L'ILLUSTRATION HORTICOLE, DUR HORAIBDEE, JOURNAL SPÉCIAL DES SERRES ET DES JARDINS, OÙ CHOIX RAISONNÉ DES PLANTES LES PLUS INTÉRESSANTES SOUS LE RAPPORT ORNEMENTAL, COMPRENANT LEUR HISTOIRE COMPLÈTE,; LEUR DESCRIPTION COMPARÉE, LEUR FIGURE ET LEUR CULTURE; RÉDIGÉ PAR CH. LEMAIRE, Professeur de Botanique; Membre honoraire et correspondant de diverses Sociétés savantes ; ET BUBLIÉ PAR AMBROISE VERSCHAFFELT, Horticulieur; Éditeur de la Mouvelle Iconographie des Camellius. Gixieme Volume, !: GAND, IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE DE F. ET E. GYSELYNCK, Rue des Peignes, 36. 1859. Ç : 5 : : , _ . a J, Stroabar£ ad. nat prexin Aorie Ve affeil Tmp ZLith de L Stroobaunrnt & Far (Mstrorieria araeuto = vital cn. Le. Brest ( Chassis froids ou Serre lem pérée . 4 PÉSRR CURE A je LE puor. * L'ILLUSTRATION HORTICOLE. Planche 192. ALSTROEMERIA ARGENTO-VITTATA, ALSTROEMÈRE à bandes argentées. ÉryM. ALSTROEMER, médecin et naturaliste suédois, contemporain et ami de Linné. AMARYLLIDACEÆ À ALSTROEMERIEZÆ. CHARACT. GENER. Perigonium su- perum corollaceum infundibuliformi- subbilabiatum vel subcampanulatum : segmentis 6 : 5 externa latiora unguicu- lata, dein dilatato-obovata; 5 interna multo angustiora, ungue intus canalicu- lata basi nectariflua dein præcedentibus subconformia. Sfamina 6 didynama de- clinato-erecta cuique segmento opposite basi inserta inclusa v. vix exserla, an- theris oblongis basifixis lateraliter dehis- centibus. Stylus robustior cylindraceo- trigonus sicut stamina decurrens, stig- matibus 3 patulo-recurvis. Ovarium sub- globosum triloculare 6-costatum, ovulis pluribus (5-9 et ultra) angulo aflixis (pla- centæ centrali columnari et cum funi- culis) horizontaliter anatropis. Capsula sublonga v. globosa v. pyramidata basi styli persistente superata loculicide tri- valvis. Semina subglobosa, integumento duplici membranaceo albuminifero; em- bryo albumine brevior axilis ad hilum Versus. Herbæ Americæ tropicæ et extratro- picæ incolæ, radicibus tuberoso-faseicu- latis, caulibus plenis erectis v. ascenden- tibus basi squamatis dein foliosis prœci- pue ad apicem, foliis sparsis striato-ner- vatis, petiolo plano sæpius in seipsum torso, îita ul facie infera fit supera, ellip- ticis v. obovatis v. lanceolatis integerri- mis ; floribus speciosis varie coloratis pe- dicellutis umbellatim congestis. No. Charact.ex W. Hensear et Korn, et Exoiicuer, etc., revisis et abbreviatis / Exelus, Ç Bomarea, genere distincto nune admisso ! Alstrœmeria L. Gen. 452. GÆRTN. Fruct. 1. 41, t. 13. Lamx. NL t. 951. suppl. 1. 376. Encyel. V. 149. Juss. Gen. 56. Scaurr. Syst. VII, xzir. 1422. et p. 732. Waiso. Sp. PL IF. 494. Exvraen. Gen. PI. 1295. W. Hers. Amar. 66. et lur. ic. Meisn. Gen. PI. 595 (295). unTH, Enum. V, 758. Bot. Mag. plur, ic. passim. Hook. Exot. F1. id. Bot. Mise. id. Rercn. Exot. F1. id. Pogpr. et Expr.. N. G. Chil. IL. 44. t. 165. Bot. Reg. t.115. Len. in Linn. V. 572. etc. Cu. Lew. in Flor. d. S. et d. J, de l’Eur. E. p. 251. c. ic.b. et in Hort. Vanhoutt. Le p. 16. etc. CHARACT. SPECIF. Descriptio dif- fusa adeunda est supra, To IV, Mise. 88. Alstrœmeria argento-vittata Nos. Illustr. hortic. IV. 1. s. c. et sub prie- senti tabula. Nous avons déjà précèdemment (V. 1. e.) entretenu nos lecteurs de cette remarquable plante, remarquable surtout en ce qu’elle vient augmenter le nombre de celles dont on recherche avec tant de raisons dans nos jar- TOM. VI, — JANV. 1859. 1 ALSTROEMERIA ARGENTO-VITTATA. dins la collection, sous le rapport de la bigarrure variée et plus ou moins richement peinte du feuillage. En effet, ce feuillage chez elle, assez ample pour le genre auquel il appartient, est traversé longitudinalement par une large bande d’un blanc d'argent mat, tranchant vivement sur le beau vert foncé du fond et partagée elle-même en deux parties par la nervure médiane verte. Nous avons dit que l'établissement Verschaffelt l'avait reçue, en 1855, de l'un de ses correspondants brésiliens, M. Ch. Pinel, à qui nos jardins euro- péens sont déjà redevables d’un grand nombre de belles plantes, apparte- nant surtout à la famille des Orchidées ; et la diagnose spécifique détaillée, que nous en avons donnée, ne nous permet plus que de la décrire d’une manière sommaire, et seulement pour en donner au lecteur une juste idée, s'il ne voulait pas se donner la peine de remonter à celte diagnose. Elle est très distincte, absolument glabre et luisante dans toutes ses parties; de son rhizôme fasciculé, fibreux s'élèvent plusieurs tiges, d'abord couchées, puis ascendantes, fertiles ou stériles, rougeâtres; celles-ci, hautes de 0,20-50, portent dès la base jusque près du sommet, trois à cinq squames oblongues, insérées sur un anneau saillant; au sommet est un fascicule de feuilles étalées en rosace, dont les centrales beaucoup plus petites ; à pétioles plans, tors une seule fois sur eux-mêmes et qui ont 0,02-3 de longueur; le limbe est arqué-récurve, ovale-elliptique, atténué- décurrent à la base, à peine aigu et submucronulé au sommet; la face inférieure, devenue supérieure par l'effet de la torsion du pétiole, est d’un vert glaucescent, 7-10-veinée, et longue, sans le pétiole, de 0,07-10 sur 0,021-3 de large. Celles-là (les fertiles!) atteignent 0,50 et même 0,60 de hauteur, sont pareillement squameuses; les feuilles en sont semblables, mais plus étroites, plus longues, subdressées et distantes ; elles se terminent par un pédoncule court, nu, subanguleux à la base, portant trois à cinq fleurs en ombelle ; celle-ci à sa base ne porte que quatre à six feuilles, semblables, mais beaucoup plus petites. Toutes les feuilles, sur la face (l'inférieure !) tournée en dessus, sont en grande partie occupées par une large bande, ayant la même forme qu’elles, et d’une teinte d'argent mat, traversée, comme nous l'avons dit, elle-même par la nervure médiane verte. Cette magnifique panachure, jointe à la beauté et au riche coloris écarlate-cocciné de fleurs assez grandes, à pointes renflées-mucronées, verdâtres, et d’un jaune de chrôme à l’intérieur, avec de petites macules et des stries régulières cramoisi-noirâtres, forme un ensemble véritable- ment ornemental (V. les caractères floraux, ete., à la diagnose citée), Nous pouvons de visu et tactu la recommander avec confiance aux amateurs. Cu. L. ALSTROEMERIA ARGENTO-VITTATA. CULTURE. (Cu. Fr. ou On) La culture des Alstrœmères est désormais bien connue et est presque rustique. Elles ne demandent qu’une légère protection contre les grandes gelées, et surtout contre ces alternatives si terribles pour toute plante exotique de gel et de dégel. Aussi devra-t-on en abriter les rhizômes ou griffes, soit sous châssis froids, en pots ou en pleine terre, soit en pots et alors en orangerie. Cet abri est d'autant plus nécessaire, qu'ils entrent en végétation de très bonne heure au printemps, pour fleurir de mai jusqu'à la fin de juin et au-delà. Bonne terre, un peu compacte et riche en hu- mus; drainage complet; arrosements abondants pendant la végétation ; nuls après la fanaison des tiges. Séparation et nettoyage des rhizômes, quelques semaines après la disparition de toute végétation; et plantation des jeunes griffes à part pour multiplication. A, Y. Planche 193. CATTLEYA PUMILA vx. MAay0R, CATTLEYE NAINE, V. plus grande. (£t polius Lælia pumila v. major). Etym. V. Jardin fleuriste, Te Il, PI. 161. Orcuinacez S Erinenoreæ $$ Læux. CHARACT. GENER. V. ibidem. CHARACT. SPECIF. C. Caule rhizo- matoso repenie radicante ramosissimo proxime annulato; pseudobulbis sub- compresso- v. cylindraceo-fusiformibus parvis versus medium semel annulatis suleatis; foliis solitariis ovalibus v. oblon- gis magnitudine valde variantibus basi altenuatis crassis coriaceis apice subob- tusis valde carinatis; scapo brevissimo cernuo € spatha minima abortiente de- siceataque in axilla folii sita oriente apice bibracteato distincte bifloro, flore uno abortivo (an semper ?), altero cujus ova- rium longe clavatum mediocri suaviter fragrante rosco; segm. extern. supremo erecto-lineari oblongo, aliis ovali-oblongis Fe latioribus et crassioribus deflexis, is tribus apice acutalo-mucronatis; in- ter. mullo majoribus lanccolatis ad me- dium notabiliter latis vix acutatis non mucronalis ; labello æquali tubulose con- voluto, lobis basilaribus nullis, ore am- pliato trilobato : lobis anticis parvis ro- tundatis ereciis, intermedio multo ma- jore, omnibus rotundatis undnlato-plica- tis vivide kermesino-violaceis albo an- guste marginatis, intus inferne 5 lineis elevatis in lobum majorem inflato-decur- rentibus discoloribus; gynostemate vix medium tubum æquante oblongo apice bifido segmentis dentato-laceris (1). Nos. cæ vivo! Cattlcya pumila W. Hook. Bot. Mag. t. 5656. Linozey, Bot. Reg. t. 5 (1844). Catlleya marginata Pixez, in Sched. et Horroc. Catlleya Pinelii Honr. in Catal. (var. floribus pallidioribus!). Cattleya pumila, var, major Nos. Et potius Lælia pumila Nos. var. major Noc. sub præs. tab, si tandem adoptatum fucrit hoc inutile genus ? Georges Gardner, qui explora si fructueusement pour la botanique, pendant cinq ans, diverses provinces du Brésil, où il ne récolta pas moins de 6,000 espèces de plantes, dont un grand nombre, comme on doit le penser, furent nouvelles pour la science, parait être le découvreur de la jolie espèce dont il s'agit, et qui porte dans son herbier, selon M. Lindley, le N° 657; mais l'honneur de son introduction, sinon même de sa découverte première, appartient à M. Ch. Pinel, négociant français, établi au Brésil, qui en envoya, sous le nom de C. marginata, en 1842 où 1845, un certain nombre d'individus à son correspondant d'alors, M. Ch. Morel, à cette époque amateur et cultivateur d’Orchidées, à Paris, En 1855, M. Ambroise Verschaffelt en reçut également de M. Pinel, et sous le même nom, un beau lot, dont les individus fleurirent sous nos yeux en décembre et janvier 1856 et 1857; et nous offrirent, non précisément le type, mais une variété à fleurs beaucoup plus grandes et d’un coloris plu (1) Ta ut mandibula quorumdam insectorum absolute referant ! | 4 (A | [4 | | RE tmreeneereemmennemenreer O ) {) air EUX pUMALE W.HOO0K . VAR mapot NOB CATTLEYA MARGINATA ZZork. Presil (Serre chaucte. CATTLEYA PUMILA Var. 74707. éclatant, comme en témoigne la belle et exacte figure annexée ci-contre. Ainsi qu'on en peut juger, le type et la variélé en question constituent INDUBITABLEMENT le Cattleya pumila des auteurs que nous avons cilés ! Toutefois, une objection importante doit prendre iei sa place: notre variété nous ayant offert huit pollinies distinctes, n’est donc point, selon les Orchidologues, et M. Lindley à leur tête, une Catileya, mais une Lælia! Or, que dit le prince des Orchidologues (Bot. Reg. sub t. 5. 1844)? : nul caractère ne peut distinguer le Carrceya du Læura, si ce n’est le nom- bre des pollinies, lequel est de quatre chez le premier et de huit chez le second ! mais ce caractère différentiel est-il valable, quand on considère, ainsi qu’à diverses reprises nous l’avons fait remarquer, que, port, inflo- rescence, fleurs et patrie, sont ABSOLUMENT les mêmes chez l’un et l’autre genre, à l’exception du nombre des pollinies ! Encore, quelques espèces de Catileya, dont le nom nous échappe au moment où nous écrivons, mais entr'autres l’élégante Lælia Brysiana (T° I. Misc. p. 48. IV. PI. 154), offrent-elles un caractère intermédiaire, c’est-à-dire des pollinies qui ne sont nettement ni tétrandres, ni octandres, par simplication ou avortement. Ne serait-il pas plus simple, plus naturel, toujours comme nous l'avons dit ailleurs, de réunir les deux genres, divisé en deux sections, fondées sur le nombre bien accusé des pollinies? ainsi, par exemple CATTLEYA : $ 1. Eucatileya : pollinibus quatuor. 62. Lælia : pollinibus octo, Alors, plus de disparates, plus de difficultés. Maintenant le Calileya pumila type a-t-il aussi huit pollinies? Bien que MM. W. Hooker et Lindley, s'étant contentés, à ce qu’il nous semble, de Y'examen superficiel de la fleur : examen qui devait nécessairement, et comme nous le prouvons, la leur faire regarder comme celle d’un Cattleya (1) (puisque, encore une fois, il n’y a réellement point de différence entre les deux genres, sauf le nombre insignifiant, selon nous, des pollinies), se taisent à ce sujet, nous n’en doutons pas! et dès lors, notre plante, type ou variété, doit devenir une Lælia, pour les botanistes qui voudront con- tinuer à adopter les deux genres : mais, pour nous encore une fois, cette manière de voir nous semble une irrationalité scientifique. Mais laissons enfin la question botanique pour la question horticole. Il serait oiseux de donner, après la diagnose spécifique détaillée ci-dessus, une description purement diagnostique de la plante en litige; nous n'en (1) Nous aussi, nous avions commis une erreur semblable à l'occasion de l'élégante Cattleya purpurata Lunoc. (V. ci-dessus, Te II. PI. 83), que nous avions décrite et figurée sous le nom de Lalia ? Brysiana, dans notre Jardin fleuriste, Te HI. PI. 275-276 : erreur qui en réalité n’en est pas une, si l'on goûte les. raisons que nous ayons émises pour la réunion des deux genres. CATTLEYA PUMILA Var. Major. « dirons donc que quelques mots, en en recommandant la culture à nos lecteurs, surtout celle de la charmante variété dont il s’agit, et dont la fleur est d’un tiers au moins plus grande que celle du type. Dans la notice que lui a consacrée M. W. Hooker, £, c., ce savant lui donne l'Essequibo pour patrie : ce que M. Lindley considère comme une erreur : car tous les individus qu’on lui en avait communiqués, à différentes reprises, venaient, comme les nôtres, directement du Brésil. D'un rhizôme ou véritable tige rampante, grêle, annelée-articulée, sortent de petits pseudobulbes subcomprimés latéralement ou cylindracés- fusiformes, annelés-articulés vers le milieu, subatténués à la base (0,06-8- 40 + O,01 et etiam 0,008), sillonnés dans le vieil âge; terminés par une seule feuille ovale ou oblongue, épaisse, coriace, fortement carénée, obtuse au sommet, atlénuée à la base (0,06-10-16 + 0,02:-3). Le scape est terminal, beaucoup plus court que la feuille (0,03), nutant; sort d’une spathe réduit à l'état de squame scarieuse et se termine par deux bractées biflores; l’une des deux fleurs avorte constamment (?), et l'autre a un ovaire allongé, claviforme, courbe-ascendant et long de 0,04-5. La fleur, conformée, en général, comme celles des congénères, est du coloris que nous avons dit; toutefois, le tube labellaire en est plus allongé que chez celles-ci. Le sommet du gynostème est bifide, et les deux segments, denti- culés au sommet, imitent parfaitement les mandibules de certains insectes et notamment celles de la Courtillère (Grillotalpa vulgaris Enromooco- aux !), L'odeur en est extrémement suave, Cu, L, Explication des Figures analytiques, Fig. 1. Le gynostème, vu dorsalement ; aa. segments comparés à des mandibules d'insectes; bb. ailes. Fig. 2. Le même, vu en dedans; a. clinandre ; 6. cavité gynosté- matique. Fig. 5, Le sommet d’icelui sans le clinandre ; 4. point d’attache de la ligule anthérale, ct b. cavité indéterminée. Fig. 4. Pollinies (fig. plus ou moins grossies). CULTURE, (SERRE CHAUDE MOYENNE). Culture en corbeille. Chaleur modérée en hiver, et même en été. Rien de particulier, sauf cela, à recommander pour la culture de cette espèce. MT: À. Strocbané ad naË. pins 1x Horto Verschaffell. Hort. À ngl. {Serre fro ide.) | ‘ no th ii 7x Ha 2j EC Gt, Planche 194. EPACRIS MINIATA vin. SPLENDENS. ÉPACRIDE à fleurs vermillon brillant. * # . A s . . . Érym. £raæxpos, pointu, allusion à la forme toujours pointue du feuillage des plantes de ce genre (ct non émaxplos, qui habite les montagnes : étymologie donnée par les auteurs et inexacte, comme on voit). EracrinaceÆ EPacRIDIÆ. CHARACT. GENER. et SPECIF. more nostre quoad hybridas non exponuntur. Epacris miniata var. splendens (hybrida?) Honr. Cette charmante variété, ou hybride d’Epacride, est née en Angleterre, dit-on, de graines recueillies sur une £, miniata. Toutefois, elle l'emporte infiniment en beauté florale et en vigueur sur sa mère; les fleurs en sont beaucoup plus grandes et plus vivement colorées, et constituent un fort bel ornement de plus pour nos serres froides en hiver. En en considérant la forme foliaire et la longueur du tube floral, nous pencherions plutôt à la regarder comme née de l'E, grandiflora (1), ou au moins, par ces raisons, elle aurait celle-ci pour père. En effet, chez l'E. miniata type (2), les feuilles sont plus allongées. Elle se rapproche encore beaucoup de l'E. autumnalis (Paxr. Mag. of Bot. 195. c. ic. (1844). Cu. Lew. Flore des Serres et des Jardins, etc. I. p. 21. c. ic.). Toutes ces plantes en effet sont presque absolument semblables : même feuillage, même coloris cocciné, et bordé au sommet de blanc pur. Quoi qu'il en soit de l'identité spécifique de l'Epacris dont il s'agit, ce n'en sera pas moins, comme nous l'avons dit, une bonne addition aux plantes de serre froide. M. A. Verschaffelt en doit la communication à M. Alexis Dallière, horticulteur, à Ledeberg-lez-Gand, qui s'est fait une spécialité de la culture de ces plantes, qu’il cultive avec un grand succès. Cu. L. CULTURE. (Senre FROIDE.) On appliquera à ces sortes de plantes un traitement analogue à celui des Erica (V. ci-dessus, T° V. sub PI. 190). 4%, (1) Cu. L. Jard. fleur. II. PI. 275. (2) Bot, Reg. t. 5 (1845). Cm. L. Flore d. S. et d. 3, de l’Eur. II. PI. IX. (juin 1846). Planche | 195. LYCHNIS HAAGENA (nyprina) LYCHNIDE DE HAAGE, Érym. Avzgris (idos), Lychnis, Lychnis : plante des Anciens sur l'identité de laquelle on n’est pas d'accord ; assez généralement d’après Dioscoride et Pline, on l’a rapportée à l’Agrostemma des Modernes (Lychnis githago Lawk.), la Nielle des moissons. Dianruaceæ Nob. (Caryophyllaceæ Aucr.! sed genus Caryophyllus, ut _alias diximus, est HMyrlacearum). CHARACT. GENER. et SPECIF. non exponuntur ex causis non semel dictis. Lychnis Haagena (}ybrida) Horrt. Cette brillante hybride (1) a été gagnée, en fécondant artificiellement l'ancien et magnifique Lychnis fulgens Fiscu. (de Sibérie) par le L. Sie- boldi Vaxn. M. Ernest Benary, horticulteur, à Erfürt, est l'obtenteur de ce beau gain, qu’il a dédié à son confrère M. Haage, de la même ville, et dont il a cédé une partie de l'édition à notre éditeur, qui le vendra à la même époque et au même prix que lui. I est remarquable que cette hybride (et hybride incontestable !}, tout en empruntant les formes florales de l'un des auteurs de ses jours (nous ignorons lequel des deux est le père ou la mère), le L. Sieboldi, ait con- servé absolument le coloris de l’autre, mais plus vif, plus éclatant et plus net, et, comme Jui, montre aussi les deux curieuses cornes placées de chaque côté de ses pétales. Nos parterres à l'air libre, si pauvres comparativement aux collections de serres, recevront là une gracieuse addition, dont nous félicitons sin cèrement l'obtenteur. Cn. L. CULTURE, (PLEIN Am.) Comme ses congénères, cette plante craint l'humidité en tout temps, et surtout pendant l'hiver. On devra donc la planter dans des endroits un peu secs, parfaitement drainés, et dans une terre composée pour Ja plus grande partie de bonne terre franche. Multiplication très facile à froid et à l'ombre, en mai, juin ou juillet, par le bouturage des articula- tions des tiges. Ro + (1) Voyez au sujet de l’Aybridation, Mise,, p. 3 de ce volume, * LL L2 À Pérschoff elé publ. Rp - Lil de LStroobant à Gard. + Le uns XEALO (HYBRIDA.) Jemis. Erfurt (Pleur arr.) « PS PEN nn Dr BEEN XCCANMAUMNL. _ OCT petrto WIGHT. VW / + , mpéerée Serre Le ya ( 4 imala Planche 196. VACCINIUN SERPENS. AIRELLE SERPENTINE. Éryw. V. Jardin fleuriste, Te I, sub PI. 215. VacciniAcEÆ S VaAccINIEZ. « CHARACT. GENER. V. ibidem, et supra, Te IV, sub t. 122, CHARACT. SPECIF. V. Epiphytum dependens sempervirens, totum, foliis exceptis, glanduloso-hispidum; ramis gra- cilibus; foliis parvis patulis subdistichis brevissime petiolatis ovatis acuminatis basi rotundatis supra medium serratis bibracteolatis ; calyeis tubo 5-alato; lobis brevibus obtusis; corolla tubulosa pu- bescente subventricosa obscure 5-gona fauce contracta, lobis brevibus recurvis ; staminibus fere ut in V. saligno. Hook. f. et Tnows. L. i. c. Vaccinium serpens Wicur, Ic. PI, Ind. or. t. 1183. Hook. f. et Tuoms. Il- lustr. of Himal. Plants, PI. XV. B. apice 2-3-cuspidatis glaberrimis con- vexis coriaccis enerviis, costa obscura; floribus solitariis axillaribus pendulis; pedicellis foliis longioribus infra medium Pentapterygium (1) serpens KLoTzscu : Linn. XXIV. p. 47. : ne « Voici l’une des plus belles espèces de la splendide section du genre Vaccinium à laquelle clle appartient! Elle a été découverte dans le Boutan par Griffith, et trouvée ensuite en abondance par le D" Thomson et moi- même dans le Sikkim, végétant sur les branches des grands arbres, entre trois et sept mille pieds d'altitude supramarine. Elle est lune des très rares plantes qui habitent à la fois les zônes tropicales et tempérées de l'Himalaya, particularité due sans doute en partie à la singulière égalité de température qui règne dans les régions humides. » « Le Vaccinium serpens et son congénère, le V. salignum (V. supra, Te IV. PI. 122), réussirait sans doute dans nos conservatoires, cultivés sur des rochers ou sur des branches d'arbres; car l’un et l’autre dans leur pays natal croissent quelquefois soit sur le sol, soit dans des endroits rocheux. » A cette intéressante notice de M. Hooker, fils, qui n’a que le défaut d'être trop courte, nous ne saurions ajouter une description de la plante, que nous n’avons point encore eu occasion de voir en fleurs. Toutefois, nous croyons pouvoir garantir la fidélité de la figure que nous en don- nons ci-contre d’après celle qu'en a donnée ce savant botaniste, dans ses belles Zllustrations of Himalayan Plants (1. c.); et dans celte assu- (1) FTEpUyL0V (petite aile)! nee ergo seribendum: Pentapterigium ! sicut auctor ! TOM. VI. — FÉVR. 1859. F : VACCINIUM SERPENS. rance, le lecteur, admirant avee nous le gracieux feuillage myrtoïde de celte airelle, ses nombreuses, grandes et belles fleurs nutantes, affectant différentes teintes pour se revêtir, lors de l'épanouissement complet, d’une riche couleur carminée, comprendra tout le parti qu’il en pourra tirer dans sa serre tempérée, en en utilisant l'habitus défléchi et pendant. Cu. L. Explication des Figures analytiques. Notre planche représente une branche de la plante dans son habitus naturel. Fig. 1. Le pédoncule, le calyce et le style. Fig. 2. L'ovaire coupé horizontalement. CULTURE, ._ (SERRE Temp.) Dans nos serres, si l'on ne peut planter ce Vaccinium dans quelque interstice de rocher, on le tiendra en pot, au pied de quelque grande branche d'arbre bien ramifiée, qui puisse lui servir de soutien, et bientôt lui prête les enfourchures de ses rameaux, où il se nichera alors, pour ainsi dire, comme il le fait dans son pays natal. Nous conseillerions encore, et plutôt, de le planter, dans quelque tronc d'arbre creux, d’où il étalerait tout à son aise ses nombreux rameaux, Dans l’un ou l’autre cas, le sol dans lequel on le plantera devra être en grande partie composé de bois pourri et de détritus végétaux, : À. V. d ,. Aucubà ta lies. HOOK.F, et TOMS. fimalaga ( Serre froide./ # mp. Lità de L.Stroobant à Carat. PS . . , ds OTCelAILX AY tac L. Var. PULCHERRIMA . Indes orientales (Serre chaude. ‘ Planche 197. AUCUBA HIMALAICA. aucuBa des Monts Himalaya. Érym. Nom vernaculaire de l’espèce type (A. japonica Tauns.) selon KæÆmPrEr. # ConNAcEz. CHARACT. GENER. Flores g—0Q; co: calyx parvus 4-dentatus. Petala 4 sub margine disci centro excavati in- serta ovato-lanceolata æstivatione val- vato-involuta sub anthesi patentia. Sta- mina 4 cum petalis inserta iisdem alter- na, filamentis brevibus liberis, antheris subrotundo-didymis dorso supra basim aflixis bilocularibus longitudinaliter de- hiscentibus. Ovarii rudimentum nullum. © Q: Calycis tubo cum ovario connalo, limbo supero brevissimo 4-dentato. Pe- tala sub disco epigyno inserta, ut in œ. Stamina nulla. Ovarium inferum 1-locu- lare, disco epigyno carnoso, Ovuulum unicum apici cavitatis appensum anatro- um. Stylus brevis crassus basi tumidus, stigmate orbiculato. Bacca stylo persis- tente superata monosperma. Semen in- versum; embryo in axi albuminis car- nosi orthotropus, radicula supera. Enpuicu. Gen. PI. 4575. « Frutices (species 2!) japonici v. Sik- kim-himalaici glaberrimi v. pilosi sem- pervirentes, ramis dichotomis ; foliis op- positis petiolatis coriaceis ovalibus v. lanceolatis et acuminatis remote serratis; pedunculis eæ axillis superioribus ortis paniculas parvas gerentibus foliis bre- vioribus; bracteis bracteolisque 2 cadu- cis v. marcescentibus ; trifloris in ramulos oppositis. Nos. ex Endi. sed necnon paucis mutalis. Aucuba Taux». FI. jap. 4. t. 12. 15. Lamek. Ilustr. t. 759. Porrer, Dict. En- cyel. suppl. LE 557. Wivp. Sp. PI. IV. 528. Juss. Gen. PI. 582. Bot. Mag. t. 1197. DC. Prodr. IV. 274, Don, in Edimb. New Phil. Journ. VIH. 167. BLume, FI. jav. Loranth. 5, in nota. Sies. et Zucc. FI. jap. .….....? (Waz». in Rep. et Annal, omnino omisit!!!}, — Aukuba Kzæmvr. Amœæn. exot. 775 t. 6. Eubasis Saliss. Prodr. 68. CHARACT. SPECIF. 4. Frutex 5-7- pedalis, ramis ramulisque teretibus, ul- timis adpresse pubescentibus ; foliis lan- ceolatis longe acuminatis serratis v, sub- integerrimis, junioribus adpresse seri- ceis; paniculæ ramis ramulisque sericeo- pilosis; calycis limbo truncato; petalis ovatis subeiliatis longe acuminatis; fila- mentis brevibus; bacca oblonga. Auct. i. cit. Aucuba himalaica Hook. f. et Tnoms. Hlustr. of Himal, Plants, PI. XII. PRPPPR PSP SP PPS PPSIPI Comme au sujet de la plante précédente, nous laisserons ici la parole, et nous ne saurions mieux faire, à M. J. D. Hooker. « La seule espèce d’Aucuba jusqu'ici décrite, est l'A. japonica, bien connue dans nos jardins, et dont la variété à feuilles panachées est depuis bien longtemps dans les cultures européennes (1). On n'en possède que l’in- dividu femelle; le mâle n'ayant pas encore été introduit en Europe. A l'égard de ce dernier, on est redevable de sa connaissance à Siebold et à Zuccarini, - (1) Introduite en 1783 : le type, foliis immaculatis, a été importé dans ces derniers temps par les soins de M. Siebold, ainsi que deux autres variétés, l'ane à grosses macules jaunes, l’autre à grandes dents; mais nous ne sachons pas que l'individu femelle ait encore été introduit. AUCUBA HIMALAICA. qui ont bien figuré les deux sexes dans leur Flore du Japon. Dans tous leurs caractères importants, la plante du Japon et celle de l'Himalaya se ressemblent extrêmement ; et les seules différences que j'aie pu découvrir entre elles, et de la constance desquelles je doute beaucoup, sont que chez la seconde les feuilles sont beaucoup plus longues et plus étroites, les pétales plus longs et plus étroits et longuement acuminés. Ces carac- tères, ainsi que l'immense distance géographique qui existe entre les localités natales des deux plantes, ont conduit le D' Thomson et moi à regarder la seconde comme distincte. Il ne faut point perdre de vue, toutefois, que ces différences ne sont que légères : car, bien que les pointes acuminées des pétales puissent être considérées, comme plus importantes que la même disposition dans les feuilles, ces dispositions sont analogues dans les deux organes ; et les pétales n'étant que des feuilles modifiées, tel caractère observé chez l’un peut souvent se retrouver chez l’autre. Il est très possible que l’Aucuba en question s’avance dans le Nord et dans l'Est de l'Asie centrale, le long de la haute chaine de montagnes humides et neigeuses qui bordent la Chine à l'Ouest; et il se pourrait que les specimen des contrées, qui sont intermédiaires entre le Japon et le Sikkim, offrissent réunis les caractères des deux espèces et démontrassent qu'elles ne sont que des variétés d’une seule. » « L'Aucuba himalaica est un des exemples les plus frappants de l'affinité botanique existant entre la Flore tempérée de l'Himalaya, de l'Himalaya oriental surtout, et celle de la Chine et du Japon : affinité que ne partage point la Flore européenne. On peut citer encore comme exemples les genres Enkianthus, Skinneria, Camellia, Deutzia, Helwingia, Stachyurus; et en outre, les Panax, Hydrangea, Dielytra, Kadsura, Hollboellia, Magno- lia, Sassafras et Trillium, lesquels (les huit derniers) sont aussi communs à l'Amérique du Nord. Tous ces genres sont rares dans l'Himalaya occi- dental; peu d’entre eux atteignent le Cachemire; tandis que d’un autre côté, d'assez nombreux arbres et arbrisseaux de l'Europe, qui ne sont point indigènes en Chine, au Japon et dans le Nord de l'Amérique, abondent dans l'Himalaya occidental, et que peu s'avancent aussi loin dans l'Est que le Sikkim. » « L’Aucuba himalayen se montre à 7-10,000 pieds d'élévation, mais on ne le trouve que sur les branches des montagnes les plus extérieures et les plus humides du Sikkim ; de sorte qu'en Europe il exigera probablement un abri contre les gelées du printemps. I se plait dans des localités très humides , où les Mousses et les Lichens se suspendent à ses branches. » L'excellente notice qui précède concerne surtout la géographie bota- . AUCUBA HIMALAICA. nique, cette science toute moderne, si intéressante, et qu'a mise surtout en lumière le bel et savant ouvrage de M. Alph. De Candolle (1); et nous sommes persuadé que nos lecteurs la liront avec plaisir. D'un autre côté, et comme pour le Vaccinium serpens, ne pouvant, faute de documents secs ou vivants, donner de l'espèce une description satisfesante, nous renvoyons nos bienveillants abonnés à la belle planche, ci-contre, em- pruntée à l'ouvrage des D' Hooker, fils, et Thomson, et qui leur donnera une juste idée du mérite de la plante, ornementale surtout, quand elle est en fructification. Cu. L. Explication des Figures analytiques. La planche représente : fig. 4, un rameau de l’Aucuba himalaica en fructificalion ; autour de lui s’enroule une mousse grimpante, dont M. W. Hooker n’a pas indiqué le nom. Fig. 2. La panicule florale mâle. Fig. 5. Une fleur femelle, Fig. 4. L’ovaire et le style. CULTURE. (Serre FR.) Nonobstant l'opinion de M. Hooker, fils, qu'il émet toutefois avec doute, nous pensons que dans le midi de l’Europe, par exemple, dans le centre et même à l’ouest ou à l'est, à bonne exposition, cette plante, pourvu qu'on l’abrite au besoin contre les gelées printanières, comme on le fait, par exemple, pour les Pêchers, pourra fort bien vivre dans nos jardins à l'air libre. Rien n'empêche en tous cas, d'en rentrer quelques pieds en orangerie ou en serre froide. Culture ordinaire des arbrisseaux de celte catégorie, et multiplication, au besoin, par greffage sur l'ancienne espèce. AY, (4) V. Zlustr. hortic, Te HAN. p. 36. GéocraPnis BOTANIQUE RAISONNÉE, ete. 2 gros vol. gr. in-80, à Paris, chez Victor Masson. 1855. 6 Planche 198. NOUVELLES VARIÉTÉS HYBRIDES DE TYDÆA, Érvm., Cnanacr. Gener. et sec. V. supra, Te I, PI. 41, HI. PI. 98. V. PI. 160. GESNERIACEZÆ S Gesnerieæ $S AcuiIuenx. No 1. PRINCESSE TROUBETZKOY. No 2. GRANDIS. Ne 5. SANGUINEA. Les trois jolies variétés, dont il s’agit ici, viennent compléter la char- _ mante pléiade, commencée l’an dernier dans ce recueil (V. 1, c.). Elles _sont, comme les quatre dernières, nées dans l'établissement Verschaffelt, par une fécondation hybride, dont la mère, ainsi que nous l'avons indiqué précédemment, est la Tydæa amabilis Puancn. et Lino; et l’une d'elles, la plus remarquable, la T. grandis, rappèle absolument par le volume et le coloris de ses fleurs cette belle plante, l’une des plus belles Gesnériacées connues : coloris presque triple ou même quadruple, si l’on considère les diverses teintes qui le composent, D'un autre côté, à qui ne pourrait plaire le double coloris si tranché du N° 1, dédié à la Princesse Troubetz- koy, dont l'époux est l'un des promoteurs modernes les plus zélés de l'horticulture ; puis celui du N° 5, sanguinea, si foncé et si vif à la fois. La place de notre pléiade Tydéenne est désormais forcée dans toute collection de goût, et s’adjoindra, avec avantage, à tous les autres Tydææ, Dyrcææ, Ligeriæ, Treviraniæ, Mandirole, Niphææ, Orthanthæ, Cam- paneæ (et non Capanea!), ete., etc., tous magnifiques, ou plus ou moins gracieux représentants de cette admirable famille des Gesnériacées, re- présentants, qu'on ne saurait posséder jamais en trop grand nombre. Cu. L, CULTURE. (S. Cn.) Voir les divers articles, publiés passim dans ce recueil à l’occasion des diverses plantes de la famille, A: V. É a Gard 1. Stroobarnt ad. ral. pins. ir Horko Verschaÿ elle, fma.Lu + » » (Ds VARIETES HYBRIDES DE (o 1e de LÀ, ae Û en . | tk 1 JV° 9 É ka dis ! 3 b® 3 dau UAAE RS. € : l Le Cu 4 2 + À ) 0 : ‘ sel 3: ) 1 cf Luueceose GCiotub » ’ {Semus lerschaffell.) Serre. chaude . Planche 199. TORENIA ASIATICA van. PULCHERRIMA, TORÈNE D'ASIE U@r. TRÈS BELLE. Érym. OLar Torgen, Suédois, chapelain de navire, auteur d’un voyage en Chine de 4750 à 1752. (Quelques auteurs écrivent à tort Olof et Toren, si pe Taéis a eu raison d'écrire Toreen?). ScROPHULARIACEÆ $ GRATIOLEÆ $ LiNDERNIZ. CHARACT. GENER. Ca/yx tubulosus plicatus v. alatus apice oblique 5-denta- tus v. bilabiatus. Corolla ingens, labio superiore emarginato v. bifido, inferiore trifido majore. Stamina (4) postica ferti- lia, antica arcuata antherifera basi ap- pendice dentiformi v. filiformi aucta ; antheris per paria arete approximatis v. cohærentibus. Stylus apice subbilamella- Capsula oblonga calycem non exce- ens. Herbæ gerontogeæ (Asiam, Africam, Australiamque incolentes, una etiam americana!) fropicæ, ©. paucæ ex orbe veteri allatæ etiam in America tropica vwigentes, foliis oppositis ; racemis brevi- bus paucifloris fasciculiformibus v. ra- rius elongatis terminalibus v. ramo ex- currente falso aæillaribus v. in dichoto- mia ramorum silis. Benru. in DC. Prodr. X. 343. 409. Torenia L.(Toreenia!) Gen. 314 (alias 374). Gzærrw. Fr. Il. 29. t. 184. Roxs. PI. Corom..Il. 52. t. 161. R. Br. Prodr. 440. Benru. Scroph. Ind. 58. Rev. 5. et 1. s. c. Exoz. Gen. PI. 3955. Cnam. et ScnLEcurT. Lion. II. 570. G. Don, Gen. Syst. IV. 550. Grirriru, in Madras Journ. 578 (1836). Linnæa, XII, Litt. 200. Meisx. Gen. PI. 311 (222). War. Rep. IT. 294. 965. VI. 645. Annal. III, 195. (Confer de speciebus, et fig. cit. præsertim Benru. Madag. 27. Cnam. et Scucecur. 1. e. HI, 18. — Craterostigma Hocusr. in Flora, 668 (1841). Dunalia R. Br. in Sarr Voy. Abyss. suppl. .…. etc. (Nos. invest.). CHARACT. SPECIF. T. ($ Nortenia) ©. diffusa glabra v. tenuiter hirtella, foliis petiolatis ovatis v, ovato-lanceola- tis serrato-crenatis; calycibus elongatis basi acutis, costis ë su qualibus v. 5 anguste alatis ; corolla calyce plus duplo longiore; filamentorum anticorum ap- ndicula subulata. — Caules elongati; oliis 4-2 poll. longis, 5-8 lin. latis basi non cordatis; calyces per anthesin 8-9 lin. longi, fructiferi subpollicares; co- rolla ampla violacea. Variat : calycis alis latiusculis v. sub- nullis, labiis integris v. plus minus fissis, appendice filamentorum semper subulata longiore v. breviore. Benru. | c. 410. Torenia asiatica L. Sp. 852. SPrxez, Syst. IL. 800. Lawrk, Illustr. t. 525. f. 1. Waçar, lc. I. t. 862. W. Hook. Bot. Mag. t. 4249. Cu. L. FL d. S. et d. J. de l'Eur. IL. t. 157 (ead. ac Bot, Mag.!), etc. — vagans et hians Roxs. FI. ind.IIL. 96. — asiatica pulcherrima Horr. flori- bus majoribus, intense velutino-violaccis, etiamque intensius lateraliter bimacula- tis, maculaque alba nivea apice atrovio- et WaLp.).— Nortenia Dueer. Tu. Gen. | lacea notatis. No». Tab. nostra 199. 2 Il n’est point un amateur de belles plantes qui ne connaisse ou ne possède la Torenia asiatica, si remarquable par l'élégance et la richesse du coloris varié de ses fleurs, quelle donne si libéralement chaque année dans les serres. « Elle paraît habiter, » dit M. W. Hooker (1), « une très grande étendue de pays dans les Indes-Orientales, croissant à la fois dans le Bengale, le Chittagong, le Silhet, la péninsule de Madras, le Mergui, dans les îles d'Amboine et de Ceylan »; « enfin, ajoute le docteur Wight, elle est abondamment répandue dans les régions alpines de l'Inde. » Le savant directeur des jardins royaux botaniques de Kew la décrit (1) Nos Trad, L. 5. ce. TOM. VI, — MARS. 1859. ot TORENIA ASIATICA Var, PULCHERRIMA, ainsi, et chacun est à même de vérifier l’exactitude de sa description : « C’est une plante annuelle à tiges quadrangulaires, flexueuses, dressées ou diffuses, à rameaux opposés, d’un vert pâle; à feuilles opposées, briève- ment pétiolées, ovées ou ovées-lancéolées, très acuminées, grossiérement dentées, obtuses et à peine cordées à la base, penninerves, glabres, ainsi que toutes les autres parties de la plante, mais rudes au toucher; à pédon- cules axillaires, fasciculés, étalés, anguleux, uniflores; à calyces ovés-. acuminés, bilabiés, arqués ou recourbés, munis de trois ailes décurrentes sur le pétiole; à corolles amples, plus de deux fois plus longues que le calyce, dont le tube campanulé et subinfundibuliforme à la fois, est d’un pourpre foncé, avec limbe étalé, presque égal, quadrilobé, d'un bleu pour- pré tendre, maculé de violet sur trois lobes ; aux deux plus longues éta- mines munies d’un épéron subulé ; à ovaire oblong; à style géniculé, dont le stigmate bilabié. » La Torenia asiatica a été et est encore un gracieux ornement pour les serres chaudes, dans lesquelles elle fleurit pendant presque toute l’année, même en hiver, et où elle lutte de beauté avec sa congénére, la T, con- color; mais hélas! la Gloire, comme la Fortune, sont choses fort incon- Stantes, et ce que le Poète a dit de l’une s’applique également à l’autre : Semper movetur, variat et mutat vices, Et summa in imum vertit, ac versa erigit! Et en effet, voici pour la première une rivale sérieuse, et qui tend sinon à la faire oublier entièrement, du moins à l'éclipser en partie : une variété d’icelle, fort justement nommée pulcherrima; cest celle dont il s’agit particulièrement ici, et dont notre planche donne une figure fidèle: figure empruntée au bel ouvrage intitulé The illustrated Bouquet. Elle a été élevée de graines, reçues directement de l'Inde, par MM. J. et C. Lee, horticulteurs à Hammersmith (Angleterre). Botanique- ment elle ne diffère en rien du type, mais les fleurs en sont un peu plus grandes, et au lieu d’être d’un lilas bleuâtre en dedans, elles sont entière- ment d’un riche violet, avec deux belles macules latérales plus foncées, tandis que le lobe de la lèvre supérieure est d’un blanc pur, bordé de violet tendre, et maculé de plus foncé au sommet. Le rédacteur de l’ou- yrage que nous venons de citer, dit en outre la plante d’un caractère plus frutescent que le type, annuel comme on sait, mais que l’art de l’horti- culteur peut par le bouturage rendre pour ainsi dire perpétuel. = La T. asiatica v. pulcherrima, nous n’en doutons pas, sera la bien- venue sur le continent, comme elle l’a été en Angleterre, et peut se passer de toute autre apologie. : Cu. L, CULTURE. (S. Cn.) Comme le type, on palissera cette brillante variété sur un treillis mé- tallique ou autre, en boule, en pyramide ou en éventail, de manière à fournir à ses branches sarmenteuses un commode et gracieux support, sur lequel elle produira plus facilement ses charmantes fleurs. On peut encore en tirer un excellent parti en la cultivant en vases ou corbeilles suspendues. Terre légère, mais riche en humus; seringages fréquents pendant les cha- Jeurs; multiplication facile, et presque en tout temps, par le bouturage, à chaud et à l'étouffé. Nous en tenons de jolis individus à la disposition des amateurs. A. Y S nn . À rat pins tr Morto Perschaft ele - ‘0 (do too loss UT 2 LL Lex /c€, LINDL. O. NEBULOSUM HORT,NEC LINDL. Mexique (Serre chaude.) LOTS C2 0 Pas ? 7 Tr the ae se S À nl 7 4 rToOOO0XTe C Planche 200. ODONTOGLOSSUM MAXILLARE, ODONTOGLOSSE à müächoire. Érvm. V. Jardin fleuriste, Te er, PI. 90. Oncninaceæ $ Vanoeæ SS Brassiæ. CHARACT. GENER. V. ibidem. CHARACT. SPECIF. O. (\ Leucoglos- sum) Perianthii ampli segmento externo lanceolato-elliptico, duobus inferis longio- ribus oblongis acuminatis, tribus his dorso valde acutato-carinatis; internis multo majoribus ovatis : omnibus patulis gla- berrimis niveis de basi ad medium late denseque brunneo punctatim maculatis ; labello angustiore subconformi ovato- acuto ad margines undulato-plicato utalia segmenta picto acuto apice reflexo, disco carnoso magno inverse ephippiformi an- tice in duos dentes grossos divergentes ps aptero ovato paulo disco la- elli longiore albo sub lente tomentosulo. Pseudobulbis junioribus ovatis lævibus, veteribus oblongis rugosis; squamis ba- silaribus maximisovato-acuminatis; foliis geminatis inæqualibus, crassis, late linea- ribus acutis dorso alte carinatis. Nos. ex vivo. Odontoglossum maxillare Linz. sub t. 62 (verso!) Bot. Reg. 1847, Folia Orchid. Odont. Enum. 9. No 95. — Ta- bula nostra 200 ! — nebulosum Honr. non Linpz. N°21. . prominente luteo intus rubro lineato; ibid.! C’est la première fois que cette espèce est figurée, et nous nous en étonnons à bon droit : car non seulement elle est une des plus belles du genre, mais nulle autre plante ne méritait mieux cet honneur. Et en effet, ses fleurs, très amples (0,06 au moins de diamètre), nombreuses, d’un blanc de neige, largement et fort élégamment ponctuées de rouge brun sur tous les segments, de la base au milieu, et d’une odeur agréable ct douce, auraient bien dû en inspirer l’idée aux auteurs iconographes. M. Lindley, le premier, 1. e., l'a fait connaître par une phrase spéci- fique, trop brève peut-être, mais suffisamment caractéristique, puisque nous y avons facilement reconnu la plante que nous avions sous les yeux. Le savant Orchidologue anglais n’en connaissait point l'habitat précis, et elle lui avait été communiquée sans aucun renseignement par un amateur. Il la supposait, comme beaucoup de ses congénères, originaire du Mexique, habitat que nous pouvons confirmer, car les beaux individus que nous en avons observés dans l'établissement horticole de notre éditeur, lui avaient été directement envoyés de cette contrée. M. Lindley ajoute qu'au premier aspect on pourrait la prendre pour l'O. Cervantestüi .(V. ci-dessus, T° I, PI, 42); mais si nous sommes dans le vrai, et nous le croyons, en rappor- ODONTOGLOSSUM MAXILLARE. tant la plante décrite ici, et figurée fort exactement ci-contre, à son O. maxillare, il ne peut, selon nous, y avoir de méprise possible : car les deux espèces diffèrent l’une de l’autre, comme on dit a toto cælo, ainsi que peut s’en assurer le lecteur, en consultant la description et la figure que nous avons données de la première, {. c. D'un autre côté, notre plante, sententia nostra, est toutefois fort voisine de l'O. nebulosum Linpr.; mais d'après la description, les fleurs de celle-ci n’ont pas moins de 0,09 (3 4 pouces); tous les segments en sont pubescents à la base, etc.; il est singulier que l’auteur ait passé absolument sous silence (Fol. Orch.!) la couleur des fleurs de ce dernier, qu’ exprime sans doute le mot nebulosum (nébuleux, obscur !). Il n’est pas inutile sans doute de compléter ici la phrase diagnostique que nous avons écrite ci-dessus. Pseudobulbes ovés et lisses pendant la jeunesse, enveloppés dans le pre- mier âge par cinq ou six grandes squames ovées-acuminées ; oblongs dans la vieillesse, comprimés, sillonnés de rides enfoncées, haut d'environ 0,08 sur 0,04 de diamètre. Feuilles géminées, inégales, plissées à la base, mais non articulées, largement linéaires-oblongues, épaisses, aiguës, fortement carènées dorsalement, longues de 0,15-50 sur 0,34-4 de largeur. Scape sortant d’entre les feuilles, haut de 0,30-55, flexueux dans sa partie supé- rieure, laquelle porte 5-6 fleurs, chacune de 0,06 au moins de diamètre, et du frais coloris bigarré que nous avons dit. Ovaire-pédicelle long de 0,05-4, et portant à sa base une très courte bractée souvent bifide. Seg- ments du périanthe très étalés, égaux en longueur, les intérieurs du double plus larges que les extérieurs, tous ondulés aux bords ; le labelle crispulé- plissé, avec trois lignes enfoncées, médianes. Disque profondément cucullé ou mieux en forme de selle renversée, ligné de pourpre en dedans et prolongé en avant en deux grosses dents divariquées. Orchidée de premier choix! : Ca. L. CULTURE, Culture ordinaire des Orchidées épiphytes, désormais aussi facile que bien connue, soit sur branches suspendues, soit en corbeille ou en pot, remplis de Sphagnum, et en compagnie de Fougères, de Sélaginelles, de Lycopodes, de Codonanthe, de Torenia, etc. A. Væ 4 HORT AE Ÿ ONAL 0 fa € £/T16 7 7g ? 3 che ner F4 Brest ect 7 6 LE Planche 201. BERBERIS JAMESONIT, ÉPINE-VINETTE DE JAMESON. Ervu. Voyez Jardin fleuriste, Te IN, PI. 141. BenserinAceZ À Bernseninez. CHARACT. GENER. V. ibidem; ad adumbrationem : Frutices … et in Ame- rica rari, adde omissum : {ropica ! CHARACT. SPEC. B. ramis elongatis, foliis fasciculatis ovalibus v. oral Ohio gis, basi attenuatis apice rotundato-ob- tusis coriaceis, margine subundulato-den- talo-spinosis (spinis tenuiter elongatis et pungentibus) nitidis glaberrimis subtus pallidis ; stipulis validis tridentiformibus e basi lata subulatis firmissimis brunneis pungentibus ; paniculis terminalibus fas- ciculatis elongatis valde ramosis pendulis multifloris; ramulis subangulatis, pedi- cellis plurifloris imperspicue puberulis ; floribus magnis globosis vix expansis cro- ceo-aureis, segmentis calycinis minimis ovalibus applicatis coloratis spiratim in- sertis et sensim in petala transeuntibus; petalis numerosis externis croceis, inter- nis læte aureis, omnibus subæqualibus ovato-rotundatis cucullatis inter se appli- catis; sfaminum 6 filamentis robustis extus versus bosim subangulatis ad me- dium dilatato-inflexis hicque unoquoque latere uno dente parvo (character curio- sus et specialis?) apice plano obtuse ro- tundato donatis, ultra medium angustio- ribus, marginibus retroflexis tunc extus canalieulatis, ad apicem obtusum denuo dilatatis antheriferis; antheris laterali- bus, valvula parva rotundata ; stylo sub- lageniformi, stigmate peltatim depresso subumbilicato... Bacca..…. Nos. ex vivo! Berberis Jamesonii .….. HoRT. ANGL.? nn C’est notre constante habitude, et il serait bien désirable que, dans l'intérêt de la Phytologie, tous les botanistes s’en fissent comme nous un devoir (il est certain qu'ils devraient alors se donner un peu plus de mal), d'ajouter à nos descriptions de plantes tous les documents historiques, philologiques, économiques, etc., qui les concernent, et que peut nous fournir d’une façon malheureusement bien restreinte notre pauvre biblio- thèque botanique; et pour cela, nous ne craignons pas de multiplier les recherches, quelques laborieuses qu’elles soient, pour trouver un nom, une date, un fait qui puisse intéresser le lecteur. Force nous est, cette fois encore, et bien malgré nous, de déroger à notre coutume au sujet de l'intéressante plante dont il s’agit. M. A. Verschaffelt l’a trouvée, lors de l'une de ses récentes tournées horticoles habituelles en Angleterre, dans un établissement où elle était née, lui a-t-on dit, de graines importées directement du pays natal ; mais quel pays? On ne put lui en dire davantage! Quoi qu'il en soit, qu'elle soit spontanée dans l'une des contrées où croissent naturellement les espèces de ce genre (les contrées tempérées ou rarement tropicales de l'An- BERBERIS JAMESONII. cien ou du Nouveau-Monde), qu'elle soit même le résultat d'une fécon- dation hybride, opérée artificiellement (ce que nous ne pensons pas) en Angleterre, ce n’en est pas moins une fort désirable plante pour l’ornement des jardins. Néanmoins, tout bien considéré, caractères foliaires et floraux, ne connaissant aucune congénère, avec laquelle nous puissions convenable- ment l'identifier, nous penchons fort à la regarder comme une espèce nouvelle et fort distincte. Elle forme un petit arbrisseau, d’un port élégant et élancé, à branches un peu sarmenteuses, à rameaux feuillés, surtout au sommet ; à feuilles fasciculées, amples, simples, ovales ou ovales-oblongues, atténuées à la base, coriaces, très glabres, luisantes, pâles en dessous, ondulées-sinuées aux bords : chaque saillie, ou lobe, atténué en une longue épine subulée, très piquante. Les stipules sont tridentiformes (épines), très fermes, brunes. Les fleurs sont grandes, globuleuses, très nombreuses, d’un jaune de chrôme, et sont disposées en panicules très ramifiées, fasciculées, termi- nales, pendantes, et dont toutes les divisions, comme le pédoncule prin- cipal, sont subanguleuses, bractéées et bractéolées; pédicelles très finement pubérules. Les étamines nous ont offert un caractère curieux, unique peut-être dans le genre, et qui seul suffirait à faire considérer la plante qui le présente comme une espèce distincte : ce sont deux dents, placées une de chaque côté du filament et vers le milieu ; ces filaments, en outre, sont canaliculés en dehors et à bords réfléchis, ‘ Le Berberis Jamesoni, comme on en peut juger par la belle et exacte figure ci-contre, est, ainsi que nous l'avons dit, une plante véritablement ornementale pour nos jardins, où elle fleurit de mai à juin. Ca. L. Explication des Figures analytiques. Fig. 1. Une étamine vue en dedans. Fig. 2. Le style. CULTURE. (S. Fr. ov A. L.) Comme la patrie de cette belle ‘plante ne nous est point connue, nous l'avons tenue jusqu'ici en serre froide; mais nous pensons que, dans beaucoup de localités en Europe, elle peut passer l'hiver à l'air libre, sauf quelques précautions d'usage, comme couverture de feuilles au pied, et une autre qui en enveloppe la masse. Terre légère. Multiplication facile par bouturage ou mieux par le greffage sur l'espèce commune (Berberis vulgaris L.) ou tout autre de moindre valeur, : À. V. % à GCArx. 7m} 7 rschaffelt publ 1, j a à Callicaipa P WepUu te? russ. Chine (Serre -froide.) Planche 202. CALLICARPA PURPUREA? CALLICARPE à fruits pourpres. Érym. *æAAÏ— en composition, du comparatif xæA A4» (xæacs), plus beau; il faut bien se garder, en composant un nom générique ou spécifique, de se servir du radical calo—, comme l'ont fait tant d'auteurs, à l'encontre du génie de la langue grecque; xaprés, fruit. Vensenacez S Viniceæ $$ Viricæ. CHARACT. GENER. Calyæ cupuli- formis cyathimorphus v. rarius tubulo- sus 4-5-costatus sæpeque angulatus v. plicatus 4-5-dentatus v. rarius 4-5-fidus pos Corolla subcampanulato-tu- ulosa, /ubo brevi, limbo 4-5-fido æquali. Stamina 4, rarius 5, corollæ tubo inserta æqualia exserta, antheris supra basin dorso insertis facie et imprimis dorso glanduloso-punctatis bilocularibus, locu- lis parallelis rima laterali superne latius hiante v. poro oblongo tantummodo api- cali dehiscentibus. Ovarium 4-loculare, loculis uniovulatis. Stylus filiformis sta- mina subæquans v. iisdem longior api- cem versus clavato-incrassatus, stigmale capitato brevissime bilobo. Drupa calyce cupuliformi paulo aucto insidens baccata tetrapyrena, pyrenis maturitate distinc- tis 4-locularibus, putamine duro. Semen radicula infera erectum. Fruotices v. suffrutices rarius arbores in Asia et Nova-Hollandia tropica ra- rius in America callidiore cis œquatorem crescentes, tomento ramuloso v. stellari (v. simplici) sœæpius farinoso v. furfura- ceo magis minusve canescentes v. subfer- ruginei sæpius glandulis oleigeris copio- sis consiti; foliis oppositis simplicibus basi integerrimis ; eymis aæillaribus dichoto- mis; floribus parvis interdum polygamis. 3. C. Scmauer, in DC. Prodr. XI, 640 (1). (phr. parenth. excepta!). Callicarpa L. Gen. 135. Juss. Gen. 107. Enpuicu. Gen. 3712. Meisx. Gen. 292 (200). Gzærrs. Fr. EL. 80. 1. 94. Lamx. Illustr. t. 69. Bot. Reg. t. 846. 885. Bot. Mag. t. 2107. W. Hook. Ex. FI. t, 153. ete, ete. — Burchardia Duuam. Arb. I. 5. t. 44. Johnsonia Casres. Carol. I. 47. t. 47. Sphondylococcum MircneL, in Ephem. Nat. eur. VIII. 218. Porphyra Lour. FI. cochinch. ed. War. H. 87. Geunsia BLume! Cat. hort. bogor. in Flora, 107 on et Bijdr. 819. Wap. Re IV. 495. VI. 692. Annal. 1. 543. HI. CHARACT. SPECIF. C. frutex, ramis strictis cylindricis dense ad apices junio- rum albo-tomentosis mox hirsuto-pilosis, pilis simplicibus; foliis oppositis distan- tibus: inferioribus ovatis basi vix atte- nuatis v. subrotundatis, dentibus mar- ginantibus sens*m ad apicem majoribus, uno maximo terminali; su influe lan- ceolato-ellipticis basi subcordatis plus minus acuminatis crenato-dentatis ; om- nibus mollibus luteolo-virentibus pube- rulis, venis subtus prominentibus (ra- mulis late reticulatis) supra impressis (0,09-15 + 0,05-5); petiolis brevissimis cylindraceis brunnescentibus (pilis bre- vissimis mollibus albis simplicibus quo- que, facie supera unoquoque in punetu- Jum elevatum, sub lente sola distinguen- dum inserto nunquam resinosis)... flo- . in inflorescentia ex icone hie Callicarpa purpurea Hort. angl. et Linoz. eum ? Gardener’s Chron. p. 96. c. ic. nigra, Ne 6. 1859. certissime non Juss. nee cr. Scnaver, DC. Prodr. XI. 645. (1) Addit el. auctor : Genus Ægiphilæ valde proximum sed habitu, infloreseentia di- nec tri-chotoma neque unquam terminali, TOM. vi. — AVRIL 1859. floribus parvis, corolla brevi et potissimum stigmate diversum ! 4 CALLICARPA PURPUREA ? N'ayant point encore eu l’occasion d'observer en fleurs la plante en question, ni vivante, ni dessèchée, ni de la comparer à ses congénères conservées dans les herbiers, force nous est de ne point nous prononcer sur son identité spécifique; qu’elle soit déjà connue, décrite, cela est infiniment probable; mais ce que nous pouvons aflirmer, c’est qu’elle n’est point celle décrite sous le nom de purpurea par de Jussieu (Annal. d. Mus. VIL. 69), et par M. Schauer (/. s. c.), comme le prouve leur diagnose, dont il sufira, pour justifier notre assertion, de citer quelques mots : C. undique punctis resinosis glandulosa, ramulis cum inflorescentia foliisque juvenilibus pube stellari farinosis, foliis coriaceo-membranaceis.… Dans la plante sous nos yeux, la pubescence se compose de poils simples; il y a absence complète de glandes résineuses ; les feuilles sont fort molles et blanchâtres, etc. Du reste, écoutons M. Lindley : « Aucune plante n’a excité, à l'exposition automnale dernière de la Société d'Horticulture, dans la salle S'-Jean (St-James Hall), autant d’atten tion qu’un pelit arbrisseau, exposé par M. Standish (de Bagshot), chargé de baies d’un très beau violet luisant..... N’en ayant point observé les fleurs, ni les anciennes feuilles, nous ne savons à quelle espèce de Calli- carpa elle peut être rapportée ; et, tout en adoptant le nom de purpurea, qu’on lui a donné, nous ne négligerons nullement la possibilité de prouver son identité botanique. Par la forme de ses feuilles, le volume propor- tionnel de ses fascicules de baies, elle coïncide fort bien avec la C. pur- purea Juss.; mais sa festiture est celle de la C. rubella Linou. (Bog. Reg. t. 885), plante tout-à-fait différente. Or, les Callicarpa, à différentes phases de leur végétation, et sous l'influence de diverses circonstances, varient certainement beaucoup dans leur vestiture (hairiness, villosité). Tout ce que nous pouvons dire en ce moment, c’est qu’elle semble être une forme de la C. purpurea (Porphyra dichotoma Loun.); mais il se - pourrait aussi qu’elle fût la C. lasiantha. En tous cas, c'est un fort inté- ressant petit arbrisseau de serre froide, importé, croyons-nous, de la Chine, par M. Fortune : et ce qui peut devenir extrémement utile (pour l'ornement !), c’est que ses baies conservent leur belle couleur longtemps encore après Noël... » En effet, au moment où nous écrivons (25 mars), lesdites baies sont du plus beau lilas possible, et n’ont pas encore atteint leur teinte violacée ; il résulte donc de cet état de choses, qu'en supposant que ladite plante, fleurissant vers mai ou juin, ne mürisse ses jolies baies qu’au moins un an après, on peut jouir pendant plus de six mois du frais et gracieux coloris variable, qu’elles montrent successivement avant cette époque, passant CALLICARPA PURPUREA ? r du rose pâle au rose vif, du rose vif au lilas, et du lilas au violet intense (ce que nous avons voulu exprimer dans notre figure, exécutée d'après nature !). Contraint que nous sommes, ainsi que M. Lindley lui-même, de faire bon marché de l'identité spécifique du Callicarpa en question, nous ne saurions non plus en donner une description convenable ; sous ce rapport nous renvoyons le lecteur à notre phrase spécifique, toute tronquée qu'elle doive être, et au joli et exact dessin ci-contre (exact, quant aux baies et au, feuillage ! ()), I jugera facilement, comme nous le pensons et le lui conseillons, que c’est là une gracieuse plante, qui contribuera largement à l'ornementation de sa serre froide, sinon de son parterre à l'air libre, M. Ambr. Verschaffelt en tient de jolis individus à la disposition des amateurs. Cu, L. CULTURE. (S. Fr. ou A. L.) Nous n'avons rien de spécial à recommander pour la culture de ce petit arbrisseau ; compost léger; bon drainage; multiplication par le bouturage, opéré de mai à juin; dans le nord, abri forcé dans la serre tempérée ou le conservatoire ; mais dans beaucoup de localités bien abritées, et surtout dans le midi de la France et de l’Europe, il pourra, sans inconvénient, passer les hivers à l’air libre. ”. De (1) Les eymes florales qu’on ÿ voit sont empruntées à un dessin fait en Angleterre, et que nous a confié le premier possesseur de la plante, Planche 203. RHODODENDRUN JASMINIFLORUN, ROSAGE à fleurs de Jasmin. Érvu. V. Jardin fleuriste, Te ler, PL. 41. Enicaceæ RaoDoDENDREz. CHARACT. GENER, V. ibidem. CHARACT. SPECIF. R. (S Vyreia) : arbuscula ramosissima cortice rimosa ætate denudata, ramorum juniorum epi- dermi brunneseenti furfuracea squamulis punetiformibus nigricantibus, sicut pe- tioli foliaque infra et supra pedicelli ca- lycesque operta ; foliis 5-7-subverticilla- tis inæqualibus, internis multo minori- bus ovatis seu ovalibus valde coriaceis basi subcordatis crassis apice breviter emarginatis supra ætate glabratis infra semper nigro-impresso-punctatis mar- gine acuto cartilaginaceo ; nervis paucis curvatis immersis, mediano subtus crasso robusto (0,04-5 + 0,02-5); petiolo bre- vissimo supra plano subtus rotundato; floribus 8-12 umbellatis terminalibus suaveolentibus, squamis scariosis brun- neis pedicellos (0,01 vix}) furfuraccos rosellos vix æquantibus, setis (bracteis) brunneis intermixtis ; calyce minimo hy- pocraterimorpho sub3-lobato ; corollæ tubo elongato infundibuliformi costato- cylindraceo crassiusculo firmo sursum subcurvato basi abrupte subinflata in- serto niveo parcissime inconspicueque furfuraceo, lobis 5-6 patulis late oblon- gis apice rotundatis integris v. sæpius irregulariter emarginatis, margine te- nuissimo crispatulo; staminum 10 fila- mentis inæqualibus tenuissime pube- rulis albis apice rosellis subplanis, an- theris os æquantibus lætissime aurantia- cis, loculis abrupte truncatis, polline albo; stylo robusto staminibus breviore per stigmate vix dilatato puncti- ormi subaurantiaco. Capsula .…. Nos. ex vivo. Rhododendrum jasminiflorum W. Hook. Bot. Mag. t. 4524. et Nos. in nostra t. 205. Une aussi charmante plante méritait certes une illustration digne d'elle, et la belle planche ci-contre, exécutée sous nos yeux et minutieusement contrôlée par nous, peut donner au lecteur une juste idée de ses qualités ornementales ; en outre, nous avons voulu, par une description faite avec toute notre rigoureuse exactitude habituelle, en retracer botaniquement une diagnostique scrupuleuse et suffisamment explicite. Le magnifique individu que nous en avons observé, comparé à celui décrit et figuré dans le Botanical Magazine, nous a présenté des diffé- rences telles, que nous avons hésité à les regarder comme identiques; mais comme l'établissement Verschaffelt avait reçu le sien, et sous le nom ici adopté, de la même maison anglaise (Verren, père et fils), qui l'avait com- muniqué antérieurement, ad determinandum, au directeur du Jardin royal botanique de Kew, nous avons attribué ces différences à un état anormal de celui examiné et décrit par ce savant botaniste. L’une de ces différences, et la principale, est la vestiture squamoso-furfuracée noirâtre, Res D NES Sérovsant à re À de Ai LÉ ” Li VD UV W_.HOGK . AU chaude.) CTTE , unr jam lacca (S [#2 udi M .) / 4) Ô on € Ce [e») L 3 + 7 # Chop e } le DA RHODODENDRUM JASMINIFLORUM. si remarquable, de toutes les parties de notre plante, tige, rameaux, pé- tioles et feuilles, et qui se retrouve même, mais fort affaiblie, sur les pédi- celles et jusque sur les corolles, tous organes que le texte latin et anglais dit glabres, sauf le calyce (lepidote; ce qui est exact)! Mais puisque, malgré les dissimilitudes que nous signalons, il s’agit bien d’une seule et même plante, nous nous abstenons de prolonger le parallèle commencé, et que peut poursuivre d'ailleurs le lecteur, en comparant le texte et les figures cités, et nous revenons à la nôtre. Nous avons vu en elle un buisson épais, bien ramifié dès la base, haut d'environ 0,35 sur autant de diamètre, et entièrement couvert de ses nombreuses fleurs en ombelle, d’un blanc de neige, sur lequel tranche la vive teinte orangée des étamines, et qui émettent, avantage bien grand, une odeur très suave. C’est, nous ne craignons pas de le dire, une des plantes les plus vraiment ornementales que nous ayons jamais vues. Les branches et les rameaux en sont feuillés dès la base (et non bare of leaves below) ; les premières sont pourvues d’une écorce fendillée, qui se détache par fragments, de manière à les dénuder ensuite complètement; chez les plus jeunes l’épiderme est brun et entièrement couvert, ainsi que les feuilles, ete., de la pubescence squameuse noirâtre que nous avons dite. Les feuilles, disposées par 5-7 en verticille, les intérieures beaucoup plus petites, sont cordées à la base, ovées ou ovales, épaisses, très coriaces, carènées en dessous, très brièvement pétiolées, légèrement échancrées au sommet; à bords aigus et cartilaginacés. Les fleurs, par huit à douze réunies en ombelles terminales, seraient au premier aspect regardées comme appartenant à un tout autre genre ; par leur long tube, leur limbe régulier, elles rappèlent en effet celles de la Stephanotis floribunda A. Broxex. (1), auxquelles on les a comparées, non sans raison, pour la forme, le coloris et l'odeur ; nous en avons indiqué tout-à-l'heure les divers mérites. Cette curieuse forme florale, c’est-à-dire un long tube cylindrique, un limbe régulier, n’est pas rare toutefois chez des Rosages découverts dans les îles Célèbes, de Java, ete., et surtout dans la grande île de Bornéo, où M. Low, fils de l'horticulteur de ce nom, a trouvé notamment les R. Brookeanum Low, gracile Low, verticillatum Low et longiflorum Low, décrits et figurés par M. Lindley dans The Journal of the horticultural Society of London (T° II, p. 82 et seq. c. icon.). Il est bon de faire remarquer que ces plantes, ainsi qu'un grand nombre d’autres splendides (1) Consulter la figure exacte faite sur nature et l'excellente description qu'a faite de cette charmante Asclépiadacée M. Ad. Brongniart dans notre Hortic. univ. 1. 72. PI. 12. ct Herb génér. Amat. Nelle sér. 11. PI. 24. RHODODENDRUM JASMINIFLORUM: espèces des Indes orientales et des iles adjacentes, sont épiphytes, comme l'est probablement aussi celle qui fait surtout l'objet de cet article; toutefois nos autorités sont muettes à cet égard. Le genre Rhododendrum, véritablement polymorphe, quant aux formes florales et au nombre des parties qui les composent, a beaucoup exercé la sagacité des botanistes, dont quelques-uns ont proposé de le diviser en plusieurs autres, fondés sur ces mêmes diversités : mais la généralité a été d'accord pour en répartir les espèces en sections ou sous-genres, Sur les limites et l'appellation desquelles toutefois on est bien loin encore d’être unanime; ainsi M. Nuttall (Hooker’s Journ. of Bot. V. 555 et seq. 1855) en a proposé plusieurs, pour répartir les charmantes espèces découvertes par M. Booth dans les royaumes d’Assam et de Boutan. De son côté, M. Planchon (Flore des Serres et d. J. de l'Eur. V. 475, 477. c. ic" 1849), qui avait rapidement passé en revue les espèces indiennes, en a établi quelques-unes, qui nous paraissent répondre à toutes les exigences de la nomenclature, mais à plusieurs desquelles il a omis d'appliquer des déno- minations; il est fâcheux que M. Nuttall, venu après lui, n’en ait tenu aucun compte. D'après le travail de M. Planchon, la plante en question appartient à son sous-genre Vyreia, dont le type est la Vyreia javanica de BLuwe (Bijdr. 854), ou le Rhododendrum javanicum Benn. et des auteurs suivants (W. Heok. Bot Mag. t. 4556. Cu. Leu. Flore, etc., LIT. t. 295-4). Quoi qu'il soit de cette discussion purement botanique, dont le lecteur fera tel cas qu'il appartiendra, nous ne devons pas manquer à lui rendre service, en lui recommandant de placer, s’il ne l’a déjà fait, le R. jas- miniflorum dans ses collections, persuadé que plus tard, en le voyant en fleurs, et en en respirant le suave arôme, il pensera à nous, pour nous savoir gré de notre conseil bien désintéressé. Ce Rosage a été découvert sur le mont Ophir, presqu’ile de Malacca, à 5000 pieds d'altitude supra- marine, par M. Thomas Lobb, qui l’a envoyé en nature à ses honorables patrons, MM. Veitch, vers 1848. Ca. L. CULTURE. (8. T.) Le R. jasminiflorum peut se contenter des soins ordinaires que l’on donne aux arbrisseaux d’une bonne serre tempérée. On le tiendra dans une terre légère (terreau de bruyère ou de feuilles), qu’on tiendra légère- ment humide, au moyen de bassinages, qu’on appliquera assez abondam- ment pendant la belle saison, sur et sous le feuillage. Multiplication par le marcottage ou le greffage sur des espèces analogues. A V, A. Verschaÿfelé puël. : R LStroobant 5e 8 Léth à Fu Aura da lo ( pero rico!) TO æf lota CH.LEM Chine (Fortune ) Air-lbre. Planche 204. AMYGDALUS (Pens1ca”) ROSÆFLORA, PÊCHER DE LA CHINE à ficurs de Rosier. Érym. V. Jardin fleuriste, Te IV, PI. 528. AMYGDALACEÆ. CHARACT. GENER. V. notulam, hoc in libro, supra, sub t. 165 (Te Vo). CHARACT. SPECIF. V. notulam eamdem, ibid. Amygdalus (persica ?) v. rosæflora Nos. sub tab. præsenti! PPRPRPRPPPA PPS SPIP Nos lecteurs n’ont pu encore oublier la gracieuse variété de Pécher, dont nous leur avons donné (I. e.) précédemment une belle figure, avec notice explicative; aujourd’hui, au bel Amygdalus camelliæflora, qui en était l’objet, nous en ajoutons un nouveau, non moins beau, non moins ornemental, également importé de la Chine, par M. Fortune, et élevé de même dans l’intéressant établissement de M. Glendinning, à Chiswick, près de Londres. Grâce à un acte de bienveillance toute spéciale de la part de cet hono- rable horticulteur, qui a bien voulu nous confier, avant tous, le dessin original qu'il en avait fait faire d’après nature et que nous annexons ci-contre, l’Illustration horticole a l'heureux privilége, entre les autres recueils, d’en donner la première la figure, due à l'habile pinceau de M. Jos. Andrews, et surtout de lui imposer un nom spécifique, que nous avons choisi d’après l’analogie florale la plus apparente de la plante qu'elle représentait : analogie qui nous semble frappante avec certaines Roses. Comme on peut se fier à l'exactitude du dessinateur anglais, nous recommanderons aux pomologistes l'examen du bois de la plante en question, à épiderme blanchâtre et élégamment maculé de cramoisi : aux horticulteurs spéciaux, celui des fleurs, si grandes, semi-pleines, d’un rose vif avant l'épanouissement, et d’un rose tendre ensuite, C’est là, sans contredit, une excellente acquisition pour les serres froides dans le nord de l'Europe, et pour l'air libre dans le midi. M. À. Verschaffelt, il est à peine besoin de le dire, s’est empressé de se la procurer dans l'intérêt de sa clientelle. Cu É. CULTURE. Voyez les observations faites à ce sujet, ci-dessus, T° V. sub t. 165 (au verso). A +. G ) Le à Pire} 13 Poe A COPOLOL HorT.verscH. { Aybride!) Semis. tand (Serre -chaude.. ) Planche 205. BEGONIA LEOPOLDIT (nysrina) BÉGONIE DU ROI LÉOPOLD. Érym. V. Jardin fleuriste, Te ler, PI. 28. CHARACT. GENER. V. ibidem. fithii W. Hook. En ur At @: 3 icta Horr.) et B. splendi ybrida CHARACT.SPECIF. ZZybridarumnon Fpsa in Horto Verschaffeltiano fœcunda- exponuntur. tioneartificiali mutua exorta. Tab, nostra Begonia Leopoldi Horr.ex B. Grif- | 205, duplici! PPPIIS Les Begoniæ, depuis bien des années, ont le privilège d'attirer l'atten- tion des amateurs par la beauté et l'élégance de leur port, et surtout celle de leur feuillage, sans parler de l'effet charmant que déploie l’inflorescence de beaucoup d’entre elles; aussi les a-t-on de tout temps recherchées pour l’ornement des serres chaudes ou tempérées. L'une des plus belles, sous le rapport de l’habitus, du feuillage et des fleurs, est incontesta- blement la Begonia manicata An. Br. (1), Bégonie à mancheltes, dont M. A. Brongniart, professeur de Botanique au Muséum d'Histoire natu- relle de Paris, qui le premier l'a déterminée, a donné la description et la figure (très réduite) dans notre Horticulteur universel, T° IV, p. 55, ce. te. ainsi que dans notre Herbier général de l’Amateur, 2° série, T° IT, PI. 46 (et vélins du Muséum) : espèce qu'il serait aujourd’hui, malgré son élégance générale et exceptionnelle, difficile de rencontrer dans les jar- dins, où les plantes suivent toutes les vicissitudes des modes, et où l’on crie, malgré leurs incontestables mérites, væ veteribus, comme les anciens criaient væ viclis! Que sont devenues la superbe B. argyrostigma, aux nombreuses perles d'argent étalées sur son feuillage, et au port superbe ; la B. platanifolia, aux grandioses proportions ; la B. pellata An. Bronc., aux épaisses feuilles drapacées (An eadem ac Orro et Diern.? V. Hortic. univ. IV. p. 158, c. ic. et Herb. gén. Amat. 2° sér. II. PI. 65), etc., elc.? L'espèce que les catalogues horticoles (Sw£er et Loupox) citent comme la plus anciennement introduite dans nos jardins, est la B. nitida Air.; elle a été importée de la Jamaïque en 4777; il ne serait pas facile de se la procurer aujourd’hui (2). (1) Begonia manicata An. Browc. nec Ceus, ut errore signaverunt Visrani, Orro et Dierrion, Wazerns, ete.; cette magnifique espèce a été découverte au Mexique par M. Linden, qui l’a introdaite en premier lieu dans le Jardin des Plantes de Paris; et M. Cels est le premier horticulteur qui l'ait cultivée et mise dans le commerce. 5 11 importe à l'Histoire des Plantes que les faits soient nettement établis et rectifés! Chaque écrivain de- vrait done se conformer religieusement à ce sage principe, et non, comme cela se fait trop généralement, citer au hasard et sans se donner La peine de faire quelques recherches ; or, s’il en était ainsi, que de rec- tifications seraient à faire selon la loi de la priorité et de la justice! Et d’un autre côté, que de bons articles, que de bonnes planches, passe maint auteur sous silence, bien que les livres qui les contien- nent soient souvent à sa portée : articles et Ju qui tombent dés-lors généralement dans l'oubli; et que plus tard fait exhumer un heureux hasard. Nous pourrions composer un gros volume de ces nombreux oublis, trop souvent volontaires ! F (2) Plusieurs de ces anciennes et belles espèces, entr'autres Ja B. peltata, se trouvent encore dans l'établissement Verschaffelt. TOM. VI. — Mal 1859. 5 BEGONIA LEOPOLDIN (hybrida). Les Begoniæ, dont on connaît au-delà de deux cents espèces (1), sans compter les variétés et surtout les hybrides gagnées de semis dans ces derniers temps, croissent dans les parties chaudes de l'Amérique et de l'Asie, dans les archipels de ces deux continents, et notamment dans les îles de la Sonde ; on en trouve aussi quelques-unes dans le sud de lAfri- que, dans le district de Port-Natal, côte orientale, et dans l'ile de Mada- gascar, Elles se plaisent sur les arbres, dans les fissures des rochers, ou sur le sol, mais toujours à l'abri des ardeurs du soleil, et sous l’ombrage protecteur des grands arbres. Nul genre de plantes, sans contredit, n'offre, dans les nombreuses espèces qui le composent, autant de diversités, d'élégance et de beauté dans le port et le feuillage, là plus brillant et plus varié que nul autre. Dans toutes, les fleurs, bien que d’une confor- mation semblable, sont extrêmement nombreuses, d’une longue durée et d’un grand effet ornemental, Or, à qui connaît, dans un nombreux ensem- ble, ces charmantes filles de Flore, les éloges que nous leur donnons ici, ne paraitront nullement exagérés. En signalant ci-dessus la rareté relative ou même la disparition de quelques espèces, nous ne voulons cependant pas dire que les Begoniæ soient négligées dans les cultures; bien loin de là : nous commençons même cette notice en disant le contraire; nous voulons seulement exprimer nos regrets, de voir sacrifier entièrement les anciennes espèces aux nou- velles, et surtout à cette foule d’hybrides, qu'ont suscitées la mode et l'hybridation, et dont bon nombre, il faut bien l'avouer, n'égalent, ni en grâces, ni en beauté, leurs devancières évincées. Nous nous hâtons d’exemp- ter de ce blâme mérité, certaines conquêtes horticoles, dont le lecteur a pu admirer les belles et exactes figures dans ce recueil, telles que les B. Madame Wagner, Prince Troubetzkoï, et celle qui fait le sujet de cet article, lesquelles peuvent victorieusement lutter de beauté avec toutes les plus belles Bégonies exotiques, introduites récemment dans les cultures. (1) Ceci était déjà composé, lorsque nous recûmes une lettre de M. A. Decandolle, par laquelle ce célèbre botaniste, occupé en ce moment à rédiger la famille des Bégoniacées, pour le Prodrome commencé par son illustre père, a bien voulu, sur notre prière, nous donner les renseignements suivants, que nous nous empressons de communiquer à nos lecteurs : « Le nombre total des espèces sera d’environ 563, dont 425 entièrement nouvelles, non compris les uyBripes; et ce nombre pourra être doublé, lorsqu'on aura exploité certains pays, comme Bornéo, la Nouvelle-Guinée, la Cochinchine, et qu’on connaîtra mieux d’autres régions tropicales : car les Bégonia- cées sont très locales et existent dans toutes les régions chaudes et humides; il y en a beaucoup à Madagascar, et FA publicrai quelques-unes de la partie occidentale de ee équatoriale, où M. Robert Brown remarquait autrefois leur absence. Celles de la Bolivie ne sont pas les mêmes que celles du Pérou; celles du Mexique diffèrent totalement des espèces de la Nouvelle-Grenade ou du Brésil. Les groupes nombreux et naturels que M. Klotzsch a établis et dont j’augmente le nombre, sans leur attri- buer l'importance générique à cause de Puniformité du port, sont aussi des groupes géographiques propres ou à l’Asie, ou à l’Afrique, ou à l'Amérique, souvent à telle ou telle région d’un de ces continents. M. Klotzsch a parfaitement bien décrit ce qu'il a vu, mais il avait peu de renseignements sur les espèces asiatiques ou afri- caines. Son travail est excellent. Si je nomme section ce qu'il nomme genre, assuré- ment je ne veux diminuer en rien le mérite qui lui revient comme descripteur. Il aura toujours l'honneur d’avoir le premier sigualé des caractères remarquables dans une famille qu’on croyait uniforme. — Le curieux Begonia, que vous avez nommé Schlumbergeriana ([lustr. hortic. V. Misc. 61), par les singulières anomalies qu'il présenté dans la famille (5 styles, 5 ovaires, etc.), mé paraît fort distinet et consti- tuera une section spéciale... » BEGONIA LEOPOLDI (hybrida). L’hybride dont il s’agit offre à un haut dégré, aux amateurs, les mérites que nous venons de citer; dans ses amples feuilles, sur un fond vert, se Jouent, selon Pinclinaison de la vue ou celle du limbe foliaire, les tons les plus chauds du cuivre rouge ou du bronze, qui disparaissent par les mêmes causes, pour laisser briller le coloris amarante-nacarat le plus vif des nombreux poils qui les couvrent; mais à quoi serviraient ici les paroles, quelque pompeuses que nous pussions les faire, en présence de la belle et exacte figure ci-contre, qui rend mieux cette admirable nature que notre faible plume, et qui à son tour ne saurait remplacer la nature. Née dans l'établissement Verschaffelt d’une fécondation artificielle, opérée entre les B. Griffithii (picta Honr. Bot. Mag. t. 4984) et le 2. splendida, le feuillage de cette hybride possède les riches tons métalliques d’un vert cuivré rouge de la dernière, la belle bordure pourpre sombre de la première; mais de plus que chez toutes deux, les poils rouge-sang qui en hérissent les deux surfaces, donnent à la face supérieure th superbe reflet amarante-nacarat, en même temps que les longs pétioles, es stipules, les scapes, les pédicelles, les calyces et les pétales eux-mêmes en dessous, à un moindre dégré, il est vrai, sont hérissés de très longues sétules subu- lées, denses à se toucher, et affectant la même teinte amarante-nacarat que nous venons de signaler, laquelle court également sur les nervures réticu- lées du limbe, dessus comme dessous. Les jeunes feuilles surtout, avant leur développement, offrent cette riche nuance dans toute son intensité, ct plus tard, selon leur âge, ou comme on voudra, selon les diverses phases de leur évolution, elles présentent les diverses teintes métalliques que nous avons dites. La plante est très robuste, d’un port élevé, bien ramifiée et feuillée dès la base. Les fleurs mâles forment un petit corymbe terminal, tout mas- culin, et sont de moitié plus petites que les femelles; des quatre pétales décussés qui les composent, les deux extérieurs sont d'un rose vif, les deux autres d’un rose tendre. Les fleurs femelles, disposées en une inflo- rescence semblable, paraissent plus tard et ont près de 0,05 de diamètre; leurs cinq pétales sont presque blanes, avec une large bande rose au milieu en dessus, nacarat en dessous et là poilus, comme nous l'avons dit, L'ovaire est triangulaire et ailé d’un seul côté. Les styles, d’un jaune d’or, extrêmement courts, connés à la base, ont leurs stigmates contournés et crispés en crête, et forment une sorte de dédale très finement papilleux. Les ovules, innombrables ct insérés sur des placentaires bipartis et irrégu- lièrement lobulés, nous ont paru fertiles. Sr - a. L. CULTURE. D: 14 De la chaleur, de l'ombre et un peu d'humidité par arrosements et seringages pendant toute la belle saison ; terre riche en humus et un peu compacte. Multiplication facile, par bouture des rameaux, etc. A, V. Planche 206. LIVISTONA HUMILIS, LIVISTONE PEU ÉLEVÉE. Érvw. Patrick Murray, de Levistone, près d'Edimbourg : telle est l’étymologie que donnent Sweet et Loudon, chacun dans son Hortus britannicus ; si elle est exacte, il est singulier que la dédicace ait été faite en lPhonneur d’une résidence; et alors pourquoi Livistona et non Levistona , orthographe anglaise de cette localité, ville ou village, nous ne savons ? PaoenicaceÆ S ConvPnez. CHARACR, GENER. Flores -Q in spadice spathis pluribus incompletis ba- silaribus cincto sessiles v. breviter pedi- cellati bracteati. Calyx exterior trifidus, interior tripartitus. Sfamina 6 : filamen- tis ima basi dilatatis cohærentibus v. sub- distinctis (distinctis infra dilatatis R. Br. — in discum hypogynum coalitis END); antheris cordato-oblongis. Ovaria 3 in- tus cohærentia; styli coalescentes, stig- matibus connais v. distinctis. Bacca ple- rumque unica Â-sperma; albumen cor- neum cavitate ventrali {estæ radio hori- zontali ruminatum, ÆEmbryo dorsalis R. Br. v. subbasilaris Marr. Palmæ (1) Novæ-Hollandiæ et Asiæ tropicæ, caudice mediocri frondium basi- bus persistentibus squamuto ; frondibus flabelliformibus (pinnato-palmatis R. Br.) basi fibrillitio vaginantibus, laciniis apice bifidis sæpe filis interjectis distinctis ; spathis coriaceis tubulosis oblique trun- cutis ; floribus flavescentibus v. virescen- tibus ; baccis olivæformibus viridulis v. cœrulescentibus (v. ex rubro violaceis, ut in præsenti !), carne parca. Kunru, L. 1. ce. C. Kuwrs, Enum. Plant. HI, 241.ex R Ba: (excepta phrasi in Llitt. rom. intra paren- theses nostra /). Livistona R. Br. Prodr. 267. Marr. Palm. Gen. etc. 238. t. 102. 109-111. 135. 145-146. Scnurr. Syst. VIL. 1506. Enpz. Gen. PI. 1754 et *. Kunru, L. c. Meisx. Gen. PI. 557 (267), — Lataniæ spec. Lau, Jaco. Coryphæ spec. Lame, Scauzr., R. Br. etc. (confer Marr. et Kunra!). — Saribus Rumen, Amboin, I, 42, t. 8. etc. (Nos.). CHARACT. SPECIF. L. caudice 4-6- pedali, petiolis ex toto aculeatis, aculeis minvribus inter majores ; frondis laciniis filis interjectis ; baccis ovatis v. obovatis, maturis violaceis. Marr. L i. c. Livistona humilis R. Be. 1. c. 268. SPrnez, Syst. II. 157. Porr. Encycl. Suppl. HI, 482. Scauzr. 1. ce. 1306. Mar. 1, c. 258. t. 109-111. Kunru, 1. c. 241. Par sa petite stature (le stipe ne dépasse guère un mètre et demi à deux de hauteur), son ample et magnifique couronne foliaire, aux nombreuses et larges frondes flabelliformes (en éventail) et multilaciniées, étalées ou subdressées en tous sens, ses très longues grappes d'innombrables et jolis fruits passant du rouge au violet foncé, ce Palmier offre aux amateurs un attrait tout particulier. Tout d'abord, une serre chaude de petites dimensions (de 5 à 4,00, au plus de hauteur) peut labriter fort à l'aise, pendant toute son évolution végétative, — (1) In. mente nostra nomen vulgare specierum eum nomine Familiæ non confundendum ; ibi igitur palme est pro arbores v. frutices ! Le Imp. Lite. de L.S troobant a Gard. { Le stone Brumilio R.BR Nouvelle Hollande (Serre chaude.) | LIVISTONA HUMILIS, Il a, dit M. de Martius, l'aspect du Chamærops humilis; mais ses fron- dules, plus longues et plus souples, plus nombreuses, plus entrelacées, lui donnent une apparence crispée (sed crispior Manr.!) que n’a pas celui-ci, et qui est surtout beaucoup plus élégante. Son stipe, hérissé dans toute sa longueur par la base des pétioles persistants, n’a pas plus de 0,080 de diamètre, Les frondes de la couronne sont au moins au nombre de trente, dont les plus inférieures sont pendantes et longtemps marcescentes avant de tomber. Les pétioles, longs d'environ 0,50, sont robustes, largement linéaires, légèrement canaliculés en dessus, convexes en dessous, d’un vert roussâtre ou rougcâtre aux bords, qui sont armés de robustes aiguillons concolores, dont les plus grands longs de 0,015 avec ordinairement trois autres plus petits placés entre eux, tous dirigés vers le haut du pétiole. Le limbe de chaque fronde est, dans sa circonscription, ové-subarrondi et plus tard cordé-orbiculaire; il se compose de 50 à 36 frondules plus courtes ou aussi longues que le pétiole, linéaires-acuminées, indupliquées, soudées entre elles vers la base sur 0,25 de longueur environ; là velues- ciliées aux bords et ayant entre elles de très longs fils pendants qui se détachent du bord dans l’âge adulte; elles s’insèrent sur un phyllarioze (1) court, proéminent en dessous, un peu concave en dessus et à bords mem- branacés. Le spadice florifère est dressé ; fructifère, il est nutant, et dans cet état il est aussi long ou plus long que les feuilles. Il est comprimé, ancipité, alternati-ramifié; les spathes et spathelles sont tubulées, com- primées, longues d'environ 0,16-0,13, striées et ouvertes obliquement au sommet. Les fleurs sont fort petites, d’un jaune verdâtre, disposées en épis, dont l’ensemble forme une très grande panicule composée ; le calyce, la corolle, etc., ne demandent pas ici. une description spéciale : la diagnose générique ci-dessus et les figures analytiques ci-jointes expliquent et excusent suffisamment notre silence. Nous avons aussi expliqué suflisam- ment les formes extérieures du fruit, dont la chair est verdâtre et longitudinalement fibreuse; mais son intérieur doit être décrit pour l'intelligence des figures. « Le nucleus est conforme au fruit, un peu déprimé au milieu d’un côté et marqué d’une tache obscure, à épiderme roussâtre; de l’autre côté il est omboné, à cause de l'embryon. L'albumen en est grand, corné, (1) Les palmatologistes ont donné au sommet dilaté convexe-coneave et plissé du pétiole, sur lequel s’in- sérent les frondes flabelliformes, le nom trivial de Ligula, appliqué déja à divers autres organes végétaux, où de prominentia, qui ne signifie rien. Or, comme cet organe, qu'ordinairement passent sous silence les auteurs, nous parait au contraire d’une certaine importance pour la distinction des espêres , nous ayons déjà proposé ailleurs pour le désigner le nom de phyllariose (PuAAapror, petite feuille ; chos, nœud de branche). À tout organe distinct il faut un nom spécial! LIVISTONA HUMILIS. lactifère, muni d’un côté d’une lamelle rousse qui pénètre dans le testa, de telle sorte qu’il contient un embryon cylindrique vers son extrémité phé- riphérique dilatée et béante par une fente transversale, telle qu’on la voit horizontalement chez les Aracées. » Manr.! Ce charmant Palmier croît en decà du Tropique du Capricorne, sur les côtes Nord-Est de la Nouvelle-Hollande, et probablement aussi (?) sur celles du Nord-Ouest, par le 15° dégré de latitude australe (méridien de Greenwich), où l'aurait observé AI, Cunningham (Append. and Narr. of a Survey of the Coasts of Austr., by C. Tn. Kinc, 504. London, 1827). Grâces à ces renseignements, nos lecteurs seront convenablement édifiés sur le compte du dit Palmier et décideront dans leur for intérieur s'il est digne de figurer dans leurs collections ; la figure ci-contre leur en donne le port, mais fort réduit (environ 15 fois), et d’après celle du grand ouvrage de M. de Martius, /. c., due à Ferdinand Bauer. Cu, L. Explication des Figures analytiques. (PLANCHE CI-JOINTE). Fig. 1. Fragment du spadice florifère (plus petit que nature). Fig. 2. Partie d'un rameau avec fleurs, un peu grossie. Fig. 3. Partie d’un rameau fructifère, avec les périgones encore adhérents, grossie. Fig. 4. Une fleur ouverte, grossie. Fig. 5. Frag- ment du spadice, avec fruits mûrs et non mûrs, grd. nat. Fig. 6. Une baie coupée transversalement, grd. nat. Fig. 7. Section verticale du nucleus, grd. nat.; l’échan- crure latérale est destinée à recevoir l'embryon (fig. 11-19). Fig. 8. Le nucleus vu par sa face ventrale, Fig. 9. Le même, dont on a enlevé la chair, pour laisser voir la chalaze. Fig. 10. La chalaze, grossie. Fig. 11 et 42. L’embryon, vu de côtés divers ; dans 11, la calotte hémisphérique; dans l’autre, la fente transversale, dont il est parlé. Fig. 15. Une feuille, très réduite. Dans la planche principale le nègre, qui pioche, a été placé pour donner au lecteur une juste idée des dimensions du stipe et de la couronne foliaire du Palmier qu'elle représente. CULTURE, (5. Cu.) À ce sujet, nous renvoyons le lecteur à la notice qui accompagne la description de lAstrocaryum rostratum (T° IV. PI, 158); il y trouvera tous les renseignements désirables, DATTRRE D 72 mé Fa ; 7. (” ; (* “ Je 7 ae DE AU PA violon Muulis . as Æ Strocbant ac.rat pinx in Horto Verschaffell A PEN ns fe e : 90 OOKE/CiL_ HORT. ANGL. (Air libre.) PF ï Verschaffell publ. , de L.Siroobart & Gard Planche 207. BERBERIS HOOKERIT. ÉPINE-VINETTE DE HOOKER. Érym. V. Jardin fleuriste, Te II, PI. 141. Bensenbdacez S Benseripex. CHARACT. GENER. V'ibidem et su- pra sub PI. 201. CHARACT. SPECIF. B. frutex hu- milis strictus glaberrimus concinnus, ramis gracilibus sulcatulis brunneis; sti- pulis spinescenti-trifidis robustis infra sulcatis concoloribus; foliis ternatis lan- ceolatis acutis supra 1fitidis intense viri- dibus infra pallidis, margine subrecurvo membranacco sinuato-déntatis, dente alio sursum, alio deorsum (ad instar Zti- cis) plicato, unoquoque in aculeum subu- latum elongatum pungentem desinente, sicut et terminali; peduneulis gracilli- mis elongatis nutantibus ad apicem in- flatis ; loribus 4-6-umbellatis majusculis intus flavis extus virescentibus : segmen- tis rotundato-cucullatis ; stam. filamentis crassis incurvis; ovario ut in genere.….….. Nos. ad viv. Berberis Hookerit HorT. ANGL.? af- finis B. Wallichianæ DC. (nec Honrur!) Prodr. I. 407. sie. Linpr. in Glean. “Linoz. and Paxr. Flow.-Gard. I. 12. 79. et ic. 58. PRRPRPPP PP PPS PS RS Se Comme au sujet d’une précédente et élégante espèce (V. ci-dessus, VI, PI. 201), nous ne pouvons que regretter d'être obligé, dans notre igno- rance, de passer sous silence les renseignements historiques, que nous nous fesons un devoir, chaque fois que nous pouvons nous les procurer, de joindre à toutes les descriptions des plantes dont nous entretenons nos lecteurs. Nous savons seulement que l'établissement Verschaffelt l’a acquise à la même époque et en même temps que celle à laquelle nous venons de faire allusion. | Elle nous paraît voisine de la B. Wallichiana DC. (1), mais elle en diffère suffisamment par ses fleurs plus grandes, portées par de bien plus longs pédoncules pendants; des feuilles sinuées-plissées et aculéifères, comme chez certains Houx, et surtout par une stature plus délicate, un port plus élégant. Sauf cette forme ilicioide foliaire que nous signalons, notre planche rend bien l'aspect général de la plante dont il s’agit, laquelle, au moment où nous écrivons, est encore en pleine floraison sous nos yeux; et nous pouvons nous dispenser, grâce à la figure ci-contre (rectification foliaire (1) HI existe dans les cultures sous ce nom une espèce du même genre, qu'il faut bien se garder de confondre avee la plante de De Candolle et de Lindley, mais qui mérite aussi à tous égards d'attirer lattention des amateurs ; nous l'avons observée également dans l'établissement Verschaffele. BERBERIS HOOKERI. LL admise) et à notre phrase diagnostique suffisamment détaillée, d’en donner ici une description plus complète, une apologie plus longue : le lecteur, ce nous semble, est suflisamment mis en demeure de se prononcer sur son mérite ornemental, CR, L. CULTURE, (A. L.) Ce petit arbrisseau ne demande aucun soin spécial ; on le placera au premier rang dans les massifs à l'air libre, dans @n sol un peu frais, et dans une situation un peu abritée contre les vents du nord-ouest; et comme la patrie n’en est pas connue, il ne serait pas inutile, par précau- tion, d'en rentrer un pied en orangerie, pendant les grands hivers. Mul- tiplication par les procédés ordinaires. 5 RE ) « x. 3-O Ô O Ô eut à CAATUIL ie ul { X {li ASSAM. BOUTAN (Serre tempeéree .) A | BOOTH . D tt Împ.Lik de Z. Stroobant à Card. Planche 208. æÆ RHODODENDRUM NUTTALLIL, ROSAGE DE NUTTALL. Érym. V. Jardin fleuriste, Te ler, PL. 41. Ericaceæ ( RuobopenDrez. CHARACT. GENER. V. ibidem. CHARACT, SPECIF. R. (Eurhodo- dendrum !) arboreum, foliis maximis co- riaccis ovalibus utrinque obtusis apicu- latis subtus valde reticulatis fusco-squa- mosis; corymbis 4-6-floris (etiam 6-10), floribus maximis; lobis calycinis cras- siusculis oblongo-ovalibus obtusis; co- (stylo robustissimo eis mullo longiore, stigmate crasso capitato 5-lobo); capsula 5-loculari calyce persistente 2/5 tecta ; se- minibus pallidis ovato-lanccolatis lato- marginatis, marginibus erosis. NurraLe, 1. i. c. (exc. parenth.). Rhododendrum Nuttaliii Boora, in Sched.! — Nurraiz, in Hook. Journ. of Bot. and Kew Gard. Misc. V. 555 (1855). rolla subcampanulata; staminibus 10 | Illustr. Bouq. fase. V. PI, XXI. œ Des corymbes terminaux, de plus de 0,32 de diamètre sur une hauteur de près de 0,25, formés de 6-10 fleurs gigantesques (au moins 0,16 de diam.), d’un beau blanc teinté de rose, à gorge orangée ; des feuilles sub- verticillées, discolores, de 0,25 à 0,50 et plus de longueur, sur 0,9-12 et plus de largeur : tels sont les traits principaux que nous offre la plante en question, l’une des plus belles et des plus grandiëses du règne végétal (vieux style!), le rosage Roi parmi ses congénères. Il constitue dans son pays natal un petit arbre d'environ dix mètres de hauteur, lorsqu'il croît isolément; mais n’en dépassant guère trois ou quatre, lorsqu'il végète en parasite sur les autres, entre les branches principales desquels il se fixe alors par d'épaisses racines tubéreuses, d'où sortent des branches divariquées. On en doit la découverte et l'introduction à M. T. J. Booth, qui le trouva sur les monts Duphla (Boutan), à Meré Patar, aux environs du village de Seram, sur les bords du Papou. Là il se plaît dans un sol marécageux, en compagnie des Ifs et des Chênes, à une altitude supramarine de 4-5,000 pieds. Il l'envoya (1) de là à'son patron, M. Thomas Nuttall, de Rain-Hill, Nut-Grove, près de Liverpool. Les jeunes branches et les faces des feuilles, d’abord légèrement tomen- (1) En compagnie de quelques autres espèces, à peine moins belles et non moins intéressantes (R. PBoothii, calophyllum, camelliæflorum, eximium, Hookeri, Jenkinsii, Kendrickii, Keysii, longifolium, Windsorii, dont plusieurs ont déjà été figurées et décrites dans ce recueil. : TOM. VI. — JUIN 1859. 6 RHODODENDRUM NUTTALLII. teuses, vertes, sont couvertes d’écailles résineuses, peltées-arrondies, ra- diées, passant du rose au rouge et plus tard au brun pendant la vieillesse, et persistant encore à cette époque sous la face inférieure. Les feuilles, chez les jeunes individus vigoureux, atteignent 0,50 et plus de longueur sur 0,10-15 de large; elles sont ovales ou ovées-oblongues, alternes-sub- verticillées, fortement nervées-réticulées en des- sous, gaufrées en dessus, apiculées au sommet, épaisses et coriaces, pendantes (ex icone!). Les fleurs, disposées par 6-10 (Red. of Illustr. Bouq. et ex icone! — 4-6 ex Nuit. !), sont suavement odorantes et certainement les plus grandes et les plus belles du genre; elles n’ont pas moins de 0,13-16 de diam. , sont campanulées, avec un am- ple limbe étalé en coupe, d’un blanc de neige, teinté de rose tendre en dehors, à gorge d’un beau fauve-orangée. Les segments calycinaux en sont ovales ou ovés, épais, obtus et légère- ment ciliés; ils grandissent avec le fruit. Les cinq lobes de la corolle sont très étalés, ovés, apieulés et portent au milieu trois plis longitu- dinaux enfoncés (ex icone! de hoc charactere magno tacent). Les dix étamines ont leurs fila- ments grêles, blancs, velus inférieurement, cour- bes-ascendants et à peine saillants hors du tube; leurs anthères oblongues d’un brun foncé; le style entièrement vert, beaucoup plus robuste et plus long, plus fortement décliné-ascendant, se termine par un stigmate très gros, capité-5- lobé. La capsule, selon M. Nuttall (1. c.), longue d'environ 0,054 sur 0,027 de diamètre, est d'un brun clair, et à cinq loges, à valves arron- dies et légèrement carènées; les graines ovées- lancéolées, avec un large bord déchiqueté. L'espèce lui semble voisine du R. Dalhousiæ, maïs avec de plus grandes dimensions dans toutes ses par- ties, un calyce, une capsule et des graines tout-à-fait différentes. L'Illustrated Bouquet consacre à cet admirable végétal une planche inf, dont la nôtre in-4° est une fidèle reproduction, et qui suffit, avec la notice précédente, pour en donner à nos lecteurs une idée suffisante. De plus RHODODENDRUM NUTTALLI, la vignette ci-contre, empruntée au même recueil, représente la plante, telle qu’elle a fleuri à Ausbourg, comme nous allons le dire. N'ayant point eu encore l'avantage de l'observer en fleurs, nous avons dû nous en rapporter, pour la description, à ce qu'ont dit à ce sujet M. Nuttall et le rédacteur du recueil cité; de là des lacunes que nous ne sommes pas à même de combler. Quoi qu'il en soit, cela ne saurait empêcher les ama- teurs de s’empresser d'enrichir leurs serres froides d'une telle magnifi- cence végétale. Selon le second, l’heureuse chance de l'obtenir en fleurs le premier en Europe est échue à M. Otto Forster, d’Ausbourg, en Bavière, au printemps de 1858, et c’est d’après l'individu qu’il possède qu'a été exécuté le grand dessin qu’en a publié l'{llustrated Bouquet. Cu. L, CULTURE, A l’occasion de plusieurs congénères, nous avons déjà publié les pres- criptions nécessaires à la culture de ces splendides végétaux; voyez notam- ment ci-dessus, sub Rhododendrum jasminiflorum (VI. PI. 205). Rappelons seulement qu'on les multiplie surtout par le marcottage et le greffage sur des espèces analogues, c’est-à-dire de serre tempérée, en ayant soin que le sujet ct la greffe aient des proportions égales. + AT Planche 209. ATALEA MAGNIFICA (uysripa). Si les’ Azalées, dites de l’Inde, fixent l'admiration des amateurs et du profanum vulqus lui-même, par le nombre et l'ampleur de leurs fleurs, au frais et éclatant coloris, mais, hélas! sans odeur: leurs sœurs, dites des Jardins, ont, pour lutter avec elles, et non sans avantage, leur coloris floral plus diversifié, leur odeur exquise et surtout leur rusticité parfaite sous nos cieux incléments. Le lecteur peut, à ce sujet, consulter l’article général que nous avons déjà consacré à ces dernières dans le tome second de ce recueil, Planche 75, laquelle représente quelques belles variétés de la même catégorie. Celle dont il est ici question est encore assez nouvelle dans les cultures, où l'ont lancée, en 1857 seulement, MM. Rollisson, père et fils, horticul- teurs anglais très distingués, dans l'établissement desquels probablement elle est née de semis. Elle justifie, et au-delà, tous les éloges que nous avons faits de ces plantes : éloges qu’on peut résumer en deux mots : elles sont le plus gracieux ornement d’un parterre au printemps, cultivées ou isolément, ou mieux en groupes. C'est, comme en peuvent juger nos lecteurs par la belle figure ci-contre, que nous en ont communiquée les obtenteurs, un arbrisseau particulière- ment robuste, à feuillage plus ample qu’on ne le voit généralement chez les congénères, à nombreuses et très grandes fleurs longuement tubulées, dont le fond, d’un blanc de crême, est orné sur les lobes inférieurs d’une élégante nervation réticulée, rose; sur le supérieur, d’une ample macule d'un fauve-orangé vif qui s'étend presque jusqu'aux bords (blancs !), et. qui se retrouve mi-partie sur les deux latéraux; odeur exquise, cela va sans dire! Les étamines et le style plus long qu’elles, et tous exserts, sont roses, La beauté d’une telle plante, son prix si peu élevé, lui assurent forcément une place dans tous les jardins bien tenus. Ca. L. =. Û CULTURE. (Ain LiBre.) Terre légère, sablonneuse, fraiche, renouvelée tous les trois ou quatre ans partiellement ou en totalité, parce que les nombreuses racines cheve- lues de ces plantes épuisent promptement le sol ; arrosements à la pomme fréquents pendant toute la belle saison; multiplication par marcoltage, ou pêr greffage : tels sont en somme les soins qu’exige la cullure de ces -_ charmants arbrisseaux. A. Y: 707 . ; Zith de I Slroobant à« Card. ) ; L ñ (Lzalex (HYBRIDA) LC HORT. ANGL . Semis. À nglelerre (Serre froite. ". ke Z Stroobant ad.nat punx.tr Hort Verschafrelt. Crevillen. afpestais #. helianthem: fou MEISN. ‘ Wouvelle-Hollande ( Serre froide. ) D # A À 927 + 4. Verscrafrelt publ. Planche 210. GREVILLEA ALPESTRIS (8 nELIANTHEMIFOLH). GRÉVILLÉE DES MONTAGNES, Var. à feuilles d’Hélianthême. Érym. V. Jardin fleuriste, Te III. PI. 288. PROTEACEZÆ À FOLLICULARES-GREVILLEZÆ. CHARACT. GENER. V, tbidem, et potius M£isx. in DC. Prodr. XIV. 549, ubi Characteribus revisis et emendatis. CHARACT. SPECIF. G. (Eugrevillea ras td SS Myrtilloideæ Meisx.) . Mais. L. c. posteriore loco citato! Grevillea alpestris Meisn. in Hook. Journ. of Bot. 187 (1852); Linnæa 354. 1855. in DC. IL. e. 561. W. Hook. Bot. Mag. t. 5007. sept. 1857. Grevillea alpina 8 Linoz. in Mrren. Exped. London, 1859. ex Annal. d. Sc. nat. XV. 62. (1841). sec. Mücuer, in lit. (sie. Mersx.!). . Grevillea Dallachiana Ferp. MüLr. First gen. Rep. 17. (G. Dallachii Horr.). Grevillea alpestris £ helianthe- mifolia Mers. !s cs. — Arbuscula, ramis rameatis gracilibus patulo-recurvis v. pendentibus subrubescentibus breviter tomentoso-pilosis ætate glabratis diffusis divaricatis eylindricis ; foliis subconfertis subpetiolatis (apparent sessilia) ovali- oblongis apice subincrassato-mueronatis eveniis supra punctis subelevato-sca- briusculis pilosulis subtus densius pilo- sis, pilis adpressis, margine recurvo (0,010-12 + 0,005-6; petiol. vix 0,001); floribus plerumque terminalibus sub- octonis, ramealibus GR ler pe- rianthium breve basi gibboso-dilatatum postice fere usque ad basim fissum mox contractum et altissime tripartitum to- mentoso-pilosulum pallide miniatum, segmentis lateralibus multo longioribus antice curvato-porrectis albescentibus apice incurvo ac in fossula antheriferis, antico brevissimo vix ullo cito recurvo duobus aliis arete conniventibus forma- to; stylo cylindrico erecto villoso-pu- berulo, stigmate verticali orbiculari- plano, glandula ligulata erecto-incurva apice bifida intus ad basim pilosa (folli- euli [ex Meisx.!] sessiles stylum persis- tentem subæquantes ovato-oblongi ecos- tati cano-pubescentes). Nos. ad nat. viv.! Nost. tab. 210; an species distincta, nec var.? La plante dont il s’agit est un gracieux petit arbuste, d'un aspect tout particulier par son port, le coloris assez insolite de ses rameaux, de son feuillage et de ses jolies et nombreuses fleurs. Si nous ne nous trompons point en le considérant comme identique avec la variété dite helianthemi- folia par M. Meisner, L. c., il croit dans la Nouvelle-Hollande, où l'aurait découvert Latrobe (....?) aux environs de Port-Philip. M. W. Hooker, /. c., qui nous semble, malgré quelques légères diffé- rences, avoir fait figurer la même plante que nous, la regarde comme l'espèce typique elle-même; avons-nous tort de ne considérer la nôtre que comme la variété helianthemifolia d’icelle? Toutefois, nous devons dire que les caractères de celle-ci nous ont paru convenir beaucoup mieux à la plante que nous avons eue sous les yeux qu’au type, et nous pensons être dans le vrai; malheureusement, faute d'échantillons authentiques des deux plantes, nous ne pouvons décider la question. Le type, selon M. W. Hoo- ker, est commun à la Nouvelle-Hollande méridionale et y occupe, dans les districts montagneux, une aire géographique considérable ; il y atteint une assez grande taille et y fleurit toute l’année. Livré à lui-même, notre petit arbrisseau, qui ne parait pas devoir s’éle- GREVILLEA ALPESTRIS (8 helianthemifolia). ver beaucoup, d’abord dressé, étalé bientôt de tous côtés ses nombreuses branches bien ramifiées et diffuses, recourbées ou étalées avec grâce, eflilées, cylindriques, rougeâtres et blanchâtres à la fois, en raison d’une pubescence assez dense et blanche, qui en recouvre toutes les parties. Les feuilles en sont serrées, fort petites, presque sessiles, ovales-oblongues, renflées-mucronées au sommet, non veinées, blanchâtres et comme glau- cescentes, scabriuscules, en raison de petits points élevés, terminés chacun par un poil; couvertes en dessous de poils drus, mous, couchés, et à bords récurves; nous en avons donné ci-dessus les dimensions dans notre phrase diagnostique. Les fleurs, curieusement conformées, du reste comme on sait, et dans le genre et dans cette famille, si curieusement exceptionnelle sous ce rapport, sont bicolores, très nombreuses, petites, mais jolies, d’un agréable effet sur ces perirs rameaux, au milieu de ce perir feuillage, et mi-parties inférieurement d’un minium pâle et supérieurement blanchâtre. Le périanthe est en apparence triparti, mais en réalité, ut solet, quadri- parti, comme on va le voir. Il est très-brièvement pédicellé, tomenteux- velu ; la partie inférieure en est assez fortement gibbeuse-dilatée, surtout par devant; fendu en arrière presque jusqu’à la base, il est partagé par devant en trois lacinies inégales, dont deux latérales, canaliculées et glabres en dedans, dirigées en avant et révolutées-incurves au sommet; l’intermé- diaire presque sessile (très courte), conformée de même, est évidemment composée de deux autres lacinies étroitement soudées dans toute leur lon- gueur. Le style est robuste, dressé, vertical, très exsert, cylindrique, pubé- rule-velu, et terminé par un stigmate orbiculaire-plan, vertical, vert, très glabre, concave par devant, subulé à la base; dans sa concavité se trouve niché un stigmatule, ou vrai stigmate (mucron des auteurs), pédiculé, vert; de la base du style part une glande ligulaire, large, oblongue, cana- liculée, incurve et bifide au sommet, et une touffe de poils épais est placée devant sa base fortement cucullée. Follicules…. C'est là une agréable addition aux plantes de serre froide, parmi les- quelles l'œil au premier abord la distinguera, en raison de son aspect tout particulier, comme nous l'avons dit. L'introduction en Europe en est toute récente, car l'établissement Verschaffelt ne la possède que depuis une couple d'années à peine. # Sue Cu, L, Explication des Figures analytiques. Fig. 1. Niche anthérifère du segment périgonial intermédiaire (double), Fig. 2. À. Celui-ci vu en dedans; A. niche où se cache la glande. Fig. 2. B. Un des segments dudit séparé et vu de côté. Fig. 3. Style et ovaire; À. glande; B. le mucron du stig- mate (fig. gross.). £ CULTURE, (SERRE FR.) Culture ordinaire des végétaux de la Nouvelle-Hollande : terre légère et sablonneuse ; arrosements peu copieux, mais assez fréquents; multipli- cation par le bouturage des ramules, à froid ou à chaud, sous cloche et à l'ombre. A. V. ; ; M. » . è ” * 2 t : L F 2 Stroobart ad.nak pren. un Horts lershagfels. : : “. Imp.lith de L'Strocbank à Fam . | PEUT QULCULOELO TO CO mic. ) . | Amér. St. (Plein air.) + si . : À Verschaffelt pub. nes , Planche 211. THALICTRUM ANEMONOIDES, PIGAMON à fleurs d’Anémone. Érvw. Miller et autres, puis Théis, Sweet et Loudon, font dériver ce mot de rar (1), pousser, verdoyer, et non sans probabilité ; toutefois, Dioscoride cite un éœasxrpor; Pline adopte et commente le même (thalictrum) que les copistes lui font écrire erronément fhalietrum (et bariyrpoy, Quicuerar, Dict.) et méme thalitruum (Freuno et Ta, Dict.). Tournefort, Linné, et plus tard PLancne (Dict.) avec raison écrivirent ééxixrpoy. RANUNCULACEÆ $ ANEMONEZ. CHARACT. GENER. /nvolucrum nullum. Calyæ corollinus 4-5-phyllus, foliolis æstivatione imbricatis caducissi- mis, Corolla nulla. Stamina indefinita hypogyna. Ovaria plura libera unilocu- laria; ovulo unico pendulo. Achœnia 4-15 sessilia v. stipitata stylis brevibus superata nunc longitudinaliter costata nunc triptera v. vesiculoso-inflata. Se- men inversum.…... Herbæ perennes per hemisphæræ bo- realis regiones temperatas diffusæ, cau- libus annuis sæpe fistulosis ; foliis alter- nis, sœæpissime petiolo basi dilatato ; in- florescentia composita varia; floribus sæpissime dioicis v. polygamis. Exouicn. Gen. PI. 4772 et *, Thalictrum Tourx. Instit. 270. Livvé, Gen. No 697. Jussieu, Gen. 252. GÆnTw. I. 555. DC. Syst. I. 168. Prodr. I. 11. Meisx. Gen. I. (1). — War». Rep. L. 10. IL. 757. V. 4. Annal. I. 5. 955. I. 5. III. 805. etc. Divisio generis DC. IL. c. $ 14. Triprerium DC. Achænia triquetra angulis alata substipitata. $2. Paysocanpum DC. Achænia inflato- vesiculosa stipitata. $ 3. Eurnazicreum DC. Achænia ovato- oblonga costato-striata sessilia (v. substipitata, ut in specie in qua versamur ! Percense, Lector studiose, de multis auctoribus operibus et figuris prolatis Decandollium et Walpersium ! CHARACT. SPECIF, T. ({ Euthalic- trum) humile totum glaberrimum herma- proditum; rhizomate grumoso nigricante, tuberibus 2-5 obovatis, fibrillis intertextis (aucr.!); foliorum radicalium (omnium !) petiolis filiformibus nudis ad apicem in tres petiolulos divisis (et, ut dicunt: bi- terrnatim sectis !) elongatis etiamque gra- cillimis, unoquoque tripetiolellato, ne lello unifoliato ; foliolo etiam petiolnlato (terminali longiore) oblongo-rotundato (nullo modo ovato, nt scripserunt !) basi cordato v. oblique recto versus apicem et ad unum latus irregulariter dentatim lobulato non rarius trilobato, dente in- termedio majore; pedunculis (amitibus!) folia multo superantibus et robustioribus absolute spbvltés ebracteatisque apice 3-4 pedicellatis (5-6 DC.!); pedicello unoquo- que 3 (2) foliis floralibus suffultis, medio vero subcentrali nudo; omnibus elegan- tissime umbellatim ordinatis erectis, fo- lis illis radicalibus consimilibus etiam- que tenuissimis lætissime glaucescenti- virescentibus ; floribus (0,024 diam.) ni- veis : segmentis 5-7, rarius 8, patulis imbricatis oblongis apice rotundato v. subemarginato, micanter nitidissimis ; Stam. filam. numerosissimis patulis gra- datim insertis, versus apicem inflato- claviformibus sub anthera denuo con- tractis; anthcris ovatis aureis; ovariis 15-18 in torulum inflatum congestis cla- (1) Par une singulière méprise, la plupart des auteurs, même plus ou moins hellénistes, traduisent tou- jours le radical Présent de l’Indicatif grec par l'Infinitif français. (lei, de même, ils disent CPZVUR POUSSER !) (2) Solummodo duo, dicit DC. : folia floralia 2 opposita petiolo ab ipsa basï tripartito et ideo segmentis petiolulatis subverticillatis ovatis tridentatis involucram constituentibus, DC. 1, i, e. — Constanter vidimus tria et epice trisecta ! TOM. VI. — JUILLET 1859. 7 THALICTRUM ANEMONOIDES, viformibus spiraliter costato-sulcatis bre- vissime stipitatis; stigmate sessili de- presso-rotundato valde papilloso. Nos. ad natur. vivent.! Thalictrum anemonoides MicHAux, F1. bor. amer. I. 322. DC. Syst. I. 186. Prodr. L. 15. Bot. Mag. t. 866. Sweer, Brit, Flow.-Gard. série 2, t. 150. Torrey, Gen. PI. am. bor. 1. 95. t. 6. War. Annal. IE. 5. Anemone lhalictroides L, Sp.763.Mirr. Dict. No 8. Lamarcx, Encycl. I. 4168. Juss. Ann. Mus. III. 249. t. 21. f. 2. Wazzp. Spec. IL. 1284. Hort. berol. I. t. 44. Bic. FI. bost. 156. Pursu, FL. bor, amer. 11. 387. Rununculus nemorosus, elec. PLUKEN. Alm. 510. t. 106. f. 4. B Caule unifloro Pursn, 1. ce. (species sententia nostra valde dubia ??? Y: Typus : floribus plenis, in Amer. sylvis sept. spontaneus ! Le genre Thalictrum, l'un des plus naturels que l’on connaisse, en raison de l’affinité étroite des espèces, bien que suffisamment distinctes entre elles, qui le composent, est répandu dans tout l'hémisphère boréal, dans lequel ces nombreuses espèces, on en connaît au-delà d’une centaine, toutes herbacées-vivaces, se plaisent en général sur le flanc des mon- tagnes, sur les lisières des forêts et dans les grandes prairies. Leur taille varie beaucoup : depuis deux mètres jusqu’à quelques centimètres seule- ment ; leur feuillage, composé et souvent surdécomposé à l'infini, est d'une grande élégance, tandis que leurs innombrables fleurs diversement dispo- sées et colorées, aux très nombreuses étamines érigées en aigrette qu’agite la moindre brise, font un charmant effet, Il est vraiment regrettable que, malgré leur aspect vraiment ornemental, elles soient si peu recherchées dans les jardins, L'espèce dont nous nous occupons spécialement ici, est l’une des plus petites du genre; elle atteint à peine 0,20-25 de hauteur; elle est fort distincte entre toutes ses congénères et d’un facies tout particulier, d’une rare élégance, par la disposition ombelloïde de ses feuilles, de ses hampes et de ses fleurs. Celles-ci, d’un blanc de neige brillant, rappèlent par leur volume et leur coloris les fleurs de notre Anemone nemorosa, si commune dans les bois de toute l'Europe, dès les premiers jours du printemps, auquel elle ne survit pas (bien que vivace par son rhizôme tuberculeux !). Si nous devons nous en rapporter aux catalogues de Sweet et de Loudon, ce Pigamon, connu déjà du temps de Plukenet et de Linné, qui le regar- dait, lui, comme une Anémone, en raison de la similitude des fleurs et même du feuillage, a été introduit, dès 1768, dans les jardins en Angle- terre, et en même temps que lui, selon Loudon, sa variété à fleurs pleines; mais selon Swect, celle-ci seulement en 1822, Toutefois ce dernier est sans doute dans l'erreur; car cette variété, d’après De Candolle, a été dé- couverte par W. Bartram, qui parcourut une partie de l'Amérique septen- THALICTRUM ANEMONOIDES. ho gg trionale (Monts Alléghanis, Floride, Géorgie), de 1773 à 1778; et c’est à lui qu’en est due, selon le même savant (Syst. L. c.), l'introduction dans les jardins. Quoi qu'il en soit, malgré la date déjà reculée de son impor- lation, on n’en trouverait peut-être nulle part aujourd'hui, en Europe, ni le type, ni la variété, Nous ne connaissons pas celle-ci ; mais nous ne doutons pas que le type lui soit supérieur en beauté, à cause du gracieux effet que déploient ses brillantes et nombreuses étamines, insérées en gradins et étalées : étamines dont est nécessairement privée totalement la monstruosité, botaniquement parlant. Nous l'avons observée en pleine floraison dès la mi-mars de cette année dans l'établissement Verschaffelt; et séduits, son directeur et moi, par le charme de tout son ensemble, nous avons cru devoir en ressusciter, pour ainsi dire, le souvenir, par une bonne figure et une description raisonnée, reclifiant et complètant celles données avant nous. La première dit très explicitement au lecteur si nous avons tort de vanter l'espèce, et quel parti il peut en tirer en l’admettant dans son parterre. Habitant, entr’autres ré- gions boréales, le Canada, la Caroline et la Virginie, elle n’a rien à redouter de nos hivers les plus rigoureux. De Candolle en compare le port et la feuillaison à ceux d’un Isopy- rum (1), les fleurs à celles d’une Anémone (2), tandis que son fruit est bien celui des Pigamons. Les botanistes disent qu’en général les Thalictra de l'Amérique septentrionale sont dioïques ; celle dont il est question, appartenant certainement à la même contrée, ne nous a offert que des fleurs absolument hermaphrodites. D'un rhizôme grumeux (5) s'élevent un petit nombre de feuilles radi- cales, formées de pétioles très grêles, filiformes, nus, rigides, se divisant au sommet en trois pétiolules conformes au pétiole, et dont chacun se divise en trois pétiolellules, conformes encore, mais plus courts, et chacun unifoliolé. Chaque foliole est arrondie-oblongue, 5-6 ou 3-lobée ou dentée d'un côté, très-mince, d’un vert un. peu glaucescent. Du centre de ces pétioles bi-triternés se dressent des hampes (3-4-5) presque aussi grêles que les pétioles, mais plus hautes, nues comme eux et divisées aussi au som- met en 5-4 pédicelles ombellés, flanqués chacun à la base de 3 courts pétioles unifoliolés, et formant par leur ensemble eux-mêmes une ombelle au-dessous de la florale. Leurs folioles sont semblables à celles des pétioles radicaux. Les fleurs, petites (0,02 3), mais fort gracieuses individuellement (1) (7. thalictroides L.). (2) (A. nemorosa L.). (3) Grumosus, dont les racines portent de petites tubérosités ! THALICTRUM ANEMONOIDES, et mieux encore par leur nombre, sont d’un blanc de neige, scintillant sous les rayons du soleil, Elles sont formées de 5 à 7 et 8 segments imbri- qués, oblongs, arrondis ou subéchancrés au sommet. Les étamines, fort nombreuses, sont insérées par gradins et étalées ; à filaments blancs égale- ment et à anthères jaunes, etc. C’est encore une fois une gracieuse miniature, bien digne d’être réin- troduite dans tous les jardins, où au besoin on peut en faire de jolies bordures. Cu. L. Explication des Figures analytiques. Fig. 1. Une étamine. Fig. 2. Style. CULTURE, (Air LIBRE.) Si l'on ménage au-dessous des rhizomes de cette miniature végétale un épais drainage, de facon à éviter en hiver autour d’eux la stagnation des eaux pluviales, elle pourra sans encombre supporter nos hivers les plus rigoureux. On la pläntera au premier rang, dans des massifs de plantes de terre de bruyère; et on la multipliera facilement, soit par l'éclat des racines en automne, soit par le semis de ses graines. Comme elle entre de très bonne heure en végétation, il ne sera pas inutile de la protéger pendant quelque temps contre les dernières gelées par une petite cage de verre, ouverte seulement du côté du midi. À, V: D ose the Jo ab elle roi, + Plein air Semus, ( Amerique sepl. ) Planche 212. Rose Thé ISABELLE GREY. ET S'il est une rose, à l'endroit de laquelle on n'ait pas ménagé les repro- ches, les accusations de toute espèce, en même temps qu’elle était chaude- ment défendue par ses apologistes, c’est la Rose Isaeze Grey, qui dans ces dernières années, grâce à une culture raisonnée, a définitivement, par l’abondance et la beauté de ses fleurs, mis les torts du côté de ses détracteurs. Elle appartient à la section des Thés, et se fait surtout remarquer parmi ses congénères, et parmi les Roses des autres sections à fleurs jaunes, par ses fleurs nettement pleines et non simplement doubles, comme le dit à tort, et d'un jaune plus vif, plus chaud que celui des roses de cette catégorie, d’une teinte enfin que l’on peut appeler jaune d’or. C'est ainsi qu’elle a fleuri en 1857, 1858 et 1859, en Angleterre, dans plusieurs jardins et dans celui de l'éditeur de l’{lustration horticole, où maints amateurs ont pu l’admirer à leur aise et apprécier ses mérites. Ce rosier, pour parler correctement (car la rose n’est pas l’arbuste qui la porte !), est originaire du sud de la Caroline, étant né, dit-on (de graines?) dans le jardin d’un M. Grey (ubi....?), d'où l'a rapporté M. Low, fils, de Clapton. Quand il le vit pour la première fois dans le jardin en question, il était palissé sur un treillage exposé à toutes les ardeurs du soleil et chargé de fleurs. Le 7 avril 1857, nous apprend l'{llustrated Bouquet (Plate 1), lequel en donne une magnifique et exacte figure, MM. Low et C* en présentèrent, à l'exposition de la Société d’Horticulture de Londres, un bel exemplaire, fleurissant pour la première fois en Angleterre et por- tant au-delà de quarante fleurs volumineuses, pleines, odorantes et du riche coloris que nous avons dit. Dans une lettre écrite à l'éditeur du Gardener’s Chronicle (M. Lindiey ; N° du 28 mai 4859), une dame lui signale un pied de ce rosier, qu’elle a fait planter franc de pied dans son jardin, à Torquay, en espalier, sur un mur fesant face au sud-est, il y a trois ans; qui y a atteint un développement immiense, et portait, au mo- ment où elle écrivait, 90 fleurs, dans toutes les phases de leur évolution. « Il paraît, fait observer ce recueil, que parmi d’autres roses, qui sont aussi en culture, mais dont le mérite n’a pas encore été sanctionné, il en est qui porte des noms à peu près semblables, mais qu'il ne faut pas con- ROSE THÉ ISABELLE GREY, fondre avec elle : roses également élevées et mises dans le commerce par le même horticulteur (?) américain; ce sont : Miss Grey, Julia Grey, Mary ou Jane Grey! » Cette remarque mérite d’être signalée aux amateurs de ce beau genre. C'est un arbrisseau grimpant d’une croissance vigoureuse, modérément épineux, à feuilles amples, d’un beau vert luisant en dessus, d’un rouge pourpre en dessous pendant la jeunesse, et plus tard passant au glauque. Il fleurit abondamment et franchement; ses roses d’un beau volume (0,09 de diam.), fermes, bien pleines, du riche coloris indiqué, et à gros calyce turbiné, déprimé à la base, feront un riche ornement sur un mur en espalier, dont le soutien lui est surtout nécessaire. L'expérience jusqu'ici semble prouver qu’il ne peut souffrir la taille ; on ne doit en approcher la serpette ou le sécateur qu'avec une grande réserve, et seulement en cas de nécessité ! On s'accorde encore à dire qu'il exige un sol riche et profond, bien drainé, une exposition chaude et des engrais liquides, donnés une fois ou deux par année. Comme les autres Rosiers-Thés, il entre de très bonne heure au prin- temps en végétation, et par contre il est très sensible au froid ; on devra donc le protéger par des nattes contre les gelées tardives du printemps. Greffé sur tige, il réussira mal, en raison de son habitus grimpant et diva- riqué, mais on peut l’élever en contre-espalier, en pyramide, en éventail, greffé sur jeune sauvageon, Cu. L. fon ee [ee æ NDL. LI e D A4 CUT / cube: chaud 54 Su LACS mm TS ne à "5 OX Q sal © sd cr Ÿ Le À LE. = sé à Ps + Les vw ) (douto ql " Planche 213. ODONTOGLOSSUN LÆYE, ODONTOGLOSSE À LABELLE LISSE, (ODONTOGLOSSUM REICHENHENMIS Honr. non Lip, ct PLancn.) Éryw. V. Jardin fleuriste, Te Ier, PI. 90. Oncinaceæ Vanrez $ Brassiæ. CHARACT, GENER. V. ibidem. CHARACT. SPECIF. O. (f Zsanthium) Pseudobulbis ovoideis compressis sulea- tis; foliis 2 elongato-loratis supra cana- liculatis subtus carinatis firmis apice subobtusis ; scapo basilari longissimo ra- moso pendulo multifloro obscure rubro (creberrime rubro sordide striatulo!); floribus majusculis lætissime pictis fra- grantibus : segmentis subæqualibus pa- tulis, tribus superis tridentatim erectis lanceolato-oblongis apice retro mucro- natis, lateralibus paulo minoribus subin- falcatis, mediano paulo latiore et lon- giore, basi coalitis; 2 inferis deflexis quam aliis paulo longioribus dorso valde carinatis apiceque rostratis ; umnibus in- tense brunneo-rubris late transversim distanter fereque regulariter viridulo sessili trilobato late de basi ad 2/5 oblongo dein constricto (ergo subpanduriformi), lobis rotundatis 4-2-lobulatis, ad apicem emarginato distincte mucronato per totam longitudinem marginibus reflexis sicut tubulato pallide de basi ad medium vio- lacco-Hlacino abrupte dein albo; disco mutico supra ad medium plica lata plana elevata circaque lobos latcrales obsolete tuberculosa; gynostemate minimo apice rotundato mutico lateraliter auriculatim denticulato, dentibus superis subeornifor- mibus sed brevissimis; glandula lata obo- vata, pollinibus ovato-attenuatis, etc. Nos. ad nat. viv. O©dontoglossum Ilæve Livpz. Bot. Reg. t. 59. 1844. Folia Orchid. (Odon- togl.?), No 52; Nostra tab. 213. Odontoglossum Reichenheimii Horrt. non Linp. et PLancn, fasciatis margine valde revolutis; labello Jusqu'à nous, cette belle espèce n'avait pas encore obtenu les honneurs d’une Jllustration digne d'elle; la seule figure qui en existait, en effet, a été évidemment exécutée assez négligemment d’après un très chétif individu, dont les dimensions florales égalaient à peine la moitié de celles des superbes spécimens que nous en avons observés en 1857, 1858 et 4859, dans l'établissement A. Verschaffelt, qui les avait reçus directement du pays natal (Guatimala) en 1856. De plus, et par la même raison, la description qui en avait été donnée (V. Synon. et Cnanacr. specir.!), de- vait laisser à désirer; nous avons donc la satisfaction d'en donner une description plus raisonnée et plus complète, et malgré l’exiguité de notre format (le plus grand cependant des recueils du même genre!), d'en annexer ci-contre une bonne et exacte figure, à l'aspect de laquelle l'amateur pourra, en connaissance de cause, juger de ses mérites. Nous avons vu tels individus de cet Odontoglossum, qui portaient à la fois cinq et six scapes, longs d’un mètre et plus, pendants, ramifiés : chaque rameau chargé de 4 à 5 fleurs au moins, d’un diamètre longitudinal de 0,06, agréablement odorantes, bien étalées, et d’un riche coloris d’un beau rouge brun, fascié assez régulièrement en travers d’un jaune verdâtre; ou, comme on voudra, d’un vert jaunâtre largement et presque régulière- ment maculé de brun, tandis que le labelle est mi-parti lilas et blanc. ODONTOGLOSSUM LÆVE. Selon M. Lindley (1. e.), la plante a été simultanément découverte dans le Guatimala par MM. Hartweg (1) et Skinner, qui en introduisirent dns individus vivants en Angleterre, où quelques-uns fleurirent pour la première fois, à ce qu’il semble, dans le Jardin de la Société d’horticulture de Londres, en mai 1842. Les pseudobulbes en sont assez volumineux, ovoïdes-comprimés, sillonnés et terminés par deux longues feuilles loriformes. De la base des premiers sortent les scapes, dont nous avons dit tout-à-lheure la disposition et la longueur; ils sont cylindriques, très rigides, très finement et très drument striolé de brun, et portent des rameaux distants 4-5-flores. Les fleurs ont absolument, par l’arrangement dès segments et le coloris, l'aspect de certains Epidendra ou Oncidia; ces segments sont presque égaux, lancéolés, récurves-mucronés au sommet ; trois dressés en trident, deux défléchis. Le labelle est assez ample, ses- sile (unguiculato ! Linpe.), contracté-subpandu- riforme, à bords largement récurves en des- sous (et le rendant ainsi comme tubulé), forte- ment échancré et mucroné au sommet. Le gynostême, fort petit, arrondi, rustique, est bordéde deux oreillettes crispulées-dentées, dont les deux dents supérieures corniformes, etc. L'Odontoglossum lœve (on a vu par notre . diagnose que cette épithète n’était pas absolu- ment exacte) est très voisin de l'O. Reichenhei- mi Linp. et PLancu. (Pescat.fase. V. Oct. 1854, ce. ic.) : même facies, même disposition des scapes, et presque même fleurs et même co- loris. Aussi le correspondant de l'Établissement l’avait-il envoyé sous ce second nom; de là la dénomination erronnée que porte notre planche, et dont nous nous sommes aperçu trop tard pour la faire corriger. Tous deux se ressemblent tellement, comme nous l'avons dit qu’il faut un peu d'attention pour les distinguer ; mais on voit alors bientôt qu’elles diffèrent essentiellement entre elles, par la forme du labelle et du gynostéme. Cu. L. Explication des Figures analytiques, Fig. 1. Gynostême vu de face après la chûte de l’opercule anthérale. Fig. 2. Glandule b et pollinies a. Fig. 3. Une des deux pollinies de côté fire voir la déhiseence (fig. gross.). polhnies, vue de côté, pour fair CULTURE, (SERRE Cu.) À tenir en corbeille suspendue et à jours nombreux pour laisser une libre et facile issue aux scapes; à fixer, si l’on veut, sur fragment de bois suspendu. Du reste, mêmes soins que ceux qu'on donne aux plantes de celte catégorie. A. Y Pile es ARR pas fait mention dans les Plantæ Hartwegiane, dont ce savant Orchidologue a à 7 L. & FAT S ALUM -DYCK , e.) L noi Ld e Pérou (Serre -froide où Ürangeri 510 & 10 p ch 6 Planche 214. ECHINOPSIS PENTLANDI, ECHINOPSE DE PENTLAND. , >» "w S'' LA . x ÿ Erym. éxives, hérisson; oŸ1s, apparence : allusion à la forme globuleuse et hérissée d’aiguillons des plantes de ce genre. Cacraceæ PuyzLariocoryzenonez $S Cerez. CHARACT. GENER. Perigonii infun- dibuliformis caduci tubus elongatus v. ctiam longissimus sulcatus; squamis nu- merosis subulatis rarius foliaceis rigidis setas molles longas plus minus crispatas cum, sed raro, aculeolis quibusdam (ver- sus basim) in axilla ferentibus; segmentis numerosissimis 4-5-scriatis imbricato- patulis, internis majoribus rarius mino- ribus. Sfamina (ut in Cereis!) numero- sissima biseriata, externis uno ordine circulari cum tubo coadunatis versus apicem liberis, aliis in parte ventrali tubi fasciculato - decumbenti -congestis, omnibus limbo brevioribus. Stylus su- perans v. æqualis sæpe fistulosus stami- nibus robustior sed quoque decumbens, sligmatis radiis multis lincaribus patulis. Ovarium comparative minimum succu- lentum squami-setuli-que-gerum. Bacca conformis; cotyledonibus minimis con- nato-phylloideis. Caudices crassissimi gtobosi, depressi, oblongi, conici v. rarissime subcylindra- cei vertice impresso non lanuginosi ; COS- tis numerosis plus minus altis verticali- bus v. subspiralibus, cyrtomis plus mi- nus prominentibus recle serialis v. im- bricato-interruptis repandis v. crenulatis; areolis fomentosis aculeos plus minus longos rectos v. curvalos prœbentibus ; Flores semper luterales sæpius maæimi suberecti v. horizontaliter adscendentes albi, rosei, v. miniati, vespertini rarius diurni rarius plus quam 1-5 dies noctes- que aperti remanentes. Nos. Cacrac. Mo- . nogr. Tentam. ined.!{ Echinopsis Zucc. Abhandlung. der Münch. Akad. 11. 675. Mro. Gen, Cact. 25. Sazm-Dycex, Cact. H. D. cult. 4845. 1850. Cu. Len. Jard. fleur. I. PI. 75-74. Enouicn. Gen. PI, 5156. — £Echynonyc- tanthus Cu. Lex. Cact. Gen. 10, — Cerei Globosi Sazm-Dycr. Preirr. Enum. 70. — Echinocacti spec. AuUCT. quon. CHARACT. SPECIF. Vide descriplio- nem! Echinopsis Pentlandi Saru-Dyck, Allg. Gart.-Zeit. 250 (1846), Cact. in H. D. cult. 38. 179 (edit. 1850). Fôünsr. Cact. 370. Larour. Cact. Mon. 290. — Forbesii Honr. ancz. sec. A. Dierr. Allg. Gart.- Zeit. XVII. 195. War». Annal. I. 685. — tricolor À. Durerr. ibid. XVI. 210. Wap. Il. c. 683. — Scheeri Sazm-Dycex, L. c. 58. 179. Lanour. 1. c. 289. — Echi- nocactus Pentlandi Horr. et W. Hook. Bot. Mag. t. 4124 (valde mediocri). War. Rep. V. 815. — Echinopsis Maximiliana Heyper, Allg. Gart.-Zeit. 250. XIV. Waze. Annal. [. 555 (S.-D.!). Echinopsis Pentlandi ! nost. Tab, 214. « Caudex subglobuleux ou ellipsoïde, faiblement ombiliqué au sommet, prolifère latéralement, d’un vert foncé, luisant; côtes 12-15, peu élevées, plus ou moins verticales ou obliques; sinus larges, presque plans; au centre une ligne ondulée, d’un vert plus foncé. Cyrtômes gibbeux, créne- lés, aigus ou arrondis, légèrement obliques les uns aux autres. Aréoles obliquement ovales, immergées, insérées au sommet des cyrlômes (et par conséquent à base des précédents et en dehors d’eux), distantes entre elles de 0,02 ; duvet très court et très peu abondant, blanchâtre ; aiguillons inégaux et en nombre variable, généralement courbés-ascendants, aciculai- res, non noduleux à la base, d’un brun fauve; 9-12 (1) étalés-rayonnants, (1) Moins nombreux dans les espèces cultivées. TOM. vi, — AOÛT 1859. ECHINOPSIS PENTLANDI, plus ou moins droits ou courbes, les supérieurs les plus longs et les plus robustes (long. 0,01-2-5); un central et un apical (celui-ci manquant quelquefois) incurves-ascendants, beaucoup plus longs (0,03-4 et même 5-7) et plus gros. » Fleurs comparativement petites (0,05 de diam.), fort jolies, inodores, d'un rose gai ou même très vif; tube très court (0,031-4), large, d’un vert brunâtre; squames grandes, foliacées, deltoïdes, subacuminées, bru- nâtres, portant dans leur aisselle un fascicule de poils crispés, blanchâtres ; segments trisériés : les extérieurs linéaires-oblongs, les intérieurs ovés- lancéolés ou spathulés, arrondis-subéchancrés-mucronés au sommet, plus courts que les externes ; élamines (curieusement et un peu différemment disposées que celles des congénères) : celles du rang externe beaucoup plus longues et dépassant le tube, mais plus courtes que le limbe, très inégales, libres jusqu’à la gorge, où elles se soudent en un tube uniforme, légère- ment verdätre et entièrement conné avec celui du périanthe; les autres insérées très inégalement, un peu divariquées ; les plus longues atteignent à peine la gorge du tube; toutes jaunâtres ; style égalant à peine la lon- gueur des internes et à 6-8 longs rayons stigmatiques, jaunâtres éga- lement. » Ces fleurs varient de coloris, du rose au rouge orangé et au cocciné, et se montrent souvent dèjà sur des individus de la grosseur à peine d’un abricot. Les plus forts d’entre eux, connus jusqu'ici, variaient de 0,13-18-1-0,10-12. » Le fruit que nous avons observé à l'état de maturité, dans la riche collection de Cactées de M. Schlumberger, mérite une description spéciale. » Baie globuleuse, verdâtre, de 0,02 ++ autant, ombiliquée au sommet avec vestiges du style; peau mince, bientôt dessèchée et veinée en dehors; squames éparses, rougetres, paléacées-mucronées au sommet et munies dans leur aisselle d’une laine assez longue; pulpe (funicules très distincts) très abondante, diaphane, d’un gris blanchâtre, d’une odeur suave et d’une saveur comparable à celle de l’Ananas ; graines très nombreuses, rénifornes, noires, très indistinetement foraminées, à ombilic apical et oblique. » Ce fruit, que M. Schlumberger et moi avons dégusté, nous a paru délicieux, et serait certes une excellente addition à nos desserts, si l'on pouvait réussir à le produire en grand. » Découverte au Pérou par M. Pentland, et introduite par lui en Europe (.... SD.!), cette belle plante est aujourd'hui très répandue dans les jardins, et les nombreuses variétés que lon en cite, ne différant du type que par des caractères assez vagues, ne valent pas la peine d'être mentionnées ici, mais peuvent et doivent être inscrites dans les catalogues de collection. On peut au reste les résumer toutes dans les quatre formes suivantes, afin de mettre toutes les synonymies d'accord : » æ — — gracilispina Nos. Aréoles plus petites, immergées; aiguillons beaucoup moins nombreux et beaucoup plus grèles, quelquefois plus longs. ECHINOPSIS PENTLANDI, 6 — — pyracantha Nos. Côtes plus petites, d'un vert plus clair; aïguillons beaucoup plus petits et beaucoup moins nombreux, bifariés, d'un roux vif; les centraux souvent nuls, ou un seul très allongé; fleurs orangé-vif. » y — — radians Nos. En tout plus petit, vert gris; aiguillons petits, grêles, noduleux à la base, les inférieurs minimes; un central grêle, allongé ; tous régulièrement étalés-rayonnants. » À — — Scheerii Nos. Comparée avec soin avec le type et ses nom- breuses variétés, cette espèce n’en cest réellement qu'une variété elle- même; chez elle, nous avons souvent remarqué deux longs aiguillons, disposés en corne au sommet des aréoles, » Nous aurions pu, certes, beaucoup grossir cette liste sommaire ; mais nous l'avons dit, toutes ces variétés réunies sous les yeux et examinées avec soin, se rapprochent étroitement du type, et n'en sont plus distin- guées que par des variations légères et pour ainsi dire indéterminables. » Le type normal et arrivé du pays natal (figuré ei-contre !) est, de la base au sommet, absolument hérissé de très longs aiguillons incurves- ascendants, variant en longueur de 3 à 7 centimètres; les centraux, quelquefois plus longs encore, tous fauves ou roussâtres ; les aréoles en sont grandes et convexes. Puis la progéniture qu’il donne latéralement et en abondance ou par ses graines, en diffère essentiellement selon le mode de culture auquel on la soumet. » Nos. Extrait de : Essai d’une Mono- graphie de la Famille des Cacracées (Inéd.). » Les documents d’après lesquels nous avons rédigé la notice qui précède, ont été puisés dans les collections de MM. Schlumberger et Cels, et d’après les nombreux individus qu’en avait reçus, en 1857, du Chili directement, M. A. Verschaffelt ; la figure ci-jointe a été faite d’après deux individus appartenant l’un à M. Aug. Tonel, et l’autre à nous-même. Croissant, à ce qu’il semble, à de grandes hauteurs dans les montagnes du Chili et du Pérou, sur les côtes du Pacifique, il est certain que dans le midi de l'Europe, à bonne exposition, au pied d’un mur par exemple, elle n'aurait rien à craindre de nos hivers. Il en serait vraisemblablement de même dans beaucoup d’autres localités, si nous en jugeons d’après la rusti- cité de plusieurs congénères. Ainsi, nous avons vu, au Hâvre, sur les hauteurs d’Ingouville, chez feu Courant, les Echinopsis sulcata et Eyriesii, _ couverts de glace, résister à des gelées de 10—0 R. NS Cor CULTURE. (Serre FR.) Cette belle espèce, bien qu’il soit prudent de l’abriter en hiver contre les brusques changements de la température hivernale, ne demande aucune chaleur dans cette saison ; on la tiendra donc en serre froide, où on la rentrera le plus tard possible pour l'en sortir le plus tôt, et où on lui donnera une place très aérée et très éclairée. Compost mi-parti terre franche et sable fin ; bon drainage. PRET Planche 215. DIELYTRA CUCULLARIA. DIELYTRE À CAPUCHONS. Érvm. dis, deux fois; Avrper, enveloppe, étui, etc. On lit dans plusieurs auteurs, par faute évidente de copiste ou de typographe, Diclytra : barbarisme, où e a pris la place de e; cette explication, toute simple, est, certes, plus plausible que celle qui fait dériver Diclytra de Dicentra, toujours, dit-on, par la faute des mêmes ; ici /y, pour en, n'est-ce pas une erreur en vérité trop grossière pour être supposable ? Un { peut-il ressembler à un », surtout en typographie? FUMARIACEÆ. CHARACT. GENER. Calyx diphyl- lus, foliolis lateralibus deciduis. Petala 4 libera decidua, lateralibus interioribus planis, antico et postico basi gibbis v. in calcar productis. Stamina 6 hypogyna in phalanges duas petalis antico et postico oppositas approximata, filamentis liberis v. basi distinctis superne coalitis, inter- mediis inferne extus processu caleari- formi v. obsoleto auctis; anthera bilocu- lari, lateralium antheris 1-locularibus. Ovarium 1-loculare, ovulis juxta pla- centas intervalvulares pluribus amphi- tropis. Stylus terminalis persistens, stig- snate bilobo. Capsula siliquosa com- pressa stylo persistente superata 4-locu- laris bivalvis, valvis a replo placentifero persistente solutis, Semina plura lenti- culari-compressa rostellata,wmbilico stro- phiolato. Embryo intra albuminis ros- tellum brevis lincaris..…… Herbæ boreali-americanæ et sibiricæ, radicibus tuberosis v. fibrosis, foliis om- nibus radicalibus v. caulinis petiolatis multi fidis, floribus majusculis racemosis albis v. purpurascentibus. Ex Exvuicn.{Gen. PI. 4836 (sub Dicentra.) Dictytra (V. et a DC. (ex Borku.) Syst. IL. 107. r. 1. 125. Wicur, Il- Justr,t.14, fe. Synonvuia et Divisio GENERIS, Ex codem (Exoz.!)! a. EUCAPNOS Bern. Pet. exter. basi gibba. Sfam. basi libera medio in pha- langes cohærentia, filamenti medii pro- cessu basilari postico obsoleto. Sem. stro- phiola caruneuliformis. Scapigeræ, caudice gemmifero, race- mis composilis, Eucapnos Bern. Linn. VIII 468. Maisx. Gen. PI. 8 (10), Capnorchis Borcx. in Rom. Arch. 1. 2, 46. Fumariæ spec. L. Anpe. Bot. Rep. t. 595. Bot. Mag. t. 1535. Bot. Reg. t. 50 (DC. in Deless. Ic. IL. t. 9. f. 6. Bot. Mag. t. 3051). b. CUCULLARIA Rar. Pet. exter. basi in calcar longum producta; sfam. libera in phalanges approximata, filam. medii processu basilari postico calcariformi longo. Sem. strophiola brevis laciniato- tuberculata. Caulescentes, caudice kypogæo squamis carnosis teclo, racemis simplicibus. Cucullaria Rar, in New-Yorck Me- dic. Rep. I. Hex. V. 550. et in Desv. Journ. bot. 1809.11. 159. Diclytra Borxn. 1. c. (manifesto sphalmate pro Dicentra : Expz.! V. Erym. (1)). Dicentra Berux, 1. ce. Meisn. 1. c. Bicucullata Marcnanr, in Act. Acad. Par. 280. t. 20 (1755). Fu- maria cucullaria L. Bot. Mag. t. 1127. c. MACROCAPNOS Rove, in Linpe. Introd. 459. edit. 2. Herba cirrosa (2) scandens habitu præ- ter caulem 5-angularem et racemos ple- rumgq. 2-5-floros a Dactylocapno confusa viæ diversa et sæpius cum illo confusa. Cfr. Royce, Himal. 68. CHARACT. SPECIF, D. humillima tota glaberrima, rhizomate subrotundo fibrillifero perenni; foliis omnibus radi- calibus petiolo robusto spithameo v. ul- tra cylindrico, ad insert. divisionum ca- naliculato, triternatim sectis : divis. bre- viter petiolulatis(terminali trisecta multo longius) pennato-bi-tri-jugis glaucescen- tibus, laciniis lincari-oblongis v. ellip- ticis mucronatis simplicibus v. 2-3-incisis (4 = t (1) Aës, deux fois; x6y7poy, éperon : nomen quidem aptum ! (2) Nec currhosa seribu.! ut supra non semel explanavimus. Gard. Ar£ & Séroob # ae Li Berschafiel co mn on dre TL E ad, ral p ro0Ë al HSE PE. AAX bre }) te SA Pytia cuculla ur À Amerig. boreale ( À AV prète a reckaffell €: DIELYTRA CUCULLARIA, basi confluentibus; amite superante 5-7- floro (et ultra?); floribus pendulis niveis, limbo flavido, subunilaterali-racemosis ; pedicellis brevissimis basi bractea patula minima rotunda 5-5-dentata munitis ul- tra medium bibracteolatis apice inflatu- lis; sepalis 2 minimis ovato-acutis ad- pressis (pictor neglexit!); petalis 4 de- cussatis basi coalitis, duobus externis multo majoribus cum sepalis cruciatim alternantibus oblongis basi in calcar lon- gum obtusum productiset divergentibus, apice contracto in limbum brevissimum ovatum cucullatum expansis ; duob. in- gustatis (1), anthera ovata; ovario ovato- oblongo in stylum gracilem elongatum; stigmatle capitato-applanatum membra- naceum 4-lobatum, ovulis pluribus bise- riatis; siliqua non observata. Nos. ad Natur. Dielytra (Diclytra sphalmate supra notato!) eucultaria DC. 1: s. c.s Nostra tab, 215. Diclytra canadensis Borku. 1, c. Fumaria pallida Sauss. Prodr. 377. Corydalis cucullaria Pers. Wirvo. Purss., etc. ternis alatis apice panduratim dilatatis coalitis antheras stigmaque sub fornice celantibus dorso valde membranaceo- carinatis vi solo separandis tunc valde coarctatis dein sicut in unguem crassum membranaceum elongatum nitide trans- lucentem quadratum medio nervosum undulato-crispatum desinentibus; stami- Le nibus 6 sic dispositis 202, filamentis Li omnino liberis planis linearibus canali- culatis apice abrupte brevissimeque an- Cucullaria bulbosa Rar. 1. c. Fumaria cucullaria L. Sp. 985. Mant. 457. Sims, Bot. Mag. 1127. ete., etc. Vide in DC. locos auct. et figur. citatos. Dicentra cucullaria PLaxcu. FI. d.S8, et d. J. de l'Eur. VIT. in textu Tab. 920. (Dicentra subgenus Capnorcheos generis ab illo cl. auct. restituti. — Capnorchis BoERHAAVE, + bot. I. 509. cujus ty- pus est planta de qua agitur. Al Connue et introduite dès 1731 dans les jardins, perdue, et réintroduite plusieurs fois tour-à-tour, ectte jolie miniature serait aujourd’hui pour ainsi dire introuvable dans les cultures. Il y a deux ou trois ans, l'éta- blissement Verschaffelt en reçut du pays natal plusieurs tubercules, en compagnie de quelques autres intéressantes plantes, entr’autres du char- mant Thalictrum anemonoides, que nous avons tout récemment décrit et figuré (PI. 211). TA Elle est originaire de l'Amérique septentrionale; Pursh l'a recueillie croissant dans un sol gras entre des rochers sur des collines boisées, depuis le Canada jusqu’en Virginie; et Michaux, dans les monts Alle- ghanys, où elle fleurit, dit-il, de mai à juillet (DC.). Les froids longs et extrêmes de la première de ces deux contrées explique celte tardivité ; mais dans nos jardins, et sous la protection d’un simple châssis froid, ses gracieuses fleurs se montrent dès la fin de mars, ainsi que nous l'avons observé dans l’établissement précité. Cultivée en touffe dans un pot, ou disposée en bordure, elle fera un fort joli effet. Vivace au moyen de son tubereule radical, elle en émet un fascicule de feuilles triternées, délicates, glaucescentes, étalées-incli- nées, dont chaque division incisée-pennatifide. Du centre se dresse un hampe gracieusement penchée et portant 5-7 fleurs (ou plus?) sen latérales, pendantes, d’un blane de neige et à limbe d’un jaune de miel. Au moindre souffle de la brise, elles semblent sans cesse en mouvement, (1) Uniuseujusque phalangis medio ex Cl. Nurraic basi calcarato : DC. 1. e.! Nil tale observavimus : filamenta nobis lævia simplicioque apparuere! DIELYTRA CUCULLARIA. lant est grande la ténuité des pédicelles : circonstance qui ajoute à l'in- térêt de leur ensemble. Leur forme est curieuse; elle rappèle, qu'on nous pardonne cette trivalité, celle des anciennes culoltes courles (renver- sées) de nos pères; en effet, dans ces deux grands pétales opposés, en voici bien les jambes courtes et écartées, puis le corps, puis la ceinture (limbe cucullé) ! Considérée botaniquement, l’organisation de ces fleurs est fort inté- ressante, et diffère assez notablement de celles des congénères ; deux très petits sépales opposés, ovés, surmontent un pédicelle tribractéé (V. des- cripl.); alternant avec eux, viennent ensuite deux pétales aux longs éperons, aux corps comme soudés, aux limbes cucullés. Les deux autres, absolument cachés par lesdits corps, sont opposés et se composent chacun de deux parties distinctes : la supérieure dilatée, panduriforme, se soude avec l’opposée et cache les anthères et le stigmate sous la voûte qu'elles forment; extérieurement, elles sont fortement membranacées, carènées et ne peuvent être séparées que par force; au milicu elles se contractent fortement en un long onglet courbe, nervé, crispé-ondulé; le tout est mem- branacé et diaphane. Les six étamines, absolument libres et disposées comme il est marqué à la diagnose, ont leurs filaments linéaires, plans, canaliculés en dedans, brusquement contractés-filiformes au sommet anthé- rifère; toutes les anthères sont bilocellées et fertiles. Le stigmate, bilamellé théoriquement, nous a offert un corps épais, orbiculaire et quadrilobé, etc. Une telle organisation (nous abrégeons beaucoup!) diffère, comme nous l'avons dit, de celles des congénères, et justifie pour cette plante, sinon la création d'un genre nouveau, du moins celle d'un sous-genre, ainsi que le présumait du reste de mémoire M. Planchon (Flore, 1. e.), qui n'avait pas sous les yeux, en écrivant, les documents nécessaires pour l'établir, et qui le proposait sous le nom de Dicentra (D. cucullaria PLancn.!), sous-genre que nous eussions adopté avec empressement ici, si toute cette petite famille n’appelait pas une révision totale et sévère : be- sogne intéressante, que nous recommandons vivement à un botaniste com- pétent, riche ad hoc de tous les matériaux nécessaires. Ca. Lt: Explication des Figures analytiques. . Fig. 1. Pétales internes et style. Fig. 2. L’un d’eux vu dorsalement. Fig. 5. Une étamine, Fig. 4. Style. Fig. 5. Un ovule; à sa base est une arille (strophiole!) incomplète. Fig. 6. Coupe d’une loge ovairicnne. CULTURE, (Cnâssrs FROIDS OU PLEIN-AIR). Comme cette miniature végétale entre en végétation de très bonne heure au printemps, il sera prudent, dans le Nord de l'Europe, à cause des brusques alternatives de la température, d'en rentrer quelques indi- vidus sous châssis froids. Dans le centre, le midi et l’ouest, à bonne exposition, et dans un sol bien drainé, elle n’a rien à craindre de Fhiver. Multiplication par semis de graines, ou par la séparation des bulbilles. Sol un peu compact, c'est-à-dire moitié terre franche et moitié terre de bois ou de bruyère. A. V. C ailtonix spectabilio LINDL,. Planche 216. MILTONIA SPECTABILIS, MILTONIE REMARQUABLE. Érvm. V. Jardin fleuriste, Te ler, PI. 108. Orcnipaceæ $ VanDeÆ SS BrassiÆ, CHARACT. GENER. V. ibidem. Miltonia spectabilis Linpz. |. c. Sy- CHARACT. SPECIF. et Synon. V. tbi- | non. adde : Fol. Orchid. Decemb. J, 1855. dem,et [lustr. hortic. 11. PI.71 sub Milto- | 9. spec. admissæ (1). nia spectabilis var. Moreliana. PPPPPPPE PSP P EP DIT ITS Nous n'entreprendrons pas de donner ici la description botanique d’une plante aussi connue et aussi anciennement introduite dans les jardins; mais notre but est, tout en la rappelant au souvenir oublieux des Antho- philes, et en donnant une bonne figure, de faire voir quel admirable effet déploie un individu de cette espèce, lorsqu'on a su lui appliquer la culture qui lui convient. De là, dans la planche ci-contre, une fleur de grandeur naturelle, et le pied réduit dont nous parlons : pied que de nombreux visiteurs ont pu admirer à leur aise, dans une des serres à Orchidées de l’établissement Verschaffelt, plusieurs années de suite, au milieu de l’été, et aux expositions estivales de la Société royale d’Agri- culture et de Botanique de Gand. D'ailleurs, nous renvoyons le lecteur studieux aux descriptions de M. Lindley (Bot. Reg. t. 1992) et de M. W. Hooker (Bot. Mag. t. 4204), ainsi qu’à la phrase diagnostique détaillée que nous en avons donnée dans l’{lustration horticole (1. s. c.). Introduite, vers 1837 (aut potius ante...?), par l'initiative de MM. Lod- diges, qui l'avaient reçue du Brésil, la Miltonia spectabilis séduisit bientôt par la beauté de ses fleurs tous les amateurs qui la virent; et en peu de temps elle se répandit dans tous les jardins de l'Angleterre et du continent, Elle paraît occuper dans son pays natal une aire géographique très vaste : car différents voyageurs l'ont observée dans plusieurs pro- vinces de ce vaste empire, et nous en avons sous Îles yeux des individus (en herbier) recueillis dans l'ile St°-Catherine, par M. Devos (V. la note (1)). (1) Dans un petit herbier orchidéal, recueilli dans l'ile Ste-Cathérine (Brésil), par M. dre Jo Devos, collecteur de la maison A. Verschaffelt, se trouvent, parmi d’autres Orchidées indéterminées ( ), plusieurs belles espèces inédites, appartenant certainement à ce genre, et dont la détermination a" pere Si (à notre défaut !} quelque orchidographe compétent désire dans ce but les examiner, il peut à loisir les consulter dans notre herbier. MILTONIA SPECTABILIS. Elle est essentiellement épiphyte; mais il n’est pas absolument rare de la rencontrer végétant entre les fissures des rochers boisés, ou même exposés au soleil, Nous conseillerons aux amateurs judicieux (et les plus indifférents d’entre eux pourraient-ils ne pas être séduits par les charmes incontes- tables d’une telle espèce!) de grouper l'espèce type avec st magnifique variété à fleurs entièrement violettes, dont nous avons donné une excel- lente figure dans ce recueil ({, c.!). L'opposition des couleurs contribuera à doubler l'effet ornemental de la plante. Terminons cet article, en fesant observer que dans le type méme, le coloris varie, sur le labelle du moins, d'intensité et d’étendue; ainsi, dans l'individu qui nous occupe, la macule violette n’occupe pas la surface entière du labelle, mais passe vers les bords du violet au rose, puis au blanc de crême, coloris des autres segments périgoniaux. Cu. Len. CULTURE, (SERRE CHAUDE ORDINAIRE.) Nous renvoyons le lecteur à la notice que nous avons écrite à ce sujet, à l'occasion de la Millonia speclabilis var. Moreliana; ci-dessus T° H. PE TE À. Y.. D D] (?. “ \ : : ‘ Cochliocstema ere. OL 11 YLALAIIL_ CH.LEM. DPI... . Je .rakt pinx in 7 art à Card. A. Verschafful publ. Zrap. Lit. de L. S£roo Planche 217. COCHLIOSTENA ODORATISSINUN. COCHLIOSTÈME à fleurs très odorantes. Érym. KoyAler, spirale, vis; criuæ, élamine, COMNMELYNACEÆ. CHARACT. GENER. Perigonü seg- menta sex : 5 externis linearibus cana- liculatis quam internis multo minoribus, Le 2 paulo breviore apice intus cucul- ato ; 5 internis magnis, supero late un- guiculato, aliis 2 ovatis sessilibus, omni- bus apiculatis margine dense fimbriatis. Staminodiis 2 parvis petaloideis unguicu- latis limbo torso oblique truncato piloso- fimbriato. Stamen unicum fertile (Melas- tomacearum referens): filamento brevi plano postice basi valde barbato; anthera ovoideo-globosa apice elongato longe bi- fido-rhynchoidea , locellis sacciformi-cu- cullatis cohærentibus antice ad suturas pilosulis, focello unoquoque connectivum suborbicularem peltatum papilloso-fim- briatum insertione cireumdante polliniu- que dua superposita distincto pediculo ad latera antica connectivi inserta divari- cantia arcte helicioidca rima spirali de- hiscentia continente (1): ovarium breve ovoideum triloculare in stylum subulato- elongatum desinente, stigmate simplici obtuso; ovulis pluribus geminato-seria- tis .…. Capsula .…. Species unica ...? acaulis, habitu Bric- serg1z! foliis omnibus radicalibus rosu- latis, inflorescentia mullo breviore pani- culata ; floribus magnis intense cœruleo- violaceis fragrantibus. Cochliostema Nos. supra VI. Mise. - 70. sed charact. paulo hic emendatis! CHARACT. SPECIF. Adsunt supra et infra (gallice) expressi ! Cochliostema odoratissi 1. s. c. et sub nostra tabula 217. Tradescantiu odoratissima Mont. ....? Planta tamen abundantissime a genere Tradescantia abhorrens ! Nos L'établissement A. Verschaffelt doit la communication de cette plante à M. Veitch (Royal exotic Nursery, King's Roud, Chelsea S. W.), horti- culteur très distingué, dont la louable initiative a enrichi nos collections de tant de richesses végétables nouvelles. Pendant deux mois consécutifs, nous avons eu le plaisir de la voir fleurir avec une abondance et une luxuriance peu ordinaires. Moins éphémères chez elle que chez les plantes alliées de la jolie famille à laquelle elle appartient, ses fleurs, grandes, d’un bleu violacé ct striolé de même sur fond blanc au centre, durent un jour tout entier : elles s'ouvrent au lever du soleil et se referment pour toujours lors de son déclin ; mais disposées en panicules nombreuses, elles se succèdent en très grand nombre elles-mêmes pendant le laps de temps que nous venons de dire, plus même, et émettent une odeur agréable. (1) Vel, si mavis, stamina dua arctissime connata in connectivum communem inserta, etc. TOM. VI. — SEPT. 1859. COCHLIOSTEMA ODORATISSIMUM. C’est encore une de ces trop nombreuses plantes, de l'histoire de laquelle on regrette de ne pouvoir enregistrer les documents nécessaires. M. Veitch, consulté à ce sujet, n’a pu nous en fournir aucuns ; il se rap- pèle seulement l'avoir, & y a quelques années déjà, achetée sur le con- tinent (France, Allemagne ou Belgique? il ne savait !), sous le nom que nous citons en synonymie, A propos de ce nom, ce zêlé horticulteur, apprenant qu’il doive être changé, en exprime un peu vivement ses regrets, el fait observer que ces changements de noms apportent de la confusion dans le commerce (et nous ajouterons : dans la nomenclature !). Nous sommes fort de cet avis : mais à nous, l’auteur de ce changement nominal, l’excuse est aussi facile que péremptoire : la plante en question NA RIEN DE COMMUN avec le genre Tradescantia ! Le tort en est donc au baplisateur inconnu, qui en cela a fait preuve de son ignorance absolue en fait de Botanique systématique. Nous regrettons de devoir nous exprimer aussi sévèrement, mais nous devions nous exeuser près de notre honorable correspondant, en lui démontrant que le fait ne peut nous être imputé à faute. Faisons remar- quer à notre tour, qu’en pareil cas tous les botanistes doivent agir ct agissent de même, et le plus souvent malgré eux ! Ainsi, non seulement, nous le répétons volontiers, la plante dont il s'agit n’a rien de commun avec le T'radescantia, MAIS MÊME AVEC AUCUN AUTRE GENRE DE SA FamiLue! C'est bien néanmoins une Commélynacée, mais son organisation florale N'orrne REN D'ANALOGUE à ce que l'on voit dans toutes les autres plantes qui composent les genres de cet ordre (1). Cette organisation est insolite, dans le sens absolu de ce mot! Et comment une telle plante, introduite dans les jardins, selon M. Veitch, depuis un temps assez long déjà, a-t-elle pu échapper aux investigations de nos savants confrères? cela est vraiment singulier!!! Ou plutôt a-t-elle été publiée dans quelque ouvrage qui nous soit inconnu ? Nous ne savons! Nous allons paraphraser sommairement et compléter en même temps la diagnose que nous avons inscrite en tête de cet article. En l'absence de ses fleurs, notre plante a, rigoureusement parlant, le port d’un Billbergia. Ses feuilles, toutes radicales, rosulées, étalées- récurves, lancéolées-oblongues, acuminées, largement engaînantes à la base, épaisses, fermes, d’un vert gai un peu jaunâtre, richement margi- nées (bords entiers, non dentés) de violet, lignées de même, surtout en {1} Chez le Callisia seulement il y a une espèce monandre (C. monandra R. et Senour.); mais celle plante diffère de la nôtre a toto cœlo ! COCHLIOSTEMA ODORATISSIMUM, L dessous, où souvent cette couleur domine entièrement (circonstance qui la place parmi les plantes à beau feuillage), striées-veinées ; nervure mé- diane formant carène en dessous (longueur 0,40; plus grand diam, 0,054). L'inflorescence consiste en de nombreuses panicules axillaires, très ramifiées, très florifères, dressées, beaucoup plus courtes que les feuilles, entièrement et mollement velues, sauf les scapes, lesquels sont compa- rativement glabriuseules, cylindracés et bractéés. Chaque division est 7-10-flore ; les pédicelles en sont courts, cylindriques, légèrement renflés au sommet, bractéolés à la base. Les alabastres rhynchoïdes (en forme de bec d'oiseau) sont dressés, subunilatéraux, et leur très court pédicellule porte à la base une bractéolule un peu plus longue que lui, aussitôt scarieuse et caduque, tandis que les bractéoles persistent. Les fleurs, grandes (diam. 0,04 4) et belles, du coloris et de l’arome indiqués, sont à estivation involutive. Les trois segments externes sont un peu charnus, canaliculés, linéaires (le postérieur cucullé au sommet), un peu plus courts que les internes et alternant avec eux, d’un rougeätre obseur. Les trois internes sont beaucoup plus larges; le supérieur est largement onguiculé; les deux autres sessiles, ovés; tous apiculés, très élégamment et très drûment frangés aux bords. Jusques là, rien qui ne soit conforme à l'organisation florale des Com- mélynacées; mais voici où commencent les dissimilitudes : dissimilitudes qui nous paraissent, comme nous l'avons dit, sans analogues parmi ces plantes : Staminodes 2, pétaloïdes, onguiculés, tors ensuite en un limbe oblique- ment tronqué, très poilus et frangés, à peine aussi longs que le style. Étamine unique, grande, globuleuse-rhynchoïde, bifide (Voyez les figures analytiques), rappelant absolument par la forme, celles des Mélastomacées : le filament en est très court, canalieulé, muni à sa base postérieure d’un épais bouquet tronqué-carré de poils orangés ; tout-à-coup il se dilate en deux locelles ovés-globuleux, concaves en dedans, connés, entourant en arrière un connectif pelté et frangé de papilles; puis garnis aux sulures par devant de poils assez épais, et prolongés chacun au sommet en un long bec linéaire; chacun en outre contient deux pollinies (comment appeler autre- ment ces organes, puisqu'ils sont contenus dans une véritable anthère didyme?) enroulées-serrées en hélice (en vis ou en tirebouchon!), super- posées, l’une verticale, l’autre horizontale, chacune déhiscente par une fente apicale qui en suit les contours spiraux, et fixée par un pédicule particulier sur le connectif (1). Ovaire court, ovoïde, allongé en un style ées, insérées sur un connectif commun. (1) Ou si l’on veut: deux étami étroit te Delin. Ch. Lem. … Hat € É. hAlios Let do talriss AU. L GOCHLIOSTEMA ODORATISSIMUM. subulé, dont le stigmate obtus, presque nul; trois loges, dont les ovules peu nombreux, géminés-alternes, Cupsule.... non observée! Telle est sommairement l’organisation florale de la plante dont il s’agit : organisation qui doit intéresser surtout les botanistes, en même temps que son port, son feuillage richement coloré, ses nombreuses et grandes fleurs, d’un bleu superbe et aux suaves émanations, doivent attirer l'at- tention des amateurs. Cu. Leu, Explication des Figures analytiques. Port très réduit de la plante entière. Fig. 1. Alabastre. Fig. 2. L'étamine fertile, vuc par derrière; a. connectif. Fig. 3. La même, vue par devant. Fig 4. L'une des loges, vue en dedans; aa, pollinies. Fig. 5. L'une des pollinies, très grossie. Fig. 6. Le connectif, vu dorsalement. Fig. 7. Le même, vu par devant ; aa, pédi- cules. Fig. 8. Un staminode. Fig. 9. Style; a, impressions au sommet de l'ovaire. Fig. 10. Coupe transversale de l'ovaire. CULTURE, (SERRE CHAUDE ORDINAIRE). Je tiens cette remarquable plante dans une serre demi-chaude et un peu ombragée, en un sol un peu compact, mais bien drainé, et je la mul- liplie facilement par les œilletons qu’elle donne latéralement. A: N; TT C0 0099 mm — Planche 218. © BEGONIA CHARLES WAGNER quvonuoe) Érym. V. Jardin fleuriste, Te ler, PI. 28. BEGONIACEZÆ. CHARACT. GENER. V. sbidem. Sy- CHAR ACT, SPECIF. H ybrida in Horto nonymiæ addatur : Kcorzsen, Begonia- | Verschaffeltiano ex fœcundatione artifi- ccen Gattungen und Arten, 1855. Wa- | ciali Begoniæ Regis matris Begoniæque pers (MueLLer) Annal. Bot. IV, 868-942. | mirandæ patris exorta. Apr. DC. Prodr. Ordinis Begoniæ Re- Begonia Charles Wagner, Hort. visio, inedit.! (V. supra, sub PI. 205, | Versch. tabula nostra 218. verso, nota (1)! RP RP R SPRL RS Chaque jour pour ainsi dire amène dans nos jardins quelque merveil- leuse plante de ce genre, soit introduite directement du pays natal, où clle croît spontanément, soit gagnée dans les cultures de graines résultant de quelque opération hybride entre espèces voisines, ou entre des hybrides elles-mêmes. L'établissement Verschaffelt, par ses magnifiques gains, dont plusieurs ont déjà été figurés dans ce recueil (T° V. PI. 158, Prince Trou- betzkoï; PI. 161, Madame Wagner ; T° VI. PI. 205, B. Leopoldü), a su se placer au premier rang parmi les plus heureux hybridateurs de cette caté- gorie de plantes. Celle dont il est spécialement question ici, est belle entre les plus belles de ce genre déjà si nombreux (V. la note citée ci-dessus), et par l'ampleur de ses feuilles et, avant tout, par l’élégant ct brillant coloris qu’elles revêtent à un haut dégré. Elle est née, dans l'établissement Verschaffelt, par un croisement arti- ficiel du fameux Begonia Rex (si mal représenté dans les recueils qui l'ont jusqu'ici figuré), fécondé par le Z. miranda, né lui-même dans ledit établissement par une opération semblable, Elle participe à la fois, comme il est facile de le constater, du facies de l’un et de l’autre, pour la forme et le coloris des feuilles; mais chez elle, au lieu de la simple bande cireu- laire blanche qui occupe la partie médiane du limbe du Begonia Rex, cette bande, d’un blanc d'argent mat à reflets luisants, remplit toute l'aire comprise entre le centre et les bords, vers lesquels elle s’avance en se découpant en larges lobes; entre ces lobes et les bords sont des jolies macules concolores qui s'étendent jusques sur ces derniers. L'espace, resté libre au centre, et bien découpé, est d’un vert bronzé brillant, ainsi que les nd. Pegonia 6} Chartes Wa Semrs Bébrems. a dis — { Serre Re côant ao. nat Praz : ën Aore 0 Versckaffolé . mg Lith de I Siroobant à Guénd. BIGONIA CHARLES WAGNER (hybride). bords extrêmes des feuilles, où ressortent d'autant les macules argentées- mat, que nous signalons. Le dessous des feuilles est d’un vert pâle, un peu jaunâtre, comme chez le miranda, multi-veiné de rouge, tandis que le centre, autour du pétiole et largement vers les bords, est de cette dernière teinte, mais plus indécise. Les fleurs, disposées en une petite panicule dichotome, à ramifications pourprées, sont assez grandes (0,05 4 diam.), tétrapétales (5°), blanches et roses; le fruit (nous n'avons point eu occasion d’en observer les fleurs femelles) est à quatre ailes, dont la pos- térieure est très proéminente, oblongue, arrondie au sommet et élégam- ment lignée de pourpre. Cette fidèle description sommaire et la figure ci-jointe suffisent ample- ment pour éclairer nos lecteurs sur les mérites de ce nouvel hybride, que nous pouvons de confiance leur recommander pour en orner leurs serres. Ca. Len. CULTURE. (S. Cn) Rien de particulier à prescrire ici pour le traitement de cette plante, dont la culture est absolument celle de toutes les congénères : culture désormais suffisamment connue. ré Planche 219. ROSE IMPÉRATRICE EUGÉNIE, (Rosier Hybride-remontant). (Rosacez.) L'Illustration horticole, tous nos lecteurs lui rendront cette justice, ne reste étrangère à aucune des illustrations jardiniques modernes, qui se disputent à l’envi de nos jours la vogue et la faveur un peu changeante, un peu capricieuse, des amateurs même les plus éclairés, Cette faveur, cette vogue, il faut le proclamer bien haut, et nous som- mes heureux de le faire, a été, est et sera toujours, quand il s’agit des Roses ! la Rose des fleurs la plus belle, la Rose des fleurs la Reine! La Rose, qui a inspiré les poëtes de tous les temps, qui faisait dire à Anacréon, lui, qui dans ses banquets épicuriens se couronnait de Roses : « Je chante l’aimable Rose, dont le printemps se couronne .…. Que faire sans la Rose? L’Aurore a des doigts de Rose; les Nymphes ont des bras de Rose; Vénus a les couleurs de la Rose : ainsi parlent les Sages. La Rose est salutaire aux malades ; elle est utile aux morts, et brave le temps. Dans sa vieillesse même la Rose conserve le charme et l'odeur de sa jeunesse. » Notre traduelion fidèle, mais incolore, ne saurait oui les char- mes de l'original (1). Mollevaut, dans son Poëme des Fleurs (Ch. 1), interpèle ainsi la Rose : Rose, le chef-d'œuvre des Grâces, Rose, le pur sang des amours, Sur nos bosquets règne toujours, Et ne crains jamais de disgrâces. Nous ne rapporterons ni les passages des poëtes latins, ni ceux des poëtes (1) ErtQuyy@opou per ñpos PR RIRE mass pod'e it, Téd'e nai vorouri ujyei, : Tode x} îs duv - de nai vexpois duvet, T{ S'évev a Voir @7 ; Tode xuk xpévey Gièrai Pododäxruros puis Has, Xapiey jee d'è yñpas P'odomnyses dé NouQe P'odvypous d'É x’ Agpodiræ Tape Tav roQav xahcirær. Anacr. Ode LH. Nsoryres À ee nes RL En | A Vod 1er y AD e — remmoutau£t é 22479 er ou ACL bu JEvvLE OGER Semis France — ( Pleur air.) | NT ne A 1Z De, L. Stroobañt aol nat pinx in Horto Verschafielé. T 7 FA 7 4 7 {mp Jith de I. Strocbarnt à Cand. D 7. Vérschaff el£ pad. # À ROSE IMPÉRATRICE EUGÉNIE. modernes, qui dans toutes les langues ont chanté la Rose; les vers ad hoc des poëtes français seuls rempliraient un volume, Contentons-nous de citer encore ces vers de Parny, qui a résumé assez heureusement en quelques mots l’histoire de la Rose : Lorsque Vénus, sortant du sein des mers, Sourit aux Dieux charmés de sa présence, Un nouveau jour éclaira l'Univers : Dans ce moment la Rose prit naissance. D'un jeune Lis elle avait la blancheur ; Mais aussitôt le père de la treille, De ce nectar dont il fut l'inventeur, Laissa tomber une goutte vermeille, Et pour toujours il changea sa couleur. De Cythérée elle est la fleur chérie, Et de Paphos clle orne les bosquets; Sa douce odeur, aux célestes banquets, Fait oublier celle de l’ambroisie; Son vermillon doit parer la beauté; C'est le seul fard que met la volupté. A cette bouche, où le sourire joue, Son coloris prête un charme divin; Elle se méle aux lis d’un joli sein; De la pudeur elle couvre la joue Et de l’Aurore elle rougit la main. Évariste Panny, Les Fleurs. Te Ier. p. 181. Édit, de Debray, 1808. Et renvoyons le lecteur aux agréables compilations du marquis de Chesnel (2° édit. in-18°. Paris, 1858), et de Loiseleur-Deslongchamps (in-18°. Paris, 1844), où il trouvera l’histoire complète de cette plante et de nombreuses pièces de poésie qu’elle a inspirées. Il peut aussi con- sulter quelques généralités que nous avons écrites à son sujet, dans la Flore des Serres et des Jardins de l’Europe, T° IL. PI. HI. Oct. 1846 (Rose tricolore de Flandre). L'Illustration horticole a, de son côté, payé son tribut à ce beau genre de plantes. Nous avons, en effet, successivement décrit et figuré la Rose panachée d'Orléans (T° I. PI. 77); la Rose Victor Trouillard (T° HI. PI. 415); la Rose Marie Aviat (T° IV. PI. 118); la Rose Marie Thierry (Ibid. PI. 453); et enfin tout récemment la Rose Thé Isabelle Grey (T° VI. PI. 212). Aujourd'hui nous en offrons aux amateurs une nouvelle variété, TOM. VI. — SEPT. 1859. 10 ROSE IMPÉRATRICE EUGÉNIE. d’une beauté supérieure, et pouvant lutter sans désavantage avec ce que nos rosistes les plus habiles ont produit de plus parfait en ce genre. Elle a été obtenue de semis par M. Pierre Oger, horticulteur, à Caen. A l'exposition d’horticulture de la Société centrale d’Horticulture de Caen et du Calvados, l’an dernier, elle a enlevé tous les suffrages et remporté une médaille de vermeil. Remarquée par l'Impératrice Eugénie, lors de sa visite à cette exposition, elle a en outre, distinction bien flatteuse pour l'obtenteur, reçu, avec la gracieuse permission de Sa Majesté, le nom qu’elle portera désormais dans le commerce. | Selon M. Oger, elle est issue de la Rose Madame Récamier ; a la végéta- tion de la Rose Général Jacqueminot, la forme et la grandeur de l'Ile- Bourbon Acidalie, L'arbrisseau est vigoureux, très florifère; la fleur, de grandeur moyenne, est pleine, ou presque pleine, globuleuse, d’un blanc délicatement teinté de rose au centre, en s’ouvrant ; plus tard entièrement d’un blanc de neige. Les boutons sont élégamment piquetés de cramoisi en dehors : bigarrure qui subsiste longtemps sur la fleur épanouie, Ce beau Rosier est dès à présent disponible chez notre éditeur, aux mêmes conditions que celles de l’obtenteur. Cu. Les. 1 \ \ 1: (4 4 } | 4 Odiauthuo Vetschaf F elti.- : “Semis Prusse ( Plein air. } Fr il} VETS Cia Planche 220. DIANTHUS VERSCHAFFELTIL (ayprious). OEILLET DE VERSCHAFFELT. Érvs. V. ci-dessus, Te 11, PL G7. DianTuAcEÆ S SILENEZ. . CHARACT. GENER. et SPECIF. V. | dam, dicta D. Mauley, in horto quodam ibidem de his observationem et notu- | Agrippinensium enata! lam (1). > . Planta hybrida, e Diantho arboreo L., Per ven ep core te eo ut dicitur, et e varietate v. hybrida qua- SE Nos lecteurs n’ont peut-être pas oublié le bel OEillet-Mignardise, que nous avons fait figuré dans la planche 67 de notre second volume, plante évidemment issue d’un Dianthus caryophyllus (OEïillet des jardins, ou OEillet dit flamand), et du Dianthus plumarius (OEïllet-Mignardise), remarquable par l'ampleur et la plénitude de ses fleurs, leur délicieuse odeur, leur riche coloris pourpre-noir et blanc : circonstance qui nous avait fait donner à ce bel hybride le nom de D. albo-nigricans. La plante, dont il est ici question, aux fleurs simples, mais fasciculées en bouquet, et d'un coloris plus vif et plus décidé, est également, ccla ressort du premier coup-d'œil, un produit hybride obtenu dans les cultures. En effet, l’obtenteur de ce joli gain nous apprend qu'elle est née du D. Mauley (?) Honr., fécondé par le D. arboreus L. Nous ne connais- sons pas Ja mène : mais son enfant représente évidemment le type du père, a comme lui des fleurs aggrégées au nombre de huit ou dix, d'un beau blanc, avec une ample macule d’un riche pourpre cocciné, et à gorge blanche; chaque pétale en est arrondi, finement den- ticulé aux bords et longuement onguiculé. En outre, un mérite prin- cipal que présente ce joli OEillet, est la petite taille qu’atteignent ses tiges ; celles-ci ne dépassent pas 0,15-18 de hauteur (chez le D. arboreus, originaire de l'ile de Crête, elles dépassent souvent un mètre de hauteur), sont fermes, bien droites, ont leurs feuilles petites et d'un vert gai, et se couronnent des charmantes fleurs que nous avons dites. On voit de suite quels avantages peuvent en tirer les fleuristes en le groupant en pot ou DIANTHUS VERSCHAFFELTII, mieux encore en fesant des bordures, et quelles ressources il leur four- nira pour la confection des bouquets. Le Dianthus Verschaffeltit, ou l'OEillet Verschaffelt, est dû aux cultures intelligentes de M. H. Herschbach, horticulteur à Cologne. L'auteur de sa naissance, l’a dédié à notre éditeur, qui en a acheté l'édition entière et se propose de le mettre dans le commerce dès l'automne prochain; il se montrera bientôt dans tous les jardins, où sa petite taille, sa bonne tenue, ses très grandes et odorantes fleurs richement peintes, lui assure- ront une vogue de longue durée. Ca. Len. CULTURE, (PLEIN AIR.) D'une rusticité éprouvée, l'OEillet en question n'a rien à craindre de n05 frimas. Comme il est dit ci-dessus, on peut en faire d'élégantes bor- dures, ou en garnir des vases d'ornement. Multiplication facile par la séparation ou le bouturage des rejetons. Sol léger et bien meuble. Arro- sements modérés. LT 1 bre ou chassis froids. ) U F {Air Sept ET. A FF / À Le. o Vérschaffei £ T LITOTE x 1 Te ss À rovbant Gare. publ. lé FRE cafe erse Planche 221. SISYRINCHIUM MULTIFLORUM, BERMUDIENNE A FLEURS NOMBREUSES. Ervm. Les Grecs donnaient le nom de cicvplyyter à une plante que les Modernes s'accordent à regarder comme une espèce d'ris. Ce même nom a été altéré par Jes copistes ct les commentateurs, qui ont fait écrire à Pline Sisyrinchium (prenant ainsi les deux y pour un x). Linné, exhumant ce mot, estropié de la sorte, pour nommer le genre en question, lui donna par erreur pour racines: cvs, porc, et Pvy%05, grouin, ce qui fesait Syorynchium (adopté ainsi par Hoffmansegg); il ajoute, pour justifier cette étymologie, que les porcs recherchent les tubereules de cette plante, Tous les auteurs après lui se sont contentés de la copier sans examen. Linné, en outre, violant la loi de priorité, a eu le double tort de ne pas adopter le nom de Bermudiana, excellent à tous égards, proposé pour le même genre, par Tournefort, environ cent ans auparavant, (Nos. 1. i. c. plur. emend. et auct.) Ininaceæ S Cozcerosremoneæ Nob, (Jamdudum! 1° es). CHARACT. GENER. Perigonii corol- lini superi hexaphyllo-partiti laciniis subæqualibus patentibus v. basi in tu- bum conniventibus. Stamina 3 imo peri- gonio inserta, félamentis basi v. juxta totam longitudinem in tubum connatis; antheris basi emarginata insertis. Ova- rium inferum obtuse trigonum trilocu- are; ovulis plurimis in loculorum an- gulo centrali bi-pluri-seriatis horizonta- libus anatropis. Sfylus brevis, stigma- tibus 5 involuto-filiformibus (v. Aberis et patulis! Nos.) staminibus alternis. Capsula membranacea obovato-clavata trilocularis loculicido-trivalvis. Semina plurima subglobosa v. angulata, {esta coriacea dura, rhaphe obsoleta. Em- bryo axilis v. sublateralis albumine car- tilagineo parum brevior, extremitate ra- diculari umbilicum attingente centri- peta. Herbæ in America tropica et tempe- rata obviæ, in Nova-Hollandia rarissi- _m&@, radice (rhizomate! Nos.) ut pluri- mum fibrosa; foliis bifariis vaginanti- bus; caule (scapo! Nos.) sæpius ramoso ancipili; spathæ communis bivalvis par- tiales plures includentis valva exteriore sæpe foliiformi, floribus inconspicuis (assertionem miramur ! sæpius vero ad- sunt amæni et jucunde colorati Nos.) fu- gacissimis. Exvuieu. Gen. PI. 1220 (nonnulks additis emendantibus !). Sisyrinchium L. Gen. 1017. Cav. Diss. VE. t. 190, 192. Jaco. Hort. Schœnbr. 6 432, Wan. Hort. ber: 1. 91, 92. Bot. Mag. t. 94. 464. 2116. 2117. 2512. 2787. 2965. Bot. Reg. t. 646. 1067. 1090. 1915. — Bermudiana Tourx. Inst. L 52. Gzrrw. Fr. 1.208. t. 2. — Syorynchium Hrrusec, Nachtr. I. 216. Maricæ spec. Bot. Mag. t. 655. 985. Souza VELLOZ0, EL. flaum. VIL. t. 5. Orthrosanthus Sw£er (nec Orthrosanthes, utauct. seq. serips.!), FL. austr. t. 2. W. Hook. Ie. PI. t. 515. Env. |, e. ADDITAMENTUM NOSTRUM. Sisyrinchium Law. Illustr. t. 569, Bot. Mag. t. 5509. 5544. Reicn. Hort. bot. t. 119. Gaupic. Annal. Sc. nat. 10 (1825). Hook. Ie. PI. t. 218. 219. Hook. et Ann. Bot, Beech. 46. 595. Presr, Re- pert. I. 49. 127. Lx et O. Ic. PI. rar. 24. t. 40. Roë. et Scnurr. Syst. 1. 544, 491. Mant. I. 251. 524. IL. add. ad CI. L in tab. 588 (126). 574. ! (non repperi!!!). HE. 595. 402. 595. 401. etc. (V. tab. p. 710). Wazp. Annal. 1. 814. IIS. 610. Cn. L. in Hort. Vanhoutt. fase. I. p. 11. IL PL 5. fig. A. 1. 2. 5. Flore d. Serres et d. Jard. de l'Eur. HE. sept. 1846, PI. rv. ne 146 (1). FIL. PL. ur. août 1847. n° 255. Jard. fleur. HI. Misc. 20. c. ic. — ete. — Bermu- diana Tourx. Inst. 587. t. 208. Gelasine W. Hens. Bot. Mag. t. 5779. — Meisx. (1) Species hic de qua agitur nostro subgeneri Androsoleni errôre relata! Pertinet enim Sisyringio! TOM, VI. — ocT. 1859, 11 SISYRINCHIUM MULTIFLORUM. Gen. PI. Comm. 293. Orthrosanthus multiflorus SWEET. Paxr. Mag. of Bot. no CXXXE, c. ie. picla (Vol. XI). — Etc. Divisio genceris ! A. SisyriNGrum (ex etymol.!) : Stami- nibus vix liberis v. basi plus minus con- natis ..… $ B. ANDrosoLeNn : Staminibus in tu- bum distinctum connatis. Nos. Is es (1). CHARACT. SPECIF. S, (\ Sisyrin- gium) : rhizomate fibroso perenne undi- que glaberrimum aggregatum, foliis li- neari-elongatis acuminatissimis distichis glaucescentibus subcoriaceis tenuibus venato-striatis margine visu integerri- mis sed tactu scabriusculis, internis erec- tis, lateralibus extus oblique recurvatis (0,30-40 + 0,006-8) ; scapo centrali foliis ere duplo longiore (0,60-65 et ultra) ancipiti-cylindraceo robusto ad nodos inflatulo folioso pluri-ramoso, rhachi flexuosa, ramis distantibus 2-5-spiciflo- ris ; floribus majusculis pallide jucunde- ue cœrulcis; spiculis plurifloris e spa- thella unaqq. bivalvi acute carinata orta, flore unoqq. bractea subfoliacea scariosa scaphiformi pedicellum brevem amplec- tente suffulto (bracteis bracteolisque per- sistentibus); ovarium oblongum-trigo- num pedicellum æquante (0,008) gracile; perigonii lobis obovato-cuneatis basi un- guiculatim coadunatis delicatissime ve- natis integerrimis; stam. filam. versus basim (1/5 long.) in tubulum coalitis dein liberis albis, antheris oblongis erectis aureis; stylo gracillimo brevissimo (vix mediam filam. longitud. æquante) in bra- chia 3 de medio diviso paulo longiora divaricata robustiora cœrulea applanato- canaliculata, stigmatibus-veris dilatatim cucullato-fimbriatis. Capsula ovato-oblon- ga de apice ad 1/5 long. dehiscens, semi- nibus numerosissimis minimis rotun- dato-trigonis fulvis. Nos. ad nat. Sisyrinchium multiflorum Nos. sub tab. nostra 221. Libertia azurea HoRT. ANGL. Proximum S. cyaneo Lino. (Orthro- santhus multiflorus Sweet), Bot. Reg. t. 1090, sed ab illo nostrum differre vide- tur : scapo multo ramosiore foliis duplo et triplo fere longiore, foliis et longio- ribus multo latioribus (hoc tamen [S. cya- neum !] vidi nec descriptum nec figura- tum. Vide in Paxron’s Mag. of Bot. . c.). PP RL LS TP RE PSS Depuis plusieurs années, chaque printemps, pendant près de trois mois consécutifs, nous avons le plaisir de jouir, dans l'établissement Verschaf- felt, de la vue des nombreuses et gracieuses fleurs de cette belle Iridée, sur l’histoire de laquelle nous ne possédons aucun document. Elle y était cultivée sans nom, ct notre éditeur, sans en être certain, pense l'avoir reçue du Mexique, ou tout au moins du nord de l'Amérique. Nous l'avons remarquée dans un autre jardin, sous le nom de Libertia azurea, et son possesseur, M. A. Dallière, nous a dit l'avoir reçue d'Angleterre sous cette dénomination, Nous avons à peine besoin de faire observer qu’elle n’a rien de commun avec le genre Libertia. Comme il s’en faut donc qu’elle soit absolument nouvelle dans les jardins, bien qu’elle y soit certainement très rare, peut-être a-t-elle été décrite, et même figurée dans quelque ouvrage qui nous est inconnu (quel bota- niste aujourd’hui, füt-il riche! peut se vanter d’être au courant de tous les ouvrages descriptifs qui paraissent de nos jours ?); toutefois nous ne la eu M Le (1) Les documents nous manquent, au moment où nous écrivons, pour répartir dans ces deux sections les espèces qui doivent y entrer. Dans notre $ B entre, par exemple, le S. longistylum Nos. FI. d. S. ct d. 3° de l’Eur, L. supra c. SISYRINCHIUM MULTIFLORUM. reconnaissons dans aucun de ceux que nous possédons. Elle est extré- mement voisine du Sisyrinchium cyaneum de M, Lindley (Bot. Reg. t. 1090); mais n’ayant pas la possibilité, au moment où nous écrivons, d'examiner la description et la figure qu'en a données ce savant botaniste, nous ne pouvons nous assurer que les deux plantes soient identiques : ce dont nous doutons fort, si nous devons nous fier à la figure de la dernière, telle que nous la trouvons dans le Paxrow’s Magazine of Bolany (1. e. sub : Orthrosanthus multiflorus Swerr), avec une courte phrase spécifique qui, du reste, indique entre les deux plantes des différences essentielles (V. Sy- nonymiam). Quoi qu'il en soit, la belle et très exacte figure que nous en annexons ci-contre (laquelle en représente le-port très réduit, le point de départ du scape avec ses feuilles basilaires, et trois sommets fleuris d'icelui), en dira plus que les paroles, résolvera tous les doutes, et dira, jointe à notre phrase spécifique et à la description suivante, qui la complète par divers détails, si nous avons tort ou raison de la considérer comme inédite. Elle a absolument le port d’un Iris à feuilles étroites, telles que l'Z. graminea par exemple, et forme des touffes épaisses, fort serrées, COm- posées de feuilles distiques, engainantes à Ja base, linéaires, très acumi- nées, ténues, glaucescentes, nervées-striées : les internes dressées, les externes latéralement récurves (1); à bords scabriuscules au toucher seule- ment; longues de 50 à 40 cent. sur 6-8 mill. de largeur. Les scapes, deux fois aussi longs et plus que les feuilles (0,60-0,65), sont centraux, robustes, ancipités-cylindracés, renflés aux articulations, pluriramifiés, brunâtres, à rhachis flexueux; rameaux distants, bractéés, courts, spicifères ; bractées supérieures vaginantes comme les inférieures, mais fendues jusqu’à la base et toutes persistantes, ainsi que les bractées et les bractéoles. Les fleurs, grandes, belles, nombreuses, d’un bleu d’azur tendre, sortent d'épis distants, pluriflores, sessiles, formés de squames (valves) alternes, distiques, engaïnantes; chacune sorte d’une spathelle bivalve-carènée-aiguë en dehors et est portée par un court pédicelle arrondi en dehors, plan en dedans; en d’autres termes, chaque fleur est munie d’une bractéole subfoliacée, scarieuse, scaphiforme, entourant et dépassant son pédicelle jusqu’à l'ovaire et très acuminée au sommet. Le limbe floral, étalé-rotacé, n’a pas moins de 5 1-4 centimètres et se compose de six segments égaux, obovés, cunéiformes, et soudés à la base (1) Dans un sens vertical! c’est-à-dire présentant au ciel le côté interne de la lame, tandis que l'externe regarde alors la terre, SISYRINCHIUM MULTIFLORUM, par leurs onglets en un très court tube; ils sont très entiers, d’une grande délicatesse et finement veinés. Les étamines, soudées à leur base dans le tiers de leur longueur et enveloppant ainsi le style, puis libres, sont blanches et robustes; les anthères en sont oblongues, dressées, d’un jaune d’or. Le style, très court et très gréle, se partage vers la moitié de sa longueur en trois branches stigmatiques plus longues que lui, divari- quées, robustes, planes-canaliculées en dessus et terminées au sommet par une expansion cucullée, finement frangée (stigmates vrais), ou mieux crêtée- papilleuse, L’ovaire, trigone-oblong, devient une capsule ovée-oblongue, déhiscente du sommet au tiers de la longueur, et renfermant un très grand nombre de petites graines trigones-arrondies, fauves. Nous pouvons en toute sûreté de conscience recommander aux amateurs une telle plante, dont les nombreuses fleurs, d’un coloris si délicat, d’une si longue succession, et moins promptement éphémères que chez beau- coup de congénères, égayeront ou leurs serres froides, ou même leur pleine-terre à l'air libre à bonne exposition. Cu, L. Explication des Figures analytiques, Fig. 1. Le style. Fig. 2. Une de ses divisions stigmatiques. Fig. 3. Coupe _ transversale de l'ovaire. CULTURE. (S. F. er PLein An.) J'ai jusqu'ici tenu cette plante en serre froide; mais selon toute appa- rence et bien que j'en ignore la patrie précise, j'ai lieu de penser qu’elle peut subsister en plein jardin à l'air libre, où elle formera de superbes touffes ou de magnifiques bordures. Elle aime un sol sablonneux ct assez sec; et se multiplie rapidement par la division de ses nombreux stolons ou par le semis de ses graines. A, Y. > =” (Ju) ) lex aquif oi ) Var. PENDU arteqatrs » , LÜM fe lus { Pleine terre ) Planche 222. ILEX AQUIFOLIUM VAR, PENDULUM, FOLIIS LUTEO-MARMORATOQUE HARGINATIS. HOUX COMMUN, Var. pleureur, à feuillés marmorées et bordées de jaune. Érym, V. ci-dessus, Te Ier, PI, 40. ILicacez. CHARACT. GENER. V. ibidem. Varietas de qua in articulo nostro agi- CHARACT. SPECIF. Typus : Arbor | tur in horto quodam anglico e semine parva tam in sylvis et in hortis vulgata.| forte enata est, et dicta : quæ nequaquam hic merito describere- Jlex aquifolium, var. pendulum, tur! Attamen infra gallice de hac disse- | foliis variegatis (et rectius ut supra in- ritur, | scribitur !). Quelques lieux communs (nous tacherons de les rajeunir et d'y ajouter de modernes observations! ), à l’occasion d’un arbrisseau désormais si répandu dans les jardins, ne seront peut-être pas ici trop déplacés, ct d’ailleurs il est utile de rappeler quelquefois des faits intéressants qui, par apathie, par négligence, s’oublient et restent enfouis trop souvent dans les livres qui les ont publiés, Mollis inertia eur tantam diffuderit imis Oblivionem sensibus. Horn. et dirons-nous encore avec Lucrèce : Inde animo caligo et magna oblivio rerum! Or, l'oubli c’est l'ingratitude! c’est le vice général de l'humanité. Tout passe et tout s’oublie! Un poète a dit : Omniaque ingratæ perierunt credita menti! Il en est des livres, comme des hommes. Le Houx, lex aquifolium (association barbare de noms qui jurent d’être accolés (1)!), est un grand arbrisseau, ou même un petit arbre, croissant spontanément dans toutes les contrées chaudes ou tempérées de l'Europe ; il se plaît dans les clairières et sur les bords des forêts mon- tagneuses; là, il se fait remarquer par sa belle, vigoureuse et luisante (1) D'autant plus que chez les Latins, Jlex était le nom d’une espèce de Chêne , l'Yeuse des modernes (Quercus Ilex L.). V. Ervs. lei Lonicer, C. Bauhin et Linné sont les coupables. ILEX AQUIFOLIUM, var. pendulum. ce + AHIDPHETTS — PCR HERO AIRE Tate PE Re eee verdure persistante; en hiver surtout, par ses nombreuses et jolies baies d’un rouge de corail. Les anciens l'ont nécessairement connu ; les Grecs sous le nom d’Ayple; les Latins sous celui d'Aquifolia ou d’Aquifolium (1). Transporté depuis des siècles déjà, en raison de sa beauté, dans les parcs et les grands jardins, il y a produit par le semis une foule d’intéressantes variétés (plus de quarante), dont bon nombre se font remarquer par la richesse et la vigueur des tons blancs, jaunes ou rouges qui en bordent les feuilles ou se mélangent sur leur limbe : vigueur telle, que sans exagé- ration on peut dire que ces divers tons rivalisent d'éclat avec l'argent, l'or et le cinabre; d’autres par leurs feuilles plus grandes ou plus petites, très diversement conformées, et présentant souvent un aspect curieux et ornemental, fort différent de celui du type; quelques-unes enfin par des fruits présentant séparément les trois couleurs citées. Nous ne saurions mentionner ici toutes les variétés que l'on a obtenues de l’Ilex aquifolium (pourquoi pas et mieux aquifolius ou aquifolia?) et qu'on recherche avec tant de raison pour l'ornementation des bosquets; nous renvoyons, pour les connaître, le lecteur aux catalogues des prinei- paux horticulteurs-pépiniéristes; et nous nous contenterons d’en citer une, peut-être la plus singulière de toutes : l'Ilex aquifolium var. ferox, très anciennement connue, mais toujours curieuse en raison de ses feuilles crispées et hérissées d’aiguillons, non-seulement sur les bords, mais même sur les nervures. A l'état libre, le Houx s'élève pyramidalement de 6 à 10 mètres de hauteur ; il est bien ramifié, et se garnit de feuilles brièvement pétiolées, alternes, ovales, coriaces, persistantes, d'un beau vert luisant, à bords profondément ondulés-anguleux-sinués : chaque angle prolongé en une courte épine acérée. Il produit en mai-juin de petits bouquets axillaires de fleurs nombreuses, blanches ; à ces fleurs succèdent en hiver de petites baies globuleuses, de la grosseur d’une groseille à grappe et d’un rouge vif. Un arbre aussi remarquable ne pouvait manquer d’être l’objet de diver- ses expérimentations pharmaceutiques. Aussi en a-t-on jadis préconisé les baies comme purgatives, les racines comme émollientes, les feuilles, pré- parées diversement, contre la toux, la pleurésie, les coliques, la jaunisse, (4) On lit dans quelques auteurs que les Latins le nommaïent aussi agrifolium , altération de sa déno- mination grecque! Nous n’avons, pour notre compte, jamais trouvé ce mot dans aucun auteur, ni dans aueun lexique, tandis que aguifolia et aquifolium se trouvent dans ces derniers; Pline cite souvent ces deux nors ; et évidemment, aqui vient d'acus, piquant ; et de folium, feuille : ee mot composé n’a done rien de commun avec æypiæ, qui signifie simplement squvage, ILEX AQUIFOLIUM, var, pendulum. la goutte, les rhumatismes, les fièvres intermittentes, ete., ete. On le voit, le Houx pour les charlatans et les empiriques, comme tant d'autres plantes, a été une panacée universelle; mais de nos jours, la Pharmacopée a fait bonne justice de toutes ces prétendues vertus et renvoyé l'arbre à ses forêts natales. Ses fruits, enfin, à l’époque du blocus continental, avaient élé recommandés comme succédanés du café, mais sous ce rapport firent un fiasco complet. Toutefois, ils sont fort recherchés par les oiseaux. De son écorce encore on retire une excellente glu. Son bois, d’un blanc rougeâtre ou brunâtre, est dur, très pesant, et reçoit un beau poli. On le recherche pour l’ébénisterie, la marqueterie, la tabletterie et les ouvrages de tour. De ses jeunes branches ou scions on fait encore des manches de fouet ou de légères cannes (d’où le mot houssine). Taillé ad hoc, on en fait des haies défensives impénétrables ; quand les tiges en sont très vieilles et qu’elles commencent à se dénuder à la base, on y entreméle des Groseillers épineux. Le Houx aime un sol frais et sablonneux. Il se prête facilement à tous les caprices de la taille, se forme aisément en pyramide, en boule, en vase, etc., en statue même. On le multiplie facilement par ses graines en pleine maturité au printemps, et qu’on fait stratifier dans du sable humide à l'ombre ; elles sont longtemps à lever; et on repique en pépinière dès que le jeune plant est âgé d’un an au moins. Croissant lentement, il atteint un grand âge et souvent des dimensions extraordinaires. Ainsi, on en cite un specimen dans le parc de Pouilly (département de l'Oise, France) qui, à un mètre du sol environ, n’a pas moins d’un mètre cinquante centimètres de circonférence. En vieillissant, l'arbre voit son feuillage changer de forme; d’onduleux, à lobes déjetés deci-delà et épineux au sommet, il devient presque entier, avec une seule épine à l'extrémité, ou même tout-à-fait entier. La chair ou pulpe de ses baies est douceâtre et peu agréable au goût. Après ces détails généraux, qui, nous le croyons, quand il s’agit d’une plante d’une importance aussi grande, ne sembleront pas dénués d'intérêt, nous arrivons enfin à la variété nouvelle dont il s’agit ici plus particuliè- rement. Elle a été trouvée, il y a quelques années, dans un semis, par M. Perry, horticulteur, à Banbury, comté d'Oxford (Angleterre, Oxfordshire), et a été récemment mise par lui dans le commerce. Notre éditeur, de son côté, s’est empressé d'en acquérir maints individus en faveur de ses clients, qui certes se laisseront gagner au bel aspect de sa disposition pleureuse et de DR RE N à ILEX AQUIFOLIUN, Var. pendulum. son ample feuillage richement marmoré de vert près des bords, lesquels sont d'un jaune d’or avec leurs aiguillons He - de au sommet. Un tel arbre fera bon effet parmi ses nombreux congénères, mais surtout isolé au bord d’une pelouse ou au milieu d’un massif. ne u. L. CULTURE. (PLEIN AIR.) Sous notre climat, le Houx et ses jolies variétés n’exigent pour leur culture aucune prescription particulière ; ils aiment une exposition un peu ombragée, un sol léger, profond et frais. Les variétés se greffent sur sau- vageon; et on le multiplie facilement de graines, comme il a été dit ci-dessus, Les variétés nouvellement greffées sont délicates et demandent, pendant un ou deux ans, à étre préservées des gelées, au moyen d’une corde de paille, de foin, ou de mousse qu’on entortille à l’entour. À, V. "AXLOTLE/C (Docat 27 Semis Anglete rre — ( Plein air. } Tmp.Zithr de L. Skroobant à Gand. P A Vrsch affell Pa ëL. Planche 223. FRAISIER OSCAR, M. Bradley, jardinier de M. W. F. N. Norton, d'Elton Manor (au manoir d’Elton), près de Nottingham, est l’obtenteur de ce beau fruit. Soumis à l'appréciation du comité pour les fruits de la Société d’Horticul- ture de Londres, le 5 juillet 1858, le comité le prit sous son patronage avec cette description :« fruit gros, ové, souvent comprimé latéralement ou formé en crête de coq, d’un rouge sombre, luisant ; chair ferme ; saveur supérieure, remarquablement agréable, avec un arome distingué; con- sidéré comme une excellente variété, digne d’être cultivé. » La Société royale de Botanique (de Londres), dans ses expositions du 15 juin dernier et du 6 juillet idem, lui décerna une médaille d'argent. A celte occasion, le Gardener’s Chronicle dit : « La meilleure Fraise de semis de l'exposition fut Oscar, dont les mérites doivent être maintenant considérés comme bien établis. C’est certainement celle qui, parmi les grosses espèces, possède le plus de saveur; et comme ce Fraisier rap- _ porte beaucoup, il trouvera bientôt sa place dans tous les jardins. » Le 25 juin dernier, la Société pomologique (Angleterre, Londres), à laquelle l’obtenteur en avait présenté une assieltée (dish), lui décerna le prix destiné à la meilleure Fraise obtenue de semis (une guinée), et fit à son sujet le rapport suivant : « Fruit très gros, ové, anguleux et fréquem- ment crêté, mais rarement plat ou en forme de coin ; graines assez grosses et profondément enfoncées; couleur très foncée, devenant comme celle des müres lors de la pleine maturité; chair rouge en dedans, ferme et juteuse; saveur très riche et fine quand la Fraise est entièrement müre. On nota particulièrement ses formes et qualités, et on en augura bien pour supporter l'emballage et le transport. L'assiettée citée dessus con- firme cette opinion, en ce que le fruit lui-même était encore ferme, bien plein, intact, bien qu’il eût fait le voyage du Nottingamshire ici (Londres), et qu’en conséquence les pédoncules et les calyces en fussent secs et fanés. La variété fut signalée comme produisant abondamment, et se rangeant par sa précocité près de Black-Prince (Prince Noir) Curie, et devançant en précocité de quelques jours Xeens” Seedling. » Enfin, dans une collection de Fraises, présentée par M. C. Turner, détenteur actuel de la Fraise Oscar, à une assemblée de ladite Société pomologique, nous lisons dans le rapport qui lui a été fait : on dit, en TOM. vi. — OCT. 1859. 142 FRAISIER OSCAR. £ mms tte ttamatnttiatmtétentisntsertn tue" es remenéemer parlant de ce fruit : « La plus remarquable variété de la collection était Oscar, semis exhibé pour la première fois l'an dernier et dont on a fait de grands éloges. L'examen qui en a été fait cette année a justifié les premières impressions, » Etc. Il résulte de tous les rapports des sociétés compétentes, ct nous en avons omis pour ne pas allonger inutilement cet article, qu’Oscar est de toutes façons un vigoureux Fraisier, produisant pendant un mois environ ses excellents fruits, et très propre à être forcé. L'établissement Verschaffelt est en mesure dès ce moment de le fournir aux amateurs ; et qui n’est point amateur de Fraises, ce fruit délicieux, à l’arome suave, à la saveur sucrée, aux qualités à la fois toniques et rafrai- chissantes, la Fraise qu’Ovide recommandait de cueillir : Sylvestri nata sub umbra mollia fragra leges ! Aux vieillards, aux hommes faits, ce vers rappèle leur jeunesse, des temps heureux, des souvenirs charmants!!! Qui n’a alors cueilli dans les clai- rières des bois, et pour se rafraichir à deux, ce joli fruit pourpré, caché sous ses grandes feuilles trifoliées, mais que décélait son délicieux par- fum rival de celui de l'humble Violette, trahie, elle aussi, par son suave arome : Nec viola ipsa suos longum celabit odores, . a . . . : . + . . . . . Rar. La Violette, la fleur : la fraise, Le fruit des amours !!!! mais : Mais où s'égare donc mon esprit vagabond? Das: PR cp Dome + 0. + (N08.) Jam mihi canities, pulsis melioribus annis! pen sic RS FU DE Rapin ne pouvait pas ne pas citer la Fraise : aussi en conseille-t-il ainsi la culture : Sed si telluri mandentur fraga subactæ, Et sulco ex humili soli exponantur aprico, Implebunt teretes succo magis ubere baccas. Cu. L. CULTURE, Tant de méthodes diverses ont été proposées, expérimentées et adoptées pour la culture des Fraisiers, et toutes relativement bonnes dans leurs résultats, qu'il nous semble inutile de dire ici, sans répétition, quelque chose à ce sujet. Nous renvoyons donc le lecteur aux procédés publiés et qu’on trouve dans tous les traités d’horticulture. A. V. TT por " # een. nm ES PI PTIT IPS STTSIT W.HOOK. ile 3 3” AML. FLO ( \ / * LT ù CA et / do ot | N , LIL UT £ publ. ’hatam. ( Ple Û Îles Î w G off Vers V 1 À Per Planche 224. MYOSOTIDIUM NOBILE. MYOSOTIDIE NOBLE. ÉTvm. Muarwris ({dos, #), Myosotis Puis (idis), plante connue des anciens, que l'on rapporte aujourd’hui à notre Ne-w'oueLiez-pas, le Myosotis palustris Wrw. BORRAGINACEÆ. CHARACT. GENER. Calyx 5-parti- tus. Corolla hypogyna hypocraterimor- pho-rotata, fubo brevi, fauce fornicibus 5 clausis, limbo 5-lobo, Laciniis latis ob- tusis patentibus, sinubus plicatis. Sta- mina 5 paulo intra faucem inserta, fila- mentis brevibus. Ovarium quadrilobum, lobis apice plano-depressis. Fructus sub- yramidatus. Vuces 4 dorso compressæ æves glabræ erectæ late alato-marginatæ recéptaculo 4-angulari aflixæ, alis rec- tiusculis undulatis. Herba (species adhuc unica!) insulas Novæ-Zelandiæ + îles Chatam » dictas habitans subsucculenta, radice perenni ; foliis inferioribus amplis longe petiolatis cordatis glubris parallelo-venosis supe- rioribus sessilibus, omnibus glabris niti- dis; corymbo amplo multifloro, pedun- culis ante anthesim scorpioideis ; floribus (in ordine !) majusculis purpureo-cœru- . leis. W. Hook. I. ï. c. Charact. et Synon. sec. W. Hook. in Bot. Mag. t. 5157 (Septembre, 1. 1859). CHARACT, SPECIF. #. sunt supra infraque explanati ! Myosotidium nobile W. Hook.l.i.c,. Cynoglossum nobile J. D. Hook. Gar- dener’s Chronicle, 240. 1858. (Myosotis Hortensia Decaisne (1), in Decess. Icon. Select. Te V. PI. 99; ob- servation nostra!). L'introduction dans nos parterres à l'air libre, sans qu’elle ait rien à redouter de nos intempéries hivernales, d’une aussi charmante plante, est une véritable bonne fortune pour les amateurs de jardins. Dérogeant, en leur faveur et pour la leur faire connaître plus tôt, à nos habitudes de ne point compiler et surtout, ennemi du plagiat, de ne point copier et reproduire les travaux des autres en les donnant pour nôtres (ce qui se voit trop souvent ailleurs), nous traduirons ici l'article qu'a consacré à cette haute nouveauté (style moderne !), pour nos jardins, sinon pour la science, M. W. Hooker, et reproduirons la belle planche où ce savant botaniste l'a fait figurer. Toutefois, et avant de lui laisser la parole, il importe de donner, autant qu'il est en nous, l'histoire de la plante à nos lecteurs. Pour cette histoire, et nous sommes heureux de suppléer à leur silence, (1) M. foliis obovatis carnosulis supra glabris nervis impressis subtus incanis, floribus cymosis pedunculis pedicellisque hirsutis incanis. Corolla cœrulea semipollicaris. Myosotis Hortensia Drcaisxe, Deless. Ie. Sel. V. t. XCIX (bona). — Crescit in insula Chatam; legit navarchus Cécie (V. Cécuse?). Das, L. c. TOM. VI. — NOV. 1859. 45 MYOSOTIDIUM NOBILE. MM. Hooker, père et fils (V. Synonymiam!), ne se sont, ni l’un ni l'autre, rappelé que cette plante avait été déjà décrite et figurée, dès 1846, dans les Zcones Selectæ Plantarum de feu Delessert (V. ci-dessus et (1)). Là, notre savant confrère, M. Decaisne, qui n’en avait pas vu le fruit, la réunissait au genre Myosotis, avec le nom spécifique parfaitement approprié d’Hortensia (en raison de l’ensemble de l’inflorescence) et qu'il est regrettable de ne pas lui conserver, lui donne aussi pour patrie l'ile Chatam (1) et en attribue la découverte et l’introduction (en herbier!) au capitaine Cécille. M. Decaisne a sans doute eu raison de parler ainsi : mais fesons remarquer en passant un fait, qui dans l’histoire de notre plante, a bien son importance et nous semble jeter quelque obscurité sur l'histoire vraie de cette découverte : ainsi nous ne sachons pas que le . marin en question se soit occupé spécialement de botanique, mais nous savons que, lors de sa visite à la Nouvelle-Zélande (et aux îles Chatam!) il avait, en 1858, à bord de la corvette l’Héroïne, qu’il commandait alors, le célèbre voyageur-botaniste Allan Cunningham. Ne serait-ce pas plutôt à celui-ci qu’il faudrait attribuer la découverte de ladite plante, en supposant toutefois qu’elle ait échappé antérieurement aux recherches de M. de Chamisso, qui visita ces îles, lors de l'expédition de Kotzebue (1815-1818)? Et si notre conjecture est juste, le silence de M. W. Hoo- ker, qui doit posséder dans son riche herbier, au moins les plantes du premier de ces deux naturalistes, est donc l'effet d’un simple oubli, Voici maintenant l’article de M. Hooker, père : « Cette gracieuse (lovely) borraginacée, qui ne peut manquer de rap- peler à l'esprit le favori ne m'oubliez-pas d'Europe, est une habitante des îles Chatam, d’où elle a été introduite en Europe par l'intermédiaire de M. Watson, de S‘-Alban, par qui un individu en fleurs en a été pré- senté, en mars 1858, à l’une des Expositions de la Société d’Horticulture de Londres, où il a attiré beaucoup d'attention, Avec l’inflorescence d’un Myosotis, elle a un fruit, lequel, à l’état d’ovaire, avait porté le D' Hooker (Gli!) à réunir la plante au Cynoglossum ; mais qui diffère entièrement des caractères que présentent ceux de ces deux genres, et se rapproche de celui de l'Omphalodes par ses achaines ou nucules ailés, lesquels encore s’éloignent des achaines de celui-ci par lesdites ailes, qui chez lui ne sont point introfléchies ; enfin parce que ses achaines ne sont point attachés au (1) xs reset rave Fes ss rs petites iles, dont Chatam est la plus considérable; à 250 lieues environ de la côte orientale de Tavai-Poenamou (Nouvelle-Zélande, ile méridion: 30 43 d jat. S, les 1800 40° de longitude E. or de ni : MYOSOTIDIUM NOBILE, style, comme dans ce genre. Son feuillage est tout autre-que celui d'aucune espèce de ces divers genres, et nous pensons que l'on peut avec raison la considérer comme type d’un nouveau genre, qui devra se ranger très près du Myosotis. L'édition entière de cette plante de choix est, croyons-nous, la propriété de M. Standish (horticulteur à Bagshot), qui nous envoya la plante ici figurée en avril 1859. » « Descr. Rhizome vivace. Tige herbacée, robuste, cylindrique, simple, feuillée, glabre inférieurement, pubescente vers le sommet, haute d’un pied, un pied et demi. Feuilles radicales nombreuses, très grandes (aussi grandes que celles d’un jeune chou! J, D. Hoo.), cordiformes, très obtuses et même rétuses, entièrement glabres, succulentes, luisantes, parallélinerves, portées par de très longs pétioles, lesquels sont canaliculés en dessus, quelquefois teints de pourpre (les bords!); feuilles supé- rieures graduellement plus petites, enfin sessiles et obovées-spathulées. Corymbe terminal, ample, composé, aphylle, de quatre pouces de diamètre. Galyce profon- dément découpé en cinq lobes oblongs, hispides extérieurement. Corolle brièvement tubulée, avec un large limbe étalé, de plus d’un X pouce de diamètre, découpé en cinq lobes arrondis, de couleur bleue, devenant graduellement plus pâle et presque blanche vers les bords, tandis que le disque est marqué de lignes radiées d’un pour- pre foncé. Cinq écailles jaunes, glanduleuses (comme chez le Myosotis, etc.), ferment le gorge du tube. Étamines incluses, à très courts filaments, insérés près de cette dernière. Ovaire quadrilobé, déprimé et tout-à-fait plan au sommet. Style très court, à stigmate bilobé. Fruit composé de quatre nucules ou achaines comprimés dorsalement, presque dressés, subcordés, largement ailés et attachés à un réceptacle quadrangulaire, lequel est terminé par les courts vestiges du style. Graine ovée, acuminée, attachée latéralement. » Cu. Len. Explication des Figures analytiques. Fig. 1. Corolle ouverte pour montrer l'insertion staminale à l'entrée du tube; a a, glandes qui la ferment. Fig. 2. Calyce et pistil. Fig. 5. Le fruit avec ses larges ailes (celles-ci représentées comme trop incorporées au sommet : sic/). Fig. 4. Le même, coupé transversalement et montrant le réceptacle. Fig. 5. Un nucule coupé verticalement. Fig. 6. Graine. Fig. 7. Embryon; a a, cotylédons; b, plumule. CULTURE. (PLEIN Am.) Comme son gracieux allié le populaire Ve-m'’oubliez-pas, ce Myositi- dium se plaira dans tout terrain très frais, humide en été (sinon même sur le bord des eaux), un peu compact; là, en toute apparence, il pourra braver le froid de nos hivers. On le multipliera facilement de boutures, faites à froid, à l'ombre, mais sous cloche, d'avril à octobre ; ou de graines, si l'on peut en obtenir : graines qu'on semerait alors sous la protection d’un châssis froid. Eev: Planche 225. TRICHOPILIA PICTA, TRICHOPILIE A FLFURS PEINTES. Éryu. V. Jardin fleuriste, Te 11, PI. 184. Oncmnaceæ $ Vannez $ Brassiz. CHARACT. GENER. V.ibidem. - Synonymiæ generis adde : Synon. ge- nus Pilumna Lixpz. Bot. Reg. Misc. . 74 (1844), sec. Reïcus. f. Hamb, Gart.- eit.…! Recez, Gart.-Flora, p. 287 (1858). Indicem synonymiamque specierum vide infra ad articuli calcem! CHARACT. SPECIF. T. Pseudobulbis oblongo-elongatis rectis compressissimis (0,12 + 0,01:-2) subancipitibus, folio unico oblongo-lanceolato acute carinato apice acuto mucronato, longe basi plicato squamis maximis applicatis donato, sicut et folii basis, tenuissimis den- sissimisque punctulis brunneis macu- lato (1); pedunculis unifloris (?) versus medium bibracteatis, bracteis ovatis acu- tis amplexantibus applicatis; perigonii segmentis lineari-lanceolatis mucronato- acutatis in se ipsa semel tortis apice re- curvis margine subundulatis supra sub- canaliculatis infra carinatis basi breviter unguiculatis viridulis supra intus lata linea purpurea aliquando interrupta do- natis; labello basi angustissime elongato infra gynostematis pedicellum arcte cin- genti supra detectum relinquente mox in limbum involuto-campanulatum oblongo- rotundatum evoluto : lubis lateralibus rima minima solummodo indicatis, me- diano apice profunde fisso cum dente de sinu projecto, lateribus mox late ac obli- que recurvis ; in discum 5-6 sulcis, quo- rum mediano alte canaliculato, coloris fundo candicante, intus læte croceo, la- teraliter punctis seriatis kermesinis ma- culato ad discum prope sinum quoque similiter lineari-punetulato; clinandrio, etc., ut in genere! flos totus 0,08-9 in diametrum. Nos. ad vivum ! Trichopilia picta Nos. V. supra VI. Misc. 86. nota (2), paucis hic mutatis. Ainsi que nous l'avons dit dans une précédente Miscellanée ({. s. c.), l'établissement a reçu, vers la fin du printemps dernier, cette plante, de son collecteur, M. Ghiesbreght, qui l’a découverte dans une de ses récentes explorations au Mexique ; il la trouva dans la province de Chiapa (2), croissant sur les arbres dans des endroits humides et ombragés. Comparée aux congénères, indiquées et décrites par M. Lindley (V. in- fra), elle en est certainement bien distincte, et doit être regardée comme inédite; or, nous ne saurions être aussi aflirmatif, à l'égard de quelques (1) Errore pictor omisit ! (2) Dans toutes les cartes géographiques, dans toutes les relations de voyages que nous possédons dans notre bibliothèque, nous lisons Chiapa, orthographe da reste conforme à une foule d’autres localités da pays, qu’il serait trop long de citer. Ne serait-ce pas par erreur que tout récemment MM. Linden et Ghiesbreght écrivent Chiapas? Quoiqu'il en soit, Chiapa ou Chiapas est une petite province du Mexique, nya dans celles d’Oaxaca, de Vera Crux et de Tabasco, au nord; d’Yucatan, à l’est; de Guatimala , à l’ouest; et de la Vera Paz, au sud. TM , ) , ‘ in 0 AC bo P LULU P LC ( XX CH.LEM . Ch tapas PUL æique ) Serre-lern pere. TRICHOPILIA PICTA. autres espèces déterminées par M. Reichenbach, fils, dans des ouvrages aux quelles nous n'avons par malheur présentement nul accès (V. infra); mais si nous en jugeons par les quelques mots courts, mais assez explicites, qu'en dit M. E. Regel, dans son excellent Garten-Flora (V. ib.), nous pensons qu’elle ne peut être absolument assimilée à aucune d'elles. Et ce dont nous sommes parfaitement certain, c’est que, par son frais et net coloris, les gracieuses et vivés panachures qui l’ornent, elle est l’une des plus jolies espèces de ce joli genre. Mu par un vif désir de faire connaître au plutôt cette remarquable nouveauté (?) à nos lecteurs, nous n’en avons pas voulu remettre la publi- cation à l’année prochaine, et en attendre ainsi une nouvelle et plus luxuriante floraison, pour nous livrer à son égard à un examen plus appro- fondi. Ainsi, la seule fleur que nous en ayons observée cette année, était solitaire sur un court pédoncule ; mais celui-ci, vers son milieu, sous l’in- sertion ovairienne, portait une double bractée, au lieu d'une seule, isolée, comme tel est le cas; d'où il nous semble devoir conclure, que comme chez plusieurs congénères, le pédoncule est bi- ou tri-flore, ou plus encore. PL Les pseudobulbes en sont remarquablement allongés, droits, plans, légèrement ancipités aux bords; ils dépassent souvent douze centimètres de long sur presque deux de diamètre. Les segments du périgone sont étroitement linéaires-lancéolés, une fois tors sur eux-mêmes, à sommet aigu-mucroné,' récurve ; tous égaux, fortement carènés en-dessous, d’un vert jaunâtre, avec une belle et large ligne pourpre au milieu en dessus, continue ou quelquefois interrompue. Le labelle, ample, d’un blanc de crême au limbe, et là maculé, comme nous allons le dire, est d’un beau jaune en dedans; sa base onguiculée et fort étroite enserre le gynostème en dessous et le laisse à découvert en dessus; dilaté et oblong ensuite, il est profondément échancré au sommet, avec une dent dans le sinus, tandis que ses côtés sont fortement et obliquement récurves ; les deux lobes latéraux sont peu distincts et indiqués seulement par une courte fente; au disque apparaissent cinq-six lignes enfoncées, dont la centrale fortement canaliculée; de chaque côté et près de l’échancrure sont de jolies macules composées de points ou lignes cramoisies. L'espèce, dont elle nous paraît, par la conformation du labelle, et de son limbe surtout, se rapprocher le plus, est, ainsi que nous l’avons dit précédemment, la Trichopilia fragrans Reicus., f.; celle-ci, toutefois, a un scape quadriflore fort allongé, des segments périgoniaux d’une teinte verdâtre, uniforme ; un labelle blanc avec une petite macule orangée au TRICHOPILIA PICTA. centre. Elle est également fort voisine de la T. tortilis, dont elle diffère par des segments une seule fois tors, un labelle à onglet ouvert en dessus, etc., etc. La nôtre sera bientôt dans toutes les collections, si nos lecteurs se fient, et ils le peuvent, à notre description et à la belle figure que nous en donnons ci-contre, Pour compléter notre article, nous allons citer toutes les espèces con- nues jusqu'aujourd’hui dans ce beau genre. Trichopilia Linoz. (V. [. supra c.). 2. — tortilis Linpz. Bot. Reg. t. 1865. Bot. Mag. t. 5739. 2. — coccinea Warscewicz, in litt. et catal. etc. — marginata Artu. HENFR. in Gard. Mag. of Bot. III. 185. Nos. Jard. fleur. II. PI. {84. Bot. Mag. t. 4857. 3, — suavis Linoe. in Paxr. Flow.-Gard. I. PI. 11. Bot Mag. t. 4654. 4. — Galeottiana Acu. Rica. Orchid. Mexic. t. 51, ined. 5. — albida WenpLanp, Allg. Gart.-Zeit. 1852 (mala). Lanpe. in Paxr. Flow.- Gard. 111. Glean. ne 498. Recez, Gart.-Flora, t. 78. nigra. 6. — Wageneri Reicu. f, Hamb. Gart.-Zeit..…… (1858?). Recez, Gart.-Flora, 299 (1855). Pilumna fragrans W. Hook. Bot. Mag. t. 5055. non Lino. 2. — fragrans Reicu». f. 1. c. Pilumna fragrans Linz. Bot. Reg. Misc. p. 74 (1844). S: — taxa Reious. f. 1. c. Pilumna laxa Line. ibid. et t. 57 (1846). C’est avec toute raison que M. Reichenbach, fils, a réuni le genre Pilumna au Trichopilia, dont il ne diffère en rien; et une seule chose peut nous . étonner, c’est que l’auteur du premier n’ait pas pris l'initiative de cette adjonction. 9. — æœcophylax Reicus. Allgm. Gart.-Zeit..…… 1856 (?).... Voisin de la T!. al- bida (nec oicophylax ut scribitur! « græc. dipht. fit latine æ v. i) (oixoQuauË, qui domum custodit : nous ne savons à quoi a voulu faire allusion le savant Orchidologue allemand). 19. — Reïchenheimiana KLorzscu, l....? ReGez, in Gart.-Flora, p. 386 (1856). 44, — hymenantha Reicus. f. Bonplandia (1855 ?). ReceL, in Gart.-Flora, p. 206 (1855). ibid. 541. 1854. 42. — picta Cu. Lem.; sub nostra t. 295. Ce sont là douze gracieuses espèces, dont nous souhaitons de grand cœur la collection entière à tous les amateurs d’Orchidéecs. CULTURE. (SERRE TEMPÉRÉE.) Il résulte des observations faites par M. Ghicsbreght, dans la patrie même de la jolie espèce dont il s’agit, qu'elle pourra se contenter en Europe de TRICHOPILIA PICTA, PRESS mm l'abri d'une bonne serre tempérée. Là, on la cultivera comme les autres congénères (toutes épiphytes), en corbeilles suspendues, plantée dans du Sphagnum; mais si on devait la poser sur branche d'arbre suspendue, elle exigerait alors la protection d’une serre chaude ordinaire, avec la précau- tion d’en entourer les pseudobulbes avec un peu de sphagnum, qu’on fixerait au moyen de fil fin de plomb filé. Seringages fréquents pendant tout le temps de la végétation, lorsque la température en permet la prompte évaporation. ; AS: LONBAMSES SRG ee Planche 226. Variétés jardiniques du PYRETHRUM ROSEUM. ASTERACEÆ SENECIONEZÆ $ CHRYSANTHENE. Érym. V. ci-dessus, Te II, PI. 58. | CHARACT. GENER. V. ibidem, ob- CHARACT. SPECIF. V. sbidem. Vide servationem de hybridis. etiam, T. VI. Misc. p. 48. — Journul œ d’'Hort. prat., 5° année, 195. PI. XV. N° 4, PYRÈTHRE THÉOPHILE MASSART, No 2. 2 AMBROISE VERSCHAFFELT. No 3. tr CHARLES BALTET, Les Pyrèthres, dont nous donnons ci-contre une bonne figure, ont été gagnées et mises dans le commerce par M. Bedinghaus, horticulteur à Nimy, près de Mons, qui s’est surtout avec prédilection occupé de l'élève d’une espèce de Pyrethrum, le roseum, par exemple, pour en obtenir des variétés à capitules plus remarquables, dont les disques à fleurs pleines : ce en quoi il nous semble avoir parfaitement réussi, si nous en jugeons par les trois superbes variétés dont il s’agit. Le P. roseum (Biesensr. Fl. caucas. et suppl. N° 1761. Meyer, Enum. 617. DC. Prodr. VI. p. 56. Tanaceti spec. C. H. ScnuLrz, Bipont. Ueber die Tanaceteen, 58) croît spontanément dans les prairies du Caucase, du Taurus et de la Perse, où l’ont observé Marschall von Bieberstein, Steven, Meyer, etc. (V. DC. 1, c.). C’est le Chrysanthemum coccineum de Wirne- Now (Spec. PI. III. 2144. nec Sims). Dans ses contrées natales, ses feuilles varient sous le rapport de la profondeur des découpures, et les fleurs du rayon sont naturellement roses, plus rarement blanches ; et s’il n’affecte que ces deux teintes, M. Bedinghaus aurait donc gagné le riche ton cra- moisi qui pare quelques-unes des variétés qu'il a obtenues, notamment notre N° 2 (Awsr. VenscHarrecr) : ce dont il nous est permis de douter : car, selon toute probabilité, le rose du type, dans son pays natal même, doit affecter des teintes diverses sous le rapport de l'intensité du ton. Quoi qu'il en soit, les trois variétés en question, que déjà notre éditeur s'est mis en demeure de se procurer dans l'intérêt de ses clients, par l'ampleur de leurs capitules, leur disque à fleurs pleines (qui rappèle bien les Reines-Marguerites), et leur frais et vif coloris les rendent dignes de figurer dans tous les parterres, où leur rusticité leur permet de braver toutes nos intempéries hivernales. * Cu, L. _ CULTURE. #, (PLEIN AR.) Tout terrein; toute exposition ; mais de préférence une terre un peu fraiche, profonde et compacte. Multiplication facile par la séparation des . rejetons, Lapcethrum œ F eus doub Leo 1.G éophile Madsait. ?, Œanbroise Verochaf felt. 8 Charles PBaltet. Z.Strooèant ad. real. punz in Horko Verschafele. Etabl. Lik.ae L. Stroobant à Gand. À Verschaffelé publ. > Fe ) : “sols , PP >) ) , Le . | Fr Variétés nouvelles de Cle euts des Jardins } Cauautt e. dsofiste 7. Que de MVa la koff. / GE à D SN ; és P ee nt g: » D À ie a ps ©, 71041 de de Taiideussscei: À ] Ophi: :8 RES Le Planche 221. BOUQUET DE GLAYEULS DES JARDINS. Iribaceæ Eceurnenosrenonex (Vide notul. (1) sub PI. 154. T° IV). PPPPPP PPS PPS PPS SIENS 4. Canari. 5. Calypso. 2. Isoline. 6. Mathilde de Landevoisin. 3. Duc de Malakof. - 2. Gphir. 4. Velléda. S. Diane. Nostra tabula 297. von Sur la planche 154 de notre quatrième volume, nous avons donné les figures de huit autres élégantes variétés de ce genre, l'orgueil de nos parterres pendant une grande partie de la belle saison : figures dont nous avons pu garantir exactitude. En voici un bouquet de huit autres va- riétés nouvelles, qui l’emportent incontestablement en beauté sur leurs devancières, où par la netteté du coloris, ou par la délicatesse des nuan- ces, ou par le mélange et le contraste des tons, que la nature, cette habile peintresse (1), a chez elles harmoniés d’une façon inimitable, divine! Il résultera de l'inspection des figures ci-contre, figures que notre artiste a rendues avec sa supériorité accoutumée, cette évidence, pour l'amateur, que l'éducation de ce genre (style consacré!) a fait encore dans ces derniers temps des progrès incontestables, et qui nous semblent ne pouvoir plus être surpassés, sinon égalés, si l’on considère surtout l’élé- gance et la délicatesse inouies des variétés ou hybrides dont il s'agit. Sous ce rapport, quoi de plus délicat que le coloris des N° 2 et 6? de plus vif que le N° 5? de plus élégamment panaché que les N° 1, 4, 7 et 8? etc. Notre éditeur doit la communication de ces beaux gains à MM. Thibaut et Ketelcer, horticulteurs, à Paris, qui vraisemblablement les tiennent eux-mêmes, comme les précédents, dont nous avons parlé, de M. Souchet, chef des cultures du château impérial de Fontainebleau (France), qui s’est adonné avec succès à l'éducation de ce magnifique genre de plantes. Comme nous l'avons fait remarquer précédemment, toutes ces variétés (1) Plaignons l’Académie ..! et de plus fort en plus fort comne chez feu Nicolet, nous oserons à la premiére occasion écrire amateuse !! Bone Deus! qu'en dira-t-on? TOM. VI. — DÉC. 1859. ; 14 BOUQUET DE GLAYEULS DES JARDINS, ou hybrides ont pour type commun le Gladiolus gandavensis, issu lui- même d’une hybridation artificielle entre les G. cardinalis et natalensis (psiltacinus), et fécondé ensuite par quelques autres espèces, telles que le communis, le merianellus, le byzantinus, etc. Parmi toutes ces merveilles végétales, qui ornent à l’envi nos parterres, dans toutes leurs élégances natives ou avec toute la luxuriance, toutes les perfections, toutes les améliorations dont une savante et habile culture a su les rendre susceptibles, bien peu l’emportent, en mérites de toute nature sur nos Glayeuls, et d’autres, en nombre encore bien moindre, peuvent lutter avec eux. Ajoutez aux beautés transcendantes de ces Glayeuls, la facilité, la presque rusticité de leur culture. À ce sujet nous renvoyons nos lecteurs à la notice publiée par notre éditeur, à la suite de la nôtre, L, s, c. Cu. L. TT 60 0000 nn —— ë PR 4 / { ad OFLILAX Lein air.) Perse L } el ré ? .RAL. PU ê France ( P cit À G : 10 € SEULS , £ ax. s d Sérooda. » de As l'art (mat Planche 225$. AMARYLLIS BELLADONNA. AMARYLLIS Belle-Dame (sic!). Érym. V. Jardin fleuriste, Te IN, sub PI. 254. AMARYLLIDACEZ CRiNEÆ S Hæuanruz. CHARACT. GENER. Vide ibidem. Synonymiæ addere veli: Amaryllis genus : W. HeRBErT, App. 15. — Ama- ryllidis \ g. Scaurr. Syst, VIL 828. CHARACT. SPECIF. 4. Bulbus Oloris ovi magynitudine et crassior tunica mem- branacea laceratione bombycino-fibrosa ; foliis serotinis 6-8 (14 et plura W. Hers.) angustis loratis subcanaliculatis glaber- rimis (ut tota planta) recurvo-patulis subpedalibus ; « amite solido folia multo superante cylindraceo-ancipiti robusto apice torso sordide brunneo-virescenti ; spathæ bifidæ foliolis pedicellos medios- que flores æquantibus oblongis planis marginibus arcte applicato-inflexis apice plano cohærentibus obtusatis; floribus umbellatis 6-12, (an plures?) odorem valde strenuum sed cephalalgicum spirantibus (unoquoque bracteis {[spathellis] 2 sub- æquilongis latitudine inæqualibus linea- ribus suffulto) tenere roseis; intus albis ad os intensius et lineato-roseis, lobis 6 longitudine æqualibus, internis 5 latio- ribus (1) lanccolatis acuminatis apice obsolete cucullatis et manifeste mucro- natis; pedicellis amiti conformibus con- coloribus medium florem æquantibus; ovarium ovatum trigone compressum acute subalatum parvum ; tubo infundi- buli-campanulato trigono (ob carinas ro- bustas segm. 5 extern.) cum limbo 0,09 longo, diametro totidem; segmentis (V. Ge a de lobis) 3 internis basi magis suc- culentis cum externis alternantibus pau- loque altius insertis; stam, filamentis mediam longit. segm. superantibus di- dynamis, his segm. ext. oppositis bre- vioribus, omnibus robustis rectis appro- ximatis versus apicem incurvis, antheris medifixis Junatis, polline albido; stylo multo longiore, stigmate trifido papil- loso. » Noë. ad nat. viv. — Seminibus paucis magnis subglobosis paleacco-ala- tis biseriatis. Ken, L. i. c. Amaryllis Belladonna (2) L. Sp. 421. Mant. 565. Hort. Cliff. 155. Arr. H. Kew. ed. {. 417. ed. 2, 225, Waruo. Spec. II. 54. Lnénir. Sert. Angl. 12 (excldd. un- dique SLoane, Henm SÉea, Merran et SwarTz, quorum dicta ad À. [Hippeas- trum] equestrem spectant); Mizcer, II. t. 23. Bot. Mag. t. 755. DC. in Red. Lil. t. 180, Trarrin. Thes. t. 40, Tabul. 402. Gawz. in Journ. of Sc. IL. 559. Rev. 17. Scauzr. 1. c. et 1720. W. HErs. Amar. 975. Rom. Amœæn. {11. Meyer, Beobacht. Pflanz. wachsth, in Verhandl. Berl. Ve- rein. X. 110. — — «, autumnalis GAWL. 1 ©. — rosea Laur. Encycl. I. 122, fide Mine. Callirhoe (3) rosea Link, Handb. 1. 195. — Reginæ Dire. (non L.) Gart.-Lexic. I. 522. fide ejusd. Nachtr. I. 205. Cobur- ia belladonna W. Hers. Bot. Mag. fol. 3115. p. 4. Weunw. Phyt, IL. €. 653. f. a. Ferrar. Floril. t. 121. Rups. Elys. Il. 48.1. 7 — — B. pallida Gawz. Rev. 17. Bot. Reg. t. 714. Scuuzr. 1. c. W. Hens. Am. 975, — pallida DC. in Red. Lil. t. 479. W. Here. App. 15. Rorm. Am. 411. Coburgia patlida W. Hers. in Hortic. Trans. IV. 181. — — y. latifolia W.Henp. 1. c.GawL. in Journ. et Bot. + sub t. 714. — pu- dica GawL. Rev. 6. Journ. II. 348. £. 8. f. 2. Scuuzr. 1. c. VII. 804. 796. Row. Amœn, 411. Coburgia pudica W. Here. Bot. Mag. fol. 2115. p. 4. (1) Exteriores latiores! Incaute dixerunt Gawz., Kunra. (2) Singuliére association dénominative de latin et d’italien ! (3) Sphalmate seripserunt Calliroe, Callicore ! AMARYLLS BELLADONNA. En prenant pour l’espèce typique l'A. Belladonna pullida, les trois variétés que nous figurons ci-contre, ont recu du fait de leur obtenteur, M. Truffaut, de Versailles, les dénominations suivantes : .N° 1. Amaryllis Belladonna spectabilis bicolor. m2 — — — rosea. N° 5. — — — purpurea. Les N'° 1 et 5, par l'intensité et la netteté du coloris, l'emportent évidemment sur la première des variétés citées ci-dessus, tandis que le N° 2 semble correspondre plus particulièrement avec elle, si nous en jugcons par sa dénomination, Toutes trois, du reste, sont d'excellentes acquisitions pour nos parterres, à l'air libre, et nous devons en féciliter l'habile horticulteur qui les a obtenues de semis. RPRPLPSL SSSR PP PP PRIS Le grand genre linnéen Amaryllis a subi depuis sa formation d’impor- tants démembrements. Ainsi on en a retiré tout d’abord et avec raison les genres Sternbergia et Brunswigia. W. Herbert a depuis formé encore, à ses dépens, les genres Zephyranthes, Pyrolirion (1), Habranthus, Sprekeliu, Hippeastrum (2), Vallota, Belladonnu, Lycoris, et enfin Verine. La plupart de ces genres, il faut bien l'avouer, ont des bases caractéristiques peu vagues et assez mal définies. Vaudrait-il mieux alors avec les Schultes et Endlicher les regarder comme de simples sections ou sous-genres (comme lon voudra!)? L'un d'eux, toutefois, nous semble mériter l'adoption, l'Hippeastrum, en raison des organes appendiculaires qui ferment la gorge du périgone : caractère important et qui ne permet pas de confon- dre les espèces qui le composent avec celles des autres sous-genres. Si, en effet, les raisons d’être de ces genres ne semblaient pas assez solides pour les faire adopter comme distincts, il faudrait de toute nécessité, avec les auteurs que nous avons nommés, les laisser comme de bonnes sections dans le genre Amaryllis, mais alors en grossir le nombre, en y joignant quelques autres genres, dont les caractères ne sont pas plus valables, tels que le Phycella Line. , l'Eucrosia Gaw., ete. Néanmoins, tout bien considéré, et tenant compte du mode de division générique multiple, qui est peut-être une des manies de la Botanique moderne (manie quelquefois poussée à l'excès par certains auteurs), sinon une nécessité scientifique de notre temps, nous regarderons, avec Herbert (1) Nous avons décrit et figuré une nouvelle et beile espéce de ce genre, le P. aurantiaeum Nos, dans le Tome IV de notre Jardin fleuriste, PI, 377, {2) Voyez aussi dans le même volume, PI. 338, une fort belle espèce de ce genre, H. decoratum Nov. AMARYLLIS BELLADONNA. et Kunth, les neuf sections citées de l'Amaryllis comme autant de genres, et de genres assez suffisamment caractérisés (toujours au point de vue de la Botanique moderne!) pour être adoptés pour la commodité de la dis- linction des espèces, laquelle, sans cela, serait fort difficile, sinon même impossible. En adoptant cette manière de voir, le genre Amaryllis proprement dit, ne contient plus, jusqu'ici du moins, que deux espèces, l'A, blanda Gawe. (V. Jardin fleuriste, T° TL, PI, 254) et l'A. belladonna L. (V. t* c‘). Toutes deux croissent spontanément dans l'Afrique australe, et notam- ment au Cap de Bonne-Espérance. Plusieurs auteurs, adoptant l'erreur de Linné, de Poiret (Encyel. Bot. suppl. t. 318) et d’Aiton, entr'autres, qui confondaient celle dont il s'agit particulièrement dans notre article avec une loule autre espèce, l'A. equestris, par exemple, lui assignaient pour patrie l'Amérique méridionale, les Antilles et les Guianes; et chose sin- gulière, les deux Schultes partagèrent cette erreur, bien que Bellenden Ker en eùt cité le véritable pays natal, et y ajoutait l'ile Ste-Hélène, où elle avait été très probablement importée du Cap. Chez nous, en Europe, l’A. Belle-Dame, dont nous avons cru devoir donner une nouvelle et plus complète description, et pu rectifier ainsi quel- ques erreurs échappées à nos devanciers, montre ses grandes et belles fleurs d'un rose tendre ou pourpré en août et en septembre, quelquefois même plus tardivement, en octobre; elles paraissent longtemps avant les feuilles et émettent une odeur suave, mais très forte, et qui, aspirée de trop près ou dans une chambre fermée, produirait une céphalalgie d'au- tant plus intense et plus dangereuse, mortelle même, que la chambre serait mieux close et les fleurs plus nombreuses! La tardivité des feuilles ne permet pas de la cultiver à l'air libre dans le nord. Il lui faut de toute nécessité, en hiver, l'abri d’un châssis froid; mais dans le sud, à bonne exposition, au pied d’un mur par exemple, au midi, elle n’a rien à crain- dre de l'hiver, quoiqu'il soit plus prudent de la couvrir de litière ou de feuilles. à L'une des fleurs de la variété (N° 5) à fleurs pourpres, nous a offert un curieux exemple de morphologie végétale (de duplication et même de triplication). Le pédicelle en était évidemment double, mais absolument _ conné dans toute sa longueur; l'un des côtés en angle aigu, l'opposé canaliculé en angle rentrant, les autres latéraux, carrés; par conséquent hexagone. Les segments du périanthe étaient au nombre de dix, et régu- lièrement disposés; il y avait douze étamines ; trois styles connés en un seul, mais libres au sommet dans une grande partie de leur longueur AMARYLLIS BELLADONNA: et alors normaux; l'ovaire était 9-loculaire, dont une loge abortive, mais distincte; les huit autres contenaient, comme à l’ordinaire, des ovules bisériés et parfaitement développés. Cu. L. CULTURE. (Pc. A. ou Cu. Fe.) Ainsi qu’il vient d’être dit, selon les parallèles sous lesquels on devra la cultiver, l'A belladonna sera ou non protégée en hiver contre l'humidité et les grandes gelées. Dans l’un et l’autre cas, on en plantera le bulbe en pleine terre, de telle sorte que le sommet soit à environ 0,20 de la sur- face du sol, lequel sera formé d’un bon compost, mi-parti terre franche _et sable fin. Tous les trois ou quatre ans environ, lors du repos de la plante, de mai à juin, on déterrera avec précaution les bulbes, pour en séparer les cayeux qu'ils auront produits, et qu’on plantera de même, en les rapprochant toutefois un peu plus du niveau de la terre; celle-ci, en cette occurence, sera entièrement renouvelée. A. V, Less e La CH.LEM. £ > pe, ch re ff Ve: € aLorinux ren st Planche 229. LATANIA VERSCHAPFEUTIL. LATANIER DE VERSCHAFFELT. Érym. Latania, latinisation du nom que donnait Commerson à l'espèce, type du genre, Latanier. Puoenicaceæ S BorassiÆ (1) S$ FLABELLIFRONDES. CHARACT. GENER. Flores dioici in spadice spathis incompletis vaginato. o' : amenta cylindrica e coalitione squa- marum imbricatarum; floribus solitariis ex amenti foveis sub anthesi emergenti- bus. Calyx uterque trisepalus, sepalis margine imbricatis. Stamina 15 (16)-30 (-32), filamentis basi coalitis, antheris li- nearibus sagittatis fere basi aflixis. Rudi- mentum pistilli minimum. Q in amentis paucifloris? calyx exterior trisepalus, interior item ? (2). Ovarium triloculare. Stigmata 3 brevissima sessilia. Drupa 3- pyrena, pyrenis extus ramoso-rugosis (5). Albumen æquabile cartilagineum. Em- bryo verticalis (dorsalis Exoc.! (4)). Caudex smediocris frondium annulis “cicatrisatus; frondibus omnibus termi- nalibus palmato-flabelliformibus, pinnis serrulatis (5). Spadicibus inter frondes emergentibus, d' ramosis : ramis disti- chis vaginato-squamalis e sinu squama- rum ramulos alternos apice amenta di- re v. pedata ferentes exserentibus ; oribus g flavis, © laxius positis. Dru- pis lutescentibus (6). Kowrw, Enum. PI. 111. 226 ex cirss. Latania Covers. ex Juss. Gen. PI. 59. Lamarcx, Encyclop. bot. III. 427. Porer, ibid. suppl. HE. 307. Dict. d. Sc. nat, XXV. 511 (Excel. Syn.). Enouic. Gen. PI. 1747. Meisx. Gen. PI. 557 (266). ete. — Marrius, Palm. Gen. 224. — Cleo- phora Gærrx. Fr. Il. 185. CHARACT. SPECIF. L. Specimina ex seminibus nuperrime enata et quambo- rem adhuc admodum parvula solummodo observavimus, et nucem solam! — petiolis lævissimis supra canaliculatis, margini- bus elevatis ; frondulis longe acuminatis apice spinescenti margine lævissimis v. vix et admodum imperspicue (ad tactum etiamque), denticulatis denticulis et mi- nimis maxime distantibus et caducis ra- rissimis, aut etiam in juniore ætate setu- lis piliformibus albis minimis raris qui- dem et mox caducis; nuce ovata apice acuta, infra sicut tridentata (dente medio magis projecto), dorso convexa tricos- tata (costis lateralibus minoribus) squa- mis duris creberrinis donata, ventre sub- angulata tricostata lævissima. Non. ex nat. dessiec.! (V. fig. B. 1. B. 2. B. 5.). Latania Verschafreltii Nos. sub tab. Manr, i. citato. , præsenti 229. Ce nous semble être tout un évènement, et un évènement heureux et pour la science et pour l’horticulture, que l'introduction dans nos collections de plantes vivantes d’une troisième et très distincte espèce de Latanier, rivale et rivale heureuse des deux seules congénères connues jusqu'à ce 1H IH n (1) Borassinæ Marr.! Cur N? Magis simpliciter et ; proposuimus et seripsimus pro familiis : sesæ ; pro tribubus re, pro subtribubus æ!!! V. supra de desinentiis familiarum et tribuum. (2) In drupa L. Commersonü a nobis observata ealyeis utriusque segmenta tria æqualia imbricata rotun= data. V. fgurarum explanationem ! (3) In specie una et typica! in secunda : pyrenis costatis et in tertia squamiferis! V. eamdem fig. explan.! (4) Observavi solummodo specierum trium in articulo nostro citatarum unam pyrenam; cum nos{ræ non essent, has ad hoc dubium tollendum prosecare non potuimus !!! (5) Vel lævibus seu sublævibus, ut in specie de qua agendum est! (6) Lataniæ Commersonii maturam rubro-brunneam punetulis ereberrimis elevatis sparsam observavimus unam ! à. LATANIA VERSCHAFFELTIT., jour, les L. Commersoni L. (rubra Jaco. et Horr.) et Loddigesit Marr. (glaucophylla Honr.) (1). On nous approuver, nous n’en doutons pas, de l'avoir dédiée à l'hor- ticulteur zêlé par l'initiative duquel elle a été importée en Europe. En effet, tous les individus qu’en possède l'établissement Verschaffelt pro- viennent de graines reçues directement du pays natal par les soins d’un zêlé correspondant chargé spécialement par lui de recueillir des graines de Palmiers dans l'Inde, Nous ne saurions en indiquer la patrie précise ; mais comme ses deux congénères, elle croît vraisemblablement dans Îles grandes îles voisines du littoral oriental de l'Afrique ; peut-être aussi sur le littoral lui-même; mais plus probablement dans ces innombrables iles de la mer des Indes, comprises par groupes ou isolées, entre le littoral oriental de l'Afrique et le littoral occidental de l'Inde proprement dite. N'ayant encore eu occasion d'observer que de très jeunes individus du magnifique Palmier en question, nous ne pouvons en donner une des- cription botanique complète; toutefois la nature de son fruit ne permet aucun doute sur son identité spécifique : l'espèce est bien et dûment inédite, En outre, ses frondes diffèrent essentiellement de celles des deux autres espèces connues. Ainsi, le pétiole et les frondules en sont absolu- ment lisses, ou portent frès rarement, et à de longues distances, de petites dents imperceptibles à la vue et presque intactiles : les secondes sont longuement acuminées, aiguës et spinescentes au sommet, d’un beau vert tirant sur le jaune, bordées d’une belle teinte orangée, ainsi que les pétio- les surtout, lesquels sont fortement canaliculés ; les plyllariozes (2) en sont petits, suborbieulaires, obliques ct saillants à l’un des côtés. Nous allons en décrire le fruit (V. quoque diagnosim nostram specificam), en opposi- tion aux caractères assignés par M. de Martius à ceux des deux autres Lataniers et qui suffisent pour leur distinction spécifique. Voici en outre la liste et la synonymie de ces derniers : 1. Latania Comme Nucibus obovatis in facie ex ii L. riore leviter sulcatis. Manr. 1. i. c. (Noix ovées-atténuées au sommet, convexes-costées en dessus, subtrigones en dessous ; côtes dorsales serrées plus élevées, plus nombreuses que ne l’exprime notre figure ; les latérales atteignant la base et subanastomosées. Drupe sphérique (obsolètement trigone Manr.!) de la grosseur d’une petite pomme (sous ce rapport, la figure ci-jointe D est fort exagérée; cette drupe n’a en réalité que i à gs aurons incessamment l'occasion de décrire plusieurs autres Palmiers entièrement nouveaux, cé 2. récemment aussi en Europe, par l'initiative zèlée de notre éditeur, entr'autres un Areca aurantiaca Nos., un Astrocaryum aureo-punclalum, etc., Nos. et Honr. (2) Voyez, au sujet de l'introduction nécessaire de ce mot dans la Terminologie botanique, la note (1), ci-dessus, Livistona humilis R. Bn. PI, 206, 2e page! LATANIA VERSCHAFFELTI. 5 cent. de diam }, d’un rouge brunâtre, glabre, mais criblée de très petits points arron- dis, élevés, plans; périgone-persistant; six folioles arrondies, petites, imbriquées- alternes, persistantes; une bractée également persistante. Nos. ex natura sicca). Latania Commersonii L. Syst. nat. ed. 45. Gmec. IT. 1055. Bonv pe S*-Vinc. Voyage aux îles d'Afr. 1. 154. IL. 88. 555. Marius, Palm. 224. t. 148. f. 4. t. 154. t. 161. f. 2, t. W. — plagæcoma ou Latanier de l'Isle Bourbon Comm. mse. et Pal- marium Volum. t. 26 (4). t. 27-98 (frons) Aus. Du Per.-Tu. Mél. de Bot. Observ. sur les pl. des iles d'Afrique. Latania rubra JACQ. Fragm. bot. 15. t. 8. Wizcp. Sp. PI. IV. 878. et Horr. Cleophora lontaroides Gærrx. Fruct. Sem. IL. 485. t. 120. f. 1. Palmier de 6 à 10 mètres de hauteur; comme il est bien connu, quoique rare dans les collections, nous ne croyons pas devoir le décrire plus amplement. Il croit spontanément aux iles de France et de Bourbon, et vraisemblablement aussi à Madagascar. 2. Latania Loddigesii Marr. Nucibus oblongis in facie exteriore crista dendroideo-ramosa effiquratis. Manr. L.i.c. (Noix ovées-oblongues, subatténuées au sommet, comme tronquées à la base, con- vexes dorsalement ; deux côtes médianes, élevées, conjointes du sommet au milieu, où elles se ramifient de là vers la base en une sorte de réseau à mailles irrégulières et serrées, qui reparaît quelque peu de l’autre côté et de même à la base; ventrale- ment trois côtes obsolètes. (Nos. ex nat. sicca. Le mot réseau nous semble plus botaniquement exact que crête.) Latania Loddigesii Marr. 226. t. 461. f. 11. 10-14 (sine descript.) ent &glaucoph}ylla Horr. Cleophora dendroformis Loppices, Catal. olim! Très voisin du L. Commersonii (rubra), surtout par le riche coloris rouge des bords des pétioles et des frondules ; mais il s'élève beaucoup moins; il reste nain, trapu ; sa couronne foliaire, de la plus rare élégance, se compose d’un beaucoup plus grand nombre de frondes. Les pétioles en sont lisses aux bords (ceux-ci subaigus), larges et faible- ment canaliculés (comparativement!). Les frondules en sont plus larges, non acuminées, mais aiguës-spinescentes au sommet, d’un beau vert glau- cescent (dont la fleur [ros] disparaît aisément), bordées de denticules plus robustes, fortement oncinés, très acérées (les pointes dirigées vers le som- met); la nervure médiane forme en dessous une carène plus prononcée que celle des frondes du précédent ; etc. (ex junioribus speciminibus vivis !). Il a été découvert sur le littoral oriental de l'Afrique tropicale, et se trouve probablement aussi à Madagascar. 5. Latania Verschaffeltii Nos. Nucibus ovatis apiee attenuatis dorso inæqualiter tricostatis squamosissimis basi (costis decurrentibus) subtridentatis. Nos. ex spec. sice. V. supra ejus characteres alios specificos et differentiales. Nostra tabula 299. fig. infra citatis. TOM. vI. — DÉC. 1859. 45 LATANIA VERSCHAFFELTI, Comme nous l'avons dit, le genre Latania se compose donc aujourd'hui de trois espèces distinctes les unes des autres, et dont nous avons établi avec soin la synonymie et les caractères différentiels ; mais pour compléter el terminer notre notice, nous devons dire un mot d’une quatrième, qu’on a avec raison retirée du genre pour la réunir à un autre. Ainsi, le Latania borbonica Lamanck (Encycl. III. 427. etc.), qui est le même que le Latania chinensis Jaco. (Fragm. T. 16. t. 11. f. 1), est devenu le Livistona chinensis R. Ba. (Prodr. 268. adn. Marr. Palm. 140. t, 146. f. 1-5). Cu. Len, Explication des Figures de la Planche 229. Au centre le port très réduit d’un jeune Latanier de Verschaffelt. Fig. A. 1. Noix du Lalania Loddigesii (glaucophylla), vue dorsalement, A. 2. La même, vue ventralement. A. 3. La même, vue de profil. Fig. B. 1. Noix du Latania Verschaffeltii, vue dorsalement. B. 2. La même, vue ventralement. B. 5. La même, vue de profil. Fig. C. 1. Noix du Latania Commersonii (rubra), vue dorsalement. C. 2. La même, vue ventralement. C. 3. La même, vue de profil, Fig. D. Drupe du Latania Commersonii (Voyez l’observation ci-dessus au sujet de la grosseur, De plus, les points élevés signalés dans l’article n’ont point été reproduits par l'artiste. Toutes les autres figures sont exactement de grandeur naturelle. CULTURE. (S. Cu.) L'établissement possède en nombre de beaux specimens vivants des trois Lataniers cités ci-dessus, tous trois fort rares dans les jardins, sur- tout À. et plus encore B,; les uns et les autres: décrits sommairement ci-dessus. Tous exigent, sous nos climats, en raison de leur patrie intertropicale, la protection d’une bonne serre chaude, avec une ventilation suffisante et efficace, principalement pendant la belle saison, époque à laquelle, chaque fois que l’évaporisation pourra se faire promptement, on ne leur épargnera pas les seringages. Conformément à la disposition de leurs robustes racines fibreuses, on les tiendra dans des vases beaucoup plus profonds que larges, que l'on renouvèlera tous les deux ou trois ans au plus tard. La terre, dont on remplira ceux-ci, devra être un peu compacte, fort riche en huñus, et cependant rendue facilement perméable par l'addition d’une certaine quantité de sable fin. Les arrosements, toujours faits avec une eau (de pluie ou de rivière de préférence aux eaux de puits) à la tempé- rature de la serre, leur seront prodigués, chaque fois qu’une température élevée le permettra ; on les diminuera d'autant que celle-ci baissera davan- tage, de facon, dans le Premier cas, à maintenir le sol un peu humide, et dans l'autre comparativement sec. AV MISCELLANÉES. Quelques mots sur les Préles (Equisera). Nous apprenons par une note insérée dans la Belgique horticole, intéressant recueil, habilement rédigé par M. Edouard Morren, que l’on vient de découvrir, près des rives de l’Amazone (Amérique tropicale), une forét de Préles gigantesques, dont les troncs n’ont pas moins de vingt pieds de haut et sont de la grosseur d’un bras d'homme. Malheureusement le rédacteur de cette note se borne aux simples renseignements que nous venons de reproduire, et ne cite point les sources où il les a puisés. Une telle découverte, nous avons à peine besoin de le faire remarquer, est du plus haut intérêt pour la Botanique et pour l’Horticulture ; pour l'Horticulture, en ce qu’il serait possible d'introduire et de cultiver dans nos serres, où elles viendraient pittoresquement contraster avec tous les végétaux phanérogames et feuillés qu’on y cultive ; pour la Botanique, en ce qu'il serait curieux d'observer si elles sont génériquement ou spécifi- quement voisines de celles d'Europe, et surtout de celles qui ont existé si gigantesques dans les temps dits antédiluviens, dans les terreins que les géologues ont nommés houillers et jurassiques. Dans ces terreins, elles formaient aussi des forêts et attcignaient quatre-vingts à cent pieds de hauteur sur un diamètre équivalent; et les botanistes, qui se sont occupés de la Phytologie fossile, ont reconnu parmi elles deux genres distincts, l'Equisetum L. (les préles, proprement dites, qui subsistent encore aujourd’hui, mais dans des proportions comparativement naines) et le Calamites Suck. On en connait une trentaine d'espèces vivantes, réparties dans les deux mondes, dont elles habitent en général les parties tempérées, dans des endroits humides et marécageux, dans les bois, sur le bord des cours d’eau, rarement dans les lieux secs. Elles sont plus rares entre les Tropiques ; l’une de celles-ci, l'£. giganteum L., croît à la Jamaïque et est arborescente, ainsi que toutes celles de cette catégorie, qui s'élèvent plus haut que les autres. Elles produisent ordinairement deux tiges : l’une courte, simple et fructifère; l’autre ramifiée, très haute et stérile. De longs rhizômes sou- terreins et ramifiés sortent cà et là des tiges dressées, articulées, fistu- leuses, cannelées ; à chaque articulation (fermée) est une colerette formée de nombreuses dents, qui ne sont certes autre choses que des feuilles TOME VI, MISC, — JANV. 1859. {1 2 MISCELLANÉES, abortives ; les branches et ramules croissent de même en verticilles des articulations médiaires et terminales. | Leur fructification (elles sont dépourvues de fleurs proprement dites) est disposée en un épi terminal compact, imitant assez bien un cône de pin. Elle consiste en nombreux réceptacles, en forme d’écailles stipitées-peltées, verticillées et adnées à la face inférieure des réceptacles; ces écailles sont uniloculaires, déhiscentes en dedans, et renferment chacune six à sept sporanges (capsules), lesquelles, en s’ouvrant élastiquement au moment de la maturité, lancent au loin et avec une grande force, sous forme de poussière, de très nombreuses spores (sporæ!), ou graines en si ce n’est sous le microscope. Longtemps les botanistes n’ont pas été d'accord sur la nature de la fruc- tification de ces singuliers végétaux, et plusieurs (Hedwig, entr’autres ll) ont regardé les granules, qu’ils lancent sous forme de poussière, comme autant de fleurs hermaphrodites ! Plus tard, on a reconnu que ces corpus- cules étaient absolument analogues aux graines (spores) des Fougères. On n’attribuait jusqu'ici aux plus grandes Prêles exotiques qu’une hauteur de huit à dix pieds. Il n’est pas rare d'en trouver en Europe qui en atteignent de quatre à six; entr'autres la Préle des fleuves (E. fluvia- tile L.). Celle-ci, et les E. sylvaticum L., palustre L. et hyemale sont les plus remarquables de notre continent. Considérées sous le rapport de l'économie rurale et de l’industrie, elles ne manquent pas d'importance, mais les usages en sont divers. En Italie, en Toscane, notamment, on mange les jeunes pousses de l'E. fluvialile en guise d’asperges. On re- garde comme un diurétique puissant celles de l'E. palustre; elles sont regardées comme très nuisibles aux bestiaux; elles feraient avorter les brebis, causeraient des évacuations sanguines aux vaches, mais seraient mangées impunément par les chèvres. Les tiges de l'E. hyemale, que l'hiver n'empêche point de végéter et qui fructifie au printemps, sont couvertes de rudes et fines aspérités, et sont employées avec succès par les ébénistes, les tabletiers, les doreurs sur bois, pour polir leurs ouvra- ges. Sous ce rapport, elles sont l’objet d’un commerce assez important. Traitées chimiquement, elles fournissent de Ja silice par incinération. Davy, célèbre chimiste anglais, soumettant à la plus forte chaleur qu’il put produire au chalumeau, a obtenu ainsi, d’un fragment de Préle, un globule de verre bien transparent. Du reste, il n’est pas rare d'observer, (1) L'erreur de ce Cryptogamiste provient de ce qu’il a pris pour des étamines, les deux ou quatre filaments spathulés au sommet, qui accompagnent chaque corpuscule, QI MISCELLANÉES. même à l’œil nu, entre les aspérités des tiges des Prêles, de petits globules cristallins, qui ne sont autre choses que des molécules siliceuses. Ces quelques mots peuvent donner à ceux de nos lecteurs, qui ne con- naitraient pas les Prêles, une juste idée de la conformation de ces curieuses plantes, et leur inspirer en même temps l’idée d’en cultiver quelques-unes dans les jardins, où celles d'Europe, par exemple, végéteraient parfaitement sans aucun soin, dans les pelouses humides, et sur le bord des pièces d'eau ; tandis que, grâce à une introduction qu'il faut espérer prochaine, ils pourraient posséder dans leurs serres quelques grandes espèces exoti- ques, eelles, par exemple, dont nous avons parlé au commencement de cette notice. Considérations sur l'Hybridité en horticulture, à l’occa- Sion d’un dernier mot sur Ia GESNERIA DONKELAA- RIANA (Aybrida) Nos. M. Ed. Morren, dans le N° de novembre 1858 (9° année, 2° livr., p. 53 de la Belgique horticole), reproduisant l'excellente planche du Botanical Magazine (t. 5070), planche entièrement identique à celle que nous avons donnée nous-même dans le Jardin fleuriste (T° IV, t. 382), dit : « L'origine de cette brillante Gesnériacée est douteuse et les renseigne- ments fournis par les auteurs sont contradictoires » : AUCUN AUTRE AUTEUR n’a eu connaissance et n’a parlé de cette plante AVANT Nous; donc les renseignements uniques qu’on en possède émanent pe nous SEUL! tous autres sont évidemment de pure supposition! « M. Decaisne, » continue M. Morren, « décrivant à son tour celte plante dans la FLone pes Serres ET Des JanDixs DE L'Europe (T° X, PI. 902), émettait des doutes sur la prétendue hybridité du G. DoneLaaniana et le considérait comme une espèce distincte, qui se sera introduite par hasard entre des exemplaires d’autres Gesnériacées! — Nous croyons, avec le savant professeur de culture au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, que l’on ne saurait trop se mettre en garde contre celte innombrable quan- tité d’hybrides, que les horticulteurs croient gagner, de très bonne foi du reste, Transportant du pollen d’une espèce sur les fleurs d'une autre, ils acceptent trop souvent comme hybrides toutes les plantes qui proviennent de graines recueillies à la suite de cette opération. — Très souvent, fécon- dant une variété ou une race d’une espèce par le pollen d’une autre va- riété ou d’une autre race de la même espèce, on appèle hybrides les plantes qui en résultent, — On ne peut considérer comme hybrides véri- 4 MISCELLANÉES, tables, que les résultats du croisement de deux espèces positivement dis- tincles. » Répondant à ces divers points, et en particulier aux doutes de notre honorable confrère liégeois (doutes fort excusables), nous ferons observer que chez M. Decaisne la négation de l'hybridité végétale est pour lui en Physiologie un système absolu; que ce savant a par conséquent, comme dans l’exemple actuel, attribué, malgré toute vraisemblable, malgré l’auto- rité et l'affirmation d’horticulteurs distingués et véridiques, l’existence des prétendues hybrides à des espèces spontanément apparues dans les cul- tures et provenant d’introductions directes de pays exotiques. Nous le demandons à tout botaniste, à tout horticulteur expérimenté, celte théorie est-elle un instant soutenable ? Elle n’est même pas spécieuse : ainsi, les Dablias de nos collections ne proviendraient donc pas, malgré les preuves contraires, des deux espèces distinctes, les D. variabilis Desr. et coccinea Cavax.? Une foule de nos Camellias ne seraient pas sortis des C. japonica et reliculata, ete.? enfin, pour couper court, ces innombrables et admirables variétés d’Azalées de l'Inde et de Rhododendrum, surtout dans ces derniers temps des Rhododendrum obtenus en croisant nos espèces ou variétés avec celles du Sikkim-Himalaya, du Boutan, de l'Assam et des iles de la Sonde, ne seraient pas des hybrides, dans l’acception de ce mot? Alors que seraient-elles donc ? Fesons tout d’abord observer, abstraction faite du système négatif de M. Decaisne, que ce botaniste, en formulant son opinion au sujet du G. DonkeLaariana, n'avait point vu la plante et n’en avait jugé que d’après la figure donnée par la Flore : figure qui représente, il faut bien le dire, tout autre chose que la plante en question! de là sa première erreur, et son agréable épithète pessima appliqué à celle, LirTÉRALEMENT exacle, que nous en avions donnée dans le Jardin fleuriste (L. c.). Mais il importe de s'entendre ici sur ce qu’on est convenu d’appeler en botanique comme en hofticulture des variétés ou des hybrides. Sommairement on entend par Famille la réunion de genres identiques entre eux par l'aspect général et des caractères communs, mais à eux seuls propres. Par genres : un groupe de plantes, ayant le même port, la même inflo- rescence, les mêmes caractères, quant aux fleurs et aux fruits. Par variélés : les plantes qui, nécs de semis des précédentes, offrent seu- lement quelques légères différences dans le port, les formes foliaires, l’am- pleur et le coloris des fleurs. Par hybrides, enfin : les plantes nées de celles de deux genres voisins, ou MISCELLANÉES, 5 même, comme le dit notre savant confrère M. Morren, de deux espèces bien distinctes, par l'opération de l’homme (et c’est le cas le plus ordi- naire!) ou par celle des insectes suceurs! Or, au point de vue naturel, et comme déjà maintes fois nous l'avons dit, qu'est-ce qu’un genre en général? N'est-il pas lui-même un hybride, ainsi qu'en forme tous les jours la Nature, à l'état sauvage, entre des genres voisins, ou même entre des genres de familles alliées? Cela est-il contestable? et chaque voyageur n’en constate-il pas de nouveaux exem- ples, en signalant telles et telles plantes dans tel ou tel endroit bien déter- miné, où ne les avait pas remarquées anciennement ses devanciers ? Si donc la création de véritables hybrides, et par la nature et par la main de l’homme dans nos jardins (à quel horticulteur viendrait-on dire avec quelque raison, au sujet d’une hybride bien distincte, que lui-même bien sciemment a faite et obtenue de semis : cela une hybride! point du tout, elle vous est venue spontanée [de graine] de telle ou telle contrée? telle ou telle Fuchsia, par exemple! quelle réponse recevrait l'interlocu- teur?), est absolument indéniable, puisque le plus mince horticulteur peut en témoigner, on est donc mal venu à nier la provenance hybride de notre Gesneria; mais pour cela, il faut nier aussi avant tout l’habileté, la véracité des Donkelaar père et fils, dont nous avons suivi les opérations de visu. Cette plante serait née, ut dicunt, de graines exotiques? Com- ment donc? La terre, où les deux ou trois seules graines obtenues (atten- tion, s. v. p.!!!) ont été semées dans un compost préparé dans le Jardin botanique même de Gand, et fait de différents sols levés dans les environs : et comment ce compost aurait-il pu contenir des graines exotiques? Le contraire serait un bien miraculeux hasard, on en conviendra! Notons bien que Jean Donkelaar a lui-même, et devant nous, recueilli et semé ces trois uniques graines (les autres avaient toutes avortées, ainsi qu’il arrive en fait de véritables hybrides!), et que nous en avons vu naître trois plantes, partageant, comme on devaif s’y attendre en cas de réussite, à différents dégrés, les traits de leur père et mère, et dont les deux plus remarquables étaient celle dont il s’agit et la G. gloxiniæflora Nos. (1). Or, que toute personne impartiale veuille consulter la plante en litige, dont la filiation est mise en doute, soit en nature, soit d’après les excellentes figures du Jardin fleuriste et du Botanical Magazine, et qu’elle dise si elle ne reconnait pas elle-même les traits mêlés chez elle du père et de la mère que nous lui avons attribués, d’après l'affirmation pour nous (1) La figure en question de la Flore représente bien cette dernière ; de là peut-être erreur que nous Signalons à son sujet, : 6 MISCELLANÉES. absolument vraie des Donkelaar père et fils (Gesneria discolor Lino. et Gloxinia [Ligeria] rubra Honr., espèces des plus distinctes, certes. V. citat. supra loc. et fig.), et dès lors, les caractères si tranchés, qu’accusent, selon le dire de M. E. Morren, MM. Decaisne et Hooker, pour en créer une espèce distincte, ne seront plus regardés que comme intermédiaires ; enfin fesons observer, pour conclure, que M. Van Houtte, lui-même, bon juge en cette affaire, puisque lui-même pratique en grand l’hybridation dans son intérêt horticole, tout en consignant l’article de M. Decaisne, partageait notre manière de voir et ajoutait foi entière, en sa qualité d’hybridateur, à l'assertion des Donkelaar. Experto crede Roberto! Nous remplirions bien des pages compactes de ce recueil, si nous vou- lions citer tous les hybrides authentiques que nous connaissons comme ayant été obtenus dans les jardins et, tels, outre ceux rappelés ci-dessus, que des Roses, des OEïillets, des Primevères, des Phlox, ete., etc., et mêmes des Begonias, des Nymphæa, des Nelumbium, etc. N'est-ce pas une épreuve éclatante d’hybridation que la création dans nos jardins des Gloxiniæ à fleurs dressées, chez lesquelles la cinquième étamine se développe normalement : Gloxiniæ constituant désormais un véritable genre, lequel, quoique artificiel, se reproduit parfaitement et nettement de graines, et pour lequel nous avons proposé le nom d’Orthanthe? Bone Deus ! Que serait notre horticulture moderne, si elle ne jouissait pas du procédé de l’hybridation? Et nos jardins alors, quelle pauvreté comparative? Hybridez, done, à hortieulteurs, et laissez nier l'hybrida- tion! elle est comme le soleil, aveugles qui ne la voient pas. ag 8 — Nouveau conte horticultural de la MinEe-L'O1E, En vérité, le Monde illustré est coutumier de tels faits et botanise ses lecteurs à sa manière, Ainsi on lit encore dans son n° 86 (4 déc. 1858), à propos de plantes prétendues sucCédanées du crin animal : « — Une des variétés de cette dernière plante (Tillandrie, lisez Tillandsie), dont la récolte est l’objet d’un commerce important pour plusieurs parties de l’Allemagne et particulièrement pour le Brisgau. » « La Tillandrie (Tillandsie !) usnéoide, dite vulgairement cheveu du roi, forme dans le genre des Broméliacées le type de la famille des Tillandriacées; elle aime les sites abrités et les terreins humides. C’est une plante herbacée à feuilles étroites et ensiformes, ordinairement raides et persistantes. » « Elle se trouve en grande abondance dans les vallées et les forêts de l'Allemagne voisines de la Suisse. » « On l’arrache à la main, ou on la moissonne à la faux, selon qu’elle se présente MISCELLANÉES. £ en massifs ou par touffes éparses; on la laisse ensuite sècher sur le sol, jusqu'à ce qu’elle soit en état de pouvoir être conservée en poupées et disposée en paquets, pour être postérieurement employée dans la fabrication des meubles et des matelas, soit même dans la confection des cordages » (1). Voilà le conte; voici l’histoire! Il importe en effet de réfuter de tels articles, qui induiraient nécessai- rement en erreur, et les gens du monde et les industriels eux-mêmes qui pourraient ajouter foi à des billevesées aussi absurdes qu’ignorantes ; La Tillandsia usneoïdes, vulgairement caraguata chez les Portugais et les Espagnols du nouveau monde, caragate, barbe d'espagnol ou de vieillard, cheveux de femme et queue de cheval, crin végétal, de nos colonies (mais non cheveu du roi!), est une plante singulière, propre exclusivement aux climats chauds du globe où elle croit en fausse parasite sur les grands arbres, aux branches desquels elle se cramponne par des petites et multiples racines fibreuses et d’où elle pend littérale- ment à la manière d’une queue de cheval, dont elle a la longueur, ou plus, et le volume. C’est à tort très vraisemblablement que Poiret l'a dite croissant aussi dans des pleines chaudes et arides; ceci doit être une très rare exception, ou plutôt il l'a ainsi confondue avec quelques autres espèces. On la trouve au Brésil, dans les Guianes, les Antilles, le Mexique, d’où elle s’avance jusqu’en Virginie. Elle se compose de nombreuses tiges très déliées, ramifiées, longues de 0,75 et 1,50, cylindracées ou subtriangulaires, entièrement couvertes, ainsi que les feuilles, de petites écailles d’un blanc argenté; à feuilles très petites, ténues, comme filiformes, et fasciculées-éparses par trois ou quatre ; dilatées-amplexicaules à la base, elles sont alternes et distantes vers le sommet des tiges, convexes en dehors, canaliculées en dedans, longues d’un à deux pouces. Les fleurs sont petites, rougeûtres, solitaires et sessiles, en petits bouquets subterminaux, ou selon d’autres, le pédoncule est uniflore et simule un rameau. Il serait oiseux d'en donner ici une description plus détaillée. Cette plante, ainsi que nous l'apprennent M. de Tussac et divers rési- dents, est d’un grand usage dans l'industrie des contrées où elle croît ; et il en serait de même, en Europe, si on pouvait l'y importer à peu de frais et en grande quantité. Ainsi, par des procédes tout primitifs, chaque masse, par un simple rouissage d’un quinzaine de jours, sèchée ensuite (1) Et pour l'illustration de ce qui précède. un dessin, trés médiocrement exécuté, représente une clairière de forêt, où des Suisses et des Suissesses fauchent la prétendue Usnée, tandis que d’autres en chargent des chariots! Plus bas, dans un compartiment de Ja dite gravure, à la façon de nos cordiers, un ouvrier en fait des codes, aidé par un enfant qui tourne une manivelle! quelle puissante imagr- nation ! 8 MISCELLANÉES, au soleil, et battue avec des baguettes, suffit pour la dépouiller com- plètement des écailles qui la couvrent et de ses feuilles; elle est réduite alors à ses simples fibres ligneuses, filiformes, élastiques, et imitant absolument le crin des chevaux, dont elle a la souplesse, la force et jusqu’à la couleur. On en fait de bons matelas, on en bourre des chaises, des fau- teuils, des selles, etc., enfin, on en tisse des cordes d’un assez bon usage, Elle est précieuse encore dans les emballages. On prétend, mais ceci est plus douteux, que les médecins l’em- ploient contre les hémorrhoïdes, et que prise en boisson, à la facon du thé, elle rappèle la transpiration; enfin que fraîchement cucillie, elle est volontiers mangée par quelques bestiaux. Voici la vérité vraie au sujet de la Tillandsia usneoides, ainsi nommée, de sa ressemblance avec un certain lichen d'Europe, l'Usnea barbata Ac. Il est donc évident que le crin végétal que M. Maxime Vauvert, auteur de l'article cité, fait récolter par des Suisses et des Suissesses dans les clairières des forêts du Brisgau, n’a rien de commun avec le nôtre, et qu’il confond évidemment son crin avec quelque graminée fourragère ; et enfin, que par son fait ou celui d'autrui il induit singulièrement ses lecteurs en erreur. + — NÉCROLOGIE, L'année 1858 a fatalement enrichi le nécrologue horticole belge. C’est d’abord Henry Gazeorrt, que frappe prématurément la mort, puis ANDRÉ DonkELaaR, puis, et aussi bien avant son temps, DIEUDONNÉ SPaE. D. SPAE naquit à Gand, le 27 septembre 1819, d’une famille d’horticulteurs, dans laquelle il puisa tout d'abord l’amour des plantes et de saines doctrines pour les élever et les cultiver. Bientôt comprenant la nécessité d’une éducation qui le mit au-dessus d’une simple routine d'état, il voulut étudier la botanique proprement dite et suivit les cours donnés à l'Université de Gand par le professeur Kickx. De la sorte, par sa seule volonté, il acquit des connaissances au-dessus de sa profession, et les mit à profit dans la direction du jardin qu’il exploita, et les fit voir dans diverses notions insérées dans les Annales de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, dont il était le secrétaire adjoint, et notamment dans son Mémoire sur les Espèces du genre Lis, utile récapitulation, insérée dans les Mémoi- res de l’Académie royale des Sciences, Lettres et Beaux-Arts de Belgique (Te XIX), et réimprimé, à part, à Gand, en 1847. à Le caractère ouvert, affable et serviable de SpaE lui avait conquis bien des sym- pathies, et 1 estime de tous ceux qui l'ont connu. Un grand nombre de sociétés belges ct étrangères l'avaient nommé membre correspondant ; ct le Gouvernement belge Jai avait décerné la décoration agricole de première classe. ; Dieunoxé ou Déovar SpaE est mort, ainsi que nous l’avons annoncé, le 98 octobre dernier, à peine âgé de trente-neuf ans, enlevé à ses amis, à l’horticulture qu'il honorait, par une de ces maladies impitoyables à la cure desquelles la Science est malheureusement encore impuissante, une bronchite aiguë. PPPP PL PPRPPPPRPP La Science a encore à déplorer la mort de M. Cn. Morrex, professeur de Botani- que à l'Université de Liége, décédé, le 17 décembre, à la suite d’une longue £t cruelle maladie, à l’âge de cinquante-deux ans, Nous consacrerons incessamment à ce savant une notice spéciale nccrologique. = MISCELLANÉES, HORUICULLURS nArAn De la multiplication des végétaux par troncons de racines. Ce mode de multiplication n’est sans doute pas nouveau, mais malgré l'excellent opuscule publié ad hoc, en 1844, par Neumann, jardinier en chef des serres du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, dont l’horticul- ture regrette la mort toute récente, il est encore aussi peu connu que peu pratiqué; et cependant les horticulteurs ont en lui une ressource aussi importante qu’inépuisable. Il a en outre un grand avantage, c’est de ne défigurer en rien une plante rare et précieuse, que l'on peut dès lors conserver extérieurement parfaitement intacte. Ainsi, Neumann a bouturé avec succès des tronçons de racines appar- tenant indifféremment à des plantes de diverses familles dicotylédo- nes (ancien style! ()) du règne végétal. Il a obtenu de cette manière une abondante progéniture du Dais colo- nifolia (Thymélacées), du Paulownia imperialis (Serophulariacées), du Maclura aurantiaca (Moracées), du Cydonia japonica (Mespilacées), de l’Halesia diptera (Styracacées), de l'Araucaria Cunninghami (Abiétacées). Cette dernière tentative, couronnée d’un plein succès, acquiert surtout pour notre horticulture moderne une très grande importance. Si en effet une Conifère s’est laissée facilement bouturer ainsi, pourquoi n’en serait-il pas de même de ses congénères ? l’analogie répond d'elle-même à cette ques- tion par l’affirmative. Et alors quels avantages les possesseurs des plantes uniques ou rares de cette belle catégorie ne retireraient-ils pas de l’em- ploi de ce procédé ? Nous avons vu multiplier aussi de la même manière et très facilement des Pelargonium, des Pivoines en arbre ou herbacées, des Rosiers, des Müriers, des Grevillea, etc. Tout récemment le bouturage par tronçons de racines a été tenté, et disons tout de suite, avec un plein succès, sur des plantes d'une grande délicatesse. Ainsi, M. Josst, jardinier en chef du Comte de Thun, à Tet- schen (Bohême), obtint de jeunes Sarracenia rubra, purpurea et flava, en bouturant des portions des rhizômes de ces espèces. M. Bain, directeur du Jardin botanique dit de la Trinité, à Dublin, multiplia par tronçons de (1) Aujourd'hui. la Phytologie générale est fort différemment répartie. Voir, par exemple, le Lixuev's Vegetable Kingdom ! TOME VI. MISC. — FÉVR. 1859. 2 10 MISCELLANÉES. racines l'Ouvirandra fenestralis, plante si rare et si chère encore, divers Sarracenia, le Drosera binata, la curieuse Dionæa muscipula, et enfin le trois fois curieux et précieux Cephalotus follicularis, rival nain et heureux des Mepenthes, qui, eux, se multiplieraient certainement aussi de la même manière. Des exemples, si divers et pris dans de familles si opposées, doivent attirer sérieusement l'attention des horticulteurs sur ce mode de boutu- rage, et les porter à l'essayer sur toutes plantes, quelles qu’elles soient, s'il peut leur offrir des avantages, sans négliger au besoin celui par section de rameaux ou de feuilles. Il n’est pas inutile maintenant de dire ici, comment les boutures des Surracenia ont pu réussir. M. Bain avait laissé à chaque section de racines une longueur d'un quart de pouce au moins, et les avait plantées pure- ment et simplement en pot, sous cloche et dans une serre tempérée, où les boutures furent amplement aérées et mouillées autant que de besoin. Au bout de deux moïs, environ, ces troncicules radicaux avaient émis de vigoureux bourgeons. Les jeunes individus de l'Ouvirandra fenestralis ont été sans doute obtenus de même, mais à l’aide d’une assez forte cha- leur. On sait que cette plante, ainsi que sa congénère, tout nouvellement introduite, l'O. Bernieriana, croit dans les lacs de Madagascar. Nous conseillerions toutefois, dans quelque cas que ce fût, l'emploi d’une chaleur douce, continue et humide, pour faciliter et hâter la pro- duction des bourgeons. Emploi des Sphaignes en horticuliure. On donne le nom de Sphaignes (Sphagnum) à d'assez grandes mousses qui couvrent, comme de vastes tapis, les tourbières et les marais, les- quels quelquefois en sont entièrement formés. Décomposées bientôt dans les eaux stagnantes, et réduites ainsi en une sorte de terreau, elles sont exploitées par les habitants des environs, coupées en petits parallélo- grammes, sèchées au solcil et servent ensuite au chauffage. On en connait cinq ou six espèces en Europe, dont les principales sont les S. obtusifolium Eur., squarrosum Wen, acutifolium Eur. et cuspi- datum Eur., espèces dont nous devons nous abstenir de rapporter ici la nombreuse et aride synonymie. Ces petites plantes, connues vulgairement sous le nom de grandes mousses, atteignent en effet de 0,20 à 0,50 et quelquefois plus, et varient beaucoup dans le port, le feuillage, etc. De là sans doute la multiplicité des noms que leur ont appliqués les botanistes MISCELLANÉES. 11 cryptogamistes, qui sont loin aujourd'hui encore d’être d'accord à leur sujet. Nous n’en dirons rien botaniquement non plus; ce serait un hors- d'œuvre dans ce recueil ; mais nous devons en dire quelques mots, jardi- niquement parlant. En ce moment l'emploi de ces sphaignes se répand en horticulture d’une manière générale; les Hollandais, les Allemands, les Belges, com- mencent à en faire un grand usage et se louent de ses bons effets. Ainsi on les a substituées à la tourbe et au terreau de bruyère pour la culture des Orchidées, et le succès a été complet. D'une nature chaude et très perméable, elles laissent librement pénétrer les racines de ces plantes, qui y trouvent à la fois une légère et bienfesante humidité, en même temps qu’une douce chaleur; et de plus elles offrent l'avantage de ne pas laisser entre leurs brins serrés de niches à cloportes, à limaces, à four- mis, ete., telles qu’en formaient nécessairement les fragments de la tourbe et du terreau de bruyère. On les substitue de même avec le plus grand succès à ces deux ingrédiens pour le bouturage des plantes délicates, qui s’y enracinent plus facilement, pourrissent plus rarement, en raison de l'absence de tous sels végétaux ou minéraux. Dans ce double but on les tire des marais à l’état vivant ; on les fait sècher au soleil, en les retournant souvent au râteau ou à la fourche, Lorsqu'elles sont suffisamment dessèchées, on les détire à la main, et on les empile ensuite, comme on le fait de la mousse, sur laquelle elles ont l'avantage de la propreté et de ne pas contenir comme celle-ci des ma- tières étrangères. Pour l’employer à la culture des Orchidées, on se contente de les briser en les roulant entre les mains; mais pour y placer des boutures, elles doivent être hâchées ou broyées, de manière à être réduites en une pou- dre grossière. Sèches et entières, elles servent avantageusement à l’embal- lage des objets précieux, des fruits, des bulbes, et enfin des plantes délicates. HOMENCRATURS BOUPANLOUS DU HRORTATOURS. RECTIFICATIONS. Donkelaaria dichotoma Nos. (V. ci-dessus, {llustr. hortic. 1. Misc. 72, c. fig. analyt.). Cinchonaceæ. Les décès successifs, si rapides et tout récents de quelques praticiens distingués, Jean et André Donkclaar, Déodat Spae et Neumann, que nous avons mentionnés, nous ont fait repasser en mémoire leurs travaux et leurs mérites respectifs, et dans cette TOM, VI. MISC. — FÉVR. 1859, 5 12 MISCELLANÉES,. occurrence le genre de plantes que nous avons dédié aux deux premiers. Après un nouvel et plus sérieux examen, en raison de nouveaux docu- ments survenus en nos mains, notre genre Donkelaaria ne serait qu'une synonymie du Gueltarda Vexr. : mais si l'on considère que ce genre est composé d'espèces tellement disparates, que Decandolle avait dû les répar- tir en quatre sections, et qu’il n’a pas connu bon nombre d’autres espèces découvertes postérieurement à son travail, on sentira la nécessité de la révision du Guettarda, et de l'adoption de quelques-unes de ses sections comme genres distincts, sinon même de la création de nouveaux. Confirmant du reste l'exactitude de notre description, nous signalerons seulement ici, comme l’un des caractères principaux, qui nous avaient décidé à former notre genre, la forme remarquable du stigmate, qui n’est, comme l'indique la diagnose générique de Ventenat et de Decandolle, ni bilobé, ni capité, mais qui consiste en un court cylindre costé et brusque- ment tronqué, comme si on le coupait transversalement par le milieu. Par celte cause encore, nous ne saurions, outre d’autres caractères distinctifs, à quelle espèce rapporter notre plante (Guettarda? Donkelaariana?). Devra-t-elle être conservée comme genre distinct, ou rentrer dans quelque autre à former aux dépens du Guetlarda? Le botaniste qui révisera ce dernier en décidera. En attendant, notre échantillon est à sa disposition. Dicalymma fragrans Nos. ci-dessus, I{lustr. hortic. II. Mise. 57. Asteraceæ. — Une note de M. Ch. Koch, insérée dans le Berl, Allgm.- Gart.-Zeit du 5 juin 1858, et dont nous lisons une traduction par notre savant confrère, M. Duchartre, dans le N° d'octobre dernier du Journ. de la Soc. impér. et centr. d’Horticulture de Paris, nous apprend, ce que nous ignorions, que cette superbe Composée a été introduite par feu Warsce- wiez, en premier lieu, dans le Jardin botanique de Berlin, où on l'avait d’abord considérée, et à tort, comme étant la Polymnia uvedalia L.; que M. Ch. Koch en fait un genre sous le nom de Cosmophyllum (C. cacaliæ- folium), décrit dans l’Index seminum des graines du Jardin botanique de Berlin pour 1854 (que nous n'avons pu consulter!); que M. Bentham en avait fait de son côté son genre Podachænium (P. paniculatum; Mém. Acad, Copenh. p. 99. 1857. Plant. recueillies au Mexique par OEnSTED. ex comm. benev. clr. Ducnanrre, in lit. !) ; enfin que M. Schultz (l....?), de Bipont (ou de Deux-Ponts, capitale du duché de ce nom), l'avait rapportée à la Ferdinanda eminens de Lagasca, opinion à laquelle se range en der- nier lieu M. Ch. Koch. De notre côté, l'ayant observée en fleurs (mai 1855), dans l’établisse- ment Verschaffelt, et où elle avait élé envoyée, comme nous l'avons dit, MISCELLANÉES. 145 par le D° Casper, sous le nom de Polymnia spec., nous avions trouvé à cette plante des caractères tellement distincts, que nous en avions créé aussi un genre nouveau, fondé principalement sur un périanthe nettement double, dont l'un est une forme toute particulière de l’appendice, que les synanthérologues ont désigné sous le nom d’aigrette (pappus) ; et sur la présence d’une palea, ou mieux bracteola, pour parler comme Lessing. Or, que nous sachions, le Ferdinanda n'offre rien de tel (1); de plus, nous ne savons si MM, Ch. Koch et Bentham ont tenu compte de ces ca- ractères en créant leur genre Cosmophyllum ou Podachænium. S'il en est ainsi, l'un de ces deux devra avoir la priorité ; sinon, le nôtre devra être adopté : adhuc sub judice lis est! Quel botaniste, du reste, ignorerait les immenses difficultés qui entourent la détermination des espèces et même des genres de cette famille? En attendant, voici la synonymie de la dite plante, qui prouve de combien de tâtonnements génériques elle a été l’objet : Polymnia uvedalia L. Ferdinanda eminens Lacasca. Cosmophyllum cacaliæfolium C. Kocu. | Dicalymma fragrans Cu. Lem. Podachænium paniculatum Benra Toutefois, en attendant une solution rationnelle à ce conflit, les ama- teurs pourront de confiance cultiver celte Composée dans leurs jardins, où, mise en mai en pleine terre et à l’air libre, elle acquerra des propor- tions grandioses et un feuillage gigantesque, où elle développera à l'aise son amplissime panicule polychotome, dont les innombrables capitules exhaleront l'odeur la plus suave. (Rentrer en serre à l’aulomne!). Lamproconus, Genre de la famille des Broméciacées, à propos de l'ouvrage intitulé Die FamiLie Der BROMELIACEEN, par J. G. Beer (2). BIBLIOGRAPHIE, Dès les premiers mois de 1852, nous avions proposé, dans notre Jardin fleuriste, T° II. subtab. 127, note (1) et sub. t, 291, Te II, on textu, etc., le genre Lamproconus, aux dépens des genres Pitcairma et Puya, pour renfermer quelques brillantes Broméliacées, aux fleurs (1) CHARACTER DIFFERENTIALIS. Ferdinanda : stigmata puberula-hirta cono brevi superata; pappus disei nullus ! Dicalymma : sligmata lævia simplicia; pappus (calyculus Nos.) disci calyciformis , alte bifidus, seg- mentis acuminatis sinu laceratis, tubum corollæ constrictum basilarem amplectens..… ete. OnsERvATI0 : Diagnosi nostræ citatæ addendum : Achænia radii pappo brevissimo pluridentato coronata, 2) Wien (Autriche), Teadler et Ce; petit in-8e de 272 pages. 14 | MISCELLANÉES. groupées en un épi compact et en forme de cône de pin (strobile)! nous le composions déjà des : Lamproconus undulatus Nos. Pitcairnia undulata Hort. BELG.. ? __ Aitensteinit Nos. Puya Altensteinii Kuorzscn, Icon. PI. rar. Hort. reg. bot. berol. t. I. t. 1. Cu. Le. Flore d. Serres et d. Jard. de l’Eur. Te I. No 162 (oct. 1846). Pitcairnia undulatifolia W. Hook. Bot. Mag. t. 4241. _— giganteus Nos. Pitcairnia Altensteinii var. gigantea W. Hoox. ibid. t. 4509. Cu. Lew. ibid, III. No 255-254. (Species certe distincta, invita cirss. W. Hook. opinione adversa !). A ces trois espèces, nous avons dü joindre depuis : — maïdifolins Nos. Puya maidifolia Dcsxe, mse. CH. MoRREN, Annal. Soc. roy. d'Agric. et de Bot. de Gand, Te V. 453. PI. 289. Enfin, le genre devra s’augmenter encore de quelques autres espèces , que nous nous proposons de mentionner plus tard. Or, nous avons été assez surpris de trouver, dans un livre intitulé :° Die Familie der Bromeliaceen, etc., par J.-G. Beer (1), notre genre Lamproconus changé en celui de Phlomostachys (page 45) : fait d'autant plus singulier, que l’auteur connaît et cite jure oplimo notre Jardin fleu- riste, et plusieurs des espèces que nous y avons déterminées, décrites et figurées : que par conséquent il n’a pas dù ignorer la formation du pre- mier, indiqué cinq années avant la publication du sien. Nous n’avons pas le courage de faire le procès complet à ce livre, écrit sans doute avec une trop grande précipilation, rempli d'erreurs de tout genre : livre qui a la prétention d'être une monographie de la famille, et y apporte au contraire une déplorable confusion; mais citons au hasard et comme preuves quelques exemples, en ce qui nous concerne spécialement. Dans la même page, 67, on lit : Pütcairnia Morrenii Le. Jardin fleur. IL. t. 291. Paxt. Flow. Gard. t. 68. (lisez 86). Plus bas: Pitcairnia lon- gifoliu Beer, Puya longifolia (Morren!), Annal. de Gand, etc. Il. Paxt. Flow. Gard. II, t. 86. Eh bien, il s’agit de la même plante, qui est bien une Pitcairnia et non une Puya! Comment l’auteur, qui a dû compulser les trois ouvrages, ne s’en est-il pas aperçu, d'autant plus que deux d’entre eux reproduisaient purement et simplement le dessin du second? Page 68. Il fait avec raison une Pütcairnia (heterophylla) de la Puya heterophylla Lino. Bot. Reg. t. 71 (1840); mais déjà, en 1852 (Jard. fleur. I, sub t. 451. note (1)), nous démontrions l'erreur de M. Lindley, en lui dédiant, more botanico, la plante, sous le nom de P. Lindleyana. Page 29. Il range parmi les Bromelia (B. Carolinæ, Gartenflora, XII. t. 211. p. 561) une plante, appartenant évidemment à notre genreVidu- larium, fort voisine de notre N. fulgens, et qui n’en est peut-être qu’une (8 Nous n'avons eu connaissance de ce livre qu'en décembre 1858; quinimo gralia generosissimi Botanicæ Maœcenatis ! MISCELLANÉES. ES Led variété foliis immaculatis (Jard. fleur. T° IV. PI. 414) : Bromelia décrite et figurée également dans la Flore d. Ser. et d. J. de l'Eur. T° ....? sous le nom erroné de Billbergia Curolinæ : rapprochement d'autant plus sin- gulier de la part de l’auteur, que lui-même adopte le genre Widularium, qu'il signe par une méprise un peu forte du nom de Martius (p. 74 et 172); et en outre il omet le superbe W,. Innocenti Nos. (LIL. hort. I. Mise. 15). Il passe sous silence les genres Libonia et Jonghea, que nous avions proposés, Jard. fleur. et Illustr, hort. (1). Or, quelque fût leur valeur à ses yeux, encore devait-il en dire un mot approbatif ou critique; il admet comme espèce distincte le Tillandsia ensiformis de Vellozo (Flora flum. NX. t. 129. Vriesea ensiformis Beer), qui n’est autre chose, comme nous l'avons indiqué (Flore d. S. ete. V. N° 452, note 5), que le Vriesea psiltacina Lixoe. (Tillandsia psittacina W. Hook. Botan. Mag. t. 2841) et qu’il admet sous ce nom par double emploi; il signe Beer, les V. imbricata et simplex, espèces désignées ainsi par nous, tbidem, et qui sont les Til- landsia imbricata et simplex VeuLozo, 1. c. t. 151 et 150; il omet dans ce genre une espèce bien distincte encore, notre V. anceps, désignée ibidein (Flore, ete.), et qui est la T. anceps Loop. Bot, Cab. t. 771; mais il l'admet dans un genre Platystachys (qu’il signe C. Koc, et où, par parenthèse, ne se trouve pas une seule espèce signée par cet auteur qui, selon nous, ne diffère en quoi que ce soit, que nous sachions, du Vriesea !!! mais où il groupe les plantes les plus dissemblables entre elles, et d’habitus et de caractères floraux (P. setacea, Plumiert, inanis, glaucophylla, bulbosa Beer! etc.). Il réunit dans le genre Billbergia les plantes les plus disparates, et qui jurent de ce rapprochement antinaturel; ainsi, par exemple, qu'ont à faire les B. splendida, thyrsoidea, Croyiana, ete., à côté des B. Moreliana, Liboniana et marmorata, ete., différant entre elles autant par le port que par l’inflorescence, et qui certes doivent appartenir à des genres diffé- rents (Jonghea et Libonia Nos. ! (1)). Voici grosso modo quelques citations qui ont trait à nos travaux, et qui sont autant d'erreurs contenues dans cet ouvrage; mais que serait-ce si nous enregistrions toutes celles qui regardent les œuvres de nos devan- ciers? (Croirait-on, par exemple, que M. Bccr n’ait pas une seule fois cité la récapitulation comparative des Broméliacées, connues de leur temps, faite par les deux Schultes [Syst. Veget. T° VII], et le meilleur travail général qui existe jusqu'ici sur la famille des Broméliacées ?); et si surtout nous devions examiner la partie purement scientifique de Die Familie der Bromeliaceen : ce que nous ne pouvons suflisamment faire, en raison de notre ignorance de l'idiome germanique; mais à en juger par la partie simplement nomenclaturale, que doit donc être celle-ci ? Nous regrettons de devoir le dire, la Monographie des Broméliacées est (1) Songhea Nos. Jard. fleur. I. sub t. 180-181, et note (2) verso, cum fig. anal. Libonia Nos Hlustr, hortie, I. sub PI. 48. note (2). 46 MISCELLANÉES. encore à faire ! À ce sujet, nous savons que M. Ad. Brongniart, professeur de Botanique au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, s’est beaucoup occupé des Broméliacées ; il serait bien désirable que ce savant nous donnât un travail complet sur ces belles et splendides plantes ; et nous ne doutons pas que nous eussions alors un tout autre langage à tenir : car une critique quelque peu acerbe n’est nullement dans nos pacifiques habitudes, AA PPS PPS Te À l’occasion d’une nouvelle espèce de Lamproconus (Pilcairnia ro- busta Nos. olim), qui existe depuis quelques années dans les serres de notre éditeur et que nous proposons de décrire prochainement, nous pas- serons en revue, comme nous l'avons dit plus haut, les espèces qui doivent composer ce beau genre. Fioraison hivernale des Orchidées. Quant il s’agit de faire l'apologie des Orchidées, les expressions les plus éloquentes, les plus enthousiastes, les plus heureuses, ne peindront jamais suffisamment la transcendante, la fabuleuse, la féérique beauté, la variation infinie, les formes fantastiques, les coloris si divers, si multiples, si déli- cats et si vifs, les senteurs si variées, si suaves, à nulles autres pareilles, des fleurs de ces filles de Flore, que bercent si mollement, si voluptueuse- ment dans l’éther azuré les chaudes brises des tropiques! Quelque hyper- boliques que paraissent ces expressions à l'esprit le plus froid, le moins anthophile, sont-elles en dehors de la vérité? Non, mille fois non; et l'homme le moins bien doué trouverait ces fleurs belles : un crétin, un idiot même (et nous avons été témoin du fait), tendrait émerveillé la main pour les cueillir ! Nous avions cependant bien juré de ne plus faire l'éloge des Orchidées dans ce recueil, et voilà que nous manquons à notre parole ! Absolvez-nous de ce parjure, ami lecteur, et prenez-vous en aux belles Orchidées que nous venons d'admirer, dans toute leur splendeur florale, pendant le mois dernier, dans l’une des serres destinées à ce charmant genre de culture dans l'établissement Verschaffelt. Toutefois, faute d'espace, nous n’en citerons que quelques-unes, prises au hasard dans la foule! Lælia autumnalis Lino. V, Illustr. hortic. I. PI. 17. Mexique. — Cultivée sur une branche d'arbre, ses scapes atteignent près d’un mètre de hauteur et portent 3-6 fleurs de 0,08 en diam.; fond blanc, relevé de rose vif ; intérieur du labelle finement ligné de carmin ; odeur très suave. . Cœlogyne cristata Lixpi. /nde orientale. — Les dessins qui en ont été donnés, sont bien loin de rendre justice à cette plante : nous venons de la voir avec 5-6 scapes pendants, portant chacun 7-8 fleurs de 0,10 de diamètre, du blanc le plus pur ; 4 grandes lignes très élevées d’un jaune d'or, finement et largement frangées d’orangé sur le labelle; odeur douce et agréable, Schomburgkia crispa Lino. Guyanes. — La figure du Bolanical Register (t. 25. 1844) est au-dessous de la beauté et de l'ampleur florale de cette superbe plante, si remarquable par le grand développement de ses pseudobulbes. Ici son scape, d'un mètre et demi de hauteur, portant 15 fleurs d’un tiers au moins plus grandes, d’une teinte d’un brun pourpré plus vif, et dont toutes les parties, comme à l'ordinaire, sont curieusement crispées-ondulées. MISCELLANÉES, EZ. Oncidium Cavendishianum Baren. (0. pachyphyllum W. Hook. Bot. Mag. t. 3807) var. majus! Mexique. — La très médiocre figure citée est loin de donner une juste idée de cette noble plante, aux énormes feuilles lancéolées, de 0,40-45 de long sur 0,10-11 de large; aux scapes hauts de deux mètres, très ramifiés, chargés d'innombrables fleurs de 0,54 de diamètre, d’un brun orangé (jaunes dans le type), à gynostème blanc, disque rose, etc. Oncidium spec. (1) O. Cavendishiano affine! Mexique. — Très voisin du précédent; feuilles encore plus grandes; scapes semblables ; fleurs de mêmes dimensions, d’un vert olivâtre, finement maculé de brun; labelle d’un jaune vif, Zygopetalum Mackayii W. Hook. var. crinitum cœruleum. Bot. Mag. t. 5402 (bona). Brésil. — Ancienne déjà, cette magnifique plante est devenue rare dans les cultures. Le pied sous nos yeux nous offre six ou sept scapes, chargés chacun de six à sept fleurs, de 0,07 de diamètre, à amples segments dressés, d’un vert pré, richement maculés de rouge brun, à très ample labelle blanc, velu, orné d’une très large macule d’un riche violet et strié de même. Lycaste cruenta Lino. (Maxillaria — esus. Bot, Reg. t. 15. 1842), Guatimala. — Une vingtaine de fleurs à la fois, épanouies ou en boutons, solitaires sur des scapes dressés, de 0,08 de diamètre, d’un vert olivâtre en dehors, orangé en dedans; gynostème barbu à la base et, ainsi que la base du labelle, maculé de pourpre sombre et ligné de carmin. Vanda tricolor Linz. non Hook. (flore brunneo) Bot. Reg. t. 59 (1847). Vanda tricolor var. Leopoldii (flore albido) Illustr. hortic. IV. Mise. p. #3. 49. — Port majestueux, d’un mètre de haut, sur presque autant de diamètre; feuilles serrées, distiques ; trois ou quatre scapes laté- raux, chargés des admirables fleurs que l’on sait, si richement panachées, aux senteurs si suaves et si puissantes ! Vanda suavis Linpz. Paxr. Flower-Garden, IT. t. 42. (— tricolor W. Hook. Bot. Mag. t. 4452.) — Offre presque les mêmes dimensions foliaires et tigellaires que les deux précédentes ; fleurs à peu près sem- blables, et aussi nombreuses, aussi odorantes : variant beaucoup pour le ton des panachures et le fond du coloris ; et des archipels de l'Inde, comme elles. Ce sont là trois plantes de premier ordre parmi les Orchidées. Saccolabium Blumei Linz. var. majus. — Port curieux, à longues feuilles canaliculées, arquées : variété à fleurs nombreuses, plus grandes, mais extrêmement curieuses par leur conformation, et très ornementales, en raison de leur charmant et vif coloris varié; tous les segments ornés d’une belle macule violette près da sommet. Java. Odontoglossum pulchellum Baren. Bot. Reg. t. 48 (1841). var. inversum Nos. — Le type, et surtout sa variélé, que nous avons déjà précédemment signalée dans ce recueil, sont de gracieuses plantes aux nombreux scapes, aux très nombreuses fleurs du blanc le plus pur, tandis que le curieux labelle, au disque jaune d’or, est piqueté de carmin; dans la variété, le labelle est constamment renversé, c’est-à-dire qu'au lieu d’être défléchi, le lobe médian en est dressé et le disque renverse en dessous (Guatimala). (1) Nous nous proposons de revenir plus tard sur cette superbe plante. 18 MISCELLANÉES. Angræcum virens Linz. PaxT. Flow.-Gard. I. f. 9-10. — Port magnifique, semblable à celui des Vandæ (V. ci-dessus 1), d'environ 0,60 de hauteur sur un mètre de diamètre; feuilles extrêmement longues par conséquent, distiques et serrées ; 5 ou 4 scapes à la fois, de 0,70 de hau- teur, portant 8 à 10 fleurs de 0,08 de diamètre, d'un beau vert tendre, à labelle presque entièrement blanc, toujours dressé, à cause du renverse- ment constant de la fleur, qui résulte de la torsion du pédonceule (ovaire). Ile de la Réunion. A fleuri pour la première fois en Europe, par les soins de M. Houllet, chef de serres chaudes, au Jardin de Plantes de Paris (1847). Vanda cœrulen Gnrrirm. Paxr. Flow.-Gard. I. PI. 56. — Voici une Orchidée qu'on ne doit approcher, quand elle est en fleurs, qu'avec une sorte de recueillement, tant sa beauté inspire d’admiration, tant son aspect invite l'esprit à s'élever vers le créateur de choses aussi merveilleu- ses. Port ordinaire des Vandæ; feuilles tronquées-dentées au sommet ; scape beaucoup plus grand que la plante, haut de 0,50-0,60 à un mètre et au-delà, portant 10-15 fleurs d'environ 0,10-11, du violet bleuâtre le plus délicat, le plus tendre, le plus diaphane ! Inde orientale. Oncidium pulvinatum Line. Bot. Reg. t. 42 (1859). — Une des plus grandes espèces du genre; ses scapes dépassent trois et quatre mètres de hauteur, sont extrémement ramifiés, et portent d'innombrables fleurs, assez grandes (0,024-3), d’un jaune d'or, largement maculées et pointillées de rouge vif. Brésil. Odontoglossum Reichemheëmii Lino. et Reicas. f. Pescator. PI. ..? — Au premier aspect, on prendrait cette plante pour quelque blanches dressées, er prie Le cn vhs grossir cette liste; mais ne suflit-elle pas pour donner eur une idée des douces jouissances qu’il peut recucillir en hiver de la cul- ture des Orchidées ? Lots MISCELLANÉES. LE PLANTES REGCOMMANDÉSS. (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Salvia dasyantha Nos. Misc. et in Journ. d'Hortic. prat. de la Belg. 425 (N° de juillet 1858). c. icone (Lamiaceæ) (1). — Nous venons, un peu tard peut-être, parler de cette belle espèce, dont nous devons la bien- veillante communication à M. Linden, de Bruxelles, qui désira nous en confier la détermination. Elle lui avait été envoyée par J. Triana, zêlé botaniste-voyageur, qui la découvrit près de Cipaquira, province de Bo- gota, dans la Nouvelle-Grenade. Elle s'élève à un mètre environ de hauteur; est très touffue, presque glabre (sauf l’inflorescence, laquelle est entièrement couverte de poils glan- dulifères), c’est-à-dire revêtue d’une pubescence tellement tenue, qu'elle n’est guère perceptible qu’au toucher et à la loupe; à tiges et rameaux tétragones, renflés aux articulations; les feuilles en sont amples, cordées à la base, acuminées au sommet, ciliées et bordées de grandes dents ob- tuses, et légèrement pubescentes, seulement sur les nervures. Les fleurs, d’un rose cocciné vif, sont longuement tubulées, glabres en dedans et en dehors, et disposées par 18-20, et plus, par verticillastres (sous ce rapport la figure citée est infidèle : elle n’en représente que 8-12); ceux-ci, un peu distants, constituent des racèmes axillaires ou terminaux, longs de 0,25-50 ! C’est une plante ornementale, dans le sens littéral de ce mot, et qui peut se contenter chez nous de l'abri d’une bonne serre tempérée, où elle fleu- rira abondamment de mars en mai. Nous l’avons considérée-comme inédite, après avoir vainement cherché à la reconnaître dans les nombreuses espè- ces admises par Bentham (DC. Prodr. XII). (1) S. (S Calosphace SS Tubifloræ SSS Cordifoliæ Nos.!). Herbacea basi suffruticosa elata dumoso- patula metralis et ultra; caules tetragoni ad nodos inflati tenuissime tomentosi ramosissimi ; petiolis longis- simis (0,09-10 et ultra) gracilibus: foliis amplis de basi cordata ovato-lanceolatis subacuminatis integris v. junioribus sublobato-sinuatis, margine grosse dentatis ciliatis utraque facie glabris subtus punctis impressis densissimis erystallo-micantibus (resinosis), nervis paulo cano-tomentosis (0,17-0,09). Inflorescentia axillaris et terminalis; racemis elongatis toto-piloso-glanduliferis; præsertim pedicellis stantibus 18-22 floris et ultra (unde nomen); foliis floralibus cito caducis duli campanulati onatis recurvis. et calycibus. Verticillastris subdi (in observatis); pedicellis 0,01 longis ; calycis tubulosi venato-costulati(long 0,012-14) viri lobo super. integro ovato sursum eurvato, infer. majore bifido, lacin. inat Corollæ tubo fere triplo longiore sursum eurvalo vix dorso magis inflato glaberrimo lætissime coccinco intus omnino nudo; labio super. recto integro oblongo rotundate, infer. paulo longiore trilobato, lobis later. dentiformibus, mediano unguiculato dilatatim rotundato emarginalo patulo (0,025 et sine calyce 0,03-5 !) genitalibus inelusis ; stamin. fertilibus monantheris, filamentis complanatis basi dilatatis postice longe spa- thulato-caudatis, anthera unilocellata sub fornice corollæ celata; sterilium rudimentis nullis ; stylo gracillimo vix longiore, apice subrobustiore et piloso, stigmatibus inæqualibus subuncinatis, disco glanduloso; ete., ut in genere. Salvia dasyantha Nos. |. supra c. TOM. VI, MISC, — MARS. 1859, 20 MISCELLANÉES. Robinia pseudacacia L. var. fastigiata Horr. — Le R. pseuda- cacia est sans conteste le plus élégant, le plus populaire de nos arbres d'ornement; son port grandiose, son charmant feuillage penné, ses innom- brables grappes pendantes de nombreuses fleurs de, blanches à odeur suave, le font rechercher pour N l'ornement principal des parcs, des jardins ; on en fait de belles avenues; on le plante méme dans les bois; enfin, on en fait des haies défen- rte Se É* 2 S sives. É Est-il inutile de rappeler ici l'origine de cet < arbre, si hautement prisé par les arboriculteurs NN RÉ et même des industriels, qui tirent un excellent AS parti de son bois? La réponse à cette question sera ce vers, si connu qu'il en est devenu banal : Indocti discant, ament meminisse periti! Jean Robin, amateur et jardinier, qui vivait sous Henry IV et Louis XIII, qui publia en 1601 le catalogue des plantes de son jardin, ete., et fut nommé simpliciste (herboriste) du roi, éleva le premier cet arbre de graines, reçues de l'Amé- rique septentrionale en 1600 ; et ce fut Vespasien Robin, son fils, auteur également de quelques ouvrages botanico-horticoles (entre autres d’un Enchiridium Stirpium, ete.), qui en planta le premier pied, en 1655, dans le Jardin du Roy (quinconce du côté de la rue de Buffon) : pied qui, croyons-nous, subsiste encore et fut la source d’où sortirent tous ceux qu’on possède en Europe. Il est commun dans le Canada, la Caroline du Nord, dans le Maryland, la Pensyl- vanie, etc. C’est donc avec justice que Linné lui donna le nom de ses pères ! Feu Camuzet, chef des pépinières au Jardin des Plantes de Paris, en obtint, par des semis successifs, d’intéressantes variétés, recherchées encore aujourd’hui dans les jardins d'agrément. Celle dont nous voulons entretenir nos lecteurs, et dont nous leur. offrons ci-contre le port très réduit, existait depuis longtemps déjà dans le jardin de M. Schickler, à Stuttgard (Wurtemberg), où elle était née spon- MISCELLANÉES, 21 tanément, d’une graine égarée du type, et y existait déjà du temps de son père. Il affecte une forme absolument fastigiée (1) et haute déjà de quinze mètres environ. « Il n’a jamais été taillé, nous dit dans sa lettre M. Schick- ler, a des rameaux déliés et très flexibles ; est à peine épineux ; ses feuilles se composent de 15 à 17 folioles, et il donne en mai et juin de nombreuses grappes pendantes de fleurs blanches, odorantes (comme celles du type). » Il est bien certain que cette variété, par sa forme élancée, populoïde, est appelée à produire beaucoup d'effet dans les parcs et les grands jar- dins, au milieu des pelouses par exemple, où son port pittoresque ajoutera une grâce nouvelle au paysage. Il résiste aux vents les plus violents, ajoute son possesseur, qui, comme on sait, habite un pays montagneux. On peut donc dans ce but, et pour en jouir hâtivement, le greffer sur l'ordinaire. M. Ambroise Verschaffelt est à même de le procurer aux amateurs. Spathodea campanulata Pariss. De Beauv. (2). Bignoniaceæ. — Nous ne sommes pas peu surpris qu’il n'existe encore, que nous sachions du moins et comme en témoigne la synonymie de l'espèce, qu’un dessin aussi médiocre qu’inexact des fleurs de cet arbre magnifique, ainsi que l'appèle avec cent fois raison M. W. Hooker, Qu'on se figure, par exemple, des corymbes formés de huit ou dix fleurs, hautes d’au moins 0,10 sur autant de largeur, largement campanulées, aux cinq lobes réfléchis, le tout d’un minium orangé vif, brillant, et jaune de chrôme au centre : corym- bes terminant chaque rameau de l'arbre! Bien que cette plante ne soit pas absolument très rare dans les collec- tions, nous n’en avons pu trouver nulle part citée l’époque d'introduction, qui doit néanmoins être assez récente (5), puisque les Catalogues de Sweet et de Loudon la passent sous silence. Mais comme elle semble devoir atteindre une assez haute taille pour fleurir, on la néglige dans les jardins, (1) Notre honorable correspondant avait donné à sa plante le nom de Robinia pseudacacia pyramidata ; mais comme en possède déjà une variété sous ce même nom (pyramidata ou pyramidalis Honr.), analogue sans doute, et qui vraisemblablement ne saurait être absolument identique, nous avons dû lui imposer un autre nom qui en exprimêt également bien l'aspect. (2) S. arborea glabra, foliis oppositis imparipinnatis 4-jugis, foliolis ovato-lanccolatis acuminatis inte- gerrimis basi supra glandulis 2-3, junioribus inferne subsericeis; racemis corymbosis terminalibus ; calyce magno spathaceo compresso arcuato extus velutino lineato; corolla amplissima aurantiaca late campanulata sursum eurvata subtus valde ventricosa, limbi subæqualis lobis late ovatis obtusis plicatis. W. Hook. £. à. c. Spathodea campanulata Pauss. De Beauv. F1. d'Ow. et de Bén. 1. 47, t. 29 (mala/). DC. Prord. IX. 208. Bern. in Niger Flora, 461. Wasr. Annal. III, 89. W. Hoox. Bot. Mag. t. 5091. Jan. 1859, — tulipifera G. Don, Syst. IV. 223. DC. Prodr. IX. 207. Bignonia tulipifera Senva. et Tuows. Beskr. 273 (Ex W. Hoox. 1. e.). (3) Nous devons à ce sujet faire observer que l'individu du jardin de Kew, haut de trente pieds, a été donné à ce jardin par M. Osborne, horticulteur, à Fulham, qui en avait élevé des individus de graines reçues d'Ashantee ; or, il ne serait pas téméraire d'attribuer à cette plante au moins 15 à 20 ans d'âge : TOME VI. MISC, — MARS 1859. 5 22 MISCELLANÉES. Ainsi, l'individu qui vient de fleurir dans la grande serre chaude du Jardin royal botanique de Kew, n'avait pas atteint moins de 0,10; et encore, dit M. W. Hooker, ce n’est quère que par accident qu'il a porté fleurs. Fesons observer tout d’abord, qu’heureusement pour les amateurs, la pratique démontre qu’on peut fort souvent obtenir des fleurs sur de très petits individus provenant de boutures coupées aux sommités d’autres très développés, cultivés depuis nombre d'années, et dont la floraison, sans ce moyen, se fût fait attendre bien longtemps encore, si jamais même elle eût eu lieu. Il n’est pas d’horticulteurs un peu expérimentés qui ne puissent citer quelques faits de ce genre, soit dans sa propre pratique, soit dont il ait été témoin ; et nous-mêmes dans ce recueil, et ailleurs, nous en avons mentionné de semblables, en appelant surtout l’attention des amateurs et des jardiniers sur ce moyen de faire fleurir des plantes ligneu- ses rebelles à cet acte jusques là. Revenons à nos moutons. La Spathodea campanulata est donc un assez grand arbre (nos autorités n’en indiquent pas la hauteur précise), qui croit dans les forêts de la côte tropicale occidentale de l'Afrique, bien ramifié et formant cime; à feuilles opposées simplici-impari-pennées, longues de 0,50 à 0,45 ; dont les folioles quadri-juguées, sans l’impaire, sont ovées-lancéolées, aiguës, très entières, penninerves, subcoriaces, un peu soyeuses en dessous; précisément au- dessus du court pétiolule canaliculé (ainsi que le pétiole), sont deux ou trois glandes subglobuleuses et charnues. Nous en avons dit le mode d’inflo- rescence. Calyce curieux, spathiforme, épais, coriace, velouté-tomenteux et d’un vert sale en dehors, rouge en dedans, strié de lignes élevées, long de 0,06, se fendant latéralement pour laisser passer la corolle, puis recourbé-falciforme, en arrière de la corolle (la figure ne donne aucune idée de cette disposition, non plus que de celle de la partie inférieure de la corolle); corolle (nous en avons dit les dimensions et le coloris) : tube largement campanulé, courbe en dessus, singulièrement ventru en dessous (0,05 de diamètre !), strié, puis brusquement contracté à sa base extrême; à limbe bien étalé, de cinq segments, larges, presque égaux, ovés, plissés, ondulés aux bords. Quatre étamines, atteignant l’orifice de la gorge, sub- didynames ; anthères linéaires-oblongues, divergentes, longitudinalement déhiscentes en dessus. Ovaire ové, immergé dans un large anneau charnu; style aussi long que les étamines, à deux stigmates lamellés, papilleux.…. Une telle plante méritait bien que nous nous montrassions un peu prolixe à son égard, afin d'en démontrer les mérites à nos lecteurs, puis- que nous leur en conseillons la culture. MISCELLANÉES, 93 Datura (S Brugmansia) eximia ? Nos. Solanaceæ, — M. W. Hooker décrit et figure, dans son excellent Botanical Magazine (Jan. 1859, t. 5092), sous le nom de Juanulloa ? eximia, une remarquable plante, presque abso- lument identique avec notre Datura (Brugmansia) albido-flava, décrit et figuré ci-dessus, dans notre Tome IV, PI. 151, tellement identique, que nous sommes trés porté à ne l'en considérer que comme une varitété pâle, due au mode de culture différent. Ainsi, dans la plante de M. W. Hooker, les feuilles, absolument semblables par la forme et les dimensions, ne différent de celles de la nôtre qu’en ce qu’elles sont absolument vertes ; la fleur paraît aussi entièrement semblable ; mais les lobes en sont moins brusquement et moins fortement réfléchis; la corolle en est d’un vert plus pâle; M. W. Hooker n’en dit pas les étamines dilatées et velues à la base, comme le sont à un haut dégré les nôtres. Telles sont les principales différences, les seules probablement que nous croyons exisler entre les deux plantes. Notons que le jardin de Kew a recu la sienne du continent, sous le nom de Brugmansia eximia ; la nôtre, comme on sait, a été découverte dans l'ile S'e-Catherine (Brésil), par le collecteur de la maison Verschaffelt, en 1847. Il est donc assez vraisemblable que l’un des individus qui en sont provenus ait pu être envoyé (non par cette maison?) sous ledit nom en Angleterre. Maintenant M. W. Hooker a-t-il raison de rapporter (avec doute toutefois) la plante en question au genre Juanulloa? Elle n’en a absolument pas les fleurs, lesquelles, dans ce genre, sont tubulées-contrac- tées à‘la gorge. Est-elle une hybride, comme il se le demande encore, laquelle, par la métamorphose résultant d'une fécondation croisée, aurait pris le feuillage d’un Solandra ? En effet, la plante controversée a le feuil- lage d’un Solandra, mais, selon nous, tous les caractères floraux d’un Datura; et nous savons qu’elle n’est point hybride, Or, si M. W. Hooker eût par hasard feuilleté notre Illustration horticole, peut-être eut-il émis une toute autre opinion : nous appelons donc son attention sur ce point, et nous acceptons à l’avance sa décision. En attendant nous ne doutons pas qu’une plante puisse avoir le feuillage d'un Solandra et les fleurs d’un Datura; or, tel est le cas en litige! Sansevicra cylindrica Bosenr (1). Asparagaceæ. — Plante vérita- (1) S. foliis teretibus (longis etiamque longissimis, metralibus robustissimis) acuminatis solidis (viridibus); SCapo radicali; racemo composito elongato acuminato (floribus fasciculatis erecris 3-5-6 erectis albis rubro suffaltis) ; sepalis linearibus inferne in tubum approximatis demum apice revolutis ; staminibus longe exsertis. W. Hoon. 1, i. c. phrasis paulo nimis manca, parenthesibusque nostris! Sanseviera cylindrica Boser, Hort. Maurit. nomen tantum! — angolensis Wezswirsem, Msc! /fé, Incolarum! 24 MISCELLANÉES. blement aussi belle par ses fleurs élégantes que par son port insolite, et dont l'industrie commence à tirer un bon parti. Elle croit à la fois dans l'ile de Zanzibar et dans le royaume d’Angole; mais il n’est pas probable que ces deux habitats, si divers, et si distants l’un de l'autre, le premier sur la côte orientale (Afrique), l’autre sur la côte occidentale, soient sa pa- trie commune; aussi nous demanderons-nous avec M. W. Hooker, si les Portugais, propriétaires de ces colonies, ne l’auraient pas introduite de l’un dans l’autre? Quoi qu'il en soit, elle est cultivée dans le Jardin bota- nique de l'Ile de France (ile Maurice, aujourd’hui, hélas !), d’où elle a été envoyée au Jardin de Kew ; le Jardin des Plantes de Paris la possède également et depuis longtemps déjà ; nous l'y avons remarquée. Angole parait toutefois sa patrie réelle, car le célèbre voyageur Livingstone dit l'avoir rencontrée fréquemment dans les districts de l'Afrique occidentale, qui avoisinent celui d’Angole. Connue vernaculairement sous le nom d’//é, on retire des fibres de ses feuilles une filasse d’une force extrême, et supérieure, dit-on, à tout ce qu'on connaît en ce genre; on en fait d'excellents cordages, des câbles, des fils de sonde, etc.; et le D' W. Hoo- ker en a reconnu la matière, à l'exposition de 1858 des produits de l'industrie, à Paris, parmi les produits d’Angole. À l'état de culture, elle végète rapidement et presque sans soin. Elle est acaule, et d’un rhizôme compact, stolonifère, comme ceux autres con- génères, beaucoup trop négligées dans nos jardins (1), sort un fascicule de feuilles, dont les inférieures sont à l’état de squames, les autres hautes de 40, 50, 60 et même 100 centimètres sur deux et plus de diamètre, sont absolument cylindriques, atténuées en une longue pointe apicale, vertes, lisses, en forme de broche; les fleurs, dont la forme rappèle assez bien’ celle des Hyacinthes, sont nombreuses, fasciculées par 3, 5, 6, d’un blanc de crême, relevé de rouge; à limbe de six lacinies étalées et élé- gamment récurves ; à six longues étamines très saillantes; elles terminent ainsi un scape, haut de 30 à 35 cent", dont elles occupent la plus grande partie. C’est, en somme, une belle plante, et bien digne de figurer dans toute collection de goût, où, en l'absence même de ses fleurs, son port singulier ferait bon effet. Dasylirium Hartwegianum Zucc. sec, W. Hook. I. i, e. sed. Nos. cum ??? (An potius indescriptum? et tune D. Hookerii Nos.) (2). — (4) Sanseviera quineensis Wivin., Zeylanica Wiuv., longiflora Sims., grandicuspis Haw., elc., toutes d’un port pittoresque, à fleurs semblables à celles des Jacinthes, et odorantes comme elles. (2) D. Gaule, v. si mavis, caudice magno subgloboso tubereuloso, foliis e tuberculis fascieulatis bipedalibus e latiuscula basi lineari-subulatis elongatis rigidis glaucescentibus dorso obtuse carinatis superne canaliculatis NISCELLANÉES, 25 Si M. W. Hooker est dans le vrai, en rapportant la plante dont il s’agit au D. Hartwegianum, comment peut-il se faire que Zuccarini, Bentham et Kunth en aient passé sous silence l'énorme caudex ou rhizôme, formé de nombreux tubercules, serrés et disposés en spirale, rappelant absolument ceux de la T'estudinaria elephantipes ou de certaines Dioscone ? En effet, les auteurs à ce sujet se contentent de dire : caule ereclo! .…. apice foliato ….. caulis pars terminalis teretiuscula foliata ; folia sparsa Kru., 1. c.; ..….. Or, ici, il n’y a point de tige proprement dite; elle est remplacée par l'énorme caudex hémisphérique(?) dont nous venons de parler ; il n’y a pas de feuilles éparses…. elles sont disposées en des fasci- cules sessiles au sommet des tubereules qui hérissent la masse du caudex, et de leur centre surgit un scape, ou une panicule florale presque sessile aussi | Encore une fois, M. W. Hooker ne se trompe-t-il pas? Nous le pensons, jusqu’à preuve du contraire? et dans l'affirmative nous la lui dédions, more botanico, comme un nouvel hommage de notre part rendu à un savant, dont doit s’honorer l'Angleterre. « Vers 1846, dit M. W. Hooker, nous recûmes de M. Repper, attaché à l'établissement de (a Compagnie de Real del Monte (sic!) quelques plantes remarquables en forme de boule (tuber! grosseur!!!) de 0,33 environ de hauteur sur autant de diamètre, dont la surface était formée de nombreux tubercules (cyrtômes Nor.), légèrement saillants et sillonnés de lignes creuses concentriques (Somewhat circinately wrinkled !)... Ces caudex, dont l'aspect rappelait ceux de la Testudinaria elephantipes de l'Afrique centrale, onu de quelques Dioseoreæ mexicaines, restèrent à l'état dormant pendant quelques années; mais l’un d’eux dernièrement produisit de nombreuses touffes de feuilles et des panicules de fleurs. M. W. Hooker regarde, après comparaison, sa plante comme identique, avec celles envoyées de Zacatecas (Mexique), par Hartweg et par Charles Wright (n° 1918, coll. II. Mex. 1851-2); en fesant remarquer que ni l'un ni l’autre de ces deux collecteurs n’a mentionné the nature of the Plant : « De sorte que, ajoute-t-il, nous restons dans le doute, si nous devons considérer ce tubercule (tuber), comme un état normal de la tige ou caudex de cette plante, ou si nous ne devons la regarder que comme striatis margine spinuloso-serratis; spinulis medioeribus uniformibus apicibus integris (nee penicillato-fibrosis); panicula subsessili bipedali, ramis remotis patentibus, inferioribus longe bracteatis superioribus glomerulis- que bracteis parvis subulatis seariosis, partialibus (sub flore) latis membranaceis, W. Hoox. L. i e. Dasylirium Hartwegianum Zuccar. in Act. Acad, Monac, IV. Sect. 2. 1845 (Diss. separ. 22). Kunra, Enum. V. 41. Benra. PI, Hartw. 348. nom. tant.! — Secund. W. Hook. Bot, Mag. t, 5099, febr. 1859!!! Cordyline longifolia Benru. ibid. 53, sine deseript, ! 26 MISCELLANÉES, une collection accidentelle ou un amas de tiges unies, une sorte de mons- truosité ! Tous les Dasyliria que nous connaissons en effet, jusqu'ici, ont des caudex séparés, distincts, simples, plus ou moins allongés. » Nous partageons cette dernière manière de voir : ce caudex hémisphé- rique semble un amas de tiges étroitement soudées entre elles ; c’est là la vraie nature de l'espèce, puisque le Jardin de Kew en possède plusieurs individus absolument identiques ; et nous-mêmes en avions entendu parler à plusieurs reprises, et par Galeotti et par les frères Tonel; ce qui nous en fesait désirer fort l'introduction. Mais d’un autre côté, nos doutes au sujet de l'identité du curieux végétal avec ceux auquel le réunit le bota- niste anglais, subsistent dans toute leur force. Quoi qu’il en soit, dans la plante qui nous occupe, les feuilles, fasci- culées comme nous avons dit, et longues de 0,50 à un mètre, sont grèles, rudes, rigides, et d’une base large et lancéolée, elles deviennent peu à peu subulées, acuminées, piquantes et entières à la pointe; elles sont en outre finement striées, subcarènées dorsalement, canaliculées en dessus, glauques et raboteuses aux bords en raison de très petites dents spinescentes, uniformes et distantes. La panicule florale est presque ses- sile, ainsi que nous l'avons dit ; les fleurs, disposées comme dans le genre (V. supra D. glaucophyllum et acrotrichum. Izzusrr. norric. T° V, Misc. p. 52), et conformées de même (M. Hooker n’a observé que l'individu ©), sont chez elle toutefois d’un coloris plus vif: les pétales en sont presque entièrement violets. C’est certainement en somme une plante à recommander en raison de la singularité de son port, et qui fera un excellent effet parmi ses con- généres et ses alliées, les Yucca, les Agave, les Cordyline, les Dracæna, les Pinceneclilia (quid nominis?), etc. Des LYCOPODES comme plantes ornementales, et en particulier d’une nouvelle espèce. Comme les Fougères, comme les Sélaginelles, si recherchées aujourd’hui, et à autant de titres, les Lycopodes méritent d’être introduits dans les cultures, où ils se feront remarquer par leur port aussi singulier que pit- toresque, aux liges subramifiées, dichotômes, pendantes ou érigées, ou épigées ou épiphytes (1), ou même mais rarement saxicoles, souvent ram- pantes et radicantes, assez souvent suffrutescentes, feuillées de la base au (1) C’est évidemment par un véritable lapsu calami que M, Spring les a dits seulement terrestres! MISCELLANÉES. 27 sommet, qui se termine par les épis fructifères, et semblent en général être de gigantesques Mousses ou de grandes Jungermannes. Les Lycopodes se montrent en très grand nombre sous les Tropiques des trois continents; elles sont rares dans les parties tempérées et pres- que nulles au-delà. Comme méritant la culture, il suffit de citer au hasard les L. epicææfo- lium Desv., aristatum Wiico., ulicifolium VenT., curvatum Wa. Wightianum Wai., funiforme Bory., cernuum L., etc., etc. On voit quelquefois dans les serres le L. quadrangulare SrnixG, en grosses touffes formées de longissimes cordelettes carrées (0,50 et 0,60 de longueur); le L. phlegmaria L., qui croît spontanément dans des touffes d'Orchidées ou de Broméliacées, arrivées du pays natal, et dont nous remarquons encore en ce moment divers individus, végétant fraternellement en com- pagnie avec des plantes de cette famille, dans l'établissement Verschaffelt. La culture des espèces exotiques, telles que celles que nous venons de nommer, ne demande aucuns soins spéciaux; par exemple, on peut les tenir côte-à-côte des Orchidées ou des Broméliacées, cultivées sur bran- ches ou en corbeilles suspendues, ou même en pots, avec la précaution de les seringuer souvent, pour en tenir les rhizômes un peu humides, Comme les Fougères, on peut les obtenir facilement de graines recueillies dans leur pays natal, à l'état de maturité, et semées, comme on le fait pour celles de ces plantes. A l'égard des espèces européennes (L. clavatum, complanatum, alpinum, annotinum, inundatum, Selago, ete.), on les tient à l'ombre, en plein air, dans une terre tourbeuse, en compagnie des … Mousses, des Jungermannes, des Drosera, etc. Dans un autre article, nous nous proposons d'entrer dans quelques détails purement botaniques, au sujet de la floraison ou plutôt du mode de reproduction de ces curieuses plantes, ete.; le lecteur, désireux de s’instruire à cet égard, peut consulter avant tout le bel et savant ouvrage de M. Spring, Monographie de la famille des Lycopodiacées, in-4°, publié à Bruxelles de 1842 à 1849, et extrait des Mémoires de l’Académie royale de Belgique, T** XV et XXIV. Voici la nouvelle et belle espèce dont il s’agit : Cn. Leu. Lycopodium Lemaircanum. « Bien que M. Spring ait réuni cette forme au £. Phlegmaria L., elle nous paraît assez distincte pour l'en séparer. En effet, si les différentes formes du Z. Phlegmaria se présentent toujours avec des intermédiaires qui les réunissent au type, celle-ci offre constamment des caractères inva- 28 MISCELLANÉES, riables, et des six exemplaires que nous en possédons, aucun ne présente de variations. De plus, sur une centaine d'échantillons de L,. Phlegmaria, il nous a été impossible d’en trouver une se rapprochant de la forme de celle-ci. Enfin ce Lycopode nous a semblé différer assez du Phlegmaria, par ses feuilles toujours très courtes, cordées, légèrement acuminées et par ses châtons toujours très courts, pour en former une espèce distincte que nous caractérisons comme suit : » « L. ($ Phlegmaria) caule rigido 1-2-3-dichotomo, foliis parvulis rigidissimis coriaceis cordatis leviter acuminatis, nervo supra haud lineatis ; amentis brevioribus moniliformibus 1-2-5-dichotomis. » Lycopodium Lemaireanum LuMcne, in Herb. « Synon. L. rigidum Brume, sec. KonLmanx et GRAves! « Speciem illam A. C. Lemaire, Cactearum peritissimo monographo quique per- multis de re herbaria perutiles libros conscripsit libenti animo dicamus. « Mais je vois dans la Monographie de M. Spring, le L. rigidum BLuwe, donné comme synonyme du L. minialum Srrxe, qui diffère de celui-ci à toto cœlo. En tout cas, le nom ne nous paraitrait guères convenable et s’adapterait bien mieux à une espèce semblable au ZL, Saururus ou au vrai Mminialum SPRNG. » TABLEAU DICHOTOMIQUE des Espèces de la Tribu des Parecmanes. Fol. basi cordatis subpedicellatis supra lineatis acuminatissimis, amentis lon- gissimis - . + : . . . .. . L.phlegmaoria L. Fol. decurrentibus, caule lineato, amen- tis crassis -. . . . L. pachystachyon SPRixc. Fol. adnatis supra sulcatis, caule 4-an- gulari, amentis 4-angularibus . . . L. phlegmarioides Gaunic. Fol. subsecundis obovatis, bracteis ca- « Fol. caulinis conformibus cau- lem cireumobsidentibus ; Amentis dichotomis : Phleygmaria, rinatis, . . ,. , . . , . . . L. obltusifolium SwanTz. Fol. subsecundis planis tortis, caule fobnand. - . : : . + . L. aqualupianum SPRixG. Fol. oblique aflixis subrotundis planis. L. nummularifolium BLUME. » « Quibus adjudgendum illud de quo agitur! » Core Acrre DE Limmineue (1). anse (4) Nous aurons, lors d’une occasion très prochaine, à causer avec nos lecteurs de ce jeune auteur, qui promet d’être pour la Belgique, non seulement un savant distingué, mais encore, ce qu'il est déjà, un généreux et zélé protecteur de la Botanique et de l’Horticulture. MISCELLANÉES. 29 HORTIGULTURE. AARAAAAS De la forme des pots. Dans une précédente notice, nous avons attribué l’une des causes des maladies et du dépérissement des plantes dans les collections, à l'insu/fi- sance du drainage; nous avons signalé avec soin la manière de remédier à ce grave inconvénient, non seulement par un drainage plus copieux, mais surtout par la forme à donner au fond extérieur des pots; nous en avons même figuré trois (T° IL. Mise. p. 54) qui devaient satisfaire à toutes les exigences de cette essentielle opération. Avons-nous été entendu? Oui, probablement ; mais a-t-on suivi nos conseils? Non! la routine à prévalu, ou plutôt on a reculé devant le petit surcroît de dépense qu'eût occasioné la confection de tels pots. L'importance de la question nous engage à y revenir aujourd'hui; et, comme ferme moyen nous proposerons une nouvelle et tout-à-fait écono- mique forme de fond de pot (fig. 4 et 2). L'ig./ Le potier de terre, au moment où sur le tour il =) perce le fond du pot, peut en même temps et en une seconde former la ligne creuse, indiquée en a, soit angulaire, soit semi-circulaire. Nous insistons, dans l'intérêt de la santé des plantes, dans l’intérét surtout de celui qui les cultive, sur celte petite amélioration dans la forme du fond des pots : amélioration si peu dispendieuse, et qui sera suffisante, avec un drainage raisonné, pour parer aux graves inconvénients de la stagnation des eaux d’arrosements ou de pluies, de leur difficile écoule- ment, cas le plus ordinaire, et pour ainsi dire inces- sant dans la pratique journalière. Nous renvoyons le lecteur à l'article indiqué, pour l'examen des causes qui nécessitent l'adoption des améliora- tions que nous avons proposées dans la confection des pots, et surtout pour l'adoption de celle si simple dont nous parlons aujourd’hui. Un mot encore pour corroborer et justifier nos observations ainsi que nos conseils à l'appui d’icelles : levez lez pots, quelque temps après l’arro- sement ; eût-il été abondant? une légère humidité indique seulement que le fait a eu lieu. Pourquoi donc la quantité d’eau écoulée par l'orifice sous- jacent du pot n’est-elle pas plus copieuse ? C’est que le vase posant d’aplomb et souvent assez hermétiquement sur la tablette, intercepie l'air, dont la 6 TOM. VI. MISC. — AVRIL 1859. 50 MISCELLANÉES. libre admission seule permettrait l'écoulement de l'eau. En veut-on la preuve? renversez le pot avec précaution, pour visiter la motte de terre, et vous verrez la base de celle-ci baignant encore dans l'eau! Étonnez- nous done, après cela, de l'état languissant et chlorotique de vos plantes! état maladif dont la mort est trop souvent la conséquence, car le remède vient souvent trop tard : remède qui consiste dans un rempotement nou- veau et complet, avec rafraichissement des racines gâtées et d’une partie des rameaux, pour rétablir l'équilibre entre ceux-ci et celles-là. Un second conseil en passant, et qui a bien aussi sa valeur : rejetez de votre pratique les pots sans bord : ne vous est-il jamais arrivé, ou n’avez- vous pas été témoin de ce fâcheux accident, de laisser échapper de votre main un pot sans bord, surtout lorsqu'il est rendu gluant par l'humidité? Et dans ce cas, si fréquent, non seulement le vase est brisé, mais la plante l'est avec lui, ou irréparablement ou au moins fortement endommagée ! Donc, dans toute pratique bien ordonnée, point de pots sans bords, même en fait des plus petits! De plus, pour prendre et tenir un pot de ce genre, il vous faut l’empoigner avec la main entière; avec des pots à bord, il suffit du pouce et de l'index (quand il s’agit de petits ou moyens pols !). De tels conseils peuvent au premier abord paraître un peu puérils; mais quand on réfléchit, on voit qu’ils sont frappés au coin du bon sens! Ex- perlo crede Roberto, amice Lector ! PLANTES RABCOMMANDÉES. (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Plectocomia assamica Grirr. (1). Phœnicaceæ Nos. (Palmaceæ Aucr.!). — Une figure in-folio double et une description détaillée, quel- qu’exacte qu’elle fût (et quelles paroles peuvent peindre convenablement la Nature? Ce ne sont pas les nôtres du moins, quelque regret que nous en ayons, quelque effort que nous fassions!!), pourrait à peine donner une juste idée des dimensions foliaires immenses, de l'élégance extrême et toute particulière du port et surtout de l’inflorescence très longuement développée de ce charmant Palmier : inflorescence que l’on peut comparer, (1) P. spathis laxe patentibus lato-oblongis brevi-acuminatis obtuse subcomplicato-carinatis coloratis (tricolocoribus); petalorum laciniis longe acuminatis, staminibus 8-12. W. Hoox. 1. i. c. Plectocomia assamiea Guirr. in Calcutta Journ. of Nat. Hist, V. 97. W. Hook. Bot. Mag. t. 5105. Mars 1859. — Khasiyana ? esuso. ibid. p. 98 Palms of the Esst Indies, 106. t. 218. — Himalayana ?P eausp. ibid. p. 100. — ibid, p. 108. t. 219, Zalacca assamiea Wau. mse. in Hort. Caleutt. Voir, Hort. suburb. Caleutt. p. 639 nom. tantum! MISCELLANÉES. 31 sclon nous et non sans quelque justesse, abstraction faite de la taille et des formes florales, à celle des élégantes Vriesea, dont elle a le frais coloris varié! On va juger si nous avons apporté quelque exagération dans les lignes qui précèdent. Divers individus du Plectocomia assamica existaient depuis longtemps dans le Jardin royal botanique de Kew, où les avait envoyés feu Wallich sous le nom de Zalacca assamica. On les y a déjà vus fleurir deux fois; le stipe grêle, élancé, atteint aujourd’hui, dans la serre à Palmiers dudit jardin, soixante-six pieds de hauteur, el émet des frondes d’environ trente pieds de longueur ! D'entre les feuilles sortent des spadices composés, dont les rameaux, desquels chacun atteint de 0,60 à 1 mètre et plus de longueur sur 0,07 de diamètre! Voici grosso modo le portrait de l'espèce ! les détails qui suivent et que nous empruntons à M, W. Hooker, le complèteront de sorte à engager le lecteur à acquérir une telle plante pour en orner ses collections, d'autant mieux qu'il peut facilement se la procurer, et tout d’abord chez l'éditeur de ce recueil, chez qui nous en avons observé de jolis individus. « Le P. assamica, » dit M. Hooker, « semble être une espèce particu- lière au Bengale oriental, et diffère du P. elongata (on les possède tous deux dans les collections du continent, où on les confond volontiers) par des spathes plus longues, plus étroites, colorées de blanc, de brun (rose dans la figure!) et de vert; par les segments des corolles très longuement acuminées, et par un nombre d’étamines constamment plus nombreux. » Le second est plus vigoureux, plus épineux ; il atteint et dépasse cent cin- quante pieds de hauteur ; les frondes en sont beaucoup plus larges, plus fortement armées ; c’est le vrai Zalacca assamica Horr. de nos jardins. Le stipe du P. assamica est gros à peine comme le bas de la jambe d’un homme (man’s ankle, cheville du pied), mais un peu dilaté dans le som- met ; il est feuillé, dans une très grande longueur, nu en bas, et dans la partie médiane revêtu encore des bases engainantes, fortement épineuses et longtemps persistantes, des anciennes frondes, Comme en raison de ce faible diamètre, eu égard à sa grande longueur, il ne saurait se soutenir isolé, la nature a pourvu à cela, en armant ses frondes de puissantes épines, que nous allons décrire, au moyen desquelles il s'accroche aux arbres voisins. Ces frondes, longues comme nous l'avons dit, sont /rondulées seulement de la base au milieu ; le reste du rhachis se prolonge en une sorte de fouet, destitué de frondules, mais portant en dessous les puissants crochets en question. Ces dernières sont opposées ou à peu près, de 6-7 pouces à près d'un pied de long, plus ou moins largement lancéolées, KY". MISCELLANÉES. acuminées, veinées-plissées, très glauques en dessous; les aiguillons, courts, rougeâtres, mais extrêmement robustes, défléchis, sont au nombre de 5-6, bientôt soudés en des corps jaunâtres , sessiles, isolés, distants sur le rhachis, et dont l’ensemble imite fort bien la patte d’une taupe (W. Hook.). Nous avons dit ci-dessus quelques mots du mode d’inflorescence : dans ce genre, elle est réellement ornementale; les longs rameaux qui la forment se composent de grandes spathelles (1) (0,06), oblongues-rhomboïdes, appliquées-distiques, arrondies-carènées dorsalement, concaves en dedans, coriaces, brièvement et brusquement acuminées, très-aiguës, blanches et légèrement teintées de verdâtre dans la plus grande partie de leur lon- gueur, puis roses (ex figura !), et enfin, au sommet, d’un beau vert, bordé de brun et finement cilié. Chacune d’elle recouvre en partie un spadicule dont l’ensemble forme un tout continu entre les deux rangées de spathel- les, Chacun se compose de très nombreuses, très petites fleurs jaunâtres, bractéolées (les mâles seules cette fois ont été observées vivantes par M. W. Hooker; le genre ne se compose que d’espèces dioïques; la pre- mière fois, c'était un individu femelle qui avait fleuri). o Calyce trifide, lobes subulés. Corolle 3-partie, dont les segments allongés-lan- céolés, acuminés. Étumines 8-10-12, beaucoup plus courtes que la corolle, filaments courts ; anthères linéaires-oblongues, subsagittées. Q Spathelles semblables à celles des mâles; épi, ou spadicule, de moitié environ aussi long qu’elles (il en est de même chez le &). Calyce trilobé, grand, en propor- tion de la fleur; lobes obtus, mucrones, ciliés-frangés. Corolle comme celle des 0”; ovuire subglobuleux, recouvert de squames réfléchies, frangées; style court; stig- males 5, frangés en dedans. Fruit globuleux, brun, garni extérieurement, comme l'ovaire ; et soustendu par les enveloppes persistantes et très rigides; graine globu- leuse ; albumen abondant, dur. En raison de son mérite hautement ornemental, le lecteur, nous l’espé- rons, ne nous en voudra pas trop de nous être montré un peu prolixe à l'égard de ce Palmier; et puisque nous avons mentionné son très bel et très robuste congénère, le P. elongata, nous croyons devoir reproduire ici un fait curieux auquel il donne sujet, et que nous empruntons au Botanical Magazine (1. e.). Feu M. Winterbottom raconte, comme témoin, qu’à Java, on fait un singulier usage des rhachis de ce Palmier. Les gens, dont le devoir est d'arrêter les voleurs et les vagabonds, attachent aux côtés internes d’une fourche (faite ad hoc!) une portion dudit rhachis, garnie de ses robustes (1) Srarua, spathella, spathellula; seanix, spadicellus, spadiculus Non.; ces diminutifs sont logiques, néces- saires pour exprimer les ramifications de ces organes et éviter de longues périphrases. MISCELLANÉES. 35 aiguillons défléchis; et qu’ainsi armés, ils donnent la chasse à ces mal- faiteurs, sur lesquels ils lancent ladite fourche, de façon à leur enserrer le corps, dans les vêtements, ou dans la chair duquel, chose bien plus dou- Joureuse, s'enfoncent ces aiguillons, dont ils ne peuvent se dépêtrer, ct qui les livrent prisonniers. Avec les frondes du même, on fait divers usten- siles, entr’autres des corbeilles, Fachiadenus carinatus Grises. (1). Gentianaceæ. — Dans la notice qu’il consacre à cette plante, indigène dans l’île de Madagascar, M. W. Hooker mentionne la difficulté qu’on éprouve à se procurer des plantes de cette fertile contrée, et combien on doit de remerciments au révérend W. Ellis, à l'énergie et au grand amour des plantes duquel, on est redevable de l'introduction, à l’état vivant, de beaucoup d'intéressants et rares végélaux, parimi lesquels on compte au premier rang les Ouvi- randra fenestralis et Bernieriana (V. ci-dessus, Zllustr. hortic., T° IL. Mise. 5, 13. T° V. Misc. 90). C'est également à cet ecclésiastique que lon doit la plante en question, qui est vraiment d’un haut intérêt orne- mental pour les serres chaudes, par ses grandes et nombreuses fleurs lilas et l'élégance de son port. Plante basse (low! d’après le dessin, elle paraît devoir atteindre 0,70 à 0,75), suffrutiqueuse à la base; à branches et à rameaux dichotomes, herbacés, tétragones, glabres, ainsi que toutes les autres parties. Feuilles par paires opposées, distantes, ovales-aiguës, 5-5 nervées, étalées, longues de 0,027 à 0,040. Cymes terminales en général, deux fois dichotomes, et en outre, près de ces ramifications, est une paire de fleurs axillaire. Pé- doncule très court. Calyce oblong, portant à sa base interne de courtes squames bisériées (2), à 5 lobes linéaires, subulés, carènés-ailés dorsale- ment, Corolle hypocratérimorphe, dont le tube grêle, blanc, est long de 0,054 à 0,081, et un peu élargi dans le haut; limbe horizontal, de 5 lobes imbriqués, larges, ovés, aigus ; à la gorge se voient quatre courtes dents aiguës, alternant avec les segments de la corolle. Étamines incluses, insérées à la partie dilatée du tube; style plus long qu’elles, dont le stig- mate ové, formé de deux lobes dressés. Sonerila margaritacea Lioz. Melastomaceæ. — M. W. Hooker (1) T. Caule suffruticoso tetragono, foliis ovalibus sessilibus trinerviis; eyma terminali bis dichotoma ; calycis quinquefidi alis obverse semilanceolatis, lobis linearibus; corollæ tubo biuneiali apice ventricoso Lé lobos late ovatos acutiuseulos plus duplo superante ; genitalibus inclusis. Gwises. 1. à. e. Fachiad carinatus Grises. Gent. 200. et in DC. Prodr. IX. 81. W. Hoos. Bot. Mag. t. 5094. Lisianthus carinatus Lawanck, Diet. Enclye. 11. 258. Ilustr, t. 107. f. 2. Wauso. spec. J. 829. (2) (Caractère du genre : c’est l'anneau continu glanduleux de l’auteur!) Fesons remarquer en passant que cet anneau ne fait alors pas partie de l'ovaire, comme l'a dit Grisebach, puisqu'il est soudé à la base du calyce ! 34 MISCELLANÉES. donne de cette charmante petite plante une bonne et exacte figure d’après un individu entièrement développé, et cite celle donnée par M. Planchon, dans la Flore des Serres et des Jardins de l’Europe, t. 1126. Nous regret- tons de voir qu'il ait omis de citer aussi celle que nous en avons insérée nous-même dans ce recueil : l’Alustration horticole, de tous les journaux botanico-horticoles, ayant été LE PREMIER qui l'ait figurée. Nous renvoyons le lecteur, pour justification du fait, à notre N° de janvier 1855 (T° I), et si le hasard voulait qu’il ne connût pas encore la plante, nous ne doutons pas qu'il s’empresse de l’acquérir pour en orner ses collections : peu de plan- tes à beau feuillage peuvent sous ce rapport, outre l'agrément de ses nom- breuses et jolies fleurs roses, lui disputer victorieusement la prééminence. En consultant notre article, le botaniste y trouvera en même temps quelques observations organologiques critiques qui ne sont pas sans im- portance : telles, par exemple, qu’une coronule épigyne, la situation vraie des poils foliaires, l’insertion ovulaire, ete., que n’a pas examinées l’au- teur anglais ou qu’il a passées sous silence dans son texte. Dans notre Tome III, Mise. p. 31, le lecteur trouvera en outre une notice complé- mentaire au sujet de l’espèce en question : notice qui indique le change- ment de forme qu’elle avait subi depuis notre description, et qui coïncide absolument avec l'excellente planche du Botanical Magazine. Epigynium leucobotrys Nurr. (1) Vacciniaceæ. — Découverte croissant sur des chênes, dans les monts Duphla, au Nord-Est du Bengale, par M. Booth, à qui la Botanique et l'Horticulture sont déjà redevables de maintes belles plantes, entr'autres de plusieurs magnifiques espèces de Rhododendrum, et qui l'envoya vivante à son oncle, le vénérable botaniste M. Nuttall (Hook.!), cette Vacciniacée est. remarquable surtout par la beauté de ses fruits d’un blanc céreux, réunis en nombreuses grappes pendantes du sommet des rameaux, et imitant parfaitement celles de volu- mineuses groseilles blanches à grappes. Elle est très voisine de l’£. acumi- natum Kiorzsen (Bot. Mag. t. 5010. Illustr. hortic. Mise. 4. 1858), et appartient au même groupe que ce dernier, qui l'emporte toutefois en beauté par le riche coloris de toute son inflorescence ; et au sujet du genre dans lequel elle est provisoirement placée, nous ferons observer, avec M. W. Hooker, qu’il serait peut-être plus correct de le considérer comme une simple section du Vaccinium. On sait que le Cassini moderne, f. (1) Æ: (et potius Vacerniow S Epigynium !) frutex epiphytieus, radice tuberosa erassa, ramulis verticillatis, vis oblongo-lanceulatis Brosse serratis obiusiuscalis, racemis subterminalibus folio longioribus, bracteis minutis ciliato-serratis, pedicellis demum elongatis earnosis (floribusque albis) apice dilatatis; corolla urceolata obtuse pentagona, baccis depresso-globosis albis. W, Hoox. L. . €. Epigynium leucobotrys Nurr, mse. — W. Hook, Bot, Mag. t, 5103. Mars 1859. MISCELLANÉES. 5 révisant les Vacciniacées, dont il a même changé, sans motif plausible, le vieux nom si connu en celui de Siphonandracées, y a créé une multitude de genres, dont la plupart, ainsi qu'en témoignent les botanistes Les plus compétents, n'ont pas une raison d’être suffisante, et deviendront toutefois d’excellentes sections. Il en est surtout ainsi de ceux qu'il a créés dans la famille des Bégoniacées, si naturelle et si homogène cepen- dant, Mais revenons à l’intéressant arbrisseau qui nous occupe, et dont voici une description empruntée en partie à M. W. Hooker, qui le pre- mier en a donné la figure (et une bonne figure!) Rhizôme tubéreux, fort semblable à celui d’une Dioscorée, mais plus dur; il s’en élève un arbrisseau toujours vert, haut de deux ou trois mètres, dressé, à branches verticillées ; feuilles situées surtout au sommet des rameaux, persistantes, oblongues-lancéolées, à peine acuminées, ob- tuses même à l'extrémité, étalées, largement crènelées-dentées aux bords, fortement veinées, très brièvement pétiolées. Grappes nombreuses, sortant d’entre les feuilles et plus longues qu’elles (0,07-8-9) ; fleurs nombreuses, d’un blanc pur, dit M. Nutall, mais légèrement verdâtre (d’après la figure), assez petites (0,008 de haut), urcéolées-coniques, subpentago- nes, contractées sous le limbe, lequel est fort petit, 5-denté; pédicelles presque deux fois aussi longs que la fleur, et peu-à-peu renflés vers le sommet. Fruits (Baies) globuleux, d’un biäne pur de cire, de la grosseur d’un pois chiche, déprimés au sommet et même ombiliqués, montrant là les vestiges du disque et du style et circulairement cinq macules trian- gulaires noires, vestiges persistants du calyce. Ce sera là, nous le répétons volontiers, un gracieux ornement pour la serre froide. NOUVELLE ESPÈCE D'ANHALONIUM. Anhalonium areolosum Nos. Caclaceæ S Phymatocotyledoncæ Nos. — Voici certes un nom générique et un nom spécifique qui La m8 d’être accolés ensemble, une antithèse nominale des mieux strate Nous n'y pouvons mais; nous avons dû nous en rendre que e, ae de la plante vraiment extraordinaire que nous avons sous les yeux, et don nous devons la bienveillante communication à M. Louis De Smet, ue chef des cultures de M. Van Houtte, et horticulteur à Ledeberg-lez-Gand; elle vient prouver une millionième fois de plus ar la der ne des élucubrations humaines, quand l'homme a l'orguei ne ses de définir rigoureusement, de limiter, de circonscrire odiqu ; selon sa courte vue, les choses de son immense rer ne Le genre Anhalonium, fondé par nous, en 1859 Les : ira #8 n. 1.), et adopté depuis par tous les botanistes et tous ae ji pt coles, qui se sont occupés des plantes qu'il renferme, avait pour princip ère différenti k entiel distinctif de la caractère différentiel l'absence d'aréoles, organe ess 356 MISCELLANÉES. belle et curieuse famille à laquelle il appartient. En effet, l'A. prismati- cum Nos. , type de ce genre, et dans les fort nombreux individus que nous en examinâmes alors, et depuis, ne nous avait présenté d’aréoles, ni même leurs vestiges, sur les podaires qui en couronnent le caudex. Néanmoins, si les individus adultes, soumis à nos investigations, ne nous ont offert rien de tel, plus tard de très jeunes individus, nés de graines récoltées sur eux-mêmes, nous ont montré au sommet extrême de leurs podaires, non seulement de véritables aréoles, mais même des sétules fasciculées, véri- tables aiguillons sétacés : aréoles et sétules, qui disparaissaient bientôt complètement au fur et à mesure du développement des jeunes plantes. À ce premier démenti descriptif s’en joignit bientôt un second, plus significatif encore : Survint bientôt dans les collections européennes, une nouvelle et bien distincte espèce du méme genre, pourvue, elle, d’une véritable et mani- feste aréole, bien que fort petite, à la pointe de chacun de ses podaires (4. pulvilligerum Nos. (1)). Un second démenti, et plus énergique encore, nous est donné aujourd'hui par la Nature, dans la plante dont il est ici question, laquelle, dès lors, fait rentrer, en raison de ses aréoles très dis- tinctes et de leurs aiguillons, rudimentaires, il est vrai, mais évidents, le genre Anhalonium (que ne pouvons-nous, sans apporter de trouble dans la Nomenclature, changer cette dénomination, désormais si inexacte?) dans la série linéaire de ses confrères, dont il ne se distingue plus que par la forme, du reste, si tranchée de ses podaires. Voici une courte, mais suffi- sante diagnose de l'espèce nouvelle, rédigée ex sicco, malheureusement ! Caudex À PRiISMATICI et ELONGATI, scilicet : napiformis, v. potius betæformis, podariis numerosis, ut mos, spiraliter insertis magnis (facie supera 0,02 ; long; lat. versus basim [supra partem celatam !] 0,05 3) crassissimis supra convexo-rotundatis infra acute carinatis apice in angulum acutum attenuatis, basi celata ad insertionecm applanatis ; ad apicem supra areolis terminalibus magnis (0,007-8+-0,002-5) oblongis semper præsentibus et etiam in vetustissimis podariis persistentibus; tomento bre- vissimo; aculeis (in omnibus absolutissime rudimentariis sed manifestis) numerosis bifariis punctiformibus, cum pluribus centralibus; reliqua desiderantur !!! (alt. 0,6; diam. 0,12, sine caudice subjecto !) Cette trois fois curieuse espèce avait été envoyée à M. L. De Smet, par feu Galeotti, qui en avait reçu divers individus du Mexique, tous morts depuis, ainsi que celui que nous décrivons, mais qui s’est heureuse- ment ad descriptionem ! dessèché sans pourrir. On sait combien les plantes de ce genre sont difficiles à conserver dans nos collections, où on n’a pu même jusqu'ici, faute d’une culture rationnelle, en élever nés de graines. Aussi le peu qui arrivent du pays natal, et qu'on y possède, sont-elles toujours extrêmement rares et d’un prix considérablement élevé. Toute- fois, nous formons des vœux ardents pour en voir introduire des masses. L’Anhalonium Kotschubeyanum Nos. (2), par exemple, introduit en 1849, et pour la première fois à Paris, chez M. Cels, ne s’est encore vu représenter en Europe que par deux très petits individus, péris probable- ment depuis, et dont chacun, gros à peine comme un abricot, s'était vendu 1000 fr. ! N’est-il pas désirable de voir réintroduire de telles plantes, dans l'intérêt commun de la Science et de l’Horticulture ? (1) A el. Sasu-Dycr, Cact. Hort. Dyck. eult. ete, No i r ? \ ’ + Hort. . : L men m ! causa : nomen illud revera fuerat aptissime dosaitas!1! a . (2) Nomen quoque mutatum i : : sos Gite : sos d. mins en es in sulcatum ab eodem botanisia citato, invita sibi cognita prioritate ! et dicam ANS MISCELLANÉES. 57 Du genre Dyssocunoma et des espèces qui le composent. Érym. dccov, difficile à conserver; xpèua, couleur; dans ce genre, les corolles, qui sont vertes, passent au noir dans l’herbier, SoLANACEÆ À SoLanEÆ S$ DarTurÆ. CHARACT, GENER. Calyx magnus pentasepalus persistens, sepalis lanceola- tis acutissimis, primum marginibus in tubum 5-angulatum conniventibus, de- mum cylindricis (?!) liberis erectis. Co- rolla carnosa, fubo imo cylindrico angu- lato superne infundibuliformi aut ventri- coso-campanulato 15-nervi, limbo æqui- longo 5-partito, laciniis æqualibus longe lanceolatis acuminatissimis integris 3- nerviis circinato-revolutis æstivatione valvatis marginibus tomentellis subin- troflexis. Sfamina 5 æqualia ad constric- tionem tubi adnata crecta longissime exserta, flamentis subulatis imo incrassa- tis et sericeo-pilosis superne glabris, an- theris lincaribus apice mucronulatis imo cordatis in sinu dorsi affixis biloculari- bus, loculis connectivo angusto parallele adpatis intus longitudinaliter dehiscen- tibus. Stylus erectus staminibus longius- culus apice incrassatus, stigmate bilobo, lobis oblongis adpressis intus et margi- nibus recurvis glanduloso-viscosis. Ova- rium conicum disco carnoso magno im- positum biloculare, placentis centrali- bus dissepimento adnatis multiovulatis. Bacca……. Suffrutices brasilienses scandentes (sub- sarmentosi potius et eliam erecti) gla- bri, foliis alternis in ramos laxis in tu- rionibus florentibus fasciculatis ellipticis acuminatis ; floribus pedunculatis e fas- ciculis solitariis (vel geminato-superpo- sitis) cernuis siccitale nigricantibus al- bido (v. flavo) -virescentibus. Muens, 1. i. c. (except. parenth.). Dyssochroma Mrers, in JARDINE and Secey, Ann. of Nat. Hist. 2e sér. IV. 250. 1849. Wazr. Annal. HE 452. Dunar, in DC. Prodr. XII. 689. adnot. sola! Solan- dræ, Daturæ, Juanulloæ, Brugmansiæ spec. auct. alior.! Avant de traiter du sujet dont il s’agit, qu'on nous permette quelques observations philologiques et litho-typographiques, dont l'opportunité ne sera point contestée: Si la détermination générique ou spécifique d’une plante est, aujourd'hui, en raison des nombreux ouvrages qui paraissent dans tous les pays civilisés et dans toutes les langues (ouvrages qu'il est presque impossible non seulement de collectionner, même à grands renforts d'argent, mais même de connaître et surtout de compulser), est aujourd’hui, disons-nous, par ces raisons, d’une difficulté extrême pour le botaniste avantageusement placé dans les grands centres botaniques, elle sera presque impossible pour le botaniste isolé, qui, comme nous, fort peu riche de livres et sans herbiers, est, malgré son zèle et sa bonne volonté, livré presque à ses seuls instincts. De Jà sans doute, quelques erreurs génériques et spéci- fiques, commises bien malgré nous, et que nous serons heureux de recti- fier, toutes les fois qu’on voudra bien nous les signaler, ainsi que nous en avons maintes fois fait l'invitation pressante à nos savants confrères. Pour faire de la botanique passable, aujourd’hui, non seulement il faut TOM. VI. MISC, — Mal 1859. 7 58 MISCELLANÉES. être relativement riche, pour acheter tous les grands ouvrages qui pa- raissent, et qu’on s’obstine à vendre à des prix exorbitants et cent fois sou- vent au-dessus de leur VALEUR MATÉRIELLE (1) : ouvrages qu'il faut de toute nécessité connaître et étudier; mais il faut encore comprendre in libris, sinon parler, les principales langues de l’Europe, le français, l’anglais et l'allemand, tout d’abord ; puis le néerlandais, le russe, le suédois, l'espa- gnol, l'italien, etc. Certes, au grave inconvénient de l'ignorance des idiomes, il est un remède facile et à la portée de tous les écrivains botanistes : qu'ils écrivent tous en latin! Qui de nos jours ne sait cette langue! Qu'ils s’en servent pour traiter les grandes questions physiologiques, pour la rédaction des Flores, des voyages botaniques, pour la détermination des plantes, etc., pour tout enfin ce qui intéresse en général le monde botaniste; pour le reste, que chacun s'adresse dans son idiome vulgaire à ses compatriotes, pour tout ce qui est d’un moindre intérêt scientifique, comme, par exemple, tout ce qui concerne l’horticulture; ou enfin, et cela vaudrait mieux, sans grossir leurs livres et par une facile et heureuse combinaison typogra- phique, écrivez en latin et traduisez au besoin vos sujets dans votre idiome national ! Faut-il, pour corroborer ces réflexions et démontrer la nécessité de la mesure que nous préconisons, citer un exemple? Eh bien! quoiqu'il en coûte à notre amour-propre de le dire, nous nous citerons nous-mêmes, et nous dirons : qu’ignorant le riche idiome germain, nous ne pouvons guère profiter des nombreux et savants écrits publiés en cette langue. Aussi dirons- (1) Si. la librairie de nos jours peut, par exemple, donner 8-16 pages in-4o, 8-16 pages in-folio, avec de nombreux, superbes et souvent immenses dessins, pour 5, 10, 15, 20, 30, 40 centimes: pourquoi la librairie botanique n’en ferait-elle pas de même, ou à peu près! Nous savons que maint éditeur, à qui une telle question a été posée, a répondu : que les ouvrages botaniques allaient dans trop peu de mains, et par conséquent, que pour s’y retirer (terme consacré!!!) il fallait vendre très cher / Un tel raisonnement est tout bonnement absurde! Éditez à bon marché de beaux et bons ouvrages, et toute la gent botanique, petite et grande, riche et pauvre, s’empressera de les acheter, Chaque petit botaniste, chaque horticulteur même, soigneux de s'’instruire, veut avoir sa bibliothèque, et c’est naturel! mais peut-il mettre 200, 300, 500, 800, 1000, 2000 et même 5000 fr. et plus, à tels ou tels ouvrages, souvent fort médiocrement exécutés, malgré leur prix élevé (nous ne fesons pas de citations /)? Et aujourd’hui surtout, que, grâces aux heureux perfectionnements de la lithographie, de la lithochromographie, etc., on fait cent fois mieux qu'auparavant, on pourrait certes livrer les ouvrages botaniques à figures noires ou coloriées, à des prix 10 fois, 20 fois moindres qu’autrefois, et 10 fois, 20 fois mieux exécutés. Voyez pour preuve notre Illustration horticole, qui donne par an 12 à 15 feuilles de texte, petit in-4o, et 40 pl. doubles ou simples, pour 15 rr.! et nous oserons dire, parce que cela est vrai, qu’elle est par la beauté de ses planches le premier recueil qui paraisse en ce moment dans toute l’Europe! Si elle était publiée en noir, on pourrait la livrer à 5 où 6 Fr. (Jugez!!!) 11 en serait alors de la librairie botanique, comme il en a été du port des lettres, comme il en serait du prix réduit des chemins de fer! Veut-on un exemple qui vienne à l'appui de nos assertions, le voici : au moment où nous écrivons, un prospectus annonce la continuation du Paradisus vindobonensis de feu Endlicher; les 20 fascieules anciens parus coûtaient chacun, rendus chez vous, au moins 24 fr., et ne contenaient que 4 planches coloriées, in-folio avec texte correspondant : planches assez médiocrement exécutées; le fascicule de Ja ï sera € é égal t de 4 planches, imprimées en couleur, texte adjoint, et coûtera 21 fr.!!! — 21 fr., 4 pl. iii Ex coureur!!! Personne en vérité ne s’en passera. S’adresser, au besoin, chez Trubner et Ce, Pater noster Row, London! MISCELLANÉES. 39 nous aux savants de cette nation, pourquoi de courtes diagnoses latines et de longues explications germaniques ? Écrivez le tout en latin (de cui- sine, si vous voulez; qu’on nous pardonne cette trivialité !), mais au moins tout le monde botaniste vous comprendra ! et tout ce monde, à son tour, pourra traduire et commenter vos utiles travaux aux tiers intéressés. Mais nous voici un peu loin de notre sujet, et nous nous hâtons d'y revenir. On ne s’avise jamais de tout! Si, la première fois que nous avons eu à nous occuper de l’intéressante plante que nous avons publiée tout récem- ment dans ce recueil, sous le nom de Datura (S Brugmansia) albido-flava (Jard. fleur. IV. Mise. p. 16. {Uustr, hortic. IV. PI. 151), nous avions songé à consulter l’appendice (Add. et Corrig.), que M. Dunal a joint à son excel- lente Monographie des Solanacées, 1. s. e., nous eussions reconnu immédia- tement qu’elleappartenait à un genre déjà ancien, formé par M. Miers (le), et qu'il appèle avec raison distinct, à cause surtout de l’estivation valvaire et non imbricative de la corolle (et nous ajouterons, de la forme du stigmate bilobé-conné et non subcapité); mais si nous avons commis là une erreur, Nous nous abriterons derrière l'autorité de M. W. Hooker, qui, décrivant à peu près la même plante (et la même très vraisemblablement) n’a pas pensé plus que nous à consulter l’œuvre de M. Dunal, ni même pensé à Comparer sa plante à une espèce fort voisine, publiée il y a bien longtemps déjà dans le Botanical Magazine, sous le nom de Solandra viridiflora (L. c.), type du genre Dyssochroma de M. Miers. À la page 25 des Miscellanées de ce volume, nous avons d’abord fait remarquer que la plante en question n'avait aucuns rapports génériques avec le Juanulloa (1) auquel la réunissait, mais avec doute, l'illustre directeur du Jardin royal botanique de Kew, mais bien plutôt avec le Duatura (S Brugmansia!). De son côté, notre savant confrère, M. Duchartre, rendant compte des plantes rares ou nouvelles dans le Journal de la Société timpériale et centrale d’Horticulture (N° de février dernier 1859) dit que le doute de M. W. Hooker lui semble parfaitement justifié : car celte plante n'offre à peu près aucun des caractères du JuANULLOA. « Au contraire, ajoute ce botaniste distingué, il nous semble y avoir plusieurs motifs pour (1) Une trés belle plante de ce genre, la J. aurantiaca, devient rare dans les collections; on peut en consulter l'excellente description et la belle figure qu’en a données M, An. B arr, qui le premier l’a déterminée et nommée dans notre Æorticulteur universel, Te II, 321 (cum icone dupliei et bona), et dans l'Herb. génér. de l’Amat ; Te II, 2e série, PI, 3 eadem ! Il est regrettable que M. Dunal, en en traitant dans sa Monographie, l'ait signée faussement des noms d’Orro et Disrrica, etc., erreur répétée par Wazrers. Du reste, après M. Broxcxianr, les autres auteurs, W. Hooken, Miens, Paxron, elc., ont, à qui mieux mieux, embrouillée la synonymie de cette plante, envoyée du Mexique au Muséum parisien par M. Linden, en 1839. Nous la rappelons au souvenir des amateurs, qui, sur notre parvle, peuvent de confiance l’acquérir pour en orner leurs serres tempérées. 40 MISCELLANÉES. lui conserver le nom sous lequel le savant botaniste anglais dit qu’elle a été envoyée du continent (V. ci-dessus, 1. c.). » On voit par là que notre opinion au sujet de l’affinité générique de ladite plante était rationnelle. Il résulte de tout ceci que le Dyssochroma nous semble un bon et distinct genre; qu'il doit jusqu'ici se composer des trois espèces qui suivent, et dont nous allons donner une fort sommaire description, puisqu'elles existent dans les collections et que d’ailleurs le lecteur peut en consulter les figures et les descriptions dans les ouvrages que nous allons citer : DYSSOCHROMA. 4. — viridiflorum : glaberrimum, foliis elliptico-oblongis utrinque atie- nuatis sat longe petiolatis, petiolis rubris ; floribus solitariis, calycis segmentis elon- gato-lanceolatis acuminatis; tubo corollæ versus limbum globulosum; stigmate staminibus subæquali. Nos. Dyssochroma viridifiorum Miers (scripsit sphalmate cl. auct. viridifloral), 1. c. 951. Waze. Annal. IH. 152. Duna, L. c. 689. Solandra viridiflora Sims, Bot. Mag. t. 1948. L. et O. Abbild. 101. t, 47. Lonn. Bot. Cab. t. 628. Senprw. in Mart. Flora Bras. fasc. VI. 159. Rio de Janeiro, in Sierra da Estrella, M. de Martius l’a trouvé aussi grimpant sur les arbres et les rochers, près de Tijuca. Il y fleurit en août. 2, — longipes: glabrum, foliis congestis oblongis utrinque acutis paulo com- plicatis et recurvis integerrimis (ué£ in aliis specieb.!); floribus nutantibus (idem !), pedicellis apice incrassatis calycem subæquantibus v. superantibus, fructiferis valde elongatis; calycis (4 poll. 4) ad basim 5-partiti laciniis exacte lanceolatis ; corolla 3 poll. 4, exacte infundibuliformis ventricoso-campanulata, ut in præcedente ; stig- mate ultra pollic. longo, etc. Ex Aucr. Dyssochroma longipes Mis, L. s. c. 252, War. L. c. Solandra longipes SENDT- NER, L. C. Découvert dans le Brésil austral, par Sellow. 3. — albido-flavum : glaberrimum arborescens erectum, ramulis petiolis nervis facieque foliorum infera atroviolaceis, petiolis brevissimis verruculosis ; foliis ovali-oblongis breviter acuminatis v. apiculatis maximis; floribus generis maximis exacte campaniformibus, tubo versus basim angustato; calycis laciniis ovato-lanceo- latis; stigmatis elongati lamellis lineari-coadunatis , apice rotundato-papillosis. Nos. Dyssochroma albido-flavum Nos. in nota præsenti. Datura ( Brugmansia) albido-flavu Nos. antea, Jard. fleur. IV. Mise. 16. Ilustr. hortic. IV. PI. 151. Juin 1857. Juanulloa ?eximia W. Hook. Bot. Mag. t. 5092. January, 1859 (malgré quelques légères différences spécifiques, nous doutons à peine de l'opportunité de l’adjonction de la plante anglaise à la nôtre : différences provenant probablement et surtout de la différence de culture). Découvert par M. Devos, collecteur de la maison Verschaffelt, dans l'ile Ste-Ca- therine. Nos lecteurs se rappèlent peut-être que l'établissement Verschaffelt est en mesure de leur procurer cette curieuse dernière espèce. MISCELLANÉES, 41 AUX BOTANISTES ET SURTOUT AUX HORTICULTEURS ! Quelques mots encore sur lHYBRIDATION VÉGÉTALE dans les jardins, et un dernier sur la GESNERIA DONKELAARIANA et le genre ORTHANTHE. Benevolo lectori dicatum !!! Si nous n’avions à sauvegarder la mémoire de deux horticulteurs des plus distin- gués dont puisse s’honorer la Belgique, si nous n’avions à cœur de démontrer que les horticulteurs, qui de nos jours ont acquis quelque renom en Angleterre, en Belgique, en Allemagne, en France, ne méritent pas le brevet d’ignorance qu'on vient de leur délivrer un peu trop légèrement, et de faire triompher la vérité : si enfin notre honneur comme botaniste et comme écrivain horticole n’était pas mis en cause, nous n’eussions pas relevé le gant qui vient de nous être jeté d’une façon que nous ne voulons pas qualifier (laissant ce soin au lecteur impartial), ni répondre à l’attaque peu mesurée dont nous venons d’être l’objet de la part du Rédacteur de la Belgique horticole (No de mars 1859). Autant, en cffet, nous appelons de nos vœux pour y faire droit, une critique bienvecillante et rationnelle, autant nous dédaignons celle que suscitent le mauvais vouloir et la malignité. Tout d’abord le débat est né de l'erreur commise par deux botanistes justement célèbres, dont l’un, connaissant les faits, mais conséquent avec son système (1), a nié l’hybridité de la Gesneria Donkelaariana ; et l’autre, les ignorant complète- ment, a cru voir là une espèce spontanée, arrivée de l’autre côté de l'Atlantique. Mais si M. Decaisne eût été, comme nous, témoin des faits, nul doute que, cédant cette fois à l'évidence, il eût, malgré son opinion arrêtée sur l’hybridité jardinique, vu là une hybride, tout ce qu’il y a de plus hybride ! D'un autre côté, si M. W. Hoo- ker eût consulté notre Jardin fleuriste et notre Illustration horticole, ou si la maison Veitch, de laquelle il tenait l'individu qu’il décrivait, lui eût communiqué, comme c'était son devoir, les renseignements qu'avait dû lui fournir son correspondant (les uns et les autres mettant sans nécessité la lumière sous le boisseau!), M. W. Hooker, disons, eüt-il vu là une espèce distincte? Non, certes, car ce savant, bien loin de nier l’hybridité jardinique, décrit et figure souvent des plantes de cette catégorie, en les déclarant nées par ce procédé. Nous avons, ce nous semble, en indiquant le mode de formation des composts dont se sont servis les Donkelaar, PROUVÉ comme quoi il était impossible que des graines exotiques eussent pu s’y trouver! quel merveilieux hasard les y eût donc. semées? Il faut en outre rappeler que, dans l’ovaire fécondé, sur plusieurs cen- taines d’ovules, trois seulement (ce qui s'accorde rigoureusement avec les lois de la Physiologie!) ont recu le liquide fécondateur ; que les trois plantes qui en sont nées rappèlent exactement, mais à des dégrés divers et séparés, les traits des deux parents, appartenant chacun à un genre différent; telles donc se sont montrées les Gesneria Donkelaariana et gloxiniæflora Nos. et la G. Miellezii Hot. (La mort si rapprochée des deux habiles praticiens nous a empêché de suivre l’évolution totale de la dernière) : toutes trois, encore une fois, nées de la Gesneria discolor Linoz , fécondée par la Gloxinia (V Ligeria) rubra (2). Nous MAINTENONS comme exact et véridique tout ce que nous avons dit à ce sujet (V. Jardin fleur. AV. PI. 582) ; mais il y a mieux : que tout botaniste, tout amateur, tout horticulteur impartial et sans idée préconçue, place devant ses yeux les parents et leurs enfants adultérins, surtout la G. Donkelaariana, si fameuse par le bruit qu'on lui fait faire, et qu'il prononce si la filiation que nous leur attribuons est, comme l’insinue notre contradieteur, un effet de notre imagination ! (1) M. Decaisne ne nie pas, ne peut nier l’hybridité végétale; mais il la nie en fait de productions jar- diniques d’une façon trop absolue. (2) Toutes trois sont désormais dans le commerce, où il est facile de se les procurer, pour en orner les serres, dans lesquelles rien en ce genre ne saurait être plus réellement ornemental. 42 MISCELLANÉES. RE nous tit Nous abordons maintenant un sujet plus grave et qui intéresse spécialement, non les botanistes proprement dits (nous les voyons tous d'accord sur ce point, sauf M. E. Morren!), mais les horticulteurs en général, et en particulier ceux d’entre eux, qui s'occupent spécialement d’hybridation dans leurs jardins. * — 1 faudrait un gros livre pour exposer d’après nous-même, mais surtout d’après les maîtres, Linné en tête, la question de l'Aybridité, considérée physiologiquement et jardiniquement ; les auteurs qui en ont traité (ce sont presque {ous ()) sont fort nombreux, et les faits abondent à l'appui; mais nous n’en avons ici ni le loisir, ni l'espace, et quelques lignes sufliront pour établir notre doctrine, qui n’est autre que celle des maîtres et des régulateurs de la Science, comme le prouvent tous les ouvra- ges que nous avons publiés depuis un quart de siècle, et qui, nous aimons à le penser, suffisent pour faire justice de l'expression gracieuse de galimatias, par laquelle notre aristarque résume nos opinions à ce sujet. Dans notre appréciation sommaire (V. {{lustr. hortic. ci-dessus, p. 4) de ce qu’on entend en Botanique par Familles, Genres, …. Variétés ct Hybrides, deux lignes, où nous expliquions les Espèces, saulées par un remaniement typographique de la page, nous ont valu la diatribe à laquelle nous répondons, et ces deux lignes, les voici : … On entend par ssrèces, les plantes d’un même genre, se reproduisant identi- quement par le semis de leurs graines. Or, bien loin de nier, de supprimer, de biffer l'espèce, qu'on ouvre l’un de nos livres, on verra que nous, bien au contraire, botuniste essentiellement systématique et descripteur, nous la proclamons, nous l’accusons à chaque page; et il y a plus, nous avions dit (4. c.!), et notre critique répète : par hybrides, on entend les plantes nées de celles de deux genres voisins, ou même DE DEUX ESPÈCES BIEN DISTINCTES, P4r l'opération de l’homme ow par celle des insectes suceurs ! Est-ce clair? Et il dit que nous nions l'espèce ! est-ce là cette bonne foi qu’on aime à trouver de la part de critiques sévères, soit! mais justes ? Quelques mots sur les hybrides, et pour n’y plus revenir! 4o Nous CROYONS À L'HYBRIDATION NATURELLE, opérée par les vents et les insectes, entre plantes DE (GENRES ALLIÉS, dans ces vastes solitudes où le Créateur a disséminé les plantes, et où chaque jour, pour ainsi dire, surgissent des formes nouvelles, que tes Botanistes appèlent genres et espèces, selon qu’elles leur offrent des caractères plus ou moins tranchés et différentiels. Et ceci deviendra un fait incontestable, une vÉRITÉ, pour quiconque compulsera les innombrables plantes dont se composent les Synanthérées, les Mélastomacées, les Scrophulariacées, les Dianthacées Nos. (Caryo- phyllacées auton!), les Crucifères, les Labices, les Bégoniacées, les Gesnériacées, les Amaryllidacées (2), etc., etc. : familles où se confondent, par des nuances pres- que insensibles, tellement les genres, puis les espèces, que les botanistes les plus experts avouent eux-mêmes leur embarras pour distinguer les uns et les autres par des caractères nets et tranchés. Et cette opinion, qui n’est pas seulement nôtre, fait M. E. Morren s’exclamer : « Qu'est-ce à dire, des hybrides de genres voisins? j'avoue ne pas comprendre ou plutôt ne pas oser croire à ce que je dois deviner 1... » Mon Dieu! appartenons-nous done, sans le savoir, à la grande catégorie des animaux à longues oreilles? Avons- nous donc proféré quelque énorme hérésie? Mais non! ce nous semble; voyons : Le restaurateur de la Botanique, Linné, tout d’abord admit le principe de l'hybri- dation ENTRE GENRES; ous les auteurs après lui adoptèrent cette opinion, et en fournirent de nombreux exemples. De Candolle (4, c.) est de cet avis et cite des (1) On peut por exemple lire à ce sujet ce qu’a écrit De Candolle dans son excellente Physiologie végé- tale, pp. 688-746. (2) Parmi ces dernières, les genres Amaryllis (Hippeastrum) et Crinum, notamment travaillés par les Horticulteurs anglais, parmi lesquels il faut surtout citer, en fait de notables et belles plantes hybrides, le toujours regrettable W. Herbert. Qu'eût dit ce savant ecclésiastique, si l’on eût nié devant lui l'hybri- dité ? I se fut contenté sans doute de hausser les épaules! MISCELLANÉES, 45 exemples de telles plantes, ainsi que les auteurs qui en ont traité, M. Adr. de Jus- sieu, dans son savant Traité de Botanique ($ 621, p. 452), est du même avis ct confirme les mêmes faits. M. de Mirbel, dans son excellent Traité de Physiologie végétale et de Botanique, disait avant lui (1. p. 308) : « ON SOUPCONNE MÊME QUE C’Esr A LA FORMATION DES HYBRIDES, QU'IL FAUT ATTRIBUER L’EXISTENCE DE CES GRANDS GENRES DONT LES ESPÈCES NOMBREUSES SE RAPPROCHENT ET SE NUANCENT DE TELLE SORTE QU'IL EST SOUVENT IMPOSSIBLE D’ASSIGNER LES CARACTÈRES DISTINCTIFS DES DIVERSES RACES ; les genres Brassia, Saxifraga, Hieracium, Geranium, Ixia, Mesembrianthemum, Erica, Protea, sont dans ce cas... » 11 rappèle que le célèbre Adanson était telle- ment préoccupé par l’idée de la formation de nouvelles races par croisement d'espèces, qu’il penchait à croire que le Règne végétal est dans un état perpétuel de mulation; que d’anciennes espèces disparaissent, que de nouvelles se forment, que celles-ci sont remplacées par d'autres, etc., etc. : telles sont les opinions, telles sont les doctrines que nous avons toujours professées; et dans notre conviction pro- fonde, nous le répétons hautement : chaque jour la Nature enfante de nouveaux genres, de nouvelles espèces, des variétés ou des hybrides !!! On concoit quel démesuré article nous écririons, si nous devions citer, à l'appui de nos principes, toutes les autorités, tous les auteurs nos devanciers ; une dernière citation toutefois : M. Auguste St-Hilaire, sur le même sujet, est fort explicite; il dit dans son savant traité de Morphologie végétale (p. 569) : On produit aisément des hybrides en croisant de simples variélés; il est moins facile d'en obtenir en répandant le pollen d’une espèce sur les pistils d’une autre du même genre; LES HYBRIDES QUI PROVIENNENT DE DEUX ESPÈCES DE GENRES DIFFÉRENTS SONT TRÈS RARES... DOUS N’aVOns jamais dit autre chose ; ainsi ils sont donc possibles! 90 Nous CROYONS A L’HYBRIDATION JARDINIQUE, à laquelle nos serres et nos parterres doivent cette multitude de plantes améliorées, perfectionnées, qui en sont aujour- d’hui le principal ornement. Oui, pour nous, ce sont des hybrides, obtenues entre espèces et même genres, que cette foule d'Amaryllis (Hippeastrum), de Fuchsia, de Pelargonium, de Dahlia, d'OEillets, de Rhododendrum, d'Azalées (1), etc., ete., que l’art enfante chaque jour dans nos jardins; nommez çà, si vous voulez, des mulets ou mules, des métisses, de quarteronnes même, si cela vous plait, elle n’en seront pas moins des hybrides : hybrides de genres, hybrides d'espèces, hybrides de variétés, peu importe!!! : A ce sujet, M. E. Morren, I. c. p. 175, dit : que tes horticulteurs ne savent pas ce que c’est qu’un hybride... qu’ils n’ont pas des notions précises despèce, de race, de variété, de variation, d’hybride; et un peu plus loin : en science il faut des faits, mais que les faits soient observés par des savants ! etc. Nous ne savons ce que pen- sent de ceci les lecteurs de la Belgique horticole, mais nous croyons fermement que ceux de l'/Hustration horticole répudieront, comme nous, le brevet d’ignorance, qui leur est, nous l'avons dit, trop gratuitement délivré; nous croyons, qu'en Angle- terre, les Verre, les Low, les Henpensox, les Rozissox, etc.; en Allemagne, les Onraiss, les Haace, les Sexcre, les Rrcez, ete, etc. ; en Belgique, les Van Hourre, les Vax Geerr, les Marov, les VERSCHAFFELT, etc, etc., ct en France, les Cnau- vière, les Ces, les Kerezeer, les RANTONNET, les Tournès, Cite etc., nous en passons, et des meilleurs, ne se croiront nullement atteints par l’anathème si béné- volement lancé : on peut être horticulteur et... savant! Il n’y a au fond de tout ceci qu’une guerre de mots peu digne et peu loyale. En veut-on la preuve? écoutez : c’est M. E. Morren qui parle : # « Beaucoup de plantes que l’on qualifie d’hybrides, sont de simples variétés; un plus grand nombre encore sont issues du croisement de deux variétés de la même dati fée 1 sont-ce pas hybrides, dans toute la force du terme, que ces plantes s par RS phares Piel Hi de l'Inde (Himalaya, Boutan, Assam, etc.) et ceux de nos serres, entr’autres avec le R. ponticuw ? 4h MISCELLANÉES. espèce, et l’on reconnaîtra sans doute qu’il n’y a nulle hybridatien dans ces sortes de faits. L'hybridité ne peut exister que dans le résultat d’un croisement entre deux espèces naturelles, bien et dûment distinctes, ou entre variétés de deux espèces dis- tinctes. En fait, le mulet produit du croisement de l'âne et de la jument est un hybride, tandis que duns l'hypothèse de l’unité de l’espèce humaine, les mélis ne peuvent pas être considérés comme hybrides (En. More, I. c.). » En Botanique, sans doute, une plante née de deux espèces de genres différents (comme celle objet du débat!) est un mulet, pour parler comme M. Morren, une véritable hybride; mais, comme en botanique toujours, si nous admettons l'espèce, de quel nom devrons-nous saluer la plante née artificiellement dans nos jardins de deux espèces croisées? de quel nom saluerons-nous la plante née d’une espèce et d'une variété (toujours botaniquement!) ou de deux variétés? Ce sera donc, une métisse, d'abord (pourquoi pas tout de suite une mulâtresse!), et puis une quarter- onue (raisonnant comme notre contradicteur, dans l'hypothèse humaine)! puis.....! mais sans chicane vaine et vide de sens, rentrons dans le domaine botanique et donnons sagement, avec Auguste St-Hilaire et autres, le nom d’hybrides à ces divers produits artificiels obtenus dans les jardins, quels que soient les dégrés d'ascendance des parents dont ils sont issus. Terminons enfin cet article, plus long que nous ne l’aurions désiré, et con- cluons par une dernière observation au sujet du type d’une nouvelle et brillante race (comme eût dit A. de Jussicu) de Gesnériacées : nous voulons parler des Gloxi- nies à fleurs dressées ! Si, dans la Flore des Serres et des Jardins de l’Europe (IV. 511. Janvier 1848), où le premier d’entre tous les auteurs, nous avons décrit et figuré la Gloxinia Fy- fiana, dissimulant l’origine de cette curieuse hybride (?), nous l’eussions dite, intro- duite directement du continent central américain, et donnée comme type d’un genre nouveau, distinct : quel botaniste ne l’eût dès lors admis d'emblée? Une Gesnériacée à cinq étamines normales et fertiles, avec cinq glandes à l'ovaire; un périanthe dressé et non nutant, ete.!!! mais c'étaient là vraiment des choses phénoménales dans la famille; ajoutons encore que toutes les graines en sont fertiles! à Or, l’origine d’une telle plante, que l’on nous a dite hybride, est fort obscure; jamais, que nous sachions, les parents n’en ont été désignés! Et cependant nous y avons cru....! Fesons remarquer, qu’en dépit de sa qualité hybride, la nombreuse progéniture qu’elle a fournie (et fournira encore) se reproduit identiquement par le semis, à l'instar de celle des genres naturels! Dès lors, notre genre Orthanthe, bien qu'artificiel (? ce qu’en définitive rien ne prouve, puisque l’histoire n’en a pas été donnée; pourquoi les graines n’en seraient-elles pas venues d'Amérique ?) a raison d’être, malgré la dénégation absolue de notre critique, tout aussi bien que maint et maint genre naturel, établi sur des caractères bien moins solides. — Et puisque nous parlons de la progéniture issue de la Gloxinia Fyfiana, nos lecteurs n'ont sans doute pas oublié les charmantes variétés, trouvées dans les semis de ses graines, et que nous en avons publiées dans ce recueil, comme nées dans l'établissement A. Ver- schaffelt (V. {lustr. hortic. 1. PI. 16. I. 62, et surtout, IE, PI. 81, où nous avons établi ledit genre et déduit les raisons de sa création, que nous maintenons, malgré l'opposition de M. E. Morren, mais dont nous fesons bon marché, si des botanistes nous voulions nous renfermer ; toutefois nous espérons qu’à cet égard nos lecteurs, qui peuvent s’y trouver intéressés à des dégrés divers et à divers titres, voudront bien nous pardonner notre apparente prolixité : leur promettant, comme nous l'avons dit, de ne revenir jamais sur un tel terrein, quelle que soit la polémique qu'on nous suscitât à l'avenir sur le même sujet, —8— NÉCROLOGIE. — Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons la mort du plus grand naturaliste contemporain, M. ne Humsoor, décédé à Berlin, le 7 mai, à 5 hs de l'après-midi; toute l’Europe savante en portera longtemps le deuil. MISCELLANÉES. 45 - Des Étymologies. Nous avons peut-être déjà dit les choses qui vont suivre; mais il nous semble utile de les répéter encore une fois , en les exposant un peu plus explicitement. Dans la linguistique, comme dans les sciences, les étymologies nettement et rationnellement déduites sont plus nécessaires qu'on ne le croit géné- ralement; et pour ce qui nous regarde, nous y avons toujours attaché une grande importance; aussi sont-elles de notre part l’occasion de recherches laborieuses, et quelquefois sans fruit, par cette raison principale que trop souvent l'auteur d’une dénomination, y attachant peut-être peu de prix, ou par ignorance de l’idiome dans lequel il la compose, ou par erreur enfin, l'estropie et la dénature de facon à ce qu'on ne puisse presque jamais savoir ce qu'il a voulu exprimer. Nous voudrions voir rejeter de même de la nomen- clature les noms composés par le renversement des lettres (anagrammes) : petit travers qui indique que le compositeur ou manquait certainement d'idées, ou ne savait pas les rendre, ou ne voulait pas se donner la peine de scruter son imagination. N’imitez pas l’exemple de ce naturaliste qui, avec le petit nom d’une femme, créa une douzaine de dénominations généri- ques (Hisron.!)! Une bonne étymologie est importante, selon nous, en ce qu’elle rappèle ou annonce à l’esprit un nom, un fait, une date ; est-elle tirée des carac- tères d’une plante, elle vaut alors toute une description, tout un long commentaire. Malheureusement on ferait un bien gros livre, si l'on voulait reclifier toutes celles erronées qui maculent la nomenclature botanique; en outre, ce serait soulever des tempêtes, se créer des ennemis irréconci- liables (ce qui nous est, hélas! arrivé et nous a valu, comme nous l’avons déjà fait remarquer, l’aimable épithète de pédant. Genus irritable Vatum !). En fait d’étymologie patronymique, de dédicace, nous avons toujours insisté sur la nécessité de ne point latiniser les noms, de façon à les rendre absolument irreconnaissables (1). Ne peut-on, à l'exemple d'excellents mai- tres, et qui sont à la tête de la science (mais qui par contre, souvent oublieux de ce sage principe, sont les premiers à y contrevenir!), se contenter de lati- niser seulement la désinence, à commencer même, s’il le faut, par euphonie, de la syllabe pénultième. Nous avons en maintes occasions cité des noms fameux, ainsi estropiés, défigurés ; aujourd’hui encore, on regrette æ lire dans des ouvrages, irréprochables d'ailleurs au point de vue botanique, Bivisus pour Boivin, l'excellent collecteur de plantes, et Ricanpus pour i î i À i irait - i nuaissable, plus utile encore ? (1) Ox p1r : irreconnaissance, irreconnaissant ! pourquoi ne airait-on pas trreco »P TOM. VI. MISC. — JUIN 1859. 8 46 MISCELLANÉES. Ricuano ! pourquoi pas Boivinus? pourquoi pas Richardus? à l'égard du premier, un spirituel correspondant nous écrit : autant dire, Polalor vini. En effet, c’est une traduction littérale, comme Wemoris pour Dusois; Albidus pour Lesanc, Montis pour Dumonr, etc., ete. Cherchez alors là-dessous le nom véritable! A l'égard de Ricardus, de quel Ricard parle-t-on ? de Madame Ricard, qui a récolté un bel herbier au Cap et à Bourbon, ou de Richard, collecteur de plantes à Madagascar (1), qu’il ne faut pas confondre avec feu le professeur A. Richard, botaniste de grand mérite, dont la science déplore la perte encore récente, et à qui l'on doit, entr’autres grands ouvrages très recommandables, une Flore de Cuba, que la mort ne lui a laissé achever. RECTIFICATIONS. Nous nous empressons, en raison de ce qui précède, de profiter ici des communications dont nous a gratifié un bienveillant correspondant : com- munications rectifiant ou complétant quelques étymologies données dans nos ouvrages, et nous l’en remercions ici publiquement. Nous nous estimerons toujours heureux de corriger les fautes qui nous échappent, le plus souvent faute de documents suffisants, et qu’on voudra bien nous signaler. Metrodorea atropurpurea, Jard. fleur. IL. PI. 150-151, — Metrodorus Sabinus qui le premier, selon Pline, illustra de figures les descriptions de plantes ; nous avions dit cela moins exactement. Kniphofia Rooperii, ibid. IV. PI. 362. Joh.-Hieron, Knipnor, auteur de plusieurs ouvrages botaniques, entr'autres de Botanica in originali seu Herbarium vivum, ete., XIL. cent. c. 4254 tab. 1767 (PriTzeL). Brillantaisia owariensis, ibid. t. 420. BriLLAnTaIs Marion, protecteur de Palissot de Beauvois. Des espèces d’'OUVIRANDRA. Puisque nous en sommes aux rectifications, en voici une d’un autre genre et qui a bien aussi son importance : Dans notre dernier volume (V. Misc. 91. note (1)), nous disions que le curieux genre Ouvirandra ne contenait que deux espèces bien distinctes, les O. fenestralis et Bernieriana, que nous y avons décrites; qu’une troisième était fort douteuse, l'O. Heudelotii, En rédigeant cette note, nous n'avions consulté que l'Enumeratio de Kunth, oublieux que nous étions d’une notice précédente, dans laquelle nous comptions de fait sept espèces ; (1) Ce voyageur botaniste a rapporté de ce voyage, enlr'autres plantes intéressantes, les £uphorbia helicothele, crispata, macroglypha Non., ete. V. supra IV. Mise, 71-100. MISCELLANÉES. 47 nous renverrons donc le lecteur bienveillant, et curieux de connaître tout ce qui concerne cet intéressant genre, à l’{ustration horticole, T° HI, Misc. p. 7, et nous ajouterons qu'il peut à ce sujet consulter dans W. Hooker’s London Journ. of Bot. II. 49, une notice, dont l'auteur, M. Pakenham Edgeworth, passe en revue les genres Aponogeton et Ouvirandra et donne la description et la figure d’une espèce de ce dernier, l'O. undulata (1. e. t. xvm). PLANTES RECOMMANDÉS. (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) ? Howardia caracasensis Weppes (1). Cinchonaceæ. Nous nous hâtons de signaler à nos lecteurs l'introduction dans nos jardins de cette plante, élégante sous tous les rapports, mais surtout sous celui de sa brillante inflorescence, rappelant à la fois celle des Mussænda, par le dé- veloppement d’une des dents calycinales, et par son coloris rose éclatant, celle du toujours charmant Bougainvillea spectabilis, devenu aujourd'hui si rare dans nos serres. Le Botanical Magazine en exhibe, à ce qu’il nous semble, une fort bonne figure ; mais son savant rédacteur, contre sa coutume, n’en donne aucune description, ni n'indique d’où lui venait la plante dont il traite; il disserte seulement sur son identité spécifique, et dit qu’elle a été décou- verte par M. Funck (N° 465, Herb. paris. — N° 572, Herb. Hook.), dans la province de Caracas (Venezuela), et qu’elle a été également trouvée par M. Seemann, sur les bords de la rivière de Chagres, dans le Panama ; mais à en juger par un des synonymes, on est conduit à penser que le Jardin royal botanique de Kew est redevable de l'individu qui y vient de fleurir (?) à la maison d’horticulture Makoy, de Liége, qui la lui aurait envoyé sous le nom de Pinckneya ionantha (dénomination cette fois fort exacte!); elle a en effet, d’une manière absolue, le même port, la même (1) PA. foliis ovatis v. obovato-ellipticis longiuseule acuminatis, acumine acutissimo , basi cuneatis supra nisi in costa glabratis subtus pubescentibus; dentibus calycis triangularibus acuminatis, loho foliaceo ovato (vel cordato-ovato); corolla tubulosa hirsuta; capsulis (exemplaribus panamensibus) elliptico-globosis pedicellisque verrucosis. W. Hook. (? diagnosi sine chirographo; an Wanvet ?) 1. e. Howardia caracasensis Wennez, Annal. d. Se. nat. ser. 4. Bot. 1.74, W. Hook. Bot. Mag. t. 5110. April 1859. Howardia tubulosa Seumaxx! ex Hoor. Calycophyllum tubulosum Seewanx, Bot. of H. M. S. (her majesty's ship) Herald, 135. (vix DC.) and excluding the locality of Peru, Me Lean. Pinckneya ionantha Honr. Makos ! TOME VI, MISC. — JUIN 1859. 43 MISCELLANÉES, inflorescence et les mêmes caractères floraux que la plante de Michaux (Voyez Flora bor. amer. 1. 105. t. 13), et appartient probablement au même genre. Toutefois, M. W. Hooker, en la rapportant à l'Howardia de M. Weddel (A. caracasensis Weop.), a sans doute raison d'en agir ainsi: mais il est regrettable qu'il n'ait pas indiqué les causes de ce rapprochement, en pas- sant sous silence le Pinchkneya; et n'ayant pas malheureusement à notre disposition les Annales des Sciences naturelles, où le genre ‘et l'espèce ont été établis, nous ne pouvons consigner ici quels caractères différentiels doivent éloigner la plante dont il est question du genre de Michaux et en faire un Howardia. Quoi qu'il en soit, c’est, ainsi que nous l'avons dit, une charmante plante, et qui doit attirer l'attention des amateurs, jaloux d'enrichir leurs leurs collections d’une nouveauté aussi intéressante. C'est en apparence un arbrisseau à rameaux sarmenteux, inclinés, très glabres, à l'exception des fleurs, à épiderme violacé! Les feuilles en sont (à l'ordinaire) opposées, obovées-elliptiques, brièvement pétiolées, longue- ment acuminées, accompagnées de stipules intrapétiolaires deltoïdes-subu- lées. Les fleurs en sont nombreuses, fasciculées en petits corymbes dicho- tomes, pédonculés, axillaires, et dont l’ensemble forme une grande pani- cule terminale, pendante. Comme dans les Mussænda, les Calycophyllum, les Pinckneya, lune des cinq dents calycinales s’'allonge en une véritable feuille ovée, aiguë, glabre, pétiolée, de plus de 0,03 de longueur, d'un très beau rose, rappelant beaucoup par le coloris les bractées du Bougain- villea spectabilis. Les corolles, longues de 0,024, sont tubulées, pubes- centes, d’un rose pâle, relevé de rouge brique pâle (ex figura), et à cinq courtes dents ovées, dressées (longues et révolutées dans le Pinckneya !), violettes. Les cinq étamines sont très exsertes, les filaments en sont insé- rés à la partie inférieure contractée du tube corolléen, glabres, mais avec un bouquet de barbe à la base; le style exsert et glabre également, mais moins long qu'eux, a son stigmate bilamellé, cilié. Reliqua desiderantur! Pyrethrum Willemoti Drre (1). Asteraceæ Ç Senecioneæ $$ Chry- santhemæ, (Desrnucrion pes INSECTES PLANTISUGES.) M. Duchartre, dans une savante dissertation (1. i. e.), est arrivé, et , “ a à NAT avec raison, nous n’en doutons pas," à considérer comme inédite la (1) P. multicaule : caule ereeto tereii strialo v. suleato tomentoso præsertim inferne ramoso, ramis elongatis simplicibus apice subnudis nudisve monocephalis; foliis inferioribus pos té pee pinnatisectis, segmentis cunealis pinnipartitis inciso-dentatis (dentibus acutis) p TE MISCELIANÉES. 49 plante dont il s’agit: détermination qui a dû lui coûter des longues et difficiles investigations. Ainsi, bien que croissant dans la Géorgie russe, explorée déjà tant de fois, elle avait échappé jusqu'ici aux recherches des : botanistes, lorsque M. Willemot, amateur (?) d’horticulture à Paris, en reçut des graines que lui envoya, au printemps de 1857, un de ses amis fixé dans ce pays. Elle doit donc y être assez rare; et de plus M. Duchartre n’en avait trouvé aucune trace dans les grands herbiers du Muséum d'His- toire naturelle de Paris, ni dans ceux de M, Delessert. C’est une plante vivace, à tiges nombreuses, cylindriques, striées ou sillonnées, hautes de 0,50-60, ramifiées seulement à la base, et formant ainsi une toufle épaisse, d’un vert blanchâtre, en raison des nombreux poils mous, couchés, cotonneux, qui en couvrent toutes les parties; cha- cune de ces tiges ou de ces rameaux s’allonge en un long pédoncule mono- céphale. Les feuilles inférieures ou radicales atteignent 0,20 de longueur sur une largeur de 0,06 environ; elles sont portées par un long pétiole canaliculé en dessus, subamplexicaule à la base et formant la 1/2 ou les 5/4 de leur longueur totale ; le limbe en est pennatiséqué en 7-9 segments alternes, cunéiformes à la base, élargis au sommet et irrégulièrement pen- natipartis latéralement en grandes dents inégales et pointues. Les capitules (vulgairement les fleurs) rappèlent par leur coloris et par leur aspect assez bien ceux de la grande-Marguerite des prés (Chrysan- themum [ Pyrethrum] leucanthemum L.); comme eux, ils sont blancs au rayon et jaunes au disque, et ont 0,05 de diamètre. Le Pyrethrum Willemoti, nous n’en doutons pas, sera bientôt admis dans tous les parterres, à l'air libre, où il n'aura rien à craindre de nos hivers, quelque rigoureux qu'ils soient, Sous un autre point de vue, la culture en grand peut en étre fort utile; comme plusieurs de ses congénères (P. ro- seum et carneum notamment), il possède en effet des qualités cimicifuges prononcées et bien constatées par l'expérience; et cette précieuse propriété de chasser, de tuer même celte affreuse vermine, qui exerce aux dépens de notre sommeil et de notre sang ses cuisantes déprédations nocturnes, et de laquelle, malgré une serupuleuse propreté, il est bien difficile sans cela de purger les logis qui en sont infestés, celle propriété, disons-nous, réside principalement dans la poudre qu'on obtient en en fesant dessècher les perioribus cuneatis apice sæpius trilobis, is lineari-| latis integris linearibusque ; involueri tomen- tosi squamis exterioribus aculis, interioribus apice late marginato-obtusis ; echæniis siebris granulosis 5-costatis, in radio compressis, pappo brevi eyathiformi inæqualiter eroso-denticulato coronatis. Dre, 1. i. e. Pyrethrum Willemoti Drag, Journ. Soc, imp. et centr. d'Hortic. V. 210, e. ie. nigra figurisque analyticis. 212. 213. — elongalum sauso. antea et ibid. IV. 658. non Fiscn. et Maven. MISSOURI BOTANICAL GARDEN, 50 MISCELLANÉES. fleurs (capitules), qu’on pulvérise ensuite dans un mortier. Au point de vue chimique et physiologique, il serait curieux de donner une explication satisfesante de l'effet insecticide de cette poudre : explication dont nous nous reconnaissons incapable; cette matière, en effet, est d’une innocuité parfaite quant à l'homme, et l'odeur en est plutôt agréable qu'autrement. Dans le même recueil (V. 233. avril 1859), nous lisons qu’avec la même poudre on a tenté avec succès des expériences sur d’autres insectes plan- tisuges; s’il en est ainsi, comme nous n'en doutons pas, au moyen d’une simple insufflation de la dite poudre sur les plantes infestées, on n'aurait plus recours, contre les pucerons par exemple, à ce remède héroïque et abominable, souvent plus désastreux qu’efficace, qu'on appèle fumigation de tabac. Voici cette note : a M. J. Dumas demande et obtient la parole pour entretenir la Société d’expé- riences faites dernièrement dans son jardin par M, Willemot, avec la poudre de Pyrèthre, sur des Pêchers et des Rosiers envahis par les pucerons. Ces expériences lui semblent eñtièrement démonstratives : car non seulement il a vu, sous les végé- taux sur lesquels on avait opéré, la terre couverte de pucerons morts sous l’action de la poudre; mais encore, ayant placé une grande feuille de papier sous un Rosier, il a vu les insectes atteints par la poudre tomber promptement sur le papier et y périr. M. J. Dumas ajoute que, d’un autre côté, M. Willemot a projeté, sous ses yeux, cette même poudre sur une longue trainée de fourmis; au bout d’une heure, plus des trois quarts de ces insectes avaient péri et gisaient sur la terre. » IL est présumable encore que le même agent détruirait infailliblement < o les cochenilles et les acares qui désolent certains genres de plantes, et remplacerait alors avantageusement et plus proprement la poudre de soufre (1). Vanilla lutescens Moo.-Tann. (2). Orchidaceæ $ Arelhuseæ $S Va- nillæ, — Vers 1851, un amateur distingué, de Bordeaux, M. Coudert, À. (1) Nous eroÿous utile de donner ici une figure (demi grd. nat.) du petit appareil, en fer blanc ou en cuivre, qu'on peut adapter à un soufflet quelconque pour répandre sur les plantes la poudre de Pyréthre : appareil d’ailleurs fort répandu chez les marchands, ainsi que la poudre en question elle-même. (2) V. foliis ovatis subcordatis acuminatis, acumine primum inflexo, superne concavis; floribus luteis : spicis brevibus bracteatis 6-8-floris : perianthii foliolis oblongo-lanceolatis subspathulatis obtusis, petalis acute canaliculatis carina dorsali alata præditis; labello convoluto interne longitudinaliter appendiculato co- lumnæ elongatæ adhærente, limbo patulo subrevoluto breviter bifido margine inæqualiter dentato et undu- MISCELLANÉES, 5l recevait de la Guayra (Colombie) deux fragments d’une plante encore atta- chés à une branche de l'arbre sur lequel le pied-mère avait crû, et dont l'un d'eux portait un fruit déjà presque mür; le tout semblait appartenir et appartenait en effet à une espèce de Vanille, M. Aug. Rivière, co-jardinier en chef du jardin botanique de la faculté de Médecine de Paris (1), passant à cette époque par la capitale de l’an- cienne Guyenne, remarqua bien vite les deux fragments, en obtint un et l'emporta, malgré un froid de 0—6 R., en se dépouillant lui-même, dit M. Duchartre (/. c.), pour le garantir des dangers d’un semblable voyage. Entre les mains d’un aussi habile praticien, l'individu ne pouvait que prospérer : en effet, après une végétation vigoureuse, il fleurit abon- damment en 1855 et fécondé artificiellement, il donna des fruits. Soumis à l'examen de M. Moquin-Tandon, membre de l'Institut, directeur du Jardin botanique et professeur de botanique à la faculté de Médecine, ce savant y reconnut une espèce nouvelle, qu’il nomma V. lutescens. Elle fut présentée en fleurs à l'Exposition universelle d’Horticulture de 1855, à Paris, où le jury la distingua; et la Société impériale et centrale décida qu'elle serait figurée dans son journal, où, en effet, 1. c., nous en trou- vons un beau dessin colorié et une excellente description, due à notre honorable confrère, M. Duchartre, à l’article duquel nous empruntons les principaux détails dont nous composons le nôtre. En trois ans, dans la serre à Orchidées du Jardin en question, l’indi- vidu, rapporté par M. Rivière, avait alteint 6,75 de longueur. Comme dans les congénères, la tige en est cylindrique, rameuse, un peu flexueuse ; à chaque insertion foliaire, elle émet une ou deux de ces racines adven- tives, par lesquelles ces plantes peuvent s’attacher et grimper aux troncs des arbres; les feuilles en sont alternes-distiques, subacuminées au sommet, à bords membranacés-aigus, un peu récurves ; à l’état adulte, elles sont canaliculées, veinées-sillonnées ; longues d’environ 0,15 sur un diamètre lato; fructu, ratione habita generis, crasso arcualo inæqualiter trigono versus apicem basimque subabrupte attenuato. Drne, 1. i. ce. Vanilla lutescens Moo -Tanv. Rev. hortic, 121 (1856). Ducnanrae, Journ. de la Soc. impér. et centr. d’hortie. V. 97. e. ie. color. (Février 1859). (1) Si le Jardin botanique de la faculté de Médecine n’a pas le retentissement dont jouissent plusieurs grands établissements de ce genre, cela tient surtout à la modestie des deux jardiniers à qui en sont confiés les eultures, MM. Baptiste Lhomme et Auguste Rivière, son neveu; c’est un des jardins botaniques les plus riches, en végétaux de toute espéce, qui existent en Europe. Souvent nous y avons trouvé maintes plantes, que nous avions vainement cherchées ailleurs. Cette richesse, cette abondance, sont dues rte au zèle exemplaire, à l'amour des plantes (zèle et amour trop rares!) sans bornes de ces Messieurs. M. Rivière, élevé dans le bel établissement que nous citons, y a acquis, sous les yeux et sous l'inspiration de son parent, des connaissances horticoles et botaniques, telles qu’en possèdent rarement ses confrères; la collection, la culture et la connaissance des plantes, sont pour lui une occupation favorite de tous les instants, 52 MISCELLANÉES, de 0,07; leur base cordiforme se rétrécit en un court et robuste pétiole, fortement canaliculé! Sur ces feuilles, M. Duchartre a remarqué de nom- breuses trainées d’une matière, qui, dit-il, partant du bord même, avait coulé sur une longueur parfois égale à la moitié de celle du limbe tout entier, et qui s'était concrétée en une substance blanchâtre pulvérulente, d’un aspect semblable à celui d’une cire figée; cette substance n’a pas fait effervescence avec un acide, et l'alcool l’a dissoute en partie. « Elle m'a sem- blé, dit-il, insipide et inodore. Je me suis assuré qu’elle n'avait pas une origine étrangère à la plante. Je l'ai retrouvée, mais bien plus rarement, en quantité beaucoup plus faible, sur les feuilles du Vanilla planifolia Ann.» Ne serait-ce pas là une surabondance de sève? Les fleurs en sont très grandes (0,09 de long sur 0,15 de diam., d’une extrémité des segments à l’autre!) et disposées par 6-8, en très courts épis axillaires ; elles commencent à s'ouvrir vers 10 heures du soir, et n’attei- gnent leur complet épanouissement que vers cinq heures du matin; elles émettent, selon M. Rivière, une légère odeur de citron. Les cinq segments en sont oblongs-lancéolés-spathulés, concaves et tous très étalés; d’un jaune de miel un peu verdâtre; le labelle, d’un jaune plus beau, plus long que les segments, longuement atténué vers la base, enveloppe à demi le gy- nostème presque libre en dessus, et se dilate peu à peu vers le sommet, où ses bords se joignent, pour former la gorge et s'épanouir en un limbe oblique, arrondi, à bords ondulés-plissés, récurves, avec échancrure au sommet. Les fruits, longs d'environ 0,12 sur 0,016-18, ne sont pas par- venus à maturilé parfaite, mais paraissent devoir exhaler aussi cette odeur suave, que possède à un si haut dégré la congénère citée. Nous espérons fort que cette belle espèce se répandra bientôt dans les collections, grâce au zèle et à la bonne volonté de M. A. Rivière. Nous avons, dans ce recueil (T° II, Misc. 45. Juin 1835), démontré la possibilité de la culture des différentes espèces de Vanilles, et dit quel lucre important on pourrait tirer de la vente des fruits, lesquels, par l'influence de soins, appliqués avee l’habileté et la vigilance nécessaires, müriraient parfaitement et dédommageraient au centuple, et des peines ct des dépenses, le spéculateur qui s’adonnerait à ce genre de culture, et réussirait cerlainement tout aussi bien, tout aussi facilement qu’en fait d’Ananas et de forçcage de primeurs, Il faut surtout faire remarquer, qu’ainsi que nous l'avons dit, l'horticulteur pourrait, dans la même serre, cumuler aisément ces différentes cultures ; { n’en coùle rien d'essayer ! MISCELLANÉES. F3 Nous donnerons, dans un prochain article, l'énumération descriptive des divers sortes de Vanilles connues jusqu'ici ; en attendant, le lecteur, curieux de connaître le type du genre (V. planifolia), si généralement cultivé en Amérique, et dont cependant les fruits, vendus en Europe, re- viennent à plus que leur poids d’or au consommateur, peut consulter à ce sujet notre Horticulteur universel (T. Ier, p. 169, c. ic.) et notre Herbier général de l’amatedr, 2 série (I, PI. 7), où il en trouvera un excellent dessin, (fleurs et analyses par M. Decaisne), et une notice détaillée, due en partie à feu Neumann, chef des serres au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, et dont l’Horticulture déplore encore la perte récente. Angræcum sesquipedale Avr. Dur.-Tn. (1). Orchidaceæ $ Van- deæ $$ Sarcanthæ. — Voici venir enfin dans nos jardins la véritable reine des Orchidées, au port majestueux, aux fleurs géantes (plus de 0,20 de diamètre, avec un éperon de 0,50-55) d’un blanc de crême et exhalant la suave odeur de notre Lilium candidum ! La découverte de ce noble végétal, comme l’appèlent avec raison MM. Lindley et Hooker (1 ce‘), est due au chevalier CI. Aubert Dupetit- Thouars (famille illustre dans nos fastes marines, et lui-même célèbre botaniste), qui la trouva à Madagascar, dans les dernières années du XVII siècle. Ce n’est cependant qu'en 1822 qu'il en publia la descrip- tion et la figure. Bien qu’un assez grand nombre de voyageurs, depuis la visite de ce célèbre botaniste, aient visité les côles de la grande île africaine, la plante en question semblait avoir échappé à leurs recherches, lorsqu’enfin, vers 1855, un ecclésiastique angjlican, le Révérend M. Ellis, eut l’heureuse chance de la retrouver, et la chance plus heureuse encore de pouvoir en adresser vivants en Angleterre, trois individus, qui ont depuis non seulement vigoureusement végété, mais fleuri et justifié de tout point les éloges qu’en avait faits Dupetit-Thouars et les figures qu’il en avait données ; mais laissons M. Ellis raconter lui-même son intéres- sante rencontre : « Au sujet de l'Angræcum sesquipedale, je ne le trouvai point dans les régions plus élevées et plus froides de Madagascar, mais unes dans les plus basses et les plus chaudes, où il s’en faut toutefois + il soit aussi abondant que l'A. superbum, lequel est un végétal splendide. (1) À. Caule subsimplici radicoso, foliis distiche imbricatis oblongis basi sm ses agé et sissime bilobis; peduncalis axillaribus 2-4-floris; floribus inter maximos albis; sepa is ere 2 en subæqualibus e basi latis sensim acuminatis, labello cordato-ovato “tra . q medium grosse crenato-serratis, caleare longissimo flexuoso viridi. W. Hoos. I. ï. c. ; LA Angræcum sesquipedale Aus. Dur. Tu, Hist. d. PI. Orch. afr. t. os: _ Orch. t. 12. Liu. Gard. Chron. 253. Aug. 1857. c. ic. nigra. W. Hoox. Bot, Mag. t. 5113. optima! Æranthus sesquipedalis Lixoi. Gen. et sp. Orch. 244, MISCELLANÉES, QC + L’A. sesquipedale ne croît point dans les parties très boisées et humides des districts plus inférieurs de l’île, mais en général sur des arbres épars le long les lisières des forêts, ou dans des localités où les arbres sont espa- cés cà et là dans le paysage. Il paraît se plaire surtout sur les endroits les plus secs du tronc et des branches des arbres à feuilles clair-semées, et quelquefois, mais rarement, près de terre. Les plus grands individus que j'en observai se trouvaient à 12 ou 20 pieds du sol;"et de plus petits se maintenaient souvent plus haut et sur les petites branches. Il semble végéter de préférence là, où il y a abondance de lumière et d'air. Les feuilles n’en sont ni nombreuses ni grandes, et dans ses stations natales, cette plante le plus ordinairement présente une aspect maigre (starved, affamé) et un habitus divariqué. Dans cet état, les fleurs sont abondantes et d’une couleur de crème plus tranchée que celles des individus qui végètent à l'ombre. Ses racines n’en sont pas entrelacées et succulentes comme chez l'A. superbum : mais peu nombreuses, distantes, longues, grêles (wiry!), et se prolongent souvent de l’autre côté des arbres sur lesquels eroissent les individus, à 12 ou 18 pieds d'altitude, ou plus; et elles sont si rigides, adhèrent si fermement à l'écorce, qu’il faut des efforts considérables pour les briser ou les en arracher. » « Je rencontrai un jour gisant par terre le tronc entièrement vermoulu d’un arbre, sur toute la longueur duquel végétaient des individus d'A. sesquipedale. Les racines, qui avaicnt pénétré dans les fibres végé- tales de ce tronc en décomposition, étaient comparativeñent blanches, courtes et charnues; les feuilles étaient plus grandes, plus succulentes et d’un vert plus foncé; mais aucun alors n’en était en fleurs. Souvent aussi, il pousse sur des arbres qui se trouvent dans un sol maigre et sablonneux. Ses fleurs ne durent longtemps et sont très belles... » Malgré les dimensions peu ordinaires de ses fleurs, mesurant, comme nous l'avons dit, jusqu’à 0,18-20 de diamètre, et dont l’éperon seul a 0,53-40 et même 0,48 de longueur, la plante ne paraît pas dépasser 0,50 à 0,60 de hauteur, même dans son pays natal : de sorte que ses fleurs, avec leur gigantesque éperon, sont à peu près aussi grandes qu’elle. La tige en est simple ou 1-2-ramifiée. Les feuilles en sont très grandes (0,40-45 + 0,08), distiques, très rapprochées, obloñgues, fermes, coriaces, fortement récur- ves, carènées en dessous, canaliculées en dessus, obtusément bilobées au sommet, à veines longitudinales, distantes. Ses pédonceules sont solitaires, axillaires, et portent de deux à quatre fleurs, dont nous avons dit les dimensions, le coloris et l'odeur, et dont les segments presque conformes, très élalés, sont un peu charnus, larges à la base et peu à peu atténués “ MISCELLANÉES, 55 vers le sommet. Le labelle est un peu plus court, plus large, cordiforme à la base, ové-acuminé, à bords rapprochés vers la pointe, crénelés- dentés dans leur partie médiane ; et d’après le beau dessin qu'en donne le Botanical Magazine, toute la partie centrale est couverte de petites strioles, qui sont ou des poils ou des macules presque incolores? Strioles, du reste, que ne signalent ni M. Hooker, ni M. Lindley! Une telle plante, elle seule, ferait aimer les Orchidées (Serre chaude), Æsculus ( Pavia) indica Cocesrooke (1). Æsculaceæ (Sapindaceæ $ Æsculeæ Linz). « L'Inde boréale, dit M. W. Hooker, est ordinairement considérée comme le pays natal du Marronnier d'Inde (Æsculus hippo- castanum L.); mais le D' Royle nous assure «« que sa patrie véritable est encore inconnue; il n’est point mentionné dans le catalogue de Wal- lich, et n’a point fait partie des plantes distribuées par lui, qui ne l’a jamais rencontré, bien qu’il ait souvent visité les montagnes septentrio- nales de l'Inde, où, s’il y existait, on le trouverait n'importe dans quelle Jocalité, là où s’observe en si grande abondance, le genre Pavia qui lui est allié (2). » Nous avions, à l’occasion d’une variété à fleurs pleines de l’Æsculus hippocastanum (V. ci-dessus, T° IT, avril 1855, PI. 50), dans quelques généralités historiques et économiques à son sujet, nous avions, disons- nous, attribué avec la presque généralité des auteurs, et indiqué aussi les montagnes (Himalaya) de l’Inde septentrionale, comme la patrie de’ ce magnifique arbre, désormais l’ornement principal de nos pares et de nos grands jardins; mais les faits que signale contre cette opinion le savant M. Hooker, faits presque décisifs, puisqu’outre Royle et Wallich, tous les autres voyageurs-botanistes, parmi lesquels il faut citer notre pauvre et regrettable Victor Jacquemont, ne l'y ont pas non plus signalé. N'est-ce pas une chose à la fois singulière et regrettable, qu’en plein XIX° siècle, et malgré la multitude des explorations qui ont sillonné dans tous les temps les diverses parties du globe, la patrie vraie d’un arbre si populaire soit encore ignorée? Et puisqu'il ne croit décidément pas dans l'Inde, faut-il croire avec Sibthorp qu'il est spontané dans les montagnes de la FE H, FH (1) A. ($ Pavia) staminibus 5-8 corolla longioribus; petalis inæq L obovato-spathula- tis sinuatis dorso villoso-tomentosis ; calyce tubuloso subæqualiter 5-dentato bilabiato, labiis clausis ; thyrso laxifloro; foliis amplis, foliolis 9 lato-obovato-lanceolatis grosse serratis glabris in petiolulum lon- m basi attenuatis. W. Hoor. L. i. c. mr rt indica Cocesrooke’ msc. in herbar. 1824 Was. Catal. No 1188. Jacqueu. PI, rar. Ind. or. 3, t. 35. W. Hook. Bot. Mag. t. 5117. Mai 1859. Fe (2) On considère généralement le Pavia comme une simple section de l'Æseulus, dont il diffère par son fruit inerme (Note de M. W. Hook.). TOME VI. MISC. — JUILLET 1859, 10 56 MISCELLANÉES, Grèce; ou avec Steudel, qu’il est originaire de l'Amérique du Nord? Mais hâtons-nous de revenir à notre sujet. L'Æsculus indica est une des plus magnifiques espèces du genre par son port noble et élevé, son superbe feuillage et ses nombreux thyrses de fleurs pluricolores. 11 paraît avoir été découvert dès 1824 par Cole- brooke; des échantillons en ont été en 1828 distribués par le docteur Wallich, et cependant ce n’est qu’en 1844, dans les Plantæ rariores, ete., de V. Jacquemont, qu'on en trouve la première description par Cambes- sèdes. Le docteur Royle nous apprend qu’il abonde, à 8-10,000 pieds d'alti- tude supramarine, dans les montagnes du Kamaon, du Gurhwal, du Kunawoor, du Sirmore, et près des sources du Gange. M. W. Hooker, qui nous fournit la plupart de ces détails, nous apprend que l'échantillon d’après lequel ont été faites la description et la figure qu'il en donne (£. c.), lui a été communiqué en juillet 1858, par M. H. E. Bunbury (Middenhall, Suffolk), chez qui le pied-mère fleurissait depuis deux ou trois ans, et était haut déjà, après sept ans de semis, de seize pieds sur huit pouces de circonférence tronciale. Les graines lui en avaient été envoyées par son frère le colonel, qui les avait cueillies sur un individu dans le Nord de l’Inde. L'arbre est décidément dans notre climat tout aussi rustique que le type du genre, et lui sera certainement préféré comme de beaucoup supérieur en beauté. Il constitue aussi, dit-on, un grand arbre (les dimensions n’en sont point indiquées), à rameaux glabres. Les feuilles en sont amples, op- posées, longuement pétiolées, composées de sept à neuf folioles étalées, largement lancéolées, subacuminées, dentées, pétiolulées, glauques en dessous. Les fleurs en sont nombreuses et disposées en panicules thyr- soïdes, blanches, mais largement maculées du milieu au centre de rose, de minium et de jaune vif. Le calyce en est cylindracé-anguleux, tomen- teux, bilabié, à cinq dents appliquées. Les cinq pétales obovés, ongui- culés, tomenteux en dehors (ex fig. analyt.), sont étalés, mais dressés et comme unilatéraux. Les cinq-huit étamines sont très exsertes, etc. Nos lecteurs verront, par cette description, bien que sommaire, com- bien il est désirable qu'un aussi bel arbre vienne bientôt disputer la palme à notre vieil, mais toujours populaire, Æsculus hippocastanum. L'économie pourra aussi en tirer plusieurs avantages; ainsi, par exemple, selon Royle et Jacquemont, ses gros fruits contiennent une fécule abon- dante, un peu amère, que mangent volontiers les Montagnards; et il est vraisemblable que son écorce, ainsi que celle des autres Paviæ, renferment également les propriétés fébrifuges et astringentes qu’on a remarquées dans le Marronnier d'Inde. MISCELLANÉES. D7 Stangeria paradoxa T. Moore (1) (Cycadaceæ), — Plante émi- nemment curieuse, d’un facies ornemental, en même temps qu’elle offre aux Botanistes un singulier paradoxe à discuter (d’où son nom?), comme on va le voir. Découverte en premier lieu, à ce qu’il semble, par Guenzius (.....?) et communiquée à M. Kunze, elle fut d’abord regardée par ce célèbre ptéridologue, qui n’en vit très probablement que des feuilles, comme une espèce de Fougère, et rangée par lui parmi les Lomariæ. Retrouvée plus tard, aux environs de Port-Natal, par le D' Stanger, elle fut par lui introduite vivante et envoyée à M. N.-B. Ward, amateur très distingué, qui la donna en 1851 au Jardin botanique de Chelsea (près de Londres). M. Th. Moore, qui en soupconnait l'inflorescence et la fructification comme étant plutôt celle des Cycadacées que des Fougères, la décrivit imparfaitement, tout en en fesant un genre nouveau, et l'appelant tour- à-tour un Zamia filiciforme, ou un Fougère cycadiforme! En 1854, la Société linnéenne de Londres put en examiner des individus complets, communiqués par M. Stevens; enfin, plus tard, M. J. D. Hooker eut l’heureuse occasion d’en observer les deux sexes, en 1858 ct 1859, dans le Jardin royal botanique de Kew, où ils avaient été envoyés par M. Plant, et put facilement décider qu’elle était un vrai Zamia, mais avec des feuilles de Fougère. ; Selon ce savant botaniste, son affinité la plus étroite est avec l'Encepha- lartos ; il ne trouve aucune différence importante entre les fructifications des deux genres, et n’en trouve que dans leur feuillage, et surtout dans leur caudex. Sur le premier point, nous ne saurions partager l'avis de M. J. D. Hooker ; ainsi, il suffit de jeter un simple coup-d’æil sur la belle planche qu’il vient de donner des cônes de ce Stangeria, pour voir que ceux-ci s'éloignent assez pour la forme, le volume et la disposition de (1) Stangeria (species unica!} Flores amentacei : amenta ©" eylindracea : staminibus numerosis super- ficie inferiore squamæ insertis euneato-quadratis breviter stipitatis, polline globoso, Amenta Q ovoidea v. breviter eylindracea, ovulis 2 inversis cavitate in basim squamæ utrinque solitariis insertis. Fructus.…..? Planta humilis, caudice brevi rapiforme vix cicatricato ; foliis paucis ex apice evolutis vernatisve in- flexis pinnatis glaberrimis, pinnis oppositis subl2-jugis oblongo - lanceolatis tis ultra di spinuloso-serratis (Lomariæ its |venatione!] simillimis) ; costa valida, venis costæ perpendieularibus cre= berrimis hic illie furcatis; petiolo, bracteis ad basim torum dense tonus amentis breve peduneulatis ; squamis magnis arcte imbricatis late obovato-trapezoideis genitalia omnino velantibus.W. Hoos. 1. i. c. ex Tu. Moon, L. i. c. ; Stangeria (*) paradoxa Tu. Moore, in Hook. Journ. of Bot. and K. G. M. V. 228. W. Hoox. Bot. Mag. t. 5121. June 1859. Lomaria coriacea Kuwze, in Linn. X. 506 (nec Scurapen). — eriopus esusp. ibid. X. 152. XVIII. 116. (*) Docteur Stanger, voyageur-botaniste, à qui l’on doit la découverte de plusieurs plantes à Port-Natal. 58 MISCELLANÉES. ceux des Encephalarti; mais qu’ils se rapprochent d’une facon presque absolument similaire avec les cônes, les mâles du moins, du Dioon utile (Voyez notre travail complet et i/lustratif de cette belle Cycadée, dans ce recueil, T° IT, Misc. p. 91. cum fabulis, et figur. analyt. et conorum © et Q magn. nat.! etc.). Entre les cônes mâles, en effet, des deux plantes, il n’y a pas de différences tranchées ; mais les cônes femelles diffèrent plus essentiellement ; ceux du Dioon ne ressemblent qu’à eux-mêmes (nous parlons de l'aspect, et non de la constitution organique sexuel!). Nous comparerons encore, avec autant de justesse, selon nous, le caudex du Slangeria à ceux des Zamiæ. Quoi qu’il en soit, encore une fois, le Stangeria paradoxa, fort bien nommé, mérite d’être cultivé à autant de titres que les Zamia, les Cycas, les Macrozamia, les Encephalartos, ete. Son caudex a la forme et le vo- lume d’un fort navet, napiformis (plutôt que celui d’une rave! rapifor- mis Aucr. !); il est long de 0,50-52, renflé dans sa partie apicale, dont l'extrémité est contractée et foliifère, atténué peu à peu vers la base (d’où sortent des fibres radicales), et montrant les cicatrices distantes, mais obsolètes, des anciennes feuilles. Les feuilles en petit nombre (3-6), longues de 0,65 environ sur une largeur d'au moins 0,50, ont leur rhachis (pé- tiole) presque cylindrique, glabre, à l'exception de la base laineuse du pétiole.… J. D. Hook. (couvert de petites macules grises, allongées, très ser- rées, ressemblant à des poils couchés! Tu. Moore!), et muni à la base d’une stipule ovée-triangulaire. Elles portent douze paires de folioles opposées, oblongues-lancéolées, subacuminées, dentées aux bords au-delà du milieu vers le sommet, d’un beau vert luisant, à veines serrées, pennées, uni- bifurquées dès la base, mais confluentes au sommet, et imitant absolument, comme il a été dit, celles de certaines Fougères, Les cônes mâles et femel- les sont pédonculés et sortent d’une touffe rosiforme de squames, sem- blables aux stipules; le mâle est cylindrique, long d'environ 0,15-16 sur 0,05 ; le femelle, beaucoup plus court, ové ou ové-oblong, moins longue- ment pédonculé, tous deux formés de squames spirales, tomenteuses, tra- pézoïdes, étroitement appliquées, semblables chez les deux sexes (celles des femelles un peu plus grandes et plus convexes en dehors). Les éta- mines ct les ovules sont semblables à ceux du Dion et insérés de même. Luxuriance florale des Orchidées. À moins d’en avoir été témoin soi-même, on aurait peine à croire com- bien les Orchidées changent d'aspect par l'influence d’une culture bien MISCELLANÉES, 59 appropriée. Toutes leurs parties constituantes doublent littéralement de volume, pseudobulbes, feuilles, fleurs ; celles-ci surtout se montrent plus nombreuses et plus richement colorées. Telle Orchidée, arrivée du pays natal, et fleurissant pour la première fois, est chétive et malingre, qui, entre des mains habiles et vigilantes, change du tout au tout ; aussi, telle, a été jugée dès l'abord insignifiante, qui deux ou trois ans après, captive l'admiration, après avoir inspiré le dédain. Maintes fois, dans ce recueil, nous avons eu occasion de signaler ces faits, et tous les amateurs de ces charmantes plantes ont dû, comme nous, en être fréquemment témoins. On a à satiété, décrit et ressassé les procédés de la culture qui convient à ces plantes ; aussi notre intention n'est-elle point de revenir sur un sujet aussi banal : rappelons toutefois que chaque genre, sinon chaque espèce, exige des soins particuliers ; que les Orchidées de l’Inde, par exemple, demandent, en général, des soins différents de ceux qu’on donne aux Orchidées de l'Amérique ; et qu’en somme, leur culture consiste dans trois points essentiels, observés et dispensés à propos, chaleur, humidité, repos. Ajoutons, que pour obtenir cette luxuriance, résultat immanquable d’une bonne culture, il faut avant tout laisser la plante se développer en toute liberté, sans la fatiguer et l'amoindrir sous prétexte de multiplication. Ces réflexions nous sont inspirées par la lecture que nous venons de faire d’un petit article, inséré dans le Gardener’s Chronicle (18 Juin, 4859), sur la splendide floraison des Orchidées d’un amateur anglais. Voici cet article : « La résidence de M. G. Reed, à Burnham (Somersetshire), est citée depuis quelque temps pour sa nombreuse et magnifique collection d'Orchi- dées, dont cent cinquante étaient en fleurs (à l’époque que nous venons de mentionner). À l'entrée de la Serre Cattleya (sic!), vis-à-vis de la porte, était un splendide échantillon de Lælia purpurata (V. la description et la figure de cette espèce, {llustr. hortic. VIT. PI. 83 double), qui n’avait pas moins de vingt-six fleurs à la fois, chacune mesurant six pouces de diamètre. À sa gauche était un noble individu de Cypripedium barbatum, portant quarante fleurs. Dans le même compartiment était un autre beau pied de Lælia purpurata, avec dix-sept fleurs d’un coloris plus foncé; le Catileya Mossiæ ; la fleur papillon blanc (Phalænopsis amabilis); l'Onci- dium papilio, avec six fleurs à la fois; le Chysis Limminghei. Dans un autre, des Aerides, des Vanda, des Saccolabium. Dans la Serre mexicaine (1) étaient de splendides spécimens de Sobralia (1) On voit que l'amateur cité répartit, avec raison, ses Orchidées, selon la température des pays dont elles sont originaires, en deux serres : l’une très chaude, l’autre assez chaude; c'est là surtout le secret de sa réussite, $ 60 MISCELLANÉES. macrantha, avec douze fleurs à la fois; un Calanthe Masuca, avec douze épis de fleurs bleues, brillant précisément au-dessus des feuilles; un fort Odontoglossum citrosmum, avec dix beaux épis de fleurs; deux magnifiques individus de Calanthe veratrifolia, avec chacun trente-six épis de fleurs d’un blanc de neige; un bon exemplaire du rare et bel Oncidium sessile, avec six épis de fleurs jaunes; le beau Dendrobium Devonianum ; de forts individus des vicux Brassia maculata, Maxillaria tenuifolia. Groupés avec eux se montraient de forts individus de Brassia verrucosa, et Brassia verrucosa major; un groupe nombreux de Dendrobium divers, tous en forts individus; le rare et beau Barkeria spectabilis, portant vingt-sept beaux épis de fleurs ..... etc. » Il est regrettable peut-être que l’auteur anonyme (il signe Viator, un voyageur |) n'ait pas été un peu plus explicite; mais quelque succinet que soit son article, il peut donner au lecteur, qui ne connaîtrait pas les Orchi- dées, une bonne idée de l'effet magnifiquement ornemental qu’elles peu- vent déployer, lorsque, comme nous l'avons dit, elles sont soignées par des mains à la fois habiles et vigilantes. Nous pourrions, certes et bien facilement grossir la liste ci-dessus, en citant à notre tour les luxuriants individus que nous avons chaque année le plaisir d'admirer dans les serres de l'établissement A. Verschaffelt; nous nous contenterons de trois exem- ples : un superbe individu du Cattleya Leopoldii (le plus beau du genre), avec treize scapes, chacun portant de douze à quinze fleurs (V. {llustr. hortic. I. PI. 69, double); un Dendrobium nobile, avec quarante scapes, dont chacun portant de douze à quinze fleurs ; des Phalænopsis amabilis, avec dix ou douze scapes, chacun ayant huit à dix fleurs ..…. etc. es Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand. 115° EXPOSITION. — 26 Er 27 Juin 1859. COMPTE-RENDT (ET CONSIDÉRATIONS DIVERSES). Aujourd’hui, le culte des fleurs, la plus gracieuse et la plus aimable des productions de la Nature, converge de toutes parts vers son apogée. Sur toute la surface des deux Mondes, il n’est pas une ville, il n’est même pas un village, où ne se trouve quelques anthophiles zélés, qui s’adonnent avec MISCELLANÉES, 61 re go pm Fa amour à la collection, à la culture des plantes ; c’est qu’aussi, il n’est pas d'occupation plus aimable, plus attrayante, plus consolante; elle charme les loisirs, elle adoucit les mœurs, elle allège les soucis, elle console les peines. Tel, aigri par le contact des hommes et des affaires, ou dont l’âme est abimée dans la douleur, va visiter ses fleurs, et revient consolé, revient meilleur pour le prochain et compâtit à ses peines, parce que lui- même a senti, à la vue des fleurs, sa misanthropie, sa haine, ou son chagrin s’amoindrir, se fondre ct s'évanouir ! Et, nous aussi, si cruellement éprouvé, nous nous écrirons avec le poète : fleur ! Sic ego mente jacens et acerbo saucius ictu admonitu cœpi fortior esse tuo! Oui! Tu potes insanos animi compescere luctus! Le culte des fleurs est sans doute dans la nature des choses et dans tout cœur bien né! mais quelle cause a pu l'amener à un tel développement, a pu le répandre partout, dans le palais et dans l'hôtel, dans la chaumière et la mansarde? Cette cause, nous n’hésitons pas à la proclamer, ce sont les expositions périodiques de plantes, ces expositions où brillent, dans tout leur grandiose floral, les végétaux de toutes les parties du globe, depuis le majestueux Palmier, jusqu’à l'humble Bruyère. L'honneur de l'initiative de ces expositions, qui ont été, qui seront si fécondes pour la Botanique et surtout pour l'Horticulture, revient tout entier à la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, cette Société, l’ainée et la rivale toujours, et la rivale heureuse de toutes celles qui se sont fondées depuis à son imitation. Créée en 1808 (1) par une pensée généreuse et dont les résultats ont été si féconds, cette Société, mère de toutes les autres, ouvrit sa première exposition l’année suivante, il y a donc maintenant cinquante années presque révolues, . n'a pas cessé, malgré les révolutions et les vicissitudes des choses __—_—_— depuis ce laps de temps, de donner plusieurs fois par année l'exemple si fructucus de ces exhibitions florales. Nulle, non plus, ne s’est montrée plus prodigue et plus large en fait de récompenses, pour activer, stimuler le pe des amateurs et des horticulteurs spéciaux, dans toutes les branches de l’art; et la première encore, elle a convié à disputer les nomFoux pe de ces solennités florales, tous ceux qui, à quelque None ce soit, pat de plantes, soit par goût, soit par profession, et à quelque nation qu'ils RAP PTE (1) Nous regrettons de ne point connaître les nomË des fondateurs, que nous eussions inserits iei tels noms ont dioit à la reconnaissance de tout ami des plantes. 62 MISCELLANÉES. appartiennent! Les fleurs, à l’état de culture, sont-elles en effet seulement russes, anglaises, hollandaises, belges, françaises, italiennes, etc.? non! elles sont européennes ; elles relient entre elles les nations, elles les ren- dent sœurs : Flore n’a point de patrie! sa patrie est tout le monde! La Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, cette année, comme les précédentes, vient pour la seconde fois d'ouvrir les portes de son élégant palais (car c'est vraiment un palais élevé à la plus gracieuse des Déesses, à Flore) pour sa cent-treizième exposition des produits de l'horticulture, les 26-27 juin de cette année, réservée cette fois aux seuls membres de la Société, amateurs et horticulteurs. Le jury s’assembla le samedi 25 et rendit les décisions que nous allons énumérer. Il était composé de MM. BeaucarnE, notaire, amateur, à Eenaeme. De Cannarr D'Hamace, président de la Société royale d'Horticulture de Malines. De Curpez, amateur, à Anvers. R. DELLAFAILLE, amateur, idem, Cumonr-Decracker, amateur, à Alost. Ta. Doumer, amateur, idem. V. Liermans, commissaire de l'arrondissement, à Audenacrde. Veroick, jardinier de M. Vandermaelen, à Bruxelles. ScuelDWeILEr, professeur de botanique horticulturale à l’école du Gou- vernement, à Gand. Van Huzr, jardinier en chef du Jardin botanique, à Gand. Et de celui qui écrit cet article, botaniste, rédacteur de l'Uustration horticole, à Gand. Bien que le nombre des concurrents fût assez restreint, jamais peut- être la belle et vaste salle du Casino, lieu des expositions, n'avait été plus brillamment ornée, Grâces en soient rendues aux membres de la Commission dont le zèle s’est cette fois surpassé, s’il est possible; jamais peut-être non plus, la Société n'avait vu tant et de si belles plantes d'ornement sous tous les rapports, toutes encore fort rares ou même nouvelles. C'était de toutes parts un magnifique aspect que celui de toutes ces plantes exotiques; aux formes grandioses des Palmiers se joignaient les dentelles végétales des Fougères ; avec le vert sombre et vernissé des premiers contrastait celui si varié et si brillant des amples feuilles des Bégo- nias de l’Assam et du Boutan, ou de ces magnifiques hybrides, dont l'art horticole a récemment doté les cultures ; ces splendides végétaux, en forts exemplaires, fleuris et non fleuris, étaient en majorilé, etc, etc. MISCELLANÉES. 65 En raison de la température peu favorable de cette année, il n'y avait qu'un petit nombre de plantes en fleurs; et aussi certains concours, dont les sujets eussent si bien contribué à la décoration de l'ensemble, ont-ils dû ne pas être remplis; nous citerons entr'autres avec regret ceux de 75 plantes fleuries, de 15 Lis en fleurs, de 25 Glayeuls en fleurs, etc. Du reste, la Société, bien que pressentant les défections résultant de la température, et instituant trente-et-un concours, n’en avait pas moins mis généreusement plus de soixante médailles, vermeil et argent, à la disposition du jury (1) (une valeur de 600 fr.). Sans nous astreindre à l’ordre des concours, et sans les énumérer tous, nous citerons successivement ceux dont l’ensemble réussi nous a le plus frappé par la beauté et la force ou la nouveauté des sujets. À tous seigneurs, tous honneurs! Nous commencerons par les plantes nouvellement introduites en Belgique, en 1858 et 4859, objet du concours N° 4. Trois concurrents étaient en présence, dont l’un, au grand regret de la commission, faute de ne s'être point conformé aux strictes preserip- tions du programme, a dü être éliminé. Dans le lot (1° prix) appartenant à M. A. Verschaffelt, nous avons remarqué tout particulièrement trois Palmiers nouveaux, d’une grande élégance, dont le plus remarquable, un Astrocaryum? aureo-maculatum Mont. (2), tout récemment introduit, a des feuilles ponctuées de rouge assez vif passant au brun; un su- perbe Areca (?) et un Latania (?), non moins beau, tous deux dédiés à M. Ambroise Verschaffelt, horticulteur, éditeur de l’{llustration horti- cole et de la Nouvelle Iconographie des Camellias, à Gand; le Laportea crenulata ....? Urticée au noble feuillage; le Crescentia (?) regalis, su- perbe arbrisseau de Chiapas, aux feuilles longues d’un mètre, dit-on ; l’Acer japonicum rubrum du Japon, aux feuilles pourpres, arbre d’un grand avenir pour les pares et les grand jardins; le Rhopala glaucophylla, belle Protéacée du Brésil; le Begonia cucullata, charmante nouveauté de l'Assam, aux feuilles en cuiller et douées richement des plus riches tein- tes qui décorent les espèces de cette contrée et spécialement celles des B. argentea, rex, lazuli et autres, ete. Le lot (2° prix) de M. Aug. Van Geert nous offert un Hibiscus (?) ferox, aux feuilles gigantesques, aux (1) La Société d'Agriculture et de Botanique de Gand n’a point de dames patronesses, ni de donateurs, eomme certaines sociélés similaires ses sœurs; nous fesons des vœux bien sincères pour qu'elle ait bientôt les uns et les autres ; pour cela, elle n’a, ce nous semble, qu’à parler. En attendant, tous les frais sont faits, et faits généreusement par ses membres. (2) Nous fesons souvent suivre les noms génériques cités ici par un ?, parce que ces plantes, ordinoire- ment nommées provisoirement par des horticulteurs, n’ont pas encore reçu Ja sanction botanique et peuvent appartenir à de tous autres genres! Le doute est donc nécessaire pour n'indaire personne en erreur. TOM. VI. MISC. — JUILLET 1859. 11 64 MISCELLANÉES. rameaux épineux, de la Nouvelle-Grenade, dit-on; un Oreopanax (?) pel- tatum, très belle Araliacée du Mexique; un Ficus (?) gigantea du Venc- zuela, et dont le nom surtout indique le mérite; un Centradenia grandi- folia Scuuecur., dont le riche feuillage est discolore; en outre, le Laportea et le Crescentia, dont nous venons de parler, etc. Dans le troisième lot, appartenant à M. Van Houtte, et non concourant, pour les causes dites, nous devons signaler deux belles Araliacées, qu’il nomme Aralia (?) hete- romorpha et Cookiï; deux superbes Fougères arborescentes, les Alsophila contaminans WaLL., Cyathea medullaris Swarrz; un Pandanus Bagea? Mio.; un Phellodendrum (???) amurense Hort. petrop.!); ete. Disons tout de suite que le jury, à qui la commission directrice les a fait remarquer, tout en lui signalant le cas qui les frappait de déchéance (l'arrivée tardive du bordereau indicateur), a voté à l'unanimité, sur la proposition d’un des membres, pour récompenser les trois beaux lots de végélaux divers exposés par M. Van Houtte, exceptionnellement une médaille d’or. L'objet du concours N° 5 était une plante fleurie ou non fleurie, récem- ment introduite. Quatre plantes concoururent : un Begonia eximia, à M. À. Verschaffelt ; un Crescentia regalis, à M. Van Geert ; un Colea Com- mersoni, à M. Jean Verschaffelt; enfin l’eterotoma lobelioides, présentée par M. Tonel; la première, extrêmement attrayante par son magnifique feuillage, ainsi que la dernière, par ses singulières fleurs, petits oiseaux perchés sur une branche, méritaient chacune un prix : mais les fleurs n’en étaient dans un état satisfesant ; ainsi l’Æeterotoma lobelioides, au lieu de sa panicule dressée multiflore ordinaire, ne présentait cette fois qu’une fleur isolée (V. Exouicu. Iconogr, PI. t. 55); pour l’autre prix, le choix du jury s'est porté sur le Colea Commersoni, magnifique Bignoniacée de Madagascar, ayant le facies du Cupania Cunninghami (Stadtmannia aus- tralis Horr.), plante introduite, dit-on, anciennement déjà dans les eul- tures belges, mais qui certainement, si cela est exact, en était assez généralement disparue! puis réintroduite récemment : circonstance qui ne peut qu’ajouter à son mérite; un des trois lots de M. Van Houtte en présentait aussi un superbe cet fort exemplaire. Nous avons remarqué, soit dans les lots de cet horticulteur, soit dans ceux de plusieurs autres exposants, les charmants Caladium que nous avons nommés et décrits dans le tome cinquième de l'{{lustration horticole (Caladium introduits en 1858 en Europe, des bords de l'Amazone, pro- vince de Para [Brésil], par MM. Barraquin et Petit, chez M. Chantin, à Paris), en beaux individus, les C. Chantinii, Neumanni, Brongniartiüi, Ver- schaffeltii, Houlletiï, argyrites, ete.; mais à notre grande surprise, notre C. thripedestum (V. Mustr. hortic. V. Mise. p. 59), se trouvait dans deux MISCELLANÉES, 65 lots avec le nom de albo-punctatissimum (1); pourquoi cette débaptisa- tion, qui n’a pas même le mérité de l'exactitude? Nous signalons cette erreur, afin qu’elle puisse être réparée : la nomenclature botanico-horti- cole cest bien assez déjà compliquée et confuse, sans qu’on y ajoute volontairement ou involontairement. Les plantes à feuilles diversement panachées, striées ou marbrées, etc., sont en ce moment fort à la mode, et non sans raison, car rien n’est plus ornemental selon nous ; celles exposées consistaient surtout en Bego- nas, en Caladium, en Maranta, etc. MM. Van den Hecke de Lembeke, amateur très distingué (28° concours), de Gand, a obtenu un premier prix et une médaille d'argent, hors concours, pour ses deux magnifiques lots exposés. Parmi ces plantes, nous avons surtout admiré un Solanum (?) Purpureum, aux énormes feuilles, dont le dessus est velouté-bronzé, le dessous d’un beau violet. Le second prix a été accordé à M. Ed. Claus, secrétaire-adjoint de la Société; dans son lot brillaient surtout nos Caladium. M. Beaucarne (un des jurés) et M. J. Verschaffelt avaient chacun de leur côté concouru pour les deux prix proposés pour les collections de quinze plantes en fleurs (2 concours); les principales, parmi celles du premier, qui ont obtenu le 1° prix à l’unanimité, étaient: un Puyu Altensteinii K1. (et mieux Lamproconus Altensteinii Cn. L. Jard. fleur, IL. t. 127. K. Kocu, S Prrcainn. ut subgenus, Berl. Allg. G. Z. N° 55. 1858), avec cinq ou six scapes à la fois; une très belle Amaryllis de semis; l'Allamanda nerifolia; un très bel et très fort exemplaire d'Hydrangeu Japonica fol. arg. var.; un Lilium Browniüi, etc. Dans celles du second (2° prix): un Rhyncospermum jasminoïdes, très fort ; le Gesneria ($ Dircæa) macrantha Nos.; le Conoclinium ianthinum; le Franciscea macrantha Nos.; un Dracæna congesta ; etc. Deux concurrents se sont présentés pour obtenir les prix de belle cul- ture (5° Concours). Mad. Tertzweil, amateur, a remporté le premier pour son Maurandia semperflorens (ou scandens !), cultivé sur un treillis pyra- midal avec un goût parfait; M. J. Delmotte, horticulteur, le second, pour son superbe et énorme Pimelea decussata, veritable boule de fleurs roses. Les Pelargonium (6 Conc. 50 Pelarg.), ces ornements obligés de toute serre froide, véritables gemmes de nos étés, étaient brillamment représen- tés à l'exposition par quatre collections : nous y avons admiré de vérita- bles merveilles en fait de coloris les plus vifs et les plus variés; Mad. Tert- zWeil a gagné le premier prix ; le second est échu à M. Ch. De Buck, amateur, à Gand. Les Roses (7° Conc. 50 Ros.), ces reines des fleurs, depuis l'antiquité (1) Le catalogue de l'Exposition porte par erreur en synonymie, page 13, Caladium Houlletii 66 MISCELLANÉES. la plus reculée jusqu’à nous, les Roses, symboles si divers, avaient cette année un peu boudé en raison d’une température encore plus boudeuse, et trop favorisée par le Verseau qui s’est trompé de mois. Trois collections cependant ont concouru. L’heureuse Mad. Tertzweil a encore remporté le premier prix ; M. F. Coene, le second. Trois collections de Calcéolaires (8° Conc. 40 Calc.) ont concouru. En général, ces collections, bien variées et bien fleuries, laissaient un peu à désirer pour le volume des fleurs; comme la faute n’en était pas aux concurrents, mais à la saison peu clémente, les deux prix ont été accordés, le 1° à M. Beaucarne, déjà cité; le 2° à M. Van Damme-Sellier, archi- tecte de jardins, à Gand. Le 9° Concours était consacré aux Fuchsias, dont le nombre de chaque lot concurrent ne devait pas être moindre que 40! Trois collections étaient en présence; le 1° prix avec mention spéciale de belle culture a été accordé, à l'unanimité, à M. Coene, fils, horticulteur, à Gentbrugge, dont tous les individus, cultivés en pyramide, de 0,60 à 1,50 de hauteur, étaient littéralement chargés de fleurs bien variées; le 2° a été gagné, à l'unanimité également, par M. A, Tonel, dont les plantes aussi étaient fort méritantes. Le 10° Concours avait pour objet les Verveines. Un seul concurrent s’est présenté; mais ses 50 individus, trapus, touffus, couronnés de boules florales bien faites, épaisses et de coloris riche et varié, a obtenu un premier prix à l'unanimité : ils appartenaient à M. Van Damme-Sellier, déjà nommé. Les Pélunias (14° Conc. 30 Pét.), devenus si vite en vogue, et qui certes la méritent maintenant et par le volume et les coloris variés de leurs fleurs, que l’on veut pleines comme les Roses, étaient représentées à l’exposition par trois collections. Celles de M. Ambr, Verschaffelt, notre éditeur, a remporté le premier prix; on ne doit pas s’en étonner quand on a vu celles que nous avons figurées, à plusieurs reprises, dans l’{lustration horticole, d’après les individus de ses jardins. M. Louis Desmet, horti- culteur, à Ledeberg, a obtenu le second ; ses individus ont aussi attiré l'attention, Les Fougères (14° Conc. 30 espèces; nous en avons déjà mentionné quelques-unes!) étaient magnifiquement représentées en forts exemplaires supérieurement cultivées. Les deux prix ont été accordés à l'unanimité, le premier à la collection de serre de M. Aug. Van Geert; le deuxième à M. L. Desmet, pour ses beaux individus, la plupart de plein air, char- mants ornements des jardins dans les coins à l'ombre. Celles de M. L. Van Houtte, de serre, comme les premières, leur eussent fait une vive con- currence ; elles ont été écartées par les raisons ci-dessus exposées. Citons au hasard dans ces collections comme admirables : Cyathea dealbata (pour- MISCELLANÉES. 67 quoi pas et mieux argentea !); Hemitelia horrida, Karsteniana; Alsophila ferox, radens ; Polypodium quercifolium ; Marattia Verschaffeltit; Balan- tium culcita ; Diplazium pubescens ; Allantodia australis ; ete., ete. Ici nous devons regretter que M. de Kerchove-Delimon, bourguemestre de Gand, qui possède une riche collection de ces plantes, ait cru devoir ne pas exposer, et que notre éditeur, de son côté si riche en plantes de cette catégorie, se soit également abstenu pour ce concours, bien qu'ayant participé au suivant, 15° Concours : la plus belle Fougère en arbre. Un seul champion est entré dans l’arène; mais sa superbe Alsophila australis, Fougère de serre froide, a conquis à l'unanimité un premier prix. Lauréat, M. Ambr. Ver- schaffelt. Une catégorie de plantes, qui méritent de fixer l’attention des hommes sérieux et prévoyants, qui verront là pour l’avenir une abondance de trésors d’une valeur incalculable pour le reboisement des Montagnes, pour la fertilisation des Steppes stériles, pour les besoins de l'industrie, du génie civil et naval, en même temps qu’elles sont le plus bel ornement des parcs, des jardins et des serres! ce sont les Conifères! objet du 16° concours (1). Deux lots seulement ont concouru, tous deux fort méritants; celui de M. Aug. Van Geert, composé d'individus un peu plus développés, a obtenu à l’unanimité le 1° prix; le second a été accordé à M. L. Desmet. Dans ces plantes, nous citerons particulièrement de beaux individus des Arau- caria Bidwilli, Cookii, multiseta; Dammara Brown, Moore; Biota aurea; Callitris australis; Cupressus Lawsoniana, Skinneri, cashmirensis; Taxus adpressa; Thuya Lobbii, compacta, ete., ete. Notre éditeur, posses- seur de la collection de Conifères, la plus nombreuse en forts individus que nous connaissions, n’a pas cru devoir concourir. Les Cactées (17° Concours), ces formes végétales étranges parmi les plus étranges du globe, étaient représentées par deux collections, fort remar- quables à divers titres. Celle qui a remporté le premier prix, apparte- nait à M. Aug. Tonel, amateur, à Gand, et le méritait, par la force et la rareté des sujets, tous arrivés du pays natal en droite ligne et en excel- lent état de conservation ; nous devons citer comme force, les Echinocactus aulacogonus, platyceras, cornigerus, electracanthus ; comme grandes rare- tés, l’Anhalonium prismaticum, lEchinocactus horizonthalonius, ete. La variété des sujets du lot de M. L. Desmet, leur belle culture, lui ont valu à l'unanimité, le 2° prix; citons entr’autres : Echinocactus scopa, pectini- {1) Pourquoi dans celte voie si éminemment utile, si nationale, dirons-nous, le continent s'est-il laissé devancer par l’Angleterre ? Au moins imitons la Depuis dix ans déjà ses hommes d'état, préoecupés de la grande question du reboisement des montagnes, ont ordonné la culture en grand du Cedrus Deodara, ou Cèdre de l'Himalaya; et déjà on le plante, avec un succès complet, par milliers, dans les montagnes et les endroits stériles de ce pays. “e 68 MISCELLANÉES, ferus; Mamilluria magnimamma, spinosissima, etc.; Cereus Dumortieri, candicans, etc. Les Agave, Yucca, Dracæna, Dasylirion, Pinceneclitia, Aloe, ete., étaient objet du 18° concours; à l’exception du dernier genre, ces plantes, et particulièrement les Agave et les Yucca, sont en ce moment en grande vogue, et la méritent par l'effet ornemental et pittoresque de leur port; quant aux Aloëès, nous ne comprenons pas le discrédit dans lequel ils sont tombés depuis longues années; non seulement leur port est plus varié que celui des Agaves, par exemple ; mais encore ils fleurissent facilement chaque année et continuent ensuite de végéter, tandis que ceux-là ne fleurissent qu'après plusieurs lustres et meurent peu après. M. L. Desmet a obtenu le premier prix, surtout en raison de la beauté et de la rareté de bon nombre de ses Agaves; M. Beaucarne, le second. Une 5° collec- tion, appartenant à M. Tonel, et qui a longtemps fait hésiter le jury, renfermait également des plantes superbes, parmi lesquelles il faut men- tionner : Dasylirion Tonelianum (longifolium), acrotrichum, virescens; de très belles Aguves diverses; un Beschorneria multiflora, qui, ayant fleuri au printemps, et avait été coupé ensuite, a émis de sa souche de nom- breux rejetons, dont plusieurs, malgré leur petitesse, étaient en pleine floraison ; c’est là un fait fort remarquable. M. Jean Verschaffelt (1° prix), et M. A. Van Geert (2° prix), avaient tous deux exposé dix superbes spécimens de plantes ornementales (19° Concours), par la force et la beauté du port ; citons parmi celles du second : Rhopala Jonghei; Araucaria excelsa, imbricata ; dans celles du premier : Phœnix reclinata; Phyllocladus trichomanoïdes; Beschorneria multiflora; Cycas revoluta; Zamia caffra d', qui venait de produire son énorme cône; ete. Deux collections d'Orchidées avaient répondu au 21° concours (10 Or- chidées en fleurs), appartenaient au même exposant, M. A, Verschaffelt, et Loutes deux couronnées! Aussi quelle luxuriante floraison, quelle force d'individus ! Chacun s’arrêtait devant elles et admirait : Aerides affine ro- seum et rubrum, Lindleyanum, odoratum; Catileya amethystina, Mossiæ; Warrea digitala; Brassia qutlata; Stanhopea Ruckeri, quttulata; Dendro- bium Gibsoni; ete. Le même horticulteur a encore remporté le prix du 22° concours (la plus belle Orchidée en fleur); un magnifique Anguloa Clowesii v. macrantha, avec 9 scapes fleuris, le lui a valu. Le prix du 25° concours (30 espèces de Palmiers), a été remporté égale- ment par ce zélé horticulteur, dont la collection est la plus nombreuse en espèces que nous connaissions, et dont beaucoup ont déjà atteint de belles proportions. Nous mentionnerons spécialement comme rares et belles : Curyota excelsa, Rumphi; Latania Jenkinsoniana; Dæmonorops spectabi- lis, melanochætes ; Muximiliana regia ; Sabal havannensis ; Altalea mara- caïbensis; Geonoma Porteuna; Ceroxylon niveum; ete. MISCELLANÉES,. 69 MM. F. Coene (1° prix) et Beaucarne (2° prix) ont pris part au 25° con- cours (50 Gloxinias en fleurs); ces deux collections étaient admirables par la diversité et la richesse des coloris floraux ; celles du premier a dû sa supériorité au grand nombre de ses belles Gloxinies à fleurs dressées (Genus Orthanthe !). Nous avons ci-dessus parlé des collections de Begonias exposées ; nous en avons dit la richesse foliaire, et montré toute notre satisfaction de voir ces splendides végétaux devenus si fort à la mode. Deux collections ont été couronnées, celle de M. L. De Buck (1° prix) et celle de M. Beaucarne (26° Concours). A ces collections, joignons tout de suite celles de M. Van den Hecke de Lembeke (1° prix) et de M. Ed. Claus (2° prix), que nous avons aussi mentionnées, composées de 25 plantes à feuilles panachées ou marbrées, etc. (28° Concours). En outre, le premier de ces deux hono- rables amateurs a obtenu une médaille d'argent grand module, hors concours, pour une seconde collection du même genre. De même, M. Jean Verschaffelt (1° prix à l’unanimité) et M. L. De- smet (2° prix) ont gagné des prix pour leurs riches collections des plantes d'ornement, exposées hors concours. M. Van Houtte également, ainsi que nous l'avons dit précédemment. M. De Graet, amateur, a obtenu, pour le même sujet, une mention honorable. Il est des plantes plus humbles que toutes celles que nous venons de passer si sommairement en revue, mais dont l'humble stature, les jolies formes, la verdure aimable captivent également l'attention ; nous voulons parler des Lycopodiacées (Sélaginelles!). Les 15 jolies espèces (27° Con- cours) exposées par M. Ed. Claus, ont facilement et à l'unanimité gagné le premier prix. La Société, protectrice éminente de l’horticulture belge et de l'horticul- ture gantoise en particulier (suum cuique!), décerne chaque année un prix à la plus belle plante en fleurs obtenue de semis en Belgique (29° Con- cours). Notre éditeur l'a gagné avec son admirable Begonia Leopoldi (V. Hlustr. hort. VI. PI. 205). Enfin, le prix (30° Concours) dont l'objet était le plus bel envoi de 6 bouquets, était accordé à l'unanimité à M. F. Leys, dont les bouquets ont semblé si méritants et si beaux au jury, qu’au lieu d’une médaille d'argent proposée, il lui a voté une médaille de vermeil. Nous oublions sans doute bien des choses dans ce rapide exposé ; mais alors la mémoire seule, et non la justice ou la bonne volonté, nous fait défaut; car il est dans notre nature d'être avant tout juste et impartial envers amis ou ennemis. Outre toutes les magnifiques plantes exposées pour les divers concours, Li Lu 70 MISCELLANÉES. nous l'avons déjà dit et nous le répétons volontiers, les membres de la Société en particulier, dirigés par une commission, dont le zêle et l'abnéga- tion doivent être signalés, un grand nombre d'autres plantes ornementales, fleuries ou non fleuries, décoraient la belle et vaste salle destinée aux expositions. Tout au fond, par exemple, dominait, au-dessus d’une foule de plantes ornementales diverses, présentées par MM. J. Verschaffelt, Louis Desmet, etc., etc., un magnifique Livistona sinensis (étiqueté par erreur Latania chinensis!), d'au moins sept mètres de diamètre, sur quatre de hauteur, ornait le fond de la salle; il appartenait au Jardin botanique de Gand et avait été présenté dans ce but par M. Van Hulle, jardinier en chef de ce bel établissement. A l'entrée de la salle principale, à droite en entrant, un piédestal, sup- portant une plante, était entièrement voilé par un crêpe noir, dont l'aspect, malgré la solennité si gaie de la fête florale, apportait dans tous les cœurs son contingent de tristesse et de regrets. Ce piédestal était ]à, en l'honneur du Président de la Société, M. le Baron Heynderyex, que la mort était venu surprendre, quelques jours seulement avant l'exposition, alors que sans doute il songeait encore à venir y disputer les prix des concours par ses riches collections de Palmiers, d'Orchidées, de Fougères, ete.; et, circonstance touchante! sur ce piédestal funèbre était placé une belle Orchidée, dont depuis longtemps l'honorable amateur guettait pour la première fois la floraison, et qui le lendemain même de sa mort ouvrait sa belle et grande fleur panachée…. c'était le Cypripedium hirsutissimum ! Somme totale, l'exposition, dite d'été, de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, a été digne d’elle et laissera un souvenir agréable dans l'esprit et des jurés et des exposants. Terminons, en fesant des vœux Pour que, tous les amateurs et horticulteurs ganiois comprennent que leur honneur, leur intérêt, sont attachés à concourir aux expositions du Casino, à les embellir par tous les moyens dont ils peuvent disposer! et qu'ils n’oublient jamais que là est honneur floral de leur ville, qui ne doit pas déchoir, après avoir obtenu le nom si glorieux de Capitale des Fleurs! AT COCHLIOSTEMA, Commelynacenarum genus novum. -.. Staminodiis 2 petaloideis; stamen fertile unicum ovoideo-cucullato-rostriforme bifidum quadriantheriferuin : in unoquoque locello antheris 2 superpositis pedicello distineto in onnectivum communem suborbicularem fixis, superiore verticali, inferiore horizontali, valde denseque spiraliter compluries involutis rima marginali dehiscentibus; stigma simplex vix punctiforme….. His serius explicanda. Nos. ad nat, viv.! * Cochliostema odoratissimum Non.! species?) in Ordine staminis unici sui fabri Tradescantia odoratissima Honr. ANGL, Genus distinctissimum et planta (unica ca et dispositione præsingularis! Patria ? MISCELLANÉES. 71 STANHOPÉES NOUVELLES. L'établissement A. Verschaffelt a reçu, il y a deux ou trois ans, direc- tement du Mexique, sans distinction spéciale de localités, un assez grand nombre d'Orchidées, parmi lesquelles viennent cette année (juillet-août) de fleurir deux Stanhopées, que nous présumons nouvelles, et que nous nous proposons de figurer et de décrire complètement plus tard. En attendant, voici à leur sujet quelques détails sommaires. Stanñopea macrochila Nos. — Les fleurs n’ont pas moins de 0,16-17 de longueur sur 0,10 de diamètre, sépales et pétales réflé- chis; elles sont assez odorantes, d’un blanc de crème jaunissant, très élégamment ornées de macu- les cramoisies, garnissant tous les segments de la base aux deux tiers A de leur longueur ; ces macules sont (AMI, NE dd f formées .de petites lignes rappro- ( chées, en nombre variable, diver- sement posées, et rappelant assez bien par leur aspect les taches de la panthère et du jaguar. Le labelle, extrêmement charnu, et partie caractéristique de notre plante, n'a pas moins de 0,08 de longueur. Son hypochile, arrondi en dessous, tronqué-carré au som- met, sessile, a 0,04 de longueur sur autant de diamètre, et 0,05 de profondeur, est piqueté entiè- rement en dehors et surtout en dedans, de la base au milieu, de points et de strioles d’un pourpre foncé, tellement denses, surtout à l'intérieur, que toute cette partie en parait noirâtre. En outre, à par- tir du point d'intrusion (1), diverge une série de lignes assez élevées, LAN T 111 MAUR DA “UT (1) C'est-à-dire, là où les bords de l'hypochile se réunissent | par leur sommet pour se projeter en une pointe plus où moins | avancée sur la cavité du sac. TOM. VI. Misc, AOÛT 1859, 12 72 MISCELLANÉES. finement granuleuses, mais beaucoup moins prononcées que dans l'espèce suivante. Le mésochile est presque nul : il n’a que 0,0 4 de longueur sur 0,01 seulement de diamètre, et porte deux robustes cornes cylindriques à la base, puis lancéolées, très aiguës, incurves, renflées dans leur bord supérieur et très charnues. L'épichile, ové-rhomboïde, subtricuspidé au sommet, est canaliculé en dedans, à côtés concaves en dessous ; d’un blanc jaunâtre, luisant et de l'apparence de la cire, comme la base de l’hypo- chile, le mésochile et les cornes; il est ponctuolé de pourpre en dedans. Le gynostème, assez court, est largement et orbiculairement ailé, striolé et ponctuolé, comme l'hypochile, (Fig. 4. Le labelle entier, vu de face. Fig. 2. L'hypochile, vu de profil.) Nous ne connaissons aucune espèce à laquelle la comparer absolument. Stanhopea radiosa Nos. Par son coloris général, d’un verdâtre jaunâtre, élégamment et finement ponctué de: pourpre, d’un bel orangé LE AS : LEA MISCELLANÉES. 73 vif au centre et surtout sur le sac labellaire, cette espèce, à fleurs compa- rativement assez petites, mais élégantes et agréablement odorantes, rappèle plusieurs de ses congénères, les St, graveolens, oculuta, Bucephalus, ete. ; mais par la forme de son labelle elle s'éloigne de toutes celles connues jusqu'ici, L’hypochile en est très court, sessile, abruptement et très profondément sacciforme, arrondi; à l'intérieur, à partir du sommet, où est un point élevé ou dent, rayonnent régulièrement des lignes très élevées et convexes d’abord, puis peu à peu atténuées vers l'extrémité opposée, et formées de papilles très denses. Quelque chose d’analogue se montre dans la précé- dente, et surtout dans la St. insignis, mais celle-ci diffère abondamment de la nôtre. Le mésochile, presque nul, porte deux cornes planes, torses, un peu plus longues que l’épichile et connées en dessus à la base. L'épichile, carrément obcunéiforme, est sessile et à bords réfléchis ; au sommet il est comme tridenté, et les deux pointes latérales sont évidem- ment des cornes avortées. Ces deux espèces, telles du moins que nous les présumons, et dont les botanistes et les amateurs pourront au reste juger, et par ces descriptions sommaires et par les figures provisoires que nous y joignons, forment un contingent notable à ce magnifique genre, et s'imposent, la première sur- tout, à toute collection d’Orchidées qui veut mériter d’être citée à l’ordre du jour ! (Fig. 4. Fleur entière, vue de profil. Fig. 2, Portion supérieure du sac, pour en faire voir les rayons papilleux.) SOMMEIL DES PLANTES, (IL Y À DES CACTÉES DORMANTES!). Chez un assez grand nombre de plantes, ainsi que cela à été super- abondamment cité et prouvé, les feuilles et les fleurs mêmes offrent pen- dant la nuit une position fort différente de celle qu'elles affectent pendant le jour. À ce curieux phénomène, Linné, dans son style énergique, concis et poétique à la fois, appliquait, et non sans justesse, le nom de sommeil végétal. : IL importe de ne pas confondre le sommeil des feuilles et des fleurs, état particulier chez quelques végétaux et ayant lieu par toute situation atmosphérique, avec un autre, très analogue du reste, dû à l’hygrosco- picilé ou à la météoricité, Dans le premier de ces deux cas, les mouve- 7% MISCELLANÉES. ments foliaires ou floraux dépendent de l'humidité de la température; dans le second, ees mouvements floraux ayant lieu à certaines heures déterminées, et selon la hauteur du soleil sur l'horizon ou à son déclin, ou même après sa disparition de notre hémisphère, n’ont rien de com- mun avec les mouvements qu’exécutent les feuilles et les fleurs, dites dormantes. Il ne faut pas confondre non plus les mouvements végétaux que nous signalons avec ceux, plus importants et plus curieux encore, auxquels on a donné le nom d'irritabilité ou d’excitabilité. Dans ces derniers phéno- mènes, les mouvements exécutés par divers organes sont mis en jeu par des causes qui leur sont étrangères, la main de l’homme, les piqüres des insectes, le vent même, Il ne faut pas les confondre, enfin, avec les mouvements qu’exécutent spontanément certaines plantes, mouvements dits par cette raison aulonomiques, tels ceux par exemple que montrent plusieurs espèces de Desmodium. Nous remplirions plusieurs longues pages de ce recueil, si nous citions ici tous les exemples bien authentiques de sommeil, d’hygroscopicité, de météoricilé, d’excitabilité, etc., foliaire ou florale, phénomènes que la seience a été jusqu'ici impuissante à expliquer plausiblement, et qu’en- registrent à ce sujet nos livres de botanique. Pour les connaître ou les apprécier, nous renverrons le lecteur studieux à tous les traités publiés sur celte science, et en particulier à la toujours excellente PaysioLoGiE véGéraLe de Decandolle, Disons toutefois un mot du sommeil des feuilles, puisque tel est l’objet de notre article. Il n’est personne qui n’ait remarqué dans les jardins et les pares que chez l'Acacia (Robinia pseudacacia), le Baguenaudier (Colutea arborescens), la Casse (Cassia marylandica), ete., ete.; les feuilles pendant la nuit ont une position absolument différente de celle qu’elles affectaient pendant le jour. Ainsi, chez l'Acacia, pendantes vers le sol pendant la nuit, les quiaze ou vingt-cinq folioles qui les composent s’étalent horizontalement au lever du soleil, et se redressent de manière à se toucher par leur face supérieure, au fur et à mesure que cet astre s’avance vers son zénith. Le contraire a lieu chez le Colutea, si commun dans les bosquets : étalées horizontalement pendant le jour, les folioles pendant la nuit se redressent perpendiculairement sur le pétiole et s’appliquent chacune sur l'opposée par leur face supérieure. Chez le Cassia, la situation des folioles est absolument le contraire de celle qu’affectent les folioles du Colutea ; les siennes, étalées aussi horizontalement pendant le jour, se renversent pendant la nuit vers le sol et se touchent dorsalement par leur face inférieure. Chez le MISCELLANÉES, +5 Mimosa pudica (Sensilive commune) et ses congénères, les folioles des quatre pennes de ses feuilles, étalées pendant le jour, s'inclinent pendant la nuit le long des pétioles, se recouvrent les unes les autres, la face inférieure en dessus en se dirigeant vers le sommet d’iceux; chez le Tephrosia caribæa, a lieu un renversement tout opposé : ses folioles à lui s’imbriquent en se renversant du sommet de la feuille vers sa base, ete. Cest surtout dans la classe des Légumineuses (Fabacées, Mimosacées, Césalpiniacées), que se montre généralement au plus haut dégré la curieuse faculté que nous signalons. Elle a rarement lieu dans d’autres familles, et souvent alors isolément dans quelques genres; chez les Oxalis (Oxalidacées), par exemple. La physiologie a été jusqu'ici absolument impuissante, ainsi que nous venons de le dire, à expliquer les curieux phénomènes que nous citons, veille et sommeil des feuilles et des fleurs, mouvements spontanés ou excités, etc. Une foule d'hypothèses souvent ingénieuses ont été émises dans ce but, mais qui se détruisent les unes les autres et disparaissent devant un examen sérieux. L'auteur qui s’est le plus et le mieux occupé de ce sujet, M. Dutrochet, admet pour l'expliquer que les végétaux sont doués, à l'instar des animaux, d’un système nerveux; et en vérité, les explications qu’il donne à la suite d’une foule d’expériences et de délicates dissections anatomiques, semblent presque concluantes. Nous y ren- voyons le lecteur avidum cognoscendi. Pour nous, cette opinion a tou- jours été nôtre : car comment expliquer, sans cela, par exemple, les mouvements spontanés du Desmodium gyrans, dont les folioles latérales, comme chacun a pu le voir, exécutent, sous l'influence de la température qui lui est favorable, autant de rotations sur elles-mêmes qu'il y a de minutes en une heure. Une famille de plantes, dans laquelle le phénomène de la veille ou du sommeil des feuilles n’a jusqu'ici jamais été remarqué ou même soupconné, est celle des Cactées. Tout d’abord, les feuilles, dans la plupart des plantes de cet ordre, ne manquent pas absolument, comme cela avait été positive- ment aflirmé (nous avons le premier démontré leur existence dans les Cereus et même chez les Mamillaria), mais sont réduites à l’état des quames caduques très visibles, el représentées par quelque chose d'analogue chez les Melocactus, les Echinocactus, ete. Elles sont évidentes chez les Opuntia ct surtout chez les Peirescia ; chez ces derniers spécialement elles ont les formes et les dimensions ordinaires de celles des autres phanérogames. C'est dans une plante appartenant à ce dernier genre, le P. Bleo, que nous avons depuis un certain temps observé le phénomène en question. 76 MISCELLANÉES, Pendant le jour, et surtout quand le soleil s'approche du zénith, ses feuilles sont étalées horizontalement, puis elles suivent lentement son déclin, se penchent done peu à peu et sont presque pendantes pendant la nuit. Il est probable que le même fait doit avoir lieu identiquement ou diver- sement chez les congénères immédiates, les P. grandiflora, aculeata, spathulata, fragrans Nos., undulata Nos., etc.; mais notre attention a été éveillée trop récemment sur ce sujet, pour que nous ayons songé à examiner sous ce rapport les congénères que nous citons, et l'occasion nous en fait défaut, au moment où nous écrivons; mais nous nous propo- sons de poursuivre nos observations, en engageant les botanistes et les amateurs, qui possèdent ces plantes, à en faire autant de leur côté dans l'intérêt de l'histoire de la botanique. PLANTES RECOMMANDÉS. (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Ceanothus Veitchianus W. Hook. (1). Rhamnaceæ. — Nous approuvons très volontiers l'éloge que fait M. W. Hooker de la plante dont il s’agit, qu'il traite, entr’autres épithètes, de magnifique acquisition, et qu'il déclare absolument inédite. Ellea été envoyée à MM. Veitch par son excellent collecteur, M. William Lobb, qui l’a introduite de la Cali- fornie, où il l’a découverte, en même temps que diverses congénères déjà répandues dans les jardins. « Quoique fort voisine, dit ce savant botaniste, des C. floribundus, Lobbianus et papillosus, elle en diffère abondamment par les caractères de son feuillage; et quelque belles qu’elles soient ces espèces, elle les surpasse toutes par l'abondance de ses fleurs d’un bleu-mazarin, et par ses feuilles persistantes, d’un vert foncé luisant et comme verni. » Le specimen, que lui avaient communiqué MM, Veiteh, haut d’un mètre, était chargé d’une telle profusion de fleurs qu’elles cachaient presque les feuilles dans toute la longueur des ramules. L'une des principales marques distinctives est, entre les veinules (aréoles W. Hook.!), la présence de fas- cicules de petits poils étalés, tandis que tout le reste de la plante est glabre. (CC. ramis folits superne peliolis pedicellisque glaberrimis, ramulis ultimis rhachique inflorescentiæ tomentosis ; foliis obovato-cuncatis apice rotundatis junioribus acuté adultis obtuse glanduloso-serratis superne lucidis (siceo opacis); venis subins validis: areolis fimbriatis ; floribus ad apices ramulorum om- nium dense corymbosis v. in capitula obl ga globosa densissime confertis. W. Hook, L i, c. Ceanothus Veitchianus Bot. Mag. t, 5127, July, 1859, MISCELLANÉES. 77 Les rameaux en sont cylindriques; les feuilles brièvement pétiolées, obo- vées-cunéiformes, arrondies au sommet, bordées de dents distantes, dont chacune est terminée par une glande décidue. Les capitules floraux sont longs d’un à trois pouces. En alabastre, elles forment des cônes ovoïdes, couverts d'écailles imbriquées et soyeuses,. Le Ceanothus Veitchianus fait donc dès ce moment une rude concur- rence à ses congénères dans nos jardins. Rhododendrum Shepherdii (1). Ericaceæ S Rhododendreæ. — Très voisin des Rhododendrum Smithii et Kendrickii Nurr. (Bot. Mag. t. 5120 et 5129), et de quelques autres, par la forme et le coloris de ses fleurs, d’un rouge vif cocciné, ce Rosage diffère du premier surtout par les siennes plus grandes, des feuilles linéaires-oblongues et non ovales- elliptiques, très glabres, et non poilues en dessous, etc. (2); du second, dont nous parlons ci-après, par un ovaire glabre et un calyce plus ample, ete. M. Booth, neveu et collecteur de M. Nuttall, et à qui l'on doit la décou- verte d’une riche et magnifique collection de Rosages du Boutan et de l'Assam, l'a trouvé en compagnie du R. eximium , Sur les monts Oola, dans la première de ces deux contrées. C’est, dit M. Nuttall, un arbrisseau à écorce lisse et luisante; les feuilles, groupées surtout au sommet des rameaux, sont brièvement pétiolées, lon- gues de trois à quatre pouces sur un de large, étroitement linéaires, oblongues ou elliptiques-oblongues, aiguës, très épaisses, pourpres en dessous pendant la jeunesse, Capitules floraux amples, semblables à ceux du R. barbatum. Calyce ample (small, dit le texte anglais par erreur!), quadrilobé (5-lobé dans la fig. analyt.), à lobes finement denticulés. Co- rolle campanulée, à cinq lobes égaux réfléchis. Nous en avons dit le coloris. Rhododendrum Kendrickii Nurr. (5) var. latifolium, Zrica- (1) R. folis lineari-oblongis acutis glaberrimis utrinque concoloribus basi subacutis, venis subtus tenui- bus margine recurvis ; capitulis terminalibus plurifloris, pedicellis glaberrimis ; ealyee S-lobo parvo, lobis ciliolatis subaeutis ; corolla ampla campanulata coccinea æqualiter 5-loba ; staminibus 10 ; ovario glaberrimo, capsulis gracilibus recurvis. W. Hook. L. i. c. Rhododendrum Shepherdii Norr. in Hook. Kew. Journ. of Bot. V. (1855) 360. Bot. Mag. t. 5125. July, 1859. (2) Les poils chez cette espèce présentent une conformation fort curieuse : chacun d'eux, pris isolément, semble un petit arbre dépouillé de ses feuilles par l'hiver, Nous en reparlerons prochainement en décrivant le R. Smithii, < : - 3 (3) R. foliis 1 latis oblongo-| latisve acuminatis margine subundulatis utrinque Ras _ dibus subtus strigoso- v. glanduloso-pubescentibus d glabris; capitalis multifloris, GER À 2 rulis ; lobis calycinis parvis acuminatis ; corolla late qe coccinea æqualiter 5-loba ; staminibus 10 ; vari i -piloso; racili eurve. W. Hoo. L. i. c. : ra ir Ann. et Mag. of Nat. hist. XII. 10. Hoox. Kew Journ. of Bot. V. 358. Bot. Mag. t. 5129, August 1859, 78 MISCELLANÉES, ceæ S Rhododendreæ. — M. Booth a également rencontré cette brillante espèce dans les montagnes du Boutan, à 7,000 pieds d'altitude supra- marine; là, côte à côte avec le R. Edgeworthüi, elle se plaît dans la région des pins et des ifs, et y forme, à la manière du R. ponticum, de grands halliers, à travers lesquels le voyageur, dit-il, a de la peine à se frayer un chemin, C’est à lui que M. Nurraze en doit l'introduction. Toutefois, la découverte première en est attribuée, par M. W. Hooker, à feu Griffith, dans l’herbier duquel l’échantillon-type porte le N° 23555. M. W. Hooker la décrit ainsi (cultivée !) : c’est un petit arbrisseau très ramifié, à écorce lisse. Ses feuilles, lancéolées ou oblongues et acuminées, sont ondulées aux bords, plus ou moins verticillées, longues de quatre à six pouces, et vertes sur les deux faces ; pendant la jeunesse, ces feuilles et toutes les autres parties de la plante sont couvertes de poils glutineux, rougeâtres, caducs avec l’âge. Les fleurs, en amples capitules globuleux, sont très semblables à celles des espèces comparées, et un peu plus grandes, d’un écarlate brillant, lignées-ponctuées de cramoisi. Brachychiton Bidwäilli W. Hook. (1). Sterculiaceæ. — Très re- marquable et très curieuse plante, que nous nous empressons de faire connaître à nos lecteurs : très remarquable par le nombre et la beauté de ses fleurs ; très curieuse par leur organisation botanique, et dont, il faut l'espérer, ils vont bientôt pouvoir orner leurs serres tempérées (demi- chaudes en hiver!). Feu Bidwill la découvrit dans le district de Wide-Bay, Nouvelle-Hollande, nord-est, et envoya, en 1851, des graines aux Jardins royaux botaniques de Kew. En voici la description, d’après celle de W. Hooker, et d'après la belle figure qu'il y a jointe. Le lecteur jugera si les épithètes que nous lui accolons sont suffisamment justifiées : C’est un arbrisseau dont le rhizome a la forme et le volume d’un gros panais ou d’une grosse chicorée. Le tronc... (non décrit!) Les branches en sont cylindriques, étalées, cet, comme presque toutes les autres parties de la plante, couvertes d’un duvet stelliforme, Les feuilles, portées par un long pétiole renflé au point d'insertion, sont alternes, cordées à la base, ordinairement profondément trilobées, quelquefois tout-à-fait entières ou obsolètement 5-lobées, molles (1) B. ubique stellatim tomentosum ; foliis cordato-trilobis Supra parte subtus dense fulvo-tomentosis ; floribus polygamo-monoicis in axilis dense glomeratis : calyce campanulato-infundibuliformi, limbi lobis ovalis acuminatis striatis intus prope basin squamatis; © columna clongata fusiformi; ©" -Q columna brevi; antheris ad basin ovariorum; ovariis dense tomentosis; stylis apice cohærentibus; stigmatibus patenti- recurvis. W, Hook. L. i. c. Brachychiton Bidwilli W. Hook. Bot. Mag. t, 5133, August 1859, MISCELLANÉES. 79 et épaisses, çà et là tomenteuses en dessus, mais drûment et quelque peu fauves en dessous. Fleurs polygames-monoïques, fasciculées par dix-quinze et sessiles dans les aisselles foliaires. Périanthe unique, tubulé-campanulé, rougeâtre, de 0,050 de long : limbe de cinq lobes égaux, ovés-acuminés, trinervés, étalés, roses, de près de 0,04 de diamètre. Dans les fleurs hermaphrodites et dans les fleurs simplement mâles, est près de la base un cercle de squames oblongues, subeucullées au sommet; dans les premières, un court an- drophore porte cinq ovaires étroitement rapprochés ou allongés en styles, également comme soudés, et à stigmates étalés au sommet; à la base de l'ensemble, imitant bien une sorte de flacon, est un groupe d’étamines fertiles ; dans les secondes, un long androphore subfusiforme se termine par un capitule globuleux, composé d’une quinzaine d’anthères, également sessiles et entremélées. Les fascicules floraux sont assez rapprochés et constituent, soit en alabastres, soit en fleurs épanouies, un ensemble véri- tablement ornemental. Rhododendram Smithii Nurr. (1). £ricaceæ S Rhododendreæ. — Découverte (toujours par M. Booth et introduite par lui) sur les ver- sants nord du défilé de Lablung (Lablung Pass), dans le Boutan, où elle croît en compagnie du R. Hookeri Nurr., cette brillante espèce, est regar- dée en Angleterre, ainsi que cette dernière, comme devant y être rustique. Elle est voisine du R. barbatum, et est remarquable par le duvet qui en couvrent les feuilles en dessous : duvet composé de poils (V. la note (2), p. 77 ci-dessus) articulés, robustes à la base, puis vers le milieu divisé en nombreux rameaux dichotomes, dont l’ensemble, comme nous l'avons dit, imite parfaitement un petit arbre dépouillé de ses feuilles par l'hiver. Elle vient de fleurir pour la première fois chez M. Nuttal, à Nutgrove, en mars de cette année (1859). C'est, dit M. W. Hooker, à qui nous empruntons ces détails, un arbrisseau très peu élevé, ramifié, ayant beaucoup l'aspect des R. arbo- reum et barbatum. Les feuilles, fasciculées, surtout au sommet des ra- meaux, sont elliptiques-oblongues, aiguës, cordiformes à la base, à bords réfléchis, longues de 0,09-10 sur 0,04 de largeur; en dessus d’un vert luisant ; à nervures pennées, enfoncées, saillantes en dessous où elles sont (1) R. frutex humilis, foliis oblongo-ellipticis coriaceis acutis rugosis impresso -venosis basi —. margine fevolutis supra glabris subtus pallidioribus ; pilis articulatis supra med um rep d ramosis laxe tomentosis; petiolis setosis; umbellis terminalibus plurifloris capitatis; calyce subamplo laxo membranaceo, lobis ovalibus inæqualibus glabris; corolla coccinea lato-campanulata liter quinq loba; staminibus 8, fil tis rectis subinclusis ; ovario subeylindraceo pilis subclavatis erectis obsito. W. Hoox. À i. ce. Rhododendrum Smithii Nurr. Mse, W. Hook. Bot. Mag. t. 5129. June 1859. 80 MiSCELLANÉES. velues, ainsi que nons l'avons dit. Les fleurs, conformées et colorées comme chez les espèces décrites ci-dessus, forment de même des capitules volumineux. Elles n'ont que huit étamines, lesquelles sont fasciculées et droites. Agave maculosa W, Hook (1). Amaryllidaceæ $ Agaveæ. Er OBSERVATIONS SUR LA CULTURE DES AGAVES, Fort jolie, fort distincte plante, dans un genre dont le nombre des espèces s'accroît chaque jour, mais dont la détermination, ainsi que le fait remarquer avec raison M. W. Hooker, est très difficile, en raison des descriptions fort imparfaites qu’on en trouve dans les livres de Botanique systématique. En effet, devons-nous ajouter, nulles plantes, jusqu'ici, n'ont lé aussi vaguement, aussi mal décrites. La raison en est surtout à la faiblesse relative des individus que l’on en possède dans les collec- tions, où elles ne fleurissent que très rarement et le plus souvent pas du tout, à cause de l'énorme développement que doivent acquérir la presque généralité des espèces, avant l'accomplissement de cet acte, et que du reste elles ne peuvent opérer, en raison de la culture inhabile qu'on leur applique, ou de l’incurie dans laquelle on les laisse dans la plupart des jardins. Ainsi, par exemple, nous avons vu, et cent fois, vu de telles plantes, très voraces de leur nature, laissées cinq ans, dix ans, et plus, sans qu’on en renouvelât la terre. Étonnez-vous après cela, que l’Agave americana, ExEmp11 GRaTIA, ne fleurisse que tous les cent ans!!! Ne vous étonnez pas non plus qu’il fleurisse alors, quand il fleurit, avec le fracas d’un coup de canon! Une plante qui met un tel laps de temps pour donner ses fleurs, doit en effet faire beaucoup de bruit : cela se conçoit du reste! Et le conte n’a pas tort, Ces reproches de négligence, aujourd'hui, où en Belgique, tout particu- lièrement, ces sortes de plantes deviennent fort à la mode, ont leur raison d’être. Les Agaves, par leur port éminemment pittoresque, assez diversifié, méritent l'attention des amateurs; mais pour jouir entièrement de tout leur effet ornemental, pour en obtenir la floraison, il leur faut de l'espace, de l'air, des rempotements fréquents (tous les deux ans ou trois ans au plus tard) dans un sol riche et compact, d'assez fréquents arrosements en été; en hiver, situation sèche et assez éclairée, et un simple abri contre les attaques de la gelée. (1) À. humilis lis; foliis } 1 bulatis carnosis cor ilagineo-denticulati Nue à; scapo bracteato, bracteis appressis; spica simplici laxiflora, bracteolis parvis membranaceis; perianthii tubo recto angulato, Jimbi laciniis tubum subæquantibos patentibus; staminibus longitudine laciniarum:; stigmatis- lobis maximis. W. Hooc. ], 1, c. Agave maculosa W. Hook. Bot, Mag. t. 5122, June 1959. MISCELLANÉES. 81 Placées sur les marches d’un perron, surmontant des piliers, des co- Jonnes, ou mieux groupées en nombre, dans un large espace, nulles plantes ne produisent autant d’effet. Revenons à nos moutons. En l'absence de ses fleurs, qu’elle donne, à ce qu'il paraît, assez volon- tiers, l'espèce dont il s’agit ressemble absolument à un Aloës : même port, même feuillage, même maculature ! Elle est petite, acaule ; à feuilles rosu- lées, longues seulement de 0,10-15 + 0,011-2, charnues, largement amplexicaules, lancéolées-subulées, très longuement acuminées, canalicu- lées, vertes, ponctuées de plus foncé, bordées de petites dents, Du milieu d'elles s'élève un scape haut de 0,55 à 0,50, feuillé, et terminé par un épi long de 0,13-18. Les fleurs sont assez grandes, assez distantes, à peine pédicellées ; l'ovaire ovale; le tube court, verdâtre et rougeâtre ; le limbe bien étalé, d’un blanc verdâtre, lavé de rouge brun; six robustes étamines aussi longues que les lobes, bien étalées ; un style dressé, équi- long, à trois grands stigmates étalés, velouté-frangés. Jolie plante d'orne- ment et de serre froide. Patrie le Texas, d'où elle a été envoyée au jardin de la Société d'Horticulture de Londres. Gynura bicolor DC. (1). Asteraceæ S Senecioneæ S$ Senecionæ. — La girouette amatoriale indique que le vent capricieux de la Mode souffle vers les plantes à beau feuillage et à feuillage splendidement panaché par la Nature elle-même; c’est là un fait incontestable, incontesté, et que maintes fois nous-même avons signalé avec plaisir : car c'est là un goût aussi distingué que délicat. Mais les nombreuses et magnifiques nouveautés que nous rapportent les voyageurs des contrées lointaines, et qui sont dans ces conditions, puis celles que l'industrie horticole crée chaque jour, des Bégonias, par exemple, ne devraient pas nous faire oublier quelques anciennes plantes dont le feuillage offre également, et à un haut dégré, les qualités ornementales que l’on recherche aujourd’hui dans les nouvelles : telle est, par exemple, dont il est ici question, introduite par sir Joseph Banks, dès 1799, dans les cultures, et dont, certes, la génération des amateurs ac- tuels n'a nulle connaissance, tout d’abord en raison de la date reculée de son apparition dans les jardins, ensuite de son excessive rareté aujour- d'hui. On va voir si elle mérite de ré-attirer l'attention de nos anthophiles. (1) G. glabra; caule herbaceo erecto ramoso folioso, ramis floridis elongatis subnudis monocephalis ; foliis (cireumsceriptione!) lanceolatis discoloribus pinnatifidis acuminatis basi subauriculatis ; involuero cylindraceo basi bracteolis subnlatis plurimis calyeulato floribus subæquali ; receptaeulo alveolato. DC. I. i. c. Gynura bicolor DC, Prodr. VI. 299. Bot. Mag. 5123. June 1859. Cacalia bicolor Roxe. Fi. ind. 412. Sauss. Par, lond. t. 25. Ken, Bot. Reg. t. 110. Wars. Catal. No 3148. 82 MISCELLANÉES, C’est une espèce annuelle par ses tiges, vivace par son rhizome. Crois- sant spontanément dans les îles Moluques; c'est donc une plante qu’il faut conserver en serre chaude en hiver, mais qui peut se contenter de Ja serre tempérée, en été, sinon même d’une bonne exposition à l'air libre. « Cultivée en serre chaude », dit M, W. Hooker, « elle fleurit facilement et se multiplie promptement de boutures. » Les tiges atteignent au plus un mètre de hauteur, sont assez grêles, légèrement anguleuses, pourpres inférieurement, puis striées et panachées de vert et de rouge ensuite ; les feuilles, membranacées, largement lan- céolées dans leur circonscription, sont largement et profondément inci- sées-pennatifides : chaque lobe subdenté; elles sont d’un riche violet- pourpré en dessous, avec les nervures vertes; en dessus d’un vert bronzé métallique, veiné de blanchâtre et quelquefois de la même teinte que dessous ; pétioles courts, canaliculés, bistipulés à la base, Les capitules (fleurs) réunies en petit nombre au sommet des rameaux terminaux, ne sont pas non plus indignes des regards ; ils sont d'un beau jaune-orangé, de 0,05 de diamètre ; et les longs styles fourchus des fleurs de la circon- férence leur donne un aspect qui n’est pas sans élégance, Avouons toute- fois que l'odeur n’en n'est rien moins qu’agréable. Farfagium grande Linz. Senecio farfugium C. H. Scauurz (4s- teraceæ). — Il serait tout-à-fait oiseux d’entretenir nos lecteurs d’une plante si généralement répandue aujourd’hui, si populaire, en raison de son ample feuillage aux nombreuses et larges pièces d’or, dont nous avons donné même l’histoire et la figure (IV. PI. 155), si nous n'avions à parler ici de ses fleurs, encore peu connues. M. E. Ortgies, successeur, comme on sait, de M. E. Regel, en qualité de jardinier en chef du jardin bota- nique de Zurich, vient de décrire ces fleurs et d'en donner une bonne figure, dans le Garten-Flora, dont il est un des principaux rédacteurs (juin 1859). Elles constituent une petite panicule terminale, peu ramifiée ; sont assez grandes (0,04 de diam. et plus), d’un beau jaune d'or; les fleurons du rayon ont leurs ligules, au nombre de 9-15, amples et bien étalées, tandis que ceux du disque sont simplement tubulés et à peine exserts. On peut voir par cette description toute sommaire, que les fleurs ne déparent pas la beauté de l'ensemble de la plante; et nous avouerons volontiers que nous avions longtemps craint qu’elles fussent tout-à-fait insignifiantes, comme le sont en général celles de ses congénères, les Liguluriées! La plante en effet, dont on s'efforce de faire un Farfugium, un Senecio, n’est autre chose, selon nous, qu’une vraie Ligularia!!! a MISCELLANÉES. 83 De l'appréciation des Roses nouvelles. Il nous est arrivé maintes fois dans notre longue pratique horticole d’ouir l'amateur, ou même l’horticulteur, crier à la fraude, à la trom- perie, au vol, au charlatanisme, etc., en voyant fleurir chez eux pour la première fois des Roses nouvelles, achetées à un haut prix, vantées qu'elles avaient été par le vendeur, comme possédant toutes les qualités exigées dans une bonne, dans une belle Rose ! Souvent encore nous avons ‘été témoin du désappointement éprouvé, désappointement réel : car la Rose reçue répondait peu ou ne répondait point, en apparence, à l'éloge qui en avait été fait, à la figure qui en avait été donnée. Cela prouve-t-il que le vendeur a trompé sciemment la pratique sur le mérite de la chose vendue? Nullement! Nous ne voulons parler ici qu’en faveur des rosicoles connus dans le commerce par leur probité et leur renom justement acquis dans ce genre de culture, et qui, malgré cela, sont souvent.accusés de dol ou tout au moins de charlatanisme. À nous, tout-à-fait désintéressé dans la question, il convient de nous poser comme intermédiaire entre le vendeur et l’acheteur, dans leur intérêt réciproque, dans l'intérêt de la vérité; et dans ce but nous devons exposer com- ment les choses se passent. On conçoit, du reste, que les convenances nous empêchent de faire aucune citation, ni de personnes, ni de plantes. Tel cultivateur de Roses en obtient une de semis, qui lui semble pré- senter toutes les qualités recherchées dans les fleurs de ce genre (dans les Remontantes, par exemple !): une fleur ample, bien pleine et bien étoffée; un coloris distinct, une odeur suave; un pédoncule ferme et droit; une fleur, enfin, qui remonte franchement! Il l'éprouve pendant deux ou trois années (on voit que nous parlons des Rosistes de bonne foi, des Rosistes pur sang!); puis convaincu qu’il a en elle une belle et bonne Rose, que fait-il? Il la multiplie, cela va sans dire; mais pour cela, à emploie for- cément, nécessairement dans l'intérêt de son commerce, de la chaleur. I arrive de là que les nombreux pieds greffés ou même franes-de-pied qu'il obtient, cultivés chaudement, contrairement à leur nature, et livrés ainsi à l'amateur, plantés immédiatement par celui-ci en pleine terre et en plein air, dans un sol différent, à une exposition différente, et privés de l'abri sous lequel ils s'étaient plus ou moins étiolés, fleurissent sans doute, mais d'une manière maigre et chétive; la fleur est alors petite, faiblement portée, seulement double ou demi-pleine, et d’un coloris plus pâle. Deux ans, trois ans peut-être se passeront, avant que le Rosier s’accoutumant à son nouveau terrein, à son nouveau mode de culture, à sa nouvelle expo- TOM. VI, Misc. OCT, 1859, 14 8% MISCELLANÉES. sition, reprenne la vigueur et la belle apparence de sa mère, et produise cette belle Rose qui avait porté l’obtenteur à la multiplier et à la lancer dans le commerce. Voilà comment les choses se passent, voilà ce que nous avons cent fois vu et expérimenté nous-même; et il en est à peu près ainsi non-seule- ment des Roses remontantes, mais des le-Bourbon, mais des T'hés, etc. Mais, nous objectera-t-on, comment l’horticulteur, comment l'amateur peuvent-ils éviter le premier des reproches, le second un désappointe- ment toujours si pénible, à la vue d’un avorton souvent dégénéré, quand il comptait sur un amour de Rose ferme, pleine, etc., etc.? La réponse est bien simple : Quand un Rosiste met une ou plusieurs Roses nouvelles dans le com- merce, il ne manque pas de l'accompagner d’une notice descriptive, qui en relate les qualités. Eh bien! qu’il ait soin, en faveur des amateurs (les horticulteurs de profession m'en ont pas besoin!), de joindre à sa des- cription les notions de la culture qui convient à ces Roses, et comment l'amateur devra les planter et les gouverner pendant les premières années. Évidemment si l'acheteur se conforme aux prescriptions établies par le vendeur, il pourra s’épargner les désagréments d’une culture intempes- tive et le fiasco qui en résulte si souvent. De cette façon, les deux parties seront contentes. Concluons en fesant observer, ce que prouve du reste l'expérience, qu’une Rose nouvelle ne peut être définitivement jugée qu'après trois ou quatre années de culture et d’essais différents; qu’on ne doit acheter une Rose nouvelle que sur la vue du pied-mère en fleurs, ou d’une fleur coupée, ou tout au moins d’après une figure authentique signée par le vendeur. Dès lors, plus de fraude possible, plus de désappointement et par conséquent plus de récriminations. Tout ce que nous venons de dire s'applique absolument aussi aux transactions qu'occasionnent les Camellias, les Rhododendrum, les Aza- lées, ete. RECTIFICATION, Suum cuique! nos lecteurs n’ont certes point oublié les charmants Caladium, que nous avons grosso modo décrits dans notre T° VI, Misc. p. 56 et 60, et dont trois ont été figurés ibidem, PI. double 185: Cala- dium aujourd’hui répandus, littéralement parlant, dans toutes les serres, dont ils sont l’un des principaux ornements, par la richesse et l'éclat des JACQ. ée À L bœu Cap de Bonne -Esperance (Serre lemp er * a Cana. Stroobant A Verschaffell paël. MISCELLANÉES, 85 panachures de leurs feuilles. D’après les renseignements, erronés à ce qu’il paraît, qui nous avaient été donnés à leur sujet, avec affirmations réilérées cependant, par l’horticulteur lui-même à qui ils avaient été adressés en premier lieu, et ne tenant, par cette raison, pas compte d’une lettre que nous écrivit M. L. Neumann, qui en attribuait la découverte à qui de droit, nous rapporlâmes que cette découverte élait due à MM. Ba- raquin et Petit, voyageurs-naturalistes, qui les avaient trouvés, etc... A ce sujet, notre éditeur vient de recevoir, de M. Baraquin, une lettre, où ce dernier se plaint, avec quelque vivacité, en cette circonstance, de l’as- sociation de son nom à celui de M. Petit, et réclame à ce sujet une prompte rectification. Toujours ami de la vérité et désireux de rendre avant tout justice à qui il appartient, nous nous empressons donc de déférer à sa demande. Ainsi, d’après sa lettre, M. Baraquin, chargé par le gouverne- ment brésilien d'établir un jardin botanique d’essai et d’acclimatation dans la province de Para, a, seul, dans ses explorations, découvert les Cala- dium en question (dans les lieux que nous avons dit), les a cultivés quel- que temps dans ledit jardin, d'où il les a ensuite.envoyés à feu M. Neu- mann, qui à son tour les a donnés, en novembre 1858, à son gendre, M. Chantin. Voici, selon M. Baraquin, l’histoire vraie de ces Caladium, histoire que nous rectifions ainsi qu’il le désire. Nous apprenons que M. Baraquin est depuis quelque temps de retour en France, mais qu’il se propose de retourner en Amérique, pour y faire des explorations dans l'intérêt horticole. a Paaseas asconmawpées. (espèces RARES ou NOUVELLES.) © Phœnix reclinata Jaco. (1). Phœniceæ Nos. $ Palmaceæ Aucr. — Ce joli Palmier offre un stipe dont la hauteur ne dépasse pas un mètre et demi de hauteur, et est du haut en bas garni des vigoureux vestiges des feuilles tombées. Ses frondes (feuilles), longues d'un mètre à un mètre 5/4, sont dressées-recourbées, à sommet subrévoluté. Le pétiole se dilate à la -base en un tissu réticulé, embrassant (fébrillitium). Les folioles, ou mieux les pennules, au nombre de 55 à 40 de chaque côté, sont longues de 0,50 (1) P. caudice 3-4-pedali (passim sobolifero}, frondibus laxiuscule reclinatis, pinnis subdistichis linea- ribus inatis plicatis flavo-viridihus, posticis aggregatis antice brevioribus sparsis, baccis cylindra- ceo-ellipticis rubro-fulvis 3-pollicaribus; embryone paullo infra medium dorsali, Manr. I. i. c. Phœænix reclinata Jaco. Fragm. I. 27. t. 24. Wauso. Sp. PI, IV. 731. Senxou, Syst. V. 11. 138. Kunrs, Enum. 111. 256. Lawanex, Encycl. Bot. 11. 455 (ibi seribitur PA. declinata!). Mant. Pam. I. 972, LIL, t. 164 (habitus et situs naturalis solum). 86 MISCELLANÉES. à 0,55, et diminuent nécessairement de longueur au sommet et à la base, où elles deviennent courtes et spinescentes. Le spadice mâle n’a pas été observé par le célèbre auteur de l’histoire des Palmiers. Le femelle est long de 0,70 centimètres ; le pédoncule seul a 0,50-55 de long, est méplat, sillonné en dessus et glabre ; les ramifications n’ont pas moins de 0,16-25 de long. Le calyce est arrondi et tridenté; les pétales conformes, hauts de 0,003-6, sont coriaces et roussâtres. La baie, cylindracée-elliptique, est longue d'environ 3/4 de pouce, d’un fauve-rougeâtre, Le P. reclinata, ou declinata, est commun dans la partie orientale du Cap de Bonne-Espérance, dans la province d’Albanie, jusqu'aux Fish- Rivier et Karega-Rivier ; il se plaît dans les endroits rocheux, couverts de broussailles ; il se montre abondamment aussi en Caffreric, sur les lisières des bois de l'Algoa-Bay, etc., de 200 à 1000 pieds d'altitude au-dessus de l'Océan. La figure ci-contre (1), due au botaniste-voyageur Ecklon, représente une scène fréquente dans ces contrées. Au premier plan croit notre plante, près d’une petite forêt, formée des Acacia horrida et afra. Non loin sur la lisière croissent le Zamia horrida, et dans un petit lac le Stre- litzia Reginæ (dessin réduit de l'ouvrage de Martius). Plus loin se voient quelques huttes (Xraal) de Hottentots, en forme de ruches, où l’on n’entre qu’en rampant, et d’où la fumée du foyer s'échappe par le sommet. Près du bois, un colon masqué par des rochers guette pour les tirer une groupe d’éléphants, auxquels une brise salutaire n’a point encore apporté ces effluves humaines qui frappent leurs puissants nerfs olfactifs et les aver- tissent du danger, en même temps que leur ouie d’une finesse extrême leur rend le moindre bruit perceptible. Trichopilia picta Nos. (2). Orchidaceæ $ Vandeæ $$ Brassiæ. — L'établissement A. Verschaffelt a reçu cette année, recueillie au Mexique, {1) Nous avons cru devoir amender un peu la forme des frondes, d’après des individus vivants de Ja collection de Palmiers de l'éditeur de l’Iustration horticole ; parce que dans la figure qu’en a donnée M. de Martius, les frondes, au lieu d’être réclinées au sommet, sont au contraire parfaitement droîtes. (2) T. pedunculo unifloro medio (ad ovarium) bi-bracteato, bracteis ovatis agutis pplicat pl ibus; perigonii segmentis anguste lineari-Janceolatis mucronato-acutatis æqualibus semel tortis apice recurvis mar- gine subundulatis supra subeanaliculatis infra nervoso-carinatis basi breviter unguiculatis viridulis supra iutus lata linea purpurea donatis; labello, basi angustissima elongata supra gynostematis pedicellum clon- &atum detectum relinquente infra applicata, dein in tubum campanulatum subrepente trilobum evoluto, lobis lateralibus rima minima solummodo indicatis limbatim late recurvo-patulis mediano maximo apice altissime fisso medio dentato, lateribus late ct oblique recurvis; intus ad diseum sulcis 5-6, uno mediano altissimo; flore albido intus flavo, ad faucem et in lobum medianum læte kermesino-punctato, Pseudobulbis elongatis recto-oblongis compressissimis; folio unico…. Non. Trichopilia picta Nos, in not, præs, MISCELLANÉES. 87 vers la fin du printemps, par l'intermédiaire de son collecteur, M. Ghies- breght, une fort jolie espèce de Trichopilia, que, ne pouvant rapporter avec vraisemblance à aucune de celles décrites par M. Lindley, nous de- vons regarder comme inédite. Elle diffère assez sensiblement des congénères, du reste si semblables entre elles, par la forme de son labelle et le coloris d’icelui; et celle dont elle nous paraît le plus se rapprocher par la conformation des fleurs, est la T. fragrans Reicu. f, (Pilumna fragrans W. Hook. Bot. Mag. t. 5055). Fleurissant pour la première fois dans l'établissement cité et l’année même de son importation, l'espèce, sous le rapport de sa luxuriance flo- rale, ne nous a point encore dit son dernier mot. Ainsi, le pédoncule (un seul individu avait fleuri au moment où nous écrivons) a été cette fois seulement uniflore ; mais une double bractée, placée immédiatement sous l'ovaire, semblerait indiquer que le premier est pluriflore, comme dans plusieurs autres espèces. Quoi qu'il en soit, la Trichopilia picta, ainsi nommée en raison de l’élé- gante ponctuation linéaire d’un cramoisi vif, qui orne les côtes internes et le disque du labelle, sur un fond d’un beau jaune, la feront bien venir des amateurs, à qui nous empressons de l’annoncer. Aerides Wightianum Linoc, (1) Orchidaceæ S Vandeæ S$ Sar- canthæ. — A une inspection superficielle des fleurs, on prendrait volon- tiers cette jolie petite plante, abstraction faile du port, pour quelque espèce d'Epidendrum ; même disposition florale : c’est-à-dire, segments étalés (connivents en voûte dans les congénères), trois dressés, deux déflé- chis ; labelle étalé de même, etc. Elle a été originairement découverte » dans l'Inde, soit par Wallich, soit par ses collecteurs. Wight l’a observée et recueillie dans les monts Yamali, près de Coimbatore (? sic). On l’a trouvée dans l'ile de Ceylan; sur le continent, aux environs de Madras, de Concan, de Bombay, etc. On voit par ces citations qu’elle occupe une aire géographique immense. Comme ses congénères (si tant est qu’elle appartienne réellement à ce genre?), elle est épiphyte et acaule. Le rhizome se compose de cinq ou six fortes racines, presque de la grosseur du petit doigt, charnues et étalées ; (1) A. foliis (omnibus radicalibus) loratis apice obliquis obtusis bilobis inter lobos cuspidatis ; racemis strictis simplicibus multifloris foliis longioribus; sepalis petalisque ovalibus, anticis majoribus; labelli infun- dibularis laciniis lateralibus pedi columnæ (gynostematis !} adnatis obtusis, intermedia subeuneata apice triloba rotundata; disco lineis plurimis elevatis crispis cristato; calcare brevi conico. Linpz. I. ï. c. Aerides Wightianum Lixoz, Wall. cat. 7320. Gen. et Sp. Orch. 238. Contrib. Orchid. India, in Proceed. Linn. Soc. III. 40. Paxr. Flow.-Gard. HE. sub, t. 66. Bot. Mag. t. 5138. September 1859, Aerides testaceum Lixni. Gen. et Sp. Orch. 238. Vanda parviflora Lixni. Bot, Reg. Mise. 57 (1844). Wicnr, Je. t. 1669. 88 MISCELLANÉES. les feuilles toutes radicales, distiques, loriformes, obtuses au sommet et là fortement et inégalement échancrées avec mucron dans le sinus en dessous. Les sépales et les pétales sont presque conformes, obovés-spa- thulés, très étalés, d’un jaune brunâtre (testaceous). Le labelle, projeté en avant, a ses lobes latéraux petits et incurves, le médian largement oblong, dilaté-crénelé-semiciculaire au sommet, coloré en dessous, comme les segments extérieurs, à disque charnu, élégamment peint de violet et de blane, et dont les larges bords sont jaunâtres et piquetés de rouge. Éperon assez long, obtus, incurve. Gynostème court, conné à la base avec le labelle et l'éperon: Clinandre petit; pollinies jaunes, comprimées. (Ex W. Hook. descript.). Rhipsalis lumbricoides Sarm-Dyex (1) Cactaceæ S Phyllariocoty- ledoneæ S$ Harioteæ Nos. — Si l'on en juge d’après le texte du Botanical Magazine, cette plante serait nouvelle pour le Jardin royal botanique de Kew ; M. W. Hooker dit en effet l'avoir reçue dans l'hiver de 1858-1859, attachée encore sur une branche qu’elle couvrait de ses tiges, auxquelles elle adhérait par ses racines, et envoyée par M. W. D. Christie, ministre plénipotentiaire britannique près la République argentine. Nos jardins du continent la possède dès avant 1850 ; du moins nous l'avons remar- quée dès cette année-là dans les serres du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, auquel elle avait été adressée sans nom. Le savant Directeur du jardin de Kew vient d'en donner une bonne figure et une descrip- tion irréprochable, Nous ne saurions la vanter à nos lecteurs comme une plante d’orne- ment! mais néanmoins, elle mérite certes d’être cultivée, comme on en pourra juger par les appréciations suivantes faites en général sur ses congénères. Suivant la Monographie que nous en avons rédigée (2), le genre Rhip- salis, en défalquant les trois espèces qui composent l’Jariota (genre que nous adoplons comme suffisamment distinct du premier), en contient encore vingt-et-une, toutes fort différentes les unes des autres, et parta- gées en plusieurs sections, selon leur port très diversifié, très curieux, très pittoresque; quelques-unes d’entre elles se font remarquer par le (1) Rhipsalis Iumbricoides Sarm-Dycr, Cact. in Hort. Dyck. cultæ. ed. 1841. (in ed. sequent. R. Larmentacea Orto), — Sarmentacea Orro, Allg, Gart. Zeit. 98. 1841. Bot. Mag. t. 5136. Sept. 1859, cum phrasi specifica sequente : R. caule gracili repente radicante ramoso terete obtus angulo, angulis 4-8 parum prominentibus, areolis confertis minutis subtomentosis; aculeis paucis (8-12 Orro) tenuissimis setaceis inæqualibus rectis niveis; floribus subsolitariis sparsis albis. Cereus lumbricoides Nos. olim, floribus non tune observatis. (2) Nos. ! Monographiæ Cactaccarum Tentamen (sous presse, très prochainement). MISCELLANÉES. 89 très grand nombre de leurs fleurs, d’un volume assez considérable pour le genre et quelquefois suavement odorantes (1). Il faut remarquer avant tout que ces plantes ne fleurissent qu’en hiver, de novembre en avril; et que c'est là un grand avantage en cette saison ; enfin, que leur culture est des plus faciles et ne demande à peu près ni soins, ni peines; qu'elles ne sont point encombrantes, et peuvent être avec avantage groupées avec les Orchidées, les Fougères, les Codonanthe, les Æschynanthus, ete., ete. Là, ou fixées sur des branches d’arbres, ou dans les interstices de rochers artificiels, ou tenues en pot tout simplement, elles ne demanderont qu'un peu d'ombre et des seringages d'autant plus fréquents que l'atmosphère sera plus chaude et plus sèche. On les tiendra de préférence dans la serre chaude, où la végétation en sera beaucoup plus vigoureuse, et les fleurs plus grandes. Voici la description de l'espèce dont il est ici plus particulièrement question : description telle qu’elle se trouve dans notre Essai de Mono- graphie (inédite) des plantes de la famille des Cactacées : « Tiges et rameaux grêles, cylindrico-costés, continus, très radicants, grimpants ou défléchis, de la grosseur d’une forte Pins d’oie et plus; ‘à 5-8 côtes très peu élevées, dont les sinus plans ou à peine canaliculés et bientôt oblitérés, de telle sorte, qu’à l’état adulte les rameaux sont parfai- tement cylindriques. Aréoles petites, mais distinctes, très rapprochées (0,005), portant à la base une petite squame caduque, et formées par un duvet blanchâtre, court, mais cependant floconneux. Sétules 5-8, rayon- nantes ou subdivariquées d’un blanc de neige d’abord, puis blanchâtres, rigides, ayant la disposition et à peu près la consistance des siguilions des Cerei, et longs de 0,003-5. » « Fleurs éparses, grandes pour le genre (0, 021:-5-53 de diam.), d’un blanc verdâtre ou d'un jaune verdâtre très pâle, souvent relevées de rose en dehors. Segments oblongs-lancéolés-aigus, étalés. Étamines 15-16, blanches, très inégales, divariquées (les extérieures les plus longues éga- Jant les segments. Style subexsert, verdâtre; stigmales 4-5. Baie d’un vert très pâle ou blanchâtre. » Cette Rhipsalide croît sur les arbres des forêts dans le Brésil méridional, l'état de Buénos-Ayres, de Monte-Video, etc. (1) Le Rhipsalis pachyptera, par exemple, se couvre chaque année en hiver de centaines de fleurs © blanches, d’un aspect charmant, à odeur extrêmement suave, de la grandeur de celle du Seringat, et re- naissant toujours des mêmes crénelures. lei, M. de Salm, en écrivant qu’elles sont inodores, les confond avec celles de la À. Swartzianna, et accuse à tort Pfeiffer d’une erreur qui est sienne (V. Saux-Drex, 1. e. ed. 1850. page 228). TOM, VI. MISC. NOV. 1859. 15 90 MISCELLANÉES. Cereus Hecrmentianus Monv. (1). Cactaceæ S Phyllariocotyledo- neæ $ Cereæ. — Bien que la date d'introduction de ce Cierge remonte au moins à 1845, il n’a, que nous sachions, jamais été décrit, et est arrivé de son pays natal, resté inconnu jusqu’aujourd’hui, directement dans la collection Monville, aujourd’hui, hélas ! dispersée, disparue. M. de Monville l'avait dédié à M. Herment ancien jardinier-chef de feu Courant, au Hâvre, qui lui possédait aussi une riche collection de Cactées, formée d'individus tous exotiques. M. Herment, est aujourd’hui, comme on sait, l’habile directeur et jardinier en chef du jardin botanique de Caen. C’est à son obligeance que nous devons de pouvoir donner enfin de cette espèce dans ce recueil une description qui suffira, pensons-nous, pour faire juger le lecteur de sa beauté et lui inspirer le désir de la posséder. L'individu-mère du jardin botanique de Caen, et le même probablement que possédait M, de Monville (?), a trois mètres et plus de hauteur, est ramifié, a 19 côtes et n’a point encore fleuri. Le jeune pied que nous en possédons a 0,55 de hauteur sur 0,04: de diamètre et 17 côtes. Il est robuste, dressé, d'un vert clair; les côtes en sont serrées, peu élevées (0,007), arrondies, à cyrlomes à peine saillants, avec angles peu ouverts et rentrants entre eux, séparés en outre par un pli de l’épiderme. Les aréoles, distantes entre elles à peine de 0,007, sont petites, arrondies, peu exsertes; le duvet en est fort court, peu abondant, persistant, brunâtre; il est accompagné de brins soyeux, divariqués, floconneux, plus longs que les aiguillons (ceux du bas du faisceau ont le double de longueur) pen- dants et persistants. Les aiguillons, au nombre de vingt environ, dont les supérieurs subdressés, plus courts, n’ont guère que 0,003 de long; les plus longs (les inférieurs), défléchis, plus de 0,006, dont les extérieurs rayonnants; les intérieurs, au nombre de 4-6, plus ou moins centraux ; le vrai médian, à peine plus long que les supérieurs et horizontal ; tous jaunâtres. C’est, comme on peut le voir, par cette description sommaire, mais suffisamment explicite, une espèce fort distincte, et qui, par le nombre. de ses côtes, viendrait se ranger près des C. multangularis et strigosus, tandis que ses flocons laineux la place non loin des C. Royeni, lanugi- (1) C. (S Lanuginosi) ereetus robustus ramosus multicostatus læte viridis ; costis 19 (et plus quando senior?) approximatis rectis parum elevatis (0,007) rotundatis inter areolas vix obangulatis eum plica me- diana transversa; areolis parvis rotundatis confertis (0,007 vix inter se distantibus) cyrtomos vix elevatos paullo exeedentibus; tomento brevissimo parco brunnco persistente; lana parca fl la depend ; aculeis longiore persistente ; aculeis cireiter 20 minimis fasciculatis flavidis, exterioribus 14-15 radiantibus, 4-6 subcentralibus quorum uno vere centrali horizontali ; inferioribus deflexis omnium longioribus (0,003-6). Specimen eultum in Horto botanico Cadomensi 3-metrale et ultra; ramo descripto 0,36 <- 0,41. Cereus Hermentianus Moxv, Cat, 1846, sine descript, Patria.…., ? =] —s MISCELLANÉES, nosus, etc. Nous regrettons de n’en avoir pas encore à décrire les fleurs. M. de Monville, en jugeant sans doute d’après un faible individu arrivé fraichement du pays natal, le plaçait parmi les Serpentini, mais son ro- buste facies ne permet plus cette assimilation. Disons encore, qu’à l'aspect, il paraît fort voisin aussi des Cerei Baumanni Nos. et colubrinus Orro. On voit par ces rapprochements divers, qu'il est assez difficile de le classer convenablement parmi ses nombreux congénères. Yucca gigantea Nos. (1). Liliaceæ $ Aloeæ? — Au moment où nous écrivons ces lignes (10 octobre 1859), est en pleine floraison dans une des serres de M. J. Verschaffelt, horticulteur, à Gand, une magni- fique plante que longtemps nous avions considérée comme quelque grande espèce de Dracæna inédite, sinon, mais avec plus de doute, comme quel- que nouveau Fourcroya, jusqu’à ce que dernièrement ses fleurs vinssent nous apprendre à quel genre elle appartenait ; et à notre grande surprise, ce genre était le genre Yucca; et la plante elle-même est d'une grande rareté. Pour notre compte, nous n’avons jamais rien vu d'analogue, et son possesseur actuel, qui l'a trouvée chez un amateur de la province d'Anvers, qui ne la connaissait pas et en ignorait la provenance, n'en a vu que deux ou trois individus. - Or, c’est une bonne fortune pour un botaniste systématique que de faire connaitre de telles plantes, aussi remarquables par le grandiose du port que par la beauté et l'ampleur extraordinaire (pour le genre) de ses fleurs. Que le lecteur en juge ! Le tronc, ou mieux, le caudex de la plante observée, a un mètre 20 cent. de hauteur sur 0,08 de diamètre (il doit évidemment acquérir | des proportions bien plus grandes dans son pays natal!) ; la partie foliaire 0,50 de hauteur; la panicule florale 0,65 de hauteur, sur 0,50 environ (1) Y. Caudex robustissimus arborescens elatus simplex (?) ima basi inflatulus cicatricibus foliorum de- lapsorum maximis planis latissimis arcuatis semi-amplexantibus margine elevato exasperatus ; foliis nume- rosissimis longissimis (1,35-40 + 0,08-9) oblongo-l lati inatis simplicit tatis horizontalibus (inferioribus vix subdependentibus) de basi etiam jam ascendentibus coriaceis crassis firmissimis lævissimis intense nitideque viridibus, basi contracta late amplexantibus supra de basim usque ad 1/3 long. alte canaliculatis, infra usque ad mensuram dictam valide rotundato-carinatis dein undique planis, margine tenuissime membranaceo albido integerrimo v. tactu valde imperspicue scabriusculo; panicula alta maxima ramosa robusta, foliis basilaribus paucis flaccidis recurvatis, ramis-5-floris bractea maxima mediam eor. minatissima dependenti-recurva scariosa flaccida albida suffultis angulatis; floribus glaberrimis (exceptis apicibus 3 segm. extern.) pendulis bracteolis conformibus ; pedicellis cylindricis apice 21) basi sessili rotundatis dein longe p is, apicibus inflatulis ineurvis, exter- isulco cerassissimo (0,022 + 0,010), stigmatibus i diam ejas altitadinem longit. æquante acu maximis speciosissimis vernicose jucundeque albis inodoris, 0,09 longis, vi expansis 0,18 in diametrunm ; extremo inflate rotundato; segmentis anguste oblongis (6,09 + 0, sensimque acuminalis extus costulatis carinatis conniventi norum papilloso-fimbriatis; ovario oblongo rotundato tr paulo oblique recurvis emarginato-papillosis ; filamentis usque suam cur æquantibus, inter se basi extrema connalis, curvatione dicta inflata; antheris crassis cordato-hippocrepicis rima marginali dehiscentibus. Nor. ad nat, viv. Yucea giganten Nos. in nota præs, L 92 MISCELLANÉES, de diamètre ; les feuilles ont 1",55-40 de long, sur 0,08 ; les fleurs 0,09 de long, sur 0,18 de diamètre, si on les écarte par force!!! Est-ce là une plante grandiose ? En voici les détails botaniques, relatés sommairement. On connaît jusqu'ici environ vingt-cinq espèces d’Yucca (du moins nous n’en connaissons pas davantage qui soient décrits dans les auteurs systé- matiques); et aucune d’elles ne peut être comparée à la nôtre, très pro- bablement inédite, ou décrite dans un ouvrage qui nous serait resté inconnu (?). Le caudex est marqué de très grandes cicatrices, larges, arquées-cordiformes au milieu, avec une gibbosité dans l’échancrure en dessus ; les bords en sont relevés et assez épais; elles embrassent au-delà de la moitié du tronc. La partie de celui-ci qui porte les feuilles est ren- flée (V. ci-dessus) ; les feuilles, dont nous avons dit les dimensions, sont très nombreuses, horizontales (ni ascendantes, ni pendantes), d’un beau vert luisant, à bords finement membranacés ; la base, plus que semi-am- plexicaule est ensuite contractée, fortement renflée-carénée en dessous, canaliculée de même en dessus et bientôt planes, absolument lisses, acu- minées, à pointe simple. Panicule (V. ci-dessus et la phrase spécif.); les fleurs répondent par leur ampleur (V. ci-dessus et la phrase spécif.) aux proportions majestueuses de l’ensemble de la plante qui les produit; aucune autre espèce en effet n’en porte d’aussi grandes et certainement d'aussi belles. Elles sont pendantes comme chez les congénères, d’un blanc pur brillant, comme vernissé ; leurs segments oblongs, étroits, très longuec- ment acuminés, se courbent au sommet et affectent alors la forme cam- panulée, Elles sont inodores. La patrie en est probablement le Mexique. Nos lecteurs nous sauront certainement gré de leur faire connaître une telle plante ; que les plus dili- gents s'empressent d'acquérir les très peu nombreux pieds qui en existent ! Richardia albo-maculata W. Hook. (1). Araceæ., — 1 n’est pas un anthophile qui ne connaisse, il n’est pas un jardin qui ne possède la vieille et toujours jeune, par la beauté de ses feuilles, ampleur et l'odeur -suave de ses fleurs (spathe !), la Richardia africana Kunru. (Calla æthio- pica L. Ricu.)! En voici une espèce nouvelle, la seconde du genre, qui le cède à sa devancière, sous le rapport de la grandeur des fleurs, mais l’e porte, compensation fort intéressante pour les amateurs, par la beauté supérieure de ses feuilles, fort élégamment panachées de petites Hasaiss ovales ou elliptiques, serrées et diaphanes. (1) R. folis subflaceidis hastato-ovatis acuminatis albo maculatis, venis opacis; spatha apice erecta basi intus colorata (Revera primo viridula mox albida intus basi purpurea) spadice subineluso. W, Hook. |. i, c. Richardia albo-maculata W, Hoox, Bot, Mag. t, 5140. Octobre 1859. MISCELLANÉES. 93 La nouvelle arrivée a été découverte, on ne nous dit pas par qui, dans le district de Port-Natal (côtes orientales tropicales d'Afrique), d'où l'ont reçue tout récemment MM. Backhouse, horticulteurs à Yorck (Angleterre), qui l'ont communiquée en fleurs à M. W. Hooker. Ce savant botaniste reconnait là avec raison une plante fort distincte de l’ancienne espèce, en raison des feuilles flasques également, mais beaucoup plus minces, hastées à la base ct non sagittées; puis ovées-oblongues ct acuminées, parsemées des taches que nous avons dites, qui ne paraissent blanches que vues d’une certaine manière, car elles sont réduites à une simple pellicule diaphane, telles qu’on en remarque dans le Caladium pellucidum DC.; elles sont en outre dépourvues de veines transparentes, et les bords en sont membra- nacés et mats. Les spathes, d’abord verdâtres, puis d’un blanc de crème, avec macule rouge dans le fond, ont environ 12 centimètres de long sur 4 1 de diamètre, et le sommet, longuement acuminé, est dressé et non récurve. | M. W. Hooker nous promet la figure et la description d’une troisième espèce (ou variété?) provenant de la même contrée et introduite chez MM. Veitch. Nous en parlerons donc bientôt. Evelina caravata Linoc. (1). Orchidaceæ $ Epidendreæ $$ Bletiæ. — Chaque fois que nous décrivons une plante, nous aimons, et l'habitude nous parait utile, d'en comparer le port, la tige, le feuillage, les fleurs, etc., aux mêmes organes d’autres plantes connues déjà du lecteur ou du moins déjà répandues dans les jardins. De même cette fois encore nous com- parerons, “par exemple, l’inflorescence de la plante dont il s’agit à celles de beaucoup de Broméliacées, et en particulier à celle de l'Acanthostachys strobilacea Kuorzscn (Icon. PI. rar. H. r. berol. 1. 22. 1. 9), tandis que le feuillage rappèle assez bien, par ses formes et son hispidité, celui de bon nombre de Mélastomacées. C'est une plante anciennement connue des Botanistes par la description et la figure (assez mauvaise (2)) qu’en a données Aublet (1. c), qui l'a dé- couverte dans la Guiane Française, où elle croît sur le tronc et les grosses (1) Æ. piloso-hispida, spicis capitatis, labelli lobo medio longe ciliato. W. Hoo. I. i. e. (Phrasis speci- fica præ tempore et scientiæ status mullo nimis manca! Evelina caravata Lixps. Fol. Orchid. fase. V. nota sub Sobralia, p. 9. W. Hooc. Bot. mag. t. 5141. — lepida Rous. f. Hamb. Gart.-Zeit..…. 1859 ? e. Serapias caravata Avsuer, Hist. PI. de Ja Guiane, 11. 816. t, 320. Cymbidium hirsutum Win. Spec. PI. IV, 94. Sobralia? caravata Linz. Gen. et Spec. Orchid. 177. (Ex W. Hoox. |. s. e.) (2) M. W. Hooker est bien indulgent quand il dit well figured by Aublet! car au sujet des 392 planches de l'ouvrage de ce dernier on peut dire très justement, trés littéralement avec Ovide : Rudis indigestaque moles ! 9% MISCELLANÉES. branches des arbres dans les forêts. On la trouve également à la Jamaïque et, à ce qu’il semble, dans les forêts du Brésil, du moins dans celles de la partie septentrionale de ce vaste pays. M. W. Hooker, au sujet de son histoire, nous apprend seulement que le Jardin royal botanique de Kew la tient d’un horticulteur gantois, M. Van Houtte, et qu’elle y a fleuri pour la première fois en novembre 1858. Les tiges, de la grosseur d’une plume de corbeau, sont hautes d’un pied, grèles, cylindriques, hispides, ainsi que les feuilles, les calyces ct les brac- tées, en raison de poils courts, rigides, noirs et étalés. Les feuilles en sont distantes, longuement engainantes à la base, lancéolées, très longue- ment et très finement acuminées, longues de 0,16 à 0,22, sur 0,025; à l'extrême sommet sont insérées, en dessus et un peu plus bas que la pointe, deux petites dents contiguës ; en outre, elles sont plissées-veinées- costées et hispides, comme nous l'avons dit. L’inflorescence consiste en un épi court, compact, consistant en bractées lancéolées-acuminées, roses, plus longues que les fleurs, imbriquées-striées. Les fleurs sont d’un beau jaune brillant, et portées par un court ovaire, hispide, costé-contourné (ex figura!). Le calyce (segments externes!) et la corolle (segments internes) sont à peu près égaux, ovés-lancéolés; les premiers brusquement acuminés, “appliqués ; les seconds oblongs, obtus. Le labelle, beaucoup plus grand, a la forme d’une oublie, ses bords renversés et dentés-frangés; etc. Somme totale, c’est une jolie plante, à admettre dans toutes les collec- tions, où on l’élèvera dans des vases percés à jour et remplis de sphagnum. Des Étiquettes de plantes: La nécessité d’étiqueter les plantes vivantes pour aider la mémoire, éviter la confusion et enfin pour en vulgariser les noms, a résulté de l'idée même qui les a fait réunir en collections. Dès ce moment, bien des essais, bien des modèles d'étiquettes ont été tentés et exécutés, vantés méme, lesquels, il faut bien l’avouer, n’ont jamais répondu d’une manière satisfesante au but utile qu'on se proposait. Tout récemment, dans la séance du 25 août de la Société impériale et centrale d’'Horticulture (Paris), un nouveau modèle d'étiquettes a été pro- posé; et voici comment le procès-verbal de la séance, rédigé par notre honorable et savant confrère, M. Duchartre, en rend compte : «« Des étiquettes en verre sont présentées par M. Forney (..…..?), qui expose de vive voix comment il les confectionne. Il se procure des plaques de verre à vitre taillées en cercle de 8 à 9 centimètres de diamètre ou en ovale de dimensions à peu près équivalentes. Ces verres tout taïllées se MISCELLANÉES. 95 vendent à très bas prix (40 centimes la grosse; douze douzaines). Sur ce verre il trace à l'encre de Chine (1), au moyen d’un tampon et de lettres évidées, ou par tout autre procédé, le nom ou les noms que doit por- ter l'étiquette ; ensuite, ayant appliqué sur cette: même surface et par places.de petits tas de blanc de céruse broyé à l'huile, il pose par dessus un second disque de verre semblable au premier. Il suffit de presser ces verres l’un contre l’autre ‘pour que le blane à l'huile se répande unifor- mément entre les deux et les fasse adhérer lun à l’autre. Après dessiccation, on a ainsi une étiquette dans laquelle les caractères sont mis par les deux verres adhérents entre eux à l'abri de toute altération par les agents atmosphériques et par l’eau. Un specimen, que M. Forney met sous les yeux de la Société, a été laissé en terre depuis le mois de septembre dernier et il est en aussi bon état que s’il venait d'être confec- tionné. Pour fixer ces étiquettes-disques, M. For- ney se sert de boucles en fil métallique. »» En cette occurrence, nous devons faire les observations suivantes : Au blanc de céruse à l'huile et étalé par pla- ques, ce qui ne doit pas laisser que de maculer l'étiquette d’une façon assez désagréable à la vue, il nous semble qu'il serait préférable d’em- ployer, pour coller les deux verres, une légère couche de gomme copal, qui, tout en les fixant plus solidement que ne peut le faire le blanc de céruse à l'huile, leur conserverait une transpa- rence parfaite, et offrirait en outre un aspecl nel et agréable. Mais d’un autre côté, la confection de telles étiquettes exige un temps considérable, et l’horticulteur, comme l'amateur, en ont fort peu à perdre. Or, voici un autre mode d'étiquettes, qui nous semble de tout point répondre aux exigences de temps et de dépenses. Les étiquettes ainsi fabriquées, sont à la fois fort simples, élégantes, solides même, malgré la fragilité de leur nature et d’une durée indéfinie. Nous ne savons si ce mode est nouveau et inédit : s’il en est ainsi, en le publiant nous rendons service à l’horticulture; et dans le cas contraire, il n’est pas inutile de le rappeler dans ce recueil. Nous l'avons vu employer dans les serres de ai à | a) © | © || (1) L'auteur du procédé aurait bien dù expliquer comment il parvient à fixer sur le verre un corps tel que l'encre de Chine!!/ 96 MiSCELLANÉES, M. F. Schlumberger, amateur, que nous avons eu déjà plusieurs fois l’occasion de citer avantageusement dans ce recueil; et lui-même, ainsi que nous en avons été témoin, les fabrique pour son propre usage, avec une habileté et une célérité remarquables. Dans notre prochaine livraison, nous décrirons la manière d'opérer, de facon à mettre les amateurs et les horticulteurs à même de les confec- tionner eux-mêmes. Du Greffage en hiver. Un article contenu dans le N° d'août 1859 du Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture (de Paris), intitulé : nole sur la greffe d'hiver, remet en mémoire le procédé déjà indiqué et pratiqué par Landais dès le XVI: siècle, mais resté sans application, comme tant d’autres excel- lentes inventions ou heureux perfectionnements. Or, conseiller de greffer en décembre et janvier, greffer lorsque la sève est absolument inerte et dans un repos absolu, semble en effet un véritable paradoxe, un vrai non- sens. Et cependant iei la pratique donne un démenti complet à la théorie, ainsi que le prouvent de nombreuses expériences parfaitement réussies, et dont plusieurs, tout-à-fait concluantes, sont citées dans l’article en question, par M. Laure, de Toulon, membre de la Société. C’est le greffage en fente qui a été expérimenté, et nous lui empruntons ici plusieurs exemples mentionnés à l’appui (nous abrégeons). En décembre 1856, M. Flory greffa cinq sauvageons en fente, sans certes pressentir ün succès. En janvier suivant survinrent de fortes gelées, et cependant en mars les yeux de ses cinq greffes commencèrent à se développer, tandis que ceux d’autres greffes, opérées en temps ordi- naires, commencaient à peine à grossir. Pas une ne manqua. L'année suivante, le même jardinier fit la même opération, ct à la même époque, sur près de cent sujets : et également succès complet. L'auteur de la communication déclare que lui-même, depuis plus de vingt ans, greffe ainsi en fente pendant l'hiver, et que toujours il a vu ses opérations suivies du succès, Allant au-devant de cette objection, que dans le nord le greffage en hiver ne saurait réussir, il affirme que Flory et lui ont opéré dehors et par des froids de 7-8 dégrés sous O-R; qu’en décembre 1857, notamment M. Flory, par suite d’un froid très vif, ayant dû greffer 25 grioltiers devant sa cheminée, ne les planta qu'après l’opé- ration, et qu’à l'exception d’un seul, tous les autres reprirent parfaitement. Il nous a semblé utile de reproduire, en l’abrégeant un peu seulement, cette excellente note, pour appeler à son sujet l’attention des nombreux cultivateurs d'arbres fruitiers, surtout en Belgique, à qui le procédé peut rendre d'immenses services, en leur permettant d'opérer dans la morte- saison, et d'employer d’une autre manière le temps qu’ils y auraient dé- pensé en saison ordinaire. L° de à. Le DS à és Ni \ À AA Sas = == RU 11004 at Seris — France ( Plein air. OUmpe — MISCELLANÉES. 97 PLANDCES RECOMMANDÉS, _ (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Alnus glutinosa GzrTN. var. imperialis aspleniifolia Honr. Betulaceæ. — L'Aune (ou l’Aulne), vulgairement dit, arbre propre sur- tout à l'Europe, mais qu’il n’est pas rare de rencontrer en Orient et en Sibérie, cultivé partout pour son utilité dans l’industrie et l'économie domestique, a fourni dans les jardins d'assez nombreuses variétés, qu'on recherche pour la singularité et la beauté de leur feuillage. Ainsi, d'obo- vales ou subarrondies et échancrées au sommet, telles qu’elles sont, à l'état sauvage, ses feuilles, dans des individus issus de semis artificiels, sont devenues ou laciniées (A. glut. laciniata); ou semblables à celles du Chène (4. gl. quercifolia) ou à celles de l’Aubépine (4. gl. oxyacan- thifolia), ou à celles du Sorbier (4. gl. sorbifolia), ou à celles du Prunier (4. gl. prunifolia), etc. ; Celle que nous annonçons, et dont nous figurons ci-contre un rameau, a été trouvée dans un semis, vers 1855, par M. Brossart, horticulteur, à Alencon (départ. de l'Orne, France), et mise en 1858 dans le commerce par M. Desfossé-Thuilier, pépiniériste, à Orléans, qui en a acheté la pro- priété. Son feuillage rappèle celui de la première des variétés que nous avons citées, mais il est plus grand, beaucoup plus profondément lacinié, et à segments plus étroits et plus aigus. Par deux fois différentes, la Société impériale et centrale d'Horticulture de Paris lui a décerné une médaille d'argent. Comme le type, l'arbre est peu délicat, très vigoureux, se plaît partout, mais surtout dans les terreins frais et près des eaux. Il sera recherché pour l'ornement des massifs, ou pour être planté isolément dans une pelouse, où il fera un effet éminemment pittoresque. L'établisse- ment Verschaffelt est en mesure de le procurer à ses clients. Participant de toutes les qualités du type, il nous semble utile de reproduire ici les généralités qui concernent celui-ci. L'Aune (Alnus glu- tinosa Gzænrx.) s'élève à vingt mètres et plus de hauteur, et dans des conditions favorables il en atteint et dépasse même trente. Son tronc, parfaitement droit et souvent ramifié dès la base, a 0,50, 0,60 et jusqu’à un mètre de dimnètre, et se termine par une belle cime touffue et pyra- midale. L'écorce en est ordinairement brune; ses feuilles, dont nous avons dit la forme, sont grandes, denticulées ou crénelées aux bords, et d’un vert foncé, luisant et visqueux. Son bois est pesant, assez dur, d’un blanc jaunâtre, susceptible d’un beau poli, et prend facilement la teinture noire ou rouge. Les ébénistes, les menuisiers, les tourneurs et les sabotiers en TOM. vi. Misc. DÉC, 1859, 16 98 MISCELLANÉES. font un grand usage. Les boulangers, les verriers, etc., le recherchent pour chauffer leurs fours, où il brüle avec une flamme vive et presque sans fumée, Son charbon est demandé pour la fabrication de la poudre, et ses cendres contiennent en potasse presque la septième partie de leur poids. Enfin, son écorce renferme une grande quantité de tannin. On l’em- ployait autrefois en pharmacie comme détersif, en raison de son astrin- gence. L'Aune prospère dans les terreins morécageux et humides (mais non inondés), dans des endroits frais, sur le bord des étangs et des fossés. Là, ses longues et robustes racines entrelacées, retiennent les terres des berges. On en forme, en Belgique surtout, d'excellentes haies, qu’on recèpe rez-terre tous les quatre ou cinq ans et qui repoussent avec une grande vigueur. Ces haies protégent avantagensement les récoltes des champs, parce que les bestiaux ne les attaquent jamais. En outre, leur effet est éminemment ornemental et repose doucement les regards, comme verdure de taillis : regards qui sans elles s’étendraient monotones et fali- gués dans des plaines immenses et à perte de vue. Exposé à l’air, le bois de l’Aune se décompose rapidement; aussi le rejète-t-on des constructions; mais plongé constamment dans l’eau, il acquiert l'incorruptibilité du Chêne et fait d'excellents pilotis. L’Aune commun se multiplie avec une extrême facilité de marcottes, de boutures, d’éclats et surtout de graines, qui souvent germent d’elles- mêmes, si elles tombent sur des terreins humides, Nous ne pensons pas qu’il soit utile de donner une description bota- nique d’une plante aussi universellement répandue. Bryophyllum proliferum Bowie (1). Crassulaceæ. — L'histoire de cette intéressante plante, comme celle que passent sous silence les déterminateurs de tant de milliers d’autres plantes, ne nous est pas donnée par l'auteur. C’est le cas de parodier la fameuse apostrophe : Quousque tandem, auctores, abuteremini patientia nostra ? Or, taire toutes les circonstances qui se rapportent à la découverte et à l'introduction d’une plante dans les jardins ou même dans les herbiers, est, selon nous, un crime de lèse-Botanique! Cent fois, mille fois, nous nous sommes élevé contre ce silence que rien n'autorise, que rien ne justifie et (1) B. elatum, eaule tetragono, foliis pinnatis, rhachi late alata, pinnis oppositis oblongo-lanceolatis sessilibus crenato-serrais ; eymis terminalibus proliferis ; floribus nutantibus ; calyce tetragono; staminibus styloque exsertis. W. Hoox. L. i. e. Bryophyllum proliferum Bowir, Mse, — W, Hook. Bot. Mag. t. 5147. Nov, 1859. MISCELLANÉES. 99 qui jette l'obscurité et les ténèbres sur l’histoire de la Botanique propre- ment dite. Mais, hélas! comme Jean : Ego vox clamantis in deserto! Evang. sec. Joan. cap. I. vers. 25. et dans de telles occurrences, pourquoi tous nos confrères de la presse botanique et horticole, s'ils comprennent, comme nous, l'importance, l'intérêt de publier les documents historiques qui concernent chaque plante (et comment ne comprendraient-ils pas cela ?), ne joindraient-ils pas leur voix à la nôtre pour obtenir un si heureux résultat? Il faut bien le dire, nos reproches, en cette occasion, s'adressent en général aux auteurs de publications périodiques, où se publient des plantes inédites ou connues en Botanique, mais non en Horticulture. Dans cette occasion encore, M. W. Hooker se contente de dire que la plante en question est nouvelle; qu'elle est originaire de Madagascar ; que les individus qu'en possède le jardin de Kew proviennent de boutures, envoyées du Cap de Bonne-Espérance (croit-elle donc aussi dans celle contrée???), comme échantillons d'herbier, à M. Bowie (1)...? Pourquoi ne pas nommer le découvreur, l'époque de la découverte et de l'introduction ? Les feuilles de cette espèce, quand elles viennent en contact avec le sol, émettent, à l'instar de celles du Bryophyllum calycinum, ce vieil habi- tant toujours populaire de nos serres, de nombreux rejetons dans les an- gles de leurs crénelures. La plante, si nous ne pouvons en acelamer les fleurs comme belles, quoiqu’elles méritent encore d’être remarquées, offre du moins un port grandiose, un superbe feuillage : on va en juger. Nous traduisons Ja description même de M. W. Hooker. | Tige de dix à douze pieds de hauteur, modérément branchue, cylindri- * que et presque ligneuse à la base; branches aiguës-tétragones, très succu- lentes, ainsi que toute la plante. ‘Feuilles opposées, impari-pennées, lon- gues d’un pied et demi (sur 10 à 41 pouces de diamètre! Nos.!!); à cinq paires opposées de folioles sessiles, subdécurrentes, oblongues-lancéolées, obtuses, crénelées. Rhachis très épais, profondément canaliculé en dessus. Inflorescence terminale en cymes composées, pédonculées, prolifères ; quel- quefois toutes prolifères, ou quelquefois les pédicelles portant des fleurs penchées, d’un pouce et demi de long. Calyce ample, renflé, obtusément tétragone, à quatre lobes courts, aigus. Corolle plus longue que le calyce, (1) Phrasis Cel. Hookerii hæc est: our plants were raised from cuttings, sent from the Cape of Good Hope, and wich ss (quis ? M, Bowie?) received as died specimens for the herbarium, by M. Bowie! 100 MISCELLANÉES» urcéolée-cylindrique. Limbe quadrilobé. Étamines exsertes, alternative- ment plus longues. Ovaires : chacun portant à sa base une squame ou glande obtuse. » Ajoutons à cette description que les calyces sont d’un beau vert; les corolles d’un vert jaunâtre, à limbe réfléchi, d’un beau rose; styles et étamines exserts. Bryophyllum cochleatum Nos. (1). Crassulaceæ. — L'illustre botaniste génevois, dans sa Revue des Crassulacées (page 25), dit : « considéré comme genre, le Bryophyllum diffère peu du Xalanchoe, et il eût été peut-être plus conforme aux affinités de l'y réunir comme sec- tion,.…. etc. » Tout récemment M. W. Hooker, dans son excellent Bota- nical Magazine (November 1859, sub. t. 5147. Voyez ci-contre, p. 98), en décrivant et figurant une grande et noble espèce du premier, se de- mande si ces deux genres ‘doivent étre conservés, mais n'apporte pour trancher la question, (ce qui lui appartenait certes de faire !) aucunes rai- sons ni pour ni contre. Il nous semble toutefois que dans l’état actuel de la science, il serait peut-être logique de les conserver : tous deux différant assez par le port et les caractères extérieurs de la fleur; ou si l’on aime mieux, ainsi que l’a suggéré De Candolle, faire du Bryophyllum une section du Xalanchoe; de cette facon toutes les affinités ct les exigen- ces scientifiques seraient sauvegardées. Le savant directeur du jardin botanique de Kew vient, comme nous venons de le dire, de décrire et de figurer un Bryophyllum proliferum (W. Hook. I. c.), dont nous avons ci-dessus entretenu nos lecteurs. En toute apparence, la plante qui fait le sujet de notre article appar- tient aussi à ce genre et est très voisine de l'espèce de M. W. Hooker. C'est également une grande et noble plante, bien digne, par son port et son beau feuillage, d’orner une serre tempérée. Malheureusement nous n’en avons point encore observé les fleurs, pour juger si défi- nitivement elle doit être un ÆKalanchoe (K. cochleata Nos.) ou un (1) B. Robusta erecta ramosa tota glaberrima succulenta, caule et ramis approximate ac oblique foliorum delapsu cicatrisatis cylindricis; foliis amplis impari-pinnatis oppositis horizontalibus pedalibus v. ultra læte virescentibus ; petiolis robustissimis basi dilatata connato-amplexicaulibus subtus rotundatis lJateraliter compressis supra {et rhachi) subacuti liculatis et purpuraseentibus, ercherrimis striolis obliquis sparsis; foliolis 4-5-jugatis magnis irregulariter ovato-oblongis obtusis eucullato-excavatis v. vix planis late crena- tis (erenis purpureis) basi subattenuata irregulariter inflata sessili-decurrentibus, nervo mediano subtus multo prominente ; ad basim foliorum, et tune cum foliolis basilaribus connati seu liberi, v. sæpius versus mediam eorum longitudinem et subtus, adsunt petioluli quidam eylindrici pollicares et ultra, limbo æquilongo omnino cucullato basi supra clauso dein infra acuminalo acuto terminati (unde nomen!). Flores... huc usque inobservati..…. Bryophyllum cochleatum Nos. in nota præsenti! Patria ? MISCELLANÉES. 401 Bryophyllum? Nous penchons toutefois pour l'option provisoire de ce dernier genre, en raison, comme nous l'avons dit, du port, de la stature et du feuillage, qui sont très conformes à ceux de la plante anglaise, Nous en devons la communication au zêle obligeant de M. Houllet (jar- dinier en chef, que nous avons déjà eu maintes fois occasion de citer avec éloges dans ce recueil), lors de nos récentes visites (du 28 octobre au à novembre 1859), dans les serres du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, où se pressent, de toutes parts confondues, de nombreuses mer- veilles végétales, dont beaucoup sont encore indéterminées. L'individu particulièrement observé était haut d'un mètre, mais nous a semblé devoir dépasser cette stature, tant il est fort et vigoureux, La plante est entièrement glabre, succulente. Les tiges et les rameaux en sont cylin- driques, marqués d’anneaux rapprochés, alternativement obliques : vestiges des anciennes feuilles tombées. Les feuilles, avec leur pétiole, n'ont pas moins de 0,50 à 0,55 de long sur 0,12-15 de large; les pétioles, renflés à la base et opposés, sont connés-semi-amplexicaules et creusés en dessus par un canal qui s'étend tout le long du rhachis; l’ensemble en est pur- purescent et criblé de strioles d’un vert pâle. Les folioles, Par quatre ou cinq paires opposées avec une terminale solitaire, sont ovées-oblongues, creuses en dessus ou à peine planes, sessiles et irréguliérement insérées sur le rhachis par une base renflée; elles sont élégamment bordées de crénelüres pourpres. Nous en attendons bien impatiemment la floraison. Le Bryophyllum (ou Kalanchoe?) en question nous a offert un caractère foliaire aussi intéressant que bizarre. Vers la base des feuilles, à la première paire de folioles, ou vers celles de la partie médiane, sous ces folioles mêmes, connés avec elles ou libres dans le premier cas, toujours libres dans le second, se voient de véritables pétiolules cylindriques, longs de 0,027 environ et terminés par une foliolule creusée en oublie (littéralement !) et acuminée- trés aiguë au sommet en une sorte de cuiller, dont les bords basilaires se- raient élevés et soudés, et la pointe fort allongée! Les fleurs viendront sans doute, et nous l’espérons, ajouter à ce curieux ensemble un caractère encore plus ornemental, En attendant, nous la signalons aux amateurs, qui trouveront vraisemblablement bientôt l’occa- sion de se le procurer dans le commerce, chez M, Cels, par exemple, Barrière du Maine, à Paris. 102 MISCELLANÉES. Étiquettes tubulaires. ; Dans nos Miscellanées (ci-dessus, page 94-95), nous avons indiqué aux amateurs un nouveau mode d’étiqueter les plantes, qui nous parait pré- senter tous les avantages possibles de commodité, de clarté, de durée, d'élégance enfin, et répondre ainsi à toutes les exigences de ce genre dans les collections de plantes vivantes. Nous regrettons de ne pouvoir consigner ici le nom de l'inventeur de ces étiquettes aussi simples qu’utiles : nom que nous leur aurions appliqué. Nous savons seulement que c’est un amateur de Rouen qui en a commu- niqué le mode à notre honorable correspondant, Nous les appèlerons done tout simplement Étiquettes tubulaires. D'après notre demande expresse, M. Schlumberger a bien voulu nous donner les instructions suivantes sur leur exécution : « On se procure des tubes de verre, dont le calibre est proportionné au volume relatif des vases ou plantes à étiqueter. On les ferme d’un côté, à la lampe d’émailleur, en effilant les bouts, si les étiquettes doivent plon- ger dans la terre, ou en les contournant, comme on le désire, avec plus ou moins de facon, si les étiquettes doivent être suspendues. Toujours en chauffant au blane, on coupe chaque bout de tube à la longueur dési- rée, au moyen d'un trait de la lime triangulaire, dite tire-poinl; en appuyant également, et en tirant légèrement de chaque côté du trait, les deux bouts se séparent avec une cassure très nette. Alors, dans le bout déjà à demi-préparé, c’est-à-dire fermé à l’une des extrémités, on glisse à l'intérieur un papier roulé et du diamètre du tube, sur lequel on a dû écrire préalablement le nom de la plante, les initiales du nom de son déterminateur, et, si l’on veut (ce qui est utile), celles du nom de la patrie. On ferme ‘alors l'extrémité restée ouverte, à la lampe d’émailleur, et de la même façon que l’autre, en la façonnant à son goût ; mais en anneau, si l'étiquette doit être suspendue. Libre au fabricant d’enjoliver, comme il l'entendra, les deux bouts de ses étiquettes! mais l'essentiel est que le tube soit bien clos pour éviter l'introduction de l'air et de l'humidité. » Avec un peu d'habitude, on peut fabriquer en peu de temps un grand nombre de ces étiquettes. Ainsi, nous avons vu M. Schlumberger en con- fectionner plus d’une soixantaine en moins d’une heure. De telles étiquettes seraient, ce nous semble, pour un industriel qui les fabriquerait en grand, d’un assez bon produit pécuniaire; tandis que, pour l'amateur, ce serait une distraction, un véritable amusement dans les longues soirées d'hiver. Il n’est pas besoin d'ajouter que le prix de revient en serait minime et en rapport avec la dépense première : des tubes, une lampe d'émailleur, de l'esprit-de-vin. FIN DU SIXIÈME VOLUME, TABLE DES MATIÈRES CONTENUES Dans le Tome sixième de l'ILLUSTRATION HORTICOLE. PLANCHES COLORIÉES. (Plantes décrites avec notice de culture pour chacune d’elles.) Nombre des Planches de ce volume. 4. Alstræmeria argento-vittata Cn. L. 2. Amaryllis Belladonna (Variclés d’) < 3. Amygdalus (persica?) rosæflora Ca. L. . 4. Aucuba himalaica Hook. f. et Tuoms. 5. Azalca magnifica (4ybrida) Honr. . . 6-7. Begonia Leopoldi (4ybrida) Horr. (double). 8 — Charles Wagner (hybrida) Hot. 9. Berberis Jamesonii HonT. AxGL.? . 40. — Hookerii HonT. ANGL. 41. Callicarpa purpurea? HonrT. axGz. ct Lip. 42. Catticya pumila Linz. (var. major Cu. L). . 45. Cochliostema odoratissimum Cu. L. (Tradescontia “odoralis sima Hort.) . 44. Dianthus Verschaffellii Ggbridus) “Honr. 45. Diclytra cucullaria DC. , 46. Echinopsis Pentlandi Saun-Dycx 47. Epacris miniata, var. splendens (/brida » Honr. + 18. Fraisier Oscar . 49-20. Glayeuls des jardins (Bouquet de noudénus) (double) 21. Grevillea alpestris 8 helianthemifolia Mxisx. . 22. llex aquifolium var. pendulum, ete: 93. Latania Verschafieltii Cu. L. 24. Livistona humilis R. Br. . 95. Lychnis Haagena (hybrida) Host. 26. Miltonia spectabilis Lixpr. . ; 97. Myosotidium nobile W. Hook. 28. Odontoglossum læve Linpr. 29: — maxillare Linpz. 50. Pyrethrum roseum (Variétés jardiriques a 51. Rhododendrum jasminiflorum W. Hook. 52-55. _ Nuttallii Boorn. eee 54. Rose Thé Isabelie Grey Horr. 55. — AImpératrice Eugénie (Horr.). 56. Sisyrinchium multiflorum Cu. L. 57. Thalictrum anemonoides Micnaux . 58. Torenia asiatica L., var. Lee Horr. 39. Trichopilia picta Cu. L. 40. Tydæa (Nouvelles variétés D. 41. Vaccinium serpens Wicur Ensemble 41 Planches au Jicu de . L. 3 . Ordre général des Planches. PI. ENSIARLE US. » 192 228 204 197 209 205 . 213 201 207 202 193 9217 220 104 TABLE DES MATIÈRES. PLANCHES NOIRES ET VIGNETTES, Alnus glutinosa, var. imperialis aspleniifolia. . . . . . me face page 44 Appareil pour la destruction des insectes plantisuges . Cattleya pumila, var. major (fig. analyt. de la). Cochliostema odoratissimum (fig. analyt. du) . . . . . » Étiquettes de plantes (nouvelles). . Livistona humilis (fig. analyt. de la). : Nouvelles formes de pots. . . Ni er ns Odontoglossum læve (fig. analyt. de P. sr Phone: reclinata, dans un site natul Rhododendrum Nuttallii (port du). . Robinia pseudacacia, var. fastigiata (port réduit du) . Stanhopea macrochila (/abelle du) . Nos — paliten (dre fleur du)... 5 5 PLANTES RECOMMANDÉES, Æerides Wightianum Lip. S Æsculus ($ Pavia) indica CoLennooke. Te Ti Agave maculosa W. Hoox. . . . : Alnus glutinosa GÆRTN., var. imperialis aspleniifolia Honr. Angræcum sesquipedale Aus. Dur.-Tn. Rrere Brachychiton Bidwilli W. Hook. . . Bryophyllum cochleatum Cr. L. . Sa ve — Dre. POMR Ccanothus Veitchianus W. Hook. . Cercus Hermentianus Monv. . . . Dasylirium Hartwegianum? Zucc. (D. Hookerii Cn. LS. —. Datura (S Brugmansia) eximia? Cn. L. Guanulionf nina W, Hook.) (V. Dissochroma RE RE Dissochroma albido-flavum Cu. L. a ÉPIRY NE PUOODOP NS NOR Evelina caravata Linpr. . . : Rad em Farfugium grande Lino. (est une “Ligularia) : re Gynura bicolor DC, . . . . ?Howardia caracasensis WEDDEL (Pinckneya ». ee OR D Pt ae PACE ns CRE. Pyrethrum Willemoti DucnarTRe . . . . . . . . . _. Rhipsalis lumbricoïides Sazm-Dyck . ie : Richardia albo-maculata W. Hook. . . . 4 ‘ Rhododendrum Kendrickii Nurr. var. latifolium. SR _ DA Ne — Smithii Nurr. Robinia pseudacacia L. var. mn Hôar. + Salvia dasyantha Ca. L. . . CSS Sanseviera cylindrica Boser «de W. ©Hook. Bot. : Mag t. 5095. Jaov. 00. : … . ds Sonerila margaritacca Linos. » Au Spathodea campanulata Par. BEauv. Stangeria paradoxa T. Moore Tachiadenus carinatus Grise. . . * Trichopilia picta CH. L. (et PI. 225) . , Vanilla lutescens Moo.-Tanp. ne Fo ee On. EL » Tete, verso, PI. 193 » « Misc. page 95 . Face, verso, PI. 206 217 Misc. page 29 Texte, PI. 213 Mise. face page 83 Texte, verso, PI. 208 Misc. page 20 » » » 71 72 Misc. page 87 SI HIS S S-v L2 5 ss 5 % MS 4 s 6 5 « Yv.% V4 Y Sy Y = € ÿ ss dos 5 y v RE TÉERE 55 SSFIRSES TABLE DES MATIÈRES. 105 NOMENCLATURE BOTANIQUE ET HORTICOLE. Caractères génériques de l'Alstræmeria, révisés . . . . . Sub PI. 192. Catlleya pumila major (Nos.), a huit pollinies; c’est donc un Lalia 2e recto, PI, 193. De l'opportunité de réunir le Lælia et le Cattlcya, en en fcsant deux sections fondées sur le nombre des polli- DR ee se - 4 0 ous) tbidem. Cattleya Purpurata Lanor. (Lælia Brysiana Cu. L.), . . (Note ()) ibidem. Dianthaceæ Cu. L., au licu de Caryophyllaccæ Aucr., mot HDPPOPTE, POUTQUOI LE 7 | Fe ie Texte, PI. 195. Quelques mots sur les Préles LÉO ne. c'. . NU: PONS 1. Considérations sur l’hybridité en horticulture, à l’occasion d'un dernier mot sur la Gesneria Donkelaaria (ly- brida Non.) . en mr. Pr Nouveau conte horticultural de la mère l’Oie . nn ec, 750 ue La Tillandsia usneoides n’est point une plante européenne. . » no, 7 Floraison hivernale des Orchidées (espèces citées!) . ” » 16. Des Lycopodes comme plantes ornementales . . . . . . * » 26. Espèce nouvelle de Lycopodium (L. Lemaireanum LIMMINGHE). » ». 27. Lycopodium $ Phtegmariæ (Espèces de la tribu des). » : oc » » 99. Nouvelle espèce d'Anhalonium (A. arcolosum Cn. Er) Il est du devoir de tout botaniste, de tout descripteur de faire des recherches préalables dans les ouvrages de ses de- vanciers pour s'assurer des faits, etc., de la signature vraie (Begonia manicata An. BroNG. nec ALIOR. ut signaverunt! etc. V. Cn. Lem. Hort, univ. IV. p. 55. DER DAT} =. + 5 « …, …n … Do EL ID M0) PayLLaRi0ZE (Phyllariozus), ligule des Palmatologistes. Texte PI. 205, note (1) recto. Du genre Dyssochroma et des espèces qui le composent. . . Misc. page 37. Juanulloa aurantiaca An. Bnowc. non alior, . . . . . . » nofe (1) page 39. Aux botanistes et aux horticulteurs! Quelques mots sur l’Ay- bridation végétale, ee. . ... ".. , “: : « :.,..Misc. page él. Observations sur le genre Orthanthe. + 2 4 . . » » tb. Un dernier mot sur la Gesneria Donkelaariana . . . . . » » tb. Des Étymologies (et à ce sujet quelques rectifications; Metro- : dorea, Kniphofia, Brillantaisia) . JT es es » 45. 46. Etymologie rationnelle d’£pacris . . . . . . . . . Sub PI. 194. — vraie 40 TARGUS 5 5 en en, +..." — CO DRE: 4, TS Mr ee ME — Sn pan PNR VAE SR een AO AS + | à Des espèces d'Ouvirandra (rectification). EP ET Misc. page 46. La patrie de l’Æsculus hippocastanum est incertaine . . . » (texte) 55. Luxuriance florale des Orchidées . . . . . . . . . . » page 58. Société royale d’Agriculture ct de Botanique de Gand, EU REPOS To » » 60. CocnLiosrema Commelynacearum genus novum . . . . . » » 70. Organisation florale du Dielytra cucullariæ . . . . . Texte, PI. 215. Stanhopées nouvelles (Stanhopea macrochila, radiosa Cn. L:). Misc. page 71. Rose (généralités philologiques au sujet de la). . . . . : Texte, PI, 219. Espèces du genre Trichopilia (Liste et Synonomie des). . Texte, PI. 295, 2e verso. — — Latania (Liste et Synonomie des) . . . . Texte, PI. 299. Alnus glutinosa GÆrTN. Généralités qui le concernent . . . Misc. page 97. C’est un crime de lèse-Botanique que de taire l’histoire des PARIS … … . » (texte) 98. 106 TABLE DES MATIÈRES. Division rationnelle du genre Sisyrinchium . . + + : Sub PI. 221 (verso). Généralités relatives au Houx (lex aquifolium) . + : Texte, PI. 222. Le genre Linnéen Amaryllis doit-il être divisé? et ts. » » 228. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Sommeil des plantes (Cactées!) . . . Misc. page 73. Organisation staminale exceptionnelle chez une “Coiimétina: cée (V. Cochliostema odoratissimum Cu. L) . . . Texte, PI. 217. Morphologie par duplication et triplication des parties florales chez l'Amaryllis Belladonna . . . : . . . (2 recto) Texte, PI. 228. HORTICULTURE. Multiplication (De la) des végétaux par tronçons de racines . . . Misc. page 9 Emploi des sphaignes en horticulture . + . + + :+ + -+ : : » » 40 De la forme des pots . . » » 29 Culture de la Vanille (Rappel de l'article) . » » B92 De l'appréciation des Roses nouvelles » ». 83 Observations sur la culture des Agaves . » » _S0 Des étiquettes de plantes (observation critique ct nouveau mode) » » 94 Du greffage en hiver . . be HS Cu niet mo n » 06 Etiquettes tubulaires (mode de ‘confection) . “5 >: 408 RECTIFICATIOXS, Donkelaaria dichotoma Cn. L. (Guettarda? Dontkelaariana ? Cu. L.) Misc. page 11 Diculymma fragrans Cn. L. (Synonymie litigieuse de ectte plante : Cosmophyllum ? Podachænium ? Ferdinanda ? ctc.) ct carac- tères différenticls. . . » 10 Lamproconus Cu. L., genre de Broméliacées ! ‘(Pitcairniæ spec. : auct. genus Phlomostachys BEËR } . + 4 M. Baraquin est le seul découvreur et l'introducteur des Culadium Houlletii, Verschaffeltii, argyrospilum, ete. ss. mn x" 84 BIBLIOGRAPHIE, Géographie botanique raisonnée, par A. De Candolle (Rappel de la). . . « «+ . . Texte PI. 197 et note (1) au 2° verso. Die Familie der Bronicliorien: par J. G. Beer. Observations cri- tiques. . Misc. page 13 Monographie de la famille des Bégoniacéés, par A. De ‘CanoLue (ouvrage en rédaction pour le Prodrome, et dont le Pro- gramme vient de paraitre dans les Annales des Sciences naturelles, sous le titre de : Mémoire sur la famille des Bégo- niacées; Ann. d. Sc. natur. XI. fase. 2. 4° sér.). . Texte, PI. 205, note (1). Du prix des livres botaniques. . . . . . . . . . Misc. noto (1), page 58. NÉCROLOGIE. Mat He et ns une oo rs, OMS page 8 — de Déodat ‘Spae. D ST E aRE itde UE Mie tete fer C0] » 4b. D En Su opens » » tb. VS Von HOMDIMEs ere ane) DU NT dun ge is dE