailes oblongues, plus courtes que la carène. Carène velue-soyeuse, obtuse et droite. Pollen irrégulier, abortif. Jeunes gousses velues-soyeuses !. Feuilles couvertes sur les deux faces de poils blancs étalés-dressés, unifoliolées, brièvement pétiolées, petites, étroites, linéaires-aigués, munis à la base du pétiole de deux stipules faiblement spinuleuses, insérées sur des tubercules. Tige épaisse, tortueuse, couchée, à rameaux décombants, làchement enchevétrés, formant un buisson étalé, diffus, tous spinescents au sommet, munis surlout à la base d'épines latérales étalées, faibles ; jeunes rameaux velus d'un blanc verdátre. Montagne-Noire, entre les hameaux de Pardailhan et de Capujol, dans la commune de Pardailhan (Hérault) sur le calcaire silurien. Altitude 660 m. Coste, осиё et VERGUIN 25 mai 1909. Les rapports du Genista Martini avec ses parents peuvent étre ainsi résumés : Du G. Scorpius, il a l'inflorescence làche, les rameaux laté- raux stériles étalés-incurvés épineux au sommet et les pédicelles pourvus de stipules. Ces caractères manquent dans le G. Vil- larsii. De ce dernier, le G. Martinii tient les fleurs inodores, la 1. M. Sopug a constaté, le 14 juillet 1909, que toutes les gousses avaient avorté et jonchaient le sol, sans qu'aucune fût arrivée à un développe- ment complet. 134 SÉANCE DU 11 MARS 1910. villosité des rameaux, du calice, de la corolle, et de l'ovaire, le port diffus et décombant, la grandeur du calice, d'un tiers plus grand que celui du Genista Scorpius; enfin, comme dans le G. Vil- larsii, les fleurs de l'hybride sont généralement solitaires à l'ais- selle des feuilles, insérées sur des tubercules. Ces fleurs, trés odorantes et trés ouvertes à la floraison, avec étamines longuement saillantes dans le G. Scorpius, sont au con- traire inodores dans la G. Villarsii. Le G. Martinii a desfleurs inodores mais assez ouvertes, avec des étamines la plupart saillantes. En outre, si notre hybride est un Genét épineux, ses épines sont plus rares, plus gréles et plus faiblement piquantes que celles de son redoutable ascendant, le G. Scorpius. La constitution irrégulière, abortive du pollen, la dessiccation et la chute prématurée des jeunes gousses, le port vigoureux de larbrisseau constituent enfin un ensemble de signes générale- ment considérés comme caractéristiques de l'hybridité. M. Lecomte prie M. Prillieux de vouloir bien le rempla- cer au fauteuil de la présidence et fait la communication ci-après : Sur le dimorphisme des fleurs chez les Hevea; PAR M. HENRI LECOMTE. L'existence simultanée de plusieurs sortes de fleurs, dans une méme inflorescence, est un fait trés connu, et ces différences peuvent se manifester dans la grandeur, dans la forme, dans la couleur et méme dans le sexe. Il suffit d'ailleurs d'examiner un capitule d'une Composée du groupe des Radiées, pour voir que les fleurs du pourtour se montrent trés différentes de celles du centre. Un fait de méme nature peut étre constaté chez plusieurs Cru- ciféres, dont les fleurs du pourtour de l'inflorescence possèdent parfois une corolle asymétrique plus grande que celle des fleurs du centre. D'autre part, on sait aussi que les fleurs péloriées de la Digi- tale se montrent exclusivement au sommet de l'inflorescence. Н. LECOMTE. — SUR LE DIMORPHISME DES FLEURS CHEZ LES HEVEA. 135 Nous avons eu l'occasion de constater le méme fait sur un plant de Gentiana nivalis L., dont toutes les fleurs péloriées se trouvaient situées sans exception au sommet des inflorescences. Bien mieux, les fleurs paraissant complètement semblables, les fruits qui en proviennent peuvent présenter, suivant la situa- tion des fleurs, des différences notables; et on sait que chez le Caféier, par exemple, les fleurs de l'extrémité des branches pro- duisent souvent une graine unique, alors que les autres en con- tiennent réguliérement deux. C'est surtout chez les plantes à fleurs unisexuées que le fait se présente avec le plus de netteté. Dans sa belle Monographie des Urticées, WEppELL (1846) a montré que, dans la plupart des genres de cette famille, les fleurs femelles possèdent un pédicelle continuant directement le pédon- cule, alors que chez les fleurs mâles, chaque pédicelle présente habituellement une articulation permettant à la fleur de se déta- cher facilement et d'étre emportée par le vent à un moment donné. Le cas spécial sur lequel nous désirons appeler aujourd'hui l'attention de la Société botanique de France est fourni par des Euphorbiacées, et en particulier par des plantes du genre Hevea. Les principales espéces de ce genre que nous avons eu l'occa- sion d'examiner sont les Hevea similis Hook., H. Spruceana Müll. Arg., H. brasiliensis Müll. Arg., H. guyanensis Aubl., H. pau- ciflora Müll. Arg., H. rigidifolia Müll. Arg., H. confusa Hemsl. Chez ces diverses espèces, l'inflorescence présente la forme générale d'une grappe; mais, dans chaque ramification et à l'ex- trémité, les fleurs constituent des cymes unipares. Or un examen, même superficiel, montre que les fleurs de chaque inflorescence sont de taille trés différente. Celles des extrémités sont les plus grandes; les fleurs latérales sont nota- blement plus petites. Les botanistes ont observé cette différence de taille depuis longtemps et on la trouve indiquée, pour la plupart des espèces citées plus haut, dans les cones Plantarum de Hooker (pl. 2570, 2571, 2573, 2574, 2516); d'autre part dans Bere et Ѕснмрт (figure reproduite par Pax n° 47 in Engl. et Prantl), pour l'espéce H. guyanensis Aubl. Si l'on vient, chez ces diverses espèces, à examiner les grandes 136 SÉANCE DU 11 MARS 1910. fleursterminales, on constate qu’elles sont exclusivement femelles; que d'autre part leur pédoncule, dépourvu de toute articulation, se continue directement par l'axe qu'elles terminent. Au contraire les fleurs latérales sont notablement plus petites, exclusivement màles et pourvues d'un pédicelle articulé. Sur un exemplaire de l Hevea confusa Hemsl., nous avons cons- taté que les fleurs femelles, situées au sommet de l'inflorescence ou de ses ramifications principales, mesurent jusque 7-8 mm. de long, qu'elles sont assez longuement atténuées à leur base pour se continuer par un pédoncule épais et enfin que les pédoncules sont dépourvus de toute articulation. Il est vrai que le périanthe peut se détacher d'une piéce, par une section annulaire et que cette incision peut, à bon droit, étre considérée comme l'ana- logue d'une articulation; mais ici c'est le périanthe et non le pédicelle qui est articulé. Les fleurs latérales, beaucoup plus petites, ne dépassant pas 3 mm. de long et couvertes de poils plus serrés, sont toutes des fleurs mâles et elles possèdent, vers le milieu du pédicelle, une ` articulation trés nette, marquée par un changement de couleur et de pilosité. C'est en ce point qu'elles se détachent. Les plus petites ramifieations portent parfois à leur sommet des fleurs un peu plus grandes que les fleurs máles ordinaires, mais possédant toujours une articulation; ces fleurs, intermédiaires par leur taille, sont des fleurs máles. Chez l Hevea Spruceana Benth., l'inflorescence comprend un axe principal axillaire d'une feuille tombée, avec des ramifi- cations portant des cymes latérales triflores et une fleur ter- minale. Chacune de ces petites cymes latérales comprend 3 fleurs exclusivement mâles; celle qui occupe la position médiane se montre parfois un peu plus grande que les deux autres; mais elle est mâle comme ses deux voisines. Cette cyme, née à l'aisselle d'une bractée caduque, se modifie parfois en apparence, par la soudure des pédicelles sur une cer- taine longueur. Chacun de ces derniers présente, à environ 1 mm., 5 de la dilatation du calice, une articulation parfai- tement marquée et dont la présence se manifeste par un chan- gement de couleur et de pilosité. Quand ces fleurs mâles se Н. LECOMTE. — SUR LE DIMORPHISME DES FLEURS CHEZ LES HEVEA. 137 détachent, c'est exclusivement au niveau de cette articulation que se fait la rupture. C'est Попе une disposition éminemment favorable à la dissémination, par le vent, des fleurs mâles et par conséquent du pollen qu'elles produisent. Au contraire, l'extrémité de l'axe (axe principal ou ramifica- tions latérales del'inflorescence) est occupée par une fleur unique, beaucoup plus grande que les autres et exclusivement femelle. Cette fleur a son pédicelle qui se continue directement par l'axe de l'inflorescence, sans aucune articulation et, par suite de cette disposition spéciale, le fruit provenant de cette fleur femelle ne sera pas exposé à se détacher prématurément, comme le font les fleurs mâles. Il résulte donc de ce que nous venons d'exposer queles fleurs terminales de l'inflorescence, chez! Hevea Spruceana Benth., et chez les autres espéces du méme genre signalées plus haut, se montrent très différentes des fleurs latérales : 1° par les dimensions; 2° par le sexe; 3° par l'absence d'articulation dans le pédicelle. Il existe donc chez ces plantes un dimorphisme des fleurs inti- mement lié à la position que les diverses fleurs occupent dans l'inflorescence. Chez UH. brasiliensis Müll. Arg.', nous avons retrouvé la méme disposition ; mais les cymes latérales se compliquent et comprennent parfois plus de trois fleurs mâles articulées. Nous avons eu l'occasion de reconnaitre les mêmes caractères de l'inflorescence et des fleurs chez les Jatropha olivacea Müll. Arg., J. Curcas L., J. latifolia Pax, Micrandra elata Müll. Arg. La coanaissance de tels faits n'est pas seulement intéressante au point de vue du dimorphisme des fleurs. Il est incontestable que d'autres conclusions pourront paraitre justifiées et que l'arti- culation du filet des étamines, chez nos Euphorbes indigènes, peut étre rapprochée de l'articulation constante du pédicelle des fleurs mâles chez les Hevea. Chacune des étamines de nos Euphorbes a pu étre considérée comme une fleur màle réduite à une étamine, et ce que nous prenons pour son filet compren- drait à la fois une partie correspondant à un pédicelle floral (articulé) et uneautre appartenant en propre à cette fleur. On voit 1. Voir HookER's Icones Plantarum, n° 2574, fig. 4. Le dessinateur а représenté quelque chose de semblable à une articulation. 138 SÉANCE DU 11 MARS 1910. par conséquent que la constatation de la présence d’une articu- lation sur le pédicelle des fleurs mâles chez les Hevea et dans d'autres genres de la famille des Euphorbiacées constitue un argument de plus en faveur de la théorie qui fait des prétendues fleurs d'Euphorbe de véritables inflorescences condensées. Ce que nous avons voulu montrer par cette Note, c'est que ce dimorphisme, entièrement lié à la situation des fleurs dans linflorescence, est un fait général dans le genre Hevea et qu'elle n'intéresse pas seulement la fleur elle-méme, mais encore l'axe méme qui porte cette fleur. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE WARMING (Euc.). — Ericineæ (Ericaceæ, Pirolacee, Morphology and Biology) (Structure and biology of Arctic Flowering plants 1). Extrait de Meddelelser om Grónland, XXXVI. M. WanuiNc a consacré 71 pages à cet intéressant sujet qui ne pouvait mieux étre traité que par ce botaniste. En effet, en 1884 et 1885 il a exploré l'Ouest du Groenland et le Finmark, prenant ainsi un contact répété avec les terres polaires. Ses observations avaient déjà été écrites en danois, mais avaient été d'un faible usage aux botanistes étrangers, et c'est ce qui engage l'auteur à les publier, augmentées en anglais. Les especes suivantes ont été observées, décrites et figurées au double point de vue de la morphologie et de la biologie : Andromeda polifolia, Arctostaphylos alpina, A. Uva- Ursi, Cassiope hypnoides, C. tetra- gona, Ledum palustre, Loiseleuria procumbens, Lyonia calyculata, Phyllodoce cærulea, Pirola minor, P. uniflora, P. rotundifolia, P. secunda, Rhododendron lapponicum, Vaccinium Myrtillus, V. Oxycoccos, V. uliginosum, V. Vitis-Idæa. Pour chacune de ces espèces, on trouvera une bibliographie biolo- gique importante, la description du port, de la durée des feuilles, de linclinaison des branches, de la formation et position des rejets, des racines, de la croissance et de la durée des branches, du renouvellement de l'appareil végétatif. Des renseignements sont fournis sur l'âge mini- mum de la plante à sa floraison, sur les feuilles ou écailles protectrices des bourgeons, sur l'abondance des fleurs et l'alternance des inflores- cences riches ou pauvres, surla position des pédoncules et pédicelles, leur durée, sur la succession des rameaux végétatifs aux rameaux floraux. Les caractères sexuels ne sont pas négligés davantage : fleurs protogynes ou homogames, époque de la fécondation, formes de la fleur, des éta- mines et du pistil, autofécondation ou fécondation croisée d'un individu à l'autre, organes qui peuvent faire conclure à l'une plutôt qu'à l'autre, insectes pollinisateurs, nature du fruit et dissémination. Les dessins de l'auteur (44 figures d'analyses) rendent encore plus clair le texte simple et concis dans sa précision. GAGNEPAIN. 140 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. WARMING (Euc.). — Saxifragacee. Morphology and Biology. 1909, méme recueil, pp. 171-236. Après le précédent travail de M. Wanwrxa ont été publiés : Biological anatomy of the leaves and stems (Ericineæ) par Н. E. PETERSEN; Dia- pensiaceæ par le méme auteur; Empetraceæ par A. Mentz. Les Saxifra- gacées forment donc la 4° Note de cet ensemble sur la structure et la bio- logie des Phanérogames arctiques. Les espèces étudiées ici sont : Saxi- fraga aizoides, S. Aizoon, S. cernua, S. flagellaris, S. groenlandica, S. hieracifolia, S. Hirculus, S. nivalis, S. oppositifolia, S. rivularis, S. stellaris, S. tricuspidata, Chrysosplenium alternifolium et var. tetrandrum. C'estle méme plan et le méme esprit que pour les Ericinées. 40 figures de M. Wanuiwa illustrent le texte. GAGNEPAIN. TRELEASE (W.). — The Mexican Fiber Agaves known as Zapupe. — Transact. Acad. Sc. of St-Louis (mai 1909), XVII, n» 3, pp. 29-37, 6 pl. en similigravure. M. TRELEASE décrit en anglais les espèces nouvelles suivantes : Agave Zapupe, A. Lespinassei, A. Endlichiana, A. aboriginum, A. Deweyana. C'est d’après la forme et la coloration des épines termi- nales et latérales des feuilles que l'auteur caractérise et distingue ses espèces. Gc BRITTON (N.-L.) and ROSE (J.-N). — The genus Cereus and its allies in North America. — Contrib. U. S. National Herbarium, XII, part 10, pp. 418. Plusieurs nouveautés sont décrites. Citons : Zathburnia n. gen. détaché du genre Cereus; Cephalocereus bahamensis, C. Bakeri, C. columbianus, C. keyensis, C. Maxonii, C. Millspaughii, C. Palmeri, C. sartorianus, Pachycereus grandis, Nyctocereus (g. nov. partie du genre Cereus), Lemaireocereus (g. n.), L. Treleasii, Lophocereus (g.n.), Peniocereus (g. n.) Hylocereus (g. n.), Selenicereus (g. n.), S. Prin- glei, Weberocereus (g. n.), Werchleocereus (g. n.), Acanthocereus (g. n.), Leptocereus (g. n.), Heliocereus (g. n), Wilcoaia (g. n.), Berge- rocactus (g. n.). Les planches 61-77 représentent en simili des photogra- phies des espèces d’après nature. Tous les genres créés dans cette Note sont décrits en anglais; la plupart ont été séparés du genre Cereus, mais les auteurs ne donnent point les raisons de l'autonomie qu'ils leur accordent et, si l'on compare les descriptions de deux genres voisins, on ne voit pas facilement, si méme on le voit, par quel caractere saillant ils se distinguent. On aime- rait à trouver une clef des genres et un tableau analytique des espèces dans chacun d'eux : cela serait utile au déterminateur et aurait peut- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. E 144 être évité aux auteurs des créations de noms nouveaux qui ne paraissent pas toujours justifiés completement. Gr: ROSE (J.-N.). — Five new species of Crassulaceæ from Mexico. Même recueil, pp. 439-440, avec pl. 77-81 en similigravure. Les espèces nouvelles sont les suivantes, toutes figurées sans analyse : Echeveria bifurcata, Ё. trianthina, Sedum allantoides, S. compressum, Villadia laevis. G. COULTER (J.-N.) and ROSE (J.-N.) — Supplement to the Mono- grah of the North american Umbelliferæ. — Même recueil, pp. 441- 451, avec 2 pl. au trait. У Dans ce supplément à la Monographie des Ombellifères de l'Amérique du Nord, on trouve les nouveautés suivantes : Carum Garettii, Ptilim- nium missouriense, Pt. texense, * Ligusticella (g. n.) Eastwodæ, Orum- bella (g. n.) Macouni nom. nov., Angelica dilatata, * Pseudocimopterus Tidestromii, Cogswellia simulans. Les espèces marquées d'un * sont figurées dans les 2 planches. С, COLLINS (G.-N.). — Apogamy in the Maize plant. Même recueil, pp. 453-455, avec 2 planches en simili. Intéressant cas tératologique qui n'est autre chose qu'un accident, assez fréquent dans les cultures, de viviparisme, les fleurs mâles de la base de l'inflorescence se transformant en plantules. C'est ce qui existe si souvent dans le Poa bulbosa, dans l'Allium, etc. G. HUBER (р> J.. — Materias para a Flora amazonica. Plante Duckeanæ austro-guyanenses. — Boletim do Museu Geeldi, V (1908), pp. 294-436. А. "оске, étant envoyé comme entomologiste par le Musée Geldi, a visité la rive droite de l'Amazone dans la province de Para et remonté la riviere Marpuera presque jusqu'à la Guyane. Chemin faisant il a récolté des plantes dont le très actif et expérimenté botaniste Huser nous donne la liste raisonnée. Citons seulement les nouveautés : Sagittaria amazonica, Rhynchospora denticulata, Abolboda gracilis, Vanilla Duckei, Epi- dendrum Mapueræ, Piper nigrispicum С. DC., P. durilignum C. DC., Sarocea castaneifolia, S. dentata, Sahagunia racemifera, Perebea paraensis, P. Lecointei, Olmedia (?) caloneura, Ol. obliqua, Heisteria subsessilis, H. micrantha, Polygonum incanum (nom. nov.), Coccoloha Pichuna, Ruprechtia obidensis, R. macrocalyx, Pisonia obtusiloba, P. breviflora, P.subcapitata, P. Duckei, P. stellulata, Neca paraensis, Ano- 142 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. na angustifolia, Duguetia flagellaris, D. cadaverica, Iryanthera gran- diflora, Г. paraensis, Licania laurifolia, L. parvifolia, L. parinarioides Couepia Duckei, C. pauciflora, Rourea Duckei, R. amazonica, Connarus negrensis, Inga Duckei, Pithecolobium Duckei, Acacia alemquerensis, Mimosa Duckei, Cynometra longifolia, Hymenæa parvifolia, H. oblon- gifolia, Tachigalia macrostachya, T. grandiflora, Macrolobium cam- pestre, Swarlzia Duckei, S. obscura, S. racemulosa, Ormosia trifolio- lata. Amphiodon (n. gen.) effusus, Pterocarpus amazonicus, Clitoria obidensis, Dioclea densiflora, D. macrantha, D. fimbriata, D. macro- carpa, Saccoglottis Duckei, Erythroxylon filipes, E. Duckei, E. recur- rens, E. trinerve, E. cordato-ovatum, E. alemquerense, Е. lenticel- losum, E. Mapueræ, Fagara caudata, Ravenia amazonica, Hortia Duckei, Rhabdodendron Duckei, R. paniculatum, R. longifolium, R. Arirambæ, Protium Duckei, Protium cordatum, Guarea Duckei, G. bilocularis, Trichilia tenuiramea. GAGNEPAIN. ҒАКК(Еытн М.). — Contributions to a Catalogue of the Flora of the Canadian Rocky Mountains and the Selkirk Range. — Contrib. Bot. Labor. of Univ. of Pennsylvania, III (1907), 88 pages et une carte. La chaine Selkirk est comprise dans la boucle de la riviere Colombia qui est l'affluent le plus septentrional de l'Orégon; elle se trouve done à l'ouest du mont Hooker, qui appartient aux Montagnes Rocheuses cana- diennes, et c’est cette région montagneuse que Miss Edith FarR a visitée en 1904 et 1905 et dont elle nous fait connaitre la flore. Elle a profité du chemin de fer canadien du Pacifique (Canadian Pacific Railway) pour explorer ces régions peu connues des Montagnes Rocheuses qui sillonnent la partie occidentale et méridionale du Canada. L'altitude se hausse jus- qu'à 3300 mètres, et les neiges éternelles s'y rencontrent cà et là. Mais de l'attitude de 2000 mètres à celle du Mont Victoria (4 000 mètres) il y a une différence, et l'auteur dans sa Préface (trop courte au gré du lecteur) décrit les principaux caractères des localités les plus importantes ` Dauf, Glacier, etc. 80 pages du travail sont consacrées à l'énumération métho- dique des espèces observées au nombre de 763, sur lesquelles il faut compter 278 Ptéridophytes. Les familles les mieux représentées sont les Composées (106 espèces), Graminées (61), Cypéracées (58), Cruci- feres (46), Rosacées (43), Saxifragacées (36), Renonculacées (34), Scro- fulariacées (26), Salicacées (22). G. MARIGNONI (Giuseppe Bruxo). — Nota sulla mancanza di endos- perma negli ovuli di Cacao e su alcune anomalie dei frutti e dei semi. [Sur l'absence d'endosperme dans les ovules du Cacao, et sur REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 143 quelques anomalies des fruits et des graines], 8 p. et 1 pl., Pavie, mars 1908. Dans les ovules d'un Theobroma Cacao cultivé dans les serres du jardin botanique de Pavie, il n'y avait pas d'endosperme; la membrane argentée qui entoure lembryon et s'insinue dans les plis est le péri- sperme. Le tissu nucellaire, au lieu d'étre réabsorbé par le sac embryonnaire, augmente après la fécondation et occupe peu à peu toute la cavité du sac embryonnaire. Cette néoformation se comporte comme l'endosperme des autres plantes, bien qu'elle ne dérive pas du noyau secondaire du sac embryonnaire. On trouvait aussi, parmi les graines normales, un certain nombre d'autres semences plus petites des deux tiers, puis d'autres encore dont la radicule faisait une saillie de 10 à 15 millimetres. Ces plantules donnèrent des individus normaux. L'auteur attribue la présence de ces anomalies à la température trop basse (20° en moyenne) de la serre dans laquelle les fruits s'étaient développés. Е. GuÉGUEN. MARIGNONI (Giuseppe. Bruxo). — Micromiceti di Schio [Micro- mycètes de Schio, première contribution à la flore mycologique de la province de Vicence]. [nst. royal de Botanique de Padoue, Juin 1909, 32 p., 2 fig. texte. Ce Mémoire débute par un exposé historique des recherches anté- rieures sur la flore de cette province, avec listes des Champignons déjà signalés. Les espèces observées par M. Manicwowi sont au nombre de cent, dont deux nouvelles : Phoma Rubi sur branches mortes du Rubus, cæsius, L., et Helminthosporium Cynodontis, sur feuilles sèches du Cynodon Dactylon Pers. E G Annali di Botanica, vol. VII, fasc. 4, 30 Octobre 1909. Ce fascicule contient les Mémoires suivants : Pucris: (Michele). — Contribuzione allo studio della traspirazione nelle piante sempre verdi (Contribution à l'étude de la transpiration chez les plantes toujours vertes]. — p. 517-616, 1 pl. Dans sept espèces de Lauracées examinées, la feuille a une structure presque xérophytique; les principaux procédés de défense contre la dessiccation sont la cutinisation des membranes, l'épaississement du tissu palissadique, la présence ou la diffusion d'idioblastes oléiferes et mucipares, la structure spéciale de l'appareil stomatique. Les longues 144 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cellules palissadiques serviraient à diminuer l'intensité de la transpira- tion, les huiles volatiles anesthésieraient faiblement le protoplasma, ou fonctionneraient comme régulateurs thermiques, les zones d'air chargées de vapeurs essentielles agissant comme écrans adiathermanes; enfin les mucilages seraient une réserve d'eau. Les mouvements (ouverture et fermeture) des stomates semblent étre principalement soumis aux influences intrinsèques (absorption d'eau plus ou moins considérable, activité physiologique plus ou moins grande de l'absorption et de la circulation du liquide dans la plante). L'appareil de GARREAU, appliqué aux feuilles de diverses Lauracées, а démontré que la transpiration de la face inférieure de la feuille croit de décembre à avril, un peu moins d'avril à juin. Pour la face supérieure, les quantités transpirées, tantót varient concurremment avec celles de l'autre face, tantót demeurent à peu prés stationnaires toute l'année, sauf d'avril à juin où l'on constate un accroissement. La période de plus grande transpiration des Lauracées étudiées a son minimum dans la saison la plus froide et la plus sombre (de fin décembre à la première décade de janvier), elle croît ensuite durant le printemps pour diminuer encore dans les plus fortes chaleurs de l'été, et redevenir active, bien que plus irrégulièrement, à l'automne. Rossi (Gino de). — Studi sul microrganismo produttore dei tuber- coli delle Leguminose. [Étude sur le кызл AE producteur des tubérosités des Légumineuses]. Zbid., p. 617-52, 1 pl. et p. d 1 fig. texte. L'auteur pense que l'on a souvent cultivé comme Bacillus vadicitóla Beijerinck des impuretés de la surface des racines, d’où les divergences des résultats observés. En ensemencant aseptiquement le contenu des nodosités, on obtient parfois un Bacille à développement rapide, qui serait une impureté ; les colonies du Bacillus radicicola ne sont visibles qu'au microscope après cinq ou six jours. Les cultures de Moore et BoTTOMLEY, par exemple, sont absolument à rejeter, ne contenant pas le vrai Bacille. Les cultures de nitrogene de HrrTNER sont bien celles du Bacille radicicole, et provoquent bien l'apparition des nodosités, à moins de contamination aecidentelle. ll en a été de méme de celles obtenues par l'auteur en partant des nodosités. Toutefois, ces cultures se sont montrées incapables de fixer l'azote atmosphérique. Bnuscur (Diana). — Contributo allo studio fisiologio del latice. [Contribution à l'étude physiologique du latex]. Zbid., p. 671-701. La composition du latex des Euphorbiacées varie, dans les Ficus Carica et Pseudo-Carica, avec la station de la plante, chose qui n'a pas lieu chez d'autres Euphorbacées. L'obscurité rend le latex plus clair et REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 145 plus transparent. Les matières albuminoïdes sont moins abondantes dans ces Ficus en janvier-mars, sous le climat de Rome. Les ferments protéo- lytiques sont une pepsine énergique (Ficus Carica, Pseudo- Carica), plus communément la trypsine (F. Carica, Pseudo-Carica, Euphorbia Lalhyris), ete.; la présure existe dans presque tous les latex. Les graisses des latex diminuent lors de l'autolyse. Quant à l'amidon qui manque dans les Ficus et est trés abondant dans les Æuphorbia, il n'a pas été possible d'en obtenir des variations de quantité. Le sucre réducteur augmente un peu durant les périodes de repos et disparait completement lorsque la plante est soumise à l'inanition. AcQUA (C.). — Su di una preleza ionizzazione prodotta dalle foglie delle Conifere. [Sur une prétendue ionisation produite par les feuilles des Coniferes], Zbid., р. 703-705. Effectuées à l'aide d'un électroscope à feuille d'aluminium très sensible, les expériences de l'auteur l'amenent à nier l'existence de radiations émises par ces végétaux et capables de provoquer l'ionisation de l'air et la décharge de l'électroscope. CaranO (E.). — Su una doppia colorazione per mettre in evidenza la cellulosa е le sostanze pectiche della membrana cellulare vegetale. [Double coloration de la cellulose et des composés pectiquesj. /bid, p. 707-708. Méthode consistant à faire d'abord cristalliser la cellulose par le pro- cédé de Gizsox, puis à colorer par le rouge-congo (15 minutes) et l’hématoxyline de DELArrgLD (5 minutes). Les cristaux de cellulose sont orangés ou rosés ` les parois cellulaires pectiques sont violettes. AvETTA (C.). — Avanzi vegetali rinvenuti nella terra della palafitta di Perma [Débris végétaux de la terre de la palaffitte de Parme]. Zbid., p. 709-712. Ces débris appartiennent à des plantes variées, analogues à celles qui vivent de nos jours dans les mémes régions. BUTLER (E. J.). — The mulberry disease caused by Coryneum Mori Nomura in Kashmir, with notes on other mulberry diseases. [Maladie du Mürier causée par le Coryneum Mori dans la province de Cachemire, avec notes sur d'autres maladies du Mürier]. Memoire of the Depart. of Agric. in India, П, 8 Avril 1909, Риза. — 17 р. et fig. texte. Le Coryneum Mori Nomura existait probablement depuis longtemps dans la province de Cachemire, mais n'attira l'attention que vers 1906, où ses ravages dans les pépinières et les plantations furent considérables. Il attaque les petites branches, ordinairement près de la base, et les fait périr comme d'une sorte de brülure. Il végéte aussi en saprophyte sur T. LYH. (SÉANCES) 10 146 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les brindilles mortes qui couvrent le sol. Le traitement préconisé est l'émondage méthodique. Autres maladies décrites : Taches des feuilles (Septogleum Mori Lév. Briosi et Cavara); Mildew du Mürier (Phyllactinia corylea Pers. Karsten); Pourriture du tronc (Polyporus hispidus Bull. Fr.). F. GuÉGUEN. YORK (Haran Н.). — The Anatomy and some of the Biological Aspects of the « American Mistletoe », Phoradendron flaves- cens (Pursh) Nutt. [Anatomie et caractéristiques du « Gui améri- cain »]. (Bull. of the University of Texas, 120, série scientifique, 15 mars 1909, 31 pp. XIII, pl.). La dissémination des graines se fait exclusivement par les oiseaux; la croissance, trés rapide, coincide avec celle de l'hóte (Acacia, Orme, Mûrier), et se poursuit vraisemblablement durant tout l'été. C'est un parasite incomplet, abondamment pourvu de chlorophylle, et de structure essentiellement xérophytique. L'épaisseur du suber de certains arbres les met à l'abri des atteintes du Phoradendron flavescens. Les espèces qu'il attaque ont le plus souvent leurs branches trés déformées; parfois des rameaux, ou méme l'arbre entier, succombent sous son influence. Le parasite est à son tour attaqué par les insectes perce-bois, qui de proche en proche lesent la brauche-support, préparant ainsi les voies aux Champignons et aux Bactéries. En l'extirpant à temps, on peut limiter ses ravages. E G. ВАМВЕКЕ (Сн. Van). — Sur un œuf monstrueux de Mutinus caninus (Huds.) Fr. (Annales mycologici, VII, n° 5, 1909, pp. #18- 425, 3 pl. phot.). Deux exemplaires de Mutinus caninus s'étant développés côte à côte, le plus grand engloba l'autre, de manière à ce que celui-ci n'apparüt que sur les coupes longitudinales. Un troisième œuf, inclus à son tour dans le second et trés peu développé, se voyait aussi dans certaines sections. L'auteur, aprés avoir soigneusement décrit ce cas tératologique, le rapproche de ceux déjà connus et se livre à d'ingénieuses hypotheses concernant la destinée future de ces trois Mutinus. P. G. MAIRE (R.) et TISON. (A.). — La cytologiedes Plasmodiophoracées et la classe des Phytomyxinæ (Aun. mycol., VII, n° 3, 1909, pp. 226- 93, 3 pl.). Les Plasmodiophora Brassicæ Wor. et Sorosphæra Veronicæ REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 147 Schrót. sont les deux Plasmodiophoracées étudiées. Bien que le Soro- sphæra ait été longtemps considéré comme un Champignon filamenteux, il ne présente également qu'un plasmode. La division du noyau, pendant la phase schizogonique, est une mitose idiochromatique combinée avec une amitose trophochromatique. Pendant la phase sporogonique, il y a d'abord une mitose hétérotypique, suivie d'une seconde mitose homo- typique. La formation des spores a lieu sans conjugaison. On doit extraire des Plasmodiophorées les Plasmodiophora Апі Wor. et Pl. Elxagni Schrót.; ces deux espèces sont des Champignons filamen- teux, qui doivent se nommer Zrankiella Alni et Fr. Elæagni. L'orga- nisme qui vit en symbiose avec les tubercules radicaux des Légumineuses est de méme un Hyphomycète, que l'on doit nommer Phytomyxa Legu- minosarum (Frank) Schrôt. Le Tylogonus Agavæ Miliarakis est un produit de dégénérescence cellulaire comparable au Pseudocommis. Les Plasmodiophoracées sont un groupe distinct, intermédiaire entre les Sporozoaires et les Myxomycetes, et descendant plus ou moins directe- tement des Flagellés. La classe des Phytomyxinæ de SCHRÔTER est un groupe hétérogene, qui doit étre supprimé. EG KOMINAMI(K.). — Biologisch.-physiologische Untersuchungen über Schimmelpilze [Recherches biologiques et physiologiques sur les Moisissures]. (Journal of the College of Science, Univ. of Tokyo, XXVII, 5, 16 nov. 1909, 33 pp., 3 pl.). : L'auteur s'est proposé de poursuivre et d'étendre les recherches faites par HuwxcER (1899) sur l'hérédité des caractères acquis раг l'Aspergillus niger, dont plusieurs générations successives sont cul- tivées sur un méme milieu. Il a comparé ainsi les effets de la culture sur liquides de plus en plus concentrés en sel marin, ainsi que ceux de la culture en présence de différents toxiques (fluorure de sodium, acide phénique), et aussi l'influence, sur la longueur des conidiophores, des cultures successives faites à l'obscurité. La seconde partie du travail est consacrée à l'étude de la dilatation des conidies dans certaines solutions. Le Mémoire se termine par l'étude de la formation des zygospores dans le Mucor racemosus Fries. F. б Recueil des Travaux Botaniques Néerlandais, Т. VI, Nimègue, 1909, - F. E. Macdonald. Botntsen (1.). — A contribution Lo the knowledge of the flora of Anguilla [Contribution à la connaissance de la flore de l'ile Anguilla] (Antilles), pp. 1-36. 148 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. DE Јохсе (A.-E). — Canker of Cacao |Ghancre du cacaoyer]. Ibid., pp. 31-63, 1 pl. col. et 2 noires. Étude d'une maladie du Cacaoyer, observée à Surinam depuis plusieurs années, Elle est produite par une Mucédinée, le Spicaria colorans n. sp. Les inoculations à l'écorce et aux fruits sont demeurées sans résultat. — Le Spicaria est accompagné de divers saprophytes, Nectria striato- spora Zimm., №. coffeicola (?) Zimm. Le traitement consiste dans l'exci- sion des parties de l'écorce atteintes par le chancre. CosrEnus (J.-C.). — Raspberries on a bifurcate thalamus [Fraises à réceptacle bifurqué]. Zbid., pp. 63-66, 2 fig. texte. LEEUCWEN-REUNVAAN (Van W. et J.). — Beiträge zur Kenntniss der Gallen von Java [Recherches sur les Galles de Java]. /bid., pp. 61-91, Iph Étude complète, morphologique et anatomique, de galles produites sur V Erythrina lithosperma Miquel par un Diptère, l'Agromyza Erythrinz de Meyere; ces galles occupent le pétiole et la base du limbe des folioles. Zutsrpa (K.). — Kohlensáuretransport in Blättern [Transport de l'acide carbonique dans les feuilles]. /bid., pp. 99-206, 2 pl. et 1 fig. texte. Les expériences dont les résultats sont consignés dans cet important Mémoire ont porté sur plus de cinquante espèces. Un ingénieux dispositif expérimental, consistant à enfermer une partie du limbe sous une cloche reposaut sur un bain de mercure, l'autre partie restant au dehors, permet de mesurer la vitesse de transport du gaz dans la feuille. SCHOUTE (J.-C.). — Ueber die Verästelung bei monocotylen Baümen [Sur la formation de la structure astélique dans les arbres monocotylé- dones]. Zbid., pp. 212, 232, 1 pl. Dans un Hyphæne (H. thebaica?), la tige se bifurque dichotomique- ment, comme dans beaucoup de Cryptogames; ce cas de dichotomie est le premier connu dans les Phanérogames. JoxcE (А.-Е. ре) et Drost (A.-W.). — The Die back disease of Cacao trees and the « Brown rot » of Cacao fruits, caused by Diplodia cacaoi- cola. [La maladie mortelle des Cacaoyers et le rot brun des fruits causés par le Diplodia cacaoicola]. Ibid., p. 233-250, 2 pl. Les auteurs ont réussi à cultiver le Champignon sur décocté d'amandes de cacao à 2 p. 100 d'agar. On obtient aisément des pycnides, qui sont souvent confluentes; elles sont couvertes de poils comme celles des Chætodiplodia, се qui prouve que la présence ou l'absence de ces pilo- sités ne peut suffire à caractériser un genre. Les infections expérimen- tales tentées sur les cabosses encore fixées à l'arbre n'ont pas réussi, alors qu'elles sont couronnées de succès vis-à-vis des fruits cueillis. П REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 149 est vraisemblable que le Diplodia vit la plupart du temps en saprophyte ou ne s'attaque qu'aux fruits affaiblis. ` Роше (A.). — Neue Beiträge zur Flora Surinams. H [Nouvelles recherches sur la flore de Surinam]. bid., pp. 251-93. Espèces nouvelles : Myrosma polystachia, Oncidium Versteegianum, Stenorrhynchus goninensis, Apodanthes surinamensis, Bocagea Asbecki, Acrodiclidium coppenamense, Andira coriacea, Bauhinia Eilertsi, Guarea Gomma, Trichilia cuneifolia, Luhea rugosa, Quiina sylvatica, Marila saramaccana, Ernestia rubra, Mouriria Plasschaerti, Dipladenia surinamensis, Anguria Treslingiana. Е. GuoÉcurx. BONNET (En.). — Observations rétrospectives sur le Congrès de Vienne (1905), présentées sous forme de proposition pour le prochain Congrès de Bruxelles (1910). Paris, 1910. Broch. in-8. Cette Note, qui en six pages condense beaucoup d'idées, se préte mal à une analyse de quelques lignes. L'auteur, qui a une longue expérience des Congrès, critique — entre autres choses — le droit de vote et le mode de votation tels qu'ils ont été établis lors du Congrès de Vienne. La repré- sentation proportionnelle et la pluralité des voix accordées aux délégués n'ont été qu'un trompe-l' eil. Il est vraiment abusif de voir des Sociétés régionales ou locales s'occupant de Lettres, Sciences et Arts et dans les actes imprimés desquelles la Botanique ne figure que de loin en loin, parfois à plusieurs années d'intervalle, disposer de plusieurs voix, tandis qu'il n'en était accordé qu'une aux grands herbiers de Paris, Бени, Lon dres et autres capitales. Il nous parait difficile de ne pas reconnaitre la justesse de ces critiques. F. Camus. Botanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie, édité par А. Engler. Tome XLII, 1909. ENGLER (А.). — Beiträge zur Flora von Africa: XXXIV et XXXV, com- prenant les parties suivantes : MuscnrER (Reinhold). — Systematische und Pflanzengeographische Gliederung der afrikanischen Senecio-Arten (28 espèces nouvelles). — Pax (F.) : Euphorbiaceæ africanæ, IX (Sp. nov. : 3 Phyllanthus, 2 Cy- clostemon, 4 Cleistanthus, 7 Croton,1 Claoxylon, 2 Alchornea, 1 Has- skarlia, 2 Pycnocoma, 9 Tragia, 1 Plukenetia, З Jatropha, 1 Cepha- locroton, 3 Cluytia, 4 Sapium, 10 Euphorbia, 1 Synadenium , 4 Mo- nadenium). — PiLcER (R.) : Gramineæ africanæ, VIH (Sp. nov. 1 Phalaris, 2 Sporobolus, 4 Pogonarthria, 1 Eleusine, 1 Diplachne, 2 Eragrostis). — бив (Ernst) : Balsaminaceæ africanæ (Sp. nov : 150 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 27 Impatiens). — Krause (K.) : Rubiaceæ africanæ, П (Sp. nov. : 6 Ol- denlandia, 1 Pentas, 1 Mytragyne, 2 Chomelia, 5 Randia, 1 Tricalysia, 2 Plectronia, 2 Fadogia, 1 Pavetta, 2 Rutidea, 3 Psychotria, 2 Gru- milea, 1 Chasalia, 1 Uragoga, 4 Borreria, З Galium). — ENGLER (A.) : Olacaceæ (Sp. nov. : 3 Olax, 1 Ongokea, 5 Strombosia, 1 Strombosiop- sis, 1 Heisteria). — EwNcLER (A.) : Opiliaceæ africanæ (Sp. nov. : З Орша, 2 Hhopalopilia). — ENGLER (А.) : Octoknemataceæ africana (Sp. nov. : 2 Octoknema). — ENGLER (A.) : Icacinaceæ african: (Sp. nov. : 1 Leptaulus, 5 Raphiostyles, 1 Icacina, 3 Pyrenacantha). — ENGLER (A.) : Aizoaceæ (Sp. nov.: 14 Mesembryanthemum). — GURKE (M.) : Ebenaceæ africanæ, IH (Sp. nov. : 2 Maba, 13 Diospyros). — Perkins (G.) : Eine neue Gattung der Styracaceæ aus dem tropischen Afrika (Gen. nov. ` Afrostyrax Perk. et Gilg, sp. nov. : A. kamerunen- sis). — Pax (F.) : Euphorbiaceæ africanæ, X (Sp. nov. ` 1 Phyllanthus. 3 Drypetes, 2 Holstia (nov. gen.), 1 Alchornea, ^ Macaranga, 1 Neo- руспосота (nov. gen.), 1 Excæcaria, 3 Euphorbia). — ENGLER (А.) : Eine bisher in Afrika nicht nachgewiesene Pflanzenfamilie, Triuridaceæ (Sp. nov. : Sciaphila Ledermannii). [Les articles ci-après, jusqu'à la fermeture du crochet, font partie de : Neue Arten, auf der zentralafrika- nischen Expedition des Herzogs Adolf Friedrich zu Mecklenburg gesam- melt von J. Mildbraed. Erste serie. — ENGLER (A.) : Ulmaceæ (Sp. nov. : З Celtis). — ENcLER (A) und Krause (K.) : Loranthaceæ (Sp. nov. : 6 Loranthus, 2 Viscum). — Pax (F.) : Euphorbiaceæ (Sp. nov. : 2 Lingelsheimia [gen. nov.], 4 Cyclostemon, 4 Baccaureopsis [gen. nov.], 1 Mildbrædia (gen. поу.], 1 Claoxylon, 2 Erythrococca, 1 Al- chornea, 8 Macaranga, 2 Acalypha, 1 Pycnocoma, 4 Tragia, 1 Dichos- lemma). — Diis (L.) : Menispermaceæ (Sp. nov. : 6 Stephania, 1 Cissampelos). — GürkE (M.) : Ebenaceæ (Sp. nov. : 2 Maba, 1 Diospyros). — KRANZLIN (Fr.) : Orchidaceæ (Sp. nov. : 1 Disa, 1 Epi- pactis, 1 Zeuxine, 8 Polystachya, 1 Lissochilus, 9 Eulophia, З Bul- bophyllum, 4 Mystacidium). — BunnET (M.) : Tiliaceæ (Sp. nov. : 2 Grewia). — ENGLER (A.) : Ericaceæ (Sp. nov. : 1 Erica, 1 Philippia, 1 Blaeria). — ENGLER (A.) : Pittosporaceæ (Sp. nov. ` 3 Pittosporum)]. — Linpau (G.) : Acanthaceæ africanæ (Sp. nov. : 1 Thunbergia, 1 Syn- nema, 1 Hygrophila, 4 Mimulopsis, 1 Hemigraphis, 1 Haselhoffia, 4 Barleria, 2 Asystasia, 1 Rungia, 2 Duvernoia, 2 Justicia). — Ѕснӧм- LAND (S.) : Ueber einige Arten der Gattung Crassula des Berliner Her- barium (4 nov. sp). — ENGLER (A.) Ericaceæ africanæ (Sp. nov. : 1 Erica, 5 Blaeria, 5 Philippia). — Exczer (A.) : Pittosporaceæ africanæ (Sp. nov. : 4 Pittosporum). — ENGLER (А.) : Scytopetalaceæ africanæ, H (Sp. nov. : 1 Scytopetalum, 1 Oubanguia,2 Pierrina [nov. gen.]). — ENGLER (А.) : Podostemonaceæ africana Ш (Sp. nov. : 4 Ledermaniella ([nov. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 151 сеп. ], 4 іста). — Ехсікк (А.) : Malpighiaceæ africanæ, Ш (Sp. nov. : 1 Triaspis, 2 Acridocarpus). — Drepp (R.) : Gramineæ africanæ, IX (Sp. nov. : 2 Andropogon, 1 Sporobolus, 1 Danthonia, 4 Schmidtia, 1 Guaduella). — LoEsENER (Th.) : Zingiberaceæ africanæ (Sp. nov. : 1 Aframomum, 1 Aulotandra, 4 Renealmia, 2 Costus). — KRANZLIN (Fr.) : Orchidaceæ africanæ, X (Sp. nov. : 6 Habenaria, 1 Kulophia, 1 OEonia, 4 Listrostachys, 2 Lissochilus). — ENGLER (A.) und KRAUSE (K.) : Loranthaceæ african: III (Sp. nov. : 16 Loranthus). — ENGLER (А.) : Anacardiaceæ african, V (Sp. nov. : 1 Sorindeia, 1 Trichoscy- pha). — Perkins (J.) : Resedaceæ Africæ tropicæ (Sp. nov. : 2 Reseda). — MoësEr (Walter) : Ueber die systematische Gliederung und geographis- che Verbreitung der afrikanischen Arten von Helichrysum Adans. STUwE (Wilhelm). — Phytoplankton aus dem Nord-Atlantik im Jahre 1898 und 1899. Tuzsox (J.). — Zur phyletisch-paläontologischen Entwicklungsges- chichte des Pflanzenreichs. En outre trois appendices (Beiblätter), n°s 98, 99 et 100, comprenant : HERTER (W.). — Beiträge zur Kenntnis der Gattung Lycopodium. Stu- dien über die Untergattung Urostachys (48 espèces nouvelles). Bericht über die sechste Zusammenkunft der Freien Vereinigung der systematischen Botaniker und Pflanzengeographen zu Strassburg und Colmar am 5-8 August 1908. MEEnBOLD (Alfred). — Eine botanische Reise durch Kaschmir. ISSLER (E.). — Die Vegetationsverhältnisse der Zentralvogesen mit besonderer Berücksichtigung des Hohneckgebietes. GRADMANN (Rob.). — Ueber Begriffsbildung in der Lehre von den Pflan- zenformationen. GLuck (H.). — Ueber die Lebenweise der Uferflora. WawcERIN (W.). — Die Wertigkeit der Merkmale im Hallierschen System. DiNGLER (H.). — Ueber die Rosen von Bormio (4 variétés nouvelles). MürLER (Otto). — Bacillariaceen aus Süd-Patagonien (Spec. nov. : 2 Diploneis, 3 Cymbella, 1 Epithemia, 1 Hantzschia, À Surirella, plus un certain nombre de variétés et formes nouvelles). F. CAMUS. Bulletin de la Société d'Études scientifiques d'Angers, xxxvii année, 1908 (Angers, 1909). Ce volume contient les articles botaniques suivants : | Courron (О.). — Les grès à Sabalites andegavensis en Anjou. Étude à la fois géologique et botanique, avec cartes, coupes et planches 152 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. représentant des empreintes du Sabalites. Une liste complete de la flore de ce gisement est donnée, ainsi que la bibliographie de la ques- tion. DisurER (G.). — Une Mousse nouvelle pour Maine-et-Loire, Fissidens Curnowii Mitten. L'auteur, en signalant la découverte par M. Bouver de cette espèce à Noyant-la-Gravoyère, résume l'histoire et précise les caractères du F. Curnowii, considéré par lui comme une sous-espèce du F. bryoides Hedw., tandis que d'autres auteurs ne lui attribuent que la valeur d'une variété. П cite les localités à lui connues de cette Mousse en France. PRÉAUBERT (E.). — Aésultals d'herborisations en Anjou (Flore vascu- laire). « Malgré que notre flore vasculaire soit explorée depuis cent cin- quante ans, dit l'auteur, il est encore possible de relever quelques faits nouveaux d'un certain intérét .» Le département de Maine-et-Loire est en effet — du moins dans la majeure partie de sa superficie — un des mieux connus de France. M. PRÉAUBERT donne une longue liste de plantes, indiquant pour beaucoup d'entre elles des localités nouvelles et aussi malheureusement l'épuisement et la disparition d'autres localités. Il signale l'apparition, la persistance ou l'expansion d'un certain nombre d'espèces adventices : Lepidium virginicum, L. Draba, Berteroa incana, Spergularia marginata, Claytonia perfoliata, Solidago glabra, Pterotheca nemausensis, etc. Il donne des détails critiques ou historiques sur plusieurs espèces : Gladiolus Guepini, Muscari Lelievrei, Tulipa sylvestris, Anemone Pulsatilla, ete. Parmi les nouveautés pour l'Anjou, signalons : deux hybrides des Galium verum et Mollugo, Vicia purpurascens, la plante 4 du Salix holosericea Willd. et une espèce nouvelle >< Hordeum Pavisi Préaubert, hybride des Hordeum mart- timum et secalinum et se reproduisant sur place sans modifications. M. PRÉAUBERT termine par un intéressant historique de l'apparition et de la propagation en Anjou du Matricaria discoidea. Courron (Olivier). — A propos des couches à Psilophyton. La réunion extraordinaire de la Société géologique de France dans la Basse-Loire (septembre 1908) a permis de préciser l'àge de certaines couches à végétaux de cette région, et M. Ed. Burrau a pu identifier les empreintes qu'elles renferment avec les Psilophyton de l'Amérique du Nord. Dans le but d'attirer l'attention des chercheurs sur ces plantes encore trés peu connues, M. Courron résume ce qu'on sait de leur histoire, avec la reproduction des figures du travail de DAwsox. F. Camus. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 153 Bulletin trimestriel de la Société Mycologique de France, tome XXV, 1909. (Un vol. in-8° de 270-Lxxx1 pages, ауес 3 portraits, 27 planches hors texte et de nombreuses gravures). Ce 25* volume renferme les articles originaux suivants : PATOUILLARD (N.). — Quelques Champignons de l'Annam. Enumération des espèces recueillies par M. EnERHnanpr. dans le massif du Lang-Biang en 1907 (Espèces nouvelles : Aleuria annamitica, Sar- cosoma orientale, Cyphella gigas, Microporus mollis, Leucoporus velulipes, Strobylomyces annamiticus, Paxillus sulcatus, Cantharellus glutinosus, Laschia Eberhardti, Hygrophorus erinaceus, Pluteus neu- rodermus et Pholiota phlebophora). Hanror (P.) et PATov1LLARD (N.). — Coniodictyum, nouveau genre de Mucédinées. Hyphomyee?te du groupe des Mucédinées micronémées hyalodictyées, croissant sur les fruits du Zizyphus Baclei, dans la région du Chari. Восврот (Abbé Н.) et GazziN (A.). — Hyménomycètes de France (I. Hétérobasidiés). Espèces nouvelles : Saccoblastia sebacea, S. pinicola, Platyglæa Peniophoræ, Sirobasidium Cerasi, Sebacina strigosa, S. peritricha, 5. fugacissima, S. Galzini, Heterochæte dubia et Tulasnella (Gleeotu- lasnella) traumatica. GRIFFON et MAUBLANC. — Le blanc du Chêne. Nouvelles observations sur l'invasion de l'Oidium du Chêne; les auteurs déclarent que « malgré les très nombreux renseignements accu- mulés, la question de l'indigénat et de l'importation du blanc du Chêne n'est pas résolue. On ne peut méme pas encore désigner avec certitude le genre d'Erisyphée qui lui correspond, et pour le moment, il est prudent de s'en tenir au nom de la forme conidiale, Oidium quercinum Thümen, à supposer toutefois que cette forme soit réellement la méme que celle du blane actuel ». GRIFFON et MAUBLANC. — Sur une maladie du Cacaoyer. Le Champignon des cabosses de cacao, décrit primitivement comme Botryodiplodia Theobromæ, doit être rattaché au genre Lasiodiplodia ; les Macrophoma vestita, Diplodia cacaoicola et Lasiodiplodia nigra sont des synonymes de cette espèce. C'est un parasite de blessures, qui а été rencontré sur un grand nombre de plantes des régions chaudes. GRIFFON et MauBLANC. — Notes de Mycologie et de Pathologie végé- tale. Colletotrichum Ixorz n. sp., Dichomera Carpini n. sp., Næmospora Jasmini n. sp., Chætophoma erysiphoides n. sp. Gror (D'). — Déformation coralloide du Polyporus umbellatus Fr. 154 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Observation d'une modification tératologique de ce Polypore, récoltée dans une galerie de la mine de Ravelon, commune de Dracy-Saint-Loup. Fron (G.). — Sur une maladie des branches du Cotonnier. Description du Phoma Roumii n. sp. aui s'attaque principalement aux branches terminales et aux pétioles du Cotonnier au Dahomey. Sous son influence les feuilles et les capsules qui se trouvent au-dessus de la partie atteinte ne tardent pas à se dessécher. Cette espèce paraît diffé- rente des Phoma Gossypii et Phoma Cordina antérieurement signalés sur les branches et brindilles mortes du Cotonnier en Amérique. Guter (Fernand). — Etude sur la vie et l'œuvre des frères Crouan, botanistes brestois, avec deux portraits. BATAILLE (Frédéric). — Miscellanées mycologiques. 1° Un nouveau Cortinaire, Cortinarius decoratus du Jura, 2° de l'action colorante de l'ammoniaque sur certains Champignons : on sait que l'ammoniaque mise en contact avec la substance du Polyporus rulilans, lui donne instantément une belle couleur violette. Dans les mêmes conditions le Polyporus marginatus se colore en rose rouge ou en rouge vineux, le Trametes rubescens et le Lenzites tricolor en violet vineux, les pores du Polyporus amorphus rougissent, la chair du Calodon zonatum devient noir foncé et les pores du Polyporus aus- triacus deviennent citrin-sulfurin. 3° Sur deux espèces de Russules (Russula rubicunda Quél. et À. depallens). GUÉGUEN (Fernand). — L'état conidien du Xylaria polymorpha Grev. étudié dans ses cultures. Les conditions atmosphériques (variations detempérature, agitation de l'air, etc.,) jouent un rôle bien plus considérable dans la production des diverses variétés que la nature du support du Champignon. GRIFFON et MAUBLANC. — Observations sur quelques maladies de la Betterave. | 1° Pourriture du cœur causée par le Phoma tabifica Prill. et Delacr.; 2° Maladies des feuilles attribuées à la rouille (Uromyces Betæ), au mildiou (Peronospora Schachti) et taches des feuilles causées par le Cercospora beticola; 3° loupes : la cause intime des loupes des racines de Betterave reste encore trés obscure, mais il parait certain maintenant que la prolifération des tissus ne résulte pas de la présence d'un parasite, animal ou végétal. Harot (Р.) еі ParoumLARD (N.). — Une nouvelle espèce de Sphærophragmium (S. Chevalieri). C'est la troisième espèce du genre; elle croit sur les feuilles d'une Anonacée (Monodora?) recueillie dans l'Afrique centrale par M. Cueva- LIER. Les deux autres espèces (S. Acaciæ Magnus et S. Dalbergiæ Dietel) habitent les feuilles des Légumineuses. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 155 BarNIER (G,). et SARTORY (A.). — Etude d'un Aspergillus pathogène (Aspergillus fumigatoides). Espèce pathogène trés voisine de l'Aspergillus fumigatus Frés., caractérisée par des conidies ovales et la présence constante de péri- thèces. LEGUÉ (L.). — Note sur une forme anormale de Collybia velutipes Curt. Il s'agit d'une déformation morchelloide, recueillie dans le Loir-et-Cher, sur la tige d'un Saule. Hy (Abbé F.), — Note sur l'Amanita junquillea Quélet. Outre le type, cette espèce se rencontre avec deux variétés ou races qui peuvent fort bien s'en distinguer par leurs propriétés toxiques. La première correspond à ГА. vernalis de Gillet et la deuxième, inédite, peut se désigner comme var. virosa Hy (non Auct.). Elle ressemble en tout point à TA. junquillea sauf une odeur vireuse désagréable rappelant tout à fait celle de l'Amanita citrina. PATOUILLARD (N.). — Champignons de la Nouvelle-Calédonie (suite). Le genre Z'richoglossum Boud. est représenté par les Tr. Walteri (Berk) Durand, 7. rasum Pat. n. sp. et T. gracile Pat. n. sp. GRIFFON et MAUBLANC. — Sur une nouvelle rouille des Orchidées de serres, Hemileia Oncidii n. sp. urédospores et téleutospores sur les feuilles des Oncidium Marshallianum, crispum et varicosum dans les serres parisiennes. GnirFoN et MauBLanc. — Notes de Pathologie végétale (Mildiou, black-rot, rouilles). Observations sur quelques maladies de la Vigne. Mildiou de la fleur, le Black-rot dans le centre de la France. Observations sur les rouilles des plantes cultivées en 1908. CuaTTON (Ed.) et Prcanp (Fr.). — Contribution à l'étude systéma- tique et biologique des Laboulhéniacées : Trenomyces histophthorus Chatton et Picard, endoparasite des poux de la poule domestique. Ce Champignon a été trouvé à Banyuls-sur-Mer, sur deux Mallophages parasites des Poules domestiques; c'est une Laboulbéniacée dioique, dontles rhizoides se ramifient dans le corps adipeux en respectant tous les autres organes de l'hôte. Il parait devoir être rangé à côté du genre Dimorphomyces Thaxter. HÉRELLE (F. H. р”). — Maladie du Caféier au Guatemala. Cette affection du Caféier serait occasionnée par une Sphériacée, qui présente, outre la forme ascophore, des conidies et des pycnides, le Champignon devient le type du nouveau genre Phthora et l'espece Phthora 456 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, vastatrix a des asques de couleur noire, sphériques et très petites (9-8 u); les spores sphériques et hyalines ont 1-2 de diamètre. GuÉGUEN (Fernand). — Notice nécrologique sur Paul Klincksieck. BarxiER (G.). — Mycothèque de l'École de Pharmacie, XXX. Mono- graphie des Chætomidium et des Chætomium. Les Chætomium sont distribués dans trois séries : 1° ceux dont les fulcres ne sont ni ramifiés, ni anastomosés (Ch. affine Corda, Ch. Kun- zeanum Zopf., Ch. megalocarpum n. sp. Ch. murorum Corda, Ch. contorlum n. sp., Ch. spirale Zopf., Ch. spirilliferum n. sp.. Ch. undulatum n. sp., Ch. setosum n. sp., Ch. bostrychodes Zopt., Ch. comosum n. sp., Ch. crispatum Fuckel, Ch. glabrum n. Sp., Ch. tortile. n. sp.), 2° ceux à fulcres ramifiés, non anastomosés Ch. formosum n. sp., Ch. indicum Corda, Ch. elatum Kunze, Ch. char- tarum Berk., Ch. caprinum n. sp., Ch. torulosum n. sp.) et 3° ceux à fuleres ramifiés et anastomosés (Ch. auriculorum Fuckel et Ch. rigi- dulum n. sp.). GRIFFON et MauBLANC. — Sur quelques Champignons parasites des plantes des serres. Pestalozzia Clusiæ n. sp. sur les feuilles vivantes de Clusia, Phyllos- ticla Dracænæ n. sp. sur feuilles de Dracæna. GUÉGUEN (Fernand). — Sur le parasitisme occasionnel du Volvaria murinella Quélet. Trois spécimens de ce Champignon ont été observés dans le Finistère sur une cóne de pin dont les écailles supérieures étaient encore vertes. Picard (F.). — Sur une Laboulbéniacée nouvelle (Hydrophilomyces digitatus n. sp.) parasite de l'Ochtebius marinus Paykull. Ce Champignon était tres commun à Trappes surl Ochtebius marinus; tous les individus récoltés étaient atteints, la plupart trés abondamment. Les autres espèces d'Ochtebius (O. pusillus et O. impressus) n'étaient pas parasitées. | BuriGnor (Ed.). — Nouveau cas d'empoisonnement par l'Entoloma lividum. SARTORY (А.). — Au sujet de la non-toxicité de deux Chanterelles : Cantharellus tubæformis Fr, et Cantharellus aurantiacus Wulf. N. PATOUILLARD. MANGIN (L.). — Qu'est-ce que l'Aspergillus glaucus? Étude critique et expérimentale des formes groupées sous ce nom. Des cultures comparatives de formes d'Aspergillus glaucus, d'origines différentes, ont permis d'établir que la grandeur, la forme, les ornements des conidies sont, pour une seule et méme forme, essentiellement varia- bles avec la nature du milieu et avec la température, de sorte que celte REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 157 même forme répond, suivant les conditions de la culture, à des diagnoses différentes. Il est done indispensable, pour préciser les limites de l'espèce. de comparer toutes les formes dans le méme milieu et à la température optimum; dans ces conditions, on constate que l'espèce Aspergillus glaucus est actuellement mal définie et comprend plusieurs groupes d'individus correspondant à autant de types spécifiques distincts. Des spécimens provenant de 22 sources différentes ont été mis en culture sur divers milieux : celui qui a paru le plus favorable est cons- titué par des carottes cuites dans une solution de 20 p. 100 de glucose et de 10 p. 100 de glycérine. Parmi les milieux liquides, les décoctions de haricots, de topinambour, additionnées ou non de sucre, donnent aussi de très bons résultats. Comme milieu pauvre, défavorable à la végéta- tion des formes d'Aspergillus, on a utilisé la pomme de terre stérilisée. Toutes ces formes cultivées sur des milieux riches en sucre ou sur des milieux pauvres, présentent, dans le cours de la végétation, des carac- tères particuliers qui permettent de les séparer en deux groupes. Dans le premier groupe se rangent toutes les formes qui, sur pomme de terre, fournissent des gazons blancs, gris ou verdâtres, à fructifications très rares et à mycélium souvent jaune serin par places; les mémes formes, sur milieu liquide trés sucré donnent des gazons jaune-citron ou jaune serin riches en périthéces. Le second groupe comprend les formes qui donnent, sur pomme de terre ou en milieu liquide pauvre en sucre, un mycélium ordinairement stérile, devenant plus ou moins rapidement violet foncé; sur carotte sucrée ou sur jus de haricots sucré, elles forment des gazons jaune orangé ou rouge orangé caractéristiques. Ces résultats con- cordent avec ceux que donne l'étude des thermiques d'une part et avec les indications fournies par les appareils reproducteurs d'autre part. Le groupement des formes qui étaient confondues sous le nom d'Asper- gillus glaucus est résumé dans le tableau suivant : I. Conidies petites, sphériques, 2,5 à 4,54, ne rentrant pas dans le groupe Asper- gillus glaucus. Ascospores petites, à gouttières netles, 4,7 > 3,7........ Eurotium Amstelodami nov. sp. II. Conidies ayant un diamètre supérieur à 5 u, rondes, ovoïdes ou ellipsoi- dales; c'est la forme Aspergillus glaucus. а. Ascospores petites, 4,7 X 3,7. 1. Ascospores à gouttières nettes, à crêtes saillaptes............... E. Chevalieri nov. sp. 2. Ascospores sans gouttiére, sans créles вашШашев. i.: esee E. repens de Bary. b. Ascospores grandes, à goutti?re nette, А avec crêtes saillantes............ E. herbariorum Link. 158 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. a. Série minor, ascospores, Чо À 56. Gete сеге renferme une race vio- lette et une race conidi- fère. 5. Série major, ascospores 9,4 >< 6,6. Conidies très variables de forme. Cette variété est toujours re- connaissable à la rapi dité avec laquelle le pig- gment violet se déve- loppe sur le mycélium. N. PATOUILLARD. CAPITAINE (Louis) — Sur la répartition géographique du groupe des Légumineuses. Résumé d'un Mémoire inédit sur le même sujet. — Mémoire présenté à la Faculté des Sciences de Paris pour l'obtention du diplôme d'études supérieures; 1909. — 21 pages, 1 carte. Les espèces « géographiques », dit l'auteur, « sont celles qui par leur diffusion trés vaste ou par leur adaptation spéciale, ont une influence prépondérante sur la distribution de la famille. » L'aire des espèces ainsi définies, (si tant est qu'elles le soient), a permis à l'auteur de rechercher « facilement » quel est pour chaque genre le « pôle de diversité », c'est-à-dire « le point du globe où la variété des espèces de ce genre est la plus grande ». Un travail analogue permet de reconnaitre le pòle de diversité des tribus, des sous-familles. de la famille elle-méme. C'est ainsi que l'auteur établit que les Papilionacées par exemple ont leur pôle de diversité dans l'Asie Sud-Occidentale, et que « ce pôle permet d'établir conventionnellement et approximativement quatre zones », savoir l'européo-asiatique, l'américo-africaine, l'indo-malgache, la sino-zélandaise. Et puis ces zones sont divisées en régions et en sous- régions. Sur une carte d'ensemble de nombreuses ellipses se coupant en tous les sens figurent, d'une maniére sans doute approximative et conven- tionnelle, les póles de diversité qui résultent de la distribution des espèces géographiques. L. VIDAL. SACCARDO (Р.-А.). — Cronologia della flora italiana ossia Reper- torio sistematico delle piu antiche date ed autori del rinvenimento delle piante (Fanerogame e Pteridophite) indigene, naturalizzate e avventizie d'Italia e della introduzione di quelle esotiche piu comunemente col- tivate fra noi. In-4°, хххуп-890 pages; Padoue, 1909. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 159 Signalons d'abord le lien qui unit cet ouvrage à celui du méme auteur publié à Venise en 1895 sous le titre de « La Botanica in Italia, materiali per la storia di questa scienza », divisé en quatre parties : « 1? Repertorio biografico e bibliografico dei botanici italiani, aggiuntivi gli stranieri che trattarono della flora italiana ; 2» Indice dei floristi d'Italia, diposti secondo le regioni esplorate; 3° Cenni storici e bibliografici degli orti botanici publici e privati; 4° Quadro cronologico dei principali fatti botanici, ne quali gli italiani furono precursori. » Ce livre remontant à quinze ans et le Cronologia actuel montrent le récent essor d'une branche nouvelle de la littérature botanique se rapportant particulièrement à l'histoire des flores nationales. Un seul ouvrage, à notre connaissance, paru en Angleterre et d'un cadre beaucoup plus restreint, offre des analogies avec l'œuvre de M. Saccanpo, ce sont les « First Records of british plants » de M. W. A. CLARKE. L'auteur donne dans la préface d'intéressantes explications. Il classe 8 000 plantes (indigènes, cultivées, adventices et naturalisées) dans les catégories suivantes : A. Plantes classiques (connues à l'époque romaine). 408 B. Plantes dont la découverte remonte au moyen âge. 189 C. Plantes découvertes au Xv* siècle. .:..1.,:... 1171 D. Plantes découvertes au хуг siécle............. 814 E. Plantes découvertes au хуп° siècle.....,...... 1341 F. Plantes ajoutées aux précédentes pendant le хуш“ siècle et le commencement du ХІХе.............. 4107 Tol. ore: 8 000 On trouve aprés la préface un catalogue bibliographique relatant par ordre alphabétique les noms des auteurs cités et pour chaque auteur ses publications dans l'ordre chronologique. Cette bibliographie scrupuleuse n'est pas limitée aux floristes italiens, elle mentionne aussi des botanistes d'autres pays qui ont décrit des plantes italiennes. La partie principale du volume (pp. 1-339) est l'énumération systématique des 4093 espèces de la flore italienne, commençant par les Ptéridophytes et se terminant par les Composées. Par exemple : 1. CETERACH OFFICINARUM W. 1415 Rinio — 1532 Cibo — 1551 Aldrovandi — 1554 Matthioli — 1561 Anguillara — 1563 Cesalpino — 1585 Durante — 1595 Pona. Втхїо a le premier fait connaitre cette espèce en Italie; Cipo, ALDRO- VANDI, etc., ont confirmé ou rappelé l'observation de Hai, Les pages 340 à 348 présentent une liste de plantes « piu comune- mente coltivate in Italia », telles que Ginkgo biloba. L., originaire de la Chine et du Japon « coltivato dalla fine del settecento, 1787 cf. Targioni- Tozzeti, etc ». 160 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les chapitres suivants ont pour titres : « I. Elenco, la flora italiana conosciuta nei vari secoli (pp. 349-375) » et « II. Elenco, Piante esotiche piu comunemente coltivate, naturalizzate e avventizie secondo la data del ` loro primo accertamento fra noi ». Un index alphabétique des noms génériques termine le volume. En résumé, M. Saccanpno a tracé et admirablement fécondé un nou- veau sillon dans le champ de la littérature scientifique, et nous souhai- tons que l'exemple ainsi donné par notre éminent confrère soit imité dans d'autres pays par des botanistes aussi bien qualifiés pour élaborer l'histoire des origines et des progrès de leur flore nationale. E. MariNvaUp. NOUVELLES — Plusieurs de nos confrères ont été récemment l'objet de distinctions honorifiques. M. le Dr BarnsBy a été nommé Chevalier de la Légion d'honneur. MM. NEvnavr, OLIVIER (Ernest), RéAvBouna et Roux (Nisius) ont été nommés Officiers d'Académie. M. J. Laurent, Chevalier du Mérite agricole. — L'École de Médecine de plein exercice d'Alger vient d'être trans- formée en Faculté de Médecine. Nos confrères MM. BATTANDIER et TRABUT conservent leurs chaires avec le titre de Professeurs de faculté. — Notre confrère, M. Morrnnp, chargé du cours de Physiologie végétale à la Faculté des Sciences de Paris, est nommé Professeur- adjoint. — M. H. Micrioraro, aide-conservateur à l'Institut botanique de l'Uni- versité de Rome, prépare un Dictionnaire raisonné de T'ératologie végétale. Il prie Messieurs les Tératologistes de vouloir bien lui envoyer deux exemplaires de leurs Mémoires et acceptera avec plaisir toutes les notices relatives aux Mémoires. non compris dans la bibliographie du Pflanzen-Teratologie de M. Penzie. Adresser les envois à Rome, via Panisperna, 89 B. — À céder, à bonnes conditions, un herbier de plantes phanérogames et cryptogames renfermant environ 12 000 espèces françaises et exotiques. S'adresser à M. LaworrE-BanacÉ, à Seuilly, par Chinon (Indre-et-Loire), qui fournira des détails sur ledit herbier et le catalogue des espéces. Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — Imp. Pauz BRODARD. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO (Suite). SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1910. Décès de MM. Maugeret et О. Debeaux............... Lettre de remerciements de M. DES LIGNERIS............ Composition des Commissions nommées par le Conseil.. R. Souèges.........,.... Sur la présence de protoplasme supérieur (ergastoplasme) dans les antipodes des Renonculacées Présentation par M. бёле d'échantillons de Typha....... А. Кеупіег.............. Les Quercus coccifera L. centenaires d'Aix-en-Provence.. M. MariNvAUD distribue des échantillons d'Asplenium Trichomanes var, татозит................... НДА Jeanpert................ P.-A. Dangeard.......... Note sur le Rumex palustris.........,.................. Note sur un nouvel appareil de démonstration en physio- logie végétale +++, th rt ө ө „э ng tht э э э у э ж mm SÉANCE DU 11 Mans 1910. C. Chatenier............. ү du Rhôn M. Molliard et C.-L. Gatin. L. Verguin...... ........ H. Lecomte............. е (РІ. Plantes nouvelles, rares ou critiques du bassin moyen IX)..............,,. eee rmn Utilisation de la xylane par le Xylaria Hypoxylon L.... Un Genét hybride ++ ж з ж t ө o ө ө ө э э mm REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Warming (Eug.) — Ericineæ (Erica- сеге, Pirolaceæ, Morphology and Bio- logy).. AW nus spot ed alla asie Nä e WaRMIxG (Eug.). — Saxifragaceæ. Mor- phology and Biology............... TRELEASE (W.). — The Mexican Fiber Agaves Know nas Zapupe.......... BnirroN (N.-L.) et Rose (J. -N.). — The 139 140 140 genus Fi and-its-allies in North - Атшег1са.......................+... Rose (J.-N.). — Five new ápeciés of Crassulaceæ from Mexico........... Сосітек. (J.-N.). and. Rose (J.-N.). — Supplement to the Monograph of the North american Umbelliferé....... 'CoLunms (GN. )— Apogamy i in | the Maize plant......... OM aM Eau Huser (Dr J.). — Materias para a Flora amazonica. Plantæ Duckeanæ austro- guyatieliaea— oro ver on ro Fann (Edith M.). — Contributions to a Catalogue of thé Flora of the Cana- dian Rocky Mountains and the Sel- kirk Range Oe E Ee MariGxont (Giuseppe Bruno). - — Nota sulla mancanza di endosperma negli ovuli di Cacao e su aleune anomalie dei frutti e dei ѕеті.....:.......... MaRiGNoNI (Giuseppe Bruno). — Micro- © miceti di Schio.................... Annali di Botanica, 1909.....,.....,.. Вотген (E. J.). — The mulberry disease caused by Coryneum- Mori Nomura in | Kashmir, «xac dul 140 141 142 York (Harlan Н.). — The anatomy and some of the Biological Aspects of the « American Mistletoe », Phora- dendron flavescens................. BAMBEkE (Ch. Van). = Sur un œuf monstrueux de Mutinus caninus.... MAIRE (R.) et Tison (A.). — La cytologie des Plasmodiephoracées et la classe des Phytomyxinæ....,......,...... KominAMt (K.). — Biologisch.-physiolo- gische Untersuchungen über Schim- melpilze.......... .,.......,,,... Recueil de Travaux Botaniques Néer- landais, 1909....................... Bonner (Ed.). —. Observations rétros- péctives sur le Congrès de Vienne.. Botanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeo- graphie, 1909...... TONS De Bulletin de la Société d'Études scien- tifiques d'Angers, 1908.............. Bulletin trimestriel de la Société Myco- logique de France, 1909............ Млхвіх (L.). — Qu'est-ce que l'Asper- gillus glaucus? Étude critique et expérimentale des formes groupées SOUS ce пош....................... CAPITAINE (Louis). — Sur la répartition géographique du groupe des Legu- mineusés.................... : SAGCARDO (P. unc idi — Cronologia della flora italiana.. " ENEE EE Megeg e. =: © EE A EE e A ce 0 9-2 Reie 0 0» hate 101 102 108 109 118 113 116 156 AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour même où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard. Il. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées dans le texte, celles-ci doivent étre dessinées à la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de maniere à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. L'insertion de toute figure ne pouvant être reproduite que par des procédés différents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. ПІ. — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat. Les corrections doivent étre retournées dans le délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'office par le Secrétariat. IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent étre publiés sous la rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. lis prennent place daus les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séanees ordinaires et sont fournis aux Membres de la Société sans majoration de leur cotisation. V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jours à l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. | VI. — En vue d'assurer l'unité typographique du Bulletin, le Conseil a arrété le protocole ci-dessous, réglant les caracteres employés dans les descriptions ou citations de végétaux. ll ne sera admis aucune dérogation à cette regle. NOUVELLES ` ` ANCIENNES FAMILLE. 1. LÉGUMINEUSES. 2. LÉGUMINEUSES. D (з Papilionacées. |4. Papilionacées. GENRE. 5. MEDICAGO. 6. MEDICAGO: Espèce. 7. Cylindracea. 8. Cylindracea. VARIÉTÉ. 9. Laciniata. 10. Laciniata. ug Tout ce qui concerne l'administration de Іа Société doit être adressé au Secrétaire général à l'adresse suivante : M. Lutz, professeur agrégé à l’École supérieure de pharmacie, 4, avenue de l'Observatoire, Paris (VI°). Le Secrétaire-rédacteur, Gérant du Bulletin : F. Camus. Coulommiers.— Imp. Paute BRODARD. BULLETIN SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE | FONDÉE LE 923 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 aoUT 1875 TOME CINQUANTE-SEPTIÈME (Quatrième série — Tome X) 1910 Cie e Séances d'Avril 1910. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 8% emm Le Bullétin de la Société botanique de France parait par livraisons mensueltes. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 7 juin 1910. RAM AVIS IMPORTANT Par suite de l'augmentation croissante du nombre des communications et. de sa répercussion sur les finances de la Société, la Commission du Bulletin croit devoir rappeler à nos Confrères que le Règlement limite la longueur des manu- scrits à huit pages d'impression par séance et à quarante pages pour l'année entière, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire Dans un intérêt commun, la Commission prie donc trés instamment MM. les Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes destinées à limpression. Tarif des tirages à part. Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs qui en feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préferent des tirages à part avec réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr 60 sur les prix du tarif ci-dessous 25 200 500 NOMBRE DE FEUILLES ` 50 100 ÉéXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. | EXEMPL. Une feuille (16 pages), réimposition, papier, іігасе, fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. ft. 6 pliure, piqûre et couverture passe-partout, de & couleur. NN 10 20 11 40 13 20 18 » 28 80 Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . . .. 9 60 | -10 80 12 60 16 80 | 26 40 Demi-feuille (8 pages). . . ... . . .. .... 6 » 7 20 9 60 14 40 | 21 60 Quart de feuille (4 pages). . .......... 4 80 6 » 8 40 | 1080 | 16 80 9° feuille en sus de la premiere. . , . ..... 9 » 10 90 | 1140 | 1440 | 229 Trois quarts de feuille en sus d'une feuille, : , . 8 40 9 60 10 80 13 80 19 20 Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . : . .| 480 6 » 780 | 1020 | 1680 Quart dofedills са ар 3 60 4 80 7 90 960 | M4 Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme par feuille ou fraction de feuille : 5 exem: ; 50 STE., La de , кайы PA 3 fr. 6) 4 fr. 20 afr 50 4fr.80 Supplément de 0 fr. 30 par 25 exemplaires en plus. La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 20. í La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage etde papier ( ) La composition d'un faux-titre est de 9 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier (*)- 3 La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le titre la répétition de celui de la brochure. et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la couver ture. Ёп plus les frais de tirage et de papier *)., L'addition à la couverture passe-partout du titre de la communication composé en caractères ук texte est eomptée 9 fr. 40. S S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 9 fr. 40. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraînant une modification dans la disposition des est . ; 2 e 16 p. 12 p. 8 p. 13 pt ages du Bulletin, sera fait à ce Tarif bri: LL ДЫ Um pi, : E 3 fr. 60 Ti pfo 3v Mu, *) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du aut de 1 aóteawu d SÉANCE DU 8 AVRIL 1910 PRÉSIDENCE DE M. H. LECOMTE. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans cette séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Brzox (Victor), 91, rue Denfert-Rochereau, à Paris, XIV°, présenté par MM. Dumée et Lutz. Niazi Bey (Docteur, médecin-major de l'armée ottomane, à Cady-Keuy, Constantinople, pré- senté par MM. Morot et Viguier. M. Houard, récemment admis, a adressé une lettre de remereiements à la Société. DONS FAITS A LA SOCIETE Brockmann-Jerosch, Die fossilen Pflanzenreste des glazialen Delta bei Kalbrun. Chevalier (Aug.), Les ressources forestières de la Côle d'Ivoire : Bois, Caoutchouc et Oléagineux. = — Erxcitants, Gommes et Résines, divers. Citerne (P.), Flore de la Loire-Inférieure. Chodat (R.), Étude critique et expérimentale sur le polymorphisme des Aigues. Chenavard (Paul), Catalogue des plantes vasculaires du Tessin. Gadeceau, Un nouveau légume d'ornement : l'Ansérine amarante. — Étude sur le peuplement des sables de la Loire à Nantes. Gillet (J.) et Paque (E.), Annales du Musée du Congo belge : Plantes principales de la région de Kisantha. Janczewski (Ed.), Suppléments à la Monographie des Groseilliers, M, ш. | Kampen (Van), De Hulpmiddelen der Zeevisscherij op Java en Ma- doera in Gebruik. T. LVI. (sÉANCES) 14 162 SÉANCE DU 8 AVRIL 1910. Lemoine (М"° P.), Répartition et mode de vie du Maërl aux environs de Concarneau. Möbius (Martin), Eine botanische Exkursion nach Algier und Tunis. Maiden, A critical Revision of the Genus Eucalyptus; П, 1, et Index du volume I. Magnin (Ant.), Les Études mycologiques à Besançon. L'office myco- logique et le service de détermination des Champignons. Millspaugh (J. C.), Contributions to a Flora of the Bahamian Archi- pelago. Montemartini (Luigi), Sulla nutrizione et reproduzione nelle piante. — Ancora sulla trasmizione degli stimoli nelle foglie delle Legumi- nose. Perrot (Emile), Travaux du laboratoire de matière médicale à l'École supérieure de Pharmacie de Paris, VI, 1908-9 (1910). Planchon (L.), Mutation gemmaire du Solanum Commersonii Dun. — Encore le Corozo. Planchon (L.) et Juillet (Arm.), Étude de quelques fécules colo- niales. Rose (J.-N.) et Purpus (J.-A.), Three new species of Echeveria from southern Mexico. Servettaz (C.), Monographie des Éléagnées. Saccardo, Sylloge Fungorum, XIX. Troup (R.-S.), Burma Padauk (Pterocarpus macrocarpus Kurz). . 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GANDOGER. — NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR JEAN-ODON DEBEAUX. 463 Bulletin of the scientific Laboratory of Denison University, XIV, artic. 17-18. Memoirs of the department of Agriculture in India, 11, 9, Ш, 1. Bulletin du département de l'Agriculture aux Indes néerlandaises, XXXIII. M. Lutz donne lecture des deux Notes ci-dessous : Notice biographique sur Jean-Odon Debeaux; PAR M. MiCHEL GANDOGER. L'implacable mort fauche sans arrét les membres de notre Société. M. Odon DzsEaux, l'un de nos vétérans, entré chez nous en 1875, s'est éteint à Toulouse, le 20 février dernier, dans sa quatre-vingt-quatrième année, Cette mort sera vivement regrettée dans le monde de la Botanique systématique et de la Malacologie, car si notre confrère ne pouvait plus, ces dernières années, travailler comme auparavant, il mettait, du moins, au service de ses amis, les trésors de sa bibliotheque et de ses collections avec une incomparable générosité. Jean-Odon DEBEAUX naquit à Agen le 6 août 1826, sur les bords de cette Garonne qui a vu croitre la pléiade des botanistes éminents que furent SAINT-AMANS, TIMBAL-LAGRAVE, NouLET, etc. Dès le college, il collectionnait des plantes, des coquilles, des insectes, des papillons. On le destinait à la pharmacie, Après de fortes études, il sortait, avec le numéro 2 et le grade de pharmacien aide-major de 2° classe, de l'École d'application du Val-de-Gràce. C'est en cette qualilé qu'il fut envoyé à l'hópital militaire d'Alger, puis de Boghar et de Fort-National en Kabylie. Ces deux dernières localités, alors inconnues des botanistes, lui réser- vaient de belles découvertes que mentionnent Cosson, PoxEr et MM. BaTTANDIER et TRABUT dans leurs ouvrages. En 1859, il fait partie de l'expédition d'Italie et assiste à l'entrée des Francais à Milan. De retour, il demande à aller avec celle de Chine qui s'organisait, et, pendant les six mois que dure ce long voyage, il herbo- rise aux escales de Gibraltar, Ténériffe, Cap de Bonne-Espérance, Ceylan, Singapoor et Shanghai, prenant partout des notes, des matériaux pour ses ouvrages botaniques et malacologiques. Apres trois ans de séjour en Chine, il rentre en France ; nommé chevalier de la Légion d'honneur, il reçoit cette distinction dans sa ville natale des mains du poète JASMIN. Envoyé à Bastia, il y reste jusqu'en 1870, récoltant et distribuant de nombreuses Phanérogames et des Algues. C'est à cette époque que, tout 164 SÉANCE DU 8 AVRIL 1910. jeune alors, je nouais avec lui les amicales et fructueuses relations qui devaient durer quarante ans. En 1872 nous le trouvons à Perpignan; il en fait connaître non seule- ment les environs, mais encore nombre de localités très intéressantes pour la Botanique. Nommé ensuite pharmacien en chef de l'hôpital d'Oran de 1880 à 1886, il herborise beaucoup dans la région et répand dans les herbiers bien des endémiques qu'il était fort difficile de se pro- curer. C'est en quittant l'Algérie qu'il vint se fixer à Toulouse où il prit sa retraite, avec le grade d'officier de la Légion d'honneur et de pharma- cien principal de l'armée. Dans sa retraite, il met en ordre les notes recueillies dans ses voyages et les documents à lui adressés par les savants du monde entier avec qui il était lié. C'est ainsi qu'il publie successivement : le Synopsis de la Flore de Gibraltar, la Flore de la Kabylie et du Djurdjura, la Hevi- sion de la flore agenaise et surtout la Flore de Lot-et-Garonne. ЇЇ avait été aidé dans ses recherches et ses travaux par son fils ainé, le D" G. DEBEAUX, qui contracta dans une herborisation à Libreville (Congo) le germe de la maladie qui devait l'emporter quelques jours apres et le ravir à l'Histoire naturelle pour laquelle il était si bien doué. Odon DEBEAUx a beaucoup écrit sur la Botanique, et ses ouvrages seront toujours consultés avec fruit. Ils sont indispensables à quiconque veut étudier la flore de la France, de l'Espagne, de l'Algérie et de la Chine; ils le sont également pour ceux qui désirent suivre l'évolution de l'espèce dans ses diverses phases et connaitre la description d'un grand nombre de plantes nouvelles créées par l'école analytique, à laquelle il appartenait et dont il soutenait les principes avec l'autorité que donne une science de bon aloi. Il faudrait une plume d'or et de diamant pour décrire la bonté souve- raine, l'inlassable dévouement de Odon DEsEAvx, l'ami fidèle, le conseiller discret qu'il fut. Travailleur infatigable, notre confrére augmentait sans cesse l'importance et la valeur de ses connaissances : valeur accrue ainsi pendant soixante ans et qui, sans qu'elle s'ignorát, ne fut pourtant jamais définitivement contente d'elle-méme. Hors de France, elle était tenue pour rare, aussi les ouvrages de notre confrére sont-ils cités avec honneur dans les grands recueils scientifiques. C'est en partie de sa culture éminemment classique et, pour le reste, de son goût naturel, qu'il tint, je crois, le bon ton perpétuel de toute sa critique botanique dans laquelle il excellait. S'il avait quelque adversaire contradicteur de sa conviction, il ne savait pas songer à le réduire par l'emploi de mots trop colorés; mieux lui seyait d'y tendre par la seule force des bonnes raisons, soutenues de la dignité sereine dont il écrivait sa trés belle langue. Et, où se voyait sa conscience, c'est au fait que J.-A. BATTANDIER. — SUR QUELQUES SALSOLACÉES DU SAHARA. 165 partout, en les devoirs de sa profession comme dans ses études scienti- fiques, il ne pouvait traiter qu'à fond, méme les détails, que d'autres, pressés par la vie, franchissent. Enfin, de mon ami, je serais tenté de dire que, si pour ressembler à tout le monde, il eut des lacunes, je l'ai connu très différent du plus grand nombre par la presque totale absence de vrais défauts. Ouvrages botaniques de Ором DEBEAUX. Boghar et sa végétation, 1859. Catalogue des plantes de Boghar, 1861. Herborisations aux environs de Barèges, 1864. Descriptions d'espèces nouvelles de Shanghai et du Nord de la Chine, 1864. Contributions à la flore de la Chine, 1875-1879. Notes sur quelques espèces nouvelles ou peu connues du littoral chi- nois, 1880. Recherches sur la flore des Pyrénées-Orientales, 1878-1880. Enumération des Algues maritimes du littoral de Bastia, 1876. Excursion botanique à Saint-Paul-de-Fenouillet, 1880. Herborisation faite à Casas-de-Peña, 1876. Description d'une espèce nouvelle de Rose (Rosa Gandogeriana,, 1875. Matériaux pour servir à l'étude monographique des Rosiers des Pyré- nées-Orientales, 1878. Des plantes caractéristiques de la flore méditerranéenne dans le Rous- sillon, 1882. Observations sur deux espèces du genre Erica, 1877. Note sur quelques rares variétés de la flore Oranaise, 1888. Synopsis de la flore de Gibraltar, 1889. Régions botaniques de l'arrondissement d'Oran, 1890. Flore de la Kabylie et du Djurdjura, 1894. Note sur plusieurs plantes nouvelles ou peu connues de la fiégion médi- terranéenne, 1891-94. Plantes rares ou nouvelles de la flore d'Aragon, 1896-97. Notas botanicas a la flora española, 1892 (avec M. Pav). Revision de la flore Agenaise, 1898. Flore de Lot-et-Garonne, 1898. Quant aux ouvrages malacologiques de O. DEBEAUX, ils intéressent les Pyrénées, la Corse, l'Algérie et la Chine. Sur quelques Salsolacées du Sahara algérien; PAR M. J.-A. BATTANDIER. M. le comte ре Sorws-Lavsacu, à la suite d'un séjour à Biskra pendant le printemps de l'année 1900, fut amené à étudier les Chénopodées spirolobées de cette région avec la minutieuse exactitude qu'on lui connait. Il a publié sur ce sujet 166 SÉANCE DU 8 AVRIL 1910. deux très intéressants Mémoires (Botanische Zeitung, 1900, р. 159 et suiv.; Zeitschrift für Botanik, Тепа, 1909, p. 157 et suiv.), Mémoires qu'il a bien voulu me communiquer. Il y étudie en outre quelques plantes plus méridionales : Halogeton alopecuroides, Cornulaca monacantha, Nucularia Perrini. A propos de chaque espèce il décrit les espèces voi- sines qui se trouvent dans les principaux herbiers d'Europe. L'espace me manquerait pour analyser ici ces importants Mémoires, je désire seulement dire quelques mots sur les divergences apparentes ou réelles qui existent entre les résul- tats des observations du comte ре Sorus et les descriptions anté- rieures. 1* GENRE Suæda. М. ре Sozus-Laupaca ‘distingue à Biskra les S. vermiculata Forsk., fruticosa L. et pruinosa Lange. Cette dernière espèce avait été confondue par moi et par les botanistes algériens antérieurs avec le S. fruticosa var. brevifolia Moq.; j'ai réparé cette erreur dans mes publications postérieures. Voici comment s établit la synonymie de cette plante : Suæda pruinosa Lange Pugillus, ЇЇ, p. 95; S. vera Boissier, non Forskal; S. Kocki? Todaro; S. fruticosa L. var. brevifolia Moq. pro parte. Cette plante a presque toujours été confondue soit avec le S. vermiculata, soit avec le S. fruticosa L. auquel elle ressemble davantage. Elle a les fleurs un peu plus grosses que ce dernier, le périanthe plus charnu, les étamines jaunes et non orangées; mais en herbier ces caractéres floraux sont peu apparents. La plante est souvent couchée, fleurissant déjà sur les rameaux herbacés. Les feuilles, trés denses, sont plus courtes et plus charnues que dans le S. fruticosa, à bords arrondis et non angu- leux, à base élargie et non atténuée, sessiles; elles sont de cou- leur plus claire, couvertes d'une pruine glauque et ne noircis- sent pas en herbier. Les rameaux jeunes sont finement pubes- cents. Outre les caractères extérieurs, parfois un peu douteux en herbier, M. ре Sor«s-Launacu а trouvé un excellent caractère anatomique pour distinguer ces deux espèces. Dans les Suede J.-A. BATTANDIER. — SUR QUELQUES SALSOLACÉES DU SAHARA. 167 pruinosa et vermiculata, il existe sous l'épiderme une couche continue de cellules en palissadé et, en dessous, une deuxiéme couche de cellules bien plus courtes, étroitement unies entre elles et avec la base des cellules palissadiques. Ces deux couches, contenant la chlorophylle, constituent le tissu assimilateur et enveloppent d'un sac continu le centre de la feuille composé d'un parenchyme aqueux incolore, dans lequel se trouvent les faisceaux fibro-vasculaires. Chez le Suæda fruticosa rien de pareil. Le tissu assimilateur n'y forme pas de couche continue, mais de petits groupes de cellules inégalement allongées, dis- persés dans le parenchyme aqueux en trainées rayonnantes. Quant au Suæda vermiculata, il est trés facile à distinguer à son port plus ligneux, étalé; à ses feuilles turgides, pétiolées et mutiques et à ses grands périanthes étalés. Le S. pruinosa est trés répandu en Algérie. Je l'ai de Biskra, Ain Mlila, Bou Saada, le Hodna, Arzeu, Perregaux, Oran, Bibans, etc. 2* Sevada Schimperi Moquin. Cette plante n'a pas été trouvée en Algérie. On avait pris pour elle le Salsola cruciata Chev. dont il sera question ci-après. 3° Salsola. Après une très belle étude sur le Salsola tetragona Delile et ses variétés égyptiennes, M. ре Sorus-Lavnacn arrive au S. ver- miculata L., dont il fait une grosse espèce globale caractérisée surtout par ses poils fortement scabres, presque rameux. Dans ce cadre il fait rentrer le S. spinescens Moq., le S. laricina Pallas, le S. rigida Pallas, dont se rapprocherait beaucoup une plante cueillie à Mostaganem par Decesrre. Non loin de ce groupe il conviendrait de placer le 5. fœtida Delile et une plante sans fleurs ni fruits, apportée du Tidikelt par Jory, col- lecteur de la mission Frawaxp. Ici toutefois nous sommes déjà bien loin du type S. vermiculata. Méme réduit aux formes algériennes, le S. vermiculata est évidemment une espéce globale. J'ai en herbier, venant d'AI- gérie, toute une série de tvpes divers, dont plusieurs présentent 168 SÉANCE DU 8 AVRIL 1910. en culture, dès le début, des différences considérables : feuilles longues ou courtes, molles ou rigides, glabrescentes ou velues ou méme laineuses. Le Salsola que j'ai rapporté au S. spines- cens Moq. est un des plus tranchés, mais ne pouvant actuelle- ment les limiter tous exactement, je crois que le mieux est de les laisser tous dans l'espèce globale. M. ve Sorws-Lacsacu rapporte au S. Siebert Presl mon S. zygophylla. Nous n'avons malheureusement pas en Algérie d'herbier général, et lorsque je décrivis le S. zygophylla, le S. Sieberi Presl était donné par presque tous les auteurs comme synonyme du S. oppositifolia Desf. Моошх-ТАхрох, dans le Pro- drome de De Caxporrz, en donnait une très courte diagnose dans les Species non satis notæ. J'étais donc fondé à croire ce Salsola au moins très voisin du S. oppositifolia. Trouvant une espèce complètement différente de port et de caractères, je la crus nou- velle, aucune des espèces décrites ne répondant à ses caractères. Encore aujourd'hui je ne puis comprendre comment tant d'auteurs (et en dernier lieu Cossox qui avait en herbier les deux plantes d'Algérie) ont pu les confondre. Ce type, S. Sieberi Presl, présente d'ailleurs en Algérie deux petites espèces nettement tranchées : mon S. zygophylla et un autre type des environs de Biskra, le S. cruciata Chevallier, ou S. Sieberi var. vescerilensis Chevallier (Bull. Herb. Boissier, 1903). Je vais d'abord donner les différences considérables qui sépa- rent le S. oppositifolia du 5. Sieberi et ensuite les différences entre les S. zygophylla et cruciata. Le S. oppositifolia Desf., que j'ai d'Algérie et de Sicile, est une espèce très homogène. C'est plutôt une plante des Hauts plateaux et méme du littoral qu'une plante désertique, pourtant je l'ai d'El Kautara. C'est une broussaille robuste, dressée, pou- vant, cultivée, atteindre plusieurs métres de haut. Le Salsola zygophylla est une plante basse, couchée sur le sol avec des rameaux florifères ascendants. Cultivée de graines à Alger avec le S. oppositifolia, elle a donné une petite plante entièrement couchée, végétant misérablement et a disparu après deux années. Toutefois je n'attache à cette grande différence de port qu'une J.-A. BATTANDIER. — SUR QUELQUES SALSOLACÉES DU SAHARA. 169 importance relative depuis que j'ai vu près de Gabès, le Linaria fruticosa Desf. et le Traganum nudatum Del. avec des tiges herbacées et rampantes. Les feuilles du S. oppositifolia sont nettement et exactement opposées, elles s'insérent sur la tige par une base large presque amplexicaule, elles sont longues de plusieurs centimètres, tri- quétres, paraissent canaliculées en dessus et s'atténuent en pointe à l'extrémité. Leur ligne médiane parait brune par réflexion et par transparence; à contre-jour, elle est au contraire entièrement translucide, présentant ainsi dans le sens de la lon- gueur et au niveau de la nervure principale une longue fenétre transparente. La coupe transversale est triangulaire, mais les 3 faces sont souvent plan-convexes, la canaliculation de la face supérieure de la feuille n'étant souvent qu'une illusion d'optique, au moins sur le frais. Sous l'épiderme se trouve une couche de cellules à cristaux en oursins d'oxalate de chaux, puis une couche de cellules en palissade avec de la chlorophylle, au-des- sous une deuxième couche de tissu assimilateur à cellules courtes, et enfin en dessous un parenchyme incolore aquifère contenant les faisceaux fibro-vasculaires. Cette disposition est la méme dans le S. Sieberi, pourtant avec une trés grosse diffé- rence. Dans le S. oppositifolia la couche à oursins et les 2 cou- ches à chlorophylle sont nettement et réguliérement inter- rompues en dessus et en dessous, au milieu de la coupe. Là, le parenchyme incolore arrive jusqu'à l'épiderme, ce qui forme la fenêtre transparente si visible à l'œil nu sur la plante vivante. Les feuilles du S. zygophylla ne sont pas trés nettement oppo- sées, elles sont parfois presque alternes dans l'inflorescence. Elles sont atténuées à la base en forme de pétiole et s'insérent sur une protubérance en forme de tubercule; elles sont cylin- driques, terminées par une calolte hémisphérique et brusque- ment mucronées. Regardées à contre-jour elles sont entièrement opaques. Sur une coupe transversale qui est circulaire, toutes les couches sont continues. А la vérité Vorgexs (Die Flora der E gyptish-Arabischen Wuste, tab. XII, fig. 4) figure une coupe du S. Sieberi sous le nom de S. longifolia Forsk., dans laquelle se trouve une interruption unique et irrégulière du tissu assimi- lateur. Existant d'un seul cóté cette interruption ne saurait pro- 110 SÉANCE DU 8 AVRIL 1910. duire la transparence si régulière du Salsola oppositifolia. Nous n'avons rien vu de pareil sur le S. zygophylla. Ces feuilles sont bien plus courtes que celles du S. oppositifolia. Le S. oppositifolia a les fleurs bien plus grandes, plus lon- guement pédicellées. Le S. oppositifolia me parait une espèce trés tranchée, sans affinités avec le 5. Sieberi. M. BAnnarrE m'a cependant montré dans l'herbier Cossox des échantillons du Maroc, des Canaries et d'Égypte qui, d’après lui, seraient moins nettement tranchés. Je suis persuadé qu'étudiés sur le vivant à la lumiere des carac- tères distinctifs que j'indique, ces points douteux s'éclairciraient. Le Salsola zygophylla a été décrit sur une plante d'Er Rouadmer, prés de Опей Krebassa, aux environs du Chott Chergui ; BoupERBA l'avait apporté du Sahara intérieur; Jouy de l'Oued Incokki. Il se trouve dans l'herbier Cossox d'Ain Touad- jeur au Sud de Mecheria, de la Daya Kahala au Sud de Boghar. Toutes ces plantes, paraissant identiques entre elles, sont au moins bien voisines du S. Sieberi d'Orient, mais dans la région de Biskra on trouve en abondance une plante voisine, assez différente pour étre conservée comme une petite espéce de ce méme groupe. S. ZYGOPHYLLA Вай. Plante couchée, à rameaux ascen- dants, robustes, les florifères assez courts. | Bractées principales (Dekblatter) semblables aux feuilles, plus petites, irrégulièrement opposées presque alternes, cachées par les fleurs. Fleurs glomérulées 1...3 à ailes larges, brillamment colorées. S. cRuciATA Chevallier in litt. Plante dressée à tiges et rameaux bien plus faibles, effilés, blancs, les floriteres souvent tres allongés. Bractées principales réguliere- ment décussées, trés larges, creu- sées en nid d'oiseau dépassant la fleur en tous sens. Fleurs solitaires à ailes plus petites ordinairement blanches. Les feuilles du S. cruciata sont plus petites et plus molles, moins nettement cylindriques, mais cependant du méme type que celles du S. zygophylla. M. ре Sorus-Lausacu me reproche d'avoir comparé mon $. zygophylla au S. Arbuscula Pallas, je l'ai peut-étre fait un peu légèrement, ne connaissant cette dernière plante que par une J.-A. BATTANDIER. — SUR QUELQUES SALSOLACÉES DU SAHARA. 171 assez mauvaise planche des Voyages de Parras. Les feuilles m'avaient paru se ressembler. 4° Traganum. Nucularia. Le comte ре Socus-Lausacu n'a jamais trouvé dans le Tra- ganum nudatum qu'une seule fleur par bractée principale (Deck- blatter), tandis que Moquix-Taxpox et Boissier disent : « floribus 1... 3 glomerulatis ». Il est vrai que, sur des pieds broutés, les entre-nœuds sont parfois si rapprochés, que les fleurs semblent glomérulées. Mes propres observations sur ce point concordent avec celles de M. ре Socus-Lausacu. П reproche encore à Boissier d'avoir décrit le genre Traganum sans staminodes, reproche qu'il me fera également pour le Nucularia Perrini. Seulement il s'agit de s'entendre sur la signification du mot staminode. En ce qui me concerne, je n'ai jamais eu l'habitude de considérer comme des staminodes les trés petits lobes du trés petit disque de ces plantes. L'opinion de Robert Browx et de Токріх, consi- dérant tout disque comme un verticille staminal abortif, n'est pas admise par tout le monde en France. Le traité de Botanique de Vax Тієснем définit le staminode ` « une étamine dont les « sacs polliniques ont avorté et dont le limbe et le filet ont subi « une déformation tantót pour diminuer, tantót pour augmenter « de grandeur ». Relativement au Nucularia Perrini, M. pe Sorus-Lavsacu s'applique à mettre en lumière les très réelles analogies de ce genre avec le genre Zraganum. Ce qui m'avait fait laisser au second plan ces analogies dans ma description du genre, c'était la verticalité de la graine qui classe ce genre dans une autre section de la famille. J'ai vérifié à diverses reprises cette direc- tion de la graine. J'ai pu, grâce à la libéralité de l'abbé Curvar- LIER analyser un assez grand nombre de fruits. Souvent ils élaient vides, parfois, pour des graines abortives, la situation était douteuse, mais toutes les graines müres bien développées que j'ai rencontrées étaient verticales avec un petit rostellum correspondant à la radieule tourné vers le haut. Parfois la callosité située au-dessous du style se développant beaucoup, déprime les tours de spire de la graine qui reste quand méme verticale. 472 SÉANCE DU 8 AVRIL 1910. Je ne mets pas en doute qu'il puisse se trouver des graines horizontales puisque М. pe Sorws-Lavsacu en a trouvé une, mais je suis persuadé qu'elles sont en majeure partie verticales. D'ailleurs de nouveaux matériaux ne peuvent manquer d'arriver pour permettre de trancher définitivement ce point. Ayant ouvert une fleur en avant et ayant, avec une pince, arraché le style pour découvrir le disque situé en arrière, j'ai vu le funicule partir du fond de l'ovaire, s'élever, puis se recourber au sommet en col de cygne pour laisser pendre l'ovule sous un angle de 45° environ. Mais, d’après la longueur de ce funicule, il m'a paru que la graine développée devait être verticale. J'ai trés bien vu le disque décrit par M. pe Sorus-Lavsacn : c'est une petite masse charnue, jaunâtre, située en forme d'an- neau à l'intérieur de l'androcée et portant 5 petites protubérances alternant avec les filets. Je n'avais pas l'habitude, je le répète, de considérer cela comme des staminodes. Sur ce point accord complet avec M. ре Sorws. Ces petits organes ne paraissent pas d'ailleurs avoir une grande importance systématique puisque l'on a classé la méme espéce, Salsola tetragona, tantót dans le genre Salsola, tantôt dans le genre Caroxylon suivant qu'ils existent ou qu'ils manquent. Je terminerai en constatant que M. pe Socus-LauBacu identifie l'Haloxylon Schmittianum Pomel avec TH. Schweinfurthü Ascherson, mais non avec l'H. salicornicum De Bunge et, qu'avec une justice parfaitement impartiale, il adopte le nom de Роме, comme le plus ancien, déclarant que le nom donné par Ascuersox doit rentrer dans la synonymie. ` M. Pellegrin fait la communication suivante : Quelques observations sur la flore du Lautaret; PAR M. FRANÇOIS PELLEGRIN. Dans les Alpes du Dauphiné, le col du Lautaret (2 075 m.) situé entre la Grave et le Monétier, sur la route de Grenoble à Briançon, est d'un accès trés facile. Au cœur d'une région trés fertile en espèces variées, cette station est devenue classique parmi les botanistes. F. PELLEGRIN. — OBSERVATIONS SUR LA FLORE DU LAUTARET. 173 Au cours de nombreuses herborisations faites dans le courant du mois d'août 1909, je me suis efforcé d'y reconnaitre les diffé- rentes associations d'espèces végétales formant les zones carac- téristiques des hautes montagnes. Malheureusement cette région est trés bouleversée et les zones y sont difficiles à trancher. Certaines espéces ont des aires trés étendues, d'autres sont presque aussi fréquentes dans la zone alpine que dans la zone subalpine : elles mériteraient d'étre mentionnées à des hauteurs trés différentes et dans des stations trés variées. Plusieurs listes générales très complètes de ces espèces ont élé déjà publiées, entre autres ici méme dans le Bulletin de la Société !. Je n'y reviendrai pas. Qu'il me soit seulement permis d'insister sur certains points particuliers qui m'ont paru intéressants. D'abord j'ai été frappé du nombre de plantes de plaine ou des basses montagnes qui montent à de hautes altitudes et que jai pu cueillir à plus de 2075 m. de hauteur. Celles que j'ai rencontrées le plus souvent sont les suivantes : Autour de l'hótel du Lautaret, entre 2075 m. et 2200 m., dans des prairies fauchables et des pâturages : Hanunculus acris Solidago Virga-aurea Biscutella lævigata Leucanthemum vulgare Helianthemum vulgare Achillea Millefolium Polygala vulgaris Carduus nutans Gypsophila repens Leontodon hispidus Cerastium arvense Hieracium Peleterianum Silene inflata — vulgatum Linum alpinum — villosum `` Trifolium pratense Campanula rotundifolia Lathyrus pratensis Phyteuma orbiculare Anthyllis Vulneraria Gentiana campestris Lotus corniculatus Asperugo procumbens Alchemilla vulgaris Rhinanthus minor Potentilla Tormentilla — hirsutus Angelica sylvestris Stachys recta Pimpinella magna Thymus Serpyllum Asperula cynanchica Briza media Galium verum Deschampsia flexuosa. Valeriana officinalis 1. SCHŒÆNEFELD (DE), Rapport sur une excursion faite du 7 au 10 août au Bourg d'Oisans, etc. Bull. Soc. bot. Fr., 1860, p. S04. 474 SÉANCE DU 8 AVRIL 1940. Dans les pelouses sèches : Silene nutans Saponaria ocymoides Antennaria dioica Allium sphærocephalum. Dans les endroits trés humides : Parnassia palustris Veronica Beccabunga Plantago serpentina Orchis conopea Carex flava — paniculata Carex glauca — Davalliana Scirpus pauciflorus Eriophorum latifolium Agrostis alba. En s'éloignant davantage de l'Hôtel du Lautaret pour se diriger vers les principaux sommets qui l'entourent, on ren- contre encore : Au N.-O., dans les prés et les rocailles qui bordent le torrent de la Roche Noire, en montant vers les Trois Evêchés, entre 2 000 et 2400 m. : Ranunculus nemorosus Caltha palustris Helianthemum vulgare Potentilla Tormentilla A plus de 2 400 m. : Spergularia rubra Cerastium arvense Taraxacum rotundifolium Asperula cynanchica Teucrium Botrys Cystopteris fragilis. Phyteuma orbiculare Gentiana campestris. Au N. de l'hôtel, dans les pâturages, les éboulis ou les rochers à travers lesquels monte en serpentant la route du col du Galibier, entre 2 000 et 2500 m. : Ranunculus aeris Erucastrum obtusangulum Cerastium arvense Spergularia rubra Dianthus Caryophyllus Linum catharticum Pirola minor Lotus corniculatus Melilotus arvensis Hippocrepis comosa Trifolium repens Lathyrus pratensis Rosa pimpinellifolia Sanguisorba officinalis Alchemilla vulgaris Potentilla Tormentilla Galium verum Tussilago Farfara Antennaria dioica Leucanthemum vulgare Achillea Millefolium Cirsium acaule Hypochæris maculata Leontodon autumnalis gem hispidus Tragopogon pratense F. PELLEGRIN. — OBSERVATIONS SUR LA FLORE DU LAUTARET. 175 Lactuca perennis Carex vulgaris Hieracium Peleterianum — echinata Campanula rotundifolia — glauca Echium vulgare — НаПегіапа Linaria striata Cy perus fuscus Rhiñanthus hirsutus Anthoxanthum odoratum Stachys recta Agrostis alba Chenopodium Bonus-Henricus Cystopteris fragilis Orchis conopea Botrychium Lunaria Carex flava Equisetum variegatum. Vers le bois de la Madeleine et les sources de la Guisane, à l'Est du col du Lautaret entre 2 000 et 2 300 m. : Ranunculus nemorosus Vincetoxicum officinale Erysimum orientale Rumex scutatus Polygala vulgaris Euphorbia Cyparissias Cerastium arvense Orchis viridis Lathyrus pratensis — latifolia Sorbus Aucuparia Carex flava Alchemilla vulgaris — ornithopoda Epilobium rosmarinifolium Deschampsia cæspitosa Heracleum Sphondylium Botrychium Lunaria Centaurea Scabiosa Equisetum palustre. Leontodon hispidus Au pied du Combeynot, au S.-E. du col du Lautaret, se trouvent beaucoup d'espèces déjà citées dans les localités pré- cédentes. Rappelons seulement : Biscutella lævigata Polystichium Filix-mas Antennaria dioica Cystopteris fragilis Taraxacum Dens-leonis Botrychium Lunaria. Anthoxanthum odoratum Plusieurs des espéces de plaine qui figurent dans ces listes sont des plantes à aires trés étendues, qu'on trouve souvent à de fortes altitudes. On sait que l'Antennaria dioica, le Taraxa- cum Dens-leonis, par exemple, résistent à toutes les variatious des climats de montagne et existent aux limites supérieures de la végétation, à plus de 3000 m. A côté de ces espèces, intéres- santes au Lautaret, surtout par leur nombre, on en remarquera d'autres dont l'aire de dispersion s'étend uniquement aux pays à climat méditerranéen et que l'on est étonné de retrouver en plein Dauphiné, à pareille altitude. Ces espèces disséminées cà et là, sont les derniers vestiges des colonies de plantes méri- 176 $ЁАХСЕ DU 8 AVRIL 1910. dionales signalées déjà par ММ. Vipar et Оғғхек' autour de Grenoble et dans la vallée de la Romanche, ainsi que par M. Cunisr? dans la vallée du Rhône. Ce sont par exemple : Saponaria ocymoides Asperugo procumbens Erucastrum obtusangulum Lactuca perennis Stipa pennata. Nous avions déjà rencontré plus bas que le Lautaret, au Bourg d'Oisans, au voisinage de la cascade de Sarennes, sur les pentes rocheuses exposées au Midi : Scabiosa gramuntia Lavandula vera Melica ciliata Lynosyris vulgaris Lolium italicum Eragrostis minor. La présence de ces plantes méridionales à de fortes altitudes est particulièrement intéressante. Elle confirme les idées de M. Franavrr qui trouve de grandes analogies entre le climat sec méditerranéen et celui des hauts sommets. La sécheresse doit être du reste favorisée au Lautaret par les vents chauds qui remontent la vallée de la Durance et celle de la Guisane. Cétte ascension vers les sommets, cet envahissement des hauteurs par les plantes de plaine est compensé par des mouve- ments contraires. Entrainées par les eaux, roulées parmi les éboulis, certaines espéces sont arrachées des sommets vers les stations basses. Ranunculus glacialis, Globularia cordifolia, Saxifraga oppo- sitifolia qui voisinent les lignes de faîtes, d'ordinaire à plus de 2300 m. de hauteur, se rencontrent non loin de l'hôtel, près de la route de Briançon, dans la combe du torrent de la Roche Noire. Certaines espèces descendent beaucoup plus bas, jusqu'au Bourg-d'Oisans (725 m. d'altitude), où l'on peut ramasser : Dianthus neglectus Betonica hirsuta Veronica Allionii Meum athamanticum. Une autre cause de richesse en espèces végétales de la région du Lautaret, c'est la nature du sol. Les roches siliceuses y 1. VIDAL et OFFNER, Les colonies de Plantes méridionales des environs de Grenoble, 1905. 2. CHRIST, La Flore de la Suisse, 1907. Е. PELLEGRIN. — OBSERVATIONS SUR LA FLORE DU LAUTARET. /177 dominent. Mais il y a cà et là des affleurements de calcaire. Les calcaires s'effritent. Leurs éboulis se mêlent aux terrains siliceux. Le sol n'est pas homogène. Aussi, au milieu de plantes franchement silicicoles, on rencontre des espéces à préférence marquée pour les terrains calcaires. , Sur les pentes entre le ріс du Galibier et le torrent de Ја Roche Noire nous avons pu récolter par exemple, les plantes calcicoles suivantes : Dianthus subacaulis Tencrium Botrys Hippocrepis comosa Scutellaria alpina Trifolium alpestre Globularia cordifolia lactuca perennis Rumex scutatus Phyteuma orbiculare Carex sempervirens Stachys recta — Halleriana. Vers le bois de la Madeleine : Erysimum orientale | Carex ornithopoda. Phyteuma Michelii Vers le Laurichard : Arabis saxatilis | Avena setacea. Linum alpinum En somme, le Lautaret se présente comme un carrefour où se rencontrent des flores d'affinités différentes. Luttant contre la flore alpine et subalpine, normales à cette hauteur, des plantes du Midi, des plantes de plaine montent à l'assaut de la montagne, venues de la vallée de l'Isère par la Romanche ou de la vallée de la Durance par la Guisane. Du haut des sommets environnants, entrainées par les eaux, par les éboulis, des plantes descendent de la région alpine supé- rieure. Favorisées chacune suivant sa nature, par un mélange de terrains siliceux et de terrains calcaires, toutes ces espèces vivent côte à côte, luttant entre elles, et, s'éparpillant dans toute la région qui, pour cela, est exceptionnellement riche au point de vue botanique '. 1. Ce travail a été fait au laboratoire de Phanérogamie du Muséum. Je tiens à adresser mes plus vifs remerciements à M. le professeur LECOMTE, pour les encouragements qu'il n'a cessé de me prodiguer, à M. le profes- seur MIRANDE, pour son aimable accueil au Lautaret, à M. JEANPERT du Muséum qui m'a maintes fois fait profiter de sa connaissance approfondie de la flore francaise. T. LVR. (SÉANCES) 12 178 SÉANCE DU 8 AVRIL 1910. Il est donné lecture des deux communications ci-après A propos du Juniperus communis; par M. CH. GUFFROY. Dans un précédent Bulletin, М. W. Russert’ signale une nou- velle station du Jun?perus communis, à la base de la « Roche du Page ». Cette station se trouve à environ 4 kilomètres 1/2 à l'Est de Gérardmer. Nous pouvons en ajouter une autre que nous avons découverte en 1908, et qui se trouve beaucoup plus à l'Est de Gérardmer, à 12 kilometres 1/2 de cette ville à vol d'oiseau : entre Le Valtin et Le Rudlin, sur les hauteurs qui dominent la rive droite de la Meurthe. Toutes les localités des environs de Gérardmer (vallée de Cleurie, Le Beillard, Le Page, Le Valtin) sont sur des terrains d'origine analogue (granite, granulite ou gneiss) et ne doivent nullement étre considérées comme exceptionnelles eu égard au substratum. Nous avons dans les régions les plus diverses de la France observé maintes fois le Genévrier en sol siliceux, privé ou presque privé de chaux, et ces observations ne font que corroborer ce qu'ont écrit les auteurs. Maruigc, dans sa Flore Forestière (4° édit., par Fuicug, p. 514) indique comme habitat « les sols sablonneux et pierreux, sili- ceux ou calcaires ». Кікѕсніксев dans sa Flore vogéso-rhénane (t. ll, p. 53) en donnant parmi les stations les « montagnes jusqu'aux plus hautes sommités » se garde bien de faire une distinction dans la nature du terrain. Gopruix et PErITMENGIN (Flore analytique de poche de la Lor- raine) disent : « Grés et Granit dans les Vosges ». | Lrcoo et Lamorre (Catalogue raisonné des plantes vasculaires du plateau central de la France, p. 339) signalent le Genévrier comme CC. en « terres granitiques et volcaniques ». Si l'on considère spécialement le cas de la Bretagne où їлоүр indique, dans sa Flore de l'Ouest de la France (5° édit., par 1. RussELL (W.), Remarques sur une station du Juniperus communis dans les Vosges granitiques. Bull. S. b. F., 1910, p. 35. W. RUSSELL. —— NOUVELLE LOCALITÉ DU DIANTHUS BARBATUS. 179 GADECEAU, p. 319-320) 18 localités pour le Juniperus communis et qu'on se reporte à la carte géologique, on constate que 14 de ces localités correspondent à des sols privés ou presque de chaux : Finistère : Ploujean (schistes de Saint-Lô). Ille-et- Vilaine : Laillé et forêt de Montfort (Grès armoricain). Loire-Inférieure : Environs de Savenay (Granulite et mica- schistes); la Chapelle-sur-Erdre (Micaschistes, sables rouges et graviers); Remouillé (Gneiss, micaschistes, granit, argiles et graviers); Vieillevigne (Schistes précambriens, argiles et gra- viers); Saint-Mars-la-Jaille et forét de Saint-Mars (Schistes et grès); Ligné (Grès armoricain, schistes et grès houillers, mica- schistes); forêt du Gâvre (Limon, sables rouges et graviers). Morbihan : Camors (Granit); Ploërmel (Schistes de Gourin); Grand-Champ (Granulite et schistes). Quant aux quatre autres localités, étant donné la variété des terrains, il serait nécessaire de connaitre la station exacte pour étre fixé. Quoi qu'ilen soit, on trouve en Bretagne la preuve de l'indiffé- rence du Genévrier vis-à-vis du calcaire. Nouvelle localité du Dianthus barbatus “dans les Vosges; PAR M. W. RUSSELL. Le Dianthus barbatus L. a autrefois été signalé раг Movcror sur les coteaux caleaires de Neufcháteau. Un échantillon prove- nant de cette localité et étiqueté par Goprox figure dans l'her- bier du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. La plante ne s'est probablement pas maintenue à Neufchâteau, car Ретт- MENGIN а proposé récemment de l'exclure de la flore de Lor- raine?. Au cours d'une excursion dans les Basses-Vosges j'ai trouvé en juillet 1909 une nouvelle station du Dianthus barbatus sur la Hauteur du Beauregard tout prés de Raon- l'Étape. La Hauteur du Beauregard est une petite montagne boisée + боркох, Flore de Lorraine, I, p. 105. PETITMENGIN, Mise au point de la flore lorraine (Assoc. franc. pour гео ды des Sciences. Congrès de Reims, 1907, р. 507). 180 SÉANCE DU 8 AVRIL 1910. qui s'élève au-dessus du chemin de Raon-l'Étape à Celles, à len- trée de la vallée de la Plaine; comme presque toutes les monta- enes de la région, elle est formée d'un grès pauvre en calcaire, le grès vosgien', et possède une flore peu variée; aussi la présence du Dianthus barbatus vient-elle rompre agréablement la mono- tonie de son tapis végétal. Cette belle Caryophyllée se montre sur les pentes qui dévalent vers le chemin de Celles, là oü le sous-bois peu serré permet aisément l'accés des rayons du soleil; ce ne sont pas quelques pieds isolés que l'on observe, mais un groupement assez important qui parait soutenir avantageusement la lutte avec les plantes indigènes. Le Dianthus barbatus est, on le sait, une plante méridionale dont le centre de végétation se trouve dans la région pyrénéenne?, d'où elle rayonne vers l'Aveyron et le Cantal’; partout ailleurs elle est considérée comme subspontanée*. Le Dianthus barbatus de Raon a une allure générale un peu différente de celle que présente la plante des Pyrénées : ses tiges sont plus courtes et plus gréles, ses fascicules de fleurs moins denses; c'est en somme une forme dégénérée par suite du changement de milieu. Des échantillons du Dianthus barbatus provenant de la nouvelle localité vosgienne indiquée sont mis sous les yeux des membres présents. M. Guillaumin prend la parole pour la communication suivante : 1. L'indice calcimétrique de la station où vit le Dianthus barbatus est compris entre 0.006 et 0.02. 2. Herborisation dans la forét de Charruga (Bull. Soc. Bot. Fr., 1864, р. xciv). : GANDOGER (Michel), Herborisation duns le massif du pic Carlitte (Bull. Soc. bot. Fr., 1894, p. 453); CosTE, Flore de France, 1. 3. D'après le frère HERiBAUD (La Flore d'Auvergne еп 1901, in Bull. Soc. bot. Fr., 1901, p. 292), la plante du Cantal est une variété que LAMOTTE (Bull. Soc. bot. Fr., 1874, p. 120) a élevée au rang d'espèce sous le nom de Dianthus Gerardini Lam. 4. Le Dianthus barbatus, bien que dépourvu d'odeur, est assez souvent cultivé dans les jardins. A. GUILLAUMIN. — RUTACÉES D'EXTRÉME-ORIENT. 181 Rutacées de l'herbier du Muséum, recueillies en Extréme-Orient par le R. P. Urb. Faurie des Missions étrangéres; PAR M. A. GUILLAUMIN. 1. Boenninghausenia albiflora Reichenb. — Nippon : au pied du Fuji jama (6600). 2. Evodia Daniellii Hemsl. — Corée : jardin de la mission à Séoul (468). З. E. glauca Miq. — Formose : Monts Okascki (34). 4. E., sp. — Nippon : Fuji jama (2430). 5. Zanthoxylum alatum Roxb. — ILE QuErPaEnT (1627); ILe Tsu- SHIMA (4994); Nippon : au pied du Fuji jama (6652); Австрег LUIKNI : ile Oshima. (3869). б. Z. alatum Roxb. var. subtrifoliatum Franch. — FoRMOsE : Maruyama (22). 7. Z. ailantoides Sieb. et Zucc. — Corée : villages aux environs de Hougno (461, 1632). 8. Z. schinifolium Sieb. et Zucc. — ILE QuELPAERT (1630); Nippon : province d'Akita (1402), au pied du Fuji jama (6603); Japon ! : côtes de Kessénuma (6062), plaine avant d'entrer dans les montagnes de Shiobara (4192). 9. Z. piperitum D. C, — СовЁЕ : Fusan (466) ; ILE QuELPAERT (1631); YÉso : Mombetzu (680); №ррох : Montagnes d'Aomori (420), montagnes de Tanabé (4554); Kiousiou : Kumamoto (3108); Japon : environs de Sambagi (1461). 10. Z. Bungei Planch. — ILE QuELPAEnT (463, 1428, 1629). 11. Z. nitidum D. C. — Fonwosz : Maruyama (2^), Tamsui (23). 12. Phellodendron amurense, Кир. — YÉso : forêts de Némuro (504^), forêts aux bords du Joe de Sobetzu (767). 13. Ph. sinense Dode. — YÉso : montagnes d'Hakodaté (3374); ILE Kuxasnini : montagnes de Tomari (5106); №ррох : bords du lac de Kisogawa (6871). 14. Ph., sp. — Nippon : Kamakura (6490). 15. Acronychia laurifolia Bl. — ForMose : Kelung (36). 16. Skimmia japonica Thunb. — S. Laureola Sieb. et Zucc. in Walp. = S. rubella et Veitchii Carrière. — S. Fortunei Masters. — 1. La seule mention : Japon, indique des localités certainement japo- naises qu'il nous a été impossible de relever sur aucune carte. 182 SÉANCE DU 8 AVRIL 1910. Yéso ` Otaru, sommet des montagnes (239, 293), bords de la mer (3105), montagnes de Sapporo (6956), forêts d'Yésashi (3888, 5732), mont de la Selle au nord d'Hakodaté (223); Nippon : Montagnes de Ganju (5999), montagnes d'Hirosaki (3424), montagnes d'Yamataga (4290), montagnes d'Aomori (1162), province d'Aomori, environs de Kominato (265); ILE DE Sano (2751), ILE DE Kuvasnini, mont de Séséki (5111); Japon : Hamidzu toye (2386). 17. Murraya exotica L. — Еовмоѕе : collines de Paekiran (27) près d'Hokuto, au pied du mont Taïtun (26). 18. Citrus Aurantium L. — ILE QUELPAERT, cultivé (480); FORMOSE, cultivé dans les villages du mont Taitun à 500 mètres (29). 19. C. japonica Thunb. — ILE QuELPAERT, cultivé (479. 481, 482); Еовмоѕе : Tamsui (579). 20. C. medica L. — Еовмоѕе : cultivé autour des villages du mont Taitun (63). 21. C. nobilis Loureiro. — Еовмоѕе : Mont Тайип (293); Nippon : Tokjo (6438). 22, C. trifoliata L. — ILE QuELPAERT (483); Nippon ` Tokjo (2324). M. Benoist fait là communication ci-dessous : Cas de synanthie chez l’Acanthus hirsutus Boiss. ; PAR M. BENOIST. Parmi les diverses espéces d'Acanthacées, provenant des cul- tures du Muséum d'Histoire naturelle, que j'ai pu étudier, grâce à la bienveillance de M. le professeur Cosranrix, j'ai observé un Acanthus hirsutus Boiss. présentant un cas tératologique qu'il est peut-étre intéressant de mentionner. L'inflorescence normale est un épi dont les fleurs sont dispo- sées sur quatre rangs. Chaque fleur est à l'aisselle d'une bractée et comprise entre deux bractéoles latérales. Le calice est formé de cinq sépales : un postérieur A, deux latéraux B et D, beau- coup plus petits, et deux antérieurs soudés en une pièce antérieure bilobée et binerviée C. La corolle est à une seule lèvre anté- rieure, à cinq lobes, dont les latéraux petits. П y a quatre étamines et un ovaire libre à 2 loges. Dans le spécimen observé l'épi possède, dans sa partie supé- rieure, quatre rangs de fleurs avortées et, dans sa partie infé- rieure, des fleurs bien développées, mais sur deux rangs seule- BENOIST. — CAS DE SYNANTHIE CHEZ L'ACANTHUS HIRSUTUS. 183 ment. Vers le milieu de l'épi, un des quatre rangs des fleurs supérieures disparaît et, des trois autres, deux se rapprochent de Explication des figures. 1. Diagramme d'une fleur normale. II. Diagramme de la fleur monstrueuse (les lettres A, B, désignent l'une des fleurs, les lettres A', B', etc., l'autre fleur, dont la coalescence forme la fleur monstrueuse). К ПІ. La fleur monstrueuse, la corolle et la pièce postérieure du calice étant enlevées. IV. Corolle : côté postérieur. sorte que les fleurs en deviennent très voisines : il en est résulté deux cas de synanthie à des degrés différents. 184 SÉANCE DU 8 AVRIL 1910. L'un intéresse seulement les bractées : on a deux fleurs abso- lument normales, situées à l'aisselle d'une grande bractée bilobée. Immédiatement au-dessous de l'aisselle d'une bractée bilobée semblable à la précédente se trouve une fleur anormale résultant de la coalescence de deux fleurs et ainsi constituée : Les bractéoles sont au nombre de trois : une antérieure dans le plan de symétrie, et deux latérales. Le calice est formé de six pièces qui sont, en allant d'arrière en avant : une postérieure bilobée, résultant de la soudure de deux sépales postérieurs normaux A et А’, puis, de chaque côté, un sépale latéral non modifié B' et D, une pièce bilobée cor- respondant à la pièce bilobée C et C’ antérieure du calice d'une fleur normale, enfin, dans le plan de symétrie et antérieurement, une pièce bilobée résultant de la concrescence de deux sépales latéraux D et D’. La corolle est unilabiée, mais elle possède huit lobes, et sa partie inférieure est formée de deux tubes accolés; sur la cloison médiane qui sépare les deux tubes est un petit appendice lan- céolé; un faisceau libéro-ligneux part de la base de la cloison médiane, la parcourt et aboutit à cet appendice, ce faisceau est alterne avec ceux qui se rendent dans les étamines; on est donc en droit de considérer l'appendice de la cloison comme résultant de la coalescence des deux pétales latéraux « et e“. La corolle porte huit étamines alternes avec les lobes. Les pistils sont au nombre de deux et séparés; leur forme n'offre rien de spécial, mais leur plan de symétrie est un peu oblique par rapport au plan de symétrie de l'ensemble. M. Maurice de Vilmorin présente une photographie de rameaux fleuris du Rhododendron spinuligerum Franchet, décrit originairement sur des échantillons provenant du Yunnan. C'est de la même région que proviennent les graines semées aux Barres par M. de Vilmorin et qui ont donné la plante qui vient de fleurir pour la première fois. La description originale convient très bien à la plante, sauf en ce qui concerne la corolle. Franchet la disait infun- dibuliforme campanulée. Sur le vif elle paraît urcéolée et SÉANCE DU 8 AVRIL 41940. 185 rétrécie au sommet. En réalité elle est divisée au sommet non par des lobes mais par des segments de 4-5 milli- métres qui se recouvrent exactement : d'oü l'apparence d'une corolle entière. Les étamines dépassent la corolle d'un centimètre environ et sont à leur tour dépassées d'une longueur sensiblement égale par le style. Le coloris est ocre saumoné avec bordure rouge au sommet. SÉANCE DU 22 AVRIL 1910 PRÉSIDENCE DE M. H. LECOMTE. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. La parole est donnée à M. le Secrétaire général pour la lecture du compte rendu financier du Trésorier pour l'année 1909. État des recettes et des dépenses de la Société au 1* janvier 1910; PAR М. Ри: DE VILMORIN: La Société avait en caisse au 4° janvier 1909. . . . . . 84.250 05 Elle a encaissé au cours de l'exercice 1909 . . . . . . . 19.183 10 о TR Total л en dl И Les dépenses de l'exercice ont été ^ max cL шу о П reste donc en caisse à la fin de l’année. . . . . . . . 89.393 30 ——— Soit un excédent des recettes sur les dépenses de . . . . 5.143 25 = — Les recettes et les dépenses se répartissent comme suit : RECETTES. Cousttons алдо ) . 6... es. E — реро 1. 4 vul. s.s CADAT = A EE A 710 » Diplômes. о; . о о. 25 » Vente de volumes et сате ОИ с. Excédents de pages . . . . з CLR 168 15 Subvention du Ministère бетона SE lu 2. 5080 a Rentes sur VEtat- ;: cont E, Intérêts du dépôt au Comptoir National т Escompte. 208 14 55 Recettes extraordinaires (Subvention du Gouvernement шшен, ed]. г, у у c Total comme. ci-dessus, . А 19.183 10 PH. DE VILMORIN. — ÉTAT DES RECETTES ET DES DÉPENSES. 187 DÉPENSES. Impression du Bulletin . : Revue bibliographique et Table. Frais de gravure . Brochage du Bulletin . Port du Bulletin . Impressions diverses . Loyer. . Impositions . Dépenses diverses . ‹ Bibliothèque, herbier, ШЫЙ о Rédacteur du Bulletin. Garçon de bureau. . Total comme ci-dessus. . 5.796 t 585 7 291 147 506 01^ 5 1.600 208 2.811 286 10 40 95 1.200 330 » » 14.039 85 Les fonds et valeurs en caisse se répartissent comme suit : Rente nominative sur l'État 2.630 fr. ayant coûté . — аи porteur — 110 fr. Dépót au Comptoir National d'Escompte. . Numéraire . Total égal . N. B. — Dans le chiffre des rentes nominatives figure le legs ре Corcy (grevé d'une affectation spéciale) pour une somme de . L'avoir disponible de la Société est donc de. 75.087 15 3.591 10 5.066 40 5.692 65 89.393 30 25.214 35 64.178 95 ——————— ——— Ce rapport est adopté à l'unanimité, et M. le Président adresse à M. le Trésorier les remerciements et les compli- ments de la Société. Conformément aux Statuts, ce compte rendu sera soumis à l'examen de la Commission de comptabilité. М. de Boissieu fait la communication ci-dessous : 188 SÉANCE DU 22 AVRIL 1910. Un nouveau Viola d'Extréme-Orient du groupe des Sylvestres, Remarques sur les espèces voisines et sur la forme du stigmate dans le groupe; PAR M. H. DE BOISSIEU. Malgré ma répugnance à compliquer encore la nomenclature déjà passablement embrouillée du sous-groupe des Violæ Sylvestres particulier à l'Extréme-Orient, caractérisé par les pétales latéraux glabres (et non barbus comme dans les Sylvestres véritables), je me vois obligé de décrire une sous espèce ou « forme » au sens où M. Rouy entend ce mot, 18 пе peut être complètement assimilée à aucune des sous-espèces décrites jusqu'à ce jour. Viola sacchalinensis sp. nov. (Esp. collect. Viola sylvestris Lamk). Primum acaulis mox caulescens, caulibus secundariis adscendentibus foliosis et floriferis, ex axillis rosulæ primarie axeos abbreviatæ Sr Folia omnia longe petiolata, sinu mediocriter aperto, auriculis Rb gentibus, in foliis inferioribus interdum nullis, infima FE semiorbiculata limbo integriusculo, cetera limbo ovato acutiusculo A tato. Stipulæ libere, ample, dilatatæ, subfoliosæ, fimbriatæ, pe ж multo breviores. Pedunculi foliis æqui vel longiores. Flores sat mu "i Petala intermedia basi glabra, calcar breve, crassum, vix petalorum ish tiam partem æquans. Stylus apice non vel vix truncatus, regulariter s subregulariter curvatus et passim apice papilloso-villosus, rostro stigma descendente vel sublaterali. SACCHALIEN, dans les forêts de Korsakof ( Faurie, n°° 543, 544, 945). Quatre caractères principaux distinguent le Viola sacchali- nensis des Viola voisins. I. Les pétales glabres. Par là, notre plante s'écarte de nos Sylvestres d'Europe etse rapproche des formes les plus répandues en Chine et au Japon, Viola rostrata, grypoceras, Grayt, elc. Т П. L'éperon court et épais. Ce caractère place le V. saccha- nensis tout prés du V. Grayi. e III. Les stipules dilatées. Le Viola sacchalinensis se ne ainsi de tous les Sylvestres glabræ, sauf du V. Leveiller. : remarquerai incidemment par rapport à ce caractère que deu H. DE BOISSIEU. — UN NOUVEAU VIOLA D'EXTRÉME-ORIENT. 189 espéces collectives, peu éloignées du V. sylvestris, offrent elles aussi, dans les régions arctiques de l'Extréme-Orient une sous-espéce à stipules remarquablement dilatées. Ce sont le V. canina L. avec le V. acuminata Ledeb., et le V. mirabilis L. avec le V. Langsdorffii F.M., que certains auteurs, notamment RreEL rattachent, avec raison je crois, à l'espèce linnéenne. Cette dilatation des stipules s'expliquerait-elle par des raisons climatériques ? IV. Enfin le caractére capital du stigmate qui fait du Viola sacchalinensis un intermédiaire curieux entre les V. (ray: et grypoceras d'une part, et, d'autre part, entre les Sylvestres japo- nais et nos espèces d'Occident. Je crois utile de donner ici un tableau récapitulatif des caractères différenciant les sous-espèces chinoises ou japonaises du Viola sylvestris à pétales latéraux glabres. 1^ Viola rostrata Pursh var. japonica Becker et de Boissieu in Bull. Herb. Boissier, 1908. — Éperon cylindrique, allongé, égal au limbe des pétales ou méme plus long que lui. Japon. 2* V. grypoceras A. Gray. — Éperon gréle, égal à la moitié environ du limbe des pétales. Stipules peu AETR Style tronqué et glabrescent au sommet, à bec stigmatique nettement latéral. е Japon. 3° V. Leveillei H. de Boiss. — Éperon grêle, un peu plus court que celui du V. grypoceras. Stipules amples, dilatées. Style à sommet glabriuscule et coudé ou à peine subtronqué, à bec stigmatique descendant ou sublatéral, continuant généralement ou méme accentuant la direction du coude. Fleurs souvent blanches. Chine méridionale. V. Grayi Franch. et Sav. — Éperon scrotiforme, égal au quart du limbe des pétales. Stipules peu dilatées. Style comme dans la sous-espèce précédente. Chine, Japon. 3° V. sacchalinensis Н. de Boiss. — Éperon scrotiforme, égalant à peine le tiers du limbe des pétales. Stipules amples, dilatées. Style et stigmate de la même forme que dans les V. Leveillei et Grayi, mais style nettement poilu papilleux au sommet. L'éperon plus grèle et les stipules moins dilatées distinguent le V. Leveillei du robuste hybride assez répandu en Chine et au 190 SÉANCE DU 22 AVRIL 1940. Japon : Viola grypoceras >< Grayi Beck. et de Boissieu in Bull. : Herb. Boiss. 1908. Je termine cette Note par quelques eonsidérations générales sur le style et le stigmate dans le groupe des Viol sylvestres. Nos deux espéces (ou sous-espéces), bien répandues et bien connues, Viola Reichenbachiana Jord. et V. Riviniana Rchb. diffèrent, outre les caractères indiqués dans toutes les Flores, par un caractére important du style et du stigmate. Le Viola Reichenbachiana possède un style assez fortement papillo-barbu au sommet et plus ou moins obliquement tronqué à ce sommet, . à stigmate s'insérant sur la partie tronquée, et à bec stigmatique prolongeant cette partie presque en ligne droite. Au contraire, dans le V. Riviniana, le style est glabre au sommet, presque régulièrement coudé à ce sommet, à bec stigma- tique oblique et, en général, descendant par rapport au coude. Il se rapproche par sa forme du style du V. odorata, mais celui-ci a le coude plus prononcé, et le bec stigmatique nette- ment dirigé en avant. Le caractere différentiel que nous indiquons ici, resté inapercu de la plupart des auteurs, a cependant été signalé déjà par Scumz et Кешек dans leur Flore de Suisse publiée en allemand, dont une édition francaise revue par le professeur Wirczkk est en cours de publication (le premier volume seul a paru). Les savants auteurs donnent de ce caractère une interpré- tation un peu différente de la nótre. La voici, telle qu'elle est libellée dans l'édition Wirczeck (Tome І, p. 386) : « V. silvestris Lamk (V. Heichenbachiana Jord.) : bee du stigmate poilu sur les deux faces et faiblement arqué sous le sommet (MM. Ѕсніх et Ken regardent comme appartenant au stigmate ce que nous considérons comme la partie supérieure du style). « V. Riviniana Rchb. : bec du stigmate glabre, et insensible- ment arqué de la base au sommet. » Et les auteurs ajoutent : « Le bec du stigmate des hybrides V. Riviniana X silvatica est relativement moins poilu que dans V. silvestris ». Je crois aussi le caractére des poils assez bon pour permettre de discerner les hybrides fréquemment produits par le croisement des deux plantes voisines. Ces hybrides ont «м R. HAMET. —— KALANCHOE ALICLE ЕТ К. BEHARENSIS. 194 d'ailleurs souvent le stigmate déformé. Un robuste exemplaire du V. Riviniana dans l'Herbier du Muséum offre un style poilu, avec un stigmate en forme de corne allongée. Cette mons- truosité est évidemment amenée par l'hybridité qui entraîne aussi bien souvent un accroissement de la vigueur de la plante. Pour en revenir aux caractères du style et du stigmate, ils aménent aussi à établir un parallélisme curieux entre nos deux sous-espèces principales de Violæ sylvestres barbatæ et les deux principales sous-espèces de Sylvestres glabræ d'Extréme-Orient. Le Viola grypoceras (V. Reichenbachiana japonica, comme dit volontiers M. Becker) a le style du V. Heichenbachiana, mais sans les poils caractéristiques. Le V. Grayi (V. Riviniana Japonica) a le style du V. Riviniana. La découverte du V. sac- chalinensis vient troubler ce parallélisme en faisant connaitre en quelque sorte un V. Riviniana à pétales glabres et à style poilu. M. Lutz donne connaissance de la communication sui- vante : Kalanchoe Aliciæ sp. nova et К. beharensis Drake del Castillo; PAR M. RAYMOND НАМЕТ. Kalanchoe Aliciæ' Raymond Hamet sp. nova (Specim. auth. in hb. Kew.). Caulis erectus, robustus, simplex, pilosus. Pili a basi simplices, apice dilatati. Folia opposita, decussata?, petiolata, pilosa; petiolus quam lamina brevior, robustiusculus; lamina suborbicularis vel ovato-orbicu- laris, crenata, obtusa. Inflorescentia a caulen on distincta, corymbiformis, in cymis ramosis. Pedicelli quam corollæ tubus paulo breviores vel paulo longiores. Flores magni. Calyx campanulatus, pilosus, segmentis quam tubo brevioribus, late deltoideo-semiorbicularibus, acutis, latio- ribus quam longioribus. Corolla tubulosa, infra medium vix coarctata, pilosa, segmentis quam tubo brevioribus, latissime ovatis, obtusissimis, profunde emarginatis, paulo longioribus quam latioribus. Stamina infra coroll» tubi medium inserta; antheræ superiores corolle tubi medium superantes. Carpella conniventia, oblongo-lanceolata, in stylos quam car- 1. Je suis heureux de donner à cette espèce le nom de Mlle Alice Leblanc en bien affectueux souvenir. 192 SÉANCE DU 22 AVRIL 1910. pella longiores, conniventes, graciles, attenuata. Squamæ subquadratæ, profunde emarginatæ, tam longæ quam latæ. Foliorum petiolus 19-20 mm. longus; lamina 43-46 mm. longa, 37- 38 mm. lata. Pedicelli 12-20 mm. longi. Calycis tubus 4-4,4 mm. lon- gus; segmenta 2,6-3,2 mm. longa, 3,8-4,8 mm. lata. Corollæ tubus - 13-18 mm. longus; segmenta 5-6 mm. longa, 4,4-4,7 mm. lata. Carpella 7,5-8,75 mm. longa, 2,4-2,6 mm. lata. Styli 13-15 mm. longi. Squamae 1,25-1,6 mm. longæ, 1,25-1,6 mm. latæ. Mapacascar, région centrale : M. Antehy, près d’Ambositra, 11 décembre 1894 [D* Forsyth Major, n° 692. — Échantillon authen- tique dauns l'herbier de Kew !!. Obs. — Si Гоп essaye de déterminer cette espèce au moyen de ma clef analytique ! et de son complément ?, on se trouve renvoyé comme suit : La plante a des carpelles et des styles connivents (П). La corolle est velue (2). Les poils qui recouvrent la tige, les feuilles et les fleurs sont simples dès la base, un peu dilatés au sommet (B). Les feuilles sont crénelées (b). Les styles sont plus longs que les carpelles (8). La plante serait done ou le Kalanchoe Schimperiana Richard? ou le K. uniflora Hamet *, mais si l'on se reporte aux descriptions de ces deux espèces, on constatera que le K. Aliciæ en est fort distinct. Il diffère, en effet, du A. Schimperiana : 1° par son calice à segments plus brefs que le tube, largement deltoides-semiorbiculaires, plus larges que longs, non point plus longs que le tube, lancéolés, plus longs que larges ; 2° par sa corolle à segments très largement ovés, trés obtus, pro- fondément émarginés, et non ovés ou ovés-oblongs, brusquement cus- pidés; 3° par ses étamines insérées au-dessous du milieu du tube de la corolle, non point au-dessus; 4^ par ses écailles subquadrangulaires, aussi longues que larges, et non linéaires, beaucoup plus longues que larges. I s'éloigne du А. uniflora : 1° par sa tige érigée, robuste, poilue, non point prostrée, grêle, elabre; 2° par ses feuilles poilues, ef non glabres ; 3° par son inflorescence non distincte de la tige, multiflore, non point 1-3-flore; 4° par son calice à segments plus brefs que le tube, lar- gement deltoides-semiorbiculaires, ef non un peu plus longs que le tube, largement ovés; 5° par sa corolle à segments très largement 0Vés, trés obtus, profondément émarginés, un peu plus longs que larges, non 1. HAMET (R.), Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VII, pp. 879-882 (1907). 2. HAMET (R.), Sur q. Kalanchoe p. connus, in Bull. Soc. bot. Fr., t. LII, p. 53 (1910). 3. НАМЕТ (R.), Monogr. du g. Kalanchoe, in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. УШ, p. 38 (1908). +. НАМЕТ (R.), їп Bull. Soc. bot. Fr., t. LII, pp. 52 et 53 (1940). R. HAMET. —— KALANCHOE ALICLE ET К. BEHARENSIS. 193 point semiorbiculaires, obtus, brusquement et légèrement apiculés, un peu plus larges que longs; 6° par ses anthères dépassant le milieu du tube de la corolle, ef non atteignant presque le milieu des segments de la corolle; 7° par ses écailles subquadrangulaires, aussi longues que larges, non point linéaires ou linéaires-oblongues, plus longues que larges. Si Гоп veut insérer le A. Alisiæ dans ma clef analytique, on inter- calera, entre les lignes 57 et 58 de la page 882, les alinéas suivants : + Stamina supra corolle tubi medium inserta 541. K. Schimperiana. + + Stamina infra coroll: tubi medium inserta. — Folia glabra. Corolla segmentis semiorbi- cularibus, obtusis, abrupte et minute apiculatis. Antheræ superiores pau- lum infra corollæ segmentorum me- dium attingentes. Squamae lineares vel lineari-oblongæ, longiores quam E LM у SK ES 62. K. uniflora. == Folia pilosa. Corolla segmentis latissime ovatis, obtusissimis, profunde emargi- natis. Antheræ superiores corollæ tubi medium superantes. Squamæ subquadratæ, tam longæ quam latæ.. 63. K. Aliciæ. Recherchons maintenant, au moyen de ma clef analytique des groupes ‘, dans lequel il faut placer le А. Aliciz. Les carpelles sont convergents (П). La plante est couverte de poils simples dès la base (2). Les étamines sont insérées au-dessous du milieu du tube de la corolle (B). Les styles sont plus longs que les carpelles (a). On a alors le choix entre deux alinéas : x. Calice à segments beaucoup plus longs que le tube..... Groupe 5. 9. Calice à segments presque égaux au tube.............. Groupe 9. C'est daus le groupe 9 qu'il faut, je crois, ranger notre plante. Kalanchoe beharensis Drake del Castillo; R. Hamet, Monogr. du g- Kalanchoe, i» Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. ҮШ, pp. 29 et 30 (1908). M. le Prof. Dr Hecker, directeur de l'Institut colonial de Marseille, m'ayant récemment chargé de déterminer un Kalanchoe sans fleur, fort voisin du K. beharensis, j'ai constaté que la forme des feuilles de cette espèce n'était pas indiquée dans ma Monographie. Ce silence était d'ailleurs expliqué comme 1. Намет (R.), Kalanchoe Luciæ sp. nov., in Bull. hb. Boissier, sér. 2, t. VIII, p. 257 (1908). T. Le, (SÉANCES) 13 194 SÉANCE DU 22 AVRIL 19410. suit : « M. Drake ркт, Саѕтило a, dans sa description, donné les feuilles comme largement ovées-lancéolées, charnues, grandes, glabres. La tige de l'échantillon authentique est complètement nue. Les feuilles, d’après lesquelles M. Drake DEL Castro a rédigé sa description, se trouvent dans un sachet qui accom- pagne la plante. Or ce sachet renferme des feuilles de trois formes tout à fait différentes, et en trés mauvais état. Aucune indication ne permettant de décider quelles sont celles qui appartiennent au Kalanchoe beharensis, il est plus prudent de n'en rien préjuger. » Dans l'espoir de résoudre cette question, j'ai étudié avec soin le contenu du sachet; j'y ai trouvé des feuilles ou fragments de feuilles de trois formes. Les unes appartiennent au K. verticillata Scott Elliot; d'autres doivent vraisemblablement étre rapportées au К. Grandidieri Baillon; d'autres enfin ne peuvent être attribuées à aucun Kalanchoe connu. J'ai pensé que ce devaient être celles du К. beharensis, ce qui m'a été confirmé par la présence sur leur superficie de poils absolument identiques à ceux que l'on trouve sur les inflorescences et les fleurs de cette espèce. Malheureusement ces feuilles sont en fort mauvais état. Nous n'avons à notre disposition que deux pétioles et des fragments de limbe. Ces matériaux imparfaits m'ont pourtant permis de faire les constatations suivantes : 1° Pétioles : Ils sont longs de 45 mm., assez robustes. Le fragment de limbe qu'ils portent à leur sonmet, permet de certifier que la feuille est peltée. 2° Fragments de limbe : Ces fragments sont recouverts d'un petit nombre de poils simples à la base, divisés au-dessous du milieu en 3 branches aigués. La reconstitution du limbe est fort difficile. On peut pourtant affirmer, sans trop de témérité, quil devait être largement ové, légèrement anguleux, obtus, long d'A peu prés 12 cm., large d'environ 8 ст. On pourra done compléter, comme suit, ma monographie : Folia... peltata, pilosa; petiolus quam lamina brevior, robus- tiusculus; lamina late ovata, leviter angulata, obtusa? M. Rouy présente une belle série d'échantillons en nature d'espèces rares et d'hybrides de Pedicularis des Alpes G. ROUY. — SUR QUELQUES SCROFULARIACÉES ET SALICACÉES. 195 françaises ainsi que de deux hybrides de Salix d'Alsace. ll fait au sujet de ces plantes la communication ci-après : Sur quelques Scrofulariacées du Sud-Est de la France et sur deux Salicacées d'Alsace; PAR М. G. ROUX: J'ai reçu récemment de notre confrère, M. Alphonse Favre, une série des plus intéressantes de Pédiculaires récoltée dans les Hautes-Alpes et la Savoie, série que j'ai l'honneur de mettre sous les veux des membres de la Société. Bien qu'actuellement établi à Oran, M. Alphonse Faure a été longtemps fixé dans les Hautes-Alpes oi il a entrepris, avec une méthode digne d'éloges, des recherches suivies sur la flore de ce département et des localités savoisiennes avoisinantes. De plus, le temps des vacances est encore consacré par lui à des excursions botaniques dont les résultats m'ont fourni, avec son aimable collaboration, partie des données que je vais exposer brièvement ici d'après les plantes mêmes présentées. 4° — Le Pedicularis cenisia Gaud. (P. gyroflexa G. et G. et auct. Gall. plur., non Vill.!) se montre trés rarement avec des corolles blanches; M. Faure l'a ainsirecueilli au Lautaret, sous Mendette (— s.-var. albiflora Nob.). 2° — Pedicularis cenisia >< Barrelieri Rouy, Flore de France, XI. p. 120. — Voici 4 parts de cette formation hydride récoltées par M. Alphonse Faure, avec les parents, le 22 juillet 1908, dans le vallon des Lauzettes et aussi au Galibier, aux Entonnoirs et sous Mendette; c'est-à-dire dans les Hautes-Alpes et la Savoie. Cet hybride se distingue du X P. Rouyana Wolf, qui est un P. cenisia »« tuberosa, par les caractères que j'ai indiqués /oco citato. — Reste le nom à attribuer à cette Pédicu- culaire : La diagnose donnée par SrEmiwcER de son z Р. delphinata se rapporte tout à fait à notre plante, notamment en ce qui concerne la faible pubescence ou la glabréité des feuilles et la longueur du bec (environ 3 mm. de long), mais cet auteur indique son hybride comme étant un P. gyroflera Vill. >< 196 SEANCE DU 22 AVRIL 1910. Barrelieri Reichb. Le Pedicularis cenisia a bien été signalé, par Reicuexsacu et par Carior et Saixr-LaGer, au mont Granier près Chambéry, seule localité donnée раг SreiniNGER pour son >< Р. delphinata, mais cette indication a été contestée par M. Cuaseut qui déclare qu'on ne trouve au mont Granier, tout au moins actuellement, que le P. gyro flexa Vill. — Dans ces conditions, comme je Гаі expliqué déjà, la diagnose du >< Р. delphinata, donnant la description d'une formation hybride précisée par SrEININGER mais ne pouvant présenter les caractères de ladite diagnose, ne saurait plus étre attribuée exactement ni au P. cenisia >< Darrelieri, ni encore moins au P. gyroflexa ҮШ. >< Barrelieri; et il convient, pour éviter l'ambiguité qui se produirait fatalement, d'établir deux binomes nouveaux bien définis : 1° — XP. camberiensis Houy — P. gyroflexa NM. >< Barre- lieri Reichb.; P. delphinata Steing. (quod pertinet ad parentes firmatos). 2° — XP. Blanci Rouy et Faure— P. cenisia Gaud. >< Barre- lieri Reichb.; P. delphinata Steing. (quod attinet ad аѓадпоѕет!); Rouy, Flore de France, Xl, p. 120. C'est done le»« P. camberiensis qu'a trouvé M. Снлвевт et le >< P. Blanci que vient de découvrir M. Alphonse Farre. Notons, à celte occasion, que tous les hybrides ayant le P. gyroflexa Nil. ! (Hist. pl. Dauph., t. IX!) comme parent ont, par là méme, l'extrémité de la lévre supérieure de la corolle bien particuliére : conique et ouverte, acuminée, plus allongée que dans le P. gyroflexa, mais à bec large ne dépassant pas 0,5-1,5 mm., jamais à bec linéaire d'environ 3 mm. de long ainsi que l'indique SrEiiNGER pour son >< P. delphinata. Le»« P. Blanci se présente sous deux variétés différentes : a. pseudo-Barrelieri Nob.; P. cenisia < Barrelieri Nob. — Grappe spiciforme allongée; fleurs relativement petites ; calices pubescents; corolles blanches, à peine teintées de rougeâtre. 8. pseudo-cenisia Nob.; P. cenisia > Barrelieri Nob. — Grappe spiciforme plus courte et plus dense; fleurs plus grandes; calices à div. plus découpées, et parsemés de poils plus longs et plus nombreux ; corolles rouges. Cet hybride est dédié à M. Braxc, horticulteur à Gap, un des G. ROUY. — SUR QUELQUES SCROFULARIACÉES ET SALICACÉES. 197 compagnons d'excursions de Baptiste Вглхс et des frères Bunrz, qui lui-méme recherche et cultive avec grand soin les plantes alpines de toutes altitudes en conservant ainsi, po l'étude, les formes dignes d'attention. 3° — Le P. Barrelieri Reichb. n'était pas indiqué dans les Hautes-Alpes; c'est à M. Faure qu'est due la constatation d'une seconde localité dauphinoise, en dehors de celle de la Salette au mont Gargas. 4° — >< P. Vulpii Solms-Laub. (Р. incarnata race P. helvetica. >< tuberosa Vulp. ; Rouy, Fl. de France, ХІ, p. 119). — Localité nouvelle : Savoie; les Entonnoirs, vallon des Lauzettes. 22 juillet 1908 (A. Faure). 5° — >< P. Rouyana Wolf (P. cenisia >< tuberosa). — Cet hybride, d'après les observations de M. Faure, qui l'a découvert dans les Hautes-Alpes aux localités citées dans la Flore de France (XI, p. 120), se présente, sans autres variations dans ses caractéres principaux, avec des grappes plus ou moins den- sément velues ou méme glabrescentes ou presque glabres, selon l'influence des parents. 6° — ><Р. Penzigii Steing., Monogr., p. 35; Rouy, Fl. de France, XI, p. 120 (P. gyroflexa >< tuberosa Penzig, P. gyro- flexa > tuberosa Rouy). — Cet hybride, découvert récemment en France à deux localités, diffère du»« P. Verloti Arv.-Touv. (P. gyroflexa < tuberosa Rouy, l. c., p. 119) раг: Port plus sem- blable à celui du P. gyroflexa Vill.!; épi ovoide, plus dense et moins allongé; feuilles plus velues, à pourtour plus large ; fleurs plus grandes, d'un rose pâle ou jaunâtre, à casque conique, plus ou moins longuement acuminé. Has. — Hautes-Alpes : col de la Gardette prés Chorges, avec les parents (A. Faure); Alpes-Maritimes : le mont Longon, massif du Mounier, entre les parents (G. Vidal). Obs. — Les plantes de ces deux localités avaient été prises pour le»c P. Verloti A.-T.; il résulte de notre détermination que ce dernier est localisé, jusqu'à présent, en France, au mont Seneppe près la Mure (Jsère). Il reste maintenant, pour en finir avec le genre Pedicularis, 198 SÉANCE DU 22 AVRIL 1910. à faire connaître deux combinaisons hybrides nouvelles dues aux patientes recherches de M. А. Faure : I. — >< Pedicularis Gillotana Rouy et Faure; P. cenisia Gaud. ! >< gyroflexa Vill.! — Port du P. gyroflexa Vill.!, mais moins velu; fleurs grandes; calices à lobes + profondément incisés; extrémité de la lèvre supérieure de la corolle + large- ment conique, acuminée, brièvement rostrée. 2. pseudo-cenisia Nob.: P. cenisia > gyroflexa. — Calices à lobes incisés; bec de la corolle étroitement conique, plutôt allongé (environ 1,5-1 mm. de long). B. pseudo-gyroflexa Nob.; P. cenisia gyroflexa. — Calices à lobes foliacés, subpinnatifides ; bec de la corolle large- ment conique, plutót court (3/4-1 mm. de long), plus ouvert que dans a. Has. — Hautes-Alpes : col de la Gardette prés Chorges (A. Faure); Monètier-les-Bains, au quartier du Reboisement (A. Faure). Nous dédions cet hybride à M. le D" билот, président de la Société d'Histoire naturelle d'Autun, dont les remarques sur les Pédiculaires récoltées par M. Faure ont été empreintes de sagacité. П. —><Р. alpicola Rouy et Faure; P. Barrelieri >< tube- rosa Nob. — Port du P. Barrelieri, à épi allongé, nettement interrompu à la base; bractées moyennes et supérieures à lobes incisés-dentés; calice campanulé, assez grand, à lobes + dentés, assez semblable à celui du P. tuberosa. Has. — Hautes-Alpes : le Lautaret, sous Mendette, entre les parents (A. Faure et Blanc). Dans un récent envoi des plantes les plus rares de la Savoie et de la Haute-Savoie que j'ai recu de M. E. PERRIER pe LA BÂTHIE, le botaniste savoisien bien connu, j'ai trouvé sous le nom de Linaria vulgaris forma major deux exemplaires d'une curieuse Linaire trés distincte, que le regretté Ретітмехсіх avait indiquée (in Bull. Acad. int. Géogr. bot., session de Savoie, en 1907) sous le nom erroné de L. italica. Je dédie cette Linaire à M. Perrier DE LA В\тніє, en la considérant comme sous-espèce II du L. vulgaris L. — Voici sa diagnose différentielle : G. ROUY. — SUR QUELQUES SCROFULARIACÉES ET SALICACÉES. 199 Linaria Perrieri Rouy. Plante + pubérulente et glanduleuse supérieurement. — Diffère du type L. vulgaris par : Tige plus robuste, raide, élancée; feuilles plus larges; fleurs plus grandes, en épi court et dense; éperon arqué. — Les capsules sont ovoïdes comme dans le type. Has. — Savoie : Les Brinzes près le Val-d'Isére, altitude 1,800 m. (E. Perrier); Saint-Martin de Belleville (E. Per- rier); environ de Tignes (Petitmengin, sub. nom. L. italica). Cette Linaire se sépare aussi bien du L. italica Trev., pour moi autre sous-espèce du L. vulgaris, par : Tige bien plus robuste; axe de l'inflorescence et pédicelles glanduleux; feuilles larges; corolle presque 9 fois plus grande, à gorge moins resserrée; éperon arqué. J'ai recu aussi de MM. Isscer, de Colmar, et Émile Maxrz, de Mulhouse, deux Salix hybrides nouveaux pour l'Alsace, le second méme tout à fait inédit, le premier ayant été décrit, mais non nommé, раг M. уох SEEMEX, d’après un exemplaire d'Alle- magne existant dans l'herbier de Wiwwrn; je dédie ces 2 Saules à MM. Mansız et Issrxn. XS, Issleri Rouy; 5. aurita >< hastata Wimm. in herb. sec. von Seemen ap. Aschers. et Graebn., Synopsis Mitteleurop. Flora, lief. 66-67, p. 253; et Issler in litt. Arbrisseau à port de S. hastata. Bois fortement strié sous l'écorce. Rameaux la plupart étalés-divariqués, subanguleux. Feuilles assez petites, oblongues ou. elliptiques-lancéolées, ondulées, denticulées, glabrescentes en dessous et à nervures très saillantes, méme réticulées, glabres en dessus, poi- lues-tomenteuses dans leur jeunesse puis promptement glabrescentes à rares poils épars en dessous, à la fin tout à fait glabres sur les 2 pages, terminées au sommet par une pointe recourbée. Stipules grandes, demi-cordées, glabres. — Nous n'avons pas vu la plante fructifiée, mais d’après les caractères donnés par M. уох SEEMEN, l. c., le S. Issleri se distingue de l'hybride parallèle x S. Boutignyana E.-G. Camus, Monogr., p. 336 (== S. cinerea >< has- tata Bout.) par les chatons plus petits, gréles et le style court. Has. — Cet hybride, forcément rarissime car les parents ne croissent que trés exceptionnellement à une méme altitude, a été constaté jadis à une localité d'Allemagne; il a été décou- vert au Kastelberg (Alsace), par M. Isscer, le 6 septembre 1909. XS. Mantzii Rouy; S. incana»« nigricans Mantz in herb: Rouy. 200 SÉANCE DU 22 AVRIL 19410. Arbre peu élevé (1-3 m.), à rameaux ascendants, d'abord pubescents puis glabrescents ou glabres, brunâtres. Bourgeons glabres. Feuilles ellip- tiques-lancéolées, atténuées aux deux extrémités, acutiuscules ou subob- tuses, à bords plans ou assez fortement révolutés, làchement dentés-glan- duleux, entiers vers le haut, à page supérieure pubescente, devenant glabre ou glabrescente, à page inférieure fortement tomenteuse-crépue et à nervure médiane jaunátre, saillante, les nervures latérales bien moins visibles. Pétiole court. Chatons presque contemporains des feuilles; les ` mâles inconnus jusqu alors; les femelles brièvement pédonculés, allongés, cylindriques, laxiflores vers la maturité, à écailles obovales, fauves, sub- concolores, à peine plus foncées au sommet, peu velues mais longuement ciliées dans teur partie supérieure, 1-2 fois plus longues que le pédicelle 3-4 fois plus long que le nectaire. Capsules allongées, étroitement ovoides- coniques, velues mais plus fortement vers le haut. Style court; stigmates purpurins, oblongs, bifides. A — Mai. Has. — Alsace : graviers aux bords du canal prés Rosenau, avec les parents (E. Mantz, 8 mai 1908). Il me reste à donner, conformément aux usages actuels du Bulletin, les diagnoses différentielles latines des plantes inédites signalées dans cet article. Xx Pedicularis Blanci Rouy et Faure. 2. pseudo-Barrelieri Nob. — Racemus spiciformis elongatus; flores relativè minores; calyces pubescentes; corollæ albæ, vix rubescentes. 8. pseudo-Cenisia Nob. — Racemus brevior, densior; flores magni; calyces partitionibus subincisis et pilis longioribus; corollæ rubræ. Xx Pedicularis Gillotana Rouy et Faure; P. cenisia Gaud. X gyro- flexa Vill. — P. gyroflexæ habitus, sed minus villosa; flores magni ; calyx lobis plus minusve longè incisis; corollæ rostrum plus minusve conicum. x. pseudo-cenisia. Nob; P. cenisia gyroflexa. — Calyx lobis incisis; coroll» rostrum angusté conicum subelongatum (1,5 mm. ferè longum). 8. pseudo-gyroflexa Nob.; P. cenisia < gyroflexa. — Calyx lobis foliaceis subpinnatifidis; corolla rostrum brevius conicum (3/4-1 mm. longum). >< Pedicularis alpicola Rouy et Faure; P. Barrelieri Reichb. >< tuberosa L. — P. Barrelieri habitus; spica elongata basi distincte inter- rupta; bracteæ mediæ superioresque partitionibus inciso-dentatis; calyx pu campanulatus, lobis plus minusve dentatis, P. tuberosæ ejus affinis. Linaria Perrieri Rouy. — Herba supern? plus minusve puberula et glandulosa. — A specie L. vulgari differt : Caulis robustior, rigidus, vir- gatus; folia latiora; flores majores in spicam brevem densamque dispo- siti; calcar arcuatum. — A subspecie alterâ L. Italic etiam differt : Caulis sensim crassior, axis inflorescentiæ pedicellique glandulosi; folia latiora; corolla fere duplo major; faux minus constricta; calcar arcuatum. — in typo capsulæ ovoideæ sunt, nec globosa. A. BIAU. — QUELQUES PLANTES DE LA FLORE DE FRANCE. 204 X Salix Issleri Rouy; S. aurita x hastata Wimm.; Issler in litt. — Frutex mediocris S. hastatæ habitu; sub cortice lignum valde striatum. Rami glabri, plerumque patulo-divaricati. Folia sat parva, oblonga aut elliptico-lanceolata, undulato-denticulata, supra glabra, subtus nervis ele- vatis etiam reticulatis, ab initio piloso-tomentella, demum utrinque gla- berrima, acumine brevi recurvato terminata. Stipulae magne, glabri, semicordatæ. — A S. Boutignyana E.-G. Camus (S. cinerea X hastata Bout.) amentis minoribus gracilibusque et stylo brevi. X Salix Mantzii Rouy; 5. incuna >< nigricans Mantz in herb. Rouy. — Arbor parum elata (1-2 m. longa), ramis adscendentibus ргипо pubescen- tibus deinde glabrescentibus aut glabris, atrofuscis. Gemmæ glabra. Folia elliptico-lanceolata, basi et apice attenuata, acutiuscula vel obtusa, mar- ginibus planis aut sat revolutis laxé dentato-glandulosis sed versüs apicem integerrimis, suprà puberula demum subglabra, subtus valde crispulo- tomentosa nervo medio elevato sed nervis lateralibus paulló prominulis; petiolus brevis. Amenta co:tanea ; mascula hodieque non cognita; feminea breviter pedunculata, elongata, cylindracea, tardé laxiflora, squamis obo- vatis fulvis, subconcoloribus et vix ad apicem spissè coloratis, parce vil- losis sed supernè longe ciliatis. Capsulæ elongatæ anguste ovoideo-conicæ presertím versüs apicem villosæ; pedicellus nectario 3-4-plo brevior, squa- mis duplo circiter longior. Stylus brevis; stigmatibus purpureis oblongis et bifidis. M. Lutz donne lecture de la communication suivante : Sur quelques plantes rares ou nouvelles de la flore de France; PAR M. LE D! À. BIAU. J'adresse aux membres de la Société une première Note con- tenant la description de plusieurs espèces ou variétés inédites et l'indication de localités nouvelles pour quelques raretés de la flore francaise. Eupatorium Lemassonii Biau nov. sp. Planta erecta, robusta, circa 10-12 dem. alta. Caulis asper, pilis satis longis et rigidis. Folia plerumque integra, ovato-lanceolata, apice longe acuminata, ad basim attenuato-cuneata, dentibus magnis (3-4 mm. longis) marginata, viridia, translucentia, patula, et etiam inferiora decumbentia. Involucri squamæ majores quam in Eupator. cannabin. (Cetera ut in Eup. cannab.) Diflére très nettement de l Eupatorium cannabinum L. par la forme, la coloration et la direction des feuilles, les caractères des poils, les dimensions du péricline. Le caractére fondamental 202 SÉANCE DU 22 AVRIL 1910. est donné par la forme des feuilles. Au lieu d’être palmati- séquées, à 3-5 segments lancéolés, peu inégaux, comme dans le type linnéen, elles sont pour la plupart formées d'un seul segment ovale lancéolé, largement ovale même dès le milieu de la tige, et toujours considérablement développé (jusqu'à 10 cm. PT ue T TT de long pour les feuilles caulinaires du tiers supérieur). Vers le haut, sous le corymbe, les premières feuilles sont parfois encore triséquées, mais dans ce cas les deux segments latéraux ressemblent à des stipules, tant le segment médian prédomine; vers le milieu de la tige, elles sont simples, nues ou munies d'un bourgeon axillaire feuillé, vestige probable de la segmen- tation foliaire primitive; quelques-unes font la transition et portent vers la base du limbe un lobe unilatéral ressemblant à А. BIAU. — QUELQUES PLANTES DE LA FLORE DE FRANCE. 203 une dent trés développée. (Nous ne possédons pas le segment inférieur de la plante, mais 1l ne parait pas douteux qu'il porte lui aussi des feuilles simples.) Une deuxiéme caractéristique dans la forme des feuilles elles ne sont nullement entières ou finement serrulées-denti- culées, mais au contraire bordées de grosses dents qui atteignent 3 et même 4 mm. de long. De plus, tandis que le type linnéen a les feuilles vert foncé, assez épaisses, à direction ascendante, notre plante a ses feuilles vert clair, plus minces, étalées et méme décombantes à partir du milieu de la tige. Un caractère assez marquant au point de vue de la vestiture de la tige et des feuilles : au lieu d'une pubescence molle, notre forme porte sur la tige des poils assez longs et raides, d’où une rudesse trés nette au toucher; les feuilles sont également un peu rudes. Il nous reste à noter que, sur nos deux échantillons, l'invo- lucre est formé de bractées nettement plus grandes que dans le type. Notre plante doit se rapprocher un peu de la variété indt- visum DC. (v. simplicifolia. Lec. et Lam.), in Rouy, Fl. de Fr., VIII, 353. Nous ne connaissons pas cette variété et ne pouvons parler ni des poils, ni du péricline, ni de la couleur et de la direction des feuilles, caractères dont M. Rouy n'a pas parlé et qui par conséquent doivent concorder avec ceux de ГЕир. cannabinum type. Mais de plus, pour ce qui est de la forme des feuilles, notre plante s'écarte totalement de la variété de Dr Caxporre : l'Eupatorium Lemassonii, en effet, a ses feuilles longuement acuminées au sommet, plus encore que dans l'espèce linnéenne, et le limbe atténué-cunéiforme à la base, Jamais cordé ou tronqué; ce méme caractère suffit à la distin- guer de l’ Eupatorium corsicum de Requien. Nous sommes donc bien en présence d'une forme. nouvelle bien tranchée et, en attendant de nouvelles observations et sa découverte ailleurs, nous l'envisagerons comme une sous- espèce de l' Eup. cannabinum. L.-M. Rouy, que nous remercions ici d'avoir bien voulu examiner nos échantillons, a d'ailleurs pleinement confirmé notre interprétation. Hasnrrar. — Nous avons découvert cette intéressante Composée 204 SÉANCE DU 22 AWRIL 1910. dans l'herbier de M. Lzwassos, principal du collège de Bruyères en Vosges, la ville natale du regretté J.-B. Мосскот. Elle fut récoltée par M. Lemasson, en août 1886, dans les environs de Bruyères; il ne l'avait pas séparée de l'espèce linnéenne et, ne lui supposant aucun intérét, il avait négligé de noter avec soin le lieu de la récolte. — Nous espérons cependant, M. Lemasson et moi, la retrouver cet été et pouvoir la distribuer. Serratula tinctoria L. var. verdunensis Biau. Plante assez robuste, élevée, de 6 à 9 dm., rameuse vers le haut. Feuilles toutes entières, finement dentées, les inférieures ovales lancéolées acuminées, les supérieures lancéolés ou sublinéaires. Calathides assez grandes, sou- vent trés nombreuses (20 et méme plus), la plupart longuement pédonculées. Inflorescence en corymbe lâche. Péricline campanulé, nettement atténué à la base; pédoncules non épaissis sous les capitules. Folioles involucrales assez grandes, imbriquées sur 4 ou 5 rangs. Cette nouvelle variété diffère du Serratula macrocephala Bert. v. subintegra Rouy, que nous possédons du Hohneck (locus classicus!) : 1° par ses calathides plus petites, à péri- cline atténué vers la base, nullement ombiliqué ; 2° par le port, — notre variété est élancée, non trapue. Elle diffère également du Serratula tinctoria type et de ses principales variétés par ses feuilles entières, caractère qui la rapproche des variétés campanulata, gradata et stenocephala Rouy. Elle ne répond cependant à aucune de ces trois dernières : elle se distingue de la variété gradata Rouy par sa tige rameuse et plus robuste, par son péricline moins atténué, par ses pédon- cules non gréles, ses folioles assez grandes et seulement sur 4-5 rangs; elle se distingue de la variété campanulata Rouy par son inflorescence plus lâche et surlout par son péricline atténué à la base; enfin de la var. stenocephala Rouy, dont elle parait se rapprocher le plus, elle se distingue par son corymbe làche, ses pédoncules nullement épaissis. ses folioles plus grandes et plus imbriquées. De plus notre plante se sépare des trois variétés précédentes par sa plus grande taille (6-9 dm.), la grandeur et le nombre de ses calathides et surtout par la longueur des pédoncules. La variété verdunensis vient donc se placer à cóté des trois variétés précédentes et nous semble d'une valeur à peu prés égale; mais peut-étre serait-il plus rationnel de pousser moins A. BIAU. — QUELQUES PLANTES DE LA FLORE DE FRANCE. 205 loin l'analyse et de réunir en une seule ces quatre dernières variétés (Serratula tinctoria v. indivisa). Notre jeune expérience ne nous permet pas encore de conclure. НАвгтАТ. — Nous possédons seulement 4 échantillons de la variété verdunensis (2 en herbier, les 2 autres offerts à l'herbier Rouy). Nous les avons découverts dans l'herbier de M. Lemasson, qui les avait lui-même reçus de M. Ch. Panau, instituteur à Verdun; ce dernier ne les avait pas séparés du Serrat. tinctoria L. Ils furent récoltés le 12 sept. 1888, dans le bois de Thavanne, prés de Verdun. Malva Divotiana Biau sp. nova. Forme nouvelle du Malva Alcea L. (sensu lato) dont elle possède les caractères généraux. Se rapproche du M. rébifolia e Fig. 1, Feuille caulinaire moyenne. — 2, F. caul. supérieure. Viv., de la Corse, par les caractères des pétales et des carpelles, mais s'en éloigne complètement par plusieurs caractères, en particulier par la forme des feuilles. Voici sa diagnose : Planta perennis, caulibus erectis et teretibus, parce ramosis, maxime pubescentibus, foliis subtus fere tomentosis; pili plerumque simplices. Folia satis crassiuscula, longe petiolata (petiolum 1,5 limbo longius in medio caulis): folia caulinaria media suborbicularia, limbo latiore longo, leviter inciso-crenata, dentibus rotundatis aut late oktusis, et basi truncata aut paulum cordata; folia caulinaria superiora similia, sed satis trilobata. (Folia radicalia et caulinaria inferiora, non visa.) Stipulæ lanceolato-acuminatæ, graciles. Flores minores quam in M. Alcea. Petala roseo-lilacea, oblongo- 206 SÉANCE DU 22 AVRIL 1910. cuneata (20-22 mm. longa et 8-9 lata), satis emarginata aut bilobata. Calyx et caliculus iis Malvæ Alceæ similes, sed minores. Carpella glabra aut glabrescentia. Semina grisea, lævia, paulum concava aut plana. L'hypothèse d'un hybride entre les Malva Alcea et sylvestris nous parait fort peu probable, la plante fructifiant trés bien. Daa. — Récoltée dans ГАШег, aux environs de Moulins, par M. Félix Divor, pharmacien de 1'* classe, qui nous l'avait adressée en aoüt 1904 sous le nom de Malva Alcea L. Lysimachia nemorum L. var. rotundifolia Biau. Diflére du type par : Tige rameuse, peu ou point radicante à la base; feuilles non serrulées, mais trés entières, pour la plupart orbiculaires (4 à 2 cm. de diamètre), quel- ques-unes au sommet de la tige très largement ovales-obtuses ; pédicelles à la fin fortement recourbés-flexueux; fleurs petites, solitaires; pétales plus ou moins arrondis au sommet, 1-2 fois plus longs que le calice. Has. — Tarn : entre Mazamet et Saint-Amans-Soult; au bord des fossés dans les prairies humides, oü le type parait rare. Arabis arenosa Scop. var. tomentosa Biau. Siliques courtes (3 cm.) comme dans la variété brevisiliqua Rouy, mais feuilles radicales couvertes d'un tomentum épais vert-blanchátre. Се caractère donne à la plante un facies tout différent de celui du type, qui est assez commun dans le Jura, oii nous l'avons récemment étudié sur le vif. Has. — Alsace : Hohkönigsburg, où elle fut récoltée en 1903 par M. Leuassox. (П est curieux que les botanistes alsaciens, KisscurEGER en particulier, n'aient pas mentionné cette forme intéressante.) A rechercher dans les hautes Vosges. Satureia Acinos Scheele var. montaletensis Biau. Forme montagnarde du Satureia Acinos Scheele (Calamintha Acinos Clairv.) à placer à côté de la variété lancifolia Briq. Caractères généraux du type, mais : Plante vivace, à souche épaisse etligneuse; tige basse (8-10 cm.), touffue, au milieu de nombreux rameaux stériles; feuilles lancéolées, aigués, den- ticulées dans les 2/3 antérieurs; les feuilles bractéales sont étroites et presque entières; les caulinaires inférieures et celles des rameaux stériles s'élargissent vers le milieu et sont brusquement contractées-cunéiformes à la base, ce qui rend le limbe sensiblement triangulaire. Calice, tige et bractées pubescents, feuilles glabres. Floraison tardive (fin août-octobre). Hasrat. — Tarn : sommet du pic de Montalet (Alt. 1325 m.). A. BAU, — QUELQUES PLANTES DE LA FLORE DE FRANCE. 207 Glaux maritima L. s.-v. viridis Biau. Tous les caractères du type linnéen, mais feuilles peu épaisses, vertes, nullement glauques. Нлвітат. — Récolté le 7 juin 1908 à Saint-Lunaire, prés de Saint-Malo, dans les fentes des rochers au bord de la mer. Ranunculus flexicaulis R. et F., Flore de Fr., I, 14; R. aconi- lifolius L. var. flexicaulis Martr.-Don. Nous l'avons récolté dans les prairies de la Grande-Chartreuse (Isére), le 3 juin 1906. Forme bien caractérisée, découverte dans le Tarn et bien décrite par ре Marrrix-Doxos ; on la rencon- trera sans doute ailleurs. Ran. aconitifolius L. 2. crassicaulis DC. Vosges : bords de la Vologne. entre Bruyères et Gérardmer (in herb. Lemasson). Barbarea rivularis Martr.-Don., Fl. de Tarn, 44. Jura : environs-de-Lons le Saulmier, où cette espèce est assez répandue. Helianthemum œlandicum DC. «c. villosum Rouy, Fl. Fr., II, 309. Nous avons récolté cette variété rare au col de Bovinant (Massif de la Chartreuse), parmi les rochers, le 4 juin 1906. Rubus Muenteri Marsson. (Pour la synonymie, la diagnose et le dessin de la plante, voir Sudre, Monographie illustrée des Rubus d'Europe, Y, p. 30, et t. XXXIX.) Seine-et-Oise : Les Briqueteries, prés de Montmorency. Forme de l'Angleterre etdu Nord de l'Europe, découverte par nous pour la première fois en France, en 1908 (juillet-août). Rubus horridicaulis P. J. Müll. ap. Boulay in Rouy et Fouc., Fl. de Fr., VI, 96. Vosges : environs de Bruyéres, au pied de l'Avison (versant nord). Forme vosgienne rare, intermédiaire aux R. fuscus Weihe, et R. vestitus W.; l'hypothèse d'un hybride nous semble peu probable. Cette Ronce sera distribuée dans le Batotheca europea du professeur Supre. 208 SÉANCE DU 22 AVRIL 1910. Hieracium vagum Jord.; H. boreale Fr. v. vagum G. G. Forme du H. boreale Fr.,bien caractérisée par ses périclines glabres et noirátres. Très commune dans les environs de Bruyères (Vosges), où les aulres formes de ce groupe sont rares. Hieracium pyrenaicum Jord.; H. pyrenæum Rouy. Tarn : AC. entre Mazamet et Saint-Amans, sur les pentes inférieures boisées de la Montagne Noire. Hieracium sparsum Jord. Variété du H. murorum L., commune dans les Vosges; rencontrée aussi fréquemment aux environs de Paris. Hieracium glaucinum Jord. Environs de Paris : bois de Lardy. Hieracium fragile Jord. et variété pinicolum Jord. Ces deux plantes sont communes dans le Jura (vallon de Baume-les-Messieurs). | Les H. ovalifolium Jd., furcillatum Jd., petiolare Jd. et sa var. fissitolium Jd. sont des formes bien caractérisées également communes dans le Jura, aux environs de Lons-le-Saunier. Hieracium umbellatum L. v. coronopifolium Fr.; Н. corono- pifolium Desf. Nous avons récolté en 1908, aux environs de Paris, près de Montmorency, un bel échantillon paraissant répondre très exactement à cette variété, qui jusqu'à présent ne semble pas avoir été signalée en France. (Pour la description, voir ARVET- Touver, Les Hieracium des Alpes, p. 126, et Rouy, Fl. de Fr. IX, 401, en note). La variété coronopifolium Koch ар. Martr.-Don., Fl. du Tarn, 445, est une forme différente. M. Cohl prend la parole pour la Note ci-dessous : A. COL. — SUR LA VÉGÉTATION ARRORESCENTE DU PUY DE DOME. 209 À propos de l’aspect particulier offert en 1909 par la végétation arborescente de la base du Puy de Dôme; PAR M. A: GOL. En septembre 1909, j'avais remarqué le dénudement presque absolu des arbres formant un bois au Sud-Est et sur les pentes inférieures du Puy de Dôme. Étant donné les gelées qui avaient marqué les premiers jours du mois de mai précédent, j'en fus moins étonné que de la Note par laquelle notre collègue M. Faure signalait récemment ce fait en l'attribuant à « des . émanations délétères s'étant dégagées du sol au moment du départ de la végétation ». (Voir Bulletin, 1909, p. 563.) L'invraisemblance de cette explication était évidente pour un Clermontois, qui comme moi passe, depuis trente ans, deux mois de chaque été au village du Cheix distant de deux kilo- mètres du bois en question. Aussi, il y a trois semaines, retournant à Clermont, et ignorant que le D" CuassacsE, grâce à M. Davip avait renseigné la Société sur la cause des faits signalés, je fis à ce sujet enquéte et excursion. J'ai pu ainsi me rendre compte que le feu était la cause du phénoméne. Un incendie avait sévi sur le bois, atteignant sur- tout les arbustes, plantes herbacées et feuilles séches de la Fougère-aigle. Le bois dont il s'agit est constitué par des Hétres et des Bouleaux, àgés de quarante ans environ, trés espacés (10 à 15 mètres) laissant croître entre eux, Genéts, Ronces, arbustes variés et Pteris Aquilina abondant; il couvre la base et le tiers inférieur des pentes S.-E. du Puy de Dóme, et s'étend jusqu'aux plantations déjà anciennes de Pins et de Sapins cou- vrant les pentes Sud de la montagne. Au 31 mars dernier, les paysans avaient déjà scié un grand nombre de Hétres et de Bouleaux atteints par le feu. Des traces nettes d'incendie, souches de Genéts et arbustes brülés superfi- ciellement, troncs d'arbre noircis, se montraient presque par- tout entre la route du col de Ceyssat et la ligne du tramway qui lui est paralléle, mais située à plus haute altitude; le feu T. LVII. (SÉANCES) 14 210 SÉANCE DU 22 AVRIL 1910. dépassant la voie avait aussi atteint les pentes plus rapides du Puy. Les limites de l'incendie et les parties épargnées se recon- naissaient de suite aux rameaux des Genéts trés verts, méme à cette époque. Les bois au S.-E. de la route m'ont paru partout indemnes, en outre l'incendie s'était arrêté à 50 mètres environ du bois de Coniféres; d'ailleurs le vent du Sud avait poussé le feu du côté opposé '. Ce feu qui a laissé des traces si évidentes n'a été que super- ficiel et rapide. En effet les échantillons que je présente ne sont brûlés qu'à la surface et les écorces des troncs de Hêtre sont noircies et chauffées mais non brülées. Ces écorces se détachant du tronc, sous le choc, en larges plaques, ne se trouvent que tout à fait à la base des arbres, du cóté S.-E. seulement, ainsi que l'expliquent la direction du vent au moment de l'incendie et la pente de la montagne qui crée toujours, en pareil cas, un actif tirage suivant la plus grande inclinaison. De plus, aucun des rameaux de ces arbres n'était brûlé; seules les branches les plus basses portaient des bourgeons desséchés, ceux des hautes branches étaient vivants et aussi longs que ceux des arbres, de même espèce, placés presque à la méme altitude en dehors de la zone incendiée. Le feu n'ayant atteint, et légérement encore, que la partie inférieure des arbres dans un bois clairsemé, on s'explique mal le desséchement des bourgeons supérieurs d'arbres élevés et on est tenté d'attribuer leur destruction aux gelées du début de mai 1909, dont l'action aurait ainsi parfait celle de l'incendie. Sauf cette réserve, mes remarques et l'enquéte que jai faite confirment tout à fait les renseignements fournis par M. Davi» sur la cause des faits observés par M. Faure. M. Lutz lit la communication suivante : 1. Aux approches de Páques 1909, étant un soir dans la plaine autour de Clermont-Ferrand, j'ai vu une épaisse fumée poussée par le vent du Sud au Nord, parallèlement à la chaine des Dómes. D’après la dale approximative indiquée par M. рлу et aussi par les renseignements obtenus des habitants du pays, il s'agissait de l'incendie des bois du pied du Puy de Dóme. J.-B. GÈZE. — SUR LE TYPHA ANGUSTATA MÉDITERRANÉEN. 211 Le Typha angustata dans la partie occidentale du Bassin méditerranéen: PAR M. J.-B. GEZE. Depuis ma dernière communication à la Société botanique de France, au sujet de la présence du Typha angustata Bory et Chaub. dans les marais de Fos (Bouches-du-Rhóne) ', j'ai étudié en détail les Typha des riches herbiers du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, de M. Drage ре, Castro et de notre con- frère le Prince Roland BowaPanrE?, et j'ai revu les Typha rap- portés de mes divers voyages. L'examen à l'œil nu ou à la loupe de plus de 300 échantillons provenant de toutes les contrées du globe, et l'étude au micros- cope d'un grand nombre d'entre eux, m'ont prouvé que le Typha angustata est bien plus répandu qu'on ne l'avait indiqué jusqu'ici. J'ai d'abord constaté que le caractère tiré de la couleur de l'épi femelle est d'une grande constance, fait trés important en pratique, puisqu'il permet de distinguer du premier coup d'œil, le plus souvent, le T. angustifolia L. type, du T. angustata. Dans tous les échantillons, étiquetés « T. angustifolia », à épis clairs (d'un numéro supérieur à 100 dans le Code des Couleurs de Kumcksieck), que j'ai examinés au microscope, j'ai vérifié les caractéres anatomiques du 7. angustata décrits dans ma Note du 11 février, notamment la forte saillie des bractéoles au- dessus des poils du gynophore, etla forme spéciale de la téte de ces mémes bractéoles; de plus, la surface de l'épi femelle est presque feutrée, ou comme un velours trés fin et ras, car la saillie des stigmates au-dessus des poils dépasse rarement 1 mm.; au contraire, cette saillie atteint souvent 2 et méme 3 mm. dans les T. angustifolia proprement dits, dont la surface 1. Séances des 11 et 25 février, p. 87 et 108. 2. Je suis trés reconnaissant au Prince BoNAPARTE de m'avoir si libéra- lement ouvert ses vastes collections; je tiens à remercier aussi M. le D" BoNNET et M. ANFRay de l'extrême obligeance avec laquelle ils m'ont communiqué les précieux dépóts dont ils ont la garde. 212 SÉANCE DU 22 AVRIL 1910. est toujours nettement filamenteuse, etla teinte exprimée, dans le Code des Couleurs, par un nombre inférieur à 100. Je crois pouvoir tirer de cette étude minutieuse les conclu- sions suivantes : 1° Le Typha angustifolia L. var. Saulseana Le Grand, distribué en 1901 par la Société Rochelaise sous le n° 4804, provenant de Nyons (Dróme), doit, d'aprés les échantillons que j'ai vus, être rattaché au T. angustata, dont il a tous les caractères, et non au T. angustifolia, dont il diffère beaucoup. Il suffira de comparer la description de ce dernier donnée par moi page 88 avec celle de Le Gnaxp que je transcris textuelle- ment ci-dessous, pour constater leur concordance. Les dimen- sions des plantes de Fos sont plus considérables que celles du T. Saulseana, données par Le Grann, mais, d'après les rensei- gnements trés complets fournis avec la plus grande obligeance par M. de SaursEs-LaniviEng, qui a découvert cette variété, elle végète dans des stations où l'eau est peu abondante et probable- ment peu fertilisante (ce qui explique ses dimensions réduites), et M. de Saurses a choisi les exemplaires les moins développés pour les conserver en herbier et les distribuer. A Fos, au con- traire, les Pavies, et surtout les Boutards, atteignent leur grande taille dans une eau profonde et riche. Enfin, tous les échantillons de 7. Saulseana que j'ai vus ont été récoltés de bonne heure, alors que les étamines étaient encore fraiches : à ce moment le diamètre des épis femelles de Pavie blanche et de Boutard blanc de Fos est de 8 à 10 mm., tandis qu'il arrive plus tard à 16 ou 18 mm. Quant à l'existence de 1 ou 2 bractées supplémentaires ві sur l'épi mâle, je l'ai vérifiée sur tous les T'ypha angustata typiques, ainsi que sur les plantes de Fos, mais l'ayant remarquée souvent aussi dans le Typha angustifolia typique, je n'ai pas cru devoir y attacher d'importance pour la distinction de ces deux espèces. Il est certain pourtant que les traces laissées par la chute des bractées (qui forment au moins un et le plus souvent deux bourrelets visibles dans la partie supérieure de l'épi mâle dégarni de ses fleurs) sont en général beaucoup plus accentuées dud le T. angustata que dans le T. angustifolia. J.-B. GÈZE. — SUR LE TYPHA ANGUSTATA MÉDITERRANÉEN. 213 « 4804. — Typha angustifolia L. s.-var. Saulseana Le Grand. — Plante grêle, très glauque, blanchátre. — Feuilles sensiblement planes ou peu concaves, larges de 3,5 mm. à 6 mm. rarement 8 mm. — Épis écartés, l'écartement variant de 7 mm. à 6,5 cm.; gréles, larges ord. de 5 mm. atteignant rarement 8 mm. de large. — Épi mâle ord. subdi- visé en 2 ou 3 épis contigus munis chacun d'une bractée. — L'aspect entierement glauque de cette plante la distingue au premier abord. — Nyons (Drôme). Leg. de Saulses-Larivière. А. Le GRAND. » Société Botanique Rochelaise, Bull. XXIII; 1901, p. 40 (février). Nyons n'est pas la seule localité francaise oü j'ai constaté, d'après les herbiers, la présence du T. angustata, toujours étiqueté Т. angustifolia. En Espagne je l'ai cueilli dans l'Albu- fera de Valence et prés de l'embouchure de l'Ébre, à Amposta, oü on l'exploite, comme à Fos, pour le foncage des chaises et la tonnellerie : on nous en expédie pour ces deux usages des quantités considérables. J'ai méme trouvé à Amposta les deux variétés de Fos : la Boba ordinaire, utilisée pour les chaises, identique à la Pavie blanche, et la Boba de bota (= Massette des tonneliers), identique au Boutard blanc. Voici ci-dessous l'énumération des localités de l'Europe occi- dentale et du Nord de l'Afrique dont j'ai cru pouvoir attribuer les échantillons au T. angustata. J'ai marqué du signe! ceux dont les caractères microscopiques sont les plus nets. Beaucoup d'épis ont été récoltés trop tôt, dès le début de la floraison; les fleurs femelles sont alors trop peu développées pour étre nettement caractérisées au microscope; dans ce cas, l'aspect extérieur a achevé de guider ma détermi- , nation. Tous les échantillons de Typha d'Algérie étiquetés T. angus- tifolia L. m'ont paru être des T. angustata. Certains de ces échantillons sont attribués par les mono- graphes (Ңонввлсн, KnoxrELp, GRAEBNER) au 7. australis Schum. et Thonn., considéré comme une sous-espèce du T. angustifolia. Je serais porté à croire, d'aprés cela, que le T. australis est plutót une variété du T. angustata, mais, n'ayant pas vu les types des auteurs de cette sous-espéce, je n'ose me prononcer. Les descriptions des trois monographes précités se rapprochent singulièrement de celle du T. ungustata; la forme des poils de 214 SÉANCE DU 22 AVRIL 1910. | LOCALITÉ DATE COLLECTEUR | HERB. | | FRANCE CONTINENTALE Banyuls (P.-O.). Ruisseau des Ahenigs 1. 20.6.1900 |L. Conill R! Argeles-s.-M. (P.-0.). Plage.| 15.6.1902 — R Narbonne (Aude) : . ..- 1846 De Lort M Пе Ste-Lucie (près Narbonne).| 31.8.1903 |Fr. Sennen R — — 15.10.1903 — R ated vem А B E. Granié R Montpellier (Hérault), au Mas de MED. ee : juillet 1900 JEt. Vitou . R Montpellier. n e H. Loret M Aix (B.-du-R.) (Environs). .| 15.9.1900 |Escard R Nyons (Drôme) [7. col olia var. Saulseana Le 1901 et E n Soc. Roc. LA Ee П ASUA а Grenoble (Isère), au Poly- gone d'Artillerie. . . .| 23.7.1899 |Rosset Boulon IR! Toulon (Var), Marais de la Garde V lu S juin 1900 (Albert R CORSE Cap Corse, à San Severa. .| juillet 4858 |Foucaud R Mui vb oa у 1845 Bernard M Ajaccio, Fossés à la Calda- BA a bi xr 11.7.1888. |G. Le Grand |R Bonifacio з, à 2s. juillet 1849 IL. Kralik F SARDAIGNE Santa Teresa Gallura, p. Tempio [n°197]. . . .| 2.7.1881 |E. Reverchon |M ITALIE ; Pise[Billot. Fl. Gall.et Germ. | х., n° 29431. . 19.1.1860 |Р. Savi E, M! R 1. Abréviations : Bonaparte. D — Drake. — F. — Faculté des Sciences de Tou- louse. — G = Géze. — M — Muséum de Paris. — R = Prince Roland J.-B. GÈZE. — SUR LE TYPHA ANGUSTATA MÉDITERRANÉEN. 215 LOCALITÉ DATE COLLECTEUR | HERB. ITALIE (suite). Vérone, près Cervino . . août 1900 [Vigo R Cattanigetta (Sicile) [ PI. Sic. ; enn S08 с août 1899 ` |Giovanni R PÉNINSULE IBÉRIQUE Amposta (Bouches йе Ёрге). 12.7.1907 |J.-B. бёле G! Valence, деге. 1.1.1907 — G! Silam (Algarves) [n° 189]. .| juin 1847 |D'Escayrac M ALGÉRIE Tlemcen, près d’Hadjar- Roum, terr. des Ouled- Mimoun о л 23.6.1856 |Е. Bourgeau |М! Tlemcen, Rio Talado. . . . 4.7.1889 |Doumergue R <= ek 11.8.1894 — R Oran [Union du Sig. Prov. d'Oran, n? 158]. . =. 1850 G.-L. Durando |M! Alger, à Mustapha supérieur.| juin 1840 |Durieu de M. |M La Calle, Lac Koubera. . .|mai,et1.7.1841 — M! Kabylie : Kerrata, sur le cal- caire, 800 m. [n° 221] .| juillet 1897 |E. Reverchon |M, R TUNISIE Vallée au Nord d'Ain Draham, Ain Ahmra. . . . .. 4.1.1883 |E. Cosson M! Entre Mateur et le Djebel КАН A А 15.6.1888 = M TOreur (ЫА), E 3.6.1884 |A. Letourneux |M Menzel Djemil [Plantæ Tune- йе n o à à 22.6.1887 = M Zaghouan [Plantæ Tune-| 26.7.1854 |L. Kralik. M tanæ]. CYRÉNAÏQUE (où T. angustata a déjà été signalé) (Graebner, 1900). Derna [Iter Cyrenacium, пол il. 12.6.1887 Р. Taubert M RS АЕА 946 SÉANCE DU 22 AVRIL 1910. l'épi mâle, dilatés et ramifiés au sommet, rappelant les cornes d'un cerf, que le D" Kroxrecp dit être très caractéristique, s'observe souvent dans le T. angustata. D'ailleurs Roursaca hésite à ranger le T. australis plutôt dans l'une que dans l'autre espèce. Si l'on accepte de rattacher le T. australis au T. angustata, l'aire géographique de cette espèce comprend tout le bassin de la Méditerranée, au lieu de s'arrêter vers l'Ouest, comme on le croyait, à la Grèce et à la Cyrénaique, tandis que vers l'Est elle atteint le Japon. Dans cette hypothèse, le Т. angustata remplace plus ou moins complètement, dans les parties chaudes de son aire (Grèce, Asie Mineure, Nord de l'Afrique) le T. angustifolia; il est de plus en plus clairsemé en allant vers le Nord, en Espagne, Sar- daigne, Corse, Sicile, Italie, France, oü il ne s'écarte guére de la région de l'Olivier. Au point de vue de la pratique agricole, la connaissance des - localités oü vit spontanément le 7. angustata a un grand intérét, car il pourra, sans doute, y étre exploité avantageuse- ment, si l'eau (quantité, nature), le sol (fertilité), et les condi- tions économiques, sont favorables. Pendant lexamen rapide des espèces de Typha des trois grands herbiers de Paris déjà cités, j'ai été frappé de la ressem- blance du T. angustata avec les T. angustifolia Proles Brownii Kr.; subsp. 1. javanica Schnizl.; subsp. 2. Muelleri Rohrb.; et enfin avec le T. domingensis Pers. (que Ronnsacu dit être extrêmement voisin du T. javanica). Leurs descriptions ne different d'ailleurs que par des détails bien minimes. Ces espèces ou sous-espèces de Typha vivent toutes dans les zones tropicale ou subtropicale de Кӧррех, l'une en Amérique (T. domingensis) où elle est presque seule sous ces climats, les autres dans l'Extréme-Orient. Je n'ai pas encore terminé leur étude comparative, mais dés maintenant je crois intéressant de signaler la grande analogie de toutes les espéces ou sous-espéces de T'ypha à pollen simple et à bractéoles, des régions chaudes du globe. SÉANCE DU 22 AVRIL 1910. 247 y M. Aaronsohn fait une communication dans laquelle il compare la végétation des parties sèches de la Californie et des régions voisines des États-Unis avec celle de la Palestine, il fait ressortir la grande ressemblance générale d'aspect fournie par des espèces botaniquement différentes". 1. Le texte de cette communication n'est pas parvenu au Secrétariat. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE DURAND (Тн. et Нег.). — Sylloge flore congolanæ (Phanéro- games), ouvrage couronné par l'Académie Royale de Belgique. 1 vol. gr. in-8 de 716 pages. Bruxelles, 1909. En 1896, MM. Th. Duran» et H. Scnrwz publiaient un premier travail d'ensemble sur la flore du Congo qui comprenait alors 957 espèces . phanérogames '. Quatre ans après, le Census plantarum congolensium ? mentionnait 1 928 Phanérogames, et celles-ci, dans le présent Sylloge, atteignent le chiffre de 3546. L'Herbier du Congo, qui comptait 12 paquets en 1896, en renferme actuellement plus de 1 200. L'éloquence de ces chiffres se passe de commentaires. On ne saurait trop rendre hommage à l'activité des études qui ont permis d'arriver en si peu de temps à de tels résultats. Les auteurs établissent trés scrupuleusement, dans l'Introduction, la part que peut revendiquer à l'élaboration et au succès de cette grande œuvre scientifique chacun de ceux qui, à divers titres, y ont concouru, et à propos de cette répartition une mention particulièrement élogieuse est à bon droit attribuée à M. Em. pe Wir- DEMAN dont nous avons souvent analysé dans cette Revue les savantes études sur la flore congolaise. Un tableau placé à la suite de l'Introduction montre par famille la progression des connaissances sur la flore congolaise. Les Dicotylédones (Renonculacées à Cératophyllacées) s'élèvent de 384 genres connus en 1896 à 598 en 1900 et à 808 en 1908, tandis que les espèces passent de 109 à 1 420 et 2826; les Monocotylédones (Hydrocharitacées à Grami- nacées), d'abord au nombre de 242 espèces, en atteignent 717 en 1908, etc. Les familles comptant le plus grand nombre d'espèces sont les Orchidées, 152; les Euphorbiacées, 144; les Cypéracées, 139; les Graminacées, 132; les Acanthacées, 119. Notons 45 Commélinacées, 25 Aracées, 28 Zingibéracées, etc. La longue énumération qui forme le corps de l'ouvrage (pp. 13-661) présente l'inventaire complet des 3 546 Phanérogames congolaises connues 1. DURAND (Тн.) et SCHINZ (H.), Études sur la flore du Congo. Bruxelles, 1896; 368 p. 2. WILDEMAN (EM. DE) et DURAND (TH.), Census plantarum congolensium. Paris, 1900; 64 p. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 219 à la fin de 1908. Les auteurs ont établi avec précision la bibliographie afférente à chaque espèce avec indication des planches si la plante a été figurée. Ils ont aussi mentionné tous les habitats signalés dans les divers districts, jetant ainsi les bases d'une étude à compléter de la distribution des végétaux dans cette vaste contrée. Enfin ils ont relevé tous les noms vernaculaires ou indigènes en les reprenant dans un répertoire placé avant la fin du volume, qui se termine par la table alphabétique des familles, des genres, des especes et de leurs synonymes. La récompense académique décernée à cet important ouvrage ne pouvait recevoir une plus légitime attribution. EnN. MariNvaUD. Nuovo Giornale botanico italiano, nuova serie, vol. XV et XVI. Memorie della Societa botanica italiana; Florence, 1909. Vol XV. Principaux articles : Влсслвім (P.), p. 189 : Sulle cinesi vegetative del Cynomorium coccineum L. (pl. VII). Вёсохот (A.), p. 205 : Il nanismo del genere Plantago e le sue cause. BécurNoT (A.), p. 544 : Ulteriori osservazioni sulle culture di forme del cielo di Stellaria media (L.) Cyr. Воттімі (А.), p. 179 : Sull'importanza di nuove esplorazioni briolo- giche in Italia (pl. 3, 4, 5 et 6). CALESTANI (V.), p. 355 : Sulla classificazione delle Crocifere italiane. CANNARELLA (P.), p. 93 : Saggio de bibliografia floristica della Sicilia e delle isole adiacenti. e Corozza (A.), р. 5 : Studio anatomico sulle GoopENIACEE (pl. 1 et 2). CorozzA (A.), р. 204 : Una nuova specie di Leschenaultia R. Вг. (pl. VIII). Pavozini (А. F.), p. 391 : Contributo alla Flora dell'Hu-pé. Vol. XVI. BERGAMASCO (G.), p. 439 : Due novi Miceti per la Campania (pl. VII). CALESTANI (V.), p. 253 : Materiali per una monografia delle Ombrel- liferæ. Curri-CESARINA, p. 146 : Osservazioni sul dimorphismo stagionale in alcune entita del ciclo di Galium palustre L. Front et BÉcurNor (A.), р. 243 : Schedæ ad floram italicam. PAMPANINI (R.), p. 5 : Intorno a due Aquilegia della flora italiana. PauPANINI (R.), p. 23 : La Hutchinsia procumbens Desv. e le sue varieta rupestri Hevelieri (Jord.) e pauciflora (Koch). PAMPANINI (R.), p. 63 : L'7ris Cengialti Ambr. e le sue forme. Pavoun (A. F.), p. 335 : La Stangeria paradoxa Th. Moore. 220 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. VaccaRI (L.) e Wicczex (Е.), p. 179 : La vegetazione del versante meridionale delle Alpi Graie orientali. ViLLANI (А.), p. 232 : Di alcune Erbari conservati nella Biblioteca Nazionale di Parma. Ern. MariNvAUD. Annales de l'Institut national agronomique. — 2° série, t. VIII, fasc. 2, Paris, 1909. Contient le seul article suivant intéressant la botanique : Munrz (A.) et GaupECHON (H.). — Les dégagemgnts de chaleur qui se produisent au contact de la terre séche et de l'eau. Lorsqu'on humecte d'eau de la terre ou les divers éléments pulvé- rulents qui peuvent s'y rencontrer, on note une élévation de tempé- rature. Ce phénomene est d'autant plus marqué qu'il y a plus d'argile et surtout de matières organiques dans le sol examiné et que ces éléments sont à un état de division plus grand. Le plus grand effet thermique est lié également à une aptitude élevée à fixer l’eau atmosphérique. Les auteurs pensent que la fixation de l'eau sur les éléments terreux trés fins est, tout au moins en partie, attribuable à une action chimique, bien que l'affinité capillaire puisse de son cóté jouer un certain róle. L'élévation de température du sol au moment de son humectation peut étre telle qu'elle amene la mort des plantes. E Pur PLANCHON (L.). — Sur la vraie et les fausses Roses de Jéricho. — Extr. du Bull. mens. de l'Acad. des Sc. et Lettres de Montpellier, avril 1909. — 1 br., 32 p. avec 16 fig. Parmi les plantes hygrométriques, les plus intéressantes sont la vraie Rose de Jéricho (Anastatica hierochuntica L. nec Crantz), la fausse Rose de Jéricho (Asteriscus pygmæus Coss. et DR.) et plusieurs Sélagi- nelles, dont la plus remarquable à ce point de vue est le Selaginella lepidophylla Spring. Le mécanisme du mouvement est, chez ces diverses plantes, assez variable dans ses détails, mais il est toujours produit par le gonflement de certains groupes ape ^ bourrelet basilaire des bractées de l'Asteriscus, face supérieure des frondes de la Sélaginelle, moelle de l'Anastatica, qui présentent une aptitude spéciale à se gorger d'eau et à la restituer ensuite. La raison de cette aptitude reste d'ailleurs à trouver. L. L PLANCHON (L.). — Bouilleries et fumeries d'opium. — Extr. des Mém. Acad. Sc. et Lettres de Montpellier. — 1 br., 26 p., 1909. Intéressant historique de cette question importante pour | Extréme- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 221 Orient, développé dans la séance publique annuelle du 8 mai 1909 de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. С.с, ERRERA (L.). — Sur l'efficacité des moyens de dissémination. (OEuvre posthume.) Extr. du Recueil de l'Institut bot. Léo Erréra, t. VIII, 1909, 1 br., 15 p., avec 2 pl. Bruxelles, Hayez, édit., 1909. Prés de Pontrésina, dans le glacier du Roseg, s'avance un monticule rocheux isolé nommé Aguagliouls; l'un de ses flancs, tourné vers le N.-E., est bordé par la grande moraine latérale du glacier de Tschierva qui, orientée vers le S.-W., recoit beaucoup plus de soleil que l'Agua- gliouls. Or il existe une grande différence entre la végétation de ces deux points; les Papilionacées sont représentées par plusieurs espèces et un grand nombre d'individus sur la moraine tandis qu'une seule espèce a été récoltée sur l'Aguagliouls. Un phénomène analogue peut s'observer sur l'Isba Persa et le glacier de Pers. L'auteur a noté également Ja répartition des végétaux sur le sommet de Salix alba disséminés autour du lac de Nauheim. On y remarque un certain nombre d'espèces ligneuses : Quercus, Corylus, Alnus, Betula, Ulmus, Sorbus, Acer, etc. Il semble que les Écureuils aient, en la cir- constance, joué le róle d'agent de dissémination. Ld BOIS (D.). — Une nouvelle plante potagére, l'Ansérine amarante (Chenopodium amaranticolor Coste et Reynier). — Extr. du Bull. Soc. nat. Acclimat. Fr., février 1909, 1 br., 5 p. Il s'agit d'une plante dont la description a été donnée dans notre Bulletin (voir t. LIV, 1907, p. 188) et qui peut étre employée comme succédané alimentaire de l'Épinard. Elle croit avec vigueur sous le climat parisien, mais jusqu'ici elle n'a pu y mürir ses graines. LUE CHEVALIER (Auc.). — L'extension et la régression de la forêt vierge de l'Afrique tropicale. — Extr. des C. R. Acad. Sc., 30 aoüt 1909. Sur les rochers granitiques dénudés de l'Afrique tropicale réussissent à s'installer des colonies de Cypéracées (Eriospora) auxquelles aucune autre plante phanérogame ne s'associe. Mais si une cause accidentelle (sécheresse, incendies) vient à les détruire, une végétation différente s'installe sur leurs débris, et les essences ligneuses apparaissent. La forêt vierge tend ainsi à s'étendre en envahissant le sol édifié par les Eriospora. Mais ce phénomène est très rare et presque partout la forêt est en régres- sion par suite des défrichements, conséquence de la civilisation grandis- 222 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sante. Lorsque les espaces conquis sur elle sont abandonnés, ils font place, vers le Nord, à la brousse soudanaise, vers le Sud, à une forêt appauvrie, renfermant seulement une trentaine d'espèces, tandis que la forêt vierge en contient 250 à 300. LE BERNARD (Сн.). — Sur quelques Algues unicellulaires d'eau douce récoltées dans le domaine malais (Département de l'Agri- culture aux Indes Néerlandaises). 1 vol. in-8; 9^ pages, 5 planches hors texte, Buitenzorg, 1909. Le présent travail est une suite aux Protococcacées et Desmidiées d'eau douce récoltées à Java, Mémoire paru en 1908. Il comprend des Algues recueillies à Java, à Sumatra, à Singapore, dans le Johore, en Nouvelle- Guinée et au Japon, par M. BERNARD, le D" VEnsrEEG, le D" CRAMER, M. Scumin, Mile: Sr et уох GRAEVENITZ. Tout ce que M. Ber- NARD à pu voir confirme dans leurs grandes lignes les observations qu'il avait faites précédemment au point de vue de la distribution géographique , des adaptations, etc. Il est intéressant de constater que bon nombre de formes rencontrées dans des régions du globe encore inconnues au point de vue algologique, sont identiques aux espèces déjà décrites pour d'autres contrées. Quant à la méthode de travail elle est la suivante : les péches étaient examinées immédiatement, les formes dessinées et le matériel fixé en vue d'observations ultérieures. Pour la Nouvelle-Guinée on a dü se con- tenter de matériel fixé en partie au formol, en partie au mélange chromo-acétique. Aussi les péches de cette région paraissent-elles pauvres en espèces, les organismes très délicats ayant été en partie détériorés par la fixation. M. BERNARD se contente, pour résumer ses observations, de dresser un tableau des espèces indiquées et des localités où elles ont été récoltées, en y joignant à titre de renseignement les espèces signalées dans la méme station ou dans des stations voisines, à Sumatra et à Singapore раг MM. LEMMERMANN, ScmwrpLE et West. Les stations de Batavia doivent rentrer dans la catégorie des étangs peu profonds de M. CHODAT, à Phanérogames enracinées, à caractère marécageux et remarquable par l'abondance des Desmidiacées appartenant tantôt à une seule espèce, tantôt à un grand nombre. Il en est de même pour Johore. Quant à la Nouvelle-Guinée, l'une des stations était riche en Diatomées et en Gya- nophycées, l'autre présentait surtout des Desmidiacées. Le Mémoire de M. BERNARD comprend 105 espèces et variétés : 5 Gya- nophyeées, 81 Desmidiacées, 15 Protococcacées et 1 Péridinien. Les espèces et variétés appartiennent aux genres : Chroococcus, &læ0- capsa, Spirulina, Merismopedia pour les Cyanophycées; Desmidium, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 223 Sphærozosma, Onychonema, Gymnozyga, Cylindrocystis, Closterium, Spinoclosterium, Penium, Docidium, Pleurotænium, Pleurotæniopsis, Cosmarium, Euastrum, Ме. Staurastrum pour les Desmi- diacées ; Glass. Sphærocystis, Dictyosphærium, Oocystis, Raphi- dium, Scenedesmus, Botryococcus, Cœlastrum, Pleurococcus, Phacus pour les Protococcacées; Peridinium pour les Péridiniales, soit 30 genres. Les genres qui renferment le plus d'espèces sont : Cosmarium, 17; Staurastrum, 13; Closterium, 12; Penium, 8. M. BERNARD a fait connaître 33 formes nouvelles : 17 espèces, 16 va- riétés : Spirulina maxima; Chroococcus turgidus v. japonicus* Sphærozosma Treubii; Onychonema læve v. malaccense; Gymnozyga moniliformis v. Schmidii; Closterium Versteegianum, Lorentzi, Novæ- Guinez , Crameri; Spinoclosterium curvatum; Penium Ridleyi, Гохи, Chodati v. spinulosum; Pleurotænium singaporense; Cosma- rium moniliforme v. minimum, C. singaporense , C. gibbosum , C. impressulum x. johorense, C. didymochondrum v. Novæ-Guineæ, C. johorense, C. obsoletum v. singaporense, C. tropicum, C. spicu- latum; Arthrodesmus Incus v. malaccensis; Micrasterias apiculata v. Nordstedtii, M. rotata v. Treubii, M. Thomasiana v. maxima, M. Lux v. Crameri; Staurastrum johorense, S. excavatum v. mini- mum, S. basidentatum v. minimum, S. singaporense; Peridinium Volzii v. maximum, soit 2 Cyanophycées, 31 Desmidiacées et 1 Péri- dinien. M. BERNARD a créé en genre nouveau Spinoclosterium se distinguant des Closterium par la présence aux deux extrémités de la cellule d'aiguillons larges à la base, aigus et recourbés au sommet. Peut-étre faudra-t-il en rapprocher le Reinschiella cuspidata, décrit tantôt comme Protococcacée, tantôt comme Desmidiacée sous le nom de Closterium cuspidatum. La seule espèce connue est le Spinoclosterium curvatum Bernard, de Singapore. P. HAROT. NORDSTEDT (C.-F.-0.) — Index Desmidiacearum citationibus locupletissimus atque Bibliographia, rar curi. Lund, 1908, in-4°, 149 pages sur deux colonnes. M. NonsprEDT avait publié en 1806 (310 pages) son /ndez Desmidia- cearum. Le supplément qui vient de paraitre est concu sur le méme plan. Une premiere partie a trait à la bibliographie et ne comprend pas moins de 222 noms d'auteurs et de 511 ouvrages. La deuxième partie constitue l'Index proprement dit, dans lequel on trouve les noms de familles, de tribus, de divisions, de genres, de sous-genres ou sections, d'espéces 224 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (y compris les sous-espèces, variétés et formes). Les citations sont faites par ordre alphabétique et chronologique. Des abréviations indiquent la diagnose, les observations, la mensu- ration, la description et la figure des zygospores. Les spécialistes feront au supplément l'accueil qu'ils avaient fait à l’ Index lui-même. La littérature des Diatomacées est déjà assez vaste pour que le besoin de cet ouvrage se soit déjà depuis longtemps fait sentir. Nous sommes heureux d'adresser nos biens vives félicitations à M. М№врѕтерт, dont nous avons pu à maintes reprises éprouver l'obligeance. P. Hantor, NOUVELLES A céder l'important herbier de notre ancien confrère, M. Ep. MANDON, préparateur à la Faculté de Médecine de Montpellier. Cet herbier tres soigné comprend environ 25 000 échantillons (10-12 000 espèces). S'adresser à М" B. MaNpow, route de la Gaillarde, à Montpellier, qui fournira des détails sur cet herbier et en enverra au besoin le catalogue en communication. Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — lmp. Рао. BRODARD. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO SÉANCE DU 8 AVRIL 1910. Admission de MM. Bizon et Niazi Веу................ Lettre de remerciements de M. HouaRD.........,..,,... Dons faits à la Société............,..,........,......... M. Gandoger............ Notice biographique sur Jean-Odon Deg | АРИ J.-A. Battandier......... Sur quelques Salsolacées. du Sahara algérien........ t F. Pellegrin............. Quelques observations sur la flore du Lautaret.......... Ch. Guffroy.............. A propos du Juniperus соттипїв....................... W. Russell.............. Nouvelle localité du Dianthus barbatus dans les Vosges.. A. Guillaumin........... Rutacées de l'herbier du Mnséum recueillies en Extrême- Orient par le R. P. Urb. Faurie des Missions étran- géres..i..i. l.i. vau gg uev Vietdeqéses eese e Ke KN M. Вепоіѕё.............. Cas de synanthie chez l'Acanthus hirsutus Boiss......... M. de Vilmorin.......... Présentation d'une photographie de rameaux fleuris du Rhododendron spinuligerum Ft.........,............., | SÉANCE DU 22: AVRIL 1910. Ph. de Vilmorin......... État des recettes et des dépenses de la Société au 1° jan- | vier 1910........................... ааа ааа ааа Н. де Boissieu.......... Un nouveau Viola d'Extréme-Orient du groupe des Syl- vestres. Remarques sur les espèces voisines et sur la forme du stigmate dans le groupe.................... К. Hamet ......,,....... Kalanchoe Alicie sp. nova et K. b-harensis Drake del Casa s. ET Tee one cree pe à ve АА а ey Vr eden pote ee А G. Rouy..... “tft. Sur quelques Scrofulariacées du Sud-Est de la France et Ал sur deux Salicacées d’Alsace......................... A. Bian.................. Sur quelques plantes ráres ou nouvelles de la flore de France... {te tcu 4 LE es ОАЗЕ Ат бө! ne, у A propos de l'aspect particulier offert en 1909 par la ` végétation arborescente de la base du Puy de Dôme.: SR бёте............... Le Typha angustata dans la partie occidentale du Bassin méditerranéen "cll „э э ж REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. | Durann (Th. et Hei) — Sylloge-florze eongolane.; ......:2 e Vl l.l : Nuovo Giornale botanico italiano, 1909. Annales de l'Institut. national agrono- Bique, Тоа PLANCHON (L.). — Sur la vraie et les fausses Roses. de Jéficho.s. : 5,5. PLANCHON (L.). — Bouilleries et fume- Bes d'Gpbwnm R .EmBÉRA (L.) — Sur l'efficacité des moyens de dissémination.......... 218 219 220 Bois (D.). — Une nouvelle plante pota- gere, l'Ansérine amarante.......... CHEVALIER (Aug.). — L'extension et la régression de la forét vierge de l'Afrique tropicalé......:.......2:.. BERNAnRD (Ch — Sur quelques Algues unicellulaires d'eau douce récoltées Ховозѕтерт (С.-Е.-О.). — Index Desmi- diacearum citationibus locupletissi- mus atque Bibliographia, Supple- . mentum. osseete Cr Nobis Ee nn de E asus уба» НЕРОН 186 188 191 + 195 201 209 211 AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN 1. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour même où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard. IL. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées dans le texte, celles-ci doivent être dessinées à la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de maniere à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. L'insertion de toute figare ne pouvant être reproduile que par des procédés différents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. IH. — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat. Les corrections doivent être retournées dans le délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'office par le Secrétariat. IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent être publiés sous la rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. lis prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Sociéte sans majoration de leur cotisation. V. — Alin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jours à l'avánce des communications qu'ils ont l'intention de présenter. | VI. — En vue d'assurer l'unité typographique du Bulletin, le Conseil a arrêté le protocole ci-dessous, réglant les caracteres employés dans les descriptions ou citations de végétaux. П ne sera admis aucune dérogation à cette règle. Е NOUVELLES | ANCIENNES FAMILLE. 1. LÉGUMINEUSES. |2. LÉGUMINEUSES. Sovs-FA3 . AT ; ste , тавы ` {з Papilionacées. |4. Papilionacées. GENRE. 5. MEDICAGO. 6. MEDICAGO. Espèce. 7. Cylindracea. 8. Cylindracea. VARIÉTÉ. 9. Laciniata. 40. Laciniata. ——— u-— Tout ce qui concerne l'administration de la Société doit étre adressé au Secrétaire général à l'adresse suivante : . M. Lutz, professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie, 4, avenue - l'Observatoire, Paris (NI, Le Secrétaire-rédacteur, Gérant du Bulletin : F. Camus. Coulommiers.— Imp. Рао. BRODARD. did Г 7 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE sn FONDÉE LE 93 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTE-SEPTIÈME (Quatrième série — Томе X) 1910 үе Séances de Mai 1910, PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 4 j 8 4 PON a FEAR. ORD Ge fascicule contient la planche X. Le-Bulletin-de-la Société botanique de France parait par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 8 juillet 1910. AVIS IMPORTANT Par suite de l'augmentation croissante du nombre des communications et de | sa répercussion sur les finances de la Société, la Commission du Bulletin croit devoir rappeler à nos Gonfreres que le Règlement limite la longueur des manu- scrits à huit pages d'impression par séance et à quarante pages pour l'année entiere, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire Dans un intérêt commun, la Commission prie done trés instamment ММ. les Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes destinées à limpression. | Tarif des tirages à part. Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs qui en feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préfèrent des tirages à part avec réimposition, bénéficieront en compensation d’une réduction de 3 fr. 60 sur les prix du tarif ci-dessous 25 50 100 200 500 NOMBRE DE FEUILLES EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. | ÉXEMPL. | EXEMPL. Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage,| fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. pliure, piqüre et couverture passe-partout, de І сошешг. ................. 10 20 11 40 13 20 | 18 » | 28 80 Trois quarts de feuille (12 pages). . . . . . .. `9 60 10 80 12 60 16 80 26 40 Demi-feuille (8 pages)... . . . . . ... :..| 6 » 7 20 9 60 14 40 | 21 60 Quar: de feuille (4 pages), . . . .. ‚..... 4 80 6 » 8 40 10 80 16 80 2 feuille en sus de la première . . , . . . . .. 9 » 10 20 11 40 14 40 | 219 Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . 8 40 9 60 10 80 13 80 19 20 Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . .. . .| 480 6 » 7 80 10 20 16 80 Quart de feuille — esse. 360 | 480 7 20 960 | 14 40 А ` .. EA . ` : Н T Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme Dä ` 95 exemp. 90 exemp. 75 exemp. 100 exemp. 3fr. 60 ? 4fr.20 ` 4fr 50 ' 4 fr. 80 Supplément de 0 fr. 30 par 25 exemplaires en plus. La composition d'untitre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 90. MS La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage et de papier C) La composition d'un faux-titre est de 2 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier(*). — — La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le titr la répétition de celui de la brochure, et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la couver ture. En plus les frais de tirage et de papier (*).: : L'addition à la couverture passe-partout du titre de la communication composé en caractéres di texte est comptée 2 fr. 40. S'il y a des corrections, elles sont'comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 fr. 40. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraînant une modification dans la disposition des feuille ou fraction de feuille : e est | ; А 16 р. . 19 р. 8 p. 4p... pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif umm TAA I 80? бїт. 90 - | ‚ - | - е *) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du haut de © tableau. | 8 es mmn SÉANCE DU 13 MAI 1910. PRÉSIDENCE DE M. H. LECOMTE. М. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'informer la Société du décès de notre confrère M. des Méloizes. M. Courrois, directeur du Musée de Zi-ka-wey (Chine), ayant rempli les formalités prescrites, est proclamé membre à vie. M. le Secrétaire général annonce que la Société а reçu de M. le Ministre de l'Instruction publique une lettre par laquelle il l'informe que, cette année comme les précé- dentes, il lui alloue une subvention de mille francs. M. F. Camus prend la parole pour la communication suivante : A propos du Juniperus communis; PAR M. F, CAMUS. Dans la séance du 14 janvier 1910, M. W. Russert a fait connaitre une nouvelle localité du Juniperus communis sur le granit dans les Vosges. L'analyse calcimétrique lui a montré la faible teneur en carbonate de chaux du terrain dans lequel crois- sait ce Genévrier, et M. Russert semble citer le fait comme relativement exceptionnel pour une plante souvent considérée comme ayant des préférences calciques. Dans Ја séance du 8 avril, M. Gurrroy est revenu sur le fait précédent, en signalant à son tour une nouvelle localité vos- gienne sur granit du Juniperus communis, et il considère cette plante comme indifférente à la nature chimique du sol. T. LVII. (SÉANCES) 15 226 SÉANCE DU 13 MAI 1910. Personnellement je ne suis pas de son avis. Je crois aux préférences calciques du Genévrier et ne changerai d'opinion que lorsqu'on m'aura fait connaitre une série de localités scientifi- quement démontrées purement siliceuses, et dans lesquelles le Juniperus communis se montre aussi répandu et aussi commun qu'il l'est dans les régions calcaires. Le Genévrier, plante émi- nemment xérophile, trouve plus souvent dans les régions cal- caires des stations appropriées à ses besoins que dans la plupart des régions siliceuses. Il n'en reste pas moins qu'il se montre également commun sur les calcaires les plus divers : craie turo- nienne ou sénonienne, calcaire jurassique en plaquettes et autre, calcaire grossier, travertin d'eau douce, sables calcarifères sénoniens ой tertiaires, etc., dont l'état physique est fort diffé- rent. Il y a là un fait à retenir. Mais je n'ai aucunement l'intention de m'étendre sur cette question d'un caractère général. Je désire simplement faire quel- ques remarques sur la valeur de l'exemple — la Bretagne — choisi par M. Gurrroy à l'appui de son opinion et sur la valeur des services que peut rendre la consultation des cartes géologi- ques pour l'appréciation de la nature chimique du sol en ce qui vegarde les questions botaniques. On sait combien est difficile l'interprétation de certains faits de biologie végétale dansles pays où sont superposées plusieurs couches géologiques, différant et par leur nature physique et par leur nature chimique. Les éboulis qui se produisent sur les pentes mélangent les éléments des différentes couches en des proportions qui varient sur des points trés rapprochés. Les eaux viennent apporter un autre élément d'erreur. Les eaux de pluie décaleifient à la longue des terrains pénétrés de calcaire; par ailleurs, des eaux de ruissellement, ayant traversé des couches calcaires, peuvent amener dans des couches purement siliceuses ou à leur surface desélémentscalciques susceptibles de satisfaire aux besoins d'espèces nettement calcicoles, et comme le fait est intermittent et irrégulier, l'analyse chimique faite à un moment donné peut n'en pas révéler la moindre trace. En Bretagne; sauf des exceptions plutót rares, rien de pareil, et cette province permet, dans bien des cas, de tirer, au point de vue de la valeur F. CAMUS. — A PROPOS DU JUNIPERUS COMMUNIS. i 227 chimique du support, des conclusions d'une grande netteté. Je l'ai moi-même prise plus d'une fois comme exemple à ce sujet. La Bretagne est formée d'un massif de terrains primitifs et primaires ', soulevé par des éruptions de roches granitiques, et qui est resté émergé pendant toute la période secondaire, à l'exception d'une portion de la partie méridionale de la Loire- Inférieure, oü la mer cénomanienne a fait une incursion d'ail- leurs peu profonde. Pendant la période tertiaire, aux époques éocène et miocène, la mer a plusieurs fois envahi la Haute-Bre- tagne (Loire-Inférieure, Ille-et-Vilaine et une petite portion orientale des Cótes-du-Nord) et laissé des traces de son passage sous forme de dépóts dans lesquels domine l'élément calcaire. Pendant le pliocène et le quaternaire, des phénomènes de ravi- nement ont entrainé la majeure partie de ces dépóts, dont il reste actuellement une série de témoins sous la forme de bassins assez limités, qui sont ou ont été pour la plupart l'objet d'une exploitation active pour la fabrication de la chaux. Ces phéno- mènes de ravinement ont en outre provoqué le dépôt de couches de sables et de graviers dans lesquels devaient forcément se trouver au début des éléments empruntés aux couches calcaires détruites. Les pluies ont depuis longtemps fait disparaitre ces éléments calcaires en presque totalité; leur persistance sur certains points restreints permet d'expliquer certaines particula- rités locales de la végétation. C'est dans les limites de ces bassins tertiaires que les botanistes bretons peuvent recueillir la majorité des plantes calcicoles de leur flore. On en rencontre également quelques-unes sur des lambeaux de calcaire marbre dévonien ou carbonifère; mais ces lambeaux, d'ailleurs rares, sont généralement trop peu étendus pour que des plantes carac- téristiques aient pu s'y établir ou s'y maintenir en grand nombre. L'exploitation (environs d'Ancenis) a malheureusement fait disparaître plusieurs d’entre eux. Les sables de la côte sont 1. La géologie de la Bretagne a donné lieu à une très nombreuse série de travaux. Le botaniste trouvera des détails plus que suffisants sur la question dans les deux ouvrages suivants : VAssEUR (6.), Recherches géolo- giques sur les terrains tertiaires de la France occidentale, 1881: BUREAU (Louis), Notice sur la géologie de la Loire-Inférieure (Congrès de l'Afas, La Ville de Nantes et la Loire-Inférieure, t. IH, 1900). 228 SÉANCE DU 13 MAI 1910. souvent riches en calcaire (jusqu'à 10 p. 100) par suite des débris de coquilles de Mollusques, plus rarement des carapaces de Foraminifères ou des fragments d'Algues calcaires que leur apporte le vent. On retrouve, à peu de chose prés, dans ces sables la méme population de plantes calcicoles que dans les lambeaux calcaires primaires ou tertiaires. Enfin il ne faut pas oublier que les feldspaths de certaines roches éruptives sont à base de chaux et que, par leur décomposition, ils peuvent fournir un support approprié aux plantes qui réclament cet élément . chimique. En somme, l'immense majorité du sol breton est siliceux, presque strictement siliceux. L'abondance du Juniperus com- munis en Bretagne serait un argument de première valeur pour justifier l'idée que cette plante est indifférente à la nature chimi- que du sol. Voyons donc ce qu'il en est de la distribution du Genévrier en Bretagne. Né sur les confins de la Bretagne, ayant fait, si je puis dire, mes premières armes botaniques dans un pays, le Bocage ven- déen, qui prolonge sur une portion des départements de Maine- et-Loire, des Deux-Sèvres et de la Vendée la constitution géo- logique etla végétation bretonnes; ayant habité, à l'àge le plus actif de la vie, Nantes pendant cinq ans, Rennes pendant un an; ayant depuis lors fait dans les cinq départements bretons 35 voyages, dont quelques-uns de plusieurs mois, dans un but presque exclusivement botanique, m'étant attaché avant tout aux questions de géographie botanique et de dispersion des plantes, il me sera permis, je crois, d'exprimer ici une opinion générale justifiée sur la question. Eh bien! je considère le Junt- perus communis comme une plante trés rare, je dirais volontiers exceptionnelle en Bretagne et, en dehors de quelques localités, je me demande s'il y est vraiment indigène. Je puis certifier sa présence dans deux localités, Cambon et Saffré (Loire-Inf.), deux bassins calcaires. Je crois me rappeler l'avoir vu encore une ou deux fois, sans pouvoir préciser les localités... et c esl tout. Je ne parle pas de quelques localités situées à la limite de la province, dont une, le Puy-Saint-Bonnet (Deux-S.), citée par Lrovp d’après GExEvVIER, et dans laquelle le Genévrier avait été planté! F. CAMUS. — A PROPOS DU JUNIPERUS COMMUNIS. 229 Ouvrant la dernière édition! de la Flore de l'Ouest de Lrovp, M. Gurrnov y relève 18 localités citées en Bretagne pour le Juniperus communis, chiffre qu'il faut porter à 21 avec les 3 localités du supplément. Je ferai observer avant tout que lors- que dans une Flore on prend la peine d'indiquer des localités pour une plante, c'est que cette plante est considérée comme rare dans le domaine de cette Flore. Un total de 21 localités pour la Bretagne, cela ne fait guère que 5 localités par dépar- tement : c'est peu. De ces 21 localités, Ілоүр en a vérifié sur place tout juste 3 (Boischaudeau, Saffré et Saint-Mars-la-Jaille). Et cependant Lrovp, mort à quatre-vingtsix ans, a exploré pendant plus de soixante ans la région bretonne, dont il a fait connaitre la végétation dans sa Flore de l'Ouest qui a eu 5 édi- tions (1854 à 1898) et qu'il avait fait précéder d'une Flore de la Loire-Inférieure (1844). Au point de vue qui nous occupe, la valeur de plusieurs des localités citées est assez suspecte. Saffré (L.-Inf.) et Saint- Jacques (L.-et- V.) sont l'une et l'autre le centre d'un bassin ter- tiaire important où le calcaire est exploité depuis longtemps. Il pourrait bien en être de méme pour ce que Lrovp désigne, d'après PrsNEAv, sous la rubrique : environs de Savenay. Cette petite ville est bâtie sur les pentes du sillon de Bretagne (soulè- vement granulitique) dont les parties non cultivées sont garnies de maigres taillis de Chéne et de landes à Ajoncs. Je connais bien cette région, l'ayant étudiée dans les localités voisines de Cordemais et de Saint-Étienne-de-Montluc : la présence du Genévrier y est plus que douteuse. Elle l'est davantage encore dans la partie située au Sud de Savenay, occupée par des terrains bas, alluvions anciennes de la Loire, parfois inondés l'hiver. Reste le cóté du Nord qui n'est pas bien éloigné du bassin cal- caire de Cambon, oü j'ai effectivement rencontré un pied de Juniperus le 26 mars 1894. Sur la commune de Remouillé on trouve un lambeau de faluns, on en trouve deux sur celle de Vieillevigne. Au voisinage de Boischaudeau, situé sur la San- guése, prés du Pallet (L.-Inf.), il n'existe point de bassin ter- 1. Cinquiéme édition publiée par les soins de M. Emile GADECEAU, Nantes, 1898. 230 SÉANCE' DU 13 MAI 1940. tiaire : il est à remarquer que les botanistes nantais, et j'en fus, vont y chercher quelques espèces à préférences calcicoles, telles que le Lepidium campestre'. Le sol de la forêt du Gavre, dans laquelle, soit dit en passant, je n'ai pas eu l'occasion de eonstater la présence du Genévrier pendant les quatre jours où je Гаі parcourue (16 et 17 septembre 1891, 18 et 19 juillet 1892), est recouvert de dépóts pliocénes (ou quaternaires?), composés de graviers et de cailloux, dans lesquels un examen attentif a fait récemment reconnaitre à M. Davy un horizon fossilifère: On rencontre sur plusieurs points de cette forét des amas importants de scories de l'époque gallo-romaine, reste d'exploi- tation de minerais de fer. Il est probable que les peuplades qui se sont livrées à ces exploitations n'allaient pas chercher bien loin la castine nécessaire au traitement du minerai. Enfin; ce qui donne à penser, j'ai moi-méme trouvé sur un talus de la forêt une petite station de l'Encalypta streptocarpa, Mousse dont l'appétence caleique est incontestée. Des autres localités; il en est 7 que j'ai traversées ou parcourues. Je n'en dirai rien si ce n'est que je n'y ai pas reneontré le Genévrier : cela n'implique point son absence, mais n'est point en faveur de son abondance dans celles-ci, ce qui serait nécessaire pour donner à sa présence une valeur probative. Il en est méme une qui me semble devoir dés maintenant disparaître, c'est celle de Ploujean, l'une des deux localités finistériennes?. Ploujean est 1. On pourrait chercher l'explication du fait dans l'existence autour dú Pallet d'une masse importante de gabbro (0), roche dans la composition de laquelle entrent plusieurs variétés de labrador, feldspath calcique. €ette roche se rencontre en abondance dans la région, à la surface et dans les couches superficielles du sol, sous forme de blocs arrondis раг les agents athmosphériques (ce qu'un cantonnier que j'interrogeais appe- lait pittoresquement des rochers volants). J'avoue qu'à l'époque déjà loin- taine où je visitai Boischaudeau, je ne songeai point à cette explication qui ne m'est venue à l'esprit qu'aprés coup. Je ne la donne que comme une hypothèse d'ailleurs. parfaitement. plausible. Voir Guiot (X-} Influence de la composition minéralogique. des roches sur la végétation; colo- nies végétales hétérotopiques (Bull. Soc. bot. Fr., XLI; 1894, pp. xvtet suiv.). 2. L'autre localité est la forêt de Clohars-Carnoét, située entre Quimperlé et l'Océan. Elle prouverait, si le Juniperus communis y est vraiment spontané, que, malgré ses goûts xérophiles, il peut dans certains cas s'avancer à peu de distance de la mer. La forêt de Clohars-Carnoët, traversée par plusieurs ruisseaux et bordée au Sud par un fleuve côtier; F. CAMUS. — A PROPOS DU JUNIPERUS COMMUNIS. 234 situé dans l'arrondissement de Morlaix et à quelques kilomètres de cette ville. Micior, auteur d'un Catalogue des plantes des envi- rons de Morlaix, dit (p. 40) pour la famille des Conifères : « Aucune espèce de cette famille n'est réellement spontanée dans le Finistère, sauf l Ephedra distachya ». Il n'y cite d'ail- leurs que la localité de Ploujean d'après Hervé et ne paraît pas l'avoir vérifiée sur le terrain. Je suis absolument de l'avis de Micioc. Les longs séjours que j'ai faits dans cette partie du Finistère ne me permettent guère d'y eroire à la spontanéité du Juniperus communis. La nature chimique du sol de toutes ces localités ne peut étre précisée que sur place. En les supposant toutes strictement siliceuses, le Genévrier n'en resterait pas moins dans la région bretonne à l'état d'exception. Il est parfaitement possible que la rareté du Juniperus com- munis en Bretagne ne soit point corrélative de la rareté des sub- stratums calcaires dans cette région et tienne à une autre ou méme à d'autres causes : peut-étre le Genévrier n'y trouve-t-il que rarement les stations sèches qu'il préfère, et le climat humide de la Bretagne lui convient-il peu. Je me garderai done de tirer du fait un argument en faveur des préférences calciques de cette plante. Pour conclure, le petit nombre de stations du Juniperus com- munis en Bretagne, sa rareté dans un certain nombre d'entre elles, pouvant s'expliquer à la rigueur, au moins en partie, par d'autres causes, ne sauraient fournir un argument vraiment solide en faveur des préférences calciques de cette espèce non plus qu'en faveur de son indifférence pour la composition chi- mique du sol; mais le fait ne prouve en aucune façon son indif- férence vis-à-vis du calcaire. Si Гоп voulait à toute force lui faire prouver quelque chose, il prouverait précisément le con- traire. De toute facon l'exemple est done mal choisi. (A suivre). A propos de cette communication, M. Guffroy fait observer que : la Laita, ne saurait être considérée corame une station sèche, opinion contre laquelle protesteraient sa belle végétation et sa richesse crypto- gamique. 232 SEANCE DU 13 MAI 1940. 1° Sur les 14 localités retenues dans sa précédente communication, 12 appartiennent à des communes où ne se trouve aucun affleurement de calcaire et dans le voisinage desquelles n'existent pas de bassins calcaires; sur le terri- toire de Remouillé il y a un tout petit lambeau de faluns mio- cenes (m*) et sur celui de Vieillevigne, 2 petits lambeaux identiques. En admettant (ce qui serait un fait de hasard) que dans ces deux localités le Juniperus communis se trouve seulement sur ces faluns, il resterait encore au moins 12 stations en sol sürement privé de calcaire sur les 18 signalées par Lloyd, soit au moins les 2/3. Sa conclusion concernant la Bretagne ne se trouve done pas modifiée. 2° П ne faut pas vouloir ramener exclusivement à la nature du sol la distribution géographique du Juniperus cominunis et tirer un argument de sa rareté en Bretagne, comparé à la rareté des terrains calcaires en cette région, pour conclure que la plante est toujours très rare là où il n'y a pas de calcaire. Cette distribution de Геѕрёсе est évidemment soumise également à des facteurs climatiques, dont l'influence doit se faire sentir de facon particulière- ment intense dans la péninsule bretonne. M. Guffroy fait ensuite la communication suivante : Calcaire, calcimétrie et plantes calcicoles; PAR М. CH... GUFFROY. I. On considére trop souvent le calcaire exclusivement au point de vue chimique. Il ne faut pas oublier que les sols cal- caires ont des propriétés physiques toutes spéciales el que les conditions physiques ainsi créées peuvent parfois se montrer plus importantes que les propriétés chimiques. II. Il ne suffit pas, lorqu'on étudie la manière de se comporter d'une espèce vis-à-vis du calcaire de citer un chiffre de carbonate de chaux. Il y a pratiquement une grande différence d'action entre les diverses natures de calcaire, suivant leur origine géo- CH. GUFFROY. —— CALCAIRE. CALCIMÉTRIE ET PLANTES CALCICOLEs. 233 logique. Certains calcaires sont plus actifs que d'autres; à dosage égal de CO?Ca, une espèce pourra pousser dans un certain calcaire alors qu'il lui serait impossible de vivre dans un autre calcaire. D'une facon générale les caleaires crayeux sont les plus actifs, ensuite viennent les calcaires tertiaires, puis en dernière ligne les calcaires jurassiques et primaires. Plus un cal- caire est à un état de grande finesse, plus il estactif. La présence d'argile en quantité notable tempère l'action du calcaire. Indi- quer donc exactement dans tous les cas la nature du calcaire considéré. III. La carte géologique ne suffit pas toujours pour classer les sols en calcaires et non calcaires. On sait qu'il y a des roches éruptives qui par décomposition de leurs éléments peuvent donner de la chaux; on n'indique pas sur les cartes les minces filons de calcite qui peuvent s'y présenter. Par contre il y a des sols primitivement calcaires qui ont été complètement décal- cifiés; il y a des terrains remplis de pierres calcaires (sans importance au point de vue chimique qui nous occupe) et dont la terre fine ne renferme pas trace de carbonate de chaux. Il faut done toujours faire un dosage de calcaire. IV. On accorde trop de confiance aux chiffres fournis par le caleimétre. Les causes d'erreur sont cependant multiples : a) La prise d'échantillon est parfois délicate et pas toujours exempte de critiques. ^) Le calcimétre quoi qu'en disent ses vendeurs n'est pas un instrument rigoureux. Il ne fournit que des chiffres approchés, suffisamment exacts en pratique agricole — surtout lorsque la teneur en calcaire est notable — mais pouvant étre sujets à caution lorsqu'il s'agit de très faibles teneurs en CO?Ca. Or il ne faut pas perdre de vue que tous les raisonnements sur les plantes calcicoles et calcifuges se font justement sur des chiffres correspondant à de faibles dosages. c) On dose avec le caleimétre non seulement le calcaire, mais tous les carbonates, notamment le carbonate de magnésie et le carbonate de fer, corps qui n'ont rien à voir avec lesujet étudié. Dans le cas de terrains dolomitiques on peut avoir des différences considérables. 234 SÉANCE DU 13 MA! 19410. d) Le carbonate de chaux utilisé par la plante peut fort bien lui étre fourni, en sol dépourvu de calcaire, par des eaux de ruissellement ou des eaux courantes, ayant traversé des terrains caleaires et renfermant de la chaux en quantité nécessaire; cette quantité peut d'ailleurs étre excessivement faible et difficilement décelable par les moyens ordinaires de l'analyse chimique, les végétaux étant beaucoup plus sensibles que les meilleurs réactifs de laboratoire. A cóté du dosage calcimétrique il y a done lieu de faire une analyse chimique rigoureuse de la chaux (dont la teneur pourra étre supérieure à celle combinée à l'état de carbonate) : lorsque cette chaux sera insuffisante pour former la quantité de carbonate indiquée par le calcimètre, il faudra en conclure qu'une partie seulement de ce carbonate est du carbonate de chaux. Il faut enfin tenir comple lorsque cela est nécessaire de la composition des eaux fournies à la plante. V. La distinction des diverses espèces végétales en calcicoles; calcifuges et indifférentes est beaucoup moins simple qu'on n'a l'air de le eroire généralement. Il y a en réalité : a) des espèces calcicoles ou calcifuges ; b) des espèces à races les unes calcicoles, les autres calcifuges ou indifférentes ; c) des espèces à variétés les unes calcicoles, les autres calci- fuges ou indifférentes; d) des espèces indifférentes. M. Lutz donne connaissance des deux communications ci-dessous : Ilex celebensis L. C. Aquifoliacée nouvelle de l'Insulinde; PAR M. L. CAPITAINE. M. le professeur Treve. le sympathique directeur du Jardin botanique de Buitenzorg, à Java, a eu l'obligeance de me com- muniquer, il y a fort longtemps déjà, un paquet de l'Herbier de Buitenzorg contenant des Violacées que je me proposais d'exa- miner. J'ai trouvé de nombreuses plantes intéressantes dans ce " L. CAPITAINE. — ILEX CELEBENSIS. 235 paquet, et bon nombre d'espèces nouvelles qui seront publiées prochainement; les Violacées feront l'objet d'une étude spéciale des représentants océaniens de cette famille. J'ai trouvé parmi les autres échantillons un spécimen curieux accompagné de l'étiquette suivante : No 43 707 Violacea ? Teiwakka Arch. Ind. Celebes Bouthain Boeakang Kampaliang TEYSMANN. La plante dont il s'agit et dont on trouvera le croquis (Pl. X) est vraisemblablement une Aquifoliacée. Ce n'est pas une Vio- lacée car l'ovaire est à cinq carpelles et quinqueloculaire; c'est un Лех que je n'ai pu rapporter à aucune espèce déjà signalée. Jen conclus donc qu'elle est nouvelle et propose de lui donner le nom de Лех celebensis L. C. Cette plante offre un intérêt particulier, car les /lex à fleurs pentaméres dans toutes leurs parties sont rares. On en rencontre dont le calice a 5 sépales ou la corolle 5 pétales, mais le plus souvent alors, l'ovaire comporte un grand nombre de loges. Ou bien c'est l'inverse qui se produit, l'ovaire est 5-carpellé et le nombre des pièces du calice et de la corolle est variable. Toutefois il me semble bien que cette nouvelle espèce doive se placer dans la section Eubyronia Loes. entre les Г. sandwi- censis (Endl.) Loes. et Z. cymosa Bl. On peut résumer ses caracteres de la facon suivante : 5S ab + 5E + 5C + 50 Le disque floral est trés nettement développé. Sur lui reposent la corolle et l'androcée, comme on le voit sur la figure. L'ovaire montre un stigmate à 5 lobes, absolument sessile, rappelant par son aspect celui des Helianthemum ou tout au moins de certaines espèces de ce genre. L'ovaire est sessile, à cinq loges, et dans chaque loge il n'y a qu'une seule graine glo- buleuse, petite, tout à fait à la base, comme l'indiquent les trois coupes transversales que nous avons figurées aux niveaux CD, AB, EF. Nous donnons ci-dessous la diagnose latine : 236 SÉANCE DU 13 MAI 1910. Ilex celebensis L. C. n. sp. Frutex [vel arbor?] erectus, cortice tereti. Folia coriacea, pagina superiore nitida, integerrima vel vix obscure undulata, alterna. Pedunculi pauciflori. Flores albi (?), minimi vel incon- spicui. Sepala 5, in calycem campanulatum coalita ; petala 5, basi connata et discum annularem formantia, obovata; stamina petalis numero æqualia. Ovarium sessile, subglobosum, 5-locu- lare. Stylus nullus. Stigmata 5, sessilia, tot quot ovarii loculi, confluentia. Ovulum 1 in unoquoque loculo, ad basim loculi fixum. Drupa (?) globosa, 5-pyrena, pyrenis osseis vel crustaceis. Ab I. sandwicensi (Endl.) Loes, calyce 3-partito et ovario 5-loculari, ab Z. cymosa Bl. ovario 5-loculari differt. Planta verticillis floris cunctis pentameris valde insignis. Explications de la planche X. A. Port de l'échantillon (croquis à la chambre claire). — B. Corolle et androcée déployés. On voit à l'intérieur le disque annulaire, sur lequel sinsérent ces deux verticilles. — C. Ovaire. — D. Vue du stigmate, par- dessus. — E. Coupe transversale de l'ovaire dans sa plus grande largeur. — F. Coupe transversale de l'ovaire prés de la base; on voit cinq graines müres. — 6G. Calice vu extérieurement. — H. Calice vu intérieurement, montrant le disque annulaire qui supporte !a corolle et l'androcée. Notes Lichénologiques N° XII; PAR M. LE D* M: BOULY DE LESDAIN. Coniocybe gracilenta Ach., in Vet. Ak. H., 1816, p. 289. CaANTAL : forêt de Murat, sur bois dénudé de vieux Sapins. Wi Leg Abbé Charbonnel, 1904. Cette espèce, très rare en France, n'avait été signalée que dans la Lozère par PRosr et dans les Vosges par Мосскот; aucun botaniste пе l'avait, je crois, recueillie depuis. Aspicilia cinerea var. cæsiocinerea В. de Lesd., Votes Lichénolog. N° V — Aspicilia squamulata Hue nov. sp. in litt. Aspicilia albomarginata B. de Lesd., Votes Lichénolog. N° X. — Lege : crusta K. — Бий ooo bob de Br. dod (МОО pL X ILEX CELEBENSIS BOULY DE LESDAIN. — NOTES LICHÉNOLOGIQUES. 237 Caloplaca rosulans (Müll. Arg.) B. de Lesd.; Candelaria vitellina var. rosulans Müll. Arg., An Enumerat. of the Plants collec. by E. Репата in Colorado during the summer of 1 892. Lichenes, p. 200. MEXIQUE ` Puebla, Sta Barbara, 2155 m., sur des roches volcaniques, leg. Frère Arsène Brouard, 1906. Talle K-, jaune-citrin, à squames parfois dispersées, le plus souvent rassemblées en rosettes de 1-1,5 mm. de diamètre environ, à lobes incisés ou crénelés au sommet. Apothécies jaune-citrin. dispersées ou confluentes, de 1 mm. de diamètre, d'abord légèrement concaves, puis planes, à marge épaisse, crénelée et persistante. Epithécium jaunâtre, K-, thécium et hypothécium incolores, paraphyses libres, articulées, simples ou ramifiées, capitées. Spores 8-nées, ellipsoides, droites ou légèrement courbes, simples avec souvent une gouttelette à chaque extrémité, ou 1-sept., longues de 15-18 sur 6 p. f. minor В. de Lesd. Rosettes plus petites, de teinte verdátre, atteignant rarement 1 mm., à squames plus finement incisées-crénelées. Apothécies petites, larges de 0,5-0,6 mm. d'abord planes, puis légèrement convexes, à bord mince, entier ou légèrement crénelé disparaissant à la fin. Spores longues de 15- 18 sur 4-5 р. Blastenia ferruginea nov. var. coralloidea P. de Lesd. HÉRAULT : La Salvetat-sur-Agout, sur des Chênes. Leg. F. Marc, 1908. Thalle K—, cendré-blanchátre mince, lisse, plus ou moins couvert d'ex- croissances coralloides concolores, K—. Apothécies rouge-ferrugineux, d'abord légèrement concaves, puis de suite planes, à bord mince, conco- lore, ondulé, subpersistant. Epithécium jaunâtre, thécium et hypothé- cium incolores, paraphyses peu cohérentes, gréles, faiblement articulées, très légèrement renflées au sommet. Spores 8-nées, polariloculaires, avec ou sans tube axillaire, longues de 10-13 sur 6,5-8 џ. SUISSE : La Vraconnaz, près Ste-Croix, sur Picea excelsa. Leg. Ch. Meylan, 1909. Bien semblable à l'exemplaire de la Salvetat, mais à excroissances coralloides un peu moins développées. f. rufa. B. de Lesd. BELGIQUE : Spa, sur un Peuplier, ipse legi, 1904. Thalle blanchátre, mince, entiérement couvert d'excroissances coral- loides brunes К + В, groupées en petits amas très denses, et séparées par des fentes profondes. Apothécies rouge-ferrugineux, à marge parfois plus ou moins couverte de granulations thallines. Epithécium brun-jaunátre, thécium et hypothécium incolores, paraphyses peu cohérentes, gréles, fai- blement articulées. Spores polariloculaires, avéc ou sans tube axillaire, longues de 14-15 sur 6-9 u. Il est trés probable que ces modifications du thalle sont causées par des 238 SÉANCE DU 13 MAI 1910. Acariens, et doivent être rangées à côté de celles que j'ai signalées dans mes « Recherches sur les Lichens des environs de Dunkerque ». Pannaria neo-caledonica B. de Lesd. nov. sp. NouveLLE-CALÉDONIE ` Dent de St-Vincent, 1445 m., sur des roches siliceuses. Leg. Le Bat, 1909. Crusta fusca vel cinereo-fusca, squamulosa squamulis minutis, ascenden- tibus, imbricatis, circa 0,4-0,8 mm. latis, crenatis vel lobulatis, hypothecio denso, nigro, pannosoque. Apothecia circa 1 mm. lata, aurantiaco-lutea, concaviuscula vel plana, margine thallino sat crasso crenulatoque. Epi- thecium luteum, thecium incoloratum, hypothecium luteum, paraphyses graciles, simplices, haud distincte articulate, leviter capitatæ. Spore ellipsoideæ, 16-18 u long., 12 crass. Gelat. hym. I + intense cærulescit. Catillaria indica В. de Les. nov. sp. | INDES ANGLAISES : Madura district, sur les Mousses et les Hépatiques d'un tronc d'arbre. Leg. Leigh, 1905. Crusta K-, cinerea, tenuis, vernicea, muscos obducens. Apothecia car- nea, 0,5-0,6 mm. lata, persistenter plana, margine tenui integro haud prominulo cincta. Epithecium, thecium et hypothecium incolorata, para- physes graciles, fere liberæ, leviter articulatæ, vix apice inflatæ, asci clava- to-elongati. Spore, 8- nat. hyalinæ, rectæ vel leviter curvatæ, 1-sept., medio non constrictæ, 16-20 џ long., 3,5 lat. Gelat. hym. I + cærulescit. Bilimbia Le Кай В. de Lesd. nov. sp. t. NOUVELLE-CALÉDONIE : Пе des Pins, sur bois d'un arbre mort. Leg. Mme Le Rat, 1909. Crusta tenuissima, leprosa, viridis. Apothecia minuta, sessilia carneo- luteola, 0,3-0,4 mm. lata, primitius concaviuscula tenuiter marginata, dein. persistenter plana immarginataque. Epithecium, thecium et hypo- thecium incolorata, paraphyses arcte cohærentes, asci clavati; spore 8-nat., 3-sept., 9-11 u. long, 3,5-4 lat. Gelat. һут. I + cærulescit. Buellia Arseni D. de Lesd. nov. sp. MEXIQUE : Puébla, 2175 m., sur des roches volcaniques, Leg. Frère Arsène Brouard, 1906. 1. M. le Général PARIS a bien voulu me donner les récoltes considérables 4 5 DE ng» Arg., Pyzine Meissneri Nyl., Pannaria pannosa (Sw.) Del. Pannaria fulvescens Mont." Nyl., Phyllopsora parvifolia Pers.) Müll. Arg.. Heterothecium vulpi- num var. glaucescens (Nyl.) Müll. Arg., Leptotrema Wightii (Tuck.) Müll. Arg., Sagedia tetraceræ (Ach.), Leptogium tremelloides Ach., Physma byrst- num (Ach.) Mass. BOULY DE LESDAIN. — NOTES LICHÉNOLOGIQUES. 239 Crusta fusco-rufa, squamulosa; squamulis minutis, 0,9-1 mm. latis, pla- niusculis vel convexiusculis, varie angulosis, intra vel supra areolas As- piciliæ albomarginatæ insidentibus; hypothallo indistineto. Apothecia nigra, nuda, minutissima, circa 0,3 mm. lata, squamulis sessilia, planius- cula, margine integro tenui concoloreque cincta. Epithecium fuscum, thecium incoloratum, hypothecium fuscum, paraphyses liberæ, articulata, fusco-capitatæ, asci clavati. Spora fusci, 8-nat., subellipsoideæ, 4-sept., medio haud constrictæ, 12-15 u long., 6,5-7 crass. Gelat. hym. I + cæru- lescit. Arthonia hibernica nov. var. stellulata В. de Lesd. HAUTE-GARONNE : Bois de Lasalle, Gardouch, canton de Villefranche, sur des jeunes rameaux. Leg. P. Fagot, 1904. Thalle indiqué par une mince tache blanche. Lirelles trés petites, stel- lées-difformes, de 0,5 mm. de diamètre environ. Spores 8-nées, 1-ѕері., à loges égales ou presque égales, longues de 19-22 sur 8-10 u. L'Arthonia hibernica Nyl. in Flora, 1876, p. 237, publié par LARBALES- TIER, Lichen Herbarium N° 194, a des lirelles allongées, flexueuses, trés gréles, simples, trés rarement bifurquées et atteignant au maximum 1 mm. de long. Les Arthonia excipienda et hibernica ne sont probablement que de simples variétés de ГА. dispersa. Verrucaria Ludovieinæ Б. de Lesd. nov. sp. NoUvELLE-CALÉDONIE : [le des Pins, sur une roche calcaire. Leg. Mme Louise Le Rat 1909. Crusta viridis, nitida, contigua, tenuis, determinata, lineolis nigris Sæpe decussata. Apothecia nigra, circa 0,2-0,3 mm. lata, numerosa, sub- globosa, nitida, ostiolo umbilicato, ругепіо integre nigro. Paraphysesindis- tincta». Sporæ 8-nat simplices, hyalinæ, 9-10 р long., 3,5-5 lat. Gelat. hym. I + vinose rubet. Spermatia recta 5-6 џ long., 2,5 lat. Staurothele Brouardi В. de Lesd. nov. sp. MEXIQUE : Tlaxcala, Acuitlalpilco, 2300 m., sur des roches volcaniques, et Puébla, sur le ciment du toit de l'école des Frères. Leg. Frère Arsene Brouard, 1906. Crusta rufo-fusca, squamoso-areolata, squamis minutis, 0,5 — d mm. latis, contiguis, varie angulosis, primum planis, dein undulato-plicatis. Apothecia nigra, minutissima, circa 0,2 0,3 mm. lata, vix emersa, thallo non coronata, nitida, depressa, non papillata. Paraphyses floccoso-muci- laginosæ ; gonidia hymenialia flavovirescentia, oblonga vel rotundata, 6 y long., 16-24 lat. Gelat. hym. I + vinose rubet. Cette espèce est voisine du S. clopima, dont elle diffère par le thalle formé de petites squames ondulées, plissées à la fin et par des apothécies noires plus petites. Vu à la loupe, le thalle rappelle en tres petit l'aspect de l'Endocarpon hepaticum. 240 SÉANCE DU 13 MAI 1910. Psorotichia Pontresinæ. B. de Lesd. nov. sp. Suisse : torrent du glacier de Morterasch, près Pontresina, sur des schistes submergés. Leg. A. de Crozals, 1906. Crusta cinerea, tenuissima, effusa. Apothecia purpureo-rufa, dispersa, minuta, circa 0,4-0,6 mm. lata, urceolata, margine integro sat crasso. Epi- thecium fusco-luteum, thecium et hypothecium incolorata, paraphyses graciles, simplices, fere liberæ, apice leviter capitatæ. Spore 8-nat., 16-21, rarius 30 u long., 9-13 crass. Gelat. hym. I + cærulescit. Mycocalicium Cacoti. B. de Lesd. nov. sp. NouvELLE-CALÉDONIE : environs de Nouméa, sur l'écorce d'un arbre mort. Leg.Cacot, 1908. Crusta nulla. Apothecia minuta, alt. circa 0,2 mm., stipitibus infra albidis, supra nigris vel omnino nigris, capitulis hæmispherico-lenticulari- bus nigris, vix 0,1 mm. latis. Sporæ simplices, dilute fuscæ, fusiformi- ellipsoideæ, 9-12 џ long.. 3,5-4 lat. Spermatia leviter curvata, 4-5 long., 0,9 lat. M. F. Camus donne lecture de la Note ci-dessous : U Fleurs anormales de Megaclinium colubrinum Reich. f.; PAR М A. FINET: Un échantillon de Megaclinium colubrinum Reich. f., con- servé dans l'Herbier du Muséum et provenant d'une plante cultivée en 1849 dans la collection Pescarore, porte des fleurs en apparence réguliérement développées et absolument normales. Cependant unexamen plusattentif montre qu'elles possèdent toutes un appen- dice particulier, situé sur le bord antérieur du rostellum, à la place qu'occupe ordinairement la glande visqueuse. Cet appen- dice se compose d'une sorte d'entonnoir membraneux, dont la douille aigué est fermée à sa partie inférieure et se fend sans effort longitudinalement suivant un plan antéro-postérieur. Le sommet (ou partie évasée de l'entonnoir) est incomplet et un peu aplati en avantet en arrière; la paroi postérieure, tournée du cóté du clinandre, existe seule, tandis que la face antérieure fait défaut; on peut ainsi apercevoir de l'extérieur le contenu de lentonnoir, qui se compose d'une masse cordiforme, presque divisée eu deux lobes par un sillon antérieur vertical et consti- A. FINET. — FLEURS ANORMALES DE MEGACLINIUM COLUBRINUM. 241 tuée par des grains d'un jaune brunâtre agglomérés en masse peu consistante. Examinés au microscope, ces corpuscules présentent les caractères de grains de pollen un peu modifiés, sphériques, irréguliérement polygonaux ou lenticulaires épais. Cette pièce anormale est fixée par le dos et un peu au-dessus de son milieu au bord du rostellum, qui est dépourvu de toute glande visqueuse: de sorte que la douille de l'entonnoir pend en avant du stigmate, tandis que le réservoir, renfermant la masse granuleuse, domine le fond du clinandre et se dresse en avant de Гапіћёге normale. Lorsque l'on fait effort sur cet appendice, il se détache Fig. 1. — (De gauche à droite). 1, sommet de la colonne vu de face, l'anthere normale enlevée, l'anthere imparfaite en place; 2, sommet de la colonne, mais l'anthere imparfaite enlevée également; 3, coupe transversale de l'anthére imparfaite, la face extérieure en bas; 4, sommet de la colonne, anthère nor- male enlevée, anthère imparfaite en place, coupe longitudinale d'avant en arrière; 5, anthère imparfaite vue de face; 6, la méme vue de dos. du rostellum suivant une ligne brisée, formant dents de peigne. L’anthère de la fleur est normale et normalement placée dans le clinandre; le pollen est constitué par 2 masses polliniques cireuses, oblongues, plan-convexes et appliquées latéralement l'une contre l'autre et en tout semblable à celui des autres espéces du genre. La modification porte donc uniquement sur le bord antérieur du rostellum; la glande visqueuse, d'ailleurs à peine développée dans le genre Megaclinium, est transformée en une anthére imparfaite; car on ne peut donner un autre nom à l'appendice décrit plus haut. : On connait de nombreux exemples de fleurs d'Orchidées, qui, normalement monaudres, portent cependant accidentellement, outre l'anthére normale, une ou deux anthères plus ou moins parfaites. Mais, toutes les fois que j'ai pu en constater la pré- sence, ces anthéres prenaient toujours naissance sur les bords latéraux du clinandre, qui, suivant la théorie actuellement T. EVI. (SÉANCES) 16 Hi 42 SÉANCE DU 13 MAI 1910. admise, sont des stélidies ou staminodes, représentant les anthères latérales avortées da verticille interne, opposées aux pétales. Au contraire, dans le cas présent, l'anthére supplémen- taire a pris naissance sur le rostellum dont l'origine est toute différente : il est en effet constitué, d'aprés la méme théorie, par le troisiéme stigmate, opposé à l'anthére normale, tandis que les deux autres, soudés ensemble, constituent une fosse stigmatique unique dans la plupart des cas, ou trés rarement (comme dans le genre Cochlioda) plus ou moins divisée en deux par une cloison verticale incompléte. En d'autres termes, on se trouve- rait actuellement en présence du développement d'un organe mâle aux dépens d'un organe femelle ou tout au moins considéré comme tel jusqu'ici. On ne peut en effet admettre que la troi- sième anthère du verticille interne, dont on trouve quelquefois des rudiments ou la face antérieure de la colonne au-dessous du stigmate, puisse étre mise en cause ici, l'étamine imparfaite en question présentant une anthère extrorse et étant située au-dessus du stigmate. Je ne puis que constater le fait et le signaler, sans oser tirer aucune conclusion d'un fait unique à ma connaissance. M. Déribéré-Desgardes а envoyé pour être présentées aux membres présents des fleurs anormales du Tulipa sylves- tris. Plusieurs confrères font remarquer que les anomalies florales sont trés fréquentes chez les Tulipes. M. Souèges prend la parole pour la communication ci-après : Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées; PAR M. R. SOUEGES. La graine et, tout particulièrement, l'embryon des Renon- culacées ont déjà fait l'objet de quelques recherches qui sont loin de donner à l'esprit entiére satisfaction. La plupart des travaux publiés sur cette matière sont déjà anciens. Les auteurs n'not, d'ailleurs, envisagé le sujet qu'à un point de vue généra- R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 243 lement trop étroit, se cantonnant dans la description d'un organe sans s'occuper du retentissemeht que son développement ou sa structure pouvaient avoir sur les organes voisins. Ainsi, le travail d Hecermawr ! embrasse exclusivement l'étude de l'embryon chez quelques familles, pour la plupart fort éloignées les unes des autres dans la classification. Celui de борғмм ne se rapporte qu'au tégument séminal; on n'y trouve aucune description du péricarpe, méme quand ce dernier, notamment chez les Clématidées, les Anémonées et les Renonculées, présente les plus étroites relations avec le tégument. Lowav? a étudié le péricarpe et le tégument d'un grand nombre d'espèces de Renon- culacées. Son travail suscite une double critique. On n'y trouve ni la description ni le róle des principaux éléments du sac embryonnaire et du nucelle; les phénomènes particuliers dont les régions micropylaire et chalazienne sont habituellement le siège ne sont pas mentionnés. L'auteur, en outre, a adopté un mode d'exposition trop exclusivement anatomique. Il reconnait bien dans l'introduction de son travail que, pour étudier les téguments, la vraie méthode consiste à « suivre pas à pas le développement »; mais, dans son exposé, il se contente de décrire trés séchement trois étapes de ce développement, sans chercher à faire comprendre l'origine ou les destinées des différents tissus qu'il rencontre. A notre avis l'histologie contemporaine doit emprunter peut- être plus à la physiologie qu'à Гапаіотіе. Elle n'est pas seulement une science d'observation, mais aussi une science expérimentale. Elle tend à nous faire connaitre les raisons des choses; non contente de décrire une cellule, elle s'elTorce d'établir pourquoi cette cellule a telle ou telle structure, pourquoi elle fonctionne de telle ou telle facon. Sous ce rapport, le travail d'Osrerwazoer ‘apparaît à peu près 1. HEGELMAIER (F.), Vergleichende Untersuchungen über Entwicklung dico- tyledoner Keime, Stuttgart, 1878. 2. GODFRIN (J.), Étude histologique des téguments séminaux des Angiospermes, Nancy, 1880. 3. LonAY (H.), Contribution à l'anatomie des Renonculacées. Structure des péricarpes et des spermodermes (Archives Inst. bot. de l'Univ. de Liége, HI, Bruxelles, 1900). — Recherches complémentaires. (Ibid., 1907). 4. OSTERWALDER (A.), Beiträge zur Embryologie von Aconitum Napellus L. (Flora, 85, p. 254, Marburg, 1898). 244 SÉANCE DU 13 MAI 1910. eomplet. L'auteur traite l'embryogénie de l Aconitum Napellus L. en considérant successivemént : 1° l'origine et la germination des grains de pollen; 2° le développement du sac embryonnaireet la fécondation; 3° le développement de l'embryon; 4° l'origine et la formation de l'albumen; 5° les antipodes; 6° le tégument. Le Mémoire d'OsrerwaLper n'embrasse malheureusement qu'une seule espèce. Dans le présent travail, je n'introduirai pas les mémes divisions. En ce qui concerne la génération des éléments sexuels, les données antérieures m'ont paru suffisantes; pour bien com- prendre la formation de l'embryon et le développement de la graine en général, seule la connaissance parfaite de la structure de l'ovule semble indispensable. L'étude de l'embryon précédera celle des autres parties de la graine ou du fruit. Les phénoménes séminogénétiques sont, en effet, subordonnés aux phénomènes embryogéniques. Ceux-ci possèdent dans leur évolution une certaine indépendance qui permet de les envisager séparément; il serait au contraire difficile d'expliquer ce qui se passe, à un moment, dans le sac ou dans le nucelle, sans prendre comme repère l'état de l'embryon à ce même moment. Ducaue! dans l'introduction de sa thèse publiée en 1902 donne un petit essai de mise au point sur l'embryogénie végé- tale. Pour montrer sous quel jour se présente encore aujourd'hui la question, је reproduirai le résumé de Ducawr en ce qui concerne l'embryon seulement. Les connaissances relatives aux éléments sexuels et à la fécondation ont été magistralement coordonnées par Guérin ? en 1904; son travail constitue un ensemble des plus complets que l'on pourra toujours consulter avec fruit. « L'étude dela formation de l'embryon dicotylédoné, dit Ducame, a été faite la première fois par Haxsren ? chez le Capsella. Bursa- pastoris. Le premier cloisonnement de l'oosphére fécondée est horizontal et détermine l'embryon proprement dit et le suspen- seur. Dans la cellule embryonnaire, il suit la différenciation 1. DucAMP (L.), Recherches sur l'Embryogénie des Araliacées. (Апп. Se. nat. Bot., 8° série, XV, p. 311, Paris, 1902). 2. GUÉRIN (P.), Les connaissances actuelles sur la fécondation chez les Pha- nérogames. Thése d'agrég. Pharm. Paris, 1904. 3. HaNsTEIN, Die Entwicklung des Keimes der Monocotylen und Dicotylen- Bot. Abhandlungen, 1, Bonn, 1870. В. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 245 des tissus en dermatogène, plérome et péribléme. Il attribue un rôle important à la cellule supérieure du suspenseur qu'il appelle hypophyse. C'est elle qui complète inférieurement le périblème et forme la coiffe. M. Кхү!, dans le Brassica Napus, trouve la même marche dans la différenciation des trois histogènes de l'embryon, avec quelques modifications dans l'ordre des formations. M. Guicxanp?a constaté chez les Légumineuses que tantôt l'oosphére fécondée concourt entièrement à l'édification de l'embryon, tandis que d’autres fois elle donne un embryon proprement dit et un suspenseur. Aussi se demande-t-il ce que deviennent les généralisations de quelques auteurs sur l'origine des tissus à l'extrémité radiculaire. Il admet que dans la géné- ralité des Légumineuses le suspenseur n'a aucune relation anatomique avec l'embryon. Dans quelques cas oü le suspenseur est rudimentaire, la cellule qui termine ce dernier concourt à former les assises terminales de la coiffe, « mais toujours les initiales du cylindre central et de la couche corticale sont enfoncées dans les tissus dés les premières différenciations internes ». « Hansren et Kxy font apparaitre très tôt le dermatogène, M. GuicNAnp observe la différenciation des cellules épidermiques un peu plus tard. Comme chez les Légumineuses le suspenseur n'entre pas dans la constitution du cóne radiculaire, tantót la coiffe est d'origine épidermique, tantót elle provient du dédou- blement des assises externes, puis des assises internes ou méme de toutes les assises. Pour Haxsren le cylindre central a ses initiales propres indépendantes des initiales de l'écorce et de la coiffe qui deviennent distinctes plus tard dans le cours de l'organisation du sommet radiculaire, tandis que M. GuicxAnp à observé un groupe d'initiales communes au cylindre central et à la couche corticale. « M. Врие? a étudié l'embryogénie de l Alyssum et a reconnu que les formations suivent à peu près l'ordre reconnu chez le Brassica Napus et le Capsella Bursa-pastoris. » 1. KNv, Wandtafeln, X. 2. GUIGNARD (L.), Recherches sur l'embryogénie des Légumineuses (Ann. Sc. nat. Bot., 6* série, XII, p. 5, Paris, 1881). 3. RIDDLE (Lumina Cotton), The embryology of Alyssum. (Bot. Gazet., 26, p. 314, 1898). 246 SÉANCE DU 13 MAI 1910. Il est aujourd'hui universellement admis que l'embryon végétal ne se développe pas de la même façon dans toutes les familles, qu'il y a des variations dans les limites des groupes méme les plus étroits, souvent d'une espèce à l'autre. Cependant on con- viendra que peu nombreuses sont encore les familles qui ont été envisagées à ce point de vue, qu'on n'a encore recueilli qu'un bien petit nombre d'observations sur lesquelles il n'est pas possible de se baser pour établir des idées définitives. Il importe donc de réunir une grande quantilé d'exemples, de les comparer et d'essayer, non pas d'en dégager une loi générale, mais de les grouper en certains types E l'esprit seratoujours heureux de ramener les cas particuliers. Relativement aux tissus qui dans l'ovule en voie de dévelop- pement ou dans la graine adulte accompagnent l'embryon, bien des lacunes subsistent encore dans nos connaissances et bien des questions demandent à étre précisées : par exemple, le róle des antipodes, le mode de résorption du nucelle, le róle et la dis- tribution de l'appareil conducteur et de l'assise nourricière, les destinées des téguments ovulaires et de la paroi carpel- laire. Dans un travail antérieur! j'ai essayé d'apporter quelques éclaircissements sur ces différents points en prenant comme exemple la graine des Solanacées. On sait que dans cette famille le nucelle est toujours disparu au moment de la fécondation, que le tégument ovulaire unique est trés épais, que l'albumen se forme par des cloisonnements immédiats et successifs, que la graine enfin, jamais enfermée dans la paroi d'un achaine, est appelée à mener librement sa vie ralentie. Les Renonculacées présentent, sous ce rapport, des caractéres à peu prés opposés, il est donc intéressant de suivre les modifications qui accom- pagnent la séminogénèse dans cette famille. CLÉMATIDÉES I. — L’embryon. Les Clematis possèdent un ovule fertile anatrope pendant avec raphé externe et, généralement, cinq ovules avortés disposés 1. Soukczs (R.), Développement et structure du tégument séminal chez les Solanacées. Thése Doct. és sc., Paris, 1907. R. SOUÈGES. — SUR L EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 247 les uns au-dessus des autres et d'autant plus réduits qu'ils sont placés plus haut dans la cavité conique de la base du style (fig. 1). VrsouE!, en 1878, a décrit la formation du sac embryonnaire chez le Clematis Vitalba L.; ses figures ont été reproduites dans la plupart des ouvrages classiques. Gutexanp?, en 1882, а donné une description plus détaillée du développement du sac du C. cirrosa L. Ce dernier auteur a, en outre, attiré l'attention sur le dédoublement tangentiel des cellules culminantes de lépiderme du nucelle avant la maturité du sac. Ce phénomène qui paraît être général chez les Clématites subit de grandes variations d'une espèce à l’autre : chez le Clematis Flammula L., seules les deux ou trois cellules épidermiques situées le plus prés du sommet prennent une unique cloi- son tangentielle (fig. 2 et 3). Pendant la maturation du sac embryonnaire, les diffé- rentes assises résultant de ce dédoublement sont résorbées, l'épiderme redevient simple. Chez le Clematis Flammula L., les deux ou trois cellules cloisonnées restent intac- F^ port tes jusqu'au moment de la disparition tudinale schématique totale de l'épiderme nucellaire. T пасе И, Le sac embryonnaire adulte présente une o f. : ovule fertile; structure normale; le noyau secondaire 2^ as pipes d occupe une situation variable dans son inté- rieur : généralement, il est situé au milieu; dans l'ovule du Clematis recta L., il se rencontre le plus souvent dans la partie inférieure; dans celui du C. Viticella L., c'est au contraire trés prés de l'appareil sexuel qu'il se trouve la plupart du temps (fig. 4). Les antipodes, comme l'on sait, sont très développées, elles ont fait, durant le cours de leur développement, l'objet de 1. VESQUE (J.), Développement du sac embryonnaire des Phanérogames Angiospermes (Ann. Sc. nat. Bot., 6° série, VI, p. 264, Paris, 1878). — Nou- velles recherches sur le développement du sac embryonnaire des Phanéro- games Angiospermes (Ibidem, VIII, p. 327, Paris, 1879). 2. GUIGNARD (L.), Recherches sur le sac embryonnaire des Phanérogames Angiospermes (Ann. Sc. nat. Bot., 6° série, XIII, p. 163, Paris, 1882). 248 SÉANCE DU 13 MAI 1910. quelques remarques que j'ai, en partie, exposées ' et que je compléterai un peu plus tard. Après la fécondation, il faut attendre qu'il se soit constitué Fig. 2. — Clematis recta L. — Coupe longitudinale détaillée de la paroi car- pellaire et de l'ovule en voie de développement. pc. : paroi carpellaire; £e. : Légument; syn. : synergides; o. : oosphére; np. : noyaux polaires; an. : antipodes. G. : 290. Fig. 3. — Clematis Flammula L. — Coupe longitudinale du sommet du nucelle avec sac embryonnaire en voie de développement. en. épiderme nucellaire; ts. : tétrade supérieure; ti. G. : 290. Pig л — Clematis Viticella L. — Sac embryonnaire adulte. ns. : noyau secon- daire. Méme légende qu'en 2 et 3. G. : 290. : tétrade inférieure des noyaux filles du sac. une assise assez dense de noyaux d'albumen à la périphérie du sac, pour voir apparaitre la première division de la cellule- œuf. Avant de se diviser, cette cellule s'allonge légèrement, devient piriforme et présente, dans son intérieur, un proto- 1. V. Bull. Soc. bot. France, séance du 23 février 1910, p. 102. R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 249 plasme vacuolaire du côté du micropyle, très épais au contraire du côté opposé. La première cloison est toujours transversale et sépare deux cellules de volume inégal; la plus grande reste appuyée à l'épiderme du nucelle; étant donnée l'orientation future de l'embryon, elle est appelée cellule basale, l'autre cellule apicale (fig. 5). Le deuxième cloisonnement intéresse la cellule basale, il est également transversal (fig. 6 et 7). Très H peu de temps après, la cellule apicale se divise à son tour et Fig. 5 à 11. — Clematis recta L. — Premiers stades du développement de lem- bryon. ca. : cellule apicale embryonnaire; cb. : cellule basale dite du suspen- seur; e. : embryon; s. : suspenseur; а, b, с, d. : quatre cellules superposées du suspenseur. G. : 380. donne, par une cloison dirigée obliquement sur le plan de symétrie de l'ovule, deux cellules inégales. A ce stade, l'embryon comprend quatre cellules (fig. 1) : deux basales superposées, cellules de suspenseur, et deux apicales, placées à un méme niveau sur un plan transversal, cellules embryonnaires. Aux stades suivants, les deux cellules qui composent le sus- penseur se divisent chacune transversalement et presque simul- tanément en deux autres (fig. 8). En méme temps, la plus grande cellule embryonnaire donne deux cellules séparées par une cloison oblique (fig. 8); peu aprés, la petite cellule embryon- naire se divise à son tour de la méme manière (fig. 9, 10, 11). On peut considérer, à ce moment, l'embryon dans son ensemble, comme arrivé à une premiere étape caractéristique de son développement. Un embryon constitué par quatre cellules 250 SEANCE DU 13 MAI 1910. en file longitudinale au suspenseur et quatre cellules en croix horizontale à l'embryon proprement dit, se rencontre, en effet, assez fréquemment, dans les coupes des différentes espèces de Clematis. Jusqu'ici le cloisonnement a été à peu près régulier, il a été facile de suivre pas à pas la multiplication cellulaire. Il n'en est pas de méme dans les stades suivants. Les cellules du suspenseur prennent des cloisons obliques dont la position est impossible à déterminer franchement. Celles de la partie supérieure se divisent d'une facon plus active que celles de la base. La figure 11 permet d'assister à la division de la cellule du sommet, d; par contre, la cellule appuyée à l'épi- derme nucellaire, a, peut rester indivise jusqu'aux stades ultimes du développement. (A suivre). M. Lutz fait la communication suivante : Sur le mode de formation de la gomme adragante ; PAR M D LUTZ. Depuis le travail classique de Ново уох Монг, publié en 1857 ', il est resté admis sans conteste que la gomme adragante est entié- rement d'origine médullaire. Ново уох Монг, avait, en effet, constaté que, chez les Astra- gales gommifères, les cellules de la moelle et des rayons médul- laires, qui présentaient dans la jeune plante une constitution normale, ne tardent pas à épaissir leurs parois oü l'on distingue alors un certain nombre de couches concentriques. Peu à peu, les membranes continuant à se gonfler, les contours des cellules s'effacent, leur protoplasma et leur contenu sont englobés et, finalement, tout se fond en une masse mucilagineuse au milieu de laquelle se retrouvent quelques débris de parois et quelques grains d'amidon incomplètement résorbés. Il convient dés maintenant de noter que les observations de Huco vox Monr n'ont porté que sur les tiges. 1. Носо уох Mount, Untersuchungen über die Entstehungsweise des Tra- ganthgummi. Bot. Zeit., XV, 1857, p. 33. L. LUTZ. — MODE DE FORMATION DE LA GOMME ADRAGANTE. 251 Au cours de la récente session de la Société dans le Sud tunisien, j'ai constaté une réelle abondance d'Astragales de la section Tragacanthoides, tous gommiféres, et en sectionnant leurs racines, j'ai remarqué que la gomme se rencontre dans des tissus où Ново vos Mont. ne l'avait pas mentionnée. J'ai donc repris l'étude de la gommose chez ces Astragales. Fig. 1. J'ai utilisé comme réactifs : 1° l'hématoxyline en solution hydro-alcoolique glycérinée; 2? le rouge neutre de Cassella et le vert acide JEEE (Poirrier); 3° le chloro-iodure de zinc. J'ai obtenu également de bonnes colorations au moyen du bleu de méthyléne en solution faible hydro-alcoolique'. Les échan- tillons avaient été fixés dans l'alcool à 60° aussitôt apres la récolte. 1. Voir la technique de ces réactifs dans : L. LuTz, Contribution d l'étude chimique et botanique des gommes. — Thése Éc. Pharm. Paris, 1895, р. 64; et Ір. Étude de la gommose chez l'Aralia spinosa, Bull. Soc. bot. Fr., t. XLIII, 1896, p. 513. 252 SÉANCE DU 43 MAI 1940. Fig. 3. Voici les résultats de mes observations. Racine. — Au point de vue de la complexité des phénomènes, la racine est l'organe le plus intéressant à étudier. L'observa- L. LUTZ. — MODE DE FORMATION DE LA GOMME ADRAGANTE. 253 tion des premiers stades de la gommose est rendue assez difficile parce qu'ils se manifestent avec une très grande irrégularité : tantôt on les rencontre dans des racines extrèmement fines dont la structure est encore primaire; d'autres fois, il faut les chercher dans des échantillons atteignant jusqu'à 1 millimètre de diamétre. D'autre part, tous les réactifs susceptibles d’être utilisés sont communs aux gommes et aux matières pectiques, de telle sorte qu'il est malaisé, tant qu'un gonflement des membranes ne s'est pas produit, de dire si la coloration est due à l'une ou à l'autre série de ces composés. Il y a donc matière à interpré- tation quant à la région précise oü débute la gommose, mais cette incertitude est fort minime et de trés courte durée. C'est dans le liber qu'il convient de chercher les premières manifestations du phénoméne; elles consistent dans un gonfle- ment des parois affectant toute leur épaisseur, absolument comme cela a lieu dans les Acacias gommifères (fig. 1). Quant 254 SÉANCE DU 13 MAI 1910. à préciser quelle estla partie du liber oü cette transformation commence à se produire, c'est a priori chose presque impos- sible, ainsi qu'il vient d'étre dit. C'est par une série prolongée d'observations et en faisant des rapprochements avec des prépara- tions provenant de tissus un peu plus âgés oüle gonflement des membranes devient perceptible qu'il est possible de délimiter cette région. En opérant ainsi, j'ai constaté une certaine irrégu- larité dans la position des premieres zones atteintes. Tantót, et c'est le cas le plus fréquent, ce sont les portions les plus éloi- gnées du cambium qui se gonflent les premières, tantôt ce sont des parties plus rapprochées de ce cambium, et il semble méme quelquefois que ce soit par le cambium que débute le phéno- méne (Voir à cet égard la figure 3). Les choses restent trés peu de temps en cet état. Le gonfle- ment des membranes s'accentue avec rapidité (fig. 2), envahissant le liber, tantót en entier, tantót en partie seule- ment. Les cavités cellulaires deviennent de plus en plus réduites et irrégulières, puis ne tardent pas à disparaître, faisant place à une masse de mucilage. Chaque faisceau libéro-ligneux est protégé extérieurement par un paquet de fibres. La gomme s'insinue bientôt entre celles-ci par suite de la participation au gonflement de la couche mitoyenne de leurs membranes (fig. 4). Ici se pose le probléme de l'accroissement en volume du faisceau. Quelquefois le cambium n'est pas atteint par la gom- mose; il continue alors à fonctionner en produisant par Son L. LUTZ. — MODE DE FORMATION DE LA GOMME ADRAGANTE. 255 feuillet externe du liber qui ne tarde pas à se gélifier. Mais c'est le cas de beaucoup le plus rare. D'ordinaire les plages de tissus désorganisés ne s'arrétent qu'au bois : le liber s'accroitalors dans ses portions les plus externes par simple différenciation cellu- laire; les nouveaux éléments ainsi formés n'ont, eux aussi, qu'une durée trés éphémére et ne tardent pas à parliciper à l'augmentation des lacunes. Jusqu'ici, nous n'avons rencontré que des formations gom- meuses libériennes. C'est qu'en effet elles sont les seules à se produire pen- dant un temps assez prolongé et que les rayons médullaires n'entrent en ligne que beaucoup plus tard. Les premiéres traces de gommose apparaissent alors cà et là dans la région interligneuse de ces rayons. Le plus ordinairement, elles suivent le processus indiqué par Huco vow Монг. (fig. 5) : gonflement des mem- branes avec apparition de couches con- centriques refoulant le contenu cellu- laire et finissant par l'englober. Mais, parfois, au lieu que la gélification ne frappe d'abord que les couches d'é- Fig. 1. paississement et n'atteigne que plus tard la paroi primitive, la membrane peut se gonfler en masse comme elle l'a fait dans le liber (fig. 6). Le résultat final est d'ailleurs le méme dans les deux cas : constitution d'une lacune qui s'agrandit peu à peu aux dépens des cellules voisines et tend à occuper toute l'étendue des rayons médullaires (fig. 7). Lorsqu'elle atteint le centre, elle y rencontre la plupart du temps une ou plusieurs autres lacunes provenant d'autres rayons médullaires. Il se produit entre elles une fusion qui a pour effet de refouler latéralement les faisceaux les plus voisins, occasionnant une véritable dislocation des tissus (fig. 8). Le phénomène s'étend à d'autres rayons en méme temps que les faisceaux sont de plus en plus refoulés; souvent certaines 256 SÉANCE DU 13 MAI 1910. cellules du parenchyme ligneux deviennent gommifères à leur tour, de telle sorte qu'il se constitue au centre de la racine une cavité de volume croissant ‘ remplie par la gomme et qui pourrait Fig. 8. Fig. 9. faire croire à l'existence primitive d'une moelle si l'on ne s'était assuré du contraire en étudiant la racine jeune (fig. 9). Les lacunes s'accroissent également du côté de l'écorce; lorsqu'elles sont parvenues au delà des faisceaux du liber, elles s'évasent largement et deviennent visibles à l'œil nu sous l'aspect de masses translucides, sphériques ou ovoides, et dont la 1. Dans certaines racines étudiées, lorsque le diamétre total atteignait 1 cm. 5, la cavité gommifére centrale avait 2 mm. Н. DE BOISSIEU. — UN NOUVEAU VIOLA CHINOIS. 257 grosseur, dans certains des échantillons examinés, dépassait celle d'un grain de Millet. A cet état, le moindre traumatisme occasionne l'exsudalion de la gomme. La quantité de gomme formée dans les racines d'Astragales est trés supérieure à ce qu'elle est dans la tige; cette constata- tion, faite sur un grand nombre d'échantillons prélevés dans des localités variées n'est pas sans intérét au point de vue de la récolte. Tige. — Dans la tige, les phénoménes se passent comme l'a indiqué Ново vos Монг. La moelle et les rayons médullaires sont seuls le siége des formations gommeuses et il n'y a rien à modifier aux données établies par cet auteur. Feuille. — Aucun des échantillons que j'ai recueillis ne conte- nait de gomme dans les tissus de la feuille, non plus que dans les rachis de ces feuilles transformés en épines aprés la chute des folioles. En résumé, — si dans les tiges, la gommose se manifeste selon le processus décrit par Huso уох Mont, dans la racine c'est par le liber que commence le phénoméne, et cela bien longtemps avant que les premières traces de gélification soient apparues dans les autres tissus. Les rayons médullaires donnent plus tard naissance à des lacunes, et celles-ci, se réunissant au centre, y produisent, par refoulement des faisceaux, un vaste canal, qui pourrait faire croire à lexistence primitive d'une moelle, alors que celle-ci manquait en réalité, comme il est de régle chez les Dicotylédones. M. de Boissieu lit la communication ci-dessous : Un nouveau Viola chinois du groupe des Serpentes. Remarques sur les Viola de ce groupe; PAR M. H. DE BOISSIEU. La plante qui fait l'objet de la présente Note a été rapportée par le Prince Н. р’'Окгќлхѕ de son voyage au Yunnan. Elle fut longtemps déterminée inexactement. Un nouvel examen de la T. LYH. (SÉANCES) 17 258 SÉANCE DU 13 MAI 1910. plante me convainquit dernièrement qu'elle appartient bien à une sous-espèce ou « forme » du V. serpens encore non décrite. En voici la diagnose : Viola principis, sp. nov. (Espéce collective V. serpens Wall.). Robusta, villosa, pilis plerumque, patulis, acaulis, stolonifera, stolonibus villosis, interdum caules subsimu- lantibus. Folia pubescentia, longe petiolata, petiolo patentim villoso, basi sinu aperto vel subaperto cordata, ovalia, cireumcirca crebre et parum profunde crenato-dentata. Stipulæ fusce, vel fusco-virides, sepius dila- tatæ, plus minus fimbriatæ. Pedunculi folia superantes, villosi, medio bibracteolati, bracteolis elongatis. Flores magni, ut videntur pallidi vel albi, petalo inferiore eleganter violaceo-striato. Sepala elongata, acuta, vil- losa; appendices calycini parvi, integri vel integriusculi, villosi. Petala oblonga vel oblongo-ovalia, calyce 2-plo longiora; calcar saccatum, breve, appendicibus calycinis tantum sublongius vel eos æquans. Appendices anthe- rarum ovato-triangulares. Stylus a tertia parte usque ad apicem fere regu- lariter dilatatus, apice vix cupulatus, potius subclavatus, rostro stigmatis arcte sub parte styli dilatata sito, ergo sublaterali. (Prince Henri d'Orléans. — Voyage au Yunnan et au Mékong, 5 mars. — Retrouvé à Pin-Fa (Kouy-tchéou], 31 mars 1908, par Zodinier.) Je crois utile de donner un tableau comparatif des Viola jusqu'ici connues du groupe des Serpentes, comme je l'ai fait dernièrement pour les Sylvestres glabra. V. serpens Wall. (Espèce collective ou groupe d'espèces?) Caractères généraux : Fibres radicales jamais épaissies : pétiole jamais ailé ou à peine subailéau sommet. Feuilles à dents plus ou moins nombreuses; stipules plus ou moins fimbriées. Souche émettant ordinairement des stolons ou des organes intermédiaires entre les tiges et les stolons. Sépales aigus. Pétales latéraux généralement barbus (glabres dans le V. yunna- nensis). Style à sommet coudé, subtronque ou même oblique- ment tronqué, mais jamais en forme d'assiette, à stigmate latéral. Capsule cartilagineuse, globuleuse, à graines peu nom- breuses. Le style .jamais nettement cupulé-bordé au sommet. la stigmate latéral et non subterminal et la capsule paucisperme distinguent suffisamment, sinon toujours aisément, les diverses formes du V. serpens de l'espéce collective également pro téiforme, V. distans Wall. H. DE BOISSIEU. — UN NOUVEAU VIOLA CHINOIS. 259 1. Var. Hamiltoniana Hook. f. et Thoms. EI Ind. 11, 184 — V Hamiltoniana Don. Glabre ou glabrescente; trés stolonifère, feuilles à oreillettes convergentes ou peu divergentes. Stipules peu dilatées. Fleurs bleues ou pàles, à éperon droit, dépassant généralement les appendices calicinaux, style souvent coudé au sommet. Inde, Chine méridionale, Insulinde. Forme se rappro- chant le plus du V. distans. 2. Var. canescens Hook. f. et Thoms., l. c. H. canescens Wall. Cat.; V. Royleana Wall. Cat.; V. Wrightiana Wall. part. Très pubescente ou méme velue, peu stolonifère. Feuilles, stipules, bleus et éperon du V. Hamiltoniana, style souvent tronqué au sommet. Inde, Chine méridionale, Insulinde. 3. V. confusa Benth. Fl. Hon-Kong. 20. Diffère du V. canes- cens par les stolons trés courts ou nuls. Inde, surtout méridio- nale, Insulinde. 4. Var. pseudo-scotophylla Nob., in Bull. Herb. Boiss., 1901, 1080. Caractères du V. canescens, sauf : stolons très longs, feuilles basilaires triangulaires aigués à sinus ouvert, à oreillettes divergentes, à peu prés aussi longues que larges. Faciès rappe- lant le V. scotophylla d'Occident. Chine méridionale. 5. V. yunnannensis Beck. et de Boissieu in Bull. Herb. Boiss. 1908, 140. Pubescence et stolons dela variété précédente. Feuilles beaucoup plus allongées, deux fois au moins plus longues que larges, insensiblement acuminées au sommet (comme souvent dans le V. Hamilloniana). Stipules dilatées. Pétales latéraux glabres. Éperon court, un peu courbé. 6. V. Principis H. de Boiss. Plante extrémement velue (plus que dans toutes les variétés ou sous-espèces précédentes). Stolons développés. Feuilles ovales, seulement un peu aigués au sommet, à oreillettes un peu divergentes. Stipules dilatées (comme dans le V. yunnannensis). Éperon court, droit. Pétales pàles, l'inférieur élégamment strié de violet (comme dans le V. Davidi Franch. du sous-genre Dischidium et dans le V. Fargesi? appartenant proba- blement au groupe des DISTANTES). 1. V. curvicalcarata Beck. et de Boiss. in Bull. Herb. Boiss., 1908, 749. A peine pubescent. Stolons allongés. Pétales latéraux trés larges. Éperon remarquablement courbé, presque oncine. Shen-si. 260 SÉANCE DU 13 MAI 1910. 8. V. Burgersdijkii. Oudem. = V. sarmentosa Burgersdijk non Dougl. Diffère des 7 précédents par les stolons vite indurés- lignifiés, les stipules dilatées et imbriquées au-dessus des rosettes de feuilles, rappelant celles du V. vaginata Max. Insu- linde. Oss. — Le V.serpens var. macrantha Franch. Pl. Delavay. 12; - Nob. in Bull. Herb. Boiss., 1901,1080, est une espèce bien dis- tincte, qui n'appartient nullement au groupe des Serpentes mais se rapproche des V. Rossii Hemsl. albida Palib. etc.. C'est le V. belophylla (H. de Boiss. in Bull. Soc. bot. Fr., 1908, 468). M. Bonati a adressé à la Société le manuscrit d'un travail étendu ayant pour titre : Contribution à l'étude du genre Pedicularis. Ce travail, destiné aux Mémoires de la Société sera soumis à l'approbation du Conseil. SÉANCE DU 27 MAI 1910. PRÉSIDENCE DE M. M. ре VILMORIN, VICE-PRÉSIDENT. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce le décès de notre confrère M. Brunotte, de Nancy, et se fait l'interprète des regrets de la Société auprès de la famille du défunt. M. Brunotte avait beaucoup contribué à la préparation de la Session extraordinaire des Vosges en 1908. M. le Secrétaire général expose aux membres présents les grands traits du Congrès international de la Nomen- clature botanique qui vient d'avoir lieu à Bruxelles. M. le Président ajoute quelques détails à cet exposé. À propos du Juniperus communis (Suite) !; PAR M. F. CAMUS. Il est un autre point sur lequel je suis en désaccord avec M. Gurrroy. Je crois trés imprudent de s'en rapporter à la seule consultation des cartes géologiques, pour apprécier au point de vue botanique la nature chimique du sol d'une localité. Les cartes, méme celles à grande échelle, ne peuvent donner que des indications générales sur l’âge et la composition minéralo- gique d'un terrain. Elles ne peuvent indiquer mille accidents locaux dont l'importance est de premier ordre dans la question qui nous occupe. Qu'on me permette de citer quelques exemples. D'aprés les cartes géologiques au 80 000* (feuilles 65 et 80), le sol de la forét de Fontainebleau est formé en majeure partie 1. Voir plus haut, p. 225. 262 SÉANCE DU 27 MAI 1940. - par les sables et les grés dits de Fontainebleau (m,), couronnés par une assise de marnes et de calcaire de Beauce (т ), le sol des parties basses de la forét étant formé d'une couche d'éboulis (A). En raison de leur localisation restreinte, je laisse de cóté les couches plus variées qui occupent les bordures orientale et méridionale de la forêt, tournées vers la Seine et le Loing. On pourrait donc penser qu'on trouvera sur les plateaux élevés de la forét un terrain franchement calcaire, sur les parties sablon- neuses et gréseuses un terrain strictement siliceux, dans les bas- fonds un terrain mixte. En théorie, c'est d'une séduisante sim- plicité. Hélas! il n'est pas besoin de parcourir longtemps la forêt de Fontainebleau pour s'apercevoir que les faits sont autrement complexes. А chaque instant, des mélanges du cal- eaire avec le sable expliquent la présence, sur les pentes, de plantes calcicoles; la décalcification de certains substratums fournit à la longue un sol approprié aux plantes silicicoles. П faut à chaque pas chercher les raisons de l'exclusion, de la présence, de l'abondance ou de la prédominance des unes ou des autres'. Et ce qui existe aujourd'hui peut ne pas exister demain. J'ai fait à ce sujet, depuis quelques années, de curieuses observations dans plusieurs des groupes de mares situées sur les plateaux de grés, dont les blocs émergés et le terrain com- pris entre eux ont une flore strictement silicicole. En temps ordi- naire elle ne sont remplies — d'une facon intermittente, comme toutes les mares des plateaux gréseux de la forét de Fontai- nebleau — que par l'eau des pluies. A quelques-unes de ces mares le ruissellement apporte une petite proportion de calcaire emprunté au sol de routes passant dans le voisinage et ceci à intervalles irréguliers. Dans les années pluvieuses et par suite de circonstances locales dont l'exposé prendrait trop de place, la proportion de calcaire entrainé devient plus considérable et 1. J'omets de parler du limon des plateaux, qui recouvre le calcaire de Beauce sur plusieurs points de la forêt et vient encore compliquer la question: Voir : FLICHE, Du sol dans les environs de Fontainebleau et de ses rapports avec la végétation (Mém. Soc. des sc. de Nancy, 4876); VALLOT (J.), Rapport sur la course au Mail Henri IV et sur la distribution géographique des plantes aux environs de Fontainebleau (Bull. Soc. bot. Fr. XXVIII, 1881, pp. LXII et suiv.); ID., Recherches physico-chimiques sur la terre végétale et ses rapports avec la distribution géographique des plantes, 1883. F. CAMUS. — A PROPOS DU JUNIPERUS COMMUNIS. 263 peut modifier les conditions du milieu. Ainsi s'expliquent la réunion sur le fond asséché ou inondé et sur le pourtour immé- diat d'une méme mare ou de mares voisines d'espèces à appé- tences chimiques différentes, les périodes d'abondance ou de rareté, de végétation exubérante ou rabougrie par lesquelles passent les unes ou les autres. Mais dans un pays où des couches géologiques variées sont - . Superposées, on peut s'attendre à de semblables mélanges. Revenons donc en Bretagne. Dans le département des Cótes-du-Nord, à l'Est de la baie de Saint-Brieuc, il existe une puissante assise de grés silurien feld- spathique (si, feuille 59), s'étendant d'Erquy au Cap Fréhel. Près d'Erquy méme elle forme un plateau élevé d'une soixantaine de métres et nommé la Garenne d'Erquy, dontla surface est humide et méme marécageuse cà et là en raison de l'imperméabilité de la roche. La végétation des terrains siliceux y domine, et pour cause. Sur un pointj y ai même trouvé trois espèces de Sphaignes. Non loin de là. la présence de quelques Mousses à préférences calcicoles marquées, plus loin encore celle du Chlora perfoliata me frappa. J'en trouvai la cause dans le sable coquillier que le vent de mer apporte sur certains points — pas tous! — du plateau. Au bas des falaises qui bornent ce plateau du cóté de la mer, on peut juger de l'importance de cet apport par le beau développement de plusieurs Muscinées calcicoles exclusives (Eucladium verticillatum, Didymodon tophaceus, Hypnum fili- cinum, Реа calycina) et par l'enduit tophacé calcaire qui eneroüte les touffes de plusieurs d'entre elles. Rien de cela n'eüt pu étre prévu par l'examen de la carte géologique. Transportons-nous prés de Nantes, à Mauves, sur la rive droite de la Loire. La carte géologique (feuille 105) nous mon- trera là une masse de mieaschiste (GV s'étendant au loin dans toutes les directions. Du cóté de la Loire elle est coupée par une falaise abrupte, qui laisse à peine entre elle et le fleuve un étroit passage à la voie ferrée de Paris à Nantes. Les coteaux de Mauves fournissent une abondante moisson de bonnes plantes, parmi lesquelles je me contenterai de citer le rare Pisum Tuffetii Less. Le botaniste observateur ne peut manquer de remarquer la présence sur les hauteurs de Mauves d'assez 264 SÉANCE DU 27 МА1 1910. nombreux pieds de Loroglossum hircinum, Orchidée à préfé- rences calciques marquées, l'abondance et le beau développe- ment des buissons du Buxus sempervirens, que de nombreüx botanistes considèrent comme une espèce calcicole préférente (je n'ai pas d'opinion personnelle suffisamment nette sur ce point). ll sera frappé de rencontrer là plusieurs Mollusques, en particulier le Cyclostoma elegans, gastéropode à coquille épaisse et à opercule pierreux, trés commun dans les pays cal- caires, mais rarissime en Bretagne et qui, en Loire-Inférieure, ne se retrouve que dans le petit bassin calcaire des Cléons. Sur l'escarpement de la falaise, la roche présente cà et là des fentes oü l'eau suinte de temps en temps et permet à quelque végé- tations de s'établir. L'une de ces fentes a été comblée à la longue par un mince filet de tourbe : je fus trés étonné de con- stater à la surface de celle-ci quelques gazons du Dicranella cerviculata, Mousse silicicole intransigeante, dont le substratum préféré est la paroi des tranchées ouvertes dans les tourbières à Sphaignes. Je fus encore plus étonné de trouver à quelques pas de là, dans une autre fente, le Gymnostomum calcareum, autre Mousse dont le nom indique suffisamment les exigences, exi- gences que j'ai pu vérifier en bien des localités sur des roches calcaires diverses, des murs à mortier calcaire et méme des roches siliceuses arrosées de temps en temps par des eaux calciques (Belle-Ile-en-Mer [Morbihan], Corte | Corse]). La conclusion que je tirai de cet ensemble de faits c'est que le micaschiste de Mauves est indubitablement mélangé de calcaire'. Ce n'est pas la carte géologique qui me l'eüt fait soupconner; ce n'est pas elle non plus qui eût pu me faire soupçonner l'existence de deux 1. Le fait est scientifiquement prouvé. Voir à ce propos dans le Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest, IX, 1899, pp. 125-126, une Note de M. Ch. BARRET intitulée : Micaschiste calcarifère et graphiteux des coteaux de Mauves. J'en détache quelques passages : « La roche est un micaschiste employé pour l'empierrement... elle est riche en éléments accidentels... les deux plus importants sont : la dolomie ou calcaire magnésien... puis le graphite... Celle-ci [la dolomie] abonde dans cer- taines parties de la carrière [ouverte sur l'escarpement dont il vient d'étre question], oà elle parait avoir remplacé dans la roche une grande partie du mica... Un fait qui prouve bien la surabondance du calcaire magnésien de ces micaschistes, c'est que partout oü se montrent des vides ou de petites veines, ceux-ci sont toujours envahis ou remplis раг la dolomie... » F. CAMUS. — A PROPOS DU JUNIPERUS COMMUNIS. 205 stations chimiquement si dissemblables quoique si rapprochées l'une de l'autre. Sur les confins de la Bretagne, à la limite des départements de la Vendée et des Deux-Sévres, on voit un affleurement de diorite à labrador (n) dirigé du N.-O. au S.-E., s'étendant sur une longueur de 7 à 8 kilométres avec une largeur variable de 200 à 1500 mètres, sur les communes de Mortagne, de Saint- Hilaire et du Puy-Saint-Bonnet (feuille 118). Le labrador étant un feldspath caleique, on pourrait supposer que, par sa décom- position, il a dà fournir là un terrain approprié à l'établissement de plantes calcicoles. Or, dans ce pays qui confine à la vallée profondément encaissée de la Sévre nantaise et dont le relief est trés tourmenté, les pluies tombées sur les pentes ont depuis longtemps décalcifié le terrain, car on n'y trouve nulle part des plantes caractéristiques du calcaire, nulle part sauf sur deux points, l'un bien exigu, prés du EU de Bois-Huguet, l'autre un peu plus important s'étendant de la ferme de la Croix-Bou- chére, commune de Saint-Hilaire (Vendée), jusque sur une petite partie de la commune du Puy-Saint-Bonnet (Deux-Sèvres), le long et surtout au Sud du chemin vicinal qui conduit de cette dernière localité à Mortagne. Ici la diorite perce cà et là la terre végétale, de nombreux fragments encombrent les sentiers et les cultures, et, comme la surface du sol est à peu prés plane, les éléments caleiques résultant de la décomposition de la roche ont pu demeurer sur place. Ils y ont favorisé l'établissement d'une petite colonie d'espèces calcicoles, parmi lesquelles les plus caractéristiques sont les Melampyrum cristatum, Cirsium acaule, Passerina annua, Chara fœtida, auxquels on peut ajouter les Lepidium campestre, Erigeron acris, Linaria minor, Polyc- nemum majus, presque inconnus dans l'Ouest en dehors des bassins calcaires et du littoral et qui manquent completement dans la région environnante, le Chondrilla juncea qui est dans le méme cas, sauf qu'on le retrouve, ou plutót qu'on le retrou- vait à Cholet, à 6 kilomètres de là, mais au pied et sur les pentes du coteau que couronnaient les ruines d'un vieux cháteau. Cette localisation si spéciale est encore de celles qu'un examen de la carte géologique ne peut faire soupconner. i6 Je ne veux pas abuser de la patience du lecteur en multipliant 266 SÉANCE DU 27 MAI 1910. les exemples. Il est évident que la consultation de la carte géologique est trop souvent absolument insuffisante pour juger des caractères chimiques et même physiques d'un terrain et de leur influence sur la végétation. Cette question ne peut être étudiée et résolue que sur place : c'est déjà chose assez difficile dans bien des cas. Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées, (Suite) '; PAR R. M. SOUEGES. Il est également fort difficile d'assigner une règle fixe à la segmentation des cellules de l'embryon proprement dit. Cepen- dant on pourra se faire une idée du mode de multiplication de ces cellules en tenant compte des remarques suivantes. qui découlent de l'examen d'un trés grand nombre de préparations. 1° Chacun des noyaux des quatre cellules embryonnaires se divise en deux, puis chacun de ceux-ci à son tour en deux autres pour douner définitivement quatre noyaux. 2^ Les quatre noyaux primitifs de l'embryon proprement dit, nés à des périodes différentes, sont loin de rentrer simultanément en division; ils se comportent d'une facon tout à fait indépen- dante (fig. 12, 13, 44 et 13). Ainsi, dans les figures 12 et 13 en particulier qui représentent le méme embryon vu selon deux plans longitudinaux voisins, on remarque un seul noyau encore indivis dans les deux cellules de droite (b et d), tandis que dans les cellules de gauche, en 12 (a), on apercoit quatre noyaux sans orientation définie, en 13 (c), trois noyaux nettement superposés. 3° Les divisions nucléaires ne se font pas dans une direction déterminée, les quatre noyaux filles se disposent d'une facon fort variable dans les quatre. cellules. Par exemple, dans la partie gauche (c) de la figure 13 ils sont superposés, souvent ils vont se placer aux quatre sommets d'un tétraédre, le plus généralement ils forment deux étages de deux noyaux (fig. !^ et 15). 1. Voir plus haut, p. 242. R. SOUEGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 267 4° Les parois cellulosiques appelées à séparer les noyaux filles tantót apparaissent d'une facon trés évidente aprés chaque division, tantôt n'apparaissent pas, ou, tout au moins, restent difficilement visibles, tant à cause de leur situation plus ou Fig. 12 à 20. — Clematis recta L. — Différents stades du développement de l'embryon. Cloisonnement de l'embryon proprement dit. -— En 12 et 13, méme embryon coupé selon deux plans longitudinaux voisins. — En 16, embryon vu par son sommet. — En 17, premieres cellules épidermiques. — En 18, 19, 20, différenciation de l'épiderme. G. : 410 pour les fig. 12-11; 320 pour les fig. 18-20. а moins oblique, que du rapprochement et de la grosseur des noyaux dont la masse compacte empêche le plus souvent la vue de lignes aussi ténues. | Ces différentes remarques sont confirmées par ce fait que je n'ai jamais pu rencontrer le stade, bien connu depuis les des- criptions de Haxsreix, des quadrants cellulaires disposés vertica- 268 SÉANCE DU 27 MAI 1910. lement en croix, ni le stade des octants groupés en deux étages de quatre cellules. Au contraire, on rencontre assez fréquem- ment des stades où une, deux ou trois cellules de l'embryon quadricellulaire renferment quatre noyaux dont deux sont situés au-dessus des deux autres et séparés par une membrane. Si l'on admet que les quatre cellules primitives se divisent simultané- ment, on est amené à concevoir un embryon constitué de deux étages de huit cellules, représentées par leurs huit noyaux mais dont les parois trés diversement disposées ne sont: pas toutes visibles. C'est à un semblable embryon qu'il faut se reporter, ou, ce qui revient au méme, c'est dans chacun des huit compartiments bi-nucléés (fig. 14 à droite), dont on a pu suivre la formation, qu'on doit maintenant porter son attention pour assister à la différenciation des cellules épidermiques. L'un ou l'autre des noyaux embryonnaires déjà formés peut devenir directement noyau épidermique; mais généralement, ce sont des noyaux d'une génération nouvelle, issus de la division des premiers, qui concourent à la constitution des cellules de l'épiderme. Peu apparentes, d'abord, parce qu'elles prennent encore part à la confusion générale des noyaux embryonnaires, ces cellules ne prennent définitivement leur aspect caractéristique que lorsque la segmentation cellulaire a été, dans la masse de l'embryon, assez active pour forcer les cellules périphériques à se distendre et à prendre l'aspect tabulaire qu'on leur connait généralement. Ce stade est représenté par les figures 18 et 19; les figures 15 et 17 représentent des stades antérieurs. Dans la figure 15, on peut assister à la division des noyaux embryonnaires nettement disposés en deux étages; la coupe ne représente qu'un seul plan de cellules, mais à l'aide de la coupe sériée la plus voisine, on peut s'assurer que dans le comparti- ment d on compte 2 noyaux dont l'un trés gros, en c, un noyau également trés gros au repos et un autre en plaque équatoriale, en а, trois noyaux dont un en double astroide, en b, quatre noyaux de grosseur fort inégale. La figure 17 montre nette- ment en а et en b, les premières cellules épider miques. A ce moment, on peut placer une deuxième grande étape du développement de l'embryon, que l'on peut caractériser par la R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 269 différenciation de l'épiderme. C'est à ce stade également que la démarcation devient bien tranchée entre le suspenseur et l'embryon proprement dit. Jusqu'ici la distinction entre ces deux régions n'était pas appuyée sur des différences anatomiques bien apparentes; leurs cellules présentaient à peu prés le méme aspect et leur cloisonnement, comme on vient de le voir, n'obéit pas à des lois facilement saisissables. Si l'on a pu prononcer les mots de suspenseur et d'embryon, c'est d'abord en se basant sur la nature du premier cloisonnement, transversal dans la cellule basale, longitudinal dans la cellule apicale, mais c'est surtout en cédant à l'empire des connaissances antérieures d'aprés lesquelles l'on admet universellement que la cellule basale donne le suspenseur, la cellule apicale l'embryon pro- prement dit. A vrai dire, si lon voulait poser des règles simples, dégagées de toute observation trop minutieuse, il fau- drait admettre que l'embryon des Clématites, depuis la fécon- dation jusqu'au moment de la différenciation de l'épiderme, se développe irréguliérement, en une sorte de thalle au sein duquel il n'est pas possible de distinguer anatomiquement deux régions différentes. Aux stades représentés par les figures 18 et 19, l'embryon est encore à peu prés cylindrique. Il va maintenant grossir. Parti- ciperont à ce grossissement, les cellules embryonnaires surtout, mais aussi les cellules résultant de la segmentation de la cellule supérieure (d, fig. 11, p. 249) du suspenseur. Pendant cette période du développement, il importe de ne pas perdre de vue la limite de démarcation de l'embryon et du sus- penseur et, partant, de ne pas confondre leurs cellules. On peut parvenir, dans tous les cas, à distinguer ces deux régions en ѕ'ар- puyant sur les caractères suivants : 1° Dans une coupe rigoureu- sementaxiale, les cellules embryonnaires sont allongées et orien- tées parallélement à l'axe, les cellules du sommet du suspenseur n'ont pas d'orientation définie et leurs parois sont dirigées obli- quement dans tous les sens. 2° A la périphérie d'une coupe sem- blable, les cellules du suspenseur apparaissent irrégulièrement polygonales et tranchent nettement sur les cellules épidermiques uniformément aplaties selon la tangente. 3° Dans les prépara- tions où l'on peut voir l'embryon par sa surface extérieure, les 270 SÉANCE DU 27 MAI 1910. cellules périphériques du sommet du suspenseur présentent toujours une forme polygonale; elles sont imbriquées et de dimensions un peu plus grandes que les cellules épidermiques de l'embryon. Celles-ci sont d'apparence plutôt rectangulaire et disposées en rangées méridiennes. Ces différences deviennent moins sensibles au moment où les deux cotylédons ont fini leur croissance et où l'embryon se débarrasse de la partie caduque de son suspenseur. La figure 21 représente un embryon avant la naissance des cotylédons ; la limite du suspenseur et de l'embryon proprement dit peut facilement se reconnaître aux caractères que je viens d'indiquer. L'embryon dans son ensemble a l'aspect trapu d'une massue et le suspenseur est nettement conique. Dans ce dernier, dés à présent, on peut distinguer deux parties qui, dans les stades suivants, accentueront leurs différences : une partie inférieure (pi.) et une partie supérieure (ps.). La première est formée de grandes cellules trés irrégulières. Elle ne s'accroitra plus guère et gardera jusqu au moment de sa résorption les dimensions et l'aspect qu'elle présente actuellement. Elle semble jouer un rôle nourricier et employer toute son activité à fabriquer des matériaux de réserve qu'elle emmagasine. C'est la partie caduque du suspenseur, elle provient des cellules с, b, c, de embryon représenté par la figure 11, page 249. La partie supérieure tire son origine de la cellule d de la méme figure, cellule que, d’après la terminologie de HANSTEIN, nous aurions pu appeler Aypophyse. Elle va se cloisonner acti- vement, donner un tissu qui rentrera dans la constitution de l'embryon adulte et formera plus tard la plus grande partie de la coiffe. Un étranglement devient de plus en plus accentué entre ces deux parties jusqu'au moment oü la partie inférieure devenant tout à fait inutile, l'embryon, prés de sa maturité, s'en débar- rassera par une sorte d'auto-amputation (fig. 32). Tandis que les cellules de l'embryon proprement dit se multiplient dans deux directions rectangulaires — mais surtout en direction longitudinale comme le prouvent l'orientation de ses cellules et les nombreuses figures de karyokinèse qu'on y R. SOUÈGES. — SUR L:EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 27i rencontre — pour donner à l’ensemble plus de volume et une forme allongée, les cellules de la partie supérieure du suspen- seur se segmentent d'une facon moins active pour donner un tissu dont la configuration ne change que fort légèrement. Si ce Fig. 21 à 25. — Clematis recta L. — Derniers stades du développement de l'em- bryon. — En 24, différenciation du suspenseur er deux parties. — En 22, premiers cloisonnements tangentiels de l'épiderme. — En 24, coiffe et initiales de l'embryon adulte, e. : épiderme; ec. : écorce; p. : péricycle; s. : suspen- seur; i.; initiales. G. : 300. — Ер 25, embryon adulte. G. : 40. tissu s'accroît en direction transversale. il se multiplie aussi dans le sens de la hauteur, et contribue, de la sorte, à former le « tissu de pénétration », ou groupe des « cellules de clôture », « Schlusszellen •» de Нахѕтеіх. Par suite de cette formation, les cellules épidermiques voisines sont étirées radialement et, fina- lement, se divisent par une cloison tangentielle (fig. 22 et fig. 30). 272 SÉANCE DU 27 MAI 1910. Le nombre des cellules épidermiques, qui, à droite et à gauche, se cloisonnent de cette manière, reste toujours très restreint; dans les figures 23 et 31. il s'élève à trois ou quatre seulement; dans le stade adulte, il est voisin de six (fig. 24). Cette partie de lépiderme cloisonnée tangentiellement complète, dans la région supérieure, le tissu de la coiffe. Cette derniére se trouve ainsi exactement limitée aux derniers cloisonnements tangen- tiels; c'est à cette méme limite qu'on doit placer le collet, la ligne circulaire qui marque la séparation de la tige et de la racine. : Depuis le moment de la différenciation des cellules épider- miques (fig. 18) jusqu'aux stades qui correspondent à la nais- sance des mamelons cotylédonaires, rien dans la masse des cellules de l'embryon ne permet de distinguer l'écorce du cylindre central. Les assises cellulaires sont uniformément orientées dans le sens de l'axe, les plus intérieures semblables en tous points aux plus extérieures. La figure 22 présente l'ébauche des cotylédons et permet de faire une double remarque : 1° que l'accroissement transversal de l'embryon se fait surtout aux dépens des rangées cellulaires médianes; 2° que, si l'on considère le nombre des assises sous- épidermiques qui accompagnent l'épiderme dans les protubé- rances cotylédonaires, l'écorce comprend environ deux ou trois assises, comptées, bien entendu, dans la région voisine du suspenseur. Quand les cotylédons ont atteint à peu près le tiers de leur longueur totale (fig. 23 et 30), la différenciation entre l'écorce et le cylindre central devient un peu plus aisée. L'écorce compterait deux ou trois assises, dans la partie la plus infé- rieure, au niveau du sommet du cylindre central, et quatre ой cinq assises dans la partie la plus large de l'embryon : de ces assises, les plus internes tireraient leur origine des plus externes par un cloisonnement tangentiel. Dans les stades ulté- rieurs, le nombre des assises corticales serait porté à six au moins, par un processus analogue (fig. 32). Quand le cylindre central a fini de s'accroitre vers le bas, les cellules de l'écorce en très petit nombre, deux ou trois, de chaque cóté de son point terminal, n'ont plus que peu de chemin à parcourir pour le recouvrir complètement en refoulant les R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACKES. 273 cellules du suspenseur. Les choses se passent-elles bien de la sorte, ou bien, quelques cellules du suspenseur, cellules de clòture, restent-elles en contact avec les cellules terminales du cylindre central, maintenant une solution de continuité dans les tissus de l'écorce et constituant, en dernier lieu, les initiales de cette derniere? La question est difficile à résoudre; cette dernière période du développement n'étant pas aisée à suivre de trés prés. On ne peut guére tabler que sur la direction générale des assises et les quelques figures de karyokinèse que l'on rencontre. Ces caractères suffisent généralement ailleurs, mais dans cette zone terminale qui comprend, en surface, une quinzaine de cellules, les régions de la stéle, de l'écorce et de la coiffe ne peuvent être délimitées d'une façon précise (fig. 24). Les cellules y sont serrées et irréguliérement disposées, et les noyaux, fortement colorables, arrondis ou elliptiques sans orientation, toujours trés gros, rendent toute cette partie assez confuse. Dans certaines préparations toutefois, surtout dans celles du Clematis Vitalba L. où les cellules épidermiques et celles de la coiffe possèdent un contenu plus épais, ce dernier tissu apparaît nettement dissemblable, même dans la région terminale, de celui de l'écorce. Cela permettrait de penser que l'écorce et la coiffe ont une origine distincte; mais la différenciation observée peut, aussi bien, être postérieure à l'arrangement anatomique des cellules. Il n'est pas inutile ici, pour montrer combien il est difficile d'étre affirmatif dans cette question de l'origine des initiales au sommet de la radicule des Clematis, de rappeler l'opinion que FrauavLT! а exprimée au sujet du Pæonia officinalis Bert., de l'Aconitum pyrenaicum Lamk, et du Clematis Pitcheri Torr. et Gr. : « Les initiales, dit-il, se divisent fort irréguliérement, la différenciation anatomique est presque nulle entre les tissus; il en résulte qu'il n'y a aucune différenciation au sommet de la racine. » Au point de vue de ses caractères extérieurs, l'embryon des Clématites (fig. 25) est petit, formé d'un axe très court, cylin- - 4. FLAHAULT (CH.), Recherches sur l'accroissement terminal de la racine chez les Phanérogames (Ann. Sc. nat. Bot., 6* série, VI, 1878, p. 121). T. БУП: (SÉANCES) 18 274 SÉANCE DU 27 MAI 1910. drique, surmonté de deux cotylédons égaux. Ceux-ci d'une lon- gueur un peu plus grande que l'axe qui les porte sont droits, écartés à la base, rapprochés au sommet; leur section n'est pas Fig. 26 à 32. — Clematis Vitalba L. — Développement de l'embryon depuis là différenciation de l'épiderme. Mémes légendes que dans les figures précédentes. — En 32, chute de la partie inférieure (s c.) du suspenseur. G. : 300. exactement plan-convexe, mais légérement concave-convexe à la mode d'un croissant. Le plan qui les sépare est générale- lement compris dans le plan de symétrie de la graine, quelque fois cependant il fait avec ce dernier un angle d'environ 45°. Е.-Ј. NEYRAUT. — LA STATION DU PRUNUS LUSITANICA. 275 Cette anomalie peut avoir une double cause : la position de la première cloison longitudinale qui divise, en deux parties inégales, la cellule apicale du très jeune embryon ou une défor- mation propre de cet organe tournant un peu sur lui-même durant le développement. Le Clematis recta L. auquel j'ai emprunté les observations qui précèdent n'est pas la seule espèce des Clématidées que j'aie examinée. Le Clematis Flammula L. a été étudié d'aussi prés, mais n'a permis de relever que des différences de détail portant, par exemple, sur le nombre des cellules du suspenseur, la grosseur et l'aspect plus ou moins serré des noyaux dans la partie embryonnaire. Quelques préparations de C. campaniflora Brot., de C. Viti- cella L. et de C. integrifolia L. m'ont permis de m'assurer que le développement de l'embryon chez ces espèces suivait une marche comparable à celle des deux espèces précédentes. Je me suis surtout attaché aux derniers stades du développement chez le C. Vitalba L., ayant remarqué que les cellules embryonnaires, à partir de la différenciation de l'épiderme, étaient plus grosses, rangées en assises plus nettes, et que l'observation y était, de ce fait, plus facile. Les figures 26 à 32 témoignent de cette vérité et, permettent de contróler les résultats que je viens d'exposer au sujet du Clematis recta L. (A suivre.) ll est donné lecture des communications suivantes : La station du Prunus lusitanica L. dans les Basses-Pyrénées ; PAR M. E.-J. NEYRAUT. Rovy et Cars, dans le tome VI de leur Frong og FRANCE, р. 26, indiquent le Prunus lusitanica L. dans les Basses-Pyré- nées, au « Bois de Muttcquénia dans la vallée de Haira, à 634 mètres d'altitude près de Banca (Candau, J. Richter in herb. Rouy) ». Cette localité mérite d'étre précisée, car on peut se demander, 276 SÉANCE DU 27 MAI 1910. à la lecture d'un nom quelque peu différent à celui qui est indiqué sur la carte du Ministère de l'intérieur et à celle d'une altitude supérieure de 10 métres au sommet de la montagne sur les flancs de laquelle croit le Prunus, si la localité signalée ne se trouve pas plutôt sur un autre point de la vallée. Je crois intéressant de faire connaître, à nos confrères, la station exacte de ce Prunus que je suis allé cueillir le 1* mai ' dernier : Il vient sur les rochers éboulés de grès rouge situés dans la vallée de Hayra, près de Banca (Basses-Pyrénées), sur les pentes N.-E. du piton 624 (rive gauche de la Hayra), à 1 kilomètre environ de l'entrée de la vallée, entre les métairies de Barberaenia (alt. 360 environ) et Muticoenia (Mouticouagnia d'après la orononciation basque), altitude 450 environ. La plante commence à se montrer à 50 mètres environ de la métairie de Barberaenia, à l'altitude 400, et à quelques 100 à 200 mètres’ plus loin, vers Muticoenia et presque en vue de cette métairie, à l'altitude 405. Dans cette dernière station le Prunus lusitanica est trés abondant entre 420 et 455 mètres et se poursuit moins serré vers le piton 624 qu'il ne doit probablement pas atteindre, ce dernier, vu d'en bas, paraissant dénudé de toute végétation arborescente. Le 1* mai quelques grappes florifères commençaient à se montrer sur les rameaux, ce qui laisse supposer que, chez nous, le Prunus lusitanica est en pleine floraison fin mai, commencement juin. A Banca, on ne le rencontre qu'à l'état de gros arbuste, ce dernier étant abattu pour le chauffage à mesure qu'il grossit. Je n'ai pas vu un seul pied de Prunus en dehors des blocs éboulés de grés rouge. A propos de cette communication, M. Rouy dit que « le Prunus lusitanica a été mentionné dans la Flore de France à la localité unique oü il existe dans notre pay* avec l'habitat et l'altitude portés sur l'étiquette de J. Richter qui accompagne les exemplaires francais de cette rare plante existant dans l'herbier Rouy ». COMÈRE. — ROLE DES ALCALOIDES DANS LA NUTRITION DES ALGUES. 277 Du rôle des alcaloïdes dans la nutrition des Algues; PAR M. Josepx COMERE. Un assez grand nombre de substances organiques sont direc- tement assimilables par les végétaux. En ce qui concerne plus particulièrement les alcaloïdes, ces corps, d’après les impor- tantes recherches de M. L. Lurz', ne seraient pas assimilables directement, mais leur association à un sel azoté utilisable se traduirait par une abondante assimilation non seulement de ce sel azoté, mais encore des alcaloides. Dans une série de recherches antérieures sur l'action de divers composés sur la végétation des Algues?, j'ai pu obser- ver que les conditions dans lesquelles s'opère l'assimilation des matières nutritives sont surtout déterminées par les conditions de culture et aussi, pour une grande part, en rapport avec le degré d'organisation des plantes mises en expérience. Les résultats, souvent contradictoires, obtenus sous l'influence des substances que l'on fait agir sur les microphytes m'ont semblé surtout provenir du défaut de progression dans l'introduction . des sels actifs ou nutritifs. Il m'a paru intéressant, en me basant sur ces données déjà acquises, d'étudier l'action des alcaloides sur la végétation des Algues vertes en procédant d’après le mode opératoire appliqué dans mes recherches antérieures. J'ai fait agir ainsi les sels d'alcaloides suivants : Chlorhydrate de morphine, Sulfate d'atropipe, Chlorhydrate de cocaine, 1. Lurz (L.), Sur le rôle des alcaloides envisagés comme source d'azote pour les végétaux (Bull. Soc. bot. Fr., t. L, 1903, p. 118). — Sur l'emploi des substances organiques comme source d'azote pour les végétaux vasculaires et cellulaires (Résumé) (Id., t. LIT, 1905, p. 194). ; 2. COMÈRE (J.), De l'action des eaux salées sur la végétation de quelques Algues d'eau douce (Nuova Notarisia, Gennaio 1903). — De l'influence de la composition chimique du milieu sur la végétation de quelques Algues chloro- phycées (Bull. Soc. bot. Fr., t. LII, 1905, p. 236-344). — De l'action des Arséniates sur la végétation des Algues (Id., t. LV, 1908, p. 147). 278 SÉANCE DU 27 MAI 1910. Chlorhydrate de quinine, Sulfate de strychnine, sur l Ulothrix subtilis Kütz. et le Spirogyra crassa Kütz. La première de ces plantes présente un degré d'adaptation trés remarquable, tandis que le Spirogyra est, au contraire, très sensible aux variations survenant dans la composition du milieu et dans les conditions de culture Les deux Algues, préalablement placées à l'abri des contami- nations microbiennes dans des vases convenablement stérilisés, et renfermant une solution nutritive ne contenant pas d'azotates, ont été ensuite soumises à l'action trés progressive des sels indiqués plus haut : les doses employées étaient introduites avec les précautions aseptiques nécessaires sous forme de gouttes de solutions au 1/50* à des intervalles convenablement gradués, en commençant par des doses trés faibles, 1 à 2 gouttes, et en augmentant la quantité de matière active proportionnellement au besoin des plantes et d’après les conditions vitales présentées par les Algues en expérience. L'assimilation des sels alcaloï- diques était ensuite contrólée à l'aide du réactif iodo-mercu- rique. A la suite d'une nombreuse série d'essais, j'ai pu constater que les résultats obtenus différent en partie de ceux obtenus précédemment en ce sens que, si certains alcaloïdes ne peuvent . servir à la nutrition des Algues, d'autres, au contraire, sont parfaitement assimilés en l'absence de tout autre aliment azoté dans les liquides de culture. La végétation des plantes en expé rience est ainsi trés active dans les milieux renfermant des sels d'alealoides, aptes à servir de matériaux nutritifs, les chro- moleucites présentent une belle coloration verte, tandis que dans les cultures servant de témoins et ne renfermant pas de matières azotées, le développement est nul ou considérablement ralenti. La morphine et l'atropine, ainsi que les sels de cocaine, sont non seulement tolérés par les Algues, mais assimilés directe- ment, tandis que les sels de quinine sont complètement inassi- milables et ceux de strychnine nettement toxiques. C’est surtout en opérant sur T Ulothrix subtilis qu'il m'a été per- mis de reconnaitre l'action nutritive des sels de morphine, d'atropine et de cocaine. Les sels de morphine m'ont paru COMÈRE. — ROLE DES ALCALOIDES DANS LA NUTRITION DES ALGUES. 279 être les plus facilement utilisables, puis par ordre décroissant les sels d'atropine et de cocaïne. Bien que l'assimilation des composés alcaloïdiques soit aisée à constater en ce qui con- cerne le Spirogyra crassa, il est plus difficile de maintenir pen- dant longtemps la plante dans de bonnes conditions de vitalité et d'arriver à doser convenablement les proportions de substance active à introduire dans les cultures, car le Spirogyra est infini- ment plus sensible aux variations de composition du milieu que l'Ulothrir, et les différences constatées dans les résultats obtenus me paraissent provenir du degré de résistance aux conditions de culture présenté par les deux espéces. En ce qui concerne les sels de cocaine, j'ai pu constater une assimilation assez facile Jans les mêmes conditions, quoique à un degré moindre, qu'en faisant agir les sels de morphine et de codéine. Le chlorhydrate de quinine s'est montré complètement inas- similable aussi bien par le Spirogyra que par l'Ulothriz. Le sul- fate de strychnine est nettement toxique à la dose de 0 gr. 002 р. 100 pour le Spirogyra et 0 gr. 008 pour l’Ulothrix. Cependant, d'après des observations communiquées à М. L. Lurz’, М. G.-B. ре Тох: a réussi à cultiver et à obtenir en fruits des exemplaires de Coix Lacryma, végétant dans des solutions nutritives dont tout l'azote se trouvait à l'état d'azotate de strychnine. Après la fructification du Coix Lacryma, un magma d'Algues inférieures se montra dans le liquide nutritif strych- nique. Comme M. ре Toni, j'ai vu se développer dans des solutions strychniques, mises de cóté aprés les expériences de culture, des végétations palmelloides abondantes, mais ces solutions se trouvaient à un titre infiniment moins élevé que celui indiqué dans la Note précitée et dont le chiffre (3 p. 100) n'était donné, du reste, que d'aprés les souvenirs de l'auteur. De ce qui précède, je crois pouvoir conclure que, si certains alcaloïdes comme la morphine, l'atropine et la cocaine peuvent étre assimilés directement par les Algues sous forme de maté- riaux azotés nutritifs, d'autres composés organiques du méme 1. Extrait d'une lettre de M. ре Тох: à M. L. Lvrz (Bull. Soc. bot. Fr., t. LII, 1905, p. 201 et 202). 280 SEANCE DU 27 MAI 1940. ordre sont, au contraire, inassimilables, comme les sels de quinine, ou toxiques, comme les sels de strychnine. De plus, le degré d'organisation des plantes, et par suite leur degré d'adaptation, influe dans une grande mesure sur les résultats obtenus. La progression dans l'introduction des doses de sub- stances actives est toujours une condition nécessaire pour obtenir l'assimilation des composés salins. Description de trois espéces de Lichens; PAR M. L'ABBÉ HUE. La première de ces espèces, une des plus singulières qui existent, est connue de tous les lichénologues par la figure qu'en a donnée МохтАсхе, mais le nombre de ceux qui l'ont eue entre les mains est excessivement restreint. En effet, à part quelques fragments épars dans de rares herbiers, il n'en existe que deux exemplaires, l'un dans l'herbier Moxracwz et l'autre dans celui de NvrawpEn, et ils y sont désignés sous deux noms différents. L'échantillon archétype du Polystroma Fernandezii, car c'est de lui dont il s'agit, récolté par CLeuenre dans l'Andalousie, n'existe plus, je crois, et certainement ce Lichen n'a jamais été retrouvé en Espagne; mais la description que cet auteur en a donnée, en 1807, dans un ouvrage à peu prés introuvable (repro- duite heureusement en 1814 par Acuarivs) est tellement claire et complète qu'il est impossible de se tromper en la suivant. Plus tard, LEPRIEUR, pharmacien de première classe de la Marine à Cayenne, entre 1835 et 1849, et Мғлхом, avant 1868, recueil- lirent ce Lichen dans la Guyane française, sur des branches d'arbrisseaux; le premier, étudié par МохтлвхЕ, fut nommé Ozocladium Leprieuri, et le second, rapporté par NvrANDER au Polystroma Fernandezii Clemente. On comprend dès lors l'intérét qu'il y avait à étudier en méme temps ces deux spéci- mens et de constater qu'ils ne représentent qu'une seule et méme espéce. La deuxiéme est un Pannaria saxicole en Australie et nommé Parmeliella duplicata par Mürrer d'Argovie, en 1882. Onen a retrouvé dernièrement de nouveaux échantillons et ce sont eux que j'ai étudiés. Leur aspect est assez étrange, car les lanières ABBÉ HUE. — DESCRIPTION DE TROIS ESPÈCES DE LICHENS. 281 du thalle sont envahies par une multitude de petites folioles, qui finissent par former une sorte de gazon très épais. C'est de ce revêtement du thalle primaire que Митев a tiré le nom de dupli- cata. Mais là n'est pas l'intérêt que présente ce Pannaria, qui est l'un des plus curieux, sinon le plus curieux de tout le genre. Nous avons déjà vu dans le Pannaria pallida (Nyl.) Hue et le P. atrofumosa Knight (Hue Lich. morph. et anaton. dispos., n° 44% et 467, in Nouv. Arch. Mus., 4° série, t. VIII, 1906, p. 462, et t. X, 1908, p. 194) les paraphyses former ou une nou- velle apothécie ou, ce qui n'avait pas encore été observé, au moins dans ce genre, un petit lobe constitué comme le thalle. Cette dernière particularité se reproduit dans le P. duplicata et de plus ces petites folioles issues des paraphyses donnent naissance à des verrues semblables aux spermogonies, lesquelles ne tardent pas à s'agglomérer et à former ainsi une sorte de tubercule; ces verrues ne renferment que des filaments stériles. La troisième espèce est un Cenogonium nouveau, provenant de l'ile de Madagascar. 1. Polystroma Fernandezii Clemente (Don Simon de Roxas Cle- mente y Rubio), Ensayo sobre las variedades de la Vid commun que vegetan en Andalucia, con un indice etimologico, y tres listas de plantas en que se caracterizan varias especies nuevas, Madrid, 1807, p. 299, Ach. Synops. Lich. (1814), p. 136, Nyl., in Flora, 1868, p. 346, et apud Hue Lich. exot., n. 1808, in Nouv. Arch. Mus., 3° sér., t. III, 1897, ac Zahlbr. Ascolich., p. 121, fig. 59 Н, apud Engler und Prantl, Natürl. Pflanzenfamil. ; Ozocladium Leprieuri Mont. Cryptogam. guyannens., 1855, p. 45, tab. XVI, fig. 3, ah, in Annal. scienc. nat., Botan., t. XVI, 1851, p. 63, Syllog. gen. specierumque plant. cyptogam., p. 359, et Nyl. Synops. method. Lich., t. І, 1858-1860, p. 254. Thallus epiphleodes et simul partim hypophleodes, viridi vel cinereo fuscescens, membranaceus, nitidiusculus, tenuis, 0,1-0,12 mill. crassus, continuus, lævis aut parvulis sorediatisque punctis aspersus et arboris ramulos vestiens; intus ac subtus albidus. Cortex albidus, inæquatus et 20-50 u crassus; ejus hyphæ anguste, indistincte, intricate» atque articu- late articulis brevibus aut sphæroideis, lumine 1-1,5 и lato. Gonidia flavo viridia, chroolepoidea, 6-12 u lata, raro rotunda, sepius angulato oblonga, passim breviter concatenata et stratum 60-80 и crassum sub cortice formantia vel interdum inter corticis arboris fragmenta nidulantia . Stratumque multo minus crassum præbentia. Hyphæ medullares vix 2 y crasse, lumine tertium crassitudinis occupante, parum evolutæ, inter arboris corticis cellulas penetrantes ac pernumerosos parvosque oxalatis 282 SÉANCE DU 27 MAI 1910. Hi calcici cristallos admittentes. Apothecia 0,5-0,6 mill. lata, cupuliformia, primum sessilia et mox breviter ac dein longius pedicellata, excipulo pallido flavescente, margine integro et intus paulum reflexo atque disco pallido carneo, concavo, nudo aut quasi velato instructa ; deinde prolifera, id est nunc ineodem latere aliaapothecia, triaaut duodecim, vel sessilia, vel parum pedicellata, secundum lineam rectam, nunc modo in dextro, nunc simul in sinistro latere ac tunc secundum lineam fractam producentia; interdum duo alia iu eodem apothecia nata et sic furcai efficientia atque tandem plures ramos in eadem columna sic efformantia, nunc liberos, nunc cum vicinis anastomosantes reteque maculis sat magnis præbentes. In summa columna 3-5 mill. alta vel in ejus summis ramis duo apothecia fere semper posita. Illa apothecia sterilia, concava et, excepto puncto proliferente, margine intus recurva; duo ultima, ut videtur, sæpe fertilia. Excipuli cortex flavens, 20-40 i crassus et sicut thalli cortex constitutus. Stratum gonidiale 20 u crassum; sub eo pauci hyphæ medullares intri- cate cum cristallis numerosis atque axi parum adhærentes. In axi hyphæ verticales stricte coadunatæ ramosæque, lumine parvulo, et nulla gonidia admittentes. In horum apotheciorum superpositorum juncturæ puncto, cortex, stratum gonidiale hyphæque axiles continuata. Perithecium inco- loratum 15-20 u crassum ex hyphis horizontalibus, stricte conglutinatis, ramosis et usque ad summam marginem adscendentibus constitutum. Apud Nyl., in Flora, 1868, p. 547, paraphyses iodo non tinctæ, sporæ octonæ, ` incolores, fusiformes, 6-8 transversum loculares, 14-17 и longa et 3-5 p latæ. Spermatia oblonga et minutissima; sterigmata brevia et simplicia. Cette diagnose a été faite àl'aide des deux seuls exemplaires connus de cette très curieuse espèce : celui que LEPRIEUR a récolté sur les branches d'un arbrisseau prés de Cayenne, n. 1292, dans l'herbier de MoNTAGNE. L'autre pris par MÉLINON sur des rameaux d'Zugenia dans la Guyane francaise, se trouve dans l'herbier NYLANDER, et M. ELrvine, Professeur de Botanique à l'Université d'Helsingfors, a eu la bonté de le communiquer au Muséum de Paris pour que je puisse l'étudier; c'est la fructification de ce dernier que NYLANDER a décrite dansle Flora de 1868. Au point de vue tant morphologique qu'anatomique, il y a identité complete entre les deux spécimens et par conséquent Ozocladium Leprieuri Mont. n'est qu'un synonyme de Polystroma Fernandezii Clem. Il m'a été impossible de rencontrer une apothécie en parfait état et, du reste, je devais éviter de détériorer ces échantillons archétypes et par conséquent très précieux. H aurait été sans doute intéressant d'en analyser une, munie de tous 568 organes, mais ce n'était pas nécessaire, puisque NYLANDER à fait cette analyse. Le principal but à atteindre était de connaitre l'anatomie du thalle horizontal et des apothécies superposées verticalement. Les diagnoses publiées, la première par CLEMENTE et reproduite par АснАв1оѕ dans 800 Synopsis Lichenum, les deux autres par MoNTAGNE et NYLANDER, loc. citatis, sont excellentes au point de vue morphologique. П en est de méme ` des figures de MONTAGNE, 3 a-f; quant à la figure 3 h, il est fort probable ГА ABBÉ HUE. —— DESCRIPTION DE TROIS ESPÈCES DE LICHENS. 283 qu'elle reproduit la cavité cloisonnée des paraphyses. D'après ces données. il est facile d'assigner à ce Lichen sa place systématique ` il devra former, dans la famille des Stratosi-Radialæ, une tribu particulière, Polystromes, avec un seul genre, Polystroma Clem., et une seule espèce, P. Fer- nandezii, qui appartient à l'Andalousie, en Espagne, et à la Guyane fran- çaise, dans l'Amérique du Sud. >. Pannaria duplicata Hue; Parmeliella duplicata Müll. Arg., Lich. Beitr., n. 583, in Flora 1883. Thallus in centro rufus, in peripheria cervinus aut cinerescens, horizon- talis, plagas latas formans, subnitidus vel opacus et laciniatus; laciniæ longæ, varie directe, primarie 15-20 mill. latæ, raro visibiles, apicem versus in plures lacinulas 3-4 mill. latas flabellato divisæ; omnes con- cavæ, margine albæ, oris elevatæ, crispatæ et mox parvis foliolis conco- loribus, varie dissectis, in margine etiam albis ornate, dein his valde multiplicatis omnino tectæ; in superficie nunc leves, nunc verrucis minimis rufis aut albidis adspersæ ; intus albidæ aut sæpius rufie ; subtus pallido rufæ, in peripheria tomentosæ tomento albido aut cæruleo, mox fasciculato ac parvas rhizinas liberas efformantes atque in centro nudæ rhizinisque fulcrantibus munitas. Çortex et pars medullæ inferior, quando rufa, hydrate kalico aurantiaca evadentia. Cortex 20-30 crassus et plectenchymaticus, cellulas verticaliter bi-aut triseriatas, 8-12 u longas ас 7-10 u latas præbens atque zona hyalina, 30-40 > crassa e cellulis col- lapsis protoplasmateque orbatis constituta tectus. Gonidia virescenti cærulea, hic et illic ferrugineo tincta (colore e cortice descendente), scytonomea, 7-10, raro 14 ы longa, 5-6, raro 9 u lata, vaginis tenuibus circumdata, raro solitaria, frequenter duo triave aggregata, interdum filamenta 30-70 y longa et curvula præbentia atque stratum 40-60 u cras- sum, parum densum sub cortice formantia; inter et circum ea hyphae 4-5 р crasse et oblongo articulatæ. Medulla nuda 100 џ crassa, ex hyphis 4-5 u crassis, horizontalibus, ramosis, articulatis ac sat stricte conglu- tinatis constans; in zona infera, corticem fere constituente, hyphi vel horizontales, vel obliquæ, raro normales, sæpius inflatæ cellulasque valde diversas, nunc sphæroideas et 7-10 diametro metientes, nunc 12, 20, 24, 30 џ longas ac 8, 14, 8, 6x latas præbentes. Rhizinæ in peripheria 6 x crasso, pariete tenui; in centro 6-8 p crassæ, frequentius articulatæ, lumine quartum crassitudinis occupante. Apothecia 1-3 mill. lata, rotunda, rara, supra lacinias dispersa, in basi constricta, excipulo obscure rufo et lævi, margine parum crassa, integra, demum flexuosa, paulum elevata et raro paucis foliolis ornata atque disco primum rufo et plano, dein atrorufo ac convexo semperque nudo instructa. Excipulum in margine 100, late- raliter 400-140 et subtus 120-180 x crassum, plectenchymaticum cellulis sphæroideis seu oblongis, hinc inde angulatis, lumine 6-10 j+ lato, intus corpusculis atratis adspersum ac subtus rhizinarum ope laciniae subja- centi affixum; ejus vincturæ punctum 140-260 y latum atque excipulum post illud paulum continuatum et intus recurvum, sed gonidia ultra ejus basin non ascendentia. Perithecium flavidulum, iodo non tinctum, in margine 20, lateraliter 40 ac subtus 100 u crassum; ejus hyphæ angustæ, stricte coadunatæ, horizontales ac in margine verticales. Paraphyses 284 SÉANCE DU 27 MAI 1910. hyalinz, sursum læte aut obscure rufæ, apice rotundatæ, 100-160 џ altæ, 5-6 u crasse, rectc: aut flexuosæ, arcte conglutinatæ, articulate articulis 8-14 р longis, ultimo 3-4 и. metiente, septis crassis et lumine 1,50-2 р lato, non ramos: atque iodo cæruleæ. Thecæ 80-86 u longæ, computata cauda 15-20 u longa, 14-16 u lat: ac in apice incrassatæ; sporæ octonæ, hyalinæ, simplices, primum monostichz et dein distichæ, exosporio 2 p crasso, 14-16 u longa: et 7-8 u late, raro immixtis 13-18 и longis et 7 p latis. Spermogonia aurantiaca, intus incoloria verrucosa, diametro 0,3-0,4 mill. metientia, in summis foliolis sessilia et eodem modo ac illa corticata, in parte antica corticem plectenchymaticum 60 u crassum et in postica, stratum gonidiale ac medullare cum hyphis stricte coadunatis, præbentia; spermatia cylindrica, recta, apicibus obtusa, 4-5 longa et 1 р lata; sterigmata 40-70 u longa, 4 р lata, crebre articulata articulis nunc quadrangulis, nunc paulum oblongis ac passim breviter connexo ramosis. Dans les petites verrues dispersées cà et là sur la surface des lanières du thalle et pénétrant peu profondément à l'intérieur du cortex, se trouve un amas d'hyphes étroits et entrelacés. Mais d'autres verrues orangées se montrent au sommet des petites folioles; d'abord solitaires, elles forment bientót des glomérules larges de 0,8-1,2 mill., à surface plus ou moins scrobiculée. Ces verrues ou tubercules proviennent de la prolongation des paraphyses, lesquelles sont cependant colorées à leur sommet, arrondies et paraissent endurcies. Voici ce qui se passe : sur une apothécie encore jeune ou méme trés jeune (le disque de certaines des vieilles demeure completement lisse, quoiqu'elles soient comme enfouies au milieu des petites folioles qui paraissent couronner leur marge, en réalité celle-ci en est tout à fait dépourvue ou n'en porte que deux ou trois), on aperçoit à la loupe un ou deux petits tubercules. Si l'on sectionne cette apothécie, on voit les paraphyses se prolonger, dans ce tubercule, en un petit lobule thallin, haut de 100 et large de 200 u; il renferme seulement des hyphes sans gonidies. Au-dessous de lui les spores sont atrophiées; à droite et à gauche, elles conservent leur aspect normal. C'est le commencement de cette étrange végétation. Si l'on sectionne ensuite un groupe de tuber- cules, on trouve à leur base une apothécie. Si celle-ci est encore jeune, toutes ses paraphyses se sont allongées pour fournir un lobule thallin; si elle est plus ágée, les hyphes du périthéce d'un cóté et environ les deux tiers des paraphyses s'allongent en méme temps et forment chacun un lobule, le reste des paraphyses et l'autre côté du périthèce demeu- rant intacts. Ces lobules s'accroissent, s'unissent, prennent la méme structure que les folioles, un cortex en plectenchyme, une coüche g goni- diale et une étroite médulle avec des hyphes horizontaux très serrés à l'extérieur, et enfin donnent naissance, à leur sommet, à des tubercules 00 verrues à peu pres semblables aux spermogonies. Ces verrues, constituées comme ces dernieres et parfois une ou deux fois prolifiées, sont remplies ABBÉ HUE. — DESCRIPTION DE TROIS ESPÈCES DE LICHENS. 285 de filaments très serrés à la base, hauts de 60-80 u, larges de ^ u, presque semblables aux stérigmates, mais stériles. Dans l'une d'entre elles j'ai aperçu quelques Glæocystis Næg., larges de 8-10 u, renfermés dans des gaines gélatineuses larges de 120 u, mais je n'ai pas rencontré de vraies céphalodies. Quoique MüLLER d'Argovie ait passé sous silence ces curieux détails (d'une part, ils n'existaient peut-étre pas dans son échantillon et d'autre part cet auteur ne s'occupait pas des spermogonies), je ne doute point que ces échantillons n'appartiennent à son Pannaria duplicata, car d'un cóté comme de l'autre ies caracteres principaux sont identiques. La place de cette espèce dans ma classification, est pres du P. erythro- carpa Del. (comme du reste MÜLLER Arg. l'a indiqué), c’est-à-dire dans la section où le thalle n'a qu'une couche médullaire et est muni de rhizines en dessous. Ces échantillons provenant du National Herbarium of New South Wales, botanic Gardens, Sydney, ont été récoltés sur des rochers à Otford, Australie, par M. M. CugeL et Boorman, en septembre 1902, et m'ont été communiqués par M. le Docteur А. ZauLBRUCKNER, Conservateur de l'Herbier du Musée impérial d'Histoire naturelle de la Cour, à Vienne. З. Cœnogonium madagascariense Hue sp. nov. Thallus subvirescente griseus et plagulas 1-3 cent. longas et 1 cent. latas (forsan magis expansas), pannosas, tenues, ambitu irregulares et arboris cortici passim adhærentes efficiens. Filamenta pellucida et in septis utrin- que obscurata, longitudine mediocria, parum ramosa, intricata, 20-30 p. crassa, septata septis superficiei perpendicularibus, in eis non constricta articulosque 30-50 u longos formantia. Hyphæ 3-4 џ crasse, oblongo arti- culatæ, pariete tenui, superficiei parallela, rectæ, contiguæ, articulos filamentorum in unica serie tegentes atque extra eorum parietem breves ramos raro emittentes. Apothecia 0, 4-0, 6 mill. lata, aurantiaca, anguste marginata, in basi breviter ac late pedicellata atque supra plagulas dispersa. Perithecium e duplice hypharum strato constitutum; in supe- riore, 40-50 p lato, aliquando flavidulo, hyphæ horizontales, breviter articulatæ, intricatæ ac in marginem non ascendentes; inferius, in margine 50-60 et subtus 60 p crassum et ex toto plectenchymaticum cellulis 8-10 р latis ac pariete sat crasso. Paraphyses hyalinæ, 60 [Л altæ, 2,50 crassæ, rectæ, parum cohærentes, articulatæ articulis 11,25-12,50 и longis, lumine 1,75 u lato, in apice сарае capite Au crasso, lumine 3,5 u lato, non ramos: atque iodo leviter rubentes. Thecæ sporas mono- stichas continentes, 52 u longs» et 3,75 u lati; distichas, 47-50 p longæ et 6,25 u latæ, in apice non incrassatæ ac in basi caudatæ; sporæ octonæ, hyalinæ, uniseptatæ, triplice Dr Guéguen reagente pro parte rubentes, utroque apice acuta, 8-10 y longe et 2,5-3 џ latæ. Spermogonia non visa. Récolté par М. Н. PERRIER DE LA BarnIE sur le tronc d'un arbre, dans les environs de la source thermale d'Andranomandevo, pres de Migiko, 286 SÉANCE DU 97 MAI 1940. dans la vallée de Sambiramo, ile de Madagascar, 9 avril 1909, et commu- niqué par M. le Professeur CORBIÈRE. Cette espèce parait posséder la méme Algue que le Cenogonium disjunctum Nyl. (Quelq. remarq. à propos des observ. de Ch. Karsten sur une esp. de Cœnog., in Annal. sc. nat., Botan. 4° sér. t. XVI, 1861, p. 91), sur les cellules de laquelle les hyphes sont disposés d'une facon à peu prés identique. Elle s'en sépare par la couleur plus sombre de son thalle, ses filaments jamais fasciculés et par conséquent plus entremélés, ses hyphes ne dépassant guère la surface de l'Algue, et enfin par ses spores d'un tiers plus courtes. Structure de l'ascidie de l'Amoora cucullata Roxbgh ; PAR M. FRANCOIS PELLEGRIN. Parmi les Méliacées qui font partie de la flore de l'Indo-Chine on retrouve une espèce de la tribu des Trichiliées, déjà décrite par Roxsuneu dans le Flora of Coromandel', l'Amoora cucullata qui présente des ascidies, fait remarquable dans cette famille. C'est un arbre de hauteur médiocre, atteignant rarement une dizaine de métres, à tronc cylindrique trés droit, à rameaux forts, dressés, qui croit sur le bord des eaux, dans la vase, et que TuonEL et Pierre ont rencontré assez souvent en Cochinchine, sur les rives du Mékong et du fleuve de Saigon. Les feuilles, chez les jeunes individus, sont simples ou trifoliolées, chez les adultes elles sont composées, imparipennées, quadrijuguées. Tantôt la foliole terminale a un limbe aplati, oblong, lancéolé, sans différenciation spéciale, tantót au contraire les deux bords inférieurs de cette foliole se sont rapprochés, soudés sur la ligne médiane antérieure et le limbe prend la forme d’un cornet obli- quement ouvert. Cette ascidie rudimentaire n'existe pas chez toutes les feuilles d'un méme arbre : des feuilles voisines en sont les unes pourvues, les autres non. Il serait intéressant d'essayer de déterminer sur des individus vivants quelles sont les causes qui provoquent cette différenciation ; malheureusement je n'avais à ma disposition 1. ROXBURGH, Flora of Coromandel, IH, pl. 258, 1819. PELLEGRIN. — STRUCTURE DE L ASCIDIE DE L'AMOORA CUCULLATA. 287 que des échantillons d'herbier. En tout cas cette ascidie se forme de trés bonne heure, car je l'ai trouvée en parfait état sur une feuille trés jeune mesurant en tout 3 em. de longueur, tandis que la feuille adulte atteint 0 m. 40 à 0 m. 45. Au point de vue de la structure anatomique, la différenciation est déjà trés nette dans le pétiolule de la foliole terminale. Quand le limbe est normal, ce pétiolule, court et épais a une symétrie bilatérale évidente en coupe transversale. Les faisceaux libéroligneux de la méristèle centrale sont groupés autour d'une moelle peu développée, en une plage affectant la forme d'un V à branches largement ouvertes : chaque faisceau est coiffé d'un are de fibres à parois peu épaisses. L'écorce, formée d'une douzaine de couches de cellules, est parenchymateuse vers l'intérieur, collenchymateuse dans la région intermédiaire, enfin les 2 ou 3 assises les plus externes ont leurs parois minces et con- tiennent beaucoup de chlorophylle. П y a cà et là dans l'écorce des gros cristaux prismatiques, quelques sclérites et des cellules sécrétrices. L'épiderme est revétu d'une cuticule trés épaisse; il est doublé d'un exoderme jusqu'au niveau duquel pénètrent les stomates. Il y a quelques rares poils pluricellulaires en écusson. Si le limbe de la foliole terminale est transformé en ascidie, le cirre qui la supporte est beaucoup plus gréle et plus long que le pétiolule ordinaire (la coupe transversale d'un pétiolule a son plus grand diamètre deux fois plus long que celui de la coupe transversale d'un cirre, pour des folioles terminales de méme grandeur). La structure du cirre est trés comparableà celle du pétiolule cor- respondant, mais elle en diffère par l'agencement de ses éléments par rapport les uns aux autres. Il possède en effet non plus une symétrie bilatérale mais axiale. Sa coupe transversale est circu- laire à contours irréguliers. Ces irrégularités correspondent à des stries qui le parcourent longitudinalement. La stèle est cylindrique. L'écorce un peu moins épaisse que dans le pétiolule est collenchymateuse jusque sous l'exoderme. La structure du limbe de la foliole terminale est la suivante : L'épiderme inférieur est fortement cutinisé; le tissu lacuneux 1. PIERRE en a déja donné une très courte description dans la Flore forestière de Cochinchine, pl. 344 (1896). 288 SÉANCE DU 27 MAI 1910. est formé de cellules parenchymateuses irrégulières; les faisceaux libéroligneux sont petits, entourés de tissus collenchymateux:; il n'y a de palissades qu'à la face supérieure; l'épiderme supérieur est doublé d'une couche d'exoderme, les poils rares sont multi- cellulaires, en écusson; cà et là, dans le corps de la feuille se trouvent de gros cristaux prismatiques et des cellules sécrétrices. L'ascidie présente essentiellement la méme structure que la foliole ordinaire, mais à sa baseon remarque un petit renflement qui correspond à l'appareil excréteur. C'est un gros nectaire, constitué par un tissu parenchymateux gorgé d'un liquide brunâtre dans lequel viennent se terminer de nombreux vaisseaux spiralés et ponctués. Parfois, chez les feuilles paraissant les plus anciennes, il s'établit une assise génératrice en forme de verre de montre, au-dessous du parenchyme nectarifère, qui produit des cellules arrondies, à parois légèrement subérisées. Le nectaire a alors absolument la structure d'un gros lenticelle : il est trés visible dans le fond de l'ascidie où il forme une forte saillie à sommet aplati, comparable à un petit bouclier. Comme on le voit, cette ascidie rudimentaire est un. peu spé- ciale, car elle n'existe que sur certaines feuilles de l'Amoora cucullata et n'intéresse que la partie terminale d'une feuille pennée; elle est pourtant bien constante chez cette espèce, puisqu'elle lui а valu son nom en 1819 et qu'on l’a toujours retrouvée depuis. Le neclar qu'elle produit attire les insectes, car j'ai pu trouver des restes de carapaces qui y étaient demeurés emprisonnés. Honces et Roses du Laurenti et du Capsir; PAR M. H. SUDRE. La flore du Laurenti et du Capsir est connue dans ses grandes lignes depuis la publication des importants Mémoires de JEAN- BERNAT et TiwsaAL-LacRAVE sur ces intéressantes régions pyré- néennes. Toutefois l'étude de quelques genres critiques, des Rubus et des Rosa en particulier, a besoin d'étre reprise, les auteurs ayant à peu près renoncé à récolter des Ronces parce qu'ils n'étaient pas en état de les déterminer, et ayant quelque H. SUDRE. — RONCES ET ROSES DU LAURENTI ET DU CAPSIR. 289 peu négligé les Roses dans l'impossibilité où ils se trouvaient de les cueillir en fleurs et en fruits. Ayant passé l'été dernier une dizaine de jours dans la haute vallée de l'Aude je m'occupai particulièrement de ces deux genres litigieux. A mon arrivée à Usson je fus heureux de trouver là mon confrère et ami M. L. Marry, qui avait profité de son séjour dans cette station balnéaire pour cueillir de nom- breuses formes de Roses et. de Ronces et qui m' accompagna dans toutes mes excursions. M. l'abbé Daces, curé de Cam- pagna-de-Sault depuis une vingtaine d'années ', et qui aime passionnément la montagne et la botanique, avait, en prévision de mon arrivée, récolté plusieurs ballots de Rosa et de Rubus qu'il mit gracieusement à ma disposition. Je n'ai nullement la pré- tention de présenter un tableau complet de la flore batologique et rhodologique du Capsir et du Laurenti; je donne seulement le résultat de mes recherches. RUBUS Les Ronces sont assez abondantes dans les vallées du Laurenti, mais ne s'élèvent guère au-dessus de 1 400 m. d'altitude. Lors- qu'on se rend d'Usson à Formiguières par le col des Ares (1600 т.), on les voit devenir de plus en plus clairsemées pour disparaitre totalement un peu au-dessus de Quérigut. On pourrait s attendre à les voir reparaitre dans les régions basses du Capsir, du cóté de Puyvalador ou de Matemale; il n'en est rien, on n'en rencontre plus un seul buisson, contrairement à l'affirmation de JeAxpERNAT et Tiupar-Lacnavs : « Il existe dans le Capsir un grand nombre d'autres espèces de ce genre (Rubus); mais la difficulté de leur détermination exacte nous a obligé à renoncer à leur étude » (Le Capsir, p. 115). Les indications suivantes se rapportent donc toutes au Laurenti. Sect. Sylvatict P.-J. Müll. Rubus opertus Sud. — Rouze, haies, à l'entrée du village, sur la rive droite du ruisseau, le long de la route du Pla. R. alterniflorus L. et M. — Usson, le long de la route de Rouze. 1. M. l'abbé Daces est maintenant curé de Cailla, près d'Axat (Aude). T. ІМП. (SÉANCES) 19 290 SÉANCE DU 27 MAI 1910. Sect. Discolores P.-J. Müll. Rubus ulmifolius Schott. — Abondant sous plusieurs formes : R. suBrRUNCATUS Sud. v. glaphyrus (Rip.) — Usson, route de Rouze. R. susrruncarus Sud. v. anoplothyrsus Sud. — Usson, chemin du château. | R. лміѕорох Sud., R. vuraarus Sud. et R. nusricus Sud. sont les formes les plus répandues. >< R. хотноѕ Sud.; R. ulmifolius >< Lloydianus. — Vallée de Campagna. R. difficilis Sud. — Usson, route de Rouze; vallée de l'Aude, entre Usson et Carcanières. R. pubescens Wh. Sbsp. R. ewozurrus Sud. var. falcatispinus. — Usson, chemin du cháteau. R. lacertosus Sud. — Cà et là, toujours à fleurs blanches : Usson, Mijanés, Rouze, vallée de l'Aude, etc. >< R. Bosquerianus Timb. et M.; R. lacertosus >< ulmifolius. — Village de Mijanés, vieux murs. R. phyllostachys P.-J. Müll. — Entre Usson et Carcanières. R. candicans Wh. — Mémes lieux ; assez fréquent. Sect. Appendiculati Gen. R. tomentosus Borkh. — Rare; ruisseau de Campagna ; vallée de l'Aude, en aval de Carcanières. К. Lrovpiaus Gen. — Plus fréquent; mêmes lieux. >< К. nosEiPETALUs Sud. ; R. Lloydianus >< ulmifolius. — Assez commun : Usson, Campagna, vallée de l'Aude. К. timendus Sud. v. roseiflorus. — Très commun : Rouze, Mijanés, le Pla, Quérigut, Carcaniéres, Usson. >< В. тімехиғовміѕ Sud.; R. timendus >< е glandulosis. Vallée de l'Aude, en aval de Carcanières, au pied d'un mur de soutènement, le long de la route d'Usson. — Habitus R. timendi var. roseifl. sed foliis subtus viridibus, sepalis post anthesin patulis, stylis roseis, floribus sterilibus diversus est. Н. SUDRE. — RONCES ET ROSES DU LAURENTI ET DU CAPSIR. 291 Je ne puis préciser davantage au sujet de l'origine de cet hybride; il est possible qu'il ait été produit plus en amont, dans la forét du Carcanet, qui s'étend des bains de Carcaniéres à Puyvalador, forét que j'ai traversée en voiture et qui m'a paru riche en Rubus ; il en est sans doute de méme des deux hybrides que je signale plus loin. R. laurentinus Sud. — Entre Mijanés et Rouze, rive droite du ruisseau, à 400 m. environ au-dessous de Mijanés, terrain granitique. Turio glaber, pruinosus, faciebus planis, glandulis sparsis; folia magna, 5-nata, supra glabra, subtus albo-tomentosa, subsimpliciter et inæqualiter serrata; foliolum terminale cordato-ovatum, acuminatum, petiolulo pro- prio 3-4-plo longius; ramus pilosus; inflorescentia foliosa, pilosa, mani- feste glandulosa, aculeis rectis vel reclinatis, crebris munita; pedunculi medii 2-3-flori, patulo-ascendentes ; sepala tomentosa, pilosa, parce glan- dulosa, in fructu reflexa; petala elliptica, alba; stamina alba stylos roseos superantia; germina pilosa. Appartient au groupe du R. macrostachys P.-J. Müll. et est reconnaissable à ses turions glabres et glaucescents et à ses fleurs blanches; il se rapproche des R. Chaboisseaui et seplorum PJ Müll., mais en est bien différent. R. erraticus Sud. — Rouze , route du Pla, à l'entrée du village. R. emarginatus P.-J. Müll. var. rosellinus Sud. — Coteaux granitiques, entre les bains de Carcaniéres et le village. Turio parce pilosus; foliolum caulinum terminale suborbiculare, corda- tum, breviter acuminatum; inflorescentia foliosa, pedunculis ascenden- tibus; petala dilute rosea ; stamina rosea; styli virescentes; germina glabres- centia. Le R. emarginatus P.-J. Müll. se rattache au R. Lejeunei Wh. Cette variété rosellinus a un peu l'aspect d'un R. hirtus W.K., toutefois ses turions sont anguleux, ses aiguillons comprimés et ses fleurs roses. R. durotrigum Mur. var. oligothrix (B. et Pierr.). — Entre Rouze et Mijanés. La plante diffère quelque peu de celle des Vosges; elle a des feuilles caulinaires 3-nées et des carpelles velus. R. Guentheri W. N. — Usson, bords de l'Aude, vers Carca- nières. R. minutiflorus P.-J. Müll. — Bains d'Escouloubre, terrain granitique. La plante est stérile, peut-être accidentellement. 292 SÉANCE DU 27 MAI 19410. Sect. 7 riviales P.-J. Müll. Rubus cæsius L. — Commun aux bords des rivières. R. Martrinii Sud. — Trés répandu partout et trés vigoureux: Usson, Escouloubre, Carcanières, Rouze, Mijanés, le Pla, Qué- rieut, Campagna, etc. Sans doute hybride fixé, paraissant se comporter comme une bonne espèce. >< R. vapret Sud. ; R. Martrinii >< e glandulosis. — Route de l'Aude, entre les bains d'Escouloubre et Usson. Differt a R. Martrinii : turionibus gracilioribus, heteracanthis ; inflores- centia brevi, subcorymbosa, glandulosa; floribus albis, staminibus brevibus, sepalis laxe erectis, fructu abortivo. Provient de quelque forme glanduleuse appartenant vraisem- blablement au R. serpens ou au R. rivularis, qui doivent se ren» contrer apparemment en amont d'Escouloubre, dans la forét de Carcanet. Je l'ai récolté en compagnie de mon excellent con- frère M. L. Manry, qui m'a accompagné dans toutes mes excur- sions dans le Laurenti et le Capsir, et à qui je suis heureux de le dédier. >< >< К. aracicus Sud.; А. Martyi >< ulmifolius. — Avec le précédent, entre les bains d'Escouloubre et Usson, vallée de l'Aude (Atax). Validus subeglandulosusque; turio pruinosus; folia: caulina. 5-nata, ampla, subtus viridia vel leviter cinerascentia, foliolis latis; inflorescentia ` multiflora; flores vive rosei, steriles; calyx reflexus. L'influence du R. ulmifolius: comme: porte-pollen: est mani- feste et se traduit par la glaucescence des turions, la coloration vive des fleurs, la direction des sépales; la plante est toutefois virescente comme le R. Marty; elle a le port et un peu le facies du R. Martrinii et est tout à fait stérile. >< R. assuncENs В. et Bv.; R. cæsius >< ulmifolius. — Assez commun : Usson, Rouze, Mijanés, Campagna, vallée. de l'Aude, etc. ROSA La partie basse du Laurenti, comprise entre 700 et 1200 m. d'altitude, est extrèmement riche en Roses; les: montagnes -des environs d'Usson, de Campagna, de Mijanés, etc:, sont couvertes: Н. SUDRE. — RONCES ET ROSES DU LAURENTI ET DU CAPSIR. 293 d'Églantiers de toutes sortes parmi lesquels dominent les R. canina L., tomentosa Sm., rubiginosa L., micrantha Sm. et agrestis Sav. A une altitude plus élevée les espèces deviennent plus rares et vers 1 800 m. on ne rencontre que les R. alpina L. et pimpinellifolia L. Toutefois, dans la vallée de Balcéra (Capsir), les R. obtusifolia Desv. et insignis Dés. et Rip. s'élèvent jusqu'à 1 700 m. Je ne puis signaler ici que les formes que j'ai récoltées; il en existe certainement beaucoup d'autres. R. CANINA L. 1. — Groupe du R. curerrana Lem., Crépin. V. oxyphylla Rip. — Usson, Campagna, de Rouze à Mijanés, V. senticosa Achar. — Campagna. V. ramosissima Rau. — Campagna. V. montivaga Dés. — Campagna (Dages). V. syntrichostyla Rip. — D'Usson à Rouze. V. globularis Franch. — D'Usson à Rouze; de Quérigut au col des Ares. 2. — Groupe du R. axpeGavensis Bast., Crép. R. andegavensis Bast. — Campagna. V. disparilis Dés. et Oz. — Campagna. 3. — Groupe du К, pumarıs Bechst., Crép. R. dumalis Bechst. — Matemale. V. adscita Dés. — Campagna. V. stenocarpa Dés. — D'Usson à Mijanés. V. squarrosá Rau. — Campagna. V Cariotii Chab. — Carcanières. { V. insignis Dés. et Rip. — Campagna; vallée de Balcéra. prés de Formiguières, vers 1 700 m. V. eriostyla Rip. et Dés. — Matemale. 4. — Groupe du R. vEnTICILLACANTHA Mér., Crép. IN. Haberiana Puget. — Matemale. 5 — Groupe du R, рометоком Thuill., Crép. R. dumetorum Thuill. — De Campagna à Rouze, Puyva- lador, еіс: ; paraît répandu. 'Ү. trichoneura Rip. — Campagna. = | V.urbica Leman. Usson, vers Rouze, Formiguières, Qué- 294 SÉANCE DU 27 MAI 1910. rigut, de Mijanés à Rouze, Campagna. Plante commune et polymorphe; on trouve des variations à fleurs blanches et d’autres à styles presque glabres. V. spinetorum Dés. et Oz. — Quérigut; de Rouze à Mijanés; de Campagna à Rouze (forme macrophylle). Rosa obtusifolia Desv. — D'Usson à Rouze, Matemale; vallée de Balcéra ; s'élève jusqu'à 1700 m. 6 — Groupe du R. Desecziser Bor., Crép. R. deseglisei Bor. — Usson, route de Rouze. V. imitata Dés. — Forét dela Matte, Matemale, Formiguières. Varie à fleurs blanches ou roses. R. GLAUCA Vill. V. cebennensis Rouy. — Quérigut. V. capillata Ravaud. — De Campagna à Rouze. R. AGRESTIS Savi. — Est trés répandu dans le Laurenti. V. subcuneata Rouy. — Usson, Campagna. V. pubescens Rap. — Campagna. R. ELLIPTICA Tausch. V. mesocarpa Boullu. — Campagna (Dages). R. MICRANTHA Sm. et Sow. V. parvula Gren. — Campagna. V. diminuta Bor. — Usson, vers Rouze ; Campagna. V. normalis Rouy. — Campagna (Dages). V. oblongicalyx Gandg. — Campagna (Dages). R. RUBIGINOSA L. — Fréquent dans le Laurenti. V. parceaculeata Rouy. — Campagna, de Campagna à Rouze. V. parvifolia Rau. — Assez commun de Campagna à Rouze, Mijanés, le Pla, Usson, Carcanières, etc... Fruits lisses ou: hispides. V. Dagesii Sud. Aculei angusti, elongati, arcuati, basi abrupte dilatati; foliola parva, subtus appresse pilosa, ovata, acuta; ramuli parce aculeati vel subinermes; pedunculi glanduloso-hispidi; receptaculum ovoideo-oblongum, glabrum; fructus parvus (6-9 mm. lat.) ; styli villosi; flores vive rosei, parvi. Differe de la var. minuscula Oz. et Gillot par ses feuilles pubescentes en dessous sur tout le parenchyme et ses fruits ovoides-oblongs; de la var. parvifolia Rau, qui croit dans les H. SUDRE. — RONCES ET ROSES DU LAURENTI ET DU CAPSIR. 295 mêmes lieux, par ses aiguillons beaucoup plus étroits, brusque- ment dilatés en une base elliptique, et ses fruits sensiblement plus allongés. HAB. — Ariège : Campagna (Dages); de Campagna à Rouze; Foix, vallon de Gariac. R. TOMENTOSA Sm. V. normalis Rouy. — Campagna, le Pla, Rouze, Usson. V. farinosa Ser. — Formiguiéres, route de Crèu. . V. pseudo-cuspidata Crép. — Campagna, le Pla, de Rouze à Campagna. R. ALPINA L. V. nemorum Rouy. — Vallée du Laurenti. V. subconnivens Rouy. — Vallée du Laurenti. R. PIMPINELLIFOLIA L. V. Ripartii Dés. — Près du lac de Laurenti. M. Dop a adressé à la Société le manuscrit d’un impor- tant travail sur les Loganiacées asiatiques. Ce travail, destiné aux Mémoires de la Société, sera soumis à l'approbation du Conseil. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ARBAUMONT (J. v’). — Nouvelle contribution à l'étude des corps chlorophylliens. Extr. des Ann. Sc. nat., 9° s., IX, 1909, p. 197-229. Cette étude fait suite aux recherches publiées précédemment par l'auteur dans les tomes XIII et XIV de la 8° série du meme Recueil, et il les confirme dans leur ensemble. M. D'ARBAUMONT distingue, non plus seulement dans la tige, mais dans l'ensemble de l'appareil végétatif des Phanérogames, deux sortes de corps chlorophylliens : les chloroplastes ou grains de chlorophylle proprement dits et les pseudo-chloroplastes ou paillettes, lesquels se subdivisent en quatre variétés subordonnées. Les premiers de ces organites se localisent presque toujours, sans mélange de corpuscules du second groupe, dans des cellules spéciales, à suc clair, où ils se montrent parfois accompagnés de fines granulations superficielles.ou de gouttelettes incolores. Ils sont en outre absolument insensibles à l'action de l'eau et ne se colorent pas par les bleus acides d'aniline. | Les pseudo-chloroplastes, ou bien se localisent également dans des cellules spéciales, ou bien se mélangent de diverses facons dans 1а même cellule, et aussi bien dans les tissus assimilateurs de la feuille que dans ceux de la tige. Trés abondants dans la nature, ils sont prédominants ?t parfois méme exclusifs dans le feuillage de la plupart des grands arbres de nos forêts, d'où ressort l'importance de leur rôle physiologique dans l'assimilation du carbone. Ils sont plus ou moins sensibles à l'action de l'eau et se colorent vivement par les bleus acides d'aniline. . Les corps chlorophylliens des deux sections peuvent, suivant les plantes considérées, se former avec ou sans le concours de l'amidon, ou bien relever des deux processus associés. Cela n'influe d'ailleurs pas sur leurs propriétés finales relatives à l'amylogénese et, quelle que soit leur origine, ils peuvent indifféremment fabriquer ou non de l'amidon. Le róle des pseudo-chloroplastes apparait done comme tres important. À peu près ignorés jusqu'ici, ils méritent d'attirer l'attention des physio- logistes et de susciter de nouvelles recherches qui ne manqueront pas de fournir d'importants documents à l'étude de l'assimilation chlorophyl- lienne. L. L612. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 297 CHEVALIER (Aug.. — Les tourbiéres de rochers de l'Afrique tropicale. — Extr. des C. R. Acad. Sc., 12 juillet 1909. Il existe, entre les 5* et 9* degrés de latitude N., une bande montagneuse granitique qui s'étend des sources du Niger au Baoulé et au golfe de Guinée. Tous les hauts sommets de cette région sont couverts d'une Cypéracée-Caricée, l'Eriospora pilosa Benth., qui s'implante sur les rochers les plus arides et leur constitue un épais revétement. Les touffes d'Eriospora ne sont pas continues : elles sont écartées de 0 m. 20 à 0 m. 50, mais entre elles s'étend sur le rocher, dans les parties un peu en pente, un feutrage fibreux trés humique constituant une couche de tourbe épaisse de 0 m. 05 à 0 m. 50. Outre les racines et les rhizomes de Г Zriospora, la tourbe est consti- tuée par les débris de jeunes colonies de la plante tuées par diverses causes et aussi, aux altitudes élevées, par des Mousses et méme des Sphaignes. Ces tourbieres jouent un ròle important dans le boisement des pla- teaux rocheux. LE CHEVALIER (Aug.). — Sur les Dioscorea cultivés en Afrique tropicale et sur un cas de sélection naturelle relatif à une espèce , spontanée dans la forêt vierge. — Extr. des C. R. Acad. Sc., 11 oct. 1909. On rencontre dans la région de la Haute Côte d'Ivoire et du Baoulé plus de 30 races d'Ignames cultivés, se rattachant à trois espèces principales : Dioscorea latifolia Benth., D. alata. L., et D. prehensilis Benth., ce dernier étant de beaucoup le plus répandu. Le D. prehensilis est d'ailleurs spontané dans la forêt vierge où il pré- sente une trés remarquable adaptation biologique : la forme sauvage a le sommet des tubercules garni de longs rhizomes ligneux, hérissés de grandes épines et formant autour de lui un buisson épais. Les formes cultivées ne produisent pas ces rhizomes. LL PLANCHON (L.). — Mutations gemmaires du Solanum Gom- mersonii Dun. — ArPENDICE : Essais de mutation sur le Solanum Maglia Schlecht. — Extr. des Ann. Fac. Sc. Marseille, t. XVIII, fasc. 4, 1909. — 1 br. 49 p., avec 13 pl., dont 1 en coul., hors texte. La question si controversée de la possibilité d'obtenir des mutations gemmaires avec le Solanum Commersonii sauvage a intéressé M. L. PLANCHON qui a institué dans son jardin des expériences dont il donne la description et les résultats dans ce Mémoire. Il les applique à la critique 298 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de l'opinion de Wirrmack, qui, à la suite de comparaisons diverses, admet l'identité du Solanum Commersonii violet et de la Géante bleue. M. PLANCHON confirme dans leur ensemble les théories d'HECKEL et de LABERGERIE. Lo Lot PLANCHON (L.). et JUILLET (A.). — Étude de quelques fécules coloniales. — Extr. des Ann. du Musée colonial de Marseille, 2 s., vol. VII, 1909. 1. br., 164 p., avec 60 fig. dans le texte. Marseille, 1910. La culture et l'exportation des farineux alimentaires prennent chaque jour de l'importance dans les pays d'outre-mer. De nouvelles fécules sont constamment introduites surles marchés européens ; il est donc utile d'en fixer les caractères pour déceler leurs falsifications possibles. L'examen microscopique direct est rarement suffisant et il faut y joindre l’action de divers réactifs. Les auteurs proposent plus spécialement l'iode sous ses diverses formes et notamment en vapeurs, la potasse en solution titrée, le salicylate de soude, l'hydrate de chloral et la teinture de Gaiac. | Une première partie du travail est réservée à l'examen critique des caractères de l'amidon et à l'application des réactifs; la deuxième partie est l'étude des diverses fécules ayant figuré à l'Exposition coloniale de Marseille (1906), ainsi que de celles que possèdent le Musée colonial de Marseille et l'Ecole supérieure de Pharmacie de Montpellier. Outre la description de ses caractères, chaque échantillon est figuré par un dessin à la chambre claire, au grossissement de 750 diamètres. Le nombre des variétés commerciales de fécules examinées étant d'une soixantaine, ce travail ne peut manquer d'étre pour les experts de la plus grande utilité. LL CHEVALIER (Aug.). — Une introduction de Caféiers dans la région du Haut-Niger. — Extr. du Bull. Soc. Acclimatation de Fr., déc. 1909. 1 br., 6 p., Paris, 1909. Les premières tentatives d'introduction du Caféier dans le Kissi remontent à 1899, époque à laquelle M. RossrenoL, chargé de cette mission par le Général de TRENTINIAN, réussit à créer une petite plan- tátion qu'il dut abandonner pour cause de maladie et qui fut prise en charge par l'Administration. A l'heure actuelle, ces Caféiers ont fourni des graines grâce auxquelles on poursuit l'extension des plantations dans d'autres points de la région. Les espèces acclimatées sont le Coffea arabica L., variété provenant du Brésil, le C. liberica Bull. et le C. stenophylla DC. ou Café du Rio- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 299 Nuñez. Toutes trois se sont montrées très productives et exemptes de maladies cryptogamiques, de telle sorte que la culture du Caféier semble pouvoir étre implantée en grand dans le Kissi. LE DANIEL (L.). — Sur un nouvel hybride de greffe entre Aubépine et Néflier. — Extr. des C. R. Acad. Sc., 29 nov. 1909. Cet hybride existe à Saujon (Charente-Inférieure). Il a pris naissance au niveau du bourrelet d'un greffon vigoureux de Néflier sur Aubépine, brisé par un coup de vent il y a quelques années. Une des ramifications est de l'Aubépine pure, l'autre est composée de deux formes intermé- diaires entre les parents, tant par leurs organes végétatifs que par leurs inflorescences et leurs fruits. П y a lieu de remarquer que cet hybride s’est développé sur un sujet âgé, ce qui montre que le facteur temps a une grande importance dans la production des hybrides de greffe chez les Rosacées. L D Flore générale de l'Indo-Chine, publiée sous la direction de M. H. LE- COMTE. — Paris, Masson et Cis, 120, boulevard Saint-Germain. Tome I, fascicule 4 (6* livraison). Prix, 9 francs. Publié en mars 1910, ce fascicule arrive apres le troisieme du méme tome à un intervalle de onze mois. La régularité de publication de cet ouvrage reste donc sensiblement la méme que par le passé et témoigne du souci que l'on a de donner satisfaction aussi rapidement que possible à la curiosité des botanistes sur une contrée qui a une littérature bota- nique si insuffisante. Ce fascicule ne le cede en rien à ceux qui l'ont précédé pour la beauté du texte (160 pp.) et les illustrations qui l'accompa- gnent (14 figures); en outre deux planches in-4° représentent 4 espèces nouvelles. Six familles sont traitées dans cette livraison : Les Hypéri- cacées s'y terminent par 4 espèces du genre Cratozylon; les Gutti- feres, traitées par С.-Ј. Dapp, comprennent les genres Ochrocarpus Garcinia, Calophyllum, Kayea, Mesua, avec 41 espèces sur lesquelles les suivantes sont nouvelles : Garcinia Boni, Calophyllum Boni, C. tonkinense, C. Harmandii, C. Balansæ. De plus le Garcinia Hanburyi, le Calophyllum tonkinense, le Kayea nervosa, le Mesua ferrea sont figurés par des dessins d'analyse. La famille des Guttiferes, également traitée par С.-Ј. PrrARp, comprend les genres Archytea, Ternstremia, Adinandra, Anneslea, Eurya, Pyrenaria, Thea, Gor- donia, Schima. Sur les 22 espèces, les suivantes sont nouvelles : Pyre- naria microphylla, Thea tonkinensis, T. amplexicaulis, Е: flava, Gordonia tonkinensis, C. Balansæ. Celles qui comportent des dessins d'analyse sont : Archytea Vahlii, T: ernstra mia penangiana, Adinandra integerrima, Anneslea fragans, Eurya japonica, Pyrenaria micro- 300 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. phylla, Thea Dormoyana, Gordonia Balansæ, G. tonkinensis, Schima crenata. La petite famille des Stachyuracées, avec Stachyurus chinensis qui est figuré, а été séparée de la précédente par l'auteur C.-J. PITARD. Les Diptérocarpacées, élaborées par Р. GUÉRIN, comptent 7 genres : Dipterocarpus, Anisoptera, Hopea, Shorea, Pentacme, Parashorea, Vatica et 45 espèces. Les plantes figurées, toutes dans le texte, sont : Dipterocarpus obtusifolius, D. intricatus, D. alatus, D. tuberculatus, D. Dyeri, Anisoptera cochinchinensis,: Hopea ferrea, Н. Pierre, H. dealbata, H. Recopei, Shorea obtusa, Sh. Thorelii, Sh. cochinchi- nensis, Pentacme siamensis, Parashorea stellata, Vatica Philastreana, V. astrotricha, V. Dyeri. F. GacNEPAIN est l’auteur des Ancistrocladacées, qui comptent 4 espéces d'Ancistrocladus, dont deux sont nouvelles : A.cochinchinensis et A. Harmandii, cette dernière figurée. Quinze genres de Malvacées ont été traités également par F. GaGNEPAIN qui a décrit 51 especes. Celles qui illustrent le texte sont: Sida corylifolia, Abutilon indicum, Wissadula zeylanica, Urena trichocarpa, Thespesia Lampas, Kydia calycina, Gossypium indicum, Eriodendron anfractuosum. Les deux belles planches lithographiées représentent avec leurs analyses florales Jecaschistia Mouretii, Hibiscus praeclarus, Cenocentrum tonki- nense (g. nov.) Sterculia Principis qui sera décrit dans le fascicule suivant. Tome I, fascicule 5 (7° livraison). Prix, 7 francs. Ge fascicule qui a paru en avril, un mois à peine après le précédent, compte 128 pages, 17 vignettes et une planche, la seconde n'ayant pu étre livrée à temps. La fin des Malvacées, les Sterculiacées et Tiliacées sont toutes de la main de F. GAGNEPAIN. Les Stereuliacées y figurent par 14 genres et 63 espèces dont 30 pour le genre Sterculia seulement. Les Tiliacées у figurent par 11 genres et 62 espèces, dont 17 et 22 respectivement pour les Grewia et Elæocarpus. Dans les illustrations de ce ‘fascicule, on trouvera les noms' suivants : Bombax Thorelii, Durio zibethinus, Sterculia radicans, Tarrietia javanica, Heritiera macrophylla, Reevesia thyrsoidea, Helicteres Geoffrayi, Kleinhofia Hos- pita, Melochia corchorifolia, Waltheria indica, Pentapetes phanicea, Commersonia echinata, Abroma augusta, Brownlowia Denysiana, Pen- tace burmanica, Berrya Ammonil'a, B. mollis, Grewia bilamellata, Columbia evecta, С. Thorelii, Triumfetta grandidens, Corchorus acutangulus, Schoutenia Godefroyana, Sloanea Hanceana, Elæocarpus quercifolius. Enfin par la planche parue on connaîtra lintéressante espèce qu'est le Pterospermum truncatolobatum, le remarquable Buett- neria erosa et les analyses du Z. tortilis. En résumé : Ces deux fascicules avec un total de 288 pages, 32 vignettes et 3 planches REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 304 comportent les descriptions de 304 espèces. Sur ces 304 espèces, plus du tiers, exactement 128, sont propres à la colonie bien que des familles traitées, comme les Malvacées, les Tiliacées, soient plutót de vaste dispersion. Cela indique tout l'intérêt scientifique qui réside dans la connaissance de ce grand territoire trop méconnu. On ne saurait trop répéter que les coloniaux trouveront dans les clefs de genres et d'espèces, dans les descriptions copieuses, dans les figures multipliées, des facilités pour la détermination des espèces industrielles ou commerciales qui les intéressent au plus haut degré. Jusqu'à ce jour les collaborateurs. de l'ouvrage appartenaient presque tous au Muséum : 390 pages sur 405. Deux travailleurs bénévoles sont venus apporter leur aide importante : MM. PrrAnp, professeur à l'École de Médecine de Tours, et GUÉRIN, professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie de Paris. Grâce à ce concours, grâce au personnel du Laboratoire, un fascicule est prévu pour août prochain. Deux autres à paraître vers décembre ou janvier, devant achever le premier tome, sont presque prêts pour l'impres- sion. Le directeur et les auteurs de l'ouvrage affirment ainsi leur volonté bien arrêtée d'arriver à une publication régulière. GAGNEPAIN. ZEILLER (R.). — Observations sur le Lepidostrobus Brownii Brongniart (sp.) (Comptes rendus de l'Acad. des Sc., t. 148, 1909, р. 890). L'échantillon de Lepidostrobus Brownii étudié dans ce travail a été, récolté à Cabrières, dans des couches rapportées au Dinantien inférieur; il était complet et possédait à la fois des microsporanges et des macro- Sporanges, comme celui que SCHIMPER a appelé jadis Z. Daba- dianus. L'auteur a constaté que les compartiments hexagonaux que l'on observe à за surface représentent, non pas les cicatrices des écailles comme on l'admettait généralement pour les autres Zepidostrobus, mais l'extré- mité, un peu corrodée, des écailles elles-mêmes. Quant à Гахе du còne, il possède une structure identique à celle que M. Bower a décrite chez le L. Brownii, type. M. ZEILLER a réussi à retrouver dans ce méme strobile la ligule, que M. Bower avait vainement cherchée, précisément chez le Z. Brownii. Cet organe avait disparu dans les écailles completement développées, et, à sa place, on observait seulement une déchirure des tissus. Mais, par deux fois, il a remarqué, entre l'une des bractées voisines du sommet du strobile et le sporange correspondant, une mince languette, triangulaire en coupe longitudinale. Cet organe, étroitement appliqué contre la face 302 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ventrale de la bractée, est constitué par des cellules allongées et étroites, très différentes des cellules adjacentes de l’écaille. Enfin, M. ZEILLER a constaté que, dans les régions moyenne et terminale de la portion dressée des écailles, la paroi interne des cellules est tapissée par de remarquables papilles, constituées par des pédiceiles renflés au sommet. C’est là une découverte des plus intéressantes, car on n'avait encore jamais observé de semblables épaississements des membranes, à l’intérieur des cellules, ni chez les plantes fossiles, ni chez les plantes actuelles. A la périphérie des écailles et aussi autour de leur faisceau, les cellules corticales étaient spiralées ou rayées. Il est très curieux de remarquer qu'il existe tous les passages entre ce dernier mode d'épaississement des membranes et les papilles dont je viens de parler: dans certaines cellules, en effet, les bandes d'épaississement se renflent cà et là; puis la portion de chaque bande qui réunit les renflements s'amincit de plus en plus, et finalement disparait. M. ZEILLER a retrouvé la méme sorte de cellules à papilles dans l'échan- tillon type du Zepidostrobus Brownii, et aussi dans celui que SCHIMPER à appelé L. Dabadianus; il les a retrouvées également dans le tronçon de cône qu'il a rapporté dernièrement au Z. Brownii (C. В. Ac. Sc., t. 145), ainsi que dans les échantillons auxquels il a donné le nom de Z. Laurenti. Mais il ne les a pas observées dans l'échantillon rapporté à tort par SCHIMPER au Z. Browni, non plus que dans un autre strobile de Cabrières, récolté par M. DELAGE. H considère l'existence de ces curieuses cellules comme constituant un caractère seulement spécifique. D'après leur présence ou leur absence, et aussi d’après d'autres carac- tères, tels que l'existence ou la non-existence d’une moelle dans l'axe, il identifie au Z. Brownii les L. Dabadianus Schimper, Laurenti Zeller et Rouvillei B. Renault, et il en distingue au contraire le L. Brownii de SCHIMPER, qu'il propose d'appeler Z. Schimperi, ainsi que le cône de M. DELAGE. F. PELOURDE. GILLET (J.) et PAQUE (E.). — Plantes principales de la région de Kisantu, leur nom indigène, leur nom scientifique, leurs usages. (Notes botaniques sur la région du Bas- et Moyen-Congo, fascicule I) 120 pages in-4°, Bruxelles, 1910. Ce travail est le fruit des persévérantes recherches botaniques entre- prises au Congo depuis un grand nombre d'années par le Frère J. GILLET. П énumère les noms indigènes de plus de cinq cents plantes spécifiquement différentes, donnant en regard les noms scientifiques et les noms des familles auxquelles elles appartiennent. D'autre part, il en fait connaitre les usages économiques, médicaux ou intéressants pour les études ethnogra- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 303 phiques. Ainsi la première plante citée estl Ananas sativus Schult., dont le nom indigène est Ananası venant du portugais ananas. « L'Ananas est très commun dans les bois. Les noirs le mangent après trituration de la pulpe dans le fruit. Le suc des fruits mürs estemployé en lotions rafraichis- santes. Le fruit jeune est usité comme abortif, son suc caustique sert à combattre 1а gale des chèvres. Avec les fibres des feuilles on fabrique du fil à coudre et de solides ficelles de pêche. » Des indications analogues sont fournies au sujet de chaque espèce. L'ouvrage comprend deux vocabulaires : 1° congolais-latin et 2° latin-congolais disposés раг ordre alphabétique, des noms congolais dans le premier et des noms latins dans le second. Vingt-deux photogravures intercalées dans le texte embellissent cette intéressante publication. Enn. MALINVAUD. The Indian forest Records, vol. I, Part III, Calcutta, 1 908. Оѕмаѕтох (B.-B.). — Pterocarpus dalbergioides Roxb. : Andaman Padouk, 239-244. Note concernant l'habitat, la distribution et les caracteres du bois de cette Légumineuse, les conditions de végétation, les essais de plantation, et les attaques dont la plante est l'objet par les insectes. SrEBBING (E.-P.). — A further note on the Chilgoza. Bark boring beetles of Zhob, 245-251. Sur les insectes qui. dans le Zhob, Baluchistan, perforent l'écorce du Pinus Gerardiana. Troup (R.-S.). — A Note on the present position and future pros- pects of the Cutch trade in Burma, 258-268. Sur l'état actuel et sur l'avenir du commerce du cachou dans le Burma. Puran Sinca. — A Note on the manufacture of Ngai Camphor from the Blumea halsamifera D.C. of Burma, 265-286, 3 pl. Observations intéressantes concernant l'origine et la préparation du camphre du Blumea balsamifera, forme lévogyre du bornéol. P. GUÉRIN. University of California publications in Botany. Harr (Harvey Monroe). — Studies in ornemental Trees and Shrubs (vol. IV, 74 p., 11 pl., 15 fig. dans le texte). (Etudes sur les arbres et arbrisseaux d'ornement.) Descriptions, accompagnées d'observations, de 16 espèces de Pitto- sporum cultivées en Californie, de 11 espéces d'Hakea, et de diverses espèces de Myrtacées appartenant aux genres Callistemon, Melaleuca, Leptospermum, Agonis, Metrosideros, Calothamnus. L'auteur appelle l'attention sur d'autres plantes ornementales telles que : Lyonothamnus 304 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. floribundus var. asplenifolius Brandegee, Eugenia myrtifolia Sims. Macadamia ternifolia F.M., Maytenus Boaria Mol., Roupala Pohli Meissn., Choisya ternata HBK., Streptosolen Jamesonii Miers., Solanum Ranionnetii Carr., Buddleia madagascariensis Lam., Acokanthera spec- tabilis Benth. et Feijoa Sellowiana Berg. P. GUÉRIN. Zeitschrift für Botanik, sous la direction de ММ. L. Jost, Fr. OLTMANNS et H. de 5огмѕ-[.аовасн. Premiere année, 1909 (12 numéros mensuels), Articles originaux : Frrrisc (Hans) : Die Beeinflussung der Orchideenblüten dureh die Bestäubung und durch andere Umstände. — Benecke (W.) : Ueber thermonastische Krümmungen der Jrosera-Tentakel. — Sorus- Lausacu (Н. z.) : Ueber die in der Oase Biskra und deren nächster Umgebung wachsenden spiroloben Chenopoden. — Benecke (W.) : Die von der Cronesche Nährsalzlüsung. — Rvwoscu' (S.) : Untersuchungen über die Entwicklungsgeschichte der Seitenwurzeln der Monocotylen. — WiskuER (H.) : Weitere Mitteilungen über Pfropfbastarde. — Scur- KORRA (W.) : Ueber die Entwickelungsgeschichte von Monascus. — Liprorss (В.) : Untersuchungen über die Reizbewegungen der Pollenschlàuche. — Srrassurcer (Ed.) : Das weitere Schicksal meiner: isolierten weiblichen Mercurialis annua-Pflanzen. — Kraus (Gregor) : Botanische Notizen. — Rvwoscu (S.) : Ueber Stoffwanderung und Diffusionsstrüóme in Pflanzenorganen. — Kap (H.) und Mnoer (F.) : Ueber den Einfluss verschiedenfarbigen Lichtes auf die Kolhensäureassi- milation. — Fiscuer (Ed.) : Studien zur Biologie von Gymnosporangium juniperinum. — Конілхо (W.) : Zur Frage der Ionenpermeabilitàt. Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. ————— Coulommiers. — Imp. Раш, BRODARD. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. „> т e U'AUMONT (J.-D.). — Nouvelle contri- SÉANCE DU 13 Mar 1910. Décès de M. des Méloizes......... KERNEL M. Courrois est proclamé membre à vie......,......... Subvention de 1000 francs à la Société....,........,,,.. A propos du Juniperus communis. (А suivre)....:,.,.... Observations de M. GUFFROY.................,.,..... TE Calcaire, calcimétrie et plantes calcicoles............... Пех celebensis L. C. Aquifoliacée nouvelle de l'Insutionde an e EE CRM ANI AY. Is Ч ла ПОЕ gia Notes Lichénologiques, XIL..........,.......... SP Fleurs anormales de Megaclinium colubrinum Reich. f... ERG оче. M Envoi par M. DÉRIBÉRÉ-DESGARDES de fleurs anormales du Tulipa sylvestris... 2... з зз... Ke Ѕоцёдев.............. Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (A suivre). Бн it... әйдәле. Sur le mode de formation de la gomme adragante...... de Boissieu.......... Un nouveau Viola chinois du groupe des Serpentes. Re- marques sur les Viola de ce groupe...........,...,.. Présentation d'un manuscrit de M. Bonati sur le genre Pedicularis................... Bride SE EE dei. SÉANCE DU 27 Mar 1910. І Décès de M. Brunotte........... .... "e WE ee ZA Camus.... RES TTL. A propos du Juniperus communis.(Fin)................ Bogéegeg, г: угуту» Recherches sur l'embryogénie: des Renonculacées. (Suite). - Neyraut........ La station du Prunus lusitanica L. dans les Basses- Pyrénées. ein mises EE se een et eee ee она: Remarque de M. Borg Л. 2...0... @шёгат уус EE Du rôle des alcaloïdes dans la nutrition des Algues...... Hue (Abbé).......... Description de trois espèces de Lichens. ....,........... "ellegrin. .:,:..... д. Structure de l'aseidie de l'Amoora cücullata Roxbgh..... MEM. ue Ronces et Roses du Laurenti et du Capsir............,... й "Présentation d'un manuscrit de M. Dor sur les Logania- ;.cées asiatiques.....,......... e eene eee eee EAS ere E а REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. KR vierge ition à l'étude’ des corps chloro- Чы uc л M oui fALIER (Aug.). — Leg tourbières de chers de l'Afrique tropicale...... S YALIER (Aug.). — Sur les Dioscorea ltivés en-Afrique tropicale et sur 1 cas de sélection naturelle relatif Une espèce spontanée dans la fo- SCHON (L.). — Mutations gemmaires X Solanum Commersonii Dun. — ?PENDICE = Essais de mutation sur Solanum Maglia. Schlecht 7 NCRoN (L.). et JUrLLET (A.). — Étude - > quelques fécules coloniales...... CHA 296 297 CHEVALIER (Aug.). — Une introduction de Caféiers dans la région du Haut- . Niget...........- ааа ок а у. DANIEL (L.). — Sur un nouvel hybride ; de greffe entre Aubépine et Néflier. Flore générale de l'Indo-Chine, I, 4, 5. ZEILGER(R.). — Observations sur le Le- pidostrobus Brownii Brongniart (sp.). билет (J.) et Pague (E.). — Plantes principales de la région de Kisantu, eur nom indigène, leur nom scien- tifique, leurs usages.. ........ The Indian forest Records; T, 3. ...... University of California publications in Botany ss... lere kr ne ke An Zeitschrift für Botanik, I, 1909........ - 298 299 299 301 302 303 - 303 304 AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour même où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard. Il. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées dans le texte, celles-ci doivent étre dessinées à la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou. consister en bonnes photographies, de maniere à en permettre la reproduction par les procedés zincographiques. L'insertion de toute figure ne pouvant étre reproduite que par des procédés différents reste soumise à l'approbation de Іа Commission du Bulletin. HI: — Les auteurs recoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat. Les corrections doivent étre retournées dans le délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'office par le Secrétariat. IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent être publiés sous la rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. Ils prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Société sans majoration de leur cotisation. V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jours à l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. VI. — En vue d'assurer l'unité typographique du Bulletin, le Conseil а arrété le protocole ci-dessous, réglant les caracteres employés dans les descriptions ou citations de végétaux. П ne sera admis aucune dérogation à cette règle. NOUVELLES ANCIENNES FAMILLE. 1. LÉGUMINEUSES. 2. LÉGUMINEUSES. Si E (з Papilionacées. |4. Papilionacées. GENRE. 5. MEDICAGO. 6. MEDICAGO. Espèce. "17 Cylindracea. 8. Cylindracea. VARIÉTÉ. 9. Laciniata. 40. Laciniata. ЕЕЕ ет Tout ce qui concerne l’administration de la Société doit être adressé au Secrétaire général à l'adresse suivante : M. Lutz, professeur agrégé à l'École supéri harmacie, 4, avenue de l'Observatoire, Paris (VI*). : penenre de p ni Le Secrétaire-rédacteur, Gérant du Bulletin : Е. Слмоѕ. ` mere Д Coulommiers.— Imp. Pauz BRODARD. E BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 АООТ 1875 TOME CINQUANTE-SEPTIEME (Quatrième série — Tome X) 1910 Séances de Juin 1910. PARIS | AU SIÈGE DE LÁ. SOCIÉTÉ 1 RUE DE GRENELLE, 84 Le Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné ie 4 octobre 1910. XII, XIII, XIV, XV, XVI et XVII. Les Planches XVIII à XXIII paraitront avec le prochain fascicule. с й CI, Ce fascicule contient les Planches AVIS IMPORTANT Par suite de l’augmentation croissante du nombre des communications et de sa répercussion sur les finances de la Société, la Commission du Bulletin croit devoir rappeler à nos Confrères que le Règlement limite la longueur des manu- scrits à huit pages d'impression par séance et à quarante pages pour l'année entiere, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire. Dans un intérêt commun, la Commission prie donc très instamment MM. les Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes destinées à limpression. І Tarif des tirages à part. Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs qui en feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préfèrent des tirages à part avec réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr. 60 sur les prix du tarif ci-dessous - 25 50 100 200 500 NOMBRE DE-FEUILLES EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. | ЕХЕМРІ. Une feuille (46 pages), réimposition, papier, tirage,| fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. pliure, piqüre et couverture passe-partout, de couleur... . .... 2.4 . . ... 10 20 11 40 13 20 18 » 28 80 Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . . .. 9 60 10 80 12 60 16 80 26 40 Demi-feuille (8 pages). . . . . . . . . . . . .. 6 » 7 907 9 60 14 40 2] 60 Quart de feuille (4 pages). . . . .. eSI 4 80 6 » 8 40 10 80 16 80 `9° feuille en sus de la première . . , , ..... 9 » 1020 | 1140 | 1440 | 41 mg Trois quarts de feuille ea sus d'une feuille. . . . 8 40 9 60 10 80 13 80 19 2 Demi-feuille en sus d'une feuille, . . . . . . .| 480 6 » 7 80 10 20 We Quart de feuille `> BC а, 4 80 7 20 9 60 14 4 Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme Par : : hi 25 SE 90 exemp. 75 exemp. 100 exemp. feuille ou fraction de feuille : Ce CX er prier ifr 50 1180 Supplément de 0 fr. 30 par 25 Paci ida en plus. La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 20. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage et de papier C » La composition d'un faux-titre est de 2 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier (*). La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le tive est la répétition de celui de la brochure, et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la couver- ture. En plus les frais de tirage et de papier !*). L'addition à la couverture passe-partout du titre de la communication composé en caractéres du texte est comptée 2 fr. 40. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 fr. 40. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraînant une modification dans la disposition des 16 12 p. 8 p- a ps Sid esch, rëm 01.90 *) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du haut de ee tableau. pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif SÉANCE DU 10 JUIN 1910 PRÉSIDENCE DE M. H. LECOMTE. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président prie M. de Fedtschenko, botaniste en chef au Jardin impérial de Saint-Pétersbourg, qui assiste à la séance, de vouloir bien prendre place au Bureau. M. le Président annonce ensuite une nouvelle présenta- tion. M. Lutz donne lecture des deux communications ci- dessous : Un peu de précision au sujet de deux Pedicu- laris de Savoie. — Un Euphorbia nouveau pour la flore française; PAR M. G. ROUY. Je viens de lire au Bulletin la nouvelle Note de M. Alf. CHaBERT sur les Pedicularis gyroflexa et fasciculata : quelques mots sont donc encore nécessaires. D'après ses propres récoltes, M. Снавевт procède par affir- mations ou suppositions personnelles; ce n'est point ma méthode : à l'appui de mes dires, je m'efforce soit de citer tou- jours le texte intégral de l'auteur, soil de montrer la plante d'oü j'ai tiré une conclusion précise. Et voici : 1° M. Cuaserr est bien forcé de reconnaitre (Bull. ПУП, р. 89) que Выснехвасн a commis une erreur « en décrivant le P. cenisia Gaud. sous le nom de P. gyroflexa Vill. », mais ҢиїснЕхвАСН ` n'aurait pas commis cette erreur, d'aprés T. ШУП. (SÉANCES) 20 306 SEANCE DU 10 JUIN 1910. M. Снавевт, s'il avait pu voir les plantes des environs de Chambéry. Supposition toute gratuite! Voici le texte de ReicuexBac (Fl. exc., p. 362) : « 2164. — P. gyroflexa Vill. calycis niveo-lanati dentibus ser- ratis, galea acuminata rostro deflexo rectiusculo apice bifido Vill. delph. t. 9. Hall, ic. helv., t. XI. P. cenisia Gaud. Imprimis corollis P. rostratz, i. e. tubo multo breviore, rostro multo longiore quam praecedentis (P. fasciculata Bell.), et calycis indumento floribus minoribus seriatim spiriflexis (ut in Spiranthe sed pluriserialibus) ab illa diversa. — Piémont, Mont Cenis, à Margeriaz, à Grenier, à Otherant prés Chambéry : Bonjean. — Jul. Aug. X. » Donc la plante décrite et visée par ReicuExpAcu. était bien le P. cenisia Gand, et, en réalité, la grave erreur de ce texte consiste dans le passage : « Vill. delph., t. 9 ». — Quant aux trois localités dernières elles seraient fausses, d’après M. Cua- RERT; je ne demandé pas mieux que de l'admettre, mais on voit pourtant que ReicHensacu les a parfaitement spécifiées dans son texte, d’après les plantes reçues de Bonjean; et les auteurs francais, méme contemporains, comme je l'ai déjà exposé, n'ont pas mis en doute jusqu'ici la présence du P. cenisia aux environs de Chambéry. Maintenant résumons en quelques mots pourquoi le P. gyro- flexa de Vurars a été longtemps controversé; cela tient à ce que la courte diagnose latine et la description francaise de Virrars ne s'accordent pas entre elles et encore moins avec les synonymes donnés à son espéce par Virtans, celui de HALLER s'appliquant très exactement au P. cenisia Gaud. (P. gyroflexa Willd.), et celui de Linné étant bien P. tuberosa. L. ainsi que la var. b. Vill. de son P. gyroflexa, à fleurs jaunes, alors que la planche IX de l'ouvrage de Virrars reproduit bien la plante à laquelle tous les auteurs actuels, monographes ou floristes, s'appuyant sur elle et négligeant la diagnose (complexe et ambigué), donnent le nom de P. gyroflexa Vill., planche qui présente des fibres radicales plus ou moins épaissies par places. — C'est donc la planche de TER et non son texte, qu'il faut considérer. ` “2° Le Pedicularis а. Chabert (in Bull. Soc. bot., G. ROUY. — UN EUPHORBIA NOUVEAU POUR LA FLORE FRANCAISE. 307 LVII, p. 90) est une « sous-espèce » inexistante! — Voici pour- quoi : Berrarni n'a point publié, personnellement, de diagnose de son P. fasciculata; la diagnose princeps du P. fasciculata est donc celle donnée par Wizipexow (Spec., Ш, р. 218) dont suit le texte intégral : « 30 Pedicularis fasciculata. » P. caule simplici, foliis pinnatis, pinnis profunde pinnatifidis dentatis, calycibus quinquefidis cristatis, corollæ galea adunca tridentata. W. Pedicularis fasciculata Bellardi app. altera fl. pedem. inedita. P. alpina asphodeli radice purpurascente flore 7ournef. ?nst., 173. Filipendula montana flore pediculariæ Bauh. pin. 163. Büscheltragendes Lausekraut. W. Habitat in Italiæ alpibus. 2 (v. s.). Binis præcedentibus* valde affinis distinguitur tamen a præce- dente (P. cenisia) qua cum colore floris convenit : radice tuberosa fasciculata more Spireæ Filipendulæ nec simpliciter ramosa, laciniis, omnibus pinnarum dentatis, corollæ galea revera non uncinata sed ad uncinatam formam accedens, apice tridentata, dente intermedio brevissimo lateralibus oblongis acutiusculis. Distinxi has affines species ad specimina sieca, forte in plantis recentibus plures notæ, in siccis observabiles occurrunt, quas alii quibus occasio suppetit, investigabunt. W. o Or, la diagnose de ce P. fasciculata Bell., le seul qui ait dròit à ce nom, par droit d'antériorité, comprend aussi bien le P. gyroflexa Vill. Dauph., t. IX!, que la variation extréme à laquelle M. Снлвевт voudrait réserver le binôme Р. fasciculata, variation qui passe au P. gyroflexa Chabert (sensu stricto) par tous les intermédiaires possibles, tant pour la taille de la plante que pour la villosité de ses différentes parties, la grosseur ou la longueur de l'épi, le nombre des fleurs, la longueur relative des divisions calicinales ou la grandeur de la corolle, intermé- diaires visibles dans les grands herbiers et croissant aussi bien dans les terrains calcaires que dans les terrains granitiques. 1. 28. Р. tuberosa L., 29. P. gyroflexa Villd. (P. cenisia Gaud.), поп Vill., offrant tous deux : corollæ galea uncinata au lieu de corollz galea adunca. 308 SÉANCE DU 10 JUIN 1910. Peut-être la variation extrême à fibres radicales plus fortement renflées-napiformes pourrait-elle prendre le nom de var. Bauhiniana, car, je le répète, elle n'a aucun droit, plus que d'autres variations du Pedicularis gyroflexa Vill., à l’épithète spécifique ou subspécifique fasciculata, ce dont aurait pu se convaincre M. Chabert en ne négligeant pas de consulter la diagnose princeps de Bellardi dans le Species de WirrpENow. D'ailleurs un autre oubli de M. CnABERT va me permettre d'inscrire dans le tome XII de la Flore de France, qui paraitra fin octobre prochain, une vieille espèce de Gussoxe, l Euphorbia Cupani, que M. Снавевт a décrite comme nouvelle, en 1900 (ap. Morot, Journ. de Bot., XIV, p. 71), sous le nom de E. lugubris, classée d'ailleurs par M. Снлвевт nullement à sa place dans la série des Euphorbes européens. On peut lire dans le Journal de Morot la diagnose de cette espèce « nouvelle » que notre vénérable confrère de Chambéry s'est efforcé de distinguer, on ne sait pourquoi de ceux-ci plutót que d'autres, des E. Pithyusa L., matritensis Boiss., bætica Boiss., mais surtout de ГЕ. imbricata Vahl, qui en est toto cælo different! — Mais, d'autre part, s'appuyant sur un caractère accidentel, la présence d’un tout petit tubercule sur la face dor- sale à chaque extrémité des glandes tronquées, M. CHABERT à parlé aussi, au sujet de sa plante, de 3 Euphorbes, le premier d'Espagne, le deuxième de Perse, le troisième de Tauride, lesquels présentent, dans les Zcones de Boissier, une disposition analogue... Pourquoi aller si loin? Si M. Снлвевт, ayant affaire à une plante de Corse, avait simplement pensé à consulter le Flora Sardoa, il aurait constaté que Monis a indiqué en Sardaigne ГЕ. Cupani Guss. à plusieurs localités, que ГЕ. Cupani Guss. (1827) n'est rien autre absolument que ГЕ. lugubris Chabert (1900); et, s'il avaitaussi consulté la magnifique planche (n° CIX) consacrée par Moris à l'E. Cupani Guss., il aurait pu y voir reproduits les fameux petits tubercules au nombre de 2-5 sur chaque glande, disposition que Monis a aussi également précisée dans sa diagnose (p. 462) : « Caliculi glandulæ..- margine antico integræ crenulatæ dentatæve, angulo laterali utroque in corniculum sæpe, non constanter, breve, obtusum, apice interdum glanduliferum, abeuntes ». Rappelons ici que, A. REYNIER. — SUR L'EUPHORBIA FLAVICOMA ET LE. VERRUCOSA. 309 d’après le Compendium [отт Sardoæ, de M. ВАввкү (p. 182 et 236), ГЕ. Cupani a été trouvé, en Sardaigne, à plusieurs autres localités que celles indiquées par Mois. Rien d'étonnant, done, à ce que cette belle plante ait été constatée en Corse orientale par M. Cuarerr, car il n'en est pas moins vrai que c'est grâce à sa découverte que cette espèce appartient actuelle- ment à la flore francaise; il a eu le tort, seulement, de lui donner un nom nouveau alors qu'elle était connue dans la science depuis plus de soixante-dix ans! L'Euphorbia flavicoma DC. et PE. verrucosa Jacq., race Candolleana Reyn., en Provence; PAR M. ALFRED REYNIER. Снлтх trouva, avant 1789, dans la haute Provence, une plante que ViLLAns, Dauph., 3, p. 832, crut être l Euphorbia pilosa L. La détermination était entachée d'erreur : l'Euphorbe poilue de Linné se présente toujours tellement distincte, qu'on ne saurait la confondre avec une autre à fruits glabres. En 1805, De Cax- borre identifia cet « E. pilosa Vill. non L. » à ГЕ. carniolica Jacq. De méme, la détermination hasardée par l'auteur de la Flore Francaise (t. 3, p. 342) fut jugée inexacte : l'Euphorbe de la Carniole, selon Ræper, constitue une assez différente variété carniolica de ГЕ. dulcis Jacq. Convenant de sa méprise, De Сахрои, en 1813, Catal. Hort. Monspel., p. 119, donna à la méme Euphorbe de Provence, retrouvée dans les Cévennes, le nom nouveau spécifique ФЕ. flavicoma, l'accompagnant de la courte diagnose princeps que voici : « Capsulis breviter verrucosis, glabris; involueri lobis externis integris; bracteis distinctis, ovatis; umbellà 5-fidà, 3-fidà, flavidà ; foliis lanceolato-oblongis, villosis aut pubescen- tibus, serrulatis. » Peu après, 6° vol. de la Flore Francaise, p. 364, 1815, le créateur de l'espèce flavicoma fournit une description moins abrégée; je la reproduis : « La racine est ligneuse; il en part plusieurs tiges herbacées, un peu angu- leuses au sommet, entièrement glabres dans les variétés « et 2, velues dans la variété ү; les feuilles sont oblongues-lancéolées, 310 SEANCE DU 10 JUIN 1910. velues ou pubescentes, quelquefois un peu dentées en scie au sommet; souvent elles se déjettent vers le sol; l'ombelle est droite ou un peu penchée, le plus souvent jaunâtre, quelquefois verdätre ou rougeâtre, à 5 rayons divisés en З branches; on ne voit point de rameaux axillaires au-dessous de l'ombelle; les lobes externes de l'involucre sont entiers; les capsules sont glabres et portent des papilles courtes et obtuses. Cette plante a un port trés variable. Elle croît dans les lieux secs... » De Сахроше considère l'Euphorbe de la haute Provence (celle de Cous, de Viccars, de CLariox, l « Euphorbia car- жойса DC. non Jacq. ») comme variété 3 « caulibus depressis, umbellæ radiis glabris » par rapport au /lavicoma type croissant à Campestre, dans les Cévennes, lequel se distinguerait par « caulibus virgatis ». Quant à la variété y, connue uniquement par Dr Caxpoze à Gênes, elle serait caractérisée par « umbellæ radiis villosis » et, il a été dit tout à l'heure, par des « tiges velues ». L'accueil fait au species nova ne fut guère chaleureux. Dès 1826, Вехтнам, Catal. Pyrén., 19, ne reconnut plus ГЕ. flavi- coma comme valable espèce, il en fit une variété flavescens de ГЕ. verrucosa; et, dans son Voyage en Espagne, П, p. 564, Bussen lui-même a admis la réduction opérée par le botaniste anglais. En 1828, Карек, ayant une réelle compétence à propos d'Euphorbes (il était l'auteur de la Monographie Enumeratio Euphorbiarum фиг in Germanià et Pannoniá gignuntur), colla- borant au Botanicon Gallicum, 1, p. 413, se refusa à voir dans VE. flavicoma une plante différente de VE. verrucosa : DubY et lui n'en firent pas même une variété de cette dernière espèce. Loiseceur-Desconecuawes, qui avait reçu un échantillon d'E. flavi- coma recueilli par RosEnT « in petrosis » à Toulon, dit tant soit peu ironiquement, Fl. Gall., 4, р. 341, 1898 : « Forte varietas E. spinosa L..... ». Murzr, en 1836, Fl. Fr., 3, p. 156, affirme avoir vu UE. flavicoma cultivé au Jardin du Roi : « Cette plante, qui n'est qu'un £rar de ГЕ. verrucosa, formait, le 27 avril, une grosse touffe poilue et à cime jaune; elle était glabre et verte le 25 mai. » En 1847, Lecoo et Lamorte, Catal. Arv., p. 327, prétextant que DE. flavicoma n'était pas défini avec netteté, forgèrent à ses dépens un fantaisiste Æ. suffruticulosa Аз, REYNIER. — SUR L'EUPHORBIA FLAVICOMA ET L'E. VERRUCOSA. 311 pour la région cévenole. F1. de Fr., 3, р. 82, Gopnos, en 1856, montra peu d'enthousiasme en classant au titre d'espèce ГЕ. flavicoma, car il ne cacha point que « cette plante est géné- ralement considérée aujourd'hui comme une simple variété de l'E. verrucosa ». Personne, d'ailleurs, ne peut nier que ГЕ. verrucosa ne soit d'une polymorphie déconcertante. Si l'on observe les formes qui le relient à ГЕ. dulcis Jacq. (cette dernière Euphorbe étant un stirpe dont Dusv et Rærer proclamaient le protéisme : « magnoperé variat »)', plusieurs prétendues « espèces », telles que E. ambigua W. et K., E. angulata Jacq., E. epithymoides Jacq., E. Dwvalii Lec. et Lmtte (E. papillosa Pouz.), E. Dese- glisei Bor., E. ruscinonensis Boiss., E. Chamæbuxus Bern. (E. pyrenaica Jord.), confirment par leurs modifications l'insta- bilité morphologique régnant dans la section des Helioscopiz spuria. Ladite instabilité est si fallacieuse, que le nom d'E. verrucosa ne peut plus du tout, aujourd'hui, étre présenté sous la garantie de Lixxé, ce grand Suédois n'ayant jamais su ce qu'il fallait entendre par T'ithymalus myrsinites fructu verrucæ simili Gaspard Bauhin ou 7. verrucosus Jean Bauhin. L'herbier du Maitre, en effet, contient, sous le nom d' « E. verrucosa » : d'abord, VE. pubescens Vahl, ensuite un échantillon d'E. cybirensis Boiss.! Le Species Plantarum, 658, décrit en guise d' « E. verru- cosa » ГЕ. pubescens; et le Mantissa, П, p. 393, considère comme « E. verrucosa » l'E. cybirensis! En outre, le nom d’ « E. verru- cosa Linné » a été donné erronément par DESFONTAINES à l'E. atlantica Coss.! il a été appliqué par Вектогомі à Г. akeno- carpa Guss.! Ces lapsus démontrent combien peu solidement repose chaque « espèce » affine du type bauhinien verruqueux Supposé être la plante que Jaco a décrite dans l Enumeratio stirpium quæ crescunt in agro Vindobonensi, 82. 1. L'Euphorbia dulcis a jadis tellement embarrassé DE CANDOLLE, qu'il. avoua, Fl. Fr., 3, p. 344 : « Quoique indiqué dans toutes les Flores de la France, je doute encore si l'E. dulcis y croît réellement, à cause de la con- fusion qui existe au sujet de cette plante dans les ouvrages des bota- Distes. » La perplexité de DE CaNDOLLE était permise, puisque l'herbier de Linné contient (teste BOISSIER), sous le nom d’ « Е. dulcis », deux spéci- mens du véritable E. verrucosa Jacq. ! 312 SÉANCE DU 10 JUIN 1910. Boissier, Prodr. System. Natur., t. 15, 2° p., p. 129, nous résume le cas : e Euphorbia flavicoma, a pluribus E. verrucosæ adnumerata, distincta vinerur caulibus basi lignosis, 3-5 polli- caribus, mortuis persistentibus; foliis minoribus, angustio- ribus, acutis; radiis umbellæ brevissimis; verrucis hemisphæ- ricis nec cylindricis. » Par conséquent, à ses yeux il n'y a qu'APPARENCE (pas certitude) de distinction spécifique; au surplus, — il aurait dù le faire remarquer, — cette séparation arbitraire repose sur des particularités d'ordre végétatif, non sur des carac- tères plus ou moins importants de l'appareil organographique reproducteur. A l'exemple de MM. Bonnier et Dr Layens, Fl. de ler Er- subordonnant l'Euphorbe de Dr Салхрош, je suis arrivé à la conviction que ГЕ. flavicoma (DC.) Boiss. est une pure гасе, propre aux lieux secs, dénommable en bonne justice Candol- leana, de ГЕ. verrucosa Jacq., par l'examen de sujets vivants que j'ai recueillis en diverses localités, notamment à Puy de Roumi!, endroit indiqué par Honoré Roux, Catal. des Pl. de Prov. Le premier de nos anciens botanistes régionaux qui ait admis spécifiquement ГЕ. flavicoma est Ковент, à qui Roux, op. cit., MM. Агвеһт et Jauawpigz, Catal. des Pl. du Var, et M. Davis attribuent à tort une confusion; si nous ouvrons, en effet, le Catalogue des Plantes des environs de Toulon, 1838, les pages 21 et 55 montrent bel et bien imprimé : e E. flavicoma DC. », nullement : E. verrucosa. Par contre, Реккеүмохр, Pl. des env. de Fréjus, 1833, et Hanry, Prodr. de Botan. du Var, 1. Puy de Roumi est l'orthographe de SAUREL (Dictionnaire des Villes, Vil- lages et Hameaux des Bouches-du-Rhône, 2, p. 216) que j'avais indiquée à Roux. Conformément au Trésor du Félibrige de MISTRAL, les gens du pays auraient dû maintenir : Pué de Roumi (latin : Podium; provençal : Pué; français : Puy); mais, par corruption, ils ont substitué à la vraie étymo- logie du vocable du plateau élevé de 625 mètres sur mer, habitat de l'E. flavicoma, celle de Pous (un puits étant proche). En surenchérissant, venir faire dire à ROUX, à PATHIER (Florule des environs de Roquevaire) et à moi-même ` « Puits de ГАтоиті », voilà une autre variante gratuite que M. DaviN, Revue Horticole des Bouches-du-Rhône, mars 1910, p. #1, ne fera adopter par personne! Comme graphies au moyen desquelles un proven- calisant peut traduire le mot francais Ronce, celle de Roumi (dérivée du latin Rumez) est bien préférable à Arroumi, et surtout à « Aroumi » non reconnu par le savant linguiste MISTRAL. A. REYNIER. — SUR L'EUPHORBIA FLAVICOMA ET L'E. VERRUCOSA. 313 1853, jugèrent sage de ne pas admettre l'espèce de Dr CaxporrE pour Fréjus, Bagnols et Cannes. Gérard n'avait inscrit, Flora Ee р. 539, en 1761 (antérieurement à la création de l espèce E. flavicoma), qu'une seule forme de lE. verrucosa : celle qui « oritur ad margines satorum et pratorum »; l'herbier néanmoins du musée de Draguignan montre deux chemises (cf. Catalogue des Plantes constituant. l'herbier de L. Gérard, р. 154, par M. Buurzz) contenant l'Euphorbe à fruits verruqueux de Provence : dans la première, un spécimen recueilli « in humidis »; dans la seconde, un échantillon pris « iz siccis » : cet exemplaire doit inévitablement appartenir à la race Candolleana. L'adoption par Вовевт du nom spécifique E. flavicoma n'a pas la moindre importance pour modifier ma maniére de voir touchant le rang simplement racéal que je reconnais à l'Eu- phorbe à cime jaune. Aux partisans modernes de l’ « espèce » decandoléenne je laisse le droit de m'objecter divers endroits provençaux où elle est indiquée; mais je crois utile de faire connaitre d'autres stations qu'ils n'invoquent point : ainsi Grenier et Gopnow, Fl. de Fr., 3° vol., 1856, inscrivant le flavicoma à Carpentras et à Avignon (en cette dernière ville, Lorseceur l' y cita d’après Bros se demandant : « An E. verru- созге varietas? »); — Dx Foxverr et Аснїхтвє, Catal. des Pl. des env. d'Aix, 1871, notant ГЕ. verrucosa dans les prairies du Prégnon les deux botanistes aixois ne connurent pas l'existence sur leur territoire de ГЕ. flavicoma; toutefois M. Bruyas Га trouvé à Rousset : cf. Additions au Catal. de De Fonvert et Achintre, in Echo des Bouches-du-Rhône, 1898); — M. Sanr- Lacer, Catal. des Pl. du bassin du Rhône, 1883, ajoutant pour ГЕ. flavicoma : VE. flavicoma : entre La Fare et Vacquieras (Vaucluse), Les Mayons (Var), Larche (B.-A.); — Huer еі SHUTTLEWORTH, Catal. des Pl. de Provence, 1889, portant 1° E. verrucosa : Levens, Coursegoules; 2» E. flavicoma Bezaudun, Solliès; — Mar distribuant Г. flavicoma de Nice. N'estil pas visible, en somme, que les deux plantes « verru- queuse » et à cime jaune » croissent presque toujours dans le voisinage l'une de l'autre et que, si l'on se donne la peine d'étudier leurs stats, la particularité dont Génanp fut frappé apparaîtra aussitôt · ісі « lieux humides », là « lieux secs »? 314 SÉANCE DU 10 JUIN 1910. A défaut d'examen attentif, qu'arrive-t-il de regrettable mais méritant pardon? la méprise que Nyman relève chez Восксело : celui-ci nomma, en 1864, dans ses exsiccata des Asturies et des P yrénées espagnoles : « E. verrucosa » ce qu'il eût pu appeler : E. flavicoma. Dans la Deuxième Partie de notre Flore des Bouches-du- Rhône, le docteur Marxac et moi ferons connaitre d'autres stations. Anticipant, je mentionnerai, à titre de lieux inédits : « 1° E. verrucosa : Saint-Andiol : au bord des fossés, le long de la route de Saint-Remy; 2° E. flavicoma : Noves, sur les pentes de la Petite Crau, au-dessus de Villargelle. » (M. Dermas.) Perpétuellement done : 1° « in humidis »; 2° « in siccis » et «in petrosis »! M. Guexiver a mis la main sur une Euphorbe qui se maintient depuis plusieurs années à Mazaugues (Var), près du banc de bauxite blanche exploitée au quartier de La Caire. Cette plante, dont j'avais recueilli un spécimen semblable à Trets, se rapproche beaucoup de la variété y que De Caxporce dit avoir trouvée seulement à Gênes. On y voit les tiges-rameaux manifestement poilus jusqu'aux feuilles ombellaires et tant soit peu aux rayor* de l'ombelle. Je n'ose affirmer que l'Euphorbe en question des Bouches-du-Rhône et du Var soit tout à fait ГЕ. verrucosa variété velutina (« caulibus superné foliisque oblongo lanceolatis molliter velutinis ») dont parle Boissier, op. cit., et qui — il n'en disconvient nullement — s'identifie à la variété ү de ГЕ. flavicoma; néanmoins, grâce à ladite forme ligurienne velutina Boiss. (variété y de De Caxporrz) et à celles provençales, il devient impossible de mettre en doute les écarts morpholo- giques graduels de ГЕ. verrucosa Jacq., desquels је tire motif pour baser la race Candolleana, aux lieu et place de Г « espécé » E. flavicoma dont l'autonomie est inacceptable. M. Dangeard prend la parole pour la communication suivante : P.-A. DANGEARD. — PHOTOTACTISME, PHÉNOMÈNES DE CROISSANCE. 315 Phototactisme, assimilation, phénoménes de croissance; PAR M. P.-A. DANGEARD. Nous résumerons, dans cette Note, quelques-uns des résultats que nous avons obtenus au cours de cette année en étudiant l'action qu'exerce la lumière sur des organismes végétaux colorés par divers pigments et en particulier par la chlorophylle. 1° Phototactisme. — Les spectrogrammes que nous avons donnés récemment! montrent que des organismes mobiles, de nature végétale, soumis à l'action d'un spectre viennent se grouper en des régions nettement déterminées pour chaque espéce. Nous avons ainsi distingué deux types nettement différents : celui des Euglenes qui recherchent les radiations les plus réfrangibles et celui des Oscillaires qui se fixent en sens opposé, à partir des radiations les moins réfrangibles. Beaucoup d'Algues inférieures vertes se comportent comme les Euglènes avec des différences d'amplitude assez faibles: nous pouvons citer les Phacus, les Trachelomonas, les Chlamy- domonas ; les zoospores de Tetraspora se rangent dans cette méme catégorie. Il faut placer ici également les Chromulina, souvent rangés parmi les Flagellés et qui sont des Algues inférieures possédant des leucites jaunes, des phéoleucites. Au type des Oscillaires se rattache le phototactisme des Bactéries vertes et des Chromatium. ExcELMANN? a montré autrefois qu'une Bactériacée qu'il dési- gnait sous le nom de Bacterium photometricum s'accumulait dans le spectre, entre 800 et 900, approximativement vers la longueur d'onde 850; une seconde zone active se trouvait entre 610 et 570 et une troisième entre 530 et 510 ; c'est donc à ce savant que revient le grand mérite d'avoir montré qu'il existe, en dehors du spectre lumineux, une zone active qui agit sur les 1. DANGEARD (P.-A.), Les spectrogrammes en physiologie ‘végétale (Bull. Soc. bot. de France, 4° série, t. X, 1910). 2. ENGELMANN, Bacterium photometrieum (Pflügers, Arch. f. d. Phys., XXX, 1883). 316 SÉANCE DU 10 JUIN 1910. Bactéries pourpres, car l'espèce qu'il étudiait n'est autre chose en effet qu'une espèce appartenant au genre Chromattum. Notre méthode des spectrogrammes nous a permis de mieux établir les conditions de l'observation et de lui donner une précision qu'elle n'avait pas. Nous avons étudié à ce point de vue trois espèces de Chroma- tium, Chr. Okenii, Chr. vinosum et une espèce probablement nouvelle; l'Algue dessine d'abord deux bandes distinctes qui plus tard confluent : l'une est vers 840; la seconde vers 820; la troisiéme apparait ensuite vers 800 ou 190. A partir de là, les rayons sont encore actifs jusqu'au voisi- nage de la raie C avec maximum en face de la raie D ; il existe encore une zone active à droite et à gauche de la raie D. Les zones actives peuvent étre facilement reconnues, à l'aide d'une propriété bien curieuse : nos cuves de cultures sont gra- duées en millimétres de 0 à 88; or ces lignes interceptent l'énergie qui agit sur le Chromatium, de sorte que celui-ci ne se fixe pas en face de ces lignes; celles-ci restées incolores se détachent nettement sur le fond rouge formé parle Chromatium; le phénomène est particulièrement intéressant dans la zone obscure du spectre à laquelle on n'attribuait autrefois que des rayons thermiques. Nous ferons encore remarquer ceci : les deux bandes formées par le Chromatium dans la région obscure du spectre peuvent avantageusement servir à graduer un spectrographe au méme titre que les raies du sodium, du potassium, etc. Nos cultures faites dans deux spectrographes différents réglés par le méme constructeur n'accusaient qu'une différence de 0,5 de millimétre à peine et il était facile de voir que cette minime différence tenait à une légére erreur dans le point de départ de la graduation. La Bactérie verte que nous avons décrite dans ce Bulletin est également phototactique' : la zone active s'étend de 770 jus- qu'à 610 environ : aprés le Chromatium, c'est l'organisme qui s'étend le plus du côté des rayons les moins réfrangibles; nous n'avons pas le loisir d'insister ici sur les conséquences de ce 1. DANGEARD (P.-A.), Note sur deux Bactériacées vertes (Bull. Soc. bot. de France, 4° série, t. IX, 1909) P.-A. DANGEARD. —— PHOTOTACTISME, PHÉNOMENES DE CROISSANCE. 317 fait au point de vue de la notion et du róle du pigment vert dans cette espèce. 2» Assimilation chlorophyllienne. — On cherche en général à mesurer l'intensité de l'assimilation chlorophyllienne par le dégagement d'oxygène qui se produit. L'appareil que nous avons présenté récemment à la Société” permet de donner à l'observation un caractère de grande simplicité. On remplit simplement les tubes d'une Algue filamenteuse, Spirogyra, Cladophora, Mesocarpus; on a soin bien entendu qu'il n'y ait au début de l'expérience aucune bulle d'oxygène; il faut également que l'appareil soit bien horizontal. Lorsque l'appareil se trouve exposé aux rayons du soleil, on constate que les bulles d'oxygène ne se forment qu'en face de certains compartiments : par le nombre et la proportion relative des bulles d'oxygène dans ces compartiments, il est facile d'apprécier le róle et l'importance des diverses radiations du spectre dans l'assimilation chlorophyllienne. On constate ainsi le rôle prédominant des radiations des écrans 2 et 9; le dégagement d'O est nul ou à peu près еп face des autres compartiments, sauf toutefois en v, en face duquel il se produit, avec une radiation intense, quelques bulles d'O. La méthode est susceptible de précision : elle donne méme lieu à une preuve d'un caractère inattendu. Si on a soin, avec une culture d'un Mesocarpus par exemple, de surveiller l'appareil, de manière qu'il recoive toujours directement les rayons du soleil, pendant une journée, on constate, non sans surprise, que l'Algue n'a conservé sa vitalité qu'aux endroits où l'assimilation chlorophyllienne a pu se produire; ailleurs elle est devenue d'un noir intense, en face des écrans n, à, e et 0, c'est-à-dire entre les longueurs d'onde 610 et 520 et 410 à 400; le noircissement ne s'étend que plus tard à v. Ce fait ne saurait manquer d'attirer l'attention à un moment où les questions de diastases oxydantes et réductrices sont à l'ordre du jour. 1. DANGEARD (P.-A.), Note sur un nouvel appareil de démonstration en physiologie végétale (Bull. Soc. bot. de France, 4° série, t. X, 1910). SIN 1 SÉANCE DU 40 JUIN 1910. 3° Phénomènes de croissance. — Nous avons essayé, dans un troisième ordre, d'idées d'obtenir des spectrogrammes de croissance, où l'Algue inscrit elle-même, par sa végétation, le rôle des diverses radiations du spectre. Dans une première expérience commencée à l'automne dernier, huit cuves ont été ensemencées avec le Chlorella : sept recevaient la lumière des écrans monochromatiques, la huitième se trouvait en pleine obscurité. Le spectrogramme que je présente à la Société montre que l'Algue ne s'est développée qu'en face des écrans a et 5; la végétation est plus abondante en 8, c’est-à-dire entre les longueurs d'onde 660 à 610. Une seconde culture, faite en tube, confirme nettement ce résultat; ici un compartiment recevait la radiation totale; le Chlorella s'est d'abord développé dans la radiation totale; il se montre ensuite en 8 comme précédemment : on aperçoit quel- ques traces en 2; il n'existe absolument rien en face des autres radiations. On peut conclure de ces expériences, semble-t-il, que seule la bande d'absorption de la chorophylle située en B et C, agit réellement d'une facon efficace dans l'assimilation chlorophyl- lienne, dans la croissance des Algues vertes; nous poursuivons d'ailleurs ces expériences, afin d'arriver à des conclusions défi- nitives, pouvant étre généralisées. Nous appelons l'attention aussi sur les résultats de la culture d'une Sulfuraire qui est probablement le Thiocystis violacea *. Tout en refusant au pigment des Bactériacées rouges un rôle assimilateur, Morisca reconnail cependant que la lumière joue pourtant le plus souvent un rôle favorable dans la végétation de ces organismes ?. Or le spectrogramme de notre culture de Sulfuraire montre les mêmes caractères que ceux que nous venons d'indiquer pour le développement d'une Algue verte, le Chlorella : la végétation est abondante dans la radiation totale : elle se montre aussi quoiqu'un peu plus faible en face les radiations orangées et rouges ; elle est nulle par ailleurs; il semble done hors de doute 1. WINOGRADSKY (S.), Beitr. z. Morph. und Phys. des Bacterien, 1888. · 2. MoLiscH, Die Purpurbakterien, 1907. M. MOLLIARD. — ALGUES. AQUATIQUES DANS LES FLACONS DE CULTURE. 319 que la Sulfuraire utilise les radiations solaires et se comporte ainsi comme une Algue verte. Tous les détails de ces expériences seront donnés ultérieure- ment; nous ne manquerons pas d'indiquer alors la part exacte qui revient aux physiologistes qui se sont occupés de ces questions : qu'on veuille bien nous faire crédit jusque-là. Cette communication donne lieu à une importante discus- sion à laquelle prennent part MM. Molliard, Mangin et Friedel. M. Molliard expose la Note ci-après : Une explication des lignes verticales dessinées par diverses Algues aquatiques dans les fla- cons de culture; PAR M. MARIN MOLLIARD. Dans une communication faite l'an dernier à l'une des séances de notre Société ', notre confrère M. Daxeranp a attiré l'attention sur l'existence de lignes dessinées par le Chlorella vulgaris contre les parois de vases cylindriques de verre placés devant une fenétre; comparant la disposition de ces lignes avec l'image recue sur un écran placé derriere le flacon, l'auteur conclut que les stries formées par l'Algue apparaissent exactement aux endroits oü l'intensité lumineuse est optima pour le développe- ment de la plante; si ces lignes sont verticales et continues cela tient done, suivant M. Daxezanp, à ce que les images données par le cylindre de verre rempli d'eau sont elles-mémes consti- tuées par des plages verticales plus ou moins étroites et d'inten- sité lumineuse constante dans toute leur longueur. Admettons pour un instant l'explication proposée; elle ne permet pas de comprendre le fait que, si les lignes dessinées par l'Algue sont continues, elles s'arrêtent, à leur partie supè- rieure, à des niveaux variables, comme le montre nettement la ' 1. DANGEARD (Р.-А.), Note sur les propriétés photographiques du Chlorella vulgaris (Bull. Soc. bot. de Fr., LVI, 1909, p. 368) et Sur les propriétés photo- graphiques du Chlorella vulgaris (C. R. Acad. Sc., CXLIX, 1909, p. 797). 320 SÉANCE DU 10 JUIN 1910. photographie jointe comme document à la communication que j'ai rappelée (Pl. VI, fig. 1); les images formées sur le cylindre de verre ont, elles, la même hauteur, et il reste à se demander pourquoi le développement de l'Algue, si fidèle à l'intensité lumineuse dans le sens horizontal, cesse de l’être dans le sens vertical. ot Je conserve, d'autre part, depuis plus de dix ans dans mon Laboratoire un flacon contenant des Algues vivantes provenant d'une source sulfureuse, et depuis trois ou quatre ansil est apparu, sur la face opposée à lafenétre éclairant la salle, des lignes verti- cales dues à un développement très lent d'un Glæocapsa (Pl. XIV, (ig. 1); le fait que le liquide du flacon contenait, répartie dans toute sa masse, une quantité considérable d'Algues empêchait la formation de toute image nette et régulière derrière le flacon, et il m'a paru difficile, pour cette raison, d'admettre à l'égard des lignes tracées par le Glæocapsa l'explication donnée par M. Daxeranp pour le Chlorella vulgaris. D'autre part il est aisé de se rendre compte, grâce à la lenteur du développement du végétal considéré, que chacune des lignes dessinées par le Glæocapsa débute par un point, situé à une hauteur quelconque dans le liquide, à partir duquel l'Algue en se divisant se déve- loppe uniquement de haut en bas, verticalement, la pesanteur semblant seule intervenir dans le phénoméne; j'ai donc été naturellement amené à me demander si les choses ne se pas- saient pas d'une manière semblable dans le cas du Chlorella vulgaris. ; Pour résoudre la question j'ai fait l'expérience très simple suivante : ayant ensemencé un liquide minéral contenu dans un tube à essais avec du Chlorella vulgaris’, j'ai placé le tube de culture prés d'une fenétre, dans une situation fixe, son axe faisant environ 60* avec la verticale. Il est aisé de se rendre compte expérimentalement, ce qui est d'ailleurs conforme à la théorie, que les images qu'on peut recevoir sur un écran restent, quelle que soit la position du tube, constituées par des bandes plus ou moins lumineuses parallèles à l'axe de celui-ci; $! 1. Je dois à l'obligeance de M. le Professeur Copar la culture initiale qui m'a servi à cette expérience; qu'il recoive ici l'expression de mes remerciements. Bull co. hob Hr EE XVI. M. MOLLIARD. — ALGUES AQUATIQUES DANS LES FLACONS DE CULTURE. 394 l'explication donnée раг M. Dawcxanp est valable on doit donc observer dans ce cas, comme lorsque le tube est vertical, des lignes droites de Chlorella coincidant avec certaines génératrices du tube; or, ainsi que le montre la photographie 2 (Pl. XIV), le Chlorella a produit de fines lignes qui se sont étendues verti- calement, à partir de points situés assez uniformément sur la génératrice correspondant à un plan tangent vertical, jamais en tout cas à un niveau supérieur. Chacune de ces lignes traverse des zones d'intensité lumineuse variable, sans que cette variation influe en quoi que ce soit sur leur allure; c'est donc bien la pesanteur qui agit ici, une fois que la colonie à débuté en un point par l'adhérence fortuite de quelque cellule à la paroi du verre; cela explique d'ailleurs que dans l'expérience que je rapporte les lignes ne puissent exister au-dessus de la génératrice latérale du tube. Je ne prétends naturellement pas que l'intensité de la lumière n'a pas, pour le Chlorella vulgaris, comme pour toutes les plantes, une action sur la rapidité du développement: le fait que les Algues n'apparaissent tout d'abord que sur la face opposée à la lumiere le montre surabondamment. Ce que prouve du moins mon expérience c'est l'intervention de la pesanteur dans la for- mation des stries dessinées par certaines Algues dans les flacons oü elles se développent. Explication de la Planche XIV. 1. Stries verticales produites par un Gleocapsa à la face interne d'un flacon. ( 2. Tube à essais faisant un angle de 60° avec la verticale et үс des lignes dessinées par le Chlorella vulgaris; celles-ci se sont maintenues dans un plan vertical. M. Dangeard présente les observations suivantes : Il est assez naturel que la pesanteur puisse jouer un rôle dans la production de certaines lignes par les Aigues à l'inté- rieur des flacons de culture. Cependant, en ce qui concerne le dessin dont nous avons com- muniqué la photographie à la Société‘, nous n'avons pas cru 1. DANGEARD (P.-A.), Note sur les propriétés photographiques du Chlo- rella vulgaris (Bulletin. Soc. bot. de Fr., 4* série, t. IX, 1909). T. гүп. (SÉANCES) 21 322 SEANCE DU 10 JUIN 1910. pouvoir faire intervenir la pesanteur, à cause des raisons sui- vantes : Les lignes ont une longueur totale de 15 ст. ; elle ont l'épais- seur d'un trait de plume : il existe, à un endroit, un groupe de cinq lignes verticales complètement distinctes sur tout leur par- cours et la largeur totale du groupe n'est que de 0,003 mm. Si ces lignes ont pour origine chacune une colonie de Chlorella située au sommet, on s'explique difficilement la fixation des nouvelles cellules sur la paroi au fur et à mesure qu'elles sont mises en liberté et qu'elles tombent; les premieres cellules fixées doivent aussi arréter les autres dans leur chute ou du moins les faire dévier, ce qui ne se concilie guère avec l'indé- pendance constatée plus haut de lignes séparées les unes des autres par un demi-millimètre environ. Il faut ajouter que les cellules de Chlorella sont minuscules, que si elles abandonnent un instant la paroi, elles restent long- temps en suspension dans le liquide : lorsqu'elles sont ainsi libres dans le liquide on les voit monter à la surface, emportées par une bulle d'oxygéne, pour. redescendre ensuite plus ou moins lentement; les moindres trépidations, et il en existe toujours dans les laboratoires, suffisent à modifier la position de ces cellules au sein du liquide. Ce sont ces diverses objections, et il en existe d'autres, qui nous ont empéché d'attribuer à la pesanteur le dessin dont il s'agit; nous avons alors recherché quelle pouvait étre l'action d'autres facteurs tels que l'intensité lumineuse et la nature des radiations. L'influence de l'intensité lumineuse a été prouvée par de nombreuses expériences! : celle dans laquelle l'Algue dans sa croissance a reproduit tous les détails d'un écran en dentelle . placé sur le flacon de culture est des plus démonstratives. Le róle différent des radiations a été mis en évidence par ce fait que, dans les cultures soumises à laction du spectre, l'Algue ne s'est développée qu'en face les rayons orangés et rouges. Il faudra donc étudier, dans chaque cas particulier, l'action 1. DANGEARD (P.-A.), Sur les propriétés photographiques du Chlorella vul- garis (Comptes rendus Acad. Sc., novembre 1909). . M"* р. LEMOINE. — ESSAI DE CLASSIFICATION DES MÉLOBÉSIÉES. 323 relative de chacun de ces facteurs, intensité lumineuse, nature des radiations, pesanteur. Nous avons d'ailleurs un moyen facile pour déterminer approximativement cette action des deux facteurs, intensité lumineuse et pesanteur; il suffit de répéter notre expérience de l'écran de dentelle. Si derrière cet écran, les lignes verticales se montrent et l'emportent par leur netteté sur le dessin méme des mailles, on pourra invoquer l’action pesanteur; si les mailles apparaissent -seules, l'intensité lumineuse aura joué le rôle actif ainsi que la chose a eu lieu dans nos observations. M. Molliard déclare sen tenir à l’objet et au texte de sa communication. М” P, Lemoine fait la communication ci-dessous : Essai de classification des Mélobésiées basée sur la structure anatomique; PAR Mme PauL LEMOINE. Les Mélobésiées (Melobesia, Lithothamnium, Lithophyllum) forment un groupe bien caractérisé, s'opposant, dans la grande famille des Corallinacées ou Floridées calcaires, au groupe des Corallinées proprement dites. | Pour le groupe des Corallinées on а déjà songé à baser la classification sur les données fournies par la structure anato- mique, dont les caractères se sont montrés tres constants’. Le même travail restait à faire pour le groupe des Mélobésiées ; la structure m'y a donné des indications trés utiles et m'a permis de caractériser non seulement les genres, mais aussi les espèces. И me parait inutile d'insister sur les avantages pratiques d'une classification basée sur la structure anatomique; les Algues sont fréquemment recueillies à des époques où elles sont dépourvues d'organes reproducteurs; si au contraire ceux-ci existent, ils sont souvent incomplètement développés. On sait que, de plus, chez les Floridées, la reproduction s'effectue de deux manières, par 1. WEBER VAN Bosse (Mme А.), Corallinées in The Corallinaciæ of the Siboga Expedition. Siboga Expeditie LXI, 1904, Leyden. 324 SÉANCE DU 40 JUIN 1910. spores asexuées (tétraspores) et par spores résultant de la fécondation (carpospores); or on récoltera fréquemment des Algües pourvues d'une seule sorte d'organes. Enfin, certaines espéces paraissent étre trés rarement fructifiées. Pour toutes ces causes il est indispensable de pouvoir s'appuyer sur les caractères fournis seulement par la structure. La structure anatomique se conserve en effet trés bien sur les échantillons de collections. Comme les tissus sont incrustés de calcaire, il est inutile d'employer pour les Mélobésiées aucun mode spécial de conservation, et j'ai pu en particulier étudier la structure sur une Algue datant de soixante-treize ans (échan- {Шоп de Bory ре Sarvr-ViscENT, 1837). La structure doit être étudiée sur des Algues décalcifiées, sur lesquelles les coupes minces au rasoir sont possibles, aprés inclusion à la paraffine. On peut aussi étudier des coupes faites dans les tissus possédant encore leur calcaire. Les coupes décalcifiées ont l'avantage de montrer des cellules avec netteté, et les différents types de structure apparaissent d'une facon saisissante. Au contraire les coupes calcifiées sont à peine colorées par les réactifs, et les contours des cellules ne se discernent pas toujours facilement. Enfin on ne peut pas faire facilement soi-même les coupes calcifiées et il faut s'adresser à des ouvriers spécialistes. Si j'insiste sur cette question, c'est que les Mélobésiées ont surtout été étudiées jusqu'à présent sur des coupes faites dans des tissus calcifiés, ce qui explique peut-étre qu'on n'ait pas été frappé des caracteres si intéressants que montre l'étude de la structure sur des coupes décalcifiées el convenablement colorées. Je dirai tout d'abord quelques mots sur l'aspect extérieur des Mélobésiées; j'entrerai ensuite dans le détail de leur structure, puis dans l'étude des principaux types de structure qu'on peut distinguer. Aspect extérieur. — Les Mélobésiées se présentent sous des aspects trés variables, qui peuvent cependant se ramener à deux groupes : 1) Les formes en croûte. 2) Les formes en branches. M"* p, LEMOINE. — ESSAI DE CLASSIFICATION DES MÉLOBÉSIÉES. 325 Les croütes peuvent être plus ou moins adhérentes au sub- stratum, minces ou épaisses, à surface lisse ou mamelonnée. Les branches ont un diamétre trés variable et elles forment des massifs plus ou moins ramifiés. Cet aspect extérieur a joué jusqu'à présent un grand róle dans la classification spécifique; il est en effet assez constant chez certaines espéces; mais il est extrémement variable chez d'autres. D'une maniere générale il faut avoir vu un assez grand nombre d'échantillons pour reconnaitre une espèce et on ne peut pas étre certain de connaitre toutes leurs variations. Aussi est- très utile de posséder un critérium de détermination; chez plu - sieurs espèces, en particulier chez le Lithothamnium calcareum", j'ai pu, en étudiant des échantillons de localités diverses et de formes différentes, montrer que la structure est un caractère spécifique de grande constance. Généralités sur la structure des Mélobésiées. — Avant de caractériser les genres, il est nécessaire de donner un aperçu de la structure schématique commune à toutes les espèces de Mélobésiées. Еторе p'uxE скооте. — Je choisirai comme exemple de croûte le Lithothamnium crispatum Hauck, espèce commune dans la Méditerranée. Les caractéres des espéces en croüte ne sont visibles que sur une section perpendiculaire à la surface de la croüte. Au con- traire, une coupe parallèle à la surface montre les cellules coupées transversalement, et n'offre, par suite, pas beaucoup d'intérêt. Une coupe verticale, menée perpendiculairement à la surface, montre que la croûte est constituée de deux parties : 1) A la partie inférieure, reposant sur le substratum, se trouvent des files horizontales, rampantes, composées de nom- breuses cellules de forme rectangulaire; ces files sont lâches et entremêlées et se recouvrent les unes les autres. Ce tissu est l'Aypothalle. Les files se ramifient fréquemment; leurs ramifications se 1. LEMOINE (Mme P.), Répartition et mode de vie du Maérl (Lithothamnium Calcareum) aux environs de Concarneau (Finistère). Annales de l'Institut Océanographique, I, fascicule 3, mars 1910. 326 SÉANCE DU 10 JUIN 1940. redressent et constituent des files verticales qui sont par consé- quent dans une direction perpendiculaire à la direction des files de l'hypothalle. Cette partie supérieure du tissu s'appelle le périthalle (р); peu développé dans les*croûtes trés minces, il acquiert un grand développement dans les croûtes épaisses, Fig. 1. — Coupe verticale de Lithothamnium crispatum montrant l'hypothalle A et le début du périthalle p, traversé par une zone colorée zc. tandis que l'hypothalle est relativement beaucoup moins déve- loppé. Le périthalle est limité à sa partie supérieure par une écorce et un épiderme. Chez toutes les espéces du genre Lithothamnium le périthalle est traversé par des zones (zc.) de coloration différente , alternativement plus foncées et plus claires; ces zones sont м®° p. LEMOINE. — ESSAI DE CLASSIFICATION DES MÉLOBÉSIÉES. 327 quelquefois remplacées ou accompagnées par des lignes colo- rées (/) qui traversent le tissu. Les files du périthalle sont làches dans les coupes décaleifiées et formées de cellules ofoides. 2) Еторе D'une вклхснк. — Je prendrai comme exemple une tige de Lithothamnium norvegicum Areschoug. Les branches Fig. 2. — Coupe transversale d'une branche de Lithothamnium norvegicum mon- trant la région centrale c, et la région périphérique traversée par des zones plus ou moins colorées limitées par des lignes colorées. des Lithothamnium peuvent étre étudiées aussi bien en coupe longitudinale axiale qu'en coupe transversale, perpendiculaire à l'axe. Dans une coupe longitudinale, on voit les files cellulaires, qui composent le tissu, s'élever verticalement dans Гахе de la branche et s'épanouir en éventail vers la périphérie. Par suite, sur une coupe transversale, on verra deux régions : au centre une région (c) dans laquelle les files axiales sont coupées perpendiculairement; il s'ensuit que l'on voit les cel- lules avec un contour plus ou moins polygonal; une région périphérique correspondant à l'épanouissement des files cons- _taté dans la coupe longitudinale. C'est dans cette région péri- phérique qu'on peut étudier les caracteres du tissu. Dans les deux coupes le tissu se montre constitué par des files cellulaires distinctes; les cellules sont rectangulaires chez le L. norvegicum. A un faible grossissement, le tissu se mon superposées montrant des colorations variables; zones colorées que nous avons déjà vues dans les croütes. tre divisé en couches ce sont les 328 SÉANCE DU 10 JUIN 1940. PRINCIPAUX TYPES DE STUCTURE DES MÉLOBÉSIÉES Je passerai en revue les principaux types de structure qui correspondent aux coupures génériques. La description anato- mique des espéces sera donnée ailleurs, je me bornerai simple- ment ici à donner la liste des espèces que je range dans chacun des genres. ; Tout d'abord on peut distinguer deux groupes dans les Mélo- bésiées : 1) Le groupe des Lithothamniées caractérisé par la présence d'un hypothalle. Ce groupe comprend les genres Lithothamnium, Lithophyllum, Archæolithothamnium, Tenarea, Porolithon. L'hypothalle est d'ailleurs plus ou moins développé; il arrive chez certaines espèces qu'il soit réduit par exemple à quelques files de cellules; il peut enfin n'étre représenté que par une seule assise de cellules obliques. Mais, méme lorsqu'il est trés réduit, on en retrouve encore la trace. 2) Un groupe comprenant les Melobesia et les Mastophora, dans lequel l'hypothalle n'est plus reconnaissable. Il est proba- blement représenté par l'assise basilaire de cellules, que rien ne différencie des autres cellules du tissu. La réduction de l'hypothalle, qui est la régle de ce deuxiéme groupe et qui se présente chez certaines espéces du premier groupe, me parait résulter d'un phénoméne de régression. On pouvait d'ailleurs s'attendre à une structure plus simplifiée chez les Melobesia que chez les Lithothamniées, car ils vivent sur d'autres Algues et sont relativement protégés contre les agents extérieurs; ils sont d'ailleurs faiblement incrustés. 1" groupe : Lithothamniées. — Des deux tissus, hypothalle et périthalle, c'est l'hypothalle qui m'a paru fournir les carac- tères les plus intéressants et les plus caractéristiques, c'est. l'hypothalle qui permet de distinguer facilement les deux grands genres Lithothamnium et Lithophyllum. 1" type de structure : Lithothamnium. — J'ai déjà étudié plus haut deux exemples de Lithothamnium. Je me bornerai à en résumer ici'les caractéres. L'hypothalle (fig. 1) est formé dans les croütes de files horizontales lâches ou serrées; les cellules des files hypothal- MIr р. LEMOINE. — ESSAI DE CLASSIFICATION DES MÉLOBÉSIÉES. 329 liennes sont presque toujours rectangulaires, plus rarement rectangulaires-ovoides. Le périthalle est formé de files làches dont les cellules sont généralement ovoides. Dans les tiges les files’ cellulaires sont lâches ou tout au moins distinctes, les cellules sont souvent au méme niveau, mais elles ne s'organisent jamais en rangées régulièrement superposées comme chez les Lithophyllum. Enfin le périthalle de la croûte ainsi que le tissu des branches est traversé par des zones de coloration variable (fig. 4 et 2), alternativement foncées et claires. Elles ont été considérées A Є fo 0 4 A Fig. 3. — Coupe verticale d'une croüte de Lithophyllum lichenoides constituée en grande partie par l'hypothalle A, dont les rangées sont régulierement con- centriques. comme des couches d'accroissement du tissu; je ne les ai pas retrouvées chez les Lithophyllum. 2 type de structure : Lithophyllum. — Dans ce genre, comme dans le genre précédent, il convient d'étudier les formes en croüte et les formes en branches. 1° Espèce ex спосте : Lithophyllum lichenoides. — Chez les Lithophyllum en croüte, la structure est plus compliquée que chez les Lithothamnium ; mais elle peut cependant y étre rattachée. Le tissu basilaire ou hypothalle est généralement bien déve- loppé. Les cellules des files qui constituent cet hypothalle sont disposées au méme niveau et s'organisent en rangées concen- triques (fig. 3, 4); les cloisons des cellules se touchent et forment ainsi des raies colorées limitant des rangées cellulaires. La disposition est par suite très caractéristique. Il suffit de 330 SÉANCE DU 40 JUIN 1910. comparer les deux figures 1 et 3 pour se rendre compte de la différence dont il est question. Les cellules sont toujours rectangulaires. Les files de l'hypo- thalle se ramifient; elles donnent naissance, comme dans le cas des Lithothamnium, à des files verticales qui constituent le périthalle; le passage des files de l'hypothalle à celles du péri- thalle se fait d'une facon trés rapide, presque à angle droit. La limite des deux tissus est ainsi beaucoup plus nette, tandis qu'elle n'est que fictive chez les Lithothamnium. Le périthalle est formé de files làches de cellules rectangu- laires peu colorées; il est d'ailleurs trés peu développé chez cette espèce choisie comme exemple. 2) Espèces EN вкАМСНЕЅ : Lithophyllum byssoides. — Dans les espèces qui forment des branches, le tissu est le plus souvent constitué par l'hypothalle qui montre les mêmes caractères que dans la croüte. C'est ainsi que, chez le L. byssoides, le tissu des branches est constitué, en coupe transversale ou en coupe longitudinale, par des rangées concentriqnes de cellules rectan- gulaires, à parois claires, dont les cloisons se juxtaposent pour limiter les rangées concentriques; de la sorte, les cellules sont à la fois disposées en files rayonnantes et en rangées concen- triques. | Vers la partie périphérique du tissu il existe, chez certaines espéces, un périthalle, différant du tissu médullaire, et généra- lement peu développé. Les caractères du genre peuvent être résumés ainsi : L'hypothalle de la croüte est formé de rangées concentriques de cellules, séparées par des cloisons continues et colorées par les réactifs. Le périthalle est formé, soit de files distinctes, soit de files juxtaposées; dans ce deuxième cas, les cellules s'orga- nisent en rangées superposées. Les branches sont constituées par un tissu composé, au moins en grande partie, par des ran- gées concentriques de cellules, ayant les mêmes caractères que l'hypothalle de la croûte. Enfin, d'une manière générale, les cellules des Lithophyllum sont rectangulaires, leurs parois sont claires et montrent des pores qui font communiquer les files entre elles. Il n'existe jamais dans le tissu des zones diversement colorées comme c'est F. GAGNEPAIN. —— ESSAI DE CLASSIFICATION DES LEEA ASIATIQUES. 331 la règle chez les Lithothamnium. On remarque seulement chez certaines espèces des lignes colorées, coïncidant avec les cloisons colorées qui séparent les rangées de cellules, et renforçant leur couleur. (A suivre.) M. Gagnepain résume la Note ci-dessous : Essai d’une classification des Leea asiatiques; PAR M. F. GAGNEPAIN. Pour la classification de ce genre difficile, on avait employé jusqu'ici les caractères de feuilles et de coloration des fleurs et des fruits. Successivement Lawsox, dans le Flora of Bristish India, I. p. 664, Kunz, dans le Flora Bristish Burma, À, р. 278, Кіхс, dans les Materials for the Flora of Malayan Peninsula, I, p. 695, Стлкке méme, dans son Revision of Indian species of Leea (Journ. of Bot., 1881, p. 100), avaient employé ces seuls caractères pour les premières coupes. Toutefois Kunz avait employé en second lieu les caracteres tirés de la fleur (coronule) et de la graine. On ne peut nier que la pubescence des feuilles, présente ou absente, que leur composition en folioles plus ou moins nom- breuses, n'aient quelque valeur; mais le fait qu'une espèce porte des feuilles tripennées à la base et bipennées, ou méme simple- ment pennées au sommet jette quelque défaveur sur ce caractère. On a vu aussi des feuilles unifoliolées devenir fortement lobées, puis trifoliolées suivant la hauteur oü elles s'insérent sur la tige. De méme, une espèce ordinairement velue sur les ner- vures peut perdre par l’âge ou le frottement ce caractère peu durable. Pratiquement, comment classer, dans les divisions pri- mordiales des auteurs, l'échantillon d'herbier dont on n'a qu'une feuille supérieure pennée alors que les inférieures peuvent étre tripennées, dont les poils rares ont disparu complètement, dont les fleurs blanchâtres ont pris par la dessiccation une couleur indéfinissable qui ne peut rien faire préjuger de ce qu'elle était sur le vif? Si ces caracteres ont une certaine valeur, il sera tou- tefois plus prudent de les reporter en dernier lieu dans une clas- sification logique et pratique à la fois. 939 SÉANCE DU 10 JUIN 1910. Dès lors, ils pourront servir à distinguer des espèces voisines, et on évitera ainsi au lecteur les désespérantes incertitudes du début, si on a employé d'abord les caractères floraux plus faciles à définir et plus invariables, bien que difficiles à apercevoir sans une dissection soigneuse. Pour bien comprendre l'esprit de la classification ici proposée il est utile de connaître l'ensemble de l'organographie florale du genre Leea. Calice. — Le calice est toujours courtement tubuleux à la base; il est à 5 dents seulement dans sa moitié supérieure, et il est presque impossible d'en connaitre la préfloraison. Corolle. — La corolle està 5 pétales valvaires, soudés toujours dans leur moitié inférieure, toujours à bec infléchi en dedans au sommet. Androcée. — Au niveau de la ligne de soudure des pétales, une expansion pétaloide de la corolle se forme et prend deux directions, l'une ascendante pour former une coronule presque aussi longue que les pétales, l'autre descendante se dirigeant vers le fond de la corolle et formant une sorte de talon. Cette coronule est donc insérée en dedans de la corolle sur une ligne ininterrompue; le talon lui-méme est continu et roulé en entonnoir autour du style. La partie supérieure de la coronule forme dans la fleur une sorte de tourelle crénelée, à l'extérieur de laquelle on apercoit les 5 lobes larges de la coronule alternant avec les 5 filets plus étroits des anthéres; à l'intérieur se trouvent les 5 anthéres plongeant dans le vide, le sommet en bas, introrses par l'inflexion du filet. Ce filet monte en dehors entre deux lobes de la coronule en pressant sur le tissu mince qui les unit, puis trouve le sinus qui les sépare et, à la faveur du vide, se coude, et s'insère sur le dos de l’anthère. Les lobes de la coronule, étant réunis sur une longueur plus ou moins grande, sont donc séparés par des sinus plus ou moins pro- fonds qui jouent un certain róle dans le mouvement du filet. Ils forment donc bien un tube entier, plus ou moins nette- ment crénelé suivant la profondeur des sinus et il faut entendre ici par lobe la partie de la coronule qui est visible extérieure- ment entre deux filets staminaux consécutifs. Le connectif de l'anthére, tourné vers l'extérieur de la fleur, est de consistance F. GAGNEPAIN. — ESSAI DE CLASSIFICATION DES LEEA ASIATIQUES. 333 dure; il peut s'allonger, en pointe débordant Гапіћёге à l'une ou l'autre extrémité, ou ne la débordant pas du tout. C'est sur ce connectif qu'est attaché le filet à une distance plus ou moins grande des extrémités, généralement vers le milieu. Que l'an- there porte des loges acuminées en pointe, ce n'est assurément pas douteux dans certains échantillons oü les fleurs ont été sur- prises avant l'ouverture des loges, mais la déhiscence déforme l’anthère et ce caractère devient souvent impraticable. Ovaire. — L'ovaire est inséré au fond du calice; il est globu- leux-comprimé, généralement à 6 ovules et le style court cylindrique est terminé par un stigmate qui ne s'en distingue point sur le sec. Tout le pistil est glabre. Fruit. — Le fruit est une baie globuleuse, déprimée, à 4-6 côtes et autant de graines ; celles-ci sont ovales, à section transversale triangulaire par compression latérale. Deux enve- loppes entourent l'albumen, l'une extérieure crustacée, l'inté- rieure, membraneuse, s'enfonce dans lalbumen en replis profonds qui le divisent en plusieurs lobes. La radicule de l'em- bryon linéaire est infère. Si l'on fait une coupe transversale de la graine, on trouve souvent s'avancant vers le centre 5 replis du tégument interne : l'un, dorsal, se divise bientót en deux; deux latéraux, un de chaque côté, sont simples ou doubles; deux cen- traux ou postérieurs sont parallèles. П у a sans doute là des caractères spécifiques ; mais je n'ai pas eu toujours de graines dans les espèces étudiées et il ma été impossible de faire servir les semences à une classification générale. Je me borne donc à appeler, sur ce point, l'attention des botanistes de l'avenir. La partie la plus complexe de la fleur est l'androcée formé par l'ensemble des étamines et de la coronule. Bien que toutes les espéces aient sur ce point une méme structure générale, il existe suivant les espèces des différences que l'on remarque par une observation attentive. Elles portent sur les lobes entiers, fine- ment denticulés, simplement émarginés ou bidentés; sur la pro- fondeur relative des sinus qui les séparent, sur le talon de cette coronule prolongé plus ou moins loin au-dessous de l'insertion, sur le filet des étamines qui est géniculé ou non, Sur le connectif fixé plus ou moins loin du milieu sur le filet, sur la présence ou 334 SÉANCE DU 10 JUIN 1910. l'absence d'une expansion du connectif qui dépasse ou non l'anthére. Enfin, en ajoutant à ces caractères floraux ceux tirés des feuilles simples ou composées, entièrement glabres ou plus ou moins velues, sur la coloration des fleurs, sur la durée des brac- tées, j'ai pu distinguer les espèces qui. se rencontrant en Asie et dans les iles de la Sonde, figurent en bon état dans l'herbier du Muséum. J'espère que l'on aura, par la lecture de la clef dichotomique suivante, la conviction qu'une observation attentive de la fleur peut faire découvrir au botaniste persévérant des caractères dis- tinctifs jusque-là méconnus. A. Anthères terminées par une lame ou un mucron courts. a. Anthères insérées au-dessus du milieu sur un filet non géniculé ni en crochet. long a усу ИНУ L. philippinensis Merr. 2. Talon de la coronule atteignant presque la base de la corolle; lobes nettement émarginés, séparés par dessinus mar- qués. 7 Anthére non mucronée au-dessus de l'insertion du filet; tiges et ra- meaux aiguillonnés; feuilles gla- bres; pédoncules non ailés..... .. L.aculeata BI. Tr Anthére mucronée au-dessus de l'inser- (serrulata Miq.) tion du filet; tiges et rameaux non aiguillonnés; feuilles velues ; pé- e, e Ma . eee a І. crispa Et. filet géniculé, en crochet; talon de la coronule dépassant à peine les anthères. a. Feuilles pennées; tiges et rameaux aiguil- lonnés. FE EE L. angulata Korth. 5. Feuilles simples; tiges non aiguillonnées. L. simplicifolia Zoll. un mucron. Anthères insérées vers leur milieu sur un filet géniculé, en crochet. a. Coronule très courte, à lobes se séparant quand la fleur est adulte et alors filets 1. Le L. aspera Edgew. paraît identique au L. crispa. F. GAGNEPAIN. —— ESSAI DE CLASSIFICATION DES LEEA ASIATIQUES. 335 adhérents à la corolle; folioles 3, avec deux inférieures très petites.......... b. Coronule à lobes ne se séparant pas dans la fleur adulte; filets toujours adhérents à la base de la coronule. а. Lobes de la coronule dentés ou émargi- nés ou denticulés. T Lobes émarginés ou bidentés. >< Coronule à lobes aussi longs que les sinus, ceux-ci trés profonds des- cendant jusqu'à l'insertion des étamines sur la coronule; fleurs blanchâtres; feuilles glauques. . xXx Coronule à lobes plus longs que les sinus, ceux-ci ne descendant pas jusqu'à l'insertion des étamines. || Coronule à lobes 2 fois plus longs que les sinus (sinus 2 fois plus courts que la coronule); fleurs rouges. O Calice glabre ; feuilles velues sur les nervures par des poils rares eb aides ser, OO Calice velu, feuilles trés velues surles deux faces......... || | Coronule à lobes 3-4 fois plus longs que les sinus peu pro- fonds (sinus beaucoup plus courts que la coronule). С) Feuilles velues au moins en des- sous sur les nervures. A Calice à dents mucronulées; feuilles à 1-3 folioles, lo- bées ou non, velues-rudes en dessous, sur les ner- vures; tiges et pétioles VEA. igi eee esse AA Calice à dents obtuses, non mucronulées; feuilles bi- pennées ou pennées. < Poils des feuilles non entre- mélés de glandes pel- tées-discoides. > Plante toute couverte de longs poils blanchä- tres distants; feuilles bipennées,.........: — Plante hispide seulement L. trifoliata Laws. L. parallela Wall. L. rubra Bl. L. Cumingii Clarke. L. tetrasperma Gagn.! L. hispida Gagn. . 1. Les 3 espèces signées Gagn. sont nouvelles et seront publiées d'abord, їп Н. LECOMTE, Not. System. 1910, puis dans la Flore générale de l'Indo-Chine. 336 SEANCE DU 10 JUIN 1940. sur les nervures; feuilles pennées à 3 folioles à la base, 5 au sommet de latige.... L. Thorelii Gagn. << Poils des glandes entremélés de glandes peltées-dis- coïdes ; feuilles bi-tri- pPenneeS еа L. æquata L. OO Feuilles tout à fait glabres, même jeunes et en dessous sur les nervures; feuilles pennées РОВС а A Fleurs blanchâtres ou blan- ches; feuilles noircissant en dessus en séchant.... L.sambucina L. AA Fleurs rougeâtres ou roses; feuilles ne noircissant pas en dessus en séchant.... L. acuminata Wall! 1i Lobes de la coronule à 3-4 dents trés courtes ; bractées persistantes ; feuilles velues en dessous; fleurs LEE L. bracteata Clarke. p. Lobes de la coronulè simplement tron- qués, ni émarginés ni denticulés. + Lobes membraneux au sommet, avec un bec interne infléchi en dedans et continué par une nervure sail- lante; feuilles unifoliolées trés grandes, pubescentes en dessous; , Stipules caduques; fl. blanches... L. macrophylla Hornem. Ti Ecailles convexes en dedans; feuilles pennées à folioles glabres. 7X Anthères émarginées en haut; fleurs blanches; feuilles et inflores- сепсе trés grandes... ү: L. gigantea Griff. хх Anthéresnon émarginées, maisaigués en haut; fleurs rouges; folioles étroites, petites, ainsi que l'inflo- rescence; stipules persistantes.. L. linearifolia Clarke. M. Capitaine, en son nom et au nom de M. de Boissieu, fait la communication suivante : 1. Les L. aurantiaca Zoll. et manillensis Walp. ne sont peut-être que des formes de cette espèce. Н. DE BOISSIEU ET 1. CAPITAINE. — VIOLA DE BUITENZORG. 337 Le genre Viola dans l’herbier de Buitenzorg; PAR MM. H. DE BOISSIEU ET Louis CAPITAINE. Le genre Viola est représenté, dans l'herbier de Buitenzorg, par un petit nombre d'espèces, toutes trés intéressantes. Le savant directeur du Jardin Botanique de cette ville, M. le Pro- fesseur Treus, a bien voulu envoyer à l'un de nous, il y a longtemps déjà, le paquet contenant les Violacées, pour des recherches d'un autre ordre. En raison de l'intérét que présen- taient les échantillons, nous avons jugé utile de les examiner en détail et nous résumons ici les résultats de nos travaux. Dans ce paquet de Viola, il y avait quelques espèces nommées, la plupart n'avaient pas encore de noms. A part deux ou trois spécimens provenant de l'Amérique, de l'Inde, ou de l'Australie, probablement par voie d'échange, presque toutes les espéces provenaient de Java, de Sumatra et des iles voisines. La flore de l'Insulinde étant assez peu connue, malgré les quelques ouvrages qui existent sur elle, l'étude de tels échan- tillons présentait un intérêt particulièrement grand. L'étude détaillée des fleurs et des stigmates, en particulier, nous a con- duits à réduire le nombre des espèces. Nous avons groupé plu- sieurs de celles qu'on nous avait envoyées séparées et, en résumé, nous pouvons dire que la grosse majorité des échantil- lons se range dans le groupe trés vaste et polymorphe du Viola Serpens Wall +. Nous avons trouvé une espèce nouvelle, Viola curvistylis H. de Boiss. et L. C., dont on trouvera ci-dessous la diagnose, et une variété nouvelle : V. sumatrana Miq. var. nov. cærulescens H. de Boiss. et L. C. Nous donnons ci-dessous, la liste critique des échantillons étudiés : Viola Burgersdijckii Oud. (in Miquel, Ann. Mus. Bot. Lugd. Bat., Ш. 77. V. sarmentosa Burgersdijk non Doug.). Cette espèce nous paraît appartenir au grand groupe des SerreNTES. Elle se distingue de toutes les formes du si polymorphe V. serpens Wall. par 1. Cf. Boissieu (Н. ре), Bull. Soc. bot. de France, séance du 13 mai 1910. T ПУП. (SÉANCES) 22 338 .. SÉANCE DU 10 JUIN 1940. ses stolons vite indurés-lignifiés, et par les stipules larges, imbriquées au-dessus des rosettes, comme dans le Viola vaginata Max. N° 40 (sub nom. V. pilosa Bl.). Archip. Ind. : Java, Mons Guedeh, n° 520, Leg. H. Hallier, 1895 *. N° 43 (sub nom. V. sarmentosa Burg.). Archip. Ind. : Java, Tosari- Maengal, Leg. Kobus. N° 44 (sub nom. V. serpens Bl.). Archip. Ind. : Java, Besoeki, Leg. Koorders, n° 28 651 b. N° 47 (sub nom. V. serpens Wall.). Archip. Ind. : Java, Pasoeroean, Leg. Koorders, n° 38 263 b. N° 49 (sub nom. V. serpens Wall.). Archip. Ind. : Java, Preanger, Leg. Koorders, n° 34 154 b. N° 63 (sine nom.). Archip. Ind. : Java, Bantam, Leg. Forbes. Viola Burgersdijckii Oud., forma nova nodosa H. de Boiss. et L. C. Cette forme se distingue par les nodosités des pédicelles floraux sur lesquelles prennent naissance les bractéoles à des niveaux sensiblement différents. La figure 4, Pl. XI, met en évidence cette particularité, qui nous a semblé digne de remarque. N* 32 (sine nom.) Archip. Ind. : Java, Tosari, inter Wonokitri et Tenand- jaàn, Leg. Kobus. i Viola canescens Wall. (in Hook. f.et Thomson, Flora of Brit. Ind., І, 184). Cette espèce est une des formes très répandues du V. serpens Wall. (s. 1.). Elle est assez polymorphe et l’on rencontre aussi bien des échan- tillons stolonifères que des individus sans stolons. . N° 46 (sub nom. V. pilosa ВІ. et V. serpens Wall. « fide Ind. Kew. », 1896.). Archip. Ind. : Java, Leg. ? | N° 54 (sine nom.). Archip. Ind. : Java, Garoet Mons, Papandajang, n? 12; Leg. Burck. N° 55 (sine nom.). Archip. Ind. : Java, Garoet Mons, Papandajang, n? 7; Leg. Burck. N^ 56 (sine nom.). Archip. Ind. : Java, Garoet M., Tjikorai, n* 357; Leg. Burck. N° 64 (sine nom., sur l'étiquette on lit la désignation suivante : « Inl. naam : ? Pl : v. : Inz : Boven't Huisten Rosch. klem der Bloemen : licht paarsch 25/8/96. Sapiin. »). Archip. Ind. : Java ?, Mons Gedeh. N° 65 (sine nom., sur l'étiquette on lit la désignation suivante : « Inl. 1. Les étiquettes n'étant pas toujours trés faciles à lire il se peut que nous ayons commis quelques fautes de lecture dans l'orthographe des noms géographiques hollandais. Н. DE BOISSIEU ET І. CAPITAINE. — VIOLA DE BUITENZORG: 339 naam : ? PI. v. Inz. Even onder den krater Gedeh. Klem der Bloemen : licht paarsch. 28/8/96. Sapiin »). Archip. Ind. : Java, Mons Gedeh. N° 69 (sine nom., sur l'étiquette on lit : « Violacea, teste mantri Ar- sin »). Archip. Ind. : Java, Mons Slamat, 1892; Leg. De Monchi. Viola confusa Benth. (in Hook. Kew Journ., Ш, 1851, 260; V. serpens Wall.). Plante paraissant peu répandue dans l'Insulinde. N° 45 (sub nom. V. serpens Wall., avec la mention : « det. Boerlage, 1899. »). Archip. Ind. : Java, Tjibodas. | N? 48 (sub nom. V. serpens Wall.). Archip. Ind. : Java, Leg. Koorders. Viola curvistylis Н. de Boiss. et L. C., sp. n. (Voir les figures dans les planches hors texte, et l'explication de ces figures à la fin de cette Note.) Section. Nomimium, Grex Patellariz (s. 1.). Acaulis, villosa, pilis brevibus. Rhizoma validum, manifeste articula- tum. Folia longe petiolata, petiolo patentim villoso; limbus basi parum profunde cordatus, sinu aperto, auriculis viv convergentibus, ovato-lan- ceolatus, circumcirca dentato-serratus, apice acutus, pilis numerosis adpressis vestitus. Stipulæ lineares, ciliato-fimbriatæ, uninerviæ. Pedunculi foliis breviores, glabelli, tenues, bracteolis 2 suboppositis, fimbriatis. Flores semi-cleistogami tantum a nobis visi, pallido-flavi; sepala basi parum producta, appendice obscure bilobulata, acuta, uninervia, albo-papyraceo marginata; petalum tantum unicum evolutum spathulatum; stamina 2 tantum evoluta, appendice connectivi lanceolata, margine glanduloso. Stamina et petala deficientia squamis minutis suppleta. Ovarium ovoideo- globulosum, stylo abrupte mucronatum; stylus brevis curvatus, stigma patellare, vix marginatum. Plante rappelant, par son indument, le Viola diffusa Ging. et les formes les plus velues du V. Fargesii H. de Boiss. Stigmate se rappro- chant de celui de cette dernière espèce, ainsi que de celui du V. albida Palib. et des espèces voisines. Feuilles assez analogues, pour la forme, à celles du V. albida, mais moins allongées. Sumatra (Exped. Gajoe en alas Landen van Daalen, 1904). N° de Réc. 305, N° dé l'Hb. de Buitenzorg, 75, Remittendum N° 53. Viola distans Wall. (Catalog., n° 4022.) Plante bien caractérisée par ses sinus foliaires et son stigmate. N° 57 (sine nom.). Échantillon provenant du Jardin Botanique de Cal- cutta, ou tout au moins communiqué par le conservateur de l'Herbier de cet établissement scientifique. L'étiquette porte la mention suivante : « Native Collectors of Bot. Garden, Calcutta, Khasia Hills. » № 59 (sine nom.). Échantillon provenantde l'Herbier de Calcutta, accom- 340 SÉANCE DU 10 JUIN 1910. pagné d'une étiquette portant la mention : « Herb. Sikkimense T. Ander- son, M. D. N° 23. Loc. : Darjeeling, Sikkim. Apr. 1862. » N° 60 (sine nom.). Spécimen donné probablement par l'Herbier de Cal- cutta, comme les deux premiers, mais sans autre indication que la sui- vante : « Sikkim, J. Thomson ». Viola grypoceras A. Gray (Fl. Jap., 308). Plante se rattachant au grand groupe des SYLVESTRES, à fleur entiére- ment glabre, n'habitant pas l'Insulinde. Elle est très abondamment repré- sentée en Chine et au Japon, ainsi qu'en témoigne entre autres, l'ouvrage cité de Asa GRAY. N° 62 (sine nom.). L'étiquette porte la mention : « Archip. Ind. ? » Cet échantillon a été examiné par le Dotaniste Hasskanr, qui ne l'a rap- porté qu'au genre Viola, sans lui donner de nom spécifique. Viola Hamiltoniana Don. ( Prodr. Fl. Nep., 206; V. serpens Wall.). Plante se rattachant au grand groupe des SERPENTES. N^ 66 (sine nomine). L'échantillon porte la mention suivante : e Geophila Antanan Luwung Java, Mt. Kendang, I. Juin 71; Scheffer. N° 18 904. » Viola hederacea Labill. (Уор. Holl. PL, 1, 66; t. 91). N° 39 (sub nomine suo). L'échantillon provient du « Phytologic Mu- seum of Melbourne »; l'étiquette indique : Java, Victoria B; Walter. Baron Ferd. von Mueller, Ph. et M. D. Viola Patrinii D C. (Prodr., I, 293.) a. typica Max. (Mélanges biolo- giques, 9, 121). Plante bien caractérisée par ses feuilles allongées à pétiole ailé sous le limbe. N° 51 (sine nom.). L'échantillon vient de Timor, il est accompagné d'une étiquette portant l'indication suivante : « Archip. Ind. Timor, n? 3 491, Leg. Forbes. » N^ 61 (sine nom.). L'échantillon provient de l'Herbier de Calcutta et porte l'indication : « Assam, Coll. Masters. » Viola pubescens Ait. (Hort. Kew., ed. I; 3, 290). N° 41 (sub nomine suo). L'échantillon porte la mention : « May 1815, ex coll. H. H. Barbock, Chicago. U. S. A. » Viola sagittata Ait. (Hort. Kew. Éd. 1; 3, 981). Plante caractérisée par la seule forme de ses feuilles. N° 42 (sub nomine suo). L'échantillon provient comme le précédent Н. DE BOISSIEU ET L. CAPITAINE. — VIOLA DE BUITENZORG. 341 de Chicago, et est accompagné d'une étiquette ainsi libellée : « Viola sa- gittata Ait. V/21/1814, ex coll. H. H. Barbock, Chicago, U. S. A. » Viola Selkirkii Goldie (Edinb. Philos. Journ., 1822, 319. Cf. Maxim. Mél. biol., 9, 130). Plante assez reconnaissable à la forme des sinus foliaires. N° 68 (sine nom.). Cette plante n'est probablement pas spontanée dans l'Insulinde, étant donné ce que l'on sait de sa dispersion et l'indication que porte l'étiquette : « XVI, Viozaceæ. Viola.... Im Rasen des Planten- tuin (?) zu Buitenzorg. Archip. Ind., 30/У1/1893. Leg. Hallier f. » Viola sumatrana Miq. (Fl. Ind. Bat. Suppl., I, 389). Var. nov. cærulescens H. de Boiss. et L. C. А typo differt corolla cæruleo colorata nec flavida. N* 50 (sub V. sumatrana Miq.). L'étiquette porte les indications sui- vantes : « Exped. Gajoe en alas Landen van Daalen, 1904. VIOLACE®, Viola sumatrana Miq.? (Comp. etiam V. repens Wall.) Flores cærulei. N° 304. » Puis d'autre part on lit : « Archip. Ind. Sumatra, 1904. » (Quelques mots nous ont échappé, notamment le nom illisible du col- lecteur.) Nous en avons fini avec l'énumération des espèces figurant dans l'Herbier de Buitenzorg. Comme on le voit, nous avons démembré le Viola serpens Wall. en ses nombreux constituants que nous avons examinés tous à part; on trouvera dans la Note présentée par l'un de nous, dans une précédente séance de la Société, toute la synonymie relative à ce groupe. Nous avons done jugé inutile d'y revenir ici et nous nous contenterons, en terminant, de résumer la liste des espéces que nous avons relevées dans le paquet qu'on nous a soumis. LISTE RÉSUMÉE DES ESPÈCES ÉTUDIÉES AU COURS DE CE TRAVAIL. 1. Viola Burgersdijckii Oud. (6 numéros). | 2. Viola Burgersdijckii Oud. forma nova nodosa Н. de Boiss. et L. С. (1 numéro). 3. Viola canescens Wall. (7 numéros). ^. Viola confusa Benth. (2 numéros). Viola eurvistylis H. de Boiss. et L. C. sp. n. (1 numéro). . Viola distans Wall. (3 numéros). Viola grypoceras A. Gray (1 numéro). (UM 342 SÉANCE DU 10 JUIN 1910. 8. Viola Hamiltoniana Don (1 numéro). 9. Viola hederacea Labill. (1 numéro). 10. Viola Patrinii DC. a. £y pica Мах. (2 numéros). 11. Viola pubescens Ait. (1 numéro). 12. Viola sagittata Ait. (1 numéro). 13. Viola Selkirkii Goldie (1 numéro). 14. Viola sumatrana Miq. var. nov. cærulescens H. de Boiss. et L. C. (1 numéro). Cela fait en tout 29 sujets dont l'examen délicat nous a fait garder le paquet qu'on nous avait confié plus longtemps que nous n'aurions voulu; nous aurons pour excuse, pensons-nous, d'avoir trouvé une espéce, une variété, et une forme nouvelles. Explication des Planches !. PLANCHE XI. . — Anthère vue par la face interne. Alsodeia. Éch. n° 24. — Sépale à rebord membraneux. lonidium. Ech. n° 28. — Pistil. Schuurmansia. Éch. n° 37. — Pistil. Jonidium. Éch. n° 28 — Anthére coupée en travers. Schuurmansia. Éch. n° 38. — Anthére vue par la face interne. Jonidium. Éch. n° 28. — Anthère vue par la face interne. Alsodeia. Éch. n° 30. — Pistil. Viola. Éch. n° 64. — Etamine antérieure de face. lonidium. Éch. n° 28. — Idem, de dos. lonidium. Éch. n? 30. . — Pistil. Alsodeia. Ech. n° 30. — Pétale postérieur à onglet. Ionidium. Éch. n° 28. — Silhouette générale de la fleur. Ionidium. Éch. n* 28. — Vue d'ensemble de la fleur. Alsodeia. Éch. n° 30. — Idem, androcée et pistil. Alsodeia. Éch. n° 30. — Diagramme. lonidium. Éch. n° 28. | -- Une étamine et quatre staminodes. Schuurmansia. Éch. n° 38. — Fleur et ses deux bractéoles. Viola. Éch. n° 52. — Idem, bractéole vue par le dos. Viola. Éch. n° 52. — Pistil. Schuurmansia. Éch. n° 38. — Pétale latéral. Viola. Éch. n* 52. — Bord glanduleux du connectif. Viola. Éch. n° 53. — Pétale latéral. [onidium. Éch. n° 28. 10. — Étamine antérieure de profil. Ionidium. Éch. n° 28. 11. — Etamine et staminode. Schuurmansia. Éch. n° 28. { 12. — Partie de l'androcée vue par la face interne. Alsodeia. Ech. n° 30. CRT ART о ое з c e © оос сњ со оњ н е 9 1. La planche ХШ en totalité, les planches XI et XII en partie se rap- portent à la Note de M. L. CAPITAINE : Violacées de l'herbier de Buitenzorg- Voir plus loin, page 391. Bull. S0C. bot. ВЕ, L EA RR (T910). BRE xT VIOLACÉES DE L'HERBIER DE BUITENZORG Bull Gee. bot HT- m. EVA (1910) PE ЖШ Jouis Capitaine def VIOLACÉES DE L'HERBIER DE BUITENZORG bus soc Lot Hr T. УП (1910). PL ХШ. VIOLACÉES DE L'HERBIER DE BUITENZORG Н. DE BOISSIEU ET L. CAPITAINE. —- VIOLA DE BUITENZORG. 343 PLANCHE XII. P. — Une lame staminodique. Viola. Éch. n° 53. Q. — Diagramme. Schuurmansia. Éch. n° 38. R. — Étamine à connectif glanduleux. Viola. Éch. n° 53. S. — Idem, diagramme. Viola. Ech. n° 53. T. — Étamine vue de dos. Alsodeia. Éch. n° 30. U. — Stipule. Viola. Éch. n° 53. V. — Aspect général de la fleur. Viola. Éch. n° 53. W.— Idem, corolle vue intérieurement. Viola. Éch. n° 53. . — Pistil. Viola. Éch. n° 52. . — Idem, sépale vu par la face interne. Viola. Ech. n? 52. — Sépale. Viola. Ech. n° 59. — Coupe transversale dans une étamine. Viola. Éch. n° 53. — Pistil. Viola. Éch. n° 55. — Sépale. Viola. Éch. n° 60. — Pistil. Viola. Éch. 56. — Pistil. Viola. Éch. n° 59. — Pistil. Viola. Éch. n? 57. — Pointe du stigmate. Viola. Éch. n° 60. — Pistil. Viola. Éch. n° 53. — Sépale. Schuurmansia. Ech. n^ 38. — Pistil. Viola. Éch. n? 60. — Pétale. Schuurmansia. Éch. n° 38. ; — Sépale à rebord membraneux, Viola. Ech. n° 53. "Ser Sepp Sp Pärd bd PLANCHE ХШ. . — Étamine vue par la face interne. Sauvagestia. Éch. n° 71. . — Pistil. Neckia. Éch. n° 67. À — Partie de l’androcée vue intérieurement. Neckia. Ech. n° 67. . — Idem, pétale. Neckia. Éch. n° 67. . — Idem, sépale. Neckia. Éch. n° 67. — Idem, port général de la plante. Neckia. Éch. n° 67. . — Étamine en coupe transversale. Sauvagesia. Ech. n° 71. . — Partie de l'androcée vue extérieurement. Sauvagesia. Ech. n° 71. — Idem, pétale. Sauvagesia. Éch. n° 71. — Idem, sépale. Sauvagesia. Ech. n° 71. à — Idem, port général de la plante. Sauvagesia. Ech. n° 71. — Partie de l'androcée vue extérieurement. Neckia. Éch. n° 67. · — Idem; diagramme. Neckia. Éch. n° 67. - — Pistil. Sauvagesia. Ech. по 71. ` — Idem, diagramme. Sauvagesia. Ech. n° 71. OugCmHITTUmO*UumBogcog» Tableau résumé des figures par ordre d'échantillons. Éch. n° 24. — m, PI. XI. Éch. n» 98. — m, p, r, u, v, £, y, 2, 9, 10; PI. XI. Éch. по 30. — s, w, z, 4, 12; PI. ХІ. Ech. n° 37, — o, 11; Pl. XI. 344 SÉANCE DU 10 JUIN 1910. Éch. n° 38. — q, 3, 6; Pl. XI, et Q, i, k; Pl. XII. Ech n* 40. — A; PE ХУП. Éch. n° 43. — B; PI. XVII. Éch. n° 44. — C; PI. XVII. Éch. n° 49. — D; PI. XVII. Éch. n° 52. — 4, 5, 7; Pl. ХІ, et X, Y; PL XII. Ech. n° 53. — 8; PI. XI, et P, К, S, U, V, W a, А, i; PI. XII. Кой n^ 55- — 6: PE XH. Ech, n° 56. — d; Pl. XII. Ech. 53. — fs PI XIE Ech, n° 59. — e; Pl. XII; Ch, n° 60. — c, g, J; PI. XII. Ech n° 69. “Ер XVII Éch. n° 64. — t; PI. XI. “Ch. n° 67. — B, C; D, E, D, E, LJ d «Юй М PE ARE Ech. n° 71. — A, Е, Н, I, 0 ; PL XIII. M. Mangin prend la parole pour la communication ci-des- sous : Sur quelques Algues nouvelles ou peu connues du Phytoplancton de l'Atlantique; PAR M. L. MANGIN. L'examen des péches réalisées à Saint- Vaast-la-Hougue, dans l'Océan Atlantique par MM. Axrnony et РЕклвр au mois de septembre 1909 et sur la cóte occidentale d'Afrique par M. GruveL en avril 1909, m'a permis de découvrir quelques espèces intéressantes sur lesquelles je voudrais attirer l'atten- tion, en attendant la publication d'un travail d'ensemble sur ces investigations. Dans le genre Chætoceros, je signalerai trois espéces nouvelles le Chætoceros tortilisetus nov. sp., le Chætoceros Glandazi nov. sp. et le Ch. pseudo curvisetus n. sp. À Le Chætoceros tortilisetus est une espèce très petite dont les cellules ont été jusqu'ici rencontrées isolément dans le plancton de Saint-Vaast, recueilli à la surface le 45 novembre 1909. Chaque individu est constitué par une cellule quadrangulaire terminée par quatre angles dont les sommets se prolongent en une soie étroite, longue et fortement ondulée; les deux soies opposées à chaque extrémité divergent fortement. Chaque indi- L. MANGIN. — ALGUES NOUVELLES DU PHYTOPLANCTON. 345 vidu a environ 11 v. de longueur, 4 y. de largeur au niveau de l'axe transversal et 3 y. aux extrémités. Dans la péche du 13 novembre, ces individus sont assez nom- breux; mais, en raison de leur exiguité, ils échappent facilement à l'attention surtout quand les éléments du plancton ne sont pas colorés. C'est la forme ondulée des soies qui a valu son nom à cette nouvelle espèce dont la diagnose est la suivante : Chætoceros tortilisetus n. sp. Frustulis solitariis facie connectiva pro more leviter inflata, quadran- x / m \ б ; ; pu Fig. 1. — Chætoceros torlilisetus. gulis, facie valvari concavis, angulis prominulis in cornua uv cornubus valde undulatis; sporis perdurantibus (cystis) ignotis. Cette espèce a été rencontrée dans le plancton de la baie de n Vaast-la-Hougue en 1909. Le Chætoceros Glandazi a été rencontré dans l'Océan Atlan- tique autour de l'Ile d'Yeu et assez au large. C'est dans trois pêches de surface n** 13, 14 et 17 que je l'ai observé. Les indi- vidus sont reliés entre eux par un appendice rétréci au milieu, en forme de sablier, occupant l'axe longitudinal. Le dépót de silice est abondant, mais comme les cornes ne sont pas adhé- rentes, c'est par le prolongement axial que les individus sont réunis en chaine et celle-ci, trés fragile, se brise fréquemment au niveau de l'étranglement du canal de communication des 346 SÉANCE DU 10 JUIN 1910. valves, car je n'ai observé que des fragments de chaine à deux ou trois individus au plus. Les cellules ont 15 à 20 р de large et 25 à 35 р. de longueur, elles se terminent par des cornes, épaisses de 2,5 à 3 p, qui s'élargissent au niveau de leur insertion de manière que leur base occupe la moitié de la largeur de chaque cellule. Les cornes des individus intermédiaires de la chaine sont lisses et d'une épaisseur uniforme, les cornes terminales de chaque chaine sont pourvues de dents espacées, leur longueur atteint et dépasse 400 y. Quant au canal de réunion, il a 5 y. de longueur, 1 v. d'épaisseur dans la partie la plus étroite. Vues suivant l'axe, les cellules sont circulaires, et les cornes de chaque individu ne sont pas en contact avec celles de l'indi- vidu suivant, contrairement à ce qui existe pour les autres Chotoceros. Dans une péche récoltée assez loin en pleine mer les indivi- dus étaient tous privés de leur contenu; mais, plus au voisinage de l'Ile d' Yeu, ils renfermaient de nombreux chromatophores qui pénétraient dans les cornes. Cette espèce appartient au groupe des Phæochétées de Gran. C'est au voisinage du CA. atlanticus qu'il convient de la placer, car le Ch. atlanticus est muni à l'extrémité et au milieu de chaque valve, d'un prolongement qui rappelle la moitié de l'appareil de jonction; si l'on suppose que ce prolongement, ordinairement terminé en pointe, s'allonge et touche au prolon- gement voisin, on obtient l'espéce nouvelle. Toutefois les faces valvaires ne sont pas concaves comme chez le CA. atlanticus à cause de l'insertion des cornes qui occupe la moitié de ces faces. J'ai dédié cette espèce à M. GLanpaz, car c'est grâce à la libé- ralité avec laquelle M. Graxpaz a mis un yacht à la disposition de M. Ахтнохү, sous-directeur du Laboratoire de Tatihou et de M. Реклкр, qu'ont pu être réalisés au mois de septembre dernier des péches et des sondages du plus haut intérét dans la région de l'Atlantique comprise entre Brest et les Sables-d'Olonne: Voici la diagnose : Chætoceros Glandazi n. sp. Frustulis recte concatenatis, cylindricis 20-30 p altis, 15-20 и lam L. MANGIN. — ALGUES NOUVELLES DU PHYTOPLANCTON. 347 canale axiali 5-6 v. alto medio constricto intér se conjunctis; cornubus rectis plus minus 400 u longis, 5 ы crassis, chromatophora includen- tibus, media valvarum superficie terminali insertis; cornubus termina- libus denticulatis, intermediis laevibus; chromatophoris numerosis; sporis perdurantibus (cystis) ignotis. Species insignis cl. Granpaz libenter et grato animo dicata. Cette espèce a été rencontrée dans le plancton de l'Océan depuis les Fig. 2. — Chætoceros Glandazi. Sables-d'Olonne jusqu'à Lorient mais toujours rare, et les chaines étaient toujours brisées. Le Chætoceros curvisetus Cl. est une espèce trés répandue dans la Manche et dans l'Océan Atlantique. Si l'on examine avec attention les colonies plus ou moins circulaires formées par cette espéce, on reconnait deux formes différentes qui ne présentent aucune transition entre elles. L'une est caractérisée parce que les espaces situés entre les individus sont ovales ou losangiques, leur largeur est égale ou supérieure à la moitié de l'épaisseur des valves, et les valves de chaque individu sont termi- nées, aux extrémités du grand diamètre qui constitue l'insertion des cornes, par des angles saillants; c'est au niveau de ces angles saillants que les cornes s'entrecroisent et sont adhérentes. Vues de profil, les valves sont terminées en biseau et le tranchant du biseau correspond au niveau d'insertion des cornes. La seconde forme constitue des chaines oü les individus sont relativement serrés, l'espace qui les sépare, de forme losangique, est beaucoup plus étroit car il n'atteint que le tiers ou le sixième 348 SEANCE DU 10 JUIN 19410. de l'épaisseur des valves, ces dernières, vues de face par le plus grand axe, ne sont jamais terminées en coin et n'ont pas les angles saillants, au contraire elles sont arrondies au niveau de l'insertion des cornes et les deux valves sont réunies à ce niveau par un court prolongement; quant aux cornes elles paraissent avoir une base commune et se séparent presque aussitót leur insertion en se courbant comme dans l'espèce précédente en dehors de l'axe du cercle formé par les chaines. Vues à un faible grossissement et à part la différence de / TT 1 П Fig. 3. — I, Chætoceros curvisetus Cl; Il, Chætoceros pseudocurvisetus n. sp. VUS tous deux par la face convexe de la chaine. grandeur des espaces séparant les valves, ces deux formes sont semblables. C'est par l'examen à un plus fort grossissement que se révèlent les différences que je viens de signaler et qui sont constantes. Quelle est celle de ces formes qui répond à l'espèce décrite sous le nom de Ch. curvisetus? Cleve’ qui a décrit et figuré l'espèce, en donne une description et des dessins qui se rapportent à la première forme. SCHUTT ? 1. CLEVE (H.), Plankton undersókningar Cilioflagellata och Diatomacéer, p. 12, fip. 5. 2. SCHÜTT (F.), Arten von Chætoceros und Peragallia, Ein Beitrage zur Hochseeflora (Berichte d. Deutsch. Bot. Gesellsch. Bd. XIII, 1895, p. #1- au c Е v). L. MANGIN. —- ALGUES NOUVELLES DU PHYTOPLANCTON. 349 a décrit sous le nom de Ch. Cochlea une espèce maintenant confondue avec le Ch. curvisetus et dont les caractères con- cordent avec ceux attribués par Creve à cette dernière espèce. La description de Gran, conforme aussi à celle de Creve, joint au caractère de la courbure des chaines et de l'orientation des cornes vers la partie externe de la courbure les données suivantes : « Les cellules vues latéralement par leur plus grande largeur sont à quatre angles avec coins saillants par lesquels deux cellules voisines demeurent attachées. L'espace qui sépare les individus est losangique ou elliptique et peut devenir eir- Fig. 4. — I, Chætoceros curviselus; II, Chætoceros pseudocurvisetus vus de profil. culaire. Les cornes s'échappant des angles de la cellule sont courbées prés de leur insertion. » Cette description, jointe aux dessins de Grax soit dans le travail original ', soit dans le Nordisches Plankton ` confirme l'identité de la première forme que j'ai signalée avec le Ch. curvisetus. La deuxième forme n'a pas été rencontrée ou a été confondue avec la précédente. Cependant ses caractères sont si constants et si nets qu'il faut la distinguer comme espèce nouvelle. Еп raison de son aspect général très semblable à celui du Ch. curvisetus, je la désignerai sous le nom de Ch. pseudo- Curviselus. Tandis que les cellules du CA. curvisetus présentent des 1. GRAN (H. H.), Protophyta, Diatomacez, Silicoflagellata and Ciliofta- gellata, Christiania. . 2. GRAN (H. H.), Nordisches Plankton, XIX, Diatomeen, p. 91, fig. 116- 350 SÉANCE DU 10 JUIN 1910. angles saillants terminés par les cornes entrecroisées de manière à laisser entre elles des espaces losangiques ou ellip- tiques assez larges, les cellules du C'hætoceros pseudo-curvisetus sont plus étroitement serrées et l'espace losangique qu'elles laissent entre elles est bien plus rétréci; leurs angles ne sont pas saillants, ils sont coupés par un biseau étroit en dedans duquel les cellules voisines sont coalescentes par une trés petite surface. Au niveau de séparation de deux cellules voisines, les angles émoussés des cellules limitent un espace triangulaire occupé par la base commune des deux cornes qui se séparent l'une de l'autre en se courbant vers l'extérieur de la chaine. Je n'ai pas observé les soies terminales, ni les spores durables. Cette espèce est répandue dans l'Océan Atlantique en mélange avec le Ch. curvisetus. Voici la diagnose. Chætoceros pseudo-curvisetus n. sp. Frustulis confertulis, foraminibus lenticularibus angustis ad insertio- nem cornuum leviter coalitis; facie valvari rectangula angulis retusis, cornubus insertione concrescentibus. Ceteris ut in C. curviseto Cl. et C. secundo CI. А (A suivre.) ll est donné lecture de la Note ci-après de M. Trabut. Sur une mutation inerme du Cynara Cardunculus; PARM: L. TRADBUT. Le Cardon sauvage, Cynara Cardunculus L. est fort répandu dans les terres argileuses profondes de toute la Région méditer- ranéenne. En Algérie, le Cynara forme des peuplements immenses qui atteignent l'altitude de 1000 mètres. C'est bien à tort que pe Canoozce, dans l'Origine des plantes cultivées, rap- porte, d'après Muxsx, que le Cynara Cardunculus est remplacé, en Algérie, par le Cynara humilis L. Le Cyrana humilis de Linné, qui est devenu le Bourgæa humilis de Cosson, est une L. TRABUT. — MUTATION INERME DU CYNARA CARDUNCULUS. 354 plante trés différente, trés rare dans la région de Mascara, plus commune au Maroc, dans le Sud de l'Espagne et l'Algarve. Darwin, dans les Variations des animaux et des plantes, parle de l'invasion de la Plata par notre Cynara, qui est, aujourd'hui, naturalisé sur de vastes étendues dans l'Amérique du Sud. A ce sujet l'éminent naturaliste fait remarquer que ce Chardon, sociable en Amérique, passe pour ne pas l'étre dans sa patrie d'origine. Sile Cardon sauvage se présente isolé sur beaucoup de points, il n'en est pas moins trés sociable ailleurs, malgré l'extension des cultures intensives qui le rejettent sur les pentes peu accessibles à la charrue. Dans les cultures indigènes, le Cynara persiste encore grâce à son enracinement profond. Les noms berbères du Cardon sauvage sont Tagha et Aghed- dou. C'est à la suite d'une confusion que ре Сахро attribue le mot Taga à l'artichaut et Addad au Cardon. Les Berbères ne font pas cette distinction; Addad est le nom de l'Arractylis gummifera. Les Arabes appellent le Cardon sauvage Ahorchef, d'où les Espagnols ont fait Alcachofa, c'est aussi le nom qu'ils donnent au capitule vendu sur les marchés; parfois ils nomment Guernina la jeune plante mangée comme Cardon; mais le nom de Guernina s'applique généralement au Scolymus hispanicus. Il est fait en Algérie, par les Indigènes, une très grande con- sommation de cette plante qui devient une précieuse ressource les années de mauvaises récoltes; les capitules, dépouillés des épines, sont vendus en grande quantité sur les marchés. Les pieds sont aussi au printemps coupés à la maniére des Cardons et consti- tuent un excellent légume trop méconnu des Européens. : Dans les jardins kabyles on cultive le Cardon sauvage; mais, d'une manière très sommaire, la plante conserve toute son appa- rence sauvage et toutes ses épines. Au cours d'herborisations, prolongées pendant des journées entiéres, dans les peuplements de Cynara, il m'est arrivé de noter quelques variations, les capitules n'ont pas tous la même forme ; les uns sont plus allongés, tandis que les autres sont Courts, très larges à la base, ayant un fond comestible bien plus développé; les feuilles m'ont toujours paru identiques, hérissées d'épines mais trés variables. Cette année, en avril, au cours d'une herborisation au Djebel Ouach près de Constantine, j'ai trouvé 352 SÉANCE: DU 10 JUIN 1910. parmi des milliers de Cardons épineux un individu absolument dépourvu d'épines. Ce pied inerme unique présentait les mémes dimensions que les épineux ses voisins; les feuilles sont de méme couleur blanche; mais les segments sont plus larges. Il me parait que ce Cardon inerme est le résuliat d'une mutation; cette muta- tion sans défense a pu survivre, dans la station oü je l'ai obser- vée, parce que cette partie du Djebel Ouach est préservée du pâturage, pour la protection des bassins qui alimentent en eau une partie de la ville de Constantine. Dans les conditions normales un Cardon non épineux serait lëvoré jusqu'à la racine; mais il parait probable que des semis de Cynara Cardunculus donneraient, dans un champ d'essai, un certain nombre de sujets non épineux. Il y a une vingtaine d'années j'ai rencontré, dans la région de Tizi-Ousou, un Kabyle qui cultivait un Khorchef non épineux qu'il me dit avoir obtenu de semis, je n'ai pas pris ce rensei- gnement au sérieux; mais aujourd'hui je suis porté à croire à sa véracité. Le Cardon inerme du Djebel Ouach a été arraché, il est aujourd'hui à la Station botanique oü sa floraison pourra étre observée et sa descendance suivie. : Depuis longtemps je fais à la Station botanique des semis d'Artichauts, et j'ai pu obtenir, des innombrables variations qui se produisent, des races comestibles intéressantes; dans les semis il existe toujours une forte proportion de sujets épineux, mais conservant une taille élevée et un aspect assez différent du type sauvage d'Algérie. Le Cynara inerme qui fait l'objet de cette Note proviendrait- il d’un métissage du Khorchef par un Artichaut cultivé? Le fait . est improbable, les cultures sont fort éloignées et la plante à bien conservé la taille et l'aspect de la forme sauvage, n'en diffé- rant que par l'absence d'épines. Le róle de la station protégée apparait aussi dans les semis d'Opuntia : dans les stations inaccessibles de cette Cactée, aujourd'hui naturalisée, on trouve toujours, prédominarites; les formes inermes; tandis que dans les stations visitées par les troupeaux les Opuntia épineux seuls survivent et conservent une place grâce à leur moyen efficace de défense. L. TRABUT. — MUTATION INERME DU CYNARA CARDUNCULUS. 353 Le Cynara Cardunculus L. présente quelques formes locales qui ont pris naissance dans des stations isolées, les formes ont méme recu des noms spécifiques : Cynara Sibthorpiana Boiss. et Heldr.; Halaesy, Comp. Fl. Gr., p. 120. Fleurs blanches, feuilles moins découpées à épines plus petites. Gréce. Cynara alba. Boiss. Fleurs blanches, feuilles glabrescentes. Montagnes du Sud de l'Espagne. Cynara corsica Viv. Capitules petits, écailles brusquement contractées en épines. Corse. ‘Cynara spinosissima Presl. Feuilles grandes, larges, très épi- neuses, épines longues, rachis largement ailé. Est la forme spontanée qui se rapproche le plus des races cultivées. Moris dit que cultivé dans le jardin botanique de Turin ce Cynara ne se distinguait pas des races de culture. Sardaigne. C. en Algérie en mélange avec le type. Cynara integrifolia Vahl. Cette espèce ne m'est pas bien connue; elle paraît, d’après les descriptions, étre une simple forme à feuilles entiéres. Cette permanence des feuilles juvéniles entiéres s'observe chez beaucoup de Composées, elle est fré- quente, à Alger, chez le Rhaponticum acaule. Le Cynara Tournefortii Boiss. et Reut. est remarquable par sa tige réduite, ne portant qu'un seul capitule au milieu d'une rosette de feuilles épineuses. Il habite, avec l'Echium Pompo- nium, les collines argileuses de la région montagneuse infé- rieure du Sud de l'Espagne. Cette espéce parait une des plus différenciées du type Cardunculus, elle serait encore très inté- ressante à cultiver en vue de l'obtention de formes horticoles. Ces jours-ci j'observais, en Tunisie, tout un peuplement de Silybum eburneum acaule, réduit à un seul capitule au milieu d'une rosette de feuilles. C'est le manque d'eau qui évidemment produit ces formes réduites qui peuvent se fixer si la cause persiste. | En résumé, nous voyons qu'en étudiant, avec soin, les formes sauvages du Cynara Cardunculus L., il est possible d у retrouver des sujets dont les caractères rappellent certaines T. LVII. (SÉANCES) 23 354 SÉANCE DU 40 JUIN 1910. variétés cultivées comme l'Artichaut camus ou les Artichauts à longues écailles du Sud de l'Italie; d'un autre côté, l'existence, à l'état spontané, de formes inermes permet d'avancer que les transformations subies раг l'effet de la culture sont de peu d'importance chez l'Artichaut et le Cardon. Les dimensions des feuilles et des capitules s'expliquent facilement par l'excès de nourriture que ces plantes trouvent dans les jardins. Explication des Planches. Pl. XV. — Cynara Cardunculus. Figure de gauche : forme commune, trés épineuse. Figure de droite : forme à feuilles plus amples et à rachis étoilé. Fig. XVI. — Cynara Cardunculus. Forme complétement inerme. M. de Fedtschenko entretient la Société des importantes expéditions exploratrices qui ont eu lieu sous sa direction dans diverses parties de l'Empire russe. Il serait heureux si un résumé en élait publié en français et il espère que la Société voudra bien l'aider à la publication de ces résumés en leur donnant place dans son Bulletin. Bull, Soc, bot Nr: CYNARA CARDUNCULUS Figure de gauche : Forme commune, très épineuse. Figure de droite : Forme à feuilles plus amples et à rachis ailé. Bull. Soc. bot. Fr. CYNARA CARDUNCULUS Forme complètement inerme. SÉANCE DU 24 JUIN 1910 PRÉSIDENCE DE M. Н. LECOMTE: M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans cette séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. Dawazio (Léonidas), professeur de Botanique à l'École de Médecine, rue de Boa Vista, à Ouro Preto, État de Minas Geraes (Brésil), présenté par MM. Lecomte et Lutz. DONS FAITS A LA SOCIETE Aaronsohn (A.), Ueber die in Palästina und Syrien wildwachsend aufgefundenen Getreidearten. Alcorta (J.) et Martinez (Albert B.), Recensement agricole national (en Argentine). L'élevage et agriculture en 1908. Bois (D.), L'Ansérine amarante. Expériences de culture en 1909. — L'Institut botanico-agricole de Buitenzorg. Bouly de Lesdain, Recherches sur les Lichens des environs de Dun- kerque. — Muscinées des environs de Dunkerque. Chevalier (Aug.), Sur les Mansoniées de la forét vierge de l'Afrique tropicale. — Sur les Dioscorea cultivés en Afrique tropicale. Dangeard (P.-A.), Le Botaniste. Onzieme série. Davin (V.), Le Papaver glaucioides d Honoré Roux. Ducomet (V.), Contribution à l'étude de la maladie du Chátaignier. Fraine (de), Seedling Structure of Cactareæ. Harmand (Abbé), Lichens de France, Catalogue systématique et descriptif, IV, Phyllodés. Hemet (L.), Note de géographie botanique sur l'Est du département de l'Aube. Hill et de Fraine, Seedling Structure of Gymnosperms, IV. Howard (Alb.), Second Report on the Fruits Experiments at Pusa, 10. 356 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. Lecomte (H.), Notulæ systematic, поз 6 et 7. Lignier (0.), Calamitomyelon Morierei. Marret (Léon), Contribution à l'étude phytogéographique du Massif alpin. Offner, Les territoires de refuge de la flore alpine. Paquet (Joseph), Un ancien coin horticole du Midi : Agde. Sargent (C.-S.), Crategus in Pensylvania, M. Thellung (A.), Vomenclator Garsaultianus. — Quelques souvenirs inédits de l'excursion de la Société botanique de France dans les Hautes-Pyrénées en 1907. — Zwei kleine Beiträge zur Adventivflora Deutschlands. — Lepidium Schlechteri Thellung n. sp. Toni (G.-B. de), Francesco Ardissone. Vilmorin (Ph.-L. de), La génétique et la quatriéme conférence inter- nationale de génétique. Société dendrologique de France, n** 6 et 7. Revue horticole. Société botanique et horticole des Bouches-du-Rhône, n° 670-672. . Revue scientifique du Limousin, n° 210. Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, XXIII, 2* trimestre. Annales de la Société limnologique de Besse, 1910. Premier tri- mestre. Der Botanische Garten und das Botanische Museum der Universität Zürich in Jahre 1909. Sitzungsberichte der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften. Bd CVII, juillet-décembre 1909. Sitzungsberichte der Königlich preussischen Akademie der Wissen- schaften, 1910, 1-23. Botanikai Közlemények, IX, 2. La Nuova Notarisia, XXI, aprile 1910. Real Sociedad española de Historia natural. Boletin, X, 1, 5. — Memorias, VI, 5 a. Bulletin de l'Agriculture aux Indes Néerlandaises, XXXIV-XXXVI. Proceedings of the Portland Society of Natural History, ЇЇ, 1909, part 8. M. Malinvaud fait la communication suivante, et présente des échantillons à l'appui de cette communication : E. MALINVAUD. — NOTULES FLORISTIQUES. 357 Notules floristiques; PAR M. E. MALINVAUD. IV. — UNE DORADILLE CRITIQUE : ASPLENIUM FORESIACUM A. Lx GRAND. 1. NOMENCLATURE ET BIBLIOGRAPHIE. Cette Fougére, trés rare et peu connue, a été longtemps confondue avec les Asplenium Halleri DC. et lanceolatum Huds. On aura un aperçu, par la synonymie suivante, des vicissitudes de sa nomenclature : 1869. Asplenium Halleri DC. var. foresiacum Le Gr. in Bull. Soc. bot, de France, t. XVI, p. 61. 1873. Asplenium Halleri var. forisiense Le Gr, Statist. botan. du Forez, p. 992, n° 1932. 1881. Asplenium refractum Th. Moore, teste Eug. FouRNIER in Bull. Soc. bot. de France, t. XXVIII, p. 135. 1885. Asplenum fontanum? Bernh. var. macrophyllum Saint-Lager, in Cariot et Saint-Lager, Et. des fleurs, 8* éd., p. 963 : annuente Le Grand in Flore analyt. du Berri, 9° éd. (1894), p. 383, non posterius. 1891. Asplenium Halleri DC. var. intermedium Girardet, teste Viviand-Morel, in Bull. trim. Soc. bot. de Lyon, 1891, p. 9. 1904. Asplenium foresiacum (sub specie) Le Gr. in G. Rouy, Revue de Botanique systém. et de Géogr. bot., 1904, p. 105. Le mérite d'avoir le premier appelé l'attention dans notre pays sur cette Fougère appartient incontestablement à Ant. 1. L'orthographe linnéenne Asplenium est habituellement suivie par les auteurs francais; quelques floristes, dans ces dernières années (SAINT- LAGER, PAUL ASCHERSON, etc.), ont fait revivre la forme Asplenum, qu'on trouve dans PLINE ainsi que la variante hellénique Asplenon. Les Grecs désignaient sous ce dernier nom une sorte de Fougère qu'ils employaient contre les maladies de la rate (Splen). uw ON ?. Le nom spécifique A. Halleri, qui date de 1815, a été jusqu à ce jour le plus fréquemment adopté (DC., KOCH, GRENIER, GODRON, etc.). Le syno- nyme A. fontanum, de beaucoup plus ancien (1799), est pour ce motif pré- féré par quelques auteurs (MILDE, CHRIST, ASCHERSON, etc.). Quant au choix du nom générique, le Polypodium fontanum L. (1753) est devenu successive- ment l'Athyrium fontanum Roth. (1800), l Asplenium fontanum Bernh. (1799) et l'Aspidium fontanum Sw. (1801). 358 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. Le Gnasp, qui, dans une communication faite le 26 février 1869 ~ à notre Société ! et intitulée « Quelques remarques sur la végé- tation de la plaine du Forez », s'exprimait ainsi : L'Asplenium Halleri DC. est une espèce variable. Ni le type (pedicu- larifolium Koch), ni le fontanum n'habitent les environs de Montbrison. La forme qui y croit abondamment a, au premier abord, le port de l'Asplenium lanceolatum; mais une étude plus attentive la fait rappor- ter à l'Aspl. Halleri. Elle en diffère toutefois par ses larges proportions, les segments deux ou trois fois plus grands, à divisions moins profondes, et souvent seulement dentés. Je l'appellerai Asplenium Halleri var. foresiacum. En 1873, dans la Statistique botanique du Forez, p. 252, Le Gnaxp rapportait encore sa plante comme variété à l'Asple- nium Halleri, mais par un scrupule grammatical? il changeait l'épithète foresiacum en forisiense. Puis, plus de vingt ans après, dans sa Flore du Berry (2° éd., 1894), page 183, il enfreignait à son préjudice la régle de priorité en empruntant à Canior et Saivr-LacEn? la formule « Asplenium fontanum var. macro- phyllum », qu'il abandonnait toutefois en 1904 dans son dernier et son meilleur travail sur cette Fougère *, où il reprenait à bon droit et au titre spécifique le vocable créé par lui trente-six ans auparavant. Asplenium foresiacum Le Gr. a été ainsi rétabli et doit être préféré comme nom légitime. Mentionnons brièvement ici, au point de vue bibliographique, deux Notes relatives au méme sujet. Dans la premiere en date (1891), l'Asplenium foresiacum figure sous le nom d'Asplenium Halleri var. intermedium Girardet?. En 1894, notre confrère 1. Voy. le Bulletin, t. XVI, p. 61. 2. Cette intempestive correction a causé la méprise d'un monographe des Fougères de France, qui a décrit les Asplenium foresiacum et forisiense (écrit à tort porisiense) comme deux variétés distinctes de l'A. fontanum. 3. Voy. CARIOT, Etude des Fleurs, 8° édition revue par le Dr SAINT-LAGER, t. II (4889), p. 963. 4. LE GRAND, Distribution géographique des Asplenium fontanum et fore- siacum, in Revue de Botanique systém. et de Géographie botanique, dir. раг б. Rovv, tome second et dernier (1904), pp. 103-109. 5. VivIAND-MOREL, Sur une espèce d'Asplenium, in Bull. trim. Soc. bot. de Lyon, n° 1 (1891), pp. 9 à 14. D'après des feuilles d'herbier existant dans la collection des plantes francaises du Muséum, le frére HÉRIBAUD- Josepa distinguait spécifiquement en 1876 l'Aspl. Halleri du foresiacum et donnait à celui-ci le nom d'Aspl. intermedium qu'il n'a pas publié. E. MALINVAUD. — NOTULES FLORISTIQUES. 359 M. Н. Supre terminait un article relatif à la flore du Tarn par des remarques sur l'Asplenium foresiacum !. 2. — ASPLENIUM REFRACTUM TH. Moore. L'inscription de l Asplenium refractum Th. Moore au tableau des synonymes de l'A. foresiacum soulève une question liti- gieuse qui serait sans doute une énigme insoluble pour un grand nombre de nos confrères, si la clef n’en était donnée à l'aide des explications suivantes jusqu'à ce jour inédites. Dans une séance de notre Société? remontant au 22 avril 1881, un de nos distingués confrères, savant ptéridologue, le D" Eug. Fournier, appelait l'attention sur la présence, récemment cons- tatée dans notre pays, de diverses Fougéres non encore recensées, disait-il, par les floristes francais, et parmi ces nou- veautés il citait sans description ni détails à l'appui, se propo- sant d'y revenir dans la suite, l Asplenium refractum Th. Moore, que le В" Cros lui avait adressé d'Auvergne. La Fougère francaise ainsi déterminée n'était autre, comme nous allons le prouver, que l'Asplenium foresiacum. Le D" Fournier n'avait pas eu connaissance des observations de Le Grann concernant cette espéce, et il mourut en 1884 avant d'avoir achevé un Mémoire qu'il avait en partie rédigé sur les plantes de ce groupe. Le Gnmawp, de son côté, ignorait probablement jusqu'au nom méme de l'A. refractum. Ils avaient étudié la méme espèce à l'insu l'un de l'autre, mais leurs conclusions étaient différentes. Le déterminateur de l'Asplenium refractum croyait trouver en France une espéce déjà connue en Angleterre, tandis que lauteur de l'Asplenium foresiacum y voyait un nouveau type à décrire, espèce ou variété. Par suite du défaut de publication précisant la pensée d'Eugène Fournier, l'identité des deux plantes serait une hypothèse dénuée de preuve si elle ne résul- tait de la comparaison de deux échantillons d'herbier que j ai 1. SUDRE H., Notes sur quelques plantes critiques de la flore du Tarn (avec une bonne figure de ГА. foresiacum). Cet article a été publié dans le numéro de février 1894 de la « Revue de Botanique, Bulletin неви Société francaise de Botanique », qui paraissait à Toulouse. L'auteur adopte l'orthographe foresiense. 2. Voy. le Bulletin, t. XXVIII, p. 135. 360 , SÉANCE DU 24 JUIN 1910. apportés à la séance. L'un de ces exemplaires, récolté dans la Corrèze par Ernest Коріх', fut communiqué jadis au D" Fournier qui y reconnut immédiatement son Asplenium refractum, et l'autre exemplaire, provenant de l'herbier d'Edouard Lamy, était rapporté d'une facon certaine par А. Le Graxp à son Aspl. foresiacum. Or on constate, au premier coup d'oeil, que ces deux échantillons, quoique portant des noms différents, sont entiérement semblables et leur comparaison la plus scrupuleuse confirme cette impression. Toutefois, sans méconnaitre la compétence incontestable du Fig. 1. — Pinnule dela fronde de l’Asplenium foresiacum. Gross. : 3. D" Fournier en cette matière, il est permis d'observer la pru- dente maxime Nullius addictus jurare in verba magistri, en essayant d'apprécier les éléments d'information utilisés par ce savant et qu'il ne tenait que de seconde main, les ayant puisés dans les ouvrage de Lowe, commentateur, concernant cette espéce, de Th. Moonz qui, le premier, l'avait décrite et nommée. 1. On lit sur l'étiquette ` « Déterminé par M. FOURNIER ». Ernest RUPIN, récemment décédé, publia en 1884 un « Catalogue des plantes vasculaires du dép. de la Corrèze », dans lequel est indiqué (р. 266) l'Asplenium refrac- tum Lowe à plusieurs localités des arrondissements de Brive et de Tulle. C'est, autant que je puis savoir, le seul ouvrage floristique francais ой figure le nom de cette espèce et, l'auteur n'ayant ajouté aucun synonyme п commentaire, la citation, dans ce Catalogue local, d'un Asplenium inconnu des botanistes francais est restée inexpliquée. 2. MOORE (Thomas), auteur de plusieurs ouvrages sur les Fougères des E. MALINVAUD. —— NOTULES FLORISTIQUES. 361 ' Voici la traduction française, aussi fidèle que possible, de la description donnée en 1868 раг Lowe de l'Asplenium refractum Th. Moore. Les frondes sont plus allongées et proportionnellement plus étroites que celles de ГА. fontanum ; le contour diffère également, les bords en sont parallèles et non écartés plus haut comme dans ГА. fontanum, et par suite la forme générale de la fronde est linéaire. Dans ce dernier, les segments inférieurs sont plus écartés. Dans le refractum, les segments sont réfléchis d'une facon remarquable et sont moins divisés ; les frondes sont étalées, elles sont aussi proliféres; de petits bulbilles se forment fréquemment au point de jonction des segments avec le rachis. Frondes linéaires, subbipennées; segments courts, oblongs, obtus et réfléchis, pennés à la base, plus haut pennatifides ; pipnules inférieures suborbicu- laires, avec un petit nombre de dents larges anguleuses et mucronées, les supérieures munies de 2 à 4 dents. Rachis coloré en marron, marginé supérieurement. Sores courts, oblongs, obliques, placés en ligne de chaque cóté de la nervure principale de la pinnule. Longueur de là fronde, 7 ou 8 pouces; couleur vert-foncé. Les frondes sont bulbifères'. Une figure coloriée bien dessinée ajoute plus de précision à la description qui précède. Il est manifeste que la Fougère envi- sagée par l'auteur anglais appartient au groupe de l'Asplenium fontanum et a. d'étroites affinités avec l'Asplenium foresiacum, mais il serait, jusqu'à nouvel ordre, excessif de les identifier. Quelques-uns des caractères indiqués par Lowe manquent ou sont peu marqués sur ГА. foresiacum de France. On est, cela lles Britanniques, a décrit son Asplenium refractum dans : « The Ferns of Great Britain and Ireland (tab. 35), 1857. » Cette plante est classée par Мире (Filic. Europæ et Atlantidis, p. 70) dans le groupe de l'Aspl. fontanum, en synonymie de la forme major (Aspl. Halleri R. Br.). FOURNIER, n'ayant pu se procurer les œuvres de Th. MOORE, y avait suppléé en consultant celles de Lowe sur les Fougères d'Angleterre. Оп y trouve l'Aspl. refrac- tum Th. Moore décrit avec commentaires et figure coloriée dans deux grands traités illustrés : 4° Ferns british and exotic, vol. V, pl. XXXV (1868) et 2» Our native Ferns, vol. II (1869), pl. XLII, p. 170. Voici comment, dans le second ouvrage, LowE rapporte la découverte de cette espèce : « First known in 1851, from the gardens at Surrey and afterwards introduced by M. Parker. A person had found three plants in Scotland, but being since dead, this interesting plant has obscurity cast over it. » Cette déclaration laisse quelque doute sur la spontanéité de l'espèce en question. 1. La production de ce caractère, que je n'ai pas aperçu Sur ГА. foresia- cum de France, était peut-être favorisée dans la station anglaise par les conditions de milieu où se trouvait la plante. 362 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. va sans dire, beaucoup mieux renseigné sur la plante francaise que sur le type écossais, et cette raison parait suffisante pour conserver le nom de foresiacum dont l'application est ici d'une absolue certitude, tandis que la plante nommée par Thomas Моове Asplenium refractum est relativement beaucoup moins connue. 3. — AFFINITÉS, ESPÈCE OU VARIÉTÉ. Le Grax», dans son opuscule de 1904 cité plus haut, compare en ces termes son Asplenium foresiacum aux A. fontanum et lanceolatum. L'A. fontanum Bernh. est bien caractérisé par ses touffes ordinaire- ment grosses à stipes nombreux ne dépassant guère 12 cm., par la forme de la fronde étroitement lancéolée, rétrécie aux deux extrémités, n'offrant que 1 à 3 em. (rarement plus) de largeur, les segments secon- daires peu nombreux, 3 à 7 de chaque cóté, petits, larges de 2 à 3 mm., ovales ou suborbiculaires, cunéiformes et méme subcordiformes, anguleux à 3-5 dents profondes, aristées. L'A. foresiacum Le Grand atteint jusqu'à 25 cm. de longueur, quelque- fois méme plus, offre des stipes moins nombreux, peu touffus; fronde plus élargie, ovale-lancéolée; segments primaires trés obtus au sommet, atteignant 5-6 em. de longueur, les inférieurs trés souvent réfractés : segments secondaires ordinairement 6-8 (ou moins) de chaque cóté, larges de 3 mm. au moins, ovales-arrondis, obtus, cunéiformes et méme subcordiformes, grossièrement dentés, rarement lobés, à 3-4 dents поп ou à peine aristées. L'Aspl. lanceolatum Hunds, se distingue facilement de ce dernier, auquel il ressemble parfois au premier abord, par le port plus raide, les segments secondaires lancéolés ou ovales-lancéolés, longuement atté- nués inférieurement, etc. ; Ces trois plantes, quoique voisines, n'offrent pas d'intermédiaires qui les réunissent nettement. Si l'on adoptait, à l'instar de Cravavp dans sa Flore de la Gironde', restée malheureusement inachevée, ce qu'il appe- 1. CLAVAUD (A.), Flore de la Gironde (1882), pp. 1 et suiv. de l'Avertisse- ment, l'auteur s'exprime ainsi :« Lorsque entre deux types il n'y a pas de transitions, c'est-à-dire, lorsqu'il n'existe pas dans la nature, entre «nt représentants purs de l'un et de l'autre, des formes intermédiaires Ou s'effacent successivement les caractères distinctifs et les limites récipro- ques des deux types, je donne à ceux-ci le nom de SrinPrs. Telles sont la E. MALINVAUD. —— NOTULES FLORISTIQUES. 363 lait le « parti pris » de la création du sriree intermédiaire entre le genre et l'espèce, on pourrait réunir les Asplenium fontanum foresiacum et lanceolatum dans une unité de ce nouveau type, mais la pensée de CLavaup n'a pas trouvé d'écho parmi les floristes et, tout bien considéré, il parait préférable de ne pas introduire, en faveur d'une conception purement théorique, cette complica- tion nouvelle dans le langage scientifique. L'Asplenium foresiacum doit-il être regardé comme une espèce, une sous-espèce ou une variété? La réponse à cette question dépend du point de vue suivant lequel on l'envisage. Un esprit synthétique inclinera vers la variété, et réciproquement. Le Gran», après avoir pendant longtemps rattaché cette Fougère à l'A. Halleri, disait dans sa dernière Note : « En réalité, ГА. foresiacum constitue une belle sous-espèce, pour le moins, du fontanum, mais avec un mode de distribution tout à fait diffé- rent »; ce jugement est très admissible '. 4. — UNE oPiNIoN DE Duvar-Jouve. On trouve, dans la collection des plantes françaises du Muséum, une série nombreuse d'échantillons de l'Asp/. fore- siacum provenant de l'herbier Lorer et récoltés la plupart par le frère Неківаср-Јоѕери, qui depuis longtemps distinguait cette forme sous le nom d'Aspl. intermedium. Une de ces plantes (Monistrol, Loire, juin 4876, leg. Héribaud) est accompagnée des annotations suivantes : 1° De Duvar-Jouve, 4 févr. 1880 : « Aspl. intermedium du frére plupart des espèces linnéennes. 2° Lorsque deux types, d'ailleurs bien distincts sous leurs formes extrémes, présentent dans la nature des formes de transition plus ou moins nombreuses, qui effacent entre eux toute limite précise et qui soni la trace encore subsistante d'une origine com- mune entre les deux types considérés, ceux-ci sont pour moi des ESPECES Ou des VARIÉTÉS. » | | 1. Voici comment Lowe (loc. cit.), à propos de ГА. refractum, s exprime sur cette question : « It is with hesitation that I have figured the present Fern as a distinct species; in general appearence it seems to approach So near to the Asplenium fontanum, yet in some respects it is so different, that I have ventured upon figuring and describing it as а new spectes, and more especially as M. Moore, in the « Nature printed Ferns » as ex- pressed an opinion that it may possible be a new species. Wether species Is merely variety... » 364 SÉANCE DU 24 JUIN 1940. Héribaud, d'aprés la coupe du pétiole est un A. /anceolatum de petite taille. » 2° De Lorer : « Le pétiole coupé a d'abord indiqué à M. Duvar un Asplenium lanceolatum. Un second essai ayant montré sur le pétiole de ГА. Halleri des fibres en assez grand nombre colorées en noir, et dans Aspl. intermedium également, tandis que ГА. lanceolatum n'offre pas un point noir, M. Dvvar a cru que l'A. intermedium était un A. Halleri. » Un autre exemplaire (Aspl. intermedium, bords de l'Allagnon au-dessus de Lempdes, Hte-Loire, juin 1878, Fr. Héribaud) est ainsi annoté : « Une coupe du pétiole au microscope fait prendre ГА. inter- medium de Fr. Héribaud pour I Halleri. » Il résulte de cette double observation que, d'après Duvar- Jouve, l'Aspl. foresiacum Le Gr. (A. intermedium Е. Héribaud, in herb.) a des affinités plus prononcées avec l'A. Halleri qu avec le lanceolatum '. 124 r 2. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE, EXSICCATA. M. Supre? faisait remarquer en 1894 que lAspl. Halleri, propre aux rochers calcaires, est constamment remplacé sur le granit, le gneiss, le micaschiste et les schistes argileux par l'Aspl. foresiacum. | Cette importante observation, reproduite en 1904 par Le Grann, est aussi confirmée par mon expérience personnelle. J'ai rencontré assez souvent l' Aspl. foresiacum dans le Lot et toujours en sol siliceux, jamais sur les terrains calcaires, qui occupent dans ce département une vaste étendue. Ce fait peut étre interprété comme un exemple de la faculté d'adaptation de certaines espèces à des sols différents. Il est, en effet, probable que la plante silicicole est ici une variété du type calcicole, ou plutót que plante calcicole et plante silicicole repré- 1. L'un de ces échantillons, récolté en aoüt 1876 à Monistrol (Hte-Loire), sur les rochers siliceux de la Loire, fut communiqué sous le nom d'A. n termedium par le Fr. HÉRIBAUD à LORET qui ne voulut y voir qu'une variation de ГА. Halleri, et ce nom d'intermedium а été donné plus tard, au titre de variété, par M. GIRARDET, ancien éléve du pensionnat de Clermont, à la plante de Lempde (Hte-Loire? envoyée à la Société Rochelaise. 2. SUDRE, loc. cit. (Voy. plus haut p. 359, note). E. MALINVAUD. — NOTULES FLORISTIQUES. 365 sentent deux adaptations de la même espèce à des milieux diffé- rents. D'après Le Gnaxp, « l'habitation de l'Aspl. foresiacum est constituée par une zone qui contourne, comme une large cein- ture, les pentes moyennes et basses du plateau central; toute- fois des Cévennes méridionales cette zone s'étend jusqu'aux Pyrénées-Orientales.. Le fontanum occupe une zone excen- trique par rapport à son congénère. Comme l'un est rigoureu- sement caleicole et l'autre strictement silicicole, il ne se ren- contre jamais aucun mélange '. » L'Aspl. foresiacum est trés localisé. En dehors de la région ci-dessus définie, Le Graxp ne lui connaissait qu'un habitat hors de France; le D" Conter l'a découvert en Ligurie à la « Riviera di Levante ». Si l'identification avec l'Aspl. refractum d'An: gleterre était définitivement admise, l'amplitude de son aire géographique serait fort agrandie. Toutefois l'indigénat de l'espèce de Moore dans les Iles Britanniques demande confir- mation °. D'après les observations de LE Gnawp, confirmées par les miennes, l'Aspl. foresiacum ne parvient jamais à de hautes altitudes. Je l'ai récolté à 280 m. au moulin de Saint-Paul dans la Hte-Vienne et un peu au-dessous de 700 m. à La Tronquière dans le Lot. Il parait ne jamais dépasser 860 m. et descend fréquemment à 200 m. et au-dessous. L'A. fontanum, au con- traire, descend rarement au-dessous de 700 m. et atteint dans les Basses-Alpes 2350 m. Il s'éléve en Savoie de 300 à 4 400 m. (D* Снлвект), dans la Drôme de 200 à 1 800 m. (CHATENIER), etc. En résumé, il est beaucoup plus montagnard que le précédent. La présence de ГА. foresiacum a été constatée jusqu'à ce jour dans les départements suivants : Cher, Indre, Loire, Haute-Loire, Drôme, Isère, Gard, Lozère, Ardèche, Hérault, Aveyron, Tarn, 1. LE GRAND, loc. cit. (Voy. plus haut p. 358, note). . ТИ 2. Les textes de LowE sont un peu équivoques au sujet de cet indigénat et l'A. refractum paraît être une plante échappée de parcset jardins. Р. As- CHERSON et GRAEBNER, dans leur Synopsis der Mitteleuropüischen Flora, IIe vol., p. 63, 1898, définissent comme il suit Père géographique de l'Aspl. fontanum dont le groupe comprend le refractum · « West-Europa : England sehr selten, ob einheimisch? (en Angleterre, trés rare, Si méme il y est indigene?); Mittel und Süd-Frankreich ; Pyrenäen ; nordliches und óstliches Spanien; Majorca. » 366 SEANCE DU 24 JUIN 1940. Puy-de-Dôme, Cantal, Lot, Corrèze, Haute-Vienne, Creuse, Allier, Pyrénées-Orientales. En outre ila été signalé dans la région parisienne; M. Jeaxrerr l'a découvert à Nemours (Seine-et-Marne), et l'herbier Cossox conservé au Muséum en contient un échan- tillon récolté en 1835 dans la forêt de Fontainebleau et rap- porté à l'Asplenzum Halleri', toutefois on ne l'a pas revu depuis dans cette localité. П était naguère confondu avec les A. Halleri et lanceolatum el beaucoup d'habitats attribués à ces deux espèces dans les anciennes Flores appartiennent en réalité au foresiacum. L'Asplen?um foresiacum a été publié dans les exsiccata numé- rotés suivants. SOCIÉTÉ DAuPHINOISE (1882), n° 2308 bis, réc. à Vieillevie (Cantal), étiqueté A. Halleri DC. (forme). —. PrawTE GALLIA ET Brei de Ch. Magnier (1885), n° 661, sous le nom d'A. refractum Lowe, de Clairfage (Corrèze), déterm. par le Dr Four- NIER. FLORA SELECTA ЕХЅІССАТА de Ch. Magnier, n° 743 bis, réc. dans P'Aveyron, nommé А. forisiense Le Gr. SOCIÉTÉ ROCHELAISE (1899), n° 902 bis, de l'Aveyron (Corte), étiqueté C. Halleri DC. var. forisiense Le Grand. (Je n'ai pas vu le n° 902 qui représentait sans doute aussi la méme espèce.) SOCIÉTÉ RocnELaise (1895), n° 3843, provenant du Cher, déterm. A. fontanum В. angustatum, Bor. Cette plante a été l'objet de la remarque suivante de Le Grand : L'A. foresiacum présente une sous-variété mineure à fronde plus étroite par le raccourcissement des segments primaires avec segments secondaires peu nombreux, telle par exemple la plante de la Briance près de Limoges, que BOREAU rapporte à l'Halleri var. angustatum Koch, et que j'ai nommée paucilobatum. Cette variation se rencontre du reste assez souvent avec le type, avec lequel elle présente tous les intermé- diaires possibles : la plante du Cher publiée par la Rochelaise n° 3843, sous le nom d'angustatum, est un de ces intermédiaires. Mais ce nom d'angus- tatum reste douteux... 6. — Cowcrusiows. En résumé cette étude nous conduit aux conclusions sul- vantes : 1° L'Asplenium foresiacum Le Gr. et ГА. fontanum type 1. Voy. Cosson et GERMAIN, Flore des envir. de Paris, Ze éd., p. 865. мё p, LEMOINE. — ESSAI DE CLASSIFICATION DES MÉLOBÉSIÉES. 367 (A. Halleri DC.) représentent fort probablement deux adapta- tions de la même espèce à des milieux différents. 9° L'A. refractum Th. Moore, trés voisin de l'A. foresiacum, n'est pas suffisamment connu pour lui étre identifié, d'une facon certaine. Essai de classification des Mélobésiées - basée sur la structure anatomique; PAR Mme PAUL LEMOINE. (Suite). 3° type de structure : Archæolithothamnium. — Le genre Archæolithothamnium a un grand intérét paléobotanique; c'est un genre qui existe depuis la fin du Crétacé е! qui est encore représenté à l'époque actuelle par un certain nombre d'espèces. —— а ОЗМ а А i | [I 150 П UI LLLET 700 H 1750 —2200 Fig. 4. — Quelques rangées de cellules du périthalle d'un Archæolithothamnium. Je prendrai comme exemple l'Archæolithothamnium erythræum Rothpletz, dont j'ai pu étudier la croûte et les courtes branches qui la surmontent. La croûte est constituée en majeure partie par le périthalle. L'hypothalle est très peu développé; il est formé des files cellulaires horizontales, très serrées, comme chez certains Lithothamnium; les cellules ne se disposent jamais en rangées concentriques. Le périthalle, au contraire, a un caractère tout à fait différent. Il est formé de cellules disposées en rangées super- posées (fig. 4), et rappellent par suite les Lithophyllum. Le tissu est extrémement compact; alors que chez les Lithophyllum les files de cellules sont souvent distinctes, chez les Archæoli- thothamnium elles sont extrèmement serrées. D'autre part les 1. Voir plus haut, page 323. 368 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. cloisons qui séparent les rangées de cellules ne se colorent pas aussi fortement par les réactifs que chez les Lithophyllum. Le tissu des branches est constitué par un tissu semblable au périthalle de la croûte; je n'insiste pas, par conséquent, sur ses caractères. 4° type de structure : Телатеа tortuosa. — Le Tenarea tor- tuosa est une Algue trés commune dans la Méditerranée; elle est appelée Lithophyllum tortuosum Esper, L. crassum, L. cris- tatum Meneghini ou même L. undulosum Bory, suivant les auteurs. Sa structure est très caractéristique et très différente de celle des autres genres de Mélobésiées ; elle m'a paru caractériser un genre pour lequel j'ai repris un ancien nom de Bory DE Sart- VixcENT : T'enarea. Cette espèce est constituée par une croûte sur laquelle se dressent de courtes lamelles verticales; ces lamelles, contournées et anastomosées, forment un thalle d'un aspect curieux. Au point de vue anatomique, la croûte et les lamelles montrent les mêmes caractères. La croûte montre un hypothalle et un périthalle presque également développés. L'hypothalle est formé de files horizon- tales extrêmement serrées et rigides. Les cellules en sont rectangulaires et trés étroites. Ces files se redressent d'une facon trés brusque pour former le périthalle dont les files sont dis- tinctes. Les cellules des deux tissus se colorent fortement par les réactifs et rappellent celles des Lithophyllum. D'autre part, elles ne s'organisent pas en rangées concentriques régulières, comme dans les espéces de ce genre. Dans les lamelles la disposition est forcément un peu diffé- rente; au centre estl'hypothalle, dont les files s'épanouissent de part et d'autre et forment deux péritballes. Mais les deux tissus ont respectivement les mêmes caractères que dans la croûte. Cette disposition des tissus dans une coupe d'une lamelle existe chez toutes les espèces. 5° type : Porolithon onkodes. — Le Porolithon onkodes Heydrich est une espèce en croûte qui est caractérisée par l'irrégularité de son tissu. L'hypothalle n'est formé que par un petit nombre de files cellulaires horizontales et serrées. La plus grande partie du tissu est constituée par le périthalle. Le Мше р. LEMOINE. —— ESSAI DE CLASSIFICATION DES MÉLOBÉSIÉES. 369 périthalle est assez irrégulier en ce sens que les cellules sont variables de forme et de dimension; par suite, la disposition en files verticales n'est pas très nette; elle est masquée en par- ticulier par la présence de groupes de grosses cellules ovoides disséminées cà et là dans le tissu, d'une taille double de celle des autres cellules. La structure de cette espéce est d'autant plus intéressante quà sa partie inférieure le périthalle est constitué par des files trés réguliéres, dont les cellules sont toutes de méme forme. A un niveau donné le tissu prend brusquement cet aspect irré- gulier dont il a été question plus haut. Trois espéces montrent une disposition à peu prés semblable dans leur structure et peuvent être rangées également dans le genre Porolithon. On peut dire, en résumé, que dans les espèces du genre.Porolithon, les cellules ne sont jamais disposées en rangées transversales; et que, d'autre part, la disposition en files verticales est souvent masquée. Enfin il existe, disséminées dans le tissu, des cellules plus grandes que les autres cellules du tissu, et qui sont le plus souvent disposées par 3 à 8 à la fois, formant ainsi de petits groupes. On pourrait multiplier les exemples de structure; car, dans chacune des sections que j'ai reconnues dans les genres, les caractères anatomiques sont nettement tranchés. Je terminerai simplement cette Note en donnant l'énuméra- lion des espéces que j'ai étudiées dans chaque genre, en les groupant par sections. Dans le genre Lithophyllum, j'ai eu souvent l'occasion d'étu- dier à la fois une croûte et une tige de la méme espèce. J'ai pu, par suite, établir pour chaque section quels étaient les carac- tères des formes en croûte et des formes en branches. Au contraire, chez les Lithothamnium, les formes en branches forment souvent des massifs qui reposent librement sur le fond de la mer, et pour lesquels on ne connait pas la forme en croûte. D'autre part, certaines formes en croüte, par exemplele L. Lenor- mandi ne forment jamais de branches. On ne peut donc pas établir avec certitude la comparaison des formes en branches et des formes en croüte, et j'ai pris le parti de distinguer simple- ment les deux groupes de formes. T. LVII. (SÉANCES) 24 370 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. Genre Ілтнотнамміом Philippi. Espèces en croûte. — 1"° section, — L'hypothalle est constitué par des files lâches, plus ou moins entremélées. L. leve Stromfelt. L. crispatum Hauck. 2* section. — L'hypothalle est constitué par des files serrées, non entremélées. L. pseudolichenoides Heydrich. L. Lenormandi Rosanoff. L. polymorphum Linné. L. glaciale Kjellmann. 3° section. — L'hypothalle est très réduit; il n'est constitué que par une ou deux files de cellules, ou méme par une seule assise de cellules. L. Sonderi Hauck. L. compactum Kjellmann. Espéces formant des branches. — 4* section. L. glaciale Kjellmann. L. calcareum Pallas. L. tophiforme Unger (comprenant les espèces L. soriferum Kjellmann, L. fornicatum et L. nodulosum Foslie). - L. norvegicum Areschoug. Genre Їїлтнорнүгтїм Philippi. 1" section. — Dans les espèces en croûte, l'hypothalle est bien déve- loppé et a le caractère du tissu Lithophyllum. Le périthalle est formé de files lâches. Dans les branches des espèces dressées, le tissu médullaire formé par l'hypothalle a le méme caractère que dans la croûte. Il en est de méme pour le périthalle. Ce groupe comprend les espèces suivantes : L. dentatum Kutzing. L. incrustans Philippi. ; Espèces } L. moluccence Fosile. Espèces L. moluccense Foslie- en croûte. ) L. byssoides Lmk. en branches. { L. byssoides Lmk. L. lichenoides Ellis et So- lander 2° section. — Dans les espèces en croûte, l'hypothalle a toujours le méme caractere. Le périthalle est formé de cellules disposées en assises, comme l'hypothalle, mais plus courtes. wm Dans les branches, l'hypothalle et le périthalle sont formés de rangée Mme P, LEMOINE. — ESSAI DE CLASSIFICATION DES MÉLÉBOSIÉES. 371 de cellules comme dans la croûte et, en pratique, on ne distingue qu'un seul tissu. Espèces ( L. decussatum Ellis et So- en lander. Iiis L. frutescens Foslie. croûte. ( L. Fosliei Heydrich. +. 3° section. — Dans les formes en croûte, l'hypothalle et le périthalle sont constitués par des rangées concentriques ou superposées; les cel- lules sont courtes et presque carrées. Dans les branches le tissu est formé à la partie interne de files cellu- laires distinctes, à la partie externe de cellules disposées en rangées et semblables au périthalle de la croûte. De plus, on remarque dans le périthalle des groupes de cellules plus grandes que les autres cellules du tissu. L. africanum Foslie. 4° section. — L'hypothalle est réduit à une seule assise de cellules. Le périthalle, formé d'abord de files lâches, montre ensuite des files juxta- posées, à cellules séparées en rangées par des cloisons fortement épais- sies. Le tissu médullaire de la tige est formé par le périthalle; il a le méme caractère que celui de la croûte; on y distingue également un périthalle primaire et un périthalle secondaire. Espèces ( L. Kaiserii Heydrich. Espèces ( L. Kaiserii Heyd. en croüte. \ L. pallescens Foslie. dressées. | L. pallescens Fosl. Genre ARCHÆOLITHOTHAMNIUM Rothpletz. Des trois espèces que j'ai étudiées dans ce genre, l'une forme des croütes surmontées de mamelons, et les deux autres des branches. А. erythræum Rothpletz. A. Sibogæ Weber et Foslie. А. timorense Foslie. Genre T gNanza Bory de Saint-Vincent. T. tortuosa Esper. Genre PonoLrrHoN Foslie. P. onkodes Heydrich. P. craspedium Foslie. Р. Reinboldi Weber et Foslie. 2° groupe. — Mastophora et Melobesia. . Je dirai quelques mots de ce deuxième groupe par compa: raison avec le premier. 372 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. Les espéces de ces genres forment des thalles extrémement minces, qui ne sont constitués que par quelques rangées de cellules. Les cellules sont disposées en rangées verticales comme dans tout le groupe des Mélobésiées; ces files sont trés courtes par suite du petit nombre de cellules (3 à 4). La struc- ture est extrémement simple; car on ne distingue pas deux tissus; on peut, toutefois, les rapprocher de certaines espéces du premier groupe chez lesquelles l'hypothalle est trés réduit Fig. 5. — Coupe verticale d'un thalle de Melobesia Lejolisi fixé sur une feuille de Zostère et montrant un conceptacle avec deux spores; les cellules en grisé sont celles de la Zostère. (Lithoth. compactum, Lithoph. pallescens) et en déduire que l'assise basilaire de cellules des Melobesia représente l'hypo- thalle. Les Mastophora semblent en général étre formées d'un plus grand nombre d'assises de cellules (au moins 4) que les Melobesia; ainsi que l'indique la figure 5, les Melobesia sont fréquemment formées seulement de 3 assises de cellules. On voit donc la diversité des types de structure que révèle l'étude anatomique des Mélobésiées. Je tiens à ajouter que les divisions génériques correspondent à celles qui avaient été reconnues par l'étude des organes reproducteurs; pourtant la structure a permis de distinguer deux genres : Tenarea el Porolithon, qui ne paraissent pas se différencier au point de vue des organes reproducteurs; peut-étre leur étude approfondie montrera-t-elle des caractères particuliers. D'autre part la struc- ture me permettra de discuter la valeur d'un certain nombre de genres moins importants créés pendant ces dernières années. M. Gagnepain prend la parole pour la communication ci- dessous : F. GAGNEPAIN. —'SUR LA FAMILLE DES OLACACÉES. 373 Comment faut-il comprendre la famille des Olacacées? PAR M. F. GAGNEPAIN. I. — FAMILLE HÉTÉROCLITE. En étudiant cette famille pour la Flore générale de l'Indo- Chine, j'ai pris un contact prolongé avec 21 genres sur plus de 60 qu'elle renferme. Ces genres appartiennent presque à toutes les tribus faites dans ce groupe; une discussion sur la famille ne sera donc pas trop téméraire dans ces conditions. Telles qu'elles sont comprises par Brxruaw et Hooker dans le Genera plantarum, les Olacacées constituent un groupe hétéro- dite; ni dans les caractères extérieurs, ni dans les caractères sexuels, on ne découvre ces affinités entre genres qui font une famille naturelle; ce n'est méme pas une famille par enchai- nement, à tribus distinctes, ayant quelque affinité entre elles, mais bien une juxtaposition de genres souvent sans lien. Au point de vue végétatif, les feuilles sont alternes, à moins qu'elles ne soient opposées, à nervation palmée si elle n'est pas pennée, les rameaux portent ou non des vrilles et l'inflorescence est axillaire ou terminale; rien n'est donc plus téméraire que d'affirmer à première vue qu'une plante donnée est bien une Olacacée. Par les caractères sexuels, l'ovaire est supère à moins qu'il ne soit infère (Schæpfia, Erythropalum); les ovules sont pen- dants au plafond de la cavité s'ils ne sont pas sur un placenta central basilaire; il y a un disque ou ce disque manque, et quand il existe, il est situé entre les étamines et l'ovaire, ou entre les pétales et les étamines (Natsiatum, Harmandia); il entoure la base de l'ovaire, ou s'élève presque jusqu'à son sommet deve- nant ainsi nettement adhérent et épigyne (Anacolosa). Les éta- mines elles-mêmes prennent dans la famille toutes les licences étant alternipétales ou oppositipétales, libres entre elles, ou monadelphes (Harmandia), introrses, ou extrorses (Harmandia): elles sont soudées à la corolle ou s'en libèrent dès la base. Les pétales sont présents ou absents, indépendants ou soudés entre 374 SEANCE DU 24 JUIN 1940. eux en tolalité ou en partie, et le calice lui-màme, qui n'a pas de limbe dans certains genres, est normal quoique petit en d'autres, et dans plusieurs s'accroit dans des proportions déme- surées; enfin, le fruit, drupacé presque partout, se permet par- fois de s'étaler en samare (Cardiopteris). Dans ces conditions quels caractères dans cette famille n'offrent pas d'exceptions? Je n'en apercois que trois : 1° graine unique, mais c'est le cas des Santalacées, des Thyméléacées, des Elæagnacées, des Loranthacées; — 2° l'albumen est abondant, mais dans les Loranthacées, les Santalacées, dans beaucoup de Thyméléacées et Simarubacées, c'est aussi le cas; — 3° la radi- cule est supere, mais dans les Thyméléacées, les Loranthacées, les Santalacées, les Euphorbiacées, les Urticacées, les Linacées, les. Malpighiacées, les Rutacées, les Simarubacées, les Burséra- cées, les Méliacées, les Ilicacées et dans beaucoup d'Ochna- cées la radicule est également supere. En sorte que la définition précise de cette famille est impossible puisque, pour la plupart des caractères, après avoir dit présent on ajoute absent, et que les caractéres propres à tous les genres d'Olacacées sont com- muns à plusieurs autres familles. Cette famille n'a donc à vrai dire pas de caractéres communs à tous les genres et de caractères propres la distinguant des autres. Un philosophe disait à propos des hommes : « C'est un bien ennuyeux caractère de n'en avoir aucun. » Le mot est vrai aussi des Olacacées telles qu'elles ont été comprises pendant longtemps, et nul n'a plus à en souffrir que le botaniste qui l'étudie, s'efforcant de mettre l'accord entre des genres qui hur- lent de se trouver ensemble. Cette opinion sur l'incohérence des Olacacées ne m'est pas personnelle. Pour s'en convaincre, il suffit d'ouvrir quelques ouvrages. Masrers dans le Flora of British India, I, p. 512-3, dit qu'il a suivi l'ordre du Genera de Benruam et Hooker, bien que proba- blement quelques genres mieux connus devront étre transportés ailleurs, et il joint à la famille ainsi traitée le Card?opteris dont l'affinité, dit-il, est trés douteuse. « Les Olacinées, dit Кіхс (Mat. Flora Malayan Peninsula, L, p. 583) sont plutót un assemblage de plantes qu'une famille F. GAGNEPAIN. — SUR LA FAMILLE DES OLACACÉES. 315 naturelle. Le seul caractère commun à toutesles espèces réunies sous ce titre c'est l'ovule pendant, encore ce caractère est rendu obscur par ce fait que dans nombre de genres les ovules sont pendants du sommet d'un petit placenta central qui ne se déve- loppe pas en méme temps que l'ovaire.... Dans le reste, les ovules et graine sont pendants du sommet ou prés du sommet de la cavité.... » Et l'auteur cite de nombreuses exceptions ou cas particuliers concluant ainsi : « La famille entiére me semble avoir besoin d'étre revisée et l'étude des espéces décrites ci-dessous m'incline vers l'opinion que plusieurs des sous-tribus devraient former des familles distinctes ». Il propose de faire du Cardiopteris, joint au genre Pteleocarpa, une famille déjà entrevue par Brume et R. Brows sous le nom de Cardiopté- ridacées. Влплох, trés largement compréhensif, dans son Histoire des plantes, XI, p. 408, place les Olax et genres voisins, les Opilia et genres affines, les Erythropalum, à cóté des Vitis dans les Loranthacées. Quant aux Mappia, Lasianthera, Gomphandra, Apodytes, Gonocaryum, is deviennent des Térébinthacées à cóté des PAytocrene, auxquels sont joints les Miquelia, Sarco- stigma, Natsiatum, Pyrenacantha, Iodes et Cardiopteris (Histoire des plantes, V, pp. 278 et suiv.). Pierre, se fondant sur la caractésistique du pétiole, place les Opiliacées vers les Santalacées, Aptandracées et Ѕеһорбасбеѕ qui n'ont également qu'un seulfaisceau (monoxylées) ', de méme que les Natsiatum et Pyrenacantha. M. Vax Тієснем, dans ce Bulletin, 4896, multiplie les familles autonomes issues des Olacacées (sensu lato) : les Olacacées (р. 564), avec le genre (аг, les Erythropalacées avec un genre, les Ximéniacées avec un genre, les Cathédracées avec deux genres dont les Anacolosa, les Aptandracées avec deux genres, les Harmandiacées avec un genre, et il n'est pas question des Icacinées ni Phytocrénacées, déjà distinguées des Olacacées (sensu lato) par Miers et EwcLER. M. Vax Ten résume sa classification des Olacacées Benth. et Hook. (pro parte) dans un tableau synoptique se basant sur la corolle dialypétale ou gamo- pétale, sur l'ovaire supére ou infère, sur le nombre des loges; 1. Bull. Soc. Linn. Paris, pp. 1312 et suiv. 376 SEANCE DU 24 JUIN 1940. c'est done, à une exception près, une classification centripète par rapport à la fleur et dans laquelle les caractères extérieurs viennent en premier lieu, suivis des caractéres centraux, plus intimes. Pour M. Exerer les leacinacées se distinguent nettement des Olacacées; donc deux familles : la première, placée à côté des Célastracées et Sapindacées', comprend les Icacinées avec Lasianthera, Stemonurus, Apodytes, Mappia, Gonocarywum....; les Iodées avec lodes et Natsiatum, les Sarcostigmatées avec Sarcostigma, les Phytocrénées avec Pyrenacantha, Phytocrene, Miquelia, les Cardiopterygoidées avec Cardiopteris. Quant aux Olacacées proprement dites, elles sont rapprochées des Santalacées? et comprennent les Schoepfiées avec Schæpfia, les Anacolosées avec Anacolosa, Erythropalum, Aptandra et sans doute Harmandia, les Olacées avec Ximenia et Olax, les Opiliées avec Ора, Cansjera, Lepionurus. Si on compare les classifications de Barrow et ExcrER, on remarque qu'elles concordent sur beaucoup de points : 1° les Opilia de Barron sont les Opiliées d'Exczer, les Olax de Button sont les Olacées d'Ewcrgn, les Phytocrene (Влплох) sont les Phytocrénées d'Ewcren, et ces deux auteurs de Genera séparent trés nettement les Olacacées (Вехтнлм et Hooker) en deux familles différentes. Des divergences existent : 1'* famille, Exerer détache les Anacolosa et les Schæpfia des Olax de Влилох, pour en constituer deux groupes voisins; 2° famille, le genre Apodytes est sorti des Phytocrénées par Excren pour être mis dans les Icacinées (Mappia de Влплох), les Cardiopteris et Sarcostigma sont détachés des Phytocrene de Baton pour former deux groupes distincts et voisins. Enfin le genre Ery- thropalum, série autonome pour Bacon dans la première famille, est rejeté par Exeter près de l Anacolosa. П. — CLASSIFICATION PROPOSÉE. Dans la classification suivante où sont réunis 24 genres de la famille des Olacacées (sensu lato), il est donne une impor- tance capitale aux caractères intimes, centraux par rapport à la 1. Pflanzenfam., MI, 5, p. 242. 2. ]bib., HE, 4, p. 233. F. GAGNEPAIN. — SUR LA FAMILLE DES OLACACÉES. 377 fleur; c'est donc une classification centrifuge, s'appuyant en premier lieu sur les organes les moins variables et par consé- quent presque uniquement ou uniquement soumis à l'hérédité. S'il v a une part d'erreur dans cette classification, c'est qu'elle donne entrée à l'appréciation personnelle sur le point oü le caractère familial devient le caractère uniquement générique, mais ce défaut est commun à la plupart des classements de l'histoire naturelle. | А. Placentation basilaire; stigmate entier ou seulement lobulé; anthères toutes ou les fertiles oppositipétales, a. Ovaire supere, disque présent. 4. Étamines introrses, non monadelphes; disque intrastaminal. I. Disque formé de pièces libres ou sou- dées seulement à la base, mais non adhérentes à l'ovaire (hypogyne); calice trés petit ou presque nul... 1. OPILIACÉES. II. Disque en anneau, soudé à l'ovaire . (périgyne); calice petit, lobe = 2. OLACACÉES. 8. Étamines monadelphes extrorses; disque : extrastaminal; calice présent........ 3. APTANDRACEES. b. Ovaire infére; disque supere; calice réduit : à un simple bourrelet.................. 4. SCHOEPFIACÉES. B. Placentation apicale; a. Un stigmate entier ou seulement lobulé. a. Ovaire infère; disque supere; un calice; : : étamines oppositipétales............. 5. ÉRYTHROPALACÉES, 8. Ovaire supere; étamines alternipétales. I. Disque présent.......:............. П. Disque absent........ 8 b. Deux styles dont l'un avorte bientót, ou deux développés; deux stigmates égaux ou inégaux; ovaire supére; étamines 6. ICACINACÉES. . PHYTOCRÉNACÉES. ka 8. CARDIOPTÉRIDACÉES. Dans le tableau suivant on verra le groupement des genres dans les familles proposées. 1. OPILIACÉES : Melientha, Cansjera, Opilia, Lepionurus. 2. OLACACÉES : Ximenia, Olaz, Anacolosa. 3. APTANDRACÉES : Harmandia, Aptandra. 4. SCHŒPFIACÉES : Schœæpfa. 5. ERYTHROPALACÉES : Erythropalum. 6. ІСАСІХАСЁЕЅ : Natsintum, Mappia, Gomphandra, Gonocaryum. 7. PHYTocRÉNACÉES : Miquelia, Sarcostigma, Phytocrene, Apodytes, Pyre- nacantha, Iodes. 8. CARDIOPTÉRIDAGÉES : Cardiopteris, Pteleocarpa. 378 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. Si on compare le résultat obtenu à ceux des classificateurs, on voit que la famille des Opiliacées correspond à la série Opilia de Barrow, aux Opiliées de EwerEn, aux Opiliacées de Vaw Тзевнем. Tous les botanistes se sont donc entendus pour séparer ce groupe. Van Тієснем et moi avons seulement pensé à en faire une famille autonome. La famille des Olacacées est comprise dans la série Olax de Влилох, qui est plus large; elle correspond aux Olacées d'ExerER, moins Anacolosa; aux Olacées, famille de Vax TIEGHEM, plus Anacolosa. Celle des Aptandracées est conforme à l'opinion de Drang comme famille, à celle d'Excrks (tribu) et renferme les Harman- diacées et Aptandracées, familles pour Vax Тієвнем. Celle des Schepfiacées, correspondant aux Schoepfiacées, famille adoptée par Pierre et Van Тієснем, est comprise dans les S chæpfiées, tribu d'Exeren, dans la série Olax de Barton. La famille des Erythropalacées, série Ærythropalum de B arlon, tribu d'Excrgn, est également famille autonome pour Van Tienen. Celle des Icacinées correspond à la série Mappia de Baron, aux 1сасїпёез, tribu d'Exerer, qui y ajoute les Apodytes. La famille des Phytocrénacées correspondrait à la série Phytocrene de Влплох s'il en avait enlevé le genre Cardioplteris; elle ne correspond à rien de précis d'ExGzer, qui, par contre, fait une tribu des Cardioptérygoidées, en quoi je l'approuve, regret- tant toutefois qu'il n'ait pas songé à faire comme kg et moi de ce dernier genre trés aberrant une famille propre. HI.. — Discussion. Tout groupe important, genre ou espèce, doit pouvoir ètre défini, dans son ensemble; à plus forte raison la famille. Une famille bien constituée doit donc avoir à la fois des caractères communs aux genres qu'elle comprend et distincts des familles voisines. Autrement une famille indéfinissable ne peut être connue que par des exemples; c’est l'empirisme absolu. Une telle famille constitue une connaissance propre à celui qui Га constituée; cette connaissance ne peut étre communiquée; € est en quelque sorte un réve sous un crâne. Telle est la famille des F. GAGNEPAIN. — SUR LA FAMILLE DES OLACACÉES. 379 Olacacées d’après Вкхтнлм et Hooker ; tels sont la plupart des groupes très compréhensifs que Влплох appela familles. Quelles difficultés ne rencontre pas le botaniste détermina- teur quand il а affaire à une espèce inconnue appartenant à ces groupements indécis! Il semble que les botanistes fassent trop souvent des classifi- calions personnelles, en ce sens qu'ils y mettent trop de leurs préférences, de leurs inclinations, de leurs sentiments, insuffi- samment basés sur des faits démontrés. Toute classification, semble-t-il, devrait étre discutée dans les caractéres choisis, les plus importants servant aux premiéres coupes, et présentée clairement par un tableau synoptique. La parole devrait toujours étre donnée aux fails, le botaniste chassant scrupu- leusement toute idée préconcue et se bornant, aprés une obser- vation minutieuse et complète des faits, au rôle d'appareil enregisteur. Dans la classification que Гоп vient de lire il a été accordé une importance capitale à la placentation, car c'est non seule- ment un caractère de toute intimité et par conséquent de primauté probable, mais encore jamais, dans les 21 genres étudiés, il n'a révélé la moindre variation, le moindre passage de la disposition apicale à la disposition basilaire des ovules; il n'y a qu'un caractere plus intime, celui tiré de la nature de l'ovule. La seconde coupe repose sur le nombre des stigmates qui sont deux dans les Cardioptéridacées, annoncant la présence primitive de deux carpelles et les affinités avec les Bicarpellées gamopétales de Вкхтнлм et Hooker. Le caractère tiré de l'ovaire infère ou supère est, lui aussi, intime et central, sans aucune variation observée, car dans les Sehepfia et Erythropalum, l'organe épais qui surmonte l'ovaire à l'intérieur de la fleur est de la nature des disques, et ne se développe jamais avec le fruit nettement infère et au sommet duquel il laisse des vestiges minuscules. La troisième coupe est tirée des étamines introrses ou extrorses, monadelphes ou libres entre elles. Par ce caractère les Aptandracées à étamines extrorses, monadelphes, et de plus à disque extrastaminal, constituent un groupe bien défini. 380 SEANCE DU 24 JUIN 1910. Sauf les Phytocrénacées et Cardioptéridacées, toutes les espéces étudiées plus haut présentent un disque. Or le premier groupe est remarquable par son bois anormal, à grands vaisseaux, sans zone d'accroissement et le second par son fruit en samare et le caractére du disque présent ou nul s'appuie ainsi sur des caractères anatomiques et de fructification. Pour étre complet, il aurait fallu étudier monographiquement la famille entiére, rapprocher des familles déjà existantes les familles démembrées, et ceci nous aurait entrainé beaucoup trop loin; de plus, il faudrait terminer par les descriptions comparatives de ces différentes familles, par la clef des genres qui composent chacune d'elles. Ce serait trop long et le lecteur est prié de se reporter à la Flore générale de l'Indo-Chine où seront traités les 21 genres des 8 familles. En résumé, cette classification préconise, en se fondant sur eux, les 3 principes suivants : 1° Nécessité de constituer des familles homogènes définis- sables, en démembrant les familles hétéroclites : 2° De rechercher, avant tout, les caractères intimes plus inva- riables, pris ordinairement sur les organes centraux de la fleur ; 3° D'employer successivement dans l'ordre hiérarchique ces caractères en se libérant entièrement de toute idée préconcue. Sur quelques Algues nouvelles ou peu connues du Phytoplancton de l'Atlantique; PAR M. L. MANGIN. (Suite :). Dans le plancton de la côte occidentale d'Afrique depuis le banc d'Arguin, jusqu'à Dakar, jai trouvé à cóté du plancton homogène de la plupart des péches et constitué presque exclu- sivement par la Stephanopysis Turris, un plancton trés riche en espèces diverses, dans la baie de Cansado qui débouche dans la baie du Lévrier. Parmi les formes intéressantes, je signalerat le 1. Voir plus haut, p. 344. L. MANGIN. —— ALGUES NOUVELLES DU PHYTOPLANCTON. 381 Bacteriastrum minus Karsten et le Climacodium atlanticum nov. 5р. Le Bacteriastrum minus а été décrit par Karsrex' qui l'a rencontré à Port-Élisabeth sur les cótes de l'Afrique australe. Les échantillons qu'il a observés formaient des chaines enve loppées dans une masse de gelée. Contrairement à ce qui existe pour les espèces depuis long- temps décrites, В. varians, B. delicatulum, etc., les cornes des 0 ip Fig. 5. — Bacteriastrum minus Karst. individus intermédiaires de la chaine ne sont pas soudées, elles sont seulement entrelacées. Dans la baie du Cansado, j'ai trouvé un certain nombre de colonies de Bacteriastrum minus mais ces colonies étaient dépourvues de gelée, cela tient peut-étre à ce que les péches ont été conservées dans le formol et qu'il a été nécessaire de les laver avant de pouvoir les colorer par l'hématoxyline alunée vieille. Bien que la gelée ait disparu, les divers individus de chaque colonie avaient conservé leurs rapports, ce qui prouve que malgré le peu d'adhérence des cornes, leur entrecroisement est suffisant pour s'opposer à la dissociation des colonies. Chaque individu se présente vu par la face connective sous l'aspect d'un rectangle un peu plus large que haut, 13 р X9 u, les cornes filiformes sont ordinairement au nombre de 22 ou 24. La présence de cette espèce dans la baie de Cansado aussi loin 1. KARSTEN, Phytoplankton der Atlantischen Oceans nach den Material der Deutschen Tiefsee Expedition, 1891-1899, p. 171, Tafel, XXXIII, fig. 21. 382 SÉANCE DU 24 JUIN 1940. de Port-Elisabeth, montre qu'elle doit étre assez répandue dans l'Océan Atlantique. J'ai en outre rencontré, dans la méme baie, une nouvelle espéce de Climacodium, le C. atlanticum qui se présente sous l'aspect de longs rubans rigides de 130 à 150 u de large ayant un aspect scalariforme trés caractéristique, à cause des lacunes que laissent entre eux les différents individus qui la composent. Chacun d'eux, vu par la face connective, est rétréci au milieu où il a une largeur de 20 и, il s'élargit progressivement pour atteindre sur les bords de la chaine, 50 u, et présente une ligne 0 eg: Fig. 6. — Climacodium atlanticum n. sp. médiane trés nelte; c'est uniquement par les extrémités sail- lantes que les divers individus adhérent entre eux de sorte qu'il reste une lacune de forme lancéolée ou elliptique ayant 30 à 35 v de large et longue de 110 à 415 v. La membrane se colore beaucoup plus fortement par les eouleurs basiques que celle des autres Diatomées et elle ne présente aucune striation. Il arrive parfois, qu'au moment de la division, deux individus restent accolés par une surface plus ou moins voisine de l'axe et il existe alors deux lacunes, une grande et une petite. e KansrEN a décrit dans le plancton de la mer des Indes, e Nancauri, sous le nom de Bellerochæa indica une espèce qui ressemble un peu à celle que je viens de faire connaitre; mails les lacunes sont moins larges et plus irrégulières. KARSTEN écrit que cette espèce pourrait être confondue avec un Climacodium, mais par certains caractères tirés des valves il la fait entrer dans le genre Bellerochæa, représenté sur nos côtes par le В. Malleus. L. MANGIN. ——. ALGUES NOUVELLES DU PHYTOPLANCTON. 383 Ce genre est assez mal défini. Si Biuernwrrr' le décrit nette- ment avec une section triangulaire, les auteurs qui ont suivi Creve ?, Van Heurck le créateur du genre?, Gnax* signalent des formes rectangulaires et triangulaires et la description de GRAN ne laisse aucun doute sur le mélange de formes rubannées aux formes prismatiques dans la même espèce. Comme on n'a pas signalé de formes de passage entre les types rubannés et le type prismatique on ne conçoit guère la réunion de formes aussi disparates dans la même espèce. Aussi MM. PrnacALLO ont-ils justement distingué comme variété la forme rubannée de la forme prismatique qui constitue la forme typique de Bricur- wELL. Une étude précise de ce genre dont la situation systéma- tique est encore douteuse serait trés utile. Quoi qu'il en soit, les divers auteurs s'accordent sur un carac- tére fondamental : l'adhérence des individus par les extrémités aussi bien que par une surface centrale. Or ce caractère fait défaut dans l'espèce que KanrsEw a figuré sous le nom de B. indica, et il manque aussi dans l'espèce que j'ai rencontrée dans le plancton de la baie de Cansado. Le genre Climacodium est le seul auquel elle puisse étre rapportée; c'est pourquoi je la désigne sous le nom de Climaco- dium atlanticum dont voici la diagnose : Climacodium atlantieum n. sp. Frustulis in catenas 130-130 latas consociatis medio constrictis, 20 y. latis, apicibus quorum ope basi adhærent leviter ampliatis (50 р); fora- minibus amplis lanceolatis ellipticisve 110-115 x longis, 30-35 H latis ; linea suturali frustulam quamque conspicue et equaliter dividente. Dans le plancton hétérogène de la baie de Cansado (baie du Lévrier, avril 1908). M. Lutz donne lecture de la Note ci-après : 1. BRIGTHWELL (T.)., Further observations on the genera Triceratium and Chætoceros (Quarterly Journal of microscopical Science, vol. VI, 1858, p. 153-155, pl. VIII, n* 6 et 7). } : 2. CLEVE, A Treatise on the Phytoplankton of the Atlantic and its tribu- tarie, and on the Periodical changes of the Plankton of Skagerrak, Upsala, 1897; p. 20; fig. 20, pl. 2. x 3. Heurck (Н. V.)., Traité des Diatomées, Anvers, 1899, p. 464, fig. 195; pl. 19, fig. 629. 4. GRAN (Н. H.)., Nordisches Plankton, p. 111; f. 148. 384 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. Note sur l'ancienneté de la culture du Secale cereale L. en Europe; PAR MM. rp C COT TE: L'un de nous poursuit, depuis plusieurs années, des fouilles archéologiques dans la Caverne de l'Adaouste (commune de Jouques, Bouches-du-Rhône '). Cette station ænéolithique, la plus riche de Provence en ce qui concerne la variété des objets qu'elle renferme, a fourni d'intéressants documents, qui seront ultérieurement utilisés, sur la faune et la flore de cette époque. Entremélés aux autres débris végétaux carbonisés, un tami- sage soigneux a permis de recueillir un assez grand nombre de grains de Blé, parmi lesquels nous avons été heureux de retrouver une forme de Poulard que nous avions déjà signalée à Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône?) et à laquelle nous avions donné le nom de gibbosum, pour rappeler la forte convexité dorsale qui la caractérise. Quelques grains, carbo- nisés eux aussi et mélangés aux précédents, se font remarquer par une forme différente : ils sont plus allongés, amincis et alténués en pointe à leur extrémité inférieure, tandis que leur extrémité supérieure se termine assez brusquement ; leur face ventrale est pourvue d'un sillon longitudinal et leur face dor- sale est régulièrement bombée ou, parfois, parcourue par un angle arrondi. Il est impossible de confondre ces caryopses avec ceux du Blé, de l'Avoine, de l'Orge, ou des plantes diverses que lon trouve mélées aux céréales; par contre ils possèdent tous les caractéres du Secale cereale L., et ne se différencient en rien des grains de Seigle actuellement cultivés. C'est dans des couches où les remaniements étaient possibles que nous avons trouvé du Seigle pour la première fois; mais, gràce à un examen des plus attentifs, nous avons pu constater sa présence dans une couche que les recherches déjà faites dans cette grotte permettent de dater d'une manière précise. Cette 1. Voir Comptes Rendus des Congrès de l'A.F.A.S., années 1908 et 1909. 2. COTTE (C. et J.), Note sur l'ancienneté du Pin d'Alep en Provence. C. R. Soc. Biol., t. LV, p. 559, 4903. — Recherches sur quelques blés anciens. L'Anthropologie, t. XVII, p. 513, 1906. J. ET С. COTTE. — ANCIENNETÉ DE LA CULTURE DU SECALE CEREALE. 385 couche renfermait une sépulture, des silex taillés, un fragment de poinçon en os et des poteries caractéristiques. Il n'y avait pas de remaniements à redouter en cet endroit; la terre y était recouverte par une nappe stalagmitique uniforme et était imprégnée, en certains endroits, par du carbonate de calcium partiellement cristallisé, qui a nécessité parfois l'emploi du ciseau. Ce n'est pas la première fois que le Seigle est rencontré par les archéologues. Heer’ et A. ре Сахрои? rappellent que cette céréale а été trouvée par JErrELEs, prés d'Olmutz, dans des restes de l’âge du bronze, et qu'elle existait dans des couches de l'époque romaine à Buchs et à Grüdistia (Hongrie). Fort de ces données, Heer rejette l'opinion de ceux pour qui les Romains et les Grecs n'auraient pas connu le Seigle, et estime que secale et Sea ont été deux noms de cette céréale. Il nous parait impossible de ne pas être de l'avis de Heer sur cette question. Ріихе nous parle du secale que « ceux de Turin, au pied des Alpes, appellent asia’. C'est un trés mauvais blé, dont on ne 1. HEER (0.), Die Pflanzen der Pfahlbauten. Neujahrb. Naturf. Gesellsch., 1866. 2, CANDOLLE (A. DE), Origine des plantes cultivées. 3. A part le vieux francais roiges, apparenté au rocken allemand, au rasc illyrien, etc., tous les noms romans et patois du Seigle dérivent du latin secale. C'est là une raison de plus, et une raison puissante, pour admettre l'identité des céréales désignées sous ces noms. On peut rap- procher secale de secare (provencal sega, « faucher ») et de seges; on peut aussi le comparer à siligo. РїстЕТ (Les Origines indo-européennes, Paris, 1877) rappelle les analogies avec le sanscrit (1а, « épi laissé sur le champ », l'illyrien silj « avoine », l'osséte syl, « seigle ». Infiniment plus osées sont les hypothèses de PoiNsiNET DE SIVRY (Edition de PLINE), d'aprés qui le celtique seg, « victoire », aurait servi à former le nom du Seigle. Asia viendrait de la racine as, « nourriture, esca », du Nord de l'Europe; ash, us, désignent en turc le blé en général, eys le grain et le blé en cor- nique, et la racine commune serait à chercher dans le sanscrit : aç, « edere ». STOKES (in PICTET) écrit sasia au lieu d'asia, ce qui rapproche- rait du sanscrit sasya, « céréale en herbe ». R. DE BELLOGUET (Ethnogénie gauloise. Glossaire gaulois, 2 édit., Paris, 1872) songe à une origine ibé- rique pour asia, parce que asia ou hacia signifie en basque « semence », et haz, « nourrir »; cet auteur reconnait toutefois qu'un rapprochement peut étre fait avec le celtique aase, « croitre, pousser ». Quelle que soit la racine d'asia, il est plus logique d'apparenter au celtique plutót qu'à l'ibérique ce mot ligurien, usité dans les Alpes italiennes. T. уп. (SÉANCES) 25 386 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. mange que pour apaiser la faim. Fécond, à chaume gracile, il est d'un noir triste, mais très pesant. On le mélange au far pour mitiger son amertume et, méme ainsi, il est trés mauvais pour le ventre. En sol quelconque il donne cent pour un et engraisse la terre! ». Toute la premiére partie de ce texte correspond bien à ce que nous savons sur la rusticité du Seigle, sur la cou- leur et la difficile digestion du pain qu'il fournit. La dernière phrase de Pre pourrait seule présenter quelques difficultés; mais nous n'oublierons pas que le naturaliste romain parait n'avoir guère travaillé, et encore sans esprit critique, que sur des renseignements oraux ou sur des documents de seconde main, et nous admettrons qu'il a bien visé notre Seigle dans le passage que nous venons de rapporter. Il est curieux de constater que le mot secale a disparu pen- dant assez longtemps du vocabulaire usuel. Saint Jérôme ° se sert du terme sigala, bien voisin du précédent, en nous disant que le mot grec Zuse (Blé vêtu, probablement l'Épeautre) se traduit par avena ou sigala, affirmation qui ne semblé pas prouver que son auteur possédait des connaissances botaniques très étendues. Il est vrai que les anciens vocables grecs, dis- parus du langage courant, étaient devenus à peu près inintelli- gibles, comme s'en plaint Garen dans un passage que nous allons citer un peu plus loin. Pendant la période médiévale secale a été généralement remplacé par siligo, sans doute à cause de l'analogie des syllabes qui composent les deux mots. Et siligo, qui chez les Romains s'appliquait au meilleur fr o- ment, qui était célébré par les poétes pour sa blancheur, par tous pour son excellence?, est employé dans nos vieilles chartes pour désigner la céréale du pain noir. On pense quelles diffi- cultés on éprouvait alors pour traduire les auteurs de l'anti- quité classique, dans les passages où figurait le mot siligo- La 1. PLINE, Histoire naturelle. Édition Nisard, 1. XVIII, ch. 39. ; ‚ 2. ST JÉRÔME, Comment. in Ezechiel, 1, I. ch. 4. In Patrologie latine. Ed. Migne, Paris, 1846. 3. Sed tener et niveus, mollique siligine factus Servatur domino (panis)... (Juvénal, Sat. V, vers 80. — « Le meilleur pain est celui qui est fait de farine de siligo blutée eris fin. » (PLINE, XVIII, 11.) « Ce pain est la gloire de la boulangerie. " Id., XVIII, 9.) Etc. J. ET C. COTTE. — ANCIENNETÉ DE LA CULTURE DU SECALE CEREALE. 387 confusion était devenue telle que Коєг et Rvrr, dans leur édition de Disconne, soulignent que le siligo des Anciens est extrème- ment différent du Froment appelé de leur temps siligo, en allemand Rocken, et qui est notre Seigle. La réaction contre celte erreur de plusieurs siécles a dà étre pour quelque chose dans le parti pris avec lequel beaucoup d'auteurs ont refusé de voir dans le secale ou asia de Рихе la céréale qui nous occupe aujourd'hui. La découverte du Seigle au N.-E. des Bouches-du-Rhône, dans des couches datant du début de Геге des métaux, montre l'ancienneté de sa culture dans nos régions et aidera, nous l'espérons, à dissiper les doutes, s'il en restait, au sujet de l'identification du secale que l'on cultivait dans les Alpes du temps de Pline. Nous nous demandons d'ailleurs si ce naturaliste n'a pas parlé une autre fois encore du Seigle, mais sous un autre nom et sans s'en apercevoir. « L'inconvénient du froid, dit-il, a aussi fait trouver le blé de trois mois... Connu dans toutes nos Alpes, c'est le plus précieux pour les provinces froides. Il est unicalamum, n'est jamais plein, et ne se sème qu'en terre légére » (XVIII, 12). On cultive encore dans nos Alpes divers blés « trémois », notamment le « trémois de St-Bonnet »; mais alors que les T'rit. sativum sont à peu prés toujours à plu- sieurs tiges, méme semés au printemps, le Seigle de printemps n'en a qu'une. M. D. Maps nous a indiqué que ce Seigle porte actuellement dans le Gapencais le nom de « blé trémens ». Une telle similitude de nom a pu exister du temps de Рихе et créer de la confusion dans son esprit. Ces observations ne sont évi- demment justifiées que si l'on prend au pied de la lettre l'épithète unicalamum du naturaliste latin. Celle-ci semble avoir été empruntée à Taéopurasre 7 qui, en parlant du rup6s de trois mois, le déclare uovoxähauos et faible en tout (Hist. Plant., VII, 4). Le caractére de gracilité, désigné vraisemblablement dans ce dernier membre de phrase, appartient bien au Seigle. Pline dit que le zriticum de trois mois « n'est jamais plein »; c'est bien là un caractére fréquent du grain de Seigle, et qui serait encore exact si on l'appliquait à son épi. We En ce qui concerne la civilisation grecque, il est difficile de 1. THÉOPHRASTE, Œuvres. Édition Didot. 388 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. contester que le 82:2 de Garen ait été notre Seigle. « J'ai vu dans de nombreux champs de Thrace et de Macédoine une céréale qui ressemblait à notre zen, (engrain) d'Asie, non seu- lement par ses épis, mais encore par toute la plante; tous m'ont répondu que la plante tout entière, aussi bien que sa semence, s'appelle 22t2»*. П en est fait un pain d'odeur forte, noir, mem- braneux?. » Il est impossible de trouver une description de pain qui puisse s'appliquer au pain de Seigle mieux que celle-ci. Nous la revoyons, chez GALIEN encore, au sujet du 2 ou Ќе. Cet auteur se plaint de ce cue ce mot était devenu inintelligible pour lui, et cherche à élucider sa signification en compulsant les auteurs antérieurs. ll cite à ce sujet Mxésrruée : « Le pain de Zeia, à dit celui-ci, rend malades ceux qui en mangent sans y être habitués, car il est lourd et difficile à digérer ; on le cul- tive dans les pays à climat très rude, où l'on est forcé de le semer et de s’en nourrir parce qu'il résiste aux trés grands froids.... Le Yela est une nourriture d'odeur désagréable, lourde, difficile à digérer, ferme, membraneuse. » Si МхкзтнЕк avait indiqué que le pain de Cei est noir, GALIEN n'hésiterait pas à identifier cette céréale au Zeta". D'une manière générale on doit admettre que 512 s'appliquait à des blés vêtus; МхіѕітнёЕ 1. BALLY (Dictionnaire grec-français, Hachette, 1895) signale la persis- tance du mot vriza, mais sans nous en donner la signification. C'est en Thrace que GALIEN place la culture du 86; c'est en Thrace aussi que PLINE signale l'existence d'un Blé qui « a plusieurs enveloppes pour résis- ter au froid » (XVIII, 42). Or la phrase plurimis tunicis vestitur de PLINE est la traduction des épithètes xoX3Xozoc (H. P., VIII, 4) et xoxvyizov (C. P., Ш, 24) que THÉOPHRASTE accole au порёс 0рӯх:ос. П n'est pas certain que ces adjectifs grecs signifient « à grandes enveloppes », comme on les traduit souvent, et que le Blé de Thrace de THÉOPHRASTE soit le Blé de Pologne actuel; ils peuvent signifier seulement « bien enveloppés » et s'appliquer au Seigle, à cause de l'aspect touffu de ses épis. Si nous sul- vions, pour le texte de PLINE, l'édition POINSINET DE SIVRY, que nous croyons fautive sur ce point, le Blé de Thrace à plusieurs enveloppes serait identique au Blé des Alpes à une seule tige, ce qui fournirait un argument de plus en faveur de notre manière de voir. PICTET fait remarquer combien Beige, mot dont la physionomie est d'ailleurs iranienne, est voisin de ryge, « Seigle », en anglo-saxon, etc., du sanscrit vrihi, « riz », et peut-étre « blé »; la racine serait vrh, brh, « cres- cere ». Il west pas illogique de rapprocher вра du mot gaulois brace, nom d’un Blé vêtu, qui nous a été conservé par PLINE. 2. GALIEN, De айт. facult., 1. I, ch. 13. 3. GALIEN, loc. cit. J. ET C. COTTE. — ANCIENNETÉ DE LA CULTURE DU SECALE CEREALE. 389 avait donc commis une erreur en donnant ce nom à une céréale dans laquelle, d'accord avec блілех, nous croyons reconnaître le Seigle. C'est la troisième fois déjà, au cours de cette Note, que nous rencontrons-sous le style des auteurs de l'antiquité des assimila- tions ou des comparaisons entre ce que nous jugeons étre les anciens noms du Seigle et d'autres termes qui désignaient des Blés vêtus. Nous avons vu Sauer JÉRÔME traduire 0202 par avena ou sigalat, Garies comparer le 82:52 au sien, Ne trouverions- nous pas des faits analogues pour les noms latins des céréales? Rappelons d'abord que le nom secale ne se trouve que chez Puxe, Si le Seigle n'avait été connu en Italie que depuis cette époque, il n'y aurait pas à s'arréter davantage sur cette question ; mais la culture de cette céréale est beaucoup plus ancienne, et il faut bien admettre que les agronomes antérieurs à PLINE avaient d'autres noms pour la désigner. Nous en sommes réduits à des hypothèses assez vagues pour chercher à élucider quels étaient ces noms. On peut se demander si le Seigle n'a pas été appelé Orge par plusieurs auteurs, en méme temps qu'on a assimilé fréquemment l'Orge aux Blés vétus*. C'est ainsi que lorsque Corumerte nous dit que l'Aordeum seul craint d'étre semé en terre boueuse?, il avance une inexaclitude, à moins que le Seigle ne soit pour lui compris parmi les hordeum. Si telle avait été la conception ancienne, chez les Romains, nos bou- langers, qui ignorent l'art de faire du pain avec de l'Orge et qui savent panifier le Seigle, s'expliqueraient le fait que les auteurs latins parlent aussi souvent du pain d'Orge. N'oublions pas toutefois que les Grecs disposaient de termes spéciaux pour désigner le Seigle, mais citent cependant le pain d'Orge à maintes reprises. SABOUREUX DE LA BONETTERIE* а admis que le Seigle était l'hordeum cantherinum de Сошомеик, qui a le grain nu. 1. MoscuoPULUS commet une erreur qui rappelle à la fois celle de Y xa [ex xaxlougívn, À xovg ST JÉRÔME : « Okupa, єЇбо т: Ty cmopipovw, T, xat айхай » (Glossaire de Du CANGE, V° Seigle). G | 2. Le pape Ноховшз Ш, à qui on avait demandé si l'Épeautre pouvait servir à la confection des hosties, répondit qu'il ne peut pas être employé à cet usage, car il se rapproche plus de l'Orge que du Blé : « speltam magis pertinere ad hordeum quam ad triticum ». 3. COLUMELLE (M.), Dere rustica. Edit. Nisard, Paris, 1844. ^. Notes de l'édition Nisanp de COLUMELLE. 390 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. C'est là une erreur, car CorumerLe nous dit expressément que l'autre nom de cette Orge était hordeum hexastichum (II, 9), et ce détail fixe d'une manière assez précise la nature de cette céréale pour que nous n'ayons pas à insister sur ce point. On а supposé aussi que certaines variétés d'adorewm (blés vêtus) étaient fournies par le Seigle. On avait admis encore l'identité de cette dernière céréale et du os Auge de Tu£opnnasrE. Pour nous résumer, il est impossible d'admettre, comme on continue à l'imprimer, que le Seigle est d'acquisition relative- ment récente et n'est cultivé que depuis l'ére chrétienne. La littérature ancienne nous fournit, pour le désigner, trois noms d'Italie : secale', sigala, asia, et un nom grec, Bota. La confu- sion semble avoir été faite, à plusieurs reprises, de cette céréale avec des Blés vêtus et peut-être avec l'Orge. La pauvreté des renseignements qui nous sont fournis sur ce grain, et le peu de parenté entre les noms qui nous sont par- venus, doivent s'expliquer par ce fait, qu'à l'époque de lanti- quité classique l'agriculture avait atteint un degré de perfection réelle, et le Seigle, depuis longtemps cultivé, devait être relégué déjà dans des régions montagneuses, isolées les unes des autres. Alors, comme maintenant, les populations montagnardes, attachées à leur sol et peu commercantes, n'avaient certaine- ment pas entre elles des relations trés actives. En signalant la présence du seigle dans l'ienéolithique des Bouches-du-Rhône, nous reculons un peu dans le temps et nous étendons vers l'Ouest l'aire connue de la culture de cette céréale; mais, cons- tatons-le aussi, à cette époque reculée déjà le Seigle ne consti- {пан pas en Provence la base de l'alimentation. Plus heureux que les habitants de la Sologne, qui verront donner à leur province le nom de sa principale culture, leurs aînés de Pro- vence pouvaient récolter aisément du Blé et semaient celui-ci de préférence. Bien que le plateau de l'Adaouste fournit des terres légères et maigres, l'immense majorité des grains recueillis par nous à la caverne de ce nom appartient au genre Triticum et non au genre Secale. Nos aieux pensaient, avec PLINE, que 1. Nous regardons оїха):; comme étant la traduction grecque de secale, de méme que far a donné eággoc et que, inversement, le blé e:&v:oc a fourni son nom au sitanius panis de PLINE (XXII, 68) L. CAPITAINE. —— VIOLACÉES DE L'HERBIER DE BUITENZORG. 391 le Seigle « est un très mauvais blé, dont on ne mange que pour apaiser la faim »; dans les régions où le climat rend possibles d'autres cultures, il est probable que les archéologues n'auront qu'accidentellement l'occasion de le récolter. M. Capitaine fait la communication suivante : Violacées de l'herbier de Buitenzorg; PAR M. Louis CAPITAINE. Dans une précédente communicalion, nous avons étudié, M. ре Boisseu et moi, le genre Viola dans l'herbier de Buiten- zorg, et nous avons décrit et figuré les nouveautés et les plantes remarquables de ce genre, aussi n'ai-je pas besoin d'y revenir ici; je me contenterai donc dans la présente Note, d'examiner rapidement si ce qui existe dans l'herbier de Buitenzorg de Vio- lacées n'appartient pas au genre Viola. Beaucoup des échantillons appartiennent au genre Alsodeia, mais malheureusement peu d'entre eux sont en bon état et utiles à consulter : en effet, un grand nombre de ceux-ci ont des fleurs passées oü il ne reste plus que le calice, ou encore n'ont pas de fleurs du tout. A part l'Alsodeia macropyxis, que nous avons décrit comme species nova sur la seule foi des énormes capsules et malgré l'absence de fleurs, nous avons pu, pour toutes les espèces nouvelles, avoir les documents nécessaires. Pour l’A/sodeia précité, j'ai fait remarquer, comme on le verra plus loin, que cette création aurait besoin d'une justification, et que, pour cela, il faudrait avoir les fleurs; nous espérons bien que, tót ou tard, les collecteurs nous apporteront sur cette ques- tion de nouveaux et précieux documents. J'ai examiné tous les échantillons à la loupe binoculaire de manière à me faire sur eux une opinion très précise, et à pou- voir en donner des dessins assez exacts. On trouvera, dans les planches hors texte, les analyses relatives à toutes les. espèces intéressantes, je n'aurai donc ici qu'à donner les diagnoses des nouveautés, et une liste rapide des échantillons étudiés. Les pièces qui m'ont servi ont été conservées dans l'alcool, et je les ai renvoyées ainsi à M. le Directeur du Jardin Botanique de 392 SEANCE DU 24 JUIN 1910. Buitenzorg, de facon que l'on puisse avoir toujours sous la main tout ce qui a servi à l'établissement de ce travail. Pour la description des échantillons, je procéderai ici comme nous l'avons fait dans notre précédente Note sur le méme sujet, c'est-à-dire que je me bornerai, pour les échantillons déjà nom- més, à reproduire l'étiquette; cette facon de procéder offre, à mon avis, l'avantage de permettre de retrouver facilement l'échantillon que l'on cherche, et de pouvoir examiner, sans risque d'erreur, un spécimen déterminé. J'intercalerai dans cette nomenclature ingrate, et que l'on doit surtout regarder comme un catalogue, les diagnoses des espéces nouvelles que j'ai trouvées. LISTE CRITIQUE DES VIOLACEES DE L'HERBIER DE BUITENZORG N'APPARTENANT PAS AU GENRE VIOLA. 1° Genre Arsopzia (Zinorea pour quelques auteurs). Alsodeia bengalensis Wall. Remittendum n° 1. L'étiquette qui accompagne ce sujet porte l'indica- tion suivante : « Herb. Hort. Bot. Calcuttensis. Flora of the Andamans. N° 454; 1884; Dr. King's Collector ». L'échantillon est assez pauvre et ne comporte ni fleurs ni fruits. Remittendum n° 2. L'échantillon provient, comme le précédent, de ` l'herbier du Jardin Botanique de Calcutta, il n'est pas beaucoup plus beau que l'autre, on y peut, malgré tout, voir deux valves de capsules. Il porte, en outre, la mention : « Cult. in Hort. Bot. Cal. » Alsodeia comosa King. : Rem.” n° 17a. Échantillon en fruits, portant les indications sui- vantes : « Archip. Ind., Bornéo, ad pedem mont. Kenepai n° 1 667; leg. H. Hallier, 1893-94. » ү Rem. n° 17b. Cet échantillon montre la disposition des fleurs mais 1. Chaque échantillon est accompagné d'une étiquette numérotée avec la mention « Remittendum ». Quand j'ai recu le paquet, tous les numeros des remittendum se suivaient; il ne faut pas confondre ces chiffres avec les numéros des collecteurs. J'ai reproduit l'un et l'autre afin de préciser les recherches, et aussi parce que les numéros remittendum sont reproduits sur la chemise extérieure d'une écriture très facile à lire; il y a donc lieu d'y recourir pour les recherches rapides. L. CAPITAINE. — VIOLACÉES DE L'HERBIER DE BUITENZORG. 393: celles-ci sont passées, comme dans la plupart des spécimens que j'ai еп à analyser. Il provient du méme endroit que le précédent, rapporté par le même collecteur, et à la même époque ; cela est évidemment intéressant à noter, car on а ainsi sous les yeux, la plante en fleurs et en fruits, pro- venant assez sûrement du même pied. Alsodeia echinocarpa Korth. Rem. n° 4. Echantillon très pauvre : il n'y a que des feuilles et des débris de fruits informes etinutilisables. L'étiquette, elle aussi, est pauvre en renseignements, on y lit : « Sumatra, Oudemans ». Rem. n? 5. Échantillon trés bien fructifié, les capsules recouvertes, comme on sait, chez cette espèce d'une abondante chevelure provenant des parois des valves, sont müres et vides pour la plupart. La taille des fruits est remarquable, ils atteignent la grosseur d'un œuf de pigeon. L'étiquette porte la mention suivante : « Commun. e Herb. Hort. Singa- pore. Leg. Ridley, 1896. » Rem. n° 6. Échantillon trés pauvre, collé en plein sur la feuille: un spécimen porte des fleurs passées et l'autre une capsule mal développée et trés petite, surtout en comparaison avec l'échantillon précédent. Sur l'étiquette on peut lire : « Herbarium Mus. Perak. Collected by Revd. Father Scortechini ». Rem. n° 21, J'ai rapporté les quatre échantillons qui suivent à la pré- sente espèce, quoiqu'ils n’offrent ni fleurs ni fruits que l'on puisse étudier; il y à bien quelques vestiges de fleurs, mais leur examen montre qu'elles sont passées : il ne reste plus, en général, que le calice. Je me suis guidé sur le port de ces plantes pour les rapporter à la présente espèce plutôt qu’à une autre, mais je dois signaler que, en général, les feuilles sont un peu plus grandes que dans les types que l'on m'avait communiqués avec un nom. Sur l'étiquette on lit : « N° 11 109. Archipel Ind., Celebes, Pang- Кайјепе '. Leg. Zeysmann. > Rem. n° 21b. L'étiquette indique la méme provenance que pour le pré- cédent échantillon, avec le même numéro. Nous u’avons donc pas besoin d'y insister davantage. Rem. n° 92, Cet échantillon provient comme les autres de l'ile Célèbes, ainsi qu’en témoigne l'étiquette : « N° 11725. Archip. Ind., Celebes, Pangkadjine. Leg. Teysmann. > : Rem. n° 29b. Échantillon distribué sous le méme numéro que le pré- cédent, et assez pauvre : il n'y a que des feuilles. Nous n'avons donc pas besoin d'y insister davantage. A côté du type proprement dit, on peut distinguer plusieurs 1. Il faut, je crois, lire Pangkadjine. 39+ SÉANCE DU 24 JUIN 1910. variétés de cette espéce polymorphe; nous avons notamment les suivantes : Alsodeia echinocarpa Korth. var. nervosa L. C. var. nov. A typo differt nervis pilosis valde exsertis, pagina inferiore foliorum, ac ramulis dense pilosis, rubiginosis atque strictis ad apicem ramu- lorum pilis. Rem. n* 9. Ce spécimen provient de Bornéo, il avait été examiné en 1897, par J. G. BoERLAGE, qui en avait fait une variété innommée du A. echinocarpa. TEYSMANN, qui l'a récolté à Bornéo, sous le n° З 505, en fait un À. frigonocarpa; il provient du Mont Genegu (?) (mot écrit au crayon et très difficile à déchiffrer). П n'y a pas de date de récolte. Alsodeia echinocarpa Korth. var. Zollingeri Boerl. Rem. n° 7. Échantillon collé en plein sur la feuille : la page inférieure des feuilles est densément couverte de poils roux, sur les nervures prin- cipales, secondaires et tertiaires. On relève sur l'étiquette les indications suivantes : « Herb. Sulp. Kurz; Phanerogamæ. N° 4374 H. Bog. Para- bangie, Lampongs. Leg. Zeysmann. > Rem. n° 8. Échantillon sans fleurs comme presque tous ceux que nous avons eus entre les mains. Il a été examiné par BoERLaGE, et l'étiquette originale indique : « Riengan., Archip. Ind., Banka, Pangkal Pinang. Leg. Teysmann. » Alsodeia echinocarpa Korth. var. Rem. n? 10. L'échantillon est trop pauvre pour que nous puissions le rapporter avec quelque certitude à une variété connue; il porte la signa- ture de BoERLAGE avec la date de 1897, sans autre indication. Une étiquette manuscrite de TEYSMANN, reproduite à côté, indique la prove- nance ` « Riengan tadjam; Archip. Ind., Banka; Pangkal Pinang. Leg. Teysmann. » Alsodeia floribunda King. Rem. n°11. Deux échantillons en fleurs, collés en plein; les fleurs sont ` malheureusement passées; l'échantillon ne renseigne donc que sur le port de la plante. L'étiquette en anglais donne la description de la plante : « Herb. Hort. Bot. Calcuttensis. Flora of the Malay Peninsula. N° 10 107. Tree 30 to 60 foot high st 10 to 30 inch D. Flower waxy pale yellow with velvety pale green calyx. Hab. Perak. dense mixed forest ; alt. 400 to 600 ft. Date June 1886. Dr. King's Collector. » L. CAPITAINE. — VIOLACÉES DE L'HERBIER DE BUITENZORG. 395 Alsodeia haplobotrys Hassk. Rem. n? 12. Cet échantillon n'a que des feuilles. On lit sur l'étiquette : « Archip. Ind., Java, Batavia. Leg Koorders, 31 246b. » Rem. n? 30. Échantillon un peu moins mauvais que le précédent, mais ne présentant que des fleurs fanées, où il n'y a plus que le calice; on voit aussi des capsules incomplétement développées. L'étiquette indique : « Archip. Ind., Java, Bantam. Leg. Aoorders, 40 128b. » Alsodeia Horstieldii Miq. Rem. n° 43. Il n'y a que des feuilles, mais elles sont splendides et atteignent 30 centimètres de longueur. L'étiquette qui les accompagne portela mention suivante : « Archip. Ind., Java, Batavia. Leg Koorders 40 199b. » Alsodeia javanica Miq. Rem. n° 14. Échantillon trés pauvre, il n'y a que des feuilles; on juge à peine du port de l'arbuste. Il a été déterminé par BoEnLAGE en 1897. La plante provient de Java, sans indications précises. Alsodeia тасгорүхіѕ L. C. n. sp. Frutex gracilis, folia alterna ovato-lanceolata, nervis et pagina limbi inferiore sparsim pilosulis; ramulis ad apicem dense pilosis. Flores ignoti, sed capsula valde grandis, lignosa, 5-6 cm. longa, 2-3 cm. lata. Quoiqu'il n'y ait pas de fleurs, qui accompagnent cet échantillon, je crois avoir affaire ici, à une espèce nouvelle, car il n’y a pas de représen- tants de ce genre pourvus d'aussi grosses capsules. J'ai proposé le nom de macropyxis pour mettre ce fait en évidence, mais je serais heureux de connaitre d'autres spécimens de cette plante, afin de savoir si cette espèce, que je crois nouvelle, doit être maintenue ou rejetée. Rem. n° 18. L'étiquette indique : « Archip. Ind., Borneo, ad pedem mont. Kenepai, n° 1 506. Leg. H. Hallier, 1893-94. » Rem. n? 19. Cet échantillon provient aussi de Bornéo et porte la men- tion suivante : « Archip. Ind., Bornéo, Amai-Ambit, n° 3350. Leg. H. Hallier, 4893-94. » Alsodeia Minahasæ Koorders. Rem. n° 15. Il n'y a que des feuilles, c'est peu pour fonder une espèce ! On lit sur l'étiquette : « Archip. Ind., Celebes, Minahasa. Leg. Koorders. » Rem. n? 23, Les trois échantillons qui suivent ne sont représentés que par des feuilles (ou des fleurs passées inutilisables), j'ai donc des ич à leur sujet, et pour les rapporter à la présente espèce plutôt qu'à une autre, je me suis laissé guider par la taille, la forme générale et l'aspect des feuilles : je ne place donc ici ces trois échantillons que sous réserve. 396 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. L'étiquette indique : « Archip. Ind., Pariet Démah, Borneo. Landak. Leg. Teysmann. » Rem. n? 24a. Très beau rameau à très grandes feuilles ovales, accom- pagné dela mention suivante: « Frutex. Archip. Ind., Ambon, Hoetoe- moeri. Leg. Teysmann. » Rem. n? 24b. Échautillon trés pauvre portant la méme indication que le précédent. Nous n'y insisterons donc pas. Alsodeia Roxburghii Hook. f. et Th. Rem, n? 16. Échantillon trés faible : il n'y a que des feuilles; il a été déterminé par BoERLAGE en 1897, et porte la mention suivante : « Herb. Hort. Bot. Calcuttensis... Cult. in Hort. Bot. Cal. » 20 Genre HYMENANTHERA. Hymenanthera dentata R. Br. Rem. n° 25. Les fleurs n'existent qu'à l'état de vestiges. L'étiquette indique : « Austral felix » sans autre indication, c'est comme on le voit, bien vague. : Hymenanthera latifolia Endl. Rem. n° 26. Les fleurs sont tout à fait passées, et l'échantillon n'est pas beau. Il provient d'Australie, comme le précédent et l'étiquette indique : « Phytologic museum of Victoria... Lord Howe's Island Ful- lagar..... Government Botanist, Melbourne. » 3° Genre [ONIDIUM. Ionidium floribundum Walp. Rem. n° 27, Échantillon assez bon, dont on peut étudier les fleurs. II ne porte aucune indication de localité, mais provient probablement du Jardin Botanique de Melbourne. Ionidium indicum L. C. n. sp. Herba parva, folia alterna, ovata, sensim in petiolum attenuata, stipulæ parvæ, inconspicuæ. Flores mediocres satis longe pedicellati, bracteolis suboppositis flori vicinis. Flos zygomorphus petalo anteriore valde evo- luto, limbo lato in ungulum abrupte contracto et ad basin in sacellum producto. Corolla ad basin calycis leviter adnata, et stamina ad basın corollæ nata. Ovarium pyramidale, stylo ad apicem crassiusculo corona- tum, stigma triangulare in apice fixum. On consultera avec fruit les dessins que nous avons donnés de cette espèce dans la planche XI, Fig. n, p, r, u, v, x, y, 2, 9, et 10. Rem. n° 28. Echantillon pauvre d'aspect mais présentant, pour l'étude | L. CAPITAINE. —— VIOLACÉES DE L HERBIER DE BUITENZORG. . 397 quelques fleurs bien conservées. L'étiquette porte la mention suivante : « Herb. Hort. Bot. Calcuttensis...., Bombay Presidency..... Dr. Gibson. » A? Genre МЕСКІА. Neckia ovalifolia L. C. n. sp. Suffrutex 10-40 cm. altus, caulis ad basin nudus, ad apicem foliis et stipularum vestigiis tectus. Folia ovata acuminata, ad basin sensim in petiolum attenuata, circumcirca acutissimo-dentata, nervis secundariis paululum exsertis invicem parallelis. Flores pedunculati, graciliter bibrac- teolati, regulares. Fructus ignotus. Je crois inutile d'étendre davantage cette diagnose ; les figures que је donne de cette plante dans la planche XIII (B. C. D. E. F. L. M.) rensei- gneront mieux que je ne saurais le faire par une description. Rem. n° 29, Deux pieds accompagnés de l'étiquette suivante : « Archip. Ind., Bornéo, Soengei Bloe-oe. N° 453. Exp. Nieuwenhuis. Leg. Jaheri, 1896-97. » Rem. n° 67. Échantillon unique provenant de Bornéo et accompagné de l'étiquette suivante : « N° 638. Viola? Archip. Ind., Bornéo Expeditie, Geo- noeng Damoes. Leg. H. Hallier, 1893-94. » 5° Genre SAUVAGESIA. Sauvagesia Jaheriana L. C. n. sp. Suffrutex gracilis, caulis ad basin efoliosus sed stipularum vestigiis tectus, ad apicem angustissimis elongatisque foliis vestitus. Flores axillares, parvi, pedunculo filiformi. Fructus ignotus. Ісі pour la méme raison que plus haut, je trouve inutile de m'étendre sur la diagnose, puisque les figures À, G, H, 1.J, К, N, О, de la planche XIII la complètent suffisamment. Rem. 71. Bon échantillon provenant de Bornéo et accompagné de l'étiquette suivante: « N° 1626. Violacea? Archip. Ind., Borneo, Boekit Batoe Ajoh. Exp. Nieuwenhuis. Leg. Jaheri, 1896-97. » 6» Genre SCHUURMANSIA. Schuurmansia elegans ВІ. Rem. 31. Échantillon assez bon quoique sans fleurs, renseignant bien sur le port de la plante. Cette espèce, comme d'ailleurs tous les Schuur- mansia, possede des feuilles musiformes, c'est-à-dire offrant comme chez les Musa des nervures secondaires très fines et parallèles, entre lesquelles le parenchyme se déchire facilement. Cet exemplaire provient d'Amboine comme en témoigne l'étiquette : « Archip. Ind., Moluccae; Ambon, Hoetoemoeri. Leg. Zeysmann. » 398 SEANCE DU 24 JUIN 1910. Rem. n° 32. Très bel échantillon en fleurs, provenant d'Amboine : « Archip. Ind., Amboina, mons Moriel, n° 65. Leg. Boerlage et Smith. » Rem. n° 33. Assez bon échantillon en fruits pourvu de très belles cap- sules, et montrant trés nettement les feuilles musiformes. Il provient d'Amboine: « Archip. Ind., Moluccae, Abon, Hoetoemoeri. Leg Teys- mann.» . Rem. n° 34. Il n'y a qu'un rameau feuillé mais il est trés beau : Mont Hori Hori. Archip. Ind., Moluccae, Ambon, Ema, Juny. Leg. Teysmann. Sehuurmansia microcarpa L. C. n. sp. Herba grandis, foliis musæformibus, id est cum secundariis nervis pau- lulum exsertis, parallelis atque inter eos cum parenchymo frequenter disrupto. Inflorescentia laxa, flores mediocres in panicula composita dis- positi. Capsula valde angusta, acuta, vestigio styli coronata. Pour le complément de la diagnose, on consultera les dessins qui accompagnent le texte et qui renseignent suffisamment, pour que nous n'ayons pas besoin d'insister davantage. (Voyez Pl. XI, o, q, 3, 6, 11; РЕ И E GPL XVIEG I E) Rem. n° 35. Bel et vigoureux échantillon ressemblant un peu au S. elegans, mais à capsules nettement plus petites; vient de Melbourne : « Phytologic museum of Melbourne, Mt Obree Range. W. Sayer. (Baron Fred. von Müller, Ph. et M. D.). » Rem. n° 36. Un tout petit rameau en fruits et une feuille, reproduits tous deux dans la planche XVII. Communiqué par le « Phytologic Museum of Melbourne » ; récolté au Mont Yule. Rem. n° 37. Un petit rameau en fleurs, et une feuille; le rameau est figuré dans la planche XVII. Méme provenance, l'étiquette porte la men- tion : « New-Guinea, 1889. W. Sayer. » Rem n° 38. Une feuille et quelques fleurs dans un sachet; si j'ai rap- porté cette feuille à l'espèce qui nous occupe ici, c'est parce que, dans cette espèce, les nervures secondaires sont de cinq en cinq environ, un peu plus épaisses, caractere que j'ai retrouvé ici, d'une facon trés appa- rente. L'étiquette indique : « Eastern New-Guinea, 613, H. O. Forbes. » Echantillon communiqué par le Musée de Melbourne. En résumé, on retiendra de tout ceci que les échantillons du Jardin Botanique de Buitenzorg offrent ce double avantage d'étre trés intéressants au point de vue scientifique et pour la plupart nouveaux pour la science. Ils ont, en général, été peu étudiés, et le botaniste qui les examine est sûr d'y rencontrer des spécimens du plus haut intérét. Cela est facilement expli- Pull Мос Don br. T EVE A910) PL XVI 2 , - 4 Quid Србине dil VIOLACÉES DE L'HERBIER DE BUITENZORG P. GUÉRIN. — CELLULES A MUCILAGE CHEZ LES URTICÉES. 399 cable si l'on songe que les plantes entrant dans la composition de cette remarquable collection proviennent le plus souvent de pays mal connus au point de vue floristique, et aussi, souvent, au point de vue géographique. J'ai profité de l'occasion qui se pré- sentait à moi d'étudier ces plantes en détail, pour prendre sur elles le plus de croquis que je pouvais; je crois avoir fait ainsi œuvre utile, car les genres auxquels appartiennent ces plantes sont en général fort peu répandus dans les herbiers. Je serai trés heureux si par ce travail, j'ai pu, dans une faible mesure, contribuer à jeter quelque lumière sur cette intéressante ques- tion. Nota. — J'ai laissé de côté l'Alsodeia Brownii Korth., qui n'est représenté que par cinq feuilles; j'estime qu'il y a là trop peu d'éléments intéressants pour donner matiére à un examen particulier. Explication de la Planche XVII. . Silhouette du stigmate. — Viola. (Éch. n° 40). . Silhouette du stigmate. — Viola. (Ech. n° 43). . Silhouette du stigmate. — Viola. (Ech. n° 44). . Silhouette du stigmate. — Viola. (Ech. n° 49). . Silhouette du stigmate. — Viola. (Ech. n° 62). . Port de la plante. — Viola (Ech. n° 53). . Rameau en fruit. — Schuurmansia (Éch. n° 36). . Rameau en fleurs. — Schuurmansia (Ech. n° 37). . Feuille Schuurmansia (Éch. n? 36). MINE OS M. Р. Guérin fait la communication suivante : Cellules à mucilage chez les Urticées ; pAR M. P. GUÉRIN. Dans sa Monographie de la famille des Urticées, WEDDELL, cherchant à établir les affinités de ce groupe, indique que « le principe mucilagineux des Malvacées se retrouve dans bon nombre d'Urticées et que, sous ce rapport, ce dernier groupe occupe encore prés des deux autres (Malvacées et Euphorbiacées) un rang assez naturel ». Mais cet auteur, considérant les Urticées dans leur ensemble, a trés certainement. voulu faire allusion aux cellules à mucilage des Ulmacées. Dans l'écorce 400 SÉANCE DU 24 JUIN 1940. de l'Ulmus fulva Michaux, par exemple, dont les Américains font un commerce, le mucilage, dit-il en effet, est si abondant, quil sert à la préparation de gelées et de cataplasmes. Aussi semble-t-il que les premieres indications concernant l'existence de cellules à mucilage chez les Urticées proprement dites soient dues à Moeccer‘ qui, en 1882, remarque dans le parenchyme cortical de la tige du Bæhmeria polystachya Wedd. des cellules à contenu visqueux. Toutefois, les notions les plus précises sur ce sujet ne nous sont fournies qu'en 1894 par ExcrEn? qui signale, dans la moelle et dans l'écorce des Bæhmeria platyphylla Don et Ham. et Pipturus argenteus Hort., la présence de con- duits mucilagineux lysigénes. Plus récemment Quaxser? men- tionne de semblables éléments dans les grosses nervures foliaires du Laportea stimulans Miq. var. costata. Mais, à ces seules espéces n'est point limitée la présence de cellules à mucilage chez les Urticées : nous avons eu, en effet, l'occasion d'en observer chez plusieurs représentants des genres Bæhmeria et Urera. Chez le Bæhmeria nivea Hook. et Arn., les cellules à muci- lage ne se rencontrent, dans les organes aériens, que dans les très jeunes pousses, et encore semblent-elles y faire souvent défaut. Dans tous les cas, elles n'existent pas dans les tiges plus àgées oü elles n'auraient pas manqué, d'ailleurs, d'attirer depuis longtemps l'attention des nombreux observateurs qui ont examiné cette plante pour ses fibres péricycliques. Dans la racine, au contraire, la matière mucilagineuse s'y trouve en très grande abondance. L'écorce, quoique très mince, renferme de nombreuses cellules à mucilage, mais ces dernières sont surtout réparties dans le parenchyme ligneux qui constitue presque à lui seul tout le bois, les vaisseaux y étant très rares (fig. 1, cm). Ces cellules ne se distinguent des cellules voisines, très riches en amidon, que par leur contenu. | Dans le Bæhmeria platyphylla var. +. japonica Wedd. (B. macrophylla Sieb. et Zucc.), qui est vraisemblablement la 1. MOELLER (J.), Anatomie der Baumrinden, 1882, p. 85. 2. ENGLER (А.), Die natürl. Pftanzenf., MI, 1, Urticaceae, p. 101. 3. QUANIER, Anat. Boww., etc., in Natuurkund. Verhandel. Haarlem, Ш 5, 1903 (Artocarpus, Laportea). P. GUÉRIN. — CELLULES A MUCILAGE CHEZ LES URTICÉES. 401 variété étudiée раг ExGLer, nous avons observé, de méme que cet auteur, la présence de cellules à mucilage nombreuses et trés développées dans l'écorce et la moelle de la tige (fig. 2, ст). GE CS D ER P9 a Eee Em JE EE es RSS di Er ASE = St ie M 00) M Ras Ki K 904 ENS. AE E 2m DST SH CRE ASA TD ie e) E E? E b2 RENE | ER porc Fig. 1. — Bæhmeria nivea. Coupe transversale de la racine : ст, cellules à mucilage. Gr. — 120. Mais cet organe, auquel l'auteur allemand semble uniquement faire allusion, n'est pas seul à posséder de telles cellules. La racine elle-méme est riche en mucilage, au méme titre que celle du Behmeria nivea, et les éléments mucilagineux y sont méme, dans le parenchyme ligneux, de dimensions plus grandes T. iyu. (SÉANCES) 26 402 SEANCE DU 24 JUIN 1910. que dans cette dernière espèce. De plus, les cellules à mucilage LR | І Y E s A Йй ДШ fi A Fig. 2. — Bæhmeria platyphylla. Coupe transversale de la tige : cm, cellules à mucilage. Gr. — 120. se rencontrent jusque dans le parenchyme ambiant des plus fines nervures de la feuille. А Le mucilage se rencontre également dans la moelle de la tige P. GUÉRIN. — CELLULES A MUCILAGE CHEZ LES URTICÉES. 403 des В. cylindrica Wild., B. caudata Swartz et B. biloba Wedd., mais les cellules qui le contiennent n’acquièrent jamais le déve- loppement de celles que nous avons signalées chez le B. pla- typhylla. En mentionnant chez le Pipturus argenteus Hort. la présence de mucilage dans la moelle et l'écorce, il n'est pas douteux Ms E pdt өс COE cm Wed Ze Fig. 3. — Urera caracasana. Coupe transversale dela tige : éc, écorce; b, bois; em, cellules à mucilage. Gr. — 18. qu'ExGcer n'ait voulu parler que de la tige. Or, la racine et la feuille en possèdent également. Dans la tige encore jeune, à la périphérie d'une trés large moelle, les éléments mucilagineux sont déjà très développés et constituent pour la plupart de véri- tables poches lysigènes. Les cellules à mucilage, très grosses Mais peu nombreuses, dans le parenchyme cortical, sont éga- lement peu abondantes dans le parenchyme ligneux. Dans la racine, elles se présentent en très grand nombre, à la fois dans 404 SÉANCE- DU 24 JUIN 1910. l'écorce et dans le parenchyme ligneux, où elles affectent le méme aspect que dans le Bæhmeria nivea. Dans le pétiole et dans le parenchyme des nervures foliaires, le Pipturus argenteus possede aussi quelques cellules à mucilage. Chez l'Urera caracasana’ Griseb., le mucilage, très abondant dans la tige et dans la racine, fait complètement défaut dans la feuille. Dans une tige mesurant 13 millimètres de diamètre, et dont la figure 3 représente la section transversale, le bois, rela- tivement peu vascularisé, est formé surtout d'éléments paren- chymateux, en alternance avec des couches concentriques plus étroites de fibres ligneuses. C'est dans ce parenchyme ligneux que sont noyées de nombreuses cellules à mucilage dont le diamètre est souvent beaucoup plus considérable que celui des cellules avoisinantes remplies d'amidon ou de raphides (fig. 4, cm et cr). A la périphérie de la moelle, les cellules à mucilage, plus développées que dans le bois, sont aussi trés abondantes. Dans l'écorce elles semblent faire défaut et ce n'est qu'excep- tionnellement qu'on peut en rencontrer dans la région cambiale. Dans la racine, où elles sont assez fréquentes, les cellules à mucilage semblent étre exclusivement localisées dans le paren- chyme ligneux. : Chez les Urera acuminata Gaud., U. Jacquinu Wedd., U. Schimperi Wedd., U. Benthamiana Wedd., U. Laurentii de Wild. et U. oblongifolia Benth.?, on observe également, dans la moelle de la tige, quelquefois aussi dans le parenchyme cortical, des cellules dont le contenu est nettement mucilagineux. L’ Urera baccifera Gaud. ne contient pas trace de mucilage. Les cellules à mucilage font également défaut chez le Laportea moroides Wedd. et le Debregeasia longifolia Wedd. Il résulte des travaux antérieurs et de nos observations per” sonnelles que les cellules à mucilage (quelquefois véritables 1. Cette espèce nous a été adressée du Mexique, à l'état frais, par l'intermédiaire de M. Lorsv de Leiden, que nous sommes heureux ае remercier ici. L'Urera caracasana Griseb. est totalement dépourvu de ces laticif nombreux que nous avons signalés chez l'Urera baccifera Gaud. (Bull. Soc. bot. Fr., LII, 1905, 405-411). А 2. Ces diverses espèces, que nous n'avons malheureusement pu étudier que d’après des échantillons secs, sont dues à l'extrême obligeance ge M. le Professeur LECOMTE et de M. de WILDEMAN. ères si P. GUÉRIN. —- CELLULES A MUCILAGE CHEZ LES URTICÉES. 405 poches lysigénes) se rencontrent, chez les Urticées, dans une douzaine d'espèces environ appartenant aux genres Bœhmeria, Pipturus, Laportea et Urera. Dans un méme genre, certaines espéces peuvent en étre abondamment pourvues (Urera caracasana par ex.), alors que d'autres, comme l'Urera baccifera, n'en renferment aucune. La répartition des cellules à mucilage dans les divers organes M. | | RI СОТ | | | TR --er RE D AN [Кү aD NY кое; PE | E Së ch i-em | qui | B есш 5 Казу: d | ry BER Fig. 4. — Urera caracasana. Coupe longitudinale de la tige, dans la région du bois : cm, cellule à mucilage; c7, cellule à raphides. Gr. — 135. est très variable d'une espèce à l'autre. Alors que ces cellules sont nombreuses dans la racine, dans la tige et dans la feuille des Bœhmeria platyphylla et Pipturus argenteus, on ne les observe que dans la racine et dans Ja tige chez Г Urera caraca- sana et uniquement, pour ainsi dire, dans la racine, chez le Bæhmeria nivea. De nouvelles recherches montreraient vraisemblablement que les cellules à mucilage se trouvent répandues, chez les Urti- cées, sur une échelle beaucoup plus vaste que celle que nous indiquons aujourd'hui; en tout cas, les quelques observations qui précèdent constituent un nouvel argument en faveur de 406 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. l'opinion émise раг WrppELL, et suivant laquelle, avons-nous dit, les Urticées présenteraient, avec les Malvacées, de véri- tables affinités. M. Lutz donne lecture de la communication ci-dessous : Études monographiques sur les Renoncules françaises de la Section Batrachium; PAR M. À. FELIX. Je considère qu'une Monographie ne doit pas se borner à l'énumération des diverses espéces, races et variétés avec leurs caractéres et leur habitat. Elle doit mettre sous les yeux du lecteur tous les documents capables de lui en faciliter l'étude et de l'éclairer sur tous les points oü se portent ses investigations. Pour cela, l'auteur doit tenir compte de l'œuvre de ses devan- ciers. Deux cas sont à considérer. Ou ceux-ci ont fixé avant lui certains points d'une facon définitive et, dans ce cas, il n'a qu'à enregistrer leur dire en leur en laissant la paternité, ou leurs opinions ont pu étre reconnues inexactes ou contestables, et il doit, en les critiquant, fournir au lecteur toutes les pièces du procès. De là, la pensée d'élargir le cadre de la Monographie telle qu'elle est comprise ordinairement pour la transformer en une étude qui donnera à la fois une place aux côtés historique et critique, ainsi qu'aux travaux (descriptions, commentaires, figures, etc.) épars dans de multiples ouvrages qu'il est impos- sible d’avoir à la fois sous la main ou de se procurer facilement. Cette manière de procéder, qui parait la plus rationnelle pour la composition d'un travail trés complet, présente pour l'auteur un inconvénient. Sa documentation procède de deux origines différentes : les ouvrages publiés sur la matière et les observations quil à faites sur les plantes elles-mémes. Pour les ouvrages, il est évidemment impossible de réunir et d'examiner tout ce qui а été dit. L'auteur doit done se borner aux travaux spécialement écrits sur son sujet et à ceux qui se trouvent dans les ouvrages A. FÉLIX. —— RENONCULES FRANÇAISES DE LA SECTION BATRACHIUM. 407 faisant autorité. Et comme, avant tout, il faut remonter aux sources, il doit examiner et citer surtout les diagnoses, obser- valions et figures des inventeurs des espéces signalées, ainsi que les critiques et commentaires les plus remarquables auxquels ces espéces ont donné lieu. L'examen des plantes elles-mêmes nécessite la réunion de matériaux considérables demandant des années de travail. Il ne suffit pas d'examiner les exsiccata, de visiter les grands herbiers, de prendre de nombreuses notes. Cela est évidemment trés utile. Mais il faut surtout suivre, autant qu'on le peut, la plante dans son existence. Et ce n'est pas pendant une, deux années, c'est pendant une longue période et plusieurs fois dans le courant d'une méme saison qu'il faut le faire, quand il s'agit de plantes aussi polymorphes que les Renoncules aquatiques. Aucun milieu n'est plus variable que celui dans lequel elles vivent : suivant la température et les conditions météorolo- giques, le niveau de l'eau est plus ou moins élevé; cette eau est claire ou limoneuse; d'autres plantes aquatiques s'y déve- loppent; de sorte que les conditions d'existence de nos espéces sont constamment différentes. Telle d'entre elles a commencé à se développer en pleine eau, qui est devenue ensuite presque lerrestre par suite de l'évaporation, pour retrouver son milieu primitif aprés une pluie abondante. Telle autre qui vivait dans une mare oü elle s'étalait à l'aise, a vu ses conditions d'exis- tence transformées par l'envahissement des Glyceria, Potamo- geton, Callitriche, Lemna, etc. Enfin, un facteur à considérer consiste dans l'existence en société de plusieurs espéces du méme genre. Quelles consé- quences peut avoir ce rapprochement? C'est une question qui a été assez négligée jusqu'ici en ce qui concerne les Renoncules batraciennes, et qui pourtant, si l'on procéde par comparaison avec d'autres genres, ne doit pas étre sans importance. Bien des points, actuellement obscurs, pourront étre éclaircis quand une étude sérieuse aura été poursuivie sur le vif pendant plusieurs années, et quand on se sera rendu compte d'une facon plus compléte des rapports qui existent entre les différentes espèces vivant ensemble et de l'amplitude des modifications que peut subir chacune d'elles par suite de l'instabilité du milieu. 408 SEANCE DU 24 JUIN 1940. Pour toutes ces causes, il est difficile, pour ne pas dire impos- sible, à un botaniste s'occupant de l'étude d'un groupe comme celui des Renoncules aquatiques de réunir en méme temps tous les matériaux nécessaires à l'établissement, en une seule fois, d'une Monographie compléte et rédigée dans un ordre déter- miné. Il peut avoir des documents qu'il estime suffisants, con- cernant certaines espèces, alors que pour d'autres il ne se trouve pas dans les méme conditions. C'est mon cas. Et c'est pourquoi j'ai pris la résolution de publier ce travail sous forme d'études monographiques isolées. Je vois à ce procédé un autre avantage : celui d'attirer l'atten- tion de mes confréres sur le groupe que j'étudie, et de me permettre de profiter des observations qu'ils voudront bien me suggérer. Je ne me dissimule pas tout ce que ma tâche aura d'imparfait. Telle que, elle sera un ouvrage de bonne foi. L. — Du genre ou sous-genre BATRACHIUM. Rien de plus bizarre et de moins homogène, en apparence, que l’ancien groupe Ranunculus. D'un côté, des espèces à feuilles toutes semblables ou ne présentant dans leur contexture que des différences insignifiantes, même lorsqu'elles se trouvent à vivre dans l’eau; de l’autre des espèces aquatiques, à feuilles inférieures le plus souvent submergées-capillaires, très diffé- rentes des supérieures; les unes à fruits secs, généralement munis d'une bordure saillante, à faces lisses ou muriquées; les autres à fruits charnus, portant des rides transversales à la maturité; le seul point de rapprochement vraiment frappant consistant dans la ressemblance des fleurs. Ces différences, qui avaient déjà frappé les Anciens puisque, au temps de Dioscorine, on désignait déjà les espèces aquatiques sous le nom Че Barpay.ov zetapoy, attirèrent de bonne heure l'attention des disciples de Linné, et Aug Der. ре CANDOLLE dans son Systema, sans séparer complètement les espèces aquatique du genre Ranunculus, adopta, à l'exemple de VAILLANT!, qui 1. Botanicon parisiense (Leyde et Amsterdam, 1727), p. 170, sans descrip- tion. A. FÉLIX. — RENONCULES FRANÇAISES DE LA SECTION BATRACHIUM. 409 l'avait distingué sous le nom de Ranunculoides, le sous-genre ou plus exactement la section Batrachium”. Du Morter (Prodromus et Monographie du genre Batra- chium) sépara complètement les espèces aquatiques des espèces terrestres pour en constituer un genre spécial qui fut adopté après lui par WruwER, Fries, VAN DEN Boscu, WinTGEN, GARCKE, Осремахѕ, F. Scuuzrz, Drsuovus, Cornière, ete. П en donna les raisons suivantes : Les renoncules dites aquatiques ont un port si différent des renoncules terrestres, elles forment un groupe tellement naturel et si distinct, qu'il est étonnant qu'on les ait laissées si longtemps réunies en un seul genre. Le but actuel de la science est de former des genres naturels, ce qui rend la botanique plus élégante et en facilite l'étude. C'est vers ce but que tendent tous les esprits supérieurs. Le caractere ne fait pas le genre, a dit Linné; ce qui le forme, c'est l'analogie de l'ensemble des espèces, et c'est après avoir groupé synthétiquement les espèces congénères, que le caractère générique doit être cherché. Les familles naturelles et les genres naturels, tel est le but de la science, et c'est vers lui que doit tendre avant tout le véritable naturaliste. (Monographie, p. 1.) Bien que Du Morter admette que « le caractère ne fait pas le genre », il lui fallait cependant trouver le véritable caractère séparatif capable de justifier la division qu'il effectuait. L'absence d'écaille recouvrant la fossette nectarifère des pétales, et les rides transversales des fruits, caractères sur lesquels ре CaxporrE avait basé l'établissement de son sous- genre Batrachium, n'avaient pas paru pouvoir constituer aux yeux de Gopnox des caracteres génériques. L'absence d'écaille, ainsi qu'il l'avait fait remarquer, n'est pas spéciale aux Renon- cules aquatiques. Les espèces francaises des sections Hecatonia Lour. (Ran. sceleratus L.), Thora L. (Ran. Thora L.), le Ran. 1. Regni vegetabilis Systema naturale (Parisiis, 1818), I, p. 233, Sectio 1: « Batrachium. i « Car. Pericarpia ovata mutica rugulis transversis striata. Flores albi ungue flavo foveolà ad basin nectariferà exsquamulatà. Plantæ aquatica ; folia glaberrima, emersa dentata sublobata, immersa capillaceomultifida ; radices fibrosæ; pedunculi uniflori oppositifolii. » Dans le Prodromus systematis naturalis vegetabilis (I, p. 26), DE CANDOLLE caractérise ainsi la section Batrachium : « Pericarpia transverse rugoso- striata. Petala alba ungue flavo foveà nectariferà notato. » 410 SEANCE DU 24% JUIN 1910. alpestris L. ont en effet la fossette nectarifère veuve de toute: écaille. Quant aux rides du fruit, il n'avait pas cru y voir non plus un caractère générique, « parce que, dit Du Morter, il n'en connaissait pas l'origine! ». C'est dans le fruit que celui-ci alla chercher « le véritable caractére diagnostique » des deux genres qu'il avait séparés. « Pour nous?, le véritable caractère diagnostique des deux genres réside dans le fruit, organe prépondérant pour cet ordre d'étude. Dans les renoncules terrestres, les méricarpes sont secs, bivalves et munis longitudinalement de chaque cóté d'une large bordure saillante. Dans le Batrachium, au contraire, ces méricarpes, à l'état vivant, sont de véri- tables drupes formés intérieurement d'un noyau et extérieurement d'une enveloppe pulpeuse, qui, en se desséchant, développe des rides transver- sales. Le fruit des deux genres est donc entiérement distinct; dans le Ranunculus il se compose de nucelles, tandis que dans le Batrachium il est formé de drupelles, ce qui constitue un caractère de premier ordre et facile à saisir dans l'herbier par les rides transversales que forme la partie pulpeuse en se desséchant. Ce n'est pas tout, les méricarpes du Batrachium sont obliques et attachés au réceptacle par le cóté de leur base, mais non par la base comme dans le Ranunculus. Ces méri- carpes sont ascendants dans le Zatrachium, tandis qu'ils sont dressés dans le Ranunculus, ce qui constitue un second caractere générique de premier ordre et qui ne peut laisser de doute sur la valeur du genre. Les diagnoses des deux genres peuvent donc s'établir de la maniere suivante : RANUNCULUS v « Sepala 5. Petala 5, foveà nectariferà tectà, rarissime nudà. Fructus « multiplex siccus; nucletum, nucellis compressis, basi receptaculo insertis, « erectis. » BATRACHIUM « Sepala 5. Petala 5-12, foveà nectariferà nudà, emarginatà. Fructus « multiplex succulentus; drupetum, drupellis teretibus externe carnosis, « pulpa exsiccatione transversé rugulosis, basi lateraliter receptaculo in- « Sertis, obliquis, adscendentibus. » L'argumentation de Du Morter est évidemment très forte. Cependant, s’il fut suivi par Wimmer, Fris, Garcke et les " Pda Ces Di à - L. c., p. 4-5. і? = A. FÉLIX. — RENONCULES FRANÇAISES DE LA SECTION BATRACHIUM. 441 auteurs que j'ai cités plus haut, la plupart des botanistes con- temporains, et en particulier Grenier et боркох (Fl. de Fr.), Roux et Fovcaup (Fl. de Fr.), Boreau (Fl. du Centre de la Fr.), Fraxcuer (Fl. de Loir-et-Cher), Cravaup (Fl. de la Gironde), Lioyo (Fl. de l'Ouest), Cosre (Fl. ill. de la Fr.), Freyn (in Милк. et LaxaE, Prodr. Fl. hisp.) ont continué à ne voir dans le genre Batrachium Du Mortier, qu'un sous-genre ou une section du genre Ranunculus, à l'exemple de Gopnox qui l'a caractérisé de la facon suivante! : RANUNCULUS Sectio I. — BATRACHIUM. Sectionis caracteres. Carpella plus minis numerosa, in capitulum globosum disposita, oblonga vel obovata, rugis transversalibus striata, numquam marginata, stylo ex parte persistente breviter vel longius rostellata ; stylus in fructu juniore basin versis triangulari-pyramidatus est, licet plicis tribus longitudinalibus pericarpio formatis percursus; plica superior in carinam superiorem fructüs incurrit, plicæ vero laterales in carpellum obliquè vel transversaliter decurrunt et demüm ampliatione seminis evanes- cunt; stigma oblongum stylo obliquè imponitur. In fructu maturo rostellum (id est stylus) sphacelatum et curtatum plerumque lateraliter compressum videtur. Petala alba cum ungue flavo, foveola ad basin nectariferà exsquamulatà donato. Folia varia, nunc omnia setaceo-multifida, vel lobata sublobatave, nunc inferiora multifida cum superioribus lobatis; omnia basi munita stipulis duabus membranaceis, plus minüs petiolo adnatis, auriculatis vel auriculà carentibus, pseudovaginas caulem amplectentes efformantibus. Pedunculi uniflori, oppositifolii vel terminales, primiim recti, dein versüs maturitatem carpellorum inflexi. Radices fibrose. Plante aquaticæ. Je laisse aux lecteurs le soin de prendre parti. Tout dépend des limites qu'on assigne au genre. En ce qui me concerne, je me rangerai à l'opinion de la grande majorité des floristes francais contemporains, et je me retrancherai derrière la haute autorité des auteurs que j'ai cités plus haut, et qui n'ont pas cru devoir séparer les Renoncules aquatiques du genre Ranun- culus. Je juge, avec Bongav?, « qu'il y a quelques inconvénients à changer des noms généralement connus et transmis pour ainsi dire par tradition », et que les avantages ne compensent pas 1. Essai sur les Renoncules à fruits ridés transversalement, p. 3-4. 2. Fl. du centre. de la France, éd. 3, t. I, p. IX. 412 SÉANCE DU 2% JUIN 1910. ces inconvénients. Si je devais cependant donner une raison de plus, j'ajouterais que la division des genres en sections donnant toute facilité aux botanistes classsificateurs pour l'établissement de l'ordre naturel dans leurs ouvrages, je ne vois pas la néces- sité de multiplier ces genres et de compliquer ainsi encore une nomenclature déjà beaucoup trop encombrée'. M. de Boissieu présente la Note ci-dessous : Nouvelle Note sur quelques | Ombelliféres d'Extréme-Orient; PAR M. H DE BOISSIEU:. Cette Note forme la suite de celles parues dans le Bulletin de l'Herbier Boissier, 1902, p. 801, 1903, p. 837, dans le Bul-. letin de la Société botanique de France, 1906, p. 418, 1909, p. 348 et, au mois de mai dernier, dans le Bulletin du Muséum. La connaissance des Ombellifères d'Extréme-Orient, qui và toujours se perfectionnant, est encore loin d'être complète, comme le prouvent de nombreux Zacerte de l'Herbier du Muséum, échantillons sans fruits suffisamment développés, dont beaucoup semblent appartenir à des espèces non décrites. SANICULA Tourn. S. europea L. var. elata Ham. Sakkhaline, in silvis Soriofka, 2 sept. 1908 (Faurie) (nouveauté pour Sakkhaline). 1. Afin de simplifier le plus possible la synonymie, j'adopterai la ше thode suivante, utilisée déjà раг FREYN (Fünf bisher unbeschriebene Arten der Mediterran-Flora, in Flora oder allgemeine botanische Zeitung, t. XXXVIII, année 1880, p. 24.) pour nommer son Ranunculus lusitani- cus. Je ferai suivre le terme générique Ranunculus du terme Batrachium entre parenthèses. Cette manière de faire, qui satisfera les partisans ie genre Batrachium, aura l'inconvénient de retirer à SCHULTZ, WIRTGEN, ё1С-; la priorité de l'appellation de quelques plantes, mais elle aura l'avantage de la restituer aux véritables inventeurs. Il est difficile d'admettre, par exemple, quelles que soient les lois actuelles de la Nomenclature botani- que, que GODRON soit dépouillé de la paternité de ses Ran. Baudoti * confusus parce qu'il a classé ses plantes dans la section et non dans d genre Batrachium, au profit de SCHULTZ, dont le seul mérite est d’avoir changé le nom générique adopté par GoDRON. т Н. DE BOISSIEU. — SUR QUELQUES OMBELLIFÈRES D EXTRÉME-ORIENT. 413 NornoswMynNiuM Miq. N. japonicum Miq. in Ann. Mus. Bot. Lugd. Bat., II, 58. Forme typique mêlée à la var. sutchuenense (Nob. in Bull, Soc. bot. Fr., 1909, 349.) Kouy-Tehéou (Chine), 15 oct. 1907 (Cavalerie). BUPLEURUM L. B. sacchalinense Schm., Reis. auf de Ins. Sach., 135. Jusqu'ici, à l'exemple de mes prédécesseurs, j'avais appelé B. longera- diatum Turcz. la plante de Chine, de Sibérie, de Mandchourie et B. sacchalinense Schm. celle du Japon et de Sakkhaline. Le B. sacchali- nense ne diffère du B. longeradiatum que par son involucre et son invo- lucelle beaucoup plus développés. Or l'examen de nombreux échantil- lons sibériens, chinois, japonais, etc. m'a prouvé qu'il y avait toutes les transitions possibles entre les deux espèces. J'estime donc que le B. sacchalinense Schm. doit devenir le B. longeradiatum var. saccha- linense. La plante que j'ai appelée, dans ma Note parue en 1909 à la Société botanique de France, B. sacchalinense var. involucratum deviendrait le B. longeradiatum var. involucratum, et constituerait la variété du B. longeradiatum, la plus éloignée du type, le B. sacchali- nense formant la variété moyenne. B. kokanicum Regl. et Schm [Mongolie boréale, année 1871 (Pota- nine). (Connu jusqu'à présent seulement du Turkestan russe; nouveauté pour la Chine.) B. dahuricum F. M. in Turez. Bull. soc. nat. Mosc., XVII, Fl. Bahic. Dahur., 719. In montibus Hoanghai-To, juillet 1906. (Faurie). B. Leveillei, sp. nov. Herba minuta, glabra, 20 cm. tantum alta. Caulis tenuis, simplex vel vix sub umbella ramosus, Folia radicalia... caulina (radicalibus probabi- liter subconformia) basi amplexicaulia sed поп cordata, lanceolato-acuta, nervis 5-7, medio validiore, basi convergentibus, deinde subparallelis, nervis secundariis primariis perpendicularibus, et rete nervorum tertii ordinis proeminentium unitis. Folia superiora sat dissita, basilaribus latiora, multo breviora, nervis primariis altius divergentibus. Involucrum 3-5-phyllum, phyllis anguste lanceolatis brevibus, acutis, nervosis. Umbellæ radii 5-7 tenues, inæquales, involucrum multoties excedentes. Involucellum phyllis anguste lanceolatis, umbella florente parum longioribus. Carpella... Élégante petite espèce, différant des Z. sacchalinense Schm. et longera- diatum Turez. par la petite taille, la tige menue, le réseau tertiaire des A14 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. feuilles beaucoup plus développé, rappelant celui du A. tenue Don, de l'Inde et de la Chine méridionale. S'écarte, d'autre part, des B. multinerve DC. et triradiatum Adams par les folioles involucrales étroitement lancéolées et non ovales, du B. dahuricum FM., dont notre nouvelle espèce semble se rapprocher spécialement, par l'involucelle à folioles moins larges, les feuilles supé- rieures et méme les basilaires amplexicaules à la base, et non simple- ment sessiles. Ile de Quelpaért (in herbidis Hallaisan) 1600 m. Aoùt 1908. (Taquet, n° 918). ANTHRIsCUS Bernh. A. sylvestris Hoffm. Umb., p. 40. Sakkhaline, in herbid. Moroya, 16 aoüt 1908 (Faurie). CoxiosELINUM Fisch. C. Fischeri Wimm. et Grab. FI. siles, І, 266. Sakkhaline, in littoribus Korsakof, sept. 1908 (Faurie). CaucaLis. C. scabra Makino. Revis. Umbell. Japonic., 11, Caucalis præter- missa Hance? Franch., Torilis scabra DC. Pen-Shan, Su-Tchuen (Legendre). (Espéce répandue au Japon, nouveauté pour la Chine.) M. Guillaumin fait la communication suivante : Remarques sur la germination du Sorindeia Juglandifolia var. dahomensis Aug. Chevalier — Pachylobus dahomensis Engler; PAR M. А. GUILLAUMIN. La plante recueillie par Aug. Снеулілек à Cotonou sous le n° 4441, ayant été communiquée à Excrxn, celui-ci la déerivit ' comme formant une espèce nouvelle de Pachylobus sous le nom de Pachylobus dahomensis. | À En 1910, dans le 4° fascicule des Burseraceæ african, il publia comme Pachylobus dahomensis sp. nov. le n° 211 de 1. Bull. Soc. bot. Fr., 1907. Mémoire 8 (1r* partie), p. 9. 2. Bot. Jahrb., XLIV, p. 438. A. GUILLAUMIN. — SUR LE SORINDEIA JUGLANDIFOLIA. 415 CuevauER, provenant également de Cotonou et que je n'ai pas vu. En 1909, ayant été amené par mes recherches sur les e * DS 4 (momen ei ah dvor es UE Fig. 2. — 1, Fruit en coupe longitudi- nale; 2, en coupe transversale ; 3, em- byon dont on a enlevé le cotylédon pour montrer la position de la radi- cule X 2; 4, cotylédon d'une germina- tion vu par la face externe; 5, le méme vu par la face interne, légèrement grossi. Fig. 3. — Nervation d'un fragment Fig. 1. — Germination, ; de feuille >< 3. grand. nat. Burséracées à faire la revision des espèces du genre Pachy- lobus', j'ai étudié, tant au point de vue anatomique que 1. Мовот, Journ. de bot., 2° série, Il, n° 1, p. 5-19. 416 SEANCE DU 24 JUIN 1910. morphologique, la plante type qui consiste en un échantillon unique, dépourvu de fleurs et possédant seulement six feuilles et deux jeunes fruits aplatis. Je suis arrivé à cette conclusion que le Pachylobus dahomensis n'était certainement pas un Pachy- lobus, mais un Sorindeia à cause de la nervation du limbe des folioles et de la structure de la tige et de la feuille, mais je n'avais pu préciser si l'espèce était nouvelle ou bien avait été déjà décrite. Au cours du voyage qu'il poursuit depuis tantót deux ans, Aug. CHEVALIER est repassé à l'endroit, où, en 1902, il avait recueilli la plante en question. Cette fois elle était en parfait état et portait fleurs et fruits. « Cest bien un Sorindeia, m'écrivait CHEVALIER", et les caractères correspondent tout à fait à la description du Sorindeia juglandifolia de la Flore d'Ouver, sauf que les jeunes rameaux sont pubescents, caractère qui peut s'expliquer par le climat marin, la plante croissant dans les dunes. » Le nom de Pachylobus dahomensis Engler (Bull. Soc. bot. Fr., p. 9) doit done être remplacé par Sorindein ju- glandifolia Oliv. var. dahomensis Aug. Chevalier in litt., 1910. En méme temps que cette lettre, je recevais des graines fraiches qui ont germé dans les serres du Muséum. J'avais eu précédemment l'occasion d'étudier le développement des Pachy- lobus?, et la seule observation de la germination de la plante de Cuevauier enlève toute idée de rapprochement avec les Pachy- lobus. ЇЇ est vrai que dans les deux cas les cotylédons sont charnus avec nombreux faisceaux libéro-ligneux disposés à la périphérie et, à ce point de vue, la coupe transversale de l'en- semble du cotylédon du Sorindeia juglandifolia var.:dahomensts est entiérement comparable à celle d'une des pyramides com- . posant les cotylédons des Pachylobus. La structure de l'axe hypocotylé jeune est analogue aussi dans les deux genrer puisque chez les Anacardiacées, comme chez les Burséracees, il existe des canaux sécréteurs libériens ou plus exactement englobés dans le liber. Les deux premieres feuilles sont fran- chement opposées chez les Pachylobus, elles ne le sont qu'approximativement chez les Sorindeia. En dehors de ce$ 1. Lettre du 20 mars 1910, datée de Cotonou. 2. Ann. Sc. nat. bot., 9° série, X (1909), p. 200 et suiv. DUBARD ET BUCHET. — LA LUMIÈRE ET LE MERULIUS. 417 trois points, les caractères de la morphologie et de l'anatomie sont tous différents. Chez les Pachylobus : . Le fruit est charnu. . Le fruita 2loges dont une avortée. . L'embryon est droit. Ai 10 > La . Les cotylédons se décomposent en de nombreux lobes attachés à l'axe seulement par le sommet. 5. Les cotylédons sont bruns sans nervures visibles. 6. Dans le développement les coty- lédons sont épigés à une dizaine de centimètres. 7. Les premières feuilles ont trois folioles. 8. Le pétiole possède un renflement moteur. 9. Il n'y араѕ de canaux sécréteurs médullaires. 10. Il existe des faisceaux anormaux dans les feuilles. 11. Il пуа pas de nervure en dia- gonale 1, Chez le Sorindeia juglandifolia var. dahomensis : Il ne l'est pas. Il n'a qu'une seule loge. La radicule est à angle droit avec le grand axe des cotylédons. Les cotylédons sont entiers. Ils sont rosés, à nervures et veinu- les trés visibles en violet sur la face externe. Ils sont toujours hypogés. Elles sont simples. Il n'y a pas de renflement moteur. Il existe dans la tige et les pétioles des canaux sécréteurs médullai- res. Les faisceaux anormaux manquent dans tous les organes. Il existe une nervure en diagonale (que j'ai remarquée toujours et seulement dans les espéces afri- caines). M. Buchet, en son nom et au nom de M. Dubard, pré- sente la Note ci-après : De l'action de la lumiére sur le Merulius lacrymans Fries; PAR MM. DUBARD ET BUCHET. Les observations présentées jusqu'à ce jour sur la disposition de la surface sporifère chez les Hyménomycètes ont porté sur- 1. J'entends par là « des nervures beaucoup plus fines (que les nervures latérales) naissant à l'aisselle des nervures latérales et allant obliquement re- Joindre le point de jonction de lu nervure latérale à l'aisselle de laquelle elles sont nées et de la nervure latérale immédiatement supérieure ». T. LVII. (SÉANCES) 27 418 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. tout sur l'action du géotropisme '. C'est un fait bien connu, par exemple, que des Amanites récoltées jeunes achèvent d'étaler leurs chapeaux dans les boites fermées et, sans que la lumiere intervienne en rien pour cela, disposent toujours leur hymé- nium vers le bas, dans le sens de la pesanteur. Le cas que nous signalons dans cette Note est, par contre, un exemple de phototropisme très net. П s'agit du Merulius lacrymans, végétant dans les conditions suivantes : Dans une pièce en sous-sol, de la lumière très diffuse arrivait d'un seul cóté par une ouverture O (fig. 1). Dans une cheminée B с Fig. 4. dont le foyer est représenté en section ABCD se produisaient d'abondantes fructifications de Merulius. Sur la paroi CD, qui recevait le plus directement la lumière, nous n'avons observé aucune production du Champignon; sur Ја paroi BC et surtout sur AD, c'est-à-dire sur la partie la plus obscure, une grande quantité de plaques hyméniales apparaissaient soit au niveau supérieur de l'ouverture de la cheminée, soit méme dans le tuyau de celle-ci, dont l'extrémité avait été condamnée. Dans ces conditions, il est évident que les hyménium tapis- sant BC recevaient une quantité de lumière relativement élevée, répartie presque uniformément sur toute leursurface et que ceux situés en BA ne recueillaient qu'un éclairement très faible et latéral. Nous avons alors observé que les plaques de la paroi BC présentaient des lignes de relief normales à la surface réguliè- rement combinées en réseau, comme on le voit généralement 1. MANGIN, Note sur la croissance et l'orientation des réceptacles d'Ungulina fomentaria (Bulletin Soc: Mycologique, 1907, 4° fasc.). ; GUINIER (PH.) et MAIRE (R.), Sur l'orientation des réceptacles des Ungulina (Bulletin Soc. Mycologique, 1908, 2* fasc.). DUBARD ET BUCHET. — LA LUMIÈRE ET LE MERULIUS 419 dans cette espèce. Quant aux plaques de la paroi sombre AB, leurs lignes de relief, beaucoup moins élevées, affectaient un parallélisme très net, limitant des sortes de vallécules très allongées dans le sens de la lumière incidente et dont le fond se trouvait recevoir ainsi le maximum de lumière compatible avec les conditions ambiantes. L'aspect des hyménium sur les deux faces BC et AB était tellement distinct que l'on aurait pu croire à deux espèces différentes, si des plaques tapissant simul- tanément les deux cótés de l'angle ABC n'avaient présenté les deux dispositions à la fois suivant le mode d'éclairement de la région considérée. Les conditions de ces observations nous paraissent aussi nettement définies que celles qu'on pourrait réaliser dans une expérience; aussi pensons-nous qu'on peut conclure des faits précédents à l'existence d'un optimum d'intensité lumineuse pour le développement des spores du Merulius. Si nous considérons des intensités lumineuses décroissantes depuis celle qui correspond au plein jour jusqu'à la valeur de cet optimum, nous observons l'aspect ordinaire de l'hyménium avec lignes de relief anastomosées d'une manière irrégulière, ces lignes étant d'autant plus élevées que nous sommes au- dessus de l'optimum et paraissant alors protéger de leur ombre la majeure partie des spores contre une lumière trop forte. Au- dessous de cet optimum, qui parait correspondre à un éclaire- ment extrémement faible, nous observons que les lignes de relief s'atténuent et que, pour une lumière latérale, elles s'orientent de manière que les spores recueillent le plus qu'elles peuvent de la lumiére incidente. L'observation quotidienne montre que les surfaces sporifères des Hyménomycètes sont généralement disposées à l'inverse de la lumière incidente; mais cette direction semblait jusqu'ici avoir pour cause unique le géotropisme. On peut supposer que, dans tous les cas envisagés, l’action de la lumière est en effet négligeable quand on la compare à celle de la pesanteur. Mais ce qui semblerait indiquer qu'elle existe malgré tout, se confon- dant habituellement avec celle-ci parce qu'elle agit dans le méme sens, c'est que l'espèce qui nous intéresse, le Werulius lacrymans, est précisément insensible au géotropisme et que, dans ces con- 420 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. ditions, l'action dela lumière se présentant comme facteur isolé peut étre rendue évidente. M. Camus résume la communication suivante : Le Potamogeton mucronatus aux environs de Paris; PAR M. ED. JEANPERJ- J'ai récolté le Potamogeton mucronatus dans le canal de l'Oureq, entre Sevran et Villeparisis (Seine-et-Oise), au cours d'une herborisation publique du Muséum, dirigée par M. le Pro- fesseur Lecomte, le 27 juin 1909. Les échantillons étaient dépourvus de fleurs et de fruits. Les difficultés que jai eues pour déterminer exactement cette plante, à l'état stérile, m'ont 7 um ^V | [3 uou b d b 0 M Fig. 1. — О, Potamogeton obtusifolius. M, Pot. mucronatus. 5, $, sommet de la feuille. b b, base. forcé à serrer de près certains caractères, et, dans l'espoir d'être utile à quelques-uns de mes collègues, je me permets de les exposer ici avec quelques détails. Le Potamogeton mucronatus Schrad. (Р. Friesit Rupr:; P. OEderi б. Mey) ressemble beaucoup par son port et ses feuilles aux Potamogeton obtusifolius, acutifolius et compressus. Le grand nombre des nervures dans les feuilles de ces deux der- E. JEANPERT. — SUR LE POTAMOGETON MUCRONATUS. 421 nières espèces permet tout de suite de les mettre à part, et toutes les difficultés se concentrent sur la distinction des Potamogeton obtusifolius et mucronatus. Dans le premier, les feuilles sont obtuses, à peine mucronées, M Fig. 2. — O, stipule entière du Photamogeton oblusifolius artificiellement éta- lée: M, s et б, sommet et base d’une stipule jeune du Pot. mucronatus artifi- ciellement étalée. portant 3, rarement 5 nervures dans la partie moyenne; dans le second les feuilles sont subaigués avec un mucron distinct, et, dans la partie moyenne, les nervures sont toujours au nombre de 5 (fig. 4). Les stipules du Potamogeton obtusifolius (fig. 2) sont ligulées, concaves, subentières, à sommet obtus, régulièrement arqué, munies de nombreuses nervures s'arrétant exactement au 422 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. niveau du sommet ou un peu avant, dont 2 sont un peu plus prononcées; au niveau de ces 2 nervures les parties latérales de la stipule se réfléchissent, de facon à se placer à peu près parallèlement à la partie moyenne de la stipule, en formant au niveau de cette réflexion un angle à sommet arrondi; on par- vient sans trop de peine à étaler l'organe entier sans déchirure. Les stipules du Potamogeton mucronatus se fendent de très bonne heure au niveau et tout le long de la partie moyenne, et © Dr CO bl EI 54 M nan me А M Fig. 3. — О, coupe d'une portion de stipule du Pat. obtusifolius. M, coupe d'une portion de stipule du Pot. mucronatus, montrant les nervures fines et la grosse nervure située au niveau de la réflexion de la partie latérale de la sti- pule; б, bord libre de celle-ci. il est exceptionnel, méme en les choisissant trés jeunes, de pou- voir en observer une comme celle qui est représentée (fig. 2). Ces deux parties d'une seule stipule, qui ne se rejoignent qu'à la base ou méme sont complètement séparées, divergent en forme de V et semblent deux stipules distinctes. Elles sont par- courues par de nombreuses et fines nervures dont deux beau- coup plus fortes. Au niveau de celles-ci, la partie latérale de chaque moitié de stipule vient s'appliquer sur la moitié de la partie moyenne de cet organe qui lui correspond, faisant ainsi avec celle-ci un angle dièdre, dont le sommet, sorte de carène, occupé par la nervure épaisse (fig. 3), est relativement aigu; l'angle étant lui-méme trés peu ouvert, ce qui rend presque impos- sible l'étalage de l'organe sans déchirure. Au sommet de chaque demi-stipule, le tissu intermédiaire aux nervures se détruit E. JEANPERT. — SUR LE POTAMOGETON MUCRONATUS. 423 rapidement (fig. 2); celles-ci persistent sous forme de filaments qui rendent ce sommet frangé et, comme la destruction du tissu se poursuit d'une facon trés irréguliére, le bord supérieur de la stipule est lui-même très irrégulier, et la forme de ce bord, par suite celle du sommet, varie d'une stipule à l'autre. Je rappelle que d'ordinaire, dans le Potamogeton obtusifolius, le pédoncule fructifère est de la longueur de l'épi et que les achaines ont 3,5 mm. sur 2; d'ordinaire, dans le Potamogeton mucronatus, le pédoncule fructifère est beaucoup plus long que Гері et les achaines n'ont que 2,5 mm sur 1,5. Cette espéce avait été méconnue jusqu'ici par les botanistes parisiens bien que récoltée plusieurs fois. Je l'ai reconnue dans une de mes propres récoltes faites dans un fossé profond prés du moulin d'Episy (Seine-et-Marne), le 11 mai 1893 (plante stérile). Il en existe également plusieurs échantillons fructifiés récoltés en 1840 et 1841 par Mérar, à Nemours (Herbier Mus. Paris). L'étiquette de l'un de ces échantillons est ainsi conçue : « Potamogeton compressum, pièce d'eau dans le jardin de M. Goupil à Nemours, alimentée par le Loing, 23 juin 1841. » C'est évidemment la plante que Ménar avait en vue, dans la Revue de la Flore parisienne, page 172, lorsqu'il indique le Potamogeton compressum en abondance dans un réservoir formé par le Loing à Nemours. | Le Potamogeton mucronatus a été trouvé par Des Erawcs à Nogent-sur-Seine, non loin des limites de la flore parisienne (Contributions à la flore phanérogamique de l'Aube, par MM. P. Harior et Guvor), plante vue par Веххетт. Enfin je puis ajouter les localités suivantes, reconnues sur des échantillons de l'Herbier du Muséum, à celles encore peu nombreuses où le Potamogeton mucronatus a été indiqué en France. Nord : Lille, 12 juillet 1851, leg. Cussac. GE Calvados : Arganchy, près Bayeux (mêlé au P. acutifolius), juillet 1862, leg. LrskL. 1. Cfr. CoRBIÈRE, Fl. Normandie. — MAGNIN, Essai d'une revision des Pota- mots de France, Rull. Soc. bot. Fr., XLIII, 1896, p. 434. — P. HARIOT et GUYOT, Contributions à la flore phanérogamique de l'Aube, qui indiquent le Potamogeton mucronatus (vidit BENNETT) à Nogent-sur-Seine, pres des limites de la flore parisienne. 424 SEANCE DU 24 JUIN 19410. Orne : Dans la Sèvre à Taillebois, 13 juin 1863, leg. Let. Maine-et-Loire : Saumur, fossés des bords du Thouet, 25 juillet 1846, leg. Cossox. Cher : Bourges, n° 4 803, Soc. Hochelaise. Il est probable que cette espèce a dù passer inaperçue en raison de ses ressemblances avec les espèces voisines. Je serais heureux, en attirant sur elle l'attention de mes confrères, si je puis contribuer à faire mieux connaitre son mode de dispersion. Il est donné lecture de la communication ci-dessous : L'indigénat de la Féve en Algérie; PAR M. EE Dr L. TRABUT. L'origine de la Féve cultivée a beaucoup préoccupé les bota- nistes modernes qui semblent, aujourdhui, regarder cette Légu- mineuse comme indigène dans les steppes du Sud de la mer Caspienne. Les botanistes anciens, notamment THÉOPHRASTE et DIOSCORIDE, parlent de la Féve cultivée, mais ne disent rien de son origine. Рихе nous fait connaitre le rôle de la Fève dans l'antiquité et donne sur son origine des renseignements qui furent regardés, jusqu'à ce jour, comme inexacts. Dans le passage qui nous intéresse, PrixE confond évidemment trois plantes sous le nom de Faba, 1. XVIII c. 12; il s'exprime ainsi : Nascitur et sua sponte, plerisque in locis, sicut septentrionalis oceani insulis quas ob id nostri Fabarias appellant. Les géographes placent les iles Fabariæ au nord du Hanovre; il est bien certain que la Féve ne pouvait croitre dans cette région septentrionale indiquée par Pur. Ling soupçonne que la plante visée par le naturaliste romain doit être le Pisum maritimum L. ou Lathyrus maritimus Fries. Пет in Mauritania sylvestris passim, sed prædura et que percoqui поп possit, nascitur et in ZEgypto scapo quatuor cubi- torum, simile caput papaveri, colore roseo, radix per quam lauta incolarum cibis. La description de la plante d'Égypte ne laisse aucun doute, il s'agit du Nelumbium encore nommé Fève d'Egypte. L. TRABUT. — L'INDIGÉNAT DE LA FÈVE EN ALGÉRIE. 425 Quant à la plante de Mauritanie, Prine ne nous donne que le caraclére de la graine si dure qu'elle ne peut étre cuite; il l'indique aussi passim ce qui n'est pas exact, car les botanistes déjà nombreux qui ont exploré l'Algérie n'ont pas retrouvé la Fève de Preme. Cette plante ne se trouve pas dans lherbier Cossox où sont accumulés tous les matériaux récoltés par les botanistes qui ont passé en Algérie. Cependant Muxsy, dansla deuxième édition de son Catalogus plantarum, indique le Faba vulgaris à Oran R.; mais, dans lherbier Muxey, qui est conservé à Kew, il n'existe aucun échantillon; il est donc trés probable que Muxsv n'avait pas récolté le Faba vulgaris. D'un autre côté, si cette plante existait dans cette localité, si souvent visistée, elle aurait été retrouvée. ‘En mai 1893 mon collègue BarraxpiEn et moi avons exploré le Sersou et spécialement la région où se trouvent aujourd'hui les centres de colonisation de Bourbaki et de Vialar; au cours de nos herborisations nous avons constaté que les femmes indi- gènes récoltaient de petites fèves encore vertes qui nous parurent bien être prises sur un Faba vulgaris de taille trés réduite. M étant procuré par la suite des graines mûres, je cultivai à Alger, à la Station botanique, cette Féve; elle y conservait bien ses caractères, tout en montrant moins de résistance à la Rouille et aux attaques du Tylenchus que la Fève cultivée. M. Ѕснукіхғовтн, qui en 1901 fit un assez long séjour à Alger, s'intéressait beaucoup à la Fève du Sersou et m'engageait souvent à la faire connaitre. Le savant explorateur africain qui avait envoyé à M. KónNickE, de Вопр, des graines de la Fève de Sersou récoltées au Jardin botanique, m'informait en juillet de la méme année que M. KóünxickE n'avait aucune hésitation à reconnaitre la Fève algérienne comme espèce véritablement sauvage. Ayant de nouveau visité le Sersou en 1908, j'ai constaté que les progrés de la culture y étaient si rapides que les stations de la Féve couraient quelques dangers de disparaitre. Les cultures indigènes avec jachères ne génent aucunement la Fève de Sersou; mais les colons pratiquent, dans cette contrée trop longtemps fermée à la colonisation, les labours et la pré- Paration du sol suivant les principes du Dryfarming, aucune 426 SÉANCE DU 24 JUIN 1910. herbe n'est laissée vivante sur les milliers d'hectares préparés une année d'avance pour les céréales. Si le Blé se trouve trés bien de ce régime, qui lui réserve toute l'eau emmagasinée dans le sol, la flore spontanée ne peut qu'y perdre. Cette constatation m'a décidé à appeler de nouveau l'attention sur une espèee intéressante, qui pourrait bien devenir trés rare el méme disparaitre de son habitat. Sans vouloir faire admettre, comme absolument démontré, que la Fève signalée par Puxe est bien la Féve spontanée du Sersou, je crois qu'il est juste, et c'était aussi l'avis de Кӧвмске, de donner le nom de Pre à cette plante qui fut si longtemps méconnue. Les caractères du Faba vulgaris Pliniana n'ont pas une importance suffisante pour légitimer la création d'une espèce nouvelle, mais bien d'une de ces formes fixes que l'on distingue aujourd'hui sous le vocable d'espéce élémentaire. Faba [vulgaris] Pliniana ou Vicia [Faba] Pliniana. Plante annuelle de 45-20 centimètres, ramifiée dès la base, ascendante, feuilles à 1-2 paires de folioles et terminées par une pointe. Fleurs 2 sessiles à l'aiselle des feuilles, plus petites que dans le Faba vulgaris cultivé, calice à tube court. Corolle avec taches noires sur les ailes et stries noires sur l'étendard comme dans les races cultivées. Gousses courtes de 35 mm. y compris le mucron qui la termine, verte d'abord puis noire : trés fermes et s'ouvrant en deux valves résistantes élastiques qui s'enroulent et chassent les deux graines, graines séparées d'abord par un tissu coton- neux léger, à maturité noir brillant, subglobuleuses, déprimées du cóté du hile, avec une arille trés développée couvrant un hile trés allongé de forme elliptique, le poids d'une graine mûre et sèche n'atteint pas 5 déci: grammes, elle mesure dans son plus grand diamètre 6 à 9 mm.; mürit en juin. Hab. Le Sersou, de Bourbaki à Vialar, alt. 900 m., abonde encore dans les jachères arabes. En comparant la Fève du Sersou avec les races de Fèves cul- tivées, on ne peut manquer de reconnaître une grande analogie avec certaines Féverolles. En Espagne j'ai vu une petite Féverolle noire à grains subglo- buleux qui diffère bien peu de la Féve sauvage, mais c'est avec le Faba celtica nana récolté par Heer dans les débris des habita- tions lacustres de la Suisse’ que la Fève du Sersou a le plus d’analogie. Les dimensions de 6 à 9 mm. qui sont celles des 1. HEER, Pflanzen der Pfahebauten, pl. 22, fig. 44. L. TRABUT. —— L'INDIGÉNAT DE LA FÈVE EN ALGÉRIE. 427 graines du Sersou, comme des graines des palafittes, sont dépassées par toutes les races actuellement cultivées. Les dimensions considérables de l'arille funiculaire consti- tuent un bon caractère du F. Pliniana. La structure du tégument est aussi particuliére : les cellules épidermiques en palissades sont bien plus longues que daus les Fèves cultivées, 220 aulieu de 125 y. Cette graine, comme le fait observer Prine, est beaucoup plus dure que la graine de Fève, elle gonfle plus difficilement et plus lentement dans l'eau et cuit en effet trés mal. La structure de la gousse est aussi bien différente, la grande résistance à l'état sec est due à l'épiderme doublé d'une couche sclérifiée sous-épidermique et au sclérenchyme trés développé dans les couches internes (voy. pl. 5). La Féve aun nom dans toutes les langues du Nord de l'Afrique; les Arabes la nomment Foula, les Berbères du littoral l'appellent Baou et Ibiou, les Berbères du Sahara Aouan. Les noms berbères très anciens Basu et Ibiou peuvent à la rigueur avoir méme origine que Faba en passant раг Beanta, Bohne, Babou (slave), Baba, Babo (basque), Fa, Fao, Fav, Каба. Foula a méme origine que le nom hébreux Pol ou Phol; mais il n'est pas certain que la plante désignée dans la Bible soit bien la Fève. J'ai cultivé le Faba Pliniana à la Station botanique, aucune variation ne s'est produite spontanément, et la plante sauvage conserve tous ses caractères avec sa taille et son port. Les races cultivées contiennent toutes plus de deux graines, dans leurs gousses, mais le nombre des eraines dans les gousses est le caractère qui peut le plus facilement se modifier par la sélection. En ne semant que les graines de Féves qui présentent à leur sommet une empreinte de compression, grains que les Espagnols appellent femelles, on arrive rapidement à isoler une race à graines serrées dans les gousses (pl. 6); on obtient méme des individus dont les graines sont arquées, tellement la place leur fait défaut pour se loger dans la longueur de la gousse. En Sicile le D" Grimazoi a depuis longtemps déjà mis à profit cette sélection des gousses polyspermes. La Féve de Sersou soumise àla culture pourra peut-étre don- 428 SEANCE DU 24 JUIN 1910. ner une Féverolle résistant au froid, pour les plaines de même altitude que le Sersou, où les hivers sont assez rigoureux. Au point de vue de la Géographie botanique, la présence simultanée de la Fève spontanée au Sud de la mer Caspienne et dans le Nord de l'Afrique peut soulever quelques objec- tions. Ce serait un cas de disjonction d’une espèce primitivement plus commune et réfugiée aujourd'hui dans deux régions qui, bien qu'éloignées, ont une assez grande analogie climatérique. Je n'ai pas eu à ma disposition d'échantillons de la Fève spon- tanée asiatique; d’après M. ScuwrixrunrH, elle ne diffère pas sen- siblement de la Féve du Sersou. Les échantillons asiatiques ne paraissent pas nombreux. Dr Caxporte, dans l'Origine des plantes cultivées, ne cite que le spécimen récolté par Lncng, en 1770, et qui est conservé dans l'herbier du Jardin botanique de St-Pétersbourg. Cet échantillon est dépourvu de fruits, il ne dif- fere de la Féve que par sa taille réduite à 15 à 20 centimétres. On peut encore penser que dans une ou deux stations la spon- tanéité peut être contestée : dans ce cas, la Féve, trés ancienne- ment cultivée, se serait maintenue en rétrogradant vers le type sauvage. La Féve du temps préhistorique est du reste, d'apres les échantillons des lacustres étudiés par Heer, tout à fait iden- tique à notre Féve du Sersou. Explication des Planches. PL. XVIII. — Faba Pliniana. Plante en fleurs. PL. XIX. — Détail des parties de la fleur du F. Pliniana (figures de gauche) et du F. vulgaris (figures de droite). PL. XX. — Faba Pliniana. Le fruit, la gousse et les graines. PL. XXI. — Faba Pliniana. Gousses müres, mode de déhiscence, graines. PL. XXII. — Coupe du péricarpe (I) et du tégument de la graine (Ш) du Faba Pliniana; coupe des mémes (II et IV) chez le F. vulgaris. PL. XXIII. — Faba vulgaris, plante cultivée et sélectionnée. Gousse entière et gousse ouverte montrant l'augmentation du nombre de graines. M. Marret présente une brochure, dont il est l’auteur, intitulée : Contribution à l'étude phyto-géographique du Massif alpin. L: TRABUT. — L'INDIGÉNAT DE LA FÈVE EN ALGÉRIE. 499 M. Lutz présente, de la part de notre confrere M. l'abbé Harmand, le quatrième fascicule de son ouvrage sur les Lichens de France, comprenant les Phyllodés. M. Dangeard offre à la Société la onzième série du Bota- niste. Des remerciements sont votés aux généreux donateurs. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE PARIS (Général. — Muscinées de l'Asie Orientale (11° article) (Revue bryol., 37° année, 1910, n° 1, pp. 1-4). C'est la suite des récoltes faites par les R. P. Counrors et HENRY dans les provinces de Kan-sou et de Tche-kiang; 13 espèces de Mousses sont énumérées et les diagnoses des espèces nouvelles, signées Broth. et Par., au nombre de 7 sont données Ce sont les suivantes : Fissidens nankin- gensis, Hiymenostylium Courtoisi, Orthotrichum Courtoisi, Macromi- trium ousiense, Leucodon squarricuspes, Claopodium leskeoides, Ctent- dium robusticaule. En outre, 2 Hépatiques, dont une espèce nouvelle, Plagiochila shan- gaica Steph. (diagnose non donnée). F. Cauus. PARIS (Général). — Florule bryologique et hépaticologique de l'ile des Pins (Revue bryolog., 37° année, 1910, n° 2; pp. 34-42). Le peu que l'on connaissait de l'ile des Pins est dà aux recherches de PawcnER (8 Mousses) et du canaque PracrpE (6 Mousses et 5 Hépatiques) et à celles de SrRANGE et Mirne (8 Mousses citées par Murs dans le Flora Viliensis, mais dont la présence dans l'ile des Pins est fort sus- pecte). Les recherches de Mer LE Rar ont ajouté à ces chiffres 43 espèces de Mousses et 16 espèces d'Hépatiques. Le général Paris en profite pour donner l'énumération complète de toutes les espèces signalées jusqu'à ce jour dans l'ile. Il fait remarquer la forte proportion d'endémiques qu'elle contient et il en compare la végétation bryologique avec celle de la grande ile voisine. La liste compte 18 Mousses nouvelles, dont les diagnoses seront données par M. BRoTHERUS dans sa nouvelle contribution à la flore bryologique de la Nouvelle-Calédonie, et 8 Hépatiques nouvelles que décrira ultérieurement M. STEPHANI. F. C. PARIS (Général). — Collatio nominum Brotherianorum et Indicis bryologici. Paris, J.-B. Baillière et fils. In-8°, 37 pages. | L'achévement de la seconde édition de l'Zndez bryologicus coïncidait avec celui des Acrocarpes dans le Genera publié par M. PE (Pflanzenfamilien) et, à quelques rares exceptions près, la nomenca REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 431 ture de ces deux ouvrages coïncidait exactement. Il n’en est pas de même pour les Pleurocarpes qui commençaient seulement à paraitre dans le Genera au moment de la publication du dernier fascicule de l'/ndez : de là des difficultés nombreuses pour les questions de synonymie. Il a paru utile au général Paris, et tous les bryologues penseront de méme, de com- pléter son œuvre en plaçant en regard les uns des autres, lorsqu'ils diffe- rent, les noms adoptés dans I'/ndex et ceux qui leur correspondent dans le Genera pour les mêmes espèces. C'est l'ouvrage que nous signalons ici et qui rendra d'importants services dans le rangement des herbiers. F. C. Contributions from the United States National Herbarium. Vol. XII, part 7. Rose (J. N.). — Studies of mexican and central american Plants, n? 6. Description d'espèces nouvelles appartenant aux genres Dioon Ephedra, Beaucarnea, Beschorneria, Pilostyles, Aquilegia, Wish- zenia, Cassia, Chamaæcrista, Brongniartia, Cracca, Diphysa, Paro- sela, Crotalaria, Indigofera, Phaseolus, Ramirezella, Robinia, Linum, Morkillia, Ptelea, Taravalia, Castela, Terebinthus, Thryallis, Mozinna, Wimmeria, Ceanothus, Cissus, Triumfetta, Gaya, Wissadula, Eucnida, Cuphea, Cactus, Opuntia, Echinocactus, Gaura. A la sous-famille des Lopéziées, l'auteur ajoute trois genres nouveaux : Pelozia, Pseudolopezia et Jehlia, et crée, pour le genre Lopezia, sept espèces nouvelles. Dans les Apiacéées, il introduit deux espèces nouvelles : Arracacha Purpusii et Prionosciadium humile. Vol. XII, part 8. STANDLEY (Paul C.). — The Allioniaceæ of the United States with notes on mexican species, 303-389, 16 pl., 19 fig. Description de plus de 160 espèces, dont une cinquantaine sont nou- velles, appartenant aux genres Abronia, Tripterocalyx, Nyclaginia, Wedelia, Allionia, Allioniella, Quamoclidion, Hesperonia, Mirabilis, Selinocarpus, Acleisanthes, Hermidium, Senkenbergia, Commicarpus, Anulocaulis, Boerhaavia. Le travail est accompagné de clefs des genres et des espèces. Vol. ХИ, part 9. Rose (J, N.), Brirron (N. L.) et Maxon (W. R.). — Miscellaneous papers, 391-411, 17 pl. Cette brochure contient la description de quelques espèces nouvelles 432 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de Crassulacées et de Cactées, d'un nouveau genre de Césalpiniées, le genre Conzattia, et d'une Fougere de Chine nouvelle, l'Asplenium micro- tum. Deux espèces nouvelles d'Acacia y sont également décrites. Vol. XIII, part 2. Rose (J. N.) et PunPus (J. A.). — Three new species of Echeveria from southern Mexico, 5 pl. Description de trois espèces nouvelles d Z'cheveria : E. setosa, E. sub- alpina, Ё. gigantea, du Sud du Mexique. P. GUÉRIN. NOUVELLES — Notre éminent confrère, M. Bornen, membre fondateur et ancien Président de la Société, a été nommé récemment Chevalier de la Légion d'honneur, — A céder un herbier phanérogamique rassemblé par feu notre con- frere M. Ivoras. Pour tous renseignements, s'adresser à М" V“ M: 98, rue Boisdenier, à Tours. — À céder à bonnes conditions : G. Rouy, Zllustrationes plantarum Europe rariorum. 20 fascicules contenant chacun 25 belles planches photographiques. Ouvrage complet. S'adresser au Secrétaire-rédacteur, 1, villa des Gobelins, Paris, хш. Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — Imp. Pau. BRODARD. SÉANCE DU 10 JUIN 1910. M. le Président prie M. de Fedtschenko de prendre place | au Bureau. 00...00... Dessous visées es fou. б. Rouy................. Un peu de précision au sujet de deux Pedicularis de Savoie. — Un Euphorbia nouveau pour Ja flore francaise. А. Reynier.............. L'Euphorhia flavicoma DC. et ГЕ. verrucosa Jacq., race Candolleana Reyn., en Ргоуепсе...................... P.-A. Dangeard. ........ Phototactisme, assimilation, phénomènes de croissance.. M. Molliard............. Une explication. des lignes verticales dessinées par diverses Algues aquatiques dans les flacons de culture. (PL XIV iner iret УЙНЫ ПУЛУ АЫ. ae Observations de M. DAxGEARD........,,.,.,.., ........ Mme P. Lemoine........ Essai de classification des Mélobésiées basée sur la struc- ture anatomique. .................................... Р. Gagnepain............ Essai d'une classification des Leea asiatiques. .......... H. de Boissieu ` et L. Capitaine......... Le genre Viola dans Pherbier de Buitenzorg (Pl. XI, | ХП, 11... L. Mangin............... Sur quelques Algues nouvelles ou peu connues du Phy- | toplancton de lAtlantique...........,.....,,,.,....... L. Trabut. .............. Sur une mutation inerme du Cynara Cardunculus. (PI, XV, AND, ... Observations de M. DE FEDTSCHENKO.....,..,..,.,......, SÉANCE DU 2% JUIN 1910. Admission de M. Damazio............................, Dons faits à la Société...,.........,..,.....,....,.,,.. E. Malinvaud............ Notules floristiques. IV. Une Doradille critique......... Mme P. Lemoine. .... .. Essai de classification des Mélobésiées basée sur la struc- ture anatomique (Suite et fin)...................,,,... Р. Gagnepain............ Comment faut-il comprendre la famille des Olacacées?.. L. Mangin........... ‚... Sur quelques Algues nouvelles ou peu connues du Phy- toplancton de l'Atlantique (Suite et fin)............... J. et C. Cotte........ :... Note sur l'ancienneté de la culture du Secale cereale L. | еп Europe...... TTL ak SW ER sobre da op de PT L. Capitaine............. Violacées de l'herbier de Buitenzorg (PI. XVII).......... Р. Guérin. .............. Cellules à mucilage chez les Urticées............!...,.. А. Félix....... LR Études monographiques sur les Renoncules francaises de la Section ВаѓғасАїит.. А. H. de Boissieu. ........ Nouvelle Note sur quelques Ombellifères d'Extréme- Сетей. rise et Rh ehe ertet «4; «бард А. Guillaumin. .......... Remarques sur la germination du Sorindeia juglandifolia var. dahomensis Aug. Chevalier — Pachylobus daho- mensis Engler............. ERC MM. Dubard et 3uchet.. De l’action de la lumière sur le Merulius lacrymans Fries. E. Jeanpert. ........... Le Potamogeton mucronatus aux environs de Paris...... L. Trabut. ............. L'indigénat de la Fève en Algérie (Pl. XVIII, à XXIII)... . . Présentation par M. Marrer d'uné brochure intitulée : Contribution à l'étude phyto-géographique du Massif alpin; par M. l'abbé HanMaNp, du 4° fascicule des Lichens de France; par M. DaANGEaRD, de la 11° série du Botaniste. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. PARIS (Généra ). — Muscinées de l'Asie Brotherianorum et Indicis bryo- Orientale ( 1* article) .......... 02267 480 logici. ane seese. PT Pants (Génér1). — Florule bryologique Contributions from the United States et hépatic logique de l'ile des Pins. 430 National Herbarium, XII, 7-9, XII, Paris (Géné al). — Collatio nominum » ЕОНИ РТ veh toros eere hh et ER d NERA SUP EE dee EAR Ee ge E Ne ER о RS в. er $ — DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. 428 130 431. 432 “7% —Ó————————— — eds AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN | H 5 I. — Les manuscrits, rédigés ne vürietur et lisiblement, doivent être déposés д le jour méme où sont faites les communications, faute de quoi Jeur impression, | est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation. à eet?égard.* |: П. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées Secrétariat. Les corrections doivent être retournées dans le délai maximum de ; trois jours au Secrétaire-rédácteur, faute de quoi la correction est faite d'óflice par le Secrétariat. ett СЭЗ | ‚ас. ПЕЙ IV. — Lorsque les manuscrits dépassent Ja lonc ntairé de 8 ER | et qu'ils ne. comportent pas de question de pr =! vent étre pu Ca pe sous la rubrique : Mémoires publiés. par la So „2 de Franois te Mémoires sont édités avec toute la célérité possil ` 'arantie de (ER lis prennent place dans les volumes annuels à communica Wer insérées aux séances ordinaires et sont fournis au ` la Société sans majoration de leur cotisation. . | i V. — Afin de permettre l'établissement des conv sances, MM. 4 Auleurs sont instamment priés d'aviser le See і huit jours l'avance des communications qu'ils ont l'intention Р Lë Ў VI. — En vue d'assurer l'unité typographique du ` mseil p ашы. le protocole ci-dessous, réglant les caractères empk ' escriptions, Ф $ citations de végétaux. Il ne sera admis aucune déro; vo Зове s NOUVELLES us Ma rae VER md MEME —Á"EL р. x: FAMILLE: 1. LÉGUMINEUSES. ` Ia | oU MINEUSES.,} Sóvs-FaMILLE. ge nn un dk e lege s Тайкы уы МЫСЫ: {з. Papilionacées. |« Papilianacées: a. ; AN TEE ET в t i ' HEC GENRE. .. (8. MEDICAGO: "6. MEDICAGO., off à NE shot bu LE À уз 1 Espèce. |7. Cylindracea.. ` |s. Cylindraca. — Mi VARIÉTÉ. 9. Laciniata. - fao. Laciniata.| 1 sit . 8t i ques . РСЕ k au, Tout ce qui concerne l'administration de ‘la Société doit être adresse, 9 34 Secrétaire général à l’adressé suivante : M. Lutz, professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie; FObservatoire, Paris (VI*). Le Secrétairerédacteur, Gérant du Bulbt7 4, bvenué dé. | F. Camus- ' Coulommiers.— Imp. Paur BRODARD. ——- BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTE-SEPTIÈME (Quatriéme série — Томе X) 1910 wë d Séances d'Octobre 1910. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 5+ ЕА L-be-Builetin-de-ia-Sociéte-botanique de Еѓапсе ратай. раг livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 3 décembre 1910. AVIS IMPORTANT Par suite de l'augmentation croissante du nombre des communications et de sa répercussion sur les finances de la Société, la Commission du Bulletin croit devoir rappeler à nos Confrères que le Règlement limite la longueur des manu- scrits à huit pages d'impression par séance et à quarante pages pour l'année entière, au dela desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire. Dans un intérêt commun, la Commission prie donc très instamment MM. les Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes destinées à limpression. Tarif des tirages à part. Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs qui en feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préferent des tirages à part avec réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr. 60 sur les prix du tarif ci-dessous 500 NOMBRE DE FEUILLES 35 50 I 290 EXEMPL. | ЕХЕМРЇ.. | EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage,| fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. pliure, piqüre' et couverture passe-partout, de сошШешп.........,....,....,., 10 20 11 40 13 20 18 » 28 80 Trois quarts de feuille (12 pages). ....... ` 9 60 10 80 12 60 16 80 | 26 40 Demi-feuille (8 pages). . .....,..,.... 6 » 7 20 9 60 | 1440 | 2160 Quart de feuille (4 pages). . . . .. $e. 4 80 6 » 8 40 10 80 16 80 9° feuille en sus de la première. . . . .. . .. 9 » 10 20 11 40 14 40 21 60 Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . .| 840 9 60 10 89 13 80 19 20 [ Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . .. .| 4 80 6 » 7 80 10 20 16 80 Quart de feuille EE ceder ea iE 3 60 4 80 7 20 9 60 | 14 40 | Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme Par [ Р А d 95 exemp. 50 exemp. 75 exemp. 100 exemp. feuille ou fraction de feuille : E E P, UA AM R T 3 fr. 60 4fr. 30 Tir 50 4 fr. 80 Supplément de 0 fr. 30 par 25 exemplaires en plus. 4 La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de pàge est de 1 fr. 20. te La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage et de papier (- La composition d'un faux-titre est de 2 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier (*). La composition d'une couverture imprimée. sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la couver: | ture. En plus les frais de tirage et de papier !*). L'addition à la couverture passe-partout du titre de la communication composé en caractéres " texte est comptée 9 fr. 40. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage йе 2 "o Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la dispositi pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif La r^ PIED: D r - T. D *) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du haut LAN tablean a 23 | on des — SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1910. PRÉSIDENCE DE M. H. LECOMTE. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. . M. le Président annonce le décès de trois de nos collègues et exprime à ce sujet les regrets de la Société. M. Louis Bazor, professeur honoraire de l'Université, avait profité des loisirs de la retraite pour se livrer à ses goûts botaniques. Il était un habitué de nos Sessions extraordinaires, et sa verte vieillesse lui permit de les suivre longtemps. Il s'est éteint le 14 juin dernier, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. M. Ernest Durann, qui vient de mourir à peine âgé de trente-huit ans, était le petit-fils de l'illustre botaniste Соѕѕох. Possesseur de l'herbier et de la bibliothèque de son grand-père, il en fit don il у a quelques années au Muséum. On trouvera à la page 606 du Bulletin des détails sur ce legs important. M. Alphonse MELLERIO, que sa santé retenait loin de nous depuis quelques années, avait eu jadis l'occasion de passer plusieurs hivers sur la cóte occidentale du Maroc, à Casabianca. Il en profita pour recueillir d'intéressantes collections botaniques qu'il distribua libéralement à ses confrères. M. MELLERIO est mort à l’âge de cinquante-cinq ans, le 17 sep- tembre 1910. Un ancien confrère, M. Luizet (Marie-Dominique), 29, rue Gambetta, à Taverny (Seine-et-Oise) est, sur sa demande, réintégré dans la Société. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ Alverny (A. d’), Sur le Pin d'Auvergne. , Bois et Gerber, Quelques maladies parasitaires du Cannellier de Ceylan. Campo (Miguel del), Semilla de Pin silvestre. E Chevalier (Auguste), Sur une nouvelle Légumineuse à fruits souter- rains, cultivée dans le Moyen Dahomey (Voandzeia Poissoni). T. LVII (SÉANCES) 28 434 SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1910. Chevalier (Aug.), Les végétaux utiles de l'Afrique tropicale, VIII, 1. Documents sur le Palmier à huile. — Les Parkia de l'Afrique occidentale. — L'exploitation du Caoutchouc et la culture des plantes produc- trices au Dahomey. — Le pays des Hollis et les régions voisines. Costantin et Bois, Sur les graines et tubercules des tombeaux péru- viens de la Période incasique. Courtet, Les bois de la Cóte d'Ivoire et leur utilisation industrielle. Fée, Premier Mémoire sur les Fougères. Fouillade, Note sur quelques plantes critiques ou nouvelles de la Charente-Inférieure. Gurley (R. Randolph), Chapters for a biological-empirical psychology. Lassimone, Notes de géographie botanique sur Uriage et ses envi- rons. Lauby (A.), Recherches paléophytologiques dans le Massif central. Lesage (Pierre), Croissance comparée du sporogone du Polytrichum formosum sur la plante-mère et en dehors de la plante-mère. — Croissance du sporogone en dehors de la plante-mère dans le Pellia · epiphylla. — Polyembryonie chez Pellia epiphylla. Lillo (Miguel), Contribucion al conocimiento de los Arboles de la Argentina. Litardière, Notes sur quelques herborisations en pays basque. — Les Fougéres des Deux-Sévres. Maire (R.), Les bases de la classification dans le genre Russula. Miyoshi, Botanische Studien aus den Tropen. Sudre (H.), Les Rubus de Belgique. Inventaire et analyse. Thellung, Flore adventice de Montpellier. Notulæ Systematicæ. Compte rendu du Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements, 1909. Société d' Histoire naturelle d'Autun, 22° Bulletin, 1909. Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres, XXII année. Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1909-1910, année CLX. Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers, 1909. Bulletin de l'Association pyrénéenne pour l'échange des plantes. 1909-1910. Bulletin de la Société Linnéenne du Nord de la France, XX, n" 393- 394. . Revue scientifique du Limousin, n°° 211-214. E. MALINVAUD. —— FLORULÆ OLTENSIS ADDITAMENTA, IX. 439 Revue horticole. Société d'Horticulture et de Botanique des Bouches- du-Rhóne, n°* 672-675. Arkiv für Botanik. Bd 9, Hafte 3-4, 1910. Oversigt over det kongelige danske Videnskabernes selskabs forhand- linget, 1910, n** 2 et 3, Verslagen en Mededeelingen nederlandsche botanische Vereenigung, n° XXIV-XXXIX, 1910. Recueil des Travaux Botaniques Néerlandais, publiés par la Société Botanique Néerlandaise, УП. Institut Grand-Ducal de Luxembourg. Archives trimestrielles, Nou- velle série. Tomes П, Ш, IV (1907, 1908, 1909) et V (1910), fasc. 1. Mitteilungen der Naturforschenden Gesellschaft in Bern, 1909. Botanika Kózlemenyek. La Nuova Notarisia, Oct. 1910. Annali della R. Academia d' Agricoltura di Torino, LII, 1909. L'Agricoltura. Bolletino mensile dell Agricoltura méridionale, n° 6. Field Museum of N. H. (Chicago). Annual Report of the Director to the Board of Trustees for 1909. The Procedings and Transactions of the Nova Scotia Institute of Science. Halifax, XII, 2. Bulletin du département de l'Agriculture aux Indes néerlandaises, XXXVIII-XLI. M. Malinvaud prend la parole pour la communication suivante : Florulæ oltensis. Additamenta ou Nouvelles Annotations à la flore du département du Lot; PAR M. ERN. MALINVAUD. IX ! 51 bis. Rectification au sujet des (Enanthe. Des erreurs se sont glissées dans mon précédent article sur les OEnanthe?. L'OE. silaifolia Bieb. (ОЕ. Biebersteini Simon), que je n'avais pas observé dans le Lot, y a été récolté dans la vallée 1. Voy. le numéro VIII des Additamenta, tome LVI, 1909, p. 603. 2. Voy. tome LVI, 1909, pp. 603 et suiv. 436 SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1910. de la Dordogne раг M. LawornE et appartient, aussi bien que l'Œnanthe peucedanifolia Poll., à la flore du Lot. D'autre part, cette espèce de Рогллсн avait été confondue avec son homonyme de Ѕмітн et comprise à tort dans le groupe de l'Œ. Biebersteini créé раг M. ©мох. Je me propose de revenir prochainement sur ce litige en dehors des Additamenta. Notons seulement, ici, afin de rapporter avec précision la classification nouvelle proposée par M. Ѕімох, que mon ancien OE. peuce- danifolia du Lot correspond, d’après ce dernier, à TO, filipenduloides Thuill., tandis que l'OE. Biebersteini a. vulgaris de notre confrère réunit les OE. peucedanifolia Smith (non Poll.), silaifolia M. Bieb. et media Griseb. (non Bor.)'. Les formes rattachées à ce groupe ont des fruits à section polyédrique, de forme obconique avec un anneau calleux plus ou moins appa- rent, tandis que l'OE. filipenduloides Thuill., tel que l'admet M. Ѕімох, présente un fruit à section subcirculaire, ovoide ou oblong, atténué aux deux bouts, sans anneau calleux apparent. A noter encore un erratum : page 604, ligne 7 en remontant, au lieu de OE. silaifolia Griseb. on doit lire : OE. silaifolia Bieb. 32. Dianthus sylvaticus Hoppe. Laval de Cére, sur la rive gauche de la Cére, en amont de la station du chemin de fer (Lamothe, juillet 1901). Trouvée pour la première fois dans le Lot; une seule touffe, non loin d'une station de Sedum annuum, mais AC. dans la Corrèze, le Cantal et l'Aveyron, cette espèce parait faire défaut dans les autres pays limitrophes. Elle a été souvent confondue, notamment par Borrau (Flore du Centre), avec le Dianthus Seguieri Vill. et figure sous ce dernier nom dans le Catalogue d'Ernest Rup; elle en diffère cependant à première vue раг les écailles internes du calice, toujours brusquement contractées wir pointe courte, raide et appliquée, atteignant seulement la moitié du tube, tandis que dans la plante de ViLLAns elles sont ovales, 1. M. SIMON, auquel j'avais communiqué la note rectificative ci-dessus, m'écrit à ce propos : ОЕ. Biebersteini comprend en effet : 1° ОЁ. peucedanifolia Smith (non Poll.); 2° OE. silaifolia M. Bieb.; 3° OE. media Griseb., mais la var. a. vulgaris n'embrasse que la plante de Smrrm et celle de M. BiEBEnsTEIN. L'OE. media Griseb. (non Boreau) répond, d'apres la description de GmisEBACH, à ma var. Grisebachii ; Je ne suis pas sûr que nous l'ayons en France. (Simon, in litt.) E. MALINVAUD. — FLORULÆ OLTENSIS ADDITAMENTA, IX. 437 insensiblement atténuées en pointe herbacée, égalant ou à peu près le tube du calice. 53. Buffonia macrosperma Gay. Rochers du calcaire jurassique au Bouziès, canton de Saint- Géry, arrond. de Cahors (E. de Valon, 14 juillet 1855). — Limogne, au Roc-rouge (Catal. Bousquet) el A Cénevières, Lal- benque, Castelnau, etc. Le D' Рок, ne connaissait pas cette Caryophyllée méridionale dans le flore du Lot à l'époque de la publication de son Catalogue (1852), mais peu de temps aprés elle était récoltée dans le canton de Saint-Géry par E. de VaLow, puis plus tard aux environs de Limogne par l'abbé Bousquer et elle a été retrouvée récemment par MM. V. Bacu et LAMOTHE sur un coteau prés de Cahors. Cependant elle est rare dans le Lot, l'Aveyron et le Cantal et manque aux autres départements voisins. 54. Trigonella gladiata Stev. Cahors : vignes sur les coteaux entre les routes de Toulouse et de Lalbenque (avril 1909, Bach et Lamothe). Signalée pour la première fois par M. H. Coste dans l'Aveyron (Fl. ill., n° 851), cette Légumineuse, non encore trouvée dans les autres départements limitrophes, a été proba- blement introduite aux environs de Cahors. 55. Ervum hirsutum L. var. Terronii; Ervum Terronii Ten. Prodr. fl. пеар. app. 9 (ann. 1824); J. Lloyd, ЕІ. Ouest (1854); Ervum hirsutum var. 8. leiocarpon Moris, Fl. sardoa (ann. 1831). — Cracca minor 8. leiocarpon Gren. Godr. Fl. Fr., І, p. ¥13 (1848). — Vicia hirsuta var. Terronii Burnat, Fl. Alp. mar. ЇЇ, p. 188 ( ann. 1896). Segos, le Boulvé, canton de Montcuq, août 1908 (V. Bach). (1824) de l'Ervum Terronii : lineari-ellipticis truncatis, ristatis, folio multo brevio- s pubescentibus corollam 1. Voici la description princeps par TENORE Ervum Terronii; foliis cirrosis, foliolis 8-jugis submucronatis glabris, pedunculis multifloris (4-8) a ribus; laciniis calycinis lanceolato-linearibus æqualibu ) ; А е æquantibus; leguminibus glabris subovato-truncatis, inflato-reticulatis, semi- nibus lentiformibus badiis. Nob. — In sepibus Principatus citerioris. Invenit Joannes TennoNE, scientiarum naturalium studiosus alacerrimus. Ab E. dispermo differt glabritie, pedunculis multifloris, et patria. TENORE, d’après cette remarque, confondait les Ervum hirsutum € permum. t dis- 438 SEANCE DU 14 OCTOBRE 1910. Cette variété s'écarte du type hirsutum par des gousses glabres, fortement bosselées, à deux graines plus grosses, bru- nâtres, le hile embrassant presque tout le contour de la graine au lieu du tiers ou des deux tiers seulement; les stipules, sauf parfois les inférieures, sont horizontales, linéaires, entières et non dentelées. En raison de l'importance de ces caractères, LLovp, dés la première édition de sa Flore de l'Ouest (1854) élevait au rang d'espèce l'Ereum Terronii, trouvé dans la Charente-Inférieure. On est un peu surpris de voir cette nouveauté admise par un auteur habituellement plus réservé en matière d'espéces nouvelles. Cependant des formes intermédiaires établissent le passage au type hirsuta. Une de ces sous-variétés, nommée macrosperma par CLAVAUD dans sa Flore de la Gironde, p. 319, offre des gousses franchement pubescentes avec la plu- part des caractères de ГЕ Terronii; la forme à gousses glabres n'ayant pas été observée dans ce département, l'épithéte de leiocarpa n'était pas applicable. Par contre, M. Bursar, dans sa Flore des Alpes maritimes, signale une sous-variété qui ne diffère que par ses gousses glabres des formes les plus répandues de lErnum hirsutum. La plante ci-dessus récoltée au Boulvé offre les caractères attribués par LLoyD à son Æ. Terronii; les fruits sont glabres, mais les stipules sont velues. Trouvé d'abord dans la région méditerranéenne (Corse, Var, Gard), puis dans le Sud-Ouest (Tarn) et l'Ouest (Charente et Cha- rente-Inférieure, Gironde), l'Ervum Terronii est probablement moins rare en France que le silence des floristes à son égard pourrait le faire supposer. 56. Erica vagans L. Mant. Terrains siliceux, à environ 1500 mètres de la gare de Thé- dirac-Peyrilles, et un peu au S. du village de Degagnaizes arrond. de Gourdon, canton de Salviac (sept. 1910, D" Fernand Camus). Nouveau pour le Lot (« à rechercher dans ce département » d'après Рок, Catal., p. 90), non encore observé dans la Corrèze 1. Voy., sur cette question de nomenclature, le commentaire dont de SAINT-AMANS fait suivre la description de son Erica decipiens in Flore Age- naise, pp. 159-160 (ann. 1821). E. MALINVAUD. — FLORULÆ OLTENSIS ADDITAMENTA, IX. 439 et le Cantal, rare dans l'Aveyron, le Tarn-et-Garonne et le Lot- et-Garonne, assez répandu dans la Dordogne, l Erica vagans est une espèce particulière aux pays occidentaux de l'Europe Irlande et Angleterre, Ouest de la France (du Morbihan aux Hautes-Pyrénées), Espagne et Portugal. Les auteurs ne s'accordent pas sur l'espèce linnéenne de ce nom. Suivant les uns (DESFONTAINES, Косн, CHAUBARD, SAINT- Lacer, etc., celle-ci correspondrait à une plante méditerranéenne orientale nommée Erica verticillata par ForskauL en 1715 et manipuliflora par Saussuny en 1802, tandis que la Bruyère occidentale confondue à tort avec DE, vagans L. en aurait été distinguée avec raison et décrite par de SAINT-AMANS sous le nom d'E. decipiens (1) qui devrait être retenu. Mais d'autres botanistes d'une grande autorité, notamment GnENIER-GopRON et REUTER, ne partageaient pas cette manière de voir. A leur avis, la description de l'Erica vagans L., telle qu'on la trouve au Mantissa L., 230, convient parfaitement à notre plante de l'Ouest, et le nom lin- néen doit lui être conservé. 31. Gentiana campestris L. Dans une ancienne vigne dile « les Cabanelles », sur le ter- ritoire de la commune de Rudelle, canton de Lacapelle-Marival, à 360 mètres environ d'altitude (O. Laval)”. C'est la seconde localité de cette espéce connue jusqu'à présent dans le Lot; trouvée anciennement par le botaniste Lacowge (Catal. Puel, n° 344) à Labastide du Haut-Mont, au voisinage du plus haut sommet du Haut-Quercy (781 m.), elle s'ajoute aux colonies de plantes montagnardes (Aconitum lycoctonum, Luzula nivea, etc.) émigrées du Plateau central dans notre département. D'après Martial LAMOTTE (Prodr., p. 981), 1. Voy. GRENIER et GopRox, Flore de France, t. ЇЇ, p. #30. — M. Rouy, dans sa Flore de France (tome X, 1908, note au bas de la page 111) fait remarquer qu'une partie de la diagnose linnéenne de l'Erica vagant, pe? exemple les caractéres concernant les rameaux « ramis ultimis albidis divaricatis » sont applicables à l'Erica verticillata Forsk., tandis que l'autre partie de la méme diagnose linnéenne « calix brevissimus, corolla obtusa, еіс. » concerne l’Erica decipiens Saint-Amans. Notre savant collègue en conclut que Linné avait confondu les deux espèces et que le mieux est de continuer à nommer Erica vagans L. la plante occidentale francaise. 2. M. 0. LavaL, actuellement notaire à Thémines. 440 SÉANCE DU 44 OCTOBRE 1910. le Gentiana campestris, CC. en Auvergne, s'y élève, jusque sur les plus hauts sommets, mais n'y descend guère au-dessous de 800 mètres d'altitude. Cette espèce est C. dans le Cantal et l'Aveyron, AR. dans la Corrèze. Les trois autres départements limitrophes ne possèdent dans ce genre que le G. Pneumonanthe. 58. Linaria Pellisseriana Mill. '. Prés de la gare de Thédirac-Peyrilles, canton de Salviac, arrond. de Gourdon; terrain siliceux (sables et galets quartzeux) sept. 1910 (2° F. Camus). — Seconde localité signalée à ma connaissance pour cette plante dans le flore du Lot. Le D" PuerL (Catal., p. 138) indiquait en effet en 1832 le Linaria Pellisseriana parmi les « plantes à rechercher dans le département » ; mais, en 1861, dans sa Revue critique de la flore du dép. du Lot?, il annonçait que cette espèce avait été récoltée par son frère Louis PuEL, pharmacien à Figeac et comme lui zélé botaniste, « sur le rive droite du Célé, entre le ruisseau des Fades et le lieu dit Roc dé lo Clouco, prés Figeac, friches arides et pierreuses, terrain siliceux (granite, alt. 205 mètres (fl. 30 mai, fr. 5 juin 1859) ». La floraison était donc beaucoup plus précoce dans cette localité qu'à Thédirac-Peyrilles. Cette Linaire appartient à la flore méridionale, mais le D'Puezla croyait à tort «exclusivement européenne » (loc. cil.); on l'a retrouvée en Algérie, en Asie-Mineure et en Syrie. Elle existe, plus ou moins rare, dans les six départements limi- trophes du Lot, oà elle recherche surtout les terrains sablonneux. 59. Veronica montana L. (Catal. Puel, p- 21, « A rechercher dans le département ». 1. L'orthographe Pellisseriana adoptée par MILLER (in Garden. Dictionn., n^ 11, éd. 8, ann. 1768) est généralement suivie. Cependant, ainsi que l'a fait observer Ch. MARTINS (Jardin des plantes de Montpellier, p. 9), il serait plus exact, conformément à l'étymologie, d'écrire Pelliceriana et méme, selon Pret. Pellicieriana, cette plante ayant été ainsi nommée en l'hon- neur de Guillaume PELLICIER, évéque de Maguelonne, mort en 1568, qui l'avait signalée pour la première fois. Toutefois il s'agit d'une rectification de faible importance, et l'on peut juger préférable de laisser, dans ce ke particulier, à l'auteur du nom spécifique la responsabilité de la forme qu! à cru devoir lui donner (voy. sur ce sujet le Bulletin Soc. bot. de France t. IV, p. 562, et t. VIII, p. 634). 2. Voy. Bull. Soc. bot. de France, 1861. E. MALINVAUD. — FLORULÆ OLTENSIS ADDITAMENTA, IX. 441 Cette Véronique vivace, à feuilles assezlonguement pétiolées, ovales, obtuses, fortement dentées, souvent violettes en dessous et d'un vert sombre en dessus, à fleurs petites et d'un bleu pâle, réunies en grappes axillaires pauciflores, est aussi remarquable par ses capsules comprimées ailées, élargies, émarginées au sommet et à la base, rappelant la silicule des Biscutella. Je ne l'avais vue qu'une fois, dans les clairières d'un bois montueux appartenant au domaine de Salgues commune d'Alvignac, canton de Gramat. M. LaworiE l’a rencontrée, le 4 juin dernier, à Lama- tivie, canton de Bretenoux, sur la rive gauche de la Cére, en aval de la station du chemin de fer. Le Veronica montana existe dans les six départements voisins. 60. Polygonum Bellardi All. Sérignac, champs calcaires (V. Bach.) Non connue dans le Lot du Dr Puez, mais « A rechercher dans le département » (Catal., p. 93), cette espèce existe dans l'Aveyron : plateau du Larzac, causse de la Liquisse (Bras.); — dans Tarn-et-Garonne, moissons de la région calcaire (Lagréze Fossat); — en Lot-et-Garonne, terrains argileux et crétacés (de Saint-Amans); — Dordogne, CCC. (Des Moulins); — Corrèze, champs calcaires des environs de Brive (Rupin); — Cantal, AC. (F. Héribaud). Le G. Bellardi habite les champs sablonneux et calcaires, dans le Midi, l'Ouest et le Centre; Corse (Flore ill. de l'abbé Соѕте). 61. Ophrys Trollii Hegetschw. En juin 1899, M. l'abbé Bacu recueillait à Sérignac, en spe- cimen unique, un Ophrys de forme bizarre qui lui parut offrir un cas tératologique, par suite négligeable en systématique. Trois ans plus tard, en juin 1902, M. LAMOTHE récoltait à Saint- Denis le même Ophrys, et le nouvel exemplaire fut donné à М. G. Camus, qui, dans sa récente Monographie des Orchidées h l'identifie avec l'Ophrys Trollii Hegetschw. en citant, parmi ses 1. Camus (E. G.), Monographie des Orchidées de l'Europe, etc., avec 32 planches in-4 contenant 4160 figures (Paris, 1908), р. 278. 442 SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1910. habitats, la localité de Saint-Denis, prés Martel, oü la plante avait été découverte par M. LAMOTHE. Voiciles principaux éléments de bibliographie et la description {d’après M. G. Camus) de cette plante rare et curieuse classée dans le groupe de ГОрлтуѕ apifera. Opurys Ткоилі Hegetschweiler et Heer, FI.Schweiz., p. 874 (1840); Rchb. f. Zcon. XIII, p. 97, t. 105; Reut., Catal. Genève, éd. 2, p. 205; Duffort, Orchid. Gers (1902); Camus, etc., Monogr. Orchid. d'Europe, p. 278, pl. 27, fig. 956. Port de ГО. apifera. Divisions externes du périanthe grandes, acumi- nées, rosées, à nervures vertes. Divisions internes supérieures brunâtres ou rougeàtres. Labelle longuement acuminé, dépassant les autres divi- sions du périanthe, non recourbé en dessous, à lobes latéraux entierement ou en partie avortés. Labelle de coloration roussátre ou lavé de rose ou encore jaunátre. Bec du gynostème trés court ou à deux courbures. Plante qui ne peut, à notre avis, étre envisagée comme une variété; c'est une monstruosité, probablement avec retour partiel à un type régulier. L'Ophrys Trollii a été diversement apprécié par les auteurs qui l'ont examiné. Le créateur de l'espèce, HEGETSCHWEILER, le considérait comme une forme intermédiaire entre les 0. Duer: flora et muscifera, et REGEL (Gartenflora, V, 26) comme un hybride de ces deux espèces, Grau? admettait aussi que ГО. Trollii pouvait étre un O. fuciflora »« muscifera, toutefois ces parents présumés n'existent pas dans les localités du Lot oü MM. Baci et Lamorue ont découvert le prétendu hybride. Rer CHENBACH, Ге. ХПІ (1851) appelait cette plante Ophrys apifera хаг. Trollii et y voyait une aberration du type Apifera, un début de monstruosité. M. G. Camus formulait récemment son opinion en ces termes : « Après avoir observé l'O. Trollii sur des individus vivants et sur place, je crois à une simple forme acti- dentelle ». Cette maniére de voir me parait la plus plausible. L'Ophrys Trollii, trouvé en Suisse vers 1840, a été signalé en France, en dehors du Lot, dans les départements du Gers, de la Dordogne, des Vosges et de Seine-et-Oise, mais presque tou- jours en individus clairsemés et disparaissant l'année suivante. 1. GRENLI, Fl. Analyt. Suisse, éd. Velter, p- 481. MÉI LÉVEILLÉ. — CLEF DES POLYGONUM DE CHINE ET DE CORÉE. 443 M. Lutz donne lecture de la communication ci-dessous : Clef des Polygonum de Chine et de Corée; PAR Me LÉVEILLÉ. CLEF DES SECTIONS 1. Plantes épineuses .......- i-e cec ev genna ECHINOCAULON. ОО КУИ Ча ИА о Lc EV ht 2. 2. Fleurs en têtes globuleuses...................... CEPHALOPHILON. is EE е 3. 3. orescence en épi solitaire allongé, dense ...... BISTORTA. D OR at à о dE л у. 4. ( Sépales extérieurs à carêne ordinairement ailée; 4. feuilles hastées ou cordiformes.......…........ D Non аб А туо oies ота *. 4 5 9 Peu VR eege T. Stigmates sessiles ou presque connés; inflores- \ сепсе en épis courts et simples; tiges volubiles. TINIARIA. boue. peltés ou fimbriés; inflorescence en larges panicules з nr. PLEUROPTERUS. : Plantes ordinairement couchées ou décombantes, 6. à fleurs axillaires, à inflorescence feuillée...... AVICULARIA. Non MEN al sieur ar due oi ie 7. Inflorescence en larges grappes paniculées....... ACONOGONON. Non у ое pado ke n d oae ester 8. { Achéne dépassant longuement le calice; 8. glandes 8. au fond de celui-ci; feuilles ordinairement trian- — УР аена FAGOPYRUM. ONON. nsc cr о оо оч. хы. 9; Inflorescence en épi filiforme allongé; fleurs espa- 9. cées; feuilles ovales ..:.....:..+..........e... TOVARA. ENON Ee Rte ane 10. 10. Calice peu ou pas accrescent..............+.... PERSICARIA. Calice très accrescent; plantes mollement velues.. AMBLYGONON. EcHINOCAULON !. Fleurs éparses très espacées ou en épis allongés; plantes plus ou moins glan- 1. ИОС ЧАИ rto 2. Fleurs agglomérées en têtes ou en capi- Blees 5. Feuilles cordées ou hastées............ 4. Feuilles ni cordiformes, пі hastées.... 3. 1. Pour les P. Chaneti, Bungeanum et Fauriei nous proposons la mo tion de la section PSEUDO-PERSICARIA. Le port de ces espèces est celui des Persicaria. SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1940. Ба sur les Bervutes ..:.......-..: P. Chaneti Lévl. Feuilles non atténuées, trés poilues en дев I E er ыс P. Bungeanum Turcz. Feuilles cordiformes; inflorescence couverte de glandes rouges pédicellées. P. Fauriei Lévl. et Vant. \ 444 Feuillesatténuées à la base, glabrescentes 3. : Lee hastées et ciliées; fleurs trés езрасевёв_ Qu LL оо ы... P. dissitiflorum Hemsl. ‚геше pole 0и о, P. perfoliatum L. LERNEN uu E о 6. oo larges, sagittées, à oreillettes 6. ^ divariquées; gaines foliacées........ P. senticosum Meissn. l Non RS bU. EE T ( Achène lenticulaire; feuilles ovales- 7 ) arrondies; à sinus étroit............. P. pedunculare Walt. Achene trigone SCIL Ve pavés 8. g, ( Gaines peu ou pas сіівеѕ.............. 9. : Gaines nettement ciliées.,............ 11. Fleurs en tétespeunombreusesetpetites. P. sagittatum L. 9. \ Fleurs isolées, peu nombreuses et dis- | tantes; plantes peu armées.......... 10. 10. Í ПАНО merme €. EE P. prætermissum Hook. ` { Pétiole aculéolé; tige de couleur paille. P. Cavaleriei Lévl. 44, Feuilles glabres, scabres en dessous.... P. muricatum Meissn. AX Feuilles velud оо 12. ( Tiges et pétioles couverts de poils spi- 12 ) nescents réfléchis; feuilles d'Arum... P. Bodinieri Lévl. et Vant. ENEE 13. , Feuilles tronquées à la base ou à lobes 13 arrondis et à sinus fermé............ P. strigosum. Br. Feuilles à sinus ouvert, hastées ou trilo- liée, Lu ism or EE P. Thunbergsii Sieb.etZucc. CEPHALOPHILON. | Capitules floraux solitaires ou géminés ; feuilles minces; tiges gréles....... 3. i pu en corymbes; feuilles sub- coriaces; tiges dressées............ 2. ү арк très flexueuse, presque grim- | JJ - ращ6Ө.... м 2 aa a луу, P. paradoxum Lévl. : j Tige dressée, peu ou pas flexueuse, feuilles ponctuées, pellucides.. . P. chinense L. Feuilles lobées-lyrées.....,......... 4. ў j| Feuilles entières... min." о. 6. Feuilles à 3-5 lobes; lobe terminal \ triangulaire; bractées aiguës ...... 5. и | Feuilles à 5-7 lobes; lobe terminal rhomboidal; bractées obtuses ..... P. sinuatum Royle. M" LÉVEILLÉ. — CLEF DES POLYGONUM DE CHINE ET DE CORÉE. 445 Lobe terminal large d'au moins 5 cm. ; 4 feuilles panduriformes à lobes laté- Si тайх ориг S Leon EE P.panduriforme Lévl.et Vant. Коре terminal етө гау P. runcinatum Ham. n Feuilles largement cordiformes; amis 6. longuement et densément ciliées.. P. Strindbergii Schuster. ( МОП к T : ( Pige radicante.. 7... ee aed s 8. 1. ? Tige non radicante ; feuilles ponctuées- l pellucides; pétiole ailé ou nul ..... P. alatum Ham. Feuilles et gaines munies de poils blancs mélés à des poils glanduleux rougeâtres ; feuilles lancéolées, atté- 8. nuées, couvertes de ponctuations blanches à leur base; bractées de couleur paille; périanthe velu-glan- duleux, ponctué de pourpre....... P. criopolitanum Hance. EE uv Paire 9. Petite plante de 7 à 15 cm., à feuilles д pétiolées épaisses GE P. radicans Hemsley. Feuilles et gaines à pubescence rou- E catre it у era P. capitatum Ham. AVICULARIA. ( Achénes nettement lisses............ 2. { Achénes ponctués chágrinés......... 3. Achéne inclus; feuilles à une seule \ nervure, épaissies еі enroulées au e © БОМ... en EE P. plebeium Br. ZE dépassant un peu le calice; nervures peu apparentes .......... P. humifusum Merk. Tige dressée rameuse, à feuilles rares | ou caduques; gaînes ciliées ....... P. polyneuron Franch. etSav. Tige décombante; feuilles à gaine laci- niée noh Фё... Р. aviculare L. +. TiNIARIA. i r Feuilles à pubescence ferrugineuse.. Е, cynanchoides Hemsl. NOR sn AE Ee 2. | Rameaux feuillés courts; feuilles sub- 9 fasciculées; inflorescence très ra- A | ОАА Р. urophyllum Bur. et Franch. p Merc BE LiT M s 9. 3. ( Calice sans aile; achène terne...... P. Convolvulus L. ( Calice nettement ailé.............. 4. 1. Le P. littorale Link n'est qu'une simple variété de l'aviculare. 446 SÉANCE DU 414 OCTOBRE 1910. ^ Fleurs en panicule composée....... P. multiftorum Thunb. Non зг sr IET ER 5. Grappesfloralesaxillaires pluslongues que les feuilles; achène lisse...... 6. 9. « Grappes florales plus courtes que les feuilles; fleurs fasciculées; achène Kram с. о о: Р. pauciflorum Maxim. Pédicelle deux fois plus court que le 6. Calice PUIS o a ui, P. scandens L. ( Pédicelle égal environ au calice..... P. dumetorum L. PLEUROPTERUS. ( Tige simple; bractées subaigués.... P. Forbesii Hance. CT Ege GOEN d 2. | Feuilles discolores, velues.......... P. sachalinense Schm. Feuilles ConcoloPes eege P. cuspidatum Sieb. et Zucc. ACONOGONON. | Plante dioïque hirsute, à feuilles toutes radi- Ü ma sessiles, oblongues obtuses; 10 étami- pom a DM M M UT ur P. acaule Hook. Non. EE 2 9: f intlorescences axilaires. EE 3 Inflorescences terminales о. 4 Inflorescences sessiles ombelliformes ; feuilles 3. EEGENEN P. yunnanense Lévl. Inflorescence en panicule; feuilles lancéolées, trés longuement acum s nn vs P. pinetorum Hemsl. Feuilles uninerves peu ou pas dilatées en leur 4. | miled o iei ARMADA У P. sibiricum Laxm. hl oo. E TET UH UU АО UE EN 5. 5. f Feuilles radicales de Rumez Acetosa.......... P. Statice Lévl. NOB SORT PR CUT EMT CL MM a CA E 6 Feuilles largement ovales, à nombreuses ner- 6. | vures presque rectilignes EE P. Esquirolii Lévl. dE T. © Achènes ternes lenticulaires................ P. Komarovii Lévl. Achines Ee 8. Achène dépassant longuement le calice...... P. divaricatum L. H. к dépassant peu ou pas le calice fruc- tete. o а ag M P. alpinum All. FAGOPYRUM. ( Achènes à angles sinués-dentés; feuilles ordi- 1; / nairement plus larges que longues........ Р. tataricum Gaertn. None: eus cv ce dci eu We ON 2. ME" LÉVEILLÉ. — CLEF DES POLIGONUM DE CHINE ET DE CORÉE. 447 o (Fleurs en panicules; pétiole court........... 5. p | Fleurs en longues grappesi:......:,.,:0.04. 3. Feuilles à pétiole long et gréle.............. P. gracilipes Hemsl. e A Peuilles Te E ve 4. Feuilles supérieures hastées; inflorescence 4 | en épis filiformes très longs, dépassant | P5 ГОЗ ТА ele... ees rove P. Mairei Lévl. 1. Feuilles seulement cordiformes non hastées. P. Bonatii Lévl. · Achène à faces triangulaires; plante annuelle. Р. Fagopyrum L. 5. ) Achène à faces ovales-rhomboidales; plante vivace à rhizome. n.. areo eos quud vae vi P. cymosum Trevir ?. Tovana. Feuilles larges et ovales; fleurs en épi allongé. P. virginianum L. ?. AMBLYGONON. Feuilles largement ovales; fleurs en gros épi ОМ Coe Eege P. orientale L. *. BIsTORTA `. ( Feuilles du sommet de la tige subamplexi- i. caules; rameaux portant 1-2 épis......... P. amplexicaule Don. | Non. M UM M EIL 2. ( Gaines supérieures foliacées; feuilles d'Asa- 2 тит mais glabres:.. ssar 71: (66s. P. suffultum Maxim. / Nón УИА 3; Etamines incluses.....:.....:....+........ P. viviparum L. ' C Etamines saillantes....................... 4. feuilles à nervures transversales droites... Р. Bistorta L. ; / Épi floral lâche fluet et linéaire; pas de ner- fa floral compact, oblong et cylindrique; \ vures transversales droites............... Р; pergracile Hemsl. PERSICARIA. Tige très flexueuse d'un rouge foncé lui- 1 sant; feuilles dimorphes, uninervées. P. Zigzag Lévl. C AO у. d UN E ү а 1. L'inflorescence du P. Mairei rappelle celle du Melilotus alba; les lobes du périanthe sont veinés comme ceux du calice des Polygala. 2. A cette espèce il faut rattacher le P. Labordei Lévl. et Vant. 3. P. filiforme Thunb. est synonyme de P. virginianum L. ^. A pour synonyme P. subcordatum Miq. ‚5. Le P. confusum Meissn. est une variété cies graduellement à la base; le P. Marretii du P. suffultum. du Bistorta à feuilles rétré- Lévl. est la forme luxuriante 448 SÉANCE DU 44 OCTOBRE 1910. Plante hérissée-tomenteuse non glandu- leuse; feuilles. couvertes en dessous A d'un tomentum rose; tige tracante. Р. Duclouzii Lévl. et Vant. Non. d. dA du egi qi LM 3. 3. { Des achènes lenticulaires............. 4. Achènes tous nettement trigones...... 18. Inflorescerce oscillante de Melica uni- flora; feuilles translucides.......... P. Taquetii Lévl. Gaines toutes cylindriques tubuleuses 4. à limbe tronqué dressé............. 5. Gaînes hypocratérimorphes à tube mem- braneux, à limbe foliacé, crénelé, re- Le EE P. Spæthii Dammer. Épi cylindrique densiflore ou continu, 6. d Epi filiforme“lâche n e 14. 3 Pédoncule et calice glanduleux....... 7. Pédoncule et calice non glanduleux... 8. 1 Tige renfiée anx nouds.. +. P. nodosum Pers. : $ Non. REOR TOTUM E EE) Р. lapathifolium L. 8 f Gaines RUES. оо 9. О Gaines Hees de de tels 11. ( Gaines pubescentes; tige souvent ram- 9. \ pante ou nageante; épi obtus....... P. amphibium L. / Gaines glabres. SECO AU dirt dre. 10. ( Épi pyramidal; feuilles non ponctuées. P. pyramidale Lévl. 10. ? Épi cylindrique; feuilles ordinairement / ponctuées-glanduleuses............. P. glabrum Willd. ц. ( Tige renflée aux neouds.......:.....- P. nodosum Pers. Non LED EE 12. Р 42. Plante tout incane ou laineuse........ P. lanigerum Br. ЕО. 13. 13. Étamines 5; plante vivace .... ....... P. amphibium L. Étamines 6- 8; plante annuelle........ P. Persicaria L. Pédoncule et calice glanduleux; saveur 14. | СИЗО ОЧИТЕ Р. Hydropiper L. Pédoncule et calice églanduleux...... 15. 15. FIRER assot Fobustes..,..... lile. 16. ПОЗЕ ил 17. Tige noueuse; feuilles velues aux bords : 16. | еб SUE AA Li P. japonicum Meissn. Feuilles scabres aux bords et sur la ner- / vure; cils des gaines trés longs. <... P. serrulatum Lag. Gaines velues; feuilles peu ou pas atté- \ nuóées à la. Баве роси P. minus Huds. 17. < Gaines glabres; feuilles atténuées et | subpétiolées ` bractées scarieuses lon- A oU EE Une P. interruptum Bunge- ( Inflorescence filiforme et dense, rappe- 18. lant celle du Myosurus.............. P. Myosurus Franch. ! ee уу. 19. WÉI LÉVEILLÉ. 19. 24. La lan ES an at DE eo gm Tige poilue, densément blanche, barbue sous les gaînes; fleurs en fascicules axillaires Feuilles а pellucides, bleues \ par dessiccation ; fleurs grandes pres- / que comme chez le P. orientale . Non Pédoncules glanduleux; tige hirsute- glanduleuse ENS A VE SR о: Calice pubescent; feuilles et pédoncules trés velus; tige glabre NOB EE ‚ Feuilles scabres aux bords et sur la ner- yüre: gaines à longs св ое, NOB IL EE Feuilles atténuées aux deux extrémités; \ Phase бово ehe evo еге элә 6 е pe sine ner 9 (i9 9 оо siege e à еге e 99 9 9 6 06 e o MUN tu» blew. 99 yp épis fournis Feuilles obtuses ou cordées à la base; épis pauvres, trés láches............ Tige gréle tétragone; feuilles subses- Sites oni tris. ФИШ usen Non 3 «1 Épis oblongs; étamines et'styles pres- , GUE CAO EE Épis linéaires ou filiformes........... Épis linéaires d VUE. : Épis filiformes / Gaines, bords et nervures des feuilles munis de poils rudes; étamines exser- tes; fleurs subdistiques РГА Feuilles dépourvues de poils rudes; fleurs géminées ou fasciculées...... / Plante couverte de glandes rousses АВОИ mere Plante peu ou pas glanduleuse........ | Plante à ponctuations des feuilles micros- Copiques, sépales ponctués-glandu- \ leux; achènes à faces concaves...... —— CLEF DES POLYGONUM DE CHINE ET DE CORÉE. 449 P. pilosum Maxim. 20. P. tinctorium Lour. 21: P. viscosum Ham. 99. P. stagninum Ham. 23. 24. 25. P. barbatum L. Р. serrulatum Lag, D ciliatum vue 26. : P. jucundum Meissn. Zi. 28. 29. P. Martini Lévl. et Vant. P. Blumei Maxim. P. flaccidum Roxb. P. Posumbu Ham. P. Schinzii Schuster. Il est souvent assez difficile de distinguer le Polygonum lapa- tħifolium du P. Persicaria. Chez le premier les pédoncules sont plus ou moins velus-glanduleux et l'achene est toujours lenticu- laire à faces concaves ` chez le second les pédoncules sont lisses ou non glanduleux et l'achéne est trigone, ou gibbeux sur une face et plan sur l'autre. T. LVII. Quantaux P. barbatum, minus, serrulatum, Blumei, flaccidum (SÉANCES) 29 450 SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1910. et Posumbu, ils sont reliés ensemble par des formes intermé- diaires et l'étude faite sur place de ces espèces pourrait seule en éclaircir la. classification. M. Aaronsohn a envoyé pour étre mis sous les yeux de la Société, une série d'épis et de grains de Céréales, en parti- culier du 7rilicum dicoccoides, provenant de ses récoltes dans l’Asie Mineure. M.-F. Camus donne lecture de la communication ci- dessous : Endotrophisme de la Pomme de terre; PAR M. LE D X- GIEEOT: A la séance du 29 avril 1906, j'ai présenté à la Société d'Histoire naturelle d'Autun (Bull., XIX, 1906, p. 87) un curieux tubercule de Pomme de terre récolté à Autun le 17 septembre 1904 et conservé dans une solution formolée. Il s'agissait d'une Pomme de terre, Jaune de Hollande, pesant 38 grammes, de forme à peu prés globuleuse, et qui est représentée au trait, ainsi que la coupe, dans les tigures 3 et 4 du dit volume (p. 87). Cette Pomme de terre est fendue et entrouverte à sa partie supérieure, et des deux lèvres de la fente sort un second tubercule à peau lisse et verdâtre, comme inclus dans le premier. Il ne s'agit, en réalité, que d'un phénoméne de pseudo-inclusion; à la coupe le tubercule intérieur parait enclavé dans le tissu de l'autre et se termine inférieurement par une sorte de pédoncule, qui atteint le bord inférieur du tubercule primitif, et y projette extérieurement des saillies radiculaires. Il est évident que la Pomme de terre a dû étre déjà blessée et fissurée et qu'un bourgeon s'y est déve- loppé, émettant des radicules mamelonnées et rudimentaires à la surface, et poussant intérieurement, au milieu du tissu charnu, une tige aérienne, tuberculiforme, exactement enchássée dans la premiere. | Je ne suis pas toutefois le seul à avoir observé ce curi phénomène, auquel j'ai donné le nom d'endotrophisme des eux р" X. GILLOT. — ENDOTROPHISME DE LA POMME DE TERRE. 451 Pommes de terre. M. L. Brawc a signalé dans les Annales de la Société de botanique de Lyon (23* année, 1898, p. 24) une Pomme de terre à l'intérieur de laquelle s'était développé un bourgeon qui avait produit deux tubercules. La tigelle avait traversé la Pomme de terre pour sortir de l'autre cóté. (Ibid., p. 261). Dès que l'attention eût été appelée sur un endomorphisme, les citations d'exemples s'en multiplièrent. Dès le 18 mai 1905, М. G. OnutgzzaNo, m'envoyait de Marcigny (S.-et-L.) une Pomme de terre, de méme race, pesant 180 grammes, à forme ovale élargie, avec une circonférence de 21 centimètres. Elle présen- tait également à son sommet une fente entrebaillée donnant issue à deux petits tubercules et à des pousses allongées et cylin- driques. La coupe longitudinale de la Pomme de terre montrait qu'elle avait été blessée et fendue à sa partie postérieure et supérieure par une cause accidentelle, qui a permis l'aération de la partie centrale. Il en est résulté qu'un des bourgeons laté- raux, au lieu de se porter en dehors, s'est développé à l'intérieur du tubercule, sous forme d'un petit tubercule secondaire, com- plétement inclus et bilobé, de 2 centimètres de diamètre, accom- pagné à sa base de dix filaments ou rameaux charnus, cylin- driques, de 30 à 35 millimètres de longueur, saillants hors de la fente et terminés l'un par un tubercule piriforme de 28 mil- limétres de diamétre, le deuxiéme par un autre tubercule arrondi de 20 millimètres, les autres par des rudiments de jeunes feuilles. La Pomme de terre était chargée. d'ailleurs, d'autres bourgeons soyeux, également en voie de végétation, émettant des fils d'apparence normale. Cette année méme, le 20 juillet 1910, dans les champs de Pommes de terre de La Boulaye (S.-et-L.). a été rencontrée par M. F. Cuassicxor, instituteur, une autre Pomme de terre endo- trophique, du poids de 160 grammes, qui portait sur l'un des côtés, au-dessus de sa base, un paquet extérieur de quatorze pelits bourgeons, et à l'intérieur, au méme niveau, un gros bourgeon verdâtre, gros comme la moitié de la Pomme de terre, en forme de petite poire, ayant fait éclater le tubercule par le côté et le sommet, et prêt à se développer en dehors. Il est à remarquer que toutes ces Pommes de terre appar- 452 SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1910. tiennent à la méme race, la Jaune de Hollande, qui est dans nos pays, la plus répandue et la plus productive. Les tissus de ces Pommes de terre étaient sains, excepté sur les bords des fentes, où la teinte noirâtre et altérée indiquait le traumatisme initial qui, en permettant l'accès de l'air à l'intérieur du tuber- cule, avait dévié de ce côté l’activité végétative d'un bourgeon, par ce phénomène peu commun que j'ai désigné sous le nom d'endotrophisme '. Il s'agit donc plutôt ici d'accidents hypotériques que de monstruosités proprement dites. Ils me paraissent bien diffé- rents des véritables inclusions végétales assez fréquentes dans certains fruits, et se rapprocher plutôt du fait signalé sous le nom d'endorhize par le D" Ravwowpavp, dans une racine de Carotte, constituée par un cylindre central développé dans une gaine charnue distincte, et simulant deux racines emboitées l'une dans l'autre (Revue scientifique du Limousin, 143, 1903, p. 4). Nul doute que des faits analogues ne soient observés ailleurs, surtout dans les grandes cultures et les années pluvieuses; leur recherche et leur observation pourront permettre d'en mieux faire apprécier la fréquence et les causes. A propos de cette communication, M. J. Poisson fait les remarques suivantes : En janvier 1894, M. Рвиллких fit part à la Société botanique de France d'un fait tout à fait comparable à celui signalé ci-dessus. M. Scurisaux, professeur à l'Institut agronomique, pour satis- faire à des vœux exprimés concernant la conservation des Pommes de terre en hiver et les empêcher de germer, comme on dit, imagina un procédé ingénieux. Il s'agissait de soumettre les tubercules, en les placant dans un baquet de bois, à une immersion pendant douze heures environ dans une eau addi- tionnée d'un ou deux pour cent d'acide sulfurique du commerce; proportions subordonnées à l'épaisseur de l'épiderme de la variété de Pomme de terre considérée. Aprés ce traitement les Pommes de terre ne produisent pas de bourgeons. On nà plus qu'à rincer et mettre en bonne place ces tubercules. 1. "Ev£ov en dedans, intérieur; zpogo;, nourriture, qui se développe, Se nourrit ou croit en dedans. P.-A. DANGEARD. — SUR UN CAS D AUTOCHROMATISME NUCLÉAIRE. 453 L'acide sulfurique, dans cette circonstance, а attaqué l'épi- derme trés mince en regard des yeux de la Pomme de terre et détruit le jeune tissu sous-jacent, mais le reste de la surface du rhizome étant plus renforcé par une couche de 6 ou 8 assises de cellules de suber ou liège résiste aux acides, surtout quand ils sont faibles. Or, M. Scummaux a constaté qu'une sorte de Pomme de terre plus vigoureuse, ou plus pressée que les autres, la variété Richter's Imperator, résistait au traitement précité. Elle ne formait pas de germe, mais par contre elle produisait dans son intérieur des Pommes de terre toutes formées qui, par éclatement du tubercule, étaient mises au jour. Il y aurait donc plusieurs variétés, à moins que celle dont parle M. билот soit la méme que ci-dessus, de ce précieux légume qui présenteraient cette particularité défavorable au but qu'on cherche à atteindre !. M. Dangeard fait la communication ci-dessous : Note sur un cas d’autochromatisme nucléaire chez une Algue; PAR M. P.-A. DANGEARD. J'ai eu l'occasion d'observer pendant les vacances un phéno- mène de coloration nucléaire assez remarquable : il s'est produit chez une Desmidiée appartenant au genre Penium”*. Cette espèce vit, avec un grand nombre d'autres Desmidiées, dans des tourbières qui se trouvent non loin de Ségrie (Sarthe) ; elle se distingue facilement des autres, même à l'œil nu, par sa coloration jaune. En examinant ce Penium au microscope, on constate que la cellule comprend au centre un espace clair où est logé le noyau; de chaque côté et suivant l'axe longitudinal se trouve un gros cordon qui s'étend jusqu'à l'extrémité et qui correspond par sa structure et ses propriétés à une chaine de pyrénoides : ces deux cordons sont entourés de granules d'amidon; le chloro- 1. Voir un article sur ce sujet dans le journal La Nature, 1e" semestre 1894, p. 269. 2. Il s'agit trés probablement du Penium Digitus Ehr. 454 SEANCE DU 1% OCTOBRE 1910. leucite constitue autour de ces pyrénoides une sorte de four- reau duquel se détachent en rayonnant huit ou dix plaques qui sont perforées et viennent s'appliquer en lobes nombreux sur la paroi interne de la membrane. L'ensemble des deux chloroleucites est d'un beau vert comme chez les autres Desmidiées; la coloration jaune de l'espèce est due à un pigment qui se trouve dissous dans le protoplasma et le suc cellulaire; dans certains cas la teinte du pigment tire sur le rose ou sur le rouge pâle. En dehors du cas tout à fait spécial des Oscillaires, il ne semble pas que l'on connaisse beaucoup, jusqu'ici, d'Algues possédant un pigment dissous dans le protoplasme. On est autorisé à croire qu'il s'agit ici d'une adaptation spéciale ; en effet les tourbières en question sont peu profondes ; elles sont exposées directement aux rayons du soleil; le pigment joue sans doute le róle d'écran protecteur vis-à-vis des chloro- leucites de l'espèce; à son tour ce Penium protège contre la radiation solaire trop intense les diverses espèces de Desmidiées qui peuplent ces mèmes tourbières. Cette hypothèse trouve sa justification dans le fait que lors des récoltes, nous avons tou- jours trouvé ce Penium formant une couche épaisse à la surface et qu'il suffisait de l'écarter pour observer la teinte verie des autres Desmidiées sous-jacentes. L'existence de ce pigment dans la cellule du Penium entraine une conséquence tout à fait inattendue et qui n'est pas sans intérét au point de vue histologique. Au cours de quelques expériences de phototactisme, il est arrivé que certaines cultures se sont trouvées atteintes par une radiation solaire trop vive et une température trop élevée : les cellules ont été tuées comme elles auraient pu l'étre par un réactif fixateur. Or ces cellules nous ont montré des noyaux qui s'étaient colorés d'une facon aussi intense que si l'on avait fait agir du picro-carmin ou de lhématoxyline; on y distinguait tous les détails de la structure nucléaire : membrane, nucléoplasme granuleux, gros nucléole central simple ou fragmenté. Aprés la mort de la cellule, le pigment cellulaire avait joué le róle de réactif colorant. P.-A. DANGEARD. — SUR UN CAS D'AUTOCHROMATISME NUCLÉAIRE. 455 Nous voici done en présence d’une espèce qu'il suffira de fixer avec un réactif n'ayant aucune action sur le pigment pour que nous puissions ensuite observer, grâce à l'action de ce pig- ment tous les détails de la structure du noyau et de son mode de division. Quelques essais de fixation avec les vapeurs d'acide osmique m'ont donné des résultals encourageants et je me propose de poursuivre cette étude quand les circonstances le permettront. Il est possible que ces phénoménes d'autochromatisme nucléaire chez le Penium ne constituent pas un fait isolé et que beaucoup de pigments chez les plantes puissent devenir des réactifs du noyau. M. Gagnepain dit que, bien qu'ayant peu herborisé pen- dant les vacances, il a fait deux découvertes inléressantes. « 1° Boreau dans sa Flore du Centre, ЇЇ, p. 491, cite dans la Nièvre deux localités de l'Odontites Jaubertiana Вог. ; l'une, située entre Germigny et Tronsange au bord de la Loire, a été retrouvée par M. Gagnepain il y a plus de dix ans et les spécimens y sont innombrables. En se promenant . près de Nevers il a retrouvé la seconde localité au plateau d'Ardéné représentée par des individus disséminés au bord de la route. Aprés quatre-vingt ans il était intéressant de constater la persistance de ces stations. 2» Dans le département de la Nièvre, il n'y avait qu'une seule localité connue de l'Orobanche Picridis Schultz citée par M. Gagnepain dans sa 7 opographie botanique de Cercy- la-Tour, à Saint-Gervais, pres Decize. Il vient d'en décou- vrir une seconde au-dessous des castinieres de Guichy, _près Nannay. Dans une jachère parmi les Vignes, presque tous les individus de Picris hieracioides L., au nombre de plus de 50, portaient un ou plusieurs pieds de cette rare Orobanche ». M. Chermezon annonce que l'Odontites Jaubertiana a été récemment découvert aux environs de Paris, parmi ro. serotina. SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1910. PRÉSIDENCE DE М. Н. LECOMTE. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer la mort de notre confrère M. le D' Gillot, d'Autun. Une Notice nécrologique sera publiée ultérieurement sur notre confrère. M. le Président annonce également la mort de M. Treub, naguère encore directeur de l'Institut botanique de Bui- tenzorg. Bien que M. Treub n'appartint pas à la Société, il a joué un trop grand róle dans la Botanique pendant ces quarante dernieres années pour que sa mort ne soit pas saluée ici d'un regret. M. le Président annonce ensuite une nouvelle présentation. M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de la Société botanique italienne exprimant ses remerciements au sujet de l'invitation qui lui avait été faite de prendre part à notre dernière Session, — et d'une lettre du Consul général de France à Sydney annoncant l'envoi d'une bro- chure de M. Maiden : Record of the earlier french Bota- nists as regards Australian Plants. Il est donné lecture des communications ci-dessous : Clef des Artemisia chinois et coréens; PAR Mer LÉVEILLÉ. | Réceptacle velu Receptacle glabre у... 6. Ecale glabre... О... 4. OPE velue.. о itu 3. ‚ ЕсаШе pubescente; pétiole égal au | 3 habe A TE Ro A. koreana Nakaï. Écaille velue-laineuse................ A. frigida Willd. : M5" LÉVEILLÉ. — CLEF DES ARTEMISIA CHINOIS ET CORÉENS. 457 D Plante herbacée. EE | Plante iribescenie: и Feuilles radicales à divisions filiformes; écailles internes du capitule blan- 5. ches à nervure dorsale verte....... Feuilles à divisions linéaires lancéo- 1669; сарва très gros... r i 5 Plante totalement glabre жез a Plante plus ou moins velue.......... т. Feuilles paraissant simples etentières. Feuilles plus ou moins divisées....... Feuilles à lobes linéaires-filiformes. . a Feuilles à lobes plus ou moins élargis. у dor v s a Iu d EE ( Écailles de l'involucre oblongues. .... 10, ) Écailles orbiculaires, concaves, luisan- tes, inflorescence des Bruyères...’ Feuilles dentées, incisées ou trifides | iiA. au sommet; parfois entiè- ` E Feuilles nettement séquées .......... i Plante herbacée à feuilles entières ou 19. e у. ху. ы z | Plante sous-frutescente à feuilles allon- gées, incisées-dentées.............. / Feuilles à divisions très fines; écailles 13. \ mm es de l’involucre ciliées au som- Bt ACQUE RDUM PUR EE Hm herbacée. iii ы. 14. ç Piante sous-frutescente à lobules des ( feuilles lancéolés ou ovales.,....... ‚ Segments des feuilles très divisés, courts; capitules petits à écailles ver- 15 tes au dos Baies: + E Ў c ' | Segments des feuilles allongés; capitu- 368 asset POR ss ruere erra th \ Feuilles ponctuées à lobules lancéolés. 16. Feuilles à 7 lobes ovales; écailles de l'involucre à nervure jaune........ \ Feuilles le plus souvent entières linéai- 17 res; inflorescence nettement lan- / 0601887. E аел Зр ера ИОА СОУ it EN Écailles externes ou internes velues ou 18. p tomenieuses, . oleis er ee enr i Écailles glabres........ sessions 19. | Feuilles nettement linéaires-filiformes. Feuilles plus ou moins élargies....... „A. Moxa DC. A. anethifolia Weber. A. Sieversiana Willd. 1. АТ д A. capillaris Thunb. 8. 9. 11. A. aurata Kom. 10. A. campestris L. A. scoparia W. et К. 12, 43. A. Dracunculus L. A. japonica Thunb. A. sacrorum Ledeb. 14. 15. 16. A. annua L. A. Thunbergiana Maxim. (apiacea Hance). A. latifolia Ledeb. A.septemlobata Lévl. et Vant. A. Lancea Vant. 18. 30. 31. 35. 36. Қ | ls 3 | РОВОВЕ Lan, ete e dites son | | | | \ ( \ | : ) Feuilles entières ou à lobes élargis . . \ ( SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1910. Plante herbacée; écailles de l’involucre а Dervure уеге и Plante sous-frutescente; écailles exté- rieures Pponctuées ni.. ту у: Feuilles à divisions très fines; écaille externe à côte dorsale verte........ Capitules ovales. nn te Capitules globuleux. ou hémisphériques Fleurs des rayons fertiles; celles du disque stériles n.. -4 Se Fleurs du disque егез с. Capitulos dressés з. Сариев penchées: ou oo Uses Gapitules verts petits; =.. o-i. an Capitules blancs tomenteux, assez gros. Feuilles divisées à lobes élargis SE dae Feuilles linéaires ou linéaires-lancéo- lees i з ере Feuilles vertes en dessus.. ........... Feuilles incanes-tomenteuses......... Feuilles absolument entières. ........ : ) Feuilles grossièrement dentées au som- б шер Va ee о шлу уал Feuilles de lavande, linéaires ........ Feuilles lancéolées-linéaires......... Feuilles à lobes linéaires ou capillaires. Feuilles entières ou à lobes plus ou moms élargis. s su so ub rius ( Lobes des feuilles pennées ou trifides divariqués, blancs-tomenteux en des- sous; inflorescence brune.......... BOR, no a LL E RI LM UT: Capitules dressés; plante sous-frutes- тесе Capitules penchés; plante herbacée Feuilles à divisions HNES e Ka Écailles internes ciliolées au sommet . Écailles non ciliolées Plante glauque; feuilles entières ou trifides au sommet ( Plante verte | Feuilles simples entières, larges ; écail- les de l'involucre denticulées ivre Feuilles lobées Feuilles à trois lobes larges; écailles internes de l'involucre crenulées . Veste ec P NS EDS ӨӨ Б 2h A Re 00 е hg CPI m Ol WR on, UL 4.50 ns «NO Kw» еб ө ө te оо pue M ME ete RN PN d EE A. intricata Franch. A. brachyloba Franch. A. vestita Wall. 29 23. A. chinensis L. (lagocephala Fisch.) A. nutans Nakai. 24. 26. 25. A. sylvatica Maxim. A. Argyi Lévl. et Vant. 27. 28. ` A. vulgaris L. A. leucophylla Turcz. 29: A. stolonifera Maxim. A. lavandulifolia DC. A. integrifolia L. at 33. A. Nakaiuna Lévl. et Vant. 32: A. campestris L. A. scoparia W. et K. 34. 35. A. sacrorum Ledeb. A. laciniata Willd. A. glauca Pall. 36. A. anomala Moore. 37: A. deversa Diels. 38. M. GANDOGER. — LETTRE A M. LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. 459 Feuilles velues en dessous..... 23) 39. 38. | Feuilles glabrescentes sur les deux eege A. lactiflora Wall. 39 j Plante très velue à la base........... A. eriopoda Bunge. * l Plante glabrescente à la base......... A. Keiskeana Miq. Lettre de M. M. Gandoger à M. le Secrétaire général. Arnas, le 4 aoüt 1910. Cher Confrère, De retour d'un voyage de quatre mois dans le Midi de l'Espagne, ce n'est qu'aujourd'hui que je lis la Notice biographique sur OzANON parue à la page 69 de ce Bulletin. Je suis surpris du rôle qu'on fait jouer à notre confrère défunt vis-à-vis de mes publications sur les Roses. Cette surprise est d'autant plus grande que, dans le temps, j'ai recu diverses lettres d'Ozaxow où il reconnaissait que beaucoup de mes especes nouvelles étaient bonnes, sinon équivalentes à celles décrites par lui, avec DÉSÉGLISE, CRÉPIN, PUGET, etc. En 1876 je publiais mon Æssai sur une nouvelle classification des Roses! où je divisais le genre Rosa en 11 sections portant le nom des principaux rhodologistes contemporains et équivalentes à celles pro- posées par DE бАхрошк. En 1881, dans mes Zabulz?, j'élevais au rang de sous-genres ces 11 sections, manière de voir que je répétais dans ma Monographia?. Or, OzANON n'a pas été trés dur p ouvrages et m'écrivait ce qu'on vient de nomanie, mes conceptions personnelles et autres am il aurait dù les réfuter en écrivant et en prouvant le contraire. Mais il ne l'a pas fait, car il n’a absolument rien écrit sur le genre Rosa. H ne fut que collectionneur et observateur. Bien plus, dans une visite que je lui fis à Saint-Emiland en 1892, précisément en compagnie du р" Сиплот qui voulut bien m'y conduire dans sa voiture, nous Cau- sàmes, naturellement, beaucoup des Roses; il me fit visiter son herbier, ses cultures, déterminer méme certaines espèces litigieuses — avec mes propres ouvrages. our moi (sic) puisqu'il achetait mes lire. Si vraiment ma buisso- énités le choquaient 1 Essai sur une nouvelle classification des Roses de l'Europe et de l'Orient. Paris, 1876, in-8. 2. Tabulæ rhodologicæ europao-orientales loc 1 vol. in-8. А ei Monographia Rosarum hucusque cognitarum. in-8. upletissimæ. Parisiis, 1881, Parisiis, 1892-1893, # vol. 460 SÉANCE DU 28 O€TOBRE 1910. En feuilletant mes Tabulæ je lui montrai à la page 79 le sous-genre Ozanonia (Alpines et Montanes des auteurs) que je lui avais dédié quinze ans auparavant. Dans la série des Roses européo-orientales, ce sous- genre va du numéro 718 au numéro 1 133, soit 415 formes ou espèces (et non 484). Il sourit et, en présence de notre ami commun, il me répondit : « Je le connais depuis 1876; vous avez été hardi; mais vos sous-genres comme vos espèces dans les Roses valent autant et peut-être mieux que beaucoup d'autres créés dans la Botanique. Dans tous les cas, ils sont nettement délimités; libre à chacun de les admettre ou de les rejeter ». C'est aussi ce qu'il m'écrivait lorsqu'il me faisait divers envois pour me demander mon avis sur certaines formes. OzaNoN a pu changer d'idée. Cependant, puisqu'on le considérait comme le chef incontesté de la Rhodologie — malgré qu'aucun écrit ne vienne étayer cette supposition — il aurait dà publier, discuter, prouver le pour et le contre des assertions, souvent diamétralement opposées aux siennes, de ses contemporains qui furent nombreux et parfois célèbres : Cantor, COTTET, DEBEAUX, Росет, RiPART, BAKER, LAGGER, CHRIST, H. Braun, Кмет, К. В1снтЕВ, ScuEuTZ, SAGORSKI, WIESBAUR, etc. Je concois donc difficilement qu'un spécialiste qui ne souffle mot de son vivant lapide, aprés sa mort, ses collègues sans merci. Mais il y a des Roses sans épines. Et, dans cette lettre, cher Confrére, que j'ai l'honneur de vous adresser, je n'ai nullement pensé à chercher celles qui en ont, surtout dans le jardin de mon ami feu le D' GILLOT. Veuillez agréer, etc. Notes Lichénologiques N° XIII; PAR M. LE Dr M. BOULY ре LESDAIN. Physcia setosa nov. var. endococcinea B. de Lesd. ILES Hawan : Sur les troncs d'arbres, leg. R. P. Faurie, 1910, n^: 534 et 531; Ile Maui : Haleakala, n° 533; vallée du Yao, n°% 40 et 41^; Ile Oahu : Honolulu (avec le type). Diffère du type par sa médulle rouge-safran. Apothécies à bord entier ou crénelé, muni parfois de petits lobules thallins, et pourvues en dessous de rhizines noires plus ou moins développées. — Forma nov. microphylla B. de Lesd. ILES Hawan : Ile Маш: Haleakala, n? 528, sur un tronc d'arbre, leg. R. P. Faurie, 1910. B. DE LESDAIN. — NOTES LICHÉNOLOGIQUES. 461 Thalle couvert au centre de petits lobules dressés, serrés, crénelés au sommet et garnis de nombreuses spermogonies d'abord brunes, puis noirâtres à la fin. Médulle rouge safran. Apothécies nombreuses, à bord entier, muni parfois de petits lobules thallins. Spores brunes, 1-sept., longues de 25-33 sur 12-15 u. Spermaties oblongues-cylindriques, longues de 3 sur 4 p. * Caloplaca cerina var. albíseda (Nyl.) Olivier Lichens d'Europe, 2* fascicule, p. 120; Lecanora cerina var. albiseda Nyl. Lich, Scandi- naviz, p. 144. HÉRAULT : La Salvetat-sur-Agout, sur le Sambucus nigra, leg. F. Marc, 1910. Thalle blanc, assez mince. Apothécies jaune-vitellin, à bord blanc et subentier. Aspicilia Marci B. de Lesd. nov. sp. AVEYRON : Firmi, sur les serpentines du Puy de Volf, leg. F. Mare, 1909. Crusta K—, cinereo-fusca, areolato-verrucosa, hypothallo concolore, verrucis minutis, 0,3-0,5 mm. latis. Apothecia nigra, minutissima, circa 0,4 mm. lata, primum urceolata, dein innata, disco atro nudoque. Epi- thecium olivaceum, thecium et hypothecium incolorata, paraphyses Cohærentes, moniliformiter articulatæ. Spore 8-nat., 15-24 р long., 9-15 lat. Gelat. hym. I+ cærulescit. Spermatia leviter arcuata, 15-21 p long., 0,9 lat. Lecidea nantiana B. de Lesd. nov. sp. AVEYRON ` Nant. Sur vieux bois, leg. F. Mare, 1900. Crusta obsoleta. Apothecia 0,1-0,3 (vix) mm. lata, jam primitus subglo- bosa, fusco-atra, dispersa. Epithecium, thecium et hypothecium olivacea, paraphyses arcte cohærentes, asci clavati. Sporæ 8-nat., hyalinæ, ovoideæ vel ellipsoideæ, 7-9 u long., 3-4 lat. Gelat. hym. I+ intense cærulescit. Psora concava В. de Lesd. nov. sp. MEXIQUE : Acatzinco, près Puébla, Sur la terre, leg. Frère Nicolas, 1910. Crusta squamulosa, adpressa, primum fusco-rubra, dense albido-prui- nosa, dein (state) albida. Squamulæ crasse, contiguis vel disperse, rotundatæ vel subrotundatæ, 3-4 mm. latae, intus albidæ, subtus etiam albidæ, margine albido, flexuoso, integro vel subintegro limbatæ, primum planæ, dein sat profunde concavæ, in superficie lævigatw, demum (ætate) rimulosæ. Apothecia marginalia, nigra, siepe conglomerata, circa 1 mm. lata, convexa, margine albido, tenui integroque cincta, dein immargi- nata. Epithecium fuscum, thecium et hypothecium incolorata, paraphyses arcte cohærentes, asci clavati. Sporæ 8-nat., ellipsoideæ, hyalinæ, sim- plices, 45-48 н long., 7 lat. Gelat. hym. I+- cærulescit. 462 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 19410. Toninia violacea B. de Lesd. nov. sp. MEXxiIQUE : S'-Barbara, prés Рива. Alt. 2 155 m., sur des roches volcaniques, leg. Frère Arsène Brouard, 1906. Crusta squamulosa, albo-cinerea. Squamulæ 1-1,5 mm. latæ, congestæ vel dispersæ, convexæ, in superficie granuloso-insculptæ. Apothecia 1-1,7 mm. lata, nigra, s:pe conferta, persistenter plana, vel interdum leviter convexa, margine tenui, concolore, integro, flexuoso pruinoso- que cincta. Epithecium violaceum, thecium incoloratum, hypothecium luteolum, paraphyses liber», simplices, violaceo-capitatæ. Sporæ 8-nat., hyalinæ, elongato-ellipsoideæ, utrinque obtusæ, 1-3-sept., 18-22 u long., 4 lat. Gelat. hym. I+ intense cærulescit. Buellia subdisciformis nov. var. coralloidea B. de Lesd. NouvELLE-CALÉDONIE : Hienghène, sur des branches d'arbres, leg. Cacot, 1910. Thalle K--J—R, rosé, plus ou moins rouge-sang par places, presque entièrement couvert de petites papilles coralloides et concolores. Spores brunes, 1-sept., longues de 19-21 sur 8-9 u. *Diplotomma betulinum (Hepp) Arn. Lichenol. Ausfl. in Tirol XXIII, p. 141. HénAULT : La Salvetat-sur-Agout, sur un Chêne, leg. F. Marc, 1909. ` Spores longues de 19-21 sur 11-12 у. Graphina neo-caledoniea B. de Lesd. nov. sp. NouvELLE-CALÉDONIE : Table-Unio, près la Foa, sur une roche sili- ceuse, leg. Le Rai, 1909. Crusta K+ flavescit, tenuis, albida, lævigata continuaque. Apothecia nigra, nuda, circa 0,2 mm. lata, 4-5 long., simplicia vel furcata, flexuosa curvataque, apicibus acutiusculis, margine thallino turgescente integro- que cincta. Epithecium olivaceum, thecium incoloratum, hypothecium fuscum, paraphyses simplices, sat laxe cohærentes. Spore hyalinæ, 1-2-nat., 76-105 u long., 12-18 lat., oblongæ, utroque apice rotundatæ aut obtusæ, murales, blastidiis numerosis, circa 42-sept. Gelat. hym. E sporæ [+ vinose rubent. Phæographis Le Rati B. de Lesd. nov. sp. NouvELLE-CALÉDONIE : М6 Arembo, sur une roche siliceuse, leg. Le Rat, 1909. Crusta K+J., tenuis, albida, nitida continua que. Apothecia 018га, innata, margine thallino non cincta, leviter pruinosa, circa 0,2 mm. lat., 5-10 long., elongata, recta vel flexuosa, ramosa ant pro parte simplicia; apicibus acutiusculis. Epithecium fuligineum, thecium incoloratum, hypothecium fuscum, paraphyses simplices, sat laxe cohærentes, circa 0,2-2,5 u crassa. Sporæ 8-nat., fuscæ, ellipsoideæ, 3-sept., 15-18 р long: 6,5-7 lat. Gelaj. hym. 1—. Sporæ I— B. DE LESDAIN. — NOTES LICHÉNOLOGIQUES. 463 Opegrapha Fauriei В. de Lesd. nov. sp. ILes Hawan : Пе de Kauai, sur une roche volcanique, leg. R. P. Fau- rie, 1910. Crusta K—, C—, alba, effusa, leprosa. Apothecia nigra, 0,7-1 mm. lata, elongata, dispersa vel gregaria, disco nudo, marginibus tumidulis sub- clauso. Epithecium fuscum, thecium incoloratum, hypothecium fuscum, paraphyses graciles, ramoso-connexæ. Sporæ 8-nat., hyalinæ, fusiformes, 5-7-sept., 27-36 u long., 4-6 lat. Gelat. hym. I+ fulvescit. Arthonia olivacea B. de Lesd. nov. sp. NOUVELLE-CALÉDONIE : Table-Unio, près La Foa, sur une branche d'arbre, leg. Le Rat, 1909. Crusta tenuis, olivaceo-cinerea, lævigata, sub lente continua vel leviter areolata. Apothecia nigra, numerosa, minuta, 0,5-0,8 mm. lata, rotun- dato-deformia. Epithecium fuscum, thecium et hypothecium incolorata, paraphyses indistinctæ. Sporæ 8-nat., hyalinæ, demum fusca, 5-sept., loculo supremo majore, 42-50 u long., 18 lat. Gelat. һут. I+ cærulescit. Pyrenula circumrubens (Nyl.) nov. var. erythrinosa B. de Lesd. NouvELLE-CALÉDONE : Dent de Saint-Vincent, alt. 1445 m., sur de jeunes rameaux, leg. Cacot, 1909. Dans le Verrucaria circumrubens Nyl. (Synopsis Lich. Nova-Caledoniz, p. 89), le thalle mince et cendré est plus ou moins rouge à la base des apothécies; dans cette nouvelle variété, il est entierement rouge. Spores brunies, ellipsoides, 4-sept., longues de 22-30 sur 13 и. Rectifications Восит ре LEspAiw. — Recherches sur les Lichens des environs de Dunkerque. е Verrucaria plumbea var. pallens В. de Lesd. ; loc. си., J'ai confondu sous ce nom deux espèces bien distinctes. 1° « apothécies..... presque entièrement innées » — pinguicula Mass. var. lævigata Arn. Die Lich. des Frünkischen Jura, p. 358). p. 240. Verrucaria par le thalle » — Verru- 2^ « apothécies plus saillantes entourées ; Wainio Adju- caria æthiobola var. petrosa Ach. (Lich. Univ., p. 292 menta, II, p. 176). ; Verrucaria anceps Keplh. B. де Lesd., loc. cit., p. 246 = Verrucaria integra var. obductilis nov. f. maritima B. de Lesd. : Physcia tribacella Nyl., В. de Lesd., loc. cit., p- I E= P. sciastrella (Nyl.) Harmand (Lichens de France, p. 651). J'avais basé ma détermi- nation sur le n° 386 des Lich. in Lotharingia de M. l'abbé HARMAND. 464 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1910. Le Botrychium lanceolatum Aongstr. à Chamonix (Haute-Savoie); PAR М. Louis DE VERGNES: La flore du bassin supérieur de l'Arve, assez bien connue, dans son ensemble, grâce aux explorations de Venance Pavor, est riche en Cryptogames et surtout en Fougères; le genre Botrychium, en particulier, y est brillamment représenté, puis- que les quatre espéces de ce genre, signalées jusqu'à présent en France, ont été récoltées à Chamonix : ce sont le B. rutæfo- lium A. Br., le B. simplex Hitchc., le В. matricariæfolium A. Br., et enfin le B. Lunaria Sw., répandu dans la région chamoniarde comme dans la plupart de nos pays de montagnes, et qui présente ici des formes assez nombreuses. Le 5 octobre de cette année, ayant eu l'occasion d'herboriser quelques heures aux environs de Chamonix, nous avons eu la bonne fortune de rencontrer deux spécimens, malheureusement un peu trop avancés, d'une cinquième espèce de Botrychium, que nous croyons pouvoir rapporter au B. lanceolatum Angstr. : la Planche XXIV reproduit l'empreinte, sur papier phologra- phique, de ces deux échantillons. C'est à peu de distance de Chamonix, dans des pelouses rases, sur la moraine d'un glacier, à 4 500 mètres environ d'altitude, que nous les avons récoltés. Le Botrychium lanceolatum Angstr., plante des régions Sep- tentrionales de l'ancien et du nouveau continent, a été observé plusieurs fois dans les montagnes de l'Europe centrale et notam- ment en Suisse. Mine (Mon. Botr., 1869) le signale, d’après KUNZE, au col de Balme dans le massif du Mont-Blanc. Or le col de Balme, situé à la frontière franco-suisse, à l'origine de la vallée de l'Arve, n'est guère qu'à 15 kilomètres de Chamonix : la trou- vaille de cette espéce n'est done pas une nouveauté pour js géographie botanique de la région; néanmoins, comme cette plante n’a pas été revue récemment, à notre connaissance du moins, dans le massif du Mont-Blanc, et comme elle n'est pas pul. бос, bot Mr. w ТУП (1910). PD XXIV. BOTRYCHIUM LANCEOLATUM L. DE VERGNES. — SUR LE BOTRYCHIUM LANCEOLATUM AONGSTR. 465 mentionnée dans les Flores francaises, méme les plus récentes, nous avons cru devoir la signaler. L'état de la végétation, trop avancée à cette époque de l'année, et surtout le peu de temps dont nous disposions, ne nous ont pas permis de poursuivre utilement la recherche de cette plante et d'observer entre quelles limites d'altitude, d'expo- sition, etc., elle se développe; il est à présumer que des recher- ches attentives la feront retrouver dans plusieurs des stations analogues que l'on remarque à la partie supérieure de la vallée de l'Arve. A la demande de M. le Président, M. le Secrétaire général donne un compte rendu verbal sommaire de la Session extraordinaire tenue l'été dernier dans les Alpes-Maritimes par la Société. M. le Président félicite MM. Lutz et les Membres du Comité local d'organisation de la réussite de cette Session. T. LVII (sEANCES) 30 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Annales des sciences naturelles. Botanique. 9° série (Directeur M. Ph. VAN ТІЕСНЕМ). Tome X, 1909 (2° semestre). Nıcoras (G.) : Recherches sur la respiration des organes végétatifs des plantes vasculaires. — РЕгосвре (F.) : Recherches comparatives sur la structure des Fougères fossiles et vivantes. — VAN TIEGHEM (Ph.) : Remarques sur les Dipsacacées. — GUILLAUMIN (A.) : Recherches sur la structure et le développement des Burséracées. Application à la Systéma- tique. — Maweiw (L.) : Qu'est-ce que l'Aspergillus glaucus? Étude cri- tique et expérimentale des formes groupées sous ce nom. Tome XI, 1910 (1° semestre). Gonis (A.) : Contribution à l'étude des Anacardiacées de la tribu des Mangiférées. — BEAUVERIE (J.) : Les Champignons dits Ambrosia. — Сомвеѕ (R.) : Détermination des intensités lumineuses optima pour les végétaux aux divers stades du développement. — JuwELLE (H.) et PERRIER · de la Batme (H.) : Les Clusiacées du Nord-Ouest de Madagascar. — Јлсов de Сокремоү : Observations anatomiques sur les Clusiacées du Nord-Ouest de Madagascar. — PrrounpE (F.) : Observations sur quel- ques végétaux fossiles de l'Autunois. F. Camus Revue générale de Botanique (Directeur M. G. BONNIER). Tome XXI, 1909. N° 241 (juillet). — Оғғхев (J.) : La flore du massif des Grandes Rousses. — ZkILLER (R.) : Revue des travaux de paléontologie végétale publiés dans le cours des années 1901-1906 (fin). N° 248 (août). — Corin (H.) : Action toxique du sulfate de cuivre Sur le Botrytis cinerea. — LECLERC du SABLON (M.) : Sur la signification eo dégagement de vapeur d'eau par les plantes. — Marce (A-) : Note sur quelques cas tératologiques observés aux environs d'Alger. | N° 249 (septembre). — HkrNRicHER (Е.): De la germination des : UN А а S plantes parasites, en particulier de celle des Rhinanthacées. Quelque résultats remarquables de mes études sur ce groupe de parasites. — H Gë 2 ga х QE : < sgu- CAPITAINE (L.) : Sur la répartition géographique du groupe des Lég mineuses. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 467 N° 250 (octobre). — GurrLiERMOND (А.) : Recherches cytologiques et taxonomiques sur les Endomycétées [Continué n° 251]. — Dunanp (Marcel) : Les Sapotacées du groupe des Isonandrées. N° 251 (novembre). — SELIBER (G.) : Les variations dans le règne végé- tal et les conditions extérieures (Analyse des travaux de M. G. Kress) [Continué n° 252] N° 252 (décembre). — BEAUVERIE (J.) : Étude histologique et cytolo- gique du Merulius lacrymans « Champignon des maisons ». Tome XXII, 1910 N° 253 (janvier). — Humserr (Henri) : La végétation de la partie infé- rieure du bassin de la Maudre [continué n? 254]. — JuwELLE (Henri) et PERRIER de la Barn (H.) : Termites champignonnistes et Champignons des Termites à Madagascar. N° 254 (février). — LEcLERC ри SABLON ` Sur un cas de parthénoge- nèse du Figuier de Smyrne. — Sroykowrreu et Broco-Rousseu : Étude sur quelques altérations des pruneaux. — SELIBER (G,) : Les variations dans le régne végétal et les conditions extérieures (Analyses des travaux de M. G. Kress). Ne 355 (mars). — Nicororr (Th.) : Sur les feuilles juvéniles des jeunes plantules et des rameaux adventifs. — LECLERC DU SABLON : Sur le mécanisme de la circulation de l'eau dans les plantes. — PARMENTIER (Paul) : Recherches sur l'influence d'un mouvement continu régulier im- primé à une plante en végétation normale. N° 256 (avril). — Lusrmexko (W.) Influence de la lumière sur le déve- loppement des fruits et des graines chez les végétaux supérieurs. N° 957 (mai). — Сомвеѕ (Raoul) : Les échanges gazeux des feuilles pendant la formation et la destruction des pigments anthocyaniques. — BoucET (Emile) : Note sur la végétation de la bande septentrionale des terrains secondaires dans les Pyrénées. № 958 (juin). — De Rurz ре Lavisow (Jean) : Du mode de pénétra- tion de quelques sels dans la plante vivante. Róle de l'endoderme. — Cosranrix et Bors : Sur les graines et tubercules des tombeaux péruviens de la période incasique. — LECLERC DU SABLON : De la nature hybride de l'OEnothere de Lamarck. F. C. Œsterreichische botanische Zeitschrift (Rédacteur en chef: M. le р" Richard R. V. WETTSTEIN). Tome LX; Vienne, 1910. № 1 (janvier). — Pascuer (A.) : Neue Chrysomonaden aus den Gattun- gen Chrysococcus, Chromulina, Uroglenopsis (Sp. nov. : Chrysococcus ornatus Pasch., Chromulina fenestrata Pasch., Uroglenopsis europea 468 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Pasch.,). -- HaxpEL-Mazzgrt (Heinr. Frh. v.) : Revision der balkanischen und vorderasiatischen Onobrychis-Arten aus der Sektion Eubrychis. ( Continué et terminé n° 2]. — ZAHLBRUCKNER (A.) : Vorarbeiten zu einer Flechtenflora Dalmatiens [Suite, continué et terminé n° 2]. (Sp. nov. toutes signées А. Zahbr. : Lecanora Latzelii, Ramalina | Latzelü, Caloplaca calcicola, et plusieurs variétés). 7 N° 2 (février). — Zacu (Franz) : Studie über Phagocytose in dem Wurzelknüllchen der Cycaden. — KeissLer (К. v.) : Einige bemerken- swerte Flechtenparasiten ans dem Pinzgau in Salzburg. — HOFFMANN (D.) : Ueber dein Einfluss des Kalkmangels auf Keimlinge von Phaseolus vulgaris bei Verletzung der Wurzel. № 3 (mars). — Hayek (A. v.) : Die systematische Stellung von Les- querella velebitica Degen. (Gen. nov. : Degenia Hayek e Diflert ab Alysso calyce clauso, valvis magis convexis filamentisque edentulis, a Vesicaria silicula basin versus non valde angustata sessili valvisque membranaceis, septis siliculæ dispermis, а Fibigia valvis valde convexis » p. unie. Degenia velebitica).— Ponscn(O.): Blütenbiogie und Photographie [con- linué n° 4 et 5). — Мем (J.): Ueber sekundäre Befestigung einiger Rotalgen (continué et terminé n° 4]. — SuonsrEiN (J.) : Ueber den Haus- schwamm und seine nächsten Verwandten. — Haracsy (E. v.): Aufzählung der von D* B. Tuntas auf der Insel Scyros der nórdlichen Sporadem im Juni 1908 gesammelten Arten [continué et terminé n° 4]. N° 4 (avril). — LaxwERMAYR (L.) : Beobachtungen an Botrychium Lunaria (L.) Sw. und Genista sagittalis L. — HaNAUSEK (T. Е.) : Bei- trâge zur Kenntnis der Trichombildungen am Perikarps der Kompositen ¿continué et terminé n? 5]. N° 5 (mai). — ScurFFNER (V.) : Ueber die Gattungen Chiloscyphus und Heteroscyphus n. gen. (Genre nouveau crée aux dépens du g. Chiloscy- phus, auquel il enlève 70 espèces sur 83 et dont voici la diagnose * Ramificatio lateralis ( raro etiam ventralis), folia alterna et libera vel opposita et sæpe dorso per paria connata ; amph. sæpe cum foliis concreta. Rami et perianthia, ut in Chiloscypho, andræcia ramos parvos spicæfor- mes formans lateraliter «x angulis amphigastriorum ortos; foliis perigo- nialibus semi-globoso-saccatis, parvis, caulinis omnino dissimilibus »). gu Нлвбск (M.) : Beiträge zur Kenntnis der Ombrophilie und Ombrophobie [continué et terminé n° 6] — MRAZEK (A.) : Ueber geformte eiweissartige , Inhaltkórper bei den Leguminosen [continué n° 6]. — Maroc (Fr.) : Floristische Notizen. — WIMMER (A.) : Ein neues Trocknungsverfahren für Pflanzen. № 6 (juin). — Knyz (F.) : Morphologische Untersüchungen an Majan- themum bifolium Schmidt. Е. Camus. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 469 CITERNE (P.). — Flore de la Loire-Inférieure. Tiré à part du Bul- letin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France. Volume 8° de 286 pages. Nantes, Imp. Dugast. L'auteur n'a pas voulu refaire la Flore de la Loire-Inférieure, telle que Lrovp l'avait comprise pour l'ensemble des départements de l'Ouest, c'est-à-dire en y donnant une place importante à la question géogra- phique. Son ouvrage est avant tout un ouvrage de détermination et, sur ce point, il est très soigné. Au début sont des « Notions d'organologie » où, en quelques pages, l'auteur donne un résumé très condensé de la question à la hauteur de la science actuelle et en employant, quand il est besoin, les termes les plus modernes. Puis vient un chapitre intitulé « Classifications. Embranchements, Classes, Ordres, etc. Tableau général, Tableaux des familles » sur lequel on peut faire les mémes remarques, Le troisième chapitre « Familles, Tableaux des genres et des espèces » contient la Flore proprement dite et occupe la plus grande partie de l'ouvrage. L'ordre est tout différent de celui suivi dans la presque totalité des ouvrages floristiques. La Flore débute par les Aplos- permes (Cryptogames vasculaires), continue par les Gymnospermes, puis par les Angiospermes, Monocotylédones d'abord et enfin Dicotylédones, celles-ci se terminant par les Composées. Viennent ensuite (ТҮ) une « Clé pour la détermination des families », (V) « Bibliografie et noms d'auteurs », VI « Abbréviations et simplifications » parmi lesquelles sont les simplifications ortografiques « Changement de then t, ph en f, chl en cl, chr en cr, rh en v, ге et æ en e, y en i, sauf exceptions nom- breuses concédées à l'usage. Suppression des accents non fonétiques, sauf dans à préposition et où adverbe ». Ces simplications déroutent sou- vent le lecteur qui trouve défigurés les mots auxquels il est habitué, et nous avouons ne trouver aucun progrès dans l'adoption des graphies * antère, énante, ofris ou crisanteme ». L'ouvrage se termine par une (VII) « Table des familles, des genres et de quelques noms vulgaires » et par une (VIII) « Table générale ». F. C. MAGNIN (Axr.). — Les études mycologiques à Besancon. L Office mycologique et le service de détermination des Champignons. Brochure 8; 49 p., 4910. Grâce à l'initiative et à la persévérance de notre savant confrère le D" Масхіх, Besancon possede un « Office mycologique » ou, à = jours et à des heures déterminées d'avance, des membres compétents de Ja Société d'Histoire naturelle du Doubs se tiennent à la disposition du public pour déterminer les espèces de Champignons présentés E n tout, renseigner sur leur qualité de comestibles ou de vénéneux. L'auteur 470 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. donne l'historique de cette création, en montre la vitalité et énumère les résultats obtenus qui sont très encourageants. Il indique les ressources offertes aux mycologues, aux étudiants et au publie, par cet Office installé à l'Institut botanique de l'Université de Besancon. Ces ressources consistent en exsiccata, moulages, livres, planches, instruments d'optique, réactifs, ete. Nous croyons que peu de villes de France peuvent réunir un ensemble aussi complet de moyens de travail. La bro- chure que nous analysons contient également une liste des publications mycologiques des botanistes bisontins et franc-comtois. Le feuillet de titre de la brochure porte, réduite au tiers, une figure coloriée du 7richo- loma bisontinum. Nous ne pouvons que complimenter M. Масміх de son œuvre et souhaiter à l'Office mycologique une longue prospérité. Е. Camus. BOULY DE LESDAIN (M.). — Muscinées des environs de Dun- kerque. Extrait des Mém. de la Société nation. des Sc. nat. et math. de Cherbourg, XXXVII, 1910, pp. 277-320. L'auteur, qui habite Dunkerque, a fait une recherche attentive et raisonnée des Muscinées de sa région; aussi a-t-il pu recueillir dans un espace aussi restreint un total de 134 Mousses et de 20 Hépatiques, sans compter les variétés et les formes dont quelques unes sont nouvelles. Deux types sont nouveaux pour la France, le Fontinalis dolosa Cardot, et le F. livonica Roth et v. Bock. Ce dernier n'est probablement, d’après M. Слврот, qu'un état plus jeune de la variété monensis du Fontinalis anlipyretica, également trouvée aux environs de Dunkerque par M. B. DE LESpAIN. Quelques espèces méridionales ou occidentales sont à remarquer : Gyroweisia tenuis Trichostomum flavovirens, Tr. muta- bile, Barbula squarrosa, Leptodon Smithii, Scleropodium cæspitosum, Hypnum resupinatum. La constitution géologique du pays est peu variée. Elle comprend 1° dunes littorales et dunes internes de Ghywelde ; 2° alluvions modernes (polders et moéres); 3° alluvions anciennes, au milieu desquelles émergent des îlots d'argile des Flandres; 4° alluvions plus anciennes, avec lits de gros graviers siliceux ou silex roulés. Le mélange d'espéces calcicoles et calcifuges, que Гоп observe sur les dunes Ou littoral, s'explique facilement par l'apport de calcaire provenant des amas de coquilles que l'on rencontre assez souvent sur la plage et que le vent emporte sur les dunes. Au contraire, les eaux pluviales décalcifient les dunes internes trop éloignées du bord de la mer pour que le vent puisse renouveler leur provision de calcaire. L'auteur compare la flore bryologique du littoral de Dunkerque avec celle des dunes de la Somme, du Pas-de- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 471 Calais, de la Belgique et des Pays-Bas, relevant la liste des espèces, indiquées dans ces régions et qui manquent à Dunkerque. La liste des espèces dunkerquoises est accompagnée de l'indication très précise des localités et des stations pour chaque espèce et parfois de remarques critiques. H G. BRUNEAU (L.). — Vertus des plantes et doctrine des signatures. Tiré à part du Bulletin de la Société des Naturalistes du Nord de la Meuse, 1908. Brochure 8°, 37 pages. Qu'est-ce que la signature d'une plante? C'est un caractère, un signe qui indique que cette plante possède telle ou telle vertu. L'homme qui depuis la plus haute antiquité a tout rapporté à lui-même, voyait dans ce signe, la signature de la Providence. Les feuilles de certaines plantes, celles de la Pulmonaire par exemple, sont marquées de taches qui rap- pellent les foyers tuberculeux des poumons : elles sont donc efficaces contre les affections pulmonaires. Les fruits du Lithospermum officinale el autres ressemblent à de petits cailloux très durs: ils ne peuvent manquer de dissoudre les calculs vésicaux. C'est par centaines que, grâce à de semblables signatures, des plantes sont entrées dans la théra- peutique ancienne, et un grand nombre ont persisté dans Ja médecine populaire tout au moins. M. BRUNEAU, dans sa très curieuse brochure, passe en revue, d'après le Phytognomica du médecin italien Porra qui vivait au хул“ sièle, un grand nombre d'exemples de signatures. Le botanisle qui ne croit pas déroger en quittant de temps en temps les sommets de la science pour en examiner les petits côtés ou seulement même les alentours, trouvera plaisir et profit à cette lecture. r6 Bulletin de la Murithienne, Société valaisanne des sciences naturelles ; fascicule XXXV, années 1906-1908. Sion, 1909. Ce fascicule contient les Rapports suivants intéressant la botanique : AUBERT (Jean), Rapport sur l'excursion scientifique de la Murithienne dans l'Eginenthal en 1907. — Exploration botanique d'un des principaux cols de la chaine lépontine. | Crucuer (D.), Excursion botanique à Gletsch et au Gries, en août 1907, Catalogue des récoltes eryptogamiques. — Liste de Champignons para sites avec indication des Phanérogames qui leur servent de supports. Découverte de deux espèces rares : 1° SPHACELOTHECA POLYGONI-ALPINI . Cruchet, précédemment signalé dans le Bulletin de lherbier Boissier (2° série, 1908, pp. 245 et suiv.). Cette espèce parait être synonyme de l'Ustilago bulbigera Tranzschel, récolté dans le Turkestan; 2° PUCCINIA 472 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. PoLYGONI-ALPINI Cruchet, précédemment décrit avec le précédent dans le Bulletin de l'Herbier Boissier. vos Мел (Cn.), Contribution à la flore du Grand Saint-Bernard. — Stations nouvelles ou intéressantes ` récolté notamment hybride Achillea moschata >< nana (A. hybrida Gaud.) 2s GavE (P.), Rapport sur l'excursion botanique faite les 27 et 98 juil let1908 à Sierre et à la Bellalui. (АУЕ, Procédé pour la bonne dessiccation des plantes, oflrant entre autres avantages celui de ne pas nécessiter un changement quotidien et d'assurer une parfaite conservation des couleurs sans aucun remaniement durant tout le séjour des plantes sous presse, en moyenne dix jours‘. EnN. MaLINVAUD. CHENEVARD (Paur). — Catalogue des plantes vasculaires du Tessin (1 fort vol. de 554 pages in-4, avec une carte. Genève, 1910. (Extr. du tome XXI des Mémoires de l'Institut National Genevois.) Ainsi qu'il est rappelé dans la Préface, depuis la publication en 1890 du Catalogue d'Alberto FRANzox1(Le Piante phanerogame della Svizzera insubrica), de nombreux travaux partiels concernant cette partie de la flore helvétique avaient vu le jour. L'auteur s'est proposé de réunir tous les renseignements que fournit actuellement à cet égard la bibliographie, en y ajoutant les résultats de ses propres recherches. Désireux d'apporter à ce Catalogue le plus d'exactitude possible, il a eu recours au savoir spécial de plusieurs monographes pour la détermination des esperes appartenant aux genres critiques : les Fougéres ont été soumises à M. Curisr, les Rubus à M. Боске, les Viola à M. W. BECKER, etc. L'auteur a donné une autre preuve de son esprit de précision en dressant une liste de 160 espèces signalées à tort précédemment dans la Flore du Tessin et indépendamment desquelles une cinquantaine d'autres figurent dans le Catalogue précédées d'un point d'interrogation ; leur présence 4" n'a rien d'invraisemblable n'ayant pu être contrôlée, une restriction à leur sujet était nécessaire. La Préface est suivie d'un « Aperçu historique » (р. 9 à 18) mentionnant tous les botanistes qui, à partir du хуш° siècle, ont contribué par leurs ouvrages ou la formation d'herbiers à faire connaitre la flore du Tessin; 1. Nous croyons utile de décrire ici sommairement ce procédé, dom, nous pouvons garantir les excellents résultats : les échantillons, em : dans une double feuille de papier-soie blanc, sont empilés sur des mate x de coton hydrophile taillés exactement au format de l'herbier, puis. npn primés entre deux planchettes sur lesquelles on place un poids ate jusqu'à 60 kilos; toutefois, pour éviter les inconvénients qui Ee d'une trop brusque compression des plantes succulentes, le poids premier jour est limité à une vingtaine de kilos. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 473 les travaux et les découvertes dont on leur est redevable sont Pobjet de comptes rendus succincts. Les pages 19 à 35 sont consacrées à des « Notes géologiques, floris- tiques et climatériques ». Les Alpes du Tessin sont formées surtout de roches cristallines (granit, gneiss, micaschistes) et; sur quelques points, de calcaires, dolomie et lias; à l'Ouest du lac Majeur se présente un massif compact de diorite. Le régime climatérique offre de grandes variations. Du Gothard jusqu'au lac Majeur, il passe des rigueurs de la Haute-Alpe à un climat presque méridional. Sous le rapport de la flore le Tessin est divisé en trois zones distinctes. La partie septentrionale du canton a, comme le Haut- Valais auquel elle fait suite, un climat alpin avec une flore plus variée. Cette premiere zone, domaine des Conifères, s'arrête à une ligne qui traverse la Léventine à peu prés à la hauteur de Giornico, localité où la Vigne trouve sa limite septentrionale. La seconde zone, où commence la région du Hétre et du Chátaignier, jouit d'un climat plus doux; elle descend à peu près jusqu'à Castione, un peu au Nord de Bellinzona. La troisieme zone est celle des contreforts méridionaux des Alpes dont le climat chaud et humide présente, comparativement à la précédente, un caractère très différent; on y rencontre des espèces méridionales, telles que Cistus salvifolius, Aristolochia rotunda, Andro- pogon contortum, etc. À propos du climat, M. CHENEVARD signale, apres Carisr, la présence d'espéces alpines à de trés basses allitudes; par exemple, à 250 mètres seulement on rencontre Corydalis fabacea, Car- damine resedifolia, Euphrasia alpina, Pinguicula grandiflora, qui, dans le Valais, ne descendent pas au-dessous de 1400 et 1500 metres. Cette curieuse anomalie a été diversement expliquée. Le Catalogue (pp. 49-545) contient l'énumération de 1785 espèces humérotées, commencant aux Ptéridophytes et finissant aux Composées. Pour la nomenclature, la Flore de la Suisse (éd. française 1909) de ScHixz, KELLER et WILGZEK a servi de règle. Un /ndex des genres termine le Mémoire. Env. M. The Journal of Botany Bristih and foreign, edited by James Britten (Journal de Botanique de la Grande-Bretagne et de l'Étranger), vol. XLVIII, пе 563-570 (1910, 4°" semestre); Londres, 1910. Principaux articles : ? N° 565 (janvier). — Moss (C.-E.), p. 4 : British Oaks, pl. 502 (Etude sur les Chênes de la Grande-Bretagne. — Rennie (A.-B.) and BRITTEN (Ј.), р. 8 ; « Nomina rejicienda » (Questions de nomenclature). Se WoLLEY- Don, p. 10 : Flora of South Devon. — BUCKNALL (Cedric) and Wurt (%.), р. 16 : Bristol plants, 1909. 47% SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. № 566 (février). — Moss, p. 33 : British Oaks (concluded). — DarrwAN (A.), p. 40 : Note on the flora of Flintshire. — Hiern (W. P.), р. 58: The name A/ectorolophus. № 567 (mars). — Ley (Aug.), p. 65 : Notes on british Elms (Note sur le genre Ulmus), planche 563, figurant les samares. — Lister (G.), p. 13 : Two new Mycetozoa (Physarum alpinum Lister, n. sp., et Physa- rum carneum List. et Sturgis, n. sp.). — Darrwaw, p. 73 : Flora of Flintshire (suite). N° 568 (avril). — DarrMaw, p. 90 : Flora of Flintshire (suite et fin). — Druce (Claridge), p. 98 : Note on british Carices (mentionnés deux hybrides : Carex flava >< OEderi et C. divulsa >< vulpina). — WuELDON (Ј.-А.), p. 102 : Marrat's collection of british Mosses. N° 569 (mai). — WnELDow (J.-A.) and Wirsow (Albert), p. 123 : Inver- ness and Banff Cryptogams. — Ley (Augustin), p. 130 ` Notes on syno- путу іп Ulmus. — Marsuazz (F.-S.) and Ѕноогнер (W.-A.), p. 132: Ross-shire Plants, 1969. N° 510 (juin). — Dixon (H.-N.), p. 145 : On some irish forms of Fissidens (pl. 505). — BENNETT (Arth.), p. 149 : New Potamogetons (trois espéces nouvelles : P. australiensis, P. semicoloratus, P. Hen- ningii). — Юклввгь (E. et H.), p. 452: Notes оп the Flora of Cheshire. — ARMITAGE (El.), p. 156 : Some Madeira Hepaticæ. — Hierx (W. P.), р. 158 : The genus Zuclea in Australia. A la fin de chaque numéro figure, en supplément, un Mémoire intitulé : The british Roses, by Major A. Н. WorrEv-Dop. Ern. MariNvaUD. Association francaise pour l'avancement des Sciences. Compte rendu de la 38* session, Lille (1909). Paris, 1910. Notes et Mémoires communiqués à la section de Botanique, pp. 512-638. Queva (C.) : Observations anatomiques sur le Trapa natans. — GRAVIS (А.) : Contribution à l'anatomie des Commélinées. — COMBES (Raoul) : Variations subies par les composés hydrocarbonés dans les feuilles à l'époque de la chute de ces organes. — Сомвеѕ (R.) : Influence de l'intensité lumineuse sur le développement des plantes. — BovcET (DE Sur les variations morphologiques du Gagea Liottardi suivant l'altitude. — Garn (Edmond) : Sur l'origine et la formation de l'hétérostylie d'apres une étude biométrique du Narcissus Pseudo-Narcissus. — SEYOT (P.) : Etude biométrique des pépins d'un Vitis vinifera cultivé comparati- vement franc de pied et greffé. — Тогу (A.) : Note sur la flore du Sud tunisien (Jefara et Djebel Labiod). — Bereze (Marguerite) : Rubus observés en 1907 dans la forét de Rambouillet (Seine-et-Oise) et aux environs de Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise). — Russe, (W.) : Essa! REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 419 sur la distribution des plantes calciphiles dans la presqu'ile de Quiberon et à Belle-Ile. — Cor : Le Lathræa clandestina parasite de la Vigne. — PERRIER (G.) et FoucnET (A.) : Sur l'essence extraite du Rhus Cotinus ou Sumac Fustet. — FramaAurLT (Ch.) : Le laboratoire de Biologie de l'Hort-de-Dieu et les jardins botaniques de l'Aigoual (Cévennes). — Car- PENTIER (l'abbé A.) : Note sur quelques végétaux fossiles du bassin houiller du Nord. — BrnrRAND (C.-Eg.) : Figures bactériformes dues à des causes diverses, épaississements cellulaires, plastides libérées, pré- cipités ferrugineux. — Lag (Ant.) : Argiles d'origine sapropélienne dans les formations lacustres tertiaires du Massif central. — EAunENT (L.) et Marty (P.) : Note sur le Castanea arvernensis Sap. de Menat. — LAURENT (L.) : Note à propos de deux gisements de plantes fossiles des formations lacustres tertiaires du Tonkin. — Lesen (0.) : Sur une Calamodendrée liasique. — Воххкт (Edm.) : Notes bibliographiques sur quelques facéties et pamphlets botaniques rares ou peu connus. — Boxxer (Edm.) : Sur une œuvre inédite de H. Lecoq ` la statistique végé- tale des environs d'Avesnes. Erx. M. Bulletin de la Société botanique des Deux-Sévres (Société Régionale de Botanique}, 1909-1910 (vingt et uniéme année). 1 vol. in-8 de 322 pages et 11 planches dont 8 portraits hors texte. — Niort, juin 1910. On relève dans ce volume les travaux des sociétaires suivants. BERLAND, p. 237 : Compte rendu d'une excursion mycologique à la forêt de l'Hermitain. BERNARD(B.), p. 210 : Herborisation à la Flotte-en-Ré (Ch.-Inf.) Récolté : Salvia Verbenaca, Atriplex Halimus, Centaurea aspera, Falcaria Hivini, Ammi majus, Crithmum maritimum, et autres espèces mari- limes : Odontites Jaubertiana, Centaurea Calcitrapo-aspera, Iris fæti- dissima, Santolina Chamaæcyparissus, etc. qe CHARRIER (J.), p. 261 : Le Phascum lotharingicum Coppey en Vendée. LiTARDIÈRE (R. de), p. 68 : Les Fougères des Deux-Sèvres”. Page 57 : Notes sur quelques herborisations en pays basque. Forma An (A.), p. 137 : Sur quelques plantes critiques ou nouvelles de la Charente-Inférieure, notamment Carex Jousseti Foucaud (С. Mai- rii >< flava?, ou Mairi >< distans, ou C. Mairii >< punctata), Agrostis castellana B. et R., Ornithopus Martini var. Fouilladei Rouy (Ornitho- pus compressus >< perpusillus), Roripa hispanica Willk et Lge. Page 124 : Tableau analytique du genre Carez. | Lawserr (L.), p. 65 : Cirsium hybrides nouveaux pour le Berry. — Cirsium grandiflorum Kittel (lanceolatum >< eriophorum), C. csepeliense 1. Il sera donné plus loin une analyse de ce Mémoire. 476 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Borbas (lanceolato >< arvense), Cirsium Kirschlegeri Sch-Bip. (palus- tri >< acaulon Kirschl.), C. Celakowskyanum (arvense >< palustre). Racine (H.), p. 184 : Herborisation à la Cigonniere (Vienne). Roux (J.), p. 136 : Le Cotoneaster Pyracantha dans la Charente- Inférieure. SIMON (Eug.), p. 162 : Herborisation à Saint-Loup et à Thouers (Deux- Sèvres). Page 145 : Note sur le Carex Jousseti. Page 215 : Sempervivum Lamottei. VioLceau (P.), р. 263 : Muscinées du Thouarsais et du Montmorillon- nais. Les portraits publiés dans ce volume représentent 8 botanistes vivants, dont 6 français : MM. LeGué, PrLTEREAU, F. Camus, Ch. FLAUAULT, Зорке, Eug. SIMON, et deux étrangers : MM. Hermann CaunmisT et Ed. HackEr. Ern. MariNvAUD. VRIES (Huco pr). — Espèces et variétés; leur naissance раг mutation. Traduit de l'anglais par L. BraniNcnex. 1 vol. de la Biblioth. Scient. intern. ; Alcan, 1909. L'idée maitresse de ce livre est que les espéces nouvelles dérivent des anciennes non point par de lentes et insensibles transformations, mais par un saut brusque qu'on appelle mutation. Pour le démontrer, le savant botaniste hollandais accumule des observations depuis plus de vingt- cinq ans. Comme autrefois Јокрлх à Lyon, il cultive de nombreux pieds des diverses variétés d'une méme prétendue espéce pour en vérifier la fixité. Mais il ne se borne pas à cela. Ses sujets il les isole, les féconde artificiellement, en tient un livre généalogique exact et en étudie métho- diquement la descendance. Il justifie ainsi l'épigraphe qu'il a choisie : l'origine des espèces qui était pour Lamarck « un phénomène naturel », qui était pour Darwin « un sujet de recherches », doit être maintenant « un sujet d'études expérimentales ». Сез études expérimentales, par leur originalité et leur précision, ont eu un grand retentissement. Rappelons seulement celles relatives à l'ü£nothera Lamarckiana, aux Mais sucré et amylacé, aux fleurs Striées et péloriées, à la pistillodie des Pavots, aux Daturas, pour ne citer que les plus connues. Elles ont un peu éclairci la question encore si obscure de l'hybridation et remis en honneur la fameuse Zo! de Mendel. On sait aussi quelle curieuse vérification de la double fécon- dation M. GurGNARD a tiré des observations sur les Mais. Une aussi solide documentation restera, méme si la théorie qu elle étaye ne réussit pàs à se soutenir. Cette théorie dela mutation nous est bien donnée comme complétant celle de la sélection, puisque, dit l'auteur, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 477 en somme la sélection peut expliquer la survivance, mais non l'appari- tion du plus apte. DE Vries aime ainsi à proclamer ce qu'il appelle « son complet accord avec les principes posés par Darwin ». Ce patronage à vrai dire lui est contesté par Le Danrec (Za crise du transformisme: voir le Bulletin de décembre 1909). Mais qu'importe que la théorie soit ou non orthodoxe, l'essentiel est qu'elle soit vraie. Vraie, que dis-je! l'essentiel est qu'elle se montre féconde. | L. Vipat. SERVETTAZ (CawirrE)..— Monographie des Eléagnacées : Systé- matique, anatomie et biologie. (Thèse de doctorat és science de la Sorbonne, 1909.) La petite famille des Eléagnacées vient d'étre l'objet d'un travail consi- dérable : tout d'abord, rédigée en latin, une réfection complete de la sys- tématique ; puis une anatomie trés minutieuse, avec de nombreuses appli- cations à la classification; enfin, chemin faisant, des observations biolo- giques d'un intérêt général : au total 420 pages d’un texte serré. La famille est définitivement limitée aux 3 genres : Hippophæ, She- pherdia et Elæagnus ` le genre aberrant Octarillum en est séparé. Pour bien marquer la parenté étroite des deux premiers genres, on les réunit en une tribu des Hippophaées qu'on oppose à celle des Eléagnées formée du seul genre E læagnus. Les espèces sont décrites à nouveau en tenant compte des découvertes faites depuis la publication du Prodrome; il en est résulté un assez grand nombre de changements de détail. L'étude anatomique porte absolument sur tous les organes. Naturelle- ment la structure des organes végétatifs et surtout celle de la tige et de la feuille, des poils, des stomates, etc., est traitée avec un détail tout particulier, comme dans tous les travaux de ce genre oii on a comme prin- cipal objectif les applications de la microscopie à la classification. Mais, et ceci est bien significatif du chemin parcouru depuis VESQUE, aujour- d'hui on ne se borne plus à l'étude de la feuille sous le fallacieux prétexte qu'elle est l'organe plastique par excellence. M. SEnvETTAZ n'a pas craint de donner des tableaux dichotomiques où se trouve appliquée І anatomie de la fleur, d'autres pour le fruit, d'autres pour la graine, d'autres enfia où, réunissant ces notions, il s'appuie sur tous les caractères. Signalons la découverte d'un glucoside : l'éléagnine. Ce corps se présente dans les jeunes cellules du liege sous forme de gros globules d'un jaune verdâtre; il est insoluble dans l'eau; un peu soluble dans l'alcool et l'éther: trés soluble dans l'acide acétique et l'ammoníaque. Ses disso- lutions sont douées d’une belle fluorescence verte; on les obtient facile- ment en laissant macérer pendant quelques instants le liège des racines dans les dissolvants précités. 478 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les nodosités radicales et les mycorhizes ont aussi retenu l'attention de l'auteur, La distribution géographique (avec cartes) et un chapitre de Paléobota- nique complètent cette belle thèse de doctorat. L- VIDAL: Travaux du Laboratoire de Matière médicale de l'École supérieure de Pharmacie, publiés sous la direction du Professeur PERROT. VI, années 1908-1909. 1 fort vol. in-8, avec de nombreuses planches. Paris, Vigot, 1910. Les Mémoires ci-après renferment une partie botanique : Royer (L.), L'Ouate de tourbe et ses applications. — Renferme une description histologique très minutieuse de la tourbe fibreuse ; pour per- mettre la détermination des fragments de tissus l’auteur donne une descrip- tion anatomique des espèces constituantes; la microchimie et les pro- cédés de dissociation et d'étude sont traités avec détail. Les figures sont claires et nombreuses. Manriv-LaviGxE (E.), Recherches sur les bois de la Guyane; leur identification à l'aide des caractères extérieurs et microscopiques. — Ge travail porte sur un grand nombre d'espèces ; fortement documenté, bien illustré, il est en outre d'une lecture aisée, grâce à de nombreux tableaux où, sous une forme trés concise, mais point cabalistique comme le font cerlains auteurs, on a résumé un grand nombre de faits. Une clef dicho- tomique termine l'ouvrage. GIN (A.), Recherches sur les Lythracées. — Contribution à la mor- phologie et à l'anatomie des Lythracées utiles et plus particulierement du Henné dont l'auteur fait une monographie assez complete. Perror et EBERHARDT, Les Canneliers d'Indo-Chine. Étude botanique, et économique. — Par une étude des caractères morphologiques et ana- tomiques, ainsi que par la microscopie des écorces du commerce, il est établi que l'écorce de Cannelle d'Annam et du Tonkin n'a pas l'origine qu'on lui attribuait jusqu'ici. Elle est fournie non par le Cinnamomum Loureiri Nees, mais par le C. obtusifolium du méme auteur. Faucon (J.), Sur les Chiendents utilisés en brosserie et en particulier sur le Chiendent d'Indo-Chine. — Renferme une étude comparée des racines du Chysopogon Gryllus et de l'Epicampes macroura qui constituent les deux principales matières premières employées en bros- serie. Goris et MascnÉ, Recherches chimiques et biologiques sur les P mulacées. — Existence de deux glucosides qui paraissent jouer le rôle de réserves. Ces glucosides sont dédoublables par une diastase spéciale, la primevérase ` la primevérase présente la curieuse particularité d'être très abondante dans le calice. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 479 Signalons seulement les Mémoires et Notes qui ne font que toucher à la Botanique, ce sont : Perrot (E.), Le Caoutchouc; origine et production. — Le Thé en Chine et dans l'Indo-Chine. — Le Champignon de couche. — Sur quelques produits naturels végétaux de l'Afrique Occidentale francaise. Gonis et MascRÉ, Sur la présence de l'urée chez quelques Champi- gnons supérieurs. Goris et CRÉTÉ, Recherches sur la pulpe de Nété (Parkia biglobosa). L. V. Actes de la Société helvétique des Sciences naturelles; 92° session, du 5 au 8 septembre 1909, à Lausanne, Tome I. Conférences et procès- verbaux. Les articles botaniques sont les suivants : Breu (М.), Beiträge zur Kenntnis von Natur und Pflanzenwelt Grön- lands; avec phototypies. — Esquisse de la géographie botanique du Groenland; accompagnée de considérations biologiques où on remar- quera l'évolution récente de nos idées sur les causes du nanisme des plantes alpines et boréales. SCHNEIDER-ORELLI, Versuche über die Widerstandsfähigkeit von Leguminosen-Samen gegen hohe Temperaturen. — Expériences sur la remarquable résistance à la chaleur des graines d'une Luzerne sud; américaine. Jaccard (P.), Structure anatomique des bois comprimés soit artifi- ciellement, soit naturellement. — Effets de la compression parallèle à laxe de croissance; comparaison des particularités ainsi provoquées avec celles qu'offrent les bois plissés ou comprimés par le développe- ment des rameaux. ; Scarörer (C.), Prinzipien und Methoden der pflansengeographis- chen Kartographie. — Essai d'entente pour l'adoption des mêmes signes en Cartographie botanique. WiLczEK, Géographie bolanique du versant méridional des Alpes Graies. — Présentation d'un Mémoire en préparation, fait en collabora- ration avec L. Vaccarr. Noter l'avancement vers l'Ouest des irradiations insubriennes plus grand qu'on ne l'avait cru jusqu ici. | MaïLLerEr (A.), Considérations sur l'étude du géotropisme, — Pré- sentation d'un nouvel appareil. : 1 BRIQUET (John), Sur quelques points de l'histoire écologique des máquis. — L'auteur conclut que le máquis est un groupe de formations 480 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tout à fait indépendant de la silve et dont l'intervention de l'homme a exagéré le développement. , Fiscner (Ed.), Versuche über die Bedingungen fur die Teleutospo- renbildung bei den Uredineen. — Expériences d'infection du Vératre par un Uromyces. CnvcnET (D.), Nouvelles espèces de Champignons parasites. — Note préliminaire sans diagnoses. SENN (G.), Oxyrrhis marina und das System der Flagellaten. L. VIDAL. LUTZ (L.). — Considérations générales sur l'accumulation des nitrates dans les plantes. (Comptes rendus du Congrès des Sociétés Savantes en 1908.) Il n'est pas encore possible de s'expliquer les inégalités que présente l'accumulation des nitrates, mais on aperçoit en tous cas un rapport fort net avec la présence ou l'absence de chlorophylle. Les parasites sans chlorophylle et les plantes étiolées accumulent toujours beaucoup de nitrates. La présence de sucres, en permettant l'utilisation d'une partie des réserves d'azote, atténue l'accumulation mais d'une facon peu intense. La caractérisation des nitrates est délicate. La diphénylamine sulfu- rique qui est le réactif le plus employé peut donner lieu à des erreurs; son emploi rend suspectes bien des recherches antérieures, plus parti- culiérement celles qui ont trait aux organes verts. Ces recherches sont donc à reprendre et, au surplus, il serait désirable de suivre les phéno- menes de réduction des nitrates dans l'intérieur méme des tissus. LM. DANGEARD (P.-A.). — Le Botaniste, Onzième série, Mai 1910, іп-8°, 311 pages, 17 et 15 fig. dans le texte, 33 pl. hors texte. La onzième série du Botaniste renferme, comme le dit M. DANGEARD, une réunion de Monographies faites au jour le jour, au hasard des ren- contres heureuses. Elle comprend cinq parties : étude des Amibes, des- cription de nombreux Rhizopodes, étude et description de Flagellés et en particulier de Monadinées, étude de quelques groupes d'Algues infé- rieures dans leurs relations avec les Flagellés. Dans la cinquième partie sont résumés les principaux résultats du travail. Le genre А теба doit encore conserver une grande extension. П faut y faire rentrer toutes les espèces à protoplasme dépourvu de membrane pendant la période végétative, se déplacant au moyen de pseudopodes, se nourrissant en général au moyen d'aliments ingérés à l'intérieur, se mul- tipliant par bipartition. Le développement se termine par un simple enkys- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 481 tement, accompagné ou non de fusions nucléaires. П est à peu près impossible de le démembrer avec quelque chance de succès, et même il est très difficile le plus souvent de caractériser les espèces les plus vulgaires. Les recherches sur la structure du noyau ont amené à la connaissance des Nucléophages et ont permis d'éliminer la question de spermatozoïdes et d'œufs. L'autogamie y a été signalée, mode de fécondation déjà décrit par MM. DaxcEanRD et ЅАррІХ Tnovrry dans les Urédinées. Dans un certain nombre d'Amæba on peut constater une téléomitose normale (А. Gleichenii, Chattoni, paradoxa). Dans les variétés de ГА тода Limax on trouve un mode de karyokinèse tout particulier. Dans l'Amæba viridis la division du noyau n'a pas été observée. M. DawcEARD étudie ensuite une Amibe à mouvements lents, le Pelom:yza vorax, en faisant remarquer quà l'heure actuelle il n'existe aucun caractere réellement constant pour le genre Pelomyæa. On trouve à la surface du corps de cette Amibe de sin- gulières productions filamenteuses probablement d'origine fongique, auxquelles l'auteur donne provisoirement le nom d'Amæbophilus Penardi. ЇЇ est à peu près certain que la création des genres Ouramæba et Longicauda а pour cause la présence de parasites analogues. Les Amibes peuvent être considérées comme une sorte de centre d'évolution autour duquel rayonnent un certain nombre de lignes phylogénétiques parmi lesquelles les Rhizopodes. M. DANGEARD étudie quelques espèces appartenant aux Labyrinthula (Labyrinthula Zopfi) qui sont des colo- nies d'Amibes dans lesquelles chaque cellule conserve son indépendance et s'enkyste individuellement sans formation de sores; aux Arachnulez (Gymnophrydium hyalinum), Amoebiens réticulés considérés comme des Monéres; aux Z'hecameæbideæ, différents des Amibes раг la présence d'une capsule et l'absence de pseudopodes (Cochliopodium, Arcella, Lecythodytes, Lecythina). Dans ce dernier, qui constitue un genre nou- veau, on constate une chambre nucléaire entourée d'une zone nette de pre toplasma dense, ce qui le rapproche des Lecythodytes, et l'augmentation considérable du noyau à la prophase. Ce caractère, ainsi que la presence d'un centrosome extranucléaire, la formation de la plaque nucléaire aux dépens des granules chromatiques, donnent à cet organisme une place à part dans la téléomitose. : Les Flagellés ne sont que des Amibes qui ont changé leurs pseudo- podes en flagellums. Cette transformation peut être suivie dans le Cer- comonas. Leur systématique est comprise de facon variable pen E auteurs. Il faut en retirer les Volvocinées, Chlamydomonadinées, Polyblé- Pharidées, Eugléniens, Péridiniens, ete.; quoique le blépharoplaste ne puisse étre assimilé à un second noyau, il n'existe pas moins des F lagellés à deux noyaux, par exemple le Zrepomonas agilis et les autres Disto- mata, T. LVII. (SÉANCES) 482 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La petitesse des noyaux est telle qu'il est très difficile de suivre et d'interpréter les stades de la division, aussi est-on loin de s'entendre sur les détails de cette division. Dans les Monas il y a une téléomitose nor- male semblable à celle des Chlamydomonadinées ; quelques phénomènes d'autogamie et de reproduction sexuelle ont été vus chez les Flagellés pro- prement dits. Les recherches de M. DANGEARD lui permettent d'espérer qu'on pourra, d'aprés le mode de division du noyau, établir des lignées phylogénétiques. Tantôt la division nucléaire a lieu suivant le type de ГАтора Limax (Bodo caudatus, ovatus, etc.); tantôt comme dans l'Ameba Gleichenii (Cercomonas longicauda, Monas vulgaris, Anthophysa). Dans les Monas on a signalé une substance analogue à la leucosine, substance de nature encore mal déterminée (albuminoïde ou hydrate de carbone), qui parait jouer un rôle important lors de l'enkystement. On rencontre accidentellement dans les cultures de petites sphères arrondies que STEIN considère comme des germes endogènes. Ce sont des parasites (Sphærita) ou des colonies de microbes. Оп a observé dans les cultures d'Anthophysa des kystes qui se forment par autogamie ; leur germination n'a pu étre obtenue. L'existence de l'autogamie chez l'Anthophysa et ses formes Monas dissociées établit un point de rapprochement avec les Amibes. M. DawcEARD étudie encore quelques 7repomonas, Codonosiga, Codonocladium, Salpyngæca, Spongonomas. De l'ensemble de ses observations sur les Flagellés. on peut déduire quelques points intéres- sants : 1° Mode particulier de division nucléaire chez les Bodo, sorte de tran- sition entre le type décrit chez l'Ameba Limaz et l'haplomitose des Euglé- niens ` le nucléole se divise pour fournir les deux calottes polaires ; la répartition de la chromatine sous forme de bàtonnets, de granulations 0u de chromosphères est assez imparfaite. 2 Téléomitose normale des Cercomonas, Monas, Anthophysa, Tre- pomonas etc., avec fuseau, plaque équatoriale, stade tonnelet, chromo- somes en nombre fixe dans chaque espèce. 9° Relation de l'appareil locomoteur avec le noyau. 4 Exemple intéressant d'autophagie sexuelle dans l'Antophysa 07 tans. Les Algues inférieures dont s'est occupé M. DaxGEARD sont des Chloro- monadinées, des Cryptomonadinées, des Eugléniens, etc., qui dérivent directement des Flagellés dont ils possedent la téléomitose normale ой l'haplomitose. Mais il peut exister des cas qui paraissent tout à fait excep- tionnels, parce qu'un certain nombre de chainons manquent, ont disparu ou bien sont simplement encore ignorés. Dans les Chloromonadinées REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 483 (Vacuolaria virescens), il est probable que la division du noyau se fait par simple étranglement, sans formation de chromosomes ou de spirème ; il existe un chromidium et des chloroleucites. On n'entrevoit pas actuel- lement le point de contact avec les Flagellés et il est impossible de préciser leurs affinités. Dans les Cryptomonadinées, on observe chez le Chilomonas Paramæcium une mitose qui diffère à peine de la téléomitose ordinaire, sauf le très grand nombre et la petitesse des chromosomes, la forme irrégulière de la plaque chromatique. Chez le Cryptomonas ovata la divi- sion est directe ou par karyokinèse comme chez les Chilomonas. Il en est de méme chez une autre espèce du méme genre (la karyokinese n'étant toutefois qu'exceptionnelle) colorée par un pigment bleu. Chez les Eugléniens l'haplomitose est habituelle et permet de recon- naitre parmi les Flagellés ceux qui ont donné naissance à ces Algues inférieures. Dans l'Zuglenopsis vorax la division du noyau doit étre interprétée comme une amitose par étirement. C'est dans cette amitose que prend son origine l'haplomitose des Eugléniens. L’£uglenopsis serait l'ancétre flagellé des Eugléniens. Chez les Paranema l'haplomitose est normale. Le noyau du Seytomonas pusilla se divise par amitose avec étirement. Dans le Scytomonas on remarque chez quelques individus une échancrure postérieure qu'il est difficile d'expliquer. Il n'y a là aucune connexion avec une bipartition ; l'hypothèse d'une copulation est plus séduisante, mais il est difficile de concilier la présence d'un flagellum unique avec la fusion de deux gamètes. Dans la cinquième partie l'auteur traite à un point de vue général quelques-uns des problèmes qui se rattachent étroitement à la vie des Organismes inférieurs « et qui ont une répercussion immédiate sur notre façon d'envisager la biologie des êtres supérieurs » : la chromatine extra- nucléaire, le noyau et son mode de division, la sexualité générale, la théorie de la sexualité. S Nous n'avons pu donner dans cette analyse qu'une faible idée de l'im- portance du travail de M. DaNcEARD, travail trés nourri de faits et d'observations, qu'il faut lire d'un bout à l'autre. P. Hanior. LEMOINE (Mme Pavr). — Répartition et mode de vie du Maérl (Lithothamnium calcareum) aux environs de Concarneau. (Finistére) (Annales de l'Institut océanographique, 1, fasc. 3, 28 p., 1 pl. hors texte, 9 figures et cartes dans le texte, in-4°, Monaco, 1910). Dans ce Mémoire Mme LemoE étudie la distribution du Lithotham- nium calcareum dans la région de Concarneau, ses caracteres et sa répartition géographique. C'est une Algue polymorphe que l'on ren- contre sous les formes crassa, squarrulosa, compressa et major. Cette 484 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. derniere ne parait pas avoir encore été indiquée sous un nom spécial. Elle se présente en massifs ramifiés hauts de 10 cent. sur 6 de largeur, constitués par plusieurs tiges principales s'étendant dans toutes les directions et munies de rameaux. Elle n'a été récoltée qu'aux Glénan. La forme crassa abonde à Concarneau. La forme squarrulosa est souvent mélée à la forme précédente aux Glénan; dans la baie de Concarneau elle croît plus au large que la forme crassa. Ces diverses formes vivent en général dans le voisinage immédiat des cótes ou des ilots, dans une salure absolument normale. Aux Glénan on les rencontre surtout vers le bord de l'archipel, jamais dans les régions trop exposées, au contraire de ce qui se passe pour les Lithothamniées dans les mers chaudes. Elles vivent entre 5 et 25 mètres de profondeur. Elles sont libres sur le fond formé par la trituration des individus morts; mais le point de naissance est toujours un débris quelconque de roche. Les spécimens morts sont roulés par les vagues et réduits en sable fin qui, sur certains points, peut former une épaisseur de plus d'un mètre. Ces débris portent à Concarneau le nom de Gross Sill; à Saint-Vaast- la-Hougue on les appelle des Petites Croix. Pour le chaulage des terres on en fait usage depuis le commencement du хтх° siècle. C'est le Maérl ou Marl. En Angleterre, RAY en signalait l'utilisation dès 1724. Le Maerl a été indiqué comme se rencontrant dans les estuaires, mais il n'y a été vraisemblablement qu'entrainé par les courants, Le carbonate de calcium qui entre dans sa composition est de la calcite. Le Lithothamnium calcareum est connu également sous le nom de L. corallioides Crouan, mais le terme spécifique, imposé par PALLAS, est plus ancien (1766) et doit être conservé. : Les descriptions des anciens auteurs n'ont envisagé que l'aspect exté- rieur. CROUAN semble avoir revu le type d'Eus, et jusqu'en 1850 on a décrit sous le nom de Z. calcareum la méme forme (f. major). Des nombreuses formes créées M. ЕозтлЕ en conserve 6 qui méritent d'étre gardées. Toutes ces formes présentant des intermédiaires qui les relient Jes unes aux autres, elles n'ont de réel intérêt qu'autant qu'elles paraissent correspondre à des conditions de vie particulieres. Le Z. calcareum est le plus souvent stérile, mais sa structure an mique, la méme dans toutes les formes, est caractéristique et permet tou- jours de le reconnaitre. L'espèce peut être définie, avec certitude, en l'absence de fructification, par la structure du thalle. On le rencontre en France, dans les Iles Britanniques, en Norvege, pur Danemark, en Portugal, au Maroc, en Algérie, dans la Méditerranee (Naples), dans l'Adriatique, dans le Pacifique et peut-être dans la Nouvelle-Zélande. Le trés intéressant travail de Mme Paul Lemoine se termine раг une ato- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 485 liste des sondages effectués dans la baie de Concarneau et par un bon index bibliographique. P. Hanror. CHODAT (Ковент). Étude critique et expérimentale sur le Poly- morphisme des Algues, in-8°, 165 p., 23 pl. hors texte, Genève, 1909. Le polymorphisme pour M. Cnopar eut une propriété que possèdent certaines espéces de revétir des formes différentes sans changer de nature ; c'est une qualité de l'étre qui se présente sous plusieurs formes. Il ne faut pas le confondre avec Mutation. Cette notion est admise chez les Algues par tous les algologues qui n'emploient pas toujours l'expres- sion Polymorphisme. Par quelles méthodes peut-on le démontrer? les uns ont donné la préfé- rence à l'observation directe dans la nature. Mais cette étude a besoin d'être contrôlée continuellement par des expériences, sans quoi elle deviendrait la source d'erreurs « en facilitant, par le grand nombre de formes dont les états de développement ressemblent à des états de dévelop- pement d'autres Algues, la création de séries idéales qui n'ont rien à voir avec des séries de stades évolutifs directement observés et dont le lien génétique est réel, c'est-à-dire qu'on ai vu sortir l'un de l'autre ». Pour M. Cuopar il faut absolument se servir de cultures pures si l'on veut clore le débat qui depuis longtemps a été agité par les botanistes à propos du polymorphisme. C'est actuellement la seule méthode certaine pour suivre sürement et pas à pas l'évolution d'une Algue dans des conditions que l'expérimentateur peut faire varier à volonté. Il est bien rare que l'Algue se refuse à se comporter comme dans la nature quand on fait varier les conditions de culture, en fonction de l'air, d'une quantité moindre d'oxygène, de l'agitation du liquide, de la lumiere directe ou diffuse, de la nourriture. : Malgré cela « l'expérimentateur prudent n'aura jamais l'outrecuidance de penser qu'il a épuisé le sujet. Il pourra vis-à-vis d'observations faites Sur le matériel dans la nature se montrer sceptique, mais il n'aura pas le droit de penser que ses expériences sur les Algues en culture pure le dispensent d'observer cette même évolution dans le milieu naturel où l'Algue a l'habitude de croître >. Dans le travail qui suit M. Cnopar examine les idées émises pour Sie contre Je polymorphisme. Il cherche s'il y a des Algues polymorphes, sil en est de remarquablement stables, s'il faut dire avec HANSGIRG que d'une manière générale toutes les Algues sont polymorphes ou avec Вовл et d'autres que les Algues unicellulaires ne sont que des états anamorphes d’Algues supérieures. i Dans un second chapitre l'auteur de ce Mémoire applique ses méthodes de culture aux Pleurococcus, Heterococcus, Chétophoracées, Microtham- 486 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nium, Protococcacées, Protococcacées arrondies ou elliptiques, Ulotri- chiacées, Desmidiacées, Diatomacées et Schizophycées. Le genre Pleurococcus de MENEGRINI renferme des Algues très diffé- rentes, méme des Chroococcacées. Il existe deux Pleurococcus vulgaris, celui de MENEGnINI à chromatophore central et à pyrénoide et celui de NAEGELI et de GAY, dépourvu de pyrénoïde et à chromatophore pariétal. Ce dernier est devenu le P. /Vaegeli? Chodat ; il produit des filaments en culture et d’après BErERINCK des aplanospores. Hawscrna le fait rentrer dans une série génétique où figurent Ulothrix, Stichococcus, Dactylo- coccus, Daclylothece, Protococcus, Glæocystis, ete., prétention contre laquelle s’élève M. Cnopar. Quant au P. vulgaris Meneghini il émet des filaments du type Schizogonium qui le font rentrer dans les Schizogo- niacées ou Prasiolacées. Le P. Naegelii devient alors un type du genre réformé Pleurococcus. L'Heterococcus viridis serait une Confervacée qui rappelle à certains états de développement des Pleurococcacées comme le Pleurococcus Naegelii. Il se présente sous forme de cellules protococcoides, de paquets pleuroccoïdes ou de tétrades et de filaments simples ou ramifiés sans pyrénoide et avec plusieurs chromatophores en plaque. Cette Algue produit des zoospores à cils inégaux; elle est voisine des Botrydiopsis et constitue un terme de passage entre les Confervales uni-cellulaires et les Confervales à type Conferva et Bumilleria. Le genre Stigeoclonium des Chétophoracées peut exister sous forme de cellules isolées protococcoïdes. Il n'appartient pas à la méme série génétique que l Ulothrix zonata et le Draparnaldia plumosa comme le pensait HANSGIRG. Les Algues dont il vient d'étre question sont nettement polymorphes; il n'en est pas de méme de Microthamnium Kutzingianum qui s'est trés peu modifié et dans lequel n'apparaissent jamais de thalles pleuro- coccoides. Le groupe des Protococcacées étudié par M. CHODAT comprend ep grande partie des Pleurococcacées de WILLE, les Scénédesmacees d'OLTMANS, les Protococcacées de Cnopar. On a dit à juste raison quil était la « Croix des Algologues ». Le caractere essentiel est de ne jamals se cloisonner définitivement et de se multiplier par sporanges. Le autant desmus acutus donne des formes qui rappellent Chorella, Rhaphidium minutum, Polyedrium, Dactylococcus, Oocystis, etc. Le Rhaphidium Braunii est tout aussi polymorphe et malgré cela reste toujours distinct des À. minutum et polymorphum. Le R. munitum peu polymorphe se distingue bien de Kirchneriella et de Scenedesmus par l'absence "i pyrenoide. Un fait intéressant est à signaler en ce qui concerne les Scenedesmus, c'est que malgré le polymorphisme le caractere spécifique REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 487 se maintient. On doit encore s'attendre à ce que dans ce genre il existe un assez grand nombre d'espéces. Les Protococcacées arrondies ou elliptiques répondent à un certain nombre d'Algues qu'il est à peu prés impossible de distinguer dans la nature et sur la foi d'une simple description. La présence d'un pyrénoide (Chlorella) ou son absence (Palmellococcus, Oocystis Naegelii, Coc- comyxa) permettent de les séparer en deux catégories. Entre les Palmel- lococcus et les Oocystis la différence est un peu arbitraire : la cellule des premiers est habituellement arrondie, celle des Oocystis est plutôt élliptique. Toutes ces Algues d'ailleurs se comportent très différemment dans les cultures et on peut les reconnaitre à la couleur du disque quelles forment. Il n'y a qu'une question de degré entre certains Chlorella parfois agrégés en cénobes et les Cælastrum où la formation des cénobes est habituelle. П est bon d'insister sur ce fait d'importance capitale ` les vraies Algues unicellulaires ne présentent jamais de cloisonnement véritable, alors que les états unicellulaires protococcoïdes des Algues filamenteuses le font régulièrement. ll s'en suit que les Algues unicellulaires vraies ne sauraient être des états anamorphiques d'Algues filamenteuses. Les vrais Stichococcus doivent être séparés des Hormidium avec lesquels ils n'ont pas de rapport, les premiers étant dépourvus de Pyrénoïde tandis que les seconds en possèdent. Ce sont bien des Ulotri- chiacées qui ne sauraient étre regardées comme des stades de Protococcus ой de Pleurococcus. Le polymorphisme dans toutes les espèces est entiè- rement faible. Ün connait encore peu de choses relativement aux cultures pures de Desmidiacées. On est d'accord pour leur attribuer un assez grand pou- Voir de variation. KLEBs est arrivé à cette conclusion, après l'étude de nombreux individus d'une même espèce et d'espèces supposées affines, qu'il est impossible de définir des espèces exclusivement d’après des Caractères morphologiques. Il est malgré cela très probable que chez les Desmidiacées, malgré lesliens apparents qui réunissentles diverses formes, il y a des espèces nombreuses qu'on pourrait définir quand elles auront été isolées et soumises à des cultures pures. Ces considérations s'appliquent naturellement aux Diatomacées dont la multiplicité des formes est extrême. Dans les cultures elles varient très peu et ne donnent aucun indice d'un polymorphisme étendu. : Le polymorphisme ne paraît pas influencer les Schizophycées quoique Hanscire ait affirmé qu'on passait progressivement des Oscillaires, aux Scylonémacées, aux Sirosiphoniacées et aux Chroococcacées qui ne Seraient que des états cellulaires de Schizophycées filamenteuses. L'hypothèse d'Haxscrnc que les Euglénoides sont des états mobiles H 488 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'Oreillatoriacées ne saurait non plus étre prise au sérieux et est facile à réfuter. Un troisième chapitre est consacré à la théorie de la mutation des Algues en Bactéries, en Levures et Mycétes et peut-être aussi en infusoires. DUNBAR a annoncé récemment qu'il avait obtenu ces diverses transformations. ЇЇ est, je crois, inutile d'y insister. Quant à la théorie du polymorphisme, il n'y en a pas dans l'état actuel de la science, car une théorie comporte des règles. Il y a tout simplement des Algues polymor- phes : l'évolution de quelques-unes ne prouve absolument rien quant à l'évolution des autres. Dans le chapitre quatre est exposé un systeme naturel des Algues en rapport avec lepolymorphisme. Les Algues sont réparties en Chlorophycées et Phéophycées. Les Chlorophycées sont divisées en : Méiotrichiales (zoospores à deux ou quatre cils symétriques ou spores sans cils) avec les séries des Protococcales, Pleurococcales, Chroolépoidales et Siphonales ; Pléotrichiales (zoospores à une couronne de cils égaux, oosphères et spermatozoïdes) avec les OEdogoniales; Atrichiales (conjugaison) avec les Conjugatæ. Chaque série est subdivisée en familles dont l'ensemble est l suivant : Volvocacées, Palmellacées, Protococcacées, Ulothri- chiacées, Ulvacées, Pleurococcacées, Prasiolacées, Chétophoracées, Coléochétacées. | Le groupe des Phéophycées est provisoire : il est fondé sur l'absence totale d'amidon, la présence parfois de paramylon, les chromatophores sans vrais pyrénoides, là chlorophylle masquée plus ou moins par des pigments accessoires comme Xanthophylle, Péridinine, Diatomine, etc., les zoospores, quand elles existent, asymétriques ou cils asymétriques. Il renferme les séries des ` Chrysomonadinez (sensu OrTMANS), Confer- vales, Euglénales, Péridiniales, Bacillariacées et Phæosporales (sensu OLTMANS). A propos des familles appartenant à ces deux groupes l'auteur de се mémoire résume nos connaissances sur la variabilité des algues, sur leur polymorphisme œcogénique. M. Guoar donne une conclusion de laquelle il résulte que : il y а des Algues qui méritent le nom de polymorphes en raison de leur extrême variabilité et que d'autre part il en existe tout autant, sinon plus, qui sont remarquablement stables. Ce polymorphisme est du même ordre que celui qui se présente dans beaucoup de végétaux. Il n'est pas justifié de parler d'une manière générale d'une 7Aéorie du Polymorphisme des Algues. L'important Mémoire publié par M. Cuonar a été couronné par la Société botanique allemande qui avait mis en concours pour 1908 : Une étude critique et scientifique sur le Polymorphisme des Algues. P. Harior. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 489 SACCARDO (P.-A.). — Sylloge fungorum omnium hucusque cog- nitorum. Vol. XIX, Padoue, 1910. Ce 19° volume de l'Encyclopédie mycologique de M. SaccarDo est con- sacré par l'auteur, en collaboration avec M. TRAVERSO, à l'indication des figures de Champignons publiées jusqu'à ce jour, tant par les mycolo- gues anciens que par les modernes. Les espèces sont disposées par ordre alphabétique; les 1 158 pages du volume terminent la lettre L. Il est inutile de faire remarquer l'importance d'un semblable travail, complément heureux de cette publication hors de pair. N. PATOUILLARD. Bulletin de la Société Dendrologique de France. Années 1908 et 1909. Hicker (R.) — Notes pour servir à la détermination pratique des Abiétinées (suite), 1908, рр. 5-10, 179-185, 201-208; 1909, рр. 13-21. Le début de ce travail a paru dans les volumes de 1906 et 1907. L'au- teur étudie d'abord les cônes dans le genre Abies et donne sous forme de tableau dichotomique, les caracteres des cónes des diverses especes. Puis il décrit en détail chaque espèce, en énumérant les caractères dis- linetifs des bourgeons, des ramules, des feuilles, des cônes et, accessoi- rement, des graines. L'aire géographique est indiquée, ainsi que les prin- cipaux arboretums ou pépinières où l’espèce est cultivée en France. M. Ніскет, divise le genre Abies en trois sections ; la section Pseudopi- cea, caractérisée par des ramules à coussinets foliaires saillants, com- prend ГА. Webbiana Lind., РА. homolepis S. et Z.; la section Pseudo- torreya, distincte par des coussinets foliaires non saillants et des bour- geons à écailles complètement caduques apres le développement des pousses a été créée pour ГА bracteata H. et A. ; la section Zlate, pré- sentant des coussinets foliaires non saillants et des bourgeons à écailles partiellement persistantes à la base des ramules, comprend toutes les autres espèces. Cette étude très complète facilite grandement l'identifi- cation souvent délicate des Abies. PARDÉ (L.) — Excursion dendrologique en Bretagne. 1908, pp. 1 1-26. Catalogue des arbres les plus remarquables par leur dimension ou leur rareté cultivés dans divers jardins publies et propriétés particulieres situées en Bretagne. Le climat doux et humide de cette région convient trés bien à beaucoup d'especes qui y prosperent d'une maniere excep- lionnelle. L'auteur a visité notamment au point de vue dendrologique, les Jardins des Plantes de Nantes et de Rennes, le jardin de la Marine à Brest, le parc du château de Pennendrelf, près Brest, oü se trouvent des 490 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Araucaria imbricata R. et P., plantés en 1825 et atteignant 25 mètres de hauteur, le parc de Porzantrez, prés de Morlaix, avec d'énormes Pinus insignis Dougl., des Picea Morinda Lk, divers Abies, de beaux Tra- chycarpus excelsa H. Wend., et diverses espéces plantées à la fin du хүше siècle. Dope (L.-A.) — Notes dendrologiques. 1908. Sur les Platanes, pp. 27-68. Aprés un exposé historique complet, l'auteur passe en revue certains caracteres morphologiques du genre Platane, relatifs aux feuilles, aux rameaux et au rhytidóme : il signale le fait assez curieux de l'existence d'une forme de jeunesse qui persiste, dans la partie inférieure du tronc et sur les branches qui s'y inserent, pendant toute la vie de l'arbre tandis que la partie supérieure du füt et les branches qu'elle porte prennent des caracteres différents. De là la différence qui existe entre les Platanes de semis et ceux issus de boutures prises sur des branches ayant acquis la forme adulte. Un apercu sur la répartition géographique du genre et sur les espèces fossiles précède la description des espèces actuelles. M. Dong distingue onze espèces dont il admet d'ailleurs la grande affinité : trois d'entre elles sont nouvelles; ce sont P. orientalior (Asie mineure, Perse) P. cretica (Crète), P. densicoma, espèce américaine qu'il sépare de P. oc- . cidentalis. Sur les Chataigniers, pp. 140-159. En constatant les grandes affinités des Quercus, Pasania, Castanopsis et Castanea, « qui ne constituent en réalité qu'un seul genre », l'auteur s'arréte pour différencier le genre Castanea aux caracteres suivants : Involuere déhiscent à épines ramifiées, styles et stigmates persistants sur le fruit. Il le divise d’après le nombre et la forme du fruit en trois sections Eucastanon, Balanocastanon, Hypocastanon. ЇЇ décrit douze espèces dont sept nouvelles : six espèces originaires de la Chine, C. Duclouxii, C. hupehensis, C. Seguinii, C. Davidi, C. Vilmoriniana, C. Fargesü, et une espèce américaine, C. neglecta, voisine du C. pumila. Sur les Paulownias, pp. 159-163. Description de cinq especes du genre Paulownia, dont deux nouvelles, P. Duclouxii, du Yunnan, et P. meridionalis, du Laos. Sur un Peuplier européen du sous-genre Turanga, pp. 163-164. Il s'agit du Populus ilicitana Dode, affine du P. euphratica, découvert à Elche, en Espagne, par M. Tragur. GoLEsco (B.) — Observations sur la distribution du Pin sylvestre dans diverses contrées de l'Europe. 1908, pp. 101-107, 1909, pp. 208- 224. L'auteur admet que le Pin sylvestre est, dans l'Europe occidentale, une REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 491 espèce préférante calcifuge. En Roumanie, dans le district de Muscel, il a constaté que cette essence ne vit que sur les calcaires compacts; il décrit les principales stations de Геѕрёсе, en indiquant les plantes herbacées les plus abondantes qui Гассотраспепі. Une carte géologique est jointe à cet article. PARDÉ (L.) — Z'Arboretum de la Maulévrie à Angers. 1908, pp. 198-137. Énumération des principales espèces cultivées dans ce riche Arbore- tum, appartenant à M. ALLARD. JOLYET (А.) — Observations sur un cas de résistance à la sécheresse du Sapin de Douglas. 1908, pp. 138-139. Des Pseudotsuga Douglasii Car. plantés sur un plateau calcaire de la Haute-Saóne ont bien supporté la sécheresse de l'été de 1907. Parné (L.) — Excursions dendrologiques en 1908. 1908, pp. 208- Suivant sa méthode habituelle, l'auteur signaleles arbres remarquables des domaines de Courset (Pas de Calais), Pouilly (Oise), de divers jar- dins de Cherbourg, et des parcs de Frémont et de Martinvast, situés aux environs. Ces deux propriétés, et surtout la seconde, renferment une collection de Conifères remarquables par la rareté et les dimensions des sujets, Hicker (R.) — Ze parc de Pépinvast (Manche). 1908, pp. 225-229. L'auteur fait ressortir la douceur exceptionnelle du climat du Cotentin qui permet la culture en pleine terre d'un grand nombre d'espéces exclues de la majeure partie de la France par la rigueur des hivers : Trachycar- pus excelsa H. Wend., Laurus nobilis L., des Fuchsia, et méme Euca- lyptus Globulus Lab. et Ulea europa L. Divers Palmiers et des Fougères arborescentes ont méme supporté plusieurs hivers. Le parc de Pépinvast est d'une grande richesse dendrologique. Dong (L.-A.) — Contribution à l'étude du genre Juglans. 1909, pp. 22-59, pp. 165-215. Dans ce travail, dont le début a paru dans le volume de 1906, l'auteur étudie les espèces du genre Juglans en s'appuyant surtout sur les carac- tères de la noix et des feuilles ; il établit trois sections : Dioscaryon, Car- diocaryon, Rhysocaryon. La section Dioscaryon ayant été étudiée pré- cédemment, il décrit les espèces de la section Cardiocaryon, compre- nant uniquement des espèces asiatiques du groupe des J. Sieboldiana Maxim., J. cordiformis Maxim., et J. mandshurica Maxim., avec huit espèces nouvelles : J. Allardiana, J. coarctata, J. Lavallei, J. Avellana, J. subcordiformis, J. cathayensis, J. Draconis, J. collapsa. La section 492 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Rhysacaryon comprend toutes les espèces américaines, à l'exception du J. cinerea L.; elles sont au nombre de vingt-quatre dont seize nouvelles : J. malosma, J. rugosa, J. ovoidea, J. Elaeopyren, J. columbiensis, J. peruviana, J. boliviana, J. Honorei, J. portoricensis, J. domingen- sis, J. costata, J. brasiliensis, J. neomexicana, J. subrupestris, J. arizonica, J. Torreyei. A la suite de leur description viennent quelques considérations sur la répartition de ces espèces dans les diverses régions de l'Amérique ainsi que sur leur phénologie. Les noix de la plupart des especes décrites sont figurées. VirwoniN (MAURICE L. nz) — Za collection de Bambous de M. le Pro- fesseur Bureau à la Meilleraie. 1909, pp. 13-87. Cette collection remarquable comprend 41 espèces et plus de 60 types différents, que l'auteur énumère en indiquant brièvement leurs caractères principaux. Quelques mots sont consacrés à la distinction des genres Phyllostachys, Arundinaria et Bambusa. Parné. (L.) — Excursion forestière et dendrologique dans la région de Nimes et de Montpellier. 1909, pp. 88-133. L'article débute par l'indication des arbres intéressants cultivés dans l'ancienne propriété Sénéclauze à Bourg-Argental (Loire), dans les jardins de Nimes et dans la propriété des Sources, prés de cette ville. Vient ensuite l'énumération détaillée des nombreuses espèces cultivées au Jardin des Plantes de Montpellier, où l'on remarque un gros Ginkgo biloba L., Pinus Gerardiana Wall., un très fort Zelkowa crenata Spach, Süidllingia sebifera Willd., Sterculia platanifolia L. etc. L'Arboretum très riche de l'École d'Agriculture est l'objet d'une description semblable; les jardins publies de la ville et quelques propriétés des environs sont étudiés plus sommairement. Le domaine de Prafrance, près d'Anduze, est d'une grande richesse dendrologique, mais se distingue surtout par $a collection de Quercus et ses superbes Bambous, formant sur une super- ficie de quatre hectares une véritable forét : des Phyllostachys, notam- ment P. pubescens Н. de L., P. bambusoides S. et Z., y atteignent 15 à 20 mètres de hauteur. Enfin l'auteur décrit les travaux de reboisement effectués dans le massif de l'Aigoual, et indique les principaux faits déjà constatés dans les Aboretums installés à diverses altitudes par MM. FABRE et FLABAULT. Vizmorix. (Pa, pg) Effet des premieres gelées d'octobre 1908 sur les plantes ligneuses de Verrières. 1909, pp. 134.136. Marty. (P.) — Les effets du coup de froid du 25 février 1909 sur la végétation de Tamaris-sur-mer ( Var). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 493 Houzeau DE LEHAIE. — Agave americana et Opuntia Ficus-indica 1909, pp. 157-183. Ces deux espèces, exceptionnellement résistantes à la sécheresse, crois- sant dans les sols les plus arides, trés bien armées contre les dépréda- tions du bétail, seraient utilement propagées dans la région méditerra- néenne pour créer un premier couvert sur le sol et servir de point de départ à l'installation progressive de la végétation. Les raquettes des Орипйа seraient de plus, après un traitement approprié, utilisables pour l'alimentation du bétail. Gopnox. (H.) — Reproduction du Laurus nobilis sous le climat de Louen. 1909, pp. 163-164. Un pied de Laurus nobilis, cultivé à Gaumont (Eure) a donné des semis naturels. HouzEAv DE LEnAIE. — Za culture des Bambous dans le Sud-Ouest de la France. 1909, pp. 233-266. L'auteur, qui s'est fait une spécialité de l'étude des Bambous, afréuni dans cet article les données relatives à la culture de ces végétaux et à leur utilisation, ainsi que l'indication des especes et variétés les plus inté- ressantes. La région du Sud-Ouest, à climat humide et doux, leur con- viendrait particulièrement ; dans les sols meubles, assez profonds, et, autant que possible, irrigués, on en obtiendrait de très importants revenus. Les Bambous fournissent une matière première d'excellente qualité pour la fabrication de la pâte à papier, et sont, en outre, susceptibles de diverses applications industrielles. Рн. Guinier. LIGNIER (O). — Végétaux fossiles de Normandie. VI. = Flore jurassique de Mamers (Sarthe). In-4*, 48 p., 7 fig., 2 pl. phototyp. (Mém. Soc, Linn. de Normandie, vol. xxiv.) M. LicNiER а pu étudier un nombre important d'échantillons de végé- taux fossiles de l'Oolithe bathonienne de Mamers, compris dans les collections du Musée du Mans, du Musée et surtout du Collège ecclé- siastique de Mamers; il a reconnu parmi eux un nombre assez important de formes non encore observées dans ce gisement, et dont quelques-unes constituent des types spécifiques nouveaux. Une Algue calcaire du groupe des Dasycladées est rapportée par l'auteur au Gyroporella vesiculifera Benecke, de la flore triasique, bien qu'il signale par rapport à ce dernier quelques différences de détail. Les Ptéridophyllinées sont représentées par deux especes, Lomato- pteris Balduini Sap. du Bathonien supérieur d'Etrochey, et Linoptéris mamertina sp. nov., établi sur une pinnule isolée à nervation aréolée qui rappelle singulièrement le Weichselia Mantelli du Wealdien. 494 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les Articulées ne comptent qu'une espèce, ZEquisetites lævigatus sp. nov., représenté seulement par un fragment de moule interne. Les Cycadophyllinées figurent dans le travail de M. LIGNIER avec neut espèces : Zamiles confusus Sap., qui n'avait été observé jusqu'ici qu'à un niveau: notablement plus élevé, dans le Séquanien; Zam. Moreawui Вгопеп. ; du Corallien; Zam. approximatus Eichw., de la flore liasique de Russie; Zam. Reglei Brongn. (sp.), celui-ci trouvé, non dans le Bathonien de Mamers, mais dans le Bajocien de la région; Otozamites brevifolius F. Br., de la flore rhétienne; Otoz. Bucklandü Brongn. ; Otoz. pterophylloides Brongn.; Otoz. Rechini sp. nov.; et Plero- phyllum sp. Les Microphyllinées comptent quatre espèces : Zrachyphyllum Des- noyersii Brongn. (sp.), l'une des Coniferes les plus caractéristiques du gisement de Mamers; Brachyphyllum sp.; Pachyphyllum (Pagio- phyllum) cirinicum, var. uncinatum Sap., ou du moins un petit fragment de rameau mal conservé rapporté par l'auteur à cette espèce du Kimméridgien; et enfin un petit cone qui semble devoir appartenir aux Taxodinées, et plutót sans doute aux Séquoiées qu'aux Taxodiées, décrit sous le nom de Conites pontisgirardi sp. nov. Cette flore rappelle surtout celle du Bathonien supérieur d'Étrochey ; elle comprend, en outre, d'une part un certain nombre de formes lia- siques et infraliasiques, ou même triasiques comme le Gyroporella vesiculifera, d'autre part quelques types qui ont persisté jusque vers la fin du Jurassique, comme le Pagiophyllum cirinicum. L'auteur fait remarquer en terminant le caractere nettement xérophy- tique de cette flore bathonienne, avec ses Fougères à feuilles épaisses, ses nombreuses Cycadophytes et ses Conifères à feuilles réduites et coriaces. R. ZEILLER. Bulletin of the University of Wisconsin. Science Series, vol. 3, р. 219-334, 4 pl. Harper (Robert Almer). — The organization of certain cœnobic plants. Organisation des Hydrodictyon et Dictyostelium, du groupe des Cénobiées. . P. GUÉRIN. Missouri Botanical Garden, 19 Rapport annuel. Saint-Louis, 1908. Bessey (Ernst A.). — The Florida strangling figs, 25-33, 9 pl. Observations sur deux espèces de Figuiers de la Floride, qui peuvent étre épiphytes dans le jeune àge, Ficus aurea. Nutt. et Ficus populnea Willd. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 495 SARGENT (Charles Sprague). — Cratægus in Missouri, 35-126. Classification et description de plus de cent espèces de Cratæqus du Missouri. Grierirus (David). — Jllustrated studies in the genus Opuntia, 259- 272, 8 pl. Description de quinze espèces d'Opuntia. TRELEASE (William). — Agave rigida. Furcræa rigida. Agave angusti- folia, 273-287, 7 pl. Exposé de la synonymie de ces espèces. Р. GUÉRIN: Memoirs of the National Academy of Sciences. Vol. X, 6° Mémoire, Washington, 1906. Horm (Th.). — Commelinaceæ. Morphological and anatomical studies of the vegetative organs of some north and central american Species, 159-190, 8 pl. ; Étude morphologique et anatomique de plusieurs espèces de Commé- linacées, appartenant aux genres Commelina, Aneilema, Tinantia, Tradescantia et Weldenia. Pour chacune d'elles, l'auteur examine le développement du rhizome, la ramification de la tige aérienne, et expose la structure anatomique de la racine et de la tige, ainsi que celle des feuilles (stomates, poils, etc.). Р. GuÉRIN. New-York Agricultural Experiment Station. Bull. по 302-313, et Technical Bulletin 6, 7, 8. À mentionner les Mémoires suivants : Srewart (F.-C.). Frexcu (G.-T.) et Wirsox (J.-K.). — Troubles of Alfalfa in New-York. А Exposé des obstacles (Cuscute, maladies eryptogamiques, etc.) qui s'opposent à la culture du Medicago sativa L. dans l'État de New-York. TAYLOR (0.-M.). — Variety test of strawberries and cultural direc- lions. Description de 89 variétés de Fraises SCHOENE (W.-J.). — The tussock moth n orchards. Sur une Phalène (Hemerocampa leucostigma А. et S.) et ses ravages dans les vergers. SrEwanr (F.-C.) et Норскіѕѕ (H.-E.). — The Sporotrichum bud-rot of carnations and. the silver top of june Grass. Sur le Sporotrichum anthophilum PK. du Diant et Гасагіеп, Pediculopsis graminum Reut. hus Caryophyllus L., P. GUÉRIN. 496 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOUVELLES — À l’occasion du 1^ juillet, nos confrères MM. BERNARD (Noël) et FÉLIx ont été nommés Officiers de l'Instruction publique, MM. ВАвх$вү et CorrE, LANGERON, SOUÈGES, Officiers d'Académie. Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — Imp. Pau. BRODARD. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1910. Décès de MM. Louis Bazot, Ernest Durand et Alphonse Mellerio............. RIRE Tee da A Ne ie e Réintégration de M. Luizet., een 6 Dons faits à la Société................................ Florulæ oltensis Additamenta ou Nouvelles annotations à la flore du département du Lot, IX................. Clef des Polygonum de Chine et de Corée............... Envoi d'épis et de grains de céréales par M. AARONSOBN.. Endotrophisme de la Pomme de (егге.......... sers one Remarques de M. J. PoISSON............-...:........... Note sur un cas d'autochromatisme nucléaire chez une Algue, e menm ennt Deux découvertes intéressantes de M. GAGNEPAIN........ M. CHERMEZON annonce que l’Odontites Jaubertiana a été découvert aux environs de Paris...................... SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1910. Décès de MM. Gillot et Treub................-....-.--.. Lettres de la Société botanique italienne et du Consul général de France à Sydney...... et n scies Mgr Léveillé............ M. Gandoger............ B. de Lesdain........... L. de Vergnes .......... M. le Secrétaire général donne un comp Clef des Artemisia chinois et согёепв............+-+++.- ms. te rendu verbal de la Session extraordinaire des Alpes-Maritimes. ... REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Annales des sciences naturelles, 9° série, X et XI, 4909...:.............,..... Revue générale de Botanique, XXI, ‚19%09............... Г... elt. botan. Zeitschrift, IX........ "MITERNE (P.). — Flore de la Loire-Infé- rieure ` REENEN "eere trt t tw *' | * Мавміх (Ant.). — Les études mycolo- giques à Besancon. L'office mycolo- gique et le service de détermination des Champignons... ж (teg de). — Espèces et varié- ; leur naissance par mutation... pa (Camille) — Monographie ‚ Сёз Eléagnacées : Systématique, ana- tomie-et biologie: . ==: .....:....- : NovvstLLEs Y 416 477 ++ nomme so... ns New-York Agricultural Ex Travaux du Laboratoire de Matière médicale de l’École supérieure de Pharmacie, VI..................... Actes de la société helvétique des Sciences naturelles, 92e session. .... Lurz (L.). — Considérations générales sur l'accnmulation des nitrates dans les plantes............- ЕНЕ рлхвклво (P.-A.). — Le Botaniste, ХІ. Lemoine (M Paul). — Répartition et mode de vie du Maérl (Lithotham- nium calcareum) aux environs de Concarneau (Finistere)..... «777 CnopaT (Robert). — Étude critique et expérimentale sur le Polymorphisme des Algues........- ЛЕЛЕ. Saccarpo (P.-A.). — Sylloge fungorum omnium hucusque cognitorum, XIX. Bulletin de la Société Dendrologique de France, 1908-1909........ 77 LienieR (0.). — Végétaux fossiles de Normandie, Vl........ ttn Bullet. of the Univ. of Wisconsin, Ш.. Missouri Botanical Garden...... "n Memoirs of the National Academy of Sciences (Washington), X, 6......-• periment Station, 302-343.......... S P E E E a ZP „+++ ec» 9e" t H D ^. D 433 433 433 435 443 450 450 452 453 AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour méme où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans due les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard, П. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées dans le texte, celles-ci doivent être dessinées а la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de maniere à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. L'insertion de toute figure ne pouvant être reproduite que par des procédés différents reste soumise à l'approbation de la Comniission du Bulletin. III. — Les auteurs recoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat: Les corrections doivent étre retournées dans le délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'office par le Secrétariat. IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglemefitaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité. ils peuvent être publiés sous -la rubrique : Mémoires publiés par la Sogiété botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. Ils prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Société sans majoration de leur cotisation. V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jours à l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. ail VI; — En vue d'assurer l'unité typographique du Bulletin, le Conseil a arrêté le protocole ci-dessous, réglant les caracteres employés dans les descriptions ou citations de végétaux. Il ne sera admis aucune dérogation à cette regle. NOUVELLES ANCIENNES FAMILLE. 1. LÉGUMINEUSES. 2. LÉGUMINEUSES. Sous-FAMILLE. туз М WA 4 nbo, (a Papilionacées. |: Papilionacées. GENRE. 5. MEDICAGO. 6. MEDICAGO. Espèce. | 7. Cylindracea. 8. Cylindracea. VARIÉTÉ. 9. Laciniata. 10. Laciniata. en Tout ce qui concerne l'admi i i iété doi dressé ап ut. [ui con inistration de la Société doit être adre Secrétaire général à l'adresse suivante : M. Lutz, professeur agrégé à l'Éco ri ie, 4, avenue de l'Observatoire, Paris (VIS. g Ecole supérieure de pharmacie, 4, Le Secrétaire-rédacteur, Gérant du Bulletin : Е. Camus. | ——— Coulommiers.— Imp. Рао. BRODARD. = BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 9З AVRIL 1854 - ET-REGONNUE COMME ETABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTE-SEPTIÈME (Quatrième série — Tome X) 1910 1 Séances. de Novembre 1910. PARIS AU SIEGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 CE Ce fascicule contient les planches XXV, XXVI, XXVII et XX VIII. Le Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 28 janvier 1911. ү -———AVIS- IMPORTANT E | Par suite 1° l'augmentation croissante du nombre des communications et de sa répercussion sur les finanées’ de’la’Société, la Commission du Bulletin croit devoir rappeler à nos Confrères que le Reglemeht limite la longueur des manu- sérits à huit pages d'impression par séance et à quarante pages pour l'année -entière, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire. Dans un intérét commun, la Commission prie donc trés instamment MM. les Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes destinées à limpression. > ` ' ' 1 Tarif des tirages à part. ' Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs qui en feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préferent des tirages à part avec . réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr. 60 sur les prix du tarif ci-dessous qu P 25 50 100 200 -| 500 | NOMBRE DE FEUILLES кхкмр | exempt. | exemeL. | exewez. | ехЕмРІ. Une feuille (16 pages), réimpositioh, papier; tirage, ^ fr. b. dr. c. | fr. c. fr. c. fr. c. pliure, piqüre et couverture passe-partout, de ошеш............. ПИЛИ 1020 |.1140.| 1320 | 18 » | 28 80 Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . . . . 9 60 10 80 12 60 16 80 26 40 | Demi-feuille (8 pages)... . ........ 6, » 7 20 960 | 1440 | 2160 | Quart de feuille(& pages). . . . . . 2... | 480 6 » 8 40 10 80 | 16 80 9° feuille en sus de la première . о 9 » 10 20 11 40 14 40 21 60 Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. : . .| 8 40 9 60 10 80 13 80 19 20 | Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . . . .|. 4 80 6 » 7 80 10 20 | 16 80 | Quart de feuille | — — ........ 3 60 4 80 7 20 960 | 144 Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme раг | } acc б < ME " feuille ou fraction de feuille : ba +, 50 exemp: , D, 100 елер: exemp 3 fr. 60 4 fr. 20 4fr 50 4 fr. 8 , Supplément de 0 fr. 30 par 25 exemplaires en plus. , La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 90. Sr? La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage et de papier | e La composition d'un faux-titre est de 2 fr, 40. En plus les frais de tirage et de papier(") { e 4 La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le titre as la répétition de celui de la brochure, et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour 1а conis ture. En plus les frais de tirage et de papier !*). D , L'addition à la couverture passe-partout du titre de la communication composé en carac texte est comptée 2 fr. 40. €? | S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. Une gravure d'üne page, intercalée dans le texte, éntraine un supplément de tirage de 2 fr. 10. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. l | ières du : А iren des Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraînant une modification dans la disposition 4 j SÉ: pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif 76 — P. E 1 Se 30’ PRU. r. 2 ir. . А - : А А : e de c€ ) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du һаш tableau: et” SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. PRÉSIDENCE DE M. Н. LECOMTE. М. К. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer la mort de M. Julien Crosnier, ancien conservateur du Musée d'Orléans et l'un des membres fondateurs de la Société. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance. M. le Président proclame membre de la Société : M. Mare, ingénieur, 108, rue du Prince Abd-el-Moneim, à Alexandrie (Égypte), présenté par MM. Bonati et Lutz. M. le Président annonce ensuite deux nouvelles présen- tations. M. F. Camus fait la communication ci-dessous : Sur quelques Mousses méridionales du département du Lot; PAR M. FERNAND CAMUS. En septembre 1909 j'ai accompagné, lors de son voyage annuel dans le Lot, mon vieil ami Maunvaup. J'ai fait de méme cette année 1910. Pendant l'un et l'autre voyage j'ai pu consacrer une huitaine de jours à la recherche des Muscinées, recherche qui m'offrait presque l'attrait de l'inconnu, le Lot n'ayant fourni le sujet d'aucun travail bryologique spécial. En outre, une grande variété dans la composition chimique du sol. le voisinage d'un massif montagneux, l'altitude de 181 mètres atteinte par le point culminant du département, la présence de rivières importantes, à gorges profondes, taillées soit dans les terrains cristallins, soit dans les roches calcaires, tout semble v [c D ^c 9 T. LVII. (SÉANCES) 32 498 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. promettre au bryologue une riche moisson. J'ai pu en effet, bien qu'opérant à la saison de l’année la plus défavorable aux recherches bryologiques, constater sur place la présence d'en- viron 280 espèces de Muscinées et prendre une idée générale de la population bryologique du Lot et de sa répartition dans les diverses régions du département. Je n'exposerai point aujourd'hui le résultat de mes recherches, n'ayant pu faire encore l'examen de toutes mes récoltes. Je vou- drais seulement attirer l'attention de mes confrères sur quelques espèces méridionales dont la présence dans le Lot me semble offrir un certain intérét. Le Barbula squarrosa De Not., bien qu'ayant certainement son centre de dispersion dans le district méditerranéen, franchit de bien des cótés ces limites. En France on le rencontre sur presque tout le territoire, beaucoup plus rare cependant dans l'Est, particulièrement commun sur les sables du littoral de l'Atlantique et méme de celui de la Manche. Au voisinage de Paris, il abonde dans la forét de Fontainebleau et dans d'autres localités similaires. Seulement, dans toutes ces localités extra- méditerranéennes, 7/ est invariablement stérile, car je considère comme exceptionnel le développement constaté d'un sporogone dans le département de Maine-et-Loire. Le Barbula squarrosa ne parait fructifier normalement que sur le littoral méditer- ranéen, et méme les localités dans lesquelles on l'y a rencontré à l’état fertile sont fort peu nombreuses. En France, l'abbé BouLAY (Muscinées de la France, 1884) n'en indique que quatre. disper- sées dans les départements de l'Hérault, des Bouches-du-Rhône et du Var; je puis en ajouter une cinquième : environs d'Hyéres, d'après un spécimen récolté par M. В. Рієккноссез. Dans les nombreux documents, livres et herbiers, que j'ai eu occasion de compulser récemment pour une étude sur la flore bryologique des Alpes-Maritimes, je n'ai trouvé ni indication ni exemplaire du B. squarrosa fructitié. Notre confrère, М. LamoTue, instituteur à Saint-Denis-lès-Martel, qui s'occupe avec ardeur et succès de l'étude des Phanérogames du Lot et qui, par ses découvertes, à fourni à M. Млілхулор la matière de plusieurs de ses Addimenta, М. LaworgE a bien voulu chercher, à mon intention, des Muscr nées dans la région qu'il habite. En faisant l'examen de 5% F. CAMUS. — MOUSSES MÉRIDIONALES DU DÉPARTEMENT DU LOT. 499 récoltes, j'ai eu la satisfaction d'y remarquer plus d'une bonne espèce et, en particulier, de beaux exemplaires du Barbula squarrosa abondamment fructifiés, tels que ceux provenant du littoral méditerranéen. La localité exacte est : Saint-Denis-lès- Martel, coteaux dominant Roquepin, 4 mars 1908. Une autre trés intéressante espéce, également recueillie dans le Lot par M. Lamorue, est le Ceratodon chloropus Brid. Cette Mousse n'était encore connue qu'à de rares localités méditer- ranéennes, en France (1 dans l'Hérault, 2 dans les Bouches-du- Rhône, 2 dans le Var, 1 dans les Alpes-Maritimes, 1 en Corse), en Italie, en Istrie (1 localité), en Algérie, lorsqu'elle fut signalée sur le versant atlantique, dans le Sud du Portugal, par M. HENRIQUES, d'après une récolte de WELWITSCH (Bolet. d. Socied. Broteriana, 1889). Depuis, j'ai moi-même constaté et annoncé son existence dans l'ile de Noirmoutier (Revue bryol., 1902), où actuellement elle a probablement été détruite par des constructions; je l'ai trouvée plus récemment à Belle-Ile, aux Grands-Sables, sur un point où on peut espérer la voir se maintenir plus longtemps. Le Ceratodon chloropus est presque loujours stérile et, dans cet état, à moins d'étre mouillé, il attire peu l'attention. Il est donc possible qu'il soit passé plus d'une fois inaperçu; je dois dire cependant qu'à plusieurs reprises et dans des localités qui semblaient lui convenir, je l'ai bien cherché et vainement. Enfin, presque toutes les localités où on l'a rencontré s'éloignent peu du littoral. La présence de cette espèce dans le Lot n'en est que plus curieuse. M. LAMOTHE ` l’a trouvée à Saint-Denis-lès-Martel, coteaux boisés entre Lablan- chie et Lapoujade, sur la terre, le 20 février 1910. M. Млиҳулор m'a confié, pour en faire l'examen, quelques Muscinées indéterminées, jadis récoltées par PEL, auteur d'un Catalogue des plantes [phanérogames| du Lot. Parmi ces Mus- cinées, se trouvaient, avec une étiquette ainsi libellée : « Fon- taine des Chartreux à Cahors », de beaux échantillons du Fon- linalis Durizi, plante màle et plante femelle en fruits. Jamais, que je sache, cette espèce n'a été rencontrée en France en dehors du Gard et de l'Hérault 3. La fontaine des Chartreux, la 1. Le Fontinalis Durizi habite également le Portugal, l'Espagne, l'Italie, la Gréce et le Nord de l'Afrique. 500 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. Divona des Gallo-Romains, magnifique résurgence des eaux absorbées par les calcaires du causse voisin, sourd au bas d'une falaise abrupte, en face de Cahors, sur la rive gauche du Lot et à quelques pas seulement de cette rivière. Elle a été captée par la municipalité de Cahors et, à la suite d'une épidémie, parait- il, l'accès en a été rendu impossible par la construction d'un mur barrant le seul point par lequel un botaniste, méme au prix d'une gymnastique assez ardue, puisse l'approcher. J'ai donc eu le regret de ne pouvoir vérifier sur place la découverte de PuEL. L'Habrodon perpusillus (De Not.) Lindb. est encore une espéce trés répandue dans la zone méditerranéenne, particuliérement sur les troncs des Oliviers où elle fructifie de temps en temps, el qui s'étend sur la cóte occidentale du continent européen, en y restant d'ailleurs stérile. Elle a été signalée depuis long- temps sur quelques points des Iles Britanniques et sur un point dela côte norvégienne. Moi-même j'ai signalé à diverses reprises ses localités bas-bretonnes (Cf. Husxor, Flore des Mousses du Nord-Ouest, 2* édit., 1882; Bourav, Muscinées de France, 1885; F. Cauus, in Bull. Soc. Sc. nat. Ouest, 1902). Le 17 septembre dernier, j'ai eu la satisfaction, herborisant avec M. LAMOTHE, de la découvrir, dans la vallée de la Dordogne, dans la com- mune de Floirac, sur divers arbres : Cerisier, Fréne, Acer mons- pessulanum, Orme. C'est plutót par des listes de plantes qu'au point de vue de la géographie botanique qu'on précise les caractères d'une région. А ce titre, je pourrais dès maintenant fournir une liste impor- tante d'espèces méridionales — comme aussi d'espèces opt: dentales et d'espèces montagnardes. — Je les réserve pour un travail d'ensemble sur la flore bryologique du Lot. M. Lutz lit la communication suivante : M. GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 504 Notes sur la flore espagnole X PAR M. MICHEL GANDOGER. On me demande souvent quelles sont les régions botaniques les plus riches de l'Espagne? Fréquemment aussi, on m'écrit : « Je voudrais aller herboriser dans la Péninsule; comme mon temps est limité, je désirerais récolter beaucoup de plantes en quelques semaines. Où faut-il aller? » Ces questions, et d'autres semblables, m'embarrassent tou- jours; car, au risque d'émettre un paradoxe, la flore espagnole est partout extrémement riche. Qu'on aille aux quatre points cardinaux d'une région quelconque, on y trouve une végétation extraordinairement variée; y repasse-t-on une deuxiéme, une troisiéme fois, on est certain d'y rencontrer encore du nou- veau. C'est pourquoi, je l'ai écrit ici en maintes circonstances, la flore ibérique n'a d'égales que celles du Cap, de l'Australie occidentale, du centre de la Chine et de la Californie : ces cinq flores, par la variété de leurs espèces, l'énorme proportion de leurs endémiques, sont uniques sur le globe. Cependant, comme il y a le mieux dans le bien, il y a aussi certaines provinces espagnoles mieux favorisées que d'autres. Ainsi, l'Andalousie et le Sud-Est ont plus d'espéces propres ou de raretés que le Nord. Mais, ce serait se tromper étrangement que de croire, qu'à latitude égale, les régions de la Péninsule sont semblables ou moins riches que celles d'autres pays: elles le sont infiniment plus. Dans la chaine cantabrique, par exemple, les Asturies et les montagnes de la Galice, j'ai signalé bien des espéces qui n'avaient été trouvées que dans l'extrême Sud, en Algarve, voire même dans le Nord de l'Afrique. Dans le Centre et l'Ouest on rencontre une foule de plantes propres à ces contrées, couvertes d'arbustes à feuilles persis- tantes, sous lesquels se presse une végétation, habituellement Xérophile, d'une incomparable variété. Quant aux innombrables sierras, leur végétation est autrement plus riche que celle des 502 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. Alpes, des Apennins, des Carpathes et des Balkans. Seuies, les montagnes de la Grèce pourraient soutenir la comparaison et, encore, leurs endémiques sont moins nombreuses. Si lon songe qu'une infinité de localités, de régions très étendues, de cordilléres, des provinces presque entières n'ont jamais été visitées par aucun botaniste, on peut croire que l'Espagne réserve encore bien des surprises à ceux qui voudront la parcourir. Personnellement, j'en ai entrepris une exploration méthodique et aussi compléte que possible; mais j'avoue que je suis loin de tout connaitre et que je n'ai pas vu la moitié du territoire, parce que, dans la plupart des cas, il est impossible de pénétrer dans une foule d'endroits. Et, cependant, depuis 1894 j'ai exécuté 21 voyages dans la Péninsule dont le plus court a été de cinq semaines et beaucoup de trois à quatre mois, avec un personnel ad hoc. Pour la bien connaitre, il faudrait qu'il y eüt, un peu partout, des botanistes herborisants. Or, il n'y en a pas; ce sont les étrangers qui y vont herboriser. Et, si parfois on réussit à intéresser un Espagnol à la récolte des plantes, la belle ardeur du début ne dure que la vie d'une Rose. Je vais donner ici quelques renseignements sommaires sur les diverses provinces de l'Espagne; on verra ce qui reste à explorer et oü il y a le plus à faire. Commençons par l'Andalousie et la province de Cadix, la plus éloignée : les plantes endémiques y foisonnent et, des bords de l'Océan au sommet du cerro de San Cristobal (1 716 mètres), point culminant du pays, on y récoltera plus de 1500 espéces. C'est la patrie des Ulex, Genista, Cytisus tribracteolatus, Daucus gaditanus, Serratula Alcalæ, Centaurea diluta, Nonnea multi- color, Carregnoa humilis, etc., tellement localisés quil est fort difficile de les rencontrer. Toutefois, la province a été bien explorée par BounagAv, REvEncHox, Perez-Lara, Porta, Do qui en ont distribué les principales plantes. Sa voisine, celle d'Huelva, n'avait été visitée, avant moi, que par WiLLKowM en 1845, et encore seulement sur le littoral. En 1901 et en 1910 j'y suis resté près de deux mois et j en a! fait connaitre la flore assez semblable à celle de l'Algarve orien- tale. Pays de basses collines, oà toutes les Cistacées de la M. GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 503 création paraissent s'être donné rendez-vous, avec des micro- phytes nombreuses par suite de la rareté des pluies. Rien de particulier à dire sur la province de Séville dont les plaines sont couvertes de moissons et d'Oliviers. Il en est de même de celle de Cordoue qui est, cependant, plus intéressante. Je recommande surtout la belle sierra de Cordoba; on devra s établir à Belmez, centre trés intéressant, au milieu d'immenses Ѓогёіѕ de Pins et de Yeuses où la végétation primitive s'est fort bien conservée. Tout le Nord et plus des deux tiers de la province sont encore inconnus. Jaén, au centre de l'Andalousie, est extrêmement riche en plantes. M. Hervier en a surtout fait connaitre la partie orien- tale et celle qui avoisine Grenade et Murcie. Les hautes sierras de l'Est : Magina, Jabalcuz, Chiclana, Ubeda, Cazorla, del Pozo abondent en endémiques. Mais tout n'est pas dit et que de points inexplorés! La vallée de Guadiana Menor (oü je parvins à faire arrêter le train pour récolter le raris- sisme chium Pavonianum Boiss.), le Nord de la sierra de Lucena, les contreforts méridionaux de la sierra Morena attendent encore le botaniste assez courageux pour voyager dans de pareils pays. Terrain calcaire, trés accidenté par 31* 5 de latitude. En une journée je recueillis plus de 400 espèces à Cabra de S. Cristo et prés de 300 à Cazorla méme oü, par sucroit, je découvrais le curieux Viola cazorlensis Gdgr, voisin du type oriental V. delphinantha Boiss., et le Pinguicula vallis- nerifolia que personne n'avait retrouvé depuis Wrnn (1826)! Almeria commence à faire maintenant bonne figure dans la botanique espagnole. Cependant le centre de la sierra de Gador (2325 m.) et le versant Sud dela sierra Nevada, avec des pies de 3000 mètres, sont totalement inconnus. Que n'y rencontrera-t- оп pas si l'on songe que le peu que j'en ai effleuré m'a donné : Euzomodendron Bourgæanum, Seseli intricatum, Erucastrum Pseudosinapis , Senecio Decaisnei, Forskohlea Cossoniana, Plantago notata, et qui ne croissent que là! J'ai bien aussi fait connaitre un peu la flore des sierras de las Estancias, de los Filabrés, du Cabo de Gata, de la partie orientale de la sierra Nevada; mais que de localités inexplorées, vues à la hàte et sans doute fort riches, la flore de la province ayant une foule 50% SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. d'espèces sahariennes et orientales : Neurada, Kælpinia, Leys- sera, Ceratocarpus, Erythrostictus, Salsolacées, etc. Je ne dirai rien des provinces de Grenada et de Malaga, de cette dernière surtout — pure merveille. Il faudrait un volume pour en décrire la flore incomparable, les sites enchanteurs, les incroyables surprises qui déconcertent vraiment le botaniste à chaque pas. De l'Andalousie passons dans les provinces de l'Ouest qui forment la frontière portugaise. DE CoiNcv et moi nous sommes, je crois, les seuls botanistes qui aient herborisé dans la province de Badajoz. Je recommande surtout les environs de Zafra et de Llerena. La Serena n'est pas riche, malgré l'assertion de Dr Coixcy. Tout le reste est inconnu et presque inabordable. Cacérés fut visité en 1863 par BourGEAU, dans les environs de Plasencia. Depuis lors, à peu prés personne n'y a été. Citons les trés intéressantes sierras de S. Pedro, de Guadalupe, de Montanchez, de Gata, sans doute de pénible accès, mais dont la flore spéciale dédommage des fatigues. C'est la province la plus variée de l'Estremadure. J'ai indiqué iei dans le Bulletin de 1901 et de 1908 les richesses végétales de la province de Salamanque, où fort peu de botanistes avaient été. C'est le pays des Halimium, des Erica, des Linaria, des Reseda, etc. ; région extrémement tourmentée et voleanique dans la partie appelée Las Hurdes et Las Batuecas, habitée par des troglodytes trés doux mais d'une incroyable naiveté. : Quant à Zamora, le peu que nous en connaissons provient de mes voyages de 1901 et de 1910. Les régions du Nord et de l'Ouest, -tout à fait inconnues, réservent sans doute des surprises, car le Tras-os-Montes dont elles sont limitrophes à une végétation du plus haut intérêt. Si, maintenant, de l'Estremadure nous arrivons dans les provinces du Centre, celle de Toléde, au milieu et au Nord, reste à connaitre. La sierra de Toledo, trés difficile d'accès, COn- tient de fort bonnes choses dans le peu d'endroits où on à été. Quant à celle de Ciudad Real, sa voisine, elle a été mieux explorée. Elle est à la porte de l'Andalousie et, comme telle, bien dotée en plantes. Il suffit de citer la sierra de la Alcudia, M. GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 505 et surtout les gorges de Despeñaperros, dans la sierra Morena, l'un des endroits les plus intéressants pour la botanique de toute l'Espagne. C'estlà que sont localisés mais abondamment : Dianthus crassipes, Bufonia ` Willkommiana, Conopodium Marianum, Digitalis Mariana, Echium Marianum, Jasione Mariana, Verbascum Celsiæ, Genista polyanthos, etc. Toute- fois, de vastes espaces dans le Nord et dans l'Est sont encore inconnus. Il faudrait des journées entières pour s'y rendre, emporter des provisions pour une semaine — véritable expé- dition en pays inhabité ou bien vers des villages dont le dénüment est extrême. Je ne dirai rien des provinces de Madrid, de Ségovie et d'Avila assez bien explorées. Toutefois, comme pour beaucoup d'autres, on va toujours dans les mémes endroits, et d'innom- brables localités restent inconnues. Ainsi, on n'a jamais herbo- risé dans le Sud et dans l'Est de la gigantesque sierra de Gredos. Pour Ségovie, on n'en connait guère que le Guadarrema; le plateau ondulé de l'Ouest et du Nord est inexploré. A Madrid méme on découvre fréquemment des plantes tout à fait inatten- dues. Valladolid, Guadalajara et Cuenca sont à peu prés vierges. Pour cette dernière, certainement bien dotée, je n'en connais que les plantes que M. Arerpo a bien voulu me donner et celles que j'y ai récoltées à Tarancon en 1906. Tout est donc à faire. Leur voisine, Soria, était inconnue avant mon voyage de 1908. Région montagneuse calcaire, excepté dans les sierras à l'Ouest de Moncayo, trés intéressante; je la recommande vive- ment, car il reste encore beaucoup à découvrir. Méme remarque pour Albacéte, dont la proximité avec les richissimes provinces de Valence, Murcie et Grenade offre une flore exceptionnelle- ment variée. Aucune observation à faire sur la province de Teruel, connue déjà par Asso et si bien explorée par ZAPATER et REVER- CHON, non plus que sur celles de Saragosse et de Lérida, dont les recherches de Loscos, Parpo, Vicioso, ete., ont mis en lumière la flore curieuse de ce pays à steppes е! terrains salés. Il est certain que la flore des provinces orientales : Murcie, DI 506 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. Alicante, Valence, Castellon, Taragone et Catalogne est suffisam- ment connue parce qu'on y а souvent herborisé. Mais, si leur richesse exceptionnelle a attiré de tout temps les botanistes, il ne faudrait pas croire qu'elles sont les seules. On les dit très riches parce qu'on les a bien explorées. Cependant, il en est d'autres tout aussi bien et méme mieux dotées qu'on connaissait à peine et qui viennent se placer au premier rang. Je veux parler du Nord-Ouest. En Galice, SEoaxE, PLANELLS et MÉniNo ont fait connaitre les plantes de Pontevedra, la Corogne, Lugo et Orense. Cette dernière, que j'ai visitée en 1898, est encore fort mal connue. Pour lesautres, au terrain chaotique, hérissé d'àápres montagnes, manquant de routes, ce que nous en connaissons fait espérer bien des découvertes. Quant aux provinces de Léon, Santander et Palencia, elles méritent une mention spéciale. Lance y herborisa en revenant de Galice vers 1860. BorssigzR en 1838, LERESCHE et LEVIER en 1818-19 v firent de très belles découvertes. En 1894, lors de mon premier voyage publié dans ce Bulletin, j'ai donné les renseigne- ments uliles sur les plantes qu'y récoltèrent ces botanistes. Depuis lors, j'ai exécuté cinq voyages là-bas et chaque fois j'en ai rapporté des faits de géographie botanique du plus haut inté- rét. En maintes circonstances j'ai recommandé à de plus jeunes el à de plus intrépides que moi de continuer l'exploration de la région extraordinairement riche qui va de La Robla à Cervera et à Bilbao, ainsi que le versant méridional de la chaine canta- brique. Outre les endémiques, j y ai récolté une foule d'espéces qui n'étaient connues qu'en Andalousie et d'autres en Algérie. ll est certain que des recherches ultérieures amèneront de nou- velles et importantes découvertes. La province de Santander, en particulier, si accidentée et presque inconnue, est pleine de promesses à cet égard. : Celle d'Oviedo, parcourue par Durteu, SALCEDO, BOURGEAU, еіс. mais malheureusement toujours dans les mêmes endroits, а révélé une flore spéciale et variée. Après BourGeau et LEVIER, jai vanté la richesse des fameux Puerto de Pajarès et du Pre d'Arvas. Cependant, on ne sait absolument rien du reste de la cordillére asturienne sa voisine. Que réserve l'avenir à ceux qU! M. GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 507 auront le courage de gravir les Peñas Rubia, Guazones, Ubinña, cette dernière par 2300 mètres d'altitude? En continuant d'aller du Nord-Ouest à l'Est nous trouvons la Biscaye, l'Alava, le Guipuzcoa et Burgos, oü on a assez herbo- risé. Ces régions, extrémement tourmentées, ont, en somme, la flore du Midi de la France et des Pyrénées; mais, comme tou- jours, les espèces propres à la Péninsule viennent à chaque pas rappeler qu'on est dans la terre des surprises. Les provinces du versant sud-pyrénéen : Navarre, Logrono, Huesca, Lerida, Gerone et Barcelone, sont assez fréquemment visitées et leur végétation connue dans ses grandes lignes. Pour- tant, dans le chaos de ces montagnes, une foule considérable de localités n'ont jamais vu un botaniste. Il semble donc certain que, [à aussi, les explorateurs rencontreront d'excellentes choses. Quant aux iles Baléares, Majorque est bien connu par les explorations de Marès, BARCELO, Porra, Rio, ete., Minorque par celles de Ropricuez, Ivice, Formentera et les îlots voisins par moi-méme. En résumé, on peut affirmer sans crainte que, sauf quelques provinces privilégiées, la majeure partie de l'Espagne est encore fort mal connue botaniquement. A moins que dans les univer- sités et les collèges on ne forme des élèves herborisants, comme cela se pratique partout, cet état de choses ne finira pas. Et rien n'autorise à le croire. Ce seront toujours les étrangers qui vien- dront, le plus souvent en une rapide et incomplète excursion, récolter des plantes à peu près constamment dans les endroits connus. Il faudrait que les professeurs d'histoire naturelle, botanique, entomologie, minéralogie, etc., se décidassent enfin à mettre dans leurs programmes des excursions, exiger la con- fection de collections, favoriser les élèves les mieux doués, unir une théorie stérile à une fructueuse pratique, encourager, en un mot — tout en préchant d'exemple — les recherches Sur ce sol merveilleux de l'Espagne. i. Quelques mots, maintenant, sur la flore portugaise si intime- ment liée à celle de l'Espagne. Pendant longtemps elle resta Slationnaire et, il v a trente ans, on n'en connaissait que ce qu'en avaient écrit BRoTERO, HorrMaNNsEac et Ling au commen- 508 SEANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. cement du xix siècle. Les riches collections faites par WEL- wiTscH de 4841 à 1850 étaient restées à peu près inédites. Mais sous l'impulsion éclairée et énergique de MM. HENRIQUES. DavrAU et Mani les choses ont bien changé. Ces botanistes ont beaucoup herborisé, formé des éléves collectionneurs, dis- tribué de nombreuses plantes et publié leurs découvertes, de sorte que les matériaux pour une nouvelle Flore portugaise ne manquent pas, bien qu'il existe encore de trés importantes lacunes. Les provinces du Nord, Minho et Douro, Tras-os-Montes et les deux Beira ont une flore sensiblement la méme que celle de la Galice et des provinces espagnoles : Salamanque, Zamora et Cacérés. Mais aussitót qu'on a franchi le Tage, la végétation change complétement : l'Alemtejo et l'Algarve sont deux pro- vinces qui peuvent soutenir aisément la comparaison avec les plus riches régions de l'Espagne. Le voyageur est émerveillé de la beauté du elimat, de la variété de la végétation, par les grands bois de Pins et d'Yeuses oü, dans un sable trés fin, croissent une infinité de plantes rares, par les collines embaumées de l'odeur des Thyms, des Lavandes, des Cistes, par les charnecas (landes) décorées d'innombrables Hélianthémes, Linaires, Ajoncs, Genêts, Iridées, Liliacées, etc. Cependant le littoral du Sud-Ouest est presque inconnu; les serras de Grandola, de Cereal, de Caldeirão (où j'ai découvert le Bellis azorica, nouveau pour l'Europe), les contreforts du Nord de Іа serra de Monchique, les Cumeadas qui limitent la Guadiana à l'Est, ainsi que toute la zone frontière jusqu'en face de Badajoz sont inexplorées, ou à peu prés. Des découvertes intéressantes ne manqueront pas de récompenser le zèle des naturalistes portugais et étrangers qui visiteront ces régions. (A suivre.) M. Rouy, qui a fait de nombreuses excursions botaniques en Espagne, de 1877 à 1884, puis en 1897, 1904 et 1907, rappelle qu'il y à, dans ce pays, une région pour ainsi dire inexplorée jusqu'à maintenant, parce que les moyens de communication et les éléments de séjour y sont encore des plus rudimentaires et qu'elle est habitée par une рор" lation de pauvres gens à demi-sauvages : c'est le territoire R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 509 des Batuecas et des Hurdes, près des sierras de Guadalupe etde Francia, entre Ciudad-Rodrigo et Bejar. M. Souèges prend la parole pour la communication sui- vante : Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suite) '; PAR M. R. SOUÈGES. CLÉMATIDÉES (suite). II. — Les parties de la graine et du fruit autres que l'embryon. Synergides. — La figure 33 représente la coupe d'un sac : embryonnaire de Clematis Flammula L. au moment de la double fécondation. Ce phénoméne a lieu dans les ovules trés jeunes : le sac embryonnaire occupe dans le nucelle une place assez restreinte et les antipodes, généralement bi-nucléées, sont déjà bien différenciées. Dans la synergide de droite, on aperçoit la substance plasma- tique très riche qui a servi à conduire et à porter les gamètes mâles ; elle s'étend jusqu'au voisinage du noyau secondaire. Les Synergides, à ce moment, présentent une disposition intérieure digne d'étre signalée; leurs noyaux, arrondis, de petites dimen- sions et munis d'un nucléole trés brillant se trouvent reporlés à la base de la cellule, tandis qu'au sommet on distingue une Vaste vacuole limitée sur son pourtour par une couche proto- plasmique très peu dense. Si l'on se rappelle qu'avant l'arrivée du tube pollinique dans le micropyle, les dispositions relatives du noyau et de l'hvdroleucite étaient toutes contraires, on voit que le noyau s'est déplacé dans la cellule, sans doute, le long dela paroi, pour accompagner les éléments sexuels màles et présider à leur marche dans la partie supérieure du sac. Dans la figure 34 les synergides apparaissent symétriquement placées; la fécondation a eu lieu et le noyau secondaire, trés 1. Voir plus haut, p. 242. 510 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. gros, va rentrer dans le stade spirème de la première division. Leur disposition est la mème que précédemment, avec cette différence toutefois qu'on distingue, dans leur intérieur, plusieurs hydroleucites et que leur cytoplasme prend, par la méthode de HEIDENHAIN, une coloration brun-verdâtre qui marquerait les premiers indices de la dégénérescence cellulaire ou, tout au moins, une modification profonde dans la nature chimique du contenu. j Fig. 33 et 34. — Clematis Flammula L. Aspect de la partic supérieure du Sir embryonnaire au moment de la double fécondation et un peu avant la divi- sion du noyau secondaire. en, épiderme nucellaire; s, synergides; 0, oosphère; ng, gamèle mâle; ns, noyau secondaire; œ, œuf. G. 440. A un stade ultérieur, quand l’albumen comprend 8 à 10 noyaux, les synergides se sont contractées, pour ainsi dire désséchées. Elles ont perdu l'eau de leurs vacuoles et offrent l'aspect d'une masse plasmatique constituée d'un fond finement granuleux, se colorant d'une facon moins intense et d'une partie plus colorée répartie en arborisations dans le sein ou à la surface de la cellule. Quelques taches très fortement chroma- tiques représentent les vestiges des noyaux. Finalement, cette masse totale se trouve repoussée, par la croissance de l'albumen et de l'embryon, contre l'épiderme nucellaire, et réduite peu à peu à un trés petit volume. Elle ne disparait toutefois que tres R.. SOUÈGES. — SUR L EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 514 tard; on peut encore en voir des traces quand lalbumen a presque fini de se cloisonner. L'histoire de ces synergides nous a permis de voir dans ces éléments des organes concourant à la fécondation en recevant, guidant et nourissant les gamètes màles durant leur trajet; puis protégeant et maintenant le jeune embryon, jusqu'au moment oü il se trouve entouré d'une masse assez consistante d'albumen. Albumen. — Ce tissu, chez les Renonculacées, appartient au type des albumens à cloisonnement tardif et presque simul- tané, dans un mode nettement centripète. Ce mode de cloison- nement se reconnait facilement, dans une coupe transversale de l'achaine adulte, à la disposition rayonnante des cellules endospermiques. SrRAsBURGER ' et d'autres auteurs? aprés lui ont décrit avec beaucoup de détails les différentes phases de la formation de ces albumens, en prenant comme exemple, soit des Renoncu- lacées (Myosurus, Caltha, Aconitum), soit des espéces appar- tenant à d'autres familles végétales (Viola, Reseda, Oxalis, ete.). Les phénoménes observés chez les Clématidées n'offrent rien l'exceptionnel; je me contenterai seulement de signaler quelques faits qui, à mon avis, n'ont pas été suffisamment mis en relief. Le noyau secondaire entre en division trés peu de temps, après la fécondation. Le sens de sa division, indiqué par la direction du fuseau achromatique, est généralement oblique sur le grand axe du sac. Les deux noyaux, issus de cette division, vont se placer contre la paroi, l'un dans la partie hémisphérique supérieure, l'autre, dans la partie inférreure, symétriquement par rapport au centre. Les divisions suivantes se font contre la paroi et généralement encore selon des lignes obliques. Pendant ces premières divisions, jusqu'au moment oü les noyaux d'albumen, devenus assez nombreux, forment une couche pariétale de revétement assez serrée, les figures karyoki- 1. STRASBURGER (Е.), Neue Beobachtungen über Zellbildung мег rone lung. Bot. Zeit., 37, p. 266, 1879. — Zellbildung und Zelltheilung, 3° édi- tion, 1880. : ; 2. OSTERWALDER (А.), Beiträge zur Embryologie von Aconitum SE L Flora, 85, p. 254, Marburg, 1898. — DUCAMP (L.), Recherches Sur reve bryogénie des Araliacées. Ann. Sc. nat. Bot., 8° série, XV, p. 346, Paris, 1902. 512 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. nétiques observées représentent à peu prés les mêmes stades de la division indirecte. Quand les premières cloisons tangentielles sont apparues, cette simultanéité n'existe plus : on trouve des noyaux à tous les stades de division. Il faut également faire remarquer que la formation de la pre- mière assise des noyaux d'albumen a lieu durant toute la période de l'accroissement de la graine, et que les premières cloisons, radiales d'abord, puis tangentielles, n'apparaissent qu'au début Fig. 35. — Clematis Flammula L. Coupe longitudinale schématique du fruit au moment du terme de l'accroissement de la graine. оа, ovule avorté ; ra, raphé ; ca, cavité de l'albumen; ac, appareil conducteur; е, embryon; а, antipodes; f. tégument; n, nucelle. б. 20. des phénomènes de maturation. La figure 35 représente un achaine de Clematis recta L. coupé longitudinalement, au moment du terme de l'accroissement. Sa taille est celle d'un achaine adulte; on voit que l'albumen y est représenté par une grande masse centrale liquide, limitée par une unique assise de noyaux. À ce stade, l'embryon, très petit, compte à peine huit à dix cellules. L'assise périphérique des noyaux d'albumen, une fois com- pléte, se différencie par des cloisons radiales, puis tangentielles. en une assise cellulaire qui fonctionne, dès maintenant, comme R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 913 assise digestive. А la maturité, elle se distingue nettement, par son contenu, des assises plus internes : elle renferme de petits grains d'aleurone, les autres assises sont bourrées d'huile fixe et d'aleurone avec enclaves. Antipodes. — Dans une Note antérieure’, j'ai montré com- ment les trois antipodes, dés le stade qui marque la maturation des différentes parties du sac embryonnaire, se faisaient remar- quer par leurs grandes dimensions, leur forme extérieure et la profonde différenciation de leur contenu. Tout, au sujet de ces cellules, tant ce qui concerne leurs caractéres propres, exté- rieurs ou cytoplasmiques, que la disposition et les modifi- cations des tissus qui les entourent concourt à démontrer qu'elles jouent un rôle sécréteur actif. Elles semblent élaborer, aux dépens des matériaux puisés à la base du nucelle, des substances nutritives et des agents diastasiques qui servent à la croissance du sac embryonnaire et au développement de l'albumen. La présence de filaments ergastoplasmiques dans la partie cau- dale des antipodes, en m'autorisant à rapprocher ces éléments des cellules glandulaires animales, m'a permis, en méme temps, d'établir une certaine analogie fonctionnelle entre ces cellules. Ce premier argument en faveur du róle sécréteur des antipodes peut maintenant étre appuyé par de nouvelles remarques. En dehors des filaments basaux, ce qui frappe le plus, dans la structure intime des antipodes des Clematis, c'est la multipli- cation des noyaux, leur grossenr et leur localisation constante au centre de la partie sphérique de la cellule. On observe déjà deux ou trois noyaux dans chaque antipode au moment de la maturité du sac embryonnaire. Il est assez difficile d'assister au processus de cette division nucléaire pendant les premiers stades; elle doit avoir lieu trés rapidement. Mais en s'adressant à des antipodes plus âgées comptant 4 à 12 noyaux, on peut se rendre compte aisément de ce mode de multiplication. On ren- contre, à ces stades, des masses chromatiques, sous différents aspects. Ce sont d'abord des corps arrondis ou ovalaires, souvent réniformes, puis des amas étranglés en bissac ou en sablier, unis par des pédicules plus ou moins étroits, enfin, des groupements 1. Bull. Soc. bot. France, t. X, p. 102, 1910. T. ep. (sÉANCES) 33 514 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. mutilobés, müriformes, représentant de véritables circonvolu- tions (fig. 56, 37, 38). Toutes ces différentes figures montrent suffisamment que le mode de multiplication observé peut se rapprocher de la division directe ou plus exactement de la fragmentation, au sens que ARNOLD’, en 1883, a attaché à cette dernière expression. Ce savant, en effet, distingue, dans toute division, la segmentation, division mitotique ou amitotique de FLEMMING, selon laquelle le noyau se divise en deux parties égales par un plan passant par Fig. 36 et 37. Clematis recía L. — Fig. 38. C. campaniflora Brot. Différents aspects des noyaux dans les antipodes. G. 450. l'équateur, et la fragmentation, d'aprés laquelle le noyau donne deux ou plusieurs segments inégaux ou plusieurs segments égaux. Les figures observées correspondent à peu prés aux différents stades d'une fragmentation ainsi définie. En ce qui concerne leur structure intime, ces noyaux n'ontrien qui les différencie des noyaux normaux. Ils possèdent des nucléo- les variables de nombre et de grosseur, laissant voir fréquem- ment dans leur intérieur un nucléolule incolore, trés réfringent. La charpente du filament nucléaire est représentée par un réseau dont les nœuds très fortement chromatiques ne sont bien visibles que lorsque la décoloration des préparations à été suffi- samment prolongée. Les réactifs nucléaires simples, tels que la safranine, le violet de gentiane, colorent, en très peu de temps: la masse nucléaire tout entière, d'une manière si intense, qu'on 3 1. ARNOLD, Beobacht. über Kerne und Kerntheilungen in dem Zellen des Knochenmarks, Virchow's Archiv, 88. R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 515 ne peut, même avec un fort éclairage, y découvrir le moindre détail de structure. Il faut faire usage de l'hématoxyline fer- rique et pousser trés loin la décoloration pour se rendre compte de la disposition qu'affecte la substance constitutive de ces noyaux. En somme, ils offrent la structure typique de ces élé- ments « à l'état de repos » ou plus exactement celle des noyaux des cellules qui se nourrissent et qui travaillent sans se diviser. On a voulu voir dans tout noyau en voie de fragmentation ou de division amitotique un signe de sénescence et de dégéné- rescence cellulaire. Je rapporte ici, en les empruntant à HENNEGUY', les opinions les plus marquantes à ce sujet. Suivant FLEMMING, la division directe chez les êtres supérieurs « est un phénomène de dégénérescence qui le plus souvent n'a pour résultat que d'amener une augmentation de surface du noyau, en produisant des cellules plurinucléées ». Pour Леві, « les noyaux qui se divisent directement sont toujours de grande taille, appar- tiennent à des cellules arrivées au terme de leur évolution, déjà bien différenciées et ayant des fonctions spéciales de sécré- tion et d'assimilation ». D'après Vom Rari, « toute cellule qui se divise directement a son arrét de mort et ne se divisera plus ». On reconnaitra que ces différentes manières de voir se trouvent singulièrement étayées par mes observations sur les antipodes des Clématidées. L'opinion de FLEMMING, qui rattache la division directe à un besoin d'augmentation de surface des noyaux, et celle de ZIEGLER, qui insiste spécialement sur le rôle sécréteur ou assimilateur des éléments multi- et macronucléés, méritent surtout d'étre retenues. J'interpréterai également la fragmentation du noyau dans les antipodes des Clematis comme un besoin d'augmenter la surface de contact avec le proto- plasme. Les rapports entre noyau et protoplasme devenant ainsi plus rapides et plus étendus, les réactions d'assimilation et de sécrétion auxquelles ils président dans l'intérieur de la cellule deviennent à leur tour plus nombreuses et plus intenses *. 1. HENNEGUY (F.), Lecons sur la cellule, р. 394, G. Carré, édit., Paris, 1896. 2. J'ai pensé un moment à rapprocher ces noyaux fragmentaires des * перепкегпе », souvent mentionnés quand il s'agit de formations para- nucléaires. Mais l'accord est loin d'étre fait sur la signification de ce terme qu'on trouve appliqué un peu à tort et à travers au sujet de toute formation intracellulaire mal définie. 516 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. Chez d’autres espèces végétales, les antipodes peuvent pré- senter des différenciations beaucoup plus profondes, dans lesquelles il est toujours facile de voir une adaptation plus parfaite au rôle qu'elles sont appelées à jouer. Ainsi, chez les Gentianes, GuÉRIN ' a montré qu'elles grossissent, se divisent et s'organisent en une véritable assise tapissant la paroi interne du nucelle. Elles jouent, dans ce cas, un róle sécréteur évident. Leur multiplication et leur disposition correspondent au besoin d'offrir un champ plus vaste aux échanges qui doivent s'établir, d'une part, avec la base du nucelle par où arrivent les sub- stances alimentaires, d'autre part, avec le sac embryonnaire oü ces substances convenablement élaborées doivent finalement être déversées. Dans les cas trés nombreux oü les antipodes disparaissent trés peu de temps aprés leur formation, on peut remarquer qu'elles concourent également à l'apport d'éléments nutritifs dans l'intérieur du sac. Elles pénètrent trés avant dans l'axe du nucelle, jusqu'au niveau de la chalaze, perforent méme le tégument dans les ovules innucellés, creusant ainsi une cavité conique ou cylindrique dans laquelle elles se désagrègent. Elles établissent ainsi une voie de communication directe entre le sac embryonnaire et l'appareil conducteur tégumentaire. C'est ce que j'ai observé antérieurement, chez les Solanacées, dans les pre- miers stades de la séminogénèse. Comme on le voit, les antipodes contribuent généralement, de maniéres fort variables il est vrai, au développement du sac embryonnaire. Chez certaines espèces, elles s’acquittent de ce rôle très vite, en se résorbant; chez d'autres, les Clématites par exemple, elles président à cette fonction durant toute la période de laceroissement de la graine. Dans ce dernier cas, elles n'apparaissent pas comme des organes tout à fait inutiles, et les phénoménes de fragmentation nucléaire dont elles sont le siège ne peuvent pas être exclusivement interprétés comme un indice de mort prochaine, mais, avant tout, comme une marque d'une trés grande activité cellulaire. Les premiers sigues de dégénérescence apparaissent dans les * GUÉRIN (P.), Sur le sac embryonnaire et en particulier les antipodes des Gentianes, Journal de Bot., Morot, 17, 1903, p. 107-108. E. GRIFFON. — VARIATIONS CHEZ LES SOLANÉES ET LES COMPOSÉES. 2517 antipodes quand la graine a fini de s'accroitre. Ils se recon- naissent à la formation de vastes vacuoles autour des noyaux, au retrait du cytoplasme, à l'affinité très forte des parties con- tractées pour les réactifs de coloration. En même temps, le cau- dicule antipodial se réduit à l'état de simple émergence, et les antipodes, dans les coupes longitudinales des jeunes fruits, apparaissent sous la forme de masses hémisphériques accolées, Dans le noyau, la chromatine disparait peu à peu; elle forme des masses de grosseur inégale, réparties très irrégulièrement dans le corps nucléaire; les nucléoles très gros se voient encore assez longtemps, finalement, ils disparaissent. Peu après, la membrane du noyau disparaît à son tour. Durant ce processus de dégénérescence, les cellules d'albumen ont entouré les antipodes de toutes parts. Elles constituent un tissu assez compact remplissant la cavité du sac et commençant à accumuler, dans leur sein, des matériaux de réserve, quand la membrane antipodiale, jusque-là très ferme et résistante, finit par être résorbée. Les derniers vestiges des antipodes ne sont pas repoussés contre la chalaze, comme ceux des synergides sont repoussés contre l'épiderme nucellaire; ils sont englobés dans les cellules d'albumen et disparaissent, sans doute complètement digérés par ces cellules en voie de formation. (A suivre.) M. Griffon fait la communication ci-dessous : Variations avec ou sans greffage chez les Solanées et les Composées; PAR М. Ер. GRIFFON. I La question de la variation chez les végétaux, qui a été tant étudiée de tous temps, est, comme on le sait, tout à fait à l'ordre du jour depuis les publications de ре Vries sur la théorie de la « mutation ». J'ai eu l'occasion, dans ces cinq dernières années, de faire des observations sur les variations brusques des végétaux au cours de mes recherches sur le greffage. 548 SÉANCE DU 44 NOVEMBRE 1940. Or il en est de la mutation comme des autres faits biolo- giques. Il faut, d'une part, chercher des cas nets, certains, qui ne laissent aucune prise au doute, d'autre part, se préoccuper des causes qui les ont engendrés. Dans les différentes communications que j'ai faites à la Société sur la variation dans le greffage ‘, j'ai maintes fois déclaré qu'il est essentiel, pour conclure à l'existence d'une influence spéci- fique, d'examiner soigneusement des pieds témoins non greffés, aussi nombreux que possible et de se faire une idée de la nature et de l'importance des variations qu'ils peuvent présenter. Si, par exemple, une variété à fruits longs est greffée sur une variété à fruits courts et qu'elle produise sur un pied des fruits raccourcis, il ne s'ensuit pas nécessairement qu'il y ait influence morphologique spécifique du sujet sur le greffon. Pour qu'il en soit ainsi, il faut qu'un pareil changement ne puisse s'expliquer en dehors d'une action de greffage d'abord, d'un mélange de plasmas ensuite ou de quelque chose d'analogue. Or, j'ai prouvé que dans mes nombreux essais, une telle explication est inadmissible. Je me bornerai dans cette note à rappeler certains cas de variation que j'ai déjà indiqués sommairement et à en faire con- naitre d'autres que j'ai observés au cours de la présente année. Ces cas de variation avec ou sans greffage se rapportent à des plantes de la famille des Composées (Helianthus) et de celle des Solanées (Solanum). II Variations chez le Topinambour (Helianthus tuberosus). — En 1909 des greffons de Grand Soleil (Helianthus annuus) sur Topinambour (Helianthus tuberosus) se sont développés normale- ment et n'ont présenté aucune variation dans le feuillage, les inflorescences, les fleurs et les graines; la taille cependant était. plus petite. D'autre part ien. tubereules du sujet étaient moins nombreux que dans les témoins, moins renflés et plus éloignés de la base de la tige (pl. XXV, fig. 2). Le greffon étant moins vigoureux, fait qui est bien connu des praticiens dans un grand nombre de cas analogues, les tubercules ont été moins 1. GRIFFON (Ed.), Bull. de la Soc. bot. de France, 1907, p. 699; 1908, p. 347; 1909, p. 203 et 642. E. GRIFFON. — VARIATIONS CHEZ LES SOLANÉES ET LES COMPOSÉES. 519 bien nourris et se sont moins renflés que d'habitude (variation de nutrition) ; mais ce n'est nullement là une variation spécifique de nature morphologique, pas plus d'ailleurs qu'une variation héréditaire. En effet, dans les plantes témoins, j'ai rencontré en 1909 et en 1910 des tubercules plus éloignés de la tige qu'à l'ordinaire (pl. XXV, fig. 3, 4, 5). D'un autre cóté, ces tubercules modifiés de 1909 on été plantés en 1910 et tous ont donné des individus normaux quant à la taille, au renflement et à l'agglo- mération des tubercules (pl. XXV, fig. 1). Il s'agit donc, dans le cas des Topinambours grelffés avec le Grand Soleil, de pures variations de nutrition non héréditaires. 1 Variations chez les Aubergines (Solanum esculentum et S. ovigerum). — J'ai déjà montré que, dans la Pondeuse ou Plante aux œufs (Solanum ovigerum) non greffée, on pouvait rencontrer des fruits sphériques et non plus ovoides et des fruits ovoides pourvus de côtes; ces derniers étaient parfois produits par l'ac- tion de mollusques ou par celle du Phytophthora infestans. Cette année j'ai récolté plusieurs pieds de la méme plante non greffée dont tous les fruits s'étaient allongés comme dans l'Aubergine violette longue; en outre quelques-uns de ces fruits étaient cótelés et jaunâtres à l'extrémité (pl. XXVI, figure de droite). Sila plante avait été greffée sur une Aubergine à fruits allongés ou sur le Solanum coccineum à fruits jaune-rougeàtre, on n'aurait pas manqué d'invoquer l'influence spécifique du sujet. À plusieurs reprises, du reste (1907, 1908 notamment), j'ai trouvé que des fruits de Pondeuse s'étaient colorés en jaune aussi bien dans la greffe sur S. coccineum que sur des pieds non greffés. L'excés d'humidité m'a paru jouer un róle en la circonstance. Quant à l'allongement des fruits ovoides, il pourrait s'expliquer soit par le retour de la Pondeuse à l'Aubergine longue dont elle dérive vraisemblablement, soit par une de ces perturbations dans la nutrition dont, il faut bien le dire, le mécanisme mor- phogène nous est inconnu. De même, en 1907, des pieds greffés ou non d'Aubergine violette ronde portaient des fruits allongés; par contre, sur un pied, je constatais la présence d'un fruit aplati-et cótelé comme une Tomate. 520 SÉANCE DU 141 NOVEMBRE 1910. Ces variations brusques ne sont pas héréditaires; des graines de fruits anormaux comme couleur et comme forme, de Pondeuse et d'Aubergine ronde ont donné l’année suivante des fruits normaux. Ainsi, par exemple, il est sorti des plantes à fruits blanes de graines venant de fruits de Pondeuse jaunis, etc. Un autre cas intéressant, surtout à cause de la discussion qui dure trés vive depuis plus de quinze ans sur l'influence spécifique dugreffage, c'est celui dela production defruitsd' Auberginelongue aplatis et cótelés. J'ai déjà signalé l'existence de fruits arrondis ou ovales à cótes ou sans cótes sur de nombreux pieds de cette Aubergine dans le Jardin potager de l'École de Grignon ; en outre, sur plusieurs de ces fruits, j'ai revu des traces de blessures faites par des mollusques, ce qui expliquerait la présence de sillons. Mais il ne s'agit pas là encore de fruits ressemblant très nettement à des Tomates. Or M. Dane а insisté à plusieurs reprises sur la production de fruits aplatis et cótelés à la suite du greffage d'Aubergine violette longue sur Tomate rouge grosse. Précisé- ment, cette année encore, comme en 1907, je n'ai pu obtenir de semblables fruits dans la greffe; mais, par contre, de trés nom- breux pieds témoins en étaient couverts (pl. XXVI, fig. 6, 1 et 8; pl. XXVI, figure de gauche). Peut-étre la saison pluvieuse suivie des mois d'août et de septembre secs, à Grignon, a-t-elle provoqué ces variations; j'ajoute que la graine d'Aubergine employée provenait du Midi où, quoi qu'en dise M. Gauné', ces formes anormales sont assez fréquentes; mais naturellement on ne les porte pas sur le marché. ) Је ne puis donc que reproduire ce que je disais ісі en 1907 : « Il у а chez les Aubergines une tendance manifeste du fruit à varier, soit en se raccourcissant, soit en s'allongeant, soit en se cótelant, tendance dont on peut souvent constater les effets dans les cultures et que diverses causes, externes ou internes, connues ou inconnues, mettent en mouvement ». Ces causes agissent aussi bien chez les plantes ereffées que chez les plantes non greffées; les variations provoquées ne relèvent nullement d'une hybridation asexuelle quelconque et j'ajoute que, dans mes essais, elles ne se sont pas reproduites par des semis. | 1. GAUTIÉ (Dr Albert), Les théories et les applications nouvelles de la greffe (Encyclopédie scientifique des Aides-mémoire. 1 vol., Paris, Masson, р. 18%)" Bull. Soc. bot. de Fr. T. LVII (4910). Pl. XXV. Topinambours et Aubergines. Bull, Soc. bot. de Fr T ENAU ОТО) BE XXVI Aubergine violette longue. Aubergine pondeuse. E. GRIFFON. — VARIATIONS CHEZ LES SOLANÉES ET LES COMPOSÉES. 5: ty — IV Variations chez les Pommes de terre (Solanum tube- rosum, Maglia et Commersonii) — On a signalé depuis longtemps déjà des variations brusques de tubercules de Pomme de terre dans les cultures. De telles mutations de bour- geons se sont montrées parfois héréditaires par la reproduction asexuée et ont été l'origine de variétés nouvelles. Ce sont là des faits bien connus depuis longtemps et qui sont familiers aux cultivateurs. CARRIÈRE en a cité plusieurs qu'il a pu étudier dans divers jardins et au Muséum; DanwiN lui-même leur a con. sacré un certain nombre de pages dans ses œuvres. Le Mémoire de CARRIÈRE ! et l'ouvrage de DanwiN? sur la variation sont des livres de chevet pour les personnes qui s'occupent de Biologie végétale. Je me bornerai donc à rappeler quelques cas intéres- sants parmi tous ceux qui ont été enregistrés. La Pomme de terre Pousse-debout est apparue brusquement dans un pied dont les tubercules étaient placés non à plat, mais en tas, debout, « à peu près comme le sont les morceaux de bois lorsqu'ils sont disposés pour être transformés en charbon ». Dans une plantation de Pomme de terre Jaune ronde, CARRIÈRE trouva en 1844 un pied à tubercules rouge foncé. La méme année, dans une culture de Pommes de terre de la variété Chardon, les fleurs étaient d'un blanc mat un peu soufré et non plus rose-violacé. Les changements de forme, de couleur de la chair, des yeux el des fleurs sont fréquents; il en est de méme de la hàti- vité. A l'École de Grignon, il y a trois ans, dans un champ planté avec la variété Institut de Beauvais, un pied portait, à cóté des tubercules normaux, un tubercule coloré en rouge. Ce phéno- méne se voit de temps à autre dans la variété en question, laquelle est à peau d'un jaune légèrement saumoné, un peu rose au voisinage des yeux, à germe rose, à chair påle et pres- que blanche. Je n'ai pu malheureusement suivre la descendance de ce tubercule. t К Jy oap T 1. CARRIÈRE, Production et fixation des variétés dans les végétaux. 2. DARWIN, La variation chez les animaux et les plantes. 599 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. M. P. BerTHAULT ' a récolté à Grignon également en 1909 un pied de Merveille d'Amérique à tubercules panachés et non rouge vif comme à l'ordinaire; la variation s'est maintenue en 1910. En 1907 j'ai greffé la Belladone sur la Géante bleue, variété de Pomme de terre à tubercules violets, à yeux colorés et à chair blanche. A l'arrachage, les tubercules nés ainsi dans des condi- tions anormales n'ont présenté, ainsi que je l'ai déjà dit dans ce Bulletin, aucune modification. Ces tubercules ont été plantés en 1908; l'appareil végétatif et les fleurs n'ont rien montré de particulier, mais les tubercules étaient blancs à lavures violettes, trés semblables à ceux de la variété dite Géante blanche, laquelle, comme on sait, est apparue d'une part à la Station expérimentale de Capelle (Nord) il y a une vingtaine d'années et a été fixée en 1896, d'autre part dans les collections de l'Ecole nationale d'Agriculture de Grignon. (F. BERTHAULT.) Les tubereules de 1908, replantés en 1909, ont donné des plantes ayant conservé les caractères de la variété nouvelle ainsi que cela a lieu pour la Géante blanche proprement dite. Ma variété décolorée, qui s'est encore maintenue en 1910, est-elle identique à cette dernière? Je n'oserais l'affirmer; les fleurs sont plus claires, l'extrémité des pétales est décolorée; les folioles sont plus larges et moins érigées ; l'aspect général est plutôt, selon M. P. BrnruauLT, celui de la variété désignée sous le nom de Ferdinand Heine. Ce serait donc une Géante blanche n° 2, très voisine du n° 1. А noter que les tubercules, blancs à l'arrachage, se pigmen- tent de rouge-violacé autour des yeux notamment s'ils sont exposés à une lumiére faible. Des faits analogues ont été observés bien des fois, par les praticiens, par exemple sur la variété Institut de Beauvais et sur d'autres. La connaissance de ce phénomène de pigmentation permet de se dispenser d'émettre des hypothèses toutes gratuites et d'ailleurs invraisemblables sur des soi-disant actions de voisinage de tubercules différem- ment colorés et dont on a tant parlé, bien à la légère, ces 4 BERTHAULT (P.), Revue générale de Botanique, XXII, 1910, р. 345. 2. LAVALLÉE (P.), Mémoire sur la Pomme de terre industrielle, Par Monillot, 1900. 15, E. GRIFFON. — VARIATIONS CHEZ LES SOLANÉES ET LES COMPOSÉES. — 523 dernières années. Pour ma part, jamais je n'ai vu de telles actions se produire, pas plus dans mes essais à Paris, dans ceux de MM. Е. BerruauLr et BRÉTIGNIÈRE, de M. P. BERTHAULT à Grignon que dans la culture maraichére et dans la grande culture. . En 1908 mes greffes de Tabac, de Belladone et de Datura sur Pomme de terre Géante bleue ne présentèrent aucune modifica- tion de tubercules, et il en a été de méme pour les descendants de ces derniers en 1909 et en 1910. Quant aux greffes de Tabac sur Géante bleue en 1909, elles donnèrent des tubercules blancs, devenant comme les autres, dont il vient d'étre question, aprés lavage et exposition à une lumière faible, un peu pigmentés. Ces tubercules plantés en 1910 ont donné des pieds rappelant eux aussi l'aspect de la variété Ferdinand Heine. En 1909, parmi les sujets non greffés, j'ai obtenu aussi des tubereules blancs qui, plantés en 1910, ont donné cette Géante blanche. Enfin, dans mes greffes de 1910 de Belladone sur Géante bleue, les tubercules n'ont été en rien modifiés. Si l'on veut bien tenir compte de tous ces faits, on doit con- clure : 1° qu'avec ou sans greffage la variété Géante bleue, comme d'autres variétés (Institut de Beauvais, Bretonne, Richter Imperator, Hollande, Chardon, etc.), peut produire des mutations de bourgeons plus ou moins héréditaires et en général peu importantes ; 2° que la cause et le mécanisme de ces varia- lions brusques nous sont encore presque entièrement inconnues. J'ajoute que ces apparitions brusques de variétés nouvelles chez la Pomme de terre ne sont rien à côté des mutations de bourgeons dont on a parlé dans ces derniers temps et qui abou- liraient à la transformation de bonnes espèces linnéennes les unes dans les autres, par exemple au changement des Solanum Maglia et Commersonnii en variétés de Solanum tuberosum (Heckez, LapenGERIE, PLANCHON). Personnellement jai cultivé les deux premières espèces sauvages et, comme bien des expé- Timentateurs', je n'ai pu que constater Ja fixité des caracteres NIERE et M. P. BER- 1. M. WirTMaK, etc., MM. Е. BERTHAULT et BRÉTIG | п divers THAULT, qui depuis plusieurs années étudie cette question € endroits de la France, dans des terrains avec engrais et amendements 524 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. spécifiques de ces deux types; j'ai cependant vu parfois, ainsi que je l'ai dit plus haut, des changements de variété à variété dans cette méme espèce polymorphe qu'est le Solanum tube- rosum, mais je n'ai jamais observé de passages d'espèce à espèce. V En résumé, les observations et les expériences que j'ai faites depuis sixans surun nombre considérable de variétés de plantes, Solanées et Composées par exemple, montrent nettement que la plupart des changements morphologiques que j'ai obtenus dans les plantes greffées se retrouvent tels quels et en aussi grand nombre, sinon plus, chez les plantes non greffées. Les modifications ainsi produites ne sont généralement pas hérédi- taires, ni par graines, ni par bourgeons; cependant, des cas indéniables de variations brusques transmissibles par reproduc- tion asexuée peuvent se montrer de temps à autre et rien n'au- lorise à penser que le greffage initial en soit la cause. J'ajoute que, d'aprés la grande majorité des auteurs, les mutations de bourgeons chez la Pomme de terre affectent simplement certaines variétés ou sous-variétés de l'espéce polymorphe Solanum tube- rosum, qui peuvent se changer les unes dans les autres, mais qu'en aucun cas, du moins dans mes essais et dans ceux trés nombreux et trés importants que j'ai pu suivre autour de moi, on n'est passé de cette espéce à d'autres bien caractérisées (5. Maglia, Commersonii, verrucosum, etc.) et réciproquement. Enfin, comme tous les praticiens, j'ai observé dans le grelfage certaines variations plus ou moins importantes affectant la taille des plantes, la précocité, l'abondance des fleurs, et méme quel- quefois la forme et la qualité des fruits et des tubercules, elc. Mais ces variations, dites de mutation, n'allérent en rien les caractéres fondamentaux des espéces el des variétés et ne sont pe héréditaires; elles n'ont rien de commun avec ce que produirait une hybridation asexuelle entre le sujet et le greffon. Enfin, s! elles sont parfois génantes, on peut les empécher de se produire par certains procédés culturaux ou des greffages appropriés: variés et sur des surfaces très importantes (Annales de Grignon, 1909; Revue générale de Botanique, XXII, 4910, p. 345). D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 525 C'est à cette conclusion que j'étais arrivé dans ma dernière com- munication à la Société; mes nouvelles observations de 1910 n'ont fait que la renforcer et j'ajoute, comme je le disais récem- ment ', qu'elle ne s'applique pas intégralement à tous les cas de variation observés dans le greffage; mais que certains cas particuliers doivent étre envisagés séparément de facon à en bien déterminer la nature et la portée, et c'est précisément ce que je m'emploie à faire depuis quelque temps déjà. Explication des Planches. PLANCHE XXV. 1. — Tubercules de Topinambour non greffé. 2. — Tubercules de Topinambour greffé avec le Grand Soleil. 3, # et 5. — Tubercules de Topinambour non greffé nés à l'extrémité de stolons allongés. à 6, 7 et 8. — Fruits d'Aubergine violette longue plus ou moins raccourcis et cótelés (sans greffe). PLANCHE XXVI. A droite : Pied de Pondeuse (Solanum ovigerum) non greffé avec fruits allongés. À gauche : pied d'Aubergine violette longue non greffée à fruits cótelés et aplatis. M. Luizet, à l'appui de la communication qui suit, fait passer sous les yeux des membres présents des échantillons desséchés, des préparations el des dessins analytiques des plantes qui font le sujet de cette communication. Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch.; PAR M D. BUIZET- PRÉLIMINAIRES Parmi les diverses sections du genre Saxifraga L. le groupe des Dactyloides Tausch. occupe une place prédominante; M. ExcrEn, dans sa Monographie (Breslau, 1872), le subdivise en 36 espéces types, en face d'un total de 164 pour tous les 1. GRIFFON (Ed.), С. R. Acad. des Sciences, 7 mars 1910. 526 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. groupes réunis. Les Dactyloides représentent ainsi 22 p. 100 de l'ensemble des Saxifrages répandues à la surface du globe; mais leur prédominance en France est encore plus frappante, puisque leur proportion dans notre pays s'éléve à 32 p. 100. Leur étude mérite donc d'attirer l'attention de la Société bota- nique de France. Déjà, depuis la publication de la Monographie de M. ENGLER, d'intéressants travaux sont venus compléter l’œuvre du savant botaniste allemand : dans leur Flore de France, MM. Rouy et G. Camus, par exemple, signalent les S. corbariensis Timb.- Lagr., — S. cebennensis Rouy et G. Camus, — S. tenuifolia Rouy et G. Camus, — et quelques hybrides nouveaux, parmi lesquels le rarissime >< 5. Gautieri Rouy == S: geranioides L. >< S. mixta Lap. Néanmoins beaucoup de botanistes éprouvent encore, à l'heure actuelle, de grandes difficultés dans leurs tra- vaux de détermination, et leur incertitude subsiste souvent en présence de certaines espéces polymorphes ou susceptibles de donner naissance à des hybrides. Qui peut se flatter de n'avoir pas vu sa compétence en péril ou en défaut devant quelque forme inattendue du 5. moschata Wulf.? Est-ce pour sauver la réputation de cette capricieuse espèce que certains auteurs se sont ralliés à la dénomination expressive de S. varians Sieb.? Mais un changement de nom, si opportun ou si justifié soit-il, ne suffit pas à rendre claire une question qui ne l'est pas. Le S. exarata Vill. a été également l'objet d'une foule d'erreurs, tant il est polymorphe, et tantót rapproché, tantôt écarté des S. intricata Lap. et S. nervosa Lap. Qui pourrait nier que la confusion régne encore en souveraine maîtresse autour du S. pubescens Pourr. et du S. mixta Lap.? LAPEYROUSE avait reconnu déjà lui-même son S. mista comme une espèce très polymorphe et il avait cru nécessaire d'en décrire 4 formes principales, a, 8, y, 9. DE CANDOLLE, dans sa Flore de France (t. IV, p. 313), fit de la plante de LAPEYROUSE son S. pubescens et il le subdivisa aussi en 4 variétés; mais il eut la singulière idée de baptiser a la variété ß de LAPEYROUSE; et 2 le type 2 Lap.; en méme temps, il engloba dans le type % le S. pubescens de POURRET, regardé par lui comme identique au S. mixta $ major Lap.; enfin la variété y resta correspon- D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 527 dante à la var. ү Lap., mais la var. à Lap. fut passée sous silence, tandis que le S. pubescens à DC. fut identifié au S. cæspi- tosa Vill. Plus tard, dans le Prodrome, De CANDOLLE simplifia cette classification et adopta, pour son S. pubescens, un type y sulcata Ser. et un type B Prostiana Sev. Mais il est inutile d'insister, en ce moment, sur toutes les dénominations succes- sives du S. mixta Lap. et de ses variétés; il sera préférable de le faire quand il s'agira de discuter la valeur de chacune d'elles et d'apprécier les motifs qui ont guidé les auteurs dans leurs choix. Ce court exposé suffit à faire ressortir les diflicultés que présente l'étude de certains Dactyloides; j'ajouterai que celles-ci subsistent malgré les précieuses ressources des herbiers parti- culiers et des grands herbiers nationaux. ll est facile, en effet, de constater, d'un herbier à un autre, une foule de contradictions ou d'erreurs, auxquelles n'ont pas échappé des botanistes renom- més pour la valeur et la sûreté de leur savoir. Un tel état de choses ne démontre-t-il pas la nécessité de sortir de la regret- table incertitude dans laquelle on se trouve plongé en présence de certaines espèces? П у a urgence à le tenter, mème avec les moyens restreints dont on peut disposer, avant qu'il ne devienne impossible de dégager la vérité de l'amas prodigieux des erreurs commises. Je vais donc avoir l'honneur de présenter à l'appré- ciation de nos confrères de la Société botanique de France les études que j'ai faites, d’après les documents précieux que j'ai eu la bonne fortune de pouvoir réunir, au cours de divers voyages, faits il y a une vingtaine d'années, dans les Alpes francaises et suisses, et surtout dans les Pyrénées. Si je ne l'ai pas fait plus tôt, c'est que je considérais comme nécessaire et comme indis- pensable de procéder sur place à des recherches complémentaires el à des vérifications importantes. Je n'ai pu mettre ce projet à exécution que cette année, en me rendant dans les Pyrénées Orientales, où l'abondance des plantes les plus litigieuses devait faciliter ma tàche, et où m'étaient assurés le plaisir et pavar tage d'avoir pour collaborateurs deux de nos savants et zélés confrères, M. l'abbé Coste et M. l'abbé SouLié. Qu'il т soit permis ici de leur adresser un hommage public de ma gratitude Pour leur précieux et dévoué concours. Tous nos confrères Savent quel botaniste intrépide et infatigable est M. l'abbé SouuÉ; ila bien voulu parcourir, à la recherche des Saxifrages, 528 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. la plupart des vallées des Pyrénées Orientales et gravir les cimes les plus escarpées qui les entourent. Jelui suis donc rede- vable d'un grand nombre des plantes nouvelles qui seront pré- sentées par moi à la Société, et, en ce qui concerne ces plantes, je me ferai un devoir et un plaisir d'associer le nom de M. l'abbé Souuté au mien, au cours de mes communications !. Peut-étre n'est-il pas superflu, avant d'entrer dans les détails de description des plantes, de mettre en relief le róle important que devait remplir dans mes études la flore des Pyrénées, d'indiquer aussi rapidement dans quel sens j'ai dirigé mes recherches, dans quel esprit je les ai poursuivies et sur quelles bases je me suis appuyé soit pour observer, soit pour conclure? J'ai déjà parlé plus haut de l'abondance des Dactyloides par rapport aux autres groupes, en France comme à la surface du globe; mais leur prédominance s'affirme surtout dans les Pyré- nées, où peuvent être récoltées avec certitude et facilité neuf des quatorze espèces types adoptées par M. EwaLERm, c'est-à-dire 64 p. 100, à savoir : S. aquatica Lap. S. obscura Gren. God. S. exarata Vill. S. ajugæfolia L. S. pentadactylis Lap. S. mixta Lap. S. geranioides L. S. moschata Wulf. S. androsacea L. Si Гоп ajoute à cette lisle deux autres espèces signalées dans les Pyrénées, mais qui y sont très rares et dont il ne m'a pas encore été possible de vérifier la présence, les S. planifolia Lap. et S. hypnoides L., on arrive à une proportion de 78 p. 100. On peut done regarder la chaine des Pyrénées comme le lieu d'élec- tion, en France, des Saxifrages du groupe des Dactyloides; il 1. Dans lintérét des botanistes qui seraient désireux d'explorer les riches localités de la Cerdagne, où je me suis rendu cette année, en Com- pagnie de MM. les abbés Н. CosTE et J. SouLté, je crois utile de faire Savoir que l'on peut trouver l'hospitalité, dans de bonnes conditions de Prix de propreté et de confortable, chez M. Joseph BLANQUÉ, aubergiste à Eyne. On a un grand avantage à partir du village d'Eyne pour explorer le Cambres d'Aze, la vallée d'Eyne, la vallée de Llo, le Puigmal, еіс. car on n'a plus à s'imposer 7 kilomètres de marche à l'aller et 7 kilomètres ап retour, comme autrefois, quand on était obligé de partir de Montlouis. M. J. BLANQUÉ, déjà initié à la récolte des plantes et à leur préparation at cartable ou autrement, est un guide précieux pour ceux qui voudront recourir à ses services; il est de plus un compagnon de route aussi dévoué qu'infatigable. D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 529 n'y manquerait, à s'en tenir exclusivement aux 36 espèces types de M. ENGLER, que le S. pedemontana All., des Alpes maritimes, le S. pedatifida Ehrh., des Cévennes et le S. decipiens Ehrh., sous sa variété S. sponhemica Gmel., des Ardennes, des Vosges et du Jura. Mais, si la diversité des espéces de Dactyloides, dans les Pyrénées, est incontestable, il convient aussi de remarquer qu'elles sont abondantes, à peu d'exceptions prés, partout où elles croissent et qu'elles sont rarement isolées les unes des autres. Il en résulte des croisements inévitables entre elles, et les nouveaux produits qui apparaissent, leurs hybrides, viennen singulièrement compliquer les choses : la lumière, déjà faible pour éclairer certains points obscurs, devient insuffisante en présence des nouveaux venus. Le probléme de la détermination exacte des Dactyloides, toujours trés délicat à résoudre, devien ainsi extrémement complexe. Je ne me serais jamais cru auto risé à en chercher la solution, si d'heureuses récoltes n m'avaient pas tout particulièrement favorisé. Mes confrères voudront bien accueillir avec bienveillance les travaux que je vais leur communiquer et que j'ai poursuivis dans l’unique intention d'approcher de plus près la vérité. Je ferai passer sous leurs yeux, à l'appui de mes conclusions, non seulement la plupart des plantes que j'ai étudiées, mais encore un grand nombre de préparations démonstratives. J'ajouterai enfin que je me suis astreint à observer les méthodes de travail les plus rigoureuses, et en voici l'exposé en quelques lignes. 1° Examen aussi détaillé que possible de chaque plante sur le vif et prise en note des caractères fugitifs ou difficiles à constater sur le sec couleur des pétales et de leurs nervures, sillons des feuilles et de leurs lobes, odeur et viscosité de la plante. 2 Dissection complète de toute plante, sauf dans le cas d'un échantillon unique à conserver ou d'échantillons ne m'appartenant pas ou faisan partie des grands herbiers nationaux. 3° Examen, en plus grand nombre possible, de types spécifiques provenant de localités distinctes et récoltés surtout hors du voisinage d'autres espèces susceptibles de s'hybrider avec eux. 4° Constatation matérielle de la présence des parents autour des hybrides présumés, toutes les fois qu'il aura été possible de la faire, ou, Sinon, constatation affirmée des dits parents dans la méme région. 5° En cas de doute dans la parenté, soit par présence d'un trop grand T bv (SÉANCES) 34 530 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1940. nombre d'espèces: dans le voisinage, soit par non affirmation de présence d'un. parent. présumé,. option provisoire basée sur les contingences évi- dentes des caracteres, 6? Description de chaque plante d'apres les donnés mêmes de l'analyse exclusivement et sans tenir compte des descriptions publiées dans les divers ouvrages. T° Adoption d'un nom connu subordonnée à la concordance parfaite de l'analyse avec les descriptions originales des auteurs et à la stricte obser- vation des lois formulées au congrès de Genève. 8* Comparaison des plantes aux échantillons authentiques des grands herbiers et, si possible, aux échantillons originaux des auteurs ou aux figures qu'ils en ont publiées. Quoi qu'il en soit, le sujet que je me suis proposé de traiter pourra peut-être présenter encore quelques lacunes; aussi serai- je infiniment reconnaissant envers tous ceux de mes. confrères qui voudront bien me faire part de leurs observations, ou mieux encore me faire parvenir de nouveaux éléments. d'étude, recueillis au cours de leurs herborisations. . Avant de terminer ces préliminaires, je dois insister sur le parti précieux que j'ai pu tirer des caractères des feuilles des rosettes stériles qui entourent, en général, la tige florifère, dans le groupe des Dactyloides. Ces rosettes stériles, que j'appellerai axillaires dans mes communications, sont plus ou moins nom- breuses et font rarement. défaut; elles sont tantót sessiles ou subsessiles, tantót plus ou moins longuement stipitées. Elles naissent chacune à l'aisselle d'une feuille de forme spéciale, feuille basilaire de la rosette, qui joue en réalité le rôle d'une bractée. Cette feuille basilaire est rarement conforme aux autres feuilles de la rosette stérile axillaire : elle est, em général, plus robuste, plus divisée, plus visiblement nerviée, le plus souvent pétiolée et en ce cas plus longuement que les autres; elle s'écarte manifestement de l'axe de la rosette et se présente méme étalée ou réfléchie suivant l'époque dela végétation. Elle possède, par sa complication, les caractères les plus variés et les plus frappants que puisse offrir l'examen des feuilles; à ce litre, elle mériterait presque de porter le nom de feuille caracté- ristique, s'il n'était pas: nécessaire de: tenir compte aussi des caractères des autres feuilles. Les:rosettes stériles axillaires ne peuvent pas être: confondues D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 531 avec les autres rosettes stériles, placées à l'extrémité, des rejets de la tige, parce que ces dernières ne présentent pas toujours une disposition identique. Il est facile d'en comprendre la rai- son. En effet, les rosettes stériles axillaires sont toujours plus ou moins développées au moment de la floraison, tandis que les autres peuvent apparaître à une époque quelconque de la. végé- tation et présenter ainsi des aspects très variables. D'autre part, il peut naître, à un moment quelconque, à l'aisselle de l'une des feuilles de la tige, un bourgeon susceptible de se développer en une petite rosette, et la feuille devient ainsi une feuille basi- laire; il pourrait en être de méme à la naissance de la feuille suivante et ainsi de suite, d'un bout à l'autre de la tige, dont toutes. les feuilles sont alternes dans les Dactyloides; mais les choses ne se passent pas absolument ainsi et on le reconnait à l'examen des espèces dont les ramifications sont un peu lâches. Ce n'est qu'à des intervalles de grandeur trés variable qu'un nombre limité de feuilles voisines voient surgir à leur aisselle une petite rosette; ces feuilles portent souvent d'avance la marque qu'elles deviendront plus tard des feuilles basilaires, car elles. different des autres dans ce cas et forment méme quelque- fois, à l'extrémité des rejets, quand elles sont trés rapprochées, un faux verticille trés distinct. Dece faux verticille, accompagné d'un bouquet de feuilles terminales, surgit dans la suite un groupement plus ou moins compact de rosettes axillaires, vouées à des. développements très divers. La variabilité méme de ces rosettes ne m'a. pas permis de tirer de leur examen des observations précises. Par contre, les rosettes stériles axillaires présentent toujours des caractères constants, faciles à recon- naître méme dans leur jeune âge. ll est aisé de les séparer les unes des autres à l'aide d'une pince et, avec un peu d'adresse ou d'habitude, on réussit généralement à enlever chaque rosette avec sa feuille basilaire adhérente. La hampe est souvent accompagnée, elle aussi, d'une feuille basilaire, ou d'une feuille caulinaire placée trés bas, presque à son origine, et quelquefois peu visible à travers les autres feuilles qui Fentourent: ces deux feuilles existent parfois simultanément ou bien l'une d'elles peut faire défaut; quelquefois aussi elles manquent toutes deux. L'observation capitale qui résulte de l'examen de la. disposi- 532 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. tion des rosettes axillaires, souvent assez nombreuses, c'est que l'ensemble de leurs feuilles basilaires forme un faux verticille de feuilles, le plus souvent étalées ou réfléchies, qui a l'appa- rence d'une rosette et qui masque les feuilles placées immédia- tement au-dessous, véritables feuilles supérieures de la tige fer- tile, qui forment l'entourage, à la base, de la hampe et des rosettes stériles axillaires. Ces dernieres, également étalées ou réfléchies dans la plupart des cas, sont d’ailleurs d'un âge plus avancé que les feuilles des rosettes stériles et ont la couleur plus ou moins rousse ou brunâtre de feuilles mortes, tandis que les feuilles basilaires présentent beaucoup plus faiblement ce carac- tére ou se montrent parfaitement vertes et vivantes comme les feuilles des rosettes stériles. Au-dessus d'elles on retrouve la multitude des feuilles anciennes, mortes, d'une couleur généra- lement brune ou noirátre : tantót celles-ci sont clairsemées sur la tige, dans l'intervalle qui sépare la rosette florifère vivante de la rosette florifére précédente, morte et reconnaissable aux vestiges des anciennes feuilles plus rapprochées à cette place ou de forme particulière: on peut alors distinguer les divers étages des rosettes, dont le nombre correspond au nombre d'années de végétation de la plante (j'ai pu compter ainsi 12 à 15 étages de rosettes, de plus en plus rapprochées de la base au sommet, sur une plante dont la touffe mesurait 23 cm. de hauteur, du collet à la naissance de la rosette florifère, et dont la hampe ne dépassait pas 6 à 1 ст.) ; tantôt elles sont trés rapprochées, dis- posées en faux verticilles dressés et imbriqués, ou étalés, dont les amas compacts prennent une forme hémisphérique ou l'aspect de colonnes. On aurait grand tort de conclure à une différence spécifique entre deux plantes, du fait seul qu'elles présenteraient des intervalles inégaux entre leurs rosettes florifères : beaucoup d'espèces, en effet, offrent à cet égard de remarquables variations; mais celles-ci ne peuvent porter aucune atteinte à l'homogénéité spécifique, car on peut constater les mémes variations d'un échantillon à un autre ou sur une méme plante. Je viens de dire que j'avais pu compter un très grand nombre d'étages de rosettes sur un échantillon et que ces étages étaient de plus en plus rap- prochés de bas en haut; on ne peut donc tabler spécifiquement sur la grandeur d'un intervalle qui tend à devenir nul. L. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 533 Une autre remarque s'impose au sujet de certaines espéces quioffrent un grand nombre de faux verticilles de feuilles séches au-dessous de la rosette florifère. Les feuilles de ces divers ver- ticilles sont quelquefois de formes trés variables, tantót sessiles, tantôt pétiolées, par exemple, ou tantôt entières, tantôt lobées. Il y a aussi quelquefois interversion dans l'ordre où elles se présentent et elles peuvent ne pas étre identiques aux feuilles supérieures de la rosette fertile, ni à celles des rosettes stériles axillaires. J'ai dà reconnaitre qu'il n'y avait pas lieu non plus, au point de vue spécifique, de faire état de ces différences et voici pour quelles raisons : on conçoit trés bien, en effet, qu'il existe, dans l'intervalle de deux rosettes et sur la tige feuillée proprement dite, des feuilles particulières que n'accompagne aucun bourgeon feuillé à leur aisselle et qui, par cela méme, peuvent étre essentiellement différentes des feuilles basilaires. D'autre part, leur similitude avec les feuilles du bouquet des rosettes stériles axillaires ou avec les feuilles qui encadrent les feuilles basilaires ne s'impose pas rigoureusement, car toute trace de. ces feuilles fait défaut au centre du bouquet d'où elles doivent surgir longtemps aprés la floraison, et, conformes ou non aux autres feuilles, elles peuvent trés bien posséder une forme propre que justifierait leur nature de feuilles développées dans une période spéciale de la végétation, c'est-à-dire avant la formation des feuilles de la rosette florifère. La précision la plus nette n'en reste pas moins acquise aux caractères tirés des feuilles florales, des feuilles caulinaires, des feuilles du bouquet des rosettes stériles axillaires, des feuilles basilaires et des feuilles supérieures de la rosette florifère pro- prement dite. Tel est le sens original dans lequel j'ai dirigé mes recherches, sans jamais confondre entre elles des feuilles qui n'occupent pas une situation identique et en m'efforcant de les distinguer nette - ment les unes des autres, afin de tirer de lexamen de leurs formes particuliéres des caractéres spécifiques précis. La plu- part des auteurs n'ont pas, le plus souvent, procédé à la descrip- lion des feuilles avec une méthode et une netteté suffisantes, eu égard surtout à leur position particulière; il est même parfois difficile de comprendre exactement ce qu'ils entendent par 534 SÉANCE DU {1 NOVEMBRE 1910. feuilles supérieures ou inférieures, quand il s'agit de plantes couvertes de feuilles du haut en bas et il. en résulte des confusions regrettables. Enfin j'ai fait tous mes efforts pour éviter deux graves écueils, celui de pencher vers la multiplication du nombre des espéces et celui d'ineliner du côté de sa restriction. Се scrupule devait m amener à examiner minutieusement, pour une méme espèce, les formes les plus disparates et j'en suis arrivé à reconnaitre la nécessité de décrire une certaine quantité de formes intéres- santes. Que les botanistes simplificateurs veuillent bien me le pardonner, en tenant compte de ce qu'un botaniste multiplica- teur aurait fait à ma place dans les mémes circonstances. En terminant, et pour prendre date, j'ai le plaisir d'annoncer à la Société botanique la découverte раг M. l'abbé Ѕосиѓ, d'un Saxifraga hybride remarquable produit par le croisement du S. geranioides L. avec le S. pentadactylis Lap. Cette magnifique plante n'est pas trés rare dans la Cerdagne, dans le Conflent, le Llaurenti et le Caper. partout où croissent, côte à côte, ses deux parents. Dédiée par M. l'abbé Ѕосіле et par moi à notre aimable et savant président, elle portera le nom de X<%$. Lecomtei Luizet et Soulié = S. pentadactylis Шар. >< S. geranioides L. (A suivre.) M. Lutz donne lecture de la Note ci-après : Observations sur le Jumiperus communis L.; PAR M. L’ABBÉ F, НУ. Au cours de cette année le Genévrier commun a été l'objet, devant la Société, de communications variées que justifie pleine- ment l'intérét présenté par cette espèce, la seule Gymnosperme dont l'indigénat soit incontestable dans nos basses régions de l'Ouest. Elles onteu pour objet spécial sa dispersion considérée dans ses rapports avec la composition chimique du sol, el, en somme, elles n'ont fait que confirmer l'opinion courante, si bien exprimée en deux lignes dans la Flore forestière de MATHIEU, édition FLicse, р. 944 : « Arbrisseau commun sur les sols sablonneux ou pierreux, siliceux ou calcaires, des plaines, de$ ABBÉ НҮ. — OBSERVATIONS SUR LE JUNIPERUS COMMUNIS. 535 collines ou méme des régions montagneuses de toute la France », c'est-à-dire ubiquiste dans de sens le plus large du mot. Me serait-il permis d'ajouter ici, ce qui est plus méconnu, que la méme plante parait présenter une indifférence au moins égale relativement aux conditions physiques du milieu. Dans les pages du Bulletin on lit bien que « le Genévrier est essentiellement xérophile ». Mais tout en exprimant cet avis, sur lequel il revient avec insistance, notre savant confnère M. Е. Camus cite lui-même un fait caractéristique qui est loin de justifier l'asser- tion précédente, quand il signale (p. 230, doc. єй.) la localité bretonne de la forêt de Clohars-Carnoët, «traverséepar plusieurs ruisseaux et bordée au Sud par un fleuve côtier, dans la région comprise entre Quimperlé et l'Océan », qui пе peut compter, certes, parmi les stations arides du sol français. Ше méme A. DE CANDOLLE écrivait en 1855 dans sa Géographie botanique, р. 807 : « Les Пев Shetland n'ont pas d'arbres actuellement que le Betala alba et le Juniperus communis ». Or pareille associa- tion ne saurait être donnée comme type de végétation xérophile. On sait, du reste, que ces îles au Nord de l'Écosse sont, plus encore que la Bretagne française, remarquables par l'excessive humidité de.leur climat. Si Гоп considère enfin que le Jumzperus, sows ва forme alpine de J. nana, surpasse en altitude tous les autres végétaux ligneux, on peut conclure qu'il n'est pas d'essence ayant une plus large dispersion depuis le niveau de la mer jusque vers la cote de 4 800 mètres, et moins d'exigences physiologiques, au triple point de vue de l'aliment, de la température et de l'humidité. A-cesarguments, empruntés surtout à la Géographie botanique, je voudrais en ajouter un autre tiré du maximum de croissamoe que peut prendre dans notre pays le Juniperus communts. J'estime que ce serait mème l'objet d'une enquête ænstructive, si la Sociéte botanique voulait s'y intéresser, et provoquer dicet égard les observations de ses membres dispersés sur les divers points de notre territoire. L'on sait déjà que, sous за forme montagnarde, le Genévrier est réduit à l'état de sous-arbrisseau dépassant à peine un pied de hauteur. Mais, pour la plante des plaines, les botanistes descripteurs s'expriment en des termes qui peuvent très bien se résumer dans ces lignes que j'emprunte 536 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. encore au savant ouvrage publié en 1897 par le regretté M. FucuE : « Le Juniperus communis offre un port trés variable, suivant les circonstances sous lesquelles il végète ; tantôt il forme un buisson étalé, touffu, tantôt un petit arbre de 5 à 7 mètres de hauteur sur 0 m. 33 de diamètre. Il est vrai, ajoute-t-il, qu'en raison de sa lente végétation on lui laisse rarement le temps de parvenir à de grandes dimensions... » ЇЇ résulte de cette citation que le Juniperus communis, quand exceptionnellement il dépasse la taille d'un buisson, se dresse en un petit arbre grêle, tel qu'on le connait, en effet, dans les cultures sous le nom de J. fastigiata (J. hihernica Gordon). C'est en réalité une idée trés fausse qu'on se fait du Genévrier ayant atteint son complet développement. Tout autre est le port de cet arbre dans les cas, rares assurément, oü on luia permis de devenir centenaire; et comme on peut le voir dans une région oü il abonde, le Haut-Anjou. Sur le plateau de Baugé, entre le Loir et la Loire, on trouve le Genévrier partout, dans les bois du calcaire crétacé, comme sur les points culminants formés d'un grès sénonien presque entièrement siliceux '. Dans ces conditions, quelques pieds ont pu échapper à la serpe du bücheron qui procède toujours par coupes réglées. J'en con- nais deux notamment croissant dans les plus maigres landes de la haute vallée du Lathan. La localité est facile à préciser : à environ 2 kilomètres N.-E. de la station de Linière-Bouton, sur la grande ligne de Paris-Bordeaux, par l'État. On remonte le cours du ruisseau jusqu'à Pont-Chevaux, età cent pas plus hauton peut voir le premier de ces arbres. Il est connu des habitants parce que la couverture épaisse formée par la cime peut donner refuge à plusieurs personnes, et que les basses branches rampant hori- zontalement presque à fleur de terre peuvent en outre servir de siéges. C'est un abri naturel qu'utilisent en particulier les gen- darmes chargés de surveiller les braconniers et les pécheurs en fraude qui font rafle des écrevisses, jadis si abondantes dans le Lathan. 1. L'abondance du Genévrier dans ce pays imprime à Ја végétation spontanée un faciés si Spécial, que plusieurs hameaux et habitations rurales portent le nom caractéristique de « la Genévraie », d’où est dérivé méme le nom patronymique de l'une des plus anciennes familles ayant appartenu à la magistrature baugeoise. ABBÉ HY. — OBSERVATIONS SUR LE JUNIPERUS COMMUNIS. 987 Le second arbre, situé à peu de distance en amont, est peut- être encore plus remarquable. Il n'est pas creux à l'intérieur comme le premier, mais forme une masse impénétrable toute hérissée de ses feuilles piquantes. Sa forme générale, d'ailleurs, est la méme, celle d'un vaste cône tout baissé, comme une tente, atteignant 6 à 7 mètres de hauteur et eouvrant de ses rameaux une circonférence d'une quinzaine de métres au moins. J'ajouterai, pour finir et revenant à l'ordre d'idées exprimées au début, que le sol où l'arbre a pu croître si vigoureusement est humide et tourbeux, produisant à peu de distance des Spha- gnum et des Osmondes de haute taille. Les débordements du Lathan l'arrosent périodiquement, et cet hiver dernier, notam- ment, il a été submergé pendant plusieurs semaines. Nous sommes loin d'un végétal xérophile. On doit attribuer plutót à l'humidité ainsi qu'à la grande perméabilité du sol sablonneux, qui permettent la pénétration profonde des racines et leur ali- mentation abondante, les dimensions extraordinaires atteintes par ces Genévriers. Ceci nous améne à conclure de nouveau que, de tous les végé- taux ligneux de notre flore, le Genévrier est sans doute celui qui supporte le mieux les conditions défavorables à la végéta- tion, telles que la dose énorme de calcaire dans le sol ainsi que les variations extrémes dans l'état hygrométrique du milieu ambiant. Une autre espèce exotique de Juniperus, le J. virginiana, semble partager les mêmes avantages avec une croissance nota- blement plus rapide. Or on sait que cet arbre, dont le bois est recherché dans l'industrie, devient de plus en plus rare dans son Pays d'origine. Ce qui laisse à penser que l'essai de plantations en grand de cette essence, parfaitement rustique d'ailleurs sous notre climat, pourrait devenir une spéculation avantageuse pour le peuplement des plus mauvaises terres de nos landes. Sans m arréter ici à cette idée, je veux terminer par un dernier mot sur les vieux Genévriers de la vallée du Lathan. Si de temps immémorial on a respecté ces deux spécimens de la végétation spontanée, ce n'est pas une garantie certaine contre le vandalisme de l'àge présent. Peut-étre seront-ils à bref délai victimes de ce vingtieme siécle qui a fait bien d'autres 538 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1910. ravages. Et ne conviendrait-il pas dés lors de conserver, ne serait-ce que par l'image, le souvenir de leur existence? H me serait pas impossible, sinon trés facile, d'en prendre un cliché photographique, que la Société, si elle le jugeait à propos, pourrait reproduire dans son Bulletin. En tous cas, que nos con- fréres veuillent bien porter leur attention sur ce point, et rechercher si, dams leurs environs, on peut constater da pré- sence d'arbres similaires ou méme de plus belle venue. SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. PRÉSIDENCE DE M. H. LECOMTE. M. Sartory, vice-secrétaire, donne lecture du procès-ver- ' bal de la dernière séance dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Moreau (Fernand), agrégé des Sciences naturelles, 171, rue Saint-Jacques, à Paris (V°), présenté par MM. Dangeard et Lecomte. Rurz ре Lavisox (Jean de), licencié ès sciences, ingé- nieur-agronome, 87,avenue Kléber, à Paris (XVI), présenté par MM. Viguier et Colin. M. Lutz donne lecture de la Note ci-dessous : Sur le Seligeria Doniana C. Müller, aux environs de Paris; PAR M. G. DISMIER. Jusqu'à présent, sur les six espéces de Seligeria connues en France : S. Doniana, S. pusilla, S. subcernua, S. calcarea, S. tristicha, S. recurvata, deux seulement : 5. pusilla et S. calcarea avaient été constatées aux environs de Paris. En mai 1909, j'ai recueilli dans la forét de Chantilly (Oise), prés des étangs de Commelles, sur des rochers de«calcairegrossier très ombragés, parmi des touffes de Barbula marginata, quelques brins d'un Seligeria qui me sembla, sur place, étre le Seligeria pusilla. Cependant, en raison de l'exiguité des tiges et de la peti- tesse des capsules, il me parut nécessaire de vérifier mon hypo- thèse. J'acquis ‘bientôt, à l'examen microscopique, la certitude que ce Seligeria n'était pas le Selsgeria pusilla mais le S. Do- Hien. 540 SÉANCE DU 25 NOVEMRRE 1910. Je ne crois pas hors de propos de faire connaître ici, en raison de l'intérêt qu'offre la présence de cette Mousse aux environs de Paris, comment j'ai établi ma conviction. Tout d'abord je rappellerai que les caractères qui permettent de distinguer la plupart des espèces de Seligeria les unes des autres sont basés principalement sur les divers organes de la fructification : pédicelle et capsule. Les caracteres, tirés de la forme et de la structure des feuilles, n'interviennent que secon- dairement pour la détermination, en raison de leur extréme variabilité, exception faite cependant pour le Seligeria calcarea. Quant au S. (risticha, la disposition de ses feuilles sur ‘trois rangs et la grosseur de ses spores ne permettent aucune confu- sion avec ses congénères. Conformément à ce qui précède, les auteurs du Bryologia europæa ont divisé la famille des Seligeriaceæ, d'après l'aspect de l'orifice de la capsule, en deux genres, sous les noms d'Anodus et de Seligeria. Dans le premier genre, qui ne comprend qu'une espèce : Anodus Donianus, l'ouverture de la capsule est nue, c'est-à-dire sans aucune trace de dents péristomiales. Dans le second sont groupés tous les autres Seligeria pourvus d'un péristome. En conséquence il était logique de commencer l'étude de la plante de Chantilly par l'examen des capsules; celles-ci, heureu- sement, offraient tous les degrés possibles de maturité. Les unes, déjà anciennes et complétement vides, avaient l'ouverture absolument nue; d'autres, moins àgées et déoperculées récem- ment — la sporose n'ayant pas encore eu lieu, — étaient, de méme que les précédentes, sans péristome. Enfin, un certain nombre d'urnes presque mûres possédaient leur opercule. C'est sur ces dernières que j'ai surtout porté mon attention, de manière à pouvoir constáter d'une façon précise l'aspect vi l'orifice de la capsule, celles déoperculées n'étant pas suffi- samment concluantes, les dents péristomiales ayant pu dispa- raitre pour une cause quelconque. Or, dans aucune des capsules étudiées je n'ai pu trouver le moindre vestige de péristome. Dans ces conditions je n'avais plus qu'à conclure à l'identité de ma trouvaille avec le Seligeria Doniana. Néanmoins j'ai fait appel à la grande expérience de M. Fernand M. MOLLIARD. — UTILISATION DE DIVERSES SUBSTANCES AZOTÉES. 544 Cavus. Cet obligeant confrère, aprés avoir examiné le Seligeria de Chantilly, a confirmé ma détermination. J'ajouterai, pour terminer, que je suis retourné derniérement à Chantilly revoir les rochers voisins des étangs de Commelles: jai eu la satisfaction de recueillir à nouveau quelques gazons en bon état de cette intéressante plante. Le Séligeria Doniana est indiqué dans les Iles Britanniques, en Allemagne, en Autriche, en Suisse eten Norvège. En France il parait rarissime, car il n'a été constaté à ma connaissance que dans quatre ou cinq localités des Pvrénées, des Alpes savoi- siennes et des environs de Besancon. M. Molliard prend la parole pour la communication sui- vante : Recherches sur l'utilisation par les plantes supé- rieures de diverses substances organiques azotées; PAR M. MARIN MOLLIARD. Poursuivant l'étude de l'absorption par les racines et de l'assimilation de diverses formes d'azote chez les végétaux supé- rieurs, je rapporterai ici les résultats que j'ai obtenus au cours de cette année; je laisserai de cóté systématiquement toute bibliographie de la question pour éviter des redites, comptant mettre ultérieurement la question au point dans un travail d'en- semble. Les recherches dont il s'agit ont porté sur trois points princi- paux : 4? action de diverses substances organiques azotées sur le développement et sur le rendement en matiére fraiche et Matière sèche; 2° dosage de l'azote total dans les plantes ainsi cultivées; 3v formation de substances protéiques à partir de l'azote absorbé. IL — ACTION DE DIVERSES SUBSTANCES AZOTÉES SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LE RENDEMENT. Les substances sur lesquelles ont porté mes expériences sont : des acides aminés (glycocolle, leucine. acide aspartique, alanine 542 SÉANCE DE 25 NOVEMBRE 1910. et tyrosine): deux glucosides azotés, l'amygdaline et le myro- nate de potassium; l'aeide eyanhydrique, le cyanure de sodium: l'urate de sodium; enfin une caséine végétale, la légumine. En outre, des cultures ont été effectuées en présence d'asparagine que j'ai déjà démontré etre largement absorbée par les racines, ces cultures devant surtout servir à élueider le troisiéme point de ce travail. Comme précédemment les cultures ont été faites aseptiquement dans de gros tubes de verre, sur de la pierre ponce fine imbibée d'une solution minérale exempte d'azote, qu'on additionnait, en vue d'augmenter le rendement, de 5 p. 100 de glucose pur; à cette solution témoin on ajoutait chaque substance azotée dans la proportion de 4 p. 1000 (seule l'asparagine a été ajoutée dans la proportion de 4 p. 100); les liquides étaient stérilisés à froid à la bougie. Les graines de Radis employées étaient choisies de manière à ce que leur poids, à l'état de des- siccation nornmale à l'air, fùt compris entre 12 et #3 miligrammes, ce qui correspond à un poids moyen de 9 mg. 75 pour l'amande desséchée à 105°. Les principaux résultats obtenus pour des cultures qui ont eu une durée de six semaines sont consignés dans le tableau qui suit, où on a. porté les poids de matière fraiche et sèche corres- pondant à une plante; ces nombres sont les moyennes obtenues avec 10 plantes ensemencées dans chaque lot. On voit que, si on considère les rendements en matière sèche (les rendements en matière fraiche donneraient à peu près les mêmes résultats), les substances azotées considérées se placent dans l’ordre décroissant d'action qui suit (l'asparagine étant laissée de côté, à cause de la concentration à laquelle elle а été employée) : 1. Urate de sodium. 5. Cyanure de sodium. 2. Acide aspartique. 6. Amvygdaline. 3. Glycocolle. 7. Acide cyanhydrique. 4. Légumine. со . Leucine. Quant aux autres substances, tyrosine, myronate de potas- sium et alanine, elles se montrent comme nettement toxiques pour le Radis. Constatons en passant que la teneur en eau est très généra- M. MOLLIARD. — UTILISATION DE DIVERSES SUBSTANCES AZOTÉES 543 lement. plus grande: dans les plantes à qui on donne une forme d'azote qui augmente le poids sec; il n'y a d'exception que pour la légumine et la leucine ; cette teneur est au contraire abaissée dans de fortes proportions par la tyrosine et le myronate de potassium qui se comportent comme toxiques. POIDS | GAIN PAR САТ PAR FRAIS. | RAPPORT | POIDS SEC| RAPPORT | TENEUR SUBSTANCE MOYEN AUX or AUX EN vm ` [emm Lee) one | reve me LANTE PAR ? (en mg.) e (en: mg.) | (en: mg.) (en mg.) ‘Lottémoin sans azote. 203 32 84,2 feet, з 415 + 212 59 + 27 85,7 Leucine 294. + 21 42 +. 10 81,2 Acide aspartique . . 743 + 540 80 — 48 89,2 jAlanine. . 1947: A — 66 24 — 41 84,6 Н ! ы Tyrosine . 105 — 98 26 — 6 19.2 Amygdaline.. . 296 | +. 93 48 + 46 83,7 Myronate de potas- _ A р 25 Gan E 80,7 Acide cyanliydrique.| 298 | + 95 44 + 12 85,2 Cyanure de sodium. 498 + 295 52 +20 89,6 Urate: de sodium . 898 + 695 nr + 79 87,6 337 | +434 1 + 95 83,0 Asparagine (£p. 400).[. 546 | +343 | 6 +98 | 89,0 L'examen seul des plantes ainsi cultivées suffit d’ailleurs de le plus souvent pour permettre de se rendre compte de l'action utile ou nuisible des matières essayées. Les Radis qui sont en présence de la solution témoin me domnent naissanee, en outre des cotylédons, qu'à deux: feuilles qui jaunissent rapidement, en même temps. que leurs poils deviennent d'un rouge vif à la base: ауес la leueine, l'aeide eyanhydrique et l'amygdaline on 544 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. ne s'aperçoit pas d'une modification bien notable; avec le cyaq nure de sodium on obtient des plantes ayant des feuilles épaisses, d'un vert sombre et dépourvues d'anthocyane; en présence de la légumine on observe surtout un renflement notable de l'axe hypocotylé, qui peut s'épaissir suffisamment pour produire un tubercule; mais c'est surtout avec le glycocolle, l'acide aspar- tique et l'urate de sodium que la végétation est trés manifeste- ment favorisée; les plantes acquièrent en moyenne 5 feuilles trés larges et leurs radicelles prennent un trés grand développe- ment. Asparagine et acide aspartique amènent pour les feuilles une allure morphologique et anatomique identique, ce qui nous conduit à penser que l'asparagine n'agit pas par sa fonction amide. Notons enfin que, si l'acide aspartique, se comportant en cela comme l'asparagine, ne provoque pas la tubérisation, il n'en est pas ainsi du glycocolle et de l'urate de sodium, surtout de ce dernier; en solution glucosée à 5 p. 100 et contenant comme substance azotée de l'azotate de calcium, la race de Radis dont j'ai semé les graines cette année ne donnait des tubercules qu'en petit nombre dans des cultures aseptiques; en présence du glycocolle la proportion de pieds tubérisés augmentait beau- coup et avec l'urate de sodium toutes les plantes sans exception présentaient un tubercule; il y a là une action qui n'est pas dou- teuse, sur laquelle il conviendra de revenir pour la préciser par des données numériques, et qui est peut-étre la cause immédiate la plus générale de la tubérisation. Avec l'alanine et le myronate de potassium (employés à l'état de produits purs fournis par le commerce) les radicelles sont coralloides, avec la tyrosine elles n'apparaissent pas du tout el la racine principale elle-même reste atrophiée ; les plantes sont manifestement moins développées que lorsqu'on ne leur donne aucune substance azotée. П. — DOSAGE DE L'AZOTE TOTAL. ` J'ai procédé à ce dosage pour me rendre compte du degre d'absorption des substances mises à la disposition du Radis; les plantes qui ont servi à obtenir la matière sèche ont été cultivées en beaucoup plus grand nombre que dans les expériences prece M. MOLLIARD. —— UTILISATION DE DIVERSES SUBSTANCES AZOTÉES. 545 dentes et en présence des substances qui se sont montrées comme favorisant le plus le rendement, à savoir l'asparagine, l'acide aspartique, le glycocolle et l'urate de sodium; j'ai obtenu, en me servant de la méthode de KJELDAHL, les nombres suivants, rapportés à 100 de matière sèche : ACIDE URATE SUBSTANCE SOLUTION | „АЅРА- kapak | 27 DE AZOTÉE TÉMOIN тави TIQUE sd yv. SODIUM ( p. 100) |( p. 4 000)! Р. 1000), 1 000) RE уз EG 10,3 3,8 3,4 3,1 П y a donc, dans tous les cas, une augmentation notable de l'azote total. ПІ. — FORMATION DE SUBSTANCES PROTÉIQUES A PARTIR DE L'AZOTE ABSORBÉ. Mais on pouvait se trouver en présence d'une simple absorp- tion de la substance azotée fournie à la plante, sans qu'il y ait transformation de cette substance en matiéres protéiques; pour élucider ce point j'ai dosé l'azote total et l'azote protéique; 1° dans les plantules non germées; 2° dans les plantes qui se sont développées aux dépens de la solution témoin non azotée; 3° en présence de l'asparagine et du glycocolle, et j'ai rapporté les nombres trouvés à une plante unique : AZOTE TOTAL AZOTE PROTÉIQUE (en: mg.) (en mz.) | Amande non germée. . . . . 0,69 ... 0,22 À Milieu témoin non azoté . . . 0,57 > 0,36 EN Asparagine (1 p. 400). . . . . 6,19 ZA 1,34 Glycocolle (1 p. 1 000) . 2,01 ENT Le poids d'azote protéique contenu dans les plantes à qu! on à donné de l'asparagine ou du glycocolle est environ deux fois T. гүп, (SÉANCES) 35 546 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 19410. plus considérable que le poids d'azote total contenu dans l'amande; il y a donc eu d'une maniere trés nette utilisation de ces deux corps azotés, et l'hypothèse de l'utilisation à l'intérieur de la plante des acides aminés pour la reconstruction des matières protéiques reçoit ici une démonstration directe. Il y a d'ailleurs, en ce qui concerne l'asparagine fournie à la dose de 1 p. 100, disproportion entre la quantité de ce produit qui pénètre dans la plante et celle qui se synthétise en substances albuminoides. Signalons pour terminer le fait que les plantes cultivées en milieu non azoté perdent une partie de leur azote initial, la teneur tombant ici en effet de 0,69 à 0,51; divers expérimen- fateurs ont signalé ce phénomène dans des conditions assez variées‘ et il peut être intéressant de le mettre à nouveau en évidence au moment où cherche à s'établir une théorie de la fixation de l'azote libre de l'air par les poils des plantes; le Radis présente des poils comme le Mouron, plante étudiée à ce point de vue par Jameson”, et, si ces poils avaient la propriété de fixer l'azote de l'air, on ne devrait pas observer une diminution dans le taux de l'azote total; et je ne crois pas qu'on puisse invoquer contre cette objection, qui vient aprés bien d'autres?, la nature spécifique de la plante, car j at cultivé des pieds de Mouron sur des solutions dépourvues d'azote et, si je n'ai pas effectué dans ce cas de dosages d'azote, j'ai du moins constaté que dans ces conditions on n'obtenait aucun développement appréciable, le Mouron se comportant à cet égard comme les autres espèces végétales. M. Lutz fait remarquer l'intérêt qui s'attache à la consta- tation des pertes d'azote observées par M. Molliard, et qui corroborent ses propres expériences. Une théorie générale” ment admise veut que, pendant la germination, aucune perte d'azote n'ait lieu; mais cette théorie ne semble аз 1. Voir LuTz (L.), Recherches sur la nutrition des végétauc à l'aide de substances azotées de nature organique (Ann. Sc. nat., Bot., VIL, 1898). h 2. JAMIESON, Utilisation of nitrogen in air by plants (Rept. Agric. pu Ass. Aberdeen, 1907-1908). А 3. KNY, Die physiologische Bedeutung der Наате von Stellaria media ( d. deutsch. bot. Ges., XXVII, 1909, p. 532). Ber. D. LUIZET. — CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 547 applicable qu'à une période peu prolongée. Dès que Гоп maintient pendant plusieurs semaines une plantule en état de « faim d'azote », des pertes se produisent, abso- lument comme si la plante se livrait à une sorte d'auto- phagie comparable à l'autophagie carbonée qui est de regle en atmosphère très confinée. M. Luizet, avec échantillons, préparations et dessins mis sous les yeux des membres présents, continue à exposer ses recherches sur les Saxifrages du groupe Dactyloides. Gontribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch; PAR M. D. LUIZET (2° article)'. En présentant aujourd'hui neuf échantillons différents de S. geranioides L. et treize échantillons de S. pentadactylis Lap., je n'ai pas la prétention de mettre sous les yeux de mes confréres toutes les formes que peuvent revétir ces deux inté- ressantes espéces. Mon intention est de rendre saisissable la variabilité de ces plantes dans les limites que leur imposent leurs caractères spécifiques; mon but est d'arriver, par la connaissance aussi complète que possible des types, à distinguer sans difficulté les hybrides qu'ils sont susceptibles de former. On ne doit pas, en effet, perdre de vue l'intimité dans laquelle voisinent les Dactyloides, surtout dans les Pyrénées; on doit done envisager leurs croisements inévitables. De là résulte l'obligation de bien étudier chaque espéce et de la délimiter rigoureusement. Je distinguerai, dans mes descriptions, cinq espèces de feuilles : 4° les bractées; 2° les feuilles caulinaires; 3° les feuilles supra-basilaires ou formant le bouquet des rosettes stériles axillaires: 4° les feuilles basilaires, c'est-à-dire placées à l'origine méme de ces rosettes; 5° les feuilles in/ra-basilaires, 1. Voir plus haut, p. 525. 548 SÉANCE DU 95 NOVEMBRE 1910. disposées en faux verticille, généralement étalé ou réfléchi, et constituant la parlie supérieure de la rosette florifère propre- ment dile. Saxifraga geranioides L. — Le S. geranioides L. forme de grosses touffes buissonnantes, de grandeur variable suivant leur habitat, pouvant atteindre 30 à 40 centimétres de hauteur comme revêtir aussi une forme beaucoup plus réduite. Sa tige frutescente produit de nombreuses ramifications, couvertes de feuilles anciennes persistantes, brunátres, et terminées par des rosettes feuillées dont le plus grand nombre donne naissance à une hampe florifère. Dans les exemplaires robustes, le corymbe florifère est irrégulier, multiflore (12 à 16 f1.), allongé et lâche, avec un pédoncule inférieur souvent très distant des supérieurs; dans les exemplaires de moyenne taille, le bouquet est plus régulier et porte un assez grand nombre de fleurs rapprochées, mais non serrées; enfin l'inflorescence peut être compacte au sommet d'une hampe qui n'atteint alors que quelques centi- mètres de hauteur (forma y Lap. Scapo simplici nudo floribus capitatis). Les pédoncules, munis cà et là de folioles subli- néaires acuminées, portent 2-3 fleurs, rarement une seule, sur des pédicelles plus courts qu'elles; l'axe de la hampe se termine par une fleur isolée au centre du corymbe, plus précoce et plus grande que les autres. Cette particularité parait d'ailleurs se présenter chez la plupart des Dactyloides. Les pétales sont blanes, dressés ou peu étalés, obovales-oblongs, atténués en onglet dans leur tiers inférieur dont les bords sont rapprochés en goutliére; ils portent trois nervures vertes, les latérales issues de la nervure médiane vers le point où l'onglet se fond avec le limbe; ils sont deux fois au moins aussi longs que les sépales. Les sépales sont sublinéaires, allongés, acuminés, et plus longs, méme aprés l'anthése, que la partie pleine du calice, tubuleuse d'abord, puis globuleuse à la maturité. Les styles parallèles et rapprochés dans leur jeune âge deviennent divergents sur le fruit mùr et alors plus longs que les sépales: les filets des étamines, un peu plus courts que les sépales au moment de l'anthése, les dépassent visiblement à la matu- rité. Les graines sont brun-noirâtre, ovoides, anguleuses et finement chagrinées. La tige florifère, mesurée de la base de D. LUIZET. — CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 549 la hampe au sommet du corymbe, atteint 6 à 20 centimètres de hauteur et 1,5 à 3 millimètres d'épaisseur; elle porte, en géné- ral, une seule feuille caulinaire, rarement deux. La bractée inférieure est le plus souvent brièvement pétiolée, de contour ovale ou obovale, à 3 ou 5 lobes sublinéaires atténués au sommet et parfois très aigus, le médian toujours entier, les latéraux plus ou moins dentés. Les feuilles caulinaires sont toutes péliolées, à pétiole linéaire au moins aussi long que le limbe et faiblement dilaté à la base; leur limbe, obovale-cunéiforme, rarement subréniforme ou en cœur à sa base, se divise en trois lobes, le médian sublinéaire entier plus ou moins atténué au sommet, ou obovale-cunéiforme denté, les latéraux lobés et plus ou moins dentés. Les feuilles Supra-basilaires sont un peu plus longues que les feuilles basi- laires et portent un pétiole plus étroit, une fois et demi à deux fois aussi long que le limbe; de leur cóté, les feuilles basilaires sont de moitié environ plus longues que les feuilles ?nfra- basilaires dont le pétiole beaucoup plus large et surtout plus dilaté à la base est à peine un peu plus long que le limbe. Dans ces trois espèces de feuilles les pétioles ne présentent qu'une seule grosse nervure médiane, saillante, bordée plus ou moins étroitement, de chaque cóté, par une petite bande issue du prolongement du limbe ; cette nervure se ramifie à peine, au sommet du pétiole, en 3 ou 5 branches trés courtes, qui ne sont bientôt plus apparentes ni sur le limbe, ni sur les lobes, même après la dessiccation. Le limbe, lisse et plan, est de contour orbiculaire ou subréniforme (1,5 à 2 cm. de diamètre) ; le plus souvent en cœur à la base; 1] se divise en trois lobes principaux atteignant au moins le milieu de son diamètre, le médian entier ou denté, les latéraux lobés et plus ou moins divisés ou dentés; ces lobes peuvent être sublancéolés ou sublinéaires, plus ou moins atténués au sommet, ou de contour obovale ou obovale-cunéiforme, séparés ou contigus, à dents ou à lobules obtusiuscules ou allongés-acuminés. : Le Saxifraga geranioides L. est toujours plus ou moins pubescent glanduleux, mais de facon trop irréguliére pour que, dans le classement des différentes formes de l'espèce, on puisse tenir compte de la rareté ou de l'abondance des poils simples ou 530 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. des poils glanduleux. En général, la pubescence glanduleuse est le plus accentuée sur les calices, les pédicelles, les pédoncules et la hampe; elle est plus variable sur les bords des feuilles, qui paraissent ciliées, et sur leur limbe qu'elle peut couvrir parfois entièrement. Extrémement abondante, comme dans la forme y palmata Gautier (Fl. de Fr., Rouy et Camus, t. VII, p. 49), elle donne à la plante un aspect grisâtre, cendré, trés particulier. Les pétioles portent, surtout sur leurs bords, des poils glandu- leux mélés à des poils laineux plus longs. Les feuilles, tantót minces et pellucides (forme vy. Lap. Foliis pellucidis lævissimis), tantôt épaisses et alors visqueuses (forma $. Lap. Rigidior, viscosa, odorata), offrent tous les inter- médiaires entre ces formes extrémes. Enfin la viscosité de la plante, ainsi que son odeur résineuse, parait varier en rapport avec la plus ou moins grande abondance des poils glanduleux. Voici les cinq formes principales que peut présenter le S. geranioides L., si lon s'en tient aux différences entre elles des diverses feuilles, observées dans une situation identique d'une forme à l'autre. a. edentula. — Bractée inférieure, feuille caulinaire et feuilles supra-basilaires, 3-3-fides, à lobes entiers ou trés incom- plètement dentés; feuilles basilaires et —infra-basilaires, 3-5-fides, à dents peu nombreuses. 8. obovata. — Bractée inférieure 3-fides à lobes entiers; feuille caulinaire 3-5-fides, à lobes latéraux plus ou moins lobulés; feuilles supra-basilaires, basilaires et infra-basilaires, à limbe orbiculaire, 3-5-fides, à lobes de contour obovale, souvent contigus ou se recouvrant partiellement, à dents non acuminées, obtusiuscules. y- dissecta. — Feuilles toutes 5-fides, à lobes obovales cuhéiformes dépassant longuement le milieu du limbe, tous à sommet acuminé ou muni de dents aigués, ceux de la bractée inférieure et le médian de la feuille caulinaire seuls entiers. ò. palmatifida. — Feuilles analogues à celles de la forme Y. dissecta, mais à lobes obovales eunéiformes plus larges, mo1n5 profonds, dépassant moins nettement le milieu du limbe. =. multidentata. — Feuilles à peu prés semblables à celles de la forme y. dissecta, mais à lobes tous dentés-acuminés, à D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 554 l'exception du lobe médian de la bractée inférieure, qui est parfois entier. Les feuilles basilaires, dans cette forme toujours très robuste, montrent sur la partie pleine du limbe, après dessiccation, des nervures saillantes assez distinctes. Je dois, par un respect légitime pour les travaux et publica- tions antérieurs, dire pour quelles raisons je ne me suis pas rallié aux noms adoptés par quelques auteurs : 2. ranunculifolia Ser., 8. obtusifolia Ser., y palmata Gautier. La désignation de ranunculifolia manque de précision en elle-même, car nul n'ignore la variété de forme des Ranunculus, et, si l'on veut assimiler les feuilles du S. geranioides L. aux feuilles du Ranunculus montanus Willd., par exemple, tout en admettant méme que l'on sache exactement de quelles feuilles il s'agit. ce serait la forme obtusifolia dont les feuilles représenteraient le mieux la susdite ressemblance. Les deux adjectifs de SERINGE me semblent donc défectueux et je leur en ai préféré d'autres, plus en concordance avec des observations précises. Quant à la dénomination de y. palmata Gautier, quoiqu'elle soit bien appropriée à la plante qu'elle désigne et que j'ai pu examiner dans l'herbier Rovv, elle présente l'inconvénient grave de préter à une confusion regrettable avec le S. palmata Lap., qui est une plante: différente, sur laquelle les avis des botanistes sont encore très partagés. Mais je crois inutile d'insister sur ces objections; il y aurait péril à entrer dans la discussion des appréciations personnelles, trop souvent étrangères au véritable esprit scientifique. L'examen du S. corbariensis Timb.-Lag. viendra à son heure, mais je ne saurais parler ici, en parfaite connaissance de cause, du S. /adanifera Lap., dont Buranı fait une espèce distincte dans sa Flore des Pyrénées, et dont GRENIER et боркох, et, à leur suite, MM. Ехсгев, Rouy et Camus, etc. ont fait une variété du S. geranioides L. Cette plante a jusqu'ici échappé à mes recherches; d'autres botanistes, qu'auraient dû favoriser leur compétence et leur intrépidité, MM. Coste et J. Souié, n'ont pas été plus heureux que moi. D'autre part, mes investigations dans les divers herbiers ne sont pas parvenues à me faire dis- lnguer nettement cette plante, ear elle y est représentée tantót par des échantillons qui se confondent avec le S. geranioides L., 552 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. tantôt par des exemplaires qu'il est impossible de ne pas rapporter au S. pentadactylis Lap. Aucune des plantes que M. l'abbé Soult a recueillies au Canigou et aux Gours de Nohèdes, où était signalé le S. ladanifera Lap., ne peut être regardée comme différente du S. pentadactylis Lap., ou du S. geranioides L., ou de leur hybride. En résumé, les cinq formes décrites ci-dessus représentent aussi exactement que possible les principaux aspects du S. geranioides L.; nous reconnaitrons leur empreinte incontes- table dans l'étude des hybrides. Ce ne sera pas le moindre intérêt de ce travail, puisqu'il apportera ainsi de nouvelles preuves de l'hybridation, preuves jamais trop abondantes quand il s'agit de plantes aussi variables et aussi instables que les hybrides. Je crois superflu de donner ici la description con- densée de l'espéce, que l'on trouvera rigoureusement exacte dans la Monographie de M. ExaLER (Breslau, 1872, p. 165). Saxifraga pentadactylis Lap. — Cette plante a été l'objet de nombreuses erreurs, imputables soit à la description, trop laconique ou partiellement inexacte, donnée par LAPEYROUSE. soit aux contradictions entre les auteurs au sujet de certains caractères de l'espèce. Voici comment Lapeyrouse décrit son S. pentadactylis (F1. ру". Sax., p. 64) : « S. foliis quinquelobis, lobis elongatis linearibus obtusis sulcatis; foliis inferioribus sessilibus nervosis, superioribus petiolatis amplexicaulibus »; el il ajoute : « Fleurs d'un blanc pur. Plante plus dure, plus raide, que le S. nervosa. Plusieurs intermédiaires les unissent. Elle est plus tardive et plus rare. Plante visqueuse et aromatique. » On doit remarquer, tout d'abord, que, dans cette espèce, les feuilles ne sont pas toujours à 5 lobes; de nombreux échan- tillons ne présentent que des feuilles à 3 lobes exclusivement, d'autres portent à la fois des feuilles 3-fides et des feuilles 5-fides. D'autre part, on ne rencontre jamais les feuilles sessiles dont parle LAPEYROUSE : elles sont toujours toutes pétiolées. Enfin, comme l'a fait remarquer Bunast, les fleurs ne sont pas d'un blanc pur; les pétales, un peu jaunâtres à la base, portent trois nervures vertes. GRENIER et GODRON (El fr. i b p. 646) passent sous silence la glabréité et la viscosité de la plante; mais ils lui attribuent bul Soc. Dot de Er. T COVE (ПОЛО КЕ XXVIT SAXIFRAGA GERANIOIDES L. et ses variétés. Bull. S0C Dok gs Hr. T EV ТЭО Bl X IMS hr ү ў EPP ANRT ГА. Al Y с й ү £f (0) nu Li паа. Г = #% {ба Y Y ү T T MAN Дзе = J} fus p а Y £ Y Y 2 Q Y SAXIFRAGA PENTADACTYLIS LAP. et ses variétés. D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 553 avec raison des pétales dépourvus d'onglet, caractère contesté à tort par Busani. DE Cannole (Fl. fr., t. IV, p. 374) spécifie bien que le S. pentadactylis Lap. est complètement glabre, mais il le déclare nullement visqueux. M. ENGLER, dans sa Monographie (p. 171), ne dit rien ni de la viscosité ni de la glabréité. Toutes ces divergences et lacunes, jointes à l'insuf- fisance et à l'inexactitude de la description originale de LapEvRoUsE, démontrent amplement la nécessité qu'il y avait à reprendre ab ovo l'étude du 5. pentadactylis. J'ai terminé cette besogne délicate et j'ai l'honneur de présenter à la Société bota- nique de nombreux échantillons, de diverses provenances, et, à cóté d'eux, leurs préparations correspondantes, faites avec le plus grand soin. Je dois ces échantillons à l'obligeance de M. l'abbé $ошлЕ; ils proviennent de sept localités différentes, comprises dans l'immense quadrilatére borné par quatre mon- lagnes importantes des Pyrénées Orientales, le Canigou, le Puigmal, le massif de Carlitte et le massif de Madres; ils ont été récoltés au Canigou, au Puig-Sec, dans la vallée de Llo, au Puigmal, au Puig de Prigue, à la Coume de Ponteils et aux Gours de Nohèdes. J'ai donc la certitude de détenir les types les plus variés et les plus authentiques du S. pentadactylis. Les premiers résultats de mon étude ont été d'ailleurs assez nets pour me permettre d'éliminer, « priori, toutes les plantes suspectes d'hybridation et de ne retenir que celles dont les caractères communs sont nettement précis et constants. Le S. pentadactylis Lap., beaucoup plus rare que le S. gera- nioides L., croit sur les plus hauts sommets, de 4 800 metres à 2900 métres d'altitude; sa souche est ligneuse; il forme des louffes buissonnantes plus ou moins volumineuses (40 à 25 em. de hauteur), produites par l'enchevétrement de nom- breuses ramifications de la tige, couvertes de feuilles anciennes, glabres, brillantes, raides, et terminées par des rosettes feuillées qui, pour la plupart, émettent de leur centre une tige llorifére. Les fleurs peuvent être en nombre très variable, depuis 5 ou 6 jusqu'à 25 à 30 dans les échantillons très robustes; disposées en corymbe, elles sont tantôt rapprochées et serrées les unes contre les autres, tantôt un peu distantes, tantôt très écartées (a. laxiflora Ser. — 8. corymbosa Ser. — 55% SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. y. capitellata Ser.). Les pédoncules, munis çà et là de folioles linéaires obtuses, portent 1, 2 ou 3 fleurs sur des pédicelles tantót plus longs qu'elles, tantót plus courts. Les pétales sont blancs, légèrement jaunâtres à leur base, obovales-oblongs. dépourvus d'onglet, et munis de 3 nervures vertes, apparentes jusqu'au milieu du limbe, les latérales issues de la nervure médiane. Examinés à la loupe, ils apparaissent minces, bril- lants et ponctués, papilleux; enfin ils sont environ deux fois aussi longs et quatre fois aussi larges que les sépales. Les sépales, ovales-oblongs, obtus, sont d'abord à peu prés de même longueur que le tube du calice ou plus longs, et fina- lement plus courts. Les filets des étamines sont à peine plus courts que les sépales à la maturité; il en est de méme des styles, divergents au sommet de la capsule subglobuleuse et incluse dans le calice. Les graines brunâtres ou noirâtres sont oblongues, elliptiques, finement chagrinées et munies longi- tudinalement, sur un cóté, d'un rebord épais et saillant. — La tige florifère, mesurée de la base de la hampe au sommet du corymbe, atteint 4,5 à 15 centimètres de hauteur et 1 à 2,5 millimètres d'épaisseur; elle porte, en général, 1 ou 2 feuiles caulinaires, rarement 3. La bractée inférieure, brièvement pétiolée, est le plus souvent 3-fides, à lobes linéaires, obtus, divergents, entiers ou exceptionnellement lobulés ou dentés. Les feuilles caulinaires, nettement pétiolées, sont 3-5-fides, à lobes linéaires, obtus, divariqués, entiers ou lobulés, méme le médian. Les feuilles supra-basilaires, sont épaisses, toutes longuement pétiolées, à pétiole étroit, faible- ment dilaté-amplexicaule à la base, à 3 lobes linéaires obtus, divariqués, entiers, les latéraux quelquefois bifides et à lobules écartés. Les feuilles basilaires sont épaisses, toutes pétiolées, à pétiole épais, dilaté-amplexicaule à la base, plus robustes et plus allongées que les feuilles supra-basilaires; elles sont 3-5-fides, à lobe médian et à lobes latéraux entiers ou lobulés. obtus; elles peuvent être dressées ou éótalées. Les feuilles infra-basilaires, sont épaisses, plus courtes que les feuilles basilaires et supra-basilaires, munies d'un pétiole épais et plus larze, dilaté-amplexicaule à la base et de longueur égale ай limbe ou un peu plus faible; étalées et parfois presque гёйе- D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 555 chies, elles sont 3-5-fides, à lobe médian et à lobes latéraux entiers ou lobulés, obtus. Les feuilles basilaires et infra-basi- laires sont parcourues dans toute leur longueur, en dessus et en dessous, par de fortes nervures ramifiées vers le limbe et les lobes, trés saillantes surtout aprés la dessiccation. Le S. pentadactylis Lap. est tout à fait glabre et extrême- ment visqueux; il suinte de ses pores, principalement sur les liges et sur les feuilles, une résine abondante, transparente et verdàtre sur les feuilles jeunes, brun-rougeàtre et brillante sur les feuilles anciennes. Les lobes épais des feuilles fraiches se rident et se ponctuent pendant la dessiccation; on les voit alors présenter de petites fosseltes oü vient s'accumuler la résine; de méme distingue-t-on sur les feuilles anciennes des paquets de gomme rougeátres, de méme nature sans doute que ceux que LAPEYROUSE attribue à son S. ladanifera. Six formes différentes de S. pentadactylis méritent d'étre signalées. a. minor. — Feuilles toutes trifides exclusivement, à lobes étroits (1 mm. à peine de largeur); hampe et inflorescence ne dépassant pas 4 à 5 centimètres de hauteur. 8. multifida. — Feuilles presque toutes 5-fides, à lobe médian souvent tridenté ou trifide. y. trifida. — Feuilles toutes trifides exclusivement, à lobes larges de 4 millimètre au moins; hampe et inflorescence attei- gnant 7 à 8 centimètres de hauteur. ò. congesta. — Plante à feuillage et à inflorescence Com: pacts, à feuilles 3-5-fides, la plupart dressées; hampe et inflo- rescence ne dépassant pas 5 à 6 centimètres de hauteur. +. laxa. — Feuilles 3-5-fides, les basilaires grandes et très étalées (3 à 4 cm. long.); inflorescence làche à pédoncules à 1-2 fleurs, à pédicelles en général plus longs que les fleurs; hampe et inflorescence atteignant 10 à 12 centimètres de hauteur. £. major. — Feuilles supra-basilaires seules 5-fides à lobes entiers; toutes les autres, méme les bractées inférieures et les feuilles caulinaires, 5-fides, à lobe médian et à lobes latéraux lobulés ; hampe et inflorescence de 15 centimètres de hauteur; corymbe très florifère, très irrégulier, à pédoncules multiflores. L'homogénéité spécifique du S. pentadactylis me parait le 556 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910, mieux démontrée par la similitude des caractéres des formes 2. multifida et <. major qui, par leur taille et leur faciès, repré- sentent deux extrémes trés différents à premiere vue. Voici maintenant la description générale de l'espéce, que jemprunte en grande partie à l'excellente monographie de M. ENGLER, que je complète (en mots en italique) pour la mettre d'aecord avec les observations précédentes : Cæspitosa, glaberrima, valde viscosa, caudiculis fruticulosis, lignosis, crassiusculis, foliis vetustis obtectis, elongatis, caulibus floriferis erectis, gracilibus vel robustis, 1-2-foliosis, panicula 5-30-flora congesta vel laxa terminatis. Folia caudiculorum atque inferiora 3-5-fida, lobo medio obtuso, integro vel diviso, lobis lateralibus divergentibus, linearibus, valde obtusis, in petiolum longum, basi dilatatum subito cuneatim attenuata; omnia viscosissima, juvenilia crassiuscula sulcata, cetera valde elevato- nervosa, vetusta globulis resinosis, purpureis, balsameis plus minusve obtecta; folia caulina trifida, lobis valde divaricatis, obtusis, integris vel divisis. Calycis laciniæ lanceolatæ, obtusæ vel subacutæ. Petala obovato-oblonga, non basi ungui- culatim attenuata, duplum laciniarum atque staminum longitudine iequantia. Explication des planches. PEL XXVII Saxifraga geranioides L., et ses variétés. — a, bractée inférieure; b, feuille caulinaire; c, f. supra-basilaire; d, f. basilaire; e, f. infra-basilaire; f, pétale; g, calice. Pl. XXVIII. Saxifraga pendactylis Lap., et ses variétés. — (Mêmes signes que ci- dessus). (A suivre.) M. Lutz donne lecture des deux communications sul- vantes : Localités du Dabæcia polifolia Don dans l'Ouest de la France; PAR M. ÉMILE GADECEAU. Les localités de cette Ericacée sont rares en France. À l'exception du pays basque, où, d'après M. Rouy‘, elle serait répandue, elle n'apparait que sur quelques points de l'Ouest de 1. ROUY, Flore de France, X, p. 116. ÉM. GADECEAU. — LE DABOECIA DANS L'OUEST. 957 la France, toujours еп pieds très peu nombreux : aussi пе figure-t-elle pas dans la 5° édition de la Flore de l'Ouest de LLovp. Le Dabæcia polifolia est indiqué par Boreau, en Maine-et Loire, à la forét de Brissac, « sur deux points trés restreints », et je possède, en herbier, des échantillons, de cette localité, recueillis en 1851, par Aimé DE Sorawp, étiquetés par lui Menziezia Dabeoci DC. (sic). La plante est citée à Gensac, près Libourne, d’après LATERRADE et à Saint-Laurent, près Moissac, d'après LaanEzE. Son aire géographique, qui s'étend de l'Espagne à l'Irlande, passant par le Portugal et les Pyrénées, est nette- ment occidentale. A propos de la découverte, dans la commune de Sérigné (Vendée), d'un pied unique, раг M. R. Louis, en 1905*, M. PRÉAUBERT exprimait l'opinion que cette Ericacée a dù exister autrefois, en taches isolées, en beaucoup de points de l'Ouest, d’où elle aurait disparu par le défrichement; il signa- lait l'intérét qui s'attache à relever les points où elle subsiste encore. Les considérations qui précédent m'engagent à faire connaitre la découverte qui m'a été communiquée par M. Н. Massr, du Petit-Châtenay, prés l'Hermenault (Vendée), de deux autres localités, voisines il est vrai de celle de Sérigné, mais parfaite- ment distincles, en me montrant d'ailleurs, dans les jardins de M. Avazn, confiés à ses soins, la plante elle-même qui en pro- venait. Il résulte de cette découverte qu'on peut aujourd'hui affirmer : absolument que le Dabæcia polifolia appartient bien à la Flore de l'Ouest de la France, oü il devra étre inscrit désormais avec l'habitat suivant : « quelques pieds cà et là. au bord des bois, entre Saint-Martin-des-Fontaines, Saint-Cyr-des-Gàts, Bourneau et Sérigné (Vendée) (R. Lovis, H. Mass£) ». C'est une espèce en voie d'extinction dans cette région, et il serait imprudent, vu sa rareté dans ses stations actuelles, de signaler plus explicitement les points précis oü elle croit et qui m'ont été communiqués par M. Н. Massi. 1. BOREAU, Flore du Centre, éd. 3, p. 433. 2. Voir Rull. Soc. bot. Deux-Sèvres, 1905, p. 110-116. 558 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. De l’évolution périodique des Algues d’eau douce dans les formations passagères; PAR M. ЈОѕЅЕРН COMÈRE. Les formations que j'ai antérieurement désignées sous le nom de « milieux passagers' » sont constituées par les petits réser- voirs aquatiques soumis à la dessiccation annuelle, tels que les mares, les flaques d'eau, les fossés bordant les routes ou déli- mitant les champs cultivés, ete. La durée de ces formations est nécessairement déterminée par l'action des facteurs climatiques, et dans nos contrées méridionales, leur existence est soumise aux circonstances atmosphériques et, en particulier, à l'abondance plus ou moins grande des pluies. Au cours des années trés chaudes, ces milieux n'ont qu'une existence éphémére, mais il arrive aussi qu'ils peuvent se constituer à plusieurs reprises à la suite de périodes alternatives de pluviosité et de dessiccation. Les conditions biologiques de l'évolution des Algues qui peuplent les formations passagères sont très différentes de celles qui réglent le développement de ces plantes dans les formations permanentes, chez lesquelles le niveau de la masse liquide est à peu prés sensiblement le méme durant toute la période annuelle. Dans les environs directs de Toulouse, relativement pauvres en terrains aquatiques, les formations passagères donnent asile à une assez grande partie des espéces qui constituent noire flore locale et jouent un róle important dans sa constitution: Aussi, j'ai cru intéressant de présenter le résultat d'une série d'observations faites sur l'évolution périodique des Algues qui peuplent les petits réservoirs d'eau pluviale trés nombreux dans notre région avant l'apparition des chaleurs de l'été. Pour pouvoir étudier, d'une maniére utile, les conditions du développement annuel des microphytes des formations peste: 1. COMÈRE (J.), Observations sur la périodicité du développement de la flore algologique dans la région toulousaine (Bull. Soc. bot. de Fr. LIII, 1903, p. 393). J. COMÈRE. —— ÉVOLUTION PÉRIODIQUE DES ALGUES. 559 gères, je me suis astreint, pendant plusieurs années consécu- lives, à visiter régulièrement et à intervalles rapprochés une localité déterminée, de peu d'étendue, dans laquelle j'avais choisi plusieurs stations dont je pouvais commodément et régu- lièrement examiner la composition floristique et les diverses conditions écologiques, la température en particulier. La localité choisie se trouve aux portes de Toulouse, entre la route nationale de Narbonne et le canal du Midi, dans le quartier dit du Sauzelong. J'ai cru, tout d'abord, pouvoir établir dans les formations passagéres, constituées principalement par les fossés bordant les chemins de la localité étudiée, deux catégories assez distinctes. D'abord, les formations alimentées uniquement par l'eau de pluie, ne renfermant pas de Phanérogames et de trés faible profondeur; en second lieu, les fossés plus profonds, avec des Phanérogames, alimentés aussi par l'eau de pluie, mais recevant, en plus, l'excédent des petits étangs grossis par les chutes d'eau abondantes. La durée de la végétation est naturellement un peu plus longue dans les formations de la deuxième catégorie que dans celles de la première. La compo- sition de leur florule présente aussi des particularités assez caractéristiques. Les formations de faible profondeur ne con- tiennent généralement qu'une seule forme, tandis que les fossés de plus grande capacité peuvent montrer une florule un peu plus variée. Bien que l'ensemble des Algues recueillies dans la totalité des diverses formations passagères de nos environs représente un nombre d'espéces assez important, il est aisé de remarquer, lout d'abord, que, dans la localité particulière et nécessaire ment peu étendue qui a fait l'objet de mes observations, il se réduit à quelques espéces, pour ainsi dire locales, qui se montrent régulièrement et périodiquement, les formes adven- tices étant plutôt rares. : Les Conjuguées filamenteuses, les Zygnémacées, en parü- culier, sont les Algues les plus répandues dans les formations Passagères de nos environs. Les Spirogyra montrent une trés Srande partie des espèces connues; les Zygnema et les Meso- carpus sont assez abondants. Les Desmidiacées sont plus rares 560 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. H et présentent des formes à contours simples et, pour la plus grande partie, des Closterium, quelques Staurastrum et Cosma- rium, bien moins nombreux, mutiques et de petite taille. Les Diatomacées sont très peu abondantes et réduites à quelques formes filamenteuses et à des espèces naviculoïdes de faible dimension; les espèces épiphytes étant absentes. Parmi les Confervoïdées, le manque caractéristique des Cladophora est important à signaler, et l'on ne rencontre que quelques Ulothriz, Conferva et OEdogonium, tous à filaments étroits. Les Volvo- cinées et les Protococcoïdées sont aussi trés rares dans les formations passagères, car ces plantes affectent plus spéciale- ment les formations permanentes de faible capacité. Les Myxo- phycées font aussi presque absolument défaut, sauf quelques Oscillatoria qui se montrent dans les fossés contenant de l'eau souillée ou corrompue et dans lesquels les autres Algues ne peuvent vivre. Dans les limites restreintes de la localité choisie pour mes observations, j'ai ainsi noté, comme les plus fréquentes, les espèces suivantes qui se reproduisent d'une manière assez régu- liérement périodique. Parmi les Conjuguées, dans la famille des Zygnémacées : Zygnema cruciatum Ag., Z. stellinum Ag., et Z. pectinatum Ag., Spirogyra Weberi (Kütz.) P. Petit, Sp. Grevilleana Kütz., Sp. Hassallii (Jenner) P. Petit, -et Sp. porticalis (Müller) Clève; Mougeotia scalaris Hass., et M. recurvus Hass. Dans celle des Desmidiacées : Closterium lanceolatum Kütz., Cl. intermedium Ralfs, Cl. lineatum Ehrenb., Cl. Ehrenbergii Menegh., СІ. Dianæ Ehrenb., CI. Jenneri Ralfs et Cl. angustatum Kütz.; Cosmarium Botrytis Menegh.. el C. biretum Ralfs; Staurastrum muticum Bréb., St. punctulatum Bréb., et St. pygmæum Bréb. Les Diatomacées ne sont repré- sentées que par le Fragillaria capucina Desm., et quelques très petites formes des genres Navicula, Nitzchia et Cymato- pleura. Le Conferva bombycina Ag., forma minor Wille, et le C. tenerrima Kütz., l'Ulothriz subtilis Kütz., le Monostroma bullosa (Roth.) Wittr., représentent, avec quelques OEdogontum à filaments étroits, le groupe des Confervoidées et le Vaucheria sessilis (Vauch.) DC. celui des Siphonées. ; Cette florule est donc surtout caractérisée par la prédomi- J. COMÈRE. — ÉVOLUTION PÉRIODIQUE DES ALGUES. 561 nance des Conjuguées filamenteuses, offrant ainsi, sous ce rapport, une certaine analogie avec la flore des contrées tropicales, car les Zygnemacées affectent, en grande partie, les milieux dont l’eau se réchauffe facilement. Dans la flore des régions chaudes, comme dans celle de nos formations passa- gères, ces plantes prédominent absolument sur les autres Algues. Les formes à larges filaments et à spires nombreuses et ténues des Spirogyra sont méme abondantes dans ces conditions écologiques, tandis que les Confervoidées, qui nécessitent une aération plus abondante, ne sont représentées que par quelques formes peu variées à filaments étroits. Les Cladophora, caractéristiques des milieux plus riches en oxygène dissous et qui donnent asile à de nombreuses Algues épiphytes, font totalement défaut dans nos formations passagères comme dans les milieux tropicaux. Mais il faut remarquer, d'un autre cóté, que dans la florule de nos petits réservoirs, les Myxophycées, si abondantes sous les tropiques, ne se montrent pas, car elles exigent pour leur développement des conditions de température plus continues et plus uniformes. Si les formations passagéres sont pauvres en air dissous, elles ne paraissent renfermer aussi qu'une faible proportion de matériaux salins, l'eau de pluie ne contenant qu'une quantité trés faible de sels en dissolution, auxquels viennent s'ajouter ceux provenant des terrains dans lesquels elles sont formées; mais elles peuvent présenter une certaine quantité de composés humiques provenant de la décomposition des Phanérogames subaquatiques el des Algues qu'elles renfermaient avant leur dessiccation. Dans une Note précédente?, j'ai établi une division des périodes végétatives annuelles, applicable à nos régions, en Quatre phases. а. Première et deuxième périodes vernales, partageant la saison qui va de la fin des froids de l'hiver au début des fortes chaleurs de l'été et montrant une végétation très active; б. Période estivale, caractérisée au contraire par l'inactivité de la végétation, de la fin de la deuxième période 1. FRITSCH (Е.-.Е), The Subaerial and Freshwater Algal Flora of the Tro- Pics (Annals of Botany, vol. XXI, n° LXXXII, avril, 1907). 2. COMÈRE (J.), loc. cit., p. 394. T. LVII. (SÉANCES) 36 562 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. vernale au commencement de l'automne; c. Période autom- nale, allant de la fin de la période estivale aux premières gelées et durant laquelle se produit généralement une reprise de l'activité biologique; d. Période hyémale, terminant le cycle végétatif annuel. En ce qui concerne les formations passagères et l'évolution des Algues qui les peuplent, ces diverses phases ne correspondent pas avec celles qui caractérisent l'évolution de ces plantes dans les formations permanentes. La période de végétation ne durant que pendant les phases vernales, la première, caractérisée par l'apparition des Diatomacées, dès le début; la deuxième, par celle des Confervoidées et, plus tard, par le développement des Conjuguées filamenteuses. Aprés la constitution des milieux à la suite des dernieres pluies de la période hyémale et lorsque l'eau des fossés et des petites mares est devenue limpide, condition indispensable à la végétation des Algues, les petites Diatomacées épigées se montrent sur la vase, alors que la température est encore peu élevée et que la congélation surperficielle se produit fréquemment durant la nuit. Plus tard, lorsque l'eau s'est réchauffée aux environs de 10? à 12°, commencent à apparaitre les formes à filaments étroits des Confervoidées : Ulothrix, Conferva, el Œdogonium avec quelques Diatomacées, les Conjuguées, qu: caractérisent la deuxième période vernale, n'apparaissent que lorsque l'eau s'est réchauffée au degré utile, 12° à 15° environ. Nous pouvons done établir trois phases au cours de la période végétative annuelle des Algues des formations passagères de la petite localité étudiée : première phase, fin de la période hyémale, température moyenne au-dessous de 10°, avec petites Diatomacées naviculoïdes; deuxième phase, première période vernale, température 10° à 12°, d'abord Diatomées filamen- teuses, puis Conferva, Ulothrix, ŒEdogonium et quelques Desmidiacées mutiques, surtout Closterium; troisième phase; deuxième période vernale, température 12° à 20° et au-dessus; Conjuguées filamenteuses, disparition des Diatomacées; qua” trième phase, période estivale, dès le début, évaporation progres sive de l'eau contenue dans les formations, terminaison du OT" évolutif. : Le processus reproductif vernal est aussi facilité par l'élé- J. COMÈRE. — ÉVOLUTION PÉRIODIQUE DES ALGUES. 563 vation hâtive de la température et commence beaucoup plus tôt que dans les autres formations permanentes. Chez les Conju- guées filamenteuses, en particulier, la formation des zygospores est activée par l'évaporation rapide qui survient à l'apparition des chaleurs estivales et par l'intensification générale des facteurs écologiques. On peut constater alors fréquemment. chez les Spirogyra en particulier, des phénomènes anormaux : tubes copulateurs se formant dans des directions opposées, conjugaison entre trois cellules, formation de parthénospores et de cellules stériles, provoqués par une reproduction irrégu- liere et comme tumultueuse qui abandonne le caractére de l'état sexuel présenté dans les cas normaux. J'ai ainsi constaté, chez le Spirogyra porticalis Cleve, un cas intéressant de conjugaison entre des cystes provenant des filaments désarti- culés, à la suite de la disparition de l'eau du fossé dans lequel ils se développaient, et qui avaient été, avant leur destruction compléte, légérement mouillés à nouveau par une chute de pluie peu abondante. Les GEdogonium des formations passagères forment aussi leurs œufs au même moment que les Conjuguées, alors qu'ils ne les montrent dans les formations permanentes que plus tard, et généralement durant la période estivale, alors que le développement végétatif se trouve ralenti. Plus tard, avec l'augmentation du degré de température, l'eau des formations passagéres peut atteindre de 25° à 28^, elle est tiède à la main, les milieux les plus petits disparaissent les premiers et, dans les autres, la raréfaction de l'air dissous améne les amas d'Algues à la surface de l'eau sous forme de gazon dressé et épais. Aprés l'évaporation complète des forma- lions passagères les filaments enchevétrés subissent, avant leur dessiccation, une sorte de fermentation et se détruisent lentement. Les kystes et les œufs renfermés dans le magma desséché qui tapisse le fond des fossés et des mares montrent ainsi un degré trés intense de résistance qui leur permet d'assurer la conservation des espèces jusqu'au renouvellement de l'eau des milieux au moment de la période des pluies. 564 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. Notes sur la flore espagnole (Suite et fin 1); PAR M. MICHEL GANDOGER. De mon voyage dans le Sud et le Centre de la Péninsule en 1906, je ne dirai que les choses nécessaires, écourté et attristé qu'il fut par la mort de ma mère?. П avait pour but l'exploration des provinces de Cordoue, Séville, Badajoz, Ciudad Réal et Cuenca. A Montoro, dans la province de Cordoue, je récoltai quelques centaines d'espéces, entre autres : н Fumaria spicata Carduus Reuterianus — muralis Micropus supinus Conringia orientalis Hedypnois tubiformis Diplotaxis catholica Linaria praecox Reseda Gussonii — hirta Lavatera cretica Ornithogalum bæticum Vicia amphicarpa Lamium hybridum. Nouveau pour Tillæa muscosa Г Andalousie. Fedia graciliflora PROVINCE DE SÉVILLE. La végétation primitive a presque disparu dans cette région: partout des champs de Blé et d'Oliviers. Autour de Séville, non loin de la gare, j'ai trouvé cependant : Ranunculus trilobus Arctotis acaulis Nasturtium microphyllum Pulicaria hispanica Silene apetala Kalbfussia Salzmanni F. Sch. abon- Biserrula Pelecinus dant. Kentrophyllum bæticum Nonnea nigricans Enfin le rarissime Triguera ambrosiacea Cav., que je voyais 1. Voir plus haut, p. 501. : gu 2. Ma mère, née Jeanne-Marie Cannigz, le 3 octobre 1826 à Pommiers (Rhóne), s'intéressait beaucoup à la Floriculture et à la Botanique. Non seulement elle m'aidait dans l'arrangement de mes collections; mes souvent elle me donnait des idées trés justes quand j'écrivais mes ge de Botanique — les corrigeant au besoin — surtout quand je défendais : principes de l'école analytique si violemment attaqués par quelques Un" — La Société botanique de France me permettra de déposer ici cet hom- mage de piété filiale. M. GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 565 vivant pour la première fois : superbe Solanée à fleurs d'un pourpre violet et à tiges longuement diffuses. Dans la sierra de Moron je retrouvai : Reseda (Gussonii, Silene brachypetala, Thapsia decussata, Pallenis aurea, Cyno- glossum clandestinum, Linaria triphylla, Orobanche speciosa var., Chamærops humilis et une centaine d'autres. Fixé à Utrera pendant quelques semaines j'ai rayonné, de là, dans les environs. Les bois de Pins ont heureusement conservé leur ancienne végétation; c’est surtout là qu'il faut herboriser. Voici quelques bonnes espèces : Brassica oxyrrhina Coss. Ornithopus isthmocarpus Coss. Biscutella erigerifolia Vicia cuneata Cistus albidus >< crispus Pimpinella villosa Helianthemum punctatnm Dun. Carduus bæticus B. R. — macrosepalum Salzm. Hypochæris adscendens Brot. — intermedium Barkhausia heterocarpa Boiss. Silene clandestina Jacq. Nouveau | Crepis gaditana Boiss. pour la province. Picridium intermedium Sch. Bip. — hirsuta Scrofularia pinnatifida Brot. Erodium Salzmanni Del. Orobanche densiflora — primulaceum Welw. Armeria Boissieriana. Hippocrepis glauca Bromus varius. Une sierra complétement inconnue des botanistes est celle de Gibalbin (province de Cadix). On y va d'Utrera jusqu'à la station d'El Cuervo, puis de là à pied. C'est une région intéressante; j'y récoltai prés de 200 plantes. surtout : Reseda crispata Cynara Cardunculus Silene hirsuta Carduncellus tingitanus Hypericum bæticum Anacyclus purpurascens Pers. Hedysarum coronaríum — radiatus Medicago ciliaris Convolvulus siculus Hippomarathrum pterochlænum Cynoglossum clandestinum Thapsia decusssata Echium plantagineum f. albiflora Daucus muricatus var. Plantago Serraria Krubera leptophylla Iris alata. Fedia graciliflora Hordeum bulbosum L. Nouveau. Echinops strigosus PROVINCE DE BapaJOz. J'ai dit plus haut qu'excepté DE Сошсү et moi aucun botaniste ne paraît avoir herborisé dans cette province, du moins les 566 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. auteurs n'en parlent pas. A Llerena j'ai trouvé d'assez bonnes choses, notamment : Delphinium emarginatum Ranunculus gregarius Lupinus Termis. Sarothamnus oxyphyllus. Nouveau. Vicia amphicarpa Rosa hispanica, etc. Pimpinella villosa Centaurea exarata Boiss. Scorzonera macrocephala Phlomis purpurea Scrofularia pinnatifida Ornithogalum bæticum Ophrys apifera Quercus Ballota, etc. Bourgæa humilis A Don Benito, capitale de la région nommée La Serena, jai récolté surtout : Brassica oxyrrhina, Malcolmia patula, Erodium Salzmanni, Lupinus angustifolius, Trifolium cernuum, Tillæa muscosa, Evax asterisciflora, Crepis lusitanica, Kalbfussia Satz- manni, Anchusa angustissima DC., Linaria spartea, Rumez tingitanus, R. induratus, Vulpia ambigua, Molineria lendigera et Trifolium suffocatum, nouveau pour l'Estramadure. Province pE Ciupab RÉAL. Je recommande beaucoup l'herborisation de l'Atalaya près de Ciudad Réal, ville trés pittoresque par ses anciens remparts rappelant ceux d'Avila et admirablement conservés Dans une journée on récoltera au moins 250 espéces. En voici les principales : Biscutella stenophylla Sisymbrium polyceratium Helianthemum ægyptiacum — retrofractum. Nouveau (n'était. connu qu'à Madrid et à Gre- nade) Silene tridentata Spergularia longipes Anthyllis cornicina Arthrolobium durum Lathyrus setifolius Trifolium zemellum Vicia calcarata Crassula Magnolii Feniculum piperitum Atractylis humilis Anthemis incrassata Cotula aurea Filago pyramidata Tolpis umbellata Taraxacum obovatum Convolvulus lineatus Omphalodes linifolia Salvia argentea Sideritis Cavanillesii Linaria bipunctata Armeria allioides Aristolochia Pistolochia Osyris alba Quercus rotundifolia Asphodelus albus Anthoxanthum aristatum Mibora verna Psilurus nardoides Vulpia Michelii M. GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 567 Des circonstances indépendantes de ma volonté m'empêchèrent d'explorer la province de Cuenca, complètement inconnue des botanistes, à l'exception de ce qu'en a écrit M. L. Argripo dans une excursion qu'il y fitil y a quelques années. Voici les plantes que j'ai récoltées à Tarancon, en mat 1906 : Adonis æstivalis Ceratocephalus incurvus Stev. Papaver hybridum — Rhœas Ræmeria hybrida Hypecoum grandiflorum — procumbens — pendulum Fumaria officinalis Alyssum campestre Biscutella erigerifolia Eruca sativa Diplotaxis virgata Capsella Bursa-pastoris Camelina sylvestris Lepidium subulatum Neslia paniculata Matthiola tristis Rapistrum rugosum Sisymbrium Irio — crassifolium Helianthemum salicifolium Reseda lutea f. hispida — Gayana Agrostemma Githago Dianthus prolifer Bufonia tenuifolia Cerastium viscosum f. grandiflora Holosteum umbellatum Sagina procumbens Malva nicæensis Erodium cicutarium Arthrolobium scorpioides Astragalus hamosus — purpureus Medicago orbicularis — tribuloides — minima — sativa Ononis mitis Vicia monanthos = Cuneata f. hirta et f. glabrescens Rosa urbica Poterium microphyllum Torilis neglecta Galium parisiense Asperula arvensis Carduus pycnocephalus Centaurea ornata ' — aspera ' Cirsium castellanum Onopordum nervosum Xeranthemum inapertum Anacyclus clavatus Filago spathulata Senecio vulgaris Barkhausia taraxaçifolia Podospermum subulatum — laciniatum Taraxacum obovatum — Dens-leonis Asterolinum stellatum Lithospernum apulum — arvense Cynoglossum cheirifolium Thymus Zygis Salvia lanigera Marrubium vulgare Lamium amplexicaule Phlomis Herba-venti ' Linaria arvensis Veronica opaca — hederifolia Plantago lanceolata — Cynops — albicans Euphorbia serrata — falcata ' Mercurialis tomentosa Brachypodium distachyon Bromus madritensis — tectorum Cynodon Dactylon Echinaria capitata Hordeum murinum Nardurus tenellus Scleropoa rigida Poa crispa 568 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. Poa bulbosa identique au B. Gandogeri, es- Vulpia ciliata. pèce portugaise que M. HACKEL Brachypodium phénicoides f. his- m'a dédiée et qui a été décrite pida, trés semblable et peut-étre ісі, en 1910. En somme, d’après ce que nous savons de Cuenca, sa végéta- tion est celle du plateau de Castille. Mais il est certain que dans les sierras inexplorées de l'Est on rencontrera bien d'autres choses et que la flore doit en étre assez semblable à celle de . l'Aragon occidental. Avant de rentrer en France je fis une nouvelle excursion à Aranjuez (Madrid), afin d'y récolter le Vella, Pseudocytisus L. Malgré de minutieuses recherches exécutées soit par moi-méme, soit par des gens que j'avais instruits, je n'ai pu le rencontrer. À mon passage à Madrid, mon ami M. L. ATERIDO, auquel je suis redevable de tant de bonnes plantes, m'a dit qu'il y a une dou- zaine d'années il ne parvint à en trouver qu'un seul individu. Il est donc à craindre que cette espèce ne soit complètement éteinte, car elle n'était connue qu'à Aranjuez (Bourgeau, n° 2100: Cutanda! Graells! Aterido!) et dans la sierra de Maria Almeria (Bourgeau, n° 1054!) ; mais dans cette dernière localité elle n'y a pas été retrouvée depuis 1851, époque où Bounorav en récolta des échantillons si malingres, si souffreteux, qu'on peut supposer que, là aussi, l'arbuste a disparu. Je profitai de mon séjour à Aranjuez pour y récolter abon- damment les rares : Clypeola eriocarpa, Iberis subvelutina, Helianthemum | lineare, Frankenia Reuteri, Reseda bipinnata, Alsine conferta, Gypsophila hispanica, G. Struthium, Erodium Cavanillesii, Sedum gypsicolum, Pimpinella dichotoma, Hohenac- keria polyodon, Campanula fastigiata, Linaria filifolia, Odon- tites hispanica, Ephedra scoparia, Colchicum triphyllum, Kæleria castellana, Trisetum pumilum, Tr. Læflingianum, et cent autres tout aussi intéressantes, Aranjuez étant une des plus riches sta- tions botaniques de l'Espagne. В. SOUEGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 569 Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suite 9); PAR M. H SOUËGES. Il faut montrer maintenant comment se modifient les tissus qui entourent les antipodes. Cette étude servira égale- ment à mettre en lumière le rôle sécréteur de ces derniers éléments. Le nucelle, durant la formation du sac embryonnaire, présente une structure à peu prés homogéne. Celles de ses cellules qui bordent la partie supérieure du sac ne semultiplient pas; elles s'allongent en méme temps que ce dernier; leurs noyaux s'étirent, s'aplatissent; finalement, noyaux et membrane sont digérés. L'épiderme nucellaire persiste seul au niveau de la moitié supérieure de sac; celui-ci présente, à ce moment, la forme d'une bouteille renversée dont le col est occupé par les antipodes. Quand l'albumen possède une dizaine de noyaux, la digestion du nucelle progresse vers la base; les antipodes se trouvent bientót isolées sur tout leur pourtour, puis portées sur un promontoire, constitué par l'hypostase, et creusé à son sommet d'une sorte de cratère dans lequel sont étroitement enfermés les trois caudicules antipodiaux. Le sac prend ainsi la forme d'un cœur renversé; cette forme ne se modifiera guère durant tout le cours de la résorption nucellaire. Celle-ci est compléte quand les antipodes montrent les premiers signes de dégénérescence. Ce n'est que dans les tout derniers stades de la maturation que l'épiderme nucellaire disparait, digéré par l'assise externe de l'albumen. Cetle digestion régulière et progressive du nucelle sur toute la périphérie du sac, l'écrasement de ses cellules sous la poussée de ce dernier, démontrent suffisamment que les sucs digesti fs arrivent par le sac au contact du nucelle. À ce moment, les noyaux d'albumen se multiplient activement, nourris par l'abondante masse de matière nutritive qui les entoure. Entre 1. Voir plus haut, p. 509. 570 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. ce tissu qui se construit еі cet autre qui se résorbe, les seuls éléments stables, définitivement constitués, capables de fournir au sac les matériaux nécessaires à la formation de l'albumen et les substances diastasiques dont il a besoin pour digérer le nucelle ne peuvent étre que les antipodes. Par leur caudicule, celles-ci puisent assez profondément vers la chalaze les maté- riaux dont s'alimente leur activité; protégées par lhypostase, elles peuvent tranquillement travailler sur ces matériaux et éla- borer les diastases qu'elle déversent ensuite dans Ja cavité du sac par toute la surface de leur partie supérieure renflée en sphére. Enfin, si l'on veut bien remarquer que les antipodes présentent les premiers signes de dégénérescence au moment où l'accrois- sement de la graine est terminé, que la première assise d'albumen se différencie définitivement en assise digestive à ce méme moment, on pourra naturellement admettre que ces dernières cellules héritent de la fonction des premières, qu'avant Ja constitution de l'assise digestive d'albumen, en outre, seules les antipodes pouvaient détenir la fonction de digestion, puisque tout, autour d'elles, se trouvait ou en démolition ou en construction. On peut se demander si l'hypostase, tissu lignifié, résistant, n'est pas réfractaire aux échanges et ne constitue pas un obstacle aux fonctions digestives des antipodes. On peut répondre qu'une membrane légérement lignifiée n'est pas une membrane dénuée de propriétés osmotiques; l'hypostase est un tissu essentiellement vivant, caractérisé anatomiquement par la solidité et la résistance des parois cellulaires. Par sa consis- tance, au contraire, ce tissu maintient les antipodes dans une situation propre à rendre leur action la plus régulière et la plus efíicace. Résistant lui-méme à la digestion, il permet aux maté- riaux nutritifs d'arriver au contact des antipodes toujours dans des proportions à peu près égales ; il est, pour ainsi dire, le réservoir à niveau constant où ces cellules puisent les substances qui leur sont nécessaires. D'ailleurs, chez les Clématites, les parois des cellules de l'hypostase ne sont pas lignifiées ; par la méthode de la double coloration, elles ne se colorent pas en vert, mais en rouge vil; R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. DGA par conséquent, les objections qu'on pourrait soulever au sujet de la lignification ne leur sont pas applieables !. L'hypostase se différencie au moment de la maturité du sac embryonnaire ; ses cellules sont les dernières à disparaître dans le processus de résorption du nucelle. Tégument. — Н. Lowav? a étudié le développement et la structure du tégument chez les Clématites. Il a donné quelques figures qui montrent comment nait cet organe et comment il arrive à envelopper le nucelle. П le décrit ensuite dans l'ovule, ` dans la jeune graine et dans la graine adulte. L'auteur Га toujours considéré selon une coupe unique, dans une région par conséquent fort limitée. Pour ma part, je l'ai envisagé pour ainsi dire dans l'espace et me suis attaché à suivre, à l'aide de coupes en série, les modifications de toutes ses parties. Ainsi, les assises cellulaires voisines du micropyle présentent une différenciation plus précoce et plus profonde que celles qui se trouvent dans la zone équatoriale. De méme, dans la région chalazienne, au terme de la résorption nucellaire, les cellules comprises dans toute la partie discoidale, qui forme la chalaze proprement dite, se modifient d'une manière différente des cellules de l’assise interne du tégument en continuité desquelles elles sont placées. Au stade où l'embryon compte deux cellules, on peut déjà remarquer au sommet du micropyle un écartement particulier des tissus qui jusqu'à ce moment étaient restés intimement en contact (fig. 41). Les cellules épidermiques du tégument, du carpelle et du trés court funicule qui limitent cet écartement s'allongent légèrement en forme de papilles et prennent bientôt un aspect claviforme. En méme temps, les parties sous-épider- miques des mêmes régions s'enrichissent en matières nutritives ; On y voit apparaitre des grains d'amidon particuhèrement gros et nombreux chez le Clematis Flammula L. (fig. 40). 1. Si j'ai soulevé la question, c'est parce que, chez beaucoup de repré- Séntants de la famille des Renonculacées, les parois des cellules de hypostase sont nettement lignifiées. : 2. LONAY (H.), Contribution à l'anatomie des Renonculacees. Structure des Péricarpes et des spermodermes (Archives Inst. bot. de l'Univ. de Liége, HT, Bruxelles, 1904, р. 30, planche ҰР). 572 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. Un peu plus tard, l'écartement progresse vers l'intérieur du micropyle, jusqu'à l'épiderme nucellaire (fig. 42, 43). On remarque, à ce moment, que l'amidon transitoire se trouve réparti dans toute l'épaisseur du tégument et que celui-ci, dans GE T Fig. 39. — Clematis Flammula L. Origine de la cavité micropylaire. G. 130. Fig. 40. — C. Flammula L. Coupe transversale du raphé au voisinage du micro- pyle. pe, paroi carpellaire; ac, appareil conducteur; a, amidon; ai, assise interne du tégument séminal. G. 130. -Fig 41-44. — Clematis recta L. Différents aspects de la cavité micropylaire. c7, cavité micropylaire; en, épiderme du nucelle; ai, assise interne du Мек ment; Е, embryon; А, albumen. б, 130. les coupes longitudinales, est élargi dans sa zone médiane et à peu près oblitéré aux pôles micropylaire et chalazien. Quand l'assise interne du tégument commence à épaissir les parois internes et latérales de ses éléments, toutes les cellules tégumentaires voisines de la cavité que nous venons de décrire, se différencient elles-mêmes, s'épaississent légèrement sur toute R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. Dok leur surface en prenant des ornements en stries spiralées. En outre, tandis que les cellules de l’assise interne sont de forme tabulaire, les cellules voisines du micropyle sont polyédriques, serrées et réunies en un tissu véritable (fig. 44): Le processus de formation de ce tissu, de même que les caractères qu'il affecte dans le fruit mür, varient très légèrement avec les espèces. Chez le Clematis Flammula L., la cavité micro- pylaire est appuyée, dès le début, contre l'épiderme nucellaire (fig. 39); au stade adulte, elle est encore représentée par un léger écartement des cellules tégumentaires, lignifiées sans ornements bien sensibles. Quoi qu'il en soit de ces variations, la présence constante de ce tissu mécanique dans toutes les graines examinées me permet de lui préter un róle général comparable à celui d'une épistase, telle que Va Tonn l'a définie et décrite chez les Éricacées !. A la chalaze, au méme moment de la différenciation de l'assise interne du tégument, les cellules situées exactement sur le trajet de la ligne réunissant les deux commissures tégumentaires s'épaississent légèrement et constituent là un tissu très résistant de sept à huit assises cellulaires environ. De la sorte, l'albumen, à un stade que l'on peut présenter comme celui où il a fini de recevoir du dehors des matériaux nutritifs, est totalement enfermé dans un sac clos, formé, sur les faces, par l'assise interne du tégument, au micropyle, par un amas de celiules épaissies en spirale, à la chalaze, par un tissu cupuliforme également épaissi. Dans le tégument séminal adulte, seule l'assise interne reste caractéristique. Elle présente, à la surface des parois internes, des épaississements en très fines stries, parallèles ou anastomo- sées, sur lesquelles LoNAY a pu s'appuyer pour établir quelques caractères différentiels des espèces de Clematis. Les assises moyennes représentent ce que HoLrerT? appelle les couches nourricières : elles sont plus ou moins écrasées; dans le plan de symétrie, l'écrasement étant plus accusé, elles constituent 1. VAN TiEGHEN (Рн.), Sur l'hypostase, Ann. Sc. nat. Bot., 8* série, XVII, р. 354, Paris, 1903. ; _ 2. Ногғевт (J.). Die Nahrschicht der Samenschalen Flora, 73, Mar- burg, 1890. 574 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. une couche membraniforme prenant l'aspect d'une épaisse bande rouge-foncé dans la double coloration (fig. 47, ст). L'assise externe, quoique non caractéristique, reste nette; elle est généralement accolée à l'endocarpe. Lorsqu'on cherche m ) Dr Fig. 45-40. — Clematis vecta L. Coupe transversale du péricarpe et du tégument séminal dans le jeune fruit (43); dans le fruit adulte (46); pe, péricarpe; (е, tégument; ep, ёрісагре; en, endocarpe; ae, assise externe dn tégument; dt, assise interne du tégument. б. 220 et 140. Fig. 47. — C. recía L. Coupe transversale du faisceau carpellaire et du tissu de Soutien (el qui l'accompagne; cm, couche membraniforme. G. 35. Fig. 45. — C. recta L. Fibres de l'endocarpe vue de face. б. 220. Fig. 49-53. — Endocarpe en coupe transversale chez le Clematis stans Sieb. (49); chez le C. Viticella L. (50); chez le C. Flammula L. (51); chez le C. Vitalba L. (52); chez le C. integrifolia L. (93) 220. Fig. 54. — Clematis recta L. Cellules de l'épicarpe, de face. G. 140. à détacher la première enveloppe de l'achaine, le péricarpe entraine avec lui l'assise externe du tégument et méme quelques R. SOUEGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 575 parois des assises plus internes; il y a là quelque chose de comparable à ce qui se passe dans un caryopse, avec cette différence que dans cette dernière sorte de fruit, le tégument séminal est généralement trés réduit. La séparation peut aussi se faire plus extérieurement, en dehors de l'endocarpe, aux dépens des cellules mésocarpiennes, qui, bien que collenchyma- teuses dans les angles, restent néanmoins trés friables et susceptibles de céder à l'arrachement. Gopriix !, en figurant le tégument séminal du Clematis Viorna L. n'a pas cru devoir en 55 Fig. 55. — Clematis recta L. — Fig. 56. — C. Vitalba L. Schéma de la section transversale de l'achaine. p, péricarpe ; tł, tégument; a, albumen. G. 12 et 30. séparer l'endocarpe qui est si intimement uni à l'assise externe tégumentaire. L'appareil conducteur n'est représenté dans l'ovule que par un faisceau de cellules trés allongées, localisées dans le raphé el se terminant, au niveau de la chalaze, par une plage conduc- trice. Dès les stades qui marquent la fin de l'accroissement, cel appareil dépasse la chalaze et atteint, à peu près, du côté opposé au raphé, le niveau équatorial de la jeune graine (fig. 35). Durant le cours de la maturation, dans tout ce trajet, il se dif- férencie quelques trachées ligneuses. Cette disposition et cette structure de l'appareil conducteur trouvent leur raison d'étre dans ce fait que, durant l'accroissement, l'absorptior de nourri- lure se faisant par les antipodes, l'appareil conducteur na pas besoin d'aller plus loin que la chalaze; durant Ja maturation, au contraire, cette absorption ayant lieu par toute la surface exté- rieure de l'albumen, la nourriture doit se répartir dans les 1. GODFRIN (Рн.). Étude histologique sur les téguments séminaux des Angiospermes, Nancy, 1880 (pl. HI, fig. 8). 576 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. assises nourricières du tégument; l'appareil conducteur devient donc plus long et en méme temps plus puissant. Paroi carpellaire. — А lépiderme externe du jeune carpelle, on trouve des poils tecteurs unicellulaires, fortement cutinisés, brusquement coudés à angle droit au niveau de leur point d'émergence. Ces poils ne semblent ni s’accroitre, ni devenir plus nombreux pendant le passage de l'ovaire à l'état de fruit; on les retrouve dans l'épicarpe, plus clairsemés, plus dur- cis, mais gardant les mémes forme et disposition (fig. 46 et 54). L'épiderme interne de la feuille carpellaire reste toujours trés aplati pendant le développement du fruit; ses cellules s’allongent beaucoup suivant le méridien et aux approches de la maturité se différencient en fibres serrées, ornées de fines et nombreuses ponctuations (fig. 48). En coupe transversale, ces fibres offrent une section quelque peu variable dans ses carac- tères (fig. 49 à 53); Loxay a pu s'y appuyer pour dresser son tableau dichotomique des espéces. Les cellules du mésocarpe ont leurs parois nettement collenchymateuses. L'appareil conducteur qui parcourt le carpelle est localisé exclusivement dans le plan de symétrie. Le faisceau unique de la base du carpelle se bifurque en deux branches, l'une, en dehors, représente le faisceau dorsal, l'autre, en dedans, repré- sente le faisceau placentaire (fig. 33). Ils sont aussi développés l'un que l'autre, et toujours placés trés prés de l'endocarpe. Autour de ces faisceaux, se différencie, chez certaines espèces, un tissu de soutien trés puissant formé de cellules irrégulières, très peu épaissies, ornées de larges ponctuations et d'autant plus grandes que Гор s'éloigne des éléments conducteurs proprement dits (fig. 47, ts). De la présence ou de l'absence à peu près complète de ce tissu découle une grande différence de forme dans la section trausver- sale des achaines. Ainsi, chez les Clematis recta, Flammula, integrifolia, Viticella, qui possèdent un tissu de soutien très développé, la section transversale de l'achaine est rectangulaire; elle est, au contraire, losangique chez les Clematis Vitalba, C. stans, qui n’ont pas de cellules sclérifiées autour de leurs faisceaux carpellaires (fig. 55 et 56). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE FYSON (P.-F.). — Some experiments in the Hybridising of Indian Cottons (Mem. of the Depart. of Agric. in India, Bot. Series II, n° 6), 29 pp. et 10 fig. hors texte. L'auteur a hybridé le Gossypium arboreum L. var. neglectum ou « Jari » avec le G. herbaceum L. représenté par quelques races indiennes. Pendant 5 générations successives il observa les produits de ces croise- ments à un triple point de vue : 1° la forme des feuilles; 2° la couleur des fleurs; 3° les graines glabres ou simplement soyeuses et celles munies d'un duvet, c'est-à-dire soyeuses et pubescentes. Il reconnut que la vigueur des pieds en fut notablement accrue, qu'ils furent très varia- bles, qu'il y eut une intensification de certains caracteres distinctifs, ce qui est peut-étre une anomalie due aux conditions spéciales de sol, etc. De plus si les plantes les plus extrémes pouvaient étre facilement distin- guées, avec l'àge elles semblaient se rapprocher d'importance. Presque toujours il reconnut des concordances trés précises avec les lois Mendé- liennes. GAGNEPAIN. . MILLSPAUGH (C.-F.). — Prænunciæ bahamenses : Contributions to the Flora of Bahamian Archipelago. — Field Columbian Museum, Public. 436, Bot. Series II, n° 7, pp. 289-321, avec une carte. C'est le second opuscule publié par cet auteur sur la Flore des iles Bahama. Un certain nombre d'iles encore inexplorées ont fourni à 17 bota- nistes herborisants des récoltes nouvelles. L'auteur donne une liste des iles ou localités parcourues, ainsi que celle des explorateurs. De méme les différentes Notes publiées par divers auteurs sur le méme sujet sont données dans un Index bibliographique. On trouvera dans cet opuscule les nouveautés suivantes : Dondia Wilsonii, D. carinata, Portulaca gagatosperma, Chamæsyce Wilsonii, Ch. exumensis, Ch. hirta n. nov., Euphorbiodendron gymnonolum n. nov., Croton bahamensis, Centau- rium Brittonii, Heliotropium Маз, Varronia Brittonii, V. lucayana, Catesbæa foliosa, Callicarpa Hitschcockü. Ёр fin de l'ouvrage se trouvent la liste des noms vernaculaires et la table des matières des deux fasci- cules. Les genres Chamaæsyce et Euphorbiodendron sont séparés du genre Euphorbia lato sensu, de méme que les Pedilanthus, Poinsettia, T. LVII. (SÉANCES) 37 578 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Tithymalus, Arthrothämnus, souvent sur des caractères de port, d'in- florescence, de formes qui ne paraissent guère génériques. GAGNEPAIN. CACCIA (A.-M.-F.). — A Glossary of technical terms for use in Indian Forestry, in-8, 1908, 58 pages. Dans n'importe quelle langue, une spécialité utilise des termes techni- ques qui ne sont pas compris dans les lexiques ou dictionnaires vulgaires ou le sont dans un sens différent. C'est ce fait qui a amené l'auteur à dresser un glossaire complet avec définitions précises de tous les termes en usage dans la langue des forestiers. M. CAccta a méme ajouté, dans son appendice III, l'équivalence avec les termes employés aux États-Unis. G. STEBBING (Е.-Р.). — The Barkboring Beetle attak in the conife- rous Forests in the Simla Catchment area., Forest Zoology, Series n° 1, in-8° (1908), 22 pp. avec 5 pl. Cet opuscule relève plutôt de l'Entomolozie puisqu'il traite des dépré- dations que causent les insectes destructeurs d'écorce dans les foréts de Simla (Himalaya occidental); toutefois c’est aussi de la Botanique écouo- mique puisque l'arbre qui en souffre est surtout le Méleze. Le Scolytus major, le S. minor (et leurs ennemis le Z'harrasinus himalayensis Steb. et le Niponius canalicollis Lewis), le Polygraphus major, le Chrysobo- thrys sp. sont décrits tout au long et figurés dans les 5 planches dans leurs différents états, de telle sorte qu'il sera facile de les reconnaitre si on les trouve, et méme par le dessin de leurs galeries, s'ils ont disparu. Enfin pour chaque insecte le meilleur moyen de protéger le Méleze est indiqué. PRAIN (Dav). — Contributions to Indian Botany Reprints from periodicals (1902-1906). — In-8, 459 pp., 4 planches et 2 cartes. M. le colonel PRAIN, aujourd'hui directeur des Jardins et Herbiers de Kew, a une excellente habitude qu'il faut recommander à tous les bota- nistes qui publient : c'est de réunir périodiquement en un volume les extraits de ses publications éparses dans différents recueils. 17 Notes sont réunies dans celui-ci, qui est entierement consacré à la Flore des Indes anglaises. Les espèces nouvelles sont! : Ailanthus grandis", A. malabarica *, Erycibe albiflora, E. Henryi, E. Forbesii, E. leucoxy- loides, E. sapotacea, E. Wallichi, E. magnifica, Lettsomia spharo- 1. Les plantes marquées d'un * sont figurées. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 519 cephala, Nosema (g. n.) capitatum, Stemona Burkilli, Mansonia Gagei*, Microtiena cymosa, Dioscorea birmanica, D. yunnanensis, D. Prazeri, D. sikkimensis, D. panthaica, D. Yokusai, D. enneaneura, Ceratostigma asperrimum, C. ulicinum, C. minus, C. speciosum. Outre le frontispice, l'auteur a fait imprimer une table générale des matières de ce recueil. Deux Notes comprennent l'une les pages 33-472, cest la Flora of Sundribuns, Pautre la Vegetation of the districts of Hughlihowrath, etc. les pages 195-392. G. WILLIS (J.-C.). — Agriculture in the Tropics ; an elementary Trea- tise. — Cambridge, Univers. Press (1909), in-8, 222 pages et 25 plan- ches en simili. Il y a, depuis une trentaine d’années, un tel effort vers les tropiques qu'il est impossible de se désintéresser des cultures tropicales qui sont destinées à subvenir si largement aux besoins des régions tempérées. Ces besoins croissent de plus en plus. Il en est de même des colonies tropicales, et des pays, comme l'Allemagne, qui n'avaient naguère pas de colonies importantes, s'efforcent non seulement de les étendre largement mais encore de les exploiter avec méthode. Le petit ouvrage de M. WiLLIs, quoique écrit sans prétention élevée, est capable de rendre des services en France à ceux qui s'intéressent ou peuvent s'intéresser à ces importantes questions. Il a ce grand mérite d'avoir été écrit par un distingué colonial, fortement spécialisé, qui a reconnu les lacunes des ouvrages similaires et s'est efforcé de les com- bler. Les Tropiques couvrent une surface tellement énorme, qu'un auteur, méme compétent comme M. Wirus, est forcément plus expérimenté sur une partie de cette aire immense ; mais celui-ci, connaissant parfaitement les conditions et les besoins de l'agriculture aux Indes anglaises orien- tales, à Ceylan, aux États Malais, à Java, a visité aussi l'Amérique tropicale et ne s'est pas désintéressé de l'Afrique. Son ouvrage a mérité les encouragements de nombreuses notabilités coloniales anglaises et je suis persuadé qu'une traduction nous rendrait de véritables services en France. : Un aperçu de la table des matières donnera une idée des nombreux points traités par l'auteur : 1° la terre et le sol; climat; population et travail ; transport et capital; drainage et irrigation; outils, engrais, cultures: la vie des plantes aux tropiques, acclimatation; histoire de l'agriculture tropicale. — 9° Principales cultures; Riz et céréales; Sucre, Thé, Café, Cacao, etc. ; Noix de Cocos; Fruits et légumes; Quinquina et autres drogues; Tabac, etc. ; plantes textiles, oléagineuses, caoutchouc ; Sutta et camplire; les maladies des plantes. Dans la troisième partie l'auteur passe en revue : l'agriculture du paysan, les systemes de culture 580 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et les relations du paysan et du sol; les capitaux aux colonies, les stocks et les marchés; les méthodes de culture coloniale; l'éducation du cultivateur; les grands établissements agricoles ; les besoins des entre- prises agricoles. — Enfin dans la quatrième partie, on lira l’organisation agricole, les règlements de l'agriculture, les administrations agricoles. La deuxième partie donne des détails sur les cultures particulières ; c'est il me semble ce qui n’est jamais oublié dans les ouvrages de cette nature et est méme souvent traité avec plus d'ampleur dans nombre d'ouvrages. Mais les première, troisième et quatrième parties, remplies d'idées personnelles inspirées par une expérience consommée, sont fécondes en aperçus extrémement intéressants et utiles. Elles révèlent un vrai colonisateur, trés pratique dans ses vues, ce qui n'exclut pas le moins du monde un large coup d'œil sur l'avenir, ni sur les conditions et les moyens des progrès à réaliser. Le meilleur éloge que je puisse faire de cet utile petit livre, c'est que. aprés en avoir lu à mon grand profit et plaisir la plus grande partie, je serais tout prét à le traduire pour une édition francaise. GAGNEPAIN. LECOMTE (H.). — Notule Systematicæ, publication de l'Herbier du Muséum de Paris, Phanérogamie, п°* 5, 6, 1,8, 9. — Paul Geuthner, éditeur, 68, rue Mazarine, Paris. Ces 5 numéros, composés chacun de 2 feuilles de 16 pages, ont paru respectivement les 95 février, 6 mai, 30 juin, 3 septembre et 10 novem- bre 1910, à un intervalle de 9 mois environ. Je me bornerai comme pré- cédemment 1 à donner le sommaire des numéros. GAGNEPAIN (Е.). — Tiliacées nouvelles d'Asie; pp. 132-187. — Les nouveautés sont : Columbia T'horelii, Elæocarpus Bonii, Е. Duclouxii, E. quercifolius, E. rivularis, E. Stapfianus. Намет (R.) — Sedum Chauveaudi, S. Heckeli, species novi. pp. 137-140. DanGuy (P.). — Liste des plantes récoltées par M. Hugo Вонхноғ aux environs du lac Hanka, еп Mandchourie, рр. 140-165. — L'auteur énumère 320 plantes appartenant à 59 familles. GAGNEPAIN (F.). — Tiliacées nouvelles ou peu connues de l'Asie orientale, pp. 165-167. — La nouveauté est le Grewia sessilifolia. À noter une jolie figure d'analyses du Sloanea Hanceana. ЁтхЕТ (A.). — Megaclinium nouveaux, pp. 167-169. — Ce sont M. Pobeguinii et une variété du M. oxypterum Lindl. d. Voyez ce Bull. 1909, pp. 625 et suiv. Comme d'habitude les asté- risques indiquent des espéces figurées. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 581 GAGNEPAIN (F.). — Trois Triumfetta peu connus, pp. 170-174. Ges trois Tiliacées sont ` 7. procumbens Forst., T. radicans Bojer, T. grandidens Hance. Une clef permet de les distinguer. GUILLAUMIN (A.). — Revision des Atalantia asiatiques, pp. 175-184. — Les A. citroides, pseudoracemosa, hispida sont décrits pour la premiere fois. A signaler la distribution et la clef dichotomique des 21 espèces. Les figures 8 et 9 se rapportent à 6 d'entre elles. Снвіѕт (H.). — Reliquis Bonianæ : Filices, pp. 185-188. — Les nouveautés sont ` *Dryopteris subconjuncta, Drynaria Bonüi, Cyclo- phorus pustulosus, Lindsayia Bonii. Lecomte (H.). — Une nouvelle station de Eriocaulon nautiliforme H. Lec., en Indo-Chine, p. 188. Lecomte (H.). — Protéacées de l'Indo-Chine, pp. 188-191. — Espèces nouvelles : Helicia Balansæ, H. grandifolia, H. tonkinensis, LEcowrE (H.). — Deux Zriocaulon nouveaux de Corée, рр. 191-192. — Ce sont : E. coreanum et E. Taquetii. Finer (А.). — Bolbophyllum cylindraceum Lindl. et B. khasyanum Griff., pp. 193-194. GAGNEPAIN (F.). — Malvacée, Tiliacée, Santalacée et Olacacées nou- velles, pp. 194-206. — Espèces nouvelles Hibiscus præclarus, Sloanea mollis, Scleropyron mekongense, Apodyles tonkinensis, Cardiopteris platycarpa, Gomphandra oppositifolia, G. cambodiana, Iodes Balansæ, Г. rugosa, Lepionurus latisquamus, L. macrostachius, Miquelia panicu- lata, M. umbellata, M. Thorelii, Natsiatum tonkinense, Opilia Thorelii. GuiLLAUMIN (A.). — Espèces ou localités nouvelles pour les Ruta- cées d'Extréme-Orient, pp. 207-224. — Espèces nouvelles : Glycosmis dinhensis, G. Bonii, Micromelum glabrum. Benoist (R.). — Acanthacée nouvelle de Madagascar, рр. 224-225. — C'est le Hypoestes axillaris. Borssigu (Н. de). — Un Astragalus de l'ile Sakhalin, pp. 225-226. — П s'agit de l'A. paraglyciphyllos. PELLEGRIN (F.). — Walsura nouveau du Tonkin, pp. 227-228. — Cette Méliacée nouvelle est le W. Bonii, figuré en comparaison avec le W. cochinchinensis H. Bn. GacwEPAIN (F.). — Leea nouveaux d'Indo-Chine, pp. 229-251. — 11 s'agit des Z. hispida, L. tetrasperma, L. Thorelu. Curisr (H.). — Filices novæ mexicanæ, a G. Arsène lectae, рр. 251- 235. — Espèces nouvelles : Polypodium pachyrhizon, Notolæna Arsenii, Pellæa Arsenii, Dryopteris patula var. n. Moreliz, D. tremula. DanGuy (P.). — Canellacée nouvelle de Madagascar, pp. 235-238. prm C'est le Cinnamosma madagascariensis, représenté par la figure 49; Camus (E.-G.). — Notes sur les Cypéracées d'Asie, рр. 938-252. — A Lë 582 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. signaler les nouveautés suivantes : Pycreus substellatus, P. rubromar- ginatus, Cyperus tonkinensis, C. brevicaulis, C. Thorelii, C. Duclouxü, *Fimbristylis alata, F. annamica, F. Thorelii, F. Germaiii, * Е. lepi- dota, F. erytradenia, F. brunnea, F. subfusca, Eriophorum Fauriei, Rhynchospora Massieana, *Mapania elegans, M. Thoreliana, *Diplasia tonkinensis, *Thoracostachyum Balansæ. Quelques espèces de CLARKE sont décrites ici pour la première fois. Fier (А.). — Orchidées de l'Annam, pp. 252-260. — Les espèces nouvelles sont : Pholidota Guibertiæ, Saccolabium Eberhardtii, dont les analyses se trouvent dans les figures 16 et 17. FINET (A.). — Orchidées du Su-tchuen, pp. 260-261. GAGNEPAIN (F.). — T'etrastigma (Ampélidacées), nouveaux ou peu connus, pp. 261-271. — A signaler les descriptions des T. apiculatum, Bauvaisii, cambodianium, Henryi, Loheri, longisepalum, obovatum, strumarum, tonkinense, Voinierianum, yunnanense. Camus (A.). — Note sur le genre Typha, pp. 270-273. — Il s'agit du Typha provincialis == T. angustata >< latifolia, trouvé dans le Var par l'auteur. : Camus (А.). — Aponogeton asiatique nouveau, pp. 273-274. — C'est ГА. lakhonensis représenté dans la figure 18. Camus. (А.). — Contribution à l'étude des espèces asiatiques du genre Juncus, pp. 214-284. — Espèces nouvelles : *J. yunnanensis, "longista- mineus, *crassistilus, *gracilicaulis, *amplifolius, toutes représentées dans la figure 19. PELLEGRIN (F.) — Sur les genres Aglaia, Amoora et Lansium, pp. 284-290... Un supplément a été ajouté au n° 5, c'est le Premier rapport annuel sur le fonctionnement du service de Botanique, Phanérogamie du Muséum d'histoire naturelle, année 1909. Le sommaire en indiquera la substance : Personnel — travaux ordinaires — collections, collabora- teurs (personnel officieux et travailleurs bénévoles) — collections entrées en 1909 — acquisitions de la bibliothèque — travaux des botanistes du ‚ Laboratoire — enseignement et herborisations — classement des conne tions — publications spéciales du service. Ce Rapport, dà à l'initiative et à la plume de M. le professeur LECOMTE, sera renouvelé chaque айл La comparaison, année par année, témoignera des grands progrès d'un Laboratoire si important par les collections immenses, si utile par vi services qu'il peut rendre au pays et où chacun, pour remplir son devoir, n'a qu'à suivre l'exemple du chef. GAGNEPAIN. Flore générale de l'Indo-Chine, publiée sous la direction de M. H. Lecomte. — T. V, fasc. 4 : 96 pages, 10 vignettes dans le texte; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 583 2 pl. lithographiées. — Prix : 6 fe. 50; Masson et Cie, éditeurs, 120, boulevard Saint-Germain, Paris. Le fascicule premier du T. V vient de paraître (novembre 1910) et forme la 8° livraison de l'ouvrage. Il comprend : Chénopodiacées : Chenopodium, 5 espèces, dont une nouvelle, le *Ch. tonkinense; Beta, 1 espèce; Suæda, 1 espèce. Basellacées : Basella, 1 espèce, figurée. Phytolaccacées : Rivina, 1 espèce, figurée; Phytolacca, 1 espèce, figurée. Polygonacées : Rumex, 6 espèces, dont une litigieuse, figurée, le *R. Wallichii; Polygonum, 23 espèces dont une nouvelle, le "P. longiflorum; Fagopyrum, 2 espèces; Antigonum, 1 espèce culti- vée. Ces 4 familles ont été traitées par M. le professeur Courcuer, de l'Institut botanique de Monptellier. Podostémonacées : Zernolia, ? espèces dont une nouvelle, le *T. cari- nata; Mniopsis, 1 espèce, le *M. Pierrei, également nouvelle. Népenthacées : Nepenthes, 7 espèces, dont 3 nouvelles, les *V. Tho- relii, kampotiana, Geoffrayi. Aristolochiacées : Asarum, 1 espèce; Aristolochia, 8 espèces, dont 5 nouvelles, les A. cambodiana, Pothieri, Harmandiana, dongnaiensis, Pierrei.: Ces 3 familles sont de M. le professeur H. Lecomte. Saururacées : *Saururus chinensis; “Houttuynia cordata. Pipéracées : Peperomia, 5 espèces, dont une, *P. Thorelii, est nou- velle, une récemment publiée, le *P. Harmandii; Piper, 31 espèces, dont 18 espèces sont inédites : les P. cambodianum, pubicatulum, Massiei, punctulivenum, pendulispicum, Pierrei, saigonense, mon- tium, politifolium, carnibracteum, Thorelü, subpubibracteum, albis- piscum, Bonii, Spirei, mekongense, chaudocanum, mutabile. Ces 9 familles sont l’œuvre de l'éminent spécialiste, dont le nom est une des gloires de la botanique, M. DE CANDOLLE. Chloranthacées : Chloranthus, A espèces, dont 3, Chl. *inconspicuus, “japonicus, *brachystachys, sont figurées dans le texte. Myristicacées (seulement amorcées), avec la précédente famille, sont rédigées par le Directeur de la Flore. . La proportion des espéces nouvelles trés probablement propres à la colonie reste sensiblement voisine de un tiers, pour préciser 41 sur 110 décrites. Un grand nombre d'entre elles, ci-dessus marquées d'un astérisque, sont figurées dans les vignettes, ainsi que plusieurs autres destinées à donner une idée de chaque genre. Des deux planches litho- 584 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. graphiées, l'une illustre le Nepenthes Thorelii, la seconde, les Saururus chinensis et la var. glabrum du Piper umbellatum. Dernierement je signalais le fait que des botanistes étrangers au Muséum, MM. de Borssrgu et Dope, РітАвр et GUÉRIN avaient donné leur trés obligeante collaboration à l'ouvrage; j'enregistre aujourd'hui avec grande satisfaction deux auteurs nouveaux : MM. COURCHET et C. pe CaNpoLrE. Le fascicule suivant, 6° du T. I, déjà à la composition, grossira la liste de 3 autres, dont deux étrangers au Muséum, parmi lesquels le vétéran de la botanique Sir J. D. Hooker. Bientôt, les manuscrits deviendront si volumineux que les dessinateurs et l'impri- meur suffiront à peine. Deux nouveaux fascicules termineront enfin le 1°т volume dont la table est aux trois quarts prête. C'est le début d'une ere de célérité qui dépassa nos prévisions. GAGNEPAIN. La Nuova Notarisia. Série XX (1909). - Comère (Joseph). — De la coloration anormale des Diatomées épiphytes, p. 1-5. Les modifications qui surviennent ainsi dans la coloration des Diato- mées épiphytes pourraient étre attribuées à la formation supplémentaire de leucites verts due à la nature plus nutritive du milieu. Il est permis aussi d'attribuer une influence particulière à la plante qui sert de support à la Diatomée. Mazza (Angelo). — Saggio di Algologia oceanica, p. 6-18, 65-86, 113-135. Documents relatifs aux Laurencieæ, Chondrieæ, Polysiphoniez, Pterosiphoniez et Endosiphonieæ et Pachychæteæ de la flore atlantique. Forti (А.). — Studi per una Monographia del Genere Руха ( Dia- tomee) e dei Generi affini, p. 19-38, 2 pl. dans le texte. Le genre Pyxilla doit être subdivisé en Pyxilla Grev., Pterotheca Grun. et Pseudopyxilla Forti п. g. — Description de 6 nouvelles espèces et variétés : Pyxilla Cleveana, Pseudopyxilla Тетретеата, Peragallorum, Capreolus et var. gracilior, obliquepileata. Forrt (A.). — Aulacodiscus miocenicus nova species fossilis Diato- macearum, p. 39-40, pl. dans le texte. Nouvelle espèce de Diatomacée du calcaire miocene de Bargonzan0, rappelant, mais de loin, les A. cornutus, tumulifer et Voluta- Cali. DE Том (G.-B.). — Intorno al Ceramium pallens Zanard. ed alla Variabilita degli Sporangii nelle Ceramiacee, p. 81-93. M. De Toni a rencontré sur un échantillon de Ceramium pallens des tétrasporanges à division cruciale, ce qui constitue une exception dans Је genre Ceramium où les sporanges sont divisés suivant le mode triangu- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 585 laire. Il ne pense pas qu’on puisse tirer de ce fait des conclusions pour séparer cette espèce des autres Ceramium et entre autres du C. bar- batum dont elle est très voisine. Il rappelle que dans le Seirospora Griffithsiana, la division des sporanges peut être cruciale, triangulaire ou bipartite. Торра (Dr Giuseppe). — Le Laminarie indigene del Mediterranea con speciale riguardo alla L. bulbosa (Æuds.) Lamour., р. 94-96. Les Laminaires sont trés rares dans la Méditerrannée. On n'y connait avec certitude que le Z. Hodriguezii Bornet. L'indication relative au L. saccharina parait se rapporter à une forme stérile de la précédente espèce. Le L. digitata n'a pas été recueilli en place. Reste le Saccor- rhiza bulbosa dont ре Noranis a fait une forme mediterranea qui ne représente en fait qu'un état jeune et stérile du type. Il a été récolté en Ligurie et dans le détroit de Messine. M. Zoppa pense que le genre Saccorrhiza est trop peu distinct des Laminaria pour pouvoir en étre séparé. Il en constituerait tout au plus une section ou un sous-genre. Epwanps (Arthur-M.). — Development of the Bacillaria from ап amæboid form and formation of that amæboid form by energenesis, p. 136-140. M. Enwarps а fait sur le développement du Synedra quadrangula aux dépens d'une forme amiboide et sur la naissance de cette forme des observations qui demandent à étre minutieusement vérifiées. Série XXI (1910). Mazza (Angelo). — Saggio di Algologia oceanica, p. 1-27, 65-99, 125-152, 170-199. Continuation relative aux ZLophothalieæ, Polyzonieæ, Herposipho- niez, Rhytiphlææ, Rhodomeleæ, Bostrychieæ, Dasyeæ, Spermotham- niez, Griffithsieæ, Monosporeæ de la flore atlantique. GUGLIELETTI (G.). — Contribuzioni alla Flora algologica Italiana, p. 29-39, L'auteur donne une liste raisonnée des Protococcacées récoltées aux environs de Padoue. Il ramène, au rang de variété du Cælastrum sphæ- ricum, le C. astroideum de Notaris, et fait connaitre le C. cambricum v. inappendiculatum, le Scenedesmus acutiformis v. bicaudatus, qui cons- lituent des variétés nouvelles, et une espèce nouvelle, l'Ancistrodesmus (?) chlorogonioides, voisin de ГА. pyrenoger également pourvu d’un pyré- noide assez développé. EDWARDS (Arthur-M.). — Desmidieæ came by energenesis, p. 200-203. L'auteur semble admettre que les Desmidiées, comme les Diatomées, Peuvent naitre spontanément aux dépens d’une forme amiboide. P. Hanror. 586 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. LAUBY (Antoine). — Recherches paléophytologiques dans le Massif central. (Bulletin des services de la carte géologique de la France et des topographies souterraines, n" 125, tome XX, 1909- 1910, іп-8°, 398 p., 53 fig. dans le texte, 15 planches h. texte, 1 carte, Paris, 1910.) | L'ouvrage de M. Laugy est divisé en trois parties. La première ren- ferme l'historique, un index bibliographique, la technique employée, la classification des Diatomées et la méthode adoptée pour la détermination des plantes fossiles autres que les Diatomées. La seconde partie est con- sacrée à l'étude des districts de l'Aubrac, du Cantal, du Cézallier, des Monts-Dores. Dans la troisième il est traité des argiles d'origine sapro- pélienne, du mode de fossilisation des espèces végétales, de l'influence de la minéralisation des eaux sur la striation et la forme des valves des Diatomées, de la valeur à attribuer aux Diatomées pour la détermination de l'âge géologique d'un dépôt, de la succession des flores sur le Massif central durant le cours des temps tertiaires. Nous insisterons sur quelques points particulièrement intéressants. Dans le gisement de Fontgrande (Aubrac), des coupes effectuées dans la gelée organique montrent toute une série d'organismes non écrasés au, milieu de nombreuses Diatomées. Ce sont des mycéliums de Champi- gnons, des filaments d'Algues à structure conservée, des conidies d'Hy- phomycètes, des téleutospores d'Urédinées, des fragments d'épiderme, des corps bruns qui sont peut-étre des résidus de résine, des corps micrococciformes immobilisés, le tout constituant un véritable Sapro- colle. On rencontre dans ce gisement une série de Diatomées, dont une espèce nouvelle, le Fragilaria Calmelsi, qui rappelle au premier abord une forme elliptique de l’Achnanthes Clevei Grun. Diverses espèces fossiles ou vivant dans les eaux chaudes indiquent que le niveau est aquitanien (/Vavicula Aquitaniæ, Cocconeis califor- тиса f. subcontigua, Melosira undulata et var. producta). L'auteur rattache à des espèces déjà connues, des Diatomées décrites comme espèces nouvelles, par exemple le Navicula Berriati var. minor Hérib., qui ne peut être séparé du №. scutelloides var. mocarensts Grunow. i Dans le district du Cantal, M. Lass a étudié très minutieusement la vallée de la Véronne. Il a pu suivre au cours de ses recherches strati- graphiques de vastes affleurements et décrire le lac qui, au pliocène moyen, s'étendait sur la haute vallée. Les Diatomées sont peu nom- breuses dans cette région. Nous signalerons une variété nouvelle, Fra gilaria lapponica var. capitata. : À Joursae, dans la vallée de l'Alagnon, il existe des argiles noires REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 587 d'origine sapropélienne qui présentent, suivant les niveaux, quelques Diatomées ou bien en sont totalement dépourvues. L'étude de ces Dia- tomées permet de suivre la formation des lagunes qui se sont succes- sivement installées aprés chaque éruption; de plus on peut, d'apres l'al- lure du Saprocolle, noter un glissement de cette substance spéciale. A signaler quelques espèces ou formes nouvelles : Navicula gracilis f. cu- neata, Amphora Puechi, Cymbella Cayeuxi. Dans le bassin de Neussargue, M. лову a trouvé de nombreux gise- ments nouveaux qu'il a pu synchroniser par l'examen des Diatomées qu'on y rencontre (Navicula Hitchkocki var. intermedia, Gomphonema acuminatum var. trigonocephalum f. rostrata, etc.). Les Diatomées sont rares dans le bassin de Murat (Auzolle-Haut); elles sont plus nombreuses dans le bassin de Saint-Flour et dans la vallée de l'Aspre. Dans le district du Cézallier (Boutaresse), on rencontre des lignites qui se rapprochent beaucoup des Papierkohle et des affleurements d'argiles à Diatomées qui renferment entre autres : /Vavicula F lahaulti, voisin du JV. gibba, Cyclotella asterolampra dont on pourrait faire le type d'un genre nouveau. La Diatomée caractéristique de ce dépôt est le Coscinodiscus dispar (et la var. radiata) qui établit un certain synchronisme entre les dépôts de Varennes et de Boutaresse, sans qu'il y ait toutefois identité absolue. Le dépôt de Boutaresse semble devoir se placer aux confins du Miocène supérieur et du Pliocène inférieur et serait, d’après sa florule, une véri- table zone de passage. Dans le méme district (bois de Travéix, route d'Anzat à Parrot) les Diatomées sont rares, toujours isolées, souvent en fragments et certaines n'y ont été trouvées qu'une seule fois. À Anzat le bois est champignoné, avec tubes mycéliens nombreux et trés beaux. localisés surtout dans les rayons ligneux. Dans le district des Monts-Dores (groupes de la Banne d'Ordanche, du Sancy pour le versant Nord; vallée de Chaudefour, versant Est; cirque de Neutfonds, roc de Courlande, ravin de Vindeix, versant Ouest), les Diatomées sont abondantes et les espéces nouvelles nombreuses (02 espèces, formes ou variétés nouvelles) appartenant aux genres Navicula, Nitzschia, Amphora, Cymbella, Epithemia, Cyclotella, Szechenyia, Diatoma, Stauroneis, Van Heurckia, Gomphonema, Hantzchia, Surirella, Melosira, Achnanthes, Fragilaria, Grunowia. Le ròle des Diatomées dans le district des Monts-Dores présente une importance capitale au point de vue de la détermination des forma- tions en place et des formations remaniées. Le groupe de la Banne d'Ordanche est particulièrement riche avec 91 espèces ou variétés d'ori- 588 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. gine littorale, La florule étudiée précédemment par le Frère HÉRIBAUD était peu variée et franchement pélagique. Le dépôt du Capucin parait être presque tout à fait pélagique; on peut le considérer comme remanié et constituant sur le flanc de la montagne un placage formé par des por- tions enlevées au gisement des Égravats dont il serait un lambeau repris par les eaux, ce dernier étant en place parfaitement caractérisée. Aux Égravats, 23 espèces n'ont pas été retrouvées à l'état vivant dans le massif central; 54 y existent encore; 18 espèces vivantes n'ont pas été signalées à l'état fossile; 4 sont des représentants des eaux saumätres. Dans un chapitre très intéressant consacré à l'étude des argiles d'ori- gine sapropélienne, M. Laugy a résumé ce que l'on sait de ces forma- tions de gelée auxquelles Ротоміќ а donné le nom de Sapropéle. Les Sapropélites tirent leur nom du fait qu'à l'état frais ils sont constitués par une vase coulant comme de la purée. On peut les considérer comme ayant l'origine suivante : « des eaux brunes tranquilles laissent déposer un coagulum plus ou moins chargé d'argile colloidale, parfois avec addi- tion d'un corps dominant, Algues du plancton, poussières polliniques, cinérite, etc. La masse préservée des fermentations détruisantes s'en- richit en carbone par rétention élective des matières bitumineuses qui la traversent ». Des dépôts organiques analogues se forment encore de nos jours dans le Stettiner Haf, lagune littorale d'eau douce de la Baltique. Le Sapropèle séchant à l'air s'écaille, forme des masses feuilletées de Sapro- colle. Le Sapropèle peut être calcaire ou à acide silicique. Il peut être formé de gelée pure ou bien constitué par une gelée organique plus ou moins chargée d’argile colloïdale avec des micrococcoides. Quand il Му en plus des Diatomées, on a affaire parfois à une véritable Terre à Dia- tomées. La formation de Fontgrande peut être regardée comme type des dépôts à Saprocolle du Massif central, fous les organismes y sont restés en place non écrasés et non altérés. La plupart des dépôts à Diatoméès du Plateau central peuvent être considérés comme étant en place; certains d’entre eux renferment à la fois des Diatomées et des empreintes de feuilles et de fruits qui se sont fossilisés simultanément. On conçoit parfaitement que les végétaux se soient conservés dans ces fonds anciens qui sont d'origine sapropélique et où, grâce à l'absence d'oxygène, le milieu est devenu aseptique et les Bactéries se sont immobilisées, L'observation de ce qui se passe dans les lacs actuels (lacs des Vosges, des Hautes-Alpes) permet de comprendre facilement la fossilisation des organes des végétaux supérieurs et des Diatomées dans les lacs anciens. А C'est à la diminution de salure des eaux qu'il faut attribuer la dispa- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 589 rition des espèces qui se sont éteintes avec les conditions de milieu devenues de plus en plus défavorables. Pour celles qui ont pu s'adapter aux conditions nouvelles, les modifications dans la forme et la striation des valves résultent bien de l'influence exercée par les produits minéra- lisateurs. « On peut donc dire que c'est grâce à la présence de sources minérales dans les lacs anciens que Гоп doit d'observer dans les sédi- ments déposés parles eaux douces, aux diverses époques géologiques, des formes à faciès saumâtre ou marin. » On s'est demandé si l'on devait attribuer aux formes fossiles de Dia- tomées une valeur quelconque pour la détermination de l’âge géologique d'un dépôt. Il résulte de nombreuses observations que les gisements rationnellement étudiés peuvent fournir des indications précieuses sur la stratigraphie et la biologie des régions oü on les rencontre. M. Laugy, dans un chapitre consacré à la succession des flores, a essayé de retracer le mode de vie des Diatomées et leur époque succes- sive d'apparition dans les anciens lacs où elles se développaient. Il a esquissé pour chaque époque de son histoire les transformations que le Massif central a subies dans sa végétation. « Le travail que je viens de terminer, dit-il, n'est lui-méme qu'un jalon nouveau dressé dans une voie que je me propose de poursuivre. » Un résultat important lui parait dés maintenant acquis, c'est que le Massif central ne peut étre considéré ni comme un centre de créations, ni comme un lieu de concentration d'espèces végétales. « Il représente plutôt une région ayant d'abord servi de relai à un grand nombre de formes végétales du Nord vers le Sud. Plus tard il servit de refuge à certains reliquats des époques glaciaires et, vraisemblablement, de lieu de constitution à quelques formes ou variétés par adaptation ou par mutation sur place. Cette maniere de voir, conforme aux idées des botanistes qui s'occupent des plantes actuelles, apparait vivement à la lumiere des données paléontologiques. » Le Mémoire se termine par des listes des Diatomées et des végétaux des divers gisements tertiaires du Massif central. 906 espèces, formes ou variétés de Diatomées y sont énumérées correspondant à 47 genres. 15 espèces ou formes sont nouvelles. Nous nous sommes attaché à tout ce qui a trait aux Diatomées. Des Observations non moins intéressantes se rattachent aux autres Crypto- Sames et aux végétaux supérieurs. 53 figures sont insérées dans le texte, et l'ouvrage est accompagné de 15 planches hors texte, dont deux reproduisent des photomicrographies aux rayons ultra-violets, exécutées suivant un procédé nouveau qui donne de remarquables résultats, et d'une carte précisant les gisements de végé- taux connus dans le Massif central. Le Mémoire de M. Lavsy a pour compléments : 1° Essai de Biblio- 590 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. graphie analytique des Travaux paléophytologiques relatifs aux dis- tricts de l'Aubrac, du Cantal, du Cézallier et du Mont-Dore, 128 p. in-8°, Aurillac, 1910, dans lequel on trouve l'analyse par ordre chrono- logique des travaux publiés sur ces régions depuis GuérrarD (1755) jusqu'en 1909; 2» Nouvelle méthode technique pour l'étude paléophyto- logique des formations sédimentaires anciennes (Bull. Soc. bot. de France, LVI, 1909, Mémoire 15, 110 pages). Le travail de M. Lausy, fruit de 10 années de recherches assidues, а été accueilli par les géologues comme il le méritait. C'est une œuvre capitale, qui doit étre louée sans aucune réserve. Nous sommes heureux d'adresser à M. Laugy nos félicitations les plus sincères. Grâce à lui, la paléophytologie du Massif central est actuelle- ment bien connue, et si quelques lacunes existent encore, il saura les combler dans un avenir prochain. P. Hanror. Recueil des Travaux Botaniques Néerlandais, publié par la Société Botanique Néerlandaise sous la rédaction de ММ. W. EURCK, J. W. Mot, Ed. VknscHArFELT, Hugo DE VRIES, L. VUYCK el F. A. F. C. Went. Volume VII, Nimègue, 1910. Sommaire : Weevers (Th.), p. 1 : Die physiologische Bedeutung einiger Glyko- side. KoonpEnS (W. S. H.), р. 63 : Die Epacridaceæ von Java (Beitrag zur Kenntnis der Flora von Java). — p. 70 : Die Pandanaceæ von Java, Versuch einiger phytogeogra- phischen und systematischen Revision der Pandanaceæ von Java. — Aperçu systématique des genres et des espèces croissant à Java. 1°" genre, Freycinetia Gaudich. (8 espèces : Fr..Gaudichaudii Benn. et Horsf., F. scandens Gaud., F. insignis Blume, F. valida Ridley, F. Scheffer! Solms-Laubach, F. imbrieata Blume, F. angustifolia Blume, F. java- nica Blume). 2, Pandanus L., 13 espèces, dont les deux dernières cultivées (Pandanus tectorius Sol., P. dubius Spreng., P. polyce- phalus Lamk, P. stenophyllus S. Kurz, P. lais Kurz, P. bantamenst* Koord. n. sp., P. pseudolais Warb., P. oviger Martelli, P. scabrifolius Martelli, P. caricosus Kurz, P. atrocarpus Griff., P. variegatus Miq-, P. latifolius Hassk.) орек (W. J. A.), p. 107 : Zur Mosaik Krankheit des Tabaks. ` KvnerR (J.), p. 131 : Ueber den Einfluss der Temperature auf die Atmung der höheren Pflanzen (Planches I, II, Ш). RurrEN-PEKELHaRING (С. J.), pp. 241-347 : Untersuchungen eme die Perzeption des Schwerkraftreizes. (Pl. IV à VH). Ern. MALINVAUD. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 591 Boletim da Sociedade Broteriana: Director, M. Julio Augusto HgNRroUES. Vol. XXIV. Coimbre, 1908-1909. En tête du volume on voit le portrait de Ch. DARWIN, accompagné d'une Note où l'on rappelle que le centenaire de la naissance (12 février 1909) de l'illustre naturaliste anglais a été célébré au mois de juin 1909 à l'université de Cambridge. SAMPAIO (Gonçalo), рр. 1-132 : Flora vascular de Odemira, compre- nant 887 espéces, réparties entre 101 familles et 429 genres. L'auteur décrit une espèce nouvelle de Carex : C. intacta, offrant l'aspect du C. lævigata, et voisin également du C. binervis. Maniz (Joaquim de), pp. 133-135 : Additamento as Verbasceas portu- guezas. Note sur l'existence du Verbascum phlomoides dans la flore portugaise. CouriNHo (Ant. Xav. Pereira), pp. 136-149 : Nota acerca de algumas plantas novas, raras ou criticas da flora portuguesa. — Plantes nouvelles pour la flore portugaise ` /Vardurus unilateralis, Limodorum Trabu- lianum Battand., >< Salix Nobrei Sampaio (salvifolia >< cinerea), Quercus Toza >< Robur Р. Cout., Aristolochia Clematitis. ALMEIDA (José Verissimo d’) et Souza nA Camara, рр. 150-215 : Con- tributiones ad Mycofloram Lusitaniæ. Centuriæ Ш, IV et V. (Les deux premières centuries avaient été publiées en 1903.) — Espèces nouvelles : Cæoma, Androsæmi, Guignardia Phytolaccæ, Leptosphæria Molle- riana, Montagnella Berberidis, Schizothyrium macrosporum, Phyllo- shicta Bromeliæ, Ph. Corynocarpi, Ph. Trochodendri, Phoma Milii, Ph. rhabdosporica, Macrophoma Senecionis, Stegonospora Photiniæ, Hendersonulina Erythrinæ, Pestalozzia Elæagni. Henriques (Julio), pp. 214-239 : Esboço da flora do Mondego. (Mémoire commencé dans le volume XXIII, à continuer dans les volumes suivants.) Plantæ insulæ S. Thoma, pp. 240-241. — Patellaria Theobromatis Veriss. d'Almeida et S. da Camara nov. p., Melanomma Henriquesiana Bres. et Roum. ; Calvoa robusta ^. Cogniaux sp. nov. МошшЕв (A. F.), pp. 242-243 : Observacóes phænologicas feitas no Jardim botanico de Coimbra no anno de 1908. On trouve, p. 245, avant les tables, une Note de M. HENRIQUES inti- {шве : Celebracào do Centenario do nascimento de Ch. nes Ern. M. Boletin de la Real Sociedad española de Historia Natural. — Tome IX, Madrid, 1909. Mémoires de Botanique : : Num. 2 (Février). — Diez РЕ Tortosa (J.-L.), р. 9» : Datos para la 592 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Flora micologica de la region meridional de España. (Pas d'espèces nou- velles.) Num. 7 (Juillet. — Sosrano Maestro (C.), p. 345 : Datos para la Flora mycologica gallega. (L'auteur signale, comme indiqués pour la première fois dans la région considérée, le 7remellodon gelatinosum Scop. et le Calocera viscosa Pers. ; parmi les espèces rares il mentionne V Entoloma lividum B.) Num. 9 (Novembre). — Merino (P. B.), p. 437 : Una nueva localidad del Lycopodium inundatum, « planta rara en nuestra Peninsula ». Num. 10 (Décembre). — Eege Lopez (A.), p. 475 : Algunos vegetales gigantescos de Galicia. d — Sosnapo Млкѕтво (C.), р. 491 : Datos para la Flora micologica gallega. Ern. MariNvaUD. NOUVELLES — Notre confrère, M. le docteur Ant. MaexiN, doyen de la Faculté des Sciences de Besançon, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur (Promotion Jules FERRY). — Parmi les prix distribués par l'Académie de Médecine, nous rele- vons les suivants : Prix NArIvELLE à M. Ém. Prnnor (en collaboration); prix ORFILA, mentions honorables à MM. Hemm et SARTORY. — Nous apprenons que la Société des Sciences naturelles d'Autun vient de recevoir les importants herbiers de deux de nos confrères récem- ment décédés, MM. Ozaxow et X. Gizcor. Notre confrère L. AMBLARD а également laissé par testament l'herbier et la bibliothèque de Boudon-de- Saint-Amans, l'auteur de la Flore Agenaise, à la Société des Sciences, Lettres et Arts d'Agen. — La livraison de novembre de la Revue bryologique est accompa- gnée de la 4° liste d'échanges de Muscinées de M. le général PARIS, comprenant, indépendamment d'un grand nombre d’espèces rares, m remarquable série d'espèces nouvelles ou inédites : 65 espèces de № — et 72 d'Hépatiques nouvelles pour la Nouvelle-Calédonie, 18 езресев nouvelles pour l'Afrique intertropicale francaise, 18 pour l'Asie orien- tale, etc. BUM Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F, Camus. Coulommiers. — Imp. Pauz BRODARD. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1910. Décès de M. Julien Crosnier......... re Admission de M. Maire........................,.. - Р. Сатиѕ.................. Sur quelques Mousses méridionales du département | Qu'Lot ааа ао derer reddere oe M. Gandoger::........... . -Notes sur la flore espagnole X......................, o Remarques de M. Rouy.............,............... R Souéges PRET Ia owh Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suite) E. ‘Griffon. ..,......1...... Variations avec ou sans greffage chez les Solanées et | les Сотрозѕёёѕ. velles D.Luizet............ ...... Contribütion à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch...........................,.... Abbé Hy...,.......... .... Observations sur.le Juniperus communis L... ........ SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1910. Admission de MM. Moreau et Rufz de Lavison... CR NENNEN Sur le Seligeria Doniana C. Müller, aux environs de | Paris............. hh III HH hh n M. Molliard................ Recherches sur l’utilisation par les plantes supérieures de diverses substances organiques azotées......... Remarque de M. Шота, ........ ..................... D. Luizet..........:... .... Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides'(suite).................. eed cours Ё Gadeceau................ Localités du Dabæcia polifolia Don dans l'Ouest de la France....................................... J. Comère...... ........... De l’évolution périodique des Algues d'eau douce m dans les formations passagères............,....... M. Gandoger............... Notes sur la flore espagnole X (Suite et fin)........... R. Souèges MAART Recherches surl’embryogénie des Renonculacées (Suite) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Fy$oN (P.-F.). — Some experiments in wu Hybridising of India Cottons.... ILLSPAUGH (C.-F.). — Prænunciæ baha: menses : Contributions to the Flora К 9f Bahamian Archipelago........... 'ACCIA (A.-M.-F.). — A Glossary of tech- LI +++. feti з ж ntt t ж ө ө эө жол жж + WiLurs (J.-C.). — Agriculture in the Tro- pics ат elementary Treatise (1909)... LEcowrE (H.). — Notulæ Systematicæ. Flore générale de l'Indo-Chine, t. V, 1. La Nuova Notarisia. Séries XX et XXfi.. u.s Rem hn лову (ANTOINE). — Recherches paléo- phytologiques dans le Massif central. Recueil des Travaux Botaniques Néer- landais, VII, 1940...... a ve Len ee Boletim da Sociedade Broteriana, XXIV, 1908-1909 ........................ . Boletin de la Real Sociedad espanola de Historia Natural, t. IX, 1909..... DEEM AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN ` I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour méme où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard. П. — Si les manuserits sont accompagnés de figures destinées à être insérées ^ dans le texte, celles-ci doivent être dessinées à la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de A manière à en pérmettre la reproduction par les procédés zineographiques. L'insertion de toute ligure ne pouvant être reproduite que par des procédés différents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. IL — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards ét en double exemplaire . de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat. Les corrections doivent étre retournées dans le délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'office par le Secrétariat. IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire де 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent être publiés sous la rubrique : Mémoires, publiés par la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. lis prennent place dans les volumes annuels à là suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Société sans majoration de leur cotisation. V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d'aviser [e Secrétaire général huit jours à l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. ; VI. —- En vue d'assurer l'unité typographique du Bulletin, le Conseil а arrêté le protocole ci-dessous, réglant les caractères employés dans les descriptions où citations de végétaux. Il ne sera admis aucune dérogation à cette règle. NOUVELLES ANCIENNES FAMILLE. 1. LÉGUMINEUSES. 2. LÉGUMINEUSES: Tw. "^ {3 Papilionacées. |. Papilionacées. - GENRE. 115. MEDICAGO. 6. MEnicaGo:: 10 111 срне зы ЖОРА 7. Cylindracea. 8. Cylindracea.. ` — T Manes 9. Laciniata. 40. Laciniata. ch Tout ee qui concerne l'ädministration de la Société doit être adresse au Secrétaire général à l’adrésée suivante: M. Lutz, professeur agrégé à l'Éc 39 ácie; 4, avenue de l'Observatoire, Paris (VIS). СОРРИ: enpérienré de DOREM Y Le Secrétaire-rédacteur, Gérant du Bulletin : F. Camus. Coulommiers.— Imp. Рас BRODARD. —À SSN BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 9З AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17, AoUT 1875 TOME CINQUANTE-SEPTIÈME (Quatriéme série — Tome X) 1910 Ze 8 Séances de Décembre 1910. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Le Bulletin de la Société botanique de France paraît par livraisons mensuelles. . Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 24 février 1911, Ce fascicule contient la planche XXIX (et, en outre, les planches XVIII à XXIII qui doivent prendre place dans le fascicule de juin). Tarif des tirages à part. Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs qui en feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préfèrent des tirages à part avec réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr. 60 sur les prix du tarif ci-dessous ком FEVÍLLÉ 25 50 100 200 500 NOMBRE DE FEY Б EXEMPL. | EXEMBL. | EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. Une feuille (16 pages), réimposition, papier,tirage,| fr. e. fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. pliure, piqûre et couverture passe-partout, de couleur. |... l.l les 10 90 11 40 13 20 18 » 28 80 Trois quarts. de feuille (12 pages). . . . . . . . 9 60 10 80 12 60 16 80 26 40 Demi-feuille (8 pages}. : . ... . . . .. ... 6» 7 20 960 | 1440 | 2160 Quart de feuille {4 pages). . . . . ee t nn 4 80 6 » 8 40 10 80 16 80 2e feuille en sus de la première . . . . . . . .. 9 » 10 20 11 40 )4 40 31 60 Trois quarts de feuille en sus d’une feuille. ; . .h 8 40 9 60 10 80 13 80 19 20 Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . . . E 480 6 » 7 80 10 90 16 80 Quart de feuille. — — ........ 3 60 4 80 7 20 9 60 | 14 40 Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme par i ; "Ma. 95 exemp. 50 exemp. 75 exemp. 100 exemp. feuille ou fraction de feuille : Sr 6 ' PPT iir 50 ' 4 fr. 80 Supplément de 0. fr. 30 par 25 exemplaires en plus. La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 20. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage et de papier (9. La composition d'un faux-titre est de 2 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier (*). | La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le titre est la répétition de celui de la brochure. et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la couver- ture. En plus les frais de tirage её de papier !*). L'addition à la couverture passe-partout du titre de la communication composé en caractères du texte est comptée 2 fr. 40, S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 fr. 40. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la disposition dee 4 p. pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif 16. — , qub. гш, r *) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du haut de % tableau. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. M. le Président offre le 8° fascicule de la Flore de l'Indo- Chine... TEEN NET AA a А Dons faits à la Société.......... DEET ELE ? D. Luise, Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dar- ES tyloides Tausch (3° агійс1е).........-..:- Life e ee Observation de M. Rouy............. КЕ Ed. бгійоп.............. Observations et recherches expérimentales sur la vara- 604 tion chez le Mais, . M. Aubertot............ Sur l'anatomie comparée des rameaux polymorphes chez 615 quelques arbustes épineux de la famille des Rosacées.. eu . Lettre de M. Ch. Durroun..... ADIIT T PORT M. de Vilmorin.......... Présentation d'un échantillon d'un Chrysanthemum в 619 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. PRÉSIDENCE DE M. H. LECOMTE. M. Sartory, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce que la Société a reçu du Minis- tère de l'instruction publique le programme du prochain Congrès des Sociétés savantes, qui se tiendra à Caen en 1911. M. le Président offre à la Société le 8* fascicule de la Flore de l'Indo-Chine (Tome V, 1). DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ Bailey (Ch.), A third List of the Adventicious Vegetation .of the Sandhills of St-Anne's on-the-Sea, North Lancashire. Brockmann-Jerosch, Die naturlichen Wälder der Schweiz. — Die Anderungen des Klimas seit der letzten Vergletscherung in der Schweiz, Briquet (John), Prodrome de la Flore corse, 1. Chodat (R.), Principes de Botanique, 2* édition. | Combes (R.), Détermination des intensités lumineuses optima pour les végétaux, aux divers stades du développement. Durand (E.) et Barratte (G.), Floræ lybicæ prodromus. Catalogue raisonné des plantes de la Tripolitaine. | Errera (Léo), Recueil d'œuvres. — Physiologie générale, Philosophie. Fawcet (H.) et Barton Rendle {A.), Flora of Jamaica, d | Felippone (De Florentin), Contribution à la Flore bryologique de l Uru- guay. Grintzesco (Jean), Monographie du genre Astrantia. | | Jacquet (A.), Zncendies en forêt (Forest fires). Traduction anglaise par C. E, C. Fischer. Jahandiez (Émile), Additions à la Flore du Var. | — Note sur la végétation littorale de la presqu'ile de (riens. T. уп. (SÉANCES) 38 594 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. Juel (0.), Ueber den anatomischen Bau von Riccia Bischoffi Hüben. Lesage (P.), Sur le balancement organique entre le pédicelle du chapeau femelle et le pédicelle du sporogone dans les Marchantiacées. Lecomte (H.), Notulæ Systematicæ, п 9 et 10. — Flore générale de l'Indo-Chine, V, 1. Magnin (Ant.) Additions et corrections au Prodrome des Bota- nistes lyonnais, 2* série. ` Marnac (Dr) et Reynier (A.), Flore phanérogamique des Bouches-du- Rhône. Première partie. Paris (Са), Florule bryologique et hépaticologique de l'Ile des Pins. Résultat du voyage du S. I. Belgica en 1897-1898-1899, etc. Sartory (A.), Sur les caractéristiques du genre Oospora et son exten- sion dans l’état actuel de nos connaissances. Standley (J.-C.), The type localities of Plants first described no New-Mexico. A bibliography of New Mexican Botany. Stebbing (E.-P.), A Note on the Preservation of Bamboos from the Attacks of the Bamboo Beetle or « Short-borer ». Journal of Genetic, 1, 1. Bulletin de l'Académie internationale de Géographie botanique, année 1910. Bulletin de la Société des Naturalistes-Archéologues du Nord de la Meuse, XXI, 1909. Bulletin de la Société d'étude des Sciences naturelles de Nimes, XXVII, 1909. Bulletin de la Société d'Études scientifiques d'Angers, XXXIX, 1909. Bulletin de la Société d' Etudes scientifiques de l'Aude, XXI, 1910. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de la Haute-Marne. Revue Horticole. Société d’ Horticulture et de Botanique des Bouches- du-Rhône, n° 71. Revue scientifique du Limousin, тїз 915, 916. Bulletin du Jardin botanique de l'Etat à Bruxelles, 11, 1910. . Bulletin de la Société de la Flore valdótaine. Mitteilungen aus dem botanisch. Museum der Universität Zurich, 48, 49 et 51. La Naturaleza, 3° série, I, 1910. Sitzungsberichte des Kaiserlich. Akademie der Wissenschaften (Wien), 1910, 3-5 Heften. Oversigt over det kongelige danske Videnskabernes selskabs forhand- linger, 1910, nes 4 et 5. Memoirs of the Department of Agriculture in India, Ш, 5. D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 595 Bulletin du département de l'Agriculture aux Indes néerlandaises, XLII. Contributions from the United States National Herbarium, XII, 3,4, 5, XIV, 1. Boletim do Museu Goeldi, VI, 1909. Revista de la Facultad de Letras Ciencias de la Habana, X, 3, 1910, XI, 1, 1910. New-Zealand Department of Lands. Report on State Nurseries and Plantations for the year, 1909-1910. M. Luizet, avec échantillons, préparations et dessins à l'appui, continue l'exposé de ses recherches sur les Saxi- frages du groupe Dactyloides : Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch; PAR M. D. LUIZET (Gs article)! La découverte par M. l'abbé Sovuié du >< Saxifraga Lecomtei = S. geranioides L. >< S. pentadactylis Lap. joue un rôle important dans l'étude que j'ai entreprise sur les Dactyloides. Elle ne confirme pas seulement l'existence des hybrides dans ce groupe, elle fournit par elle-méme des matériaux de comparaison aussi variés que précieux. Voici, en effet, 19 spécimens distincts de S. Lecomtei, récoltés dans 7 localités différentes : Canigou, Puigmal, vallée de Llo, Puig de Prigue, Llaurenti, Coume de Ponteils, Gours de Nohédes; voici, en regard, leurs 19 pré- parations correspondantes. Il est aisé de reconnaitre, à première vue, la variabilité de ces échantillons; un examen plus attentif démontre qu'il n'y a pas deux exemplaires rigoureusement identiques. Mais, si variables qu'elles soient, ces plantes évoluent dans les limites que leur impose leur parenté avec les S. geranioides L. et S. pentadactylis Lap. La variabilité méme des deux parents justifie la multiplicité des formes de leur hybride. Aussi l'étude du S. Lecomtei est-elle particulièrement intéressante. Elle ne consiste pas, comme 1. Voir plus haut, pp. 525 et 547. 596 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. dans la plupart des cas d'hybridation, à reconnaitre deux ou trois formes assez nettes, aussitót bornées par les types, elle offre au contraire un champ d'observations trés vaste. La planche XXIX, annexée à cette Note, contient dix formes du Saxifraga Lecomtei, figurées dans leurs détails; — horizonta- lement : a, pétales et sépales; b, bractée inférieure; c, feuille cau- linaire; d, feuille supra-basilaire; e, feuille basilaire; f, feuille infra-basilaire; — verticalement : chaque forme particulière I, II, Ш, IV, еѓс.... Ce tableau, très incomplet malgré son déve- loppement, suffit à donner une idée générale des variations de l'hybride et à mettre en relief l'empreinte du S. geranioides L. notamment. Ainsi, on retrouve la forme 2 edentula dans les feuilles supra-basilaires du n? X; la forme ( obovata dans les feuilles supra-basilaires du n° VII; la forme y dissecta dans les feuilles basilaires du n* I, à lobes allongés et presque laciniés, à dents nombreuses et profondes; la forme 2 palmatifida dans les feuilles supra-basilaires et basilaires du n^ IV, à lobes larges, peu profonds et rapprochés; la forme є multidentata dans les feuilles caulinaires des n* И, VII et VIII et dans la bractée inférieure du n* IT. On reconnait les caractéres généraux du S. geranioides L. dans l'allongement des sépales, dans celui des pétales plus ou moins atténués en onglet, dans la multiplieité des dents des feuilles, le plus souvent acuminées, dans l'atténuation ou la disparition des nervures apparentes, dans la direction moins divergente des lobes des bractées et des feuilles cauli- naires. De même, les caractères généraux du S. pentadactylis Lap. s'affirment par les lobes divariqués des feuilles basilaires (П, V, IX), par les sillons apparents sur la face supérieure des feuilles supra-basilaires, basilaires et infra-basilaires, par les nervures souvent saillantes, partout plus accentuées que dans le S. geranioides L., enfin par le port généralement raide des feuilles. Les formes particulières du S. pentadactylis Lap. Пё ressortent pas aussi nettement de l'examen du tableau, car, " l'on peut attribuer à la forme ү trifida les feuilles supra-basilaires trifides du n° IX, le rôle de la forme B multifida se confond nécessairement avec celui du S. geranioides L. quant aux divisions des feuilles. D'autre part, les formes a minor, à congesta, £ laxa et < major ont trait à des caractères qui ne sont pas représentés D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 597 dans le tableau, et il faut, pour en constater l'influence, recourir à l'examen des plantes en nature. Xx Saxifraga Lecomtei Luizet et Soulié — S. geranioides L, >< S. pentadactylis Lap. '. Souche sous-frutescente ; touffes en buissons, plus compactes que celles du S. geranioides L., plus robustes que celles du S. pentadactylis Lap., généralement de taille intermédiaire entre ces deux espèces. Ramitica- tions de la tige nombreuses et enchevétrées, recouvertes de feuilles anciennes persistantes d'un brun rougeâtre. Rosettes terminales émettant, pour la plupart, une hampe florifere de 4, 5 cm. à 15 cm. de hauteur (inflorescence comprise) et de 1 mm. à 2 mm. d'épaisseur. Inflorescence en pseudo-corymbe, lâche ou resserré, de 4 à 25 fleurs portées sur des pédoncules généralement 1-2-flores, plus rarement 3-5-flores à pédicelles le plus souvent plus courts que les fleurs. Pétales blancs, obovales-oblongs, faiblement atténués en un onglet large et obtus à sa base, sub-étalés, à trois nervures verdâtres, deux fois au moins aussi longs que les sépales. Sépales sublinéaires, atténués au sommet, mais obtusiuscules, plus longs que la partie pleine du calice. Styles faiblement divergents, un peu plus courts que les sépales. Filets des étamines plus courts que les sépales, méme à la maturité. Capsule incluse dans le tube du calice qui est moins accrescent que dans le S. geranioides. Graines...? Bractéoles, éparses sur les pédoncules, linéaires ou linéaires-lancéolées. Bractée inférieure 3-5-fide, brièvement pétiolée ou subsessile, quelquefois à pétiole aussi long que le limbe; à lobes plus ou moins divariqués ou porrigés, acuminés, étroits ou assez larges, le médian parfois denté (II). Feuilles caulinaires, 1 à 3, quelquefois nulles, pétiolées, à pétiole au moins égal au limbe, plus rarement plus court, trés faiblement dilaté à sa base, à limbe pédalé, à 3-5 lobes linéaires ou sublancéolés, plus ou moins divariqués ou porrigés, le médian assez souvent divisé (M, IV, үп, ҮШ). Feuilles supra-basilaires dressées, longuement pétiolées, à pétiole étroit, faiblement élargi à sa base, 1 à 2 fois aussi long que le limbe; à 1. Diagnose latine. — Valde polymorpha viscosa, cæspitosa, caudiculis numerosis, fruticulosis, foliis vetustis obtectis, caulibus floriferis erectis, Subglabris, 4-3-foliatis, panicula 4-25-flora congesta vel laxa terminatis. Folia caudiculorum atque inferiora palmata, limbo rotundato vel obovato, ` basi sæpius attenuato, nervis haud raro prominentibus notato, 3-5 fido, lobis linearibus vel sublanceolatis, obtusiusculis vel acutiusculis, integris vel dentatis, plerumque sulcatis, medio integro vel diviso, in petiolum longum elevato-nervosum basi dilatatum attenuata; basilariu atque infra-basilaria globulis resinosis, purpureis, balsameis, aliquoties onusta, plerumque orbata ; folia caulina petiolata, pedatifida, lobis 3-5 linearibus vel sublanceolatis, divaricatis vel porrectis, medio integro vel diviso; bractea inferior petiolata vel subsessilis, 3-5-fida, lobis divaricatis vel porrectis, apice attenuatis ; folia Prophylla lineari-lanceolata, sepius acuta. Calycis laciniæ lanceolatæ, Subacutæ vel obtusiusculæ, tubo longiores. Petala alba, trinervia, obovato- oblonga, plus minusve unguiculata, laciniis duplo longiora. Stamina laciniis breviora, Capsula subglobosa, stylis divergentibus coronata. 598 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. limbe plus ou moins arrondi, atténué-décurrent sur le pétiole, à 3-5 lobes sublinéaires ou sublancéolés, entiers ou dentés, étroits (III) ou larges et courts (VID, obtus ou acutiuscules, marqués souvent d'un sillon sur leur face supérieure. Feuille basilaire dressée ou étalée, en général plus longue et plus robuste que les feuilles supra-basilaires, rarement plus courte, pétiolée, à pétiole 1 à 2 fois aussi long que le limbe, plus large que dans les feuilles supra-basilaires et plus nettement dilaté amplexicaule à sa base; à limbe plus ou moins arrondi, atténué-décurrent sur le pétiole, divisé en 3-5 lobes profonds, généralement dentés, rarement entiers et sublinéaires (X), tantôt trés écartés (III, V, IX), tantôt + rapprochés (1, IV, VI, VID, à dents obtuses ou acuminées. Feuilles infra-basilaires, le plus souvent étalées et méme réfléchies, rarement dressées, plus courtes que les feuilles basilaires et supra-basilaires, toutes pétiolées, à pétiole à peu prés de la longueur du limbe, large et dilaté amplexicaule à sa base; à limbe plus ou moins arrondi, atténué-décurrent sur le pétiole, divisé en 3-5 lobes généralement profonds, sublinéaires ou sublancéolés, entiers (H, III, ҮШ, X), ou obovales cunéiformes dentés (I, IV, V, VI, VII, IX). Nervures saillantes en général, apparentes sur les feuilles supra- basilaires, à des degrés variables, difficiles à apprécier sur les figures du tableau qui, à ce point de vue, devraient étre considérablement grossies. Les lobes de ces feuilles portent presque toujours sur leur face supérieure un sillon trés visible, trés accentué sur la plupart des feuilles anciennes desséchées; ce sillon est trés caractéristique, car je ne l'ai jamais observé sur aucune forme du S. geranioides L., ni méme du 8. corbariensis Timb.-Lag. La pubescence glanduleuse, dans le Saxifraga Lecomtei, est généralement faible, clairsemée et courte; la viscosité et l'odeur de la plante sont ordinairement moins accentuées que dans le S. pentadactylis et, comme dans cette espèce, les paquets de gomme résine que l'on apercoit sur ses feuilles et ses tiges sont quelquefois abondants, quelquefois trés rares. Voici, d’après les propres indications de M, l'abbé Bou, les localités oü il a récolté les deux espéces et leur hybride en juillet, aoüt et septembre 1910. S. geranioides L. — Abondant presque partout de 1 200 métres à 2900 métres d'altitude. Massif du Canigou : sommet du Canigou, ravin de Cady, vers Filhols, le Vernet, Puig sec, Pla Guilhem, ete. Cerdagne : Cambre d'Aze, Vallées d'Eyne; de Llo et d'Err, Puigmal. Massif de Madrès : Coume de Ponteils, Roc noir, Gours de Nohèdes. Capsir : Vallée de Galbe surtout vers la Porteille d'Orlu, Puig de Prigue. Llaurenti : lac de Quérigut, lac du Llaurenti, pic de Campras, Roc blanc. ; S. pentadactylis Lap. — Bien plus rare que le précédent, habite surtout les hauts sommets, les rochers escarpés et les éboulis à D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 599 gros éléments; de 1 800 mètres à 2900 mètres d'altitude. Massif du Canigou : Haute Vallée de Cady, au Canigou, au Puig sec, et vers le pic des Treize vents. Cerdagne : Hautes Vallées de Llo et Err; Puigmal. Madrés : Coume de Ponteils, Roc noir, Gours de Nohédes. Capsir : Vallée de Galbe, au Sud du pic de Campras, Porteille d'Orlu sur tout le versant ariégeois, Puig de Prigue. Llaurenti : lac de Quérigut. >< S. Lecomtei Luizet et Soulié. — Croît partout où les S. geranioides L. et S. pentadactylis Lap. vivent à proximité l'un de l'autre et forme ordinairement de grandes et nombreuses touffes; de 1 800 mètres à 2 900 mètres d'altitude. Massif du Canigou : abondant au Puig sec. Cerdagne : Vallées de Llo et d'Err; Puigmal. Madrés : Coume de Ponteils, Gours de Nohèdes. Capsir : Vallée de Galbe vers la Porteille d'Orlu; Puig de Prigue. Llaurenti. Saxifraga corbariensis Timbal-Lagrave (Mém. Acad. Sce., Toulouse, série VII, vol. 7, 1875, p. 469). Le S. corbariensis Timb.-Lag. doit prendre place tout à côté du S. Lecomte: avec lequel il a la plus grande ressemblance; mais il ne peut pas être considéré comme un hybride du S. geranioides L. et du S. pentadactylis Lap., car ces deux espéces n'ont jamais été rencontrées, à ma connaissance, dans la région où croit le S. corbariensis, et les botanistes les plus autorisés, M. l'abbé Coste entre autres, m'ont confirmé leur absence. On doit regarder le S. corbariensis comme une plante particulière à la région chaude de l'extrémité orientale de la chaine des Pyrénées et croissant sur les rochers calcaires (« in mitioribus Pyr. Or. ad rupes calcareas a BunaNi). Quoiqu'il présente parfois les feuilles palmées 3-5-fides, à lobes entiers, attribuées par Lapeyrouse à son S. palmata et figurées par lui au tableau 41 de sa Flore des Pyrénées, il serait imprudent de l'identifier à une espéce aussi incertaine à tous les points de vue. BUBANI admet et décrit le S. palmata Lap. (Fl. pyr., t. II, p. 681) et, sans aucun doute, il comprend dans cette espèce le S. corbariensis Timb.-Lag., mais il se demande s'il décrit bien la vraie plante de Lapeyrouse : « Figura confirmat, descriptio infirmat. Herbarium alienam et incertam ostendit stirpem, etc. » Cet auteur n'aurait dû, il me semble, ne se résoudre à adopter le nom de 600 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. Saxifraga palmata Lap. qu'après avoir trouvé une réponse favo- rable à la question qu'il se posait; sinon il s'exposait à propager une erreur, et, s'il lui restait quelque incertitude, n'aurait-il pas mieux valu qu'il se ralliàt au nom de 5. corbariensis Timb.-Lag. qui ne se préte à aucune confusion, puisqu'il désigne une plante bien déterminée, étroitement localisée dans les Corbières? Mais Busani tenait peut-être à voir le S. palmata Lap. dans la plante des Corbières, et le laconisme habituel des descriptions de LAPEYROUSE ne lui permettait pas de dissiper ses doutes. Voici, en effet, comment LAPEYROUSE décrit son S. palmata (Fl. pyr. Sax., p. 64, t. 41). « S. foliis palmatis enerviis glandulosis, villosis; petiolis basi marginatis; floribus tubulosis, petalis acutis, pedunculis unifloris. Fleurs blanches. » Il ajoute : a Elle diffère du S. geranioides L. par ses proportions, les divisions du calice plus linéaires, plus obtuses, les pétales plus aigus, les étamines en faisceau spiral, plus longues que les pistils, par les glandes visqueuses argentées luisantes, mélées de poils ras, dont les feuilles sont couvertes. » Il indique sa plante au Canigou et au Cambres d'Aze; il la figure avec des feuilles 3-5-7-fides à lobe médian entier. La pratique démontre que les renseignements donnés par LAPEYROUSE restent incertains ou insuffisants dans la plupart des cas; ils ont prété à de graves confusions. D. Cros, dans sa revision de lherbier LAPEYROUSE, а pu soupçonner, avec beaucoup d'à propos, que le S. palmata Lap. était peut-être l'hybride de S. pubescens Pourr. >< S. geranioides L. Ses raisons à admettre une telle hypothése étaient certes aussi bonnes que pouvaient l'être celles de Bugani à la rejeter, quand celui-ci déclarait avoir récolté son S. palmata loin des parents présumés раг CLos. Ce qu'il y a de curieux dans le désaccord entre ces savants botanistes, c'est qu'ils avaient probablement raison tous les deux : tandis que CLOS examinail, sans doute, la plante du Canigou et du Cambre d'Aze, qui croit en effet dans le voisinage des S. pubescens Pourr. et 5. geranioides L. et qui peut fort bien se trouver identique à l'hybride de ces deux espèces, dont je parlerai prochainement, BUBANI avait devant lui la plante des Corbières qui n'est en somme qu'une variété remarquable du `$. geranioides L. Comme la pulpart des botanistes qui se sont trouvés dans la H ORON DD Qu M D PUE у, Saxifraga Lecomtei Luizet е! Soulié. D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 604 méme situation, les deux auteurs avaient en mains des plantes différentes; la description donnée par LAPEYROUSE pour son S. palmata ne leur permettait pas de les caractériser avec certitude. Ils auraient éprouvé le méme embarras, s'ils avaient eu sous les yeux cerlains spécimens de 5. Lecomtei, extrémement voisins du S. corbariensis, et que beaucoup de gens rapporteraient sans hésitation soit à cette espèce, soit au S. palmata Lap. Telle n'est pas la moindre difficulté de l'étude que j'ai entreprise dans des cas semblables à celui-ci, mais j'escompte l'aimable concours de mes confréres pour la mener à bonne fin, s'ils veulent bien me communiquer les documents qu'il possèdent ou me faire part de leurs appréciations personnelles et de leurs critiques. Le S. corbariensis Timb.-Lag. ressemble beaucoup au 5. geranioides L., dont il a le port plus gréle, en général plus raide. Il possède la méme inflorescence, à pédoncules parfois trés gréles et uniflores, plus souvent robustes et 2-3-flores. Les pétales blancs, obovales-oblongs, à onglet développé et étroit à sa base, munis de 3 nervures vertes, sont deux à trois fois aussi longs que les sépales. Ceux-ci sont linéaires ou sublinéaires, étroits, obtusiuscules, faiblement atténués au sommet, souvent un peu plus courts que dans le S. geranioides L.; la partie pleine du calice, plus courte que les sépales, devient aussi longue qu'eux à la maturité. Les styles, faiblement divergents, et les filets des étamines, dépassent les sépales après l'anthèse. Toutes les feuilles sont plus profondément découpées que dans le S. geranioides L. et à trois divisions principales écartées, presque en croix et à lobes dentés, comme dans les feuilles basilaires de certaines formes du S. Lecomtei (III, V, IX), ou alors nettement palmées, à lobes entiers, comme dans la forme X de cet hybride. Les lobes des bractées et des feuilles caulinaires sont, en général, linéaires, étroits et divergenis. Les feuilles supra-basilaires, basilaires et infra-basilaires, sont toutes pétiolées, à pétiole allongé, souvent raide, au moins aussi long que le limbe ou deux fois aussi long; à limbe plus ou moins arrondi, moins nettement réniforme ou en cœur à sa base que dans le S. geranioides L. Leurs lobes, au nombre de 3-5 ou 1, sont entiers ou dentés, méme le médian, et en général 602 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. étroits, à sommet ou à dents plus ou moins obtusiuscules ou acutiuscules; ils sont lisses sur leur face supérieure et dépourvus du sillon médian que portent les lobes des feuilles du Saxifraga Lecomtei. Les pétioles, dilatés amplexicaules à leur base, sont parcourus dans toute leur longueur par une forte nervure saillante, qui se ramifie sur le limbe et donne naissance à de petites nervures plus ou moins apparentes, distinctes surtout sur la face inférieure des feuilles aprés la dessiccation. La pubescence glanduleuse de la plante est variable, plutót moins accentuée que dans le S. geranioides L.; on trouve méme des exemplaires presque complètement glabres et alors très voisins sous ce rapport du S. Lecomtei. Dans les feuilles nettement palmées, à lobes entiers, le lobe médian est ordinairement plus développé que les latéraux, et, dans la disposition générale de ces lobes, on ne remarque pas la régularité de longueur ou d'espacement que l'on observe dans la figure du S. palmata donnée par.LaPEvRoUsE; il importe de retenir cette particu- larité qui prendra toute sa valeur, quand j'en serai à l'étude de l'hybride S. pubescens Pourr. >< S. geranioides L. Le S. corbariensis Timb.-Lag. figurait déjà dans l'herbier de PounnET, mais sous le nom de S. geranioides L., sans indication spéciale de localité. Je crois utile d'indiquer les localités où ont été recueillis les échantillons authentiques que j'ai examinés avant de rédiger la description qui précède : AupE : En montant au Tauch par le Surrat des Artigues, juin 1875 (Timb.-Lag.). Gorges de Saint-Georges, à Axat, mai 1875 (herbier Loret). Roc de Ménail, près Sainte-Colombe, juin 1876 (Gautier). Pas del Roc, près Sainte-Colombe; juillet 1877 (Timb.-Lag.); forma elata., Saint-Antoine de Galamus, dans les Corbières, juin 4877 (Timb. Lag.). Murs du village de Camps, dans les Corbières, juin 1819 (Gautier): Gesse, près du Bouquet : forêt domaniale, roc de Lafage, 1500 mètres alt., juillet 1884 (T?mbal-Lagrave, Jeanbernat et Marçais). Gorges du Lauziéret, prés Axat, juin 1886 (Copineau)- Explication de la Planche XXIX. X Sazifraga Lecomtei Luizet et Soulié. Pour l'explication des lettres et des chiffres, voir le texte, p. 596. D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 603 A propos de cette communication, M. Rouy fait l'obser- vation ci-dessous : « Tout en reconnaissant l'intérét du consciencieux travail de М. Luzer, je crois devoir faire quelques remarques : « 1° Le Saxifraga pentadactylis, considéré par M. Lurzer comme trés rare ou méme rarissime, est cependant bien plus répandu qu'il le suppose, puisque cette espèce a pu être indiquée dans la Flore de France (VIT, p. 62) comme abondant sur tous les hauts sommets des Pyrénées Orientales, puis dans la vallée supérieure du Rebenty (Aude), d’après MM. Gautier et Bai- CHÈRE, et aussi dans l'Ariège, d’après MM. MarcarLHOU, d'AYMERIC et SUDRE. « 2 Le Saxifraga ladanifera Lap., dont M. LuizET n'aurait jamais pu voir, a-t-il dit, d'exemplaires typiques, et que MM. Exczer, WiLLKOoMM, GAUTIER, Rouy et Camus (Flore de France, VII, p. 50) ont admis comme variété du S. gera- nioides L., a été figuré par REDOUTÉ dans la Flore des Pyrénées de Lapeyrouse (planche 42). П me semble que, depuis la con- statation certaine de formations hybrides, entre le S. geranioides et le S. pentadactylis, les dits hybrides rentreraient bien dans le S. ladanifera tel qu'il a été figuré. J'appelle donc l'attention de M. Luzer sur ce point intéressant, les pétales du 5. lada- nifera Lap. étant nettement onguiculés ainsi que ceux des hybrides en question. Le S. ladanifera a été indiqué d'ailleurs, non seulement aux Gourgs de Nohédes, au Canigou et à la vallée d'Eyne par LAPEYROUSE, mais aussi dans le massif de Madrés, à Bernard-Salvaché, par M. Gautier et au Carlitte par M. Gaxpocrn, toutes localités où croissent aussi les 5. penta- dactylis et geranioides. » M. Griffon prend la parole pour la communication sul- vante : 604 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. Observations et recherches expérimentales sur la variation chez le Mais; PAR M. Ep. GRIFFON. I Depuis quelques années l'attention a été appelée sur les travaux de pe VREs' concernant l'origine des plantes par mutation, c'est-à-dire par e production subite, et sans transitions, de formes nouvelles et stables dans les lignées pures d'espéces bien définies ». D'aprés le savant hollandais la cause de ces changements brusques agit sur peu d'espéces à la fois et d'une facon périodique; en outre elle est inconnue. Depuis 1901 M. BLariNGneu? s'est employé à obtenir, en particulier chez le Mais, des phénomènes de mutation à l'aide de traumatismes faits à une « époque convenable » du dévelop- pement des plantes. Des mutilations méthodiques auraient pro- voqué brusquement l'apparition d'un grand nombre de formes stables dont beaucoup « sont tout à fait nouvelles en ce sens qu'on ne les avait jamais signalées jusqu'ici et que la plupart montrent des caractères aberrants pour l'espèce, le genre et méme la famille qui renferment la forme initiale ». Les tra- . vaux de l'auteur sur le Mais et sur quelques autres plantes sauvages ou cultivées lui auraient permis d'esquisser dès 1907 « un programme de recherches dont la réalisation aboutirait à la création raisonnée et expérimentale d'espèces nouvelles ». Mon but n'est pas, dans la présente communication de faire une critique d'ensemble de la mutation, de sa signification et de sa portée, ainsi que des causes qui la provoquent. Je veux me borner simplement à présenter quelques observations 1° sur les monstruosités florales du Maïs; 2° sur les variétés nouvelles obtenues à la suite de traumatismes et dont les graines sont distribuées par les soins du Muséum d'Histoire naturelle (Service de la Culture). Ces observations ne consti- 1. DE VRIES, Espèces et variétés, 1 vol., Paris, 1909. 2. BLARINGHEM, Mutation et traumatismes, 4 vol., Paris, 1907. (These de Doctorat.) ED. GRIFFON. — SUR LA VARIATION CHEZ LE MAIS. 605 tuent à mes yeux qu'un document auquel, espérons-le, il viendra s'en joindre beaucoup d'autres, ce qui nous permettra de nous faire une idée plus précise sur la nature et l'importance des résultats obtenus jusqu'ici. Car, il faut l'avouer, une grande confusion règne en ce moment au sujet'de ces résultats dans le monde agricole et méme dans le monde scientifique; cela tient en partie à ce que les travaux exécutés dans ces derniers temps en Suede, en Hollande et en France ont des conséquences à la fois théoriques et pratiques et que les unes, suivant la facon dont chacun de nous les apprécie, font souvent et à tort admettre ou rejeter les autres. On crée, dit-on, des variétés nouvelles de Mais et. on les propose aux cultivateurs qui ont à en juger les mérites; ceux-ci peuvent étre faibles ou nuls et la création des variétés demeurer cependant un fait biologique important; inversement, on peut n'avoir rien produit de nouveau, mais seulement séparé quelque chose de bon qui existait déjà. On sélectionne, comme à Svalóf, des Orges par la méthode généalogique et l'on arrive à pouvoir fournir aux cultivateurs des sortes pures qui donnent des produits estimés des brasseurs par leur grande homogénéité chimique et physiologique; c’est intéressant et fort utile; mais dans ce cas on n'a pas créé de formes réellement nouvelles, et la méthode de sélection usitée est connue non seulement à l'étranger, mais méme en France oü il semble bien qu'elle ait pris naissance et oü elle est couramment employée !. Il était absolument nécessaire de faire ces remarques au préalable; sans cela on exposerait les lecteurs non avertis — et ils sont nombreux — à se faire une opinion fausse sur la signification et la portée des résultats nouveaux ou soi-disant tels qui viennent d'étre mis en avant. II J'arrive maintenant à l'examen des monstruosités que j'ai observées dans mon champ d'expériences de l'École de Grignon et à celui des variétés nouvelles obtenues раг M. BLARINGHEM. Je rappelle que le Mais, céréale d'origine américaine, est cultivé soit pour son fruit, soit comme fourrage. Il comporte un grand nombre de variétés ou espéces affines; plusieurs 1. VILMORIN (Ph. de), De la sélection des Semences (Bull. de la Soc. des Agriculteurs de France, 1907, p. 309). 606 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. auteurs ont séparé de l'espèce linnéenne Zea Mays le Z. Curagua Mol. à feuilles denticulées, cultivé au Chili, le Z. hirta Bon., de la Californie, à feuilles et glumes hérissées, à épillets moyens et supérieurs de l'épi màle sessiles, le Z. erythrolepis Bon., des rives du Missouri, à graines aplaties et surtout à glumes et glumelles de l'épi femelle toujours colorées en rouge, le Z. rostrata, du Pérou, à graines terminées en bec, le Z. cryptoderma (Z. tunicata Aug. St.-Hil.), du Paraguay, à glumes revétant complétement le grain. Les variétés de l'espéce type et des espéces voisines se classent pratiquement en Mais à bec, Mais sans bec à grains ovoides, allongés, aplatis (blanes, jaunes, jaune jaspé de rouge, rouges ou roses, violets). La variété qui a été étudiée par M. Вілвіхснем est le Mais jaune de Pensylvanie (Zea Mays pensylvanica Воп. = Z. M. vulgaris var. vulgata Kórn. et Wern.). Ce Mais est cultivé dans le Nord de la France comme fourrage. ГА En 1908 j'ai cultivé à Grignon toutes les variétés de Maïs de Іа maison Vilmorin afin d'étudier les anomalies florales qu'elles pourraient pré- senter. Aucun pied ne fut recépé ni blessé d'une facon quelconque; aucun ne portait trace de parasite connu, de charbon notamment ayant, comme on sait, la propriété de changer le sexe des fleurs atteintes. Le nombre des anomalies a été trés élevé, L'anomalie la plus fréquente consiste en épis latéraux ramifiés portant un grand nombre de grains avec ou sans fleurs mâles (Mais perle : 2 pieds sur 12; King Philip : 5 pieds sur 12; Jaune hátif à épis longs : 3 pieds sur 12; Mais à bec : 1 pied sur 12; Rouge gros : 1 pied sur 12; Pop Korn : 2 sur 12; Cinquantino : 1 sur 12; Jaune gros : 2 sur 12; etc.). Cette anomalie est bien connue; elle a été signalée à maintes reprises; BoccowE et Morison avaient méme voulu en faire une espèce (Zea Mays polystachya); mais ce n'est qu'une monstruosité qui ne semble pas héré- ditaire. A la fin du хуше siècle un cultivateur de Pantin, SAINT-GENIS”, l'a signalée avec d'autres qu'on a retrouvées depuis, et il a constaté que les graines des épis ramifiés ont toujours produit des épis ordinaires. Je n'ignore pas, et je dirai cela une fois pour toutes, que la fécondation croisée est chose commune chez le Mais, que par conséquent il se peut qu'elle ait eu lieu dans l'expérience de cet agriculteur, que par suite les 1. Résultats de diverses cultures en lan V dans un terroir près de Paris (Aunales de l'Agriculture francaise, t. II, p. 368). ED. GRIFFON. — SUR LA VARIATION CHEZ LE MAIS. 607 graines aient donné dans la descendance le caractère ancien, dominant, c’est-à-dire la non-ramification de l'épi. M. BLARINGHEM, rapprochant cette forme à épis ramifiés du Zea canina Watson ou « Maïs de Coyotte », décrit ici même par notre confrère M. Dh e Уп.мовіх', se croit autorisé à conclure que le genre Zeg n'est qu'une forme monstrueuse du genre Euchlæna (Reana) née et propagée par les soins de l'homme. J'ai cultivé le Téosinte dans ma serre de Grignon; en outre, de deux graines de Zea canina, j'ai obtenu en 1907 deux pieds très beaux dont l'un a donné un épi ramifié. En 1908 j'ai semé trois graines parmi celles récoltées l'année précédente; j'ai eu trois plantes qui se sont trés bien développées; elles étaient encore plus vigoureuses qu'en 1907; malheureusement elles n'ont pas fructifié. On sait aujourd'hui que le Zea canina n'est qu'un hybride fertile dérivé du Téosinte et du Mais, comme l’Ægilops speltæ- formis est un hybride fertile dérivé de l’Ægilops ovata et du Blé. Or, pas plus qu'on admet comme établi que le Blé pro- vient de l’Ægilops, on ne doit considérer comme démontré que le Mais dérive du Téosinte. Il y a bien les épis ramifiés du Mais; mais leur structure est différente de celle des épis du Zea canina, surtout en ce qui concerne les graines, lesquelles sont enchássées dans une sorte de capsule soudée à sa voisine et ressemblent à un Mais à bec. La forme hybride s'est main- tenue chez moi sans disjonction en 1907, et certainement aucun cas de xénie, résultant de fécondation croisée, n'a pu se pro- duire, étant données les conditions spéciales de ma culture en serre. Quelquefois l'épi femelle des Mais était ramifié sans présenter de fleurs mâles ou bien il n'était pas ramifié et présentait des fleurs mâles ай sommet (King Philip blanc, 4 pieds sur 12; Jaune hâtif à épis longs, 1 sur 12: etc.). Un épi de Pop Korn présentait des fleurs mâles d'un côté et des fleurs femelles de l'autre; un épi de King Philip blanc portait de bas en haut, en alternance, des groupes de fleurs máles et des groupes de fleurs femelles. { Von (Ph. de), Reana luxurians X Zea Mays (Bull. de la Soc. bot. de France, 1907, p. 39). 608 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. Enfin des inflorescences mâles montraient quelques ovules à la base (Sucré nain hâtif). Tous les épis anormaux se trouvaient sur des tiges latérales nées sans blessure: c'est du reste là un fait d'observation bien établi que de telles tiges sont souvent monstrueuses; il n'est donc pas étonnant qu'aprés le sectionnement de la tige principale, on obtienne des ano- malies florales. Toutefois le Jaune et le Blanc hâtif des Landes m'ont donné deux inflorescences mâles avec grains а la base sur la tige. principale. En tenant compte de tous les cas de monstruosités florales obtenues dans mes cultures de 1908, j'ai constaté que le King Philip blanc a eu 10 pieds monstrueux sur 10, le К. P. brun 9 sur 12, le Mais perle T sur 12, le Sucré ridé toujours vert 5 sur 12. Les variétés précoces n'ont pas tallé, sont restées chétives et sans variations, sauf le Mais des Landes. En outre, des variétés trés vigoureuses et sans talles, comme le Mais de Cuzco et le Mais Dent de cheval, n'ont pas donné d'anomalies. Enfin, les épis monstrueux présentaient, comme on le remarque trés souvent, une torsion marquée du pédoncule. ; Pai cultivé la même collection de Maïs en 1909 en utilisant encore des graines de la Maison Vilmorin et j'ai eu très peu de monstruosités, aussi bien sur les rejets des variétés américaines (King Philip, etc.) que sur les variétés indigènes; cela est dà certainement aux différences de conditions météorologiques, à Grignon, entre les deux années 1908 et1909. Au cours de cette année 1909, j'ai sectionné la tige de plusieurs pieds (Jaune hâtif d'Auxonne, King Philip) et les rejets n'ont rien donné d'anormal. J'ai semé des graines d'épis monstrueux récoltées en 1908. En parti- culier des graines d'une inflorescence femelle ramifiée de Jaune hâtif à épis longs : sur 8 pieds, 2 ont été monstrueux ; l'un a donné un ер! femelle ramifié et l’autre une panicule mâle avec graines à la base. Il est impossible de tirer de cette expérience une conclusion rigoureuse qu'elle ne comporte pas à cause du vicinisme possible d'abord, du fait que des anomalies semblables se produisent cà et là, sans cause apparente, avec la méme fréquence, ensuite. Ch Une constatation que je dois faire sans plus tarder au sujet du Sé nisme (faux atavisme dù à la fécondation croisée entre variétés cultivées dans le voisinage l'une de l'autre), c'est que, en 1808 et en 1909, la xénie ne s'est pas manifestée, Tous les épis récoltés paraissaient purs et conformes au type et leurs graines mûres ont donné les années suivantes les variétés dont elles dérivaient. Au contraire en 1910 la xénie à été très fréquente; toutes les variétés ayant müri (pensylvanica éiren dérivés, King Philip, Blanc des Landes, Rouge gros, Ridé hâtif, etc.) ED. GRIFFON. — SUR LA VARIATION CHEZ LE MAIS. 609 portaient des traces de l'influence du Mais perle, si reconnais- sable. Au cours de cette méme année 1910 j'ai recépé des pieds appartenant aux variétés pensylvanica, Auxonne, King Philip; sauf pour le second, la proportion des rejets formés a été la méme que sans recépage, comme le montre le tableau ci-dessous : NOMBRE NOMBRE DE PIEDS DE REJETS Pensylvanica non тесере..,..—. 15 24 {с (тесбёрё come 16 20 inxonre \ non гесвре. < :. - . 16 0 ER? k тесере, e 15 19 ; ju ^pé 16 37 King Philip .., ) Don recépé........ darn recep 2.7 18 39 Les anomalies florales étaient les mémes qu'en 1908 (épis femelles ramifiés avec ou sans fleurs mâles ; panicules mâles portant des graines fertiles). Ce second type de monstruosités est apparu exclusivement sur rejets, alors que le premier se rencontrait, contrairement à ce qui s'est passé en 1908 et 1909, aussi bien sur la tige principale que sur les pousses latérales (Auxonne, pensylvanica, Ridé hâtif). Je n'ai pas obtenu les monstruosités décrites par M. BLARINGHEM sous le nom de forme Chou-fleur; mais cette variété apparait sur le Zea Mays tunicata que je n'ai pas encore cultivé. J'aurai l'occasion de m'en occu- per prochainement. On voit par tout ce qui précéde combien est complexe et encore obscure cette question de l'origine et de l'hérédité des monstruosités chez le Mais. Ce n'est pas en quelques années d'expériences qu'on peut l'élucider. M. BLARINGHEM et moi, nous avons obtenu ce que de nombreux auteurs ont trouvé avant nous et je ne vois pas que nous ayons apporté beaucoup de nouveau. M. BLARINGHEM reconnait (loc. cit., p. 179) qu'il a Produit simplement des variétés instables (eversporting de Hugo DE Vries), que le Mais est une mauvaise plante pour l'étude de l'hérédité, mais que le seul fait d'avoir pu récolter chaque année des individus ayant conservé les caractéres anormaux des parents montre que la transmission est certaine. Quant à T. LVIL (sÉANCES) 39 610 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. moi, sur ce point particulier, ma conviction est bien moins assurée et je considère le problème comme non encore résolu *. III Cependant, malgré les difficultés d'empécher la fécondation croisée, M. BLARINGHEM pense être arrivé à créer, aprés muli- lations, quelques variétés et une espèce élémentaire ou jorda- nienne nouvelles, parfaitement stables, issues du Mais jaune de Pensylvanie. Je cultive ces formes depuis 1907 en me servant chaque année de graines que distribue l'auteur par l'intermédiaire du Muséum et qui par conséquent doivent étre pures. Ce sont les variétés pseudo-androgyna et semi-præcox et l'espèce élémen- taire precoz avec une variété alba. J'ajoute que jai employé aussi, autant que la maturité me la permis, des graines récoltées dans mon champ d'expériences. Le pseudo-androgyna présente, sur un certain nombre de grains des épis femelles, des étamines plus ou moins développées. Le semi-pracox serait plus précoce de trois semaines que le type; les pieds sont plus épais, plus trapus, de taille moins élancée, les épis latéraux gros et courts. Enfin, le præcox, plante grêle, basse, à nœuds courts, est plus hâtif que les précédents, ce qui a permis son isolement avec facilité ; cette espèce élémentaire a donné une variété à grains blancs. Faut-il considérer toutes ces formes nouvelles comme des variétés, sauf la dernière, ou bien faut-il voir dans toutes des espèces élémen- taires, c’est là une affaire de point de vue qui conduirait à une discus- sion oiseuse. Dès 1907 j'ai observé une petite différence de taille entre le type pensylvanica et les variétés pseudo-androgyna et semi-praecov, mals pas très marquée; par contre le præcox, jaune ou blanc, était hien nain. Les grains de semi-præcox récoltés à Grignon étaient plus arrondis, plus pleins que ceux du pseudo-androgyna de méme provenance. Le pseudo- androgyna de Grignon avait les grains conformes au type primitif. Quant 1. M. METCHNIKOFF déclare qu'à côté de certains exemples de variations provoquées par l'homme et des parasites, il en existe d'autres oü la cause intime échappe complétement. Il serait intéressant, dit-il, d'étudier 51, dans ces cas, il ne s'agirait pas de parasitisme microscopique ou méme invisible. (Revue scientifique, 1909, 2° semestre, p. 548.) ED. GRIFFON. — SUR LA VARIATION CHEZ LE MAIS. 611 aux grains du precoz, ils étaient plus gros et plus uniformes comme taille que ceux du Muséum; enfin le præcox alba avait des grains jaunes et des grains blancs, ce qui peut être dû soit à l'atavisme, soit au vici- nisme. En 1908 j'ai semé, comparativement, des grains venant du Muséum et des grains récoltés à Grignon en 1907. Au 30 juillet les pensylvanica, pseudo-androgyna et semi-præcox des deux provenances ne présentaient aucune différence d'aspect; méme observation pour le 22 septembre. Je les ai montrés à des personnes habituées à examiner des plantes cultivées, . et toutes, non prévenues de ce qu'elles avaient sous les yeux, ont conclu qu'il n'y avait là qu'une seule variété de Mais. Quant au præcox venu de graines de Grignon, il présentait 3 pieds presque identiques au type pen- sylvanica dont il dérive (vicinisme ou atavisme). Sur un certain nombre de pieds de chaque forme il y a eu, en 1907 surtout, des anomalies semblables à celles qui ont déjà été décrites, et cela quelle que soit la provenance des graines, sauf cependant sur le præcox qui n'avait d'ailleurs pas de pousses latérales. En 1909 mémes résultats qu'en 1910 et, comme je l'ai dit plus haut, des grains d'inflorescence femelle ramifiée de semi-præcox ont donné 7 pieds normaux sur 8. Eu 1910 j'ai opéré avec des grains du Muséum exclusivement. Les différences entre pensylvanica, pseudo-androgyna et semi-præcox m'ont paru nulles; une personne non au courant de l'expérience n'aurait pas songé à en chercher. On peut donc dire que les deux secondes formes ne sont pas héréditaires et que, à Grignon tout au moins ou dans des localités productrices des semences pures, elles sont retournées au type qui les avait engendrées. Le semi-præcox autofécondé m'a fourni des épis de 13 cm. 5 et de 14 cm. de long et, dans les mémes conditions, les dimensions des épis du pensylvanica ont varié entre 10 et 14 cm. En ce qui concerne le pseudo-androgyna (autofécondé ou non), je dois dire que pour la première fois, en 1910, j'ai aperçu des étamines à la base des grains dans les épis femelles. Cette année, à Grignon, il y a eu beaucoup d'humidité jusqu'à la fin de juillet et, à partir de cette date jusqu'à la fin de septembre, Sécheresse marquée; peut-être est-ce à cette condition météo- rologique spéciale que nous devons une bonne maturation des épis des variétés expérimentées et le développement des éta- mines chez les fleurs femelles. Mais ce caractère n'est pas Spécial à la forme dérivée du Maïs de Pensylvanie; je lai retrouvé très nettement sur le pensylvanica type (autofécondé 612 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. ou non), sur le semi-præcox (non autofécondé), sur le præcox (autofécondé), sur le Mais perle, sur le King Philip, etc. C'est méme chez cette dernière variété que j'ai trouvé les étamines les plus grandes et les mieux conformées; les anthères faisaient saillie en entier et il était bien inutile d'enlever les grains pour les voir. Au reste ce phénomène de production d'étamines non seulement n'est pas spécial à une forme du Mais de Pensyl- vanie, comme je viens de le montrer, mais il était connu. PENZIG, dans son Pflanzenteratologie (р. 462) dit que des fleurs hermaphrodites (ovaire et 3 étamines) ont été signalées aussi bien dans l'épi femelle que dans la panicule mâle par MasrEns, FrnwoNp, Knarr, Scorr, HEwPEL. Ce doit être, en effet, trés commun certaines années. Ce fait montre encore une fois combien il faut être prudent quand on parle de caractères nouveaux, de variétés nouvelles; une longue pratique des plantes cultivées est nécessaire pour étre affirmatif, on ne saurait trop le répéter. Au début de l'année je tenais le carac- tére en question pour inexistant et maintenant j'ai la preuve qu'il a déjà été décrit et que dans certains cas il est commun. J'ai autofécondé cette année plusieurs pieds de przecoz jaune et blanc. J'ai eu de beaux épis avec le jaune, sans xénie par le Mais perle qui à influencé tous les épis non autofécondés de mes cultures (pensylvanica et ses dérivés, Ridé nain hátif, King Philip, Auxonne, etc.). Quant au precoz blanc, 10 pieds ont été autofécondés, 2 ne l'ont pas été ; malheu- reusement les épis femelles (pour quelle cause?) n'ont pas fructifié, de sorte qu'il m'a été impossible de résoudrele probléme que je m'étais posé en 1907 à son sujet, à savoir si la présence de grains jaunes au milieu des blancs était un signe de dégénérescence par retour au type ou par vici- nisme. | J'ajoute que les Mais précoces, et surtout la variété à grains blancs, sont des plantes naines, dégénérées, comme il en apparait de temps à autre sans traumatismes dans bien des espèces cultivées, que ce serait une grosse erreur de les considérer comme une acquisition utile pour les agriculteurs, au moins dans la région de Grignon, méme au point de vue de la production des grains. Au reste il n'est pas plus précoce en cet endroit que le quarantain, le jaune hâtif d'Auxonne, le King Philip blanc et d'autres. ED. GRIFFON. — SUR LA VARIATION CHEZ LE MAIS. 613 IV Les recherches précédentes montrent que, chez le Maïs et dans les conditions de mes cultures à l'Ecole de Grignon, il se produit sans blessures ni action parasitaire connue des anomalies d'inflorescences qui peuvent se ramener à deux types : 1° ramification des épis latéraux avec ou sans fleurs måles; 2 transformation de fleurs mâles en fleurs femelles dans la panicule terminale plus ou moins déformée. De très nombreux faits analogues ont été signalés bien des fois au cours du siècle dernier. Certaines variétés (King Philip notamment) ont donné en 1908 beaucoup de pieds monstrueux (10 sur 12); les mons- truosités se trouvaient en majeure partie sur des talles nées naturellement. En 1909 les mêmes variétés ont porté au contraire peu de monstruosités et en 1910 le nombre de ces dernières a été parfois aussi grand sur la tige principale que sur les talles. L'apparition d'étamines à la base des caryopses de l'épi femelle n'est nullement une nouveauté; la forme pseudo-andro- дупа de M. BLARINGHEM est apparue à Grignon en 1910 sur plusieurs variétés; elle était du reste connue des tératologistes (PENziG, etc.). Les épis latéraux ramifiés sont bien différents de ceux du Zea canina Watson, hybride de Téosinte (Reana luxurians) par Maïs, et rien n'autorise à considérer comme démontrée l'hypothèse maintes fois formulée d’après laquelle le Maïs serait une forme monstrueuse de Téosinte née et propagée par les soins de l'homme; on ne peut donc actuellement, pas plus qu'au- trefois, reconstituer avec certitude l'évolution du genre Zea. Les causes vraies de l'apparition des anomalies florales chez le Mais sont loin d'étre déterminées avec précision. Les troubles de nutrition engendrés par des blessures doivent agir là comme ailleurs où c'est connu depuis longtemps; mais il y a bien d'autres causes. Des monstruosités peuvent donc se rencontrer sur des pieds blessés sans que la mutilation ait joué un róle dans leur production. Les anomalies florales nées à la suite de traumatismes ou autrement chez le Mais ne paraissent pas héréditaires; il n'est pas encore suffisamment prouvé qu'elles 614 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. puissent caractériser même des variétés instables (ou eversporting de DE VRIES). Quant aux variétés pseudo-androgyna et semi-præcox de M. BLaRINGuEM, elles sont retournées au type Mais jaune de Pensylvanie (Zea Mays pensylvanica). Le Mais précoce, né lui aussi du type précédent, est une pauvre acquisition, au moins dans la région de Grignon, oü cependant cette année il a trés bien müri; de plus il est peut étre possible qu'on puisse le faire retourner au type par une culture appropriée et il n'est méme pas démontré que ce soit une nouveauté. Le præcox alba est plus chétif encore et il semble revenir à la forme à grains jaunes qui lui a donné naissance. Mais je ne suis pas encore en mesure de donner de ces deux cas de retour une preuve formelle; il faut aussi envisager l'action du vicinisme ou pseudo-atavisme. Les expériences continuent sur ce point. En somme les travaux récents effectués sur le Mais apportent un bien faible appoint à la théorie de la mutation; ils n'ont pas fail apparaitre de caractéres vraiment nouveaux; ils n'ont surtout nullement établi à mon sens que les traumatismes soient «un facteur tres important de l'évolution des formes végétales ». Il faudra donc autre chose pour renverser l'opinion que m'expri- mait récemment dans une lettre un éminent horticulteur anglais, à savoir que, selon lui et ses confrères, « tout ce qu'on peut revendiquer pour la mutation a trait aux sous-variétés et non pas aux vraies espéces, que bien des races horticoles sont nées par transformations lentes, que la mutilation, qui fait parfois naitre des monstruosités, est inapte à créer des variétés nou- velles ». : Je n'ai nullement la prétention, comme je le disais au début de cette Note, de porter un jugement d'ensemble sur les théories concernant la variation et l'origine des espéces. Il faut pour cela une longue pratique des plantes cultivées, une connaissance approfondie des formes sauvages : mon expérience personnelle est trop bornée; mais j'ai pensé qu'autant il est absurde de rejeter dédaigneusement comme faux tout systéme ne cadrant pas avec les idées qui nous sont familiéres, autant il est dangereux d'accepter sans les soumettre au contróle de l'expérience, quand M. AUBERTOT. — SUR L'ANATOMIE DES RAMEAUX POLYMORPHES. 615 on le peut, des explications nouvelles devant avoir, au dire de leurs auteurs, de grandes conséquences pour la philosophie nalurelle et la culture des plantes. M. Lutz donne lecture de la communication ci-dessous : Sur l'anatomie comparée des rameaux poly- morphes chez quelques arbustes épineux de la famille des Rosacées; PAR M. AUBERTOT. Les extrémités épineuses proprement dites ont été l'objet de recherches approfondies, surtout de la part de MirrmanN!, puis de LormELIER?; nous n'avons pas l'intention d'y revenir. Nous voulons simplement montrer que les rameaux épineux, au moins chez les sujets étudiés, ne difi?rent pas seulement des rameaux ordinaires par leurs caractères morphologiques extérieurs, mais aussi par leur structure, et que la structure de l'épine terminale se trouve en quelque sorte anatomique- ment annoncée dés la base du rameau quila porte. Nos recherches ont porté principalement sur les Cratæqus Oxyacantha L. et Prunus spinosa L., et aussi sur des individus sauvages spinescents des Pirus communis L., Pirus Malus L. et Mespilus germanica L. Morphologie externe. — D'une manière générale, les rameaux épineux sont plus courts que les rameaux ordinaires, dirigés dans tous les sens, parfois étalés à angle droit (Prunus spinosa). Leurs feuilles sont plus petites, moins vigoureuses (Pirus, Prunus), à lobes plus échancrés (Cratægus). La réduction stipu- laire est toujours trés importante, souvent énorme : chez le Cratagus par exemple, les stipules, puissamment développées dans les rameaux normaux, sont atténuées à la base et rétrécies dans les rameaux épineux, quand elles ne font pas complètement défaut. 1. MITTMANN, Beitrüge zur Kenntniss der Anatomie der Pflanzenstacheln. Inaug. Dissert., Berlin, 1888. SE E 2. LOTHELIER, Recherches anatomiques sur les Épines et les Aiguillons des Plantes. Thèse, Paris, 1893. 616 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. Morphologie interne. — La structure des rameaux épineux présente de nombreuses particularités que nous allons décrire dans l’ordre de leur importance. La plus remarquable, comme on peut s'y attendre, se rattache au tissu conducteur ligneux. Elle consiste dans une réduction considérable du réseau vascu- laire, réduction qui peut porter sur le nombre seulement des vaisseaux (Pirus) ou bien sur leur diamètre (Cratægus, où elle atteint en moyenne 50 p. 100). La plupart du temps, elle porte sur les deux à la fois. Chez le Prunus spinosa (fig. 1 et 2), le 00 \ Е e AR. ГҮ 0 CY Fig. 1 et 2. — Coupes transversales dans le bois d'un rameau normal (à gauche) et d'un rameau épineux (à droite) de Prunus spinosa, — v, vaisseaux; ff, fibres ligneuses; rm, rayons médullaires (gr. : 170). rapport des diamétres des vaisseaux, dans un rameau normal et dans un rameau épineux comparable, est égal, par exemple, à 0 mm. 06 mm. 01 la proportion de 5 à1. Ces chiffres, lus sur des coupes intéressant le quart inférieur des rameaux considérés, indiquent assez neltement la valeur de la réduction vasculaire. ; En même temps que la surface conductrice diminue, оп voit augmenter dans les rameaux épineux la densité du champ fibreux adjacent (caractère général). Les fibres ligneuses de ce champ, plus nombreuses et plus pressées, sont aussi plus courtes et plus épaissies. Le sclérenchyme péricyclique présente aussi des variations — 4, le nombre de ces mêmes vaisseaux variant dans M. AUBERTOT. — SUR L'ANATOMIE DES RAMEAUX POLYMORPHES. 617 intéressantes. Généralement il existe à l’état de paquets defibres plus ou moins arrondis, tangents extérieurement à chaque faisceau libéro-ligneux (Cratægus, Pirus communis) ; sa présence semble intimement liée à celle du tissu vasculaire ligneux, de méme que son épaisseur varie comme l'importance de ce tissu. C'est dire que, chez les rameaux spinescents, il subit une réduc- lion assez considérable. De plus, dans les rameaux normaux du Cratzegus, et surtout du Pirus communis, сёз paquets de scléren- chyme se réunissent bientót entre eux au moyen decellules péri- X XX SC RC XOU Xo [- EON Za ALLES T US TA EE SC 2 = z > She. M ; En ý ee E CHE Fig. 3. — Coupes transversales passant par le péricycle d'un rameau normal (1) et d'un rameau épineux (II) de Cratzgus Oxyacantha. — Pc, parenchyme . Cortical; L, liber; rm, rayons médullaires ; Scl, paquets de sclérenchyme péri- cyclique; В, cellules de raccordement fortement lignifiées (gr. : 115). cycliques intercalaires (fig. 3, I, R) qui se lignifient trés forte- ment. L'ensemble forme ainsi une zone protectrice absolument ininterrompue. Ce caractère manque toujours aux rameaux épineux chez lesquels le péricycle scléreux est toujours réduit à de petits paquets (fig. 3, II), parfois à un pointillé de cellules isolées (Pirus, sur une coupe transversale). Chez le Prunus spinosa, où l'anneau n'est jamais continu, la réduction porte sur le nombre des fibres et sur la valeur de leur épaississement. Si le péricycle, dont la principale destination est d'assurer la rectitude de la tige et la protection des organes vasculaires Sous-jacents, si le péricycle n'a plus sa raison d'être dans les rameaux épineux ой la fibre est l'élément dominant, il n'en est 618 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1910. pas de mème de la moelle, appelée à constituer dans tous les cas l'extrémité de l'épine. La moelle est parfois cellulosique dans les rameaux ordinaires (Prunus spinosa) ; au contraire, la sclérifica- tion centrale est toujours trés avancée dans les rameaux spines- cents. Sans entrer dans le détail du mécanisme de cette sclérifi- cation, disons seulement qu'elle s'effectue rapidement, et qu'à un niveau même très proche dela base on observe déjà un stéréome médullaire important. Versla pointe, les cellules de la moelle, plus ou moins régulièrement juxtaposées, cylindriques ou fibroides, donnent au piquant sa rigidité et sa dureté caractéris- tiques. Enfin, on peut observer que la puissance des assises corticales, dans les rameaux épineux, va en diminuant régulièrement et pro- gressivement de la base au sommet; en même temps leurs cellules se lignifient. Normalement les rameaux épineux ne portent guère de rameaux secondaires. Lorsque le cas se produit, que la cause en soit naturelle ou provoquée, le rameau de seconde génération présente la structure normale, à un léger excès près de fibres ligneuses; mais alors, dans le rameau support sont représentées les deux structures types : fibreuse au centre, vasculaire à la périphérie; c'est une véritable structure mixte. Tous les caractéres que nous venons d'énoncer à propos des tiges sont applicables, toutes choses égales d'ailleurs, à la struc- ture des feuilles correspondantes; c'est-à-dire, pour les rameaux épineux : réduction du tissu vasculaire et de l'arc scléreux péri- méristélique, et extension du stéréome médullaire. Signalons en passant la valeur considérable de l'arc libérien dans les feuilles des rameaux fructiféres de Cratægus. Le rapport de cette valeur à celle qu'il atteint dans les feuilles ordinaires est d'environ 2,95. Conclusion. — En somme, le rameau épineux nous apparait comme suffisamment caractérisé par la réduction du champ vasculaire ligneux et du sclérenchyme | péricyclique correspon- dant; d'un autre côté par la sclérification plus intense de l'écorce, des fibres ligneuses, et surtout de la moelle. Ces caractères sont assez stables pour qu'il soit possible, sans autres données que la base d'un rameau, de déterminer la nature de ce rameau, et N° AUBERIOT. —— SUR L'ANATOMIE DES RAMEAUX POLYMORPHES. 619 de prévoir, dans le cas d'une épine, quelle en sera la structure. Il est donné connaissance d'une lettre de M. Ch. Duffour annonçant l'intention de fonder une nouvelle Société d'échanges pour remplacer celles qui ont cessé de fonc- tionner pendant ces dernières années. M. Malinvaud, et aprés lui, M. Rouy, rappellent que plusieurs Sociétés fran- çaises fonctionnent encore activement”. M. Maurice de Vilmorin présente un échantillon sec d'un Chrysanthemum qui peut offrir un grand intérét au point de vue de l’histoire des Chrysanthèmes cultivés, et il donne au sujet de cette plante les détails suivants : Dans un lot de graines reçues le 18 avril 1908 du R. P. TAQUET, lle de Quelpaert (Corée), s'est trouvée sous le n° 5594 une Composée qui a germé et donné une douzaine de pieds av Barres et à Verrières. Ces pieds ont fleuri au cours du mois ce novembre 1909 et plus complètement en novembre 1910. M'étant rendu aux Barres le 29 novembre dernier, j'ai trouvé quatre ou cinq pieds en pleine fleur à cette date, et mon jardinier ajoutait que deux ou trois jours auparavant les fleurs étaient pleines . d'un pollen abondant. Je vais envoyer quelques divisions à Antibes pour essayer d'obtenir la maturation des graines. 1. Voir aux Nouvelles. SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1910. PRÉSIDENCE DE M. LUTZ, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. Le procès-verbal de la dernière séance n’est pas parvenu au Secrétariat. M. le Président annonce deux nouvelles présentations. П est procédé, conformément à l'article 10 des Statuts, aux élections annuelles pour le renouvellement partiel du Bureau et du Conseil d'administration. Les nominations à faire cette année sont au nombre de neuf : le Président, les quatre Vice-Présidents et quatre membres du Conseil. Aucun d'eux n'est immédiatement rééligible à la méme fonction. Il y a en outre à pourvoir à l'élection de deux membres de la Commission du prix de Coincy. Après l'appel nominal et le vote des membres présents, les lettres des sociétaires qui ont voté par correspondance sont ouvertes, leurs noms sont proclamés et les enveloppes fermées contenant les bulletins sont jetées dans lurne; la clóture du scrutin prononcée, le dépouillement a lieu sous la direction de M. le Président. Il donne lieu aux résultats suivants. : Aprés annulation d'un bulletin irrégulier, ceux qui sont comptés étant au nombre de 184', M. Maurice DE VILMORIN, 1. Les 184 membres dont les votes ont été comptés sont : MM. Aaronsohn, Alverny (d, Arbost, Aubertot, Bach (abbé), Ballé, Barnsby, Barrère, Battandier, Bazille, Beleze (M!!*), Bertrand, Bessil, Biau, Billiard, Billiet, Bimont, Bizon, Bois, Boudier, Bouly de Lesdain, Bouvet, Boyer, Briosi, Brockmann-Jerosch, Buchet, Bureau, Burnat, Camus (Е.), Capitaine, Carpentier (abbé), Carrière, Caussin, Chabert, Chamagne; Cher bonnel (abbé), Charras, Charrier, Chassagne, Chateau, Chevalier (Aug-), Col, Combes, Comère, Copineau, Coppey, Corbière, Costantin, Coste, Cotte, Couderc, Courchet, Cousturier, Daigremont (M™e), Dangeard, Pa Deflers, Degagny, Degen (A. von), Delacour, Dismier, Dop, Duffour, pare SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1910. 621 premier vice-président sortant, est élu Président pour l'année 1911, par 177 suffrages. MM. Chauveaud, Delacour, Rouy, Zeiller obtiennent chacun 1 voix. Sont ensuite élus avec les suffrages ci-après : Premier vice-président : M. Zener, avec 179 suffrages. M. l'abbé Hue obtient 2 voix, MM. Buchet et R. Bonaparte, chacun 1 voix. Vice-présidents ` MM. l'abbé Hur, JeaxperT, Масміх, par 182, 181, 181 voix. Plus 4 voix diverses et 4 bulletins blancs. Membres du Conseil : MM. Lecomte, Disuier, FRIEDEL, Hickez, avec 181, 181, 171, 178 voix. Plus voix diverses et bulletins blancs. Le Président proclame les élus. En conséquence, le Bureau et le Comité d'administration de la Société seront composés en 1911 de la maniére suivante : Président : M. MAURICE DE VILMORIN. Vice-présidents : MM. Zeiller, Jeanpert, Hue, Magnin. four, Durand (Eugène), Durand (Georges), Duvergier de Hauranne, Faure, Fedtschenko (de), Félix, Fenoul, Finet, Flahault, Flahault (M"*), Gade- ceau, Gagnepain, Gain, Gandoger, Garraud, Garoutte, Gérard (Ch.), Gérard (R.), Gèze, Gibault, Giraudias, Godfrin, Granel, Griffon, Guérin, Guf- froy, Guignard, Guillaumin, Guillochon, Gysperger de Roulet (M me), Han- nezo, Hariot, Harmand (abbé), Heckel, Hérail, Héribaud-Joseph (frère), Her- vier (abbé), Hibon, Hickel, Houard, Hua, Hue (abbé), Ну, Jadin, Jahandiez, Jeanpert, Kerville (Gadeau de), Lamothe, Langeron, Lasseaux, Lassimonne, Laurent (J.), Laurent (Arm.), Lavergne, Le Cesve, Legué, Lemoine (Mme), e Monnier, Lesage, Léveillé (zz), Ligneris (des), Lignier, Luizet, Lutz, Madiot, Magnin, Maheu, Maire, Malga (Ко), Malinvaud, Malo, Maranne, Marchand, Marty, Matruchot, Mège (abbé), Ménier, Mer, Morelle, Mouillard, Nentien, Neyraut, Noblet, Olivier (Ernest), Pascaud, Péchoutre, Pelourde, Peltereau, Perrot, Planchon, Pitard, Prain, Prillieux, Ramond, Réchin (abbé), Reynier, Rey-Pailhade (de), Roux, Royet, Saccardo, Sahut, Saint- Yves, Schröter, Segret, Seynes (de), Souèges, Sudre, Tessier, Thil, Thorel, Toni (de), Tourret, Touzalin (de), Trabut, Vendryès, Vergnes (de), Vil- morin (J. de), Vilmorin (M. de), Ydrac, Zeiller. 622 SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1910. Secrétaire général : M. Lutz. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. Gatin, F. Camus, Lormand. Sartory. Trésorier : Archiviste : M. Ph. de Vilmorin. M. Malinvaud. Membres du Conseil : MM. Chauveaud, Guérin, Dangeard, Hickel, Dismier, Lecomte, Friedel, Mangin, Gagnepain, Poisson (Ј.), Griffon, Prillieux. Aux applaudissements des membres présents, M. Lutz remercie M. Lecomte, président sortant, du dévouement qu'il a mis dans l'exercice de ses fonctions et du tact avec lequel il a dirigé les séances. NÉCROLOGIE M. Alexandre MAUGERET naquit à Paris le 28 janvier 1828. Son grand- père, avocat sous le premier Empire, avait été commissaire du Directoire dans la Gironde en 1795. Son père, universitaire distingué, professa l'histoire au lycée Henri IV et finit sa carrière comme censeur des études au lycée Charlemagne. Le jeune MaucERET suivit d'abord les leçons paternelles, puis fut placé de 1840 à 1847 à la pension Massin, où il eut pour camarades ABOUT et SARCEY. Bien que littéraire par profession, le père de M. MAUGERET avait plutót des goüts scientifiques. Plus d'une fois il s'échappa les jours de congé, emmenant son jeune fils et parcourant avec lui les bois de Meudon et de Clamart, en quéte de plantes et en particulier de Champignons. Ses études classiques terminées, M. MaucERET commença l'étude de la méde- cine. Les princes d'Ont fans, élèves du père de notre collègue, l'assuraient de leur future protection, et un bel avenir s'ouvrait devant lui. La révolu- tion de février 1848 vint tout arréter. Au bout d'une année, il dut renoncer à la médecine et chercher une situation plus immédiatement lucrative. Il entra alors dans l'administration des télégraphes aériens, et bientót apres dans celle des télégraphes électriques. Il y parcourut toute sa carriere admi- nistrative et fut envoyé successivement dans une série de postes, sur les points les plus divers de la France. Les rares moments de loisir que lui laissaient ses absorbantes fonctions, il les donnait à diverses études et surtout à celle des plantes dont le goüt s'était développé chez lui lorsqu'il Suivait, pendant son année de préparation médicale, les cours de Broncnrarr et d'Adrien pe Jussieu au Muséum. Il connaissait bien la végétation de plusieurs des régions où il fut appeié à séjourner et, en 1862, lors de la Session extraordinaire de Narbonne, il dirigea plusieurs excursions. М. MauGereT, rappelé à Paris en 1871, était devenu inspecteur des télégraphes et chef du service officiel. Il quitta ces délicates fonctions pour prendre sa retraite en 1893. Malheureusement l'âge ne lui permettait plus de s'adonner complètement à son goût pour la Botanique. Du moins, pendant sa retraite, il put occuper et satisfaire son esprit actif et curieux en fréquentant au Collège de France, au Muséum età l'École de Médecine, les cours de plusieurs maitres éminents de la science, de la littérature et de l'histoire. Lui-méme avait entrepris sur des questions variées une série de recherches personnelles. Il avait réuni des documents tres inté- ressants sur BurLiARD. Apprenant qu'un des descendants de BULLIARD, Possesseur de papiers de famille, projetait d'écrire une biographie du 624 SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1910. célèbre mycologue, notre collègue n'hésita pas à lui offrir avec un louable désintéressement les manuscrits qu'il avait préparés. La Société botanique de France le comptait parmi ses membres de la première heure. Il lui fut invariablement fidèle et, après sa retraite, il en suivit assidüment les séances. Malgré sa modestie, il dut à plusieurs reprises accepter de la confiance affectueuse de ses collègues des fonctions administratives, comme celles de membre du Conseil ou de vice-prési- dent : il l'était cette année méme encore. Au Conseil, oü il ne comptait que des amis, tous appréciaient la rectitude de son jugement et sa parfaite urbanité, et plus d'une fois son avis suggéra la solution d'une question difficile. Il donna à la Société une derniere marque de son attachement en se faisant inscrire, quelque temps avant sa mort, comme membre perpétuel. M. Alexandre MAUGERET qui était chevalier de la Légion d'honneur et titulaire de plusieurs ordres étrangers, s'est éteint le 13 février 1910, H venait d'entrer dans sa quatre-vingt-troisième année. Le commandant Ferdinand RENAULD s'est pendant quarante ans occupé de botanique et de bonne heure spécialisé dans l'étude des Mousses. Son œuvre comprend une soixantaine de Notes et Mémoires. Deux de ses ouvrages ont été couronnés par l'Institut (Prix Montagne et prix Desmazières) et l'un deux par la Société botanique de France (Prix de Coincy). Officier de remonte, M. RENAULD visita diverses régions de la France et plus particulierement la Haute-Saóne, les Basses-Alpes et surtout les Pyrénées dont il parcourut la majeure partie de la chaine. Ces recherches ont fourni le sujet de Catalogues régionaux qui ont beaucoup enrichi la flore francaise, et donné lieu à des remarques critiques et à des aperçus trés personnels sur la géographie botanique des Muscinées. Plus tard, les Mousses exotiques absorbérent presque completement son activité. Il décrivit, soit seul, soit en collaboration avec M. J. CARDOT, un grand nombre d'espèces de pays divers, mais porta principalement son atten- tion sur celles de l'Amérique du Nord (Canada, États-Unis, Miquelon), de Madagascar et des Mascareignes. Il a donné en 1897 un Prodrome de la flore bryologique de ces dernières régions, suivi en 1909 d'un supplé- ment et, en outre, un Exsiceata comprenant 250 échantillons. Ces études l'avaient préparé à des travaux monographiques, dont l'un hors de pair; son Zssai sur les Leucoloma, dans lequel il a fait une très heureuse application de l'anatomie à la systématique. Les coupes génériques ©! NÉCROLOGIE. 625 subgénériques qu'il a d’après ce principe, établies dans ce genre si confus viennent d'étre intégralement adoptées et consacrées par M. Bno- THERUS dans son travail d'ensemble sur les Mousses du monde entier (in ENGLER et Ркахті, Pflanzenfamilien). Doué d'un remarquable esprit synthétique, M. RENAULD essaya à maintes reprises de mettre quelque ordre dans des groupes que les abus de l'école analytique avaient fort embrouillés. Il s'est particulièrement attaqué à la section Zarpidium du genre Hypnum et en a groupé et subordonné très habilement les unes aux autres les innombrables formes antérieurement décrites. Enfin il aborda avec succes certaines questions générales, et son dernier écrit roule sous la notion de l'espece en bryologie. Peu de temps avant sa mort, il avait commencé la revision de plusieurs genres de Mousses de l'herbier eryptogamique du Muséum. II voulait entreprendre pour cet établissement une série de dessins sur les formes des Harpidium. Cette collection, faite par un tel spécialiste, eüt été d'une valeur inestimable. Il n'a pu qu'en ébaucher les premieres planches. Enfin on ne saurait passer sous silence la trés importante quoique dis- créte collaboration que M. RENAULD apporta aux travaux de plusieurs de ses confréres par ses conseils, ses encouragements et par la vérification des échantillons qu'on lui soumettait de tous côtés, parfois un peu abusi- vement. M. ReNAULD, qui avait pris sa retraite comme commandant du palais à Monaco, s'était fixé depuis deux ans à Paris. Il avait manifesté le désir d'entrer dans notre Société quand une grave maladie vint le clouer dans son lit. Les six derniers mois de sa vie ne furent qu'un long martyre qu'il subit avec courage et résignation, ne perdant pas un instant l'espoir de guérir et de reprendre l'étude de ses chères Mousses. Il est mort le 6 mai 1910 dans sa soixante-treizième année. FC La mort de M. Melchior TnEUB, ancien directeur du Jardin botanique de Buitenzorg, a été annoncée à la séance du 28 octobre. À ses obsèques, qui ont eu lieu à Saint-Raphaël (Var), notre confrère М. G. PorrAULT a prononcé l'allocution suivante que nous nous faisons un devoir de reproduire : L'intimité de cette douloureuse cérémonie {serait émue d'un long discours; mais je manquerais à mon devoir en n'apportant pas sur cette tombe, si soudainement ouverte, l'hommage attristé des botanistes de rance. ; Т. LVII. (SÉANCES) 40 626 SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1910. L'œuvre de Melchior Твкив est unique. Son talent d'observateur, si personnel et si avisé, s'est exercé en maintes directions qu'il a marquées d'une trace durable; mais, en dehors de ce qu'il a fait par lui-même, TREUB aura rendu non moins de services par les facilités données aux botanistes du monde entier pour d'innombrables travaux. Ce merveilleux Jardin botanique de Buitenzorg, résultat de trente ans de patient labeur, n'a pas été seulement une inestimable ressource pour ceux, trop rares en France, qui ont eu la bonne fortune d'y recevoir la savante hospitalité que la charmante nature de TREUB savait rendre si aimable ; il a permis d'aborder bien des recherches qui, faute de matériaux appropriés, restaient jusque-là inaccessibles. Tous ceux qui ont suivi depuis un quart de siécle les progrés de la Science savent dans quelle mesure l'anatomie, la systématique des plantes tropicales, la botanique économique ont profité de ses ressources. Il faut avoir, comme je l'ai fait pour la Villa TuuRET, sollicité l'obligeance de TREUB pour se rendre compte qu'elle était vraiment inépuisable et savoir avec quelle bonne grâce elle s’efforçait de donner satisfaction à des demandes parfois indiscrétes. En agriculture tropicale, TnEUB avait bien compris que l'expérience scientifique doit être le premier guide du planteur et qu'une exploitation qui demanderait à la seule pratique des enseignements risquerait une longue et coüteuse attente de résultats incertains. ll semblait que ce vaillant, qui avait consacré, sous un climat qu'on пе brave pas longtemps sans risques, sa jeunesse et sa maturité à l'avan- cement d'une science qu'il aimait passionnément, düt espérer encore bien des années laborieuses où, débarrassé des soucis d'une administration trés lourde, il lui serait donné de mettre en ceuvre les précieux matériaux patiemment rassemblés à Buitenzorg, en vue de ces recherches sur la fécondation et l'apogamie dont il m'entretenait à Antibes au printemps dernier. Il escomptait la joie de cette riante retraite de Saint-Raphaél qui promettait d'étre si féconde, quand la mort est venue le frapper au seuil de cette maison, dont la tendre sollicitude d'une compagne d'élite s'effor- cait de faire la maison du bonheur. А De tous les honneurs qu'il avait reçus — et il n'est pas une Académie qui n'ait voulu l'accueillir — celui qu'il rappelait le plus volontiers était ce titre de Correspondant de notre Académie des Sciences à laquelle d'illustres amitiés le rattachaient de longue date. $ Tout homme a deux pays: le sien et puis la France. La sympathie particulière que TREUB avait toujours témoignée à la pensée francalse n'avait jamais rien perdu de sa fidélité ni de son généreux élan. La France fut vraiment sa seconde patrie, et c'est en terre francaise qu'il dormira 80 dernier sommeil. L'affectueuse reconnaissance des botanistes de notre pays conservera pieusement sa mémoire. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Bulletin de l'Académie internationale de géographie botanique, 18° année (3° série), п 331 à 242. Paris, librairie Charles Amat, 1909. N° 231 (janvier 1909). — EsourRor (В. P. Jos.), Aperçu sur le Kouy- Tchéou. — Tuérior (J.), Diagnoses d'espèces et de variétés nouvelles de Mousses (récoltées au Japon, en Chine et en Nouvelle-Calédonie). — - Léveicté (H.), Sixième Supplément à la flore de la Mayenne (Plantes remarquables : rica Watsoni DC., Pinguicula lusitanica, Salvia Verbenaca L., Fritillaria Meleagris L., Potamogeton gramineus L., Juncus tenuis Willd., Carex paradoxa Willd. et C. depauperata Good.). No 232 à 234 (février, mars, avril). — LiTARDiÈRE (R. de), Voyage botanique en Corse (juillet-août 1908). — L£vEiLLÉ (H.), Sixième Sup- plément à la flore de la Mayenne (fin). № 235, 936, 237 (mai à juillet). — GARNIER et LARONDE, Champi- gnons et Lichens récoltés en août 1908, à Evolène, Haut-Valais (Suisse). — ScHoppuyn (René), Un coup d'œil sur la flore algologique des eaux douces et saumátres de Bergues (Nord). — Marsac et REYNIER (Alf.), Préliminaires d'une Flore des Bouches-du-Rhône. — LÉvEILLÉ (H.), Deux nouveautés françaises (Medicago sabulensis Léveillé — littoralis X marina, inter parentes ` « folia M. littoralis sed tomentum et fructus M. marinæ ». — Orobanche Myrtilli Lévl. et Labbé, « affinis O. caryo- Phyllaceæ a qua tamen differt 1? corolla eciliata, glabrescente, glandulosa, 2» filamentis vix villosis, 3° inflorescentia densa ». — GANDOGER, Novus Conspectus flora Europa. № 238, 239, 940 (août à octobre). — LÉvEILLÉ (H.), Sur la présence de l'Arabis cebennensis en Corée. — REYNIER, Panicum sanguinale. — Marsac (D') et Reyner, Préliminaires d'une Flore des Bouches-du- Rhône (suite). — CRozars (A. de), Lichens observés dans l'Hérault. N^ 241-249 (novembre-décembre). — Gurrroy (Ch.), A propos des « Mutations » des Solanum tubérifères. — LÉVvEILLÉ (H.), Variétés nou- velles de Fougères françaises (Polystichum Filix-mas var. Pagesii Christ, Asplenium foresiacum var. angustatum Christ). — LÉ veILLÉ (H.), Monographie du genre Onothera. Ers. MattNVAUD. 628 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bulletin de l'Académie internationale de géographie botanique, 19° année (3° série), по 243 à 254, Paris, librairie Charles Amat, 1910. № 943 (janvier 1910). — L£vEirLLÉ (Hector), Deux nouveaux Bidens de Corée : Bidens Taquetti Lévl. et Vant et Bidens minuscula Lévl. et Vant, l'un et l'autre voisins du B. tripartitus. — CunisT (Herm.), Plante Taquetianæ coreanæ (Species nove : Dryopteris quelpartensis Christ, Dryopteris subsagenioides Christ). — укш (H.), Vitis et Eclipta de Corée : Vitis Taquetii Lévl.), Eclipta dentata Lévl. et Vant. — Curisr (H.), Filices Michelianæ (Species novæ : Adiantum Michel Christ, Athyrium viviparum Christ, Dryopteris Michelü Christ, Polysti- chum Michelii Christ). — MannET (L.), Contribution à l'étude phytogéo- graphique du Massif alpin. № 244 (février). — LÉvEILLÉ, Conifères de Sachalin. — Le méme, Caricologie, autour d'une revision. — CARRIER (J.-C.), Flore de l'ile de Montréal (Canada) (fin). — MARNAc et Reynier, Préliminaires d'une Flore des Bouches-du-Rhóne (suite). № 245 à 247 (mars, avril, mai). — Frère Sennen, une nouvelle Fou- gère pour l'Europe : Polypodium Eliasi Sennen et Pau. — Тнёв1от (J.), Diagnoses d'espèces et de variétés nouvelles de Mousses (7° article). — Benoist (Chanoine), Essai de la florule de Pithiviers et des environs. — Curisr (H.), Filices novæ Cavalerianæ (species novae : Cyrtomium Hemionitis avec figure, Dryopteris cnamidaria, Polypodium udum, Plagiogyria angustissima, Cyathea austrosinica, Asplenium lofonense, Dryopteris lofonensis. N°s 258 à 250 (juin, juillet, août). — Maranne, Localités nouvelles de plantes rares dans le Cantal. № 251 et 252 (septembre, octobre). — LiraRDiÈRE (De), Un nouvel Asplenium hybride, A. Pagesii R. Lit. (— A. foresiacum »« tricho- manes) trouvé dans l'Hérault, à Saint-Laurent des Niéces « in rupibus schistosis, 500 m. »). — CavALERIE (R.-P.), Note sur quelques Monocoty- lédones du Kouy-Tchéou. — LÉvEILLÉ, Carex Pagesii, nouvelle forme du C. glauca. — Le méme, Relevé annuel des observations botaniques dans le département de la Mayenne. № 353-254 (novembre, décembre). — Nakar (T.), Aperçu sur la flore de Corée. — Crozazs (De) : Lichens de Laurens, Réals, Bédarieux (Hérault). Au mois d'aoüt 1909, Mer LÉveILLÉ a publié la première partie d'un tome XX du « Bulletin de l'Académie internation. de géographie bota- ` nique » contenant trois Mémoires : Ronces chinoises et japonaises (par Me LÉVEILLÉ), Composées nouvelles de Corée (Н. LÉvEILLÉ et Eug. Va- мот), Fougères d'Extréme-Orient (par le 0" H. Canis). EnN. MALINVAUD: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 629 DURAND (Erxesr) et BARRATTE (Gusrave). — Flore Libycæ Prodromus ou Catalogue raisonné des plantes de Tripolitaine, avec la collaboration de P. Аѕсневѕом, W. Влввет et R. MUSCHLER. Aperçu géologique sur la Tripolitaine par Stanislas MEUNIER, profes- seur au Muséum, 4 vol. de сххуп-330 pages in-4 et 20 planches. Genève, imprimerie Romet (Froreisen successeur), 1910. Ainsi qu'il est exposé dans l'avant-propos, à la suite du fructueux voyage d'exploration que fit le D" TAusERT en 1887 dans le Nord de la Tripolitaine, de la Cyrénaique et de la Marmarique turque sous les auspices de MM. BanBEY ! et AscHERSON, ces deux éminents botanistes devaient publier, sur la flore encore peu connue de cette partie du bassin méditer- ranéen, une œuvre d'ensemble à laquelle le D" Ernest Cossow avait promis son concours d'autant plus désirable qu'elle formait un trait d'union entre son Compendium Floræ Atlanticæ et le Flora Orientalis de feu Edm. BorssrER. Malheureusement le décès du Dr Cosson survenu le 31 décembre 1889 fit abandonner momentanément l'exécution de ce projet. Cependant M. BansEY eut le soin de faire dessiner par un artiste de grand talent, M. d'APREvAL, les vingt planches destinées à l'illustration des espèces rares ou nouvelles, et en 1901, sur ses instances, MM. Ernest DunaN», petit- fils de M. Соѕѕох °, et Gustave BARRATTE, son ancien secrétaire et conser- vateur de son herbier, s'étant assuré eux-mémes le précieux concours de M. ASCHERSON, acceptèrent la tâche de rédiger le Catalogue resté en souf- france; l'étude des Cryptogames fut confiée à de savants spécialistes, MM. R. Muscucer (Algues), MacNus et PATOUILLARD (Champignons), Carl Мітлев (Mousses), Міплев-Авє. (Lichens). M. Stanislas MEUNIER, professeur au Muséum, a enrichi l'ouvrage d'un intéressant apercu géolo- gique sur la Tripolitaine. Sous le titre de Flore Libycæ Prodromus le présent Catalogue comprend la Tripolitaine proprement dite, le Fezzan, les archipels de Koufra et d'Aoudjila, ainsi que la Gyrénaïque et la Marmarique turque. А la suite d'un court aperçu de géographie botanique contenant les noms des voyageurs qui ont parcouru ces diverses contrées, M. P. AscHERSON 1. Le De Wilhelm TAUBERT, décédé le 1*7 janvier 1897, avait été chargé en 1887, par M. W. BanBEY, d'une exploration de la Cyrénaique ou il forma une collection comprenant plus de 700 numéros et la plus riche qui ait été rapportée de ce pays. Cet important herbier fut étudié d'abord par MM. BARBEY et VETTER et ensuite par MM. Ernest DURAND et BARRATTE auxquels M. BARBEY en avait communiqué la série la plus complète. a 2. Le Dr Ernest Duran est décédé en septembre dernier. Il avait géné- reusement donné au Muséum l'herbier et la bibliothèque scientifique de ‘Son grand-père en contribuant très largement aux frais d'installation de ces importantes collections. 630 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. a rédigé une série de notices offrant un tableau par ordre alphabétique des explorateurs. On trouve ensuite un tableau synoptique de la distribu- tion, dans l’ensemble du bassin méditerranéen, des plantes vasculaires spontanées de la Tripolitaine et de la Cyrénaique; le total des espèces énumérées est seulement de 1026, nombre significatif de la pauvreté de la flore. Il résulte de l'examen de ce document que la Tripolitaine com- prend 606 espèces et variétés, plus 13 espèces et variétés spéciales, la Cyrénaique possède 755 espèces ou variétés dont 47 spéciales. Aux précédents chapitres accessoires (сххуп pages), sur lesquels mal- gré leur intérêt nous ne pouvons insister davantage, succède, pp. 1-330, le Floræ Libycæ Prodromus formant le corps de l'ouvrage où sont énumérées 1026 espèces vasculaires et 140 Cryptogames, total 1156, dont 12 Muscinées (по 1027 à 1038), 15 Lichens (п 1039 à 1053), 19 Champignons (п 1054 à 1072), et 84 Algues (n 1078 à 1156). Voici les plantes rares ou nouvelles, au nombre de 90, qui ont élé figurées : I. Diplotaxis simplex Ascherson. — II. Reseda Petrovichiana Müller- Arg. — Ш. Viola scorpiuroides Cosson. — IV. Hypericum Decaisnea- num Cosson et Daveau. — V. Astragalus Taubertianus Ascherson et Barbey. — VI. Astragalus cyrenaicus Cosson. — VII. Athamanta Della-cellæ Ascherson et Barbey. — ҮШ. Valerianella Petrovichii Ascherson. — IX. Perralderia Garamantum Ascherson. — X. Anthemis cyrenaica Cosson. — XI. Z'hrincia tripolitana Schultz-Bip. — XII. Lactuca Haimanniana Ascherson. — ХШ. Cyclamen Rohlfsianum Ascherson. — XIV. Teucrium Barbeyanum Ascherson et Taubert. — XV. Teucrium Davæanum Cosson et Teucrium cyprianum Boissier. — XVI. Polygonum induratum Ascherson et Barbey. — XVII. Orni- thogalum Barba-capræ Ascherson et Barbey. — XVIII. Allium Ruhme- rianum Ascherson. — ХІХ. Festuca Rohlfsiana Cosson. — XX. Festuca Letourneuzii Ascherson et Festuca incrassata Salzmann. Une Table alphabétique des familles et des genres facilite les recherches. On ne saurait trop féliciter les zélés collaborateurs qui ont contribué à xécution si remarquable de cette belle publication. Ern. MaLINVAUD. le Mémoires de la Société Linnéenne du Nord de la France, tome XII, 1905-1908, Amiens ; 1908. Ce volume contient, pp. 5 à 90, le DEUXIÈME SUPPLÉMENT A LA FLORE DE LA SOMME, par M. E. GONSE (plantes vasculaires et Characées); l'auteur avait donné en 1889 dans le méme Recueil un premier Supplément à la Flore d'ÉLov ре Vico. Le nouveau Mémoire ajoute un contingent trés Important d'observations inédites à l'ensemble des connaissances précé- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 631 demment acquises sur la végétation de la Somme. On remarque, parmi les plantes rares signalées : Thalictrum dunense Dumortier, Anemone syl- vestris, Ranunculus Baudotii, Fumaria Chauvini Reut., Arabis arenosa, Dentaria bulbifera, Silene dichotoma Ehr. (accidentel), Honkeneja peploides, Geum intermedium Ehr. et G. umbrosum Dumort (G. urbanum » rivale), Peucedanum palustre, Galium ochroleucum var. Gonsei Rouy et Camus (G. verum >< neglectum), >< G. decolorans G. G., G. ambi- guum G. G., >< G. Lamottei (albo-verum), >< Cirsium hybridum Koch (С. palustre-oleraceum), >< C. rigens (oleraceo-acaule), >< C. Gerhardti (lanceolatum-eriophorum), Matricaria discoidea, Xanthium strumarium et X. spinosum, Limnanthemum nymphoides, X Verbascum nothum Koch et >< V. spurium, >< Stachys ambigua (palustri-sylvatica), Utricu- laria neglecta, U. Bremii, X Salix Grenieri (viminalis-cinerea), Cepha- lanthera ensifolia, Epipactis viridiflora, Liparis Loselii, Potamogeton rufescens, P. acutifolius, P. obtusifolius, Carex, Hornschuchiana, C. digitata, Bromus inermis, Polystichum Callipteris, Nitella tenuis- sima. Ern. M. Bulletin de la Société Linnéenne du Nord de la France, n° 381-392, tome XIX, années 1908-1909 ; Amiens, 1908-1909. Nous relevons dans ce volume les articles suivants de botanique : N° 389 (Janvier-février 1908), BRANDICOURT (V.), page 7 : Les portraits de Charles Ілхмё : la Linnza borealis. Cet article est accompagné de deux planches, pl. I et II, dont l'une représente un vase à fleurs avec le buste de Linné et l'autre le portrait de Linné à trente ans. On y trouve aussi d'intéressants détails sur les circonstances dans lesquelles le Linnæa borealis fut dédié à l'illustre Suédois. — Caussin (Dei, page 15 : Contribution à la flore du département de la Somme. — A la suite d'une série de localités nouvelles pour diverses Phanérogames, l'auteur ajoute des indications analogues relatives aux Lichens, Muscinées et Champignons récoltés à Proyart (Somme). № 386 (Novembre-décembre 1908), GAUSSIN (D'), page 243 : Une herborisation en Bretagne. — Lieux visités : d'Auray à Sainte-Anne, Belle-Isle, La Trinité, Carnac, etc. N° 389 (Mai-juin 1909), Ducnaussov (H.), page 331 : Promenades botaniques dans la région des Hauts-Buttés (Ardennes), avec une carte du pays exploré. i N* 392 (Novembre-décembre, 1909), Caussin (Dr) page 431 : Note sur Alisma natans. Cette Alismacée qui, d’après l'auteur, est loin d'étre rare dans la Somme, n'y avait pas encore été signalée. On la trouve souvent dans les fossés des marais, dans les rivières pres des bords, dans les étangs peu profonds. Евх. M. 632 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Comptes rendus du Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements tenu à Rennes en 1909. Section des sciences, Paris ; Imprimerie Nationale, 1909. Notes et Mémoires de Botanique. XXIII. — CozeTTE (Paul), p. 136 : Les Cryptogames vasculaires du Nord de la France. XXIV. — MvscwrER (Louis), p. 142 : Un Rosier montagnard (Xosa omissa Déségl.) sur le plateau de Langres. XXV. — Ducomer (V.), p. 145 : Sur la discontinuité des phénomènes de cicatrisation. XXVI. — LasNIER (M.), p. 149 : Guide du botaniste herborisant autour des grottes d'Arcy et de Saint-Moré (Yonne). XXVII. — GERBER (C.), p. 152 : Activité présurante des divers organes des Composées. XXVIII. — Ноџвент (C.), p. 155 : Sur une variation de la Glycine consécutive à un déséquilibre de nutrition. XXIX. — Le GENpnE (Charles), р. 158 : Le problème du reboisement. XXX. — Marre (H.), p. 164 : Sur la morphologie et la structure des Cycadacées et de leur importance au point de vue phylogénétique. XXXI. — Dumée, p. 169 : Du role des Champignons dans la nature. XXXII. — Воші ре Lesnar (Dr M.), p. 176 : Végétation de l'argile des Polders, ses modifications sous l'influence de l'état physique du sol. XXXIII. — М. р" Boyer, p. 180 : Note relative aux procédés les plus recommandables pour la vulgarisation de la connaissance des Champi- gnons supérieurs. XXXIV. — CozertE (Paul), p. 182 : Les Champignons comestibles et vénéneux. — Vulgarisation de la connaissance des Champignons supérieurs. Tableaux pour la détermination rapide des Champignons. XXXV. — ManriN (Paul), p. 227 : Notice sur les empoisonnements par les Champignons des bois. Moyens préventifs et curatifs. XXXVI. — Domer (Léopold), p. 240 : Vulgarisation dela connaissance des Champignons supérieurs. Procédés les plus recommandables. E. MaLINVAUD. MARNAC et REYNIER. — Flore phanérogamique des Bouches- du-Rhóne. Première partie; Préliminaires : Plantes subspontanées, adventices, naturalisées. Tirage à part extr. du Bulletin de l'Académie internationale de Géographie botanique, années 1909 et 1910. Volume de 132 pages, Le Mans; 1910. Cet ouvrage sera publié en trois parties : la première, ci-dessus annoncée, contient l'énumération de plus de 600 plantes « subsponta- nées, adventices, naturalisées », dont l'étude forme un accessoire inté- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 633 ressant de la flore spontanée des Bouches-du-Rhône. On y remarque plusieurs espèces appartenant à diverses régions de la flore française, mais n'existant qu'au titre d'immigrées dans la zone méditerranéenne, ainsi : Adonis æstivalis, [lammea et autumnalis, Ranunculus auricomus, Barbarea præcox, Hesperis matronalis, Sisymbrium Sophia, Lepidium ruderale, Iberis amara, Thlaspi arvense, Silene Armeria, Malva rotun- difolia, Sarothamnus vulgaris, Potentilla argentea et P. Anserina, Angelica sylvestris, Valeriana officinalis, Anthemis nobilis et Cotula, Chrysanthemum segetum, Calendula officinalis, etc. Les auteurs indi- quent avec précision la distribution actuelle de ces espèces dans les Bouches-du-Rhóne et, ajoutent à des observations personnelles les concernant les témoignages puisés dans les anciens ouvrages floris- tiques. Ils ont parfois à solutionner des faits embarrassants. Par exemple l'Oseille (Rumex Acetosa) se rencontre subspontanée près des jardins où elle est cultivée pour l'usage culinaire, elle est aussi parfois introduite dans les prairies artificielles avec les semences fourragères. D'autre part son indigénat est présumable sur quelques rares points du département, et l'on pourrait citer d'autres cas analogues. La patrie des espèces exotiques est indiquée le plus possible, elle est parfois incertaine (Rapistrum Linnæanum Boiss. et Reut., Chenopo- dium ambrosioides L., etc.), ou méme tout à fait inconnue (Rapistrum Blaizei Gren., Amarantus caudatus L., Uropetalum serotinum Gawl., Narcissus chrysanthus DC., etc.). Ce sont des lacunes qui disparaitront sans doute par la suite, avec le progrès des connaissances en géographie botanique. Les auteurs analysent avec un minutieux détail ce qu’ils appellent « les détours grâce auxquels les semences des plantes étrangères immi- grèrent jadis ou continuent à pénétrer actuellement en Provence ». Voici quelques passages de ce pittoresque exposé : « Les oiseaux ingèrent, hors des Bouches-du-Rhône ou de la France méme, certaines graines, mais ne les digèrent pas avant d'arriver sur le lerritoire départemental : avec leurs fientes ils les disséminent alors са et là; d'autres semences se glissent au moyen d'une adhérence momen- tanée soit aux plumes, soit aux pattes de la gent ailée. Les toisons des bestiaux transhumants ou d'importation, les vêtements des bücherons, charbonniers, chasseurs, touristes (du botaniste à son insu!) transpor- tent dans des sites trés agrestes maintes graines d'espèces non autoch- tones. Quant aux endroits soumis à la culture, le fumier est un agent d'active introduction. L'énorme trafic des marchandises par chemins de fer, navires à vapeur; le déballage des produits coloniaux ; le lavage des laines; le lest des bateaux à voiles, ne contribuent pas peu à la pénétra- tion d'unités non autochtones dans notre tapis végétal. » 634 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dans un souci de clarté, nos auteurs ont revisé quelques termes tech- niques et poussé jusqu'au néologisme cette petite réforme de nomencla- ture. Ils ont remplacé le mot spontané qui leur paraissait équivoque par le synonyme autochtone, d'oü ils font dériver autochtonéité, doublure du vocable autochtonie qu'on trouvait déjà dans Lrrrré (Dictionn., Sup- plém., p. 28). Par analogie ils ont créé adventicité. Sans nous arréter davantage à cette logomachie, nous souhaitons, en terminant, que nos confréres provencaux poursuivent avec le méme succès l'exécution de l'instructif ouvrage qu'ils ont si bien commencé. Ern. MariNvaup. ERWIN JANCHEN. — Die Edraianthus-Arten der Balkan- lender (Éxtr. des Mitteil. d. Naturw. Ver. Univ. Wien, VIII, 1910, n? 1). Broch. in-8°, 40 p., 4 pl. L'auteur s'est surtout proposé d'utiliser les matériaux nouveaux rassembiés depuis la Monographie du genre publiée en 1887 par M. Von WETTSTEIN !. П donne un tableau dichotomique des huit espèces qu'il cite; puis revient sur chacune d'elles, en donne la caractéristique, les localités, la distribution géographique, les variations en citant les formes et les petites espèces créées à leurs dépens. Il signale et décrit deux espèces hybrides. Il fait de même pour deux autres espèces qu'il considère comme n'appartenant pas au genre Edraianthus, ГЕ. Owerinianus Ruprecht, qui doit s'appeler Muehlbergella Oweriniana Feer, et l'E. par- nassicus Hal., qui mériterait de devenir le type du genre nouveau Halacsyella. Des quatre planches qui accompagnent ce travail, les deux premières contiennent des reproductions photographiques de diverses espèces du genre; sur la troisième sont représentés des poils foliaires avec leurs caractères microscopiques. La dernière planche est une carte de la partie N.-W. de la presqu'ile balkanique, sur laquelle sont représentées par des couleurs conventionnelles les aires géographiques des huit espèces d'Edraianthus qui font le sujet du Mémoire de M. ERWIN ЈАМСНЕМ. Е. САмо5. GAYER GYULA. — Vorarbeiten zu einer Monographie der euro- peischen Aconitum-Arten (Prodrome d'une Monographie des espéces européennes d'Aconitum). Extrait du Magyar botanikai Lapok, 8° année, п° 5/12. Brochure in-8°, 110 p., 1 pl. Félicitons d'abord l’auteur d’avoir compris combien la lecture de 1. VON WETTSTEIN à écrit Hedræanthus, graphie bien plus correcte que celle d'Edraianthus due à Alph. DE CANDOLLE. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 635. travaux écrits en certaines langues est difficile, sinon impossible, pour la majorité des botanistes. Dans le Mémoire de M. GAYER GYULA, toutes les descriptions sont en latin, le texte des remarques est imprimé sur deux colonnes, l'une en hongrois, l'autre en allemand. L'auteur a pris pour base d'étude les riches matériaux du Hofmuseum de Vienne, renfermant les originaux de REICHENBACH, de Hosr, de WurrEN, de Hoppe, de А. уох ресех. Le genre est divisé en 3 sections : Anthora (1 esp.), £uaconitum, partagé en 2 sous-sections : Napellus (85 esp.), Cammarum (9 esp.), et Lycoctonum (23 esp. dont 2 hybrides et une dizaine de types qui ne sont probablement que des micromorphes de l'A. Vulparia). En outre sont décrites 8 plantes hybrides entre les espèces des sous-sections Vapellus et Cammarum, dont 2 nouvelles : А. schneebergense Gay. et А. valeciacum Gay. Les autres espèces nou- velles sont (dans la subsect. Napellus) : А. Burnati Gay. (= A. Napellus Burnat Fl. Alp. marit. salt. ex p.), A. adriaticum Gay. (de la Croatie), A. corsicum Gay. (A. Lobelianum Rouy et Fouc., A. Napellus Auct. cors.), A. Zahlbruckneri Gay. (de la chaine des Alpes), et, dans la section Lycoctonum, l'A. gracilescens Gay. (=A. Lycoct. var. myoc- tonum Rouy et Fouc., de Poitiers, Pont-à-Mousson, Villard d’Arène). L'Aconitum Napellus de Linné (Spec. pl. et ouvrages postérieurs) prend le nom nouveau de A. Linneanum, pour ce qui est de la plante suédoise, C’est aussi sous ce nom que doit se ranger la plante de WAuLEN&ERG (Flor. suec.) et en partie celle de FRIES. L'échantillon de l'herbier de Linné est figuré dans la planche qui accompagne le Mémoire de M. Gayer Gyura. Ce Mémoire, par l'étendue des descriptions, l'abon- dance de la synonymie, l'indication précise des échantillons étudiés et l'intérét des notes critiques-constitue une importante Monographie des Aconitum européens. F. C. FELIPPONE (D: Етовехтім). — Contribution à la Flore bryolo- gique de l'Uruguay. 1°" fascicule. Broch. in-8&. Buenos-Ayres, 1909. L'auteur a recueilli un certain nombre d'especes de Mousses dans son pays encore si pez connu au point de vue cryptogamique. Il les a soumises à l'examen de M. BROTHERUS, qui a trouvé dans ces récoltes plusieurs espéces nouvelles. L'ouvrage se compose de 14 planches accompagnées chacune d'un feuillet de texte explicatif. Chaque planche consacrée à une seule espèce donne la figure de la plante entiere de gran- deur naturelle et grossie, des figures grossies des feuilles, de la capsule, du péristome, des détails de structure du tissu des feuilles ou des parois de la capsule, tous dessins au trait et d'une grande netteté. Parmi les especes figurées, les unes sont nouvelles : Zrematodon uruguensis, Fissidens Felipponei, Bryum gracillimum, Mielichoferia pulchra, 636 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Haplodontium brachycladum. Les autres espèces figurées sont : Hyme- nostomum Balansæanum Besch., Philonotis Balansæana Besch., Ano- mobryum conicum (Hrnsch.) Broth., Funaria (Entosthodon) clavellata (Mitt.) Broth., Fabronia andina Mitt., Physcomitrium umbonatum Mitt., Grimmia Giberti Mitt.. Pleuridium Robinson Mont., Pottia physcomitrioides. б. Müll. On ne peut que féliciter M. FELiPPONE de son initiative, et nous espé- rons que les fascicules suivants seront dignes du premier. F. Camus PARIS (Général). — Hépatiques de la Nouvelle-Calédonie. Extrait de la Revue bryologique, XXXVII, 1910, pp. 128-132. M. et Mes Le Rar, qui ont fait de si remarquables collections bota- niques à la Nouvelle-Calédonie, ont cette fois exploré la pointe septentrio- nale de l'ile. La détermination de leurs récoltes hépaticologiques a été confiée à M. ЅтеРНАМІ. La majorité des espèces ne pourra désormais être décrite ou mentionnée, vu l'état d'avancement du Species Hepaticarum, que dans le Supplément de cet ouvrage, c'est-à-dire vraisemblablement pas avant deux ou trois ans. Pour éviter qu'un hépaticographe attribue à quelque espèce nouvelle le nom déjà assigné à une autre par M. STEPHANI, le général Paris a cru utile de donner la liste des Hépatiques récemment récoltées par M. et Мт° Lg Rar. C'est cette liste — avec localités — qui fait le fond de l'article. Les espèces nouvelles sont trop nombreuses pour que leurs noms puissent étre transcrits ici : elles sont au nombre de 74 (83 avec celles de l’île des Pins)! Les Mousses (69 espèces nouvelles, dont 9 Sphagnum) seront décrites par M. BroTnERus, dans sa troisième Contribution à la flore bryolo- gique de la Nouvelle-Calédonie. F. C. LESAGE (Pierre). — 1° Croissance du sporogone en dehors de la plante-mére dans le Pellia epiphylla. — 2° Croissance comparée du sporogone de Polytrichum formosum sur la plante-mére et en dehors de la plante-mére. Extrait du Bulletin de la Société scien- tifique et médicale de l'Ouest, t. XIX. 2 broch. in-8?, Rennes, 1910. On sait qu'on a réussi expérimentalement à faire vivre d'une vie isolée le sporophyte (sporogone et pédicelle) de certaines Mousses. L'auteur à tenté la méme expérience sur des sporophytes d'une Hépatique le P еШ e epiphylla, soit complets c'est-à-dire pourvus du suçoir par lequel ils s'implantent sur le gamétophyte, soit incomplets c'est-à-dire réduits au sporogone et à la partie voisine du pédicelle. Dans l'un et l'autre cas, les pédicelles étaient choisis avant le rapide allongement qu'ils éprouvent REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 637 lors de la maturité des spores, et plongés dans une coupelle d'eau de source maintenue dans une atmosphère humide. Dans les deux cas, les pédicelles se sont allongés comme à l’état normal, et il semble que, de méme aussi qu'à l'état normal, c'ait été par l'allongement méme des cellules préexistantes — et non par la multiplication de celles-ci — et aux dépens de l'amidon amassé dans les cellules au début du processus, amidon qui a disparu à la fin. Il n'y a pas eu là formation de nouveaux éléments. M. LESAGE a tenté également la culture du sporophyte isolé du Polytri- chum formosum, Mousse qui n'avait pas servi aux expériences de HABER- LANDT et autres. Il a réussi, en isolant des sporophytes trés jeunes n'offrant pas de sporogone différencié, à les maintenir vivants pendant plus de trois mois et à obtenir le développement du sporogone : ici il y a vraiment eu formation de nouveaux éléments, il y a eu véritablement croissance. Variant ses expériences, l'auteur a étudié comparativement la valeur nutritive de différents liquides sur le développement de sporo- phytes isolés et de sporophytes restés sur les plantes-mères. Il nous suffit de montrer l'intérét de ces recherches dans le détail desquelles nous ne pouvons entrer. F. €. LESAGE (Pierre). — Polyembryonie chez Pellia epiphylla. Extrait du méme Recueil, 1910. Le Pellia epiphylla, ainsi qu'il est de règle dans les Hépatiques, ne développe dans chaque involucre qu'un seul sporogone, bien qu'il y ait plusieurs archégones dans un méme involucre. Ayant rencontré un cas dans lequel deux sporogones sortaient d'un méme involucre, cas observé également plusieurs fois en Angleterre par M. Cavzns, M. LESAGE s'est demandé pour quelles raisons ces cas de polyembryonie sont trés exceptionnels. Il émet pour expliquer les cas normaux diverses hypo- thèses et montre l'intérêt qu'il y aurait à résoudre cette question qu'il ne peut que poser pour l'instant. Е.С. LESAGE (Pierre). — Sur le balancement organique entre le pédicelle du chapeau femelle et le pédicelle du sporogone dans les Marchantiacées. Extrait du même Recueil, 1910. Dans les Hépatiques du groupe des Marchantiacées, le pédicelle du Chapeau commun qui porte les organes femelles est très différent, comme origine et comme signification, des pédicelles qui portent directement les Sporogones développés sur ce chapeau. Chacun de ces derniers appar- tient à un sporophyte, l'autre est un prolongement du thalle et fait partie intégrante du gamétophyte. Ayant observé sur le Lunularia vulgaris un cas dans lequel le pédicelle du chapeau, contrarié dans son évolution, 638 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. n'avait pas atteint ses dimensions normales, et où, d'autre part, les pédi- celles propres des sporogones dudit chapeau avaient acquis une longueur plus que double de la moyenne ordinaire, M. Lesage s'est demandé s'il n'y aurait pas un balancement organique entre le degré de dévelop- pement de ces deux sortes d'organes. Des expériences qu'il a entreprises sur le Lunularia vulgaris et sur le Fegatella conica semblent lui donner raison. Toutefois, dans ces deux Hépatiques, à cause de l'allongement trés rapide du pédicelle commun du chapeau presque au moment où doit s'opérer l'allongement des pédicelles de chaque sporogone, le dévelop- pement de ces derniers ne peut étre trés marqué. Il est probable qu'on obtiendrait des résultats plus frappants en opérant sur une espèce déve- loppant lentement son pédicelle, comme le Marchantia polymorpha. F- Camus. Annales des Sciences naturelles, Botanique, 9° série (Directeur M. Pa. van TIEGHEM). Tome ZIL, 1910 (2° semestre). CnavvEAUD (G.) : Recherches sur les tissus transitoires du corps végé- tatif des plantes vasculaires. — Garn (Med.) : Recherches sur les hybrides artificiels de Cistes obtenus par M. Ер. Вовхкт. Premier mémoire Notes inédites et résultats expérimentaux. — CHERMEZON (H.) : Recherches anatomiques sur les plantes littorales. — Marce (A.) et NICOLAS (G.) : Recherches sur l'influence des solutions sucrées de divers degrés de concentration sur la respiration, la turgescence et la croissance de la cellule. E C Revue générale. de Botanique (Directeur M. G. BONNIER). Vingt- deuxième année, second semestre 1910. N° 359 (juillet). — Broca (M"*) : Sur quelques anomalies de struc- ture des plantes alpines. N° 260 (aoùt). — Mer (Émile) : Le Lophodermium macrosporum parasite des aiguilles d'Épicéa. N° 261 (septembre). — Сох (H.) et Rurz DE LAVISON (1. де): Absorption comparée des sels de baryum, strontium, calcium. — BreRTHAULT (Pierre) : A propos de l'origine de la Pomme de terre. — VERCOUTRE (A.-T.) : Identification du Silphium (terminé n° 262). N° 262 (octobre). — Durour (Léon) : Étude des feuilles primordiales de quelques plantes. — Rosé (Edmond) : Énergie respiratoire chez les plantes cultivées à divers éclairements. N° 263 (novembre). — Marce (A.) et NicoLas (G.) : Recherches sur l'influence des variations de la turgescence sur la respiration de la cellule. — Сооирё (Eugène) : Contribution à l'étude des divers types REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 639 de végétation dans les sols tourbeux du Nord de la France. — САРІ- TAINE (Louis) : Étude sur les graines des Papavéracées d'Europe. № 264 (décembre). — GurLLAUMIN (A.) : L'étude des germinations appliquée à la classification des genres et à la phylogénie des groupes. — VicurER (René) : Sur un type nouveau d'inflorescence en ombelle. E С Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux. Tome XLIII, Bor- deaux, 1909. Mémoires originaux concernant la Botanique : GnuvEL (А.) et CnupEAu (R.) : Mission en Mauritanie occidentale. — Botanique : A, Etude systématique, par Ed. Bonner (91 espèces, dont 3 spéciales : Leurocline mauritanica Ed. Bonnet, sp. nov. [décrit p. 29, figuré pl. II], Statice tuberculata Boiss., Andrachne Gruvelii Dav.); B, Régions botaniques, par M. R. GaunEaU ; C, Lichens, par M. l'abbé Hue. Notes botaniques dans les procès-verbaux : Boyer (G.), Sur deux cas d'empoisonnement par Amanita muscaria. BaspiÉ (A.), Remarques sur quelques stations de plantes vernales dans la Gironde. ARNÉ (P.) et BAnnERE (Р.), Influence des différents agents marins sur les Pins du littoral gascon. Boyer (G.), Sur deux espèces de Morchella et une espèce de Tuber trouvées au début d'avril 1909. Il s’agit des Morchella conica Pers. et M. esculenta B., et du Tuber aestivum Vitt. MorELAY, Découverte près d'Arcachon, раг M. Paul Bergon, de l'Aceras densiflora. Cette Orchidée méditerranénne est une précieuse acquisition pour le département de la Gironde. | En outre, des Comptes rendus d’excursions avec partie botanique, des listes de récoltes de Champignons, etc. FC Société d'Histoire naturelle d'Autun. Vingt-deuxième bulletin. 1 vol. in-8°, xxx11-307-231 pages, 2 portraits, 9 et 8 planches, figures dans le texte, 1910. Articles botaniques : 1° partie. Mémoires. on Queva (C.). — Le Monotropa Hypopitys L. Anatomie et biologie. Voici les conclusions de l'auteur : 4° Les racines du Monotropa peuvent prendre un accroissement libéro-ligneux secondaire qui, à son début, présente un caractère anormal. Les premiers éléments ligneux secon- 640 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. daires se forment en arrière de chaque pôle trachéen sans interposition d'éléments parenchymateux. Plus tard seulement les arcs cambiaux fonctionnent normalement tout autour du bois primaire. — 2° Les radi- celles et les tiges, formées par voie endogène sur les racines, insèrent leur systeme libéro-ligneux sur les régions poloires du faisceau, utili- sant comme tissu de raccord, lorsqu'il existe, le groupe des éléments lieneux centrifuges constitué en arrière de chaque pôle. — 3° Les fais- ceaux de la base des tiges sont le siege d'un accroissement secondaire normal. La zone cambiale fonctionne dans cette région lors de l'édifica- tion de la hampe florale au printemps, tandis que les productions pri- maires de ces mémes faisceaux s'étaient différenciées pendant l'été de l'année précédente. — 4^ L'examen critique des conditions biologiques du développement du Monotropa nous a fait regarder cette plante comme un saprophyte. Elle utilise pour sa nourriture une partie des substances absorbées dans le sol ou dans les parois cellulaires des racines d'autres plantes, par l'intermédiaire du mycélium qui s'étend en feutrage continu sur les racines. MarsEL (Anna). — Recherches anatomiques et taxinomiques sur le téqument de la graine des Légumineuses. On sait que la structure anatomique du tégument séminal des Légumi- neuses est caractéristique : une assise épidermique formée de cellules trés allongées radialement, dont l'ensemble rappelle une palissade; une seconde assise de cellules dites en sabliers; une assise parenchymateuse. L'auteur a cherché, dans les variations qui peuvent affecter ce plan général, si l'on pourrait trouver la base d'une caractéristique des sous- familles et des genres. Elle a examiné avec soin et elle décrit (figure méme dans quatre planches les types principaux) la structure de ce tégument dans plus de 170 espèces de Légumineuses. Un faisceau de trachéides placé sous la fente produite par le hile est constant chez les Papilionacées. ЇЇ permet de distinguer cette sous-famille des deux autres et, dans les cas douteux, peut étre d'un grand secours : ainsi la présence chez les espèces de la tribu des Tounatées, ballottée entre les Césal- ріпіѓез et les Papilionacées, permet de les ranger définitivement parm! ces dernieres. Malheureusement l'auteur n'a pu trouver de caractère distinctif entre les Césalpiniées et les Mimosées qui ont pour caractère commun de ne pas montrer dans leur tégument séminal l'ilot de tra- chéides des Papilionacées. Néanmoins « la structure du tégument confirme l'affinité de certaines tribus (Viciées et Phaséolées) reconnue? par les botanistes, ou de certains genres (Dioclea et Canavalia) groupes dans la méme sous-tribu. Elle caractérise trés nettement plusieurs tribus ( Bauhiniées, Amherstiées, Viciées) et la plus grande partie des espèces: Elle nous permet parfois de grouper des genres en tribu d'une manière REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 641 plus naturelle (Adénanthérées et Piptadéniées), qu'en utilisant exclusi- vement les caractères externes ». GizLor (D* X.). — Notice biographique sur Charles Ozanon. C'est une Notice plus étendue que celle donnée par le méme auteur dans le Bulletin de la Société botanique de France. LANGERON (0° Maurice). — Végétaux fossiles du travertin de Passi- gnac (Charente-inférieure). L'auteur n'a décrit que les espéces, au nombre de 17, dont les échantil- lons étaient suffisamment bien conservés. Ces descriptions sont accom- pagnées de figures et, dans deux planches, sont représentées deux espèces nouvelles : Magnolia Cazenavei Langeron et Dioscorea Grossou- vrei Langeron, ainsi que deux autres espéces du gisement de Passignac et une feuille de l'actuel Sweetia elegans, à titre de comparaison. Le travertin de Passignac a été découvert par M. GROSSOUVRE, auteur de la feuille de Jonzac de la Carte géologique de France, et rapporté par lui d'aprés des données statigraphiques à l'Éocéne moyen ou inférieur. L'étude de la flore de ce gisement conduit M. LANcERoN à le ranger dans le Paléocène, sur l'horizon de Sézanne qui possède 9 des 17 espèces reconnues à Passignac. Nous ne pouvons que signaler les considérations intéressantes sur lesquelles l'auteur appuie cette conclusion. 2° partie. Procès-verbaux des Séances. GiLLoT (X.) — Notices nécrologiques. Notons celles sur l'abbé SÉBILLE, qui a découvert plusieurs plantes intéressantes dans la région, entre autres un curieux hybride du Néflier et de l'Aubépine; de P. FricHE. Quincy (Ch.). — La Truffe en Saône-et-Loire. Il s'agit du Tuber melanosporum trouvé au bois de Mancey. Снлтсмом (Н. de). — Tératologie végétale. Divers cas sur Tulipe cultivée, Fréne (fasciation), Rose (proliféra- tion), Pelargonium zonale (id.). — Le Blanc du Chêne. Ses ravages dans la région. CHASsIGNoL (F.) — Tératologie. Cas divers sur Raifort, Lolium perenne, Boletus edulis, Cantha- rellus cibarius, Tomate (Syncarpie stelliforme). Nous ne pouvons terminer ce compte rendu, sans rappeler le sou- Venir de l'excellent docteur X. бплот, dont l'initiative et l'activité ont lant contribué à la prospérité de la Société d'Histoire naturelle d'Autun. Grâce à sa libéralité, la série complète des publications de cette Société existe à la bibliothèque de la Société botanique de France. Le signataire T туй. (SÉANCES) #1 642 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de cet article ne peut oublier les liens, hélas déjà anciens, de bonne cama- raderie et de sympathie réciproque qui l'unissaient à lui et il espère qu'on voudra bien l'excuser d'exprimer en cette place ses regrets personnels. F .Camus. Bulletin de la Société d'Études scientifiques d'Angers, XXXIX, 1909. Angers, 1910, 1 vol. in 8°. Article botanique : PnÉAUBERT (E.) : Note sur le Ranunculus rhipiphyllus Bastard inéd. (Boreau). : Le R. rhipiphyllus est une plante très peu et trés mal connue. Elle ne figure dans aucun exsiccata, ou du moins ce n'est pas le vrai rhipi- phyllus qui а été distribué sous ce nom. Il a été découvert à quelques jours d'intervalle, en mai 1843, par BonEAv et par BasrARD, dans un fossé à Saint-Augustin, prés d'Angers. La description originale se trouve dans la 3* édition de la Flore du Centre de la France, et là Borrau donne abusivement la valeur d'une espéce à une plante qui n'est qu'une forme et méme probablement une forme temporaire du variable А. diversifolius Gilib. Elle a disparu de la localité unique et d'ailleurs remaniée de Saiht-Augustin, où Pon ne trouve plus que le À. truncatus Koch, autre forme du R. diversifolius. Tandis que dans le À. truncatus le limbe foliaire est tronqué du côté du pétiole de facon que les bords des deux moitiés du limbe sont en ligne directe, ou réunis sous un angle trés obtus (ouvert du cóté du pétiole) — ce qui réduit le limbe à une demi-circonférence ou à peine davan- tage — dans le R. rhipiphyllus la réduction va plus loin. Le limbe du côté de son insertion figure un angle de 120° environ (à sommet tourné vers le pétiole) — soit un tiers de circonférence — « et la feuille ressemble alors à un éventail entr'ouvert avec l'ouverture angulaire restreinte qu'on lui donne généralement quand on le tient à la main ». Ce qui explique et justifie le nom de BASTARD. L'espece ne semble plus connue que par l'échantillon daté du 23 mai 1843, conservé dans l'herbier Boreau et étiqueté de sa main, qui est reproduit photographiquement daus la Note de M. PRÉAUBERT. On peut constater que les jeunes feuilles ont une tendance à se rapprocher de la forme truncatus, ce qui indique une grande parenté entre les deux formes. Le R. rhipiphyllus doit être considéré comme une variation anormale qui ne se serait pas fixée et aurait fait retour à la forme normale. Tous les botanistes subséquents, faute d'échantillons, se sont appuyés sur le texte fautif de Boreau — qui n'a ni saisi ni fait ressortir le carac- tére particulier de cette forme — et ont, par suite, donné de la plante, une description inexacte. ` REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 643 Dans le compte rendu d'une Excursion scientifique à Liré, Bouzillé et Saint-Florent-le-Vieil, sont énumérées diverses plantes, Phanéro- games ou Muscinées, rapportées à leurs supports siliceux ou calcaire et recueillies dans le cours de cette excursion. . F..C. Bulletin de la Société d'Études scientifiques de l'Aude. Tome XXI, 1910. Articles botaniques : REBELLE (G.). — Gerbes de plantes rares ou nouvelles pour la région de Carcassonne. Énumération avec localités d'une quarantaine d'espèces. A signaler l'Arbutus Uva-ursi sur l'Alaric, à l'altitude de 300 mètres, et le Salpi- chroa rhomboidea, Solanée sud-américaine naturalisée, mais.en voie de disparition. Cette espèce, ainsi que le Senebiera pinnatifida et le Rou- bieva multifida, sont les derniers vestiges de la flore exotique importée à Careassonne par l'exploitation, aujourd'hui abandonnée, des laines . étrangeres. Bnu (F.). — Note sur quelques plantes rares ou nouvelles pour la région de Narbonne. À remarquer particulièrement l'apparition d'un adventice, le Crepis bursifolia L. Cette Composée italienne a été signalée pour la première fois en France dans ce Bulletin en 1906 dans un terrain vague près de Montpellier, MM. Gautier, DELPONT et Bru l'ont vue abondante également dans un terrain vague prés de la gare de Narbonne. Depuis, M. Bnu a constaté qu'elle y devient de plus en plus abondante malgré la dent des chèvres et des moutons. « Nous croyons pouvoir ajouter, dit M. Bru, que l'armée des centurieurs, ces pires destructeurs des stations botaniques, qui sacrifient une localité à la sotte vanité des échanges, pourrait y passer, le Crepis bursifolia ne s'en porterait pas plus mal. » Gavoy (L.) — Une excursion au Mont Alaric. Cette excursion était surtout entomologique, mais M. G. REBELLE, qui y a pris part, a émaillé le compte rendu de M. Gavov de plusieurs listes de plantes intéressantes. ll a retrouvé en particulier le bel Allium Moly. Е: C Œsterreichische . botanische Zeitschrift (Rédacteur en chef : M. le D" Richard R. v. WETTSTEIN). Tome LX; Vienne, 1910. № 7 (juillet). — HerzrELD (Stephanie) : Ueber eine neue Taphrina auf Polystichum Lonchitis (Taphrina Wettsteiniana, du sous-genre Taphrinopsis, voisin des T. Vestergrenii et filicina. — SzAFER (W.) : Zur Kenntnis der Assimilationsorgane von Danae racemosa (L.) Mönch. — Scurrrwrn (Victor) : Bryologische Fragmente, LVIII. Eine verschollene 644 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Jungermania (Il s'agit du J. flaccida Hüben. C'est une forme du Nardia obovata qui sera ainsi qualifiée : var. rivularis Schffn. f. flaccida (Hüben. p. sp.); LIX. Ueber Marsupella ramosa (Nouvelles localités pour le Tyrol); LX. Zwei Riccien aus Sardinien (Riccia Bischoffii Hüb. var. ciliifera (Lindenb.) — À. pedemontana Steph., et À. Gougetiana : Mont.).; LXI. A haphidostegium Welwitschii ein Bürger der üsterreichis- chen Flora (trouvé dans l'ile Arbe, Dalmatie). — ScnmwkrpLER (Joseph Heinrich) : Ueber eigentümliche Zellgruppen in den Blättern einiger Cruciferen. — Seymann (Willy) : Zur Kenntnis der Hybride Asplenium Adiantum-nigrum >< liuta-muraria (A. Lingelsheimi n. hybr. trouvé en Espagne, près de Saint-Sébastien). № 8 (août). — CAMMERLOHER (Hermann) : Studien über die Samen- anlagen der Umbelliferen und Araliaceen [Gontinué et terminé, n° 9]. — NicorRA (L.) : Sur le système des Monocotylédones. — TEYLEER (Alois) : Ueber einige interessante Pflanzen Istriens und Dalmatiens (Carduus montis-majoris [ = C. micropterus X velebiticus] hybr. nov.). — Евіѕтсн (K.) : Floristiche Notizen, V (Rubus Petri sp. nov., de Styrie). — Mrazex (August) : Ueber geformte eiweissartige Inhaltskórper bei den Leguminosen [Fin]. N° 9 (septembre). — KrEBELsBERG (R. v.): Ueber die Samenanlage von Quercus Robur L. und intraseminale Gefässe [ Continué et terminé, n° 10]. — ВевмАтѕкү (J.) und Jancaen (Е.) : Ueber ris spuria L., I. spathulata Lam. und T. subbarbata Joó. — Jesenko (Fr.) : Versuche über die Turgeszendauer abgeschnittener Pflanzensprosse. — PETRAK (Fr.) : Ueber neue oder wenig bekannte Cirsien aus dem Oriente [Conti- nué, n° 10 et 11 et terminé, n° 42]; Cirsium Boujartii subsp. nov. Wettsteinii, d'Albanie; C. Vandasii nom. nov., d'Albanie; C. ligulare nom. nov. [subsp.] paucidentatum nom. nov., de Bythinie; C. turkes- lanicum nom. nov., du Turkestan; C. congestum nom. nov. [subsp.] afghanicum, de l'Afghanistan ; C. steirolepis sp. nov., de l'Asie Mineure ; C. fimbriatum subsp. nov. Bornmülleri, de la Tauride; C. hygrophilum ` [subsp.] elbrusense nom. nov., de la Perse septentrionale; >< €. pe ternum »« Haussknechtii, hybr. nov. de la Perse occidentale; C. strigo- sissimum Petr. et Bornm. sp. nov., de la Perse?; C. caspicum Sp. nOY:; de la région caspienne; C. tymphæum Hausskn. ; >< C. pindicolum Hausskn. — C. siculum >< tymphæum; C. apiculatum DC. nom. nov. [subsp.] glaberrimum, de la région transcapienne; C. siculum Spreng. nom. nov. [subsp.] Gaillardotii, de l'Asie occidentale; C. desertorum Fisch. nom. nov. [subsp.] viride). N° 10 (octobre). — Lonwac (Heinrich) : Beitrag zur Kenntnis der Zeit der ersten Blütenanlage bei Holzpflanzen. — SasRANskY (H.) : Ueber Stellaria graminea L. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 645 № 11 (novembre). — KnArzMANN (Ernst) : Ueber den Bau und die vermutliche Funktion der « Zwischenwanddrüsen » von Rhododendron hirsutum, intermedium und ferrugineum. — ScurrrwER (Viktor) : Bryologische Fragmente, LXII. Ueber Frullania explicata Mont. (Synonymie critique); „ХШ. Frullania saxicola und F. cleistostoma (Probablement deux formes d'un méme Stirps); LXIV. Ueber Riccia glaucescens (Exposé critique de la synonymie et de la valeur spécifique de cette espèce). LXV. Leskea laxiramea (Indication pour cette Mousse d'une nouvelle localité, persane comme la premiere). N° 19 (décembre. — FrErscuwANN (Hans) : Ein neuer Orchideenbas- tard : Spiranthes æstivalis >< autumnalis. — ScnirENER (V.) : Ueber einige kritische Aplozia-Formen (Remarques critiques sur les Aplozia scalariformis, tersa, Goulardi, confertissima). — Raiko JUSTIN : Ueber drei neue Centaurea-Hybriden (C. Puppisii Just. (C. carniolica X macroptilon Borb], C. Robicii Just. (C. carniolica X pseudophrygia С. А. Mey.], C. Pospichalii [С. carniolica >< pannonica Heuff.]. — Perrak (Franz) : Ueber den Formenkreis des Cirsium Sintenisii (C. bulgaricum DC. subsp. nov. Pichleri, C. Sintenisii Freyn subsp. galaticum Freyn et subsp. nov. armatum). F. Camus. Zeitschrift für Botanik, dirigé par MM. Ludwig Josr, Friedrich OrTMANNs, Hermann zu Sorws-LauBAcm. — Deuxième année, 1910. Articles originaux : WiwkLER. (H.) : Ueber die Nachkommenschaft der Solanum- Pfropfbastarde und die Chromosomenzahlen ihrer Keimzellen. — Ups (A.) : Neue Mitteilungen über enzymatische Chromatolyse. — Kurssanow (L.) : Zur Sexualität des Rostpilze. — AKERMAN (Ake) : Ueber die Chemotaxis der Marchantia-Spermatozoiden. — JACOBSEN (H.-C.) : Kulturversuche mit einigen niederen Volvocaceen. — FITTING (Hans) : Weitere entwicklungs-physiologische Untersuchungen an Orchideenblüten. — Ситат (Е.) : Einige Betrachtungen und Versuche über Grundfragen beim Geotropismus der Wurzel. — Fiscuer (Ed.) : Die Publikationen über die Biologie der Uredineen im Jahre 1909. — Sroppez (Rose) : Ueber den Einflus der Lichtes auf das Offnen und Schliessen einiger. Blüten. — NonpnAUsEN (М.) : Ueber die Perzeption der Lichtrichtung durch die Blattspreite. — Sorws-LauBacu (H. zu) : Ueber die in den Kalksteinen des Culm von Glätzisch-Falkenberg in Schlesien erhaltenen structurbietenden Pflanzenreste, IV ( Volkelia refracta, Steloxylon Ludwigii). — LEHMANN (Ernst) : Ueber Merkmal- seinheiten in der Veronika-Sektion Alsinebe. — Onwo (N.) : Ueber lebhafte Gasausscheidung aus den Blättern: von Velumbo nucifera Gaertn. — KUSTER (Ernst) : Ueber Veränderungen der Plasmaoberflä 646 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. che bei Plasmolyse. — Fiscmer (Ed.) : Studien zur Biologie von Gymnos- porangium juniperinum (Zweite Mitteilung). Е. Camus. CHEVALIER (Auc.). — Les végétaux utiles de l'Afrique tropicale française, fasc. V. Première étude sur les bois de la Côte d'Ivoire. Paris, Challamel, édit., 1909, avec une carte. La déforestation croissante de l'Europe communique un intérét pri- mordial à l'étude de l'utilisation des bois exotiques. Nous possédons à la Cóte d'Ivoire une réserve ligneuse de haute importance dans la forét vierge, l'une des plus puissantes qui existent et qui couvre les deux tiers de la colonie, soit environ 420 000 kilomètres carrés. A l'heure actuelle, on connait dans cette forêt prés de 2000 espèces végétales dont 300 à 400 de grands arbres. L'homme ne tire encore parti que d'une faible portion de ces ressources forestières : en. dehors du Palmier à l'huile. (Elis guineensis), le Caoutchouc est le principal produit d'exportation de la colonie. Quant aux bois d'ébénisterie, de menuiserie et de charpente auxquels est con- sacrée cette Monographie, ils sont jusqu'ici à peu pres négligés. Actuel- lement on n'exploite guère que l'Acajou, fourni principalement par le Khaya ivorensis А. Chev., et cela dans des conditions extrémement défec- tueuses qui entrainent la perte de nombreuses billes. Mais, à cóté de ce bois, il en existe beaucoup d'autres offrant le plus grand intérét au point de vue de leurs applications futures dans l'industrie ou la construction. C'est leur étude qui forme la principale partie de l'ouvrage de M. CnEvaLrER. Pour chacune des 160 espèces mentionnées, l'auteur donne le nom scientifique, avec ses synonymes, les noms vernaculaires, la description sommaire de l'aspect et des caracteres du bois et de l'écoree, la densité, l'habitat et les usages; enfin, pour la plupart, une description botanique détaillée. Parmi ces bois, figurent beaucoup de bois d'ébénisterie non encore exploités, tels que l'Ékopa, que rappelle le Gaiac, le Macrolobium, tout à fait identique au Palissandre de Madagascar, l'Hétré, qui pourrait rem- placer le Noyer, divers Albizzia et Piptadenia, utilisables pour l'ameu- blement de fantaisie, etc. Les bois propres à la charpente et aux constructions navales vivent en assez grand nombre. dans la forét afri- Caine, ainsi que divers bois très légers et riches en fibres susceptibles d'emploi pour la fabrication de pâtes à papier. Le nouveau volume de. M. Chevalier est remarquablement docu- menté. Outre les descriptions, il contient divers chapitres relatifs à la consommation des bois indigènes et exotiques en Europe, avec de nombreux renseignements statistiques, aux bois d'exportation actuels des colonies françaises et en particulier de l'Afrique occidentale, et à l'explor- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 641 tation de l'Acajou. Il se termine par des conseils aux exploitants, auxquels la compétence de l'auteur donne une importance exceptionnelle. Ce fascicule fera donc obligatoirement partie de la bibliothèque de tous ceux qui s'intéressent à la mise en valeur de nos colonies et de ceux qui voudront tenter, à la Côte d'Ivoire, l'exploitation de cette richesse latente destinée à suppléer, dans une large mesure, à la pénurie d’une matière premiere que l'Europe devient de plus en plus impuissante à fournir en quantité suffisante. L- Ы. CHEVALIER (Auc.). — Les végétaux utiles de l'Afrique tropicale française. Fasc. УП (rs partie). Documents sur le Palmier à huile. Paris, Challamel, édit., 1910. De tous les végétaux de l'Afrique occidentale, celui dont les produits donnent lieu au commerce le plus élevé est le Palmier à huile (Elcis guineensis). Sa culture est cependant une de celles dont on s’est le moins occupé dans les Jardins d'essais africains, et, à l'heure actuelle, les Palmiers en rapport sont : ou des arbres sauvages, ou des arbres prove- nant de semis naturels, transplantés par les indigènes et exploités sans méthode bien régulière. L'Elwis est particulierement abondant dans la moitié occidentale de l'Afrique tropicale, entre le 13* degré de latitude Nord et le 6* de latitude Sud. Il est d'ailleurs impossible de déterminer les points où il est spon- tané et ceux oü il est naturalisé, étant donné l'extréme facilité de sa multiplication, partout où il a été ensemencé. L'étude attentive des arbres des divers peuplements a amené M. Che- valier à scinder l'espèce Æ. guineensis en deux sous-espèces bien caractérisées : E. nigrescens A. Chev., dont les fruits sont noirs avant maturité, au moins à leur extrémité, et E. virescens А. Chev., dont les fruits sont verts avant leur maturité et entierement rouges ensuite. Ces deux sous-espèces se subdivisent elles-mêmes en plusieurs variétés et formes, suivant que les noyaux sont entierement scléreux, ou réduits à un simple faisceau de fibres faciles à dissocier, ou que le méme régime porte des fruits des deux sortes. La biologie du Palmier à huile fait l'objet d'un chapitre important, de méme que la culture, l'exploitation et la préparation de l'huile. Celle-ci comporte presque autant de méthodes qu'il a de peuplades, méthodes qui, néanmoins, se résument aux opérations suivantes : 1* Fermentation des fruits pendant un temps plus ou moins long, pour assurer la destruction partielle des parois des cellules oléiferes du Péricarpe ; 2 Séparation de la pulpe par un pilonnage précédé d'une ébullition prolongée ; 648 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 3° Extraction de l'huile par expressions répétées de la pulpe écrasée en présence de l’eau chaude; 4° Purification de l’huile par ébullition lente et prolongée, Quant aux noyaux, ils sont cassés et les amandes, triées et séchées, sont vendues sous le nom d'amandes de palmistes pour l'extraction d'une matière grasse utilisée pour le graissage des machines et la fabrication des savons durs. Peu de tentatives d'extraction industrielle de l'huile et des amandes par les colons européens sont à noter. La plus intéressante est celle de Eug. Poisson qui, en 1908, a installé à Cotonou une usine dont les premiers résultats font bien augurer de l'avenir. Un dernier chapitre est consacré à l'étude de l'avenir du Palmier à huile et des moyens d'accroitre sa production dans les colonies francaises. Il est d'ailleurs impossible de donner un apercu, méme sommaire, des documents économiques dont fourmille ce livre qui continue brillamment la série des études consacrées par M. CHEVALIER aux plantes écono- miques de l'Afrique occidentale francaise. L. Cuzz. CHEVALIER (Асс.). — Les ressources forestières de la Côte d'Ivoire (Résultats de la Mission scientifique de l'Afrique occidentale) : Bois, Caoutchouc et Oléagineux. C. R., 14 févr. 1910. A la suite de sa mission de 1907, M. Chevalier avait pu faire examiner 170 espèces arborescentes au point de vue botanique et industriel. En 1909, il a précisé l'aire de chacune d'elles et son degré de fréquence et étudié une cinquantaine d'autres non encore observées. Pour le Caoutchouc, l'espéce productrice par excellence est le Fun- tumia elastica Stapf; viennent ensuite : Landolphia owariensis P. B., Clitandra elastica А. Chev. et C. micrantha А. Chev., puis un assez grand nombre de végétaux donnant un/latex de qualité inférieure, que les indigènes mélangent parfois au coagulum de Funtumia pour obtenir un produit commercial appelé lump. M La plante oléagineuse la plus importante est Г Elie guineensis, bien connu sous le nom de Palmier à huile, mais il existe un assez grand nombre d'autres essences forestières contenant dans leurs graines de fortes proportions de matiéres grasses et qui sont énumérées dans le travail. L. L. CHEVALIER (Auc.). — Sur une nouvelle Légumineuse à fruits souterrains cultivée dans le Moyen Dahomey (Voandzeia Pois- soni). C. R., 4 juill. 1910. à es ; ion Signalée à CREvALIER par Eug. Poisson, la Légumineuse en quee D D 4 " , est vendue sur les marchés indigènes sous le nom de Doi. L'auteur y REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 649 reconnu une espèce nouvelle dont il donne la description en même temps qu'il rectifie la diagnose du genre. Comme la plupart des Légumineuses alimentaires de ce groupe, le Doi comprend plusieurs variétés caractérisées par la couleur de leur tégu- ment. Son aire de distribution géographique est trés restreinte : quelques cantons du centre du Dahomey. C'est une plante à propager dans les cultures européennes de l'Afrique occidentale. ls L. CHEVALIER (Auc.). — Nouveaux documents sur le Voandzeia Poissoni A. Chev. (Kerstingiella geocarpa Harms). C. R., 27 déc. 1910. La plante décrite sous le nom de Voandzeia Poissoni par CHEVALIER avait été publiée sous celui de Kerstingiella geocarpa par Harus quelques mois auparavant. Ce dernier nom doit donc lui étre réservé en vertu de la loi de priorité. Cette Légumineuse est cultivée sur une aire assez étendue au Dahomey et dans la boucle du Niger. L'analyse qui en a été faite par M. HÉBERT à confirmé sa valeur alimentaire au moins égale à celle P. ‚ subterranea. COURTET (H.). — Les bois de la Côte d'Ivoire et leur utilisation industrielle. 1 br., 24 p., Paris, Challamel, édit., 1910. Deux missions de notre confrère Aug. CHEVALIER et une du capitaine Gros, ont recueilli à la Côte d'Ivoire de nombreux échantillons de bois industriellement utilisables et dont l'examen technique a été fait dans les ateliers de la maison GILLET à Montargis. Les billes, ainsi que les planches, menuiseries et meubles fabriqués à l'aide de ces bois ont figuré à l'Exposition de Bruxelles, et le présent fascicule en donne le catalogue raisonné. Il contient en outre certaines données sur lesquelles nous devons insister. La densité des bois, en particulier, joue un rôle important dans leur Choix pour la fabrication des placages. A poids égal, un placage couvre d'autant plus de superficie qu'il est plus léger, de sorte qu'à beauté égale, l'ouvrier préférera le bois dont la densité sera la moindre. Il faut donc S'attacher à exploiter des bois de densité moyenne et de valeur corres- pondant à celle des meubles de fabrication courante. Il n'en est plus de méme pour la fabrication des meubles massifs de luxe et pour les travaux de menuiserie, ainsi que pour les bois d'œuvre dans lesquels on recher- che la dureté sans s'occuper en principe de la densité. 650 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. D'ailleurs, dans les bois, la dureté est fonction de la densité et l'on doit, dans leur classement, se servir de ce dernier facteur que l'on détermine mathématiquement et non du terme vague de dureté. Comme comparaison, on peut admettre la suivante : Bois trés tendres, densité inférieure à 400. Bois tendres, densité comprise entre 400 et 700. . Bois durs, densité comprise entre 700 et 1 000. Bois trés durs, densité supérieure à 1 000. Ce travail ne traite pas des bois susceptibles d'étre utilisés pour la fabrication de la pâte à papier, l'essai effectif n'en ayant pas encore été fait. L. Lues, BOIS (D.) et GERBER (C.). — Quelques maladies parasitaires du Cannellier de Ceylan. Extr. des Ann. Jard. bot. de Buitenzorg, 2e s., Leide, Brill, édit. 1909. Les auteurs ont précédemment décrit dans notre Bulletin (t. LI, p. CExvIN) une maladie parasitaire du СаппеШег de Ceylan causée раг un Eriophyide nouveau, l'Zriophyes Boisi Gerb. Revenant sur се sujet, ils donnent une description morphologique et anatomique des lésions et de l'animal qui les occasionne et ils indiquent les caracteres distinctifs des pustules cécidiennes avec d'autres qui siègent à la face supérieure des feuilles et qui sont attribuées par E. GREEN à la larve d'un Psyllide. E. L- Jardin d'essais de Tunis. Catalogue des collections. 4° édit., Tunis, 1910. L'origine du Jardin d'essais de Tunis remonte à 1891. Créé sous les auspices du Gouvernement, il eut pour but de former une collection des arbres et arbustes existant ou susceptibles d'étre introduits en Tunisie, d'entreprendre une série d'essais agricoles et de produire des plants d'arbres fruitiers et forestiers destinés à étre vendus à bas prix aux colons et à aider l'État dans ses tentatives de reboisement. | Actuellement les essais relatifs aux plantes de grande culture sont poursuivis à la ferme de l'École coloniale d'agriculture, et le Jardin d'essais se consacre à peu prés exclusivement à des études d'arboriculture frui- tière et forestière, de culture potagère et à des tentatives diverses d'accli- matation des végétaux. Habilement dirigé par notre confrère, M. Соплоснох, le Jardin rend à la colonisation d'immenses services dont on aura une idée en songeant que de 1893, date de la première livraison, jusqu'en 1909, il a mis en distribution' 222 145 arbres fruitiers et 1 312 284 arbres forestiers, Sans compter un nombre important de boutures de plantes de toute nature. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 651 Le catalogue des collections qui vient d’être publié pour la quatrième fois marque sur ses devanciers un indiscutable progrès et renferme de nombreuses et intéressantes acquisitions nouvelles. De brèves notes, adjointes aux indications générales relatives aux plantes d'introduction récente ou d'intérêt économique spécial, mettent en exergue leurs carac- téristiques et leurs propriétés. ' C'est donc un document de premier ordre, auquel ne manqueront pas de se reporter tous ceux qui voudront tenter dans la Régence des essais de plantations, car il en synthétise en quelque sorte les possibilités cultu- rales. bL RICCA (Usarpo) — Movimenti d'irritazione delle piante. — Uno studio d'insieme e trattazione di questioni speciale. 1 vol., 187 p., Milan, Hoepli, édit., 1910. L'étude des mouvements d'irritation des végétaux a fait, dans ces derniers temps, de très importants progrès, spécialement sous l'impul- sion de PFEFFER, et les résultats obtenus sont intéressants non seulement pour la physiologie de la plante, mais encore pour la biologie générale et méme pour la psychologie. Une mise au point d'ensemble était donc utile et c'est le but que s'est proposé l'auteur dans le volume copieusement documenté qu'il vient de publier. Cet ouvrage comprend une partie générale et une partie spéciale. Dans la première sont passés successivement en revue : les caractéris- tiques de l'irritation, la diffusion et l'importance des mouvements dans le régne végétal, les relations entre leur intensité et les actions provocantes, la non existence d'une structure histologiquement différenciée dans les régions irritables, la comparaison entre les mouvements végétaux et ceux de méme nature observés chez les animaux, les phénomènes électriques dans leurs relations avec l'excitation, les processus moteurs, d'accroisse- ment et de turgescence, les causes empêchant l'irritabilité de se mani- fester. Vient ensuite l'étude des divers mouvements d'irritation : nasti- ques, tropistiques, tactiques, etc. La partie spéciale est une bibliographie analytique très complete de toutes ces questions. Elle est rédigée avec un réel souci d'exactitude et, de ce fait, elle rendra de très utiles services aux physiologistes. COMBES (Raour) — Détermination des intensités lumineuses „Optima pour les végétaux aux divers stades.du développement. Thèse Doct. Sc., Paris. Extr. des Ann. Sc. nat., Bot., 9* s., t. XI, 1910. On sait qu'il existe, pour une plante déterminée, un éclairement 652 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. optimum, auquel la décomposition de l'acide carbonique de l'air atteint son intensité maxima. Mais on ne possédait que peu de renseignements sur les modifications de développement, de croissance et de structure mor- phologique de ces plantes lorsqu'elles sont soumises à des intensités lumineuses voisines de cet éclairement optimum. L'auteur s'est attaché à résoudre ces problèmes. Il a constaté que les fortes intensités lumineuses provoquent, chez les végétaux, l'accumula- tion des composés nutritifs élaborés dans les parties vertes, et favorisent, par suite, la formation des organes de réserve : rhizomes, tubercules, fruits, etc. Au contraire, les éclairements faibles déterminent l'utilisation des substances nutritives et accélèrent, par conséquent, la production des organes de la vie végétative : tiges herbacées, feuilles, etc. Si l'on considère successivement les optima lumineux dans leurs rapports avec la germination, le développement de l'appareil végétatif, la floraison, la fructification, on constate que la courbe qui réunit ces divers optima commence à l'obscurité, puis s'éléve progressivement au cours de la formation de l'appareil végétatif et jusqu'au moment de la floraison, subit alors une dépression pendant la floraison et la formation des fruits et remonte enfin pendant la maturation de ces organes. L. LUTZ: GUINIER (Рн.). — Contribution à l’histoire de la végétation dans le bassin du Lac d'Annecy, d'après les restes végétaux trouvés dans les stations lacustres néolithiques. Extr. du Bull. Herb. Boissier, 2° s. ; t. ҮШ, n° 12, 1908. On connait, sur les bords du Lac d'Annecy, plusieurs stations lacustres néolithiques ou de l'époque du bronze, mais leur étude était restée, jusqu'ici, tout à fait superficielle. M. GUINIER à entrepris de combler cette lacune. Les matériaux qu'il a mis en œuvre proviennent de deux stations distinctes : l'une, au port d'Annecy et datant de l'époque néolithique, l'autre sur le haut-fond du Roselet, à l'extrémité de la presqu'ile de Duingt et datant de la fin de l'époque de la pierre polie et du commen- cement de l'époque du bronze. Ils permettent de reconstituer d'une façon assez exacte la physionomie de la végétation du lac à l'époque des palaffites. C'est ainsi que, dans le lac lui-même, croissaient : Potamogeton perfoliatus, Nuphar luteum, Nymphæa alba, Ranunculus sect. Batrachium, Ceratophyllum demersum, Scirpus lacustris et Phrag- mites communis; sur les bords, des Carex. Cette flore littorale n à, depuis lors subi aucun changement. Il en est de même pour les alluvions des bords du lac dont la végéta- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 653 tion spontanée est encore la méme qu'à l'époque néolithique, avec cette différence que le Prunus Padus ne croit plus actuellement au voisinage direct du lac, mais un peu plus loin, dans une station analogue. Les espèces sylvatiques dominantes étaient : les Saliz, Alnus et Populus, Quercus pedunculata, Fraxinus excelsior, Ulmus campestris, Betula alba, etc. Quant aux pentes des montagnes entourant la dépression, les seules modifications certaines qui portent sur la répartition de quelques espèces sont dues à l'action de l'homme et ne se sont réalisées que tardivement. La plus saillante est l'envahissement des basses altitudes par l'Z/picéa, ce qui contraste avec la distribution de cette espèce dans les Alpes plus méridionales, où elle caractérise la zone sub- alpine. Enfin, on a trouvé dans les stations lacustres un certain nombre de graines de plantes cultivées. Ce sont surtout le Blé (Triticum vulgare Vill. var. antiquorum Heer), une forme de l'Épeautre (7. dicoccum Schrank) et l'Orge (Hordeum hexastichum L.), puis le Millet, le Pois et peut-étre le Panais. En tout cas le Lin, fréquent dans les palaffites de Suisse, n'a pas été rencontré. L. L. GUINIER (Px.). — Le choix des semences en culture forestière. Extr. des Ann. Sc. agro., 1 br., 26 p., Nancy, 1910. Tandis que les horticulteurs apportent un soin tout particulier à sélec- tionner les semences, les forestiers semblent se désintéresser de cette question. Pourtant tous les travaux entrepris dans cet ordre d'idées montrent que la plupart des essences forestieres présentent des varia- tions stationnelles ou individuelles portant sur leurs caractères exté- rieurs ou sur leurs propriétés physiologiques et que ces variations sont héréditaires. Pour constituer un peuplement nouveau, le forestier ne doit donc pas se contenter de choisir une espèce, mais bien une forme, une race déterminée, qui donnera les meilleurs résultats dans des conditions analogues à celles oü s'effectuera le boisement. Ce sont les formes stationnelles qui rendent à cet égard le plus de services, les variations individuelles ne devant intervenir que dans des cas particuliers et moins susceptibles d'applications immédiates. L'étude des variations chez les arbres forestiers n'est d'ailleurs pas encore assez avancée pour permettre de résoudre dans tous les cas le probléme du choix rationnel de la forme à cultiver; mais, néanmoins, elle est déjà applicable à certaines essences, et elle montre quil est urgent de ne pas se borner à contróler simplement les qualités de pureté et de pouvoir germinatif des semences, sans зе préoccuper de ‘654 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'adaptation des producteurs aux conditions biologiques qui doivent se retrouver dans les futurs peuplements. L.:Luzz. CHEVALIER (Ave). — Les ressources forestières de la Côte d'Ivoire (résultats de la mission scientifique de l'Afrique occi- dentale) : excitants, gommes et résines, divers. С. R., 7 mars 1910. Deux Caféiers ont été rencontrés à l'état sauvage : Co/fea humilis А. Chev. et un autre identique au С. excelsa А. Chev. Les Kolatiers existent еп beaucoup de points à l’état spontané, оп sont cultivés. Dans le bas Cavally, les Kroumen possèdent des Cola acuminata P. B., à 3-5 cotylédons et de qualité considérée comme inférieure. Les Kolas à deux cotylédons, plus estimés, sont fournis par divers arbres d'aspect semblable et impossibles à distinguer autrement que sur le vif. Ce sont : le Kola rouge des Achantis (C. astrophora Warb.), trés répandu à la Gold Coast et se trouvant à l'état sauvage à la Côte d'Ivoire; le Kola blanc des Ngans (Cola alba А. Chev.), désigné improprement par BixcER sous le nom de Kola Blanc de l'Anno; enfin une forme hybride propagée par la culture et trés répandue dans les plantations de la Cóte d'Ivoire, du Libéria, de Sierra Leone et de la Guinée Francaise : c'est la plante désignée par SCHUMANN SOUS le nom de Cola vera. Parmi les producteurs de gommes et de résines, citons l'Albizzia fastigiata E. Meyer, fournissant une gomme analogue à la gomme arabique, deux Canarium : C. Chevalieri Guillaumin et C. occidentalis A. Chev., producteurs d'élémis et le Copallifera Guibourtiana Benth. qui sécrète un Copal. ' Un Palmier le Raphia longiflora: Mann et Wendl, donne des fibres analogues au Raphia de Madagascar et, de méme que le R. Hookeri Mann et Wendl, des fibres rigides comparables au Piassava; enfin une Urti- cacée, l'Antiaris toxicaria Lesch. var. africana Scott Elliot, donne des fibres utilisées par les indigènes. L. L. VILMORIN (Pu. de). — La génétique et la quatrième conférence internationale de génétique. Paris, Duruy et С, 1910. Après un court historique, l’auteur fait un appel en faveur de la quatrieme conférence internationale qui doit se tenir à Paris en 191. Étant donnée l'importance de plus en plus grande des questions d'hybri- dité et de transmission des caractères, il est à désirer que cet appel soit entendu et que le Congrès groupe un nombre élevé d'adhérents. Afin de faciliter les recherches de ceux qui désirent se mettre ап courant de l'état actuel de la génétique et entreprendre des travaux REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 655 personnels, М. de Vizmorin donne ensuite une longue bibliographie des principaux Mémoires publiés sur ces questions. EL PLANCHON (L.)et JUILLET (A.). — Encore le Corozo. Extr. du Bull. Pharm. Sud-Est, XV, 1910, Montpellier, 4 br., 8.p. Une partie des Corozos commerciaux est fournie par le Metroxylon vitiense Benth. et Hook. et nous vient des iles Fidji en transitant par l'Australie. Il est facile de les distinguer des Corozos de Phytelephas, d'abord par leur aspect extérieur, puis par leur structure microscopique. Le tégument de la graine est en effet formé de grosses cellules ovales dans le Metroxylon, tandis que dans le Phytelephas il est constitué par des fibres. En outre, les cavités cellulaires de l'albumen de la premiere espéce renferment des cristaux prismatiques d'oxalate de chaux qui manquent dans celles du Phytelephas. L. L, Journal and Procedings of the Royal Society of New South Wales [Journal et Comptes Rendus de la Société royale de la Nouvelle-Galles du Sud], vol. ХШ, 1908. Ce périodique contient les mémoires botaniques suivants : Marnen (J. H.). — Records of Australian botanists. [Biographies des botanistes australiens], pp. 60-132, avec 5 planches contenant 11 por- traits). Ce sont de brèves notices sur un grand nombre des botanistes, australiens ou non, ayant contribué à l'étude de la flore de ce pays. Les portraits représentent BENTHAM, E. HAvizanD, Rob. CoLLiE, W. VERNON, A. Runner, W. Carron, J. Кїрр, Е. STRANGE, R. D. FITZGERALD, W. Woors, et Caroline Louisa Warne CALVERT (née ATKINSON). SMITH (Henry G.). — On the elastic substance occurring on the shoots and young leaves of Eucalyptus corymbosa and some species of Ango- phora. [Sur la substance élastique qu'on trouve sur les bourgeons et les jeunes feuilles de l'Eucalyptus corymbosa et de quelques espèces d'Angophora], pp. 133-144, 4 fig. texte. Il s'agit de la matière élastique qui recouvre les jeunes feuilles et les bourgeons de ces plantes (Eucalyptus corymbosa, Angophora lanceolata, A. intermedia), et dont l'auteur donne une analyse trés complete pour laquelle nous ne pouvons. que renvoyer au Mémoire original. ci Baker (Richard T.). — On the Pines of Australia, I. — Callitris glauca R. Br. [Sur les Pins de l'Australie], рр. 145-185, 14 planches). Cette première monographie, consacrée au Callitris glauca R. Br., renferme non seulement une description anatomique de cette Conifère, avec de nombreuses microphotographies, mais encore une étude chimique fort intéressante de l'huile volatile de feuilles, des recherches sur le 656 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. bois (dans lequel l’auteur signale la présence du guaiol), sur l'écorce, et enfin sur la résine. Ewart (Alfred J.). — Contributions to the Flora of Australia [Contributions à la flore de l'Australie], pp. 184-200, avec 7 planches. Espèces et variétés nouvelles : Zremophila Kochi; E. Wollsiana F. V. M., var. dentata ` Gastrolobium Forrest; Helipterum album; Podocoma nana; Ptilotus (Trichinium) calostachyus, var. Kennediz; Salicornia Donaldsoni ; S. Lylei ; Zygophyllum ovatum. F. GUÉGUEN. Annali della Reale Accademia d'Agricoltura di Torino, vol. LH, 1909. Mémoires botaniques : MarriRoLo (0.). — I Tartufi. Come si coltivano in Francia. Perchè non sì coltivano e come si potrebbero coltivare in Italia. [Les Truffes; comment on les cultive en France. Pourquoi on ne les cultive pas, et comment on pourrait les cultiver en Italie], pp. 3-74, avec planches et figures dans le texte. Ce Mémoire a été écrit à la suite d’une mission dont le savant hydno- logue italien fut chargé par son gouvernement, en vue d'étudier dans la Vaucluse les procédés d'aménagement, de culture et d'exploitation des truffieres. M. MarriRoLo voudrait en effet introduire cette culture en Italie, où elle pourrait réussir étant données la douceur du climat et la composition chimique du sol de la plupart des régions. La création de truffières artificielles aurait en outre pour avantage de favoriser le reboi- sement. Рклхо (Edoardo). — Sulla composizione chimica del cardo (Супага Cardunculus). [Composition chimique du Cardon], pp. 91-102. Gora (G.). Sopra un metodo rapido per riconoscere il Lentisco nelle polveri di Sommaco. [Procédé rapide pour reconnaitre la poudre de Lentisque dans celle de Sumac], pp. 103-106. La poudre à examiner étant gonflée par l'eau chaude, on la porte dans une solution froide de potasse à 2 ou 3 p. 100; après vingt minutes, on la lave; les parcelles de Sumac sont colorées en brun-rougeátre, celles de Lentisque en noir. MATTIROLO (0.). — Prove di coltivazione dell Helianthi (Helian- thus decapetalus L.) detto Scorzonera d'America [Essais de culture de l Helianthus decapetalus L. ou Salsifis d'Amérique], рр. 149-159, 1 fig. L'auteur a fait des essais d'introduction en Italie de cette plante cul- tivée en France avec grand profit depuis quelques années; il la recom- mande comme aliment-succédané du Salsifis, et aussi comme fourra&t. Loyacono (Antonio). — La Cánapa di Carmagnola. Le Chanvre de Carmagnola], pp. 169-211. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 657 Longue étude botanique et surtout économique sur cette variété très haute de Chanvre. à Үовхо (Piero). — / parassiti delle piante osservati nella provincia di Torino e regioni vicine nel 1909. [Parasites des plantes observées dans la province de Turin en 1909], pp. 277-306. MansiGLIA (T.) et Рассн (L). — Sulla composizione di alcune varieta di Castagne coltivate in Piemonte. [Composition de quelques variétés de Châtaignes cultivées en Piémont], pp. 307-317. Е. GuÉGuEn. Annali di Botanica, VIII, fasc. 2, 25 juillet 1910. Ce fascicule contient les Mémoires suivants : Lonco (B). — Ricerche su le Impatiens [Recherches sur les /mpa- tiens], рр. 65-76, 3 pl. Les deux téguments ovulaires sont concrescents partout sauf tout au bord du micropyle. Dès la fécondation, alors que commence la division du noyau secondaire du sac embryonnaire, l'une des cellules endosper- miques voisines du sommet du sac s'allonge, vient occuper tout le cana! micropylaire, en sort, puis se ramifie et pénètre dans le funicule et méme le tégument externe; il s'est ainsi formé un haustorium destiné à nourrir l'embryon, et qui ne parait manquer que dans Г/. Noli-tangere L. L'auteur a constaté que les graines de Г/. /Voli-tangere perdent leur pouvoir germinatif si elles ne sont pas enfouies dans le sol dés leur expulsion. C'est ce qui explique que les graines conservées à sec dans du papier méme pendant peu de jours, ne germent pas, alors qu'on réussit à faire lever celles qui ont été transportées avec la terre. Les fleurs cleistogames signalées dans cette espèce par Jönsson el par Von Монг, sont abondamment fécondées par les tubes polliniques qui sortent directement des loges staminales, et pénètrent aussitôt entre les lobes du stigmate. + MiGLioRATO (E). — La fogliazione delle Acacie a fillodii verticillati, subverticillati, conferti e sparsi. [Foliation des Acacias à phyllodes ver- ticillés, rassemblés, et épars], pp. 79-132, 2 fig. texte et 3 pl. Dans l'Acacia verticillata Willd. l'aplatissement graduel des piquants, leur fraction phyllotaxique 2 : 5, qui se maintient méme à Ja phase phyllodiale, la présence de nectaires foliaires el enfin celle de sti- pules à la base des rachis principaux des feuilles et des phyllodes, font rejeter l'hypothèse de la nature stipulaire des pseudophyllodes émise par BRAUN et par Hormgisrer. Ces épines diffèrent des aiguillons des ubus et des Smilax en ce que ceux des Rubus sont des trichomes, ceux des Smilax étant périblémiques. Ces pseudophyllodes sont des organes com- pensateurs destinés à remplacer les feuilles comme organes chloroassi- Milateurs. T. үп. (SÉANCES) 42 658 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. PANTANELLI (Enrico). — Meccanismo di secrezione degli enzimi-W. Ricerche preliminari su la secrezione dell amilasi. [Mécanisme de la sécrélion des enzymes. IV. Recherches préliminaires sur la sécrétion de l'amylase], pp. 133-174. Parmi les conclusions longuement développées de ces recherches nous ne retiendrous que les plus importantes. Les méthodes destinées à mesurer l'activité amylolytique pèchent toutes par la base, dit l'auteur, car elles supposent l'existence d'une seule amylase alors qu'il en existe plusieurs, variables dans leur action suivant les Champignons étudiés. Dans les premiers jours de la végétation, la cellule fongique sécrète un enzyme qui fluidifie l'amidon et le transforme en dextrine plus ou moins saccharifiable : ce ferment serait une amylodextrinase agissant exclusive- ment sur l'amylopectine du grain d'amidon, l'amylocellulose demeurant inaltérée. Les enzymes capables de transformer l'amidon en sucre n'ap- paraissent que vers la seconde semaine, et attaquent méme l'amylocellu- lose. Расла (Émile). — Z'eterocarpia nel regno vegetale. [ L'hétérocarpie dans le régne végétal], pp. 175-190, 1 pl. L'auteur distingue : 1° la pseudohétérocarpie, où diverses sortes de fruits aériens existant sur des individus distincts ; 2° l hétérocarpie vrate, oü les divers fruits sont réunis sur un méme plant, et sont entiers, c'est-à-dire non méricarpiques; 3° l'Aétéroméricarpie, où les diverses sortes de fruits sont des méricarpes dissociés à maturité ; 4? l’hétérosper- mie, où diverses sortes de graines sont contenues dans un méme fruit ou dans des fruits séparés ; 5° l'Aypogéocarpie, consistant en l'existence, sur une même plante, de fruits aériens et munis d'appareils dissémina- teurs, et de fruits souterrains dépourvus de ces appareils. Il passe ensuite en revue tous les cas connus de ces diverses variétés. L'ouvrage se ter- mine par un index bibliographique. Cortesi (Fabrizio). — Studi critici sulle Orchidacee romane. — V. Le Specie del genere Ophrys. [Études critiques sur les Orchidées romaines. — V. Les espèces du genre Ophrys], pp. 191-298, 2 fig. texte. : Асосл (Camillo). — Sull azione dei raggi del radio nei vegetali. [Action des rayons du radium sur les végétaux], pp. 224-38. ; Les différents organes des plantes se comportent diversement en pre- sence de ces radiations. Les racines sont en général trés sensibles, les parties aériennes étant ordinairement assez résistantes. L'action se tra- duit soit par un arrêt de développement, soit par un ralentissement. L'assimilation photosynthétique n'est pas influencée, non plus que les courants protoplasmiques. La germination des grains de pollen dans une solution sucrée est influencée de facon trés variable suivant les REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 659 espèces; chez quelques-unes, on n'observe aucune action appré- ciable. MIGLIORATO (E.). — Sull’ impollinazione di Rohdea japonica Roth per mezzo delle formiche. [Pollinisation du Rohdea japonica Roth par les fourmis], pp. 241-42. BERGAMASCO (G.). — Alcune osservazioni sulla durata dei macromiceti. [Quelques observations sur la durée des grands Champignons], pp. 243-44. Ces Champignons durent beaucoup plus longtemps qu'on ne s'accorde à le croire. C'est ainsi qu'un Amanita pantherina est demeuré dix jours en place, en bon état; un Lactarius subdulcis a vécu un mois, un Tricholoma nudum, dix jours; un Boletus edulis, trois jours; un Hydnum repandum, plus de quinze jours, etc. Ces observations con- cordent avec celles que nous avons faites il y a quelques années sur diverses Lépiotes des serres. SEVERINI (Giuseppe). — Sulle formazioni tubercolari nello Juniperus communis. [Formations de tubercules dans le Juniperus communis], pp. 253-262, 1 pl. Ces tubercules (qui ressemblent à ceux que produisent les Podisoma), renferment un mycélium appartenant vraisemblablement au Ceratostoma juniperinum Ell. et Ev., dont on trouve cà et là des périthèces sur le méme plant. Ils correspondent aux cicatrices foliaires, et sont dus prin- cipalement à l’activité du phellogène. Ces lésions peuvent être reproduites par inoculation. Е. GuÉGuEN. MONTEMARTINI (L.). — Una nuova malattia della Sulla : ‚ Anthostomella Sulle n. sp. [Nouvelle maladie de l’ Hedysarum coronarium]. Rivista di Patologia Vegetale, Pavie, IV, 11, 1910, pp. 165-67. Caractérisée par des taches noires brillantes de la face supérieure du limbe, et brunâtres sur la face inférieure, la maladie rappelle à premiere vue celles produites par un Rhytisma. F. G. DUCOMET (V.). — Contribution à l'étude de la maladie du Châ- taignier. (Annales de l'École Nat. d'Agric. de Rennes, ПІ, 1909, 70 p. et 40 fig. texte.) Les racines des Châtaigniers malades sont envahies par divers mycé- liums, dont les uns constituent les mycorhizes vraies, les autres des Mycéliums mycorhiziens parasites. La maladie semble reconnaitre des causes multiples (constitution de Mauvaises mycorhizes passage des mycéliums de la vie symbiotique à la vie parasitaire; formation des fausses mycorhizes à mycélium brun; Parasitisme d'au moins cinq mycéliums, et d'une Bactérie introduite 660 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. probablement par l'un des mycéliums; enfin, présence d'une Chytri- diacée filamenteuse introduite par d'autres organismes fongiques). | К. GUÉGUEN. MAIRE (Rex). — Les bases de la classification dans le genre Rus- sula. (Bull. Soc. mycol. France, XXVI, 1910, 77 p., 6 fig. texte). A part un certain nombre d'espèces qui présentent des caractères bien tranchés, on sait combien il est difficile de déterminer avec exactitude la plupart des Russules. La difficulté devient presque insoluble lorsqu'il s'agit d'espèces anciennes dont nous ne possédons que des figures insuf- fisantes ou des descriptions incomplètes. M. MAIRE, qui poursuit depuis plusieurs années l'étude de ce genre difficile, attire l'attention, dans un exposé méthodique et d'une clarté remarquable, sur les caractères auxquels on doit faire appel pour la détermination d'une Russule. Ces caracteres sont, les uns macroscopiques, les autres microscopiques et méme microchimiques. Parmi les caractères macroscopiques, citons les limites supérieure et inférieure de la taille, la consistance, la saveur, la teinte générale de la chair et ses changements ; la forme, l'aspect, la structure du pied et du chapeau, leur revétement; les caractéres tirés des lamelles. Comme caractères microscopiques, l'auteur invoque surtout les diffé- rences de structure des lamelles (arête, médiostrate, sous-hyménium), et de l'appareil hyménial (cystide, baside, spore), du revétement du chapeau et du pied. La couleur et le mode d'ornementation des spores doivent particulièrement retenir l'attention. Les réactions macro et microchimiques sont basées sur l'emploi de la la teinture de gaiac, et des réactifs sulfovanillique et sulfoformolique d'AnNouLD et Goris. Le Mémoire se termine par la description de quelques espèces nouvelles ou critiques, caractérisées d’après la marche indiquée dans le travail. ; F. G. Nuovo Giornale botanico Italiano, vol. XVII, 1910. PAuPANINI (R.). — Piante nuove del Yunnan (China). [Plantes nouvelles du Yunnan], pp. 5-32, 8 fig. texte. En dehors de nombreuses variétés nouvelles sont décrites les espèces nouvelles suivantes : : Bauhinia Bonatiana, Derris Bonatiana, Desmodium Bonatianum, D. Duclouxii, D. glaucophyllum, D. Mairei, D. stenophyllum; до fera Mairei; Lespedeza Bonatiana, L. Mairei; Milletia Вопайапа, E : : < a; М. Duclourii, M. yunnanensis; Pueraria edulis; Shuteria anomala; Sh. Mairei. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 661 BacGaRINI (Е.). — Sullo sviluppo della Lasiodiplodia Fiorii n. sp. [Développement du L. Fiori], p. 165-191, 17 fig. texte. ‚Се Champignon, dont la diagnose est donnée par l'auteur, a été étudié dans des cultures cellulaires. M. Baccarini a suivi, sur du matériel fixé au sublimé et coloré par l'hématoxyline ferrique, le développement d'orga- nes vésiculaires analogues à nos circinules, ainsi que des scléroses et de pyenides dont les spores renferment deux noyaux. JATTA (A.). — Licheni dell'Asmara, p. 192-206, 1 pl. Espèces nouvelles : Zeppia africana, Endocarpon foveolatum, Calo- placa asmarensis, Lecanora triguttulata, L. polytropella, Rhinodina placodina, R. controversella, Lecanora atrynella, L. granulescens, Caloplaca delicata, Lecaniella chlorotica, Buellia paupercula, Derma- tocarpon fuscoatratum. NicoTRA (L.). — Sull eteromorfismo carpico. [Sur l'hétéromorphisme carpique], II, p. 208-217. Considérations générales dont l'analyse ne saurait trouver place ici. TROTTER (A.). — Sulla presenza in Italia di Euphorbia cernua Coss. et Dur., pp. 918-22, 1 pl. PAMPANINI (R.). — Ze Piante vascolari dell Hu-peh. [Plantes vas- culaires de l'Hu-peh], pp. 222-298, 7 fig. texte, 391-432, 669-834 (à suivre). Adiantum Silvestri, Selaginella hupehensis, Carex Silvestrüi, Arisæma Engleri, A. Sprengerianum, Paris Blondii, Zingiber hupe- hense, Goodyera labiata, Populus Silvestri, Celtis Blondü, Laportea Dielsii, L. longispica, Rumex cardiocarpus, NEOBLONDIA g. n., N. Sil- vestrii (Phytolaccaceæ), Cimicifuga Pavoliniana, Berberis pubescens, Magnolia Blondii, Sedum Silvestri, Deutzia Silvestri, Corylopsis macrostachya, Pirus hupehensis, Caragana brevicalyx, C. glabra, Guel- denstaedtia brachyptera, Indigofera Silvestri, Lathyrus nantcianensis, Vicia hupehensis, Fagara Blondii, Acalypha Silvestri, Glochidion pseudo-obscurum, Mallotus chrysocarpus, M. Paxii, Evonymus cri- nita, E. oukiakiensis, Acer Pavolinii, Meliosma flexuosa, Impatiens Silvestri, Parthenocissus multiflora, Vitis reticulata, V. Silvestrii, Lysimachia pseudo-Henryi, Henrya Silvestri, Premna puberula, Ajuga linearifolia, Perilla ricinospermus, Galium hupehense, Lonicera pseudoprotanthera, Codonopsis Draco. Plus d'innombrables variétés, sous-variétés, etc. Becumor (A.). — Ricerche intorno al polimorfismo della Stellaria media. [Recherches sur le polymorphisme du Stellaria media], pp. 299- 326, 348.390. d Ce Mémoire comprend une bibliographie systématique et biologique, une illustration systématique de l'entité du cycle du Stellaria media et 662 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des espèces les plus affines, des recherches sur le polymorphisme et les lois qui le régissent, et enfin des considérations générales sur la nature et les limites de la variation, et sur la phylogénèse de l'entité prise dans son ensemble. Baccarini (P.). — Intorno al comportamento di una razza ibrida di piselli. [Sur la facon dont se comporte une race hybride de Pois, Pisum sativum d >< P. arvense 9], pp. 329-341 (à suivre). Dans ce Mémoire sont examinées successivement les variations de la couleur des fleurs et celles des semences (semences à fond uniforme et semences pointillées). Mmo (Michelangelo). — Sulla flora alveale del fiume Piave, pp. 449-528. CANNARELLA (Pietro). — Saggio di bibliografia floristica della Sicilia e delle isle adiacenti. [Essai de bibliographie floristique de la Sicile et des iles adjacentes], pp. 529-62 (partie cryptogamique). | Е. GuÉGUEN. JATTA (D° А.). — Licheni del Ruwenzori. — Extr. de : П Ruwenzori Relazioni scientifiche, t. I. — Brochure de 11 pages avec une planche. Ces Lichens, au nombre de 85, récoltés sur le mont Ruwenzori de l'Afrique centrale, proviennent principalement de la vallée Mobuku, dont l'alitude atteint 3 800 mètres. Là, ces Cryptogames couvrent presque entierement le tronc et les branches des arbres, comme le montre la planche annexée à cet Opuscule; aussi les fruticuleuses et les foliacées sont-elles les plus nombreuses et forment-elles presque les deux tiers du total. Les Usnées et les Parmélies sont respectivement au nombre de 11 et de 16; les premières ont fourni une variété nouvelle, Usnea arthro- clada var. ruvidescens et les secondes, une espèce encore inconnue, Parmelia Ducalis. Les autres nouveautés sont : Anaptychia leucomela (rectius leucomelzena) var. sorediosa, Caloplaca citrinella, Ретіиѕата Rocatti, Phlyctis Ruwenzori (rectius Ruwenzorii), Cladonia squamosa var. macra, Gyrophora halocarpa var. africana et Lecidea Gagnei. Une autre partie du mont Ruwenzori a été explorée en 1893-1894 par M. ScoTT- ELLIOT, et les Lichens qu'il en a rapportés, au nombre de 51 seulement, ont été étudiés par M. le D" Waiwro (Lichenes a С. F. Scott-Elliot n viciniis montis Ruwenzori in Africa centrali, in Hedwigia, t. XXXVII, 1898) et sa liste n'a que 16 espèces communes avec celle de M. ЈАТТА. Le Mémoire de ce dernier a été écrit en 1907. Abbé Hue. JATTA (D* A.). — I Licheni dell’ erbario Tornabene. — Extr. du Nuov. Giorn. botan. italic., t. XIV, n. Æ, 1907. — Brochure in-8" де 10 pages. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 663 On avait remarqué qu'un certain nombre des especes de Lichens mentionnés par le professeur TORNABENE dans sa Lichenographia sicula, publiée en 1849, ne se trouvent pas dans les localités indiquées et que d'autres, vivant dans le voisinage sont passées sous silence dans cet ouvrage. Il était opportun d'élucider cette question au moment de la publication par le D" Caruso de son Primo contributo alla Lichenologia della Sicilia in Atti dell Accad, Gioenia, An ser., t. XIII, 1900. C'est pourquoi M. Jarra a entrepris la revision de l'herbier de Lichens de ToRNABENE et en donne une liste de 86 numéros; certains d'entre eux sont mal déterminés, comme Zecidea Tinei Tornab., lequel est en réalité le Hhizocarpum geographicum var. conglomeratum Schier. ; d'autres renferment deux espèces autres que celle qui est annoncée; par exemple, n° 24, sous le nom de Gussonea ventosa Tornab., se trouvent les Pertu- saria commuuis DC. et P. Wulfeni DC. Toutes les localités sont notées dans cette première liste; une seconde énumere les 105 Lichens vraiment récoltés par ToRNABENE en Sicile et dont quelques-uns n'y avaient pas encore été observés. Abbé H. OFFNER (Jures). — La flore du massif des Grandes Rousses (Revue générale de botanique, XXI, 1909). Ce Mémoire est extrait d'un bel ouvrage sur les glaciers des Grandes Rousses publié par le Service d'études des forces hydrauliques des Alpes (publications du Ministère de l'Agriculture). L'auteur, comme membre d'une mission topographique, a fait à plusieurs reprises des Séjours prolongés en pleine région nivale, partageant son temps entre les mesures glaciologiques ei la géographie botanique. Aussi ses explo- rations, incomparablement plus étendues que celles de ses devanciers, apportent une importante contribution à la connaissance de ce massif alpin. Aprés avoir esquissé la géographie physique il délimite les zones de végétation et les caractérise dans leurs grandes lignes; puis il énumère toutes les plantes alpines qu'il a constatées ou qui avaient été signalées précédemment et il consacre une courte notice à toutes les espèces nou- velles, rares ou douteuses; enfin il examine les traits distinctifs de la flore des Rousses et ses affinités avec celle des massifs voisins et plus Particulièrement de la chaine de Belledonne. Il est bien remarquable que la flore alpine des Rousses est nettement différente de celle de Belledonne. Elle est surtout plus riche : c'est à Peine si une demi-douzaine d'espèces de Belledonne lui manquent, tandis qu'elle en a une vingtaine en plus, comme Juncus arcticus, Col- Chicum alpinum, Viscaria alpina, Silene alpina, Papaver alpinum, Arabis cærulea, Eryngium alpinum, Primula graveolens, Saussurea 664 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. depressa, etc. Cette différence tient-elle à une colonisation post-glaciaire plus tardive? On ne sait; mais elle justifie, au moins en partie, le ratta- chement du massif des Rousses à un secteur distinct de celui des chaines de Belledonne et du Mont Blanc, au secteur des Alpes austro- occidentales suivant la division déjà ancienne de PERRIER DE LA BATHIE et SoNGEON. E. VDAL NOUVELLES — Circulaire communiquée par M. Ch. Durrour (Voir p. 619). La plupart des sociétés françaises d'échanges proprement dites ayant peu à peu et à peu près cessé leurs publications, nous pensons qu'il serait intéressant de fonder un groupement nouveau ayant pour unique but la constitution d'herbiers riches et aussi complets que possible. Les promoteurs de l'idée, absolument désintéressés, se chargeront gratuitement du travail, aussi considérable soit-il, que le fonctionnement de la société leur imposera. Ils estiment qu'une contribution annuelle de cinq francs sera suffisante pour parer aux frais d'impression des étiquettes et du bulletin. Ils désireraient grouper 50 adhérents disséminés dans toutes les parties de la France et de l'Algérie. Messieurs les membres de la Société botanique de France qui seraient désireux de collaborer à cette publication sont priés de s'adresser à M. Ch. DuFFOUR, conservateur des collections scientifiques du musée, 16, rue Jeanne d'Arc, à Agen. — Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — Imp. Раш, BRODARD. Bul Soc. bot. de En. E. EVI MOTO) RI XVI: FABA PLINIANA Plante en fleurs. Bull. Soc. bot. de Fr. РА ОТО) 2 оов FABA VULGARIS et PLINIANA. Détails des fleurs. Bull. Soc. bot. de Fr. T: LVIT (4910). РБС \ FABA PLINIANA Bul БОО hot do Er, T DV 0010). PL XXI. FABA PLINIANA e ^ V KA 6. 4-7-8 NT TA р Р 2: |] Sen — ie | FE VE [4910] DL ЖУ (| АА ЕК E em DOC. Bull. Faba Pliniana et vulgaris Péricarpe et tégument de la graine. Bull Soc bo de Pr. EE EE FABA VULGARIS Plante cultivée et sélectionnée. MATIÈRES CONTENU SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1910. EE ES AVIS Composition du Bureau et du Conseil d'administration pour 1941...................4.4..eeeeessssssesre Remerciements au Président sortant............ ....... NÉCROLOGIE... 4... se... ss оу LEI, АУ de ee REVUE BISLIOGRAPHIQUE. Bulletin de l'Académie internationale de géographie botanique, 1909...... Bulletin de l'Académie internationale de géographie botanique, 1910...... Duran» (Ernest) et BARRATTE (Gustave). — Floræ Libycæ Prodromus ou Cata- logue raisonné des plantes de Tripo- litaine. а... Mémoires de la Société Linnéenne du Nord de la France, ХІІ, 4905-1508... Bulletin de la Société Linnéenne du Nord de la France, XIX, 1908-1909... Comptes rendus du Congrès des Socié- tés savantes de Paris et des départe- ments tenu à Rennes en 1909....... Manwac et REYNIER: — Flore phanéro- gamique des Bouches-du-Rhóne.... Erwin JawcHEN. — Die Edraianthus- Arten der Balkanlænder............ Gayer Gyurta. — Vorarbeiten zu einer Monographie der europæischen Асо- nitum-Arlen...... eee nnt Feutprone (0° Florentin). — Contribu- lion à la Flore brylogique de l'Uru- CU ER Paris (Général). — Hépatiques de la Nouvelle-Calédonie................. Lesage (Pierre). — 1° Croissance du $porogone en dehors de la plante- mère dans le Pellia epiphylla. — 2° Croissance comparée du sporogone de Polytrichum ` formosum sur 1а plante-mère et en dehors de la plante- шёге........................+++++ Lesage (Pierre). — Polyembryonie Chez Pellia epiphylla......... trie Lesage (Pierre). — Sur le balancement organique entre le pédicelle du cha- peau femelle et le pédicelle du sporo- gone dans les Marchantiacées...... Annales des Sciences naturelles, XH.. Revue générale de Botanique, XXII... Actes de la Société Linnéenne de Bor- deaux, ХІ, 1909................. Société d'Histoire naturelle d'Autun, ХХИ, mom, Bulletin de la Société d'Études scien- В lifiques d'Angers, XXXIX, 1909...... ülletin de la Société d'Etudes scienti- fiques de l'Aude, XXI, 1940.,.....-- Sterreichische botanische Zeitschrift. schen für Botanik, 1, 1910......- MEVALIER (Aug.). Les végélaux utiles de l'Afrique tropicale francaise, BEV, 099 ám kee Je (Aug.).— Les végétaux utiles е PAfrique tropicale française, fasc. vn, 4910.......... eg E» CAD (Aug.). — Les ressources : vrestières de la Côte d’Ivoire.....-. 621 628 636 CHEVALIER (Aug.). — Sur une nouvelle Légumineuse à fruits souterrains cultivée dans le Moyen Dahomey... CHEVALIER (Aug.). — Nouveaux docu- ments sur le Voandzeia Гоіхѕопі А. Chev. (Kerstingiella geocarpa Harms). Corner (H.). — Les bois de la Côte d'Ivoire et leur utilisation indus- DIJI RE Bois (D.) et GERBER (C.). — Quelques maladies parasitaires du Cannellier de Ceylan...... cese nn Jardin d'essais de Tunis. Catalogue des collections.. see nn t I Rucca (Ubaldo). — Movimenti d'irrita- zione delle piante. — Uno studio d'insieme e trattazione di questioni speciale. .......................... Сомвеѕ (Raoul). — Détermination des intensités lumineuses optima pour les végétaux aux divers stades du développement..................... GuixiER (Ph.). — Contribution à l'his- toire de la végétation dans le bassin du Lac d'Annecy, d'apres les restes végétaux trouvés dans les stations lacustres néolithiques.............. GuiNIER (Ph.). — Le choix des semences en culture forestière..,............ €mEvAL!ER (Aug.) — Les ressources forestières de la Côte d'Ivoire (résul- tats de la mission scientifique de l'Afrique occidentale) : excilants, gommes et résines, divers...... bidht Vizmonix (Ph. de). — La génétique et la quatrieme conférence internatio- nale de génétique..............-.: ' PLANCHON (L.) et Juizuer (А.). — Encore le Согодо mmm mI Journal and Procedings of the Royal Society of New South Wales.......- Annali della Reale Accademia d'Agri- coltura di Torino, Lll, 1909......... Annali di Botanica, 2, VIII, 1910...... MOoNTEMARTINI (L.). — Una nuova malat- tia della Sulla ` Anthostomella Sulla. Ducomer (V.). — Contribution à l'étude de la maladie du Chátaignier......- Млаве (René). -- Les bases de la classi- fication dans le genre Russula..... Nuovo Giornale botanico Italiano, XVII, Tornabene.........s...ss..s..... p Orrxer (Jules). — La flore du massif des Grandes Rousses............ DANS CE NUMERO (Suite). ` 651 AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour même où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard. П. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées dans le texte, celles-ci doivent étre dessinées à la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de manière à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. L'insertion de toute figure ne pouvant être reproduite que par des procédés différents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. III. — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat. Les corrections doivent étre retournées dans le délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'office par le Secrétariat. IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent étre publiés sous la rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. Ils prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Société sans majoration de leur cotisation. V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jours à avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. i VI. — En vue d'assurer l'unité typographique du Bulletin, le Conseil a arrété le protocole ci-dessous, réglant les caracteres employés dans les descriptions ou citations de végétaux. П ne sera admis aucune dérogation à cette règle. NOUVELLES ANCIENNES FAMILLE. 1. LÉGUMINEUSES. 2. LÉGUMINEUSES. id gre. (з Papilionacées. |4. Papihonacées. _GExRe,. 5. MEDICAGO. 6. MEDICAGO- ЕзрЁсЕ. 1. Сүїїпагасеа. в. Cylindracea. VARIÉTÉ. A |9. Laciniata. ло. Laciniata, S Tout ce qui concerne l'administration de la Société doit être adressé au Secrétaire général à l’adresse suivante : ‚ М. Lutz, professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie, #, avenue de l'Observatoire, Paris (VI*). Le Secrétaire-rédacteur, Gérant du Bulletin : F. Само. » ee E Coulommiers.— Imp. Pauz BRODARD. | BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 93 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ETABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AoUT 1875 TOME CINQUANTE-SEPTIÈME (Quatrième série — TOME X) 1910 ———— p" wë Session extraordinaire tenue - Be (Premier fascicule) PARIS 465 AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 8% Le Bulletin de la Société botanique de France paraît par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 1° juin 1911, Ce fascicule contient les planches I à IV. AVIS IMPORTAN: / b Й тп cations et de Zulletin croit Раг suite de l’augmentation croissante du nombre de: sa répercussion sur les finances de la Société, la Comm devoir rappeler à nos Confrères que le Règlement limite `" des manu- scrits à huit pages d'impression par séance et à quara + :::: pour l’année entière, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration cum. Dans un intérêt commun, la Commission prie donc fi rf MM. les Auteurs de condenser le plus possible le texte de: :- ^^ destinées à limpression. Tarif des tirages à part. Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs o: teurs qui en feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui ргёѓёгел: dcs tirages ^ part avec réimposition, bénéficieront en compensation d'ane réduction de 3 fr. 60 sur les er i-dessous Mn ren | 95 50 do Is 011500 NOMBRE DE FEUILLES examen. | event, Ion `. d txt ER Ne ) Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage,| fr. c. fr. c fr | ine pet pliure, piqüre et couverture passe-partout, de i E сошецг. .. ... ...... ZEN 10 20 11 40 1892 | 15 se me Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . . .. 9 60 10 80 126: | . | " м Demi-feuille (8 pages)... .. ......... 6 » 7 2 ae | 24409} 31 60 Quart de feuille (4 pages). . ....,..... 4 80 6 » 84 | 1060 «| 62 9° feuille en sus de la première . . . , . . . . - 9 » 10 20 1140 142 9 - Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . .| 8 40 9 60 1080 | 1350 ; !9 99 Demi-feuille en sus d'une feuille. . .. : . . . 4 80 6 » 180! |.1030 | 1950 Quart de feuille wi Ee AE iE 3 60 4 80 79011950 à ^? ” Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, рї 977 M à ; ; 25 exemp. 50 exemp. 75 exemp. Ce feuille ou fraction de feuille : LU ' ZAR, "Air 50 ' A fr. 80 Supplément de 0 fr. 30 par 25 exemplaires en plus. La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de page est de I fr. 20. ier La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage "Чер "T La composition d'un faux-titre est de 9 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier). ` est La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le titre d la répétition de celui de la brochure, et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour p ww ture. En plus les frais de tirage et de papier !*). du L'addition à la couverture passe-partout du titre de la communication composé en caractères texte est comptée 2 fr. 40. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. 40 Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de? adu Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. ition des Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraînant une modification dans la pipes pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif sis e RP EY 1 Р ся T pi 96 У . : : ; de ce *) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du haut tableau. z i SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Session extraordinaire tenue dans les Alpes-Maritimes pendant les mois de juillet-août 1910. Conformément à la décision qu'elle avait prise au début de l'année', la Société s'est réunie en Session extraordi- naire, à Saint-Martin-Vésubie, le 24 juillet. La première séance a eu lieu le 26 juillet, à 10 heures du matin, dans la salle du Conseil de l'Hótel-de-Ville, mise grac'eusement à la disposilion de la Société par M. le Maire de Saint-Martin. La seconde séance, qui fut en méme temps séance de clôture, fut tenue le 1° août dans le méme local. Les membres de la Société qui ont pris parl aux travaux de la Session sont : MM. Arbost MM. Jahandiez (Émile) Corbière Knoche Coupeau Lhomme Decrock Ligneris (M. des) Dumée Lutz Durand (С.) ü Madiot Fenoul Maire Guinier Roux (N.) Hannezo Rouy Hibon Souèges. 1. Art. 41 du Règlement. — L'organisation de la Session appartient exclu- Zement à un Comité nommé par le Conseil, au plus tard un mois avant l'ouverture de la Session. 1 Il SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Parmi les personnes étrangères à la Société ayant assisté aux séances et aux excursions, nous citerons : MM. PAMPANINI (Dr Renato), délégué officiel de la Société botanique italienne. CAGNOLI DE ЅАІХТ-Асмёѕ (0"), maire de Saint-Martin-Vésubie. Marron, conseiller général des Alpes-Maritimes. Corra, adjoint au maire et MM. les conseillers municipaux de Saint-Martin-Vésubie. Mme et Mlle ASTRI. M. Азтв, percepteur à Saint-Martin-Vésubie. Mme GAGNOLI DE SAINT-AGNES. Mlle САвхош DE SAINT-AGNÈS (Nina). M. Cacworr (A.), juge de paix à Saint-Martin-Vésubie. Mme Cacworr DE SAINT-AGNÈS (Oswald). M. Салсхои DE SAINT-AGNÈS (Oswald). Mme CASTILLON. MM. CaSTILLON. Сосхет, consul honoraire d'Italie. CosrE, jardinier en chef de la ville de Marseille. Соттомі, commissaire spécial à Saint-Martin-Vésubie. Davi, chef des cultures du Jardin botanique de Marseille. Mme DEBar. MM. Desar. DourRIAUX, receveur de l'enregistrement à Saint-Martin-Vésubie. Miles D'EsrELLES. MM. D'EsrELLES (le colonel). Етовёѕ (Pierre). Ger (Emile), conseiller d'arrondissement. JAHANDIEZ (Albert). Mme JALADE. M. Jowanp. Mme LABRUYER. MM. LABRUYER. LEYMARIE (Dr. Maner (Ю"). Mlle MARABOTTO. M. Nicor DE ViLLEMAIN. Mlle Nrranp. MM. Мітавр. PoGnaRD (le colonel). Prax, receveur des douanes à Saint-Martin-Vésubie. SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 4910. IM MM. Risso, avocat à Nice. RoBERT (D"). Rossi, juge de paix à Nice. VALLIER (le lieutenant). Mlle VaupEY.. MM. VAUDEY. VaupEv (Paul). VEYSsiÈREs (de), garde général des Eaux et Foréts, à Saint- Martin-Vésubie. WACONGNE. Etc., etc. Réunion préparatoire du 26 juillet 1910. Les membres de la Sociélé, présents à Saint-Martin- Vésubie, se réunissent à 9 heures et demie du matin, dans la salle du Conseil de l'Hótel-de-Ville, sous la présidence de M. Lutz, secrétaire général et délégué du Conseil d'admi- nistration de la Société, assisté de MM. les membres pré- sents du Comité local d'organisation '. Dans la salle se pressait une nombreuse assistance, parmi laquelle on remarquait la plupart des notabilités de Saint- Martin-Vésubie et des membres de la colonie étrangère, et plus spécialement MM. le D' Cagnoli de Saint-Agnès, maire, Marion, conseiller général, Cotta, adjoint, plusieurs conseillers municipaux, les fonctionnaires en résidence à Saint-Martin et beaucoup de dames. Conformément à l'article 51 du Reglement, M. Lutz donne lecture du chapitre v de ce Reglement contenant les dispo- sitions relatives aux Sessions extraordinaires. Ainsi que le prescrit l'article 11 des Statuts, il est procédé à la consti- tution du Bureau spécial qui doit être nommé par les socié- laires présents, pour la durée de la Session. 1. Le Comité chargé d'organiser la Session et nommé en conformité de de l'art. 41 du Règlement se composait de MM. Ant. Russo, président, ARBOST, CAGNOLI DE SAINT-AGNÉS (Dr), CESSOLE (chevalier V. de), Боне, TEAUX-BOURON, MADER (D*, MADIOT, ORZESZKO, POIRAULT, ROBERT (D') ROLAND-GossELIN, Roux (N.), SAUVAIGO (Dr), Saint-Yves (commandant), Үлпөт (J.). IV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Les propositions suivantes sont adoptées à l'unanimité : Présidents d'honneur : ММ. Вовмат. РАмрАМІМІ (Dr, délégué officiel de Ја Société botanique italienne. Roux. Président : M. CORBIÈRE, professeur au lycée de Cherbourg. Vice-Présidents : MM. ArBosT, botaniste et horticulteur à Nice. MapnroT, pharmacien à Jussey (Haute-Saône). Roux (N.), botaniste à Lyon-Saint-Clair. Secrétaires : MM. Duran (Georges). Des LicNEniS (Michel). Le programme suivant est mis aux voix et adopté à l'una- nimité : DIMANCHE 24 JUILLET. — Matin : Réunion des Membres de la Session à Saint-Martin-Vésubie. Après-midi : Herborisation sur la route de Venanson, pentes du pic de Conchetas et vallon du Libaré. Excursion facile. охот 25. — Vallon inférieur de la Madone des Fenêtres. Départ de Saint-Martin (960 m. d'altitude) pour le poste de douane de la frontiere (1280 m.); on passe sur la rive gauche du torrent; herborisation en forét des plus intéressantes et des plus riches, sans fatigue. On monte jusqu'à 1 600 metres environ, à la base des lacets qui montent à la Madone des Fenêtres ; retour par la rive droite du torrent. L'herborisation a lieu sur territoire italien. . Manni 26. — Repos, Séance d'ouverture dans la salle du Conseil de l'Hótel-de-Ville mis à la disposition de la Société par M. le Maire de Saint-Martin. (La séance qui devait avoir lieu le 24 a dà étre remise à ce jour par suite des élections au Conseil général qui rendaient la salle indisponible). MERCREDI 27. — Vallon supérieur du Boréon, depuis la Cascade du Boréon (1500 m.) jusqu'au lac de Tre Colpas (2100 m.) et pour les bons marcheurs jusqu'au Passo del Ladro (2450 m.). Excursion de la journee. SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 41940. v On peut aller en voiture ou à mulet jusqu'à l'hótel du Boréon oü l'on commence à herboriser. Course en territoire italien. Jeunt 28. — Excursion de la journée. En voiture jusqu'à Venanson (1100 m.). Herborisation au Pic de Colmiane (1 804 m.), au Caire Gros (2100 m.). Retour par les pâturages de Colmiane et le col de Saint-Mar- tin (1508 m.). Descente à pied sur Saint-Martin. Entièrement sur terri- toire francais et en terrains calcaires. Flore spéciale. VENDREDI 29. — Repos. On peut herboriser à volonté autour de Saint- Martin, surtout du cóté du Villars que nous ne visitons pas (Galeopsis sulfurea Jord.). SAMEDI 30. — Vallon inférieur du Boréon et vallon de Salèses jusqu'au col de Salèses (2 020 mètres). Excursion dela journée sur territoire italien, DiImaNcuE 31. — Départ de bonne heure pour la Madone des Fenêtres (3 à 4 heures de marche par sentier muletier, hótel de la Madone, 1886 m.). On peut y aller à mulet. Les bons marcheurs peuvent aller jusqu'au lac et au Col des Fenétres (2471 m.). Les autres pourront herboriser agréablement et fructueusement autour de l'hótel de la Madone , territoire italien. Lunpr 4°% доот. — Séance de clôture. Dislocation. Excursion à Tende. Mann доот. — Trajet de Saint-Martin à Tende. Une automobile sera Spécialement frétée pour éviter les transbordements nombreux et arrêts prolongés résultant de la non concordance des horaires. Arrét à Nice pour déjeuner; arrivée à Tende, hótel Nazionale. MERCREDI 3. — Matin : herborisation autour de Tende et dans la vallée du Rio Freddo; on verra la plupart des espéces spéciales, quelques-unes en fleurs, Soir : en voiture au delà dutunnel de Tende, puis herborisation sur la face Nord du col de Tende. JEUDI 4. — Herborisation dans le vallon inférieur de la Minière et dans le vallon de Casterino. Des voitures conduiront le matin nos confrères à San Dalmazzo pour éviter 5 kilomètres de route et les y reprendront le soir. VENDREDI 5. — Retour à Nice ou herborisation en territoire francais, à Fontan. Le retour à Nice se fera à volonté par les auto-cars de la Roya ou le Service automobile Vievola-Nice. SÉANCE DU 26 JUILLET 1910 PRÉSIDENCE DE M. CORBIÈRE. La séance à lieu immédiatement à l'issue de la réunion préparatoire et dans le méme local que celle-ci. M. Lutz, président de la réunion préparatoire, ouvre la séance en prononcant l'allocution suivante : Mesdames, Messieurs, Avant de procéder, comme le veut le Reglement, à l'installation du Bureau de la Session, permettez-moi de profiter de la présidence éphé- mére que me vaut la délégation du Conseil d'administration pour vous adresser quelques paroles. ; J'ai, en effet, le très agréable devoir de dire toute la reconnaissance du Bureau de la Société aux personnes dévouées dont le précieux con- cours a permis d'organiser cette réunion qui, comme vous avez déjà pu vous en convaincre, nous réserve les plus grandes satisfactions, tant par la richesse de nos récoltes et la valeur scientifique de nos observations que par l'urbanité avec laquelle nous sommes accueillis dans cette aimable cité. Nous devons des remerciements tout particuliers à M. le Maire et à la municipalité de Saint-Martin-Vésubie. Non contents de nous offrir l'hos- pitalité dans cet édifice municipal, ils ont tenu à nous témoigner leur sympathie d'une manière encore plus efficace. Vous avez pu, au cours d'une excursion dans le vallon de la Madone, constater que le chemin était, sur beaucoup de points refait entierement à neuf, et vous avez remarqué que ces réfections récentes correspondaient à d'importants dégâts causés par une exploitation forestière difficile. C'est à l'initiative de M. le maire de Saint-Martin et à la collaboration de l'Administration des Foréts, que j'aurai d'ailleurs à remercier dans un instant, que nous sommes redevables de cette heureuse transformation, grâce à laquelle notre herborisation s'est doublée d'une très agréable promenade. : J'associerai à ces remerciements M. le conseiller général MARION qu a bien voulu nous faire l'honneur d'assister à cette séance. Je crois méme savoir, grâce à une petite indiscrétion, que M. Млвтох nous réserve une surprise, pour laquelle nous aurons le plaisir, tout à l'heure, de lui dire comment nous sommes sensibles à ses aimables attentions à notre égard. ALLOCUTION DE M. LUTZ. VII Je dois aussi exprimer notre gratitude à l'Administration des Foréts et à ses représentants locaux M. l'inspecteur Воммет et M. le garde- général DE VEYSSIÈRE. Ainsi que je vous le disais tout à l'heure, elle a beaucoup fait pour faciliter nos herborisations. D'ailleurs, il est de tra- dition constante, chez les forestiers, de se multiplier pour permettre aux botanistes d'explorer plus commodément les terrains placés sous leur surveillance, de telle sorte que l'on peut dire bien haut que, partout, les forestiers sont les amis des botanistes, ce qui, malheureusement, ne veut pas dire que les botanistes soient les amis des forestiers! Bien souvent méme, les botanistes sont les ennemis des forestiers, arrachant, pour enrichir leurs herbiers les plantes fixatrices des éboulis, que ceux- ci ont eu bien de la peine à faire croître sur le sol aride : ou encore, écrasant, sans les voir, hypnotisés qu'ils sont par quelque espèce rare, les semis destinés à régénérer la forêt. Et malgré ces méfaits, ils trou- vent toujours grâce devant les forestiers qui répondent à leurs dépréda- tions par des attentions toujours renouvelées. Une grande joie nous a encore été réservée. Lorsque a pris corps le projet de Session dans les Alpes-Maritimes, le Conseil d'administration de la Société botanique de France a pensé qu'une occasion unique s'offrait de témoigner à la Société botanique italienne tout l'intérét que nous portons à ses travaux et de cimenter, par des excursions communes, les liens de sympathique confraternité unissant les deux Associations scientifiques sœurs. Sur l'initiative du Conseil, j'ai transmis à la Société italienne une invitation à se joindre à nous pour herboriser sur notre commune frontière, et nous avons eu la satisfaction de voir notre proposition accueillie favorablement. M. le pro- fesseur Baccanrwr, président de la Société botanique italienne, vient de nous notifier que la Société qu'il dirige avec une si grande compétence, avait désigné son secrétaire, M. le docteur PAMPANINI, pour la repré- senter à notre session. Én nous félicitant de cette bonne fortune, je prierai M. Pampanint de dire à M. le professeur BACCARINI et à ses col- lègues du Bureau de la Société italienne, combien nous avons été touchés de cette preuve de cordiale amitié. Je n'aurais garde enfin d'omettre le Comité local d'organisation et plus particulièrement notre aimable et distingué collègue, M. Аввовт. Assisté de MM. N. Roux et Manior, il exerce depuis deux ans son dévouement à la préparation de notre réunion, et je suis bien placé pour Savoir combien lourde a été cette tâche. Si ses efforts sont aujourd'hui couronnés d'un succès dont il peut légitimement être fier, nous devons de notre côté ne pas lui ménager notre reconnaissance. , Messieurs, je ne veux pas empiéter plus longuement sur les préroga- lives du président que vous venez d'élire pour la durée de la Session : à ҮШ SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. lui appartient le droit de parler en votre nom. Aussi vais-je maintenant lui céder le fauteuil et le prier, ainsi que MM. les membres du Bureau de la Session, de vouloir bien prendre possession de leurs fonctions. M. Corbière prend alors place au fauteuil de la présidence, assisté de MM. les membres du Bureau. Il invite MM. le D' Cagnoli et Marion à venir occuper à ses côtés les places qui leur sont réservées, puis en une improvisation couverte de sympathiques applaudissements, il remercie la Société de lui avoir confié la direction de ses travaux pendant la durée de la Session. La parole est ensuite donnée à M. le 0" Cagnoli qui pro- nonce le discours suivant : Mesdames, Messieurs, En vous adressant les souhaits de bienvenue au nom dela ville de Saint- Martin-Vésubie que j'ai l'honneur de représenter, je ne fais que traduire d'une manière bien imparfaite sa vive satisfaction et sa sincère reconnais- sance. Lorsque, dans le cours de l'été dernier, M. Ansosr, le délégué de votre Comité d'organisation, botaniste aussi distingué que modeste, me pres- sentit sur l'intention de la Société botanique de France de tenir ses Assises de 1910 dans cette localité, j escomptai aussitôt avec une joie indicible les avantages de cette éventualité. Ce qui alors n'était que projet est devenu une réalité ; et Saint-Martin-Vésubie n'ayant plus rien à envier aux villes autrement importantes qui, jusqu'à ce jour, avaient été choisies pour vos Sessions extraordinaires, est fier de l'honneur qui lui échoit aujourd'hui. Aussi, que mes remerciements les plus chaleureux se portent vers les initiateurs de cette idée et vers ceux qui en ont assuré la réalisation. En vous, Messieurs, je salue respectueusement la Société botanique de France, à laquelle j'adresse l'hommage de ma vive gratitude et de ma profonde admiration, Société si dignement représentée par М. Lurtz, son Secrétaire général et le délégué officiel de son Conseil d'administration. En vous, M. Renato PampanINI, je salue avec la plus grande défé- rence le représentant autorisé de la Société botanique italienne, qui n'a pas oublié que la Science n'a pas de frontières et qu'il ne saurait en exister entre deux peuples liés par une communauté d'origine et dont le sang s'est mélé sur les champs d'honneur de Lombardie et de Bourgogne. À vous tous j'adresse la bienvenue mais plus particulièrement à ceux qui, bravant les fatigues d'un long et pénible voyage, sont venus des DISCOURS DE M. CAGNOLI DE SAINT-AGNES. IX régions les plus lointaines pour rechercher dans nos parages les douces jouissances dont sont épris vos cœurs de savants. Que mes regrets les plus sentis aillent enfin aux absents qui, unis à vous dans la méme pensée de dévouement à la science, ne peuvent, pour des motifs divers, prendre part à vos travaux. Messieurs, Parmi les manifestations qui témoignent des avantages que Saint- Martin-Vésubie peut offrir, celle à qui nous devons aujourd'hui d'étre réunis n'est pas la moins importante, tant au point de vue de la Science que de l'avenir de notre station climatérique. Depuis de longues années déjà, nous voyons, tous les étés, accourir parmi nous de nombreux étrangers, les uns attirés par l'espoir rarement décu de recouvrer dans ce climat bienfaisant la santé perdue, les autres venant lui demander le repos et la quiétude après un hiver de dur labeur ou les plaisirs déprimants de la vie mondaine. D'autres, enfin, cédant à l'irrésistible attrait des sports, y sont sollicités par le charme séduisant de nos montagnes avec leurs lacs azurés, de nos ombreuses foréts aux balsa- miques senteurs, des pics altiers éternellement enneigés, des frais vallons ой, tantôt avec un sourd grondement, tantôt dans un doux murmure, bruissent des eaux claires et abondantes caressant des bords fleuris. Mais ces conditions, capables déjà par elles-mémes de légitimer la notoriété faite à Saint-Martin comme résidence estivale, devraient étre aussi bien justifiées par les satisfactions d'un autre ordre que les savants peuvent en attendre. C'est que par son altitude, sa luminosité, sa constitution technique, ses conditions climatiques de température et d'hygrométrie et par ses divers modes d'orientation, cette région constitue une station botanique privi- légiée où la flore alpine s'épanouit dans toute sa richesse et sa splendeur. Ne semblaient-ils pas obéir à une instinctive intuition les premiers pionniers qui, dès le commencement du xvin siècle, ont exploré nos montagnes, ont fouillé tous les coins et recoins de nos vallons et enre- gistré les résultats de leurs patientes et laborieuses recherches ! Que de noms illustres à ajouter à la liste bien longue déjà où figurent les noms @'Атллохт, de Verani, de BELLARDI, de DANA, et d'Antoine Risso dont je suis heureux de rappeler le souvenir cher à nos cœurs de nicois ses compatriotes, en saluant ici son petit-neveu, M. Antoine Risso, bota- niste remarquable lui-même et président de votre Comité d'organisation. Qu'il est déjà grandiose ce monument érigé en l'honneur de notre Flore Par les Авротхо, les BERTERO, les Bolssier, les REUTER, les ТнивЕт, les BoRNET et les REICHEMBACE ! o Quelles espérances ne nous est-il pas permis de concevoir pour l'avenir X SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. de cet édifice, quand on considère l’apport incessant de nouvelles richesses qui, depuis quarante ans, lui est fait par M. Emile Вовмат, l'éminent auteur de la Flore des Alpes-Maritimes! Messieurs, vous ne sauriez pardonner à un profane de votre aimable science de s'attarder à la citation de toutes les plantes intéressantes que vous pourrez récolter dans vos herborisations. x Mais vous ne me tiendrez pas rigueur si, piqué d'un amour excessif pour les beautés de mon sol natal, je ne puis résister au désir d'affirmer sur la parole autorisée qui m'en a été donnée, la présence du Saxifraga florulenta qui, bien que décrit déjà en 1824 par le professeur MORETTI, a été considéré comme une plante fabuleuse jusqu'au jour où Lisa et, après lui, bien d’autres le récoltèrent en abondance sur plusieurs points de notre terroir et ses environs. | Permettez-moi d'ajouter que le Saxifraga pedemontana, le Silene cordifolia, le Potentilla valderia, le Viola valderia, le Sempervivum hirtum semblent aussi particulièrement se plaire dans cette station et у avoir établi leur habitat favori. Messieurs, Peut-être déjà, dans les courtes promenades auxquelles vous vous êtes livrés, avez-vous éprouvé un avant-goüt des jouissances scientifiques qui vous seront réservées durant les excursions plus importantes que vous vous êtes proposées. Qu'un ciel toujours clément accompagne vos pas; que l'ample moisson rapportée chaque soir vous fasse oublier les fatigues de la journée et escompter les satisfactions du lendemain. Sous peu, bien loin de nous, lorsque parcourant vos herbiers, vous revivrez les heures agréables passées dans ce coin des Alpes, que n pensée, Messieurs, se reporte avec sympathie vers Saint-Martin-Vésubie ой votre départ ne laissera que des regrets mélés au plus cher et au plus impérissable souvenir. Cette allocution est trés vivement applaudie. M. le Président remercie chaleureusement M. le D" Cagnoli de ses souhaits de bienvenue. M. le Secrétaire général donne ensuite connaissance du télégramme suivant de MM. Burnat, Saint-Yves et Briquet : Retenus en Corse par obligation de terminer cette année travail bota- nique sur l'ile, envoyons à la Société botanique de France cordiales salutations et meilleurs vœux. BunNaT, SAINT-YVES, BRIQUET. A. COPPEY. — CULTURE D UNE MOUSSE MÉDITERRANÉENNE. XI Une présentation nouvelle est ensuite annoncée. L'ordre du jour appelle les communications écrites sui- vantes : Sur un essai de culture, à Nancy, d'une Mousse méditerranéenne et sur la valeur spécifique du Funaria Maireana Cop.; PAR M. А. COPPET, Le Funaria Maireana est une Mousse que j'ai décrite d'après un échantillon recueilli en Grèce par M. René Marre‘. Je l'ai retrouvée postérieurement dans plusieurs envois reçus de М. G. Maire et provenant des environs d'Alexandrie (Egypte) *. Les plantes de ces deux provenances diffèrent quelque peu par leur aspect extérieur, mais ces variations ne sortent pas des limites de celles que l'on observe d'ordinaire chez les Funa- rlacées., Des trois échantillons que je possède, l'un provient des rochers calcaires de l'Achaie (alt. 900 m.), où il croissait dans les suin- tements, intimement mélangé au Philonotis calcarea Schp., espèce essentiellement hygrophile; un autre croissait sur les vieux murs à Garbieh (Égypte), et je l'ai trouvé mélangé au Didymodon tophaceus (Brid.) Jur., autre espèce hygrophile et caleicole; le troisième enfin a été recueilli sur les parois d'un bassin en ciment à la gare de Zayazig (Égypte) et renfermait des brins d'une Algue filamenteuse verte, suffisante pour déceler la grande humidité du substratum. D'aprés ces données, on peut donc admettre, jusqu'à plus ample informé, que cette plante est calcicole hygrophile et croit dans la région méditerranéenne. J'engagerai donc vivement les botanistes qui en auront l'occasion, notamment au cours de la Session extraordinaire de la Société botanique de France, en 1. CoPPEY (A.), Contribution à l'étude des Muscinées de la Gréce (Bull. Soc. des Sciences de Nancy, 1907, fasc. Ш). zi | 2. CoppEy (A.), 2° Contribution à l'étude des Muscinées de la Gréce (Ibid., 09, fasc. I). C'est par erreur que BROTHERUS à orthographié le nom de la F. Maieana (in ENGLER und PRANTL Die natürlichen Pflanzenfamilien). DH plante XII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. 1910, à la rechercher en Provence, où son existence me semble très probable, étant donnée la grande uniformité de la végéta- tion bryologique méditerranéenne dans la zone inférieure '. Le Funaria Maireana rentre, par tous ses caractères, dans la section Eufunaria Mitt. et ressemble extérieurement au Funaria hygrometrica Hedw., plante répandue dans le monde entier sur les anciens foyers, principalement. La différence principale consiste dans la dimension des spores qui possèdent de 24 à 28 u de diamètre chez le F. Maireana, et la moitié de се chiffre seulement chez le F. hygrometrica. Les feuilles sont en outre plus allongées et plus aigués, formées de cellules plus étroites et plus longues. Ces caractères particuliers rapprochent le F. Maireana du F. microstoma Br. E., mais la première de ces plantes a un péristome double parfait, tandis que l'autre ne possède qu'un endostome rudimentaire. Les différences entre le F. Maireana et le F. hygrometrica paraissant légeres, j'ai cherché à m'assurer de leur valeur réelle, comme distinction spécifique, en examinant un grand nombre d'échantillons de la dernière espèce, provenant soit de la Grèce méme, soit des diverses parties du monde, en particulier du Cap, de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Calédonie. J'ai constamment observé des spores atteignant un diamétre moyen de 15 u, alors pourtant que les feuilles de la variété calvescens Br. E., propre aux régions méridionales et tropicales, se rapprochent beaucoup de celles du F. Maireana. Je me suis alors proposé de vérifier la valeur spécifique des caractères invoqués pour distinguer cette derniére, en montrant leur indépendance vis-à-vis des conditions d'existence de la plante. Je l'ai cultivée dans ce but, à Nancy, dans les conditions mêmes où le F. hygrometrica se développe facilement. Aprés m'étre assuré, en les faisant germer dans une prépara- tion microscopique, que les spores, recueillies en Grèce ei août 1906, étaient capables de se développer, j'ai ensemence; en avril 1908, un pot à fleurs contenant une terre stérilisée par la chaleur et formée du mélange suivant : mi-partie cendres de bois et de briquettes de tourbe, mi-partie terre de bruyère el terre argilo-calcaire. 1. СОРРЕҮ (A.), 2 Contribution..., loc. cit. A. COPPEY. — CULTURE D'UNE MOUSSE MÉDITERRANÉENNE. XIII La culture, recouverte d'une lame de verre et laissée au laboratoire, a été régulièrement humectée à l’eau bouillie. La germination fut rapide et, en moins d'une semaine, le proto- néma formait déjà de petites taches bien visibles à l'œil nu. Dés le mois de juillet, la terre du pot était couverte d'un tapis trés dense de jeunes plantules n'ayant pas encore produit d'or- ganes reproducteurs et, à partir du 15 août, la culture était laissée en plein air, dans un coin de jardin ordinairement ombragé, le couvercle de verre étant enlevé bien entendu. Depuis, la culture n'a été mise à l'abri, au laboratoire, que pendant les grandes gelées d'hiver. Les organes 4 se sont montrés, dans ces conditions, en grande abondance dés le mois de février 1909, quant aux archégones, ils se sont flétris aussitót formés, sans présenter trace d'em- bryons. La culture а continué à prospérer tout le reste de l'année en témoignant d'une grande activité de propagation asexuée, comme le montrait le comblement rapide des vides dùs aux prélévements. Au mois d'octobre de la méme année, d'abondantes rosettes 4 apparaissaient à nouveau, mais les archégones restaient, cette fois encore, entiérement stériles. Enfin, la culture ayant pu passer l'hiver à l'air libre, à la faveur d'une saison peu froide et humide, de nouveaux organes sexués se formaient en février 1910 et je ne tardais pas à Observer un beau développement de jeunes embryons, dont les capsules arrivaient enfin à maturité à partir du début de juillet. Ce brusque changement m'avait fait penser à une substitution d'espèce, par suite de la longue durée de l'exposition de la culture à l'air libre et de l'abondance des spores du Funaria hygrometrica, qui pousse d'ailleurs un peu partout, dans ce jardin, où des cendres sont répandues fréquemment. E Cependant aucune substitution n'avait eu lieu, ce qui n'est attribuable évidemment qu'à l'avance prise par la première plante et à sa vigueur. П en résulte, par conséquent, que le F. Maireana peut, avec quelques précautions, vivre sous le climat de Nancy, mais il est probable que cette plante ne peut y étre fertile qu'exceptionnel- XIV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1940. lement. La richesse nutritive du substratum ne semble pas être la cause de la stérilité du début, car les Funaires sont d'autant plus fertiles que leur substratum est plus riche. | D'autre part, le léger étiolement que la plante a subi au début, en vivant dans l'air confiné et sous un éclairement trés atténué, n'est pas plus à ineriminer, car il n'a pas empêché le développement d'organes sexués bien constitués; j'ai observé notamment de beaux anthérozoides bien mobiles. Or, si les Funaires ont un remarquable pouvoir d'étendre leurs gazonne- ments par voie végétative et d'occuper ainsi, à partir de quelques spores seulement, toute l'étendue immédiatement favorable, elles n'ont pas de moyens de dissémination à longue distance autres que leurs spores. On peut donc admettre que le Funaria Maireana reste can- tonné dans les régions méditerranéennes parce qu'il trouve là seulement les conditions favorables à sa fécondité et que, s'il n'envahit pas d'ordinaire les stations à F. hygrometrica, c'est que ce dernier s'y développe trés rapidement; dans mon jardin il fructifie tous les ans, en moins d'une année, dans tous les endroits un peu ombragés. Mais il n'y aurait pas autre- ment lieu d'étre sürpris de rencontrer quelque peu du pre- mier mélangé au second, sous les climats favorables, et il n'y aurait pas lieu non plus de les réunir pour cela en une espéce unique. Il me reste en effet à dire que, dans les conditions oü je l'ai cultivé, le F. Maireana est resté parfaitement distinct et a conservé tous ses caractères, notamment son tissu spécial et surtout la dimension remarquable de ses spores. Mes cultures me permettent en outre de compléter les caractères indiqués dans la description primitive, en ce qui concerne les rameaux 4: La figure que j'en ai donnée ne correspond qu'à une jeune plantule développée postérieurement à la fructification, les organes с primitifs n'étant plus reconnaissables. En réalité le F. Maireana possède une inflorescence monoique semblable à celle du F. hygrometrica, et de nombreuses anthé- ridies au centre de l'extrémité capituliforme du rameau 4. Les teuilles de ce rameau sont aussi plus aigués, et à cellules plus longues que dans le F. hygrometrica et j'ai trouvé les anthéridies Po .HARIOT. — L'HYMENOPHYLLUM TUNBRIDGENSE L. XV plus longues également, atteignant, à l'état vide, 0 mm. 4 au lieu de 0 mm. 2 à 0 mm. 3. Au cours d'une herborisation, si l'on veut rechercher cette plante, l'attention devra se porter, en dehors des conditions stationnelles qui ne pourront étre précisées qu'ullérieurement, sur la forme aigué et allongée des feuilles périchétiales, sur les dimensions de l'opercule ou de l'ouverture péristomiale ordinai- rement plus petits que dans les capsules du F. hygrometrica de vigueur égale, et sur la couleur plus foncée de la capsule à la maturité compléte, d'un brun-noir luisant, au lieu d'un roux- fauve terne. Bory-de-Saint-Vincent et Hymenophyllum tunbridgense L. dans les Basses-Pyrénées. L'Ophioglossum vulgatum var. ambiguum Coss. et Germ.; PAR М. P, HARIOT. Une Note de M. ZEILLER publiée dans le Bulletin de la Société botanique de France (1903, p. 590-592) annonçait la découverte, faite en juin 1903, раг MM. AxciBunE et MENGaUD, dans les Basses-Pyrénées, sur le versant Nord de la montagne de l'Artza, au-dessus de la vallée de Laxia, en face du Mondarrain, de l'Hymenoplyllum tunbridgense. Les auteurs de cette découverte avaient cru de prime abord avoir affaire au Trichomanes radicans, et c'est le regretté CLos qui rectifia leur détermination. Depuis cette époque l'Hymenophyllum а été revu à d'autres localités dans la méme région. Le hasard d'une lecture des lettres de Bony DE SAINT-VINCENT !, en nous fournissant quelques indications intéressantes, nous a 1. Lauzun (Рн.), Correspondance de Bory-de-St-Vincent, 1908, p. 187; SAUVAGEAU (C.), Bory-de-St- Vincent d'après sa correspondance publiée par M. Lauzun (Morot, Journal de Botanique, 2* série, I, 1908, p. 13, tir. à part). À titre de curiosité bibliographique je signalerai une figure. coloriée de l'Hymenophyllum, due à Bory, dans un ouvrage peu connu où l'on ne Serait certainement pas tenté de la chercher : CH. NODIER, Promenade de aux montagnes d'Écosse, PI. 1, f. 3, 1821. XVI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 41940. engagé à rechercher ce qui a été dit à propos de l'Hymeno- phyllum dans les Basses-Pyrénées. Bory, dans une lettre à Léon Durour, datée du 21 juin 1817, écrit « à Cambo vous verrez l Hymenophyllum timbridgiense, que j'ai de là, de Normandie, de Bretagne, de Tunbridge, d'Edimbourg, des terres Magella- niques de l'ile de Bourbon ». Un échantillon conservé dans l'herbier Bory, actuellement dans les collections du Muséum, porte la mention suivante « de Cambo dans les Pays Basques par Thore en l'an 1808, qui l'envoya avec cette. note : elle est très voisine de l'Æymenophyllum unilaterale que vous avez rapporté de l'Ile de France ». Ce serait donc à Tuore que reviendrait l'honneur d'avoir trouvé l Hymenophyllum dans la région pyrénéenne. D'autres indications relatives à l’ Hymenophyllum avaient échappé au professeur CLos, dans sa Note publiée en 1903”. C'est ainsi que LÉMAN?, en 1824, signale cette curieuse Fougère en Gascogne; que Bory’, en 1825, en fait mention à Cambo, au pied des Pyrénées où elle aurait été trouvée par GRATELOUP. GnaTELOUP*, en 1833, l'indiqua « ad rupes calcareos (sc) inter fissuras in montib. Vasconiae, ad cacum. Mont-Darain prope Cambo. CC. » Express parait l'avoir observée dans la méme localité (Mont- d'Areina (sic) pr. Itsatsou n WiLLkowM et LANGE, Prodr. Florae hispanicæ, 1, 1861, p. 11). MILDE,” AscuERsoN? et GRAEBNER la signalent dans les Pyré- nées françaises occidentales, aussi bien que LUERSSEN”: Bunaxi* en fait mention, еп 1901, d’après DUFOUR, à Cambo et reproduit la citation de GRATELOUP. 1. CLos, Lettre de M. Clos à M. Malinvaud sur une nouvelle localité fran- caise de l'Hymenophyllum tunbridgense (Bull. Soc. bot de France, 1903, p. 592-594). 2. Dictionnaire des sciences naturelles, XXI, 1821, p. 324. 3. Dictionnaire classique d'histoire naturelle, VII, 1825, p. 457. 4. GRATELOUP, Cryptogamie tarbellienne (Actes de la Soc. Linn. de Bor- deaux, VII, Nov. 1835, p. 43). 5. MILDE, Filices Europz, 1867, p. 12. б. ASCHERSON et GRAEBNER, Synopsis der Mitteleuropäisches Flora, 1, 1896-1898, p. 6. 7. LUERSSEN, Farnpflanze (Rabenhorst's Kryptogamenflora, 1889, P- 36). 8. BUBANI, Flora pyrenaæ, IV, 1901, p. 436. pz: HARIOT: — L'HYMENOPHYLLUM TUNBRIDGENSE L. XVII Rappelons également que le docteur ВгАхснкт! l'indique dans les Basses-Pyrénées d’après Durour et LESAUVAGE. La première mention écrite devrait par suite être attribuée à Bonv en 1825, et peut-ére à Leman (1821), si nous acceptons la désignation un peu vague de « Gascogne ». L'Hymenophyllum avait été rencontré auparavant en Nor- mandie et en Bretagne. RousseL? est le premier qui l'ait signalé à Mortain en 1796. La première indication armoricaine se trouve dans DE Сахро? en 1805. D'après une note qui m'a été remise par mon ami M. F. Camus, cette Fougère ne figure pas dans l'ouvrage de Camery (Voyage dans le Finistère ou état de ce département en 1794 et 1795, Paris, An VII), ni dans Dg Сахоро (Rapport sur un voyage botanique et agronomique dans les départements de l'Ouest (en 1806), Paris, 1808). MERLET DE LA BOULAYE avait indiqué l Hymenophyllum comme trouvé en 1788 à Candé (Maine-et-Loire), près d'une chute d'eau. Cette mention est trés vraisemblablement erronée. ВовЕАП * fait observer que Du Ретіт Tnovans avait découvert cette Fougère à Mortain (Manche) et non à Candé où il n'existe aucune chute d'eau, ainsi qu'il résulte d'une lettre datée de Saumur (5 mai 1790). C'est d'ailleurs sous le nom de Du Perir Tuovans que l'Ency- clopédie méthodique (Botanique, ҮШ, 1808, p. 131), indique VHymenophyllum à Mortain, et DE CANDoLLE, la méme Fougère sur les cótes de Bretagne. Ce serait donc Roussez qui aurait donné la première indication écrite de l'Hymenophyllum en Normandie et en France (1796) et Du Perit THOUARS qui Гу aurait trouvé le premier (vers 1190). La localité d'Eure-et-Loir* semble extraordinaire à première м + BLANCHET, Catalogue des plantes vasculaires du Sud-Ouest de la France, 1 2. ` te Flore du Calvados et terrains adjacents, 1** éd. an IV, p. 51; 2 éd., 1806, p. 114. 3. DE CANDOLLE, Flore française, ЇЇ, 1805, p. 548. KE 4. BOREAU, Catalogue raisonné des plantes phanérogames qui croissent actuellement dans le département de Maine-et-Loire, 1859, p. 204; Notice istorique sur le Jardin des Plantes d'Angers et sur les progrés de la Bota- nt 1 Eur pow d idt systématique, I, 1903, p. 186-189; J. MAHEU, Le Naturaliste, 15 août 1896. è ХҮШ SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.+AOUT 1910. vue et mériterait d'être confirmée. Quant à la trouvaille faite à Fontainebleau, elle ne saurait être prise au sérieux. D'après notre honorable confrère M. Dzracoun!, cette Fougère y était de plantation récente et en rares échantillons sur une paroi rocheuse très aride et en plein soleil. L'indication de l Hymenophyllum dans la forêt de Compiègne, en société du Struthiopteris, de l'Isoetes echinospora, etc. ne mérite méme pas d’être prise en considération (COZETTE, Les Cryptogames vasculaires du nord de la France in Comptes Rendus du Congrès des Sociétés savantes, 1908, p. 139. L'Hymenophyllum a été trouvé dès 1682 en Angleterre?, en 1697 en Italie”. En Allemagne il est très localisé. On le rencontre encore dans le Luxembourg, en Belgique où il est très rare et ne semble pas avoir été revu depuis longtemps. Il a été men- tionné en Espagne dans une seule localité de la Navarre*; il n'existe pas en Suisse. La correspondance de Bony ° nous donne également d'intéres- santes indications sur la découverte en France de l Ophioglossum vulgatum var. ambiguum. Dans des lettres à L. DUFOUR (6 juin, 22 septembre, 22 décembre 1824), Bonx signale dans les lettes du Cap Ferret (Gironde), un Ophioglossum que Dr Саҳро et les botanistes de Brest prenaient pour l'O. lust- lanicum ; il le considère comme une espèce nouvelle et le nomme arenarium dans son herbier. « J'avais quinze ans, dit-il, quand je trouvai ces plantes, il y a juste trente ans. Je suis certain que je mettrais la main dessus, je les vois encore ». Un échantillon existe dans l'herbier Bonv, accompagné des remarques suivantes ` « Ophioglossum (arenarium) fronde ovato- acuta N., fort voisin du pusillum Mich. Bor. Am., t. П, p. 275. Des lettes ou enfoncements humides des dunes de sable derrière le fort, prés de la cóte du bassin d'Arcachon en l'an V. Je l'avais prise pour le lusitanicum d'ou D. С. me cite comme ayant trouve cette dernière en Europe; croit dans le sable, enfoncée jusqu à 1. Bull. Soc. bot. de France, XIV, p. 1867, p. 158. 2. Rar (J.), Historia Plantarum, 1, 1686, p. 141. 3. BOCCONE, Museo di Piante rare, 1697, p. 24. ie 4. LACOIZQUETA (J. M. de), Catalogo de las Plantas que espontanemen crescen en el Valle de Vertizarana, 1885, p. 188. 5. LAUZUN loc. cit., p. 267, 270, 273; SAUVAGEAU, loc. cit., p. 18. F. CAMUS. — SUR LA BRYOLOGIE DES ALPES-MARITIMES. XIX la naissance de la fronde qui est très différente de celle du lusi- іапісит qui est presque pédiculée ». « Trouvé en Germinal an V de la République, dans les vallons humides ou lettes des dunes de sable derriére la Roquette et au Pilat vers l'entrée du bassin d'Arcachon. Tous ces lieux ont changé de forme, et nous ne la retrouvons plus aujourd'hui en 1842 ». C'est exactement dans cette région que DurtEu ре MAISONNEUVE ! recueillit l'Üphzoglossum vulgatum v. ambiguum au mois de mai 1857. Dans l'intervalle, cette curieuse variété de l'Ophioglosse avait été signalée aux environs de Paris, prés de Lardy (Pocancy), le 14 juin 1846, par Рок, et Vianex. Mais elle n'a été décrite qu'en 1861? par Соѕѕох et GERMAIN DE SAINT-PIERRE. D'après M. MéwiER?. cette Fougère aurait été récoltée aux environs de Nantes par PrsxEav, en 1839. LLovp* l'indique éga- lement au Vieux Boucau (Landes) d'après Тновк. Quoi qu'il en soit, c'est bien Bonv qui en l'an V (1797), aurait découvert l'Ophioglossum vulgatum var. ambiguum auquel il faut rapporter l'Ophioglossum lusitanicum indiqué à Bordeaux par Dr CANDOLLE ?. À propos de la bryologie des Alpes-Maritimes; PAR M. FERNAND CAMUS. A l'occasion de la Session extraordinaire qui s'ouvre en ce moment, le regretté bryologue Ferdinand RENAULD et moi avions conçu le projet de donner un aperçu de la végétation bryolo- gique du département des Alpes-Maritimes. Les séjours que lENAULD avait faits à Monaco, à Nice et à Vence, son expé- rience des questions de bryogéographie ne pouvaient manquer de donner à ce travail un grand intérét. La longue maladie, puis Ја mort de RENAULD ont empêché la réalisation de ce projet. 1. Bull. Soc. bot. de France, 1Ү, 1857, p. 597-599. : _ 2. Соѕѕоҳ et GERMAIN, Flore des environs de Paris, 2° éd., 1861, p. 874. 3. MÉNIER, Sur les Ophioglosses de la Flore de l'Ouest (Bull. Soc. Sc. nal. е l'Ouest, 7, fasc. 1, 1897, p. 6. 1. LLovo, Flore de l'Ouest de la France, 3° éd., 1883, p. &31. 5. ре CANDOLLE, Flore francaise, Vl, 4815, р. 243. XX SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Resté seul, j'ai considéré comme un devoir de mettre au jour, à défaut du travail plus complet que nous eussions présenté, une mise au point des connaissances actuelles sur la bryologie du département. Je n'ai pas trouvé dans les papiers de RENAULD de notes qui m'eussent facilité la tàche; mais j'ai eu à ma disposi- tion de précieux documents sous forme de récoltes faites à son instigation par deux collecteurs : M. le D" Boxaroxs qui a rap- porté des environs de Saint-Martin-Vésubie une cinquan- taine d'espèces de Muscinées, et notre confrère, le commandant Saint-Yves qui dans ses courses à travers le département а recueilli une intéressante série d'espèces. D'autre part, l'herbier TucnET-BonNET, récemment légué au Muséum d'Histoire natu- relle de Paris, et l'herbier de MansiLLv, appartenant à la Société botanique de France, contiennent de nombreux échantillons provenant des Alpes-Maritimes et que j'ai étudiés pour la plupart. Il m'a semblé qu'il y avait intérét à mettre à profit tous ces matériaux dont beaucoup sont inédits. Notre confrère, M. ConBiEnE, qui prend part aux excursions de la Session, ne peut manqner de faire autour de Saint-Martin-Vésubie de nombreuses et intéressantes récoltes. A lui revient le soin d'en donner dans le Bulletin un compte rendu détaillé. Je me conten- terai, ne connaissant point personnellement les Alpes-Maritimes et n'ayant. pu me rendre à la Session, de donner un aperçu de mes récoltes... dans les herbiers. Le travail de M. CoRBièRE et le mien se complèteront mutuellement, et je crois qu'il est pré- férable de les placer à la suite l'un de l'autre. Je réserve donc mon travail pour le second fascicule du compte rendu de la Session. Une lettre inédite de Linné au frére Gabriel, apothicaire des Capucins d'Aix; PAR MM. J. COTTE, C. GERBER ET M. GODEFROY. LiNNÉ n'a pas eu de bien fréquentes relations avec les bota- nistes provençaux, ce qui explique combien peu de végétaux, dans son œuvre systématique, portent les noms de provincialis, massiliensis, etc., tandis que le terme spécifique monspeliensis était semé par lui à profusion. Nous ne croyons pas qu'il fût J. COTTE, C. GERBER ET M. GODEFROY. — UNE LETTRE DE LINNÉ. XXI connu de lettre de LiNNÉ adressée à des Provencaux, en dehors des deux lettres qu'il avait écrites à Gérard, de Cotignac, et que celui-ci avait publiées aprés la mort de son correspondant. L'un de nous a eu l'heureuse chance de découvrir une lettre envoyée le 24 mars 1757 par l'illustre naturaliste d'Upsal à un botaniste bien peu connu, né sans doute à Marseille, mais apo- thicaire du couvent des Capucins d'Aix, le frère GABRIEL. Cette lettre est reproduite par la photographie en téte d'un Mémoire que nous publions dans les Annales de la Faculté des Sciences de Marseille‘, dans lequel nous nous livrons à des commentaires sur le contenu de la lettre et nous passons en revue les rensei- gnements actuellement connus sur le frère GABRIEL. Celui-ci avait envoyé à LiNNÉ, le 21 janvier 1757, des graines et des plantes séches, lesquelles étaient, sans doute, étiquetées pour la plupart; mais les noms fournis ne correspondaient pas à la nouvelle nomenclature binaire, et quelques-uns étaient erro- nés. Linné rétablit les noms de ces végétaux d'après sa nomen- clature. Voici la liste de ces plantes. Nous avons mis entre paren- théses, avant la rectification faite par LINNÉ, les noms que nous pensons avoir été proposés par le frère GABRIEL; pour toutes les autres explications données par LiNNÉ à son correspondant, nous renvoyons le lecteur à notre reproduction de sa lettre. Salvia hispanica, de Chio. Ononis (pusilla). ' | Silphium (Asteriscus, nom biffé) perfoliatum, du Misisippi (sic). Cenchrus capitatus. (Fragaria flexilis) Potentilla acaulis. ol. crassa succul.) Plantago subulata. Lotus angustissimus. Lysimachia Linum stellatum. (Barba J ovis) Anthyllis montana. (Pedicularis lutea) Euphrasia lutea. (Pedicularis viscosa) Euphrasia linifolia. (Jacea fruticosa) Stæhelina dubia. (Tencrium massil. Teucrium massiliense. Teucrium supinum. La première et la troisième plante de cette liste sont exotiques, les autres sont provencales. On remarquera que cette lettre 1. Ann. Fac. Sc., Marseille, t. XVIII, fasc. VI, p. 147-145. XXII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. fournit un habitat nouveau, Chio, pour une Sauge américaine qui n'a eu qu'une existence assez courte, à titre d'espéce adven- tice, dans la flore méditerranéenne et pour laquelle le nom spécifique hispanica est, actuellement surtout, un nomen ineptum. Cette lettre nous permet aussi de rectifier un point intéressant de synonymie. Ор fait actuellement d'Ononis pusilla L. un syno- nyme d'O. Columnæ Al. Or Linné assimile lui-même son espèce, dans la lettre que nous publions, à Anonis pusilla glabra fruticans Cherleri (1, P. ЇЇ, p. 394), et ce végétal n'est autre que О. minutissima L. : il est facile de le constater en lisant le texte de BAvniN et CHERLER, en s'assurant que l'Anonis pusilla... de ces auteurs est identifié par TounNEFORT avec son Anonis pusilla, glabra, angustifolia, lutea, et que l'Anonis pusilla... de TourNEroRT est identifié dans le Species plantarum (édition WILLDENOW) avec О. minutissima L. Potentilla acaulis L. est donné habituellement comme étant une variété de Pot. cinerea Chaix. Dans plusieurs éditions des Œuvres de Linné, Pot. subacaulis L. (actuellement Pot. cinerea Chaix y velutina Lehman) est indiqué comme vivant en Sibérie et en Provence, à Sainte-Victoire, près Aix. Nous ignorons s! l'on peut, d'une facon certaine, admettre que c'est la variété velutina (Pot. subacaulis L.) qui est en cause ici, mais on реш, du moins, penser que le frère GABRIEL avait envoyé à LiNNÉ une variété de Pot. cinerea Chaix (sensu lato), mais non celle de ces variétés que l'on fait entrer actuellement en synonymie avec Pot. acaulis L. Pour Teucrium massiliense, il est regrettable que nous ne connaissions pas l'endroit où le frère l'avait récolté : c'eàt été, peut-étre, une nouvelle localité à signaler pour cette plante trés rare. On sait que le nom imposé par LiNNÉ est encore un nomen ineptum : la Labiée ne pousse pas aux environs de Marseille. Comment l'auteur suédois s'est-il ainsi mépris? N'a-t-il pas confondu les iles Stæchades de Marseille, dans lesquelles ne se trouve pas la plante, avec les Steechades d'Hyères, op TOURNE- FORT l'avait découverte (à Pourqueyroles)? CLusius avait été, nous semble-t-il, bien mieux inspiré en désignant ce végétal sous le nom de Teucrium creticum. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. SEANCE DU 1* AOUT 1910 PRÉSIDENCE DE M. CORBIÈRE. La séance a lieu dans la salle du Conseil de l'Hótel-de- Ville de Saint-Martin-Vésubie. M. le Président prie M. le Dr Cagnoli, qui assiste à la séance, de venir prendre place au Bureau. M. des Ligneris, sécrétaire, donne lecture du procès- verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la derniere séance, M. le Président proclame l'admission de M. Launkwr (A.), professeur au lycée de Lyon, présenté par MM. Lignier et Lecomte. L'ordre du jour appelle la proclamation du prix de Coincy pour l'année 1910. La parole est donnée à M. le Secrétaire général pour la lecture du Rapport rédigé au nom de la Commission du prix. Rapport sur l'attribution du Prix de Coincy en 1910; PAR M. F. CAMUS. Un seul concurrent s'est présenté pour l'obtention du Prix de Coincy : Cest le commandant Ferdinand RENAULD, bien connu par ses nombreux travaux bryologiques, auxquels l'Institut a décerné successivement les Prix Desmazières et Montagne. ge L'ouvrage présenté forme un volume in-4» de 50 + 140 pages suivies de 24 planches, imprimé aux frais du prince de Monaco. Il se compose de deux parties distinctes. Я ' La première a pour titre Æssai sur les Leucoloma (р. 1-50, pl. I-V). Les Leucoloma représentent un groupe important de Mousses acrocarpes, remplaçant nos Dicranum dans l'hémisphère antarctique qu'ils occupent XXIV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. presque en entier, s'étendant au Nord jusqu'à la région indienne et aux Antilles, et comprenant environ 200 espèces. M. RENaULD, se basant sur les caractères du tissu de la feuille et surtout sur la constitution ana- tomique de la nervure foliaire, les divise en trois genres : Dicranoloma, Leucoloma proprement dit, et Dicnemoloma. Il montre que ces données anatomiques fournies par les feuilles, coincident avec les caracteres tirés du sporogone et de son péristome. L'application des mémes procédés lui a permis de diviser le genre Leucoloma s. str. en trois sous-genres et en sections. M. BnornERus, dans le supplément du Genera des Mousses du monde entier qu'il vient de terminer dans les Pflanzenfamilien d'ExGLER et PRANTL, a complètement adopté pour le groupe des anciens Leucoloma les coupes génériques et subgénériques de M. RENAULD. C'est le meilleur éloge qu'on en puisse faire. Un apercu sur la distribution géographique du groupe termine cette intéressante et trés personnelle étude. La seconde partie (pp. 1-140, pl. VI-XXIV) est un supplément au Pro- drome de la Flore bryologique de Madagascar, des Mascareignes et des Comores (vol. in-8° de уш-300 pages) publié par l'auteur en 1897. C'est une énumération systématique, avec localités, description des espèces nouvelles, notes critiques, de toutes les Mousses découvertes dans la région depuis la publication du Prodrome, et aussi des localités nouvelles pour les espèces déjà signalées. Les Mousses à ajouter à la flore s'élèvent au nombre de 80 et sont en grande majorité complètement nouvelles. Cette augmentation intéresse particulièrement Madagascar qui compte pour l'instant environ 500 espèces de Mousses. Des considérations de bryogéographie précèdent cette énumération. M. RENAULD a dessiné la majorité des 163 planches de Mousses qui font partie du grand ouvrage de M. GRANDIDIER sur l'Histoire naturelle de Madagascar. Aucun texte correspondant à ces planches n'ayant encore été publié, M. RENAULD en donne l'explication à la fin de l'ouvrage que nous analysons. Par l'importance et l'originalité des recherches qui y sont exposées, le livre de M. RENAULD présente une haute valeur scientifique. La commis- sion propose donc au Conseil d'attribuer le Prix de Coincy pour l'année 1910 à M. le commandant Ferdinand RENAULD. Les conclusions de ce Rapport ayant été approuvées successivement par la Commission et le Conseil d'adminis- tration de la Société, M. le Président proclame M. le com- mandant Renauld lauréat du prix de Coincy de la Société botanique de France pour l'année 1910. E. MALINVAUD. — BUBANI ET SON FLORA PYRENÆA. XXV Les communications écrites suivantes sont ensuite pré- sentées : Un coup d'oeil sommaire sur la littérature pyrénéenne : Bubani et son Flora pyrenæa; PAR M. E. MALINVAUD. (Suite) IV Considérations générales sur la topographie el la végétation des Pyrénées. BusaNI expose, dans la préface de son Flora pyrenæa, d'inté- ressanles considérations ; nous en extrairons ci-après, dans une traduction abrégée du texte latin, les passages résumant, d'après notre auteur, les données générales sur la végétation de cette chaine de montagnes. On distingue trois régions dans les Pyrénées : une région océanique, une région méditerranéenne et, dans l’une et l’autre, une région alpine. Sans aucun doute la flore helvétique l'emporte par son opulence en plantes alpines. La région méditerranéenne des Pyrénées possède une flore plus riche que la région océanique et, comme elle а sa plus grande étendue et jouit d'un climat plus chaud dans la partie méridionale des Pyrénées, l'exploration de celle-ci est la plus attrayante pour le bota- niste. La région océanique se développe surtout dans les Pyrénées sep- lentrionales et comprend en totalité la Cantabrie ?. La flore y est plus riche du côté français que du côté espagnol, et l'on doit attribuer cette différence aux variations plus grandes du climat dans la partie espagnole ; Celle-ci, en raison de la proximité de la région méditerranéenne, subit Parfois de fortes chaleurs accompagnées d’une grande sécheresse, et cependant il y a des moments où le froid est aussi rigoureux et les pluies S0nt aussi abondantes que dans les Pyrénées cantabriques septentrio- nales; les plantes qui ne peuvent supporter ces brusques alternatives de 1. Voy. le précédent article, tome LVI du Bulletin, Sess. extr., р. xxi. 2. L'ancien pays des Cantabres répond aujourd'hui au Guipuscoa et à la Biscaye proprement dite. XXVI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. chaleur et de froid, de sécheresse et d'humidité y font entièrement défaut. En conséquence, le climat plus égal des Pyrénées cantabriques françaises favorise le développement d'une végétation plus riche en espèces; il faut excepter cependant la partie la plus méridionale et à climat plus humide de la Cantabrie, vers Bilbao, où l’on ne rencontre comme plantes spécia- lement pyrénéennes que celles qu'on trouve un peu partout dens la région méditerranéenne, telies que Osyris alba, Polygala monspeliaca, etc. Les espèces suivantes paraissent manquer aux Pyrénées cantabriques méridionales : Myosotis hispida, Cicendiola filiformis, C. Vaillantii, Artemisia crithmifolia, Galium uliginosum, G. aristatum, Astragalus bayonensis, Silene bicolor, Drosera intermedia, Hypericum linarifo- lium, Hibiscus roseus, Geranium Endressi, Anemone pavonina, Carex trinervis, C. hordeiformis, Scirpus parvulus, Picridium vulgare, Carduncellus mitissimus, Pulicaria odora. D'autres espèces assez répandues dans les Pyrénées cantabriques sep- tentrionales sont rares au contraire dans leur partie méridionale, par exemple Pinguicula lusitanica, Myosotis sicula, Erica. botuliformis (Е. Tetraliz)!, Galium saxatile, Arenaria montana, Silene alsinoides, (Petrocoptis pyrenaica Braun), Helodea palustris, Thalictrum minus, Scirpus mulliculmis, Aira præcox, Lastræa montana (Aspidium Oreopteris Willd.), Ophioglossum lusitanicum. Les Pyrénées centabriques méridionales possèdent en propre plusieurs espèces qui manquent absolument dans la partie septentrionale de cette chaine de montagne, ainsi Quercus occidentalis, Orobanche concolor, Scrofularia scorodoniæfolia (Scrof. Scorodonia L.), Cirsium olera- ceum, C. heterophyllum, Pimpinella cantabrica (Pimpinella siifolia Leresche), Cytisus- cantabricus (Sarothamnus cantabricus Willk.), Saxifraga ladanifera, Lepidium Iberis, Anemone baldensis, Cyperus vegetus et le trés remarquable Woodwardia radicans. Cependant les Pyrénées cantabriques méridionales ne sont pas plus riches sous ce rapport que les septentrionales; car, si l'on prend en considération l'étendue beaucoup plus grande des premieres, on sera amené à adopter plutôt les conclusions opposées. De toute facon, on ne s'explique pas l'absence dans les Pyrénées cantabriques de diverses espèces de la France centrale et occidentale, notamment des suivantes qu'on trouve en Portugal : Omphalodes linifolia, Erica lusitanica, Eryngium pusillum, Sphærella pusilla (Airopis globosa) et aussi le Ranunculus cænosus (R. Lenormandi Schultz). La flore méditerranéenne est particulièrement remarquable dans les 1. Les noms entre parenthèses sont les synonymes de la nomenclature habituelle. E. MALINVAUD. —- BUBANI ET SON FLORA PYRENÆA. XXVII Pyrénées méridionales; les espèces qui lui sont propres s'y trouvent en grand nombre, elles y sont largement répandues, et acquièrent à de hautes altitudes un plus grand développement que partout d'ailleurs. Beaucoup de ces espèces réputées spéciales à la région pyrénéenne en font la beauté, surtout celles qui croissent au voisinage de la mer oü elles jouissent d'un air plus chaud et d'un climat plus propice. Dans la partie centrale des Pyrénées s'élévent les plus hautes monta- gnes couronnées de neiges éternelles. On y voit en grand nombre des plantes dites alpines et quelques espèces spéciales que ne possèdent pas les Pyrénées-Orientales, quoique dans celles-ci plusieurs sommets attei- gnent de très hautes altitudes. Les plantes marécageuses sont rares dans les Pyrénées, et la nature du sol en est la cause plutôt que le climal. Quand les circonstances leur sont propices, on voit apparaitre les Utricularia, Myriophyllum, Nym- phæa, Hydrocharis, Vallisneria, Butomus, Salvinia et autres curieuses espèces aquatiques. Le sol sablonneux fait presque défaut dans les Pyrénées, et il est peu de localités qui ne soient exposées à subir des périodes de longue sécheresse; les plantes auxquelles ces conditions sont défavorables maquent ou sont très rares. Quelques plantes regardées comme méridionales paraissent rechercher le sol calcaire, s'y répandent largement même sur les versants exposés au Nord et s'y élèvent à de hautes altitudes. Dans les Pyrénées septentrionales le sol est plutôt schisteux que cal- caire et, quand il est, en parties à peu près égales, schisteux et calcaire, on y voit des plantes calcaires qu'on ne rencontre jamais sur un sol exclusi- vement schisteux. Le sol, quand il est entierement ou presque entierement calcaire, nourrit diverses espèces qui lui sont particulières; mais le nombre en paraîtra peu considérable si l'on tient compte de l'influence exercée par le climat dans les Pyrénées espagnoles. Il existe aussi des espèces propres au terrain schisteux, mais en moins grand nombre que les calcicoles. D'ailleurs beaucoup de plantes sont indilférentes à Іа nature chimique du terrain oü elle croissent, mais il en est pour lesquelles cette action est incontestable. On doit aussi faire la part d'autres circons- lances, telles que l'état physique du sol, son degré d'humidité, le régime des vents d'oü peut résulter une évaporation plus rapide, la hauteur au- dessus du niveau de la mer, la température, l'état de l'atmosphère, l'intensité de la lumière et sa durée, enfin le climat, sans parler d'autres influences, dont le mode d'action nous échappe. Les plantes marécageuses Sur lesquelles elles agissent sont, en nombre assez restreint, à peu près les mêmes qu'on rencontre dans toute l'Europe et même au delà, tandis qu'il en est tout autrement des espèces propres aux stations sèches. On trouve, dans les Pyrénées septentrionales, océaniques et centrales, des XXVIII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. espéces réputées méditerranéennes, émigrées des terrains limitrophes d'Espagne et venant quelquefois de fort loin. Ces espèces se fixent dans des stations méridionales chaudes en sol calcaire. Citons, comme exemples : Tolpis umbellata à Pierrefitte; Thymus vulgaris, Osyris mediterranea; Ruta angustifolia, à Agos et à Estrem de Sales; Phil- lyrea conferta (Ph. angustifolia, etc.), à Argelles; Dipcadi (Urope- talum) serotinum, au mont Lhieris au-dessus de Bigorre; Phagnalon tricephalum (Ph. sordidum DC.), Biscutella cichorüfolia, Cheilanthes odora, à Casarillas au-dessus de Luchon; Zithymalus (Euphorbia) serratus prés Escugon; Jasminum fruticans, Teucrium Polium, Leuzea conifera, Micropus erectus, Linum strictum, à Montagut, pres Saint- Lizier (Pyr. ariég.); Plantago eriostachys (P. lagopus L.), Lavandula latifolia, Salvia Sclarea, Cupidonia (Catananche) cærulea, Tenorea (Bupleurum) juncea, Osyris mediterranea, à Foix; Juniperus Oxyce- drus, à Saint-Béat; Pistacia Terebinthus, au-dessus d'Agos, etc. Aucune plante phanérogame ne peut vivre sur les rochers formés de sel gemme, comme on en observe à Cardona. On voit plus particulièrement dans les Pyrénées méditerranéennes des plantes à couleur pàle, de petite taille, épineuses, à saveur aromatique, trés velues, à fleurs petites, et souvent jaunes, tandis que dans la région océanique on remarque surtout des herbes élancées, tres vertes, à tiges flexibles et internes, à fleurs blanches, rosées ou d'un bleu foncé. Le pâle Olivier méditerranéen est entouré d'herbes également d'un vert pàle, et les botanistes ont fort justement donné le nom de cet arbre à la vaste contrée dont il caractérise la végétation. Les plantes des régions montagneuses et alpines des Pyrénées sont en général faiblement aromatiques et leurs vertus sont médiocres, leur saveur est peu relevée; quelques-unes cependant font exception, parti- culierement le 7rifolium alpinum, dont la racine est beaucoup plus odorante et sapide que celle de la méme plante dans les Alpes. Le Vale- riana pyrenæa est aussi trés supérieur au V. officinalis. Le Molopos- permum cicutarium, appelé « Cuscullas » par les habitants du Roussil- lon, possède des propriétés digestives estimées; beaucoup de plantes pyrénéennes ont en médecine un emploi efficace, mais elles sont moins douées à cet égard que les mêmes plantes alpines. RAwowD avait déjà remarqué que « l'Aconitum Napellus, Eiserhutti des bergers suisses, était moins redouté dans les Pyrénées que dans les hautes Alpes et qu il n'y a jamais manifesté ce degré de violence qui le rend là fameux! ». Dans la partie occidentale ou région océanique, on trouve avec le Laurus nobilis, cà et là quelques plantes parfumées et aromatiques, mls 1. RAMOND, Observations faites dans les Pyrénées, (4789), p. 166. A. COPPEY <- DISPERSION DU JUNIPERUS COMMUNIS. XXIX cest dans la région méditerranéenne que celles-ci sont nombreuses. La végétation des plantes ubiquistes est en avance d’une quinzaine de jours environ dans la région méditerranéenne où croit l'Olivier, et cette précocité est encore plus marquée dans les parties basses dont la tempéra- ture est plus élévée. Les espèces méridionales que favorise la chaleur s'y montrent dans tout leur lustre; au contraire les autres plantes, par suite de la rareté des pluies, de la rapidité de leur évaporation et de la vio- lence des vents, n'y prennent jamais un aussi grand développement. Sur les causes de la dispersion du Juniperus communis L. dans la région des Vosges; PAR M: A COPPET. En signalant, dans une Note récente‘, une station du Juniperus communis dans les Vosges, M. RussELL? a quelque peu surpris les botanistes lorrains qui avaient lieu de croire cet arbustenon rare dans la région. Dès 1836, Moucror, le maitre des botanistes vosgiens, le cite « dans toute l'étendue du département” », et, quelques années aprés, dressant un Tableau des plantes qui croissent spontanément dans le département des Vosges, il le mentionne dans les bois et lieux arides « de toutes les forma- tions géologiques », et comme localités : « partout »*. Il est vrai que cet excellent botaniste abusait parfois trés fâcheusement des généralisations et que, par exemple, parmi tant d'autreserreurs, on lui voit signaler des Sphaignes « partout, sur toutes les formations géologiques ». Mais ces 'généralisations erronées n'avaient, si je puis dire, qu'une direction. Habitant, à Bruyères, au centre d'une vaste région siliceuse, il remarquait moins, au cours de ses excursions un peu lointaines, l'absence des plantes qui lui étaient familières que la présence de celles qu'il ne voyait pas d'ordinaire. N'est-ce pas là, d'ailleurs, l'état d'esprit 1. La présentation de cette Note a été ajournée sur l'annonce, faite ami- calement par M. le Secrétaire général, du dépót de notes, sur le méme sujet, par des collègues de la Société. | і 2. Remarques sur une station du Juniperus: communis dans les Vosges granitiques. (Bull. Soc. bot. de France, 14 janvier 1910). : 3. Moucror, Considérations générales sur la végétation spontanée du département des Vosges (Ann. de la Soc. d'Emul. des Vosges, t. MES 4. In LEPAGE (Henri). Le département des Vosges. Statistique historique et administrative, Nancy, 1845, p. 369. XXX SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. habituel aux botanistes qui, pressés par le temps, s'intéressent avant tout à ce qu'ils ne retrouveront pas le lendemain? Ceci nous explique ce fait paradoxal que Мосвкот ait commis de nombreuses erreurs, précisément au sujet de la répartition des plantes qu'il voyait journellement, et non de celles des régions calcaires plus éloignées, le Cornus mas par exemple. Aussi peut-on tenir pour certain qu'il a observé fréquemment le Genévrier dans les Vosges siliceuses. Un autre botaniste, explorateur passionné lui aussi, des mon- tagnes vosgiennes, Kmscureckn, qui ne parle d'ordinaire que de ce qu'il a observé lui-méme, cite le Genévrier comme « commun dans le Vogesias « (grès vosgien du Bas Rhin)' et, d'une façon générale, « trés commun dans les bruyéres, bois gramineux, pâturages rocailleux et arides de la plaine et des montagnes, jusqu'aux plus hautes sommités.... Il est connu, dans le Haut- Rhin, sous le nom de Reckholder, et ses baies servent générale- ment d'épice indigène? ». Bien moins personnelles sont les publications de Gopro qui signale le Juniperus sur le grès vosgien entre Bitche, Sturzel- bronn et Steinbach, d’après Scuurrz?; il n'ajoute à cela, dans sa 3° édition que les stations rappelées par M. Russert. Encore faut-il tenir compte que celle du Beillard est une tourbière et qu'elle а vraisemblablement été citée par Fricue qui, avec M. Le Moxxier, a publié cette dernière édition du célèbre ouvrage. Aussi est-on fondé à croire que Goprox ne publie pas ses observations personnelles lorsqu'il dit, ailleurs, que « le Genévrier habite à la fois la plaine lorraine et monte jusqu'aux cimes les plus élevées des Vosges* », sans faire aucune allu- sion à la nature chimique du substratum. Pour les Vosges saónoises, les documents deviennent plus précis, grâce à l'excellent catalogue de RexauLo”, où, pour la 1. KIRSCHLEGER, Flore d'Alsace et des contrées limitrophes; 3° volume : Végétation rhénano-vosgienne, p. 52, Strasbourg; 1852. 2. Ibid., 2° volume, p. 98. 3. Flore de Lorraine, t. ЇЇ, p. 299. Nancy, 1843. 4. GODRON, Essai sur la géographie botanique de la Lorraine (Mém. 66 l'Acad. de Stanislas, 1861, р. 95). ; 3. RENAULD, Catalogue raisonné des plantes vasculaires et des Mousses qui croissent spontanément dans la Haute-Saóne. Besancon, 1883, p. 233. А. COPPEY. — DISPERSION DU JUNIPERUS COMMUNIS. XXXI zone vosgienne, il indique la plante « surtout dans la région inférieure, mais aussi la supérieure, jusqu'aux sommets : Mont de Vannes (100 m.), Belfahy (800 m.), Ronchamp, Plancher-les- Mines, Plain des Fouillies (1000 m.), sommet du Ballon de Giromagny (1250 m.) ». J'ajouterai que les roches de ces sta- tions sont du grès quartzeux, dit grès vosgien, du grès rouge permien, des porphyres, et surtout des syénites ou granites. Pour mon propre compte, je n'ai vu nulle part une plus belle station de Juniperus communis que sur les pentes syénitiques du versant Nord-Ouest du Ballon de Servance, entre 800 et 1000 métres, à l'endroit dit Haut-du-Fray, dans ces mémes Vosges saónoises. Je pourrais citer encore le D" Perroun ‘ qui le signale dans la partie supérieure des bois des Vosges en général, aprés avoir visité plus spécialement le Donon, le Hohneck etle Ballon d'Alsace ; et enfin, tout récemment, Goprnix et PETITUENGIX, qui le signa- lent, sans restriction, sur le grès et le granite dans les Vosges”. On voit combien les botanistes de l'Est pouvaient se croire fixés sur la rareté du Genévrier dans les Vosges jusqu'à la publi- cation de la note de M. Russert. J'ai voulu cependant, en plus de mes souvenirs personnels, mener une enquéte rapide à laquelle ont participé notamment MM. Bosar! père, pharmacien à Con- flans (Haute-Saóne), qui explore les Vosges depuis plus de cin- quante ans et LEwassow, botaniste qui, principal du collége de Bruyères, est excellemment placé pour les connaitre. Le Juniperus est commun, notamment dans les terrains incultes, par exemple à Bruyères, Belmont, surtout sur les affleurements du grés rouge; à Mortagne, sur le grés vosgien; à Laveline du Houx, Rehanpal, sur le granite. Dans les bois de ces mêmes terrains il est plus rare, et par pieds isolés, ainsi que sur les chaumes, par exemple au Hohneck. Il ne s'étend, dans ce cas, que sur les hauteurs tourbeuses (Ballons, Hohneck, Hautes- Chaumes de Péris, etc,), où il prend une forme naine et rabougrie. On peut donc conclure : 1? que le Juniperus communis est aussi répandu dans les Vosges siliceuses, à toutes les altitudes, que 1. PERROUD, Apercu sur la flore des environs de Nancy et de la chaine des Vosges (Ann. de la Soc. bot. de Lyon, 14° année, 1886), p. 185. 2. Flore analytique de poche de la Lorraine et des contrées limitrophes, Paris, 4909, p. 26. XXXII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. sur les calcaires jurassiques lorrains. Aux environs de Nancy, il est extrêmement rare dans les immenses forêts des plateaux calcaires. П ne se trouve guère que sur certains coteaux rocailleux plus ou moins dénudés; et encore, la seule station où je Гу aie vu en abondance, près de Marbache, est d’origine récente et quelque peu artificielle. M. Green qui me Га fait connaitre, m'a fait remarquer que le Genévrier croit parmi des alignements de pierrailles indiquant d'anciennes cultures, peut- etre des Vignes. 2° Dans les Vosges proprement dites, il est signalé plus souvent dans les basses Vosges gréseuses que dans les mon- tagnes granitiques. Or ces grés, et notamment les grés vos- giens, sont des poudingues quartzeux presque purs, dont la végé- tation est aussi purement silicicole qu'on peut l'imaginer. Et si, sur les chaumes des hautes Vosges, il se répand surtout dans les tourbières, ce n'est pas, assurément, parce qu'il y rencontre plus de caleaire que sur les rocailles. Aux environs de Nancy d’ailleurs, je ne l'ai vu, avec quelque fréquence dans les bois, que dans la grande forét de Vitrimont, à substratum purement quartzeux, d'alluvions anciennes. /7 ne peut done y avoir lieu de faire intervenir une dose quelconque de calcaire pour expliquer sa présence. 3° Si l'on veut établir quelques données générales sur la répartition de cet arbuste, il y a donc lieu de chercher dans une autre direction ` mais dans tous les cas, il faudra tenir compte de l'influence profonde de l'homme en cette dispersion, quelquefois en le favorisant, plus souvent en le détruisant. On n'oubliera pas qu'il ne fructifie pas partout, et notamment dans les bois où l'on exploite des coupes régulièrement et où il est détruit pério- diquement. La dissémination de ses graines se fait aussi très mal dans les bois. On n'oubliera pas non plus qu'il est souvent exploité sans compter pour la fumure des charcuteries. C'est ainsi que, dans les bois entre Conflans et la Villedieu, dans la Haute-Saóne, sur les grés triasiques oü il était abondant ilva vingt-cinq ans, il est devenu trés rare actuellement. ll présente d'ailleurs autant de fantaisie quant à sa réparti- tion dans le Jura que dans les Vosges, et Tuurmann, qui consta- tait ces variations, ne se les expliquait pas. A. COPPEY. —— DISPERSION DU JUNIPERUS COMMUNIS. ххх 4° Enfin, je voudrais dégager de cette Note cet enseignement que, dans les études phytogéographiques, ilest indispensable de s'occuper des groupements d'espèces et поп de considérer les plantes isolément, de s'intéresser à l'historique des stations et à leur devenir, et surtout de prendre garde aux espèces familières parce que ce sont les plantes communes dans les lieux où Гоп vit d'ordinaire, mais qui peuvent être rares ou même absentes en d'autres endroits. Note ajoutée pendant l'impression. — Par suite du retard apporté à l'impression de cette Note, je puis lui apporter un complément important, dà à de nouvelles observations, et sur- tout à la participation de M. Canpor (Charles), pharmacien à Melisey (Haute-Saóne), qui a passionnément exploré les Vosges saónoises et en connait admirablement la flore et surtout la constitution pétrographique. Voici d'abord quelques stations précises relevées раг M. Canpor : sur grès bigarrés et alluvions, à Saint-Germain; sur grès vosgien, formé d'un poudingue quartzeux pur à La Goulotte, le Rocheret, Sigles de Melisey et de Ternuay, Ecro- magny, Mont de Vannes, Montagne de Ternuay; sur schistes carboniféres au Mont de Vannes; sur bréches, porphyres pétro- siliceux et granite amphibolique, aux plateaux de Servance, de Faucogney, au Bozon, sur la ligne de partage des eaux entre la Méditerranée et la Mer du Nord; sur porphyrites labradori- ques, à Belfahy : sur le granite, à Haut du Them. A Belon- champs, sus des terrains d'alluvions contigus à un affleu- rement porphyrique, existe un Genévrier de 6 métres de haut. Sans doute, une partie de ces roches contiennent des éléments feldspathiques calciques et une végétation calcicole en des points soumis à une décomposition rapide, végétation réduite, d'ailleurs, à certaines Muscinées et que j'ai décrites récemment [Études Phystagéographiques sur les Mousses de la Haute-Saône. — Revue bryologique, 1910]. Mais c'est souvent sur les friches du. grés Vosgien, purement siliceux, que le Genévrier est le plus abon- dant, comme sur les Sigles de la région de Melisey. Quant à ce qui concerne la xérophilie du Juniperus, je ne Puis qu'appuyer les remarques de M. l'abbé Ну (Bull. Soc. bot. de France, novembre 1910). Sa présence fréquente en com- 3 XXXIV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. pagnie du Bouleau, dans les tourbières et les bois d'alluvions, atteste qu'il s'accommode d'un degré d'humidité élevé. Si les tourbières sèches et ensoleillées offrent des conditions xérother- miques à quelques plantes de leur surface, il ne s'agit ni des arbres, ni des arbustes et, en tout cas, les portions tourbeuses des bois sont des stations humides par excellence, aussi bien par leur atmosphère que par leur sol. C'est précisément еп de tels points de la forét de Vétrimont, signalés dans la Note précédente, que le Genévrier est le plus abondant. Études monographiques sur les Renoncules françaises de la section Batrachium, PAR M. FELIX. II. — Ranunculus Drouetii F. Schultz. Le Ranunculus Drouetii Schultzfut trouvé, ou plutót remarqué pour la première fois aux environs d'Angers par Drover, qui le communiqua à Е. ©сишлт. Celui-ci le nomma Ran. Droueti (Archives de la Fl. de France et d'Allemagne, p. 10, sine des- cript). Koca, auquel la plante fut communiquée, l'ayant iden- tifiée au Han. paucistamineus Tausch, Ѕснсілх la publia sous се dernier nom dans son Flore Galliæ et Germanic exsiccala, (n° 404), puis rectifia lorsque Kocu lui-même eut reconnu que cette plante diffère du Ran. paucistamineus. Ceci explique pourquoi Drover a donné dans les Archives de la Flore de France et d'Allemagne, p. 54, la description sui- vante du Han. Drouetii, sous le vocable de Ran. paucistamineus Tausch. Description du Hanunculus paucistamineus Tausch, par J. B. Drover. Type croissant dans l’eau. Tiges charnues, flottantes ou submergées, arrondies ou légèrement anguleuses, rameuses, allongées. Pétioles 3-fides, puis découpés en fila- ments nombreux, capillaires, mollement divergents; les supérieurs auriculés à la base. Pédoncules atteignant à peine ou dépassant peu les feuilles, réfléchis à la maturité. Fleurs petites (5-10 mm.), à pétales obo- vales, à peu prés doubles des sépales glabres. Étamines 5-10, atteignant à peine ou, dépassant peu les carpelles; stigmates falciformes. Carpelles A. FÉLIX. — RENONCULES FRANÇAISES DE LA SECTION BATRACHIUM. XXXV 5-25, petits, ovales-globuleux, brièvement ailés des deux côtés dans leur moitié inférieure, glabres jeunes, finement chagrinés luisants, murs, légèrement ridés transversalement, à bec très grêle ou nul. Réceptacle ovale ou un peu conique hérissé, soyeux. Avril, juin. Annuel. Forme croissant au bord des eaux. Tiges courtes, rampantes; feuilles multifides, à divisions planes, linéaires, d’un vert clair. Si GRENIER et боркох, Borrau, Du Mortier, ete., s'étaient ins- pirés de cette description pour établir leurs diagnoses, ils auraient évité de faire « patauger » à leur suite toute une génération de bofanistes, suivant la pittoresque expression de l'un de ceux-ci. Les descriptions de ces auteurs, placées dans des ouvrages faisant autorité et, par suite, très répandus, se trouvèrent être bien mieux connues des botanistes que celle de Drover perdue dans les Archives de Scuuzrz, et attribuée à une toute autre plante que le Fan. Drouetti. GnEwiER et Gopnox (Fl. de Fr., I, p. 24), admirent un Droueti? « à pédoncules plus gréles, pétales moins cadues que le /richo- phyllus, à feuilles toutes pétiolées, à lanières plus fines, plus molles, se réunissant en pinceau hors de l'eau », et le rappro- chèrent par son port, ses fleurs et ses fruits du Ran. hololeucos. Ils fixérent bien le caractère des carpelles « petits, renflés, lar- gement arrondis à leur sommet » ; mais restèrent muets sur l'important caractère de leur glabréité. Borrau, pour sa part, trouva que le Han. Drouetii avait « le port plus gréle que le trichophyllus, les feuilles pétiolées (sans distinction), les lanières... trés flasques et formant pinceau hors de l'eau, les pédoncules courts trés gréles, les pétales dépassant peu le calice, les carpelles souvent glabres, les fleurs moitié plus petites que dans le trichophyllus ». Du Monnier (Monog., p. 13-14) attribua au Batrachium Drouetii Schultz, (cum syn. Ran. Drouetii Schultz in Grenier et God., Fl. de Fr., I, p. 24; Babgt., Man Brit. Bot., p. 6), « des feuilles se réunissant en pinceau hors de l'eau; des drupelles hérissés de poils courts sur la carène dorsale » et créa, pour le véritable Ran. Drouetii, le Batrachium salsuginosum auquel il attribua des feuilles « à segments ne se réunissant pas en pinceau hors de l'eau, des pétales deux fois plus longs que le calice, des drupelles glabresà dos arrondi ». XXXVI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1940. C'est d’après ces descriptions que les botanistes cherchèrent pendant des années à se faire une idée du Ranunculus Droueti. П ne faut pas s'étonner s'ils ne réussirent qu'à s'en faire une idée inexacte, et si les herbiers, celui de Borrau entre autres, renferment de nombreuses erreurs. Il appartenait à LLovp, éclairé par M. LasuxcuÈre, de Bourg- neuf, qui lui fit remarquer les différences qui existent entre le Ran. Drouetii et le Ran. trichophyllus, de remettre les choses au point et de fixer d'une facon à peu près précise les caractères distinctifs du véritable Ran. Drouetii en revenant pour ainsi dire (probablement sans s'en douter, et simplement par l'obser- vation) aux constatations de Drover. « Ran. Drouetii Schultz, exsicc. n° 404, Boreau, Fl. du Centre. Très voisin du R. trichophyllus, il en diffère surtout par les carpelles moins nombreux, glabres, lâches, c'est-à-dire espacés de manière que la moitié supérieure du carp. qui est renflée-arrondie, est tout à fait dégagée, tandis que dans Ran. trichophyllus, ils sont velus, serrés, comprimés, un peu aigus et imbriqués de manière à laisser voir seulement le côté extérieur du carpelle. Cette disposition. donne à la téte de fruits un aspect différent, facile à distinguer. Les stigmates sont aussi plus étroits, en languette; dans Ran. trichophyllus ils approchent de l'ovale. Mémes lieux que le précédent, auquel il est quelquefois mélé, moins commun. Obsv. — Plusieurs caractères auxquels les auteurs attachent de l'impor- tance sont variables, ainsi: notre R. Drouetii n'est pas plus gréle, d'un vert plus clair que l'autre, ses feuilles sont raides ou flasques selon la nature de l'eau, leur profondeur, leur situation ombragée ou non, les fleurs des deux espèces n'offrent pas de différence appréciable. » (Fl. de l'Ouest, 5° éd., p. 6; Ann. des sciences naturelles de la Char.-Inf., 1888, p. 71 et Bull. Soc. bot. rochelaise, 1889, p. 26.) C'est en effet, dans le fruit qu'il faut aller chercher le véritable caractère distinctif du Ran. Drouetii. Le port, la taille, les feuilles et les fleurs offrent des variations considérables et, dans l’ensemble, la plante ne pourrail être distinguée du Ran. trichophyllus, si le fruit ne présentait une sta- bilité de forme et de glabréité qui permet de distinguer les deux plantes à première vue et oblige à reconnaitre que nous nous trouvons pour le À. Drouetii en face d’une race nettement recon- naissable et dont la dispersion géographique est telle qu'il est impossible de la considérer comme une simple variété. a) Dans le Han. trichophyllus, les fruits constituant une masse compacte, plus ou moins conique, sont serrés les uns contre les A. FÉLIX. — RENONCULES FRANÇAISES DE LA SECTION BATRACHIUM. XXXVII autres et, par suite, largement amincis par le dos; le bord supéro- dorsal prend la direction du sommetde la tête de fruits et comme 3 Sarreux del A 2, З, 4, 5. — Carpelles de Ranunculus (Batr.) Drouetii F. Schultz, 4, Noirmoutier ( Viaud-Grand -Marais;. 2. Yvetot [Manche] (Lebel,! in Herb. norm. de F. ScHuLTZ, Cent. 9, n° 804). 3. Angoulins [Charente-Inférieure] (Foucaud !). 4. Haut-Brion [Gironde] (Motelay!) in Reliqui Mailleanæ, n° 486). 5. Maray [Loir-et-Cher] (Félix !). 6. Reproduction de figures schématiques existant dans l'herbier LLOYD et de sa main : 4 B c de Ranunculus (Batr.) trichophyllus Chaix (la base est à roite). b. Carpelle de Ranunculus (Batr.) Drouetii F. Schultz (la base est à gauche). d Figure schématique des carpelles du Ranunculus ( Batr.) Drouetii F. 8. Profils par le dos : 4. Carpelle du Ran. (Batr.) trichophyllus Chaix. b. Carpelle du Ran. (Batr.) Drouetii F. Sch. à 1. Obs, ч Les carpelles qui ont servi de modèles pour Г figures 1, 2, 3, 4, 5, ont été pris en diverses parties des capi а montrer les différentes formes que prennent ces carpe Position qu'ils occupent dans le capitule. Le cas représenté parla figure 1 Se produit assez fréquemment, et donne aux capitules dans lesquels il se p otre un aspect irrégulier. Le rapport de la largeur à la longueur du ruit n'est pas constant non plus suivant le lieu de la récolte, ce qui m'a amené à multiplier le nombre des figures de facon à donner le mieux Possible une idée exacte de ce fruit. établissement des tules, de facon lles suivant la XXXVIII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910, conséquence forme avec le bord inférieur un angle aigu. Dans le Ranunculus Drouetii la partie supérieure du fruit étantcom- plétement dégagée de la masse est beaucoup plus épaissie, et la partie supéro-dorsale s'incurve vers le bord inférieur pour se raccorder à celui-ci, ce qui donne aux carpelles une forme plus ramassée, plus trapue, et à l'ensemble la forme à peu près sphérique. b) Les carpelles jeunes du Ran. trichophyllus sont plus ou moins hérissés dans la partie supéro-dorsale; ceux du Ran. Drowetii sont constamment glabres. Il faut juger de ce caractère sur es carpelles jeunes, car dans certaines variations du Ran. trichophyllus les poils sont cadues et ont disparu à la maturité. La description du Ran. Drouetii peut donc s'établir ainsi : Ranunculus (Batrachium) trichophyllus Chaix. — Race Ranun- culus (Batrachium) Drouetii F. Schultz, Archives de la Flore de France et d'Allemagne, p. 85; Lloyd, in Ann. Société des Sciences naturelles Charente-Inférieure, 1888, p. 11; Id., Bull. Soc. bot. roche- laise, 1889, p. 26; Id., Fl. de l'Ouest, Se éd , p. 6; Corbière, Nouvelle Flore de Normandie, 1893, p. 21; Rouy et Foucaud, Flore de France, 1, p: 69; Han. paucistamineus Tausch, F. Schultz, Arch. FI. Fr. et All., p- 10 et 51; Batrachium salsuginosum Dumortier Monog., p. 14. ExsiccATA. — F. Schultz, Fl. Gall. et Germ. ezsic. n° 404. — Herb. normale, cent. 9, n° 804 (sub. Batr. trichophyllum Chaix) et Nov. ser. cent. 8, n° 702. — Reliquiæ Mailleanæ, n° 486. — Société dauphinoise, n° 651 (sub. Batrach. capillaceum). — Bourgeau, Env. Toulon, 1848 (sub. Han. aquatilis L. var. capillaceus). — Reverchon, РІ. d'Al- gérie, 1896 (Kabylie) (sub. Ran. irichophyllus). - Plante à aspect général du Ran. trichophyllus, subissant les mémes variations de développement dans la tige, les feuilles, les pédoncules et les fleurs. « Carpelles glabres jeunes, 5-25, ovales-globuleux, brièvement ailés des deux côtés dans leur moitié inférieure » (Drouet); lâches, c'est-à-dire espacés de manière que la moitié supérieure des carpelles qui est renflée- arrondie est tout à fait dégagée, disposition qui donne à la téte des fruits "n aspect différent (du trichophyllus). Stigmates étroits en languette » oyd). Étendue des variations du Ran. (Batr.) Drouetii. I. — États. a. Fluitans, Plante inondée. Partie supérieure de la tige plus ou eg? étalée sur l'eau. État normal. A. FÉLIX. — RENONCURES FRANÇAISES DE LA SECTION BATRACHIUM. XXXIX B. Submersus. Sommet de la tige n'atteignant pas le niveau de l'eau. Dans cet état, la plante fleurit et fructifie quand méme, mais les fleurs, sont plus petites, les pétales ne dépassant pas les sépales. y- Exundatus. État de la plante ayant poussé dans un endroit inondé et qui s'est asséché. Tige étalée sur la terre, fixée par des racines qui se développent aux nœuds. Feuilles à lanières courtes, élargies et divari- quées dans la partie de la tige qui est exondée. 6. Cæspilosus (alias terrestris). Plante se développant hors de l'eau. Tige ramifiée dès la base, à feuilles courtes à lanières élargies. Obs. — Ces trois derniers états se distingueront toujours des mêmes états des autres Renoncules aquatiques par leurs: carpelles glabres, épaissis-arrondis. II. — Variations accidentelles et circonstancielles. х. Penicillatus. Feuilles se prenant en pinceau hors de l'eau. (Parfois dans le méme lieu, on trouve des tiges à feuilles se prenant en pinceau et d'autres dont les lanières sont plus ou moins divariquées.) B. Divaricatus. Lanieres plus ou moins divariquées. y- Rigidus. Lanières plus courtes, rigides. 2. Major. Tige très forte, feuilles supérieures très allongées ainsi que les pétioles et les pédoncules; fleurs grandes, atteignant un centimètre et demi de diamètre. $. Paucicarpus. Carpelles très peu nombreux (5-10). III. — Variétés. a. Petiolatus. Feuilles supérieures tres distinctement pétiolées. 8. Subsessilifolius. Feuilles supérieures sessiles ou subsessiles. (Dans ce cas, les divisions latérales primordiales sont généralement plus lon- guement pédoneulées que dans la variété précédente.) Mares, fossés. Souvent en société avec le Ran. trichophyllus. Doit être assez répandu, mais confondu avec le précédent ?. | SEINE-INF. : Le Havre (Corbière); CALVADOS : Courseulles, Deauville, Lisieux (Corbière); ORNE : Alençon (Corbière); Sarthe : Parigné l'Évéque! ( Thériot); Manche : Yvetot! (Lebel), Donville, Moidrey, Quer- 1. Les termes employés dans les paragraphes 1 et 2 n'ayant simple- ment pour but que de faciliter le classement des formes ou aspects que Peut prendre la plante suivant ses conditions d'existence, j'estime qu il пу à pas lieu d'y attacher le nom d'un inventeur ou d'en revendiquer la priorité, un SE 2. Les localités suivies du signe! sont celles dont j'ai pu vérifier per- Sonnellement l'exactitude par l'examen d'exemplaires originaux. XL SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. queville, Tourlaville, Vrasville (Cordière); MAINE-ET-LOIRE : Angers! (Drouet, Ravain) Liré! (2 var.) !; Lomm-ET-Cuer : Maray! (var. 8); Свев : Vierzon! (var. $)!; Lorre-INFÉRIEURE : Bourgneuf! (Lloyd), Fresnay! (id.), le Pas Giraud! (var. 8)! (id.), Ancenis! (id.), Machecoul! (var. 8)! (id.); VENDÉE : Noirmoutier! ( Viaud-Grand-Marais), La Bre- tonniere! (Pontarlier); Cuan.-INrÉn. : Angoulins! (var. 8) (Foucaud), Fouras! (var. 8) (Guillon); Girone : Ht Brion! (Motelay); Garb : Le Vigan! (Anthouard); Var ` Toulon! [var. 8) (Bourgeau); Совѕе : Porto- Vecchio (Herb. Boreau, sub Han. confusus)! AIRE GÉOGRAPHIQUE : Angleterre (H. et J. Groves in herb. L/oyd/); Algérie (Kabylie) (G. Paris/, Beverchon/). — Je ne puis citer avec cer- titude d'autres régions, n'en ayant vu aucun exemplaire authentique. Hybride probable : >< Ranunculus (Batrachium) Segretii! — Ran. (Batr.) confusus >< Drouetii. Lorg-ET-CnER : Maray, Mare de Sainte-Croix. Cet Hybride sera décrit à la suite du Ran. confusus. Explieation des planches. PLANCHE I. y Ranunculus (Batrachium) Drouetii F. Schultz var. a. petiolatus, variation accidentelle à. majus. — Préparé avec des échantillons vivants envoyés de Bourgneuf (Loire-Inférieure) par M. LAjUNCHERE. PLANCHE Il. A. Ranunculus (Batrachium) Drouetii F. Schultz variété №. subsessilifolius, variation accidentelle a. penicillatus. — Environs d'Angers, (Ravain!) m Herbarium normale de F. SCHULTZ, nov. ser. cent. 8, n° 702. B. Ranunculus (Batrachium) Drouetii Е. Schultz variété 2. subsessilifolius, variation v. rigidus. — Maray [Loir-et-Cher] (Félix)! 1. Dédié à mon excellent ami, M. l'abbé SEGRET, de la Société potan a de France, avec lequel j'ai passé de si heureux instants à explorer ta vallée du Cher aux environs de Maray. Bell, Soc. Det. de Er. T ENM (1010) Sess extn RI T Ranunculus Drouetii petiolatus. Bull S00: bot. de Hr. T OVIL (T910) S6sS3s: ехе RI. T o e А00 Si Ka Y KA T MN A B Ranuneulus Drouetii sessilifolius, À. penicillatus; D. rigidus. Plusieurs erreurs se sont glissées dans l'article de M. Félix sur le Ranunculus Drouetii. Nos confrères sont priés de vouloir bien découper les 3 papil- lons ci-dessous et de les fixer aux lieux et place suivants, sa voir : Le premier, page хі, (Explication des Planches). Le second, comme légende de la Planche I. Le troisième, comme légende de la Planche II. Explication des Planches. PLANCHE 1. Ranunculus (Batrachium) Drourtii F. Schultz variété 2. subsessilifolius variation y. rigidus. — Maray [Loir-et-Cher] (Féliæ)! PLANCHE П. A. Ranunculus (Batrachium) Drouetii Е. Schultz variété 2. subsessilifolius variation accidentelle x. penicillatus. — Environs d'Angers, (Ravain!) in Herbarium normale de F. ScuuLTZ, nov. ser. cent. 8, n? 702. B. Ranunculus (Batrachium) Drouetii F. Schultz var. a. petiolatus varia- tion accidentelle 3. majus. — Préparé avec des échantillons vivants, envoyés de Bourgneuf (Loire-Inférieure) par M. LAJUNCHERE. Ranunculus Drouetii subsessilifolius variation rigidus. B R. Drouetii petiolatus variation majus. A Ranuneulus Drouetii subsessilifolius variation penicillatus. ÉM. MER. — LE LOPHODERMIUM MACROSPORUM. XLI Le Lophodermium macrosporum parasite des aiguilles d'Épicéa; PAR M. EMILE MER. En 1874, Robert Harric fit connaitre un Champignon, para- site des aiguilles d'Épicéa; il décrivit, avec beaucoup de détails, sa structure, son évolution et la maladie qu'il produit’. П lui donna le nom d` Hysterium (Hypoderma) macrosporum, auquel fut substitué plus tard celui de Lophodermium macrosporum, quand on eut formé le genre Lophodermium pour les Cham- pignons à spores filiformes, ayant parfois la longueur de la thèque qui les renferme, ce qui est le cas précisément pour celui qui fait l’objet de cette Note. Le L. macrosporum présente cette particularité que son mode de développement, ainsi que ses effets sur la feuille atteinte, varient dans de larges limites, suivant les conditions qu'elle lui présente et, par suite, suivant les stations oü on le rencontre. C'est ainsi que R. Навтіс a été amené à distinguer trois formes différentes de cette affection. 1* Dans les régions montagneuses de l'Erzgebirge et du Hartz, l'attaque a lieu au mois de mai et l'aiguille brunit aussitót. Les spermogonies apparaissent en juillet et les périthéces en août. Ces derniers organes s'agglomérent à la face inférieure des feuilles, sous forme de cordons noirs longitudinaux, dans la région des stomates. En octobre, se forment les thèques, mais celles-ci, aprés étre restées stationnaires en hiver, ne mürissent quau printemps suivant. La période de végétation du parasite est, dans ce cas, d'une année. 2 A Eberswald, pres de Berlin, localité située en plaine, la marche de la maladie est différente. L'attaque a bien encore lieu au printefhps. mais c'est seulement à l'automne ou méme en hiver, que l'aiguille brunit. Les périthèces se forment au mois de juin de l'année suivante, un peu plus tót que dans le premier cas, mais trop tard pour que la maturation puisse s'ef- fectuer la méme année. C'est au mois de mai de l'année qui Suit, que se produit la dissémination des spores. Le cycle de 1. Wichtige Krankeiten der Waldbaüme, p. 104 et suiv. XLII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. végétation du Lophodermium est alors de deux ans. Le retard dans le développement du mycélium est attribué par HARTIG à la sécheresse du climat de plaine, tandis que sa rapide évolution est favorisée par l'air humide de la montagne. 3° Dans les deux cas précédents, une faible partie seulement des aiguilles atteintes se détache, avant la formation des péri- théces. Une troisième forme d'infection se rencontre dans les pépinières de Neustadt : toutes les aiguilles brunissent et tombent du mois d'aoüt à la fin de l'automne. HARTIG, pour ce motif, a appelé cette forme Nadelschütte (chute des aiguilles). Cette chute quelquefois n'est que partielle. Dans ce cas, les feuilles qui restent adhérentes au rameau présentent de petites taches brunes ou bien ne brunissent qu'à l'extrémité, la base restant verte et étant séparée de la partie malade par un épan- chement de résine qui a enrayé l'extension du mycélium. Dés lautomne, des spermogonies apparaissent sur cette région malade, bientót suivies de périthéces qui, ici, restent isolés, sous forme de petites saillies et ne se réunissent pas en files paralléles à la nervure, comme dans les deux premiers cas. La durée de la maladie est donc, dans ce cas, variable, mais reste inférieure à une année. Telles sont les trois formes de la maladie que Hanria avait reconnues jusqu'en 1874. Mais l'étude, pourtant si conscien- cieuse et si approfondie qu'il en avait faite, ne le satisfaisait pas entièrement, car bien des années après, dans son Traité des maladies des arbres, publié en 1889, il fait remarquer que plu- sieurs points du développement du parasite sont encore obscurs et réclament de nouvelles recherches. C'est afin de combler cette lacune et aussi de m'assurer 81, dans les Hautes Vosges, la forme de l'infection rentre dans l'une de celles décrites раг R. HanriG, ou si on les rencontre toutes trois que, dés 1890, je me mis à étudier le développe- ment du L. macrosporum dans cette région. Mon attention Sp porta d'abord sur la forme dite Vadelschütte, parce qu'elle me parut y étre de beaucoup la plus répandue. Sous le titre de défo- liation des branches basses d'Épicéa, j'ai publié une partie de ces premières recherches". 1. Bull. Soc. bot. de France 1892, р. 386, et suiv. ÉM. MER. — LE LOPHODERMIUM MACROSPORUM. ХИП Depuis 1905, j'ai repris l'étude de ce parasite et de la maladie qu'il occasionne, en l'observant soit dans des massifs différents, soit dans le méme massif et sur certains arbres à ma portée; ce qui m'a permis d'en suivre l'évolution durant plusieurs années, à des intervalles trés rapprochés, et pendant toute la durée de la période végétative. En examinant, vers la fin du mois de juin, des Épicéas atta- qués, c'est-à-dire quelques semaines aprés l'époque à laquelle se disséminent habituellement les spores du L. macrosporum, on remarque, sur les branches basses, que certaines aiguilles, appartenant surtout aux pousses de lannée précédente, sont intégralement d'un brun-foncé, tandis que d'autres, insérées sur les pousses de deux, trois ou quatre ans, ont une teinte brune plus claire ou d'un vert-jaunâtre, n'occupant qu'une partie de l'aiguille, le plus souvent par zones circulaires et alternes. Ni sur les unes, ni sur les autres, on ne voit aucune trace de fructi- fication. Mais, tandis que les premières sont munies à la base d'un anneau brun-foncé, presque noir, les secondes en sont dépourvues. C'est là un caractère fondamental qui permet de distinguer les deux modes d'attaque; car, tandis que les pre- miéres aiguilles restent adhérentes et ne tombent pas, en se desséchant, contrairement à ce qui à lieu pour les aiguilles saines d'Épicéa, les autres se détachent, plus rapidement même que ces dernières, sur un rameau séparé de la tige et abandonné à la dessiccation !. D'autres traits distinctifs s'observent entre ces deux catégories d'aiguilles. Pendant que celles qui sont munies de l'anneau basilaire sont bourrées de volumineux grains amy- lacés et que leur parasite fructifie sur les rameaux en juillet et août, les aiguilles sans anneau renferment peu d'amidon ou méme en sont dépourvues, et le Lophodermium n'y fructifie qu'au printemps de l'année suivante, parfois méme deux ou trois ans plus tard, quand elles jonchent le sol. Les phases d'évolution sont donc différentes dans chaque calégorie et, pour éviter toute confusion, il convient de les décrire séparément. La maladie affectant deux formes bien tranchées, j'appellerai l'une t les aiguilles sont à peu près 1. En secouant un de ces rameaux don l anneau, tandis que desséchées, on fait tomber toutes les aiguilles sans celles à anneau restent adhérentes. XLIV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. forme z. ou à aiguille adhérentes, l'autre forme B. ou à aiguilles caduques. Je décrirai d'abord la première. 11 А. — Forme х. de la maladie. Aiguilles à anneau, très amy- liféres, adhérentes, fructifiant sur le rameau. — Les obser- vations que j'ai faites sur cette forme de la maladie, en juin et juillet, peuvent être résumées et interprétées ainsi qu'il sut- 1° Le Lophodermium macrosporum n'attaque que les aiguilles à végétation déjà assez affaiblie. Celles de l'année ne paraissent jamais atteintes. Celles de un an le sont, sur les branches basses principalement, et en nombre trés variable, le plus souvent au début du printemps, époque où les feuilles d'Épicéa, comme celles de Sapin, renferment le plus d'amidon. Cette attaque peut être appelée printanière. L'aiguille se trouve prompte- ment envahie en toutes ses parties. Telle est la cause pour laquelle elle conserve intégralement son amidon, celui-ci n'ayant pas le temps de se résorber. Contre cette attaque rapide, l'or- gane réagit par la formation, à son extrémité inférieure, d'un épanchement de résine et de tannin. C'est là l'origine de l'anneau basilaire noir que j'i signalé précédemment comme devant servir de critérium, pour distinguer les aiguiiles destinées à rester adhérentes, de celles qui se détachent avant fructifica- tion. Outre cet anneau, l'aiguille réagit encore, pendant la pro- gression du mycélium, par d'autres épanchements de tannin, en divers points de l'épiderme et du parenchyme voisin. De là ces ponctuations, taches, zones annulaires et semi-annulaires, noires ou d'un brun-foncé qu'on remarque sur son contour. A la fin de juin, aucun organe de fructification n'apparait encore sur les aiguilles de un an, sauf parfois quelques sper- mogonies à leur début. Celles-ci achévent de se développer en été. Les périthéces ne commencent à se montrer que plus tard, dans les mois de juillet et d'aoüt. Leur évolution est assez lente, car à l'arriére-automne ils sont le plus souvent réduits aux paraphyses qui n'ont méme pas atteint toute leur longueur. Parfois ces dernières ne sont pas encore app ÉM. MER. — LE LOPHODERMIUM MACROSPORUM. XLV rentes. Quant aux thèques, elles ne se forment qu'au printemps suivant '. 2» Les aiguilles de deux ans présentent, en juillet, des péri- théces à des degrés variables de développement. L'absence géné- rale d'amidon, dans ces aiguilles, indique que leur contamina- tion remonte à l'année précédente, mais à diverses époques. А cet égard, j'ai distingué les cas suivants : 1. La température de Ja première partie du printemps de 1910, s'étant maintenue assez basse, l'apparition des asques ne s'est produite qu'au début du mois de mai et la dissémination des spores n'a commencé que vers la fin de ce mois. C'est seulement dans les premiers jours de juin que j'ai trouvé des aiguilles commencant à brunir. Cette altération de la couleur verte a ensuite été trés rapide. Au bout de quelques jours le brunissement était complet. L'anneau basilaire ne s'apercevait pas au début, mais dés le 15 juin, il apparaissait trés mince, bien net cepen- dant, d'abord limité à la périphérie de la base de l'aiguille. Il s'élargit un peu par la suite, en méme temps que le dépót de résine et de tannin envahissait le tissu central. A la fin de juin, l'anneau a généralement atteint ses dimensions normales. Dans les premiers jours qui suivent l'infection, le mycélium est représenté par des filaments épais, courts et sinueux, constatation déjà faite par HARTIG; mais il ne tarde pas à étre remplacé par d'autres filaments minces et rectilignes auxquels succedent assez longtemps aprés, comme je l'ai fait remarquer, des hyphes plus nombreuses, plus larges et sinueuses. HARTIG attribue à une excitation spéci la feuille la présence des nombreux el vol qu'on remarque dans le chlorenchyme envahi. Je l'ai cru aussi, je voyais là une analogie avec ce qui se passe dans le Chrysomyxa Abietis dont les cellules traversées par les filaments mycéliens sont trés amylifeves, méme en automne, alors que leurs voisines indemnes ne le sont plus. П m'avait semblé que les aiguilles contaminées par le L. macrosporum renfermaient plus d'amidon que les aiguilles intactes. 1l en est effective- ment ainsi, quand la comparaison est faite, un certain temps après l'attaque, au mois de juillet, car alors les aiguilles saines ont employé une partie de leur amidon au développemeht des nouvelles pousses ; mais Sl cette comparaison est faite au commencement de juin, avant l'évolution des bourgeons, on ne voit pas une différence bien appréciable entre la teneur en amidon des aiguilles intactes et celle des aiguilles contaminées, comme je m'en suis assuré récemment. Si ces dernières restent ensuite amyliferes, c'est parce que, en raison de leur état maladif, l'amidon ne Peut plus s'y résorber physiologiquement. П ne sert plus qu'à l'alimen- tation du parasite. La présence, dans les aigui ale du mycélium sur le tissu de umineux grains d'amidon lles contaminées, de nombreux et gros grains d'amidon au printemps et en été, s'explique donc suffisamment par le fait que l'infection se produit à l'époque de l'année oü cette subs- lance est la plus abondante dans ces organes; celle-ci se trouve alors immobilisée. Il ne semble pas nécessaire de faire 1 Spéciale du mycélium sur le tissu. ntervenir une action XLVI SESSION EXTRAOKRD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. a. Aiguilles à périthèces vides et dont les spores ont infecté en mai les aiguilles de un an. L'infection de ces aiguilles de deux ans s'est produite au mois de mai de l'année précédente. b. Les périthèces renferment des spores méüres, sur le point d'étre disséminées. Les aiguilles qui les portent ont été infectées au printemps de l'année précédente, en méme temps que celles aux périthéces vides dont il vient d'étre question. Leur maturité a été seulement un peu retardée. La contamina- tion peut aussi s'étre produite quelques semaines plus tard, aux mois de juin et de juillet de cette méme année précédente, par des spores provenant de périthéces retardataires et ne s'étant disséminés qu'à cette époque. L'infection est alors estivale. c. Les périthéces sont un peu moins développés que ceux dont il vient d'étre question, mais plus que ceux portés par les aiguilles de un an, ce qu'on reconnait, entre autres caractères, à la longueur des paraphyses qui, dans ces derniers, sont encore rudimentaires ou font méme défaut. La contamination remonte, dans ce cas, au mois de juillet de l'année qui a précédé. Ici aussi elle est estivale. Mais on ne voit pas encore d'asques, on n'en verra méme pas avant l'hiver. C'est seulement au prin- lemps suivant qu'apparaitront ces organes. d. Les périthéces commencent seulement à se former, en méme temps que dans les aiguilles de un an. L'infection trés tardive s'est produite à l'automne précédent. Elle est alors automnale. À l'entrée de l'hiver, non seulement on ne voyait aucune trace de périthéces, mais le brunissement commencait à peine. Ce cas, correspondant au deuxiéme mode de HARTIG (Eberswald), est rare dans les Vosges. Dans les cas a, b, c, les périthèces sont formés avant l'hiver, mais réduits seulement aux paraphyses. Selon l'époque de la contamination, la durée de la maladie varie, dans de larges limites, pour les divers саз examinés : Pour le cas à, elle est de un an. Pour le cas б, elle est de quatorze ou douze mois, suivant que l'attaque s'est produite au printemps ou en été. Pour le cas c, elle est de vingt mois, puisque la maturation ne se manifeste qu'au printemps de la troisiéme année. ÉM. MER. — LE LOPHODERMIUM MACROSPORUM. MO Pour le cas d, elle est de dix-huit à dix-neuf mois, pour le méme motif. Au delà des mois de juillet et d'août, il n'ya plus dissémina- tion de spores de la part des aiguilles adhérentes. D. — Forme 3. de la maladie. Aiguilles sans anneau, peu amyliféres, caduques, fructifiant presque toujours sur le sol. Le mode de fructification du parasite, dans les aiguilles cadu- ques, diflére aussi sensiblement de ce qu'il est dans les aiguilles persistantes. En recueillant, au mois de novembre, des aiguilles sur le point de se détacher, puis les maintenant, pendant tout l'hiver, sous massif, j'ai reconnu qu'il s'y forme, en avril et en mai, de petits périthèces globuleux, disséminés sur les deux faces de la feuille et non plus réunis, à la face inférieure seu- lement, en files paralléles à la nervure, comme dans l'autre forme d'infection. Les asques y apparurent en juin et juillet, la matu- ration se prolongea pendant tout l'été, parfois jusqu'en septembre. Ce sont ces spores qui occasionnent sans doute la contamination automnale, mentionnée plus haut. En placant, à la fin de l'automne, sous cloche humide, des aiguilles sans anneau, j'ai và, au bout de trois semaines, appa- raitre des périthéces plus petits que ceux des aiguilles à anneau, mais n'ayant encore formé que des paraphyses, à l'entrée de l'hiver. Bien que maintenus ensuite dans les mêmes conditions, pendant plusieurs mois, il ne se forma pas d'asques. Il se peut donc, d’après cette expérience, que dans des conditions propices, à la faveur d’un arrière-automne doux et humide, par exemple, les aiguilles sans anneau, gisant sur terre, puissent commencer à former des périthèces en automne, mais en général ceux-ci ne Sont produits qu'au printemps. Sur ce point, ils diffèrent encore des périthèces formés sur les aiguilles à anneau, lesquels se développent en été, sauf dans les cas d'infection automnale et alors ils n'apparaissent que l'été suivant. Tandis que. dans les aiguilles à anneau, les périthéces ne se forment quà la face inférieure, on en voit apparaitre sur les deux faces (régions des Stomates), dans les aiguilles sans anneau. ‚ Enfin j'ai constaté que ces dernières, détachées en automne el conservées au sec pendant tout l'hiver, puis replacées sur le sol, peuvent former des périthéces aux mois de mai et de juin, XLVIII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. comme si elles étaient restées constamment à l'air libre. Dans les aiguilles à anneau, c'est surtout au printemps et au début de l'été qu'a lieu la dissémination des spores; dans celles sans anneau, c'est principalement en été et parfois au début de l'automne. Les spores peuvent d'ailleurs produire l'une et l'autre forme d'infection, suivant les conditions de milieu qu'elles rencontrent dans les aiguilles. Quand celles-ci sont encore assez vigoureuses et remplies d'amidon au mois de mai, le parasite y produit l'infection (forme 2.), parce qu'il trouve, dans cet amidon, la nourriture nécessaire à un développement rapide. Lorsque, au contraire, l'aiguille a une végétation affaiblie, c'est l'infection (forme 8) qui apparait, parce que n'ayant qu'une faible quantité d'amidon à sa disposition et éprouvant néanmoins, de la part de l'organe, une certaine résistance à son développement, le mycélium ne peut évoluer que lentement. C'est seulement quand, au début de l'automne, l'aiguille s'affaiblissant davantage encore, devient incapable de réagir, qu'il acquiert de l'extension. Aussi est-ce surtout à cette époque que brunissent les aiguilles dépourvues d'anneau. En résumé, les caractères distinctifs des deux formes d'infec- uon sont les suivants : Aiguilles à anneau. — Décoloration rapide au printemps, en l'espace de quelques jours. Présence de nombreux et volumineus grains amylacés. Mycélium aux. filaments d'abord courts, épais et contournés, remplacés bientôt par des filaments, assez rares, minces et rectilignes, auxquels en succèdent plus tard d'autres plus nombreux, plus larges et sinueux, à mesure que l'amidon est consommé. Formation, dans l'été de la premiere année, de périthèces, réunis en cordons longitudinaux, à la face inférieure de l'aiguille. Maturation au printemps, parfois seulement a début de l'été de la seconde année, suivant que la contamination remonte au printemps ou à lété de l'année précédente. Matura- tion au printemps de la troisième année, si l'infection s'est pro- duite à la fin de l'été ou à l'automne de l'avant-dernière. Dissé- mination des spores de mai à août. Aiguilles sans anneau. — Décoloration lente de l'aigu pouvant durer deux à cinq mois (du printemps à l'automne ille, ) et ÉM. MER. — LE LOPHODERMIUM MACROSPORUM. XLIX dans certaines conditions deux et trois ans. Il arrive méme par- fois que l'aiguille reprenne sa coloration normale, dans les cas de contamination faible ou d'accroissement de vigueur de l'organe. Pas ou peu d'amidon; le mycélium parait alors s'alimenter aux dépens des grains d'amylose, restes de l'amidon disparu et pro- bablement aussi aux dépens de la cellulose du tissu. Mycélium aux hyphes sinueuses et assez grosses, d'abord localisées, parfois pendant plusieurs mois, dans l'appareil stomatique et le paren- chyme voisin, puis s'étendant en automne. — Formation de petits périthèces globuleux et isolés, sur les deux faces de la feuille, au printemps de la seconde année, tout à fait exception- nellement à l'automne de la première. Maturation dans l'été de la deuxième année. — Dissémination des spores'en été et parfois аи commencement de l'automne de cette deuxième année. ш Оп а vu précédemment que les aiguilles munies de l'anneau basilaire, restent adhérentes au rameau assez longtemps encore après la fructification, tandis que celles qui en sont dépourvues se détachent presque toujours avant d'avoir fructifié, dès qu'elles sont mortes et desséchées. C'est précisément la dessiccation qui est cause de leur chute, ainsi que cela a lieu pour les aiguilles saines d'Épicéa. On sait qu'une branche de cet arbre, détachée et maintenue à l'abri de l'humidité, perd rapidement ses aiguilles et qu'il est impossible de les conserver à un rameau d'Epicéa placé en herbier. Ce fait, commun à tous les Epicéas que j'ai eu l'occasion d'étudier (Picea Omorika, pungens, ajanensis, etc.), ne se présente ni dans les Abies, ni dans les Pinus, ni dans les Larix, ni, je crois, dans aucun autre Conifére'. On peut déjà 1. Sauf dans le Tsuga canadensis dont les aiguilles se détachent, mais Par un autre mécanisme. Elles sont pourvues d'un pétiole trés tenu qui se rompt à la base en se desséchant. Un rameau d'Abies pectinata abandonné à la dessiccation spontanée, ne perd ses aiguilles que pendant la saison végétative, assez irrégulière- ment encore et très incomplètement. La chute s'effectue alors par suite ‘un processus cellulaire analogue à celui qui fait tomber les feuilles à l'automne. Dans les mêmes conditions, une branche détachée de Sapin conserve les siennes, du mois d'octobre au mois de mai. Une dessiccation rapide préserve de la chute les feuilles des arbres à feuilles caduques. 4 L SESSION EXTRAORDIN. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1940. en conclure que cette caducité des aiguilles d'Épicéa est due à une particularité de structure. La partie supérieure du coussinet de l'aiguille d'Épicéa est formée par un tissu spécial de cellules polyédriques, à parois épaisses, canaliculées, brunes qui occupent toute l'épaisseur com- prise entre l'hypoderme et le faisceau central, et sont plus ou moins remplies de masses brunes de tannin. Ce tissu comprenant, dans le sens longitudinal, quatre ou cinq assises, forme unezone annulaire brune, bien visible à la loupe. Les cellules des deux dernières assises sont un peu plus petites. Là se termine le coussinet. La base de l'aiguille, qui lui fait suite, est formée aussi d'un tissu spécial, mais bien distinct du précédent. Il est constitué, dans le.sens longitudinal, par cinq ou six assises de cellules allongées, effilées à l'extrémité inférieure, à parois incolores, plus épaisses que les parois des cellules précédentes, trés fine- ment canaliculées, à lumen allongé et étroit, ne renfermant que quelques fines granulations brunâtres. Ce tissu apparait exté- rieurement sous forme d'une zone annulaire blanche, surmon- lant la zone brune qui termine le coussinet. Il occupe aussi tout l'intervalle compris entre l'hypoderme et la nervure. Au-dessus de lui se trouve le chlorenchyme de l'aiguille. C'est entre ces deux anneaux que l'aiguille se sépare du coussinet par la dessic- cation, entrainant souvent quelques cellules dissociées de la rangée supérieure de la zone brune. Cette dissociation, due sans doute à la différence du retrait que subissent, d'une part les cellules de la zone blanche, et d'autre part cellles de la zone brune, est bien manifeste, quand la limite entre les deux anneaux, au lieu d'étre plane, est formée par une surface convexe du cóté de l'aiguille, ainsi que cela se présente parfois dans le Picea Omorika. Une coupe transversale ou mieux légère- ment oblique, permet alors d'apercevoir, éparses dans la cavité centrale qu'entoure le tissu de la zone blanche, les cellules de l'assise supérieure de la zone brune, n'ayant plus entre elles aucune cohésion. Une coupe longitudinale intéressant le parenchyme et le cous- sinet d'une aiguille infectée par le Lophiodermum macrosporum et munie de l'anneau basilaire, fait voir une large bande notre CH. DOUIN. —— LES MICRO-LEPIDOZIA “FRANÇAIS. LI occupant presque toute l'épaisseur de la zone blanche ainsi qu'une ou deux assises de la zone brune. L'épanchement abondant de résine et de tannin a pour effet de mettre obstacle au retrait de l'assise supérieure de la zone brune, en la reliant à la zone blanche et de souder entre elles ces deux tissus. La dessiccation n'a dés lors plus de prise sur l'aiguille, celle-ci ne peut plus tomber spontanément; c'est seulement par une légère traction qu'elle se détache. Les Micro-Lepidozia français; РАН M. Он DOUIN: Т. — HISTORIQUE. LOCALITÉS. Jusqu'à ces derniéres années, on n'a connu en Europe, comme Micro-Lepidozia, que l'ancien Jungermannia setacea Weber, devenu d'abord Blepharostoma setacea. Dum., puis fina- lement Lepidozia setacea Mitt., nom sur lequel tout le monde parait d'accord aujourd'hui. De cette plante, généralement répandue dans les tourbières de l'Europe et de l'Amérique du Nord, on a démembré récem- ment deux nouvelles espèces qui me paraissent justifiées toutes deux. En 1899, K. Murter en a tiré le Lepidozia trichoclados K. Müller'. Cette plante a été rencontrée cà et là en Suisse (P. Culmann), en Allemagne (K. Müller) et en Écosse (Sym. M. Macvicar). En France, je ne connais que la localité de la Glacerie (leg. A. Martin), près Cherbourg. Dans cette dernière station, la plante est stérile; mais, aprés un nouvel examen et une nouvelle comparaison avec des échantillons authentiques, je crois pouvoir affirmer que la plante de Tourlaville SE bien au L. trichoclados. En 1904, Al. W. Evaws, le célèbre hépaticologue américain, à séparé de l'ancien Jung. setacea une nouvelle espèce sous le nom de Lepidozia sylvatica Evans?. Cette plante n'avait été `1. MüLLER (K.), Eine neue Lepidozia-Art (Hedwigia, Band XXX VIII, PP. 196-200 c. fig. Tafel уш). 2. EVANS (Al.-W.), Notes on New Englan нңерайсе, II, P. 186-189, с. ne plate 57, in Rhodora, 1905. LIL SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. trouvée jusqu'ici que dans l'Amérique du Nord; je viens de la rencontrer dans la forêt de Rambouillet, dans deux localités, avec d'assez rares périanthes et des andræcies plus rares encore, bien que la plante soit assez commune dans l'une des deux loca- lités. Le Lepidozia sylvatica est nouveau pour la France et pour l'Europe : c'est ce qui m'a décidé à publier la présente Note. De plus, il appartient à la flore parisieune. Les périanthes de la plante que j'ai récoltée sont absolument identiques à ceux du L. sylvatica de l'Amérique du Nord que je dois à l'amabilité de Miss Caroline C. Haynes, un de nos dis- lingués confréres américains. J'ai récolté le L. sylvatica dans deux endroits de la forét de Rambouillet : stérile sur le talus sablonneux d'un chemin creux, près la fontaine Bleue; avec quelques périanthes, sur le talus également sableux d'un fossé, non loin de l'étang de Coupe-Gorge. Les espèces qui l'accompagnent sont : Lophozia incisa Dum., Calypogeia Trichomanis Nees, C. fissa Raddi, C. arguta M. et N., Cephalozia bicuspidata Dum., C. connivens Spr., C. Fran- cisci Dum., Lepidozia reptans Dum., Diplophyllum albicans Dum., Cephaloziella trivialis var. amphigastriata Schiffn., С. bifida (S.-O. Lindb.), etc. Ју ai vu aussi très localisé le Lepi- dozia setacea Mitt. Il est assez curieux de remarquer que c'est la deuxième espèce de l'Amérique du Nord que je découvre dans la région parisienne depuis quelques années; la première est le Sphæro- carpus californicus Aust. !, excessivement abondant cette annee dans les 7 localités d'Eure-et-Loir que j'ai visitées. Dans son travail?, ALA. Evans insiste longuement sur les caractères qui distinguent le L. sylvatica du L. setacea vera; il fait voir comment certains auteurs les avaient complétement con- fondus; et, en particulier, il montre comment W.-H. PEARSON, dans son grand ouvrage sur les Hépatiques britanniques а propos du L. setacea, figure les feuilles involucrales du L: sylva- tica du N. de l'Amérique, le premier étant relativement rare c. fr. En Eure-et-Loir, le L. setacea est assez communément 1. Domm, Les deux Sphærocarpus français (Rev. bryol., 1907, pF. 105- 141, c. fig.). 2. Evans (Al.-W.), loc. cit., pp. 187-189. 3. PEARSON (W.-H.), The Hepaticz of the British Isles, pl. XLVI. CH. DOUIN. — LES MICRO-LEPIDOZIA FRANÇAIS. LIH fertile dans plusieurs tourbières'. Dans la localité de L. sylva- tica (c. per.), il présente de nombreux bourgeons avec sporo- gones inclus et y fructifie certainement aussi. C'est surtout par l'appareil fructifère que les L. setacea, syl- vatica et trichoclados diffèrent nettement l'un de l'autre. Cepen- dant, même à l’état stérile, on peut les pressentir, si toutefois on n'a pas une certitude complète. Ainsi, quand j'ai récolté le Lepidozia de Coupe-Gorge, j'ai pensé de suite au L. sylvatica; et la découverte de quelques rares périanthes a heureusement con- firmé mon opinion première. Le n° 39 des Hepaticæ Galliz, sous le nom de Jungermannia setacea Web. var. Schultzii Hübn. (talus sablonneux des fossés dans les Bruyères à Maeyselt (Belgique), novembre, leg. Cogniauz) est trés probablement le L. sylvatica, autant que j'en puis juger parla station et les cellules lisses ou très faiblement papilleuses. Il est accompagné du Cephalozia Francisci comme dans la forét de Rambouillet. Il n'est pas douteux que ces trois espéces se retrouverontailleurs en France. Les caractéres suivants ainsi que les figures qui accompagnent cet article permettront, je l'espère, de les recon- naître facilement, méme sur place, s'il y a des périanthes. Les périanthes courts, trés aigus du L. sylvatica permettront tou- jours de le distinguer des périanthes des C. biscupidata et connivens dont les dimensions sont 2 ou 3 fois plus grandes, espéces qui se rencontrent communément avec lui. II. — CARACTÈRES COMMUNS AUX TROIS ESPÈCES. Plante dioique des lieux frais ou humides; tige — régulièrement 2-3-pennée de 1-7 em. de longueur; feuilles divisées jusque près de la base en 2-4 lobes étroits ; amphigastres correspondants divisés de même, Mais presque toujours plus petits avec 1 lobe de moins et les lobes Souvent inégaux; rameaux 9 presque toujours cladocarpes, rarement асгосагреѕ ; feuilles involucrales internes atteignant jusqu'à la moitié du Périanthe et même plus haut; périanthe jeune à sommet très aigu; capsule allongée, elliptique ; spores papilleuses de 10 à 17 y; pédicelle de 8 rangées de grosses cellules superficielles avec un nombre variable de petites cellules internes; plante fructifiant d'avril à novembre ; feuilles el, Doux, Les Muscinées d'Eure-et-Loir (Bull. des Sc. nat. et math. de Cherbourg, t. XXXV, р. 272). LIV SESSION EXTRAORD. DANS LES, ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. périgoniales et amphigastres à 2-4 lobes comme les feuilles ordinaires, mais moins profondément divisées; anthéridies très fugaces et souvent disparues sur la plante desséchée. IT. — CARACTÈRES DIFFÉRENTIELS DES TROIS ESPÈCES. Je n'indique que ceux qui m'ont paru les plus constants. L. setacea Mitt. 1. Feuilles à 3-4 lobes selon l'importance des tiges; lobes souvent re- courbés vers la tige. 2. Cellulessupérieures des lobes de 25 à 30 u de long et trés souvent assez fortement papilleu- ses. 3. Feuilles involucra- les internes + profondé- ment divisées en 4-5 grands lobes dentés et longuement ciliés. [Le grand nombre des cils empêche souvent de bien distinguer les feuil- les involucrales, quand on les examine avec le périanthe sousle micros- cope]. 4. Cellules des cils des feuilles involucrales de 30 à 35 p de long sur 12 à 15 н de large. 5. Périanthe présen- tant à son ouverture des cils très longs, nombreux, sinueur, contournés, ce qui empêche de voir facilement l'ouverture. 6. Pédicelle de 1-2 cm. 7. Cellules des cils du périanthe de 60 à 65 u de long. 8. Feuilles périgonia- les à 3-4 lobes comme les feuilles ordinaires; lobes + dentés-ciliés. L. sylvatica Evans. 1. Feuilles à 3-4 lobes selon l'importance des tiges; lobes parfois re- courbés vers la tige. 2. Cellules supérieu- res des lobes de 15-24 u de long, presque tou- jours lisses, parfois fai- blement papilleuses. 3. Feuilles involu- crales internes + pro- fondément divisées en 2 lobes dentés ou ciliés. [Les cils, beaucoup plus courts et beaucoup moins nombreux que dans le L. setacea, n'em- péchent jamais de bien distinguer les feuilles involucrales sous le microscope]. 4. Cellules des cils des feuilles involucrales de 45 à 25 u de long sur 8-10 y de large. 5. Périanthe présen- tant à son ouverture des cils peu allongés (1-& cellules de long), =+ dressés, méme sur le sec et toujours trés faciles à observer. 6. Pédicelle de 3/4 à 1 cm. 1. Cellules des cils du périanthe de 30 u envi- ron de long. 8. Feuilles périgonia- les à 2 lobes seulement; lobes + dentés-ciliés. L.trichocladosK. Müller. 1. Feuilles à 2-3lobes, trés rarement 4; lobes presque toujours dres- sés-étalés. 2. Cellules supérieu- res des lobes de 25-35 и de longueur et souvent trés nettement papilleu- ses. 3. Feuilles involucra- les peu ou point divisées ayant quelques dents et des cils courts. [L'en- semble du périanthe accompagné des feuilles involucrales est tou- jours trés facile à ob- server sous le micros- cope]. 4. Cellules supérieu- res des feuilles involu- crales grandes, de 12 à 15 џ de large. 5. Périanthe crénelé- denté ou à cils rares el courts, le tout toujours bien visible par un exa men microscopique d'ensemble. 6. Pédicelle de 2-4 cm. 1. Cellules de l'ouver- ture du périanthe de 60 à 75 y de longueur. 8. Feuilles périgonia- les à 3 lobes comme les amphigastres corres- pondants. CH. DOUIN. — LES MICRO-LEPIDOZIA FRANÇAIS. LY 9. Plante vivant dans 9. Plante vivant sur 9. Plante vivant sur les tourbières parmi les lestalus sablonneux frais lesrochershumides parmi Sphaignes, rarement ou humides dans les les Sphaignes. sur les talus siliceux. bois. 10. Fructifie de sep- 10. Fructifie d'avril à 10. Fructifie de sep- tembre à novembre. juin. tembre à novembre. IV. — REMARQUES DIVERSES. Parmi les caractères distinctifs énumérés ci-dessus, ce sont ceux des cellules (n° 2) qui me semblent les moins sûrs. Al. W. Evans: et Srepranr? donnent d'autres différences entre les feuilles et les amphigastres des Lepidozia sylvatica et setacea; mais je n'ai pas vu beaucoup de constance dans ces caractères ; c'est ce qui me les a fait passer sous silence. Le nombre des lobes, réduits à 2 ou 3 chez le L. trichoclados, permet toujours de le distinguer à peu près sûrement; de plus c'est une plante longue (jusqu'à 1 em.), trés gréle comme la var. sertularioides du L. setacea, mais celle-ci montre toujours les feuilles et les cellules du type. En ce qui concerne les L. sylvatica et setacea, les différences sont moins précises. Les cellules des feuilles du L. sylvatica sont plus petites, trés souvent lisses, rarement un peu papilleuses, tandis que c'est le contraire chez le L. setacea. En résumé, le L. sylvatica a des dimensions moindres dans tous ses organes. Mais, si l'on possède des fructifications méme jeunes, aucune erreur n'est possible. , Les feuilles périgoniales du L. sylvatica sont tout à fait carac- téristiques ; malheureusement la plante 4 m'a paru fort rare, tout au moins en 1910. Quant à la hauteur des feuilles involucrales, elle est fort variable chez le L. setacea, s'arrétant tantôt au tiers du périanthe, tantót dépassant la moitié. Cependant, il est bon de remarquer que les feuilles involucrales de cette dernière espèce sont fort variables comme le montrent les figures 4, 5et 6 de trois prove- nances différentes. Un jordaniste n'oublierait pas d'en faire des variétés, Il est un autre caractère qu'il est bon de mettre en relief : 1. Evans (Al.- W.), loc. cit., p. 187-189. 2. STEPHANI (F.) Species Hepaticarum, 111, p. 626-627. LVI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. c'est la grandeur des cellules aussi bien du périanthe que des feuilles involucrales qui est fort différente chez les Lepidozia sylvatica et setacea. Pour s'en rendre compte, il suffira de comparer les figures 7 et 8 d'une part, 10 et 11 de l'autre, figures dessinées à la méme échelle. П n'est pas superflu non plus de rappeler que les figures 4, 5 et 6 sont à une échelle 2 fois plus petite que la figure 8. En ce qui concerne les spores, je ne vois aucune différence précise. Je trouve 13-15 v. chez le L. trichoclados, 12-17 y. chez le L. setacea du Nid de Pie et 10-11 x chez le L. sylvatica de Coupe-Gorge. Une coupe du pédicelle du L. syleatica montre bien les 8 grosses cellules externes du L. setacea', mais les cellules hyalines internes sont moins nombreuses. Il résulte de là que la caractéristique du s.-g. Micro-Lepidozia doit être rectifiée ainsi : Pédicelle formé par 8 files de grosses cellules superficielles remplies de matériaux nutritifs et enveloppant un nombre variable (8-16) de cellules internes hyalines et beaucoup plus petites. La première capsule mûre du L. sylvatica, dans une plaque que j'avais en observation, est apparue le 5 mai; mais comme nous avons eu cette année une température moyenne ехсез51- vement basse, il n'est pas douteux que la plante doit fructifier, en année normale, dés le mois d'avril. De plus, actuellement (5 juin 1910), la plante montre avec des capsules arrivées à maturité de nombreux sporogones inclus encore verts. Comme on le voit, le L. sylvatica fructifie beaucoup plus tót que le L. selacea. Ce dernier, dans quatre localités d'Eure-et-Loir oü il fruc- tifie, ne montre des capsules mûres qu'à partir de la fin de sep- tembre. A Coupe-Gorge, dans la localité du L. sylvatica, jai vu une petite plaque de L. setacea : les périanthes ne sont pas encore développés (5 juin 1910) et sont cachés dans les feuilles involucrales, tandis que le L. sylvatica se montre с. fr. exs. Cette simple constatation est peut-être la meilleure preuve que les deux espèces sont différentes. 1. Dos, Le pédicelle de la capsule des Hépatiques (Bull. de la Soc. bot. de France, t. LV, 1908, fig. 28). CH. DOUIN. —— LES MICRO-LEPIDOZIA FRANÇAIS. LVII Explication de la Planche III. Fig. 1. Périanthe et feuilles involucrales du Lepidozia setacea de Manou (E.-et-L.). — 16 : 1. Ce périanthe est large au sommet parce qu'il a été dessiné après la sortie de la capsule et avec le pédicelle encore inclus. Jeune, le périanthe est toujours nettement conique et aigu comme dans les 2 autres espèces voisines. Fig. 2. Périanthe jeune et feuilles involucrales du L. sylvatica de Coupe- Gorge (S.-et-0.) — 32 : 1. Fig. 3. Périanthe et feuilles involucrales du L. trichoclados d'Écosse (leg. Sym. M. MACVICAR). — 32 : 1. Fig. 4. Feuille involucrale interne du L. setacea de Moulin Richer, au- dessus de La Croix-du-Perche. — 30 : 1. Fig. 5. Feuille involucrale interne du méme venant du vallon du Boulay, prés Manou. — 30 : 1. J'ai vu aussi à Manou la forme de la figure 6, mais les sinus étaient beaucoup plus profonds. A Coupe-Gorge, les feuilles involucrales ont exactement la forme de la figure 6. Fig. 6. Feuille involucrale interne du méme venant du Nid de Pie, près Saint-Denis d'Authou. — 30 : 4. Fig. 7. Un lobe de feuille involucrale interne venant de la dernière loca- lité. — 100 : 4. m5 Feuille involucrale interne du L. sylvatica de Coupe-Gorge. — En a, a, on voit deux dents saillantes sur le dos de la feuille. J'ai remarqué le même caractère sur les dessins du docteur EVANS (loc. cit., Р]. 57, fig. 8, 9 et 10.. Fig. 9. Feuille involucrale interne du L. trichoclados d'Écosse. 30 : 1. Fig. 10. Portion de louverture du périanthe du L. setacea du Nid de Pie. — 190 : 4. Fig. 11. Portion de l'ouverture du L. sylvatica de Coupe-Gorge. — (Méme grossissement). Fig. 19. Portion de l'ouverture du L. trichoclados d'Écosse. — 190 : 1. Fig. 13. Un des lobes de feuille ordinaire de L. setacea avec cellules Papilleuses. — 190 : 1. Fig. 14. Un des lobes de feuille du L. trichoclados avec cellules également papilleuses. — 190 : 1. dao 5. 15. Un des lobes de feuille du L. sylvatica avec cellules lisses. Les figures 44 et 15 des L. trichoclados et sylvatica sont placées dans les feuilles involucrales correspondantes des mêmes espèces. LVIII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Sur quelques espèces nouvelles ou peu connues du genre Pedicularis; PAR M. G. BONATI. Pedicularis Coppeyi Bonati (Syn. P. microphyton Bur. et Ft v. pur- purea Bonati) (Série Ромпиохеѕ]. : J'ai décrit sommairement dans le Bulletin de la Société, en mai 1908, une variété purpurea du Pedicularis microphyton Bur. et Ft, etj'appelais en méme temps l'attention des botanistes sur l'extréme ressemblance de cette plante avec le Ped. Przewalskii Maxim. J'émettais avec doute l'opi- nion que le P. microphyton etle P. Przewalskii n'étaient peut-étre pas spécifiquement distincts. Depuis j'ai pu examiner d'assez nombreux échantillons du P. Przewalskii, et M. David Рка1х, après examen de quelques spécimens du P. microphyton, a bien voulu m'informer que les deux plantes constituent pour lui deux espèces distinctes. Si l'on adopte cette facon de voir, qui est devenue aussi la mienne, ma variété pur- purea du P. microphyton devient elle-même une espèce distincte, plus voisine du P. Przewalskii Maxim. que du P, microphyton Bur. et Ft. Dés lors, nous aurons dans la série des Pumiliones quatre espèces que l'on pourra différencier facilement à l'aide du tableau synoptique suivant. Série Pumiliones. Р. bella Hook f. А. Rostre sigmoïde; corolle pourpre B. Rostre droit. * Corolle jaune, lèvre inférieure à marge glabre; calice à 5 dents ** Corolle pourpre. A Lèvre inférieure à marge ciliée, calice . Edi dh ce T ое P. Coppeyi Bonati. A4 Lèvre inférieure glabre; calice à5 dents. P. Przewalskii Maxim. P. microphyton Bur. et Ft. re Pedicularis Lipskyana Bonati (Syn. Р. Rex Clarke v. purpurea Bonati in Bull. Soc. bot. Fr., mai 1908) [Série SUPERBÆ]. Cette plante que je considérais d'abord comme une simple variété du P. Rex Clarke, me parait être, au contraire, suffisamment différente de la plante de CLARKE pour constituer une espèce distincte. On la reconnait à première vue à son port particulier; ses tiges sont moins anguleuses, beaucoup moins rigides et généralement simples; ses corolles sont pourpres et le casque est densément velu sur le dos à 800 extrémité. Elle reste d'ailleurs trés distincte du P. superba Ft, avec G. BONATI. — SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE PEDICULARIS. LIX lequel elle a été parfois confondue, par son casque érostre et muni infé- rieurement de deux dents. À ajouter aux stations indiquées dans le Bulletin du 8 mai 1908 : Sze- TCHUEN, prés Ta-tsien-lou (Potanin), Herbier Jard. bot. St-Pétersbourg sous le пот de P. superba Ft.) — CHINE OCCIDENTALE (Wilson, n° 4227, herb. Kew). Pedicularis Mairei Bonati [Série MELAMPYRIFLORE]. Radix? Caulis erectus, rigidus, 60 cm. altus vel major, glaber, ramo- sissimus, ramis erectis. Folia inferiora caduca ; caulinaria 4-verticillata, superiora opposita; petiolis 5-20 mm. longis; limbo coriaceo, pinna- tisecto, segmentis 10-12-jugis ; lobis lineato-acutis, 3-12 mm. longis, circa 1 mm. latis, serratis, distantissimis. Bracteæ foliiformes. Flores axillares, pedunculati; pedunculis 1-3 mm., erectis, glabris. Calyx cylindricus, membranaceus, glaber, 5-6 mm. longus, antice profunde fissus, lobis 3 inæqualibus ; lobo medio filiformi, lateralibus obtusis, ssepe superficia- liter bifidis, margine ciliatis. Corolla purpurea?, 2-3 cm. longa; tubo 8-10 mm. longo, ad os calycis inflexo; galea tubum æquanti ac recte Superanti, falcata, cum crista paulo eminente, glabra, subito in rostrum 1mm. longum, ac dentibus 2 filiformibus brevissimis additam contracta ; labio inferiore margine glabro, superiori paulo longiore; lobo medio cucullato, minimo, margine denticulato. Stamina ad medium tubi inserta ; filamentis glabris. Capsula ac semina? YUNNAN : Ta-ho-ty, région de Kiao-kia (Siméon Ten, collect. chinois, Ducloux, n° 984). Cette plante est facile à distinguer des autres espèces de la série des Melampyriftorze par ses feuilles rappelant celles du P. striata Pall. Pedicularis pseudo-stenocorys Bonati [Série TERNATE]. Radix ac folia inferiora? Caulis glaber cylindricus, haud ramosus, ascendens, 40-50 cm. longus. Folia glabra, 3-verticillata, longe petiolata; petiolis 1-3 cm. longis, alatis; limbo oblongo, 4-6 cm. pinnato, 8-10 jugis loborum ; lobis 4-6 mm. longis, 3-& mm. latis, ovato-oblongis, obtusis, Plnnatilobatis, lobulis dentatis. Bractez foliaceæ, maxima, inferiores petiolata, superiores subsessiles, basi membranacea valde dilatata, Margine ciliato. Flores lutei, axillares, verticillos 3 floros formans; Pedunculis 1-3 mm. longis, erectis; verticillis prius sparsis, deinde in Spieam brevem ac densam summo cauli congestis. Calyx cylindricus, membranaceus, molliter villosus, nervis 10 eminentibus, antice haud SSus, tubo 5-8 mm. longo; lobis 5, 5 mm. longis, superiore lineato- lanceolato, integro, lateralibus basi filiformibus, summo foliaceis. Corolla Magna, 2-3 cm. lutea; tubo brevi, circa 5 mm. summo incurvato; galea Maxima, (2 cm.), angusta (2 mm.), lineari, medio curvata, in parte supe- Tore erecta ac tubum paralleliter sequente, summo rotundo, margine Sabra, cum 2 dentibus filiformibus brevissimis ad extremitatem marginis (3 mm.) lateraliter positis. Labio inferiore galeam æquante, 15 mm. lato; lobis inæqualibus, lateralibus longioribus, ovatis, basi fusco maculatis ; "Dn medio prominente ad basin angustato, summo truncato; lobis LX SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. omnibus marginis integris, haud denticulatis, sed pilis paucis articulatis; corollæ faucibus paralleliter biplicatis. Stamina ad basin tubi inserta; filamentis 2 villosis. Capsula ac semina? Habit. : Yunnan (Wilson). Le casque et l'aspect général de cette plante rappellent à s'y mépren- dre le Pedicularis stenocorys Ft, avec lequel je l'avais d'abord confondue. Cependant, la présence d'une petite dent de chaque côté sur la marge inférieure du casque permet dela reconnaitre facilement. Elle se rapproche d'ailleurs davantage du P. lutescens Ft, qui a 4 à 6 dents de chaque côté à la marge du casque, dont les filets sont tous glabres et dont la lèvre inférieure est glabre et denticulée. Pedicularis Giraldiana (Diels) Bonati [Série PLICATÆ |. Perennis; radix fibris crassis, fusiformibus. Caulis simplex, erectus, 6-8 cm. altus, angulosus, in sulcis pilis lanuginosis albidis additus; in aliis partibus glaber. Folia radicalia multa, perennia, glabra, longe petio- lata; petiolis 1-2 cm. longis: limbo coriaceo, pinnatisecto, loborum 6-7 jugis; lobis 2-4 mm. longis, 0,5-1 mm. latis, valde distantibus, pinna- tifidis; lobulis obtusis, generaliter integris. Folia caulinaria radicalibus similia, sed brevius petiolata; petiolis basi alatis. Bracteæ 2-3-plo floribus breviores; late basi ovatæ, summo lineares ac serratæ (basi 4-5 cm. longa, 2 mm. lata, summo 5-6 mm. longo, 0,6-0,9 mm. lato.) Flores lutei, sessiles, axillares, verticillos contiguos formans. Calyx membranaceus, perlucidus, 8-10 mm. longus, antice profunde fissus, 10 nervis eminen- tibus summo reticulatis, villosis, inæqualiter 5-dentatus; dentibus omnibus crassis, nigricantibus, lineato-lanceolatis, acutis, 1 mm. longis, obscure lobatis, lobis rotundis. Corolla magna, 2-2,5 cm.; tubo 7-9 mm. longo, medio curvato, in interiori calycis, summo erecto. Galea 15 mm. longa, cristata, medio curvata, summo rotunda, plicata (sicut galea P. plicat. Maxim.); labio inferiore 15 mm. longo ac lato ; lobis lateralibus terminali longioribus; lobo medio prominente, basi angustato, summo rotundo ас leviter emarginato; margine glabro, haud timbriato ; galea certe sed paulo labium inferius superans. Stamina ad basin tubi inserta, ex filamentis duobus villosis. Capsula ac semina ? Habit. : SHENSE SEPTENTRIONAL (R. Р. Giraldi, п 1207-1211). Cette plante porte dans l'herbier du Muséum de Florence le nom de P. Giraldiana Diels; ce nom n'a jamais été publié, M. Dee m'en à donné lui-même l'assurance. Elle a beaucoup d'analogie avec le P. pli- cata Maxim.; mais les lobes du calice sont trés différents, le casque est plus allongé et deux filets sont velus. Elle se rapproche plus encore du P. stenocorys Ft, dont elle se distingue par son casque plus court, muni d'une crête et plissé longitudinalement, par son calice à dents non folia- cées, par ses feuilles plus profondément disséquées. Pedicularis Legendrei Bonati [Sect. FRAciLEs Prain]. Radix? Caulis glaber, erectus, 30-40 cm. altus, basi cylindricus; mise angulosus, ramosissimus, ramis erectis. Folia opposita, glabra, ovata, G. BONATI. — SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE PEDICULARIS. LXI 2-0 em. longa; inferiora longe petiolata; superiora brevius, petiolis 6-20 mm. longis; limbo pinnatisecto, segmentorum 5-7 jugis; lobis infe- rioribus petiolulatis, superioribus sessilibus; omnibus ovato-oblongis, acutis, pinnatifidis; lobulis acutis. Bracteæ foliiformes. Flores in angulo foliorum solitarii, pedunculati; pedunculis 3-4 mm. longis, primo erectis, deinde post anthesin patulis vel nutantibus. Calyx campanulatus, mem- branaceus, glaber, 3 mm. longus, antice haud fissus, dentibus 5 deltoideis, 1/2 mm. longis, longe ciliatis; {0 nervis haud reticulatis. Corolla rosea; tubo lato, calycem triplo superante, summo dilatato; galea fere recta, dorso vix falcata, summo rotunda, erostri, pilosa, tubum «quante; mar- gine longe ciliata, ad medium proeminentia addita (sicut in P. Collata, sed rotunda) ; labio inferiore quam superiore paulo breviore, margine villossis- simo, lineari; lobis æqualibus, lateralibus anguste ovato-acutis, medio paulo latiore summo rotundo vel truncato; fauce 2 plicis linearibus summo antice rotundis labium paralleliter sequentibus, addita. Filamenta ad basin inserta. longissima villosa. Capsula calyce 3-plo longior, glabra, summo attenuata et apiculata. Semina? Habit. : Szg-rcuNEN, massif du Pao-shan, versant Nord-Est, près de Cha-tangtze, 2200 m., « assez commune dans la forét vierge ». D: Legendre, n° 524, (mélangé au P. vagans Hemsley). La série des Fragiles de M. David PRAIN comprenait jusqu'alors deux espèces, les P, fragilis Prain et P. Kingii Prain. La plante du D" LEGENDRE diffère du premier par ses feuilles opposées longuement Détiolées et plus profondément divisées, par les dents du calice trés courtes, par le casque érostre, la corolle rose, etc. Elle se distingue aisé- ment du second, dont elle a le calice et le casque pileux sur le dos et obtus, par sa lèvre inférieure densément ciliée, par la marge de son casque velue et ses fleurs roses. L'ensemble de la série des agiles peut se résumer dans le tableau suivant : À. Calice fendu à l'avant; casque érostre, à marge glabre; lévre inférieure glabre; corolle i | blanche....... EE 28 GE SE EL e Pran, * Casque érostre; dents du calice très courtes, entières; marge du casque et lèvre infé- rieure ciliées; corolle rose; fleurs pédon- €ulées | 2 Aa Ke авн REN 24.4 Wo dn ** Casque terminé en bec; dents du calice assez développées; marge du casque glabre; fleurs subsessiles, corolle verte.......... P. Legendrei Bonati. P. fragilis Prain. LXII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Anomalie d'un Rhus Согіагіа L, dans les Bouches-du-Rhône; PAR MM. J- CORRE BT AEERED REYNIER.: La famille des Térébinthacées avait déjà fourni matière à parler, pour la Provence, de la tendance des Pistachiers vers de multiples altérations de morphologie externe (cf. Bulletin de la Société botanique de France, séances de mars 1905, рр. 119-135 : Un Pistacia prétendu hybride, par Alfred REYNIER) ; aussi avons-nous apporté une prudence toute spéciale dans l'étude d'un végétal anomal, voisin des Pistachiers. Ce Sumac, dont l'un de nous avait constaté l'existence dés le mois de juin 1902, végéte au vallon de la Masque (ou de l'Escargot), entre Aubagne et Roquefort (Bouches-du-Rhóne). La photo- graphie ci-jointe (Planche IV) donnera une idée générale du facies de notre curieuse plante. On trouve dans ce vallon de la Masque, sur une petite butte formée d'argile et de cailloutis, et entremélés à quelques Rhus Coriaria normaux, un certain nombre de pieds atteints de la méme anomalie. L'un d'eux, haut de 4 m. 50, est âgé de dix ans au minimum; d'autres sont plus jeunes, et les moins hauts sont de l'année dernière seulement. Cette colonie ne provient point de semis successifs : il faut y voir des drageons tirant leur origine d'un unique pied initial. La butte est parcourue en tous sens par des racines dont les drageons s'affranchiront ou sont avons pú suivre patiemment avec le doigt, pendant plus d'un *. à 9.9 9» A. 9 ө 9 4 b.» = + 7e v 8 9 ` secondaires, au niveau -duquel avait.existé une -tige aérienne, à ce moment disparue. Signalons que les tiges de plusieurs pieds présentent des phénomènes de fasciation à des degrés divers. ` Les tiges possèdent des bourgeons, sous forme de protubé- rances cotonneuses, identiques à ceux des Sumacs normaux; mais qui se sont formés à l'aisselle de feuilles profondément modifiées. Elles sont d'un vert foncé et plus franc que chez le „А. REYNIER ET J. COTTE. — ANOMALIE D'UN RHUS CORIARIA L. LXII Rhus Coriaria. Leur rachis se développe très peu : d'habitude 1 à 2 centimètres, rarement 3. Sur lui s'insérent des folioles en nombre variable qui, ne pouvant s'échelonner le long du rachis dont la longueur est insuffisante, sont obligées de se tordre et de s'incliner en plusieurs sens. Chaque feuille posséde ainsi l'aspect d'une touffe de petites feuilles. Toutes les folioles ne sinsérent pas directement sur le rachis : fréquemment elles sont portées, au nombre de deux ou trois, sur des rachis secon- daires émanés du pétiole commun. Autre caractere différentiel : les folioles, beaucoup plus courtes et plus larges qu'à l'état normal, sont simplement lobées ou incisées et ne possèdent pas la denticulation en scie, bien connue. des folioles du fihus Coriaria. A l'époque où fleurit le Sumac des Corroyeurs, début de juillet, cependant avec un très léger retard sur les Sumacs nor- maux, on voit s'épanouir, à l'extrémité des rameaux, de médiocres grappes de fleurs dont l'aspect rappelle celui des inflorescences normales du Rhus Coriaria, mais réduites et appauvries. Les bractées y sont disposées de la méme manière que sur les pieds normaux. Les fleurs et les piéces qui les constituent ressemblent d'une maniére compléte à celles du Sumac. Nous avons voulu nous rendre compte de la nature des fruits et nous sommes retournés au vallon de la Masque le 12 septembre de l'année derniere. Mais un désappointement nous était réservé : les grappes florales avaient disparu presque en entier par suite d'avortement, et la persistance d'un nombre fort minime de fleurs flétries prouvait la chute, qui avait dü se produire pendant le mois d'aoüt. Cet avortement a-t-il lieu à chaque période caniculaire annuelle? Nous ne saurions le dire; le Rhus anomal d'Aubagne semble s'être multiplié uniquement grâce aux drageons, е qui ne parait pas prouver que la reproduction par graines soit normale chez lui. Nous en avons transplanté un pied dans un jardin de Marseille, où il semble s'acclimater et où nous pourrons sans doute faire des observations ultérieures. Personne n'ignore que le Rhus Coriaria, cultivé en Sicile et parfois en Provence pour l'industrie de la tannerie, est loin de dépérir en dehors des lieux agrestes; il sera intéressant de voir ce que deviendra la plante LXIV’: SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. d'Aubagne, loin des pierrailles du vallon de la Masque, et si elle continuera, quand son drageonnement sera combattu, à offrir périodiquement des fleurs abortives. Nous avons soumis ce végétal à l'examen histologique, en le comparant à un Rhus Coriaria normal', prélevé aussi à la Masque, à quelques pas de celui dont nous nous occupons. Chez les deux Sumacs, mêmes poils sur les tiges, feuilles et fleurs : poils simples, poils pluricellulaires engainés, poils capités plu- ricellulaires. Identique disposition des parties constituantes de lécorce des tiges : mémes arcs péricycliques, mémes canaux libériens dans les tiges et les feuilles, identique profil et méme structure pour les nervures des folioles. Mais, et c'est là la diffé- rence fondamentale, on voit apparaitre, à la périphérie de la moelle, de petits canaux résineux chez le Sumac anomal. On sait que Jans range le Rhus Coriaria parmi les espèces, du genre, qui ne possèdent pas de canal résineux dans la moelle; il n'y a d'ailleurs aucune trace de ces canaux médullaires chez les Sumacs normaux de la Masque. Si, maintenant, nous cherchons à grouper les faits susceptibles de retenir définitivement l'attention, nous voyons qu'ils com- prennent : а) quelques fasciations de tiges; b) la forme anomale des feuilles (brièveté extrême du rachis, folioles condensées, simplement lobées ou incisées); c) la présence de quelques petits canaux résineux autour de la moelle; d) l'avortement des fleurs, constant ou accidentel. De ces quatre faits est-il permis de tirer des conclusions hypothétiques? Examinons si nous ne nous trouverions pas en présence : 1° d'un hybride : >< Rhus albaniensis; 2 d'une anomalie due à une cause parasitaire cécidie de Rhus Coriaria; 3° d'une mutation. I. Pour adopter l'idée de l'hybridation, on ne pourrait songer qu'à un croisement avec une autre Térébinthacée, plus spécia- lement avec Cotinus coggygria Scop. (Rhus Cotinus L.) var. lævis E. Précisément le Sumac des Corroyeurs et le Fustet se trouvent dans le vallon de la Masque, à quelques mètres de distance; mais le Fustet est d'ordinaire en fruits au moment où 1. Nous ne pouvions pas prendre de guide plus sür, pour ces recherches, que le travail de M. JADIN : Contribution à l'étude des Térébinthacées; Mont- pellier, 1894. ШШ Soc. bot. dé Mr T LY (1910) Sess exte. Pl DA Rhus Coriaria (Anomalie). A. REYNIER ET J. COTTE. — ANOMALIE D'UN. RHUS CORIARIA L. LXV le Sumaé épanouit ses premières fleurs, d’où une certaine diffi- culté pour que le pollen de l'un vienne féconder les ovules de l'autre. En faveur de l'hybridité il n'y a guére à retenir que trois arguments : 1* L'absence de dents de scie sur les folioles de notre Sumac d'Aubagne, le Fustet ayant des feuilles entiéres sur les bords. Mais n'oublions pas que les Rhus Coriaria les plus normaux peuvent avoir, au voisinage de l'inflorescence surtout, des folio- les dépourvues de toute serrature, mais qui sont alors généra- lement lobées-incisées; cette hétérophyllie s'est montrée à nous à Aubagne, Aix, etc., chez des sujets à normalité parfaite. 2° Quelques rarissimes feuilles du Rhus anomal ne possèdent, à lextrémité du rachis, qu'une production limbaire simple, lobée-incisée. On pourrait, avec une bonne volonté extréme, interpréter ces quelques formations comme une sorte d'inter- médiaire entre les feuilles composées du Rhus Coriaria et les feuilles simples du Cotinus. Mais ce serait, à notre avis, chercher à torturer la vérité que de tirer argument de ces quelqnes feuilles exceptionnelles, et, d'ailleurs, comment expliquer Гаггёі du développement du rachis, alors que la feuille du Cotinus est encore plus longuement pétiolée que celle du Rhus Coriaria? 3° La stérilité du végétal, si des observations à venir confir- ment sa permanence. Ceci s'accorderait bien avec la stérilité habituelle des véritables hybrides, surtout quand les parents appartiennent à deux genres. C'est pourquoi nous aurions pu nous laisser entrainer par le désir naturel d'ajouter un hypo- thétique Rhus Coriaria X Cotinus coggygria à la série colossale des produits adultérins, qui s'accumulent dans la systématique moderne. Sur ce point le consciencieux examen histologique ne fournit pas beaucoup de renseignements. Le genre Cotinus, suivant les auteurs, est réuni aux Rhus ou en est séparé, et Japin indique que « l'étude anatomique de la tige est impuissante à résoudre le probléme; par l'anatomie le Cotinus se rapproche plutót de certains Rhus privés de canaux secréteurs médullaires ». S'il est difficile — absence de poils mise à part — de donner des Caractères histologiques nets permettant de séparer le Cotinus du Hhus Coriaria, il n'en est pas moins vrai qu'il est impossible 5 LXVI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1940. de confondre les coupes des deux végétaux quand elles sont mélangées : dans les tiges, bien plus gréles chez le Cotinus, les arcs péricycliques sont moins convexes ; la nervure centrale de la feuille est bien plus élargie, etc. Mais nous n'insisterons pas sur ces divers points, parce que tous les caractères différentiels que l'on peut trouver entre le Fustet et le Sumac des Corroyeurs se retrouvent entre le Sumac d'Aubagne et le Fustet. Il en est de méme pour la fleur : la forme des fleurs du Cotinus et du Rhus Coriaria est différente, le disque est bien plus large chez le premier, etc., et, pour la fleur encore, le Sumac d'Aubagne se montre comme étant un Rhus Coriaria légitime. П. Pouvons-nous songer à une anomalie d'origine parasi- taire? П serait étrange, dans ce cas, qu'aucun pied, qu'aucun rameau, qu'aucune feuille n'échappát à l'infestation sur la butte de la Masque et ne nous fit réapparaitre en un point donné la physionomie si caractéristique du végétal. Du reste nous n'avons vu ni sur les tiges et les racines, ni sur les feuilles ou les fleurs, rien qui puisse étre rapporté logiquement à la cécidologie. Ш. Reste l'hypothèse d'une mutation, et c'est de ce côté que penchent nos préférences. La présence de fasciations sur un certain nombre de pieds anomaux nous aide quelque peu à incliner nos conclusions dans cette voie. Nous rappellerons, à ce sujet, le fait suivant. On a cultivé autrefois, au Jardin des Plantes de Paris (cf. Prodromus Syste- matis naturalis de De CaxporLE et Catal. Hort. Paris., p. 221, par DESFoNTAINES) un Rhus heterophylla absolument remar- quable par ses feuilles inférieures simples et les supérieures ternées. Le lieu natal de cette plante ambigué n'a jamais été connu, et il serait possible que l'on ait eu affaire à un sujel analogue à celui d'Aubagne, ce qui ne veut pas dire qu'il était semblable à lui. Ce ne pouvait étre, en tout cas, le « Rhus glabra >< R. typhina » de Боске, Pflanze mischlinge. La section Sumac du genre Rhus (sensu lato, genre Cotinus inclus) comprend : a) des espèces « foliis impari-pinnatis » dont les folioles dépassent le nombre de 3; b) des espèces « foliis impari-pinnatis 1-jugis seu 3-foliolatis »; c) des espèces « foliis palmatis 3-foliolatis, foliis nempe 3 ex apice petioli ». On peut admettre que la manifestation tératologique dont nous nou* E.-J. NEYRAUT. —— STATION NOUVELLE DU WOODSIA HYPERBOREA. LXVII occupons, visible surtout sur les feuilles, constitue un achemi- nement vers la transformation de la feuille composée du Rhus Coriaria en une feuille plus simple, tendrait par conséquent à faire passer le végétal d'une section dans l'autre. Est-ce là un retour atavique? Est-ce une évolution vers un autre type nouveau? Nous ne connaissons pas assez la phylogénie des Rhus pour qu'il nous soit possible de nous lancer dans des considérations de cette nature. Souvenons-nous seulement que le Sumac du vallon de la Masque possède de petits canaux médullaires dont est dépourvu le Sumac normal. Les raisons et les lois qui dirigent les variations chez les végétaux nous échappent encore : nous ne pouvons donc bâtir sur le cas actuel d'anomalie aucun raisonnement ni aucune déduction qui soient réellement à l'abri d'un scepticisme licite. Toutefois remarquons que la variation dont nous parlons ici, quelles qu'en soient les causes, ne parait pas pouvoir conduire à l'apparition d'une « variété » nouvelle, puisque les pieds qui ont motivé cette étude ne se multiplient point par semis, le Sumac d'Aubagne semblant étre stérile. Ce Rhus, venant aprés celui que l'on cultiva à Paris, indique, en somme, une manifeste aptitude des Sumacs à muter. Nous nous permettrons, en conséquence, de faire appel aux bota- nistes herborisant sur le littoral méditerranéen, pour le cas oü ils rencontreraient des pieds, soit identiques, soit analogues à la plante de la Masque. Qu'ils veuillent bien joindre leurs obser- valions à la nótre. Une station nouvelle du Woodsia hyperborea R. Br. dans les Pyrénées; PAR M. E.-J. NEYRAUT. Extrait d'une lettre à M. le Secrétaire général. « Dans le Catalogue raisonné de la Flore des Pyrénées-Orientales, par M. Gaston GAUTIER, on lit, à la page 469, sous le titre « Plantes à recher- cher ou à exclure », le nom du Woodsia hyperborea R. Br. « Lundi dernier (48 juillet), j'ai eu le plaisir de cueillir cette Fougère, tout à fait au sommet du Canigou (2 785 m.), ou plutôt à 2 ou 3 mètres LXVHI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. en contre-bas du pie, sur les escarpements S.-E., qui surplombent la brèche Durier et la vallée de Cady. « Il est indispensable de s'engager sur les corniches pour avoir la plante. « Je crois qu'il serait intéressant de signaler cette nouvelle station dans le Bulletin, car la plante est excessivement rare dans les Pyrénées.... » MM. Arbost et N. Roux ajoutent que le Woodsia hyper- borea à été signalé dans les Alpes-Maritimes et au Pic du Midi, mais que néanmoins il est trés rare en France et que la localité nouvelle signalée par M. Neyraut présente un réel intérét. Cette communication elót la série des travaux présentés à la Session. Conformément à l'usage, la Société doit étre appelée à émettre un vœu relatif au siège de la Session de 1911. M. le Secrétaire général informe les assistants qu'un projet de Session en Vendée est en voie d'études avancées. ll leur propose de se rallier à ce projet. A l'unanimité, la Société émet le vœu que la prochaine Session extraordinaire soit tenue en Vendée en 1911. M. le Président prend alors la parole. Messieurs, Nous voici arrivés, je le constate avec regret, au terme de notre Ses- sion de 1910, qui incontestablement a été fort intéressante et réussie au delà même de toutes nos espérances. : Le grand honneur que vous m'avez fait de me choisir comme président de ce Congrès, en ratifiant la décision du Conseil d'administration de notre Société, me laisse à la fois tout confus et très reconnaissant, per- mettez-moi de vous le dire encore une fois. Il me vaut l'agréable devoir d'adresser en votre nom, en cette. séance de clóture, les remerciements du Bureau de la Session à tous ceux qui ont assuré le succès de nos paisibles et laborieuses assises. i Tout d'abord à notre distingué et dévoué Secrétaire général, la cho” ville ouvrière, l'àme méme de notre Société. Vous avez tous admiré ас quelle simplicité, quel entrain, quelle bonne humeur inaltérable il accom- plit une besogne qui serait écrasante pour tant d'autres. ALLOCUTION DE M. CORBIÈRE. LXIX Puis à tous les membres du Comité local d'organisation. Dans la séance d'ouverture, M. Lurz a déjà rendu un hommage très mérité à tout ce. qu'ils avaient fait avant notre arrivée. Depuis et chaque jour, vous les avez vus à l'œuvre, se prodiguant sans compter et de la facon la plus aimable, pour nous faire récolter tout ce que ce coin de terre privilégié renferme d'espèces remarquables, A tous ces Messieurs, et particulièrement à M. Risso, qui porte si dignement un nom cher aux botanistes, au sympathique docteur ROBERT, à l'aimable et infatigable M. Аввозт et à ses deux dévoués collabora- teurs, MM. Roux et Mapror, j'adresse l'expression de notre reconnais- sance la plus vive. Je ne saurais oublier d'associer, dans le méme sentiment de gratitude, la gracieuse et vaillante Mme Аҳвоѕт, qui nous a parfois accompagnés dans nos excursions les plus rudes et a été, chaque fois, le charme de nos réunions. Nous avons aussi de grandes obligations à M. le vice-consul de France à Coni, qui s'est trés aimablement entremis auprès des autorités italiennes pour nous aplanir toute difficulté dans nos courses fréquentes sur le territoire voisin, et nous permettre de prendre toutes les photo- graphies à notre convenance; à l'administratinn des foréts et à M. le garde général pg VEYssiERE qui ont facilité également nos recherches de tout leur pouvoir. M. pe VEYSSIERE à bien voulu en outre nous consacrer tous les instants que lui ont laissés ses devoirs professionnels ; à M. le docteur Марев, qui prépare à Tende les herborisations qu'un certain nombre d'entre nous vont poursuivre hors session. Quant à vous, М. le Maire, vous nous avez accueilli, ainsi que M. le conseiller général Marion, dont je regrette l'absence aujourd'hui parmi nous, avec une bonne grâce si parfaite, avec une si exquise courtoisie, que les termes me manquent pour vous dire combien nous vous Sommes reconnaissants de tant d'aimables attentions. Vous ne vous étes pas contenté de nous donner l'hospitalité dans cet Hôtel de ville, vous étes allé jusqu'à aplanir devant nos pas la rudesse de certains sentiers périlleux. Soyez bien assurés, l'un et l'autre, que nous emporterons de vous et de votre chere ville de Saint-Martin-Vésubie le meilleur des souvenirs. Dans votre aimable discours de bienvenue, M. le Maire, vous nous àviez souhaité un ciel toujours clément et une ample moisson de plantes intéressantes. Vos vœux se sont réalisés à la lettre. Le ciel a été cons- tamment d'un bleu idéal, et si quelques nuages en ont parfois voilé par- tiellement l'azur, са été, semble-t-il, pour nous adoucir l'ardeur des rayons du soleil. Ainsi favorisées, nos recherches ont été des plus fruc- tueuses. Nous avons pu recueillir notamment toutes ces raretés que vous aviez bien voulu signaler à notre attention : le Silene cordifolia, le LXX SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Potentilla valderia, le Viola valderia, le Sempervivum hirtum, qui sont les joyaux de votre belle région. Beaucoup d’autres espèces, égale- ment remarquables, ont été découvertes par l’œil exercé de nos confrères. Ce n'est point ici le lieu ni le moment d'en dresser la liste, qui serait d'ailleurs fastidieuse et forcément très incomplète. Qu'il me suffise d'indiquer, en quelques mots, les sites que nous avons explorés : les deux admirables vallons du Boréon et de la Madone, parcourus jusqu'aux cols qui marquent la ligne de partage des eaux; ils nous ont procuré une foule de plantes silicoles, spécialement le rarissime Saxifraga flo- rulenta, D'autres excursions dans le massif de Venanson, dans le vallon du Libaré, jusqu'aux cols de Colmiane et de Saint-Martin, avec retour par le ravin qui limite au nord le Conchetas et débouche presque en face de Saint-Martin, nous ont donné les plantes propres aux terrains cal- caires et, en premier lieu, le Sedum alsinifolium, particulier à cette région et aux Alpes du Piémont. Bref, nous emportons de notre trop court séjour dans ce ravissant pays, de vrais trésors botaniques qui seront l'objet d'études ultérieures. Nous allons le quitter avec cette teinte de mélancolie que l'on éprouve en se séparant des lieux et des personnes que l'on a appris à aimer. Pen- dant une dizaine de jours, mes chers confréres, nous avons vécu dans un accord parfait, goütant les mêmes plaisirs, savourant les mêmes joies, de ces joies que procure la science, qui ne laissent aprés elles aucune amertume et qui représentent, je crois, la plus grosse part du bonheur que l'on peut goüter ici-bas. : Rentrés chacun chez nous, nous conserverons fidèlement votre souvenir si cordialement accueillant, M. le Maire, et en publiant le résultat de nos recherches, nous serons heureux de contribuer, dans la mesure de nos moyens, à réaliser votre plus cher désir qui est, nous le savons, de voir de plus en plus prospère, comme elle le mérite, votre charmante ville de Saint-Martin-Vésubie. M. le Dr Cagnoli donne à M. le Président la réplique en ces termes. Monsieur le Président, Je suis profondément touché des paroles aimables que vous venez de prononcer tant en votre nom qu'en celui de vos confrères, à l'égard de la municipalité de Saint-Martin-Vésubie. En mon nom personnel ainsi qu'en celui de la municipalité et de la population tout entière, je vous prie d'accepter et de transmettre à vos distingués confrères, l'expression de notre vive reconnaissance. ALLOCUTION DE M. CAGNOLI DE SAINT-AGNES. LXXI Messieurs, Vos assises sont terminées et les éléments, dociles à ma voix, vous ont ramenés indemnes parmi nous. Aucun accident n’est venu voiler notre joie ni faire regretter votre courageux dévouement à la Science : aussi, c'est avec un réel plaisir que je vous félicite. Huit jours durant, notre imagination inquiéte vous a suivis escaladant hardiment les pics, ou dévalant les pentes rapides. Avec vous, nous avons gravi les sentiers raboteux, perdus sous les dómes ombreux des forêts de Salèzes, du Boréon, de la Colmiane et des Fenêtres. Partout, notre pensée guettait vos surprises et souriait à votre contentement lorsque vos pas s'attardaient devant une trouvaille intéressante, une plante rare, une nouvelle richesse. Et de quelle impatience était faite notre joie quand, à votre retour du soir, nous apprenions vos jouissances, votre satisfaction de la journée, Attristés de votre éloignement, nous songerons longtemps à votre amabilité parfaite, à votre exquise courtoisie. Mais ces sentiments n'iront pas sans celui de la reconnaissance que nous vous devons pour votre œuvre de vulgarisation dont notre modeste Cité ressentira tous les bienfaits. OEuvre efficace s'il en fut jamais, car elle aura contribué à faire connaitre et aimer Saint-Martin, dans ce qu'il à de plus attrayant, de plus gracieux, de plus utile. Quel sujet d'études, en efTet, Messieurs, plus digne du savant scrutant la nature dans ses mystères, dans les lois qui la régissent dans ses évolu- tions incessantes, infinies... Quelle étude plus séduisante que celle des fleurs, vrai laboratoire vivant où, dans l'intimité des tissus, s'élaborent les parfums les plus Suaves, les plus âcres senteurs, où distillent de subtils principes de vie et de mort; dont le soleil a fait une magique palette pour les plus cha- toyantes et délicates couleurs : des fleurs, auxquelles les poètes prêtent un langage et une âme; des fleurs, enfin, qui, tour à tour symbolisent la beauté, les tendres élans du cœur, les regrets, la douleur et le souvenir. Maintenant tout est dit. Dans quelques heures, Messieurs, vous allez Nous quitter, emportant avec vous ces pauvres petites fleurs dont maintes fois vous avez surpris le réveil encore toutes frisonnantes des humides Caresses de l'aurore. N'oubliez pas qu'avec elles vous emportez une par- celle de notre sol, un coin de notre ciel. Nos cœurs, croyez-le bien, n'en ressentiront aucune amertume, parce qué nous savons que ces fleurs diront par vous, aux quatre coins du globe, que Saint-Martin a des charmes; que, si le malade et le touriste LXXII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910, y trouvent l'utile et l'agréable, les savants peuvent, à leur tour, s'y pro- curer les jouissances de l'esprit. Ces deux allocutions sont chaleureusement applaudies. L'ordre du jour étant épuisé et personne ne demandant plus la parole, M. le Président déclare close la Session extraordinaire de 1910. Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — 1mp. Pauz BRODARD. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMERO. SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE DANS LES ALPES-MARITIMES EN JUILLET-AOUT 1910. Liste des membres et des autres personnes qui ont pris part à la Session ...,.....,.,....,...... arm deseo RÉUNION PRÉPARATOIRE DU 26 JutLLET 1910. "e*t t t a. у J. Cotte, C, Gerber et M. Godefroy Te Coie dee NÉ ste. ns s t5 | n "e*t. ses ee o e "ts n act n "s s t t o n ts... nono. WÄEREN) Élection du Bureau spécial de la Session.............. Programme de la Session.................,.......... Excursion à Tende......................,.....,...... Sur un essai de culture, à Nancy, d’une Mousse médi- terranéenne et sur la valeur spécifique du Funaria Maireaña-Côp.is. eeso ii сао о И Д TS Bory-de-Saint-Vincent et Hymenophyllum tunbridgenseL. dans les Basses-Pyrénées. L'Ophioglossum vulgatum var. ambiguum Coss. et Germ.....,...........,.,... A propos de la bryologie des Alpes-Maritimes......... Une lettre inédite de Linné au frère Gabriel, apothi- caire des Capucins 'Аіх........................... Séance DU 1** aour 1910. Admission de M. A. Laurent. ................ SN Ee Rapport sur l'attribution du Prix de Coincy en 1910.. Un coup d’œil sommaire sur la littérature pyrénéénne: Bubani et son Flora pyrenza (Suite) ............... Sur les causes de la dispersion du Juniperus communis L. dans la région des Vosges....... .........,..,.,,... Études monographiques sur les Renoncules trahçaises de la section Batrachium (Pl. 1, ПЇ).................. Le Lophodermium macrosporum parasite des aiguilles d'Épicéa..... usted auct. EEN Les Micro-Lepidozia français (PI. Ш).................. Sur quelques espèces nouvelles ou peu connues du genre Pedicularis...................,.......s..s.. Anomalie d’un Rhus Coriaria L. dans les Bouches-du- Rhône {PE INL. eeh EE EE AE EE Une station nouvelle du Woodsia hyperborea R. Br. dans les, Pyrénées... NEE e eee ere tre terr Adoption, pour l'année 1911, d'un projet de Session dans le département de.la Vendée.................. Discours de M. le Président..............,......,.... Discours de M. le D' CAGNOLI ......... ...,.........., VIII XI XV XIX XX XXIII XXIII XXV XXIX XXXIV XLI LI LVIII LXII LXVII „хи LXV LXX AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN 1. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour même où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard П. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées dans le texte, celles-ci doivent étre dessinées à la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de manière à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. L'insertion de toute figure ne pouvant être reproduite: que par des procédés dilTérenls reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. HI. — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat. Les corrections doivent être retournées dans Je délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'oflice par le Secrétariat. IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent être publiés sous Ja rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. ils prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Sociéte Sans majoration de lear cotisation. V. — Afin de. permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jours à l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. а | L'inscription à l'ordre du jour de tout travail parvenu ай Secrétariat après ce délai ne peut être garantie, due Bureau et Conseil d'administration. de la Société pour 1911 Président : M. Maurice de Viimorin. .—— : Vice-présidents. : MM. Zeiller, Hue, Jeanpert, Magnin. : Secrétaire général : M. L. Lutz. Secrétaires : 'Vice-secrétaires : MM. Gatin, Lormand. MM. Е. Camus, Sartory: ` Trésorier . ~ ` Archiviste à M. Philippe de Vilmorin. M, E Malinvaud. SCH Membres du Conseil : MM. Chauveaud, MM. Gâgnepain, ` ` MM. Lecomte, Dangeard, Griffon, ..... Mangin, Dismier, Guérin, Poisson (J.), Friedel, ` Hiekel, Prillieux. пуб AJ Tout ce qui concerne l'administration de la Société doit être adressé. at Secrétaire général à l'adresse suivante : | avenue de | M. Lutz, professeur agrégé à PÈ iri harmacie, 4 l'Observatoire, Paris (VI). g Ecole supérieure de P ‚ + Le Secrélairerédacteur, Gérant du Bulletin : F. Canus. EE Coulommiers.— Imp. Pauz BRODARD. , E =ч BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 93: AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITE PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 aourt 1875 TOME CINQUANTE-SEPTIEME (Quatriéme série — Tour Хх) 1910 Session extraordinaire tenue dans les Alpes-Maritimes en juillet-août 1910 (Suite et fin); Table des matières du tome LVII: (1910). ` PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIETE RUE DE GRENELLE, 8% Le Bulletin de la Sociéte botanique de France paraît par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 4 novembre 1912. Ge fascicule contient les planches V à IX. AVIS IMPORTANT Par suite de l'augmentation croissante du nombre des communications et de sa répercussion sur les finances de la Société, la Commission du Bulletin croit devoir rappeler à nos Confrères que le Reglement limite la longueur des manu- scrits à huit pages d'impression par séance et à quarante pages pour l’année entière, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire. Dans un intérêt commun, la Commission prie donc très instamment MM. les Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes destinées à l'impression. Tarif des tirages à part. Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs d feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préfèrent des tirages * к, ` й. réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr 60 sur les prix du tarif ci-des — 95 - 50 100 200 900 NOMBRE DE FEUILLES gxEMPL. | ExEMPL. | ЕХЕМРІ. | EXEMPL. | ЕХЁМРІ. иь. Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage,| fr. c. fr. с. fr. e fr. с. fr. с. pliure, piqûre et couverture passe-partout, de сошеш................ v. ees 1029 | 1140 | 1320 | 18 » | 28 ` Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . . .. 9 60 10 80 12 60 16 80 | 26 " Demifeuile (8 pages) . . . . . . . . .. 44%и 6 >» 7.20 9 60 14 40 3 80 Quart de feuille (4 pages). . . . . . . . . . .. 4 80 6 » 8 40 10 80 | 16 2° feuille en sus de la première . . . . .. Ia, | 1020 | 1140 | 14 40 E: e Trois quarts de feuille en sus d'une feuille, . . . 8 40 9 60 10 80 13 80 160 Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . . . .| 480 6 ғ 2 80 ee 4 40 Quart de feuille — RB D RAD Ж ъ ..1 860 4 80 7 20 9 60 1 Р S Р ; г Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme pa feuille ou fraction de feuille : 25 exemp. 50 exemp. 19. exemp: WEE action de feuille : Зб ' dfr. D " Afr 50 4 fr. 80 Supplément de 0 fr. 30 par 25 exemplaires en plus. La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 20. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage ё! ^ P La composition d'un faux-titre est de 2 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier (9. titre est La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le paver- la répétition de celui de la brochure, et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la с ture. En plus les frais de tirage et de papier !*). І c L'addition à la couverture passe-partout du titre de la communication composé , en сагы texte est comptée 2 fr. 40. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. 9 fr. 40. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraîne un supplément de tirage de Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans 4 p. 8 p. ; pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif es eb TREES гю , ere? ; ‚ғ du haut. de © *) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du tableau. dl pier (*- teres du la disposition des RAPPORTS SUR LES HERBORISATIONS FAITES PAR LA SOCIÉTÉ PENDANT LA SESSION DES ALPES-MARITIMES Rapport sur les herborisations de la Société botanique de France dans le bassin supé- rieur de la Vésubie; PAR MM. N. ROUX, V. MADIOT ET J. ARBOST. La région des Alpes-Maritimes, par la diversité de ses climats et les variations géognosiques de son sol, offre au botaniste émerveillé la flore la plus riche et la plus originale; aussi a-t-elle été depuis la fin du xvm? siècle souvent parcourue par de nombreux botanistes, qui en ont peu à peu dévoilé les richesses, sans que leurs recherches aient donné lieu à beaucoup de travaux floristiques jusqu'à l'époque oü la Société botanique de France, en 1865, vint reconnaitre le nouveau domaine récemment acquis à la flore francaise. Elle se borna d'ailleurs, comme plus tard dans la Session d'Antibes (1884), à explorer la zone littorale, en abordant à peine les basses montagnes. La flore alpine, si riche par le nombre et la diversité de ses espèces autant que par ses célèbres endé- miques, excitait depuis longtemps les désirs d'un grand nombre de nos confrères; aussi la tenue d'une Session dans les hautes Alpes-Maritimes avait-elle souvent été proposée. Bien des difficultés s'étaient opposées jusqu'à ce jour à sa réalisation, et la difficulté du transport et du séjour dans une région peu propice à une réunion nombreuse n'avait pas été la moindre : cette question primordiale dans la tenue d'une Session décida du choix de Saint-Martin-Vésubie comme centre de nos excursions. Cette pittoresque petite ville, assidüment fréquentée par de nombreux estivants, offre, par ses hótels et ses villas, de précieuses ressources comme séjour. Reliée au littoral par des routes pittoresques que parcourent voitures et 6 LXXIV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. automobiles, elle а en plus et depuis peu l'avantage d'un tramway à traction électrique, dont le point de départ est à la station Levens-Vésubie des Chemins de fer du Sud, au confluent de la Vésubie et du Var, Le voyageur, qu'il vienne du littoral ou des hautes vallées, doit donc prendre la Vésubie à son débouché et en remonter le cours, tantót dans le fond de gorges profondément encaissées, tantót sur les parois vertigi- neuses qui enserrent et souvent surplombent le cours du torrent. Malgré la saison avancée, les regards du botaniste sont attirés par une végétation sans doute nouvelle pour lui : des l'entrée des gorges de la Vésubie, les grands rochers sont tapissés des rosettes du Saxifraga lantoscana Boiss. et Reut., dont les longs épis pendants sont déjà fructifiés; plus loin, pres de Saint-Jean-la-Rivière, les parois les plus abruptes sont tachées cà et là par la sombre verdure de touffes de Potentilla Saxifraga Ard. Les rampes boisées de la rive gauche, l'ubac du mont Férion, offrent une intéressante végétation arborescente composée en grande partie d'Ostrya carpinifolia Scop. et de Quercus Ilex L., agrémentés par places des plumets érubescents du Fustet (Rhus Cotinus L.); les coteaux de la rive droite, à l'adrech, un peu moins abrupts et exposés au grand soleil, per- mettent aux cultures d'Olivier de s'étager sur d'innombrables murettes de pierres sèches superposées jusqu'auprés du village d'Utelle à 7 ou 800 mètres d'altitude. Après avoir traversé le hameau de Saint-Jean-la- Rivière, où l'on voit l'origine du canal qui alimente d'eau tout le littoral, de Nice à Monaco, la route entre en une clus resserrée qui lui laisse un étroit passage et elle franchit deux fois le torrent dans un défilé fortifié des plus curieux, Au delà, une expansion de la vallée est dominée par le village de Lantosque dont le nom est commémoré par la forme lantoscana du Saxifraga lingulata Bell. ainsi que par un Hieracium que l'on chercherait vainement en cette localité, puisqu'il ne croit que dans la partie supérieure des vallées. Entre Lantosque et Roquebilliere, la route traverse le torrent de la Gordolasque, affluent de gauche et prin- cipal tributaire de la Vésubie; l'on commence peu après à voir paraître les Châtaigniers qui ombragent de leurs belles ramures la rive droite de la rivière jusqu’à Saint-Martin, marquant ainsi la transition du calcaire jurassique que nous avons traversé jusqu’à présent, aux puissantes masses cristallines qui forment le massif des Alpes des Fenêtres que nous aurons à explorer. Saint-Martin-Vésubie, qui portait naguère le nom de Saint-Martin-Lan- tosque, est situé à 960 mètres d'altitude, au confluent de deux torrents, celui du Boréon et celui de la Madone des Fenêtres, dont la réunion donne naissance à la Vésubie. La situation de Saint-Martin, dans 1а région frontière, est telle que la majeure partie de поз herborisations devaient se faire en territoire italien. La délimitation du territoire, tout ROUX, MADIOT ET ARBOST. — HERB. ENV. S.-MARTIN-VÉSUBIE. LXXV arbitraire et antinaturelle qu'elle soit,' n'a d'ailleurs pas influencé les intéréts économiques du canton de Saint-Martin, puisqu'il exerce ses droits sur les forêts et les pâturages surveillés par l'administration fores- tière française jusqu'à la ligne de faite qui couronne le bassin de la Vésubie de ce cóté. | Nous devions explorer, d'une part, les massifs cristallins de Mercan- tour et des Alpes des Fenétres par leurs vallons respectifs du Boréon et de la Madone, tous les deux en territoire italien; d'autre part, le cóté francais, constitué par les masses dolomitiques et calcaires du Pic de Conchetas, de Venanson et du Pic de Colmiane. Herborisation du dimanche 24 juillet, sur la route de Venanson, les pentes du pic de Conchetas et le vallon du Libaré. Le plus grand nombre de nos confréres, arrivés de la veille ou du matin méme, furent exacts au rendez-vous donné pour le dimanche 24 juillet et prirent part à l'excursion prévue pour la soirée de ce jour. La haute muraille du pic de Conchetas, sur les flancs duquel serpente la route de Venanson, devait nous abriter contre les ardeurs d'un soleil tout méridional, soleil salué d'ailleurs par les approbations de ceux d'entre nous qui viennent du Nord et qui sont tout heureux de perdre la vision des pluies persistantes qui désolent en ce moment la France. En quelques minutes nous sortons de la ville en passant sur un pont le torrent du Boréon ; dès le début, on récolte sur les murailles de pierres sèches ou au bord du chemin : Potentilla argentea L. var. multi- | Campanula Rapunculus L. fida Tratt. Antirrhinum latifolium DC. Sedum Cepæa L. Mentha candicans Crantz — dasyphyllum L. Parietaria diffusa M. et K. Umbilicus pendulinus DC. А cette époque avancée de la saison, les prairies qui avoisinent le torrent sont fauchées depuis longtemps et ne nous offrent rien à glaner; elles sont parsemées toutefois de Pastinaca sativa L. var. а. genuina Celak. En revanche, les rochers qui forment la base du pic de Gonchetas conservent encore une partie de leur parure printaniere en méme temps que la flore estivale, et nous pouvons récolter : Helianthemum Chamc:ecistus Mill. Hypericum Coris L. | i; Fumana procumbens G.G. Potentilla caulescens L. var. petio- Dianthus saxifragus L. lulata DC. LXXVI Saxifraga cuneifolia L. var. subin- tegra Ser. Campanula rotundifolia L. — macrorrhiza Gay Globularia cordifolia L. Teucrium montanum L. Thesium divaricatum Jan SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 19410. Lasiagrostis Calamagrostis Link Ceterach officinarum Willd. Asplenium Ruta-muraria L. — Trichomanes L. — fontanum Bernh. var. pedicula- rifolium Asch. Selaginella helvetica Link Les escarpements sont couverts de Buis (Buxus sempervirens L.), de Noisetiers (Corylus Avellana L.), de Chénes blanes (Quercus pubescens Willd.), d'Amelanchier vulgaris Mœnch. Sur les pentes herbeuses et les talus de la route nous récoltons : Sisymbrium austriacum Jacq. var. acutangulum Koch forme S. ta- raxacifolium DC. Erysimum australe Gay Aethionema saxatile R. Br. Polygala vulgaris L. — nicæensis Risso Silene Otites Sm. Linum salsoloides Lamk. Hypericum microphyllum Jord. Genista cinerea DC. (en fruits). Ononis minutissima L. Lotus Delorti Timb. Rubus tomentosus Borkh. Poterium muricatum Spach Epilobium Dodonæi Vill. var. a. pa- lustre Burnat. Sedum ochroleucum Chair var. anopetalum Burnat — nicæense All. Laserpitium gallicum L. Galium rubidum Jord. — corrudifolium Vill. — sylvestre Poll. var. scabrifolium Rchb. Asperula longiflora Waldst. et K. Inula salicina L. — montana L. Buphthalmum grandiflorum L. Artemisia campestris L. — Absinthium L. Micropus erectus L. Carlina acanthifolia All. Carduus Sanctæ-Balmæ Lois. Centaurea leucophæa Jord. — transalpina Schl. — Scabiosa L. (C. calcarea Jord.). Xeranthemum inapertum Willd. Picris hieracioides L. Lactuca perennis L. Crupina vulgaris Pers. Hieracium florentinum All. Vincetoxicum laxum G.G. Scrofularia provincialis Rouy Linaria striata DC. var. monspessu- lana Chav. — minor Desf. Orobanche Teucrii Holl. Lavandula Spica L. Satureia montana L. Thymus Chamædrys Fries Calamintha Nepeta Link — nepetoides Jord. — Acinos Clairv. Nepeta Nepetella L. Galeopsis Ladanum L. Brunella grandiflora Mænch Teucrium lucidum L. — Chamædrys L. — Botrys L. — montanum L. Plantago Cynops L. Phleum nodosum L. Avena pratensis L. Melica ciliata L. Bromus squarrosus L. Ægilops ovata L. Dans les éboulis avoisinant une carrière : ROUX, MADIOT ET ARBOST. — HERB. ENV. S.-MARTIN-VÉSUBIE. LXXVH Iberis umbellata L. Hieracium villosum Jacq. var. p. vil- Pimpinella saxitraga L. losum Burn. Ptychotis heterophylla Koch Phelipæa arenaria Walp. sur Arte- Artemisia campestris L. misia campestris L. Hieracium staticifolium Vill. Rumex scutatus L. var. virescens — tomentosum All. (lanatum pl. Cariot Euphorbia variabilis Cesati. auct.). La route décrit une grande courbe pour franchir le vallon de Colmiane, dans le fond duquel fleurit abondamment le Pyrethrum corymbosum Willd., et s’élève ensuite par de grands lacets au milieu d'une maigre végétation arborescente de Noisetiers, parmi lesquels nous récoltons : Anemone Hepatica L. Cirsium bulbosum DC. Geranium nodosum L. Carduus defloratus L. Rhus Cotinus L. Centaurea aspera L. Coronilla varia L. — paniculata L. Psoralea bituminosa L. Catananche cærulea L. Vicia Cracca L. var. р. incana Bur- | Campanula Medium L. nat Melampyrum nemorosum L. Sorbus Aria Crantz Teucrium lucidum L. (abondant). Bupleurum ramunculoides L. var. Euphorbia spinosa L. B. gramineum Briq. s.-var. syn- | Sesleria argentea Savi tonum Br. Poa alpina L. Sur les rochers en approchant du village de Venanson : Asplenium fontanum Bernh. var. Hypericum Coris L. angustatum Asch. Inula montana L. — bifrons L- Le promontoire rocheux qui supporte le village de Venanson, et d’où l'on a une vue superbe sur la vallée de la Vésubie tant en amont qu'en aval, a ses escarpements recouverts par de grosses touffes de Saxifraga lingulata Bell. var. х. Bellardii Burnat, encore en fleurs; un peu au-des- sous l'on peut voir les fleurs orangées du Lilium pomponium L. Traversant ensuite le village nous descendons, par les granges de Venanson, dans le vallon du Libaré; de maigres champs de blé nous offrent quelques espèces intéressantes : Lappa pubens Boreau Rumex pulcher L. Agropyrum caninum В. et S. Biscutella cichoriifolia Lois. Coronilla scorpioides Koch Telephium Imperati L. upleurum rotundifolium L. Sur les pentes herbeuses et auprès des granges : Saponaria officinalis L. Oxalis corniculata L. Trifolium ochroleucum Koch Thalictrum minus L. Papaver dubium L. Silene inflata 1.. LXXVIII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1940. Lathyrus Aphaca L. Campanula glomerata L. — sylvestris L. — Medium L. Sorbus domestica L. — persicifolia L. Bryonia dioica L. Specularia Speculum A. DC. Astrantia major L. Verbascum nigrum L. Sambucus nigra L. Digitalis grandiflora All. Centaurea Jacea L. var. pratensis | — lutea L. Koch Humulus Lupulus L. Tragopogon australis Jord. Juglans regia L. Crepis virens L. Bromus arvensis L. Nous atteignons enfin le fond du ravin et la grotte de Venanson, masse de tufs calcaires tapissés de Mousses verdoyantes ou pétrifiées, et dont les abords ruisselants sont ornés des grandes feuilles orbiculaires et des beaux corymbes roses de l'Adenostyles viridis Cass. Les pâturages avoi- sinants sont peuplés de Rhinanthus ovifugus Chab.; les graviers du torrent ont charrié Campanula pusilla Hænck. et Hypericum montanum L.; sur un rocher Hieracium amplexicaule L. var. p. ambigens Burnat. Il nous reste à faire en sens inverse la route prise à l'aller; nous en profitons pour admirer les sites merveilleux que le souci des récoltes nous avait fait négliger en montant. Herborisation du lundi 25 juillet, dans le vallon inférieur de la Madone des Fenêtres. Dès cinq heures du matin, au nombre d'une trentaine, nous prenions le chemin muletier qui conduit à la Madone des Fenêtres; la première partie en est peu intéressante, suivant à une assez grande hauteur la rive droite du torrent, sur les flancs dénudés de la Cime Piagu : quelques prairies fauchées sont en contre-bas de la route; au-dessus, les éboulis donnent asile à de nombreuses touffes de Lavande (Lavandula Spica L.) que nous verrons bientót disparaitre, sa limite altitudinale étant bien inférieure, sur ces terrains, à celle qu'elle atteint sur les montagnes cal- caires de l'autre cóté de la vallée. Nous récoltons chemin faisant : Alsine laricifolia Crantz Laserpitium gallicum L. (forma re- Sedum ochroleucum Chaix var. B. ducta). montanum Burnat. Cirsium eriophorum Scop. et 5 Herniaria hirsuta L. forme C. Morisianum Rchb. Ribes Uva-crispa L. Linaria italica Trev. Astrantia major L. Nous atteignons bientôt le poste de douane français, qui est à den d'énormes éboulis dont les entablements sont tapissés de Silene cort" ROUX, MADIOT ET ARBOST. — HERB. ENV. S.-MARTIN-VÉSUBIE. LXXIX folia All., tandis qu'à leur base foisonne le Lamium longiflorum Ten. ; nous y cueillons aussi Asplenium seplentrionale Sw. La frontière franchie, et quittant le chemin muletier qui est exposé aux ardeurs du soleil, nous passons le torrent sur un pont de bois qui servait d'amorce à un chemin bien plus agréable qui s'en allait sous bois pour la commo- dité des pèlerins et des touristes et malheureusement abandonné: nous le suivrons avec avantage parce que, situé à l'ubac, sur la rive gauche du vallon de la Madone. il longe la base de la forêt de Fuons-Freja où nous ferons de copieuses récoltes. Déjà, avant de passer le pont, un rocher moussu nous présente Cardamine resedifolia L. en fruits, Saxifraga Aizoon Jacq. var. brachyphylla Ser., Festuca flavescens Bell.; sur la rive gauche, des rochers ombragés et humides sont recouverts et entourés de : Melampyrum nemorosum L. Luzula nivea DC. — pedemontana Boiss. et Reut. Geranium nodosum L. Saxifraga cuneifolia var. subintegra Ser. Astrantia major L. Agrostis alba L. ы. minor L. Deschampsia flexuosa Gris. var. Veronica urticifolia L. montana Parl. Les pentes herbeuses d'un vallon déboisé sont émaillées de touffes de Digitalis grandiflora All., d'Aconitum Lycoctonum L. et plus près du torrent de Spiræa Ulmaria L. et Spiræa Aruncus L.; un ruisselet court au milieu d'une luxuriante végétation de Cardamine asarifolia L., Cardamine Impatiens L. et Saxifraga oppositifolia L. Nous pénétrons dans la forét; tandis que l'adrech que rious avons par- couru au début était surtout peuplé de Pinus sylvestris L., la partie orientée au nord que nous venons d'aborder offre un aspect subalpin avec ses Sapins et ses Épicéas activement exploités en ce moment, et plus haut encore avec le Mélèze (Larix europæa DC.) et l'Arole (Pinus Cembra L.), qui est plus ou moins disséminé; la flore du sous-bois, extrêmement riche, nous fait pénétrer dans la région subalpine que nous explorerons seule aujourd'hui. Les talus du chemin sont tapissés de Saxifraga cuneifolia L., dont on peut suivre toutes les formes, depuis la forme typique à grandes feuilles dentées, jusqu'à la variété subintegra Ser., forme xérophile à très petites feuilles plus ou moins entières, qui descend sur les basses montagnes littorales. Un chaos d'énormes blocs de rochers, tombés des flancs du pic de la Palu, interrompt soudain la forêt et réjouit les yeux du botaniste par la richesse de son peuplement en Saxifrages divers qui en font un véritable Jardin de rocailles : signalons d'abord le Saxifraga pedemontana All., LXXX SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. avec d'intéressantes variations, qui garnit les interstices les plus ombragés, tandis que les parties saillantes de la roche sont tapissées par les Saxi- fraga exarata Vill., Saxifraga muscoides Wulf., S. Aizoon Jacq. var. recta Ser., S. bryoides L. et S. aspera L. Le sentier, qui a été coupé de place en place par le trainage des bois. eüt été impraticable s'il n'avait été gracieusement aménagé à notre inten- tion par les soins de la municipalité de Saint-Martin et du service fores- tier; l'on a méme poussé le souci du confortable jusqu'à recouvrir de mousse les pierres accumulées. Aussi la promenade sous bois est on ne peut plus agréable, et l'on s'éléve peu à peu sans fatigue, occupé que l'on est à emplir consciencieu- sement boites et cartables. Débordés par le nombre, nous notons hátive- ment les espèces suivantes : Ranunculus platanifolius L. Aconitum Napellus L. — Lycoctonum L. Aquilegia atrata Koch Silene rupestris L. Alsine striata Gren. Sagina procumbens L. Stellaria nemorum L. ' Cardamine resedifolia L. (en fleurs). Arabis pauciflora Garcke. — glabra Weimm. Geranium sylvaticum L. Laburnum alpinum Lang. Geum rivale L. Sorbus Aucuparia L. Epilobium montanum L. — spicatum Lamk Sedum annuum L. Saxifraga oppositifolia L. — stellaris L. Ribes petræum Wulf. Pimpinella magna L. Trochiscanthes nodiflorus Koch Heracleum Sphondylium L. var. 2 stenophyllum Gaud. Peucedanum Ostruthium Koch — -- var. х. latifolium Burnat Lonicera nigra L. Galium l:vigatum L. Sambucus racemosa L. Pirola secunda L. Doronicum austriacum Jacq. Achillea macrophylla L. — setacea Waldst et Kit. Fe Gnaphalium sylvaticum L. — uliginosum L. var. ramosum Lamk Petasites albus Gaertn. — niveus Baumy. Adenostyles albida Cass. Prenanthes purpurea L. Mulgedium alpinum Less. Lactuca muralis Fres. Hieracium Berardianum Arv.-T. — murorum L. — vulgatum Fries. Phyteuma betonicifolium Vill. — spicatum L. — Halleri All. Campanula spicata L. — Scheuchzeri Vill. Vaccinium Myrtillus L. Pinguicula vulgaris L. ' Primula latifolia Lap. (en fruits). Scrofularia vernalis L. Melampyrum sylvaticum L. Calamintha grandiflora Mænch Lamium longiflorum Ten. Ajuga pyramidalis L. Rumex arifolius All. Streptopus amplexifolius DC. Maianthemum bifolium DC. Paris quadrifolia L. avec une forme å cinq feuilles. Phleum Michelii All. Agrostis rupestris All. Calamagrostis tenella Host Milium effusum L. ROUX, MADIOT ET ARBOST. — HERB. ENV. S.-MARTIN-VÉSUBIE. LXXXI Cystopteris fragilis Bernh. Aspidium spinulosum Sm. Cryptogramme crispa R. Br. — Filix-mas Sm. Athyrium alpestre Nyl. Polypodium vulgare L. — Filix-femina Roth — Dryopteris L. En remontant sous les Sapins l'on trouvait Rhododendron ferrugineum L. à peine défleuri; dans la mousse humide, au pied des arbres, abon- daient : Pirola uniflora L. Goodyera repens R. Br. Homogyne alpina Cass. Listera cordata R. Br. Corallorrhiza innata R. Br. Vers onze heures nous atteignons le pont du Devense, point terminus de notre excursion et oü nous attend le déjeuner, auquel chacun fait honneur aprés une matinée si bien remplie. Les bords du torrent sont ensuite explorés et nous livrent bon nombre d'espèces localisées ou descendues de la région alpine; ce sont : Delphinium elatum L. (se présente | Epilobium Fleischeri Koch sous deux formes : l'une à fleurs | — alsinifolium Vill. violettes, la plus commune, l'autre | Sedum roseum. à fleurs bleu d'azur). Aster alpinus L. Aconitum paniculatum Lamk Achillea Herba-rota All. Rhamnus alpina L. | Anthemis montana L. Cytisus hirsutus var. y. polytrichus Senecio Balbisianus DC. Br. — spinosissimum Scop. Potentilla grandiflora L. * | Cirsium montanum Spr. — pedemontana Reut. Polygonum alpinum All. — valderia L. — Bistorta L. Après avoir franchi le pont du Devense, nous nous trouvons à la base des lacets qui montent à la Madone des Fenêtres; comme, d’après le programme, nous devons explorer la région supérieure en une autre journée, nous prenons pour le retour le chemin muletier de la rive droite, où nous pouvons encore glaner : Biscutella longifolia Vill. Genista germanica. Viola valderia AU. Lathyrus heterophyllus L. Dianthus neglectus Lois. Scleranthus perennis L. Lychnis Flos-Jovis DC. Saxifraga aizoides L. Trifolium montanum L. Scabiosa vestita Jord. — aureum Poll. Erigeron Villarsii Bell. — badium Schr. Nepeta Nepetella L. Une prompte descente à Saint-Martin nous у ramenait d'assez bonne heure pour que l’on eùt le temps de soigner ses récoltes. LXXXII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Herborisation du mardi 26 juillet, autour de Saint-Martin et au Villars. Le mardi était un jour de repos consacré à la séance d'ouverture et à la préparation des plantes; comme il nous restait des loisirs dans l'après- midi et que plusieurs des assistants désiraient visiter les environs immé- diats de Saint-Martin, nous nous dirigeons, par la route du Boréon, vers les bords du torrent. Les murs en pierres séches sont recouverts de : Sedum acre L. — album L. Sedum dasyphyllum L. Ceterach officinarum Willd. Sur les talus herbeux et au bord des prairies : Dianthus Armeria L. Anthyllis Vulneraria L. Medicago Lupulina L. Trifolium alpestre L. Tetragonolobus siliquosus Roth Coronilla varia L. Vicia tenuifolia Roth Scleranthus annuus L. Cirsium eriophorum Scop. Knautia mollis Jord. Petasites albus Gærtn. Verbascum phlomoides L. Sur les rochers : Sempervivum arachnoideum L. — tectorum L. Calamintha Acinos Clairv. Plantago Cynops L. Anthoxanthum odoratum L. Dactylis glomerata L. Briza media L. Poa nemoralis L. — compressa L. — pratensis L. Bromus secalinus L. — erectus Huds. Brachypodium sylvaticum R. et 8. Saxifraga cuneifolia L. var. subin- tegra Ser. Nous remontons le torrent sur la rive droite, puis le petit vallon qui conduit au Villars, hameau qui va en s'étageant jusqu'à la chapelle de la Trinité; nous constatons chemin faisant : Helleborus fætidus L. Viola tricolor L. Oxalis Acetosella L. Lathyrus heterophyllus L. Fragaria vesca L. Rubus tomentosus Borkh. Spiræa Ulmaria L. Circæa lutetiana L. Astrantia major L. Angelica sylvestris L. Heracleum Sphondylium L. Galium purpureum L. Achillea Millefolium L. Filago arvensis L. Artemisia Absinthium L. Senecio viscosus L. Tanacetum vulgare L. Pyrethum Parthenium Sm. Pyrethrum corymbosum Willd. Carduus defloratus L. ROUX, Carlina acaulis L. Prenanthes purpurea L. Jasione montana L. Campanula linifolia Lamk Salvia glutinosa L. Campanula Trachelium L. Phyteuma Michelii All. (var typi- cum forma genuinum R. Schulz) — betonicæfolium Vill. Specularia Speculum DC. Echium pustulatum Sibth. Solanum Dulcamara L. Scrofularia nodosa L. Veronica Anagallis L. — Beccabunga L. Mentha candicans Crantz Clinopodium vulgare L. Galeopsis Tetrahit L. — sulfurea Jord. MADIOT ET ARBOST. — HERB. ENV. S.-MARTIN-VÉSUBIE. LXXXIII Lamium maculatum L. var rubrum (et flore albo). Stachys sylvatica L. Brunella vulgaris Mench Plantago media L. Euphorbia falcata L. Salix alba L. — incana Schr. Alnus glutinosa Gaertn. — viridis DC. Rumex scutatus L. Aira caryophyllea L. Milium effusum L. Holcus lanatus L. Agropyrum campestre G. G. Selaginella helvetica Spr. Cystopteris fragilis Bernh. Pteridium aquilinum Kuhn. Aspidium Filix-mas Sm. Nous nous arrêtons à une faible hauteur, après avoir récolté le Galeopsis sulfurea Jord., qui était l’objet principal de nos recherches ; en montant plus haut jusqu'à la chapelle de la Trinité, l'on aurait pu trouver V'Herminium Monorchis R. Br., que nous y avons récolté antérieurement. Herborisation du mercredi 27 juillet, dans le vallon supérieur du Boréon, au lac de Tre Colpas et au Passo del Ladro. L'excursion de ce jour, consacrée à la zone alpine, doit être longue et pénible, aussi trouvons-nous avantageux de faire en voiture la premiere partie du trajet qui nous conduit jusqu'au débouché du vallon de Saléses, au-dessous de la cascade du Boréon. Mettant pied à terre, nous gravissons les lacets de la route conduisant à l'hôtel du Boréon et, chemin faisant, nous admirons la beauté du site, tout alpestre, la cascade mugissante et les plantes qui croissent autour : Cirsium montanum Spr. Aconitum Napellus L. m Sj | Gentaurea axillaris Willd. — paniculatum Lamk Erigeron Villarsii Bell. es d'altitude, Traversant les pelouses devant l'hôtel, situé à 1 500 metr e la cascade nous franchissons le torrent sur un pont rustique qui domin et nous entrons immédiatement dans la belle forét du Boréon qui, comme celle du vallon de la Madone, est peuplée d'Épicéas, de Sapins, de Mélèzes et d'Aroles ; nous avons admiré quelques spécimens remarquables de cette dernière essence (Pinus Cembra L.). LXXXIV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Si la marche est agréable sous ces frais ombrages, en revanche nous avons peu à récolter, retrouvant les espèces déjà vues précédemment dans les mêmes conditions; à noter dans le sous-bois ou les clairières : Ranunculus montanus Willd. Cardamíne amara L. Silene nutans L. Stellaria nemorum L. Sagina repens L. Geranium nodosum L. Potentilla pedemontana Reut. Saxifraga cuneifolia L. Prenanthes purpurea L. Campanula Scheuchzeri Vill. Phyteuma spicatum L. — betonicæfolium Vill. Scrofularia vernalis L. Digitalis grandiflora All. Veronica Allionii Vill. — officinalis L. Euphrasia alpina Lamk Lamium longiflorum Ten. Polygonum Bistorta L. Thesium alpinum £L. Goodyera repens R. Br. Carex muricata L. Deschampsia cæspitosa P. B. var. Gaudini K. Richt. La montée devient plus ardue ; nous traversons un éboulis pour atteindre enfin une masse rocheuse qu'il faut gravir, mais qui nous palera de nos peines; sur ces rochers ou aux alentours on peut récolter : Ranunculus montanus Willd. var. y. aduncus Burnat Thalictrum aquilegifolium L. Arabis pauciflora Garcke Thlaspi brachypetalum Jord. Viola biflora L. Silene cordifolia All. Melandryum pratense Rchb. Sempervivum montanum L. — arachnoideum L. — — var. tomentosum Cariot Saxifraga bryoides L. — Aizoon Jacq. var. brachyphylla Rouy Astrantia minor L. ү, Galium vernum Scop. var. Bauhini DC. Centaurea axillaris Willd. Streptopus amplexifolius DC. Oreochloa pedemontana Boiss. et Reut. Nous traversons le torrent sur une passerelle et nous récoltons, sur les rochers de la rive droite : Lilium croceum Chaix et Paradisia Liliastrum Bert. Longeant le torrent du Boréon, nous atteignons le vallon d'Erps, SUr les bords duquel nous retrouverons le Senecio Balbisianus DG., et avec lui : Delphinium elatum L. Aconitum paniculatum Lamk Cardamine asarifolia L. — — var. hirsuta О. Schultz Saxifraga stellaris L. — aizoides L. Saxifraga rotundifolia L. "Myrrhis odorata Scop. Cirsium spinosissimum Scop. Pinguicula vulgaris L. Polygonum alpinum All. g e x Nous nous élevons maintenant sur les derniers contreforts dë? я à се qui forment un barrage naturel au lac de Tre Colpas; dans les pâturage ou sur les pentes rocheuses nous recueillons : ROUX, MADIOT ET ARBOST. — HERB. ENV. S.-MARTIN-VÉSUBIE. LXXXV Lychnis Flos-Jovis Desv. Gentiana Kochiana Perr. et S. Dianthus furcatus Balb. Leucanthemum coronopifolium — neglectus Lois. Nym. Alsine laricifolia Crantz Senecio viscosus L. Hypericum Richerii Vill. Rhododendron ferrugineum L. Alchemilla alpina L. Veronica fruticulosa L. Sedum annuum L. Ajuga pyramidalis L. Astrantia minor L. Asphodelus albus Willd. Meum athamanticum Jacq. Veronica Allionii Vill. Galium anisophyllum Vill. Cryptogramme crispa R. Br. Solidago alpestris Waldst. et Kit. Aspidium Lonchitis Sm. Achillea tanacetifolia All. Nous atteignons enfin le lac de Tre Coïlpas (2100 mètres d'altitude). Le déversoir se fraie difficilement un passage à travers des rochers abrupts, dont les anfractuosités recèlent quelques exemplaires du raris- sime Saxifraga florulenta Moretti, objet de la convoitise de tout botaniste qui explore ces montagnes ; nous le retrouverons d’ailleurs plus abondant sur tous les rochers qui entourent le lac et jusqu’au Passo del Ladro. Les bords du lac doivent nous donner asile pour le déjeuner; aussi le plus grand nombre s'éparpille sur ses bords, explorant les pelouses sèches ou humides, les éboulis et les escarpements. Les plus intrépides s'élancent à l'assaut du Passo del Ladro, col situé à 2 450 mètres d'alti- tude, dont nous voyons le sentier s'élever en face de nous en lacets compliqués. On a pu récolter aux abords immédiats du lac les espèces sui- vantes : Trollius europæus L. Cardamine resedifolia L. Draba tomentosa Wahl. Viola biflora L. — calcarata L. Silene acaulis L. — rupestris L. Gypsophila repens L. Alsine Cherleri Fenzl. Alsine verna Bart. — recurva Wahl. Hypericum Richerii Vill. Parnassia palustris L. Trifolium alpinum L. — Thalii Vil. Sedum roseum Scop. — Anacampseros L. Erigeron uniflorus L. — alpinus L. Bellidiastrum Michelii Cass. Antennaria carpathica Bluff. et Fing. Arnica montana L. Centaurea nervosa Willd. Leontodon pyrenaicus Gouan var. aurantiacus Koch Crepis grandiflora Tausch. Hieracium glanduliferum Hoppe — piliferum Hoppe — armerioides Arv.-T. — glaciale Reyn. — Auricula L. var. minus Gris. — Berardianum Arv.-T. Phyteuma pauciflorum L. Vaccinium Myrtillus L. — uliginosum L. Primula marginata Curt. — graveolens Heg. LXXXVI SESSION EXTRAORD.. DANS LES Androsace carnea L. (A. puberula Jord.). Gentiana Kochiana Perr. et Song. — brachyphylla Vill. — Burseri Lap. Myosotis alpestris Schm. Pedicularis fasciculata Bell. — incarnata Jacq. var. helvetica St. — rostrata C. var. cæspitosa Sieb. — gyroflexa Vill. Pedicularis (probablement hybride, trouvé par notre collégue G. Du- rand au milieu des P. incarnata et P. gyroflexa). Bartsia alpina L. Veronica saxatilis Scop. ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Armeria alpina Willd. Tofieldia calyculata Wahl. Veratrum album L. Allium Schenoprasum Ё. var. p. alpinum Koch Lilium Martagon L. Cœloglossum albidum Host Nigritella nigra Rchb. var. rubra Wettst. Juncus triglumis L. Luzula spadicea DC. — lutea DC. Carex sempervirens Vill. — frigida All. Festuca spadicea L. Lycopodium Selago L. A l'extrémité du lac une petite tourbiere donne asile à : Viola palustris L. Sibbaldia procumbens L. Alchemilla pentaphylla L. — glaberrima Schm. var a. genuina Burn. Pinguicula leptoceras Rchb. Salix herbacea L. Juncus alpinus Vill. Carex firma Host — fætida AIL. ‚ Dans un creux à neige à peine asséché l'on trouve encore en fleurs : Ranunculus pyrenæus L. var. plan- tagineus DC. Soldanella alpina L. Sur les escarpements et les éboulis de la rive gauche du lac : Anemone alpina L. — narcissiflora L. ‘Atragene alpina L. Aquilegia alpina L. Hugueninia tanacetifolia Rchb. Biscutella lævigata L. Geum montanum L. Alchemilla pubescens Lamk Sempervivum montanum L. — arachnoideum L. Saxifraga Aizoon Jacq. — pedemontana All. — florulenta Moretti Aronicum Clusii Koch Carduus defloratus L. Centaurea uniflora L. Betonica hirsuta L. Daphne Mezereum L. Juncus trifidus L. Luzula sylvatica Guud. var. Buch. — Jatea DC. Carex atrata L. Phleum alpinum L. Avena montana Vill. Cryptogramme crispa R. Br. Sieberi Ceux de nos confrères qui sont montés au col ont pu récolter dans les éboulis : ROUX, MADIOT ET ARBOST. — HERB. ENV. S.-MARTIN-VÉSUBIE. LXXXVII Hutchinsia alpina R. Br. Aronicum scorpioides DC. Thlaspi rotundifolium Gaud. var. | — Clusii Koch limosellæfolium Burnat Chrysanthemum alpinum L. var. Viola nummularifolia All. minimum Vill. forma pseudo- Silene cordifolia All. tomentosum Fiori. — bryoides Jord. Senecio incanus L. Adenostyles candidissima Cass. Veronica Allionii Vill. Homogyne alpina Cass. Lloydia serotina Ehrh. Achillea Herba-rota All. Enfin sur la crête, au Passo del Ladro : Draba tomentosa L. var. frigida simplex Gaud.) Sant. Artemisia eriantha Ten. — Carinthiaca Hoppe Phyteuma pauciflorum L. Geum reptans L. Primula marginata Cart. Saxifraga florulenta Moretti — viscosa All. var cynoglossifolia — retusa Gouan var. augustana Widm. Vace- Soldanella alpina L. — oppositifolia L. var. Murithiana | Androsace imbricata Lamk Fitt. ' Sesleria pedemontana Reut. Ligusticum mutellinoides Vill.(Gaya Après le déjeuner pris au bord du lac, il ne nous restait plus quà revenir en suivant la méme voie et à glaner les quelques espèces que l'on avait négligées à la montée; nous reprenions d'ailleurs les voitures à l'endroit oà nous les avions quittées le matin, en évitant ainsi un trajet de 8 kilometres, Herborisation du vendredi 29 juillet, de Venanson au pic de Colmiane, au Caire Gros et retour par le col de Saint-Martin. La course longue et pénible du mercredi avait-elle amolli les courages? Mais l'on fut unanime à vouloir modifier le programme en consacrant la journée du jeudi au repos et à la préparation d'une abondante récolte; l'excursion du 28 était reportée au 29, et celle du vallon de Salèses devait être supprimée entièrement, n'étant pas d'ailleurs d'un intérêt particulier, la flore de ces différents vallons, tributaires du méme bassin, restant assez uniforme. Dés cinq heures du matin des voitures emportaient toute la caravane vers le village de Venanson, nous évitant de faire à pied un trajet déjà effectué le premier jour et dont la végétation nous est connue. Du village nous prenons le sentier qui s'éléve sur les flancs du pic de Colmiane, pentes arides et rocailleuses tout d'abord, puis se transformant en prés-bois, en Pâturages et même en prairies fauchables dans la partie supérieure. LXXXVIIL SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Les pentes rocailleuses nous offrent : Erysimum australe Gay Biscutella cichoriifolia Lois. Alvssum campestre L. Silene Otites Sm. Dianthus longicaulis Ten. — Seguieri Vill. — furcatus Balb. Alsine rostrata Koch Linum salsoloides Lamk — alpinum L. Hypericum Coris L. Ononis Columnæ All. Genista cinerea DC. (en fleurs). Lotus Delorti Timb. Sedum acre L. — ochroleucum Chaix Caucalis daucoides L. Asperula longiflora Waldst. et Kit. Galium rubidum Jord. — rigidum Vill. Inula bifrons L. — montana L. Micropus erectus L. Carduus carlinæfolius Lamk Carlina acanthifolia AJ. Centaurea leucophæa Jord. Xeranthemum inapertum Willd. Catananche cærulea L. Leontodon hispidus L. Knautia collina G. G. Campanula spicata L. — persicifolia L. — glomerata L. Echium pustulatum Sibth. Verbascum Chaixii Vill. Antirrhinum latifolium DC. Veronica spicata L. Thymus Chamædrys Fr. Calamintha alpina Lamk Nepeta Nepetella L. Lavandula Spica L. Plantago serpentina Vill. — Cynops L. Buxus sempervirens L. Avena montana Vill. Cynosurus echinatus L. Festuca spadicea L. Dans les prés-bois et les prairies fauchables : Thalictrum minus L. Biscutella longifolia Vill. Lychnis Flos-Jovis DC. Dianthus neglectus Balb. Cerastium arvense L. var. viscidu- lum Greml. Hypericum Richerii Vill. Trifolium montanum L. — alpestre L. Alchemilla pubescens M. B. Astrantia major L. Bupleurum ranunculoides L. var. £. gramineum Briq. s.-var. telo- nense Briq. Meum athamanticum Jacq. Galium alpicola Jord. Arnica montana L. Centaurea montana L. var. b. Trium- fetti Briq. Centaurea uniflora L. var. y. ner- vosa Briq. Hypochæris maculata L. Scorzonera hispanica L. var. aspho- deloides Wallr. Crepis grandiflora Tsch. Hieracium villosum L. var. elonga- tum G. G. | Hieracium murorum L. var. sylvati- cum Burn. Phyteuma orbiculare L. — betonicæfolium Уш. Gentiana Cruciata L. — campestris L. Rhinanthus ovifugus Chab. Orobanche cruenta Bert. Betonica officinalis L. Plantago alpina L. Rumex arifolius All. Polygonum Bistorta L. Asphodelus albus Willd. var. subal- pinus G. G. Phalangium Liliago L. Paradisia Liliastrum Bert. ROUX, MADIOT ET ARBOST. — HERB. ENV. S.-MARTIN-VÉSUBIE. LXXXIX Auprès d'une source nous récoltons : Eriophorum latifolium Hoppe | Scirpus compressus Pers. Nous atteignons enfin le plateau herbeux du pic de Colmiane (1 804 m.), où un instant de repos nous permet d'admirer le superbe panorama qui se déroule à nos yeux, sur les vallées de la Vésubie et de la Tinée, sur la ligne de faite des Alpes-Maritimes jusqu'au massif du mont Mounier. Dans les pâturages de la crête nous récoltons : Anemone alpina L. (en fruits). Dianthus neglectus Balb. Potentilla salisburgensis Hæncke Rosa pomifera Herm. Meum athamanticum Jacq. Erigeron alpinus L. Campanula Scheuchzeri Vill. Pedicularis gyroflexa Vill. Orchis globosa L. — ustulata L. Nigritella nigra Rchb. Phleum alpinum L. Avena Parlatorei Woods. Comme la matinée est peu avancée, plusieurs d'entre nous s'avancent jusqu'au Caire Gros (2100 m.), montagne située à l'Ouest; l'on peut récolter dans la forét de Sapins et sur ses pentes : Delphinium elatum L. Alsine laricifolia Crantz Cerastium arvense L. Alchemilla Hoppeana Bus. Epilobium montanum L. — spicatum Lamk Geum urbanum L. Saxifraga Aizoon Jacq. var. — cuneifolia L. var. subintegra Ser. Pimpinella magna L. var. rubra Wallr. Galium vernum Scop. var. Bauhini DC. Bellidiastum Michelii Cass. Leucanthemum coronopifolium G. G. var. ceratophylloides G. G. Phyteuma betonicæfolium Уш. Primula marginata Curt. Gentiana Kochiana Perr. et Song. Scrofularia vernalis L. Veronica aphylla L. Polygonum viviparum L. Selaginella helvetica Link Asplenium viride Huds. Sur les pentes plus arides et rocheuses : Erysimum pumilum Gaud. Viola cenisia L. Helianthemum alpestre DC. Onobrychis montana DC. Dryas octopetala L. Sedum atratum L. Trinia glauca Dum. Aster alpinus L. Globularia cordifolia L. Plantago alpina L. Phleum commutatum Gaud. Avena sempervirens Vill. Poa alpina L. Enfin les rochers du sommet supportent encore Saxifraga lingulata Bell., limite altitudinale de cette espèce (2 100 m.). Le déjeuner nous réunissait tous auprès d'une excellence fontaine 7 ХС SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. située au-dessous du col de Colmiane, sur la lisiere de páturages dont la floraison est malheureusement trés avancée, mais qui sont émaillés au printemps de Paradisia Liliastrum Bert. ` cependant on peut encore y récolter : Geranium sylvaticum L. Hieracium valdepilosum Vill. Trifolium alpestre L. — sabinum Seb. et M. Alchemilla vulgaris L. Digitalis grandiflora A. Senecio campestris DC. var. vul- | Polygonum Bistorta L. garis DC. Nous descendons à travers Sapins et Mélèzes jusqu'au col de Saint- Martin ou de Valdeblore (altitude 1 520 m.), qui relie le pic de Conchetas et celui de Colmiane à la Balme de la Frema, dont les rochers donnent asile à l'Edelweiss (Leontopodium alpinum Cass.), plante rare à Saint- Martin. Sur les pelouses du col nous récoltons : Iberis linifolia L. Astragalus monspessulanus L. Rhamnus pumila L. Hieracium staticifolium Vill. Ononis striata Gouan Briza media L. var. alpina. Il ne nous reste plus qu'à regagner Saint-Martin par le chemin muletier qui vient de Valdeblore, ou en s'engageant dans les roches abruptes du ravin du Vernet qui nous enrichissent encore des especes suivantes : Aquilegia Reuteri Boiss. Sedum alsinefolium Ali. Iberis umbellata L. Athamantha cretensis L. var. mu- Helianthemum polifolium Mill. tellinoides DC. Silene saxifraga L. Asperula hexaphylla All. Potentilla caulescens Г. var. 6. | Cirsium bulbosum DC. petiolulata Ser. Picris spinulosa Bert. Saxifraga lingulata Bell. a. Bellardii Galeopsis Reuteri Rchb. 2 Burmat , Keeleria cristata Pers. var. gracilis. Herborisation du dimanche 31 juillet, dans le vallon supérieur de la Madone des Fenétres, au lac et au col des Fenétres. La dernière excursion officielle de la Session devait nous conduire dans la zone alpine du vallon de la Madone des Fenétres, dont nous avions exploré la zone des foréts subalpines le lundi précédent. Comme jt devions nous élever de 1 500 mètres en altitude, un départ matinal s 1m- posait : aussi, à cinq heures du matin, la caravane était-elle au grand complet, qui à pied, qui à dos de mulet: nous suivons le chemin muletier déjà parcouru jusqu'au pont du Devense, qui fut le terminus de notre . ROUX, MADIOT ET ARBOST. — HERBOR. ENV. S.-MARTIN-VÉSUBIE. XCI premiere herborisation dans ce vallon et, là, nous gravissons les lacets assez raides, dans des prés-bois où nous commencons à herboriser : Anemone alpina L. (en fruits). | Potentilla valderia L. forma con- Aconitum Napellus L. color et forma discolor Burnat — paniculatum: Lamk. Galium vernum Scop. Dianthus furcatus Balb. Valeriana tripteris L. — neglectus Lois. Erigeron alpinus L. Alsine laricifolia Crantz. Anthemis montana L. Cytisus alpestris Th. et Barn. Centaurea nervosa Willd. Trifolium montanum L. var. rubri- | — axillaris Willd florum Car. et Saint.-L. Scabiosa vestita Jord. — badium Schr. Phyteuma Michelii All. — aureum Poll. — betonicifolium Vill. Geum montaneum L. Gentiana lutea L. Potentilla grandiflora L. Alopecurus Gerardi Vill. Oreochloa pedemontana Boiss. et R. Nous atteignons en peu de temps le sanctuaire de la Madone des Fenêtres, où l’on trouve en outre un petit hôtel et un poste de carabinieri italiens. Une prairie située en contre-bas est émaillée de fleurs en une saison moins avancée et l'on y voit en abondance Lilium croceum Chaix, Lilium Martagon L., Polygonum alpinum All., Rumer alpinus L., Paradisia Liliastrum Bert., etc. Après une collation sommaire à l'hôtel de la Madone, la plupart d’entre nous prennent courageusement le chemin du col, sentier muletier tracé et utilisé par les troupes italiennes en manœuvres; ce sentier offre deux variantes : nous prenons à la montée celle de gauche qui nous fait passer à peu de distance et au-dessous du Passo del Ladro dont nous connais- sons l'autre versant. À la montée, pelouses, éboulis, rocailles sont explorés avec soin et nous donnent une ample moisson; ce sont au voisinage du sanctuaire : Biscutella longifolia Vill. Sempervivum hirtum L. Hypericum Richerii Vill. — arachnoideum L. Silene cordifolia АЙ. Bupleurum ranunculoides L. — nutans L. Hieracium lantoscanum Burnat (H. — alpinum L. intybaceum Jacq. p. p.). — Thalii Vill. Veronica saxatilis Jacq. edum roseum Scop. — Allionii Vill. — Anacampseros L. Lamium longiflorum Ten. Phleum alpinum L. Et plus haut, en montant au col : Aquilegia alpina L. Viola biflora L. Dm àrdamine resedifolia L. — calcarata L. var. Zoysii Wulf. — asarifolia L. — valderia DC. хеп Silene acaulis L. Alsine mucronata L. — verna Bart. — recurva Wahlb. Cerastium arvense L. var. viscidu- lum Gremli Alchemilla pubescens Lamk — glaberrima Schm. Epilobium anagallidifolium Lamk — alsinefolium Vill. Saxifraga Aizoon Jacq. — exarata Vill. Galium tenue Vill. Erigeron uniflorus L. Aster alpinus L. Adenostyles candidissima Cass. Achillea Herba-rota All. Aronicum Clusii Koch Senecio Doronicum L. Bellidiastrum Michélii Cass. Homogyne alpina Cass. Gnaphalium supinum L., Antennaria dioica L. var. £. borea- lis G. Cam. Erigeron glabratus Hoppe Pyrethrum alpinum Willd. var. to- mentosum DC. Cirsium spinosissimum Scop. Centaurea uniflora L. Hieracium Auricula L, — glaciale Reyn. — piliferum Hoppe — glanduliferum Hoppe v. calves- cens. Phyteuma pauciflorum Z. Primula hirsuta Al. Androsace carnea L. Gentiana nivalis L. — verna L. Myosotis alpestris Schm. SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Bartsia alpina L. Pedicularis gyroflexa Vill. — incarnata Jacq. — fasciculata Bell. — rostrata L. Veronica alpina L. — bellidioides L. Euphrasia minima Jacq. Thymus Serpyllum L. s.-sp. suboi- tratus Briq. var. pachydermus Briq. Calamintha alpina Lamk Armeria alpina Willd. Oxyria digyna Campd. Rumex Acetosella L. var. minima Wallr. Salix reticulata L. Allium Schenoprasum £L. — fallax Don. Lloydia serotina Rchb. Orchis latifolia L. Gymnadenia conopsea R. Br. Nigritella nigra Rchb. var. rubra Wettst. Luzula lutea DC. — spicata DC. Carex pauciflora Lightf. — nigra All. Agrostis alpina Scop. Keleria brevifolia Gaud. Avena versicolor Vill. Poa nemoralis L. var. Gaud. — alpina L. — supina Schr. — ]axa Hænke Festuca Halleri Vill. Nardus stricta L. Botrychium Lunaria Sm. Cryptogramme crispa R. Br. montana Dans les rochers, au-dessous du Passo del Ladro, nous recueillons au passage le Bupleurum petræum L. s-var. a. lonchophorum Briq., et ce n'est pas sans surprise que nous constatons la présence à cette altitude (2 400 m. environ) d'un Pinus Cembra L., d'un Amelanchier vulgaris Munch et d'un Berberis vulgaris L. Nous atteignons le refuge de chasse du roi d'Italie et enfin le col des Fenétres (2411 m.); dans les rochers qui lavoisinent nous pouvons récolter : ROUX, MADIOT ET ARBOST. — HERB. ENV. S.-MARTIN-VÉSUBIE. ХСШ Draba aizoides L. Alsine Cherleri Fenzl. — carinthiaca Hoppe Potentilla valderia L. — tomentosa Wahl. var. B. frigida | Saxifraga pedemontana All. Burnat. i — florulenta Moretti Thlaspi rotundifolium Gaud. var. | — retusa Gouan limosellæfolium Burnat — androsacea L. Hutchinsia alpina R. Br. Galium Tendæ Rchb. Viola nummularifolia Vill. Myosotis alpestris Schm. Silene exscapa All. Eritrichium nanum Schr. Après avoir contemplé le versant piémontais, occupé encore spus nos pieds par d'épais névés qui alimentent le Gesso d'Entraque, torrent étroitement enserré entre d'abruptes parois rocheuses, riches en Saxi- fraga florulenta, nous reprenons les lacets qui nous ont amenés au col, pour gagner ensuite, à gauche, le lac des Fenêtres, sur les bords duquel nous récoltons : Cardamine alpina Willd. Pinguicula leptoceras Rchb. Cerastium trigynum Vill. Gentiana campestris G. G. Saxifraga rotūndifolia L. — verna L. — exarata Vill. Veronica bellidioides L. — aspera L. Juncus Jacquini L. — muscoides Wulf. Carex fœtida All. — stellaris L. — frigida All. Adenostyles candidissima Cass. — vulgaris Fr. L'ascension assez rude avait aiguisé les appétits et l'on se hâtait pour revenir à la Madone, où nous attendait le déjeuner apporté par les mulets ; des tables et des bancs rustiques constituent le réfectoire de plein air réservé aux pèlerins; c'est là que nous prenons place. L'aprés-midi, le retour est facultatif, le chemin étant bien connu : les uns reprennent le chemin muletier, qui est le plus direct; d'autres, plus avides de trouver encore du nouveau, descendent vers la cascade qui est au-dessous du sanctuaire et, traversant le torrent, en suivent la rive gauche, ce qui leur permet de récolter : Peucedanum Oreoselinum Mœnch Senecio Balbisianus DC. Gentiana Rostani Reut. Aconitum Anthora L (non fleuri). Saxifraga stellaris L. unium Bulbocastanum L. Dans une petite tourbière nous trouvons encore : Tofieldia calyculata Wahlb. Carex stellulata Gaud. Triglochin palustre L. — Œderi Ehrh. Juncus alpinus Vill. — panicea L. Scirpus compressus Pers. — sempervirens Vill. riophorum alpinum L. Selaginella spinulosa R. Br. XCIV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1940. Aprés avoir butiné encore dans la forét, nous arrivons bons derniers, vers 6 heures et demie du soir, à Saint-Martin, juste au moment oü tombent les premières gouttes d'un orage d'ailleurs bénin. Explication des Planches. PLANCHE V. 1. — Le Sazifraga florulenta Moretti. Rochers au-dessus du grand lac de Rabuons, à l'altitude de 2 600 mètres. (Cliché E. Piédoye). 2. — Le Saxifraga pedemontana dans la vallée de la Madone des Fenestres. (Cliché E. Piédove). 3. — Le Cardamine asarifolia dans le vallon de la Madone des Fenestres. (Cliché E. Piédoye). PLANCHE VI. 1. — Cascade du Boréon. Sapins et Laburnum alpinum. (Cliché Jahandiez). 2. — Peuplement de Pinus Cembra et d'Épicéa dans la haute vallée du Boréon. (Cliché E. Piédoye). 3. — Lac de Tre Colpas et Passo del Ladro. Station du Saxifraga floru- lenta. (Cliché Jahandiez). 4. — Forêt de Sapin dans la basse vallée de la Madone des Fenestres. (Cliché Jahandiez). PLANCHE VII. 1. — Soudure de Mélèze et de Pin Cembro, forêt du Boréon. (Cliché Lutz). 2. — Forêt de Pin sylvestre à l'adret du col de Saint-Martin. (Cliché Lutz). 3. — Crêtes de la Colmiane. (Cliché Jahandiez). 4. — Le Potentilla Saxifraga sur les rochers calcaires près de Duranus. (Cliché Jahandiéz). Bul. Soc. bot. de Er. E GE EE exin. PLV Environs de Saint-Martin-Vésubie. Bull. Soc. bot. de Fr. ‚ L VII (1910). Sess. extr. P1. Environs de Saint-Martin-Vésubie. Бап. оо: bot, ае Fr. UBL. ТУЛ (1210) сес ране кл. е Lë Se 2; 1/3 ET E Environs de Saint-Martin-Vésubie. Rapport sur l'excursion de Saint-Martin-Vésubie à Tende (2 août) et sur les herborisations des 3 et 4 août 1910 à Tende et dans les envi- rons; PAR MM. N. ROUX, V. MADIOT Er J. ARBOST. La Session avait été close dans la séance du lundi 1** août, et comme l'on avait prévu des excursions complémentaires à faire à la suite de la Session, un certain nombre de botanistes manifestèrent l'intention de visiter la région du col de Tende, localité célèbre par les voyages et les découvertes des botanistes du siècle dernier et attrayante entre toutes parla richesse et la variété de sa flore. Mais, si à Saint-Martin nous mettions un pied en Italie, à Tende nous devions y mettre les deux pieds, et, dès lors, la Société botanique de France ne pouvait y tenir officielle- ment ses assises. Bien que quelques-uns de nos collègues eussent été forcés de nous quitter dès la clôture, dix-huit adhérents! devaient encore prendre part à l'excursion de Tende ; aussi le mardi matin, à sept heures, les gros baga- 86s ayant été expédiés à Nice, tout le monde prenait place dans un car- automobile de la maison Carlo qui devait nous transporter en une seule journée au but de notre voyage, en nous évitant les nombreux transbor- dements que nous aurions dù subir par les voies ordinaires ; la variété des sites traversés, leur intérét pittoresque et botanique devaient encore plus nous faire apprécier ce mode de locomotion. La voie d'acces à Saint-Martin-Vésubie étant unique, nous redescendons d'abord la vallée de la Vésubie jusqu'à Saint-Jean-la-Rivière où nous prenons sur la gauche l'ancienne route de Saint-Martin à Nice, qui S'élève par des lacets au-dessus du lit du torrent pour atteindre son point culminant au Saut des Francais, prés Duranus. Là nous mettons pied à terre, avant de traverser le tunnel, pour admirer la grandeur sau- vage des gorges de la Vésubie; quelques plantes cueillies à la hâte, quelques clichés pris par les amateurs et nous remontons en voiture pour nous arrêter de nouveau un peu plus loin, entre Duranus et Levens, où les rochers des bords de la route recélent quelques bonnes espèces que 1. Mme AnBosr, MM. ARBOST, CORBIÈRE, COUPEAU, DUMÉE, DURAND (6.), FENOUL, HIBON, JAHANDIEZ (Émile), JAHANDIEZ (Albert), KNOCHE, LHOMME, DES LiGNERIS, LUTZ, MapioT, Roux (N.), Rouv et SOUEGES. XCVI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. nous tenons à y récolter ; cesont Potentilla Saxifraga Ardoino, Centaurea procumbens Ball., Saxifraga lantoscana Boiss. et Reut.; comme la . saison est avancée toutes sont en fruits. Nous atteignons bientôt le bourg de Levens d’où nous gagnons Nice par le pittoresque vallon de Saint-André. Un arrêt de deux heures à Nice nous permet de déjeuner et de nous reposer entre les deux trajets, celui du soir devant être plus long et plus ardu. A deux heures et demie, nous reprenons l'auto-car qui doit nous conduire à Tende par la route de Turin : nous longeons d'abord la vallée du Paillon, fleuve pierreux et desséché auquel on fait l'aumóne d'un peu d'eau de la Vésubie dans sa traversée de la ville; nous quittons bientót cette vallée aux coteaux cou- verts d'Oliviers pour atteindre l'Escaréne; de ce bourg, situé au bord d'un torrent, la route s'éléve par des rampes de plus en plus raides et des lacets d'une telle hardiesse que la voiture a quelque peine à en franchir les courbes; quand du haut du col de Braus (1 000 mètres d'altitude) nous en contemplons l'ensemble, il nous semblerait impossible que l'on puisse gravir ce passage, si nous ne venions de le faire. La descente sur Sospel n'est pas moins difficile et exige des conduc- teurs une habileté et une vigilance de tous les instants. Nous sommes redescendus à 340 mètres à Sospel, et il nous faut remonter au col de Brouis à 838 mètres. Un peu avant l'arrivée au col une panne, la seule, nous fait mettre pied à terre, et, comme la réparation est un peu longue, la botanique reprend ses droits en occupant nos loisirs. Nous pouvons enfin repartir, un peu inquiets sur l'heure de notre arrivée qui sera retar- dée; par une descente rapide nous atteignons bientót la vallée de la Roya, prés de Breil et, remontant cette vallée, nous admirons chemin faisant les gorges de la Roya, le si pittoresque village de Saorge, à cheval sur une crête de rochers, Fontan, où se trouve la douane francaise, la gorge de Berghe, dont le caractère est tout différent de ce que nous avons vu jusque-là, la roche étant constituée par des schistes rouges et les Oliviers étant remplacées par les Châtaigniers. La douane italienne, à Saint- Dalmas-de-Tende, nous retient un instant, et nous arrivons enfin à Tende avec une demi-heure de retard seulement. Dès notre arrivée nous pouvons saluer le D" Fnrrz-Mapzn, dont le concours actif et dévoué nous a grandement aidés à l'organisation de cette excursion : qu'il nous soit permis de le remercier ici chaleureusement. Dans la matinée du 3 août nous faisions une herborisation dans le vallon du rio Freddo, à deux kilomètres de la ville, et nous y récoltons : Astragalus purpureus Lam. (en Vill. var. ^. transiens Ry fruits). Leucanthemum virgatum Clos. Lathyrus tuberosus L. Hieracium florentinum All. Galium rubrum L. s.-sp. obliquum | Micromeria Piperella Benth. ROUX, MADIOT ET ARBOST. — EXCURSION A TENDE. XCVII Origanum vulgare L. var. virescens tifolia Gaud. var. t. orophila Cariot Briq. Galeopsis Ladanum L. s-sp. angus- | Teucrium lucidum Z. Alnus viridis DC. Traversant le rio Freddo nous remontons un petit ruisseau à sec, le vallon dell’Armacrensa, impasse rocheuse dont les abruptes parois de calcaire dolomitique portent une plante des plus intéressantes et des plus rares, Mæhringia papulosa Bert. Nous y trouvons en outre : Hypericum Coris L. Nepeta Nepetella L. Peucedanum Schottii Bess. Galeopsis Reuteri Rchb.. Adenostyles viridis Cass. Nous suivons la rive gauche du rio Freddo, puis celle de la Roya pour prendre le Mæhringia dasyphylla Bruno var. sedoides G. G., dont les touffes si friables, d'un vert jaunâtre, tapissent les parois surplombantes de la roche. Dans les rocailles nous trouvons : Psoralea bituminosa L. Centaurea Scabiosa L. (forma C. Al- Galium corrudæfolium Vill. berti Rouy) Asperula longiflora Waldst. et Kit. | Hieracium tomentosum Vill. Artemisia incanescens Jord. Gentiana Cruciata L. Achillea nobilis L. Scrofularia lucida L. Cirsium bulbosum DC. Euphrasia salisburgensis Funck — monspessulanum All. Calamintha Clinopodium Moris Euphorbia spinosa L. Une visite dans le vieux bourg de Tende nous permet de récolter encore le Sedum alsinæfolium All. au pied des rochers. L'après-midi devait être consacrée à une promenade au col de Tende : deux voitures nous emportent rapidement au delà de Vievola, terminus actuel du chemin de fer en construction; au début des lacets nous mettons pied à terre pour herboriser jusqu'à l'entrée du tunnel de la route, l'accés de la partie supérieure du col étant interdit par l'autorité militaire. Les rochers des bords de la Roya sont tapissés des énormes touffes du Saxifraga lingulata Bell. var. Bellardii Burn., qui prend ici un dévelop- pement extraordinaire : nous en trouvons avec des feuilles de 15 centi- mètres de longueur, et leurs longues grappes de fleurs blanches pendent gracieusement au-dessus du torrent. Dans les éboulis et sur les pentes herbeuses nous récoltons en abondance : Dianthus saxifragus L. Linum viscosum L. : Saponaria ocimoides L. Cytisus sessilifolius L. (en fruits). Gypsophila repens L. Astragalus aristatus L'Hér. XCVIII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Rosa rubiginosa L. var. $. homæ- | Hieracium tomentosum Vill. acantha Burn. et Gr. Campanula macrorrhiza Gay Leucanthemum pallens DC. Cerinthe minor L. — virgatum Clos. Micromeria Piperella Benth. Echinops Ritro L. Nepeta Nepetella L. Carlina acanthifolia All. ! Teucrium lucidum L. Nous reprenons les voitures pour traverser le tunnel dont la longueur excède 3 kilomètres et, lorsque, nous retrouvons la lumière du jour, le paysage a totalement changé d’aspect : nous ayons passé brusquement du midi ensoleillé au nord brumeux; des arbres à feuilles caduques, Hêtres et Chênes en taillis ou disséminés en bouquets dans des prairies ou des pâturages verdoyants, le tout enveloppé d'un brouillard qui se résout en une pluie fine et pénétrante qui nous laisse à peine le temps de recueillir Nepeta nuda L., dont nous trouvons la station après le premier tournant; nous ne restons pas plus longtemps sous ce ciel inhospitalier et retournons bien vite à nos voitures qui nous ramènent à Tende. Le jeudi 4 août, dès cinq heures du matin (heure’de l'Europe centrale, nous sommes en Italie!) deux voitures nous emportent jusqu'à Saint- Dalmas-de-Tende, à 5 kilomètres en aval, au bord de la Roya : quelques maisons groupées à proximité de la douane, avec un hôtel confortable fréquenté pendant la saison d'été. C'est là que débouche le vallon de la Miniere de Tende dont le torrent est un affluent de droite de la Roya; nous montons à pied sur la rive droite du torrent dans un chemin muletier parfois extrémement dur quand nous empruntons les raccourcis; les rayons déjà ardents du soleil sont amortis par l'épais feuillage de super- bes Châtaigniers, et les difficultés de la route sont adoucies par nos sta- tions fréquentes pour la récolte des espèces suivantes : Thalictrum minus L. num Br. Dianthus inodorus Kern. Galium rubrum L. Dianthus Seguieri Vill. — vernum Scop. Alsine Villarsii Mert. et K. var. vil- | Carduus Sanctæ-Balmæ Lois. losula K: Hieracium staticifolium All. Mæhringia dasyphylla Bruno var. 8. | Thymus Serpyllum L. s.-sp. ovatus Tendæ Burnat. Briq. var. ovatus Briq. Geranium nodosum L. Micromeria Piperella Benth. — macrorrhizum L. Galeopsis sulfurea Jord. Potentilla argentea L. Armeria bupleuroides б. G. Sedum Cepæa L. : Parietaria erecta Mert. et Koch Sempervivum hirtum L. Luzula pedemontana Boiss. et R. — arachnoideum L. Briza media L. Bupleurum ranunculoides L. var. 2. | Festuca varia Haencke. gramineum Br. s.-var. synto- Vers dix heures du matin, nous arrivons à la Minière de Tende, ancienne exploitation de minerai de zinc encore en pleine activité ; ип ROUX, MADIOT ET ARBOST. — EXCURSION A TENDE. XCIX repos bien gagné et une collation à la cantine nous donnent des forces pour accomplir la deuxieme partie de notre promenade, qui n'est pas d'ailleurs la moins intéressante; passant sur la rive gauche du torrent et traversant les usines de la mine nous accédons, par un sentier qui ser- pente dans les rochers et les éboulis, au vallon de Casterino ; nous récol- tons chemin faisant : Lychnis Flos-Jovis Lamk Silene acaulis L. — cordifolia All. Arenaria ciliata L. Alsine laricifolia Crantz — verna Bart. — Villarsii Mert. et K. Rhamnus pumila L. Hieracium tomentosum Vill. — valdepilosum Vill. — amplexicaule L. var. а. Burnat — sabinum Seb. et M. Campanula spicata. L. — stenocodon Boiss. et Reut. Phyteuma betonicifolium Vill. Cerinthe minor L. Linaria italica Trev. — supina Desf. Rhinanthus minor Ehrh. Lamium maculatum L. — longiflorum Ten. Scutellaria alpina L. Globularia cordifolia L. Cytisus alpinus Mill. Potentilla valderia L. Saxifraga lingulata Bell. Galium verum L. Achillea Millefolium L. var. y. stricta Koch s.-var. lanuginosa Gaud. Leucanthemum coronopifoliumG.G. Centaurea Triumfetti All. En approchant du torrent de Casterino un rocher qui a été détaché des sommets nous offre de nombreuses colonies du Saxifraga cæsia L.; sur les bords du ruisseau et auprès d'une source nous récoltons : Cirsium montanum Spr. Gentiana asclepiadea L. (non fleuri). Tofieldia calyculata Wahlb. Herminium Monorchis R. Br. Carex frigida All. Caltha palustris L. Cardamine asarifolia L. Spiræa Aruncus L. Astrantia minor L. Cirsium rivulare Link — Erisithales Scop. Et enfin, près du petit pont de Casterino, une grosse touffe d'un Cirsium qui nous parait être un hybride, C. Erisithales >< C. montanum. A midi nous arrivions au petit hôtel de Casterino où un déjeuner récon- fortant nous attendait. Nous ne quittämes pas cette charmante station alpestre sans aller saluer, dans son chalet, le vénérable philanthrope et botaniste de Bordighera, М. Cl. BicxNELL, qui nous reçut avec sa coutu- mière affabilité. Sachant notre arrivée il avait poussé la complaisance jusqu’à faire cueillir à notre intention quelques espèces rarissimes que nous n’aurions pu trouver avec le peu de temps dont nous disposions ; il nous distribua généreusement des exemplaires fraichement cueillis des : Phyteuma Balbisii D C., Hieracium Delasoiei Lagg. et Papaver alpi- num L., que l'on trouve dans le vallon de Fontanalba. Aprés avoir pris congé de cet hóte aimable, nous redescendons direc- С SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. tement par le vallon de Casterino et le vallon de la Minière vers Saint- Dalmas, où nous arrivons vers cinq heures. Nos voitures du matin viennent nous y chercher et, profitant jusqu'au bout de notre présence au milieu de ces stations diverses qui sollicitent notre visite, nous allons sur la route de la Briga cueillir le Delphinium fissum Waldst. et Kit., que nous trouvons d'ailleurs dans un état de fructification avancé. Avec cette journée prenaient fin nos herborisations en commun, et le lendemain/matin un auto-car de la Roya nous emportait vers le littoral, où nous devions visiter les jardins de la Mortola. Liste des plantes récoltées par M. Arbost les 29 et 30 juin et le 4~ juillet 1910. Pour donner un apercu plus complet de la flore de cette région, nous croyons intéressant de dresser ici la liste des plantes récoltées par l'un de nous un mois plus tót, pendant la préparation de la Session. Ce sont, Sur les rochers au-dessus de la ville de Tende : Helleborus fœtidus L. Erysimum australe Gay Alyssum halimifolium 2. — calycinum L. Helianthemum Chamæcistus Mill. — polifolium Mill. Dianthus longicaulis Ten. — saxifragus L. Silene saxifraga L. — Otites Sm. Saponaria ocimoides L. Mœhringia dasyphylla Bruno Hypericum Coris L. — perforatum L. Genista cinerea DC. Astragalus monspessulanus L. — purpureus Lamk Coronilla minima L. — varia L. Sedum alsinefolium All. Sempervivum arachnoideum L. — arachnoideum x tectorum Grem- li. Saxifraga lingulata Bell. var. Bellar- dii Burnat ; Bupleurum ranunculoides L. var. gramineum Bri. Orlaya grandiflora Hoffm. Galium rubrum L. (G. luteolum Jord.). — cinereum A. Asperula hexaphylla All. Achillea nobilis L. Centaurea Triumfetti All. Picridium vulgare Desf. Hieracium florentinum Ай. — tomentosum Vill. Scabiosa maritima L. Campanula macrorrhiza Gay Vincetoxicum officinale Mænch Antirrhinum latifolium DC. Veronica Chamædrys L. Lavandula Spica L. Salvia pratensis L. Calamintha Acinos Clairv. Thymus vulgaris L. Satureia montana L. Micromeria Piperella Benth. Stachys recta L. Teucrium montanum L. Globularia vulgaris L. — cordifolia L. Plantago Cynops L. Euphorbia spinosa L. Thesium divaricatum Jan Avena pratensis L. Juniperus communis L. — Oxycedrus L. ROUX, MADIOT ET ARBOST. — EXCURSION A TENDE. CI Sur les rochers des bords de la Roya, en amont de Tende : Thalictrum aquilegifolium L. Iberis sempervirens L. (en fruits). Potentilla caulescens L. Saxifraga diapensioides Bell. (en fruits). Primula marginata Curtis. Sur les coteaux entre Tende et la Briga : Aquilegia Reuteri Boiss. Delphinium fissum Waldst. et Kit. Iberis pinnata Gouan Silene inflata L. — nutansL.var.spathulæfolia Burn, Trifolium rubens L. Genista tinctoria L. Ononis spinosa L. var. £. mitis L. Vicia Cracca L. Potentilla hirta L. Rosa canina L.var.lutetiana Léman. Bupleurum rotundifolium L. Anthemis tinctoria L. var. discoi- dea All. Tragopogon dubius Scop. Crepis albida All. Crupina vulgaris Cass. Phyteuma Michelii АЛ, Cynoglossum officinale L. Rhinanthus ovifugus Chabert Teucrium Polium L. Cephalanthera rubra Rich. Dans le vallon de Caramagna, près du col de Tende, à la Baissa de Peirafica (2020 m.), au monte Ciagore et au monte Urno (2150 m.) étaient en fleurs au 1** juillet les espèces suivantes : Ranunculus bulbosus L. (flore pleno) — montanus L. — pyrenæus L. Anemone alpina L. — narcissiflora L. Arabis nova Vill. Alyssum halimifolium L. Draba aizoides L. Iberis sempervirens L. Biscutella longifolia Vill. Lychnis Flos-Jovis Lamk Linum viscosum L. Onobrychis montana DC. Vicia onobrychioides Lois. Geum montanum L. Dryas-octopetala L. Potentilla salisburgensis Hæncke. Saxifraga lingulata Bell. var. Bel- lardii Burn. — exarata Vill. — moschata Wulf. — diapensioides Bell. Athamanta cretensis L. Rhododendron ferrugineum L. Erica carnea L. Senecio Doronicum L. Gregoria Vitaliana Dub. Primula marginata Curtis Cerinthe minor /,. Gentiana verna L. (G. æstiva R et S). — Kochiana Perr. et Song. —- angustifolia Vill. Pedicularis comosa L. — gyroflexa Vill. Bartsia alpina £L. Linaria supina Desf. Scrofularia Hoppii Koch Thymus Serpyllum L. var. ligusticus Briq. Teucrium Polium L. Thesium alpinum L. | Viscum laxum Boiss. et Reut. Pinus sylvestris L. — montana Dur. Cystopteris fragilis Bernh. Herborisation au mont Mounier les 6 et 7 août 1910; PAR MM. N. ROUX, V. MADIOT Ет J? ARBOST. Après Tende ce fut la dislocation générale de notre groupe ; néanmoins, après la visite de la Mortola et le retour à Nice, nous nous trouvàmes encore quatre ! qui désirions pousser plus loin l'exploration des Alpes- Maritimes et visiter une région qui nous était à tous inconnue, celle du mont Mounier. Le 6 aoüt nous quittons Nice à cinq heures du matin par la ligne du Sud-France, pour nous arréter à la halte du Cians oü nous attend une voiture commandée à Beuil (un service de courrier se trouve ordinaire- ment, au train du matin, à la station précédente de Touet-de-Beuil, mais lon n'est pas toujours sür d'avoir de la place). La route de Beuil (24 kilometres) remonte sur la rive droite la vallée du Cians, défilé rocheux d'aspect grandiose, dont l'entrée s'ouvre dans de puissantes falaises de calcaire crétacé qui nous dominent de plusieurs centaines de mètres ; après quelques kilomètres nous arrivons à Pradastié, où il faut changer de véhicule ; une auberge bien pourvue nous permet de prendre une collation. La route qui avait suivi jusque-là le cours inférieur du torrent s'élève maintenant par de nombreux lacets,'pour atteindre la région des schistes rouges permiens dont l'aspect singulier nous avait déjà frappés de loin ; la voie est étroite, passant avec peine entre le torrent et le rocher, plus souvent sous le rocher même, entaillé ou percé ; la couleur rouge sombre de la roche contraste étrangement avec le vert éclatant de la végétation disséminée; d'ailleurs tout ce qui n'est pas rouge semble vert dans ce milieu optique si spécial. La montée est dure; nous passons de l'altitude de 500 mètres à celle de 1 430 mètres à Beuil et nous tenons à y arriver de bonne heure pour le déjeuner; aussi nous n'avons guere de temps à consacrer à la recherche des plantes; nous notons ou nous récoltons au passage : Alyssum halimifolium L. Ononis fruticosa L. Isatis tinctoria L. Psoralea bituminosa L. Iberis ciliata All. Prunus brigantiaca Vill. Rhus Cotinus L. Telephium Imperati Z. 1. MM. ARBOST, KNOCHE, MADIOT ET N. Roux. ROUX, MADIOT ET ARBOST. — HERBORISATION AU MONT MOUNIER. [ИШ Sedum altissimum Poir. Chondrilla juncea L. Centranthus ruber L. Campanula Medium L. Cephalaria leucantha Schr. Polycnemum majus A. Br. Artemisia Absinthium L. Euphorbia spinosa L. Centaurea leucophæa Jord. | Nous arrivons à Beuil vers midi et demi ; nous devons aller coucher à l'Observatoire du. mont Mounier (2600 m. environ), qui est mis en communication téléphonique avec Beuil; par cette voie nous pouvons nous entretenir avec le météorologiste, gardien de l'Observatoire, qui nous assure de sa bonne réception, quoique avec des moyens de fortune, le chalet-abri contenant six couchettes, destiné aux touristes, ayant été completement détruit par la foudre deux jours auparavant. Ce contre- temps n'est pas pour nous arréter, puisque l'on nous assure un abri; vers deux heures et demie nous partons allègrement, la boite sur le dos, accompagnés d'un guide-porteur chargé de nos cartables. Dés la sortie du village nous constatons la présence de : Sysimbrium Sophia L. Asperula arvensis L. Vicia Ervilia L. ` Gentiana lutea L. Nous suivons d'abord le lit du vallon du Cians, élargi et caillouteux : les pentes voisines sont absolument dénudées et dépourvues de végétation ; la dent des moutons les a depuis longtemps dépouillées; une plante qui semble leur résister par ses défenses naturelles abonde seule par places, c'est l'Astragalus aristatus L'Hérit.; sous sa protection nous trouvons aussi Ononis cenisia L., Astragalus Onobrychis L. et Paronychia Kapela Kern. var. В. serpyllifolia Burnat. Nous nous élevons rapidement sur les premiers contreforts du Mounier, traversant sans intérét cette zone désertique. Ce n'est que vers 2 000 mètres, que les gazons devenant plus serrés et plus verdoyants, les éboulis plus riches en espèces diverses, nous commençons à herboriser; nous récoltons alors : Diplotaxis humilis G. G. var. re- Crepis pygmæa L. —— panda Burn. Campanula Allionii Vill. Erysimum pumilum Gaud. — stenocodon Boiss. et Rent. Cerastium arvense L. — linifolia Lamk Astragalus campestris L. Linaria alpina Mill. Herniaria alpina Vill. Euphorbia Cyparissias L. Athamanta cretensis L. Alopecurus Gerardi Vill. Galium rubrum L. (G. luteolum | Sesleria cærulea Ard. Jord.) Koeleria setacea Pers. Leucanthemum coronopifolium Trisetum distichophyllum P. Beauv. Nym. Avena Parlatorei Woods Taraxacum gymnanthum DC. — montana Vill. Leontodon Taraxaci Lois. — versicolor Vill. — crispus Vill. — setacea Vill. CIV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Dans un creux à neige : Ranunculus Seguieri Vill. Gentiana verna L. (G. æstiva R. et — montanus Willd. var. б. Breyni- Sch.) nus Burnat. Polygonum viviparum /,. En nous rapprochant des crétes, dans les derniers lacets avant d'arri- ver à l'Observatoire : Anemone baldensis L. Saxifraga moschata Wulf. Arabis alpina L. Valeriana saliunca All. Gentiana brachyphylla Vill. Aster alpinus L. Viola calcarata L. Erigeron alpinus L. Silene alpina Thom. Aronicum scorpioides Koch forma — acaulis L. minor. Cerastium latifolium L. Mais il est sept heures, le jour baisse d'autant plus vite que le brouil- lard nous enveloppe et nous nous hátons vers l'Observatoire, oü nous attend l’hospitalité de M. Maynard, météorologiste, physicien, naturaliste et hóte précieux pour les touristes qui s'aventurent dans cette région absolument déserte. Aprés nous avoir assuré le vivre et le couvert, il nous donne encore de précieuses indications sur la faune et sur la flore de sa montagne, sur les stations des plantes les plus intéressantes. Nous avons pu apprécier la süreté de ses indications. Le lendemain, au soleil levant, le ciel rasséréné nous promet une belle journée; nous profitons de la pureté de l'atmosphere pour contempler au loin la silhouette accentuée dela Corse; mais la bise froide (3° au-dessous de zéro) nous contraint à rentrer et ce n'est que lorsque le soleil est haut sur l'horizon que nous reprenons nos boites dont le contenu a déjà passé dans les cartables; nous faisons l'ascension, d'ailleurs assez douce, du dernier piton du Mounier. La roche calcaire de la crête est coupée du côté nord par une barre formidable que longe le sentier, et c'est dans les rochers et dans les éboulis que nous faisons une fructueuse autant qu'intéressante cueillette : Anemone baldensis L. Lotus corniculatus L. var. alpinus — alpina L. Ser. Draba aizoides L. var. 8. minor | Alsine Cherleri Fenzl. Burnat — lanceolata Mert. et Koch. var. 7: Draba pyrenaica L. laxa K. et var B. condensata — carinthiaca Hoppe Koch Thlaspi rotundifolium Gaud. var. a. | Saxifraga oppositifolia L. (abondant) Burnat — biflora A4. Viola calcarata L. Galium helveticum Weig. ў — cenisia L. — pusillum L. var. (G. hypnoides Polygala alpina Perr. et Song. Vill.) ROUX, MADIOT ET ARBOST. — HERBORISATION AU MONT MOUNIER. Galium megalospermum Vill. Valeriana saliunca All. Erigeron uniflorus L. Campanula pusilla Hæncke CV Thymus Serpyllum L. s.-sp. subci- tratus Briq.var. pachyderma Br. Plantago alpina L. Carex curvula All. Tout en herborisant nous atteignons le point culminant (2818 m, d'al- titude), et la vue admirable dont on jouit nous y retient longuement. L'horizon est immense, borné seulement au Nord par les Alpes du Dau- phiné; nous reconnaissons le mont Viso, la Meije, le Pelvoux; plus près de nous, les montagnes des Basses-Alpes, à l'Est, les massifs de l'En- chastraye, du Mercantour et des Alpes de Fenestre et de Tende que nous avons parcourus les jours précédents; à nos pieds, les vallées du Var et de la Tinée, enfin tout le Sud se perdant dans l'azur de la Méditerranée avec la tache déjà embrumée de la Corse montagneuse émergeant à l'ex- tréme horizon. Mais il nous faut revenir et nos yeux se reposent sur des objets plus rapprochés : les myriades de fleurs qui émaillent les pelouses derriere l'Observatoire et parmi lesquelles nous récoltons : Gentiana nivalis L. var. minima Myosotis alpestris Schm. Pedicularis gyroflexa Vill. — rhætica A. Kern. — incarnata Jacq. var. helvetica Stein. Salix serpyllifolia L. Astragalus lapponicus Burnat — Parvopassuæ Burnat var. b. Gau- dini Burn. Potentilla salisburgensis Hæncke var. baldensis Burnat Achillea nana L. Senecio incanus L. Phyteuma pauciflorum L. L'un de nous a la bonne fortune de mettre la main sur une forme cri- tique d'Astragalus à laquelle notre savant collègue G. Rouy donnera le hom de son inventeur : Astragalus Madioti (hybr. nov. A. lapponicus >< А. Parvopassuz)!. L'heure du déjeuner nous ramenait au gite ; notre repas pris, il ne nous réstait qu'à descendre à Beuil en suivant la piste tracée par le fil télégra- phique et en herborisant. Parcourant un autre chemin que celui suivi pour la montée, nous avions chance de trouver du nouveau ; nous récol- tons en effet : Senecio aurantiacus DC. var. flavus Cariot et Saint-Lag. Saussurea depressa Gren. Hieracium cæsium Fries Avena montana Vill. Festuca pumila Vill. Biscutella coronopifolia Ail. i Arenaria ciliata L. Hippócrepis comosa L. var. alpina Rouy Bupleurum ranunculoides L. Asperula cynanchica L. var. alpina C. A. Mey. 1. Voir : G. Rouy, Notes floristiques, in Bull. S. b. Fr., tome ГУШ, 1911, p. 298. 8 CVI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Grâce aux indications de M. MayNARD, nous trouvons au passage la station du Ranunculus parnassifolius L., seule localité connue pour les Alpes-Maritimes; les échantillons sont peu abondants et en fruits avancés, Continuant à descendre, nous franchissons le mont Demant sur les pentes rocailleuses duquel une petite Crucifere aux fleurs violacées attire notre attention : c'est l'Zberis aurosica Chaix; plus bas encore une barre rocheuse est couverte de Saxifrages en fleurs : c'est le Saxifraga lan- toscana Boiss. et Reut. ; nous trouvons encore dans ces rochers : Anthyl- lis montana L., Rhamnus pumila Turra et Cytisus sessilifolius L., encore en fleurs; il forme un buisson rabougri et tortueux dont toutes les feuilles sont pétiolées; enfin dans les pâturages, en nous rapprochant de Beuil, Gentiana Cruciata L. Le lendemain matin, après avoir couché à Beuil, une voiture nous amenait, par Péone, à Guillaume, chef-lieu de canton de Іа haute vallée du Var; nous constatons, chemin faisant, l'abondance de certaines espèces dans les marnes calcaires, telles que £chinops sphærocephalus L., Centranthus angustifolius DC., Stæhelina dubia DC., et Ononis Natrix L. Un service de voitures met Guillaume en communication avec le chemin de fer du Sud, à la station de Pont-de-Gueydan; la route suit à une grande hauteur le cours torrentueux du Var dans les schistes rouges des célèbres gorges de Daluis qui ont un autre caractère que celles du Gians et forcent encore notre admiration sollicitée déjà par tant de spectacles divers. Ainsi se terminèrent nos excursions dans les Alpes-Maritimes. Liste méthodique des plantes phanérogames et cryptogames vasculaires signalées dans les comptes rendus des herborisations; PAR M. Ranunculus Seguieri Willd. — aconitifolius L. — platanifolius L. — parnassifolius L. — pyrenæus L. — — var. plantagineus DC. — montanus Willd. ҮС acris L. — bulbosus L. flore pleno. Atragene alpina L. Thalictrum aquilegifolium L. — minus L. | Anemone alpina L. — baldensis L. — narcissiflora L. — Hepatica L. Trollius europæus L. Caltha palustris L. Helleborus fœtidus L. / Delphinium fissum Waldst. et Kit. — elatum L. Aconitum Anthora L. — Lycoctonum L. — Napellus 1. — paniculatum Lamk Aquilegia atrata Koch — alpina L. — Reuteri Bois. Actæa spicata L. Berberis vulgaris L. Papaver dubium L. Diplotaxis repanda G. G. Erysimum australe Gay — pumilum Gaud. Sisymbrium acutangulum DC. — Sophia L. — pinnatifidum DC. Ugueninia tanacetifolia Rchb. Arabis brassicæformis Wallr. L J. ARBOST. Arabis perfoliata Lamk — alpina L. Cardamine asarifolia L. — amara L. — inipatiens L. — alpina Willd. — resedifolia L. Alyssum calycinum L. — campestre L. — halimifolium L. Draba pyrenaica L. — aizoides L. — tomentosa Wahl. — carinthiaca Hop. Isatis tinctoria L. Biscutella cichoriifolia Lois. — lævigata L. Iberis Garrexiana All. — ciliata All. — linifolia L. — umbellata L. — aurosica Chaix —— pinnata Gouan Aethionema saxatile R. Br. Thlaspi arvense L. — alpestre L. — rotundifolium Gaud. — — var. limosellifolium Burnat Helianthemum polifolium Mill. Viola palustris L. — biflora L. — calcarata L. — — var. Zoysii Wulf. — valderia All. — cenisia L. — nummularifolia Vill. Polygala vulgaris L. — alpestris Rchb. Parnassia palustris L. CVIIL SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Silene alpina Thom. — saxifraga L. — cordifolia All. — rupestris L. — acaulis L. — exscapa All. — nutans L. — Otites Sm. Lychnis Flos-Jovis DC. — dioica DC. Saponaria ocimoides L. Gypsophila repens L. Dianthus saxifragus L. — prolifer L. — Seguieri Chaix — neglectus Lois. — Armeria L. — furcatus Balb. — longicaulis Ten. Sagina procumbens L. Alsine Jacquini Koch — mucronata L. — verna Bart. — recurva Wahl. — Villarsii M. et K. — striata Gren. — Cherleri Fenzl. — lanceolata M. et K. Mæhringia muscosa L. — dasyphylla Bruno — — var. sedoides G. G. —: — var, Tendæ Burnat — papulosa Bert. Arenaria ciliata L. Stellaria nemorum L, Cerastium trigynum Vill. — arvense L. — — var. viscidulum Greml. — latifolium L. Linum campanulatum L. — viscosum L. — salsoloides Lamk — alpinum L. Geranium sylvaticum L. — nodosum L. — macrorrhizum L. Hypericum perforatum L. — microphyllum Jord. — tetrapterum Fr. — Coris L. — montanum L. Hypericum Richeri Vill. Impatiens Noli-tangere L. Oxalis Acetosella L. — corniculata L. Rhamnus pumila L. Pistacia Terebinthus L. Rhus Cotinus L. Genista cinerea DC. — germanica L. Cytisus alpinus Mill. — hirsutus L. Ononis cenisia L. — Natrix L. — striata Gouan — Columnæ All. — minutissima L. Anthyllis montana L. — Vulneraria L. — — var. rubriflora DC. Medicago Lupulina L. Trifolium rubens L. — alpestre L. — montanum. — — var. Balbisianum DC. — alpinum L. — Thalii Vill — agrarium L. — badium Schr. Tetragonolobus siliquosus Roth Lotus corniculatus L. — — var. Delorti Timb. Astragalus purpureus Lamk — Onobrychis L. — monspessulanus L. — aristatus L'Hér. — Parvopassuæ Burnat — lapponicus Burnat — Madioti Rouy (A. Parvopassu® x lapponicus). Psoralea bituminosa L. Vicia Cracca L. — tenuifolia Hoth Lathyrus latifolius L. — sylvestris L. — heterophyllus L. — tuberosus L. — Aphaca L. Coronilla minima L. — varia L. Onobrychis montana DC. Spiræa Ulmaria L. ARBOST. — PLANTES PHANÉROGAMES Spiræa Aruncus L. Dryas octopetala L. Geum rivale L. — montanum L. Sibbaldia procumbens L. Potentilla rupestris L. — recta L. — hirta L. valderia L. caulescens L. — var. petiolulata DC. Saxifraga Ard. grandiflora L. — pedemontana Reut. Rosa pomifera Herm. — rubiginosa L. — canina L. — alpina L. Agrimonia Eupatoria L. Poterium muricatum Spach Alchemilla alpina L. — vulgaris L. — pentaphylla L. Sorbus domestica L. — Aria Crantz Amelanchier vulgaris Mænch Epilobium alsinefolium Vill. — montanum L. — spicatum Lamk — Dodonæi Vill. var. a. palustre Burn. — — var. ү. alpinum Burnat Circæa lutetiana L. Telephium Imperati L. Paronychia serpyllifolia DC. Herniaria hirsuta L. — alpina Vill. Scleranthus annuus L. — perennis L. Sedum roseum Scop. — Anacampseros L. — Cepæa L. — alsinefolium AJ. — annuum £L. — hirsutum All. — album L. dasyphyllum L. — acre L. ochroleucum Chaix var. а. ano- petalum Burnat — var. p. montanum Burnat — — — ET CRYPTOGAMES VASCULAIRES. CIX Sedum nicæense All. Sempervivum tectorum L. — montanum L. — arachnoideum L. — hirtum L. — arachnoideum x tectorum Grem- li Umbilicus pendulinus DC. Ribes Uva-crispa L. — petreum Wulf. Saxifraga stellaris L. cuneifolia L. var. a. vulgaris Ser. — var. 6. subintegra Ser. rotundifolia L. aspera L. bryoides L. aizoides L. pedemontana L. exarata Vill. moschata Wulf. androsacea L. Aizoon Jacq. et var. lingulata Bell. — var. a. Bellardii Burn. — var. B. lantoscana Burn. diapensioides Bell. casia L. oppositifolia L. bitlora All. retusa Gouan — florulenta Moretti Chrysosplenium alternifolium L. Orlaya grandiflora Hoffm. Caucalis daucoides L. Laserpitium gallicum L. Angelica sylvestris L. Peucedanum Ostruthium Koch Pastinaca sativa L. Heracleum Sphondylium L. (H. del- phinense Jord.) Meum athamanticum Jacq. Athamanta cretensis L. Trochiscanthes nodiflorus Koch Bupleurum ranunculoides L. — — var. gramineum Briq. — — s.-var. telonense Briq. — s.-var. syntonum Briq. — petræum L. — rotundifolium L. Pimpinella magna L. Ptychotis heterophylla Koch CX SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Trinia vulgaris DC. Senecio viscosus L., Myrrhis odorata Scop. — incanus L. Astrantia major L. — campestris DC. — minor L. — Balbisianus DC. Sanicula europæa L. — Cineraria DC. Sambucus nigra L. Artemisia Absinthium L. — racemosa L. — camphorata Vill. Galium vernum Scop. var. Bauhini | — campestris L. G. б. Tanacetum vulgare L. — verum L. Leucanthemum virgatum Clos. — purpureum L. — coronopifolium G. G. var. cera- — kevigatum L. tophylloides G. G. — cinereum All. Pyrethrum corymbosum Willd. — rubrum L. — alpinum Willd. — obliquum Vill. (G. myrianthum | Anthemis montana L. Jord.) Achillea Millefolium L. — tenue Vill. — setacea Waldst. et K. — helveticum Weig. — tanacetifolia All. — megalospermum Vill. — nobilis L. Asperula Cynanchica L. — Herba-rota All. — longiflora Waldst. et Kit. — macrophylla L. — arvensis L. Buphthalmum grandiflorum L. — hexaphylla All. — salicifolium L. Centranthus angustifolius DC. Inula bifrons L. — ruber DC. — salicina L. Valeriana tripteris L. — montana L. — montana L. Gnaphalium sylvaticum. L. — saliunca All. — norvegicum Gunn. Cephalaria leucantha Schr. — uliginosum L. Knautia arvensis Koch Antennaria dioica Gærtn. — collina Вед. Leontopodium alpinum Cass: Scabiosa maritima L. Filago arvensis L: — pyrenaica Ali. (vestita Jordi. Micropus erectus L. Adenostyles viridis Cass. Echinops sphærocephalus L. — albida Cass. Cirsium eriophorum Scop- — candidissima Cass. — ferox DC. Homogyne alpina Cass. — acaule All. Petasites albus Gaertn. — rivulare Lamk GL IMSUS MANI, — Erisithales Scop. Tussilago Farfara L. — montanum Spr. Solidago Virga-aurea. L. — spinosissimum Scop. Erigeron acris L. — monspessulanum All. EE Villarsii Bell. — tuberosum ALL. i — alpinus L. Carduus Sanctæ-Balmæ Lots. — uniflorus L. — defloratus L. Aster alpinus. L. Centaurea Jacea L. Bellidiastrum Michelii Cass. — nigrescens Willd. Doronicum Pardalianches Willd. — nervosa Willd. — austriacum Jacq. —-uniflora. Is — grandiflorum Lamk — procumbens Balb. Arnica montana L. — montana L. ARBOST. —— PLANTES PHANÉROGAMES ET CRYPTOGAMES VASCULAIRES. CXI Centaurea axillaris Willd. — Scabiosa L. (C. calcarea Jord.) — paniculata Lamk Crupina vulgaris Cass. Berardia subacaulis Vill. Saussurea depressa Gr. Stæhelina dubia DC. Carlina corymbosa L. — acanthifolia All. Lappa minor DC. Xeranthemum inapertum Willd. Catananche cærulea L. Lampsana communis L. Hypochæris glabra L. — maculata L. Leontodon Taraxaci Lois. — pyrenaicus Gouan — — var. aurantiacus Koch — alpinus Vill. Picris hieracioides L. Scorzonera hispanica L. var. aspho- deloides Wallr. Tragopogon pratensis L. — australis Jord. Lactuca muralis Fres. — perennis L. Prenanthes purpurea L. Mulgedium alpinum Less. Crepis pygmæa L. — grandiflora Tausch Hieracium Pilosella L. — Auricula- L. — florentinum All, — glaciale Lach. — sabinum Seb. et M. — staticæfolium Vill. — glanduliferum Hoppe — piliferum Hoppe — villosum L. var. elongatum G. G. — amplexicaule L. — tomentosum Vill. — murorum L. — vulgatum Fries — prenanthoides Vill. — Juranum Fries. — valdepilosum Vill. Jasione montana L. Phyteuma pauciflorum L. — orbiculare L, — Michelii A4. — betonicæfolium Vill. Phyteuma spicatum L. — Halleri All. Campanula Medium L. — Allionii Vill. — glomerata L. — spicata L. — Trachelium L. — linifolia Lamk — macrorrhiza Gay — stenocodon Boiss. et R. — pusilla Hænck. — Rapunculus L. — persicifolia L. Vaccinium Myrtillus L. — uliginosum L. Erica carnea L. Rhododendron ferrugineum L. Pirola secunda L. — uniflora L. Pinguicula vulgaris L. — leptoceras Rchb. Primula graveolens Hegetschw. — marginata Curt. — latifolia Lap. Gregoria Vitaliana Dub. Androsace imbricata Lamk — carnea L. (ж. puberula Jord.) Soldanella alpina L. Fraxinus excelsior L. Nerium Oleander L. Vincetoxicum officinale Mench Gentiana Burseri Lap. — Cruciata L. — Kochiana Perr. et S. — alpina Vill. — bavarica L. — verna L. — campestris G. G. — nivalis L. Cuscuta europæa L. — Epithymum L. Echium pustulatum Sibth. Myosotis hispida Schl. — alpestris Schm. Eritrichium nanum Schrad. Cynoglossum officinale L. Solanum Dulcamara L. Verbascum phlomoides L. — Chaixii Vill. — nigrum L. Scrofularia vernalis L. CXII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Scrofularia lucida L. — canina L. — Hoppii Koch Antirrhinum latifolium DC. Linaria italica Trev. — striata DC. — — var. monspessulana Dun. — alpina DC. — minor Desf. Veronica spicata L. — Chamædrys L. — urticifolia L. — Beccabunga L. — Anagallis L. — Allionii Vill. — officinalis L. — fruticulosa L. — saxatilis Scop. — bellidioides L. — alpina L. Digitalis grandiflora All. — lutea L. Euphrasia alpina Lamk — salisburgensis Funck Bartsia alpina L. Rhinanthus major Ehr. — ovifugus Chab. — minor Ehr. Pedicularis comosa L. — incarnata Jaeq. — gyroflexa Vill. — fasciculata Bell. — rostrata L. Melampyrum nemorosum L. — sylvaticum L. Orobanche cruenta Bert. — Teucrii Holl. Lavandula Spica L. Mentha candicans Crantz Thymus vulgaris L. — Serpyllum L. (mult. var.) Satureia montana L. Calamintha grandiflora Mench — Nepeta Link — nepetoides Jord. — alpina Lamk — Acinos Clairv. Clinopodium vulgare L. Salvia glutinosa L. — pratensis L. Nepeta Nepetella L. Nepeta nuda L. Lamium longiflorum Ten. — maculatum L. Galeopsis Ladanum Lamk — — s.-sp. intermedia Briq. — Reuteri Rchb. — speciosa Mill. — — s.-sp. sulfurea Briq. — Tetrahit L. Stachys svlvatica L. — recta L. Betonica hirsuta L. — officinalis L. Brunella vulgaris Mench Ajuga pyramidalis L. — genevensis L. Teucrium Botrys L. — Chamædrys L. — lucidum L. — montanum L. — Polium L. Plantago media L. — serpentina Vill, — alpina L. — Cynops L. Armeria plantaginea Willd. — bupleuroides G. G. — alpina Willd. Globularia vulgaris L. — cordifolia L. Polycnemum majus A. Br Oxyria digyna Campd. Rumex alpinus L. — scutatus L. — arifolius All. Polygonum Bistorta L. — viviparum L. — alpinum All. Thesium alpinum L. — divaricatum Jan Euphorbia falcata L. — spinosa L. — variabilis Cesati Buxus sempervirens L. Parietaria erecta M. et K. — diffusa M. et K. Humulus Lupulus L. Juglans regia L. Castanea vulgaris Lamk Quercus sessiliflora Sm. — pubescens Willd. ARBOST. — PLANTES PHANÉROGAMES ET CRYPTOGAMES VASCULAIRES. CXIII Quercus Ilex L. Corylus Avellana L. Ostrya carpinifolia Scop. Salix alba L. — incana Sehr. — cinerea L. — serpyllifolia Scop. Alnus glutinosa Gaertn. — viridis DC. Pinus sylvestris L. — montana Duroi — Cembra L. Abies excelsa DC. — pectinata DC. Larix europæa DC. Juniperus communis L. — Oxycedrus L. Colchicum alpinum DC. Veratrum album L. Tofieldia calyculata Wal. Lilium pomponium L. — Martagon L. — croceum Chaix Lloydia serotina Ehr. Allium Schenoprasum L. Paradisia Liliastrum Bert. Phalangium Liliago Schreb. Asphodelus albus Willd. — — var. subalpinus G. G- Paris quadrifolia L. Streptopus distortus Mich. Polygonatum multiflorum All. Maianthemum bifolium DC. Aceras anthropophora R. Br. Orchis globosa L. — latifolia L. Gymnadenia conopea L. Cologlossum viride Hartm. — albidum Hartm. Herminium Monorchis R. Br. Nigritella angustifolia Rchb. Goodyera repens R. Br. Cephalanthera rubra Rich. Epipactis latifolia AU. Listera ovata R. Br. — cordata R. Br. Corallorrhiza innata R. Br. Juncus triglumis L. — trifidus L. — alpinus Vill. Luzula sylvatica Gaud. Luzula spadicea DC. — nivea DC. — pedemontana Boiss. et R. — lutea DC. — spicata DC. Eriophorum alpinum L. — latifolium Hoppe Scirpus compressus Pers. Carex pallescens L. — panicea L. — frigida All. — sempervirens Vill. — nigra All. — muricata L. — fœtida Willd. — curvula All. — pauciflora Lightf. Anthoxanthum odoratum L. Phleum alpinum L. — — var. commutatum Cariot — Michelii Ай. Alopecurus Gerardi Vill. Sesleria cærulea Ard. — argentea Sav. Oreochloa pedemontana Boiss. et R. Calamagrostis tenella Host Agrostis alba L. — alpina Scop. — rupestris AU. | Lasiagrostis Calamagrostis Link Milium effusum L. Deschampsia cæspitosa P. B. Aira caryophyllea L. Avena setacca УШ. — sempervirens Vill. — montana Vill. — Scheuchzeri All. Trisetum distichophyllum P. B. Holcus lanatus L. Koleria setacea Pers. Poa laxa Haenke — nemoralis L. — alpina L. — compressa L. — pratensis L. Briza media L. Melica ciliata L. Dactylis glomerata L. Cynosurus echinatus L. Festuca spadicea L. — flavescens Bell. CXIV SESSION EXTRAORD. Festuca varia Hke — pumila Chaix — violacea Schl. — Halleri Vill. Bromus erectus Huds. — secalinus L. — arvensis L. — squarrosus L. Ægilops ovata L. Agropyrum campestre G. G. — caninum Beem. et S. Brachypodium sylvaticum R. et S. Nardus stricta L. Botrychium Lunaria Sw. Ceterach officinarum Willd. Polypodium vulgare L. — Phegopteris L. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Polypodium DryopterisL. Aspidium Lonchitis Sw. — lobatum Si. Polystichum Oreopteris DC. — Filix-mas Roth — spinulosum DC. Cystopteris fragilis Bernh. Athyrium alpestre Nyl. — Filix-femina Roth Asplenium fontanum Bernh. — — var. angustatum Asch. — — var. pedicularifolium — Trichomanes L. — septentrionale Hoffm. — Ruta-muraria L. Pteris aquilina L. Cryptogame crispa R. Br. Koch Documents pour la flore bryologique des Alpes-Maritimes; PAR M. FERNAND CAMUS. Les documents consignés ici m'ont été fournis par les sources sui- vantes : 1° Une série d'environ 50 espèces, recueillies en 1908 dans les environs de Saint-Martin-Vésubie, à l'instigation de Ferdinand RENAULD, par M. le Dr Bowarows. Cette collection avait été adressée à RENAULD, qui m'avait chargé d'en faire l'étude. Les échantillons en sont copieux et en excellent état pour la plupart. 9» Une série de récoltes, faites également d'aprés les conseils de RENAULD, par notre confrère, le commandant SainT-Yves, sur des points variés du département, au cours de ses excursions phanérogamiques en 1909. Ces échantillons, trés soigneusement choisis, sont fort beaux. M. $лтхт-ҮуЕз a bien voulu les mettre à ma disposition. Ces plantes, ainsi que celles du Dr Bonarons, ont été versées par moi dans les collec- tions du Muséum. 3 L'herbier de feu notre confrère Louis MARCILLY, légué par lui à la Société botanique de France'. MARCILLY, qui appartenait à l'Administra- tion des Foréts, a passé les années 1865 à 1870 à Nice, comme inspecteur. Son herbier renferme de nombreuses récoltes de Muscinées faites tant ` sur le littoral que sur des points variés du département oü l'appelait son service, particulierement plusieurs points fort élevés de l'arrondissement de Puget-Théniers, dont quelques-uns sont peu facilement accessibles et devaient l'étre encore moins alors. Les échantillons de l'herbier de ManciLLY sont parfois un peu exigus; mais les stations, localités, dates de récoltes et altitudes sont soigneusement notées. Cet herbier fournit un appoint important à la flore bryologique des Alpes-Maritimes. до L'Herbier-Thuret. C'est là le nom officiel de l'herbier formé primi- tivement par Gustave TnunET et légué par lui à M. BonwET qui l'a consi- 1. On confond parfois L. MARCILLY — et son père, саг l'un et l'autre se sont occupés de botanique — avec DE MaRsILLY, auteur d'un Catalogue des plantes vasculaires indigenes ou généralement cultivées en Corse. Page XX du Compte rendu de la présente Session, il faut lire MARCILLY et non MansiLLY. à Cf. E. Roze, Notice sur M. Louis Marcilly. Bull. Soc. bot. Fr., 1886, p. 471. XXXIII, CXVI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. dérablement augmenté et donné de son vivant au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Cet herbier, d'une valeur inestimable pour les Algues, renferme en outre d'importantes collections des autres groupes de Cryptogames. Dans une Notice manuscrite de M. BonwET sur cet herbier! les Mousses, bien que remplissant 14 cartons, sont complètement passées sous silence. On ne s'expliquerait guere cette omission, si l'on ne connaissait la charmante et excessive modestie de notre éminent confrère : une part importante des récoltes bryologiques contenue dans ledit herbier, presque toutes celles du moins qui ont été faites dans le département des Alpes-Maritimes sont dues à M. et surtout à Mm: BonNET! Dans un voyage que le grand bryologue ScniwPEn entreprit en Provence, en avril 1873, il fut guidé par Mar Borner dans ses courses autour d'Antibes, et les résultats de plusieurs de ces courses sont consignés dans la seconde édition du Synopsis Muscorum. Dans les pages suivantes, toutes les plantes recueillies par M. et Мх BonwET sont citées sous la rubrique « Bornet ». Outre qu'il m'a été impossible de faire dans ces récoltes la part exacte de ce qui revient à l'un ou à l'autre, ce simple mot m'a paru mieux symboliser l'union intime, l'affectueuse collabora- tion, si je puis dire, de notre regretté confrère et de sa digne compagne. Leurs récoltes ont été faites, autour de Cannes et d'Antibes de 1869 à 1874, quelques-unes autour de Nice en 1878. L'Herbier-Thuret, qu'on devrait appeler Herbier-Thuret-Bornet, offre de précieux documents pour la connaissance des Muscinées du littoral du département. 5° Une collection d'une vingtaine de Muscinées, faite aux environs de Cannes, en février 1893, par notre confrère, M. l'abbé L. CHEVALIER. 6° Une collection d'environ 30 espèces, faite aux environs de Cannes (quelques-unes aux environs de Nice), au printemps de 1899, par M. DELACOUR, trésorier-honoraire de la Société. Les échantillons en sont copieux et admirablement préparés. i Cette collection, de même que la précédente, m'a été communiquée par son possesseur, notre confrère М. Éd. JeANERT, qui, avec sa libé- ralité coutumière, m'a autorisé à en extraire des échantillons des espèces les plus intéressantes pour l'herbier du Muséum. T° Les échantillons, en petit nombre malheureusement, publiés dans les exsiccata : Musci Galliæ de M. Husnor, Hepaticæ Galliæ du méme auteur, Musci europæi exsiccati de MM. RENAULD et CARDOT. 8° Enfin divers échantillons, qui pour la plupart ont fait partie de mon 1. Gette Notice vient d'étre imprimée à la suite de l'article biogra- phique consacré à Ёр. Вовхет par M. L. GuiGnarD dans le Bulletin, numéro d'avril 1912. (Note ajoutée pendant l'impression.) F. CAMUS. —— FLORE BRYOLOGIQUE DES. ALPES-MARITIMES. CXVH herbier et que j'ai intercalés dans l'herbier de France du Muséum. Ces plantes provenaient des récoltes de DuBY, DE MERCEY, BESCHERELLE, PHILIBERT, RENAULD, MM. ORZESZKO, PrERRHUGUES. A ces documents matériels, j'ai cru devoir adjoindre ceux qui sont disséminés dans diverses publications. Ils ne sont pas tous d'égale valeur et certainement quelques-uns ne peuvent être acceptés qu'après vérifica- tion. Ils ont du moins leur valeur historique. lls ont aussi une valeur comme indication pour des recherches ultérieures. Il était nécessaire de les citer pour donner une idée de nos connaissances actuelles sur la bryologie des Alpes-Maritimes. Le département de ce nom, dont la richesse phanérogamique est légendaire, doit étre également fort riche en Muscinées : on peut l'affirmer a priori d'une contrée qui s'étend de la région de l'Oranger à l'altitude de plus de 3000 mètres, qui présente une variété merveilleuse de stations et des terrains de nature physique et chimique trés diverse. On doit s'étonner qu'un pareil pays n'ait fourni le sujet d'aucun travail bryologique d'ensemble ou méme local, la Notice d'O. nu Nopay ne pouvant guère être considérée que comme l'essai d'un débutant. C'est là la justification du présent travail, qui, combiné avec l'exposé des recherches de M. ConniEnk autour de Saint-Martin-Vésubie, incitera certainement quelque botaniste local à pousser plus loin l'étude de la bryologie des Alpes-Maritimes. BIBLIOGRAPHIE DES OUVRAGES PUBLIÉS JUSQU'A CE JOUR FOURNISSANT DES RENSEIGNEMENTS SUR LA BRYOLOGIE DES ALPES-MARITIMES. . 1817. BnrpkL (Sam.-El. A), Muscologiz recentiorum supplementum seu Species Muscorum, Pars Ш, 1817. Indication du Bartramia OEderi. 1860. Scaimper, Synopsis-Muscorum europæorum. Stuttgartiæ. Cet ouvrage, qui marque une date dans l’histoire de la bryo- logie, ne renferme qu'une indication intéressant les Alpes-Mari- times. 1862. Dg Noranis (J.), Musci italici. — Particula I. Trichostomacei — gen. Tortula. Genua. 1863. Pıccone (Antonio), Zlenco dei Muschi di Liguria. Comment. della Soc. crittog. italiana. Vol. I, n° 4, pp. 240-287. Tiré à part, Genova, in-8°, 50 p. Travail consciencieux d'un « studente ». La majeure partie des indications contenues dans cet ouvrage est reproduite dans l'Epilogo de ре NoTARIs. Pour éviter les répétitions j'ai générale- ment cité, quoique postérieure, la phrase de l'Epilogo qui for- CXVHI 1864 1865 SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. йе scientifiquement celle de l'Elenco de PICCONE. Un supplément à l'Elenco a paru dans le Nuovo Giornale botanico italiano (VIII, 1876, pp. 368-377). Les quelques indications qui intéressent les Alpes-Maritimes sont toutes empruntées à l'Epilogo de DE NOTARIS. Lorentz (P.-G.), Moosstudien. IN, Pugillus specierum novarum ezoticarum. Leipzig, іп-^°. On y trouve la citation de plusieurs Mousses recueillies par HoLLER autour de Nice. BEscHERELLE et DE MERCEY, Note sur les Mousses récoltées aux environs de Nice, Bull. Soc. bot. Fr., XI, Sess. extr., p. LVII-LYIII. Trés courte liste de 10 espèces, ce qui s'explique par la sai- son (mai) relativement avancée à laquelle ont eu lieu les excur- sions qui ont fourni ces Mousses. Deux y sont données comme nouvelles pour la France, l'Habrodon Notarisii et le Barbula marginata, ce qui n'est pas tout à fait exact pour la dernière, indiquée déjà près de Nice par DE NOTARIS dans les Musci italici. 1867. Hanry, Cryptogamie de Provence. Mousses et Hépatiques. 1867. 1869. 1875. Congrès scientif. de France, 33° session tenue à Aix en 1866. Tome I, 1867, pp. 421-440. Ce catalogue, qui manque un peu de critique, fournit quelques localités pour les environs de Grasse, dues en majorité sinon en totalité aux recherches de l'abbé PoNs. LonENTZ et MorENpo, (Liste de nouvelles additions à la bryologie italienne d'apres les récoltes de Hotten, 1859, autour de Nice, de MoLENpo, 1863, dans les Alpes Cadoriques, etc.] Flora, L, 1861. DE Noranis (G.), Epilogo della Briologia italiana. Genova, 1869. « Opus eximium » dit justement ScHIMPER, et auquel on ne peut reprocher, pour ce qui nous regarde, que la rareté et la brièveté des indications géographiques. ScumipER, Deux nouveaux genres de Mousses d'Europe établis et décrits par W.-Ph. Schimper. Revue bryologique, П, n° 2, рр. 17-19. Établissement du nouveau genre Leptobarbula et de l'espèce L. meridionalis sur une plante de Saint-Cassien, près Cannes. 1815-1881. Huswor (T.), Hepaticologia gallica. Cet ouvrage qui, comme les autres onvrages de M. HUSNOT, à tant contribué au développement en France des études bryolo- giques, fournit, indépendamment d'un relevé des espèces alors connues dans notre pays, plusieurs indications originales. H F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXIX 1876. Scarmper (W.-Ph.), Synopsis Muscorum europæorum. Editio secunda. Stuttgart. On trouve dans ce célébre ouvrage. des indications trés inté- ressantes sur les récoltes faites par l'auteur sous la conduite de « domina BORNET ». 1870-1879. JÆGER (et SavERBECK), Genera et species muscorum systematice disposita seu Adumbratio flore muscorum. (Publié dans le Jahresb. d. St. Gallisch. Naturwiss. Gesellsch.) 1882. PHILIBERT, Sur le Leptobarbula berica. Revue bryolog., IX, n? 2, p. 18-20. 1882-1883. PHILIBERT, Sur quelques Hépatiques observées à Cannes. Ibid. IX, n° 4, p. 49-54 et X, n? 1, p. 1-3. Fructification du Calypogeia ericetorum Raddi. 1883. Риплвевт, Le véritable Trichostomum nitidum Schimper. Ibid. X, n? 5, pp. 11-80. 1884. Venturi (G.) e Воттім (A.), Enumerazione critica dei Muschi italiani. Atti della Società crittogamologica ital. Ш. Varese, in-4°, 79 p. | 1883. BESCHERELLE (Émile), Wote sur les Mousses récoltées pendant la Session d'Antibes. Bull. Soc. bot. Fr. XXX, pp. ccn-ccrv. Même remarque que pour la Note de BEsCHERELLE et DE MERCEY sur les Mousses des environs de Nice. ` 1884. Bovunav (l'Abbé), Muscinées de la France. Première partie, Mousses, 1884. Ouvrage capital pour l'étude de la flore bryologique fran- çaise. H est regrettable que l'auteur, qui a exploré avec beau- coup de soin les départements des Bouches-du-Rhóne et du Var, n'ait pas étendu ses recherches à celui des Alpes-Maritimes. Les indications qu'il fournit pour ce département ne sont guère que la reproduction ou la confirmation de données antérieures. 1884-1890. Huswor (T.), Muscologia gallica. Ouvrage non moins important que le précédent pour l'étude de la flore bryologique francaise. 1888. Du Nopax (Olivier), Notice bryologique sur les environs de Nice. Revue de Botanique, t. VI (1887-1888), n^62 (20011887), pp. 209-213. — Tiré à part (Auch). Br. in-8°, 6 p. L'auteur, que sa santé obligea de passer un hiver à Nice, а _consigné dans cette Notice les résultats de ses recherches autour de cette ville. Depuis lors il n'a rien publié, et jai vainement cherché à savoir ce qu'est devenu son herbier. M. pu Nopay énumère, en les rangeant par stations, 113 espèces et plusieurs variétés, dans les environs immédiats CXX SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. de Nice, le cercle de ses recherches n'ayant jamais dépassé 8 à 10 kilomètres. Cette liste est assurément, avec l'herbier Thuret, la source de renseignements la plus abondante sur la bryologie du littoral du département. Malheureusement l'impossibilité de vérifier sur des échantillons les données de cette liste lui enlève une certaine valeur, d'autant que la présence autour de Nice de plusieurs des espéces qui y sont signalées me parait un peu suspecte. Je n'en ai pas moins scrupuleusement reproduit toutes les indications de cette Notice. 1898. SrEPnANI (Franz), Species Hepaticarum. (Ouvrage non encore terminé.) Indication, dans le premier volume de cet ouvrage, du Riccia Michelii et du Plagiochasma italicum autour de Nice. 1901. Camus (Fernand), Le Lejeunea (Phragmicoma Dum.) Mackayi (Hook.) en France. Revue bryologique XXVIII, n* 1, p. 2. Indication de la découverte de cette espéce, alors nouvelle pour la France, à Nice par M. ORZESZK0 [et prés de Landerneau par l'auteur de la Note]. 1904. BouLay (Abbé), Muscinées de France. Hépatiques. Mise au point de tous les faits alors connus sur la flore hépa- ticologique française. 1905. Levier, Appunti di briologia italiana. Bulletino d. Società bot. ital., 1905. Séances des 9 avril, 14 mai, 11 juin. Tirage à part avec réimposition et pagination spéciale, broch. in-8°, 34 p. Liste de Muscinées fournissant un appoint très important à la bryologie italienne et quelques indications pour les envi- rons de Nice. 1906. MürrER (Karl), Die Lebermoose in L. Rabenhorst's Kryptogamen- Flora Deutschl. Oesterr. u. d. Schweiz. (En cours de publi- cation.) Indication de quelques Hépatiques. 1909. Borrint (A), Spigolature briologiche. Bulletino d. Società bot. italiana, 1909, séance du 17 avril. Tiré à part, broch. in-8°, 16 pages. On n'attend pas de moi des considérations générales sur la flore һгуо- logique des Alpes-Maritimes, non plus qu'une distribution raisonnée par zones d'altitude des espèces que je signale. Je n'ai pas les éléments suffisants pour un pareil travail; il me manque surtout l'étude sur place. Je me suis contenté, dans l'énumération qui va suivre, de disposer les localités suivant deux séries. L'une, A, comprend celles qui appartiennent F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXXI à la zone méditerranéenne, littoral et extensions; l'autre série, B, com- prend toutes les autres localités quelle que soit leur altitude. Je dois dire que, dans plusieurs cas, j'ai eu quelque hésitation à attribuer la localité citée à l'une ou à l'autre de ces deux séries. La liste ci-dessous comprend 279 espèces (235 Mousses, 2 Sphaignes, 42 Hépatiques. Antérieurement, 179 d’entre elles (162 M., 17 H.) étaient déjà citées dans les ouvrages dont j'ai donné plus haut l'énumé- ration bibliographique. L'étude des échantillons que j'ai eus à ma disposition m'a permis de vérifier l'exactitude de 128 de ces indications, et d'apporter un nouveau contingent de 100 unités à la flore bryologique des Alpes-Mariffmes, soit une proportion de plus du tiers (exacte- ment 4/11) pour le nombre total des espèces citées. De ces 279 espèces, 155 (128 M., 27 H.), d’après nos connaissances actuelles, ont été trouvées uniquement dans la zone méditerranéenne, 85 (69 M. 9 S. 14 H.) uniquement dans la zone supraméditerranéenne, 39 (38 M. 1 H.) dans les deux zones à la fois. Des recherches ultérieures, faites dans la partie élevée du département, modifieront certainement de beaucoup ces proportions. Géographiquement, j'ai compris dans mon étude, indépendamment du territoire méme du département des Alpes-Maritimes, la région qui s'étend entre la frontiere franco-italienne et la ligne de faite de la chaine des Alpes jusques et y compris le col de Tende. J'ai conservé toutes les citations de localités faites par les auteurs sous la rubrique « col de Tende », bien qu'une partie des espéces citées ait pu étre recueillie sur le versant italien du col. J'ai méme conservé sciemment une espèce qui se trouve manifestement dans ce cas, le Barbula obtusifolia, parce que l'indication de cette Mousse au col de Tende d’après Cesari se trouve reproduite dans les ouvrages français de MM. Bouzay et Huswor. Il est d'ailleurs possible, il est méme probable que la majorité de ces espèces se retrouvera un jour ou l'autre sur le versant francais. J'ai également cité les espèces indiquées par BESCHERELLE (Sess. Antibes) dans la course à l'Esterel d'Agay au Trayas, bien qu'en réalité le chemin parcouru dans cette course, appartienne au département du Var. Ces deux localités sont trés rapprochées de la limite départementale, et Ja région de l'Esterel se continue avec les mémes caracteres dans le département des Alpes- Maritimes. J'ai souvent regretté que, dans les ouvrages floristiques, les auteurs ne distinguent pas d'une facon absolue, dans leurs citations géogra- phiques, les localités dont ils ont emprunté l'indication à des ouvrages imprimés, de celles dont ils peuvent se porter garants, soit par la récolte ou la constatation sur place faite par eux-mêmes de la plante dans la localité citée, soit par l'examen fait par eux-mémes d'un échantillon à 9 CXXII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. eux communiqué et provenant de ladite localité. Il y a une différence capitale dans la valeur de ces deux sortes d'indications. J'ai placé entre crochets [] toutes les indications de localités que j'ai empruntées à la littérature botanique. Toutes les indications — sans exception — de localités non placées entre crochets figurent ici aprés examen fait par moi-méme d'échantillons provenant des localités citées. A de très rares exceptions pres, je n'ai point donné de synonymes. Les noms adoptés ici, qui sont ceux des ouvrages classiques de bryologie, ne prêtent à aucune ambiguïté. Ephemerum sessile C. Müll. ( E. stenophyllum Schimp.) А. — Golfe Jouan (Bornet). Ephemerella recurvifolia Schimp. A. — [‹ Ad Golfe Jouan inter Cannes et Antibes ». (D? Bornet, in Schimper, Syn. ed. 2», 1876)]; Échantillon de là, 19 janv. 1875 (Bornet). Spharangium triquetrum Schimp, A. — [« Prope Antibes ». (рг Bornet, in Schimper, loc. cit.)]; Antibes, bords des routes, 24 déc. 1871, 1 et 9 janv. 1872 (Bornet) ; [Env. de Nice (Du Noday)]. Sph. muticum Schimp. A. — Cap d'Antibes (Bornet). Forme à feuilles entières. (Microbryum Flerkeanum Schimp. А. — Environs de Nice (Du Noday)]. Phascum cuspidatum Schreb. A. — Antibes et environs, div. dates (Bornet), formes à pédicelle arqué, à feuilles prolongées en un long poil roux; [Env. de Nice (Du Noday)]. Ph. rectum With. A. — Antibes (Bornet); [Env. de Nice (Du Noday)]. Phascum bryoides Dicks. | A. — [« Bei Nizza häufig » (Holler, i» Lorentz)]; [Env. de Nice (Du Noday)]; Val de Carei, près Menton (Husnot, Musci Galliz, n° 151). Astomum Levieri Limpr. A. — Cap d'Antibes (Bornet). [A. crispum Hpe. А. — Env. de Nice (Du Noday)]. Gymnostomum calcareum N. et H. E А. — [« Var. intermedium Prope Cannes Joh. Müller (Schimper F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. — CXXIII Synops., ed. 1) et ipse (Id. ibid., ed. Zei: [Biot près Antibes, var. intermedium (Bescherelle, Sess. Antibes)]; Cannes (Delacour); Environs de Nice, nombr. localités (Marcilly); [De Levens à Duranus, CC. sur les bords de la route (Bescherelle et de Mercey, Sess. Vice)]; Levens (Bes- cherelle) ; [Env. de Grasse, pont de Pataras (Bescherelle, Sess. Antibes)]; [«Venne dal Rev. Lacroix scoperto a Carabacel presso Nizza » (Piccone, Elenco)]. La plupart des échantillons que j'ai examinés appartiennent à la variété ү. intermedium du Synopsis (= var. viridulum du Bryologia europæa) et sont bien fructifiés. Hymenostomum microstomum R. Br. А. — [Cap d'Antibes, var. brachycarpum (Bescherelle, Sess. Ant.)]; Antibes (Bornet); Cannes (Delacour). (H. crispatum Br. germ. А. — « In ditione Nicaeensi » (D" Holler, 1859, ex Lorentz et Molendo); « Prope Cannes » (ipse, Schimper, loc. cit.)]. H. tortile Br. eur. A. — [Environs d'Antibes et de Grasse (Bescherelle, loc. cit.)]; Antibes, 1871 (Bornet); Ile Sainte-Marguerite (Marcilly); Nice, localités diverses aux environs (Marcilly); Ёле (Marcilly); Monaco (Bescherelle). Généralement bien fructifié. Weisia viridula Brid. A. — Golfe Jüan; Antibes (Bornet); Cannes (Delacour); Mont Paca- vaglia, prés Nice (Marcilly); [Forêt de l'Esterel, entre Agay et Trayas, var. gymnostomoides (Bescherelle, Sess. Ant.). [W. Wimmeriana. Br. eur. _ А. — Environs de Nice (Du Noday)]. Eucladium verticillatum Br. eur. A. — Antibes et environs (Bornet); Nice et environs (Marcilly, Bor- net); Monaco (Husnot); Duranus (Marcilly); Leveus (Bescherelle) ; [Environs de Grasse, pont de Pataras (Bescherelle, Sess. Antibes)]. B. — Vallon de Saint-Antonin, S.-E. dela Penne, 700 m. (Saint-Yves). Beaucoup de ces échantillons sont fructifiés. Dicranoweisia crispula Lindb. | B. — Chemin de la Madone au col des Fenestres (Marcilly); Madone des Fenestres (Saint-Yves); Env. Saint-Martin-Vésubie (Bonafons); Forêt de Douinos-Bariols, vallon de la Serra, env. 1 300 m. (Marcilly). Cynodontium virens Prid. ds B. — Bords du lac des Fenestres, sources de la Vésubie, 2200 m. (Marcilly). CXXIV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. f Cynodontium gracilescens Schimp. B. — Saint-Martin-Lantosque (Philibert, in Husnot, Muscol. gall.)]. C. polycarpum Schimp. B. — Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). Dicranella varia Schimp. A. — Cannes, var. tenuifolia (Chevalier); Antibes, cap d'Antibes, Claussone (Bornet); [Env. de Nice (du Noday)]; Col de Saint-Pierre, près de Nice (Marcilly); Val de Carei, près Menton, var. tenuifolia (Husnot, Musci Gall., n° 155). Dicranum Starkei Web. et Mohr. B. — Col des Fenestres, 22-2 400 m., fragments parmi d'autres Mousses (Saint-Yves). Dicranum Sauteri Br. eur. B. — Saint-Martin-Vésubie (Philibert; Bonafons). Bien fructifié. D. strictum Schleich. B. — [Alpes-Maritimes (De Mercey, in Boulay, Musc. Fr.)]; Saint- Martin-Lantosque, sur les trones pourris (Philibert). Dicranum scoparium Hedw. A. — Coteaux de Brague, près Antibes (Bornet); [Gourdon (Hanry, Crypt. Prov.)]. : В. — Saint-Dalmas-le-Selvage (Marcilly); Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons); Peira Cava, forêt de la Mairis, sous les Épicéas (Saint- Yves); Crête de Saumelongue, au nord de Cigale, 1 000 m. (Saint-Yves). Campylopus polytrichoides De Not. À. — Près de Cannes (Bornet); [Forêt de l'Esterel, route d'Agay au Trayas (Bescherelle, Sess. Antibes)] [Fissidens exilis Hedw. A. — Env. de Nice (Du Noday); de Levens à Duranus AC. forme spéciale à feuilles très cuspidées (Bescherelle et de Mercey, Sess. Nice)]. Cette dernière indication me semble fort suspecte. [F. bryoides Hedw. Env. de Nice (Du Noday)]. A. F. incurvus Schwægr. A. — Antibes (Bornet). F. crassipes Wils. A. — [De Monaco à Menton (Bescherelle et de Mercey, Sess. Nice)]; Monaco (Husnot). F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXXV F. taxifolius Hedw. A. — Cannes (Bornet, Delacour); Antibes, bords de la Brague (Bor- net); (Env. de Nice (Du Noday)]; [Forêt de l'Esterel, route d'Agay au Trayas (Bescherelle, Sess. Ant.)]. F. decipiens De Not. A. — Antibes et Cap d'Antibes, fruct. (Bornet); [Env. de Nice (Du Noday)]. F. adiantoides Hedw. A. — [Forét de l'Esterel, route d'Agay au Trayas (Bescherelle, Sess. Ant.)]; [Env. de Nice (Du Noday)]. B. — Peira Cava, forét de la Mairis, sous les Épicéas (Saint-Y ves). Conomitrium julianum Mont. А. — Antibes (Husnot, Musci Gall., n° 413 B; Bornet). [Seligeria pusilla Br. eur. var. acutifolia (Lindb.) Schimp., Syn., ed. secund. ; S. pusilla 8. Lacroixiana De Not., Epil. A. — « Ad sanctuarium del Laghetto prope Nieaeam lecta est a Rev. Lacroix, 1846 » (De Not., Epil.)]. Ceratodon purpureus Brid. B. — Plat d'Ilouse, stér. 1 700 m. (Marcilly). Ceratodon cloropus Brid. A. — [« In ditione Nicaeensi » (D" Holler, 1859, in Lorentz et Molendo]|; [« Ipse abundanter fertilem observavi in Cap d'Antibes ad viam фиг ad Notre-Dame ducit, ubi D^ Bornet copiose invenit » (Schimper, Syn. ed. secund.)]; Cap d'Antibes, pres N.-D., 19 avril et 22 mai 1873 (M"* Bornet avec un échantillon de Schimper portant celte note : « c'est la Mousse que nous avons prise pour le Barbula gracilis lors de notre prome- nade (1873) »; méme localité, avril 1873 (Schimper, Musci Galliz, n^ 452) ; [Env. de Nice (Du Noday)]. Ditrichum subulatum Hpe. A. — [« In rupibus micaceis humidis socia Webera Tozeri, prope Cannes (ipse) » (Schimper, Syn., ed. secund.)]; Rochers humides du boulevard de la Californie à Cannes, fin avril 1873 (Schimper, herb. Thuret). [D. homomallum Hpe. А. — Env. de Nice (Du Noday)]. La présence de cette plante près de Nice est peu prob vraisemblablement du D. subulatum, able. Il s'agit D. flexicaule Hpe. B. — Forêt de Chars, près d'Escragnolles, 1 100 m. (Marcilly); Le CXXVI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Defends de la Serre, près Valderousse, 1 150 m. (Id.); Le Rioul, près Saint-Auban, 1 200 m. (Id.); Le Cornit, près Seranon, 1 150 m. (Id.); Clus de Saint-Auban (Saint-Yves). Dans toutes ces localités la plante est fertile, parfois méme abondam- ment fructifiée. J'ai vu, parmi les doubles de "ов, un échantillon égale- ment fructifié provenant de l'ancien « comté de Nice ». Distichium capillaceum Br. eur. B. — [Plateau de Caussols, prés Grasse, 1 000 m. env. (Bescherelle, Sess. Ant.)]; Col de la Madone des Fenestres, 22-2 400 (Saint-Yves); [Col de Tende (Piecone, A/enco)]. Pottia cavifolia Ehrh. A. — Antibes, route de Grasse, avec forme incana plus ou moins bien caractérisée (Bornet). P. intermedia Fürnr. A. — Cannes (Delacour); Antibes, route de Grasse (Bornet). P. minutula Br. eur. А. — Antibes, plus. loc. (Bornet); [Env. de Nice (Du Noday)]. (P. Wilsoni Br. eur. А. — Env. de Nice (Du Noday)]. P. lanceolata C. Müll. A. — [Env. de Nice (Du Noday)]; Menton, vallée de Castellar (De Mercey). B. — Vallon de Sestrières, prés Saint-Dalmas-le-Selvage, 1900 m. (Marcilly). P. Starkeana C. Müll. А. — Cannes, golfe Juan (Chevalier); Antibes, plus. loc. (Bornet) : (Env. de Nice (Du Noday)]; Beaulieu, près Nice (Marcilly). Didymodon luridus Hornsch. ' : A. — Cannes, fruct., (Chevalier); Antibes, route de Vallauris, ster. (Bornet); Nice [Du Noday], stér. (Delacour). D. tophaceus Jur. : А. — Cannes (Chevalier; Delacour); Antibes, aqueduc de Biot (Bornet); Monaco (Husnot). Bien fructifié. D. spadiceus (Mitt.) Limpr. B. — Clus de Saint-Auban, rochers calcaires frais, 1 050 m. (Saint- Yves). Obs. — La Mousse publiée dans les Musci Galliæ, n° 213, sous le nom de Didymodon rigidulus, n'appartient pas à cette espèce. F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXXVII Trichostomum mutabile Bruch. А. — Cannes, stér. (Delacour); Antibes, stér, (Bornet) ; Nice, fr. (De Mercey;' Delacour); [Env. de Grasse, pont de Pataras (Bescherelle, Sess. Ant.)]. Un échantillon, recueilli à Nice par M. Decacour en avril 1899, est remarquable par son péristome rudimentaire ou nul, ses feuilles à partie basilaire transparente moins distincte que d'ordinaire. Il fait penser à l'Hymenostomum unguiculatum. ! Trichostomum crispulum Bruch. А. — [Var. longifolium « Prope Cannes (ipse) » (Schimper, Syn. ей. secund.)]; [Var. longifolium (Bescherelle, Sess. Ant.)]; Antibes (Bor- net); Nice (De Mercey); nombreuses localités, env, de Nice (Marcilly); СС. autour de Levens (Bescherelle et de Мегсеу, Sess. JVice)]; [Var. elatum, env. de Grasse, pont de Pataras (Bescherelle, Sess. Ant.)]. [Var. Pseudo- Weisia, fr. « Villafranca presso Nizza sulle rupi prossime al mare » (Bottini, Spigolature)]. Généralement fructifié. Tr. flavovirens Bruch. 7 аю [« In rupibus terra obtectis umbrosis ad Golfe de Napoul prope Cannes ipse legi » (Schimper, Syn. ed. secund.) ; Rochers et par terre au golfe de Napoule sur Cannes, fruct. (Schimper, herb. Thuret); [Cap d'Antibes, stér. (Bescherelle, Sess. Ant.)]; Nice, Vinaigrier (De Mercey). Tr. nitidum Schimp. À. — [Cap d'Antibes (Bescherelle, Sess. Antibes)]; Antibes, pieds épars dans une touffe de Rhynchosteqium megapolitanum (Bornet). г< Abondant sur les rochers calcaires d'Antibes et de Cannes, où nous l'avons observé ауес Schimper en 1877 » (Philibert, Rev. bryol., 1883)]; [Env. de Nice (Du Noday.)] [Tr. triumphans De Not. А. — Env. de Nice (Du Noday)]. [Tr. Barbula Schwzgr. А. — Env. de Nice (Du Noday); Saint-André, près Nice (Du Noday, in Husnot, Muscol. gall.)]. | Leptobarbula meridionalis Schimp. (== Lept. berica Schimp.) À. — « J'ai collecté cette Mousse à la fin d'avril 1873, sur le ciment entre les arcs-boutants du mur dirigé vers l'ouest de la chapelle de Saint-Cassien, au Mont-d'Arlue, entre la Napoule et Cannes » (Schimper, in Revue bryol., 4815]. C'est sur cette plante que l'illustre bryologue a fondé le Leptobarbula meridionalis, actuellement réuni au Z. berica (De Not.) CXXVIII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. La localité de Saint-Cassien serait détruite, d'après PHILIBERT, Йер. bryol., 1882, p. 20. [Barbula rigida Schultz. А. — Environs de Nice (Du Noday)). B. ambigua Br. eur. A. — Antibes (Bornet); [Env. de Nice (Du Noday)]. B. aloides Bruch. S A. — Antibes et alentours, paraît répandu (Bornet); [Env. de Nice (Du Noday)]; Vence (Renauld). B. membranifolia Schultz. A. — [« Um Nizza prachtwoll » (Holler, in Lorentz)]; Nice (Marcilly; Delacour); [Env. de Grasse, château de Gourdon (Bescherelle, Sess. Ant.)]. B. atrovirens Schimp. А. — Cannes (Chevalier); Carabacel, près Nice (Marcilly) ; [Var. eden- tula, env. de Grasse, pont de Pataras (Bescherelle, Sess. Antibes). B. muralis Timm. А. — Cannes (Delacour); Golfe Juan (Bornet) ; Antibes (Bornet) ; Nice, ((Du Noday]; Marcilly); Form. rupestris Levens (Bescherelle). B? — Roquesteron (Pierrhugues). B, marginata Br. eur. | А. — [« Nicaeae legit Rev. Lacroix » (De Not., Musc. italic. E Epilog.)\; [de Monaco à Menton (Bescherelle et de Mercey, Sess. Mice)|; [« In muris prope Cannes versus Cannet ipse » (Schimper, Syn. ed. secund.)]; Cannes (Philibert, herb. Renauld); Nice (Delacour); Ibid. (Renauld, herb.) [B. canescens Bruch. А. — « Bei Nizza reichlich von Holler gesammelt » (Lorentz)]. B. cuneifolia Brid. A. — Cannes, boulevard de la Californie (Schimper, herb. Bornet); Vence (Philibert, herb. Henauld); [Forét de l'Esterel, route d'Agay au Trayas (Besch., Sess. Ant.)] [B. obtusifolia Schwægr.; Desmatodon flavicans Br. eur., Husnot, Muscol. gall. B. — « In monte di Tenda, Limone versus, secus viam. Julio 1839. legit Celeb. Cesati » (De Notaris, £pilogo)]. B. unguiculata Hedw. A. — Cannes, Golfe Juan, Antibes plus. loc. (Bornet); Nice (Du Noday]; Marcilly). F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXXIX B. fallax Hedw. A. — Antibes, Vallauris, plaine de Brague, fruct. (Bornet); Env. de Nice (plus. loc. fruct. Marcilly); (Du Noday)]. [B. vinealis Brid. A. — Env. de Nice (Du Noday)]. [B. cylindrica Schimp. À. — Env. de Nice (Du Noday)]. B. gracilis Schwægr. А. — Cannes, fruct. (Delacour); Antibes, fru uct. (Bornet) ; Nice, vieille route de Gênes, fruct. (Marcilly). [B. revoluta Brid. A. — Env. de Nice (Du Noday)]. ІВ. revolvens. À. — Env. de Nice (Du Noday)]. B. convoluta Hedw. А. — Golfe Juan (Bornet); [Env. de Nice (Du Noday)]. B. tortuosa Web. et Mohr. [А. — Environs de Grasse, pont du Pataras et château de Gourdon (Bescherelle); Env. de Nice (Du Noday)]. B. — Le Cornet, prés Séranon, 1 100 m. (Marcilly); Bois communal de Caille, 1 300 m. (Id.); Forêt de la Sapée de Bayrols, 1 600 m. (Id.); Peira Cava, forét dela Mairis, sous les Epicéas (Saint-Yves); Col de la Madone des Fenestres, 22-2 400 m. (Id.) — Stérile. * B. inclinata Schwægr. ГА. — Env. de Nice (Du Noday)]. EE B. — Vallon de Jallorgues, à la Gorgia, stér., 2000 m. (Saint-Yves). B. squarrosa Brid. А. — [Biot, prés Antibes (Bescherelle, Sess. Ant.)]; Antibes et Cap. d'Antibes (Bornet); Env. de Nice, plus. loc. (Marcilly); Vence (Renauld in Ren. et Card. Musc. europ. ezsic.); [Château de Gourdon, prés Grasse (Bescherelle, Sess. Ant.); Forêt de l'Esterel, route d'Agay au Trayas (Bescherelle, ibid. )] B. Brebissonii Brid. ; [« Biot près Antibes (Bescherelle, Sess. Ant.)], [Pulcherrima uberrime- que fructificantia specimina domina Bornet in arborum truncos secus rivulum Brague prope Antibes legit et dedit » (Schimper, Syn. ed. secun d.)}; Antibes, sur un arbre au bord de la Bragne, bien fruct. (Bornet); Golfe Juan, bien fruct. (Bornet). CXXX SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910 Barbula subulata P. Beauv. A. — [« B. subinermis. Bei Nizza » (Holler, in Lorentz)]; [Env. de Nice (Du Noday)]: Golfe Juan, var. integrifolia (Bornet); (Var. integri- folia, Plateau de Caussols, prés Grasse (Bescherelle, Sess. Ant.)]. B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie, var. dentata et passage (Bona- fons); Peira Cava, forêt de la Mairis (Saint-Yves). B. inermis C. Müll. A. — [« GC. entre les pierres sèches des murs entre Levens et Dura- nus » (Bescherelle et de Mercey, Sess. Nice) ; [« Agro Nicaeensi » (De Notaris)] ; Nice, plus. loc. (Bornet) ; Antibes (Id.) ; Cannes (Schimper ; Chevalier); Levens (Bescherelle); [Château de Gourdon, pres Grasse (Bescherelle, Sess. Ant.)]. B. alpina Br. eur. B. — Saint-Martin-Lantosque, murs et rochers siliceux, de 1 000 à 1 200 m. (Philibert in Husnot, Musci Galliæ, n° 607); Var. inermis, col de la Madone des Fenestres ; stér., 22-2 400 m. (Saint-Yves). B. lævipila Br. eur. A. — [De Monaco à Menton, B. lævipilæformis (Bescherelle et de Mercey, Sess. /Vice)]; Monaco (Bescherelle); [Env. de Nice, lævipila el lævipilæformis (Du Noday)]. B. ruralis Hedw. É A. — Antibes et golfe Jouan, fruct. (Bornet); Golfe Jouan, stér. réali- sant la forme ruraliformis (Id.); [Env. de Nice (Du Noday)]. B. — Sur des rochers de grès à Chabanal, près la Tour, stér., 1500 m. (Marcilly); Saint-Martin-Vésubie, stér. (Bonafons). B. intermedia Milde. À. — Nice, route de Génes (Marcilly). Cinclidotus fontinaloides P. Beauv. A. — Cascade de Ribbes, près Grasse (Marcilly); [Le Bar à Saint Arnous (Pons, in Hanry Crypt. Prov.)); (Env. de Nice (Du Noday)]- C. aquaticus Br. eur. А. — [Grasse, à la Cascade (Hanry, Crypt. Prov.)]; Cascade de Ribbes, près Grasse, avec quelques fruits (Marcilly). Grimmia apocarpa Hedw. А. — Antibes (Bornet); Nice ([Du Noday] ; Marcilly). B? — Roquesteron (Pierrhugues). [@. conferta Funck. ; B. — « In montibus Nicaeensibus Kunze » (De Notaris, Epilog Jl. F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXXXI G. crinita Brid.. A. — [« Sui muri campestri nelle vicinanze di Nizza » (Rev. Lacroix, in Piccone, Elenco)]; Nice (Marcilly); [Env. de Nice, type et var. elon- gata (Du Noday)]. G. pulvinata Sm. А. — Antibes, plus. loc. (Bornet); Nice ([Du Noday]; Marcilly). B? — Roquesteron (Pierrhugues). G. orbicularis Br. eur. А. — Nice et environs (Du Noday]; Marcilly; Bornet). G. elatior Bruch. В. — Sapée de Bairols (Marcilly); Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). Beau et bien fructifié. Gr. Mühlenbeckii Schimp. : B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie, fruct. et 4 (Bonafons). Gr. trichophylla Grev. А. — [« Gr. trichophylla meridionalis : bei Nizza von Holler gesam- melt » (Lorentz); [Gr. trichophylla et Gr. Lisæ, env. de Nice (Du Noday)]; Sur les rochers à Nice (Gr. Lisæ) fruct. (Husnot, Muse. Gal- li», n° 111); Près de Cannes, stérile et mal venu (Bornet). G. Hartmanni Schimp. B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). G. leucophæa Grev. А. — Cannes, fruct. (Bornet; Chevalier). G. commutata Hüben. ; B. — Sur des rochers de grès à Chabanal, près la Tour, 1 500 m., fruct. (Marcilly); [Col de Tende (Рісеопе, Elenco). Grimmia unicolor Hook. сл В. — Col de la Madone des Fenestres, stér., 22-2 400 m., (Saint-Yves). Rhacomitrium sudeticum Br. eur. Е В. — Col де la Майопе des Fenestres 22-2 400 m., (fragm. stériles parmi d’autres Mousses (Saint-Yves). Rh. lanuginosum Brid. B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). Rh. canescens Brid. B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). Zygodon viridissimus Brid. d A. — Antibes, stérile et mal venu (Bornet); [Env. de Nice (Du Хойау)); [De Monaco à Menton (Bescherelle et de Мегсеу, Sess. Vice). CXXXII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Orthotrichum anomalum Hedw. ГА. — (0. anomalum et О. saxatile. Env. de Nice (Du Noday)]. B. — Le Cornet, prés Séranon, périst. à 8 dents (Marcilly); Roques- teron (Pierrhugues). (0. cupulatum Hoffm. A. — Env. de Nice, RR. (Du Noday); Env. de Grasse, château de Gourdon (Bescherelle, Sess. Ant.)]. 0. rupestre Schleich. B. — Sur des rochers de grès, à Chabanal, près la Tour (Marcilly) ; Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). 0. diaphanum Schrad. ; A. — Golfe Juan (Bornet); Antibes (Id.); (Env. de Nice (Du Noday)]. (0. pumiium Swartz. А. — Env. de Nice (Du Noday)]. Encalypta vulgaris Hoffm. A. — Cannes (Bornet); Antibes (Id.); Gorge du Loup, au-dessus de Villeneuve (Bornet); Nice ([Du Noday]; Marcilly). E. ciliata Hoffm. B. — Chabanal, prés la Tour, sur gres, prob. var. microstoma (Mar- cilly); Vallée de la Serra, forêt de Douinos-Burols, 1 300 m. (Id.); Colle de la Roque, 1 300 m. (Id.); Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). E. rhabdocarpa Schwægr. B. — [« Ipse unice legi in summo colle di Tenda, ad rupes «estate, 1839 » (De Notaris, Epilogo)]; Rochers au-dessus de la Madone des Fenestres (Marcilly). : E. streptocarpa Hedw. . s A. — [Env. de Grasse, château de Gourdon (Bescherelle, Sess. Ant.) k B. — Clus de Saint-Auban, rochers calc. frais, 1050 m. (Saint- Yves). Entosthodon Templetoni Schwægr. A. — Cannes, route de la Californie (Bornet); Ibid. (Schimper, herb. Thuret); [Forêt de l'Esterel, route d'Agay au Trayas ( Bescherelle, Sess. Ant.)]. [E. curvisetus C. Müll. ; | A. — « Nicaeae lectus a Rev. Lacroix » (De Notaris, Epilog js « Rev. Lacroix raccolte sulla terra presso il Lazzaretto di Nizza » (Piecone, Elenco). E. ericetorum Br. eur. A. — Cannes, boulevard de la Californie (Bornet; Schimper ). F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXXXIII E. fascicularis C. Müll. A. — Cannes (Philibert, in Renauld et Card., Musc. europ. exsic., n° 126); [Env. de Nice (Du Noday)]. Funaria mediterranea Lindb. A. — Cannes (Delacour); Nice (Marcilly; Renauld). BEscRERELLE indique le Funaria calcarea à Biot, route d'Antibes ; Du Nopay l'indique autour de Nice. Il est probable qu'il s'agit de la Mousse distinguée par LixpBERG sous le пот de F. mediterranea. [F. convexa Spruce. A. — Menton (Husnot, Muscol. Gall.)]. F. hygrometrica Sibth. A. — Cannes (Delacour); Antibes et environs (Bornet); Nice, [Юй Noday]; Marcilly). В (?). — Rochers du 2° tunnel de la route de Puget, entre la Vésubie et la Tinée (Marcilly). [Leptobryum piriforme Schimp. B. — Col de Tende (Piccone, Zlenco)]. Webera acuminata Schimp. B. — Forêt de la Sapée de Bairols, 1 600 m. (Marcilly). W. polymorpha Schimp. B. — Var. brachycarpa, entre le lac et le col des Fenestres (2300 m. (Marcilly). W. longicollis Hedw. А. — Saint-Martin-Lantosque, 1876 (Philibert). W. cruda Bruch. B. — Peira Cava, forêt de la Mairis, sous les Épicéas (Saint-Yves); Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons); [Col de Tende (Piccone, Elenco)]. W. nutans Hedw. [A. — Env. de Nice (Du Noday)]. B. — La Boisse, 1 800 m. et vallon de Sestrières, prés Saint-Dalmas- le-Selvage, 4 900 m. (Marcilly;; Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bona- fons); [Col de Tende (Piccone, Elenco)]. W. carnea Schimp. A. — Bords du canal de la Brague, pres de Cannes, fruct. (Bornet) ; Embouchure du Var, fruct. (Husnot, Musci Gall., n» 234); [Env. de Nice (Du Noday)]; Levens (Bescherelle). W. Tozeri Schimp. A. — [« Ipse prope Cannes ad rupes micaceas humidas Leptotricho : CXXXIV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. subulato associatam legi » (Schimper, Syn., ed. secund.)]; Boulevard de la Californie à Cannes, fruct. (Schimper, Musci Gall., n° 521, А); Même localité, fruct. (Bornet; Schimper, 1873, herb. Thuret). Brym argenteum L. A. — Antibes. près de Vallauris, var. /апаѓит (Bornet); [Env. Nice (Du Noday)}. B. — Saint-Martin-Lantosque, fragm. dans d’autres Mousses (Philibert). Br. atropurpureum Wahlenb. A. — Cannes (Delacour); Antibes, plus. loc. (Bornet); Nice (Mar- cilly); [Forêt de l'Esterel, route d'Agay au Trayas (Bescherelle, Sess. Ant.)]. Br. alpinum Huds. A. — Cannes, route de la Californie, fruct. (Bornet); Cannes (Cheva- lier); Maures de Vallauris (Bornet); [Biot, près Antibes, var. mediterra- neum (Bescherelle, Sess. Ant.); Environs de Grasse, près du pont de Pataras et château de Gourdon (14.); Forêt de l'Esterel, entre Agay et Trayas (Id.)]. В. — Env. de Saint-Martin- Vésubie (Bonafons). La presque totalité des échantillons rentre dans la forme atlanticum. Br. murale Wils. A, — [« Ad Cannes, ubi muros hic illic tapete sanguineo obducit > (Schimper, Syn., ed secund.) ; Cannes, sur les murs, mai (Schimper, t? Husnot, Musci Gallix, n° 464 et herb. Thuret); Ibid. (Philibert); [Biot, près Antibes (Bescherelle, Sess. Ant.)]; Cap d'Antibes (Bornet); [Env. de Nice (Du Noday)]. Br. cespiticium L. [A. — Env. de Nice (Du Noday)]. B. — Forét de la Sapée de Bairols, 1 600 m. (Marcilly). Br. pallescens Schleich. B. — Bois de Clars, près Escragnolles, 1 100 m. (Marcilly). [Br. provinciale Philib. А. — Env. de Nice, très rare (Du Noday)]. Br. capillare L. dn A. — Golfe Juan (Bornet); Nice, au mont Leuze et au mont Vinaigrier (Marcilly). B. — Peira Cava, forét de la Mairis, sous les Épicéas (Saint-Yves); Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). Br. torquescens Br. eur. E ' A. — Cannes (Delacour); Пе Sainte-Marguerite (Marcilly); [Biot, рге - me F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXXXV Antibes (Bescherelle, Sess. Ant.)]; Antibes et cap d'Antibes (Bornet) ; Nice (Marcilly ; Bornet) ; Monaco (Renauld, in Ren. et Card., Musci europ. exs., n° 81); Levens (Bescherelle); [Forêt de l'Esterel, route d'Agay au Trayas (Bescherelle, Sess. Ant.)]. Br. Donianum Grev. А. — [« Nicaeae ipse legi » (De Notaris, Epilog.); Forêts derrière Cannes, avr. 1873, fruct. (Schimper, kerb. Thuret); Cannes, fruct. (Delacour); Menton, vallon des Châtaigniers, fragm. stér. dans une plaque de Reboulia hemisphærica (Thuret). Br. psendotriquetrum Schwægr. A. — Vallon de Bullieu, près de Biot (Bornet); [Env. de Nice (Du Noday)]. B. — Forét de Bois Noir, prés Beuil, 16-1 700 m., fruct. (Marcilly); Vallon de Saint-Antonin, S.-E. dela Penne, 700 m., en mélange avec l' Hypnum commutatum, fruct. (Saint-Yves); Vallon de Jallorgues, à la Gorgia, marécages calcaires, 2 000 m. (Id.); Madone des Fenestres et col de la Madone, fr. 1 900-2 400 (Id.). Br. Schleicheri Schwægr. B. — A la source du Ray du mont Mounier, près Beuil, 2 400 m., neiges fondantes, en jeunes fruits (Marcilly). Mnium rostratum Schrad. [А. — Levens (Bescherelle, in Boulay, Musc. Fr.)]. B. — Clus de Saint-Auban, rochers calcaires frais, 1 050 m., fruct. (Saint-Yves). "M ors Mn. affine Bland. А. — Antibes, coteau de la Brague, stér. (Bornet). Mn. undulatum Weis. А. — [Env. de Nice (Du Noday)]; Lit mineur de la Mantega, près Nice (МагеШу) ; Lingostiere (Orzeszko). Mn. spinosum Schwægr. B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). Mn. serratum Schrad. B. — Forét de Bois Noir, prés Beuil, 16-1 700 m., fruct. (Marcilly); Env. de Saint-Martin-Vésubie, fruct. (Bonafons). Mn. punctatum Hedw. B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie, fruct. (Bonafons). Mn. stellare Reich. | [А. — Env. de Grasse, château de Gourdon (Bescherelle, Sess. Ant.)]. B. — Environs de Saint-Martin-Vésubie, fruct. (Bonafons). CXXXVI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Aulacomnium palustre Schwægr. B. — Vallon de Sestrières, au-dessus de Saint-Dalmas-le-Selvage, 1 900 m., stér. (Marcilly); Montée de Villars, stér., 4800 m. (Saint-Yves). Philonotis rigida Brid. A. — « Von Nizza brachte sie Freund Holler sparsam zurück » (Lorentz, Moosst.)]. Ph. calcarea Schimp. A. — Vallon de Bullide, près de Biot, stér. (Bornet) ; Nice, аа pied de la cascade du vallon obscur, fruct. (Marcilly); [Levens (Bescherelle, in Boulay, Muscin. Fr.)]. E B. — Vallon de S. Antonio, S.-E. de la Penne, 700 m., fruct. (Saint- Yves); Forêt de Villars, au N. de Villars-du-Var, 1 400 m., richement fruct. (Id.); La Clus d'Amen, près Guillaumes, 1 200 m., fruct. (Mar- cilly); Ruisseau naissant de la cime de Pelouse, près Saint-Dalmas-le- Selvage, 2 500 fruct. (Marcilly); Vallon de Jallorgues, à la Gorgia, 2 000 m. (Saint-Yves). Ph. fontana Brid. B. — Forêt d'Amen, prés Guillaumes, 1200 m., fruct. (Marcilly); Neiges fondantes au vallon de Sestrières, près Saint-Dalmas-le-Selvage, fruct. (Marcilly). Ph. seriata Lindb. B. — Sources du Var à Estève, fruct. et 4 (Marcilly). Ph. marchica Brid. ' A. — Cannes, fruct. (Delacour); Nice, vallon de Pierlas, stér. (Bornet); [Forét de l'Esterel, route d'Agay au Trayas, 4 (Bescherelle, Sess. Ant.)]. Bartramia (Ederi Sw. B. — [« In Alpibus Nicaeensibus Clarion » (Bridel, Musc. recent. Suppl., 11 (1817)); Clus de Saint-Auban, 1 200 m. (Marcilly); Forêt de Bois Noir, prés Beuil, 16-1 700 m. (Id.). B. stricta Brid. A. — [Cap d'Antibes et Biot (Bescherelle, Sess. Ant.)]; Antibes, route de Vallauris (Bornet); Cannes (Chevalier; Philibert); [Forêt de l'Esterel, route d'Agay au Trayas (Bescherelle, loc. cit.)]. Fructifié, B. ithyphylla Brid. В. — Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). Timmia austriaca Hedw. B. — (Col de Fenétre (De Mercey, in Boulay, Musc. Fr.)]; Env. de F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXXXVII Saint-Martin-Vésubie (Bonafons); Forét de Bois Noir, pres Beuil, 16-1 700 m., bien fruct. (Marcilly). T. bavarica Hessl. B. — Bois communal de Caille, fruct. 1 300 m. (Marcilly). Atrichum undulatum P. Beauv. B. — Peira Cava, forét de la Mairis, sous les Epicéas (Saint-Yves). Pogonatum aloides P. Beauv. B. — Peira Cava, forét dela Mairis, sous les Épicéas (Saint-Yves). P. urnigerum P. Beauv. B. — Peira Cava, forét de la Mairis sous les Épiceas (Saint-Yves); Environs de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons); Col de la Madone des Fenestres (Marcilly); Ibid., 22-2 400 m. (Saint-Yves). [Col de Tende (Romano, in Piccone, £lenco)]. P. alpinum Röhl. B. — Peira Cava, forêt de la Mairis, sous les Épicéas (Saint-Yves); Rochers au-dessus du col de Fenestre (Marcilly); Environs de Saint- Martin-Vésubie (Bonafons). Polytrichum piliferum Schreb. B. — Chemin de la Madone au col de Fenestre (Marcilly). P. juniperinum Willd. А. — Golfe Juan, 2, plante chétive (Bornet). B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons) ; Col de la Madone des Fenestres, 22-2 400 (Saint-Yves). Sommet du pic des 4 cantons, fórét de Villars, au N. de Villars-du-Var, 1 855 m. (Saint-Yves); Vallon de Sestrières, prés Saint-Dalmas-le-Selvage, 1 900 m., var. alpinum assez bien caractérisée (МагеШу) ; Plat d'Ilouse, 1 700 m. (Marcilly). Le Polytrichum commune se trouve sur le versant italien du col, sous la forme cubicum (Saint-Yves). [Buxbaumia aphylla L. B. — «In montibus Tendæ Allioni, ex specimine saltem in Herbario Bellardii » (De Notaris, Æpilogo)]. Tetraphis pellucida. B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie, chargé de capsules (Bonafons). Fontinalis antipyretica L. A. — Dans les fontaines d'Antibes (Bornet); Canaux du Loup, près Villeneuve (Id.); [Env. de Nice (Du Noday)]; Cascade de Ribbes, près Grasse (Marcilly). Stérile. 10 CXXXVII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Fontinalis Durieui Schimp. A. — Fossés de Brague, près Antibes, stér. (Bornet). Leptodon Smithii Mohr. A. — Nice, fruct. (Bescherelle); Env. de Nice, stér. (Bornet); [Associé aux Fabronia pusilla et Habrodon, vallée du Magnan, près Levens (Bescherelle et de Mercey, Sess. /Vice)]. Leucodon sciuroides Schwoer, A. — Nice, vieux Oliviers, montée de Cimiez (Marcilly) ; Env. de Nice (Bornet). Ces échantillons appartiennent à la variété morensis. [Pterogonium gracile. A. — Forét de l'Esterel, route d'Agay au Trayas (Bescherelle, Sess. Ant.); Env. de Nice (Du Noday)]. [Neckera complanata Hüben. A. — Env. de Nice (Du Noday)]. N. crispa Hedw. А. — Env. de Nice ([Du Noday] ; Bornet). Homalia lusitanica Schimp. A. — [Env. de Nice (Du Noday)]; Lingostière, près Nice (Orzeszko); [En remontant le torrent sous le château de Gourdon, env. de Grasse (Bescherelle, Sess. Ant.)]. Fabronia pusilla Raddi. A. — [« Um Nizza » (Holler, in Lorentz, Moosstudien)]; Nice, villa Saint-Laurent, sur le tronc d’un Chêne (Bornet); Ibid., sur des Oliviers (Renauld); Monaco (Bescherelle, 1865; Renauld); Sur les vieux Oliviers, près du casino de Monaco (Husnot, Musci Galliæ, n° 196); [Associé aux Habrodon et Leptodon, dans la vallée du Magnan, près Levens (Bes- cherelle et de Mercey, Sess. Nice)]. Fabronia octoblepharis Schwægr. B. — Interstices des murs silicieux, alt. environ 4000 mètres, Saint-Martin-Lantosque, sept. 1876 (Philibert, in Husnot, Musc? Galliæ, n° 646). : Habrodon perpusillus Lindb.; Æ. Votarisii Schimp. A. — Vallée du Magnan, sur Oliviers, 45 mai 1865, stér. (Bescherelle); [Associé au Leptodon Smithii et au Fabronia pusilla dans la vallée du Magnan, prés de Levens (Bescherelle et de Mercey, Sess. Nice, qui le donnent comme nouveau pour la France)]; [Env. de Nice (Du Noday)]; Monaco, stér. (Bescherelle); Sur les Oliviers avec le Fabronia pusilla, au-dessus du Casino de Monaco, stér. (Husnot, Musci Galliz, n°197). à F. CAMUS. — FLORE. BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXXXIX DE Noranis, £pilogo, p. 224, décrit un Habrodon Nicaeensis qu'il marque d'un point de doute. Il ajoute : « Ad caudices Olearum vetusta- rum ad Nicaeam unice Julio 1839 » et il n'en a vu que la plante mâle, portant des propagules. Cette Mousse, qui existait encore en 1876 dans l'herbier de ре Noraris (Cf. Piccone, Elenco 'supp.), en а disparu (VENTURI e Воттімі Enumer.). Elle parait représenter tout simplement la plante mâle normale de PH. perpusillus. On Га parfois considérée comme un état maladif de celui-ci. Le fait de porter des corpuscules reproducteurs est trop répandu chez les Muscinées pour être qualifié d'anormal. Il est en particulier, parfaitement normal chez l'Habrodon (Cf. Carl ConRENS Unt. Vermehr. Laubm. d. Brutorgane und Stecklinge). On ne s'expliquerait guère autrement la diffusion de cette petite Mousse. La phrase de LiuPRICHT « im Süden meist reichlich fruchtende » repro- duite par M. Correns, est certainement excessive. En Corse, où j'ai recueilli Zabrodon dans plusieurs localités, је l'ai trouvé cà et là fructifié, mais il me parait difficile de voir en lui une plante tres fertile, surtout la famille des Fabroniacées. En dehors de la région méditerranéenne il dans semble invariablement stérile. Dans le département du Finistère, à Châteaulin, il couvre le tronc des Tilleuls de la place du Champ-de-bataille et se retrouve assez fréquemment sur les arbres autour de la ville. Seul le développement par propagules peut expliquer une pareille multiplica- tion chez une plante stérile. [Anomodon viticulosus Hook. et Tayl. А. — Env. de Nice (Du Noday)|. Heterocladium squarrosulum Lindb. B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie, en fragments dans des touffes d'autres Mousses (Bonafons). Thuidium abietinum Br. eur. B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). Pterigynandrum filiforme Hedw. B. — Forét de Douinos Bayrols, vallon de la Serra, 1300 m. (Mar- cilly) ; Forêt de la Boisse, près Saint-Dalmas-le-Selvage, 1 700 m. (Id.), Env. de Saint-Martin-Vésubie, beau et fruct. avec passages à la variété heteropterum (Bonafons). Pseudoleskea atrovirens Br. eur. B. — Col de la Madone des Fenestres, stér. (Saint-Yves). [Lescuræa striata Br. eur. d B. — « Nei dintorni di Nizza » (Dott. Rostagni, in Piccone, Elenco]. Climacium dendroides Web. et Mohr. B. — Madone des Fenestres, 1 900 m. (Saint-Yves). CXL SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Isothecium myosuroides Brid. B. — Env. de Saint-Martin- Vésubie (Bonafons). I. myurum Prid. B. — Saint-Martin-Vésubie, var. majus (Bonafons). Homalothecium sericeum Br. eur. A. — Cannes (Delacour); Golfe Juan, Cap d'Antibes et Antibes (Bornet); (Env. de Nice (Du Noday)]; La Colle (Renauld). B. — Clus de Saint-Auban, rochers calcaires (Saint-Yves); Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). Camptothecium lutescens Dr. eur. [A. — Env. de Nice (Du Noday)]. B. — [Col de Tende (Piccone, £lenco)]; Bois communal de Caille, stér., 1300 m. (Marcilly). C. aureum Br. eur. A. — Golfe Jouan (Bornet); [Répandu dans les Alpes-Maritimes (Boulay, Muscin. Fr.)]. Ptychodium plicatum Schimp. B. — Vallon de Jallorgues, à la Gorgia, marécages calcaires, alt. 2 000 m. (Saint-Yves). [Brachythecium glareosum Br. eur. А. — Env. de Nice (Du Noday)]. Br. Rutabulum Br. eur. A. — Golfe Jouan et Antibes (Bornet) ; [Env. de Nice (Du Noday);. B? — En amont de Sigala, 600 m. (Saint-Yves). Br. rivulare Br. eur. B. — Saint-Auban, où il semble commun avec l'Z/ypnum filicinum dans les prairies calcaires, 1050 m. (Saint-Yves). Br. velutinum Br. eur. [A. — Env. de Nice (Du Noday)). B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie, forme à feuilles falciformes (Bonafons). [Br. populeum Pr. eur. А. — Env. de Nice (Du Noday)]. Br. reflexum Pr. eur. B. — Col de la Madone des Fenestres, fruct., 22-2 400 m. (Saint-Yves). Scleropodium Illecebrum Br. eur. K A. — [Cannes (Schimper, Syn. ed. secund.)]; Cannes, fr. (Philibert; F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXLI Chevalier; Delacour); Golfe Jouan, fr. (Bornet); [Env. de Nice (Du Noday)]; Vence, stér. (Renauld). Eurhynchium circinatum Br. eur. À. — [« Um Nizza » (Holler, in Lorentz, Moosstudien); (Cap d'Antibes, stér. (Bescherelle, Sess. Ant.)]; Cannes (Chevalier; Delacour); Antibes, fruct. (Bornet); Vieux murs du cirque de Cimiez, près Nice (Marcilly); Nice (Delacour). [— Var. rivale (Schimp.) Jægr; Scorpiurium rivale Schimp. А. — Biot, prés Antibes (Bescherelle, Sess. Ant.)]. E. strigosum Br. eur. var. praecox (Hedw.) B. — (Col de Tende (Venturi e Bottini, Enumerazione)); Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). (E crassinervium Вг. eur. A. — Biot, près Antibes (Bescherelle, Sess. Ant.); Env. de Nice (Du Noday)]. E. meridionale De Not. А. — [« Um Nizza schön c. f. von Holler gesammelt » (Lorentz, Moos- Studien)]; Mont Pacanaglia, près Nice, stér. (Marcilly); Lingostière prés Nice (Orzeszko); Vence (Renauld); La Colle (Id.) ; [Env. de Grasse, pont de Pataras (Bescherelle, Sess. Ant.)). [E. striatulum Br. eur. A. — Env. de Nice (Du Noday)]. Е. prelongum Br. eur. À. — Env. de Nice ([Du Noday]; Orzeszko); [Var. rigidum, château de Gourdon, prés Grasse (Bescherelle, Sess. Ant.)]. (E pumilum Schimp. А. — Biot, près Antibes (Bescherelle, Sess. Ant.)]. E. Stokesii Br. eur. А. — Golfe Juan; Antibes, plus. loc., stér. (Bornet); [Env. de Nice (Du Noday)]. Rhynchostegiella tenella Limpr. A. — Antibes (Bornet); Ibid. à la villa Thuret (Chevalier); Murs et rochers des environs de Nice (Husnot, Musci Galliæ, n° 278); Nice, chemin du col de Villefranche (Marcilly). Rh. littorea Limpr. A. — Antibes, chemin de Saint-Jean, 13 janvier 1879 (Bornet). (Rhynchostegium confertum Br. eur. А. — Env. de Nice (Du Noday)]. CXLII SESSION EXTRAORD, DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Rhynchostegium megapolitanum Br. eur. A. — Antibes (Bornet); [Env. de Nice (Du Noday)J. Rh. rusciforme Br. eur. A. — Monaco, sur les parois d'une conduite d'eau, form. inundatum (Husnot, Musci Galliz, n° 585); (Env. de Nice, avec la variété meridio- nale (Du Noday)]. (Thamnium alopecurum Br. eur. A. — Le Bar (Pons, in Hanry, Crypt. Prov.). B. — « Al Colle di Tenda presso Nizza » (Erb. R. Ort. Bot. Gen.) (Piccone, Elenco)]. Plagiothecium silesiacum Br. eur. B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). HawnY (Crypt. Prov.) indique le Plagiothecium undulatum dans les « Alpes-Maritimes ». Cette indication est par trop vague pour. mériter d’être utilisée ici. [Amblystegium irriguum Br. eur. suppl. A.— « Nizza, planta typica, ster. » (J. Roll, in Bottini, Spigolature briologiche)|. (A. riparium Br. eur. А. — Env. de Nice, avec la variété elongatum (Du Noday)! [Hypnum Halleri Sw. В. — « Esiste nell’ Erbario del R. Ort. Bot. Gen. proveniente dal Colle di Tenda presso Nizza » (Piccone, Elenco). Hypnum Sommerfeltii Myr. (A. — Env. de Nice (Du Noday)]. B. — Le Cornet, prés Séranon (Marcilly). (H. chrysophyllum Brid. A. — Env. de Nice (Du Noday)]. (H. polygamum Wils. A. — Env. de Nice (Du Noday)]. H. stellatum Schreb. ГА. — Env. de Nice, avec la variété gracile (Du М№ойау)). B. — Bords du lac de Fenestre, sources de la Vésubie, 2200 m. (Mar- cilly). Ў Н. aduncum Hedw. А. — Golfe Jouan (Bornet); Fossés de la Brague, près Antibes (Id.)- Ces deux plantes rentrent dans le groupe de formes nommé pseudo- fluitans par Renauld. F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXLI Du Nopay indique l'Zypnum fluitans près de Nice, dans des flaques d'eau, au bord de Іа mer. П y a évidemment là erreur : il s’agit vraisem- blablement de PH. aduncum. H. exannulatum Gümb. B. — Madone des Fenestres, 1 900 (Saint-Yves). H. uncinatum Hedw. B. — Vallon de Sestrières, au-dessus de Saint-Dalmas-le-Selvage, 1 800 m. (Marcilly); Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). H. intermedium Lindb. В. — Vallon de Jallorgues, à la Gorgia, marécages calcaires, 2 000 m. (Saint- Yves). H. filicinum L. B. — Forêt du Défends de la Serre, prés Valderoure, fruct. (Marcilly) ; Forêt de Bois Noir, près Beuil, 16-1 700 m., fruct. (Id.); En amont de Sigala, fontaines calcaires, 600 m. (Saint-Yves); Saint-Auban, abondant dans les prairies humides calcaires, 1 050 m. (Id.). H. commutatum Hedw. A. — Biot, prés Antibes, vallon de Bullide (Bornet); Nice et environs, plus. loc., parfois fruct. (Marcilly ; Bornet). В. — Vallon de Saint-Antonin, S.-E. de la Penne, 700 m., fruct. (Saint-Yves); Forét de Bois Noir, prés Beuil, 16-1 700 m., fruct. (Mar- cilly). H. falcatum Brid. B. — Ruisseau naissant de la cime de Pelouse, prés Saint-Dalmas-le- Selvage, 2500 m., fruct. (Marcilly); Vallon de Jallorgues, à la Gorgia, marais calc., 2 000 m. (Saint-Yves). H. rugosum Ehrh. [A. — Bois communal de Gourdon (Pons, in Hanry, Crypt. Prov.)]. B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). H. cupressiforme L. À. — Cannes, fruct. (Delacour); Golfe Jouan et coteaux de la Brague, près Antibes, fruct. (Bornet); Nice (Dn Noday]; Husnot); [Grasse (Pons, in Нашу, Crypt. Prov.)]. B. — Peira Cava, forêt de la Mairis (Saint-Yves); Crête de Saumelongue, au N. de Sigala, sous les Pins, forme ericetorum (Id.); Env. de Saint- Martin- Vésubie (Bonafons). H. palustre L. B. — Près du col de Fenestre, 2 400 m. environ (Philibert). CXLIV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. [Hypnum molluscum Hedw. А. — Env. de Nice, avec variétés gracile et condensatum (Du Noday)]; Gourdon (Pons, in Hanry, Crypt. Prov.)]. H. cuspidatum L. [A. — Env. de Nice (Du Noday)]. B. — Ruisseau alimentant le grand moulin de Saint-Auban, fruct. (Marcilly). H. purum L. A. — Golfe Juan (Bornet); Menton, vallon des Châtaigniers, fragments dans une touffe de Zeboulia hemisphærica (Thuret). H. Schreberi Willd. А. — Env. de Saint-Martin-Vésubie ( Bonafons). А. — [Gourdon (Hanry, Crypt. Prov.)]. Hylocomium splendens Br. eur. B. — Peira Cava, forêt de la Mairis, sous les Épicéas (Saint-Yves); Saint-Étienne-de-Tinée, au pied de la Roche Iglère, 1300 m. (Id.); Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). H. triquetrum Br. eur. : B. — Peira Cava, forét de la Mairis (Saint-Yves); Saint-Étienne-de- Tinée, 1 250 m. (Id.); Env. de Saint-Martin- Vésubie (Bonafons). Sphagnum teres J. Àngstr. B. — Bois de Boréon, 1865 (Thuret). Sph. subsecundum (Nees emend.) Russ. B. — Madone des Fenestres, 1 900 m. (Saint-Yves). Let échantillon porte, parmi des feuilles caulinaires normales, e'est-à- dire dépourvues de fibres, d'autres qui en possèdent d'incontestables, caractere qui appartient au SpA. inundatum Russ. J'ai eu plusieurs fois l'occasion d'observer le méme fait et je me demande, par suite, Si les caractères qui séparent le Sphagnum subsecundum du Sph. inundatum ont une valeur absolue. Ce n'est pas ici le lieu de discuter la question, et je me contente d'attirec sur ce point l'attention de mes confréres. Southbya nigrella. A. — Rochers caleaires de l'ile Sainte-Marguerite, pres Cannes, mars 1882 (Philibert, in Husnot, Hepaticæ Galliz, n° 131); [Cannes, abondant même sur les murs (Philibert, in Revue bryologique, 1883)]; Nice, quartier de Carabacel, 1867 (Marcilly). [S. stillicidiorum Lindb. A. — Entre Fréjus et Cannes (Husnot, Hepaticologia gallica); Cannes (Philibert, in Revue bryologique, 1882)]. F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXLV Calypogeia ericetorum Raddi. A. — Cannes, fragments dans une touffe de Fossombronia, 1855 (Thuret); Sur les parois presque verticales des rochers siliceux, près de Cannes, mars 1882 (Philibert, in Husnot, Hepaticæ Galliæ, n° 131); [Cannes, oü il fructifie, et partie voisine de l'Esterel (Philibert, in Rev. bryol., 1882)]; Chemin rural du Ray à Cimiez, derriere la villa Orangine, 1869 (Marcilly). Haplozia riparia Dum. A. — Cannes, 1852, var. rivularis (Thuret). Jungermannia turbinata Raddi. A. — Nice (Bescherelle et de Mercey). J. alpestris Schleich. B. — Col de la Madone des Fenestres, 22-2 400 m., menus fragments parmi d'autres Muscinées, plante propagulifère (Saint-Yves). J. lycopodioides Wallr. B. — Saint-Martin-Lantosque (Philibert). Par tiges isolées, dans une touffe de Dicranum Sauteri, et rentrant dans la variété parvifolia Schitfn. J. Florkei Web. et Mohr. B. — Env. de Saint-Martin-Vésubie, surtout la forme squarrosa (Bonafons). Plagiochila asplenioides Dum. : B. — Peira Cava, forét de la Mairis, sous les Épicéas (Saint-Y ves); Bois Noir, prés Beuil, 16-1 700 m., trés petite forme (Marcilly). [Pl. interrupta Dum. B. — Saint-Martin-Lantosque (Philibert, in Husnot, Hepaticologia gallica)]. Saccogyna viticulosa Dum. i A. — Dans les lieux ombragés siliceux, prés de Cannes, mars 1882 (Philibert in Husnot, Hepaticæ Galliæ, n° 136). L'étiquette du n° 136 porte : « c. fruct. ». J'ai eu entre les mains plu- sieurs exemplaires de la collection des Hepatic байг : dans tous, les échantillons du n° 136 sont stériles. Cela revient à dire que, si P8ILIBERT a vu fructifier la plante à Cannes, il n'a pu recueillir suffisamment d'exemplaires fertiles pour en faire une distribution. La fructification du Saccogyna viticulosa parait en effet fort rare. Le premier botaniste qui ait trouvé cette Hépatique en France, Rich. Spruce, ne parle point de fructification (Musc. and Hep. Pyren.), et les exemplaires qu'il a distribués dans son exsiccata (Hep. Pyr., n° 52) sont stériles. Il en est de méme des plantes que j'ai moi-méme recueillies en Corse et dans le départe- CXLVI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. ment du Lot. En Bretagne, où j'ai trouvé de très nombreuses localités du Saccogyna, je ne Гаі vu, malgré de patientes recherches, qu'une fois à l'état fertile. M. CoRBIÈRE ne le signale que stérile dans le département de la Manche. Cependant TuunET a intercalé dans sou herbier un échan- tillon, recueilli par lui le 3 avril 1853 à la montagne du Roule, prés Cherbourg, et porteur d'une dizaine de saccules d'où partent des sporogones ouverts. Cephalozia Turneri Lindb. A. — [Cannes (Philibert in Husnot, Zepaticologia gallica); Cannes. 1893 (Chevalier); Ibid. (Delacour). Lepidozia reptans Dum. B. — Bois pourri, forêt de la Sapée de Bairols, 1600 m. (МагеШу); Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons). Blepharostoma trichophyllum Dum. B. — Bois pourri, forêt de la Sapée de Bairols, 1600 m. (Marcilly); Peira Cava, forét de la Mairis, sous les Épicéas (Saint-Yves); Env. de Saint-Martin-Vésubie (Bonafons); Col de la Madone des Fenestres. 32-2 400 m. (Saint-Yves). Scapania compacta Dum. A. — Cannes, avec de vieux périanthes (Philibert). Sc. undulata Dum. B. — Col de la Madone des Fenestres, 22-2 400 m. (Saint-Yves). Radula complanata Dum. B. — Peira Cava, forét de la Mairis (Saint-Yves); Env. de Saint- Martin-Vésubie (Bonafons). Madotheca platyphylla Dum. A. — Cannes (Delacour); Aqueduc romain, forêt de Clausonne, prés . Antibes, sur la route de Grasse (Thuret). Lejeunea serpyllifolia Lib. A. — Cannes (Bornet; Chevalier); Antibes, bords de la Brague (Thuret). L. Rossettiana Mass. А. — Nice (Bescherelle). Phragmicoma Mackayi Dum. A. — Lingostière, près Nice, rive gauche du Var, crevasses des col- lines de poudingues où suinte une eau chargée de carbonate de chaux, 1894 et 1899 (N. Orzeszko). Ces échantillons appartiennent à la variété italicum De Not. Cf. F. Camus, in Rev. bryol., XXVIII, 1901, n? 1. F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXLVII Frullania Tamarisci Dum. A. — Rochers de Château-Gazan, près le port Jouan (Thuret). Fossombronia angulosa Raddi. А. — [Cannes (Philibert, in Husnot, Zepaticologia gallica); Cannes (Thuret, 1855; Delacour); Antibes, chemin de Saint-Jean (Bornet); [Nice (De Lacroix, in Boulay, Musein. Fr.)]. F. cespitiformis De Not. А. — [Cannes (Philibert, in Husnot, Zepaticologia gallica)]; Antibes (Thuret, 1860); Nice ([Cleve, in Husnot, loc. cit.]; Marcilly, 1869); (Menton (Husnot, loc. cit.)]. Pellia calycina Nees. А. — Cannes, très beau et bien fruct. (Delacour); [Nice, rochers humides du vallon obscur, 4 et (Levier, Appunti)]; Grasse (Pierrhugues). Aneura pinguis Dum. B. — Vallon de Saint-Antonin, S.-E. de la Penne, 700 m., dans des toutes d' Hypnum commutatum (Saint-Yves). Metzgeria pubescens Dum. : В. — Sange de Bairols, 1 600 m., terreau de Mousses et d'aiguilles de résineux (Marcilly). Clevea suecica Lindb. (СЇ. hyalina Lindb. var. suecica (Lindb.) K. Müll.) B. — Clus de Saint-Auban, sur la terre ou les Mousses plus ou moins en décomposition, 30 mai 1869 (Marcilly). L'herbier de MarcILLY ne contient, sous le nom de Plagiochasma? qu'un maigre échantillon de cette Hépatique. J'ai pu néanmoins en faire une étude qui ne me laisse aucun doute sur sa détermination. La forme éloilée des orifices des chambres à air, les épaississements annulaires des cellules formant les parois des capsules rangent notre plante parmi les Marchantiacées astéroporées la structure du pédicelle du carpophore à cellules subuniformes et sans canal renfermant des cellules à épaissis- sements intérieurs, la naissance du carpophore à la face supérieure et sur le milieu de la fronde, les ornements des spores la font indubitable- ment rentrer dans le genre Clevea. Je n'ai et ne puis avoir aucune opinion personnelle sur la valeur spécifique comparative des Clevea suecica et CL. hyalina qui semblent en effet bien voisins. J'adopte ici le premier nom parce que la plante de Saint-Auban réalise de tous points les caractères énumérés dans la description si précise de LixpsER& (Monogr. præc. Pelt., Sauter. el Clevez, in Act. Soc. Faun. Fl. fenn., 11, 3, 1882) et qu'elle est identique CXLVIII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. au type de l'espèce publié par celui-ci dans Соттѕсне et RABENHORST, Hep. Europ. n° 341 (sub Sauteria suecica). Contrairement à son ordinaire, MARCILLY n'indique pas sur son étiquette 'altitude de la localité. D'après Joanne (Géographie des Alpes-Maritimes), Saint-Auban est à 1 100 mètres; la clus de Saint-Auban ! est parcourue par la Faye, affluent de l'Estéron. Tout alentour la carte indique des montagnes de 1 600 à 1 700 mètres. On peut donc considérer, je crois, cette localité comme appartenant à la zone moyenne de la région sylva- tique, peut-être, en raison de la latitude, à la région inférieure de celle-ci. Le Clevea suecica est nouveau pour la flore française. La localité la plus rapprochée d’un représentant du genre parait être Martigny, dans le Bas-Valais (alt. 5-600 m.), où BERNET indique le Clevea hyalina. Lunularia vulgaris Mich. A. — Biot, près Antibes ([Bescherelle, Sess. Ant.]; Thuret); Cannes (Delacour); Nice, mont Pacanaglia et vallon de la Mantegna (Marcilly). (Marchantia paleacea Bert. A. — Nice (Orzeszko, in Boulay, Musc. Fr. Hép.); « La trovai pure a Nizza, copiosa sulle rupi bagnate del vallon obscur, 16 Apr. 1902, < et 9 » (Levier, Appunti). Reboulia hemisphærica Raddi. A. — Antibes, plus. loc. (Thuret); "Wiot, près Antibes (Bescherelle, Sess. Antib.)]; Nice et environs, trés commun d’après les étiquettes du collecteur (Mareilly); Menton, vallon des Châtaigniers (Thuret) ; [L'Este- rel, prés de Cannes (Reuter, in K. Müller Aryptogamfl.)]. B. — Clus de Saint-Auban (Marcilly). [Grimaldia barbifrons Bisch. A. — Forêt de l'Esterel, route d'Agay à Trayas (Bescherelle, Sess. Ant.)]. Il est probable que c'est plutot le G. dichotoma Raddi qu'a récolté Bescherelle. [Plagiochasma italicum De Not. А. — Menton (Moggridge, in Stephani, Species Hepaticarum)]. Corsinia marchantioides Raddi. А. — Antibes, coteau de Vaugrenier (Thuret). Sphærocarpus terrestris Sm. А. — Cannes, allées humides d'un jardin (Bornet). Un autre échantillon, provenant de la pépinière de Narbonnaud au 1. M. Saint-Yves donne à cette localité l'altitude de 1 050 mètres. (Voir plus haut Didymodon spadiceus). F. CAMUS. — FLORE BRYOLOGIQUE DES ALPES-MARITIMES. CXLIX golfe Jouan, ne porte pas de spores mures et, par suite, ne peut étre spécifiquement déterminé. Targionia hypophylla L. А. — [ССС. Biot, près Antibes (Bescherelle, Sess. Ant.)]; Biot (Thuret); Nice, plus. loc. (Marcilly); [Grasse (Hanry, Crypt. Prov.)]. Tessellina pyramidata Dum. À. — Antibes (Thuret). Riccia glauca L.? À. — Golfe Jouan (herbier Thuret). R. bifurca Hoffm. À. — Cannes (Bornet). Cette détermination, comme la précédente et la suivante, ne peut étre certifiée. Les Riccia de l'herbier Thuret ont été pressés et reviennent mal à l'imbibition. R. Michelii Raddi. A. — [Cannes (Metzler, in Stephani, Species Hepaticarum)]; [Cannes var. subinermis (Metzler, in К. Müller, Kryptogamflor.)]; Cannes, forme avec quelques soies (Thuret, 1855). R. nigrella DC. A. — Antibes (Thuret, 1858). Anthoceros levis L. A. — Cannes, Californie (Bornet); Bord des fossés au golfe Jouan (Bornet); Biot, près Antibes (Thuret). Excursions bryologiques aux environs de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes); PAR L. CORBIERE. L'admirable région que la Société botanique de France avait résolu d'explorer en 1910 se trouve politiquement, pour la plus grande partie, sur territoire italien; mais géographiquement elle appartient tout entière au versant francais. Le centre des excur- sions, en màme temps que notre quartier général, a été la jolie petite ville de Saint-Martin-Vésubie, coquettement assise au confluent du torrent de la Madone des Fenétres et du Boréon, qui se réunissent pour former la Vésubie. Ce coin des Alpes- Maritimes ayant été à peine exploré au point de vue bryolo- gique, j'ai dirigé mes recherches à peu prés exclusivement de ce cóté, et l'on trouvera ci-aprés l'énumération de la totalité des espéces que j'ai pu récolter au cours de trois journées d'her- borisations passées en compagnie de mes collègues phanéroga- mistes. Le 27 juillet nous avons parcouru le long ruban qui se déroule de Saint-Martin-Vésubie (960 mètres d'altitude) jusqu'au lac de Tre Colpas perché à 2150 mètres, région entiérement siliceuse. Le 29, nos recherches ont eu lieu sur sol calcaire, de Venanson aux cols de Colmiane et de Saint-Martin, avec retour par le fond du ravin qui limite au Nord le Conchetas et vient déboucher presque en face de Saint-Martin-Vésubie. Enfin le 31, nous avons exploré le vallon de la Madone des Fenétres jusqu'au petit lac qui se trouve à 2 250 mètres environ, près du col et de la ligne de partage des eaux; ce vallon qui, géologi- quement, ne semble pas différer de celui du Boréon, offre cependant dans ses parties inférieure et moyenne quelques affleurements de roches calcaires qui expliquent un curieux mélange, sur ces points, de plantes calcicoles et de plantes sili- cicoles. A mes récoltes personnelles j'ai pu ajouter quelques autres espèces (8 Mousses et 2 Hépatiques) : les unes recueillies par M. Lurz, ont été déterminées et la liste m'en a été trés obli- L. CORBIÈRE. — EXCURSIONS BRYOLOGIQUES. CLI geamment communiquée par M. le D" F. Camus; les autres, récoltées par M. б. Duran, ont été offertes par lui à M. J. CHARRIER, qui, à ma demande, a bien voulu m'en adresser des échantillons. Ces dix espèces que je n'ai pas rencontrées figurent, à leur place, dans la classification suivante et sont précédées d'un astérisque (7). Une visite rapide au vieux château de Nice et quelques heures passées à Tende (Italie) m'ont fourni quelques espéces que j'ai cru pouvoir mentionner également. Il va de soi que ces récoltes de trois jours, bien qu'elles comprennent un total de 221 espèces (167 Mousses et 54 Hépa- tiques), ne peuvent donner qu'une idée approximative de la richesse bryologique de la flore de cette région. On y remar- quera notamment la découverte des Prasanthus suecicus, Lophozia Hatscheri et confertifolia, Scapania verrucosa, Bryum cyclophyllum, Plagiobrium Z'ierii, etc. , MUSCI. 1. — SPHAGNACEZÆ. Sphagnum teres Angstr. var. squarrosulum (Lesq.) Warnst., Kryptogamenfl. d. М. Brandenb., p. 350. — Vallon du Boréon, vers 1900 m.; vallon de la Madone, non loin de la chapelle, à 2 000 et 2 050 m. S. recurvum (Pal. B.) Russ. et Warnst. var. amblyphyllum (Russ.) Warnst., Z. c., p. 389. — Vallon du Boréon, vers 1500 m. S. acutifolium (Ehrh.) Russ. et Warnst., l. c., p. 438. — Lac de Tre Colpas à 2150 m. ; vallon de la Madone, vers 4 950 m. IL. — ANDREÆACEÆ. Andreæa petrophila Ehrh. — Rochers près le lac de Tre Colpas, à 2150 m., c. fr.; associé à l'Acolea concinnata Dum. HI. — BRYALES: Acrocarpi. ) Hpe. — Ravin au Nord du Con- Ditrichum flexicaule (Schleich. , vers 1 050 m. — chetas, vers 1 600 m.: Venanson (var. densum Schp.) Stérile. CLII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. * Ditrichum homomallum (Hedw.) Hpe. — Vallon de la Madone, 1 350-1600 m. (Lutz sec. F. Camus). Ceratodon purpureus (L.) Brid. — Vallon du Boréon, vers 1 400 m., c. fr.; rochers du lae de Tre Colpas, à 2150 m., c. fr. (avec Pohlia gracilis Lindb.). La plante de cette derniere station a les feuilles munies d'une forte nervure longuement excurrente. Distichium capillaceum (Sw.) Br. eur., c. fr. — Rochers pres du lac de Tre Colpas, à 2 150 m.; Venanson, vers 1 500 m. Seligeria acutifolia Lindb. var. longiseta Lindb.; Braithw. — Ravin au nord du Conchetas, sur roches cale., vers 1 600 m., c. fr. En société de l'Zaplozia atrovirens. Blindia acuta (Huds.) Br. eur. — Vallon de la Madone : tourbiére près de la chapelle, rive gauche du torrent, vers 2 000 m. Dicranella subulata (Hedw.) Schp., c. fr. — Vallons du Boréon et de la Madone, abondant vers 1 500-1 600 m. Dicranoweisia crispula Lindb., c. fr. — Vallons du Boréon et de la Madone, à diverses altitudes, en particulier sur les rochers de Tre Colpas, à 2150 m. Oncophorus virens (Hedw.) Brid., c. fr. — Bords des lacs de Tre Colpas, à 2150 m. et de la Madone, à 2 250 m. Dicranum scoparium (L.) Hedw. var. orthophyllum Br. eur., с. fr. — Venanson, vers 1 500 m. ; vallée du Boréon, vers 1 500 m. — Var. spadiceum (Zett.) Boul. .— Rochers du lac de Tre Colpas, à 2150 m.; en société du Lophozia Hatscheri (Evans) Steph. D. Mühlenbeckii Br. eur., stér. — Forêt de Mélezes, prés le vol de Saint-Martin, vers 1 700 m. D. strictum Schleich., c. fr. — AC. de 1400 à 1 700 m., sur bois pourrissant : vallon de la Madone, à 1 400 m.; vallon du Boréon, vers 1600 m.; col de Saint-Martin, vers 1 700 m. D. albicans Br. eur. — Vallon du Boréon, vers 1 600 m. ; stérile. D. longifolium Ehrh. — Vallons du Boréon, vers 1600 m. (var. hamatum Jur.) et de la Madone, vers 1 500 m. Fissidens bryoides (L.) Hedw., c. fr. — Vallon de la Madone, yere 1 400 m. F. cristatus Wils. (F. decipiens De Not.). — Ravin au Nord du Conchetas, vers 1 600 m. ; sol calc. L. CORBIÈRE. —— EXCURSIONS BRYOLOGIQUES. CLIII F. osmundoides (Sw.) Hedw. — Vallon de la Madone : tourbiere près la chapelle de la Madone des Fenêtres, vers 2 000 т. ; bords du lac de Tres Colpas, à 2150 m. Weisia Wimmeriana (Sendtn.) Br. eur., c. fr. — Vallon de la Madone, vers 4 700 m., avec Bartramia ithyphylla. Gymnostomum rupestre Schleich. — Vallon de la Madone, vers 1 700 m. ; abondamment fructifié. G. calcareum Br. germ. — Ravin au Nord du Conchetas, vers 1 600 m.; Nice : vieux cháteau, c. fr. Hymenostylium curvirostre (Ehrh.) Lindb. — Ravin au Nord du Conchetas, vers 1 500 m. ; Nice : murs du vieux château ; Tende (Italie) : vallon du Rio Freddo, vers 900 m. Eucladium verticillatum (L.) Br. eur. — Rochers de Duranus et cà et là aux bords de la Vésubie, dans les suintements calcaires, entre Levens et Roquebilliere; Venanson, vers 1 050 m. ; Tende (Italie) : val- lon du Rio Freddo, vers 900 m. Trichostomum crispulum Bruch. — Nice : murs du vieux château; stér. ; T. brachydontium Bruch (7. mutabile Br. eur.). — Ravin'au Nord du Conchetas, vers 1 500 m. Tortella tortuosa (L.) Limpr. — Vallon du Boréon, vers 1 700 m.; vallon de la Madone, vers 1 300 m.; Venanson, vers 1100 m, ; ravin au Nord du Conchetas, vers 1 600 m.; Tende (Italie) : vallon du Rio Freddo, vers 900 m. — On rencontre, plus fréquemment que le type, la var. fragilifolia Jur., et aussi la var. rigida Boul. T. cæspitosa (Schwaegr.) Limpr. — Venanson, vers 1100 m., c. fr. Didymodon rubellus Br. eur. — Vallon de la Madone, vers 1 300 m.. etr. D. luridus Hornsch. — Venanson, vers 1050 m. . Barbula acuta Brid. — Ravin au Nord du Conchetas, vers 1600 m. B. fallax Hedw, — Venanson, de 1030 à 1500 m.; vallon de la Madone, vers 1300 m.; Tende (Italie) : vallon du Rio Freddo, vers 900 m. B. reflexa . Cinclidotus fontinaloides (Hedw.) | oblongues, obtuses (non mucronées ni acuminées), (Brid.) Broth. — Au-dessus de Venanson, vers 1500 m. Pal. B. var. obtusifolia. Feuilles fortement marginées, 11 CLIV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. à sommet plus ou moins denticulé, crénelé. — Partie, inférieure du vallon de la Madone, vers 975 m. Desmatodon latifolius (Hedw.) Br. eur. — Vallons du Boréon, vers 4 900 m. et de la Madone des Fenétres, vers 2400 m.; c. fr. — Var. muticus (C. M.) Boul. — Bords du lac de Tre Colpas, à 9 4150 m. ; c. fr. Tortula muralis (L.) Hedw. — Venanson, vers 1050 m. — Recueilli les var. rupestris Schultz et incana Br. eur. ; с. fr. T. subulata (L.) Hedw. var. dentata Boul. — Vallon de la Madone, 1 500-4 700 m. ; au-dessus de Venanson, vers 1 500 m. T. mucronifolia Schwaegr., c. fr. — Vallon de la Madone, vers 1650 m. T. alpina (Br. eur.) Bruch, c. fr. — Saint-Martin-Vésubie, sur des pierres siliceuses, à 975 m. T. ruralis (L.) Ehrh. — Dans toute la régionentre 1 000 et 1 800m. : vallons du Boréon et de la Madone, Venanson et ravin au Nord du Con- chetas ; Tende (Italie) : vallon du Rio Freddo, vers 900 m. Encalypta ciliata (Hedw.) Hoffm. — Vallon de la Madone, vers 1 100 m. ; près le col de Saint-Martin, vers 1 700 m. E. contorta ( Wulf.) Lindb. (E. streptocarpa Hedw.). — Ravin au Nord du Conchetas, vers 1 600 m. ; Tende (Italie) : bord de la route de Vievola. Grimmia apocarpa (L.) Hedw., c. fr. — Au-dessus de Venanson, vers 1500 m. et ravin au Nord du Conchetas, vers 1 600 m. G. conferta Funck. — Vallon de la Madone : rochers entre la chapelle et le lac, vers 2000 m.; Venanson, vers 1 050 m.; Tende : route de Vievola, vers 1000 m. . G. campestris Bruch. — Saint-Martin-Vésubie : sur blocs siliceux, vers 975 m. б. commutata Hüben. — Avec l'espèce précédente. G. ovata Web. et M., c. fr. — Rochers prés du lac de la Madone, à 2 250 m. G. orbicularis Bruch, c. fr. — Venanson, vers 1 100 m. G. pulvinata Sm. — Tende : rochers au bord de la route de Vievola, vers 1 000 m. G. elatior Bruch, c. fr. — Saint-Martin-Vésubie : blocs siliceux, vers 975 m., et vallon dela Madone, 1 400-1 700 m. L. CORBIÈRE. — EXCURSIONS BRYOLOGIQUES. CLV G. Hartmani Hamp. — Vallons du Boréon et de la Madone, à 1 600 et 2000 m. G. alpestris Schleich. (G. subsulcata Limpr.), c. fr. — Blocs siliceux dans les vallons du Boréon et de la Madone, de 1000 à 2 000 m. Rhacomitrium patens (Dicks.) Hüben. — Vallon de la Madone, vers 1750 m. R. heterostichum Brid. — Vallon dela Madone, vers 1100 m. R. sudeticum (Funck) Br. eur., c. fr. — Vallon du Boréon, vers 1800 m. R. canescens Brid. — Vallons du Boréon et de la Madone : C. entre 1600 et 1800 m. sous la forme ericoides (Brid.). Récolté la var. prolixum Br. eur., vers 2000 m., dans un marais pres de la chapelle de la Madone. Amphidium Mougeotii Schp. — Saint-Martin-Vésubie : fond du ravin du torrent de la Madone, vers 950 m. ; vallon du Boréon, à 1 700 m. Orthotrichum saxatile Sch., c. fr. — Sur pierres calcaires prés du col de Colmiane, vers 1 700 m. 0. diaphanum (Gmel.) Schrad. — Nice : sur les arbres du vieux château. 0. tenellum Bruch. — Ravin au nord du Conchetas, vers 1 400 m. ; associé au Leptodon Smithii et au Hadula Lindbergiana, sur écorces. 0. pumilum Sw. x commune Vent. in Husn., p. 119, tab. 149. — Sur souche de Méleze dans la forét, prés du col de Saint-Martin, vers 4 700 m. ; associé au Pierygynandrum filiforme, 0. affine Schrad., c. fr. — Au-dessus de Venanson, vers 1 500 m. ; sur écorces. 0. rupestre Schleich., c. fr. — Vallon de la Madone, C. entre 1 000 et 1 700 m. sur les blocs siliceux ; s'élève à 2200 m. près du lac de la Madone. 0. leiocarpum Br. eur. c. fr. — Ravin au Nord du Conchetas, sur les arbres, vers 1 300 m. Funaria hygrometrica (L.) Hedw., c. fr. — Parois de la fontaine au-dessous du col de Colmiane, vers 1 700 m. * Pohlia elongata Hedw. — Basse vallée de Salèze, à 1 200 m. ; vallon de la Madone, 1350-1600 m. (Lutz sec. F. Camus). Pohlia cruda (L.) Lindb., c. fr. — Vallons du Boréon et de la Madone, C. entre 1500 et 4900 m.; env. du lac de Tre Colpas, à 2150 m. : CLVI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Pohlia nutans (Sehreb.) Lindb. c. fr. — Vallon du Boréon, à 1 600 m. et bords du lac de Tre Colpas, à 2150 m.; c. fr. vallon de la Madone, à diverses altitudes; c. fr. P. gracilis (Schleich.) Lindb., c. fr. et gemm. — Vallée supérieure du Boréon : rochers, prés du lac de Tre Colpas, à 2150 m. Mniobryum albicans (Wahlenb.) Limpr. — Entre Venanson et le col de Colmiane, vers 1 500 m. Plagiobryum Zierii (Dicks.) Lindb. — Vallon dela Madone, prés Saint- Martin- Vésubie, à 950 m. et vers 1 300 m. Bryum fallax Milde. — Tende : vallon du Rio Freddo, vers 900 m. B. Duvalii Voit., stér. — Vallon du Boréon, vers 1 900 m., et bords du lac de Tre Colpas, à 2 250 m. B. cyclophyllum (Schwaegr.) Br. eur., stér. — Bords du lac de la Madone, à 2250 m. B. ventricosum Dicks., c. fr. — C. vallons du Boréon et dela Madone jusqu'au-dessus de 2000 m.; entre Venanson et le col de Colmiane, vers 1 700 m. — Offre diverses formes, en particulier la var. gracilescens Schp. B. pallescens Schleich., c. fr. — Abondant partout dans les deux vallons du Boréon et dela Madone, de 1 500 à 2 150 m. ; ravin au Nord du Conchetas, vers 1 600 m. B. comense Sch., stér. — Sur un mur terreux près de la chapelle de la Madone des Fenêtres, vers 2 000 m. B. argenteum L. var. lanatum Sch. — Même station que l'espèce précédente; Tende : vallon du Rio Freddo, vers 900 m. B. bicolor Dicks. (B. atropurpureum Br. eur.). — Saint-Martin- Vésubie, vers 950 m. B. alpinum L. — Vallons du Boréon et de la Madone, de 1 500 à 2000 m. B. Mildeanum Jur. — Tende : vallon du Rio Freddo, vers 900 m. B. capillare L. — Ravin au Nord du Conchetas, vers 1 600 m., c. fr. ; vallon de la Madone, vers 4 500 m. Mnium orthorrhynchum Brid. — Environs de Venanson, de 1000 à 1500 m., c. fr. M. marginatum (Dicks.) Pal. B., c. fr. — Saint-Martin-Vésubie : vallon de la Madone, vers 4 000 m. L. CORBIÈRE. — EXCURSIONS BRYOLOGIQUES. CLVII M. spinosum (Voit.) Schwaegr. — Vallons du Boréon etde la Madone, 1 400-1 600 т. ; ravin au Nord du Conchetas, vers 1 600 m. *M. medium Br. eur. — Vallon inférieur de la Madone des Fenêtres, c. fr. (leg. G. Durand, det. J. Charrier). M. rostratum Schrad. — Vallon de la Madone, vers 1 700 m.; Venanson, 1 000 m. env. * M. affine Bland. — Haute vallée de Salèze, 1900 m. (Lutz sec. F. Camus). M. stellare Hedw. — Vallon de la Madone, vers 1 700 m. — var. integerrimum (var. nov.). Feuilles très entières. — Au-dessus de Venanson, vers le col de Colmiane, à 1 500 m. environ. M. punctatum L. — Vallons du Boréon et de la Madone, vers 1 100 m. с. fr. (type et var. elatum Schp.). Aulacomnium palustre (L.) Schwaegr. — Assez répandu (var. congestum Boul.) aux bords du lac de Tre Colpas et aux environs de la chapelle de la Madone, oü beaucoup d'échantillons présentent l'état désigné sous le nom de var. polycephalum Br. eur. Plagiopus Œderi (Gunn.) Limpr. — Venanson et ravin au Nord du Conchetas, de 1 000 à 1 600 m., c. fr. Bartramia Halleriana Hedw. — Vallon de la Madone. vers 1 400 m. B. pomiformis Hedw. — Vallon de la Madone, vers 1400 m.; Venanson (var. crispa Br. eur.), vers 1 050 m.; c. fr. < B. ithyphylla Brid., с. fr. — Vallons du Boréon et de la Madone, à 1300 m. et au-dessus. Philonotis tomentella Mol. (Ph. alpicola Jur.). — Vallons de la Madone et du Boréon, au-dessus de 2000 m.; bords des lacs de la Madone et de Tre Colpas. Ph. calcarea Schp., c. fr. — Source calcaire au-dessus de Venanson, vers 1 700 m.; vallon de la Madone, vers 1 100 m. Ph. fontana (L.) Brid. — Bords du lac de Tre Colpas, à 2150 m.; vallon de la Madone, vers 1 500 m. Ph. seriata Mitt. — Abondant dans la partie supérieure des vallons du Boréon et de la Madone, à partir de 1 800 m.; c. fr. — Var. adpressa (Ferg.) Loesk. et M. — Bords du lac de Tre Colpas, à 2450 m. et du lac de la Madone, à 2250 m. — Var. mollis (Schp.) Loeske. — Bords du lac de la Madone; « vallée inférieure du Boréon, à 1 400 m. et haute vallée de Salèses, 1 900 m. » (Lutz sec. F. Camus). CLVIII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Timmia austriaca Hedw. — Fissures des rochers pres le lac de Tre Colpas, à 2450 m.; vallon de la Madone : forêt vers 1 700 m., c. fr. ; ravin au Nord du Conchetas, vers 1 600 m. * T. megapolitana Hedw. — Pic de Colmiane, c. fr. (leg. G. Durand, det. J. Charrier)! Georgia pellucida (L.) Rabenh. — Vallons du Boréon et de la Madone, 4 500-1 700 m. Catharinæa undulata (L.) W. et M. — Vallon de la Madone, vers 950 m. Pogonatum aloides (Hedw.) Pal. B. — Vallon de la Madone, vers 1 400 m. P. urnigerum (L.) Palis. B. — Vallons du Boréon et de la Madone, vers 1500 m.; rochers près le lac de Tre Colpas, 2150 m. (var. humile Brid.). Polytrichum alpinum L. — Vallons du Boréon et de 1а Madone, 1 400-4 500 m.; efr. "P. attenuatum Menz. — Vallon de la Madone, vers 1 450 m. (Fenoul sec. F. Camus). P. juniperinum Willd., с. fr. — Rochers du lac de Tre Colpas, 2150 m. P. piliferum Schreb. — Prés du lac de la Madone, à 2250 m. Pleurocarpi. Hedwigia albicans (Web.) Lindb. — Saint-Martin-Vésubie, vers 980 m.; vallon de la Madone, vers 1 300 m. Fontinalis antipyretica L. — Vallon de la Madone, 1 500-2 000 m. ; vallée du Boréon (var. gigantea Sulliv.), vers 1 350 m. Climacium dendroides (Dill.) Web. et M. — AC. dans toute la région et près le col de Saint-Martin; stér. Leucodon sciuroides Schwaegr. — Saint-Martin-Vésubie, à 975 m. ; stér. Leptodon Smithii (Dicks.) Mohr. — Ravin au Nord du Conchetas, vers 1600 m. Neckera crispa (L.) Hedw. — Venanson, vers 1050 m.; ravin айп Nord du Conchetas, vers 1 600 т. ; roches calcaires. N. complanata (L.) Hüben. — Venanson, vers 1 050 m. L. CORBIÉRE. —- EXCURSIONS BRYOLOGIQUES. CLIX Isothecium viviparum (Neck.) Lindb. — AC. dans les foréts des vallons du Boréon et de la Madone, spécialement la var. robustum Br. eur. Orthothecium intricatum (Hartm.) Br. eur. — Ravin au Nord du Conchetas : parois calcaires vers 1 600 m. Entodon orthocarpus (La Pyl.) Lindb. — Saint-Martin-Vésubie : C. sur des blocs calcaires vers 1 000 m. Pterigynandrum filiforme (Timm.) Hedw., c. fr. — Trés répandu partout dans la région des foréts. | — Var. heteropterum Schp. — Vallon du Boréon, vers 1 800 m. — Var. filescens Boul. — Vallon de la Madone : forét, vers 1 500 m. Heterocladium squarrosulum (Voit) Lindb. var. compactum Mol. — Environs du lac de Tre Colpas, vers 2 150 m. Myurella julacea (Vill) Br. eur. — Vallon de la Madone, vers 1700 m.; entre Venanson et le col de Colmiane, vers 1 350 m. Anomodon viticulosus (L.) Hook, et T. — Ravin au Nord du Con- chetas, vers 1 450 m. Pseudoleskeella catenulata (Brid.) Kindb. — Sur blocs calcaires dans la partie supérieure du ravin au Nord du Conchetas, vers 1 650 m. Lescuræa saxicola Mol. — Haute vallée de Salèses, à 1 900 m. (Lutz sec. F. Camus); partie supérieure du vallon du Boréon à 2400 m. (G. Durand!); vallon du Boréon vers 1900 m. et près du lac de Tre Colpas à 2 450 m. Pseudoleskea atrovirens (Dicks.) Br. eur., c. fr. — Toute la région, jusqu'au lac de Tre Colpas. ` Thuidium abietinum (Dill.) Br. eur. — С. de 900 à 1 500 m. aux envi rons de Saint-Martin-Vésubie et de Venanson; Tende : vallon du Rio Freddo, vers 900 m. | Т. Philiberti Limpr. — Partie inférieure du vallon de la Madone, de 900 à 4 000 m.; ravin au Nord du Conchetas, vers 1 400 m. Un Thuidium récolté par M. G. Durand près de Saint-Martin-Vésubie et nommé 7. delicatulum Lindb. est peut-être cette espèce, mais, comme il est stérile, je ne le mentionne qu'avec doute. Homomallium incurvatum (Schrad.) Loesk. — Ravin au Nord du Gonchetas, vers 1 600 m., c. fr. "Hygroamblystegium filicinum (L.) Loeske. — Vallon inférieur de la Madone, vers 1 400 m. (Lutz sec. F. Camus); le Villars (leg. G. Durand, determ. J. Charrier). CLX SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Cratoneuron decipiens (De Not.) Broth. — Vallon de la Madone, vers 1 100 m.; associé à Preissia commutata, Myurella julacea, etc. C. commutatum (Hedw.) Roth. — Source calcaire au-dessus de Venanson, vers 1 700 m.; Tende : cascade de Rio Freddo, vers 900 m., DIE C. irrigatum (Zett.) Roth. — Entre la chapelle et le lac de la Madone, vers 2100 m. C. falcatum (Brid.) Roth. — Vallons du Boréon et de la Madone, de 1400 à 1700 m.; source calcaire au-dessus de Venanson, vers 1100 m. Drepanocladus uncinatus (Hedw.) Warnst., c. fr. — C. dans toute e région des forêts et jusqu'aux environs des lacs de Tre Colpas et de la Madone. | D. exannulatus (Gümb.) Warnst. var. purpurascens Schp. ; Boul. — Marais près la chapelle de la Madone, vers 2000 m. — subsp. D. Rote (De Not.) var. irrigatus Ren. in Husn. Muscol. gall., p. 386. — Pres du lac de Tre Colpas, à 2150 m. Calliergon stramineum (Dicks.) Kindb. — Marais prés de la chapelle de la Madone vers 2 000 m. Acrocladium cuspidatum (L.) Lindb. — Vallons du Boréon et de la Madone : C. jusque vers 1 500 m. Campylium chrysophyllum (Brid.) Bryhn, c. fr. — Vallon de la Madone vers 1 700 m.; Venanson, vers 1 050 m.; ravin au Nord du Con- chetas, vers 1 600 m. "С. protensum (Brid.) Broth. — Vallon de la Madone, vers 1400 m. (Lutz sec. F. Camus); pie de Colmiane (G. Durand leg., J. Charrier determ.). Ctenidium molluscum (Hedw.) Mitt. — Ravin au Nord du Conchetas vers 1 600 m.; Tende : vallon du Rio Freddo, vers 900 m. Rhytiadelphus triquetrus (L.) Warnst. — Venanson, vers 1050 m. ; vallons de la Madone et du Boréon, à diverses altitudes. R. loreus (Dill.) Warnst, — Vallon de la Madone, vers 1400 m. R. squarrosus (L.) Warnst., c. fr. — Vallon du Boréon, vers 1350 m. Rhytidium rugosum (Ehrh.) Kindb. — Ravin au Nord du Conchetas, C. vers 1 600 m. Hylocomium proliferum (L.) Lindb. (И. splendens Br. eur.). — C. surtout dans les forêts. L. CORBIÈRE. — EXCURSIONS BRYOLOGIQUES. CLXI Stereodon cupressiformis (L.) Brid. — Saint-Martin-Vésubie, vers . 900 m.; Venanson, 1 000-1 100 m.; ravin au Nord du Conchetas, vers 1600 m., etc. — Formes pour la plupart voisines de la var. tectorum Schp. ou de la var. uncinatum Boul. 5. Vaucheri (Lesq.) Lindb., stér. — Abondant sur les roches calcaires aux bords de la route de Tende à Vievola. S. arcuatus Lindb. — Au-dessus de Venanson, vers 1 350 m. Isopterygium pulchellum (Dicks.) Jteg., c. fr. — Vallon du Boréon, vers 1 900 m. ; au-dessus de Venanson, vers 1500 m. I. silesiacum (Selig.). Warnst. — AC. dans les forêts des vallons de la Madone et du Boréon; c. fr. Plagiothecium denticulatum (L.) Br. eur. var. densum forma elliptica Boul., c. fr. — Vallon du Boréon, vers 1 500 m. Homalothecium sericeum (L.) Br. eur. — Ravin au Nord du Con- chetas; Tende : vallon du Rio Freddo, vers 900 m. H. Philippeanum (Spr.) Br. eur., c. fr. — Mémes stations que le précédent. Camptothecium lutescens (Huds.) Br. eur. — С. dans toute la région, de 900 à 1 600 m. Ptychodium plicatum (Schleich.) Schp. — Au-dessus de Venanson : flancs de Ја Colmiane, vers 1 700 m. ` Brachythecium rivulare Br. eur. — C. dans les vallons du Boréon et de la Madone au bord des torrents. * В. Rutabulum (L.) Br. eur. — Partie inférieure du vallon de la Madone vers 950 m., c. fr. (leg. Durand, det. J. Charrier)! B. salicinum Br. eur., c. fr. — Vallon de la Madone, vers 1 700 m.; ravin au Nord du Conchetas, vers 1 600 m. B. velutinum (L.) Br. eur., c. fr. — Au pied des Mélézes, prés le col de Saint-Martin, vers 1 700 m. et au-dessus de Venanson, vers 1500 m. B. populeum (Hedw.).Br. eur., c. fr. — Saint-Martin-Vésubie, vers 975 m. Oxyrhynchium rusciforme (Neck.) Warnst. var. inundatum Br. eur. — Tende : vallon du Rio Freddo, vers 900 m. 0. prelongum (L.) Warnst. — Venanson, vers 1 050 m. Eurhynchium strigosum (Нойт.) Br. eur. var. diversifolium (Br. eur.) Lindb. — Vallon du Boréon, vers 1900 m. E. striatum (Schreb.) Schp. — Vallon de la Madone, vers 1 400 m. A СЕХИ SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. HEPATICÆ. |. — MARCHANTIALES. Fegatella conica (L.) Cord. — Bord du torrent de la Madone, pres Saint-Martin- Vésubie, vers 950 m. Preissia commutata (Lindenb.) Nees, c. fr. — Vallon de la Madone, vers 1 600 m.; associé à Myurella julacea, Cratoneuron decipiens, etc. Marchantia polymorpha L. — Marais près de la a de la Madone, vers 2000 m. ; c. corbul. ; bords du lac de Tre Colpas à 2 150 m., pl. 4. П. — JUNGERMANNIALES. Anacrogynæ. Aneura pinguis (L.) Dum. — Tende : vallon du Rio Freddo, vers 900 m.; associé à l Eucladium verticillatum. A. sinuata (Dicks.) Dum. — Vallon tourbeux un peu au-desssous de la chapelle de la Madone, vers 2000 m. Metzgeria pubescens (Schrank) Radd. — Vallon du Boréon, vers 1 400 m. ; ravin au Nord du Conchetas, vers 1 400 m. — C. M. furcata (L.) Lindb. var ulvula Nees. — Vallon de la Madone, vers 950 m. Pellia epiphylla (L.) Lindb. — Vallon du Boréon à 1 400 et 1800 m., с. fr. ; marais près la chapelle de la Madone, vers 2 000 m. , P. Fabbroniana Raddi. — Entre Venanson et le col de Colmiane, vers 1 350 m., sol calcaire. Acrogynæ. Acolea concinnata (Lightf.) Dum. — Parmi les rochers, prés du lac de Tre Colpas, à 2450 m., avec Andreæa petrophila et l'espèce sui- vante. Marsupella commutata (Limpr.) Bern. — Avec Acolea concinnala. Andreæa petrophila et Anthelia nivalis. Prasanthus suecicus (Gott.) Lindb. — Assez abondant et bien fruc- tifié aux bords des lacs de Tre Colpas (2150 m.) et de la Madone (2 250 m.). Mesophylla minor (Nees) Corb. — Bords du lac de Tre Colpas, à 2150 m. L. CORBIÈRE. — EXCURSIONS BRYOLOGIQUES. СХ М. hyalina (Lyell) Corb. — Vallon tourbeux, près de la chapelle de la Madone, vers 2 000 m. — Rhizoïdes rouges. Haplozia atrovirens (Schleich.) Dum. «. Schleicheri H. Bernet, c. fr. — Ravin au Nord du Conchetas : parois calcaires, vers 1 600 m. Sphenolobus exsectiformis (Breidl.) Boul. var æquilobus Culm., in Rev. bryol. 1905, p. 73; K. Müll. Leberm., p. 611, f. 296. — Parmi les rochers, prés du lac de Tre Colpas, à 2150 m. * 5. minutus (Cr.) Steph. — Vallon de la Madone, vers 1500 m. (Lutz sec. F. Camus). Lophozia lycopodioides (Wallr.) Cogn. — Forét de Mélezes, prés le col de Saint-Martin, vers 1 700 m.; parmi les rochers du lac de Tre Colpas, à 2150 m. L. Hatscheri (Evans) Steph.; К. Müll. Zeberm., р. 631, f. 301. — Vallon de la Madone, vers 1 300 m. et près du lac (2250 m.); vallon du Boréon, vers 1 600 m. et rochers du lac de Tre Colpas (2150 m.). L. Fleerkei (W. et M.) Schiffn. f. densifolia Nees. — Entre Venanson et le col de Colmiane, vers 1 350 m. ; L. barbata (Schmid.) Dum. — Saint-Martin- Vésubie, vers 975 m.; forêt au-dessus de Venanson, vers 1500 m. el près du col de Saint-Martin, vers 1 700 m. L. ventricosa (Dicks.) Dum. c. per. et c. gemm. — Vallons du Boréon et de la Madone, 1 500-1 600 m. L. alpestris (Schleich.) Evans. — Rochers prés du lac de Tre Colpas à 2150 m. L. confertifolia Schiffn., in Oesterr. bot. Zeitschr. Bd 55, p. 41; K. Müll. Leberm., p. 682, f. 344. — Bords des lacs de Tre Colpas (2150 m.) et de la Madone (2 250 m.); c. per., c. gemm. et pl. 4. L. incisa (Schrad.) Dum.; c. fr. — Vallon du Boréon, vers 1500 m., sur bois pourrissant. L. Mülleri (Nees) Dum. c. per. — Entre Venanson et le col de ue miane, vers 4 350 m. ; ravin au Nord du Conchetas, de 1 300 à 1600 m. : région calcaire. L. turbinata (Raddi) Steph. — Pres du col de Colmiane, vers 1 350 m., région calcaire. s Plagiochila asplenioides (L.) Dum. var. minor Nees et humilis EE — Vallon de la Madone, 1 000 et 1 900 m. ; au-dessus de Venanson, vers 1350 m.; ravin au Nord du Conchetas, vers 1 650 m. CLXIV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Pedinophyllum interruptum (Nees) Lindb. — Ravin au nord du Conchetas, vers 1 600 m. Lophocolea heterophylla (Schrad.) Dum. — Au-dessus de Venanson, vers 1 500 m. sur bois mort; vallon de la Madone, vers 1 400 m. L. minor Nees, c. gemm. — Vallon de la Madone, vers 1 700 m. ; au- dessus de Venanson, vers 1500 m. et forêt de Mélèzes, pres du col de Saint-Martin, vers 1 650 m. Chiloscyphus polyanthus |L.) Cord. — Vallons du Boréon et de la Madone, de 1 500 à 2 000 m. Cephalozia bicuspidata (L.) Dum. c. per. — Près du lac de Tre Colpas à 2150 m. et lieu tourbeux, près de la chapelle de la Madone, vers 2 000 m. * C. lunulifolia Dum. (C. media Lindb.). — Vallon de la Madone (G. Durand, det. J. Charrier). Cephaloziella bifida (Schreb.) Douin in litt. — Vallon de la Madone, vers 1 300 et 1 700 m. Odontoschisma denudatum Dum. — Lieu tourbeux, pres de la cha- pelle de la Madone, vers 2 000 m., avec Scapania irrigua. Cincinnulus Trichomanis (Dicks.) Dum. — Vallon du Boréon, entre 1 500 et 1 800 m., avec Pellia epiphylla, Scapania undulata, etc. Lepidozia reptans (L.) Dum. — Vallon de la Madone, vers 1 400 m. Blepharostoma trichophyllum (L.) Dum. — Vallons de la Madone et du Boréon, С. de 1 400 à 2150 m. ; c. fr. Anthelia nivalis (Sw.) Lindb. — Rochers près des lacs de Tre Colpas (2150 m.) et de la Madone (2 250 m.). Blepharozia ciliaris (L.) Dum. var. uliginosa Moug. — Lieu tour- beux, prés de la chapelle de la Madone sur la rive gauche du torrent, vers 2 000 m. Diplophyllum taxifolium (Wahl. Dum. — Rochers près du lac de Tre Colpas à 2150 m. et plus bas dans le vallon du Boréon, vers 1 800 m. Scapania æquiloba (Schwaegr. Dum. — Ravin au nord du Con- chetas, vers 1 600 m. ; sur des rochers calcaires, où certains échantillons passent au S. aspera Bern. ; au-dessus de Venanson, vers 1 350 m. S. aspera Bernet. — Ravin au nord du Conchetas, vers 1 600 m. 'S. verrucosa Heeg. — Saint-Martin-Vésubie, vers 1 200 m. (vallon de la Madone), leg. Durand, determ. Douin! L. CORBIÈRE. — EXCURSIONS BRYOLOGIQUES. CLXV S. undulata (L.) Dum. — Vallons du Boréon et de la Madone, C. de 1 100 à 2 000 m. S. irrigua (Nees) Dum. — Vallon tourbeux près la chapelle de la Madone, vers 2 000 m. S. umbrosa (Schrad.) Dum. — Vallon de la Madone, vers 1 400 m., sur bois pourrissant. S. curta (Mart.) Dum. — Vallon du Boréon entre 1500 et 2150 m. ; sur bois pourrissant, près le col de Colmiane et le col de Saint-Martin. Radula complanata (L.) Dum. — Ravin au Nord du Conchetas, vers 1500 m. sur souche, c. fr. R. Lindbergiana Gott. — Vallon du Boréon, de 1 600 à 1 900 m. et rochers prés du lac de Tre Colpas à 2150 m.; vallon de la Madone, vers 1 750 m. ; ravin au Nord du Conchetas, vers 1 600 m. Madotheca platyphylla (L.) Dum. — Saint-Martin-Vésubie, vers 980 m. Frullania dilatata (L.) Dum. — Saint-Martin-Vésubie, vers 1 000 m. ; ravin au Nord du Conchetas, vers 4 300 m. : sur des arbres, c. fr. F. Tamarisci (L.) Dum. — Saint-Martin-Vésubie, vers 980 m., sur des blocs rocheux dans le vallon de la Madone. Contribution à l’étude de la Flore mycologique des Alpes-Maritimes. — Champignons récol- tés à la Session de Saint-Martin-Vésubie (1910); PAR M. R. MAIRE. La Session extraordinaire de la Société botanique de France ayant eu lieu à la fin de juillet, les Champignons charnus n'étaient pas trés abondants dans les prairies et les foréts par- courues. Le peu que nous avons récolté permet cependant de souhaiter vivement qu'une séssion de la Société mycologique de France ait lieu en automne dans cette région, qui joint à la diversité extréme des essences forestières celle des terrains. La flore mycologique encore assez mal connue des foréts de Mélezes serait particuliérement intéressante à étudier. Nous avons récolté pendant les excursions de la Société une centaine d'espéces, tant parasites que saprophytes, dont nous donnons ici l'énumération raisonnée. CHYTRIDIALES. Synchytrium globosum Schrót. var. alpestre nov. var. Gallæ plerumque composite e pallido brunneolæ, cellula matrice unica, semper hyalina 1. subhyalina, præditæ. Chronizoocysta (Cysta) In cellulis matricibus singula, rarius bina, episporio levi, 1-2 p crasso, l. hyalino dilute brunneolo, tenui, induta, globosa 1. subglobosa, Tor diam., contentu griseo-hyalino farcta. : iis Hag. in caulibus foliisque Phyteumatis (? pauciflori) in pascuis alpinis, Passo del Ladro, 31/7. Obs. : Ce Synchytrium est fort voisin du S. globosum, dont il se distingue par ses galles peu ou pas colorées, par ses chronizoocystes à membrane plus mince (1-2 џ au lieu de 3-4 р). Ses cellules nourriciéres restent transparentes à la maturité des chronizoocystes par suite м l'absence de la substance brune et vitreuse qui empáte les chronizoocystes du S. globosum. Le S. viride Schneider, qui est également trés biegen diffère par le contenu vert des cellules nourricières ; il est possible d'ail- leurs que ce dernier пе soit qu'une variété du S. globosum. La plante nourriciere n'a pu étre déterminée avec certitude, exemplaire en fleurs n'ayant été rencontré. aucun R. MAIRE. — CHAMPIGNONS RÉCOLTÉS A LA SESSION. CLXVII PÉRONOSPORALES. Plasmopara pygmæa (Ung.) Schrüt. Sur l'Anemone alpina, prairies de Colmiane, 29/1. Plasmopara pusilla (De Bary) Schrót. Sur les feuilles du Geranium sylvaticum, vallon de la Madone des Fenétres, 25/7. Peronospora Ficariæ Tul. Sur les feuilles du Ranunculus pyrenæus dans les pàturages alpins prés du lac de Tre Colpas. PROTOASCALES Taphrina viridis (Sadebeck, in Jaap, Deutsche bot. Monatschrift, XIX, 1901, p. 16, sub Exoasco) — T. Alnastri Lagerh., in Vestergr. Microm. sel. exsicc., n° 120 (1903). Hypophylla; maculis griseo-viridibus, dein pallescentibus et arescen- tibus, non vel vix bullatis; ascis ellipsoideo-oblongis, junioribus apice subretusis, adultis apice rotundatis, 16-22 X 10 p, octosporis; ascosporis subglobosis l. ellipsoideis,mox gemmiparis, 5-6 X 3-4 и; cellula subascali in epidermide immersa. НАВ. in foliis vivis Aíni viridis. Obs. : Ce Taphrina differe du 7. flava, dont il est trés voisin, par ses cellules subascales (Stielzellen) enfoncées dans l'épiderme et par ses asques arrondis au sommet. 11 produit sur les feuilles de l'Alnus viridis des taches bien limitées, peu étendues, arrondies, souvent nombreuses sur une seule feuille. Cette localisation de l'infection le distingue nette- ment des autres Taphrina parasites des А пиз. Comme il n'existe aucune diagnose de ce Champignon, nous avons cru devoir en rédiger une d'aprés nos exemplaires et l'accompagner d'une figure. Taphrina flava (Sad.) Magnus — 7. Sadebeckii Johans. Sur les feuilles de l'Alnus glutinosa, Saint-Martin-Vésubie, 29/1. ASCOMYCETES. Cenangella Rhododendri (Cesati) Rehm. ' Sur les capsules desséchées du Rhododendron ferrugineum, vallon du Boréon, 27/7. Pseudopeziza Trifolii Rehm. Sur le Medicago media, Venanson, 29/7. (Biv. Béruh.) Fuck. var. Medicaginis (Lib.) CLXVIIL SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Pseudopeziza Bistortæ (Lib.) Fuck. Sur les feuilles du Polygonum Bistorta, val de Saleses. Spathularia flavida Fr. (teste Кенм). Sur bois pourri de Picea excelsa, vallon du Boréon, 27/7. Forme ocracée, mais semblable au type par tous ses autres caracteres. Lophodermium nervisequium Rehm. Sur les aiguilles des branches basses d Abies alba, vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. Valsa oxystoma Rehm. Ascom., n° 210. Sur les rameaux de l'A/nus viridis, que le Champignon, nettement parasite, tue et dessèche. Les périthèces ne mürissent qu'en hiver sur les branches mortes. Trés abondant autour de Saint-Martin-Vésubie, oü la Société a pu constater le desséchement progressif d'énormes branches d'Alnus viridis par suite du parasitisme de ce Champignon, dont les péritheces étaient encore à l'état d'ébauche. La détermination du Champignon a pu étre confirmée par l'étude d'un lot de spécimens envoyés en hiver à M. GuiNrER par le garde-général des forêts de Saint-Martin-Vésubie. Sphærella Aronici Volk. (sub Mycosphærella). Forme conidienne (Fusicladium Aronici Sacc.) sur les feuilles du Doronicum austriacum, foréts dans le vallon de la Madone des F бобів, 98/1. Acanthostigma parasiticum (Hart.) Ѕасс. Sur les aiguilles de l'Abies alba, vallon de la Madone des Fenêtres, 25/1. Sphærotheca macularis (Fr.) — 5. Castagnei Lév. — S. Humuli Burr. Sur Humulus Lupulus, Saint-Martin-Vésubie, 31/7. Microsphæra quercina (Schw.) Burrill; Arnaud et Foëx, in C. R. Дел 154, p. 124, 45/1 1912. Forme conidienne (Oidium alphitoides Griff. et Maubl , O. quercinum Maire) sur le Quercus lanuginosa. USTILAGINALES. Ustilago violacea (Pers.) Gray. Dans les anthéres du Silene acaulis, du Dianthus neglectus, du D. [urcatus, Madone des Fenêtres, 31/7; du Silene inflata, Saint-Martin- Vésubie, 29/7; du Lychnis dioica, vallon de la Madone des Fenêtres, 31/7. . R. MAIRE. — CHAMPIGNONS RÉCOLTÉS A LA SESSION. CLXIX Cintractia Caricis (Pers.) Magnus. Dans les utricules du Carex sempervirens, au-dessus de la Madone des Fenêtres, 31/7. Sphacelotheca bosniaca (Schellenb.) Maire, in Bull. Soc. bot. France, LV (1908), p. 150 (1909) — Ustilago bosniaca Beck, Sched. Krypt. exsicc.. Vindobon. Cent. I, p. 121, t. II, f. 4; exsicc. n° 8 (1894) — Sphacelotheca alpina Schellenberg, Ann. Myc., V, p. 392 (1901). Dans les axes de l'inflorescence, plus rarement dans les feuilles du Polygonum alpinum, près de la Madone des Fenêtres, 25/7. Obs. : Nos spécimens sont absolument conformes aux exemplaires distribués par Beck. Sphacelotheca Polygoni-alpini P. Cruchet, ir Bull. Herb. Boissier 1908. Dans les feuilles du Polygonum alpinum, vallon du Boréon, 27/1. Obs. : Nous avons un moment hésité à rapporter notre Champignon à cette espèce, qui est décrite par SCHELLENBERG (Die Brandpilze d. Schweiz, p. 64-65) comme ayant des spores lisses. Nos spécimens présentaient en effet des spores élégamment striées, à stries trés nettement visibles dans l'air ou le lactophénol non chauflé, un peu plus difficile- ment visibles aprés ébullition dans le lactophénol. Un cotype que nous a fort obligeamment envoyé M. P. CnucnET nous a montré la méme ornementatiou des spores. Ce cotype était d'ailleurs de tout point iden- tique à nos spécimens. П y a donc lieu de modifier la description du Sphacelotheca Polygoni-alpini de la facon suivante : « spores élégam- ment striées par des cótes un peu saillantes, anastomosées par places ». Entyloma Fergussonii (Berk. et Br.) Plowr. Sur le Myosotis sylvatica, vallon de la Madone des Fenétres, 25/7. Entyloma Calendulæ (Oud.) De Bary. Sur les feuilles de Hieracium sylvaticum (sensu lato), vallon de la Madone des Fenétres, 25/1. UREDINALES Uromyces Cacalie (DC.) Ung. Sur l'Adenostyles albifrons, vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. Uromyces Alchemillæ (Pers.) Wint. S II. — Sur l'A/chemilla vulgaris, vallon du Boréon, 21/1. Uromyces Geranii (DC.) Otth. et Wartm. 1-П-Ш. — Sur le Geranium nodosum, vallon de la Madone des Fené- tres, 25/7. 12 CLXX SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Uromyces Cytisi (Str.) Schrôt. — U. Genistæ-tinctoriæ Wint. — Uredo appendiculata x. Genistæ-tinctoriæ Pers. (1801) — Uredo Cytisi Strauss. (1811). П-Ш. Sur le Genista germanica, Saint-Martin-Vésubie, 25/7. Uromyces Rumicis (Schum.) Wint. П-Ш. Sur le Rumex arifolius, prairies de Colmiane, 29/1. Puccinia persistens Plowr. I. Sur les feuilles du Thalictrum aquilegifolium, vallon du Boréon, 21/1. Puccinia Poarum Nielss. II-III. Sur le Poa nemoralis, vallon de la Madone des Fenêtres, avec Petasites albus portant l'ŒÆcidium Petasitis Sydow, qui est très proba- blement son stade écidien, 25/7. II. Sur le Poa distichophylla, Madone des Fenêtres, 31/7. Puccinia Asphodeli Moug. form. Asphodeli-subalpini Maire, in Bull. Soc. bot. France, LV, p. сип. I-II. Sur les feuilles de l'Asphodelus subalpinus, prairies de Colmiane, 29/7. Obs. : Nous avons réussi à trouver, malgré la saison avancée, quelques écidies. Les téleutospores sont semblables à celles que nous avons observées dans les Pyrénées, quoique ordinairement de forme un peu moins allongée. Puccinia Bistortæ DC. П-Ш. Sur le Polygonum Bistorta, prairies de Colmiane, 29/1. Cette Puccinie présente les caractères du véritable P. Bistortæ DC. (P. Angelicæ-Bistortæ Kleb.). Puccinia Polygoni-alpini Cruchet. П-Ш. Sur le Polygonum alpinum, Madone des Fenêtres, 28/7. Existe également au Mont-Viso, d’après des spécimens récoltés par V. Mantor en 1897. Puccinia Morthieri korn. Sur les feuilles du Geranium sylvaticum, vallon de 1а Madone des Fenêtres, 25/1. Puccinia Oreoselini (Strauss) Fuck. II. Sur les feuilles du Peucedanum Oreoselinum, val de Salèses- Puccinia Veronicarum DC. e Sur le Veronica urticifolia, vallon de la Madone des Fenètres, 25/1. Puccinia Gentianæ (Str.) Link, I-II-III. Sur le Gentiana Cruciata, prairies de Colmiane, 29/7. R. MAIRE. — CHAMPIGNONS RÉCOLTÉS A LA SESSION. CLXXI Puccinia punctata Link. I. Sur les feuilles du Galium obliquum, vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. Puccinia Virgaureæ (DC.) Lib. Sur les feuilles du Solidago Virgaurea, vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. Puccinia Scorzoneræ (Schum.) Jacky. Ї-П-ЇП. Sur le Scorzonera humilis, prairies de Colmiane, 29/7. Puccinia Chlorocrepidis Jacky. П-Ш. Sur le Chlorocrepis staticifolia, Saint-Martin-Vésubie, 31/7. Puccinia Hypochæridis Oud. H-H. Sur l Hypochæris uniflora, prairies de Colmiane, 29/7. Puccinia Hieracii (Schum.) Mart. II-HI. Sur l Hieracium sylvaticum (sensu lato), vallon de la Madone des Fenétres, 25/7. Phragmidium mucronatum (Pers.) Cooke. — Puccinia mucronata Pers. (x. Rosie) — Phragmidium subcorticium Wint. П-Ш. Sur le Rosa villosa L. (== R. pomifera Herm.), prairies de Colmiane, 29/7. Phragmidium Rubi-idei (Pers) Karst. I. H-H. sur le Rubus idæus, vallon de Saleses, 28/7. Melampsora Euphorbiæ-dulcis Otth. II. Sur Euphorbia dulcis, vallon de Salèses, 28/7. Melampsora Hypericorum (DC.) Schrót. I. Sur l'Ayperium Burseri, Madone des Fenêtres, 81/1. Melampsora Laricis-Caprearum Kleb. II. Sur le Salix caprea. Val de Salèses. Melampsorella Caryophyllacearum (Link.) Schrót. 1. Sur l'Abies alba, Saint-Martin-Vésubie, 25/7. Hyalopsora Polypodii (Pers.) Magnus. II. Sur le Cystopteris fragilis, Madone des Fenêtres, 25/7. Chrysomyxa Abietis (Wallr.) Ung. ^ Sur le Picea excelsa, vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. Chrysomyxa Rhododendri (DC.) De Bary. [E I-I. Sur le Rhododendron ferrugineum, vallon de Salèses, 28/7. Coleosporium Petasitis (DC.) Thüm. a П-ШІ Sur les feuilles du Petasites vulgaris, Saint-Martin-Vésu- bie, 29/7. CLXXI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. Coleosporium Euphrasiæ (Schum.) Wint. П-Ш. Sur Odontites sp., Saint-Martin-Vésubie, 29/7. Coleosporium Melampyri (Rebent.) Karst. II-HI. Sur le Melampyrum nemorosum, prairies de Colmiane, 29/7. Coleosporium Campanulæ (Pers.) Lév. П-Ш. Sur les feuilles du Phyteuma spicatum, vallon de Salèses, 28/7. Œcidium Petasitis Sydow. Sur le Petasites albus, vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. Uredo Pirolæ (Gm.) Wint. Sur les feuilles du Pirola secunda, forêts du vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. BASIDIOMYCETES = Exobasidium Andromedæ Karst. form. Vaccinzi-Myrtilli Maire, Bull. Soc. bot. France, 55, p. CLVIII. Sur le Vaccinium Myrtillus, vallon du Boréon, 27/1 1910. Exobasidium Rhododendri (Fuck.) Cramer. Sur les feuilles du Rhododendron ferrugineum, Madone des Fenétres, 31/7; vallon de Salèses, 28/1. Exobasidium Vaccinii Wor. Sur le Vaccinium Myrtillus, vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. Stereum rugosum Fr. Sur tronc mort de Sorbus aucuparia, vallon de la Madone des Fenêtres, 31/7. Polyporus sulfureus Fr. Fréquent sur les souches de Larir, vallon du Boréon, 27/7; vallon de Salèses, 28/7. Polyporus osseus Kalchbr. Sur les souches de Larix, prairies de Colmiane, 29/7. Polyporus officinalis Fr. Sur les souches de Larix, assez rare; vallon de Salèses, 28/7; prai- ries de Colmiane, 29/7. Polyporus torulosus Pers. Myc. Eur. Il, p. 79. — P. rubriporus Quél. — P. fuscopurpureus Boud. (teste LLoYD). Forme résupinée, sur un tronc mort de Picea, vallon de Salèses, 28/1. Polyporus pinicola Fr. , Bur les souches de l'Abies alba. vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. R. MAIRE. — CHAMPIGNONS RÉCOLTÉS À LA SESSION. CLXXIII Polyporus lucidus Fr. var. valesiacus (Boud.) Magn. Sur les souches de Larix, prairies de Colmiane, 29/7. Polyporus velutinus Fr. Sur branches désséchées de Populus tremula, vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. Polyporus tomentosus Fr. Sur l'humus au pied des Picea, vallon de Boréon, 27/7. Gomphidius maculatus Fr. Sous les Larix, prairies de Colmiane, 29/7. Russula nigricans Fr. Vallon de Boréon, sous les Conifères, 27/7. Russula delica Fr. var. glaucophylla Quél. Sous les Coniferes, vallon de la Madone des Fenêtres, 31/7. Russula nauseosa Fr. (sensu Bresadolæ). Sous les Pinus sylvestris, Saint-Martin-Vésubie, 25/1. Lactarius camphoratus Fr. Sous les Conifères, vallon de la Madone des Fenêtres, 31/7. Amanita rubescens (Fr.) Quél. Sous les Conifères, vallon du Boréon, 27/1. Amanita spissa (Fr.) Quél. — А. raphaniodora Ferry. Sous les Coniferes, vallon de la Madone des Fenêtres, 3117. Amanitopsis fulva Roze. Sous les Conifères, vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. Tricholoma rutilans (Fr.) Quél. Sur les souches de Conifères, vallon de la Madone des Fenêtres, 31/7. Laccaria laccata (Fr.) Berk. var. proxima (Boud.) Maire. Forêts du vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. Omphalia chrysophylla (Fr.) Quél. Sur un tronc mort de Picea, vallon de Salèses, 28/7. Panus stypticus Fr. Sur les souches, prairies de Colmiane, 29/7. Lentinus lepideus Fr. — L. jugis Fr. pv Fréquent sur les souches de Larix, prairies de Colmiane, 29/7. Cortinarius gentilis Fr. Sous les Conifères, vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. Cortinarius orellanus Fr. (non Quél.). S Forêts du vallon de la Madone des Fenêtres. 25/1 CLXXIV SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.- AOUT 1910. Pholiota unicolor (Fr.) Quél. Vallon de la Madone des Fenêtres, sous les Picea et Abies, 25/1. Galera Hypnorum (Fr.) Quél. Parmi les Mousses, vallon de la Madone des Fenêtres, 31/7. Stropharia stercoraria (Fr.) Quél. Sur les bouses, vallon de Saleses, 28/7. Anellaria separata (Fr.) Karst. Sur les bouses de vache, vallon du Boréon, 27/1. Boletus subtomentosus Fr. var. spadiceus (Fr.) Vallon de la Madone des Fenêtres, sous les Pinus, 27/5. Boletus chrysenteron Fr. Vallon de la Madone des Fenêtres, sous les Picea et Abies, 25/1. Boletus granulatus Fr. i Sous les Pinus sylvestris, vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. Boletus elegans Fr. Sous les Lariz, vallon de Salèses, 28/7. Boletus Bresadolæ Quél. var. Jarignus (Britz. pro specie). Sous les Larir : vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7; prairies de Colmiane, 29/7; vallon de Saleses, 28/7. Obs. : Cette variété, intermédiaire entre le Boletus Bresadolæ et le B. flavus Fr. (sensu Bresadolæ), diffère du type surtout par son anneau blanc et non jaune. Boletus cavipes Opat. Sous lės Larix, Saint-Martin-Vésubie, un seul spécimen récolté par М. Lors, 25/1. Bovista nigrescens Pers. Prairies de Colmiane, 29/7. Bovista plumbea Pers. Avec le précédent. Calvatia gigantea (Pers.) — Lycoperdon giganteum Pers. — L. Bovista Fr. — Calvatia maxima Morg. Prairies de Colmiane, 29/7. Calvatia Bovista (Pers.) — C. cælata Morg. — Lycoperdon cælatum Fr. Vallon de la Madone des Fenêtres, pelouses, 31/7. R. MAIRE. — CHAMPIGNONS RÉCOLTÉS A LA SESSION. CLXXV DEUTEROMYCÉTES - Phyllosticta melanoplaca Thüm. Sur les feuilles languissantes du Veratrum album, Saint-Martin- Vésubie, 25/7. Phyllosticta Trollii Trail. Sur les feuilles languissantes du Trollius europæus, prairies de Col- miane, 29/1. Septoria Orchidearum West. Sur les feuilles languissantes du Gymnadenia conopea, prairies de Colmiane, 29/7. Obs. : Par ses spores de 16-20 >< 1u, ce Champignon se rapporte bien au S. Orchidearum et non au S. Gymnadeniæ, dont les spores sont plus longues et plus larges (16-26 >< 2-3 и). Microstroma Juglandis (Bereng.) Sacc. Sur les feuilles du Juglans regia, Saint-Martin-Vésubie, 29/'i. Ovularia Virgaureæ (Thüm.) Sacc. Sur les feuilles du Solidago Virgaurea, vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. Obs. : Par ses conidies souvent cylindriques et caténulées, ce Champi- gnon passe aux Ramularia. Ovularia Polygoni-alpini n. sp. ad interim. Hypophylla; maculis in pagina superiore folii e lutescente purpureis, dein brunneis, in pagina inferiore pallidioribus, subindeterminatis, rotundatis, sepius confluentibus; cæspitulis ex albo griseis ; conidiophoris longiusculis (35-75 X 3 u), simplicibus, subinde septatis; conidiis acro- genis, continuis l. rarius septatis, subinde catenulatis, ellipsoideo- oblongis 1. cylindricis, 12-25 >< 4-5 џ, hyalinis, levibus. Han. in foliis Polygoni alpini. Vallon du Boréon, 27/1. Obs, : Ce Champignon est voisin de l'Ovularia Bistortæ (Fuck.) Sacc., dont il se distingue par ses cónidies plus allongées, assez souvent caténulées. La présence de quelques conidies septées ou en chainettes le rapproche des Ramularia. Bostrychonema alpestre Cesati. — Ovularia Bistortæ forma Poly- goni-vivipari Maire, in OEsterr. Bot. Zeitschr. 1907 et in Bull. Soc. bot. France, LV, p. CL. Sur les feuilles du Polygonum Bistorta, vallon de Saleses, 28/7. Obs. : On trouve parfois sur le Polygonum viviparum ce Champignon CLXXVI SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. avec des conidies unicellulaires, toujours lisses. C’est cette forme que nous avons décrite sous le nom d'Ovularia Bistortæ form. Polygoni- vivipari. Elle se rapporte au Bostrychonema par ses conidiophores ondulés; l'Ovularia Bistortæ (Fuck.) басс. а au contraire des conidio- phores droits et des spores beaucoup plus allongées. Ramularia Imperatoriæ Lindau. Sur les feuilles languissantes de l’Zmperatoria Ostruthium, vallon de la Madone des Fenêtres, 25/7. Ramularia Phyteumatis Sacc. et Wint. Sur les feuilles du Phyteuma spicatum, vallon de la Madone des Fenêtres, 31/7. Ramulari Doronici (Sacc.) Lindau. — Ovularia Doronici басс. Sur les feuilles du Doronicum austriacum, vallon de la Madone des Fenêtres, 31/7. Explication de la planche VIII. 1-7. — Taphrina viridis : 4, 3, feuilles d'A/nus viridis portant des taches produites par le Taphrina viridis; 2, 4, 5, asques avec leur cellule subas- cale enfoncée dans l'épiderme; 6, une ascospore isolée ; 7, une ascospore bourgeonnante. G. — 1000. 8-18. — Ovularia Polygoni-alpini : 8, 9, feuilles de Polygonum alpinum portant des taches produites par le parasite; 10, conidiophores; 11-18, conidies. G. — 1000. Bu, Soo bet de hr D LAN у уос bi v Taphrina viridis (1-7). Ovularia Polygoni alpini (8-18). Le jardin Hanbury à la Mortola; PAR M. L- LUTZ. Le jardin dela Mortola a été fondé en 1868 par sir Thomas HANBURY et son frère, le savant pharmacologiste D. Нлхвовү. Depuis la mort de sir Thomas HawBuRY, survenue en 1907, son œuvre a été continuée par lady Hangury qui fournit les subsides nécessités par l'entretien et le développement du jardin et des collections. La direction de la Mortola est exercée par M. Alwin BERGER, qui fut le collaborateur de sir HANBURY et dont la compétence n'a d'égale que l'amabilité. La Mortola est située sur la route de Menton à Vintimille, entre cette dernière ville et la frontière française. C'est une vaste propriété de 45 hectares, descendant en pente douce jusqu'au bord de la mer et traversée par l'ancienne voie romaine dite Via Aurelia. Sur son empla- cement devait se trouver, au début de notre ére, une agelomération importante, ainsi qu'en témoignent les nombreuses tombes romaines et liguriennes qui ont été mises à jour au cours des travaux exécutés dans le parc. Plusieurs de ces tombes ont pu étre conservées sans déplace- ment et de nombreux vestiges de la civilisation romaine : statues, amphores, etc., ont été réunis dans un pavillon formant musée. Le sol de la Mortola est varié : on y rencontre à la fois des rochers et de la terre arable, ce qui permet d'y cultiver des espèces d'habitats très divers: Le sous-sol est presque entièrement formé de limon fossilifère, saufen un point, situé près de l'entrée, qui est sablonneux ; mais, comme le sable est calcarifère, il ne modifie pas la végétation qui le surmonte. Le jardin renferme environ 5 000 espèces, dont la majeure partie se compose de plantes xérophiles qui trouvent sur ce coteau ensoleillé des conditions de vie tout à fait favorables. Les plus intéressants des végétaux herbacés sont, sans с plantes grasses et spécialement les Mésembryanthémacées, Stapéliacées, Crassulacées, Aloe, Agave, etc. La collection des Mésembryanthémacées est particulièremént remar- quable par le nombre et la rareté des espèces, dont certaines repré- sentent des types parfaits de mimétisme. On peut citer entre autres : Mesembryanthemum agninum, M. Bolusii, M. caninum, M. candens, M. carinans, M. Cooperi, M. dolabriforme, M. felinum, M. geniculi- florum, M. minutum, M. musculinum, M. nobile, M. obconellum, ontredit, les Cactacées, CLXXVIII SESSION EXTRAORD. DANS LES ALPES-MARITIMES, JUILL.-AOUT 1910. M. Rehneltianum, M. rostratum, M. pseudotruncatellum, M. Wett- steinit, elc. A côté de ces curieuses plantes, croissent avec une vigueur excep- tionnelle de magnifiques exemplaires de Mamillaria, Echinocactus, Cereus, Aloe et Agave. Ces deux derniers genres sont richement repré- sentés : le genre Agave en particulier compte près de 120 espèces dont l'une des plus remarquables est l'Agave Franzosini, en pleine floraison au moment de notre visite et dont la hampe dépasse la hauteur de 10 metres. Citons parmi les A/oe : A. aristata, A. lateritia, A. herreroensis, A.somaliensis, A. Perryi, A. pungens, A. striatula, etc., et, parmi les especes arborescentes : A. arborescens, A. rubroviolacea, A. speciosa, A. Salmdyckiana, A. supralævis. А. feroz var. xanthostachys, A. Mar- lothii, A. dichotoma, etc. Les Stapéliacées méritent une mention spéciale : elles sont si parfaite- ment acclimatées à la Mortola, qu'elles s'y reproduisent spontanément et donnent méme lieu à la production d'hybrides, pour la plupart inédits. Les épiphytes sont nombreuses et il est peu de troncs de Palmiers qui en soient dépourvus. On remarque principalement l'Oncidium biflorum, alors en fleurs, et le Z'illandsia usneoides, ainsi qu'une abondante végé- tation de Broméliacées et de Rhipsalis. Toutes ces plantes, grâce à la clémence de la température, passent l'hiver en plein air et s'en accom- modent tres bien. Les végétaux ligneux sont pour la plupart des especes du Mexique, de l'Australie, du Sud de l'Afrique, etc. ; l'une des familles les mieux repré- sentées est celle des Protéacées. Le Musée, auquel est adjointe une bibliothèque, renferme un herbier important, contenant, entre autres richesses, la collection des plantes représentées à l'état vivant dans le jardin. On y remarque également une série complète des fruits et des bois de tous ces végétaux. Une telle accumulation de documents précieux devait se traduire par d'importantes recherches botaniques. Non seulement les matériaux d'étude réunis à la Mortola ont permis à son directeur, M. BERGER, de publier des Monographies appréciées, mais la libéralité avertie de lady HaxbURY en fait encore profiter de nombreux travailleurs, par une géné- reuse distribution d'échantillons vivants. Je ne terminerai pas ce Rapport sans rappeler le charmant accueil qui nous était réservé dans ce merveilleux domaine. Lady HawBunY avait voulu que, malgré son absence, l'hospitalité la plus large nous fut accordée. Une collation, servie sous les ombrages du parc et dont l'aimable Ma: Bercer nous fit les honneurs, nous attendait à notre arrivée; pendant toute la durée de notre séjour, Jardin de la Mortola. — Plantes grasses. L. LUTZ. —— LE JARDIN HANBURY A LA MORTOLA. CLXXIX M. BERGER se multiplia avec une inlassable bienveillance pour nous fournir toutes les explications que sollicitait notre curiosité toujours en éveil. Le délégué du Conseil était donc l'interprète fidèle du sentiment général en priant M. BERGER de transmettre à lady НАхвивү les plus cha- leureux remerciements des Membres de la Session. La réception si flat- teuse dont ils venaient d'étre l'objet, au cours de cette visite, restera l'un des meilleurs souvenirs de la réunion de 1910. Explication de la Planche IX. 1 et 2. Le carré des plantes grasses dans le jardin de la Mortola. ‚Cliché Lutz). TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME LVII Nora. — Les chiffres arabes se rapportent aux Comptes rendus des Séances. Les chiffres arabes entre crochets [ ] désignent la pagination de la Revue bibliographique, les chiffres romains celle de la Session extraordinaire. Toutes les espèces qui, dans le cours du tome LVII, sont l'objet de remarques ou de descriptions figurent dans cette table. Les espèces simplement énumérées n’y figurent pas. Les noms de genres nouveaux, d’espèces, de variétés et de formes nouvelles sont imprimés en caractères gras. A AARONSOHN, Distribution d’épis et de grains de Céréales, 450. Acanthus hirsutus Boiss. (Cas de synan- thie), 182. X Acer Guinieri Chab., 44; A. mons- pessulanum L., 15 ; A. Opalus Mill., 39 et var. Centronum Chab., 41, dis- simile Chab.,41!, elongatum Chab., 42, nemorale Chab., 41, obscurum Chab., 44, personatum Chab., 40, rotundifolium (Lamk), 40; >< A. Opa- Ius >< platanoides Chab., 45; A. Pe- топаї v. Schw., 43; A. Perrieri Chab., 39; A. Pseudoplatanus L. et variétés, 13; A. rupicolum Chab., 45; A. vernum Reyn., 42. Aconitum, [634]. Actes de la Société helvétique des Sciences naturelles, 92° session, 1909, I, [479]. i Actes de la Société Linnéenne de Bor- deaux, XLIII, 1909, [639]. Admission de MM. Bizow (Victor), 161; CoPPEy (Amédée), 37; à vie, 81; CounTois à vie, 225; COUSTURIER (Paul), 81; DAMaziOo (Léonidas), 355; FERROUILLAT, 122; HOUARD, 4; LAU- RENT (A.), om: LAVIALLE (Pierre), 31; LiGneris (Michel prs) 84; LuizET (Marie-Dominique), 433; MAIRE (G.), 497; MOREAU (Fernand), 539; NrAzi BEY, 161; PELLEGRIN (François), 4; Rurz DE LAvisonN (Jean DE), 539. Afrique (particulièrement Afrique tro- picale française), 49 et suiv., [78], [218], [291], [297], [298], [302], 344, 414, [646], [647], [648], [649], [662]. Agave, [140]. Alchornea comoensis Beille (Mém., 8 c, 124). Algérie, 33, 165, 350, 424. Algues, [229], [223], 277, 315, 319, 321, 323, 344, 367, 380, 453, [480], [483], [485], 558, [584]. Allier, 205. Alpes (Hautes-), 172, 195. Alpes-Maritimes, Voir: Session extra- ordinaire passim. Alsace, 195, 206. Alsodeia (de l'herbier de Buitenzorg), 392; A. echinocarpa, Korth. var. nervosa, L. C., 394; A. macro- pyxis L. C., 395. Amaryllidacées, 126, [140]. Amentacées, 109. Amérique du Nord, [140], [141], [142], [146], Mémoire 17. CLXXXII Amérique du Sud, [141], 282. Mémoire 1T. Amoora cucullata Roxbgh, 286. Ampélidacées, 331. Anacardiacées, 414. Anatomie et morphologie végétales, 102, [142], [146], 250, 286, 323, [296], 367, 399, 615. Anemone Pulsatilla L. (Développement anormal de l'embryon), 27. Annales de l'Institut national agrono- mique, 2* série, VIII, 2, 1909, [220]. Annales des Sciences naturelles, 9° série, X, 1909, 2* sem., [466]; XI, 1910, 1** sem., [466]; AIL, 4910, 2* sem., [638]. Annali della Reale Accademia di To- rino, LII, 1909, [656]. Annali di Botanica, VII, 3, 1909, [143]; VIII, 2, 1910 [657]. Anomalie, Voir : Tératologie. Anthostomella Sullz, (659]. Antidesma comoensis Beille (Mém. 8 c. 122); A. pseudo-laciniatum Beille (ibid., 192); A. Sassandre Beille (ibid., 123). Apocynacées (Mémoire 3 e, 448). Aquifoliacées, 234. Arabis arenosa Scop. var. tomentosa Biau, 206. ARBAUMONT (J. р”), Nouvelle contribu- tion à l'étude des corps chlorophyl- liens, [296]. ARBOST (J.). Voir : Roux. — Liste mé- thodique des plantes phanérogames et cryptogames vasculaires signalées dans les comptes rendus des herbo- risations, CVII. Ardèche, 122. Artemisia, 456. Arthonia hibernica var. stellulata B. de Lesd.,239; A. Lillei B. de Lesd., 34; A. olivacea B. de Lesd., 463; A. Souliei B. de Lesd., 33. Arthopyrenia tichotecioides Arn., 34. Ascidie, 286. Asclépiadacées (Mémoire 3 e, 459). Asie, 331, [430]. — Voir : Chine, Corée, Inde, Indo-Chine, Japon. Aspergillus glaucus, [156]. Aspicilia albomarginata B. de Lesd., 236; A. cinerea var. cæsiocinerea B. de Lesd., 236; A. cupreoglauca B. de Lesd., 32; A. Marci B. de Lesd. Aspilia Chevalieri Hoffm.et Muschl. (Mém., 8 с, 115); A. Courteti Hoffm. et Muschl. (ibid., 116); A. guineen- TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVII. sis Hoffm. et Muschl. (ibid, 116); A. sahariensis Hoffm. et Muschl. (ibid, 115). Asplenium foresiacum A. Le Grand, 351; A. refractum Th. Moore, 359; A. Trichomanes var. ramosum Héri- baud et Lavergne (Distribution d'échantillons), 113. Association francaise pour l'avancement des Sciences, 38* session, Lille, 1909, [414]. Atlantique (Océan), 344, 380. AUBERTOT, Sur l’anatomie comparée des rameaux polymorphes chez quel- ques arbustes épineux de la famill des Rosacées, 615. Aude, 602. Australie, 285. Aveyron, 31, 35, 461. B Baccaurea cavalliensis, Beille (Mém., 8 c, 121). Bacidia patellarioides var. fusca B. de Lesd., 33. Bacteriastrum minus Karst., 381. Bahama (Archipel), [576]. Balkans (Région des), [634]. BAMBEKE (Ch. van), Sur un œuf mons- trueux de Mutinus caninus (Huds.) Fr., [146]. Barbarea rivularis Martr.-Don., 207. Barbula squarrosa De Not., 498. BARRATTE (Ernest DURAND et Gustave), Flore Libycæ Prodromus ou Cata- logue raisonné des plantes de Tripo- litaine, [629]. Batrachium, 406, xxxiv. BATTANDIER (J.-A.), Sur quelques Sal- solacées du Sahara algérien, 165. Bazor (Louis), Décès, 433. Belgique, 237. BENoisT, Cas de synanthie chez l'Acan- thus hirsutus Boiss., 182. BERNARD (Ch.) Sur quelques Algues unicellulaires d'eau douce récoltées dans le domaine malais, [222]. Biau (A.), Sur quelques plantes rares ou nouvelles de la flore de France, . 201. Bilimbia Le Rati B. de Lesd., 238. Biologie et physiologie végétales, 24. 62, 91, 416, 127, [146], [147], 250, 277. 315, 319, 321, 417, [480], 7485], 517, 541, 546, 558, [604], [636], 1637), [654]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVII. Blastenia ferruginea var. coralloidea B. de Lesd. et f. rufa B. de Lesd., 231. Blumea alata Sch. Bip. var. gracilis Hoffm. et Muschl. (Mém., 8 c, 113). Bois (D.), Une nouvelle plante pota- gere, l'Ansérine amarante, [224]. — (et C. GERBER), Quelques maladies parasitaires du Cannelier de Ceylan, [650]. BoissiEu (Н. de), Un nouveau Viola d'Extréme-Orient du groupe des Sylvestres. Remarques sur les espèces voisines et sur la forme du stigmate dans le groupe, 188. — Un nouveau Viola chinois du groupe des Serpentes. Remarques sur les Viola de ce groupe, 357. — (et Louis CAPITAINE), Le genre Viola dans l'herbier de Buiten- zorg, 331. — Nouvelle Note sur quel- ques Ombellifères d'Extréme-Orient, 412. Boletim da Sociedade Broteriana, XXIV, 1908-1909, [591]. Boletin de la Real Sociedad española de Historia Natural, IX, 1909, [591]. Bombacées, [142]. BoNATI (G.), Sur quelques espéces nouvelles ou peu connues du genre Pedicularis, uvm. — Contribution à l'étude du genre Pedicularis (Mé- moire 1$). BoNNET (Ed.), Observations rétrospec- tives sur le Congres de Vienne (1905), [149]. Borraginacées (Mémoire, 3 e, A14). Botanique appliquée, [221], [298], [478], [646], [647], [648], [649], [654], [653]. Botanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzen- geographie, XLIII, 1909, [149]. Botaniste (Le), onzieme série, 1910, [480]. Botrychium lanceolatum Aongstr., 464. Bouches-du-Rhône, 87, 109, [632], ъхп. BouLy ре Lespain (M.), Notes Liché- nologiques, XI, 31. — Id., XII, 236. — Id., XII, 400. — Muscinées des environs de Dunkerque, [#10]. Brachypodium Gandogeri Hack., . 51. Brésil, Mémoire, 3 e. Bnrrrox (N.-L.) and Rose (J.-N.), The genus Cereus and its allies in North America, [140]. Bruneau. (L.) Vertus des plantes et doctrine des signatures, [471]. ххх BRUNOTTE, Décès, 260. Воснет (Dunanp et), De l'action de la lumiere sur le Merulius lacrimans Fries, 417. Buddleia L. (Mém., 19, 5); B. macro- stachya Benth, var. yunnanensis Dop. (ibid, 7). Buellia Arseni B. de Lesd., 238; B. subdisciformis var. coralloidea B. de Lesd., 462; B. uberior Anzi, 33. Buffonia macrosperma Gay, 431. Bulletin de l'Académie internationale de géographie botanique, XVIII, 1909, [627], XIX, 1910, [628]. Bulletin dela Murithienne, XXXV, 1906- 1908, [471]. Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres, 21° année, 1909-1910, [415]. Bulletin de la Société Dendrologique de France, 1908 et 1909, [489]. Bulletin de la Société d'Etudes scienti- fiques d'Angers, XXXVIII, 1908, [151], XXIX, 1909, [642]. Bulletin de la Societé d'Études scien- tifiques de l'Aude, XXI, 1910, [643]. Bulletin de la Société Linnéenne du Nord de la France, XIX, 1908-1909, [631]. Bulletin de la Société Royale de Bota- nique de Belgique, XLV, 1908-1909, [15]. Bulletin de l'Association pyrénéenne pour l'échange des plantes, 18° année, 1907-1908, [76]. Bulletin of the University of Wisconsin, Ш, 494. Bulletin trimestriel de la Société Myco- logique de France, XXV, 1909, [153]. Bupleurum Leveillei Н. de Boiss., 415. Burséracées, 414. BuTLERn (E.-J.), The mulberry disease caused by Coryneum Mori Nomura in Kashmir, with notes on other mulberry diseases, [145]. 3 C Caccia (A.-M.-F.), А Glossary of tech- nical terms for use in Indian Fores- try, [578]. Cactacées, [140]. CacwoLI (D^) Allocutions pendant la Session. УШ, LXX. CLXXXIV Calédonie(Nouvelle), 238,239, 240, [430], 462, 463. [636]. Caloplaca rosulans B. de Lesd. et form. minor B. de Lesd.,231; C.cerina var. albiseda (Nyl.), 461. Campanulacées, [634], Mémoire З e, 421). Camus (F.), À propos du Juniperus com- munis, 225, 261. — Sur quelques Mousses méridionales dui départe- ment du Lot, 497. — A propos de la bryologie des Alpes-Maritimes, xix. — Rapport sur l'attribution du Prix de Coincy, ххїп. — Documents pour la Florule bryologique des Alpes- Maritimes, cxv. Canada, [142]. Cannellier de Ceylan, [650]. Cantal, 236. CAPITAINE (Louis), Sur la répartition géographique du groupe des Légu- mineuses, [158]. — Ilex celebensis L. С. Aquifoliacée nouvelle de Pin- sulinde, 234. —[H. ре Boissieu et L.]. Le genre Viola dans l'herbier de Buitenzorg, 337. — Violacées de l'her- bier de Buitenzorg, 391. Caryophyllacées, 179, 436, 431. Catillaria indica B. de Lesd., 238. Cécidiologie, 24. Ceratodon chloropus Brid., 499. Céréales (Distribution de grains), 450. Cereus, [140]. CHABERT (Alfred), Revision des Érables de la Savoie, 10, 39. — Un dernier mot sur les Pédiculaires de la Savoie, 89. Chæloceros curvisetus Cl., 341; Ch, Glandazii Mangin, 346: Ch. pseu- docurvisetus Mangin, 350; Ch. or- tilisetus Mangin, 345. Champignons, 62, 127, [143], [145], [146], [147], [153], [156], 417, [469], [489], [660], xri. CHASSAGNE (D"), Lettre [sur une parti- cularité de la végétation arbores- cente à la base du Puy-de-Dôme], 91. Châtaignier (Maladie du), [659]. CHATENIER (Constant), Plantes nou- velles, rares ou critiques du bassin moyen du Rhône, 122. CHENEVARD (Paul), Catalogue des plan- tes vasculaires du Tessin, [479]. Chenopodium amaranticolor Coste et Reynier, [221]. CHERMEZON [Indication de POdontites Jaubertiana aux environs de Paris] 455. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVII. CHEVALIER (Aug.), L'extension et la régression de la forét vierge de l'Afrique tropicale [221]. — Les tour- bières de rochers de l'Afrique tropi- cale, [297]. — Sur les Pioscorea cul- tivés en Afrique tropicale et sur un cas de sélection naturelle relatif à une espece spontanée dans la forét vierge, [297]. — Une introduction de Caféiers dans la région du Haut- Niger, [298]. — Les végétaux utiles de l'Afrique tropicale francaise, V, [646]. VII, 1, [647]. — Les ressources forestières de la Côte d'Ivoire, [648]. — Sur une nouvelle Légumineuse à fruits souterrains cultivée dans le Moyen-Dahomey(Voandzeia Poissoni), (648]. — Nouveaux documents sur le Voandzeia Poissoni А. Chev. (Kerstrin- giella geocarpa Harms), [649]. — Les ressources forestières de la Côte dE voire (résultats de la mission scienti- fique de l'Afrique occidentale) : exci- tants, gommes et résines, divers, [654]. — Plantes nouvelles de l'Afrique tro- picale francaise décrites d'apres ses collections, (Mémoire 8 c). Chimie biologique, 24, 127, 250, [480], 541. Chine, 257, 443, 456, LVIII et suiv., (Mém. 19, passim). CunopAT (Robert) Etude critique et expérimentale sur le Polymorphisme des Algues, [485]. Chrysanthemum, 619. Cistacées, 57, 207. : CITERNE (P.), Flore de la Loire-Infé- rieure [469]. Glimacodontium atlanticum Man- gin, 383. Cæœænogonium madagascariense Hue, 285. Corcy (Attribution du Prix DE), XXII- CoL (A.), A propos de l'aspect particu- lier offert en 1909 par la végétation arborescente de la base du Puy-de- Dóme, 209. Collema nigrescens var. Hue (Mémoire 8 с, 130). à CoLLins (G.-N.), Apogamy in the Maize plant, [141]. ComBEs (Raoul), Détermination des intensités lumineuses optima pour les végétaux aux divers stades du développement, [651]. е СомЁвЕ (Joseph), Du rôle des alcaloïdes dans la nutrition des Algues 271. — minutum TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVII. De l'évolution périodique des Algues d'eau douce dans les formations pas- sagères, 558. Commissions (Composition des) nom- mées par le Conseil, 101. Composées, 201, 204, 208, [220], 350, 456, 517, (Mémoire 3e, 393), (Mém. 8c, 111). Comptes rendus du Congrès des Su: ciélés savantes de Paris et des dé- partements tenu à Rennes en 1909, [632]. Conifères, 35, 55, XXIX. Coniocybe gracilenta Ach., 236. Contributions from the United States National Herbarium, XIL, 7-9, [431], XIII, 2, [432[. Convolvulacées, 26, (Mémoire 3e, 480). Convolvulus arvensis L. (Galle), 26. Coppey (A.), Sur un essai de culture, à Nancy, d'une Mousse méditerra- néenne et sur la valeur spécifique du Funaria Maireana Cop., xi. — Sur les causes de la dispersion du Juni- perus communis L. dans la région des Vosges, XXIX. ConprEnE (L.), Allocution en cloturant la Session extraordinaire, LXVIII. — Excursions bryologiques aux en- virons de Saint-Martin-Vésubie, c. Corée, 181, 443, 456. Coreopsis Chevalieri Hoffm. et Muschl., (Mém. 8c, 118). Corse, 308. Coryneum Mori, [145]. Côte d'Ivoire, [646]. [648], [649]. Сотте (J. et C.), Note sur l'ancienneté de la culture du Secale cereale L. en Europe, 384. — (J.. C. GERBER et M. боркквоү, Une lettre inédite de Linné au frere Gabriel, apothicaire des Capucins d'Aix, XX. — (32,760 REYNIER (A.), Anomalie d'un Rhus Coriaria L. dans les Bouches-du- Rhône, LXII. COULTER (J.-N.)and ROSE (J.-N.), Sup- plement to the Monograph of the North american Umbelliferæ, [141]. CounrET (H.), Les bois de la Côte d'Ivoire et leur utilisation indus- trielle, [649]. Crassulacées, 18, 49, (1417, 191. Croton Ghevalieri Beille, (Mém. 8c, 123). Crucifères, 96, 206, 207, [220]. Cynara Cardunculus, 350. Cytinacées, 125. CLXXXV Cytisus Ardoinianus var. Sauzianus Chaten., 122. Cytologie, 102, [146], [296], 453, [480]. D Dabæcia polifolia Don, 556. Dahomey, [648], [649]. Dalechampia Ghevalieri (Mém. 8c, 121). DANGEARD (P.-A.), Les spectrógrammes en physiologie végétale, 91. — Note sur un nouvel appareil de démonstra- tion en physiologie végétale, 116. — 7 Phototactisme, assimilation, phéno- mènes de croissance, 315. — [Ré- flexions à propos des lignes verticales produites par les Algues dans les fla- cons de culture], 321. — Note sur un cas d'autochromatisme nucléaire chez une Algue, 453. — Le Botaniste, 41* série, 1910, [480]. DANIEL (L.), Sur un .nouvel hybride de greffe entre Aubépine et Néflier, [299]. DeBEaux (О.), Décès, 100. — Notice biographique, 163.' Décès de MM. Bazor (Louis), 433; BRU- NOTTE, 260; DEBEAUX (О.) 101; Du- RAND (Ernest), 433; GILLOT (X.), 456; GONTIER (A.), 4; JULLIEN-CROSNIER, 491; MAUGERET, 101: MELLERIO (A.), 433; MÉLOIZES (DES) 225 ; TREUB, 456. Desmidiées, [223]. Dianthus barbatus, 119; D. sylvaticus Hoppe, 435. Diatomées, 344, 380. Dioscorea, [291] Diplotomma betulinum Arn., 462; D.cal- ' careum var. reagens В. de Lesd., 33. Dismier (G.), Sur-le Seligeria Doniana С. Müller aux environs de Paris, 539. — Revision des Philonotis de l’Amé- rique, (Mémoire 11). Dons faits à la Société, 37, 79, 81, 161, 355, 428, 429, 433, 456, 593. Dor (Paul), Contribution à l'étude des Loganiacées asiatiques de l'herbier du Muséum de Paris, (Mémoire 19). Рош (Ch.), Les Micro-Lepidozia fran- cais, LI. Dróme, 122. "”овлар et Воснет, De laction de la lumiere sur le Merulius lacrimans Fries, 417. Beille 13 CLXXXVI TABLE ALPHABÉTIQUE DES DucoMET (V.), Contribution à l'étude de la maladie du Cbátaignier, [659]. DuMÉE (P.), Quelques observations sur l'embryon des Orchidées, 83. Dunawp (Ernest) Décès, 433. — et BARRATTE (Gustave), Flore Libycæ Prodromus ou Catalogue raisonné des plantes de Tripolitaine, [629]. Durand (Th. et Hél. Sylloge florc congolanæ, [218]. E Ébénacées, (Mémoire 3 e, 442). Écologie (Voir Géographie botanique). Écosse, 31, 32, 34. Edraianthus, [634]. Éléagnacées, [411]. Élections pour le renouvellement du Bureau et du Conseil d'administra- tion de la Société, 620. Embryogénie et embryologie, 47, 83, . 942, 269, 509, 569. Epicéa, XLI. Érables (de la Savoie), 10, 39. Erica vagans L., 438. Ericacées, [139], 184, 438, 556, (Mémoire 3 e, 429). Erlangea Chevalieri Muschl., (Mém. 8c, 111). Erréra (L.), Sur l'efficacité des moyens de dissémination, [221]. Ervum hirsutum L. var. Terronii, 431. Erwin JANCHEN, Die Edraianthus-Ar- ten der Balkanlænder, [634]. Espagne, 61, 94, 501, 564. Eupatorium Lemassonii A. Biau, 201. Euphorbia angulata Jacq., 126; E. Cu- pani Guss., 308; E. flavicoma DC., 309; E. pilosa L., 195; E. sulcata de Lens, 126; E. verrucosa Jacq. race Candolleana Reyn., 309. Euphorbiacées, 125, 126, 135, 305, (Mé- moire 8 c, 119). Excecaria faradaniensis Beille, (Mém. 8 с, 128); E. guineensis var. cavalliensis et comoensis Beille, (ibid., 129). Hoffm. et F Faba Pliniana Trabut, 426. Fagræa, (Mém. 19, 23). Farr (Edith M.) Contributions to a MATIÉRES DU TOME LVII. Catalogue of the Flora of the Canadian Rocky Mountains and the Selkirk Range, [142]. FEDTSCHENKO (DE) [entretient la Société des expéditions botaniques en Rus- sie], 354. FELIPPONE (Florentin), Contribution à la Flore bryologique de l’Uruguay, [635] E FÉLIX (A.), Etudes monographiques sur les Renoncules françaises de la Sec- tion Batrachium, 406. — Id. П, xxxiv. FINET (A.), Fleurs anormales de Mega- clinium colubrinum Reich. f., 240. Finistere, [483]. Flore générale de l'Indo-Chine, I, 3173], I, 4 [299], V, 1 [582]. Fontinalis Duriæi Sch., 499. Fougères, 113, 357, 464, xv, LXVII. FRAINE (T.-G. Нил, et E. ре), On the seedling structure of Gymnosperms, III, [80]. Funaria Maireana Cop., XI. Еүѕом (P.-F.), Some experiments in the Hybridising ofIndian Cottons, [571]. G GaDECEAU (Émile), Localités du Dabæ- cia polifolia Don dans l'Ouest de la France, 556. Gærtnera, (Mém. 19, 26). à; GAGNEPAIN (F.), Essai d'une classifica- tion des Leea asiatiques, 331. — Com- ment faut-il comprendre la famille des Olacacées, 373. — [Indication dans la Nièvre de localités de l'Odon- tites Jauberliana et de l'Orobanche Picridis] 455. Galles (voir Cécidiologie). GANDOGER (Michel), Notes sur la flore hispano-portugaise. Quatrieme voya- ge en Portugal, 55, 95. — Notice bio- graphique sur Jean-Odon DEBEAUX, 163. — Lettre à M. le secrétaire ge- néral [A propos de Rosa), 499. — Notes sur la flore espagnole, X, 501, 564. Gardneria, (Mém. 19, 29). Garonne (Haute-), 239. p? GaTIN (M. MorriAnD et C.-L.), Utilisa- tion de la xylane par le Xylaria Hy- poxylon L., 121. : GavER (GvuLA), Vorarbeiten zu einer Monographie der europæischer Асо- nitum-Arten, [634]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVII. Gelsemium, (Mém. 19, 10). Génétique, [654]. Genista Martinii Verguin et Soulié, 133. Genliana campestris L., 439. Gentianacées, 439, (Mémoire 3 e, 471). Géographie botanique, 35, [158], 172, 4178, [221], 225, 232, 261, 534, [052], [6023] XXV, XXIX. GERBER (D. Bois et C.), Quelques ma- ladies parasitaires du Cannelier de Ceylan, [650]. — (C., J. COTTE et M. бореғвоү), Une lettre inédite de Linné au frère Gabriel, apothicaire des Capucins d'Aix, xx. бёле (J.-B.), Le Typha angustata dans les Bouches-du-Rhóne, 87. — Présen- tation d'échantillons de Typha an- gustata et var. abyssinica. — Le Typha angustata dans la partie occi- dentale du Bassin méditerranéen, 211. GILLET (J.) et Pague (E.), Plantes prin- cipales de la région de Kisantu, leur nom indigène, leur nom scientifique, leurs usages, [302]. GiLLoT (X.), Notice biographique sur Ch. OzaNow, 69. — Endotrophisme de la Pomme de terre, 450. — Décès, 456. Gironde, хуп. Glaux maritima L. Biau, 207. GLAziou (A.-F.-M.). Liste des plantes du Brésil central [suite] (Mémoire 3 e). GODEFROY (J. COTTE, C. GERBER el M.), Une lettre inédite de Linné au frere Gabriel, apothicaire des Capucins AIX, £X. Gomme adragante, 250. GONTIER (A.), Décès, 4. Goodéniacées, (Mémoire 3 с, 425). Graminées, 55, 57, 450. Graphina neo-caledonica B. de Lesd., 462. Graphis aperiens f. pruinosa Hue, (Mémoire 8 c, 136). Greffe [299], 517, GRIFFON (Éd.), Variations avec ou sans greffag» chez les Solanées et les Composées, 517. — Observations et recherches expérimentales sur la variation chez le Mais, 604. GUÉRIN (P.), Cellules à mucilage chez les Urticées, 399. Gurrroy (Ch). A propos du Juniperus communis, 118. — Remarque à pro- pos du Juniperus communis, 232, — s.-var. viridis CLXXXVII Calcaire, calcimétrie et plantes calci- coles, 232. GuiLLAUMIN (А.), Rutacées de l'herbier du Muséum, recueillies en Extréme- Orient par le R. P. Urb. Faurie des Missions étrangères, 181. — Remar- ques sur la germination du Sorindeia juglandifolia var. dahomensis Aug. Chevalier — Pachylobus dahomensis Engler, 414. GuINIER (Ph.), Contribution à l'histoire de la végétation dans le bassin du Lac d'Annecy, d’après Pes restes vé- gétaux trouvés dans les stations lacustres néolithiques, [652]. — Le choix des semences en culture fo- restiere, [653]. Guyane, 282. Gymnospermes, [80]. Gyrophora rugifera Th. Fr., 31. H Habrodon perpusillus Lindb., 500. HaMET (Raymond), Sur quelques Ka- lanchoe peu connus, 18, 49. — Ka- lanchoe Aliciæ sp. nova et K. be- harensis Drake del Castillo, 191. Hanior (P.), Bory-de-Saint-Vincent et l'Hymenophyllum tunbridgense L. dans les Basses-Pyrénées. L'Ophio- glossum vulgatum var. ambiguum Coss. et Germ., XV. Hawaii (Iles), 460, 463. Helianthemum ocimoides >< la- sianthum Gdgr, 57; Н. œlandicum DC. var. villosum Rouy, 207. Helianthus tuberosus, 518. Hépatiques, Voir : Muscinées. Heppia cæsia Hue, (Mémoire 8 c, 131); H. tephra Hue (ibid., 132). Hérault, 32, 33, 34, 35, 133, 237, 461, 462. Heterina boletiformis Hue, (Mé- moire 8 c, 133). | Hevea (Dimorphisme des fleurs), 134. Hieracium, 208. ` Нил, (T.-G.) et DE FRAINE (E.). On the seedling structure of Gymnosperms, ПІ [80]. Histoire de la Botanique, [158], xx. Hongrie, 10. Новев (J.), Materias para a Flora ama- zonica. Plant: Duckeanæ austro- guyanenses, [141]. CLXXXVIII Hue (Abbé), Description de trois espè- ces de Lichens, 280. — Lichenes [de l’Afrique tropicale francaise] (Mé- moire 8 c, 130). Hv (Abbé), Observations sur le Juni- perus communis L., 534. Hybridation, hybridité, [571]. Hydrophyllacées, (Mémoire 3 e, 414). Hymenanthera, 396. Hymenophyllum tunbridgense, xv. Hypocistis lutea Clus., 125. Ilex celebensis L. C., 234. Ille-et-Vilaine, 207. Inde anglaise, [145], 238, [578], (Мет. 19, passim). Indian forest Records (The), I, ш, 1908, [303]. у Indo-Chine, [73], [299], [582], (Мет. 19, passim). Insulinde, 234 (Mém. 29, passim). Ionidium indicum L. C., 396. Isatis hebecarpa X tinctoria, Gdgr. 96. Isère, 207, [663]. Italie, 31, (143), [158]. J Japon, 181, 188, (Mém. 19, 9, 28). Jardin d'essais de Tunis. Catalogue des collections, 4* édit., (650]. JATTA (А.), Licheni del Ruwenzori [662]. — 1 Licheni dell'erbario Tor- . nabene, [662]. JEANPERT, Note sur le Rumex palus- tris/,113. — Le Potamogeton mucro- natus aux environs de Paris, 420. Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, XLH, 1908, [655]. Journal (The) of Botany British and foreign, XLVII, 1910, 1° sem., [473]. JUILLET (L. PLANCHON et A.), Étude de quelques fécules coloniales, [298]. — (et PLANCHON), Encore le Corozo, [635]. JULLIEN-CROSNIER, Décès, 497. Juncus lamprocarpus, Ehrh. 26. Juniperus communis, 35, 118, 225, 261, (galle), TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVII. 534, xxix ; J. navicularis Gdgr, 55; J. virginiana, 531. Jura, 207, 208. K Kalanchoe Alicia R. Hamet, 191; К. Baumit Engl. et Gilg, 21; К. beharensis Drake del Castillo, 191; K. Elizæ Berger, 22; K. humilis Brit- ten, 23; K. laxiflora Bak., 24; K. lon- giflora Schlecht., 21; K. Marinellii Pampan., 54; K. oblongifolia Har- vey, 19; К. paniculata Harv., 24; K. porphyrocalyx H. Baill., 49; K. Pentheri Schlecht., 22; K. pyrami- dalis Schönland, 54; K. robusta Bayley Balfour, 50; K. schizophylla Baill., 50; К. sulphurea- Bak., 51; K. thyrsiflora Harv., 19; K. uniflora К. Hamet, 52. Kerstingiella geocarpa Harms, [649]. KowriNAMI (K.), Biologisch physiolo- gische Untersuchungen über Schim- melpilze, [141]. L Labiées, 206. Laggera Lecomteana Hoffm. et Muschl., (Мет. 8 c, 114); L. ma- crorrhiza Hoffm. et Muschl., (ibid., 114). ; "Launv (Antoine), Recherches paléo- phytologiques dans le Massif cen- tral, [586]. 2 Launæa Chevalieri Hoffm. et Muschl., (Mém. 8 c, 118); L. Cour- tetiana Hoffm. et Muschl., (ibid., 119); L. virgata Hoffm et MuschL, (ibid., 119). Lecanora callimorpha Hue, (Mé- moire 8 c, 135); L. subcarnea v. hy popodioides B. de Lesd., 32. Lecidea viriduloatra. B. de Lesd., 32; L. nantiana B. de Lesd., 461. LECOMTE (H.), Allocution en prenant place au fauteuil présidentiel, 1. — Flore générale de l'Indo-Chine, І, 3, 13], 1, 4, [299], V, 1, [582]. — Sur le dimorphisme des fleurs chez les Hevea, 134. — Notulæ Systematicæ, n° 5-9, [580]. Leea, 331. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVII. Légumineuses 122, 123, 131, (158], 431. LEMOINE (Mme Paul), Essai de classi- fieation des Mélobésiées basée sur la structure anatomique, 323, 367. — Répartition et mode de vie du Maérl (Lithothamnium calcareum) aux environs de Concarneau (Finis- tere), [483]. Lens nigricans Godr. subsp. L. cor- data Chaten., 123. Lepidostrobus Brownii Brongniart (sp.), [301]. Lepidozia setacea Mitt., Liv ; L. sylvatica, Evans, rtv; L. trichoclados, Liv. Leptorhaphis paramacea Jatta, 35. LESAGE (Pierre), Croissance du spo- rogone en dehors de la plante mère dans le Pellia epiphylla, [636]. — Croissance comparée de Polytrichum formosum sur la plante mère et en dehors de la plante mère, [636]. — Polyembryonie chez Pellia epiphylla, [637]. — Sur le balancement orga- nique entre le pédicelle du chapeau femelle et le pédicelle du sporogone dans les Marchantiacées, [637]. LÉVEILLÉ (Mert, Clef des Polygonum de Chine et de Corée, 443. — Clef des Artemisia chinois et coréens, 456. Lichens, 31, 236, 280, 460, [662], (Mé- moire 8 c, 130). LicNrER (0.), Végétaux fossiles de Normandie, ут, [493]. Linaria Pelisseriana Mill., Perrieri Rouy, 199. LiNNÉ (Lettre inédite), xx. Liste des membres de la Société bota- nique de France au 1° janvier 1910 (en tête du volume, p. пи). Lithothamnium calcareum, [483]. Lobéliacées, (Mémoire 3 e 425). Loganiacées, (Mémoire 3 e, 468), (Mé- moire 19). Loire-Inférieure, [469]. Lophodermium macrosporum, LI. Loranthacées, [146]. Lot, 435, 497. Luzer (D.) Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dacty- loides Tausch., 525. — Id., 2° artic., 547. — Id., 3* artic., 595. Lurz (L.), Sur le mode de formation de la gomme adragante, 250. — Con- sidérations générales sur l'accumu- lation des nitrates dans les plantes, [480]. — Remarque [sur les pertes d'azote par les plantes], 546. — Allo- 440; L. CLXXXIX cution en ouvrant la Session extra- ordinaire, vi. — Le jardin Hanbury а Ја Mortola, crxxvir. Lysimachia nemorum L. var. rotun- difolia Biau, 206. M Macaranga Chevalieri Beille (Mém. Sc, 195). Madagascar, 49 et suiv., 192, 285. Mapior (V.), Voir Roux. MaGNIN (Ant.), Les études mycologi- ques à Besancon. L'Office mycolo- gique et le service de détermina- tion des Champignons, [469]. MAIRE (R., et A. TisoN), La cytologie des Plasmodiophoracées et la classe de Phytomyxinées, [146]. — Les bases de la classification dans le genre Russula, [660]. — Contribution à l'étude de la Flore mycologique des Alpes-Maritimes. Champignons ré- coltés à la Session de Saint-Martin- Vésubie (1910), crxvi. Mais, 604. Malaisie [222]. MariNvavb (Ernest), Distribution d'é- chantillons d'Asplenium Trichomanes var. ramosum Héribaud et Lavergne, 113. — Notules floristiques IV, 357. — Florulæ oltensis Additamenta ou Nouvelles Annotations à la flore du département du Lot, 435. — Un coup d'œil sommaire sur la littérature pyrénéenne : Bubani et son Flora qyrenza, xxv. Malpighia, xxr, 4907 [76], xxm, 1908 [T1]. Maiva Divotiana Biau, 205. Manche, 344. MAnGIN (L.), Qu'est-ce que l'Asper- gillus glaucus? Etude critique et expérimentale des formes groupées sous ce nom, 156]. — Sur quelques Algues nouvelles ou peu connues du Phytoplancton de l'Atlantique, 344, 380. ` Manniophyton Wildemanii (Mém. 8 c, 124). Marasmius Oreades Fr. (Son action sur 1а végétation), 62. ManicNoxi (Giuseppe), Nota sulla man- canza di endosperma negli ovuli di Cacao e su alcune anomalie dei CXC frutti e dei semi, [142]. — Micromi- ceti di Schio, [143]. Marnac et REYNIER, Flore phanéro- gamique des Bouches-du-Rhóne. Pre- mière partie, [632]. Massif central, [586]. MATTIROLO (Oreste), Extraits de la relation du voyage scientifique au Ruwenzori, [18]. MAUGERET (Alexandre), Décès, Notice nécrologique, 623. Méditerranée (et région méditerrané- enne), 211. Megaclinium colubrinum Reichb. f., 240. Melantbera Chevalieri Hoffm. et Muschl., (Mém. 8 c, 117); M. rhom- bifolia Hoff. et Muschl., (ibid., 117). Méliacées, 286. MELLERIO (A.), Décès, 433. Melobésiées, 323, 367. MÉLorzes (Des), Décès, 225. Mémoires de la Société Linnéenne du Nord de la France, хи 1905-1908, [630]. Memoirs of the National Academy of Sciences, X, 6, [493]. MER (Émile), Le Lophodermium ma- crosporum parasite des aiguilles d'Epicéa, xLI. Merulius lacrymano, 411. Mesobotrya Spapfiana Beille, (Mém. 8*6, 121). Meuse, 205. Mexique, [140], [141], 237, 238, 239, 461, 462. Microglossa caudata Hoffm. et Muschl. (Mém. 8 c, 113). Micro-Lepidozia, їл. MILLSPAUGH (C.-F.), Prænunciæ baha- menses : Contributions to the Flora of Bahamian Archipelago, [511]. Missouri Botanical Garden, 19* Report annuel, [494]. Mitrasacme (Mém. 19, 3). Mitrolea (Mém. 19, 2) Moisissures, [147]. MorrtAnp (Marin), Remarques physio- logiques relatives au déterminisme des. galles; 24. — De laction du Marasmius Oreades Fr. sur la végé- tation, 62. — (et GATIN), Utilisation de la xylane par le Xylaria Hypoxylon L., 127. — Une explication des lignes verticales dessinées par diverses Algues aquatiques dans les flacons de culture, 319. — Recherches sur l'utilisation par les plantes supé- 101: TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVH. rieures de diverses substances orga- niques azotées, 541. MONTEMARTINI (L'.), L'avvizimento o la malattia dei peperoni (Capsicum annuum) a Voghera, [17]. — Una nuova malattia della Sulla : Anthos- tomella Sulle n. sp., [659]. Morphologie externe, organographie, 134, 286. Muscinées [430], [470], 497, 539, [635], [636], [637], st, xix, LI, Mémoire 7. Mutation, [297], 350, [476], 604. Mutinus caninus (Huds.) Fr., [146]. Mycocalicium Сасоіі B. de Lesd., 240. Mycologie, Voir : Champignons. Myricaria germanica Desv. squamosa, 123. Myrsinacées, (Mėmoire 3, e 432). form. N Narcissus poeticus >< silvestris Chaten, 426. Neckia ovalifolia L. C., 391. è Nécrologie : BazoT (Louis), 433; DE- BEAUX (0.), 163; DURAND (Ernest), 433; MAUGERET (Alexandre), 623; MELLERIO (Alphonse), 433; LENS (Ch.), 69; RENAULD (Ferdinand), 624; TreuB (Melchior), 625. a Neoboutonia diaguissensis Beille (Mém. 8 c, 125). \ New-York Agricultural Experiment Station, Bull. n* 302-313, Techn. Bull. п°* 6-8, [495]. NEyRAUT (Е.-Ј.), La station du Prunus lusitanica L. dans les Basses-Pyré- nées, 275. — Une station nouvelle du Woodsia hyperborea R. Br. dans les Pyrénées, LXVII. Nomenclature, [78], [149]. Nord (Départ. du Nord), 410. ied NoRDSTEDT (C.-F.-0), Index Desmidia- cearum citationibus locupletissimus atque Bibliographia, Supplementum, [223]. Norrisia Gardn. (Mém. 19, 11). Notulæ Systematicæ, n° 5-9, [580]. Nouvelles, [160], [224], [432], [496], [592], [664]. Nucularia, 171. Nuova Notarisia (La), ХХ-ХХІ, 1909-1910, [584]. ul Nuovo Giornale botanico italiano, XV et XVI, [219], XVII, [660]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME ТҮП. 0 Océanie, [430]. Ochrolechia tartarea var. gonatodes (Ach.), 32. Odontites Jauberliana, Bor., 455. OEnanthe, 435. OEsterreichische botanische Zeitschrift, LX, 1910, [467], [643]. OrrNEn (Jules), La flore du massif des Grandes Rousses, [663]. Olacacées, 313. Oléacées, (Mémoire 3 e, 441). Ombellifères, [141]. 412, 435.. Opegrapha diaphora var. angustata B. de Lesd., 34; O. Fauriei B. de Lesd., 463. Ophioglossum vulgatum var. ambiguum Coss. et Germ., xv. Ophrys Trollii Hegetschw., 441. Opium, [220]. Orchidacées, 83 (Embryologie), 240 (Té- ratologie), 441. Orient (Extrême), 181, 188, 412, [430]. — Voir : Chine, Inde, Indo-Chine, Japon. Orobanche Picridis Schultz, 455. Ozanon (Ch.), Notice nécrologique, 69. р Pachylobus dahomensis Engler, 414. Paléobotanique, [301], [493], [586], [652]. Pannaria duplicata Hue, 283; P. neo- caledonica B. de Lesd., 238. PAQUE (J. GILLET et E.), Plantes prin- cipales de la région de Kisantu, leur nom indigène, leur nom scientifique, leurs usages, [302], Parasitologie, [146], [650], хи. Paris (Général), Muscinées de l'Asie orientale (11* art.), [430]. — Florule bryologique et hépaticologique de l'ile des Pins [430]. — Collatio nomi- num Brotherianorum et Indicis bryo- logici, [430]. — Hépatiques de la Nouvelle-Calédonie, [636]. Paris, région parisienne, 115, 207, 208, 420, 455, 539, ш. Paronychiacées, 124. Pathologie végétale, [71], [145], [650], [659], XLI. Pedicularis, de la Savoie, 89; Contri- bution à l'étude du genre, (Mémoire CXCI 18); >< Pedicularis alpicola Rouy et Faure, 198; P. Barrelieri Reiċhb., 197; >< P. Blanci Rouy et Faure, et variétés, 196; >< P. camberiensis Rouy, 196 ; P. cenisia Gaud., 195; P. cenisia x< Barrelieri Rouy, 195; P. fascicu- lata Bell., 90, 306; >< P. Gillotana Rouy et Faure, 198; P. Giraldiana Bonati, Lx; P. gyroflexa Vill., 90, 305 ; P. Legendrei Bonati, Lx; P. Lips- kyana Bonati, үш; P. Mairei Bonati, их; P. Penzigiüi Steing., 197; P. pseudo-stenocorys Bonati, ux ; P. Rouyana Wolf, 197; X P. Vul- pii Solms-Laub., 197. PELLEGRIN (Francois), Quelques obser- vations sur la flore du Lautaret, 172. — Structure de l'ascidie de l’Amoora cucullata Roxbgh, 286. Pellia epiphylla, [636], [637]. Phæographis Le Rati B. de Lesd., 462. Philonotis, de l'Amérique, (Mémoire 17); Ph. americana Diem. (Ibid. 22, 33); Ph. fallax Dism. (30, 39). Phoradendron flavescens (Pursh) Nutt., [146]. Physcia aquila var.cæsiopruinosa Lamy, 31; Ph. selosa var. endococcinea et form. microphylla B. de Lesd., 460. x Physiologie et biologie végétales, 24, 91, 116, 197, [141], 315, 417, [480], 517, 541, 546, [637], [651]. PLANCHON (L.), Sur la vraie et les fausses roses de Jéricho, [220]. — Bouilleries et fumeries d'opium, [220]. — Mutations gemmaires du Solanum Commersonii Dun. Essais de mutation sur le Solanum Maglia Schlecht., [297]. -- (et A. JUILLET), Étude de quelques fécules coloniales, [298]. — (et A. JuiLLET), Encore le Corozo, [655]. Plancton, 344, 380. Plumbaginacées (Mémoire 3 e, 431). PoimmavLT (G.), Allocution prononcée aux funérailles de TREUB, 625. Poisson (J.), [Remarque à propos d'un cas d'endotrophisme de la Pomme de terre], 452. Polygonacées, 113, 441, 443. ; Polygonum Bellardi AM., 441; de Chine, 443. Polystroma Fernandezii Clemente, 281. Polytrichum formosum, [636]. Pomme de terre, (291), 450, 452, 521. CXCII TABLE ALPHABÉTIQUE DES Portugal, 54. Potamogeton mucronatus, 420; P. obtu- sifolius, 420. PRaiN (David), Contributions to Indian Botany Reprints from periodicals (1902-1906), [578]. Primulacées, 206, 201 (Mémoire 3e, 431). Prix de Coincy (Rapport sur l'attribu- tion en 1910), ххш. Proceedings of the Indiana Academy of Science, 1909, [78]. Provence, 309. Prunus lusitanica L., 215. Pseudogardneria (Mém. 19, 27). Psora concava B. de Lesd., 461. Psorotichia Pontresinæ B.de Lesd., 240. Puy-de-Dôme, 91, 209. Pyrénées, 32, 33, 275, 288, 548, 552, 597, 599, Xv, XXV, LXVII. Pyrenula circumrubens (Nyl.) var. ery- thrinosa B. de Lesd., 463. Pyxine Chevalieri Hue, (Mémoire 8 c, 135). Q Quercus coccifera, 109. R Ramalina scopulorum var. cuspidata f. variabilis Hue, (Mémoire 8c, 134). Ranunculus aconitifolius L. var. crassi- caulis DC., 207; R. Drouetii F. Schultz, XXXIV; R. flericaulis R. et F., 207. Rectifications, 463. Recueil des Travaux Botaniques Néer- landais, VI, 1909, [447]; VII, 1910, [590]. RENAULD (Ferdinand), Notice nécrolo- gique, 624. Renonculacées, 47, 102, 207, 242, 966, 406, 509, 569, [634[, xxxrv. Revue générale de Botanique, XXI, 1909, 2" sem. 466; XXII, 1910, 1° sem., 461, 2* sem., [638]. REYNIER (Alfred), Les Quercus coccifera L. centenaires d'Aix-en-Provence, 109. — L'Euphorbia flavicoma DC. et PE. verrucosa Jacq. race Candolleana Reyn., en Provence, 309. — (МАВ- NAC et), Flore phanérogamique des MATIÈRES DU TOME LVII. Bouches-du-Rhône. Première partie, [632]. — (J. COTTE et Alfred), Ano- malie d’un Rhus Coriaria L. dans les Bouches-du-Rhône, LXII. Rhizocarpon geographicum var. conglo- meratum (Fr.), 33. Rhododendron spinuligerum Franch., 184. Rhòne (Plantes nouvelles, rares ou cri- tiques du bassin moyen du), 122. Rhus Coriaria L., Lxn. Ricca (Ubaldo), Movimenti d'irrita- zione nelle piante. Uno studio d'in- sieme e trattazione di questioni spe- ciale, [651]. Rosa, 293, 459; R. Dagesii Sud., 294; R. moravcensis Kupc., 10; R. Uhlis- tensis Kupc., 10. Rosacées, 4, 10, 207, 275, 288, 615. ROSE (J.-N.) (and BRITTON), The genus Cereus and its allies in North Ame- rica, [140]. — Five new species. of Crassulaceæ from Mexico, [141]. — (and COULTER), Supplement to the Monograph of the North american Umbelliferæ, [141]. Rose de Jéricho [220]. Roux (N., V. ManioT et J. ARBOST), Rapport sur les herborisations de la Société botanique de France dans le bassin supérieur de la Vésubie,rxxirt. — (Id.), Rapport sur l'excursion de Saint-Martin-Vésubie à Tende (2 aoüt) et sur les herborisations des 3 et 4 aoüt 1910 à Tende et dans les envi- rons, xcv. — (Id.), Herborisations au mont Mounier les 6 et 7 aoüt 1910, сп. Rouy (G.), Sur quelques Scrofularia- cées du Sud-Est de la France et sur deux Salicacées d'Alsace. — Un peu de précision au sujet de deux Pedi- cularis de Savoie. Un Euphorbia nou- veau pour la flore française, 305. — [Remarque à propos des excursions en Espagne de M. Gandoger], 508. — [Remarque sur les Saxifraga penta- dactylis et ladanifera], 603. : Rubus, 4, 901, 288; XX Н. atacicus Sud., 292; R. emarginatus P.-J. Müller var. rosellinus Sud., 291; R. lau- rentinus Sud., 291; >< R. Marty! Sud., 292; x R. timendiformis Sud., 290. Rumex palustris, 113. Rutacées, 181. RussEL (W.), Remarques sur une sta- TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME ТҮП. tion du Juniperus communis dans les Vosges granitiques, 35. — Nou- velle localité du Dianthus barbatus dans les Vosges, 179. S SACCARDO (P.-A.), Da quale anno, debla cominciare la validatà della nomen- clatura scientifica delle crittogame, [18]. — Cronologia della flora ita- liana, [158]. — Sylloge fungorum omnium hucus que cognitorum, XIX, [489]. Sachalien, 188. Sagedia glabra Mass., 34. Sahara, 165. Salicacées, 195. X Salix Issleri Rouy, 199; < S. Mant- 211 Rouy, 199. Salsola, 161. Salsolacées, 165, [221]. Sapotacées, (Mémoire 3 е, 436). Satureia Acinos Scheele var. montole- tensis Biau, 206. Sauvagesia Jaheriana L. ©., 391. Savoie et Haute-Savoie, 10, 39, 89, 195 464, [652]. Saxifraga corbariensis Timbal-Lagrave, 599; Saxifrages de la section Dacty- loides Tausch., 525, 547, 593, 603; Saxifraga geranioides L., 548; >< S. Lecomtei Luizet et Soulié, 597; S. pentadactylis Lap., 552. Saxifragacées, [140]. Schuurmansia тісгӧсагра L. C., ‘398. Scleranthus annuus >< perennis Gillot, 124. — Scl. perennis X verticil- latus Chaten., 124. i Scrofulariacées, 89, 195, 305, 440, 455, LVIII. : Sebastiana Chamzælia var. chariensis Beille, (Mém. 8 c, 128). ‚ Secale cereale L., 384. Selaginella lepidophylla Spring, [220]. Seligeria Doniana C. Müller, 539. Senecio mempodrensis Gdgr, 98. Serratula tinctoria L. var. verdu- nensis Biau, 204. SERVETTAZ (Camille), Monographie des Éléagnacées : Systématique, ana- tomie et biologie, [477]. Session extraordinaire dans les Alpes- Maritimes. Liste des membres de la CXCHI Société qui y ont pris part, т. — Liste des personnes étrangères à la Société qui y ont pris part, п. — Bureau spécial de la Session, 1y. — Programme de la Session, iv. — Allocutions (Voir LUTZ, CAGNOLI DE SAINT-AGNES, CORBIERE). — Rapports sur les excursions (Voir Roux, Ma- DIOT, ARBOST, F. CAMUS, CORBIÈRE, MaiRE, Lurz). — Vou pour une Session extraordinaire en Vendée en 1911, LXVIII. Sevada Schimperi Moquin, 167. Société d'Histoire naturelle d'Autun, 22° Bulletin, [639]. Société pour l'étude de la flore franco- helvétique, 17* année, 1907, [75]. Solanées, 517. Solanum Commersonii Dun., [297], 521; S.esculentum, 519; S. Maglia Schlecht., [297], 521; S. ovigerum, 519; S. tube- vosum, 521. Sorindeia juglandifolia Oliv. var. daho- mensis Aug. Chev., 414. SovEcES (R.) Un cas de développe- ment anormal de l'embryon chez l'Anemone Pulsatilla L., 4i. — Sur la présence du protoplasme supé- rieur (ergatoplasme) dans les anti- podes des Renonculacées, 102. — Recherches sur lembryogénie des Renonculacées, 242, 266, 509, 569. Sphæranthus Lecomteanus Hoffm. et Muschl. (Mém. 8 c, 114). Sphinctrina turbinata var. minutula В. de Lesd., 35. Staurothele Brouardi B. de Lesd., 239. STEBBING (E.-P.), The Barkboring Beetle attak in the coniferous Forests in the Simla Catchment area, [578]. Strychnos, (Mém. 19, 11); Str. di- nhensis Pierre mss., (íbid., 20); Str. donnaiensis Pierre mss., (ibid., 20); Str. Gauthierana Pierre mss.. (ibid., 17); Str. Nux-vomica L. var. oligosperma Dop et granditolia Dop, (ibid., 18); Str. polyantha Pierre mss., (2bid., 15); Str. rupi- cola Pierre mss., (ibid., 17); Str. Spireana Dop, (ihid. 19); Str. Thoreliíi Pierre mss., (ibid., 20); Str. usitata Pierre mss. et var. cirrosa Dop, (ibid., 19). Styracacées (Mémoire 3 e, 443). Suæda, 166. CXCIV Subvention du Ministère de l'Instruc- tion publique, 225. SupnE (H.). Interprétation de quelques Rubus nouveaux de Hongrie, 4. — Ronces et Roses du Laurenti et du Capsir, 288. Suisse, 237, 240, 472. Sylviculture, Agriculture, [578], [519], [646], [648], [649], [653]. Е Tamaricacées, 123. Tarn, 33, 207, 208. Tératologie, 47, 113, [141], [142], [146], [147], 182, 240, 450, 452, Іхи. Térébinthacées, LXII. Tessin, [472]. Thecacoris Chevalieri Beille, (Mém. 8c, 119); Th. Trilliesii Beille (ibid., 120). Theobroma Cacao L., [142]. TisoN (R. MainE et A.), La cytologie des Plasmodiophoracées et la classe des Phytomyxinées, [146]. Toninia violacea B. de Lesd., 462. TRABUT (L.), Sur une mutation inerme du Cynara Cardunculus, 350. — L'indigénat de la Fève en Algérie, 424. Traganum, 171. Tragia Chevalieri Beille. (Mém. 8 c, 126); Tr. kassiliensis Beille (ibid., 126). Travaux du Laboratoire, de Matière médicale de l’École supérieure de Pharmacie, VI, 1908-1909, [478]. TRELEASE (W.), The Mexican Fiber Agaves known as Zapupe, [140]. TnEUB (Melchior), Décès, 456; Allocu- lion prononcée à ses obsèques, 625. Trigonella gladiata, 431. Tripolitaine, [629]. Triticum dicoccoides (Distribution de grains), 450. Tropiques (Agriculture in the Tropics), [879]. Tunisie, [650]. Typha angustata Bory et Chaubard, 87; (et var. abyssinica), 108; 211. Typhacées, 87. U University of California publications in Botany, [303]. Urticées, 399. Uruguay, [635]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME ГУП. y Vacciniacées, (Mémoire 3 e, 427). Vendée, 556. VERGNES (Louis de), Le Botrychium lan- ceolatum Aongstr.à Chamonix (Haute- Savoie), 464. VERGUIN (Louis), Un Genéthy bride, 131. Vernonia Courtetii Holim: et Muschl., (Меш. 8 c, 112); V. Klin- gii Hoffm. et Muschl. (ibid., 112). Veronica montana L., 440. Verrucaria Dufourii var. applanata B. de Lesd., 34; V. Ludovicine B. de Lesd., 239. Vicia Pliniana Trabut, 426. VILMORIN (Maurice de) [Présentation d'une photographie de Rhododendron spinuligerum Franch.], 184. — [Pré- sentation d'un Chrysanthemum), 619. VILMORIN (Ph. de), Etat des recettes et des dépenses de la Société au 1** janvier 1910, 188. — La génétique et la quatrième conférence interna- tionale de génétique, [654]. Viola de l'herbier de Buitenzorg, 337; V. Burgersdijckii Oud. form. no- dosa H. de Boiss. et L. C., 338; V. curvistylis H. de Boiss. ct L. C., 339; V. principis H. de Boiss., 958: V. sacchalinensis H. de Boiss., 188; V. sumatrana Miq. var. cærulescens Н. de Boiss. et L. C., 341. Violacées, 188, 257, 331, 391. í Voandzeia Poissoni A. Chev., [648], [649]. Vosges, 35, 178, 179, 204, 201. — Vries (Hugo DE), Espèces et variétés; leur naissance par mutation, (416]. Vulpia*alopecuros >< geniculata Gdgr, 53. W WaRMING (Eug.), Ericineæ, [139], Saxi- fragacées, [140]. ` WiLLis (J.-C.), Agriculture 1n the Tro- pics; an elementary Treatise, [579]. Woodsia hyperborea R. Br., LXVII. X Xylaria Hypoxylon, 121. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVII. yY York (Harlan H.), The Anatomy and some of the Biological Aspects of the « American Mistletoe », Phora- dendron flavescens (Pursh) Nutt., [146]. CXCV Z ZEILLER (R.), Observations sur le Lepidostrobus | Brownii Brongniart (sp.), [301]. Zeitschrift für Botanik, I, 1909, [304] ; II, 1910 [645]. ERRATA DU TOME ТУП (1910). Page 39, ligne 4 (en descendant), au lieu de : Acer Perrieri. Chab., lire : Acer Perrieri Chab. P. 57, lignes 12 et 13 (en remontant), au lieu de : ocymoides et ocymoidis, lire : ocimoides et ocimoidis. P. 15. Dans plusieurs exemplaires, cette page est numérotée 7, par suite de la saute du chitfre 5. P. 76, ligne 8 (en descendant), au lieu de ` GrRANDIAS, lire : GrRAUDIAS. P. 101, ligne 16 (en descendant), au lieu de : établi, lire : établie. P. 129, ligne 15 (en descendant), au lieu de : acide chlorhydrique, lire : orcine chlorhydrique, P. 174, ligne 24 (en descendant), au lieu de : Taraxacum rotundifolium, lire : Taraxacum Dens-leonis. Campanula rotundifolia. | P. 171, lignes 16 et 19 (en descendant), supprimer ` Erysimum orien- tale et Arabis saxatilis. P. 229, ligne 8 (en descendant), au lieu de : 5, lisez : ^. P. 239, ligne 10 (en descendant), au lieu de : Arthonia hiber- niea, lisez : Arthonia hibernica. P. 365, ligne 5 (en remontant), au lieu de : ère, lisez : aire. P. 413, ligne 9 (en remontant), au lieu de : Bristih, lisez : British. P. 496, ligne 4 (en descendant), au lieu de : et COTTE, LANGERON, SOUÈGES, lisez : COTTE, LANGERON et SOUÈGES. P. 497, ligne 6 (en descendant), au lieu de : Julien Crosnier, lisez : Jullien-Crosnier. : P. 500, ligne 6 (en remontant), au lieu de : botanique qu'on, lisez : botanique, on. : P. 511, ligne 15 (en remontant), au lieu de : achromatique, lisez : chromatique. 2 Р. 567, ligne 18 (en remontant), au lieu de : Bufonia, lisez : Buffonia. P. xx, ligne 13 (en descendant), au lieu de : MaRSILLY, lisez : MARCILLY. Р. хххш, ligne 13 (en remontant), au lieu de : sus, lisez : sur. Mémoire 18, р. 22, ligne 1 (en descendant), au lieu de : Mycro- phyllæ, lisez : Microphyllæ. LISTE DES MÉMOIRES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ EN 1940. ЄХСҮП Mémoire 19, p. 5, ligne 21 (en descendant), au lieu de : parishii, lisez ` Parishii. Ibid., p. 23, ligne 7 (en descendant), au lieu de : 1. Thunb. Nov. gen. 24, lisez : 7. FAGRÆA Thunb. Nov. gen. 24. Ibid., p. 26, ligne 18 (en remontant), au lieu de : par 2, lisez : par 3. En raison des erreurs qui s'étaient glissées dans l'article de M. FÉLIX sur le Ranunculus Drouetii (Compte rendu de la Session extraordinaire, . 1° partie), le Secrétariat a déjà publié, sur une feuille volante, les rec- tifications à faire. Nous les reproduisons ci-dessous : 1° Page xr. Remplacer l'explication des planches par la suivante : PLANCHE Í. Ranunculus (Batrachium) Drouetii F. Schultz variété &. subsessilifolius variation y. rigidus. — Maray [Loir-et-Cher] (Félix)! PLANCHE II A. Ranunculus (Batrachium) Drouetii F. Schultz variété 5. subsessilifolius variation accidentelle a. penicillatus. — Environs d'Angers (Ravain!) in Herbarium normale de F. SCHULTZ, nov. ser. cent. 8, n° 702. B. Ranunculus (Batrachium) Drouetii F Schultz var. a. petiolatus varia- tion accidentelle à. majus. — Préparé avec des échantilons vivants, envoyés de Bourgneuf (Loire-Inférieure) par M. LAJUNCHERE. 2» Remplacer la légende de la Planche I par la suivante : Ranun- eulus Drouetii subsessilifolius variation rigidus. 3° Remplacer la légende de la Planche IT par la suivante : A. Ranun- eulus Drouetii subsessilifolius variation penicillatus. — B. R. Drouetii petiolatus variation majus. Le Secrétariat, tout en apportant le plus grand soin à la correction des épreuves, ne saurait étre responsable des fautes échappées aux auteurs, et il ne se charge pas d'en faire le relevé complet. Celles qui lui ont été signalées en temps utile peuvent figurer dans les listes d'errata qui terminent les volumes annuels. LISTE DES MÉMOIRES PUBLIÉES PAR LA SOCIÉTÉ ET DÉPENDANT DU TOME LVII (1910). Graziou (A.-F.-M.), Plantes du Brésil central [suite, pp. 393-488], (Mémoire n* 3 e, paru en mars 1910, à suivre). CnEvartreR (Aug.), Novitates flore africanæ. Plantes nouvelles de l'Afrique occidentale francaise décrites d'apres les collections de M. Aug. CXCVIII AVIS AU RELIEUR. CHEVALIER [suite, pp. 111-136], (Mémoire n° 8 b, paru en juin 1910, à suivre). Disuier (G.), Revision des Philonotis de l'Amérique, 37 p. (Mémoire n° 17, paru en septembre 1910, terminé). Воматі (G.), Contribution à l'étude du genre Pedicularis, 37 p. (Mémoire n° 18, paru en novembre 1910, terminé). Dor (Paul) Contribution à l'étude des Loganiacées asiatiques de lherbier du Muséum de Paris, 30 p. (Mémoire n° 19, paru en novembre 1910, terminé). Chacun de ces Mémoires a une pagination spéciale. Ils peuvent étre reliés soit à la fin du volume LVII, soit isolément. Il est préférable de relier à part ceux qui, comme les Mémoires 3 et 8, auront une suite. CLASSEMENT DU TEXTE Le tome LVII comprend : 1° La liste des membres de la Société au 1°" janvier 1910, ххуш pages. 2 Les comptes rendus des Séances et la Revue bibliographique intercalée et sans pagination spéciale, 664 pages, XXIII planches. 9* Le compte rendu de la Session extraordinaire dans les Alpes- Maritimes et la Table des matières, cxcv pages, VIII planches. 4° Les Mémoires ci-dessus énumérés. AVIS AU RELIEUR Les planches peuvent étre réunies à la fin du volume ou disposées prés des textes qu'elles illustrent. Dans ce dernier cas, elles seront insérées : РІ, LIV, en regard dela page ` Ap Pl. XVII, en regard dela page 399 dif — ux 69 | PL XVHEXXNE, ^—- 3498 РІ. VI, — — 86 PI. I, II, (Sess. extr.) — XL Pl. VII, VIII, et 91 PI. Ш, e рүн PI. IX, — — 196 PI. IV, — — Ш РІ. X, — — 986 | PL V-VIL - — — хау Pl. XI-XIII, — ud 349 PI. VIII icis — CLXXVI PI. XIV, — t 391 PI. IX Ge — CLXXIX PLXVXVL — ей Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — Imp. PauL BRODARD. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO a SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE DANS LES ALPES-MARITIMES EN JUILLET-AOUT 1910. N. Roux, V. Madiot et J. Arbost........ Rapport sur les herborisations de la Société bota- nique de France dans le bassin supérieur de la Vésubie (Pl. V-VII)............................ LXXIN N. Roux, V. Madiot et J. Arbost........ Rapport sur l’excursion de Saint-Martin-Vésubie à Tende (2 aoùt) et sur les herborisations des 3 et 4 aoüt 1910 à Tende et dans les environs.. XCIV ‚М. Roux, V. Madiot et J. Arbost........ Herborisation au mont Mounier les 6 et 7 août 1910. cü Arbost............... . Liste méthodique des plantes phanérogames et cryptogames vasculaires signalées dans les comptes rendus des herborisations............. Cen F. Camus................ Documents pour la flore bryologique des Alpes- Maritimes...................................... cxv L. Согђіёге.............. Excursions bryologiques aux environs de Saint- Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes)............... CL R. Maire....... des die CH . Contribution à l’étude de la flore mycologique des Alpes-Maritimes. — Champignons récoltés à la Session de Saint-Martin-Vésubie (1910) (PI. УШ). CLX VI i blu. i. esa Le jardin Hanbury à la Mortola (Pl. IX).......... CLXXVII TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME LVII........... ea CLX XX ЖАШАТА DU TOME LV. а de c re rh Rh R e Eed een Ee схсу LISTE DES MÉMOIRES......... EE м EE .,,CXCVII CLASSEMENT DU TEXTE. ..:.....:...41. even Gus E Ире E Ve схсупз GC ANiR AU RELÉKUR; A 341. 14.....;............-.ырг 95%. E EE AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour même où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard. П. — ši les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées dans le;texte, celles-ci doivent être dessinées à la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de manière à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. L'insertion de toute figure ne pouvant être reproduite que par des procédés différents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. HI. — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat. Les corrections doivent étre retournées dans le délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la. correction est faite d'office par le Secrétariat. IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent étre publiés sous la rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. Ils prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Société. sans majoration de leur cotisation. V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jours à l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. L'inscription à l'ordre du jour de tout travail parvenu au Secrétariat aprés ce délai ne peut étre garantie. Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 1912 Président : M. ZEILLER. Vice-présidents : MM. Chauveaud, Battandier, Griffon, J. Poisson. Secrétaire général : M. L. Lutz. Secrétaires : Vice-secrétaires :: MM. Lormand, F Camus. MM. Sartory, Combes. Trésorier : I» Archiviste : M.:Philippe de Vilmorin. M. E. Malinvaud. Membres du Conseil : MM. Ed. Bonnet, MM. Friedel, . | MM. Hickel, Dangeard, Gagnepain, Lecomte, - Dumée, Gatin, Prilleux, | Dismier, Guérin, M. de Viimorin. ,Tout ce qui concerne l'administration de la Société doit être adressé au Secrélaire général à l'adresse suivante : M. Lutz, professeur agrégé à l'École su érieure de pharmacie, 4, avenue de l'Observatoire, Paris (VIS. s Sa " P eu Le Secrétaire-rédacteur, Gérant du Bulletin, Е. Coups, PO RE Coulommiers.— Imp. Paur BRODARD. YAL Coulommiers. — Imprimerie Pauz BRODARD.