L'ILLUSTRATION HORTICOLE, de dirai comment Port embelit les ombrages , L'eau, les fleurs, les gozons et les rochers sauvages! IBUSARANON HDRMICDES, JOURNAL SPÉCIAL DES SERRES ET DES JARDINS, où CHOIX RAISONNÉ DES PLANTES LES PLUS INTÉRESSANTES SOUS LE RAPPORT ORNEMENTAL GOMPRENAXT LEUR HISTOIRE COMPLÈTE, LEUR DESCRIPTION COMPARÉE, LEUR FIGERE ET LEUR CULTURR: RÉDIGÉ PAR CR. LEMAIRE, Professeur de Botanique ; Membre honoraire et correspondant de diverses Sociétés savantes : EY PUBLIÉ PAR AMBROISE VERSCHAFFELT, Horticulteur; Éditeur de la Nouvelle Iconographie des Camellins. Troisième Dolume. ‘: GAND, IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE DE F. ET E. GYSELYNCK, Rue des Peignes, 36. 1856. Le dépôt exigé par la loi a été fai. ut. à A Verschaffelé HOOK . F. ET THOMS. (4 Crupbelli him - male «a { Plein air.) Ga Dlbaguo ” I Stroobant Sc & Lith à Card L'ILLUSTRATION HORTICOLE. Planche 79. MAGNOLIA CAMPBELLIL MAGNOLIE DE CAMPBELL, Évyw. François Maënoz, professeur de Botanique à Montpellier, né en 4658, mort cn 1745. Linné, en créant ce genre, dit qu’il le dédiait à Magnol, par allusion à l'éclat de son savoir (Cri. botan.). Magnoliaceæ ( Magnolicæ. CHARACT. GENER. Catycis tri- phylli foliola coriacco-herbacea v. sub- colorata patentia caduca. Pefala 6-12 hypogyna 2-4seriata patentiuscula v. campanulato-conniventia decidua. Sta- mina plurima hypogyna juxta torum stipitiformem multiseriata; filamentis subnullis, antheris bilocularibus, loculis lincaribus introrsum adnatis, connectivo in acumen breve simplex v. bifidum produeto. Ovaria plurima libera supra tori apicem imbricato-spicata sessilia libera 4-locularia, ovuls ad suturam ventralem geminis (v. abortu solitariis) superpositis in funiculos brevissimos anatropis. Styli ovaria terminantes su- bulato-coniei intus stigmatosi, Capsulæ ovato-acuminatæ sessiles coriaceæ (im maturæ subdrupaceæ) dorso (rectius ven- tre(1)!) dehiscentes. Semina (v. 1) funi- eulo extensili demum elongato in rha- phen intra integumentum extcrius car- nosum rubrum liberam eontinuo depen- dentia, {esta subossea, chalaza apicali cum acumine impressa. Embryo in basi atbuminis carnoso-oleosi minutus, radi- eula chalazæ e diametro opposita. Arbores(v. Frutices) speciosæ in À mer. bor. calidiore et in Asia trop. indigenæ, foliis allernis integerrimis venosis, sti- pulis geminis vernatione in gemmam elongalo-acuminatam folium includen- tem connatis mox deciduis, floribus (ma- gnis v. cliam maximis sæpius fragranti- bus) ad apices ramorum breviter pedun- culatis solitariis, bractca unica spathæ- formi v. geminis oppositis caducissimis. Exnucen, Gen, PI, 4737 (exceptis italic. parenth, nostris.) Magnolla L. Gen. 690. Juss. Gen. 281. Gæurx. I. 843, t. 70. DC. st TL. 449, Prod. L. 79. Morsx. Gen. PI. 3 (5). Sracn, Vérét, Phoner. VIE. 468. — Donax. Arbor. ed. nov. II. t. 65. 66. Men. arbr, forest. 111 +. 1-7. Ssusr, Parnd. 4. 43. Anpa. Bol. Rep. t. 573. Bot. Mag. t. 1206. 1952, 2164. 2189. 2497. Bot. Reg. €. 323. 407, Zuccar, PL. nov; fase. 11. 378. t. 8. 4 Waur. Repert. F, 70, II. 746. Annal. 11. 18. Gwillimia Rorrier, Mse. ex DC. ecies asiat. : Banxs, le. Kæxpr, ce. t. 5 38, 87. Bonpr. Deser, PI. ren. Malm. t. 24. Anpa. Bot. Rep. Bot. Mag. t. 390, 1008. 1621. Bot, Reg. t. 1164. Waur. Fi, nepal. t 28. PI. as. rar. t, 182.1 Rozs, PI. Corom. FI. t. 266, Hoos. f. et Tuous. F1. ind. 1. 77, CHARACT. SPECIF, M. (6 Asiaticæ), arbor excelsa patula, cortice nigra, ramis lapsu petiolorum annulato-cicatrisati foliis amplis (0,20-0,35 + 0,12-0,15) ova- libus v. ovatis utrinque glaberrimis v. subtus albo-sericeis dn planta adulta!) ciliatis brevissime acuminatis, nervis suparallelis; petiolo brevissimo supra (1) Etenim exstantes capsuls sessiles et.erectæ, nobis idcirea videntur dorso axi parallele ventreque ad spectantem vers. TOM, 1Il, JANV. 1856. { MAGNOLIA CAMPBELLIF. canaliculato; floribus maximis numerosis terminalibus ante folia nascentibus extus roseo-coccineis inius albido-roseis sub- fragrantibus (0,20-25 in diam.); spathæ foliolis brunneis extus pilosis; filamentis stam. roscis ét siylis; strohilo elongato- bustissime peduneulato ; capsulis subapi- eulatis (obtusis Hook. f.). Nos. ex auct..ct fgur. Magnolia Campbhellii Hooc. f. et Fous. Fl. ind. I. 77. et prior, in Illustr. of Himol, Pants (1) PI. 1V. V. (hie reductis ct in unam con juncris !}. eylindraceo sub toro Previssime sed ro- Nous ne saurions mieux inaugurer la première livraison de la troisième année de ce recueil que par le description et la figure du splendide végé- tal dont il va être question, l’un des plus splendides du globe, et le plus splendide, le roi (style moderne!) de ce si splendide genre! Nous ne pouvons mieux agir, non plus, que de traduire ici l'article même du savant auteur qui le premier l'a fait connaître. « Ce superbe arbre, qui forme un trait si remarquable dans le paysage et la végétation du Dorjeling, fut choisi par le Docteur Thomson et moi, pour rappeler les éminents services de notre ami le Docteur Campbell, résidant dans ce pays, en ce qui regarde la naissance et les progrès de cet important établissement sanitaire (sanatarium!}, ainsi que ses nombreuses contributions à nos connaissances sur la géographie, les productions na- turelles, les arts, les manufactures et les races humaines du Népaul et du Sikkim-Himalaya. » La Magnolia Campbellii a été découverte par le D' Griffith, dans le Bou- tan (2). C’est un grand arbre forestier, commun dans les branches exter- nes de la chaîne du Sikkim, à une altitude de 8-10,000 pieds, se mon- trant sur la route, au-dessus de Pacheem, et de là gagnant le sommet du Sinchul à 8,000 pieds, et celui du Tonglo à 10,000. Quoiqu'il se montre quelquefois dans les branches centrales de ces chaînes de montagnes, à une pareille élévation, il y est beaucoup moins fréquent. Le trone en est droit, souvent haut de 40 pieds, sur 42 à 20 de circonférence, et revêtu d'une écorce noire; le bois en est mou et presque sans usage, Les fleurs sépanouissent en abondance en avril, au sommet de toutes les branches, alors que l'arbre est encore absolument sans feuilles; elles varient du blanc au rose foncé ou presque cramoisi, et en volume de six à dix pouces; Yarôme en est faible. En mai, l'arbre est en pleines feuilles et le fruit {) Cum bne sequenti phrasi specifica, præ tempore et specierum numero multonimis manca : arbar ex- colsu, foliis ovalibus v. vvatis utringue glnberrènis v. subtus allo-sericeis, floribus ante folia enuis mazimis, spathis dense fasco-pilosis, petalis 9-12, curpellis cbtusis (acutis ex fig./). (2) Rien de plus variable que l'orthographe des noms géographiques indiens dans les auteurs anglais! celui est écrit ieï, par Je Dr Hooker fils, Bhotan! Le même, qui écrit plus haut Dorjeling, l'écrit ailleurs Darjeeling (Journ, of Bot.}. MAGNOLIA CAMPBELLIT. mürit en octobre; alors encore se montrent quelques fleurs petites et dé- formées. Chez les jeunes plantes, les feuilles sont entièrement glabres; celles des arbres plus avancés en âge sont plus ou moins soyeuses en dessous, » Il y a dans l'Inde deux autres espèces de ce genre; l’une, la #. glo- bosa Hoou. f. et Tuous:, n’a jusqu'ici été découverte que dans les vallées intérieures du Sikkim, où elle eroît sur les lisières des bois, à 9-10,000 pieds d'altitude; e’est un petit arbre à feuilles également décidues, à fleurs glo- buleuses, d'un blanc de neïge et de la grosseur du poing à peu près; elles paraissent en juin et sont fort suavement odorantes, Elle est étroitement alliée à la AZ, conspicua du Japon, introduite dans nos jardins. L'autre es- pèce, la #. sphenocarpa Roxs. (L. s. c.), est indigène dans le Chittagong, les monts Khasia et le Népaul, où elle habite les vallées subtropicales. Les M. Campbellii et globosa seront sans doute rustiques en Angleterre, mais la sphenocarpa réclamera chez nous une chaleur presque tropicale. » La branche florale, dessinée dans le superbe ouvrage, publié par M. Hoo- ker, fils, porte quatre fleurs épanouies et deux boutons; et cependant l'au- teur dit qu’elle n’est que la moitié de celle qu'avait fait dessiner M. Cath- cart, pour la riche collection de dessins qu’il a rassemblés sur les plantes de l'Inde. Nos lecteurs peuvent donc sainement, par cela et par la planche réduite que nous donnons ci-contre, juger de la magnificence de l'arbre en question, lequel, tout nous le fait espérer, va bientôt venir orner nos jardins, sinon à l'air libre, comme dans le sol privilégié de l'Angleterre, du moins nos orangeries et nos conservatoires. Explication de la Planche. Fleurs, boutons, fruits et feuilles, de grandeur naturelle. CULTURE. (On. er S. Fr.) Sol riche, meuble, frais et profond. Multiplication par le marcottage et mieux par le greffage sur le 3, purpurea. A. Y. Planche 80. MANDIROLA LANATA, MANDIROLE LAINEUSE. Éryu. Acosrino Manpirora, Îtalien, publia, en 1652, à Vicence, un Manuale de’ Giardinieri, dans la 3° partie duquel il traita, le premier, de la maltiplica- tion (par feuilles!) et de la conservation des Orangers (Agrumi), Gesneriaceæ Gesnerieæ $$ Achimenæ. CHARACT. GENER. Cafycis semisu- peri B-fidi segmenta linearia v. oblonga. Corollæ tubo basi attenuato dein sensim dilatato curvato, ore limbo maximo hiante, lmbi 5-fidi segmenta subæqualia rotundata Iævia v. crenata v. eiliata. Antheræ cordiformes. Ovarium annulo crenatulo carnosulo parvo einctum. St- gma stomatomorphum. Cætera ut in tri- el — Characteres hi nostri sunt quidem nonnihil manci; sed complere specimi- num defectu nuncenequimus ; auclor ipse generis hos etiam incompletiore modo ex- posuil et nonnihil erroneo (1). De cœtero GEsNERIEZ revisionem lotam absolutain ralionalemque adhuc exspectant. {RED.). Herbæ Americæ calidæ stolonibus squamoideis rhizomalosis perennantes ; caulibus hwmilibus subsimplicibus pu- berulis v. pilosis fotiatis; floribus magynis speciosis oppositis geminis v. soliturtis. Mandirola Dose. Rev, Hort. 1848, p. 468, (xypus Achimenes multifors Guen Bot Mag. 1. 8998 ete.). Hansr. Gesner, 145. 198. Linn. XXVI. Stheeria Seemaa (S. mevicans Saeu.) Bot, Mag. t 4148. CHARACT. SPECIF. #. tota, undique præcipue summa ct sub folüs, longe den- sissime molliterque candidissimo-lanata, foliis late ovatis basi æqualibus rarius inæqualibus apice subobtusis supra com- parative glabriuseulis nitidiusculis ve- nato-rugosulis margine crenulatis sub- reflexis, petiolis brevibus robustis supra planis lateque canaliculatis; pedunculis petiolo plus quam 4-pla longioribus erec- tis gracilibus solitariis unifloris ; calycis minimi laeiniis lanceolatis stellato-patu- lis 2 infer. paulo longioribus, intus gla- bris ; corollæ tubo basi obliquo non con- striclo sed angustiore sensim valde dila- tato supra planiuseulo subtus rotundato valde gibboso multicostulato et carinato, limbo ut tubus lilacino bilabiatim late que oblique hiante, segmentis rotundatis Yalde revolutis 3 infer. majoribus, omni- bus irregulariter denticulatis undulatis; intus ad carinam late albo aurantiaco punetulato; ovarii annule parvo B-an- guiato, margine cartilagineo distincto; Stylo brevi glabriusculo, stigmatis labiis divaricatis intus rimosis; filamentis gla- briuseulis {plis brevissimis glandulife- ris!) basi dilatatis. Nos. ad viv.! Mandiroïa lanata Puce, et Linpen, Msc. et in Catal. (1855). Quelques autres Gesnériacées, par leur port, par le volume et le riche coloris de leurs fleurs, peuvent sans doute être plus magnifiques, plus bril- lantes, plus orgucilleuses que celle que nous décrivons et figurons ici le premier (2) : mais nous n’en connaissons aucune qui soit plus gracicuse, aucune qui fasse aux yeux un plus doux, un plus aimable effet, en raison du QG} Et enim ovarium (calami lapsu!) indieat (L c.) glandula stipatum : revera est annulo cinetum ! Scheeriæ, Mandirole genuini synonymi characteres qui ad unam speciem (S. mezicanam) constituti fuere, emittimus (confer nihilominus L. e.). (2) L'Hlwstration horticole, quoique jeune encore (elle commence en ce moment sa 3e année), est, comme on en peut juger sainement en {a fcuilletant, un enfant robuste et qui promet de vivre! Elle à déjà publié et fguré bon nombre de plantes entiôrement inédites, FRS here pre he, . RE CR UR ET É p AU HORT Serre chaude ofa Lt ] b et 10 ., LE / Mexique / MANDIROLA LANATA. très long et très épais duvet qui en couvre toutes les parties, surtout le des- sous des jeunes feuilles : duvet aussi doux que le plus doux coton, aussi candide que la neige la plus fraîchement tombée du ciel; sans parler de ses charmantes et grandes fleurs, d'un rose tendre lilaciné, avec une large fascie intérieure blanche, très finement ponctuée d'orangé et piquetée de violet sur les côtés (internes !}; et dont les deux lobes latéraux (inférieurs) sont veinés de lilas. plus foncé, tandis que le médian est richement ligné de cramoisi ! Elle est originaire du Mexique; et les beaux individus que nous en avons admirés cet été (1855) dans l'établissement Verschaffelt, et dont plusieurs sont encore en fleurs sous nos yeux au moment où nous éeri- ons, lui ont été envoyés directement de leur contrée natale, au printemps dernier, par ses honorables correspondants, MM. Toncl, frères. La dé- couverte, toutefois, et l'introduction première, paraissent appartenir de droit à M. Ghiesbregt, naturaliste-voyageur, dont nous avons eu maintes fois ocension de citer le nom avec éloges, en raison de ses belles et nom- breuses découvertes botaniques. M. Linden (Catal, 4855), qui cite ce fait, dit que ce botaniste l’a trouvée, croissant dans les fissures des rochers, près de Pantepec; mais nos jardins en devront surtout la prompte distri- bution à notre habile et zélé éditeur. Elle est fort distincte de ses deux uniques congénères, les M. multiflora et Seemanni Nos. (Scheeriu mexicana Seeu. ()), par ses fleurs très lon- guement pédoneulées, son limbe floral fortement réfléchi, et surtout par l'abondant duvet, d'un blanc de neige, dont nous avons parlé, Placée parmi les nombreuses Gesnériées, toutes plus belles les unes que les autres, qui enrichissent désormais nos serres, elle y liendra certainement un rang distingué, et nos lecteurs partageront sans doute notre avis, en examinant la belle et exacte figure que nous en donnons ci-contre. Cu. L. EULTURE. ($. Cs.ur T.) Culture maintenant populaire des Achimenes, et trop eonnue pour être détaillée ici. On pourra tenir la plante dans la serre tempérée, pendant l'été; mais on devra la rentrer en serre chaude Fhiver, sur une tablette, près des vitres. Multiplication facile par la séparation des stolons radicaux. A. V. {1} More botanico, genere Scheeria, synonymo Mandiroke, non adoplando, illius auctori ipsi speciem dedicumus ; nomenque hoc novum (4, Seemonni) A. mexicanæ Bortulanoram querumdam præfereadum , quod patria specierum omnium est Mexicana regio ; ideireo rite mexicana verbum esset insulsum! Quantum enimvero nominibus patriis abuti sunt Botanici! seilicet brasiliensis, sinensis, japonica, asiation, java- nica, ete, ete., hodie ista rationaliter penitus rejici ex nomenclalura deberent, Planche 81. GLOXINLAÆ (1eer1æ?) ÉRÉCTÆ Hour. VABIETATES HORTENSES (genus : ORTHANTHE 5 VARIÉTÉS DIVERSES DE GLOXINIES À FLEURS DRESSÉES. Gesneriaceæ $ Gesnerieæ $ Ligeriæ. Nous avons fait connaître et figurer, il y a quelques années (1848, Fi. des S. et des J, de l'Eur., IV. PL. 511), le premier, sur le continent du moins, l'hybride? type(Gloxinia Fyfiana), qui a denné naissance à une race nouvelle de Gesnériées, dont les nombreux individus embellissent à l’envi aujourd’hui les collections, et dont quelques uns sont déjà figurés dans ce recueil (T° Ie, PI, 16. Te II. PI. 62): race, caractérisée essentiellement, comme nous l'avons fait remarquer à diverses reprises, par le déve- loppement normal et complet de la cinquième étamine. Ce fait, inouï dans cette grande tribu des Gesnériées, est-il bien dû à lhybridation? Il importe ici de rappeler que la généalogie du type n’a jamais, que nous sachions du moins, été expliquée, et nous même, d’après le port et le feuillage, dans cette ignorance, nous le présumions, avec doute, issu des Gloxiniæ (Ligeriæ !) caulescens et speciosa (var. maxima); mais, outre l'important caractère signalé et eelui tout aussi essentiel, dont nous parlerons ci-après, il en est deux autres, secondaires, si l’on veut, mais qui ont bien aussi leur importance botanique: celui d’abord de produire toujours des fleurs nettement vorticales et non penchées ; eelui, plus im- portant encore, d’avoir des fleurs à tube absolument droit, ni gibbeux, ni ventru, ni courbe nulle part, à pcine contracté à la base, de plus très lon- guement pédonculé, ete., au limbe tout-h-fait égal, étalé, et non oblique, subbilabié : c’est-à-dire absolument le contraire des caractères ordinaires des plantes alliées de sa tribu (1). En vérité, en présence de tels accidents morphiques, en réfléchissant que rien d’analogue ne s’est jamais offert chez ces plantes, que ces acci- dents se montrent parfaitement constants dans les très nombreuses va- riétés croisées qu'on en a obtenues depuis, et dont jiar exemple, nous (1) Malgré ces caractères essentiellement différents (tube droit, limbe régulier, 5 étamines, ete), M, De- caisne (Rev, Hart. 1840) a joint à son genre Ligeria la Gloxinia Fyfana, qu'il regardait comme espèce distincte, n'ajontant pas foi à sa filiation déclarée, ; 7 ji. RÉ SRE Verschapf ele. A Verschafall puël. {4 / p2 Gloxmia (ligerial) erecta, 4 Duchesse de Briabaut. Wloxmna(Ligeria! jerecta, 1 on des 2 0. L A À | 5 Madame Picoutue. re j é 9 à Wagner. ue dati LL: 2 ) Ÿ 8 Loden miutaburw.. la) D e . »., Corute de ILerppeic j DRE RE A * T 17 7 FA LP / / CAC PAR Ci L [V 7 SF) D) Y 77 / 7 LI DCTOCLATÉE. CC GTA. GLOXINLE ERECTÆ. ints six charmants specimen, nous sommes parfaitement dis- posé désormais à croire que le type, la Gloxinia (Ligeria) Fyfiana, est non un hybride, mais une espèce distincte, provenue de son pays natal de graines, vraisemblablement : graines confondues par mégarde dans un semis avec celles d'autres variétés ou hybrides vraies. Or, bien que nous ajoutions foi aux prodiges hétérogènes qu'enfante l'hybridation, qui chaque jour nous en offre quelque nouvel exemple parfaitement avéré, nous scrions plutôt tenté de nier purement et simplement, avec un savant confrère contemporain, l’hybridation elle-même, que d'accepter désormais comme un des enfants d'icelle, la plante type en question et sa nombreuse progéniture, Ainsi, en fait d’hybridation végétale domestique, le fait le plus concluant, le plus saillant que nous connaissions, est le croisement parfaitement réussi, opéré par M. Donkelaar, fils, entre la Gesneria discolor Linor. et la Gloxinia (Ligeria) rubra Honr., croisement dont sont sorties deux plantes tout-à-fait hétéroclites, la Gesneria? Donkelaari (hybrida) et la G. Gloxi- nifora (kybrida). La première a été figurée et décrites par nous (Jardin fleuriste, T° IV, PL. 382}, et nous y renvoyons le lecteur pour en connaître les curieux détails (1); la seconde offre les fleurs de sa mère (Glox. rubra). Toutes deux ont produit, malgré leur filiation hybride, dûment constatée, une progéniture diverse, fort intéressante sous tous les rapports, et sur laquelle nous reviendrons plus tard, comme faits historiques et physiques d’une hante gravité dans l'histoire des végétaux. Les deux plantes sous- typiques de M. Donkelaar, sont des plantes ornementales de premier ordre et desquelles nous reparlerons, comme nous venons de le dire (2). D'après tout ce qui précède, il n'est done pas irrationnel, de considérer ici comme genre séparé la Gloxinia Fyfiana, et de le proposer tel (d'après sa disposition florale) sous le nom d'Orthanthe(3). Le type en serait (1) M. Decaisne, en décrivant, à one date postérieure, In même plante que nous (Pl: d, S. et des J. de VEur, IX. t. 902), ne l'avait érès vraisemblablement pas vue vivonte: car alors il eût appliqué à ln figure qui accompagne son Lexte l'épithète superlative pessima, et non à la nôtre, dont le dessin des for= mes florales est maérnocuane; dans celle de la Flore, au contraire, la forme des fleurs est entièrement Emaginaire, comme il est facile de s'en convaintre, puisque la plante est depuis quelque cemps déjà répan- due dans les cultures, (2j Du premier croisement (Gesneria bicolor et Glorinia rubra) (Jard. Fleur. 1. s. c.) deux graînes fer- tiles seulement, parmi des centaines d’autres, avaient pu être obtenues, dont nous avans dit le résultat. {8) Calyz LIGERIÆ; tubo perianthiano basi attenuato ein tubulose eampanulato dilatate aperto, abso- late erecto, dimbo 6-lobato recte patulo, lobis rotundatis æquali ore discolore; staminibus quinque omnibus plane evolutis, flamentis plano-dilatatis simplicitr ineurvis, antheris omnibus fertilibus conniventibus ; ovario LIGERIÆ, sed ovulis omnibus fertilibus; stigmate bipartito stomatomorpho. Species adhuc unies, rhizomate tubereuloso perennante, folits radicalibus petiolatis, peduneulis elongatis ereclis radicalibus, Orthanthe Nosis, in nola præsenti (0. Fyfana). GLOXINIÆ ERECTÆ. la plante obtenue en premier lieu par M. Fyfe (Flore, 1. e.), par la voie naturelle que nous supposons, soit même par la voie de l’hybridation arti- ficielle: car ici la main de l’homme aurait opéré, ce que la nature a opéré et opère encore chaque jour en créant les plantes types de nos genres botani- ques. Disons de plus, à Fappui de notre distinction générique, que la plante en question et sa descendance portent constamment (caractère cssentiel auquel nous fesions tout-à-l'heure allusion) des graines toutes fertiles : ce qui est une exception presque absolue chez les hybrides vraies, naturelles ou artificielles. Les variétés d’Orthanthe (Gloxinia) Fyfiana, figurées ci-contre, ont été gagnées de semis par le zélé et sagace horticulteur, auquel le public horticole doit l'édition annuelle de notre recueil. Comme il est facile d'en juger, par la planche ci-contre, elles peuvent rivaliser de beauté et d'éclat avec ce que les jardiniers allemands ont gagné de mieux en ce genre. Elles constitueront un ornement de premier ordre pour les serres tempérées pendant la belle saison, par le nombre, la grande durée et surtout la longue succession de leurs fleurs, succession qui cesse à peine à l'arrivée des froids. Ce. L. CULTURE. (6. Ce. et S. T.) Culture des Achimenes et des Gloxinia, Voyez ci-dessus, le. A. Y, that MAX MAO LA Eur HORT . ve Rx sisi t ls NOB. Mexique f Serre lemperee. / Planche 82. (ABETILON MARMORATUN Jour.) HIBISCUS MARMORATUS nos. KETMIE à fleurs marbrées. Érr. Foie %os nom grec de la Guimauve; ibiscum, même signification chez les Latins (Vin. Prin.) Quelques lexiques marquent à tort li initial d'un esprit doux. Malvaceæ Ç Hibisccæ. CHARACT. GENER. Jnvolucelli fo- Hol. simplicia v. bifurcata, Caïye, per- sist. foliol. 5 æstivationc valvata. Petala 3 hypogyna obovato-inæquilatera ungui- bus imo tubo stamineo adnata æstiv, convolutiva. Tubus stamineus columni- formis infra apicem nudum truncatum v. $-dentatum filam. plus minus copiosa exserens, artheris reniformibus bivalvi- bus. Ovarium sessile simplex 5-loculare, ovulis in loculis plurimis v. paucis an- gulo centrali insertis. Sylus terminalis exsertus, stigmalibus 5-capitellatis raris- sime cohærentibus. Capsula 5-locularis loculicide 5-valvis, valvis medio septe margine seminifcra gercntibus, columelle centrali nulla. Semina adscendentia re- niformia, fest& crustacca nuda v. squa- mulosa v. lanata. Embryo intra afbumen parcissim. mutilagin. homotrope arcua- tus; cofyled. foliaceis sese plicato-invol- ventibus, radicula infcra. Arborcs, Frutices v. Herbæ in regioni- bus tropicis subéropicisque parce în tem- peratis calidioribus erescentes, foliis «l- ternis petiolatis integris v. lobatis glabris +. varie pubescentibus v. scabris, stipulis lateralibus geminis; floribus axillaribus solitariis v. foliorum abortu terminali- bus puniculatis corymbosis racemosis v. rarius spicalis stipulaceo-bracteutis; co- rois amplis, petalis varie coloratis sœ- pissime basi maculu discolore distinctis. Esoucn, Gen. PL. 5277 (parum abbrov.) Hibiseus EL. Gen. N. 846. excl, sp. Genre. II. 250, t. 134. K. in HB. etB. N. G.et Sp. V. 288. DC. Prodr. E. 446. excl. sect. 2, 3. 1U et 11. Avn. Juss. in St-Mir. FL. Bras. !. Gen. PI. 27 (23). — Rehmia Tounx. Inst. 26. De divis, Generis (a. Furcarias b. Kebnia [''Eremontia s "Keimies “Sabdarie: “*** Po yehlenals e. Trionum; d. Bombicella) … eonfer DC. L. e: de multis operibus, auctorib. et fig. citat. {ot Mag. Bot. Reg. Cav. dis. ete. ete.) et præ- cipue Was Uepert. I. 302. IE 790. Y. 91. et Annal. I. 142. CHARACT, SPECIF. 4. ($ Kefmia $ Cremontia) fruticosus undique pilis brevibus solitar. v. gem. v. tern. hirsu- tus; stipulis subulatis parvis marcescen- tibus; foliis amplis basi cordatis ovatis v. ovato-lanctolatis acutis obsolete loba- tis grosse bidentatis mollibus, nervis 5 basi concentricis; peduneulis petiolo multo longioribus apice distincte artieu- 242. t. 48. Meisx. | latis ultra artieulationcm brevem paulo inflatis; involueri foliolis 10 subinæqua- libus spathulatis v. rarius linearibus basi extrema connatis stellato-patulis; calyee campanulato eglanduloso 5-par- tito, lobis lanceolatis 3-venatis subacu- minatis applicatis petalorum 1/3 partem æquantibus; petalis oblongis sat angustis apice dilatato oblique rotundato-cunca- tis subrecurvis undulatis parte libera extus pilosis, intus basi extrema solum puberulis subapice eonvoluto-tuhulosis, venis extus subprominentibus {flore ro- sello, creberrimis maculis parvis vivide roseis reticulatim venato), stigmatibus Ii beris; ovulis numerosis biscriatis. Nos. ad vit. Hibisons marmoratus Nos. sub pres, tab. Abutilon marmoratum Ilorr. En 1854, M. Auguste Tonel nous rapporta lui-même, du Mexique, quelques graines d'une Malvacée, dont il vantait avec raison l'élégance et la beauté florales, Nous eûmes le plaisir d'observer en fleurs, dès le mois de mai suivant, plusieurs jeuncs individus, nés de ces graines, dans lesquelles nous recon- Févr. 14856. TOM, NI. 2 HIBISCUS MARMORATUS, nûmes non un Abutilon, mais un véritable Hibiseus, aux fleurs remarqua- bles par une délicatesse et une fraicheur de coloris peu ordinaires dans ce beau genre: coloris relevé encore par une moucheture quinconciale du plus charmant effet, et unique, que nous sachions du moins, parmi ses assez nombreux congénères. Le lecteur peut, au reste, sainement en juger par Pexacte figure annexée ci-contre : Si nous ne nous trompons, cette Ketmie est inédite; du moins nous n’avons pu la reconnaître dans les phrases spécifiques des espèces connues jusqu'ici et citées dans le Prodrome de De Candolle, le Repertorium et les Annales de Walpers. Quoi qu’il en soit, elle est réellement nouvelle pour les jardins, dans les serres tempérées desquels elle constitue un objet véritablement ornemental, en raison de l'abondance et de l'attrait de ses fleurs, qu'elle donne déjà, haute à peine de 0,50 à 0,40. C’est, en toute apparence, un petit arbrisseau, couvert, dans toutes ses parties, de poils courts, blancs, rigides, épais, solitaires, géminés ou ternés. Les pétioles, cylindriques, assez courts, sont pourvus à la base de deux stipules, petites, subulées et marcescentes. Les feuilles sont grandes, cordées à la base, ovées ou ovées-lancéo- lécs, aiguës, obsolètement lobées et largement bidentées au bord, d'une consistance molle, beaucoup plus poilues en dessous qu'en dessus. Les fleurs, grandes, subnu- tantes, d’un rose extrêmement délicat, presque blane, mais richement réticulé-vei de petites macules très-serrées, d'un rose vif, sont portés par des pédoncules solitai res, axillaires, beaucoup plus longs que les pétioles, nettement articulés au som- met, et légèrement renflés au-delà de l'articulation {1). Le calyÿce campanulé est appliqué et muni à la base d’un involucre décaphylle. Les pétales, enroulés en tube, dans la plus grande partie de leur longueur, sont oblongs et étroits du milieu à base, obliquement dilatés-cunéiformes-spathulés au sommet, poilus en dehors sur la partie libre. Le lube staminal est inclus, nu, rosé; les filets staminaux sont très- grêles, courbes; les anthères réniformes; le pollen gros, sphérique, lisse, d’une cou- leur orangée foncée ou même subferrugineuse, Les cinq styles sont robustes, cour- bes, roses; les stigmates libres, capitellés. L’ovaire 5-loculaire; les ovules nombreux, bisériés, attachés à l’axe central. Fruit... Cs. L. Explication des Figures analytiques, Fig. 1. L'ovaire, coupé transversalement, CULTURE. {8. T) Cette jolie Malvacée se contentera de l'abri d’une serre tempérée; on la tiendra dans des vases un peu étroits et remplis d’une terre légère, un peu sablonneuse, mais riche en humus, qu’on renouvellera tous les ans, au moins une fois, et qu'on arrosera de temps À autre avec une eau satu- rée d'engrais. Si elle tendait à s’élancer, on la pincerait légèrement pour l'obliger à se ramifier. Multiplication facile par le bouturage opéré à chaud et sous cloche, A. V (4) L'articulation des pédoncules, chez un assez grand nombre de Malvacées, nous parait un bon eurac- tére distinctif d' espôce; et cependant il est Lien rarement cité par les auteurs décrivant les plantes qui en sont pourvus. 27 2 PA//e V4 LL Dal af fe 6 / u + 4 Vers 1 de P4A à Card. À .Stroobant $Se.& Lits r L Planche 83. LÆLIA PURPURATA, LÉLIE à lubelle pourpre. Érru. Lœliu (Aaintæ;, nom de femme (d’une courtisanne ct d'une vestale, dit-on), cité par les auteurs Grees ct Latins (Crcérox, Tacirs, ManriaL}); Quicn. Foc. nom.! Orchidaceæ (1) $ Epidendreæ $$ Læliæ, CHARACT. GENER. Quos quidem jamdudum a clrss. auctore (£. à, e.) expo- sitos hodie fere prorsus revisendos et complendos, cos non ibi refcremus (cou- fer tamen locos infra relatos! Lælia Ein. Genus: Orchid, 115. Enourcu. Gen. PI. 1379. Meisx. Gen. PL. 372 (279) 371. — Amatia Reten. Consp. species : Bot. Meg. £. 1752 1839:1. 26 27. 54. Mise. Ns 4 42. 143, 184 t. 41. Mise, Ns 25. 87, 1841: t. 24%, et sub, €. 1. Misc. N. 42, 1842: 4. 62. Mise. N. 10. 1843 Mise. N. 16. 1844: «. 30. Mise, N.2. 1845 : L. 69. dem in Paxr. FE Gard, E. Glean. fig 38. LIT PI 96. Sert, orchid. t. 28. — Mot. Mag. t. 3804, 3810. 3817. 3957. 4090. 4099. 4302. — Barru Ovch.t 9 — Paxr. Mag of Bo. IV, 1. 73, VI. t. 121. VII. 4.193. X. 1. 49 XI. 4. 97. XII. t. L XIE. L {Catteyar) — Fi. d. $. et d. d. ‘de l'Eur. VII PL 74%, — Jard. fl. 11, Mise. 79, ie. HI, PI, 275- 276. — (Cattleya ?). CHARACT. SPECIF, L. caule rhizoma- toso repente clongato radicante breviss, articulato; pseudobulbis maximis com- presso-ellipticis longissime basi in pedicu- los pluri-articulatos attenuatis, maximas marecscentesque sese ct pediculos omnino vestientes Squamas asportantibus fortiter costatis non ancipitibus; foliis maximis solitariis crassis firmissimis oblongis basi non angustiore spatham amplexantibus apice vix angustiore integro Y. subemar- ginato tenuiter mucronulato obscure vi- ridibus, margine suhacuto lævi, suleo mediano ruguloso subtus prominente En insérant dans notre Tome Ier lævi, nervulis immersis obsoletissimis ; spatha maxima subancipiti viridi; scapo cylindracco glaberrimo 4-5-floro; bractea minima (comparative!) lanccolata mu- cronata dorso clevata basi dilatata; flores maximi inter flores generis maximos ro- selli suaveclentes, segm, 5 exlernisangus- tioribus oblongo-lanccolatis apice incras- sato-acutis recurvis, margine cito retro- flexo, supremo minore erccto; internis multo majoribns ovali-ellipticis apice obtusis ; incurvatis basi subunguiculatis, latcre infcro retroflexo, undulatis; la- bello grandissimo digilali-campanulato basi anguste unguieulato, lobis gynos- tema brevi nudantibus mox tubulatim conniventibus, ore maxime dilatato mar- gine valde tenuiterque undulato cerispo patulo integre v. vix emarginatulo recur- vatulo, gynostemate brevissimo, etc, (Pseudob. 0,15-20 + 0,03-4; corum pedic, 0,08-12! Foliis 0,35-45 + 0,04-6 ; Spatha 0,17-18 + 0,03-5 4. Florum diam. 0,16. Labetlo 0,08-8 L — diam. ad os, 0,05-5 :.) No. ad viv. naë.! Lælia purpurata Lisni. in Paxt, Flow. Gard, Ii. PE — V. ci-dessus, Ilust. hort. 1. Mise. 54. ce, ie. nigra. Lælia? Brysiana Nos. Jar. fleur, IL, PL. 275-276 {ue Caitleya! et varietas!). le.) une vignette noire, au simple truit, de cette splendide espèce, nous avous promis d'en donner plus tard une belle ct exacte figure; et nous venons aujourd'hui remplir eette pro- messe, d'autant plus volontiers, que la plante du Paxton’s Flower-Gurden, plus que médiocrement et assez infidèlement exécutée (évidemment (1) Dans la note de noire Te 11, Mise. p. 98, où nous réctifiions l'orthographe de ce.mot, une double faute typographique nous a fait écrire, dans les deux noms grecs différentiels, # pour 3? faute que nous prions le Jerieur de vouloir bien rorriger (épxis «1 épis), LÆLIA PURPURATA. d’après un très faible individu), est loin d'inspirer au lecteur une juste idée de la beauté de ses fleurs. Il faudrait au reste, pour rendre à peu près convenublement les dimen- sions caulinaires et florales de cette Lælia, un format au moins quadruple de la planche cependant double incluse ci-contre. Elle nous semble en effet sous ce double rapport la plus grande espèce du genre, et comparée aux Cattleyæ, elle l'emporte même, pour la grandeur des fleurs, sur le Cattleya Mossiæ. Nous devons rappeler que tout l'honneur de la découverte et de son introduction reviennent de droit au collecteur de l'établissement Verschaf- felt (M. Fr. De Vos), qui la trouva, en 1846, croissant sur les arbres, dans Yile Ste-Catherine, et en envoya la même année à son digne patron, père de notre éditeur, de beaux individus, dont lun, adressé à un amateur en Angleterre, fut présenté en fleurs à M. Lindley, qui le décrivit som- mairement (1. e.) et lui donna le nom. spécifique sous lequel la plante est désormais connue. Comme Ja phrase diagnostique que nous en ayons donnée ci-dessus, est suffisamment détaillée, et complète les lacunes de celle du savant botaniste anglais, il est inutile de la décrire de nouveau ici, et nous nous contente- rons de rappeler la nature du coloris des fleurs. Tous les segments sont d’un blane légérement teinté de rose, sur lequel tranche les couleurs écla- tantes du labelle. Celui-ci en dessous et en dedans et jusque près de l'on- glet, est d’un jaune d’or, ligné richement de cramoisi; le reste en est violet, et cette couleur atteint son maximum de richesse de ton à l'orifice étalé du tube, qui montre en dedans, au sommet, une teinte plus claire, lilacée, le tout rehaussé de veines plus foncées! En somme, nous le répétons vo- Jontiers, c’est là une plante, qui parmi toutes celles du globe, comme parmi ses congénères, peut trouver des rivales en beauté, mais non des supérieures sous ce rapport. Cu. L. CULTURE. (8. Cn.) Comme le rhizôme, qui donne naissance aux pseudobulbes de cette espèce acquiert bientôt d'assez grandes dimensions, il faut le fixer dans un vase, ou corbeille, un peu large, qu’on remplit à la manière secoutumée de fragments de tourbe, de terreau de bruyère, de bois pourris, ele., entre- mélés de sphsgnum et de lycopodes vivants, Du reste, comme à l'ordinaire, seringages abondants et chaleur modérée pendant la période vitale; abri d'une bonne serre tempérée ensuite et sècheresse comparative pendant toute celle de repos. Multiplication par la la section du rhizome, après la formation complète des pscudobulbes. A. V. $ f) D 0 DA ut nv Jbadorue L: € l € + Se FTEES 4 LA 74 {Ser7 C froute. ) {/ 7 17 / L ? 4 4 . 7 dl al fY a : ER à Rp i Se ROBE APE. Lin EST $ 12 7. UE T4 A Vandarnme au na. purx 127, dors) Fire : LT ElL: 78 o Ÿ Strocbarl & GAL Planche 84. RHODODENDRUM MADAME PICOULNE evsrine), Éryx, Cnaracr. GENEn. et specir. Vide passim notulas quoad varictates et hybridas ! Ericaceæ $ Rhododendreæ, Cette nouvelle variété de rosage a été obtenue dans un semis, par un horticulteur gantois, M. Louis Delmotte, qui en a cédé la propriété de l'édition entière à notre éditeur. C'est une espèce hybride, dont l’un des parents, en raison de la nature tomentoso-ferrugineuse du dessous des feuilles, est, selon toute vraisem- blance, le R. férruginosum, l'autre, à en juger d’après la forme, la dispo- sition et le coloris des fleurs, Ie R. arboreum, ou l’une de ses nombreuses variétés ou hybrides, La belle figure ci-jointe en donnera à nos lecteurs une idéc suflisante; ils pourront par elle juger sainement de l'effct ornemental que ec rosage est appelé à produire parmi ses nombreux et élégants congénères, au inilicu desqueis son thyrse floral brillera par la belle maeulature violacée, qui en orne entièrement les corolles, tranche nettement sur le blanc pur ou légèrement rosé du fond de celle-ci, et se montre encore presque aussi nette en dehors: double disposition rare dans les variétés de ce genre ct qui ajoute considérablement à la beauté de leurs fleurs. Dans la variété en question, les fleurs assez grandes, à corolles ondulées, sont disposées en un thyrse pyramidal compact, dont le coloris ressort vivement sur le vert foncé et luisant d'un beau feuillage elliptique, mucroné | au sommet, à bords amincis, membranacés, à face inférieure, couverte d’un duvet court, assez épais et ferrugineux. M. Ambroise Verschaffelt l'a dédiée à l'épouse de l’un de ses honorablcs correspondants, M. le docteur Picouline, amateur très distingué, à Moscou, Cu, L. CULTURE. & fr} V. ci-dessus, Te Lt, PI, 4, 7. album-speciosum. # ÿ LES ueremg #6 17 ee el 4 / / OT. / ( P Strocbar fils, ad.naë pis. in Boris. Versa ee, 3 ; | | ‘1 Giopæolur WU QAUtAuum VAR. god | ot HorT . | ” Perou [( Serre fre de. ) + » Fe é Planche 85. TROPÆOLUM AZUREUM, var. cnannirLonus. CAPUCINE à fleurs bleues (grandes!) RIXEA AZUREA. Éryu. Diminutif de rpémaer (#, ré), trophée: l'auteur du genre fait par là allusion à la forme des feuilles qui ressemblent à des boucliers, et à celle des fleurs, qui ressemblent assez à des casques (Nos. Flore d. S, ot d. J. de PEur. Lie). — Ricea: Jossr Rixe, Ganlois, qui le premier, selon Monnex, Li.e., importa le froment au Chili. . Tropæolaccæ $ Rixeæ. CHARACT. GENER. (Rixea!) Colycis herbacei tubo $-angulato brevissimo basi in calcar compressum brevissimum pro- ducto. lobis 5 ovalibus imbricato-subre- gularibus; petalis 5 æqualibus obeu- neato-rotundatis alte apice emarginatis undulatis (integris) plicalis valde retro- flexis basi venosis, 2 super, divaricatis ct paulo longius unguiculatis, 5 infer. circa oculum rugulosis, intra gibbulos calycis æqualiter insertis ejusque lobis alternantibus. Sfaminibus inæqualibus, filamentis brevissimis cum ovarii basi extrema connatis robustis subulatis, antheris oblongis basifixis lateraliter de- hiscentibus. Overium ut in Tropæolo; stylo brevi subtrigono, séigmate trifido. Fructus tricoccus : 2 coccis, sæpius abor- ticntibus, tertio rotundato earnosissimo- baccato levi, embryone subglobuloso tri- coslato apice ore hiante (cofyledoni- bus!)...! Nos. Charact, (si varielas fue- rit?) ad var. de qua agitur constitulis !. Species unica (?}, rhizomate fuberoso pe- rennans avellancæ nucis et amplius ma- gnitudine, caulc gracillimo volubili ra- moso annotino; foliis 5-pelfato-fissis, scgmentis lanceolato-linearibus 2 basilar. falcatis, omnibus patulis, petiolis pre- hensilibus sæpe pluritortis ; floribus sua- veolentibus cœrulca-violascentibus ad os albescentibus longissime peduneulatis. | Non. idem. MIXCN Monnex, Annal, Soc. roy. Agrie. Bot. de l Gand, Te 1. 225, PE 22, — et Nos. sub pris, tab! — Tropæolt spee. alioram ! Hixea azurea Monres, ] s.e. Ricen cœlestis guoncuo. — Tropæolum acureum Miers, Trav. in Chili, app. ex Brareno. Mem, di Tor. XXXVII, 47, &. 2. Liroc. Bot. Reg. €. 65 (1842), Paxr, Mag. of Bot, IX, 247. e. ie. W. Îlooc. Bui. Mag. 1. 3985, Cu. L. in Flore d. 5. er d, 3. de l TL PL var. mai 1846. — Waur. I. 465. IT 820, V. 381, — © Tropæolum violæflorum {1) À. Dierr, Allg. Gar. Zeit. XI. 130 (T, as. Dot, Mag. [. €), — ?— pentaphyllum Laux. (see, Hoox. Bot. Mise. (IT. 161.). Rixea azurea var. grandifiora Nos. Varietas? de qua agitur. An species distinela ? Tropæolum azureum var. grandi- forum Jiorr. Floribus duplo triplove quam typi ma- | joribus, planta ctiam robustiore, foliis l'najoribus, etc. Peu de plantes, à leur entrée dans le monde horlicole, ont occasionné autant de rumeur, autant de polémique passionnée, d’affirmations et de (} M. A. Dietrich {1 e.} a constitué œetle espèce, en se fondant sur la dentelure des pétales, telle que Va décrite et figurée M. W. Hooker (1, e.). Toutefois, nous pensons qu'il ÿ a là erreur du savant anglais et de san dessinateur, qui auront pris pour des dents la fne plicature ondulée qui borde les pétales. En effet, dans les centaines d'individus, provenant, soit directement du Chili, sait d'envais faits sur le conti nent par MM. Veitch, eux-mêmes, nous n'avons pu voir, ri nous, ni d’autres, les dents signalées. Quoi qu'il en soit, nous fesons précéder notre synonymie d’un point de doute. TOM. ill. MARS 1856. 3 TROPÆOLUM AZUREUM VAT. GRANDIFLORUM. Rixea azurea, dénégations au sujet du coloris de ses fleurs, que celle dont il est question {nous parlons du type), une Capucine à fleurs bleues!!! Personne ne voulait ÿ croire ; et Miers, qui la découvrit dans les montagnes du Chili, Bridges, qui l'y rencontra plus tard, etc., eussent passé pour des hâbleurs, si M. Lobb, le célèbre voyageur, collecteur de MM, Veitch, n’en eût, en 1842, adressé des tubereules À cette maison, où ils fleurirent deux mois après, à peine, et excitèrent l'admiration générale des nombreux visiteurs de la Société d'horticulture de Londres, au commencement d'octobre, Nous empruntons ces détails à M. W. Hooker; mais il est bon de faire remar- quer que celte floraison automnale est une exception, qu’elle a été due vraisemblablement au retard forcé que ces tubercules ont dû éprouver dans leur végétation, en raison de la longue durée du voyage. En effet, chez nous, celte plante fleurit, comme toutes ses congénères ou alliées, au printemps, où elles constituent alors une des plus gracieuses parures de nos serres froides et tempérées, Nous laisserons le type, bien connu désormais, pour ne nous occuper que de la variété dont il s’agit, plante bien plus belle et d'une importance bien autrement considérable pour nos cultures. Nous ne nous oceuperons pas non plus des controverses scientifiques qu'ont occasionnées la dénéga- tion et l'affirmation de la possibilité de la couleur bleue dans la catégorie des fleurs canthiques, ni de celle de la couleur jaune dans la catégorie des fleurs cyaniques : les évènements ont prouvé surabondamment l'afirma- tive. Il en résulte, comme l'a fait observer M, Lindley, qu’il est impos- sible de nier la possibilité d'un Dahlia et d'un Camellia bleus, d'un Pelar- gonium jaune, etc. Or, comme chacun sait, à l'appui de ce raisonnement, est survenue un jour, une pivoine d fleurs jaunes (Pæonia Wilimanniana Harrw.)! (confer CH. Len. 1. s, e.), Ainsi, dans le genre Tropæolum (si nous y joignons comme simple sec- tion le genre Rixea), on a done, en coloris divers et opposés, le rouge écar- late, le rouge sanguin, le rouge orangé, le jaune pur ou mélangé des nuances du rouge, le bleu, plus ou moins pur ou violacé, et le blane pur (7. albiflorum Nos. F1. d. S, JIL. PI. IX. 241). La conséquence évi- dente de cet énoncé, appliqué À un seul genre, c’est qu'en fait de coloris floral, aucune exelusion de couleur ne saurait être préventivement admise: car, comme on vient de le voir, une découverte postérieure, tout-à-fnit inattendue, pourrait venir détruire tout raisonnement théorique contraire. La variété, dont nous traitons, ct dont nous annexons ci-contre une TROPÆOLUM AZUREUM U4F. GRANDIFLORUX. Rixca azurea. figure exacte, a été adressée directement du Pérou à l'établissement Ver- schaffelt, dans lequel nous en avons admiré, vers le commencement de juin dernier (1853) de beaux individus en pleine floraison. A l'aspect de leurs fleurs, deux et trois fois plus grandes que celles du type, nous avons cru d'abord à une nouvelle espèce, L'examen botanique toutefois n’est pas venu confirmer eetle supposition; nous n'avons plus vu en elle qu'une variété, mais une variété bien supérieure au type en beauté, en effet ornemental, Il nous semble oiseux, après la diagnose générique et spéci- fique que nous en avons insérée ci-dessus, d'en donner présentement une nouvelle description ; le type d’ailleurs, dont notre plante, comme nous venons de le dire, ne diffère pas botaniquement, étant dans toutes les serres; fesons remarquer toutefois que la floraison d'icelle semble être beaucoup plus tardive; ce qui serait un mérite de plus. Nous devons, avant de terminer cet article, dire quelques mots sur l'adoption dans ce recucil du genre Rixea. Nous ne l’avions d'abord, dans une première notice sur la plante type, regardé que comme unc excellente section générique {!. c.); mais aujourd’hui, au point de vue de la botanique moderne, qui semble (un peu inconsidérément ct irrationnellement peut- être!) tendre de plus en plus à diviser et à subdiviser les anciens genres, l'admission du Réxea nous semble plus logique. Il présente, en elfet, des caractères différentiels qui le distinguent au premier coup-d'œil du Tro- pæolum, et d'un ordre tout aussi élevé que ceux du Chymocarpus de Don, adopté cependant par les botanistes, tels qu’un calyce herbacé régu- lier, des pétales égaux et insérés sur le même plan, des filaments stami- naux cxtrémements courts, connés avec l'ovaire à sa base extrême, ele.; enfin, par un caractère plus secondaire, il est vrai, mais qui ne laisse pas d'avoir quelque valeur, par le coloris cyanique de ses fleurs {). Explication des Figures analytiques. Fig. 4. L'ovaire tricoque et le pistil. Fig. 2. Un fruit parliel pour en faire voir au milieu la grainc; au sommct, la fente dicotylédonaire. (1) Comment se fait- qu'il ait été omis par tous les auteurs nomenelaturistes, par Walpers, surtout ?, Serait-ce que les botanistes de profession, dédaignent de consulter les publications dites horticoles? Cela paruit probable; et cependant ces publications sont souvent signées de nouns qui ne Lissent pas d'avoir quelque autorité dans la Seienee. Or, dans l'intérét de cette outre Alma Maker, le dépouillement de ces publications ne serait pas sans avantage, Signalons done hautement aqua savants proprement dits, ce que nous nous contenterons de nommer un oubli de leur par! Le genre Rixea a été établi par M. Morten , dans un fort beau recueil, orné de plunches coloriées et de vignettes, intitulé: Aunales de la Soc royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, et publié de 1845 à 1849; 5 gros et superbes volumes, grand in-8e, que le savant, Pamateur et l'hortieulleur ne consaleraient pas sans fruit (s’adresser à M. D, Space, secrétaire de la Société, au Casino). TROPÆOLUM AZUREUM Var, GRANDIFLORUM, Rixen azuren. CULTURE. (s. Fa) La culture des Tropælum azureum, brachyceras, rhomboïdeum, etc., est désormais parfaitement connue; elle est la même que celle de l'espèce dont il s’agit. On les plante dans des vases un peu étroits, bien drainés el remplis d’une terre légère, très sablonneuse, où l'on plonge le tubereule, à deux ou trois centimètres au-dessous de la surface, et que l'on tient légè- rement humide. Aussitôt qu'apparaît la jeune tige, on la dirige sur un treillis métallique disposé, au goût de l'amateur, en éventail, en étoile, en cône, en globe, ete. Le palissage, en raison de la délicatesse extrême et de la tige et des branches, demande une grande délicatesse de main, pour ne pas rompre ces fils végétaux, d’une ténuité pour ainsi dire impercep- tible, Au fur et à mesure qu'avance le déclin de la végétation, on cesse de même les arrosements, jusqu’à laisser la terre complèlement sèche. Dans cet état, on dépote, on recueille les tubereules, et on les conserve dans un sable parfaitement sec et à l'abri de toute humidité, jusqu'au moment de les replanter, c'est-à-dire, vers la fin de décembre. A. V. ut Lo À 1 AA Us 27/2 Cr e y CT FL 27t TAC. DE ar > A £ CAT 7 ro, 'e) À Le 7 {1 AO . W.HOOK . fol (Plan ar.) re L eutéteruou 6 accha , Texas Planche 86. PENTSTEMON BACCHARIFOLIUS, PENTSTÉMON & feuilles de BACCHARIS, Éryx. V. Jardin fleuriste, Ve Er, PI. 14. Scrophulariaceæ $ Antirrhineæ $$ Chelonæ. CHARACT. GENER. V. ibidem. CHARACT. SPECIF. P. rhizomate subterranco perennante, caulibus suffru- licosis erectis, ramulis numeris robustis erassis rigidis cylindricis rubescenti-vio- laccis parum perspicue albido-puberulis et glanduiosis; foliis medioeribus glaber- rimis decussalis nitide pallideque viren- tibus, inferior. basi atienuata subpetio- latis subspathulatis, super. ovalibus seu ovatis subacutis, omnibus firmis grosse (comparative) spinuloso-dentatis crassis bractealibus cordatis; pedunculis oppo- sitis trifloris; ad insert. pedic. bracteo- latis; calyce parvo obliquo cupuliformi basi 5-gibbosulo, segmentis ovatis usque ad basim fissis imbricatim insertis extus concavis; corollæ tubo basi subgioboso obliquo supra subbilobo mox ecaretato dein dilatatim ventricoso subeompresso trisulcato (1), labio super. subporrecto emarginato, lobis omnibus aliis recurvis æqualibus subpuberulis; stylo subex- serto stam. longiore gracillimo, stigmatc subbifido papillosulo. Nos. «d nat. viv.! Paucissime nerviis utraque facic lente creberrime succoso-punctulatis, paribus subconfertis; paniculis elongato-multi- floris ut ramuli vestitis et coloratis; foliis Pentstemon baccharifolfus W. Hooc. glien jam cit éadeni, je. 2 et ibi, e. ie. nova ad naturum pieta ! La plante en question, dont l'apparition sur la scène horticole date de 1852 seulement, n’est pas encore aussi répandue que le feraient préjuger la singularité de son port, l'élégance et le riche coloris de ses ficurs. Cette rareté relative est due sans doute aux tâtonnements qu'a exigés sa culture. M. W. Hooker, en effet, qui en jugeait d'après sa non rusticité à l'air libre, dans les jardins de Kew, où elle avait péri, dans le mois de novembre 1851, sous l'influence d'une gelée, la décrivit donc avec doute comme annuelle; ct nous l'avions, d’après lui, déclarée telle; mais les individus que nous en avons observés, en 185% et en 185%, dans l'établissement Verschaffelt, nous ont fait voir des tiges suffrutiqueuses, bi-trisannuelles, si l'on rentre la plante en serre froide : annuelles, si on la laisse cn pleine terre, où la souche vivace émet dans ce cas de nouvelles pousses au printemps. C'est l'un des plus beaux Pentstemon connus. Les tiges, d’un rouge violacé, en sont peu ou point ramifiées, dressées, fermes, cylindriques, hautes de 0,40 à 0,60 et plus de hauteur, et revé- LE V, triplicato, plica una supra impressa, sublus duabus conformibus ! PENTSTEMON BACCHARIFOLIUS. tues d’une courte pubescence blanchâtre, glanduleuse, peu apparente. Les feuilles en sont très glabres, grandi-dentées aux bords, épaisses, fermes; les basilaires subpétiolées, spathulées ; les supérieures ovales où ovées, sessiles (1); les florales (bractées) cordées. La panicule dressée, multi- flore, se compose de pédonceules opposés, triflores dans le bas, biflores vers l'extrémité. Ses fleurs sont grandes, d'un écarlate vif et d'un superbe effet; elles sont horizontales ou légèrement inclinées, Leur tube, forte- ment rétréei à la base, se dilate tout-à-coup, devient ventru, légèrement comprimé et offre trois plis enfoncés, dont l'un dessus, les deux autres dessous; à la gorge, une fascie jaunâtre, circulaire, tranche, comme un ocule, sur le fond du coloris. Le P. baccharifolius a été découvert dans le Texas, patrie de plusieurs autres belles espèces de ce genre (P. Wrightü, Cobæa, Murrayanus, ete.), par le D Wright, qui eut de plus le mérite d'en apporter des graines aux jardins de Kew. Il est extrémement distinct, par son eurieux feuillage, de tous ses congénères, et mérite par cela, et surtout par ses fleurs riche- ment colorées, une place dans tous les jardins. Cu L He Cl CULTURE. (S Fr. ou Pr. T.) On peut sans doute, à bonne exposition et dans un sol bien drainé, conserver cette espèce, à l'air libre, en ayant soin de bien la couvrir et d'en envelopper les tiges; mais il est plus sûr et plus prudent de la relever en motte, et de la rentrer en orangerie ou en serre froide. Terre forte ct substantielle. Multiplication par boutures, A. V. @) M. W. Hooker, avec raison, a comparé ces feuilles à celles de plusieurs espèces de Baccharie (plan- tes de la famille des Astéracées); nous pouvons ajouter qu'on peut aussi les comparer à celles de quelques Alex, et pour la dentelure et pour la fermeté, Hiota (? ) aueldeuoi HorT.( JC ie Lonalnp fr ETES" in V 7: F7: 7 ais L #4 : T E F ae SÉrooë art ad. TAC. pP LU. Ut LI or. Ver schoffel. « ji # inc Planche 87. BIOTA? MELDENSIS, BIÔTA DE MEAUX. Érvu, J. B. Bior, célèbre astronome et physicien français, contemporain. Cupressaceæ ( Thuicæ. CITARACT. GENER. Hybridarum per plantalas e seminibus Biotæ (Thuit!) yarietatumque, more nostro, non dantur orientalis enatas reperta, de qua infra {V- passim ca de re notulas !). disseritur. Blota? (l) meldensis (Aybridu!) CHARACT. SPECIF. Planta hybrida, | Horr. ut dicunt, in horto quodem Meldensi, Juniperus meldensis couv. Pour nous, à qui l’hybridation artificielle (manu humana v. insectorum venlorumque opere perfecla) est une chose démontrée, manifeste, palpable, pour ainsi dire, nous n’hésitons pas À penser que la plante dont il va être question est une hybride, mais dans Pespèce une hybride enfantée, soit par le vent, soit par les insectes, puisqu'elle a été, dit-on, trouvée inopinément dans un semis de Thuias ; mais qu’elle soit bien une Biota? Ceci, nous ne saurions l'affimer, parce que nous n'avons point encore eu l’occasion d'en observer les fruits. En fait, elle pourrait fort bien être toute autre chose, soit un Thuia, soit un Juniperus, ou un Cedrus, etc!!! Quoi qu'il en soit, ayant eu tout récemment Ja possibililé d’en voir plusieurs beaux individus dans l'établissement de l'éditeur de l'{lustration horticole, nous pouvons affirmer que cet arbre mérite d'étre cultivé dans tous les jardins, soit isolément, soit mieux encore groupé avec les autres conifères, parmi lesquelles il se distingucra par un port pyramidal, très touffa, à nom- breuses branches et ramules courbes, dressés, très serrés, d’une teinte glauque et rougeätre, d’un effet tout particulier, Les feuilles en sont très nombreuses, fort peliles, subulées, décussées, à base élargie et décurrente, carènées en dessous. M. Jacques, ancien jardinier en chef du domaine royal de Neuilly, et dont aimons à reconnaître ici la compétence en la malière, a publié récem- ment sur l'arbre qui nous occupe, et qu'il compare pour le port à un Cèdre de Virginie ou au Cupressus funebris, lors du jeune âge de celui-ci, une notice dont nous extrairons les passages suivants : (NX H out écrire ainoi le nom de ce genre et non Biotia, qui est un genre d'Astéracéea (Composées), BIOTA MELDENSIS. Un fleuriste de Meaux (non celui que nous allons citer!} sema, ilyaune quinzaine d'années , une certaine quantité de graines de Biola (Thuia) orientalis. Lors de la germination, il remarqua parmi le jeune plant sept individus qui différaient lotalement du 1ype; mais il les négligea el on vendit à diverses personnes. Il y a troïs ou quatre ans, l'honorable M. Qué- tier, horticulteur de la même ville, ayant eu occasion de voir l'un de ces individus, acquit de l’obtenteur le dernier pied qui lui restât, le multiplin de greffes et de boutures cet le lança dans le commerce. Deux de ces mulli- plications furent présentées par lui à la grande exposition de la Société impériale d'Horticulture de Paris, sous le nom de Juniperus meldensis, que M. Jacques, qui en observa les fruits, rectifia en celui que nous admettons ci-dessus, en se demandant est-ce une hybride, est-ce une variété? Nous penchons pour l'adoption du premier cas. M. A. Verschaffelt s’est hâté de s'en procurer plusieurs individus pour les offrir en primeur À ses commeltants, et ce que nous venons d’en dire, avee la figure ei-jointe, peut leur donner une idée satisfesante de l'effet qu'est appelé à produire dans les jardins la conifère (vieux style!) dont nous venons de les entretenir, Cu. L. CULTURE. (Pc air.) Get arbre, d'origine douteuse, mais né en France, réussira parfailement dans toute l'Europe, à l'air libre, à la seule condition d’être planté, comme la généralité des conifères, dans un sol léger et sablonneux, un peu sec el dont le sous-sol laisse facilement écouler les caux pluviales. Multiplication de greffes et de boutures, A. V. er Fu AR *< ss ci ht LV # CAT. & SC. uA 7 r À - &- Séroobanrét. GE » Ce a“ ù . . 21 Lé LI x : NS M RP AE TE “ * »; . # [Serre chaude}... | Pre » AIT L'a D Ve DEA 1 AMNUTTE, A IT Planche 88. ABRIDES ROSEUX (, AÉRIDE @ fleurs roses. Érvm. Altération d'aer, és (aip, 6), n., air; toutes les cspèces du genre vivent sur les arbres. Orchidaceæ $ Vandeæ $$ Sarcanthæ. CHARACT. GENER, V. Jard. fleur. L sub. PL 54. CHARACT. SPECIF. Foliis distichis crasso-coriaceis elongato-loriformibus ca- naliculatis recurvis apicc rotundato-bi- lobis; floribus numerosissimis densissi- mis, raccmo reeurvo pendulo ; pedicellis (ovariis'} non apice inflatis subtrigonis; segmentis perianthii patulis inæquali- bus, extcrno (supero) paulo majore ct 2 internis longitud. æqualibus ovalibus labelli etiam paulo majoris hypochilio basi lateraliter bicatloso fovcolato, meta- chilio postice cucullato in calcar obtusum antice producto, cpichilio (lamina labelli vera!) unguiculato marginibus foveæ conituentibus formato cum calcare sub- tus confluente truiliformi. Nos. ad nat. viv.! Aerides rosenm Los. (Catal.?) seeund. Lians. in Paxros’s Flower-Garden, Te II. Pi, 60. Aerides affine W. Toox. Bot. Mag. t, 4049, non War. seeund. Linps. Î. e.; ideireo synonÿmia apice subobtusis (aeutis Linpz.); 2 infer- nis exter. rotundatis aliis majoribus; | Primi omino erronca ! Les Orchidées, si éminemment douées, en général, par la nature, dont elles sont évidemment les favorites, présentent à l'œil ébloui, charmé, tant de beautés diverses, que si l’on nous demandait à laquelle nous donnons la préférence, il nous serait impossible de résoudre rationnellement la ques- tion ; et nous supposons que tout amateur sérieux, tout botaniste (suppo- sons le anthophile, au moins!) imiterait notre réserve. Comment, en effet, se prononcer, par exemple! entre : les Stanhopeæ, les Catileyæ, les Læliæ, les Sobraliæ, les Disæ, les Phalænopses, les Houl- letiæ, les Lycastæ, les Milioniæ, les Odontoglossa, les... ctce., ete., ete.!l! représentez-vous en pensée, comme en nature, toutes ces admirables, ces inimitables fleurs, les plus belles du globe, sans contradiction possible, et pour la plupart aux odeurs exquises, ineomparables! et osez donner exclu- sivement la pomme à l'une d'elles, sans commettre ou une injustice, ou une erreur involontaire! Or, en cette occasion, Pâris, appelé à juger nos charmantes prétendantes, n'eût pas trouvé de Vénus! Non pas, par cel exposé, que nous voulions, que nous prétendions meltre {1) Le gracivuse planche ci-contre, que nous n'avons pu vérifier en temps opportun, porte un nom spé- ifique inexact ; le lecteur est prié de le corriger d'aprés notre synanymie. TOM, III. AVRIL 4856. 4 AERIDES ROSEUM. en première ligne parmi ses alliées et même parmi ses congénères l'espèce dont nous traitons spécialement ici! tant s'en faut; mais le nombre im- mense de ses fleurs, leur frais et vif coloris, leur gracieuse disposition en une longue grappe arrondie-recourbée, n’en font-ils pas un charmant objet, un objet hautement ornemental? surtout lorsque dans un fort et vigoureux individu ces grappes sont plus ou moins nombreuses à leur tour. Notre phrase spécifique, rédigée d’après un bel individu vivant que nous avons observé dans toute sa luxuriance florale, au mois de juillet 1834, dans l'établissement Verschaffelt, nous dispense ici d’une nouvelle deserip- tion; aussi n’appuyons-nous que sur la beauté de lespèce. Nous ne con- naissons malheureusement aucune particularité de son histoire ; les auteurs, et M. Lindleÿ en tête, sont muets sur le nom de son découvreur et sur Tépoque de son introduction dans nos jardins. Toutefois, sa patrie, comme celle de toutes ses congénères, est nécessairement l'Inde ou les iles adjacen- tes. Le célèbre Orchidographe, que nous venons de nommer, se contente de dire qu'il l'a vue, il y a quelques années (il parlait ainsi en octobre 1851), pour la première fois, dans la collection de MM. Loddiges, à Hackney, près de Londres, Il en distingue deux variétés : À. Floribus pallide roseis immaculatis. B. Floribus afroroseis submaculatis. Celle dont il s'agit appartient à la variété 4; et nos lecteurs peuvent parfaitement juger de son grand effet ornemental, en jetant un coup-d’œil sur l'individu très réduit de la planche ci-contre, auprès duquel on a placé, comme figure explicative, trois fleurs de grandeur naturelle. Cu. L. Explication des Figures analytiques. Gynostème et labelle : le premier sans son opercule anthéral, pour laisser voir l'étamine, CULTURE. (S. Cæ.) Voyez ci-dessus, les notes de culture que nous avons données à l’occa- sion de plusieurs autres Orchidées, et auxquelles rien n’est à changer pour l'espèce dont il s'agit : c’est-à-dire, un vase large et bien drainé, rempli de fragments de terre tourbeuse, entremélé de brindilles de bois pourri et de sphagnum; entre lesquels puissent plonger et serpenter à leur aise, ses longues et robustes racines; chaleur assez intense et seringages très fréquents pendant toute sa période de végétation. À. V. s 2 p MER PP 7 À PA NITLN 177 Tr Drcrhr Ffe/f 1 ( Ci A, CC Ce. FC OA | Clg À ) ) * . . “ (Ve DUAL. 09 60 — CO Les Eruiuus HYBR. Sernis France fair libre. / Planche 89. DELPHINIUX ROSEO-COELESTINUN (avprroum). PIED-D'ALOUETTE à fleurs roses-bleues (hybride). Érvm. V. Jardin fleuriste, Te ler, PL 49. Ranunculaceæ $ Helleboreæ. . CHARACT. GENER. et SPECIF. Va- | ter hybrida, in horto quodam Nanceiano rietatum hybridarumque non exponun- | enata. tur! Varietas de qua versatur probabili- Une hauteur moyenne (un mètre, un mètre et demi), de très longs racêmes chargés de très nombreuses fleurs (0, 20-50 et 40), tout-à-fait doubles dans l'acception de ce mot, colorées de deux teintes bien nettes et bien vives, du rose au centre, du bleu céleste à la circonférence, un bel et ample feuillage ; tels sont au premier aspect les mérites qui distin- guent cette belle variété {ou hybride?) et la recommandent hautement au choix des amateurs pour l’ornement des parterres. Nous l'avons observée au mois de juillet dernier (1855) en pleine florai- son dans la pleine-terre du jardin de l'éditeur de l’Ilustration horticole, où elle attira tout d'abord et de très loin nos regards charmés, qui de- mandaient à notre esprit ce que pouvaient être ces longs thyrses de fleurs bleues et roses qui brillaient sous les rayons d'un soleil éclatant, comme autant de saphirs et d’'améthystes. De près, l'illusion n'a pas cessé, et l'éclat bicolore de cette masse de fleurs nous a littéralement ébloui. Du reste, le lecteur peut assez bien en juger par la figure ci-contre, abstraction faite de l'effet solaire et de ces teintes, que ne saura jamais rendre le plus habile pinceau, M. 4. Verschaffell doit la connaissance de ce beau Delphinium, à l'obli- geance de M. de Taillasson, vice-président de la Société d’horticulture de Nancy, où il a été gagné de semis et dont il a acquis la propriété, Aussi peut-il, dès ce moment, en livrer de Leaux individus aux amateurs éclai- rés, qui certes jusqu'ici n'auront rien possédé de plus ornemental en ce genre. Nous n'avons rien appris au sujet de sa filiation ; toutefois il des- cend vraisemblablement, d’un côté du moins, du D. elatuim ! I est dressé, robuste, entièrement hérissé de pelits poils blancs; les feuilles en sont très grandes, crassiuscules, échancrées-cordiformes à la DELPRINIUM ROSEO-COELESTINUN (hybridum). base, octo-lobées d’un vert foncé en dessus; les lobes lobulés, ciliés-dentés, pubérules en dessus, et en dessous seulement sur les nervures qui là sont grosses et proéminentes. Elles sont portées par de robustes pétioles sub- trigones et renflés à la base. Comme nous venons de le dire, les racèmes principaux atteignent jusqu'à 0,40 de longueur, les latéraux 0-20-30, et se garnissent de fleurs du bas en haut; celles-ci, très grandes (0,05-5-4 de diam.) littéralement doubles, portent en général treize segments dont l'extérieur dressé, se prolonge (ut in genere) en un long éperon pubérule et crispulé; tous, colorés ainsi qu'il a été dit, sont ovales ou obovés, ciliolés au sommet, très glabres du reste; les extérieurs portent au som- met une petite gibbosité verte. Les élamines sont très inégales, subulées. Les styles (8), très courts, sont cachés par les étamines et offrent des stig- mates tronqués. Il Jeur succède des foilicules toruleux, arrondis dorsalement, acutiuseu- les ventralement, et atténués au sommet en un style persistant, bleuâtre, subdilaté, tronqué ou subbifide. La ligule intime, allongée-cucullée, man- que souvent. On peut juger, par ce qui précède et qui est rigoureusement exact, si ce nouveau Delphinium mérite d’être admis dans les jardins. Cu, L. CULTURE. (Prux aim.) Rien de particulier à noter pour la conservation et la multiplication de ceite belle nouveauté; elle est absolument rustique, et veut, comme tou- tes ses congénères, un sol riche, assez profond, et de fréquents arrose- ments en été ; multiplication facile par l'éclatage du pied. A. V. (X yalea Mod duisrés Jbielles. Serus -Cand ( Serre froide.) A Oeuarcq ) 1 Z Al #2 7 A. Werschasfelé piôl. Planche 90. AUALEA (woica) MADAME MIELLEZ, {AZALEA Ÿ RHODOPENDRI!). Ericaceæ $ Rhododendreæ. Écyu. V. Jardin fleuriste, To LIL. PI. 257. CHARACT. GENER. et SPECIF. (V. notulam plantæ præcedentis!). Hybrida in horto quodam gaodavensi enata Déjà, dans ec recucil, el pour plaire aux nombreux amateurs de ce magnifique genre (Rhododendrum Tsusia), nous avons publié la figure de plusieurs Azalées de l'Inde, jardiniquement parlant, les À. Bealii (T° Le, PI. 8), vittato-punctata (Ib. P1. 20), alba-illustrata (Ib. Pl. 58), Eulalie Van Geert (T° II, PL. 65). En voici une cinquième, celle que nous citons en tête de ect article, richement panachée, comme les trois premières, et qui ne le cède à aucune d'elles, pour l'ampleur et pour le riche coloris de ses fleurs, ct comme elles, tout aussi rustique {sauf l'abri d'une serrc tempérée), tout aussi ornementale. C’est à un horticulteur de Gand, M. de Marcq, qu’on est redevable de ce joli gain, dont M. Miellez, notre honorable correspondant lillois, s’est cmpressé d'acquérir l'édition entière, ct qui se propose de la mettre dans le commerce très prochainement : avis done aux amateurs zélés et amis des nouveautés. — L'établissement Verschaffelt, ayant souscrit pour une certaine quantité d'individus de cette jolie variété, sera à même de la mettre dans le commerce, au même prix et à la même époque que son possesseur. Cu. L, CULTURE. 6. T.) Voir les notes, ajoulées à ec sujet sous les variétés citées. A, V, rer } É. ; ! | { AE PE PT LLLO Lt LO HOOK.F. el THOMS. Monts Hima laya l Serre lemperee ] h. 0-0. Planche 94. DECAISNEA INSIGNIS. PECAISNÉE REMARQUABLE, Éryw. Josern Drcaisxe, botaniste contemporain, professeur de culture au Muséum impérial d'Histoire naturelle de Paris. Lardizabalaccæ. CIARACT. GENER. Sepala 6 sub- imbricata. Petala Q. Stamina in floribus masculis monadelpha, bo cylindraceo, antheris oblongis, connectivo in proces- sum subulatum producto ; in kermaphro- ditis parva, antheris parvis, flamentis liberis brevibus. Ovaria 3 sfylo disci- formi obliqua, ovulis numerosis placen- | tis 2-filiformibus suturæ ventrali ap- proximatis inscrtis indefinitis anatropis. ÆFolticuli pulpa repleti. Semine indefinita | biserialia horizontalia obovata compres- | sa ; {esta crustacea nitida lævi. CHARACT. SPECIF, Species nnica ! Frutex crectus subsimpleæ, foliis paten- libus impari-pinnatis, petiolo basi arti- culato, foliolis G-8-jugis oppositis ovato- lanccolatis acuminatis sublus glaucis; inflorescentia racemosa terminali, flori- bus polygamo-dioicis, sepalis lineari-lan- ceolatis ; folliculis carnosis cylindricis re- curvis, Live. in Linn, Soe, Proc. 1854 : Flora And. 1, 213. et in Iflustr, of Himal. Plants, PL X. Slakia Garrpre, olim! (nine hoc nomen ge- ri ic: ram gusériptum ! WDecaisnen Hoon. F. et Tuows, neri Phænieacearam auseripiun 1) A Baorën. nec Lino.) Si l'on ne peut citer cette plante pour l'éclat du coloris de ses fleurs, du moins peut-on vanter avec justice la beauté de son port, de son feuil- lage et de ses fruits; aucune sous ces rapports n'est plus pittoresque, que nous sachions du moins, plus remarquable, plus ornementale, dirons-nous même : c’est une précieuse acquisition et pour la science et surtout pour l'horticulture, qui la rendra bientôt populaire dans nos jardins. Mais il appartient de laisser ici la parole au jeune et déjà célèbre bo- taniste à qui l’on en doit la description et une excellente figure (V. L c.), reproduite en partie cicontre, et avec son autorisation {nous traduisons purement et simplement) : «Le genre Decaisnea est, sous beaucoup de rapports, l'un des plus remarquables des monts Himalaya, car il appartient à une famille natu- relle extraordinaire et très limitée, dont les autres espèces connues sont grimpantes ; et en ceci, et en d'autres caractères plus importants, la nôtre . diffère de ses alliées. Elle habite les vallées boisées des régions centrales de l'Himalaya, et n'a pas été jusqu'ici tronvée près de Dorjiling (1). Je l'ai (1) Encore un de ces noms géographiques écrit dfe vingt façons différentes dans les ouvrages des hote nistes-voyageurs anglais ? TOM, Hi. — Mar 1856. 7 DECAISNEA INSIGNIS. recueillie la première fois dans les vallées de Lachen et de Lachoong, a une altitude de 7-8000 p.; ensuite à Chola, où elle monte jusqu’à 10,000 p. Ses fleurs vertes se montrent en mai, et sont à peine visibles parmi les feuilles ; le fruit, d’un autre côté, qui murit en octobre, est très beau, très remarquable; il est d’un jaune pâle, et rempli d'une pulpe juteuse, très douce et très agréable. 11 est fort recherché par les Lepchas qui donnent à la plante le nom de WNomorchi, ainsi que par les indigènes du Boutan (1) qui lui donnent celui de Loodooma (Loudouma). » Le docteur Griffith, qui, le premier, découvrit cette plante, lui donna (Mse. Hiner. Notes p. 487), après l'avoir fait observer par un éminent micrographe le nom de Slackia (2); mais avant sa mort il transporta ce nom à un genre de Palmiers. Le D° Thomson et moi, nous l'avons dédiée à notre ami le professeur Decaisne, de Paris, l’un des botanistes les plus instruits de nos jours, et l’auteur d’une monographie de la famille natu- relle à laquelle elle appartient: ouvrage modèle de sagaces investigations botaniques. La Decaisnea mérite bien d'être cultivée en Angleterre, ne fût-ce que pour la valeur de ses fruits ; elle demande une protection contre les gelées printanières, mais, sauf cela, il n’a pas de doute qu’elle s’y montre rustique. » Plusieurs particularités du Decaisnea sont extrèmement curieuses. Tels sont spécialement son port dressé, ses feuilles pennées et articulées à la base de chaque paire de folioles, comme chez les Berberis pennées {Mahonia). La moelle en est très large et rappelle beaucoup par son aspect général celle d’une plante Araliacée, Les ovules, au lieu de naître à la sur- face de la cavité ovairienne, comme dans le genre Himalayen allié, l'Holl- bôllia, sont attachés à deux placentaires près de la suture ventrale, et au lieu d'être orthotropes et nichés dans les cavités de l'ovaire charnu, ils sont superficiels et anatropes. Au fur et à mesure que le fruit mürit, il se développe de toute la surface interne une pulpe épaisse, ferme, trans- parente, que fournissent les vaisseaux du carpelle ; cette pulpe enveloppe entièrement les semences, sans toutefois leur adhérer organiquement, et laisse en outre une cavité dans Paxe du carpelle. » On mange également dans le Sikkim, le fruit d’une plante alliée ct commune dans l'Himalaya, celui de l'Æoltbëllia latifolia Wauu., et qui est le Kole-pot des Lepchas, plante connue depuis longtemps dans les jardins anglais sous le nom de Stauntonia latifolia, mais sa saveur douce et insi- pide ne le rend pas aussi agréable au goût que celui du Decaisnea. » {1} Même observation. (23 Slack, en anglais, mou : allusion à la pulpe? DECAISNEA INSIGNIS. Nous nous garderons bien d'ajouter aucun commentaire à cet excellent article, d'où il résulte clairement, selon nous, pour le lecteur, que la Decaisnea insignis, botaniquement et jardiniquement parlant, mérite et son nom spécifique et sa culture dans nos jardins, mais encore n'est pas indigne du botaniste distingué, auquel elle a été dédiée et dont nous nous rappèlerons toujours avec plaisir d'avoir été l'un des premiers amis. La plante, dont l’auteur a omis d'indiquer la taille, paraît, d'après les figures, s'élever à un ou deux mètres environ ? Cu. L #. L, Explication des Figures analytiques. Fig. 1. Rameau, feuilles, fruits et un racème floral de grandeur et de couleur naturelles. Fig. 2. Port très réduit de la plante entière. Fig, 3. Organes sexuels et ovaires d'une fleur hermapbrodite, Fig. 4. Étamines d'une fleur mâle. Fig. 5. Por- tion d'un fruit mèr, pour montrer les graines et leur point d'attache, de grandeur naturelle (les fig. 3 et 4, gross.). CULTURE. (& T) On plantera la Decaisnea insignis dans une terre substantielle et bien meuble, qu'on entretiendra fraichement pendant la durée de sa végéta- tion; on la placera en été dehors dans une situation bien exposée, pour en obtenir de bonnes graines, qu'on se hâtera de semer sur couche tiède et dont le jeune plant devra passer l'hiver dans une bonne serre tempérée, près des vitres, Le bouturage, en raison de la nature du bois, en serait vraisemblablement fort difficile. AY. Planche 92. DELPHINIUM CARDINALE, PIED D'ALOUETTE (OU DAUPBINELLE) à fleurs rouges. Érys. V. Jardin fleuriste, To Ler, PI, 49. Ranuneulaceæ $ Helleboreæ. CHARACT. GENER. V. DC. Syst. PL L. 540. Prodr. I. 51. EnpuicHer, Ge- nera Pluntarum, 4796 et suppl. prim. Marsx. Gen. PI. 1. (2). — Tours. Inst. 241. Linx. Gen. n° 681, Juss, Gen. 284. Gzærrn. !. 310. ete., ete. — Ware, Re- ert. 1. 51. II. 745. V. 6. Annal. I. 13. 1.12. — etc., ete. De spec. et fig. cit. confer hos celbr. auct. ! CHARACT, SPEC. D. glabra (perennis) elata, foliis (ratione plantæ} amplis longe petiolatis digitato-quinque-partitis laci- niis cuneato-lanceolatis simplicibus v. 5- 5-fidis, segmentis longe acuminatis : eaut- linis paucis sensim minoribus simplicio- ribus; panicula elongata: floribus in- tense coccineis, sepalis late ovatis obtu- sis, petali inferioris limbo bifido duobus- que interioribus versus apicem pilosis, caleare rectiusculo floris iongitudinc; ovariis glabris. W. Hook. &. à. €. (pa- renth. etcept.). Belphinium cardinale W. Hoox. Bot. Mag, t. 4887 (Déc, 1855). Nous avons déjà, dès les premières pages des Miscellanées de notre tome IIE (ci-dessus, page 4), rendu compte à nos lecteurs de celte magni- fique Dauphinelle, si remarquable, par la beauté de son feuillage, l’am- pleur et le vif coloris rouge de ses fleurs (coloris lout-à-fait insolite dans le genre !), non seulement parmi ses congénères, mais méme parmi toutes celles du globe. I faudrait, pour rendre justice à une telle plante, un format double in-folio, pour en représenter entière l’'ample panicule allongée (dont ne nous donnons ci-contre qu’un petit rameau latéral}, portant de très nom- breuses et très grandes fleurs (0,04 4 de diam.) distantes, très longuement pédicellées, dont les enveloppes externes sont d’un écarlate cocciné, les internes, beaucoup plus petites, d’un jaune d’or. Les feuilles, comme nous l'avons dit, très profondément digitées-divisées, ne mesurent pas moins de 0,26 de diamètre, et sont portées par de robustes pétioles, de 0,22 de longueur. Nous devons rappeler ici, que cette plante est l’une des très nombreuses et des plus belles conquêtes qu'ait faites M. W. Lobb, bota- niste-collecteur de MM. Veitch, l’un de ceux dont les heureuses pérégrina- tions lointaines ont été le plus fructueuses pour la science et Fhortieul- ture. I la trouva dans la Californie. Est-il besoin d'ajouter que notre éditeur s’est empressé d'acquérir bon | TLitn. de L, Strocbant à Canal. 14404408 cardimuale W.HOOK . Ce alifornie { air lôre.) DELPHINIUM CARDINALE, nombre d'individus de ce rare Delphinium, pour les communiquer à ses clients. Comme nous ne l'avons pas vue encore fleurir (1), et que nous ne la connaissons que par les jeunes individus qu’en possède M. Ver- schaffelt et les dessins que nous en avons sous les yeux, nous devons nous contenter de traduire ici la description de l’illustre savant anglais qui l’a déterminée, « Plante {vivace (2) haute d'un mètre environ, plus élevée que les échan- tillons indigènes. Feuilles pour la plupart radicales; celles-ci de plus de 0,28-026 de diamètre, cordiformes dans leur circonférence, digitées-divisées presque jusqu'à la base en cinq segments primaires, cunéiformes-lancéolés, fortement nervés, soit simples , très acuminés et étroits, soit plus larges ct plus ou moins profondément divisés de deux à cinq segments ou lobes, plus étroits, très acuminés également ; les caulinaires peu nombreuses, graduellement plus petites vers le haut, plus brièvement péliolées, moins divisées, et passant graduellement en forme de bractées simples, sessiles, lancéolées. Panicule (racème composé) allongée, portant de nombreuses et grandes fleurs, extrémement brillantes, pubescentes, portées par de longs pédicelles dressés, munis d’une paire de bractéoles opposées, subu-. lées. Fleurs légèrement penchées, de près de 0,06 de long, y compris l'éperon, d’une riche couleur écarlate, à l'exception des pétales, qui sont presque entièrement d’un jaune foncé. Sépales 5, larges, ovés, très obtus; éperon aussi long que la fleur, concolore et peu à peu alténué et légère- ment ascendant. Pétales internes avec appendices ou éperons, de même forme, se prolongeant dans celui du calyce, à limbe poilu, ainsi que celui des pétales plus petits. Étamines nombreuses ; anthères oblongues, d’un jaune brillant. Ovaires 3, dressés, glabres, atténués chacun en un style subulé, court. » Cu. L. CULTURE. Gr ain.) Cette splendide espèce n'aura sans doute, vu la température de son pays natal, rien à craindre de nos hivers. Il sera prudent, toutefois, sous elle, à un pied de profondeur environ, d’en drainer convenablement le sol, pour éviter autour de ses racines, une humidité stagnante qui les ferait pourrir, et de la protéger en dessus par une Lonne couverture de feuilles, À. Y. (4) Et qui ne manqueront certainement pas de le faire celle année même; nous n'avons pas voulu attendre eetle floraison, qui eût trop retardé la publication de la figure ci-jointe, à l'exaclitude de Inquelle, d'ailleurs, nous pouvons nous Ber. {2) Ainsi que nous l'écrivent MN. Veitch! Planche 93. VARIÉTÉS HORTICOLES DE FUCHSIAS HYBRIDES, 4. Empereur Napoléon IL — ?. Vénus de Médicis. Hi n'est peut-être pas dans tout le règne végétal (vieux style!), un genre de plantes qui se soit aussi complaisamment, aussi commodément prêté aux fécondations croisées opérées par la main de l'homme, que l'a fait le Fuchsia, et autant que lui, produit un nombre incommensurable désormais de variétés hybrides, plus méritantes les unes que les autres, toutes jolies, attrayantes, quelques-unes hors ligne, par la beauté, l'ampleur et le riche coloris de leurs fleurs. Au premier rang, certes, parmi ces dernières, on placera, avec nous, les’ deux variétés dont nous présentons ci-contre à nos lecteurs les exactes figures. Chacune d'elles dans son genre est magnifique ; et nous n’en con- naissons pas qu’on puisse leur opposer, comme plus méritantes et plus dignes d'orner les plus belles collections de ce genre, surtout celle à qui .a été imposé le nom de l'empereur des Français : hommage rendu juste- ment au prince éminent, à qui le monde entier est redevable aujourd'hui de l'immense bienfait d’une paix sûre et durable, hommage rendu par un de nos voisins d’outre-Manche, où sont appréciées si dignement les gran- des qualités qui caractérisent ce prince, et auquel nous nous associons, autant qu’il est en nous, en donnant à ces gains une plus grande publicité. Ces deux superbes variétés sont la propriété de MM. E. G. Henderson et fils, horticulteurs, près Londres. Nous devons faire remerquer à nos lecteurs que le tact n’a pas manqué aux producteurs dans le choix des noms : quelle ampleur, quel coloris riche et éclatant à la fois dans la pre- mière variété! c’est bien à aussi l'empereur des Fuchsias! Quelle délica- tesse et quelle ampieur dans la seconde? N'est-ce pas bien là aussi la Vénus des Fuchsias ? L'établissement Verschaffelt , ayant souscrit pour un grand nombre d'exemplaires de ces deux variétés, sera à même de les fournir au même prix et à la même époque que leurs possesseurs. Cu, EL, CULTURE. {S. T.) La culture des Fuchsias est désormais bien connue. Une terre légère et un peu substantielle à la fois; des engrais liquides sagement et modérément appliqués de temps en temps; des arrosements assez copieux, cl assez souvent renouvelés; de fréquents hassinages sur et sous les feuilles, pour cn déloger les insectes parasites : telles sont, en somme, leurs exigences. Elles se multiplient de boutures et de graines avee une extrême facilité; et les deux variétés dont il vient d'être parlé témoignent hautement de cc que peuvent ces plantes entre des mains sagaces, pour en opérer les fécondations croisées. A. V. EE 7 D À ex H che U (XÔ AC LULU €9 , D dei ; bé iii é, Fe LP eteut Dtapoteoui- À Veu 1 de Je Ô C10. DE” 0 | M ? LITE ss | ) % : HO 09400 LLLCX hete Lo cl Lx . Ô. HOOK ,F. el THOMS. Ls ( Sekkun - Wimala yÿ&«_ [Serre chaude.) Planche 94. HODGSONIA HETEROCLITA, MODGSONIE HÉTÉROCLITE. Érvs, B. H. onesox, Esq. membre de la Société linnéenne, résidant à Dorjiling, et rendant de là de bons services à la Botanique. Cucurbitaceæ $ Nandirobeæ. CHARACT. GENER. (Flores 9'-Q). do": Culycis tubus clongatus, Embo pateri- formi 5-gono. Petala 5 basi calycis limbo et inter se connata patentia apice trun- cata fimbriato-lobata, Zobis longissimis tortis pondulis. Sfzmina triadelpha; an- theris monadelphis, loculis lincaribus contortis, Q : Calyæ maris, sed basi ova- rio sphærico adhærens. Corolla maris. | Ovarium 1-locularc; placentis 3 paric- talibus basi utrinque bi-ovulatis. Stylus elongatus tubum calycis æquans, s#g- mate trilobo. Bacca depresso-globosa sulcata pulpa dura repleta. Semina per paria in nuces 6 arcte accreta, altero mi- nore plerumque cflœto ; {esta lignosa re- ticulatim suleata ; endopleura crassis- sima suberosa ; embryons exalbuminoso ; cofyledonibus magnis planis, radicula brévi, plumula lobata, (Species unica!) Caulis alte scandens ramosus; folis alternis sempervirenti- bus coriaceis palmatilobis. Florcs magni extus rufo- brunnei velutini v. puberuli intus straminei villosi; masculis spicatis basi bracteatis, fœmineis avillaribus ple- rumque solitarits; petiolis elongatis; cir- ris (1) lateralibus (oppositifoliis) 2-5-fidis. Hodgsonla J. D. Huow. et Tous (2}. Illusir. of Iiral. Plants, PL. 1. 2. 3. HT. heteroclita, [inem, ibid, Foliis 8-5-lobis glaberrimis ; ealycis lobis dorso landula cornca; petalis obeuncatis, fim- riis longissimis tortis; bacca brunnea velutina; seminibus oblongis, testa pro- funde reticulatim sulcata. £, e. Trichosanthes heteroclita Roxs. FL ind. HI, 705. Waus. Cat. No 6684. Trichos. grandiflora Warz. Cat. 6685 (non Bucxe). C'est avec une vive satisfaction que nous venons donner à nos lecteurs, avec l'autorisation de M. Hooker, fils, la figure d’une plante aussi remar- quable, à laquelle le savant auteur ne consacre pas moins de trois plan- ches in-folio, représentant Ie fleur mâle, la fleur femelle et le fruit. Une adroïite combinaison nous a permis dans notre format double in-8° (5) de représenter l’épi mâle entier et une portion du fruit. Les analyses et la graine sont figurées en vignettes dans notre texte ; quant à la fleur femelle, elle est, sauf la différence d’organe sexuel, entièrement semblable à la masculine, mais elle est solitaire, comme l'enseigne la description. Cette magnifique plante, comme l'appèle avec raison M. Hooker, fils, à une aire géographique très étendue; elle habite les forêts épaisses des {1) Nous avons démontré plusieurs fois que ce mov devait s’écrire sans 4. (2) Paucis cosu gronumolico ad morem operum nostrum mulatis, parenthesibusque nostris ! (8) IL west pas inutile de faire observer que de tous les recueils périodiques similaires, l'Alustration horticole possède Le plus grand format. TOM. HE — JUIN 1856. 8 RODGSONIA HETEROCLITA, montagnes inférieures du Sikkim-Himalaya , de l'Assam (monts Khasia), da Silhet (Chittagong) ct de l'ile de Pénang, presque depuis le niveau de l'Océan jusqu'à une altitude de 5500 pieds, M. Hooker, fils, soupeonne qu'elle croît également dans l'ile de Java: car ses caractères répondent assez bien à la description que donna M. Blume de plusieurs espèces de Trichosanthes. Ses tiges, lianes grêles et flexibles, atteignent souvent une centaine de pieds de hauteur, en s'acerochant sur les arbres au moyen de ses longs cirres deux à cinq fois ramifiés ; là ses branches terminales, entrelacées ensemble, et couvertes de leurs larges feuilles, forment sou- vent d’épais écrans verts et pendants. Figurez-vous ensuile ses nom- breux bouquets de fleurs, si grandes et si singulièrement conformées, sail- Jant de ces vastes cimes, nouvelles méduses se jouant dans les airs, comme célles-ci, avee tous leurs coques atours se jouent dans l'onde salée; puis ses gros fruits rouges méloniformes, menaçant sans cesse d'une chute immédiate votre chef imprudent ! et vous pourrez-vous faire une juste idée du superbe et pittoresque spectacle d’une Hodgsonia heteroclita dans toute son évolution normale, Les fleurs paraissent en mai, et sont très promptement décidues; les mâles se séparent complètement de l'épi et tombent; les femelles se rom- pent précisément au-dessus de l'ovaire. Elles jonchent alors quelquefois, dit l'auteur, abondamment le sol de la forêt, bien que le voyageur ne puisse distinguer la plante à travers le dôme de verdure qui recouvre sa tête. Les fruits, de 0,25 de diamètre, à grosses côtes lisses, auxquels les Lepchas donnent le nom de Kathior-pot, mürissent pendant l'automne et l'hiver. Ils sont remplis d'une pulpe grossière, ferme, blanchâtre, lors de la maturité, et contiennent un suc liquide, gommeux, très abondant, mais d'une grande amertume. Au centre de l'ovaire, trois placentaires parié- taux (figure 4) portent chacun et de chaque côté une paire d'ovules colla- téraux, dont lun, lors de la maturité avorte constamment en se soudant ‘avec l'autre, La graine, müre, est subovale, très grande, brune (fig. 2), sillonnée réticulée d’un côté et porte de l'autre une gibbosilé, qui n’est autre chose, comme nous venons de le dire, que la seconde graine avortée, comme le démontre une section horizontale ou verticale (fig. 8). Les feuil- les, à trois ou cinq lobes profonds, répondent par leur ampleur au gran- diose de la plante entière; ainsi, une feuille moyenne, par exemple, ne mesure pas moins de 0,30 de diamètre; elles sont d'un beau vert gai. En présence de la belle figure ci-annexée, et des vignettes ci-jointes à notre texte, il n'est pas besoin de nous montrer plus prolixe au sujet de cette merveille végétale indienne, que voudra posséder tout amateur EE NN 7 M à S SS D HODGSONIA HETEROCLITA. sérieux de belles plantes. D'ailleurs, le jeune et savant botaniste, à qui nous empruntons une partie de ces détails, est encore moins explicite que nous, parce qu’il se propose, dit-il, de décrire botaniquement celle plante, d'une manière plus complète dans un autre ouvrage (Proceedings of the Linnean Society of London). Voici du reste ce qu'il se contente d'ajouter à là partie scientifique de sa description : « Plusieurs caractères botaniques de cette plante sont fort remarqua- bles. Sous tous les rapports, la fleur ressemble à celle d’une Trichosan- thes; mais l'ovaire et le fruit différent entièrement de ceux de ce genre el rallie davantage le nôtre au curieux genre Telfairia, de l'Afrique orientale. Les placentaires en sont nettement marginaux et les deux ovules collaté- raux, placés à la base et de chaque côté d'iceux, contractent adhésion, ne forment plus qu’une seule semence à deux loges et souvent deux embryons, dont l’un ordinairement imparfait, » Cu, L. Explication des Figures analytiques, Fig. 1. Tube calycinal mâle, fendu verticalement pour montrer le corps staminal, Fig. 2. Tube calycinal femelle, coupé de même pour montrer le pistil. Fig. 5. Jeune ovaire, coupé transversalement pour faire voir la disposition des ovules géminés (fig. grossies). Fig. 4. Semence mûre, de grandeur naturelle, vue du côté réticulé. Fig. 5. La même, coupée horizontalement ct montrant sa collatérale avortée. Fig. 6. Portion inférieure de la première pour faire voir l'embryon. CUETURE. (8. Ca.) Selon les observations recueillies sur les lieux par l'auteur, cette plante exige en été une grande somme-de chaleur et d'humidité, et relativement en hiver, du froid et de la sècheresse, Ces deux. extrêmes sont faciles à imiter chez nous dans nos serres chaudes; c’est à peu près la culture qu'exigent pour la plupart les plantes tropicales. Si lon veut jouir de tout Y'effet que peut produire un si noble végétal, on comprend aussitôt qu'il doit être planté en pleine terre, dans un sol riche, substantiel et profond ; puis palissé sur les murailles ou sur un ample treillis élevé; seringué fort souvent sous et sur les feuilles, pour en chasser les insectes vermineux qui pullulent sur ces sortes de plantes (Cucurbitacées), et arrosé de temps en temps avec quelque bon engrais liquide, Multiplication facile par le bouturage, et même par le semis des graines, si par des soins sagaces et bien appropriés, on peut avoir le bonheur den obtenir. A, V. TS RÈCS + MAC 0. US PARENTS Wépaul “. chassis froras) 2 A 4 À LL] y AffFelf n Planche 95. RCONOPSIS NEPALENSIS, MÉCONOPSE DU NÉPAUL. Évva. V. Jardin fleuriste, Te LU, PL 315. Pavaveraceæ. CHARACT. GENER, V. ibidem. CHARACT. SPECIF. Herba clata ro- busta Lota setis patentibus crinita pube- que stellata sicco aurca obtecta; foliis caulinis sessilibus linearibus lineari- oblanceolatisve sinuato-lobatis; floribus aureis racemosis, pediecllis elongatis pa- tentibus ; capsula 8-10-valvi setis appres- sis pubeque stellata dense obsita. Look. f. et Toms. L i, 6. (1), Meconopsis nepalensis (2 DC.(— nu- paulensis) Prodr, L. p. 124. (sic! capsulis valde echinatis; stylo ovarit fere longi- tudine, stigmate crassissime; foliis plu- rimis sinuato-pennatifidis, summis sessi- libus; eaule peduneulis sepalisque seto- sis, — Habilus fere Gluueii aut Argemo- nes). — nipalensis Hoon. f. et Foas. Illustr. vf ftimal. PI, PL IX. (Fi. ind, 1. 253). Papaver paniculatum Dos, F1. nep. 197. Was. Cor. 8123, « Getle superbe plante, » ainsi que le dit M. Hooker, fils, « vue à quelque distance, ressemble à une petite Rose-trémière, à fleurs jaunes. Elle à été découverte dans le Népaul par les collecteurs du docteur Wal- lich, et je lai trouvée dans les vallées intérieures humides du Sikkim, croissant dans des prés gras et luxuriants, sur les bords des forêts de pins (Abies Webbiana), à 10 ou 41,000 pieds, au-dessus du niveau de le mer. » L'auteur, l'ayant sans doute décrite amplement dans sa Flora indica, s'est contenté d’en donner une très courte notice dans ses {llustrations of Himalayan Plants, où il lui a consacré la planche IX toute entière (in-folio). Nous en reproduisons exactement la téte et le pied; et nous suppléons autant qu'il est en nous, au silence du savant anglais, en empruntant les détails suivants à sa belle planche et à la phrase spécifique, placée en tête de sa notice, La Meconopsis nepalensis s'élève simple, droite et robuste, à un mètre environ de hauteur ; elle est entièrement couverte et hérissée, à l'exception des pétales, de longues soies fauves et rudes. La tige en est obsolètement cannelée et fistuleuse, et contient (comme ses congénères), ainsi que les pé- {1} C'est par erreur sans doute que M. Hooker, fils, signe cette phrase spécifique du nom de De Can- dolle, en indiquant le Prodrome; ce illustre et si regrettable autéur en a au contraire donné une fon différente, que nous citons textuellement à la synonymie, (2) On trouve dans les auteurs : napalensis, napaulensis, nipalensis, nipaulensis, cle. I scrait bon de s'accorder à ce sujet; nepalensis toutefois est Le plus usité. MECONOPSIS NEPALENSIS. tioles, un sue abondant, très âcre, luisant, d’un jaune de chrôme, devenant orangé à l'air, et qui est considéré comme un poison énergique. D'un rhizôme pivotant, épais, à fibres radicales latérales, robustes, s'élève une toufle épaisse de feuilles radicales, robustement pétiolées, oblancéolées, assez profondément incisées-sinuées, pennatifides, à lobes aigus, quelque- fois lobulés, longues de 0,38—40 et plus, larges, dans leur partie dilatée de 0,05—6, et hérissées sur les deux faces de soies rudes, comme la tige et les pétioles; les caulinaires sont bientôt scssiles, linéaires-oblongues, incisées-grandidentées. Les fleurs, très grandes, subnulantes, longuc- ment pédicellées (0,10 de diam.), d'un jaune pâle, sont disposées en un ample racême, au moins 20-flore. Au moment de lanthèse, les deux folioles calyeinales ovales-concaves, tombent immédiatement et laissent à nu quatre pétales ovales-arrondis, un peu plissés-ondulés, distinctement veinés. Ses étamines, très nombreu- ses, courtes, à anthères orangées, entourent la base, hérissée de poils {ovaire), d'un pislil fistuleux, lagéniforme, nu, vert supérieurement et terminé par un stigmate arrondi, plurilobé, papilleux, violet; tout l’en- semble floral est d’un très bel effet. Chaque poil ou soie, dont nous parlons, prise sur la tige ou les feuilles, et vue à la loupe, est une sorte de tigelle, hérissée de dents aiguës, spirales-déeussées (ex figura!). Celles de la cap- sule (ou ovaire) sont beaucoup plus courtes et simplement 3-5-digitées, Croissant dans les forêts élevées de l'Himalaya central et oriental, dans le Népaul, le Sikkim et le Gossain-Than, à l'altitude indiquée, cette plante sera probablement à peu près rustique chez nous, et deviendra bientôt ua des principaux crnements de nos jardins. Elle est très vraisemblable- ment vivace. Cu. L, CULTURE. (A LS Fr} En raison de l'altitude de sa station, celte belle Meconopsis pourra sans doute, à bonne exposition, et avce une légère couverture en hiver, passer nos hivers sans encombre; mais par précaution, il sera bon d'en rentrer quelques individus en serre froide. La nature de la racine, indique qu'il lui faut un sol profond, bien meuble, et surtout bien drainé, Si on Ja tient en vases, ceux-ci devront être plutôt profonds que larges ct remplis d'une terre riche en humus. On en recucillera avee soin les graines, pour la mui- tiplier; car le bouturage n’est point ici praticable, faute de rameaux laté- raux. Fesons observer toutefois que la plante n'est point encore assez répandue pour juger en dernier ressort de sa véritable nature horticole! A. V. EX ) 0 : Leptodactulou califotuneurt HOOK.et ARA ; { Montagnes rocheuses Serre freide / Planche 96. LEPTODACTYLUN CALIFORNICUN, LEPTODACTYLE DE LA CALIFORNIE. Érva. xerros, menu, étroit; déxrunos, doigt : forme des fouilles. Polemoniaceæ. CHARACT, GENER. Ca/yx tubuloso- campanulatus subæqualis semiquinque- fidus, lobis subulatis spinescentibus, si- nubus membranaccis. Corolla infundi- buliformis, lmbo patente, lobis obovatis obtusis. Séamina intra partem superio- rem tubi inserta æqualia, antheris oblon- gis. Stytus cum stigmatibus tubo corollæ uplo brevior. Capsula subliguosa apice dehiscens, loculis polyspermis, column centrali erassiuscula. Fruticcs humiles ramosissimi; foliis aliernis profunde palinatisectis, laciniis subulatis rigidis spinescentibus, aliis ail. laribus infogris fasciculatis ; floribus £er- ninalibus speciosis Phlocem ({ege Phlo- Leptodnetslum (Leptodartylon!) W, Hoox. et An. Bot. uf Beech. Voy. L. 369. 1. 89. — $ Gide Bexru. in DC. Prodr, IX.816, ° CHARACT. SPECIF. omissi ab auct. clariss.t!! Leptodactylum ealifornicum W. floor. et Ans. L. e. et Bot, Mog. t. 4872 (Scptem- ber à. 1855). Gilia californica Bentu. 1. ©. — su- perne pubescens, foliis patentibus, co- rollæ tubo exserto, — llabitus fere G. Ælovkeriä ; corolla fere Phlocis (lege Phio- gis!) duplo major quam in G. Hookeri, Calyeis tubi anguli validi. Stylus tubo in- elusus. Ovula in loculis cirea 20. Bexrn. Phioæ Hookeri Dour. in Moos. Fi. bor. gen {U) simulantibus. W. Ilook. ct Ann. ic amer. (sec. Enmacn. Gen.). Si nos lecteurs jettent, sans idée préconçue, un coup-d’œil sur la belle planche ci-contre, exéeutée d’après un dessin original, ils s’écrieront vo- lontiers avec nous que c’est là une gracieuse, une charmante plante, bien digne de venir en hâte orner les serres froides, sinon même la pleine terre, à l'air libre, de leurs jardins! Elle a été originairement découverte par le regrettable et malheureux Douglas, dans la Californie, d’où elle tire son nom spécifique; et intro- duite enfin en Europe par l’heureux (fueatur euin semper Fortuna!) et in- fatigable W. Lobb, qui la trouva aux environs de San Bernardino (même contrée, et en envoya récemment des graines à ses honorables patrons, MM. Veitch, père et fils, horticulieurs, à Exeter et à Chelsea. Là, elle passe, à ce qu'il paraît, les hivers à l'air libre, et y fleurit en juillet. Ab- straction faite du feuillage, on la prendrait facilement pour quelque élé- gante espèce de Phlox. (1) PA, Phoyée (4), 2 été traduit en Latin par Pline, qui écrivit Phlor, Phlogis : Fillustre auteur et M. Bentham ont done eu tort d'écrire Phloois el Phlucem ? LEPTODACTYLUN CALIFORNICUS. C'est un petit arbuste, légèrement procombant à la base, puis dressé, haut de 0,40 à 0,50, bien ramifié, entiérement couvert, à l'exception seule des corolles, de poils courts et assez raides; à rameaux élancés et gréles, portant de très petites feuilles fasciculées, alternes, très brièvement pétio- lées, profondément découpées en cinq, six ou sept segments subulés-cylin- driques, rigides, digitiformes, et terminés par un assez long mucron spinescent, Dans laisselle de celles-ci s'en trouve d’autres, fasciculées, semblables, mais libres : composées chacune d’un segment simple, et portées sur un très court pétiole commun. Ses fleurs, très grandes et d'un beau rose, sont fort nombreuses, et à un tel point quelquefois qu’elles eou- “vrent les rameaux terminaux dans la plus grande partie de leur longueur, de manière à en cacher les ramifications et le feuillage; elles sont sessiles, mais longuement tubulées ; le tube calycinal est long, cylindrique, quoique costé, fendu au sommet en cinq segments semblables à ceux des feuilles, Le tube très grêle de la corolle se dilate tout-à-coup en gobelet sous le limbe, qui est très large, hypocratérimorphe, découpé en cinq segments subapi- culés-cunéiformes, d'un beau rose, avec un ocule discolore au centre. Les cinq étamines, à peine pédiculées, sont insérées un peu au-dessous de Ja gorge. L'ovaire, entouré à la base d’un très petit disque annulaire, est ové-pyramidal, glabre, surmonté d’un court style, fendu au sommet en trois stigmates linéaires, dressés, papilleux, plus longs que lui. Ca. L. CULTURE. {S. Fa. ov Ca. Fa.) Sans doute, à bonne exposition et dans certaines localités de l'Europe centrale et méridionale, ce joli arbuste pourrait supporter nos hivers à l'air libre libre, eu égard au climat d’où il est originaire. Mais dans le nord, il est prudent de le rentrer en serre froide ou sous châssis, où on le cultivera, à le façon des Epacris, des Myrtes, des Pimelæa, ete., etc, On le multipliera facilement de boutures, coupées sur de petits rameaux encore herbacés, et même de graines, qu’on en obtiendra très probable- ment sans peine. Taillé de manière à le tenir en buisson, il se ouvrira de fleurs, et il est peu d’autres plantes qui lemporte alors sur lui pour l'effet ornemental, Terre légère et sablonneuse; un peu d'engrais liquide, bon drainage, ete. A. V. A4 D JVe Letoceulrumur io eume REGEL. Mexique { Serre chaude.) EN af Planche 97. HETEROCENTRUN ROSEUM, HÉTÉROGENTRE & fleurs roses. Érvx, Erepos, différent; xérrper, éperon; dans ce genre, les appendices des éta- mines sont différents (ou manquent dans 4 d’entre elles, uf in planta præsenti). Melastomaccæ ( Melastomeæ $$ Lasiandræ, CHARACT. GENER. Floris 4-meri calycis dentes triangulari-acuti tubum AT ù 6 JUN * AVerschaffet, pull. TL Stroobant. se, & Th à Gandis Planche 140. VARIÉTÉS NAINES DE CALCÉOLAIRES DES JARDINS, Serophularinceæ $ Antirrhineæ $$ Calccolariæ (1). Tout a été dit sur ces gracieuses plantes, et de nouveaux éloges scraient ici absolument superflus : quel anthophile, en elfet, n’en possède pas aujourd'hui dans sa serre froide quelques variétés? Le premier de toute la presse horticole (continentale du moins) nous avons appelé, dès 4843, l'attention des amateurs sur cette catégorie de plantes (V. Æort. univ. IV. p. 132. c. ie. ete,), en en donnant une belle planche. « Qui eût dit, en 1773 et 1777, en voyant les deux chétives plantes, dont l’une (C. pinnata, du Pérou) a servi au Père Feuillée pour établir le genre : qui eût dit, même en 1823, où plusieurs espèces furent introduites, que ce genre compterait aujourd'hui de si brillants représen- tants? Et qu’il ÿ a loin encore des premiers produits obtenus de semis par les cultivateurs anglais (initiative leur est due) et français à ceux que nous ont présentés dans ces derniers temps quelques heureux horticulteurs? » Ces paroles ({. c.) n’ont pas cessé d'être vraies, et les figures nouvelles que nous en avons données dans la Flore des Serres et des Jardins (UK. PL. vin. Juill, 4847), celles qu'en a publiées Ch. Morren dans les Annales de lu Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand (I. PL. 95. p. 227), les justifient surabondamment; quel éclat, quelle diversité de coloris, quelles gracieuses panachures de toutes sortes, ligrées, ponc- tuées, mouchetées, lignées, fasciées, coltelées, etc., ou disposées en carac- tères hébreux, chinois, syriaques, ete. ! IL serait assez difficile de préciser aujourd’hui à quel type appartient telle ou telle de ces variétés, ou pour parler plus correctement de ces hybrides, à la formation desquelles ont concouru notamment les C. cre- natiflora (ou pendulu}, integrifoliu, corymbosa, arachnoïdea, purpu- rea, cte. : hybrides véritables, puisqu'ils sont nées d'espèces (père et mère!) différentes, mais douées éminemment de la faculté de se repro- duire par leurs graines (2). De là ces milliers de variétés, toutes plus jolies les unes que les autres, qu'on voit éclore chaque année dans les jar- dins et dont l'œil charmé ne se rassasie jamais. Toutefois (chaque médaille a son revers!), on reprochait jusqu'ici à {1} Subiribus hæc jamjam à nobis proposita {Aort. univ. ct Herb. gén, Amat, n. s. 1843) postea a clriss. Bentham in DC. Prodr, adhibiln (X. 204). (2) Facuhé que refuse ordinairement la Naiure à des produits végétaux nés de genres différents (de genres 411), dont eependans on connait quelques rares individus fertiles; mais qu'elle refuse absolument aux produits animaux résultant de croisements de genres également différents (mule, males). VARIÉTÉS NAINES DE CALCÉOLAIRES DES JARDINS. ces plantes la faiblesse de leurs tiges que l'on était forcé de soutenir au moyen de tuteurs : objets toujours disgracieux, quoiqu'on fasse, chaque fois qu’on doit avoir recours à leur emploi (1). Cet inconvénient incon- testable va disparaître, grâce à une nouvelle race (ou catégorie, comme on voudra) de Calcéolaires que vient d'obtenir dans ses nombreux semis M. E, Bénary, horticulteur distingué à Erfurt. Ses tiges moins élevées, mais non moins florifères et plus touffuces que celles des anciennes, se tiennent parfaitement droites et sans aueun appui; ses fleurs, aussi gran- des que celles des leurs, se montrent tout aussi variées, tout aussi nom- breuses, tout aussi brillantes par leur riche coloris et Ia diversité de leurs panachures. C'est là toute une bonne fortune désormais pour les culiures de serre froide, où elles règneront à peu près sans rivales. La planche ci-contre a été fidèlement exécutée d’après le dessin ori- ginal qu'en a fait faire, d'après nature, l’obtenteur lui-même dans son établissement. Cr. L. CULTURE. (8. F, ou mieux Crassis FR.) Bien que la culture des Calcéolaires soit désormais bien connue, il n’est - pas inutile de rappeler ici à ce sujet quelques utiles prescriptions. Comme elles sont originaires des montagnes, elles exigent chez nous une grande somme d'air et de lumière, mais celle-ci sera adoucie par un demi-om- brage. En été, on les place à l'exposition du levant ou du couchant, der- rière une haie vive; en hiver, dans une serre froide, sur une tablette près des vitres. Un courant d'air vif, quelques seringages donnés à propos en éloigneront les pucerons, auxquels elles sont fort sujettes, en raison de leur feuillage mou et cotonneux. Au cas où ces insectes se seraient trop multipliés, on aurait recours à l'insufflation du tabac {dans un petit endroit bien clos), mais in extremis : car souvent ici le remède est pire que le mal. Pour l'amateur, qui ne possède de ces plantes qu’une quantité très limitée, il peut, avant de l'employer, essayer au moyen d'une petite brosse à longs poils très doux, de faire tomber les pucerons soit dans Veau, soit sur une feuille de papier, où il les écrase ensuite facilement. Or, cette opération, répétée plusicurs fois à quelques jours d'intervalles, suf- fira pour débarrasser ses Calcéolaires de cette engeance vermineuse. Quoique les Calcéolaires soient de nature frutiqueuse, il faut les renou- veler tous les ans, par le semis, si l'on en veut posséder de beaux indi- vidus ; car elles dégénèrent dès la seconde année. On devra donc en semer les graines en automne, et conserver le plant, comme il a été dit : plant qui fleurira splendidement l’année suivante, si des soins convenables lui sont appliqués. A, V. (#) Nous ssisissons cette occasion pour demander à la plupart des horteultours quelle nécessité il y a d'étayer leurs plantes au moyen de ces énormes bâtons, qu'ils appélent tuteurs : htons six fois, dix fois, vingt fois aussi gros que les tiges qu'ils doivent soutenir! No peut-on, et le goût l'indique, proportionner la grosseur du tuteur à la force de In tige à étayer? et choisir dans ce but des tuteurs de bois plus ou moins robuste (dur). Les tuteurs de sapin, par exemple, enduits de couleur verte, nous paraissent devoir remplir toutes les exigences. SHREE ES TER RETENIR Fe 7 fe NE HCFR EL "pr 1 A pis PStroobané fis,où.rat.pinaæ in Borto Verschag/elt JT. Vers ; £ + FA p Pilad elphieurur es SP Amer. Sepl, (Plein air.) n / 13 "pc LU de £ VLTOOUARE & Card. : 2 7 4 Planche 144. LILIUN PHILADELPHICUM, LIS DE PHILADELPHIE. Érvu. V. Jardin fleuriste, Te Ler. PL 105-106. Liliaceæ $ Tulipeæ. CHARACT, CENER. V. tbédem. CHARACT. SPECIF, L. (S Pseudoli- rion); glaberrimum nitidum ; bulbo ova- to parvo aibido, squamis paucis lincari- Janceolatis; eaule cylindrico erecto sim- pie sæpe rubescenie, 1-rarius 2-3-floro, ,50-50 alto; foliis sparsis (sub floribus B verticillatis) plus minus distantibus basi vix attenuatis sessilibus apice obtuse acu- tatis non raro latere subfaleatis 3-venatis mergine cartilaginaceis, epidermidesupra viridi tenuissime lincolata infra densis- sime tenuissimeque albo punctata, venis hic viridioribus; peduneulis eréctis vix ad apicem inflatis nudis; segmentis (intus aureis maculis atrorubris sparsis) pe- rianthii 8 ext. basi vix distinetioribus sed ad unguem paulo crassioribus, costa basi solum parum conspicua; 3 ini. un- que angustiore hic validius eostatis ; un- guibus omnibus long. æqualibus arctis- sime marginibus involutis; laminis omn. ovalto-lanceolatis apice obtuso-acntatis Plicato-inflatis (inter. hic præcipue pa- pillosulis} revolutis utraque facie tenui- ter subreticulatim venato-costulatis mar- gine undulatis læte miniato-aurantia- eis; nectariis nullis; stam. filamentis erectis applanatis non basi dilatatis segm. perigon. brevioribus; stylo trigono stam. superante, stigmate trigono -capitato pa- pilloso atrosanguineo. Non. ad nat. viv. Ltliam phiiadelphicum FE. Spec. 455. Mill. neo 13, Dict. t. 165. f. 1. Arr. Hort. Kew. L. 431. ed. 2, II. 245. WiLLo. Spec. 11. 90. Curr. Bot. Mag. t.519. DC. in Red. Lil. €. 104. Pursa, Flor, t. 229. Nurr. Gen. I. 222. Bigclow, Fior. Bost. 82. Eumiorr, Sketch. Bot. }, 387. Tonr. Flor. 1. 348. Lonn. Bot. Cab t. 976. Herb. gén. Amat. 4e sér. t. 92. Souurr. fr. VIL 414. 1688. Ricnanps. App. to Frankl. Journ. 40. Bot. Reg. t. 594. Spa, Mém. esp. de Lis. 28, Kunïu, Eaum. PL IV. 265. Lilium B andinum, floribus sæpe quin- que! Bot. Beg. 1. e. L. andinum Nurr. in Fras. Cat. etin Gen. f. 221. L. um- bellatum Punsu, 1. c. (Excl. Sauise.) Seuurr. fr. 1. e. Lilium verticillatum Wap. Herb. no 6537? (sec. Kunru!) foliis verticillatis! Le jolis Lis, dont nous donnons ci-contre à nos lecteurs une image fidèle, croît spontanément dans les États-Unis d'Amérique, au Canada, dans le Caroline du Nord, le Missouri, la Pensylvanie, ete. Là, il occupe des stations assez diverses, les prés, les plaines, les montagnes, le bord des eaux courantes et même le pied des montagnes, etc.: stations qui nous font douter quelque peu de la synonymie que lui joignent les auteurs et que nous avons rapportée avec le soin et la clarté nécessaires en pareil cas. Nous meltons, par exemple, tout-à-fait en doute, comme identique, le L. verticillatum de Willdenow, que (chose remarquable!) passent en- tièrement sous silence les frères Schultes (L. e.), Steudel, Sprengcl, et les catalogues de Sweet et de Loudon. Kunth, seul, le cite immédiatement row. ni. — Déc. 1856. 45 LILIUM PHILADELPHICUM, comme synonyme de l'espèce en question, mais cependant avec un point de doute. Si cette plante, en effet, a des feuilles verticillées, elle ne saurait être la nôtre, dont les feuilles sont toujours éparses, sauf, et comme c'est assez ordinaire chez beaucoup de Lis voisins, sous les fleurs où elles se réunissent en une sorte d'ombelle, Quant au £L. umbellatum Punsn, nous n'avons aucune raison pour douter de son identité avec lespèce dont nous nous occupons; el nous admettons la rationalité du rapprochement, Quoi qu’il en soit, notre Lilium philadelphieum, par son riche et bril- lant coloris varié, est bien digne de figurer dans nos jardins, où il n'est pas encore très répandu et où il s'élève à peine à 0"50 ou 060, et porte ordinairement une à trois fleurs, Il est absolument glabre, luisant ; la tige en est cylindrique, simple, souvent rougeâtre et porte des feuilles petites, éparses, sessiles et à peine atténuées à la base, subobtuses au sommet, tri- veinées, à bords cartilaginacés, très entiers. L'épiderme de la face supé- rieure, d’un beau vert, est très finement linéolé; plus pâle sur celle de dessous, et criblé de très petits points blancs, ligné des veines qui y pa- raissent d'un vert foncé; souvent l’un des côtés en est falciforme. Les pé- doncules en sont le plus ordinairement nus, à peine renflés au sommet et s'élèvent d’une collerette de feuilles semblables à celles de la tige. Les fleurs sont grandes, dressées, campanulées à la base, où elles sont d'un beau jaune, maculé de rouge-noirâtre, puis très étalées, révolutées au limbe, d'un minium orangé vif, Les onglets des segments sont courts, à bords étroitement involutés (fig. 1) et n’offrent aucune trace de nectaire ; les limbes amples, ovés-lancéolés, à pointe obtuse, finement renflée-plissée; celle des trois intérieurs plus notablement papillifère. Les filaments sta- minaux sont dressés, plus eourts que les segments et d’un rouge cocciné; les anthères ferrugineuses. Le style trigone, est plus long qu'eux et se termine par un stigmate capité-trilobé, papilleux, d’un rouge-noirâtre. Ce Lis fleurit chez nous de juin à juillet, et chaque année nous avons le plaisir d'en admirer le beau coloris dans le jardin de notre éditeur, grand amateur, lui-même, de Lis, dont il possède une riche collection. Nous saisissons cette occasion pour rappeler aux amateurs que c’est chez lui qu'a fleuri pour la première fois sur le continent, en juin 1853, le roi du genre, le Lilium giganteum (V. Jardin fleur. IV. PI, 409-410 et Plllustr, hort, 1. Mise. p. 10. c. ic.), dont il a pu obtenir par le semis une belle et nombreuse progéniture, qui lui permet de le livrer désormais aux amateurs à très bas prix (V. lHllust, hort. II. Misc, p. 41). Ca, L, LILIUM PHILADELPHICUM, Explication des Figures analytiques. Fig. 1. Coupe transversate d'un onglet. Fig. 2. Le style. Fig. 3. Coupe transver- sale de l'ovaire, CULTURE. (PL. An.) Ce Lis ne demande aucun soin particulier; comme ses congénères de l'Amérique septentrionale, il se plaît dans une terre légère, mais riche en humus et bien drainée en dessous. Dans ces conditions il peut supporter nos hivers à l'air libre, moyennant une légère couverture de feuilles lors des grandes gelées. Toutefois, quand on peut disposer d'un coffre, il est préférable de l'y tenir, en compagnie d’une foule d'autres plantes bulbeu- ses, soit congénères, soit appartenant à d'autres genres et à d'autres familles (Liliacées, Amaryllidacées, Iridacées, ete.). Multiplication par la séparation des bulbilles, opérée tous les deux ou trois ans, ou par le semis des graines. A. V. Planche 112. RHODODENDRUM BLANDFORDIÆFLORUN, ROSAGE à fleurs de BLANDFORDIA. Érvu. V. Jardin fleuriste, To Her. PL. 41. Ericaceæ $ Rhododendreæ. CHARACT. GENER. V. ibidem. breve pedicellatis; corolle cernes ine undibutiformis tubo elongato cylindra- CHARACT, SPECIF. R. (Q …..? (MN). | ceo, lobis oblongis obtusis acutisve, Frutex ramulosus, ramulis gracilibus W. Hoon. L, à, €. virgatis lepidotis, foliis lanceolatis acu- minatis coriaceis breve petiolatis subtus Rhododendraum blandfordiæfto- ferrugineo-lepidotis; capitulis 5-10 flo- | rum W. Hoox. Bot. Mag. t. 4050. Aug. ris (et etiam 40-12!); floribus pendulis | 1856. — V. ci-dessus, III. Misc. p. 86. Nous avons déjà parlé à nos lecteurs de ce remarquable Rosage et nous tenons en ce moment la promesse que nous leur avons faite en leur endon- nant une belle et exacte figure inédite. Comme nous n’avons point encore eu occasion de le voir en fleurs, au peu que nous en avons dit, nous croyons qu'il est utile pour l'histoire de la plante de joindre ici la notice que lui consacre M. W. Hooker {{. à. c.). « Ce Rhododendrum fait partie des découvertes faites par le D° Hooker {son fils!) dans les monts Himalayas du Népaul et du Sikkim orientaux, où n'est pas rare à une altitude de 10 à 12,000 pieds, tout à la fois dans les vallées, sur le sommet et les versants élevés des montagnes. Il constitue un buisson grêle, difforme, sarmenteux, médiocrement feuillé, souvent couvert de fleurs très ornementales, extrémement variables et même entièrement dissemblables de coloris et quelquefois de forme. En comparant la plan- che 8 des Rhododendrum du Sikkim (du D° Hooker) à notre planche 4788 (Bot. Mag. représentant le R. cinnabarinum var. pallidum) et à celle que nous annexons ci-contre, on ne regarderait jamais comme probable que {1) Grâce aux courageuses investigetions de MM. Hooker, fils, et Low, fils, la Botanique et l'Horticul- ture en partieulier se sont enrichies d’une foule de splendides espéces de Rosages , différant tellement par leur port et par la conformation de leurs fleurs avec toutes celles que l'un connaissait jusqu'ici, que trés vraisemblublement le genre Rhudadendrum devra être entiérement révisé, portagé en sections et fournir peut- être à ses dépens quelques genres nouveaux. Ainsi, par exemple, toutes les espèces dont les fleurs sont nettement tubulées, comme chez celle dont il s’agit, independamment d’autres caraclères, pourraient fort bien former, selon nous, soit une excellente section naturelle, sinon même un genre séparé. Toutefois, si Vartiele que nous traduisons ci-contre mérite une confiance absolue (et nous ne pouvons eependent qu’en douter), il remet tout en question, en abaissant toutes ces plantes au rang de simples variéiés ! ve VA AL 15. :)C0T000OI À > D )N ) s Uf L Hodo deud EU DELA ur) | otdiæl Po CUIIL. W.HOUXK. Stkkine Himalaya (Serre froide. ) RHODODENDRUM BLANDFORDIÆFLORUM, les plantes qu’elles représentent fussent très voisines entre elles, et sur- tout on-n'inclinerait pas à les considérer comme telles, si ces plantes et d'autres variétés, fleurissant toutes à peu près en même temps dans diverses parties des jardins royaux de Kew et ailleurs, ne présentaient entre elles d'assez nombreux traits de transition intermédiaire et si mani- festement marqués, qu'il ne nous reste d'autre allernative que de les re- garder comme des plantes très étroitement olliées. Un examen ultérieur d'une suite d'échantillons secs recueillis par le docteur Hooker, confirme cette opinion, et parmi ses dessins encore inédits, faits d'après des indi- vidus spontanés dans le Sikkim, est une autre forme, ou espèce, à fleurs plus longues, plus grèles, et d’un coloris beaucoup plus foncé qu'aucun de ceux que nous ayons examinés dans les espèces jusqu'ici cultivées. Il reste à savoir jusqu'à quel point ces formes peuvent se montrer constantes en Europe; mais il n’est personne qui, ayant cultivé sur une grande échelle les Rhododendrum de l'Himalaya, n'ait été frappé des nombreuses variations (sporis, jeux) qui se sont montrées chez les R. ciliatum, Dal- housiæ, campanulatum et arboreum, et dont sans doute les horticulteurs auront fait autant d'espèces. « Les points les plus importants, outre l’habitus, en quoi varie le R. blandfordiæflorum, sont la forme des lobes calycinaux, lesquels, comme chez le R. cinnabarinum, sent toujours de petites dents, mais dont le supérieur est quelquefois allongé et subulé; les dimensions, la forme et la couleur de la corolle, laquelle varie d’un à deux pouces et demi de longueur, avec des segments obtus ou aigus, passant d’un vert pâle, livide à un orangé vif, et souvent verte en dessous et rouge en dessus. Les caractères des étamines, du pistil et du fruit paraissent très constants dans toutes les formes. « Arbrisseau grêle, atteignant une hauteur de huit pieds, ayant l’ha- bitus du R. cinnabarinum; considéré, ainsi que lui, dans l'Himalaya, comme vénéneux pour les chèvres et les moutons; la fumée même de son bois, brûlé dans uné tente, fait boursouffler la face et enflamme les yeux. Feuilles longues de deux à trois pouces et coriaces dans les indivi- dus vigoureux. Fleurs longues de deux pouces et demi, souvent vertes avant l'épanouissement et affectant ensuite une teinte plus ou moins fon- cée de cinnabre ou de rouge brique, ou de rouge orangé sur la partie supérieure du tube et du limbe ; quelquefois entièrement vertes, souvent aussi devenant rouges, même en bouton. Étamines dix. Ovaire quinqué- loculaire. » Comme nous le disons en note, malgré l'autorité incontestable que RHODODENDRUM BLANDFORDIÆFLORUN. comporte le nom du savant Directeur des jardins royaux botaniques de Kew, nous ne pouvons que douter de la presque identité qu'il prétend exister entre les R. cianabarinum et blandfordiæflorum : identité qui résulterait, selon lui, de formes intermédiaires que présente une série d'individus qu'il a examinés dans l'herbier de M. Hooker, fils. Nous ne diseuterons pas cette opinion ; mais tout botaniste sait que, dans un genre nombreux en espèces, celles-ci ‘passent pour ainsi dire de l'une à l'autre par des formes plus ou moins intermédiaires, plus où moins indécises ; de là même cette immense synonymie qui obseurcit la science; de là aussi, après examen comparé, la constitution de l'espèce botanique. Or, rappe- lons-le ici: aux yeux du naturaliste philosophe, l'espèce n’existe pas, parce qu’elle tend sans cesse, en raison des causes ambiantes et extérieu- res, à se modifier sans cesse; le genre, lui-même, qu’il faut bien admet- tre, mais dans des limites plus ou moins étroites, selon les ordres, subit à la longue cette sorte de dégénérescence et disparaît à son tour, dans un temps donné, de l’ensemble des êtres et de la surface du monde. L AL, . CULTURE. {S. Fa.) Tous les magnifiques Rosages de l'Inde (Népaul, Sikkim, etc.), en raison de leur habitat élevé dans les hautes montagnes de cette vaste région, se contentent chez nous de l'abri d’une serre tempérée, On les y multiplie par le marcottage et par le greffage sur de vigoureux indi- vidus intermédiaires entre ceux de l'Inde et la race dite des Pontiques. À. V. ( 7° OP , ; siouulla id : | HYBR-REM $ PERPET ) > ): « /\ 00e à" icloi Sermuis - l'rance.( Plein air’) Planche 113. ROSE VICTOR TROUILLARD, ($ MxpRIDES-REMONTANTES OÙ PERPÉTUELLES.) … Rosaceæ. L’Illustration horticole, en publiant la Rose Panachée d'Orléans (T° IE, PI. 77), aujourd'hui la Rose Victor Trouillard, et bientôt une troisième également belle, paie son tribut obligé à ce charmant genre de plantes et prouve une fois de plus à ses lecteurs qu'elle ne veut rester étrangère à aucune des beautés horticoles modernes ; qu'elle entend justifier le nom, un peu ambitieux peut-être qu’elle s'est donné, par un choix varié des meil- leures plantes, prises dans toutes les catégories de cultures, par la heauté supérieure et la fidélité de ses planches, par une rédaction... mais nous laissons au bienveillant lecteur le soin de qualifier celle-ci, en lui fesant observer que nous la fesons aussi érudite, aussi intéressante, aussi instruc- tive que nous le pouvons. La Rose Viclor Trouillard est une hybride remontante, d’une ampleur peu ordinaire, d’un riche coloris cramoisi foncé, velouté ct reflété de rose carminé. Les pétales qui la composent sont extrémement nombreux, très serrés, chiffonnés au centre, imbriqués-réfléchis à la circonférence, L'arbrissenu cest très vigoureux, très rustique, peu épineux, doué d'un bel et ample feuillage, et fleurit très facilement et très abondamment. C'est un gain obtenu de semis à Angers (France), par M. Victor Trouil- lard, qui l'a cédé à MM. Standish et Noble, horticulteurs, à Bagshot (An- gleterre), lesquels l'ont dédié à l'obtenteur. Elle provient de graines re- eucillies sur la Rose Géant des Batailles, dont elle possède toutes les bonnes qualités, mais avec des dimensions beaucoup plus considérables et un co- loris différent et plus foncé. M. A.Verschaffelt, l'ayant remarquée, en août dernier (1856), dans leur établissement, où elle déployait en ce moment tout son luxe floral, en fut avec juste raison st charmé, qu'il en fit faire immédiatement un beau dessin (à très grands frais) et en acquit une partie de l'édition en faveur de ses nombreux clients (1). En jetant les yeux sur la belle figure ci-contre, reproduction exacte du beau dessin original, dont la fidélité est garantie, ils jugeront si notre éditeur a eu bon goût; pour nous, nous devons avouer qu’en fait d'hybrides-remon- {1} Voir son Catalogue, No 68. ROSE VICTOR TROUILLARD, tantes, nous n’en connaissons aucune qui lui soit supérieure, soit pour l'ampleur, soit pour la richesse du coloris, De loin même, au milieu de ses nombreuses congénères, elle se fait sur-le-champ distinguer par les qualités que nous avons dites, Sans nier les mérites incontestables de cette grande section de Roses, auxquelles on a oppliqué, et justement nous en convenons, l'épithète d'Hybrides-remontantes ou de Perpétuelles, nous voudrions que l'amateur de la Reine des fleurs ne se montrât point aussi exelusif, en n’admettant dans son jardin que ces sortes de Roses. Sans doute, elles lui présentent l'immense avantage de se montrer fraîches et brillantes à plusieurs époques de l'année, sinon même sans interruption; le coloris en est varié, riche, brillant ; leur parfum est agréable, nous ne le contestons pas; mais les Roses dites des peintres, et les Mousseuses, par exemple, manquent-elles done d'attraits? leur sont-elles inférienres par la beauté des formes, le frais coloris, la puissance de l'arôme? Non, sans doute, et loin de là. Pourquoi les proscrire si généralement? parce qu'elles ne fleurissent que pendant une trop courte saison! Qu'importe, si elles rachëtent cet in- convénient par mille charmes que ne présentent certes pas toujours au même dégré leurs beureuses rivales! Rappelons lui encore les Roses thés, aux formes si élégantes, aux parfums si délicats, et qui, elles, fleurissent aussi presque toute l’année; etc. Espérons que notre voix, toute désin- téressée dans la question et seulement amie de la vérité et de la justice, sera entendue et notre motif justement apprécié, et coneluons en. disant : qu'un Rosarium, contenant un choix fait avec soin dans toutes les eatégo- ries de Roses, serait la plus belle chose du monde! Cu, L. CULTURE. (PLeix arm.) Nous n’avons rien de particulier à recommander pour la culture de ce Rosier; elle est celle si généralement connue du genre entier : sol riche, meuble, bien drainé; multiplication par les divers modes de gref- fage, ou par semis de graines pour obtenir de nouvelles variétés, ete. A. V. nr RS Re nd F.et TOMS. HOOK Lo < SLS / ) [e Himalaya (Cha , Cici €O1LOPILO OTULP hs , Le / 4 rOUdS. ny ÿ Planche 114. MECONOPSIS SIMPLICIFOLIA, MÉCONOPSE à feuilles simples. Érvu. V. Jardin fleuriste, To Ill PL 315. Papaveraceæ. CHARACT. GENER. V. ibidem. violaceis, capsula lineari-clavata. Hook.f, et Taoms. L. i. €. CHARACT. SPECIF. M. Herba sca- Meconopsis simplicifolla EORUMD., posa (f} tota patentim hispido-pilosa, | Flora indica. I, 262. Hoor, f. Iilustr, of $etis scapi decurvis, foliis omnibus radi- | Himal. Plants. PL VIIL. calibus lanceolatis in petiolum angusta- Papaver simplicifotium D. Don. Flor. tis, scapis unifloris, floribus nutantibus nepal. 196. WaLL. Cat. 8125, Nous avons donné ci-dessus (Te II. PI. 95) à nos lecteurs la figure et la description d’une grande et belle espèce du même genre, la M, nepalensis, que le D° Hooker, fils, comparait, non sans justesse, et pour le port et pour l’ensemble floral, à une rose trémière. Nous pouvons avec autant de justesse, selon nous, comparer celle dont nous allons parler, sinon tout-à- fait pour le port, du moins pour Ia forme et le coloris des fleurs, à notre Anémone pulsatille (4. pulsatilla), qui de plus affectionne le même mode de station, comme on le verra plus bas. Le D° Hooker, en en donnant la figure, reproduite en partie ci-contre, avec son assentiment, lui consacre une intéressante notice, que nous tra- duirons ci-dessous, mais renvoie pour sa description à la Flora indica, qu’il a publiée en commun avec le D: Thomson, ouvrage que nous n'avons point la possibilité de consulter en ce moment, Nous parlerons donc de cette espèce d'après la belle figure des Iustrations of Himalayan Planis, et la phrase spécifique qu’en ont rédigée ces deux botanistes. Elle forme une épaisse touffe de feuilles toutes radicales, dressées-éta- lées, atténuées vers la base en un long pétiole, lancéolées vers le sommet, très entières ou quelquefois 2-3 dentées latéralement (ex figura!), hautes de 0,13-20, larges de 0,02-3, entièrement hérissées, ainsi que les pédon- cules et les ovaires, de longs poils ou sétules roussâtres (barbelées, sub lente), ascendantes sur les feuilles elles-mêmes, décurves sur les pédon- cules, D’entre ces feuilles s'élèvent, quatre ou six fois plus longs, des pédoneules raides, robustes, finement cannelés, fistuleux et terminés chacun par une grande fleur penchée, d'un riche bleu violacé, de 0,08-9 {) In bne planta revera non adsunt hotaniee scapi sed veri pedunculi e rhisomate assurgentes et nudi uniflori, Scopus enim, ut supra demonstravimus, est semper foliosus pluriflorus (Bromeliseem, Aga- ve, ete.) ; Ames vero nudus apice plurifloras. (Liliscue, Amaryllidaceæ, eic.). 16 MECONOPSIS SIMPLICIFOLIA. de diamètre, portant au milieu des nombreuses étnmines dressées-serrées, à anthères d’un jaune d'or, du milieu desquelles s'élèvent, en les dépassant de beaucoup Fovaire et le style (fig. 1). Telle est grosso modo la M. simplicifolia, qui vraisemblablement con- tient, comme ses congénères, un suc jaunâtre el éminemment caustique. Voici la notice annoncée : « La présente plante, la plus belle ct la plus remarquable de toutes les plantes alpines du Sikkim, sinon de tout l'Himalaya, est très commune dans les endroits rocheux et pierreux, à 12,000 pieds d'élévation et au- dessus, où elle épanouit ses délicates fleurs en mai, exposées aux vents violents et aux tempêtes de ces régions inhospitalières. Elle a été origi- nairement découverte par les collecteurs du D' Wallich dans le Népaul central, mais elle n’a pas été trouvée plus loin à l’ouest dans l'Himalaya. » Il n'existe dans cette contrée que deux espèces de Meconopsis, celle dont il s'agit et la M. horridula Hoon. et Taows. Cette dernière a été trou- vée dans le Sikkim seulement; c’est une plante plus petite que la pre- mière, couverte de très nombreux et rudes piquants, qui percent la peau, lorsqu'on saisit la plante avec la main; émettant de très nombreux scapes à fleurs d’un pourpre plus pâle. C'est une des plantes les plus alpines (1) du monde; j'en ai récolté des échantillons à plus de 17,000 p. d'altitude, où se rencontrent bien peu d’autres végétaux. » Toutes les espèces de Meconopsis de l'Himalaya diffèrent de l'euro- péenne (M. cambrica Vic. Papaver cambricum L.) par un style beaucoup plus long, et seraient par cette raison reportées par quelques auteurs au genre américain Stylophorum de Nuttal; mais celui-ci n'est peut-être pas récllement distinct du Meconopsis et en diffère par les valves de sa cap- sule déhiscentes jusqu'à la base. » La Meconopsis simplicifolia réussira bien sans doute à l'air libre, en pleine terre ou dans les rochers artificiels, si Fon a la précaution de la planter dans un endroit frais et non exposé trop longtemps aux rayons solaires. » Nous elorerons cet article en affirmant qu'il n’est pas un amateur qui ne se hâte de se proeurer celte plante et sa belle congénère, la M. nepa- lensis, dès qu'elles seront mises dans le commerce. Cu. L. Explications des Figares analytiques. Fig. 1. Le style. Fig. 2. L'ovaire coupé transversalement. Fig. 3. La capsule mûre. CULTURE. (Pz. Am) Voyez à ce sujet la notice du Meconopsis nepalensis. Nous ajouterons seulement aux prescriptions données, qu’un bon drainage est pour ces deux plantes d'une rigoureuse nécessité. A. V. (1) C'estei-dire : qui s'élèvent le plus près des neiges perpétuelles. de, ) JA Ca { ec | * Pa CNE Q L MISCELLANÉES. PRANCES ABCORMMANDÉES Areca catechu L. ( (Phænicaceæ Non. Palmaceæ Auion.!}. Aujour- d'hui ce Palmier est cultivé dans toute l'Inde tropicale, et se répand en Amérique, ainsi que dans l'ile de Bourbon et l'île de France ; son habitat dans l'Inde est tellement étendu, il y est si commun, qu'on nc saurait aujourd’hui lui attribuer une origine précise. On s'accorde toutefois assez généralement à Jui donner pour patrie les tles de la Sonde. C'est un arbre mognifique, atteignant quarante ou cinquante pieds de hauteur, sur un au plus de diamètre, ayant un stipe droit, élancé, inerme, annelé par la chute des anciens pétioles et couronné par une ample et belle touffe de feuilles pennées, d'environ quinze pieds de long, sur près de deux de large. Les folioles en sont largement linéaires, plissées, acu- minées, assez dislantes, aliernes ou subopposées; les supérieures plus ou moins confluentes, irrégulièrement déchiquetées-dentées au sommet. Les panieules florales, très ramifiées, longues de près de deux pieds, se développent immédiatement au-dessus de la partic apicale renflée que forment la réunion des bases pétiolaires (ampondres) de Ja couronne, et sortent d’une spathe bifide, coriace, fibreuse. Les fleurs, monoïques, sont extrêmement nombreuses, très petites, olivâtres, et donnent naissance à des drupes ovées, passant du blanchâtre au jaunâtre, ou au jaune orangé : drupes de la grosseur, environ, d’un petit œuf de poule, On conçoit aisément qu'une telle plante, croissant à la fois dans les îles Laquedives, le Malabar, les Maldives, Ceylan, Malacea, Sumatra, Bornéo, Java, les Célèbes, la Nouvelle-Guinée, les Philippines, les Carolines, etc., où il est cultivé partout avec soin, ait dû, cn raison de ect immense habi- tat (du 50° au 460° dégré de long.; ct du 20° de lat. boréale au 20° de lat. australe, c’est-à-dire dans presque toute l'étendue de la mer des Indes (1) 4. Inermis ; eaudice élato; pinnis lnto-linearibus plicatis acuminatis, summis confuentibus cunvifor- mibus præmorso-dentatis ; spadicibus ramosissimis ; foribus alternis 6-9-andris ; fruetibus oviformibus. Many. di. e. (Phrosis serius a phœnicographo complenda !). Areca catechu L. Sp. PL. 1659. Roxs. Corom. I. 54, & 75, Loue. Cochinch. 695. Lave. I. Encyel. &. 895. ares, Arancigew. 7. €. 35, Waun. Sp. PI. IV. 594. Roxs. Fi. ind. TIR 615. Rirren, Erdk, v. Aston. IV. 858-862. Manr. Palm. 169. £ 102 (oué) et 149. fig. AV et V (fructus). Koxrn, Enum. PI. 11. 184 Ibid. Add. post. 637, ex Bicne, Rumphia, t. 102 104, — Pinanga Rcwpn, Amb. L. 26. &. 4. Caunga Rnerns, Malab. 4 9.6. 5-8. (Haxur. Linn. Trans. XIE. 474). À. Faufel. Gararr. Fruct. F. 19. 1.7. (. 2, Sublimia Areca Conuens, Mc, TOME II. MISC. — SANV. 1856. 1 2 MISCELLANÉES. et de l'Océan pacifique), ait dû, disons-nous, varier, dans l'acception hor- ticole de ce mot. M. de Martius ({. c.) par exemple, cite les six variétés suivantes, caractérisées par la forme du fruit : Arecn cateclu, a. —— omycarpa : drupe ovée, un peu pointue (4. ovata, acutiuscula). b. — — elliptica : — oblongue, arrondie aux deux bouts (d, oblonga, utrin- . que rotundata). €. — — sphærocarpa: — subglobuleuse (d. subglobosa). d. — — gonocarpa: — anguleuse (d. angulosa). €. — — ceratocarpa: — sublobée au sommet (d, vertice sublobata). f. — — oocarpa : — oviforme, blanchâtre (4, oviformi albida). Non seulement la forme, mais la grosseur, mais la couleur du fruit . varie nécessairement, selon les circonstances influentes des localités et des milieux, Ainsi le fruit, que nous figurons ci-dessous, et que Rcinwardt S avait communiqué à M. de Marlius, a la forme d’un œuf, un peu aplati, et fendu latéralement, comme un de nos abricots, dont il a assez bien et la forme et la couleur. ° Linné,. trompé sans doute d’abord par de faux renseignements, avait MISCELLANÉES 3 donné à ce Palmier le nom de Cutechu, parce qu'il pensait qu'il fournis- sait au commerce la substance connue sous le nom de Cachou: nom qu’il reporta depuis à une espèce d'Acaciu (4. catechu L.), qui la produit réel- lement, et qui eroîit, comme cet Areca, dans les Indes orientales. Le cachou est solide, friable, brun et amer ; on l'emploie en médecine comme astrin- gent, et il sert, dit-on, de base à plusieurs préparations pharmaceutiques. Les causes à peu près uniques de la popularité qu'a acquise dans les Indes TArec ou l'Arèquier, nom vulgaire sous lequel on connait ce Palmier en France, sont ses fruits, connus sous le nom de noix de Bétel, Lis sont l'objet d'un commerce considérable, et sont transportés annuellement par des bateaux, qui en sont entièrement chargés et expédiés des différents ports de Sumatra, de Malacca, de Siam et de Cochinchine. Ils contiennent une grande quantité de tannin, dont les indigènes se servent dans quelques contrées pour teindre leurs étoffcs de coton. Le tronc divisé en planches, sert à construire des maisons et des canaux ; les feuilles à faire d'excellentes nattes ; les ampondres, les spathes, à divers usages domestiques. Selon M. Blume, au Malabar, de la sève de l’Arec on prépare des tablettes .enivrantes, et, dit ce savant, les peuples de l'Asie se passeraient plutôt du boire et du manger que de leurs noix favorites. Quelques auteurs eepen- dant prétendent que ce fruit contient des propriétés narcoliques et véné- neuses, bien que ces peuples en mélent la pulpe aux feuilles du Bétel (Piper betel L.} et à la chaux, pour en fabriquer cette fameuse pâte, qu'ils mâchent continuellement, qui les fait saliver excessivement, leur noireit les dents, qu'elle déchausse et fait pourrir à la longue. M. Lindley (Veg. Kingd. 457), au sujet de ces propriétés malfesantes, pense qu'elles sont dues moins aux noix de l'Arec qu'aux feuilles du Poivre bétel, dans lesquelles les Indiens les enveloppent pour les manger. À ce sujet encore, il est bon d’ajouter, que d’après l'opinion de M. Blume, opinion ici d’une grande autorilé, celte habitude des indigènes de mâcher ce fruit, quoi- qu’elle répugne aux européens, est réellement utile aux premiers, dont elle entretient la santé, au sein de ces régions humides et pestilentielles, où ils ne savent trouver qu’une alimentation précaire et misérable. On voit par tout ce que nous venons de dire, que malgré la répartition immense de ce palmier sur tant de contrées diverses, la nature chimique et phar- maceutique de la noix de bétel est encore peu connue et fort controversée. 11 serait intéressant que la chimie moderne nous fixêt enfin définitivement sur ses propriétés. Quoi qu'il en soit, l’Areca catechu est dans nos serres une belle el noble espèce, aux proportions élégantes et grandioses, à Ia croissance prompte 4 MISCELLANÉES. et facile. L'établissement Verschaffelt en possède de beaux individus de divers âges, dont la végétation ne laisse rien à désirer. Il ne sera pas indifférent à nos lecteurs de connaître le nombre d’espèces que renferme le genre Areca. M. Blume (l, c.), qui s’est le plus récemment occupé de ce genre de Palmiers, dont il a réformé les caractères, n’y en admet que huit : 4. A. catechu L., dont nous venons de nous occuper (Rumphia, t. 102, a. et 104). — calapparia Brume, 1, €. t. 100. f. 2, — pumila BLume, 1. ce. t. 99. et 102. c. . — triandra Roxs., Kuntn, Enum. LIL. 184. . — punicea BLuue, L. c. t. 122. — communis BLume, 1. e. t. 128. : . — glandiformis Lamk. Encycl. EL. 241. Giesex., Kunrn, Enum. III. 187. Biuue, L. c. t. 100. f. 4. et 198, — etc. 8. — macrocalyx BLume, 1. ©. t. 191. NSœn on Kunth, {, c., en admit 17, dont une doutense (4. tigillaria W. Sac). Enfin, tout dernièrement (1854), M. Wendland, dans son utile Zndex Palmarum (V. notre Te Ier, pag. 68. Mise.), en énumère autant, mais avec une synonymie différente ct dont trois douteuses. On voit que rien n'est encore scientifiquement statué et quant au genre et quant aux espèces qui doivent définitivement le composer. La vignette ci-jointe représente une habitation indienne, où sont plan- tés çà et là plusieurs Arèquiers. (Figure empruntée au grand ouvrage de M. de Martius!). Delphinium cardinale W. Hoox. (1) (Ranunculaceæ $ Helleboreæ). Voici une de ces plantes destinées à faire sensation parmi les Amateurs, une nouveauté {ranscendante et dont on se disputera à l'envi les individus au fur età mesure de leur multiplication, un Delphinium enfiu à nombreu- ses et à très grandes fleurs d’un écarlate vif et pur ! Or, on sait qu’à l'ex- ception du bleu, toujours beau dans les espèces de ce genre, quelle qu’en soit la densité, le blanc ou le rouge des fleurs de certaines autres en sont plus ou moins lavés et dégradés !!! C'est une des nombreuses et intéressantes découvertes botanico-horti- coles, dues à M. W. Lobb, un de ces voyageurs-botanistes dont le nom est désormais connu et estimé du publie amateur tout entier, qui l’a décou- verte dans la Californie, et en a enrichi l’établissement de MM, Veitch, père et fils. A ces brefs renseignements se borne l'historique que nous (1) D. Globrum elatum, foliis (ratione staiuræ plantæ) amplis longe peliolatis digitato-quinqueartitis, Ineiniis eunento-laneeolatis simplicibus v. 3-5-fidis, segmentis longe acuminatis, eaulinis paucis sensim mi- noribus simplicioribus ; paniculu elongata, Horibus intense coccineis, sepalis lale ovatis obtusis, petali infe- rioris limbo bifido duobusque interioribus versus npicem pilosis, calcare rectiusculo floris longiludine, ovariis glabris. W. Hooe, Li. e. Delphinlum cardinale W. Hooc, Bot, Mag. 1. 4887 (December 1855). œ MISCELLANÉES. en donne M. W. Hooker, qui le premier en publie la figure et la des- eription. ‘ Ce nouveau Delphinium, sclon ce savant, s'élève à peu près à un mèlre de hauteur, et plus, vraisemblablement, sous l'influence d’une bonne cul- ture ultérieure. Les feuilles en sont, pour la plupart, radicales, très ‘longuement pétiolées, glabres, digitées-divisées presque jusqu’à l'extrême base; le pétiole figuré n'a pas moins de 0,22 de long ; le limbe foliaire 0,26 de diamètre! Les fleurs excessivement brilluntes, dit l'auteur anglais, composent une ample et robuste panicule, et sont portées par d'assez longs pédicelles bibractéolés vers le sommet; elles sont, comme nous l'avons dit, d'un brillant écarlate, armées d’un long et robuste éperon ; à l'intérieur, les pétales, proprement dits (très petits), et les étamines sont d'un jaune d’or, et contrastent agréablement avec la riche teinte extérieure. Nous ne la décrivons pas plus complètement parce que nous espérons bien en donner, à notre tour, une belle figure, à Poccasion de laquelle nous reviendrons sur son compte. Ouvirandra fenestralis Porn. () (4lismaceæ). Nous éprouvons un véritable plaisir à annoncer, d’après le Gardener’s Chronicle (L. i. c.), à nos lecteurs l'introduction, à l'état vivant, de cette trois fois intéressante plante aquatique, laquelle sc trouve déjà répandue dans plusieurs établis- sements anglais, d'où elle ne saurait tarder à venir embellir nos aquuria modernes. Nous la décrirons ici sommairement, puisque nous ne l'avons point vue vivante, mais de telle manière cependant, que les amateurs en aient une juste idée; or, nous devons avant tout proclamer le nom du voyageur à qui l'on est redevable de son introduction, le Rév. W. Ellis, d'Hoddesdon (Angleterre). L'Ouvirandra fenestralis est indigène dans l'ile de Madagascar, où elle a été découverte originairement, par le chevalier A. Aubert Dupetit- Thouars (1792-1802), qui la fit connaître sous son nom générique. Poiret la déerivit plus tard dans l'Encyclopédie (1. e.), et M. Decaisne, de son côté {L. c.), en donne une description plus complète et une figure, faite mal- heureurement d’après le sec. Nous composerons notre description d'après tous les auteurs que nous avons cilés dans notre synonymie. (1) 0. Foliis oblongis fenestratis mueronulatis basi attenuatis, nervis fongitudinalibus apice confluenti- bus, spicis (binis /) densilloris, floribus roscis (fragrantibus!). Drcusne (except. parenth. Phrasie hodie paulo manca et complenda). - Ouavirandra fenestralis Pom, Encycl, suppl. IV. 237. Deeutsns, in Derss. Ie. sel. III, 62. t, 99, Kunre, Enum. PE, III. 592, Lisoi. and Eius, Gard. Chron. 740 (1855). — Hydrogeton f'anes- tralis Pers, Syn. 1. 400. Poirr, Diet. Se. nat. XXII. 240 (1821). — Ouvirandre madagascariensis Dir. Tm. sec. À. Ricu. Dict. el. Hist. nat, XII. 541. Ouvirandra (genus!) Durer, Ta. Gen. n. Madog. No'2. Poiner, et un jam citaii; — Paxesoan, Hoos. Lond. Journ. of Bot. HiJ. 402, t, 18. (O, undulata). 6 HISCELLANÉES. Petite plante aquatique, à feuilles fénestrées, natanles, à épis floraux émergés, binés, à fleurs roses, petites, mais très nombreuses et serrées, agréablement odorantes. Elle se plaît dans les endroits inondés, les marais, etc.; enfonce dans le sol sous-jacent ses rhizomes garnis au sommet de longues et nombreuses racines, et se trouve souvent à sec, par le retrait des eaux, pendant les sècheresses. Rhizome tuberculeux, allongé, brunâtre extérieurement, de Ia grosseur du pouce, ramifié : chaque rameau long de 0,20 à 25, non articulé, charnu, fragile, sans fibres internes, donnant par la cuisson une pulpe farineuse, recherchée par les indigènes, qui, à cause de cela, donnent à la plante son nom vernaculaire (Ouvi-randrou, igname d’eau). Pétioles très longs (longueur dépendant de la hauteur des caux au-dessus du rhizôme). Feuilles oblongues, subobtuses, très brièvement mucronulées, flottantes, atteignant selon l’âge depuis un centimètre (et moins !} jusqu'à 0®,50 et 0®,55 de longueur, absolument sans parenchyme (d’où leur nom de feuilles de dentelles) et réduites aux simples nervures, dont les secondaires anasto- mosées, entées géométriquement en petits parallélogrammes serrés (nerva- tion commune aux Monocotylédones!}, sur les primaires longitudinales (ce qui les rend fénestrées : c'est-à-dire percées à jour, et ressemblant à certaines fenêlres antiques), et cependant fermes et subcoriaces, émetlant de toutes parts, sous l'influence de la chaleur et dela lumière, de nombreu- ses petites bulles d'air qui viennent créver à la surface de l'eau: effet aussi curieux qu'amusant pour le spectateur, Selon l’âge, elles passent du vert tendre au ver olivâtre ct brunâtre. Pédoncules érigés au-dessus de la surface des eaux et terminés par un épi géminé, ou bifurqué, comme on voudra, tel que celui de l’Aponoge- ton (4) distuchyus, et enveloppé d'abord dans une spathe monophylle, caduque. Fleurs sessiles, très serrées: périanthe réduit à deux ‘ou trois divisions basilaires, divergentes ; six étamines; trois ovaires lagéniformes, terminés par un style court à stigmate obtus. Comme les autres plantes aquatique, cette Ouvirandra exige un com- post riche et compact, une eau sinon courante, du moins fréquemment renouvelée, pure et sans sels calcaires, telle que l'eau de pluie, par exemple, Comme en raison de son son habitat, elle cxigera une assez grande somme de chaleur chez nous, on devra placer la plante sur les bords de l’Aquu- {1} Puisque ce mot se trouve sous nôtre plume, fesons en remarquer l'absurde composition : apo, ao, près : no... eyefrar (é,#), voisin. Que veut dire ici la syllabe no? H doit en {out as êtro suivi d'adjeetifs maseulins. MISCELLANÉES. 7 rium, dans lequel on élève la Victoria regia, les Nelumbium, les Nymphœæa gigantea, Lotus, ete., etc. ; mais de manière, à ce qu’en baissant le niveau de l'eau, on puisse, pendant sa période de repos, laisser à sec la surface du vase dans laquelle elle sera plantée. Or, cette circonstance du repos naturel des plantes aquatiques dans nos serres n’est pas assez observé, ce nous semble : on affaiblit, on épuise, on abatardit les espèces en les y forçant presque sans cesse. M. Lindley (1. c.), en parlant de cette plante, dit :« Nous ne pouvons nous imaginer un plus bel ornement dans un salon, pendant l'été, qu'un grand bassin de verre, dans lequel flotterait l'Ouvirandra fénestralis. » Toutefois, nous conseillerions, dans ce cas, de tenir tiède l’eau dudit bassin, éh y versant une fois ou deux par jour, le soir et le matin, de l'eau un peu chaude, que l'on substituerait, par quart environ, à celle refroidie par un séjour de huit ou dix heures, et qu'on ferait sortir du bassin par un robinet placé vers sa base, De plus, nons fesons des vœux pour qu'elle devienne tout aussi rustique, ce qui n'est nullement impossible, que l'est le charmant Aponogeton distachyus, naturalisé déjà, comme on sait, dans certaines parties de l'Europe, et originaire cependant du Cap de Bonne- Espérance. À ce sujet, personne n'ignore que les eaux sont un milieu où les extrêmes de température sont beaucoup moins sensibles que le sol des différents climats. Il peut être utile à nos lecteurs de connaître de combien d'espèces se compose l’intéressant genre Ouvirandra; en voici la liste d’après les docu- ments les plus modernes : Ouvirandra. $ 1. Spicæ singukæ (1}. 4. O. crispa 3. O. Macracæ … 2. — pusilla 4. — unduluta Parenn. (Aponogeton undulatus Roxe.). $ 2. Spicæ binæ. B. O. fenestratis Pour. 6. O. Heudelotii Decaisne (Senegambica Paxenn). $ 3. Spicæ ternæ. 7. O. Bernicriana Decaisne. Un mot sur le Fraisier DÉLICES D'AUTOMNE. Nous avons décrit et figuré ce Fraisier dans notre Te [1, Pé. B2; et, d'après des autorités, qui devaient nous paraître infaillibles; nous l'avons prôné, comme fran- chement et abondamment bifère, au printemps ct en automne; nous disions, comme (1) Les espèces marquées d'une astériques sont citées sans nom d'auteur par M. Pakenham! Nous ne savons sur quelles autorités il se fonde pour les adopter!!! 8 MISCELLANÉES. cela était vrai, qu'au moment où nous écrivions, à la fin d'octobre 1854, nous en avions, sous les yeux, des échantillons chargés de fleurs et de fruits à tout état de maturité. Aussi, à ect aspect, notre éditeur, sur une communication bienveillante de M. H. Haquin, amateur très distingué de Liége, s’était-il emproessé d'en achcter 400 pieds au producteur, M. Hubert Lejeune, jardinier maraicher, faubourg Hoche- porte, dans cette ville, achat dont nous avons le reçu en ce moment sous les yeux : regu spécifiant que celui-ci garantit un fraisier NETFEMENT BirèRe par an!!! Il paraît que cette année (1855), à l'automne, ce fraisier a fait partouf un fiasco complet! De là, des plaintes fort vives et fort naturelles, disons-le bien vite, de Ia part des acheteurs, qui dès lors se prétendent mystifiés, et Dieu sait si le nom- bre en est grand, puisque M. Jacob Makoy (d'après les documents sous nos yeux, et d'après la Belgique horticole, V. 275, VI. 61), qui s'était rendu acquéreur de presque toute l'édition et l’a le premier décrite comme abondamment bifère dans son catalogue pour 1855 (1), en avait de son côté placé un grand nombre. Enfin, la Société des Conférences horticoles (Liége) avait décerné au nouveau fraisier un premier prix, médaille en vermeil, à la condition qu'à la même époque, l'an sui- vant (octobre!}, le même fraisier lui serait représenté en fleurs et en fruits! On comprend que la Société a dû garder sa médaille. Aux reproches fondés qui lui sont adressés, entr'autres par MM. Haquin, dont l’honorabilité n'est pas en cause, et dont nous avons également les lettres explica- tives sous les yeux, et John Salter, qui visitèrent ensemble dernièrement le pare où ec fraisier se trouvait alors dépourvu de fruits, le producteur répondit, que « la déception dont on cst et dont il est lui-même l’objet, cesscrait l’année prochaine, que son fraisier se couvrirait de nouveau de fruits à l'automne, etc. » Or, comme cette année n’a été nullement défavorable aux cultures de toutes sortes, il est permis d'inférer de là: que le fraisier DÉLIGES D'AUTOMNE #°@ été qu'accidentellement bifère; qu'en automne il reste improductif; dans ces cireon- slances, notre éditeur est tout prêl à rembourser les ayant-cause ow à les dé- dommager du prix d'achat de ce fraisier par tout autre moyen qui leur con- viendra (fournitures ou supplément de plantes). Nécrologie. L'horticulture continentale vient d'éprouver unc grande perte dans la per- sonne de M. Pescarore, riche banquier, né à Luxembourg, et décédé à Paris, qu'il habitait depuis bien des annécs, après une longue et douloureuse maladie. n sait avee quelle libéralité il a traité sa ville natale, à laquelle il a légué 500.000 fr. et sa riche galerie de tableaux. Possesseur, à son châtcan de la Celle-St-Cloud (près Paris), entr'autres plantes, de la plus riche collection d'Orchidées du continent, dont le noyau était celle formée d’abord par M. Quesnel, du Hävre, il l'entretenait à grand frais et ne négligeait rien pour posséder et les plus beaux individus et les espèces les plus rares. I! patrônait sumplibus suis le bel ouvrage sur les Orchidées, ap- pelé avee justice de son nom Pescalorea, recucil, il faut l'espérer, qui ne Sera pas discontinué par cette regrettable mort. La Belgique, de son côté, vient de perdre un excellent citoyen, l'Arboriculture et la Pomologie en particulier, ün de leurs adeptes les plus expérimentés, un de ceux qui leur avait fait faire de nos jours les progrès les plus satisfesants, les plus éclairé Joseen-LaurexT De Bavay est mort dans la grande maison d’horticulture qu'il avait fondée à Vilvorde, à la suite d'une courte maladie, à l’âge de cinquante- neuf ans seulement. Il etait décoré de plusieurs ordres et dirigeait une des écoles eullurales de l'Etat. (1j Malgré 4 . sous zéro, dit ce entalogue, et en plein » de 3 cent. de haut sur 3 cent. de Inrge! 1 y avoit encore des fruits mangeabies MISCELLANÉES. $ De In PHORPHORESCENCE et de la LUMINOSITÉ (ou inieux KENIGÉNÉITÉ) chez les Plantes. On lit dans le Gardener's Chronicle (10 novembre 1835. p. 743; nous traduisons littéralement, sauf nos parenthèses italiques!} : “ Lycopode Inmineux. On possède à Kew (jardins royaux) un très curieux Lycopode, importé récemment de la Jamaïque (non pas, je pense, à sa cause de sa propriété). Il paraît appartenir au groupe des Helveticum ; il est vert, comme les autres, pendant le jour; mais au fur et à mesure que la nuit arrive, il paraît blanc à l'œil, non d'un blanc pur, mais de ce blanc maladif d’une plante blanchie (ou panachée de blunc par maladie), et celte teinte est aisément perceptible, dès que l'obscurité est trop épaisse pour qu'on puisse distinguer les contours de la plante, M. Smith (l'un des jardiniers de ce superbe établissement) est l'auteur de la découverte de cette propriété, qui n’a rien de commun avec les effets irisés que produisent sur le L. cæsium les rayons de la lumière. » Certes, si ce fait se confirme, comme nous n’en doutons pas, il vaudra à ce nouveau Lycopodium, encore innommé (L. luminosum!!!) une juste popularité. Au sujet du dégagement de la lumière (1) chez les végétaux, nous avions, dans le T° V de notre Horticulteur universel (1844), traduit du même recueil anglais (7 octobre 1845), en l’accompagnant de quel- ques observations, une double et très intéressante noticc sur ce sujet, due à MM. Lankester et P. M. James. I] ne sera pas inopportun de rappeler sommairement ici les faits, que l'on a jusqu'ici remarqués et jusqu’à un certain point dûment constatés, en ce qu'ils intéressent, au plus haut point, toutes les personnes qui aiment les plantes, soit en bota- . niste, soit en amateur. Tous les auteurs, ce nous semble (disions-nous / {. c. 280), ont con- fondu dans la Phorphorescence (ou Luminosité, mot que nous avions dès lors adopté, d'après l'un des auteurs cités} deux ordres de phénomènes très distinets l'un de l'autre. En effet, chez tels végétaux, la lumière produite est diuturne, latente, n’est apparente que dans les lieux som- bres; en un mot, elle semble leur être propre et n'être souvent que le résultat d’une décomposition prochaine. Chez tels autres, au contraire, celte lumière est spontanée; elle se dégage comme par des décharges {) Qu'il ne faut pas confondre avec le dégagement de calorique, observé chez quelques-uns, celui-ei étant ordinairement exclusif do celui-là. TOME nr, Misc, — FÉVR. 1856, 2 40 MISCELLANÉES. électriques, ne se produit qu'après des journées chaudes, et est évidem- ment aceidentelle, Cette dernière est done essentiellement météorique et appartient à l'électricité de l'atmosphère. Nous avons donné à la première le nom de Phorphorescence proprement dite; à la seconde, celui de Luminosité, ou mieux d'Ignigénéité. Si la phosphorescence chez certaines plantes est incontestable et incon- testée, il n’en est pas de même de l’Ignigénéité. Cette dernière question est fort controversée parmi les savants; les uns la nient, en Pattribuant à une illusion d'optique, les autres doutent; beaucoup l'admettent, et font remarquer que les auteurs, qui n’y eroient pas, ne la nient qué par faute d'observations directes, opportunes et réussies, Nous nous rangeons parmi les croyants : mais citons les faits avec pièces à Fappui (sommaire- ment!}. On verra, comme l’a fait observer, le premier, croyons-nous, De Candolle, que c'est surtout chez les plantes à fleurs oranges que se montre l'ignigénéité, ou, comme on voudra, la luminosité. Végétaux phorphorescents. Les Rhizomorpha subterranea et acidula, entr'autres, plantes byssoïdes d'ordre inférieur, vivant dans les souterrains et les mines, émettent une lueur tellement vive, qu’on peut aisément lire à leur clarté (observateurs : MM. Nees ab Esenbeek, Noggerath, Bischoff, etc.). Enlevées et conservées dans un flacon, dans un appartement, au bout de neuf jours, elles étaient encore phorphorescentes. Les Schistostega pennata et osmundacea, jolies petits mousses, qui habitent les cavernes et les mines en Angleterre et en Allemagne, répandent une lueur assez vive (Babington, Dickson, Hedwig, Mobr, cte.). L'Agaricus olearius (et quelques autres), commun dans les champs d'Oliviers du Midi de la France, et d’une couleur orangée brillante, répand, surtout vers la fin de sa vie, une lueur assez vive (De Candolle, etc). Etc... Végétaux ignigènes (1). Calendula officinalis (Souci des champs). | OEnofhera macrocarpa (ct d'autres pro- Chrysanthemum inodorum. bablement), Dictamnus albus et ruber (Fraxinelle). Papaver orientale. Gorterie rigens. — pilosum. Helianthus annuus (le Grand Soleil ou — Rhœas (Coquelicot, et d'autres Tournesol, probablement). Lilium chalcedonicum. Polyanthes tuberosa. — bulbiferum. Tagetes erecta (OEillet d'Inde). Nasturtium officinale (Cresson des fon- — palula. taines). Etc. (1) Nous entendons par ce mot les plantes chez lesquelles la luminosité so dégage por étincelles, et par ignigénéité, comme on Va vu plus eette propriété elle-même. MISCELLANÉES fl En août 4842, dit M. R. Dooden, qui était en compagnie de plusieurs personnes, à huit heures du soir, après une semaine très sèche et très chaude, en interccptant la lumière du crépuscule à l'entour d’un souci des champs, on vit des languettes brillantes comme de l'or se jouer de pétale en pétale, de manière à simuler une couronne plus ou moins inter- rompue autour du disque, Ces émanations lumineuses semblèrent moins vives au fur et à mesure que la lumière du jour déclina et ne reparurent point pendant les ténèbres. M. P.-M. James répéls avec succès la même expérience et observa des faits semblables sur les Papaver pilosum et Rhæas (Coquelicot des moissons); Coleridge la chanta de visu dans ses poèmes. Par une soirée semblable, Christina, fille de l'immortel Linné, et À qui on doit la connaissance des premiers faits, examinant avec une bougie, une Fraxinelle, vit tout-à-coup, à sa grande surprise, Fatmosphère qui environnnit cette plante s’enflammer ct crépiter. La même expérience ré- pétée par elle, avec ou sans bougie, sur la Capucine, l'OEillet d'Inde, le Lis orangé (L. bulbiferum), ete., a révélé des phénomènes identiques ; leurs fleurs semblaient lancer, de toutes parts, comme de petits éclairs. Linné père et fils, et plusieurs auteurs plus modernes, ont pleinement eon- firmé ces curieux faits (Haggren, Zawadzki, Johnson, le due de Buckin- gham, ete.). Nous pourrions citer un plus grand nombre d'exemples ; il suffit, ce nous semble, de ceux qui précèdent pour faire pénétrer une sage convielion dans l'esprit de nos lecteurs, les invitant à choisir toutes les chances favorables de chaleur et de sècheresse pour répéter et étendre ces expériences d'Ignigénéité végétale, tant sur les plantes ci-mentionnées que sur toutes autres au choix. À quelles causes attribuer maintenant dans les végétaux les deux phéno- mènes, si différents, de phosphorescence et d'ignigénéité ? La phosphorescence nous parait être purement et simplement une com- bustion lente du gaz oxygène; la luminosité, la même, mais spontanée, crépitante, et déterminée par l'électricité surabondante et ambiante de l'atmosphère, Ainsi encore, en comparant le règne animal et le règne végétal (vieux style), est-il téméraire de dire que la phosphorescence végétale est com- parable à la combustion spontanée du corps humain, ct l'ignigénéié végétale, à ces étincelles qu'on Lire par le frottement des poils de certains animaux ? ca TOM, 10. MISC. — FÉVR. 1856. 12 MISCELLANÉES. Prix des Orchidées, en vente publique, cn Angletcrre. Si l’horticulture est en Angleterre dans une prospérité inouie, c’est que le pays tout entier l’honore et s'y adonne; c’est que dans toutes les classes de la société, on se fait un honneur de l’encourager par tous les moyens possibles : saerifices pécuniaires, voyages ct explorations des contrées les plus lointaines, au risque de la fortune et de la vie, abnégation totale du soi dans ce but, etc. rien n'est ménagé. Aussi, appelons nous de nos vœux, les plus ardents un tel état de choses sur le continent ; puissent les gouver- nements comprendre aussi ce genre de gloire et le faire figurer dans leurs budgets; puissent les amateurs se multiplier chez nous, et imiter nos voi- sins d’outre-manche dans leurs généreuses rémunérations de cette partie de nos connaissances. A l'appui de ce qui précède, nous empruntons l’article qui suit au Gard- ner’s Chronicle (24 novembre 1855) : « M. Stevens (commissaire-priseur à Londres) a vendu dernièrement aux enchères publiques, les Orchidées suivantes, provenant de M. Schrô- der... : Aerides Schrôderi (réputé le plus bean des Aerides in- troduits jusqu'ici) individu affirmé unique. 89liv. seh. (fr. 2231 25) — affine... 0. 0 ee . « , : 2% (» 650 00) — Larpentæ. . 4... 4. ML (= 600 00) — crispum ee ue ee à ee + à «à 141.105. (» 362 50) Vanda suavis (magnifique individu). , . . . . . 511. 40s. (» 787 50) — terres 4 4 4 ee 4 à . 10 {» 250 00) — tricolor . . . . . . . . . . . . . . OI. (» 250 00} — eristata. , 4. 48 (» 375 00} Saccolabium guitatum (très bel individu), . . . . . 21. 15. (» 051 95) — Blumei, 4. 4. 4. 4 ee + + + « 71.105 (» 187 50) Cymbidium eburnenm . . . . . . . . . . . . AT {» 525 00) Phalænopsis amabilis. . . . 4. . . . . . . . 171. 10s. (» 437 50) Lalia cinnabarina . . . . . . . . . . : . . » {» » ») — anceps . . + + + + + à + « + + + BL A40s. (» 137 50} Oncidium Lanceanum (dit le plus bel exemplaire connu de tous ceux cultivés!}. . . . . . 461. (» 400 00} — phymatochilum . , . . . . . . . . . . GE Bs. (» 15100) — ampliafum majus , . . . . . , . + . . » (» » ) Caitleya Mossiæ. . . . . . . . . . . 401 (» 230 00) — Quindios (sie!) . . . nue CHA (» 200 00} — Skinneri 4 4, . 4... 4 4 . « « + 81108. (» 212 50) Angræcum candatum . . . . . . . , . . . . tOI (» 250 00) — bilabum ... + 81L145s (» 218 75) Trichopilia suavis . . . . . . . . 9H {» 225 00) — tortilis. 4... . , « . , 74 A08s. (» 187 50) Dendrobium formosum , , . . . . 81155, (» 218 75) HISCELLANÉES, 45 Dendrobium moniliferme. . . . . , , . . . . 41 Ur. 400 00) — densiflorum » » (r » ) — noble... . .., +. + + + 31 15s. (» 93 78) Cœlogyne Lowii. , dose en on es + «à 61.105. (+ 162 50} Millonia candida grandiflora , , . . . . . . . A1. 10s. (» 287 50) — spectabilis. . . , . . . . . . . . . . 61 (» 430 00) Galeandra Baueri. , . , , , , . , . . . . 61.485. {Un 168 75) — Devonianns 0... . » » (» 2 Cypripedium barbatum . . 4... . , . . . S141s (v 143 75) Paphinia cristata 4. . . , . . . . . 411438. (» 1418 75) Epidendrum bicornutum. , . . . 4 . , . . . Bi. 40s (» 87 50} Cyenoches barbalum . . . . . , . . . . 51.158. (» 9375) Odontoglossum citrosmum . . . , . , . . BL 155. (» 14375) _— grande. eo ee 51 35. (» 7873) Sophronitis grandiflera . . . . . . . . . . . BI, (» 425 00) Calanthe vestita (à ocule cramoisi) . . . . . . , 21 (> 50 00) — veratrifolié . . . , . . , . . . . . . 311058 (» 87 50) Lycuste Skinneri . . . . . . . , , . . . . 31 (> 75 00) Scuticaria Steel... . , , . . . . . . 3L1ibs {» 93973) Chysis aurea grandiflore. , , , , , , . . . . 31 {» 75 00) Schomburgkia Hbicinis , . . . . 31 Bs (» 8150) D'autres lots, au nombre de 270 en tout, ont atteint chacun une moyenne de 1 à 5 Liv. (25 à 75 fr.). PRANTES ALGOMMANDÉES Ouvirandra fenestralis Poiner, — Nous avons ci-dessus (Décem- bre, Misc. page 5) entretenu nos lecteurs de cette remarquable plante aquatique ; nous leur en avons relaté l’histoire et annoncé l'introduction à l'état vivant en Angleterre. De son côté, M. W. Hooker vient, dans le N° de janvier (1856 t. 4894) de son excellent Botanical Magazine, d'en don- ner la description et l'histoire, en y joignant une belle planche double, Toutefois, l'article du savant Anglais ne nous fournit, à son sujet, aucun document nouveau; seulement il rapporte avec plus de détails tous les faits que nous avons cités et analysés nous-même dans le nôtre. Il est re- marquable néanmoins que l'auteur en dise et en figure les fleurs blunché- tres, qu'il se taise sur leur odeur, tandis que les auteurs qui en ont traité avant lui, ont prétendu, ainsi que nous l'avons rapporté nous-même, que ces fleurs sont roses et odorantes ! Comme M. W. Hooker a vu et étudié le vivant, nous devons supposer qu'il a eu sous les yeux une variété à fleurs blanches (xearly colourless) et inodores (?) du type; car il serait singulier que Dupetit-Thouars, Bojer, cle, qui ont vu celle plante, 4% MISCELLANÉ) ‘dans ses sites natals, aient pu se tromper aussi grossièrement à ce sujet (1}, Lapagerta rosea R. et P. var. albiflorn (Smilaceæ). — Il n'est peut-être pas un de nos lecteurs qui ne connaisse, ou m’ait, au moins, ouï parler de cette magnifique liane du Chili, originairement découverte dans celte contrée par Ruiz et Pavon, décrite en 1802 par ces auteurs dans leur bel ouvrage sur les plantes de cetie partie de l'Amérique (F£. peruv. et chil, III. 65.t. 297), introduite seulement, en Angletere, en 1847, par M. Wheelwright, décrite enfin et figurée, d'après un dessin fait sur les lieux, par M. W. Hooker (Bot. Mag. t. 4447): dessin dont l'exactitude de forme et de coloris s’est trouvé d’ailleurs exacte, quand on put le comparer plus tard avec des sujets vivanis en fleurs dans les jardins royaux de Kew. On sait encore que ses fleurs ont la grandeur et la forme de celles des lis, avec un riche et vif coloris, variant du rose éclatant au cra- moisi plus ou moins foncé, et fort élégamment moucheté de blanc inté- rieurement. Toutefois, M. W. Hooker représente ces fleurs comme soli- taires, tandis que dans la variété dont nous allons parler, il les figure comme géminées et ternées (Bot. Mag. t. 4892, janvier 1856). Cette variété a des fleurs blanches, entièrement immaculées (c'est-à- dire dépourvues des macules blanches du type), sauf la base des pétales {ou sépales!), lesquels sont légèrement teintés de rose pâle. Il paraît, en outre, qu’elles sont un peu plus grandes que chez le type. Elle a été ‘introduite, du Chili également, selon ce que nous apprend M. W. Hooker, au Muséum impérial d'histoire naturelle de Paris, par M. Abadie (....?), et c’est dans ce magnifique établissement, sans rival en Europe, qu'elle a été figurée par l'excellent artiste anglais du Bota- nical Magazine, M. Fitch, qui se trouvait là, en visite, au moment de sa floraison. . Clivia Gardeni W,. Hook. ® (Amaryllidaceæ). — Il y a bientôt unc trentaine d'années qu'était introduite de l'Afrique australe intérieure (dis- tricts d'Albany, près du Great fish River), en Angleterre et par suite sur le continent, une plante qui acquit, en peu de temps, dans les jardins, une popularité peu ordinaire, qu'elle a conservée encore aujourd’hui : cetle plante est la Clivia nobilis, toujours aiméc, toujours recherchée. () M. W. Hooker, en rappelant que les divers auteurs qui en ont parlé, l'ont placés parmi: ou les Saururarées, ou les Juncacées, ou les Alismacées, la joint aux secondes, sans observations sur ce sujet im- portunt : cette omission est regrettable; car nul, plus que ce savant botaniste n'est compétent pour statuer enfin sur la place de cette plante dans les familles naturelles. {2} €. folits obtusivscule acuminatis, umbella sub 14-floro, floribus faleoto-curvatis, sepalis apice paton- tibus. W. Ho. . (Phrasis valde nimis manca, quam natura absenti complere nequimus /). Clivin Gardeni W. Hooc. Bot. Mag. t. 4895, January 1856. HISCELLANÉES. 45 En même temps (1** octobre 4828) que M. Lindley la publiait et la figu- rait dans son Bolanical Register (t. 1182), sous le nom que nous venons d'écrire, M. W. Hooker, de son côlé, en donnait la figure et la description dans son excellent Botanical Magazine (t. 2886, 1° octobre 4828), sous le nom d'Imatophyllum (1) Aïtont : la première dénomination a prévalu. La Clivia nobilis, seule espèce du genre, trônait donc depuis long- temps sans rivale, dans les collections; mais, 6 inconstance des choses. végétales !!! une rivale va venir! que dis-je, est arrivée, beaucoup plus grande, plus belle, de tous points, et par le port, le nombre, le volume et le coloris de ses fleurs ! Elle est conséquemment trois fois la bien venue. Elle croit, comme sa congénère, en Afrique; a été découverte dans la partie orientale de cette partie du monde, dans la colonie de Port-Natal, per le major Garden, qui, mieux encore, l'introduisit vivante dans les jardins de Kew. Elle ressemble beaucoup au type, mais est plus grande dans fontes ses parties ; comme lui, elle demande seulement l'abri d’une serre tempérée, et montre pendant l'hiver ses fleurs, qui durent et se succèdent pendant plusieurs semaines, Rhizôme exactement semblable, mais plus vigoureux. Feuilles distiques, nombreuses, à base engainante, longues d’un pied et demi à deux, à pointe obtuse. Hampe (et non seape, comme l'écrit M. W. II. @) très fortement comprimée, ensiforme, mais cependant un peu subeylindrique. Ombelle d'environ quatorze fleurs; celles-ci, longues de plus de deux pouces sans l'ovaire, fortement courbes, d’un orangé foncé ou couleur de brique, jaunes vers les sommet, qui est teinté de vert, Étamines légèrement exsertes, inégales; slyle très exsert; sligmate trifide, RORTICULIURE. Du Chauffage des Serres (5). Si l'on recueillait tous les écrits qui ont été publiés jusqu'ici sur l’im- portant sujet qui nous occupe, on en composerait d'énormes volumes in-f, et cependant, ce sujet ne serait point épuisé; il est toujours plein d’ac- tualité et appèle sans cesse de nouveaux éclaircissements, de nouvelles (D Lapsus catami pro Fmantophyltum ! M. W. Hooker a depuis corrigé celte faute. {2} En botanique, comme nous l'avons démontré précédemment, il est utile de distinguer les mots hanipe (ames, itis, mase.) et cape (seapus)s la hampe est nue jusqu'à la naissance des fleurs (Liliaéées, Amaryllidacéées, etc.}; le scape est garni dès la base de squames plus ou moins grandes et engoïannies (Bromélincéées, Orchidacéées, elc.), (3) Cet article remplit la promesse faite au lecleur, dans la note (2) des Mise, de notre Te I. p. 82, 16 MISCELLANÉES, recommandations, pour détruire une routine obstinéce et aveugle et faire toucher du doigt le système le plus efficace, le plus protecteur, le plus conservateur de la santé des plantes et des hommes qui les cultivent et les collectionnent, De notre côté, nous n'avons pas négligé dans nos publications horti- coles, et notamment dans notre Horticulteur universel, de traiter du chauffage des serres, de comparer les différents systèmes et de faire res- sortir clairement les avantages et les défauts que présentait chacun d'eux. Est-il inutile de revenir ici sur ces systèmes, de les comparer à nouveau? Nous ne le pensons pas: car, encore une fois, le sujet est toujours à l'ordre du jour, et au moment où, grâce aux progrès d’une civilisation échairée, dont le signe le plus évident et en même temps le plus élevé est la création de nombreux jardins et la construction d'innombrables serres, source loujours nouvelle de jouissances douces et pures, il importe de rappeler l'attention des amateurs et des horticulteurs sur les trois systèmes de chauffage connus et encore admis isolément ou simultané- ment, Nous aïlons les passer en revue et les examiner successivement, en procédant par l’ordre de date de leur admission dans les jardins. $ À. — CHAUFFAGE PAR LA FUMÉE, (Capnotherme). Des trois systèmes en usage, celui-ci est à la fois le plus ancien, le plus mauvais, le plus roulinier, celui, qui a subi le moins de perfectionne- ment : ce dont il est, peut-être, peu susceptible ; il n’a pas méme le mérite d'être relativement le plus économique des trois. On sait qu'il consiste dans un foyer ordinaire, d'où sort immédiatement une buse, conductrice de la fumée : buse légèrement inclinée et parallèle à l'un des deux murs latéraux de la serre (celui de devant), du coin op- posé de laquelle elle sort en se prolongeant ensuite verlicalement. Dans les premières applications de ce système, le foyer était placé à l'in- térieur de la serre même (comme on le voit trop souvent encore!) Il en résultait tout d'abord pour les plantes, par le remuement des cendres, une poussière intense qui en couvrait incessamment le feuillage, une fumée épaisse, chaque fois qu'on allumait le foyer ou qu'on en agitait le combus- tible pour l'activer, et d’une persistance obstinée dans les temps Las et hu- mides : fumée el poussière désasireuses au plus haut dégré pour les plantes. Le bon sens indiquait donc de placer la bouche du foyer en dehors de la serre ; on le fit, bientôt en effet, et une amélioration dans la santé des MISCELLANÉES, 47 plantes fut le résultat de cet utile déplacement. Néanmoins l'un des deux inconvénients, la fumée, subsistait encore en grande pertie : elle s'échap- pait, dans les mêmes circonstances, par toutes les jointures des tuyaux, et, ce, jusqu'à ce qu’elle eût pu prendre son cours régulier et sans ressortir en masse par la bouche du foyer : ce qui souvent exigeait un laps de temps considérable. Enfin, pour obvier à ce grave défaut, pour assurer à la fumée un cours presque immédiat, on imagina un perfectionnement d'un effet certain et que nous devons signaler ii d'autant plus volontiers, que dans un grand, un trop grand nombre de serres, cet ancien système de chauffage est encore en usage, et en Belgique, tout particulièrement. Ainsi, souvent dans cette sorte de chauffage, le tuyau {ou buse) décrit unou deux coudes dans les anglos de la serre; alors en raison de la longueur du tuyau, de son dégré d’inclinaison et de son diamètre, en raison sur- tout de ces coudes, on conçoit facilement, combien, dans des moments donnés, la fumée doit éprouver de difficulté à se frayer un passage à tra- vers l'air condensé et humide de la buse, à le chasser devant elle, avant d'atteindre Y'orifice externe d’icelle ct prendre ainsi un cours normal et régulier. Voiei comment on parvient à obtenir ce désirable effet : À l'angle du mur, où se trouve le premier et le plus souvent unique coude de la buse, on construit un petit fourneau, dont la bouche soit en dehors et reçoive en de- dans latéralement les deux bouts de la buse ainsi intersectée : (t). Dans cet état, on prépare le combustible du () &. Coupe d'un fourneau d'appel, pratiqué à travers l'épaisseur du mur. b. Grille pour élever un peu le combustible, ce. Buse interscetée, ddd, Routé de la fumée. e. Porte du fourneau, 18 HISCELLANÉES. grand foyer, et avant d'y mettre le feu, on allume dans Je petit une bonne poignée de copeaux et de brindilles de bois; et au moment même où le petit foyer, dit fourneau d'appel, est bien enflammé, on s’empresse d'allumer le grand ; et on a immédiatement, ou à peu près, la satisfaction ‘de voir la fumée traverser aisément les tuyaux et s'épanouir en une joyeuse spirale au dehors. L'expérience a sanctionné depuis longtemps ce procédé, et nous ne saurions trop nous élonner de ne pas voir adopter dans toutes les serres, chauffées encore par le cours de la fumée, un appareil aussi simple ct aussi efficace pour régulariser en un instant le parcours de cet agent de chauffage, Avons-nous besoin d'ajouter que le grand fourneau doit être de pré- férence construit en briques ct la buse en tuileaux épais disposés en carré long; que la capacité de l’un doit être calculée, quant à la somme de chaleur à produire, sur la capacité cubique de Ia serre, le diamètre de l'autre sur celui du fourneau; enfin, que par des motifs de conve- nance ou d'économie, au lieu d’un fourneau de briques, on peut adapter un poële de lerre ou de tôle, et des tuyaux de terre ou de tôle; mais toujours avec la précaution de placer en dehors la bouche du foyer. $ 2. — cuaurrace par L'EAU, . (Thermosiphon et mieux Hydrotherme). Le système (ou mode) de chauffage le plus répandu aujourd'hui est celui connu sous le nom de Thermosiphon (mieux dit, bien certainement IFydrotherme ("}, On sait qu'il consiste en une chaudière de fonte ou de cuivre, ou de zinc, d'où partent du bas un ou plusieurs tuyaux de même malière, lesquels après un ou plusieurs circuits, reviennent aboutir dans le haut d'icelle. Par cette ingénieuse combinaison, l'eau, en ébullition, cir- cule dans les tuyaux disposés le long de la serre, et après un parcours plus ou moins long, d'après l'étendue et les circonvolutions de ceux-ci, revient froide, ou à peu près, dans la chaudière, pour s'y réchauffer ct recommencer la même évolution, qui ne cesse que par l'extinction ou le défaut du combustible sous icelle. Il n’est peut-être pas inutile de donner ici une figure de Fun des plus simples, en même temps de l’un des meil- leurs de ces appareils, celui qui est le plus ordinairement employé, à Paris, .par exemple, chez les amateurs et les horticulteurs, . (1) Nous avons fait ailleurs ressortir l'impropriété du mot Thermosiphon (en grec tuyau chaud/j. En «ft, dans lous les modes de chauffage connus, les tuyaux sont chauds. Nous Jui avons préféré celui Hydrotherme (ehaleur d'ean), qui n'est pas nouveau, même dans la pratique, et qui fait une heureuse npposition à Aérotherme (chaleur d'air), outre terme également connu et déjà en usage. Pour compléter la trilogie nominale des modes dle chauffage, nous proposons ivé pour Je premier, dujà décrit, le mot Cap- notherme {chaleur de fumée). RISCELLANÉES « 49 L'hydrotherme offre de grands avantages. Complètement exclusif de l'évaporation des cendres et de la fumée, la chaleur qu'il produit est aussi intense qu’on veut la faire ct a la mérite d'une longue durée. Toutefois, sa construction et son installation sont assez dispendieuses, exigent, de la part du fabricant, une certaine habileté et de grandes précautions dans le posage, la disposition des tuyaux cireulatoires et surtout dans leur aéra- tion. L'appareil fonctionne-t-il! il faut entretenir avec vigilance la hau- teur du niveau d’eau nécessaire à sa prompte eireulation {la figure ci-der- rière est à cet égard suffisamment explicative). On conçoit que plus les tuyaux accomplissent de circonvolutions sur cux-mêmes, plus Ja somme de chaleur produite est considérable, Ordinai- rement un double tuyau, partant de la ebaudière, circulant sous la bâche ct revenant sur lui-même, suffit pour chauffer celle-ci; mais pour élever ensuite la température interne, au dégré convenable, au-dessus de l'ex- terne, il est nécessaire d'en enter sur le premier un simple ou mieux un double, qui vienne ramper sur Le devant et les côlés de la serre, près de la base du vitrage, et même le long du mur de derrière, Mais en même temps, plus grand est le nombre des tuyaux, et surtout, plus est considé- rable leur longueur, plus lente est la chaleur à se produire : inconvénient grave dans les iemps de forte gelée, lorsqu'on a laissé entièrement se refroidir l’eau de la chaudière, sous laquelle a manqué trop longtemps le renouvellement du combustible consumé. Aussi, dans des serres de vastes dimensions faut-il établir, à chacune de leurs extrémités, une chaudière, dont les tuyaux courront parallèlement à l'inverse les uns des autres. Nous avons mentionné l'aération nécessaire des tuyaux de l’hydro- therme, Il est facile, sans être le moins du monde physicien, de com- prendre, que dans des canaux aussi étroits, aussi longs, fesant, en outre, plusieurs coudes pour revenir sur eux-mêmes à leur point de départ, Ja cireulation de l'agent ealorifique, l'eau, ne saurait s'effectuer sans l’aide de l'air, Dans ce but, sur les tuyaux de départ et de revient, de deux mètres en deux mètres au moins, on adapte de plus petits tuyaux, d'un centimètre et demi environ de diamètre, pour donner à l'air accès dans l'intérieur des grands. J1 faut encore avoir soin que ces tubes aient leur ouverture en dehors de la serre. Dans le cas contraire, il arrive trop sou- vent que le niveau d’enu se trouvant dépassé par mégarde, le calorique alors Ja dilatant en proportion de son excès, elle se répand bouillante par l'ori- fice des tubes, et tue sans remède les plantes qui se trouvent à sa portée. De même, le tuyau, qui sert au remplissage de la chaudière et se termine par un entonnoir, doit avoir, par ln même raison, son ouverture TOM. il, MISC, — Mans 1856, 4 Q see F af : (SAGE À 7 Ne Pl: z 1,2 N Æ (4 “ill . VA } Let | x (A1 * | KES SON Fe ul | Poe 7 a C | ' — LES DAT sf}. T NL T'sjt [T4 TS LATE CT Coupe perspective d'un Kydrotherme à doubles tuyaux pour le chauffage d’une Serre chaude. OLIS. a. Chaudière. b. Foyer. c.d. Grille et cendrier. e. Massif de maçonnerie et d'argile, entourant la chaudière. f.f. Cheminée ou tuyau pour l’échappement de la fumée, g.g. Tuyau de remplissage, L. Tuyau en verre, niveau d’eau. 5.5.2.è, Tuyaux de départ sous la bâche. j-j. Idem, entés sur les premiers pour chauffer l’atmosphère interne. 4.4, Tuyaux de revient. Z.Z.1.1.1,1, Petits tuyaux d’aérage. Les flèches indiquent le sens de la circulation de l’eau. MISCELLANÉES. 21 en dehors, Enfin, un tube de verre épais, à base en plomb ou en cuivre, doit être fixé prés de celui-ci et indiquer le niveau d'eau nécessaire, calculé, au maximum de chaleur, sur la capacité de la chaudière et des tuyaux de départ, niveau qui ne peut-être dépassé sans danger. Notre figure représente, comme nous l'avons dit , une chaudière, aussi simple qu'économique, et la meilleure peut-être pour une serre chaude, ou tempérée, de dimensions peu considérables : soit, par exemple, une serre de 40 à 42 mètres de long sur 3 ou # de large, 2 à # de hauteur; outre la fonte, le cuivre et le zinc, que nous indiquons pour la confection de ces tuyaux, on peut encore employer dans ce but la tôle galvanisée, La meilleure chaudière et les meilleurs tuyaux sont ceux construits en cuivre, en raison de leur durée et de leur besoin bien moins fréquent d'entretien et de raccommodage. La fonte, le zine et la tôle, le zine sur- tout, sont de peu de durée et exigent de fréquentes réparations ; et dans ces cas, que d'inconvénients , de désastres même, résultent non-seulement de l'interruption plus ou moins prolongée du chauffage et de la présence des ouvriers dans la serre! En outre, le cuivre, lorsqu’après une vingtaine d'années au moins de service il se trouve hors d'usage, perd peu de chose de sa valeur intrinsèque. Il est important que la chaudière ait une capacité relative peu considéra- ble, mais qu’elle présente une large surface au feu, afin d'échauffer d'autant plus vite l'eau qu’elle contient et la faire courir dans les tuyaux, La figure ci-contre est calculée d'après les dimensions que nous venons de fixer comme celles d’une serre ordinaire : c’est-à-dire, par exemple, que la chaudière a 0,60 de longueur sur 0,40 de largeur et 0,08 de distance entre les parois, les tuyaux de départ et de revient environ 0,07-8 de diamètre. De plus, le nombre des tuyaux de dessous et de dessus, et celui de leurs : circonvolutions devront être proportionnés au dégré de chaleurà entretenir dans la serre, selon la nature tropicale ou extratropicale des végétaux qu'on veut y cultiver. Enfin, il faut calculer Ja quantité de combustible à brûler, sur la quantité et la durée de calorique qu’émettent et conservent les tuyaux. Il importe que le refroidissement complet des tuyaux n'ait jamais lieu, pour ne pas être surpris par la gelée, et d’un autre côté, pour ne pas laisser baisser la température interne de la serre au-delà de la limite de rigueur, Il faut en effet éviter toute intermittence dans la chaleur ; les al- ternatives de chaud et de froid étant à un haut dégré funestes à la santé et au développement des plantes, {La 5° partie de cet article, du Chauffage par l'air (Aérotherme}, & un prochain numéro.) 22 MISCELLANÉES, PLANTES RAGOMEMANDÉAS. Aristolochia tapetotricha Nos. (an sp. nova? an forsan A. ma- croura Gowez) ( (Aristolochiaceæ). — Vers la fin de janvier dernier, lhabile sous-jardinier en chef du Jardin botanique de Gand, M. Don- kchar, fils, voulut bien nous communiquer une Aristoloche, alors en fleurs, pour la première fois, dans la grande serre chaude de ce bel établissement, et que l’on présume être l'A. macroura, en raison, sans doute, de la longueur extraordinaire de l'appendice qui, chez elle, termine le périanthe, Nous n'acceplons cette détermination qu'avee doute: car l'espèce de Gomez a un périanthe crénelé, caractère que nous n'avons point vu chez celle dont nous nous occupons. De plus, sa phrase spécifique semble indiquer deux lèvres bien conformées, tandis que dans notre plante la lèvre supérieure manque complètement, puisque le périanthe en cet endroit est au contraire échancré en angle aigu rentrant; enfin, ladite phrase se tait au sujet du singulier tapis qui en couvre la partie dilatée, près de Porifice tubulaire. Toutefois, nous donnons en note (2) la phrase de Gomez, telle que la rapporte Sprengel (Syst, Veget. LIL. 759), seul écrivain à notre disposition, où il soit question de la plante du botaniste portugais. D'un autre côté, nous n'avons pu la reconnaitre dans les espèces décrites jusqu'ici dans les auteurs dont nous possédons les ouvrages, et nous ne nous trompons peut-être pas en la considérant comme inédite. C'est en tout cas une plante nouvelle pour nos jardins, et en même temps fort distincte de toutes ses congénères, fort curieuse, en raison, non-seulement du longissime appendice grêle et cent fois tordu sur lui- (1) 4. altissima volubilis ramosa glaberrima, flore exeepto; coule {vetulo) suberoso, ramis ramulisque grocilibus elongatis viridibus; foliïs distantibus trilobatis (lobis, ut mos, magnitudine directioneque luden- tibus subobtusis) basi cordato-emarginatis vencso-reticulatis ut ramuli nütidis supra atroviribus infra pale lescentibus subcoriaceis, stipulis oxillaribus cordatis acutis, marginibus primo conniventibus; floribus solitaris brevi pedunculatis : tubo basi constricto ad insertionem appendices 5-6 rotundatas crassos basi coalites rt recurvas sic eslyeem verum mentientes præbente, dein oblique dilatato grosse 5-costato inter cosias etiam * costulato mox refracto et angustiore infundibuliforme, ad os supra ex angulo aeuto recedente sese cordatim Legro} expandente sensimque in caudam longissimam (0,5-0,40) pendentem multoties 1orsam mar= ginibus integerrimis infra nervo prominente earinatam producio, ad diseum livide atro-violsceum pilis cre- berrimis obcuneato-linearibns confertissimis in linens rectas et ultra divaricatas dispositis omnino resupinatis tapetem quemdem simulontibus diseoloribus, tubi His ereberrimis purpureis quoque sed aeutis rigidis eu retroflexis, demum tubi partis inferæ is minoribus mollioribus albis divaricato-resupinatis ; gynandrophoro brevissimo, stigmatis segmentis sex ereclis apice liberis erassis margine lalo recto in acumen introflexis dein coalitis dorsoque loculos antherarum sessiles aretistime spplicatos gerentibus, polline aureo; ovario, ut in genere plane infero torso sexloculare extus costato. Artstoïochia tapetotricha Nos. in noi. pres. etin Herb. nostro; an nova? (rene [wres]; TARA A. maoroura Goutz, Observ. botan.-medic. Bras. pl. €) Calyeis infondibuliformis {abio latiore cardaio apice longissime eaudato crenulate, peduneulis 1-floris, stipalis reniformibus, foliis cordatis trilobis. ‘ MISCELLANÉES. 23 même, qui en termine la fleur, mais surtout de l'épais tapis (unde nomen specificum!) qui en couvre le disque devant l'orifice du tube et qui est formé de très petits poils cunéiformes-linéaires, extrémement drus, cou- chés régulièrement et parallèlement, et disposés d’abord en séries linéaires droites, régulières, parallèles à l'axe floral, puis divergentes, ete. Ces poils, en pénétrant dans la partie antérieure du tube, deviennent droits ct aigus, raides, se dirigent la pointe vers le fond, sont disposés alors en lignes droites; au fond du tube, ils sont mous, tordus en sens divers, courts et couchés; les premiers sont brunâtres, les seconds pourpres, les troisièmes blanchäâtres, 11 serait trop long de décrire plus complètement ces poils quant à la multiplicité des lignes de ceux du disque; or, ce caractère, indépendamment de la longueur inusitée de l'appendice terminal, ne peut manquer de la faire reconnaître immédiatement, si tant est qu'elle ait élé déjà décrite: ce à quoi aidera notre phrase spécifique suffisamment dé- taillée. Comme espèce, elle est voisine des 4. triloba et caudata; ses feuilles sont également trilobées, slipulées; le tube floral à peu près conformé et coloré de même; chez la nôtre, toutefois, au lieu d’une lèvre supé- rieure plus ou moins apparente, le tube s'ouvre en angle déjà décrit et se dilate en cœur; la ligule est plus large, se tord en spirale un grand nombre de fois, et porte en dessous une côte proéminente; elle est d’un brunlivide; le disque est d’un brun violacé noir, sur lequel tranche le tapis de poils brun clair ci-dessus décrit; le reste du tube est en dehors d’un blane jaunâtre, marmoré de rougeâtre vers le haut et le bas. C’est, en somme, une plante bien digne de figurer dans les collections. Nous n'avons point remarqué chez elle l'odeur fétide qu’exhalent en général les fleurs de ce genre; mais peut-être cela est-il dû à la saison dans laquelle nous l'avons observée et qui n’en permettait peut-être pas les effluves accoutumées. MM. Donkelaar, qui l'ont reçue dans le temps du Jardin botanique de Bruxelles, n'ont pu nous en assigner la patrie positive; nous la supposons toutefois Brésilienne, et introduite probablement de graines, par M. Claus- sen, qui, comme on sait, avait rapporté du Brésil et déposé, en 1840, dans ce jardin une grande quantité de plantes vivantes et de graines. Tecomma fulva DC, () (Bignoniaceæ). Charmante acquisition pour (1) Fruticosa, ramis tereuibue glabris junioribus subietragonis villosis, folis sparsis impari-pinratis mul tüugis, petiolo articulato inter pianos anguste alato, foliolis cuneelo-ovatis subsessilibus apice ser ribus villosis adultis glabris, racemis axilaribus 7-9-floris, pedicellis bibractentis, calyce villoso (demam glabro) acute 5-dentaio. DG, ii, c. Tecoma falva G. Dos, Gen, Syst. IV, 224 DC. Prod, IX. 224, W. Houe, Bol. Mag. t. 4806. febr, 1856, Bignonia fulva Cavar. Le, VE 58, L. 580, 24. MISCELLANÉES. nos jardins, dont malheureusement M. W. Hooker, qui nous en donne la description et la figure (I. c.), omet de nous citer l'introducteur, Toute- fois, comme les individus qu'il cite sont nés dans l'établissement de MM. Veitch, il est probable qu’ils proviennent des explorations de l'infa- tigable et zélé collecteur de cette maison, M. W. Lobb. C'est un petit sous-arbrisseau du Pérou, que Cavanilles, le premier, nous a fait connaître, et vraisemblablement découvert par Louis Née (1789- 4794), à tiges et à rameaux d’un rouge sombre, légèrement pubescents pendant la jeunesse, glabres plus tard. Les feuilles en sont opposées ; oblongues dans leur circonscription, imparipennées, ailées sur le rhachis; à petites folioles (12-16) cunéiformes, grandi-dentées, Les fleurs, assez grandes, sont en épis terminaux-axillaires; le tube en est infandibuliforme, arqué, d’un beau jaune, largement lavé de rouge sur le dos (ex figura!), peu à peu dilaté en un limbe subbilabié, concolore, à segments arrondis, ciliés, ete. ° C'est un bel ornement de plus pour nos serres froides. Observations sur le genre ARISTOLOCHIA. (Révision générique; espèces; fécondation, etc.) L'Aristolochia est un des genres les plus naturels de notre nouveau système botauique, et cependant, chose singulière, la diagnostique géné- rique, qu’en ont fixée les auteurs, n’est rien moins qu'exacte; elle est contraire aux faits qu'on observe chaque jour : cc que vient de nous démontrer à l'évidence l'étude analytique que nous avons dû faire en étudient, pour la déterminer, les caractères de la plante que nous venons de décrire, et en les comparant aux descriptions et aux figures qui ont été données de beaucoup d’autres espèces. Ainsi, on lit dans les Genera d'Endlicher : Perigonium.…. tubo inferne cum ovario connato… Stamina 6 disco epigyna inserta, filamentis brevissimis subnullis (puis par contradiction : antheræ dorso stylo adnatæ.…..).…. Ovarium inferum.…., Stigma radiato- sexpartitum …. ete. Mais, les choses ne sont point du tout ainsi. Le périgone est abso- lument supère; il s'insère au sommet de l'ovaire, n'est nullement conné avec lui, puisqu'il s’en détache nettement lors de la maturation du fruit; il entoure le style ou mieux le gynandrophore. Celui-ci termine, rigoureu- sement parlant, l'ovaire sans être inséré sur un disque : appellera-t-on disque, la légère dilatation plane du sommet de l'ovaire, et que forme la base circulaire du périgone? Enfin, le très court pédicule qui porte les organes sexuels ne saurait être un style proprement dit, puisqu'il porte également les étamines : c’est pour nous un gynandrophore; MISCELLANÉES, 25 les étamines ne sont jamais insérées sur un disque épigyne; elles sont étroilement connées dorsalement avee les lobes du stigmate, et sont absolu- ment sans filets (an semper?); enfin le stigmate se compose de 3 ou 6 lobes ordinairement dressés, soudés dans la plus grande partie de leur longueur. Voilà ce que nous avons avons remarqué, ce qui est incontestable et qui, pris en considération, devra faire réformer la caractéristique du genre (1) et par contre celle de la famille elle-même. Nous avons observé ce qui précède, non-seulement dans celle dont il a été question, mais encore, notamment, dans les 4. sipho, caudata, ciliala, ornithocephala, saccuta, anguicidu, gigantea, grandiflora, ete., etc. Il est encore un organe, chez les Aristoloches, qui a bien aussi sa valeur spécifique: nous voulons parter de la collerette qui, chez plusieurs d’entre elles, couronne immédiatement l'ovaire, entoure la base du périgone à son point d’inserlion et affecte exaclement les formes d’un calyce (A. caudata, tupetotricha, ete.). On compte en ce moment une centaine d'espèces d’Aristoloches, dont le tiers, au moins, a été introduit dans nos jardins, En général, celles qui sont volubiles, et qui appartiennent aux terres intertropicales du globe, sont pour les serres d'un haut intérêt ornemental; plusieurs d’entre elles offrent des fleurs véritablement gigantesques, et richement bigarrées de rouge et de brun, sur un fond jaunôâtre, livide, Rien de plus beau, de plus remarquable que ces plantes, groupées avec des Passiflores, des Echites, des Dipladenia, des Bignones, des Stephanotis, entremélant, toutes, leurs fleurs si brillantes, si variées de forme et de coloris! Le seul reproche qu'on puisse adresser aux premières, et c'est un inconvénient que nous ne pouvons dissimuler, est l'odeur souvent fétide, cadavéreuse, qu’exhalent leurs fleurs : inconvénient, que rachète amplement d'ailleurs leur ampleur, leurs formes insolites et leur curieux coloris, el que l'on peut aisément neutraliser en les groupant, comme nous l'avons dit, avec d'autres plantes à fleurs suavement odoriférantes. Il est philosophiquement bien digne de remarque, eomme on l’a d’ail- leurs fait observer bien avant nous, que la Nalure, dans le but de la con- servation et de la propagation des êlres sortis de son sein, en refusant à un grand nombre de plantes, une disposition organique sexuelle, qui leur permit une fécondation spontanée et pour ainsi dire volontaire, a donné aux fleurs des unes des couleurs livides et une odeur cadavéreuse, laquelle attire les insectes qui vivent de la décomposition des chairs animales; aux (1) On Peut dés lors formuler ainsi celle du genre : Flores hermapbroditi. Perigonium omnine superum apicem ovarit coronons sexualiaque cingens, rorius rectum, sæpissime abrupte infracto-curvatum : parte infer. ventricosa, super. plus minus ad os tubi infandibuliformis dilatste sæplusque in labia dua divisa : labio super. plus minus evoluto rarius nullo, infer. dilatato nonnunque in appendicem elongatam candiformem producto. Stamina G: flamentis nullis ; antheris bilocularibus extrorsis dorso cam stigmatibus connatis, Stylus brevissimus, stigmatibus 3-6 basi coalitis apice liberis erectis dorso antherss, ut dicitur, asportantibus, Ovarium omnino inferum 6-loculare elongainm eum pedunculo continue... Reliqua wi in auctoribus ! 26 MISCELLANÉES: fleurs des autres, une liqueur abondante et sucrée, que recherchent avi- dement les insectes et les oiseaux suceurs (Liliaceæ, Slapeliæ, Araceæ, Aristolochiæ, Sarraceniæ, ete.) Chez les Orchidacées encore, outre les odeurs enivrantes qui appèlent de toutes parts les insectes, de leur ea vité gynostémalique, suinte au moment de l'anthèse, un liquide sucré qu'ils picorent; ct dans ce but leurs ébatitements, fesant cheoir l'oper- eule anthéral, la caudicule staminale aussitôt se détend, mue conne par un ressort et vient appliquer ses pollinies snr la surface du gynostême lubrifié, etc., ete.; nous remplirions bien des pages de ce recueil, si nous devions continuer ces comparaisons organologiques sur les diffé- rents modes de la fécondation végétale. Qu'on nous pardonne donc cette légère disgression, amenée naturellement par celui qui est propre aux Aristoloches, D'après l'arrangement de leurs parties sexuelles, tel que nous l'avons signalé ci-dessus, on conçoit que la fécondation serait impossible, si la Nature, comme nous venons de le dire aussi, n'avait su remédier à une disposition aussi anormale, L'odeur putride de leurs fleurs, jointe aux teintes livides d'un rouge noirâtre de chair en putréfaction, qui colore la partie dilatée interne du périgone, altire au loin certaines mouches, qui s'insinuent dans le tube, où, parvenues dans sa partie inférieure renflée, et retenues par les poils qui en hérissent la partie antérieure, ou par l'étroitesse du coude brusque qu'il forme, elles deviennent prison- nières et opèrent, par leurs mouvements, leurs allées et venues désor- données pour recouvrer leur liberté, l'application du pollen sur les sur- faces stigmatiques. Prolongation vitale de la Vicronia REGIA. Nous l'avons déjà dit ailleurs la Victoria regia est vivace. Dans les jar- dins de Kew et dans le Jardin botanique de Gand, elle se montre telle; et si elle périt chaque hiver dans d’autres jardins, c'est qu'on n’a point su lui appliquer un traitement convenable, pour prévenir cette catastrophe {pardon de l'emphase!). M. Donkeloar fils a bien voulu nous communiquer le procédé qu'il em- ploie pour prolonger la vie de ce magnifique végétal (1). Voici comment : chaque année, en automne, après un retrait partiel et momentané de l'eau du bassin, il déchausse le rhizome épais ct vertical de la Victoria, le laisse retomber jusqu'au niveau apical de Ja foliation, et le rechausse à neuf avec une nouvelle terre très substantielle et riche d’humus, Si, dit cet habile praticien, on renouvelait ainsi deux fois par an la terre où elle végète, k plante acquérerait des dimensions bien autrement gigantes- ques que celles que chacun admire en elle aujourd'hui. (A) Le 10 férrier dernier, montrait encore une fleur bien épanouie, mais un peu plus petite qu'à l'ordinaire, en raison de la saison. PIED RE) LL ESL ictuicuure PR La / Se? ( UAL_ QUL ut La CR / le ‘€ frou à /lollande .» r lle 4 Las me MISCELLANÉES, 27 PRANTES RBCOMMANDÉ 2. BALANTIUM ANTARCTICUM. Évys. Bandrrsov, bourse : forme bivalve de l'indusitum. Polypodiaceæ, CHARACT. GENER. V. PresL, Pteri- dogrephiæ Tentamen, p.134 (1836) (non Kaucr.!). Fée, Genres de la famille des Fougères, Ë, 840. Dicksonia ( Balan- tium W. Hoox. Spec. Filic. À, 66. — Davalliæ, Cibotii spec. quorum. CHARACT. SPECIF. Arborescens, frondes supra decompositæ ellipticæ co- riaceæ glabræ (excepta rhachi (1 pilosa!), ultimis pennis oblongis vel oblongo-lan- ccolatis omnibus apice acuminatis; pen- nulis (oblongis acuminatis!) segmentis que ovatis pungentibus (nullo modo!) ineiso-serratis, fertilibus pennatifidis vix alteratis; soris parvis; rhachi prineipali scabra (pilosa!). W. Hook. L. c. (parenth. nostr.). Balautium antarcticuns Passi. (no- mine solo!) l. c. Fée, l. c. (idem), Dicksonia antarctica Lasus. Nov.-Hoit. 11. 100. t. 249. Dicksonia ($ Balantium) antaretica W. Hooc. Le. Quelques généralités an sujet des FOTGÈRES. Aux fougères est spécialement dévolue cette délicatesse inouie, cette légèreté ferme (si l’on peut s'exprimer ainsi?), cette multiple supradé- composition dans le feuillage, qui étonne, charme les yeux, et leur a fait avec raison donner le nom de dentelles végétales : délicatesse, légèreté, laciniures, variant encore à l'infini selon les races et les nombreuses espè- ces qui les composent! (2). Maïs, c'est surtout dans les fougères arbores- centes qu’on admire cette ténuité extrême dans les découpures foliaires non mille et mille fois, mais plusieurs millions de fois réitérées, et qu'on peut comparer, selon nous, à de gigantesques plumes d'oiseaux et pour la composition et pour le moëlleux. Examinez par exemple au microscope une petite plume de colibri, et voyez si notre comparaison menque de justesse? Aussi avec les Palmiere, et plus qu'eux peut-être les fougères en arbre, les Hemiteliæ, les Cyatheæ, les Dicksoniæ, ete., sont-elles les mer- veilles des forêts intertropicales. Là, leur sfipe (tronc), svelte colonnette, comme celle des Palmiers, atteint et dépasse quelquefois dix et quinze mètres de hauteur, et se ter- mine, toujours comme chez les Palmiers, par une magnifique couronne de rondes (feuilles) de cinq à dix mètres et plus de diamètre! Frondes O) féxis, tes | #)3 (rhachie, doe, à, im, e2 (f). {2) Les phanérogames ne sont pes nou plus dénuées de ces formes si délicates et si attrayantes; la famille des Apiacées, par exemple (Ombelliféres), est riche surtout sous ce rapport, et particulièrement le genre Fenouil (Feniculum). TOM, Hit. MISE. — AVRIL 1856. ë 28 MISCELLANÉES. ovales-oblongues dans leur circonscription, composées d'abord d’amples et nombreuses pennes insérées latéralement: pennes composées à leur tour de nombreuses pennules : pennules composées souvent ensuite à leur tour de pennulines nombreuses encore et toutes découpées, surdécomposées quel- quefois elles-mêmes, et variant de formes à Pinfini! Telle est grosso modo une fronde de fougère en arbre. Sans doute, une grande partie de nos lecteurs n’est pas familiarisée avec l'étude des fougères, cette partie si difficile de la botanique, et bien que l'étroitesse de notre cadre ne nous permette pas de leur expliquer ici, de leur dévoiler assez explicitement à ce sujet pour être bien compris, ces arcanes mystérieux de la Science (arcanes qu'interprète un nombre bien restreint encore de ses adeptes), en ce qui regarde la conformation végétale, le mode de végétation de ces plantes, la place qu’elles occupent dans la série des êtres organiques, les manières diverses dont les savants comprennent leur classification, ete., etc.; nous devons toutefois leur dire au moins quelques mois du mode de reproduction de ces singuliers et charmants végétaux, qu’on appèle en général Foucènes. Les fougères sont exirémement nombreuses et répandues dans toutes les parties du globe, d’un pôle à l'autre. Elles se plaisent dans les endroits frais et ombragés, rarement au soleil; mais c’est entre les Tropiques surtout qu'elles abondent et acquièrent ces proportions grandioses qui nous frap- pent d'étonnement et d’admiration, On évalue à quatre ou cinq mille espèces le nombre de celles qu’on a découvertes jusqu'ici. Leur taille varic depuis un ou deux centim. au plus, jusqu’à 10, 12, 45 mètr. de hauteur, comme nous l'avons dit. Leurs formes foliaires sont plus diverses encore que leur nombre n’est grand!!! Ces formes varient de la fronde simple et entière jusqu’à la plus divisée. Le coloris et la vestiture ne sont pas moins différents . Chez elles ; le vert sombre ou brillant, dans toutes ses nuances, le blanc et le noir, le jaune et Ie rouge, dans tous les tons possibles, For et l'argent mêmes, parent et décorent à l’envi de mille manières les diverses parties de leurs frondes : et tout ceci est, à da lettre, selon les espèces, et sans aucune exagération ! ‘ Les fougères, ne portant point de fleurs, n’offrent pas par conséquent d'organes sexuels, et cependant se reproduisent avec autant de facilité que d'abondance. L'appareil reproducteur chez toutes est assez généralement conformé de Ja même manière; il est placé en grand nombre, le plus ordinairement sous la fronde, sur les nervures mêmes, quelquefois au bord des frondes et au sommet de ces mêmes nervures ; quelquefois en- core, il les borde en séries linéaires et continues. On lui donne le nom MISCELLANÉES. 29 de sore. Ce sore se compose d'un certain nombre de capsules (sporan- ges) réunies en paquets; il est nu ou entouré d'une enveloppe (indusie) simple ou bivalve; le sporange est pédieulé et entouré (presque toujours) d’un anneau toruleux, qui au moment voulu, c'est-à-dire à la maturité de ce fruit, se fend en l'un de ses points, d’où il lance un nombre immense de sporules (semences), d’une ténuité telle qu'ils sont à peu près imperceptibles à l'œil nu, Tel est, en quelques mots, le mode de fécondation et de reproduction des fougères, Nécessairement dans un aussi court exposé, nous avons dû sup- primer toute explication technique, omettre une foule de faits, d’exceptions même, pour être clair et précis : ee qui précède, enfin, n'est pas écrit pour un botaniste, mais pour tout amateur, tout horticulteur qui jusqu'ici ne se serait pas encore rendu compte de la manière dont se reproduisent ces végétaux. Or, à ce sujet, nous avons entendu dire, par certaines personnes : c’est drôle; j'ai pourtant de belles et fortes fougères, et cependant elles ne fleurissent jamais!!! Non, sans doute, elles ne fleurissent point, dans le sens de ce mot; mais ne nous dédommagent-elles pas de ce défaut, que leur à fait la na- - ture, par la grâce infinie, inimitée et inimitable de leur feuillage (1)? Le Balantium antarcticum, qui vaut amico benevoloque lectori la Ion- gue tirade qui précède et qu'il est libre de passer, s'il la trouve ennuyeuse, a été découvert originairement par Labillardière, au cap de Van Diemen, lors de son voyage à la recherche de Lapeyrouse, en 1791. Divers voyageurs l'ont depuis rencontré, dans les ravins de Pile, et sur le bord même de ]a mer, du côté du sud, entr'autres, MM. Robert Brown, Backhouse, J. D, Hooker, ete. Allan Cunningham l’a également observé sur le sommet des Montagnes Bleues de la Nouvelle-Hollande. Selon ces botanistes, il atteint dans ces contrées 30 à 35 pieds de hauteur. C'est, comme on le voit, un noble végétal, bien digne d’orner nos plus belles collections, où il se contente, en raison de la latitude où il croît sponta- nément (35°-45° lat, austr.) de l'abri de la serre froide. Dans ces dernières années, nous en avons admiré à Gand, et notam- ment dans le jardin de M. A. Verschaffelt, de beaux individus, dont le stipe déjà n'avait pas moins de deux à trois mêtres de hauteur, tous en (1) Aux personnes qui voudraient faire une eonnaissance plus complète avec ces plantes, nous eon- sillerons de se procurer entre tous autres ouvrages les excellents Mémoires de MA. Fis , de Strasbourg ; tous enrichis de magnifiques et exactes planches; voir à ce sujet notre compte-rendu, Te A1, Misc. p. 33. TOME III, MISC. — AVRIL 1856. 6 30 MISCELLANÉES, pleine végétation, mais dont nous ne connaissons pas l'histoire, C'est d'après l'un de ces individus, cédé par notre éditeur à M. de Kerchove-Delimon, amateur judicieux et éclairé de ces charmantes plantes, qu’il eultive avec aulant de zêle que de succès, qu'a été exécutée la vignette ci-contre, dont nous avons fait, selon notre habitude, les figures analyliques nous-même, pour l'intelligence du texte. Le Balantium antareticum de M. de Kerchove est haut d'environ deux mètres et se trouve dans Pétat de végétation le plus satisfesant. Il nous a offert une triple couronne foliaire, à différents âges, et une quatrième se montrait déjà pour succéder à la plus inférieure. Les frondes, étalées et recourbées avec grâce, mesuraient, avec leur court pé- tiole, 4,40 à 4,60, sur 0,60 de large. Dans de plus forts individus, les frondes dépassent deux mètres de long sur un diamètre proporlionné. Elles sont simplement duplici-pennées (et non, comme chez d'autres, triplici-pennées ()}, c'est-à-dire que le pétiole principal (rkachis) porte latéralement des pennes opposées, composées elles-mêmes de pennules simples. Ces pennes sont très acuminées, comptent de nombreuses pen- nules incisées; chaque lobe en est découpé en deux ou trois dents aiguës- obliques. Dans les pennules fertiles, ces dents s’oblitèrent et s’arrondissent, et chacune offre en dessous un sore isolé, entouré de son indusie bivalve. Le rbachis est poilu-brunâtre; le vert de la fronde entière très foncé. Explication des Figures analytiques. Fig. 1. Pennule infertile, vue en dessous. | Fig. 7. Idem, plus grossi, au moment de Fig. 2 Pennule fertile, vue en dessous la dissémination (rupture de l’an- (Fartiste y a oublié le sillon longitu- neau) des séminules (ou sporules). dinal}. , Fig. 8. Pennule fertile, vue en dessus; Fig. 8. Portion d’icclle, grossic, pour on y voit les renflements formés par faire voir la disposition des sores. les sores du dessous. Fig. &. Portion du rhachis, vu en dessus. | Fig. 9. Pennule infertile de l'extrémité Fig. 5. Un sore dans son indusie bivalve. | d’une penne, vue en dessous. Fig. 6. Un sporange isolé (grossi). Bothriochilus hellus Cu. Leu. (Orchidaceæ $ Vandeæ $$ Maxilla- riæ). Nous avons publié, dans le troisième volume de notre Jardin fleu- risle (PI. 325), sous le nom de Bifrenaria bella, une rare et jolie Orchi- dée, que nous venions d'observer en fleurs dans une des serres spéciales pour la culture de ces plantes de l'établissement Verschaffelt, et qui pro- {?) Rien de plus confus, do plus incompréensiéle, chez les auteurs systématiques, que les définitions des feuilles composées! I serait bien désirable que la nomenclature fut frée rationnellement à cet égard. Nous reviendrons sur £e sujet. HISCELLANÉES. si venait des recherches faites par son collecteur, M, F. Devos, dans l'île S-Catherine. Tout en la rapportant au genre Bifrenaria, nous fesions nos réserves, en raison du nombre des pollinies de notre plante, qui en montrent quatre doubles, c'est-à-dire huit! Nous induisions de ce fait insolile que notre plante pourrait fort bien devenir le type d’un nouveau genre, que nous proposâmes dès lors sous le nom de Bothriochilus, M. Reïchenbach, fils, qui s'occupe avec un zéle infatigable et un talent supérieur auquel, tout le premier, nous rendons hommage, de la révi- sion et de la classification des plantes de cette famille, approuva (én lite.) la formation de ce genre, si la disposition des pollinies élait telle que nous lavions figurée dans notre planche! Or, en décembre dernier, notre ancien Bifrenaria bellu vient de re- fleurir dans l'établissement Verschaffelt, avec une grande luxuriance; chaque épi offrait six et sept fleurs à la fois, et nous avons pu de nouveau constater l'existence de quatre pollinies doubles. En conséquence, nous proposons ici définitivement le genre Bothriochilus (4) qui ne renferme- rait encore que l'espèce en question. Rappelons en peu de mots que les fleurs en sont grandes (0,07 de long. 0,05 de diam.), nettement tricolores (blanc, rose, jaune!) et émettent une odeur extrêmement suave. Nous souhaitons fort que M. A. Verschaf- felL puisse promptement multiplier cette plante et la répandre dans les collections. Sonerila margaritacea LinoL. (Melasiomuceæ). L'Ilustration hor- ticole, la première, a donné Ja figure de cette charmante plante (T° IL. PI. 40) avec une description que nous avions faite d'après le vivant dans l'établis- sement Verschaffelt, L'individu, très jeune alors, comme nous ayons eu soin de le dire, a depuis bien changé d'aspect et de forme, Ainsi, sa tige principale est restée basse (0,09-10), mais a émis latéralement des rameaux horizontaux, longs de 0,12 à 15, rouges, sillonnés et terminés chacun par {1) Perigonii segmentis subeonformibus inwqualibus sabearnosis de medio ad basim lubulatim conni- ventibus dein subpatulis lanccolatis subobtnsis; supremo (externo} subforniento multo brovius ad pedi- cellum (ovarium) abruple terminato; lateralibns 2 (internis) postico longissime eum ovario parallelis produetis labei basim obvolventibus cum gynostemio de medio ad basim in els comitanter eonnatis in ealear grossum obtusumque ventre canalieulatum desinentibus ; labelli basi prolongata abrupte retro plieata alle eucallata (énde nomen); laminæ ejus oblonge canaliculatæ lobis luteralibus brevibas truncatim quadra- tis, terminali linguiformi aeuto convexo callo maximo elevato disealore fere in totum oCeupato ; gynos- temio late cuneuto apice in tres grossos dentes fisso; pollinium paribus quatuor geminatis, paribus super. majoribus, eaudieulis parium duorum distinetis. Bothriochilus Nos. hie et antea L. c. Species adhue unica obseruata (V. supra L. e.) Moribus 6-7 (an nmplius ?) dense brevilerque spieatis tricoloribus suaveolentibus, unoquoque brncica maxime scariosa eito desiccata de bnsi ad medium invo- luto..... ete. V. supra Bothriochilus bellus Non. etc. 32 MISCELLANÉES. une touffe de feuilles; de cette touffe partent d'autres ramules presque dichotomes, aussi longs, et terminés également par des feuilles, du centre desquelles sortent une ou plusieurs ombelles, composées de 6-8 et 12 fleurs. Nous l'avons observé, conformé ainsi et en pleine floraison, vers le commencement de décembre dernier. IE nous a paru utile de rappeler au souvenir des amateurs, une plante que M. Lindley avec raison appelle un Diamant végétal, dont le feuillage est semé de perles (littéralement vrai !). Dendrobinm bigibbum Livni. ( (Orchidaceæ). Au premier coup- d'œil, on pourrait prendre pour les fleurs de notre Pois vivace (Lathyrus latifolius L.), celles de ce charmant Dendrobe : même forme, pour ainsi dire, même coloris, d'un beau rose vif, à labelle cramoisi, M. C. Loddiges, le premier, la reçu, dans ces derniers temps, de la côte nord-est de la Nouvelle-Hollande, et il a fleuri, pour la première fois aussi chez lui, en janvier 4852, Il avait été découvert par le D" Thomson, qui l'avait recueilli sur le mont Adolphe, détroit de Torrès, et envoyé de là en Europe. Les individus figurés, d’après le vivant, chacun de leur côté, par MM. Lindley et W. Hooker, ne portent que trois fleurs ; mais le second de ces savants a observé des échantillons spontanés qui en portaient jus- qu'à dix et douze, Les pseudobulbes en sont grêles, ailongés, subfusiformes, hauts de 0,15 À 0,20 et se terminent par trois à cinq feuilles linéaires-oblongues, aiguës. Les fleurs, curieusement conformées, ont leurs pétales latéraux beaucoup plus grands que les autres, arrondis et étalés; le labelle, est enroulé-cu- cullé, et comme ailé, par ces deux pétales ; au milieu il porte un gros cal ovale, jaune, et hérissé de petites verrues. Une telle plante sera bientôt dans toutes les collections d'Orchidées. Banksia Victoriæ Miss. ( (Proteaceæ). Dédiée, en raison de son beau port, deson grand effet ornemental, à la reine d'Angleterre, cette nou- (1) D. (& Dendrocoryne), eaulibus elongatis apice 8-5-phyllis, racemis ercctis elongatis floris, petalis subrotundis sepalis duplo latioriobus, labelli urilobi lobis rotundatis medio eristato basi gibboso, sepalis Jateralibus in ealear productis. Linpc. Li. c. (PArasis rauera mullo nimis manca incompleleque comparative descriptoria, præ numero jam masimo specierum hue wsque delectarum !) Dendroblam btgibbum Lino, in Paxr. Flower-Garden, III, p. 25. no 491. f. 245, (Jcone nigra) W. Hoom. Bot. Mag. t. 4808 (Febr. 1856). (2) B. ramis fulvo-tomentosis, foliis sparsis elongato-linearibus (6-10-pollicaribus) pinnatipartiis utri 1omentosis subeoncolaribus supra demum glabretis lævibus sinabus. acutis, lobis late-ovato-triangulei subisoscelis muticis ineurvato-aeuminatis supra aveniis subtus anguste nervoso-merginatis 6-8-nervis albido- punctatis; eupitulo termineli sessili éolis superato ovsto ampio, squamis inGmis longe rufo-bacbotis ; calyes pollicari basi glabro; stylo ealycem superante areuato glebro v. villoso apico incrassalo, stigmate medio læeviter incrassato supre eonieo-eylindrico infra attenunto. Meisa. À. i, €. Banksla Victoriæ Miux. New Austr. Prot. in Hoon. Journ. Bot. VII. 119 (1855). Bot. Mag., +. 4906. (March. 1856). — speciosa Lixor. Bot. Reg. t. 1728, non R. Ba. MISGELLANÉES. 53 velle espèce justifie et corrobore tout ce que nous avons dit avec insistance sur Ja culture et la collection des plantes de la Nouvelle-Hollande. Disons une dernière fois, quel admirable spectacle présenterait un conservatoire, ou jardin d'hiver, peuplé de ces admirables plantes, lesquelles pour la plu- part fleurissent au premier printemps dans nos serres, consistent en arbres, en arbrisseaux, en plantes vivaces de toute espèce, de toute fa- mille, ete., ete., et qui comprennent même des Palmiers, des Fougères en arbres, etc. (à commencer par le beau Balantium antarcticum, dont il est question plus haut). Le bel arbrisseau, en question, est né en Irlande, dans le jardin bota- nique de Glasnevin, près de Dublin, de graines recueillies dans le colonic de Swan-River, par le grand et infatigable collecteur M. Drummond. Il est entièrement couvert d'un duvet roux, et porte d'assez longues feuilles {0,20-0,25) profondément ailées-découpées en grandes dents triangulaires, vertes sur les deux faces (décrivant presque un triangle isoscèle )), et acu- minées-aiguës, subspinescentes. Le capitule floral est très gros, globuleux, d’un vert jaunâtre; ses nombreuses fleurs sont admirablement arrangées en lignes spirales multiples de droite à gauche, et d’un charmant effet. Morphologie végétale. L'établissement Verschaffelt nous a offert en décembre dernier un fait ex- trêmement curieux de Morphologie, qu'il est utile de citer, pour l’histoire générale des métamorphoses que peuvent subir les plantes. Une Gloxinia à fleurs dressées (Genus Orthanthe Non.), la G. Me Picouline (V. Illustr. hortic. IL. PI. 84. N° 5), mais un individu seul de cette variété, nous a offert une fleur à six sépales, à six pétales et à six étamines : le tout parfai- tement et normalement développé; le style régulier, et conformé comme à l'ordinaire, On en a recueilli les graines avec soin; nous verrons ce qu’il en adviendra. ——.00— Du genre LACHENAUA, Des espèces qui le composent et de Ienr répartition en trois genres. nouveaux : LACHENALIA; ORCHIASTRUX Et SCILLOPSIS. (Suite et fin) (). Genre ScILLOPSIS. 4. — angustifolia. Plusieurs feuilles linéaires et canaliculées-subeÿlin- (} icorxeañs. . (2) V. IL, Miscell, p. 96 (Lachenalia, p. 99; Orchiastrum, p. 100). 54 MISCELLANÉES. driques, étalées, immaeulées; hampe ponetuée de rouge; fleurs serrécs, blanches, petites, faiblement lavées de rouge aux pointes des segments ; ceux-ci étalés. — Augustifolia Nov. — Lachenglis angustifolis Jacg. le rar. II. 1, 381. Gaw. Bot. Mag. e. 785. Kerr, Enum. IV. 285. Varietas gequentis ? 2. — contaminata. Plusieurs feuilles, deux fois plus longues que la hampe, linéaires-acuminées, presque immaculées, canaliculées, étalées; hampe ma- culée de rouge sombre; fleurs serrées, blanches, faiblement lavées de rouge sombre. — Contaminata Air. Hort Kew. I. 460, ed. 2, IE. 285. Gawz. Bot. Mag. t. HO. — Ayacin- thoides Jace. le. rar, II. 1. 882. Wu. sp. PI, IL, 178, L'espèce d’Aiton est distincte, et non synonyme, sie suadet Gawien, Le. t, 1872 (sub — lucida). 3. — unicolor. Deux feuilles ligulées, carènées, obtuses, à peu près aussi longues que la hampe, immaculées; hampe immaculée; fleurs blanches, lavées de rose tendre, un peu distantes; très odorantes. — unicolor Jaco. Le. rar, II. t. 389. Gaw. Dot. Mag. 1. 1973 — purpureo-cœrulea 8. Wu. Sp 177. — bicolor @ de qua agitur — — y fol. varieg. flore albo Gawe. — fragrans Jaco. Hort. Schœænbr. 1. 43. & 82 (Kuwra, L c. 288). 4. —‘unifolia. Une seule feuille largement enroulée en cornet à la base {qui est violette et richement maculée de cramoisi fonct}, puis très allongée, ligulée, acuminée, bordée de rouge; hampe plus courte, maculée; fleurs distantes, bleu tendre et blanches, lavées de rose. — unifolia Non — Lachenalia unifolia Jaco. Hort. Schœnbr, E. 43. t. 83. Gaw. Bot. Mag. 1. 766. Kuuru, E e. 289, 3. — Incida. Deux feuilles larges, courtes, lancéolées-oblongues, immacu- lées; hampe immaculée, un peu plus longue; fleurs serrées, blanches, très faible- ment teintées de rose, — Juelda Nos. — Lachenalia luvida Gawr. Bot. Mag. t. 1372. — fragrans Anmews, Bot. Rop t. 802? nee Jaeo. — lutifolin Taarr, Tab. &. 142. Kunru, L. e. 287. 6. — mervosa. Deux feuilles, très larges, fortement plissées-nervées, lan- céolées-aiguës, immaculées, étalées-récurves, à bords cartilaginacés, très finement denticulés; hampe robuste, rosée, beaucoup plus longue; fleurs assez serrées, ver- dâtres, teintées de rose pâle, inodores; étamines remarquablement exsertes, roses. — Mer VOsA Non. — Lachenulia norvosa Gawz. Bot. Mag. t. 1497. Kunru, l. c. 288. 7. — pustnlata. Doux feuilles, loriformes, subacuminées, enroulées à la base, plus longues que la hampe, couvertes en dessus de pustules blanchâtres; hampe immaculée ; fleurs un peu serrées, blanches, teintées de vert aux extrémités; étamines jaunes. — pustulate Nos. — Lachenalia pustulata Jacq. le. rar. Il. t. 388. Gawe. Bot. Mag. t. B17. — reclinata Dizre. (Kunwrm, Le, 287.) 8, — racemosa. Trois feuilles, loriformes-lancéolées, subacuminées, sub- aiguës, enroulées à Ia base, aussi longues ou plus longues que les fouilles, couvertes en dessus de nombreuses pustules verdâtres; hampe immaculée; fleurs nombreuses, assez distantes, blanches, faiblement teintées de vert, trés odorantes. — racemosa Nos. — Lachenalia racemosx Gawi. Bol. Mag. t. 1517. Kunru, L. c. 287, 9. — anguinea. Une feuille, allongée-lancéolée, à bords involutés, enroulés à la base, fasciée de rouge en dessous; hampe.... fleurs assez longuement pédicel- lées, d’un vert blanchâtre, maculé de fauve en dehors au sommet, — anguinen Nos. — Lachenalia anguinea Sweur, Brit. FL. Gard. 4. 179. Kuwru, Î. c. 289. 10, — orthopetala. Plusieurs feuilles, linéaires-subulées, maculées de MISCELLANÉES. 35 rouge sombre, plus longues que là hampe; fleurs blanches, linéolées de vert aux pointes, inodores, (segments droits). — Orthopetala Nos. — Zachenatia orihopetala Jacg. le. rar. IE. 4. 383, p.15, Konru, lc. 286. 41. — tiliiflora. Deux feuilles, oblongues-lancéolées, couvertes en dessus ge nombreuses pustules; hampe.…., fleurs blanches, inodores, à segments intérieurs échancrés, — Mltéflora Non. — Lachenaia litiiflora Jacg. le. VI. 16, 4. 387 Kuurs, Le. 286, 12. — isopetala. Deux feuilles, lancéolées, défléchies, immaculées, cras- siuseules ; hampe flexucuse; fleurs inodores, verdâtres, maculées de rouge-sang au sommet, à segments presque égaux. —— Isopetala Nos. — Lachenalia isopeala Jap. le. I. 1. 40. Tasrns. Tabular, €. 165. Kuxru, le. 286. an — sanguinolenta Winuo ? paulo hunilior! 13. — rosca. Deux feuilles, linéaires-lancéoiées, obtusiuseules, immaculées, ainsi que Ia hampe; fleurs brièvement pédicellées, étalées ; fleurs roses, à segments presqu'égaux. 7 rO#eæ Non.— Lachemalia rosa Anvarws, Bot, Rep. 5. 1. 296, Kewrn, L. c. 286, 44. — hifolia. Deux feuilles, cblongues-atténuées; nervées-striées, longues, très inégales, à bords cartilaginacés, la plus longue enroutée à la base et dépassant la hampe ; fleurs blanches, rosées aux extrémités. — BPifolla Non. — Lachenalia tifolia Gawr. Bot. Mag. t. 1618. Bot. Cab. 1, 920. Kunra, L. c. 286, 15. — mediana. Deux feuilles, oblongues-linéaires, très inégales de lar- geur, immaculées, ainsi que la hampe; fleurs assez distantes, inodores, blanchâtres, lavées de vert en dehors. — Mediana Nos. Lachenalia mediana Jaco. Le. IL. 16. 4. 392. an huic réferende L. pallide, tres varietates Bot. Reg. 1. 314. 287 ec 1350? Kewrn, L c. 46. — patula, Deux feuilles, linéaires-lancéolécs, canalicutées, pulpeuxes- €harnues, ascendantes-réfléchies, plus courtes que la hampe, immaculécs; bampe obsolètement maculée de rouge sombre; fleurs blanches, vertes et roses. — Patala Nos. — Lachenalia patula face, Ie. HI. 15. 1 884. Kum. 1 e. 17. — purpureo-cœrulea. Deux feuilles + Oblongues-linéaires, pustu- lées, un peu plus longues que la hampe et immaculées comme elle; fleurs nombreu- ses, bleucs-pourpre, à odeur d'Aubépine, — Purpurco-cærnlea Nos. — Lachenalia purpureo-cærules Jaco. le. IL. 16. 1. 388. LE Tr Bot. Mag. €, 745. — botryoides Taarr. €. 140, (var.! ) Kouro. 1. e. 288, 48. — purpurea. Doux feuilles, linéaires-lancéolées, immaculées, à bords très finement crénulés-cartilaginacés ; hampe immaculéc; fleurs nombreuses, blan- ches, vertes, violettes, pourpres à la fois, inodores. — Purpurea Non. — Lachenalis purpuren Jaco, Je. II. 16. t. 898, Kowru, L. e. 289. 49. — violacea. Deux feuilles, oblongues, épaisses, maculées de rouge sombre seulement en dessus, beaucoup plus courtes que la hampe; celle-ci élevée, maculée de roussâtre; fleurs petites, triquêtres, verdâtres et violettes, exhalant l'odeur de la Rue. — Vlolacea Nos. — Lachenalia violacss Jacg. le. IL. 16. 1. 396. Kunre, 1. 6. 280. 20. —- fragrans. Deux feuilles inégales, linéaires-lancéolées, planes, ma- culées, deux fois plus courtes que la hampe; fleurs blanches, maculées de rouge au sommet, odorantes. — fragrans Nos. — Lachenolia fragrans Jacg. Hort. Schœnbr. 4 43. t 82. — saicolor Ÿy cor. alba Gawe. sub t. 1373. Dot. Cab. t. 1140. 21. — hyacinthoides. Piusicurs feuilles, subulées-linéaires, canalicu- 56 | MISCELLANÉES, lées, immaculées ou maculées, plus longues que la hampe ; celle-ci maculée; fleurs nombreuses, blanches, avec macules rouges aux extrémités, odorantes. — hyacintholdes Nos. — Lachenalia hyacinthoides Jacg. le. rar. Il. t. 382. Hyacinthus or- chioides Jaco. Hort. Vind. I. t. 178, an varietas L. confaminate, nt suadet Gawien. V. supra? Outre les 24 espèces que nous venons de citer, il en existe, ou il en a existé encore deux autres figurées et non décrites par Loddiges : Lachenalia mutabilis. Lo. Bot. Cab. t. 1076. — bicolor. Lonn. ibid. t. 1129, La première paraît appartenir à notre genre Orchiastrum. On peut juger, par la synonymie que nous citons à l'oceasion de ces plantes et que nous abrégeons cependant beaucoup, quelle confusion règne parmi les auteurs et combien peu ils sont d'accord à leur sujet. I faudrait, pour débrouiller ce chaos, qu’un amateur dévoué s’attachât à les rassembler vivantes, dans le but de les comparer entre elles, afin d'assurer l'identité de chaque espèce. Nous devons dire, en outre, qu'il serait bien dédommagé de ses peines, par les agréments incontestables que lui offri- raient toutes ces petites plantes, au feuillage curieux et bigarré, aux fleurs diversement colorées et presque toujours aux senteurs suaves. On peut consulter pour la description des espèces et pour leur synonÿ- mie, Kunra, Enumeratio Plantarum, T. IV. p. 283-292; mais surtout pour des détails complets et des descriptions minutieuses, ScauLtes, Sys- tema Plantarum, VII, p. 599-617. . BROMIOGRAPEIS. Géographie botanique raisonnée, 07 Exposition des faits prin- cipaux et des lois concernant la distribution géographique des plantes de l'époque actuelle, par Avr. De Cannouue, membre correspondant de l'Institut de France, ete., ete. (1}. L'apparition de ce livre (à la fin de l'an dernier), quoiqu'impatiemment attendue par tous les amis de la science et des plantes, est un véritable évènement scientifique. Il justifie et dépasse toutes les prévisions bienveil- Jantes que suggéraient à tous ceux {et le nombre en est grand, à commencer par nous tout le premier) qui aiment la personne de M. De Candolle et ‘savent apprécier les vastes connaissances du digne continuateur du Pro- drome et de la haute renommée scientifique paternelle, et les savantes pu- blications dont il a déjà enrichi la botanique. Dans le cadre actuel de l’'Hlustration, il nous serait impossible, non seulement de faire des citations, sans tronquer et défigurer un tel ouvrage, mais même d'analyser sommairement les nombreux chapitres qui divisent les 1350 pages dont il se compose. Essayons cependant de dire au moins au lecteur quels sont les sujets ge traités l'auteur en les élucidant d’une manière rationnelle et élevée la fois. (3 2 Vol. gr. in-%. Paris; Vicron Masson. 1855. MISCELLANÉES « 37 LIVRE PREMIER. OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES SUR LE MODE D'ACTION DE LA TEMPÉRATURE, DE LA LUMIÈRE ET DE L'AUMIDITÉ. Ce livre est divisé en trois chapitres, et en articles, traitant des diver- sités de température suivant la distance du sol ; des effets directs du soleil et de l'influence de l'exposition; des températures basses considérées comme nuisibles ou inutiles aux végétaux, et de la manière de les élimi- ner des moyennes; des températures élevées considérées comme pouvant devenir inutiles ou nuisibles ; des variations de température; de la com- binaison du temps et de la chaleur ; distribution géographique des sommes de température, ete., etc. LIVRE DEUXIÈME. Cnapirre IV. Délimitation des espèces dans les plaines et sur les montagnes. Cuar. V. Forme des habitations des espèces. Cxae. VE. Répartition des individus dans l'habitation de l'espèce. Cuar. VIL De l'aire des espèces. Cuar. VIII. Des changements qui s’opèrent dans l’habitation des espèces. Cuar. IX. Origine géographique des espèces cultivées. Cnar. X. Des espèces disjointes. Car. XI. État antérieur et origine probable des espèces spontanées actuelles. Cnar. XH. Situation géographique des genres; limites et formes de leurs habi- tations. Cuav. XIIF. Distribution des plantes d’un genre dans son habitation. Car. XIV. Aire ou surface de l'habitation des genres. Cuar. XV. Origine et duréc des genres; changements qui s’opèrent dans leurs habitations à l'époque actuelle. Cuar. XVI. Situation géographique des familles; limites et ensemble de leurs habitations. Cæar: XVIL Distribution des plantes d’une famille dans l’intérieur de son ha- bitation et comparaison des familles sous ce point de vue. Cnar. XVIII. Aire des familles. Cuar. XIX. Changements qui s’opèrent dans l'habitation des familles ; origine ct duréé de ces groupes. LIVRE TROISIÈME. Cuar, XX. Des caractères de la végétation. Cuar. XXI. Comparaison de divers pays au point de vue de la proportion des espèces dicotylédones et monocotylédones. Cuar. XXII. Comparaison de différentes terres au point de vue des familles les plus nombreuses en espèces. Cap. XXIIL Comparaison de différents pays sous le point de vue des families caractéristiques, Caar. XXIV, De la variété des formes végétales dans divers pays et dans le globe entier. Case. XXV. De la division des surfaces terrestres en régions naturelles. Cuar. XXVI. Aperçu des végétations de divers pays au point de vue de l’origine probable de leurs espèces, de leurs genres ct de leurs familles. TOME HI. MISC. — Mal 1856, 7 58 MISCELLANÉES. LIVRE QUATRIÈME. CONCLUSIONS GÉNÉRALES. Chacun des chapitres des livres II et III sont divisés en un grand nombre de sections, et celles-ci en un très grand nombre d'articles, dont l’énumé- ration serait trop longue ici, et la plupart cependant d'une importance majeure. Nous nous proposons d'enrichir de temps à autre notre recueil de quel- ques-unes des belles pages de l'ouvrage de M, De Candolle, dont la place est marquée d'autorité dans toutes les bibliothèques des amis de la science ot des plantes, ou botanistes, ou amateurs, ou horticulieurs. am Allgemeines Gartenbuch. ein Lehr- und Handbuch für Gürtner- und Gartenfreunde. Herausgegcben von D: E. Rec, Redactor den Gerten-Plorz, Director des Kaiserlich botanischen Gariens zu St-Petersburg, ete, ete. — Erster Band, mit 92 élagedructer Holzschitten. Zumico, 1855 (Fatsonicu Scuurress). Livre général du Jardinage, ou MANUEL TRÉORIQUE ET PRATIQUE DES JARDINS ET DR L’AMI DES JARDINS: Publié par le Dr E. ReceL, Rédacteur du Garten-Flora, Directeur des Jardins impériaux botaniques de St-Pétersbourg, ete. Te 1. Avec 92 vignettes imprimées dans Le texte, Junrun (1863), chez Farine Sens. Parmi les adeptes de la Rei Herbariæ, peu, bien peu joignent la pra- tique à la science, c’est-à-dire l'habileté manuelle à la théorie ; et dans ce petit nombre d'hommes recommandables à ce double titre, M. le doc- teur E. Regel tient, certes, un rang éminent. Parmi les écrits qu'on lui doit, tout le monde botanico-horticole connaît le Garten-Flora, qui depuis cinq années bientôt poursuit régulièrement le cours de sa publication, dont chaque numéro mensuel est orné de trois bonnes planches coloriées ou noires : ouvrage, où brillent à un haut dégré la double qualité, le double mérité que nous venons de citer. M. E. Regel, après avoir, pendant plusieurs années, administré si heu- reusement et si habilement le jardin botanique de Zurich, vient tout récemment d'être mis, par S. M. l'Empereur de Russie, à la tête des jar- dins botaniques impériaux de St-Pétersbourg : juste récompense du mérite et du savoir. L'inconstante Déesse Sur sa roue un beau jour, d'un eaprice nouveau, À donc pour une fois abaissé son bandeau! MISCELLANÉES. 39 Le livre que nous annonçons, éerit en langue et en caractères alle- mands, résume à la fois, à en juger par le premier volume que nous avons sous les yeux, la science botanique et l’habile pratique, dont son auteur a donné tant de preuves. Il commence, et nous approuvons fort cette inno- valion, par la description des organes extérieurs des plantes, la tige, les racines, les fleurs, ete., et passe ensuite à celle des organes internes qui composent et que recouvrent celles-ci. Cela est fort logique, selon nous. Jaime, par exemple, à savoir les noms des parties d'une feuille, d'une fleur, à connaître leur disposition, leurs différentes formes, etc. avant qu'on me parle des parties microscopiques qu’elles renferment et des fonctions vitales qu'elles accomplissent : parties et fonctions que je ne comprendrais pas, sans en connaître préalablement les formes extérieures. Tout le premier volume est presque entièrement consacré à cette double description, qu'élucident quatre-vingt-douze excellentes figures sur bois, imprimées dans le texte. Dès que le second volume (et le dernier probablement qui doive ter- miner l'ouvrage) nous sera parvenu, nous reviendrons sur ce sujet, en achevant ce compte-rendu ; mais prédisant d'avance à l'auteur un grand et légitime succès. ‘ Hortus Halensis, Tan vivus quan siccus, conibus el descriptionibus ilustratus a D. F. L. De Scuuecurenpa, horti directore (1). Il n'a encore paru que trois fascicules de cet ouvrage, dont le pre- mier a été émis en mai 1851. Le format en est in-%°; chaque fascicule se compose de quatre planches noires ou eoloriées, et de quatre feuillets de texte descriptif correspondant, rédigé en latin. Les plantes figurées et décrites sont les suivantes : 4, Margaranthus solanaceus ScuLpz. 7. Cominclina variabilis Scnuvr.. 2. Solanum verrucosum ScHLDr. 8. Slevia glandulifera Scuvr.. 3. — oxycarpum SCHIEDE. 9. Echeveria pubescens (2) Scuoz. 4. Linosyris mexicana ScuLoL. 40. — ucronafe Scuuor. 5. Calandrinia micrantha ScutpL. 11, Tradescantia fridescens Laxnz. 6. Oxalis Ehrenbergii Scurot. 12. Jcica Copal ScauoL. Nous fesons des vœux sincères pour la continuation de eet utite et inté- ressant ouvrage, fait et rédigé avec tout le talent qu'on est en droit d'at- tendre d'un botaniste aussi éminent que M. de Schlechtendal, Malheureu- sement, ces sorles d'ouvrages marchent avec une lenteur extrême, lorsqu'ils marchent! Combien d'autres similaires ont cessé leur publication, qui {1) Halis Saxonum. (Haute, sur la Sale). {2j Cette espèce eppartient à notre genre Courantia {V. Jard fleur. I. mise, O1. &. fig. anal.). TOM. 1. MISC. — Mar 1856. 8 40 MISCELLANÉES. cependant méritaient les encouragements et des botanistes et de loutes les personnes qui s'intéressent aux progrès de la science. Du Chauffage des Serres. Annotations à Particle HYDROTHERME (V. ci-dessus, Te III, page 18). Au sujet de notre article sur l'Hydrotherme, un correspondant, qui nous paraît du reste compétent en la matière, et qui en a fait lui-même construire un très grand et très compliqué dans une vaste serre qu'il a° érigée, à Sept-Fontaines (Luxembourg), M. Boch-Buschmann, nous adresse deux ou trois observations que résument, en y répondant, les quelques lignes qui suivent. Nous avons dit (page 48), par un véritable {apsus calami, qu'auront corrigé tous nos lecteurs, sans nous l’imputer à ignorance :« que du bas de la chaudière partent un ou plusieurs tuyaux, lesquels, après un ou plu- sieurs circuits, reviennent aboutir dans le haut d'icelle. » C'est le con- traire, en effet, qui a lieu; comme le dit d’ailleurs notre légende et comme le démontrent suffisamment les lettres de notre figure (kk, tuyaux de re- vient; di, tuyaux de départ), Cela ne méritait pas réfutation, pas plus au reste que ce qui suit. Nous avons voulu dire (p. 49) par : complètement exclusif de l’évapara- tion des cendres et de la fumée, que l'hydrotherme excluait complètement dans la serre la production incessante de la poussière qu’oceasionnaient les cendres de l’ancien mode de chauffage par la circulation de la fumée, et les fuites intérieures de celle-ci qu’on ne pouvait pas toujours empêcher. Nous ajontions : « La chaleur qu'il produit est aussi intense qu’on veut la faire et a le mérite d’une longue durée. » Ceci pris à la lettre n’est pas relativement exact, comme le fait remarquer M. Boch-Buschmann : « On ne peut, dit-il, dans les hydrothermes ordinaires, élever l’eau au-dessus du dégré d'ébullition. » L'eau, nous le savons comme tout le monde, bout à 80° dégrés + O Réaux. ou 100° centigrades ou 210° FaurengeT!!) mais n’y a-t-il pas des dégrés d’un bon chauffage encore au-dessous, et même ne peut-on dépasser quelque peu ces points sans arriver encore à l’évaporation, à la volatilisation proprement dite? Oui, sans doute, et c'est là ce que nous avons voulu dire : L'eau n'existe plus à l'état liquide au-dessus de 90°-100° +R. continus; nous sommes donc à peu près d'accord sur ce poinLavec notre honorable contradicteur ; mais nous ne le sommes plus du tout sur ce qui suit : Selon lui, les petits tuyaux fixés sur les grands ne serviraient qu’à faciliter la sortie de l'air qui se dégage de l’eau, un peu avant son ébulli- HISCELLANÉES. at tion. « C’est un fait connu, ajoute-t-il, que l'introduction de l'air arréle complètement la cireulation de Peau. » Nous ne pouvons admettre un tel principe; il est absolument contraire aux faits physiques, desquels il résulte que la circulation de l’eau ne saurait avoir lieu sans la présence d’une certaine quantité d'air qui la facilite; or, celui qu’elle contient ne se trouvant qu’à l'état concret, ne saurait pro- duire cet effet. I serait oiseux de développer davantage celle réplique, que nous eus- sions peut-être dû nous dispenser de faire, pour faire place à des rectifi- cations plus fondées et telles que nous les sollicitons de nos lecteurs: car encore une fois, nous dirons avec le sage : Errare humaaum est et nihil humani à me alienum puto! et puis : Non omnia possumus omnes! !! ——— DORNBNCLATURE DOPANLIQUE RECTIFICATIONS SYNONYMIQUES ET OMISSIONS. Odontoglossum Hookerii Nos. (! (Orchidaceæ). M. W. Hooker a déerit et figuré (Bot. Mag. t. 4878. Oct. 1855) une fort belle espèce de ce genre, sous le nom de l'O. maculatum de M. Lindley (Bot Reg. t. 50. 1840); mais À moins que l'espèce du savant Orchiographe n'ait subi dans les riches jardins de Kew une métamorphose complète, nous dirons impos- sible, les deux plantes n’ont rien de commun ; un simple coup-d’œil sur l'un et l'autre dessin qui en ont été donnés par ces illustres botanistes, le démon- tre surabondamment, Aussi attribuons-nous leur identification commune par le premier comme un véritable lapsus calami, une méprise d’inattention. En effet, outre la différence considérable d'ampleur et de coloris (ce ne serait pas là, nous le savons, une cause de distinction entre les deux plantes! nous savons, comme tout le monde, combien sous ce rapport jouent les Orchidées), qu'on observe entre elles, l'espèce de M, W. Hooker diffère botaniquement de celle de M. Lindley d'une façon très notable. {) 0. ($ Leucoglossum) pseudobulbis parvis oblongo-compressis monophyllis, folio solitario cblongo- lanceolato acuto basi plicalo-angustato; seapo foliis multo longiore; bracteis (squamis) brevibus janceolaris subemplexicaulibus mareeseentibus; scapo pendulo 6-8-floro; segments 3 externis lineari-lanceolatis elon- gato-acuminatissimis ; laterafibus 2 brevioribus ; labello subunguiculeto cordetim euspidato ecuminato ; cello disc erasso primo breviter ephippiformi dein antice produelo et in dentes crassos obtuéos breves termi nato. Segmenta externa hete aurea, ut interna, late de basi ad apicem rubro fasciato-maculata, interna ubique rubro punstata; labellum album versus apicem lutcolum rubro maculatum. Nos. ex figura! (optima!). O©dontoglossum Hookeril Nos. in nola pres. _—— maculatum W. Hoon. nec Lixou. Bot. Mag. 1. 4878. 42 MISCELLANÉES. Ainsi, tout d'abord, les trois segments extérieurs sont oblongs-lancéolés, très longuement acuminés en une longue queue, et non oblongs-lancéolés, très courts, comparativement ; les deux intérieurs conformes aux premiers, mais beaucoup plus courts, et non oblongs et brusquement, brièvement acuminés; le labelle est presque sessile, cordiforme-hasté, longuement acuminé, et non longuement onguiculé, cordiforme, arrondi, très briève- ment acuminé, etc. Enfin, et surtout! les appendices des deux labelles diffèrent a toto cœlo : et le coloris à peu près de même; le labelle, ici par exemple, est d’un beau blanc, seulement jaune au sommet, qui est par- semé de taches rouges, ete., etc. En comparant en outre les deux plantes, en fait de beauté respective, notre ©. Hooker l'emporte de beaucoup sur le véritable O. maculatum; et M. W. Hooker, par une seconde erreur probablement, en attribue l'introduction à M. le comte de Karwinsky, à qui lon doit en réalité l'im- portation de la première vers 1852. Oncidium longipes Lixor. (Orchidaceæ). Dans son dernier recen- sement des espèces qui doivent constituer ce grand genre, le docteur Lindley joint, à la plante dont nous venons d'écrire le nom, comme syno- nyme, l'O. janeirense de M. Reichenbach (O0, oxyacanthosmum Non.), dont nous avons donné la figure et la description dans ce recueil (T° IT, PI. 54), et ne cite point l'Hlustration horticole, dont le numéro, où est contenue et figuréc cette plante, avait paru cependant plusieurs mois avant Fémission de son travail. Les botanistes anglais, et ceci appert suffisamment de tous leurs écrits, tiennent fort peu de compte des travaux de ceux de leurs confrères du continent ; tandis qu’au contraire ceux-ci ne négligent jamais de consulter .et de citer les leurs. La maxime des savants devrait cependant être abso- lument celle du suum cuique ! Comme toutefois la priorité est ici acquise à l'auteur anglais (M. Reichenbach décrivait sa plante en 4854), nos lecteurs sont priés de tenir note de la synonymie qui fait le sujet de cette rectification. Oncidium tigrinum La Luave et Lex. (Orchidaceæ). De mème en- core, par suite d'erreurs ct de mutations de noms, M. Lindiey réunit en synonymie, à la plante des auteurs espagnols, son Oncidium Barkeri, dont nous avons aussi, sous ee nom, donné la figure et la description dans ce recueil {Te >, PL. 2). 1 lui avait d’abord donné celui d'Odontoglossum tigrinum (Fol. Orch, Onowr, n° 40) : elle-est encore connue dans quelques jardins sous la dénomination d'Odontoglossum ionosmum. Enfin, nous ne trouvons parmi ses Oncidia, ni comme espèce, ni comme synonyme, une petite plante aussi éminemment curieuse par la MISCELLANÉES. 43 conformation de sa fleur, que distincte parmi ses très nombreuses congé- nères, c'est l’: Oncidfum saltator Nos. Flore des Serres et des Jardins de l'Eur. {L p. 2374). Voici ce que nous en disions :« Il vient de fleurir, dans le jardin de l'éditeur de la Flore, une espèce d'Oncidium, que nous regar- dons comme inédite et dont les fleurs présentent une structure aussi sin- gulière qu'intéressante. Le gynostème, ou colonne, en est assez développé (comparativement au petit volume des fleurs!) et porte latéralement deux appendices arqués (dents prolongées du cli- nandre) et placés comme les bras d’une dan- scuse qui appuierait les poings sur ses ban- ches, en se préparant à danser. Le Jabelle même, aussi curieusement conformé, et dont la partie basilaire (les lobes) fait l'effet d’une sorte de colle retroussée, ajoute encore à l'il- lusion (suit la phrase spécifique). Ce qui contribue en outre à sa distinction spécifique, c'est qu'elle est dépourvue de pseudobulbes. » Ses fleurs, d'un jaune sulfurin et ponctuées de pourpre sur le labelle, sont disposées en une courte grappe, qui sort de l’aisselle de feuilles oblon- gues, épaisses, d’un vert cendré et très finement pointillées de pourpre {voir la figure ci-contre (grossie). Pour terminer ces rectifications ou omissions, nous ajouterons iei une petite espèèe inédite, dont M. Morel, ancien amateur distingué et habile cultivateur d'Orchidées, qui l'avait reçue, en 1844, de M. Pinel, son eor- respondant au Brésil, avait bien voulu nous confier la détermination, ” Nous la nommâmes, après examen : Oncidium maxilligerum, en raison de l’appendice labellaire, qui figure exacte- ment quatre grosses dents cunéiformes, et disposées sur le même plan. Les fleurs en sont très petites, insignifiantes sous le point de vue ornemental; de là sans doute son oubli total, sauf dans notre portefeuille. Nous en donnons ci-contre également la figure (grossie) (1, {1} 0. pseudobulbis minimis ovatis subcompresais monophyllis, folio cblongo lanceolato aeuto supra eanalicalato, scapo triplo quadreplo longiore bifloro (an smplius ?); oribus minimis f'usco-luteis : segmento suprema éréeto fornicatim cueullato; 2 aliis extern. ovalibus; intern. suboblongis paule majoribus subeon- eavis, his quainor patulis, omnibus basi subconnatis; labello majore obsolete trilcbato panduriformi apice dilatato subemarginato rotundalo, sieut et lobis. lateralibus; gynostemale auriculato ; in discum dentes A albi inæquales robusti cuncato-subulati maxillam versm Simulantes quamdam, anlicis mejorihos, emnibus sulco profundo sejunetis, Oncldiom maxilligerum Cu. Leu, Jemdudum msc. 44 MISCELLANÉES. PLANTES REAGOMMAMNDÉÈES (ESPÈCES NOUVELLES.) Jacaranda gloxiniæflora Nos. () (Bignoniaceæ). En mars der- nier, nous avons, avec un vif plaisir, observé en fleurs, dans l’une des grandes serres chaudes de l'établissement Verschaffelt, une espèce de Jacaranda, découverte dans l'ile St*-Catherine (Brésil), par son collecteur M. Fr. Devos, qui eut, en 1847, le bonheur d'en importer plusieurs indi- vidus vivants, lesquels furent baptisés du nom de Curoba, que donnent, en général, les Brésiliens à ces sortes de plantes. Plusieurs furent vendus sous ce nom tout-à-fait impropre, car notre plante n'a même rien de commun avec celle que De Candolle a nommée ainsi, d’après le père Vellozo (F!, flum. VI. t. 45). D'un autre côté, nous ne trouvons dans aucune des trente-deux espèces, enregistrées par cet illustre botaniste, les caractères assez tranchés qui distinguent la plante de M. Devos; elle nest pas non plus la J. infermedia de M. Sonder (Linn. XXII); force nous est done, sauf erreur, de la considérer comme inédite, Du reste, la deseription exacte et détaillée, que nous en donnons ci-contre, servira à en établir l'identité. Nous croyons qu’en raison de leurs dimensions, ses fleurs (huit centim. et demi de longueur sur cinq de diamètre au limbe) sont jusqu'ici peut-être les plus grandes du genre. Elles sont d’un riche rose lilaciné, avec deux grandes et belles maeules blanches sur les deux lobes supérieurs. Les feuilles en sont très amples, formées de six ou sept paires de pennes, avec une impaire terminale; chaque penne porte sept ou huit folioles inéquila- (1) J. foliis amplis impari-bipennatis, penis 6-7-jugis, terminali impari-3-3-foliolosa ; foliolis 7-8-jugis, cum impari, oblique insertis et lanceolatis basi anguste attenusta subsessilibus penninerviis intense viridibus, junioribus pilosulis dein glabrescentibus (ad léntem supra elevato-punctatis}; uno Jatere (inferiore) dimi- disto usqué ad medium integro recto, altero (superiore) ereclo-areuato sic eliam integro, ewterum am- Lobus grosse dentatis, dente termineli maximo aeuto; petiolo robusto ad basim sublus infatim gibboso, sieut petioluli, supra sobalato-canalieulato, marginibus elevatis linea rubra notalis, his {et illo) subius angulatis basi compresso-inilatis. Anflorescentia terminali amplissima Lota brunneo-tomentosula, ramês trichotomis, ramulis triloris, cum flore uno in dichotomiis; bracteis minimis subulato-linearibus. Calyx oblongus plus minus trunentim 5-den- totus, Corolla maxima (0,08 4 long. + 0,05 diam.) elongoto-campanulata sreuatt supra infraque com- presso-applanata basi supra versus insertionem-insigniter gibbosa, pluricostata pilosioseula vivide roseo- lilacina ; ore maxime patulo æquulitr 5-lobo, lobis rotundalis costato-reticulato-nertosis irregulariter grosseque erenatis ; parie tubi infern pilosa albida, parte supera glabra nd lobos superiores mucula allx lata notata. Siamina fertilia 4 subulato-areuata vix 1/8 coroltæ tubi æquantia byalinx uno latere basi bar- beta; antheræ loculis opposito-divarientis ellipticis; steminodio fere duplo longiore lætissime auraptico supra convexe infra versus spicem inflato-bifidum barbatum canaliculalo inxqualiter sed insigniter glan- duloso-piloso basi attenunta glabro. Stylus siamiua æquans hyalinus subulates glaberrimus, stigmate bila- mellato; disco obsoleto. Ovarium ellipticum utrinque oblusum medio utrinque emarginatun; plncentis unguiculato-orbicularibus ; ovulis mulliseriatis. Fructus.…… dJacaranda gloxinfæflora Cn. Les. jn nots pres. —— Garoba Honr, non DC. NISCELLANÉES. 45 térales, dentées de chaque côté dans leur moitié supérieure. La panieule, pyramidale, haute de 50-40 centimètres, se charge d’un grand nombre de fleurs, dans tous les états de développement, selon leur dégré d'insertion. Comme nous devons donner incessamment une figure de ce superbe végétal, nous ne nous étendrons pas ici davantage sur son compte; mais nous n'avons pas voulu tarder à le porter à la connaissance des amateurs, qui ne peuvent rien choisie de plus beau pour l’ornement de leurs serres. Odontoglossam anceps Nos, (!) (Orchidaceæ). En février dernier l'établissement Verschalfelt possédait en fleurs une gracieuse espèce d'Odon- toglossum, qu'après un examen et une étude sévères nous ne pûmes con- venablement ramener à aucune de celles qu'admet M. Lindley dans sa revue de ce genre (Folia Orchidacea). Elle est toutcfois très voisine des O. maculatum La Lave et cordatum Livoc.; mais elle en diffère notam- ment : du premier, par un labelle plutôt sessile qu'onguiculé, hasté-cuspidé- cordé-cucullé ; par un appendice labellaire entier, en forme de selle, ete.; du second, par sa feuille solitaire, un labelle lacéré aux bords, etc., ete., et de tous deux par un scape flexueux, ancipité, ete, De plus, notre phrase spécifique exacte et détaillée, confirmera probablement son identité. Les fleurs en sont grandes et belles ; les trois segments extérieurs sont bruns, unicolores, ou plutôt très obsolètement fasciés de jaune; les deux segments latéraux et le labelle sont d’un blanc pur, hyalin, richement et élégamment mouchetés de brun de la base au milieu. M. Verschaffelt en doit Fintrodnetion à MM. Tonel, frères, qui la lui ont envoyée du Mexique. Nous allons la figurer prochainement. Odontoglossum (S Zeucoglossum) maxillare Linpc. (Orchidaceæ). Le mois suivant, nous avons eu aussi le plaisir de voir en fleurs, dans le même établissement, cette espèce, reconnaissable au développement inusité de l'appendice labellaire, dont la forme a fait donner à la plante, par le savant Orchiographe anglais, le nom spécifique sous lequel elle (1) 0. ($ Leucoglossum) pseudobulbis ovalibus compresso-ancipitibus monophyllis, folio linccolato oblongo non v. vix basi plicata angustiore opice seulatim mueronato (mucrone reeurvo) unoquoque latere 5-6-ner- vaso, nervo medio subtus acute esrinato pseudobutbo 6-plo longiere, bosilaribus consimilibus; seapo ancipite flexuoso ereeto 3-5-floro ; hracteis (squemis!} vix med, longit. pedicell. æquantibus areussime cingentibus basi subamplexicaulibus membranaceis mareescenti-flavidis dorso alato aeutissimis; pedicellis (ovaris) elon- gsto-arcuatis ; perianthü segm. 3 externa anguste lanceolata recte patula valde acuminata intus subeanieu- data extus grosse acutatimque esrinaia brunnea concolora v. potius obsoletissime luteo fasci 2 later, subrhomhoidea subabrupte acuminata spice subreeurva basi sabunguieulato-attenuata ; labello vix unguiculato basi dilatate cordato grandi-aurieuletoque eucullato euspidato, margine grasse irreguloriterque lacero apice tenuiter aeuminato ; appendice calloso bilebo ephippiformi, lobis erassis elevatis integris, c medio surgente linea crassa antice ir dentes duos breves divaricutos producta; his 3 segmentis (later, et Jab.t} albis de bnsi ad medium purpureo maculatis. (Gynostemio vix puberulo.} Odontoglossum anceps Ci. Lex. nec Kiorrscn (Milfoniæ sp. sec Lanpe.) 46 MISCELLANÉES. est désormais connue (1). M. Verschaffelt l'avait reçue, l'an précédent (1855), dans le même envoi où se trouvait l'espèce dont nous venons de parler (0. anceps). Les fleurs en sont très grandes, d’un blanc pur hyalin ; tous les segments sont richement mouchetés de brun de la base au sommet; sur le labeile, les macules, d’un rouge brun plus riche, sont plus ou moins confluentes. L'espèce n’a pas encore éé figurée : honneur que nous lui confèrerons très prochainement. L'établissement Verschaffelt l'avait reçue sous le nom d’O. nebulo- sum Linor., espèce dont elle est fort voisine, mais dont elle diffère suffi- samment, —.— RORPICHEITRE. De l’arrosage (ct incidemment du moyen de savoir quand une plante « soif). Comme certaines grandes questions horticoles, la question de l'arrosage a été bien des fois traitée, et ne sera jamais épuisée. Il faudra nécessaire- ment, en raison de l'extrême importance de ce sujet, revenir souvent sur son compte; c’est une de celles, qui, selon nous, exige le plus de soin, de vigilance, de perspicacité. En effet, que de désastres résultent de l'arrosage, indûment, inopportu- nément appliqué, soit encore par excès ou par insuffisance. La quantité d’eau doit être savamment proportionnée à {a soif de la plante, et calculée tant d’après sa force d'aspiration que d’après les circonstances atmosphéri- ques ambiantes. Les plantes herbacées, en général, exigent bien plus d’eau et plus fréquemment que les arbrisseaux, et ceux-ci plus que les arbres. D'un autre côté, une plante, en serre, ne devra pas recevoir autant d’eau qu’une semblable placée en plein air, toutes circonstances de tem- pérature égales ; l'aspiration et l’évaporation dans ces deux cas ne sauraient s’accomplir avec autant de facilité et de promptitude chez l'une que chez l'autre, Mais notre but n’est pas, en ce moment, de développer tout un traité théorique et pratique de l'arrosage, sujet vaste et compliqué, qui rempli- rait, pour ainsi dire, un volume; nous voulons seulement indiquer un moyen aussi simple que facile de savoir si une plante a soif, ou va avoir soif, afin de Jui administrer l’eau en temps opportun. (1) Fol. Orchid. Genus Odontoglossum, Ne 23 (oct. 1852). MISCELLANÉES . | #7 Rappelons que les heures de l’arrosement doivent varier tout d'abord selon les saisons, puis selon les circonstances atmosphériques et locales. Tout le monde sait, par exemple, qu’en été les arrosemenis sont plus pro- fitables, après le coucher du soleil, qu'avant son lever, et surtout pen- dant qu’il est au zénith; et qu'en hiver, le contraire a lieu ; il faut alors arroser le matin. 11 serait oiseux, pensons-nous, d'en déduire les causes ; le lecteur, le moins praticien, devinera facilement quelles elles sont, et quels effets il doit en résulter pour la santé et la vigoureuse végétation de ses plantes. Du reste, nous aurons maintes occasions de les lui déve- lopper au long. Venons à notre sujet. Chacun sait qu'il est assez difficile de juger, par l'inspection de la sur- face du sol et d'après sa couleur (nous parlons surtout des plantes culti- vées en pots), si une plante a besoin d’être arrosée; car fl ne faut jamais attendre qu'elle indique ce besoin par la fanaison de, son feuillage : circon- stance loujours fâcheuse, souvent funeste, el dont presque jamais elle ne se remet parfaitement ! On peut, il est vraï, gratter légèrement la terre avec le doigt ou une petite spathule, et alors le dégré de sècheresse de la partie inférieure de la petite cavité pratiquée, peut indiquer la nécessité ou l'inutililé d'un arrosement; mais ce moyen est assez inefficace et trop souvent illusoire; il arrive très souvent que le sol d’un pot peut être hu- mide dans sa partie supérieure, tandis que le bas en est parfaitement sec : circonstance due à des arrosements insuffisants, et résultant ordinaire- ment du peu d'espace laissé entre le bord du pot et la surface du sol (voyez ci-dessus l'article : Comment on doit empoter, etc., T° II, p. 56). Le con- traire doit donc avoir lieu, sous peine, pour la plante, d’allanguissement et bientôt de mort; une légère humidité doit constamment lubrifier le tapis de racines qui forment la motte de la plante et l'aspirent sans cesse : humidité due, non à une eau stagnante, qui tuerait celle-ci, faute d’un bon drainage, mais à des arrosements modérés et répétés, selon les besoins du végétal. Or, quand il s’agit de plantes délicates, rares ou précieuses, on ne sau- rait done prendre trop de précautions dans leur arrosement, et l'on doit au préalable s'assurer si elles en ont plus ou moins besoin; pour cela, un moyen hygrométrique excellent et à la portée de tous, est celui-ci : On façonne en pointe une fine baguette de sapin, aussi longue que la pro- fondeur du pot, et on l'y enfonce le long de sa paroi, en en laissant dé- passer un petit bout. Plus tard, lorsque lon veut s'assurer de l'état de la terre, ilsuñit de retirer en douceur le bâtonnet, dont l'état plus ou moins sec, plus ou moins humide, dira au praticien ce qu’il doit faire, s'il doit Tom. ur. MSC, — uIN 1856. 9 48 ’ MISCELLANÉES., ‘ou non donner de l'eau. Au premier abord, ce procédé peut paraître puéril; en y réfléchissant, on le trouvera excellent: car enfin, nous le ré- pétons, on ne saurait prendre trop de précautions, quand il s'agit de la santé de plantes précieuses à divers titres. PLANTES REGOMMAMDARS. (ESPÈCES NOUVELLES.) Correa cardinalis Mueccz. — W. Hook. Bot. Mag. t. 4912 (april, 4. 1856). — Voici l'une de ces plantes recherchées avec le plus d’empres- sement par les horticulteurs et les amateurs, pour la grâce de leur port, le nombre et la beauté de leurs fleurs, la facilité de leur eulture, C’est une nouvelle et très distincte espèce de Correa, et la plus belle probablement du genre, pour la netteté et le riche ton du coloris de ses fleurs, d’un écarlate vif, tirant sur le eramoisi et bordé de jaune d’or au sommet. « Nous connaissons à peine », dit M. W. Hooker, qui le premier en donne le figure et la description, « une plus désirable plante de serre tempérée, fleurissant comme elle au commencement de mars, » Le feuillage n'est pas moins distinct que les fleurs de celui des congénères. Elle atteint à peine un mètre de hauteur et forme un petit buisson bien ramifié. Comme nous allons très prochainement en publier un dessin inédit, nous ne nous élendrons pas davantage ici, nous réservant alors d’en répé- ter la phrase spécifique et la description de M. Hooker ; mais nous n'avons pas voulu retarder jusque 1à pour l'annoncer à nos lecteurs; elle ne sera mise toutefois dans le commerce que dans quelques mois. Lælia Brysiana Nos. (t). À la fin d'avril dernier (1856), notre honorable correspondant, M, A. Brys, amateur belge fort distingué et cultivateur heureux d'Orchidées, dont il possède une belle et riche col- {1} Psendob. elongatis basi attenuatis digiti erasstt. apice subinflauis (0,40 alt. el. Brys än dit. /); foliis (uoum solum adhue observavil} solitariis crassissimis firmissimis ovato-lanceolatis apice rotundato-emar- ginatis supra obsolelissime eostulato-venatis infra lævibus, margine acutissimo subrevolato.… squamis .…… segmentis 3 externis crassiuseulis oblongis apice submucronato-recurvis tenuiter sulestis mar- gine subundulato-recurvis, inferis duobus deflexo-falcatis ; omnibus olivaceo- rosaeeis obsolete kerme- sino punctulatis et versus margines sic venatis; internis 2 muito latioribus læte roseis oblongo-lanccolaii: apice rotundato-obtusis dislinctius kermesino punelulatis et venatis ; Jabello paulo brevins trilobato, Jai bus lobis magais primo in tubum magnum album conniventibns dein auriculatim rowundato-crectis, mediono maxime flabellatim dilatato rotundato emarginato, marginibus crispatulis tenuissime Émbriatis vividissime intenseque kermesino (eu lobi} usque intus sub gynostems, ad lentem papillosulo; gynastemate dorso (rian- gulariter rotundato intus excavato (scophiformi) : uno pari {inferiore) polliaium multo minore et sicut abor- tiente.… (segm. ext. 0,081 long., 0,023 int.; inter. 0,072 long., 0,038 lac. labelli lobi termin. diam. 0,04€). Lælla Bryslana Nos. in nota preseni. L 2 MISCELLANÉES, 49 lection, a bien voulu nous communiquer la fleur d’une magnifique Orchi- dée, qu'il avait reçue récemment de l'Amérique centrale (Paranahkyba, Serr& Esclavona, sic!) sous le nom de Gattleyæ species; mais nous nous sommes assuré, par l'inspection du nombre de ses pollinies (8), qu'elle appartenait au genre Lœlia, auquel elle vient ajouter une très belle et très distincte espèce, que nous nous estimons heureux d'avoir l'occasion de dédier à notre bienveillant correspondant, Nous n’en avons encore observé qu'une feuille et qu’une fleur; la pre- mière est très épaisse, très ferme, ovée-lancéolée, arrondie-échancrée au sommet, à bords coupants; Ia fleur, très grande {0,16 de diam.), a ses segments extérieurs plus étroits, olivâtres-rosacés ; les intérieurs, beaucoup plus larges, d’un beau rose; tous sont ponctués de petits points cremoisis, peu apparents et veinés de même sur les bords; le labelle d'un blanc pur, à ses trois lobes, d’une teinte cramoisie, d’une vivacité et d’une richesse de ton incomparables; tous trois sont légèrement plissés, ondulés et très finement frangés-denticulés aux bords. Nous reviendrons prochainement sur cette plante, en en donnant la figure et une description plus complète. Fesons remarquer en attendant, que cette espèce, par la petitesse de la paire des pollinies inférieures, fait le passage du Lælia au Cattleya : genres, qui, selon nous, comme nous l'avons déjà dit, devraient étre réunis, malgré le nombre des pollinies (4 ou 8), qui pourrait être le carne- tère d’une section dans le genre ; car entre les espèces de l'un et de l’autre, il n’y a aucune autre différence dans tous les caractères extéricurs. Leptocodon gracitis Nos. (Campanulaceæ). M. Hooker, fils, a décrit et figuré sous le nom de Codonopsis {$ Leptocodon) gracilis (IUustr. of Himal. Pl, &. XVI f; a), une gracieuse Campanulacée, aux fleurs lon- gues et dilatées au limbe, d’un bleu superbe, et dit : « Cette plante ct les deux autres espèces figurées avee elle (Codon. Javanica H. f. et T., inflata H. f. et T. (5), sont fort singulières et si étroitement alliées dans plusieurs caractères botaniques importants, que je ne doute pas qu'elles appar- tiennent à un seul genre; mais elles présentent toutes des différences si importantes dans les caractères de leur structure que beaucoup de bota- nistes les sépareraient sans hésitation. » Si les botanistes modernes ont raison d’attacher une grande importance, pour la composition des genrcs, au mode d'insertion ovulaire, indépen- damment des autres caractères floraux, ils admettront avee nous que la () Toutes deux essentiellement différentes, dans toutes leurs parties, de elle dont il est ici question, MISSOURI BOTANICAL GARDEN. 5o * MISCELLANÉES. plante de M. Hooker, fils, doit, non pas seulement être le type d’une sec- tion du genre Codonopsis, comme l'indique lui-même Pauteur, mais deve- nir celui d’un genre distinet. Or, dans la plante qui nous oceupe, indé- pendamment d’autres caractères qui ont bien aussi leur importance, tel que la présence de glandes stipitées à la base de l'ovaire, ete., celui-ci est nettement triloculaire, et chaque cloison porte, attachés près de leur angle, mais non sur l’axe, ni sur un placentaire, un très petit nombre d'ovules horizontaux. Dans le Codonopsis, dont M. Hooker, fils, décrit et figure les deux belles espèces que nous citons (1), les ovaires 3-5 loculaires ont leurs ovules en très grand nombre placés sur des placentaires très saillants et remplissant presque toute la capacité des loges. Quoi qu’il en soit, que la plante dont il s’agit devienne le type d’un genre distinet, comme nous le proposons (2), soit qu’elle reste attachée comme section au Codonopsis (avec lequel elle jurerait!}, c'est une plante que nous devons signaler aux amateurs et qui ne saurait tarder à venir embel- lir nos serres froides. M. Hooker, fils, en en parlant n'hésite pas à dire : « Rien ne saurait surpasser la beauté et la délicatesse de cette petile plante (volubile!}..... » Nous reviendrons incessamment sur son compte, en en donnant à nos lecteurs une petite vignette. + Du genre MESEMBRIANTHEMUM (5), des espèces qui le composent, de leur choix et de leur culture. Maintes fois, en admirant l'abondance des fleurs dont se couvrent un grand nombre d'espèces de ce genre, leur ampleur, leur gracieuse forme centi-radiée, leur vif et brillant coloris si varié, en respirant voluptueu- sement les suaves parfums qu’émettent la plupart d’entre elles, en exami- nent leur port élégant, ou curieux, ou bizarre, leurs formes si diverses, nous nous sommes demandé comment et pourquoi ce genre avait été pres- que généralement banni des collections, et relégué dans quelques jardins botaniques, où très peu d'espèces mêmes se montrent, et y sont rares et chétives? Nous n'avons pu trouver une solution plausible à cette question ; à moins de mettre ce regrettable abandon sur le compte de li mode, ce (1) €. javanire, sous-genre Campanumæ; C. inflata, sous-genre Eucodonopeis! (2) Et auquel nous iaisserons e nom de Leptocodon, indiqué par M. Hooker, fils, pour ne pas en intro duire un nouveau dans le science : ce mot présentera toutefois peut-être un inconvénient, eur il peut survenir une autre espéce à large tube floral. (3) Et non Mesembrranthemum, comme le démontre l'étymologie rationnelle du moi : pernpbpia, heure de midi; évré#gce, fleur; allusion à l'heure où la plupart des espèces fleurissent. HISCELLANÉES. 51 tyran horticole (et social!}, qui fait ainsi délaisser une foule d'anciennes plantes, dont un grand nombre cependant valent mieux, ou valent bien, au moins, en fait de beautés de tout genre, les nouvelles-venues qu’on leur préfère si irrationnellement. Nous pensons que beaucoup de nos lecteurs ne connaissent que fort peu, ou même ne connaissent point les plantes de ce genre ; et ceux-là nous les renvoyons à l'examen de la Monographie (1), qui en est due à la savante plume de M. le prince de Salm, qu'il faut toujours citer en première ligne, quand il s'agit des plantes dites grasses, parce que seul il a eu le rare mérite de leur rester fidèle, de les collectionner avec amour et diseerne- ment, et de les cultiver avec une incontestable supériorité, aidé en cela habilement par son honorable jardinier en chef, M. Funke. Qu'ils feuillètent done sans idée préconçue ce magnifique ouvrage, et nous sommes persuadé qu'ils partageront notre façon de penser, et qu’ils se diront que toutes les espèces, sans doute considérées au point de vue horticole, ne méritent pas la eulture, mais qu’un grand nombre, au moins, devraient être réin- troduites dans les jardins. Là, en effet, elles se montrent pour ainsi dire rustiques; se contentent en hiver, pour la très grande majorité, de l'abri d’une serre froide; elles veulent beaucoup d'air, de lumière et de soleil, des arrosements copieux pendant la belle saison, une terre forte et substantielle, et des rempotages deux fois par an, environ; car beaucoup d'entre elles sont gourmandes, et tapissent bientôt de milliers de fines racines les parois des vases qui les contiennent. Aussi, nous conseillerions, pour les espèces gourmandes, tout d'abord un rempotement printannier, c’est-à-dire, en mars ou avril, au plus tard, et un rempotement estival, c’est-à-dire, vers la fin d'août ou le commencement de septembre, Pour quelques espèces naines et délicates, le rempotement printannier peut suffire. IE n’est pas indifférent d'indiquer le mode de ces rempotements et les précautions qu'il exige. © On laissera préalablement pendant quelques jours la plante sans eau ; puis renversant la vase à la façon accoutumée, en en frappant légèrement et à plusieurs reprises le bord supérieur contre un corps solide, on en extraira la motte; celle-ci étant complètement recouverte d’un épais en- trelacis de racines (véritable teignasse), on le retranchera avec un long (1) Monographie Generis Mesembrianthemi, dont 6 fascicules in-de ont paru (conjoîntement avec la Monographie du genre Adoë; voyez pour celui-ci notre articlo spécial : Du genre Aloës, Jurd. fleur. Mise. 1. p. 97. ele.} et forment jusqu'ici, pour les Mésembrianthémes seulement, un total de 215 planches, sepé- rieurement exécutées en lnhographie, avec autant de fruillets de texte correspondants, 52 HISCELLANÉES. couteau bien affilé, de haut en bas, sur les côtés (en rond) et par dessous, sur une épaisseur calculée d’après la grosseur de la motte; on dégagera légèrement ensuite avec les ongles sa surface mise à nu; on retranchera les rameaux inférieurs morts, ou débiles, ou inutiles, ou mal venus; les feuilles gâtées ou séchées, etc., et on empotera ensuite, dans une bonne terre neuve, forte et riche en humus, comme nous l'avons dit, en ayant égard aux prescriptions indiquées dans notre articulet intitulé : Comment on doit empoter et rempoter (T° IE. Misc. p. 56). Cela fait, on donnera un copieux arrosement et on placera à mi-ombre pendant deux ou trois jours les plantes ainsi opérées, Et alors, grâce à ces soins, quelle végétation luxuriante! quelle quantité de fleurs! quel éclat! quels parfums ! En été, les Mesembrianthema doivent être placées à l'air libre, à l'abri des vents du nord, et toujours de manière à recevoir en plein les rayons du soleil, depuis le moment où il paraît à l'horizon jusqu’à celui où il en dis- paraît au couchant. Cette situation doit être rigoureusement observée, si l'amateur veut jouir de tous les agréments que peut présenter leur florai- son. En voici la raison : Les fleurs des Mesembrianthèmes. sont essentiellement météoriques : c'est-à-dire qu'elle s'ouvrent et se ferment périodiquement à des heures différentes, mais xes, en avance ou en relard, selon le méridien du lieu, où elles sont élevées. Elles se referment lorsque le temps se couvre, et ne s'ouvrent point tout le temps qu’il reste nuageux. En général, elles dé- ploient leurs multiples rayons entre dix heures et midi, quand le soleil monte au zénith; mais beaucoup aussi s’épanouissent dès six ou huit heures du matin, ou l'après-midi, de deux heures à quatre; d’autres enfin le soir seulement après le soleil couché, et en général, celles-ci émettent alors des senteurs extrêmement suaves. | Le coloris, avons-nous dit, en est vif, brillant; c’est le blane d'argent poli; le jaune, dans toutes ses nuances, depuis le jaune de soufre jusqu'au jaune d'or le plus pur et à l’orangé vif; le rose, le violt, le pourpre dans tous leurs tons ; mais toujours luisants et vernis, Le port en est encore plus variable : depuis la feuille-tige, haute d’un centimètre à peine, ou moins (A. obconellum, minutum, etc), jusqu'à un mètre de hauteur, bien rarement plus, elles offrent toutes les tailles inter- médiaires, sont acaules, naines, rampantes, buissonnantes, arbustes ou arbuscules, rarement grimpantes ou sarmentcuses. La variété des formes foliaires est extrême et peut à peine être analysée; il faut pour en juger voir par soi-même ; aussi cette disposition curieuse et MISCELLANÉES. 53 multiple au plus haut point a-t-elle exigé de leur savant classificateur, M. le prince de Salm, de nombreuses sections, fondées, tant sur la forme des feuilles que sur l’habitus des plantes et sur l'ensemble floral. Nous ne devons pas omettre de citer, en fait de Mésembrianthêmes, le nom d’Ha- worth, savant Anglais, auquel on doit d'excellents travaux sur les plantes grasses de toute espèce, et notamment sur celles qui nous occupent, dont il a fait connaître le plus grand nombre, en les décrivant également d'après le vivant, Amateur enthousiaste et eultivant par lui-même, il en a publié une classification , qu'a perfectionnée, depuis M. le prince de Saln, en lenrichissant de bon nombre d'espèces nouvelles, La fondation du genre remonte à Linné; il a été adopté depuis par tous Îles auteurs qui lui ont succédé, est le type et l'unique genre d'une petite famille qui en porte naturellement le nom (Mesembrianthemaceæ). On en connaît plus de 300 espèces, dont une très grande partie existe ou a existé dans les jardins, Elles sont pour la presque généralité originaires du Cap; cependant on en trouve un petit nombre d’autres dans diverses parties du globe et notamment 2 ou 3 aux bords du bassin méditerranéen ; quelques-unes se montrent dans la Nouvelle-Hollande et dans plusieurs Îles voisines. On en cite également trois ou quatre comme trouvées dans l'Amérique australe. Les formes foliaires dominantes dans ees plantes sont la forme triquêtre, la forme cylindrique et la forme plane. Combinées ou isolées, ces trois formes varient à l'infini selon les espèces, sont lisses ou dentées, ou pa- pilleuses ou finement réticulées. C’est surtout par linspection de ces formes multiples dans un seul genre que l’on peut concevoir la puissance créatrice de la Nature, A ces trois formes générales vient s'en joindre une quatrième, étrange, anormale, la forme conique où globulaire. Les plante de cette extraordinaire section (S Sphæroïdea) n’ont point de tige; elles se composent, tout entières, d’une seule feuille, littéralement par- lant. L'une d'elles, encore assez répandue dans les jardins, le A. obco- nellum Haw. peut donner de toutes au lecteur une juste idée : C'est une feuille-tige d’un centimètre et demi à peine de hauteur, sur autant de langueur, conique, déprimée supérieurement avec une fente au milieu pubérule sur les bords; cette feuille-tige se fane, se sèche, se déchire et d'elle sortent deux autres ; celles-ci se comportent de même et donnent done naissance à quatre; avec le temps, [a progression arithméticale est donc 1 +2+4+8 + etc. Le tout forme avec le temps une touffe, composée de feuilles-tiges , égales et semblables, Lorsque l'une d'elles fleurit, sa jolie petite fleur blanche s'élève de la fente indiquée. Haworth 54 MISCELLANÉES « a décrit et possédé onze cspèces, absolument congénères de celles-ci; il serait difficile d’en trouver aujourd’hui plus de deux ou trois dans les jerdine {1}, À côté de ces espèces absolument acaules, viennent s’en placer un assez grand nombre, à tiges à peine distinctes, partagées d'après leur habitus en plusieurs sections, dont la plus curieuse est celle dite $ Ringentia; les plantes qui la composent ont leurs feuilles bordées de dents spiniformes plus ou moins développées : feuilles qu’on a comparées aux gueules de certains animaux, tels sont les M. mustellinum S.-Dycr, murinum Haw., félinum Haw., tigrinum Haw., lupinum Haw., caninum Haw., vulpinum Havw., ermininum S.-Dycex, musculinum S.-Dycr, agninum S.-Dvcr, (à gueule ou mächoires de belette, de rat, de chat, de tigre, de loup, de chien, de renard, d’hermine, de souris, d'agneau). Toutes sont fort jolies, curieuses, assez recherchées; on les trouve assez communément dans les jardins; plusieurs d'entre elles, les M. mustellinum, ermininum et murinum ouvrent, après le coucher du soleil, leurs jolies petites fleurs, d’un jaune sulfurin. Le M. agninum n'ouvrent les siennes, lui, que lorsque la nait est arrivée et répand alors en même temps, ainsi que le mustellinum, son délicieux parfum. Dans les espèces naines, subacaules, nous pouvons encore recommander comme curieuses, comme jolies, les A. testiculare Arr., obtusum Haw., fissum Haw., nobile Haw., aloïdes Haw., rhomboïdeum S.-Dvcx, acutum Haw., calamiforme L., scapiger Haw., semicylindricum Haw., difforme Haw., multiceps S.-Dvcr, grandiflorum Haw., fragrans S.-Dyck, crucia- tum Haw., Salmii Haw., præpingue Haw., pustulatum Haw., bidenta- tum Haw., etc. La plupart ont de très grandes fleurs d’un jaune d’or brillant; chez quelques-unes elles sont roses ou pourpres (M. aculum, bellidiflorum). Parmi ces plantes, gardons-nous d'omettre le #. albidum, superbe espèce, aux grandes et grosses feuilles triquèêtres d’un blanc d'argent mat, aux très grandes fleurs jaunes et roses en dessous, aux innombrables péta- les ; ni un joli hybride, qui en est sorti, le M. albidum, et en est un dimi- nutif. ‘ Certaines espèces subcaulescentes offrent un port pittoresque, rappelant en quelque sorte celui des Fucea ; tels sont les M. pugioniforme L., capi- latum Haw. et brevicaule Haw., aux très grandes fleurs sulfurines, por- tées par de très longs pédoncules foliés, latéraux et pendants. {1) Le A. minutum Haw. (Bot. Mag. t. 1376}, gros comme un pois à peine, élève de son sommet om- biliqué une fleur rouge, quatre fois plus grande que lui ; c'est une plante superbe! + 3 En à LS SAIS 2 lan + Ke LT L . OCLILLE { ? La l 1 ) LLLLELX 46 des uiotuto : al LV dau Lite » } uadtutel ou n ( ‘ MISCELLANÉES. 35 Enfin, parmi les espèces caulescentes, on a que l'embarras du choix : Ià le rose, le pourpre et le violet dominent, puis le blanc plus ou moins pur ; les formes foliaires varient toujours excessivement , ainsi que le volume et le nombre des fleurs. Nous citerons particulièrement comme superbes les : edule L., acinaciforme L., rubrocinctum Haw., Rossi Haw., Schollii S.- Dycer, toutes sarmenteuses, aux fleurs roses ou pourpres, dont elles se montrent un peu avares; le M. deltoides Miur.., aux très nombreuses petites fleurs roses en ombelles, à odeur d'aubépine; #. coralliflorum S.-Dyer, (f. rouges de corail), curviforum Haw. (blanches), forficatum L. (roses), Pormosum Haw. (id), glaucum L. (jaunes), Haworthit Don {pourp.), in- claudens Haw., le seul du genre, dont les jolies fleurs une fois épanouies ne se refcrment plus, et qui peut-être pourrait constituer le type d’un genre séparé (lilas, violet}, lacerum Haw. (roses), micans L. (rouges), con spicuum Haw. (roses), coccineum Haw., aureum L. el aurantiacum. L. {orangé), amœnum S.-Dvcr (violet), multiflorum Haw. (blanches), nocti- forum L. (roses et blanches, à odeur suave pendant la nuit), perfolia- tum Haw. (roses), spectabile Haw. (très grandes fleurs rose vif, odeur très suave, assez commun), spinosum L. (très curieux par ses singulières épines dichotomes; fl. ros.), enuifolium L. (ros.), éumidulum Haw. (très nombr. pet. fl. roses, ombellées), veruculatum L. (port curieux), unidens Haw. {port curieux, jol. fl. roses), polyanthum Haw. (fl. r.), scabrum L. (port eur., Î. r.), speciosum Haw. (fl. coccin.), densum Haw., presque nain, aux feuilles très serrées hispides, terminées par un épais bouquet de poils orangés et blancs, aux très grandes fleurs violacées, ete., ete. Nous fesons des vœux pour voir ce beau et nombreux genre se réha- biliter dans l'opinion des amateurs, selon ses incontestables mérites, et en remarquer à l'avenir au moins quelques espèces dans leurs collections de serre froide, dont elles ne seraient certainement pas le moindre ornement. em {FICUS ELASTICA). UROSTIGMA ELASTICUM Mio. FIGUIER CAOUTCHOUG. Érvs. Ficus, nom chez les Latins du Figuier cultivé (F. carica !}, et dérivé par un changement de la lettre initiale du mot grec ovxÿ, qui a la même significa- tion (ls majuscule gree > ressemble en effet à l'F latin, de là probablement Molténation indiné. 2 « rt £ 4 bot. stigmate l’altération indiquée). — spé, queue; oriygsæ, ros [ré], en bot. stigmate. Moraceæ Ç Ficeæ (Ficaceæ!). RACT. GENER. Ficus! V. Enn- | figma Gasparn. confer rss. G, Mique ua Gen. PL. 4859. — Sed potius Uros- excellentss. Monographiam. Ficuum in TOM, III. MSC, — JUILLET 1856, 140 56 MISCELLANÉES. The London Journ. of Bot. VI. 525 {et | 2e sér. ÉV. fo 64 e. ie. et in Hortic. univ. seq. cum mult. fig. !). VL e. ead.! Wieur, [e. IL. t. 665. CHARACT, SPECIF. Nullibi plane Macrophthalma elastica Gaspara. Ri- expositi? cerche, 83, t. vur. Urostigma elastieum G, Mig. I, c. Ficus tœæda et cordata Hort, berol. 578. sicut b. Kunru! Ficus elastica L. Roxs. FL. ind. III. = suborna FFamirr. 841. Cu. Len, in Herb. génér. de l'Am. La patrie de ce superbe végétal n’est pas bien connue; mais tout fait penser qu'il est originaire des Indes orientales, du Népaul et du Silet, notamment. Aujourd’hui, on le voit dans différentes parties de l'Inde, dans les îles adjacentes, dans les îles de la Sonde, et dans l'Amérique méridionale, où il a été vraisemblablement introduit. Personne n’ignore qu'on en tire par ineision cette fameuse gomme élastique, si généralement connue sous le nom de Caoutchouc. M, funghun, qui le rencontra à diverses reprises dans les forêts de Java, en parle à peu près en ces termes, dans ses observations sur la Flore de cette grande île (1) : « Une des formes végétales les plus grandioses est un arbre des Indes, le Caoutchouc (Ficus elastica L.), auquel les naturels donnent le nom d'Haret…. Il croît isolément dans les forêts, mais là, où il végète, il arrête les pas du voyageur étonné. Les jeunes individus ne s'élèvent qu’à une hauteur de 50 pieds, mais étalent leur cime à plus de 500 pieds de diamètre. De toutes ses branches, disposées horizontalement, il émet des racines aériennes, qui s’allongent jusqu’au sol, où elles se fixent et constituent bientôt de nouveaux pieds, .entre lesquels on peut circuler comme entre des rangées de colonnes (fig. 2 (2). » « Les vieux individus atteignent une élévation vraiment colossale; leur tronc se cache sous l'entrelacis de leurs racines aériennes, semblables à des cables énormes et de la grosseur d’une colonne; ils se rajeunissent sans cesse, en émettant de leur sommet de nouvelles racines, qui se couronnent enfin d’une cime immense (fig. 4). Aussi haut que l'on puisse atteindre, sans le secours d’une échelle, et se servant pour y grimper de ces énormes racines qui se réunissent et s’enlacent en un seul trone, on le voit couvert de cica- trices, blessures béantes que lui a faites la hache : car il est rare qu'un Javanais, passe devant un arbre pareil, sans lui emprunter une petite pro- vision de caoutchouc, destinée à la vente ou à son usage particulier. De la () Nous traduisons nous-mêmes ce passage du même ouvrage (traduit en allemand) du Garten-Flora, pe 29 (1855), à qui nous empruntons en même temps les deux petites vignettes ei-jointes, qui donnent uns idée du port de la plante. {2) Ne dirait-on pas, en pénétrant sous ces sombres et immenses voûtes, qu'on se promêne entre les piliers colossaux de quelque gigantesque cathédrale ? V2 UC las LELLO dw UE Vorts divers et Truits é 022272 elast cure. / £g e 7'osl. Æ 58 MISCELLANÉES, plaie coule à flots une liqueur laiteuse, épaisse et gluante, qui se fige rapi- dementà l'air en une gomme élastique, dont la couleur d’abord blanchätre, passe au rouge de chair et devient peu à peu d’un rouge brun. Les natu- rels en font aussi de longues cordes, qu'ils allument pour s’en servir en guise de flambeaux. » Cultivé chez nous en serre chaude et en pleine terre, culture qui lui convient le mieux, ce figuier pousse en une seule année des jets de deux et trois mètres, et crèverait bientôt le toit de la serre, si on ne se hâtait de le rabatire. Il émet des feuilles qui ont souvent jusqu’à 0,60 de lon- gueur sur 0,20 de largeur; elles sont alternes, persistantes, épaisses, très entières, elliptiques ou oblongues, aiguës, glabres, lisses, d’un beau vert en dessus; la nervation.en est fort élégante : elle consiste dans une côte médiane très saillante, pourprée, d'où partent uné myriade de ner- vules parallèles légèrement obliques, très fines, s'anostomosant au sommet, sans toucher les bords de la feuille: cette nervation, à l'exception de l'anostomose, rappèle absolument celles des Monocotylédones (Musa, He- liconia, ete.) La longueur des pétioles répond à celle des feuilles, et varie depuis 0,06 jusqu’à 0,10 : ils sont cylindriques et canaliculés en dessus jusque vers le milieu : disposition due aux bords du limbe qui se pro- longe obsolètement de chaque côté, dès sa base. Les stipules sont très grandes, caduques avant la foliation, et longues souvent de 0",20-30, Elles sont presque toujours colorées de pourpre, ainsi que les jeunes ra- mules et les jeunes feuilles. Le fruit-(ou sycône) est géminé, axillaire, très petit, eylindrique-oblong, de la grosseur et de la couleur d'une olive; il est porté par un très court pédicelle renflé, de même nature que lui; il passe du vert olive au brun foncé en mürissant (fig. 3). Peu de plantes se montrent aussi complaisantes que lui; ainsi il se com- porte bien en serre tempérée; et nous l'avons vu maintes fois se complaire assez bien, même dans les appartements, où on le tient en pot, non loin des jours; on l’y planté même, non sans succès, dans des corbeilles suspen- dues, au milieu des Fougères et des Orchidées, au milieu desquelles trônent ses amples feuilles. Faute de place, ou d’une culture appropriée (on pourrait facilement, per exemple, le palisser sur le mur de fond d'une grande serre), on ne l'avait jamais vu fleurir, en France, du moins, que nous sachions, lorsque nous eûmes le plaisir de le voir un jour couvert de fruits dans la serre chaude du jardin fleuriste de la couronne à Sèvres, alors confié aux soins intelligents de M. Gondouin, qui depuis plusieurs années déjà, nous dit-il, le voyait fructifier. Nous en fimes faire immédiatement une figure (4. c.), reproduit en partie ci-contre (fig, 3. grd. nat.). NISCELLANÉES, 59 Le Ficus elastica n'est apparu dans les serres européennes qu’en 1814 ou 4845, Feu Loiseleur-Deslongehamps rapporte (Dict. Sc. nat., XVI, 565), qu'à cette époque, M. Noïsette, horticulteur très distingué d'alors en rap- porta en France, au prix de 4000 fr., un des deux seuls pieds qu’on venait d'apporter en Angleterre. La grande vignelte, annexée ci-contre, empruntée au Tuinboutw-Flora (288, 1855), représente un pont végétal vivant, formé par les racines du Figuier dont nous venons de nous occuper, et tel que l'a observé, dans une des vallées de l'Himalaya, M. J. Dalton Hooker, lors de sa célèbre explo- ploralion botanique dans cette contrée. Morphologie végétale (Payrorénosir). Lors de l’examen que nous avons fait de Ja belle Gesnériacée, dont nous donnons ci-dessus la figure et la description (Tydæa ocellata picta), une de ses fleurs nous a offert le eurieux cas de Morphologie que voici : sous la partie ventrale du tube et dans toute sa longueur était soudée une lame pétaloïde plus large qu’elle, d’un coloris plus pâle et maculé, et terminée au sommet, qui n’atteignait pas tout-à-fait l'orifice corolléen, par une expansion arrondie, ou lobe plus large, coloré et maeulé, comme coux de la corolle. Cest là bien évidemment une corolle avortée, ct nons donnerons à ce fait morphologique particulier le nom d’Anthocollie. Si, d’un autre côté, on considère que ces monstruosités végétales (Pky- totérosie), qu'on peut comparer, non sans justesse, aux monstruosités ant- males (Zootérosie), sont assez fréquentes, il importerait à l’histoire philo- sophique de la Science qu'on les enregistrât avee soin, et que la Botanique eût à son tour son Geoffroy-St-Hilaire pour Pexplication et l'élucidation de ces soudures anormales { — collies). Nous en avons pour notre compte déjà signalé plusieurs d’une impor- tance réelle, Ainsi, une autre Gesnériacée, la Gesneria spicata, nous a offert sur un grand nombre de ses feuilles, d'autres feuilles parfaitement sem- blables, mais moins larges et plus courtes, soudées dans toute longueur, à l'exception des bords, par leur face supérieure : circonstance d’un in- térêt encore plus grand! nous avons donné à ce cas le nom de Phyllocollie. Nous avons appliqué celui de Gynandrocollie, à la soudure complète du style avec une étamine, sur toute leur longueur respective, dans une fleur de la Vallota purpurea, observée par nous à Paris, en 1840, chez TOME III, MISC. — JUILLET 1856. ft 60 MISCELLANÉES . — lhorticulteur Chauvière, tandis que toutes les autres fleurs de l’ombelle étaient dans l'état normal. Chez des Gesnériacées encore, nous avons aussi dans ce recueil signalé Ja duplication des lobes placentairiens, où même la présence d’un troi- sième placentaire dans chaque loge ovairienne (Tydæa Warscewiczü, IL. PI. M. Plectopoma fimbriatum, ibidA; dans ce dernier cas, le troisième placentaire correspondait avec un troisième lobe stigmatique. Tout récem- ment (III. Misc. p. 33) nous mentionnions une hybride de Gloxinia (6. Madame Picouline), dont une fleur offrait six sépales, six pétales et six étamines, parfaitement conformés, ete., ete. De pareils faits, que l'observation plus généralisée rendrait certainement très nombreux, sont bien dignes, nous le répétons, d'attirer et de fixer l'attention du physiologiste, On a appliqué à la plupart des cas morphologiques signalés avant nous, le nom de Pélorie, et on a appelé fleurs péloriées, toutes celles qui offraient des duplications ou des transformations anormales : telles par exemple que celles qu'offrent si souvent les fleurs de quelques Scrophula- riacées (Anthirrinum, Linaria, elc.); mais ce mot, en présence des faits nouveaux et si divers entre eux, est désormais trop vague pour s'appliquer à tous les cas ; il faudra donc, malgré qu'on en ait, en créer de nouveaux, pour classer les différentes transformations morphologiques végétales, comme l'a fait pour la zoologie (et surtout l'anthropologie !) l'illustre Geoffroy S'-Hilaire. De là ceux que nous avons écrits ci-dessus, que l'on pourrait réunir en celui plus général d'Organocollie (organes soudés!}, qui serait une section de la Phytotérosie. —+—— PRANDES ARCOMMANDÉNRS. (esPèces ROUVELLES.) Coffea bengalensis Rox. (1). (CinchonaceæS Coffeæ $$ Psychotriæ). On est redevable de l'introduction de cette plante en Europe, à M. Thomas Lobb, qui récemment lenvoya vivante du royaume d’Assam, à ses dignes patrons, MM. Veitch, père et fils. M. W. Hooker, la regarde comme iden- tique avec la C. bengalensis de Roxburgh, en fesant remarquer toutefois que les fleurs de la plante qu'il décrit et figure sont deux fois aussi amples (1) €. fruticosa, foliis oblongo-ovatis acuminatis glabris, stipulis subulatis, floribus axillaribus termina- bus sessilibus sol binis te: 3 eslyeis pilosi bibracteati Himbo 4-Gdo, lobis brevibus trifidis, laci- niis subelavatis ; bypoe rpha, limbi lobis obovatis; antheris linearibus seutis dorso affixis ; stylo ineluso, stigmatibus bip: W. Hook. Li, e. Coffena bengalensls Roxs. Fi. ind. I. 540. Rom. et Scnuzr, Syst, Veg V. 200, DC, Prodr. 1V. 499. Wicar et Ann. FL pen. Ind. or. I. 435. W. Hoox, Bot. Mg. t. 4917 (May, 1856). MISCELLANÉES. LA que celles du dessin de ce botaniste; que le calyce, dans ce même dessin est représenté lout-d-fait tronqué et entier, bien que l'auteur le décrive tel qu'il l'a observé lui-même (lui, M. Hooker), et tel que Wight et Arnott l'attribuent à la C. Wightiana, dont les feuilles et les fleurs toutefois sont beaucoup plus petites que dans l'espèce comparée, et qui passent sous silence les découpures calycinales de celle-ci. On peut inférer de là, malgré l'opinion de M. W. Hooker, qu’il reste quelque doute sur l'identité de la plante dont il s’agit, laquelle en somme pourrait fort bien être une espèce distincte. Quoi qu’il en soit, la C. bengalensis (?), cultivée depuis longues années dans le Jardin botanique de Caleutta, où elle avait été apportée de la fron- tière nord-est de l'Inde, notamment du Silet, est un bel arbrisseau, peu élevé, glabre, à rameaux dichotomes, à feuilles ovées-acuminées, distan- tes, subsessiles ; à fleurs solitaires ou géminées, terminales, et très vrai- semblablement à odeur agréable (point dont oublie de parler l'illustre auteur), Leur limbe est hypocratérimorphe et d'un diamètre d'environ six centimètres; au centre les anthères, insérées à la gorge, tranchent agréablement, parleur coloris d'un jaune d’or, avec le blanc pur des pétales. Cest là bien certainement une plante fort désirable pour l’ornement d’une serre chaude. Pentapterygium (1) flavum J. D. Hook. (2) (Vacciniaceæ). Cette plante, remarquable surtout par des fleurs jaunes, coloris si insolite dans la famille à laquelle elle appartient, a été trouvée croissant sur les arbres, dans les bois, sur les monts Duphla (sic), dans le nord-est de l'nde, par M. Booth, qui en a envoyé des graines à M. Nuttal (à Nutgrove, Rainhill, Angleterre), lequel en a obtenu les jeunes individus dont l'un a été déerit et figuré par M. J. D. Hooker, fils (Z. e.}, qui de plus en a déterminé l'espèce. Elle a le port et les fleurs d’une Thibaudia, chez laquelle celles-ci seraient jaunes! C'est un arbrisseau robuste, glabre; à feuilles ovées-lancéolées, acuminées, dentées, coriaces, luisanies, très fortement rugueuses en dessus (veines réticulées, très enfoncées), longues de 2-3 pouces. Les fleurs, d'un pouce de long, sont disposées en courts racèmes axillaires, nutants, à {) Le Pentapterygium est un nouveau genre, formé par M. Kiotzéce, dans a famille des Vaccinincées (Siphonandraceæ viuso.!) (V. Linnæe, XXIV, 16. 47). {2) 2. ramis robustis foliisque glaberrimis, foliis coriaceis undique patentibus brevissime petiolatis ovato- Janceolatis acuminatis subserralis superne rugoso-venosis subtus pallidioribus; floribus in racemos folie * breviores aggregatis nutantibus, pedicellis calycibusque puberulis, colyeis lobis trinngulari-ovatis eorolla flava subventricosa dimidio brevioribus, W, Huox. E i. e. Pentapterygium flavum J. D. Hoor. Bot, Mag. t, 4910 (April, 1856). Thibaudia flava Nurrau, msc. 62 | MISCELLANÉES, pédicelles finement pubescents. Le tube calycinal, court, hémisphérique est quinquéailé, à cinq dents ovées-triangulaires, atteignant la moitié de la longueur de la corolle, Celle-ci est renflée-ventrue , quinquécostéo et à cinq petits lobes réfléchis, Les filaments staminaux. sont très courts, pubérules ; les anthères, un peu au-dessus des loges, portent chacune en arrière une pelite corne et se prolongent ensuite en un long tube double conné, puis se séparent au sommet, où la déhiscence se fait par une Jon- gue fente par devant, C’est véritablement une plante curieuse, qui bien qu’épiphyte dans sa station natale, s'habituera en toute probabilité à vivre chez nous en vase, comme diverses congénères. RORBIGULTURE Du Chauffage des Serres (! (Fin). $ 3. — cHaurraGe par L'an (Aérotherme) ET INCIDEMMENT DE La VENTILATION DES SERRES. Aux derniers les bons ! Voici, sans contradiction possible pour les jardins botaniques , les grandes collections , les amateurs et les horticulteurs eux- mêmes, le meilleur mode de chauffage, le seul rationnel, le seul efficace, le seul qui réunisse toutes les qualités des précédents, et qui en comporte une, la plus essentielle, laquelle leur manque complètement, la ventila- tion; et ce mode, c’est l'aérotherme! mais l'aérotherme, consiruit comme celui que nous avons observé dans le Jardin botanique d'Orléans, tel que le dirigeait et le dirige encore si habilement, M. Delaire, l'un des plus habiles, des plus instruits et des plus zélés horticulteurs que nous con- naissions, et qui y a apporté les plus heureuses modifications, lors de la construction de l'appareil par l'inventeur lui-même. Ce mode de chauffage, comme l'indique l'étymologie du mot est un chauffage par la circulation de l'air chaud; 11 est tellement puissant, tel- lement efficace, tellement sain, ete., que désormais, on l’emploie exclusi- vement dans les grandes administrations et surlout dans les hôpitaux, où, _eertes, il contribuera par ses précieux effets, à une plus prompte gué- rison des malades, à leur rétablissement plus certain et plus entier. Ainsi, par exemple, on a pu lire tout récemment dans quelques journaux l'ap- préciation de ce chauffage, tel qu’on vient de l’admettre à l'hôpital Beau- (1) Voyez ci-dessus, pages 16, 18, 40. MISCELLANÉES. 63 jon, à Paris; où on cite particulièrement la quantité d'air pur et doux qui entoure désormais la couche du paticnt, et se renouvelle incessam- ment, toujours plus pur, toujours plus doux. Qu'on nous permette de nous féliciter d’avoir, sinon le premier, l’un des premiers du moins, attiré l'attention sur l'Aérotherme, comme le meilleur mode de chauffage possible, par le compte-rendu que nous avons fait de celui d'Orléans, devant la Société royale d'horticulture de Paris, le 10 fé- vrier 4842 (V. cette notice, Horticult. univers. IIL. p. 281}: compte- rendu, qui, nous pouvons le dire, a captivé au plus haut dégré l'atten- tion d’une assemblée si compétente en la matière, et qui aussitôt délégua une commission choisie parmi ses principaux membres, pour l'aller exa- miner et lui en faire un rapport (4). L'aérotherme est le seul mode qui puisse efficacement chauffer un grand vaisseau, le seul par lequel il soit possible aux hommes et aux plantes de respirer librement, le seul par lequel ces dernières puissent en réalité végéter, fleurir et fructifier, ne plus présenter cet aspect débile et rachi- tique, qui afilige et surprend l'observateur, visitant en hiver (par exem- ple) une serre chauffée par le thermosiphon. Nous voudrions pouvoir, à l'appui de cette assertion, énumérer ici toutes les plantes qui ont fleuri et fructifié entre les mains de M. Delaire, plantes qui s'étaient jusqu'alors et se montrent encore rebelles entre d’autres mains à produire ces résul- tats, douce récompense de l’horticulteur soigneux et vigilant. Or, qu'est-ce qui a jusqu'ici le plus souvent empêché les amateurs de construire des serres chaudes? N'est-ce pas l'insuecès À peu près général de ce genre de culiure : insuecès dû au mode insuffisant de chauffage et surtout au défaut d'une ventilation normale? Avec l'appareil Delaire (qu’on nous permette de l'appeler ainsi, et ce n’est que justice!) tout inconvénient disparaît : « En entrant dans les serres du jardin en question, on voit avec admiration toutes les tiges des plantes onduler, toutes les feuilles légè- rement bercées, comme si une douce brise du printemps venait les agiler, Elles se baïgnent, pour ainsi dire, dans une tiède atmosphère, au sein de laquelle elles végètent avec luxuriance, » « Jusque dans ces derniers temps, nulle serre chaude, que nous sachions, n'a présenté encore ces conditions de température hygiénique, si néces- saire au bien-être du cultivateur, forcé d'y passer une partie de sa vie, et du curieux même, qui ne le visite qu’en passant. On Le sait, en pénétrant {1) Nous eùmes l'honneur d'être choisi à F'ananimilé par les bonorables commissaires pour rédiger ce rapport, qui fut lu par nous et approuvé hautement par la Société dans une séance subséquente, 64 MISCELLANÉES. dans nos serres chaudes ordinaires, on est infailliblement saisi, au bout de quelques instants, d’un malaise bientôt insupportable et qui oblige à sortir, C'est une atmosphère pesante et trop souvent chargée de miasmes délétéres, qui agit sur les organes de la respiration et y apporte quelque trouble. À peine est-on hors de cette atmosphère insalubre, que les pou- mons travaillent encore avec difficulté et ne recouvrent sans peine leur équilibre normal. » Cela est incontestable, et est dû à un défaut complet ou irrationnel de ventilation; et cette ventilation si désirable, si bienfaisante, pour l’homme et la plante, l'appareil Delaire nous l'offre largement. Entrez, en effet, dans sa serre chaude, en tout temps, mais en hiver particulière- ment, et surtout alors qu’un rayon de soleil égaré vient se jouer et mi- roiter dans les feuillages si divers des milliers de plantes qui l'ornent, vous sentez un bien-être indicible, vous respirez un air pur, embaumé de mille senteurs suaves. Vos poumons jouent librement, voluptueusement, osons-nous dire; l'atmosphère, en un mot, est pure, suave, légère, comme dans une belle matinée de de juin, dans une forêt épargnée par la hache des Vandales ! Ce bien-être nous l'avons senti, nous et tous ceux en grand nombre qui ont visité le Jardin botanique d'Orléans, et nous ne craignons pas qu'on nous démente, ou qu’on crie même à l’exagération. Cet excellent mode est surtout exclusif de cette odieuse tannée, dont se servent encore aujourd’hui un trop grand nombre d’horticulteurs et d'amateurs: tannée funeste aux plantes, par sa chaleur intermittente, son refroidissement prochain, les remaniements fréquents qu’elle exige, l'emploi du fumier qui la soutient, sa puanteur, sa propriété d’engendrer et de nourrir une foule d'insectes qui s’y nichent et y pullulent, ete., ete.; et notez bien qu’en général, c'est au bord de l'hiver qu'on forme ou qu'on renouvèle les couches de tan « par une routine mauvaise et invétérée, et cela au moment mêrne où chez nous la plupart des plantes des Tropiques demandent impérieusement à entrer en repos, afin de traverser sans en- combre cette interminable suite de pluies glacées, de brumes, de ténèbres, de neige, de gelées, de frimas enfin, qu'on appèle hiver. Pendant cette triste et longue période, qui souvent sous notre climat ne dure pas moins de six mois, les plantes stimulées alors tout-à-coup par une chaleur insolite, chaleur qu'on ne leur avait même pas donnée en temps utile, nous voulons dire en été, entrent alors en végétation; cette végétation, n'étant pas favorisée par la lumière intense des beaux jours et surtout par celle du soleil, reste fréle et débile, s’étiole, selon l'expression technique; ne peut enfin s’aoûter, comme parlent si justement nos fleuristes, faute de ce puissant agent. » De là débilité, appauvrissement général, rachitisme, absence de floraison, et souvent mort! MISCELLANÉES. 65 M. Delaire, l'un des premiers, a fait ressortir la nécessité absolue d’un repos pour les plantes, et l’un des premiers aussi, joignant le précepte à l'exemple; il leur a naturellement appliqué ce repos pendant la mauvaise saison (voir ses notices à ce sujet, Annal. Soc. r. d'hortic. de Paris, 1837, 4840, etc); l'un des premiers encore, il a démontré les funestes effets des - rempotements de la fin d'automne, au moment méme de la rentrée des plantes en serre; mais ces faits ne sont point ici le sujet de notre examen. Donnons maintenant au lecteur, après en avoir dit l'excellence, une idée juste de ce mode de chauffage, dont nous regrettons fort de ne pou- voir intercaler ici le profil et la coupe : car, bien que ce soit 1à un peu le secret de Polichinelle, l'inventeur (M. Delaire en est Le perfectionneur!) a toujours refusé de donner un croquis de son système. Nous copions notre compte-rendu qui élucidera convenablement les faits pour l'intelli- gence du lecteur. « Une vaste et belle orangerie de plus de 30 mètres de longueur est flanquée de chaque côté, à droite d’une serre chaude de près de 20 mètres de long, sur 7 de hauteur et presque autant de largeur; à gauche d’une serre tempérée, ayant les mêmes dimensions, L'orangerie est en maçon- nerie et à grandes fenêtres ; les deux serres en fer battu, à toit curviligne, avec fond en maçonnerie. Derrière celle-ci est un bâtiment de service pour les travaux horticoles, la resserre des outils, la confection des usten- siles, les rempotages, etc. Derrière l'orangerie, au tiers de sa longueur et du côté de la serre chaude est pratiqué un souterrain, au fond duquel on parvient par un corridor latéral et un escalier d'environ vingt marches de profondeur. Cest dans ce souterrain qu'est placé l'appareil, dont le four- neau, la bouche seule, voulons-nous dire, est en vue; le reste est hermé- tiquement clos par un volet en tôle. Le foyer est placé dans un fourneau dit à réverbère. Celui-ci est surmonté d’une série de tuyaux et de tam- bours superposés, très compliqués, dont l'ensemble cst placé sous une voûte surbaissée.… » i « À rez-terre, à travers le mur du corridor, dont nous avons parlé et en face de l'appareil, s'ouvrent deux conduits ou prises d'air, dont la bouche béante n’a pas moins d'un mètre de diamètre, Ces ouvertures se ferment au besoin, et les prises d’air se règlent, quant à la quantité, per un volet de bois suspendu par une chaîne, qui permet de hausser ou de baisser celui-ci à volonté; les conduits en s’atténüant peu à peu, amènent l'air extérieur dans l'appareil, clos, comme nous venons de le dire, Cet air circule autour du réverbère, dans la complication de tuyaux qui le sur- montent, et de là sans avoir perdu sensiblement de son oxygène, point 66 MISCÉLLANÉES. essentiel! vient ensuite pénétrer dans la serre (4) par un conduit spé- cial, percé de diverses ouvertures, par lesquelles il s’épanche librement dans cette serre, comme nous le dirons tout-à-l'heure, Il est à peine utile de dire que la fumée, après une longue circulation dans la série des tuyaux de : l'appareil, s'échappe ensuite directement sans passer par la serre. » » Dans celle-ci (ainsi que dans les autres!) règne par devant un encais- sement en briques, d'un mètre environ de hauteur, soutenant un lit de sable, sur lequel sont placées les plantes les plus délicates, Le long de cet encaissement est un sentier d'environ 70 à 80 centimètres de largeur, qui fait le tour de la serre et la sépare en deux parties au milieu, qu'oceupe un bassin avec jet d’eau, poissons, plantes aquatiques, ete.; de l'autre côté de ce sentier (qu'on nous pardonne ces détails, mais ils sont nécessaires pour l'intelligence et l'appréciation complète du sujet dont nous nous oceu- pons), en deux compartiments séparés, comme nous l'avons dit, sont deux terres-pleins un peu élevés au-dessus du niveau des sentiers et couverts de machefer pilé, sur lequel sont placées toutes les plantes, lesquelles y sont disposées par rang de hauteur. Derrière ces compartiments, au-delà du sentier, est un encaissement pour pleine-terre, le long du mur du fond, » « Sous l'encaissement du devant de la serre, l'air chaud, comme nous l'avons dit, vient immédiatement, après avoir cireulé autour de l'appareil, déboucher dans un conduit qui règne tout le long, revient ensuite sur lui-même, et est percé dans l'aller de cinq bouches, et de dix dans le revient. Les cinq bouches de l'aller servent au dégagement immédiat de l'air chaud, tel qu’il sort de l'appareil; les dix autres le laissent échapper à son retour par le conduit de revient. » « La première bouche du dégagement immédiat est placée, d'après les circonstances locales, à 25 mètres environ du foyer : distance qu'il est important de signaler pour faire juger de la puissance de l'appareil. Eh bien ! malgré cette énorme distance, quinze minutes seulement après l'in- flammation du combustible, un thermomètre, placé devant cette bouche, marque et dépasse bientôt 20-25 +0 R. Au bout de cinquante minutes, en chauffant un peu plus fortement, on y enflamme une allumette. L'éloigne- ment de la dernière bouche de dégagement immédiat pourrait faire penser que la chaleur y est moins intense? il n’en est rien cependant; en moins {1) Nons ne parlons ii que de la serre cliaude; du reste les choses se passent de même dans l'oran- gerie et la serre tempérée, à ln différence de température prés : température qu'on règle d'ailleurs à volonté, en ouvrant ou fermant des conduits particuliers. NISCELLANÉES, 67 de vingt-cinq minutes, toutes les bouches de cette catégorie dégagent autant de chaleur qu’en fournit la première au bout de dix ou quinze seu- lement. » « L'un des avantages de ce système est done la presque instantanéité du dégagement du calorique; un autre, qui n'est pas d’une moindre impor- tance, est la persistance de ce même calorique. Ainsi, par exemple, après une petite chaude faite le soir, et au moyen de laquelle un thermomètre, placé à l'une des extrémités de la serre opposée au conduit de chaleur, aura marqué 15 + 0 R., le lendemain matin, le même aura à peine varié de 2 ou 3 dégrés, à moins que la température extérieure n'ait subi un abaïssement considérable pendant la nuit. Il va sans dire qu'après la chaude on a dû fermer les prises d’air et toutes autres ouveriures donnant accès à l'air extérieur dans la serre. Les prises d'air ne doivent être en action qu'aussi longtemps que le combustible est en incandescence, ou qu'on sent le besoin de prolonger le renouvellement de l'atmosphère interne. » « Un troisième avantage, plus important encore que les premiers (pour la bourse du cultivateur, s’entend!), c’est la quantité minime de combus- tible employé pour obtenir une telle intensité de chaleur. » « Ainsi, pendant les trois journées, que l'auteur de celle note a passé à Orléans, au mois de décembre 4841, la température a été froide, le temps sombre et pluvieux ; le thermomètre variait entre 0 et 4-2+0 R. Entre sept et huit heures du matin, une mannette de charbon, valant dans cette ville, 30 à 35 centimes, était jetée dans le foyer; et 40 ou 15 minutes après, on obtenait en calorique le résultat que nous venons de signaler tout-à-l'heure. Le soir, entre cinq et six heures, une semblable chaude était faite, le résultat était le même; et dans l'intervalle de l'une à l'au- tre chaude, c'est-à-dire, pendant dix à douze heures, le thermomètre variait à peine de deux dégrés, » Est-il nécessaire de dire que pendant les grands froids, les chaudes doivent être plus soutenues, plus fréquentes, sinon continues? Le mérite transcendant du mode de chauffage Delaire est avant tout la ventilation, ou plus correctement ici l’Aération (voir la la notice suivante sur la Ventilation proprement dite); nous avons parlé de ses heureux effets; nous allons dire comment elle a lieu. Avec les autres modes de chauffage, la ventilation (l'aération!) n'a lieu, en général, qu'en éta- blissant parle bas une communication entre l'air extérieur, d'un côté de la serre, avec l'air extérieur du côté opposé, c'est-à-dire en haut; de là refroidissement considérable de la température interne de la serre, annihilation en partie du chauffage, et encore, à moins d'une brise TOME II, MISC. — AOUT 1856. 42 68 MISCELLANÉES+ favorable, la communication s’établit peu ou point, et le renouvelle- ment de l'air interne a donc lieu plus ou moins imparfaitement. Avec l'appareil Delaire, rien de tout ecla : « Dans son système, l'air introduit aù dehors, et chauffé, comme nous l'avons dit, vient se précipiter avec autant de force que d'abondance par les ouvertures pratiquées dans le mur d’encaissement du devant de Ja serre, Cet air, énormément dilaté par un colorique intense, débouchant dans une atmosphère plus froide et plus compacte que lui, y pénètre par diffusion (4), la dilate à son tour, la sou- lève, la presse; une circulation s'établit au moyen d'ouvertures correspon- dantes pratiquées dans le haut du mur du fond et débouchant en dehors de la serre. En quelques minutes toute l’atmosphère interne est renou- velée, et cette circulation subsiste aussi longtemps que le foyer est en combustion. On la prolonge ou on la cesse en raison du dégré de tempé- rature qu’on veut obtenir dans la serre et qu’on peut régler à volonté. » On conçoit facilement maintenant pourquoi, quand on pénètre dans une serre ainsi chauffée, on voit les tiges et le feuillage des plantes se balancer mollement sous l'influence de la douce brise qui vient leur ap- porter la vigueur et la santé. Là est tout le succès merveilleux qu’obtient Fhabile praticien en question dans la culture des plantes qu'il soumet à un tel système, Un autre avantage que présente l'aérotherme et que nous ne devons point passer sous silence, est l'absence, le long des montants et sur les vitres, de cette condensation aqueuse qui, dans les serres chauffées par l'hydrotherme, tombent en gouttelettes imprégnées d'oxyde métallique sur les feuilles des plantes qu'elles maculent désagréablement et font périr par les moississures qu'elles engendrent, ou dans le cœur des plantes qu'elles déforment ou tuent même infailliblement. Or, pendant les longues heures que nous avons passées dans ladite serre, nous n'avons point vu tomber des vitres plus de cinq ou six gouttes d’eau. Nous venons maintenant au devant d’une objection grave qu'on ne manquera pas de faire au système Delaire: on nous dira, que cet air, qui pénètre dans la serre, doit avoir perdu tout ou partie de son oxygène, en circulant autour des tambours et des tuyaux ainsi surchauffés! Nous ré- pondrons qu'il ÿ a là un reproche plus spécieux que fondé : l'air s’engouf- fre avec trop de rapidité, trop d'abondance par les ventaux (2), et débou- che dans la serre par les ouvertures signalées avec trop de rapidité, pour qu'il ait eu le temps de brûler. Sans doute, et nous ne pouvons le dissi- (1) Per cett eue raison, bien que dens ln serre qui nous oecupe les plantes ne soient placées qu'à un mêtre de distance des’ bouches de cheleur, elles ne souffrent nullement et jouissent d'une santé nor- rase; au p abord, on concevrait au contraire qu'elles dussent être brülées par le contact presque immédiat d'un air aussi chaud, {2} Ce mot est ici parfaitement approprié! MISCELLANÉES. 69 muler, il a dû perdre quelque peu d'oxygène, quelque court et prompt que soit son trajet, mais un hygromètre bien sensible pourrait seul en être juge; nous le répétons, la respiration de l'homme près des bouches par lesquelles cet air se répand dans la serre, est des plus faciles, et à peu de distance on le respire ainsi chauffé, avec une sensation d'inexprimable bien-être. En outre, des seringages multipliés, distribués sur les plantes et dans le sentiers, corrigeraient bien vite la sècheresse factice qu’on pourrait sup- poser inhérente à ce mode de chauffage (4); mais en outre, le cas a été prévu : l'air, en circulant autour des tambours, doit passer au-dessus d’une vaste chaudière toujours remplie d’eau et dont il entraîne par con- séquent avec lui les vapeurs incessantes, En somme, l'aérotherme Delaire présente à un haut dégré les avantages suivants : 4° Puissance immense de calorique, susceptible d’être règlé à volonté. 2 Economie considérable de combustible, 3° Ventilation {aération !} puissamment hygiénique pour l'homme comme pour les plantes. De la résultent : Une végétation luxuriante pendant les époques convenables. Un état de repos pour les plantes, plus ou moins complet, selon leur nature, Absence totale de moisissures, d'insectes vermineux (Acarus, pucerons, cochenilles, kermès, ete.). Une disposition bien plus agréable et bien plus pittoresque des plantes dans un espace donné. Une chaleur régulière et constante, aussi intense qu'on veut la faire. Une atmosphère toujours pure, parce qu’elle est sans cesse renouvelée. Nous en avons l'expérience et Ia ferme conviction, l’aérotherme ainsi construit et aménagé est le meilleur système de chauffage possible; nous le recommandons donc, avec confiance, à tous les praticiens, à tous les amateurs; et il n'est pas besoin de dire qu'il peut être édifié sur la plus vaste comme sur la plus petite échelle possible, Telles ont été, au reste, après examen de visu, les conclusions des com- missaires, nommés par la Société royale (alors!}, qui ont signé Ia minute du rapporteur, celui qui a l'honneur de rédiger maintenant l'Hustra- tion horticole. {1} Ces seringages nécessairement fréquents, mais bientét asséchés par l'air chaud en cireulation, ne pré- sentent pas l'inconvénient d'une humidité longtemps persistante, dont l'évaporation n'a lieu que par les rayons solaires ou une recrudescence de chaleur interne , comme cela se remarque dans les serres chauf- fées par le thermosiphon. . + + Tom, 111. Mic. — AOUT 1856. 15 70 MISCELLANÉES. PLANTES RBSCOMMANDÉES. (eSPÈUES NOUVELLE.) Warren digitata Nos. (1) (Orchidaceæ $ Vandeæ $$ Maxillariæ). Nous avons sous les yeux, en écrivant cette notice, une charmante Orchidée en fleur, dont l'odeur aussi puissante que suave parfume et nos nerfs olfactifs et notre cabinet tout entier (pièce cependant assez vaste!); et néanmoins l'individu, que nous examinons, très jeune encore, à la vérité, n'a en ce moment qu’une seule fieur : fleur d’une consistance et d'un aspect de cire blanche, relevée sur le labelle par une petite macule d’un bleu lilaciné, placée sous un appendice 5-di- gité et ligné de la même teinte. Elle ap- partient nettement au genre WarRea, parmi les belles congénères duquel elle se distingue surtout par la forme de l'ap- pendice lsbellaire, dont nous venons de parler, lequel imite une sorte de main humaine, aux doigts étalés, dont le me- dium serait le plus court. Elle fesait partie d’un lot d'intéressan- tes Orchidées du Brésil, adressées direc- tement à l'établissement Verschaffelt, l'an dernier, par un zêlé correspondant, qui malheureusement, en l’étiquetant Hunt- leya imbricata, n'avait joint aucun ren- seignement sur son habitat particulier. Elle est épiphyte, comme le démontrent suffisamment ses longues et robustes ra- .cines aériennes. Nous donnons ci-contre la figure exacte de sa fleur, et de son labelle vu de deux côtés, et n'en dirons pas d'avantage à son sujet, parce que nous proposons d'en donner incessamment une lis junioribus oblongis subacuminstis et mueronato-neutatis (nervis immersis) basi longe artieulatis imbricantibus distichis, vetustioribus valde elongatis oblanceolatis basi longissime gracillimeque MISCELLANÉES, 71 belle figure coloriée. C'est une des plus aimables Orchidées qu'on puisse cultiver. (Explic. des fig. analyt. : 4, Fleur de grand. nat. 2. Le labelle, vu de face. 3. Le même, vu de côté par derrière (2 et 3 un peu grosses). Salvia tricolor (1) Nos. (Lamiaceæ). On ne saurait rien voir de plus joli, de plus coquet, de plus attrayant que les fleurs de cette trois fois gracieuse sauge, à la corolle d’un blane de neige, avec une macule du plus riche carmin violacé au sommet de sa lèvre supérieure, et une plus am- ple, d'un minium carminé, sur le labelle de l'inférieure !!! Voici deux ans de suite que nous avons le plaisir de l’admirer dens l'établissement Ver- schaffelt, et il est bien temps que nous en entretenions enfin nos lecteurs, en faveur de qui notre éditeur s'empresse de la multiplier. Elle est origi- naire du Mexique, d'où la lui ont envoyée ses honorables correspondants MM. Tonel, frères. Cest un petit arbrisseau touffu presque gazonnant, à rameaux grêles, létragones, À petites feuilles ovées-obtuses; le tout poilu-glanduleux et exhalant une assez forte odeur de cassis, qui est loin d'être désagréable; ses fleurs sont nombreuses, solitaires, opposées, disposées en racèmes allon- gés, tétragones et poilus, comme les rameaux; nous en avons dit le coloris, Comme nous ea donnerons très prochainement la figure, nous nous éten- drons alors davantage à ce sujet ; nous la supposons inédite, —— Lilium tonuifolium Fiscu, (Liliaceæ $ Tulipeæ). Ce lis est origi- naire de la Daourie, où l’a découvert Fischer en 1830. Comment se fait-il, plieato-altenuatis, nervis nune costatim prominentibus ; pedunculis bravioribus basi et apice 1-bracteauis uni- Doris; segment. extern. supremo usque ad basim libero, internis basi connatis; his tribus æqualibus ovatis versus apicem sensim attenuatis valde et cito retroflexis; 2 aliïis extern. paulo brevioribus oblique insertis rectis subfolcato-deflexis, ad basin intus plica alta notatis; omnibus crassiusculis albis ; iabeHo (albo) primo adspectu rbomboideo-quadrato, revera trilobate, lobis basileribus minimis anlice gibboso-plicatis instar clavi- cularum humanarum antice productis, deia ultra late auriculato patulo, marginibus reflexis, apice contracto emargioato; basi intra plicas lobulorum appendix adest subplana 5-digitato-fissa libera ; gynostemate latera- liter auricolato, Nos. ad nat. vèv.! Warrea digitata Nos. Huntleya imbricata PiveL in Sched. {1} S. (G Calemphaee). Frutex, suberecio-cæspitosus undique brevissime glanduloso-pilosus odorem Ris nigré ans exciatissimom, ramis elongalis gracilibus remulosis tetragonis; foliis parvis breviter pe- tiolati apice rotandato-obtusis cum dente terminali basé atienuato-subdecurrentibus utraque facie panctis eleratis creberrimis sparsis, margino crenulato, venis paucis infra prominentibus; floribus race- mosis solitariis oppositis brevissime ped ntalibus; bracteis rotundato-cymbiformibus mi nimis brevissime subabrupteque acumin: cito eaducis; calyee oblongo-campenulato valde costato, ad 1/3 bifido, segm. sup. integro majore acutatim obtusiusculo, inf. bifido, lobis acutis; eorelle compressa costata subtus gibbosa abropte ad os coaretata glabrata, labio super, subporrecto elevato capi- tatim inflateque terminato-fornisaio : infur. multo majore deflexo trilobato, lobis lateralibus parvis rotun- datis mediano spproximatis sicut et confusis, hoe multo majore obcordatim rotundstimque expanso postice Jate auricalato apice ginato; staminibus brevibus robustis glaberrimis hyalini ub fornice corollæ celatis; stylo sat longe exserto apice inflato compresso supra et infra piloso bifido, lobis inæquali- bus arenato-divergentibus subulatis; glandula dorsati maxima, carpellis distinetis ovoideis substipitati Non. ad nat, viol Salvia tricolor Nos. in nota præsenti. 72 MISCELLANÉES, qu'introduit dès cette époque dans les jardins, il soit malgré sa rusticité, M beauté incontestable de ses fleurs, leur odeur puissante et suavissime (c'est le plus odorant de tous!) et leur vif coloris, si rare encore dans les jardins, et qu’il n’en ait pas été donné jusqu'ici une bonne figure (celle du Botanical Magazine (t. 3140), est mauvaise, on l'y représente uniflore; eclle du British Flower-Garden, à peine meilleure, est du moins quadri- flore)? Chose plus surprenante encore, des auteurs qui en ont traité pas un n’a parlé de son exquise et puissante odeur ! Schultes même, le dit inodore. Et voilà justement comme on écrit l'histoire! Nous l'avons vu fleurir cette année, avec une luxuriance extrême dans l'établissement Verschaffelt ; chaque individu portait de 5 à 7 fleurs, d’un coloris vermillon-cramoisi brillant, Nous en donnerons incessamment une belle et bonne figure, que nous accompagnerons d’une description complète; et nous avons voulu, dès aujourd’hui, le rappeler au souvenir des amateurs, qui pourraient sur la foi de nos prédécesseurs en méconnaître tous les mérites. ——— HORINOLATURS SOTANLIQUE Liste des espèces des genres DincÆs, FREVIRANIA et ACHIMENES. - Au moment où la famille des Gesnériacées , ou plulôt sa tribu, dile des Gesnériées, subit des changements et des mutilations, qui la transfor- ment complètement, il pourra être utile au lecteur de savoir à quoi s'en tenir, tant sur les genres que sur les espèces qui doivent y être réunis. Nous commencerons aujourd’hui ce travail par les genres Dircæa, Tre- virania et Achimenes; et nous prierons instamment, dans lintérét de la science et de l’horticulture, les botanistes et les horticulteurs de nous si- gnaler les espèces que nous aurions omises et les erreurs que nous aurions faites involontairement, en les remerciant à l'avance de leurs bienvdllentes rectifications, que nous nous empresserons d'ailleurs d'admettre sous le nom de chacun d'eux. Dircæa Decaisne. (Voyez ci-dessus, pour l’étymologie et les caractères génériques, Jardin fleuriste, Te Il. PI. 219-220 ef nofulam!) SPECIES, SYNONYMIA. Direæa cardinalis Recez, Gart,-Fl. Il. Gesneria cardinalis LEnm. — macran- 35. c. ic. tha HonT, BEROL. NON ALIOR. MISCELLANÉES. Direæa Cooperi Desne . eynocephala Cu. L. . Decaisneana Cu. L. , dentata Ca. L.. faucialis Cn, L, lateritia Desne. . . . . lobulata Cu. L. Jard. fleur. III. P1. 219-220, et Flore d. S. et d, J. de l'Eur, …. macrantha Cu. L. Illust. hort. Il. PL 51. macrorrhiza Cn. L. . magnifica Dcsne. . reflexa Dosxe. . rutila Cu. L. Suttoni Desne. . . Van Houitei Desne. . . . . Gesneria Cooperi Paxr. Bot. of Mag. 1. 224, €, ic. cynocephala Drar. Encycl. vég. Gesn. No 10. c. ie. Dircæa bulbosa Dcsne. Gesneria bulbosa Gawz. Bot. Reg. t. 343, Bot. Mag. t. 3886. non — — W.Hook. Bot. Mag. t. 3041. — Merchii WenpL. — — lateritia W.Hoor. Bot. Mag. t. 4240. Gesneria dentata Honnsonc. Allg. Gart. Zeit. IL. 554. fauciatis Loc. Bot. Reg. t. 1785. — fascialis W. Hook. Bot. Mag. 1. 3659. et Desn. Rev. hort. 1. c. lateritiæ Livz. (non W. Hook.) Bot. Reg. t. 1950. macrantha Esusp. olim! an hy- brida? macrorrhiza Duworrier, Bulict. Acad, Brux. 564 (4856). magnifica Orr.et Dire, All. G.Z. L. 265. reflexa Flor. Cab. t. 61. rutila Linoc. Bot, Reg. t. 1458, Corytholoma rutilum Desne (1). Suttoni Boots, in litt. Linz. Bot. Reg. t, 1637. —— bulbosa W. Hoox, Bot. Mag. t. 3044. Houttei Dumorr. Bull. Ac. Brux. - 362 (1856). Trevirania Wizzn. — Decaisne. (Voyez pour l'étymologie et les caractères génériques, Flore des S. ct d. J. de PEur. IV. fo 420). SPECIES, Trevirania candida Dcsne I. c. t. 420. — coccinea Wisco. Bot. Mag. t. 374. SYNONYMIA. Achimenes candida Linpz.. Journ. of Hort. Soc. III. 347. e. ic. — Knighlii Honr. Trevirania pulchella Manr. Achèmenes minor P. Browne. Cyrilla pul- chella Laémir. Columnea erecta Lamarck. Buchinera coccinex Scor. (1) Cette plante, ne présentant que deux glandes ovairiennes, doit alors appartenir au Direra. 74 MISCELLANÉES. Trevirania pyropæa Cu. L. Illust. hor- Achimenes pyropæa Lixr. Journ. of ticole. 1IE. (hic!} Hort. Soc. IL. 294. t. 4, — rosea Cn. L. — rosea Lixor. Bot. Reg. t. 68 (1841). Achimenes P. BRownNE, — Decaisne. (Voyez pour l'étymologie et les caractères génériques, Decaisne, in FE. d. S. et d. J. de PEur, IV. fo 420 {in textu!), SPECIES. SYNONYMIA. Achimenes grandiflora Desne, Bot. Reg. Trevirania grandiflora Scene, Lin- t. A1 (1845). Bot. Mag. €. 4012. næa, VIIL. 247. — longiflora Desn, Bot. Reg. t. 49 . . . . . . . . . . . . . . (1842). Bot. Mag. t. 5980. — patens Benrn. Journ. of Hort. *.. .. Soc. L. 235. e. ie. — Skinneri Linpc. #bëd, II. 293. e. ie. . 4 . . . . . . . . . . . Nous passons sous silence les nombreuses hybrides et les variétés que la culture a obtenues, soit par semis directs ou par croisements artificiels ; et parmi lesquelles on peut considérer comme des plus remarquables celles de nos planches ci-dessus {T° II. pl. 43 et 55). Pour les espèces distraites du genre, V. Mandirola, Tydæa, Hüllikeria et Trevirania. Fructification bypogée du PHRYNIUM MICans (1). C’est un sujet bien digne de l'attention des naturalistes philosophes, que ce végétaux épigés, qui après avoir chastement accompli, derrière les courtines florales, le vœu de la nature, vont en cacher bientôt les suites sous terre et là mettre au monde le fruit de leurs amours (qu’on nous pardonne ce style romantico-érotique, en faveur de sa juste application ici!) : Crocus, Arracacha esculenta, ete.; et ce fait curieux, nous l'avons depuis 2 ou 3 ans déjà observé chez le joli Phrynium micans, dans l'éta- blissement Verschaffelt, qui en possède bon nombre de beaux individus. Au pied de chaque tige qui a fleuri, on peut trouver, un peu au-dessous de la surface de la terre, ou à peine à son niveau, une capsule, avec ses graines parfäitement müres! Or, comme la hampe qui porte l'épi floral n'a pas moins de 0,05-6, il serait curieux d'expliquer rationnellement, comme de cette longueur il ne reste plus, lors de la maturation du fruit, qu’un point d'attache à la souche? (1) Voyez ci-dessus, Te 11, Mise p. 89. NISCELLANÉES, 78 RORPICULLIURR, De L'AÉRATION et de Ia VENTILATION des Serres, et de Ia combinaison de l'AÉROTUERME avec l'HYDROTRERME. Les praticiens et les amateurs confondent l’Aération avec la Ventilation, et entendent surtout par la seconde l'opération qui consiste à donner de l'air aux plantes, à aérer une serre; et cependant ces deux mots ne sont rien moins que synonymes: ils expriment chacun une action, une chose fort différente. Expliquons-nous : Nous entendons par 4ération, l'opération par laquelle on introduit dans une serre l'air extérieur en en ouvrant simplement les portes ou les châs- sis; ou bien, et cela vaut mieux pour les plantes, en facilitant l'introduc- tion de cet air par des ouvertures pratiquées dans les parties basses de la serre et correspondant à d’autres semblables percées dans les parties hautes, Disons en passant que, dans ce dernier cas, il est avantageux que ces ouver- tures ne soient pas opposées lune à l'autre (placées vis-d-vis!), mais qu'elles doivent alterner {en quinconce!), Nous entendons par Ventilation, une opération par laquelle on agile artificiellement l'air, par laquelle, littéralement parlent, on fait du vent. On voit tout de suite par cette double définition que l’Aération diffère essentiellement de la Ventilation. Nous nous proposons dans cet article d'expliquer et de discuter ces deux opérations, de démontrer, autant qu’il sera en nous, les inconvénients de la première et les avantages de la seconde. On a beaucoup écrit, beaucoup discuté sur la Ventilation, ou, comme on voudra, sur l'Aération des serres (choses différentes, comme nous venons de le dire}, et cependant la question est restée indécise et attend encore une solution satisfesante ; serons-nous assez heureux pour offrir dans cette notice un procédé qui remplisse convenablement le but que l'on se pro- pose en aérant : c'est-à-dire, la purification complète de l'atmosphère des serres, par le renouvellement forcé de l'air interne, l'agitation des tiges et du feuillage, comme mus par une brise naturelle (1)? Nous Tespérons, et nos lecteurs vont en juger. Si nous nous trompons, du moins nous nous tromperons de bonne foi; et ils verront par cela même notre ardent désir d'être utile à la science qui est si chère à eux et à nous, à cette science, le but constant de nos efforts et de nos écrits. {1) Gireonstance qui, tout en contribuant éminemment à leur santé et à leur vigueur, détermine (chose importante !} l'aoûtement du jeune bois; ainsi que le fait le vent naturel dans les jardins et fes forêts! 76 NISCELLANÉES. En général, en ouvrant toutes les parties mobiles, châssis et portes, d’une serre pour l'aérer, beaucoup de personnes s’imaginent avoir satisfait à toutes les exigences d’une santé normale pour les plantes qu'elles y conservent. Ce but est-il atteint? nous n’hésitons pas à répondre par la négative, Sans doute, la masse médiane de l'air interne sera peu à peu renouvelée, mais la masse médiane seulement ; et celle des extrémités et des parties basses ne le sera que peu ou point, à moins que l'air extérieur, mû avec force, c’est-à-dire, à l'état de vent, ne vienne avec quelque im- pétuosité tourbillonner, pour ainsi dire, dans la serre, et chasser bientôt alors par sa force d'impulsion tout celui qui y était contenu. Or, on sait qu'il est impossible d'ouvrir ainsi portes et châssis en tout temps, en hiver, par exemple. L'introduction de l'air froid dans cette saison est rarement praticable dans une serre tempérée ; elle est impossible dans une serre chaude, du moins par les procédés ordinaires; et ce sont les serres de cette catégorie qui ont le plus besoin de renouveler leur atmosphère in- terne, par l’introduclion incessante d’un air pur.Or, dans ce eas, l'Aération ou Aérification, est à peu près impuissante; elle est même funeste, en ce que Fair introduit, ayant une température souvent beaucoup plus basse que celle de l'interne, emprunte nécessairement à ce dernier son calorique par la loi de l'équilibre des corps, refroidit considérablement l'atmosphère de la serre, influe par conséquent sur la végétation, la saisit, l’arréte et la tue quelquefois. Elle est donc impossible, ou ne peut être possible, que pendant les quelques rares instants, où, pendant la mauvaise saison, la température extérieure s’adoucit un peu, ou, pendant les instants plus rares encore, où Je soleil nous envoie quelques pâles rayons. égarés. Sans doute, les inconvénients d'un tel mode d'aération, l'entrebâillement des châssis et des portes, sont beaucoup moindres pour une serre tempé- rée, presque nuls pour une serre froide; mais encore une fois, par ce pro- cédé, il sera toujours incomplet. Le mode d'aération par des ouvertures ménagées dans les parties basses et élevées est, comme nous l'avons dit, préférable au précédent; mais comme lui, quand il s’agit de la serre chaude, il n'est pas praticable en tout temps; il ne peut être employé pour elle, que lorsque le thermomètre par exemple, placé à l'extérieur de la serre, indique au moins 8—40.+ OR., et 4—6 + 0 R. pour la serre tempérée, Si l'Aération, comme nous venons de la définir, est insuffisante pour remplir le but désirable et nécessaire que l’on se propose ou plus ou moins impossible, selon les circonstances atmosphériques ou locales, il n'en est pas de même de la Ventilation, considérée et comprise, comme nous, MISCELLANÉES, dans son sens littéral : faire de Pair, du vent! maïs avant d'exposer nos idées à ce sujet, il convient d'établir aux yeux du lecteur la situation phy- sique d'une serre non ventilée et plus ou moins mal aérée. Nous parlons surtout de la serre chaude! Que se passe-t-il en effet? Comme nous le disions ci-dessus, en d’autres termes, en parlant de l'Aérotherme Delaire, quand vous pénétrez dans une serre chaude, chauffée par l'Hydrotherme (Thermosiphon) (et plus elle est chaude, plus est forte la sensation que nous définissons), une atmos- phère lourde, nauséabonde, plus ou moins chargée de miasmes méphiti- ques pèse sur vos épaules; votre respiration devient difficile, haletante, et bientôt vous êtes contraint de sortir pour respirer un air plus pur. Exa- minez attentivement les plantes qu’on y élève, vous en verrez, en général, les tiges gréles, le feuillage chétif et rare, la floraison nulle ou débile ; les vases qui les contiennent, à moins d’une propreté serupuleuse, sont verdâtres et gluants par les moisissures confervoïdes qui les couvrent; les insectes malfesants, cloportes, kermès, cochenilles, acarus, ete, sauf des chasses incessantes et minutieuses, y pullulent à cœur joie; vous arrosez, vous seringuez : l’eau, si le soleil ne vient aider puissamment la chaleur artificielle, séjourne plus ou moins longtemps, ne se vapo- rise qu'avec une lenteur extrême: de là souvent pourriture, carie, avorte- ment des inflorescences, ete. Tous ces faits sont exacts, ont lieu tous les jours, mais à des dégrés divers en plus ou en moins, selon les localités, les températures et surtout selon les soins plus ou moins vigilants, plus ou moins habiles qu'on donne aux plantes; on ne saurtit les nier; ét cependant, malgré bien des tentatives, des tâtonnements, des essais, on est pas encore arrivé à déraciner entièrement le mal, et on n'y arrivera jamais en s’en tenant à l'introduction pure et simple de l'air extérieur, par les moyens ordinaires dont nous venons de parler. Il n’en est déjà plus de même, si vous avez recours au système introductif aéral, imaginé par M. Delaire : le premier, on doit lui rendre cette justice, qui se soit sérieusement et fructueusement, disons-le encore, occupé de Fimportante question que nous cherchons à traiter ici. Nous ne répé- terons pas ce que nous en avons dit, et nos lecteurs ont pu voir quelle immense amélioration a apporté dans l’aération des serres le procédé de lhabile horticulteur orléanais; nous disons aération, et non venti- lation, dans l’acception que nous attribuons rationnellement à ce mot; on en verra tout-à-l'heure les raisons. Nous avons, et avec raison, selon nous du moins, accordé une grande supériorité à l'aérotherme sur l'hydrotherme, en ce que, comme on peut TOME VIT. MISC, — SEPT, 1856. 14 78 MISCELLANÉES + le voir par la description que nous avons faite du premier de ces appa- reils, le chauffage a lieu par l'air lui-même, chauffé au dégré convenable, cireulant avec d'autant plus de force qu'il est plus dilaté, et venant, comme nous l’avons décrit, baigner pour ainsi dire de ses chaudes et pures effluves toutes les plantes de la serre, qui s'inclinent et s’agitent, comme mues par la brise. De là, une végétation. normale et robuste, une floraison assurée, l'absence des insectes déprédateurs, une atmosphère légère, embaumée, etc. Nous devons dire que l’on a essayé de combiner la cireulation de l'air chaud avec celle de l'eau chaude, c’est-à-dire, de greffer l'aérotherme sur l'hydrotherme; mais nous ne sachons pas que l'on ait jusqu'ici complètement réussi à allier les deux systèmes : alliance qui, offrant réunis les avantages que possède séparément chacun d'eux, serait le nec plus ultra, le véritable parangon des chauffages, et qui nous semble aisément, parfaitement possible, puisque le même foyer pourrait chauffer à la fois et l'eau et l'air introduit du dehors, et venir parallèlement circuler dans la serre, comme chacun de ces deux agents cireule jusqu'ici séparément, selon qu’on emploie l'un ou l’autre mode. Ainsi, joignez, par exemple à l'appareil Delaire, qui lui n’agit que dans un sens Iongitudinal (par devant !), des tuyaux remplis d’eau bouillante, courant simples ou doubles autour de la serre! N'obtiendra-t-on pas par là une puissance calorifi- que puissante, énorme, réglable cependant à volonté, en même temps qu'une aération complète et éminemment bienfesante? C'est là, c’est ce que nous avons dès longtemps proposé, ce qui a été imparfaitement , incomplètement tenté jusqu'ici, et ce qui doit certainement réussir, si l'on greffe tout d’abord l'hydrotherme sur l'aérotherme, mais non, comme on l'a fait, le second sur le premier. Ainsi, dans le double appareil combiné, nous comprenons d’abord la chaudière d’un hydrotherme ordinaire, avec ses tuyaux de circulation; mais la fumée du foyer, au lieu de s'échapper immédiatement et verticalement, devrait, comme dans l’aérotherme, dé- crire plusieurs circonvolutions autour et au-dessus de ladite chaudière, avant de se perdre dans la cheminée; l'air extérieur, alors, comme dans l'aérotherme, cireulerait autour de ces tuyaux, viendrait débou- cher dans la serre, et y opérerait les mêmes"‘bienfaits (nous allions dire, les mêmes merveilles); on produirait par là, ainsi que nous venons de le dire, une chaleur considérable, une aération parfaite, sans le grave inconvénient qui résulte de l'introduction immédiate de l'air extérieur. Mais, cet article est déjà long ; nous avons été, pensons-nous, assez explicite pour étre facilement compris, et pour faire suffisamment res- MISCELLANÉES. 79 sortir les grands avantages qui résulteraient de la combinaison des deux systèmes de chauffage en usage aujourd'hui ; et il est temps d'arriver à ce que nous entendons spécialement par ventilation (1). Nous avons défini le mot; expliquons la chose! Sans doute, comme dans l'appareil Delaire, d'amples ouvertures, pratiquées de chaque côté du foyer et que découvrent ou ferment à volonté des volets de bois ou de tôle, admettront l'air extérieur en assez grande quantité pour que la dila- tation énorme qu’il subit, en circulant largement autour des tambours et des tuyaux, lui impriment une force d’impulsion telle qu’il pénètre de lui- même avec une impétuosité relative dans les tuyaux d'aération; mais dans les temps bas et humides, où l'atmosphère est froide, lourde et inerte, ce méme air, inerte et sans mouvement à son tour, stationne devant les bouches d'aération, n'y entre pas ou n'y entre qu'avec une extrême lenteur; la dilatation que lui imprime le calorique est d'autant plus faible que sa quantité est moindre: de là une aération partielle et imparfaite, si quelque agitation externe ne vient changer la face des choses. Un compelle intrare nous semble donc nécessaire pour obtenir en tout temps une ventilation réelle, une ventilation, garantie certaine de la vigoureuse santé des plantes et de la floraison des plus rebelles d’entre elles sous ce rapport: ventilation que peut produire un procédé bien simple et peu dispendieux. Nous supposons, par exemple, que devant chaque bouche d'air (et par notre procédé, une seule est rigoureusement nécessaire), on place une roue à quatre palettes, mue par un simple mou- vement de tourne-broche (ou par tout autre moteur que l'on voudra!)}! N’obtiendrait-on pas ainsi une ventilation réelle, incessante, comparable aux chaudes brises des Tropiques, et venant apporter aux plantes une vigueur et une santé inaccoutumées? Dans de grands établissements, dans de vastes serres, pourquoi, encore et dans le même bat, la chaudière ne serait-elle pas organisée en une sorte de machine à vapeur, de manière à produire elle-même le mouvement que nous demandons? Rien ne serait, ce nous semble, plus facile : un arbre de transmission, pour parler techniquement, ferait mouvoir les palettes. Nous livrons ces idées, que nous croyons bonnes, et par lesquelles &{ y à certainement quelque chose à faire, aux praticiens, aux amateurs, qui sans doute penseront avec nous désormais que l’Aératéon n'est pas et ne vaut pas la Ventilation. {1} A1 n'est pos inutile de dire, en terminant, que le tuyau d'aérage (d'aération, de ventilation , comme on voudra) peut revenir sar lui-même, mais doit se terminer brusquement, bouche béanie dans la serre, et non déboucher dans l'appareil chaufeuc. TOM, IN. MISE. — SEPT. 4856. 45 80 MISCELLANÉES. Caractères génériques du MamiLLania. (RECTIFICATION.) Tous les auteurs qui ont écrit sur les Cactacées et tout récemment M, le prince de Salm-Dyck, dans l'excellent catalogue qu’il a donné des espèces de sa riche collection (1), sont avec raison d’accord pour attribuer à celles qui composent la tribu des Mélocactées {ou mieux Mamillariées!), et par conséquent au #amillaria, un ovaire originairement immergé el ne deve- nant apparent que lors de la maturation. ‘ Une jolie Mamillaire, que nous avons eu sous les yeux, en fleurs (en juin dernier), vient donner un démenti à la règle, et présenter une exception qui par sa nature rendra cette espèce intermédiaire entre la tribu à laquelle elle appartient (Mamillarieæ) et la suivante, les Echinocacteæ, dont Povaire est émergé dès l’origine; et cette Mamillaire est la A. nigra Enrexs., dont M. le prince de Salm ne connaissait pas encore les fleurs lorsqu'il la décri- vit (V. l'ouvrage cité, Adnot. bot. p. 94. N° 42). Dans cette plante, dont nous avons suivi avec attention toute l'évolution florale, la base extrême seule de l'ovaire était engagée ; le reste, nettement saillant, formait une sorte de tube (et qu'avec surprise nous avions considéré déjà comme tel), terminé par des segments floraux d’un rose vif (fleurs petites!). Ce n'est que lors de la fanaison des fleurs, que nous avons pu nous convaincre de la véritable nature des choses. Probablement des observations subséquentes démontreront que ce fait n’est pas unique dans ce curieux genre; et nous pouvons dès lors modifier ainsi la diagnose et de la tribu et surtout du genre Jui-même: .….… Bacca (ovarium!) e principio immersa v. rarius emersa……. Nous ajouterons encore que nous avons quelque raison de croire que ce dernier eas se rencontre aussi chez les Mélocactes. Floraison dun CEREUS LEPTACANTHUS? DC, Nous avons vu en fleur tout récemment (15 juin), chez un Amateur gantois, M. Van Crombrugge, un Cereus provenant d’un individu que nous avions nous-même reçu jadis de M. le prince de Salm, sous le nom de Cereus lepiacanthus; malheureusement, nous n'avons eu que le temps de l'observer en courant, pour ainsi dire, mais ce court examen nous (1) Cacrez me Honro Drcxsnst cuuræ, see, tribus eb genera digesiæ, ete, 1849. Bonn, chez Henar et Cons; gr, in-8e, de 270 pages, NISCELLANÉES, 81 à suffi pour remarquer que cette plante, quant à sa fleur du moins, n'a rien de commun avec le Cereus pentalophus, 8. subarticulatus (leptacan- thus DC.), figuré dans le Botanical Magazine {t. 5651), ni avec celui du même nom, dont l'illustre cactographe avait bien voulu nous envoyer un dessin. La fleur de l'individu en question était unique, trois où quatre fois, et ceci à la leitre, plus grande que celles des deux dessins que nous citons; elle avait exactement la forme d'une eloche renversée, ou mieux celle d'un calyce, tel que ceux où le prêtre dépose les hosties consacrées ; tous les sé- pales ou pétales en étaient dressés, connivents, élégamment mais faiblement récurves au sommet, d’un rose vif; les étamines très courtes étaient fasci- culées dans le fond de la fleur et dépassées par le style, dont le stigmate, pluri-radié, étalé, était d'un vert mat. Qu'est-ce done que ce Cereus, dont les tiges sont celles du €, pro- pinquus (ou leptacanthus!) avec des fleurs si différentes? L'ensembie de ces fleurs, leur disposition staminale et pistilaire sont tout-à-fait sem- blables à ce qui se voit chez les Echinocactes, et justifient, selon nous, sauf révision, pour ces sortes d'espèces, la création du genre Echino- cereus d'Ehrenberg. Malheureusement, dans nos collections, faute sans doute d’une culture appropriée, elles se montrent presque absolument rebelles à la florai- son, et ce fait regrettable prive le botaniste européen des bases néces- saires pour établir un bon travail sur ces belles et eurienses plantes. Nécrologie. L'horticulture gantoise vient de faire une perte bien sensible : Don- Kelaar, fils (Jean-Joseph}, jardinier en second du Jardin Botanique de Gand, est mort le 7 juillet dernier, d’une congestion cérébrale, âgé de 42 ans à peine. Né à Anvers, en 1814, il S'initia aux connaissances horticulturales sous l'habile direction de son père, qui a le malheur de lui survivre et était alors à la tête du Jardin Botanique de Louvain. Bientôt Jean Donkelaar alla se perfectionner en Angleterre, dans l'établissement justement célèbre alors de Knight. Il suivit depuis son père, à Gand, lorsque celui-ei succéda au regrettable Mussche, jardinier en chef du Jardin Botanique de Gand. Tous ceux qui connaissent ce beau jardin ont pu apprécier le zèle éclairé et l'habileté incontestable de J. Donkekar; et l'auteur de ces lignes a eu mainte occasion de signaler élogieusement son nom 82 MISCELLANÉES. dans les colonnes du Jardin fleuriste et de l'Illusfration horticole. Mou- rant prématurément, mais aimé et estimé de tous, il eût pu rendre long- temps encore de grands services à cette horticulture qu'il aimait pas- sionnément et qui le regrettera toujours. Hélas! Omnia debentur morti, pauloque morati Serius aut citius metam properamus ad unam!….. Ov. PLANTES RUGOUMANDÉES. (ESPÈCES BARRES OU NOUVELLES.) Odontoglossum Phalænopsis Reicus. f. et Lin. (1) (Orchidaceæ). Une des plantes, qui, lors de la dernière exposition de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, les 45 et 46 juin derniers, a le plus attiré l'attention des nombreux visiteurs, est l'Orchidée trois fois charmante dont le nom précède, et qui fesait partic du beau lot de plantes rares ou nouvelles, exposées par M. Ambr. Verschaffelt. Elle a le port d’une Warrea ou d'une Huntleya, et ses très grandes fleurs blanches, planes, ornées d'unc ample macule rose-lilacinée, curieuse- ment découpée sur ses bords, rappèlent assez bien celle de la Phalænopsis umabilis de Biuus. De là le nom que lui a avec raison appliqué M. Rei- chenbach, fils. Nous ne savons rien jusqu'ici des particularités historiques qui la concernent; nous pouvons dire seulement qu’elle est originaire de la Nouvelle-Grenade, d'où elle a été tout récemment introduite, Nous en donnerons très prochainement la figure, et espérons pouvoir alors être un peu plus explicite à son sujet. Astrophytanm miriostigma Nos. — £chinocactus myriosligma Sazu-Dycn. Cereus Callicoche GaceorTi, — inermis Scneinweer (Cacta- ceæ). Dans un lot de Cactées, devenues fort rares dans nos jardins (parmi {1} 0. ($ Jaanthium) Pseudob. parvis (er vi palumb.!) ovatis et sncipitibus apice attenuatis mono- phyllis; foliis basilaribus et pseudob. consini icata non coarclata exacte linearibus atle- muato-acutis supra camalieulatis unoquoque latere wiveniis ; scapo basilari foliis brevivre gracillimo cylindrieo subeernuo basi el apico squemato racemose bifloro ; peduneulis ovar. robustis erassioribus apice vix inflatis, Flos pre stotura plantæ moximus, candidus, labello lilacino lætissime veriegato : segm. extern. (supremo erecto, 2 later, horizontalibus) ovali-eilipticis brevissime acutato-mueronatis tenuibus 5-venlis, intern. 2 multo latioribus non longicribus rotundalis basi subaitenuetis epice abrupte obsoleteque mueronatis recur- vatis: omnibus plano-patulis applieato-conniventibus ; labello multo mejore trilobato, lobis later. rotundatis applicato-patulis, mediano maxime dilatato flabellatimque rotandato apice emerginato submucronato. Ad be- gynostematis adsunt aures dum oblongo-faleatæ de medio inferne cum lobis Iahelli cohæreutes; postea gibbis 2 absoletis obsoletius etiam gibbosule erenulalis, erenalis in laminam decurrentibus (ad deniem /); inter cas 3 dentes obsoleti, mediano breviore; gynostemote minimo, clinandrio cucullaio. No», ad mat, viv.! Odonteglossum Phalænopais Ra. f. et Linn, ...? NISCELLANÉES. 85 lesquelles nous eiterons les Echinocactus horironihalontus et coptonogonus Cu. L., Anhalonium prismaticum Cn. L., Pelecyphora aselliformis Eunens., ete.) et envoyées tout récemment du Mexique, par les soins de MM. Tonel, correspondants zélés de l'établissement Verschaffeit, nous avons particuliè- rement remarqué de beaux individus de la singulière plante, dont le nom est en tête de cette notice : plante dont nous avions cru pouvoir faire un genre séparé, en raison de son étrangeté même, mais surtout en raison de quelques caractères assez tranchés. Tout, au reste, n’a pas encore été dit à son sujet; ainsi, par exemple, tous les individus que nous en avions examinés jusqu'ici, nous avaient offert une tige, basse, hémisphérique, à cinq ou six énormes côtes arrondies, ou très obsolètemeut aiguës, et ne dépassant guère 0,12 à 0,15 centim. sur un diamètre plus grand ou à peu près égal. La plupart de ceux que nous venons d'observer, affectent au contraire sur un diamètre, à peine égal ou plus étroit même, une forme colomnaire, et dépassent 0,25-50 de hauteur ; l’un d'eux même en a 0,58/ Ces faits nous ont paru devoir être signalés, comme importants pour l'histoire de cette plante, que nous rappelons en même temps au lecteur, comme bien digne de faire partie d’une serre, en raison de son curieux port, dont l’épiderme, d'un vert pâle, est saupoudré de myriades de petits points blancs (poils agglomérés), et dont les grandes fleurs d’un jaune pâle, à pointes brunes, imitent d'amples étoiles à multiples rayons. On peut en consulter une excellente figure, dans notre Zconographie des Caclées, in-f°, ct dans le Botanical Magazine, 1. 4177 (celle-ci assez médiocre, et ne donnant pas une juste idée du mérite de Ia plante!). KRhododendrum Maddeni J, D. Hook. Rhod. Sikk.-Himal. 19. t. 48. Bot, Mag. t. 4805 [1854] (1) (Ericaceæ $ Rhododendreæ). Ce ma- gnifique Rosage vient de fleurir admirablement, en juin dernier, dans l'établissement Verschaffelt, dont le Directeur, avec juste raison, s’est empressé d'en faire exécuter une bonne figure originale pour en orner prochainement lIllustration horticole. Nos lecteurs savent sans doute, s'ils ont eu l'avantage de le voir en fleurs, sinon d’après les figures que nous citons, que ces fleurs ont la forme, le volume, le coloris et l'odeur suave et puissante de notre Lilium candidum! C'est en deux mots en faire un panégyrique aussi complet que fidèle. Les fleurs de l'individu en question, qui est bien incontestablement le R. Maddeni, ne nous ont offert aucune différence importante avee {1) La phrase spécifique en sera donnée en même lemps que la figure que nous en prometlons à nos lecteurs. 8% MISCELLANÉES. celles de l'espèce telle que les décrit et les figure M, William Hooker {L. c.). Ainsi, selon le savant Directeur des jardins royaux de Kew, ces fleurs sont couvertes en dessus de pelites écailles qu’il ne définit pas ; celles des fleurs que nous en avons examinées étaient très peu visibles ; mais en sèchant, elles sont plus apparentes, très nombreuses, orbiculaires, blanches et adhérant en dessous par leur milieu. Les eôtes du tube, dont ne parle pas M. Hooker, sont très prononcées ; du reste, nous la décrirons, plus au long, à l'occasion que nous venons d'indiquer. Aristolochia Fhwaltesii W. Hook, ( (Aristolochiaceæ). Ce n’est pas pour la beauté, ni pour le riche ou varié coloris de ses fleurs, ni pour leur ampleur que nous venons ici entretenir nos amés et féaux lecteurs de cette espèce d'Aristoloche, mais pour son curieux port court et dressé, pour son inflorescence toute radicale, pour ses fleurs, petites, verdêtres, mais exhalant, fait fort remarquable et probablement unique dans le genre, une odeur agréable, assez semblable, dit M. W. Hooker, à celle du Caladium (Colocasia) odorum. D'un rhizôme tubéreux, à grosses fibres radicales, s'élèvent plusieurs tiges cylindriques, suffrutiqueuses, hautes à peine de 0,15-25, pubérules- velues, ainsi que le dessous des feuilles et toutes les parties de l'inflores- cence, portant dès la base des feuilles rapprochées, lancéolées vers le sommet et brièvement acuminées, puis longuement atténuées-cunéiformes vers la base; à pétioles robustes, courts et formant anneau autour de la tige. Les fleurs, disposées en racèmes fasciculés au bas des tiges, sont assez longuement pédicellées, pendantes, verdâtres, à tube brusquement arqué-géniculé, du milieu vers la base qui est renflé (forme, au reste, commune chez les fleurs de ce genre), puis allongé, à peine dilaté au sommet en cinq lobes très courts, aigus, presque égaux ; l’intérieur en est jaunâtre, couvert de poils glanduleux, et marqué vers la partie supé- rieure d’une courte macule, d’un brun noirâtre, Les étamines et le style (3 stigmates) sont conformes à l'importante rectification que nous avons faite ci-dessus aux caractères du genre (Voir Observations sur le genre Aristolochia; Révision générique, ete. T° I. Mise. p. 24). (1) 4. erecta suffruticosa paululum basim versus ramosa, ramis velutino-villosis ; foliis longe lanceolatis (ad figuram : approximatis lanceolatis brevissime acuminatis longe versus basim cuneato-attenuatis; petiola brevissimo robusto cirea caulem annulato) subcoriaceis giabris subtus sericeo-villosis; pedunculis subradi- calibus (basi ramorum v. caudice tuberoso insertist}; floribus racemosis oppositis (sx figura! bractea solummodo flori est opposita ! ideireo addit elrss. auctor in descriptions: opposite each flower or bud is a bract/]; perianihio bis arcte geniculato-flexuoso, limbo oblique truncato obseure.5-lobo intus copiose glanduloso-villoso, lobis acutiusculis. W. Hoor, (parenih, nostris/). Aristolochla Thwaïitesii W. Hoox, Bot. Mag. t. 4018 (juin 1856). NISCELLANÉES. 85 Masdevaïlia Wageneriana Linpex () (Orchidaceæ). Gracieuse Orchidée en miniature, à fleurs très grandes, si on les compare à la peti- tesse extrême de la plante, d'un beau jaune rehaussé de brun à l'inté- rieur, et remarquables surtout par les trois très longs et curieux appen- dices qui en surmontent les segments externes. Les feuilles, toutes radicales et fasciculées, sont obovées, atténuées à la base en une sorte de pétiole enveloppé par une longue squame ; le tout haut à peine de 0,05 sur 0,01 dans la plus grande largeur de la lame. Les scapes, plus longs qu’elles, sont anguleux, déclinés-ascendants, brac- téés (bractées très courtes et distantes). Les fleurs terminent solitairement chaque scape et se composent de trois segments externes, ovés, connés- campanulés vers la base, et se prolongent, comme nous l'avons dit, chacun en un long appendice caudiforme. Les deux internes sont peu apparents, oblonës-sécuriformes, bifides au sommet (tronqués et tridentés Linpu..!}. Le labelle rhomboïde-trilobé, finement piqueté de brun, est allongé et ré- curve au sommet, comme une serre d'oiscau (W, Hook.). Cette jolie petite espèce fera un gracieux effet sur les troncs des arbustes de la serre chaude. Calceolaria violacen Cavax. © (Scrophulariaceæ $ Scrophularieæ). Jolie espèce, introduite depuis quelque temps déjà en Angleterre et pas aussi répandue qu’elle le mérite dans les jardins du continent; elle a été découverte, vers la fin du dernier siècle, au Chili, où elle croît notam- ment aux environs de Valparaiso et de Conception, et fleurit abondam- ment dans les serres tempérées en mai et juin, C'est une plante suffrutiqueuse, dressée, s'élevant à 60 centim. environ, très ramifiée, glabre ou légèrement pubescente; à rameaux cylindriques, opposés; à feuilles petites, nombreuses, opposées, ovées-cordiformes , incisées-lobées, dentées, pétiolées. Les fleurs, nombreuses et groupées en petits corymbes terminaux, sont d’un blanc teinté de lilas, dont la nuance (1} M. parva eæspitosa {foliis bovato-oblongis, basi in petiolum vaginatum atte: gracili anguleto Jongiore decli surgente uniloro), sepalis apice longe cirriferis, petalis (minimis in= elusis) securiformibus apice bifidis (iridentatis Lino.) , labello subrhombeo grosse dentalo-serrato , margi- nibus inferne integris reflexis (superne dentatis inflexis), apice appendicula carnosa unguiformi, W. Hour. ti. e. (parenth. nostris). Masdevallia Wageneriana Linpex, Cotal.! — Lino, in Paxr. Fl-Gard. Glean, NII. 74. e. ie. mediocri {perianthio ineaute clauso!). Bot, Mag. £. 4921 (bona!). Juin 1856). {2} C. (Jovellana) fruticosa ramosissima minute vistidulo-pubescens, falis petiolatis ovatis acitis grosse inciso-dentatis basi euneatis supra hi subtus glauco-albidis; paniculis parvis laxis; laciniis calyeinis ontis obtusiuseulis ; corollæ labiis coneavis alte connatis, superiore celyee subtriplo longiore inferiors vix Tongiore apice brevissime involuto, Bewru. 1. i. c. Calceolaria violaces Gr. le. V. 31. 4 452, Bern. in DC, Prodr. X. 206. W. Ifoor. Bot. Mag. t. 4929 (Aug. 1856). Baa violacea Puns, Syn, PL. I. 15. ratis fascieulatis ; seapo 86 MISCELLANÉES, est.plus foncée à l'intérieur, qui est élégamment ponctué de pourpre sur une macule jaune, entourée en outre de points carmins. Ces fleurs, fendues en deux lèvres simples, dont l'inférieure n'est point dilatée en sac, font placer la plante dans la section dite Jovellana, qui mériterait sans doute, en raison de ce principal caractère, d'être distinguée comme genre séparé; ce qu'avait au reste fait Persoon. Rhododendram blandfordiæforum W. Hook. ( £ricaceæ S$ Rhododendreæ). Très belle et très distincte espèce, l’une des nombreuses et magnifiques découvertes végétales, dues à M. Hooker, fils, qui la trouva dans les monts Himalaya, à l’est du Népaul et du Sikkim, où elle n’est pas rare à une altitude de 40 ou 12,000 pieds au-dessus du niveau de la mer, soit dans les vallées, soit même sur le sommet des montagnes. La forme tubulée de ses longues fleurs, leur coloris minium-carminé vif en dehors, jaune en dedans, justifie pleinement le nom spécifique que lui a appliqué M. Hooker, père, qui toutefois déclare à ce sujet : que ces fleurs, « très ornementales d’ailleurs, sont extrémement variables et méme entièrement dissemblables, pour le coloris ei souvent aussi pour la forme. » Nous en avons sous les yeux, en écrivant ces lignes, un beau des- sin inédit, dont nous nous proposons d'enrichir très promptement ce re- cueil, et qui est conforme toutefois à celui du Boftanical Magazine (1. i. e.). Nous reviendrons donc à eette époque sur le compte de ce rosage d'une ma- nière plus explicite; et tout en le recommandant dès lors à l'attention des amateurs, disons de plus, que les rameaux en sont sarmenteux, couverts de très nombreuses petites squames ferrugineuses, ainsi que le dessous des feuilles, lesquelles sont lancéolées; les fleurs, au nombre de dix ou douze au sommet des rameaux, colorées, comme nous l'avons dit, et longues deux à deux pouces et demi. Galeandra barbata Nos. (Orchidaceæ). Parmi un grand nombre de superbes plantes, dont maintes nouveautés acquises à grands frais en Angleterre par notre éditeur, nous avons remarqué une jolie et svelte espèce de Galeandra, sans nom spécifique, indiquée comme venant du pays des Amazones. Elle est très distincte par ses pseudobulbes fusiformes, ses feuilles linéaires, glauques, ses fleurs en grappe dressée, et surtout par Ia barbe épaisse qui revêt la large cavité gynostématique de celles-ci et le disque de leur beau labelle rose et blanc, Nous en donnerons la phrase spécifique dans notre prochaine livraison et incessamment une belle figure. (L) R. ($ ?) frutex ramulosus, ramulis gracilibus virgatis lepidotis; foliis laneeolatis aeuminatis coriaceis breve petiolatis subius ferrugineo-lepidotis; espitulis 5-10-foris : floribus pendalis breve pedicellatis, eo rollæ carnosæ infandibuliformis tuho elongato cylindraceo, lobis oblongis obtusis aentisve. W. Hoor. Lie Rhododendrum blandfordiæfforam W. Hooc. Bot. Mag. t, 4930 (Aug. 1856). MISCELLANÉES, 87 Visite de S. M. Eéorozn LE" et de la Famille royale à l'établissement d’Ambroise VerschafFelt. À loccasion d'une période jubilaire de vingt-cinq années révolues depuis l'avènement de Léopold [+ au trône belge, toute la Belgique, d'un commun accord, s'est mise en fête pour fêter solennellement cet anniver- saire; toutes les grandes villes ont rivalisé entre elles de luxe, de magni- ficence pour recevoir dignement le souverain qui devait les honorer de sa visite. Parmi ces villes, Gand s'est mise au premier rang, pendant trois jours, par le nombre et le bon goût de ses innombrables décorations ; toutes les rues, même celles que ne devait pas traverser le royal cortége, étaient pavoisées de drapeaux, d'oriflammes, de guirlandes, de verdures et de fleurs, d'inscriptions, de transparents, etc., ete. Ce n'étaient que festons, ce n'étaient qu'astragales! Jamais Gand, en aucune occasion peut-être, n'avait déployé simulta- nément une telle splendeur. Mais nous ne devons pas perdre de vue que la description des somptueuses décorations de la ville doit appartenir à un autre cadre que le nôtre et que leur mention ici ne peut être que le préambule de notre sujet, Parmi les grands établissements industriels de la Manchester belge que Je Roi et la Famille royale ont daigné visiter, nous sommes heureux de citer celui de notre éditeur : et c'était justice! Depuis quelques années surtout, en suceédant à son père, le jeune directeur, qui en est également le propriétaire, a su lui imprimer une impulsion immense, telle qu'au- jourd'hui l'établissement horticole Ambr, Verschaffelt peut être regardé à juste titre, comme l'un des plus considérables du continent. Les jardins, dans l'attente de la royale visite, avaient été décorés de la manière la plus somptueuse et la plus jardinique à la fois; l'œil ébloui crrait des drapeaux, des pennons aux vives couleurs, des ares de ver- dure, etc., aux myriades de fleurs de tous genres, de toutes couleurs, prodiguées avec une abondance inouie. À l'arrivée du Roi, il fut complimenté par M. A. Verschaffelt, par quelques paroles bien senties, auxquelles il répondit de la façon la plus gracieuse, tandis que Madame À, Verschaffelt, de son côté, complimen- tait S, À, R. et I. la Duchesse de Brabant, ct S. À. R. la Princesse Char- lotte, en leur présentant à chacune un magnifique bouquet. Les au- gustes visiteurs admirèrent ensuite Iles médailles sans nombre en métaux TOM, lil, MISC. — OCT. 4856, 46 88 MISCELLANÉES, précieux, obtenues par MM. Verschaffelt père et fils, tant aux expositions florales des villes belges qu’à celles de toutes les villes d'Europe où le culte de Flore est en honneur. Bientôt la Famille royale s’avança dans les jardins, visitant les nombreu- reuses et magnifiques serres de l'établissement; et le Roi, amateur aussi distingué que fin connaisseur lui-même, témoigna à diverses reprises tout le plaisir que lui faisaient éprouver les riches collections de Conifères, de Palmiers, d'Orchidées, de Camellias, de Rhododendrum, ete, ete., qui font l'honneur de l'établissement, ct surtout le nombre considérable et cependant sagacement choisi des plantes rares ou nouvelles, acquises à grands frais dans ces derniers temps. . Enfin, le Roi et la Famille royale se retirèrent en exprimant haute- ment et à M. et à Me Verschaffelt toute la salisfaction qu’ils ressentaient de leur visite et de l'accueil à la fois respectueux et charmant qui leur avait été fait; et nous croyons être l'interprête fidèle des sentiments de notre éditeur, en exprimant ici publiquement toute la reconnaissance qu'il a éprouvée de la royale démarche, des choses gracieuses qui lui ont été dites, et dont il conservera à jamais le plus doux souvenir. _—_…—— PLANTES RRCOMMANDÉES. (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Centaurea myriostigma Nos. ( (4sicraceæ $ Cinareæ (1 $ Cen- taureæ). Dans un certain nombre de graines reçues du Mexique, en 1855, par l'établissement Verschaffelt, se sont trouvées celles qui ont donné (1) €. Annua, strista {melralis) apice solum pauei-ramosa tota eoslato-seabriuseuln, ramis 5-6 apire in flatis monocephalis non fisiulosia cinereo-viridibus; fufiis subpaucis distantibus oblongo-etlinicis basi sub eordato-sessilibus apiee aeutato-mucronalis morgine subineurvo-denticulatis ad intervalla seal supra punetulis ereberrimis seubridis, punetulo unoquoque sub lente pilum asportante vix perspieuum, infra ghberrimis pallidioribus punelis impressis, nervo medio subius elevato basi inter lobos laminæ inflato, lateralibus paucis: capétulis magnis: foribus externis albido-rosellis, interuis aibidis suaveolentibus, sto- minibus irrilabilibus. Envolucrum ane anthesim magnit. ovi palumbini postea ampliai, squamis numerosissimis imbricatis hastato— acuminatis 7-8-seriatis extus subeoncavis lateraliter longe peciinato fimbrialis brunneis, suminis longioribus aeuminatissimis; floribus radii neutris tubo elongato gracillimo patulo ultra medium sexfido albido, segm. abso- jute linearibus rosellis; disoi tubo de basi ad medium gracili levi arcuato mox tubulaiim difatato sexfido, segm. subconniventibus, extus sub lente pilis brevissimis globuliformibus hyalinis asperato. Ovarium glubrum setis numerosis medium lubum Boris æquantibus barbeilatis coronatum ; staminibus violnéeis exsertis parte libero in tubo dilatato puberotis inferne Jevibus ; stylo subexserio opice longe stigmatoso puberulo. (Fol, 0,8-10 Jong- + 0:02-2 à lat.) Centauren ($ Pleciocephalus) myrlostigma Nos. Proxima C. mezicanæ DC, neenon €. americanæ Nure. (v. Non. in Flore d. S. el d. J., LV. 827. e. ie.) An cadem nostra ae prior, nune vero hæe imperfecte descripta ! 12) Les boanistes écrivent Cynara d'après quelques lexiques; c'est une faute qu'il est bon de signaler. Chez les Grecs, en elfet, xivoiper est l'artichaut des modernes, tandis que pour eux xuvipe est un éplau- tier (rosier sauvage), HISCELLANÉES. 89 naissance dans ce jardin à la plante dont il s'agit. Elle nous-a paru inédite et fait partie d'une section (Plectocephalus) qui ne eontient jusqu'ici que trois éspèces encore, dont la plus remarquable, la Ç, americana Nurr., a été décrite et figurée par nous, en 1848, dans la Flore des Serres et des Jardins (V. cet article pour quelques généralités). Nous avons le premier, pensons-nous, indiqué dans cette plante l'irritabilité extrême des étamines, Celle dont il s'agit est moins grande dans toutes ses parties, offre aussi d'élégants enpitules à larges fleurs externes rosées, blanches au centre, - avec des élamines également irritables, mais à un dégré moindre que chez la précédente et à odeur fort agréable. Elle s'élève à peine à un mètre, et portent des feuilles oblongues, distantes, eriblées de très petits points saillants en dessus, enfoncés en dessous (unde nomen). Elle est très voisine de la €. americana DC., est annuelle comme elle, mais en diffère prin- cipalement par des feuilles denticulées, pileuses-scabres, ete. Galeandra barbata Nos () (Orchidaceæ $ Vandeæ $ Sarcanthæ). Nous avons par quelques mots indiqué, dans notre dernière livraison, l'arrivée sans nom de cette jolie espèce de Galeandra dans l'établissement Verschaffelt, ct, en attendant la figure que nous en avons promise à nos lecteurs, nous complèterons notre annonce par une phrase spécifique assez explicite pour la distinguer des congénères. Elle en a tous les caractères et les dispositions florales; mais le coloris, celui du labelle, du moins, est beaucoup plus gai; ses pseudobulbes dif- férent notamment : ils sont fusiformes-allongés, d'un vert grisätre, voiné de vert ct criblé de points d’un cramoisi noirâtre ; les feuilles sont glauques en dessous, etc. Mais le"earactère le plus tranché, et qui seul suffirait pour en faire une espèce séparée, est la profonde excavation du gynoslème que couvre une barbe épaisse d’un blane d'argent, barbe qui se remarque également au sommet des lignes élevés du labelle. Cest une gracieuse espèce, sur Je compte de laquelle nous devons nécessairement revenir. Elle a été introduite en Europe, par l'initiative de MM. Veiteh (d’Exeter), à qui clle a été adressée tout récemment de Port-Jackson (N'e-Ilollande). @) @. Pseudebulbis junioribus. grocili-fusiformibus Tulle longissime vaginalis, vetustis nudis attenuatis annulatis (0,16-14 long. + 0,0 lt.); vaginis costalato-venatis mareescentibus grises, punetalis nigro- kermesinis creberrimis sparsis ; fol sri-graminoiduis subtus glaucis seulis basi eur vagina sine courc- tatione articulatis lineaque colorata notatis, utroque latere bivenatis, mediano nervo carinato (0,12-16 long. 0,008-12 lot.}; racemo 5-7-floro foliis multo breviore; floribus inoduris divaricntis suberectis sat longe pediceitatis; bractea minima ; segmentis omnibus æqualibus concoloribus (fulrasiris) oblongis aeutis erecuis, externis 2 faleatis, postremo (supere) angasiore ; labvile majore (lete albo eu roseo) mubulatin in voluto, Jobis 3 apicolibus, mediano produetiore intos apice barbulato, 3 fineis eleratis, mediana multo ltiore dense apice barbatis ; gynostemare valve excavalo densissime barbato basi Iæto ad insert. labelli bitentato, Galeandra barbata Non, — spee os. Vsrreu. 90 MISCELLANÉES. Catasetum thylaciochilam Nos. () (Orchidaceæ $ Vandeæ $ Ca- tasetæ). Nous avons remarqué en août dernier, luxuriamment fleurie, dans l'une des serres à Orchidées de l'établissement Verschaffelt, cette intéres- sante Orchidée, que nous présumons encore inédite. Elle fesait partie d’un riche envoi d’Orchidées, adressé du Mexique, l'an dernier (1855), au dit établissement. Le coloris de ses fleurs d'un blanc verdätre très pâle, ligné de vert plus foncé : coloris qui n’eût rien dit à l'œil sur le papier, ne nous a pas engagé à en donner une figure coloriée ; mais la vignette ci-jointe donne au lecteur une idée exacte de scs formes florales. {1} €. Pseudobulbis velustioribus oveto-attenuatis brevibus costatis annulatis (0,09-10 + 0,031-57}, foliis Lasi subinflata {pseudob. efform.) vaginaio-imbricatis distichis areuato-reeurvis late lineari-lanceolatis seuminalis extus subacute eostaio-venatis (2-3 utrog. lot.) racemo brevi flexuose subangulato pendule ; floribus approximatis albido-vireseentibus intensius venalis fragrantibus ; bracteis deltoideo-acuminatis parvis brunneis basi dilatato-inflatis intus eurvis; pedunculis ad insertion. plane inflatis; segm. sup. (ext.) oblonge versus apieem sublanceolato seutatim mueronato; 2 afiis angustior, subeonform. fulento-erectis; his 3 bas eunnexis; inter. 2 ovali-oblongis præced. longit. æquantibus malio latioribus basi subfaleatim insertis; labello scaphiformi bosi reiro maxime gibhose inflato producioque areuato apicem versus obsolete trilobato, Jobis Jater. breviss. auriculiformibus de his ad apicem mueronatum obsoiete irregulariterque eroso-dentatis ; intus lineis 3 clevatis porallelis verticem labelli non attingentibus in labia dua eristala terminatis ; gyuos- temate mulico ad verticem recurvo. Catasetum (Eucatasetum) thylaciochilumi Nos. in nola pres. ! Proximom C. culluso, saceato Lino ele, et nostro C, calceolate, v. Jard, Fleur, I. Misc. p. 45. c. ie, foris! MISCELLANÉES, si Elle est remarquable par ses pseudobulbés courts, ovoïdes, atlénués au sommet et costés-annelés ; les feuilles sont nombreuses, distiques, dres- sées-récurves et fortement costées-veinées, d'un vert pâle, largement linéaires-lancéolées, longues de 0%,50-43 sur 0w,5 4-4 3 de lergeur. Les fleurs, curieusement conformées, et dont notre phrase spécifique donne une description exacte, exhalent une odeur assez forte, mais agréable, La forme de son labelle, qu'exprime bien notre épithète, rapproche Tespèce des C. callosum, saccatum, calceolatum, ete., qui, réunis, forme- ront, probablement, plus tard, en raison de ce caractère, une section dans ce curieux genre. Dasyliriom? longissimum Nos. ( (Asparagaceæ [Asparagi- neæ Kru]}. Parmi de beaux et nombreux individus de Dasylirion (D. ser- ratifolium? acrotichum?), tous pourvu d'un caudex plus ou moins déjà développé (0®,50—50) et envoyés tout récemment du Mexique, par les soins de MM. Toncl, nous avons remarqué deux individus, sans tige, aux feuilles longues d'un mètre et demi à deux, absolument jonciformes, mais tétragones, très finement striées, tronquées au sommet, fortement et brus- quement dilatées à la base qui devient par là une sorte de gros bulbe. À quel genre appartient cette plante? c'est ce dont nous n'avons pu juger, en raison de l'absence des fleurs. Peut-être n'errons-nous pas en la rapportant au Dasylirium; elle est voisine, en effet, si nous en jugeons par les descriptions, des D. Hariwegianum et junceum, dont elle diffère plus que suffisamment. Ce sont deux individus bien remarquables et bien dignes d'aller orner quelque collection de choix. Nous en avons remarqué également un troisième beaucoup plus jeune. Clematis lanuginosa Lino. (Voir ci-dessus, T° er. PI, 14 (double). Nous avons examiné à diverses reprises, et admiré soit à l'air libre, soit en serre froide, depuis le commencement de juillet jusqu'au moment où nous écrivons (septembre, 15), divers individus de cette noble et magnifique plante, en pleine floraison dans l'établissement de notre éditeur, Leurs fleurs, un peu plus petites (en raison de leur longue succession, les dimensions des premières étaient égales à celles de la figure que nous en avons donnée), nous ont offert un coloris d'une délicatesse, d’une suavité incroyables, et dont la figure en question, exécutée par un artiste anglais, {t) D. Aesulis? foliis gracillimis longissimis (orgyalibus) Grmissime flexibilibue nomerosissimis oblique tetragono-ancipilibus margine integerrimis apice tronrais (an semper!), basi latissime abrupteque dilatatis in bulbum quemdam applicato-congestis, epidermide tenuissime costulatis (ad lente costulis verrueulis concatenatis format) ; seapo… flores.… Dasylirion? longissimam à in nota præsenti, 92 MISCELLANÉES. a — 2 —__—_—_—_—— est loin de donner une juste idée, C'est un rose lilacé, nuancé d'azur, qui pälit vers le déclin de la fleur et devient légèrement blanchâtre. Nous rappelons volontiers une telle plante au souvenir des amateurs, qui ne peuvent rien acquérir de plus beau, de plus élégant, pour orner les tonnelles ou les berceaux de leurs jardins à l'air libre, ou les murs et les colonnes de leurs jardins d'hiver. Agave Celsii W. Hoox. (} (Amaryllidaceæ $$ Agaveæ). Nous sommes heureux de nous associer, par la publication de ces lignes dans ce re- ceuil, à la dédicace de l'espèce dont nous allons parler, qu'a faite M. W. Hooker au titulaire actuel d’un des plus anciens et des plus ho- norables établissements d'horticulture non seulement de la France, mais du continent. M. François Cels, dont nous nous honorons d’être l'ami, gérant actuel, s’est, on le sait, spécialement adonné, avec succès, à la col- lection et à la culture des plantes grasses en général, mais principalement À celles des Cactées, dont il collige avec le plus grand zèle, toutes les cspè- ces, en en acquérant à grands frais les plus beaux specimen qu'il puisse trouver, et sous ce rapport, sa collection compte peu de rivales. Cest de M. F. Cels que M. W. Hooker tient, il y a longtemps déjà, sans nom, l’Agave qu’il lui a dédiée, originaire, vraisemblablement, du Mexi- que, comme toutes ses congénères. A ce sujet qu'on nous permette une simple réflexion. Si l’on considère combien l’Agave americana et ses variétés luteo-marginata et luteo-striata, sont archi-populaires dans les jardins européens (surtout dans le nord, en Belgique notamment, où elles sont généralement d’un prix assez élevé), comment peut-il se faire que ses autres congénères, qui ne leur en cèdent en rien sous le rapport pittoresque, y soient comparativement aussi rares ou même tout-à-fait inconnues? Feu Kunth, dans son Fnumeratio plan- tarum (V. 818), énumère une cinquantaine d'espèces, toutes extrêmement diversifiées entre elles par le port et les formes foliaires. Objectera-t-on contre leur collection en serre, l'énormité des dimensions qu'elles doivent développer .et le long espace de temps qui doit s’écouler avant qu’elles fleurissent dans nos climats? Nous répondrons que beaucoup d’entre elles, et des plus jolies, n’ont pas besoin pour cela d'acquérir les dimensions de {1} 4. acaulis tata glauca, foliis (bipedalibus) obovato-lanceolatis valde sed brevi anguste aeuminatis inæqualiter dentatis, dentibus rectis curvatisve simplicibus v. fureatis, scapo (4-pedali} toto bractento, bractuis inferioribus subloliüformibus, superioribus sensim mais svbulais ; spica oblonga mubtiflora (com- pacta) ; floribus subgemi perianthie_ infandibulifoi (viridi) crassiusento, limbi Jaciniis ovatis acutis, flamentis styloque perianthio plus quam duple longioribus. W. Huor, L i, e. Agave Celsi£ W, Hooc. Bot. Mag. t. 4934 (Aug. 1856). WISCELLANÉES. 93 V4. americana, par exemple; et que par une culture vigilante et ration- nelle, très peu d'années (5 ou 6 ans environ!) s'écoulent sans qu'on voie se développer majestueusement leur inflorescence. Quelle cause par exemple a fait croire au populaire (exempli gratia) que l'A. americana ne fleurissait que tous les cent ans, qu’à cette époque ses fleurs s’épanouissaient avec un bruit égal à celui du canon? sinon l'inepte et insoucieux mode de culture qu'on lui applique généralement. Ainsi, no- tamment, on la laisse 6, 8, 10 et même 12 ans sans la changer de pot ou de caisse; elle ne reçoit d'arrosements que lorsqu'il plaît au ciel d'ouvrir ses cataractes, etc. ! Maïs tenez vos 4. americana dans une bonne serre tem- pérée, donnez-leur tous les deux ou trois ans une terre nouvelle, forte ct riche en humus, arrosez-les copieusement, quand besoin en est, et vous verrez si elles dépassent une dixaine d'années sans développer chez nous leur énorme scapel Or, au Mexique, quatre ou cinq années leur suffisent pour accomplir cette opération, six ou huit dans le midi de l'Europe et en Algérie, Mais revenons à notre À, Celsi : « Cette belle Agave, » dit M. W. Hoo- ker, «est acaule ou s'élève à peine au-dessus de la surface du sol; les feuilles, très glauques et longues d’un pied et demi à deux, sont obovées- lancéolées, brusquement acuminécs-aiguës, presque planes en dessus, un peu convexes en dessous, et bordées d'aiguillons courts et de forme très variable, droits ou falciformes, simples ou plus ou moins bifides ou denti- culés au bord. Le scape, haut de quatre pieds, est entièrement couvert de bractées imbriquées, peu à peu plus petites et plus subulées, L'épi est oblong (et compact). Les fleurs sont vertes, le plus souvent géminées ou à peu près, et portant chacune à leur base une ou deux bractées. Les étami- nes sont très saillantes et deux fois aussi longues que le nérianthe; le style, aussi long qu’elles, est robuste ct se termine en un stigmale subirilobé- tronqué. Dendrobium amboinense Honr. Rozr. () (Orchidaceæ), C'est, sinon la plus belle, du moins la plus curieuse et la plus distincte espèce de ce beau genre, comme on en pourra juger par ce qui suit : Elle a été tout récemment découverte dans l'ile d'Amboine, par M. Hen- shall, qui en envoya des individus à MM. Rollisson, horticultèurs à Tooting {1) 2. Pseudobulbis elongatis gracilibus subfusiformibus ; folio solitario ablongo ; floribus binis latera- libus; sepalis petalisque uniformibus (albis) linearis lanceolatis longissimis, labello (Moris ration) nano irilobo, lobis lateralibus ovato-rotundatis obtusis, irtermedio subulalo (croco abrupte euspidatim Hneari rubro-morginato ; diseo punetatim dense rubro maculnto; versus basim adest tuberculus pedicellatus erns- sus, propeque apicem quatuor ali per paria dispositi et minores). W. Hoon. li. c. (phr. parenth. nostris), Dbendroblum ambholnense lfoar. Rouusox et W. Hoon. Bot. Mag. t. 4937, {Septemb. 1856). TOM, LL. MISC. — NOV. 1856. 17 94 MISCELLANÉES. (Angleterre), chez qui elle fleurit pour le première fois cette année même, 14886. Ces individus, faibles encore, devront, selon toute vraisemblance, grâce à une plus grande vigueur acquise par une bonne culture, donner, d’après l'observation de M. W. Hooker, à qui nous empruntons ces dé- tails, des fleurs plus amples encore et plus vivement colorées. Or, dans l'actualité, chaque segment de ces fleurs n’a pas moins de 0w09 de long; de sorte que celles-ci ont près de 020 de diamètre, Tous ces segments sont uniformes, étalés, linéaires-lancéolés, d'un blane pur, pas- sant au jaunâtre vers le déclin ; le labelle, fort petit, eu égard aux dimen- sions des autres segments, est enroulé-cucullé; le lobe terminal en est brus- quement cuspidé en une pointe linéaire, aiguë, bordée de rouge ; tout le reste d’un beau jaune, et maculé au disque de points cramoisis serrés, Ce disque, concave, porte en outre près de sa base un tubereule charnu, pédicellé et deux autres paires de tubercules plus petits près du sommet : caractère important que le savant anglais a omis de citer dans sa phrase spécifique. Les pseudobulbes en sont allongés, grêles, fusiformes, et ter- minés chacun par une seule feuille oblongue. —— © Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand. 4° EXPOSITION QUINQUENNALE. La Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand n'est pas seu- lement la plus ancienne de toutes les sociétés du continent, elle en est également pour ainsi dire la mère, puisque toutes les autres se sont suc- cessivement constituées après elle ; elle en est surtout la plus noble et la plus magnifique émule. Nulle, en effet, ne provoque autant d'expositions annuelles (nous ne parlons que des sociétés continentales semblables); nulle ne se montre plus généreuse dans les rémunérations qu’elle accorde aux exposants. La première, encore, elle a eu l'honneur de l'initiative des expositions florales (1); à elle enfin la première revient également l'honneur de celle des grandes fêtes florales qu’elle donne tous les cinq ans, auxquelles elle convie, sans distinction, tous les amateurs, tous les horticulteurs tant du pays que de l'étranger et dont elle fait les hon- neurs avec une noble et large hospitalité! Personne de tous eeux qui ont eu l'avantage d'assister à ces nobles fêtes, Belges, Anglais, Français, Alle- mands, Italiens, Russes, etc., n'a pu en perdre laimable souvenir. Ce nous est done une bonne fortune d'annoncer par la voie de (1) La première exposition de la Société en question » eu lieu en 1809. Elle a accomplie aujourdhui sa 106e, WISCELLANÉES. 95 “notre recueil, Urbi et Orbi, que la Société royale d'Agriculture et de Bo- tanique de Gand, se propose de donner sa quatrième grande fête florale le premier mars 1857, à laquelle elle convie tous les amis des plantes et des fleurs, soit amateurs, soit cultivateurs, à quelque nation qu'ils appartiennent et en faveur desquels elle n’institue pas moins de quarante- neuf concours, dont elle récompensera les vainqueurs au moyen de cent quatorze médailles (1141), au minimum ! en or, en vermeil, en argent!!! Nous invitons done, en notre double qualité d'écrivain horticole et de membre honoraire de la dite Société {l'un des titres dont nous soyons le plus fier), tous ceux, à quelque titre que ce soit, qui s'occupent de la culture des plantes, Belges ou étrangers, À envoyer en nombre compact leurs plus beaux produits horticoles À cette exposition, qu’ils doivent re- garder, comme cela est vrai, non comme l'exposition florale d'une ville et d’un peuple particulier, mais comme une exposition européenne, uni- verselle, où la triste ct absurde politique n’a rien à faire, où toutes les nations s'unissent cordialement pour fêter leur reine commune , leur déesse, cette Flore, toujours jeune, toujours attrayante, qui règne et règnera éternellement et sans conteste dans lOlympe botanical et horti- cultural. Amen, Programme des Concours de la 4° Exposition quinquennale (1). 4° Pour les Collections les plus belles et les plus varices de 25 PLANTES EN FLORAISON FoRCÉE, parmi lesquelles devront se trouver 2 Kaimia, 2 PÆonra, 2 Ruononen- DRUM ARBOREUM, À RHODODENDRUM PONTICUM, 2 AZALEA INDICA, 2 AZALEA DE PLEINE TERRE, À MAGNOLIA, Î GLYCGINE sivensts, { Spinæa PRUNIFOLIA, À Pyaus saponiGa et À WeiGecta, une Médaille en or et une Médaille en argent; 2 Pour les PLANTES EN FLORAISON FORCÉE, Qué se distingueront le plus pur leur beauté et leur belle culture, une Médaille en vermeil et une Médaille en argent ; 30 Pour les CoLLECTIONS LES PLUS RICHES DE 50 PLANTES EN FLEURS, distinguées par leur culture et leur variété, une Médaille en or, une Médaille en vermeil et deux Médaitles en argent ; 49 Pour les PLANTES EN FLEURS qui parmi toutes celles exposées au Salon, les Camel- lias et Orchidées exceptés, se distingueront le plus par leur BeLLe CULTURE, une Médaille en or et deux médailles en argent ; Be Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 80 CameLuras en fleurs, une Médaille cn or et deux Médailles en argent; 6° (Concours entre Iorticulteurs-amateurs), Pour les Collections les plus belles, les plus variées el les mieux cultivées de 40 CameLuras en fleurs, une Médaille en or et deux Médailles en argent; 7° Pour les Collcctions de 15 CameLuras en fleurs, se distinguant par leur variété el leur belle culture, une Médaille en or et deux Médailles en argent; 8° Pour les Collections de 12 CaMeLLIAS en fleurs, APPARTENANT AUX VARIÉTÉS LES PLUS NouvELLes, une Médaille en or et une Médaille en argent; {1) Ce programme sera répandu à profusion; de plus, notre éditeur, pour être agréable à ses nombreux abonnés, La fait imprimer à part et joindre à celle livraison. | Toutes autres personnes qui désirersient s'en procurer un exemplaire peuvent s'adresser à M. Ver- schaffelt (franco) qui le leur adressera immédiatement (franco), 9%6 MISCELLANÉES. Se Pour le Camesuia en fleurs le plus distingué par sa beauté et su belle culture, une © Médaille en vermeil; 40 Pour le CameLLia en fleurs obtenu de semis, dont le pied-mère sera présenté au salon el qui réunira assez de mérites pour être Pobjet d’une distinction, une Médaille en vermeil ; io Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 8 RHoDODENDRUN à fleurs jaunes, une Médaille en vermeil et une Médaille en argent; 12% Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 25 RHOboDENDRUM ARBOREUM ET LEURS HYBRIDES, en fleurs, une Médaille en or et deux Médailles en argent; 459 Pour les Collections les plus belles el les plus variées de 25 Azauka INDICA en fleurs, une Médaille en or, une Médaitle en vermeil et deux Médailles en argent. 1% Pour le plus beuu lot de 10 Azauea inpica nouvelles, une Médaille en argent; 45° (Concours entre Horticulteurs-marchands). Pour les Collections les plus belles ct les plus varices de 15 RuODODENDRUM ARDOREUM ET LEURS HYBRIDES en fieurs, une Médaille en vermeil ct une Médailie en argent; 46e (Concours entre Horticulteurs-marchands), Pour les collections les plus belles ct les plus varides de 15 AzaurA INDiCA en fleurs, une Médaille en vermeil et une Médaille en argent; 170 Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 50 Plantes flcuries du genre Rosa, deux Médailles en argent; 18° Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 50 PLANTES D'ORANGERIE en fleurs, deux Médailles en argent; 199 Pour les Collections les plus belles et les plus varices de 30 AwaryLis en fleurs, une Médaille en or, une Médaille en vermeil et deux Médaïlles en argent; 20% Pour les collections les plus belles et les plus varices d’au snvins 30 AZALEA DE PLEINE TERRE en fleurs, deux Médailles en argent; Qo Pour les Collections les plus belles et les plus varices d’au moins 75 HyaciNTuEs, Crocus, Turpes et Nancisses, deux Médailles en argent; %o Pour les Collections les plus belles et les plus varices de 45 Plantes fleuries de la famille des Oncunées, une Médaille en or, une Médaille en vermeil ct une Médaille en argent; . 23° Pour l'OncuiDée la mieux cultivée, une Médaille en argent; 24° Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 40 Plantes fleuries ou non fleuries de la famille des Cactées, une Médaille en or et deux Médailles en argent; 9%o Pour les Collections les plus belles et les plus varices de 30 Plantes de la famille des Comrères, une Médaille en vermeil et deux Médailles en argent; 96 Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 50 Plantes de lu famille des Foucères, une Médaille en vermeil et une Médaille en argent; 97° Pour le plus beau lot de 6 Foucènes en arbre, une Médaille en vermeil et unc Médaille en argent; 980 Pour les plus belles Foucères 5x aRsRk, une Médaille en vermeil et une Médaille en argent; 20° Pour les plus belles Collections de 20 Lycorones, deux Médailles en argent; 30 Pour tes Collections les plus riches et les plus remarquables de 25 PLANTES NOU- VELLEMENT INTRODUITES, ñ0n fleuries, une Médaille en or et une Médaille en argent; Sto Pour les Collections les plus remarquables de 6 PLANTES FLEURIES, NOUVELLE- MENT INTRODUITES, une Médaille en or ct une Médaille en argent ; NISCELLANÉES. 97 32e Pour la PLANTE PLEURIE OU NON FLEURIE QUE, PARMI CELLES RÉCEMMENT INTRODUI- TES, SERA JUGÉE RÉUNIR LE PLUS DE MÉRITES, une Médaille en vermeil ; 53% Pour la PLANTE NOUVELLE EN FLEURS LA PLUS REMARQUABLE, une Médaille en vermeil ; 84 Pour les Collections les plus belles et les Plus variées de 50 Erica et Epacris en fleurs, une Médaille en or et deux Médailles en argent; 35° Pour les Cozuecrions ne 25 PLANTES VIVACES DE PLEINE TERRE, fleuries, offrant le meilleur choix, deux Médailles en argent; 56° Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 80 PrimuLa veRIs et AuRIQULA en fleurs, deux Médailles en argent ; 370 Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 10 Plantes en grands pieds, fleuries ou non fleuries, telles que Pamiers, Anaucanra, Banksta, Yucca, BonaParTEa cf auires analogues, une Médaille en or et une Médaille en argent; 38° Pour les Collections les plus riches et les plus variées de 30 Parmiers, Cvcapées et Panpanérs, une Médaille en or, une Médaille en vermeil et une Médaille en argent ; 59 Pour le PaLMIER LE PLUS RARE, une Médaille en argent; 40° Pour le plus beau Puzox PanICULaTA où sa varié à fleurs blanches, épanouies, une Médaille en argent. io Pour les plus belles Collections de 30 Yucca, ALOR, AGAvE ef genres analogues, deux Médailles en argent ; 42 Pour les plus belles Collections de 50 Beconra fleuries où non fleuries, une Médaille en vermeil et une Médaille en argent; 45° Pour les plus belles Collections de 25 PLANTES À FEUILLAGE PANACHÉ OÙ STRIÉ, deux Médailles en argent; 4% Pour lu Collection la plus belle de 20 Baowéuracées, deux Médailles en argent; 45° Pour la plus belle Collection de À5 Anauta et Ruopara, deux Médailles en ar. gent; 46° Pour les plus belles Collections de 8 Bouquers, une Médaille en vermeil et deux Médailles en argent; 47° Pour les plus belles Collections de CoRbeices, SUSPENSIONS, Vases, ele, ele., deux Médailles en argent; 48 Pour les plus belles PEINTURES 4 L'AQUARELLE (fleurs ou fruits), deux Médailles en argent; 49° Pour les plus belles PLANCHES EN COULEURS gravées ou lithographiées (fleurs où fruits), deux Médailles en argent. Dispositions réglémentaires. Art. fer, Le jury se réunira au Casino le samedi 28 février 1887, à 40 heures du matin. L’Exposition sera ouverte le lendemain, à 11 heures du matin, et fermée le mardi suivant, à 5 heures du soir. Art. 2. Les Plantes seront reçues jusqu'au 27 février, à 5 heures du soir, terme de rigueur. Les Phiox (concours n° 40} seront reçus le 28, jusqu'à 9 heures du matin. Les Plantes seront restituées aux exposants le 4 mars; la Société veillera à leur conservation, sans répondre des dégâts qui ne proviendraient pas de son fait. Art. 8. Les exposants apporteront leurs Collections à leurs frais, et seront tenus de les placer aux endroits qu’indiquera la Commission-Directrice de l'Exposition. Art. 4. Les bordereaux des Plantes, écrits lisiblement, ct comprenant les noms, 48 98 HISCELLANÉES. qualités et demeures, des. exposants, ainsi que l'indication des Concours auxquels eeux-ci veulent prendre part (1), devront être remis soit au Casino, soit au domicile du Secrétaire, rue Digue de Brabant, ne 22, ou à celui du Secrétaire-Adjoint, rue de Courtrai, ne 145, au plus tard le 23 février, avant # heures du soir. Les Plantes exposées qui n'auraient pas été portées sur ces bordereaux ne pour- ront concourir. Pour les concours ne' 30 à 35 les bordereaux devront porter en regard du nom de chaque Plante, la désignation exacte de l'ouvrage où cette Plante se trouve décrite, ainsi que la date de l'introduction. Art. &. Conformément aux dispositions de l’art. 32 des Statuts-généraux de la Société, les Plantes cultivées aux Jardins Botaniques des Communes ou de l'État ne pourront pas participer aux concours, mais ÎE sera loisible au Jury &e décerner à ecs Plantes des Médailles équivalentes aux prix proposés, s’il reconnaît, qu'admises à concourir, clles remporteraient la palme. - Art. 6. Le Jury pourra décerner huit prix d'honneur (deux Médailles en vermeil et six en argent) ou des mentions honorables aux Plantes ou collections exposées en dehors des concours qu'it jugera dignes de lune de ees distinctions. Art. 7. Si le nombre des Juges désignés qui répondront à l'appel de la Société l'exige, le Jury sera divisé en sections. Toutes les décisions seront prises à la majorité absolue des suffrages. Ainsi arrêté en séance générale, le 18 août 1856. Le Secrétaire, Le Président, CHARLES LEIRENS. CHEVr HEYNDERYCOX. Floraison du Gvnenrom ARGENTEUM (Hoorea? argentea Nos.). La belle Graminée {4grostacée !) qui porte ce nom vient de développer {en ce moment fin septembre) son beau panache floral, sur un chaume de plus de trois mètres de hauteur, dans le jardin d’un de nos amateurs les plus distingués, M. N. D'Huyvetter, à Mérendrée, près de Gand. De plus jeunes individus fleurissent également dans le jardin de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de cette ville (Casino) et dans celui de notre éditeur. Nous renvoyons le lecteur à la notice que nous avons publiée sur cette plante, dans notre Tome If (Mise. p. 14. c. ic.), en fesant observer que la vignette que nous y avons jointe et que nous avions empruntée à un journal anglais (Linz. et Paxr. Flow.-Gard. I. Glean. 475) est loin de donner une juste idée de l'effet grandiose et pittoresque qu'elle peut dé- ployer dans nos jardins. Ainsi, tout d'abord, elle forme une touffe immense, d'un à deux mètres de diamètre, composée d'innombrables feuilles, lon- gues d'environ deux mètres, très étroitement linéaires, d'abord dressées, puis vers le milieu récourbées avec grâce vers le sol, et d’entre les- {) Cette disposition s'applique au concours n° 4 (belle culture) comme à tous les autres. MISCELLANÉES, 99 quelles s'élèvent un ou plusieurs stipes, hauts, comme nous l'avons dit, d'un mètre et demi, à trois et quatre, selon l'âge des individus, La vi- gnette en question n'indique pas, non seulement & peu près ces dimen- sions des touffes, mais en donnant la hauteur relative des chaumes, elle n'exprime pas non plus la figure exacte, la disposition et la grâce de Fample panicule florale qui les termine. En attendant que nous revenions botaniquement sur le compte de cette plante, que nous présumons devoir être le type d'un genre distinct, nous la recommandons instamment aux amateurs, comme un magnifique or- nement et dans les massifs et surtout sur le bord des pelouses. Des animaux réputés nuisibles en horticultarce. Dans un précédent article sur cet intéressant sujet (Zilustr. hort. E Mise. p. 42), nous avons démontré, et péremptoirement, nous le pensons du moins, que l'horticulture (et l’agriculture, cela va sans dire !) avait beau- coup plus à gagner qu’à perdre, en laissant vivre une foule de pelits ani- maux que les préjugés ou la routine font tuer partout où ils sont trouvés. Il faut donc, dans l'intérêt des champs et des jardins, dans l'ordre des Reptiles, respecter la vie: de la Couleuvre à collier (Coluber natrix), de l'Orvet (Anguis fragilis), de In Rainette (Hyala communis) et des autres Grenouilles; du Lézard des buissons (Lacerta stirpium) et de celui des murailles (L. agilis), du Lézard d’eau (Triton cristatus), de la petite et de la grande Salamandre (Lissotriton punctatus, Salamandra maculosa) ; dans l'ordre des Mammifères : du Hérisson (Erinaceus europœus), de la Taupe {(Talpa vulgaris), cle. Nous avons demandé grâce pour ces charmants chanteurs ailés, qui réjouissent nos bosquets de leurs évolutions et nos oreilles de leurs chants harmonieux : les linottes, les fauvettes, les mésanges, les rossignols, les chardonnerets, les rouge-gorges, etc. Parmi les Insectes, nous avons pro- clamé l'utilité des carabes, connus vulgairement sous le nom de Coutu- rières (4); 6 blasphême! une gente couturière comparée à des carabes! Avouons toutefois, in pelio! que la comparaison n’est Lout-à-fait pas fausse, du moins, sous un certain rapport: la couturière féminine (nous allions dire, la Grisette! proh! pudor!), dite souvent aussi froile-menu, troile en effet, sans cesse, avec cette vivacité, cette désinvoliure tout agacante et {1) Sous ce nom, on entend surtout dans quelques cantons les deux espèces dorées: C, hortensis et auratus, 100 HISCELLANÉES. déhingandée (1) que l'on connaît, et s'arrête à chaque pas, pour regarder ceci, cela; la couturière à six pattes, trotte de même, s'arrête de même et furète de même; de là sans doute leur assimilation, foute poétique! Reprenons : nous avons dit l'utilité des carabes (C. hortensis, auratus, catenulatus, violaceus, etc.). Nous allons aborder une autre catégorie d'animaux. Hélas ! Hélas ! notre voix sera-t-elle entendue? Ne précherons- nous pas, comme St-Jean, dans le désert? C’est qu’à l'endroit des animaux emplumés, dont nous allons parler, et dont nous chercherons à établir également l'utilité incontestable pour l'agriculture et l'horticulture, nous avons à combattre des préjugés enracinés et une superstition séculaire; or, les préjugés et la superstition ne raisonnent pas, on le sait : voyez dans les campagnes et même dans les villes! Essayons néanmoins. Qui de nos lecteurs, en parcourant les campagnes, n’a pas vu, cloués à la porte des fermes, par leurs ailes étendues, et eloués quelquefois vivants encore (barbarie inutile!}, des hibous, des chats-huants, des chouettes, des effraies, ete.! Or, tels sont les animaux honnis, méprisés, redoutés jusqu'à l'horreur et tués sans pitié, dont nous voulons prendre ici le parti, que nous voulons défendre, dont enfin nous voulons démontrer l’utilité. Que si nous étions encore aux siècles, où régnait la croyance à la mé- tempsycose, nul doute, que quelques lecteurs, ennemis des Hibous et des Chats-huants, prétendraient que notre âme d'homme actuel fut aupara- vant celle d’un de ces intéressants oiseaux nocturnes : expliquant tout naturellement par là notre amour pour celte sorte de gent ailée. Mais, nous ne sommes, nous n’avons été ni Hibou, ni Chat-huant, ni Grenouille, ni Lézard, ni Carabe; mais nous sommes Agriculteur, Horticulteur, Ama- teur! et nous prenons la défense de tous les animaux dont les mœurs, le genre de vie protégent l'Agriculture et Horticulture, au lieu de leur nuire, comme le pense le vulgaire! C’est ici le cas de s’écrier avec l'ami Horace : Odi profanum vuigus, et arceo! Toutefois, au lieu de le haïr, il vaut mieux tâcher de l'éclairer ; et c'est ce que nous fesons! Que l'on tue impitoyablement le Milan, l'Épervier, l'Émérillon, le Faucon, 'ete., fort bien! (et encore!!!) ce sont des des- trueteurs de Poulets, de Pigeons, ete., mais le Hibou, le Chat- huant, ete. Pourquoi? Les oiseaux dont nous voulons parler appartiennent à la classe des Accipitres nocturnes des Naturalistes modernes, qui tous sont d'accord pour dire : que la Nature les a destinés (ces oiseaux! ne vous y trompez {1} 13 est singulier que ce mot si conau soit omis daus les Jexiques modernes. MISCELLANÉES. 401 pas!) à arrêter la top grande multiplicité des petits mammifères ron- geurs, frugivores et radicivores, qui ne sortent que la nuit de leurs retraites pour exercer leurs déprédations : déprédations si nuisibles, si funestes quelquefois tant aux Agriculteurs qu'aux Horticulteurs ; que dans ce but, elle (la Nature!) les a doués (ces oiseaux!} de toutes les faculiés qui pouvaient favoriser cette chasse nocturne. Ainsi, selon Buffon, et les Naturalistes modernes, qui confirment plei- nement ces faits, ils ne peuvent chasser que la nuit, parce que la sensibi- lité de leur vue est telle, qu'il leur est impossible de supporter la lumière du soleil; il leur faut, au plus, celle de l'aurore naissante ou du crépuscule tom- bant. Or, c'est surtout à ces instants que les dits déprédateurs se mettent en besogne. En outre, leurs oreilles sont disposées de telle sorte, par l'ampleur comparative de la conque, que leur ouïe jouit d’une extrême finesse, et que, dans le silence de la nuit, le moindre bruit dans la feuillée, sous la mousse, sur le sentier, parvient avec facilité jusque dans leur retraite. C'est ainsi qu'ils font une guerre acharnée aux rats, aux souris, aux mulots, aux loirs, aux musaraignes, ete. (V. l’article cité), qui. ravagent les champs et les vergers. À défaut de ces mammifères, ils ne dédaignent pas les insectes. Nous ne pouvons dissimuler que quelquefois, un lapereau, un levraut imprudents et trop matineux disparaissent par leur fait; mais pour un de ces animaux ils en tueront cent autres malfesants : mais est-ce que pour l’agriculteur et le maraîcher les lapins et les lièvres ne sont pas aussi malfesants que les loirs, les mulots, ete.? Oui, sans doute! Eh bien, nos oiseaux sont utiles aux champs, aux vergers, aux jardins (maraichers), en chassant et les lapins, et les mulots, et les loirs, etc.! et dans le pre- mier cas, ils ne font tort qu'aux chasseurs! Et quel est l’agriculteur ou Yhorticulteur-maraicher qui prendra en cela le parti de ces derniers, leurs bêtes noires!!! eux, qui causent à leurs champs et à leurs cultures bicn d’autres dommages, plus réels et plus désastreux que l'est la disparition d'un petit lièvre ou d’un petit lapin. Si l'on nous accorde que nous sommes dans le vrai, en établissant par ee qui précède Putilité réelle des accipitres nocturnes, nos agriculteurs et nos horticulteurs comprendront tous, qu’ils doivent leur laisser la vie sauve, respecter et faire respecter les retraites de ces oiseaux, les favoriser même de toutes manières, puisque les cultures seront d'autant plus productives, qu'un plus grand nombre de ces petits animaux qui leur nuisent, dis- paraîtront de leurs environs. Ils riront, et laisseront dire les bonnes femmes, qui, entendant quel- quefois, la nuit, du haut d’une tour en ruines, ou dn clocher du vil- 102 - MISCELLANÉES. lage, le hou-hou d’une chouette ou d'une effraie, se signent, et voient des présages de mort et de destruction prochaines, soit pour elles-mêmes, soit pour leurs voisins. Que si le préjugé et la superstition l’emportent sur leur volonté, qu'ils se contentent au moins de chasser par des démonstra- tions bruyantes l'oiseau réputé sinistre, mais en respectant son utile vie. Car, pourquoi tuer? pourquoi détruire les œuvres de Dieu! Ce Dieu n’a rien fait d’inutile ; tout être vivant est créé dans un but utile à la géné- ralité ct doit obéir à ses instincts particuliers ; tout s'enchaîne étroitement dans la nature, et l'harmonie la plus sublime , cette harmonie qu'admire et contemple le philosophe, naît des désordres isolés et des contrastes les plus apparents. A ce sujet notre La Fontaine a dit avec autant de sim- plesse que de force, bien que dans un autre sens : Dieu fait bien ce qu’il fait, sans en chercher la preuve En tout cet univers, et l'aller parcourant Dans les citrouilles je la treuve, Tout le monde connaît le sujet du charmant apologue dont ces trois vers sont le préambule ; et notre preuve, nous, nous la trouvons dans la liste des animaux faussement réputés nuisibles que nous avons cités. Mais il est temps de passer en revue quelques-uns de ces accipitres noc- turnes, la terreur des sots, mais les bienfaiteurs de nos cultures. Nous ne citerons iei que ceux qui habitent les partics tempérées de l’Europe (Alle- magne, Prusse, Belgique, France, ete.). Le Cararacocu (Surnia funerea Cu. Bon.). Front pointillé de blanc et de brun; bande noire encadrant les orcilles; parties supérieures maculées diversement de brun et de blanc; bords des ailes bruns, tachetés de blanc; gorge blanchâtre; grande tache d'un brun noirâtre sur le haut des ailes; bec jaune, tacheté de noir, etc. Habitant des régions arctiques, on le rencontre quelquefois de passage en France et en Allemagne; mais jamais dans le midi. La Cuevècue (Athene noctua Cn. Bon.). Parties supérieures gris brun- roussâtre ct tachetées de blane; face variée de brun, de roussâtre et de blanc; demi-collier blane et noir sur les côtés; zig-zags bruns sous la gorge qui est blanche; le dessous du corps blanc, avec taches allongées brun- roussâtre; ailes, comme le dos, mais tachées d'un blanc plus pur; bec brunâtre, Se trouve dans toute l’Europe, où il se niche dans les vieilles tourelles, les clochers, les vieux murs, les trous des arbres, Le Gnano-Duc {Bubo maximus Cu. Bon.), que ne nous citons ici que pour mémoire, est fort connu; on le voit communément dans les collec- MISCELLANÉES. 103 tions zoologiques vivantes; il fait surtout la guerre aux lapins, aux lièvres, aux perdrix; nous passons donc condamnation sur la chasse qu'on peut lui faire. Le Perrr-Duc (Ephialtes Zorca Kevzeni.). Parties supérieures bruné- tres, variées de gris, de roux, de blanchâtre; lignes longitudinales noirä- tres au centre des plumes; lignes ondulées et taches noires, cendrées ou rousses sur les épaules; ailes colorées comme les parties supérieures; bec noir. : Le scops ou petit-duc habite toute l’Europe et émigre en automne. Il s'apprivoise aisément; il obéit à la voix et revient de lui-même au lieu où on Fa élevé. Le Hisou moyen Duc où plus communément le Csar-Huanr (Otus vul- garis Cx. Bon.). Parties supéricures d'un roux jaunâtre, varié longitudi- nalement et en zig-zag de gris et de brun; face variée de gris, de rous- sâtre et de brun près des yeux; longues taches brunes sur les ailes, bec brun, Il se plait dans les cavités des monuments en ruines et des arbres, d’où il sort pour aller en chasse peu de temps après le coucher du soleil ; il fait pendant la nuit entendre un eri grave, qu’exprime assez bien le mot clou. On s'en sert pour attirer les oiseaux à la pipée. Le Braceyote (Otus brachyotus Gmer.). Deux petites aigrettes au front, parties supérieures d'un jaune d’ocre, varié de taches brunes au centre des plumes, allongées sur la tête et le cou, irrégulières sur le dos, diver- sement conformées sur les ailes; ligné de même sur le ventre; plumes rayonnantes de la face mélangées de gris, de roux et de brun; bec noir. Ce hibou se montre en France pendant les mois d'octobre et de no- vembre; il niche par terre. Le Cuar-Huant ou Hucorte, ou Caouerre-Huiorte (Syrnium Aluco Save). Fond du plumage grisâtre, flammé de brun sur les tiges des plumes, avec dentelures transversales : taches blanches et rousses par des. sus; varié et rayé de lignes transversales d’un brun foncé en dessous; face gris-bleuâtre, rayé circulairement de brun. La hulotte habite les grandes forêts en Europe; elle niche dans les trous d'arbres et souvent dans les nids abandonnés des geais, des pies et des corneilles. La Cuevècne À piens EmPLUMÉs (Vyclale Tengmalmi Cn. Bon.). Parties supérieures d’un roux brun nuancé de noirâtre, avec taches arrondies, blanches sur la tête, le cou et le corps; parties inférieures blanches, ta- 404 MISCELLANÉES. chetées longitudinalement de roux-brun; ailes comme le manteau; bec noir et jaune. Nord et Est de l'Europe. L'Errraie,ou Cuouerre pes CLocuers (Strix flammea L.). Parties supérieu- res d’un fauve très clair, ligné de gris et de brun en zig-zag, et criblé de petits points blanchâtres; face et gorge blanches; parties inférieures rous- sâtres ou blanches, marqué de petits points brunâtres, sans autres taches, « L'Effraie, qu’on appèle communément la Chouette des clochers, effraye, en effet, » dit Buffon, « par ses cris deres et lugubres et sa voix entrecou- pée, qu'elle fait souvent entendre dans le silence de la nuit. Elle est pour ainsi dire domestique, et habite au milieu des villes les mieux peuplées. Les tours, les clochers, les toits des églises et des autres bâtiments élevés lui servent de retraite pendant le jour, et elle en sort à l'heure du crépus- cule. Son soufflement, qu’elle réitère sans cesse, ressemble à celui d’un homme qui dort la bouche ouverte ; elle pousse aussi, en volant et en se reposant, différents sons aigus, tous si désagréables, que cela, joint à l’idée du voisinage des cimetières et des églises, et encore à l'obscurité de la nuit, inspire de l'horreur et de la crainte aux enfants, aux femmes, et même aux hommes soumis aux mêmes préjugés, et qui croient aux re- venants, aux sorciers, ete. ; ils regardent l'Effraie comme l'oiseau funèbre, comme le messager de la mort; ils croïent que, quand il se fixe sur une maison, et qu'il y fait retentir une voix différente de ses cris ordinaires, c'est pour appeler quelqu'un au cimetière, » Cette citation sert de corollaire commun à tous les autres Accipitres nocturnes, que nous avons cités; même mœurs, même proie, et de celui-ci seul, on peut dire justement avec le poëte : Ab uno disce omnes! C'est surtout de loirs, de mulots, de campagnols, etc., que se nourrit l'Effraie. Nous aurions pu grossir quelque peu encore cette énumérations mais nous avons été assez explicite, croyons-nous, pour prouver l'utilité in- contestable de ces curieux oiseaux (aux grosses ef cocasses caboches, qu’à la façon de ces mandarins de plâtre colorié, dont on amuse les enfants, ils dandinent de haut en bas, d'une façon si grotesque et si risible, quand ils sont en captivité!}, rendant, par leur genre de nourriture, cent fois plus de services qu'ils ne causent de préjudices aux habitants des enm- pagnes, aux cultivateurs et aux jardiniers, dont Dieu prolonge la vie, à condition de respecter la leur! Ainsi-soit-il! \f /) w jhA Au = L4 N& ou es O L ) CO) bo ( Et te P Lo CO MARTIES. ( À Bresil (Bahia / (Serre chaude.) MISCELLANÉES. 105 PLANTES RBCOMMANDÉES. (saPècEs RARES OU NOUVELLES.) Cocos botryophora Mar. (1) (Phœnicaceæ ; Palmæ et Palma- ceæ Aucr.). Notre vignette, imitée de celle du grand ouvrage de M. de Mortius sur les Palmiers, peut donner à nos lecteurs une juste idée du bel effet que déploie dans sa patrie, celui dont nous allons dire quelques mots à nos lecteurs. On le trouve assez communément au Brésil, dans la province de Bahia, dont ii domine les Forêts Vierges de son élégante couronne foliaire, non loin des bords de l'Océan, notamment sur les bords du fleuve Perusguacu, à Engeuho da Ponté, près de Coxoeira, de Camamu, et le long du Rio {rivière) das Contas. Son stipe, svelle et élancé, annelé, dépasse quinze et vingt mètres de hauteur, sur 25-30 centim. à peine de diamètre, et se termine par une belle toufle coronale de frondes, dont chacune a de trois à quatre mètres de longueur. Les frondules (folioles) en sont oblique- ment adnées, opposées, serrées, ou disposées en touffes, linéaires-acumi- nées, ondulées-crispées. IL est dioïque; les fleurs mâles sont blanchâtres, à segments épais; les spathes (ampondres) sont sillonnécs longitudinalement ; le spadice long de 50 à 60 centimètres; les drupes ovées-cliptiques, ombonées {mu- cronées par la marcescence du style), jaunâtres, forment une grande ct élégante grappe. Cest certainement Pun des plus gracieux Palmiers connus, ct bien digne de figurer dans les serres des amateurs, où son feuillage, assez différencié de celui de ses congénères, le fera reconnaître au premier coup-d'œil. L'établissement Verschaffelt est à même de leur en procurer de jeunes et jolis individus. Nos lecteurs doivent prendre bonne note que M. de Martius, comme l'énonce notre synonymie, a depuis reporté ce Palmier dans son genre Syagrus; et l'a admis de nouveau comme tel dans ses descriptions des Palmiers récoltés par M. Alcide d'Orbigny, lors du grand voyage de (1) €. Candice procorrimo subregulariter anuulato; fcondibas ereeto-patentibos, pinnis lineari-urumina- tis densis subserispis ; petalis masculis crassis; floribus fœmineis ovato-globosis ; drupis elliptisis eonfer- dis. Man. Li. €. . Cocos botryophora Mag. Palm. 118. t. 88-84. ct t. 73, D. &g. 3. — Kurra, Enum. 111. 283. An potins Syagrus botryophora tlege botrycphorus!) esvsn. in D'Onsicnr Voy, Amér. part. bol, Palm. Vil. 3 p. 98. l. 8, et € 30. D, 22? (e4 ut suadet Herx. Wesoz. Ind. Palm. 38.) cum bis add etLis: 1 petalis oblongis oblusiuseulis erassis; Moribus femineis ovaiis; drupa elliptien (ovi eolumbini magnitudine), putamine in vertie rotandao leviter Lrilobo lateribus trisulealo, nueleo elliptieo, fascie cruribus latis cicatrisaiis; albumine quabili. Maur, sub Syagro botr. L. c.! (War. Aunal. 1, 3010. Tom, it. MSC. — DÉC. 4856. 19 406 MISCELLANÉES. celui-ci dans l'Amérique méridionale (1. c.). À la rigueur donc, ce Palmier doit être étiqueté: Syagrus botryophorus, malgré l'inscription de notre planche, que nous avons vérifiée trop tard pour la changer. PLANTE TINCTORIALR, Phytolacca octandra (?) L. (Phytolaccaceæ). Sans doute, nous ne recommandons pas cette plante pour la beauté de son port ou de ses fleurs, mais pour l'utilité dont nous la supposons susceptible dans l'éco- nomie industrielle, comme nous allons chercher à le démontrer. C’est une plante, déjà anciennement connue, habitant toutes les parties chaudes du continent septentrional américain, depuis le 32° de latit. N. jusqu'au Venezuela, c'est-à-dire jusque près de l’Équateur, et, dit-on aussi, Ja Nouvelle-Hollande. L'individu que nous en avons observé dans le jardin A. Verschaffelt, bien que semé au printemps de cette année et ayant crû dans un terrain sablonneux et maigre, avait atteint au premier octobre un mètre de hauteur, étalait ses robustes branches sur un et plus de circonférence. Il présentait à la fois de nombreuses grappes de fleurs et de fruits à divers dégrés de maturité. Comme sa congénère, la P. decandra, elle est connue vulgairement sous le nom de Raisin ou de laque d'Amérique. Ce dernier nom indique la belle couleur que four- nissent les baies de ces deux espèces; mais n'ayant pas en ce moment l'occasion d'examiner la première, nous ne nous occuperons ici que de la seconde, C'est une plante bi- ou trisannuclle, suffrutcscente à la base, extrême- ment vigoureuse, végétant, comme on l'a vu plus haut, avec une luxu- riance extrême, et dans les plus mauvais terrains, fructifiant dans l'année même de sa naissance avec autant de facilité que d'abondance. Ses nom- breuses baies contiennent une pulpe dont le suc abondant est d’une cou- leur carminée, d’une saveur qui semble d’abord sucrée, puis légèrement caustique. Cette saveur et cette couleur comportent, selon nous, deux enseigne- ments, dont la société doit tirer un parti également utile. La Thérapeu- tique trouverait certainement dans le suc des baies un principe immé- diat qu'elle pourrait peut-être employer avec avantage dans certaines affections, en même temps que la Chimie pourrait en extraire le principe colorant, dont l'abondance et le prix de revient, relativement moindre, feraient une heureuse concurrence à la garance et à la cochenille. Nous nous abusons peut-être; mais il nous semble de notre devoir de signaler à nos semblables toutes les plantes dont on peut tirer quelques principes MISCELLANÉES, 407 utiles ou salutaires.. Or, pour un chimiste, c'est ici à la fois un devoir et un plaisir, et peut-être une bonne fortune. La Phytolacca octandra prospérerait admirablement dans le Midi de la France, en Italie, en Espagne, en Grèce, surtout dans l'Afrique fran- çaise, et partout où elle n'aurait rien à craindre des gelées. Considérée botaniquement, elle nous a offert quelques détails qu'il n'est pas inutile de joindre à l'excellente description qu’en avait du reste déjà donnée M. Moquin-Tandon (DC. Prodr. XIIL. p. 32}. Ce savant divise le genre Phylolacca en deux sections qu'il caractérise ainsi : $ 1. Eurayrozacca. Bacca depresso-globosa costata. — Herbæ; racemi floriferi erecti. $ 2 Omazrorsis. Bacea subglobosa ecostata. — Inferne frutescentes ; racemi floriferi apice nutantes. Ces sections plus mûrement examinées devront être vraisemblablement réunies ; c'est ainsi, par exemple, que la plante en question (4), placée par M. Moquin dans la première, appartient en réalité à toutes deux; à la première : par ses grappes florifères dressées ; à la seconde ; par ses baies absolument sphériques à la maturité, par ses parties inférieures lignescentes. Les baies grossissent bien en effet sur 8-9 côles, sont vertes alors; mais bientôt les côtes s’oblitérent, l'épiderme se tend, se teint d'un beau noir et le fruit devient une sphère légèrement dépri- mée et ombiliquée au sommet, d’où sortent les 8 ou 9 styles non accrus. Dans cet élat, le périgone, verdâtre lors de la floraison, s'accroît légè- rement et affecte une belle couleur cramoisie; et sous la baie persis- tent les filements staminaux. Les côtes du rhachis sont, sous la loupe, hérissées de petites denticules presque continues et translucides. Bien que ne possédant rien de positivement ornemental, dans Pac- ception jardinique de ce mot, la Phytolacca octandra toutefois ne sera pas d'un médiocre effet dans les pares et les grands jardins, sur Je bord des massifs ou des taillis, par les grandes dimensions qu’elle atteint et ses nombreuses grappes dressées, chargées de baies noires, très ser- rées, mais laissant entrevoir quelque peu leurs fleurs cramoisies, {t) Nous devons dire qu’elle ne répond exactement à aucune des espèces décrites par l'auteur; de là le ? qui en suit la nom en tête de cet article. Peut-être est-elle inédite? Nous en tenons l'échantillon sec à la disposition des botanistes qui voudraient l’exhminer et quelques graines dans leur baie pour ceux qui désireraient fa caltiver. Elie diffère notamment à toto cælo d’une Phyt. actandra (de notre herbier), éti- quetée par M. Blume, récollée au Japon et ne répondant pas non plus à celle décrite sous ce nom par M. Moquin. 408 AMISCELLANÉES. Epidendraum calliferum Nos. (Orchidaceæ). Cette belle et dis- tincte espèce, dont nous avons donné la figure et la description dans notre Jardin fleuriste (Te IV. PI. 444), était en pleine et luxuriante floraison, le quinze octobre dernier, dans l'établissement Verschaffelt, Une douzaine de grappes multiflores, élégamment disposées en girandoles pendantes, étalaient leurs jolies fleurs si gracieusement panachées de pourpre et qui répandaient au loin leurs suayes et délicieuses senteurs. Nous rappèlerons ici sommairement que le principal caractère de cette plante est un cal assez prononcé, qui se trouve à la partie interne apiei- laire de chaque segment du périanthe, Quand nous la décrivimes en 4853 (L. c.), nous en ignorions la patrie précise, et nous sommes heureux de remplir aujourd'hui cette importante licune, L'Epidendrum calliferum a été découvert dans l'ile S-Catherine par le collecteur de M. Verschaffelt, M. François Devos, qui lui envoya en 4847 plusieurs beaux individus. Elle se plaît sur les rochers, dit cet intelligent voyageur, où elle forme des touffes énormes, qui en couvrent quelquefois toute fa surface et sont exposées à toutes les ardeurs du soleil, « J'ai compté, dit-il, sur quelques-unes jusqu’à deux ou trois cents grappes de fleurs à la fois, longues de plus de trente centimètres; tout l'air aux alentours était embaumé de leur exquise odeur. » Nous saisissons ici l'occasion de rappeler au souvenir des amateurs de belles Orchidées, une plante aussi méritante, comparativement rustique et peu difficile sur sa cultere. Miltonia spectabilis var. Moreliana (Orchidaceæ). Un dernier mot encore, avec l'agrément de nos lecteurs, sur cette magnifique plante, que nous avons décrite et figurée dans le T° JI du présent ouvrage (PI. 71). Pendant toute la durée des mois de septembre et d'octobre derniers, nous l'avons admirée dans toute la luxuriance et toute la splendeur de sa floraison, dans une des serres à Orchidées de notre éditeur, et si nous en reparlons ici, c'est pour dire que, sous l'influence de l'excellente culture à laquelle sont soumises ces sortes de plantes dans l'établissement en ques- tion, les fleurs de notre Miltonia nous semblent avoir celte année at- teint les limites de leurs dimensions naturelles possibles ; qu'on en juge : mesurées avec soin, le diamètre longitudinal (dans l'axe du labelle!) n’avait pas moins de qualorze centimètres; mesuré séparément, le labelle avait sept centimètres de longueur sur huit de large; mais fait beaucoup plus curieux encore : la plupart des scapes avaient émis chacun deux fleurs placées dos-à-dos ! MISCELLANÉES. 409 Avons-nous tort, chers lecteurs, de vous entretenir encore une fois d'une telle plante? - Fradescantia discolor var, lineata À. Mioue (Commelinaceæ); Conquête d'Amsterdam ! 1 est peu d'amateurs qui ne connaissent dans les serres Ja belle et curieuse plante, type de Ia variété en question aux grandes et belles feuilles dressées-fascicules en spirale, d’un superbe vert velouté en dedans et d'un beau rouge vineux en dehors; de l’aisselle des- quelles sort une petite spathe presque sessile, comprimée, bivalve, conte- nant un assez grand nombre de jolies petites fleurs blanches, Nous avons vu cet été dans le jardin Verschaffelt de fort beaux indi- vidus d’une variété de cette plante à feuilles élégamment et richement striées de jaune : variété destinée, certes, à devenir un charmant orne- ment et pour les serres chaudes et pour les serres tempérées. M. Stéen, horticulteur d'Amsterdam, qui vient de la mettre dans le commerce, lui donne, dans une notice publiée avec figure (1), le nom de Conquête d'Amsterdam, et dit en même temps : introduite des Indes orien- tales. I] y a Ià une contradiction qu'il serait intéressant d'éclairer! car si la plante est une Conquéte d'Amsterdam (et par conséquent obtenue par le semis), elle n’a done pas été introduite des Indes orientales (et vice- versa!), qui ne sont pas même la patrie du type (celui-ci est de l'Amérique australe). Quoi qu’il en soit, est une gracieuse acquisition qui ne tardera à figurer dans toutes les collections de belles plantes, et chez les amateurs qui recherchent les plantes à feuilles diversement panachées. Dendrobium Falconeri ...? — W.Hoow. ) (Orchidaceæ). Nouvelle et magnifique espèce de ce magnifique genre, découverte tout récemment dans les montagnes du Boutan {{nd. orient.), à quatre mille pieds d'élé- vation, et dont les individus ont été vendus, en avril de cette année (1856) aux enchères à Londres, au moment de leur arrivée, M. W. Hoo- ker, qui nous cite ce fait, nous laisse ignorer el ignore vraisemblablement lui-même et le nom du découvreur et celui, probablement le même, de limportateur. Pour donner à nos lecteurs une juste idée de la beauté et du mérite (1) On peut la lire également dans l'Allg. Gart.-Zeit. No 28 (1856), p. €) D. ($ Dendrocorgne). Caulibus bie illie ramosis elongatis pendalis gracilibus ortculats, geniculis nodosis; folis paucis parvis 1-3-terminalibus lineribus; pedicellis solitaris unifloris ; doribus amplis speciosis; sepalis oblonge-lenccolutis subrortilibas petalisque ovatis æquilongis patentibus apiee parpureo-maculstis, labelle eueullato, limbo vix trilobo ovato écuto undalato integerrimo ciliato, disco aurontiaco basi spieeque purpureis, caleare brevissimo. W. Hoor. Li. 6. Dendrobium Faleonert «4% — W. Hoor. Bot. Mag. 1. 4944 (October, 1856), 410 MISCELLANÉES, de cette plante, il nous suffira de dire, qu’une tige, longue d’un mètre environ, porta plus de soixante fleurs, dont la fraîcheur subsista pen- dant douze ou quatorze jours. Chaque fleur, de 0,12-13 de diamètre, est d’un blanc de crême, teinté de rose sur les trois segments externes; tous les segments et le labelle sont largement maculés d'un riche violet au sommet; la partie enroulée en cornet du labelle, d'abord jaune d'or, est ensuite et à l'intérieur du plus riche violet foncé. Le Dr Hooker ne nous dit pas si ces fleurs sont odorantes. Les tiges, qui les porte, sont très grêles, formées de petits articles renflés-noueux, striés, Les pédoncules sont uniflores et sortent des ar- ticulations, Les feuilles sont terminales, au nombre de deux ou trois seulement, très petites, linéaires, Diervilla (ou Weigelia) Middendorffiana. Nous démontre- rons, rationnellement, nous l'espérons du moins, que celte belle plante, qui commence à se répandre dans nos jardins, où elle constituera un ornement de premier ordre, quand on saura bien la cultiver, n'est point une Diervilla (ou Weigelia, comme on voudra}; mais qu'elle doit être le type d'un genre nouveau (Wagneria Nos.). Notre première livraison de janvier prochain (1857) en donnera une belle figure, la description et nos raisons à l'appui de cette assertion. Phorphorescence {Lumnosiré) végétale (1), En août dernier, les promeneurs que le hasard aura, comme nous, amenés par une nuit bien noire sur le chemin de fer, non loin de la station de Gand, où s'opèrait un remaniement de l'une des voies, auront pu remer- quer, sur une assez grande étendue, de longues traînées d'une lumière assez vive. De loin, nous l'attribuions à des amas de vers-luisants (Lampyris noctiluca L.); mais elle provenait uniquement, comme nous nous en sommes assuré par l'examen des morceaux que nous en emportâmes, de la décomposition du bois (chêne ou charme?), causée à la fois par la chaleur et l'humidité, et en l'absence de tout cryptogame quelconque, C'était là un spectacle véritablement curieux et qu'il n’est pas souvent donné d’ob- server. {1} Voyez ci-dessus, 11. Mise, p, 0. MISCELLANÉES. Ail Note sur la calture des Amanriis, Par M. A. VERSCHAFFBLr. Les Amaryllis et les Lilum par leur beauté occupent le premier rang dans la nombreuse classe des plantes bulbeuses; aussi ces deux genres de plantes sont cullivés à l'envi par les amateurs, et il n'est aucune exhibition de plantes en Belgique, et particulièrement à Gand, où les Ama- ryllis, en hiver, et les Lilium, en été, ne contribuent pour une grande part à l'éclat de ces expositions. En effet, combien de fois, et surtout aux grandes fêtes florales de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, n'avons-nous pas vu tout le jury rester en une véritable extase devant ces admirables collections et leur accorder à l’unanimité les prix affectés à ces concours : récompenses que sanctionnaient pareillément les nombreux visiteurs qui se pressaient à leur tour pour les contempler. Le beau genre qui a donné son nom à la famille des Amaryllidacées occupe un habitat assez étendu, et les espèces qui composaient l'ancien genre linnéen (1) « forment aujourd'hui les genres Habranthus, Hippeas- trum, Sprekelia, Zephyranthes, Buphone, Brunswigia, ete.» On en trouve au Brésil, au cap de Bonne-Espérance, au Chili, au Pérou , au Mexique, au Japon, à Buenos-Ayres; mais dans le monde horticole, on connaît sur- tout sous le nom d’Amaryllis ces magnifiques plantes, dont les types im- portées principalement du Brésil, ont par d’habiles croissements produit toutes ces variétés qui font l'ornement de nos jardins. Ces variétés et ees sous-variétés, obtenues surtout en Angleterre et en Belgique, sont aujourd’hui très nombreuses; les Amaryllis acuminata, pulverulenta, reliculata, psillacina, villala, aulica, rutila, equestris, Regina, ele. « tou- tes du genre Hippeastrum », ont contribué le plus à la production de ces hybrides qui toutes sont belles et remarquables par les riches coloris de leurs fleurs. Habitant principalement l'Amérique du sud et le cap de Bonne-Espé- rance, leur culture doit se régler sur la température et les effets clima- tologiques de ces pays; aussi les tient-on communément dans une bonne serre tempérée ou chaude, suivant que l'on en désire avancer ou retarder la floraison, dont l'époque naturelle est d'avril en juin; mais que l'on peut avancer à volonté, en mettant les plantes dans une serre plus ou moins chaude, suivant le dégré de leur développement, Comme toutes leurs congénères, les Amaryllis ont une époque dans l’année où elles sont {1} Konth, dans son récent travail sur la famille des Amaryllidacées, limire avec raison je genre Ama- ryllis aux seutes À. belladonna et blanda, — Not, « » dllusir. hort, sant digestoris, TOME il, Misc. — DÉC. 1856. 20 112 MISCELLANÉES, complèlement en repos : ce qui a lieu ordinairement du mois de juillet au mois de septembre; alors on doit modérer considérablement les arro- sements et même les supprimer totalement quand les feuilles ont dis- paru, Alors on les place généralement sous un châssis, et l’on peut même couvrir les bulbes et les pots d’une légère couche de tannée sèche. Vers le commencement du mois d'octobre, on ôte les plantes qui ont été placées sous châssis, pour en renouveler la terre et leur donner des vases plus grands, suivant Ic développement qu'ont acquis les bulbes. La terre qui leur convient le mieux est un terreau de feuilles bien consommées, mélé d’une partie de terre de bruyères et d'une partie de sable; quelques jardi- niers de campagne y ajoutent même une partie de terre franche légère, et nous avons remarqué que dans ce compost elles réussissent bien, On ne doit nullement négliger de mettre au fond du vase quelques tessons pour faciliter le drainage, qui est d’une grande importance dans la culture de cette plante. Après cette opération on placera les plantes en serre que l’on chauffera graduellement, et l'on ménagera encore pendant quelques temps les arro- sements, et au bout d’une quinzaine de jours, les bulbes auront poussé de nouvelles racines, qui garniront bientôt les parois internes du vase; c'est alors que se développeront les boutons qui, comme chez toutes les plantes bulbeuses, se sont formés dès l'année précédente. En même temps que les tiges et les boutons grandissent, les feuilles prennent aussi leur accroissement ; mais il arrivera que, lorsque la serre est trop chauffée (ce qui quelquefois est nécessaire pour activer le déve- loppement d'espèces ou variétés tardives), les variétés précoces allongeront leurs tiges au détriment de la croissance des feuilles : ce qui diminue beaucoup le mérite de bonne culture chez la plante. Pour obvier à cet inconvénient, on ôte les plantes de la serre chaude et on les place dans une serre où la chaleur est plus tempérée, et bientôt l'équilibre se rétablit : c'est-à-dire que les feuilles et les fleurs acquièrent toutes à la fois leur développement normal, | S'il arrivait, et ceci est souvent le cas chez lcs jardiniers des campagnes aux environs de Gand, que leurs collections fussent destinées à embellir l'exposition, on doit quelque temps avant de les y envoyer, ôter les plantes de la serre chaude ei les habituer à l'air d’une serre froide ou d’une bonne orangerie ; de cette manière, elles supporteront mieux le transport ou le voyage et subiront sans inconvénient la température d'une salle où se trouvent tant d'espèces de plantes de genres différents. Pendant toute la période de la végétation et jusqu’à la maturité des MISCELLANÉES, 415 graines, on peut distribuer aux Amaryllis des arrosements assez copieux, tout en ayant soin de les modérer à mesure que les plantes commencent à jaunir ou à se faner. La multiplication de ces belles plantes a lieu par semis ou par la sépa- ration des jeunes cayeux qui se développent autour de l'oignon-mère et que l'on ête chaque année à l’époque de la transplantation, Un fait digne de remarque, c'est que ces jeunes cayeux laissent sur celui qui les a produit une trace de leur existence qui ne s’efface point, de sorte que l'on peut compter pa ua gros oignon, combien il en a produit au bout d’un certain temps. Par ce moyen, on multiplie les variétés méritantes, et par le semis on a l'espoir d'obtenir de variétés nouvelles. On peut semer les graines aussitôt qu'elles sont mûres dans des terrines remplies de terre de bruyère mélée d’une partie de sable; elles ne tarde- ront pas à lever et à former dans l'espace d'un an deux à trois feuilles, On peut, pour la seconde année, les repiquer dans d’autres terrines, et pour la troisième année les planter après l'hiver en pleine terre sous châs- sis, où elles prendront beaucoup de développement. À la quatrième ou à la cinquième, les oignons ont gagné assez de force pour fleurir et l'on peut alors juger de leur mérite plus ou moins ornemental. Toutes les va- riélés se croisent assez facilement entre elles et c'est du soin qui aura été mis dans cette délicate opération, et dans la perspicacité du choix à faire entre les espèces à féconder artificiellement, que dépend le résultat désiré. Nécrologie. Au moment du tirage de celte feuille, nous apprenons par une cireu- laire une mort inattendue et bien regrettable, celie de M. Delaire, jardi- nier en chef du Jardin botanique d'Orléans, âgé à peine de 46 ans. Nous lui consacrerons une notice spéciale dans notre prochain numero. FIN DU TROISIÈME VOLUME. RECTIFICATION IMPORTANTE. BALANTIUM ANTARCTICUM. Dans la planche que nous avons consacrée à cette belle Fougère, devaient être ajoutées {aux autres) deux petites figures analytiques, qu'a négligé de placer le raveur. L'une d'elles représentait #7 sporange de grandeur naturelle, laissant échapper les séminules, aussi de grd. nat., qu'on voit sortir (à tort) de la figure 7; tandis que les séminules de celles-ci devaient être beaucoup plus grosses {à peu près comme un grain de millet), ct offrir une forme irréguliérement quadrangulaire, comme les représentait l'autre figure oubliée. ÉPILOGUE. BENEVOLO LECTOR: ! L'Hlustration horticole, en terminant ici son troisième volume, remercie ses nombreux lecteurs du concours bienveillant et empressé qu'ils lui ont constamment prêté. Elle l'attribue, avec la satisfaction d’un devoir rempli, à la régularité de l'émission de ses numéros, à la beauté maintenant su- périeure de ses planches, à sa consciencieuse rédaction, à la variété des sujets qu'elle traite et qu’elle n’emprunte à aucun autre recueil, ete. Non- seulement elle a satisfait À toutes les promesses de son prospectus, mais même elle les a dépassées, en donnant annuellement un nombre de plan- ches coloriées plus considérable que celui auquel elle s'était engagée (45 au moins, au licu de 36), sans compter les planches noires, les vignettes, etc. Au moment de commencer son quatrième volume, elle se complait à déclarer à ses bienveillants lecteurs, que son rédacteur et son éditeur persévèreront dans la même voie où elle a marché jusqu'ici et qu'ils com bineront leurs efforts incessants pour la faire progresser et lui appliquer toutes les améliorations dont elle pourrait être susceptible, et sans aug- mentation du prix, bien minime, si l’on considère matériellement une telle œuvre. Aussi l’Illustration horticole est-elle moins une spéculation qu'un monument littéraire et artistique élevé à la science et à Fhortieulture, et s'adressant indistinctement à tous ceux qui cultivent les plantes et aiment Ja plus gracieuse création de la Nature, les fleurs, qui réjouissent leur vue et les distraient agréablement des préoccupations et des misères insépa- rables de la vie humaine. —— 5 600 Sn. — TABLE DES MATIÈRES CONTENUES Dans le Tome troisième de L'ILLUSTRATION HORTICOLE. PLANTES COLORIÉES ET DÉCRITES. Nombre Ordre des planches des planches dans ce volume. du mème, 1. Aerides roseum . . pousse er + + + + + PL 88 2. Azalée Madame Mielez ! LL 111: 111!!! 9 3. Biota? meldensis {Aybrida) . , . . . . . . . , . , . v» 87 4. Corræa cardinalis. . . doses ee ee + + » 10 B. Cydonia japonica, var. Moerloosit : ! © : : : : : : : : » 107 6-7. Decaisnea insignis {planche d double}, . . . . . . . . . . » M 8. Delphinium cardinale . . eus ee a » 92 9. — rosco-cælestinum (ybridum) ses see ee » 89 40. Dendrobium densiflorum, var. Griffithii. . . . . . . . . » 401 #1. Gloxinies à fleurs dressées (Orthanthe) sous os ss + » 81 42. Helenium atropurpureum. . . . see ses ee » 106 43. Hetcrocentrum roseum. . » 97 44. Hibiseus marmoratus (butilon e) » 8 15-16. Hodgsonia heteroclita pi double). . . . . . . . . . . » 94 17-18. Lal purpurata (pr. double). . . roro se » & 19. Leptodactylum alifornicum ess es ss ss + + » 96 20. Lilium philadelphieum . . . . . . . . . . . » ii 21. — sinicum. . desc ee » 4100 22-23. Magnolia Campbelli “pi. doute) ours ee » 79 24. Mañdirola lanata. . . . . doser » 8 25. Meconopsis nepalensis . . ». 5 26. — simplicitolia . . » 414 27. Meyenia erecta . . » 99 28. Odontoglossum phalænops .. » 409 29. Pentstemon bactharifolius, . . » 86 30. Rhododendrum Madame Picouline. » 8 31. Rhododendrum blandfordiæflorum. . . . . » 112 32. Rose Victor Trouillard . . . , . . . . . . . . . . » 413 33. Scutellaria scarlatina . soeur es + + » 106 34-35. Statice macroptera (pl. double) . . ve » 405 36. Tropæolum azureum, var. grandifiorum (kivea). » 85 37. Tydæa ocellata, var. piéta . . . . . . . . . . » 98 38. Varictés de Fuchsia (Rybrides) . . » 93 39-40. Variétés de Pelargonium des fleuristes divrides) (oi. “double : » 4105 41. Variétés naines de Calcéolaires (hybrides) . . . » 110 49-43. Variétés de Petunia (hybrides) (pl. double). . . . . . » 108 éRANDES VIGNETTIES COLORIÉES, 44. Areca catcchu (habitation indienne). . . su Mix. face pag. 48. Cocos botryophora (Syagrus —) (site natal) | ses » 18 Fotal 45 Planches coloriées. PLANCHES NOIRES ET VIGNETTES. Aerides roseum (Gynostème . et labelle du). . . . Verso texte PI. 88 Hodgsonia heteroclila {figures analytiques, fleurs el fruits de r} Texte Pi. 94 Areca catechu {Fruits de 1}. . . . . . 4 . . … . . Mise, pag. 2 116 TABLE DES MATIÈRES, Chauffage pr la fumée (Capnotherme); coupe d'un fourneau : d'appd. . . . Mise. pag. 17 Chauffage par l’eau (Hydrotherme); coupe perspective, . . » 20 Balantium antarcticum (grande planche séparée). . . . . Misc: face pag. 27 Oncidium saltator {une fleur de 1) . . . , . . . . isc. pag. 43 — mavilligerum (une fleur de l} , , . . . . . . » 56. Pont naturel dans une vallée des Monts Himalayas, formé par les racines du Ficus elastica (grande planche séparée) . Misr, face pag. 55 Urostigma clasticum (Ficus elastica) {ports et fruits de l}. ise. pag. 56 Warrea digitata (— Wailesiana ? Lio.) (fleur et Iabelle de la). » 70 Catasctum thylaciochilum (curs du)... . . . . . . » 90 LNSGELLANÉES, PLANTES RARES OU NOUVELEES, RECOMMAXNDÉES, Agave Celsii W. Hook. . . . . , , . . . . . . . . . . Page 9 Areca catechu L. . D de en de en se » 1 Aristolochia tapetotricha Ca. L. : : : ! ! ! ! | | : : : : » 9 — Thwaitesii W. Hook. , : , . . : : : : . » 84 Astrophytum myriostigma Cm. L. : 2: : : ! : : : : | |. » 82 Balantium antarcticum Pagsn. . ! : à © . , : + : + . . » 97 Banksia Victoriæ Mrisx, , . . : . . Does se + 8 Bothryochilos bellus dBirrenaria —) Cu. L.. J Calccolaria violacea Cav. . . . , 2 |: | à Catasetum thylaciochilam Cr. L. J Centaurea myriostigma Cm. L. 4: 4 0 |. » Clematis lanuginosa Lino... . : : L !: ! : à : » 91 Clivia Gardeni W. Hoox. N Cocos botrÿophora Marr, u Coffea bengalensis Roxr. . « . 60 Correa cardinalis Muerzer . . . ù 48 Dasylirium? longissimum Ca. L . . ” 91 Delphinium cardinale W, Hoox. . . » 4 Dendrobium amboinense Horr, Roz - » 93 — bigibbam Linz. . . . : ”. 3 — Falconeri ...? W. Hook. Û »._ 409 Epidendrum cailiferum Cn. L. . ». 107 Galeandra barbata CH. L. . . 4, : à . . « ©. Jacaranda gloxiniæflora Cn. L, (— Caroba, digitatifiora Horr.?). . » 44 Lælia Brysiana Cn. L. . . . . . . . » 48 Lapagcria rosea R. et P., var. albiflora. . . . . . . . . . . » 44 Leptocodon gracilis Cn. L. . ses error ee » 49 Lilium tenuifolium Fiseu, de ms es ne » 71 Masdevallia Wageneriana LiNpen . sus » 85 Miltonia spectabilis var. Moreliana . . . . . . . . . » 408 Odontoglossum anceps Cu, L. (non KLorzsen). . . . . . . . . » 4ÿ — Hookerii Ca. L. (— maculatum W. Hoox. non Lipe}. . . » 41 — maxillare Linpr, . . 4. , 4 4 4 4. . . . » 45 — phalænopsis Reims. £ . . . . , . . . . . . . . . » 82 Oncidium longipes LinpL. érrseeeeseesre v #& — maxillare Cm, L, 4 , . , . , . . . . , . . . . . » 43 — Salator On. L.. . ,. ....... . . . . . , . » ib. — tigrinum La Li. et Lex. és ee ee ». 4 Ouvirandra fenestralis Porngr . . . . . . . . . . . . . . » 6-15 Pentapterygium flavum JS. D. Hoox. , . , . » 61 Phytolacca octandra? L. . 407 Rhododendram blanäfordiæflorum W. Hoon. : : : : . . LT » 86 — Maddeni J, D. Hook. . . , . . . . . . . . . . . » 83 Salia tricolor Cn. L. (non Horr.) . | Sonia Margaritacea LinpL. , . . . . . . . . . . . . , » 91 Tecomg fulva DC. , . . : . . . , . . . , . . . » 23 Tradesdantia discolor, war. lineata . . , . . . . . . . . . » 408 Urostigma elasticum {Ficus elastica) Mig. . . res ee » 55 Warrea digitata Cu. L. (— Wailesiana? Lixpn). : : : : : : » 70 TABLE DES MATIÈRES, 417 NOMENCLATURE BOTANIQUE, (Linguistique, Synonymie, Organographie, Genres nouveaux, Révisions de genres, etc.) Magnoliæ species de l'Inde + + « Texte, 2e recto PI, 79 Le genre Mandirola doit être préféré au Seheerie! © LU (recto) note» 80 L'ovaire du Mandirola est pourvu d’une glande et non d’un anneau , . r see eee Note 4 » 5h. Hybrides de Gesnériacées . . . , . . 4, : : . . » 81 Genre nouveau de Gesnériacées (Orthanthe); sa diagnose énérique . . » » 6. L'artieulation pédonculaire chez les Malvacées est un bon caractère Spéeifique . . . . . . . . . . . . . Recto note » 82 Le genre Rixea Cu. Monr. (Tropæolacées) doit être adopté. 2 Recto Le mot cirre doit s’écrire sans À (cirrus, boucle de cheveux, et non d’après des mots grecs (x1æs, xufôts, xibpos, ete. qui signifient toute autre chose) . . . . . . . . Nepalensis à adopter au lieu de napalensis, napaulensis, nipalensis, nipaulensis.… Note 1 » 94 as ss ee se » 2 » 98 On doit écrire Phlogis, Phlogem (Phlox), et non Phlocis, Phlocem, ete... © . . . » À » 96 Notice sommaire nécrologique sur Théodore Vogel : . : » 5 s 99 — _ — sur Griffith . . . » 2 » 401 On doit écrire Stachyeæ et non Stachydeæ. . » 2 » 404 Etymologie du genre Helenium, et notes À et 2 . . . » 406 On doit écrire de préférence Pirum et Pirus et non Pyrum et Pyrus 4. A SU » À » 107 Le genre Rhododendrum doit-il être révisé et divisé. . 1 » 112 Un mot sur le genre et l'espèce, en philosophie botanique . Culture des Roses dites des Peintres, des Mousseuses, des Thés, ete, rappelée et recommandée . . . . . , Texte (recto) » 113 Emplois des diverses parties de l'Arec (Areca catechu) . Mise. Pag. 5 Espèces du genre Area . , . . . . . . . . . . » 4 Espèces du genre Ouvirandra . . us » Quelle est l'étymologie du mot 4pono: Teste (recto) » 112 igelon? . . . . , » 6 neore un mot sur la distinction nécessaire en botanique des mots ampe (Ames, lis) et Scape (Scapus). . . Note2 Observations sur le genre Aristolochia; révision générique, espèces, fécondation . . . . . . , . . . . . Caractéres révisés de l'Aristolochia __. , . . . . . . Note » ‘b, Quelques généralités au sujet des Fougères. , . . . . étermination désirable et fixation rationneile des termes sur les feuilles composées (pennées) . . . . , . . Notel » 30 Proposition définitive du genre Bothriochilus (Orchidacées) » éb. Caractères du genre Bothriockilus . s oo La _... + s ET] Du genre Lachenalia, des espèces qui le composent et de eur répartition en trois genres nouveaux. . . . , »” 53 Genre Scillopsis . . . . . ... . . . . . , » éb. Rectification (Odontoglossum Hookerë) . . , 4 . . . Û 4 Du genre Mesembrianthemum, des espèces qui le compo- sent, de leur choix ct de leur culture. . , . , . » 50 Etymologie du mot Fieus . , , . . es en ee » HS Liste des espèces des genres Dircæa, Trevirania et Achimenes ” 72 Le Lilium tenuifolium est très odorant . . , ‘ » 4. Fructification hypogée du Phrynium micans . ” 74 Caractères génériques du Mamillaria . ... Û 80 Floraison du Cereus leplacanthus? . . . . . , . . . ” ib. Floraison (Epoque de la) de l'Agave ameriçana . . . . Texte » F4 — du Gynerium argenteum (Moorea) . . » 98 Le Cocos botryophora de Martins est désormais le Siagrus botryophorus du même, . . . . . . . . . . . Patrie et station de l'Epidendrum calliferum . . . . . » 108 # ë & 418 TABLE DES MATIÈRES. La Diervilla (ou Weigelia) Middendorffians forme un genre nou- veau (Wagneria). . . . . . . . . , . . . . . . Misc. pag. 410 Les deux sections du Phyfolacca doivent n’en former qu'une. . . , 107 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. ‘ Les hybrides d'espèces de genres végétaux différents bien constatées peuvent être fertiles. . . . . . . . . , . . . . . Recto PI 81 Le bleu peut se remarquer chez les plantes à fleurs xanthiques, comme le jaune chez celles à fleurs cyaniques . . . . . Verso » 83 De la Phorphorescence et de la Luminosité (ou mieux fgnigénéité) chez les plantes . . . . . . . . . . . . . . . . Misc. pag. 9 Végétaux phorphorescents . . . . . . . . . . . , . . » 10 Phorphorescence (Exemple de). . ,. . . . . . . . . . . » #10 Quelles causes produisent la Phorphorescence et l'Ignigénéitél » 41 Modes divers de fécondation dans Ia nature à propos de celles des Aristoloches . . . . . . . . , . . . . . . (Texté)» 23 Morphologie végétale (Exemple de) . . . . . . . . . . . » 33 _ — (Phytothérosic). . , , » 59 Considération philosophique sur le genre et l'espèce botaniques. 2 : Texte PL 42 HORTICULTURE ET INDUSTRIE HORTICOLE. Un mot rectificatif sur le fraisier Délices d'Automne. . . . . Mise pag. 7 Prix (et liste) des Orchidées en vente publique (Angleterre). . ” 12 Prolongation vitale de la Victoria regia . . . . . . . . . » 26 De l’arrosage (et incidemment du moyen de savoir quand une lante & s01f . » 46 De l'Acration et de la Ventilation des serres, et de la combi- naison de l'Aérotherme avec l'Hydrotherme . . . . . . » 75 L’Aération et la Ventilation sont deux choses distinctes . . Û îb. Visite de S. M. Léopold Ier et de la Famille royale à l'établis- sement Verschatle. . . . . . . . . . . . . . . ” 87 Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand (4° Expo- sition quinquennale et Programme des Concours). . . . » 95 Du chauffage des serres. . . . . . . . . . . . . . . » 15 — par la fumée (Capnotherme) use ” 46 — par l'eau (Hydrolherme, Termosiphon). . . . . » 18 _ par l'air (Agrotherme) . 4... . . » 62 Annotations à l’article Hydrotherme . . , . . . , , . . » 40 Des animaux réputés nuisibles en horticulture (Oiscaux de nuit). » 99 Plaute tinetoriale (PAyéolacca octandra) . . . . . . . . . ° 106 Note sur la culture des Amaryllis, par M. A. Verschaffelt . » 110 BIBLIOGRAPHIE YÉGÉTALE. Annalcs de la Société royale d'Agriculture ct de Botanique de Gand . . . . . . . . . . . . . . Note (1), 2% recto, PL 85 Mémoires sur la famille des Fougères, 5 beaux volumes, in-fo et in-4e, par M. À. Fée (Strasbourg). . . . . dote 1. Misc. pag. 29 Géographie botanique raisonnée où Exposition des faits princi- paux et des lois, etc., par M. À. De Candolle . . . , . »” 36 Allgemeines Garlenbuch, ele., par E. Regel. . . . . .. , . » 58 Hortus halensis, tam vivus quam siccus, ete, par D. L. de Schlech- tend . . 4... » 39 NÉCROLOGIE. Mort de M. Pescatore . . . . . . . . . . . . . . . Misc. page 8 — de M. J. Donkelaar . . . . , . . . . . . . . . » 81 — de M. Delaire . . . . . . . . . . . . . . . » ELE RECOTIFICATIONS ET ERRATA. Miscellanées, page 27, note 1; lisez : féxis et non féxis. — page 82, au-dessus de la note, lisez : myriostigma ct nou miriostigma. D'autres fautes typographiques nous échappent sans doutc; nous en laissons l’apprécialion et la correction à Pobligeance du lecteur. ol ‘ | ! : / | 1 : ï ii : ci 1 ! ! li | 1 je ï | | ! LL ! ! ‘ [L : i LE Top Foot Spine A LL LL LL LL LE Fore