LILLUSTRATION HORTICOLE, IBEUSERANIUN HDAIEDRE, Le 1 EE AR sais Lis JOURNAL SPÉCIAL DES SERRES ET DES JARDINS, Lu CHOIX RAISONNÉ DES PLANTES LES PLUS INTÉRESSANTES SOUS LE RAPPORT ORNEMENTAL, COMPRENANT LEUR HISTOIRE COMPLÈTE, LEUR DESCRIPTION COMPARÉE, LEUR FIGURE ET LEUR CULTURE ; RÉDIGÉ PAR CH. LEMAIRE, Professeur de Botanique ; Membre honoraire et correspondant de diverses Sociétés savantes ; ET PUBLIÉ PAR AMBROISE VERSCHAFFELT, Hortieulteur; Éditeur de la Mouvelle Iconographie des Camellias. St — Septième Volume, ! —0— GAND, IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE DE F, ET E. GYSELYNCK, Rue des Poignes, 36. 1566, re FOILLE / A e € ) otule « D ododeudiuutr ( Ê CR Û V4 Plein air . Me à f s - Gand OSEU L'ILLUSTRATION HORTICOLE. - mm GS — Planche 230. RHODODENDRUN COMTE DE GOMER (uvre). EnicaceæÆ Ç RuoDoDENDREx. ETYMOLOGIA : Vide supra, in Tis I-VI observationes nostras ad C CTERES RICI : Re Rhododendra hybrida seu species adjunctas. a SPECIFICI : Dès les premiers jours de l’été des années précédentes, 1858 et 1859, nous avons admiré dans l'établissement A. Verschaffelt, brillant sous les chauds rayons d’un soleil pur, les volumineux bouquets de fleurs, au frais et éclatant coloris, d’un nouveau Rhododendrum, qui y avait été obtenu de semis. L'année dernière surtout ledit Rosage développait une luxuriance florale pour la première fois tellement splendide, qu’elle nous donnait une juste idée de celle qu’il pourra, sous l'influence d’une bonne culture, étaler chez un amateur judicieux. Ces bouquets étaient déjà au nombre de neuf, fermes, bien dressés, et composés de nombreuses et grandes fleurs, d’un blanc rosé très tendre, bordé de rose vif; et dont la forme et le coloris rap- pêlent assez bien ceux du R. Bylsianum, superbe hybride que nous avons figuré dans notre Tome V, N° de janvier 1858. Les pétales, ou mieux les segments du périanthe (monopétale, comme dans toutes les autres plantes de la famille), en sont également oblongs, ondulés et délicatement veinés; mais les étamines y sont au nombre de dix, et à filaments blanchâtres. Il est né dans l'établissement précité, de graines recueillies sur un autre hybride, le R. Fleur de Marie (Byus), fécondé par le R. eximium novum (Venscnarr.). Quoi qu’il en soit, ce sera pour les jardins à l’air libre, dans les massifs, un ornement de premier ordre, dont la rusticité est entière- ment garantie : comme en témoigne surtout la grave épreuve qu’il vient de subir. Ainsi, dans les froids longs et sévères qui ont afiligé nos jardins en décembre ‘dernier, où le thermomètre est descendu à 14-15 — OR., il a victorieusement résisté à cette terrible gelée, par laquelle ont succombé tant d'autres regrettables plantes, particulièrement des Conifères; et pas une seule feuille même n’en a été atteinte (1)! Notre éditeur, son père et son parrain l'ont dédié à M. le comte de Gomer, d'Amiens (France), amateur distingué et promoteur très zêlé de l'horticulture. Ce. L. CULTURE, (PLEIN An.) Nous avons à plusieurs reprises, à l’occasion de Rosages hybrides de plein air, indiqué le mode de culture qui leur convient le mieux. Nous y renvoyons donc le lecteur. 1° {1} Observation de l'oblenteur de ce beau gain. TOM, VII — JANV. 1860. 1 Planche 231. NIGELLA HISPANICA cvarterares). VARIÉTÉS DE LA NIGELLE D'ESPAGNE. Érvm. Migella, de l'adjectif Nigeltus, a, um (Varn.), noirâtre : par allusion à Ta * couleur des graines de l’espèce type. Cette dernière, selon Jes lexicologues et quelques anciens botanistes, est le Melanthion, le Melanospermum, le Gith et enfin le Cuminum des Latins (Puixe, passim); il y a 1à, sans doute, selon nous, confusion de plantes. RANUNCULACEÆ CHARACT.GENER. Calyx corollinus pentaphyllus, foliolis æstivatione imbri- catis sub anthesi patentibus deciduis. Co- rollæ petala 5-10 hypogyna parva (exac- tius, sat ampla !) bilabiata (ungue foveo- lato nectarifero, DC.). Stamina plurima hypogyna. Ovaria 5 (et exactius 5-10, ut seripsit DC.) unilocularia basi plus mi- nus inter se cohærentia, ovulis plurimis ad suturam ventralem biseriatis. Cap- sulæ membranaceæ plus minus connatæ stylis elongatis rostratæ apice intus de- hiscentes. Semina ovata compresso-plana, testa fungosa rugosa. Herbæ mediterranccæ et orientales an- nuœæ glabriusculæ erectæ ; foliis capilla- ceo-multifidis ; floribus in apice caulis et ramorum solitariis nudis v. involucralis (amœæne coloratis); capsulis sæpe calloso- glandulosis; seminibus nigricantibus acri- ter aromaticis. Esouicu. Gen. Pl ‘4794 (Except. parenth. nostris). Nigella Tour. (ex C. Baunin, Pin. 445) Inst. 258. t. 134. L. Gen, 685. Juss. Gen. 253. Gænrx. Fruct. 1. 474, DC, Syst. 1. 526. Prodr. I. 48. SrexNER, Gen. Nig. Monogr, Loisez. DesLonecn. Flore de France, 27, PI. 9-12, Meisn. Gen, PI. 1. (2). etc. etc. Divisio Genenis, ex DC. a. Nigellastrum DC. } cs. Staminibus uniseriatis, etc. Nigellastrum MoENCn, = Meth. 513. $ HeLLenorex, (Gzænrn, 1. ec. t. 118. f. 5. Bot. Mag. t. 1264. Devess. Icon. Sel. L. t. 45.) b. Nigellaria DC, Is es. Staminibus in halanges 8-10-dispositis, cte, (Scukuur, Bot. Handb. t. 146. GærrTw. 1. €. 1. 118. f. 2, Sipru. FI. græca, t. 510-512. Bot. Mag. t. 1265. Deuess. le. Sel. L. 46. Nees, PI, offic. Suppl. IH. t. 21. c. Erobatos DC. Prodr. 1. 49. Stami- nibus multiseriatis, ete. Nigetta Mognen, 1. ©. 311. (GÆRTN. 1. c. t. 118. f. 2. Bot. Mag. t. 22. Sinru. L c. t. 509. CHARACT. SPECIF. NW. (S Migella- ria). Antheris apiculatis; siylis 8-10 erectis; capsulis lævibus dorso uninervi- bus in fructum obconicum ultra medium connexis; caule erecto glabro, ramis crectis (foliis capillacco-multifidis, infe- rioribus rares superioribus sessili- bus... DC. L. i. c. Nigella hispaniea L. Sp. PI. 753. Murs. Dict. No 6. Porrer, Dict, Encyel. bot, IV. 488. Loisez. Des. 1, ce. 50. PI. 12. FI. Gallica, LE. 589. (ed. 2). DC. Syst. L, 328. Prodr. 49. Desr. F1. atlant, 1. 450. t. 112. Bot. Mag. t. 1265. etc. — amœna SaLiss. Prodr. 374. — polygyña Moreno, Meth. suppl. I. Melanthium hispanicum majus Bes. Eyst. OEst, ord, 2. t. 40. f. 1. — bœticum Desry, F1, nov. in præf. p.2. — etc. AAA A On connaît aujourd’hui près d'une vingtaine d'espèces de N igelles, ori- ginaires pour la plupart du midi de l’Europe et surtout de l'Asie mineure ; quelques-unes habitent le littoral méditerranéen, jusques sur les côtes 7, ) } A JD Loye : ( É éd. + , Va iieles de ni ( CXK pars €, Sens. À nalelerre .Ô. Plein - air . « NIGELLA HISPANICA (varielates). d'Afrique; deux ou trois seulement s’avancent jusque dans l’Europe centrale, et une seule dans le nord de ce continent, la W. arvensis L. Toutes sont de petites plantes “herbacées, annuelles, d’une grande élégance, et par leur feuillage multi-parti, et par leurs jolies fleurs en étoile, blanches ou azu- rées, simples ou doubles. Elles aiment les endroits secs, sablonneux, bien découverts. On a signalé chez plusieurs espèces, notamment chez les W. damascena et saliva (et toutes vraisemblablement doivent l’offrir), un curieux phéno- mène, dont d’autres végétaux, observés jusqu'ici, offrent d’ailleurs des exemples (£pilobium, Passiflora, Lilium, ete. DC.), mais bien moins nombreux que dans le cas contraire, cas essentiellement humanitaire ! Ainsi, les femelles, oubliant toute pudeur, cet attribut si charmant, si attrayant de leur sexe, font, les premières, la cour aux mâles et provo- quent leurs faveurs!!! à nonte! Et comme les deux sexes sont très proches voisines, chaque femelle alors Carpit enim vires paulatim uritque videndo Fœmina..….! comme a dit le grand poète. En d’autres termes, au moment de la fécondation, les styles allongés des Nigelles, beaucoup plus élevés que les étamines, se penchent vers celles-ci, et après en avoir reçu le fluide fécondant, se relèvent et repren- nent leur position première. La ténuité de leur feuillage, aussi délié que celui des pieds d’Alouette, (Delphinium Ajacis L.), est telle que les segments en sont presque capil- laires ; de là les divers noms vulgaires qu’on leur a appliqués, surtout aux espèces pourvues d’un involucre floral : pattes d’araignée, barbe de capu- cin, cheveux de Vénus, barbiche, etc. Par contraction aussi on les appèle Nielles : mais alors il ne faut pas les confondre avec cette autre Mielle, brillante compagne de nos céréales, que trop souvent elle infeste, l'Agro- stemma (1) Githago L. En raison des qualités aromatiques de leurs graines, on leur donne encore les noms de Poivrette, Toute-épice, etc. Ces qualités existent surtout chez la N. damascena (de Damas); celle-ci est cultivée ad hoc en Égypte, sous le nom d’Abésodé (Ouivien, Voy. dans l’empire Ottoman, 1, p. 168), et en Syrie (surtout dans le Saïd, ancienne contrée de Sidon); on en saupoudre le pain et les gâteaux pour leur donner une mine plus appétissante. Torréfiées et mises en pâte, avec la cannelle, le (1) Et non Agrostema, comme l’écrivent beaucoup d’auteurs (æypes, champ ; rréuue, couronne. On confond trop souvent, dans les ouvrages systématiques, ce dernier mot avec Fra, éiamine), NIGELLA HISPAN!CA (varietates). gingembre, le muse, l’ambre gris et le sucre, on en fait une sorte de con- fiture, que le beau sexe des contrées orientales regarde comme propre à exciter l'appétit, augmenter l'embonpoint, et... exciter les désirs véné- riens de leurs seigneurs et maîtres. Dans ces contrées, les femmes offrent aux visiteurs cette confiture, de préférence à celle de Roses. Enfin, dit-on, on tire de ces graines une huile, dont on se frotte au sortir du bain, pour - fortifier toutes les parties du corps; et selon feu le docteur Lamouroux, infusées dans l’alcool, elles lui communiquent l’arôme de la Fraise! Nous l'en croyons sur parole! La Nigelle d’Espagne (W. hispanica L.), pour arriver enfin à notre sujet, est probablement la plus belle espèce du genre. Comme son nom spéci- fique l'indique, elle croît dans toute l'Espagne, et Desfontaines l’a trouvée également sur le littoral de la Barbarie. C’est à tort, selon De Candolle, qu’on l’a dite aussi spontanée aux environs de Montpellier; et il en est probablement encore de même de l’assertion de M. de St-Amans (Lors. Dssu. 1. ce. 390), qui dit l'avoir recueillie près d’Agen (Lot-et-Garonne, France); ou plutôt, elle était alors transfuge de quelque jardin des environs. Cest une plante entièrement glabre, s’élevant de trente à soixante centimètres de hauteur; à tige ferme, anguleuse, dressée, ainsi que ses rameaux peu nombreux. Les feuilles, dont nous avons dit quelques mots ci-dessus, sont surdécomposées, à segments linéaires, serrés, subaigus ; les supérieures. sont sessiles, les inférieures pétiolées. Les pédoncules, striés-anguleux, comme les tiges, sont uniflores et renflés sous les fleurs. Celles-ci, dépourvues d’involucre, sont grandes, d’un bleu céleste, ou légèrement violacé, ou blanches, simples ou doubles, Les cinq pétales (fleurs simples!) (1) en sont ovales, atténués-onguiculés à la base, subacu- minés-aigus au sommet, et étalés en étoile. Ses nombreuses étamines, brunes, forment 8 ou 10 fascicules, à anthères apiculées, Les capsules, au nombre de 7 à 10, connées au-delà de la moitié, sont terminés par autant de styles persistants, Semences ovées-triquètres, bisériées-géminées, noirâtres, Elle fleurit en juin et juillet, et mürit ses graines en septembre. Les deux variétés figurées ci-contre différent essentiellement du type, qui, lui aussi, dans ses sites natals, portent des fleurs bleues ou blanches, par des dimensions florales presque doubles. Elles proviennent des semis de MM. Carter et C°, marchands-grainiers, à Londres, de qui notre (1) Selon Poiret (I. e.), l'individu observé par Lamarck avait neuf pétales et sept styles! On voit que la plante tendait à donner des fleurs semi-doubles, NIGELLA HISPANICA (varielales), éditeur en a acquis un assortiment de graines. Ce sera un charmant orne- ment pour les parterres à l'air libre (V. la note de culture des plantes annuelles aux Miscellanées). Cu. L, Explication des Figures analytiques. Fig. 4. Capsule de la WNigella sativa non encore müre, 1a Coupe transversale d’icelle. - 45 Graine. 4c La même coupée verticalement pour en montrer l'embryon. Fig. 2. Capsule de la Nigella damascena (mûre), 2 Coupe tranversale d’icelle. Fig. 5. Capsule de la Migella hispanica, non parvenue encore à l’état de maturité (Toutes ces figures de grandeur naturelle; 1e seule un peu grossie.) CULTURE. (PLEIN Air.) Nous renvoyons le lecteur à la notice générale de culture des plantes annuelles, insérée dans les Miscellanées jointes à ce numéro. HT, Planche 232. CAPUCINE TON POUCE, Tropæolum majus L. var. pygmœum et non volubile! Érym. Tropæolum, diminutif de rpérau, tropœæum, d'où nous avons fait trophée ; Linné, l’auteur de ce genre, a vu dans les feuilles un bouclier, un casque dans les fleurs; de là le nom générique. TROPÆOLACEÆ. Bot. I. 611. Illustr. des Genres, t. 277. © f. 1. af bn. Scuk. t. 105. GærTn. t. 79. CHARACT. GENER. V. Enoucx. Gen. PI. 6063. Synonymiæ citationibusque adde : Nomis, Flore d, Serr. et d. Jard. de l'Eur. IL. janv. 1846. PL. TL. mai 1846. PI. VII. PI. 167. IN, PI. 241 (nov. spec.). I. PI. 281. Misc. p. 236b (nov. spec.). IV. V. et plur. tabul. — Wap. [. 465. II. 820. V. 381. Annal. L. 142. II. 237. III. 858. (multis auctoribus, locis et figuris cita- tis). — ete. CHARACT. SPECIF. Species in hortis a longinquo introducta nimisque bene cognita, quæ hic descripta denuo fuerit! Tropæolum majus L. Spec. PI. (auct. omn. divers.). Lamarck, Dict. Encycl. Bot: Mag. t. 25. — etc. : = Cardamintum ampliore folio et ma- | jore flore, Tours. 450. Few. (1). Peruv. ILE. 14. t. 8. Acriviola maxima odorata Bosru. Lugd. 1. 244. Viola indica scandens nasturtii sapore maæima odorata Herm. Lugd. LE. 629. Raj. Hist. 1869. — etc. Tropæolum majus var, pygmæum non volubile, flore luteo ! Yellow Tom Thumb, new dwarf nas- turtion (Hort. ANG.). Nostra tabula 252. Il serait absolument superflu d'entretenir ici nos lecteurs des caractères botaniques d’une plante aussi universellement répandue dans les jardins, où on la cultive avee empressement depuis plus de cent cinquante ans. Il n’en est pas un, en effet, où, en été, elle ne garnisse les treillages et les tonnelles ; dans les grandes villes, il n’est pas une échoppe, une mansarde, qu’elle n'orne des élégantes guirlandes que forment ses superbes feuilles en bouclier et ses grandes fleurs aux senteurs agréablement pénétrantes, Le chevalier de Lamarck rapporte en effet (/. s. c.), qu’elle a été appor- tée du Pérou en Europe, en 1684. On ne l’a connue en Angleterre, à ce qu'il semble résulter des catalogues anglais (Louvox, Sweer, Hort. brit.), qu’en 1686 (2). Les auteurs que nous avons consultés sont absolument muets sur l’histoire de cette magnifique plante, ainsi que sur celle du T. minus. Nous ne pouvons donc citer ni l’auteur de sa découverte, ni (1) Sie in Lawancr, |. e, an correctius Feuirée ? (2) Selon le même botaniste, le 7. minus L. aurait été introduit de la même contrée en Europe, dès 1680, , a ) born e OÙ caute (araœiri \ LA CHE CU, Pt Fr 5. An glele CTTUE o) "#7, CAPUCINE TOM POUCE. celui de son introduction : tous deux (et probablement le même) espagnols, selon toute vraisemblance : car nul n’ignore que le Pérou fut conquis par les Espagnols, où ils régnèrent longtemps en maitres absolus (1551-1826). Il est digne de remarque que, malgré la date bien reculée déjà de son apparition dans les culturés, elle ait peu ou point varié, quant au port et au feuillage, à peine quant au coloris, sauf sous ce dernier rapport la variété dite afrosanguineum, connue: du reste presqu’aussitôt, puisqu'elle est mentionnée par les plus anciens botanistes. Nous ne devons pas omettre la variété dite flore pleno (probablement le T. majus multiplex de Desfontaines, Cat, hort. reg. par. 1829), chez laquelle la plupart des huit étamines se sont transformées en pétales, et dont l'éperon lui-même a disparu et suivi cette métamorphose, A ces deux principales variétés, il faut joindre celle qui fait le sujet de cet article, et qui en est la plus remarquable, spécifiquement surtout, - Loin d’être élevée, volubile et à pétioles prenanis, comme le type, elle s'élève à peine à trente ou trente-cinq centimètres de hauteur, reste ainsi naine, trapue et forme d’épaisses touffes, qui se garnissent de très nom- breuses fleurs jaune de miel et striolées de pourpre au cœur. Elle sera d'un grand effet dans les massifs. L'établissement Verschaffelt en doit la communication à la même maison de graineterie qui lui a fourni les Nigelles dont nous avons parlé dans l’article précédent, et s’est assuré d’un bon nombre de bonnes graines dans l'intérêt de sa clientelle. Rappelons encore que la Capucine type et ses variétés, ont toutes les qualités du cresson alénois, avec une saveur peut-être un peu plus âpre, mais non désagréable; on en superpose les fleurs fraîches sur les salades, en donnant ainsi à ces mets salutaires un aspect plus attrayant, en même temps qu’elles en relèvent le goût. Les jeunes fruits et les boutons, confits au vinaigre, remplacent au besoin avantageusement les câpres. Parmi les Miscellanées, du Tome troisième de ce recueil, page 9 (1856), dans un article intitulé : De la Pnonpnonescence et de la Lumnosiré (ou mieux IGNiGÉNÉITÉ) chez les Plantes, où nous établissions que sous le pre- mier nom on avait jusque là confondu deux ordres de phénomènes fort différents (1), que nous distinguions par ces deux dénominations et dont nous déduisions les causes et les effets, nous rapportions un fait d’ignigé- (1) La phorphorescence est une lumière plus ou moins faible ou diffuse, assez rarement brillante, qui se dégage de certains végétaux ou des corps animaux, en raison de leur décomposition plus où moins avan- cée. La luminosité ou mieux Fignigénéité résulte d’une lumière que dégagent spontanément, et par fulgu- rations, certaines plantes, dans de chaudes soirées d'été, V. l’article cité, pour les détails et les exemples. CAPUCINE TOM POUCE. néité extrémement remarquable, fort connu d'ailleurs et cité par tous les auteurs, fait relatif à la Capucine : Christina, fille de Linné, däns une chaude soirée d'été (précédée de plusieurs autres semblables!), approchant une bougie d’un pied de Capucine en fleurs, vit tout-à-coup l'air ambiant s’enflammer et crépiter. Le même fait fut observé par elle, à plusieurs reprises, avec ou sans bougie! Ce curieux phénomène, observé par des auteurs dignes de foi, qui l'ont confirmé, mériterait néanmoins d’être expérimenté de nouveau, pour les causes en être déduites au point de vue de la science de nos jours; il est évident, par exemple, que l'électricité doit jouer là un grand rôle. En::E; CULTURE. (PLEIN Air.) En renvoyant le lecteur à l'article de notre rédacteur, Culture des Plantes annuelles, inséré dans les Miscellanées jointes à ce numéro, nous dirons ici que le semis de graines de cette jolie et nouvelle Capucine réussit parfaitement en place. L A. Y. TITRE OS Ge — ad. na. pra. Morte. W IAE Senus - Gand. —{Serre chaude. ) : | ) . : à } en, OULLAR Planche 233. BEGONIA EXINIA cuvermoa. BÉGONIE REMARQUABLE. Érym. V. Jardin fleuriste, Te ler, PI. 98. BeconIACEZ CHARACT. GENER. V, ibidem et notulam, hoc in loco, subt. nostra 218, — Adde : Azrn. DC. Mémoire sur les Bé- goniacées, in Annal. d, Se. natur, Te XI. pars 2 (4° série). CHARACT. SPECIF. Planta hybrida, t. 4689) a B. Thwaitesii W. Hoor (Bot. Mag. t. 4692), ut nobis dictum fuit, adul- terina manu fœcundata in HortoVerschaf- feltiano exorta. Originem illam tamen necnon dubitanter referimus ! Begonia eximia Honr. Verscn. Ta- bula nostra 253. ex B. rubro-venia W. Hook. (Bot. Mag. + PPPPPPPSPPL SSP SSII Nous devons sans doute nous en rapporter à l'assertion de notre édi- teur, qui nous aflirme avoir fécondé lui-même le Begonia rubro-venia par le B. Thwaitesiüi (V. supra, ad char. specif.) et en avoir obtenu le remarquable gain, dont nous donnons ci-contre une belle et exacte figure. Et, cependant, fait assez étrange, le fils n’a aucun des traits caractéristi- ques de sa mère, tandis qu’il se rapproche un peu plus sous ce rapport de ceux du père qui lui est assigné. Ainsi, comme lui, il reste trapu, nain; ses fleurs sont aussi d’un blanc teinté de rose; ses fruits triailés; mais ses feuilles, pour la forme et le coloris, diffèrent totalement de celles de l'ascendant maternel. Elles sont à peine cordiformes à la base, assez longuement et obliquement acuminées, d’un blanc d'argent mat, inter- rompu par des veines d’un rougeâtre sombre, bordées-ponctuées de petites macules bronze; les bords de la circonscription en sont indistinc- tement lobés, ciliés et garnis de petites dents roses; la surface inférieure en est pourpre, et les veines sont saïllantes. Ces détails sommaires et l'aspect de la figure rappéleront au lecteur la jolie Bégonie Caarzes Wacnen (ci-dessus, PI, 218. T° VI), mêmes formes foliaires, mais ici plus délicates et plus petites ; coloris des feuilles et des fleurs presque semblables. Aussi, tout d’abord avions-nous regardé celle dont il s’agit comme sa sœur consanguine ; nous y voyons également l’ata- visme du Begonia rex, mère de cette dernière, et nous en eussions con- (4) Flores observavimus nec vivos nec siccos, TOM. VII, — JANv. 1860, 2 BEGONIA EXIMIA (hybrida). signé ainsi la filiation dans cette notice, si notre éditeur, comme nous venons de le dire, ne nous en eût expliqué avec affirmation, et nous l’en croyons sur parole, autrement la provenance directe. De plus, circon- stance digne d'intérêt, notons, d’après M. A. Verschaffelt, que l’hybride en question élait né dans son établissement avant l'apparition du Begonia rex (1)! Quoi qu’il en soit, le Begonia eximia est une charmante addition aux magnifiques hybrides de ce genre, obtenus dans ces derniers temps, et sera un ornement obligatoire pour nos serres chaudes, L'épithète que lui a accolé son obtenteur n’est que juste et fait allusion à la richesse et à la distinction du coloris de ses feuilles. Cu. L, CULTURE, (S. Cu.) Voyez les notes publiées, conjointement avec les descriptions des diver- ses hybrides congénères dans les volumes précédents. Ai v, (1) Enfin, fait encore plus singulier, de la même fécondation est né un Begonia, plus curieux encore par ses feuilles entièrement noirâtres (Begonia nigricans Honr.). Nous nous en occuperons sans doute pro- chainement, * MISCELLANÉES. Observations générales sur la culture des plantes aunuelles. De toutes les plantes, sur la culture desquelles nous devons insister et que nous devions le plus recommander aux amateurs, surtout aux petiles bourses, il n'en est pas de plus variées, de plus attrayantes par le port, les formes florales, la diversité et l'éclat du coloris des fleurs, que les plantes dites annuelles; et cependant on en voit peu dans les jardins. À quoi peut tenir cette indifférence ou cet abandon ? Certes, ce n’est pas au défaut de mérite desdites plantes ! elles en offrent de toute nature! A quoi donc? Résolvons la question et disons la vérité : c’est aux soins de tout genre, el soins assez délicats, qu’elles exigent dans la première période de leur existence, qu'est due la négligence dont elles sont en général l’objet dans la plupart des jardins. Le plus grand nombre de plantes annuelles, et des plus belles, sont exotiques. L'Afrique, l'Inde, et surtout l'Amérique septentrionale nous en fournissent un contingent considérable ; les plus jolies, les plus curieuses proviennent surtout de cette dernière contrée, Or, pour qu’elles puissent, sous nos climats quelque peu incléments, parcourir sans encombre, en 6 ou 8 mois au plus (durée de leur existence !), toutes les phases de leur végétation, il faut absolument, et pour la plus grande partie d’entr’elles, pour celles qui sont originaires des contrées tropicales ou subtropicales, en semer les graines dès le mois de mars ou d'avril au plus tard, pour, vers la mi-mai ou plutôt à la fin de ce mois, en repiquer en place le jeune plant. Dans ce but, on prépare une couche un peu chaude, et on sème sous cloche ou mieux sous chässis, ete. Mais tous les horticulteurs, tous les amateurs savent cela, et il serait oiseux d'entrer ici dans plus de détails à ce sujet; ainsi, on le voit, préparation de couche, ombragement, désom- bragement, aérage, désaréage, arrosage, seringage, etc. : voilà bien des soins, bien de la surveillance, avant d'amener les plantes annuelles exo- tiques à se passer ultérieurement de soins constants et immédiats. Donc, cela est établi et on ne peut se le dissimuler, les plantes annuelles demandent beaucoup de soins et d'attention; leur culture donnent du mal! soit! mais combien amplement on en est dédommagé ! De juin à octobre que de douces jouissances elles procurent ; quelle diversité dans le port, le feuillage, l'inflorescence ! Quelle immense quantité de fleurs ! quel éclat! quel coloris! Il y en a de naines, de petites, de grandes, de colossales, TOM. VII. MISC. JANV, 4860. - 1 9 MISCELLANÉES. même ; il y en a pour tous les goûts, pour toutes les exigences de localités! et leurs fruits eux-mêmes, que vous recueillez à la fin de l’automne, que de choses intéressantes et curieuses ils vous offriront ! Ne sera-ce pas pour vous, amateur, pendant les longues soirées d'hiver, une bien agréable distraction, que d’éplucher, d'étiqueter, de classer, de serrer leurs graines ? Sans doute, bien des plantes annuelles, celles de nos climats par exemple, ou de climats analogues, telles que les Nigelles, dont nous avons parlé précédemment (PI. 251), n’exigent pas, pour végéter, l'excitation printanière d’une chaleur artificielle, telle que celle d’une couche abritée ; néanmoins il est avantageux, pour se procurer de beaux et vigoureux individus, de préparer en avril, au midi et à l'abri d'un mur, une couche, d’une étendue calculée sur le nombre de plantes désirées, formée de bon terreau de fumier bien consommé, de quinze à vingt centimètres au moins de profondeur, sur laquelle on sèmera, avec les précautions voulues, les graines en petits parcs bien séparés et étiquetés; puis après un léger bassinage, on étalera un léger lit de mousses, de deux centimètres de hauteur environ, et qu’on fixera au moyen de claies légères pour s’opposer aux vents, qui les disperseraient. De la sorte, on protègerait et le semis et la germination contre l’action funeste des gelées printanières. Bientôt, au fur et à mesure que la température acquiert du calorique, on enlève et claies et mousses, on expose le jeune plant à l’action libre de l'air ambiant, qui le fortifie et le met en état d’être mis en place. On peut sans doute se dispenser d'établir cette dernière couche, et semer en place, c’est-à-dire dans les endroits mêmes où l’on veut admettre telles ou telles plantes ; mais alors chaque semis partiel, exigeant l'emploi des précautions indiquées, nécessitera évidemment plus de soins et plus de temps. Un seul exemple, et des plus vulgaires, prouvera la rationalité de ce qui précède. Comparez un individu de Capucine (Tropæolum majus L.), qui aura été élevé dans ladite couche et repiqué, avec un autre semé en place ! et voyez quel est le plus vigoureux ! Enfin, les plantes annuelles exotiques peuvent aussi être semées, ainsi qu’il vient d'être dit, soit en parcs à l'air libre, soit en place (1) ; mais alors il est à craindre que, non seulement elles n’acquiérent point la vigueur tigellaire et florale que leur aurait procurées un semis protégé, mais surtout que leurs graines n’avortent en grande partie, sinon même en- tièrement. Dans tous les cas, le peu de graines ainsi obtenues, seraient (1) Dans ce cas, il serait fort avantageux de mêler à la terre du jardin une bonne moitié de terreau de fumier bien consommé, mixtion qui compenserait un peu le défaut d’une couche préparatoire. MISCELLANÉES. 3 petites, chétives, et n’engendreraient, pour l'an suivant, que des plantes malingres et sans postérité ultérieure. — + t— Quelques mots encore au sujet de la propriété causiasique de VALGËS DE Soccorona. Nous lisons dans le N° d'Octobre (1859) de la Belgique horticole la notice suivante (page 16. N° 1. 40° année) (1) : « EMPLOI DE L’ALOËS SUCCOTRIN CONTRE LES BRULURES. » Les journaux rapportent plusieurs anecdoctes intéressantes concernant l'efficacité extraordinaire du sue de l’Aloès succotrin (Aoe succotrina L.) contre les brûlures. Si ces résultats se confirment, nul doute que l’on ne fasse dans toute serre une petite place pour une plante aussi utile. Voici les faits : un horticulteur, nommé Simon, habitant de Belleville, répandit un jour un verre d’eau bouillante sur son pied; la douleur lui fut cruelle. Le patient était seul et sans espoir de secours : une plante d’Aloès se trouvait près de lui; il en arracha une des feuilles épaisses et charnues, la dédoubla et en étendit la partie interne sur son pied, A sa grande surprise la dou- leur disparut aussitôt, « comme si on l’eût enlevée avec la main. » En même temps, le suc vert de la plante prit une teinte violette. Le lendemain, il ne restait aucune trace des ravages de l’eau bouillante, sinon une teinture violette, qui persista pen-. dant une dixaine de jours. — Second fait. M. Lemaire, rédacteur de l’{Uustration horticole, appliqua, sur le bras cruellement brûlé de sa cuisinière, un pansement fait avec des feuilles d’Aloës, et obtint le même résultat que M. Simon. — Troisième fait. Un ouvrier, travaillant dans les serres du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, est atteint d’un jet de vapeur, qui transforme son dos en une vaste plaie. M. Houillet. directeur des serres, a aussitôt recours à l’Aloès, qui amène une guérison aussi rapide, aussi complète que dans les deux premiers cas, » Nous regrettons que le rédacteur de cette note n'ait pas lu la notice que nous avons nous-même publiée, dans ce recueil (Te IV. p. 94et seq.), ni aucune de celles que nous avons également publiées antérieurement dans d’autres ouvrages, et notamment dans notre Jardin fleuriste, Te 1, p. 102 (1852), où nous avons traité le même sujet. Car, alors, ne se fiant pas aux copistes infidèles (de la grande Presse, sans doute), ses citations eussent été plus exactes quant aux faits, aux dates et aux noms. Toutefois, nous n’eussions pas relevé ces quelques erreurs de peu d’im- portance, si notre nom n’eût été textuellement mis en cause (2), et si leur rectification, en outre, ne nous eût offert l’occasion de revenir sur les qua_ (1) Nous copions textuellement, en corrigeant seulement quelques fautes typographiques. (2) Nous devons dire que la guérison des brûlures d’une servante, qui avait renversé sur son bras gauche une marmite d’eau bouillante, est bien exacte ; le fait a eu lieu en 1831, et la servante était la nôtre ; in temporibus illis ancillas sustinere poteramus! et depuis: ÆEheu : omnibus vitæ commoditatibus bonisque Faro implacabili amissis, Nec venit incœæptis mollior aura meis! Ov. Fesons remarquer encore que les détails descriptifs prétés à Lémon ont été copiés textuellement dans nos articles antérieurs, par nous ne savons qui!!! plagiat dont notre confrère ne peut être accusé, puis- que dans l'intérêt de l'h ité il le reproduisait sans en connaître la source. L MISCELLANÉES. lités précieuses d'une telle plante : qualités restées à peu près inconnues, malgré nos efforts, jusque dans ces derniers temps ; et chose regrettable, restées inconnues surtout aux médecins et aux chirurgiens, qui pour- raient, au grand profit de l'humanité, en tirer un si utile parti (1). Or, tout en renvoyant nos lecteurs à la note détaillée que nous avons écrite à ce sujet dans l’Jllustration horticole, où nous avons en outre décrit la plante, nous reviendrons sommairement sur les faits qui la concernent, et en remontant à leur source. C'est dès 1822 que la propriété éminemment causiasique (2) de l’Aloës soccotrin nous fut revelé par feu Lémon (et non Simon, comme on le fait écrire à notre confrère), horticulteur, à Belleville (3); jamais Lémon ne nous raconta le fait qu’on lui prête, d’un verre d’eau bouillante tombée sur son pied, etc. ; seulement, dans nos causeries, il nous parlait de quelques cures qu'il avait faites par l'emploi de cet Aloès. Bien jeune à cette époque, nous négligeâmes de nous enquérir près de lui de l’auteur de cette précieuse découverte; et plus tard, quand nous sentimes l'importance qui s'attachait à cette connaissance, il n’était plus temps, Lémon avait été prématurément enlevé à l’horticulture, qu’il honorait par des travaux tout-à-fait neufs et suivis de succès extraordinaires, grâce à des moyens à lui seul connus. Encore quelque temps, et il eût été une des gloires de sa belle profession. Depuis la mort de cet habile praticien, arrivée en 1837, nous n'avons cessé, chaque fois que l'occasion s’en est offerte, d'employer contre les brûlures, quelque intenses qu’elles fussent, et avec ou sans excoriation, le suc de l’Aloës soccotrin, et chaque fois l'effet en a été immédiat ; c’est-à- dire que les terribles douleurs qu'elles occasionnent cessaient aussitôt ou presqu'aussitôt, et qu’en vingt-quatre ou trente heures les plaies étaient cicatrisées entièrement, sans laisser d’autres traces que la teinte violacée, particulière au suc de cette plante (principe qu’on pourrait nommer chi- miquement l'Aloïne. Voyez la note (4) plus loin, page 5). Nous ne connaissons pas le fait que cite notre confrère, relativement (1) Le hasard nous fait ouvrir, au moment où nous écrivons, le Dicti et nous lisons à l'article Aloës (page 140, édit. 1846) un articulet où son notre plante, et signé D'Ons. I s’agit ici du Dictionn. univers, bigny: mais pour signature dudit articulet, au lieu de D'Ons., lisez C. L. Une partie de Ja Botanique de ce livre, en effet, de A, à G., a été rédigée par nous, et la suite n’en a été interrompue qu’en raison de notre départ de Paris pour Gand, où nous ppelait la rédaction de la Flore des Serres et des Jardins de l'Europe. ire national de Bescherelles, t mentionnées les qualités de d'Hist. natur , éditée par M. Ch. D’Or- 2 pe L/4 n " (2) xauris, brülure; SaTIs, guérison. Dans une note antérieure, nous nous étions servi du mot » [A ’ æyTi, contre ; @AGE, flamme), ment et la cause et l'effet. antiphlogistique, lequel, dans cette oceurence , est tout-à-fait impropre {( Nous avons done cru devoir en proposer un nouveau qui exprimât nette (3) Voir dans le Jardin fleuriste la note (1), page 102, Te Jer » qui concerne ce jardinier de regrettable mémoire. ” MISCELLANÉES, à M. Houllet (et non Houiuuer, comme l'a écrit notre confrère, d’après des documents erronés, et toujours d’après la même grande Presse, pro- bablement) ; mais en raison de notre longue expérience, nous y ajoutons foi entière. Il serait donc bien désirable que, dans l'intérêt de l'humanité souffrante, les médecins des familles et des hôpitaux ordonnassent contre les brü- lures de tout dégré l'emploi du suc de notre Aloës; comme essai d’abord, s'ils doutent, puis définitivement, s'ils sont, comme nous n’en saurions douter, bientôt convaincus de son efficacité. Que de victimes, mon Dieu! eussent été soulagées, eussent échappé même à une mort atroce, si on leur eût appliqué, à l'instant de l’acci- dent , ce simple remède! Enfin, au risque de nous répéter (V. notre article), nous fesons des vœux bien désintéressés, pour que dans chaque famille, dans toute serre, on cullive un ou plusieurs individus de cette précieuse plante ; pour que dans les jardins botaniques, dans tous ceux des gouvernements, il en soit cultivé un certain nombre, pour parer aux évènements; pour que les chimistes s'occupent enfin de l'analyse des parties constitutives du sue de l'Aloès soccotrin, dans le but d’en obtenir séparé le précieux principe qu'il contient (lAloïne) et que l’on pourrait alors préparer en grand dans les pharmacies. Notons de plus et encore une fois que l’Aloe socco- torina (ou soccotrina, si l’on veut; mais non succotrina (1), comme l'ont écrit Lamarck et les auteurs après lui) est une belle et noble plante, d’un port ornemental, d’une culture aisée et presque rustique, en ce qu’elle ne demande qu’un abri contre les gelées. SARARAAAAIE Terminons en disant que l'inventeur de ce procédé, s’il était connu (fut-ce Lémon? nous n’en sommes, nous n’en avons été que l'écho, mais nous nous estimons heureux de l'avoir été le premier), ainsi que celui qui tout récemment vient de trouver un remède infaillible (des inhalations iodiques) contre la phthisie pulmonaire, cette cruelle maladie qui décime l'humanité, mériterait des honneurs, des pensions, une statue en place pu- blique! !! On en élève de nos jours de toutes parts aux conquérants, aux chefs militaires, qui, eux, déciment les populations par le fer et le feu : ne vaut-il pas mieux en élever à ceux qui les guérissent et les conservent ? (1) Get Aloës, en effet, croit spontanément et principalement dans l'ile Soccorora, ou Socorora, ou même Socorena (mais non Sucotra!), située à l'entrée du détroit de Bab-el-Mandel, en face du Cap Gardafui, côtes orientales d’Afrique (Mer des Indes). C’est de lui qu'on tire pour les pharmacies la gomme- résine dite Aloës succotrin, la plus estimée de celles que fournissent aussi quelques autres espèces : gomme qui nécessairement n’est que le sue épaissi et sèché contenu dans les feuilles, et qui à l’état liquide et frais produit les effets salutaires que nous signalons; en serait-il de même à l’état sec, mais dissous ou dans l’eau ou dans quelque autre fluide approprié ? Te a 6 À MISCELLANÉES. PLANTES RECOMMANDÉS. (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Billbergia horrida Recez (1) Bromeliaceæ S Ananasseæ. — Port du 2. rhodocyanea Cu. L. (Flor. des S. et des J. de l’Eur. HIT. PI. 207), mais plus vigoureux; feuilles acuminées, d’abord dressées, puis récurves ; dents serrées, oncinées, le crochet dirigé vers le sommet. Scape à peine plus long que les feuilles, dressé, verdâtre ; bractées d’un rouge brunâtre, les supérieures subrécurves, toutes longuement acuminées. Fleurs en épi assez compact et portées par des pédicelles très robustes, très courts. Tube calycinal cylindrique, tricosté, long à peine d’un centimètre et demi, à trois très courtes lacinies dressées, bleuâtres au sommet; tube floral à peine aussi long, mais presque aussitôt fendu en trois segments, deux fois aussi longs que le tube du calyce, obovés-lancéolés, blanes, bordés de bleu violacé, étalés, récurves, Filaments staminaux très grêles, divariqués- étalés, blanches; anthères allongées, linéaires. Style exsert, à trois divisions stigmatiques, linéaires, allongés,..… etc. Ex icone! Si la plante en question a le port d’un Billbergia, son inflorescence rappèle assez bien celle des Pitcairnia. Nous ne saurions vanter les cou- leurs des bractées et des fleurs; mais nous pouvons assurer qu’elle mérite d'être introduite dans toutes les collections, par les singularités qu’elle présente. Elle est cultivée depuis longtemps dans le jardin impérial bota- nique de S'-Pétersbourg, dont la direction est confiée à notre savant et habile confrère, M, E. Regel. Ce botaniste la suppose brésilienne et avoir été introduite par Riedel (1841.....?). , Spraguea umbellata Tone. (1). Portulacaceæ. — L'introduction d'une plante d'une inflorescence aussi extraordinaire, plante de plus (1) Nous ne trouvons pas la phrase spécifiqüe de la plante en question dans le Garten-Flora, et ne possédant l’autre ouvrage cité (V. ci-après), où peut-être l’a donnée M. Regel, nous regrettons de ne pouvoir l'enregistrer ici, comme c’est notre habitude, à l'égard de dans nos Miscellanées. Billbergia horrida Res, Index Sem. Hort. Petrop. anno 1856. 17. Gart.-Flora, 148 (1857). ibid. Jc. 272. p. 321 (1859). No de Novembre. (2) CHARACT. GENER. : Calyx disepalus persistens, sepalis suborbiculatis basi cordatis emarginatis membranaceis patentibus (inæqualibus minore altius inserto). Corolle pelala 4 æstivatione imbricata li- bera, 2 exterioribus sepalis alternantibus, interioribus sepalis oppositis. Stamina 3 petalis opposita. Ova- rium uniloculare, ovulis 8-10 (4-6 W. Hook.) basilaribus. Stylus filiformis apice trifidus, lobis intus stigmatosis (quo ex charactere in icone plurifidus apparet!). Capsula membranacea compressa unilocularis bivalvis. Semina 2-5 lenticulari-compressa nigra nitida estrophiolata. Herba Californica perennis glabra, caulibus 1-5 scapiformibus e caudice brevi ortis remote squamosis ; floribus confertis (exactius confertissimis seseque invicem applicantibus) scorpioideo-spicatis, spicis plurimis terminalibus. Tonney, 1, i. c. (parenth. except.) | ; , Spraguea Tonn. in PI. Fremont. 4 — S. umbellata 11150. ibid. t. 1. — W. Hoox. Bot. Mag. toutes les plantes que nous admetions t. 5143. Octob. 1859. DU dde « Vi CZ O + dns Fi LC us.) V sues (ral 7 SpAnt , Le QCTOO0A] > 47, AUIT OC # 2 du (eut > bx dans un de leurs L Planche 24. RAVENALA MADAGASCARIENSIS. RAVENALE DE MADAGASCAR. Érym. Le radical de ce nom est, dit-on, le mot madégasse Raven (1), qui signifie feuille; ainsi, les indigènes, par une mélonymie toute poétique, appèleraient la plante dont il s’agit Ravenala (la feuille!), voulant proclamer par là la beauté de son feuillage. 11 faut remarquer, toutefois, que, contrairement à cette étymo- logie, Flacourt, qui a séjourné six années à Madagascar, rapporte que les indigè- nes lui donnent le nom de Voafoutsi! Musacez S Musez (2). CHARACT, GENER. Perigonii cpi- gyni foliola extcriora æqualia, antico carinato; in{eriora paullo minora, late- ralibus æqualibus approximatis genita- lia amplectentibus, postico subconformi nonnihil breviore. Sama 6, omnibus perfectis. Ovarium inferum triloculare; ovulis in loculorum angulo eentrali plu- rimis biscriatis horizontalibus anatropis. Stylus crassiusculus, stigmate infundi- buliformi subclavato apice brevissime sexdentato. Capsula lignosa trilocularis loculicido-trivalvis. Semina plurima de- presso-sphærica, mediante tubereulo umbilicali, én arillum pulposum (azu- reum) semen obvolventem fatiscente aflixa, {esta fuliginea lævi. Embryo or- thotropus fungiformis altero latere trun- catus in axi albuminis subcornei, extre- mitate radiculari spectante centripeta. Planta madagascariensis Ordinis sui longe nobilissima, trunco (Exnz. cau- dice!) palmiformi ce foliorum vaginis conflato ; foliis longe petiolatis basi dila- tata vaginantibus alterne distichis; pedun- | culis ferminalibus distichis ; floribus in | spalharum distiche alternantium glome- ratis bracteolatis (spathellatis azroR.!) (5). __ Envcion. Gen. PI, 1650. (except. parenth.) \ Havenala Apans. Fam. PI. II. 67. Sonxer. Voy. aux Indes or. 11. 225 (edit. Sonnint, IV. 585). Jaco. Hort. Schænbr. 1. 47. Juss. Gen. PI. 62. Pormer, Dict. Encyel. VE 80, Senucr. Syst. Plant. VI. 1299. 2 parte. Meisx. Gen. PI. 590 (292). — Urania Scures. Gen. nov. 559. Cr. Ricu. Mus. 12. — etc. V. Char. specif. ! CHARACT. SPECIF. Species hucus- que unica, de qua amplius supra infra- que disseritur ! Ravenala madagascaricnsis (ADan- SON) Sonnerar, L €. t. 124-196. Pormer, 1. c. Lamanck, [lustr. des genres, 1.571. PI. 222. Jaco. Hort. Schœnbr. 1, €. t. 95. ScuuLT. |. c. Expzicn. leon. t. 42. Urania speciosa Wiiinen. Sp. PI. H. 7. CL. Riou. 1. c. t. 45. Link, Enum. 544. ra in Van Haz, etc., Bijdr. IV. _— madagascariensis Raeuscn....….! (ex Scnurr. Le). Voufoutsi Fiacourr, Hist. de Madag. Arbre du voyageur. SPP PPPR PPS PIS SPIP Il ne sera pas sans intérêt pour nos lecteurs de traduire (littéralement) ici le compte-rendu qu'a fait de l'arbre dont il s’agit le Rév. William (4) On fit, écrit indifféremment dans le récit des voyageurs : Madé A2 » Madég et Malgaches! (2) Clrss. Lindley (Veg. Kingd.), in Musaceis admittit duas seetiones : Heliconieæ, Unanizx; sed, Uraxia genere rejeclo, posterior sub isto ad Ptari jure non potest ! (3) Inflorescentia plantæ hujus non recte sie descripta ; legend est: ped leg lis, rectius et seapis, ex axillis foliorum ortis petiolo (cum spathis) multo brevioribus ; spathis pluribus subapproximatis alterna- tim distichis; floribus numerosis sessilibus (ovario pedunculiformi elongato sessili!) unoquoque unibrac- teato, biseriatis distichis ; capsulis (ut supra!), placentæ costiformi medianæ prominenti seminibus altcr- nati-biseriatis affixis..…. etc. ut supra. Nos. TOM. VII, — FÉVR. 1860. FI 2 RAVENALA MADAGASCARIENSIS. Ellis, dont nous avons déjà eu occasion de leur parler avantageuse- ment, à l'occasion de la découverte et de l'introduction en Europe des Ouvirandra fenestralis et Bernieriana (Mise. IL, 5. 13. V. 90) : compte- rendu fait ad naturam et inséré dans le remarquable ouvrage qu'il vient de publier, intitulé : Three visits to Madagascar, during the years 1853-4-6, etc, (1). « Quand nous eûmes quitté le pays inférieur, le Rujfia (2) devint plus petit et moins commun, mais l'Arbre du voyageur abondait sur les ver- sants des collines, dans les vallées et dans toutes les parties humides de la contrée; et là, paraissait à cette altitude atteindre sa plus grande per- fection. Cet arbre, l'Urania speciosa, est certainement l’un des plus re- marquables qui aient été découverts à Madagascar, et sa supériorité, sous ce rapport, peut être inférée de son nom vernaculaire Ravenala (5), sous lequel la désigné Sonnerat, son découvreur. Ravenala signifie littérale- ment feuille de la forêt, comme s’il était la feuille qui caractérisât la forêt, où en fait il abonde, bien qu'on ne l'y rencontre pas partout. Il s'élève du sol sur un tronc épais et suceulent, semblable à celui du Bananier ou des grandes espèces de Strelitzia (probablement l'auteur parle ici du Strelitzia augusta!), avec lesquelles il offre une grande ressemblance, 1 émet du centre de sa tige de Jongues et larges feuilles semblables à celles du Bananier, mais moins fragiles, et sortant non à l’entour du tronc, mais sur deux lignes opposées, de sorte qu’au fur et à mesure qu'elles croissent et que les inférieures s’élalent horizontalement ou pendent par leur extré- mité, l'arbre offre l'aspect d’un grand éventail développé. Dès que la tige atteint dix ou douze pieds de hauteur, la partie inférieure de l'écorce devient dure et sèche, comme celle du Cocotier. Un grand nombre d’indi- vidus ont dans cette région au moins trente pieds d’élévation du sol jus- qu'aux feuilles inférieures, et j'ai fréquemment compté de vingt à vingt- quatre feuilles sur un seul arbre : chaque pétiole ayant six ou huit pieds de long, et ses larges feuilles elles-mêmes de quatre à six pieds et plus. » L'ensemble de ces vingt-quatre gigantesques feuilles d’un vert bril- lant, s’étalant en éventail au sommet d’un tronc de trente pieds de haut, m'offrait un spectacle aussi frappant, aussi magnifique qu’il m'était inso- lite. Dans cette partie du pays, ces arbres étaient les objets les plus remar- quables à plusieurs milles à la ronde, et si ce n’était que leurs immenses et luisantes feuilles sont fendues de chaque côté par les vents, brise même en agite en désordre les plus petits fragments, la prédomi- nance du Ravenala imprimerait à la végétation de la contrée un dégré presque inconcevable de magnificence. et que la (4) London, Joux Monuay, 1859, in-8o with 27 illustrations end 1 map. {2} Sagus Ruffia, Palmier qui, selon l'auteur, croit en abondance pêle sur les bords de l'Yhsroka, fleuve dont lembouchure est sur Ja côte 19-20e dégrés de latitude australe (Mérid. de Greenwich). (3) L'auteur, d'aprés la prononciation anglaise, écrit Ravinala. -mêle avec l’Arhre du Voyageur, orientale de Madagascar, vers les RAVENALA MADAGASCARIENSIS, » Dans l'éventail terminal de l’Arbre du voyageur se voient générale- ment trois ou quatre branches de gousses de graines (sic !). Les parties de la fructification paraissent contenues dans une spathe ferme et coriace, comme celle du Cocotier; mais par leur développement ultérieur, elles ressemblent davantage à celles du Bananier. Lorsque les gousses ou réceptacles des graines (seedvessels !), et qui sont au nombre de quarante ou cinquante sur chaque grappe, sont müres, elles s'ouvrent en se déchi- rant, et on peut remarquer que chacune d'elles renferme une trentaine de graines et plus, semblables à de petites fèves, mais enveloppées dans une fibre fine et soyeuse, du bleu le plus brillant ou pourpre (1). » Mais ce qui a surtout contribué à rendre cet arbre célèbre, c’est qu'il contient, même pendant la saison la plus aride, une grande quantité d’une eau pure et fraiche, remplaçant ainsi pour le voyageur les puits du désert. Chaque fois que j'interrogeais les indigènes, ils m’afirmaient que le fait était exact et que l’eau était si pure et si abondante, que, lorsqu'ils travaillaient près de tels arbres, ils ne se dounaient pas la peine d'aller chercher de l'eau dans les rivières, mais qu'ils buvaient celle qu'ils tiraient des Ravenales, M'étant autrefois montré quelque peu sceptique à ce sujet, je résolus d'examiner quelques-uns de ces arbres; ct pendant une excursion matinale, je me fis arrêter près d’un groupe de Ravenala. L'un de mes porteurs plongea le fer de sa lance à quatre ou cinq pouces de profondeur dans la base ferme ct épaisse du pétiole d’une feuille, à six pouces au-dessus de sa jonction avec le tronc, et en le retirant, il en jaillit un ruisseau d’eau claire et pure, dont je reçus le quart environ dans un vase et que je bus entièrement sur-le-champ. Cette eau était fraiche, claire et parfaitement douce. Après examen ultérieur, je ne re- marquai nulle filtration aqueuse à travers aucune des parties de la plante, ainsi que je fus amené à le supposer, après avoir vu l’eau recueillie par sir W. Hooker de l’un des individus cultivés dans la serre à Palmiers de Kew. À la base de chaque pétiole, au-dessus de son point de jonction avec la tige, est une cavité naturelle, une sorte de citerne (base dilatée et amplexicaule!), où, comme dans un réservoir naturel, s'amassent les eaux (pluviales) qui coulent sur la surface supérieure de la feuille, le long de sa nervure médiane, comme dans une gouttière ; et qui alors contri- buent à la nourriture de l'arbre, et fournissent un raffraichissement au voyageur, ainsi qu’au travailleur. » Mais à Madagascar, le Ravenala peut être proprement appelé l'arbre du constructeur plutôt que l'arbre du voyageur. Dans la partie orientale de l'ile, on se sert de ses feuilles pour couvrir les maisons; et des tiges d’icelles (nervures médianes !} on fait les séparations et souvent les côtés (murs). De l'écorce dure externe qu'on sépare de la partie interne molle, et qu'on bat pour l'applatir, on fait les planchers; et j'ai vu le plancher (4) H y a là très vraisemblohlement une erreur, ainsi que plus haut, lorsque l'auteur compte quarante où einquante gousses par grappe! voir plus bas notre description. RAVENALA HMADAGASCARIENSIS, entier d’une maison, d’une longue maison bien bâtie, couvert de ces écorces, dont chaque pièce avait au moins vingt ou trente pieds de long sur dix-huit pouces de large. Encore vertes, les feuilles servent à em- baller et préservent de la pluie. Dans les marchés, on en vend chaque matin de grandes quantités ; elles servent de nappes, de plats, d’assiettes ; et pliées de certaines manières, elles remplacent les cuillers, les tasses et les verres. » (Excepl. parenth. nonnullis) (1). A l'intéressante notice qui précède, et dont la véracité ne saurait être mise en doute, car tous les voyageurs qui ont précédé M. Ellis, dans ces contrées, avaient rapporté les mêmes faits (toutefois avec restriction de notre part sur la perpétuité de la bonne qualité de l'eau contenue dans les bases des feuilles), nous devons joindre nécessairement une description botani- que : mais en cela notre embarras est grand. Au point où la Science mo- derne est arrivée, il nous faudrait décrire un tel végétal ct techniquement et complètement : quod fieri non potest! D'un côté, les documents en nature secs ou vivants nous font défaut ; de l’autre, les descriptions que nous trouvons dans les auteurs, dont les travaux sont aujourd'hui quelque peu surannés, sont aussi vagues qu'incomplètes et inexactes, aussi vagues et aussi incomplètes que les dessins qui en ont été donnés : force nous est donc, résumant les faits, d’arranger d'après eux, en ajoutant ce que nous avons remarqué par nous-même, une description botanique aussi satis- fesante que possible dans l'actualité, laissant à un plus heureux que nous le soin de faire mieux. Le Ravenala madagascariensis, seule espèce du genre, par sa haute stature, ses grandes dimensions foliaires disposées en un gigantesque éventail, son majestueux ensemble, est un des plus nobles végétaux qui parent la surface de notre globe; il en est en même temps, comme on l’a vu, l’un des plus utiles : ainsi, de son tronc et de ses feuilles les indigènes se construisent des maisons ; de l’eau abondante, pure et fraiche (?) que contiennent ses pétioles dilatés, ils étanchent leur soif, là où ils ne trou- veraient souvent qu’une eau saumâtre et impotable, Il se plait non loin des berges des rivières, dans les endroits humides, souvent submergés, et surtout marécageux. Chose singulière, de tous les auteurs et les voyageurs que nous avons consultés à son sujet, aucun, sauf M. Ellis, ne détermine la hauteur à laquelle il atteint ; ils se contentent de dire que c’est un grand arbre, (1) La charmante planche qui accompagne notre article est empruntée à l'ouvrage de M. Ellis (V. supra), d’après une photographie et un dessin noir faits par lui- même sur les lieux; nous avons cru, plus à propos pour lillustration du noble végétal en question, non seulement devoir le reproduire dans ce recucil exactement en l’adoptant à notre plus grand format, mais surtout donner au groupe de Rave- nala, aux personnages, et enfin au paysage, les tons riches et chauds du pays natal, nous inspirant pour cela d’autres dessins coloriés, obtenus dans des circonstances identiques : ce en quoi notre excellent artiste nous semble avoir parfaitement réussi. RAVENALA MANAGASCARIENSIS, Nous savons maintenant, d’après M. Ellis, que le stipe ou caudex d’un individu adulte s'élève au moins à dix mètres de hauteur jusqu'aux pre- mières feuilles inférieures ; si nous évaluons maintenant, d’après toutes les données, et d'après lui également, l'éventail foliaire à quatre ou cinq mètres d’élévation, nous trouverons que l'arbre entier, adulte, atteint au moins quinze mètres et peut-être plus. . L. CL. Richard (Comm. de Musac. 21. t, 7 et 8) avait regardé comme une seconde espèce, sous le nom d’Urania guianensis (Bananier sauvage des colons de la Guiane), une plante très voisine, il est vrai, mais dont il n'avait jugé que d’après le fruit. Splitgerber (Instituut, 506. 1845), qui en avait examiné et décrit la fleur, suivit l'exemple du célèbre botaniste français. Cependant Endlicher (Prodr. Flor. norf. 54), dès 1853, dans une note restée inconnue (?) à Splitgerber, avait séparé, avec raison, sans doute, cette plante du Ravenala et en avait fait un genre nouveau, qui parait adopté aujourd’hui par les botanistes, sous le nom de Phenacosper- mum (P. guianense), et dont notre savant confrère, M. Miquel, a donné récemment une diagnose générique complète et de belles figures analyti- ques, de l'espèce type, dans son excellent ouvrage intitulé : Stirpes selectæ surinamenses (212. PI, 62. 65 doubles (1). et antea, Bot. Zeit. 345, 1845). Celle-ci est acaule, et l’arille chevelu (2) de ses graines est d’un jaune- orangé, au lieu d’être d'un beau bleu foncé. Cette différence de coloris nous fait penser que le révérend Ellis commet vraisemblablement une erreur, quand il dit (V. ci-dessus) que cet arille est ou bleu ou pourpre! Dans le second cas, on lui aura donné des graines dudit Plenacospermum, introduit à l'Ile de France comme ornement. M. Miquel regarde comme une seconde espèce de celui-ci l'Urania amazonica de Martius (Reise in Bras. TT. 20. t. I. f. VI. 2). Du reste, nous nous occuperons, très pro- chainement dans ce recueil, du Phenacospermum quianense Exoucn. : plante éminemment ornementale aussi, introduite depuis longtemps dans nos cultures, et cependant à peu près inconnue botaniquement à la plupart de nos lecteurs. Revenons à notre sujet, et décrivons de notre mieux : Stipe cylindrique, très simple, droit, élevé (hauteur indiquée), annelé- cicatrisé régulièrement par la chûte des anciennes feuilles ; à tissu épider- mide fibreux. Feuilles terminales et disposées comme il a été dit ci-dessus : pétioles (dimensions indiquées) très robustes, d'abord subeylindriques et bientôt fendus en une large, très épaisse et profonde gaine, très dilatée et embrassante à la base; formant chacune par leur réunion deux rangs (1) Endlicher, et M. Miquel d’après lui, écrivent Phena Kospermum ; comme r n'est pas une lettre latine, on doit, comme nous l’avons fait, le remplacer par c, Le K, par exemple, en seiences naturelles, devrait ètre mis à la place du cu, par lequel nous exprimons le 2% des grecs, et sur la prononciation duquel on . . “ p- LA + - hésite tant et quelquefois si ridiculement ! (eva, perruque, de Qevuëk, trompeur); ce dernier mot ferait-il allusion à l’erreur que commettaient ses devanciers, trompés par la ressemblance des graines, ou simplement à la présence d'un arille chevelu ? (2) Arillus, masc.! RAVENALA MADAGASCARIENSIS. distiques, subopposés, très serrés; limbes foliaires (dimens. indiq.) épais, très coriaces, très fermes, elliptiques-oblongs, très obtus au sommet, subinégaux ou même subcordiformes à la base, d'un beau vert luisant, à bords très entiers; à veines transversales, simples (1). Les pédoneules et mieux scapes (et non les spadices !), sortant des aisselles des gaines foliaires, sont dressés, solitaires, et atteignent en hauteur environ les 2/5 de la longueur des pétioles; ils portent des spathes peu distantes, disti- ques, au nombre de cinq ou six de chaque côté, largement arrondies, cymbiformes et subembrassantes à la base, peu à peu atténuées-acuminées au sommet; très épaisses pendant la floraison, elles deviennent comme ligneuses pendant la fructification et dépassent cinquante centimètres de longueur. Les fleurs, au nombre de dix ou douze dans chaque spathe, sont très grandes, blanches, et n’ont pas moins de vingt à vingt-deux centimètres de longueur, sans comprendre l'ovaire. A l'égard de l’organisation de ces fleurs, nous ne trouvons dans les auteurs que contradictions et obscurité; et malheureusement nous ne voyons ni dans leurs descriptions, ni dans les figures plus que médiocres qu'ils en ont données, rien qui puisse nous aider à les mettre d'accord et à expliquer correctement les faits; ainsi, Sonnerat, et après lui, Jacquin, Poiret et Schultes, qui l'ont copié, disent que chaque fleur est contenue dans une spathe partielle, formées de deux longues pièces poin- tues, persistantes, enveloppant la fleur avant son épanouissement (2); que chaque. corolle est fendue jusqu’à la base en quatre segments étroits, canuliculés, dont un (l'intérieur!) plus épais et un peu plus large que les autres, contient les organes génitaux! Dans la figure de l'Encyclopédie (PI. 222; nous ne sommes pas à même de consulter celle donnée par Sonnerat! et dans celle, la même, qu’a copiée la Flore sous-indiquée en note), cette fleur, coupée au-dessus de l'ovaire, est nettement représentée avec cinq pièces externes! Où done est ladite spathelle et les quatre pétales? Dans celle d’'Endlicher (4, c., nous ne savons d’après quoi l'auteur l’a fait dessiner ou l’a dessinée lui- même !), qui nous semble plus exacte, la fleur est représentée avec son ovaire, nu aussi à la base et surmonté d’un périanthe de six pièces dis- tincles, insérées sur un même et double verticille : des trois internes plus courtes, l'une est très petite, et les deux autres, plus larges, enser- (1) In junioribus adhue speciminibus vivis sequentia observavimus : petiolus sub Jimbo eylindraceus late- raliter compressus mox in vaginam longissimam coriaceam fissus, marginibus approximatis tenuissime mem- branaceis ; limbus basi valde inæqualis ovali-oblongus ad tertiam partim latior deim sensim attenuatus subacutus, marginibus issimi b is læte rubris ; nervo mediano alte supra liculato discolore infra valde carinato (flavido-virente); venis biformibus : aliæ distantes supra prominentes subtus impressæ, aliæ numerosæ medianæ subimperspieuæ sed paullo (omnes et) translucidæ in marginem confus Musacearum cetera hæc est venatio! (2) L'auteur anonyme, qui décrit aussi ces fleurs d’après ceux que nous venons de citer, est plus exact, et nécessairement dans le vrai, quand il dit de ces pièces : chacune enveloppe sa fleur, ete. (Flore des Jardins du roy. des Pays-Bus, etc. HI. 18. c. iconibus.). RAVENALA MADAGASCARIENSIS, rent les six étamines par leur base! Sur Ja même planche, nous voyons cet ovaire, plus développé, nu encore à la base, et portant au sommet tronqué les vestiges du périanthe. Devons-nous conclure de ces faits contradictoires que la fleur (ovaire) est sessile et nue à sa base? Non, sans doute! bien que la présence de ladite spathelle bifoliée ait été omise dans toutes les figures citées : mais nous maintenons d’après Endlicher, et d’après l'analogie des verticilles, que le périanthe est bien sexfide! Il ajoute que les fleurs sont bractéo- lées. Notons bien qu'il omet ou évite de citer le nombre des pièces périanthiennes; or, à l'égard desdites spathelles, la question est nettement jugée par M. Miquel dans sa diagnose générique et dans les excellentes figures analytiques qu’il a données du Phenacospermum guianense, plante extrêmement (et peut-être trop) voisine de celle dont il s’agit, Il signale et figure même ces bractées ou spathelles (Spathis allernis biseriatis ; floribus in axillis spathillarum inclusarum distichis sessilibus, ete.)! et accuse neltement cinq segments périanthiens et cinq étamines. Or, puis- qu'il y a six élamines distinctes dans le Ravenala, il doit y avoir six lacinies périgoniales! Du reste, ce serait une étrange anomalie parmi les Musacées, dont le système floral est un double verticille régulier, qu’une corolle tétrapétale avec un androcée sexparti et bien normal, et la syn- thèse dans ce cas ramènerait difficilement l'exception à la règle. Il résulte done de ceci que chez le Ravenala chaque fleur (l'ovaire!) est sessile et contenue avant son développement dans une spathelle simple ou bractée, comme on voudra; et comme les fleurs sont distiques-géminées, la spa- thelle nécessairement paraît double. Nous demandons pardon à nos lec- teurs de cette discussion organologique; elle ne lui semblera pas oïseuse, s'il considère que tout ce qui se rattache à l’histoire botanique d’un des Princes des végétaux de notre globe, acquiert une importance, un intérêt particulier. Celle excuse présentée, nous continuons notre description : Six étamines subfasciculées, un peu plus courtes que les segments in- ternes qui les enserrent à la base; filaments courts, un peu dilatés infé- rieurement, d’une consistance coriace, longs d’environ six centimètres ; puis s'élargissant bientôt un peu en anthères linéaires, dressées, introrses, rigides, plus de deux fois aussi longues que leur support et aussi rigides ; pollen blanchâtre. Style très robuste, aussi long ou un peu plus long que le périanthe, cylindrique, strié, renflé au sommet en un stigmate oblong, infundibuliforme, sexdenté. L’ovaire subfusiforme et sub- trigone, triloculaire, à ovules bisériés, devient une capsule ovée-subtri- gone, épaisse, ligneuse, longue de dix à douze centimètres, s’ouvrant par le sommet en trois valves (restant unies par la base), concaves avec une ligne (côte) centrale élevée, sur laquelle s’insèrent de chaque côté un certain nombre de graines sphériques déprimées, disciformes (et non oblongues, comme le disent les auteurs cités); au milieu est une petite tubérosité ombilicale, très peu saillante ; la base est entourée d'un arille RAVENALA MADAGASCARIENSIS, bleu, pulpeux, lequel, en se dessèchant, se sépare en fibrilles rayonnantes, et passe plus tard au vert glauque. Embryon fungiforme, etc. Quelques détails nous restent à ajouter. Flacourt, qui résida à Mada- gascar pendant sept ans (1648-1655), comme commandant militaire de lile, au nom de la Compagnie française des Indes, et qui publia sur ses pro- ductions naturelles un ouvrage estimé, rapporte que de la pulpe bleuc (arille!}, qui entoure les graines, les Malgaches tirent de l'huile, et des graines elles-mêmes de la farine. Cela peut être, mais il faut remarquer qu’alors il faut de bien grandes quantités des unes et des autres pour en tirer de tels produits. Or, qu’on sache, le Ravenala n’est pas à l'état de culture dans l'ile. C’est sans doute aussi le même ({. c., nous ne pouvons vérifier) qui le premier a parlé de l’eau excellente à boire que l'on en obtient. Voici ce passage que nous extrayons d’une excellente publication illustrée (1); c’est un récit tout simple et rempli d'intérêt : « Vers le milieu du jour, mes deux guides marquérent la halte sous un bouquet de Palmiers, où quelques provisions et quelques fruits cueillis sur les arbres nous composèrent un repas frugal. Réduit à l'eau pour toute boisson, j'allais en puiser dans le marais voisin, quand un de mes nègres m'arrêta : «u Cà n’a pas bon, Mossié, me dit-il, attends vous là, »» Puis, il chercha autour de nous, examinant les arbres des environs. Quelques minutes après, il me fit signe d’accourir; il avait trouvé un Ravenala, qu’on a surnommé l'arbre du voyageur; il en prit une feuille, à laquelle il donna la forme d’une coupe; puis au moyen d’une entaille profonde, il fit jaillir du tronc (2) une eau limpide et fraiche que je savourai avec une espèce de sensualité, La source était si abondante, que mes deux noirs en burent chacun à leur tour sans l’épuiser. » Une réflexion se présente ici sous notre plume, qui implique quelque doute, non sur la véracité des voyageurs qui s'accordent à en vanter l’abon- dance, mais sur Ja pureté et le bon goût de l’eau contenue dans les citernes végétales du Ravenala, eau qu’ils ont eu l'heureuse chance de déguster telle; mais encore sur la persistance de ces qualités, Nous voulons les en croire sur parole! Ainsi d’où vient cette eau ? Elle ne saurait être partie intégrante da végétal qui la fournit; elle doit donc provenir des eaux pluviales, et dans ce cas, quand elle n’est pas fréquemment renouvelée, dans la saison sèche, par exemple, cette eau nécessairement ne peut rester longtemps pure et de bon goût, ni même abondante; elle doit acquérir une saveur plus ou moins saumâtre! Du moins, il en est ainsi, chez beaucoup de Bromé- liacées; chez certains grands Billbergia, par exemple, dont les longues feuilles s’enroulent étroitement en un cornet presque toujours rempli (1) Voyage pilloresque autour du monde. 2 PI. IX. fig. 2). L. Tenné, Paris. 1834. 9 4 x à nm . " s (2) Évidemment du haut du tronc, c est-à-dire, de la base des premières feuilles ! vol in-4o, avec 568 gravures, ct cartes, etc. {LE p. 70, RSR A AO CAE LEMOTO j € JC d ac À ee gen a 4 * 2 > è d = # 1 MA D leurs, fruits, £ { , | Y14€0 Ed AAA ñ, fre { A € "à Ji tu RAVENALA MADAGASCARIENSIS. d'eau (pluviale); mais de celle là, on n’a jamais, que nous sachions, vanté la pureté et le bon goût ! Du reste, nous livrons ces réflexions pour ce qu'elles valent, parce qu'enfin, selon le dicton vulgaire : À beau mentir qui vient de loin! Nous avons hâte de terminer enfin ce long article, et nous le concluons, en disant que, si nous en jugcons d’après les jeunes et beaux individus que nous en avons observés dans les serres de M. A. Verschaffelt, le R. madagascariensis croit vigoureusement et rapidement, Ainsi, ceux dont nous parlons, à peine âgés de trois ans (de semis), avaient déjà développé des feuilles de 0,80 (pétiole compris) sur 0,14-16 de diamètre dans la partie la plus large. La nervure médiane en est creuse, large et d'un blanc jaunâtre; les bords très minces, membranacés et d’un beau rouge; le reste du limbe d’un beau vert luisant. Si nous avons été heureux pour intéresser nos lecteurs à l'égard de la beauté de ce grandiose végétal, il n’est pas un d'eux qui ne se le procure pour en orner sa serre chaude. Cn. Len. Explication des Planches, Planche coloriée. 254. Le Ravenala madagascariensis dans un de ses sites natals, réduit à peu près au 60ème, — PJanche noire. Fig. 1. Individu encore jeune, mais fleurissant et fructifiant déjà, également très réduit. Fig. 2. Spadice florifère; Fig. 3. Spadice fructifère : tous deux très réduits. Fig. 4. Une fleur. demi-grandeur naturelle. Fig. 5. Ovaire déjà avancé en âge. Fig. 6. Coupe hori- zontale d’un jeune ovaire. Fig. 7. Capsule müre et ouvrant ses valves, un peu plus petite que nature, ainsi que les figures 5 et 6. Fig. 8. Une graine avec son arille, grd. nat. a... Ombilic omboné. Fig. 9 et 10 (un peu grossies). Coupes diver- ses dudit. a... Embryon. CULTURE. se (S. Cn.) Il ne faut, pour obtenir d’une telle plante une vigoureuse végétation, qu’une place dans une bonne serre chaude; des vases assez larges et profonds, pour qu’elle puisse à l'aise y étaler ses racines fibreuses ; un sol riche et compact, formé d’1/5 de terre sablonneuse, d'1/3 de terre franche et d’1/5 de gazon coupé dans des tourbières (gazon pourri) : compost qu’on tiendra toujours frais et humide par des arrosements fréquents ; mais dont on devra éviter, au moyen d’un bon drainage, la stagnation trop prolongée. On ne négligera pas de temps à autre d’en laver les feuilles et de les seringuer, pour en éloigner les insectes suceurs. Av V: TOM. VII. — Févr. 1860. 4 Planche 235. GAZANIA SPLENDENS (avsripa). GAZANIE ÉCLATANTE. Érys. Sweet et Loudon (Hort. Brit.) donnent pour étymologie du nom de ce genre Le mot yébæ, trésor, richesse! Nous ne savons si Gærtner l’a expliquée ainsi; s il n’en est rien (nous n’avons pas son livre à notre disposition!) il est bien plus probable qu’il a dédié ce genre à Tuéonore Gaza, traducteur et commentateur de Théophraste (1504-1541). ASTERACEÆ À CynaReæ $$ GoRTERIx. CHARACT. GENER. Ut mos, hybri- , tio! Planta de qua agitur in horto angli- darum non exponimus! Attamen adi, | cano quodam dicitur enata hybridaque studiose lector, cirss. DC. Prodromum, | habetur! Inferius de ea fit descriptio. Tam VI, p. 508. Espzicu. Gen. PL 2845. Gazania splendens Horr. ANGL. 1- lustr, Bouquet, IL. PI. xxix. fig. 1. Nos- CHARACT. SPECIF. Eadem observa- | tra tabula 235. PARIS LS SPP PIS ESS N'ayant point encore eu l’occasion d'examiner en fleurs la belle plante dont il s’agit, et dont nous donnons ci-contre une exacte figure, emprun- tée à l’élégant recueil anglais intitulé : {Uustrated Bouquet, nous ne pou- vons faire mieux que de traduire l'excellent article que lui consacre le rédacteur anonyme de cet ouvrage ; les parenthèses seules sont nôtres et sont ajoutées en forme de commentaires, dans l’intérét des amateurs. « La plante qui forme l’objet des remarques suivantes et qui est repré- sentée dans la planche ci-contre, est une de celles qui se maintiennent remarquablement belles parmi des milliers d’autres, en raison du volume peu ordinaire et de l'éclat de ses fleurs et du riche contraste de leurs cou- leurs. A ces grandes qualités, il faut ajouter un port nain et compact, une végétation vigoureuse, À celui qui ne serait pas sensiblement attiré par les magnifiques coloris richement contrastants de la Guzania splendens, il faudrait attribuer un bien mince goût pour les fleurs, bien obtuse des formes diverses de la beauté! » Les principales espèces alliées, qui se trouvent dans les collections et avec lesquelles la variété en question, qui semble d'origine hybride, peut être comparée, sont les Gazania rigens (R. Br. Bol. Mag. 1. 90), pavo- nia (R. Br. Bot. Reg. t. 55) et uniflora (Sims, Bot. Mag. t. 2270). Les deux premières sont naines, compactes, toujours vertes, herbacées, viva- ces, et de serre tempérée; la G. pavonia, néanmoins, acquiert avec l'âge une courte tige dressée et charnue, tandis que la G, uniflora est d’ et une appréciation un 3RIDA . ) g P { CA Ô CALO ( HY © ZA ) Ô É j À crre froute ba d q lelerre f fn 4 OCIILLS GAZANIA SPLENDENS (hybrida). facies plus diffus et plus ramifié. La G. rigens à des feuilles un peu pen- natifides, lesquelles, lorsque la plante végète vigoureusement, perdent leur caractère lobé, et prennent une forme allongée ou lancéolée-spathu- lée; elles sont lisses (glabres!) en dessus et blanches (tomenteuses) en dessous. La G. pavonia se distingue par des feuilles constamment lyrées- pennatifides, dont les lobes latéraux sont courts, oblongs, subulés-aigus ; la surface en est poilue en dessus et blanche (tomenteuse) en dessous. Les capitules en sont également remarquables, mais plus petits et certaine- ment moins brillants que ceux des espèces citées; les fleurons du rayon en sont d’un jaune vif avec une macule d’un jaune d’or foncé à la base et dans l’intérieur de celle-ci une autre d’un jaune plus pâle. » La présente variété, dans sa façon générale de végéter, ressemble à la G. uniflora, et en diffère par son port nain, compact, à rameaux serrés ; elle est quelquefois subdressée, mais devient décombante par le poids de ses fleurs. Les tiges qui sont vertes, avec une nuance rougeâtre, portent des feuilles lisses (smooth), luisantes, oblongues-spathulées, et montrent cà et là latéralement un petit lobe simple ou géminé; la surface supé- rieure est d’un vert foncé, l’inférieure couverte d’un duvet serré et d’un blanc d’argent. Les capitules, de trois à quatre pouces de diamètre, ressemblent à des Chrysanthèmes d’un riche jaune d’or-orangé, à bords (rayons) gracieusement décurves, et élégamment (picturesquely) marqué à la base de chaque fleuron d’une large tache d’un riche brun chocolat à base noire, et même, en outre, sur le fond sombre d'’icelle est une ma- cule blanche distincte. Le rapprochement de ces couleurs différentes con- tribue à produire un très riche et très ornemental effet. Un fait intéres- sant, au point de vue physiologique, se fait remarquer dans sa manière de végéter, Les individus, du soir au matin, affectent une position presque dressée, et pendant cette période, les belles sousfaces foliaires, d’un blanc d'argent, sont tout-à-fait en évidence, et ne reprennent leur position natu- rellement décombante qu’au fur et à mesure qu’elles ressentent les gaies influences de l'atmosphère qui fait leurs fleurs s'ouvrir. » C'est une plante de la culture la plus facile, se contentant de presque de toutes les natures de sol, émettant une continuelle profusion de fleurs si admirablement colorées de la mi-juin jusqu’à la dernière période autom- nale; elle ne demande aucun support, n’est affectée ni par les tempêtes de l'été, ni par les changements atmosphériques de l'automne, mais fleu- rissant tranquillement (calmly) jusque dans la dernière période de cette saison, fermant ses magnifiques fleurs pendant la nuit, les rouvrant pen- dant le jour; une telle plante a peu de rivales dans nos parterres ou dans les jardins fleuristes spéciaux (/ormul!). GAZANIA SPLENDENS (hybrida). » La rareté des fleurs de couleur orangée pour de grands groupes ou des massifs, donne à cette plante un très grand prix (invaluable!!!), en ce que son admission dans le Jardin fleuriste la laisse sans rivales parmi les autres plantes de la même couleur. Sa croissance est si franche et si vigoureuse, si nelle, si propre (as well as neat and cleanly), qu’elle n’est pas sujette aux attaques des Cochenilles et des Acarus, par lesquelles tant de plantes populaires sont endommagées, lorsqu'elles sont cultivées en serre (underpotted!!!) ou tenues dans une atmosphère sèche et aride. Pour culture en pot, pour la décoration des massifs à l'air libre, pour la formation de larges bordures, ou pour la plantation en ligne par devant, elle se prête parfaitement à ces divers buts. Il n’est enfin nulle autre plante, d’un port aussi nain et aussi compact, qui produise une aussi longue succession de fleurs, et que n’endommage pas une extrême séche- resse. Ceci, ainsi que son entière exemption des altaques des insectes, lui assure une place parmi les plus brillantes et les plus apparentes fleurs qui soient encore parvenues à la connaissance des horticulteurs. Ses nombreuses ramifications favorisent sa multiplication d’une façon illi- mitée. » Nous n'avons rien à retrancher dans l'apologie, un peu prolixe peut-être, mais vraie et complète qu’on vient de lire, de la plante dont il s’agit. Nous ferons seulement remarquer qu’elle présente, comme ses congénères, vraisemblablement, et ses proches alliées, les Gorteriæ, le double phéno- mène de Ja météoricité florale et du sommeil foliaire ; jusqu'ici, que nous sachions, le second n'avait jamais été signalé, Les Gazaniæ, dont on connaît une quarantaine d'espèces, sont la plupart inconnues dans les jardins, où on n’en cultive que cinq ou six et qu’on y trouve même fort rarement, malgré leur incontestable beauté, sont, comme les Gorteriæ, originaires du Cap de Bonne-Espérance; ce sont des plantes basses, très ramifiées et formant touffe, annuelles ou vivaces, herbacées ou suffrutiqueuses à la base, à feuilles le plus souvent radicales, rosulées, discolores, oblongues-subspathulées ou oblancéolées, entières ou plus ou moins subpennatifides. Bien qu'en Angleterre elles puissent passer à l'air libre, sur le continent elles exigent l'abri d'une serre froide, ou d’un châssis froid en hiver. Cu, L. CULTURE. Re L'établissement Verschaffelt est en mesure de procurer aux amateurs celle remarquable plante, sur la culture de laquelle l'article qui précède est suffisamment explicite, À. V. MISCELLANÉES. 7 tout-à-fait rustique pour les jardins à l'air libre, est une véritable bonne fortune pour les fleuristes, ainsi que nous allons l'expliquer. La découverte, selon M. W. Hooker (d’après Torrey, sans doute), en est due au colonel Frémont (...?), qui la trouva aux embouchures ({orks) de la rivière Nozah, au pied des collines qui flanquent les bases de la Sierra Nevada (Montagnes Neigeuses), dans le nord de la Californie ; là elle était en fleurs et en fruits dans le mois de mai, L'introduction en est due à l'heureux et zélé botaniste-voyageur, W. Lobb, qui l'envoya à ses dignes patrons, MM, Veitch, à Exeter et à Chelsea, où elle se montre entièrement rustique. L'inflorescence en question est une ombelle terminale, dont les pédicelles serrés et dressés se terminent chacun par un ou plusieurs épis courbés en crosse (scorpioïdes) et composés de très nombreuses fleurs blanches (calyces!) bisériées, très appliquées, très serrées les unes contre les autres ; chaque épi rappèle assez bien la forme d’une grosse larve de coléoptère, lorsqu'elle se con- tracte, ou un fragment de cette sorte de passementerie qu'on appèle de la chenille! Chaque ombelle semble donc un petit tus des unes ou des autres ! Sur le blanc des calyces tranchent au centre le rouge des petites corolles et des étamines. De tels épis floraux seront pour la confection des bouquets montés une très précieuse ressource; on pourra les en entourer comme d’une chenille végétale. D'un rhizome subfusiforme et ramifié s'élèvent 3, 4, Ë (et plus) tiges, hautes de 0,50-55, rougeûtres, cylindriques, paucifoliées ou pauci- squameuses, comme on voudra, Les feuilles basilaires ou radicales sont rosulées, longues de 5-6 pouces, obovées-spathulées, aiguës, d'un beau vert. Calyce formé de deux pièces appliquées, arrondies, finement denti- culées, l’une presque de moitié plus petite que l’autre, insérées plus haut et dans le milieu. D’après la figure analytique, chaque pédoncule porte à Ja base une petite bractée dimidiée, falciforme, dentée, dont ne parlent ni Torrey, ni W. Hooker. La corolle, plus petite et insérée entre les deux pièces calycinales, est campanulée et formée de quatre pétales opposés, oblongs, à pointes récurves. Les trois étamines sont exsertes, ainsi que le style; celui-ci plus court. La capsule est ovée et contient 4-6 ovules subarrondis, s’élevant du centre basilaire sur de courts pédicules. Ce singulier genre a été dédié à M. Isaac Sprague, de Cambridge, dans le Massachusett, habile dessinateur de botanique, auquel on doit les admirables (sic!) illustrations de Plants of the United States d’Asa Gray. TOM. VII. MISC, FÉVR, 1860, à 8 MISCELLANÉES, Notice biographique de fen le Baron HEYNDERYCX. Francois-Josepn-AnToine Hevnpenyex naquit à Gand, le 29 novem- bre 1778, d’une des principales familles de cette ville. Nommé bourgue- mestre de Destelbergen en octobre 1895, il en remplit les fonctions jusqu’à sa mort. Il reçut, par décision royale, le titre de Chevalier en juin 1856, et celui de Baron le 2 octobre 1856. L’arrondissement de Gand l’élut sénateur le 9 juin 1835; il siégea dans cette assemblée jusqu’en juin 1848, et la même année le Roi le nomma chevalier de son ordre. La Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand (1), en mars 1846, le nomma son vice-président, et président en titre à vie le 49 avril 4853. Il mourut dans son château, à Destelbergen, le 20 juin 1859, quelques mois avant l’accomplissement de sa quatre-vingt-unième année. A celte sèche nomenclature de dates, qui font connaître en quelques mots le citoyen politique et civil, il convient d'ajouter quelques détails sommaires qui puissent faire apprécier le promoteur de l’horticulture. Doué à un haut dégré d’un goût élevé pour ce qui est vraiment beau, du sens de l'esthétique enfin, ce sixième sens dont sont privés tant de gens du monde, pour qui la richesse n’est qu’un faste inutile, F. J. A. Heynderyex, fesant un noble et intelligent usage de sa for- tune, fit construire, d’après ses propres plans, et dans le style grec le plus simple et le plus pur, une charmante villa, à Destelbergen, près de Gand, et de vastes serres, aussi élégantes que parfaitement disposées, où il rassembla avec amour (amour si pur et si doux, source de tant de gra- cieuses jouissances, sans cesse nouvelles!) une des plus riches et des plus nombreuses collections de plantes dont puisse s’honorer notre Europe, et c’est dire le monde entier (2). Et en cette occurrence encore, amateur véritable, il fit preuve d’un goût exquis, d’un tact parfait ; il ne se montra point exclusif, ce tort si commun aux amateurs et dont dans tous nos écrits, tout en le combattant, nous avons démontré la vanité, l’absurdité, Il ressembla donc sous ses yeux, de tous les points du globe, toutes les plantes remarquables, soit par la beauté du port et du feuillage, soit par la beauté de leurs fleurs. Dans ce but, il acquérait à haut prix toutes {1} Nous devons faire observer que depuis 4 ou 5 ans il s’est formé à Gand une autre Société d’Horti- culture (sous le nom d’Académie d’Horticulture), qui n’a rien de commun avec la Société dont il s’agit, fondée, elle, depuis plus de 50 ans, et restée mére et modèle de toutes les autres: (2) Le lecteur peut consulter à ce sujet la notice que feu Ch. Morren a publiée sur les collections de M. Heynderyex, dans les Annales de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, Te ler, page 200 et suite. Rens Fos 6 RES. CÉSAR La La CAL MISCELLANÉES. 9 les nouveautés végétales, remplissant ces indispensables conditions, aus- sitôt qu’elles étaient introduites par nos intelligents et zélés horticulteurs. Aussi se pressaient dans ses serres les plantes les plus belles du Brésil, du Mexique, de l'Inde, du Cap, de la Nouvelle-Zélande, etc., etc. : Pal- miers, Cycadées, Fougères, Musacées, Amaryllidées, Protéacées, Orchida- cées, etc., etc., dont l’énumération spécifique et générique même dépas- serait de beaucoup les bornes dans lesquelles doit se refermer une simple notice biographique. On le voit par ce court exposé, et comme nous l'avons dit, Heyndervex, repoussant un étroit et mesquin exclusivisme, groupait sous ses yeux les plus belles productions exotiques; mais il ne bornait point là son goût si noble et si éclairé pour le règne végétal (vieux style!). Pour multiplier ses jouissances, pour encourager l’horticulture proprement dite, il achetait encore tous ces merveilleux gains qu’obtiennent annuellement les horti- culteurs ; aussi, dans ses serres, admirait-on aussi ce qui paraissait de mieux en Camellia, Rhododendrum, Azalées de l'Inde, Fuschia, Bego- nia, etc., etc. Devons-nous ajouter que ces diverses collections présentées successive- ment par leur possesseur aux principales expositions du Royaume, et surtout à celles de Gand, lui ont constamment valu les premiers prix des concours affectés à chacune d'elles ! La mort de M. le baron Heynderyex, fatalis Parcarum lex! est un deuil pour l’horticulture en général, pour l'horticuiture belge en parti- culier ; et ce jour là, la Flore gantoise dans sa douleur s’est voilé la face! Nous avons mentionné dans ce reeueil, en rendant compte de la 115° ex- position de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, cette circonstance touchante d’une rare Orchidée, dont l'amateur guettait amou- reusement chaque jour la floraison, qui eut lieu, quelques heures, pour ainsi dire, après sa mort : Orchidée qui, surmontée ces jours là d’un crêpe funèbre, disait à tous la perte que venait de subir la Société (V. ci-dessus, notre compte-rendu, Tome VI. Misc. p. 70). Nous conservons l'espoir, ainsi que l'ont annoncé quelques gazeltes, que ce rour végétal, si grandiose et si homogène, sera, à l'honneur de la Flore gantoise, conservé par son fils et digne héritier, qui, suivant _le noble exemple paternel, continuera à tenir ses riches collections au courant de toutes les nouveautés qui nous arrivent chaque jour des con- trées exotiques ou qu’enfantent nos habiles horticulteurs. NARPAPPPSIIII Dans une des séances de la Société royale d'Agriculture et de Botanique 140 ; MISCELLANÉES. de Gand, le Conseil d'administration a proposé et les membres ont adopté à l'unanimité : M. de Kerchove-Delimon, bourgmestre de la ville, comme président d'honneur de la Société, et M. Van den Hecke de Lembeke, comme président effectif. Nuls choix ne pouvaient être plus heureux; ces Messieurs, comme en témoignent maints passages de ce recueil, se sont toujours distingués par leur zèle éclairé pour les intérêts de l’horticulture et le beau choix de plantes dont ils enrichissent journellement leurs collections, REQGUIFIGATION, ÉTIQUETTES TUBULAIRES, Par un véritable lapsu calami, échappé à notre plume, en interprétant de travers un passage de la lettre de notre honorable correspondant, nous lui ayons fait dire, au sujet des étiquettes tubulaires (NV. T° VI. Mise. p. 102), une grosse absurdilé, qui retombe sur nous seul de tout son poids : nous en demandons pardon à qui de droit, mais ee æquum est Peccatis veniam poscentem reddere rursus! Hon. et, cela dit, nous rétablissons la vérité des faits. On coupe À rnoro (et non en chauffant au blanc!) au moyen d’un trait _ de la lime triangulaire, qui ici remplace parfaitement le diamant, autant de bouts de tube que l’on désire fabriquer d'étiquettes, et à la longueur désirée. Cela fait, on ferme d’abord, comme il a été dit ci-dessus (4, c.), l’une des extrêmités; puis, après avoir glissé l'étiquette, on en ferme l'autre. Les deux extrêmités, au moyen de la lampe d’émailleur, doivent donc être fermées ainsi, confectionnées ou enjolivées selon le goût du travailleur et la situation que les étiquettes doivent occuper. à XX D Ut air. F. a Ple Q 1 Can | OenuLs 4h de L.Stronært Vrcecha Planche 236. PIVOINE ALEXANDRE IL (Pivoine en arbre, dédiée à Sa Majesté Azexanore Il, Empereur de toutes les Russies), PÆONIA MOUTAN (|) var. Érym. Masavia, Pæonia, nom chez les anciens de la plante, dont par une altération homonymique les modernes ont fait le mot Pivoine. C'était aussi le nom d’une contrée de la Grèce (partie nord de la Macédoine), où cette plante (le type) était, dit-on, fort commune; il dérive, dit-on encore, de Hat&, Pœon, Péon, célèbre médecin du temps, dit le Médecin des Dieux : parce que, selon les Mythologues, il employa la plante, qui porte son nom, pour guérir Pluton, blessé par une flèche lancée par Hercule (2). Selon d’autres, c'est un des surnoms d’Apollon, considéré comme le Dieu de la Médecine (5). Dioscoride et Théophraste, et les anciens botanistes à leur imitation, nommaient encore la plante en question yAvxveidy (yAvxvs, agréable; cidy, grenadicr, notre Punica granatum) ; c'était une allusion à une certaine ressemblance entre les graines de celui-ci et celles de la Pivoine, proprement dite. On la trouve aussi dans ces auteurs et dans Pline (4) sous le nom de TleyrépoBoy, Pentorobon ou Pentorobos. He RanuncuLacez HeLLEBOREz, | dehiscentes. Semina subglobosa nitida; umbilico prominulo; albumine carnoso ; embryone in basi locato. Herbæ v. rarius suffrutices, radicibus CHARACT. GENER. Calycis sepala 5 subfoliacea inæqualia orbiculata persis- tentia. Petala 5 (interdum — 10) orbi- cularia subæqualia ungue destituta (5). Stamina , antheris extrorsis; disco car- noso ovarium cingente (nunce brevi inte- gro nunc dentato, post florescentiam varie excrescente). Ovaria 2-5 grossa ; stigma- tibus sessilibus crassis falcatis bilamella- tis crispis. Capsulæ (folliculive) ovatæ 2-5, apice stigmate superatæ 1-loculares æ-spermæ sutura longitudinali superne perennibus collo crasso subhorizontali; fibris fasciculatis exlus nigricanlibus aut omnibus aut aliis cylindricis, alteris in tubereula ovata cylindraceave incrassa- dis; vaginis squamosis ad basim caultis ; _gemmis radicalibus squamis petiolaribus constantibus; foliis alternis peliolatis bis ternatim sectis; floribus {erminalibus (4) La lettre de la Planche ei-contre n'ayant pu être par nous contrôlée à temps, porte par une double faute POEonia annorga, pour PÆonia Mourax! (2) Est-il utile de rappeler que Joaxxes Boneus à Srarus, médecin d'Amsterdam ( 1644), dans ses com- mentaires sur Théophraste, dérivait FuiwViæ, de zæiav, seconde forme de ææxiæy, hymne: fesant ainsi une allusion à la célébrité de ladite plante chez les anciens. De Pœonia, les Français ont fait par altération linguale le mot Pivoine. (3) ra d'éri Ilaioy éduyigare Qéspnaxe Térru (Houère, {liade, lib. V. vers. 401) PES. (Le Médecin des Dieux, Le sage Péon :) posa sur sa blessure un appareil qui en apaisa la dou- Jeur et la guérit... k 4 # (4) Vetustissima inventu Pæœonia est, nomenque auctoris retinet ; quam quidam Pentorobon appelant, alii Glycysiden. Lib. XXV. Cap. 1v. (5) Petalorum quidem unguis exstat, plus minusye conspieuus! y ! , HAETUT 000 TOM. VII, — MARS 1860, PIVOINE ALEXANDRE IT, amplis purpureis roseis v. albis (nec unquam cæruleis nec luteis (1). A. P. De Cannose, Syst. I, 386. Pœonia (Diosc., Tnernr., PLINE, etc.) Fucus. Matra. Lopez, Dod. C. Baux. Pin. 523. Tours. Inst. 275. t.145. L. Gen. 678. Juss. Gen. 254. GÆrT. I. 509. t. 65. Anprews, in Linn. Trans. XII. 448. DC. 1. c. et Prodr. [. 65. Poirer, Encyel. V. 362. suppl. IV. 428. III. d. Genr. t. 481. Lois.-DesconGca. FI. génér, de France, I. 63. c. ic. (valde mediocr.!) : Benevole stu- dioseque Lector, ejus amœnum articu- lum adire veli. Exozics. Gen. PI, 4804. Meisx. Gen. PI. 1 (2). ete. — Ware. Rep. E 61. 11. 745. V. 7. Ann. 1. 14. II, 144, 44 (Mueller). A. Eurxonra (Pæon DC. Prodr.). Cau- lis herbaceus. Disens vix expansus v. imam ovariorum partem circumdans. Parras FI. ross. t. 86. Engl. Bot, t. 1513. Anpr. Bot, Rep. t. 486. Cu. Lem. in F1. d. S. et d, J. de l'Eur. IV. t. 308 (1848). Bot. Mag. — Bot. Reg. — Sweer, in Brit. FI. Gard, passim numerosissimis tabulis! etc. B. Mouran DC. Prodr. Caulis frutico- sus. Diseus in urceolum ovaria plus mi- nus involventem expansus. — Bonpr. Nav. t. 1. 9.25. 47. — Anvr. Bot. Mag. et Bot. Reg. passim cum plur. icon, ! — Por. Encycl. Suppl. IV. 428. — etc. Quoad locos auct. et tabul, adeunda sunt WALPERSII opera citata, CHARACT. SPECIF. P. Caule fruti- coso, foliis bipinnatim sectis, segmentis ovalibus oblongis subtus glaucis ; carpel- lis villosis interdum urceolo inclusis. DC, Pæonia Moutan Sims, Bot. Mag. t. 1154. Arr. Hort. Kew. ed. 2. IL. 515. Boxez. PI. rar. nav. Malm. 1. 61. t. 1. 23. ete. DC. Is es. Apr. Bot. Rep. Bot. Mag. Bot. Reg. numeris locis et tabulis! — fruticosa Du. ne Cours. Bot. cult. ed, 2. IV. 462. — suffruticosa Axvr. Bot. Rep. t. 573. 48. — arborea J. Doxx (2), Cat. Cant. 196. 134 (180). — officinalis, var. Tauxs. FI. jap. 250. Lour, FI. Coch. 1. 543. — — B v. papaveracea Anpr. Bot. Rep. t. 463 (flore simplice albo, basi pe- talorum purpureo late maculato! carpel- lis in urceolo omnino inclusis!). Ossenv. Typus maxime ludit sponta- neus v. cultus, v. etiam in hortis cum var. 8 fæcundatus, quoad colorem peta- lorum et numerum ; rosei enim ejus flo- res, v. punicei, v. albi, v. variegati, simplices, v. semi-pleni v. plenissimi videntur, plus minusque ampli etiamque amplissimi! Nos. Pæonia Moutan (Typi var. flore am- plissimo plenissimoque puniceo-albo. — Pivoine en arbre Alexandre HI, Honr. Verscu. tab. nostra 237. De bel En fesant ci-dessous l'apologie des Pivoines en général, peut-être nous imputera-t-on à crime, à déraison, cet enthousiasme tout poétique, qui s'empare de nous en face des plantes et des fleurs? mais qu'a dit un poète : Ingenium cui sit, cui mens divinior, atque os Magna sonaturum, des nominis hujus honorem ! Or, est-il une chose plus grandiose que de célébrer les chefs-d'œuvre de la Création, les Fleurs? A cette question, nous répondons par la négative : Est donc poète qui les chante! Et pouvons-nous rester froid, prosaïque devant ces merveilles ? Et celui même de nos lecteurs, qui taxerait nos paroles d'hyperboliques, ne saurait refuser aux fleurs un simple tribut d'admiration. Qu'on veuille donc excuser quelque peu cet œstre poétique, (1) L'illustre botaniste ne pouvait deviner qu'environ vingt ans après avoir émis la dernière dénégation, une Pæonia Wittmanniana Hanrwiss, viendrait du fond de la Crimée en démontrer le peu de fonde- ment. (V. Bot. Reg. t. 9. 1846. Annal. de la Soc. roy. d’Agr. et d'Hort, de Gand. IL. t. 64. p. 173.) (2) Quod nomen non confundendum eum D. et G. Dos! PIVOINE ALEXANDRE HI, ou pour parler avec plus d’humilité, cet œstre descriptif qui nous pique si fort, quand il s’agit des fleurs, ces oculorum gaudia, comme a dit San- teuil. Venons à notre sujet. « L'importance des plantes de ce genre, considérées au point de vue ornemental, est aussi populaire qu'incontestable, Quel parterre aujour- d’hui, quelque soit sa petitesse, ne possède pas quelques Pivoines herba- cées ou même arborescentes? Et quelles fleurs parmi celles de nos plantes de pleine terre leur disputeraient sans désavantage la palme de l'ampleur et de l'effet floral dans la décoration de nos jardins? » La magnificence de leurs fleurs nous fera peut-être pardonner la dis- gression historique et mythologique, fort brève du reste, dans laquelle nous engage à entrer leur type générique, la Pæonia officinalis L. » Cette plante, connue de toute antiquité, croit naturellement dans les contrées montagneuses du midi de l'Europe. Les anciens en fesaient un fort grand cas, lui attribuaient une foule de vertus, toutes plus merveil- leuses les unes que les autres (1), et la regardaient comme un don des Dieux (@rodres (2)). Selon ce que nous apprend Théophraste, et ce que répète Pline qui en doute, fait extraordinaire, lui si crédule! (V. note (5)), on ne pouvait la recueillir que la nuit, parce qu'il fallait bien se garder d’être vu (dans le jour) par un pivert, sous peine de perdre la vue. L'im- prudent qui en coupait une racine s’exposait à une chute de l’anus. Puis- sante, comme nous l'avons dit, contre une foule de maladies, elle annulait en outre les enchantements, si ordinaires chez les Grecs et les Latins du Bas-Empire, dissipait les tempêtes, etc.; et de son côté, la Mythologie ne pouvait rester insensible aux charmes supposés d’une telle plante, et on a pu voir par l’étymologic raisonnée, que nous en donnons en têle de cet article, le parti divin qu’elle en avait tiré. Outre toutes ces vertus, Théo- phraste dit aussi sérieusement qu’elle servait à chasser les Zncubes (4)! Quelques auteurs grecs encore la regardaient comme une production de (1) Sanguinis profluvium sistit herbæ Pæoniæ semen rubrum (Pæonia corallina Rsrz); eadem et in radice vis. Pine, lib. XXVI. cap. xur. Maliebribus (uteri suffocationibus Cowxext.) morbis medetur maxime in universum Pæoniæ herbæ semen nigrum (Pæonia officinalis Retz) ex aqua mulsa; eadem et in radice vis menses ciet, Puixe, lib. XXVI. cap. xv. é (2) Écrit, par faute typographique, @rod'orios, dans l'ouvrage cité. De même, @sodoviey, cité par Loiseleur-Deslongchamps, est un barbarisme. (3) Comme ses contemporains ou ses prédécesseurs, Pline distinguait deux espèces de Pivoines, l’une mâle et l’autre femelle; nous venons de les citer : duo autem genera sunt, dit-il; voyez le curieux article qu'il leur consacre, en les décrivant et en en énumérant une foule de propriétés médicinales (lib. XXVII. cap. x). Quant au péril que présentait leur arrachement, autrement que pendant la nuit, il ajoute : magna id itate ad ostentati rei fictum arbitror (ibidem). (4) Ici nos lecteurs comprendront pourquoi nous taisons tout commentaire ! PIVOINE ALEXANDRE If. la lune (rsaysédüpes; et non eamveyover, barbarisme qu'écrit, par erreur typographique, Lois.-Deslongch.). Quelques auteurs, et Loiseleur-Deslon- gchamps (V. 1. c.) d’après eux, veulent reconnaître la Pivoine dans l'éyawoguris d'Elien, Le dernier raconte ainsi, en l’abrégeant, le curieux passage d’Elien qui s’y rapporte : — L'Aglaophôtis ne se distingue pas durant le jour des autres herbes ; mais pendant la nuit cette plante brille d’un éclat comparable à celui d’une étoile; aussi la découvre-t-on très facilement. On fait alors une marque auprès de la racine; et dès que la nuit est écoulée, on revient dans l'endroit ; on reconnaît la plante à la marque qu'on y a mise; mais on se garde bien de chercher à l’arracher et même de creuser à l’entour : car cette imprudence serait punie de la mort. C’est pourquoi on amène un jeune chien qu’on a eu soin de faire jeüner pendant un jour entier; on l’attache fortement à la tige de la plante, et on étale devant lui de la viande à quelque distance, afin qu’excité par cet appât, il s’élance avec avidité vers cette viande et arrache la plante de terre. Dès que la racine a vu le jour, le chien meurt : mais on peut sans danger emporter cette herbe, qui est souveraine contre plusieurs maladies, et entr’autres contre l'épilepsie. Selon l’historien juif Josèphe, la même herbe (Baaras), qu'il suffisait d'approcher des possédés, chassait à l'instant les démons, ou les âmes des méchants, qui s'étaient introduites dans leurs corps. Des auteurs plus modernes, et nous sommes de cet avis, regardent la plante d’Elien et de Josèphe comme étant la fameuse Mandragore, cette herbe des enchantements par excellence, « Depuis, les médecins et les charlatans du moyen-âge ont contribué à grandir encore la réputation de cette plante, et Galien lui-même, d’après Elien, sans doute, en a vanté la puissance. Par exemple, il affirme sérieu- sement avoir vu les convulsions épileptiques d’un enfant cesser, dès qu'on lui en attachait au cou un tubercule : convulsions qui recommencaient dès qu’on l’en retirait, » Bien qu’il soit probable que la Pæonia officinalis, ainsi que plusieurs de ses congénères, renferme réellement quelques principes immédiats que pourrait utiliser l'art médical et qu’indique d’ailleurs l'odeur assez nauséa- bonde de ses fleurs, son emploi en ce sens est totalement abandonné de nos jours; mais nos jardins se sont empressés de se décorer de ses larges fleurs, au coloris si éblouissant, aux fruits, eux-mêmes, d’un bel effet ornemental au moment de leur déhiscence, » PIVOINE ALEXANDRE II. Les poètes modernes ne pouvaient pas ne pas mentionner une plante aussi célèbre. Ainsi, Scévole de S'e-Marthe, tout en en fesant l'éloge, en résume assez heureusement l’histoire dans les vers suivants : -... quæ fuerat formoso fœmina vultu, Herba fuit, forma reliquas quæ vinceret herbas, Pæoniam dixere, nee ulla salubrior usquam est, : Nam memor offcii Deus, acceptæque salutis, Indidit has vires ut quam sanaverat herbis Ante luem, ipsa suo sanct nune optima succo. (Pædotr. lib. II. ad calcem. 1616. Le père Rapin n’eût certes pas manqué de chanter Ja Pivoine; mais usant de la licence poétique, il lui assigne une origine divine toute diffé- rente : Pæonis at sylva per se sublimis ab alta Florem pandit ovans saturo perfuso robore ; At non ille tamen non est rubor ille pudoris, Crimen habet, tetro quod flos declarat odore. Felix nympha Deum si non habuisset amantem ! Nam patrio quondam cum fors in littore regi _ Pæonis Alcinoo candentes pasceret agnos, Cavit mortales virgo superosque cavere Non potuit, factus cœlesti crimine flos est (1). Horr. lib. I, « Mais laissons là les fictions charlatanesques ou poétiques, qui, nous l'espérons, n'auront pas laissé que d'intéresser quelque peu le lecteur lettré, et arrivons enfin à notre sujet, » (2). Voici ce que pensent les (1) « La Pivoine épanouit, dans la forêt du sommet de la montagne, sa triomphante fleur, aa rouge coloris. Mais ce rouge n’est pas celui de la pudear; c’est le rouge que lui a donné un erime, comme l'annonce sa mouvaise odeur. Heureuse nymphe, si un Dieu n’eût été son amant! Péone fesait un jour paitre par hasard sur le rivage les blanes agneaux de son père, le Roi Alcinoüs, et évitait ainsi les mor- tels ; mais la vierge ne peut éviter les Dieux, et par le crime de l’un d’eux, elle fut changée en fleur. » Les jardins du Roi Alcinoüs, dans l'ile de Coreyre (aujourd'hoi Corfou), ont été célèbres dans l'anti- quité, Homère, Ovide, Virgile, etc., les ont chantés, Nous regrettons de n’oser citer les passages de ces poètes, dans la crainte d'étendre indéfiniment (et pédantesquement!) eet article déjà long. Le lecteur studieux peut lire avec intérêt la description que donne Homère de ces jardins (Odyssée, VII. V. 112 et seq.). Gontentons-nous de citer encore du divin Rhapsade, ces deux vers, qui désignent en quelques mots Ja culture maraïchère des anciens, et qui font voir que, dans ces temps reculés, sauf les perfectionnements modernes, elle était organisée comme de nos jours : » a / ! 4 LA LA ATP de XOTHYTEN FPATICEX Fapo VELET OV YA LA Q 4 4 FAVTOIAI FEPuæris, éTy £Teyoy yayowræi" « Là, au bout des jardins, dans des carrés parfaitement tenus, ceroissent toutes sortes de légames, qui réjouissent annuellement le cultivateur. » (Odyssée, livre VII. v. 127-128). (2) Les parties guillemetées de cet article sont empruntées, mais amendées ct corrigées, à celui que nous ayons publié dans la Flore des Serres et des Jardins de l'Europe, Tome IV, page et pl. 308. PIVOINE ALEXANDRE II. médecins modernes des vertus des Pivoines. C’est encore le médecin- botaniste Loiseleur-Deslongchamps qui nous fournit ce passage (L. c. 71) : « Les propriétés attribuées à la Pivoine (P. corallina), soit comme anti- spasmodiques et antiépileptiques, soit comme fondantes et emménagogues, sont aujourd'hui presque entièrement oubliées. Les racines des Pivoi- nes ont une saveur qui paraît d’abord douceâtre, mais qui laisse ensuite dans la bouche une impression amère bien prononcée; leur odeur est assez forte et assez désagréable, lorsqu'elles sont fraîches. Cependant, en râpant ces racines pour les réduire en une sorte de pulpe, et en soumet- tant ensuite cette pulpe à des lavages réitérés, on peut en retirer une fécule nutritive assez abondante, mais qui n’est pas en usage (1). Il paraît d’ailleurs que les tubercules de certaines espèces peuvent se manger sans préparation particulière : car on cultive depuis peu dans les jardins, sous le nom de P, edulis, une espèce originaire de la Chine, dont les racines sont employées comme comestibles. » Les botanistes distinguent aujourd’hui une cinquantaine d'espèces de Pivoines, toutes ornementales à divers dégrés et répandues en général dans les parties tempérées australe, médiane et septentrionale de l’ancien monde, surtout en Europe, et dans l'Asie mineure. Elles s’avancent jusque dans la Tatarie et la Sibérie. On en cite un petit nombre comme sponta- nées aussi dans l'Amérique du Nord. Une seule espèce, parmi toutes, est frutiqueuse, celle dont il s’agit. Dans de bonnes conditions de climat et de culture, elle forme un épais buisson, atteint et dépasse même deux et trois mètres, et se couronne de toutes parts des énormes et splendides fleurs que l'on sait, et dont au reste nous allons entretenir nos lecteurs. La Pæonia Moutan est originaire du nord de la Chine, où, selon les missionnaires chrétiens (Bowrz. ex DC.!), elle est spécialement spontanée sur le mont Ho-nan, Depuis plus de 4400 ans, disent-ils, les Chinois et les Japonais l'ont introduite dans leurs jardins, où ils la cultivent avec un enthousiasme tout particulier et des succès extraordinaires. Depuis les empereurs et les mandarins, jusqu'aux riches particuliers (toujours d’après les missionnaires), et comme en témoignent les peintures chinoises, elle était cultivée avec passion ; on composait des vers en leur honneur et des inscriptions pompeuses surmontaient les endroits où on les eultivaient spécialement. Certaines variétés valaient des prix fous, et le nom de (1) Dans des temps de disette des céréales, comme il y a quelques années, on pourrait certes en tirer un assez bon parti. PIVOINE ALEXANDRE H, cent onces d'or données à quelques-unes d’entr'elles le prouve suffisam- ment. Ainsi, pour en donner une idée, et en même temps pour démontrer combien cette plante joue sous l'influence de la culture, nous dirons seu- lement que Von Siebold a recu, en 1844, du Japon, seulement, et pro- venant des jardins impériaux de Jédo et de Mijako, quarante-deux varrétés distinctes entr’elles, par le coloris de leurs fleurs, et différant, dit M. Lind- ley, de toutes celles qu'avait en Chine recueillies M. Fortune, Ainsi, Von Siebold, dans la notice qu’il a publiée à ce sujet, en 1856, en cite les coloris suivants : 4° Fleurs blanches; 2 roses; 3° d’un rose changeant; 4° carmin; be rouge pourpré ; 6° violettes; 7° pourpres; 8° rouge cuivré; mais toutes ces sortes avec une macule plus ou moins discolore et de nuance plus ou moins prononcée. Il y en avait d’inodores et de très odorantes, à fleurs simples ou semi- doubles (5 à 10 pétales). En outre, les couleurs indiquées variaient extrêmement d'intensité et offraient des reflets divers, ou striaient même les pétales de teintes différentes ; il en était de même de l’urcéole (péri- gynion de quelques auteurs), enveloppant plus ou moins les ovaires. Le diamètre floral variait de 0,50 à 0,36. Ce qui précède confirme le dire des missionnaires, rapportant que de leur temps les Chinois en énuméraient plus de deux cent quarante variétés, tout en excluant celles à fleurs pa- nachées, parce qu’ils regardaient ces teintes mélangées comme un abâtar- dissement de la plante, Nous ne nous montrerions pas, pensons-nous, si exclusifs que les Chinois sous ce rapport : comme en témoignent hautement nos Dahlias, nos OEillets, nos Camellias, etc. Nous renvoyons pour plus de détails, en ce qui concerne la culture chinoise de notre Pivoine, à l'article de Loiseleur-Deslongchamps. Quoi qu'il en soit, le type général des variétés de Pæonia Mou-tan (son nom chinois!) paraît avoir été introduit, pour la première fois, en Europe, en 1789, par les soins et sous les auspices d’un des plus généreux promoteurs de la Botanique et de l'Horticulture, l'anglais sir Joseph Banks. Cultivée dès lors avec un empressement extrême, elle a bientôt, sous l'influence d’une nourriture riche et surabondante, décuplé et centuplé le nombre de ses pétales, en augmentant, sinon de dimensions compara- tives, du moins de volume, Ainsi, il n’est pas rare d’avoir des fleurs dont le diamètre dépasse 0,25 et 0,50, et pleines autant el plus qu’une rose des peintres, comme celle dont il s’agit, par exemple. Les botanistes et les horticulteurs ont distingué dans le P. Moutan deux races principales : PIVOINE ALEXANDRE II. 1° Pæonia Moutam var. papaveracea. 2° — — var, rosea (1). La première, remarquable par ses huit ou dix pétales, d’un blane pur ou plus ou moins teinté de rose, avec une ample macule pourpre à l'onglet; la seconde, par des fleurs d’un rose plus ou moins intense, maculées aux onglets, ou à macule peu marquée. Cette dernière a aussi des feuilles plus grandes, des sépales plus larges. Toutes deux, dit-on, auraient été introduites en France qu’en 1805. Il serait à peu près impossible de retrouver aujourd’hui les deux types que nous venons de citer. De leur fécondation mutuelle est née dans nos jardins une nom- breuse progéniture, aux brillantes et volumineuses fleurs, dont les mille pétales, pressés, confondus, offrent en général un coloris d’un pourpre plus ou moins vif, d’un rose plus ou moins intense, tous deux plus ou moins mélangés de blanc. Çà et là encore quelques rares étamines, sou- vent déjà pétaloïdes et de plus rares rudiments d’ovaires. Celle, qui fait le sujet principal de cet article, et qui nous a rendu coupable de la longue discussion historique et philologique qui précède, trop longue peut-être (roganti da veniam, amice eruditeque lector), a été gagnée dans l'établissement A. Verschaffelt, de graines obtenues par une fécondation artificielle entre les variétés ci-dessus indiquées, les P. pa- paveracea, et rosea, v. rubra, comme en justifie, au reste, le coloris si vif, pourpre et blanc à la fois de ses énormes fleurs, pleines à rompre, littéralement parlant, et exhalant l'odeur agréable, particulière à quelques variétés privilégiées. Nous recommandons, en connaissance de cause, ce magnifique gain aux amateurs, qui plus tard nous remercicront de leur en avoir conseillé l'acquisition. La Pœonia Moutan RE IT, comme toutes les autres variétés obtenues du type, est un arbrisseau à racines fibreuses fasciculées (nous avons indiqué ci-dessus la hauteur qu’il pouvait atteindre), à branches nombreuses, cylindriques, à épiderme brun, lisse, à bois mou, en raison de la moelle abondante qui en occupe le centre ; à très grandes feuilles alternes, garnissant seulement les jeunes rameaux (par conséquent ca- duques, surtout dans nos climats), horizontalement étalées, biternées ou bipennées-découpées, glabres et d’un vert plus ou moins foncé en dessus, glauques et légèrement poilues en dessous, portées par de longs pétioles (2) Var. æ et ”/ DC. Prodr. 1. e. Var. riusn, B (ibid.) delendæ sunt; var. que 8 Systematis ejusd. elrssm. auct. forma mera est maxime ludens duarum quas citamus ! PIVOINE ALEXANDRE I. . dilatés-amplexicaules à la base ; les segments en sont ovales-aigus. Les fleurs sont terminales, Mlitaires (nous en avons dit les dimensions et le coloris), formées d'innombrables pétales ovales-arrondis, cucullés, fine- ment lacérés-frangés aux bords. Quelques étamines et un ou deux ovaires. Dans l'espèce type et ses variétés (papav. et rosea), au centre des 5 à 10 pétales, est une couronne d'innombrables étamines, à filaments roses ou blancs, à anthères d’un jaune d’or, entourant 2 à 9 ovaires velus, terminés par les stigmates persistants, et plus ou moins enveloppés par un urcéole charnu, coloré comme les pétales. Une description botanique plus technique et plus longue serait hors de propos, lant ces sortes de plantes sont répandues dans les jardins. Cu. Len. CULTURE. (PLEIN Ain.) La Pivoine arborescente, dont il vient d'être question, peut, comme ses belles variétés congénères, supporter nos hivers à l'air libre, avec la précaution, en cas de gelées trop intenses, d’en envelopper la base de litière un peu foulée, et au besoin de les entourer en outre d’une natte, attachée de manière à résister aux vents. On la plantera, à mi-ombre et dans une situation un peu abritée, dans un compost formé de deux tiers de terre franche, d’un tiers mi-parti terre de bruyère, ou mieux de terre de bois et de terreau de couche bien consommé, le tout bien mélangé et préparé à l'avance. Ce compost devra être renouvelé tous les trois ou quatre ans; et indépendamment chaque année, au moment de la végétation et avant la floraison, on dispensera à la plante de bons engrais liquides. La multiplication peut en avoir lieu de différentes manières, et toutes profitables : par la division des jeunes rejets du rhizôme ; par le greffage en fente ou autrement, sur tubercule d'elle-même ou des congénères herbacées, ou par œilletons détachés avec portion de feuilles (1), ou enfin par le semis des graines qu’on en obtient quelquefois. Nous devons faire observer que les individus issus de semis restent cinq, six et même huit ans, avant de fleurir. A. V. (1) Ou bouture en écusson ; voir à ce sujet l'excellent article de M. Bailly (Revue horticole, p. 63, avec figure, No du 1er février 1860). Cu. L, TOM. VIH. — MARS 1860, Planche 237. MILTONIA CUNEATA, MILTONE à labelle en coin. Érym. V. Jardin fleuriste, Te ler, PI. 108. OncuidaceÆ $ VanDEÆ $S Brassiz, CHARACT,. GENER. V. ibidem. Sy- nonymiæ adde : Lixpe. Fol. Orchid. De- cember 1853. Ca. Le. Illustr. hort. Il. as Le PI. 216. Waze. Annal. I. 790. EL. 561. CHARACT. SPECIF. (1). A. Pseudo- bulbis oblongis compressis ; foliis basila- ribus distichis articulatis, terminalibus geminis anguste loratis striatis infra subcarinatis; scapo erecto cum racemo flexuose 5-8 floro superante; bracteis elongatis ovarium medium attingentibus applicatis scariosis ; floribus maximis læ- tissime luteo brunneoque pos seg- mentis æqualibus patulis elongato-lan- ceolatis late crispato-undulatis apice longe acuminalo-recurvis; 3 externis basi an- ustatis; 2 inferis sub labello dejectis; abello dejecto trilobato basi cuneatim attenuato mox dilatato rotundato apice subemarginato mucronulato, lobis late- ralibus parvis parum fissis rotundatis cum intermedio conniventibus, mediano maximo (V. supra) margine subundu- lato; lamellis 2 elevatis lobos laterales vix æquantibus (intra cos tuber adest ovalis) abrupte terminatis. Gynostemio brevi intus (pediculo!}) canaliculato sub medio subimperspicue utroque latere unidentato; clinandrio magno apice bifido cucullato denticulato, marginibus lateralibus inflexis dein se- eus cavitatem stigmaticam (apice appen- dieula antica pendula cui ligula adhæret | donatam) undulatis; opercula antheræ verruculosa. Polliniorum ligula obovata ventre excavata. Nos. ad nat. viv. Miltonia cuneata Lixpz. Bot. Reg. Mise. 28 (1844). ibid. t. 8. 1845. Fol. Or- chid. Mill. spec. n° 8 (1855). — Nostra tab. 257. PARPRAAAI Nous regrettons de ne pouvoir relater ici aucuns des documents histo- riques qui concernent la charmante Orchidée dont il s’agit, en ce qui touche du moins sa patrie précise, l’époque de sa découverte et de son introduction, le nom de l’auteur de l’une et de l’autre; or, le docteur (1) Nous devons répondre ici à un reproche, qui nous a été indirectement adressé au sujet des diagnoses génériques ou spécifiques, nous accusant d’en faire de nouvelles, lorsque déjà elles avaient élé faites et BEN FAITES avant nous. Le fait est vrai, mais le reproche pêche par sa base! Certes, loin de nous la prétention orgueilleuse de vouloir donner des leçons aux maîtres de la Science; mais modeste glaneur dans les champs scientifiques, usant d’ailleurs, à LEUR EXEM- PLE, mille el mille fois réitéré d’un droit inhérent à tout auteur, nous avons cru, chaque fois que l’occasion s’en cest présentée, devoir, dans l'intérêt de la science, signaler des omissions ou même des erreurs échappées à d’illustres plumes, ou compléter des caractères génériques ou spécifiques trop tronqués dans l’état actuel de la botanique, où les descriptions ne sauraient être trop explicites pour distinguer plus facilement les cspèces entr'elles. Au reste, que l’on compare telle de nos dia- C Le 1e Loin X CU eat / LINDLEY Brésil ? { Serre-chaude. ) MILTONIA CUNEATA. Lindley, qui le premier l’a déterminée, décrite et figurée ({ c*), se contente, | en 1844, de dire, L. c. : « qu’elle a fleuri pour la première fois (en Angle- terre) chez MM. Rollisson (horticulteurs, à Tooting). » Elle est américaine, comme toutes ses congénères, et comme la plupart d’entr’elles, originaire du Brésil, où elle croît sur les arbres. Les vigoureux individus qu’en pos- sède l'établissement A. Verschaffelt, et qui, au moment où nous écrivons (6 mars), sont depuis plus de six semaines en pleine floraison (floraison après ce laps de temps lui ont été envoyés directement du Brésil, par M. Ch. Pinel, son honorable et zélé correspondant, dans le courant de l’an- née 1858. _ La figure, que nous en donnons ci- contre, bien supérieure à celle qu’on en trouve dans le Botanical Register (1. c.) et figure exacte, parfaitement exécutée, peut donner au lecteur une juste idée du mérite de cette Orchidée, peu répandue encore dans les collections ; et nous pou- vons lui assurer que la nature est ici en- core de beaucoup supérieure à l'art. Ainsi, "\ ses fleurs ont au moins 0,09 de diamètre; © leurs grands segments sont bien étalés, _ fortement récurves au sommet, d'un ri- che marron bordé de jaune, et aussi Mma- culé du même (nous ne savons pourquoi 4 M. Lindley a dit : rich brown tipped with green; car la figure qu'il en donne est maculée de jaune!) : nuances plus vives, pour ainsi dire, au moment même de l'anthèse. Le labelle, fort gnoses que l’on voudra, à toute autre donnée avant nous, et que le lecteur impar- tial juge! A ce sujet, nous dirons avec Juvénal : Dat veniam corvis, vexat Censura columbas ! Nous recommandons comparativement par exemple la présente diagnose à notre Aristarque inconnu. Ne faut-il pas d’ailleurs toujours s’efforcer de faire mieux que ses devanciers? Or, on pourrait aussi, par les mêmes causes, nous reprocher de figurer des plantes qui l’ont été déjà! et en cela notre réponse sera la même, comparez ! et faire mieux, n'est-ce pas un progrès? encore aussi fraîche que les premiers jours), MILTONIA CUNEATA, ample et d’un blanc pur, se voit souvent avec une ou plusieurs petites macules violettes à la base interne, le long des lamelles. Entre celles-ci, caractère important ! existe une petite tubérosité (glande!) ovale, jaune, qui a échappé à l'examen de M. Lindley. Il en est de même de la confor- wation du clinandre, qu’il dit très entier et qui est manifestement denti- culé, et de son opercule, dont il ne parle pas, et qui est revêtu de très petites verrues. Du reste, la Miltonia cuneata, en raison de la disposition ct du coloris des fleurs, ressemble tellement au Cyrtochilum maculatum, qu’on pourrait au premier coup-d’œil les prendre l’un pour l'autre (V. Bot. Reg. t. 44. [1838.] et mieux notre Horticulteur universel, T° V. p. 152. cum optima icone). (V. fig. analyt. 1. 2. 5.) Cu. Leu. Explication des Figures analytiques. Fig. 4. Le labelle étalé artificiellement; a, glande; b, lamelles. Fig. 2. Clinandre; a, bords supérieurs crénelés; b, appendice ligulaire; €, cavité gynostématique (sti- gmate vrai); d, gynostème ou colonne des auteurs (pédicule vrai!). Fig. 3. Opercule anthéral. Fig. 4. a, pollinies; 6, ligule; c, glande, ou point d’attache sur la pointe rentrante b de l'appareil gynostématique. CULTURE. (S. Cu.) Les soins que demande cette jolie espèce sont absolument les mêmes que ceux que nous avons déjà maintes fois recommandés dans ce recueil, au sujet des Orchidées épiphytes. Ô . : A. V. ude.) re fro Ver . Le r Cal iforne { 2% ? Ce Fell pu X} Da Planche 238. CEANOTHUS FLORIBUNDUS. CÉANOTHE A FLEURS TRÈS NOMBREUSES. Érym. V. Jardin fleuriste, Te Ler, PI, 17. RuAMNACEZÆ. CHARACT. GENER. V. ibidem. — Synonymiæ addere veli : W. Hook. Bot. Mag. t. 4660. 4664. 4806. 4810. 4815. 5165, Wazr. Annal. L. 195. IL, 267, etc. CHARACT. SPECIF, C piloso-scabri- dus, foliis breve petiolatis oblongis co- riaceis undulatis acutis margine et paulo intra marginem dentato-glandulosis api- ceque acutiuseulo reflexis subtus venosis ubescenti-tomentosis corymbis densi- oris globosis aggregatis sessilibus. W. Hook. 1 .i. c. Ceanothus floribundus W, Hook. Bot. Mag t. 4806 (sept. 1854). — tab. nosira t, 258. Are « L’habitus, dans cette espèce et dans quelques congénères, présente je ne sais quoi de sec, de dur, de hérissé, pour ainsi dire, qui justifie assez bien le nom générique que leur a imposé le réformateur et le véri- table père des sciences naturelles. On dirait certains arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande (1) ou de l'Afrique australe; de ces derniers surtout, dont Linné disait, dans son style si précis et si caractéristique : ÆVescio que facies torva sicca obscura Afris.…. quæ coarctata indurata Alpinis….! Néanmoins cet aspect insolite ne laisse pas d'imprimer à ces plantes quel- que chose de pittoresque et de curieux, auquel viennent se joindre de gracieuses et légères (et innombrables!) fleurs, du plus agréable coloris. Ajoutons que, dans quelques espèces, les nombreuses papilles, dont sont hérissées les parties vertes, sont remplies d’un suc résineux, qui émet une odeur assez forte, quand on les froisse entre les doigts. » Nos. Jard. fleur. hace. | Peut-être la Chimie et la Thérapeutique pourraient-elles trouver dans le suc que contiennent ces papilles ou vésicules quelque principe utile! Aussi eroyons-nous devoir le signaler et le recommander à qui de droit. Nous ne pouvons mieux faire, croyons-nous, que de reproduire ici l’article excellent, qu'a consacré, à la plante dont il s’agit, M. W. Hooker, L. s. c., en fesant observer toutefois que la planche ci-contre a été exécutée, dans l'établissement Verschaffelt, d’après un individu d'une végétation (1) C’est aux plantes de cette contrée que s’applique aujourd'hui, bien plus littéralement, la phrase linnéenne que nous citons : et que l’auteur leur eût certes appliquée, si elles eussent élé mieux connues de son temps. CEANOTHUS FLORIBUNDUS. plus vigoureuse et plus élancée, à feuillage moins compact et plus grand, à corymbes plus distants et plus volumineux, et d’un coloris beaucoup plus vif. En comparant les deux planches, on pourrait croire à l'existence de deux espèces différentes ; et cependant il s’agit bien de la même, diffé- renciée seulement par la culture. Voici l’article de notre savant confrère : Descr. « Arbrisseau d’une stature en apparence modérée, à branches vêtues d’une écorce brune et légèrement poilue. Feuilles rapprochées, petites, étalées ou réflé- chies, oblongues, coriaces, ondulées, velues en dessus, et d’un vert foncé, luisant ; bords et sommet modérément aigus, réfléchis (ce qui donne à celui-ci une apparence rétuse); sur ce bord extrême et en dessus du limbe, près de lui, sont des glandes dentiformes; le dessous est pâle, tomenteux, et à veines proéminentes et réticulées, Pétioles courts, épais, poilus, portant à la base une double stipule ovée, atténuée, dépassant la moitié de sa longueur. Fleurs sessiles, disposées nettement en corym- bes, mais serrées et étalées, de facon à former des boules denses ou des capitules tellement rapprochés à l'extrémité des courts rameaux, qu’ils en cachent en grande partie le feuillage. Pédicelles rougeâtres, poilus et munis à la base de petites brac- tées, squamiformes, rougeâtres, décidus. Calyce profondément découpé en cinq segments ovés, aigus, infléchis et cachant ainsi l'ovaire. Pétales d’un bleu brillant, aux longs onglets filiformes, étalés et aux lames cucullées, saillant hors des inter- valles laissés par les segments calycinaux. Éamines opposées aux pétales, insérées à leur base, et aussi longues qu'eux, dressées et étalées; filaments bleus; anthères ovales, bleues ; pollen jaune. Style colomnaire, beaucoup plus court que les étamines et que les pistils; stigmates trois, subétalés, » L'auteur fait précéder cette description de la notice suivante : dont nous supprimons quelques lignes, fesant double emploi : « La plante dont il s’agit fut élevée, parmi d’autres intéressantes espèces de Ceanothus, par MM. Veïtch, horticulteurs, à Exeter et à Chelsea, de graines à eux envoyées par M. William Lobb; et elle est sans contredit la plus belle des congénères à fleurs bleues que nous connaissions jusqu'ici. Elle fleurit en juin et s’est montrée entièrement rustique en Angleterre. » Nous la voyons chaque année fleurir abondamment et luxuriamment dans l'établissement Verschaffelt, | Cu. L. CULTURE. (S. Fn.) L On appliquera à cet arbrisseau, ainsi qu’à ses congénères, la même culture que celle qui convient aux plantes de la Nouvelle-Hollande; et bien qu’elle puisse supporter dehors les hivers en Angleterre, sur le continent, où l'air est plus sec et plus froid, on devra la rentrer en serre tempérée ou dans l’orangerie. A. V. MISCELLANÉES. 11 PRYIIOL0G22,. SARA APS Saillie des baies chez les Mélocactes. En 1858 et en 1859, examinant avec soin, à différentes heures du jour, dans le but de les décrire, cinq ou six belles espèces (en plusieurs doubles et robustes individus) de Mélocactes, arrivées tout récemment des Antilles, et cultivées très chaudement (sur couche (1)) dans la riche collection de Cactées de M. de Monville, et montrant à la fois leurs baies et leurs fleurs, de voir, les premières, à peine exsertes du céphalion, la veille ou le matin, Saëllir tout-à-coup, sous l'influence de la chaleur solaire, au milieu du jour et sauter (littéralement parlant) assez loin de l'individu qui les avait produites. Nous avons encore vu la même chose en 1858, chez des individus du M. macracanthoides, arrivés fraichement de Curaçao. Ce curieux phénomène, observé d’abord et cité par l’illustre De Candolle (Prodr. HI. 460, et Plantes grasses... sub Mel. communi (2)), puis par nous maintes fois, a été nié par Pfeiffer (Allg. Gartzeit. 142 [1858]. disertis verbis! dit M. Miquel), et imité en cela par M. Miquel (Honogr. Meloc. p. 15 et 52, et Gen. Cact. p. 18); mais sur quoi ces auteurs fon- dent-ils une telle dénégation (nous n’avons point lu l’article de M. Pfeif- fer).....? parce qu'ils n'ont pas été témoins du fait? ou parce que, disent-ils, ils ont très souvent observé des baies dessèchées dans les spadices morts qu'ils interrogeaient? Nous répondrons plus loin à celle dernière remarque ; mais pourquoi nier d’une façon absolue? Nous maintenons la saillie des baies chez les Mélocactes comme acquise à la science ; et nous sommes heureux, pour mettre le fait hors de doute, qu'un illustre botaniste l'ait observé et publié avant nous. Mais à quoi l’attribuer ? Rappelons, pour chercher à expliquer ce phénomène resté obseur, que, chez le Mélocacte adulte, le caudex est terminé par un bourrelet (Cépha- lion des Cactographes), formé de tissu cellulaire avec vestiges d'un canal médullaire central, et hérissé de petits mamelons (podaires) extrêmement serrés, laineux et aculéifères, dans l'aisselle desquels naissent les fleurs et les fruits. Ces fruits, ou baies, sont claviformes, c’est-à-dire longue- (1) Seul mode de culture par laquelle ces plantes puissent être conservées ct végéter en Europe ! c’est- à-dire chaleur par dessous, rayons et chaleur solaires par dessus! (2) Passages que nos contradicteurs paraissent n'avoir pas connus, et qui nous avaient échappé à nous- même, quand nous avons signalé pour la première fois le phénomène en question ! TOM, VII, MISC, — MARS 1860, 5 142 MISCELLANÉES. ment atténués, diversement comprimés et ruguleux à la base et forte- ment obovés au sommet ; à épiderme très lisse et nu; ils sont dans le tiers de la longueur, environ, lors de la maturité, très étroitement serrés entre les bases imbriquées des mamelons (podaires), où il sont nés. Quelle cause provoque donc instantanément leur saillie hors du lieu où il se sont développés? À un effet de dilatation causée par le calori- que solaire, qui, renflant les bases des podaires, contraindrait alors par la pression ambiante les baies à saillir au dehors avec une certaine force? À un effet d’irritabilité ou d’excitabilité, propre au céphalion des Mélocac- tes? En d’autres termes, cette saillie est-elle spontanée ou mécanique? Tout en soumettant ces questions aux Physiologistes, nous avouerons que, quant à nous, qui accordons volontiers un système nerveux (sui generis !) et un certain instinct aux végétaux (1), nous penchons assez volontiers pour l’adoption de la seconde hypothèse, comme expliquant tout aussi simplement, aussi rationnellement, aussi naturellement enfin, que la première, le fait tel qu’il a lieu, Cest du reste un curieux spectacle à observer, que ces baies lancées au loin (souvent à un demi-mètre de distance !), avec un certain crépite- ment parfaitement sensible à l'oreille. En terminant cet article, nous répondrons à l'objection de MM. Pfeiffer et Miquel que, s'ils ont trouvé nombre de fois des baies nichées dans les céphalions des Mélocactes qu’ils observaient, cela provenait tout sim- plement de ce que ces baies n'étaient pas parvenues au point de maturité voulue, ou de ce que toute autre cause (l’arrachement, la soustraction momentanée des individus au soleil, leur séjour dans des caisses obscures pendant un long voyage, la suspension forcée de végétation, ete.) en avait empêché le lancement. PLANTES RECOMMANDÉS. (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Momordica mixta Roxs. (2). Cucurbitaceæ $ Cucurbiteæ. (OBSERVATIONS SUR LA CULTURE DES GRANDES PLANTES GRIMPANTES.) « Les plantes de la famille des Cucurbitacées ont été beaucoup trop négligées, car elles offrent, à un assez haut dégré, la beauté florale, les {1) Nous développerons ce sujet dans un prochain article, (2) A. dioïca (scandens), foliis cordatis 3-5-lobo-palmatis, lobis sinuato-dentatis; petiolis glandulosis ; floribus masculis solitariis magnis ; peduneulo elongato; bractea magna biloba infra florem; calyeis lobis MISCELLANÉES. | 45 formes remarquables et les couleurs de leurs fruits, et souvent leur utilité. À l'air libre même, beaucoup d'espèces peuvent fleurir et müûrir leurs fruits. » Nous applaudissons des deux mains à ces paroles, avec üne seule restriction : c’est à l'égard de la culture de ces plantes dans les serres. Or, celles qui exigent, en raison de leur longévité, l'abri des serres, doivent y acquérir un très grand développement avant de montrer et leurs fleurs et leurs fruits ; deux ou trois d’entre elles rempliraient et encombreraient une serre de moyennes dimensions ; et si déjà on répugne à cultiver par ces causes des plantes qui leur sont supérieures en beauté (Passiflores, Bignones, Combrétacées, Apocynées, etc.), à plus forte raison des Cucur- bitacées! Notons de plus, qu’en raison de la séparation des sexes, il fau- drait cultiver au moins trois ou quatre individus de chaque espèce pour s'assurer qu’on les possède bien tous deux ! Heureux l'amateur qui, ayant de grandes et spacieuses serres, peut les y admettre; et ici, nous pose- rons un conseil dans lequel celui-ci trouvera et plaisir et profit. C'est un exemple judicieux que nous proposons de suivre : è Nous avons connu un amateur, possédant deux assez grandes serres, l'une tempérée, l’autre chaude. Dans l’une et dans l’autre, il plantait, à une époque donnée, deux ou trois plantes grimpantes, de celles qui, pour donner leurs fleurs et leurs fruits, doivent attcindre une très grande taille. Puis, quand il avait réussi à les amener, pendant deux ou trois ans de suite, à fleurir et quelquefois à fructifier, il les arrachait et les remplaçait par d’autres choisies dans la même catégorie! Est-il besoin d'ajouter que toutes les ressources d’une bonne culture leur était prodi- guées : palissage, élagage, scringage, renouvellement de terre, etc. N'est-ce pas là une façon aussi simple que judicieuse de jouir de ces grands végé- taux ? Mais revenons à notre sujet. La Momordica mixta mérite à tous égards, ainsi qu’on va en juger par notre courte description, empruntée à celle de M. W. Hooker, les hon- néurs de la culture, comme nous venons de l’établir dans les lignes qui précèdent. Elle croît en Chine, en Cochinchine et dans l'Inde. Elle a été découverte dans la seconde de ces contrées, par le botaniste Loureiro, qui y séjourna, en qualité de missionnaire, pendant plus de trente années et profundis ovatis nigro-strialis ; corollæ petalis subrhombeo-ovatis venosis disco pubescentibus, 3 interiori- bus basi nigro-purpureis; fructu magno baccato ovato-globoso rubro ubique muricato apice acuto, W. Hoo. |. i. e. Momordiea mixta Roxs. Fl. ind. JII, 709, Wicnr et Ans. FI. pen. ind. or, 349. W. Hoox. Bot. Mag. t. 5145. Octob. 1859. — cochinchinensis Srnencez, Syst. Veget. III. 14. — Muricia cochinchinensis Lou. FI, cochinch, I, 723, DC. Prodr, II, 318 (ete.). TOM VIi, MISC. — MARS 1860. 4 4% MISCELLANÉES, dont il publia une Flore en 1790 (1). Malgré cette date reculée, l'intro- duction, toute récente, en est due au révérend C. S. P. Parish, qui de Moulmein en envoya à M. W. Hooker les graines « curieusement compri- mées et relevées latéralement en bosse (curiously compressed and embos- sed), desquelles, malheureusement, dit M. W. Hooker, sortirent seule- ment des individus mâles, mais qui suffisent pour juger l'espèce, dont les fleurs, qui se produisirent en juillet, sont grandes et belles, » « Tiges grimpantes, assez grêles, anguleuses. Pétioles longs, canali- culés, portant de remarquables glandes, ayant la forme de Peziza (2). Feuilles (de dimensions variables) cordiformes, 3-5-palmées-lobées, dont les segments sinués-dentés. Cirres simples, opposés aux pétioles. Pédon- cules longs, uniflores, munis sous la fleur d’une bractée bilobée, poilue. Fleur (mâle!) très ample, d’au moins onze centimètres de diamètre. Calyce profondément coupé en cinq lobes ovés-lancéolés, striés de noir (et noirs eux-mêmes d’après la fiqure!). Corolle étalée-campanulée, for- mée de cinq pétales, arrondis-trapézoïdes, aigus, copieusement veinés (veines proéminentes en dessous), subondulés, de couleur paille en dessous, velues en dedans au disque ; les trois pétales internes pourprés-noirs à la base, Étamines comme dans le genre (c’est-à-dire : 5, insérées à la base du calyce, triadelphes!); anthères très longues, sinueuses (pubérules, ex icone! Style ....! Sligmates .….. rudimentaires, sans doute! On sait quelle est la forme compliquée de ces organes dans les Cucurbitacées !!!). Fruit gros, ovale-arrondi, rouge, aigu, muriqué (c’est-à-dire couvert de très nombreuses pointes triangulaires, aiguës), triloculaire, contenant un grand nombre de grandes graines (V. ci-dessus), » W. Hook. (excepté les phrases entre parenthèses). Re 114° Exposition de Ia Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand. La Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand vient d’accom- plir sa cent quatorzième exposition de plantes; et cette fois encore, malgré les rigueurs insolites du long hiver que nous traversons, l'horti- culture gantoise, grâce à une généreuse émulation, a su, en dépit des frimas, soutenir et justifier son européenne renommée, Jamais peut-être, c’est du moins notre impression, si l’on tient compte des difficultés extrêmes qu’il fallait combattre et vaincre, et malgré même le nombre aSsez restreint des amateurs ou horticulteurs que ces difficultés sans doute avaient empéchés, jamais la vaste salle du Casino n’avait offert .(4) Nous devons dire une fois de plus, qu’un grand nombre des renseignements, faits et dates que nous citons, sont empruntés à l’excellent ouvrage de M. Lasègue, intitulé : Musée botanique de M. Bexsanin Deusssenr; in-80. Paris, 1845, chez Fonris Masson : ouvrage, dont nous appelons de tous nos vœux une édition conduite jusqu’aujourd’hui, et que seul M. Laségue peut amener à bonne fin, en raison des nombreux documents contenus dans la magnifique bibliothèque botanique, dont il est le zêlé conservateur. (2) Sorte de très petits champignons, ayant la forme d’une petite coupe, et croissant sur les écorces, ou même sur la terre, principalement en Europe. # EE MISCELLANÉES. 1 un spectacle plus éblouissant, plus splendide. Les yeux charmés, fascinés, ne savaient sur quelles fleurs s'arrêter de préférence; car là tous les goûts étaient largement satisfaits. On se demandait à l’envi par quels prodiges d'art et de patience nos amateurs avaient pu, dans une saison si rigou- reusement, si exceptionnellement inclémente, produire tant de merveilles florales dans toute la perfection de leur développement, Parmi ces merveilles, il faut citer en première ligne les Camellias, les Azalées de l'Inde et les Rhododendrum, eultures dans laquelle les Gan- lois ont toujours excellé et sont restés À peu près encore sans rivaux sérieux, surtout à l'égard des Azalées,. Nous renoncons, reconnaissant l'impuissance de notre plume, à décrire l’admirable effet de ces milliers d’Azalées, en boules, en pyramides, en buissons, couverts de myriades de grandes fleurs, aux coloris les plus vifs ou les plus tendres, et de telle sorte qu'on n’en apercevait pas le feuillage : Azalées, dont bon nombre attci- gnaient un à deux mètres de circonférence, masses littéralement éblouis- santes de fleurs splendides. Mélés aux Azalées de l'Inde des milliers de Camellias, au sombre feuil- lage verni, aux grandioses et éclatantes fleurs, les Camellias, cette autre gloire de l’horticulture gantoise, leur disputaient la palme de la beauté, et contrastaient fortement par la sévérité de leurs formes avec les grâces plus mignardes et plus attrayantes des premières. Il y avait là des mer- veilles en fait de belle culture et des floraisons supérieurement réussies. Ne jugeant pas utile de reproduire ici in extenso le programme des trente-six concours ouverts par la Société, notre tâche sera d'apprécier botaniquement et horticulturalement les plantes exposées : tâche, sinon facile, du moins bien douce à un anthophile de cœur et d’âme. La vaste salle et l'hémicycle du palais élevé à la Déesse des fleurs, palais qui a surgi du sol comme par enchantement, à la voix de quelques nobles et généreux amis de l’horticulture gantoise, présentait dès l'entrée le coup-d’œil le plus enchanteur ; les Palmiers, ces princes des végétaux, comme on les a si justernent nommés, les Aralia, les Rhopala, les Aroï- dées, les Bégonias, les plantes les plus nobles et les plus rares enfin, groupées avec un goût exquis (qui fait un grand honneur aux membres de la commission), et mélées à des milliers de plantes en pleine floraison, prodiguaient aux yeux ravis et leurs formes élégantes, et leurs belles fleurs si diverses, et leurs parfums si suaves. Le beau Jardin botanique de la ville avait, par les soins de son intelli- gent chef, fourni un riche contingent de grandes plantes d'ornement, qui, disséminées avec art dans la vaste enceinte, v produisaient le plus heu- reux effet. Sans nous astreindre à suivre la série des concours, nous mentionne- rons ici au hasard les plantes qui attiraient le plus notre sympathie, selon que nos regards séduits déviaient plus ou moins de l’ordre établi, 46 MISCELLANÉES. Tout d’abord, dans l’hémicycle, trente Palmiers divers, orgueil de la salle, trônaient majestueusement, étalant à l'aise leurs vastes frondes pen- nées ou déployées en gigantesques éventails. 11 ont conquis le premier prix, et du reste, l'établissement Ambroise Verschaffelt est coutumier du fait. Tout à côté de ces nobles représentants des Flores exotiques, divers lots de plantes rares et nouvellement introduites appelaient invincible- ment notre attention. Trois lots se présentaient concurremment pour remporter les deux prix affectés à ce concours (le 24°) ; celui de M. A. Ver- schaffelt a obtenu le premier; le second a été gagné par M. L. Van Houtte. Nous signalerons parmi les plantes du premier : Begonia impe- rialis, digne par la richesse des teintes de son feuillage de porter un tel nom; Begonia smaragdina, à feuilles d’un vert d’émeraude et par cela très bien nommé, tous deux récemment introduits du Mexique par leur heureux possesseur, ainsi que: Zamia fuscata, au feuillage brun ; Solanum argyreum, sur les feuilles duquel le blanc d'argent laisse à peine un peu de place au fond d’un vert clair; Pothos luteo-virens, aux feuilles en cœur, veinées-arquées de jaune verdâtre; Campylobotris Ghiesbreghtii, espèce arborescente, dont les riches teintes laissent désormais un peu dans l'ombre le Cyanophyllum magnifi cum, etc. Le premicr prix lui a été accordé à l'unanimité. lei, une observation, que nous sommes heureux de faire, se présente sous notre plume : nous voyons avec une vive satisfaction que nos prin- cipaux horticulteurs gantois semblent renoncer à s’approvisionner, entiè- rement du moins, de plantes nouvelles chez nos voisins d’Outre-Manche. Signalons done cette généreuse et patriotique initiative; puisse-t-elle avoir de nombreux imitateurs. Dans le second lot (2° prix), appartenant à M. Van Houtte, citons un superbe individu de l’Anthurium cordatum, aux nobles feuilles ; les Aralia Solanderi et Humbolti; le Myosotidium nobile, plante qui sera fort recher- chée; la curieuse Aristolochia Thwaïitesii, espèce en arbre, etc. Dans le troisième, M. A. Van Geert avait exposé un magnifique individu de Zamia Skinneri, aux très longues frondes, dont les grandes folioles sont striées-canaliculées, et qui portait au centre son jeune et curieux spadice florifère; un Yucca eue jet nous a semblé plutôt être un Dracæna), dé Près de ces intéressantes nouveautés, dont vient de s'enrichir pour la première fois la Flore gantoise, était une pompeuse collection de 50 espè- ces ou variétés de Bégonias, étalant leurs riches et amples feuilles, leurs myriades de fleurs en panicules. Beaucoup d’entr’eux, aux nobles propor- tions, n'avaient pas moins d’un à deux mètres d’élévation. Un premier prix bien mérité à M. Ch. De Buck (26° concours)! M. Van den Hecke de Lembeke, l'honorable et zélé président de la Société, à qui reviennent, comme on va le voir par nos citations, les prin- MISCELLANÉES. 17 cipaux honneurs de l'exposition, satisfaisant au 27° concours, dont il a remporté le prix sans conteste, avait offert une splendide collection de plantes à feuillage richement peint ou marbré. Citons spécialement un Tillandsia (?) viltata, aux larges rubans verts et blancs, bordés de jaune ; le Sanseviera fulvo-cincta, très semblable au guineensis, mais incompara- blement mieux panaché de vert tendre sur vert noir; le joli £Eranthemum leuconeurum, à la vénation réticulée de blane sur fond vert clair; le fameux Cyanophyllum magnificum, au noble feuillage; l'élégant Dracæna (Calodracon) versicolor, au splendide coloris rose ou cocciné et vert ten- dre, etc., etc. Avant de sortir de l’hémicycle, dont nous sommes forcé de faire le tour en courant, signalons les six Bégonias de semis, exposés par M. Ch. De Buck (prix en dehors des concours), dont l’un surtout sera fort recherché, le B. eximia, aux élégantes nervures vert tendre sur fond argenté; l’admirable collection d’Anœctochilus du Jardin botanique de Gand, supérieurement cultivée, et celle de M. le baron Osy, qui chacune, en dehors des concours, ont gagné une médaille en vermeil; M. L. Van Houtte a également obtenu une médaille d’argent pour vingt-quatre Bégonias de semis, très variés. Cinq superbes collections d’Amaryllis brésiliennes, cette autre gloire des cultures gantoises, parfaitement réussies dans leur orgueilleuse florai- son, et composées chacune de trente variétés, se disputaient l'admiration des visiteurs : ampleur florale, couleurs les plus riches ou les plus déli- cates; admirablement peintes ou panachées ou striées, bonne et ferme tenue, rien ne leur manquait; toutes cinq ont remporté un prix; le premier a été conquis par un terrible concurrent, nouvel Achille sortant de sa tente pour l’honneur floral de la ville, et dont, il faut l’espérer, chaque exposition désormais nous montrera les belles cultures; M. Ed. D'Hane a gagné le second; MM. Van den Hecke, Van de Woestyne et Beaucarne les autres. A côté de ces orgueilleuses filles du Brésil, on admirait, plus modestes et non moins attrayantes, les longues tiges eflilées et garnies de fleurs délicates des Æpacris et des Erica. Trois collections étaient en présence, dont deux présentées par M. Alexis Dallière, de Ledeberg, qui excelle dans cette culture, ont gagné chacune un prix. Nous nous garderons bien d'oublier, dans cette revue à vol d'oiseau, ces filles étranges de l'air aux insolites et charmantes fleurs, aux odeurs sui generis, qu'on appelle Orchidées! Celles de M. A. Verschaffelt, au nombre de dix, selon le programme (concours 16), ont grandement mérité et obtenu le prix : citons parmi elles, pour leur transcendante beauté et leur luxuriant développement, les Vanda tricolor, Milioniu cuneata, Dendrobium nobile, Angræcum virens, Lœlia anceps, etc. Le prix pour l'Orchidée la mieux cultivée (concours 17) a été gagné par le même horticulteur pour son luxuriant Vunda tricalor, var, Leopoldi. 18 MISCELLANÉES, Les Aralia (Didymopanax, Oreopanax. ete.) et les Rhopala, ces prin- cipaux ornements des serres tempérées, par leurs nobles proportions foliaires et caulinaires, étaient dignement représentés par quatre ou cinq collections, toutes remarquables par la beauté et la force des individus. Le jury, fort embarrassé et ne pouvant les récompenser toutes, a enfin tranché la question en faveur des lots de M. le baron Osy et de M. L. Van Houtte, Les Cactées, ces étranges plantes, aux belles fleurs, mais aux formi- dables aiguillons, formaient deux beaux lots, présentés par M, Louis De Smet, horticulteur, à Ledeberg, et A. Tonel, à Gand; celui du premier, le plus varié en espèces distinctes et appartenant à un plus grand nombre de genres, a remporté le prix. Comment n’avons-nous pas encore mentionné les Fougères, qu'avec tant de raison on a surnommées des dentelles végétales, bien que bon nombre égalent par les dimensions des segments de leurs frondes, celles de végétaux plus élevés dans l’ordre hiérarchique végétal? Ici nous aurions à citer de bien regrettables abstentions, si les conve- nances ne nous imposaient le silence, dans l’espoir surtout qu’elles ne se renouvelleront pas. Nous n’avons donc à citer que deux collections, dont l’une surtout, composée de grands et robustes individus, a remporté le premier prix, celle de M. L. Van Houtte; l’autre appartenait à M. À. Van Geert. On ne pouvait se lasser d'admirer dans ces plantes, soit le grandiose, soit la légèreté, la ténuité du feuillage. Nous devons être fort sobre de citations, pour ne pas dépasser les bornes d’un simple compte-rendu : mentionnons donc seulement l’Angiopteris pruinosa, aux immenses frondes pennées, qui fesait. partie de la première collection; ainsi que les A/sophila ferox, Diplazium giganteum, Marattia Verschaf- feluii, etc., ete. Les Conifères, ces arbres de tant d’avenir, et sur lesquels comptent les hommes éclairés et prévoyants, dans l'intérêt du reboisement des montagnes, des constructions civiles et navales, etc., étaient suflisamment représentées à cette brillante exposition par les deux collections de MM. Auguste Van Geert et Louis De Smet; à mérite égal, les individus plus grands et plus forts de M. A. Van Geert ont obtenu le premier prix; chacune comptait trente espèces ou variétés distinctes. Il faudrait pour être impartial et exact tout citer, tout vanter, car tout était beau et souvent admirable! Force nous est cependant de nous arrêter; aussi en passons-nous et des meilleurs, et renvoyons-nous au procès-verbal des concours et surtout au catalogue de lexposition publiés par la Société. Nous voudrions par exemple citer encore une foule de plantes d'ornement, de toute espèce et de toute catégorie, qui ont fait le sujet de divers concours et dont les principaux lauréats ont été MM. Van den Bossche, Van den Hecke, Van Geert père, J. Ver- ë 3 | |: | È ; Ë MISCELLANÉES» 49 schaffelt, A. Verschaffelt, L. Van Houtte, ete, Nous devons cependant une mention spéciale à ces brillantes messagères des beaux jours, origi- naires du pays de la lumière, les Hyacinthes et les Tulipes, etc. Deux collections des premières avaient été présentées, dont la plus méritante, cela va sans dire, celle couronnée en premier par le jury, appartenait à M. H. Van der Linden, d'Anvers; elle brillait par la force des individus, leurs fleurs serrées, mais bien développées, simples ou doubles, de toutes couleurs; quel éclat! quels suaves parfums! Une seule collection des secondes avait répondu à l'appel de la Société, celle que M. Ferd. D'Hoop, sénateur, avait envoyée, composée d’une soixantaine de Tulipes forcées, en individus un peu faibles, mais qui avait bien aussi leur mérite et qui eussent certes alliré davantage l'attention par leur bonne tenue, leur floraison bien venue, si tant d’autres sujets plus brillants ne leussent distraite; nous y avons remarqué les Tulipes duc de Tholl, Oculus Sols, et de Gesner. * Mentionnons encore, mais pour mémoire, trois ou quatre collections de Rosiers forcés, appartenant en général à la catégorie des hybrides remon- tants; la plupart étaient en fleurs, sans doute, mais ces fleurs étaient en grande partie imparfaitement développées, en raison des intempéries sévères de la saison. Néanmoins le jury, désireux d'encourager cette culture dans l'intérêt du commerce, a accordé deux médailles, gagnées toutes deux par M. L. Van Houtte. Les bouquets de salon, de fêtes et de mariages, cette industrie si importante en hiver, élaient au nombre de six et présentés par un seul concurrent, M. F. Leys : bouquets monstres, dont deux n'avaient pas moins d’un mètre de circonférence, sur un demi en hauteur, et formés de milliers de brillantes fleurs de toute espèce; un vaste bouquet de mariée captivait tous les regards, bouquet derrière lequel elle eût pu faci- lement se cacher : Camellias blancs, fleurs d’orangers, de Calanthe veratri- folia, de lilas blane, etc., etc.! Que de peines, de dépenses, de démarches pour composer un tel ensemble! Un premier prix a récompensé M. Leys. Conceluons enfin : car, lâchant la bride à notre enthousiasme, nous ne saurions achever, par ces plantes, objets de prédilection des amateurs gantois, et auxquelles la ville doit surtout sa prééminence et sa renommée florales, plantes dont nous avons dit un mot en commençant cet article bien sec et bien aride, sans doute, mais bien malgré nous : la plume peut- elle peindre des fleurs? L'objet du 9° concours était un groupe de quinze Rhododendrum arbo- reum en fleurs. Deux des collections présentées ont été couronnées : celle de M. le baron Osy, par un premier prix ; celle de M. J. Delmotte, horticulteur ; toutes deux remplissant bien les conditions du programme. Un fort joli Rhododendrum de semis, pour le plein air, à fleurs d’un rose tendre et finement tigré de brun, a reçu le prix du 18° concours, 20 MISCELLANÉES, gagné par M. Louis De Smet pour son À. Romain DE Suer : touchante dédicace d’un père à son fils! Camellias! notre embarras est extrême; il faudrait ici tout citer, tout louer, car les Camellias, ainsi que leurs aimables rivales, les Azalées de l'Inde, étaient la gloire de l'exposition, comme les uns et les autres sont la gloire de Gand et ajoutent chaque année un fleuron à sa couronne florale. Entre amateurs, six collections de 50 Camellias, de 15, de 6 (4°, 5°, 6° concours), fleuris, ont été couronnées dans l’ordre suivant de leurs possesseurs, MM. Christophe Van Loo, G. de Kerchove-d’Ousselghem, Claes-Thierentyn. : Entre horticulteurs marchands, cinq collections également de 50 et de 45 Camellias en fleurs ont été couronnées dans leurs producteurs, MM. Ver- vaene, Liévin Brugge et Jacques Lareu. Les 20 Azalées de M. Van den Hecke, le président (11° concours), étaient tellement méritantes, nous avons cherché à les peindre en com- mençant ces lignes, qu’au lieu de la médaille en vermeil proposée par la Société, le jury a demandé et obtenu pour elles, comme premier prix, une médaille en or. De plus, les deux autres collections en même nombre, appartenant au même et à M. De Graet-Bracq, négociant, ont reçu cha- cune une médaille d'argent (2 prix). Dans la même catégorie de plantes et comme prix de belle culture, M. Van den Hecke a encore gagné une médaille d'argent, pour son magnifique individu d’Azalea indica alba striata. : Fer Il faut finir, bien que nous en ayons : Claudite jam rivos, pueri, sat prata biberunt! Il nous suffira de dire, pour faire observer, à l'honneur de toutes les classes de la société gantoise, combien règne parmi elles le goût si pur et si délicat des fleurs, qu'à l'ouverture publique de lexposition, le dimanche 4 mars, une foule immense a, toute la journée, malgré un temps déplorable, une pluie battante et glacée, envahi la vaste enceinte du Casino. On a compté, dans un moment donné, dans le jardin, jusqu’à 46 voitures, tant de maîtres que de remises ou de vigilantes, sans y comprendre celles qui stationnaient dans les environs. N'est-ce pas là le plus bel hommage qu’on puisse rendre à la Déesse des fleurs, et la plus douce récompense des travaux et des veilles laborieuses de ceux qui les élèvent? Puissent désormais et à l’envi nos riches amateurs, nos laborieux horti- culteurs rivaliser et redoubler de zèle dans leurs travaux, pour maintenir toujours l'honneur floral de la ville au point culminant qu'il a atteint, et proclamons bien haut cette affirmation que la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, société mère et modèle de toutes les autres, les souliendra toujours généreusement dans leurs efforts, et saura dignement les en récompenser. Ca. Lew, (Journal de Gand et Écho des Flandres, 7 mars 1860). F4 ane PO rasta “heure à [( ‘re e1 e € { re) 2 Lt ire ty War t À €- ire l Hoi CExX AONA AUX Mearnrea fndlich He: ? à | QUELLE à PLU s pet CO IL ) be Planche 239. PHENACOSPERMUM GUIANENSE, PHÉNACOSPERME DE LA GUIANE. (Ravenala amazonica Horr.) : j ; 4 Erym. @evexy, perruque; ex tpmæ, graine. Musacez Ç Musez. CHARACT. GENER. Perigonii epi- gyni {ubus (1) elongatus farctus, phylla extleriora æquilonga lanceolata canalicu- lata, antico magis carinato, interiorum breviorum duo anteriora connata postico breviore amplexa. Stamina 5, postico de- ficiente. Ovarium inferum perigonii tubo (V. notulam ()) triloeulare, ovulis in lo- culorum angulo centrali pluriseriatis ho- rizontalibus anatropis. Stylus filiformis stamina parumper superans, sligmate crasso oblongo trisulco. Capsula coria- ceo-lignosa ovoidea obtuse trigona trilo- cularis loculicido-trivalvis. Semina pluri- seriata horizontalia loculorum angulo centrali ejusque processubus inserta obo- voidea angulata, esta fuliginea nitida Striolata; funiculo oblongo in arillum fibrosum fatiscente ; embryone in axi al- buminis duro-farinosi recto ejusdem fere longitudine lineari-lingulato. Musaceæ perennes austro-americanæ, caulescentes v. acaules, Musarum auf STRELITZIARUM habitum præ se ferentes, foliis distichis, petiolis basi vaginantibus elongatis, laminis magnis oblongis; scapo (rectius amite) terminali, spathis alternis biseriatis ; floribus èn aæillis spathillarum inclusarum distichis sessilibus sub anthesi vis aliquantum prominentibus albis ; se- minibus nigricantibus arillo stupposo cro- ceo-rubenle inclusis. Mio. li. e. (Exe. parenth.) p m (PhenaKosper- mum! Lege supra notulam ad calcem tertii versi textus inscripti Ravenala ma- dagascariensis, tab. 254.) Expricu. Prodr. FI, norf. 54. in nota, et Gen. Plant. 1650. sub Ravenalu ; Meisx. Gen. PI. 590 (292). Ware. Annal. HE 607. — Miquez, cha- ract. rev. et compl. in Moux et ScHLEcur. Bot. Zeit. 545 (1845). Stirp. surinam. 212. Uraniæ spec. L. C. Rica. et PLuR. Vide infra. CHARACT. SPECIF. adsunt supra in- fraque fusius redditi. P guianense MiQuEL, Stirp.surinam. L c.t. 62-63. in-fe. — Nostra tab. 259, ex præced. efficta ! Urania quianensis L. C. Ricn. Com- ment. de Musac. 21. t. 67. sicut Exnz.? VE. VIH. sicut Mio? Sruiréers., in In- stituut, 506 (1845). c. ic. floris ! Urawia amazonica HorTur. non Manr.? Reise in Brasil. 20. HE. Atlas, I. fig. VL. 2. sicut Mig. 1. c. (Phenacosper- mum amazonicum M1Q.). Bh Le Nous nous empressons de tenir la promesse faite à nos lecteurs, de leur donner un pendant à la noble Ravenala madagascariensis, décrite et figurée ci-dessus, PI. 254 (color. et fig. analyt. planche double (2)), et dont nous avons déjà dit quelques mots à nos lecteurs. V. L. c., au 5° recto. (1) Incaute clr. auetor hie tubum retulit; etenim apud Musaceas tubus floralis verus omnino deest ; sed ovarium adest elongatum quod satis bene illud eflingit. (2) Mavenala: Cnaracr. Generic. Synonymiæ addere veli, amice lector : — J. K. Hasskanz, Plant, jav. rar. 141. — Retzia, Pugill. IL. 4. Nous regrettons de n'avoir pas eu connaissance du premier de ces deux ouvrages, TOM. VII. — AVRIL 1860. rÉ PHENACOSPERMUM GUIANENSE. Sans doute, la plante qui fait le sujet de cet article n’atteint pas Îles proportions grandioses de celle-ci, mais, sauf la présence d’un caudex arboriforme, elle offre le même facies, et à peu près un ensemble aussi majestueux, par le magnifique développement de son éventail foliaire, l'élévation de sa hampe, le nombre et les dimensions de ses fleurs, dont la disposition et les formes, le fruit, les graines, etc,, sont presque abso- Jument les mêmes, circonstances qui nous faisaient dire que les genres sont peut-être un peu trop alliés! On sait, à ce qu'il paraît, bien peu de choses au sujet de l’histoire de cette belle plante, introduite vraisemblablement en Europe, il y a peu d'années, bien que L. C. Richard l'eût fait connaître aux botanistes dès 4831 (V. [. c.) et Endlicher dès 1855 (V. L, c.); néanmoins les catalogues de Sweet et de Loudon (Hort. bril, 1839) la passent sous silence, et nous ne la voyons figurer dans ceux des principaux horticulteurs qu’après 4845, D'un autre côté, M. Miquel, du moins dans ses Stirpes surina- menses (1. c.), est fort laconique à cet égard ; il se contente de dire qu’elle est assez commune dans toute la Guiane, où les habitants lui donnent le nom de Pananier des forêts ou de Bananier sauvage (Banana sylvestris !). En présence de cette pénurie extrême de renseignements, et ne pou- vant non plus décrire ex professo la plante d'après un individu adulte, qui nous fait défaut en ce moment, nous devons nous contenter de profiter de la diagnose générique qu’en a donnée M. Miquel, et des belles figures in-f° qu’il y a jointes, pour en donnner nous-même une description aussi sortable que possible, laquelle, avec notre belle planche ci-contre, quand nous avons composé notre article, lequel, sans doute, y eût beaucoup gagné, en ce que (si nous eussions pu nous le procurer!) nous aurions mis à profit la des- cription du Ravenala par M. Hasskarl. Dans le second, dont nous devons la bien- vcillante communication à un généreux et zêlé promoteur de la Science, M. le comte de Limminghe, l’auteur décrit complètement, mais seulement, la capsule et les graines; mais comme nous n’y trouvons aucun fait nouveau à citer, nous n’y re- viendrons pas. Nous saisirons en même temps cette occasion pour rectifier les chiffres de nos figures analytiques, lesquels, sur la planche, par inadvertance du lithographe, ne se rapportent pas à ceux de notre texte. Voici donc l'explication desdits chiffres, dont l'ordre normal à été bouleversé de la manière que nous venons de dire : RAVENALA MADAGASCARTENSIS, Planche analytique; R&CTIFICATIONS. Fiqures 4, 2. 5. Citations exactes. Fig. 4. Une étamine. Fig. 5. Spadice fructifère. Fig. 6. Ovaire avancé en âge, ou capsule non encore mûre. Fig. 7. Capsule en état de déhiscence. Fig. 8. Coupe d'un jeune ovaire. Fig. 9 et 10. Graines avec leur arille, Pun présentant de face son ombilie omboné, Fig. 14 et 12, Coupe horizontale et verticale de la graine, Etc. V. ci-dessus. PHENACOSPERMUM GUIANENSE. réduction et imitation de celles des Stirpes surinamenses, 1. c., pourra toutefois donner à nos lecteurs une juste idéc du noble végétal dont il s'agit. Le Phenacospermum quianense croit donc dans les Guianes, et vrai- semblablement, comme ses proches alliés, la Ravenala, les Streliiziæ, et même les Heliconiæ, dans des endroits humides et marécageux, plus ou moins inondés à certaines époques, et surtout le long des cours d’eau, Il représente absolument dans l'Amérique méridionale les Strelitziæ du Cap; même port, même feuillage, mais avec une inflorescence tout-à-fait diffé- rente. Chez ces dernières, en effet, indépendamment de la conformation des fleurs, une spathe unique termine la hampe, tandis que daus notre plante, comme chez la Ravenala, la hampe porte au sommet des spathes distiques, dont chacune contient des fleurs bien plus nombreuses que celle des Strelitziæ. I paraît qu'il existe deux espèces distinctes de Phena- cospermum. Ainsi, d’après une note, dont il fait suivre la diagnose qu’il a donnée du genre, M. Miquel cite un P, amazonicum, qui différerait surtout de celui dont nous nous occupons, par la présence d'un caudex; mais dont l'existence est encore assez douteuse : ce qui semble résulter de la note même de notre savant confrère, note que nous reproduisons ici textuellement : « Il existe dans l'ouvrage de Martius (Reise in Brasilien, HT. 20, Allas, T. I. fig. VI. 2) la figure d’un Phenacospermum amazonicum, espèce caulescente, mais jusqu'ici inexactement décrite. » Nous trouvons en outre dans quelques catalogues marchands récemment lancés, sous les noms impropres de Ravenala ou d'Urania amuzonica, une plante qui semblerait synonymiquement la même : ce dont il est per- mis de douter, car d’abord l'individualité du P. amuzonicum n'est rien moins que certaine; et ensuite, on possèderait, ce nous semble, on trouve- rait dans les auteurs, quelques détails plus ou moins explicites sur l'intro- duction de ce dernier, dont la patrie paraît être le Brésil et la station sur les rives de l’Amazone. Quoi qu’il en soit, revenons à notre sujet. Privé de tige (caudex), le P. quianense forme probablement, comme les Strelitziæ et les Heliconiæ, des sortes de touffes par la séparation dichotomique de l'individu après la floraison. Toutes les feuilles en sont radicales, superposées-distiques, étalées en éventail, et forment une sorte de tige par l'agencement de leurs longues et amples gaines pétiolaires em- brassantes. Chacune d'elle, avec son pétiole, qui compte pour moitié, a environ deux mètres de long; ce dernier d’abord subeylindrique, rigide, plein, se dilate tout-à-coup en un vaste gaine cymbiforme; la lame est PHENACOSPERMUM GUIANENSE, oblongue, cunéiforme à la base, rétuse ou même échanerée au sommet, d’un beau vert luisant; à vénation double et multiple, serrée, comme chez la Ravenala (V. ci-dessus) ; les bords en sont finement membranacés, rou- geâtres. Du centre s'élève une hampe terminale (et non un scape, puis- qu'ici le pédoncule est absolument nu), flexueuse, beaucoup plus longue que les feuilles, et terminée par 6-8 spathes alternes-distiques, longuement cymbiformes-aiguës, multiflores et longues d'environ 0,40-45. Les fleurs, au nombre de 6 ou 8 (ou plus?) dans chaque spathe, sont distiques, hautes de 0,15, blanches, flanquées chacune (?) à leur base d’une double bractée (spathelle!) d’inégale largeur (lintérieure beaucoup plus étroite), mais plus de moitié aussi longue que la fleur. Il semble, d’après la figure donnée par M. Miquel (PI. 62. fig. B), que ces bractées ou spathelles persistent, et s’accroissent de sorte à égaler les capsules en longueur? (De quo tacet cl. auctor!). Le périgone, surmontant immédia- tement un ovaire pédonculiforme, subtrigone, sessile, de moitié aussi long que la fleur proprement dite, est composé de cinq segments, soudés à l'extrême base (non tubulés), dont deux externes plus longs, lancéolés- aigus, canalicülés ; l’un, le plus extérieur, carèné; trois internes, dont le médian le plus court, à la base duquel s’insèrent les organes sexuels ; tous veinés-striés. Etamines 5, libres, mais enveloppées par le segment qui les porte et est à peine plus long qu’elles; les filaments en sont plans, fortement courbés en siphon à la base, à bords saillants; les anthères, longuement filiformes, ont leur connectif légèrement renflé à la base et tronqué au sommet (omnia ex figura!). Le style, qui les dépasse, est robuste, cylindrique, exsert, et se termine par un stigmate fusiforme, tri-sillonné, tors sur lui-même (à la façon de ceux des Büillbergiæ!). La capsule (V. Ovarium aux Caract. génér.! que nous avons sous les yeux, en ce moment, et que nous avons figurée d’après nature!) est trigone, ovoïde, ligneuse, striée, brunâtre, loculicide-trivalve, mais sans se fendre jusqu’à la base. Les graines, fixées horizontalement sur une robuste cloi- son saillante, sont très nombreuses, plurisériées, portées par un court funicule plan, très étroit au milieu, mais dilaté aux deux extrémités ; elles sont oblongues, subanguleuses (obovoïdes, Mig.), enveloppées de la base presque jusqu’au sommet d’un arille laineux, épais, d’un bel orangé vif (De reliquis V. Diagn. gener.). Le Phénicosperme de la Guiane, même cn l'absence de ses fleurs, si belles et si amples, de ses fruits si richement vélus, serait, par son port seul, éminemment ornemental et d’un grand effet parmi les autres plantes d’une serre chaude ; il l'emporte sous le premier rapport, sur la plupart PHENACOSPERMUM GUIANENSE. des Strelitziæ, par ses dimensions foliaires, qui ne le cèdent qu’à celles du gigantesque Strelitzia augusta, et de beaucoup par le nombre et l'ampleur de ses fleurs. Il a encore le mérite, sous l'influence d’une bonne culture, d’une végélation rapide et vigoureuse, ainsi que nous en jugeons d'après les beaux individus qu’on en élève dans l'établissement Verschaffelt. Si l’on considère l'ampleur de la poche que forme la base dilatée des pétioles, poche d'environ 0,50 de long sur 0,12-15 de diamètre, il est présumable que, comme chez sa colossale alliée, la Ravenala madagas- cariensis, ces bases doivent, dans un temps donné, au moins, contenir également une certaine quantité d’eau; mais ici nous ne pouvons émettre qu’une hypothèse, car les auteurs nous laissent à ce sujet dans une com- plète obscurité. Cu. Len. Explication des Figures analytiques, Au centre, fig. 1. La plante adulte florifère, extrêmement réduite. Fig. 2. Une fleur, demi-grandeur naturelle; & ovaire; on voit qu’il n'y a point là de tube proprement dit. Fig. 3. Segment périanthien sexualifère. Fig. 4. Une étamine séparée, un peu plus petite que nature. Fig. 5. Section transverse de l'ovaire avançant en âge; 1/2 grandeur natur. Fig. 6. Une spathe fructifère, au 1/6° de grand. natur. Fig. 7. La capsule, aux 2/5 de grand. natur. Fig. 8. Une graine, cou- verte de son arille et avec son funicule, un peu plus grande que nature, ex sicco ! Fig. 9. La même, nue, d’après Mig. Fig. 40. La même, coupée verticalement, au milieu l'embryon. Fig. 11. L'embryon isolé (Fig. 9. 10. 11. grossies). CULTURE. (S. Cu.) Voyez à ce sujet les prescriptions établies pour l'élève de la Ravenala madagascariensis; on suivra absolument à l'égard de la plante dont il s’agit les mêmes errements que ceux indiqués. + Planche 240. CHYSIS LIMMINGHEL CHYSIS DE LIMMINGHE, Ervu. xsis, fusion : parce que, dit l’auteur du genre, les pollinies sont comme fondues entre elles (7. à. c.). OrcuivaceÆ ? EripeNDrezÆ-?LÆuix. CHARACT. GENER. Sepala paulo connata patula, lateralibus pedi producto columnæ adnatis et calcar simulantibus. Petala sepalis conformia. Labellum trilo- bum patulum, venis basi callosis. Co- lumna (1) marginata canaliculata muti- ca; anthera subrotunda opercularis gla- bra. Pollinia 8 in laminam luteam semi- fusa, 4 exterioribus tenuibus 4 interiora crassiora abscondentibus. Rostellum la- minatum convexum. Herbæ epiphytæ (Americæ mediæ) oc- cidentales ab arboribus pendulæ, caulibus Cyrropopit depauperatis, foliis nervosis basi vaginantibus, racemis lateralibus pe Linpz. {. ü. c. (parenth. ex- cept.). , Chysis Lixpe. in Bot. Reg. sub t. 1937. ibid. Misc. not. p. 61. nis 130. 131 (1840). t. 23 (1841). Enxouicm. Gen. PI. 1445. Meisx. Gen. PI, 575 (280). Bot. Mag. t. 3617. 4576. . CHARACT. SPECIF. C. segmenta pe- rianthii longitudine æqualia : 5 externa PRPRAAII multo latiora carnosa, supremo oblongo lanceolato obtuso, venis7 elevatis, venulis anostomoso-lamellatis ; lateralibus segm. basi latioribus deltoideo-subdeflexo-fal- catis dorso carinatis ; interna apice infla- tulo-acutata spathulata, scilicet : basi longe unguiculata de medio dein dilatata ovato-lanceolata mucronata; omnibus similiter venatis; labello ut in congene- ris : disco (hypochilio) longe deuseque pubero, lobis lateralibus valde obliquis, medianti minore oblongo apice rotun- dato; 5 lamellis canaliculatis digitato- dispositis apice obtuso-cucullatis; gyno- stemate late alato concavo versus basim pubcrulo. Nos. ad viv. Chysis Limminghet Reicu. et Lino. Bonpl.…...? Linpen, in Catal. hort. 4857! sine descriptione! — — Reicus. f. in Allg. Gart.-Zeit, 380 (1858). Gart.-Flora, 150 (1859). = Revera et multo exactius (omnibus at- tente perpensis !) : Chysis aurea var. Limminghei! Nos. 124 M. William Hooker, à l’occasion d’une plante de ce genre (Bot. Mug. t. 4576, april 1851), qu’il n'hésite pas à rapporter comme simple variété, sous le nom de maculata, au Chysis aureu de M. Lindley (Bot. Reg. t. 1937. Bot. Mag. t. 5617), dit expressément : « Nous étions d’abord disposé à la regarder comme une espèce distincte des Chysis aurea, lœvis et brac- lescens ; mais un examen ultérieur nous conduisit à conclure qu’elle était plutôt une variété richement colorée du Chysis aurea, auquel en effet le C. bractescens est très étroitement allié; et nous ne saurions admettre comme suflisante la différence capitale sur laquelle se fonde le D' Lindley, c'est-à-dire, sur ce que le labelle du C. aurea présente cinq principales (4) Nomen quidem, ut non semel notavimus, nimis triviale, cui substituendum et merito verbum gynos- lema® V. Gynostemium jamdud rectius propositum ; etenim quid habet cum columna commune hoc floris segmentum ? nee quidem levissima similitudo ! Fund. rf & G ë SI ES © S & 2€L. LINDEN. Tabasco. (Serre chaude. } es, HE te “ LE. è chaff Fo rég 2 £ TS! - PIRE Ur « CHYSIS LIMMINGHEI. côtes et trois plus petites latérales, toutes tomenteuses et divergentes (1), «« tandis que dans le C. bractescens il y a cinq côtes égales, toutes lisses et parallèles (Linpz. !). »» Dans celui-ci les cinq côtes sont toutes tomenteuses dans leur moitié inférieure, tandis que dans les deux variétés du C. aurea (C. aurea, et C. aurea maculata) les trois plus petites latérales semblent des veines, telles qu’on en voit dans le milieu du lobe. « Dans le Chysis lœævis, dit M. Lindley, sont trois grandes côtes subconfluentes, et une plus petite de chaque côté, » Enfin, M. W. Hooker termine sa notice (à laquelle n'appartient pas la petite phrase guillemetée qui précède) en disant : « dans le C. bractescens, les bractées sont plus grandes et très concaves; les fleurs plus grandes, et les lobes latéraux du labelle sont plus grands que ceux du C. aurea. Les fleurs sont très odorantes (du C. bractescens ou du C. aurea? (2)) » = Nous ne rapportons la discussion ci-dessus que pour démontrer un fait : c'est que les trois seules espèces du genre, connues jusqu'ici, sont telle- ment voisines, qu’elles n’en constituent peut-être qu’une seule, dont les dimensions des parties florales et leur coloris, le nombre des côtes, ou lamelles, du disque labellaire dépendent de la différence de leur habitat et de leur station, et dans leur pays natal et dans nos serres. II suffit, pour se faire cette idée (du moins, c'est ce qui nous arrive), de lire attentive- ment les diagnoses des espèces, et de consulter les figures qui en ont été données, Ainsi, et surtout le nombre des côtes du labelle, sur lequel se fonde principalement M. Lindley pour la distinction des espèces, ne varie point ; il y en a toujours cinq, comme le fait remarquer aussi M. W. Hooker, et il est vraisemblable que les plus petites latérales, qu’ajoute le savant orchi- dologue, ne sauraient, par leur inconstance ou par leur présence plus ou moins contestable, former un caractère distinctif (V. note (1)). La charmante plante, dont il s’agit ici particulièrement, si remarquable par la grandeur et le frais coloris varié de ses fleurs, ne nous a non plus offert aucuns caractères essentiellement distincts de ceux des congénères que nous venons de passer en revue; mais elle leur est de beaucoup supérieure en beauté. À notre grand regret encore, nous n’en saurions rapporter ici l’histoire complète, Nous la voyons figurer pour la première fois (?) dans le catalogue de M. Linden pour 1857, qui en indique Chiapas comme patrie. M. H. Jäger, dans le N° de mai 1859 du Garten- flora (1. c., d'après l’Allg. Gartz. V. ad synon.) lui donne pour parrains M. Linden et M. Reichenbach, fils, et pour patrie Tabasco. Chiapas et Tabasco sont au reste deux provinces contiguës, et la plante a pu en être (1) En tout neuf, ajoute M. Lindley (Bot. Reg. t. 23. 1841) : ose cinq Pa 3e s ah se de chaque côté, font onze! il y a 1à un lapsus calami/ En oùtre, l'examen de : planche : mé nie confirme pleinement l'appréciation de M. W. Hooker; il y a bien là cinq € tes ve es, et les ro prétendues qu’il croit exister de chaque côté, sont certainement de simples veines où plis, comme on avait sur le reste du labelle. , (2) Nulle autre part, M. Lindley et M, Hooker ne citent cet important fait. CHYSIS LIMMINGHEÏ. envoyée simultanément en Europe, et en premier lieu, à ce qu’il semble, à l'établissement Linden, par les soins de M. Ghiesbreght (1). Elle a été dédiée, et merito quidem, à M. le comte Alfred de Limminghe, dont le nom a déjà été cité plusieurs fois avec honneur dans ce recueil (V. passim et ci-dessus, Misc. 28. note (1)). Le bel individu, que nous en avons examiné en octobre 1858, appartenait alors à feu M. le baron Heynderyex. Quelques détails descriptifs complèteront notre phrase spécifique. Pseudobulbes épiphytes, fusiformes, annelés-articulés, hauts d'environ 0,12 sur 0,02 de diamètre ; portant dans la première jeunesse des feuilles distiques, squamiformes à la base, puis peu à peu allongés, plus larges, lancéolées, brièvement acuminées, plissées-veinées, d’un vert pâle; à pointe tordue obliquement. Scapes 5-flores, et plus, sortant de l’aisselle des feuilles latérales des jeunes pseudobulbes et nutants ; bractées ovées- cordées à la base, puis aiguës, verdâtres; à bords blancs, très finement membranacés; chez les pseudobulbes adultes deux feuilles terminales beaucoup plus grandes (0,22-24 + 0,03-4) sont pétiolées et conjointes à la base, ensuite lancéolées-oblongues et longuement acuminées. L'ovaire-pédicelle est court et profondément 6-sillonné. Le rhachis est flexueux. Les fleurs, absolument conformées comme celle des congénères, et inodores, n’ont pas moins de 0,05-6 de diamètre. Leurs cinq segments (V. diagn.) sont d’un blanc pur, largement maculés de rose-violacé vers le sommet, et veinés-réticulés d’une manière très apparente : disposition qui ajoute à leur élégance. Le labelle a ses lobes latéraux d’un jaune d'or à l'extérieur, richement ligné de cramoisi à l’intérieur ; le médian ou terminal, plus petit, oblong, obtus et biparti au sommet, est blanc-violacé, vergélé de cramoisi vif. Somme toute, c’est là, comme nous l'avons dit, en commencant, une charmante plante, la plus belle entre les congénères (ou variétés ! comme on voudra), et que les amateurs peuvent se procurer chez notre éditeur. Cu. Len. CULTURE, (S. Cu.) Mèmes soins pour celte plante que ceux qu’on donne aux Orchidées épiphytes, dont la culture a été maintes fois indiquée dans ce recueil. On la plantera de préférence dans des sphaignes sèchées, exhaussées en dos d’âne, entre lesquelles, enfonçant ses robustes racines fibreuses, elle trouvera, grâce à des seringages modérés, donnés pendant la durée de sa végétation, l'humidité nourrissante qui lui est nécessaire. À, Y, (1) Ces renseignements sont confirmés par une lettre que nous recevons de M. Linden, lorsque déjà ce qui précède était imprimé : il y est dit que la plante croit sur les arbres des forêts, près des bords de la mer, dans la province de Tabasco, où l’a découverte M. Ghiesbreght, qui de là l’a envoyée, en 1855, à M. Linden. sé Lei Ed: (LE sa l f t ECC” MOORE (ORN( . {Serre chaude j Planche 241. PTERIS ARGYREA PTÉRIS A FEUILLES ARGENTÉES, U / . 7e FaR à , s . Éryu. Hrépis, ds, Pteris, idis, nom général donné aux Fougères chez les anciens. PoryPoDiAcEÆ 6 PTERIDEZ. CHARACT. GENER. Sporofheciis li- nearibus continuis marginalibus; indusio margini frondis adnato ab ipso distineto membranaceo scarioso integre dehiscente; sporangiüis ovalibus ad receptaculum li- neare continuum eum indusio aflixis, sive ad axillam indusii nascentibus ; an- nulo lato 16-20-articulato; sporis brevi- bus ovoideis trigonisque raro reniformi- bus ; sporangiastris in plurimis speciebus piliformibus strangulatis suceineo colore! Frondibus monofuxicis pinnaltis 1-2-5- pinnato-pinnatifidis ; frondibus seu seg- mentis frondium fertilibus non raro an- gustioribus; nervillis pinnato-furcatis marginem altingentibus aliquando colo- rats; nervillis /rondium fertilium cum receplaculo coalitis. — Filices varie par- tito-pinnatæ herbaceæ magneæ terrestres rupicolæ cosmopolitanæ. A. L. A. Fée, Gen. Filic. 124, Tab. XI. A. fig. 1-5 (1). Pteris Lixn. Gen. PI. 1174 (1757). Hort. Cliff. 475. — Lonchitidis spec. Aucr. Allosori spec. PRESL. et AUCT. VAR. ete. — W. Hoo. et Ferp. B. Gen. Fil. t. XLIV (P. nemoralis Wirzp.) ScHuKR. t. 88-97. Lamizz. Nov. Holl. t 244-245. Nov. Caled. t, 8. Gaunicn. Voy. Freye. t. 19. Ranni, PI. bras t. 63-70. Hook. ct Grev. le. t. 8. 28. 107. 116. 126. 150. 142. Acu. Racu, FI. Nov. Zel, t. 12. Acanon, f. Rev. spec. gen. Pter. 8. Expz. Gen. PI. 622. et suppl. 1. 4347. W. Hook. lc. PI. t. 119. 207. 422. 915. 975. Presz, Pteridgrph: 145. Mar. et Gaz. Foug. du Mex. Di et seq. PL. 12. 15. 14. — etc. etc. De charact, rev. specieb.que admissis, adi, lector studiose., opus cirss. FÉE supra citatum, et ejusd. 6. 7. 8. mém. c. plur. icon. CHARACT. SPECIF. Infra imperfecte descripta; etenim Clr. Auctor de fructi- ficatione omnino tacuit.! sicut et in sua phrasi specifica ! Pteris (( Pyrophylla) argyrea Moore (argyræa ! (2)), Journ. of Hortic. Soc. of Lond. 7. july 1859. Garden. Chron. 1859. < « Pteris argyræa (V. notre note (?)) présentée par MM. Veitch et fils, d'Exeter et de Chelsea. — « Cette noble Fougère se fait remarquer comme un très bel objet, d'un caractère entièrement distinct, étant la première Fougère, introduite dans les cultures, dont la panachure soit bien mar- quée. Le comité, à l'unanimité, lui a accordé un certificat de mérite de première classe, comme étant une plante entièrement nouvelle et extrême- ment ornementale. Elle a été introduite de l'Inde centrale. « Port vigoureux, frondes de cinq pieds (et plus) de long, y compris leur (1) Nous saisissons cett proclamé à bon droit le premier Ptéridologu qui s'occupent des Fougères en botaniste ou en amateur (Voyez 29. IV. SI. V. 83.), (2) L'adjectif argyreus, &, um, poétiq- apyupEi0S nous ne voyons pas quelle e occasion pour rappeler les magnifiques et excellents ouvrages de cet auteur, e moderne : ouvrages absolument indispensables à tous ceux ci-dessus, Tes 11. Miscell. p. 33. II. LA La latinisé par les modernes, venant du grec æpy/UpEOS, —Eæ— OV, Où raison oblige à altérer latiniquement ce mot, comme le font plusieurs écrivains, en argyrœæus, &, um. Pourquoi æ pour e? TOM. VII. — AYRIL 1860. 8 PTERIS ARGYREA» robuste stipe, lequel est squamifère à la base et occupe la moilié environ de cette longueur ; ovées dans leur circonscription, d'environ deux pieds et demi de diamètre à la base, pédati-bipennatifides : les deux paires inférieures de pennes ordinairement, quelquefois la troisième aussi, ayant une branche basilaire postérieure ; segments des pennes obtusément linéai res, subfalciformes, longs d’un pouce un quart, un peu onduleux, un peu -épineux sur le rhachis supérieur, le terminal caudé,. » La beauté particulière de cette Fougère est due à ce que la base de - chaque segment, sur Æ de pouce ou plus de sa longueur, est d’une couleur gris-d’argent (argent mat), de manière à former une large bande argentée, d'environ 5/4 de pouce en largeur, le long du centre de chaque penne et de ses divisions. C’est une excellente addition à nos collections de Fougè- res. » (Journ. of Hort. Soc. 1. c.). On trouve dans le Gardener's Chronicle (1. c.) une description un peu plus étendue de cette belle Fougère (1), mais l’auteur n’y donne pas non plus les caractères de la fructification, que nous regrettons dès lors de ne pouvoir citer ni figurer. MM. Veitch la doivent sans doute à leur infatigable et zêlé collecteur, M. W. Lobb ; elle a été recueillie dans l'Inde centrale, d'où elle leur a été envoyée il y a trois ans environ : renseignement bien vague! si Von considère la vaste étendue de cette contrée, La Société royale de Botanique et la Société d'Horticulture de Londres ont couronné cette plante comme hautement ornementale, et la dernière spécialement lui a accordée un certificat de mérite de première classe. M. Moore la regarde comme très voisine des P, quadriaurita, nemoralis, felosma et longispinula. Cu. Len, ra CULTURE, (S. Car.) Une terre sablonneuse et légère, quoique richement pourvue d'humus (terre de bois, par exemple), tenue humide, et renouvelée tous les deux ou trois ans ; des seringages fréquents, un drainage épais et très perméa- ble (platras ou tuiles concassés); un ombrage un peu épais contre les rayons solaires; une chaleur humide, constante, mais modérée ; multi- plication des espèces herbacées par la séparation des touffes; par semis des graines, pour toutes les catégories : voilà en quelques mots les soins que demande une collection de Fougères, plantes qui peuvent vivre en assez bonne intelligence avec les Aroïdées et les Orchidées, qui exigent les mêmes soins, et qui réunies forment, par leur diversité même, l'effet le plus charmant, le plus harmonieux qui se puisse voir, À,:Y. (1) La communication de ce numéro nous a été faite trop tard pour que nous pussions en tirer parti. MISCELLANÉES, 21 Quelques mots encore au sujet dun SEQUOIA GIGANTEA ENoL. (Wellinglonia — Linpi.) Nous avons, d’après les journaux horticoles anglais, donné dans ce recueil (Te Ier. Misc. 14. 18) une description complète et une figure réduite, celle d’un de ses cônes, grd. nat., de ce géant végétal, le Mam- moth Tree des Anglais, le Big Tree des Américains, arbre que, par un orgueil national malentendu, les premiers s’obstinent à appeler Welling- tonia, les seconds, par revanche, Washinglonia (dénominations qui peu- vent se passer de commentaires), et qui, par droit de priorité et de justice, doit porter désormais et à toujours le nom de Sequoia. Dans ces dernières années et depuis son apparition dans les jardins en 1855, apparition dont tout l'honneur revient au célèbre voyageur- botaniste W. Lobb, le collecteur des heureux MM. Veitch, cet arbre n'a cessé d'occuper la presse botanique et surtout horticole ; jamais en effet aucune autre plante n’a autant intéressé le génie civil et militaire, tous les arts qui dépendent de l'industrie, la construction des maisons et des navires ; et qui dans l'avenir en tireront des ressources immenses, lorsque nos montagnes, nos landes, nos terres incultes en seront peuplées. Nous pensons donc qu’en raison de l'importance extrême du Sequoia gigantea pour le reboisement, en partie (1), des terres dénudées du vieux eontinent, reboisement qui, grâce à lui, n’est plus à l'état d’utopie, puis- que jeune et issu de graine il résiste à nos hivers, nos lecteurs, qui peu- vent en jouir dans leurs pares et leurs jardins, trouveront un nouveau plaisir à en entendre parler de nouveau. Dans une des séances de la société botanique d'Edimbourg, M. A. Murray adresse une notice, remplie en partie par des détails intéressants sur le fameux Mammoth Tree, détails trop étendus pour être reproduits ici, mais que nous allons analyser, et qui du reste sont fort contradictoires avec ce qu’on en avait rapporté précédemment. © Désireux d'en procurer des graines à son frère, M. W. Murray, de San-Francisco, il organisa une expéditon dans ce but. « Le premier endroit où on le rencontra fut le bois (2) des Calaveros (tètes de mort!), près des sources du Stanislaus et du San Antonio (5), à (1) En partie, disons-nous : ear d'autres Conifères, acquérant de moindres dimensions sans doute, mais d’une végétation plus prompte, méritent également l'attention, sans non plus négliger d’autres essences, comme les diverses espèces de chêne, de châtaignier, d'érable, ete., etc. (2) Grove, bosquet, bouquet de bois, etc. (3) 1200 10° long. occid. — 38 lat. N. Mérid. de Greenwich. TOM, VII, MISC, — AVRIL 1860, ÿ 22 MISCELLANÉES. 4590 pieds d'altitude au-dessus du niveau de l'Océan, Là le nombre de ces arbres encore debout était de 92, On en connaît maintenant deux autres localités, l’une dans le Mariposa, l’autre dans le comté de Fresno ; la première contient environ 400 arbres; la seconde 600. Cet arbre est sans contredit le plus grand et le plus magnifique que l’on connaisse sur Ja surface de la terre. Son allié, le Sequoia sempervirens, lui cède peu en hauteur, but still stands little in background. Ces deux arbres, dans leur entier développement, atteignent environ 500 pieds de hauteur et 90 de circonférence, — Il paraît constaté qu’un des S. gigantea observés n’avait pas moins de 450 pieds de hauteur et 116 de circonférence (38 £ de dia- mètre). »— Dans le groupe de Mariposa, l’un des arbres mesurait 94 p. de cir- conférence, le plus petit 24. — S’en procurer des cônes, était une chose fort difficile, en raison de leur hauteur; ils ressemblent à de solides piliers dépourvus de branches sur près des 2/5 de leur hauteur, souvent avec une écorce sillonnée, de manière à ressembler à des colonnes canne- lées. — Divers moyens furent essayés; car grimper dessus, était, en raison de leur extrême hauteur, une chose impraticable ; on essaya d’un cerf-volant avec corde en dessus et en dessous ; de coups de fusil à balle; mais, en raison de la petitesse des cônes et de la ténuité des rameaux, au bout d’une semaine, on en avait obtenu à peine de quoi remplir une poche d'habit. M. Patrick Black, excellent tireur, et qui fut chargé en- suite de l'opération avec un vieux chasseur, se construisit une hutte dans ces parages, élevés à plus de 6,000 pieds dessus de la mer (et où il gèla chaque nuit pendant son séjour); mais celui-ci s’aperçut bientôt qu'il eût fallu d’immenses munitions et une armée de tireurs pour se procurer une assez faible collection de graines. — Enfin, on se décida (fait bien regret- table, véritable acte de vandales!) à en abattre quelques-uns. Le plus petit, 24 p. de circonférence, leur demanda trois jours d’un travail péni= ble pour être couché sur le sol ; le plus gros, 42 p. de tour, une semaine, — Heureusement les autorités du pays intervinrent enfin, et le mussacre dût en rester là. » — Le bois en est extrêmement mou (so/t), très léger, se travaille aisément, et est assez semblable à celui du Cèdre, dont on fait les crayons; coupé fraîchement, il est blanc, mais prend promptement la couleur de ce dernier, Il est si fragile, que l’un des arbres, dont nous venons de parler, se rompit en trois, avant de toucher le sol, entraînant avec lui toute une forêt de Pins et de Sapins. — Un assez grand nombre d’indi- vidus de ce groupe avaient été brisés près du sommet (par la foudre ou MISCELLANÉES, 23 les vents ?), de sorte que s'ils ont continué à végéter dans la même pro- portion, ils doivent avoir été d’un tiers plus élevés. — Mais si le bois est fragile (ce dire ne s'accorde pas absolument avec celui d’autres observa- teurs), l'écorce ne l’est pas, elle est beaucoup plus dure à couper que le bois; elle est coriace, fibreuse (stringy), spongieuse, élastique, comme celle d’une noix de cocotier, a un pied, un pied et demi d'épaisseur (et est d’une couleur jaune de cannelle, d’une texture très fine). — Sans cette écorce protectrice, l'arbre serait bientôt brisé et renversé par le vent; elle est formée sur un plan différent de celle de la plupart des autres arbres, celui d’un toit à sillons ; les couches sillonnées enveloppent l'arbre longitudinalement et les interstices, que laissent entre elles ces parties plus dures, sont remplies par une substance élastique et spongieuse. » — La quantité des graines obtenues ne fut nullement la compensalion des sacrifices faits pour les récolter. — La quantité des bonnes et des mauvaises fut seulement de 6 ou 8 livres ; mais, comme il faut environ 50,000 graines pour une livre, l'expédition, après tout, a probablement produit plus de gain que de perte (4). Le fragment de bois, envoyé par mon frère, ajoute M. Murray, me fournit l’occasion de vérifier les calculs qui ont été faits sur l’âge et la croissance du Wellingtonia, et je trouve qu'ils répondent aux conclusions qu'a données sur ce sujet le D' Torrey, qui élablit que l'arbre (celui dont a parlé M. Lindley, évidemment !) avait environ 1200 ans et non 5000, comme on l'avait erronément prétendu, aprés en avoir seulement compté les couches externes, d'après lesquelles on avait supposé que toutes étaient de la même épaisseur, — L'arbre est parfaitement rustique en Angleterre, y croît avec une grande rapidité; et bien qu’introduit seulement (de graine!) en 4855, il y a déjà atteint une hauteur de 9 Z pieds sur 49 pouces de circonférence, à la base, notamment à Castle Martyr, près de Cork, ainsi que dans d’autres localités d'Angleterre et d’Ecosse ; il a même donné des fruits mürs à Thetford, dans le premier de ces pays. — » On voit par ce qui précède, que tout n’a pas encore été dit sur cet arbre célèbre, et qu’il existe à ce sujet et des contradictions et des points obseurs, qu'il importe d'éclaireir. C’est là ce qui nous a engagé à en entretenir de nouveau les lecteurs de l’{lustration horticole. Disons encore dans leur intérêt, que pour que le Sequoia gigantea (4) Cependant le prix de ces graines est encore fort élevé ; nous lisons dans un des derniers Nos du Gardener's Chronicle (janv. 1860), qu’en vente publique, des paquets de ces graines, pesant une demie à trois quarts d’once, étaient payés 5 livres sterlings chacun (125 fr.); or, la livre anglaise a deux onces de moins que l’ancienne livre française, 2% MISCELLANÉES. acquière chez nous tout son développement, toute sa majesté, ils doivent ne planter que des individus provenus authentiquement de graines : jamais, en effet, comme chez toutes les autres Conifères, un individu fait d’une bouture latérale, n’atteindra le port normal et la taille de ceux venus de graines; nous disons une bouture latérale, parce qu'une bouture prise à l’extrême sommet d’une Conifère, dont la flèche a été coupée par un accident ou dans un but de multiplication, peut former plus tard un bel et normal individu. Terminons enfin en disant, que sur le continent, où le climat est plus sec et plus froid que celui de la Grande-Bretagne, le Sequoia gigantea doit être planté sur les versants est et sud, est ou sud-ouest des collines, de préférence à ceux du nord-est ou du nord-ouest; ou dans des vallées un peu abritées des vents de ce dernier, et dans des terres meubles, sablon- neuses, parfaitement perméables, à sous-sol naturellement drainé; que pendant sa jeunesse, jusqu’à ce qu'il ait dépassé un mètre et même 1",50, il serait utile, dans les grandes gelées, de l’abriter du nord, par une simple natte, qu’on enlèvera, aussitôt le danger passé ! Nous voulons parler ici des individus isolés et cultivés dans les pares ou les grands jardins; plantés, en effet, en grand, pour reboisement par exemple, ces soins ne pourraient avoir lieu; mais, dans ce cas, ils seraient lenus un peu serrés, pour cn arracher plus tard les sujets morts ou déformés. PLANTES RECOMMANDÉS. (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Didymocarpus primulæfolius Garon. (1). Gesneriaceæ S Cyr- tandreæ $$ Cyrtandræ. — Petite plante, éminemment gracieuse, ayant, comme le fait avec raison remarquer M. W. Hooker, à qui nous emprun- tons ces détails, absolument le facies et l'inflorescence d'une primevère, et par ces causes, parfaitement nommée ainsi par feu Gardner, toujours re- gretté. Son allié le plus proche est le D. Humboldtianus (V. notul. (1) du (1) D. Acaulis, foliis radicalibus patentibus ovalibus obovatisve obtusis serratis in petiolum longum ala- tum decurrentibus rugosis supra pubescentibus subtus tomentoso-albidis ; scapis (exactius amilibus /) axil- laribus folia æquantibus apice dichotome eymoso-paucifloris; calycis villosi lobis lineari-oblongis erectis obtusis; corollæ lubo eurvato subtus præcipue insigniter inflato, limbi lobis 5 patentibus æqualibus. W. Hoo. L. i. c. (parenth. excepl.). Didymocarpus primulæfolius (eur seripserunt Ganpner et W. Hook. primulæfolia et Humbold- tiana : XæP7T 05 ; 05 latine carpus masc.) Gaaps. Contrib. to Fi, of Ceylon, p. 18. Bot. Mag. t. 5161, January 1360, MISCELLANÉES. 25 même, figuré aussi dans le Botanical Magazine, t. 4757; chez celui-ci les feuilles, toutefois, sont beaucoup plus larges et les pétioles plus courts. Elle croît sur les roches ombragées, sur les monts Hantane, près de Candie. C'est une plante herbacée, acaule, entièrement couverte d’un duvet (poils courts) blanchâtre, plus épais (entièrement tomenteux) sous les feuilles, lesquelles sont toutes radicales. Lames de celles-ci elliptiques, ou subobovées, étalées, rugueuses, fortement veinées-réliculées, crénelées en scie, longues de 3 à 4 pouces, atténuées à la base en un pétiole ailé, plus long qu’elles (en tout cependant 4-4 3 p., mesures françaises, ex figura!). Scapes (1) nombreux, aussi longs ou plus longs que les feuilles, dressés ou à peu près, divisés dichotoméairement au sommet en une petite cyme, formée d'un petit nombre de fleurs (petites) d’un lilas pâle, passant bientôt au blanc. Calyce très velu, fendu profondément en 3 segments linéaires, presque dressés. Corolle tomenteuse, courte, remarquablement large (par rapport à son exiguité, 0,01 4 de diam.), d’abord penchée, puis relevée, renflée-ventrue en dessous; à limbe de cinq courts segments presque égaux, arrondis, crénulés. Sur les cinq étamines, deux seulement sont parfaites; toutes incluses, insérées vers la base du tube; anthères réniformes. Ovaire oblong, couvert de papilles glanduleuses. Style aussi Jong que l'orifice de la corolle, glabre; stigmate arrondi, déprimé. Elle végètera bien sur une tablette, près des jours, dans une bonne serre tempérée. Schomburgkia Lyonsi Linpi. (2). Orchidaceæ S Epidendreæ $ Læliæ. — La plus jolie du genre, dit M. Lindley! jolie est une épithète pas trop modeste, c’est belle qu'il fallait dire, c'est charmante, comme on va en juger. Les tiges (pseudobulbes) n’en ont pas été encore décrites, bien que la plante ait été introduite depuis plusieurs années déjà en An- gleterre. Elle paraît être originaire de la Jamaïque; elle y a été trouvée récemment toutefois sur le trone d’un arbre, lequel avait été abattu sur les collines qui environnent la paroisse S'°-Anne (sic/). Le scape est robuste, floral, cylindrique, long avec l'épi d'environ 0,50, et enveloppé, jusque près des fleurs, par des squames étroitement engai- nantes ; la grappe est multiflore; chaque fleur est munie à sa base d’une (1) Et mieux hampes, puisque ce pédoncule commun est entièrement nu; le scape, proprement dit, est toujours folié (V. nos notes, supra passim !). (2) S. Sepalis petalisque ovatis obtusissimis erispis ; labello indiviso conformi unguiculato concavo mar- gine crassulo, coslis quinque subæqualibus acutis; anthera bicornuta, Lans. L, à. €, Schomburgkia Lyonsi Linnr. Gardener’s Chronicle, 615. Sept. 2. 1853. Bot. Mag. t. 5172. March, 1860, 26 MISCELLANÉES. très longue bractée (0,08-9) scarieuse, brunâtre, pendante, canaliculée. Les ovaires (pédoncules), presque aussi long ou plus longs encore que les bractées, sont subhorizontaux, blanchâtres, courbes-défléchis, et orangés au sommet. Ses fleurs sont par conséquent pendantes, mais un peu redressées, grandes (environ 0,05 de diamètre), d’un blanc pur, marqué très élégamment sur chaque segment de lignes horizontales, bisériées, parallèles, serrées, d’un beau violet. Ceux-ci sont presque semblables, étalés, ovés ou ovés-lancéolés. Le labelle, plus large que les pétales (moins ct beaucoup plus court, d’après la figure), est apiculé-récurve, crispé- ondulé aux bords (qui sont jaunes), avec cinq côtes médianes. Gynostème courbe, canaliculé. Anthère curieusement bicornue. D'après M. Rollison, chez qui vraisemblablement la plante est disponible pour les amateurs, et qui en a communiqué un scape fleuri à M. William Hooker, le feuillage, dit ce savant (et les pseudobulbes probablement), est exactement semblable à celui des S. crispa, Brocklehurstiana ct marginala. Chamæbatia foliolosa Bexru. (1). Rosaceæ S Potentillæ. — Gra- cieuse, fort gracieuse plante, si l’on considère, non la beauté des fleurs, qui sont celles d’une Potentille frutiqueuse, mais le feuillage ténu, léger, pluri-penné, à pennules multiples, et rappelant celui des Achillæa; les fleurs, sinon belles, mais jolies, sont nombreuses et forment des cymes terminales. Elle croît (2) sur les parties les plus élevées des montagnes de la Sierra Nevada (montagnes neigeuses), et en abondance sur les versants des collines qui sont au pied, ainsi que sur celles du Sacramento, en Californie ; elle fut découverte en premier lieu par le colonel Frémont, en 1844; ct recueillie plus tard par MM. Hariweg et Shelton. MM. Veitch eurent depuis l'heureuse chance d’en recevoir des individus vivants de la Cali- fornie, par le moyen de leur excellent collecteur, M. Lobb. Tout porte ces messieurs à croire, dit M. W. Hooker, qui nous fournit ces détails, qu’elle sera absolument rustique dans les jardins et qu’elle y sera haute- ment ornementale. En attendant que l'expérience décide cette question, (1) CHARACT. GENER. C. Calycis tubus turbinato F , limbo persistente, laciniis 5 æstiva- tione valvatis. Petala 5. Stamina numerosa pluriseriata ad faucem calycis inserta. Ovarium in fundo calyeis nnicum ercetum liberum; stylus ex apice ovarii erectus, latere interiore fere ad medium fissus et stigmatifer. Ovula 2 erecta anatropa. Achænium siceum calyce inclusum, Semen unicum erectum. Bent. L.5.c. Chamæbatia Benru. PI. Hartw. 308. Torncy, PI. Fremont. IE. t. 6. CHARACT. SPECIF. Supra sunt et in textu expressi. Unicæ speciei. Bexru., Tonn. ls es, et W. Hoox. Bot. Mag. t. 5171. March, 1860. (2) Voici au moins, une fois par hasard, qu'un recueil anglais nous donne l'historique complète d'une plante, Spaces ane DORE op à QD \ Y thez LA er. LE P pr. OLA À LC, CH LE. SOLANUM ARGYREUM. Âort. NE NES c L 7 re 4 F r Sa x ! de Ris SES Chuapas, (derre chaude en River, Pleine terre en ele.) Planche 242. WITHERINGTA POGONANDRA. WITHERINGE à élamines barbues. (Solanum argyreum Honr.) Érym. W. WirneriNe, médecin et botaniste anglais, auteur d'un ouvrage sur les plantes de la Grande-Bretagne, éd. [ à VII. 1776—1850 (Secnd. PrrrzeL!). SoLANAcEÆ SoLanez S Soraxz (1). CHARACT. GENER. Calyx 4-denta- tus v. 4-5-fidus. Corolla rotato-campa- nulata 4-5-partita calyce longe major, -operculo brevissimo subvilloso corollam infra divisuras cingente, appendicula parvula subrotunda corollæ adnata utrin- ue ad basin singuli filamenti; foveolis -5 extrorsum vix manifestis magna co- pia mellis impletis quarum limites sunt : superne opereulum corollæ, inferne ap- pendix filamentorum. Sfamina 4-5 ex- serta; antheræ longitudinaliter dehis- centes luteæ conniventes breviores v. longiores filamentis. Ovarium biloculare, placentis dissepimento adnatis multiovu- latis. Stylus filiformis erectus staminibus vix longior, sfigmate capitato. Bacca bi- locularis ? Semina plurima reniformia v. suborbicularia compressa. £mbryo peri- phericus spiralis albumen carnosum in- cludens. Frutices v. arbusculæ habitu Wirne- MI1Æ el SOLANI, in America tropica trans œæquatorem indigenæ, foliis alternis v. na ; floribus geminis um- peduneulis unifloris alaribus ellatisve. extraaxillaribusque. 1e - Doxar, in DC. Prodr, XIII. 402. Witherimgia Lnérrr. Sert. angl. I. 33. t. 4. Lamarck, Illustr, t. 81. pessima. Dunaz, Solan. 107. Syn. 1. excl. spec. plur. et L. s. c. H., B. et Kb, Nov. Gen. et Sp. HI. 15. excl. sp. plur. Enourcr. Gen. PI. 5855. excl. n plur. Mes. Gen. PI. 277 (184). G. Dow, Gen. Syst. IV. 452. excl. sp. plur. Wavrers Repert. JEL. 29. 954. VL. 575. Annal. IL. 160. CHARACT. SPECIF. W. suffruticosa succulenta ramosissima, tota molliter subdenseque pilosa, caule flexuoso decur- sione petiolorum subangulato v. subala- to, crista acuta ciliata ; petiolis elongatis supra bisuleatis robustis; foliis amplis alternis mollibus ovato-acutis v. subacu- minatis, lobis basilaribus subelevatis subcordatis aliquando inæquilateris, mar- gine integerrimo ciliato; floribus parvis numerosissimis umbellatim irregulariter fasciculatis pendulis, fasciculo urioquoque extraaxillari sed etiam ramo novello op- posito; pedicellis gracilibus apice inflatis sub calyce abrupte coarctatis; calyce so- lummodo quatuor squamis late rotundatis distantibus minimis constituto; corollæ glabræ tubo urceolatim cupuliformi im- perspicue quadrigibbo,segmentis £ovato- oblongis obtusis patulis, marginibus re- curvis vix ciliolatis, unoquoque basi ad os barbatis; tubo intus quadri-cucullatis valde mellifero ; stam. filamentis 4 exser- tis basi corollæ in laminam late quadratam dilatatis, sub anthera robustis valde bar- batis (barba eorum cum barba filam. in- tertexta os omnino occludente sicque oper- culum auctorum effingente) mox attenua- tis et ut diximus basi terminatis; anthe- ris magnis ellipticis; stylo gracillimo superante ad apicem inflatulo, stigmate capitato; ovario quadratim rotundato biloculare, etc., ut in genere ; bacca.….? (a scribente nondum observata). Nos. L1 Witheringia pogonandra Nos, in loco præsenti! Solanum argyreum Horr. Osserv. Adsunt varietates duæ, PRIOR : foliis immaculatis, caule ramis et petio- lis atro-rubentibus; posremon : folits lœte lateque albido-maculatis, caule ramis peliolisque virescentibus; attamen ad ju- cundiorem aspectum varietatem argy- ream, Cum caule ramis petiolisque atro- rubentibus depingere curavimus. (1) Solanineæ, Duaz; sed ex regula aceuratiore et simpliciore : scribendum : -Ace#, S 8€ Ç æ! ac non semel exposuimus, quia scripserunt -oideæ, -ineæ, -eræ, -idéæ, elc., elc.! et vice versa, pro ordinibus, v. tribubus, v. subtribubus, ete. TOM. VII, — Mal 1860. 9 WITHERINGIA POGONANDRA, Si nous ne devons pas vanter la beauté florale de la plante qui fait le sujet de cet article, nous sommes heureux du moins de pouvoir, en con- naissance de cause, la recommander aux amateurs pour la beauté et l’am- pleur de ses feuilles, largement maculées, dans la variété que nous figurons spécialement ci-contre, d’une belle teinte d'argent mat, qui en occupe élégamment la surface presque entière, et paraît constante ; tandis que dans l’autre, qui est peut-être l'espèce type, les feuilles sont immaculées ; mais en revanche, la tige, les branches, les pétioles en sont d’un rouge noirâtre ; et simplement verdâtres chez l’autre, plus heureusement douée au point de vue ornemental. Présentée (la variété panachée) à la dernière exposition printanière de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, et fesant partie du lot de 12 plantes remarquables, nouvellement introduites en Belgique (24° concours, V. ci-dessus Miscell. p. 16), sous le nom de Solanum argyreum, elle a attiré l'attention et du jury et des nombreux visiteurs, et n’a pas peu contribué à l'obtention du premier des deux prix affecté à ce concours. Soumise en fleurs, quelques jours après, à notre examen, il ne nous a pas été trés difficile de remarquer que, bien qu’elle ait en général le facies d’un Solanum, elle n’appartenait nullement à ce genre, mais, comme nous allons le démontrer, en raison de ses caractères floraux, au curieux genre Witheringia, dans lequel elle forme certainement, selon nous du moins, une espèce fort distincte, suffisamment caractérisée par le cercle poilu de la corolle, lequel, avec l’épais bouquet de barbe de chaque filament staminal, en ferme conjointement l’orifice (figur. analyt. 5. 4.) et remplace ainsi l'opercule, que les auteurs assignent au genre, comme le distinguant essentiellement de ses alliés et surtout du Solanum : de là le nom spécifique pogonandra, que nous lui avons appliqué (1). L'établissement A. Verschaffelt a recu au printemps de l'an dernier (1859) des graines de cette belle Solanée, découverte dans la province de Chiapas (Mexique), par son collecteur, M. Ghiesbreght ; et de ces graines, semées immédiatement avec les soins ordinaires, sont nés les individus que nous en avons observés, et qui, en mars de l'an suivant (1860), avaient déjà atteint 0,25 de hauteur, avec un diamètre foliaire de près de 0,40. De telles dimensions, acquises en si peu de temps, dénotent, sans qu'il soit besoin d’autres commentaires, combien la plante est vigou- reuse, et quel magnifique développement elle peut atteindre sous l'influence d’une culture appropriée ; fesons remarquer en outre que les individus exa- minés par nous, avaient été tenus jusque là dans des vases étroits et en serre chaude; mais que, plantée en pleine terre, à l'air libre, pendant la belle (1) La Nature, en opposant ce double obstacle aux déprédations des insectes suceurs, qui épuiseraient le miel contenu dans ces nectaires, a-t-elle voulu, comme dans quelques exemples analogues, réserver ce liquide dans un but spécial, par exemple, pour la nutrition de l'ovaire et surtout des ovules? C’est une question de haute Physiologie dont nous laissons l’intéressante solution à plus compétents que nous sur ces matières difficiles, WITHERINGIA POGONANDRA, saison, ainsi qu'on a désormais l’avantageuse habitude de le faire pour une foule de plantes du Brésil, du Mexique, ete., elle y acquerra des dimensions tout autres et d’un grand effet pour la décoration des parterres. C'est en toute apparence une robuste plante suffrutiqueuse, formant une vaste touffe étalée, entièrement couverte, à l'exception des corolles, de poils blancs et mous ; à sa base et du rhizôme s'élèvent des rejets, ainsi que dans chaque aisselle foliaire se montrent de jeunes rameaux. La tige est robuste, succulente, très ramifiée, flexueuse, anguleuse-aiguë (en zigzag) par la décurrence des pétioles ; ceux-ci longs (0,07), alternes, bisillonnés en dessus; les feuilles (lames) amples (0,20 + 0,12), ovées- aiguës ou subacuminées, molles ; à lobes basilaires subcordés, élevés; à vénation légèrement costée et enfoncée dans des impressions de la surface, mais très saillante en dessous ; à bords ciliés, L'inflorescence est extraaxillaire, et en opposition avec un rameau; elle comporte un très grand nombre de petites fleurs pendantes, formant un fascicule ombelloïde, dont les pédicelles superposés sans ordre. Pédi- celles grêles, renflés au sommet. Calyce réduit à quatre squames, large- ment arrondies, à peine visibles. Corolle glabre, cupuliforme-urcéolée, subquadrigibbeuse, d’un jaune pâle (de miel), de 0,02 4 de diamètre au moins, à quatre segments ovés-oblongs, obtus, barbus À la base, à bords aussitôt récurves ; opercule disposé comme nous l'avons expliqué ci-dessus ; quatre étamines exsertes, subconniventes; à filaments très robustes au sommet et là fortement barbus, puis presque tout-à-coup filiformes vers la base, qui se termine en une lame carrée, membranacée, glabre, maïs ciliée à son bord supérieur; anthères elliptiques obliquement conniventes, dé- hiscentes longitudinalement dans toute leur longueur ; style plus long qu’elles, très grèle, légèrement renflé de la base au sommet, lequel est un stigmate capité. Nous n’en avons point encore pu observer le fruit, qui doit être, comme dans le genre, une petite baie sphérique, biloculaire, et à graines nombreuses. Cu. Le. Explication des Figures analytiques. Fig. 1. Portion de la tige et fleurs de grandeur naturelle. Fig. 2. Coupe d'un pétiole. Fig. 3. Un lobe de la corolle. Fig. 5bis, Coupe dudit. Fig. 4. Une étamine. Fig. 5. Coupe transversale d’un ovaire. — Au centre, une feuille de grandeur naturelle, moyenne ; dans le coin à gauche, un jeune pied très réduit (fig. 2, 5, 4et 5 grossies). 5 CULTURE. (S. Cu. EN miv. PL, T. EN ÉTÉ.) Une telle plante demande des vases assez grands, bien drainés, une terre substantielle, des arrosements fréquents, Il sera bon, quand l'été est chaud et favorable, de la mettre en pleine terre, à bonne exposition ; là, elle déploiera tout l'effet ornemental dont elle est susceptible, en raison de la riche maculature argentée de ses feuilles. Vers la fin de l’automne, on en rabattra quelques branches, on en rafraichira les racines pour la replacer en pot et la tenir en serre. Multiplication facile de boutures, coupées aux articulations, ou de graines, qu’elle donnera probablement avec facilité. À: Planche 243. AGAVE FILIFERA, AGAVE à feuilles filifères. Érym. éyavy (fé. #yavês), admirable : par allusion à l'effet grandiose, dans les paysages américains, des plantes de ce genre, alors surtout qu’elles sont en inflorescence. AMARYLLIDACEÆ AGAVEZ. CHARACT. GENER. Perianthium su- perum corollaceum subinfundibulorme marcescente, limbi segmentis 6 subæqua- libus patulis v. revolutis, internis latio- ribus. Sfamina 6 tubo perianthii inserta plus minus adnata v. segmentorum basi aflixa iisque opposita, sub anthesi longe exserta in alabastro inflexa, félamentis filiformiter robustis, antheris submedi-. fixis versatilibus bilocularibus. Ovarium inferum trigono-rotundatum cum perian- thii tubo dilatato continuum triloculare; ovulis numerosis loculi uniuscujusque interni angulo biseriatim aflixis anatro- pis. Stylus robustior fistulosus stamina sæpius superans, sligmale capitato-sub- trilobato papilloso obvio. Capsula coria- cea subtricocca loculicido-trivalvis, se- mina compressa nigra nitida. Embryo cylindricus axilis albumen longitudine æquans. Plantæ acaules v. caulescentes et tünc simplicissimæ, omnes longævæ semel ta- men florentes posteaque morientes, prio- ribus sæpius e basi rhizomatosa v. etiam eæ acæillis foliorum inferiorum copiose surculosis; foliis priorum radicalibus rosaceo-expansis crassissimis rigidissi- mis intus fibrosis margine aculcalis v. denticulatis rarius integris interdum filiferis; simpliciter apice acuto v. acu- minalo sæpius in aculeum pungentissi- mum robustumque terminalo; posterio- rum rosacco-terminalibus; omnibus sæpe giganteis. Scapus centralis semper altis- simus de basi ad apicem squamato-folio- sus dein bracteatus ; floribus paniculatis v. spicalo-geminatis bibracteatis vires- centibus v. lutescentibus. Charact. a nobis revis. et emend. ex Enosien., … Kuwrn, etc., lsi. es, et ex investig. nostr.! Agave (Baun. Pin. 286. Los. Ic. 574. Tourx. Inst. 366. etc.) L. Gen. 451. La- MARGK, Illustr. t, 235. f. 1. 2. Dict. En- cycl. KL. 52. Porrer, ibid. suppl. 1. 240. icp, Sp. PI. IL. 192. Juss. Gen. PI. 51. Scuuur. Syst. VII. 722. 1717. Enor. L Gen. PI. 1297. Meisn. Plant. vascul, 595 (298). Kunrn, Enum. V. 818. Jaco. lc. rar. t. 578. DC. in Redouté, Lil. t. 328. 529. 489. Anpr. Bot. Rep. t. 458. Bot. Mag. t.1157. 5654. 5097. 5122. Zuccarr. in N. A. N. C. XVI. t. 49-51. Here, Amar. 69. 127. Bot. Reg. t. 55 (1839). Kanz Kocx, Wochenschrift, 20, et seq. (4860). Wazr. Annal, I. 857. III. 620. Sazu-Dyck, Hort, Dyck. 501. etc. etc. Synox. Fourcroya (Furcræa, etc.) VEN- TEN, in Usrert, Annal. XIX. 54. DC. PE grass. t. 126. Zuccarkr. 1. ç. t. 48. Rercus. F1, exot. t. 202. Expzicn. Gen, PI. 1298. Bot. Mag. t. 2250. Hens. Amar. 69. 126. ScuuLr. L. c. 750. Kunrn, 1. c. 859. etc. — Agaves spec. Jaco. Am. pict. t. 260. ete. — Chloropsis HErs. Amar. sine char. (A. lucida, Bot. Mag. t. 1522). Littœæa TacrraBue, Bibl. ital. I. 400. Bonapartea Wario. Enum. suppl. 18. non Ruiz et Pav.! — Agave geminiflora Branpes, Journ. of Sc. HE. t. 1. Turpin, Dict. d. Se. nat. Atlas, IE. t. 55. Bot. Reg. t. 1145. Bot, Mag, t. 4950 (Agave!). Beschorneria Kunrn, Act. Acad. Be- rol. 14848. Enum. V. 844, — Fourcroya tubiflora Kunra et Boucné, Ind. Sem. Hort. berol. 1845, Rom. Amar. 295. B, tubiflora, multiflora et tuberosa Honr. (et Nos. mnscr.). Generis Divisio naturalise (supra synonymiam inspice). A. Slaminibus exsertis. $ 1. AGave. Floribus candelabriformiter dispositis erectis, limbo recto. $ 2. Fourcroya, Floribus paniculatis pendulis, limbo patulo. $ 3. Lirrxa. Floribus spicato-racemosis, geminatis pus minus pedicellatis v. sparsis erectis, imbo revoluto. ne EE ER es a ti my 1 ÿ UÆ: “ Sal - 1) | AVE Le J N € froid ÊTT Mexti que. (9 7? vo. ee : 7 "à orle Verscheffele. Stroobant à Ex FA Pr in T ET Lit de L. al. ÉPOO0AIL. A. Ra Fe F AGAVE FILIFERA, B. Staminibus inclusis. $ 4. BescnorNEria. Panicula longissime ramosa, floribus subsecundis pendulis longissime bractea- tis bracteolatisque, limbo recto (Nos. !). CHAR. SPECIF. 4. (S Litiæa) acaulis, foliis numerosissimis spiraliter rosaceo- congeslis crassioribus rigidissimis versus basim paulo attenuatis dein ad medium dilatatis ad apicem supra subcanalicu- latis, subtus convexis sub basi sectione triangulari, ad apicem attenuatis (oblon- go-lanceolatis) glaucis v. virescentibus v. etiam brunnescentibus, unoquoque du- plici linea longitudinali discolore margi- num pressione arctissima mutua effecta densis tenuibus angustissimis pendulis de foliis (bracteis !) operto ; ultima parte orifero ; floribus densissime confertis in peduneulo brevissimo geminatis et ipsis sessilibus basi bractea minima squami- formi repente in setulam longissimam transeunte suffultis ; ovario ovato-oblon- go obsolete 6-costato; corollæ tubo de basi attenuato distincte articulato, mox campanulatim dilatato (lobis cito revo- lutis), ad staminum insertionem gibbo- sulo, basi unoquoque bracteola bracteæ consimili, sed non in filum desinente do- nato; ovulis (ut in genere) axi centrali funiculo crassiore aflixis; staminibus basi loborum insertis cito liberis; anthe- ris medifixis; stylo superante, stigmate notalo, margine acuto membranaceo in filos plures longissimos pendulos coloratos sicut et ipso (brunneus, albus, luteus!) secedente ; apice in aculeum brevem vali- dum brunneum se terminante; scapo erec- to 4-5-pcdali et ultra de basi ad tert. longit. capitatim trilobato, lobis intus papillo- sis. Etc. Nos. ad nat. viv. Agave (Littwa) filifera Saim-Dycx, Hort. Dyck. 309 (1854). Kunrn, Enum. V. 854. K. Kocx, Wochenschr. 39 (1860). (OBSERVATIONS GÉNÉRALES.) 5 Depuis quelques années, nous devons le constater, les Agaves sont en horticulture à l’ordre du jour et l'objet d’un engoûment que, certes, nous sommes bien loin de blâmer, car elles le méritent à un dégré émi- nent, et par leur port toujours pittoresque, leurs dimensions souvent grandioses, et par leur grand effet ornemental à l’état d’inflorescence. Elles croissent exclusivement dans l'Amérique centrale, de chaque côté de l'Équateur, dépassent peu les Tropiques, et se montrent plus nombreu- ses dans le nord (surtout au Mexique), où elles s’avancent jusques vers le 36% dégré de latitude boréale. Elles sont acaules ou caulescentes, le plus généralement simples, atteignent souvent, comme nous l'avons dit, des dimensions colossales, vivent pendant un certain nombre d’années, fleu- rissent une seule fois et meurent, mais après avoir müri de très nombreuses graines, qui assurent la reproduction de l'espèce, ou même en produisant, soit la base de leur épais rhizôme, soit de l’aisselle de leurs feuilles infé- rieures, un grand nombre de rejetons, ou encore en émettant quelquefois des bulbilles qui remplacent les fleurs avortées. Ches les espèces caulescentes, la tige ou plus correctement le stipe est plus ou moins développé et se couronne de nombreuses feuilles d’une longueur souvent gigantesque; chez les autres, le rhizôme, d’une grosseur souvent très considérable, se hérisse de feuilles nécessairement radicales, et disposées en rosace ; chez la plupart des unes et des autres, ces feuilles sont souvent, vers la base, d’une épaisseur énorme, toujours amplexi- caules, et d’une rigidité extrême; à l'intérieur sont de nombreuses fibres longitudinales d’une grande ténacité et dont l'industrie sait tirer parti. . AGAVE FILIFERA» Les bords le plus ordinairement portent, tanlôt des aiguillons robustes et irrégulièrement distants, quelquefois de petites dents serrées, ou sont très rarement inermes; le sommet, toujours acuminé, finit en un aiguillon robuste, très piquant et discolore, ou assez souvent en une simple pointe. Lorsque les unes et les autres (acaules ou caulescentes) ont acquis tout le développement dont elles sont spécialement susceptibles, du centre des feuilles se dresse, s'allonge avec une rapidité singulière et dont le pa- roxysme, dans des circonstances de chaleur et de lumière solaire toutes favorables, n’est pas moindre de 0,10 à 0,15 par jour, un scape folié, robuste, haut, selon les espèces, de 1,50 à 15,00 et plus, portant des milliers de fleurs (1), disposées diversement en panicule, en candélabre, en racème, ou en épi. Les fleurs en sont comparativement petites, brièvement pédicellées, le plus généralement d’un jaune verdâtre, mais presque toujours de couleurs indécises, tenant plus ou moins de ces deux teintes, ou très rarement blanchâtres ou brunâtres. Dans le centre et le nord de l’Europe, on abrite en hiver les Agaves dans les orangeries et les serres froides ; en été on en orne les allées, les perrons, les piliers, les murs ; mais dans le midi, en France, en Italie, en Espagne, en Grèce, etc., un grand nombre peuvent être cultivées en pleine terre. Dans l’un et l’autre cas, elles sont, ainsi que nous l'avons établi, éminemment pittoresques et ornementales, fleurissent seulement après un long laps de temps; et ce laps de temps est ordinairement en rapport avec les dimensions rhizomatiques ou caulinaires propres à chaque espèce, et surtout dépend des circonstances climatériques ambiantes et du mode de culture auxquels elles sont soumises. Tenues en vases étroits et rarement renouvelés, où elles ne peuvent étaler à leur aise leurs longues et robustes racines fibreuses, où elles épuisent en peu de temps de principes nourriciers la terre substantielle dans laquelle on les a plantées, il est tout simple qu’elles restent de lon- gues années, sans fleurir et sans même atteindre jamais les vastes propor- tions qui leur sont naturelles (2). (1) On en a compté au-delà de 16,000 sur le scape d’une Agave americana. (2) Ainsi, en pleine terre, et dans de bonnes conditions, en dix ou douze ans, quinze au plus, l’'Agave americana, grande espèce acaule, si répandue, atteint, au moment de fleurir, rhizôme et feuilles compris, 2=,70 de hauteur, sur un diamètre de 4m; le scape floral, qui s’allonge d’abord comme une colossale asperge, dépasse souvent 9 mêtres de hauteur, et porte, comme nous l'avons dit, de 15 à 46,000 fleurs, disposées en une vaste panicule pyramidale-candélabriforme. Voyez encore nos observations sur ces plantes, à l’occasion d’une jolie espèce naine, ci-dessus, Te VI, page 80, Agave maculosa W. Hook. Bot. Mag. t. 5122 (juin 1859), nom qui doit céder la priorité à l’A. maculata Recez (Ind. Semin. H. b. petrop. 46. 1856. Gart.- Flora, 158. VI. Excesm., in Bonpl. VIL. 94). : AGAVE FILIFERA, Un amateur, à la fois riche et homme de goüt, pourrait, dans son jardin d'hiver, collecter les Agaves et les planter sur des rochers factices, en compagnie des Yucca, des Dasylirion, de Cereus, d'Opuntia, etc…; et alors, en face d’un tel ensemble, il pourrait jouir d’un coup-d’œil à la fois pittoresque, étrange, curieux, grandiose même! En face d’une telle nature, ne se croirait-il pas, par la pensée, transporté dans quelque pay- sage privilégié des contrées mexicaines ? O fortunatus nimium, sua si bona norit Dives.… Si le riche savait! mais trop souvent, hélas! il ne sait pas, ou... il ne veut pas!!! Concluons vite cette courte disgression, en disant que de tous les goûts, auxquels les heureux de la terre peuvent s’adonner, il n’en est pas de plus sublime, de plus noble, de plus charmant, de plus doux, de plus attrayant, de plus divin, de plus, etc.!.. que l’horticulture! Et au moment où nous écrivons ces lignes, ne voit-on pas, au mépris inintelligent de cette admirable horticulture, les amateurs (ou plutôt soi-disant tels) se disputer, s’arracher, à dix fois son pesant d’or, un pot, une assiette, une médiocre statuette, un petit tableau pour des mille et des mille francs : pol, assielle, ete., qui trop souvent sont apocryphes, et qui demain seront revendus le 10°, le 20° de ce qu’ils auront coûté! Ceci malheureusement est de l’histoire contemporaine! à passion du bric-à-brac! Nune mores periere boni, regnatque cupido Improba!...... Spacn.! Mais l’horticulture et les collections qu’elle exige, sont immortelles, et les plantes, au lieu de tomber à zéro, comme toutes ces ruineuses super- fluités, que s’envient des fous et trop souvent des dupes, augmentent de valeur, au contraire, en raison de leur âge et de leur développement ! Chaque jour, une plante vous offre, Ô amateur, un changement, un ” charme nouveau ; mais ce dit pot, cette assietle, elc., une fois observés, varient-ils leurs charmes? et Ô Riches, savez-vous bien que souvent, pour le prix d’une ou deux de ces ruineuses inulihités (1), c'est le mot, vous auriez jardin, serres et collection de plantes! Et dès lors quelles jouis- sances sans cesse renouvelées : jouissances une fois senties, mais jamais (1) En écrivant cette critique, un peu sévère peut-être, nous ne prétendons nullement blâmer ces amateurs judicieux, qui rassemblent sous leurs yeux ces trésors antiques, échappés au temps, au vandalisme et à l'ignorance; mais nous voulons blâmer justement les excès pécuniaires, auxquels de nos jours une passion irréfléchie et inutilement ruineuse entraîne les amateurs pour collectionner des objets d'une valeur très contestable. AGAVE FILIFERA. renaissantes parmi les plats, les assiettes, les pots, les boucliers, les armes, les médailles, les informes statuettes, ete., etc., d’un autre âge! Mais il est temps, pensons-nous, d'arriver enfin à notre sujet. Avec quelques autéurs modernes, et surtout à l’exemple de M. Karl Koch, nous réunissons (V. ci-dessus, à la synonymie) les genres Four- croya, Lillæa et Beschorneria au genre type Acave : même facies, mêmes caractères floraux, même fructification, mêmes graines, etc. : aucunes différences essentielles sensibles entre leurs divers caractères botaniques : tous se fondant les uns en les autres par des nuances presque insensibles ; mais que nous conservons comme d'excellentes sections ou sous-genres, pour faciliter la distinction et la répartition des espèces. Ainsi composé, le genre AGave, d’après l'excellente monographie, qui vient tout récemment d’en être donnée par le savant confrère, que nous venons de nommer (1. c.), se compose d'environ soixante-six espèces, auquelles il faut en joindre peut-être une dixaine d’autres, tout nouvellement introduites dans les jar- dins belges, notamment en 1858, 1859 et 1860, et que nous ne saurions, faute de documents nécessaires, énumérer et décrire ici, mais sur les- quelles nous, ou d’autres auteurs mieux favorisés, nous pourrons revenir ad determinandum. L'augmentation notable d'espèces, toutes originaires du Mexique, que nous signalons, démontre combien cette contrée est riche sous ce rapport, et qu’elle est à ce sujet loin encore de nous avoir dit son dernier mot. avan La remarquable espèce d’Agave, dont nous devons ici nous occuper spé- cialement, n’avait pas jusqu’à nous obtenu les honneurs de l'illustration (sans calembourg! le calembourg et l'esprit des pauperes spiritu !), et nulle ne les mérite plus qu’elle, car elle est certainement, sous tous les rapports, l’une des plus belles du genre. Le dessin ci-contre a été exécuté fidèlement d’après un individu en fleurs, présenté à l’une des expositions florales de Bruxelles, en 1858. Et l'année suivante, de beaux et nombreux individus en ont été envoyés directement du Mexique, leur patrie, à l'établissement A. Verschaffelt. L'espèce paraît jouer beaucoup, sous le rapport du coloris des feuilles, des deux stries qui les ornent, et des filaments qui se détachent et pendent de leurs bords. De ces feuilles, nous en avons vu de vertes, de glauques, d’olivâtres et de brunâtres; les bords et les fils en étaient blanchâtres, ou rougeätres, ou jaunâtres, quelquefois sous de telles teintes assez vives ; il en était de même des deux stries qui les ornent et dont le coloris est plus vif, mais toujours en rapport avec les bords des feuilles alternes cen- AGAVE FILIFERA, trales, sur lesquelles ces bords s’appuyaient très étroitement avant de s'en détacher et de s’étaler. L’A. filifera nous a semblé, par la comparaison, jouer également sous le rapport des dimensions foliaires; les feuilles en sont en effet, chez des individus certainement du même âge, plus ou moins larges et longues, plus ou moins acuminées au sommet ou resserrées à la base. Cest, comme nous l'avons fait entendre, en commencant, une plante d’un port élégant, réellement ornemental et pittoresque; d’une inflo- rescence infiniment gracieuse, beaucoup plus jolie et plus agréablement colorée que chez les congénères. En effet, ses innombrables corolles, en un épi dru et très serré, de plus de 50-60 centim. de long, d'un jaune tendre, à limbe sexlobé, concolore, bordé de rouge vineux, et assumant bientôt entièrement cette teinte, leurs longues étamines. et leur style rou- ges, font véritablement un fort bel effet, tandis que l'individu florifère lui- même affecte une forme hémisphérique, composée de très nombreuses feuilles lancéolées, très épaisses, très rigides ; les plus inférieures étalées, les suivantes de plus en plus dressées, au fur et à mesure qu’elles appro- chent du centre, lequel, avant l’inflorescence, est disposé en un cône fort épais et aigu. Nous avons dit les divers coloris qu’elles affectent, ainsi que ceux des deux stries de la face interne des bords et des filaments qui s’en détachent. Après cet aperçu sommaire, mais suffisant de l’ensemble de la plante, laquelle, sans son scape, ne dépasse guère 0,55 de haut sur 0,50 de diamètre, après sa description spécifique dans la diagnose que nous en avons donnée ci-dessus, et la jolie planche explicative ci-contre, une des- cription plus longue en serait tout-à-fait oiseuse; il ne nous reste plus qu’à en recommander, en connaissance de cause, l'acquisition aux ama- teurs de beaux et bons végétaux. Cu. L, Explication des Figures analytiques. Fig. 1. 2. La plante entière, en état d'inflorescence, extrêmement réduite. Fig. 3. Portion presque entière d’une feuille de grandeur naturelle. Fig. 4. 5. Fleurs à différents âges, de grand. natur. Fig. 6. Corolle ouverte, pour en montrer l'in- sertion staminale. Fig. 7. Style, Fig. 8. Ovaire coupé transversalement ; ces deux dernières légèrement grossics. CULTURE. | (S. Fr.) Quelques observations éparses dans l’article ci-dessus, et dans celui des Miscellanées, qui y est cité, disent suffisamment au lecteur tout ce qui est nécessaire pour la culture de cette intéressante espèce. FS TOM. VIE — MAI 1860. 10 Planche 244. RHODODENDRUM OMNI-GUTTATUN (nyprum). ROSAGE à fleurs entièrement tachetées. Éryw. V. Jardin fleuriste, Te Ler, PI. 4. EricAceæÆ ( RuoDoDENDREz. CHARACT. GENER. V. sbidem. CHARACT. SPECIF. Hybridarum non exponendi! Rhododendrum omni-guttatum Horr. Tab. nostra 244. R. hybridum ex parentibus ignotis (Typo præcipuo R. pontico!), e semine in Horto Verschaffeltiano cnatum! Nous avons depuis deux ou trois années le plaisir de voir en mai et en juin fleurir splendidement et luxuriamment cette élégante et distincte variété de Rhododendrum, dans l'établissement de notre éditeur, où elle a été gagnée de semis. Issue évidemment d’un descendant direct du R. ponticum, dont le nom ne nous est pas connu, et fécondé par quelque analogue, dont nous ignorons également le nom, elle n’a rien à redouter de nos hivers, quelque rigoureux qu'ils soient, comme le prouve, sans conteste, sa belle conser- vation, au moment où nous écrivons ces lignes, après la rude et longue saison hivernale, que nous avons subie, et qui nous a dispensé encore, vers la fin d'avril, beaucoup trop généreusement, ses grêles, ses neiges et ses ondées glaciales. C’est un arbrisseau entièrement glabre (à l'exception des étamines), robuste et bien ramifié ; à feuilles (persistantes cela va de soi) lancéolées- oblongues, atténuées à la base, aiguës au sommet, d’un vert intense en dessus, pâle en dessous, à vénation finement réticulée. Les fleurs, fort nombreuses, assez petites, mais extrêmement attrayantes par leur joli coloris rose, entièrement et très finement moucheté de cramoisi, forment de volumineux capitules thyrsoïdes et compacts. Les corolles en sont campanulées ; à lobes limbaires ovales-arrondis; les étamines, au nombre de dix, ont leurs filaments subulés et fortement pubérules du tiers de leur longueur à la base, Groupé dans un massif avec ses congénères, ou même isolé, nous pou- vôns de visu vanter l'effet ornemental de ce Rosage, et le recommander de confiance aux amateurs judicieux de bonnes plantes. PR CULTURE. (PLEIN Arr.) Rien de particulier à recommander pour la culture de cette variété, qui n'ait été détaillé à plusieurs reprises dans ce recueil, à l’occasion de plusieurs autres congénères. 5 ET: ( HYBRIDUM } _ ar v-quEatunr { à a — . Le s à ue je à LL Lond . —. on) ”, À + Le S » 4 en en + à mt CE C \d Ces odend .. SK bod é É » Æ.Verschaf Felt puël. MISCELLANÉES. 21. il sera prudent, sur le continent, de la rentrer en serre froide ou en orangerie. Voici la description qu’en fait M. W. Hooker : «« Arbuste d’une hau- teur de deux à trois pieds, d’une agréable odeur balsamique; à écorce très lisse, et à nombreuses branches dressées. »» (1) « Feuilles largement ovales ou elliptiques (dans leur circonscription), presque sessiles, très ser- rées et compactes-tripennatifides (2), à bords ciliés ; lobes primaires rappro- chés, linéaires, oblongs, obtus, étalés ; les derniers segments ovales, aigus, munis au sommet d’un mucron glandulaire, et portant quelquefois à leur base inférieure un petit lobe semblable ; stipules petites, subulées, adnées au court pétiole. Pédoncules terminaux à divisions cymeuses, glanduleuses- hérissées, pauciflores, bractéées ; bractées dentées ou pennatifides. Fleurs blanches, d’un } pouce de diamètre. Calyce quinquéfide, glanduleux-poilu en dehors; tube turbiné; segments réfléchis. Pétales obcordiformes, brièvement onguiculés. Étamines nombreuses. Ovaire unique, libre, velu; un seul ovule dressé. Style dressé, glabre; stigmate fendu latéralement. » « C’est certainement, » ajoute M. Hooker, « l’une des plus remarquables Rosacées. » Comme genre, elle est voisine du Cercocarpus et du Purshia. Azara Gülliesii Hook. et Ann. (3). Flacourtiaceæ $ Prockieæ. — Cette plante, au port intéressant, à la curieuse et belle inflorescence en chaton, est appelée dans nos collections à un certain succès de vogue, comme on en jugera par ce qui suit. Elle a été découverte, si nous ne nous trompons, au Chili, par le D" Gillies, à qui elle a été dédiée, vers la fin du premier quart de ce siècle. M. Bridges, plus tard (1829-184....?), Ja retrouva dans la même contrée, aux environs de Valparaiso et de Quillota, d'où il en envoya des graines au Jardin royal de Kew, où les individus, qui en provinrent, fleurirent diverses fois en hiver. Elle y est tenue en serre froide ; mais M. W. Hooker ajoute qu'il est fort vraisem- (1) Cette phrase, entre guillemets dans le texte de M. W. Hooker, est sans doute de M, Torrey, L. c., car nous ne la lisons pas dans les PI. Hartw. de M. Bentham. (2) Nous avons à plusieurs reprises signalé combien les définitions terminologiques des feuilles compo- sées étaient défectueuses et peu intelligibles. Dans cette occurrence, notre observation est de nouveau pleinement justifiée. Ainsi, selon nous, tripennalifide, ou tripennatiséquée (trois fois pennatifide), n’exprime nullement que la feuille soit composée de tant de pennes, décomposées en tant de pennu- les, etc.! On pourrait, ce nous semble, plus justement diviser ces feuilles en pennes, pennules, pennu- lines, et indiquer le nombre d'icelles sur le rhachis et ses divisions : de là plus d'équivèque ni d’ob- seurité; et de même pour les feuilles simplement pennatifides ou pennatiséquées! il y a là quelque chose à faire! or : ro ee (3) A. (S Almeja) foliis geminis (rarius alternis, ut in spccimine descripto!) longe petiolatis majoribus elliptico-ovatis coriaceis rigidis remote spinoso-serratis minoribus rotundatis sæpissime decidais : pedun- eulis axillaribus solitariis petiolo brevioribus ; floribus densis (-issimis /) capitato-racemosis (racemis pen- dulis); ealycibus 4-5 fidis intus dense barbatis ad basin glandulis 4. W. Hoo. |. ic. (parent. except.) Asara Gilliesit Hoos. et Ann. Bot. Mise, III. 144. Gay, Fl, chil, 1, 193. — intermedia esusn. 195. (W. Hook. Bot. Mag. t. 5178. April 1860.) TOM, VII, MISC, — MAI 1860, 6 28 MISCELLANÉES. blable que, plantée dans une situation abritée, elle supportera le plein air dans le centre et surtout dans le sud de l'Angleterre. Dans le nord de l'Europe, on devra la rentrer en serre froide ou tempérée pendant l'hiver. Un des caractères distinctifs du genre Azara, est d’avoir des feuilles géminées, dont l’une toujours beaucoup plus petite que l’opposée et souvent squamiforme ou stipuliforme; et il est digne de remarque que, dans l'espèce dont il s’agit, ce caractère se montre rarement; les feuilles en sont alternes, où lorsque les conjointes se montrent, celles-ci sont orbiculaires et assez promptement caduques. Dans son pays natal, l’Azara Gülliesii atteint dix à quinze pieds de hauteur; c’est un arbrisseau à branches et rameaux cylindriques, glabres, richement teintés de beau rouge. Les grandes feuilles sont ovées, aiguës au sommet, subtronquées à la base, de 2 4 à 5 pouces de long sur près de 2 de large ; d’un beau vert luisant, avec la consistance de celles du Houx, et bordées de dents épineuses et distantes. D'après la figure, elles sont pendantes et portées par des pétioles courbes de 6 à 8 lignes de long, et rouges comme les rameaux. Les pédoncules, plus courts que les pétioles et colorés comme eux, portent de très petites ét très nombreuses fleurs (dioïques? ou polygames? W. Hook.), disposées en un court et épais chaton ovoïde, assez semblable à ceux de plusieurs de nos Saules d'Europe, mais d’un beau jeaune d’or, relevé par le rouge orangé des étamines. Le périanthe est unique, fort petit, 4-5-fide, velu en dedans, et porte à la base de l'ovaire # (ou 5!) glandes charnues, cupuliformes et pédiculées. Les étamines trés nombreuses, inégales, filiformes. L’ovaire oblong, continu avec le style (robuste et subulé, à stigmate peu apparent), uniloculaire, à deux ou trois placentaires pariétaux. Grammatophyllum speciosum BL. (1). Orchidacecæ S Vandeæ $$ Brassiæ. — Salut à la géante, à la princesse, à la reine (2), à l’impé- ratrice des Orchidées (ignosce nobis, benevole lector, istis de vocabulis : non sunt inventione nostra !!!); après elle, tirez la ficelle (pardon de nou- veau, lecteur, de cette expression triviale, mais VRAIE, mais ExACTE dans cette occurrence !) Vous allez juger si nous usons de métaphores. () G. scapo multifloro pseudobuibisque longissimis, foliis distichis patenti-recurvis basi dilatatis equi- tantibus, bracteis herbaceis (floribus maximis lœte aureis densissime rubro-brunneo guttatis), sepalis pela- lisque patentissimis subovato-oblongis undulatis obtusissimis, labelli Jobis obtusis, intermedio rubro lineato, lineis ciliatis. W. Hoo. 1. i. c. (parenth. except.). & i BL. Bijdr. 377. t. xx. et in Rumphia, IV. 47. t. 191, et Mus. Lugd.- Bat. 1, 47. Linz. Gen. et Sp. Orchid. 173 (in part,; et in Paxr. Flow.-Gard, IL, t. 69. ex specim. valde exili. W. Hoox. Bot. Mag. t. 5157. January 1860. (2) MM. Lindiey et W. Hooker l’appellent aussi la Reine des Orchidées (ls cs). T1 PRyYUUEM Sp MISCELLANÉES. 29 Jusqu'à l'illustration (hélas! bien trop réduite encore!) que lui consacre, dans son excellent Botanical Magazine (1. i. c.), notre savant confrère, M. W. Hooker, jamais, et dans la Rumphia elle-même, aucune figure n'avait rendu une juste justice à la noblesse, à la majesté de cette plante! Bien loin de là, ainsi que nous allons le prouver. Le D° Blume, qui, pendant trois années (1825-1826), explora l'ile de Java, patrie principale de la plante en question, paraît en être le premier découvreur. Depuis, on l’a retrouvée dans plusieurs autres îles de l'Océan indien, sur le littoral du détroit de Malacea, et M. Finlayson l'a observée dans la Cochinchine, croissant sur les arbres (malgré sa grande taille), et notamment aux environs de Poulo-Dinding. Elle parait avoir été intro- duite en premier lieu, chez MM. Loddiges, chez qui elle a fleuri enfin, mais fort imparfaitement, en 1852, dans leurs jardins, à Hackney, près de Londres. D’après leur individu, décrit et figuré dans le Flower-Garden de Paxton, le diamètre floral n’en serait que de 0,09; ce qui est déjà joli ! Mais d’après celui figuré dans le Botanical Magazine, cultivé d'une ma- nière bien supérieure par M. Carson, jardinier de M. W. G. Farmer (Non- such Park, Ewell), et en fleurs, en octobre 1859, ce diamètre n’est pas moindre de 0,14!!! et chaque segment a 0,03-34 de diamètre sur 0,06-6; de long. Voici, au reste, qui sera plus éloquent que tout ce qui précède, c’est la description même qu’en donne M. W. Hooker, à qui nous laissons la parole : « Tiges ou pseudobulbes fasciculés, dressés, cylindriques-comprimés, de ciNQ à auir et pix Piens de hauteur, et là striés inférieurement, et au lieu de feuilles munis de quelques grandes écailles appliquées. Les feuilles qui occupent le reste de la tige, sont distiques, loriformes, aiguës, coriaces- membranacées, striées, longues d’un pied et demi à deux, équitantes (articulées) et embrassantes à la base. Scapes radicaux, dressés, cylin- driques, entièrement glabres, multiflores, presque de la grosseur du doigt, et florifères de la base au sommet. Fleurs distantes (portées par de ro- bustes pédicelles [ovairiens], longs de 0,11-15), d’un diamètre de près de six pouces, et munies à la base d’une large bractée, longue d’un pouce, ovée-lancéolée, concave, verdâtre. Sépales et pétales très étalés, légère- ment réfléchis, ondulés, largement oblongs ou subobovés, jaunes, riche- ment tachetés et mouchetés de pourpre brun foncé. Labelle petit, en comparaison des dimensions des autres parties de la fleur, trilobé et long d’un pouce et demi; les lobes (latéraux) obtus (plutôt aigus et obliques d’après la fig. analyt.), repliés sur le gynostème (et immaculés); disque sillonné avec trois lamelles élevées au centre, et marqué de stries rouges, 50 MISCELLANÉES. ciliées ; lobe médian entier (allongé) obtus. Gynostème légèrement courbé à la base, semi-cylindrique, et partiellement moucheté de rouge. » Appliquées à une telle plante, nos qualifications sont-elles ampoulées ? Et quel orchidophile hésiterait à acquérir une telle merveille végétale ? (Serre chaude.) Arabis albida DC. (1). BrassicaceæS PleurorhizeæSS Arabidæ(Lio..). — L'amateur, l’horticulteur lui-même sont souvent embarrassés sur le choix des plantes à employer pour bordures; et en effet, toutes celles qui sont propres à cet utile but, sont en très grand nombre et assez générale- ment peu connues. À ceux qui ne la connaïîtraient pas, nous venons en signaler une qui remplit toutes les conditions qu’on peut, le plus rigoureusement même, exiger chez une plante de cette catégorie; à ceux qui la connaissent, nous venons la rappeler, en tant qu’ils en aient besoin : c’est l’Arabis albida. On va juger, si nous avons raison d’en recommander la culture. Elle a été signalée aux botanistes vers la fin du dernier siècle, et a été introduite dès 1798 dans nos jardins, où, malgré ses incontestables mérites, elle est restée assez peu connue. Elle croît spontanément dans les parties rocheuses des montagnes de la Tauride (Simphéropol) et du Caucase; elle est surtout très commune dans la première de ces contrées, où elle fleurit en mai, Sous nos climats, où le ciel est plus clément que dans ces lieux alpestres, elle montre ses fleurs dès les mois de mars et d'avril ; c’est dans cet état que nous l'avons observée à cette époque, depuis plusieurs années déjà, chez M. À. Dallière, horticulteur à Ledeberg (lez Gand). Là, elle forme de magnifiques bordures fleuries, étincelantes sous les rayons du soleil d’une blancheur de neige, et répandant au loin une odeur suave qui parfume l’atmosphère ambiante, et attire une innombrable multitude d’abeilles, voltigeant, bourdonnant et picorant à l’envi le miel que sécrètent ses innombrables fleurs. C’est une humble plante vivace, gazonnante, ne dépassant pas 0,15-20 de bauteur sur un diamètre double. Les rameaux en sont grêles, cylindri- ques, procombants, hérissés, ainsi que les divisions de l’inflorescence, (1) 4. foliis pauci-dentatis pube ramosa cano-villosis subtomentosis, radicalibus obovato-oblongis, cau- linis cordato-sagittatis amplexicaulibus; pedicellis calyce longioribus (calyeis segmentis duobus basi is, omnibus applicatis ; floribus numerosissimis subpaniculatis niveis oculo luteo suaviter fragrantissimis, petalis longe unguiculatis, limbo ovato obtuso patulo). DC. I. i. ce. except. phr. parenth. nostra. Arabis albida Srev. Cat. hort. Gor. 51. 1812. etc. Jaco. f. Ecl, 1. 105, t, 71. ete. DC. Syst. I. 217. Prodr. 1. 142, et omn, aucr, — alpina Pauas, Ind. Taur. Bises. Fi. taur, Il, 125, non L. — ? Sisru, Prodr, FI. græc. I. 27, — caucasiea Wirco. Enum, suppl. 446. Cheiranthus mollis Horxeu. Hort. Hafn. 615. MISCELLANÉES. 51 d’une villosité éparse, ramifiée, blanche, diaphane; celle qui couvre les deux faces des feuilles est plus courte et plus serrée. De celles-ci (toutes sont petites), les radicales et les médianes sont ovées-oblongues, à peine aiguës au sommet, atténuées à la base en un large pétiole ailé; la ner- vation est presque nulle et peu apparente; elles portent de chaque côté de deux à trois dents, assez prononcées; les caulinaires et supérieures sont cordées-sagittées et amplexicaules. Les fleurs sont, comme nous ve- nons de le dire, fort nombreuses et disposées en petites panicules termi- nales, à pédicelles plus courts que les calyces. Ceux-ci ont deux de leurs lobes (4) opposés fortement sacciformes à la base (c’est par oubli sans doute que l’illustre botaniste génevois a omis de signaler cet important caractère, et dans cette espèce, dans celles de sa section, et même dans la diagnose caractéristique du genre); les autres plus courts, tous appli- qués et oblongs, aigus au sommet. Les 4 pétales sont onguiculés et s’étalent bientôt en un limbe ové-arrondi, nervé. Six étamines didynames, à fila- ments robustes, subexserts ; anthères subsagittées à la base, obtuses au sommet. Style un peu plus long, à stigmate capité, bilobé-papilleux. Toutes les parties de la fleur absolument glabres, sauf les calyces. Siuiques.…. (nondum a nobis observalæ !). Le Cereus olivaceus Nos. (1) est-il le Cereus eburneus S.-D.? Nous avons eu maintes fois occasion de citer dans nos pages la riche et belle collection de Cactées de M. Schlumberger, collection remarquable surtout par la rareté et la beauté des sujets : collection, enfin, que cet honorable amateur a généreusement mise à notre disposition, et où nous avons pu puiser les principaux éléments de l'ouvrage que nous rédigeons en ce moment sur les plantes de cette singulière et intéressante famille. Nous sommes heureux de lui en témoigner ici publiquement notre recon- naissance. Nous lui devons aussi sur ces plantes d'excellentes observations, (1) C. erectus robustissimus ramosus |æte virescens , apicibus junioribus sub dio rubro-olivaceis; costis novem altissimis (0,01-0,02) paulo compressis obcrenato-sinuatis, creta obtusa ; sinubus profundis subacu- tis ; cyrtomis altis 0,02 distantibus ; areolis grandibus rotundatis vix emersis, tomento 2160 denso brevi persistente; aculeis circiter 12 valde inæqualibus; externorum J-2 superi et 1 inferus, brevioribus stellatim dispositis, longissimis 0,015; centralibus 3 distantibus divaricatis quorum 2 ereeti, postremo horizontali v. deflexo, 0,03-4 longis (in indigeno specim. 0,05-6!), omnibus albidis brunneo subannellatis..… cœtera desiderantur ! Cereus olivaceus No». Revue horticole, 643, No ler décembre 1859. Affinis Cereis : panoplæato, heteremorpho, Duledevanti et eleganti Nos. et præcipue eburneo (coquim- bano!); an quidem idem ac ille ?? 52 MISCELLANÉES. faites avec une grande perspicacité et une grande connaissance des choses : observations que nous saurons mettre à profit dans l'intérêt du dit ouvrage. C’est encore à lui que nous devons de faire la rectification suivante, quoique nous ne soyons pas encore absolument convaincu qu’elle soit bien fondée. Nous avons décrit dans la Revue horticole (1° décembre 1859), sous le nom de Cereus olivaceus Nos., une belle espèce de Cierge, reçue directe- ment de St-Domingue, par M. Herment, l’habile directeur du Jardin bota- nique de Caen, et disions qu’elle était surtout voisine du Cereus eburneus. M. Schlumberger, qui en possède aussi un individu provenant du pied- mère du jardin de Caen, nous écrit qu’elle lui semble n'être autre que le Cereus eburneus Saum-Dycr ; toutefois son opinion n'est basée que sur la comparaison qu'il fait du Cereus var. griseus avec celui en question; car il ne ne mentionne pas l'espèce type, que peut-être il n'avait pas sous les yeux en écrivant. Il ajoute même que notre plante n’est pas du tout la même que la précédente; et s’il en est ainsi, quand il s’agit de la variété, à plus forte raison, il doit en être de même du type ; c’est logique! Mal- heureusement n'ayant pas occasion, en ce moment, de vérifier et de comparer ces trois plantes entre elles, nous regardons, jusqu'à preuve contraire, notre C. olivaceus comme suffisamment distinct du C. eburneus et de sa variété. Voici, au reste, ce qui corrobore notre opinion : Le C. eburneus est du Chili; le nôtre de S'-Domingue, et des autres grandes Antilles vraisemblablement, Il serait bien extraordinaire, à moins d'y avoir été introduit, que le premier eût aussi ces îles pour patrie, îles séparées du Chili obliquement par la mer des Anties, par tout le dia- mètre longitudinal, si l'on peut s'exprimer ainsi, de l'Amérique méridio- nale, et enfin par les Cordillières : c'est-à-dire, par environ 1,200 lieues géographiques, et surtout par une immense chaîne de montagnes, les plus hautes du globe ! Toutefois, nous l’avouons, les descriptions de l’un et de l'autre s'accordent assez identiquement ; nous réexaminerons donc sérieu- sement la question, quand nous aurons occasion d’en observer des indi- vidus adultes. Nous maintenons comme entièrement inédit le Cereus Trinitatensis Herw. et Nos.; et à ce sujet, nous ferons observer que les espèces de Cierges rampants-trigones sont très nombreuses, et que, bien que distinctes entre elles, il est fort difficile de les déterminer, faute d'individus adultes et tous réunis sous les yeux de l'observateur, Nous le décrirons prochainement dans ce recueil, d'autant plus volontiers, qu’il donne facilement ses gran- des et belles fleurs, assez semblables, dit M. Herment, à celles du C. ex- tensus. nes. 22 } , £ D” CL TLUMM À Gerjerre Bresil. (Serre chaude } O # [a 1:. +1 REGET. nn UP UEERERT f f : me | Planche 245. NIDULARIUN MEYENDORFFIL NIDULAIRE DE MEYENDORFF. Érym. V. Jardin fleuriste, Te IV, PI. 411. BrouELiACEÆ ANANassez, CHARACT. GENER. Perigonii superi laciniæ exteriores prope basim connatæ dein liberæ erectæ rigidissimæ; interio- res in tubum ferc duplo longiorem om- nino connatæ apice liberæ erectæ cucul- latæ basi intus penitus nudæ. Filamenta Staminum cum tubo longitudine tota con- nala sed perspicua apice tantum libera tribus lobis internis, tribus alternanti- bus externis oppositis, antheris lineari- * bus apice acutis basi subemarginatis dor- sifixis. Stigmatibus 5 planis membrana- ceis spirali-convolutis. Ovarium omnino inferum trigonum triloculare; ovula numerosissima placentis duabus angulo centrali affixis adhærentia. Capsula..……. baccata ? : Herbæ acaules humiles, americanæ epiphytæ (v. saxicolæ?), rhizomate ra- moso perennes, foliis radicalibus numo- rosis ligulatis spirali-congestis rosaceo- patulis recurvis coriaceis basi dilatata inter se vaginantibus margine spinosulo- serratulis; scapo nullo v. potius subses- sili el immerso; floribus capitulato-spi- catis terminalibus v. in aæillis foliorum internorum fasciculatis, foliis circum- dantibus vivide purpuratis, flore uno- uoque basi unica bractea suffulto. Nos. 4, à. c. el in loco præsentil Nidularium Nos. Jard. fleur. IV. mise. p. 60. t. 411. Beer, Die Fam. der Bromel. 74 (1). E. Recez, Gartenflora, 267 (scpt. 1859). — Gemellaria Pinez, msc, — Bülbergiæ spec. Horr. — Bro- meliæ spec. Beer, 1. c. 29, CHAR ACT. SPECIF, (2). N. ({ Regelia : spica capituliformi centrali) : foliis basi la- tissime cucullatimque dilatatis se invicem amplexantibus dein lorato -elongatis sub- canaliculatis apice acutis margine denti- culato-spinulosis viridibus immaculatis coriaceis; internis terminalibus minori- bus vividissime purpureo-coccineis; flo- ribus in spicam sessilem prorsus im- mersam ombéliontét digestis numero- sissimis parvis violaceis fere clausis; pedicellis vix perspicuis; ovario ovali- oblongo trigono, uno latere subbilobo ; bractea oblonga duplo longiore canalicu- lata apice rotunda ; cœteris ut in genere! Nos. ex fig. Nidularium Meyendorffii E. Rec. Gartenflora, I. s. c., et tabula nostra 245, Billbergia Meyendorffii esusn. in Bot. Zeit. 715 (1857). Ind. sem, Hort. Petrop. 27 (1857). Gartenfl 98 (1858). Bromelia Carolinæ Beer, 1. s. c. 29. E. Onraies, Gartenfl. 562. t. 211 (1857). Billbergia Caroline Hort.VANHoOUTT.….? Caraguata serrata Honr, PerRoP. non Scnurr.! Nidularium splendens Hort. quorp. Dans l'article que consacre à la plante dont il s'agit et dont il a donné (I° c*) une description complète, M. E. Regel répartit les espèces du genre connues jusqu'ici en deux sections, qu’il caractérise : $ 4, par des bractées uniflores; $ B, par des bractées pluriflores : considérant ainsi les (1) Auctor, operis nostri locum et tabulam citans idcireo nec ignorans, genus Manr. et speciem Hoar, subsignavit ! Et voilà justement comme on écrit l’histoire ! (2) Ne trouvant pas dans le Gartenflora la phrase spécifique qu’a probablement rédigée de cette plante M. E. Regel, et qu’il a peut-être intercalée dans le Botanischer Zeitung, recueil que nous n’avons pas à notre disposition, ne pouvant non plus, 16NaRuS eneu! linguæ germanicæ, en extraire une de la descrip- tion complète qu’en a faite notre habile confrère (Gartenfl. 98. 1857), force nous est d’en composer une d’après les figures. TOM. VII, — JUIN 1860. 11 NIDULARIUM MEYENDORFFII, feuilles médianes internes colorées, comme de véritables bractées : ce qui est à la rigueur vrai; mais, après müre réflexion, il nous a semblé plus rigoureusement exact de répartir botaniquement ces mêmes espèces d’après leur mode d’inflorescence et de ne regarder que comme de vérita- bles et simples feuilles colorées, celles terminales, au centre ou dans l’ais- selle desquelles sont nichées les fleurs. Supposons en effet développé et allongé le scape qui est sessile chez ces plantes : les bractées de M. Regel deviennent nécessairement de simples feuilles ou squames scapilaires; et le racème ou épi terminal portera des fleurs ici simplement unibractéées : caractère et du genre et de la famille (1). En conséquence, nous classons ainsi les Midularia connus jusqu’à ce jour : NIDULARIUM Cu. Lew. $ 1. Floribus ombelloideo-capitulatis centralibus. (Regelia Nos. (2)). J Nidularium Meyendorffii E. Rec. Lege supra synonymiam. 2. — cruentum E. Rec. Gartenfl. 267 (1859), sine descript. Billbergia cruenta W. Hook. Bot. Mag. t. 2892. Bromelia — Gran. Edinb. Phil, journ.….? Beer, 1. c. 51. 3. — Ainnocentii Nos. Illustr. hortic. II. Mise. 13 (1857). Gemellaria Innocentii Pixec. cum descript. et ic. ined. (5). 4. — eæruleum Nos. Caraguata, Billbergia, Tillandsia — cœrulea Honr. $ 2. Floribus axillaribus versus centrum fasciculatis. (Nidularium Nos.). 5. — fulgens Nos. Jard. fleur. 1V. Misc. 60. et tab. 411. Bger, L. c. 74 (falso hic signatum : Horrui!). Guzmannia picta Nos. olim. 6. — Scheremetievii E. Rec. Gartenfl. 137. t. 224 (1858). Index sem. Hort. petrop. 28 (1857). 27. — purpureum Bee, 1. c. 75. E. Rec. Ind. sem. Hort. petrop. 28 (1857). Gartenfl. 158 (1858). Tillandsia rubra Honr. (ut auctor suadet). ?8. — discolor Beer, 1. c. 74. Tillandsia et Billbergiu — Horr, Nous n’admettons dans notre seconde section les deux dernières espèces, que nous n'avons point eu occasion d'examiner en fleurs, ni sèches ni vivantes, que d’après l’autorité de M. Recez. Le Widularium Meyendorfit Rec., sans présenter peut-être au même (1) Nous n'ignorons pas que, pour beaucoup de botanistes, les feuilles scapilaires des Agave, par exem- ple, et des Broméliacées en général, sont des bractées; pour nous, celle manière de voir est illogique. Ainsi, dans les Agave, le scape est feuillé dans toute sa longueur ; chaque rameau de la panicule est bractéé, et chaque fleur bractéolée; les feuilles du scape ne sont que la continuation, sans changement sensible, dimensions exceptées, de celles de la plante elle-même. . (2) Cette section, caractérisée par un mode d’inflorescence si différent de celui de la seconde, nous semble Pouvoir constituer un genre séparé et distinct de notre Nidularium ; nous le proposons dés lors ici sous le nom de Regelia : en l'honneur d’un confrère qui a su joindre à un dégré éminent l’art de Vhorticulture à la science proprement dite. Or, nous l’avons dit, et le répétons volontiers, la famille des Broméliacées, l’une des plus belles et des plus intéressantes sous tous les rapports, attend encore son législateur / (3) Cette belle espèce est désormais introduite dans les collections ; nous y reviendrons très prochainement. NIDULARIUM MEYENDORFFI, dégré toute l'élégance foliaire et florale du Y. fulgens, n'en est pas moins une plante remarquablement ornementale, si l’on considère surtout le riche et brillant coloris des feuilles centrales qui entourent l’inflorescence. C'est, comme toutes les congénères, une plante absolument acaule, à rhizome ramifié, rampant, radicant, épiphyte ou saxicole; à feuilles toutes radicales, dont l'ensemble forme une touffe rosacée, très ample ; chacune, à base très dilatée, eucullée, embrassante, est ensuite oblongue, loriforme, subcanaliculée, coriace, mince, d’un beau vert luisant, immaculé ; à sommet subaigu, à bords denticulés-épineux ; les centrales, les plus externes, sont de la base au tiers ou au milieu colorées de rouge-cramoisi, les plus inter- nes sont entièrement de celte riche teinte, et entourent un nid, pour ainsi dire, enfoncé, formé de très nombreuses et petites fleurs en capitule om- belloïde, à périanthe cylindracé-trigone, dont les segments externes ver- dâtres, les internes violacés, tous appliqués, les seconds à peine ouverts à leur sommet, etc. Dans un article (V. Misc. p. 14. 1859. T° V) où nous étions amené, bien malgré nous, à apprécier sévèrement, mais justement, une prétendue monographie des Broméliacées (par cette raison que nous y élions mis en cause), nous avions dit : que le Bromelia Caroline (lisez Nidul. Meyend. ! n'était peut-être qu’une variété, foliis immaculatis, de notre N. fulgens. M. E. Regel a, avec raison ({. c.), signalé notre erreur (1), et démontré clai- rement que la première plante était non seulement distincte de la seconde, mais qu’elle devait même devenir le type d’une section du même genre : opinion dont nous avons reconnu la justesse, et qui nous a servi de règle, dans la répartition et la classification des espèces, telle que nous l'avons proposée plus haut. Bien qu’introduite depuis un certain temps dans les collections de plantes vivantes européennes, ainsi que le prouve la synonymie que nous en rap- portons, l’histoire de cette belle Broméliacée ne nous est pas connue ; nous ne saurions conséquemment en faire connaître ici ni la patrie précise, ni le découvreur, ni l’importateur. On sait du reste, que les Broméliacées ont exclusivement pour patrie l'Amérique tropicale, et qu’elles sont surtout communes dans le Brésil, où elles se plaisent en fausses parasites sur les arbres, assez rarement sur les rochers, plus rarement encore sur le sol. Quelques-unes, et principalement l’Ananassa sativa, ont été transportées sur les côtes occidentales d'Afrique, dans les iles et sur le continent de l'Inde ; et toutes, à divers dégrés, sont des plantes dignes d’être cultivées dans nos serres. Cu. Leu. CULTURE. (S. Cu.) On applique, en général, aux plantes de cette famille, la culture qu’on emploie pour les Orchidées épiphytes. Voyez au reste l’article cuLruRE de la Billbergia (Libonia) marmorata, T° IX, sub tab. 48. A +. (1) Encore une fois, nous nous estimons heureux de pouvoir reclifier une erreur involontaire qu'on veut bien nous indiquer et dont la rationalité évidente nous est démontrée. Planche 246. VANDA CÆRULEA, VANDA à fleurs azurées. Éryu. C'est, dit-on, le nom vernaculaire de l'espèce type, Vanda Roxburghii R. Br. Bot. Reg. t. 506. Bot. Mag. t. 2245. etc. Oncmipacez $ VanDeæ $$ Sarcanruæ. CHARACT.GENER. et aucr. ct OPERA, V. ci-dessus, Te V, sub t. 187 (1858). CHARACT. SPECIF. Y. (5 Lamella- ria). Caule subbipedali, foliis distichis loriformibus canaliculatis apice profunde et inæqualiter emarginatis Grtrr. (æqua- libus truncatis bilobatis acutis Linz.) quam maxime coriaceis basi se invicem amplexantibus; racemis (nec spicis) (1) erectis multifloris axillaribus multo folia cum scapo longissimo superantibus fle- xuosis; bracteis scariosis minimis ovatis applicatis; floribus maximis tenerrime cæruleo-violascentibus; laciniis perian- thii valde inæqualibus patulis impresse fenestrato-venatis margine undulatis om- nibus breviter unguiculatis; externorum supremo angustiore oblongo elliptico apice rotundato plicatim antice emargi- natulo; aliis duobus deflexis quam cæte- ris multo majoribus latere interno ro- tundatim valde dilatato versus apicem r semel intraflexo; internis obovato-lanceo- latis erectis cum ungue torso (his solum- modo basi torsis!); omnibus unguiculatis carnosulis ; labello quam segm. aliis mul- to minore trilobato, lobis basil. dilatatis in cornua incurvis, mediano subattenuato apice bilobato, lobulis his corniformiter divaricatis, prope apicem trilamellato, lamella mediana magis prominente; cal- care brevi grosso obtuso; gynostemate brevissimo dorso rotundato ventre exca- vato basi ad junctionem macula triangu- lari donato; etc, Nos. ad nat. viv, et ex clrssm. Grirr. et LiNpL. fs à, cs, Vanda cærulea Grirr. Îtin. notes. p. 88. Lips. Bot. Reg. sub t. 30 (1847); in Paxr. Flow.-Gard. I. t. 56, Fol. Or- chid, Vandæ, n° 18. p. 8 (1853). Cu. Le. Jard. fleur. L. t. 109 (cad. ac ca P. Flow. Gard.!).?.... Pescatorea, L. t, ...? et nos- tra tab, 246, Si, avant nous, plusieurs figures plus ou moins satisfesantes ont été publiées de cette belle Orchidée, nous devons à la vérité d’avouer qu'il n’en a pas encore été donnée une description, où les formes florales en aient été exactement définies ; non pas, à Dieu ne plaise, que nous veuillions ici faire l’Aristarque, encore moins le Zoïle ou le Gnos-Jean, en remontrant à son curé : mais il nous a semblé que le sujet méritait une description complète, exacte; et c’est ce que nous avons cherché à établir dans la dia- gnose spécifique qui précède et plus bas, où la disposition et la conforma- tion toutes particulières des segments des fleurs de l'espèce sont clairement et suflisamment déterminées. Nous devions cette explication au lecteur impartial et bienveillant, en lui rappelant celle que nous avons écrite sur le même sujet, dans notre N° de mars dernier (sub Millonia cuneata (2)); qi} Est-il bien utile de rappeler ici la différence qui existe entre le rucème ou grappe et l’épi? chez le premier, les fleurs sont pédicellées ; chez le second, elles sont sessiles. (2) En décrivant cette autre belle Orchidée, nous regrettions de ne pouvoir en relater l’histoire; nous sommes heureux de remplir ici cette lacune, Notre honorable Z Strovbant a. ie PiRE Ur Zorto Verschaffell. | aude cœuule GRIFFITH ; Khasta (Serre hande) "| Jen | © A Verschaffolé publ. tu : VANDA CÆRULEA. ceci dit, une fois encore, en réponse à un reproche peu fondé, nous n’y reviendrons plus et referons les phrases spécifiques, lorsque nous le croi- rons utile et profitable à la science. « Cette glorieuse plante, » « dit M. Lindley, » « la plus noble peut-être des Orchidées de l'Inde (the noblest of the Indian race), a été découverte par feu Griflith, dans les monts Khasia, à 2,500 pieds d’altitude, près des rives du Borpanee, croissant sur des Gordonia, dans des forêts de Pins et Chênes, parmi lesquels croissent encore pêle-méle des Bauhinia, des Randia, le Phyllanthus emblica, des cannes à sucres, etc. Plus haut, dans le voisinage, se montrent des Xydia, des Rhododendrum, des Castanea, des Cuscuta, le Camellia oleifera, etc. Plus tard, MM. 3.-D. Hooker et T. Thompson, dans leur exploration des montagnes indiennes, si fruc- tueuse pour la science et l’horticulture, la retrouvèrent dans les mêmes districts, et à 5 ou 4,000 pieds de hauteur supramarine. Mais l'honneur de l'introduction de cette merveilleuse plante (Linoc.; on voit que le savant orchidologue, accoutumé, lui, à tant de merveilles orchidéales, ne peut s'empêcher de les louer aussi à l’occasion), à l'état vivant, est dû à l’un des plus fameux introducteurs de plantes de nos jours, M. Th. Lobb, qui l'envoya à ses honorables patrons, MM. Veitch (Exeter et Chelsea). L'individu, figuré et décrit présentement, est un de ceux qui ont été reçus directement de l'Inde, par l'établissement Verschaffelt, où chaque année ils fleurissent avec luxuriance. Selon Griffith, la tige atteint dans le pays natal 0,60 de hauteur; elle est formée de feuilles distiques, engainantes à la base, loriformes-canalicu- lées, très coriaces, bilobées-tronquées inégalement au sommet (1), récurves, longues d’environ 0,15 sur 0,024 de diamètre. Les scapes sont axillaires, et au nombre d’un ou deux de chaque côté à la fois ; ils dépassent de beau- coup la plante en hauteur et portent de huit à douze fleurs, et plus, dont la plus grande partie s’épanouit à la fois, et dont chacune n’a pas moins de 0,09 de diamètre. D'un blanc très tendre, mélangé d'une légère teinte de violet, le tout d’une délicatesse, d’une fraîcheur extraordinaires, elles sont distantes, portées par un long pédoncule (ovaire) cylindrique, rosé, et confrère, M. Funck, dans son Ne de mai du Journ. d’Hort. prat., p. 105, répondant à notre désir, nous apprend, qu’en 1856, MM. Linden, Ghiesbreght et lui, ont dé- couvert cette plante sur un tronc d'arbre en décomposition, près de la colonie suisse de Moro-Queimado, au Brésil, d’où ils l’envoyèrent l’année suivante en Belgique. Il est vraisemblable dès lors que ces Messieurs en sont les premiers découvreurs et les - importateurs. (1) Également bilobées et en pointes aiguës, de sorte que chaque extrémité semble être enlevée par un emporte-pièce cireulaire, Lixoz.! Nous avons observé le même fait: mais le plus ordinairement ces extré- mités nous ont paru inégales, et même trilobées/ VANDA CÆRULEA: disposées en un racème flexueux. Les segments, dont elles se composent, méritent une description particulière. Ils sont très inégaux, tout-à-fait étalés, onguiculés, fénestrés-veinés, arrondis au sommet; le supérieur externe, le plus petit, ovale-oblong; les deux autres défléchis, de beaucoup les plus grands, ayant leur côté interne fortement dilaté et présentant vers le sommet un sinus rentrant ; les deux internes dressés (flanquant l’externe supérieur), obovés-lancéolés, tors (et les seuls qui le soient!) une fois sur eux-mêmes à l’onglet. Le labelle, très petit, comme chez tous les Vanda, a ses deux lobes latéraux très peu développés, mais incurves en forme de cornes; puis il s’échancre au sommet en deux lobules divergents également corniformes ; et porte au disque trois lamelles, dont la médiane plus élevée, etc. De cette description sommaire, et de l'inspection de l'exacte figure ci-contre, faite d’après nature, sous nos yeux, dans l'établissement Ver- schaffelt, il résultera pour l'amateur cette conviction, que c’est là une belle, très belle plante, d’une floraison annuelle assurée et d’une longue succession : une plante, qui lui est indispensable pour l'honneur de sa collection. Cu. Len. CULTURE. (S. Cu.) Culture ordinaire des Orchidées épiphytes, telle qu’elle a été décrite et recommandée maintes fois, à l’occasion d’autres congénères ou alliées, décrites et figurées dans ce recueil. AV. À D): ee a£l 1LO Le PILONIL. ŒIL ILLLO (HYBRID US‘ (Serre froute. ) Planche 247. CALLISTEMON AMOENUS, CALLISTÉMON GRACIEUX. Érym. #4)A#, fém. de xæA65, beau, etc. ; en composition grèque ou latine x#AX, calli; nous avons signalé maintes fois l'erreur commise par les botanistes qui ont, au lieu du féminin xx, employé le masculin ##A65 (Calochilus, Calodracon, Calonema, Calotropis, ete., etc.); rr#pear (è, mascul.!), étamine. Mynraceæ S LeprospenmEeÆ S$ CALLISTEMONÆ. CHARACT. GENER. Flores spicati sessiles v. ramulo immersi. Calycis tubo hemisphærico cum ovario connato, limbi superi 5-partiti lobis obtusis v. acutis. Petala 5 calycis fauci inserta. Stamina plurima cum petalis inserta longe ex- serta, filamentis filiformibus liberis ; an- theris bilocularibus incumbentibus lon- gitudinaliter dehiscentibus. Ovarium adnatum triloculare v. 5-loculare, loculis multiovulatis. Stylus filiformis, stigmate capitato. Capsula calycis tubo basi cum ramo connato inclusa 5-5-locularis apice tri-quinquefariam dehiscens. Semina plurima. Frutices Novæ-Hollandiæ, foliis alter- nis estipulatis rigidis elongatis vertica- libus v. planis horizontalibus, floribus in spicis apice comosis sessilibus v. ra- mulo immersis. Exoucn. Gen. PI. 6302 (sec- tionibus suppressis). Callistemon R. Br. in Bot. Reg. sub. t. 595. DC. Prodr. HI. 222. Mers. Gen. PI. 108 (76). War. Rep. II. 165. 923. V. 741. eæcl. N 2. Anal. 1. 308. II. 618. HI. 894. IV (Muezcer). 825. — The Journ. of the Hort. Soc. IV. 195. c. ic. Bot. Reg. t. 395. Sweer, F1. austr. t. 29. Bot. Mag. t. 5989. etc. — Metrosideri sp. auct, Sims, Bot. Mag. t. 1821. 2602. Venr. Hort. Cels. t. 70. etc. E. Recez, Gartenfl. t. 269. oct. 1859. CHARACT. SPECIF. C. frutex crec- tus ramoso-fastigiatus, ramis junioribus et foliis tenuiter sericeo-cano-pubescen- tibus, gemmis minimis ovoideis rotun- dato-squamosis ; foliorum sparsorum la- mina horizontali- v. obliqua v. verticali lineari-elliptica acuta brevissime petio- lata, juniore mucrone subelongato mox evanescente donata, arcuata sæpe oblique recurva maxime coriacea crassiuscula trinervi, secundum nervum medianum subtus subcanaliculata hicque impresso- punctata, quando inter digitos colliditur sat suaviter resinoso-fragrante, obsolete viridi, juniore rubescenti; floribus nu- merosis majusculis; tubo turbinatim cyathiformi carnoso; sepalis 5 ovato- rotundatis brevissimis applicatis; petalis 5 duplo majoribus ovalibus cucullatis puberulis et ciliolatis; staminibus 40-70 et ultra ad faucem tubi insertis cirulatim biseriatis longissimis albido-flavidis por- rectis mox dejectis 5-7-plo flore longio- _ribus; stylo multo robustiore vix æquan- te viridulo, stigmate capitato; disco s. apice ovarii puberulo mox nudo; ovario triloculari : placentis peltatis pediculatis, ovulis numerosissimis, etc. Nos. ad nat. viv. Callistemon amænus Nos. sub t. nostra 247. Metrosideros quidam hybridus??? Horr. COCO EC EEE Cette plante, éminemment remarquable entre ses congénères, par l'élé- gance et la beauté de son inflorescence, a été communiquée, il y a deux ans, à l'établissement A. Verschaffelt, par M. De Gey, horticulteur à Huy (province de Liége; Belgique), comme étant un gain que celui-ci aurait obtenu en fécondant un Lasiopetalum (non désigné) par le Metrosideros florida (ou vice-versd)! Un mariage entre une Myrlacée et une Byliné- riacée : union monstrueuse, dont l'impossibilité, l’absurdité même n'ont pas besoin d'être discutées ici! CALLISTEMON AMOENUS. Qu'elle soit une production hybride de deux genres très voisins, d’un Callistemon très probablement et d’un ÆMetrosideros, par exemple, ou d’un Melaleuca, rien n’est plus vraisemblable, et nous sommes très dis- posé à le croire; mais d’après l'affirmation (erronée, cela ne peut faire doute) du jardinier obtenteur, il y a doute sur l’origine vraie de la plante : ce peut être une hybride, comme nous allons le dire tout-à-l’heure ; ce peut être une espèce distincte, fourvoyée chez lui sans désignation de nom, ni de patrie! Quoi qu'il en soit, c’est, ainsi que nous venons de le dire, et comme en témoigne la planche ci-contre, faite avec soin sous notre con- trôle (1), une charmante acquisition pour nos serres froides. Nous l'avons observée en fleurs, pour la première fois, en juin dernier (1859). Voisine par le coloris de ses étamines des C. weridiflorum, salignum, pallidum, ete., par la longueur d’icelles et les feuilles, des C. speciosum et lanceolatum, ete. , si elle n’est pas une espèce distincte, elle doit être évi- demment le produit adultérin de deux plantes, appartenant chacune à l'une de ces deux catégories du genre: $ A. Staminibus flavidis; $ B. Sta- minibus rubris. C’est un arbrisscau élégamment dressé-fastigié, à rameaux élancés, rou- geâtres; à feuilles éparses-alternes, linéaires-elliptiques, très longues (0,05:-8 + 0,007-12); pendant la jeunesse, molles, pubérules-soyeuses (poils blancs), rougeâtres, arquées-récurvules ; bientôt glabres, rigides, à lame horizontale, ou oblique, ou verticale. Les fleurs, très nombreuses, très rapprochées, sessiles, mais à calyce non immergé, constituent un épi subterminal. Les étamines, en lesquelles réside tout le mérite floral de la plante, ainsi que chez toutes les congénères et chez toutes les plantes de genres voisins, sont au nombre de quarante à septante et plus, disposées en deux rangs circulaires ; les filaments sont cinq à sept fois plus longs que la fleur, d’abord horizontaux et bientôt défléchis (0,012-2), et d’un vert jaunâtre ou blanchâtre; les anthères petites, oblongues, médifixes, jaunâtres. Le style, beaucoup plus robuste et à peine plus long que les étamines, est verdâtre et se termine en un stigmate capité. Cu. Len. Explication des Figures analytiques, Fig. 1. L'ovaire coupé verticalement. Fig. 2. Le même coupé horizontalement (fig. très grossies). Tous les ovules nous ont semblé bien développés et fertiles. CULTURE. (S. Fr.) Culture bien connue désormais des plantes de la Nouvelle-Hollande! Multiplication par le bouturage à froid, ou sur couche tiède, mais toujours sous verre, de jeunes rameaux coupés bien net à l’artieulation, et opérée de juin à juillet; ou encore, moyen plus lent, par le marcottage, en petits godets élevés. . A. V. Ai D’après la figure, trois des feuilles du rameau floral semblent bilobé ettr ées au | t; mais c'est l'effet d’un raccourci trop brusquement indiqué. : MISCELLANÉES, 353 RORPICULEURS. Quelques mots encore sur les ÉGranriens. Les pertes considérables que la sècheresse inusitée et les gelées intenses qui l'ont suivie l’année dernière, année de mémoire horticulturale néfaste, ont fait subir, en général, aux cultivateurs de Rosiers, nous engagent à revenir une fois de plus sur l’arrachage et la plantation des Églantiers. Dans un précédent article (du choix des Églantiers comme sujets; Te V. Misc. p. 42), en conseillant de proportionner les sujets aux greffes qu'ils doivent recevoir, nous insistions surtout sur ce mode trois fois welche ct déplorable, qui consiste à arracher sauvages dans les bois et les forêts, “les églantiers, dont on retranche à la fois les racines et les branches, qu’on bottille ensuite sans préparation, sans en emmousser même les souches : véritables bétons, lesquels, expédiés avec plus ou moins de retards, arrive à peu près dessèchés entre les mains de l’horticulteur, qui, à son tour accep- tant sans reproche à qui de droit et sans réflexion un tel état de choses, plante pèle-méle lesdits bâtons, et s’en remet pour leur reprise à la grâce de Dieu ! Qu’arrive-t-il de là? C’est que la plus grande partie de ces églan- tiers, mutilés d’une façon si inepte, ayant en outre par un dessèchement trop longtemps prolongé, perdu à peu près ou tout-à-fait leur eau de végétation, périt successivement, et leur perte est certes un dommage pé- cuniaire réel pour le cultivateur, en même temps qu’elle empèche l’aug- mentation de sa Roseraie, et ne lui permet pas de satisfaire sa clientele (1). « Une chose nous étonne profondément ! » « disions-nous ! » « C’est que dans le nombre d’horticulteurs et d'amateurs, qui se livrent à ce beau genre de culture, et qui en général sont des gens de sens et d'intelligence, aucun (ce nous semble !) jusqu'ici n’ait fait les réflexions qui précèdent et dont la rationalité, selon nous, ne saurait être contestée, » « Quel horticulteur, par exemple, devant fournir un arbrisseau quel- conque (pour la pleine terre, des sauvageons pour des arbres fruitiers, (1) Notre critique s’applique encore et parfaitement au mode de plantation des avenues, des places publiques et des boulevards des villes, où par une ignorance toute vandale semblable, nous voyons trop souvent planter des tilleuls, des ormes, des platanes, des érables, etc., ne consistant qu’en de longs bâtons, sans tête et sans branches, qu'on a retranchées au mépris de toutes les lois de la végétation. Aussi, combien l’année suivante, ou la deuxième au plus, reste-t-il de ces arbres ainsi stupidement traités? Et combien le budget des villes ne perd-il pas de ce chef, renouvelé périodiquement ? TOM VII. MISC. — JUIN 1860, 7 3% MISCELLANÉES, exempli gratia !) s'aviserait, avant de l'expédier, de lui couper ainsi tête ct pied? Quel horticulteur, quel amateur recevrait ledit pied ainsi mutilé sans récrimination, et le planterait, comptant sur sa prompte et normale re- reprise..…..? D'où vient donc qu’on achète les églantiers traités ainsi? Objectera-t-on que les longues et sarmenteuses branches de la tête et les longues racines du pied nuiraient à l’embottillement et à la commodité de l'expédition ? Mais l'objection manquerait même de plausibilité : rabattez en partie les branches de la tête et (proportionnellement) celles des racines (qu'il faut couper ner, et sans déchirures surtout !!1); embottillez ensuite, et pour plus de sûreté encore, enveloppez les rhizomes de mousse humide (laquelle s'offre d'elle-même à vos mains partout dans les bois et les clairières où vous opérez) et de paille par dessus la mousse, puis expédiez. Ces colis (sans doute) seront plus volumineux, plus embarrassants, coûteront davan- tage de port au destinataire ! soit : mais au moins celui-ci ne fesant plus annuellement qu’une perte insignifiante dans ses plantations d’églantiers, récupérera sa dépense au centuple. » Un langage aussi bien fondé, aussi explicite a-t-il été entendu, apprécié? Nous ne savons! et nous devons supposer le contraire, puisque depuis la publication de notre article (juin 1858) nous avons observé, chez des Rosistes de profession, diverses plantations d’églantiers opérées de la même façon barbare contre laquelle nous élevons la voix, Quousque tandem ? et devrons-nous longtemps encore dire avec le psalmiste : aures habent et non audient, ou bien comme Ovide à ces nouveaux Sarmates : Barbarus his ego sum, quia non intelligor illis! L'importance extrême du sujet (les Roses ne sont-elles pas le premier et le plus bel ornement des jardins?), notre ardeur de remédier au mal que nous signalons, nous emportent peut-être plus loin que nous ne voudrions, et mêlent pour ainsi dire une goutte de fiel à notre encre; mais il faut pourtant bien dire les choses telles qu’elles sont, et les appeler, avec Boileau, par leur nom, J'appelle un chat un chat, et... larracheur un sot! Espérons que nous ne prècherons pas toujours dans le désert, et qu’enfin nous verrons dans les roseraies se réaliser les progrès qu’on est en droit, de nos jours, d'attendre de nos cultivateurs de Rosiers, et dans leur intérêt, et dans celui de nos jardins, Quelques conseils, maintenant tout pratiques : Les arracheurs d'églantiers (c’est à eux spécialement que s'adressent les reproches ci-dessus exprimés) sont presque toujours des villagcois, habitant MISCELLANÉES, 35 les localités forestières et absolument étrangers à l'horticulture proprement dite ; de là sans doute le procédé tout primitif dont nous nous plaignons ! Or, de leurs torts, inexcusables sans doute, mais dès lors explicables, les horticulteurs qui les souffrent, en en n’exigeant pas le redressement, ne sont-ils pas eux-mêmes complices, et à leur détriment immédiat ? L'arrachement des églantiers doit avoir lieu non en hiver, comme cela a lieu trop généralement, mais dans le courant d'octobre, afin que les sujets aient encore le temps de faire quelques nouvelles racines dans le nouveau sol qu’on leur destine, Cette opération exige, pour être bien faite, les précautions suivantes : s'assurer si le sujet s'élève directement du sol, ou s’il parvient d’une souche rampante; pratiquer dans le premier cas avec la bêche (et non avec tout autre instrument), à 0,40 de la tige, un creux circulaire, assez lègèrement et assez profondément pour ne pas offenser les maîtresses racines ; en couper, lorsqu'on les a mises à nu, d’un coup net, tout ce qui dépasse le diamètre indiqué, et arracher ensuite, doucement, par pelites secousses et sans jamais employer la force; dans le second, mêmes soins, mais en opérant dans le diamètre du point d'où la souche est partie, et de la plante sauvage à laquelle elle adhère probablement encore; rafraîchir alors les racines, rabattre les longs rameaux sarmenteux à 0,50 de la tige; en ôter même ceux qui paraissent superflus, en n’en laissant que les plus vigoureux ; réunir les églantiers, lorsqu'on en aura arraché un certain nombre, les bottiller, les emmousser et enfin les em- Pailler, comme nous l'avons dit, etc. L’horticulteur qui attend un envoi d’églantiers, doit, un mois au moins à l'avance, avoir préparé le terrain destiné à les recevoir. Ce sera un sol bien perméable à la pluie, meuble et substantiel à la fois, fumé (le Rosier aime volontiers les engrais) au moyen de terreau de couche bien consommé et amendé par un tiers de terreau de bois et de feuilles. Une fois en pos- session des églantiers, et sans tarder, il en rafraichira légèrement les racines par une nouvelle coupe, en retranchant toutes celles qui seraient gâtées ou seulement froissées; agira de même pour les branches de la tête, qu'il coupera alors, mais seulement alors, et en y laissant au moins 5 ou # rameaux, bien feuillés et ramifiés eux-mêmes, et en n’en retran- chant que ce qui excéderait 0,25-50 de longueur. Il mouillera ensuite abondamment, si lc temps ne se chargeait pas de ce soin : car autant que possible il devra planter par la pluie. Si, contre toute attente, il ne pouvait mettre en place les églantiers au moment de leur arrivée, il devrait les débottiller et les mettre en jauge, à l'ombre et au nord condition expresse, en attendant l’occasion favorable de les planter à demeure, 36 MISCELLANÉES. Les souches, préparées, comme nous venons de le recommander, seront enfoncées à 0,20 environ, et les tiges espacées entre elles de 0,50-55, et disposées en quinconque. On aura égard en plantant, à la taille, de ma- nière à satisfaire l'œil ; et tout individu, qui se soutiendrait mal par lui- même, ou dévierait de la perpendiculaire par torsion de la tige, devra recevoir un tuteur, La deuxième ou la troisième année, au plus tard, qui suivra la planta- tion automnale des églantiers, qu’on aura laissés pousser en liberté, en se contentant de les élaguer légèrement et de les mouiller abondamment pendant les temps secs, on procèdera au greffage à la manière et aux époques accoutumées ; mais ici nous recommanderons instamment de lais- ser deux et méme trois rameaux des plus verts et des plus vigoureux du sommet, d'opérer près de la base, afin plus tard, et dès l’année même qui suivra l'opération, de pouvoir obtenir de belles têtes de Rosiers, bien ré- gulières et bien formées. Or, la greffe n’est pas ce qu’un vain peuple pense! Elle exige de la perspicacité, du goût, et n’en a pas qui le veut ou le croit! On ne doit pas s’imaginer savoir greffer, parce qu’à l’aide d’un scalpel on peut enter plus ou moins bien une greffe! car pour cela il faut autant d'adresse que de jugement, Tout ce que nous venons de dire paraîtra peut-être ou minutieux, ou oiseux à certains praticiens, bien au fait de leur art! Cela est possible : mais ce n’est pas pour ceux-là que nous écrivons, quoique nous puissions à leur adresse répéter le fameux dicton : Indocti discant, ament meminisse periti. C’est donc aux horticulteurs de profession que nous adressons spéciale- ment ces reproches et ces recommandations, parce qu’à eux il leur faut opérer en grand; et que dès lors, faute des précautions indiquées, encore une fois, ils se trouvent fort lésés dans leurs intérêts; et pour ne plus revenir à leur sujet, lorsqu'ils ont l'avantage d’avoir de grands terrains à leur disposition, pourquoi n’élevèraient-ils pas eux-mêmes de semis des pépinières de Rosiers sauvages, qu’ils aménageraient de la manière vou- lue! Et alors, que d'économies et d'avantages n'en résulteraient-ils pas pour eux; et voici maintenant quelques conseils à l'usage des amateurs proprement dits. Tout amateur, assez favorisé du sort pour posséder un grand jardin avec pare, pelouse, etc., peut et doit planter dans ses massifs des Rosiers sau- vages; là il trouvera facilement des sujets convenables de tous points pour MISCELLANÉES, ÿ 4 greffer les belles variétés de Rose qui paraissent et qu’il achète à grands frais afin d’être au courant des nouvegutés; et de là pour lui une source nouvelle d’'amusement et de jouissance florale. 11 faut noter que lesdits Rosiers valent sous le rapport de la décoration et de l’ornement paysa- gistes tout autre arbrisseau indigène ou exotique, et par le port, le feuil- lage et la multitude de leurs jolies fleurs. e Il nous reste maintenant, pour clore cet article, à examiner rapidement les espèces de Rosiers qui vivent dans les haïes, les bois et les forêts du Nord de l'Europe, et sont le plus propres à recevoir les greffes des espèces cultivées. On porte à une vingtaine d'espèces environ le nombre des Rosiers qui croissent spontanément dans le centre et les parties septentrionales de l'Europe; mais les botanistes sont loin d’être d'accord sur leur identité spécifique ; de là la synonymie immense et presque inextricable rapportée à la plupart d’entre elles. On peut consulter à ce sujet la Monographie des Roses de Lindley, la Flora gallica de Loiseleur-Deslonchamps, le Botani- cum gallicum de Duby, la Flore française de Lamarck et De Candolle, celle de Mutel, la Flora germanica de 3. Koch, la Flore des environs de Paris de Mérat, et celle de MM. Cosson et Germain, etc. Voyez aussi l'article Rose de Lois.-Deslongehamps, Dict. des Sc. nat., T° XLVI, et diverses autres flores locales. Le premier ouvrage est le plus complet; il a paru à Londres, en 1820 (très gr. in-8°, xxix et 156 pages, et 19 très médiocres planches coloriées). Il serait peut-être intéressant pour quelques-uns de nos lecteurs que nous énumérassions ici toutes ces espèces, mais comme nous venons de le dire, l'étendue de leur synonymie (non encore arrêtée : adhuc sub judice lis est, et erit, ut probabile, semper ?) nous empêche de le faire, et nous devons nous borner à citer seulement celles qui servent le plus ordinairement de sujets dans nos jardins. Ce sont : 4° Rosa canina L., l'Eglantier, proprement dit, et celui qui est le plus fréquemment employé. Il est très robuste, d’une végétation lente, varie excessivement (de là une foule de variétés regardées par quelques-uns comme distinctes), a des fleurs odorantes ou inodores, blanches ou rosées; ou lui accole de septante à octante synonymes (V. 3. Kocu!). 2 Rosa rubiginosa L. Rosier rouillé. Fleurs roses, odorantes; varie considérablement aussi, et a tout autant de synonymes, sinon plus. 5° Rosa villosa L. Feuilles plus ou moins tomenteuses sur les deux faces, 58 MISCELLANÉES, souvent glabrescentes ; fleurs rosées. Il varie beaucoup moins que les précédents ; douze ou quinze synonymes. 4° Rosa lutea Donon. (Eglanteria L.). Très robuste ; fleurs jaunes; joue beaucoup également; on le connaît par exemple à fleurs ponceau; une dixaine de synonymes. Ces quatre espèces sont communes en Europe et servent indifférem- ment de sujets de greffage ; nous eussions décuplé, centuplé même cette brève liste, si nous eussions cité ici, comme distinctes, toutes les espèces qu'on leur rapporte en synonymie : ce qui nous eût entraîné trop loin ; et de plus, en raison du désaccord extrême, qui règne, comme nous l'avons dit, entre les botanistes sur leur identité spécifique, eût été sans utilité réelle pour le lecteur, que nous renvoyons, s’il est cupidus cogno- scendi, aux ouvrages cités. —“p 2 — Société impériale d'Horticulture de S'-Pétersbourg, Sous la protection de Son Altesse impériale le Graxo Duc Nicouas. Bien qu'une des dernières entrées dans la carrière, cette société, qui vient tout récemment de se fonder sous la protection éclairée d’un des membres de la famille impériale régnante de Russie, se met d’un saut immense au niveau des plus an- ciennes, C’est du nord aujourd’hui que nous vient la lumière! s'efforce et semble se promettre de les dépasser en zèle, par ses efforts pour les progrès de l’horticulture. Ainsi, constituée à peine depuis quelques mois, déjà elle s’est mise en mesure de fonder un magnifique et grandiose jardin d'hiver, sur une des principales places de St-Pétersbourg, et publie dès lors un journal, destiné à faire connaître les travaux dont elle compte s'occuper (Mitheilungen des Russichen Gartenbauvereins, etc.), grand format in-8; le 1er No paru, de 96 pages, contient une grande planche in-folio, représentant une superbe espèce nouvelle de Strelitzia (S. Wicolai Rec. et Konx. Dédicace bien méritée !). Notre excellent confrère, M. Regel, l’un des fondateurs de cette société, lui appartient comme vice-président : c’est dire, d’un mot, quelle sage et puissante impulsion lui sera donnée. Dès son début aussi, la Société impériale d’horticul- ture de St-Pétersbourg s’est attaché, comme correspondants honoraires, les princi- pales notabilités botaniques et horticoles de nos jours. Parmi les membres nommés, nous citerons, à Gand : M. De Kercuove-De1mon, président honoraire de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand. M. Van Dex Hecke de Lembeke, président effectif de ladite Société, et qui, dès maintenant lui imprime un essor puissant et tont nouveau. M. AmpRoISE VERSCHAFFELT, horticulteur, notre intelligent et zèlé éditeur; et enfin, CELUI qui écrit ces lignes, qui a eu l'honneur d’être l’un des premiers élus : faveur spéciale, dont il ne saurait être trop reconnaissant, et juste récompense de ses longs travaux. Aussi fait-il les vœux les plus sincères pour la prospérité de la nouvelle sœur, qui vient de s’adjoindre si noblement à ses ainées. MISCELLANÉES. 39 PLANTES RECOMMANDÉÈES. (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Grammatophyllum Ellisii Linoz. (1). Orchidaceæ $ Vandeæ S$ Brassiæ. — Cette nouvelle et très rare plante est sans doute, pour la beauté florale et le grandiose du port à cent piques de sa nobilissime con- génère, le G. speciosum, dont nous avons tout récemment entretenu nos lecteurs (VIT. Misc. p. 28), mais elle mérite cent fois néanmoins la peine d'être recherchée et cultivée avec empressement, comme ils vont facile- ment en juger, Le Rév. William Ellis, à qui elle a été en toute justice dédiée, qui nous a rapporté de Madagascar bon nombre de rares et intéressantes plantes, la découvrit dans cette île, croissant sur les branches d’un arbre (qu'il omet malheureusement de nommer) courbées au-dessus du lit d’une rivière (....?), à vingt-cinq pieds environ au-dessus de l’eau. Les racines en étaient courtes, mais nombreuses et entrelacées; les pseudobulbes, longs de sept à huit pouces (et même onze, hauteur que l’un d'eux a atteint dans la serre de ce voyageur), sont carrés et ont près de deux pouces de côté. Chacun porte cinq ou six feuilles apicales, distiques, assez épaisses, étalées-récurves, longues d’un pied et demi à deux. Le scape part de la base des pseudobulbes, est d’abord ascendant, puis récurve; atteint un mètre de long et porte un racème de trente à quarante fleurs étalées-horizontales, d’un jaune uni en dehors, mais très finement et très élégamment lignées (les trois segments externes !) verticalement de pourpre brun en dedans, avec une large macule concolore, qui n’atteint pas les sommets jaunes également ; l’intérieur (des fleurs! c’est-à-dire les deux segments internes) est d’un blanc rosé; le lobe terminal du labelle (fort petit !) est ligné verticalement de rose. La forme de ces fleurs, dont le diamètre n’est pas moindre que 0,07-8, est curieuse et diffère notablement de sa superbe congénère ci-dessus nommée, Des trois segments externes, le supérieur, dressé, plus large, est d’abord cucullé et recouvre comme d’une voûte les deux internes qui flanquent le gynostème comme d’une paire de grandes oreilles (descrip- tion d’après l'aspect !), puis se recourbe brusquement en arrière; les deux (1) G. Pseudobulbis angulatis elavato-fusiformibus polyphyllis, foliis lato-loratis recurvis basi canalieu- Jatis ; racemo multifloro recurvo; sepalis patentibus acutis lateralibas gibbosis, petalis duplo brevioribus oblongis obtusis erectis apice revolutis, labello petalis æquali mobili basi saceulato trilobo jugo medio elevato ultra isthmum 3-lamellato lineisque 3 elevatis arcuatis utrinque, lobo medio ovalo acuto lateralibus brevibus subfalcatis; anthera tuberculo pedicellato cristata. Linpz. msc, Grammatophyllum Ellisii Lixps. msc, et in Bot. Mag. t. 5179. sec. W. Hook. (mars, 1860). 40 MISCELLANÉES. latéraux, fortement gibbeux à la base, d’abord subeucullés, puis étalés, falciformes (ce que n’exprime point la phrase spécifique !), défléchis, et enfin brusquement acuminés-récurves. L'ensemble floral forme, par la disposition de ses longs pédicelles arqués-rentrants, un superbe candélabre renversé. Columnea erythrophæa Dcesve (1). Gesneriaceæ S Gesnerieæ $$ Columnæ. — Découverte dans la province mexicaine de Chiapas, par M. Ghiesbreght, qui l’envoya en 1858 à M. Linden. Cet horticulteur distingué, jadis botaniste-voyageur au compte du gouvernement belge, et auquel nos herbiers et nos serres sont redevables de tant d’introductions nouvelles et du plus haut intérêt, la proclame, et non sans raison, la plus belle du genre, et la compare aux plus beaux Æschynanthi connus : opinion bien justifiée par la grandeur et le vif coloris de ses fleurs, qui doivent surtout, selon nous, un attrait de plus à leurs grands et superbes calyces, disposés en forme de coupe, et élégamment et circulairement maculés de rose. M. Linden (2), en énumérant les cinq ou six espèces de ce beau genre, que l’on possède dans les jardins, y joint, par erreur, notre C. pilosa (Cu. Lem. Flore d. S. et d. Jard. de l’Eur. mai 1847. HI. e. ic. — aureo- nitens. — W. Hook. Bot. Mag. t. 4294); mais dans notre texte, nous proposions déjà cette singulière plante, comme type d’un genre nouveau, qui depuis a été adopté généralement par les botanistes (Decaisne, Hau- . sTeix, etc.) le Collandra (C. pilosa Nos.), qui comprend aujourd'hui deux ou trois espèces. La C. erythrophæa, selon M. Linden (3), ne dépasse pas 0,50 à 0,65; ses belles fleurs, qui se sont montrées pour la première fois en no- vembre 1859, se sont succédé sans interruption jusqu’aujourd’hui, C’est une plante suffrutescente à la base, à tiges et branches cylindriques, succu- lentes, garnies de quelques poils épars. Les feuilles, nombreuses et peu distantes, brièvement pétiolées, sont lancéolées-acuminées, entières, char- nues, ciliées aux bords. Pendant la jeunesse, elles sont finement bordées (1) C. Caule earnoso radicescente piloso; foliis lanceolatis apice acuminatis integerrimis basi obliqua carnosulis; nervo medio subtus rubescente ; floribus axillaribus solitariis longe pedicellatis; foliis calycinis (maximis de medio ad basim dilatato-conjunctis sicque r llatim expansis) évitée irregulariter lobulato-dentatis plus minus rubro tinctis; corollis magnis calycem longe superantibus rubris puberulis labio superiore truncato, lateralibus erectis inferiore reflexo obtusis. Desxe, 1. i, e. (exc. phr. ital.), < rene sa FR Desxs, in Hort. Lind. no 9, fase. II. et Foncx, in Journ. d’Hort, prat. (2) Dans notre prochain numéro, nous nous proposons de passer en revue les espèces de Columnea connues jusqu'ici et cultivées dans les jardins. (3) La figure et Ia description de cette Gesnériacée étant à la fois répétées identiquement dans l’Hortus Lindenianus et le Journal d’Horticulture pratique, nous supposons que le texte en est dû à M. Linden. / CH: LEM. bar Ind.or ? (Serre chaude. ) “bandit ÿ Feil publ, a r A Vers: Planche 248. GALEANDRA BARBATA, GALÉANDRE BARBUE, Érym. « De galea, casque, et d'é#p, étamine : allusion à la crête de l’anthère. A la première vue, ceci semble un nom hybride, étant formé de deux mots apparte- nant à des langues différentes; mais comme galea vient lui-même du grec yæ 5, je souhaite que les critiques regardent cette appellation comme convenable. » Linor. 1. ic. Malheureusément pour l'explication et le souhait de l'auteur, Yan (ou yæaéy) n'a rien de commun avec galea et signifie ….. belette …. chat!!! OncHibacez $ Vannez S6 Sancanruz. CHARACT. GENER. Perianthium patens v. connivens, sepalis petalisque æqualibus adscendentibus liberis. Label- lum (involutione) infundibuliforme ceal- caratum indivisum (v. plus minus per- spicue trilobatum) sessile intus læve (v. barbatum) margine nunc fimbriato (v. crispulo). Columna (Gynostema !) erecta membranaceo-alata, clinandrio declivi. Anthera galeæformis, crista recurva cum dorso clinandrii cardinata. Pollinia 2 postice excavata, caudicula brevi cum glandula elongata basi divergenti-biloba articulata. Herbæ terrestres (v. epiphytcæ A fricanæ, Americanæ et Novæ-Hollandiæ? pseu- dobulbis diversiformibus), foliis plicatis, Scapis radicalibus v. racemis terminali- bus. Linoc. (excel. phras. italic. et inde charact. revisendis !). Galeandra Linpz. Illustr. of Orch. PI. Gen. t. 8. Gen. et Spec. Orch. 186. Bot. Reg. t. 49 (1840). ibid. Mise. p. 72 (1844). Evouicn Gen. PI. 1442. MEisx. Gen. PI. 574 (280. 571). Reicas. fil. in Linn. XX. 679. 680. Wazr. Annal. I. 786. Allg. Gart.-zeit. 1857? sec. E. OnTGies, Gartenfl. 275 (1857). .….. 552 (1854). …. 349 (1853). Paxr. Mag. of Bot. VIIL. 145. e. ic. Bot. Mag. t. 4610. 4701. — ÆEulophia gracilis Liwer. Bot. Reg. t. 742. Corydandra Reicu. (legend. Co- rythandra!). Nomencl. No 2047. — Etc. CHARACT. SPECIF. V.supra, Te III, Mise. p. 86. 89. (addds : punctulis..…. sparsis v. etiam lineatis ; anthera barbu- lata ovata mox subcontracta apice bi- fida (1). Galeandra harbata Non. 1. s. €. et tab. nostra 248. Proxima G. cristatæ Laxoz. Bot. Reg. Misc. 72 (1844), necnon G. Devonianæ (Bot. Mag. t. 4610). ; Nous avons, dans une de nos Miscellanées précédentes (IT. p. 86. 89), entretenu déjà nos lecteurs de cette élégante plante, dont chaque fleur, au coloris délicat, semble être quelque colibri nouveau, quelque insecte inconnu, voltigeant decà et delà : corps, ailes dressées, queue allongée, tout prête à l'illusion, du moins à la première vue, Conformément à notre promesse, nous en donnons enfin ci-contre une jolie et exacte figure. Comme espèce, elle est surtout voisine de la G. cristata de M. Lindley (Bot. Reg. Mise. 72. 1844); mais l'extrême brièveté de la phrase diagnos- (1) In icone analytica brevior est basique non satis lata! TOM, VII, — JUILLET 1860, 12 ‘GALEANDRA BARBATA. tique du célèbre orchidologue, ne nous permet pas de signaler toutes les différences qui doivent exister entre les deux espèces, séparées surtout par la conformation de leurs anthères. Voici, au reste, ce que ce savant dit de sa plante : « G. cristata : Sepalis petalisque Jineari-lanceolatis reflexis ; labello convoluto margine crispo intus pubescente et basi bicarinato, calcare acuminato horizontali, antheræ crista rhombea unguiculata! » « Reçue de Cayenne en 1840 par MM. Loddiges (catal. N° 1308). Elle a le port de la G. Devoniand Scnowe. (Bot. Mag. t. 4610 [1851]); mais les fleurs en sont beaucoup plus petites et plus pâles; l'anthère a une crête très singulière, ressemblant à un losange pourpre monté sur un pied (schaft!) blanc. » Peut-être encore est-elle identique avec une des assez nombreuses espèces décrites par M. Reichenbach, fils! Ce que nous ne pouvons vérifier, n'ayant pas à notre disposition les différents recueils dans lesquels ce botaniste en a inséré les descriptions. Quoi qu’il en soit, jusqu’à preuve contraire, nous la considérons comme inédite, et pouvons en toute confiance la recommander à l'attention des botanistes et aux choix des amateurs, comme une plante éminemment intéressante, et par le port, la coloration des grandes squames qui en enveloppent les pseudobulbes, la curieuse conformation et le frais coloris de ses fleurs. Nous n’en connaissons ni l'histoire ni la patrie (41). Nous savons seulement que M. À. Verschaffelt l'a, il y a quelques années, acquise de M. Jackson, horticulteur à King- ston, près de Londres, qui ne put lui donner de renseignements cer- tains à ce sujet. Nous complèterons par une description sommaire ce que nous en avons dit jusqu'ici. Plante épiphyte? Pseudobulbes fasciculés, eylindriques-fusiformes, anne- lés, ovés-allongés pendant la jeunesse et alors enveloppés de grandes squames ovées-allongées, atténuées au sommet (où s’insérent les feuilles), costulées-veinées, scarieuses, criblées de points d’un cramoisi noirâtre et disposés surtout en ligne le long des côtes. Feuilles 1-2, terminales, gra- minéennes, linéaires, glauques en dessous, subacuminées, articulées avec leur gaine (squames!) sans contraction, et là marquées de pourpre; ner- vure médiane carènée, avec deux nervules de chaque côté. Scape apici- laire, beaucoup plus court que les feuilles et bientôt terminé en un ra- cème 5-7-flore, ne dépassant pas non plus celles-ci. Fleurs grandes, horizontales ou subnutantes ; tous les segments égaux en longueur, oblongs, aigus, dressés-fasciculés, d’un vert brunâtre ou (1) Ainsi nous devons avouer que nos indications de patrie, données dans nos notes précédentes, étaient complètement erronées, sed culpa non nostra! GALEANDRA BARBATA. ——— olivâtre; les deux externes latéraux, falciformes; le supérieur de tous le plus étroit. Labelle très-grand (beaucoup plus grand que les autres laci- nies), enroulé-tubulé, blanc, largement relevé et ligné de rose, trilobé au sommet; les trois lobes angulaires, le médian beaucoup plus prononcé et velu vers le sommet; tous crispulés au bord ; au disque trois lignes élevées (dont la médiane beaucoup plus large) et terminées par un épais bouquet de poils longs et blancs; éperon presque aussi long que le Ia- belle, allongé, arqué-ascendant, alténué-oblus au sommet. Gynostéme voûlé au sommet, fortement barbu au milieu, muni d’une dent de chaque côté à la base; anthère légèrement velue, d’abord ovée, puis légèrement contractée et bilobée au sommet, etc. Cu. Leu. Explication des Figures analytiques, A droite le port très réduit de la plante. Fig. 1. Le labelle, plus petit que nature, Fig. 2. Le gynostème; Panthère n'en est pas assez large à la base, ni la contruction assez prononcée et allongée. CULTURE, (S. Cu.) Rien de particulier à recommander pour la culture de cette espèce; à fixer sur bois ou en pot dans du sphagnum. ag Planche 249. VIBURNUM PLICATUX, VIORNE à feuilles plissées. Érvm. V. Nou.! Flore d. S. et d. J. de PEurope, No 263-4. Sept. 1847. PI. I-I; Jard. fleur. 1. sub PI, 88, CaPRIFOLIAGEÆ À SAMBUcEÆ. CHARACT. GENER. V. Jard. fleur. 1. supra cit, Synonymiæ addere veli: War». Rep. Le 450. VI. 7. Annal, L. 565. 985. Il. CHARACT. SPECIF, ( Opulus) Con- fer, benevole lector, opera nostra ad Ety- mologiam citata. Frutex 1-2-metralis y. paulo ultra, minimus jam florifer adspectu maxime concinnus et nitidus ; ramulis gracilibus juventute subpuberulis mox furfuraceo- rugosulis dein levibus, cortice rimoso; petiolis basi inflatis rubescenti-puberulis supra canaliculatis; foliis ovalibus basi subeuneatis (rotundatis Linpr.) apice breviter euspidatis supra venis crebre nnatis ar cg rs impressis cana- iculatim pli _ maculis rubris hine inde sparsis, infra pure minute puberulis, margine ru- escenti dense regulariterque mucronato- serratis; floribus (omnes vidimus fœmi- neos steriles, masculosque 1-2-3, vero rarius-2-3 in unaquaque umbellula ferti- les et centrales) globum niveum magnum (0.07 diam.) pendulum et terminalem efformantibus : pedicellis pedicellulisque @ et 9" bractea subulata suffultis; calyce in utroque sexu consimili basi bibrac- icatis, lætissime viridibus, teolulato brevissimo 5-angulato apice 5-fido libero; ® corolla multo majore (0,054 diam.) 5-lobata, lobis obovatis versus basim in craterem connatis undu- latis æqualibus fere patulis sub lente rugosulis, punctulo centrali pistillum referente, sub lente stigmatibus 3 abor- tatis; w sessili obsolete centrali : corollæ lobis 5 rotundatis imbricatis ; staminibus 5 cum lobis alternantibus basi eorum lateraliter, v. potius ad os tubi, insertis erectis exsertis ; sæpius, in specimine ob- servato, abortu 1-2 deficientibus ; anthe- ris ovalis introrsis (polline fere semper abortiente) stylum conformem cir- cumdantibus. Etc, Nos. ad nat. viv. Viburnum (( Opulus!) plicatum Tauns. Act. Soc. linn. Lond. I. 352. DC. Prodr. IV. 329. Sie. et Zucc. FI. jap. L. 81. €. 57. Lin. Bot. Reg. t. 51. valde mediocri (1847). et in The Journ. of Hort. Soc. IL. 245. et in Paxr. Flower- Garfl. 1. 147. t. 29. mala. Cn. Le. Flore d. S. et d. J. de l'Eur. HE. PI. vr. oct, 1847. ce. ead. ic. ac Bot. Reg. L. c.etin Jard. fleur. 1. supra ec. cum ead. ic. ac præced.! — Tab. nostra 249, bona. Viburnum dentatum Tauns. FI. jap, 122. nec L. Fundor Kæewpr, Amœn. ex. 5. p. 854. Ce n’est pas d’une nouveauté dont nous avons en ce moment à entre- tenir nos lecteurs, mais d’une plante qui mérite d'attirer davantage leur attention, et surtout d'être plus répandue qu’elle l’est jusqu'ici dans les jardins. De plus, il n’en avait pas encore été donnée, que nous sachions, une figure satisfesante, ni même une description à peu près complète, double lacune que nous avons cherché à remplir ici. Elle est, comme on sait, originaire du nord de la Chine, où M. R. For- tune, à qui on en doit l'introduction en Europe, la trouva, pour la pre- LL ) VIBURNUM PLICATUM. miére fois, à l'état sauvage, en mai 1844, à la fois près de Tein-tung et de Ning-Po, et à l’état de culture dans les jardins des riches de cette vaste contrée, dans laquelle il voyageait pour le compte de la Société d’Horti- culture de Londres. Le célèbre importateur de plantes chinoises parle de l'admiration grande dont cette viorne était l'objet de la part des amateurs du pays. M. Siebold, qui le premier l’a fait connaître, l’a trouvée également dans les jardins japonais, où on lui donne le nom de Satsuma Temari, c’est-à- dire Temari de Satsuma, province la plus méridionale (51° dégré lat.; 128° long. bor. de l'ile de Kiu-Siu ou Ximo (seconde grande île de cet empire, insulaire lui-même); mais où ce voyageur la considère comme importée de la Chine. Selon le premier, elle atteint deux à trois mètres de hauteur, à peu près la même taille que notre Viburnum Opulus L. indigène (Boule-de-neige de nos jardins) ; mais selon le second, deux mètres seulement, Au sujet de l'avortement sexuel des fleurs dans cette espèce et dans plusieurs congénères, M. Lindley émet l'observation suivante : « La ten- dance à produire des fleurs élargies, stériles, à laquelle elle doit sa beauté, est une chose qui a peu attiré l'attention. Cet état n'indique point nette- ment une affinité naturelle, en la comparant à des plantes d'ordres très différents, parmi lesquelles se manifeste cette même tendance, ainsi qu’on la remarque dans la corolle des Ombellifères, des Hydrangéacées et des Crucifères. Ce n’est point non plus entièrement le résultat de la domesti- cation : car nous pensons qu’on n’a aucune preuve de cette particularité, à moins que la plante ne se soit ainsi partiellement déformée à l'état sauvage. Ainsi, parmi les Viornes, les seules bien connues (à ce sujet) sont _les Vib. Opulus, oxycoccus (lege oxycoccum !), molle, macrocephalum et celle dont il s’agit, le V. plicatum : lesquelles, toutes, ont à l’état sauvage des fleurs rayonnantes stériles. Cette dernière, même ayant seulement une partie de ses fleurs à cet état, serait, selon nous, plus belle que le monstre parfait (sic) que nous possédons ; du moins l'apparence des échantillons sauvages justifie cette conjecture. » Aucune figure, avons-nous dit, n'a jusqu'aujourd'hui rendu justice (en d’autres termes, n’a exactement ni suffisamment exprimé la beauté des fleurs et surtout la beauté du feuillage de la plante dont nous nous occu- pons ici spécialement. Ses boules florales, de sept centimètres, au moins, de diamètre, sont du blanc le plus pur, littéralement d’un blanc de neige frai- chement tombée; elles émettent une odeur agréable, parfaitement sensible : circonstance qui a bien son prix et qui a échappé à l'attention de nos de- VIBURNUM PLICATUM, vanciers (tacuerunt enim omnes !). Nous ne décrirons point ici les fleurs, dont notre phrase spécifique d’ailleurs relate suffisamment les caractères, et de l'ensemble desquelles la belle figure ci-contre donne un exact aspect ; mais nous insisterons sur l'élégance du feuillage, due surtout à une ner- vation latérale, régulièrement pennée, enfoncée en dessus, et reliée par de très nombreuses nervules serrées et disposées avec autant de régularité ! Chaque nervure se bifurque au sommet et se prolonge en autant de dents, qui se terminent en un court mucron. Les lames en sont ovées-arrondies, subeunéiformes à la base, brièvement cuspidées au sommet ; en serre, d'un beau vert en dessus, elles sont bordées de rouge sombre et souvent ma- culées çà et là de même; mais à l’air libre, sub dio, elles assument entière- ment une teinte semblable, sur laquelle tranche nettement le blanc de neige des fleurs. De ces fleurs, groupées sur des pédicelles, dont la réunion forme des cymules et celles-ci une cyme sphérique nutante, les extérieures sont toutes femelles ; mais plus rarement deux et trois sont mâles et centrales. Elles émettent, comme nous venons de le dire, une odeur agréable et parfaite- ment sensible. Nous la recommandons donc, en toute confiance, aux choix des amateurs qui ne la possèderaient pas encore. Cu. Len. CULTURE, (PLEIN Air.) On plantera ce Viburnum dans les massifs et les bosquets, en tenant compte de la hauteur totale qu’il peut acquérir : c’est-à-dire d’un à deux mètres au plus ; c’est donc un arbrisseau de deuxième rang. Multiplication par le séparage des stolons de la souche, ou au besoin par le bouturage à froid et à l'ombre des jeunes rameaux, opéré en juin, juillet et août, EE: V: ( ; ; M. g et AO pe tic [ O was. Var..Fiico P. Dr L Inde centrale (Serre chaude.) Planche 250. PTERIS ASPERICAULIS van. mRicoLOn, PTÉRIDE TRICOLORE. Érym. V. ci-dessus, Sub PL 941. Pozyroniaceæ Prerinez, CHARACT. GENER. V. ibidem. 1860. Nostra tabula 250 (reducta, sed optima quoad colores!). CHARACT, SPECIF, P..... scribenti Pleris quadriaurita var, tricolor W. documentis scriptis Speciminibusque | Hook. Bot. Mag. t. 5183 (bona). May adultis et fertilibus, vivis v. siccis, defi- 860. cientibus, non explanari possunt. Pteris tricolor Linpen, Gard. Chron. Pteris aspericaulis var. tricolor | 195. fcbr. 1860. Hort. Linden. fasc. IE, Tu. Moore, Gard. Chron. 217. March No 12. c. ic. (bona). PR RP PR PR pr L'identité spécifique de cette Fougère, brillante rivale de la charmante Pt. argyrea (V. ci-dessus, PI. 241), est quelque peu problématique et divise les botanistes cryplogamistes anglais, MM, Th. Moore, William Hooker et J. Smith. Selon le premier, elle est une variété tricolore de Ja P. aspericaulis, qu’il admet comme espèce distinete, mais que le second el le troisième ne regardent que comme une forme de la P. quadriaurita. Dès lors, selon ces derniers botanistes, la plante dont il s’agit ne serait done, ainsi que la P. argyrea, qu’une simple variété de cette espèce. Nous n'avons pas la prétention de mettre d'accord ces savants, (out d’abord parce que quelques objets complets de comparaison, vivants, secs ou écrits, nous font défaut en ce moment ; mais nous émettons bumblement ici notre manière de voir, d’après examen ad naturam. Tout d'abord , que la P. aspericaulis ne soit autre chose qu’une forme de Ja P. quadriaurita, comme l'affirme M. W. Hooker (P. asp. Wa. ts a very trifling var. of P. quadr.), le fait a en lui-même, en ce moment, peu d'importance : mais que la P. tricolor ne soit identiquement qu’une variété autrement colorée de la P. argyrea (types ci-dessus nommés !), c'est ce que nous ne saurions admettre. Ainsi, dans l'établissement Verschaffelt et dans la riche collec- tion de M. Van den Hecke (Président de la Soc. d’Agric. et de Bot, de Gand), nous avons examiné avec soin un individu de la P. aspericaulis vraie, et côle-à-côle un individu des P. (asper. ou quadriaur.?), des Pe, PTERIS ASPERICAULIS Var. fricolor. argyrea et tricolor, tous specimen forts et vigoureux (mais non en fructi- fication, de là le silence de notre phrase spécifique), et nous avons reconnu l'identité parfaite (coloris excepté) de la troisième et de la première; et entre ces deux et la seconde des différences spécifiques suffisantes : entr’autres sur les frondes de la P. aspericaulis et de sa variété tricolore, sont de nombreux aïiguillons, géminés ou alternes à la base de chaque frondule et sur la maîtresse nervure (continuation de la rhachide) qui la traverse : aiguillons qui manquent absolument sur la P. argyrea, laquelle d’ailleurs a des frondes et des frondules différentes, et paraît devoir acqué- rir de plus grandes dimensions ; cette dernière alors, variété, nous n’en doutons pas, proviendrait de la P. quadriaurita VRAIE : car, encore une fois, il n’est pas possible de confondre botaniquement ces plantes, et nous maintenons ces observations comme rigoureuses et exactes, et comme pou- vant servir à la solution des doutes que nous avons exprimés en commen- gant cet article. Chez le P. aspericaulis, encore, les jeunes feuilles affectent aussi un coloris d’un rouge sombre, qu’elles ne perdent que très tard. Quoi qu'il en soit, les amateurs doivent des actions de grâce aux horti- culteurs zêlés, dont l'initiative incessante nous a valu ces magnifiques plantes, desquelles les riches coloris, si insolites dans les Polypodiacées, peuvent lutter avantageusement avec tout ce que nous offrent les Phané- rogames en ce genre. Parmi les autres Fougères, parmi les Orchidées ou les Aracées (Caladium), ou mélées à toutes ces plantes de récente intro- duction, si remarquables par l'éclat et le riche coloris varié de leurs feuilles, les Sonerila, les Campylobotrys, les Begonia, les Cyanophyllum, les Triolæna, les Spigelia, ete., etc., elles brilleront au premier rang et rivaliseront avec les plus belles d’entre celles-ci, indépendamment de l'effet supérieur de leur feuillage multidécoupé. M. Linden, qui nous a donné dans son Æortus une bonne figure de la gracieuse Fougère en question, nous apprend qu’elle «a levé sur la souche d’une congénère (dont nous regrettons l'omission nominale), fesant partie d’un envoi de plantes recu de l'Indo-Chine (.....?), en 1857. Elle sera bientôt dans les serres de tous les amateurs de goût. Est-il besoin d’ que notre éditeur en a fait provision dans l’intérét de ses clients? Si tant est, enfin, qu’elle soit une forme et une variété de la P. quadri- aurila Rerz, M. W. Hooker, plus explicite que M. Linden, nous apprend que cette espèce est « l’une des Fougères tropicales les plus connues, et qu’on la trouve à la fois en Asie, en Afrique, en Amérique, et dans les îles de l'Océan pacifique. » Il ajoute, qu’il possède en herbiers des échan- tillons de la P. (guadriaurita?) argyrea, recucillies dans les Nilgherries et ajouter PTERIS ASPERICAULIS Var, {ricolor. le Moulmein , c’est-à-dire dans le centre même de l'Inde. Ces détails géo- graphiques, selon nous, corroborent notre manière de voir. Cr. Lew. CULTURE. (S. Cn.) Voyez à ce sujet la notice publiée précédemment, à l’occasion de la P. argyrea (PI, 241). R Y: TOM. VII, — JUILLET 1860. Fa 151 Planche 251 = FUCHSIA SOLFERINO, (VARIÉTÉ JARDINIQUE HYBRIDE). OEnorneracez Focusieæ. RRPP PPS PPS PP PSP PRIS S Du milieu de ces innombrables variétés et hybrides de Fuchsia, qui, comme un véritable déluge, ont dans ces derniers temps inondé nos jar- dins, et dont les mérites, trop souvent bien minces, ont été proclamés à grand renfort de trompes dans des recueils marchands, et même, chose plus regrettable, dans des recueils horticoles iconographiques, c’est au moins pour nous une lâche agréable que de pouvoir en distinguer çà et là quelques-unes, comme réellement dignes d'attirer l'attention des ama- teurs : telles, par exemple, la F. galanthiflora plena (hybride), figurée ci-dessus, T° IV, PI. 119, et celle dont il s'agit aujourd’hui (T° VIH, PI. 251), la Fuchsia Solferino, ainsi nommée, par son obtenteur, en sou- venir d’une des glorieuses victoires modernes pour l'émancipation géné- reuse de tout un peuple. L'établissement A. Verschaffelt en doit la communication et l’introduc- tion dans ses jardins à M. V. Lemoine, horticulteur, à Nancy (France, Meurthe), habile producteur de plantes hybrides. En consultant la figure ci-contre, exacte de tous points, on jugera si nous avons tort de la pro- clamer comme un des plus remarquables gains obtenus depuis longtemps en ce genre. Port élégant, beau feuillage, fleurs très amples (0,04-5 de diam.), pleines; à calyce cocciné, à pétales (30 et plus) bleu d’outremer violacé vif, à reflets rouges, largement maculés de cette dernière couleur : tout en elle nous semble devoir lui conquérir non la vogue du moment, mais la faveur spéciale de ne point plus tard être supprimée pour faire place à d’autres nouveautés qui ne la vaudraient pas. Cu. Leu. CULTURE. (S. Fr.) Il serait oiseux, tant elle est bien connue, de s'étendre ici sur la culture de cette variété, non plus que sur celle de ses congénères, Sol meuble et riche en humus ; arrosements assez fréquents, en été surtout ; ou mi-ombre ou plein soleil, au besoin, en cette saison; multiplication par boutures, à froid et à l'ombre, A. V. erre froide.) . to € “+ Q ÿ ë Rs : s N TR & de = Pa ue — F2 “ N à ne ne sd = “à [ru à e ef Se Pa Fa, ar d e Fa MISCELLANÉES. Al de rouge. Les pédoncules (axillaires Lin.) (extra-axillaires, d’après la figure!), sont solitaires, nutants; mais les fleurs dressées, ont un calyce très grand, formé de cinq segments ovés-acuminés, bordés vers le milieu de 2 ou 3 grandes dents et connivents à la base en une sorte de coupe (coloris désigné plus haut). Les corolles, obliquement gibbeuses à la base, resserrées tout aussitôt, s'allongent ensuite, se courbent, se dilatent peu- à-peu, de sorte que l’orifice en est largement béant, et découpé en deux très grandes lèvres, dont la supérieure trilobée ; les deux lobes inférieurs linéaires, récurves en forme de cornes; le médian beaucoup plus allongé, oblong, voûté, lobulé et cilié au sommet; la lèvre inférieure, très longue, pendante. Le reste, comme dans le genre. Chaque fleur ne mesure pas moins de 0,08: de long, sans le calyce, qui, lui-même a 0,05 de diamètre. Encore une fois belle, très belle plante. Triolena scorpioides Naunin (1). Melastomaceæ S Miconieæ (2) $$ Sonerilæ. — Humble, mais très gracieuse plante, découverte en 1840 par M. Linden, près de Zacualpan, province de Chiapas (Mexique), où il la trouva dans des forêts humides, entre 2 et 3,000 pieds de hauteur supramarine; retrouvée dans les mêmes localités en 1856 par M. Ghies- breght, qui l’envoya vivante à l'établissement Linden. La tige, haute à peine de 5 à 6 centimètres, se couronne d’une touffe de feuilles étalées en une belle rosace décurve ; elles sont ovales ou ovales-oblongues, brièvement acuminées, longues de 10-12 centimètres sur 0,04-5; cinq-sept nervures longitudinales très profondes, reliées entre elles par de très nombreuses nervules parallèles, très enfoncées de même, impliquent aux deux faces un aspect élégamment gaufré, qu’ornent des reflets cuivreux ou même blanchâtres par le chatoiement de la lumière, effets dus à la riche teinte rose-violacée de l’inférieure. Les bords en sont denticulés, bordés de poils courts, dont quelques-uns se voient aussi sur la supérieure. De petites hampes axillaires, coccinées, dominent le tout et se terminent chacune en un racême en crosse (scor- pioïde !), de 10 à 12 petites fleurs d’un beau rose. (1) M. Naunix, dans son excellente Monographie des Mélastomacées, a cru devoir ajouter à ses tribus la désinence aues, que M. Lindley, lui, avait employée pour les grands groupes qu’il appelait awutances. C’en est donc une de plus à ajouter aux autres déjà si nombreuses, des ideæ, oideæ, ineæ, etc, ete.!!! 11 faudrait en vérité, pour les retenir et les distinguer toutes, une mémoire toute spéciale! Pourquoi ne pas être simple, court, clair, logique, en adoptant, comme nous l’avons maintes fois proposé (et d'autres plus compétents avant nous!), les désinences consécutives ; -acsæ, fam.; -EÆ, trib ; -Æ, sous-trib.! (2j T. Caulis pollicaris v. paulo major sublignosus ; folia circiter decimetralia interdum paulo majora 0,05 lata, petiolo 2-3 centrimetrali furfuraceo ; petala 7-8 millim. longa, 4-5 lata. Naumis, 1. i. c. Triolenam Nauo. genus confer., ben. Lect., Melast. Monogr. Descript. Annal, d. Se. nat. XV. 328. Nouv. Sér. et in Editione speciali, 328-347. Triolena scorpioides Naun .ls es. — Hort. Lind, fase, 11. No 8. €. i. c. Le +] TOM Vil, MISC, — JUILLET 1860. 42 MISCELLANÉES, C’est une charmante addition à nos plantes de serre chaude, où elle obtiendra une place distinguée parmi les Campylobotrys, les Sonerila, les Eriocnema, etc., toutes gracieuses petites plantes, qui aiment une chaleur douce, l'ombre et l'humidité. Amorphophallus (1) dubius BLuue (2). Araceæ S Pithonieæ. — M. W. Hooker est-il bien dans le vrai, en rapportant la plante dont il s’agit à l'espèce de M. Blume, qui, lui, en dit les pétioles glabres, tandis que dans celle du botaniste anglais, ils sont hérissés de petites verrues ? Nous devons le croire, puisque Kunth, de son côté, n’a pas hésité à rapporter en synonymie à la plante du botaniste hollandais, celle de Tournefort et d’Hermann, qui disent de la leur : caule (lege : petiolo) AsperO | Et cependant ce caractère, d’un pétiole lisse ou verruqueux, à bien son importance pour la distinction des espèces de ce curieux genre. Les Amorphophalles sont des plantes d’un aspect étrange, très peu nombreuses en espèces, et croissant en général dans l'Asie tropicale, ou dans les îles de la Malaisie et de la Sonde; deux seules sont d’une patrie douteuse, l’4. (S ? Brachyspatha) consimilis, indiquée comme du Cap, et notre 4. (S Conophallus) leonensis, dite de Sierra-Leone; car nous avons également raison de penser que peut-être nous avons été induit en erreur au sujet de cette localité. D'un sommet tuberculé plus où moins gros, plus ou moins sphérique 4 (1) Dans la Flore des Serres et des Jardins de l'Europe (Te 11 (161), PI. IX. Oct. 1846), nous avons décrit et représenté très t (avec figures analytiques) une fort intéressante espèce de ce genre, sous le nom d’4. 1 is Nos., laquelle, sans doute, a échappé à l'attention de M. H. Schott, puisqu'il l'omet entiérement dans son Synopsis Aroidearum {(Vindob. 1856). Ce savant ne connaissait-il donc pas la Flore, qui cependant à cette époque ne laissait pas d’avoir quelque réputation botanico-horticole ? M. H. Schott a divisé le genre Bluméen Amorphophallus en trois autres : Conophallus, Brachyspatha et Amorphophallus proprement dit; mais les caractères différentiels, qu’il leur assigne, ne nous semblent pas absol t tranchés, tant le port, le mode d’inflorescence, la disposition et l’aspect des organes floraux sont identiques chez toutes les espèces qu’il y réunit. Nous doutons donc de l’adoption définitive de ces trois genres, dont les deux premiers toutefois nous paraissent devoir constituer deux bonnes sec- tions du troisième, Ainsi, selon cette manière de voir, la plante de la Flore (1. e.) devrait être désormais ainsi désignée : Amorphophallus ( Conophallus, leonensis Cn, Leu. Flore d. S. et d. J. , ete, V. I. c. et in Hort. Van Houtt, fase, 1, p. 1. PI. 3. fig. 24.25, (2) A. Spathæ Jato-infundibuliformis limbo subpatente obliquo acutiuseulo undulato-crispato; spadice subeylindraceo infra apicem dilatato, appendice conico-rotundata lævi. W. Hook. |, i ce. (phr. spec. multo nimis manea/ multa enim desiderarentur, de folio, de bracteis, de ovario, etc.!), Amorphophallus dubius Biove, Rumphia, 1, 142, Kowrn ($ Candarum) Enum. III. 32. Scuorr, Syn. Aroid, 38. W. Hoox. Bot. Mag. t. 5187. June 1860, Dracontium polyphyllum Densr. Clav. Hort. Mal. 38, nec L. (Sie ex Kunru !), Schena Russoe, Hort. Mal. XI. 35. t. 18. à Dr l ylanieus, etc. Tour. Inst. 161. Bunm. Thes. Zeyl. 90. exel, Syn. pler. D i ylanicum, ete. Henx. Par, 90 (Citati synonymicæ ab elrss. auctore anglico omissæ!). Si modo planta de qua agitur sit reapse species genuina Biuum1? Etenim dicit ille suæ petiolos glabros ! 2speratos vero fingit icon anglica , tacente ullo modo nec describente tamen de hoc charact. speciali nec non gravi elrss. W, Hookerio ! MISCELLANÉES. 45 ou déprimé, sort tout au sommet un scape ordinairement squamifère à la base, et terminé par un ample spathe, verdâtre ou jaunâtre extérieurement, coloré à l'intérieur de teintes livides assez prononcées, et enveloppant un court spadice, portant de la base au deux tiers les organes générateurs, et terminé par un gros cône coloré amorphe : le tout figurant assez bien l'objet auquel on l’a comparé et d’où il tire son nom. Vers le déclin de cette curieuse inflorescence, ou plutôt après, s'élève du même point un pétiole, ordinairement solitaire, très robuste, nu, lisse ou plus ou moins verruqueux, maculé de taches discolores, haut d’un à deux mètres, véri- table colonnette, terminée par une immense feuille trichotome-multi- décomposée et étalée en parasol. Tel est, grosso modo, le facies d’un Amorphophalle, et l’on voit si nous avons raison d'en vanter l'effet, réellement aussi bizarre qu'ornemental et pittoresque. Tel est done aussi le facies de l'espèce dont nous nous occupons. Elle croît dans l'ile de Ceylan (et dans d’autres îles ou parties du conti- nent indien vraisemblablement), d'où M. Thwaites en a envoyé des tuber- cules au jardin de Kew. L'un d'eux y a émis sa spathe en juin 1858, laquelle, dit MM. Hooker, « répandait une puanteur si abominable, qu’elle rendait l'atmosphère presque insupportable. » C'est là, malheureusement, un cas trop fréquent parmi les Aracées! Le tubercule de cet individu avait quatre ou cinq pouces de diamètre. Son scape, haut à peine d’un pouce (ex figura !) et enveloppé de plusieurs grandes squames ou bractées, d’un brun verdâtre, se terminait en une ample spathe tubulée (infundibuliforme), enroulée en oublie, verdâtre, bientôt ouverte et étalée au sommet en un limbe ové-aigu, ondulé-crispé, couleur lie-de-vin intérieurement, à bords rapprochés à la base, et s’ouvrant en un large orifice, de 0,10 de diamètre ; le tout ayant de la base de la spathe au sommet environ 0,15 de hauteur. Le spadice est court (ne dépasse pas, sauf l’appendice saillant, l’orifice tubulaire); il est jaune, porte dans sa partie inférieure les ovaires légère- ment distincts, allongés bientôt en un long style à stigmate bilobé-papilleux. Les anthères, sessiles, oblongues, et s'ouvrant par une double fente au sommet, sont extrêmement nombreuses et occupent les deux tiers supé- rieurs du spadice. L’appendice terminal est ové-conique, d’un brun vineux ; à ce spadice succède une feuille solitaire, que figure très réduite, mais que ne décrit pas M. Hooker, en la disant exactement semblable à celle de l'A. campanulatus, mais plus petite, et dont l'appréciation générale, que nous avons faite de celles des autres espèces, peut donner une juste idée. 44 MISCELLANÉES, RAGTLPFLIGATIONS. Des genres BRomELIA et NiIDULARIUM (1). re ne te Nr you justique tenorem Flectere non odium cogit, non gratia suadet! Nous lisons dans la Belgique horticole, (N° d'avril 1860, 10° année), fort intéressant recueil que nous devons à la libéralité de son honorable éditeur, M. Ed. Morren (2), un travail sur la famille des Broméliacées, dû à notre savant confrère et rédacteur en chef du journal allemand, que nous allons citer, travail dont nous n’avons eu connaissance (bien qu’il nous intéressât tout particulièrement), que, grâce à la traduction qu’en a donnée M. Alfred De Borre (3), d’après- Wochenschrift des Vereins, etc.; nous regrettons donc par la raison énoncée de n’avoir pu y répondre plutôt. Or, nous lisons (page 208, de ladite traduction) cette phrase : Lemaire a lui-même établi le genre Midularium, et doit par conséquent connaître les différences qui séparent les deux genres. IL DEVRAIT DONC savoir que les Bromelia ont une inflorescence centripète et axillaire, tandis que les Nidularium ont une inflorescence centrifuge et axillaire; et pourtant, il rapporte à ces derniers le Bromelia Carolinæ, dont une excellente figure a paru dans le Gartenflora de Regel. Nous prierons nos lecteurs, avant de répondre à cette insinuation assez peu mesurée, dont nous ne saurions admettre la rationalité, de consulter la notice que nous venons de publier tout récemment, et précisément sur cette plante, à l'égard de laquelle ladite notice est une réponse péremptoire à l’assertion qui précède. Or, nous maintenons avec M. Regel l’adjonction dudit Bromelia à notre genre Midularium (Voir ci-dessus, PI, 245), que nous avons divisé en deux sections, fondées précisément sur la légère diversité de leur inflorescence réciproque : $ 1. Floribus sparsis axillari-centralibus, suscenus : ReGeLiA ; $ 2. Floribus rite fasciculato-centralibus, suscenus : Nipuzariun. Notre confrère veut voir dans les espèces de la première, qui sont (1) Au moment du tirage de cette feuille, nous recevons l’excellent recueil La Belgique horticole, où il est question de nouveau et des Broméliacées et du Nidularium ; nous y reviendrons nécessairement, mais trés sommairement, dans notre prochain numéro. (2) Nous le prions, au nom d’une juste impartialité, puisque c’est d’après son recueil que nous avons connaissance de tout ceci, de reproduire purement et simplement notre réponse, ou avec ses propres com- mentaires, s’il le juge à propos. Cu. Len, (3) Nous n'avons eu connaissance du journal de M. K. Koch qu'à commencer du ler janvier de cette année (1860 !}, époque à laquelle a bien voulu nous le communiquer M, À, Verschaffelt. 02 MISCELLANÉES. 45 pour lui des Bromelia, une inflorescence cenrmrère, et dans celles de la seconde, une inflorescence cexrmruce. Pour nous, l’inflorescence a dans les plantes des deux sections absolument ce dernier caractère; mais füt-ce le contraire, cela n’infirmerait en rien le genre Vidula- rium ! Ce sont toujours, en effet, les fleurs, qu'elles soient éparses ou fasciculées, des rangs les plus extérieurs, qui s’épanouissent les pre- mières. Enfin, selon nous, les Bromelia et les Midularium Nonr RIEN DE COMMUN, .…... que la famille! et nous ne pouvons adopter l'opinion du botaniste berlinois, quand il dit : « Beer a rapporté avec un tact incon- cevable (1), au Bromelia, la Broméliacée que M. Van Houtte avait répandue sous le nom de Büllbergia Carolinæ! » Ce serait un singulier Bromelia, que celui-là, avec ses fleurs sessiles et nichées dans les aisselles des feuilles centrales, et ce indépendamment des caractères plus essentiels qui doivent séparer les deux genres. Or, chez tous les Bromelia, un scape dressé, folié et plus ou moins élevé, supporte les fleurs, tandis qu’elles sont sessiles et cachées axillairement et centralement dans le Vidularium (2). Enfin, nous lisons encore, et à notre grand regret (page 213 de la même traduction), que, selon le Rédacteur du Wochenschrift, notre Bromelia albo-rosea (V. Illustr. hortic. V. Mise. p. 64) « N’EST cERTAINEMENT pas un Bromelia, mais que, D'APRÈS NOTRE DESCRIPTION même, ce serait là la Bill- bergia purpureo-rosea de M. W. Hooker (Bot. Mag. t. 5504)! » Il faudrait vraiment attribuer une assez bonne dose d’ignorance à l’auteur d’une telle confusion générique, si elle existait! mais nous connaissions fort bien la figure et la description de la plante de M. W. Hooker, quand nous avons décrit la nôtre! Et en ce moment encore, nous les avons sous les yeux, ainsi que l'échantillon sec qui a servi à notre détermination, et le beau dessin, resté malheureusement inédit, que nous en avons fait faire d'après le vivant. Reste à savoir comment notre honorable contradicteur a pu reconnaître dans la phrase spécifique de notre Bromelia, aussi exacte qu’explicite, la plante de M. Hooker? C’est peut-être notre faute... ! mais pour dissiper ses doutes, nous tenons à sa disposition et ledit dessin et ledit échantillon!!! Le Bromelia albo-rosea et le Billbergia purpureo-rosea sont comparativement l’un à l’autre, comme l'hyène au chien, GÉNÉRIQUEMENT PARLANT, et spécifiquement, comme l'hyène rayée au chien danois! Et comme nous l'avons dit dans notre article, notre plante est très (1) Cette louange, au moins singulière, si M. de Borre a traduit fidèlement, prétend-elle répondre à l’appréciation sévère, mais juste, que nous avons fait de | ouvrage de M. Beer ? (2) Aussi, comment admettre avec MM. Beer et K. Koch, parmi les Bromelia : le Bromelia concentrica VetLozo (Flora flum. TI. t. 133), qui est vraisemblablement un Cryplanthus ; et le Billbergia cruenta W. Hook. (Bromelia cruenta) (Bot. Mag. t. 2892), qui certes n’est point un Bromelia, mais un Nidu- larium, comme l’a établi le ere M. Regel? ete..., etc.…., ete... mais une telle discussion générique et spécifique nous entrainerait beaucoup trop loin! 46 MISCELLANÉES. voisine du B. laciniosa Marr.; peut-être même les deux espèces sont-elles identiques ? La famille des Broméliacées, nous l'avons dit et nous le répétons volon- tiers, attend encore un législateur sérieux, capable, compétent; et nulle n’est plus digne de fixer l'attention d’un des maitres de la science. PRYIIOLOCRE. SAPRARAAAII Morphologie végétale. Voici plusieurs faits morphologiques aussi rares que curieux : le premier surtout, qui s’est produit chez une espèce d’un genre endogène, où la disposition des feuilles, l'allongement extrême de leurs pétioles, la classe enfin à laquelle elle appartient, n’en eussent guère pu faire soupconner la production. Voici ce dont il s’agit : Chez un fort Caladium auritum du Jardin botanique de Gand et chez un jeune pied qui en provenait, appartenant à la riche collection de plantes de M. Van den Hecke, président de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, nous avons vu, avec un vif étonnement, nous l’'avouons, toutes les feuilles portant, adossées à la nervure médiane en dessous, vers le milieu, mais variant de longueur et de largeur, ayant en _général dix à quinze millimètres de large, une expansion foliacée, canali- culée, nervée, de la même texture et du même double coloris que celui des feuilles qui la portaient. C'étaient là bien évidemment des feuilles avorlées, et dont la situation serait, pensons-nous, fort difficilement ex- pliquée sous Île rapport physiologique. Aussi en laissons la solution théo- rique, ainsi que des faits suivants, aux savants botanistes qui s'occupent de cette partie ardue de la Science, Nous avons déjà dans ce recueil (Te III. Mise. p. 59) signalé un autre exemple de cette soudure foliaire, observé par nous également sur une Gesneria spicata, et qne nous avions nommée PayLLocoLuie ; dans ces deux cas la soudure foliaire a eu lieu en dessous et sur la nervure médiane ; les deux autres faits qui suivent, non moins extraordinaires, ont été également examinés par nous dans Ja collection de M. Van den Hecke et dans celle de notre éditeur, La plupart des amples et belles feuilles d'un pied vigoureux d'Æeterocentron macrodon nous ont offert vers leur milieu et sortant de la nervure médiane, mais en dessus cette fois, de très petites feuilles (0,006-10 de haut.) solitaires, ou géminées, dressées, ct absolument semblables, sauf les dimensions, à celles qui les portaient, Dans une de ces charmantes variétés hybrides de Begonia, obtenues dans ces derniers temps, au riche et multiple coloris foliaire, nous avons vu au sommet d’un pétiole unique, dos à dos, soudées par leur base, et libres MISCELLANÉES. 47 ensuite, deux feuilles parfaitement développées, normales, la seconde un peu plus petite que sa sœur jumelle, mais offrant la même richesse de coloris, Enfin, et dans la même collection, une métamorphose d’un autre genre, moins rare, toutefois, nous a été montrée par l’habile jardinier de M. Van den Hecke, M. Van Driessche, chez une superbe Amaryllis hybride (Hip- peastrum!), obtenue de semis et encore innommée : une de ses six éta- mines s’est développée (au centre, comme de raison) en un septième pétale, conformé et coloré, comme les autres, aussi long, mais un peu moins large qu'eux ; sa nervure médiane, fortement carénée, véritable filament, se terminait en une anthère entièrement normale. Ces singularités morphologiques nous semblent mériter l'attention sérieuse des Physiologistes. Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand. 115° ExposiTion DE PLanTes, — 2% er 25 Juin 4860. L'espace nous manque pour rendre convenablement ct entièrement compte de cette Exposition, si digne de ses aînées, belle et splendide en dépit d’un soleil boudeur, qui depuis tant de mois nous refuse sa vivifiante chaleur et sa splendide lumière. Aussi nous serons très bref, en regrettant de ne pouvoir tout citer, tout louer, car tout était beau, tout enchantait les yeux. Nous examinerons done à vol d'oiseau, pour ainsi dire, les produits exposés (1). Jamais peut-être encore la vaste salle du Casino n’avait renfermé un aussi grand nombre de plantes remarquables par la luxuriance de leur-végétation, leur force et leur développement, Jamais certainement elle n’avait présenté aux regards curieux autant de raretés, de nouveautés végétales, de végétaux précieux, dont bon nombre fesaient là leur apparition première sur la scène horticole. Nous les mentionnerons tout-à-l’heure. Les membres du Conseil d'Administration siégeaient sous la présidence de MM. De Kerchove-Delimon, président honoraire, et Van den Hecke de Lembeke, président effectif. Le Jury était composé de MM. Beaucanne, d’Eenacme, MM. le prof: ScaeinweiLer, de Gand. le baron pe CROESER DE BERGES, de VANDERVINNEN, de Bruxelles. Mooreghem. Van Duenne DE Damas, de Malines. le marqs ne TrazeGnies, de Namur. Van Geerr, d'Anvers. Gaizzy, de Laeken. Van Huze, de Gand. le prof Kickx, de Gand. Vernier, de Bruxelles. Kecezsan, de Namur. et cELUI qui écrit ce sommaire compte- MüLzrer, de Bruxelles. rendu. PeynarrT, de Gand. Trente-quatre concours avaient été ouverts, dont les prix ont été vivement disputés. Le dernier, institué, pensons-nous, pour la première fois : pour l’embellis- sement de l’exposition, comptait maints concurrents; le 4er prix, médaille en ver- meil, a été gagné par notre éditeur; le second (méd. en arg.) par M. Van Houtte. (1) Nous renvoyons le lecteur, curieux de plus de détails, au compte-rendu, publié ad hoc par la Société, brochure d'environ 56 p. in-8o (Vanpennarenex, à Gand, 1860), . TOM. VIT, MISC, — JUILLET 4860, 9 48 MISCELLANÉES, C'était surtout, en effet, aux nombreux et magnifiques lots de ces deux exposants, . que la salle devait son aspect majestueux et tropical : lots, du reste, récompensés également à part, comme nous venons de le dire; aspect, auquel contribuait aussi largement un superbe groupe de 75 plantes fleuries, de tout genre, lequel, à lui seul, ornait tout le fond de la salle et avait été présenté par M. Beaucarne ({er prix à l'unanimité). Il y avait là des Orchidées, des Lis, des Hortensia bleus, des Epacris, des Fuchsia, Azalées, Cliviu, Adamia, ete., ete. Une médaille hors concours, en or, a été votée à l’unanimité à la collection des 30 Palmiers nouveaux ou très rares de M. A. Verschaffelt. Nous citerons avec plaisir : Latania Verschaffelli (Ulustr. hort, VI. t. 229), Commersonii (rubra) et Loddigesii (glaucophylla), ibid.; Thrinax tunicata, stellata, elegans ; Ceratolobus glaucescens ; Areca spectabilis, furfuracea, Verschaffelti; Ceroxylum niveum; Stephensonia grandifolia, viridifolia; Livistona Hoogendorpü; OEnocarpus dealbatus ; Plecto- comia spectabilis ; Dæmonorops speciosus; Sagus Ruffa, etc. Pour ne pas quitter ces princes des végétaux, les fiers et aristocrates Palmiers, disons que le premier prix (25° concours; méd. en verm.) a été décerné, à l’unani- mité, aux 50 individus de M. L. Van Houtte, tous grands et beaux individus, dont nous citerons spécialement comme supérieurs, par la force et le développement : Arenga saccharifera, Seaforthia elegans, Livistona Jenkinsii et sinensis (énorme !), Caryota excelsa, Brahea dulcis, Calamus micranthus, Chamædorea interrupta et elatior, Thrinax parviflora, etc. Après les Palmiers, les Fougères; l’ordre de noblesse est suivi, naturellement ! Les Fougères en arbre valent au moins ceux-ci pour le grandiose du port, et l’em- portent même, selon nous, par la grâce et l'élégance de leurs frondes mille et mille fois découpées, sur leurs orgueilleux rivaux. lei le prix a été vivement disputé: mais trois concurrents l'ont enfin emporté; le {er prix (une médaille en or), à l'unanimité a été accordé à M. A. Verschaffelt ; le 2 prix (méd. en vermeil) à M. L. Van Houtte; un 5e prix (méd. en arg.) à M. A. Van Geert. Toutes ces plantes étaient si belles, si bien cultivées, et bon nombre d’entre elles si gigantesques, que le choix des citations est difficile : toutefois mentionnons parmi celles du premier : d'énormes Balantium antarcticum de 2 à 3 mètres de tronc; parmi celles du second : Diplazium gigan- teum (dont les immenses frondes rivalisent de dimension avec celles de leurs rivaux); Acrostichum inæquale; Alsophila infesta, gibbosa, obtusa; Angiopteris pruinosa, Cyathea excelsa, dealbata, ete. Le prix pour la plus belle Fougère en arbre (15° conc.) à été adjugé à M: L. Van Houtte, pour sa belle Hemitelia horrida. Si nous continuons par les végétaux /es plus nobles du globe, nous arrivons néces- sairement aux Conifères (50 esp.). MM. Van Geert, père et fils, ont remporté les deux prix de ce concours, dont le 4er a été accordé au fils ; son lot, en effet, était composé de grands et superbes individus parfaitement cultivés ; parmi lesquels nous avons surtout remarqué les Araucaria Cookii, Bidwilliana ; les Abies Nordman- Mana, pygmea, nobilis, pyramidalis ; etc. Les Orchidées, ces filles de l’air, si étranges par leurs formes, leurs beautés, leurs senteurs florales, ont été couronnées dans la personne de M. A. Verschaffelt, par une médaille en vermeil. Nous avons admiré particulièrement un beau Vanda teres, bien fleuri (si rebelle comme on sait sous ce rapport); Ærides odoratum et Lindleyanum ; les Cypripedium barbatum majus et hirsutissimum; plusieurs superbes variétés de la Cattleya (labiata) Mossiæ, etc. : Les Bégonias, si généralement recherchés aujourd’hui et devenus si justement à la mode, par la richesse, la splendeur et les beaux coloris variés de leur feuillage, ont êté appréciés par un 4er prix, accordé à M. Ch. De Buck; et un second à M. L. Van Houtte; de même, Aors concours, par un premier prix spécial à M. Van den MISCELLANÉES. « 49 Hecke (Begonias de semis), dont les belles collections en ce genre sont célèbres, et un autre à M. L. Van Houtte (idem : Bégonias de semis). Nous eussions peut-être dû commencer par le 4e concours (12 Plantes remar- quables, le plus récemment introduites en Belgique); mais il n’est jamais trop tard pour bien faire! Quatre concurrents se sont présentés : les deux collections de M. A. Verschaffelt ont obtenu le 4er (méd. en or), et le 5e prix (méd. d’arg. gr. modu- le); M. L. Van Houtte, le 2e (méd. en vermeil); M. A. Van Geert, le 4e (méd, d’arg. + petit module). Dans le lot du premier nous avons admiré sans réserve : Begonia dædalea Nos., espèce nouvelle, introduite directement du Mexique, aux feuilles charnues, d’un vert gai luisant, sur lequel tranche vivement un réseau serré, dédaléen d’un brun rougeâtre; Drosera dichotoma, étrange plante, aux feuilles longuement linéaires-dichotomes, hérissées de longues glandes, d'Australie; Gleichenia flabet- lata, aux longs stipes couronnés par plusieurs frondes multipennées, en ombelles étalées; le charmant Pteris tricolor (Hlustr. hort. VII), les Caladium Belleymei, Perrieri, Barraquinii, Troubetzkoii, dont le mérite balanceracelui des C. Chantini, argyrites, Verschaffelti, ete. (Nlustr. hortic. Te V. PI. 185); Cissus porphyroides, à variation en dessus d’un rouge vif; les Lycopodium atroviride et Lobbii, de Bor- néo, cte.; enfin un Dracæna? spec., le plus beau certes du genre, venant de la Nouvelle-Zélande, et dont un second individu a remporté spécialement, à l'unanimité, le prix unique (5e cone. : Plante non fleurie (D). Citons parmi les plantes du second : Les Pandanus cuspidatus et drupaceus, le Macrozamia Denisonii, le Calamus plumosus, la Cheilanthes Borsigiana (Fougère), etc.; et diverses anciennes plantes richement bordées de jaune, comme : Cyperus alternifolius, Lilium speciosum, Poly- gonatum latifolium, etc., Acer polymorphum dissectum tricolor, ornement magni- fique pour nos parcs à l'avenir, Envoyée, hors concours, une gracieuse petite plante, aux fleurs pourpres, le Spigelia splendens, par M. Wendland, jardinier du roi de Hanovre, a obtenu de même une médaille d'argent (grand module). N'oublions pas de mentionner parmi les plantes de M. A. Van Gecrt : Plectocomia spectabilis, Rhopala crenata, Chamæbatia foliolosa, Cyanophytlum assamicum, etc, et une variété à feuilles élégamment panachées du Cobæa scundens (2). Les Cactées (17° concours), aux formes étranges et menaçantes, aux fleurs si ordinairement magnifiques, étaient représentées par trois lots concurrents, de 30 espèces chacun : M. A. Tonel a obtenu le premier prix, M. L. Desmet le second. Les Yucca, Agave, Dracæna, Dasylirium, Pincenectitia (affreux barbarisme qui s’est glissé dans la nomenclature!), étaient représentés par lots de 25 espèces (18° concours) : M. Beaucarne et M. A. Tonel ont remporté, à l'unanimité, ex æquo, le premier prix, et un autre lot du second le deuxième. Le 19° concours avait pour objet dix plantes d'ornement, de choix ; le premier prix est échu à M. A. Verschaffelt, et le second, ex æquo, à MM. J. Verschaffelt (3) et L.Van Houtte; ces trois lots offraient des individus vigoureux à port majestueux, (1) Le prix unique, pour la plante fleurie, a été gagné par le même, par son ÆEpacris multiflora, intro- duite nouvellement de la Nouvelle-Galles du Sud ; plante qui aura .de la vogue dans les cultures de serre froide et que nous allons bientôt décrire et figurer dans ce recueil. Nous avons vu également reparaître avec plaisir, pour ce même concours, notre Salvia tricolor (V. Hlustr. hortic. IV. PI. 120), (2) Nous ne comprenons pas que cette charmante plante grimpante, aux grandes et belles fleurs, aux beaux fruits, qu’elle donne les uns et les autres trés volontiers et trés abondamment, plante que l’on eul- tive facilement comme annuelle, ne se voie à peu près nulle part à Gand. Avis au petit commerce de la Place d’Armes. À Paris, aux quatre marchés bi-hebdomadaires de fleurs, cette plante se vend, au prin- temps, par milliers, et se voit partout; quelquefois même, nous l'avons vue dans des rues étroites, palissée d’une maison à celle qui fesait face! F (3) Parmi les plantes de cet horticulteur, nous avons remarqué, sous le nom impropre de Rhyncosper- mum jasminoides, un bel et fort individu, bien fleuri, de cette espèce. Nous celte oc pour rappeler (Voyez Jard. per: I. PI. 61) que cette plante, nommée ainsi par erreur par M. Lindiey, appartenait au genre Trachelospermum de M, Alp. De Candolle, de plus et surtout, parce qu’il existait déjà un genre Rhyncospermum, adopté par tous les botanistes et appartenant aux Synanthérées. Ainsi, la plante en question doit donc. pour être correctement nommée, être étiquetée Trachelospermum jasmi- noides Nos. (Voir, au reste, Jard. fleur. 1. c.). MISSOURI BOTANICAL GARDEN, 50 . MISCELLANÉES. ct tous de grandes dimensions, des Encephalartus, des Araliacées, des Dioon, des Cycas, des Rhopala, etc., etc. L’Administration ne pouvait passer sous silence les Plantes à feuilles marbrées, panachées, strices, etc. (28e concours). Un seul lot a été offert, mais superbe et digne de l’exposant, M. Van den Hecke; aussi le prix lui a-t-il été décerné à l’unanimité ; mentionnons les Pteris tricolor et argyrea, le Tillandsia vittata, le Caladium argy- rites, etc.; le Nidularium fulÿens et l’Aristolochia ciliosa, qui étaient fleuris. M. L. Desmet a obtenu un premier prix (29e concours) pour ses 25 plantes. d’orangerie et de pleine terre, à feuilles marbrées, panachées ou striées; et M. Van Damme-Sellier le second. Au 50° concours, la plus belle plante obtenue de semis en Belgique, M. J. Verschaffelt a, avec sa belle Azalée de l’Inde, à fleurs pleines, emporté le premier prix; M. A. Verschaffelt, avec son beau Petunia à fleurs pleines, a gagné le second. Le même horticulteur, pour sa superbe collection du même genre, toujours à fleurs pleines (11° concours), a gagné le premier prix; M. Coenc, fils, le second. Ces Petunias, à fleurs rosiformes, aux coloris variés et vifs, aux senteurs suaves, peuvent, on le sait, décorer nos jardins pendant toute la belle saison ; ceux de la première collection étaient surtout hors ligne pour la beauté. Plusieurs collections de Pelargonium en fleurs se sont disputé les prix du Ge concours (50 variétés); les deux lots présentés par M. A. Tonel ont remporté les deux prix. On ne peut rien voir en ce genre, de plus varié, de plus brillant, de mieux fleuri. Les Fuchsias, cette autre spécialité si splendide, figuraient en deux ou trois lots (de 40 variétés chacun); le prix a été donné par acclamation à la collection ‘ de M. Coene, fils : c’est qu’aussi il est impossible de mieux cultiver cette sorte de plantes : qu’on se figure, par exemple, 40 pyramides de fleurs variées, d’un mètre de hauteur ! Le même horticulteur a également obtenu le prix du 7e concours, pour ses trente beaux Rosiers variés, en fleurs parfaitement réussies. Ses 30 Verbena (10° concours) ont été également couronnées d’un 1er prix, et celles de M. Jos. Lam- mens d’un second. Les Calcéolaires (8e conc.), aux fleurs si curieusement conformées en bourse, en poche ou en soulier, au coloris si délicat, si varié, si élégamment ponctué, vergeté, ligné, etc., et qu’on semble, bien à tort, commencer à négliger dans les jardins, figuraient là en trois ou quatre beaux groupes; celles de M. Coene, fils, ont gagné le 4er prix, et le second a été accordé à celles de M. J.-B. De Moerloose. Une charmante colleetion d’Anœctochilus (1), exposée par M. Van Hulle, jardi- nier-chef du Jardin botanique de Gand, a gagné et bien gagné le prix de ce concours (le 12°); au lieu de six exigés, il y en avait une vingtaine, très variés, dont plusieurs espèces distinctes. Plusieurs genres de plantes, pour lesquelles des prix spéciaux avaient été pro- posés, ont fait défaut, et nous n’en pourrions assigner la cause! Les Lycopodiacées, les OEillets, les Lis ou autres plantes bulbeuses (seul M. Liévin De Cock en avait présenté vingt, qui ont recu un prix spécial), les Caladium, Achimenes, Tydæa, etc. M. Coene, père, a obtenu un second prix pour 30 Gloxinia. Etc. Nous en passons et des meilleurs! L'espace, nous le répétons, nous manque ! car nous eussions voulu tout citer, tout décrire. En somme, cette belle exposition laissera d’aimables souvenirs dans l'esprit de ceux qui l’ont visitée; elle fait un nouvel honneur à la Société, du reste très coutumière du fait, et à son Adminis- tration en particulier. (4) Bien que le mot soit très correctement formé d'après son étymologie (avoxres, non ouvert ; xt hos, lèvre). Un botaniste allemand a voulu y voir un barbarisme, et écrire Anecochilus.….! ne 4 ms £ ” 7 RE DEA Foi TE à à “ er ; * 5 M niet 0 Bel d ) Len (Serre chaude , Para LUAML Ca £a d — _— ” es Planche 252. CALADIUN BELLEYMEL nonr. PPPRP STE Les Caladium découverts par M. Baraquin dans la province de Para (Brésil), sur les berges de l'Amazone, introduites par lui en Europe, et mis dans le commerce par M. Chantin, horticulteur, à Paris, ont, dès leur apparition dans le monde horticole, en 1858, causé une sorte de révolution parmi les amateurs et les horticulteurs du continent tout entier, et surtout de l’autre côté de la Manche : c’est que parmi toutes les brillantes merveilles végétales qui, dans ces dernières années, sont venues orner nos serres, il en est peu qui puissent leur disputer avec succès le palme de la beauté et de l'effet ornemental. Nous avons été assez heureux pour le premier les décrire ({{lustr. hort. V. Misc. 57) et en figurer trois (ibid. PI. 185) des plus remarquables, dont les dessins, forme et coloris, sont d’une fidélité irréprochable : fidélité que nous n'avons trouvée égalée dans aucun autre recueil. En en rédigeant grosso modo une diagnose spécifique sommaire, et n’en n’ayant point observé les fleurs (1), nous avons dit expressément (Misc. p. 57): « A l'exemple de M. H. Schott, qui, dans son récent ouvrage sur les Aroïdées (Syn. I. 51-55), énumère comme distinctes, mais à tort probablement, du moins pour quelques-unes (..... C. hæmatostigma, pellucidum, ete.), bien qu’el- les ne diffèrent guère spécifiquement entre elles que par la différence des panachures et des taches, nous admettrons ici, comme espèces aussi, les huit plantes nouvelles que nous avons citées, AVEC CETTE RESTRICTION qu’en réalité elles peuvent n'être que des variétés plus ou moins distinctes d'un type commun, le C. pellucidum, par exemple, ou mieux encore le bicolor, comme étant le premier et le plus anciennement introduit(1773... etc.)...! » Malgré nos précautions oratoires, botaniques, voulons-nous dire, ces plantes ont été l’objet, dans le Gardener’s Chronicle (2), d'une critique spécifique aussi passionnée qu'injuste et ignorante de la part d’un auteur, qui signe son article par un pseudonyme (on doit au moins avoir le courage de signer ses opinions) : critique relevée judicieusement par M. Van Houtte, dans la notice qu’il a publiée à l’occasion de ces mêmes Caladium (V. Flore des Serres et des Jard. de l'Eur. G)): ce que nous (1) A ce sujet, nous regrelions vivement que jusqu'ici M. Chantin ait négligé jusqu'ici de nous en faire part : car nous devons supposer qu'ils ont dû lui fleurir, puisqu'ils ont fleuri ailleurs ! (2) Voyez aussi, Misc. page 57, quelques observations sur le même sujet. (3) Nos de juillet et août 1858, parus en juin et juillet 1860. — Dans le No du 18 august 1860, M. Lindley Jai-même répond à l’article de M. Van Houtte, qui répliquait si victorieusement à celui du pseudonyme rom. vu. — AOÛT 1860. 14 CALADIUM BELLEYMEI. nous proposions de faire, si cet horticulteur, compétent en la matière, n’en eût pris occasionnellement l'initiative. Le présent article vient donc corro- borer le jugement qu’il a émis à ce sujet. Il y a plus: l'observation successive que nous avons faite de ces Calu- dium nous confirme donc notre première pensée : que la plupart d’entre eux, sinon tous, sont des espèces distinctes : en prenant pour base dia- gnostique seulement la forme des limbes foliaires, et fesant abstraction des taches qui les embellissent, bien qu’encore la panachure ici doive jouer un rôle assez différentiel. Nous ne voulons pas non plus relever quelques autres critiques tout aussi bien fondées, nous n’en doutons, insérées dans d’autres recueils, nous dit-on ! Un dernier mot, en attendant, que nous puissions, comme nous nous proposons de le faire, produire sur ces plantes un travail botanique complet, nous insistons sur la rationalité de la dis- tinction spécifique de la plupart d’entre elles; mais nous aurons encore, avant J'apparition du travail que nous méditons, l’occasion de revenir très prochainement sur ces plantes et nous examinerons alors quelques opinions contradictoires. Le charmant Caladium que nous figurons très exactement ci-contre, est une des trois espèces que M. Chantin a nommées seul cette fois par des dédicaces, et a mises plus tardivement dans le commerce. Nous le regar- dons, quoiqu’on en dise, comme espèce, nous proposant de le décrire conve- pablement plus tard, attendu qu'aux yeux de l'amateur la figure sera très explicitement et suffisamment éloquente en ce moment. Il remarquera sur les deux feuilles figurées de la dite plante les attrayantes variations de ses macules d’un blanc pur, sur un beau fond vert, dont le charme très souvent double encore, par d’autres taches d’un rose transparent, qui viennent en relever encore le bel effet. Comme les précédentes, elle pro- vient de la même patrie et du même découvreur. Cu. Len. CULTURE. (S. Cr.) Voir à ce sujet la notice qui suit la description des Caladium Chantini, argyrites et Verschaffelli, ci-dessus, T° V, PI, 185. Rien à dire de plus! À. V. Eson!!! mais il ne se prononce pas! Au sujet de notre C. thripedestum, un peu altéré RER ment par ce M. Ebor (et par M. Lindley lui-même en thripedestrum, 1. e.), il dit: Wäith the meaning of which name we are unacquainted; nous nous empressons de l'éclairer à ce sujet: ce mot vient de pro erres, rongé uux vers (il-est bon quelquefois de se souvenir de ses humanités); il fait allusion à la forme des macules de ce Caladium : macules qu’on dirait produites par la morsure superficielle de quelques chenilles. Dans un article prochain, nous ons si, selon d’autres critiques, ce Caladium est identique avec le marmoratum ! Ce mot thripedestum, outre une fausse signature, est écrit dans le Wochenschrift (9 aug. 1860) thripestum et signé Cnanr. à histoire!!! comme l’on v’estropie!!/ e y , - : 1:60, F'etuiuia urvunitab LU, | Lotc Pa . LA * . D - 1 OEIL WVanci { Serre froide / Planche 253. PETUNIA INIMATABILIS (uvvuv), FLORE PLENO, PÉTUNIE INIMITABLE A FLEURS PLEINES. Érvm. Voir Te Il, PI. 55. SOLANAGEÆ SoLaneæ Ç$ Nicorianæ. CHARACT. GENER. V. in loco citato observationem expositam. CHARACT. SPECIF. V. Eamdem, et supra Te 1V, sub PI. 157. Petunia inimitabilis (4ybrida), flore pleno Horr. Les amateurs n'ont certes point oublié le type à fleurs simples de la belle variété que nous leur présentons aujourd’hui, type décrit et figuré dans ce recueil, T° IV, PI. 137, et qui avait été gagné de semis, par M. Munier, horticulteur à Nancy (France). Celle dont il est en ce moment question, a été obtenue par le même moyen et des propres graines dudit, par M. Ingelrest, jardinier en chef du jardin botanique de la même ville. Notre éditeur en a acquis la propriété entière et vient de la lancer dans le commerce. A la dernière exposition de la Société royale d’Agriculture et de Bota- nique de Gand, luttant avec une belle Azalée de l’Inde à fleurs pleines aussi (V. notre compte-rendu, ci-dessus, Misc. p. 50), elle a obtenu un second prix spécial, tandis qu’une collection d’autres Pétunias, très variées et: à fleurs pleines aussi, appartenant également à notre éditeur, en a remporté un premier. Nous avons déjà eu plusieurs fois occasion d’entretenir nos lecteurs des mérites horticoles de ces sortes de plantes (PI. 535. 108. 157), aux grandes fleurs d’un coloris vif et varié, ou concolores ou diversement panachées, toujours à odeur suave : fleurs se succèdant nombreuses pendant toute la belle saison, et qu’interrompent seulement les gelées : plantes qui se prêtent à toutes les fantaisies du cultivateur, en serre ou à l'air libre, palissées selon son caprice, ou laissées en groupes serrés et rampant sur le sol, ou entourant gracieusement le tronc des arbres dans les pelouses, ou même dans les massifs ! Parmi ses congénères, la nouvelle vient se faire une place distinguée, PETUNIA INIMITABILIS, flore pleno. par ses très grandes fleurs pleines, passant du lilas foncé à un riche violet, et toujours à pétales largement bordés de blanc. Nous rappèlerons en même temps au lecteur botanophile, la curieuse duplication organologique des plantes de ce genre, où les pétales (c’est-à- dire, à parler plus correctement, les lobes de la corolle!) doublent et triplent même en nombre, tandis qu’en général, les cinq étamines restent plus ou moins normales. Ce sont là de curieux faits morphologiques, dont nous avons déjà cité maints exemples, et même tout récemment. V. ci- dessus, Misc. p. 46. Cu. Len. CULTURE. (S. T. er PL. Air.) Outre ce que dit à ce sujet le texte ci-dessus, on peut consulter la notice de culture plus détaillée, qui suit celui de la PL, 53 de notre deuxième volume. AV: < … je 77 , 1) Lerua 19 P afeus ar violacen G : ) LR RERO priipuieæ Oo ù / SINIS Ar A { j VEUCE CUJLEL, | 74 re P44 Pc RAA LE J +) 0LO00FLL 2 rXT LT ee 2 FRA Mot 8 Chen m AR. PM. TI TE. LIL. LÉ Planche 254. {° CLEMATIS PATENS, van. ATROPURPUREA. LE —— van. VIOLACEA, Variétés de la CLÉMATITE À FLEURS ÉTALÉES, dite HELENS. Érym. V. Jardin fleuriste, Te 11, PI. 198. RanuncuLacezÆ À CLEMATIDEZ. CHARACT. GENER. V. ibidem. CHARACT. SPECIF. V. ci-dessus, {lustr. hort., Te Ier, PI. 21. SYNONYMIA, ibidem. RER RP TPS ST PT Feu Dieudonné Spae, dont l’horticulture gantoise regrette la perte encore récente (V. ci-dessus, T° VI, Misc. p. 8), s'était adonné avec succès à la culture spéciale de la gracieuse Clematis patens Dcsne ou C. cœrulea Linpz. (Bot. Reg. t. 1995), et en avait obtenu quelques élégantes variétés, parmi lesquelles les deux que nous présentons aux lecteurs, par une belle et exacte figure annexée ci-contre. Pour la netteté et l'éclat du coloris, elles laissent bien loin derrière elle la C. patens var. Helena et Sophia, que nous avons figurées dans ce recueil, T° Ier, PI, 21, et même cette dernière, à fleurs pleines, figurée ibidem, T° V, PI. 184. On sait que la Clematis patens type et quelques-unes de ses variétés, Amelia, Sophia, Helena, Anna, monstrosa, ete., ont été introduites direc- tement du Japon, leur patrie, par M. Siebold, soit à son retour du Japon, en 1850, soit par son initiative, soit enfin par M. Textor, collecteur de la Société royale néerlandaise, pour l’encouragement de l’horticulture dans le royaume des Pays-Bas. Comme celui des autres variétés, le coloris floral des fleurs de celles dont nous nous occupons, varie considérablement d'intensité, selon les * phases de leur développement ; mais sans cesser, même très près de leur déclin, d’être encore agréable à l’œil ; l’une d’un bleu violacé, l’autre d’un rouge carminé foncé, se marieront agréablement à celle des nuances plus claires que nous possèdons déjà dans les collections. Cu. Len. CULTURE. (PLEIN Air.) Les deux variétés, dont il vient d’être question, sont tout aussi rus- tiques que leurs congénères et n’exigent pas d’autres soins, | . LE Terminologie horticole. Nous avons mainte et mainte fois eu occasion de signaler les milliers de barbarismes, de solécismes et de mots absurdement hybrides qui macu- lent, chose profondément regrettable, la nomenclature de la plus belle et de la plus attrayante des sciences, la Botanique. Pourquoi en effet aller fouiller dans les lexiques de la langue grecque, par exemple, langue dont le plus souvent on ignore les éléments, pour composer des noms généri- ques ou spécifiques? Pour ne citer qu’un exemple, mais celui-là prédomi- nant, puisqu'il a la prétention d’être le titre du vocabulaire de ces mots, examinons celui que nous venons de placer en tête de cet article, le mot TERMINOLOGIE : qui est coupable d'une dénomination si ridieulement bi- zarre? nous ne savons. La première partie de ce mot ne vient pas cer- tainement du latin terminus, qui signifie terme, limile, fin, dans le sens latin : il n’est jamais, dans le sens qui nous occupe, synonyme du français terme, ou parole; c’est donc celui-ci qu'on a voulu employer en lui accolant un mot grec! De Candolle, qui comprenait l'inconvénient dan tel mot, lui substitua celui de Glossologie, qui vaut mieux, mais qui ne remplit pas le but, celui de désigner cette partie de la science qui traite des mots : Glossologie, en effet, signifie langue-discours. Il eût fallu, pour être logique, écrire avec les grammairiens Lexicologie (botanique), ou mieux, pour être clair et distinct, Rématologie (botanique). Mais bien mieux, cent fois mieux, pourquoi ne pas purement et simplement écrire : VocaguLaire botanique? Ce préambule n’est pas inutile, en ce qu’il nous conduit naturellement à notre sujet. Dans ces derniers temps, nous avons vu s’introduire dans le langage horticole, des mots qui, sans être des barbarismes ni des hybrides, hâtons-nous de le dire, ne jurent pas moins d'être accolés ensemble ; en voici quelques-uns : Powicurure, Pomicole; FLoricuzrure, Floricole ; VinicuzTure, Vinicole; etc. Or, on ne cultive pas des fruits (pomum), des fleurs, du vin! mais les arbres ou les plantes qui les portent. Écrivez donc logiquement : AnBorI- cucrure et Arboricole; HermicuzTure ou PLanricucrure, Herbicole ou Planticole; Niricurure (vitis, vigne), Viticole, ete. Mais on écrira bien SYLVICULTURE, SYLVICOLE, etc., et quelques spécialités; RosicuLTURE (r0sa, rosier), Rosicole ; etc. Quelques esprits chagrins vont ici crier peut-être encore au pédan- tisme !!! Nous nous résignons, fort que nous sommes de signaler des fautes qu’on peut si facilement éviter, sans se montrer purisle. RES = — à - = D HE) _ JS LI fe ART [l - IS He £ SR ci] ACC. + ANN Ÿ USSR) Flabl, Tith. dé I Sirocbant à Cri. —+— A Verschaffell pabl. MISCELLANÉES, 51 Établissement horticole de M. C.-H. WAGNER, à Riga. Riga, aujourd’hui l’une des principales et des plus florissantes villes de l'empire russe, capitale de la Livonie et ancienne ville anséatique, est située sur la Dwina, grand fleuve qui se jette dans le fond du Golfe dit de Riga (mer Baltique), à un kilomètre et demi environ de la mer. Elle est située par 56° 57° lat, N, et 21° 47° long. E., et entourée de lacs et de grandes forêts. C’est aux portes de cette ville, que MM. Wagner (1) ont fondé, dès 1816, un établissement d’horticulture, quigtoujours prospère, a aujour- d’hui acquis une importance considérable, comme on peut en juger par le plan, très-réduit, que nous annexons ci-contre, et la légende qui suit. Il importe à l’horticulture tant privée que professionnelle de donner dans ce recueil de temps en temps des plans de jardins, dont l'examen peut faire surgir dans l'imagination de l'observateur d'excellentes idées de construction, d'amélioration et de dispositions nouvelles, tant pour son profit que pour celui des autres. Ainsi, on verra tout d'abord par la vignette qui accompagne ledit plan, quels avantages résultent de la posi- tion du bâtiment qui, renfermant les bureaux, les logements des jardi- nicrs, et dominant toutes les serres, réunies, pour ainsi dire, sous la main, permet, d’un coup-d’œil, aux surveillants de voir à chaque instant ce qui se passe pour parer à tous les besoins. C'est là un établissement que nous n'hésitons pas à proposer comme un bon modèle à imiter, en ce qui concerne surtout la disposition des serres. Or, il importe extrémement, tant à la santé des plantes qu’à la santé des hommes, tant à la commodité et à la célérité du service, qu’à l’éco- nomie, que toutes les serres tiennent les unes aux autres et donnent les unes dans les autres par de faciles accès. Comment de tels avantages, résultant de la réunion des diverses serres, n’ont-ils pas encore été compris? Pourquoi dans la presque généralité des établissements privés ou marchands, voit-on les serres disséminées, et souvent fort loin les unes des autres? Mais ce n’est pas ici le lieu de discuter un tel sujet, dont l'appréciation nous mènerait trop loin. Reve- nons à l'établissement Wagner : voici l'explication des chiffres et des lettres de renvoi! L'échelle est de 100 taden (mesure russe), dont chacun vaut 7 pieds anglais (soit deux mètres trente-et-un centim.). (1) L’ainé, M. Frédérie Wagner, est mort, il y a deux ans environ, SHuNEER HN = moow> RS 8 ne me M 9 m. MISCELLANÉES. LÉGENDE. Maison d'habitation de feu M. F. Wagner. — — de M. C. Wagner. _ — de Mwe veuve Wagner. Bureaux et logements des employés. . Bâtiment pour la conservation des graines, bulbes, etc. . Habitation des jardiniers. . Remises et écuries, hangars, etc, Temple grec. . Pavillon de repos. Pavillon japonais. . Poteries. L 2 . Serre aux Palmiers avec Aquarium. — aux Camellias. — aux Pelargonium. . Serres chaudes et de multiplication. — froides. Bâches en maçonnerie. — à étagères pour le placement des plantes pendant l'été. Serre aux Rosiers. — pour la culture des plantes annuelles. — pour le greffage des arbustes et des arbres. . Orangerie pour faire hiverner les plantes délicates. . Bâches pour la culture des Giroflées et d’autres plantes annuelles et bisan- nuelles. . L'établissement en 1816. — en 1850. _ en 1852. en 1857. Agrandissements successifs. . Prairies annexées pour pépinières ct école d’arboriculture; cette partie, seule (coupée au plan!), a 800 taden détendue en longueur, le tout drainé, sans compter les fossés à jour. . Entrée principale. . Pare, pelouses et jardin anglais. Collection d’arbres fruitiers rustiques. . Quartier des plantes annuelles. A gauche de b et d, école d’arboriculture. . Arbres et arbustes d'ornement. . Roseraie. . Arbres et arbrisseaux fruitiers. . Arbres pour avenues et allées. . Pépinières, : . Hangar pour les diverses terres, mousses, cie. Fossé pour recevoir les eaux du drainage. Portes. MISCELLANÉES. 53 Nouveaux Bégonias. Le genre Régonia, comme nous l'avons à diverses reprises fait observer dans ce recueil, où nous en avons figuré plusieurs magnifiques hybrides (Te V. PI. 458. 161. VI. PI. 205. 218, etc.), voit s’augmenter chaque jour en des proportions considérables le nombre de ses espèces dans les berbiers, celui de ses variétés et surtout de ses hybrides dans les jar- dins. Ainsi, disions-nous (note (1) au verso, sub PI. 205. T° VI (!)), M. Alph. De Candolle, dans son beau travail sur cette famille, travail qu'il destine au Prodrome (2), en énumère 365 espèces distinctes, et dit (dans une notice préparatoire) que ce nombre potrra être doublé, lorsque toutes celles, qui doivent exister dans des régions encore peu explorées, sous ce rapport, seront connues! Dans ce nombre, nécessairement, ne sont pas comprises toutes ces hybrides plus ou moins remarquables, que l’on crée chaque jour dans nos jardins, ni même les variétés naturelles. Un fait aussi rare que singulier, et dont on doit tenir compte, c'est que dans un si grand nombre d'espèces, pas une, que nous sachions, n’est assez dénuée de mérite horticole pour être indigne de la culture! Nous estimons ce fait comme aussi rare que singulier, parce que nous ne con- naissons aucune autre famille de plantes qui le présente au même dégré ornemental ! Voici quelques espèces (espèces bien certainement! et que nous regar- dons comme nouvelles : ce dont néanmoins M. Alph. De Candolle jugera souverainement et en dernier ressort!), que l'établissement Ambr. Ver- schaffelt a recu directement, l'an dernier (1859), du Mexique, par l'inter- médiaire de son collecteur, M. Ghiesbreght, qui les y a découvertes (nous regrettons de ne pouvoir, par ignorance, en citer les localités respectives !). Comme nous nous proposons de les décrire botaniquement et de les figurer dans un bref délai, nous n’en dirons que quelques mots, suffisant toutefois pour les faire justement apprécier par les amateurs. Ils sont au nombre de quatre, et les deux seuls, qui en aient encorc été présentés cette année aux deux expositions de la Société royale d’Agriculture et de Botanique, ont obtenu chacun un premier prix, ce sont : 1e BEGONIA IMPERIALIS Nos. 20 — = var. SMARAGDINA Nos.! Que la première soit l'espèce type ou vice versd? c’est ce qu’il nous est (1) Nous saisissons cette occasion pour rectifier l'erreur typographique qui s’est glissée à la fin de cette note; ainsi, dans la parenthèse : au lieu de (5 styles, 5 ovaires), lisez (5 styles, 5 loges à l'ovaire). (2) N'est-ce pas faire un immense éloge d’un ouvrage, que d'avoir à le citer par ce seul mot? TOM VIi. MISC. — AOUT 1860. {l D4 MISCELLANÉES. impossible de décider. Elle nous semble toutefois devoir devenir un peu plus robuste et un peu plus grande, Toutes deux sont ornementales au plus haut dégré, par la beauté extraordinaire de leur feuillage, comme on va en juger. Elles sont rampantes et entièrement hérissées de poils courts ; émettent des feuilles ovées-arrondies, inégalement cordiformes à la base et briève- ment acuminées au sommet; la face supérieure, par les petites et très denses gibbosités coniques dont elle est criblée, fait absolument l'effet de cette sorte de velours qu'on appèle épinglé (chaque petite gibbosité est terminée par un poil dressé), et est d’un vert superbement maculé, chez la première, d’un riche brun qui en occupe Îa plus grande partie; chez la seconde, le vert est comparable, pour l'éclat, à celui qu'on nomme vert pré, vert pomme où verl d'éméraude (unde nomen!). Ces feuilles, dont les dimensions s'accroitront sans doute (car nous n’avons vu que des individus encore jeunes), avaient déjà 0,12-4-0,09 et les pétioles, en outre, 0,06. Chez toutes, la face inférieure est régulièrement veiné- veinulé-anastomosé, et par le retrait de chaque aire, saillant coniquement sur la supérieure, comme nous venons de le dire, elle ressemble en minia- ture au gâteau alvéolaire d’une ruche d’abeilles. Les fleurs sont blanches et dipétales chez les deux sexes ; les stigmates au nombre de trois; les placentaires sont bipartis; les capsules à trois aîles, dont une plus grande. Au premier abord, ces plantes, en raison surtout de la différence de leur coloris foliaire, semblent distinctes l’une de l’autre; mais un examen plus approfondi, fait bientôt voir leur consanguinité, s’il nous est permis de nous exprimer ainsi. 3° BEGONIA DÆDALEA Nos. La perle, le bijou de tous les Bégonias passés, présents, nous oserions presque dire futurs! Sur toutes ses feuilles, d’un beau vert mat olivâtre, s'étend un réseau d’un beau pourpre brun, à mailles fines et serrées, régu- lier et d’une rare élégance. Ce paraît devoir être une grande espèce, à tige rampante, très grosse, luisante et rougeâtre, portant à la base, sous chaque pétiole, quatre ou cinq grosses gibbosités blanchâtres (glandes?). Pétioles très longs (0,20, plante encore fort jeune!), d’un vert jaunâtre, agréablement et drûment ponctués de rouge, et portant de grandes et nombreuses squamules (poils si l'on veut), plusieurs fois et profondément fendues, coccinées à la base et blanches ensuite (dans le genre de celles de la B. manicata), solitaires, MISCELLANÉES. 55 géminées ou ternées, etc. Feuilles charnues, arrondies-peltées, subacumi- nées, fortement obliques-cordiformes à la base, convexes en dessus, ciliées aux bords de longs poils divariqués, etc., etc. Nous n’en avons point encore observé les fleurs. En naissant, les feuilles sont d’un beau rose; adultes, les bords en sont rougeâtres, et chaque cil est une petite dent, 4 BEGONIA LONGIPILA. Grande et superbe espèce rampante, aux feuilles arrondies dans leur circonscription, mais très profondément 7-8-lobées, chaque lobe très long, profondément aussi découpé-pennatifide; chaque lobule, lobululé lui-même, largement dentiforme et terminé par un poil. Elles mesurent (individu encore jeune!) 0,22-190. La face supérieure est d’un vert brun mat, largement maculé, de plus foncé, avec de grandes macules oblonguegs, blanchâtres le long des nervures; l’inférieure est d’une teinte ferrugineuse, à nervation élevée, rose. Les pétioles, d’un rouge sombre, sont serrés, fasciculés, anguleux-sillonnés, et n’ont pas moins de 0,50 de longueur. Ils sont hérissés de très longues sétules très rapprochées, solitaires, géminées ou ternées, souvent découpées, renflées et coccinées à la base, puis d’un blanc translucide. Les fleurs forment une ample panicule, dont les scapes deux fois plus longs que les pétioles et semblables du reste; elles sont grandes, roses (0,05-54 de diam.), les o et les Q dipétales; le fruit a trois longues ailes égales, et a ses placentaires bipartis, etc. Ce sont là, sans exagération, quatre charmantes plantes, qu’un botaniste est heureux de pouvoir signaler aux amateurs. Nous nous proposons, au reste, de les figurer successivement. ROREIGULSUYAE2. Il est utile d'inscrire les époques de rempotage, et manière de le faire. Nous nous sommes attaché, dans tous nos écrits sur l’horticulture, à démontrer l’irrationnalité d’une époque générale de rempotage, surtout en automne, au moment où la presque totalité des plantes cultivées exigent une période de repos, pour traverser aussi favorablement que possible nos longs et brumeux hivers. Nous avons dit, et nous répétons volontiers, 56 MISCELLANÉES. qu’une plante, quelle qu’elle soit, doit être rempotée, non à une époque annuelle fixe, mais, une fois, deux, trois fois même, annuellement, s’il le faut : au fur et à mesure, enfin, qu’elle en témoigne le besoin, c’est-à- dire dès que sa végétation s’allanguit et que ses racines commencent à tapisser le vase ou la caisse qui la contient! Ceci n’a pas besoin de commentaires : c’est le moyen, et le seul, d’avoir des plantes vigoureuses et d’une belle venue. Il est temps que la routine (et il est regrettable de la remontrer encore dans certains grands établissements publics!) fasse place à une saine et logique pratique, à une pratique conforme aux lois de la nature. Dira-t-on que cette nouvelle méthode exige plus de temps et par conséquent plus de bras? Nous le nions, et ce serait là une pitoyable défaite, pour continuer un mode aussi suranné que pernicieux. Or, en rempotant au fur et à mesure des besoins des plantes, le per- sonnel ordinaire d’un établissement quelconque, füt-ce même un grand établissemen national, suffirait et grandement! Il n’en serait pas de même, s'il fallait, en suivant les us et coutumes d’une routine aveugle et invétérée, rempoter à La fois toutes les plantes d’un établissement donné, ou celle d’un amateur quelconque, Ceci admis, et nous ne pensons pas que nous rencontrions des contra- dicteurs sérieux et fondés en fait, il s’est présenté dès longtemps à notre esprit une idée, qui a bien son importance : l'idée de tenir compte des époques successives des rempotages partiels ou généraux, de se les rap- peler, pour ne pas les multiplier outre-mesure, et ne pas tourmenter inutilement les plantes! Faut-il done tenir un registre ad hoc? Non sans doute (ce serait bien, mais exigerait trop de temps); il est un moyen bien plus simple, bien plus prompt et tout aussi eflicace, c’est d'inscrire sur le pot près du bord, avec de la sanguine ou de la pierre noire, le mois et l’année, et même au besoin le jour où le rempotage a lieu, et tout ceci en abrégé. Voici comme nous procédons : Le mois se marque par son N° d'ordre dans l’année; l’année par son dernier chiffre, et le jour (si l'on veut!) par son quantième. Supposons les exemples suivants : à Nous écrivons, comme il est dit : 6.9; 8.9; 5.0; 7.0. Le 6 indique juin, sixième mois; 8 août, huitième mois de l’année; le 9, l'année 1859. De même, 5, marque mai; 7, juillet; et 0, l’année 1860! c'est court, c'est clair! Voulez-vous y joindre le jour, vous inscrivez devant ces deux chiffres, celui qui indique le quantième du mois : 25, k.0., le 25 mai 1860, 8, 6.0., le 8 août 1860, etc. Pour l'an prochain, au lieu du zéro, 1, pour 1864; 2, pour 1862 ; MISCELLANÉES. 57 5, etc. On peut fort bien se passer du quantième quotidien, mais non des deux époques mensuelle et annuelle. Or, peut-on être plus simple et plus explicite? Ex. : à l'étiquette, Begonia imperialis. — Sur le pot, où même sur l'étiquette, par derrière : 8.0. (c'est-à-dire, rempoté en août 1860). Vanda cærulea. — Sur le pot : 9.0. (c'est-à-dire, rempoté en scp- tembre 1860). et ainsi de suite — 3.1. (mars 1861). — 6.1. (juin 1861), etc. Persuadé de l'opportunité et de l'utilité de la mesure dont nous nous servons pour notre commodité personnelle, nous n'hésitons pas à en conseiller l'adoption aux horticulteurs et surtout aux amateurs, qui se trouveront fort bien de l’employer dans l'intérêt de leurs plantes. REGLLFPIGAUIONS, Un mot encore sur les CarLapiom dits CHANTIX. M. Baraquin, ainsi que nous l'avons dit à plusieurs reprises, étant le découvreur et l'introducteur des charmantes espèces et variétés désignées sous ce nom, et que le premier seul nous avons nommées, décrites et figu- rées dans l’Illustration horticole (T° V. Misc. 57 et PI. 185), il eût été peut- être plus juste de leur accoler de préférence le nom du découvreur; mais répandus aujourd’hui par les soins éclairés de leur premier destinataire, M. Chantin, ils sont connus désormais sous le nom d'’icelui dans le com- merce; c'est un fait accompli et que nous acceptons. Nous avons d’un autre côté dit plus haut, et d’après sa propre réclamation, qu'à M. Bara- quin seul étaient dues cette belle découverte et cette précieuse importa- tion. C’est encore au zèle bien méritoire de ce botaniste-voyageur français, que l’on doit en outre deux ou trois autres nouvelles et fort belles espèces (ou variétés), que nous allons également décrire et figurer très prochainement dans ce recueil (l'une d’elles paraît même dans cê numéro, Planche 252). Comme notre bagage botanique, nous l’avouons humblement, et par des causes indépendantes de notre amour extrême pour la Science, et par le sort et l'isolement que nous ont été faits, ni Dis adversis fatoque sinistro ! Cui sunt exigui census et curta supellex ! (1) (1) Nous écrierons-nous, ex mo corde, avec les poètes latins ! 58 MISCELLANÉES, est fort mince, nous nous devons au moins, quand les faits viennent à notre connaïssance, de n'en laisser égarer volontairement aucune par- celle. De là la rectification que nous présentons ici : Ainsi, on lit dans le Wochenschrift, p. 500, 1859 (1), en parlant des- dits Caladium : « leur publication eut lieu simultanément dans l'Illustra- tion horticole et le Wochenschrift.….. » Cela est complètement inexact ! Que le second de ces recueils ait répété l’article du premier : voilà la vérité! De plus, par une autre irrégularité ou erreur, comme on voudra, notre honorable confrère, M. K. Koch, rédacteur du Wochenschrift, signe ces Caladium Cnaxr. et Lew. !!! (toujours d’après la traduction citée, nous n'avons point vu l’original!). La Belgique horticole (1. e.) et la Flore des Serres et des Jardins de l'Europe (juillet 1858, N° paru en juin 1860) répètent par mégarde cette double fausse signature, Nous nous devons de déclarer, comme l’indiquent du reste nos notices, que M. Chantin, en nous confiant, par l'intermédiaire de notre honorable éditeur, la déter- mination de ses charmants Caladium, a voulu rester étranger à leur dénomination. Le savant botaniste berlinois reçoit et lit, nous n’en pouvons douter, d’après les nombreuses citations qu’il nous fait l'honneur de lui emprunter, notre {llustration horticole : dès lors, pourquoi cette erreur dans les noms d'auteurs ! Pourquoi, encore le même fait dans son N° 32, August 1860, p. 253-4 (sous nos yeux celui-là !}? C’est donc ainsi que l’on écrit l’histoire ? Nous, et nous nous en faisons un titre de gloire, nous poussons jusqu'au scrupule l'exactitude dans nos citations et le respect envers nos devanciers : c’est ainsi que nous comprenons le devoir d’un botaniste : justice el con- fraternité, et suum cuique! Agit-on de même à notre égard! Nous laissons la réponse aux esprits impartiaux ! . Dans le même N° de son recueil (août 1860), M. Koch rapporte notre Caladium argyrites comme synonyme au C. Humboldti Scuorr (Syn. Aroid. p. 4)! Nous ne saurions adopter ce rapprochement; que lon scrute en effet avec attention la diagnose qu'a donnée M. Schott du Cala- dium Humboldtix : « C, Gracile. Pelioli irrorate variegati; lamina ovato-oblonga acumi- nata inferne semibifida, secus costam venas et in margine viridis celerum irregulariler (in margine punctis dispersis) albido? — diaphanis picta. — Rio Negro. (Huws.). » (1). (1) Traduction de M. De Borre, Belgique horticole (mars 1860, p. 166)! MISCELLANÉES. »9 Notre Caladium n'est pas seulement grêle : il est nain ; et en outre on verra, qu’à l’exception de la bigarrure des feuilles, qui ne saurait être un caractère distinctif, que ladite diagnose se rapporte fort impar/uite- ment à notre plante : ainsi, et tout d’abord, chez elle la lame est trop nettement hastée à la base (lobes divariqués, obtusément aigus (2) et légè- rement contractés un peu au-dessus de leur base), pour qu’on puisse la dire ovée-oblongue; de plus, elle n’est pas semi, elle est manifestement bi-fide. Et si, malgré ces différences, notre plante est définitivement celle de M. Schott, il faudra bien alors avouer que la description de ce botaniste est... inexacte! Nous maintenons donc jusqu’à de plus con- cluantes preuves la rationalité de notre détermination. Nous reviendrons forcément sur ce sujet. Observations sur l’AGaLLOSTAaCOnYS et le BROMELIA, genres de Broméliacées, Nous saisissons cette occasion pour indiquer ici quelques autres obser- vations rectificatives qui ont bien également leur importance. Nous pensons avoir suffisamment réfuté l’assertion au moins légère de l'honorable contradicteur, qui a voulu voir dans notre Bromelia albo- rosea (V. ci-dessus, Misc. p. 45) la Billbergia purpureo-rosea W. Hook.; et cependant il ne pouvait ignorer, scripla nostra legens, la comparaison que nous en faisions avec la Bromelia laciniosa de Martius, Dès lors comment pouvait-il avancer l'opinion que nous avons dû contester. Or, toujours d’après la traduction de M. De Borre ({. supra c.), nous voyons que le savant botaniste berlinoïis place cette dernière plante dans l’Agallo- stachys de M. Beer, et avec raison; mais ce genre doit-il être adopté? C'est là une grave question que nous ne sommes point en mesure de décider en ce moment. Quoi qu’il en soit, alors notre Z, albo-rosea deviendrait done, si elle n’est pas la B2. laciniosa Manr., l’Agallostachys albo-roseus Nos. (Voir pour plus de détails, ci-dessus : Misc. V. p. 64. VII. p. 45), ou l’Agallostachyÿs laciniosus C. Kocn, selon le rapproche- ment qu’en fait lui-même l’auteur ({. c. et p. 201 de la traduction). (1) Le Rio Negro, dans la Guiane portugaise, est un des affluents de l'Amazone. Les deux plantes en question ont done à peu près la même patrie! mais ce ne serait pas [à une cause de leur commune identité. (2) Dans notre planche 185, l’un des lobes parait arrondi, parce qu'il est vu réfléchi en arrière, 60 MISCELLANÉES. Maintenant le genre Bromelia, tel que le limite M. Beer, et que l’'admet M. Koch, contient des plantes, dont le caractère essentiel, selon nous, ct d'après leurs errements, est une inflorescence scapilaire, terminale, formée en boule : B. longifolia Runce (Linoz. in Paxt. FI. Gard. Il. t. 65); arvensis et sylvestris Veuozo (FL. flum. III. t. 114. 113); comata Beer (Billbergia — Ve. ibid. 440), etc., etc. Pourquoi leur réunir des plantes à inflorescence sessile et centrale, nichée au milieu d’une touffe de feuilles étalées en rosace, comme chez le Widularium? Ainsi, bien certainement, le B. concentrica B£er (Tillandsia — Ve. ibid. t. 155) ne saurait appartenir à ce genre; c'est très probablement un Cryplan- thus ; il en est de même des Bromelia karatas Jaco. (Hort. Vind. t. 53), tristis Beer (Billbergia — Van Hourre), cruenta Gran. (Billbergia — W. Hook. Bot. Mag. t. 2899); etc., qui sont des Vidularium, etc., etc. Nous ne pouvons prolonger ce parallèle, laissant toutes ces importantes questions à résoudre, au futur Linné ou Jussieu, qui se montrera le légis- lateur compélent des Broméliacées. Dique Deæque omnes! pourquoi les documents nous manquent-ils!!! Nous nous sommes montré sévère, dira-t-on, au sujet de l’ouvrage de M. Beer! mais du moins on ne pourra nous accuser d’injustice à son égard, d'autant plus que nous avons passé et passons sous silence une foule d’autres reproches tout aussi bien fondés (V. T° V. Misc. p. 15); mais, comme il s’agit ici de deux genres que nous examinons grosso modo, citons en passant une ou deux preuves de la négligence avec la- quelle il a été rédigé : IL décrit, page 52, la Bromelia longifoliu de Rudge (Plant. Guian. t. 49); et oublie qu’à la page précédente, il l’a jointe en synonymie à la B. carnea Horr., qu’il admet comme espèce, en citant la figure qu’en a donnée le Paxron’s Flower-Garden (1. s. c.)! A sa B. ignea, p. 55, il cite sans synonymie : Trew et Eurer, Plant. sel. t, 51; mais comment l'ont nommée ces auteurs? et y rapporte la figure de l'Encyclopédie, t. 225, qui représente le Bromelia pinguin L., figure qu’il aurait dû citer à son article, p. 56 : Agallostachys pinguin; car c’est bien un Agallostachys; etc. ete, 6 3 : * )0 D u At El ch er à EX AEDO - LR CELL { X. W.HO0K Watal. 1 Serre lemperee.) Planche 255. RICHARDIA ALBO-MACULATA, RICHARDIE à feuilles maculées de blanc. Érvm. Louis-Craune-Manie RicmanD, savant botaniste français, du premier tiers de ce siècle, a laissé peu d'ouvrages, mais tous fort estimés. Son fils, AcmiLe Ricnarp, mort il y a peu d’années, a également bien mérité de la Science et laissé de bons ouvrages, dont plusieurs, et les meilleurs, malheureusement inachevés! Hélas! Desinat elatis quisquam confidere rebus! Owmnibus obscuras injicit illa (Mors!) manus. Ov. ARACEÆ S RICRARDIEZ, CHARACT. GENER. Spatha basi con- voluta, limbo expanso (1) marcescente. Spadix cylindraceus undique floribus densissime obsitus, ima parte sfamino- diis claviformibus intermixtis pistillifer, reliqua parte mere staminifer, appendice sterili nulla. Antheræ plurimæ liberæ sessiles biloculares, loculis connexivo late cuneato superne in discum convexum glandulosum biporosum dilatato utrin- ge adnatis vertice disci per porum (2) chiscentibus. Ovaria plarima conferta libera placentis parietalibus 5 axim at- tingentibus incomplete 5-locularia, ovulis in placentas parietales gelatinosas paucis. superpositis e funiculis longiusculis ana- trope pendulis. Stylus brevis, stigmate convexiusculo glanduloso. Baccæ unilo- culares oligospermæ. Semina subrotun- do-obovata e funiceulo longiusculo testæ crassæ carnosæ adpresso inversa (ad axim diversa altitudine appensa Kru); hilo tuberculiformi. Embryo in axi albuminis antitropus eoque dimidio brevior. Radi- cula inerassata hilo e diametro opposita infera. : Herbæ rhizomate crasso (africanæ), foliis radicalibus erectis longe petiolatis subhastato-cordatis (acuminatis) nervo- sis, petiolis basi vaginantibus scapum (amilem verum !) centralem subtrigonum inferne amplexæantibus ; spatha masima candida (v,flavidula) suaveolens. Scnotr, sec. Kru, L. i. c. (pauciss. additis). Richardia Kunru, Mém. d. Mus. IV. 457. t. 20 (nec L., nec Rora, nec Juss., nec Housrow). Manrius, Flora, 457. 1831. Scuorr, Melet. 255. Syn. Aroid. 451. Ennucn. Gen. PI. 1696. Kunra, Enum. PI. 57. Meisx. Gen. PI. 561 (269). W. Hook. Bot. Mag. t. 5140 (1859). t. 5176 (1860). — Calla œthiopica L. Commel. Hort. t. 50. Lamarck, [llustr. 759. f. 2. Bot. Mag. t. 852. nec GærTN. Zantedeschia et Colocasia æthiopica SPRENG. .….. ete, CHARACT. SPECIF,. RÀ. foliis subflae- cidis hastato-ovatis acuminatis albo ma- culatis (maculis ellipticis densissimis translucidis parvis!); venis opacis ; spa- {ha apice crecta basi intus colorata ; spa- dice subineluso. W. Hook, 1. i. c; Richardia albo-maculata W, Hopx. Bot. Mag. t. 5140. Octob. 1860, DA AU A UE a a a a AUS Le genre Richardia, adopté aujourd’hui par tous les botanistes, a été fondé par feu Kunth, qui l’a séparé avec raison du genre Linnéen (1) Charactere necnon mendoso! limbus enim ipse reapse apertus, sed etiam sub- convolutus ! (2) Unoquoque poro ad verticem appendice elongata corniformi papilloso-glandn- losa caduca superato! Quo de charactere insigni tacent, mirum dictu, omnes auctores !! TOM. VII, — SEPTEMBRE 1860, 45 RICHARDIA ALBO-MACULATA. 4 Calla (1). I a été longtemps borné à une seule espèce, la R. africana Kru (1° c*), mieux ct plus généralement connue sous le nom de R. æthio- pica (2), plante toujours recherchée, toujours favorite, et par son ample et beau feuillage, ses grandes et belles spathes d’un blanc de neige, enroulées en oublie et d’une odeur suave, et la facilité, la rusticité de sa cullure ; car, quoique originaire du Cap (malgré son nom spécifique !), elle peut, dans beaucoup d’endroits bien exposés, passer à l'air libre dans le midi de l'Europe. Dans le nord, elle se contente parfaitement de la simple orangerie. Dans ces derniers temps, on a reçu en Angleterre, l’une du Cap, l’autre du district de Natal ((5) Afrique orientale), deux plantes fort voisines, que M. W. Hooker, à qui on les avait communiquées, hésitait d’abord à regarder comme deux espèces, mais que plus tard, en décrivant et figurant la seconde (R. hastata, Bot. Mag. t. 5176, april 4860; la pre- mière est celle dont nous nous occupons spécialement ici), il considéra comme suffisamment distinctes : ce qui porte les espèces du genre connues jusqu'ici à trois seulement. Toutes se plaisent dans les lieux humides et inondés, La R. albo-maculata, dont il s’agit, sans avoir peut-être (?) tout-à-fait d'aussi nobles proportions foliaires et florales que le type (la troisième espèce encore moins!), s'offre néanmoins au choix des amateurs par l’élé- gance maculature de ses feuilles : maculature formée de petites taches elliptiques, très nombreuses et très serrées, d’un blane translucide; l’exacte et belle figure, ci-contre, faite sous nos yeux, d'après nature, dans l'éta- blissement Verschaffelt, peut en donner au lecteur une juste idée, et rend mieux justice à la beauté foliaire de la plante que la planche anglaise citée ci-dessus. « Comme espèce, dit M. W, Hooker, elle ressemble à la R. africana (æ@lhiopica!), si bien connue, qu'il suffira de signaler les différences qu'elle présente, comparée à celle-ci. Les feuilles, d’un tissu plus mince, flasque et submembranacé, sont exactement hastées et non sagittées, et d'un vert plus pâle; les veines et le bord en sont opaques et non trans- (1) Le type de ce genre est le Calla palustris L. (C. œthiopica Gænrn. IL. 20, t. 84. nec L), plante fort répandue en Europe et en Sibérie. Voir à ce sujet le beau travail de M. L.-C. Richard, sur quelques Aroïdées, intitulé : Relliquiæ Richardiane : Guuremis, Archives de Botanique, L. p. 1. PI, 1. 2. 3, (2) Kunth, en effet, a changé à tort cette dénomination spécifique, jusqu’à lui et aujourd'hui encore généralement admise ; ferons remarquer en Passant que ce mot doit s’écrire par un Æ et non par un OE (ciioŸ, Æthiops, Ethiopie). {3} Ou toutes deux de cette dernière contrée (Bot. Mag. sub t. 5140); mais dans son second texte (Ibid. 1. 5176), l’auteur cite seulement Ja dernière, R. hastata, comme venant de Port-Natal! RICHARDIA ALBO-MACULATA, lucides; les pétioles plus grêles. La spathe est beaucoup moins étalée, et moins dilatée au-dessus de la partie enroulée; et cette partie supérieure est presque dressée, et non récurve; l’intérieur en est pourpre à la base. Le spadice est plus court, surtout sa portion staminifère, par rapport à sa base pistillifère. Dans l'ovaire et le jeune fruit, le nombre de cellules varie d’une à cinq. » Dans les notices qu’il consacre à ces deux nouvelles espèces, le savant botaniste ne nous dit pas si les spathes émettent, comme celles de l’an- cienne congénère, une odeur agréable : ce qui est fort probable, mais que, par un singulier et involontaire oubli, nous avons omis de vérifier. Tous les amateurs, surtout ceux qui avec tant de raison s’attachent à collectionner les plantes à beau feuillage panaché, se hâteront d'enrichir leurs cultures de celle dont.il vient d’être question. Cu. Lew. Explication des Figures analytiques, Comme nous l’avons dit ci-dessus, la planche ci-contre a été exécutée d'après nature dans l'établissement Verschaffelt, mais les figures analytiques en ont été empruntées à celle de M. W. Hooker. — Fig. 1. Ovaire (jeune fruit). Fig. 2. Une étamine, présentant le double appendice signalé dans notre note ci-dessus (2). Fig. 3. Un ovaire ou jeune fruit coupé transversalement. Fig. 4. Le même, coupé verticalement pour faire voir l'insertion des ovules, Fig, 5. Grains polliniques. CULTURE. (S. Fr.) Les Richardia veulent une terre compacte, quoique meuble, tenue constamment humide ; il est bon même, que le fond de leur pot trempe dans un autre vase à demi rempli d’eau. Elles prospèreront en serre tempérée, mais peuvent se contenter de la serre froide. Pendant l'été, on les place dehors à mi-ombre. Au printemps, on peut, pour en hâter la floraison, les placer pour quelque temps en serre chaude. Après cet acte, et quand les plantes commencent un peu à faner, on les maintient un peu plus sêchement, par exemple, de septembre à novembre. On les multiplie avec la plus grande facilité par la séparation des rejetons qu’elles donnent volontiers de leur base, dl SE & Planche 250. ROSE MADAME FURTADO, (Rosier Hybride-remontant.) Rosacex. ÉPRPSAPS SDS PSS SPIP RS Si l’on s’en fiait purement et simplement à l'aspect général de la plante, et surtout à l'excellent dessin ci-joint, la magnifique Rose dont il s’agit semblerait appartenir à la catégorie des Thés : port, feuillage, aiguillons, fleur, tout justifierait cette appréciation; et cependant, il n’en est rien, ainsi que l’affirment les heureux obtenteurs, MM. Victor Verdier, père, et Charles Verdier, fils, honorables et habiles hortieulteurs, à Paris. C’est absolument une hybride-remontante, et une Rose de grand mérite à nos yeux, ainsi qu’en jugera sans doute le lecteur et par la belle figure ci-contre et par notre description! Du reste, jusqu'ici l'Ilustration hor- ticole à fait, aux yeux des Rosophiles, ses preuves de capacité et de bonne Justice en fait de Roses (Voir ci-dessus, T° II, PI #15 2° DE, PI #15; T° IV, PL. 118 et 153; Te VI, PI, 219 et 219). Gagnée par eux de semis, elle leur a fleuri pour la première fois en 1857, et les floraisons successives qu’ils en ont observées en 1858, 1859 et 1860, ont pleinement justifié les espérances que son bel aspect leur avait données. Présentée dans toute sa splendeur, le 16 juin de cette année, à lexposition de la Société impériale et centrale d’Horticulture de Paris, elle a conquis le 1° prix (médaille de vermeil), destiné à la meilleure Rose de semis : prix qu'elle a disputé à maintes concurrentes ; et les membres du jury, dans leur admiration enthousiaste, l'ont saluée du nom d’une des dames patronesses de la Société. C'est un arbrisseau très vigoureux, élancé, à rameaux lisses, armés de vigoureux et larges aiguillons oncinés-récurves, à amples feuilles bijuguées, dont les folioles fermes, grandi-dentées, d’un vert luisant, rougeâtre pen- dant la jeunesse. Les fleurs, de première grandeur (0,12 de diamètre), pleines dans l’acception du mot, sont formées d'innombrables et très amples pétales, cucullés, pressés en un tout homogène et parfaitement étolfé, et affectent une superbe forme globuleuse, plus tard étalée (comme dans la figure) avec les dimensions que nous venons de citer, et offrant encore, malgré le nombre immense des pétales, quelques étamines fertiles au centre. Le coloris en est d’un beau rose carminé, plus brillant et plus vif au milieu : coloris inimitable au pinceau, que toute l’habilité de notre artiste n’a pu rendre qu'imparfaitement, et dont nul autre, au reste, non plus, ne saurait imiter dans un ton juste la nuance délicate. Cette belle Rose est dès ce moment à la disposition des amateurs, et chez les obtenteurs et chez notre éditeur; car il n’est pas besoin d’ajouter qu'il s’est empressé d'acquérir une partie du stock, dans l'intérêt de ses honorables et nombreux clients. Ca, Le. \ are at À Su e L adau t »] aoutaut LA G . 6 9€ 6) fo Le 0 Leur 71 "À Ua | Hortul. [e MAL Aortu ) Ÿ OV ee it Q (Te “D D = © n JC / À 42 « d dE SR De] : — (IN) #2 \ ra ? La %) NS “ nn à. À Es à ee | 7 © us dS | *w | on C ] 5 7 © © IT IV Planche 257. 1, CALADIUN BARAQUINIL, 2, CALADIUM PRINCE TROUBETZKOY, Érym. V. ci-dessus, Te V, PI. 185. AnaceæÆ Dicuines $$ Caranieæ $$$ Synconiæ. CHARACT. GENER. V. sbidem. CHARACT. SPECIF. V. observationem ibidem expositam. RP E PRIT Chaque jour voit se consolider la vogue justement acquise par les char- mants Caladium découverts et introduits par M. Baraquin, mis en pre- mier lieu dans le commerce par M. Chantin (V. ci-dessus, /. supra c. et ibid. Mise. 56-61 ; VII. Mise. 57, et PI. 252), répandus depuis par tous les horticulteurs de quelque renom, et acquis à l’envi par tous les ama- teurs judicieux et de bon goût. Le M. Esor, du Gardener’s Chronicle, dont la sage, juste el bienveillante appréciation à leur sujet est désormais com- prise à sa valeur par tout le monde horticole, viendra-t-il maintenant contester ce fait? Si nous avions l'honneur de connaître son vrai nom, et surtout sa résidence, nous nous écrierions avec le poète : Là gît la sombre Envie, à l’œil timide et louche !! Et d’ailleurs l'Envie ne s’attaque-t-elle pas à tout ce qui est bon, noble et beau : qu’a dit Ovide : Ingenium magni Livor detrectat Howerti! Jusqu'à Homène! Mais c’est trop faire d'honneur à ce personnage anonyme, qui n’a pas eu le courage de signer son étrange opinion ; et mieux peut-être eût valu ne pas relever une diatribe dont l'injustice a été sentie par tous ceux qui s'occupent d'horticulture, et qui a dû échapper à l'examen de M. Lindley, fort compétent certes en Esthétique végétale. Mais revenons vite à notre sujet dont vient de nous écarter une juste indignation. Voici encore deux belles, très belles variétés ou espèces de Caladium, venant ajouter à la gloire de leur découvreur et répondre victorieusement à tout détracteur de fait, sinon de droit. Le Caladium Baraquini Horr. Cuanr. (dédicace hautement méritée !), au splendide coloris rose-cocciné z CALADIUM BARAQUINII €Ë PRINCE TROUBETZKOY. vif, occupant presque toute la surface foliaire et se terminant vers ses bords en fines grainelures, ne paraît être au premier aspect qu’une variété de l’ancien, mais toujours beau C. bicolor, surtout de sa variété dite splendens ; néanmoins, sa nervation, le coloris de ses pétioles, sem- blent devoir l'en distinguer assez pour le faire regarder comme espèce; et surtout quelle différence dans la richesse et l'éclat du coloris! Quant au Caladium Prince Troubetzkoy, il diffère peu ou point par les formes foliaires (cependant elles sont plus élancées) du C. picturatum, si bien nommé en raison de son beau coloris; mais sous ce rapport, le nouvel arrivé l'emporte encore de beaucoup par l'éclat et la variété de ses taches bicolores, éparses, et surtout par la bande érosée aux bords, et d’un si beau rose, qui court le long des nervures primaires. Quel amateur refuserait d'admettre dans ses collections ces deux char- mantes nouveautés ? Ca. Len. CULTURE. 48, Ca) A la notice que nous avons publiée à ce sujet (T° V. PI, 185), nous pouvons ajouter que les Caladium, lorsqu'ils sont en pleine végétation et placés dans une bonne serre chaude, font merveille, en ayant le pied dans l’eau; c’est-à-dire, si l’on pose les pots qui les contiennent dans un bassin ou dans des vases, dont l’eau vienne baigner la base de leur pot, à un ou deux pouces de hauteur, À. V: MISCELLANÉES, 61 Des espèces de CORDYLINE de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie, RÉPANDUES AUJOURD'HUI DANS LES CULTURES. L’importation toute récente dans les jardins de quelques espèces de Cordyline, véritablement ornementales par la riche vénation colorée de leurs feuilles, entre lesquelles brille au premier rang la magnifique C. indivisa, aux nervures brillamment tricolores, et que nous comptons bien figurer très incessamment dans ce recueil, toutes introduites des loin- taines contrées citées ci-dessus, a engagé M. Hooker, fils, célèbre déjà comme collecteur, et comme botaniste, par les superbes et excellents ouvrages qu'il a publiés, à écrire à ce sujet l’intéressant article suivant, que nous nous empressons de traduire (littéralement), dans la persuasion qu’il fera plaisir à nos lecteurs, en ce qu’il leur permettra de reconnaître ces intéressantes plantes dans leur collection et d'en élucider la synonymie. « L'arrivée dans ce pays (Angleterre (1)) de matériaux additionnels, pour élucider l'histoire du genre Cordyline de la Nouvelle-Zélande (lequel avait été laissé dans un état peu satisfesant dans la Flore de cette contrée), et spécialement de bons échantillons sèchés des feuilles et des fleurs, accom- pagnés de jeunes plantes vivantes de deux espèces, le tout importé par M. Standish, de Bagshot (2), m'ont mis à même d'offrir les importantes identifications suivantes : » On verra par la synonymie (nous la citons ici texluellement (5)!) que ni Endlicher, Kunth, Sims, ni Allan Cunningham n’ont eu raison de rapporter leurs espèces de Forster aux plantes qu’ils ont supposées (telles!) ; que dans la Flore de la Nouvelle-Zélande je me suis également trompé ; et que la nomenclature du genre requiert une reconstruction entière. En accomplissant ce travail, j'éviterai autant que possible de changer les noms plus qu'il n’est absolument nécessaire. » Le genre Cordyline peut être facilement distingué du Drécesé par l'inflorescence, les bractées et les nombreux ovules. Les fleurs en sont tou- (1) Pas n’est besoin de dire que notre éditeur, M. Ambr. Verschaffelt, s’est empressé de se procurer toutes ces belles plantes, pour aller au devant des désirs de ses clients, s nu, (2) Nous nous sommes en vain déjà récrié contre ce que nous appelons une véritable injustice, que commettent en général les botanistes et les écrivains horticoles! À tout seigneur tout h , et encore une fois suum cuique! L'honorable et zèlé horticulteur anglais ici nommé n’est pas l'importateur desdites plantes : mais il les a reçues le premier, et le premier il les a mises dans le ecommerce : fait qui a certes bien aussi son mérite!!! M. J D. Hooker aurait dû citer le nom du découvreur, à qui de fait revient le mérite de la découverte et de l’importation! Comment!!! le voyageur-naturaliste, qui va dans des pays lointains braver des dangers de toute sorte et risquer à tout instant sa vie, pour enrichir l'histoire natu= relle, est passé sous silence, tandis qu’à d’autres on rapporte la gloire de ses découvertes! C’est là, selon nous, une monstrueuse ingratitude ! une horrible injustice ! Puisse notre voix être enfin entendue !!! (3) Il est regrettable que M. 3. Hooker ait omis de citer celle des Schultes (Syst. Veg. VIT. 337 et se. TOM VIi, MISC. — SEPT. 1860. 12 62 MISCELLANÉES. jours solitaires ; les bractées sont au nombre de deux, mais composées de trois : l’une à la base du pédicelle, où elle s’unit au pédoneule, est simple, ovée ou lancéolée, généralement aiguë; l'autre, qui lui est opposée, et conséquemment placée dans l'axe du pédicelle et du pédoncule, est beau- coup plus large, plus courte, double, étant ou bifide ou bipartie et ayant toujours deux nervures. Il y a donc normalement une bractée, et, alternant avec elle deux bractéoles latérales opposées, plus ou moins connées dans le côté près de l'axe du pédoncule, et représentant ainsi la palea interne des raisins (Grapes). Dans le Dracæna, les fleurs sont généralement binées, ternées ou fasciculées dans l’aisselle d’une bractée simple, et la bractée interne ou latérale (les bractéoles) est libre. » Les plantes suivantes sont des espèces de Cordyline de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. » 4° Cordyline australis Hook. f. FI. Nov.-Zel.... et 1. c. A. Ricu. FI. Nov.-Zel. 149. nec Enoz.; Hook.; Kunrn; Dracæna australis Fonsr. Prodr. 451. et ic. in Brit. Mus. » Tronc arborescent, de 10 à 40 pieds de hauteur, ramifié ; feuilles ensiformes, longues d’environ 2 pieds sur 11-1:pied de large (sie (1)!), à peine contractées au-dessus de la large base, striées de nombreuses veines parallèles, dont aucunes ne sont plus proéminentes que les autres, la médiane obseure (obsolète?); fleurs agglomérées, blanches, agréablement odorantes; bractées membranacées, larges, aussi longues ou de moitié aussi longues que la fleur, immédiatement avant son expansion. » Habitat : Ile septentrionale de la Nouvelle-Zélande (2). » Cette espèce se distingue de la suivante par sa plus grande taille ; ses feuilles plus courtes, non contractées à la base, sans nervures distinctes, et surtout par ses grandes bractées. Il ne s’en trouve point de specimen dans l’herbier de Forster, ni au Muséum de Paris ou de Londres. Nous en possédons à Kew un jeune individu vivant et une panicule entière, dus à M. Standish, comme de son Dracæna N° 2. » 2 Cordyline Banksii Hook.f. Tronc subarborescent, de 5-10 pieds de hauteur, simple ou pauci-ramifié; feuilles très longues, linéaires- lancéolées, sur 4} à 2 pieds de large (sic! Voir la note (1) de la page (1) 1 y a là une erreur typographique évidente ; il faut certainement lire : 11 14 pouce! sans quoi les feuilles ne seraient point ensiformes ! (2) L'auteur écrit Northen Island of New-Zealand and northen parts of middle-Island. La Nouvelle- Zélande, il n'est peut-être pas inutile de le rappeler ici, se compose de deux grandes iles, dont la sep- tentrionale, Zka-na-mawi, de conformation fort irrégulière, est séparée en deux parties distinctes, que réunit seulement une très petite et très étroite langue de terre (isthme! voir l'excellente carte, dressée par l’infortuné Dumont-d'Urville; Voy. pit. autour du monde, II. PI. XLIIL); l'autre, la méridionale, Tawai-Pounamou, est entière et beaucoup plus grande; elles sont séparées par le détroit dit de Cook. Par Ces mots northen middle-Island, M. 3. Hooker entend donc le nord de la seconde partie, d’?ka-na-mawi. MISCELLANÉES, 63 précédente ; même observation !), graduellement contractées en un pétiole d'1 à 2 pieds de long, drûment striées et ayant aussi 6 à 8 veines très évidentes de chaque côté de la nervure médiane proéminente; fleurs disposées lâchement, blanches; bractées beaucoup plus petites que la fleur, n'étant pas de 1/5 aussi longue qu’elle avant son expansion. » Même patrie ; mêmes localités. » Plante plus petite que la précédente, à feuilles beaucoup plus longues, rétrécies en un long pétiole distinct et ayant des nervures manifestes parmi les stries de chaque côté de la nervure médiane. Les fleurs sont beaucoup plus espacées ({ax), un peu plus longues ; les bractées et les bractéoles en réalité très petites. Il existe dans le Muséum anglais un spécimen très imparfait, recueilli par Banks et Solander, mais sans localité ni date, et sans allusion à leurs Mscs. ni à leurs dessins; il est étiqueté Anthericoïdes stricla, et je l'ai cité sous mon Cordyline stricta, lequel est une plante fort différente, qui sera décrite ici plus bas, sous le nom de Cordyline Pumilis (1). Nous en avons recu de jeunes individus à Kew, comme Dracæna N° 1 de M. Standish, avec une panicule entièrement développée, qui m'a permis de l'identifier d’une facon satisfesante. » 5° Cordyline indivisa Kuonra, Syn. V. 50. J. D. Hook. in FI, N. Zel. I. 258 et ibi. Dracæna indivisa Forsr. Prodr. 150. PI. loc. N° 53. A. Ricu. F1. N. Zel. 148. » Tronc simple, arborescent, de 2 à 5 pieds de hauteur (2); feuilles très épaisses, coriaces, longues de 2-5 pieds sur 4-5 de large (il faut lire pouces, évidemment), à peine contractées à la base avec une robuste nervure mé- diane et de nombreuses et robustes veines parallèles, glauques en dessous ; l'inflorescence est un racème presque paniculé, nutant ; les fleurs sont pédi- cellées, agglomérées-très serrées : ce qui donne aux rameaux de la panicule l'épaisseur du pouce ; bractées presque aussi longues que la fleur et son pédicelle. » Habite les parties méridionales et montagneuses du Nord et du milieu de l’île septentrionale. » Cette splendide plante diffère grandement de chacune de ses congé- nères de la Nouvelle-Zélande, par la robuste texture de ses très larges feuilles glauques en dessous, par les rameaux de sa panicule pendante, tellement chargés de fleurs que le rhachis, de 3 à 1 pouce de diamètre, disparaît sous elles. Elle est bien figurée dans les dessins de Forster; mais (1) Voyez plus bas, note 1, page 65. (2) M. Lindley, dans une description antérieure , dit : 10 à 20 pieds ? feuilles de 5-6 pieds de longueur sur 6-9 pouces de largeur (Gard. Chron. 868, 1859)! Dequel côté est l'erreur ? TOME VII, MISC, — OCT, 1860. 15 6% MISCELLANÉES. il n’y en a aucun échantillon dans son herbier aux Muséums de Londres et de Paris. Nous possédons (à Kew) une très jeune plante qui parait être celle espèce, et sous son nom, provenant de M. Lee (1). » À° Cordyline Baueri Hook. Î. — australis Enouicu. Prodr. FI. ins. Norf. p. 29. et Hour. Dracæna australis W. Hook. Bot. Mag. 1. 2855, nec Fonsr. — obtecta Grau. Edimb. Phil. Journ. (1827). 175. » Trone arborescent, simple, de 4-10 pieds de hauteur ; feuilles lancéo- lées-ensiformes, légèrement contractées au-dessus de la base, d'15-2 pieds de long, sur 2-2} pouces de diamètre ; avec une large nervure médiane et de nombreuses nervures striées, non moins remarquables que l’autre (the rest!) ; fleurs distantes, blanches, très brièvement pédicellées ; brac- tées très petites, plus courtes que les petites bractéoles. » Habite l'île Norfolk. » Des specimens authentiques de la Cordyline australis d'Endlicher, recueillis dans l'ile de Norfolk par Bauer lui-même, me mettent à même d'identifier cette belle plante avec le Dracæna australis du Botanical Magazine et de nos jardins (non celui de Forster). Elle se distingue à la fois de toutes celles qui précèdent par ses larges et courtes feuilles, ses fleurs distantes, ses très petites bractées et bracléoles. Elle n’est point rare dans les jardins. Un échantillon en existe dans l'herbier d'A. Cunnin- gham, que n'a gracieusement prêté M. Heward, et apporté en apparence du jardin de Sidney (Nouvelle-Hollande!) par Frazer. » 3° Cordyline stricta Expucu. Syn. Flor. ins. Ocean. Austr. in Ann. Wien. Mus. 1. 462. Kunru, Syn. V. 55 in part, non CuminG, nec No, in FI. N. Zel, Cordyline spectabilis Kunru et Boucné, Nov. Ic. Hort. berol. (1848). Kunrn, Syn. V. 50. — congesta Enoz. Gen. 151. Kunrn, Enum. 1. ce. — angustifolia Kunrn, 1, c, Dracæna stricta Sms’ Bot. Mag. t. 2575. Lino. Bot. Reg. t. 965. Charlwoodia stricta Sweer's Flor. Austral. 18. (C. congesta, t. 18). » Tronc grêle, simple, de 6-10 pieds de hauteur ; feuilles linéaires-lan- céolées ou étroitement ensiformes, contractées assez longuement au-dessus de la base, longues d’12-24 pieds, larges d'4-14 pouce, à bords un peu rudes, à nervure médiane obsolète; striées de nombreuses nervures pa- rallèles, dont aucunes ne sont plus proéminentes que les autres ; fleurs ‘assez bien agglomérées, d’un bleu clair (light!), pédicellées ; bractées et bractéoles aussi longues que les pédicelles ; lobes externes du périanthe considérablement plus courts que les internes. » Habite la Baie de Moreton, en Australie. (1) Comme nous l'avons dit au commencement de cet article, nous allons donner de cette plante une belle et exacte figure. MISCELLANÉES, 65 » Des échantillons de cette espèce, cueillis à la Baie de Moreton par Frazer, me permettent de donner le pays natal de la Cordyline striga d’Endlicher (Dracæna stricta Sims). Endlicher, on doit en faire la remar- que, n'avait jamais vu la plante et n'avait fait que changer le nom de Dracæna de Sims en celui de Cordyline qui doit être retenu. L'espèce peut être tout de suite distinguée des autres congénères arborescentes, par sa tige grêle, son feuillage court et étroit, ses petites bractées et bractéoles, et ses fleurs d’un bleu lilas dont les segments externes périan- thiens sont beaucoup plus courts que les internes; elle n’est point rare dans les jardins, où elle fleurit fréquemment. » 6° Cordyline Pusmilis (1) Hook. f, — stricta esuso. in FI, N. Zel, I. 257. non Enpuicu. nec Sims. » Petite plante ; tronc court, grêle ou nul (none!), de la grosseur du doigt; feuilles souvent radicales, très étroites, linéaires et graminéennes, d’1-2 pieds de long sur + à : de pouce de large, avec une nervure robuste et proéminente, et des nervules peu nombreuses, grêles, de chaque côté d'elle; panicule très lâche, étalée, longue de deux pieds, à rameaux grêles et fleurs peu nombreuses, éparses, blanches, pédicellées ; bractées subulées, de moitié aussi longues que les fleurs et deux fois aussi lon- gues que les bractéoles. » Habite le Nord de l'ile septentrionale (Ika-na-Mawi). » C’est une petite plante basse, à tige courte, souvent couchée, ou nulle; à longues feuilles étroites, graminéennes, ayant une nervurc médiane très proéminente. La panicule est très grêle, à rameaux étalés, dont les fleurs petites, peu nombreuses et distantes, avec de petites brac- tées et bractéoles. Elle est commune dans les bois de la Baie-des-iles. Cunningham la considère comme un jeune état de la C. australis. Je ne sache pas qu’elle existe dans les cultures. » Les autres espèces de Cordyline qui me sont connues sont : » 7° Cordyline terminalis Kunru (4sparagus terminalis L.; Dra- cæna terminalis Ricu.), à laquelle je soupçonne que les espèces suivantes des jardins sont étroitement alliées, sinon même identiques avec elle : C. Jacquinii Kunru; — Eschscholziana Marr.; — heliconiæfolia Orro ; — rubra HüceL. » Elle croît à Ceylan, dans les Archipels Malais et de l'Océan Pacifique ; et est généralement cultivée dans toutes les contrées tropicales. (4) Nous ne connaissons pas la signification de ee nom, qui n'est pas latin (sans quoi il serait écrit pumilo ou pumilio, ou même pumila }) ; mais sa première lettre majuscule semble dési un nom propre (quiw?); ne serait-ce pas encore une faute typographique pour pumilio, ou même Aumilis! L'auteur , en effet, en décrivant la plante, dit: a small plant! Pumilis autrement est un barbarisme/ 66 MISCELLANÉES. » 8 Cordyline Sieberi Kunra; qui se distingue de la C. terminalis par les pédicelles de ses fleurs beaucoup plus longs. J'en ai vu des échan- tillons de Bornéo et de la Trinité, seulement ; nul doute qu’elle soit cul- tivée dans cette dernière localité. » 9% Cordyline Sellowiana Kunru, espèce ressemblant à la C. stricta en beaucoup de points, mais ayant un périanthe tubulé, entier jusque près du sommet, et dont les lobes sont presque égaux. Le seul specimen que j'en aie vu venait de la Guiane (Martin, N° 1150); Kunth l'a dite du Brésil méridional, mais peut-être introduite. » 40° Échantillons incomplets d’une espèce à très petites fleurs pédi- cellées de la Nouvelle-Irlande. » 440, 19 15°, Trois espèces de l'ile de la Réunion et de l'ile de France, dont probablement le Dracæna de Kunth, décrit comme de ces contrées. » 14° Cordyline cannæfolia R. Br., de l’Australie orientale, tro- picale et subtropicale (non dans les cultures). J. D. Hooker, Kew. Aug. 1860 (Gardener’s Chronicle). ne DES CACTÉES. A PROPOS D'UN GENRE NOUVEAU DE CETTE FAMILLE, Nous ne nous ferons pas ici l'apologiste de ces plantes ; tout le monde connaît leurs formes si multipliées et si curieuses, la beauté, la splendeur de leurs fleurs. Et cependant ces avantages incontestables n’empêchent pas des gens superficiels de crier haro sur elles, qu’ils ne connaissent nullement, faute de leur accorder un peu de cette attention qu’elles méri- tent néanmoins à un si haut dégré! Ainsi, par exemple, quelles fleurs l'emportent victorieusement sur celles des Cierges (Cereus grandiflorus, nycticalus, triangularis, Napoleonis, etc., ete.), des Echinocactes (£. Mon- villei, hexaedrophorus, gibbosus, cinnabarinus, bicolor, longihama- tus, etc., etc.); des Echinopsis? nous en passons et des meilleurs! fleurs que ces plantes, sous l'influence d’une culture sagacement appropriée, donnent abondamment et facilement ! Maintenant, une Monographie voNNE, compLère, des plantes de cette famille, dans l’état actuel de nos connaissances, est-elle possible? nous n’hésitons pas à répondre négativement. Bien des ouvrages ont paru, sans doute, traitant partiellement de la question; mais aucun généralement, à l'exception de l’estimable livre de Fürster, et d’un autre, que nous voudrions passer sous silence, livre paru dans ces dernières années, qui MISCELLANÉES. 67 a eu la prétention, hélas! bien mal justifiée, d’être une Monographie des Caclées, où se trouvent reproduites purement et simplement les des- criptions des devanciers qui semblent dès lors celles de l’auteur; et qui, cela nous coûte fort à dire, PAR LES INNOMBRABLES FAUTES DE TOUTE ESPÈCE, a porté un coup funeste, à celte partie de la science, en provoquant le dédain des botanistes, qui ont pu croire à ce singulier statu quo de la science, et le dégoût ou la répugnance de bon nombre d'amateurs pour des collections de ce genre. Une telle monographie cependant est possible, sans doute! mais à celui seulement qui, BorANISTE et amateur, sera assez heureux pour pouvoir rassembler ces plantes vivantes et adultes sous ses yeux, et les étudier à loisir : leur conservation en herbier étant absolu- ment impossible. Et cependant, après une telle déclaration, serons-nous bien venu de nos lecteurs, en leur avouant que nous préparons une Monographie des Cactées, mais avec le palliatif humble et fort nécessaire de Tentamen ! Or, cet Essai monographique était devenu nécessaire, était demandé par les nombreux amateurs de ces belles plantes, après l'ouvrage que nous avons cité. En le rédigeant, nous avons, avant tout, cherché à le faire concorder avec la Science, et à le mettre au niveau (qu’on nous pardonne cette expression, venue sans aucune prétention orgueilleuse sous notre plume!) de ce qu’elle est de nos jours, et tout particulièrement avec le Prodromc. Ce sera donc une œuvre absolument nouvelle, où profitant des travaux de nos devanciers (et surtout les citant! nous n’assumons pas le rôle du Geai!), les reprenant quand il l’a fallu, pour ainsi dire en sous-œuvre, nous serons neuf et nous-méme. Il serait trop de prolonger cet exorde et de chercher à expliquer, à justifier nos vues et nos plans : qu’il nous suflise de dire que nous admet- tons vingt-six genres (1) dans cette famille, dont plusieurs sont de créa- tion nouvelle et que nous osons assurer être fondés sur les stricts principes de la Science. Celui que nous citons est extrait de notre travail, dont il donnera une idée au lecteur. $ 2. PaYLLARIOCOTYLEDONEE. Undecimum genus Aporocactius. Ê Pr s ! Érym. doplu, perplexité (@ropos, embarrassant) ; xæxrés, en bot. Cactus. Tantæ molis adest Cactorum condere gentem (2). (1) Malgré ce nombre, qui pourra sembler exagéré, nous ne doutons pas qu'au fur et à mesure que l'on connaitra les fleurs de ces plantes, on soit obligé de l’augmenter encore. (2) Virgile a dit : + Tantæ molis erat romanam condere gentem ! 68 MISCELLANÉES. eee init n—— CHARACT. GENER. Perigonii tubus elongatus robustus v. gracilis cylindricus bicurvatus dense v. parce squamosus setigerus sensim ad apicem in limbum brevis- simum v. magnum oblique hianti-bilabiatum dilatatus, segmentis paucis VIx patulis v. etiam supra fornicatim incurvis. Stamina subnumerosa dense fasciculato-erecta exserta inæqualia (superioribus longioribus) in tubum gradatim inserta inde cum illo basibus connata mox libera (1). Stylus supcrans, stigmate radiato. Bacca parva rotundata sicciuscula squamoso-setigera v. aculeolata ; seminibus..……. Frutices erecti cylindrici graciles sed rigidissimi robusti a basi jam ramosi; v. gra- cillimi cylindrici debiles flexiles et repentes ramosissimi multicostati ; floribus sparsis majusculis in America australi et seplentrionali crescentes; speciebus paucis- simis ? Caulium cyrtomis sinubus areolis aculeisque in ufraque sectione consimilibus, Differt a Cereo præcipue limbo bilabiatim AA hianti et multo angustiore; staminibus paucioribus gradatim insertis fasciculatim exsertis omnibus liberis,.etc.; ab Echinocereo et Echinocacto limbo descripto, staminibus minus numerosis, iMmO à posteriore caudicis forma, etc., etc. Aporocactus Nos. Cactac. Monogr. Tentamen, Dom. ScuzumBercer Mæcenati gratissima mente dedicatum (ined, !). Voici les trois seules espèces admises et qu’il est inutile de décrire ici, étant suflisamment répandues dans les jardins : SA. Tices robustes, dressées ; Tuse large, entièrement squameux; Lime très petit. 1. Aporocactus Baumanni Nos. Cereus Baumanni Nos. antea, msc. ct in Hort. univ, 126. 315 (1844). Catal. hort. Baum. 1844. 1845. etc. c. ic. ined. Jard. fleur. 1. PI. 48. (ic. anglica W. Hook. infra citata mutuata). — — Hort. paris. subseript, falsa ! in Mucus. Allg. Gart.-Zeit Il. 1848. cum deser. Sazm-Dyck, Cact. in Hort. Dyck. eult. 50. 214. Lasour. Monogr. 579. cum citat. erroneis : Hort. Belg. etc. — etc. — Cereus Tuwcediei W. Hook. Bot. Mag. t. 4498. Prancn. F1. d. 8. et d. J. etc. VI. 71. cum ead,. ic. repetita. — colubrinus QUORUMD. nec Oxro. — melanhalonius Monv. Catal. 1846. 2. Aporocactus colubrinus Nos. Cereus colubrinus Orro...? sec, SAzM-DycKk et ALI, etc. $ B. Tices grèles, rampantes et radicantes; Tune allongé, presque nu; Limse large. 3 Aporocactus flagelliformis Nos. Cereus flagelliformis Muzser, Dict, ed. 8. No 7. Haw. DC. Sazm-Dvck. ete, — Cereus leptophis DC. Rev. fam. d. Cact. 117. 2 Mém. 21. PI. xu. etc. Cereus flagriformis Zucc. Pretrr. Abbilld. 1. t. 12. Ces a dernières plantes ne sont que des formes plus gréles ou plus robustes de la mière, AVIS AUX CACTOPHILES. Nous saisissons cette occasion pour prier tontes les personnes qui s'intéressent à ces plantes ou qui s'occupent de leur culture, d’avoir l’obligeance, dans le seul intérét de lu Science, de nous adresser les observations, les descriptions, les dessins qu’elles auraient pu faire : nous engageant à les citer nominalement (suuwm cuique!); au besoin de nous envoyer à décrire ou à déterminer les plantes litigieuses où pré- ue nouvelles, qui d’ailleurs leur seraient immédiatement et intégralement ren- M. Cu. Lemamme, botaniste à Gand. NÉCROLOBLE : L'horticulture belge vient de subir une perte sensible dans la personne de M. J.-H.-Emie Derresne, amateur très distingué, ex-secrétaire de la (2) Et nullement, comme cela a lieu dans les Cierges vrais : un rang extérieur conné circulairement a l tube, tandis que les autres sont t -à-fait li i ] vec le e 1 out-à-f: Ï A hi t ait libres dés la base, mais Comme chez les Echinocact MISCELLANÉES. 69 Société royale d'Agriculture et d’'Horticulture de Liége. Entr'autres plantes dues à ses semis et restées dans les collections, c’est à lui que l’on doit les beaux Camellias Auguste Delfosse et Archiduchesse Marie. J1 est mort jeune encore (51 ans!), après une longue et cruelle maladie, à Liége, le 26 août dernier. PLANTES RABCORNMANDÉÈLBS, (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Sedum pulchellum? Micux, (1). Crassulaceæ. — Voici une petite plante, existant, nous n’en doutons pas, dans divers jardins (et certaine- ment sous de faux noms), mais rare en tout cas et bien digne d'être plus répandue, surtout pour en faire de charmantes bordures vivaces, qui peu- vent braver nos plus rudes hivers, surtout si elles sont plantées sur un sol drainé, à un pied de profondeur, par des cailloux ou des plâtras, etc. Feu Dieudonné Spae l'avait reçue et la cultivait sous le nom de S. pulchellum; elle paraît bien être en effet celle que Michaux a nommée ainsi, et nous la regardons comme identique, malgré l'extrême brièveté de la phrase diagnostique de cet auteur, reproduite sans commentaire dans le Prodrome par De Candolle, qui toutefois, à tort évidemment, comme on peut le voir par notre description, la place dans la section des Planifolia. Michaux l'a découverte sur des rochers près de Knoxville (Tenessée), et l’illustre botaniste génevois ajoute pour patrie les Monts de la Virginie, de la Caroline, de la Géorgie, el les bords de l'Ohio. Selon le premier, elle est voisine de notre Sedum reflexum européen, et il a raison. Elle forme une touffe épaisse, bien ramifiée, glaucescente, étalée, haute à peine de 0,20, en comprenant même les cymes florales. Ses branches, en l'absence des fleurs, semblent celles de certains Abies ou Stylidium. Elle est entièrement glabre; les rameaux en sont cylindriques, ténus, couchés-ascendants, bien garnis du bas jusqu’en haut de feuilles linéaires semi-cylindriques, du milieu à la base, cylindriques ensuite (2), serrées, éparses, longues d'environ 0,023 sur 0,001 de diamètre, arquées-ascen- dantes, obtuses au sommet, insérées sur le rameau avec solulion de continuité, mais comme embrassantes à la base par deux petits lobes corniformes. Les tiges fertiles sont semblables, et se terminent par 4-5-6 et 7 ra- meaux floraux, unilatéraux, scorpioïdes, simples où plus rarement rami- fiés; au centre terminal est une fleur isolée, Les fleurs sont littéralement sessiles, très nombreuses, serrées, d'un rose tendre, chacune sous-tendue d’une bractée semblable aux feuilles de ; lib surgentibus; foliis sparsis planiuseule Jinearibus obtusis ; evma polystachya ; A à mu de _ Affinë S. is. Spicæ is patentissimæ el recurvalæ, fructiferæ virgatæ ; folia ima oblongo-ovaria. Flores octandri purpu Micax. |. i. € >. Sedum pulchellum Micouaux, Flora bor.-amer. 1, 277. DC. (incaute scripsit pulchrum !) Prodr, FII. 403. (2) L'aplatissement est tellement peu sensible, mais à la loupe, qu'on peut les dire plutôt cylindriques ? 70 NISCELLANÉES. la tige, mais plus courte. Le calyce se compose de quatre segments linéai- res, verts, fendus jusqu’à la base. Les quatre pétales, deux fois plus longs que les segments calycinaux, sont elliptiques, obtus au sommet, canali- culés en dessus, à peine étalés, d’un rose pâle; huit étamines, à filaments dilatés-fusiformes, à anthères d'un brun orangé, atteignant à peine la moitié de la longueur des pétales; ovaires quatre, décussés, dressés, fortement fusiformes, aussi longs que les étamines, et atténués en stigmates distincts. Adromischus maculatus Nos. (1). Crassulaceæ. — Voici une petite espèce, que les amateurs de plantes à feuillage naturellement pa- naché rechercheraient certes avec empressement, s'ils la connaissaient ; mais quoique d'introduction déjà reculée dans les jardins européens (1818), elle y est restée fort rare ou plutôt presque inconnue, malgré ses mérites ornementaux réels. On n’en connaît pas la patrie, laquelle, très vraisem- blablement, est, comme celle de ses congénères, l'Afrique australe et notamment le Cap. Elle appartient à cette catégorie de plantes, dites grasses, si injustement, si absurdement repoussées aujourd’hui par les amateurs en général, et parmi lesquelles cependant se trouvent de superbes plantes sous tous les rapports. : Tel que nous l'avons sous les yeux en écrivant ces lignes, c’est un petit arbrisseau, à tige épaisse, robuste, ramifiée, portant de larges feuilles épaisses, arrondies au sommet, atténuées en onglet à la base, convexes sur les deux faces, et là criblées de larges points ronds, dont le beau vert foncé tranche sur le vert blanchâtre du fond, et qui deviennent d’un beau brun, si la plante (ce qui doit étre) est bien exposée au soleil, Ces feuilles atteignent 0,06 de longueur, sur 0,04 de diamètre dans leur partie la plus large. L’épi floral est subterminal, multiflore, et n’a pas moins de 0,50-60 de longueur, portant des fleurs (environ 50!) sur les 2/5 de cette longueur ; chacune a, y compris l'ovaire, 0,02 de long sur 0,012 et plus de diamètre au limbe; le tube en est d’un vert clair, le limbe (révoluté) d’un blane de neige, largement mi-parti de rose vif. Tous les matins, à l'état d’alabastre (bouton), une large gouttelette d’un liquide incolore et sucré pend à la base de chacun des calyces. Le lecteur, en somme, peut voir, par cette description sommaire, mais exacte, si nous avons tort ou raison de lui recommander la culture de la jolie, vraiment jolie plante qui vient de nous occuper. Nous avons cru devoir, dans l'intérêt de la science, en donner une diagnose complète et surtout exacte : ce qui n'avait pas encore été fait. un (1) Fruticulus, caule erassissimo robusto erecto ramoso glaberrimo , epidermide fuscula ; foliis approxi- matis crassissimis utraque facie convexulis apice late rotundatis eum mueronulo plus minus obsoleto, basi anguste cuneatis margine tenui acutiuseulo distincto elevato membranaceo, pallide nitideque virescentibus maculis rotundatis erebris viridi intensiore v. subdio læte brunneis, in utraque facie sparsis; spica sub- terminali longissima multiflora ; bractea minima vix (sieut bracteolæ) conspieua basi gibboso-dilatata acuta ; calyee parvo oblongo utroque latere basi bracteola minima suffulto apice in dentes brevissimos acutos applicatos fisso; corollæ tubo plus duplo longiore (sine limbo!) subtus leviter curvato virescenti, limbo comparative maximo patulo recurvo ; obis 5 oblongo-acutis albis vivide roseo semipartitis ad faucem tenuissime papillosis ; staminibus 10 didynamis cum tubo de basi ad medium coalitis; ovarii carpellis 5 fusiformibus ventre planis subcohærentibus v. arcte approximatis ; basi unoquoque squama rotundata apice late emarginata suflulto ; ovulis numerosissimis biseriatis ; stigmatibus obsoletissimis. Nos. ad. nat. viv. Adromischus maculatus Nos, Jard fleur. 1. Mise. 60. Cotyledon maculata Aucr. V. l, c. synonym. ne _ / # D LEE etË 7 727 rw LC pbi. r. £ JM L & TO ML chaffe piax x Porto Versck. Z.SEroobon. bi 1104 de JE oeTs A7 ers À Sérocüart at. ro ñ Ce Lie 3.7 Caracas {Serre cha : [ otiichu Lei be Ÿ DA VA ar. PSI UNE 7 | ES Mr Planche 258. HETEROTRICHUM MACRODON. HÉTÉROTRIC à grandes dents. Érvm. Ërtpes, différent; Sp£, cheveu, poil; par ectte étymologie, l'illustre et toujours regretté De Candolle a voulu faire allusion à la double pubescence qui se remarque dans diverses parties des plantes de ce genre : des soies assez rigides, cntremélées de poils stelliformes et soyeux. MecasromaceÆ S Miconiez. CHARACT. GENER. Catycis tubus ovato-globosus, limbi 5-8-fidi lobis per- sistentibus basi late dilatatis apice subu- latis elongatis. Petala 5-8 ovalia. Sta- mina 10-16, filamentis glabris, antheris oblongis basi vix gibbis apice 1-porosis. Ovarium glabrum apice umbilicatum. Stylus cylindraceus, stigmate punctifor- me pruinoso. Capsula baccata 5-8-locu- laris globosa calyce coronata. Semina ? Frutices (Andicolæ antillani, Novo- granatenses, ete.), ramis teretibus petiolis paniculis et calycibus setis rigidulis his- pidis et pube stellata tomentosa inter selas mixta velutinis; foliis petiolatis su- perne setosis sublus in nervos hispidis inter nervos velutinis; cyma terminali trichotoma umbellata ; floribus albis aut purpureis. DC. L. ï. c. Beterotrichum DC. Prodr. I. 175 (Rennes partim revisendum ! nec Bies. !), NDLICH. Gen. Plant 6245. Mersx. Gen.PI. 115 (80). W. Hook. Bot. Mag. L. i. ce. non Naunin, Annal. d. Se. nat. 5e sér. IV. 52, Monogr. Melast. ed. separ. 608. 86. an etiam hocce genus idem ac Octo- meris ejusdem ? ibid, 602. 578. Melasto- matis spec. Swartz, Descr. Bonrz. Me- last. t. 4 — Miconiæ spec. Horr.! CHARACT. SPECIF., 77. octomerum, undique pilis densissimis longis mollibus albis necnon sæpe expositione luminosa fulvis v. ferrugineis opertum; caule et ramis cylindricis, junioribus herbaceis; foliis quandoque maximis oppositis inæ- qualibus cordato-ovatis acuminatis, dense tenuiterque serratis pallide sed læte su- pra virentibus, infra pallidioribus stella- to-tomentosis, pilis intermixtis, et nervis pilosis; nervis supra septem, secundariis tranversalibus numerosissimis sicut et tertiariis anostomosantibus; cymis mul- tifloris terminalibus; calyeis tubo oblongo campanulato, limbi membranacei expan- si 8-dentibus filiformibus distanti-liberis villoso-ciliatis ; petalis 8 obovatis arcte rotatim imbricatis patulis apice oblique truncatis seu rotundato-quadratis mar- gine incurvis albis roseo suffusis, senes- centi-clausis et tune roseis; staminibus 16 secundatim erectis, filamentis robustis, antheris simplicibus æqualibus oblongis basi emarginatis margine undulato-ceris- patis apice subbiporosis; stylo robustis- simo deflexo, stigmate grosso rotundato medio perforato; ovario ovali-conico apice contracto mox 8-dentibus erectis coronato 8-loculari, Nos. ad nat, viv. Heterotrichum macrodon Prancn. in Hook. Herb. secund. W. Hook. Bot. Mag. t. 4421. January 1849. Octomeris macrodon Nauvix, Annal. d. Se. nat. 5° sér. IV. 55. edit. separata. + Miconia Lindeni Hont. Quonump. CCE Le genre, auquel doit définitivement appartenir la belle plante dont il s'agit, est l’objet d’un litige sérieux, qu'il ne nous est pas donné de juger en dernier ressort, faute surtout de documents comparatifs : Non nostrum inter vos tantas componere lites! MM. Planchon et W. Hooker l'avaient admis dans le genre De Candollien TOM. VII. — OCTOBRE 1860, 16 HETEROTRICHUM MACRODON. Heterotrichum. De son côté, M. Naudin, créant un genre Octomeris (bien que dans sa diagnose générique il dise : flores 6-9-menr, …. abortu 5-MERi), y admet l'espèce de M, Planchon : manière de voir que ne partage pas M. W. Hooker, qui dit expressément (et avec raison, selon nous!) : « Le genre Octomeris de M. Naudin ne semble différer en rien de l’Æelerotri- chum DC. » Le botaniste français écrit (Melast. ed. sep. 602-378) que ces deux genres ne peuvent être confondus; que le sien est naturel (haud innalurale), et (ibid. 608-86) bien qu'admettant l'Æeterotrichum, il ajoute que c’est là un genre assez artificiel (subartificiale), mais il n'apporte aucune raison pour appuyer son opinion, ou combattre celle de ses honorables adversaires, C’est là du reste où pêche l’estimable et savant ouvrage de M. Naudin, dans lequel la synonymie et les citations comparatives font trop souvent défaut, Quoi qu'il soit de ce dissentiment systématique, qu’elle soit un Æeterotrichum ou un Octomeris, la plante dont nous nous occupons est vraiment belle sous tous les rapports : port, feuillage, fleurs, tout en est fort remarquable au point de vue ornemental, comme en peut juger facilement le lecteur par l’excellente figure ci-jointe, faite d’après nature et sous nos yeux dans l'établissement Verschaffelt, Ce n’est point une plante nouvelle, sans doute, mais elle est peu connue encore et mérite à tous égards de l’être tout-à-fait. Nous sommes heureux de pouvoir en donner l'histoire assez complète (ce qui ne nous arrive pas aussi souvent que nous le voudrions, mais on sait qu'il n’y a point là de notre fuute!). Elle a été découverte originairement par M. Linden, dans les Andes du Venezucla, près des villes de Truxillo et de Lima; puis dans le Caracas, par M. Funk; plus tard dans la Nouvelle-Grenade, par M. Thomas Lobb, qui en envoya des graines à MM. Veitch : et c’est sans doute (?) par les soins de cette honorable maison que la plante est venue sur le continent. Dans son pays natal, c’est un arbrisseau qui atteint deux ou trois mètres de hauteur; est entièrement couvert, surtout dans les parties supé- rieures et jeunes, à la seule exception des pétales, de longs poils mous et soyeux, blancs, mais qui deviennent rougeâtres à certaines expositions bien éclairées ; à branches et rameaux cylindriques ; à feuilles très amples, mesurant de 0,12 à 0,50-35 de longueur, sur 0,06-12-18 de largeur ; portées par de robustes pétioles opposés, longs de 0,07-10 ; disposées par paire, dont une des deux feuilles plus petite que l’opposéc; dont les lim- bes ovés, cordiformes à la base, assez longuement et finement acuminés, parcourus par sept grandes nervures, reliées entre elles par de nom- breuses nervules parallèles, et celles-ci entre elles par de plus petites anastomosées ; bordés de dents fines et serrées; d’un vert pâle ou jau- HETEROTRICHUM MACRODON,. nâtre en dessus, velus en dessus; en dessous couverts d’une pubes- cence molle, stelliforme entre les nervures très saillantes. Les fleurs, nombreuses et disposées en cyme terminale, sont grandes (0,04:-5 de diam.), assez longuement pédicellées, dressées, belles, d’un beau blanc légèrement teinté de rose; roses au centre, et en se refermant, lors du déclin, affectant entièrement cette dernière teinte. Les huit pétales, ovés, obliquement arrondis ou comme tronqués-carrés au sommet, sont étroitement imbriqués (l’un des bords couvrant l’autre), étalés en roue, convexes; à bords récurves au sommet. Leurs seize étamines, toutes semblables, se dressent du centre en un seul fascicule; les anthères sont simples et toutes fertiles. Le style leur est opposé et défléchi ; etc. Ces fleurs se succèdent pendant plusieurs semaines et se montrent à diverses époques de l’année, au printemps, en été et en automne, ainsi que nous l'avons remarqué dans l'établissement Verschaffelt, C’est en somme, et pour le dire une dernière fois, une excellente acquisition pour la serre chaude. À son sujet, nous avons, dans une de nos dernières Miscellanées (p. 46), mentionné un fait extrêmement curieux de Morphologie végétale : la présence de petites feuilles parfaitement conformées dans leur petitesse extrême, non soudées par leur face inférieure, avec la conjointe, ainsi que nous l'avons observé dans divers exemples signalés également par nous : mais, phénomène plus singulier peut-être, sortant de la nervure médiane et sur la face supérieure du limbe! Nous avons eu soin de faire figurer le fait dans la planche ci-jointe. Cu, Le. Explication des Figures analytiques. Fig. 1. Une étamine. Fig. 2. Ovaire et style. Fig. 5. Ovaire et calyce coupés transversalement, CULTURE. , (S. Cu.) Cette espèce ne demande pas d’autres soins que ceux qu'on donne aux plantes d’une serre chaude ordinaire : terre meuble, tenue un peu fraiche- ment en été; des seringages modérés de temps à autre, pour en déloger les insectes suceurs ; multiplication facile par le bouturage. .. Planche 259. ROSE REINE DES VIOLETTES, (Hybride-remontante.) RosAcEzÆ, RP AAIRT Cette belle, fort belle Rose, nous remet en mémoire, par son coloris violet foncé, teinte rare dans ce genre, une congénère, maintenant perdue peut-être, oubliée sans nul doute, malgré la vogue dont elle a joui long- temps, la fameuse Rose ardoise! La Reine des Violettes a été gagnée de semis par M. Mille-Maliet, hor- ticulteur, à Amiens, et fut fort admirée des connaisseurs à l'Exposition dernière de la Société impériale et centrale d'Horticulture de Paris, où elle a valu une médaille d'argent et des félicitations à son obtenteur. Le dessin ci-contre a été exécuté dans l'établissement Verschaffelt, d'après des fleurs envoyées par celui-ci, et nous pouvons répondre de son exactitude. Elle est dès ce moment à la disposition des amateurs, et chez l'obtenteur et dans l'établissement de notre éditeur, aux mêmes conditions de vente que celles établies par le premier. L'arbrisseau est d’une vigueur et d’une fertilité florale tout exception- nelles. Le feuillage en est ample, à stipules, pétioles et pétiolules rouges; ainsi que les aiguillons des rameaux. Les fleurs en sont de première grandeur (0,11 de diamètre), formées d'innombrables pétales arrondis, très serrés ; au centre, ils forment un cœur comme divisé en plusieurs autres et d’une teinte blanchâtre, lavée de violet plus pâle : nuances qui ajoutent beaucoup à l'aspect attrayant de l’ensemble. Il est hors de doute que tout amateur va s'empresser d'accueillir la nouvelle venue dans sa roseraie ou dans ses partcrres. Cu. Len. CULTURE, (PLEIN Air.) Rien de particulier à recommander pour la culture de ce nouveau Rosier, Il n’a rien à craindre des intempéries de l'hiver. < ; & Gand ui 7 » CE: 7 À Strooban£ ac nat prræ 1rAorte Vrschaffelt. C vo cn: un Jose Juybride Léo ut lite des Violett co , Serus - Amiens ( Plan ar .) À. Vers kaffelé publ. 7 / Lilk de L. 4 #/ + 7 L.£trocbant,ad.raé. pin | : ue . Fe. | ; L. gapouice Var: Gaujardii | ”. Papeleurr | 7. | Princesse Euulie coulzo . ( Plein air ) Serus Gand. ! À. Verschaffell, publ. Planche 260. Variélés de CYDONIA JAPONICA ou Coiguassier du Japon. Érvm. V. ci-dessus, Te III, sub PI. 407. PomACEz. CHARACT. GENER. et SPECIF. V. ibidem. Variétés obtenues de semis. PAP P IAA RPPPPPRPPAR Nos lecteurs n’ont peut-être pas oublié les deux jolies variétés du Coignassier du Japon, à fleurs roses panachées de blanc, que nous avons figurées dans ce recucil (T° III. PI. 107. Te IV. PI. 155). En voici trois nouvelles que nous avons groupées sur la même figure, et dont l’ensemble plaira, nous l’espérons, par la diversité de leurs coloris, aux nombreux amateurs de plantes de plein air. Nous avons dit (T° III. sub PI. 107), et nous croyons devoir rappeler ici, que le type de l'espèce, aux fleurs d’un rouge éclatant, paraissant dès les premiers beaux jours, avait été introduit dès 1796 en Angleterre, et seulement en 1810 en France; que, malgré ces dates assez authentiques, il ne serait pas impossible qu'il eût importé quelques années auparavant par Thunberg, lui-même, qui le premier l’a fait connaître dans sa Flora japonica et l'aurait rapporté des graines (pépins), à son retour du Japon (1776) en Hollande, d’où un peu plus tard l’arbrisseau aurait passé d’abord en Angleterre. Ces données historiques que nous avons hasardées nous paraissent fort plausibles. On en connut bientôt une variété à fleurs blanches, dont ne nous con- naissons point l’origine, mais introduite vraisemblablement par M. Siebold. Enfin, en 1829, ce voyageur-naturaliste, alors au service militaire de la Hollande, et qui séjourna longtemps au Japon, en rapporta une troisième variété à fleurs roses, dont pour la première fois il observa le fruit en 1847, dans son jardin à Leiden. Celle-ci, remarquable par la dépression considérable de l’ombilie de son fruit, se répandit dans les jardins sous le nom de Cydonia japonica rosea ou wmbilicata. C’est de ces trois variétés que sont nées, soit par croisements, soit par semis directs, les deux variétés que nous avons déjà publiées dans ce recueil, et les trois nouvelles dont nous nous occupons aujourd’hui. Comme VARIÉTÉS DE Cydonia Japonica OU COIGNASSIER DU JAPON. les premières, elles ont été gagnées par M. Moerloose, horticulteur, à Ledeberg (lez-Gand), de qui Madame veuve Papeleu, de la même com- mune, en a acquis la propriété, Elles sont désormais disponibles pour les amateurs chez cette Dame (qui les a dédiées, comme il est dit plus bas) et chez M. A. Verschaffelt, Toutes ces plantes, groupées en massif, et en compagnie du type, feront l'effet le plus attrayant qui puisse frapper les yeux aux premiers jours du printemps. Toutes trois sont vraiment distinctes par leur coloris. Ainsi, le N° 1, C. j. Gaujardü, a ses fleurs d’un rose vif; il est dédié à M. Rome-Gaujard, horticulteur, à Châteauroux (France). Le N° 2 a ses fleurs, coloris tout-à- fait neuf, d’un jaune citron très pâle, légèrement teinté et bordé de rose tendre ; il a été dédié à feu Papeleu. Enfin, le N° 3, aux fleurs d'un rouge sanguin foncé, a été dédié à la Princesse Moldave, Emilie Soutzo. Cu. Len. CULTURE, (PLEIN Ain.) Voir les notices, publiées à ce sujet, à l'occasion des Cydonia japonica var. Moerloosi (PI, 107) et Mallardii (PI, 155). 2 +. MISCELLANÉES, 71 ESPÈCE NOUVELLE DE WNIDULARIUM : NiIDULARIUN PiNELIANUM (|). Il ÿ a quelques années déjà que l'établissement Verschaffelt a reçu de M. Pinel, son correspondant brésilien, sous le nom de Caraguata cærulea, cette très intéressante et très distincte espèce, dont nous avons dû ne pas accepter la dénomination, mais en la lui dédiant, et en la rapportant au genre auquel elle appartient. Nous nous proposons d'en donner incessam- ment une bonne figure. C’est une plante à longs rameaux presque sarmenteux, couverts par les vestiges desséchés et embrassants des anciennes feuilles ; celles-ci, fascicu- lées au sommet, sont linéaires-allongées, ligulées, canaliculées, à peine récurves, plissées et brièvement mucronées au sommet, très largement dilatées-amplexicaules à la base (en voir les dimensions dans la diagnose) ; en-dessous, elles sont (caractère spécifique curieux!) entièrement cou- vertes de squamules rondes, contiguës de tous les côtés, disposées en séries rectilignes très régulières le long des veines, blanchâtres et ombili- quées au milieu; en dessus, ces squames sont plus distantes, de là un épiderme plus vert. Les feuilles florales, de moitié plus courtes et plus larges, sont en dessous d’un blanc rosé, à raison de la présence desdites squamules, en dedans d’un écarlate-cramoisi vif. Les fleurs, d’un bleuâtre clair (nous ne les avons pas analysées), sont très nombreuses, fasciculées- serrées, nidulantes au centre vrai et terminal de la plante. M. Ch. Pinel a bien mérité depuis longtemps et de la Science et de l'Horticulture, par l'introduction, en France et en Belgique, d’une foule de plantes ornementales, dont bon nombre ont été nouvelles, entr'autres des Orchidées et des Broméliacées ; parmi lesquelles les Oncidium phyma- tochilum, saltator, maxilligerum Nos. (Jard. fleur. passim T-IV); Widula- rium Innocentii, Pinelianum, ete., ete. Nous lui payons, par cette dédicace méritée d’une belle plante, un juste tribut de reconnaissance, au nom de la Botanique et de l'Horticulture, en espérant qu'il continuera ses louables efforts pour enrichir l’une et l'autre de ses intéressantes découvertes. (1) N. (S Regelia, V. supra, sub PI. 245) : Gaule longi-multi-que ramoso, ramis elongatis foliorum lap- sorum vestigiis involventibus undique opertis ; foliis spice congestis lineari-ligulatis elongatis PT 0,02-2T) apice breviter acuminalis plicato-mueronatis vix recurvis bosi latissime dilatato-amplexicaulibus subtus albido-furfuraceis (sub lente squamulis albis rotundatis medio impressis absolute undique contiguis secus venas maxime regulariter lineatis, supra ïisdem sed distantioribus mipusque impressis F impressione insertionis causa!} opertis, canaliculatis viridioribus ; foliis el duplo brevioribus sed latioribus extra furfuraceo-albido-rosellis (squamulosis!) intus vividi ime miniato-cher : , apice viréseente ; omnibus aculeis brevissimis uncinatis versus apicem versis distantibus ; floribus nidulantibus confertissimis cærules- centibus (botanice non observatis). Nos. ad nat. viv. ! Nidularium Pinelianum Nos. in loc. præs. Caraguata cærulea Pier, in lite. Ë TOME Vi. MISC, — OCT. 1860. 12 MISCELLANÉES. ESPÈCE NOUVELLE DE NIPHÆA: NIPHÆEA CUPREO-VIRENS (1). On ne connaît jusqu'ici que cinq espèces de cet intéressant genre, qui sont : l° Niphæa oblonga Linpz. Bot. Reg. t. 5 (1842). Type du genre. Achimenes alba Horr. 2 — alho-lineata W, Hook. Bot. Mag. t. 4282. (a. costata, b. reticu- lata, — N. argyroneura Piancu. et Lips. [Flore, etc. VII. 201. c. ic.]; — anœclochilifolia et discolor WARscEw.). 39 — rubida Nos. Flore d. S. et d. J. de l’Eur. II. 251. c. ic. 4e — parvifiora AL, Br. et Bcué, Cat. Hort. ber. 1851, — Warsce- wiczii 1B1n. antea (ex Hansr.). 50 — caripensis KLorzscn, in Herb. berol. (sicut Hansr.). Nous ne connaissons les deux dernières que par la trop brève deserip- tion que nous en lisons dans lestimable ouvrage de M. Hanstein : Die Gesneriaceen (Linnæa, XXVI. 70%. 729); et nous n’en pouvons donc rien dire. Un des principaux caractères du genre, que ni son fondateur, ni ce botaniste n’ont fait ressortir, c’est l'absence nette, totale du tube floral, et dans le calyce et dans la corolle; il est ainsi du moins dans les N°° 1 et 5 (4-5?); mais la présence de ce double tube est manifeste dans le N° 2; et dès lors cette espèce n'appartient pas légitimement au Wiphæa, où le calyce et la corolle sont simplement rotacés, dans l’acception de ce mot. Or, dans l’état d'extrême division générique des Gesnériacées, telle que l'ont comprise les botanistes modernes (MM. Bentham, Scemann, Regel, Hanstein, Decaisne, en tête, et un peu nous-mêmes !), et où les genres, trop multipliés peut-être, reposent sur des caractères peu tranchés et trop souvent communs à plusieurs, il est évident, si définitivement ces genres sont adoptés, que la-Wiphæa albo-lineata n'est point une Wiphæa. Faut-il en faire le type d’un genre nouveau? nous ne le pensons pas; mais à quel (1} N. eaule humillimo e basi ramoso ; et ramis, pedunculis, calycibus longe molliter villosis ; foliis fere sessilibus (petiolo vix ullo basi latissimo plano) ovalibus v. ovato-lanceolatis apice vix acutatis mollibus supra nervoso-rugosulis brevissime dense velutino-tomentosulis, infra villosis præcipue ad basim et in nervos grosse prominentes; margine rite crenato, facie supera cupreo-virente, infra purpurascente ; ramis florentibus brevissimis dichotomis axillaribus, ramulo unoquoque basi uni-foliato apice bifoliolato et hie trifloro sicut in dichotomia (unde ramo 9-floro) ; inflorescentia illa brevissima sub foliis superioribus celala ; peduneulis gracillimis elongatis foliis multo brevioribus ; calÿce (tubo nullo sieut in corolla!) 5 fido patulo basi rubente, segmento supero mediano angustiore ; corollæ niveæ rotatim patulæ segmentis 2 super. minoribus, 2 Jateral. ovalibus, mediano infero oblongo obtuse acutato longiore; staminum 5 supero abor- tativo applicato ; aliorum inferis 2 torsione fil torum superis; antherarum Foro locellis duobus fertilibus ; stylo multo longiore graciliore, stigmate punctulato. Nos. ad viv./ Niphæa cupreo-virens Nos. |, pres, MISCELLANÉES. 735 genre la réunir? c’est ce que l’absence de documents comparatifs en nature ne nous permet pas de décider. Mais hâtons-nous d'arriver à notre sujet. La plante dont il s’agit est bien une genuina species de Niphæa, comme on en peut juger par la diagnose détaillée ci-dessous. Elle a été décou- verte au Mexique, l'an dernier (1859), par M. Ghiesbreght, voyageur- botaniste, célèbre depuis longtemps déjà par ses excellentes et nombreuses découvertes et introductions botaniques et horticulturales, voyageant en ce moment pour le compte de la maison A. Verschaffelt, à laquelle il en a envoyé la même année deux individus seulement (rhizomes), ce qui sem- blerait en indiquer la rarcté dans le pays natal. En une seule année, elle a atteint un diamètre foliaire de 0,22 sur un tige à peine de 0,04 de hauteur ; et sans doute elle doit acquérir des pro- portions un peu plus grandes : mais sera toujours, comme ses congénères, une plante naine ou fort peu élevée. Elle est entièrement, sauf la surface des feuilles, couverte de longs poils blancs, mous et soyeux ; se ramifie dès l’extrême base et se couvre de fleurs dans l’aisselle des rameaux. Les feuilles, amples pour la taille de la plante, sont ovales ou ovées-lancéolées, molles, soyeuses par une très courte pubescence veloutée; elles sont crènelées aux bords; en dessus d’un jaune cuivreux, en dessous velues, comme les rameaux, ct purpu- rescentes. Les fleurs, d’un blanc de neige, sont petites (0,01 de diam.), mais très nombreuses, se succédant incessamment ; et l’ensemble de la plante fait un tout vraiment agréable, grâce surtout au coloris tout-à-fait neuf du feuillage. Pour les amateurs de plantes à feuilles panachées ou remarquables par telle ou telle cause, ce sera une jolie addition à leurs collections en ce genre. Maintenant, avant de terminer cet article déjà long, appelons l'attention des botanistes sur un caractère générique essentiellement différentiel, que nous avons observé chez elle : les aNTRÈèREs sont nettement QuUADRILOCELLÉES ! dont deux loges seulement fertiles!!! Serait-ce une raison pour en faire un genre distinct? non, peut-être, puisque les autres parties de la fleur sont identiquement celles du genre! mais nos devanciers ont-ils suflisam- ment examiné les anthères des espèces qu’ils décrivaient? RACRLFIGARIONS, Dans une Miscellanée précédente (T° VI. p. 48), nous avons décrit, d’après notre honorable confrère M. Duchartre, rédacteur du Journal de . TOME VII. MISC. — OCT. 1860. 15 74 MISCELLANÉES. la Société impériale et centrale d'Horticulture de Paris, non seulement comme plante d'ornement pour les parterres à l'air libre, mais comme plante utilitaire contre les insectes (les punaises surtout), lorsqu'elle est réduite en poudre, le Pyrethrum Willemoti Duo. Voici que ce botaniste, malgré ses premières et longues recherches, revient (Journ. Soc. imp. et centr. d’'Hort. Août 1848. p. 564) sur sa première détermination, et dit que d’après des recherches ultérieures : Cette plante est très commune dans la Dalmatie, où elle a été récoltée depuis plus de deux siècles; qu’elle était cultivée dans le Jardin botanique de Padoue dès 1669; qu’elle a reçu, en 1820, de M. Treviranus, le nom de P. cinerariæfolium (1); dès lors que ce dernier nom est le seul qui appartienne à la plante, et que celui de P. Willemoti doit être supprimé; que l'expression de Pyrèthre du Caucase lui semble dépourvue de fondement, car l’indigénat de la plante dans les parties voisines du Caucase lui semble au moins fort douteux; que du reste il reprendra ce sujet. Comme il s’agit ici d’une plante fort intéressante pour l’ornement de nos parterres, il nous a semblé que nos lecteurs devaient être tenus au courant de ses vicissitudes nominales. es + PAYXHIOROGNS. Prolification du BRyoPRYLLUM COCHLEATrUM No. Nous avons donné, dans une de nos précédentes Miscellanées (T° VI. Mise. p. 100), une description provisoire de cette remarquable plante, bien digne par son port à la fois robuste, élégant et noble, son bel et ample feuillage penné, d’être admis dans les serres tempérées, et dont nous comptons très prochainement être en mesure de donner l'historique et de compléter la description botanique (fleurs). On sait qu’en général, les espèces du genre ont la propriété d'émettre, dans des circonstances favorables (en contact, par exemple, avec un sol tiède et humide) des rejetons qui naissent des découpures crénelées de leurs feuilles; c’est notamment ce que l'on remarque chaque jour chez le type du genre, le B. calycinum. L'espèce en question, chez laquelle les folioles sont très charnues, montre également ce mode expéditif de reproduction; mais, circonstance plus curieuse, chez elle en outre, des . rejetons se développent plus volontiers dans le centre du sinus formé (1) Et non cinerarifolium, comme l'écrivent les auteurs ! MISCELLANÉES. 75 par la jonction des folioles, et dans le sillon même du rhachis; et ce qui ajoute plus d'intérêt physiologique au fait que nous citons, c’est que ce point si curieusement prolifère, n'a point de contact avec le sol. Ainsi, mu par l’idée d’expérimenter si la prolification aurait lieu chez elle, comme chez la précédente, nous avions posé, dans ce but, sur le sol du pot qui la contient, des portions de ses feuilles inférieures; et quelques jours après, nous avons été témoin du phénomène que nous signalons et qui nous semble mériter l'attention des Physiologistes. PLANTES RECOMMANDÉS. (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Alocasia metallica ?Scuorr. (1). Araceæ S Diclines $S Caladieæ $$$ Alocasiæ (2). — M. William Hooker, « nonobstant quelques différences dans les caractères spécifiques et génériques, » rapporte la plante en ques- tion à l’Alocasia metallica de Schott; « notre plante, dit-il, a un style très distinct de l’ovaire, et un stigmate non déprimé-hémisphérique, mais nellement tri- ou quadri-lobé »; à de tels caractères génériques différen- tiels, qui, si ladite plante est bien une Alocasia, démontrent que le genre devra être révisé, si, disons-nous, nous ajoutons la conformation des feuilles, fort différente, comme on va le voir, dans l'espèce de Schott, le lecteur approuvera le? que nous avons placé devant le nom de ce bota- niste. Ainsi, il dit : lame de la feuille chez un individu adulte bipartite jusqu’à l'extrême base : donc la lame n’est pas pellée, ni entière, comme dans la plante de M. W. Hooker, où cette lame est seulement très légè- rement échancrée au sommet; Schott ajoute : pétioles d'un pourpre- violacé noirâtre; ils sont d’un vert dans cette dernière; cte. Il est inutile de prolonger ce parallèle, qui pour nous et probablement pour le lecteur ne saurait trancher la question. Que l'espèce en litige soit une Alocasia (?) et l'Alocasia metallica (??), (1) Alocasinæ Scuorr. (2) A. acaulis dense eæspitosa, foliis longe petiolatis cordato-ovatis peltatis subbullatis euspidatim bre- vissime acuminatis sœæpe viridi-æruginosis nitore metallico nitidissimis subtus intense purpureis ; scapis (amitibus veris !) rubris bracteatis petiolo subduplo brevioribus ; spathæ lanccolatæ subeylindraceæ dimidio inferiore (seu tubo) oblongo Jamina cucullato-eymbiformi anguste sublonge acuminata ; ovariis laxiusculis ; stylo distineto, stigmate 3-4-lobo. W. Hook. I. i. c. (except. parenth.). Au i tallica ?Scuorr, OEstr, bot. Wochbl. IV. 410 (1854). Syn. 46, Bot. Mag. t. 5190, July 1860. Colocasia odorata 7 purpurascens Hssk. (? Caladium eupreum C. Kocu, App. 6. 1854. ? Colocasia odorata y maculala Hssk. Alocasia varie- Gala G, Kocw, 1, ce. 5. Synonymia hæc celeb. Seholtié a cunss, Hook. omissa !). 76 MISCELLANÉES, c’est une plante, qui par son admirable feuillage (admirable n’est que juste (!)) vient grossir la brillante phalange des Aracées (Caladia surtout) qui trônent dans les collections, et à peu près sans rivales, par la splendide maculalure variée de leurs feuilles. Celle-là a en outre le mérite de don- ner de nombreuses et belles spathes vivement colorées, et émettant sans doute (les spadices!) une odeur agréable. MM. Low, horticulteurs, à Clapton, l'ont reçue récemment de Bornéo (qui est aussi la patrie de la plante de Schott), et sont peut-être les seuls en Europe, ajoute M. W. Hoo- ker, qui possèdent jusqu'ici cette noble plante (qu’ils tiennent vraisembla- blement de leur célèbre collecteur M. W. Lobb?). Nous ne pouvons mieux faire maintenant que de reproduire l'excellente description de ce savant botaniste, « D’un large tubercule ou rhizôme souterrein se dresse un faisceau de feuilles, dont les pétioles, longs de deux pieds, sont cylindriques et verts, mais dont les gaines sont teintées de rose. Les lames foliaires ont de douze à dix-huit pouces de long, un pied de large, une consistance ferme, un peu succulente, et sont d’une forme (si commune dans les Aroïdées) peltée, ovée- ou elliptique-cordiforme, ondu- lée aux bords, légèrement bullée à la surface, brusquement acuminée au sommet et là légèrement mucronée. La face supérieure est d’une riche couleur bronze, extré- mement luisante et métallique, montrant un beau jeu de lumière et de couleur, tandis que l'inférieure est d’un pourpre très sombre et également luisant; veines pennées, extrémement proéminentes, courbées-falciformes, sortant d’une côte (ner- vure médiane) très robuste. Du point d'insertion du pétiole, deux veines robustes se dirigent inférieurement vers le sinus du limbe, à un pouce et demi l’une de l'autre, et envoyant (de chaque côté) quatre ou cinq veines étalées et courbes (ce sinus fait dès lors l'effet d’une longue pelle Nos. (2). Scapes s’élevant de l’aisselle de plusieurs pétioles, beaucoup plus courts qu'eux et d’un rose-rouge. Spathe longuc de cinq pouces, dont la base, ou tube cylindrique, d’un rouge-pourpre; lame (il y a une contraction entre le tube et elle (3)) cucullée ou cymbiforme, très acuminée. Spadice inclus, plus court que la spathe; de la base au tiers de la lon- gueur, occupé par des pistils un peu distants. Ovaire globuleux ; style épais aussi long que l'ovaire; stigmate tri- ou quadrilobé. Le milieu du spadice est rempli par une masse compacte d’étamines, sauf à la base, où se trouve quelques corpuscules (étamines ou ovaires, ou tous deux?); le sommet en est formé par l’appendice charnu (stérile !). » (Except. parenth.). M. W. Hooker a consacré à cette splendide plante une planche double (dans laquelle l'artiste a cherché en vain, hélas, à imiter le coloris, à re- flets métalliques de la feuille), et y a joint d'excellentes figures analytiques. Oncidiam longipes Lino. (4). Orchidaceæ S Vandeæ S$ Brassie. (1) Feuillage, dit M. W. Hooker, d’un coloris que rien en ce genre ne surpasse, si même il peut être jalé ; en l’admirant dans l'établissement Verschaffelt, il nous à rappelé ces lames métalliques que les bijoutiers en faux placent sous leur strass, pour lui donner les teintes des rubis. (2) Caractère fort curieux, et qui sans doute n'aurait pu échapper à Schott, s’il s’agit bien de la même plante ! (3) Comme dans toutes les Aroïdées !!1 14 (4) 0. (S Tetrapetala, barbata Lisou. rev.!); pseudobulbis ovalibus diphyllis, foliis angustis tenuibus ; scapo bi- (pluri-) -floro foliis æquali, pedunculis elongatis ; sepalis lateralibus elongatis pendulis basi con- MISCELLANÉES. 77 — Si, comme nous devons le supposer, M. W. Hooker a raison de rap- porter à cette espèce la gracieuse petite plante qu’il décrit et figure (V. i. L, c.), à plus forte raison encore, nous devons regarder comme erronée l'opinion de M. Reichenbach, qui nous écrivait que notre joli O. oxyacan- thosmum n’était autre chose que son 0. janeirense, lequel est synonyme immédiat de l'O. longipes de M, Lindley. Lorsque dans l’{lustration horticole nous substituâmes, d’après l'auto- rité de l’Orchidologue allemand, la dénomination spécifique de sa plante à celle de la nôtre, nous ne connaissions pas l'ouvrage où il l'avait publiée; mais plus tard, en lisant la description de l’O. longipes de M. Lindley (V. 4 à c.), qui y rapporte celui de M. Reichenbach, des doutes nous vinrent sur l'identité de nos deux plantes, doutes que dissipent l’article et la figure que vient de publier M. W. Hooker; or, il résulte de ces documents, que notre ©, oxyacanthosmum est une espèce distincte (1), et nous saisissons cette occasion pour la rappeler au souvenir des ama- teurs d’Orchidées (V. {, à. c.), qui trouveront quelque plaisir à la vue de ses jolies cet grandes fleurs élégamment panachées, et surtout en aspirant la délicieuse odeur d’Aubépine qu’elles émettent : odeur dont parleraient, certes, MM. Lindley et Hooker, si leur plante la possédait; et ceci dit, nous nous hâtons d'y revenir. Telle que la décrit et la figure M. W. Hooker, c’est, nous le répétons, une très gracieuse petite plante, dont les fleurs ont un triple et vif coloris. La plante originaire a été envoyée de Rio de Janeiro à MM. Loddiges; M. Morel l'avait également reçue dans le temps de M. Pinel et l'avait communiquée à M. Lindley. Le rhizome, dit l’auteur anglais, en est ram- pant, de la grosseur d’une plume d’oie, et émet de petits pseudobulbes fasciculés, oblongs, atténués au sommet, vêtus de squames brunäâtres et portant deux feuilles linéaires-oblongues, un peu charnues, très atténuées à la base, apiculées au sommet, d’un vert brillant. Le scape s'élève d’en- tre les deux feuilles, et se termine en un racème de trois à quatre pouces de long, portant plusieurs (10-12 d’après la figure!) fleurs longuement pédicellées. Segments tous étalés, d’un rouge sombre presque sanguin en natis, dorsali breviore latiore refracto; petalis oblongis planis; labelli lobis lateralibus parvis obtusis in- termedio transverso apiculato sinu convexo serrato; crista pubescente depressa basi simplici truncaia papilla utrinque adpressa apice 3-loba; colamnæ (gynostematis) alis minimis sinuatis. Lixpe. I. ï. c. Oncidi 1 i Lino. in Paxr. Flow.-Gard. 1. Glean. No 76. Folia Orchid. Oncid. p. 15. No 45. seeund. W. Hook. Bot. Mag. t. 5193. July 1860. é — janeirense Rsicus. f. in Bonpl. ap. I. 1854. nec — oxyacanthosmum Cu. Len. ut suasit errans ille ele, auctor. V. {llustr. hortie. 11. PI. 54. quod a toto cœlo diversum ! c (1) Nous regrettons fort d’avoir omis d’en figurer la crête centrale du labelle, chez elle très compliquée : organe, comme on sait, très essentiellement caractéristique des espèces. 78 MISCELLANÉES, dessus, d’un vert brunâtre en dehors ; le dorsal spathulé, à bords ondulés et réfléchis ; les latéraux plus étroits, unis à leur base, et défléchis. Labelle grand en proportion du volume de la fleur, d’un jaune d’or brillant, avec une large macule d’un rouge sang entourant la crête; il est trilobé; lobes latéraux petits, arrondis; le médian grand et bilobulé ; le bord entre les grands lobes est frangé. La crête (tubercules du disque!) est élevée, oblongue, charnue, légèrement tomenteuse, lobée aux bords, blanchâtre et maculée, tridentée ou trilobée au sommet; ces deux lobes inférieurs courbes et subspiniformes. Gynostème assez court ; avec deux petits lobes ailés au-dessous de l’anthère. (£x W, Hook.) Callixene polyphylla W. Hook (1). Smilaceæ. — Charmante petite plante et par son port, son feuillage et ses nombreuses fleurs blanches pendantes, découverte en premier lieu par GC. Darwin, sur le cap Tres Montes; recueillie ensuite dans l'ile d’'Huaffo, dans les environs de Val- divia, ete.; en un mot habitant l’extrémité sud du Chili, dans les forêts, où elle se plait sur le tronc des arbres. Son port, son inflorescence rappèle bien en grand quelque Phyllanthus, comme le Wiruri par exemple. D’an rhizome rampant (nain) se dresse une tige haute de 0,55 à 45, grêle, angulaire, à branches nombreuses, comme pennées. Feuilles très petites, alternes-distiques, nombreuses (12-15 par rameaux), ressemblant beaucoup à celles de notre Buis commun, ovales ou oblongues, mu- cronées, striées, d’un beau vert en dessus, glauques (argent mat!) en dessous. De chaque aisselle pend un long pédoncule portant une seule fleur. Celles-ci sont grandes (eu égard aux dimensions de la plante), de 0,03 de diam., et pendantes également, d’un beau blanc, légèrement teinté de ver- dâtre en dehors, formées de six segments ovales-aigus, étalés en clochette. Les six étamines, curieusement conformées, enserrent comme un tube le style plus long qu’elles, robuste, cylindrique, à stigmate (d’après la figure analytique) simple, obtus, légèrement papilleux. Les deux anthères sont contiguës, défléchies, flanquent de chaque côté le filament, et s'ouvrent par un pore apical. C’est à l'initiative de M. Standish, de Bagshot, qu'est due, à ce qu'il parait, l'introduction de cette remarquable plante; mais on ne nous dit pas le nom de l’introducteur. (1} €. elaa valde pinnatim ramosa, foliis numerosis oblongis acutis mucronatis distichis 5-7-nerviis transversim (sub lente) venosis sublus glaucis; peduneulis folium subæquantibus infra medium bracteatis ; floribus pendentibus, petalis acutis (siceitate maculatis). W. Hoo. L. i, c. Callixene polyphylla W, Hook, Icon. Plant. t, 674. Bot, Mag. t, 5192, July 1860, Hoou, f. Fb antarct, 11. 355). Luxuriaga erecta Kusrn, Enum, Plant, V. 280. MISCELLANÉES. 79 Cyrtodeira cupreata Hausr. var. viridifolia W. Hook (1). Ges- neriaceæ $ Gesnerieæ $$ Æchimenæ. — L'Achimenes cupreata, dont M. Hanstein (V.I.i. c.) a fait le type de son genre Cyrtodeira, a été découverte par M. Purdie, sur des berges humides (? banks), près de Sona, dans la Nouvelle-Grenade, d’où il en envoya des graines, en sep- tembre 1845, au jardin de Kew, où les individus qui en provinrent fleurirent en avril 4847. Quelques années après, M. Triana retrouva la même plante « dans les parties inexplorées de la Cordillère orientale, qui domine les vastes plaines comprises entre le Rio-Meta et le Guaviare, Nou- velle-Grenade ; » il la rapporta au genre Tapina de Martius, et en envoya des graines (?) à M. Linden, qui la vit bientôt fleurir dans ses serres, et en donna une figure dans sou catalogue de 1857, sans description, mais en en vantant avec raison l’éclatant coloris, qu’il compare à celui des plus beaux Pelargonium zonale (scarlet!). La même année, notre honorable confrère M. Funck la décrivit dans son Journal d’Horticulture pratique, pag. 97, en en reproduisant la même figure. Enfin, en dernier lieu, M. W. Hooker vient de publier sinon une espèce, du moins une variété distincte de cette plante, mais à feuilles vertes et à fleurs plus grandes : celle que nous allons, d’après lui, décrire plus bas. Toutefois, le savant botaniste anglais en citant en synonymie la plante de M. Triana, omet un passage essentiel de la notice que lui a consacrée M. Linden, où cet habile horticulteur dit de son Tapina : il diffère de l'Achimenes cupreata par la teinte argentée de ses feuilles, etc. Il résulte de tout ceci, qu’en considérant les trois plantes comparées, et en en fesant une seule et même espèce, l’une a des feuilles à reflets cuivreux, l'autre à reflets argentés, la troisième des feuilles vertes ! Nous adoptons volontiers comme une seule espèce l'Achimenes cupreata et la Tapina splendens (Cyrtodeira cupreata Hans. et var.); mais à l'égard de la troisième, la Cyrtodeira cupreata viridiflora, il nous reste, si nous devons en croire la figure qui en est donnée dans le Botanical Magazine, de véritables doutes sur son identité avec les deux précédentes, malgré l'opinion de M. Hooker; ainsi, dans cette figure, l'excellent artiste de ce recueil a dessiné des feuilles hirsuta ; foliis ellipticis petiolatis (ex icone oplima! exacte ovate basi cordatis brevissime petiolatis et tis !!!) serratis reticulatim venosis (cupreatis v viridibus) ; peduneulis axillaribus solitariis unifloris petiolo longioribus ; calyeis laxi profunde 5-partiti Jaciniis lineari- spathulatis subseeundis; corollæ tubo calyeem subduplo superante cures ore fimbriato-glanduloso, limbi patentis Jobis rotundatis planis crenatis; staminibus styloque inclusis. W. Hoos. 1. i, ec. Cyrtodeira cupreata Hans. Gesn. in Linn. XXVI. 207. t. 2. f. 39. Achimenes cupreata W. Hoo. Bot. Mag. t. 4312. Tapina splendens Tarawa, in Lind. Catal. 1857. et in Journ. d’Hortic. prat. cod. anno. Cum icone. Cyrtodeira cupreata ? var, viridifolia W. Hoos. Le. (1) C. repens stolonifera undique pubescenti- t. 5195, Aug. 1860 (hæc de qua agitur !). 80 MISCELLANÉES. petites (comparativement), nellement ovées et cordiformes à la base, très brièvement péliolées, au lieu d’être elliptiques (Bot. Mag. t. 4512) ou oblongues (/c. Lind.), ete., et des fleurs beaucoup plus grandes, ete., longuement pétiolées (dans les 2 fig. !). Que la plante dont il s’agit soit ou une espèce ou une variété, elle est certainement belle, bien digne de concourir à l’ornement des serres, en compagnie de ses alliées, les Achimenes, les Tydæa, les Niphæa, les Mandirola, les Nœgelia, les Heppiella, les Trevirania, ete., ete. C’est une plante émettant de nombreux stolons, dont chacun forme une plante séparée, pubescente-hérissée de toutes parts, à feuilles? (des deux formes que nous avons décrites, laquelle est la vraie (1)?). Les fleurs sont grandes pour le genre (environ 0,05), d’un rouge écarlate brillant (tube et limbe), dont les cinq lobes arrondis, dentelés aux bords, légèrement contractés à la base, sont étalés en roue autour d’une gorge ronde, large et bordée d'un cercle frangé-glanduleux, d’une teinte plus pâle. Le style est velu à la base et flanqué, au-dessus de l'ovaire, d’une glande échancrée au sommet ; le stigmate est renflé en deux courtes lèvres papilleuses. Ixora jucunda Tuwarres (2). Cinchonaceæ S Psychotrieæ. — On connait aujourd’hui environ une cinquantaine d’espèces de ce beau genre, presque toutes propres à l'Inde tropicale, mais, dit avec raison M. W. Hoo- ker (L. ü. c.), « dont la plupart sont décrites de telle manière qu’elles sont d'une détermination très difficile » (ce reproche, hélas! s'applique en général aux plantes décrites dans les livres systématiques). « Il est très heureux, ajoute-t-il, que, dans l'occasion présente, nous ayons le décou- vreur et le descripteur comme autorité pour le nom spécifique. » Fesons observer que la figure analytique 4 de la planche anglaise, représentant une fleur grossie, est en contradiction avec la description de l’auteur, M. Thwaites : petit fait échappé à l'observation de M. Hooker et qui a bien son importance; ainsi le premier dit : segmentis calycinis truncatulis ovario brevioribus !!! Mais la figure les représente linéaires-aigus et aussi longs que l'ovaire; le second les décrit également tels! Le calyce chez celte espèce varie-t-il donc comme ses feuilles? Or, dans cet exemple comme en mille, fesons observer en passant, quoique ce n’en soit pas ici (4) Ce qui confirme encore nos soupçons, c’est que la plante figurée (t. 5195) a été tenue en serre chaude à Kew, et que néanmoins les feuilles, au lieu de s’élioler, sont restées petites, (2) 1. foliis glabris lanceolatis v. ovato-lanceolatis acuminatis basi angustatis petiolatis ; corymbis pri- mariis elongatis ; bracteolis Farvis acutis ; segmentis calycinis truneatulis ovario brevioribus. Tuwarres, |. i, c. M —. segmentorum caly bsolute discrepat cum horum icone infra citata forma et dispo- sitione). Xxora jucunda Tnwares, Enum, Plant. Zeyl. p. 155. W. Hook. Bot, Mag, t. 5197. August 1860, trapues, etc. CO P à: : KE od0 deudium (h 1yb.) ÿ Dijoir de Cyaurd Serrnus. (and (Serre . rorde és Planche 261. RHODODENDRUN BIJOU DE GAND, Érym. V. Jard, fleur., Te ler, PI, 41. Enicaceæ ( RHoDoDENDREZ. CHARACT. GENER. er SPECIF. V. ibidem. Hybridorum non exponimus. Rhododendrum Bijou de Gand (/ybridum!) HoRTUL. GAND. AAA Il y a, dit un proverbe vulgaire, fagot et fagot! Nous devons dire, en le parodiant : il y a Rhododendrum et Rhododendrum ! Chaque année, en effet, il est rare que ne surgissent pas cà et là en fait de Rosages quelques nouveautés, proclamées comme les plus belles de toutes, mais hélas ! dont les mérites trop légers, trop hâtivement prônés, ne tardent pas à tomber dans l'oubli! Il en est malheureusement de même de ces nouveautés de tout genre, qui chaque année encore, comme une avalanche, fondent toujours grossissantes (en nombre!) dans nos jardins : Qui Roses ont vécu ce que vivent les Roses! L'espace d’un matin! Ou moins poétiquement, et sans altérer Malherbe : l’espace d’une saison à l’autre, Et ajoutez, maintenant, pour expliquer l'abandon, l'oubli des meilleures, ce qu’il y a de plus inconstant au monde... la Mode! Qu'il soit bien entendu, en outre, qu’il est fort loin de notre esprit de vouloir comparer ces filles fugitives (de Flore! non, mais) de l’horticulture, à la fleur teinte du sang de Vénus (1), dont l’éphémère durée est au moins compensée par ses parfums exquis : mais ces filles, qui souvent ne dépassent guère l’enclos qui leur a donné naissance et qui les voit mourir. La nouveauté, que nous venons aujourd’hui offrir aux amateurs, aura- t-elle plus de chances de vogue et de durée que ses devancières (et nous avons la prétention de l’assimiler à ce qui a paru de mieux en ce genre, de ce qui a survi, en partie du moins, en fait de gains avouables)? Nous l'espérons, si l'amateur judicieux en apprécie comme nous l'ampleur et le (1) Vénus, voulant courir au secours d'Adonis, poursuivi par un sanglier, se blessa au pied en traver- sant un bosquet de Rosiers, dont les fleurs, blanches d’abord, devinrent roses, par les goutelettes du sang de la déesse (Tnéocr. Id. XXX). TOM, VII, — NOVEMBRE 1860. 17 RHODODENDRUM BIJOU DE GAND. frais et délicat coloris de ses fleurs, qualités incontestables, qui lui ont fait donner le joli nom qu’elle porte et qui nous semble bien mérité. C’est évidemment par son feuillage un fils adultérin du R, arboreum et de quelque variété ou hybride provenant également de ce bel arbrisseau. Il est vigoureux, bien ramifié ; le feuillage en est ample, obové-elliptique, d’un beau vert en dessus, d’un roux ferrugineux en dessous. Les fleurs, disposées comme à l'ordinaire, forment de très gros capitules, d’un magni- fique aspect ; elles sont très grandes, d’un rose très tendre ou plutôt d’un blanc teinté de rose tendre (surtout au déclin de la floraison), entièrement bordées de rose vif, et ornées, sur les parties supérieures internes, de grandes macules distantes, d’un brun foncé, Les lobes de la corolle sont émarginés, récurves au sommet, ondulés aux bords. Les étamines, au nombre de dix, sont inégales, blanches, à anthères brunes ; le style très robuste est défléchi, d'un vert pâle, rosé au sommet, où le stigmate assez petit est brun et arrondi, On doit cette remarquable production horticole à M. Haentjens, jardinier-fleuriste à Gand, de qui M. Ambr, Verschaffelt, notre éditeur, convaincu des mérites floraux d’un tel gain, en acquit l'édition entière, et ce, comme bien l'on pense, pour le multiplier dans l'intérêt des amateurs de ce beau genre de plantes, qui s’empresseront, nous n’en doutons pas, d’en orner leurs serres froides. Cu, Len. CULTURE, (S. Fr.) Nous avons à plusieurs reprises, à l'occasion de diverses congénères, donné déjà, dans ce recueil, les explications nécessaires à la culture des Rhododendrum, soit de plein air, soit de serre. Comme nous n’aurions ic aucune prescription nouvelle à mentionner, nous y renvoyons le lecteur, s’il lui est utile de les consulter. A Ÿ, a” CU) © CH.LEM, Var . Sumaragduma Wi Mexiaue { Serre chaude.) LC 142004 Up et F4 3e F Planche 262. BEGONIA IMPERIALIS, var. smaragpina. BÉGONE IMPÉRIALE, Var. à feuilles vert-d’émeraude. Érvm. V. Jardin fleuriste, Te Ier, PI. 98. BeconiAcez .....? CHARACT. GENER. V. ibidem, no- | tibus 5 hippocrepicis, placentis biparti- tulamque in opere præsenti, sub t. nos- | fis (1)) paulo serius, cum de typo versa- tra 218. Confer etiam notulam in opere | bimur, hos plane exponemus. eodem sub t. 253, - Begonia imperialis, var. snaraqg- -CHARACT. SPECIF, B. ([...? œ'et® | dina, Nos. nostra labula 262, et supra, disepalis, androphoro communi ; stigma- ! Miscell. 55. Devant très prochainement figurer et décrire dans ce recueil la plante que nous considérons comme le type de l'espèce, et de plus, ayant déjà, dans ce volume, entretenu nos lecteurs (Misc. p. 53) du mérite de la variété dont nous leur offrons ci-contre une bonne figure, il serait par- faitement oiseux d'en donner ici une longue description. Nous serons donc fort sobre de paroles à son sujet. Comme le type, elle est naine, rampante. Son feuillage nous semble sans rival possible parmi ses nombreuses congénères, pour la beauté de sa teinte d’un vert d’émeraude, littéralement parlant, rehaussée sur- tout par les charmants et multiples reflets, chatoyants à la lumière solaire, des myriades de globules coniques qui en couvrent la surface, et qui nous l'ont fait comparer à du velours épinglé. La face inférieure en est presque aussi belle; là chaque gibbosité de la supérieure (que ter- mine un petit poil) est remplacée par une pelite excavation penta- ou hexagone : ce qui, nous l'avons dit, rappèle bien les alvéoles d’une ruche d’abcilles. Les fleurs présentent des caractères botaniques curieux, sur lesquels nous appèlerons l'attention de M. De Candolle, caractères que nous avons cités en abrégé en tête de cet article (sub Charact. specif.). Ainsi, les fleurs des deux sexes sont disépales, ou dipétales, comme l’on (1) Le volume du Prodrome, où M. Alph. De Candoile doit traiter in extenso du genre Begonia, n'élant point encore paru, et ne trouvant pas cités dans son premier mémoire sur ce sujet (Mém. sur la fan. des Bégon. Annal. Se. nat. 4e sér. Te XI), les caractères des sous-genres ou sections qu admet le savant botaniste génevois, force nous est d’omettre ici le sous-genre ou la section à laquelle sppartiendra la plante dont nous occupons. BEGONIA IMPERIALIS, Var. smaragdina. voudra ; l'appareil staminal consiste en un androphore commun : c’est-à- dire que les étamines, à court et grêle filament, à longue anthère, sont insérées sur un pédicule unique; les styles consistent en trois stig- mates, en forme de fer-à-cheval, dont l’un souvent plus petit que les deux autres; le fruit est à trois ailes, dont une plus longue; les placen- taires bipartis. Une collection de Begonias, sans la B. imperialis et sa variété smarag- dina, serait un collier de perles auquel en manqueraient deux des plus belles! Rappelons en terminant, que l'établissement Verschaffelt est redevable de ces charmantes introductions à M. Ghiesbreght, son voyageur- botaniste, qui les lui a envoyées en compagnie des B. dædalea et lon- gipila Nos. (V. ci-dessus 1. c.) et de deux ou trois autres, non moins charmantes, que nous ne tarderons pas à faire connaitre également. Cu. Len. CULTURE, (S. Cu.) Rien de particulier à mentionner ici, pour la conservation et la multi- plication de la plante dont il vient d’être question, que nous n’ayons dif précédemment à l’occasion de congénères. À. V. ; .., ; a Dec Jüybuide rermontaute } Gi LOU P S'emis - Amuens { Plein air) A Verschaffelé publ. ) F a 4 L à Planche 263. ROSE TRIOMPHE D'AMIENS, (Rosier hybride-remontant.) -Rosaceæ $ Rosez. ETYM. V. Benevole studioseque lec- CHARACT. SPECIF. Æybridarum me (2 notre article, Flore des Serres ct | more nostro non exponimus. es Jardins de l'Europe, Te Il, PL. 155 Rosa (hybrida) in horto quodam am- (oct. 1846). pas enata; ergo præ pulchritudine sua Triomphe d'Amiens cognominata CHARACT. GENER. V. ibidem. (nostra Gb 265). £ PAP RRRPSAPPPP PARIS Comme la Rose Reine des Violeltes, celle qui fait l'objet de cette notice est encore un gain de M. Mille-Mallet, horticulteur à Amiens (Somme, France) ; présentée par lui, en 1859, à l'exposition de la Société d'Hor- ticulture de l’ancienne capitale de la Picardie, elle y a remporté un pre- mier prix. L'Illustration horticole s'est faite la patronnesse de ces deux belles Roses, tout d’abord en en donnant une bonne figure, ensuite en en signalant les mérites aux nombreux et judicieux amateurs d’un genre de plantes, qui est et restera avec raison le premier de tous aux yeux des anthophiles. L'appréciation de la Rose par Anacréon est encore de nos jours, et plus encore que de son temps, une vérité transcendante, une vérité qui durera autant que notre monde. To podoy Qéprror avbay pod‘ or ciæpos PALTTTA podu nai Deciri repré, Etc. (Awacr. Ode V) (2). La Rose la plus belle des fleurs! La Rose, gloire du printemps! Les Roses, chères aux Dieux! (1) Chaque fois qu’il nous arrive désormais de devoir traiter d’une Rose, nous supprimons, pour ne pas nous répéter inutilement, l’'éfymologie et les caractères génériques et spécifiques (quand il y a lieu); toutefois il nous a paru utile de rappeler ici à nouveau les endroits où nous en avons traité. Le lecteur peut donc consulter, pour les connaître, ainsi que diverses généralités philologiques ct littéraires, la Flore, citée ici sub Etymologia, et le présent recucil, T° VI, PI. 219. , 2) Dans les diverses éditions que nous possédons de ce poète, nous lisons ce solécisme : Pépirrer æy0os ! On conçoit que ce n’est pas ici le lieu de discuter un tel sujet : or, c’est comme si l’on disait en français le plus beau fleur! ‘ ROSE TRIOMPHE D'AMIENS. Que dirait donc ce poète voluptueux et sensuel, s’il revenait au monde aujourd'hui? Quelle épithète emploierait-il pour qualifier dignement les merveilleuses Roses, qu’enfantent maintenant nos habiles horticulteurs, en les comparant aux chétives Roses qu’il chantait ainsi, telles que les produisait l’Ionie, son pays natal (1)? L'arbrisseau qui produit la Rose, dont la figure ci-contre, fidèlement exécutée sur nature, peut donner une juste idée, est d’une vigueur toute particulière; la floraison en est abondante et franchement remontante ; les folioles sont amples et bordées de grandes et doubles dents aiguës (caractère qui la fera reconnaitre tout d’abord parmi ses congénères) ; les stipules grandes et allongées, presque simples, ainsi que les sépales ; les aïguillons robustes, cylindracés, récurves, rougeñtres. Les fleurs, de toute première grandeur, sont formées de très nombreux pétales, d’une am- plitude insolite, ondulés, serrés; tous d’un cramoisi cerise foncé, reflété de violet et veinés de eramoisi plus foncé. C'est, en somme, une très belle, une magnifique Rose, dont nous pouvons, en connaissance de cause, souhaiter l'admission dans le parterre de tout amateur de goût, qui peut, de confiance, s'adresser à notre éditeur pour se la procurer. Cu. Len. CULTURE. (PLEIN Ai.) Le Rosier Triomphe d'Amiens n’a rien à redouter de l'intempérie de nos hivers, et n’exige pas d’autres soins de culture et de multiplication que ceux si perfectionnés aujourd’hui que l'on applique à tous les congé- nères. AY: (1) Auacréon naquit à Téos, petite ville maritime de cette contrée, aujourd’hui Bodroun. UNTH, erre froide . 7 9 AU’ IT IX Jka ( 1 É. (AIS li LL Le Je 7 À ‘0 oOùÙd Le. -Zela w ve : ot À Planche 264. CORDYLINE INDIVISA, CORDYLINE à feuilles entières. Érym. L'auteur du genre n’en a pas expliqué l’étymologie; il est probable qu'il a voulu faire allusion à la forme du pistil ; ce cerait alors un diminutif de xopdvan, massue, pilon, etc. ASPARAGACEÆ. CHARACT. GENER. Perigonium co- rollaceum campanulatum magis minusve 6-fidum deciduum, laciniis obtusis 3-5- nerviis patenlissimis v. recurvatis ple- rumque æqualibus. Sfamina 6 fauci in- serta exserta erecto-patula, filamentis planis linearibus apice subulatis, anthe- ris bilocularibus oblongis v. linearibus apice bilobis basi sagittato-bifidis dorso supra medium affixis introrsis. Ovarium liberum sessile 3-loculare, ovulis 8-14 sessilibus biseriatis anatropis. Stylus fili- formis stamina superans : stigmate nunc trifido, lobis acutatis recurvis; nune obsolete trilobo v. indiviso. Bacca sub- globosa 3-locularis. Semina plura v. abortu solitaria, Lilo strophiolato, em- bryone axili, radicula centripeta. (Char. fruct. et sem. ex R. Br). Caulis arboreus (plus minus elatus v. nanus) plerumque simplex annulalo-ci- catrisatus; foliis multispiralibus apice congestis lanceolatis v. lineari-elongatis et ligulatis acuminatis basi sæpe angus- tato-petiolatis semivaginantibus striato- nervosis pergameneis; paniculis termi- nalibus v. lateralibus solitariis simplici- bus v ramosis bracteatis ; floribus sub- sessilibus v. pedicellatis in ramos spicalis v. racemosis ; pedicellis basi 2-bracteola- tis sub flore articulatis ; laciniis perigonii exterior, 3-B-nerviis, inter. 5-rarius À- nerviis; ex Kre 1. i.c, (plur. abbrev. v. mutalis). Cordyline Commers. …..? in R. Bn. Prodr. 280. Enoz. Gen. PI. 1166. Mers. Gen. PI. 405 (506). Juss. Gen. PI. 41 (sub Dracæna!). À. Ricu. F1. Nov.-Zel. 149. ete. SenuLr. Syst. VIE. 347. 1676. Koünrn, Act. Acad. berol. 29 (1842). J. D. Hook. Gard. Chron. (1860. Species nonnullæ Kunrni, ENDLICRERI, SCHULTESIORUM , Sims, Arc. CuonniNGgamir excludd.! et auctoris ipsius!). — Dracæna spec. Fonsr.. LiNn., ScHuLT., etc. Charlwoo- diæ sp. Sweer, FI. austr. t. 18. ete. etc. Bot. Reg. t. 956. 1749. Bot. Mag. t. 2578. 9855. (Confer, lector benevole et studiose, auctores illos de synonymia multiplici, auctoribus, libris et figuris!). CHARACT. SPECIF. C. Caule arborco simplici (?), foliis sessilibus semiamplexi- caulibus ensiformibus integerrimis mem- branaceis; panicula laterali longe pedun- culata simplici nutante thyrsoidea; flo- ribus brevissime pedicellatis racemosis ; laciniis perigonii subæqualibus. A. Ricu. Li.0, Cordyline indivisa Kunrm, Enum. V. 50. J. D. Hook. I. s. c. Illust. hortic, VIL Mise. 65. Dracæna indivisa Forsr. PI. escul. no 33. Prodr. n° 150. Wazo. spec. II. 156. Dalmat. Diss. 3-5. Scuuur. 1. ce. 559. Less. et A. Ricu. FI. Nov.-Zel. 148. CennixGn. in Hook. Comp. to the Bot. Mag. Il. t. 575. etc. L'introduction récente à l'état vivant de cet arbre (1), et de quelques (1) Ce n’est pas un arbre, dans le sens de ce mot, non plus que ses congénères et alliés, non plus que logènes), dont Je tronc ou les Palmiers, les Musacées, etc., etc.! mais stipe, ou caudex, élevé, simple, ou à peu près, es que nous sachions, ancien ou moderne, ne possède un terme s 0 s M À Ce serait logique que d’adopter celui d’arcopnyres, qui en exprime bien arbres proprement dits (erogènes). le principal caractère (ar a8s, simplex; @urov, arbor v. planta, in un r ces P t couronné par une touffe de feuilles ? Aucun idiome, pour les désigner et les différencier des iversum DE et par opposition : Le : : E » celui de ménoraxres pour les arbres proprement dits (aespos, partie) ! Mais serons-nous entendu ? CORDYLINE INDIVISA. congénères, a fait el fait encore une grande et vive sensation dans le monde horticole, par la beauté de son feuillage, disposé comme chez le Dracæna umbraculifera Jaco., mais plus large et incomparablement plus beau, par sa riche vénation nettement tricolore, verte, blanchâtre et orangée, sur fond vert clair ou jaunâtre. Dans les Miscellanées de ce volume même nous avons reproduit la nolice qu’en a rédigée M. 3. D. Hooker (nom que déjà maintes fois dans ce recueil nous avons eu occasion de citer en l’accompagnant de justes éloges), nous la complètons aujourd’hui, et par une bonne figure, qui représente une portion de feuille de grandeur naturelle (mais d’une plante encore très jeune), le port très réduit d’une très jeune plante, et l'excel- lente description due à feu Achille Richard, dont la science déplore encore la perte (V. supra, RicHARDIA ALBO-MACULATA, ad Elymol.). On a vu, par la synonymie spécifique ci-dessus, que la découverte de cette superbe Asparagacée est due à Forster, qui, avec son jeune fils, accompagna, en qualité de naturaliste, Cook, lors de son deuxième voyage autour du monde (1772-1775), et en donna plus tard (1. c.) une bonne figure et une description sous le nom de Dracæna. Tout récemment elle a été retrouvée, croissant dans l'ile septentrionale : de la Nouvelle-Zélande (Ika-na-mawi, partie médiane et boréale), on ne nous dit pas par qui (V. notre note (2) p. 61); et des individus vivants en furent envoyées de là à M. Standish, horticulteur à Bagshot, qui réussit bien à en obtenir par le bouturage de jeunes sujets qu’il vient de répan- dre dans le commerce, et dont nous avons admiré plusieurs dans l’éta- blissement Verschaffelt, toujours en demeure de se procurer tout ce qui paraît de bon, de beau, de neuf en fait de plantes ornementales. Voici la description qu’en a faite Ach. Richard (£. c.), et qui coïncide avec celle de M. Hooker, fils, et la complète en méme temps : « Tige arborescente, cylindrinque (assez ramifiée, très simple, sic! (1), couverte de feuilles vers le sommet, haute de quatre à dix mètres. Feuilles ensiformes, mem- branacées, aiguës, très entières, sessiles, semi-amplexicaules, étalées, striées, d’un vert gai (l’auteur décrivait d’après le sec !), longues de 0,70 environ et larges de 0,10-12. Racème composé, latéral (dans les ailes des feuilles, Forsr.…..! axillaire, alors!), longuement pédonculé, nutant ; racémules (sans doute! l’auteur écrit race- ms, aprés racemus !) disposés en forme cylindrique-thyrsoïde (ovée Fonsr.) ; pédon- cule long de 0,60-70 à 4,50 ct plus (2-5-pedali). Fleurs solitaires, très brièvement pédicellées, bibractéées. Pétales 6, oblongs, subréfléchis, égaux, cohérents à la base. : (OA ya ici une contradiction évidente avec la phrase spécifique ci-dessus ; nous supposons, malgré l'ambiguité de Ja description, que l’auteur à voulu dire, que la plante produisait quelques rameaux ou branches très simples , c’est-à-dire non divisées ou ramifiées elles-mêmes, comme cela, du reste, a lieu chez plusieurs plantes congénères ou alliées; et même chez les Palmiers (Hyphœne thebaica Manr, Cucifera — Douma — etc. ALIOR.), CORDYLINE INDIVISA, Étamines 6; filaments presque aussi longs que la corolle; anthères oblongues incom- bantes. Ovaire subglobulceux. Style filiforme, court. Baie globuleuse, bleue, mar- quée en dessus de trois points creux et mucronée par le style persistant, triloculaire. Semences 7 environ dans chaque loge, noires, glabres, globuleuses, semi-lunaires, triquêtres. » Acn. Ricu. (traduct, littér.). De cette description et de celle de M. Hooker, fils (entre lesquelles il existe quelques contradictions, d’une importance secondaire : telle, par exemple, que la hauteur relative qu’atteint la plante en question, laquelle, selon M. J. D. Hooker, ne dépasse pas deux à cinq pieds; il y a évidem- ment ici erreur typographique, pour 2 à 5 toises [2-5-orgyalis], ainsi que l’a écrit Richard, M. Lindley avait dit, et avec raison : 10 à 20 pieds), que nous avons reproduite dans la Miscellanée citée plus haut, et de la figure ci-annexée, le lecteur pourra juger en connaissance de cause, si une telle plante est digne de venir orner ses serres froides ou tempérées, de l’abri desquelles elle se contentera parfaitement bien sous nos climats, comme l'indique la latitude sous laquelle elle croît (534°—48° lat. austr.; 164°—176° long. orient.). Cu. Len. CULTURE. (SERRE TEMPÉRÉE OU FROIDE). Les Dracæna, les Charhwoodia (1) et les Cordyline sont dans les collec- tions des plantes recherchées pour le pittoresque de leur port et l'effet ornemental de leur élégant feuillage groupé en tête; elles se plaisent en général dans une bonne serre tempérée, où leur culture n’exigent aucuns soins particuliers. Des vases plus profonds que larges, remplis d’une terre un peu compacte et riche en humus (terre franche, ou loum des anglais, terre de bois ou de bruyère, par parties égales, auxquelles on mélangera un bon quart de terre ou de fumier bien consommé), que l’on renouvèlera tous les deux ans au moins, avec un drainage suffisant au fond des pots, et qu’on tiendra légèrement humide, tel est en somme le traitement le plus convenable qu'on puisse leur appliquer, outre les précautions ordi- naires d’aérage, d'ombragement, ete. Comme ces plantes sont ordinaire- ment à tiges simples, il faut, pour les multiplier, leur couper la tête, qu'on bouture aussitôt sous cloche et sur couche tiède, et le tronc subsistant ne tarde pas à donner des rejetons, qu'on enlève dès qu’ils ont acquis une certaine force. Il faudra aussi, au moment même où l’on se décidera à leur trancher la tête, enduire les deux plaies, du moins celle du tronc, de cire à greffer ; quant à la tête, il suflira de plonger l'extrémité dans du sable bien sec, pendant deux ou trois jours, avant de la bouturer. A. V. (1) Rappelons en passant an lecteur notre charmant Charlwoodia fragrantissima Nos. V. Jardin fleuriste, IV, t. 399. TOME VII. — NOVEMBRE 1860. 18 PERYILOLOGLIE VÉGÉTAL PPPPPPIPPITS Inflorescence spontanée-hâtive chez les EcHiNoPsis, Il n’est aucun botaniste, aucun amateur surtout, qui ne connaisse les magnifiques et grandioses fleurs des diverses espèces d’£chinopsis, genre le plus remarquable de la famille des Cactacées : fleurs grandes parmi Îles plus grandes (0,15-20 de long et plus, sur 0,10-12 de diamètre), blan- ches ou roses, et émettant une puissante et suave odeur : fleurs enfin qu’elles donnent en grand nombre, 5, 10, 15, et même 30, sur des indi- vidus moyens, hauts de 0,20-25 sur un diamètre de 0,18-25, ou plus, selon l’espèce. Nul n’ignore non plus avec quelle rapidité elles se déve- loppent au moment de la floraison : car souvent un alabastre qu’on aurait jugé ne devoir fleurir que plusieurs jours après s'épanouit le même soir. En voici un curieux exemple : En septembre dernier, par un temps depuis plusieurs jours constam- ment pluvieux (circonstance plus remarquable encore !), où le thermomètre variait entre 12—16+0 R.. nous avons observé un bouton de l'E, sulcata Hort. par. (E. turbinata Zucc.), qui le matin à huit heures mesurait à peine 0,105, dépassait le même jour à quatre heures 0,140; atteignait à six heures 0,165, et enfin commençait à s'épanouir entre six et sept, et était en pleine floraison entre onze heures et minuit. Ce bouton avait donc grandi de 0,060 en dix heures de temps et par des circonstances défavorables, un temps pluvieux et froid, Ce sont là de ces faits (et nous attestons de visu la véracité de celui que nous rapportons) dont l'histoire de la Physiologie végétale doit tenir compte, (Notula ex Cactac. Monogr. Tentam. ined. deprompta). MISCELLANÉES, s1 absolument le cas, que, quelque habile que soit un artiste, il commet involontairement des bévues botaniques (et cela arrive tous les jours !), si l'œil du savant ne surveille pas de près son pinceau. Le jardin royal botanique de Kew en doit la possession à M, Thwaites, qui l'y envoya en compagnie de nombreuses et intéressantes autres plan- tes, recueillies dans l'ile de Ceylan. Il en est, comme on voit, le décou- vreur et l’importateur (ce que nous avons dit plus haut). « Il en énumère deux variétés, dit M. W. Hooker, différant entre elles par la largeur des feuilles, et ce qui est beaucoup plus remarquable, par la longueur du tube de la corolle, quelquefois de deux ou trois lignes de long seulement ; et quelquefois, comme dans la plante qui nous occupe, longue de 14 lignes (18 lignes, selon la figure, mesure de Paris, plus longue, comme on sait, que la figure anglaise). L'espèce n’est pas rare sur les collines, où elle atteint une altitude supramarine de 4,000 pieds. Selon la description de M. Hooker, elle a grandement l'aspect de l’Ixora acuminata Roxs., et s'élève, dans son pays natal, à dix ou vingt pieds de hauteur ; ses feuilles (d’après Thwaites!), longues de trois à sept ou huit pouces, sur un à quatre de large, sont largement lancéolées, mais varient de la forme étroitement lancéolée, à celle ovée-lancéolée, sur le même ou sur différents individus, assez abruptement acuminées, atté- nuées à la base en un court pétiole à peine long de deux lignes. Les stipules sont ovées, acuminées, très aiguës, rougeâtres. Les fleurs sont très serrées, d’un blanc de crême, et forment des corymbes terminaux très compacts, brièvement pédonculés, trichotomes, dont les pédicelles fort courts. Calyce petit, légèrement tomenteux, sous-tendu par une bractéole oblongue-aiguë à la base de l'ovaire infère; limbe de quatre petits segments dressés, appliqués, lancéolés. Limbe de la corolle hypo- cratériforme de 3/4 de pouce de diamètre; tube très grêle à quatre lobes obovés, subaigus. Anthères subulées, exsertes. Style aussi long que le tube, à deux stigmates linéaires, dépassant la gorge. Pentapterygium rugoswm J, D. Hook. et Taomps. (1). Vacciniaceæ. Observations sur la culture de certaines VaAcciNiAGÉES. Nos horticulteurs du continent, et par conséquent nos amateurs, se (1) P. ramis folisque glabris, ramulis petiolisque junioribus pubescentibus ; foliis coriaceis subsessilibus lanceolatis v. ovato-lanceolatis acuminatis basi cordatis serratis superne rugoso-venosis sublus pallidiori- bus ; floribus in corymbos foliis breviores breve pedunculatos aggregatis nutantibus ; peuicellis pilosulis ; (peduneulo longioribus); calyeibus glabris, lobis late ovato-triangularibus obtusis sub foliaceis, corolla alba transverse purpureo-fasciata ter brevioribus. W. Hook. li, e. (mendis alig typogr. correcl.). Pentapterygium rugosum J. D. Hoocs. et Taowrs. Mse, secund. W, Hook. Bot, Mag 1. 5198. August, 1860, TOME VH. MISC. — NOV. 1860. 16 82 MISCELLANÉES, refusent à cultiver les Mac Leania, les Thibaudiu, les Pentapterygium, les Psamimisia, elc., toutes plantes intéressantes et par le port et par la beauté de leurs fleurs : beauté souvent même extrêmement remar- quable, surtout celles du dernier genre que nous venons de nommer. Ils accusent pour prétexte la dureté du bois chez ces plantes, qui en empêche la facile multiplication, et leur difficulté à fleurir dans nos serres; et cependant on les voit se multiplier et fleurir aisément chez les horticul- teurs anglais, MM. Veitch, Hugh Low, etc. Qu'est-ce à dire? Est-ce que les jardiniers allemands, belges, français sont inférieurs, sous le rapport de l’habileté, aux jardiniers anglais? Non et mille fois non! Et la preuve, c’est qu’on a vu cent fois, mille fois, ceux-ci venir chez nous s’approvi- sionner des multiplications que nous avions faites de plantes, vendues par eux en original unique! Et par cette raison même que la culture et la multiplication de telles plantes, si tant est que cela soit vrai (nous en doutons fort!), offrent des difficultés, ce devrait-être au contraire une raison péremptoire pour stimuler leur amour-propre, afin de ne pas rester au-dessous des horticulteurs anglais ; et puis, c’est que ces plantes valent grandement la peine de faire quelques tentatives, quelques efforts en faveur de leur culture, dont les résultats, avantageux pour leur bourse, sera de répandre chez nos amateurs de charmantes plantes de serre tempérée, qu'aucunes autres ne sauraient surpasser, par l'élégance et l’éclat varié du coloris des fleurs. Or, si le bouturage de ces Vacciniacées réussit difficilement, il ne sau- rait en être de même du greffage sur des plantes, sinon absolument congénères, du moins de genres très voisins. Souhaitant fort que ces observations soient écoutées par ceux pour qui nous les écrivons, nous arrivons à la plante qui fait le sujet de cet article. Puisse sa description tenter la curiosité de nos horticulteurs et les amener à s'occuper sérieu- sement de ce beau, très beau genre de culture. Une bonne serre tem- pérée, demi-chaude, fera parfaitement l'affaire. Le Pentapterygium rugosum (pourquoi pas plutôt un nom spécifique qui exprimät l'élégance de ses fleurs, plutôt que cette vilaine dénomina- tion?) a été, selon ce que nous apprend M, W. Hooker, originairement découvert par feu Griffith, dans les régions tempérées des Monts Khasya; retrouvé dans les mêmes lieux depuis par les D'° J, D. Hooker et Thompson (dans leur heureuse exploration des montagnes de l'Himalaya, qui a valu à nos jardins tant de magnificences végétales, parmi lesquelles brillent avant toutes ces fameux Rosages, qui font maintenant l’orgueil de nos serres), puis dans celles du Sikkim et du Bhoutan; mais l'introduction à MISCELLANÉES, 85 l’état vivant en est due à M. Thomas Lobb, qui l'a envoyé (récemment, à ce qu’il semble) à ses honorables patrons MM. Veitch, chez qui il a fleuri pour la première fois (?) en mai de cette année, « Il réussit bien, dit M. W. Hooker, dans une serre tempérée ordinaire. » Avis donc aux horticulteurs ! Cest un arbrisseau glabre, dit ce savant, à qui nous empruntons ces détails, souvent épiphyte, formant un large rhizome ou caudex tuber- culeux sur les troncs des grands arbres ; à branches couvertes de pustules rondes, pâles; à feuilles presque sessiles, subcordiformes à la base, très coriaces, rugueuses, presque lacuneuses en dessous (c’est-à-dire ayant des dépressions enfoncées, circonscrites par les nervures !), lancéolées ou ovées- lancéolées, acuminées, dentées aux bords, d’un vert brillant en dessus, pâle en dessous; pourprées en naissant. Fleurs pendantes, longues d’un pouce environ, en corymbes pauci- (4-5) flores ; dont les calyces à 5 angles ailés, à 5 dents deltoïdes, dressées, et, ainsi que les sommets des pédicelles, d’un rouge foncé; corolle nettement 5-angulaire-ailée, d'un beau blanc rosé, rayée transversalement de fines lignes ondulées d’un pourpre vif, de manière à la faire paraître chinée (W. Hook. !); légèrement contractée sous le limbe, lequel est fort petit, 5-lobé, vert. Organes générateurs inclus, dont les anthères, curieusement conformées, comme dans le genre et la famille, portent vers le milieu de leur longueur comme de petits éperons; ete. (ex W. Hook.). RORTIGULLURR. Culiure et multiplication des CALADIUM. Les Caladia *Chantini, *Verschaffelti, argyrospilum, Brongniartü, *argyriles, Houlletü, Neumanni, hastatum, subrotundum Nos. — *Bel- leymei, *Barraquini, *Troubetzkoyi (1) Horruz, splendide phalange végétale, qui a conquis tous les suffrages et fait une sorte de révolution dans le public botanique et horticole ! Comme tout ce qui est grand et beau, ils ont eu leurs apologistes et leurs détracteurs, leurs amis et leurs envieux (demandez plutôt à Lazarille (2)! lisez, lector benevole, un certain Esor!). (1) Nous avons décrit et figuré cette belle espèce sous le nom de : B. Prince Troubetzhoy, que M. Chantin lui avait donné; mais dans la lature botanique, il devient de nécessité absolue, Le inomts eussions dû faire, de latiniser cette dénomination; ce qui au reste ne change rien à l'affaire! Les astéri- ques désignent les espèces ou variélés figurées dans l’Ilustration horticole. Nous omeltons ici ep C. thripedestrum, qui, comme on l’a remarqué, ne présente aucun caractère réellement différentiel avec le C. marmoratum, que nous ne issi ll t lorsque nous avons créé cette espèce. (2) Phrase tirée d’une pièce-féerie fameuse (Le Pied de Mouton) et devenue proverbiale! 84 MISCELLANÉES. Que résulte-t-il de tout ce bruit? que les Caladia, en dépit de quelques esprits chagrins, méritent de tous points l'admiration qu'ils ont suscitée, la vogue dont ils jouissent : vogue qui, nous n’en doutons point, durera autant que les amateurs auront le sens de l'esthétique végétale et du bon gout. Pour seconder cette vogue, et répondant aux demandes de plusieurs correspondants zêlés, nous croyons devoir revenir sur la culture de ces belles plantes, et en donner ici une notice un peu plus détaillée que celle due à notre habile éditeur, et que l’on trouve à la suite de l’article Espèces ET VARIÉTÉS NOUVELLES DE CaLapium (T° V. PI. 185). Culture en pleine terre. Le mode de culture, qui serait de beaucoup préférable, serait celui de la plantation en pleine terre. Aussi l'amateur qui, dans une grande serre, pourra disposer d’un peu d'espace, où il fera arranger une corbeille, soit ronde, soit semi-circulaire, soit enfin une plate-bande quelconque, expo- sée à mi-ombre, la remplira d’un compost tel que celui-ci : 1/3 de terre de gazon, tirée des fossés bourbeux ; 1/3 de terre de bois ou de bruyère, ou de feuilles bien décomposées; 1/6 de sable bien fin; 1/6 mi-parti de terreau de fumier bien consommé et de terre franche: le tout bien mélangé et pré- paré en tas à l'avance ct remué plusieurs fois. Un sous-sol formé d’un épais drainage de platras, de briques brisées, de tessons de pots, ete., recevra ce compost sur 0,50 à 0,40 d'épaisseur. Tout étant ainsi disposé, on plantera à la main, à 0,12 ou 0,15 de pro- fondeur, selon leur grosseur, les tubercules des Culadia, et à au moins 0,50 de distance l'un de l’autre, en les plaçant en quinconce. Nous ne recommandons un aussi grand intervalle, quand celui de 0,50 suffirait, que pour ménager entre les Caladia la plantation d’autres plantes, telles que des Fougères par exemple, dont les admirables dentelles foliaires opposeront un heureux contraste aux feuilles pleines et entières de ceux-ci, où orneront le sol lorsqu'ils auront achevé leur période de végétation. Or, bien que les Fougères exigent un traitement différent de celui des Caludia, leur espacement, suffisamment agencé à l'égard de celui de ces derniers, permettra de leur donner les soins spéciaux qu'elles réclament. Le sol, tout le temps que durera la foliation, la floraison et la fructi- fication (qui peut avoir lieu dans des circonstances favorables), sera tenu frais et légèrement humide par des arrosements, donnés, non au bec de l'arrosoir, mais avec les pommes d’icelui à trous très fins, et faits de manière imiter une pluic fine; de temps à autre de légers seringages, dispensés à Propos, entreticndront la propreté des admirables feuilles des Caladia, en MISCELLANÉES, 85 même temps qu'ils délogeront les insectes suceurs (les cochenilles et les kermès), qui se plaisent fort le long de leurs nervures en dessous. Pas n’est besoin de dire, que ces arrosements et ces seringages ne doivent être distribués que dans des temps chauds, lorsque l'évaporation aqueuse pourra promptement avoir lieu ; sans quoi la stagnation de l’eau sur les feuilles en altérerait bien vite le tissu délicat et en causerait la pourriture par les byssus qu’elle ferait naître. Au fur et à mesure que surviendra la fanaison des feuilles, on diminuera de même le nombre et l'abondance des arrosements, pour les cessrr tout-à-fait (sauf sur les Fougères), dès qu’elles seront couchées et sèchées sur le sol. On laissera le tout dans cet état pendant deux mois au moins, trois au plus, sauf les quelques exceptions qui pourraient se présenter dans les phases diverses de la végétation : telles ou telles espèces ou variétés pour- raient, par exemple, continuer à végéter plus ou moins, et dès lors, à ces retardataires, on dispenserait, en le mitigeant, le traitement indiqué. Il n’est pas facile, sous, nos climats, où la température est si indécise et si variable, d'indiquer des époques absolues de plantation et de culture des Caladia. Toutefois, les moments les plus favorables, d’après les expé- riences faites, seraient les mois de novembre, décembre et de janvier; celui du repos de juillet à octobre. Les Caladia drageonnent beaucoup; et comme leurs nombreux rejetons, tout en épuisant le tubercule-mère, lui enlèveraient ses forces végétatives et en rendraient la floraison incertaine et chétive, il est nécessaire de les enle- ver. Tous les deux ans, ou plutôt tous les trois ou quatre ans au plus tard, après la cessation totale de toute végétation, et après un repos comparatif de deux ou trois mois, on enlèvera avec beaucoup de précaution, et de préférence avec la main (la terre, nous avons à peine besoin de le dire, aura subi de fréquents béquillages et aura été légèrement retournée de temps en temps, pour la rendre très meuble, et empêcher les mousses, les conferves, les marchantias, ete., de s'y développer à la surface), les nber- cules entourés de leur progéniture, qu'on en détachera par un léger mouvement du pouce et de l'index. On les laissera trois ou quatre jus, dans un lieu sec, sur une tablette, pour les faire se dévbe remplète ment, et laisser cicatriser la blessure produite par la séparation; on saisira ce moment pour remuer profondément le sol et le renouveler par moitié (on sait qu’une plante cultivée ne peut Rngionps rester ces le même sol, où, au milicu de l'épuisement de GoRui ot, par la ppt et les déjections de ses propres racines, elle agua el runs Dent); après quoi, on replantera, comme à FOERORIE, mure. sat HA Né indiquées, en ayant soin, comme nous l'avons déjà dit, de proportionner la paie 86 MISCELLANÉES. deur, à laquelle on les placera, à la grosseur des tubercules ; ainsi, cette profondeur, pour les jeunes tubercules, ne devra guère dépasser 0,08 à 0,10 au plus. L Sous l’influence du traitement que nous venons de décrire et que nous avons expérimenté, nous avons vu de petits parcs plantés en Caladia, dont l'ampleur et la magnificence foliaire étaient au-dessus de toute apo- logie descriptive. Culture en pots. Tenus en pots, les Caladia, comme au reste toutes les autres plantes, ne sauraient sans doute présenter aux yeux toute la luxuriance de végé- tation, qu'ils déploient lorsqu'ils ont leurs coudées franches; mais rassu- rons bien vite les amateurs à ce sujet, en leur affirmant, et ce en connais- sance de cause, que, bien que cultivés ainsi, les Caladium, avec les soins particuliers que nous allons recommander, leur offriront encore l'aspect le plus charmant possible, et à très peu près la même somme de jouissance, tout en occupant, avantage immense, pour des serres petites ou moyennes, beaucoup moins de place. On se servira de pots proportionnés au volume des tubercules (0,10 à 0,15 de diamètre au sommet en dedans, et plus larges, en comparaison, que profonds (0-15-20), bien drainés et remplis du compost indiqué. Les tubercules ÿ seront plantés isolément au tiers supérieur du contenu terreux. On les placera sur une tablette de la serre, à mi-ombre, ou sur une couche tiède, ombragée contre les rayons du soleil, ou enfin péle-mêéle avec les autres plantes de la serre chaude, mais toujours de facon à ce que toutes soient chauffées d’une manière artificielle quelconque; et dès lors, même mode d’arrosement et de seringage que celui indiqué ci-dessus! La principale différence de traitement à appliquer en cas de culture en pots, c'est que chaque année, après l'évolution totale des phases de la végétation des Calalia, la terre devra être entièrement renouvelée, après l'époque achevée du repos absolu. Alors, s’il y a lieu, on emploiera des pots plus grands, et les rejetons, s’il s’en trouve, seront séparés et plantés dans de petits pots, proportionnés à leur grosseur, et seront du reste traités dès lors comme leurs mères, et ainsi que nous l'avons expliqué ci-dessus. PPRARPRPARAAP Aux Caladia cultivés en pleine terre, outre les Fougères dont nous avons conseillé l’interposition, on peut joindre encore beaucoup d’autres plantes, plus ou moins naines, telles que des Amaryllis (Hippeastrum!) des Anthurium acaules, des Zegonia (surtout l), des Eucharis, des Mélas- tomacées (Sonerila, Centradenia, etc.), des Maranta, des Phrynium, ete. ,ete., dont l’ensemble ravissant charmerait tous les yeux. é a < W "} #1 ILE EET ian UO HORT KE darruo ne. an G BLEGANTISSINES Hortul | haude.) CJerre € Le de France à Î Planche 265. PANDANUS MAURITIANUS, BAQUOIS DE L’ÎLE-DE-FRANCE. Eryu. Altération des mots malais Pandang, Pangdun, Pandan, dénominations communes des espèces de ce genre dans l’Inde. PANDANACEZ. CHARACT. GENER. Flores dioici (1); o" : spadiæ compositus thyrsoideus (2); Slamina plurima conferta, filamentis fili- formibus, antheris bilocularibus (5). Q : spadix simplex. Ovaria plurima dense conferta libera v. in phalanges connata (4) uniovulata (5); ovulo e basi placentæ pa- rietalis adscendenti anatropo. Stigmata scssilia distincta, Drupæ fibrosæ (6) in phalanges connatæ (7) monospermæ, putamine ossco. Semen e basi placentæ parictalis erectum (basi aflixum medio placentæ latere interiore putaminis ad- natæ; KR, BR.); festa membranacea in pluribus rbaphidophora, rhaphi filiformi obsoleta. Embryo in basi ($) albuminis dense carnosi minimus orthotropus, ra- dicula hilum attingente infera. Caudex (9) arboreus strictus sæpe sto- lonifer, foliis phyllodineis trifariam im- bricatis elongato-lineari-lanceolatis am- plexicaulibus margine sæpius spino- sis (10); spathis confertis sæpe coloratis ex axilla spadices exserentibus. Exouicu. Gen. PJ, 1711. Pandanus L. Fil. suppl. 64. 424. Juss. Gen. 444. Lamarck, Illust. t. 798. Porr. Encycel. suppl. L. 575. R. Br. Prodr. 341. Jaco. Fragm. t, 14. f. 2, Roxe. Co- rom. t, 94. 96. Durenir-Tu. Journ. d. Bot. I. 45. MirBez, Ann. Mus. XVI. t, 17. - ScnoTT, Melet. 15. Kunrx, Enum. III. 94. 583. Gaunicn. Voy. d. la Bonite, t. 22, 9 spec. indescr. Warp. Annal. I, 753. Meisx. Gen. PI. 559 (268). DEVRIESE, FI. des Jard. du roy. des Pays-Bas, 1. 10. RumPx, Herb. Amboin. IV. 153. t. LXXIV-LXXXII (Pandanus et Ba- A AS + E 4 (1) Absolute nudi (perianthio destituti). (2) V.-paniculatus elongatus nutans. (5) Stamina immunerabilia confertissima solitaria v. fasciculata, tune et pluribus in pediculo insertis in amentis pluribus dense approximatis disposita; antheris oblongis lateraliter dehiscentibus. (4) Vide not. (7). (5) In quibusdam pluriovulata ? (6) Plus minus fibrosæ, nonnumquam subsucculentæ et idcireo edules. (7) Vel potius in globos conos ovave continuos Ananassas referentes seu fascicu- lato-distantes sæpiusque longe suspensos pendulos connatæ, pressione mutua sex- angulatæ valdeque lateraliter compressæ, apice basique præsertim angustatæ et pyramidatæ nonnumquam edules. (8) V. apice? : 4 Adumbratio generis sp um : (9) Caudeæ arboreus elatus, ingens v. mediocris v. nanus strictus v. divaricatus v. decumbens dichotome plus minus ramosus, foliorum delapsorum irregulariter cicatrisatus, radicibus paucis robustissimis dichotome furcatis e terra alte excedenti- bus in aere suspensus; foliis caricineis (sed giganteis) : id est : elongato-ligulatis angulatim canaliculatis dorso acute carinatis acuminatissimis de medio ad apicem subplanis bifarie trifarie spiraliter confertissime insertis amplexicaulibus, margini- bus carinaque dense uncinatim aculeatis, rarius integris.... etc, te Patria : India et insulæ ejus, et Oceani magni et Africæ orientalis, in Africa ipsa raræ, in Australia dubiæ, ex in America exsules sed in ea importatæ et cultæ. (10) Rectius aculeatis. TOME VII. — DÉCEMBRE 1860. 19 PANDANUS MAURITIANUS, geu). Pauiss. D. Beauv. F1, d'Ow. I. t. 21. Turrin, Dict. d. Sc. nat. Atlas, Monoc. t. 10, 11. — Kaïda Rene (1), Hort. Ma- lab. IL t. 1-8. Arthrodactylis (nec Athro- dactylis, ut quidam scribunt!) Fonsr. Char. gen. 57. Keurva Fonsk. Ægypt. 172. Hydrorrhiza Coumers. msc. — Va- coua, Baquois et Vaquois des colons! CHARACT. SPECIF, Plantæ adhuc in hortis nimium novellæ non adsunt recte definiendæ ! Species dicitur humilis du- mosa valdeque ramosa! (Vide infra in - texlu gallico!). Pandanus mauritianus Hort, Kew. .…..? — elegantissimus HorruL. PAROI RARIRPRPIPRARRANAR Les Pandanus, par le grandiose de leur port, leurs formes élégantes, leur effet dans le paysage, disputent la palme du pittoresque aux Palmiers et leur cèdent à peine sous ce rapport. Aussi peut-on, à juste litre, et sans trop exagérer, les assimiler à ces Princes des végétaux, style linnéen ! Comme ces derniers, ils affectent les ports les plus divers; tantôt majestueux, leur stipe droit, élancé, s’élance à environ vingt mètres de hauteur, et là se ramifie en une vaste cime d’environ 6-8 mètres et plus de diamètre. Alors que leur tête se balance dans les airs, agitée par les vents, leur base, elle-même, a depuis longtemps abandonné le sol, au-dessus duquel leur caudex se tient suspendu par de puissantes racines ramifiées- bifurquées, comme leurs branches, et sous lesquelles, comme sous de vastes arcades, on peut aisément cireuler, Toutes les espèces, intermédiaires ou naines, offrent ce curieux caractère, lequel se remarque, comme on sait, à un haut dégré chez les Rhizophores. Au moment de l’anthèse, chez la plupart des espèces, les fleurs mâles (ces plantes sont dioïques) exhalent un parfum puissant, agréable, et qui se répand au loin et dure longtemps, alors même qu'elles sont dessèchées. Selon Rumph, ce parfum serait exhalé, non par les fleurs, mais par les feuilles florales ! c’est là une erreur, qu'il est à peine besoin de réfuter ; et notre opinion d’ailleurs se trouve amplement confirmée par la floraison de diverses espèces qui a eu lieu dans plusieurs jardins en Europe, Entr'autres exemples, le Pandanus furcatus Roxs., qui a fleuri dans le Jardin botanique d'Amsterdam, a rempli pendant deux ou trois jours, la nuit surtout, la serre de ses énergiques parfums, que l’on a comparés à ceux du Muguet (Convallaria maÿalis). 1 en a été de même au Jardin botanique de Paris (ou Muséum impérial d'histoire nalurelle) du Pan- danus utilis. On énumère jusqu'aujourd’hui plus de trente espèces de ce genre, toutes encore peu connues el mal définies, malgré toutes les facilités qu'ont eues (1) Henry van Reepe! sic in opere suo signat auctor ! eur auctores omnes scrip- serunt et scribunt adhuc Runeene ? PANDANUS MAURITIANUS. les botanistes, grâce à la commodité des communications et à l'abondance des matériaux, pour l'illustration complète de ces plantes; et la preuve de l'énorme et regrettable lacune qui existe à ce sujet dans la Science, résulte de la diagnose générique la plus récente que nous ayons repro- duite plus haut : diagnose aussi vague qu’incomplète et inexacte, à la- quelle nous avons cherché à suppléer, autant que nous l'avons pu, grâce aux Connaissances générales et superficielles que nous avons acquises de de quelques espèces ; mais que nous n'avons pu établir botaniquement, faute de documents en nature secs ou vivants (fleurs et fruits, ete.) qui nous font absolument défaut. Ainsi, par exemple, l'ovaire est-il mono- sperme ou polysperme? L’embryon est-il apicilaire ou basilaire, …. etc. ? Rien de ces importantes questions n’est encore résolu d’une manière cer- taine. Dans l'échelle des êtres végétaux, les Pandanées, plus simples dans leur organisation, sont un peu au-dessous des Palmiers, chez qui se présentent à un plus haut dégré les caractères qui signalent les végétaux d'ordre supérieur : c'est-à-dire, un périanthe simple ou double et des organes génitaux définis. Sous le rapport de la conformation de ces organes, on les a comparées, non sans raison, aux Aracées, à la suite desquelles on les place immédiatement dans le Système naturel et avant les Palmiers. Si, sous le rapport du grandiose, elles le cèdent quelque peu à ceux-ci, comme nous l’avons dit ci-dessus, leur effet dans le paysage de leurs contrées natales, comme dans nos serres, est éminemment pittoresque et ornemen- tal, ainsi que chacun de nos lecteurs a pu le remarquer. Mais ce n’est pas seulement par la beauté et la pittorescité du port que brillent les Baquois : l’industrie et l’économie domestique en tirent encore un bon parti. Les indigènes font de leurs longues feuilles coriaces et solides des paniers, des corbeilles, des sacs, des nattes, et même des chapeaux et de menus ouvrages; tandis que du tronc solide des grandes espèces, le P. utilis, par exemple, ils font des pieux, des solives et des lattes pour les constructions de leurs maisons. Quelques espèces, le P. edulis, entr'autres, donnent des fruits comestibles ; les fleurs du P. odoratissimus, fort odo- rantes, comme au reste celles de la plupart des autres espèces, sont égale- ment, dit-on, comestibles, préparées qu’elles sont probablement d’une certaine façon; et on leur suppose des vertus aphrodisiaques. Les feuilles de plusieurs espèces possèdent aussi un suc légèrement astringent, et qu’on administre contre la diarrhée et la dyssenterie. Enfin, quelques auteurs ajoutent qu'on en mange aussi les jeunes ponrgeons, à la façon de ceux de quelques Palmiers, vulgairement des choux caraïbes (Cocos nucifera, Areca oleracea, etc.). PANDANUS MAURITIANUS. C'est un genre parfaitement homogène, et tellement, que, quelque diversifiées qu’en soient entre elles les espèces, on les reconnaît aisément à l'aspect général qu’elles présentent individuellement, On en cultive plus de vingt espèces dans les jardins (P. utilis Borv, odoratissimus L,. f., Candelabrum Pauss. Beauv., furcatus Roxe., amaryllidifolius Roxs. [nee amaryllifolius ut sphalmate seribitur (1)!], inermis Roxe., lœvis Ruwrn, caricosus Ruwru, Bagea Rumrn? etc. (2)). Leurs feuilles terminales, extrêmement serrées à la base, spirales-trifariées, embrassantes à la base, très longuement ligulées, et à section triangulaire (comme pliées en angle aigu, dont le sommet est une carène prononcée) de la base au milieu, comme planes ensuite et étalées-récurves, semblent celles de quelques Carex gigantesques, mais généralement pourvues sur leurs bords et sur leur carène d’aiguillons (et non d’épines, comme disent les auteurs) serrés, oncinés, très vigoureux et déchiranis, quoique petits. Chez les mâles, d'entre les feuilles pend un très long spadice, ordinairement coloré, des bractées duquel sortent de nombreux et robustes épis caudiformes ou amentiformes, compacts, disposés en panicule, et formés d'innombrables étamines le plus souvent fasciculées, sans périanthe, ni vestiges de style. Chez les femelles, ce spadice est plus court, mais pendant également ; absence de même de périanthe ; ovaires extrêmement nombreux, anguleux, diver- sement groupés, compacts, atténués à la base et au sommet, lequel est un stigmate (ou plusieurs?) sessile. À ces ovaires succèdent des drupes, le plus ordinairement sèches et fibreuses, hexaèdres (c’est-à-dire compri- mées latéralement par leur pression mutuelle et à double biseau sur les bords), atténuées à la base, pyramidées au sommet; elles constituent, par leur réunion, des boules, dont le diamètre dépasse quelquefois celui d'une tête humaine, des cônes, des ovoides compacts et continus, imitant de monstrueux ananas, ou plus rarement espacés en épis, mais toujours suspendus par un long pédoncule : caractère qui ajoute singulièrement à la pittorescité du fucies des espèces. Chez toutes, le tronc, ou arborescent, ou médiocre, ou nain, est exhaussé au-dessus du sol par d'énormes racines, quelquefois presqu’aussi grosses que lui, mais peu nombreuses et souvent ramifiées ; chez quelques grandes espèces, ces racines, disposées comme des arcades, sont tellement élevées, qu’un homme, même à cheval, peut facilement passer par des- sous, Qu'on juge de l'effet paysagiste de telles plantes! (1) Amaryllis, gén. —idis, Vins. ('Amepoaas, ds) : la syncope dans ce mot n'est pas gram- maticalement possible, (2) Le Pandanus gramineus des jardins est un Freycinelia (Pinnrk PANDANUS MAURITIANUS, La belle vignette, que nous avons jointe à notre planche 265, et dans laquelle nous avons combiné, mais sur une échelle extrêmement réduite, tout ce qui se rapporte à l’une des espèces principales et le mieux con- nues (P. utilis), port, inflorescence et fleurs mâles, fleur femelle; fruit, etc., peut donner à nos lecteurs une idée suffisante et du genre et des espèces qui le composent (V. l'explication des figures analytiques). Une telle figure était d'autant plus nécessaire, pour concevoir cette idée, que ces plantes sont encore peu connues ; qu'il est extrémement rare d'en obser- ver l'inflorescence dans nos serres, bien plus encore la fructification. Nous avons cherché en outre, par nos adumbrationes génériques et nos explications précédentes, à donner de ces plantes un ensemble littéraire et scientifique satisfesant, quoad tempus! ce qui n’avait pas encore été fait, QUE NOUS SACHIONS DU Moins! Nous allons le compléter par quelques don- nées géographiques, Les Pandanus croissent dans l'Inde orientale, mais surtout dans ses archipels et dans ceux de l'Océan indien et pacifique; on les trouve en grand nombre dans les grandes îles voisines du continent africain (côtes orientales; Ile de France et de Bourbon, Madagascar, etc.); mais, chose remarquable, ils sont rares, à ce qu’il semble, sur ce continent ; nulle espèce n’est citée non plus comme appartenant originairement à l'Amé- rique ; et le très petit nombre de celles qu’on indique comme propres à la Nouvelle-Hollande, sont fort douteuses et paraissent plutôt être des Frey- cinelia. Ils semblent avoir existé dans notre Monde antédiluvien; et la preuve de ce fait intéressant résulte de la découverte dans des terrains de sédi- ment supérieur de fruits exactement semblables à ceux de nos espèces modernes. Communs surtout dans l'Ile de France, où on les connait vulgairement sous le nom de Vaquois ou de Baquois, etc., ils y couvrent de leur végé- tation des plaines sablonneuses, incessamment dévorées par les rayons d’un soleil brülant. La Nature, cette mère prévoyante, leur a donné, pour résister à cette action torride, un moyen puissant : des racines aériennes, lesquelles, partant de leur tronc, sont munies à leur extrémité d’un appa- reil curieux, qui ne tombe qu’au moment où ces racines atteignent le sol pour s’y enfoncer : c’est une sorte de coupe, formée d'un tissu cellulaire lâche, protégeant leurs tendres extrémités et puisant dans l'atmosphère le peu d'humidité qui s’y trouve, jusqu’à ce qu'elles se plongent en terre, pour apporter à la plante un nouveau surcroît de nourriture, La charmante plante que nous figurons ci-contre (PI. 265), et qui nous PANDANUS MAURITIANUS, a déterminé à relater toutes les observations qui précèdent, observations qui, nous l’espérons, n’auront pas fatigué l'attention du lecteur, est bien certainement une espèce du genre, ainsi qu’on doit le présumer à cause de son habilus, et de son habitat. Elle est d'introduction toute récente en Europe ; on la dit originaire de l'Ile de France, comme l’in- dique son nom spécifique, d’où en ont été envoyées des graines, tant en Angleterre (Kew) qu’en Belgique; et nous ne savons rien de plus au sujet de son histoire, si ce n’est que c’est une espèce naine, ou à peu prés, formant dans son pays natal d'épais buissons, remarquables, comme en témoigne notre dessin, par la beauté de la verdure de ses feuilles linéai- res, gracieusement récurves, et la richesse du coloris cocciné des aiguil- lons qui les bordent et se montrent aussi, mais moins nombreux, sur la carène. L’individu figuré ci-contre, encore très jeune, et de grandeur naturelle, quant au feuillage! a été obtenu de semis dans l'établissement À. Verschaffelt. Ca, Leu. Explication des Figures analytiques. PLancne 265 (coLomée). Port actuel d’une très jeune plante obtenue de semis. Fig. 1. 2. Graine (drupe !), vue sur les deux faces, grd. nat, PLancuE Noire adjointe, Fig. 4. Port d’un Pandanus utilis ®, réduit au 60ème environ; l'établissement A. Verschaffelt est à même d’en fournir de jeunes et beaux individus. L'homme qui passe sous ses racines inférieures sert à indiquer les dimensions de la plante. Fig. 2. Inflorescence mâle, réduite au 6ème, Fig. 5. Rameau et fruit, réduits au 6ème, Fig. 4. Une portion du rhachis staminal. Fig. 5. Une étamine, avec sa déhiscence latérale, Fig. 6. Portion du fruit coupé verticalement. A. Placentaire. B. Drupes. Fig. 7. Une drupe isolée. Fig. 8. La même, coupée horizontalement. A. Loges. B. Graines. Fig. 9. Une graine isolée. Fig. 10. La même, coupée verticalement, pour faire voir l'embryon. (Tune, 1, c.). : CULTURE. (S. Cu.) De la chaleur sans excès ; une légère, mais constante humidité, par les arrosages, et des seringages sous les feuilles, en évitant en hiver de jeter de l'eau dans le cœur; des vases très profonds, mais étroits; une terre compacte et riche en humus, au-dessus d'un épais drainage ; telles sont en somme les exigences de la culture des Pandanus. A. V, Vertes me” arr 6... ZStro0bané del &Lith. à Gand. PORT, INFLORESCENCE ET FRUCTIFICATION : des Parndanees. Pandenite tit. BORY. A Verschaffele, publ. PT 2 4 AN @] HORT "e f [e re D pp Ô AN (ti | Co Nouvelle KÇalles du Sud { Ser 0) [Q) P XAL/UL (9 Le.) rO » à À Planche 266. EPACRIS MULTIFLORA, ÉPACRIDE à fleurs nombreuses. Érym. V. ci-dessus, Te VI, PI. 494. EracripaceæÆ $ EPACRIDÆ. CHARACT. GENER. Calyæ 5-partitus coloratus multi-bracteolatus, bracteolis textura calycis (confertissimis spiraliter imbricatis cum illa apice subconfusis). Corolla hypogyna tubulosa, limbo 5-par- tito patente (v. subclauso) imberbi. Sta- mina 5 corollæ tubo inserta inelusa v. rarius exserta, filamentis filiformibus (v. subnullis); antheris supra medium peltatis (v. oblongis). Squamulæ hypo- gynæ 5. Ovarium 5-loculare, loculis multiovulatis. Stylus simplex, stigmate obtuso (v. capitato). Capsula 5-locularis, placentis columnæ centrali adnatis. Se- mina plurima. Fruticuli in Nova-Hollandia obvii, in Nova-Zelandia rari, sæpius glabri; fo- liis sparsis petiolatis v. basi simplici ses- silibus : floribus axillaribus sœæpius spi- cam foliatam formantibus albis v. pur- purascentibus. Esouicn. Gen. PI. 4281, (Except. parenth. nostr.) Epacris Surra (Forsr., Linx.), Exot. Bot. 77. t. 39-40. Cavan. Ie. t. 544-547. Lamicz. Nov.-Holl. t. 55-58. R. Br. Prodr. 550. Juss. Gen. 161. Less. et Rica. FI. Nov.-Zel. 215. t. 29. SWEET, FL. austr. t. 4. Meisn. Gen. PI. 249 (157). Wazr. Repert. II. 751. VI. 425. Annal. a I. 485. etc. — Bot. Mag. t. 844. 982, 1170. 5168. 5245, 5255. 5264. 3407. 5658. 3775. Bot. Reg. t. 1551. t. 19 (1859). t. 5 (1845). etc. etc. CHARACT. SPECIF, Robusta, ramis junioribus furfuraceo-puberulis; petio- lis plano-canaliculatis brevissimis, foliis ovato-lanceolatis acuminato-acutissimis crassiuseulis glaberrimis coriaceis; pedi- cellis brevissimis puberulis apice extre- mo 4-2-bracteatis, bracteis glaberrimis viridibus applicatis, sicut et 15-16 brac- teolis triseriato-imbricatis ovatis acutis margine tenerrime fimbriatis rubescen- tibus, ut calyx; corollæ tubo oblongo extus subcostato vix ad faucem dilatato lætissime coccineo, limbi albidi lobis sex! (an semper ?) ovatis imbricatis apice tenuiter bilobis vix explicatis ; stamini- bus subsessilibus; antheris oblongis ; filamentis eum tubo coalitis sed perspi- cuis, -unde tubi costæ! squamis ovarii subquadratis apice subbilobis, ovario rotundato glaberrimo (nt flos totus!) apice 5-lobulato; stigmate subcapitato papilloso. Nomis, ex nat. viv.! Epacris multifiora Horr. ANGL! ct Nos. !!! sub tabula præsenli! PLPRPIIPAN Il n’est aucun de nos lecteurs qui puisse méconnaître la gentillesse, l'élégance et le joli effet des Epacrides dans nos serres, où elles rivalisent d’attraits avec les Erica, mais avee un port plus rigide et plus vigoureux. La plante, dont nous offrons ci-contre une image fidèle, est une char- mante addition aux espèces du genre, auxquelles avec avantage elle peut disputer la palme du mérite. M. À. Verschaffelt, qui le premier l'a intro- duite, et cette année même (1860), dans les jardins du continent, l'a reçue de MM. Rollisson, horticulteurs à Tooting (Angleterre), à qui elle avait été adressée tout récemment de la Nouvelle-Galles du Sud : et ce fait n'a pas peu contribué à nous décider à la regarder .comme une espèce EPACRIS MULTIFLORA, distincte : opinion que d’ailleurs ses caractères spécifiques nous ont paru justifier. Elle est plus vigoureuse, plus élevée qu'aucune des congénères que nous connaissions, et plus florifère, sans doute, ainsi que l'indique le nom spécifique qui lui a été donné de l’autre côté du détroit et que nous avons dû adopter, comme rationnel et mérité, Le port en est élancé; les branches allongées, rigides, robustes, furfuracées-pubérules pendant la jeunesse, et à épiderme brunâtre; les feuilles très serrées, très brièvement pétiolées, ovées-lancéolées, longuement acuminées, très aiguës, légèrement défléchies. Les fleurs en sont fort nombreuses, très serrées, grandes, au long tube cocciné vif, au limbe blanc de crême, et forment un racème subterminal, qui n’a pas moins de 0,20 de longueur. L'Epacris mulliflora fleurit de juin à juillet, et deviendra l’un des prin- cipaux ornements de la serre froide, où déjà elle boutonne dès les premiers jours du printemps. Ca. Leu. Explication des Figures analytiques, À. A. Sommet et base florale d’un rameau, grd. naturelle. Fig. 1. Squames calycinales. Fig. 2. Une de ces squames isolées, Fig. 3. Corolle. Fig. 4. Ovaire et style. CULTURE, (S. FR.) Voyez les notices déjà publiées à ce sujet dans ce recueil, à l'occasion des congénères. AY, ’ ) A À ANLeEX “ 3 a Ce De. Sens -Gardl. (Serre froide. } r , L FH orëce schaffelé Planche 267. ATALEA Gxoica) DUC D'AREMBERG, Érvm., Cuaracr. Gene. et spectre. Vide nostrum Jardin fleuriste, Te IT, sub PI. 257. RPPRPPP SPP SPP SL PS IPS Cette nouvelle et charmante hybride d'Azalée indienne est un produit de l’horticulture gantoise, obtenue de semis par M. Jean Verschaffelt, horti- culteur à Gand, de qui notre éditeur en a acquis l'édition entière, et l'a dédiée à ME le Duc d’Aremberg, l'un des promoteurs les plus généreux et les plus zéêlés de l’horticulture que nous connaissions, Puisse cette dédicace assurer à jamais sa mémoire! Elle est extrêmement vigoureuse, pubérule, élancée, bien buissonnante et abondamment florifère ; les feuilles en sont très serrées, obovées- mucronées au sommet, atténuées-pétiolées à la base, ciliées aux bords, d'un vert olivâtre. Les fleurs sont très grandes, conformées comme dans les autres espèces (toutefois le lobe supérieur, de chaque côté à la base, et les deux intermédiaires du côté inférieur fortement auriculés-lobés), d'un blanc pur, largement lavé de rose (macules longuement et irrégu- lièrement dentées aux bords) et largement strié d’écarlate. Le premier, de chaque côté de la strie panachée qui le divise longitudinalement en deux parties, porte vers la base une ample macule cramoisie, avec de nombreux accents circonflexes bruns (1). Cette charmante variété, charmante n’est que juste, n’est que littérale, en raison de son frais et délicat coloris, s'impose d’elle à tout amateur éclairé. Elle sera disponible au printemps prochain dans l'établissement de notre éditeur, Cn.:Erx, (1) Qu'on nous pardonne cette nouvelle dénomination en faveur de sa justesse ! TOM. VII. — DÉCEMBRE 1860. 20 Planche 268. CEANOTHUS ELEGANS. CÉANOTHE ÉLÉGANT, Érys. V. Jardin fleuriste, Te Ier, PI. 11. RHAMNACEX. CHARACT, GENER. V. ibidem. CHARACT. SPECIF. Caule et ramis juventute puberulis, ramulis erectis sub- fastigiatis sat robustis; foliis obovato- cuneatis coriaceis margine denticulato- mucronatis apice subtruncato-rotundatis nec raro subacutis supra nitide glabris pallide virentibus infra (sub lente) tomen- tosulis; petiolis brevibus supra planis versus apicem duas squamulas (stipellas) gerentibus, basi stipula gemina deltoi- deo-acuminata brunnca persistente suf- fultis; floribus fasciculato-cymoso-race- mosis sparsis v. subumbellatis; pedun- culis axillaribus folia longe superantibus tenuissime glanduloso-pilosis, bracteis bracteolisque cito caducis, pedicellis glaberrimis gracillimis; floribus ut in genere; disco plano 10-lobulato; stylo segmenta calycina superante, sed brevis- simo robusto, stigmatibus subpatulis apice capitulatis. Nos. ad nat. viv.! Ceanothus elegans Hont, ANGL. et Nos.!! RP RP PP PP PR PIN DNr Comparé à ses congénères, les C. papillosus Tonn. et Gray (Jard. fleur. L. PI. 17. Bot. Mag. t. 4815), rigidus Nurr. (Jard. fleur. IV. PI. 548), vérrucosus Nurr. (Bot. Mag. t. 4660. Jard. fleur. III. PI. 316), floribun- dus W. Hook. (Bot. Mag. t. 4806. Illustr. hortic,, supra PI. 258), Lobbianus W. Hook. (Bot. Mag. t. 4810), Veitchianus W. Hook. (Bot. Mag. t. 5127), celui dont il s'agit en est sans doute fort voisin, mais suffi- samment distinct, ainsi qu’il est facile de s’en assurer tant par la compa- raison des individus vivants que par les descriptions et les figures citées. Toutes ces plantes se ressemblent tellement au premier aspect qu'il est vraiment peu aisé de les distinguer les unes des autres, si ce n’est par un examen allentif. C’est de cette manière que nous nous sommes décidé à considérer celle dont il s’agit comme espèce, Nous l'avons observée pour la première fois en fleurs, en juin de cette année (1860), dans l'établissement de notre éditeur, qui l'avait reçue tout récemment d'Angleterre, sous le nom que nous adoptons ici, et comme venant de l'Australie: erreur (que porte la figure ci-contre) que nous avons à peine besoin de réfuter : personne n’ignore que tous ces charmants arbrisseaux sont exclusivement propres à l'Amérique septentrionale, et notamment à la Californie. Au reste, nous ne savons rien de son histoire. C’est, toujours comme ses congénères, un petit arbuste, dressé-fastigié, qui paraît toutefois vigoureux et un peu plus robuste et trapu ; toutes HORT . ANG£ . * / Y : 1 PT ( Serre froide ù ) ) C eauothuso el POLL Australe LL #orcu Of CEANOTHUS ELEGANS. les jeunes pousses en sont pubérules pendant la jeunesse. Les feuilles, comparativement grandes, sont obovées-cunéiformes, coriaces, ou sub- tronquées-arrondies et subaiguës au sommet, d'un vert pâle luisant en-dessus, pâles et subtomenteuses en dessous (sous la loupe). Elles sont portées par de très courts et robustes pétioles, plans en dessus, munis à leur sommet de deux petites squames (stipelles ! caractère curieux qui n’a pas encore été observé dans ce genre, que nous sachions du moins!), et à leur base d’une stipule géminée deltoïde-acuminée, brune, persistante. Les fleurs, conformées exactement comme dans le genre, en offrent aussi le coloris dominant; c’est chez elle un bleu tendre, azurin. Elles sont très nombreuses et forment, par leur réunion en petites ombelles ou fascicules, une ample cyme paniculée. C'est bien certainement l’une des plus élégantes espèces connues, par le nombre de ses fleurs, leur disposition et leur délicat coloris. Elle mérite de tous points une des meilleures places dans la serre froide. Cu. L: Explication des Figures analytiques, Une fleur séparée. CULTURE. (SERRE FROIDE). La culture proprement dite des Ceanothus ne présente pas de difficultés ; mais leur multiplication par le bouturage demande quelques soins, en raison de la consistance un peu ligneuse des jeunes rameaux qu’on doit couper dans ce but. On devra les couper juste au point où la jeune pousse dépasse l'ancienne et avant qu'elle s'aoûte; on opèrera donc en juin ou juillet. Les boutures seront placées sous eloche, sur une couche un peu tiède; et on veillera à ce qu'aucune humidité ne séjourne, ni sur les godets, ni sur la paroi interne des verres. Quant aux pieds-mères, une terre légère et meuble, un drainage suflisant, une tablette dans la serre froide ou tem- pérée en hiver, une place un peu ombragée dehors en été; des arrose- ments assez fréquents! voilà à peu près toutes les exigences de leur culture, AN. PLANTES RECOMMANDÉS. (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Cissus velutinus Linpen (1). Vitaceæ. — Rival du brillant Cissus discolor, ayant comme lui un feuillage aussi diversement, aussi richement coloré, comment se fait-il que celui-ci ne se voie pas Llout aussi fréquem- ment dans les collections, où tous deux confondant leurs beautés, leurs splendeurs, feraient autour des colonnettes ou des piliers d’une serre le plus charmant effet ? Pourquoi aussi a-t-il si tardivement été honoré d’une illustration iconographique ? C’est là encore une plante sur l’histoire de laquelle nous regrettons de ne pouvoir relater aucune particularité! M. William Hooker, qui lui con- sacre une bonne figure et une notice spéciale, ne nous apprend rien non plus à ce sujet, et cite seulement à la suite le nom de M. Linden (catal. (2)), ce qui semble désigner ce zêlé horticulteur, sinon comme l'introducteur proprement dit de la plante, du moins celui à l'initiative duquel on la doit. Le savant anglais pense, et avec raison sans doute, que, comme sa belle congénère citée, elle a pour patrie l'archipel malais, et fait observer que le nom spécifique n’est mérité que dans les jeunes pousses, couvertes alors d'une pubescence veloutée, bientôt décidue et laissant les feuilles plus tard et en général entièrement glabres. Elle ressemble beaucoup à cette dernière, par la forme des tiges et des feuilles : celles-ci toutefois sont très diversement colorées en dessus; là d’un beau vert reflété de pourpre (le dessous, comme chez l’autre, d’un pourpre vif) ; les veines et veinules sont de chaque côté lignées de blanc: bigarrure vive pendant la jeunesse des feuilles et qui ne disparait que tardivement et obsolètement avec l'âge. Les fleurs, insignifiantes, comme dans le genre entier, sont chez elles un peu plus attrayantes qu’à l'ordi- naire, un peu plus volumineuses, différemment conformées, disposées en cyme lâche et d’un rouge corail vif, comme leurs pédicelles, leur très Jong pédoncule, les tiges, les cirres (5) et le dessous des feuilles. () C. caule scandente angulato-ruberrimo ; foliis petiolatis cordato-oblongis obtuse acuminatis dentieu- Jatis Supra purpureo-viridibus ad venas sæpissime albo pictis, subtus eximie sanguineis; pedunceulis petiolo duplo triplove Jongioribus cymisque laxis ruberrimis, W. Hooc. 1, i, c. Cissus velutinus Lixpex, Catal, (sine deser.!) W. Hook. Bot, mag. t. 5207, Octobre 1860. (2) Catalogue de 1855, (3) Et non cirrhes, comme l’écrivent encore quelques botanistes. Voyez dans notre Te Ile, Misc. p.117 (Table), l’étymologie de ce nom. MISCELLANÉES. 87 RORTIGUALURS. APPRIS De l'admission définitive des plantes grimpantes dans les serres et moyen commode de les y conserver. Quand un amateur sincère et enthousiaste des plantes à belles fleurs, visite, soit ses propres serres, soit celles de ses zèlés confrères en Antho- philie, il doit déplorer la nudité qui règne presque du milieu de ces serres jusqu’à leur sommet vitré, à ce sommet surtout, et aux extrémités d’icelles : nudité complète, qui offense l'œil et doit causer (du moins, c’est la sensation que nous éprouvons nous-même) un sentiment de malaise et de froid, pour ainsi dire, qui fait mal. A cette nudité complète, il faut, pour protéger les plantes du bas, suppléer en ombrageant nécessairement les vitres par des toiles, des lattis, ete. : travail incessant et assez dispendieux en raison de la perte de temps qu’il cause! Nous n'ignorons pas qu'un trop grand nombre d’horticulteurs, et d'amateurs même, pour éviter cette perte de temps, laissent les ombrages de leurs serres nuit et jour en place, pendant toute la belle saison et trop souvent même, chose très préjudiciable à la bienvenue des plantes, pendant tout l'hiver. A ce double désagrément d’un ombragement externe à poser et à ôter, ombragement qui nuisait au bel effet de serres élégantes dans un jardin bien tenu, par son aspect sale et terne, le remède était facile : celui d’un ombragement interne au moyen de plantes grimpantes pa- lissées, tout le long du toit et de la devanture des serres; el nous- même cent fois dans nos écrits, nous avons conseillé, proné ce procédé. Rien de plus beau, de plus riche, de plus ornemental, de plus pittoresque que ces centaines de lianes diverses enlacées, enchevètrées au feuillage multiple, aux grandioses et splendides fleurs, Passiflores, Bignones, Sté- phanotes, Bougainvillées, Beaumonties, Echitées, Mandevillées, Dipladé- niées, Hirées, Stigmatophyllées, Hétéroptérydées, Banistériées, Cucurbila- cées, ete., tous magnifiques végétaux, dont on est obligé trop souvent de se priver, faute d’un aménagement convenable. Nous avons vu jadis maintes et maintes serres ainsi ombragées, où tous les cinq ou six ans, par exemple, telles ou telles de ces plantes qui avaient bien fleuri, étaient, pour varier les plaisirs du propriétaire, remplacées par de nouvelles, dont il désirait observer la floraison en nature et non d’après les images. Ceci était un spectable noble et grand! TOME VI, Misc. — NOV. 1860. 17 1 ur 88 MISCELLANÉES, Cherchez aujourd’hui des serres ainsi ombragées!!! En connaissez-vous? Pour nous, nous n’en connaissons plus aucune. Notons avant tout, que ces plantes, qui ornaient si admirablement le toit, les ailes, le fond, les piliers de la serre, n’étaient nullement encombrantes et n'empéchaient point d’entasser, sur les tablettes ou les terre-plein, plantes sur plantes de toute nature. Anthophile enthousiaste et convaineu, déplorant l'absence de ces belles plantes grimpantes, sous l’ombrage fleuri et odoriférant desquelles nous avons lant de fois révé, nous nous sommes enquis de cette vandalesque dévastation ; voici les réponses invariables qui nous ont été faites : que voulez-vous? C'était trop encombrant... Cela fleurissait peu ou point... C'était toujours couvert de vermine, de poussière, d’ordure..… Cela deve- nail trop touffu.….. On ne pouvait jamais les nettoyer... On y perdait un temps considérable, et enfin, pour peindre la serre à l’intérieur, il fallait les briser ou les muliler, elc., etc. Toutes ces accusations contre nos chères plantes grimpantes paraissent plausibles jusqu’à un certain point, mais elles pêchent par la base, Ainsi, avant de se décider à renoncer aux charmants avantages que comportait la culture des plantes grimpantes, avantages qui compensaient largement quelques inconvénients que nous ne pourrions nier, leurs possesseurs avaient-ils donc épuisé tous les moyens de les conserver ? Nullement; et comme aucune lentative n’a été faite dans ce but, on a tout extirpé, arraché sans réflexion, sans discernement ; on s’est montré Goth, Visigoth, Vandale. Mais, va-t-on s’écrier, comment done feriez-vous, vous qui gourmandez si vertement les autres, pour conserver vos chères plantes, les tenir pro- pres, nettes, verdoyantes, vigoureuses, et les obliger à fleurir ! Comment ? voici, et c’est la chose du monde la plus simple! ct la figure ci-dessous vous explique le procédé dont je vous conseille l'adoption : Échelle d’un décimètre par mètre. 11 12 [3 | 4 15 centim. un mére. MISCELLANÉES. 89 On disposerait : cinq fines tringlettes de fil de fer galvanisé, de deux millimètres environ de diamètre, longues d'environ deux mètres, espacées entre elles de dix centimètres, et reliées de même par trois tringlettes semblables, une à chaque extrémité, l’autre au milieu (1), le tout formant un carré long (ou parallélogramme ou rectangle); la quantité de ces rectangles seraient calculée nécessairement, en nombre, en longueur et en largeur, tout d’abord d’après les dimensions de la serre et d’après l’espace plus ou moins limité dans lequel on voudrait les admettre, soit qu'ils occupassent la totalité du dessous vitré de la serre, soit une partie seule- ment. Au moyen de crochets fixés aux chevrons des châssis, on suspen- drait facilement ces treillages, au toit de la serre, en les fixant horizon- talement, ou mieux encore, pour la commodité du service, transversale- ment (2) à deux décimètres environ du verre. Dès lors rien de plus facile que le palissage des plantes sur ces treil- lages; rien de plus facile que leur lavage, leur épluchage, ete., en abais- sant successivement chacun d’eux, posé sur une échelle double, ou de toute autre manière que conseillera le plus ou moins de commodités à la disposition de l'opérateur. Il va de soi qu'on peut à volonté rétrécir ou agrandir les dimensions que nous avons fixées à priori, et dans le seul but de proposer un palissage commode et avantageux pour l'élevage des plantes grimpantes, pour l'ombragement ornemental de la serre et au grand bénéfice des autres plantes cultivées par dessous. Pour le fond et les côtés de la serre, mêmes moyens à employer. en ayant soin, pour faciliter la manœuvre, de fixer toujours les treillages verticalement et non horizontalement, De même encore, autour des piliers ou des colonneltes, qui soutiennent le toit, on fixerait ces trin- glettes cireulairement, mais toujours en leur donnant une longueur et un espacement semblables, sur un diamètre nécessairement moindre, et en les maintenant alors à une distance d'environ dix centimètres seule- ment du point d'appui; ce qu’on aura fait aussi pour les murs de fond ou latéraux. Cette différence de distance, entre ces piliers et ces murs et celle que nous indiquons entre le toit vitré et les treillages, n’a pas besoin de commentaires (les plantes ne doivent point toucher le verre, pour que l'air puisse librement circuler entre elles et lui) Un ombrage permanent ainsi disposé, bien aménagé, serait, nous le répétons volontiers, admirablement ornemental, Arrivons maintenant à la culture proprement dite des plantes -grimpantes, destinées à être palissées sur les treillages. Aux quatre coins de la bâche principale, et d'après ses dimensions, au à peine besoin de dire que les petites tringlettes transversales, servant à maintenir les {1) Nous avons longitudinales, feraient dans ce but un tour sur celles-ci. (2) La position transversale de ces légers châssis en permett et plus facile. rait le maniement d'une façon plus prompte 0 30 - MISCELLANÉES. milieu, quatre ou six encaissements seraient pratiqués, larges et profonds, remplis d’une riche terre, un peu compacte et très riche en humus. De même encore, sur la pleine-terre des plates-bandes latérales, ou du derrière de la serre (dans ces deux derniers cas, les plus rustiques !), on planterait un joli choix bien varié des plantes grimpantes, prises dans les familles, ou genres, que nous avons citées ci-dessus, et qui auraient bientôt garni lesdits treillages. À ces plantes, dont les plus vigoureuses sont aussi les plus tardives ct les plus rebelles à la floraison, on devrait appliquer les systèmes adoptés pour l’élagage, la taille et le greffage des arbres fruitiers ; oui! des arbres fruitiers! vous avez bien lu. Et pourquoi pas? Taillant, rabaltant les pousses terminales, pour les faire se ramifer latéralement; taillant, rabat- tant au besoin celles-ci, dans ce but, et jamais arbitrairement, mais avec réflexion, en calculant toujours la marche ascendante de la sève, et la contraignant à se porter latéralement de la manière, enfin si admirable- ment perfectionnée, dont on conduit la vigne, par exemple, plante grim- pante, par excellence, qui pourra nier qu’on obtienne bientôt des résultats heureux et décisifs? De plus, comme personne n’ignore les excellents ré- sultats qu’on obtient sur une foule de plantes rebelles à la floraison, par des bouturages latéraux successifs, on admettrait de préférence de telles plantes pour la plantation, au lieu de celles issues de semis, Enfin, selon nous, moyen efficace, on pourrait rabattre telles ou telles de ces plantes sur le vieux bois, pour les rajeunir, et y greffer même plusieurs jeunes pousses latérales courtes, vigoureuses, avec ligatures, cire à greffer (en les protégeant même au besoin, jusqu’à leur reprise, par une clochette de verre, qu'il serait facile d'y adapter et de suspendre aux tringlettes : greffes enfin qui, sans doute, ne tarderaient pas à végéler avec une nou- velle vigueur, Dans ce cas on adopterait de préférence le greffage en fente. Il est sans doute une foule de petits faits, de petits détails, qui nous échappent, currenti calamo, mais dont la sagacité et l'habileté de l’horti- culleur, amateur ou professionnel, saura tirer un bon parti, De ces détails, toutefois, deux ou trois doivent être recommandés expressément ici : des engrais liquides dispensés avec discernement, de temps à autre, et toujours mélangés avec l'eau des arrosements; le renou- vellement, au tiers, ou même à moitié, de la totalité de la terre, tous les trois ou quatre ans (ces sortes de plantes sont éminemment voraces) ; et des seringages, lancés aussi souvent que la température l'exigera, et sans qu'ils puissent nuire aux plantes du dessous. FIN DU SEPTIÈME VOLUME. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES Dans le Tome septième de lILLUSTRATION HORTICOLE. PLANCHES COLORIÉES, (Plantes décrites avec notice de culture pour chacune d’elles.) Nombre Ordre général des Planches de des ce volume, Planches. 1. Agave filifera . . D ue Lu +: > FA 2. Azalea (indica) Duc ‘d’Aremberg PR D cite ss A. 20 3. Begonia eximia (hybride) . . . à is V A0 4, — imperialis (var. smaragdina) . da on 1 à - 4 + AU 5. Caladium Belleymei. . . FR nn «à sd ere 00: 6, — Baraquinii, Troubetzkoy RS se ee thA 257 7. Callistemon amœænus. . TS de HAT 247 D: Copuoins:Fom Pom. 7. 5 4 im 252 D: Ceanotté Horus 6. os Le 0 + 0 258 » » x » 10. — clegans » 41. Chysis Limminghei . : - Ê 12. Clematis patens (var. atropurpurea et violacea) : » 15. Cordyline indivisa . . » 44. Cydonia japonica (Variétés nouvelles du) » 45. Epacris multiflora : ir 46. Euchsia Solferino 2.2, 20 2 47. Galeandra barbata . RE mr PR. 18. Gazania spends fà (hybride) . br sn Don » 19; HeferOtriQRUR MACrOdOR., 5 4 0. . . + . » 20. Miltonia cuneata. . HUIT: » 21. Nidularium Meyendorfli . ; : » 22. Nigella hispanica (Variétés de la) : » 23. Pandanus Mauritianus . » » » » 24, Petunia inimitabilis (hybride), flore pleno ; 253 25.-26. Phenacospermum res ini , 2359 27.-28. Pivoine Alexandre II . M SUN Mat ds Five à 256 29. Pteris argyrea. . RP Te AR SET RRR | à | 50. — aspericaulis (var. tricolor) . » 250 51. Ravenala madagascariensis (Groupe d'Arres du Voyageur d dans leurs sites natals). » 9254 32. Rhododendrum omni-guttatum (hybride). Se TTC RE ere 3 AS — Bijou de Gand (hybride) . . , .-.-. .... » 261 VS. — Comte de __. Le fé r RS du nn 55. Richardia albo-maculata RE ere 255 « » 0 hote RO Ce VO ES 5 ss nus Sion D HO PU ne + O0 : : + S + = +. À 208 38. — Triomphe d'Amiens . Fes seau vs « #20 59. Vanda cærulea MU à di as er A D DE Dee >. : use. sise #0 &. Witheringia pogonandra ... ..,.-. .-,-... .-.-.-.-. » 242 Total des Planches colorides 41. 0% TABLE DES MATIÈRES. PLANCHES NOIRES DOUBLES, 42.-45. Figures analytiques (fleurs et fruits) de l’Arbre du Voyageur (Ravenala madagascariensis). Texte, dernier recto, PI. 235 Grande planche double, mi-couleur. 44-45. Établissement horticole de M. Wagner, à Riga. Misc. face page 51 PLANCHES SIMPLES. 46. Port, inflorescence et fructification des Pandanées (Pandanus utilis). . . . . Face texte, 5° verso, PI. 265 47. Portrait de M. le Baron Heynderyex es Misc. face page 8 VIGNETTES, 48. Figures analytiques des Nigella sativa damascena et hispanica . . . 2e recto, texte, PI, 231 49. Figures analytiques de la Miltonia ‘cuneata |: . + Recto, texte, PI, 237 Total général des Planches coloriées et noires 49. PLANTES RECOMMANDÉES (ares ou Nouvelles), ANR DOMNIOR +. 4 Misc, page 70 -. » » 70 Amorphophallus dubius leonensis 42 Arabis albida ; : 3 3 » Azara Gilliesii . a ne disc po » » 27 OS NO nd dE su dirt. » 53 — — var, smaragdina » » tb. D nn » 54 RS » » 55 Bifiborgia horrIAu "ER » #6 Callixene poiÿphY HE , » » 78 CRPBUS ONVACERS » » 931 Dale 0HDIOSR.: SCT RES RER RE ER » » 25 Cissus velutinus . . sn Gi ee à SE 208 Columnæa erythrophæa . M ue. se. vob es ae. TS RSS 40 Cyrtodeira cupreata . . D RC ee » #19 Didymocarpus primulæfolius : RU Le SN da mr Late » » 24 Grammatophyllum pos so Fe » » 50 LE SR US LR £ » » 39 Ixora jueunda à ÿ » » 80 Momordica mixta (et observations au sujet des Plantes grimpantes dans les serres). . vs DS » ». 42 Nidularium Pinelianum (Espèce Doll Se dt or à » 71 Niphæa cupreo-virens ( A MR RS ae ph in » » 72 re 1 pe POS De TR AT AN US Et » 76 Schombar. QUE PORN... de dodo AT » 81 Schombur 5 » » 25 RTC Se on Sedum pu dr pla de ; Spragnea umbellata . . . » ».. 6 riolæna scorpioides. . , » » 4l NOMENCLATURE BOTANIQUE ET HORTICOLE. Quelques généralités au sujet des Nigelles. . . 4e Fonte, PI 951 L'uass Misc. page 44 Me MU Des genres Bromelia et Hire (rectification) ue , Noel Terminolo ie horticole . Nouveaux Bégonias . . , . . TABLE DES MATIÈRES. 95 Un mot encore sur les Caladium dits Chantin . . <.. :'Mise, PET Observations sur l’Agallostachys et le Bromelia, genres de Broméliacées . . » »” 59 Des espèce de Cordyline de la Nouvelle-Zélande et de l'Aus- tralie, répandues aujourd’hui dans les cultures. . . » » 61 Des Cactées. À propos d'un genre nouveau de cette famille (Aporocactus) . . Fe Ne » » 66 Espèce nouvelle de Nidularium (Pinelianum) : re 4 Ge » 71 ee — de Viphœæa (cupreo-virens) . . » » 72 Le Pyrethrum Willemoti Ducn. devient Pyrethrum cinera- ricfolium (rectification) M into dise A: » » 75 Rectifications génériques au sujet du Ravenala. . . , : Note(5). texte, PI. 9254 Et additions, dt, à (2), » » 239 Groupes d’Arbres du Voyageur, observés par le Rd” Ellis, dans leurs sites natals; l’eau de leurs feuilles; emploi de celles-ci, ete., rese or sr 100186 PE TS Étymologie raisonnée ‘du mot Pivoine, Mer » » 9256 Quelques généralités historiques, littéraires et spécifi iques, au sujet des Pivoines, etc. . ‘ ibidem. Note apologétique de l’auteur, au sujet des phrases spécifiques ou génériques qu’il croit devoir refaire . . . . .Mote(l), texte, PI,937 Physiognomie des Ceanothus; de leur emploi dans l’économie industrielle ou pharmaceutique. . . . » » 958 Pourquoi on ne doit pas écrire argyrœus, a, De mais argy- reus,; d; Un... .Note(2), » » 241 Le genre Agave ‘comprend quatre divisions naturelles (A gave, Fourcroya, Littæa, Beschorneria). . . . . » » 2435 dd ve généralités au-sujet des ADIVES. See. tbidem. — des Pandanées . . ë Texte, PI. 265 Rectifications génériques du genre Pandanus (4ddimenta, ete. s note 1 à 10) . . ibidem. Division du genre Nidularium et espèces qui le composent. «Verso, Texte, PI. 245 Les feuilles scapilaires des Agaves, des Broméliacées, etc., ne doivent pas être considérées comme des Bractées . Ibidem, note (1) Les fleurs du Viburnum plicatum ont une odeur agréable . . Texte, PL. 249 De l'identité spécifique (division au sujet) du P{eris asperi- caulis ou tricolor, elc.. 5 » 250 Un mot encore sur la valeur spécifique des Caladium Chantin. » » 9252 D'un appendice corniforme terminant les loges rap iE des Richardiæ . . De . - «+ . Note(2), texte, PI.255 On doit écrire Æthiops et non OEthiops. : - . Note (2), verso, ibid. Litige générique au sujet de l'Heterotrichum ) macrodon. PL. 258 Origine de la couleur rose chez les Roses. . . . . . . ANofe(l), PI %61 Notes littéraires nouvelles au sujet des Roses. . . «+ Tete, PI, 963 L'expression arbre sppquee à certaines Monocotylédones est illogique. . . Mote (1), PI 264 La définition terminolo ique des feuilles’ composées (pennées) est dans nos livres botaniques absolument inintel- ligible +. “er . Note (2), Misc. p. 27 Un dernier mot sur la nécessité d’une désinence commune des familles botaniques . . . . . . : . . . . , Note), Mise. p.41 Un dernier cri en faveur des vrais découvreurs des plantes. . Misc. Note (2), p.61 Aporocactus, genre nouveau de la famille des + la ag ; sion et espèces qui le composent, . . . . . Misc. p. 66 E spèces connues du genre Viphœæa . A» 12 L'Oncidium oxyacanthosmum Nos. est décidément distinct de l'O. jansireme Riot, LL de + cs. » 71 Ete:, ec... HORTICULTURE. Observations générales sur la culture des plantes annuelles . . . sr page 1 Etiquettes tubulaires (rectification) . . . . . . . ur » 40 « 96 TABLE DES MATIÈRES. 114 ma ire e la Société royale d'Agriculture et de Botanique SOS... D A ee Un de Mise. page 14 Quelques mots encore au sujet du Sequoia (Wellingtonia) gigantea. » » 21 — — -surles Eglantiers , . : ,:. ns » » 99 Société impériale de St-Pétersbourg. . . +. . . .: . . . . » » 38 115 Exposition de la Société royale d'Agriculture et de Botanique à ne À 1. a » » 47 Etablissement horticole de C.-H. Wagner, à Riga . . . . . . » » Di Il est ne d'inscrire les époques de rempotage, et manière de le : aire , PES Re ie ” pl] Mi Pur ere 0 . » Emploi des Capucines dans l’économie domestique . Texte, PI. 252 Observations sur la culture de certaines Vacciniacées (Macleania, Thibaudia, Psamminia, etc.) = : . . . . . . Misc, page 81 Culture et multiplication des Caladium . Min eunee ete » » De l'admission définitive dans les serres des plantes grimpantes, ete. » » 87 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE, Quelques mots encore au sujet de la propriété causiasique de LU Aloës de Soccotora. - : . ,:.: . :. . . Misc, page 5 Saillie des baies chez les Mélocactes . . . . . . . . . » » 11 Morphologie végétale (Soudure de feuilles adventives) . . » » 46et 20 recto, texte, PI, 258 Prolification du Bryophyllum cochleatum . . . . . . . Misc. page 74 Inflorescence spontanée-hâtive chez les Echinopsis . . . . 2e verso, PI. 264 Mode de fécondation chez les Nigelles . Sr ais Texte, PI, 231 Ignigénéité, phosphorescence et luminosité chez le Tropæolum Re ee Ne =... » » 232 Le liquide sucré contenu dans les nectaires, ne sert-il pas dans certains cas à la nourriture des embryons végétaux. Note(t),verso, texte, PI, 242 Notice biographique de M. le Baron Heynderyex. . . . . . . Misc, page 8 NÉCROLOGIE. BE Dufresne. 0. Misc. page 68 ERRA'TA. OBsERVATION. — Nous laissons à la bienveillance du lecteur le soin de corriger les fautes typographiques qui ont pu nous échapper lors de la correction des épreuves. Quant à celles de toute autre nature, nous le supplions instamment de vouloir bien nous les signaler, pour que nous nous empressions d’en faire justice. Ce n’est point à nous que s'applique le vers d'Ovide : ++... Habet malesuada superbia mentem ! Toutefois il en est une, d’une certaine gravité, que nous devons rectifier ici, en priant le lecteur de la corriger de son côté : c’est un » pour un $; ainsi, dans le 1e* vers grec (texte, PI. 263), nous qui voulions en corriger (et avec raison!) la glose, le typographe nous a fait écrire Qépirror au lieu de Pipioros, -