L'ILLUSTRATION HORTICOLE REVUE MENSUELLE DES SERRES ET DES JARDINS COMPRENANT LA FIGURE, LA DESCRIPTION L'HISTOIRE ET LA CULTURE DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES LES INTRODUCTIONS NOUVELLES LA CHRONIQUE HORTICOLE, LES EXPLORATIONS BOTANIQUES LE COMPTE-RENDU DES GRANDES EXPOSITIONS ET LES ; OUVRAGES NOUVEAUX SUR LA BOTANIQUE ET L'HORTICULTURE, ETC. PUBLIÉE sous LA DIRECTION DE J. LIEINNEPEIN ET RÉDIGÉE PAR ED. ANDRÉ AVEC LA COLLABORATION DE PLUSIEURS BOTANISTES ET HORTICULTEURS VINGT-CINQUIÈME VOLUME OU NEUVIÈME DE LA TROISIÈME SÉRIE GAND Cxez L'Énrreur EUGÈNE VANDERHAEGHEN, RUE Des cHaMPs, 66 1878 Se CHRONIQUE HORTICOLE. Janvier 1878. Exposition internationale de Gand en 1878. — Cette grande solennité horticole aura lieu le 31 mars et jours suivants. Le nombre des concours ouverts est de 321; les prix sont très nombreux: les concours promettent d'être très brillants. On peut s'adresser, pour obtenir le programme, à M. Edmond Claus, secrétaire adjoint de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand. Congrès agricole international. — La Société des agriculteurs de France ouvrira le 10 juin prochain à Paris, à l’occasion de l'Exposition universelle, un Congrès agricole international. Les séances occuperont dix jours. Onze sections se partagent les matières à traiter. Dans la cinquième, nous remarquons l'horticulture et les cultures arbustives. Le programme de cette section comprend : la culture maraïîchère et fruitière, en vue de l'alimentation des marchés; l’utilisation des eaux d'égoûts pour la produc- tion maraichère; la conservation et le transport des fruits et autres pro- duits horticoles. Empoisonnements par l’If. — On a souvent parlé du danger de laisser brouter par les animaux domestiques les feuilles de l'If (Zaus baccata). Deux nouveaux exemples de leur pouvoir toxique viennent d’être relevés en Angleterre. Le premier se rapporte à l'empoisonnement d'un cheval attaché par son propriétaire à la clôture du cimetière d'Amersham, à travers laquelle passaient les rameaux d’un If. Le second nous apprend qu'un homme de peine d'uue administration de chemin de fer empoisonna récemment sa femme en lui faisant absorber une décoction de feuilles d'If pour provoquer un avortement. Jardiniers japonais à Paris. — Un envoi considérable de végé- taux du Japon, accompagné de deux jardiniers de ce pays, a été amené récemment à Paris par M. Maéda, chargé d'organiser l'Exposition de cet empire au Champ de Mars. La cargaison se composait principalement d'arbustes de plein air, Conifères, Magnolias, Spirées, Osmanthus, Éra- bles, etc., arrivés en assez mauvais état et qu'on a placés dans l'établisse- ment municipal de la Muette pour les refaire. Sans nul doute, l'étude des plantes apportées par ces Japonais et leurs procédés de culture révèleront des faits intéressants aux visiteurs de l'Exposition. Une grande serre sur un toit. — On lit dans le Scientific American, qué la terrasse qui forme le dernier étage du célèbre hôtel de Chicago (États-Unis), nommé Palmer House, a été convertie en un vaste jardin d'hiver rempli de superbes plantes tropicales. Cette retraite confortable, bien chauffée, à laquelle on accède de plein-pied par le cinquième étage et d'en bas par des ascenseurs, est ouverte aux hôtes de ce splendide hôtel, qu'il me souvient d’avoir admiré à la fin de 1876, et qui donne une idée de l'esprit d'entreprise des Américains du Nord. TOME xxv. 1878, 1re LIVR, ee en Plantes fleuries en hiver. — La liste des fleraisons hivernales est toujours restreinte. Bien des fois déjà, l’Zllustration horticole a signalé à ses lecteurs les plantes fleuries dans les serres pendant la saison où manquent partout ailleurs la chaleur, la lumière et la gaieté. Nous reviendrons aujourd'hui à la charge, en ajoutant quelques noms de plantes observées récemment en fleurs et qui sont très recommandables. Ce sont, à part les Primevères, dites à feuilles de Fougère (Primula sinensis filicifolia), V Hete- rocentrum mexicanum, jolie Mélastomacée rose; le Stephanophysum Baikiei, le Rivina lœvis en fruits; le Clivia nobilis, les Poinsettia pulcherrima (type et variété à fleurs doubles), de nombreux Cypripedium et Orchidées variées, le Thyrsacanthus rutilans aux tubes roses pendants; le Libonia floribunda aux fleurs bicolores ; l'Zuphorbia Jacquiniæflora, écarlate orange; le Justicia speciosa, le Luculia gratissima et bien d'autres. Il faut ajouter à cette liste les plantes forcées de la saison : Spirées, Lilas, Rosiers, Azalées, Cinérai- res, plantes varieés de la Nouvelle-Hollande, et surtout le ravissant Sta- vhylea colchica, trop peu connu encore. Nous ne saurions trop recommander aux jardiniers de château de se préoccuper de ces floraisons hivernales, quand leurs maitres passent la mauvaise saison, en tout ou en partie, à la campagne. La floriculture de plein air suffit presque à tout pendant l'été; celle de l'hiver demande toute la sollicitude du jardinier digne de ce nom. Nouveaux chauffages de serres. — Il résulte d'expériences faites chez M. Truffaut, horticulteur à Versailles, que deux nouveaux appareils de chauffage, dus, l'un à M. Berger-Barillot, de Moulins (Allier), l’autre à MM. Mathian et fils, 130, Boulevard Richard Lenoir, à Paris, ont donné des résultats, comme puissance calorifique, économie et simplicité, de nature à attirer l'attention des horticulteurs. Nous ne pouvons en parler que par oui-dire, mais il paraît que ces deux constructeurs ont réalisé, chacun de son côté, une suite d'améliorations capitales dans le chauffage des serres. Nous reviendrons prochainement sur cette intéressante question. Incendie chez MM. Weeks. — Les célèbres constructeurs de ser- res et de chauffage, MM. J. Weeks & Ce, à Londres, ont eu leur établis- sement consumé par le feu le 23 décembre dernier. La perte est immense, mais elle sera vite réparée par ces habiles et énergiques industriels. Welwitschia mirabilis. — La singulière Gnétacée qui porte ce nom et dont on doit la découverte, dans l'Afrique austro-occidentale, au docteur Welwitsch, n'avait pu jusqu'à présent être conservée vivante. On en voit actuellement un exemplaire à Kew, dans de bonnes conditions de santé. C'est un fait qui intéresse les- botanistes plus que les horticulteurs, car la plante, avec ses deux uniques feuilles coriaces, persistant pendant de longues années, est plutôt étrange que belle. . Hydrangea Thomas Hogg. — Ce bel Hortensia, à fleurs blanches, qui nous est venu du Japon par l'Amérique du Nord, est si abondant aujourd'hui dans les Etats-Unis, qu’on le vend à la criée, et qu'un lot de mille plantes, dit le Gardeners Monthly, a été distribué ainsi dernièrement à New-York. Achèvement de la Flore d'Australie, — Ce bel ouvrage, connu TT n sous le nom de Flora australiensis, est dû à l'infatigable M. Bentham, dont la carrière comme botaniste descripteur est la plus largement remplie qui ait jamais été. Le septième et dernier volume de ce livre va paraître, et c'est un plaisir pour les botanistes de penser qu’ils auront désormais un traité complet de la Flore de ce vaste continent. Il est de toute justice de reconnaître la part importante que M. le baron de Mueller, de Melbourne, a prise aux études nécessitées par cet immense travail. Jardin botanique de Berlin. — M. Eichler, professeur de bota- nique à Kiel, vient d’être nommé professeur de botanique descriptive et directeur du Jardin botanique à Berlin, en remplacement de feu M. Alex. raun. Jardin botanique d'Anvers. — M. le D' Henri Van Heurck a été nommé directeur de ce jardin, qui forme une dépendance de l'hôpital S-Elisabeth. M. Van Heurck est bien connu pour ses travaux de botanique, ses études sur le microscope et surtout son magnifique herbier. Cercle des Rosiéristes à Anvers. — C’est encore dans cette ville que les amateurs de Roses ont eu l’idee récemment de fonder un Cercle, qui a pris le nom de Roxenkring. La Société Van Mons l'a pris sous son patronage. Le Cercle se propose d'organiser des expositions, des confé- rences, des concours, etc. Flore du Maroc. — On se souvient du voyage que fit sir J. D. Hooker au Maroc, il y a quelques années, en compagnie de MM. Ball et Maw. Quelques extraits de correspondance ont donné une idée som- maire des résultats botaniques de ce voyage, mais aucun travail d'ensemble n'avait encore été publié. Cette lacune, M. J. Ball la comble aujourd’hui en donnant, dans le journal de la Linnean Society, une liste descriptive des plantes du Maroc avec de nombreuses illustrations. Sur un total de 1627 espèces, dont la majorité sont de type méditerranéen, 165 sont spéciales au Maroc, 64 communes à l'Algérie et au Maroc, 96 à l'Espagne et au Maroc. Les Composées, les Légumineuses et les Liliacées prédominent, tandis que les Graminées et Renonculacées sont rares. Ce premier travail sur une région encore très peu connue sera accueilli avec un vif intérêt par le monde savant. Monographie des Roses. — Nous signalons à nos lecteurs cette monographie que M. Regel vient de publier et qu'il serait intéressant de comparer avec les travaux des autres auteurs sur le même sujet. NÉCROLOGIE. M. ANDREW Murray. — La mort de M. A. Murray, survenue le 10 jan- vier, est une grande perte pour la science et notamment pour la Société royale d'Horticulture de Londres, dont il était rédacteur. M. A. Murray était aussi savant entomologiste que botaniste. Ses travaux sur les Coni- fères sont généralement connus hautement et appréciés. En. ANDRé. PI. CCC. DRACÆNA GOLDIEANA, norr. Bu. je DRAGONNIER DE GOLDIE, ASPARAGINÉES. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Hlustr. hortic., 1860, t. VIL, pl. 264. alternantibus ornata, infera pallidiore. Flores... — Ad littus maritimum occidentale Africæ ? tropicæ legit cl. Goldie et in caldar. horti botanici Edinæ vivam introduxit, — E. A. Dracæna Goldieana, Catal. W, Bull, 1876. & “ PRESS TS La plante à sensation de l'année dernière! Elle avait été exposée déjà à plusieurs reprises par son heureux possesseur, M. W. Bull, qui la met cette année au commerce, lorsqu'il nous fut donné, l'automne dernier, d'en examiner un bel échantillon à Gand, chez M. Linden. La réalité, je le con- fesse, dépassait de beaucoup la description. Sur une tigé cylindrique, dressée, élégante, étaient insérés des pétioles arrondis, fins, nerveux, à bords convolutés, dilatés à la base en une courte gaine embrassante et d'un ton gris rosé. Le limbe, largement ovale cordi- forme, allongé au sommet et terminé par une pointe à bords convolutés, s'étalait à angle droit avec la tige et présentait une surface plane, légère- ment ondulée sur les bords réfléchis. La couleur des jeunes feuilles était, en dessous, d'un rose passant au vert pâle, et en dessus, d’un fond vert très foncé en bandes transversales tigrées, rompues, alternant avec d’autres bandes similaires d’un blanc d'argent. Il est difficilé de se faire une idée, si on ne l’a pas vue, de cette plante à l'état vigoureux, lorsque ses larges feuilles brillantes et zébrées de blanc sur vert-noir miroitent au soleil. inaperçue pendant plusieurs années. M. William Bull l'aurait vu et en aurait acquis l'édition pour le répandre dans le ublic. Cette espèce est de serre chaude. Je l'ai vue prospérer avec le traitement des autres formes du genre qui sont originaires de l'archipel sud de la Polynésie, et dont il a été souvent parlé dans ce recueil, Ce sera évidem- ment l’une des plus belles plantes introduites dans ces derniers temps. Ep. ANDRÉ. } L'ILLUSTRATION HORTICOLF P Br Pamemasker où rat rs. inflmte Lin DRACÆNA GOLDIEANA. ads L'ILLUSTRATION HORTICOLE D 2 Denmemacher ai rat. nre af fr ODONTOGLOSSUM CIRRHOSUM. Jivdmm CCCI. ODONTOGLOSSUM CIRRHOSUM, uwouer. ODONTOGLOSSE À FLEURS TORDUES. ORCHIDÉES. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Iustr. hortic., 1870, p. 114. papulis acutis tenuibus ala lineari-setacea utrinque erecta juxta antheram conicam minute : scaberulam. — Sepala et petala alba maculis atroviolaceo-purpureis. Labelli laciniæ laterales flavæ, margine utrinque superiori albæ, lineis atroviolaceo-purpureis radiantibus approximatis, lacinia media alba, macula seu maculis atropurpureo-violaceis. — In Andibus Equatoriensibus legerunt Hall, Jameson, Klabocb, etc. — (Rchb. fil. in Gard. Chron. 1876, 11, p. 505. Odontoglossum cirrhosum, Lind,, Orehid. p. 211, No 2. — Gard. Chron., new ser., Y, p. 505. — Flor. Mag., pl. 222. Cette magnifique Orchidée, figurée pour la première fois dans le Catalo- gue de M. Linden de 1876, mais dont les exemplaires reçus n’arrivèrent pas à floraison, excita le plus vif intérêt dans le monde horticole. On la connais- sait par la description de Lindley, faite d'après des spécimens recueillis sur les pentes occidentales des Andes de Quito par le colonel Hall. Personne ne semblait se douter de sa beauté transcendante, lorsqu'il en arriva plu- sieurs caisses en Europe, recueillies par les frères Klaboch, neveux du . fameux collecteur Roezl, qui ont suivi ses traces dans la Colombie et l'Equa- teur. Ces plantes étaient vivantes, en excellent état, et fleurirent si bien que le professeur D' Reichenbach put en donner une description complète, avec figure, dans le numéro du 15 avril 1876 du Gardeners’ Chronicle. Déjà l'O. cirrhosum avait été exposé fleuri à Cologne, l'année précédente, par M. Ortgies, et à la Société royale d'Horticulture de Londres par M.W. Bull. La planche ci-jointe représente fidèlement cette magnifique espèce, avec ses grandes panicules de fleurs à sépales et à pétales tordus, d'un blanc pur maculé et marbré de pourpre-violet. ia Sur la foi du renseignement fourni par le colonel Hall lorsqu il étiqueta son échantillon sec, j'avais résolu de chercher l'O. cirrhosum dans la vallée de Mindo, à deux journées de Quito, lorsque j'étais dans cette ville en 1876. La tentative fut infructueuse. Je commençais à croire qu il y avait en erreur, et je le regrettais d'autant plus que j'avais déjà expédié du sud de la Colombie, des environs de la laguna Cocha, de nombreux échantillons Lou. 10-50 d'une autre remarquable espèce, qui n'étaient pas arrivés vivants en Europe. Cette espèce, que je n'avais pu rapporter exactement ni à l'O. an- qustatum ni au ramosissimum, me paraissait tenir le milieu entre les deux. Mais peu de temps après, j'appris que la localité de l'O. cirrhosum, fouillée avec succès par les frères Klaboch, ‘était située entre Guaranda et Baba- hoyo, beaucoup plus près de Guayaquil que de Quito. A cette époque encore la plante était rare et chère en Europe et recherchée des amateurs, mais de nouveaux envois se succédèrent rapidement et en peu de mois on put l'acquérir à des prix modérés. Résultat dont il faut s’applaudir et dont l’une des conséquences a été que les invités ont pu admirer, aux fètes du mariage du duc de Norfolk à Londres, des rameaux coupés de l'O. cirrhosum ornant la table du festin. Une variété à plus grandes fleurs a reçu le nom d’O. cirrhosum Klabocho- rum, en l'honneur des deux frères Klaboch, qui l'ont envoyée de l'Equateur. Ep. ANDRE. LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. FRUITS NOUVEAUX. Pomme russe transparente. — Cette variété, rapportée de Russie en 1812 par le général Boucheret, lors de la fameuse campagne de Napo- léon, fut plantée par lui dans son jardin du Lincolnshire, où elle est restée ignorée jusqu'à ces derniers temps. Il n'y a pas plus d’un an que notre excellent confrère le docteur Hogg l'a fait connaître dans le Journal of hor- ticuliure, en la recommandant comme un fruit « de rente », ne manquant Jamais (never failing and rent-paying tree). Cette pomme est grosse, de forme sphérique ou parfois oblarge, plate à . la base, rétricie près de la couronne où elle présente plusieurs saillies. La peau est fine et luisante, d'un vert d'herbe, parsemée de taches rousses. L'œil est fermé. La chair est très tendre, juteuse avec un goût acidulé et un arôme particulier très agréable. Nous apprenons avec plaisir que MM. Lee, horticulteurs, à Hammer- smith, Londres, ont acquis depuis plusieurs années l'édition de la Pomme russe transparente, l'ont abondamment multipliée et vont livrer cette excel- lente variété au commerce. L. LEBERT. L'ILLUSTRATION HORTICOLE de. LOASA VULCANICA. à : Re Ce J'Linden, rad ils PI. CCCII. LOASA VULCANICA, op. anoni. LOASA DES VOLCANS, LoaAsÉEs. ÉTYMOLOGIE : nom sans signification, composé au hasard par Adauson. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : calycis tubus ovario adhærens, limbus persistens, ÿ-partilus, æqualis; petala 5, lobis calycinis alterna, breviter unguiculata, concava ; squamæ 5, petaloideæ (Staminodia e filamentis sterilibus concretis singula constantia) petalis alternæ, bi- aut trilobæ, in tiferis ; semina anatropa, sa ereberina reticula ta; embryo in axi albuminis carnosi né tropus. — Herbæ Americanæ, ramosæ, plerumque piléso- -prurientes ; folia alterna aut opposita, dentata aut lobata; pedunculi D péefoé vel extra axillares, aut terminales, uniflori ; petala flava, rarissime ns nunuc flores flavo, albo et rubro variegati. Loasa, Adans. Fam. II, 501. — Juss. Ann. Mus. V, 94, 1. ee Es 1. 5, f. 1). — DC. Prod, II, 340 (esci. sect. Le — Presl. Symb. t. 61. — Endi. Gen. 511 CARACTÈRES Pr annua, erecta, ramosa, 1®-1m50 alta, ramis divaricatis, petiolis pedunculisque setoso-prurientibus; folia scabra, petiolata, superiora ovato-den in bracteas gine glanduloso, albis v. basi angustata luteis ; nectaria erecta connata cum petalis alterna, basi tiangulata aurea, apice alba 4-punctata bicornuta, ad medium rima rh! ee chermesinis tertiaque nivea notata; ovarium hispidissimum, clavatum, deflexum; capsula cylindrico-turbinata, striata, primum deflexa, matura erecta, lobis calycinis sécu cOronaLa : Re “Ro Ovoidea, corrugala. — In Cordillera occidentali Andium Æquatoriensium a min es ipse legi florentem et seminiferam, circa 1500-1800 metr. altitud., junio sé16. Loasa es sp. nov. ’ J'ai trouvé cette jolie plante annuelle dans la République de l'Equateur, sur le versant occidental des Andes, au pied du volcan de Corazon, en juin 1876, à une altitude de 1500-1800 mètres superocéaniques. Elle formait des buissons abondants et très rameux sur les bords du rio Pilaton, où ses fleurs blanches étôilées produisaient un agréable effet. Mais c'est surtout des Loasa qu'il est écrit : « qui s'y frotte s'y pique. » J'ai fait l’expérience que les propriétés urticantes de l'espèce ne le cèdent en rien à celles de ses congénères et, pour récolter une certaine quantité de graines mûres, il me fallut revenir les mains bullées en mille endroits. Ces graines, semées sous châssis, ont levé abondamment et fourni des —— 9 jeunes plantes, qui de juillet à octobre se sont couvertes d'une profusion de fleurs sur des pieds hauts de 1 mètre environ et très rameux. J'avais cru d'abord à l'identité de ma plante avec le Loasa picta trouvé autrefois à Chachapoyas, au Pérou, par Mathews, et introduit en 1848 par M. Lobb, qui l'avait rencontré à son tour dans la même localité. Mais ce L. picta se distingue très nettement du Z. vulcanica par des feuilles rhom- boïdes ovales lobées, et non tripartites à segments pétiolés, des pétales jaunes dans toute leur moitié inférieure et réfléchis, non étalés rosacés, et surtout des nectaires en écailles pétaloïdes ovales aceuminés arrondis à la base, rouges et blancs, et non anguleux et dorés à la base et par- courus vers le milieu par des bandes transversales rouges et blanches, comme dans le Z. vulcanica. La petite famille des Loasées ne contient que de jolies plantes d'orne- ment. Elles auraient plus de faveur dans les cultures si, toutes, elles n'étaient armées de poils urticants. Les herbiers contiennent un grand nombre d'espèces à grandes et belles fleurs qu'il serait très désirable de voir dans nos jardins, depuis les Loasa ou Cajophora proprement dits, du Pérou, de la Bolivie et du Chili, presque tous grimpants, jusqu'aux Blumen- bachia, à tiges courtes et droites, formant de jolies touffes à grandes et curieuses fleurs. Il me souvient d'avoir trouvé à Mocha, au pied oriental du Chimborazo, un délicieux ZLoasa à fleurs du plus riche écarlate. J'en ai recueilli des graines en me brûlant les doigts à ses capsules spiralées; aucune n'a levé. C'est le sort de beaucoup de belles espèces qui sont encore à introduire. Ep. ANDRÉ. ——— + = —<— HORTICULTURE D'ORNEMENT. CULTURE DES BOUVARDIAS.. Ces charmants arbrisseaux de serre tempérée seraient plus répandus, plus populaires, si leur culture était bien entendue. Mais, à l'exception des spécialistes, nous la trouvons rarement satisfaisante, et c'est ce qui nous incite à la donner ici en quelques mots : Parmi les nombreuses espèces et variétés autrefois connues, le com- merce, au moins en Angleterre, a choisi comme favorites les deux suivan- tes : Bouvardia Vreelandii, d'un blanc pur, très floribonde, et B. Hogarthi, écarlate vif, très brillant. Toutes deux sont charmantes, et leur feuillage, d'un beau vert, bien tenu, leur forme régulière, ne contribuent pas peu à leur gagner faveur. —. On doit les cultiver ainsi : bouturer soit en automne, soit au printemps — 44 libitum — dans une température douce et constante, jusqu'à ce que le bois commence à mürir. Ensuite on transporte les plantes sous châssis froid, puis, quand les rameaux sont bien aoûtés, on les expose au plein air, ES Cr à l'ombre, jusqu'au moment de les rentrer. Elles sont alors touffues, robus- tes et fleurissent abondamment pendant l'hiver. Les vieilles plantes, taillées et bien cultivées, peuvent être conservées plusieurs années et former de beaux spécimens. Avoir soin de ne les tailler que lorsque les jeunes pousses commencent à partir, autrement on les tue. C’est le moment du rempotage, c'est-à-dire le commencement de la pousse, qu'il faut choisir pour cette opération. Les boutures se prennent sur les jeunes pousses à demi-müres. Un mélange de terreau et de terre de bruyère leur convient parfaitement. La serre tempérée pendant l'hiver leur est nécessaire, et la chaleur pen- dant la floraison ne doit pas être inférieure à + 7°, ni supérieure à 12. Avec ces précautions, on obtiendra des Bouvardias un effet que peu de cultivateurs de ces plantes peuvent soupconner s'ils ne les ont pas vues chez les horticulteurs spécialistes d'Angleterre. ED. ANDRÉ. PLANTES NOUVELLES. Cuphea Roezlii. Sous ce nom, M. Ch. Huber; horticulteur, à Hyères, à reçu, en 1875, les graines d'une espèce recueillie, dans la région de Tépic, au Mexique, par M. Roezl, à son dernier voyage, et qui est remarquable par l'abondance de ses jolies fleurs rouge écarlate et jaune. Sans nul doute, le C. Roezxlii pourra se multiplier soit de graines, soit de boutures, avec une grande facilité, comme beaucoup de ses congénères, et constituer une agréable addition à notre floriculture estivale. Primula nivalis Turkestanica. — MM. Haage et Schmidt, d'Erfurt, viennent de mettre au commerce cette plante, qu'ils déclarent la plus jolie Primevère de l'Asie centrale. Elle rappelle, par ses épis verticillés, le P. japonica, qui à fait tant de bruit il y a quelques années. La couleur des fleurs varie du rose au violet-pourpre. Sans nul doute on en obtiendra facilement de nouvelles variétés. Le P. n. Turkestanica est une des impor- tations dues au récent voyage de M. Regel fils dans le Turkestan. C'est une variété choisie de l’ancien P. nivalis de Pallas. GClematis Pitcheri. — L'établissement horticole de Persan (Seine-et- Oise) à fait connaître récemment aux amateurs une très jolie Clématite nord-américaine, décrite par le célèbre botaniste Asa Gray et qui ajoute un nouvel arbuste rustique à nos jardins de plein air. Ses feuilles sont arrondies, glabres, caduques, et ses fleurs, petites et tubuleuses, sont très abondantes et d'une couleur écarlate vif. On peut se procurer cette plante en écrivant à M. Loury, à Persan-Beaumont (Oise). Calliphruria Hartwegiana. — Cette charmante Amaryllidée, origi- naire de la Nouvelle-Grenade, était dernièrement en fleurs à Kew. Ses ombelles de fleurs blanches en entonnoir rappellent celles des Zucharis et leur épanouissement hivernal ajoute un attrait de plus à sa beauté. Lilium philippinense. — Espèce originaire de l'ile de Luçon (Philip- pines) et mise cette année au commerce par MM. Veitch. La plante atteint 50 à 60 centimètres de hauteur; ses feuilles sont étroites, linéaires, longues M, de 20 centimètres ; ses fleurs sont d'un blanc pur, en entonnoir, longues de 15 centimètres, odorantes, voisines de celles des L. japonicum, longiflorum, Wallichianum, P. ERCEAU. MULTIPLICATION DES CHRYSANTHÈMES. L'époque favorable pour la propagation de ces plantes, en apparence si faciles à cultiver — j'allais dire à mal cultiver —, est moins bien connue qu'on ne le pense généralement. Tandis qu'en Angleterre les Chrysanthè- mes d'automne sont des plantes d'Exposition de la plus grande beauté, de forme et de floraison accomplies, nous ne les considérons guère, sur le continent, que comme de vulgaires herbes vivaces qui nous font l’aumône de quelques fleurs avant les grands froids. Il n’est peut-être pas sans intérêt de rappeler, à ce propos, le procédé de culture généralement employé dans la Grande-Bretagne, et qui donne de si beaux résultats. Au lieu de bouturer de très bonne heure, c'est-à-dire en décembre, dès que la floraison est passée et que les drageons apparaissent, on conseille avec raison de retarder cette opération jusqu'en février. Là, seulement, quand les jours grandissent et que le soleil prend de la force, on est sûr que les boutures resteront robustes; que l'humidité et l'obscurité ne leur feront pas perdre les feuilles du pied, et que la future tige sera fortement constituée pour supporter les rameaux à fleurs. Il est bon de conserver ces boutures attachées au pied-mère pendant un certain temps et de n'empoter qu'en mars. Alors on donne de l'engrais liquide tous les deux ou trois arrosements et la plante se développe avec une grande vigueur. Dès qu’elle est bien partie, on doit s'occuper de la charpenter, afin de ne pas abaisser les branches déjà grosses, ce qui les brise ou ralentit leur croissance. Elles seront, dès le début, tuteurées sur les baguettes princi- pales qui soutiendront tout l'échafaudage et prendront la bonne direction. Des pincements bien dirigés équilibreront les rameaux et amèneront ia plante à la forme exacte que l'horticulteur veut lui donner, jusqu'à la fin de l'été, époque où les boutons vont commencer à paraitre. P. LEBERT. REVUE DES PLANTES NOUVELLES DE 1878. Chaque année, en commençant le mois de janvier, le Gardeners Chronicle passe en revue les nouveautés qui se sont succédé sur la scène horticole pendant les douze mois précédents. Cette étude tire de son auteur, l'un des noms les plus autorisés de l'Angleterre, M. T. Moore, une compétence telle, que nous ne pouvons mieux faire que de lui emprunter l'extrait qui va suivre. Un certain nombre de ces plantes nouvelles restera dans les cultures; 15. d'autres, et c'est peut-être le grand nombre, disparaitront, mais il est bon de dresser pour toutes un acte de naissance qui permettra de retrouver à . dé Ÿ l'occasion leur trace d'une manière sûre. PLANTES FLEURIES DE SERRE CHAUDE. La plus importante acquisition de l’année est peut-être l'Anthurium Andreanum, trouvé en Colombie par M. André, et qui est certainement l’un des plus belles Aroïdées qui aient jamais été mises dans les cultures. Les feuilles, oblongues-ovales cordiformes, d’un vert brillant, sont supportées par des pétioles d’un pied de long. Les pédoncules sont plus élevés et por- tent une spathe ovale-orbiculaire, large de 3 à 4 pouces, d'un écarlate bril- lant, tandis que le spadice est d'un jaune d'or, avec un large anneau blanc au centre. La plante est voisine de l'A. Scherxerianum, mais elle s'en distingue absolument par ses spathes plus larges, cordiformes et ses spa- dices dressés bicolores, et, autant que nous pouvons en juger par la figure, elle égale cette noble plante en mérite. De la même famille, mais appar- tenant probablement au genre Spatiphyllum, est l'Anthurium Dechardi, qui fait encore partie des plantes découvertes en Colombie par M. André, mais qui possède une spathe blanche, longue de 3 à 4 pouces, et de forme ovale acuminée. Æomalomena peltata est encore une belle Aroïdée colombienne de la même catégorie, mais qui ne peut être comparée à celles-ci en mérite. Ses feuilles cordiformes ont deux pieds de long et ses spathes rosées, ponc- tuées de blanc, sont longues de 6 ou 7 pouces. Les Rubiacées apportent quelques additions à ce département. D'abord vient le Rondeletia Backhousii, espèce buissonneuse de l'Amérique tropicale : branches grèles, feuilles ovales à pétioles rouges, grandes panicules termi- nales de fleurs roses. Une autre est fournie par l'Zxora formosa, hybride horticole de l’Z. javanica, fleurs saumon orange bordé d'or. L’Ardisia Oliveri, de Costa Rica, rappelle le port de l'Zxora Griffithi, avec une structure très différente, et forme un arbuste épais, à feuilles alternes recourbées lan- céolées et des fleurs en grosses têtes de 6 pouces de diamétre d’un rose charmant. À une autre famille, les Polygonées, appartient l'Antigonon insigne, de l'Amérique tropicale, espèce qui dépasse de beaucoup en beauté l'ancien À. leptopus; ses feuilles sont largement ovales, et ses nombreuses fleurs paniculées sont d'un rose très riche et accompagnées de bractées cordiformes. Le Torenia Fournieri, de l'Indo-Chine, quoique publié depuis un an ou deux, n’aguère fait son apparition que cette saison, et ses jolies fleurs bleu de porcelaine, à taches plus foncées et à œil orange, sont très attractives; la plante paraît nécessiter la fécondation artificielle pour don- ner des graines. Le Tydæa Ceciliæ, Gesnériacée péruvienne (l), est un sujet de beau port et très floribond, avec de belles fleurs de couleur rose, dont le texte blane et ponctué à l'intérieur. Des Rhododendrons hybrides de SR (1) M. Moore commet ici une légère erreur. Le Tydæa Ceciliæ n'est pas du Pérou, mais de la Nouvelle-Grenade, où M. André l’a découvert en 1876. L'établissement Linden l'a mis au com- merce en 1877, mn TRE) es serre chaude, obtenus de croisements avec le jasminiflorum, ont prouvé qu'ils étaient de précieuses -acquisitions, et que la mine n’est pas épuisée. La variété Comtesse de Derby est d'un rose brillant lavé d'écarlate orangé, et la Princesse Christian est d'un ton analogue avec une bordure plus foncée. : PLANTES DE SERRE CHAUDE A BEAU FEUILLAGE. Comme dans la section des plantes à fleurs, les Anthurium doivent avoir ici la préférence. Les A. Veitchü, Browni, Warocqueanum sont tous de nobles plantes, remarquables par leurs feuilles comparativement étroites, profondément cordiformes à la base et nervées-corruguées ; leur inflores- cence est de peu d'intérêt horticole. Une plante, unique comme beauté, dispute victorieusement à celles-ci la première place, c'est le Dracæna Goldieana, de l'ouest de l'Afrique tropicale; elle présente des feuilles à bandes transversales vertes et gris-blanc; les fleurs sont encore inconnues. Le Dracæna Robinsoniana est une autre forme, d'un caractère, distinct, avec des feuilles d’un vert brillant, longitudinalement striées de bronze-vert et de cramoisi-brun. Les Acalypha monophylla, musaica et Macafeana sont des formes de l'A. Wülkesiana, introduit autrefois sous le nom de tricolor; leurs feuilles sont belles et richement colorées dans leur jeunesse. Le Dieffen- bachia Chelsoni diffère des autres sortes à feuilles panachées en combinant la surface de son feuillage vert foncé satiné avec une bande plumeuse le long de la nervure médiane et des macules d’un jaune brillant sur le reste du limbe. Les nouveautés dans le genre Croton (ou mieux Codiæum) sont inépuisa- bles. On remarque les suivantes : Earl of Derby, variété richement marquée de jaune, dans la section trilobée; nobile, feuilles étroites, retombantes, lactées de cramoisi et de jaune sur fond vert; Regina, feuilles obovales à veines d'or se changeant en orangé; Queen Victoria, feuilles lancéolées jaunes et vertes tachées de Magenta et de cramoisi, le plus bel hybride obtenu en Angleterre; picturatum, curieuse et élégante variété, longues feuilles interrompues, marquées de jaune et de rose (1), eux hybrides de. Nepenthes ont paru cette année. Le premier, X AN. Courtii, a de longues urnes (ascidies); le second, X AN. rubro-macu- lata, présente ces appendices de moyenne grandeur, mais richement colorés de rouge à l'orifice. Une autre « pitcher plant », le X Sarracenia Chelsoni, est un hybride entre S. rubra et S. purpurea, et promet d'être le plus beau de sa race, par ses longs tubes dressés, frangés au sommet, colorés de pourpre foncé cramoisi. - PALMIERS, CYCADÉES ET CYCLANTHÉES. Le Palmier indien Phœnix rupicola est de beaucoup le plus beau de l'année, par ses feuilles arquées, très gracieusement ornées de folioles fines (1) À cette occasion, M. Moore fait observer avec raison que si l’on emploie le mot Crofon, re est masculin, il faut mettre les adjectifs au masculin (C. picturatus et non picturatum). ais comme on n'a affaire ici qu'au genre Codiæum et non aux Crotons proprement dits, nous . Conseillons d'employer le neutre, RS à ot et élégantes. Il peut rivaliser avec le Cocos Weddelliana. Le Geonoma prin- ceps est aussi un beau Palmier nouveau à feuilles pennées, originaire de Colombie. Parmi les Cycadées, l’une des plus jolies que nous ayions vues est l’es- pèce indienne nommée Cycas pluma, avec ses feuilles d’un beau vert, fines comme des plumes. Le C. media latissima est une remarquable forme du media portant de larges feuilles à pennes plus allongées. L’Encephalartos Hildebrandi, de Zanzibar, est une forte et belle plante, dont les folioles sont pourvues d'une forme d'épines très distincte. Trois Zamia nouveaux, tous trois Colombiens ou Equatoriens, ont paru : Z. Lindeni, aux frondes plu- meuses avec de longues folioles falciformes lancéolées; Z. Roezli, à folio- les linéaires aiguës sillonnées; Z. obliqua, à segments obliquement ovales lancéolés. Enfin nous pouvons citer, dans les Cyclanthées, le beau Carludovica Drudei, de Colombie, qui est voisin du C. palmata, et que M. Linden a introduit depuis longtemps sous le nom de C. speciosa. FOUGÈRES. Les Adiantum sont en majorité. L’A. palmatum, demi-grimpant, qui avait été confondu à tous avec l'A. speciosum, est une charmante plante. L'A. Neo-Guineense et l'A. Williamsi, l'un de la Nouvelle-Guinée, l’autre du Pérou, seront très appréciés qu'and ils seront mieux connus: ils se distinguent par leurs frondes très divisées. A. æmulum, du Brésil, est une plante très élégante, voisine de l'A. cuneatum, mais très distincte et très décorative. Le Sadleria —? est une belle acquisition; son aspect et sa structure sont très distincts, ainsi que son port semi-arborescent: ses frondes sont larges, deltoïdes, pinnato-pinnatifides, et d’une texture coriace, mais d'une gra- cieuse silhouette. Deux autres petites Fougères en arbre, Alsophila pycno- carpa et philippinensis, ont un caractère et un aspect également très ditincts. Le Dicksonia Berteroana, originaire de l'ile Juan-Fernandez, est un noble Fougère, avec un tronc de 10 à 15 pieds de haut et une large tête de frondes très divisées; c'est l'un des plus beaux Dicksonias. La forme géante du Dennstædtia davallioides, appelée Foungii, a été exposée plusieurs fois. C’est une jolie espèce, à cause de ses frondes divisées en lobes menus, pour garnir les rochers des serres. Parmi les Cibotium, on a compté cette année les C. Menxiesii et pruinatum, avec frondes et folioles épaisses et des segments larges. Leur aspect se ressemble, excepté que le dernier a le dessous des feuilles glauques. C. glaucum a des segments plus nombreux, plus petits, et une surface inférieure plus glauque. (Sera continué). x. — 186 — MÉLANGES. DESTRUCTION DES RATS. Un singulier procédé, simple et très efficace, d'après l'American Agricul- turist, pour préserver de la dent des rats les graines, fruits, et autres objets pendus ou attachés dans les greniers et celliers. Il-suffit de prendre le fond de vieilles boîtes rondes à conserves, de les faire dessouder, de les percer au milieu et de passer au travers les éxtrémités d'une baguette, sur laquelle on a suspendu les objets à préserver. Le rat arrive sur le bâton et rencontre le disque, qui tourne sous sa patte et le précipite sur le plancher. DETECTOR. BIBLIOGRAPHIE (). La suite du Prodromus. — Après avoir terminé la publication de cette œuvre immense consacrée aux Dicotylédones, M. A. De Candolle a annoncé son intention de donner ses soins à une suite de monographies des familles de Monocotylédones, qui seront confiées à des auteurs spéciaux. Ces monographies seront publiées sans ordre, et paraïîtront au fur et à mesure de leur complétion. Un certain nombre verront bientôt le jour. Les Smilacées seront traitées par M. Alph. De Candolle lui-même, les Aroïdées par M. Engler, les Graminées par M. Munro, les Alismacées, Butomées et Juncaginées par M. M. Micheli. Thesaurus literaturæ botanicæ, de Pritzel. — La deuxième édi- tion de cet utile Dictionnaire avait été entreprise par l’auteur, puis inter- rompue par sa mort en 1874. Elle a été récemment terminée par M. C. Jessen et on peut la trouver désormais en librairie. (1) On trouve ces ouvrages chez Savy, libraire, Boulevard St-Germain, 77, Paris. L ED Formes diverses des fleurs des plantes, par C. Darwin. — Le célèbre naturaliste-philosophe continue ses travaux avec une ardeur qui semble défier les atteintes de l'âge. Sous le titre de « The different forms of flowers of plants of the same species », il examine les diverses sortes de fleurs d'une même espèce et surtout la relation de leurs organes sexuels, ce qui - le conduit à conclure en faveur de la fécondation croisée. Selon M. Darwin, la différence des styles (hétérostylie) mène à la diœcie. Il étudie également de près les fleurs cleistogames (qui ne souvrent pas pendant la fécondation). Tous ceux qui ont suivi de près les remarquables travaux de M. Darwin voudront posséder ce livre, édité chez J. Murray, à Londres, et qui sans doute ne tardera pas à être traduit en français. Diagnoses de Cucurbitacées nouvelles, par M. A. Cogniaux. — L'Académie royale de Belgique a publié ce travail dans ses mémoires. Il traite des Cucurbitacées, que M. Cogniaux a longuement étudiées à l’occa- sion de sa collaboration à la Flora Brasiliensis. On remarque surtout le nombre d'espèces nouvelles décrites par ce botaniste : 7 Ceratosanthes, 10 Apodantheira, 17 Cyclanthera, T Echinocystis. Les plantes du Mexique, du Brésil, et celles de MM. Œrsted, Weddell, Mandon, Ernst, ont été surtout l'objet des recherches de M. Cogniaux. Plantes industrielles de l'Océanie, par M. H. Jouan. — Nous avons déjà fait connaître les beaux travaux de M. Bernardin sur les plantes utiles de l'Afrique centrale, à l’occasion du départ de l'expédition géogra- phique belge. C'est une œuvre analogue que M. H. Jouan a publié dans les Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Cherbourg (t. XX, pp. 145-240). Elle forme la suite d’un travail sur les plantes alimentaires de l'Océanie, paru dans le même recueil il y a deux ans. Nous engageons les spécialistes à se procurer ces études, qui embrassent les plantes textiles, tinctoriales, médicinales, vénéneuses, oléagineuses, résineuses, fourragères, condimentaires, etc., y compris les bois de construction. 1 Botanical reminiscences in British Guiana, par M. Richard Schomburgk. — Les voyages de M. Schomburgk dans la Guyane anglaise sont célèbres. L'auteur en a publié une grande partie. Il est aujourd'hui directeur du Jardin botanique d’Adélaïde (Australie) et revient, après une quarantaine d'années, sur des souvenirs botaniques qui paraissent aussi vivants que s'ils dataient-d'hier. Le livre contient un aperçu de la géogra- phie botanique de la Guyane anglaise. C’est un passe-temps agréable et instructif à la fois, principalement pour les botanistes qui ont parcouru des régions analogues. Les Palmiers, par M. O. de Kerchove de Denterghem (1), — Je vous présente un beau et bon livre, écrit d'une plume alerte, séduisante et vraie. Depuis plusieurs années que M. Oswald de Kerchove a pris rang parmi les plus distingués des écrivains horticoles de ce temps-ci, son savoir a grandi régulièrement et il s'affirme aujourd'hui par la publication d’un livre qui manquait à la langue française. (1) 1 vol. de 348 p., 40 pl. chromolithog., 228 grav. sur bois; chez Rothschild, éditeur, 15, rue des St-Pères, Paris. — Prix : 30 francs, 2e, La tâche était peu abordable. S'attaquer à l’histoire, à la description, à la géographie et à la culture de ces souverains de la végétation auxquels les plus grands esprits de la botanique, Martius en tête, ont consacré des vies entières, c'était jouer gros jeu. M. de Kerchove n’a pas craint d’abor- der la difficulté. Son livre, qu'il a dédié à S. M. le roi des Belges comme à l'un des promoteurs les plus enthousiastes de l'horticulture, est destiné aux gens du monde, à ceux qui parlent d'ordinaire des Palmiers comme les aveugles des couleurs et qui vont avoir désormais un guide éclairé pour leur révéler ce monde grandiose et charmant de la plus belle végétation du lobe L'auteur prend d’abord son lecteur par la main et lui fait faire le tour de la terre, à la découverte des Palmiers. Des rives de la Méditerranée à l'Afrique et aux Indes, il parcourt les diverses étages de cette végétation qui se plait « le pied dans l’eau et la tête dans le feu », suivant une expres- sion pittoresque, et il fait escale dans toutes les îles de l'Océanie pour arriver enfin au Nouveau-Monde, où est situé le quartier général des Palmiers sur le globe. C’est là que j'ai suivi son récit avec le plus vif intérêt, revoyant en esprit ces immenses forêts de la Colombie et de l'Equateur, où je me suis saturé des splendeurs de cette nature virginale et que M. de Kerchove décrit comme s’il les avait contemplées. La palmographie fossile a reçu de grands développements dans ces der- niers temps, grâce aux travaux de MM. Brongniart, Schimper, de Saporta, et l’auteur n’a point passé sous silence ces remarquables études. L'histoire des Palmiers, de leurs usages, des légendes qui s’y rapportent eut fourni la matière d’un volume s'il avait fallu suivi les pages éloquentes écrites par Humboldt, Martius, Wallace, Spruce et Seemann sur cet inté- ressant sujet, qui a été heureusement condensé en quelques pages. Enfin, la botanique et la culture ont été traitées avec l'autorité d'un savant et d'un praticien, le premier ayant affirmé ses travaux par l'aide du plus habile palmographe d'aujourd'hui, M. Wendland; le second n'ayant qu'à puiser dans les serres de Gand pour étudier les plus riches collections de l'Europe, depuis les cultures de M. Linden, jusqu'au magnifique jardin d'hiver de son père, M. le comte de Kerchove. Je n'ai que deux légères critiques à formuler. La première, c'est de n'avoir pas fait ressortir que M. Linden à seul introduit autant de Palmiers que tous les horticulteurs de l'Europe ensemble; la seconde, qu'il eut été utile de faire suivre l'excellente liste synonymique de l’auteur des citations d'ouvrages où se trouvent décrites les espèces indiquées. C'eût été reudre un grand service au lecteur. Au total, M. de Kerchove a écrit un livre d'une plume élégante, spiri- tuelle, et il a voilé une science de bon aloi sous les fleurs d’un langage choisi. Il à mis en exergue une glorieuse devise : Europæus homo palmas intuens voce quadam monitus que dicat : sursum corda! et, qui plus est, il est digne de l'avoir choisie. Ep. ANDRÉ. UE CHRONIQUE HORTICOLE. Février 1878. Exposition universelle de 1878. — Les jardins du Trocadéro et du Champ-de-Mars s'achèvent; les plantations d'arbres, arbustes, rosiers se complètent. L'exposition d'horticulture aura lieu dans le grand vestibule faisant face au Trocadéro. Les lacs et les rochers dans le parc sont terminés et plantés, à l'exception des jardins du Trocadéro, qui ne sont livrés que depuis peu de temps aux décorateurs horticoles. | Les machines, instruments, produits industriels seront disposés en face de la Seine, dans le Champ de Mars, sous un bâtiment spécial, et une con- struction du même aspect sera consacrée aux expositions temporaires de fleurs, légumes et fruits. Ces deux structures couvriront plus de 2000 mètres carrés. Les serres occuperont une superficie de 4000 mètres au moins. Dans le matériel de l’horticulture, on comptera 280 exposants, dans les plantes ornementales 108, dans les légumes 57, dans les fruits 70, dans les arbres forestiers 90, dans les plantes de serre 125, ce qui donne un total de 528 admissions aux concours. Era Multiplication des plantes molles. — Dans un récent numéro de l'American Agriculturist, dirigé par mon ami le D' Thurber, de New-York, nous trouvons un nouveau procédé de bouturage décrit par M. Peter Hen- derson. Il consiste à ne pas détacher entièrement du pied-mère le rameau à boutures, mais à le laisser pendre huit ou dix jours par un lambeau d'écorce. En séparant ensuite ces boutures et les plantant comme à l'or- dinaire, mais avec beaucoup de lumière et peu d'humidité, M. P. Henderson affirme qu'en huit à douze jours elles sont enracinées. Il a multiplié ainsi un grand nombre de plantes molles : Pélargoniums, Bégonias, Lantanas. Pétunias, Abutilons, Héliotropes, Nérions, Cactées, et mème des Crotons variés. En assurant ainsi la reprise des boutures, dont M. P. Henderson ne perd presque aucune, il ajoute que les pieds-mères ne souffrent plus comme lorsqu'on les dépouille d'un seul coup de la plupart de leurs rameaux. Nous livrons, sans commentaires, le procédé aux essayeurs, Tillandsia Lindeni major. — Cette superbe variété, dont jai der- nièrement parlé comme identique avec celle qu’on appelle luxurians ou vera, est actuellement représentée par un échantillon des plus remarquables chez M. Outram, à Southampton. La plante porte cinq épis de fleurs du plus beau ns Toute collection de choix doit maintenant posséder cette variété hors igne. Les Héllébores de M. Hooke. Nous avons plusieurs fois dit les mérites de ces plantes rustiques, dont la beauté est si peu connue. La col- lection la plus complète aujourd'hui est sans contredit celle que M. Hooke a réunie dans son jardin de Bratfield, en Angleterre, Elle Comprend cinquante ‘ — espèces et variétés. Nous reviendrons plus loin sur le compte de ces belles plantes (voir page 32). Centenaire de Linné. — Le prince des botanistes est mort il y a un siècle, le 11 janvier 1778. L'Académie des Sciences de Stockholm a voulu solenniser cet anniversaire par une cérémonie à laquelle assistait le Roi de Suède. Le Président de l'Académie, M. P. H. Malmstein, a prononcé un discours dans lequel il a passé en revue les principaux événements de la vie de Linné et les services rendus à la science par ce grand homme. M. Sather- berg a exposé un herbier préparé par Linné lui-même, avec les étiquettes écrites de la main de l’illustre naturaliste. Le Roi Oscar de Suède à été nommé, à cette occasion, membre honoraire de la Société de Botanique d'Edimbourg. L’oiseau-jardinier. — M. Beccari, le célèbre voyageur qui a récem- ment exploré une partie de la Nouvelle-Guinée, vient de publier une notice très curieuse sur l'oiseau-jardinier (Amblyornis inornata) qu'il a trouvé dans cette île, construisant une cabane qu'il orne de fleurs et devant laquelle il crée une sorte de jardin, couvert de mousses, de fruits, de fleurs arrangés avec un sentiment décoratif très curieux. L'article, publié dans les « Mé- moires du Musée civique de Gênes », mérite d'être lu en entier. Bulletin de la Fédération des Sociétés d’Horticulture. — Le volume pour 1876 vient de nous être envoyé. Indépendamment de la liste des botanistes du monde, rédigée par M. Morren, on y trouve les compte- rendus détaillés de l'Exposition internationale d'Horticulture de Bruxelles en 1876 et les actes du Congrès de cette même année. Nous conseillons la lecture de ce volume plein de documents variés et précieux, et dans lequel M. Morren à fourni, sur la rédaction de l’Æortus Europæus, les suggestions les plus pratiques et les plus intelligentes. ; Les Trappistes des Trois Fontaines, près Rome. — On a plusieurs fois parlé de la Société agricole des Trappistes delle tre Fontane, dans la campagne de Rome, à propos de l'acclimatation des Eucalyptus dans la vallée du Tibre. M. V. Ricasoli a visité cet établissement en novembre dernier, et il raconte, dans le « Bulletin de la Société toscane d'Horticul- ture », qu'il l'a trouvé très intéressant. Les terrains de tuf volcanique occupent environ 30 hectares et sont bien entretenus. On y cultive les espèces suivantes, disposées par ordre de rusticité : Eucalyptus viminalis, coriacea, urnigera, rostrata, terelicornis, botryoides, robusta, polyanthemos, globulus, pour les terrains humides. Dans les terres sèches croissent mieux les Æ, resinifera, melliodora et sideroxylon. Le père Gildas est à la tête de la Société et les résultats obtenus déjà par les pères, en quelques années, font bien augurer de l'avenir, si tant est qu'on puisse espérer de boiser et d'assainir la campagne romaine. Plantes en fleur à Menton. — L'hiver si doux que nous traversons à produit de curieux résultats dans les climats privilégiés comme celui de la Méditerrannée, Dans le jardin de M. Hanbury, à la Mortola, près Menton, on comptait 134 espèces de plantes en fleur le 1e janvier, toutes en plein air, sans le moindre abri. Avec quelle raison l'on chante les eo —- louanges de ces rives charmantes de la Méditerrannée et de leur printemps éternel! icera fragrantissima et Standishii. — Ces deux espèces de Chèvrefeuilles chinois, toutes deux introduites par M. R. Fortune, sont pré- cieux par leur floraison hivernale. Plusieurs fois nous j'en ai parlé ici et à l'heure qu'il est ils fleurissent abondamment dans mon jardin. La pre- mière surtout, entièrement glabre et à feuilles larges, ovales, est remar- quable par l'odeur de fleur d'oranger qu'exhale ses fleurs. Les feuilles allongées et la villosité distinguent surtout le L. Standishii, qui est inférieur en beauté au ZL. fragrantissima. Tous deux sont extrêmement rustiques, s’accomodent de tout terrain et se multiplient par boutures à sec. Nouvel usage du Chardon à foulon. — Une singulière fasciation de la tige de cette plante (Dipsacus fullonum), décrite d’abord dans les Proceedings de la Société Linnéenne de Londres, puis dans le Vegetable tera- lology de Masters, est employée actuellement à Londres à un singulier usage. On en fait des manches d'ombrelles. La tige, très légère, est tordue en spirale et de forme bizarre et élégante lorsqu'on l’a soumise au poli et à l'ornementation. MM. Marshall et Snelgrose, de Londres, ont mis en vente ces manches de forme nouvelle, que l’on dit appelés à un succès de mode. On les a importés de France, où peut-être ils ont été fabriqués tout exprès en enroulant un corps étranger autour de la tige pendant sa croissance. L’Edelweiss. — Tous les touristes dans les Alpes connaissent cette jolie herbe laineuse et argentée (Gnaphalium leontopodium) dont les enfants des montagnes font des bouquets pour vendre et qui disparaît d'année en année devant cette destruction effrénée. Un journal de botanique autrichien nous apprend heureusement que, dans les Alpes juliennes, les montagnes de Tarnova et les Alpes carniques, cette plante croît en telle abondance que son extermination en Europe n'est pas à craindre de longtemps. Destruction du puceron lanigère. — Un journal anglais recom- mande un mélange de pétrole et d'esprit de vin contre cet insecte et ceux de la vigne. Le procédé est recommandable, mais il n’est pas nouveau. Depuis bien longtemps on l'a signalé à Paris. Son emploi donne d'excellents : résultats, mais à la condition qu’on le recommence chaque année avant le départ de la végétation, sous peine de voir reparaitre l'insecte. NÉCROLOGIE. M. FRies, le savant botaniste suédois, vient de mourir à Upsal, dans un âge très avancé. Ce vétéran des mycologistes venait de publier le commen- cement d'un nouveau volume de ses Zcones Hymenomycetum, se montrant ainsi infatigable jusqu'au dernier moment. Le nom de FRIES était vénéré de tous les cryptogamistes et des adeptes de la botanique en général. Ep. ANDRÉ. CCCIII. CURMERIA WALLISIT, masters. CURMÉRIE DE WALLIS. AROÏDÉES. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Hlustration horticole, 1875, p. 45. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : acaulis; rhizoma perennans aromaticum; folia patentia 6-pollicaria et ultra, petiolata, petiolis 1-2 poll. longis maxima pro parte vaginantibus superne anticeque canaliculatis a latere compressis, laminis glabris superne intense viridibus irregula- riter aureo-maculatis subtus pallidioribus glaucescentibus ovato- vel obovato-oblongis basi rotundatis apice breviter subitoque deltoideo-acuminatis, albo-marginatis; spatha brevis pedunculata 3-5 !/, poll. longa basi convoluta ventricosa, medio constricta, supra medium parum aperta, apice breve-acuminata pallide punicea maculis albidis minimis conspersa, intus nitida; spadix teres spatha vix brevior undique floribus obtectus. Flores fere omnino ut in congeneribus. Curmeria Wallisii, Maxwell T. Masters, in Gard. Chron. 1877, p. 108, eum icone xylo- graphica. : Homalonema Wallisii, Regel, Gartenfl., octob. 1876. Lorsque je fondai le nouveau genre Curmeria (Ilustr. hort., 1873, p. 45, t. 121), d'après les premières plantes envoyées vivantes de Colombie par M. Roezl à M. Linden (et non à M. W. Bull, comme on l'a publié à tort), je ne me doutais pas,que deux autres espèces allaient parvenir coup sur coup dans les cultures européennes. Dès l'année suivante, M. Roezl impor- tait le C. Roexli, qui fut décrit sous ce nom par M. Masters (Gard. Chron. 1874, p. 804). Enfin, le même auteur décrivit, en 1877 (Gard. Chron. p. 108), la troisième espèce, qui porta le nom de son introducteur chez M. W. Bull, M. Wallis. Déjà M. Regel avait fait connaître cette plante (Gartenflora, octob. 1876) sous le nom d'Æomalonema Wallisii, ne trouvant pas le genre Curmeria suffisamment distinct du premier. D'autres botanistes, notamment e D° M. Masters, pensent d'une manière différente, et l'examen des deux nouvelles espèces m'a confirmé dans l'opinion que ces deux genres ne sauraient être confondus. e C. Wallisii est d'un port compacte; il porte des feuilles dressées- étalées ovales-oblongues un peu obliques, aiguës au sommet, arrondies à la base. Les bords en sont parcourus par une bande blanche, la nervure médiane est enfoncée en dessus, saillante en dessous, et les nervures secon- daires, courbées et également distantes, sont accompagnées dans leurs intervalles de nombreuses nervules fines et régulières. Sur le fond vert velouté de la surface supérieure se détachent des taches jaunes, larges, irrégulières, et en dessous la couleur est plus pâle et ponctuée de petites taches blanches, L'ILLUSTRATION HORTICOLE nou. - "#0 CURMERI À WALLISII. b, à ; ' e Pannemaecker 24 nat. pirx un Horto À A linden, 7° ne L'inflorescence, composée d’une spathe rougeâtre pédonculée, ventrue à la base, contractée au-dessous du milieu et ouverte légèrement au sommet, ne diffère que peu des autres espèces du genre et présente un spadice égalant presque la spathe en longueur, cylindracé et couvert de fleurs sur toute sa surface. J'emprunte au D' Masters les diagnoses horticoles des trois espèces aujourd'hui connues du genre Curmeria : C. picturata, Linden et André, JU. hort. 1873, p. 45. — Feuilles sur de courts pétioles, cordiformes, avec deux lobes basilaires arrondis, ovales ou ovales-oblongues, pointues, marquées le long de la nervure médiane par une bande étroite d’un blanc argenté. C. Roexli, Masters, Gard. Chron. 1874, p. 804. — Feuilles sur de longs pétioles, ovales oblongues, arrondies ou légèrement atténuées à la base, non cordiformes, graduellement acuminées au sommet, avec quelques taches pâles éparses sur la surface supérieure. C. Wallis, Masters, Gard. Chron. 1877, p. 108. — Feuilles sur de courts pétioles, légèrement obliques, ovales oblongues, arrondies et légèrement atténuées à la base, brusquement acuminées au sommet, bordées de blanc, maculées de taches d’un jaune brillant en dessus. Il ÿ a peut-être lieu d'ajouter une quatrième espèce, le C. Wendlandi (Ho- malonema Wendlandi), d'un port plus élancé que les précédentes, et qui me : paraît très distincte des Homalonema vrais, dont le type est ZZ. rubra. J'ai déjà signalé ce fait dans l'Austr. hort. (1873, p. 46). Il est bon également de rappeler ici ce que j'ai dit dans le même re- cueil sur la coloration en rouge écarlate intense que peuvent présenter les Curmeria. J'en ai noté plusieurs exemples dans les serres de M. Linden. C’est un phénomène analogue à celui de la coloration automnale des feuilles de certains arbres de l'Amérique du Nord et d'ailleurs, lorsque la chloro- phylle disparait sous le pigment fourni par l'érythrophylle. Tous les Curmeria étant des régions chaudes de la Colombie, c'est la serre chaude qu'il leur faudra, y compris l'espèce que nous figurons et décrivons aujourd'hui. Sans cette précaution, les feuilles se tachent et périclitent. Leur culture n'offre d’ailleurs aucune difficulté. Ep. ANDRé. PI, CCCIV. DRACÆNA AURORA, canoex er anpré. : DRAGONNIER AURORE. ASPARAGINÉES. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Iustr. hortic., 1860, t. VII, pl. 264. nan Rien n'est plus gracieux et plus élégant que cette jolie acquisition, reçue il y a quelques années par M. Linden de l’une des îles de l'Archipel du Sud. Nous ne saurions dire avec certitude à quelle espèce elle se rapporte, et en cela nous suivons nos errements habituels à propos des autres formes décrites dans ce recueil. La liste des congénères du D. Aurora est déjà étendue. On sait que ces . plantes ont pris place récemment dans toutes les serres, pénétré dans les appartements, constitué le fond des décorations végétales, charmé nos yeux par l'éclat et le mélange de leurs couleurs et la noblesse de leur port. Ce n'est pas au milieu des plus brillantes et des plus vigoureuses qu'il faut compter celle que nous décrivons aujourd'hui, mais parmi les plus gracieuses et les plus fines par leurs formes, et dont nous avons jadis publié le prototype sous le nom de D. bellula. Sur une tige dressée, mince mais solide, feuillue depuis la base, les pétioles, fortement embrassants à la base, grêles et arrondis ensuite, sont rapprochés, colorés de violet-noir avec un mélange dominant de rose aurore, d'où la plante a tiré son nom, et qui prolonge jusque sous la ner- icate. Le limbe, ovale lancéolé aigu, subcordi- forme à la base, est très fin, plan, gracieusement recourbé, d'un vert foncé dessus, plus pâle dessous, et sa largeur ne dépasse guère un à deux cen- timètres. En tant que plante d'appartement, contente d'un espace réduit, de ferme texture et de santé robuste, le D. Aurora sera digne d’un accueil que sa petite taille ne semblerait pas devoir lui gagner de prime-abord, mais qui lui viendra sans conteste après examen. Ep. ANDRé. L'ILLUSTRATION HORTICOLE neniu ec : DARCENA RURORX. J{inden. ; L'ILLUSTRATION HORTICOLE TT, s Le Fe w 7. 3 Me #. " & Fes à sa 1 “ ee | Re ne 6 je Je 127 RU. ve 2 "2 ONCIDIUM CUCULLATUM. D. De Pannemarky: 24) 2 PI. CCCV. ONCIDIUM CUCULLATUM, unouer. ONCIDIUM CAPUCHONNÉ, ORCHIDÉES. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Jüustr. hort., 1870, p. 15. RACTÈRES SPÉCIFIQUES : pseudobulbi ovales obtusi costati elongati; folia oblongo- TR plana scapo angulato æqualia, racemus simplex vix paniculatus; bracteæ parvæ concavæ squamæformes, sepalum supremum petalaque ovalia, ein æqualia, lateralia in unum oblongum concavum bidentatum connata; labellum cordatum panduriforme apice nent bilobum laciniis rat same divaricatis taimellis brevibus iævibus rotun- datis pone basin serie solitaria villosam, columna nana auriculis brevibus rotundatis juxta basin prie clinandrium carnosum cie. — In America tropic. et æquator. obvia. Vivum et spontaneum in Columbia et Ecuador vidi. E. A cuis cucullatum, Lindley, Sertum Oréhidltoon sub tab. 21, — Orchid. Linden. et in Paxton’'s Flow. Gard. I, tab. 87. — Rchb. f. Pop: IH, 279 ; II, 66. — Lem. Jard. fl. HI, t. 317. — Van Houtte, Flore, VIII, 855. Leochilus sanguinolentus, Lindl., Bof. Reg. XXX, 1840, misc. 91. Orchidée extrêmement variable, décrite d'abord par Lindley d’après des échantillons secs récoltés par W. Jameson sur le Pinchincha (Equateur, puis par Linden dans le Quindio (Colombie) et sur la Sierra Nevada de Santa Martha, à une altitude de 4000 mètres, et depuis par un grand nombre de voyageurs dans des localités diverses : Schlim, en Colombie et au Vénézuela ; Purdie, à Santa Martha; Barker, à Caracas; W. Lobb, au érou; Hartweg, dans l’Assuay (Equateur), Wagener, à Ocaña, etc., etc., et on me permettra d'ajouter par moi-même sur plusieurs points de mes voyages : province de Pasto et las Cruces, dans le Quindio; Ortega, au nord de Quito; les versants ouest du Chimborazo, etc. La plante varie extrêmement à l'état sauvage, non-seulement en raison de la latitude, mais encore de l’altitude. C’est une Orchidée de la région froide par excellence; elle touche presque aux paramos. Le point le plus bas où elle ait été rencontrée est 2000 mètres environ, à ré Ocaña et Cara- cas; le plus élevé, selon M. Jameson, serait de 4200 mètres, dans les Andes de Quito, mais j'ai lieu de croire cette mention erronée, l'altitude de pee mètres étant dépourvue des arbres sur lesquels croissent ces Orchi- dées. La hauteur la plus considérable à laquelle j'aie vu atteindre l'O. cuiller est 3500 mêtres environ, près de Tuquerres. La couleur violet foncé des pétales et verdâtre des sépales varie peu, mais le labelle est très polymorphe et polychrome. Depuis la forme nubige- num, à fleurs mignonnes et décolorées, jusqu’à l'O. c. macrochilum, à grande 0 lèvre échancrée, d'un beau violet sablé de brun foncé, la série est nom- breuse des formes de cette jolie plante, dont la hauteur des hampes varie aussi depuis 10 centimètres (Tuquerrès) jusqu'à un mètre de haut ar suivant mes propres observations. Bien des fois l'O. cucullatum a été introduit à l'état vivant dans les serres de M. Linden. Il en a livré des milliers au commerce et de temps à autre les serres froides en montrent de belles toufles fleuries aux amateurs. Mais c'est l'exception ; la plante, faute de soins appropriés, sans doute, végète et meurt. Son traitement serait cependant très simple, à mon avis. Il suffit de se rappeler les conditions dans lesquelles on la trouve à l’état sauvage, c’est-à-dire dans une atmosphère perpétuellement saturée de vapeurs froides, et où la température varie entre +- 2° et -L 10° centigrades. Absence de froid, absence de chaleur, humidité perpé- tuelle, à peu près le traitement des Masdevallia, tel est le secret. Ep. ANDRÉ. LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. LA TANNÉE ET LES ASPERGES. La tannée sortie des fosses est un élément qui a été l'objet des contro- verses les plus animées parmi les horticulteurs. Les uns prétendent que c’est un poison pour la plupart des plantes; d’autres que cette matière est favorable à la végétation. Le malentendu vient probablement de ce que la tannée doit être absolument inerte, sans principes acides et cor- rosifs, pour être employée avec utilité, et de ce que certaines plantes, d’ailleurs, ne s'en accommodent point. Parmi les végétaux qui semblent prospérer sous l'influence de la tannée, la Chronique de l'Ain cite l'asperge. Il paraît que l'expérience suivante, faite sur quatre planches d’asperges cultivées suivant la méthode d'Argenteuil, ont produit des effets étonnants. Deux de ces planches ont eu leur terre enlevée jusqu’à cinq centimêtres du collet des asperges et l'on a remblayé la place par une couche de vieille tannée. Les deux autres planches ont été, comme d'ordinaire, recouvertes de terre mélangée de terreau. Quand les asperges recouvertes de tannée ont poussé, on a reconnu qu'elles étaient beaucoup plus abondantes et deux fois plus grosses que celles des deux autres planches. 11 faut ajouter que les asperges ont paru 12 jours plus tôt que les autres, de sorte qu'une autre propriété de la tannée serait d'activer la végétation. Nous publions ces renseignements sous toutes réserves, en recomman- dant tout spécialement de soumettre le Hrosege à l'expérience. DETECTOR. a 10 HORTICULTURE D'ORNEMENT. LES PLUS BEAUX ACACIAS. Ne pas confondre, tout d'abord, ces arbrisseaux de serre froide, aux fleurs jaunes en capitules ou épis dorés, et originaires d'Australie, avec l'Acacia de nos jardins, dont le vrai nom est Robinia pseudo-Acacia, et qui a été nommé ainsi par Linné à cause d’une similitude de feuillage, assez éloignée. d’ailleurs. M. George Thomson, du Crystal Palace, près Londres, vient de donner, dans le Gardeners Chronicle, une intéressante liste des meilleures espè- ces, surtout pour les grands jardins d'hiver. Le nombre des Acacias est si considérable, qu'on sera bien aise d'avoir l'énumération des meilleures plantes du genre. À. longissima, belles feuilles étroites, fleurs jaune pâle, port pleureur. A. junipecina, très élégant, grêle, aspect du verticillata. A. quadrilateralis, très distinct, feuilles de bruyère. A. armata, culture en pot, floraison abondante, propre à former des plantes d'exposition. A. hybrida, voisin du précédent, mais fleurs plus brillantes, et port plus robuste. A. undulatæfolia, voisin des deux derniers, mais avec un port plus étalé. A. virgata, jolie petite variété, longues feuilles lancéolées, fleurs jaune âle. « A. Riceana, très beau, épineux, fleurs en bouquets, port pleureur. A. graveolens, très beau, longues feuilles étroites, port pleureur; fleurs par deux et trois, axillaires. A. foliosa, grande plante, acquérant 20 mètres de haut, moins florifère que les précédents. A. lophantha, feuilles pennées, fleurs vertes en épi; est sujet à perdre ses feuilles l'hiver. La liste qui précède suffit pour donner un choix de plantes très décora- tives. Le meilleur sol est une terre franche additionnée de terre de bruyère sableuse. On doit éviter de laisser. les racines sèches et les serin- gages doivent être abondants pour détruire l'araignée rouge, l'ennemi mortel des Acacias. P. ERcEAU. REVUE DES PLANTES NOUVELLES DE 1878. | (Suite et fin.) Dans les nouveaux ZLomaria se trouvent de belles introductions. Le L. discolor pinnatifida (Dobroydensis) est une très belle plante, ramassée quoique arborescente, à frondes stériles pinnatifides dans le genre du PR TS Polypodium Cambricum. Le L. neo-caledonica, introduit par M. Linden, est d'un caractère plus ample, avec de grandes frondes pendantes, nettement taillées. Le Z. Dalgairnsiæ est une forme sud-africaine, alliée de près au L. magellanica. Le Nephrodium Dufhi, des îles de la mer du Sud, est une forme anomale, quelque chose comme la variété de l'Athyrium Friteliæ, avec des frondes déchiquetées. L'Osmunda palustris, du Brésil, voisin de l'O. spectabilis, est très différent par son mode de végéter perennant, tandis que les feuilles de celui-ci tombent chaque année. Les Orchidées ont montré cette année un assez grand nombre d'hybrides, principalement dans le genre Cypripedium. L'un d'eux, C. albo-purpureum, a les divisions du périanthe pourprées avec un labelle blanc bordé de pourpre. Un autre, C. ænanthum, montre des fleurs rouge vineux foncé et le sépale supérieur bordé de blanc. Une nouvelle espèce des Philippines, C. Haynal- dianum, allié du C. Low, est peut-être un hybride spontané. Le Dendrobium suavissimum est l'une des plus belles espèces qui aient paru cette année, avec ses fleurs grandes, jaune abricot, à œil noir, disposées en belles grap- pes pendantes. Une autre belle espèce. le D. superbiens, porte des fleurs pourprées, dans le genre de celles du D. bigibbum. De Burmah est arrivé l’Aerides crassifolium, à fleurs teintées de pourpre dans le genre de l'A. fal- catum. Le Sobralia Cattleya est une espèce de grande beauté, à fleurs de texture solide, couleur pourpre-brun, le labelle pourpre marqué de lignes ou crêtes jaunes. Le Cuttleya virginalis, forme blanche du C. el Dorado, et le C. Skinneri alba, sont venus, le premier de la rivière des Amazones, le second de Costa Rica. En hybrides cultivés, le Lælia caloglossa et le Zygopetalum Clayi présen- tent un intérêt spécial, le premier par ses fleurs purpurines à labelle pour- pre cristé et jaune à la base, le second, produit du Z. crinitum par le maxillare, ressemble au premier de ses parents, mais avec le périanthe pourpre-brun et le labelle blanc zébré de violet. Une très belle forme du Calanthe vestita, appelée oculata rubra grandiflora, est ornée de grands épis de fleurs larges et richement colorées. Le Phajus Dodgsoni, de l'Inde, porte = épis terminaux, blanc pur, avec le labelle frangé et la gorge cinabre pâle. De nouveaux Masdevallia ont encore fait leur entrée en Europe, mais rien n'a paru d’égal au #. chimæra, ni de beau comme les M. Veitchi, Har- ryana et Lindeni. Pour la plupart c'étaient de petites espèces à fleurs déli- cates. Dans les Odontoglossum, le Madrense, dans la forme du nebulosum, est une plante de valeur ; l'O. Cervantesii decorum est une charmante variété du type bien connu, et l'O. Œrstedii est une espèce naine à fleurs voisines du pulchellum. Parmi les Oncidium à fleurs jaunes, l'O. elegantissimum mérite une mention, par ses grandes panicules d’un beau jaune, ressemblant un peu à l'O. curtum. SERRE FROIDE. Les plantes de serre froide auront reçu peu de nouveautés cette année. Le Pultenæa rosea présente de jolies têtes de fleurs rose lilacé. Des mon- tagnes du Japon nous est venu l'Azatea Rollissoni, forme naine comme l'A. me $È- 2x am&æna, à fleurs rose tendre. Le Blandfordia flammea elegans a de belles fleurs tubuleuses rouge orangé et jaunes. Une autre Liliacée, le Tritoma (Kni- Phopia) Quartiniana, d’Abyssinie, sera probablement rustique comme ses congénères, et développera également de belles fleurs rouge orangé. L’Zrio- lirion Pallasii, Amaryllidée, venue par S'-Pétersbourg, a des feuilles étroi- tes, linéaires et concaves, et des fleurs subpaniculées, rose pourpré. Les plus belles plantes décoratives de ce temps sont les Begonia hybrides de tubéreux et à grandes fleurs. Entre les Z. Boliviensis, Veitchi, rosæflora, Pearcei, Davisii et autres, les hybridations ont donné un si grand nombre de formes et de couleurs qu'on ne s'y reconnaît plus et qu'il est vraiment impossible aujourd’hui de les distinguer par noms. Les Abutilon ont fourni quelques belles variétés, parmi lesquelles Boule d'or, Lemoine, Prince d'Orange paraissent les meilleurs. Les plantes succulentes de serre froide nous auront présenté le bel Agave schidigera princeps, très supérieur au type. Le Gasteria colubrina est un Aloës voisin de l'acinaciforme, avec des feuilles vert foncé taché de vert pâle et des fleurs rouges et corail, en longues grappes. Un joli Mesembryanthemum nouveau, M. Sutherlandi, a été importé de Natal: son port est robuste, retombant, ses feuilles linéaires oblongues et ses fleurs grandes et rose pourpre. Enfin, on a signalé l'existence à Kew de Jeunes pieds vivants du Welwit- schia mirabilis en bon état de végétation. L3 PLANTES RUSTIQUES. L'Abies Mensiexii Parryana a été l'objet, l'année dernière, de nombreuses discussions et de divergences d'opinion sur son nom et ses affinités, mais tout le monde est d'accord sur sa beauté superlative, au moins dans son jeune âge. L'Hortensia blanc (Hydrangea Thomas Hogg), avec le même port que l'Hortensia, porte de superbes capitules d'un beau blanc. Sous le nom de Cydonia japonica albifora, on a exposé une belle variété blanche de l’ancien Coignassier du Japon. Parmi les plantes annuelles rustiques, le Xanthisma Texanum, du Texas, -est une Composée élégante, à feuilles aiguës, à larges fleurs jaunes. L'beris coronaria hybrida nana rosea (quel nom l) est une charmante variété du Thlaspi annuel, à fleurs roses: deux variétés d'Eschscholtzia crocea sont dignes d'éloges. La première est à fleurs doubles, striées d'orange et de jaune; la seconde, nommée Mandarin, à fleurs simples, est d’un cramoisi foncé à l'extérieur, orangé en dedans. Une belle forme de la Gesse à larges feuilles, nommé ZLathyrus latifolius splendens, est une amélioration par son riche coloris. Des ancolies char- mantes viennent aussi grossir la liste : Aquilegia cœrulea hybrida (hybride entre leptoceras aurea et cœrulea), avec des grandes fleurs bleues, à centre jaune, et À. hybrida californica (hybride entre leptoceras aurea et californica), caractérisé par des fleurs écarlates avec un centre d'or. Toutes deux sont de jolies acquisitions. Le Dracocephalum speciosum, Labiée venue de l'Inde, vigoureuse, à tiges D — quadrangulaires, porte des fleurs pourpres à lèvre blanche, en inflores- cences oblongues terminales. L’Happlopappus speciosus est une autre Com- posée, des Montagnes Rocheuses, naine, rameuse, à feuilles pinnatifides, à grandes fleurs jaune clair. Le Sempervivum Greenii est une joubarbe dans le genre du S. calcareum, mais à feuilles glauques plus petites, pointées de rouge et fleurs rouges ; le S. Reginæ Amaliæ est plus grand; ses rosettes égalent celles du S. tectorum, ses feuilles sont vertes et rouges, et ses fleurs jaunes. e Dans les plantes bulbeuses, nous voyons avec plaisir que les Calochortus prennent faveur et produisent assez facilement des graines pour quon puisse espérer des variétés prochaines. Enfin, dans le beau genre Lilium, de très élégantes formes à long tube du Z. Neilgherrense ont fleuri l'été dernier, et l'hybride de M. Thomson, nommé Purity, que l'on croyait perdu et qui reparaît sous le nom de M. Antony Waterer, a cette année affirmé sa valeur parmi les Lis hybrides, et ne cède en mérite qu'au merveilleux Z. Parkmanni. LES HÉLLÉBORES. Ces belles délaissées, appréciées seulement d’un petit nombre d'amateurs, ne méritent pas l'oubli où elles sont plongées. Pas une plante vivace ne demande moins de soins qu’elles et n'est plus agréable par la floraison hivernale, pour peu qu'on sache les faire valoir. : Sans parler de l'Héllébore pied de griffon (Helleborus fœtidus), si commun dans nos terrains calcaires et que j'ai vu cultiver comme plante décorative d'appartement, mais que son odeur fétide fait repousser du jardin, on peut recommander les espèces suivantes : 1° Héllébore rose de Noël (Z. niger, L.), la plus commune, à fleurs blan- ches lavées de rose, que l’on peut cultiver avec succès, nous l'avons dit, comme plante d'appartement. 2 Héllébore pourpré (A. purpurascens, Wald. et K.), de Hongrie, à feuilles vert tendre, à grandes fleurs violet lie-de-vin. 3 Héllébore d’Abasie (4. Abchasicus, Al. Braun.), du Caucase, à fleurs. blanc rosé, plus petites. 4 Héllébore odorant (Æ. odorus, Wild.), de Hongrie, à belles feuilles palmatifides, à fleurs verdâtres, penchées odorantes. 5 Héllébore vert (4. viridis, L.), indigène, fleurs d’un beau vert, à odeur douce et suave. Héllébore d'Orient (A. orientalis, Gars.), de Grèce et de Syrie, feuilles pédatifides, annuelles, fleurs grandes, rosées, tardives. A fourni des hybri- des par croisement avec la rose de Noël. Les A. atrorubens, Wald. et K., de la Croatie, Z. dumetorum, Willd., de Hongrie, H. lividus, Ait., de Corse, Æ. Bocconi, Ten., d'Etrurie, Olympicus, Lindi., A. Kamtchacensis, H. guttatus, A. Braun., et d’autres espèces sont encore à cultiver et fort méritantes. M. le docteur Rodigas, de St-Trond, le père de M. Em. Rodigas, actuellement directeur du Jardin Zoologique de 0 Gand, était grand amateur de ces plantes et en avait obtenu un grand nombre de variétés par ses hybridations. Qu'est devenue sa collection? Nous avons parlé de celle de M.B. Hooke, à Bratfield, Berks, Angleterre. Cet habile cultivateur a réuni plus de 50 espèces et variétés, parmi les- quelles ses semis entrent pour une grande part. On a remarqué chez lui cette année un pied d'A. niger major, portant 500 fleurs épanouies à la fois. M. Hooke prépare actuellement une plate-bande pour y placer toute sa collection. Il a Bintention de la couvrir de verre au moment de la fleuraison, en laissant passer un courant d'air par dessous. Nul doute que par ce moyen il n'arrive à produire des quantités de fleurs de ces jolies plantes au cœur même de l'hiver. Ep. ANDRÉ. PLANTES NOUVELLES. Spiræa palmata elegans. — On dit beaucoup de bien de cette plante, récemment obtenue d’un croisement entre le beau Spiræa palmata, fleurs rose vif, et l’Æoteia japonica. C'est un intermédiaire entre les deux, où le ton purpurin des étamines se détache très agréablement sur le blanc des pétales. La nouvelle venue se prêtera très bien à la culture forcée, ce qui n’est pas un mince mérite, les Reïnes des prés /Sp. ulmaria et espèces voisines), étant réfractaires jusqu'ici à ce traitement. M. Pynaert, qui a récemment figuré et décrit cette jolie nouveauté dans la Revue de l'Horticulture belge, va la mettre au commerce dès cette année, et sans nul doute elle y sera très bien accueillie. Lapageria rosea superba. — Cette admirable liane du Chili a pro- duit en Angleterre des variétés, parmi lesquelles celle-ci est une merveille. Elle a été obtenue chez M. J. P. Kitchen, de Manor House Hampton (An- gleterre), et dernièrement une extrémité de branche, longue de 50 centimè- tres, portant dix-huit fleurs épanouies, a été exhibée à l'une des séances de la Société royale d'Horticulture de Londres. Cette forme-est si remar- quable et si floribonde que nous conseillons aux amateurs de se la procurer dès qu'ils la verront au commerce. P. LEBERT. LE NOUVEAU GENRE SODIROA. Dans la séance du 11 mai 1877 de la Société botanique de France, j'ai communiqué à la compagnie des échantillons de deux espèces de Bromélia- cées nouvelles provenant de mon voyage dans l'Amérique du Sud et pour lesquelles j'ai constitué le nouveau genre Sodiroa. Ce genre a été créé en l'honneur du R. P. Sodiro, botaniste distingué, avec lequel j'ai eu l'honneur d'herboriser dans les Andes de Quito (Equateur). Ces Broméliacées viennent de l'Alto de Armada (Colombie), situé par 1° 15 de latitude N., à une hauteur de 1480 mètres. Elles offrent surtout ce caractère étrange, unique, d'être grimpantes. Leur tige, de la grosseur d’une plume d’oie, ou un peu plus, est débile, LD. pourvue de racines adventives, et s'accroche aux arbres d'où leur sommet garni de feuilles graminoïdes retombe en portant une inflorence terminale. Ces fleurs, en capitule suborbiculaire entouré de bractées-mères involu- crantes, d'un beau rose, sont tubuleuses et vertes, de l'effet le plus singu- lier et le plus gracieux à la fois. Les lobes du calice sont aigus et roses. Après les avoir étudiées et montrées à M. Ed. Morren, dans l'impossi- bilité où j'étais de faire entrer ces plantes dans aucun genre connu, je créai le nouveau genre Sodiroa. Le tableau suivant donnera l’idée des différences que présentent les genres voisins avec celui dont il s’agit : Tillandsia. Vriesea. Caraguata. | Guzmannia. Sodiroa. Calice Herbacé, à 3 À trois folio- | Soudé à la base, Trois folioles Cylindrique, folioles, parfois | les herbacées. | trigone,herbacé | libres, cohéren- | à trois folioles soudées par 2. ou corné. tes à la base. soudées aux 5/4. Corolle . Régulière, à pétales li- | Tubuleuse, lo-| Pétales sou- | Tubuleuse, lo- pétales libres, | bres, écailleux | bes à peine ou- | dés à la base, | bes très étalés à la base, verts égalant ou | unis. au sommet, dé- dépassant un passant le Ca- peu le calice. lice. Étamines Saillantes, li- Saillantes, li- | Saillantes, li- Soudées. Incluses, con- bres. res. ; nées en tube. Bractées-mères. Inégales. Inégales. Inégales. Inégales. Subégales, rassemblées en capitule, pres- que involucran- tes. Ponts: ©: Plante acaule | Acaule. Acaule ousub-| Acaule. Tige ligneuse ou subacaule, acaule. grimpante. Feuilles. . Basilaires, ra-| Id. Id. Id. Caulinaires, rement cauli- graminoïdes ou naires, Canali- cariciformes et culées, en laniè- sillonnées. res, lingulées ou jonciformes. Les caractères du genre Sodiroa peuvent s'exprimer ainsi : . Perigoni sex artiti aciniæ exteriores tres fer m connalæ retusæ v. medio- liberæ, inferiores basi cohærentes longiores lobis petaloideis patentibus. Stamina tubo adnata inclusa dorsi xXa, antheris sagittalis connatis rium liberu iloculare, ovulis loculorum angulo centrali biseriatis, ascendentibus. Stylus filiformis; sfigma clavato-trifidum, stamina superans. Semina numerosa, erecta, stipitata, basi pa apsula trigona, coriacea. Herbæ scand ntes, metrales et ultra, in temperatis Novæ-Granatæ occidentalis er scentes, caule une V. pauciramoso, debili nodos radicante ; foliis gramineis planis v. carinatis carici- épi t 4e à. bts su ques singu]is in axillis bractearum primariarum bæq va-Granata, in monte dicto Alto de Armadu, inte 2 eve, 0 1 a > NH a, inter Tuquerres et Barba Sodiroa, Ed. André, in Bullet, de la Soc. bot. de France, XXIV, 1877, p. 167. Des deux espèces que j'ai rapportées à l’état sec (les échantillons vivants que j ai expédiés sont morts en route), l’une portera le nom de S. gramini- folia, l'autre de S. caricifolia. Elles seront ultérieurement publiées et décri- en D 2 tes. L'introduction de ces jolies plantes à l’état vivant serait très dérirable, et nous ne devons pas perdre l'espoir de les voir un jour dans nos serres. En. ANDRÉ. nr NE ERE 7 Se Là roll TON NET MÉLANGES. LA VIGNE GÉANTE DE MONTECITO. Cette vigne extraordinaire, dont j'ai donné une description détaillée avec une figure dans la Revue de l'Horticulture belge, après l'avoir vue à l'Exposition de Philadelphie, a fourni matière à une légende curieuse pour laquelle je renvoie à l’article cité. Elle a grandi à Montecito, près Santa Barbara, en Californie, et son âge est de cinquante à soixante ans selon les uns, d’un siècle selon les autres. Son tronc avait 1",50 de circonfé- rence à la base, et 1",05 à un mètre du sol. Son feuillage couvrait une superficie de 10,000 pieds carrés. Le produit en raisins, estimé par le d' Ord, l'un des Commissaires d'État de l'Exposition, a souvent atteint 7,500 grappes, d'un poids moyen d'une livre et demi, soit environ 12,000 livres de raisin par an. La variété se nomme Raisin de la Mission. Elle fut, dit-on, introduite en Californie par des missionnaires Espagnols. Ses grappes sont bien attachées, lâches, divisées én grappillons distincts, longues de 15 à 20 centimètres et plus. On en voit souvent, sur le marché de San Francisco, qui pèsent de 5 à 7 livres. Les baies, de moyenne grosseur, sont rondes, d'un rouge-pourpre foncé; la peau est fine, couverte d'une pruine abondante, et la saveur est sucrée, juteuse, délicieuse. C'est à la fois une vigne de table et un cépage à vin. Le propriétaire de cette vigne, M. Sarver, ayant observé qu'elle montrait des signes de décrépitude, fit débiter l'arbre par morceaux numérotés, et on le transporta dans l’Agricultural Hall de l'Exposition de Philadelphie, où il fit l'étonnement des visiteurs. Le sol dans lequel croissait la vigne de Montecito, suivant les indications que jai recueillies, était une terre noire, sableuse, reposant sur un sous-sol d'argile compacte. Le cep présentait quatre fortes racines qui n'avaient pas pénétré la couche argileuse, reposant à 50 centimètres de profondeur. Je crois que le secret de cettre croissance prodigieuse, qui à fait de la vigne de Montecito le plus gros cep du monde entier, était dans le mode d'arrosage. En efitt, deux fois par an, pendant l'été, on l'irriguait au moyen d'un filet d'eau sulfureuse amené d'une montagne voisine. Les propriétés de cette eau ont du exercer une heureuse influence sur le développement de cette vigne. Il serait bon de faire des expériences analogues dans des situations qui se rapportent à celle de Santa Barbara et qui ne manquent pas en Europe. J'ai dit que la vigne de Montecito était la plus volumineuse de toutes çelles dont on ait jamais raconté l'histoire. Dépuis Pline, jusqu à Loiseleur- D. Deslongchamps, qui s'est beaucoup occupé de cette question, il a été publié une suite de notes relatives aux plus grosses vignes qui aient été remar- quées. Aucun n’approche de celle-ci, et je renvoie, pour leurs dimensions respectives, à l’'énumération que j'en ai faite dans la Revue précitée » P Cette vigne est aujourd'hui détruite, mais il est consolant de penser qu'un autre spécimen de la même variété a été planté dans le voisinage } fl (inf 1 il y a quelques années, et que ses dimensions égalent presque celles de la première. Le diamètre de son tronc égale 40 centimêtres à un mètre du sol (soit 1",20 de circonférence), et l'année dernière elle a fourni de 8 à 10,000 livres de raisins, ainsi qu'il appert d’un certificat signé de MM. Hough, Johnson et Huse, trois notables de Santa Barbara, dont l'autorité est incontestable. Il serait curieux de connaître les dimensions de cette vigne dans une vingtaine d'années, si elle continue de croître d'une manière régulière, ! °? Ep. ANDRE. CHRONIQUE HORTICOLE. Mars 1878. Un Champignon fossile. — M. Worthington Smith a reçu de M. W. Carruthers, conservateur des collections botaniqnes au British Museum, un morceau de roche paléozoïque, dans laquelle il a reconnu le mycelium et les oogonies d'un champignon microscopique voisin de celui de la Pomme de terre. Il l'a déterminé sous le nom de Peronosporites antiqua- rius. Cette découverte est une preuve nouvelle de la précision des études micrographiques modernes. Retinospora ericoides et Thuia occidentalis. — On a depuis longtemps signalé l'identité spécifique de ces deux plantes, dont la première est une forme jeune de la seconde. Dans le Garden, M. Syme ayant cité l'au- torité de M. Carrière, qui assignait le Japon pour patrie au R. juniperoides, M. Meehan, de Philadelphie, fait observer, en réponse, que M. Carrière a fait suivre sa citation d'un point de doute. M. Meehan ajoute que tout Américain connaît ce fait d'identité des deux formes, et il s'étonne du peu de savoir des Européens sur ce sujet, alors que tous les horticulteurs d’ outre-Atlantique ont vu le Thuia occidentalis et. le R. ericoides sur la même branche. Nous n'avons pas besoin de justifier M. Carrière de cette erreur, puisque le fait de dimorphisme n'a été connu que plus tard, ce qu'il n'aurait pas manqué de mentionner dans la 2° édition de son Traité des Conifères s’il en avait été informé à temps. Nous pensons au contraire que M. Meehan s'est trompé en parlant du R. ericoides, tandis qu'il s'agissait du AR. junt- peroides, qui est une autre plante, celle-ci du Japon. Reboisement en Australie. — Un très curieux procédé appliqué au reboisement en Australie a été récemment signalé par la Revue britan- nique. « Il consiste, dit ce recueil, à disposer en plates bandes des séries de petits tubes de Bambous, formés de morceaux de 3 à 4 centimètres de diamètre, sciés par longueurs de 10 centimètres environ, sur lesquels on jette un compost tamisé de façon à remplir les tubes et les intervalles. Dans chaque tube on met à la main trois ou quatre graines. Quand les semis sont suffisamment avancés, les plantes superflues, s’il s’en trouve, sont enlevées, et les tubes sont mis en place là où ils doivent rester. Au bout de peu de temps, le Bambou se corrompt, et après avoir protégé la plante délicate, il sert d'engrais aux jeunes racines de celles-ci. La décom- position une fois complète, la plante a assez de force pour se passer d'autre protection ou de soin. On comprend du reste combien, par ce système, l'opération de la plantation se fait rapidement et facilement. Les résultats sont, on pourrait dire, constamment heureux; presque aucune plante ne manque Nous croyons utile de publier cette méthode, dont les applications horti- coles peuvent être nombreuses, surtout dans les pays chauds TOME XXV. 1878, 3me LIvR, D. Dégustation des Oranges. — La Provence du littoral, de notre con- frère M. Nardy, conseille aux personnes qui n'aiment pas les oranges acides de les plonger une minute dans l'eau chaude. La pulpe devient alors sucrée; en ouvrant un trou au sommet du fruit, y introduisant du sucre en poudre, et remuant l'intérieur avec la spatule d’une cuillère à café, on obtient un jus excellent. Abris-Gauthier. — M. R.-R. Gauthier vient d'entretenir la Société centrale d'Horticulture de France d'expériences faités au moyen de pail- lassons tout simplement confectionnés avec des sarments de Vignes. En couvrant des plantes avec cet abri léger, dont l'influence semble nulle au premier abord, M. Gauthier aurait constaté une augmentation de calorique de 1 à 4 degrés centigrades sur l'air extérieur, résultat qu'on n'obtient d'ordinaire qu'avec des couvertures beaucoup plus épaisses. Ce sont des faits à vérifier, quil suffit de signaler à l'attention des expérimentateurs. Repeuplement des bois. — Un prix de 1,000 francs est offert par la Société des Agriculteurs de France, en 1878, à l’auteur du meilleur mémoire sur le repeuplement des bois. Adresser les communications au siége de la Société, 1, rue Le Peletier, à Paris. Le blanc des racines. — Chacun a pu voir les racines des arbres, surtout de ceux qu'on a plantés trop profondément, se couvrir du mycé- lium blanc d’un champignon qui les fait rapidement périr. M. Trouillet, dans la Gazette des Campagnes, conseille de mettre sur le sol, autour des racines, en transplantant les arbres, un mélange de plâtre et de soufre, qui tue le champignon et arrête le mal. Production du vin en France en 1877. — Devant l'envahisse- ment progressif du Phylloxera, beaucoup de personnes croiront que la production du vin diminue en France. Il n’en est rien, heureusement. Un seul chiffre, publié par le Bulletin de statistique et de législation comparée, va nous rassurer, Il nous apprend que la France a produit en 1877 56,388,067 hectolitres de vin, dépassant ainsi la moyenne des dix dernières années, qui a été de 54,589,000 hectolitres. Fécondation des Yucca. — Après une série d'observations atten- tives, M. Riley, le célèbre entomologiste des États-Unis, a reconnu que les Yuccas ne pouvaient être fécondés que par le seul insecte connu sous le nom de Pronuba Yuccasella. On devrait chercher à l'introduire dans nos jardins. J'ai vu, dans toute l'Amérique du Nord, les Yuccas se couvrir de graines, ce qui indique l'abondance des Pronubas, dont les œufs ou les larves pourraient être facilement transportés vivants par l'Atlantique, quon traverse maintenant en neuf ou dix jours. Destruction des poux blancs des Nérions. — On ne connaît pas assez l'insecticide Fichet et ses vertus. À l'un de ses lecteurs qui lui demandait comment se débarrasser des kermès ou poux blancs, qui ont complétement envahi ses Lauriers roses ou Nérions (Nerium oleander), M. Carrière vient de conseiller de laver ses plantes avec une solution d'insecticide Fichet n° 2 au deuxième ou même au cinquième. Si les plantes ne sont pas entièrement débarrassées une première fois, on recommence au bout de dix jours, et cela suffit. En bassinant ensuite à des intervalles EU éloignés, avec une solution au quinzième, on maintient les plantes abso- lument libres de tous insectes, ‘tout en activant leur végétation. Cet insecticide est également précieux pour la plupart des plantes de serre chaude et tempérée; il faut seulement de la précaution dans l'emploi de la quantité suivant les espèces. Le Melon japonais. — On avait vanté cette variété, importée du Japon, en 1877, sous le nom de Makuwa uri. Nous devons prévenir nos lecteurs contre tout engouement sur cette nouveauté, essayée sur plusieurs points, et qui nous a été signalée comme d’une qualité très inférieure. La forme oblongue, claviforme, de ces Melons, est curieuse, mais jusqu’à nouvel informé leur saveur les fera reléguer dans le domaine des pures curiosités. Longévité des bulbes. — En feuilletant les Bulletins de la Société royale d'Horticulture de Toscane, nous avons trouvé l'indication du cas de longévité extraordinaire d'une plante bulbeuse égyptienne, le Psarum Ale- xandrinum, Boissier. Ces oignons avaient été recueillis en 1839, par M. San Maritani, qui les mit sécher dans son herbier. Cet herbier étant échu à l'Université de Pise à la mort de M. San Maritani, M. le professeur Caruel, en le feuilletant en 1874, crût reconnaitre des signes de vie dans les bulbes du Psarum. Mis en terre, ils ne tardèrent pas à acquérir leur développent habituel, après ce séjour de 35 ans entre deux feuilles de pap NÉCROLOGIE. M. TROUPEAU, jardinier principal de la ville de Paris, vient de mourir, le 21 janvier dernier, à l'âge de cinquante-neuf ans, après une douloureuse et bien longue maladie. Nous avons eu l'honneur d'être son collègue dans l'administration municipale des plantations de Paris, et nous avons pu apprécier tout ce quil y avait de talent pratique, de loyauté, de vertus dans cet homme de bien, enlevé trop tôt à l'affection de tous ceux qui l'ont connu. M. Vicror VERDIER, horticulteur, à Paris, s'est éteint le 3 février, dans sa soixante-quinzième année. C'était un praticien des plus distingués, qui avait rendu de grands services à l'horticulture, principalement comme cultivateur et semeur de Rosiers. Sa loyauté commerciale était citée par- tout, et son savoir très apprécié. Elevé à la vice-présidence de la Société centrale d'Horticulture de France, M. V. Verdier avait été nommé che- valier de la Légion d'Honneur. Il laisse deux fils, dignes continuateurs de son œuvre, MM. Eugène et Charles Verdier, tous deux grands amis des Roses, des Pivoines, des Glayeuls, et qui ont su se faire un nom distingué dans ces spécialités. Ep. ANDRÉ. — CCCVI. ANTHURIUM SCHERTZERIANUM, senorr, var. WILLIAMSL. se ANTHURIUM DE SCHERTZER A FLEURS BLANCHES. AROÏDÉES. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Iüwetr. hortic., IX, pl. 514. | CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : Anthurium Schertzerianum, Schott, in Oest. Bot. Wochenblatt, 1857, p. 33. — Id. Prod. Syst. Aroid., p. 440 CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ : Omnia speciei genuinæ spathis tamen albidis distincta, — A cl. Williams, hortulan, Londin. in caldar, Europæan. introducta, Chacun connait l'A. Scherterianum type, admirable écarlates, découverte dans le Costa duisit vivante en 1862 tion internationale d'H Aroïdée à spathes Rica par M. H. Wendland, qui l'intro- et présenta le premier exemplaire fleuri à l'Exposi- orticulture à Carlsruhe. 11 en céda l'édition à Mes- sieurs James Veitch et fils à Londres, qui la répandirent dans les cultures, et depuis une dizaine d'années, elle s’est répandue dans les collections, grâce aux graines que les échantillons cultivés ont fournies en abondance. Les résultats de la culture ont été même au-delà Gait à parler d’une variété à fleurs n, lorsqu'en 1874 à * Par exemple, on peut compter cette variété comme digne d'être placée dans toute s ré s 1 qu'elle égale en rusticité. rés à où du type Ep. ANDRÉ. L'ILLUSTRATION HORTICOLE ANTHURIUM SCHERTZERIANUM, var. WILLIAMSI. } ot el À ë ) (De Var PR à re | PI. CCCVII. CALADIUM PERLE DU BRÉSIL. AROÏDÉES. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : Voir {Uustration horti- cote, t. V, pl. 185. CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ. En présence de l'admirable variété que représente la planche ci-contre avec une grande fidélité, toute description pâlirait. On a comparé à bon droit ce gain hors ligne de M. A. Bleu à une gaze végétale. C'est la délica- tesse du tissu portée à son extrême limite. Sur le fond blanc pur du limbe, un reflet rose teinte légèrement, comme un souffle de l'aurore, cette ravis- sante feuille. C’est une nuance unique, d'un charme inconnu jusqu'ici. J'ai eu le plaisir de voir pour la première fois le Caladium Perle du Brésil à l'Exposition de 1877 à Paris. Depuis j'en ai pu apprécier le mérite à plusieurs reprises jusqu'à ce que M. Linden s'en fut rendu acquéreur, et j'ai constaté avec plaisir que cette finesse extrême dans la contexture du feuillage n’excluait pas la bonne tenue et, qui plus est, la rusticité relative de la feuille. I1 semblerait que la moindre brise devrait la flétrir et, au contraire, c'est une des variétés qui se tiennent le plus longtemps fraîches dans les expositions. Il n’est donc pas présomptueux de prédire le plus brillant avenir à cette belle plante, et l’on peut une fois de plus féliciter M. Bleu pour ce beau succès. Ep. ANDRÉ D. ANDRÉ. LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. DESTRUCTION DU PUCERON LANIGÈRE. M. Lusseau à fait connaître à la Société d'Horticulture d'Epernay un procédé qu'on dit infaillible pour détruire cet insecte. Nous avons déjà rapporté les essais faits avec l'alcool, le pétrole, etc., et sans cesse on revient sur la question, qui n'est jamais entièrement résolue. M. Lusseau prétend que cette fois le dernier mot est dit. : . à substance qu'il emploie est l'acide oxalique. En faisant dissoudre 16 grammes de cet acide dans un litre d’eau, il obtient une solution dont il 'mprégne soigneusement l'arbre infesté, dans toutes les parties où paraît le Puceron lanigère. Si dans cette première opération quelques insectes ont été oubliés, on s’en aperçoit huit ou dix jours après et une seconde opération les détruit à jamais, e Moyen indiqué par M. Lusseau est d'autant plus facile à employer que le prix de revient est très modéré. Le coût d’un kilogramme d'acide oxali- “Sd du commerce est de fr. 3-75, ce qui revient à 6 centimes par 16 gram- » EL par ; : par conséquent par litre. P. it Fe 2.0 CCCVIII. CAMELLIA MADAME LINDEN. ETYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : Voir {lustration horti- cole, 1870, p. 55, etc. : CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ. autant d'artères délicates, ramifiées à en outre, orné d'une bordure blanche emble le plus délicieux aspect. l'infini. Chacun de ces pétales est, plus où moins large, qui prête à l’ens Du port des fleurs sur leurs rameaux, de la régularité et de l'éclat du feuillage nous n'avons rien à dire si ce n'est qu'aucune variété ne dépasse en perfection le Camellia Madame Linden. Nous prédisons sans crainte un brillant avenir à cette heureuse décou- verte, dont l'établissement Linden fera très prochainement profiter le public amateur. Le Camellia Madame Linden vient de remporter le premier prix du Concours spécial de la plus belle variété nouvelle de Camellia à l'Exposi- tion internationale d'Horticulture de Gand en 1878. Ep. ANDRE. LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. Er NOUVELLE CULTURE DE LA POMME DE TERRE. À Le Spb M a es a récemment préconisé un sÿs- extraordinaires. Il p erre Qui lui aurait donné des produits rétend que par ce procédé le rendement des tubercules L'ILLUSTRATION HORTICOLE k J Linden, Ÿ De Vannemaecken 24 naë nirr # ES D dépasse de 40 à 50 pour 100 la production ancienne. Depuis, la paternité de cette découverte a été revendiquée par MM. Bogre, Gagnaire et Genlis. Quoi qu'il en soit de la priorité, nous n'avons qu'à faire connaitre en quel- ques mots en quoi l'opération consiste. C’est l'essentiel. D'après la notice de M. Bacquelor, qui s’est fait l'avocat de la méthode Genlis, voici comment il faut procéder : « Placer sur un sol profondément bêché ou labouré (à la condition qu'il ne soit pas composé de sable pur et qu'il ait reçu la fumure voulue), des Pommes de terre de grosseur moyenne, ‘coupées en deux et mises à une distance de 50 centimètres carrés, ou mieux encore des Pommes de terre entières placées à 75 centimètres carrés de distance et en lignes régulièrement espacées. Posée sur le sol et non enterrée dans une tranchée, la Pomme de terre est recouverte d’une légère couche de terre, au moyen d'une houe ou de tout autre instrument. Placée dans ces excellentes conditions d'aérage, elle ne tarde pas à percer sans difficulté la légère couche de terre végétale qui l'enveloppe, ce qui permet de la soumettre, au bout de quelques jours, à des buttages successifs qui accélèrent sa croissance et sa maturité. » Nous nous contentons de reproduire ces assertions et de leur donner l'appui de notre publicité au cas où les résultats de cette culture seraient aussi remarquables qu'on le dit. DETECTOR. FRUITS ET LÉGUMES NOUVEAUX. L'année 1877 a apporté un faible contingent de nouveautés dans le domaine du potager et du jardin fruitier. Nous avons, à plusieurs reprises, cité les plus saillantes en France et en Belgique. Mais l'Angleterre aussi à produit un certain nombre de variétés inédites qu'il est bon au moins de signaler. Combien résisteront à l'épreuve du temps parmi elles? C'est ce Que nous ne pouvons encore nous permettre de dire, en donnant à nos lecteurs quelques extraits du Gardeners Chronicle, qui vient de traiter cette Question, et en y ajoutant nos observations. . len n'a paru en Angleterre en fait de raisins. En Belgique, la variété Charles Alberdienst, d'abord publiée dans l'/lustration horticole et la Revue de l'Horticulture belge, est considérée à tort par les Anglais comme identique avec le Muscat Hamburgh, ce qu'un examen comparé des deux sortes leur aurait démontré être une erreur. Une autre variété, parue 1 année dernière sous le nom de Clive House seedling, et classée dans les meilleures tardives, doit porter décidément le nom de Alnwick seedling. | Un nouvel Ananas, de la série des Montserrat ou Jamaïque noir, a été recommandé avec raison pour sa maturation hivernale, sous le nom de Eord Carrington, obtenu par M. Miles, de Weycombe Abbey. Dans les Pêches, on doit noter que le brugnon Lord Napier est décidé- Ment considéré comme la plus belle variété hâtive de cette tribu. Pomme dite Stone's Apple (synonyme Loddington seedling et Mapson s seedling) est un gain de M. Killick: on la recommande fort pour sa fertilité, ses fruits gros et beaux et de bonne qualité. Rs: La Poire Williams’ Victoria est un beau fruit. | Parmi les Fraises, on a parlé avantageusement du Loxford Hall seedling, de M. Douglas. Fe La Figue Hardy prolific est en effet féconde et rustique, comme l'indique son nom. Le Melon Cream Pine, de Carter, est réputé une nouveauté excellente, à forme ovale, à chair ferme, de bonne qualité, se conservant longtemps mûr. MM. Sutton et fils ont mis au commerce une variété pyriforme. Une autre, nommé Excelsior, chair verte, excellente, et le White Knigths. favourite, de M. Sutton, également, terminent le bilan des principales nou- veautés en fruits en Angleterre, LÉGUMES. Parmi les Pois, se tient au premier rang le Criterion, de MM. Veitch, dont nous avons raconté les mérites dans ces colonnes. On parle aussi en bons termes de Dandri Dirnuout, de M. Turner, ainsi que de Znvincible, de M. Sharpe. Tous les ans, une quantité de Pommes de terre nouvelles font leur apparition. On vante beaucoup, parmi les plus productives, la Magnum bonum de Sutton, et une variété ronde, très distincte, nommée Criterion et obtenue par M. Ross, de Welford Park. La Pomme de terre « à feuilles de frêne » a produit une excellente variation dans la early bird, de M. Turner. La Vicar of Lalehans, forme de la « purplish Victoria », est belle et bonne. Une jolie « Kidney blanche » est le Mac Xinlays Pride. Radstock beauty, White Emperor, Ice cream, Bedfout prolific, sont également des sortes très belles et pleines de promesses. On recommande aussi les variétés américaines nouvelles de l'année dernière : Trophy, Centennial, Superior, Manhattan, toutes obtenues par M. Bliss, de New-York. Les essais faits à Chiswick, dans la collection de la Société d'Horti- culture, nous permettent de parler de quelques sortes peu connues. Le plus hâtif des Choux est le Early Bo rappelant le « petit cœur de bœuf. Wakefield, à gros cœur. Le Quintal Dru est très beau, et mérite une premièr Coutances, à feuilles é Glaxed American, à feuilles foncées, luisantes, sont à noter. En Choux-fleurs et Brocolis, l'ancien « Autumn Giant » a pour suc- cesseur le Self-protecting, de Veitch. On doit aussi recommander le Late Queen, de Sutton. Le Haricot flageolet Ducros, de Sutton, est de première qualité. . Malgré de nombreuses variétés de Navets annoncées, nous ne trouvons rien qui soit digne de noter. Dans les Tomates, on co faite, à fruits larges, ovales, d'un bel écarlate ( et Trophy, gros fruit d'exposition, sont à recom le plein air mpte : Early Gem, très précoce; Criterion, par- nous en avons déjà parlé), mander spécialement. Pour » ON à encore Conqueror et Porismouth, très prolifiques. ulogne. Le Louviers est une excellente variété L ee Deux. variétés de Maïs sont venues de M. M. Bliss, de New-York. Ce sont Little Pet et Extra Early Golden, qui müûrissent très bien en Angleterre en plein air et donnent de grandes espérances pour le marché. Ce total est maigre, au moins pour l'Angleterre. On y ajouterait peu d'autres acquisitions sur le continent. Nous n'affirmons pas même que tout ce qui vient d'être indiqué ait une grande valeur. Mais notre but est d'en recommander l'essai aux Sociétés d'Horticulture qui ont un jardin d'expériences, aux riches amateurs, qui ne craignent pas de se tenir au courant de tous les progrès horticoles, aux maraichers, enquête de nou- veautés plus productives. Essayez, essayez toujours. C'était la devise de Faraday, et l’on sait à quels résultats elle a conduit le grand chimiste. Il convient cependant d'ajouter, en terminant, le Haricot Emile. Cette variété, due aux semis de M. Perrier de la Bathie, qui la décrit dans la Revue horticole, se classe dans les sortes naïnes, parmi lesquelles elle a droit au premier rang. Elle offre le triple avantage de la précocité, de la fertilité et d'une tendreté exceptionnelle, qualités qui sont le résultat de dix années d'essais. La tige atteint 30 à 40 centimètres seulement; elle est rameuse et porte des feuilles moyennes et des fleurs rosées. Les gousses adultes sont vertes, sans parchemin, presque cylindriques, à longue arête terminale, longues de 10 à 15 centimètres, à grains par 4-6 dans chaque gousse, ellipsoïdes allongés, à peine comprimés, blanc-gris marbré de violet lilacé, mûrissant en juillet. Cette nouveauté parait de premier ordre et sera prochainement mise au commerce. DETECTOR. à. ms. din à HORTICULTURE D'ORNEMENT. BOUTURAGE DANS L'EAU. L'idée n'est pas nouvelle, mais elle vient d'être reprise par un intelli- gent praticien, M. E. Bordeaux, jardinier au château de Vaudreuil (Eure). Il a reconnu qu'en bouturant dans l'eau, pendant les mois de juillet et d'août, il obtenait une reprise assurée de quelques plantes, comme la Vigne, les Croton, Cissus, Gloxinia, Achimenes, Dracæna, Ficus, Begonta, etc. M. Bordeaux place, sur une couche tiède, sous une bâche recouverte d'un châssis vitré, blanchi à la chaux et recouvert de claies au soleil, un certain nombre de cloches renversées et remplies d'eau. Il y jette des boutures, après en avoir enlevé toutes les feuilles. L'eau est maintenue à une température de 20 à 30 degrés centigrades. En opérant au commen- Cement d'août, toutes ses boutures étaient enracinées à la fin du mois. On doit faire observer que si les boutures étaient enfoncées de plus de deux centimètres, elles pourriraient. Pour obvier à -cet inconvénient, On fait flotter sur l'eau une planchette ronde, d'un diamètre un peu é- rieur à celui de la cloche et dans laquelle on perce des trous où lon Passe le pied des boutures. Des boutures de Vignes faites dans ces conditions peuvent être rempo- tées au bout d’un mois, mises sous châssis pour la reprise et livrées au bout de quelques semaines. Des Croton, Dracæna, Ficus et Cissus, bouturés en herbacé par ce procédé, ait donné d'excellents résultats, et des Gloxinia et Achimenes de feuilles ont formé, en un mois, des tubercules assez forts pour être mis en godets et livrés à la vente. M. Bordeaux a la certitude que par son procédé on pourrait multiplier rapidement un grand nombre d'espèces de serre chaude et tempérée qu'il na pas encore eu le temps d'expérimenter. Il ne fait pas mystère de cette invention, qui n'en est une d'ailleurs que par les détails dans le mode de piquage des boutures sur les rondelles flottantes. P. ERCEAU. NOUVEAUX BÉGONIAS. L'établissement municipal de la ville de Paris, nommé « fleuriste de la Muette », que j'ai eu l'honneur de diriger pendant cinq ans (1861-1865), est actuellement sous les ordres de M. Drouet, qui encourage depuis plu- sieurs années ses jardiniers dans la voie des semis et a provoqué ainsi de remarquables obtentions. Je veux aujourd'hui signaler les nouveaux gains qu’un de ses jardiniers- chefs de sections, M, Chaumont, a obtenus par des fécondations croisées entre divers Bégonias à feuillage. Une Commission de la Société centrale d'Hor- ticulture a dernièrement visité ces produits et elle a remarqué les variétés * suivantes, choisies sur plus de six cents plantes diverses : Madame Ferdinand Duval, belle plante, d'une bonne tenue, à larges feuilles fond vert, granité de blanc, ayant le dessous rose. Madame Alphand, se rapprochant de la variété grandis, larges feuilles blanc plombé, ayant le dessus pourpre très foncé, à bord légèrement ondulé et frangé. Madame Nouton, fortement zoné de liserées de pourpre Madame Bariq maculé de blanc feuilles de moyenne grandeur, à centre vert pourpré, blanc mat et largement bordée s de vert clair granité, * uant, feuilles grandes, d'un beau vert foncé, nuancé et d “ee Bucaille, larges feuilles, à fond vert presque entièrement zonées se DÉS rs re de moyenne grandeur, blanc argent légère- rt, 1 et sur les bords. #nt le dessous fortement zoné de pourpre au centre Madame Troupeau, feuilles assez grandes, rosé ses org de larges zones blanc mat et.bordées de vert ité de il : centre et sur les bords e dessous des feuilles zoné de pourpre au y Chaumont, feuilles grandes, d'un beau vert velouté, nuancé à "eueL pourpre, entièrement recouvertes de longs poils purpurins. es AE Ces descriptions, dues à M. Delamarre, sont prises sur les variétés d'élite de M. Chaumont, pour lequel une récompense a été demandée à juste titre. . Nous pouvons nous attendre à voir ces variétés hors ligne exposées en forts exemplaires à l'Exposition universelle du Champ-de-Mars-en 1878, et de là elles ne seront pas longues à se répandre dans le commerce. Ep. ANDRÉ. — TRIER RFES-2 2———— MÉLANCGES. LES PRODUITS VÉGÉTAUX A BOGOTA. Mon premier soin, en arrivant dans une ville qui m'est inconnue, est de courir de grand matin au marché. Une inspection d’une heure m'en apprend plus sur les us et coutumes du lieu que plusieurs semaines de visites chez les habitants et de flâneries par les rues. Le marché est la photographie de la vie; les nombreuses classes de la société s'y montrent au naturel, défen- dant publiquement leurs intérêts dans une des formes de la « lutte pour l'existence » que Darwin a oublié de décrire. Les types ruraux et urbains se présentent avec une variété et dans une moyenne qui permettent de juger rapidement de la race dominante. Tous les produits alimentaires de la région s'y rencontrent à la fois; c'est la meilleure source de statistique. En quelques instants vous pouvez connaître les goûts culinairés d’un peuple, le prix des denrées, leur qualité et leur abondance relative, étudier la capacité commerciale du vendeur et de l'acheteur, juger de l'industrie et de l'activité générales. Cela est vrai dans le Sud-Amérique plus que partout ailleurs. En Colom- bie, toute la production du pays passe par le marché. Les boutiques de la rue sont exclusivement remplies de marchandises d'importation étrangère. Aussi que de matinées j'ai dépensées au marché de Bogota! J étais logé en face, dans une posada fastueusement décorée du nom d'Hotel f'ancès et tenue par une vigoureuse Bourguignonne, laborieuse et économe, dont tous les gains s'évanouissaient entre les mains de son conjoint indi- gène, grand ami du far niente, de la bonne chère, de la politique et du jeu. Dès le point du jour, c'est-à-dire vers six heures du matin, la plus grande animation règne sur la plaza del mercado. Les carguéros ont che- Miné toute la nuit pour apporter leurs denrées. Ces marcheurs infatigables ne S'asséoient pas; ils se reposent debout, comme les chevaux. De Fontibon et de Serrézuéla sont venus les légumes de terre froide, dans de larges Paniers (canastos) de roseau. Ce sont les Ocas rouges, jaunes et blanches, (Oxalis tuberosa) nommées ici Zbios, des Choux ovoïdes (Coles), des Cardons Petits, mais assez blancs (Cardos), l'Oignon vert à collet rouge (Cebolla), très renommé, mais dont le bulbe ne mûrit pas sous ce climat; la Scor- Sera (Polymnia edulis), tubercule fusiforme ou turbiné, insipide, usité en . Médecine, des Artichauts oblongs et petits, l'ail long (4jo) qui rappelle és ES: run l'Espagne, les Pois mange-tout (Gisontes), Choux de Bruxelles (Repollos), Fèves (Æabas), Pois chiches (Garbanzos), Chicorée frisée verte (Æscarola) et Haricots variés (Frijoles). Sur les tas de Pommes de terre, Criollas de la Sabana, répandues sur le sol et qui sont la base de la nourriture à Bogotä, des troupes d'enfants demi-nus grouillent et braillent à qui mieux mieux. Les mères, accroupies sur le pavé, le chapeau de paille couvrant leur front bas et leurs cheveux plats, drapées dans une loque qui retombe et quelles remontent constamment, cuisinent en plein vent sur les trois pierres traditionnelles (tulpa). Un marmot pendu au sein, elles en gavent un autre de bouillie de maïs avec une cuiller taillée dans un morceau de calebasse, gesticulant et criant à fendre les oreilles dans un espagnol mêlé de chibcha peu euphonique. Pendant ce temps. des chiens pelés crient par douzaines dans cette cohue, débarbouillant les moutards, et récoltant moins de rogatons que de coups de pied, qu'ils reçoivent philo- sophiquement en détournant à peine la tête. Circuler dans ces méandres n'est pas chose facile. Heureusement que mon hôtesse veut bien me faire les honneurs de son marché. « Voici les Pepinos llorones, les Courges pleureuses, me dit-elle : on les remplit de hachis et on les mange à la sauce piquante. Il ne faut pas les confondre avec le Pepino crespo, que je vous ferai goûter cuit à l'eau et au beurre, nous avons encore une autre variété un peu plus grosse, nommée Calabaza. Avec une soupe d'orge crevé (Cebada reventada) bien assai- sonnée de Culantro (sorte d'ombellifère à odeur de punaise) et d'Orejano (Origanum Majorana), des Papayes (Carica cundinamarcensis) et une bonne dose de Piment (4ji), vous ferez un diner de prince! » s — Et ces feuilles volailles ? he Elles se nomment Quechues, et servent d'emballage pour les œufs. » Je m'approchai et reconnus les feuilles mune dans une région froide : le Tillandsia paniculata. «“ Mais hâtons- pliées et cerclées de jonc, que Je vois auprès des pêché dans la lagune de Fontibon. Cet autre (Eremophilus Matisii) est plus gros et meilleur. Sa saveur éga seuls poissons connus dans le pa Et notre panier, déjà à demi-plein, absorba la douzaine de pescados, que tenait en éventail, entre ses doi h : 0igts, la marchande au teint chocolat. « Dios ‘ele paga, » dit-elle en se signant et embrassant ma pièce de monnaie, Suivant l'usage adopté par les marchandes pour le premier argent reçu. — 40 — Quelques étagères rustiques exhibent des fleurs coupées. Ce sont invaria- blement des espèces européennes vulgaires, Œillets, Giroflées, Roses mul- ticolores et de Provins (dont on vend aussi les pétales comme purgatifs pour les enfants), Œillets de poëte, Chrysanthèmes, Œillets d'Inde. PR ee À Lis & Le à 4 4 o | RSS Er ER? LU FE {ri ui) dr D 2 H - — SE a ES HU La D ESS , Cette racine jaunâtre, c'est l'Azafran ou color, produit par une belle Scrophularinée (Escobedia scabrifolia). On en met dans toutes les sauces : Cest le Safran ou l’« Achioté » de terre froide. Voici l'Arnica grande, Composée venant des paramos, vulnéraire analogue à notre Arnica montana ; l'Ochuba, baie du Physalis fœtens, qui se mange comme T'Alkekenge en lialie; la Curuba, fruit allongé du Tacsonia mollissima, et celui de la Chulupa Où Chulupita, plus arrondi et à long pédoncule. Ces trois fruits sont pleins de graines entourées d’une pulpe sucrée et rafraichissante, que l'on hume après les avoir brisées. Tels sont les principaux produits de ter Ogotä. La région chaude y est aussi représentée. De Villéta, de la Mésa, de Caquéza, les carguéros apportent des charges d'oranges, de bananes, d'avocats, de grenadilles, d’ananas, de cocos, de nispéros, de mumméyès, de goyaves, de papayes, de ciruélas et de mararaiès (fruits de Martinesia Caryotæfolia). Treize variétés de maïs fournissent le marché. La cochenille, trouvée naturellement sur la Penca (Opuntia), se vend entourée de sa laine blanche. MISSOURI BOTANICAL GARDEN. re froide vendus au marché de … La tomate cerise et les piments s’enlèvent comme du pain; on en compte une dizaine de variétés, boit beaucoup sont inconnues en Europe. Les tubercules d'Arracacha (A. esculenta), de Yucca (Manihot utilissima) et de Batates (Convolvulus batatas) sont des féculents exquis et font regret- ter qu'on ne les connaisse pas mieux en Europe. Pour un cuartillo (12 centimes et demi) on achète un ananas énorme et savoureux. Enfin, la chair des noix de coco, râpée et mêlée à la farine du maïs et du sucre, sert à confectionner une friandise, le Masato. Et toutes ces choses se vendent à un taux très bas, avec une différence de cinquante à cent pour cent sur les prix de l'Europe pour les substances analogues. : Une des particularités peu communes de Bogoti me fut fournie par l'examen détaillé d'un jardin. « L'ameublement » végétal y est presque toujours le même. Les Rosiers, que l'on taille peu ou point, fleurissent toute l'année. Le Noyer de Colombie (Juglans Bogotensis), à belles feuilles et à gros fruits couverts d'un péricarpe gris, est parfois planté au mileu. La liste des plantes à fleurs, disposées pêle-mêle, renferme des Giroflées cocardeau, Fuchsias, Pélargonium zonales et à grandes fleurs, Asperges (comme ornement!}, Verveine citronelle, Iris flambe, Giroflée des murail- les, Pavots variés, Œillets de poëte et des fleuristes, Dauphinelles bleues, Lupins, Fusains du Japon (que j'ai vu prendre innocemment pour des Camellias), Soucis, Callas d’Ethiopie, Violettes et Primevères de Chine toujours fleuries. Partout, cette préoccupation de choisir des fleurs venues d'Europe, au milieu de belles plantes indigènes, se retrouve sans exception. (Tour du Monde.) Eb. ANDRÉ. ÆCHMEA COLUMNARIS, Ep. ANDRÉ. Cette Broméliacée nouvelle, l'une des plus belles qui soient au monde, est originaire des Etats-Unis de Colombie (Nouvelle-Grenade), où je l'ai décou- verte le 9 février 1876. : Le premier pied que j'aperçus me frappa par la coloration en rouge cerise intense de ses énormes feuille . Ell mn de > jusqu’à 2" de lo s. Elles atteignaient en effet 1"50 et Dans les parties ombragé à gees, surtout *: . , étaient plus verts, et ] au bord de la rivière, les échantillons dans l’enfourchement d … Mais le caractère le plus remar inflorescence. Qu'on se fi les ovaires charnus étai livide, peu apparents, les surmontaie lante, qui en inspira le nom de l’ 0) Je récoltai un grand nombre d'échantillons de cette magnifique plante, et ils furent expédiés de Fusagasugä avec les nombreuses Fougères en arbre que j'adressais à M. Linden, mais aucun échantillon n'arriva vivant. C'est une introduction des plus désirables et je la signale aux collecteurs de ’ e : n ; ï n è ” La description de l'Æchmea columnaris peut s'écrire ainsi : - 1m-9m longa, 40m-12m lata, aculeis ï i i i cartilaginea Folia lato-ligulata canaliculata apiculata, ginea, ÉD à dbe ons Deus marginalibus { cent. distantibus rectis munita ; spica gigantea Te erecta, scapo cylindraceo basi denudato, bracteis in ramillorum axilla singulis longe acutis, mollibus, deflexis ; Ah glo se suites bracteolis minutis basi amplectentibus dein setaceis ovario quadruplo brevioribus; ov rium sessile, fusiforme, Carnosum, trisulcatum» aureum, sepalis confluentibus ra acutis râta spinescentibus coronatum ; petala basi nuda» lobis extrorsum pere ibus ovato-obtusis griseo-lividis; sfamina exserta, filamentis brevibus, antheris rectis; ovula in loculorum angulo centrali Eee horizontalia. — Nova-Granata secus rivum dictum * rio de la Honda ipse vivam legi, 1 A. ne "gs pes eprésente la plante dans son site natal, est onüe, O croissait ARS pre oa dépeint le paysage admirable dans lequel Ep. ANDRÉ. # ee E — CHRONIQUE HORTICOLE.. Avril 1878. Les Japonais à l'Exposition universelle. — Il est bon d'appeler l'intérêt de nos lecteurs sur un massif d'arbres rustiques que le délégué japonais à l'Exposition universelle, M. Maéda, vient de faire planter au bas de la grande cascade, dans le jardin du Trocadéro. Suivant un ren- seignement certain, que nous tenons de M. Maéda lui-même, il y a là vingt-six variétés de Kakis (voir Zllust. hortic., 1871, p. 176), représentés par de jeunes arbres de force à fleurir et à fructifier malgré leur petite taille. Il a ajouté que plusieurs de ces variétés produisent des fruits de La grosseur du poing et d’une saveur excellente. Nous avons vu, à l'Exposition de Philadelphie, en septembre 1876, de ces mêmes petits arbres portant leurs gros fruits encore verts, et il n’y a pas de raison pour qu'ils ne fructifient pas chez nous. Nous aurons l’occasion de revenir sur cette exposition japonaise, qui promet de révéler des objets intéressants pour l'horticulture européenne. : Magnolias nouveaux. — À l'occasion de l'envoi par MM. Veïtch du joli Magnolia stellata, nous devons indiquer une note récente de notre confrère M. Th. Meehan, de Germantown, près Philadelphie, qui signale, dans le Gardeners Monthly, l'existence dans les cultures de M. Thomas Hogg, de New-York City, et de MM. Parsons and sons, du M. hypoleuca, très belle espèce qui manque à l'Europe. Les M. Halleana et Thurberi sont dans le même cas: tous deux ont été rapportés du Japon en Amérique il y à une quinzaine d'années. Nous sommes surpris qu'il aient tant tardé à franchir l'Atlantique, mais il y a lieu de penser que l'année ne se passera pas sans que nous puissions constater leur présence dans nos cultures. Destruction des pucerons. — L'un de nos abonnés et correspon- dants, M. Leroy, nous transmet la note suivante : « Vous ayez indiqué des moyens, pour les jardiniers, de se débarrasser des pucerons. Voulez-vous me permettre une indication qui ma parfaite- ment et constamment réussi? » La Coccinelle (vulgo bête au bon Dieu, couturière) est un petit Coléoptère bien connu dans les campagnes et dans les jardins. C’est un aphidiophage de premier ordre. Elle est carnassière à l'état de nymphe et à l'état parfait; elle est très agile et très avide. On devra choisir de préférence l'espèce appelée tigre, qui est petite, à élytres fauves marquées de points noirs. Voici une expérience décisive à son sujet : un plant de melons sous châssis avait été envahi par les pucerons et soufrait beaucoup. Quelques Coccinelles grises ou tigres, mises sous le châssis, ont fait dis- paraître entièrement les pucerons en très peu de temps. Loin de faire la guerre aux Coccinelles, que les hirondelles détruisent bien assez, On ne saurait trop conseiller de les respecter et de les protéger dans les jardins où elles ne font aucun mal et où elles rendent de précieux services, n TOME xxv. 1878, 4me LIvR. — 54 — L'Arnold Arboretum. — Une pièce de terrain dans la « Jamaïca plain, » près Boston (Amérique du Nord), contenant 130 acres (52 hectares, 62 ares), a été récemment consacrée par l'Université de rudes (Har- vard University) à la création d'une collection d'arbres qui s'appellera « Arnold Arboretum. » Notre ami le prof. Sargent, de Boston, en est le directeur et M. Law Olmsted est chargé d'en préparer les plans. Bientôt, nulle région du globe ne pourra présenter un ensemble conçu et exécuté dans de meilleures conditions pour l'étude de Ia dendrologie. Aphelandra fascinator. — M. Robinson, dans le Garden, dit que la belle plante que nous avons nommée, décrite et figurée sous ce nom dans l’'llustration horticole, 1874, p. 42, présente en ce moment le plus beau spectacle, par ses feuilles zébrées d'argent et ses grandes fleurs écarlates, dans les serres de MM. Rollisson, à Tooting (Angleterre). Les Graminées du Mexique. — Nous apprenons que M. le D' Eug. Fournier, dont tous nos lecteurs se rappellent la savante collaboration dans ce recueil en 1876, vient de terminer son grand travail sur les Graminées du Mexique. Il résulte de ses investigations, qui ont duré cinq années, que le nombre des espèces connues aujourd'hui dans cette vaste région est de 664. Le manuscrit est complet à l'heure qu’il est; nous sommes heureux d’an- noncer qu'il va paraître prochainement. Le Dictionnaire de Pomologie. — Une partie du VI° volume de ce grand ouvrage, dont la mort de son auteur, M. André Leroy, n'a pas interrompu la publication, vient de paraître. Elle contient la description de 64 variétés de Pêchers, due à la plume de M. Bonneserre de St-Denis, qui depuis longtemps est le rédacteur de cette œuvre considérable. Nous revien- drons incessamment sur cette question; pour aujourd'hui, nous nous con- tenterons d'indiquer l'émission du fascicule. 5 estruction du puceron lanigère, — Dans notre dernière livrai- son, notre collaborateur M. P. Erceau a parlé du procédé employé par M. Lusseau pour détruire cet insecte. M. Lusseau nous écrit pour nous faire observer que « ce n’est pas l'acide oxalique seulement qu'il emploie pour la destruction du puceron lanigère, mais une préparation ayant pour base l'acide oxalique. Le prix de cette préparation est de fr. 2-75 et non de fr. 3-75. » Les meilleurs haricots à forcer. — Nous receyons d'un de nos abonnés la lette suivante : Monsieur le Rédacteur, Dans votre 2: livraison de 1877, p. 30, vous indiquez, d'après M. Millet, parmi les meilleures haricots pour la culture forcée, le Flageolet à feuilles gaufrées. D'après les essais comparatifs faits par M. Chrétien, jardinier chez M. le Com de Neverlée, ce haricot est des plus recommandable comme précocité, beauté de végétation et abondance de fruits. L'enquête faite par notre Société a établi que cette utile variété a été obtenue par M. Jacques Ducloux père, jardinier à Montargis. En transmettant le résultat de cette enquête à la Sociéte Ps Horticulture, J'ai exprimé le vœu que ce haricot reconnu si recommandable soit nais désigné sous le nom de Jacques Ducloux, son obtenteur. Ce serait bien juste. Agréez, etc, Éi ter. Il serait désirable que plusieurs enquêtes du même genre sur les variétés légumières dans divers pays permi ssent de fixer définitivement les meil- leures sortes à adopter pour chaque région de culture. Ep. ANDRE. PI. CCCIX. MASSANGEA LINDENT, np. axpré. MASSANGÉE DE LINDEN. BROMÉLIACÉES. ÉTYMOLOGIE : genre dédié en 1877 par M. Ed. Morren à M. Massange de Louvrex, amateur distingué d’horticulture, à Liége. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : perigonii li longe cohærentes, crassæ, corneolæ, coloratæ ; interiores in corollam gamopetalam breviorem trilobam connatæ; sfwmina corollæ adnata, inclusa ; filamenta ligulata ; antheræ medio ” fusiformes; germen liberum; ovula numerosa, pluriseriata, submutica; stylus filiformis; stigmata 5, erecta, papillosa. Fructus.….. — Herbæ pseudo-parasiticæ Columbiæ incolæ , foliis rosulatis, coriaceis, latiloriformibus, inermibus; florum spica congesta bracteata strobiliformi. — Hoc genus novum medium tenet inter Caraguatas ‘et Guzmannias. Affine generi Caraguatæ quod differt à nostro perigonii laciniis exterioribus vix basi cobærentibus, sicut in Tillandsiis, calicinis, herbaceis; antheris sagittatis. Genus imprimis calicis natura conditum. (En. MoRRen, in Belgique horticole, avril-août 1877, p. 59.) CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : Massangeæ musaicæ afinis; folia longiora erecto-decurva, Supra basin amplectentem projectura marginali, cornu apicali contorto basi tenuiter striata violacea, medio stramineo-translucentia, zonis bene distinctis transversalibus atroviolaceis vermiculationum modo et lineis atroviridi-punctatis interruptis notata; inflorescentia..… — E Peruviæ provincia Loreto in caldarios Lindenianos anno 1870 vivam introducta. — E. A. Massangea Lindeni, Ed. André (an species nova, an M. musaicæ varietas ?). PPS SSSR Une ravissante Broméliacée! La plante à sensation de l'Exposition inter- nationale d'Horticulture de Gand cette année, où elle a remporté le premier Prix pour « Ja plus belle plante non fleurie nouvellement introduite! » _ Est-ce une espèce nouvelle, ou une simple variété de notre Caraguata Mmusaica, devenu le Massangea musaica de M. Morren si l'on adopte le nou- eau genre qu'il a fondé sur cette plante en 1877? C'est ce que nous ne pou- vons décider aujourd'hui, le M. Lindeni n'ayant pas encore fleuri. Toutefois, étant donnée la multiplicité des espèces de Tillandsiées dans ces régions de l'Amérique du Sud, il serait surprenant que la même forme spécifique se retrouvât à 18 degrés de latitude de différence, soit à 1800 kilomètres à vol d'oiseau, séparés par de gigantesques chaines de montagnes (). À qui objecterait que certaines Broméliacées, comme le Tillandsia usneoides, le . uniflora, le Guxmannia tricolor, etc., ont une aire de distribution plus étendue encore, on pourrait répondre que ces espèces ubiquistes sont (1) Ocaña (Colombie), patrie du M. musaica, est situé par 8 N.; le M. Lindeni vient de 6° $. dans le Pérou septentrional. D — l'exception, et que la plupart des Broméliacées ont un habitat assez res- treint. J'espère donner la confirmation de ce fait dans une étude actuelle- ment en préparation sur les Broméliacées de mon voyage dans l'Amérique du Sud. En attendant que la floraison du A. Lindeni lève les incertitudes, donnons en quelques mots la description de son feuillage : La plante est dressée, ses feuilles loriformes canaliculées, un peu aplaties au milieu, sont recourbées en dehors dans leur partie supérieure qui se termine par une pointe cornée, tordue, à bords convolutés. La base des feuilles est très dilatée embrassante, violet-pourpre strié, et passe à la largeur normale par une saillie brusque sur le bord, relevé comme celui d'un plat à bain photographique. La couleur de ces belles feuilles est un vert pâle, presque jaune, dans la plus grande partie de leur milieu. Sur ce fond transparent, des séries. interrompues de points vert foncé parcourent le limbe dans sa longueur, pendant que des zônes transversales irrégulières, alternativement pâles et vert foncé en dessus, violet sombre en dessous, peignent la surface de bandes vermiculées du plus curieux et du plus char- mant effet. M. Linden ne possède encore qu'un petit nombre de pieds de cette admi- rable plante. Plusieurs d’entre elles s'écartent très sensiblement de celle que je viens de décrire. Les unes ont des zônes presque régulières, des zébrures éparses, des points longitudinaux plus rares: les autres présentent des feuilles centrales presque entièrement blanches ou jaune paille, avec des bords d'un vert foncé toujours révolutés, etc. Il faudra suivre leur déve- loppement jusqu’à la floraison. Ce genre Massangea, s'il est accepté, pourrait déjà n'être plus monotype. On a signalé le M. musaica à Ocaña, où plusieurs voyageurs l'ont trouvé, sur l'un des affluents du rio Catatumbo, qui se jette dans le lac de Maracaïbo; une autre forme voisine croît dans le bassin de l'Atrato, sur le rio Murri: enfin, sous le nom de Y. hieroglyphica, on a vu dernièrement à Paris une espèce du Brésil méridional, dont le pied unique à péri et qui rentrait évidemment dans cette section. Ce sont toutes des plantes d'avenir, que les amateurs se disputeront 4 prix d'or et qui récompenseront vite leurs pro- priétaires par leur beauté. Les M. Lindeni et formes voisines sont de serre chaude ou tempérée. ; Nous regrettons vivement que, malgré tout son talent, M. de Pannemae- : _ . pu nous donner qu une reproduction bien imparfaite de cette admi- plante. Il prendra certainement sa revanche lors de la floraison. Ep. ANDRE. : L'ILLUSTRATION HORTICOLE A : GYNANDROPSIS COCCINEA. J linden pub” A CCCX. GYNANDROPSIS COCCINEA, sevruan. GYNANDROPSIS A FLEURS COCCINÉES. CAPPARIDÉES. ÉTYMOLOGIE : de yuvæydes, hermaphrodite, et oŸ4s, apparence, de l'aspect des étamines qui paraissent surmonter l'ovaire, CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : sepala patentia, a palais integra v. res obo- vata, gracile unguiculata, imbricata v. aperta; (or us hébisp ericus v. depressu émis in gynophorum elongatum abiens; stamina ad 6, omnia antherifera, filamentis gt phoro basi in columnam monadelpham connatis, deinde filiformibus, subæqualibus ; ovarium Stipitatnm, elongatum, placentis 2, œ-ovulatis; stylo brevi v. elongato, stigmate parvo v. capitalo, 2-lobo; capsula suübsessifis Ÿ. sepisime stipitata, compressa v. tereliuscula, sæpius elongata ; semina reniformia y. orbiculata, compressa, testa rugosa v. tuberculata, cotyledones _incurvæ, accumbentes. — Herbæ annuæ, glabræ, pilosæ v. glandulosæ; folia 3-7 foliolata ; racemi foliosi; flores albi v. purpurei, sæpe speciosi. — Species ad 10, tropicis de dé bemisphærii obvite. (Bexraam et Hooker, Gen. Plant., I, p. 106.) Gynandropsis, DC., Prodromus, 1, p. 257. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : ninti glabra, foliolis plerumque septenis integris ellip- tico-oblongis petiolulatis, racem evi multifloro, pe edicellis elongatis confertis, floribus Superioribus abortu masculis, pee SEE lineari quam thecaphorum nr cum toro multo-longiore. — Frutex 6-8 pedalis. Folia longe petiolata, superiora interdum 3-5-fo- liolata. Foliolum terminale semi-pedale, utrinque longe angustatum, acutum, lateralia minora; petioluli basi breviter dilatato-connati et se punctato-scabriusculi. ps subcorymbosus, folio brevior. Pedicelli graciles, 8-9 lin. longi, numerosissimi, superiores confertissimi flores masculos ferentes, inferiores floribus fertilibus onusti paullo laxiores. Sepala 2 lin. longa, OVaio-oblonga, acuta. Petala 6 lin. Éria declinata, oblonga, in unguem contracta, coccinea. Torus e basi incrassata filiformis, 2 lin. longus. rare 6, pollicem longa. Siliqua immatura jam 2-2: bollicaris in semi-pollicari. Ovarii rudimentum in floribus masculis Minimum, lineare, glabrum, — Noya-Granata, ati, 2000-2500 Ynandropsis coccinea, Bentham, in Plantæ rene p. 160 (N° 888). — Wal- pers, Ann. I, p. 59. — Planchon et Triana, Prod. Nov.-Granat. p. 7 Cette jolie Capparidée croit dans les États de Colombie, où Hartweg la découvrit, près de Fusagasugä, à une altitude de 2000 mètres. Goudot la Cueillit dans la même localité, ainsi que Linden qui la trouva aussi dans le Quindfo près du Tolima (n° 814). Triana la récolta également dans le Quindio à Palmilla. C'est dans la même chaîne des montagnes colombiennes que j'ai rencontré à mon tour le Gynandropsis coccinea, d'où je l'ai introduit vivant en Europe. Le premier pied a fleuri dans ma serre de Lacroix (Indre-et-Loire). Il est maintenant multiplié chez M. Linden à Gan LE —- La description française peut se détailler ainsi, d'après la plante cultivée : Arbuste dressé, haut de 2 à 3 mètres, à rameaux, pétioles et inflores- cences glabres : tige cylindrique, lisse, gris cendré, herbacée au sommet, à cicatrices blanches transversales, simple ou peu rameuse, à rameaux souvent retombants par leur poids. Feuilles longuement pétiolées, horizon- tales, palmati-partites, à 7 divisions, les supérieures quinées; pétiole un peu renflé comprimé à la base, puis cylindrique étroitement sillonné, dilaté aplati au sommet, long de 12-15 cent.; divisions pétiolulées et obovales lancéolées, à mucron allongé obtusiuscule, denticulées non entières), la centrale beaucoup plus grande (12 cent. long. X 4-5 cent. large) que les basilaires (5 cent. long. X 2 cent. large), scabriuscules sur les deux faces: nervures secondaires arquées, enfoncées comme la médiane, toutes sail- lantes et arrondies en dessous. Inflorescence terminale plus courte que les feuilles, en faux-corymbe multiflore (60-80 fleurs) dressé, à rafle côtelée par la décurrence des pédicelles, accompagnée de quelques bractées folia- cées ovales acuminées entières; pédicelles filiformes, nus. les supérieurs ramassés en rosace, courts et portant des fleurs mâles par avortement; les inférieurs longs de 15 mill. rectangulaires avec la tige. Sépales ovales- aigus, concaves, longs de 4-6 mill., larges de 1-2 mill., dressés appliqués sur les pétales, d’un ton minium clair. Pétales dressés convergents, ovales oblongs obtus obliques cucullés, atténués en onglet, longs de 10 mill., larges de 4 mill., coccinés. Etamines à filets courts, en anneau sur le técaphore, à anthères linéaires, caduques, Técaphore long de 3 centimètres, filiforme, terminé par un ovaire oblong sillonné hispide (oblong et glabre dans les fleurs mâles supérieures); style cylindrique, court, stigmate aplati. On devra traiter le G. coccinea comme une plante de serre tempérée de facile culture. Il fleurira chaque année. R En. ANDRÉ. BIBLIOGRAPHIE. Me des Jardins du climat méditerranéen de la France (1). dis I reçu le commencement de cette publication nouvelle, Toulon. C abaud, Jardinier -botaniste en chef de la marine, à TL ot Un projet Sympathique que celui de M. Chabaud. Sous ce €, des floraisons que nous ne connais- grandiflora, Les descriptions vue botanique, No i tive de M. Ra _s (1) Publication mensuelle, d : Toulon » > de huit pages de texte et 2 chromolith hies grand in-8°. — » Chez l'auteur, M. Chabaud, à St-Mandrier, près Toulon (Var). Prix : fr, 2-50 là livraison. EE — L'ILLUSTRATION HORTICOLE 1. Comtesse de Kerchove. AZALE ; P.Oe Pannemasker 24 ra n MO LIS. 2. Albicans. LL maris |: Jiinden, ruût PI. CCCXI. AZALEA MOLLIS (YARIETATES). AZALÉES A FEUILLES MOLLES. ÉRICACÉES. ETYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : Voir {Hustration horti- cole, 1871, p. 132. Ces nouvelles variétés d’un type qui a conquis la faveur publique depuis quelques années seront les bienvenues. Elles prouvent le bien fondé des espérances que, dès le début, cette race avait fait concevoir. Désormais les Axalea mollis sont au premier rang des arbustes fleurissants de pleine terre. Nous en avons admiré cette année, à l'Exposition internationale de Gand, des collections charmantes de fraicheur et de variété. Celles que nous figurons aujourd'hui se distinguent, l'une par de beaux bouquets d'un rouge orangé à reflets de feu, l’autre par un blanc, reflété de jaune doré sur les divisions supérieures et ponctué de la même nuance. Toutes deux sont des plantes de haute valeur pour la pleine terre. Ep. ANDRé. FAT er nd LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. Monsieur le Rédacteur de l'ILLUSTRATION HORTICOLE, à Gand, Je m'empresse de vous communiquer un fait intéressant, que le hasard a fait découvrir ici, fait qui aura beaucoup d'avantages pour la pratique de l'horticulture, et qui intéresse aussi la physiologie végétale. C'est l'action infaillible de la fumée dans la floraison des plantes, action qui, je crois, a été inconnue jusqu'ici. On cultive dans cette île, à présent, trente mille plantes d’Ananas, pour exporter leurs fruits en Angleterre. Comme les prix pendant l'hiver sont de beaucoup plus élevés que pendant l'été, tous les producteurs font leur possible pour les obtenir dans la saison froide. : Quelques-uns ont essayé l'action de la chaleur artificielle sous les raci- nes, moyen recommandé par tous. les auteurs, mais comme leurs serres n'étaient pas construites exprès, il a fallu employer des foyers portatifs. Dans ces circonstances, on a observé que, toutes les fois que la fumée se répandait dans l'atmosphère de la serre, les plantes fleurissaient à peu près D 0 — au bout de 15 jours. Cet effet est si efficace que, non-seulement les plantes d'âge convenable entrent en floraison, mais encore les boutures qui à peine prenaient racine, ainsi que les boutures de Rosiers et de quelques autres espèces qui se trouvaient dans les serres. La répétition du même phénomène, observée plusieurs fois, a fait adopter le procédé dans la pratique journalière de tous les cultivateurs d'Ananas. Depuis deux ans on l’emploie dans toutes les serres, même dans celles qui ont un système de chauffage complet et perfectionné. Il suffit de brûler un peu de paille ou de coupures de bois pendant deux ou trois jours, et lorsque la fumée de l'opération antérieure s'est dissipée. Quelle action exerce ici la fumée? Comment opèrent ces gaz? Les savants, en faisant des expériences, trouveront certainement la solution du problème, et ainsi doteront la science d’une nouvelle découverte. Pour tous les amateurs d’horticulture, cette pratique sera sans doute très utile dans certaines circonstances. Si vous pensez que la nouvelle vaut la peine d'être publiée, je vous prierai, Monsieur, de le faire dans des termes plus corrects que ceux employés par moi, qui suis un étranger. Agréez, Monsieur, mes civilités empressées. ERNESTO Do CANTO. Ile de S. Miguel (Açores), le 8 mars 1878. D + —<———— EXPOSITION INTERNATIONALE D'HORTICULTURE A GAND, Cette année est revenue la période quinquennale des grandes floralies gantoises. Avec son succès accoutumé, la Société royale d'Agriculture et de Botanique a ouvert les portes de ce Casino, qui est bien le local le mieux approprié de l'Europe pour les Expositions d'horticulture. Nous avons assisté à ces fêtes comme membre du jury, et c'est avec une très grande satisfaction que nous avons applaudi aux brillants résultats que nous avons eus sous les yeux. -rendu sommaire de cette grande Expo- est suggérée par le choix de l'époque où e est trop hâtive. Au premier avril, dans reproduire sou isa- er des futures Expositions anse . Exposition a été ouverte le 1 avril par ; : : Belges, LL. AA. RR. le Comte e par LL. MM. le Roi et la Reine des t la Comtesse de Flandre et nombre de L'ILLUSTRATION HORTICOLE CALADIUM PERLE DU BRÉSIL. | F7 À Î inder, ruÊ£. D». De Pa eanemacker 24 ra. pOx in Jlorto Lind. FT | pe personnages de distinction qui ont rehaussé l'éclat de la fête et applaudi à son excellente disposition. La veille, le Comte de Kerchove de Denterghem, président de la Société, avait installé le jury international, divisé en sections sous la présidence de M. le Duc de Cazes. Tous nous avons été l'objet, de la part des organisa- teurs, de cette courtoise et cordiale hospitalité de bonne compagnie, noble- ment conservée par la tradition gantoise et à laquelle aucun de ses mem- bres ordinaires ne se permettrait de manquer. Au moment même de l'ouverture de l'Exposition paraissait un compte- rendu détaillé, copieusement illustré, que la rédaction de la Revue de l'Hor- ticulture belge avait préparé avec une exactitude et une rapidité d'exécution dignes de tous les éloges. Une petite indiscrétion m'a appris que ce tour de force était dû en’ grande partie à la plume de M. Rodigas. Dans cette excellente notice, nous avons appris comment cette dixième Exposition de la Société était arrivée à ce degré de splendeur. Quelle différence avec le temps où quelques jardiniers gantois se réunissaient, en 1809, pour exposer quarante-six plantes, qui toutes paraîtraient vulgaires aujourd'hui! A la troisième Exposition, un Coffea arabica en fleurs et en fruits fut exhibé. En 1815, au Congrès de Gand, une Rose fut nommée en l'honneur de ce traité pacifique. On comptait déjà 800 plantes à l'Exposition de 1825, et 2924 en 1834, dans le palais de l'Université. Une société se forma pour fournir aux plantes un local digne d'elles; dès 1846, on notait plus de 9000 plantes à l'Exposition. Cette progression ne fut pas interrompue un instant, et les exhibitions de la Société, ouvertes actuellement dans le local du Casino, sont désormais classées parmi les curiosités de l'Europe. En entrant dans la grande salle vitrée de l'Exposition, les regards sont d'abord frappés par l’éblouissant massif central, où les Azalées de M. Mau- rice de Ghellinck de Walle forment un éblouissant spectacle. Celles de M. le Comte de Kerchove ne leur cèdent guère par la force et la beauté des exemplaires. On a compté dans la collection de M. de Ghellinck quatre- ving-dix Azalées de près d’un mètre de diamètre. Les nouveautés d'Azalées, sans être aussi nombreuses que nous les avons parfois remarquées, se Composaient principalement de : Souvenir de Mad. Rudolph Abel, gain de * D. Vervaene; Baron George de S'-Genois, de M. Van Houtte. On remar- quait aussi le Bernhard Andreas alba, mis au commerce par M. Linden, et que nous avons figuré dans ce recueil en 1870. Les collections d'Azalées de M. Beaucarne et de M. D. Vervaene père surtout étaient également très fêètées. Ce dernier exposant avait imaginé de greffer sur le même pied plusieurs variétés de couleurs différentes, disposées en plusieurs étages et formant des contrastes plus curieux que beaux. Nous constatons cette innovation comme une de celles qui ont le plus attiré les remarques des étrangers à Gand. Dans la même salle, de superbes groupes de Fougères en arbre et de Palmiers forment un fond grandiose et attestent que les amateurs gantois n'ont pas craint de dépouiller leurs serres au profit de l'Exposition. Nous citerons les douze Fougères arborescentes de M. le Comte de Kerchorve, celles de M. de Ghellinck, le Dicksonia antarctica de M. Van den Wouwer, SES ES d'Anvers, les Palmiers de M. Van Houtte et de M. Nuytens Verschaffelt, les 40 Palmiers de M. de Ghellinck, les Cycadées de ce dernier exposant, celles de M. Van Geert et de M. Van den Wouvwer, les Pandanus et les magnifiques lots de plantes variées fleuries de MM. Van Houtte et Van der Meersch, d'Anvers. Les Magnolin Lenné et Norberti, des Erica, Epacris, Daphne Blagayana, Lilium Brownii, Azalées variées, Eriostemon, Rosiers, Choisya, etc., formaient de très beaux exemplaires dans le lot Van Houtte. Les Dracæna étaient représentés par une superbe collection de M. Wills, contenant les variétés obtenues de semis par M. Bause, et par ceux de M. Van Houtte. Dans l'annexe, tente voisine de la grande salle, M. Van Geert avait exposé un lot très joli d'Orangers de la Chine, couverts de leurs fruits d'or; les autres lots, à l'exception de beaux Hortensias, ne présentaient qu'un intérèt restreint. Les collections de plantes bulbeuses, très belles et très nombreuses, avaient dû émigrer dans des serres spéciales situées dans le jardin. Cette fois les Jacinthes belges ont eu le pas sur celles de la Hollande, et les établissements de Veitch pour l'Angleterre et de Van Houtte pour Gand, ont triomphé, Le célèbre horticulteur gantois n’était plus là, malheureu- sement pour recevoir ces palmes, qui avaient été le rève de sa vie. Il mettait une grande passion à obtenir ce résultat et ne souffrait pas qu'on aflirmât la supériorité des Jacinthes de Haarlem sur les siennes. Nous nous rappelons avoir encouru ses foudres pour avoir soutenu que les plantes de M. Krelage, de Haarlem, étaient supérieures à celles de Gend- brugge, nous appuyant avec raison sur l'opinion du jury. Cette innocente fai sse n'aurait plus eu sa raison d’être aujourd'hui que le premier prix lui était justement attribué. Une égale supériorité de culture appartenait à MM. Veitch, de Chelsea, qu'on ne s'attendait guère à voir battre, de leur côté, leurs confrères néerlandais. M. le C* de Kerchove a recu le premier prix pour les Jacinthes d'ama- teur, et pour une splendide collection d'Amaryllis. Avant d'entrer dans les serres d'Orchidées et de plantes nouvelles, quelques belles plantes nous attiraient dans la grande annexe située au milieu du jardin. Les Azalea mollis et pontica, en forts exemplaires, bril- laient du plus viféclat; la collection de 40 Camellias de M. Van Eeckhaute était belle, mais trop avancée; les Rhododendrons de M. De Coninck, forcés avec talent, venaient trop tôt, pendant que de grands Palmiers M. A. Verschaffelt, les Acer, les Erica et les Epacris attiraient les amateurs de ces spécialités. : js Orchidées garnie des plantes de MM. Rollisson ot Williams, PRE rer nie et Massange de Louvrex, de Liége, etc., excitait de Lycaste Gent sp sg ce de RENE PP D Do. ee 8 roses formosa, Dendrobium crassinode, Dendro- dans l'apport de u ER RS Masdevallia Lindeni, Phajus grandifolius, des plus beaux Déontopless ans celui de M. Massange de Louvrex, un tossum Pescatorei que nous ayons vu, de superbes 0m Oncidium Sarcodes, Ada aurantiaca et les colibris végétaux du ÆMasdevallia trochilus (Lind. et And., Zllust. hort., 1874, p. 136). Les Cypripedium Lowi et Parishii, Vanda Denisoni, Huntleya meleagris, de M. Lamarche de Roscius, montraient que cet amateur, comme M. Massange de Louvrex, est de la bonne race des vrais Orchidophiles. Parmi les nouveautés exposées par MM. Veitch, hors concours, le charmant petit Magnolia stellata: du Japon sera une excellente acquisition pour la pleine terre; l'£Eurycles australasica est une Amaryllidée à fleurs blanches, nombreuses, élégantes, relevées sur un beau feuillage; le Croton Earl of Derby est un des meilleurs Crotons existants, l'Anthurium Veitchi est une forme colombienne à limbes très longs, élégamment nervés bullés, très bonne plante, sans parler d'autres espèces de plus ou moins grand mérite. M. Williams apportait de jolies Orchidées : Odontoglossum cirrhosum, Dendrobium, Odontoglossum, les pana- chures blanches du Croton Jamesii, des très remarquables pieds de Mepen- thes Rafflesiana et Sarracenia Drummondi en pleine floraison. Dans les galeries du haut de l'Exposition, près des salles consacrées aux arts et industries horticoles, et où les planches de l'Alustration horticole ont tenu dignement leur place, se trouvaient des lots tout-à-fait remarquables. Les superbes Agave, Beaucarnea, Dasylirion et Fucca de M. Moens, de Lede, près Alost:; ceux de M. Nuytens Verschaffelt et de M. Beaucarne, en fortes plantes; les Dracæna de M. Van Houtte, les Broméliacées de M. Desbois, celles de M. Truffaut, de Versailles, et de M. Van den Wouwer; les Aroïdées de M. de Ghellinck : les Cyclamen de M. Williams, de Londres; les Fougères de M. De Smet, sont les principales attractions de cette salle. Nous arrivons aux plus importants concours de cette Exposition, aux plantes nouvelles, exposées dans une serre spéciale dont nous ne pouvons détailler toutes les richesses, et qui mettait en présence deux concurrents dignes cette année l’un et l'autre de se mesurer dans ce champ clos des introductions d'outre-mer, MM. Linden et W. Bull. Une longue dissertation serait nécessaire sur ces nouveautés. Nous nous réservons de revenir en détail sur les plus saillantes et nous donnerons pour cette fois une simple no- menclature, avec l'indication des différents prix obtenus par les concurrents. 1° Une plante en fleur, nouvellement introduite en Europe : le" prix, M. Linden, de Gand (pour Anthurium Dechardi); 2 prix, MM. Jacob- Makoy & Cie, de Liége (pour Chevallieri Veütchi) ; 3e prix, M. W. Bull, de Chelsea (pour Hæmanthus Mannii). 2 Une plante non fleurie, nouvellement introduite en Europe : 1‘ prix, M. Linden (Massangea Lindeni) ; 2° prix, M. Aug. Van Geert, de Gand (An- thurium Veitchi) ; 3° prix, M. W. Bull (Dieffenbachia Leopoldi). | 3 Une plante obtenue de semis en Europe en non encore exposée : 1 prix, M. Bull (Dendrobium Ainsworthi) ; 2e prix, M. L. De Smet (4salea Raphaël De Smet). 4 Un Panier nouveau : 1 prix, M. Ad. D'Haene, de Gand (4reca rad pendula) ; 2 prix, M. Bull (Martinexia Roelii) ; 3e prix, M. Aug. an Geert (Ptychosperma rupicola). î : | Les autres us de plantes nouvelles formeraient une ra que l'espace restreint nous empêche de reproduire ici. Nous citerons — 64 — ment les introductions de M. Linden, qui passeront successivement sous les yeux de nos lecteurs dans de prochaines livraisons, ou qu'ils connaissent déjà par les figures et les descriptions que nous en avons publiées. M. J. LINDEN, Établissement d'introduction et d'Horticulture, à Gand. 42 Plantes nouvellement introduites. Anthurium erystallinum longifolium. — Co- | Anthurium Dechardi. — Colombie. — 1876. lombie. — 1877. ieffenbachia Parlatorei. — Col ie, — 1879 Kentia Lindeni. — Nile-Calédonie. — 1876. Marattia attenuata. — Nie-Calédonie. — 1876. Pritchardia macrocarpa. — Iles Sandwich. — | Pandanus (Barrolia) Pancheri. — Nile-Calé- . 1876. : onie. — 1877. Aralia elegantissima. — Nie-Calédonie. — 1876. | Dracæna Neo-Caledonica. — Nie-Calédonie, gracillima. — Nle-Calédonie. — 1876. — 1877. Ronnbergia Morreniana. — Choco, Colombie. | Zamia Lindeni. — Équateur. — 1875. — 1876. © 6 Plantes nouvellement introduites. Pritchardia aurea, — Iles Sandwich. — 1876. | Tillandsia tessellata. — Ste-Catherine. — 1874. Aralia filicifolia. — Iles Fidji. — 1876. Philodendron gloriosum. — Colombie. — 1876. Dieffenbachia illustris. — Colombie. — 1877. | Cyathea Pancheri. — Nie-Calédonie. — 1877. 12 Plantes nouvellement introduites et ne se trouvant pas dans le commerce. Massangea Lindeni. — Amérique méridionale, | Amorphophallus Cochinchinensis. — Cochin- — "1878. chine. — 1878. Massangea Lindeni var. vermiculata. — Amé- | Lomatia species mova. — Nie-Calédonie. — ique méridionale. — 1878. 1878. Tillandsia fenestralis. — Parana. — 4878. Aralia Kentiæfolia. — Nüe-Calédonie. — 1878. Aralia reginæ. — Nile-Calédonie. — 1878. Dieffenbachia Andreana. — Colombie. — 1878. Kentia Luciani. — Nie-Calédonie. — 1878. Cespedesia Bonplandi. — Colombie. — 1878. Cyphokentia robusta. — Nie-Calédonie. — | Lycopodium Neo-Caledonicum, — Niie-Calé- 1878. donie. — 1878. 6 Plantes nouvellement introduites et ne se trouvant pas dans le commerce. Massangea Lindeni. — Amérique méridionale. | Cespedesia Bonplandi. — Colombie. — 1878. 87 entia Luciani. — Nie-Calédonie. — 1878. — 1878. Massangea Lindeni var. — Amérique méri- | Tillandsia fenestralis. — Parana. — 1878. ionale, — 1878. Aralia spectabilis, — Niie-Calédonie. — 1878. Parmi les plus belles plantes de M. W. Bull, le principal concurrent de M. Linden, nous avons noté : les Dieffenbachia Leopoldi, Aroïdée à feuilles vert foncé, rubanées de blanc au centre: Davallia Fidjiensis, jolie Fougère des îles Viti; Dracæna Goldieana, que nous avons déjà figuré et Joué comme il le mérite; Martinezia (?) Roexli, Palmier de Colombie; Dipteris Horsfieldii, Fougère de Java; Dieffenbachia reginæ, maculé de vert pâle et foncé sur fond jaunâtre; Æncephalartos Hildebrandti Cycadée de l'Afrique orientale; etc. Les nouveautés de MM. Jacob-Makoy & Cie, telles que Dracæna Massan- press a Pierardi, Morreni, Hoyeti, sortis du Massangeana, Sant Pet Pde Re Wendlandi, Alsophila Mooreana, étaient égale- Citons également les Palmiers nouveaux de MM les magnifiques Phormium de ce dernier Nous n'avons pas la prétention d' Moens et Jules Hye et avoir épuisé la liste des principaux ss à apports de l'Exposition de Gand, qu'il faut avoir vue et étudiée de près pour avoir l'idée exacte des progrès horticoles réalisés en Europe à l'heure où nous sommes. Nous n'avons qu’à féliciter de leur grand succès les auteurs de cette manifestation florale, et à leur donner rendez-vous dans cinq ans, avec l'espoir que l'Horticulture gantoise continuera cette marche ascen- dante et conservera la place qu'elle s’est vaillamment conquise. Ep. ANDRE. — —> + e—<—— HORTICULTURE D'ORNEMENT. LES PHYLLOCACTUS DE M. COURANT. Un semeur persévérant de Cactées, dont le nom n’est pas assez connu, M. Courant, amateur à Poissy (Seine-et-Oise), a obtenu de nouvelles variétés de ses beaux Phyllocactus. Nous avons plusieurs fois parlé de lui, avec d'autant plus d'empressement que M. Courant met ses gains à la dis- position du public. Nous espérons qu’il exposera cette année ses admirables plantes au Champ-de-Mars En attendant, voici la liste des variétés qu'il recommande tout particu- lièrement parmi celles qu'il a obtenues. L'éclat de ces fleurs est extraordi- naire, la beauté de leurs formes devrait les faire adopter plus généralement. Nous serions heureux de voir ces plantes, d’une culture si facile, devenir plus à la mode, et nous nous ferions volontiers l'intermédiaire entre M. Cou- rant et ceux de nos lecteurs qui désireraient les posséder. N° 4. Aurantiaca superba, grande fleur, orange foncé vif. 9. Aurore boréale, grande fleur, bien faite, orange vif, corolle cerise. 13. Boule de feu, fleur globuleuse, orange vif, corolle violet. 21. Claire Courant, fleur moyenne, rose carné. 39. Étoile de Poissy, très grande fleur, forme parfaite, orange foncé légèrement bordé de violet. 63. Lorenzo Courant, grande fleur parfaite, violet pourpré. 68. John Baker, lilas vineux, corolle e. 71. M' Lemarchand, grande fleur, rose satiné, corolle blanche. 79. Mon Caprice, petite fleur modèle, rose carné 101. Splendida, très grande fleur, bien faite, rose (glacé de blanc. 106. Alice Rosciaud, orange vif, fleur parfaite. 118. 44% Simon, fleur moyenne, bien faite, laque clair, fond blanc. 129. M' Thiers. 127. Triomphe de Poissy, fleur parfaite, très étoffée, rouge orangé, bordé de violet foncé. 134. Alice Wilson, fleur moyenne, rose carné. 135. Miss Hannah Wilson, grande fleur, très évasée, rose carné, corolle plus foncée. 133. Me Villers. 225. Mwe Courant, fleur, bien faite, lilas clair. oo — MÉLANGES. LES JARDINS PAYSAGERS. DU CHOIX D'UN SITE. Si tous les hommes sont d'accord dans leur désir de jouir de la vie rurale à un certain moment de leur existence, ils le sont moins sur le lieu qu'ils choisiront pour leur résidence. Je ne parle pas des cas, — très nombreux, — où la transmission d'un héritage leur assigne des terres patrimoniales qu'ils sont destinés à habiter, devoir facilité d’ailleurs par des souvenirs d'enfance, la piété filiale, le soin de leurs intérêts et toutes les sympathies qui se rattachent à cette patrie privilégiée : le champ qui nous a vus naitre. Je veux seulement m'occuper des occasions, — fréquentes aussi, — où le futur propriétaire peut choisir le siége d'une résidence permanente pour lui et les siens. Tant de considérations peuvent guider ce choix, les désirs de l’homme sont si vastes et ses goûts si divers, que rien n'est plus com- plexe que cette question. Elle échappera toujours aux règles qu'on cher-- chera à établir, parce que, en ces sortes de matières, la plupart des hommes se laisseront plutôt guider par le sentiment que par la raison, et que les meilleures résolutions préalables tomberont comme un château de cartes devant une situation qu'ils n'auront point prévue. Il est cependant du domaine de l'art des jardins d'étudier les circon- stances qui peuvent influer sur le choix d'un site, dans la majorité des cas, et d'examiner les raisons que l'expérience et le goût peuvent suggérer pour déterminer une sage résolution. La considération qui doit primer toutes les autres, dans l'examen d'une nom, doit être en mesure, voir dans sa pensée avec trente années antations qu'il y projette auront acquis ette sorte de seconde vue, il doit com- prendre non-seulement l'effet de s duiront la et Il est bien rare que ce choix soit libre. Le plus souvent, les situations sont imposées par des considérations financières, des intérêts divers, une occasion à saisir, des souvenirs puissants, des sentiments instinctifs ou accidentels. Même si aucun obstacle de ce genre ne venait influencer la décision de l'acquéreur, il faudrait encore tenir compte de sa situation d'esprit, de ses goûts, de ses habitudes, de sa condition sociale. Les voyageurs qui ont parcouru les pays lointains rechercheront les situations pittoresques; celui qui sera né dans les montagnes pourra difficilement choisir un site plan ou à légères ondulations ; un agriculteur refusera toute scène sauvage et inculte; un financier, un grand négociant qui aura dépensé la majeure partie de sa vie dans une grande ville ne voudra pas s’en éloigner. On a cité l'exemple de cet officier de la marine anglaise, qui, s'étant fait con- struire une maison pour vivre à la campagne, lui donna au sommet la forme d’un banc de dut sur lequel il passait son temps à se promener comme un tigre en sa ca Il serait donc utile, . de porter son choix sur telle ou telle région, de consulter les habitudes, les préférences, qui jouent un si grand rôle dans la vie, de peur que les embellissements les plus i ingénieux ne soient impuis- sants à faire une résidence agréable d'une propriété qui ne répondrait pas dans son ensemble aux tendances instinctives de l'acquéreur. Le goût naturel pour la campagne étant inné, il est donc utile d'analyser ses propres sentiments, de voir quel genre nous plait le mieux, quelle région a nos sympathies, sous quel climat nous voulons vivre. Si les conditions pécuniaires ne sont qu'accessoires, il faudra rechercher si nous préférons les scènes grandioses aux paysages restreints et riants, le pitto- resque à la grâce, la nature sauvage aux campagnes cultivées. En décrivant précédemment les genres que comporte le paysage et les scènes diverses qui se présentent le plus fréquemment, j'ai classé du même coup les différentes sympathies des spectateurs, et il ne sera pas difficile de reconnaître dans ce passage les caractères qui correspondent à leurs Re personnelles J'ai vu des misanthropes chercher la solitude et se complaire dans des sites ne en harmonie avec l’état de leur âme. D'autres demandaient l'oubli de leurs chagrins à des scènes analogues, au milieu des grands bois, près des rocs escarpés, et trouvaient un amer plaisir à vivre au sein d'une nature àpre comme leur cœur ulcéré. | Le fardeau de la vie publique, quand il a longtemps pesé sur un homme d'État ou un organisateur de grandes entreprises, fera naître une soif de repos qui le portera à chercher des endroits retirés du bruit et de l'activité humaine. Il enviera le beatus vir d'Horace. Il lui faut à la fois la vie large et facile, sans trop de travaux, sans une recherche exagérée de luxe extérieur, mais au contraire, des campagnes douces et aimables, où tout respire le repos qui lui a manqué jusque- -là. Le spectacle des travaux des champs, les distractions de la science appliquée à la nature, l'histoire naturelle, des jardins d'un aspect harmonieux plutôt que pittoresque, réu- nissent d'ordinaire les conditions qui agréent le mieux à cet homme, dont l'action a momentanément. épuisé les forces physiques et intellectuelles. SE Ces circonstances ne sont point les plus fréquentes. Pour une occasion où les conseils de l’architecte-paysagiste sont demandés dans des situations exceptionnelles, il en est cent où le site à choisir dépend de conditions plus ordinaires et plus faciles. Dans la plupart des cas, on cherche dans la vie à la campagne une distraction temporaire aux travaux des grandes villes, et la belle saison seule y est annuellement passée par la famille. On demande alors à la propriété qu'elle se pare de tous ses attraits pendant un temps ui varie entre trois et six mois. Le programme à remplir est de fournir toutes les distractions possibles aux possesseurs et aux amis de passage. Du noble duc au banquier et au négociant de toute classe, chacun veut avoir son nid. Ce sera, pour le premier, un château au milieu de vastes domaines; pour l'autre, une maison avec un parc élégant; pour le troisième, le chalet entouré du parterre obligé et du potager minuscule. La villégia- ture errante devient de plus en plus rare, et l'amour du chez-soi, aux champs, a envahi toutes les classes de la société. Ces tendances sont plus que respectables : elles sont dignes de tous les éloges. Le goût de la propriété est sain à tous les degrés de l'échelle sociale : il est un frein aux passions subversives et forme le fond de la sécurité des États. D'ailleurs les conditions de la vie ont changé du tout au tout, en Europe, depuis vingt-cinq à. trente ans. Dans toutes les capitales et les centres de population, la facilité et la rapidité des communications par chemin de fer ont rendu possible le séjour prolongé à la campagne aux gens engagés dans les occupations les plus absorbantes. Chaque jour d'été, c'est par milliers que les trains de Paris et de Londres amènent et rempor- tent les voyageurs, qui ne craignent pas de faire dix, quinze ou vingt lieues en wagon pour aller à leurs occupations et revenir à l'heure du diner. Les affaires pouvant être continuées sans interruption, avec plaisir et profit, il en résulte un surcroît d'aisance ou de fortune, qui se dépense en grande partie dans les embellissements de la résidence rurale, devenue ainsi un superflu tout-à-fait nécessaire. Les conditions d'un ordre plus spécialement matériel qui doivent être considérées dans le choix d'une résidence rurale, soit dans son ensemble, c'est-à-dire avec une exploitation agricole ou forestière, soit au point de vue plus restreint du parc ou du jardin, sont principalement les suivantes : 1° Le paysage environnant ; 2° L’altitude et la facilité d'accès : 3 Le climat et l'orientation ; 4° La forme et la nature du sol; 5° Les abris, les arbres et les vues: 6° Les eaux; T° Les constructions ; 8° Les ornements pittoresques ; % Les ressources financières. aie Ep. ANDRÉ. 0 CHRONIQUE HORTICOLE. Mai 1878. L'’Horticulture à l'Exposition universelle. — L'ouverture solen- nelle de l'Exposition a eu lieu, conformément au programme, le 1° mai, à deux heures. Nous avons peu de chose à en dire qui ne soit connu de nos lecteurs. Le temps a été peu favorable à l'inauguration, mais à quelque chose malheur est bon : les plantes ont profité de ces averses réitérées et d'un printemps si humide. Les arbres de plein air, les Conifères surtout, les végétaux à feuilles persistantes, ont admirablement réussi. On se plaint cependant de l’état d'effacement de l’horticulture à l'Expo- sition. Au lieu d'être réunie sur un point unique, de former un jardin spécial, comme en 1867, elle se trouve dispersée dans le parc; les serres sont disséminées dans le jardin du Trocadéro et dans tout le Champ-de- Mars, les collections sont introuvables pour le public. On a dû faire juger les premiers concours par une commission provisoire, la nomination du jury n'étant pas encore faite au moment où nous écrivons. Nous pouvons dire cependant que les premiers apports, dont on trouvera le détail plus loin, étaient remarquables à plusieurs titres. Jardin Thuret à Antibes. — M. C. Naudin, le savant botaniste, membre de l’Institut, vient d'être nommé Directeur de cet établissement, donné à l'État par Mad. Fould. C'est un choix auquel tout le monde applau- dira, et qui sera utile à la botanique et à l'horticulture. Fructification des Aucubas. — Un de nos confrères d'Outre- Manche raconte que le comité des travaux d'un cimetière de Londres, ayant acheté des Aucubas couverts de fruits, fut fort désappointé de les voir l'année suivante stériles. On en fit reproche au pépiniériste, qui leur répondit qu'en achetant un pied mâle pour le planter près des femelles, la production des jolies baies rouges n'aurait pas été interrompue. Avis à ceux de nos lecteurs qui négligeraient cette petite précaution. Portrait de M. Marnock. — Le plus habile architecte-paysagiste de l'Angleterrre, M. R. Marnock, est actuellement l'objet d'une distinction flatteuse. Ses amis viennent d'ouvrir une souscription pour lui offrir son propre portrait, peint par un habile artiste. Cette action honore à la fois le bénéficiaire et les instigateurs de cette cordiale manifestation. M. R. Cross et les Quinquinas. — Le gouvernement anglais vient de recommencer l'expérience qu'il avait faite il y à environ vingt-cinq ans lorsqu'il avait envoyé M. Spruce et M. C1. Markham dans la Cordillère des Andes pour en rapporter des Quinquinas en graines et en pieds vivants destinés à ses plantations de l'Inde. Cette fois c'est M. R. Cross qui à été choisi. Il est revenu apportant 600 pieds vivants de Quinquinas, dont 400 appartiennent à la variété connue sous le nom de Calisaya de Santa Fé, et 200 de la variété dure de Carthagène. Celle-ci est le Cinchona cordifolia de Mutis, espèce très répandue dans la Cordillère orientale, et que j'ai plu- TOME xxv. 1878, 5m LIVR. + E ms "HM{) = sieurs fois rencontrée dans mon exploration de la Nouvelle-Grenade. Les pieds recueillis par M. Cross viennent justement des bords de la rivière de Caquéta, dans l'État de Cundinamarca. C’est une espèce recommandable, qui n'atteint pas cependant les qualités d'écorce du C. succirubra. Deux autres formes du genre Cinchona ont été recueillies par M. Cross, mais sans échantillons fleuris ni graines. L'état de guerre dans la Colombie l’a forcé de fuir à ce moment sans remplir cette partie de sa mission, Les plantes ont été déposées à Kew, d'où elles seront dirigées vers l'Himalaya dans des caisses à la Ward. Applaudissons à l'initiative du gouvernement anglais, qui sait développer si à propos la richesse de ses colonies. La récolte du Quinquina dans l’Inde. — En parlant de M. Cross et des Quinquinas rapportés de Colombie pour être envoyés dans les plan- tations anglaises de l'Inde, nous pouvons ajouter quelques. chiffres indi- quant l'importance que ces plantations atteignent déjà. On a récolté, en 1877, 201,455 livres de Quinquina rouge, et 6,326 livres de Quinquina jaune, soit en tout 207,781 livres (soit 94,249 kil.). On obtient l'écorce soit par la section des racines, soit par la taille des branches, mais on n’abat pas les arbres, comme en Amérique. Il a été planté, en 1877, 406,600 jeunes plants de Cinchona succirubra, et l'on a fait des expériences sur une autre espèce, le C. officinalis. Tous ces essais ont parfaitement réussi; l'exploita- tion est en pleine prospérité. Jardin de la Société royale d’Horticulture de Berlin. — Ce jardin a cessé d'exister, les fonds manquant à la Société pour l’entretenir. Cette résolution, prise par le Conseil d'administration, a péniblement affecté les amateurs d'horticulture en Prusse. Daphne Blagayana, Freyer. — On a beaucoup remarqué cette char- mante espèce en fleurs à l'Exposition de Gand. Elle est originaire de la Carniole où elle croit dans le calcaire, formant de belles touffes basses, ressemblant à des D. Laureola nains. Elle abonde sur le Lorenziberg, près de Biellichgrätz, et sur le Gæstingerberg, près Gratz, en Styrie. Les fleurs sont couleur beurre frais, d'une odeur délicieuse; les fruits en baie sont blancs. C’est une espèce rustique, à recommander pour les rocailles cal- caires. , Encephalartos lanuginosus, — Cette Cycadée magnifique vient de fructifier en Angleterre, chez M. Tillett, à Norwich. Le cône à commencé à paraître en juillet de l'année dernière. Il vient de mûrir; son poids attei- gnait 13 kil. 380 grammes. Prix Pour la culture des Asperges en Angleterre. — cawen a ajouté 5 livres Sterling (125 fr.), pour fondés par M. Robinson. Nous applaudissons à l'idée utile, patriotique de notre confrère, et nous ne doutons Pas que ce moyen contribue à améliorer considérablement ja culture de l'Asperge de l'autre côté du détroit. la première année, aux prix Te. Les Ciématites à grandes fleurs. — Ces belles plantes, que l'in- dustrieux savoir de MM. Jackman a portées à un si haut degré de perfec- tion en Angleterre, devraient être cultivées partout. Dans une récente expo- sition faite par ces MM. au Crystal Palace, près Londres, on remarquait surtout les variétés suivantes : Maiden blush, Fair Rosamund, Lucie Lemoine, Countess of Lovelace, Edith Jackman, James Wolseley, Aureliana, Vesta, Albert- Victor, Standishii, Mad. Bateman, Robert Hanbury, The Queen, Blue Gem. Exposition internationale d’Horticulture à Londres en 1880. — Dans une récente réunion de membres de la Société royale d'Horticul- ture de Londres, il a été décidé qu'une Exposition horticole internationale et un Congrès de botanique auront lieu à Londres en 1880. Sir Daniel Coo- per a été nommé président. Les deux Sociétés d'Horticulture et de Bota- nique se réuniront pour donner à cette fête le plus d'éclat possible, et le comité exécutif va s'occuper d'en préparer les éléments. Un nouvel Ouvirandra. — Une nouvelle espèce de ce genre, à fleurs violettes en épis fourchus, a été introduit par le D' Hildebrandt de l'Afrique tropicale dans le Jardin botanique de Berlin, où elle vient de fleurir. Musa Livingstoniana. — Nous devons prévenir nos lecteurs que l'espèce de Bananier d'Afrique, mise au commerce par M. Thierrard, d'Alexandrie, ressemble tellement au M. Ensete qu'il est impossible de l'en distinguer. Le descripteur, D' Kirk, dit lui-même que le M. Livingstoniana ne diffère que par les graines, qui sont petites, à surface tuberculeuse, arron- dies, à facettes plates, et à testa noir, ce qui le sépare nettement du M. Ensete. Nymphæa alba var. rosea. — Un des lacs de la Suède nourrit une charmante variété à fleurs roses du Nénuphar blanc de nos étangs et riviè- res. Jusqu'à présent on ne la possédait pas dans les cultures, mais la plante a été introduite à Kew, et depuis ce printemps elle y développe ses jolies fleurs. Avant peu, nos pièces d'eau y trouveront un nouvel et délicieux ornement, si l'on mélange le type à fleurs blanches avec cette nouvelle variété. MM. Frœbel, de Zurich, ont également reçu la plante, et ne man- queront pas de la répandre prochainement dans le commerce. Agave Consideranti ou Victoriæ Reginæ. — Nous persistons à conserver à cette belle éspèce le nom d'A. Consideranti, sous lequel elle a d'abord été introduite en Europe, et que les Anglais s'obstinent à changer en Victoriæ Reginæ, mus par un sentiment plus patriotique que légitime. M. Regel, qui conserve ce dernier nom dans un récent N° du Gartenflora, nous apprend qu'un envoi de cette plante est arrivé en parfaite condition par les soins de M. Kienast, ancien consul de Suisse à Mexico. Les plantes viennent de Monterey, d'où une troupe d'Indiens les apporta aux amis de M. Kienast envoyés pour la chercher. M. De Smet a acheté l'édition, et prochainement on verra cette plante se répandre, grâce aux 120 échantil- lons qui ont été importés. Plantes nouvelles. — Nous avons récemment cité les plantes nou- velles qui ont mérité les premiers prix à l'Exposition de Gand. Voici celles qui ont obtenu les premières distinctions à la dernière Exposition de Ja Société royale de Botanique de Londres, le 12 juin. Dans le lot de MM. Veitch Me D 0e on remarquait les : Alocasia Thibautiana, Macrozamia Mackenxii, Croton Han- buryanus, Sarracenia Chelsoni, Xeronema Moorei, Bollea cœlestis, Catileya trico- lor, C. Mendelii, Zygopetalum Sedeni, Davallia elata, D. Fidjiensis, Cypripe- dium superciliare. M. W. Bull avait exposé les : Aralia venusta, Adiantum tetraphyllum gra- cile, Doodya aspera multifida, Bowenia spectabilis serrulata, Dieffenbachia _ Carderi, Coffea sibirica, Macrozamia Mackenxii, Echinocactus cylindraceus, Croton rex, Zamia Lindeni, Kentia rupicola, Cœlogyne corymbosa, Dracæna vivicans, Cibotium Chamissoi. Sans doute toutes ces nouveautés ne sont pas de premier mérite, mais nous aurons occasion de revenir avec détail sur le compte de plusieurs d'entre celles qui occuperont une place distinguée dans les collections. NÉCROLOGIE. LE D' Tu. THomson. La mort de M. Th. Thomson, le 18 avril dernier, a été une perte cruelle pour la botanique. Compagnon et ami du D' Hooker . dans ses voyages à travers les Himalayas, explorateur d'une grande partie de la chaine du Thibet, auteur pour la plus grande part de la Flora indica, monument resté inachevé, directeur du Jardin botanique de Calcutta, le Dr Thomson personnifiait, on peut le dire, la flore des Indes. Sa modestie égalait son savoir. Depuis longtemps, la maladie à laquelle il a succombé avait interrompu ses grands travaux et la Flora indica trouvera diffcile- ment un continuateur d'un pareil mérite. Né en 1817 à Glasgow, Thomson fut recu docteur en médecine et partit pour les Indes, où lord Harding l'envoya en mission dans les Himalayas et le Thibet, en 1847-1848. Il rejoignit le D' Hooker à Darjeeling en 1849, l'accompagna à travers le Bengale et s'embarqua avec lui à Calcutta pour l'Angleterre. Les collections rapportées étaient immenses, et le monde botanique en profita largement. Successivement les résultats de cette expédition furent publiés dans le London Journal of Botany, dans le Journal of the royal horticultural Society of London, dans le journal de la Linnean Society et dans le Gardeners’ Chronicle, sans parler du grand travail sur la flore de l'Inde, commencé sur un vaste plan qui ne put être mis complète- ment à exécution. Un seul volume parut, qui restera un modèle de mono- graphie descriptive. es hommes comme le Dr d'une main experte les pl résultat heureux d'un Concours de circonstances bien rares. mort du D° Thomson doit être ainsi plus dou : ar si plus douloureu | par le monde scientifique. : sement ressentie Ep. ANDRE. 1 PI. CCCXII. RUBUS NUBIGENUS, n. 8. k. var. MACROCARPUS, RONCE DES PARAMOS, VAR. À GROS FRUITS. ROSACÉES. ÉTYMOLOGIE : du celtique rub, qui signifie rouge. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : _ ce, tubus brevis, latiusculus, ebracteolatus ; lobi 5, persistentes; petala 3; 8 am se ©, rarissime definita, ori calycis inserta, filamentis filiformibus; antheræ didymæ son tubum br cis vestiens; carpella ©, rarius receptaculo convexo inserta, styli Mr Stories, Mer Re simplicibus v. capitel- latis, ovula in loculis 2 (alter o sæpe minimo) collateraliter pendu la; achænia drupacea, rarius sicca, sæpissime in receptaculo conico sicco v congesta, {-sperma; semen La ulum, testa membranacea VOS plano- convexe ; : radicula brevis, supera. — ntes v. frutices plerumque mentosi et aculeati, glabri, tomentosi v. pubescentes, pe s cani v. glandulosi. Folia cha ré alterna, Pa di lobata 3-5 foliolata v. imparipinnata. Slipulæ petiolo adnatæ. Flores in paniculas corymbosve terminales et axillares 46) rarius solilarii, albi v. rosei. Fructus sæpe edulis. (BENTH, et Hook. Gener. Plant., 16.) Rubus, Linn. Gen. PI., N° 652. _S PORC Rs rami diffusi petiolique et nervi villosi hirtis atque aculeis cis retrorsis arm olia sæpius renier” der . v. ellipticis, obtusis acutisve es: breviter Ar por basi rotundatis v. cordatis, inæqua choquant serratis, supra adpresso-pilosulis, subtus bieto publstésis Ben perte ; Lo de 4 subcorymbosa, sæpius pauciflora; sepala 10-15 mm. longa ovata 5. ovato-lanceolata, pero à nata, utrinque use tomentosa et in parte inferiore magis minusve aculeata aut inermia, corollam superantia Var. 8 : foliis bits tomentosis, a inermibus. SEE pre petiolisque et calycibus mentosis cut me glandulosis densiuscule is; corolla (rosea) quam le nonnihil lon — d: fut rt es simplicibus plerumque subtus ARR (WenoeLt, Chloris Andina, H, p. 251.) - Rubus res H. B. K. Nov. Gen. Am. VI, p. 220. . carpus, Benth. Plant. Hartweg. p. 129. (?) — tale Benth. Loc. cit. p. 175. CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ : planta tota typo multo major; folia lose petiolata ns piloso-glandulosis, foliolis ellipticis Me ph aculeatis, usque ad 0w, partit m,08 intense rubra ; . sericeu m; /ruclus s maturus cerasino”raher rl 0 ÿ L F ovoi- acidulo, achæniis oblongis, stylo persist ente. — Nov a-Granata, à muet À metr. all. — Plant tam y ivam secus urbem Bogoti à lectam, in Europam misi, jan. 1876. — E R. nubigenus, H. B. K. var. mnacrocarpus. AARRAÎARARARPARAS La magnifique Ronce, dont nous donnons aujourd'hui le portrait et la deseription, est introduite vivante chez M. Linden, à qui je l'ai envoyée des Andes de Bogoti en 1876. C'est la variété à gros fruits d'une espèce découverte d'abord par notre compatriote Dombey dans les Andes se nes, entre 1778 et 1784, ainsi qu'en fait foi un échantillon de son herbier, _ Conservé au Muséum et étiqueté R. nubigena (sic!). NU En 1802, Humboldt et Bonpland trouvèrent à leur tour la plante dans les Andes de Quito, au « Paramo de Puntas, » à une altitude de 3,300 mètres. Elle fut publiée dans les Mova Geneva et Species Plantarum, sous le nom de R. nubigenus, sans qu'il ait été fait mention de l'étiquette de Dombey. Depuis cette époque, cette espèce a été retrouvée par plusieurs voyageurs. Linden la rencontra en 1842, dans la région froide, en allant de Bogotä à Fusagasugä (Colombie), N° 848; Hartweg découvrit à Loja, en 1843, la forme à gros fruits, que M. Bentham décrivit comme une espèce nouvelle (PL. Hartweg., p. 129) sous le nom de R. macrocarpus ; Goudot la trouva à Bo- gotä et près du Tolima, en 1844; Funk et Schlim cueillirent le type à fleurs roses en 1847, à 2,800 mètres d'altitude, dans la Sierra Nevada de Mérida (Vénézuéla), et Purdie, presque en même temps, en envoya de la Nouvelle- Grenade des échantillons à sir W. Hooker. De son côté, M. Jameson récolta en 1856, près des mêmes lieux où avaient passé Humboldt et Bonpland, la variété nommée glandulosus par M. Weddell (Chloris And. IT, p. 231). C'est vers cette époque que M. Triana en desséchait aussi de beaux échan- tillons provenant de diverses localités de la Nouvelle-Grenade : Tuquerrès, à 3000-3200", et Bogotä, 3200. Tous ces échantillons, conservés dans l'herbier du Muséum, à Paris, appartiennent à la forme génuine du nubige- nus, tel qu’il est décrit en tête de cet article. Seul, un des spécimens de Goudot ressemble à la forme majeure, représentée par la plante figurée aujourd'hui et que j'ai rapportée de la Cordillère orientale, dans l'État de Cundinamarca. Ma plante croissait à une altitude de 3000 mètres, dans un de ces petits ravins boisés qu'on nomme boquerones, le pied dans la terre mouillée par l’eau stillante de quelques roches voisines couvertes d’Æymeno- phyllum et d’autres jolies Fougères de ces hauteurs. Elle formait un énorme buisson sous lequel pendaient ses panicules de fruits d’un rouge vermillon- cerise brillant, comme d'énormes framboises. J'en cueillis une énorme grappe dont je fis sur le champ une aquarelle. Les fleurs, en étoiles d'un rouge foncé, formaient un curieux contraste avec ce que nous savons d'ordinaire des Rubus, et je ne devais plus en rencontrer d'aussi belles en Amérique avant de cueillir celles du Rubus odoratus au Canada. La saveur de ces fruits, que l'on vend fréquemment sur le marché de Bogota sous le nom de Moras de Castilla, est agréable, douce ou aigrelette, sans présenter le parfum de nos framboises. On en fait des confitures très appétissantes sous le nom de dulces de mora ; les fruits, très fermes, conservent dans leur belle couleur. Ce curieux et bel arbuste fruitier venant d'un climat où le thermomètre oscille entre + 2° et L 10°, sans jamais descendre à zéro, ne pourrait peut-être supporter les hivers du climat de Paris. Mais probablement dans le midi de la France, avec une situation ombragée, ou sur nos côtes Ouest, sa puissante végétation se développerait librement, et sous l'influence de la chaleur des étés, ses fruits se parfumeraient davantage. C'est un essai que je serais heureux de voir tenter le plus tôt possible. ' En. ANDRé. Nota. — La planche ci-contre reproduit la grosseur exacte des fruits mûrs, mais les styles persistants manquent sur les akènes, et les jeunes fruits devraient être verts ou rosés. E. A. L'ILLUSTRATION HORTICOLE ODONTOGLOSSUM CERVANTESII, var. MAJUS. Jnden, 7 77 4. (De Dannenaeker ad ral. pra mm H orto Linda 1e CCCXIIT. ODONTOGLOSSUM CERVANTESIE, La LLAWE, var. MAJUS. ODONTOGLOSSE DE CERVANTÉS A GRANDES FLEURS. ORCHIDÉES. cole, 1, 1854, pl. 1 CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ : var. in caldar. Europæan. ab ann. 1877 eulta, floribus multo majoribus, maculis vividioribus in petalis sepalisque depictis. O. Cervantesii, La Llave, Orch. Meæ. I, 34, var. majus, Hort. Lind. ETYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : Voir Illustration horti- 9 Le type de cette espèce est connu depuis longtemps dans les serres de l'Europe, pour la beauté de ses fleurs, d’un blanc rosé, élégamment zébrées de bandes transversales couleur cannelle. La plante fût d’abord découverte au Mexique par La Llave, puis par Karwinski, Barker et d'autres collec- teurs-botanistes. La variété membranaceum, figurée dans la Pescatorea (E, t. 5) comme espèce distincte, d’après Lindley, n'en est qu'une forme à fleurs plus grandes et plus belles. Celle que nous figurons aujourd'hui est supérieure à tous égards, par la largeur de ses sépales et de ses pétales, la netteté et l'éclat de ses zébrures, sans avoir rien perdu de son suave parfum. Elle a été trouvée dans un envoi reçu du Mexique par M. Linden il y a quelques années, et fait partie de ces variations grandiflores dont M. Reichenbach a déjà décrit deux formes distinctes sous les noms d'O. Cervantesii decorum et O. C. punctatissimum. Ces plantes sont fort belles, mais celle que nous figurons semble les dépasser toutes par la perfection et la grandeur de ses fleurs. Le traitement des autres Odontoglossum convient à cette variété, c'est-à- dire la serre froide, humide et aérée. : Ep. ANDRE. ss PI, CCCXIV. , DELARBREA (?) SPECTABILIS, sen & anpré. DELARBRÉA REMARQUABLE. ARALIACÉES, ÉTYMOLOGIE : dédié à M. Delarbre, naturaliste français. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : calycis limbus late campanulatus, lobis 5 latis obtusis imbri- catis. Petala 5, ovata, imbricata, caducissima. Stamina 5, filamentis filiformibus; antheræ ovalæ. Discus parvus, crassiusculus, subconicus. Ovarium 2-loculare; styli distincti, erecti, superne clavati, stigmatibus terminalibus. Fructus ovoideus, vix compressus, exocarpio tenuiter paucæ, ovatæ. Pedicelli sub flore articulati. ‘— Nova-Caledonia. — (BExru. ét Hook. Gen. Plant: 1, p. 955.) Delarbrea, Vieillard, in Bull. Soc. Linn. Norm. IX, 542, 395. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : glabra; truncus simplex, erectus, cylindraceus, cinereo- iseus, verruculis oblongis sub epidermide notandis, alteris prominentibus suberosis inter- mixtis; folia crassiuscula 0w,40-0%,50 et ultra longa, impari-bipinnata, 8-10 juga, stipulis vix prominulis cum petioli basi semi-amplexicauli a . compressa cohærentibus, petiolo gracili subtereti supra parum sulcato ad nodos jugorum remotorum tumido, lenticellis nigri- us Consperso, pinnis RP 6-10 longis, nie sessilibus aut subpedicellatis, primariis por ovato-obliquis, terminalibus integris v. loba tis decurrentibus, omnibu prominentibus, subtus pallidioribus; inflorescentia.…… — E Nova-Caledonia in caldar. Linden Gandav. viv. introducta, anno 1876. Delarbrea (?) spectabilis, Linden et André, sp. nov. ? Aralia spectabilis, Lind. Catal. — Cf. Ilustr. hort., 1876, 5° livr., p. 72 (non À. filici- folia, Hort.) — concinna, Hort, Angi. Parmi les plantes à feuillage ornemental de la région australe, peu ont atteint, depuis quelques années, le même degré de faveur que les Ara- liacées néo-calédoniennes. Les charmants Aralia elegantissima et autres variétés à feuillage fin et palmatifide sont les favoris du jour. Plusieurs genres spéciaux à cette région sont représentés par des échantillons vivants, dans les serres de M. Linden, à qui on doit l'organisation de la dernière expédition de découvertes horticoles dans la Nouvelle-Calédonie. La belle espèce à feuilles pennées que nous figurons aujourd'hui est destinée à un brillant succès. A la grâce de son feuillage et à la beauté de L'ILLUSTRATION HORTICOLE DELARBREA (?) SPECTABILIS. 1. De Pannemaeker ad nat. pra. tn Horto Linda J'Énden, ruêt die à rot son port, elle ajoute cette qualité propre à la plupart des Araliacées, d'être robuste et facile à cultiver. On lui réservera une place de choix comme plante d'appartement. Chacun peut voir, à l'Exposition universelle de Paris, dans la serre n° 15, près le restaurant belge, les beaux échantillons que M. Linden vient d'exposer. Ils sont garnis depuis le pied de leurs char- mantes feuilles bipennées, à pétioles renflés aux articulations, sablés de lenticelles noires sur fond vert olive clair. Nous tenons en réserve un certain nombre d’autres plantes de cette famille, provenant des mêmes régions. La plupart sont d'un effet très décoratif, mais leur détermination est difficile, les fleurs et lés fruits ne se développant que sur des pieds adultes. Ep. ANDRÉ. LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. EBOURGEONNAGE DE LA POMME DE TERRE. M. Auguste Stappaerts a communiqué au Bulletin d'arboriculture de Belgique un article intéressant sur un procédé qu'il met en pratique depuis trois ans avec grand avantage pour la culture de la pomme de terre. Au moment de la récolte, il réserve les plus beaux tubercules de grosseur moyenne; il les dépose en couche peu épaisse dans un lieu frais et aéré. L'hiver approchant il les rentre dans une cave et à la fin de février il les reporte au premier local aéré et sec. Quand on va planter les pommes de terre, ces tubercules ont déjà formé des pousses nombreuses, qu'il suffit d'enlever à la main en ne gardant que les deux plus fortes. Dans les variétés très vigoureuses, on ‘les extrait avec un couteau en supprimant une partie de la chair qui entoure la pousse, afin d'empêcher le développement des sous-yeux. Si l'on négligeait cette précaution, il se produirait d'autres pousses à côté de celles qu'on aurait cru détruire. Ce travail devra être fait quatre jours avant la plantation, afin de hâter la cicatrisation des plaies. Les tubercules devront être maniés avec pré- Caution pour ne pas blesser les germes conservés. : D'après une expérience comparative faite par M. Stappaerts depuis plusieurs années, les tubercules épointés se montrent toujours plus pro- ductifs, plus hâtifs et produisent des pommes de terre plus grosses que ceux qu'il plante à côté suivant l’ancienne méthode, c'est-à-dire en laissant tous leurs yeux sans les ébourgeonner. D ë DETECTOR. …— 18 HORTICULTURE D'ORNEMENT, APPRIS LISE SCHOMBURGKRIA UNDULATA, En me dirigeant de Bogotä vers les llanos ou grandes savanes du territoire de San Martin, dans la Nouvelle-Grenade, je rencontrai cette belle Orchidée en abondance sur les schistes lustrés de Quétamé. Les rochers D desséchés qui la supportaient formaient des couches bizarres, le plus souvent inclinées à 45° et plus, quelquefois complètement verticales, pré- sentant le plus souvent ce qu'on nomme en géologie une « stratification discordante. » Sur de robustes pseudobulbes accompagnés chacun de deux longues et larges feuilles épaisses et vert noir, des hampes florales s'élevaient à 1 mètre ou 1,50 de hauteur. A leur sommet, une admirable grappe de fleurs à divisions ondulées, d’un violet foncé, à labelle rouge, était rehaussée par de grandes bractées roses pendantes, rappelant celles de certains Büllbergia. L'ensemble produisait un effet magnifique. La plante était déjà connue. M. J. Linden l'avait découverte en 1841, à La Guayra, puis à Truxillo (Vénézuela), et en 1843, sur les rochers qui avoisinent le fameux pont d'Icononzo à Pandi (1) (Nouvelle-Grenade). Les échantillons qui avaient servi au D' Lindley pour décrire et nommer l'espèce (Bot. Regist., XXX, 1844, mis. 21) venaient de la Guayra. Depuis lors, Wagener la rencontra à son tour à Ocaña, et plusieurs autres voya- geurs l’expédièrent vivante en Europe. Cependant le S. undulata est resté rare dans les collections. On se plaint qu'il fleurit peu. Je suis persuadé que la cause vient d'une culture inap- propriée et que cette plante si rustique produirait chez nous ses belles fleurs comme dans son pays natal, avec un traitement convenable. Tous les échantillons que j'ai envoyés à M. Linden, et qui sont en parfaite santé, proviennent des schistes de Quétamé, où j'ai failli me rompre les os pour les arracher. Ils étaient accrochés par leurs fortes racines à la surface même du schiste, brûlé par un soleil de feu. J'ai relevé l'altitude : elle était de 2100 mètres au-dessus du niveau de la mer, par conséquent dans la région tempérée (tierra templada). Pas une goutte d'eau ne pouvait leur parvenir pendant la saison sèche. Autour d'eux, quelques maigres Thibaudia, des Marcgravia et un Anthurium voisin de l'acaule végétaient à peine sur ce sol embrasé. C'était en janvier, par conséquent en plein été (verano); les fleurs de ces Orchidées s'épanouissaient dans toute leur beauté sans paraître souffrir le moins du monde de la sécheresse. = Ces notes indiquent la culture des Schomburgkia. Il faut les faire jeûner, les laisser flétrir dans une atmosphère sèche de 18 à 25 degrés centigrades, pendant la période qui précède la floraison, de septembre à décembre- janvier. Les fleurs étant passées, vers mars, si la plante conserve chez nous l'époque de floraison de son pays natal, on lui donnera une humidité suffisante pour que les pseudobulbes et les feuilles se développent vigou- reusement, c'est-à-dire pendant une période de cinq à six Mois. J'ai la conviction que, grâce à ce traitement, on obtiendrait du Schom- burgkia undulata, plante rustique à beau feuillage, à fleurs splendides, l'effet le plus décoratif pour nos serres d'Orchidées, et je serais heureux d'appren- dre que des essais ont été faits en ce sens dans diverses collections. Ep. ANDRE, (1) J'ai moi-même retrouvé la plante ultérieurement, en 1876, sur les rochers de Pandi, au lieu même où M. Linden l'avait recueillie trente-trois ans auparavant. Je l'ai encore revue à Panché, et sur le rio Dagua (Colombie), >. LES GRAMINÉES ORNEMENTALES. Tribu nombreuse, élégante, infiniment variée, qui n'était guère considérée que sous son point de vue utile, et que les amateurs des jardins reléguaient dans les accessoires, depuis que Linné les avait qualifiées de « plébéiennes ». Ces plébéiennes redressent maintenant la tête, soit qu'elles viennent des pampas orner nos grands parcs, comme le Gynerium argenteum, soit qu’elles soulèvent des orages entre savants et se montrent à la fois utiles et belles, comme le Reana luxurians. La plupart sont rustiques et faciles à vivre; plusieurs sont indispensables pour la confection des bouquets et sont l'objet d'un commerce important en Allemagne. Dans le midi de la France, on les cultive à cet effet par hectares entiers. Colorées artificiellement, elles se conservent très longtemps et con- stituent de charmants bouquets d'hiver. Nous avons eu la curiosité de rechercher les noms des espèces de Grami- nées aujourd'hui cultivées pour l'ornement. Le plus grand nombre des noms de cette liste se retrouvent dans les cultures de l'établissement Huber et Ci, à Hyères; une autre partie a été relevée dans les jardins allemands, anglais et français; plusieurs sont des plantes vivaces, répandues partout, comme les Bambous. Nous serions reconnaissants à nos confrères de la presse horticole de compléter cette liste sils trouvent de nouveaux noms. Il serait curieux de dresser exactement le catalogue des Graminées ornementales cultivées en plein air en Europe. a liste qui va suivre comprend un certain nombre d'espèces qui nous sont inconnues. Quelques-unes même peuvent être des synonymes et nous ne saurions nous porter garant de la rectitude des dénominations. Cette observation est surtout applicable aux Bambous rustiques et demi-rustiques, qui doivent comprendre en tout un nombre d’espèces inférieur à celui nous donnons ici, sur la foi des collections et des divers catalogues actuelle- ment en notre possession. Agrostis alba, me argentea, minutiflora, nebulosa, Ï, Aira RTE NE Alopecurus nigricans. Andropogon Allionii, argenteus, bombycinus, furcatus, giganteus, . Ischæmum, par- HR busa). Arundo PR Donax, Donax variegata, mauri Ayena brest erilis Bambusa a PT É RTE aa, arundinacea (æidi), aurea, crassinoda, faleata (Arundinaria) (midi), f S ortunei v midi), plicata, Quihoui, reticulata, du id, Simo- nis, coin . (carré), viridi-glau- cescens, rés alta aurea, verticillata (nid, cr eu Beckmannia e dre Bouteloua nee ie Eutriana cur- tipendula). Brachypodium platystachyum, subtile, a m Brizopyrum ares auféronte cristatus, fasciculatus, Ce ioitie exallata, pendula. Chascolytrum erectum Chloris barbata, caribes, cucullata, disticho- phylla, elegans (gracilis), Meccana, myrio- stachys, penicillata, radiata, spathacex, submutica, er Lee iculata). Chloropsis Blanchar Coix chinensis, Lacie. bi — Corynephorus canescens Dactylis glaucescens, glomeraté variegata, his- panica Drotænium ægyptiacum, mucronatum. Diarrhena americana Dichostylis Michelsiana. Diplachne fascicularis. Echinochloa stagnina. Eleusine Barcinonensis, coracana, distans, + oligostachya, penicillata, Purshii, , tocusso, tristachya. Mu: arénürius, Caput Mecusæ, Engelmanni, giganteus, glaucus, hystrix. Eragrostis cylindrifiora ; en maxima , poæoides, plumosa, tephrosan Erianthus Ra avennæ , Re re rictus. Eulalia japonica variegata. Festuca altissima, Capillata, glauca, nigres- cens, nigricans, pectinella, rigida, viridis. Gymnothrix ; er Jatifolia. Gynerium argenteum, arg. fol. varieg., arg. roseum, arg. Fr arg, variet, div Hordeum jubatum, myuroides. Imperata saccharifolia. Kœæleria phleoides. Leptochloa chiens, domingensis, filiformis, gracilis, virgat Melica nes Ptit, ciliata, festucoides, Magnolii. Milium multiflorum, nigricans. Panicum altissimum, capillare, coloratum, Crus galli, Crus galli americanunn, elatum, elegans, eruciforme, frumentac ceum, geni- culatum, lomentaceum, Mandschur ricum, On cultive donc aujourd'hui plus marginatum, monostachyum, mollissimum, oryzinum, se pseudo-muricatum, culiflorum, versicolor, vio- laceum, pe Wrightii Paspalum elegans, japonicum, lentiferum, atum). F = = a te = © sS = S n Ld & Pennisetum cenchroides, compressum, disty- lum, fimbriatum, np selosum, de ideu Pentameris mé aris andiaces medio-picta. eum Bœbm riatieun Thoi capillaris, is, Eragrostis, sene- sis Podosæ æmum RÉ Reana luxur Robuba grac Saccharum aise Maddeni. Sesleria argentea. Setaria aurea, glauca, japonica, nubica, ver- sicolor. Sorghum Halepense, Nankinense. Spartina cynosuroides. Sporobolus heterolepis, tenacissimu Stipa arenaria, Calamagrostis, caserne sis, capillala, formicarum, intricata, papposa pme rosea (Monachyron roseum), Tene- riffæ, violacea. Fri CR monostachyum. Uniola latifo Uralepis Sc . Vilfa capensis. Zea Maïs campestris, M. fol. varieg., M. gigan- tea (Caragua). de deux cents espèces (la liste qui précède en contient 230) de Graminées ornementales dans les jardins de l'Europe: un petit nombre seulement exigent le climat du midi de la France, la plupart sont rustiques. Il y a donc là une branche de la culture encore peu développée, sur laquelle nous aurions beaucoup à dire.Qu'il nous suffise d’avoir lancé un ballon d'essai en publiant cette nomenclature et appelant l'attention des amateurs sur ce sujet intéressant. : Ep. ANDRE. CULTURE DE L'ANTHURIUM nr nn Le Cette ares admirable par la couleur et l'abondance de ses Éture:e fourni à M. Bertrand, amateur distingué d'horticulture, à la Queue-en- Brie (Seine-et-Oise), l'occasion de faire une exposition tout-à-fait extraor- en dinaire. Il avait garni toute une serre, dans le jardin du Trocadéro, d'échan- tillons splendides de cette plante. C'est par centaines qu'on pouvait les compter. La culture de l'A. Scherzserianum est facile, mais elle n'est pas générale- ment comprise comme elle le mérite, et le jardinier de M. Bertrand, M.S. Rigault, vient de combler cette lacune en donnant à la Revue horticole une notice culturale dont nous croyons utile de reproduire la substance. Une température de 15 à. 18 degrés suffit pour les plantes adultes et de plus de trois ans, pourvu que la serre soit sombre et humide. Les pots- terrines, bien drainés, sont les meilleurs. La terre doit être tourbeuse, très spongieuse, grossièrement concassée et mélangée de racines de bruyère et de sphagnum; les arrosements seront copieux et les bassinages fréquents pour la chaleur. Toutes les six semaines, on essuiera les feuilles, on lavera les pots et on tiendra meuble et propre le dessus de la terre. Les plantes adultes ne seront rempotées que tous les deux ou trois ans; on coupera les racines chétives, en ne laissant que celles du collet raccour- cies à deux ou trois centimètres de longueur; les plantes repousseront ainsi très vite, mais la floraison sera moins abondante l’année suivante. Il faut souvent rechausser le collet, d'où partent de nouvelles racines. Avec cette culture, les Anthurium donnent des feuilles de 30-35 centimè- tres de longueur sur 7-8 de large, et des spathes de 10 à 11 centimètres sur 13 à 14 de longueur. On les multiplie en coupant la tête des plantes et en la bouturant ; il sort alors, de la souche, des bourgeons que l'on sépare et boutüre également, mais le semis est le mode le meilleur et le plus rapide. On sème les graines aussitôt qu'elles sont mûres, en terre de bruyère et en serre très chaude. On laisse les graines sur le sol; elles germent en quatre ou cinq jours. Trois mois après, on repique les plants dans des terrines, à 5 millimètres de distance l’un de l'autre. L'année suivante, on les remet dans d'autres ter- rines, à 4 centimètres de distance, et on les empote la troisième année, où elles commencent à fleurir. On peut recommander de mettre un peu de sphagnum sur les pots pour entretenir la fraîcheur au collet des racines. J. LEBERT. LCR LE ST 5 D — MÉLANGES. EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. PREMIÈRES SÉRIES DE L'HORTICULTURE. 1e Quinzaine de mai. Le nombre et la répétition des concours en douze séries nous font un devoir de décrire très sommairement les apports des exposants. Les premières séries ont été un peu effacées, d’abord parce que rien ms MS n'était prèt encore au moment de l'inauguration, ensuite parce que la saison était défavorable. Toutefois quelques envois remarquables étaient dignes de notre attention. Les arbres fruitiers, forestiers et d'ornement ont été largement repré- sentés. On remarque les collections des enfants d'André Leroy, celles de MM. Louis Leroy, Baltet, Croux, Paillet, Ve Durand, Defresne, Oudin, F. Jamin, etc. Des apports considérables de Rosiers sont dus à MM. Ver- dier, Margottin, Baltet, F. Jamin, Levêque et fils, Duval, Paillet, Cochet, H. Jamain, etc. Les Azalées de M. David, de Versailles, et celles de MM. Lemoine et Choinière, d'Angers, ont montré quelques bonnes plantes, sans pouvoir lutter avec celles de Belgique. Les plantes nouvelles de M. Wills n'ont pas craint d'affronter les rigueurs de la saison. On remarquait dans sa serre : Nephrolepis Duffi, . Sadleria cyatheoides, Adiantum tetraphyllum gracile, Microlepia hirta v. cris- tata, Adiantum Neo-Guineense, Anemidictyon Phyllitidis tessellata, parmi les Fougères. Les Croton Challenger, Earl of Derby, falcatum, Moorei, pictu- ralum, Queen Victoria, Rex, montraient les progrès faits dans ce beau genre. L'Anthurium Dechardi était représenté par un échantillon à plus longue spathe que ceux même que j'ai rapportés de Colombie (ce qui prouve l'influence rapide de la culture). Deux autres espèces du même genre, les A. Veitchianum et Warocqueanum, étaient remarquables, surtout la première. Les. Eranthemum Eldorado, Chevalliera Veitchiana, Artocarpus eburnea, Davidsonia pungens, Grevillea filicifolia, Pandanus Pancheri, et une série de nouveaux Dracæna, complétaient cet apport. La variété de Rhododendron de M. Oudin, nommée Boule de neige, formait un grand massif du plus charmant effet. Les Rosiers Thés forcés de MM. Margottin et Lévêque étaient beaux, bien cultivés et d’un parfum pénétrant. Des lots de Pensées de M. Batillard, les admirables fleurs de pleine terre de MM. Vilmorin, les Résédas de M. Machet, quelques légumes forcés complétaient cette première série, dont l'intérêt a été un peu effacé dans l'immense déballage de l'inauguration de l'Exposition. Ep. ANDRÉ. BIBLIOGRAPHIE. Les plantes de la Bible (1). — Sujet qui a depuis longtemps occupé les hommes de loisir et qui vient d'inspirer à l’ancien curateur des jardins de Kew un petit volume plein de faits intéressants et que nous recom- mandons à nos lecteurs. (1) Bible plants, un vol. avec lithographies, chez Hardwicke, à Londres. hi Bibliographical index to North-American plants. — Ce livre utile entre tous est publié par M. Sereno Watson, sous les auspices de la Smithsonian Institution. I] renferme, dans la première partie qui vient de paraitre et qui va jusqu'à la fin des Polypétales, une immense quantité de renseignements. Son objet est d'indiquer les auteurs qui ont parlé de toutes les plantes du Nord-Amérique, du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest, compris même les citations des revues périodiques. C'est une bibliographie élaborée avec un grand soin et une longue patience, et nous n'attendrons pas la fin de l'ouvrage pour conseiller à tous ceux qui s'occupent de la flore de l'Amérique du Nord de l'avoir dans leur bibliothèque. Parcs, promenades et jardins de Paris (l). — Cette deuxième édition de l'intéressant livre de M. Robinson sur les promenades et les jardins de Paris vient de paraître. Elle contient plus de cent illustrations nouvelles, faites sous l'œil même de l’auteur et qui nous fait connaître Paris et ses promenades publiques mieux que tous les guides connus jusqu'ici. Nous espérons voir bientôt paraître une édition française de ce bon et beau livre. Instructions pour les semis de fleurs de pleine terre (2). — Nous venons de recevoir ce très intéressant petit ouvrage de MM. Vilmo- rin-Andrieux et Ci. C'est la sixième édition d’une publication dont l'éloge nest plus à faire. Ce vade-mecum indispensable à quiconque veut cultiver avec succès les fleurs de pleine terre est l'abrégé du beau livre publié par ces MM. sur le même sujet, et qui reste le modèle des monographies hor- ticoles parues jusqu'à ce jour. L'amélioration qui constitue le caractère principal de cette sixième édition réside dans la suppression des signes conventionnels indiquant les procédés de culture pour chaque plante, ce qui forçait le lecteur, — toujours un peu paresseux sous Ce rapport, — à chercher sans cesse la clé de ces figures. Désormais on trouvera la culture décrite en quelques mots à la suite du nom de chaque plante. C'est à M. Maurice Vilmorin que nous devons cette intelligente modifica- tion. Il fait ses premières armes dans la littérature horticole en contribuant à augmenter la perfection d’un livre déjà très bon; c’est un début dont nous tenons à le féliciter. Ep. ANDRÉ. (1) Aux bureaux du Garden, 37, Southampton street, Covent Garden, London. (2) Chez Vilmorin-Andrieux et Cie, 4, Quai de la Mégisserie, Paris. CHRONIQUE HORTICOLE. Juin 1878. Exposition Universelle de Paris. — La liste des membres du Jury a été publiée dans le Journal officiel. Elle contient les noms suivants, en ce qui concerne l'horticulture, qui est divisée en 6 classes, et fait partie du groupe IX. Président du groupe. — M. G.-J.-G. Krerck (Hollande), ancien ministre de la guerre. Premier Vice-Président. — M. JoIGNEAUXx. député de la Côte-d'Or. Second Vice-Président. — M. le V'® DE VizLa Maïor (Portugal), recteur de l'Université de Coïmbre. Secrétaire. — Ct° DE GALBERT, de la Société d'Horticulture de l'Isère. M. VERLOT, du Muséum de Paris. CLASSE 85. — Serres et matériel de l'horticulture. Jurés titulaires. — MM. J. Wirzs (Angleterre); BARRAL, secrétaire général de la Société centrale d'Agriculture de France; DARCEL, ingénieur en chef des ponts et chaussées ; JoLY, vice-président de la Société centrale d'Horticulture. Jurés suppléants. — MM. TRICOTEL, fabtioet de kiosques; JoziBots, jardi- nier-chef du Luxembourg. CLASSE 86. — Fleurs et plantes d'ornement de pleine terre. Jurés titulaires. — MM. J. LINDEN, membre de la Commission belge; INDEN (Luxembourg, S'-Marin, Monaco), horticulteur, à Gand; GALESLOOT (Pays-Bas); DUCHARTRE, membre de l'Institut; TRUFFAUT, père, horticulteur à Versailles; CARRIÈRE, chef des pépinières du Muséum. Jurés suppléants. — MM. BERTIN, père, horticulteur à Versailles; LAFOR- CADE, jardinier principal du Bois de Boulogne; H. JAMAIN, fleuriste. CLASSE 87. — Plantes potagères. Jurés titulaires. — MM. KouBo (Japon); CHATIN, membre de l'Institut; LAIZIER, maraicher. Jurés suppléants. — MM. JoRET, ancien négociant en fruits; SIROY, hor- ticulteur. CLASSE 88. — Fruits et arbres fruitiers. Jurés titulaires. — MM. Van LENNEP (Pays-Bas); J. DECAISNE, membre de ‘Institut: Du BREUIL, professeur d'arboriculture; BUCHETET, mouleur en fruits. Jurés suppléants. — MM. CoLOMBIER, fils, pépiniériste; MICHELIN, de la Société centrale d'Horticulture. TOME xxv. 1878. 6m LIvR. nu CLASSE 89. — Graines et plantes d’essences forestières. Jurés titulaires. — MM. BOUQUET DE LA GRYE, conservateur des forêts; ISSOT, conservateur du Bois de Boulogne; GouauLr, jardinier en chef du Muséum. ; Jurés Suppléants. — MM. LEPAUTE, conservateur du Bois de Vincennes: UÉNOT, marchand-grainier, à Paris. CLASSE 90. — Plantes de serres. Jurés titulaires. — MM. BUREAU, professeur de botanique au Muséum : RILLIEUX, professeur à l’Institut agronomique ; Quixou, chef des cultures du jardin d’acclimatation. à Jurés suppléants. — MM. I. Leroy, horticulteur, à Passy; ÉD. ANDRÉ, rédacteur de l'/lustration horticole; BERGMANN, chef des cultures de Ferrières (Seine-et-Oise). - Les opérations du Jury officiel de l'horticulture ont commencé par la vérification des décisions prises par la Commission préparatoire, établie pour juger les concours antérieurs au 16 juin; elles seront régulièrement continuées pendant la durée de toute l'Exposition, en se divisant en visites de quinzaine, le 1° et le 16 de chaque mois, de manière à passer en revue tous les produits horticoles qui se succèderont au Champ-de-Mars et au Trocadéro. Destruction des Limaçons et Limaces par la bière. — La Revue horticole a publié une note de M. Tourniol, de Limoges, disant qu’il détruit les mollusques en les attirant avec un plat rempli de bière, M. Van der Haer à essayé le procédé sans succès, et loin de constater l'empresse- ment des limaces par ce liquide, il les a vu fuir avec la rapidité relative dont elles sont capables quand il les a mises en communication avec la bière. Voilà des opinions absolument contradictoires. Sub judice lis est, dirait notre pauvre Lemaire. Qui aura le dernier mot dans ce débat? Les Roses du Japon, — M. J. Sisley s'occupe de cet intéressant sujet. Nous espérons qu'il en sortira quelque chose d’utile, pour infuser de nouveaux types dans les variétés innombrables que nous possédons. M. Sisley a demandé à plusieurs Journaux et des horticulteurs des éclaircissements sur le Rosa rugosa et ses variétés. Je ne puis que répéter ce que j'ai déjà dit : Le R. rugosa type a produit plusieurs variétés encore mal déterminées. Les plus anciennement connues sont à fleurs doubles; il en existe de blan- ches. Je les ai vues cultivées côte à côte chez M. A. Lavallée, à Segrez. L'une des plus belles de ces variétés, sinon la plus belle, à nombreuses et larges fleurs ponceau, en bouquets terminaux, a été introduite du Japon par Maximowiez. C’est elle que j'ai nommée Rosa rugosa Regeliana (Illust. hort. 1871, p. 59). La plante a été mise au commerce par M. Linden en 1871. Lilium auratum. — Nous trouvons dans la Revue de l'Horticulture belge une note très intéressante sur la culture de cette superbe Liliacée au Japon, en vue de l'exportation. Elle mérite d'être en partie reproduite. « Depuis le succès de cette plante en Europe, « dit notre confrère, » les Japonais, qui sont des gens éminemment pratiques, se sont mis à cultiver le Lilium auratum tout comme on cultive chez nous les fèves et les pommes ss de terre. C'est surtout du côté d'Enoshima et du lac Hakone, dans la direc- tion des monts Jujisana, que le voyageur peut admirer ces immenses champs de « Yama-Muri » ou Lis des Montagnes; il éprouve en les voyant une sen- sation analogue à celle produite par les plaines de Tulipes et Jacinthes qui embaument Haarlem. Il est difficile de se rendre compte de la puissance des effluves odorantes qui doivent s'échapper de ces milliers de fleurs; il : paraît même que cette odeur est telle qu'on la supporte difficilement. La récolte des bulbes se fait aussitôt après la chute des feuilles. Ceux destinés à l'exportation sont soigneusement triés, séchés, emballés en caisse dans de la terre sèche, et livrés aux négociants qui les expédient en Europe. » Exposition de la Société royale d’Horticulture de Londres. — Du 28 au 31 mai cette grande exhibition a eu lieu, dans les jardins de South Kensington, avec un plein succès. Parmi les apports qui ont présenté le plus vif intérêt nous pouvons citer : Les 85 admirables Rosiers forcés de M. Turner, de Slough; les plantes à beau feuillage et à fleurs de MM. Veitch, qui occupaient la partie centrale. On ÿ remarquait de charmantes Orchidées, les Croton er are Katonii et C. Sintitzianus, des Sarracenia, Gloxinias de semis, etc. Les Palmiers, Fougères, Cycadées, Dracæna et les plantes nouvelles de MM. Bull et Williams ; Les groupes de plantes en mélange, arrangées pour décoration, par M. Wills; . Les Rosiers _ sad Paul & Son, de Cheshunt, inférieurs seulement à ceux de M. Turn Les Azalées & Eds de MM. Lane & Sons, de Berkhamstead ; les Azalées de M. re les plantes de serre froide de M. Wheeler et de M. J. F. Williams; Les plantes variées en fleurs, Pelargoniums, Azalées, Pyrèthres, de nombreux exposants ; Les huit sortes de fruits de Lord Carrington; les Ananas des cultures de S. M. la Reine; les Raisins de Lord Bagot, de Mr° Tristam; les Fraises de M. Moss; les Légumes de Lord Carrington, etc. Nous devons nous borner à . cette indication sommaire et applaudir à la pleine réussite de cette fète horticole. Les feuilles de Figuier et la viande. — On a souvent recom- mandé, — et tous les habitants des pays chauds connaissent ce procédé, — les feuilles de Papayer (Carica Papaya) pour ramollir la viande. Nous tenons de M.J. Van Volxem que les feuilles du Figuier ordinaire remplissent le .: même objet et qu'il suffit d'en envelopper la viande dure pour la mettre en . peu d'heures au degré voulu de tendreté. Destruction des herbes dans les allées. — Au moyen d'un mé- lange composé de 500 grammes d’arsenic bouilli dans 4 litres d’eau, que l'on verse dans 20 litres d’eau froide, on arrose les allées une fois par an et l’on détruit ainsi complètement les herbes. Le procédé est simple; il a pour seul inconvénient le danger d'employer un poison si terrible. Société linnéenne de Londres. — Les membres ce ! suivants viennent d'être élus par la SOUS MM. T. Caruel, de Pise; E. Cosson, de ous Paris; G. Engelmann, de St-Louis, Missouri: E, Fenzl, de Vienne; J. Sachs, de Wurzbourg,. D' Bornet, son digne compagnon d'études pendant 18 ans, seront ainsi plus vivement signalés à la reconnaissance des savants. De plus, M. Naudin, le savant directeur de cet établissement, nous informe que le jardin Thuret, devenu tout à la fois jardin botanique, jardin expérimental, laboratoire de recherches, école d'horticulture, seul de son genre en Europe, est désormais ouvert aux savants, de toute nationalité, qui voudront y venir étudier, faire des recherches sur les plantes et les animaux marins, etc. Ils seront logés gratuitement dans la maison, et la seule condition exigée pour qu'ils jouissent de cette faveur est d’être présentés par quelque savant ou recommandés par leurs propres travaux. Nous avions raison de dire que nous rapportions une heureuse nouvelle pour la science. NÉCROLOGIE. Le D' BerNouiz11. On annonce que ce botaniste, bien connu pour les collections de plantes qu'il avait recueillies et décrites dans le Guatémala, est mort récemment à San Francisco. à l'horticulture depuis de longues années par son amour des plantes, son zèle pour la Société orléanaise, le rôle qu'il avait joué dans les expositions d'horticulture de sa région. C'était un excellent homme et un érudit. On connait de lui un très bon petit livre sur le Fuchsia, monographie horticole de ce genre charmant. le commencement de leur évolution, les jeunes rosettes de feuilles des branches à fruit du Pêcher, a été considéré tion puérile, par d’autres comme un excellent moyen de hâter la prod des fruits AND L'ILLUSTRATION HORTICOLE ASPLENIUM PABEACEUM. Llinteon rLbl RD CCCXV. ASPLENIUM PALEACEUM, r. Brown. DORADILLE ÉCAILLEUSE. FOUGÈRES. ÉTYMOLOGIE : de #, privatif, et de ærA#r, la rate. On employait autrefois les Asplenium contre les affections de cet organe. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Sporangia venis transversalibus imposita, in soros lineares core. Indusia membranacea, e vena ARE orta, versus costam libera. — Filices habitu modum vario, in toto orbe, præter extremum septentrionem as frondibus simplicibus, HAE amplissimis, pinnatfidis, pinnatis, decompositisque. (Exp PI. 630.) Asplenium, Linné, Gen. PI. 1178. — R. Brown, Prodr. 149. — Juss. Gen. 15. Etc. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : cæspitosum ; caudex 0m,025-0m,075 longus, repandus, dense squamosus; frondes 0®,15-0w,22 longæ, 0,035-0",050 latæ, interdum apice radicantes et pro- liferæ, rachide dense piloso pinnis utrinque 12-20 subsessilibus 0"020-0%,025 longis, 0,010- Ow,015 latis, marginibus irregulariter inciso-dentatis, basi supera auriculata abrupte angus- tata, infera obliqua truncata, textura subcôriacea, venis flabellatis, sulcatis, supra conspicuis ; sori lineares, fere Re Cort — Australia tro Rs À. palea , R. Brown, Prodr. Nov. . p. 151. — Mettenius, Asplen. No 118b. — Hook. Spec. Fit L. CXCIX. se et #5 pe Fil. p. 208. Cette Fougère a été découverte par M. Brown au commencement de ce siècle, dans les collines de Bersaker, au Nord-Est de l'Australie ; elle vient également dans les îles Frankland. Les échantillons actuellement en possession de M. Linden ont été introduits par lui de la province de Queensland. C'est une très jolie espèce en touffes compactes couchées ou légèrement relevées, à rhizome écailleux. Ses feuilles sont pennées, de texture ferme, d'un vert foncé, couvertes de poils sombres ; elles atteignent 15 à 25 centimètres de longueur, sont brièvement pétiolées et portent des divisions nombreuses, rapprochées, obliquement rhomboïdales ovales sub- lobées obtuses dentées inégalement en scie, a base supérieure tronquée et formant une oreillette ou lobe denté; la division terminale est subpinna- tifide et son extrémité recourbée s’enracine généralement dans le sol et y devient prolifère, Les veines sont en éventail, fourchues, saillantes en dessus, sans nervure médiane distincte; les sores sont linéaires et occupent le disque des pennes en deux rangées ; les involucres membraneux s'ouvrent vers le centre. La nature ferme des frondes de cette Fougère, qui indique une culture facile, en serre tempérée, augmente encore l'intérêt qu'elle présente par la grâce de ses découpures et la régularité de son port. : Ep. ANDRé. PI. CCCXVI. AMURPRUPHALE US LACOURIT, zinpex & apré. AMORPHOPHALLUS DE LACOUR. AROÏDÉES. ÉTYMOLOGIE et SRE GÉNÉRIQUES : Voir {lustration horticole, XII, pl. 424, et Kunth, Enum. P1., 1 CARACTÈRES ne tuber subrotundum, solidum, proliferum ; folia glabra, petiolo erecto cylindraceo tenuiter striato sulcato, albido v. roseo colore maculis olivaceis, apice in petiolulis 3 (in specim. observ.) canaliculatis segmentiferis decomposita Frans sessilibus r intense viridia maculis albis conspersa, costa parum immersa, nervis He id curvatis ante-marginalibus, subtus pallidiora costa prominente striata; flore — In insula Cochin- rio Phu-quoc legit vivum cl. botanophil. Contest-Lacour, anno 1872. — Ad. viv. desc. in hort. L 7 À PRET Lacourii, Lind. et And. spec. nov. M. Contest-Lacour, à qui nous dédions cette plante, a été botaniste- horticulteur du gouvernement français dans l'Inde pendant plusieurs années, soit à Pondichéry, soit dans l’île de Phu-quoc. Nos lecteurs se rappelleront avec intérêt plusieurs articles de lui publiés dans ce recueil. Il à contribué à faire mieux connaître la flore de ces contrées, au moyen des collections de plantes sèches qu'il a formées dans des conditions très difficiles, et souvent même au péril de ses jours. M. Contest-Lacour a malheureusement rapporté en Europe une santé profondément altérée par de longues fatigues sous ce climat meurtrier; il est digne, à tous égards, de nos sympathies. L’A. Lacourii, qu'il a expédié vivant de l'ile de Phu-quoc, est une plante dont le port rappelle celui de ses congénères, mais qui s'en distingue par la forme des segments de ses feuilles et leur maculature blanche, analogue à celles de plusieurs Dieffenbachia. Nous savons, d’ailleurs, peu de chose sur cette plante en dehors de la description incomplète que nous en pouvons faire sur des échantillons qui n’ont pas encore fleuri. Ni la Flora cochin- chinensis de Loureiro, ni les autres ouvrages qui mentionnent des Aroïdées de cette région ne nous ont fait trouver trace de cette espèce, que nous donnons ainsi comme nouvelle sous toutes réserves. Nous l’offrons comme une belle plante à feuillage d'ornement, en exprimant le désir qu’elle soit rustique comme l'A. Rivieri, également originaire de Cochinchine, et qui est devenue la plante populaire que tout le monde possède aujourd'hui. Ep. ANDRé. L'ILLUSTRATION HORTICOLE AMORPHOPHALLUS LACOURII. L'ILLUSTRATION HORTICOLE l. AZALEA MOLLIS var. aurea floribunda. ” À » D) » PRINCE TROUBETZKOY. € Ps " k à l + 0 ru. D. De Pa nnemaeker 24 rat Prat Morte ina J'inien. ] ue PI, CCCX VII. AZALEA MOLLIS, lune, var. AZALÉES A FEULLES MOLLES, VARIÉTÉS NOUVELLES. ÉRICACÉES. ETYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : Voir Zlustration horti- cole, 1871, pl. 132. CARACTÈRES DES VARIÉTÉS FIGURÉES : Nouvelle série, à fleurs diversement colorées, de cette remarquable tribu d'arbustes de pleine terre. Nous ne saurions trop les louer, jusqu'à ce qu'ils soient aussi répandus que les Spirées ou les Rhododendrons pontiques. Ces jolies variétés proviennent de semis opérés par M. Ambroise Ver- schaffelt, de Gand. LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. L'IGNAME RONDE ET SA CULTURE (1). L'Igname de Chine est très certainement un excellent légume, mais pen- dant assez longtemps on n'a connu que l'Igname longue qui s'enfonce à un mètre et plus dans le sol; les difficultés de l'extraction, jointes à un assez faible rendement, ont naturellement limité la culture de ce tubercule. Depuis, M. Doùmet, président de la Société d'Horticulture de l'Allier, a propagé une Igname à forme ronde, par conséquent d'une culture beau- Coup plus avantageuse. Nous croyons être agréable à nos lecteurs en leur communiquant la réponse de M. Doûmet aux questions posées à ce sujet par MM. Vilmorin-Andrieux et Cie. « Une pratique de plus de vingt ans dans la culture des Jgnames m'a prouvé que, pour en obtenir de beaux tubercules, il faut que le plant soit gros et qu'il ait au moins deux ans. Dans ces conditions, le volume du tubercule, ainsi que son poids, double à peu près chaque année, c'est-à-dire qu'un plant de 250 grammes donne un produit de 300 grammes environ, et, dans (1) Le Sud-Est, mai 1878, p. 189. 00 une terre légère et bien amendée, la progression se maintient jusqu’à la troisième année au moins, tant pour l’Igname longue que pour l'Igname ronde. Il n’est donc pas étonnant qu’en divisant trop celles que je vous ai envoyées, votre jardinier en ait à peu près annihilé le rende- nt. » ur ere continuée à Baleine, cette année, vient encore confirmer cette règle. Jugez- : trois pieds d'Igname ronde, restés en place dans l'endroit d’où provenaient celles que vous avez rm ont donné le rendement suivant : » Le premier, Auit tubercules un peu aplatis, agglomérés et soudés ensemble, ressemblent dents, pèse 315 grammes, et le troisième, qui n’a que six tubercules, est de poids de 294 gr » J'ai ensuite arraché au hasard, dans une planche plantée en mars 1877, en tubercules divisés, trois autres pieds qui n'ont donné chacun qu'un ou deux tubercules à peu près ronds, ne pesant que 71, 67 et 65 grammes. Or, comme chacun de ces plantes ne pesait à la plantation de 50 à 55 grammes, le produit a doublé à peu près, mais il reste HA +08 tandis que si les pieds n'avaient pas été divisés, composés qu'ils étaient de frois ou quatre tubércules chacun, le rendement aurait été, comme pour les trois pieds restés en place, de . à 500 grammes, sur une même superficie de terrain. » Afia d'être bien fixé sur ce point, je continue à cultiver, comparativement, trois PndeEs où les Ignames rondes restent un an, deux ans et trois ans en place; mais le résultat ne s connu qu’à ge 1878-1879 ; s’il peut vous intéresser alors, je me ferai un plaisir de vous te communique » En résumé j'ai toujours considéré l'Igname ronde ou longue comme un légume excellent, mais de luxe, dont le rendement annuel, relativement faible', ne peut être comparé à celui A. DoûmeEr. + 0 <—————— HORTICULTURE D'ORNEMENT. FLORAISON PRINTANIÈRE DES PLANTES BULBEUSES. Les amateurs de ces jolies plantes se font rares. Très peu ont conservé les traditions des anciens collectionneurs qui, depuis Parkinson et les Hollandais, apportaient de l'enthousiasme à la culture des oignons à fleurs. Cependant ces plantes sont aussi méritantes que jamais et le nombre des spèces à cultiver est considérable. Je n'en veux pour preuve que la très intéressante liste qui suit, publiée dans le Gardeners Chronicle, par . J. Elwes, de Cirencester. Elle énumère les plantes bulbeuses en fleurs du 28 avril au 4 mai dernier dans le jardin de cet habile cultivateur et liliographe. Nous la reproduisons, espérant exciter chez quelques-uns de nos lecteurs une recrudescence d'affection pour ces charmantes délaissées. Les espèces marquées * étaient seules cultivées sous châssis. - Tulipa. — Vin ee sans compter de nombreuses variétés horti- coles. Les plus beaux types sont : T. Eïichleri, armena, undulatifolia, mon- tana (Hageri), Drifanidié pulchella, Greigii, Didieri, platystigma, id TE 2 Fritillaria. — Vingt espèces. À noter: F. lanceolota, Sarana, obliqua, leucantha, acmopetala, Forbesii, Lycia, macrantha, dasyphylla, olympica Muscari. — Huit espèces. A noter : M. armeniacum, Erythronium gigan- teum, passé depuis peu. Narcissus. — Douze espèces. À recommander : N. muticus et triandrus. Corbularia nivalis. Ornithogalum. — Six espèces, dont la meilleure est ©. glaucophygllum. Scilla. — Six espèces. Polygonatum. — Six ou sept se P. giganteum, oppositifolium, biflorum. Streplopus roseus. Hellonias bullata. Trillium. — Six espèces. Camassia Leichtlini et Brownii. Zygadenus Fremonti. Anticlea Nutalli. *Milla peduncularis. *Cyclobothra elegans. Puschkiniu scilloides. Leucojum œstivum. Clintonia borealis. Uvularia grandiflora. Allium triquetrum. Triteleia uniflora v. lilacina. *“Zephyranthes Atamasco. *Sprekelia formosissima. *Callithauma viridiflora. *Bomarea Caldasii. 4 ‘ ‘ *Jris Suxiana, iberica-hybrida, *I. lacustris, cristata, sp. Californiæ, pumila lutea, biflora, Le om *Xyphion. * Ixilirion montanu *Cypripedium rentale, *C. candidum, *pubescens, *parviflorum. *Bletia hyacinthina. Orchis mascula. ‘ Aceras anthropophora, et nombreuses autres Orchidées terrestres rustiques. *Watsonia angusta Anigosanthus Manglesti. *Libertia ixioides, L. elegans. *Gladiolus tristis. . Sisyrinchium californicum. *Sparaxis tricolor. *Arthropodium pendulum “Arisæma speciosa, *Sieboldi, *concinnum. Arisarum vulgare cornutum. Sauromatum guttatum. *Dietes Huttoni. Asphodeline lutea. *Rhodea japonica. Æniphofia triangularis. *Tulbaghia acutiloba. *Bowiea volubilis. *Ornithogalum virens. Dans ces cent quarante et une espèces on remarquera que vingt-huit seu- lement avaient été maintenues sous châssis. Il reste donc 113 espèces en fleurs à la*fin d'avril, en plein air, sans abri. Cette collection peut encore être augmentée et la plupart de ces jolies espèces se contentent d'un terrain léger, sableux, pour s'épanouir dans toute leur fraicheur. DETECTOR. LA GESSE A GRANDES FLEURS. Cette belle espèce vivace, rustique, d'une extrême vigueur et d’une rare beauté, est à peine connue des amateurs d'horticulture. Il y a près d'un demi-siècle qu'elle est dans nos jardins, et c'est dans les écoles de botanique qu'il faut presque toujours la chercher. Au Muséum de Paris, une touffe énorme tapisse le mur du carré dit « des couches », exposé au midi, et chaque année elle se couvre de charmantes fleurs pourpres. Le Zathyrus grandiflorus, Sims, est originaire de l'Europe méridionale. On l'a trouvé d'abord en Sicile, dans les forêts qui entourent Palerme et sur les flancs de l'Etna. Rafinesque lui avait donné le nom de Pisum biflorum, qui n'est qu'un synonyme. Depuis lors, la plante a été retrouvée en maints endroits; je l'ai moi-même récoltée, en pleine floraison, dans un ravin du cap Tumulo, sur le chemin pittoresque qui conduit de Vietri à Amalfi, dans le golfe de Salerne, près de Naples. Elle grimpait sur les Arbousiers, les Myrtes et les Lauriers-tins qu'elle couvrait d'un épais manteau de verdure et de fleurs. On peut multiplier la Gesse à grandes fleurs par graines ou par division Rte c'est une excellente plante dont la culture doit être tirée de oubli. Ep. ANDRéÉ. TC RER | MÉLANGES. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES PALMIERS. La littérature descriptive, sur la famille des Palmiers, s'augmente de jour en jour. Nous signalions naguère les travaux de classification et de géographie botanique de M. Drude sur ce sujet, et plus récemment le beau livre de M. O. de Kerchove, en faisant valoir le grand intérêt de ces publications au moment où la faveur générale entoure les Palmiers, sans que leur connaissance soit encore assez répandue. Cette manière de voir A En est partagée par M. Hemsley, qui, dans deux articles du Gardeners’ Chro- nicle, appelle l'attention de ses compatriotes sur le même sujet. En effet, les Palmiers ont été jusqu'ici en plus grande faveur sur le continent qu'en Angleterre, où les locaux pour les grandes plantes de serre chaude sont peu répandus, et où les amateurs étaient jusqu'à présent attirés vers les plantes à fleurs et à feuillage coloré. On en peut encore voir la preuve dans les Expositions anglaises, toujours moins riches en Palmiers que les Expositions belges. Mais ce goût s'affirme de plus en plus de l'autre côté du détroit et avant peu les anglais se montreront habiles dans la culture des Palmiers comme dans tant d'autres spécialités. Revenons aux publications palmographiques. L'énumération des Palmiers australiens, publiée par MM. Drude et Wendland et dont nous avons donné un résumé (ZUL. hort., 1877, p. 35), est arrivée à temps pour servir au dernier volume de M. Bentham sur la flore d'Australie. Ce travail énumère la plus grande partie des Palmiers de la région australienne, à l'exception de plusieurs espèces néo-calédoniennes . Que nous aurons occasion de décrire. Dans sa flore de l'ile Maurice et des Seychelles, M. Baker a publié 15 espèces réparties dans 10 genres différents. La plupart de ces Palmiers sont introduits dans les cultures européennes: ils se rangent parmi les plus beaux, tels que Latania Commersoni, Verschaffeltia splendida, Stevensonia grandifolia, plusieurs Hyophorbe, Areca, etc. Nous avons également parlé (1876, p. 175) des travaux du Dr Trail, qui à découvert dans la vallée de l'Amazone un certain nombre d'espèces nouvelles et qui les a décrites dans le Trimen’s Journal of Botany. M. Beccari a aussi publié ses recherches sur les Palmiers océaniens. Mais un important travail de M. Drude, qui a paru dans les Mitheilungen de Peterman sous le nom de Die geographische Verbreitung der Palmen, envisage aujourd'hui l'ensemble de la distribution géographique des Pal- miers et révèle de très intéressantes particularités. es derniers voyages d'exploration botanique ont augmenté considérable- ment le nombre des espèces connues de Palmiers. Ainsi, il y à un peu plus d'un demi-siècle, la géographie botanique de Schouw en comptait moins de 200, tandis qu'aujourd'hui plus de 1000 espèces distinctes sont décrites. M. Drude a rendu sensible, par deux cartes bien faites, leur distribution sur le globe, en figurant sur l’une d'elles la concentration du plus grand nombre d'espèces par des teintes d'un vert plus ou moins foncé, et sur l'autre, la distribution des tribus et de quelques genres caractéristiques. C'est dans la vallée de l'Amazone et dans l'archipel Malais que l'on ren- Contre le plus grand nombre d'espèces rassemblées. Cette quantité décroit en avançant vers le Nord et le Sud, et en s'éloignant des régions humides. L'Afrique est relativement pauvre en Palmiers. En cherchant le plus haut degré de concentration des espèces, on trouve que sur le côte de Bénin ce degré est de 3, tandis que le maximum, dans la vallée de l'Amazone, est de 5. En suivant la limite Nord de l'extension des Palmiers dans le une depuis les îles Sandwich, vers le Tropique, et entrant sur le continen = 06 américain par le 34° lat. N., on remonte d’abord d'un degré vers le Nord et on s'infléchit vers le Sud jusqu'au 30° parallèle, puis on revient au Nord, au 36° dans la vallée du Mississipi. On laisse alors la côte Est de l’'Améri- que du Nord à la même latitude, on traverse l'Atlantique en touchant aux Açores et l’on atteint l'Europe par le 39%. Là se trouve la patrie du Chameæ- rops humilis, qui arrive jusqu'au Sud de la Corse, en Sardaigne, en Grèce, et se réduit, aux Dardanelles, à la côte Sud. Si l'on se dirige vers l'Est, la limite devient plus méridionale et les espè- ces européennes sont réprésentées par d'autres appartenant aux mêmes genres. Dans la vallée de l’Indus, les Palmiers remontent jusqu'au 36», suivent les montagnes du Nord de l'Inde, et atteignent en Chine le 32 et au Japon le 35°. En partant de la limite Sud, au contraire, par l'ile de Juan Fernandez (34°), où croit le superbe Ceroxylon australe, Mart., on rencontre le Jubæa specta- bilis au Chili jusqu'au 38°. L’Atlantique étant traversé, la limite des Pal- miers va un peu au Sud de l'ile de l’Ascension et de Ste-Hélène et entre en Afrique par le 21° parallèle. Elle se courbe vers le désert en laissant le côté ist vers le 32° S., où se trouve la patrie du Phœnix reclinata. En Australie, la limite occidentale est la même qu'en Afrique (32°). L'intérieur de ce continent est imparfaitement connu, mais on a trouvé des Palmiers autour des côtes N. et E. jusqu'au 35°. En Nouvelle-Zélande, on rencontre l'Areca sapida jusqu’au 44°, et la ligne rejoint de nouveau Juan- Fernandez en excluant les Galapagos. L'aire de distribution des espèces et des groupes de Palmiers est géné- ralement assez restreinte. La plupart des espèces du Nouveau Monde diffè- rent de celles de l'ancien, à l'exception du genre Chamærops, dont les diverses espèces font le tour du globe à la limite N. des Palmiers. Le genre Elæis est représenté en Afrique et en Amérique, mais il constitue une exception. Les deux espèces les plus largement distribuées sont le Borassus flabelliformis dans la région des Indes, et l'Æyphæne thebaica dans l'Afrique tropicale et subtropicale. Au contraire, on peut relever des faits de restriction géographique singuliers, Des 15 espèces de Maurice et des Seychelles, quelques-unes seulément s'étendent jusqu’à l'ile de la Réunion. Les Latania Verschaffelti et Hyophorbe Verschaftelti sont confinés dans le petit ilot de Rodriguez. Quelques espèces, comme le Cocotier (Cocos nucifera), ont une patrie incertaine, et ont été transportées au loin par les courants marins. On ne peut citer une seule espèce de Palmier qui soit à la fin indigène dans les deux mondes; de mème, pas un genre ni une tribu ne sont communs aux deux hémisphères. Par exemple, l'immense genre Calamus n'a que des espèces asiatiques; tous les Chamædorea sont américains; les Ceroxylon andicola et deux autres espèces ne quittent pas la région froide des Andes. Les listes suivantes rendent cette distribution facile à saisir. HÉMISPHÈRE OUEST : Vallée, de l'Amgsons .. #4 4... +, 100 espèces, Amérique du Sud ciséquatoriale . . + 9 ” Ur Région brésilienne. . . . ,. . ,. . . 90 espèces. Région mexicaine . . . . re ” Andes tropicales . . . + + 1 Indes occidentales AAnüils, te te + M 9 Pampas du Nord. . . a Région de la Floride ee PATES 5 à a CH cure, ÉRiS HÉMISPHÈRE EST : Iles de la Sonde, Te Nouv.-Guinée . ga ” Inde orientale. . RE » me ocuentala 2 4, 5e Le ” Australie, côte nord. . Ne do TS ne côte pes ouest, ne dou it is est * 1É Chine aout. a ne D LE à Madagascar. . + 6 4e, nm. 10 Australie, côte éd Jo os D Sahara, Arabie, steppes de l'idus es 0 Afrique sud RS CU An Contrées nl orrariCaiies PA D ER ee Dans les totaux qui précèdent, on n’a pas tenu compte de la présence de la même espèce dans deux ou plusieurs régions différentes. On peut dire, en chiffre rond, que le total des Palmiers de l'hémisphère Est atteint 400 espè- ces, et de l'hémisphère Ouest 560 espèces. Ces études sont d'une grande importance, non-seulement parce qu'elles donnent, pour la première fois, une idée suffisamment exacte de la distri- bution des Palmiers sur la surface du globe, mais parce qu’elles permettront de saisir les lois qui régissent cette distribution. De là, les applications viendront naturellement, introduction d'espèces utiles dans les climats similaires, et naturalisation possible de celles qui sont les plus productives, comme le Cocotier et le Dattier, les Palmiers à cire, à huile, à corda- ges, etc. — Nous avons la conviction que le temps n'est pas loin où les Palmiers joueront un rôle important dans notre région méditerranéenne, non seulement par leur port ornemental, mais pour l'utilité de leurs produits. Nous avons déjà donné, à plusieurs reprises, des indications sur les espèces qui prospèrent le mieux de Hyères à Nice et à San Remo, et nous nous proposons de revenir de temps en temps sur cet intéressant sujet. Ep. ANDRE. Le EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. PREMIÈRES SÉRIES DE L'HORTICULTURE. 2me Quinzaine de mai. Les Rhododendrons ont été la grande attraction de cette série. Dans les envois de M. Truffaut, les variétés Michel Waterer, Verschaffelti, Jean Stern, Bylsianum et Nelsoni sont de superbes plantes montrant plus de fleurs. que de feuilles. Ceux de M. Moser, de Versailles, et ceux de M. Truffaut, montrent les /ngrami, Neige et Cerise, Louise-Estelle, Docteur Blanche, maculatum speciosum. Dans le lot de M. Defresne, on remarque Princess Mary of Cambridge; chez M. Croux, de magnifiques Onslowianum, Snowball, fastuosum, Zampa, Caractacus, etc. Les Rosiers commencent à fleurir; nous les retrouverons dans leur beauté complète à la prochaine série. Dans les serres du Trocadéro, M. Lemoine, d'Angers, a exposé une collection nombreuse de Broméliacées. MM. Vilmorin avaient eu soin de renouveler leurs charmantes corbeilles de fleurs de pleine terre, qu'ils entretiendront pendant toute la saison, de manière à mettre sous nos yeux toutes leurs cultures. De Nice était arrivée une collection d'Oranges, Citrons, Cédrats, etc., en beaux exemplaires. M. Rouxel, M. d’Argenterie et MM. Vilmorin avaient envoyé des Cham- pignons très bien cultivés. Les Fraisiers de M. Millet, de M. Flament, étaient chargés & beaux fruits, malheureusement pâlis par les dernières pluie Les Raisins conservés de M. Salomon, d'énormes Asperges de MM. Lhé- rault, Fleury, Girardin et Hayot d'Argenteuil attiraient tous les regards. _ En somme, cette deuxième série offrait peu d'importance. Celles qui vont suivre se préparent avec plus d'entrain et promettent de belles choses à étudier. Ep. ANDRE. L'ART DES JARDINS. DU CHOIX D'UN SITE (suile). — PAYSAGE ENVIRONNANT. En développant les règles qui dirigent l'art des jardins paysagers, j'ai insisté sur l'unité de caractère dans l'embellissement des scènes locales et plus encore dans les paysages entiers où l'artiste dessinateur de jardins est appelé à exercer son talent. Pour qu'il en soit ainsi de l’ensemble quand les travaux seront terminés, il faudra qu'on ait apporté un grand soin au choix du site, si la propriété est créée de toutes pièces. Le paysage doit posséder avant tout, dans son plus grand horizon, une note dominante sans laquelle on ne saurait obtenir des résultats heureux. M 2 Non pas que toutes ces parties doivent se rassembler; loin de là, une déses- pérante monotonie en serait la conséquence. Mais les scènes de détail, aussi variées que possible, doivent se confondre dans l'harmonie de l'en- semble. Si j'avais à choisir, par exemple, une situation dans les Alpes de Savoie, dans la fertile vallée du Graisivaudan, il serait fâcheux de prendre le point juste où cesse le massif de la Grande Chartreuse pour emprunter la ligne même où commence la culture. Mieux vaudrait dessiner le parc au milieu de la scène pastorale, peu pittoresque, mais riante, avec les mon- tagnes en arrière-plan, ou plutôt chercher un site accidenté, d'où les pentes du jardin descendraient avec grâce pour s'unir au tapis vert des prairies. Si une partie de montagne est boisée et l’autre couverte de champs simu- lant une étoffe rapiécée, comme on le voit souvent dans le Jura, l'unité de la scène sera détruite, à moins qu'on ne réussisse à masquer ce défaut. Au contraire, le spectateur qui se place sur ce point culminant du parc de M. Victor Masson, à la Chassagne (Côte-d'Or), embrasse la vallée de l'Ouche; le château de Mâlain, Sombernon, et quatre villages formant des scènes très variées, tandis que les sommets de toutes les montagnes sont également boisés jusqu'au plateau rocheux que les évasions ont épargné. L'ensemble du paysage, malgré cette variété, conserve ainsi une harmonie que les détails n’altèrent nulle part. Si cette unité existe, on doit s'inquiéter de la possibilité de la voir détruire un jour. À moins qu'un chemin de fer ne soit en exploitation dans le voisinage immédiat, le premier devoir est de s’enquérir de l'éventualité d'une voie ferrée venant passer au travers du pare, auquel cas il faut, ou en connaître la place, ou renoncer à entreprendre des embellissements qui seraient faits en pure perte. Il en est de même de la construction projetée d'une route, d'un chemin vicinal, de tout établissement futur laissant une exportation pour utilité publique, pendre comme une épée de Damo- clès, sur la tête de l'acquéreur. : : L'étude attentive du district apprendra si l'on doit craindre la construc- tion prochaine de manufactures, de filatures bruyantes; le changement du régime des eaux qui embellissent le paysage; si un étang peut être desséché et supprimé, une rivière détournée, une houillère créée; si de beaux rochers sont exposés à devenir un jour une carrière en exploitation, etc. Le voisinage d'une ville est des plus dangereux sous ce rapport. Il faut prévoir l'accroissement de la population, l'érection de longues files de maisons ouvrières dans les environs et les fumées ou les gaz délétères, si le terrain est situé sous les vents dominants. us Dans les régions populeuses et riches, on doit s'attendre à des déceptions de ce genre et être circonspect dans le choix de son terrain. La propriété, dans nos régions, se morcelle de plus en plus. C'est ainsi que se détruisent les plus beaux paysages. S'il était possible de choisir sa résidence au milieu de vastes terrains entourés par quelques propriétaires seulement, d'avoir pour riverains quelques vieilles familles riches et attachées au sol, on aurait toute garantie de sécurité pour l'avenir, en raison de l’analogie des intérêts et des goûts, et l'on pourrait sans danger entreprendre des travaux. (A suivre.) Ep. ANDRE. 00 BIBLIOGRAPHIE. Les Orchidées, par M. le C* du Buysson (1). — Livre essentiellement pratique, écrit par l'un des amateurs d'Orchidées les plus distingués que nous possédions, plein de faits observés dans ses propres cultures et dans ses visites à des collections célèbres, le traité que vient de publier M. le Ct° du Buysson est d'un grand intérêt pour les orchidophiles. Nous connaissions cet ouvrage de longue date. Le manuscrit nous a été confié avant l'impression; nous y avions reconnu l'œuvre d'un artiste en culture et nous savions que le livre répondait à un véritable desideratum. En France, à l'exception du livre de M. Morel sur les Orchidées, paru en 1855, et de l'opuscule de M. Delchevalerie, on ne possédait rien de com- plet sur un sujet qui passionne tant d'amateurs en Angleterre, en Belgique, en Allemagne et jusque dans l'Amérique du Nord. Les traités en anglais sont nombreux ; celui de M. Williams est particulièrement estimé. C'est un livre de ce genre que vient de nous donner M. le C'e du Buysson. Il a divisé l'ouvrage en quatre parties : Considérations générales, Gouverne- ment des serres, Applications et Cultures, Monographie des genres et espèces. Nous connaissons déjà la méthode de construction des serres à Orchidées préco- nisée par l’auteur; elle a été développée dans notre recueil avec figures à l'appui (ZUust. hort. 1875, p. 15 et suiv.), au moment où nous annoncions les premiers l'apparition prochaine du livre dont nous parlons aujourd’hui. Ce chapitre est à lire en entier: il constitue la partie vraiment originale du traité de M. du Buysson. Dans la troisième partie, nous devons signaler tout particulièrement le groupement horticole des Orchidées, leur traitement pendant la végétation, le repos et la floraison, la disposition artistique dans les serres d'amateurs, la multiplication des Phalænopsis de MM. Marie-Treyve et la notice sur la fécondation artificielle. fe La monographie comprend 107 genres et un nombre considérable d'espè- ces, la plupart décrites ad vivum. Elle n'émet aucune prétention au scientifi- que, mais elle constitue, dès à présent, le bilan dressé avec soin des espèces cultivées aujourd'hui dans les serres de l'Europe, à l'exception de quelques nouveautés. Le livre de M. du Buysson est donc à louer et à recommander. Puisse-t-il contribuer puissamment à augmenter le nombre des amateurs d'une famille qui a depuis longtemps acquis toutes nos sympathies! ji En. ANDRé, PER ee à te ne (1) 4 vol. in-8, 556 pages, chez Goin, éditeur, rue des Écoles, 62, Paris. — 101 — CHRONIQUE HORTICOLE. Juillet 1878. Rapport de sir J. Hooker sur les jardins de Kew. — Le rapport annuel du savant directeur de cet établissement, qui a paru un peu tardivement cette année, fournit des documents statistiques et résume les travaux de l'année 1877. Nous en extrayons les passages suivants : La longueur totale des allées de Kew est de 24 kilomètres. Le nombre des visiteurs, pendant l'année, a atteint 687,972, On a recu de diverses personnes 9,859 plantes et 2,135 paquets de graines. Le nombre de plantes distribuées a été de 11,361, et celui des paquets de graines de 1,941. Les renseignements sur les nouveaux appareils de chauffage établis dans la grande serre aux Palmiers, les détails sur les plantes envoyées dans les colonies pour les plantations de Cacoa, Café de Libéria, Quinquina, Caoutchouc, Ipécacuanha, etc., sont des plus intéressants. Un nouveau laboratoire de physiologie a été fondé et placé sous la direction du D' Burton Sanderson et de M. Church. Le nouvel herbier et la bibliothèque ont été transférés dans un autre local, sans arrêter un seul jour les travaux. Des leçons de physique, chimie, botanique sont données gratuitement aux jardiniers de l'établissement. Les publications dues aux travaux de l'état-major de Kew se continuent avec activité. M. N.-E. Brown vient de rédiger la liste des Aroïdées, après une laborieuse compilation. Un Æortus Kewensis sera publié, dit-on, avant peu de temps. Le Genera plantarum sera également complété prochaine- ment et formera un véritable monument pour les botanistes descripteurs. Les flores coloniales se préparent avec une grande ardeur et le personnel tout entier rivalise d'énergie pour rester à la hauteur de la réputation qu'il s'est justement acquise. Un nouveau Chou colossal. — C'est d’un Chou-brocoli qu'il s’agit cette fois, ou plutôt de deux exemplaires pesant ensemble vingt-cinq kilos. Ïls appartenaient à la variété connue sous le nom de Pontey's White Wil- cove, et provenaient des cultures d’un très habile spécialiste, M. C. Kes- sell, de Chyandour, près Penzance (Angleterre). Nous signalons le fait à nos confrères de Roscoff et d'Angers, où la culture du Chou-brocoli est en honneur depuis longtemps, et où le climat occidental, maritime, est favorable à la culture de cet excellent légume. Il serait facile, sans doute, de se procurer directement des graines de cette race à produits monstrueux. Les Caladiums portugais. — Un petit lot de plantes, exposé par MM. Thibaut et Keteleer dans l'une des serres de l'Exposition universelle, attirait en juin dernier l'attention des amateurs. Il s'agissait de Caladiums d'une tribu nouvelle parmi les, variétés colorées de ce beau genre. Elles ont été obtenues par M. J. Weiss, jardinier du duc de Paméla, à Lisbonne; elles se distinguent par des feuilles à limbe atténué aux deux extrémités TOM. xxv. 1878. 7me LIVR, — 102 — et non cordiformes ou sagittées, de même que par une coloration parti- culière, où les tons cuivrés prédominent. Leur aspect rappelle l'ancienne variété connue sous le nom de C. Wendlandi. I] y a là une race qui peut servir à modifier les formes ordinaires des Caladiums, portés M. A. Bleu à un si haut degré de perfection. : Le Caféier de Libéria. — Cette nouvelle espèce de Caféier, qui a donné lieu à un vif mouvement dans le commerce horticole de ces derniers temps, n'a pas été mis en lumière, comme on le croit, par l'Angleterre. C'est aux missionnaires catholiques du Gabon que l'on doit les premières graines envoyées à Libéria, provenant des pieds plantés au Gabon en 1849 par M. Aubry-Leconte, commissaire de la marine francaise. Depuis lors, cette remarquable et utile espèce a été répandue, principalement par les soins des Anglais. Nous tenons ces détails de M. Aubry-Leconte, qui nous les a communiqués à l'une des séances du jury de l'Exposition universelle. Torenia Fournieri. — En publiant cette espèce (ZI. hort., 1876, p. 129), M. Eug. Fournier signalait ses affinités avec le T. longiflora, Ch. Morren. Quelques personnes ayant, depuis cette époque, cru à l'iden- tité spécifique des deux plantes, il ne sera pas sans intérêt de publier l'extrait de la lettre suivante, écrite à M. Eug. Fournier par M. Micheli, après vérification du 7. longiflora : « J'ai retrouvé, chez M. De Candolle, la figure et la description du T. longiflora, Ch. Morren. Vérification faite, Je crois qu'on peut considérer le T. Fournieri comme ayant un état civil parfaitement régulier. La tige cylindrique chez le longiflora est carrée chez le Fournieri; 1 à 2 pédoncules axillaires chez le premier, fleurs portées sur des greffes axillaires et terminales chez le second: calice allongé, tubuleux, tridenté, presque sillonné chez le premier; calice renflé, bilabié, ailé chez le second. Enfin, d'après la figure, la corolle du 7. longiflora parait plus étroite, et aucune mention n'est faite de la macule jaune si marquée chez le T. Fournieri..… » ICHELI. Il est donc avéré, de par l'autorité d’un botaniste de marque, que le T. Fournieri est une belle et bonne espèce botanique. La faveur dont jouit cette jolie plante, depuis qu'elle a été répandue par les soins de M. Linden, justifie la peine que l'on peut prendre d'établir nettement son acte de naissance. Exposition horticole enfantine. — Une charmante fête réunissait dernièrement, dans les jardins de la Société royale d'horticulture de Londres, à South-Kensington, toute une population d'enfants pour lesquels on avait organisé une exposition de plantes provenant de leurs propres < avait droit à exposer trois plantes seulement, — et les faire enregistrer gravement, dès neuf heures du matin. Le comité était allé, deux mois avant l'exhibition, ex ami- ner et marquer les plantes, au domicile des concurrents. On a prim é les 1 = plus beaux exemplaires, soit de plantes conservées depuis l'année précé- dente, soit de nouvelle culture. L'argent était absent (on avait craint qu'il ne fût « enlevé et bù » par quelques parents peu délicats); il avait été remplacé par des livres, outils de jardinage, etc. Une médaille de bronze, gagné par le beau Fuchsia de la petite Angelina Garrett, excita des applau- dissements en même temps que des soupirs d'envie, mais « on ne peut contenter tout le monde et son père. » Au total, cette petite solennité, d'un très bon exemple, montre tout le parti que l'on pourrait tirer sur le con- tinent de ce moyen moralisateur, en intéressant les classes pauvres et les enfants à la culture des fleurs. Un bois de Wellingtonias en Angleterre. — Près de Sou- thampton, à Harefield, Bittern, dans la propriété de M. H. Grand, se trouve la plus importante plantation de Wellingtonia gigantea qui soit pro- bablement aujourd'hui en Europe. Le nombre de ces arbres y est de 700. Ils sont plantés dans un sol graveleux, avec sous-sol d'argile, dans une situation exposée aux vents d'ouest et sud-ouest. Le plus élevé de ces arbres mesure 11 mètres; il est âgé de 22 ans. Les plus jeunes datent de 1864 et sont d'une hauteur moyenne de 8 mètres. Tous sont en bonne végétation et constituent des bois entiers, de la plus belle venue. Un nouveau Palmier. — Le docteur Hildebrandt a récemment apporté d'Afrique un Palmier qui constituera le type d'un nouveau genre et que le D' Wendland a nommé Ravenea Hildebrandti. C'est une petite espèce, dont la hauteur ne dépasse pas deux mètres et qui ressemble à un jeune Chamædorea elegans. Les graines rapportées par ce voyageur ont déjà germé dans le jardin botanique de Berlin et ce Palmier sera bientôt connu dans les collections. NÉCROLOGIE. Le Docteur BERNoUILLI est mort récemment à San Francisco (Californie). Il était fort connu des botanistes par les collections importantes de plantes sèches qu'il avait faites au Guatémala, les descriptions qu'il avait publiées sur un certain nombre d'entre elles, et plusieurs bons travaux sur la flore de ces régions. M. HERPIN DE FRÉMONT, ancien capitaine de frégate, est mort le 30 juin, àgé de quatre-vingt-neuf ans, dans sa propriété, près de Cherbourg. Nous avons admiré les beaux arbres qu'il avait plantés et qui avaient prospéré sous ce climat si doux, dans le sol fertile du parc de Bris. Les Conifères y avaient acquis des dimensions considérables. On remarquait surtout des Araucaria imbricata, Abies religiosa, Pinus insignis, Abies spectabilis, Sequoia sempervirens, de nombreuses espèces à feuilles persistantes, délicates sous le climat de Paris, d'énormes et gracieuses touffes d'Arundinaria falcata, et un grand nombre d'autres beaux exemplaires, qui seront probablement conservés et continueront de prospérer sous des soins intelligents. ED. ANDRÉ. — 104 — CCCX VIII. PHŒNIX RUPICOLA, annensox. DATTIER DES ROCHERS, PALMIERS. ÉTYMOLOGIE : de QoiuË, nom du Palmier, probablement le Dattier, chez les Grecs. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : flores dioici, in spadice ramoso, spatha simplici cincto, sessi- les. Mas. : Calyx urceolatus, tridentatus. Corolla tripetala. Sfamina 6 v. 53; filaumenta brevi ’ Upa MOnosperma. Semen hinc sulco longitudinali exaratum. Albumen reticulatum. Embryo dorsalis. — Palmæ in India orientali et Africa borealiore indigenæ, per regionem mediterra- nean Cullæ; caudice mediocri annulato, frondibus pinnatis, pinnis linearibus, spadice inter frondes erumpente, spatha sublignosa ancipiti cincto, floribus ochroleucis, fruetu eduli, molli, fulvo-fusco (Endl. Gen. 1759). hœnix, Linn. Gen. PI., No 1924. — Juss. Gen. 38. — Gærtn. 1, 23, t. 9. — Roxb. Corom. t. 74 et 275. — Mart. Palm. t. 120, 124, 156, 164. — Elate, Ait. Hort. Kew. 1IF, 477. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : Caudex elatus ; frondes elongatæ, eleganter nutantes, petiolo compresso, rachi trigona, Compressa, pinnis flaccidis, lineari-ensiformibus, acuminatis, alternis vel suboppositis, non fasciculatis, basi conduplicatis, supra basin planis; spadix femi- neus suberectus, compressus, glaber : spatha spadice triplo vel quadruplo brevior, lanceolata, coriacea, furfuracea; spica terminalis, fasciculata, glabra, sinuosa; fructus oblongi, glabri, apice mucronulati, basi obtusi, calyce et corolla suffulti, pulpa sparsa, seminibus lævibus, embryone dorsali. — In rupibus præruptis siccis in valle fluminis Teesta, ad altid. 400-1500 ped. Conf. Charact, suppl. ex Anders. loc, cit. Phœnix rupicola, R. Anderson, Journal of the Linnean Society, vol. XI, pp. 13-14. 1868. C'est une gracieuse espèce que ce nouveau Dattier, dont l'introduction, toute nouvelle dans les cultures européennes, ajoute un élément précieux à la décoration des serres de moyenne étendue. Son port est élancé seule- ment à l'état adulte; il reste longtemps nain. L'élégance de son feuillage est reproduite avec exactitude par la planche que nous publions. a. e Ph. rupicola est originaire de l'Inde orientale, où il fut découvert d'abord par Griffith, dans le Bootan et sur les collines de Mishmi. Plus tard, le D' Anderson le retrouva dans la vallée de Teesta, sur des rochers abrupts, à une altitude variant entre 120 et 450 mètres au-dessus du niveau de la mer, ce qui indique le tempérament d'une plante de serre tempérée-chaude. Il ne faut done pas appliquer à cette Jolie espèce le trai- tement du Ph. reclinata, mais l’assimiler au Cocos Weddelliana et aux formes similaires. Les premières graines de ce Palmier furent envoyées à Kew, en 1868, par le D' Anderson, et quelques exemplaires, âgés d’une dizaine d'années, permettent de juger aujourd'hui de sa grande valeur ornemen- tale. M. Linden en possède, à Gand, un nombre suffisant pour pouvoir le répandre dans les collections de choix. Ep. ANDRÉ. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PT Lis J'£nden, rubi PHŒNIX RUPICOLA (Anpersow). # Da Pannemaeker a nat. pinz in Horto Linda NOUVEAUX GLOXINIAS HYBRIDES. 1. Lucien Linden. — 2. Notaire Moëens. — 3. Marquis de Chennevières. -- 4. Mr: A. Lavallée. 6. M": P. Joigneaux. — "7. Prince de Galles. — 8. — 5. Duc de Suthenham. — — 105 — PI. CCCXIX. NOUVEAUX GLOXINIAS HYBRIDES. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : Voir Illustration horti- cole, 1875, p. 138; 1854, pl. 16, etc. RSR RP PSS PI ES CARACTÈRES DES VARIÉTÉS FIGURÉES. 1. Rouge pourpre cocciné foncé, éclairé sur le bord des lobes; gorge ocellée de macules arrondies, bleuâtres; tube blanc. 2. Très grande fleur, .à fond blanc strié de lignes d'un violet-rouge se terminant par un ton violet-bleu; lobes largement bordés de blanc, comme la gorge et le tube. 3. Fond blanc, fortement maculé et sablé d'un rouge cerise moins abon- dant sur le bord des lobes, la gorge et le tube. 4. Fond blanc pur, couronné au milieu des lobes par une zône rouge sang, continue, régulière, du plus charmant effet. 5. Centre pourpre violacé à la gorge, passant à l'indigo violacé foncé au milieu des lobes et se terminant par un sablé de même ton sur le bord blanc des lobes ; admirable variété. 6. Fond blanc pur, largement relevé d’une zône marginale violet bleu, brillante et pure. 7. Fleur charmante, à dessin bizarre; fond rose éclairé de blanc, au bord et au milieu des lobes striés de trois à cinq lignes roses, distantes ; gorge lavée de bleu léger. 8. Bord des lobes bleu de ciel, milieu formant une couronne d'un violet foncé sablée de même couleur, avec des écussons blancs piquetés de même et se fondant avec la gorge blanche ponctuée. Ces huit variétés d'élite, dues aux semis de M. Vallerand, ont été fort remarquées cette année à l'Exposition universelle, où elles ont remporté une médaille d'or. Elles font partie des formes à fleurs dressées, qui se sont emparées presque exclusivement de la faveur publique. Toutes elles se couvrent d'une profusion extraordinaire de charmantes fleurs. Ces nouvelles variétés ont permis au jury de la classe 90 de constater les changements profonds apportés par les hybridations, non seulement sur la forme et la couleur, mais sur le nombre des organes de la fleur. Nous avons remarqué, en effet, que les lobes, au lieu d'être réduits à 5, étaient souvent de 6 à 7, et que les étamines s'étaient multipliées en nom- bre correspondant. En. ANDRé. PI. CCCXX. CALADIUM M. J. LINDEN «a peu. AROÏDÉES. ETYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : Voir Hlustration horti- cole, t. V, pl. 85. — 1870, p LE Parmi les nouvelles variétés de Caladium à feuillage coloré qui ont été soumises au jury de la classe 90 à l'Exposition universelle de 1878, celle que nous figurons aujourd'hui tenait le premier rang, et n'a pas peu con- tribué à rehausser l'apport qui a valu à M. A. Bleu la médaille d'or pour ses gains remarquables. Ce semeur distingué a voulu dédier cette plante au président de la classe du jury qui examinait ses produits, M. J. Linden « Le Caladium Y. J. Linden est une véritable perfection, — dit M. A. Bleu dans la description qu'il nous a donnée de cette plante, — par sa forme gracieuse, la beauté de son port, son dessin d'une étonnante régularité et son ton principal translucide, à reflets nacrés. Sur le limbe s'étendent les nervures principales très fines, d'une couleur de corail rose. Le réseau des nervures secondaires vertes vient s'ajouter au premier, sous la forme d'une série de fines zébrures, d’une extrême ténuité, et qui se relient entre elles par un double filet excentrique. » Dans la même série, M. Bleu a également présenté au jury une suite de nouveautés de premier ordre qui vont être mises très prochainement au commerce, et parmi lesquelles nous avons remarqué les variétés suivantes : Ibis rose, Madame Lemoinier, Souvenir du docteur Bleu, Ville de Mulhouse, Madame Marjolin-Scheffer, Gérard Dow, M. A. Hardy, Nobile, Reine Marie de Portugal, Verdi, Eucharis, Baronne J. de Rothschild, le Nain rouge, Anna de Condeixa. Nous publions, dans cette livraison, les descriptions de ces variétés nouvelles. Dans les nouveautés de cette année présentées par M. Bleu, et dans quelques autres, encore inédites, que nous avons observées dans son établissement, on peut remarquer une évolution nouvelle. Le but principal que poursuivait cet habile semeur est atteint : c’est celui de l'élimination complète de la matière verte. Il possède aujourd'hui deux ou trois variétés dans lesquelles on ne saurait constater la moindre parcelle de vert. Mais l'élément inattendu est la création des variétés à feuilles dorées. Un jaune pâle, comme métallique, mais non maladif, a remplacé l’ancien ton vert franc et les colorations rouges et blanches. Nous reparlerons bientôt de cette nouvelle série des gains de M. Bleu. Ep. ANDRE. Jirgen : . ie ER : j de A La . Mn. di CO SN nn SAT s D SNS NUS e ns > X CALADIUM M'J. LINDEN (BLeu) FT) sjanme s : à # Le flannemaeker sf na pnx A Horto Lin L'ILLUSTRATION HORTICOLE — 107 — LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. PÊCHER BALTET, Cette variété a été obtenue il y a douze ans par M. Baltet père ; elle est mise au commerce par MM. Baltet frères, horticulteurs à Troyes, et tiendra un rang distingué parmi les Pêches tardives. Ses caractères principaux sont : Feuilles grandes, vertes, fortement dentées, à pétiole non glanduleux; fleurs moyennes, à pétales étroits, obovales, légèrement cucullés, rouge . sanguin; fruit gros, ovoïde renflé, mamelonné au sommet; peau légèrement duveteuse, fond blanchâtre largement coloré de carmin purpurin au soleil; chair blanche à rayons roses au centre, fine, fondante, très juteuse, sucrée, exquise, relevée d’un arôme délicat; noyau non adhérent, moyen, oblong, aigu ; maturation du 25 septembre au 15 octobre. L'arbre est vigoureux et très fertile; il est propre à la culture en plein vent ou en espalier. P. ERCEAU. D EEE AR pr A VE HORTICULTURE D'ORNEMENT. NOUVEAUX CALADIUMS DE M. BLEU, Une nouvelle série des gains magnifiques de cet infatigable et heureux semeur a paru à l'Exposition universelle et a motivé l'attribution d'une médaille d’or, décernée tout d'une voix par le jury de la classe 90. Séance tenante, les plus beaux gains ont été nommés, sur la demande de l'obten- teur, qui a bien voulu nous remettre les descriptions suivantes de ces nouveautés, destinées à surpasser la plupart des anciennes variétés déjà si belles. C'est donc une primeur que nous offrons à nos lecteurs en publiant ces notes inédites de M. A. Bleu N° 1. IBiS ROSE. Variété de proportions modestes, d'un coloris charmant et étonnant; feuille cordiforme obtuse, bien posée sur son pétiole court et proportionné; limbe rose, rappelant la robe de l'oiseau dont elle porte le nom. Produit de Reine Marie de Portugal et d'une variété non encore au Com- merce. N° 2. MADAME LEMOINIER. Variété d'aspect insolite; feuilles allongées, nervures et centre rose pâle largement encadrés d’un blanc de crème, d'un effet inusité. Cette nuance — 108 — nouvelle pälit le jour devant les couleurs plus brillantes d'autres variétés, mais le soir, à l’éclat des lumières, elle n’a pas de rivale. Produit de deux variétés non encore au commerce. N° 3. SOUVENIR DU DOCTEUR BLEU. Cette riche variété, à feuille demi-allongée et bien posée sur son pétiole, attire le regard par le ronge écarlate du céntre et le vert doré de la cir- conférence ; cette dernière nuance, en pénétrant dans le rouge, dessine des arabesques comme dans les châles de l'Inde. Produit de Félicien David et Mad. A. Mame. N° 4. VILLE DE MULHOUSE. Plante trapue, d'un coloris tout nouveau; feuille bien étalée et allongée, centre blanc nuancé de rose violacé, qui contraste agréablement avec le vert très foncé qui l'encadre. Produit de A. Bleu et Meyerbeer. N° 5. VIRGINAL. Magnifique plante, à feuille allongée, d'un grand éclat par son fond blane pur sur lequel se détache avec une grande netteté et une régularité par- faite un réseau de nervures d'un vert foncé, bleuâtre. Produit de 4. Bleu et Duc de Ratibor. N° 6. MADAME MARJOLIN-SCHEFFER. Cette variété est véritablement la perle des serres et des appartements ; son feuillage, bien groupé, est d’une forme très régulière, allongée; sur le limbe blanc mat se détachent avec une grande netteté les nervures princi- pales d'un ton de laque rose pure. Produit de A. Bleu et Meyerbeer. N° 7. GÉRARD Dow. : Plante trapue, d’un port excellent, d’un coloris exceptionnel; fond vert aune clair, nervures principales rouge cärmin, réseau de finés nervures rouges bien accusées sur tout le limbe. Produit de 4. Hardy et d’une variété non encore au commerce. N° 11. M. A. Hanpy. Brillante nouveauté, vigoureuse, d’un très beau port; limbe grand à nervures principales fortes, rouge carmin pur, bien accentuées jusqu'à l'extrémité, se détachant sur un fond blanc lavé de rose, pointillé de vert, également parcouru par un autre réseau de fines nervures rouges sur tout le limbe. Produit de Duc de Morny et Mad. Hunnebelle. N° 13. Noire. Feuille en cœur allongé, élégante, belle, d'une tenue ferme sur un pétiole robuste; limbe à fond blanc lavé de rose; nervures Variant du vert clair au vert foncé, — 109 — N° 14, Reine MARIE DE PoRTueaAL. Beau port; feuillage d'une forme gracieusement allongée, centre rose violacé très tendre, entouré d'une large zône marron foncé, zône extérieure vert mat, nervure rouge écarlate. Produit de Paul Véronèse et Mad. de la Devansaye. N° 15. VERDI. Grandeur moyenne, feuille allongée, ondulée, centre rouge laque entouré d'une petite zône vert très clair, contrastant vivement avec le vert foncé de la circonférence. Produit de A. Bleu et Louise Duplessis. N° 17. EucHanis. Variété d'aspect frais et séduisant ; feuille légèrement arrondie, à centre rose légèrement violacé, entouré de vert pomme, ton velouté, charmant. Produit de A. Bleu et Onslow. N° 19. M. J. LInDEN. Belle et gracieuse forme; dessin d’une grande régularité; feuilles trans- lucides, à reflets nacrés, sur lesquelles se détachent les nervures princi- pales corail rose, très fines, et le réseau des nervures secondaires, d'une grande ténuité, se réunissant en un double filet excentrique. Produit de Paul Véronèse et Mad. de la Devansaye. N° 20. BARONNE J. DE ROTHSCHILD. Très belle variété, d'un rose vif uniforme sur les jeunes feuilles, limbe adulte couvert de nervures rouge carminé, s'enlevant fortement sur le fond rose très tendre. Produit de 4. Hardy et Albane. N° 21. LE NAIN ROUGE. Variété d’un port nain, d'aspect insolite, à feuillage rouge cramoisi velouté. Produit de À, Hardy et d'une variété non encore au commerce. N° 25. ANNA DE CONDEIXA. Charmante variété, d'une contexture très délicate; limbe à centre rose carné s'unissant avec le vert clair de la circonférence, et formant une zône mélangée de vert noir, de vert jaune et de vert très clair, presque blanc. Produit de Proserpine et Virgile. Toutes ces variétés seront misés au commerce l'arinéé prochaine, et nous Savons qu'elles ne forment pas la totalité des surprises que M. A. Bleu ménage aux amateurs de ses beaux Caladiums. : ë ie Ep. ANDRÉ. — 110 — LES MEILLEURS PELARGONIUMS A FEUILLES PANACHÉES. Ces jolies plantes, si précieuses aujourd’hui pour la décoration estivale des jardins, où elles brillent plus par leur feuillage que par leurs fleurs, sont devenues si variées, qu'il est difficile de faire un choix. Souvent même on se plaint que les variétés demandées au commerce ne répondent pas aux descriptions des catalogues et qu'il faille rejeter un certain nombre des moins tranchées, à nuances ternes ou à végétation languisante. Il peut donc être utile de donner une liste des meilleures, classées suivant l'usage auquel on les destine : VARIÉTÉS A FEUILLES BRONZÉES OU BICOLORES : W. Gumbleton, beau rouge bronzé. Le Shah, très beau et très distinct. Mad. Harrisson Weir, zône fine et brillante. Mad. Quilter, variété excellente et robuste. VARIÉTÉS TRICOLORES ARGENTÉES : ut Hd ss se bonne et Men variété. Dolly W. Mad. John AE Pois uni et belle végétation. Miss Pond, très bonne variété. Lass 0 Gorie, » VARIÉTÉS TRICOLORES MARGINÉES D'OR. Mad. Little, riche coloris, plante de marché. Marie Stuart, larges feuilles, richement marquées. Mistress. Pollock, bien connue, dessin net et riche. Peter Grieve, larges feuilles, bien colorées. Macbeth, vigoureuse, belles feuilles. Lady Cullum, très distincte, plante très recherchée. Florence, ressemble à Mistress Pollock, mais meilleure. On peut recommander, comme surchoix de variétés tricolores à laisser dehors l'été : Macbeth, Marie Stuart, Peter Grieve, Miss Goring, Prince of Wales, William Sandy et J. B. Downie. Les tricolores argentées ne font pas bon effet dehors, à l'exception de Lass 0 Gorie. Dans les bronzées, les meilleures sont W. Gumbleton, le Shah et Maréchal Mac Mahon. La culture de ces plantes est connue. Elles craignent le trop grand soleil et prospèrent surtout lorsque la lumière est tamisée, et qu'elles sont plantées dans un sol léger, substantiel, additionné de terre de bruyère. On peut en former des corbeilles homogènes, en variant les espèces, ou, mieux encore, en les employant en bordure, dans les corbeilles de plantes fleuries. J. LEBERT. — ]11 — PLANTES HERBACÉES À KEW. Le vaste jardin de Kew a donné depuis quelques années une grande extension à son jardin de plantes herbacées, où la culture est parfaite. Comme il y paraît assez souvent des espèces ou belles ou peu répandues, que les amateurs aimeraient à se procurer, nous donnerons de temps en temps une énumération de quelques-unes des meilleures plantes qui y fleurissent, et nous commençons par celles qui pouvaient y être notées dans le courant de juin dernier. Allium Erdelii. Iris lurida, Saxifraga autumnalis. — Mac Nabianum. — Monnieri. — mutata. — stramineum. — plicata. Scabiosa caucasica. Alstræmeria aurantiaca. Kniphofia caulescens. Scilla Fraseri. — Lightii. Linaria alpina. Sedum sempervivoides. Bahia lanata. Lindelofia spectabilis. Sempervivum Reginæ Amaliæ. Bloomera aurea. Lithospermum orientale. Silene Elizabethæ. Delphinium Cashmirianum. Lupinus arboreus. Sisyrinchium striatum. Dianthus Seguierii Atkinsoni. Morina longifolia. piræa palmata — superbus. Morphixia paniculata. — pubescens. Funkia Sieboldi. Neja falcata. Umbilicus Sempervivum. Galax aphylla. OEnothera eximia. Xiphium filifolium latifolium. Gillenia trifoliata. Omphalodes Luciliæ. — junceum. Gladiolus Colvillei alba. Primula capitata. — lusitanicum. Helichrysum orientale. — denticulata. — tingitatum. Iris aurea. — Sikkimensis. Eic., etc — Jlævigata. Salvia argentea. WANDERER. FLORAISON DU VRIESEA GUTTATA, LINDEN & ANDRÉ. En publiant dans l'Austration horticole (1875, p. 43) une figure coloriée et une description de cette espèce nouvelle, originaire de la province de St-Catherine, au Brésil, nous ajoutions : « nous n'avons pas encore vu fleurir le V. guttata et nous ne pouvons conséquemment pas affirmer que la plante doive rentrer dans le genre Vriesea.... Nous attendons avec impatience sa floraison pour pouvoir compléter nos renseignements. » ous pouvons aujourd'hui sortir de cette réserve et affirmer que la plante appartient aux Vriesea. Elle vient de fleurir cette année, au moIs de juin, dans la collection de M. le D' Le Bèle, au Mans, et en même temps dans les serres du Luxembourg, à Paris. Elle présentait les caractères suivants, que nos lecteurs voudront bien ajouter à notre première des- cription : inflorescence en épi distique, pendant, long de 0°25 à 040; bractées ovales aiguës cucullées, striées, à bords convolutés, d'un ton rosé pruineux; calice long de 0025, à lobes membranacés, lancéolés aigus, convolutés; pétales longs de 0"04, réunis en tube à la base, à limbe ouvert, ovale, révoluté, jaune verdâtre, pourvus intérieurement, à un centi- mètre de leur base, de deux écailles membranacées longues de . lancéolées aiguës, à pointes divergentes; étamines saillantes, à anthères — 112 — introrses, à filets insérés à la base de l'ovaire; style saillant, à stigmate en goupillon, papilleux ; ovaire conique, à demi-engagé dans la base charnue du calice ; ovules nombreux ascendants (1). En même temps que cette espèce, nous avons publié la description incomplète d'une autre plante, que nous supposons également appartenir au genre Vriesea, le V. sanguinolenta, originaire du Choco (Colombie), et qu'il ne faut pas confondre avec la précédente, dont elle se distingue à première vue par sa végétation beaucoup plus vigoureuse et ses nom- breuses macules violet noir très développées. Nous n'avons pas entendu dire qu'elle ait encore fleuri. Ep. ANDRE. LES PLANTES ALPINES. Nous avons donné dernièrement une liste de plantes variées, fleurissant au Jardin botanique d'Edimbourg ou de Kew au mois de mai, et nous avons promis de continuer ces énumérations quand elles présenteraient des espèces intéressantes pour les amateurs. Voici un nouveau choix de plantes qui ont épanoui leurs fleurs à la fin de juin dernier à Edimbourg, selon la communication de M. Mac Nab à la Société botanique de cette ville, et qui sont distinctes de celles que nous avons déjà publiées : Allium Macnabianum. Garros alpinus.… Campanl marosty — Ray — pr et var, — pino-deloides. — ereans A D RS a A à EE a sd Dianthus seins Disa grandiflor to grandiflorum. m. — speciosu Épilobium obcordatum. u Gentiana Gelida. — Orna Nie pes rivularis. éme — nie “aupeib, Pre rubra. Oxÿtropis cyanea. Papaver dde album. — — aurantiacum. Primula di otica Rosa pyrenaica. Saponaria cæspitosa. Saxifraga aizoides-mutata. — fl aris. Sedum FR otts Sibthorsia europa variegata. Silene alpest Triteleia Murrayana. WANDERER. (1) Inflorescentia in Spicam cernuam disticham, cum petiolo 0m25-0w40 longam disposita ; bracteæ ovato-acutæ cucullatæ, striatæ, mar ginibus convolutis, roseæ, pruinosæ ; calycis lobi 4 lo it a, filamentis basi ovarii xserL sur aspergilliforme, papillosum; ovarium Conicum, semi- inferum; ovula plurima, ma | . | re MELANGES. LES PLANTES A FEUILLAGE ORNEMENTAL Le sentiment de la forme, de la beauté des lignes dans les plantes, s’est développé rapidement chez les amateurs des jardins depuis vingt ans; les fleurs ont cessé de captiver exclusivement l'attention publique et même elles ont été quelque peu délaissées. L'introduction des plantes à feuillage coloré, en permettant aux jardiniers de créer des corbeilles et des plates- bandes de nuances brillantes, sans être astreints à les renouveler plusieurs fois dans l'année, a encouragé ce goût, porté bientôt à un regrettable excès. Après des expériences faites par la ville de Paris, depuis 1858, et cou- ronnées de succès, ces plantes furent adoptées avec empressement par les amateurs. On connaît la réputation du Pare Monceau sous ce rapport. Bientôt après, en Angleterre, M. Gibson fit des essais au Parc de Bat- tersea, d’autres suivirent et l'adoption des plantes à beau feuillage devint générale en Europe. En employant avec jugement et modération les plantes à feuilles orne- mentales, on ajoute un grand attrait aux parcs et aux jardins paysagers. Les espèces d'aspect exotique, principalement celles des pays chauds, qu'on à appelées plantes subtropicales, ne sont pas les seules à choisir; un cer- tain nombre de nos plantes indigènes peuvent être admirées pour la beauté de leurs feuilles. Le Chardon-Marie (Silybum Marianum), avec ses grandes feuilles radicales tachées de blanc; l'Onoporde (Onopordon Acanthium), qui a si souvent inspiré les peintres décorateurs ; la Férule du Midi {Ferula communis), avec ses découpures élégantes; les Patiences, les Berces et plusieurs autres Ombellifères, produisent un très bel effet, plantées isolément sur les pelou- ses, à l'appui des corbeilles de fleurs, et assez près des bordures pour être vues avec tous leurs avantages. se A ces formes, dont la présence est habituelle auprès de nous, si l'on ajoute les plantes des autres régions du globe, cultivées en plein air et par conséquent rustiques, on augmentera notablement la liste : Acanthes, Ama- rantes, Bambous, Bocconias, Arroches, Sorghos, Gynériums, Lavatères, Balisiers, Phytolaccas, Renouées, Tabacs, Yuccas, etc. On tire le plus grand parti de toutes ces plantes pour l'ornementation des pelouses, dans les jardins d’où l'absence de serres proscrit les essences délicates. Quelques espèces à demi-rustiques, comme les beaux Panieauts à feuilles gladiées de . la Plata (Zryngium Lasseauxii) et autres, passent bien l'hiver, si l'on garnit leur pied d'une couverture de feuilles. Parmi les plantes à hiverner en serre, quelques-unes, comme les grandes Composées tropicales, offrent un feuillage rappelant nos espèces indigènes, Mais différant par leurs dimensions et la beauté de leur port, par exemple — 114 — le Montagnæa elegans, cultivé sous le nom d'Uhdea bipinnata, Hort. D'autres sont moins touffues, plus élancées, à très grand feuillage, comme les Wigandias, les Mélianthes, les Balisiers, les Caladiums, les Aralias. Dans la seule famille des Solanées, on cultive un grand nombre de Morelles tropicales, dont plusieurs étaient déjà dans nos serres, sans que l'on soup- çonnât leur beauté à la pleine terre. Les Balisiers (Canna) sont devenus l'objet de toutes les préférences; leurs types ont été croisés par un habile semeur, M. Année, qui en obtint de nombreuses et belles variétés. Elles ont été augmentées de plusieurs autres formes remarquables depuis la mort de cet amateur distingué. Les grandes Colocases (Caladium, Colocasia, Xan- thosoma),. et autres Aroïdées des Tropiques, développent en quelques mois d'été leur splendide feuillage, égalé seulement par celui des Bananiers (Musa). La végétation, excitée par une intelligente culture, se développe avec une vigueur extraordinaire, et il n’est pas rare de voir certaines espèces, comme les Solanum macranthum et S. Warscewiczii, atteindre en quelques mois quatre mètres de hauteur. Les combinaisons de ces feuillages variés ont donné naissance à des scènes paysagères d'un nouveau genre. Par le judicieux mélange de quel- ques plantes à grand feuillage avec des espèces indigènes et des plantes de serre de taille moyenne sur des fonds d'arbres et d’arbustes d'ornement, on a beaucoup ajouté à l'effet ornemental de quelques parties du jardin. Plus près de l'habitation, l'élément tropical peut dominer. Les corbeilles de fleurs s'étaleront en bordure sur les pelouses; mais dès qu'un massif formera au second plan un repoussoir heureux, la grande végétation des pays chauds pourra se détacher sur ce fond harmonieux. Au centre de ces groupes, où la disposition paysagère reprendra ses droits, trônera le Bananier d’Abyssinie (Musa Ensete), la plus grande et la plus belle des herbes connues. Entre les roches, à demi-enterrées, des Vignes-Vierges, des Aroïdées (Anthurium) ramperont à ses pieds. De jeunes Palmiers (Chamærops et Phæœnix) et, un peu loin, des Cannas éloignés contrasteront avec ce noble feuillage d’un vert tendre, à nervure médiane pourpre. Ces motifs, pittoresques pourront varier à l'infini. Dans la région médi- terranéenne, de Nice à Menton, les scènes seront beaucoup plus belles. Sous l'excitation de la chaleur et des arrosements copieux, les plantes, mises en place dès les beaux jours, retrouveront les conditions où elles vivaient dans leurs forêts natales, et leur effet sera complet. Aux espèces ligneuses et herbacées que nous avons énumérées, vien- dront s'ajouter les Palmiers les plus variés, les plantes charnues, Agaves, Opuntias, Aloès, Cierges et Mamillaires, etc. Une profusion de fleurs et de belles feuilles présenteront aux regards un de ces spectacles enchan- teurs que les terrasses de Monte Carlo, les jardins de Cannes, de Nice, d'Hyères et de Gènes offrent toute l’année à leurs heureux visiteurs. La culture et l'emploi artistique des plantes à feuillage d'ornement ont été l'objet de nombreux écrits. Des traités spéciaux leur ont été consacrés, dans lesquels on trouvera des documents détaillés sur leurs nombreuses combinaisons, Nous ne donnerons ici qu'un choix restreint des espèces + — 115 — les plus généralement usitées ou les plus recommandables. Ces listes com- prennent les diverses situations que cette tribu de plantes peuvent occuper dans les jardins. Plantes à beau feuillage pour corbeilles et plates-bandes (1). Plantes de plein air. Althæa rosea. Impatiens glanduligera. Nicotiana Tabacum Ricinus varies. Plantes de serre. Aralia papyrifera. Solanum marginatum. Plantes à isoler ou à grouper par 3 à 5 sur les pelouses. Plantes de plein air. cr . var. latifolius. spin Aianue nains (recéper chaque année). nius speciosus. Donax Heracleum pubescens. Onopordon arabicum. Paulownia imperialis murs dra Lea Mais gigantea. chaque année). | | Plantes de serre. Acacia lophanta. Agave varies. Alsophila australis. Amorphophallus Rivieri. ifera n Dati, Li elc. Datura arborea Era globulus Ficus elastica et autres espèces. boite major. Musa Ensete. sinensis. Es tenax et variétés. Solanum ne macro — Vigie Yucca loto variegata. Plantes à feuillage coloré pour corbeilles, bordures, plates-bandes, etc. Plantes de plein air. Achillæa Clavennæ. Alyssum maritimum variecgatum. Amarantus bicolor Cerastium Re Cineraria m A. Festuca AS : Lamium maculat Ligularia cat de Oxalis ne à purpurea Perilla nankine Santolina Chart Stachys lana Thymus es aureus. Trifolium repens purpureum. DU de ce (1) Le dessous de ces plantes, largement espacées, pourra être garni de gazons de Commelyna Zebrina, Sedum sarmentosum, Panicum plicatum, Alyssum maritimum, Etc. = 116 — Plantes de serre. Achyranthes Verschaffeltii. Ageratum cœlestinum variegatum. Alternanthera, diverses espèces et variétés. ia Sunray. Arabis alpina variegata. Gnaphalium lanatum. Artemisia argentea. — — aureum. Aubrietia deltoidea variegata. Iresine Lindeni. Begonia variés (à l'ombre). Mesembryanthemum cordifolium aureum. Brassica variés pour l'hiver. Panicum plicatum variegatum. Centaurea candidissima. Pyrethrum Golden Feather. — gymnocarpa. Coleus Verschaffelti e{ œutres variétés. Commelyna zebrina. Coprosma Baueriana variegala. Echeveria metallica. — rosacea. Vinca major aureo-varirgata. | Enfin, parmi les feuillages d'ornement, on peut encore recommander les espèces suivantes, ligneuses ou herbacées, convenables pour garnir, pendant l'hiver, les corbeilles ou plates-bandes dénudées après les gelées. n à pu voir, cette année, à l'Exposition universelle, non loin du pavillon de Monaco, une décoration de ce genre, composée exclusivement d'espèces ligneuses, rustiques. Elle produisait le meilleur effet, sur la bordure sinueuse d'un massif de Conifères, avec lequel ses nuances variées tran- chaient agréablement. Dans les jardins de ville, ce procédé est trop peu usité; il produira de jolis effets décoratifs, si l'on dispose avec goût les arbustes et les plantes rustiques : Espèces ligneuses pour garniture hivernale des corbeilles et plates-bandes. Arbustes, Plantes vivaces et bisannuelles. Andromeda variés. Aspidium Adiantum nigrum. Aucuba japonica, div. var. — aculeatum, Biota orientalis aurea. uxus arborescens aurea. — — nana. Cotoneaster microphylla. Cryptomeria elegans. : Evonymus gracilis (radicans). — japonicus argenteus. Hedera Helix arborea. — — variegata, efc., elc. Juniperus Sabina. ri 8 [721 — — variegala, Retinospora ericoides. — Squarrosa. Salvia officinalis tricolor. Santolioa Chamæcyparissus. Yucca flaccida. — gloriosa. — recurvifolia, Bambusa Fortunei. Beta vulgaris, var. div. Brassica d'ornement. - Elymus arenarius et autres Graminées, Epimedium variés. Iris fœtidissima. — Variegata. Lomaria Spicant. Ophiopogon variés, etc., ele. Polypodium vulgare. Pyrethrum Tchihatchewii. Saxifraga hypnoïdes, umbrosa, rotundifolia, aizoides, crassifolia, cordifolia, ete. Scolopendrium officinale. Viola odorata. st Ep. ANDRÉ. — 117 — CHRONIQUE HORTICOLE. Août 1878. Bouquet offert à LL. MM. le Roi et la Reine des Belges. — Le 20 août, à l'occasion des noces d'argent du souverain et de la souve- raine de la Belgique, un bouquet monstre à été offert à Leurs Majestés à Bruxelles. Les fleurs les plus rares, principalement des Orchidées, avaient été empruntées aux collections célèbres de MM. Beaucarne, V'° de Bousies, de Cannart d'Hamale, Jacob Makoy, F. Kegeljàn, O. Lamarche, M” Le- grelle-d'Hanis, Linden, D. Massange, F. Massange, Mazy, De Puydt, A. Van Geert, L. Van Houtte, J. Van Volxem, A. De Warelles, A. Warocqué. Ce bouquet, vraiment royal, était composé de plantes qu'il eût été impos- Sible d'acquérir à prix d’or, et dont le goût de M" Van Driessche-Leys, de Gand, avait fait un chef-d'œuvre. Le Xeronema Moorei en Angleterre. — Cette belle Liliacée néo-calédonienne, dont nous avons donné les premiers une figure coloriée, d'après les exemplaires que M. Linden a reçus vivants de la Nouvelle-Calé- donie, a fleuri récemment en Angleterre, chez MM. Veitch. Le Gardeners’ Chronicle, à son tour, en a donné un bon dessin dans son n° du 6 juillet (p. 17). La forme courbée de l'inflorescence, portant les fleurs toutes dressées du même côté, comme les crins d'une brosse à dents, leur belle couleur rouge écarlate, font de cette espèce singulière une plante de haute décoration qu’il faudrait voir répandue maintenant dans les collections de plantes de serre tempérée-froide. Nous renvoyons d’ailleurs à l'article que nous avons publié (ZI. hort. 1877, p. 184) pour connaître son histoire et sa description. Congrès de botanique et d’horticulture à Paris. — Parmi les réunions savantes qui ont eu lieu dans le Palais du Trocadéro à l'occasion de l'Exposition universelle, nous devons citer le Congrès de botanique et d'horticulture, dont la commission d'organisation, sous la présidence de M. A. Lavallée, avait préparé les éléments Le président-général du Con- grès à été M. Alph. De Candolle. La section de botanique à mis à sa tète M. Békétoff, de St-Pétersbourg, et la section d'horticulture le prince FE Troubetskoy. La première séance a eu lieu le 16 août. Pendant une semaine, des questions variées ont été traitées par les membres présents ; il résultera de ces délibérations et des sujets discutés un volume qui sera publié et que nous analyserons en son temps. L’Eucalyptus et ses produits. — L'Æ. globulus, dont les vertus désinfectantes contre les miasmes paludéens ne sont plus contestées, et qui chaque jour fait des progrès croissants dans la thérapeutique, commence à se répandre sous une autre forme, celle des produits pour la toilette. On en fait déjà de savons fins, des vinaigres de toilette, et on le brûle comme parfum rafraichissant. M. Ramel nous avait depuis longtemps parlé de ces propriétés de son arbre favori; nous sommes heureux de voir que l'industrie les à prises au sérieux, ce qui est le critérium du succès, TOM. XXV, 1878, Sme LIvR, — 118 — Floraison de Broméliacées rares ou nouvelles. — M. Morren a observé la floraison du Bromelia Binoti au Jardin botanique de Liége, du Nidularium marmoratum chez M. F. Massange, à Liége, du Zülandsia anceps chez MM. Veitch, à Londres, du Guzmannia fragrans chez M. A. Van den Wouwer, à Capellen, près Anvers (la plante prendra désormais le nom de Canistrum eburneum), du Nidularium chlorostictum chez M. F. Massange, de Louvrex, espèce nouvelle qui était connue sous le nom de Billbergia chlorosticta. Parmi les autres floraisons intéressantes de Broméliacées pendant cette année, nous ne devons pas oublier celle du Vriesea guttata, Lind. & And. que nous avons signalée dans notre dernière livraison, et de plusieurs autres espèces rares, qui sont sorties des serres du Luxembourg, à Paris, et ont été successivement exposées dans les serres du Champ-de-Mars. * Elæagnus longipes, Asa Gray. — Cet arbuste, originaire du Japon, est également connu sous le nom Zlæagnus edulis. Depuis plusieurs années, nous le voyons fructifier abondamment, dans notre jardin, se couvrir de nombreux petits fruits rouge-brun à saveur agréable et faisant de déli- cieuses confitures, et tenir une place distinguée comme végétal d'ornement. Il résiste aux plus rudes hivers, ne craint ni l'humidité ni la sécheresse et les gelées printanières n'empêchent Jamais sa fructification. On ne saurait trop recommander cet arbuste, qui à été déjà signalé à plusieurs reprises dans les recueils périodiques d’horticulture, notamment dans le Bulletin de la Société d'Acclimatation, en septembre et octobre 1877. Ses fruits, qu’il donne en si grande abondance, contiennent des graines qui germent facilement et qui le répandront avec rapidité dans les jardins, surtout si ceux qui le connaissent en conseillent la culture. Exposition internationale d’horticulture à Londres en 1880. — Le Conseil de la Société royale d'horticulture de Londres a décidé qu'en 1880 on organiserait une Exposition internationale d’hôrticulture sur un pied grandiose, comme celle qu'il nous à été donné d'admirer en 1866. Dès aujourd'hui la Société dem deux ans nous pourrons constater lhorticulture dans la Capitale de la Grande-Bretagne. — 119 — Schmidt, d'Erfurt, périssait misérablement, par un accident survenu pen- dant qu'il herborisait dans les montagnes de l'Oberland bernois, dans les environs de Mürren. M. A. THozer, un français établi depuis de longues années dans l'Etat de Queenstown (Australie), a succombé le 1 juin aux suites des fatigues d'un voyage d'exploration qu'il avait fait dans l'intérieur de ce pays encore peu connu. M. Thozet avait fondé à Muellerville, près Rockhampton, un très beau jardin où il possédait déjà d'admirables exemplaires de plantes rares et il avait envoyé à plusieurs reprises, en Europe, des plantes de nouvelle introduction d'une grande valeur GusTAvE Wazuis, l’un des collecteurs qui ont le plus contribué à l'introduction des plantes nouvelles de l'Amérique du Sud dans les cultures européennes, vient de mourir de la dyssentérie à Cuenca (Ecuador). Il avait exploré avec succès le Brésil, la Colombie, le Pérou, pour le compte de M. Linden, mais une mauvaise direction, dans laquelle il s'était malheu- reusement engagé, ne l'avait conduit, après de nombreux voyages pour des établissements anglais ou pour son propre compte, qu’à l'état de profonde misère dans lequel il est mort, isolé, perdu dans un coin des Cordillères. Cette triste fin a profondément attristé tous ceux qui ont connu Wallis, ses rares qualités de collecteur, son amour des plantes, et qui ont applaudi à ses découvertes. La dernière fois qu'on entendit parler de lui, c'était à l'Exposition universelle, en juin dernier. Une des dernières plantes qu'il ait découvertes dans le Choco, exposée par les soins de M. Ender, de St-Pétersbourg, et que M. Regel lui avait dédiée sous le nom d'Anthurium Gustavi, portait sur son étiquette : « cet Anthurium est à vendre, en trois exemplaires, au profit du botaniste-voyageur G. Wallis, qui l'a envoyé en 1876 de Buenaventura au Jardin botanique de St-Pétersbourg, et qui, étant depuis longtemps malade, reste actuellement en Amérique sans aucune ressource. » Triste retour des choses d'ici bas! Wallis expirait au moment où se lisait vainement cet appel à la charité publique. Ep. ANDRÉ. — 120 — CCCXXI. COUTAREA SCHERFFIANA, pp. apré. ; COUTARÉA DE F. DE SCHERFF. RUBIACÉES. ETYMOLOGIE : de Coutari, nom vernaculaire à la Guyane de la plante, qui a servi à Aublel à fonder le genre CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Calycis tubus obovoideo ie ; limbi lobi 5-6, subæqua- les, subulati, decidui. Corolla LES cr re een , tubo curvo gibboso-ven- tricoso +. ngulato, 1, es imbi 1 -6, breves, dia plicato-imbricati v. contorti, uno exteriore. | tan a 3-6, basi ne inserta, filamentis filiformibus, antheræ basifixæ, tante . exsertæ. Discus tumidus. Ovarium 2-loculare ; stylus filifor- mis, stigmate re aies to exserto; ovula in loculis numerosa, bortzoatalla; placentis tumidis septo aflixis inserta, Capsula ovoidea, septo contrarie compressa, coriacea v. lignosa, Semina imbricata, adscendentia, hilo marginali, nucleo co mpresso, testa membranacea in alam latam expansa, albumine parvo carnoso; cotyledones cordatæ; radicula elongata, centripeta. Arbores et frutices, See teretibus lenticellatis. Folia opposita, breviter petiolata, pes nacea, _. acuminata. Stipulæ interpetiolares, breves, acutæ. Flores majusculi, terminales, sol'tarii v. in cymas 5-flores dispositi, Per pedicellati, speciosi, odori; bracteæ subulatæ, ciduæ. Coutarea, Aubl. PI. Gui. 1, 314, t. 122. — DC. Prod. IX, 350. — Walp. Rep. IL, 510. — Gærtn. Fruct. Il, t, 194. — Pobhl. PI. us ic. t. 200. — Lam. JU, t. 257. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : frutex plur. metr. altus, ramis divaricatis, foliis floribusque glaberrimis ; folia breviter petiolata ovato-acuminata basi parum attenuata stipulis intrapetiolaribus parvis late-triangularibus apiculatis ciliolatis ; cymas foliosas dispositi, pedunculis gracilibus brevibus ad medium bracteolatis; calyæ turbi- natus lobis filiformibus medio angustioribus, 10-12 mill. longis ; corolla alba, 4- F cent longa, iofundibulari-campanulata costata, tubo brevi parum gibboso, angulato, Li en triangalari” “obtusis ; old à filamen ui ati exsertus, antheris us n temperatis provinciæ Pasto Neo-Grana- nsis legi, mai ps, er Ed. André, sp. nov. (?), Le Coutarea Scherffiana, dont j'ai rapporté les graines, en 1876, de la province de Pasto (Nouvelle- -Grenade), où il forme un bel arbrisseau à fleurs blanches dans la région tempérée-chaude, est dédié à mon compa- gnon de voyage, M. Fritz de Scherff. Il n'est pas facile de se reconnaître dans les espèces du genre Coutarea. Une grande confusion règne parmi les échantillons qui peuplent les her- biers, Pour ne citer que le C, speciosa, Aublet, superbe plante à fleurs L ILLUSTRATION HORTICOLE COUTAREA SCHERFFIANA (En. Apr). 1 De Pannemaeker 24 naë.pirx ve Morte Lna À Luiden, ruël s — 121 — rouges, introduite depuis longtemps dans les cultures européennes, où elle reste toujours rare, le nombre de ses formes varie entièrement. De nom- breux voyageurs l'ont rencontrée dans l'Amérique méridionale et jusqu'aux Antilles. Son port, son feuillage, la grandeur et la nuance de ses fleurs varient dans de larges limites. Aublet, Leblond, Martin l'ont trouvé à la Guyane, Pœppig à Ega sur l’'Amazone, Gaudichaud dans la province de St-Paul au Brésil, Guillemin, Wauthier dans la province de Rio de Janeiro, Weddell à Catingas, Blanchet à Bahia, Plée et Bélanger à la Martini- que, etc. M. de Martius en a distingué la forme brésilienne, dont il incli- nait à faire le C. brasiliensiss comme espèce distincte. Au Vénézuéla, dans la Nouvelle-Grenade, dans le Yucatan, Linden a cueilli plusieurs Coutarea. Des formes à feuilles pubescentes ont été rencontrées par Schomburgk à la Guyane anglaise, par Aug. de St-Hilaire dans la province de St-Paul au Brésil, par Balansa au Paraguay, par Goudot et par moi à la Nouvelle- Grenade. Dans quelques herbiers, elles ont été rapportées soit au C. spe- -Ci0Sa, _soit au C. pubescens, Pohl, ou au C. mollis, Cham. Ces espèces, de même que le C. campanilla, DC., me paraissent fort mal limitées. Il existe, dans les serres du Muséum et de l'École de Médecine, à Paris, une espèce du Guatémala, dont je n'ai pas encore vu les fleurs, mais qui paraît distincte de toutes les autres. Elle a le bois grêle, les feuilles glabres sur les deux faces, brièvement pétiolées, longuement acuminées étroites, fortement ondulées aux bords. Si elle n’a pas été publiée, je proposerai de » la nommer C. undulata, Ed. André. En présence d'une pareille confusion dans la plupart des espèces du genre Coutarea, je ne publie qu'avec réserve le C. Scherffiana comme une nouveauté. Est-ce un type séparé du C. speciosa, ou simplement une forme caractérisée par ses fleurs blanches et quelques caractères qui se trouvent indiqués dans ma description, c'est ce que je ne pourrai dire qu'après avoir revu ma plante adulte, en beaux échantillons fleuris et fructifiés. En atten- … dant, les spécimens d'herbier qui s’en rapprochent le plus ont été récoltés par M. Balansa (Herb. Mus. Par. n° 1760) à la Asuncion (Paraguay); ils s'en distinguent cependant par des feuilles plus aiguës et des fleurs roses. Une plante à fleurs blanches et violettes, recueillie en 1846 par Funck et Schlim à Galipan (Vénézuéla), est dans le même cas. En attendant que la lumière se fasse sur les espèces mal connues de ce genre, je puis recommander aux horticulteurs le C. Scherffiana comme une belle plante, d'un port élégant, à beau feuillage, à fleurs blanches char- mantes, de facile culture en bonne serre tempérée. Ep. ANDRÉ. * . Nora. Une erreur du peintre a fait placer, dans notre planche, une feuille solitaire, qui paraît alterne, à la place d’une paire de feuilles, qui sont toujours opposées dans le genre Coutarea, = 122 — * PI. CCCXXII. TILLANDSIA DIANTHOIDEA, nos TILLANDSIA A FLEURS D'ŒILLET. BROMÉLIACÉES. F ETYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir [ustration horticole, 1867, pl. 316, CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : epiphyta, cæspitosa ; caulis abbreviatus, basi radicans, canes- cente v. paulul. furfuracens; folia O"05-0m07 longa, lineari-canaliculata carinata subulata, patenti-decurva, flores superantia; inflorescentia in spicam paucifloram immersam dispositi; bracteæ membranaceæ, ovato acutæ, floribus singulis sessilibus æquilongæ, flores singulos sessiles ; calycis laciniæ petalis breviores, scariosæ, oblongo-acutæ; petalorum lobi cærulei patentes ovato acuti, antheras oblongas pistillumque superantes; ovarium...? — @rescit i Brasilia. Tillandsia dianthoïdea, Rossi. Catal. Motoet. t. 1. — Reg. Gartenfl. III, p. 140, t. 85. — Herb. gén. am., t. 504. — Academia neapol., 5, t. 1. Pourretia æranthos, Drap. ; Amalia aerisincola, Hort. Hispan. : Anoplophytum dianthoideum, Beer, Die Fam. Brom., p. M. Cette jolie « fleur de l'air », comme l'appelaient les botanistes espagnols, habite les forêts du Brésil, où elle est assez répandue, couvrant les bran- ches des arbres de ses touffes compactes. Les fleurs, peusbrillantes, malgré leur couleur douce, d'un bleu violacé, sont immergées au milieu du feuil- lage, comme celles du T. ionäntha, espèce voisine facile à discerner par ses feuilles ciliées. On a comparé les fleurs du 7. dianthoidea à celle d’un petit Fe Œillet sauvage, probablement celles du Dianthus Armeria, car il n'y aurait guère de ressemblance et le nom serait inexact si l'on prenait pour type dé comparaison les D. superbus où Caryophyllus. On cultivera cette petite espèce en épiphyte, sur üne simple branche d'arbre, sans mousse ni terre, qui la feraient pourrir. Pour reproduire les conditions dans lesquelles elle prospère à l'état sauvage, il suffit d'atta- cher la branche d'arbre ou le morceau de liége auxquels on l’a fixée, dans une partie éclairée de la serre, comme une véritable plante aérienne. Quelques amateurs conseillent aussi l'emploi de l'écorce de pommier, comme contenant moins de tannin que celle de divers autres bois, le chène notamment. La serre tempérée ordinaire lui convient assimilables de l'air, de la serre, quelques grammes de carbonate d' soudra lentement et constituera un « engrais aérien » destiné à activer la végétation. Ep. ANDRÉ, À À À | jl | 3 È È J'lnden, vull L'ILLUSTRATION HORTICOLE » De PDannemaecker ad rat pinx un Horio Lind TILLANDSIA DIANTHOIDEA (Pocen L'ILLUSTRATION HORTICOLE DENDROCHILUM FILIFORME (LINDLEY). J £nden. rubl . Una Y. Me Pannemaeker 24 nat prz. in Horio Me 100 PI. CCCXXIII. DENDROCHILUM GLUMACEUM, unour. DENDROCHILE A FLEURS GLUMACÉES. ORCHIDÉES. ÉTYMOLOGIE : de deydpor, arbre, et yesos, lèvre. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : perigonii foliola patentia, libera; exteriora et interiora con- formia. Labellum liberum, subconforme, integerrimum, basi concavum, carinatum y. cristatum. Columna ovario continua, brevis, semiteres, antice bicornis, apice dentata v. rostrata. Anfthera infrapicilaris, bilocularis, valvis anticis nullis Pollinia 4, libera, incumbentia. — Herbæ java- nicæ, epiphytæ, foliis coriaceis, in pseudobulbis ut plurimum solitariis, spicis terminalibus v. lateralibus, filiformibus, multifloris, floribus junioribus inter bracteas bifariam imbricatas latentibus. (Endi. Gen. PI. 1541.) Dendrochilum, Blume, Bijdr. 398, fig. 52. — Lindl. Orchid. 34. — Bolbophylli spec. D. Thouars, Orchid. t. 93-94. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : pseudobulbi aggregati fusiformi-ovati, folia solitaria late- lanceolata in petiolum squama ampla vaginatum attenuata; spica elongata compressa alba, perigonii phylla acuminata, labelli trilobi basi bilamellati lobi laterales breves inflati, medius orbicularis, columna utrinque dente spiniformi. — In insulis Philippinis. Dendrochilum glumaceum, Lindley, Bot. Reg. 1841, misc. p. 23, n° 58. Bot. Mag. t. 4853, — Miq. Flor. ind. bot. WE, p. 626. — Walp. Ann. VI, p. 218. Le genre Dendrochilum se compose de petites plantes épiphytes, origi- naires des Philippines, de Java, et contrées circonvoisines. Elles forment des touffes assez épaisses, fournies de petites feuilles étroites, et se cou- vrant d’une profusion de petites grappes de fleurs retombantes, générale- ment blanc jaunâtre, comme dans l'espèce que nous figurons aujourd'hui. L'effet de ces inflorescences en masse est très gracieux, lorsque leur nombre est considérable. On cite un pied de Dendrochilum de notre plante, qui portait, en 1869, plus de 10,000 fleurs épanouies à la fois, dans les serres de l'évêque de Winchester (Angleterre). Les pseudobulbes de cette gentille espèce sont coniques, petits ; les feuilles ‘linéaires, lancéolées ; la hampe, terminale, est très grêle, pendante, angu- leuse, et porte une grappe de fleurs petites, très nombreuses; les bractées, en forme de paillettes, sont convolutées; les pétales sont obovales, le labelle cunéiforme arrondi, auriculé à la base, et les appendices de la colonne subulés, glabres. La plante est originaire de Manille, d'où elle a été introduite en 1836; elle est restée assez rare dans les colleétions, où elle serait digne d'occuper une place que sa grâce et son élégance méritent sans conteste. * Ep. ANDRÉ. * E : æ Li à * # — 124 — HORTICULTURE D'ORNEMENT. mn een PELARGONIUMS HYBRIDES DE M. LEMOINE. On a souvent accusé les horticulteurs de semer au hasard et de n'être que la cause involontaire des résultats de la fécondation croisée. Cela est vrai dans un grand nombre de cas, mais on peut signaler des exceptions. Quelques praticiens distingués cherchent des modifications de types ou de variétés dans une direction voulue, et nous pouvons citer, à la tête de ceux- là, M. Lemoine, de Nancy. Nous n’en voulons pour exemple que le lot qu'il avait soumis, le 16 juin dernier, à l'étude du jury de la classe 90, à l'Exposition universelle. Il s'agissait du Pelargonium glaucum, de L'héritier, originaire du Cap de Bonne-Espérance, comme presque toutes les espèces du genre, et fécondé artificiellement par le P. grandiflorum, Wild. Cinq générations successives ont été obtenues par M. Lemoine; nous les avons eues sous les yeux en fleurs. La première reproduisait à peu près le type, plante glabre à feuilles glauques, lancéolées acuminées entières, à pédoncules 1-2 flores, à tube nectarifère cinq fois plus long que le calice, à pétales blancs, petits, les deux supérieurs élargis pourvus de taches de sang à la base. À la deuxième génération, les fleurs avaient grandi, étaient devenues rosées avec les taches violettes. À la troisième, les fleurs étaient deux fois plus grandes, blanches avec les taches basilaires violettes barbelées. À la quatrième, la plante, plus vigoureuse, portait des fleurs plus gran- des d’un rose tendre. A la cinquième, enfin, la vigueur s'affirmait de plus en plus, les fleurs devenaient aussi grandes que dans les variétés grandiflores de la section « fantaisie » et se montraient d'un rose vif, avec des taches d'un pourpre- noir. Les modifications accumulées pendant cette série d'expériences ont de ses congénères, apportera un agrément de plus à nos cultures. De plus, en hybridant ces produits avec des porte-pollen d'un choix particulier, M. Lemoine a la certitude d'obtenir à peu près les coloris qu’il désirera, et il témoignera ainsi une fois de plus de la possibilité de diriger les varia- tions dans un sens déterminé. Ce sont des expériences de ce genre, des sélections intelligentes, qui ont amené M. Vallerand à créer les plus belles variétés de ses Gloxinias, et M. Blewses Caladiums. Le champ ouvert aux chercheurs est immense : il ne s’agit que de savoir le travailler, i ” : # Ep. AnpRé. 4 me 106 = LES" PLANTES ALPINES A YORK ET A EDIMBOURCG. La collection de plantes alpines cultivées par MM. Backhouse et fils, à York (Angletere), est remarquable à plus d'un titre. Ils ont créé, à leur suite, toute une population d’imitateurs, et grâce à leurs efforts combinés avec ceux de M. Mac Nab, d'Edimbourg, Niven, de Hull, Ware, de Tot- tenham, etc., des amateurs nombreux s'appliquent maintenant en Angle- terre à cette charmante spécialité. Il n'est rien de meilleur, pour répandre ce goût et créer un public inter- national d'amateurs de plantes alpines pouvant établir entre eux de fruc- tueux échanges, que de publier, de temps à autre, des listes de plantes en fleurs, les plus jolies, parmi cette tribu de miniatures séduisantes. Voici un résumé de celles que l'on pouvait voir épanouies en fleurs dans l’établisse- gent de York, en juin dernier. Dans cette énumération, qui ne comprend “pas les espèces et variétés communes dans tous les jardins, ne sont pas compris les arbustes. Nous ajoutons, aux plantes alpines proprement dites, un certain nombre d'espèces qui s’accomodent de la culture ordinaire et _que nous voudrions voir occuper une place dans tout jardin soigné. Adiantum :RR Fougère. Alyssum montanum. de rie ft — tetra Atèmone : De — fulgens. Arenaria montana. Armeria juncea — Maritima rosea. —"setacea. Aubrietia, —. formes. Bryanthus er. eme Ati — anse niana. hante omis Cypripedium acaule, Cctabile. Pate californica. a ie à ans gla ur ue Dryas octopetala. rica vari 2e Eriogonum Eten aantean Gin armenium. — Endressii. Goodyera pubescens. Lithospermum prostratum. Meconopsis aculeata — Waïllichii. — militaris. Papaver miniatum. — nudicaule. LS Petrocoptis Lagascæ. Phlox Nelsoni. Pinguicula grandiflora. Polystichum lonchitis, Fou- — angulare Henlayæ, — munitum, gères. | Potentilla nitida, — splendens. Primula Auricula varies. — marginata. pectabilis. Pyxidanthera barbula. Saponaria Ps es. Sarracenia purpur PÉ rie rome formes. | — mg. a. | Sed ombreuses formes. | Silene Elizabethæ. Symphytum caucasicum. Thalictrum aquilegifolium. — tuberosum. Trollius napellifolius. Tropæolum polyphyllum. Veronica prostrata — saxatilis. + Xerophyllum asparagoïdes. e7 S'il nous fallait décrire les ravissants coins dé paysage obtenus au moyen de ces éléments jetés au travers des rocailles, disposés avec goût, la plume devrait renoncer à en donner l'idée. D'ailleurs l'initiative personnelle de l'amateur intelligent vaudra mieux que tous les préceptes écrits sur ce Sujet. Nous conseillons donc d'adopter les plantes de rocailles et nous reviendrons plusieurs fois sur cette intéressante question. Une autre collection, qui le cède peu à celle de MM. Backhôuse, est cul- ne au Jardin botanique d'Edimbourg, et M. Mac Nab y à > tous +. — 126 — ses soins pendant de longues années. Au mois de mai dernier, suivant uné communication qu'il fit à la Société botanique d'Edimbourg, 295 espèces étaient en fleur, parmi lesquelles on pouvait signaler les suivantes, choisies dans les plus remarquables : “ Andromeda fastigiata. Helianthemum Royalty. Potentilla alpestris. Anemone alpina. — Queen of Spring. — dubia. Arnebia echioides. Helonias asphodeloides. — lupinoïdes Aubrietia Hendersoni. Hippocrepis helvetica, — peduncularis. Chlorogalum Brownii. Hutchinsia alpina. Primula capitata. à — Leichtlini. Iberis corifolia. — cortusoides amœna. Cyclobothra cœrulea, Iris cristata. — luteola. Daphne cneorum. Ledum buxifolium. — Sikkimensis Darlingtonia californica. Linaria alpina. Rhododendron lepidotum. Draba tricuspidata. Linnæa borealis. Rubus arcticus. Dryas Drummondi, Menziezia Drummondi. Sapinaria ocimoides major. er _ — octopelala. — polifolia versicolor. Sarothamnus scoparius pendulus. » Erigeron alpinum. Meconopsis aculeata hybrida. | Saxifraga peltata. dé — Roœzlii. — népalensis. — pyramidalis. Erinus alpinus. Narcissus triandrus albus. Silene acaulis. — hispanicus. Pentstemon humilis. Smilacina bifolia. Fragaria lucida. — procerus. Symphyandra Warneri. Fritillaria Kamtschatica. | Pernettya angustifolia speciosa. | Uvularia stellata. LA : Gentiana verna. Phlox Nelsoni. Veronica Guthriana. ss à Geum coceineum. — setacea violacea. upestri LT Helianthemum Bride, Polemonium humile,. | WANDERER. se LE DENDROBIUM SUPERBIENS DE M. REICHENBACH. En 1876, MM. Veitch, de Londres, reçurent de l'Australie septentrionale un Dendrobium dans lequel M. Reichenbach crût voir une espèce nouvelle, qu'il décrivit sous le nom de D. superbiens (Gard. Chron. 1876, p. 516). # Quelques botanistes australiens ayant reconnu que la prétendue espèce nouvelle de M. Reichenbach n'était autre que la plante nommée depuis longtemps par M. F. von Muëller et décrite par lui, sous le nom de D. Sum- neri, dans ses Fragmenta Phytographiæ Australiæ (xliïi, p. 94), M. Reiïchen- bach essaya de se justifier dans un nouvel article publié cette année (Gard. Chron. 1878, p. 40, fig. 9) avec une figure de la plante qu'il avait eue sous les yeux à deux reprises différentes. 11 conclut néanmoins au maintien de son espèce, malgré les affirmations de botanistes aussi érudits que . MM. Muëller et Bentham, cela sans avoir vu les échantillons qui ont servi aux descriptions de ces deux savants, et se fondant sur quelques caractères différentiels qu il juge Vu jus distincts, Il ajoute que le D. Sumneri est une « misérable chose ».* " L'article, parvenu en Australie, a motivé la 6 rante de M. F. M. Bailey, conservateur de l'herbier du Muséum de Queensland, à Brisbane, adressée au Gardeners’ Chronicle : sens « Ceux qui s'intéreséent à la flore australienne voient avec grand plaisir paraltre de temps en temps, dans vos çolonnes, non-seulement des descrip- c? mx 0 me tions, mais des figures de nos plantes. Mais quand ces articles sont écrits dans le style de celui du professeur Reichenbach (12 janw#1878) à propos de ce qu'il appelle une nouvelle espèce de Dendrobium (D. superbiens), nous regrettons certainement Qu'un homme de ce rang dans sa profession parle avec un tel mépris d’une plante dont il n’a jamais vu un seul échantillon. Je puis l'assurer que le Dendrobium Sumneri, de F. von Muëller, n’est en aucune façon la misérable plante qu'il croit, mais qu’il mérite au contraire tout l'éloge qu'il fait de son D. superbiens. Et quand le dit professeur aura . la bonne fortune de voir le D. Sumneri en fleur, il reconnaîtra bientôt que le D. superbiens n’est qu'une variété de cette espèce, et que la différence, suffisante peut-être pour la faire distinguer par un fleuriste, est compléte- ment insuffisante pour établir une espèce distincte. » Quand on voit les deux fleurs ensemble, leurs principales différences _ sont celles-ci : 4 _ » Les segments du D. Sumneri, plus imbriqués, donnent à la fleur un aspect plus globuleux, l’éperon est plus court et blanc, tandis qu'il est pur- purin dans le D. superbiens. Le lobe médian du labelle du D. Sumneri est presque tronqué-apiculé; parfois le pédicelle de la dernière fleur de la __ £rappe atteint deux ou trois pouces de longueur. En ce qui concerne là | EL. _ description, M. Reichenbach devrait se dire que le baron von Muëller à décrit l'espèce sur des fragments de la plante sèche, et que cependant aucun _ * botaniste ne peut se tromper sur l'identité de cette plante, soit sur sa des- cription, soit sur celle de la Flora australiensis. Sans doute ces descriptions demanderont à être modifiées quand la plante sera mieux connue, mais on ne saurait donner trop d'éloges au baron von Muëller pour la peine qu'il n'a cessé de prendre dans le but de répandre la connaissance de nos plantes indigènes. » Ainsi donc, il n’y a pas de Dendrobium superbiens, il n'y a que des variétés plus où moins tranchées du D. Sumneri, que nous verrons sans doute - apparaître i t danses cultures et dont les serres de MM. Linden, Veitch et Williams possèdent déjà de beaux exemplaires. J. LEBERT. # ane} + ——— - ns we ——— MELANGES,. ——— CHAUFFAGE DES SERRES, SYSTÈME, PERRET. ea : Plusieurs systèmes de chauffages, pour les serres, ont été exposés cette année à l'Exposition universelle. Celui qui | Hu dans la serre n° 15, Où se trouvaient les collections de plantes de M. J. Linden, nous a frappé par l'économie extraordinaire réalisée sur le combustible, et nous engage à dire quelques mots de ce système, dont l'inventeur est M. Michel Perret. L'état pulvérulent constitue la plus grande difficul é de combustion dans la plupart des charbons. Quelques combustibles séulement possèdent la PRRRte de s'agglutiner naturellement par l’action dû fer; tous les autres ri # 18 exigent une agglomération artificielle, procédé coûteux, qui ne peut être appliqué aux combustibles pauvres ou de qualité inférieure. Le foyer à étages superposés remplit le double but de brûler des com- bustibles pulvérulents ou des combustibles pauvres sans aucune prépara- tion. Il se compose de quatre étages superposés, formés en dalles réfrac- taires, et d'un cendrier. La façade est percée de trois ouvertures garnies de portes. Les deux ouvertures supérieures servent à charger et à manœuvrer la matière sur les dalles; la porte du bas sert à sortir les cendres. Le foyer est alimenté avec de l'air, qui a été préalablement chauffé par sa circulation dans un carneau métallique formant devanture et comportant les trois portes de service. Cet air pénètre en descendant dans le cendrier, remonte dans les étages et fait brûler le combustible sur lequel il passe. La combustion est donc effectuée, à une température élevée due à l'air chaud et au rapprochement des étages: on peut ainsi brûler les combusti- bles les plus denses et les plus pauvres, et l'air chaud permet de pousser l'incinération à ses plus extrêmes limites. Dans ce foyer on peut brûler avec facilité : la poussière de charbons maigres, les houilles les plus pauvres, les bases et schistes de lavages de houille, la poussière de coke, la poussière de lignite, la tourbe menue, la sciure de bois, la tannée, le fraisil des forges, les suies de locomotives, les résidus de tous foyers. Pour la mise en train, on emploie du bois ou de la braisette, et la com- # bustion continue ensuite par l'effet de la température engendrée. : Les avantages de l'appareil consistent : 1° dans le bas prix des combus- tibles qu'il peut brûler; 2° dans la régularité de température qu'il produit; 3° dans le peu de soin qu'il exige, les changements n'étant opérés que par intervalles de 6 à 24 heures, suivant les besoins. M. Michel Perret, manufacturier, place d'Iéna, 3, près le Trocadéro, à Paris, donnera tous les renseignements nécessaires à l'établissement de son appareil. - En. ANDRé. LES PLANTATIONS DANS LE MIDI. La région méditerranéenne est située sous un climat moins variable que celui du Nord, où la culture des végétaux ligneux est soumise à d’autres règles que dans les contrées de l'Europe moyenne. Les plantations dans cette région téempérée chaude, dont le littoral médi- terranéen entre Hyères et Nice peut fournir le type, sont dignes d'occuper quelques moments notre attention. L'amateur des jardins qui parcourt de la Provence et du Languedoc est de + 14° 8, mais ce chiffre est modifié profondément sur l'étroit littoral qui s'étend d'Hyères à Menton, en passant par Cannes, Antibes, Nice, Monaco, Bordighiera, où la végétation sub- + Lu Se 100 = tropicale donne l'idée d’un printemps perpétuel. C’est la région de l'Oranger. La moyenne annuelle y atteint + 15° 6, et, ce qui est plus remarquable, celle de l'hiver ne dépasse pas + 9% 3. A Alger, ces chiffres montent res- pectivement à 17° pour l'été, et à H 10° pour l'hiver. Les bois et les jardins, dans ce coin de la Provence, ne sont plus composés des espèces que nous avons signalées dans le Nord et dans le centre de la France et qui conviennent à l'Europe moyenne. Une végétation parti- culière caractérise la région. Le Chêne pédonculé y est remplacé par le Chêne yeute, le Chêne liége et le Chêne vélani à glands doux; le Pistachier, le Caroubier, l'Olivier, le Laurier, le Jujubier y constituent la végétation de deuxième grandeur; les taillis sont formés de Grenadiers, de Myrtes, de Lauriers-Tins, de Cistes, et de bien d’autres espèces inconnues aux flores septentrionales. Parfois ces arbres atteignent des proportions grandioses et revêtent un port particulier, dont les climats du Nord ne présentent point d'exemples. Le Pin pignon (Pinus Pinea) développe ses admirables parasols à 50 mètres de hauteur, comme l’attestent les arbres séculaires de la villa Pamphili, à Rome. Le Platane d'Orient, le Chêne yeute, le Cyprès pyramidal et quelques autres espèces arborescentes acquièrent également de nobles dimensions. Cependant ces essences de haute stature sont l'exception, et . la généralité des espèces y sont inférieures en taille à celles des forêts de l'Europe moyenne. L'introduction d'une foule d'espèces exotiques a imprimé un aspect par- ticulier à la flore cultivée. Parmi les grands arbres dominent les Euca- lyptes (Zucalyptus globulus, E. amygdalina, E. viminalis et autres espèces), précieux par leur rapide croissance et pour l'assainissement de l’atmos- phère; les Araucarias des contrées australes et tropicales (Araucaria excelsa, A. Bidwilli, A. brasiliensis), les grands Pins du Mexique (Pinus filifolia, P. Hartwegiüi, P. leiophylla), le P. australis de la Caroline et autres Coni- fères : Dammara, Podocarpus, etc., cultivées dans les serres à Paris. Les arbres et les arbustes du Cap de Bonne-Espérance, de la Nouvelle- Hollande, de l'Amérique australe, y croissent Comme dans leur patrie; on les trouve, avec d’autres végétaux empruntés à toutes les latitudes, sur les places publiques de Nice, de Cannes, d'Hyères. Le faux Poivrier d'Amé- rique {Schinus molle), le Bella sambra ou Phytolacca en arbre (Pircunia dioica), les Dattiers (Phœnix dactylifera), YAzédarach (Melia Azedarach), le Sterculier à feuilles de platane (Sterculia platanifolia), l'Oranger et le Citron- nier sont les végétaux dominants. Le Ricin (Ricinus communis) devient ligneux et résiste aux hivers. Mêlés aux Dattiers, les Agaves d'Amérique (Agave americana, improprement appelés Aloëès) dressent leurs grandes girandoles de fleurs jaunes et vertes, qui chaque année se multiplient dans les beaux jardins ou terrasses de Monte-Carlo, à Monaco. Des propriétés privées déjà célèbres, la villa Vigier, à Nice, la villa Val- lumbrosa et le jardin Mazel, au golfe Juan, le magnifique pare d'études botaniques, créé par M. Thurel, à Antibes, et légué libéralement à l'État, par Mad. Fould, sont autant d'oasis charmantes, où le botaniste, l'horti- ne. D: — 10 — culteur et l'architecte-paysagiste trouveront les éléments des plus inté- ressantes études. Sur d'autres parties du littoral, près de la côte d'Espagne, à Collioure M. C. Naudin, de l'Institut de France, avait planté un intéressant jardin d'expérimentation avant d'être nommé directeur de la villa Thurel à An- tibes; plusieurs établissements d'horticulture existent à Hyères et à Nice. À Gênes, la villa Pallavicini montre des arbres superbes. Partout les mêmes faits de végétation se reproduisent et identifient les conditions climatéri- ques de cette région, située entre 43° et 44° de latitude N avec sales en apparence plus favorisées de Naples et de la Sicile, placées entre 37 et 41°. Il est plus étrange encore de trouver, au centre même des Alpes, au pied des neiges éternelles du Mont Rose et du Simplon, près du 46% degré, c'est-à-dire sous une latitude presque semblable à celle de Lyon, un climat à peu près égal à celui des côtes méditerranéennes. Les bords du Lac Majeur en fournissent la preuve, et les villas Kanzozim et Troubetz- koy à Intra, le jardin Rovelli à Pallanza, l'Isola Bella et l'Isola Madre, couchées comme deux nids de verdure au milieu des eaux, sont pour les visiteurs de ce charmant pays un perpétuel enchantement. Au Lac de Côme, la villa Serbelloni étage ses terrasses avec des vues admirables, à la pointe des deux bras de Lecco et de Como, la villa Melzi déroule des perspectives où le mélange des espèces indigènes et des espèces exotiques a produit des effets paysagers de premier ordre. ; Une simple énumération des végétaux d'ornement qui peuplent ces rési- dences remplirait les colonnes d’un long catalogue. La richesse des collec- tions qui peuvent vivre sous ce climat est inépuisable. Un choix restreint des plus remarquables espèces qui prospèrent dans la région, sans parler des végétaux ligneux, spontanés, suffira pour aider aux plantations ordi- naires des jardins paysagers de ces contrées. Quelques-unes de ces espè- ces ne sont pas encore très répandues, mais elles mériteraient de l'être, et je n'ai pas voulu les omettre. La plupart se rencontrent depuis Hyères jusqu'à Gênes et, plus aw sud, autour des lacs italiens, etc., et forment souvent d'admirables exemplaires... Liste d'espèces ligneuses Pour plantations dans le Midi. PALMIERS. Chamærops humilis, L. Région médit. — Biroo, Sieb. Japon. — Fortunei, Hook. et var. Chine. — slauracantha, Hort. Belg. — Hystrix, Fraser. Floride. à Cocos Romanzoffiana. Cham. Brésil. Corypha australis, R. Br. Australie. Phœnix dactylifera, L. Afrique boréale. — reclinata, Jacq. Afrique australe. — Leonensis, Lodd. TOURS. L | Pritchardia filifera, Lind. et And. Am. sept. Et d'autres espèces, sur lesquelles les observations sont encore incom- plètes, appartenant aux genres : Sabal, Areca, Pritchardia, Cocos, Kentia, Ceroxylon, Syagrus, Ptychosperma, etc. : — 131 — ARBRES DIVERS. Abies religiosa, Lindi. Mexique Acacia ( cage J Ra Willd. Orient. Nemu, Wild. — res sé Willd. le — Riceana, Hensl. Australie. bel SR à .SÈ S à Ns nm 5 =: FR; © d — longifolia, Willd. ne — melanoxylon, R. Br. Australie. ovides latifolia, en Australie. — leucocephala, Li — lanifolia, Willd. A dralie — suaveolens, Willd. Australie — trin , Sie trali — verticillata, ve Australie. Acer oblongum, Wall. N Benthamia fragifera, Lindl. Népaul. Brachichyton ee Horsf. et Benn. Aus Casuarina ma vis, Forst. Iles du Pa- cifiqu que — leptoclada, Mig. Australie. Callitris quadrivalvis, Vent. He sept. Callistemon lineare, DC. Austr datum, L. Amér. trop. _ quadrangulare, Ja Antilles. — cinereum, L. Antilles Coulteria tinctoria, H. B. K. Mexique. Cunninghamia sinensis. R. Br. Chine Cupressus Corneyana, Knight. Himalaya. — {orulosa, Don. Népaul. — mMacrocarpa, Hartw. Califor — Fée Mill. (C. glauca sinaits) Inde. Drymis Winteri, Forst. Amér. mérid Dammara australis, Lamb. Nouv. Zélande. Diospyros virginiana, L., var. coronaria, Hort. Amér. sept. Elæodendron ilicifolium, Ten. . Eriobotrya japonica, Lindl. Jap Erythrina coralloides, DC. Msiiue — Corallodendron, L Amér. mér. — . B. K. Vénézuéla. Eucalyptus Globulus, Labill. Tasmanie. — amygdalina, Labill. Australie. — Cornula, Labill. Australie. are Pau Dum. de Cours. _ rain, Smith, Australie. a, Smith. Australie Ficus us rit, Vahl, Ind a, Thumb. Inde. — né L. Inde. — _ rubiginosa, Desf. Australie. Sycomorus, L. Egypte. cordifolia, Roxb. Inde. — Are L. Indc. xæburghi, Miq. Assam. se be: Endi. Australie. Grevillea robusta, Cunn. Australie. Jacaranda mimosæfolia, Don. Amér. mér. pe) rs L. Ber erm udes. & S & Lo + " cal Ÿ Fe lc riensis, Webb. Canaries. Libieere Doniana, Endi. Nouv. Zélande. — aps De + Australie. Melia ne sempervirens, SW. res Pipe ie L. Amér. mér. Pinus patula, Schied. et Deppe. Mexique. Pinus i mea Dougl. Californie. ralis, Mich. Virginie. — Lindi. Mexique. — longifolia, Roxb. Himalaya. — canariensis, Smith. Canaries. — Brulia, Ten. Calabr — Winchesleriana, Gord. Mexique. Podocarpus macrophylla, Don. re elon L'Hér. Abyssinie. — andina, Pæœpp. Chili. — chilina, À. Rich. Chili. — nerüfolir, R. Br. Népaul. Quercus glabra, Thumb. Japon. — lancifolia, Hort. Patrie? Rhopala her var. Corcovadensis, Meisn. ésil. organensis, Gard. Brésil. Sapindus HQE L. Amér. mérid. Schinus molle, L. Amér. mérid. Sterculia ie L. Chine. Stillingia sebifera, Mich. Chine. Templetonia retusa, R. Br. Australie. ARBUSTES ET ARBRISSEAUX. Acacia cullriformis, Cunn. Australie. — Farnisiana, Willd. Antilles. Acanthopanax ricinifolium, Hort. Am. trop. . Houe. Nees. Inde. Agav breuses s. Amérique parer pat Jovis, L. Europe mér, — 132 — Aralia Amen) o espèces). yrifera, Hook. Chine. Ardisia j Ress Blume, Japon. — sde ns, A. DC. Chine. enulata, Vent. Mexique. Aristotelia Macqui, L L'Hér. Chili. Arundinaria falcata, Nees. Himalaya. rtemisia argentea, L'Hér. Madère. Asimina triloba, D un. Amér. sept. — arundinacea, Retz. Inde. ss toutes les autres espèce. Banksia variés. Australie Baptisia australis, R. Br. Caroline. adesia spinosa, L. Andes équtor. Bœchmeria nivea, Hook. et Arn, Chine. ar esf. Canaries Buddleia globosa, Lamk. Chili. — ascariensis, Lamk.Madagascar. madag Callicarpa arborea, Roxb. Inde, sa, Lamk. ME floribun es “Car. Mexique. Cmais caroliniana, Mich. Caroline. Cestrum aurantiacum, Lindi. nn nai pm L. Rég. macro a, Hort. ferôl. Algér. Chorozema icifolium, Labill. Australie. “reste fragrane, a mas — serotinum, Hort. Japor Cocculus pris DC. au Colletia Ces Gill et Hook. Chili. — cruciata, Gill. et Hook. Chili. rien se inum, Hook. Mexique. Co es australis, as Australie. indivisa, Kuntb. re variés. Austr . Crowea saligna, Smith. Australie. Cuphea jorullensis, H ouv.-Zélande. Decumaria barbara, L. Carolin Desfontainea spinosa, Ruiz. de pay. Amér. mér. Viburnum Awafuski, Lindl. Chine. sus ar. Caroline mér. Draconis, L. Caroline mér. filifera, Roezl. Mexique. | ARBUSTES SARMENTEUX ET GRIMPANTS. Amphilophium Mutisii, H. B. K. Nouv.-Gr. Arauja albens, Don. Brésil austra Banisteria chrysophylla, Kunth. Meitque. — ciliata, Lamk. Brésil Berchemia volubilis, DC. Amir: sept. Bignonia rene ù Caroline. Kerere, Aubl. Mexique. pretrt a, Hook. “Prés il. édite soit, DC. Antilles. persons glabra, DC. Bsésil spectabilis, Wild. Brésil. Cissus acidus, L. Amér. antarcticus, Vent tral Clianthus Dampierii, Cunn. Australie Sol. A Jasminum azoricum, L. AG çores. — _ grandiflorum, L. Népaul. (La suile à la prochaine livraison), Jasminum revolutum, . Inde. Ind . Cap. Smilax laurifolia, L. Amér. sept. pee Er à Paxt. Brésil. nifolium, Sendtn. Brésil. Stephanôtis floribunda, Ad. Brongn. Mada- gasca Tacsonia mullissiais: H. B. K. Nouv.-Gren. an Volxemi, Funk. Nouv.-Grenade. dm jasminoides, Lindl. op Thunbergia fragrans, Roxb. I — _ grandiflora, Roxb. Fi — laurifolia, Hook. Inde. Ep. ANDRÉ. ra LS CHRONIQUE HORTICOLE. Septembre 1878. « Abies Douglasii. — Dans les jardins de Kew, à Londres, les visiteurs remarquent un mât gigantesque, haut de 50 mètres environ, fin, élancé et droit comme un jonc. Il a été apporté de Californie depuis un certain nombre d'années. C'est un tronc du sapin de Douglas (Abies Douglasii, Lindl.). Non-seulement cet arbre atteint de hautes dimensions, mais il présente un diamètre considérable sur les échantillons adultes. On pouvait s’en con- vaincre à l'Exposition universelle de 1878, où l’on voyait, dans la section du Canada, une rondelle mesurant 250 de diamètre. La notice disait que cet exemplaire, âgé de 566 ans, avait plus de 300 pieds anglais de hauteur (91M44) quand il fut coupé. Ajoutons que cette espèce est d’une croissance rapide et qu’elle forme des arbres superbes, rustiques, dans les terrains calcaires et dans les terrains sablonneux de nos climats. Rubus cratægifolius. — On a récemment parlé de ce bel arbuste, à feuillage découpé, élégant, et l’on a révoqué en doute sa grande vigueur et son port dressé non sarmenteux. À ceux qui ne le connaissent pas, nous signalerons le superbe exemplaire que possède M. A. Lavallée, à Segrez. Es voudront tous, ensuite, le planter dans leurs parcs ou leurs jardins. Le bouturage de la vigne. — Un M. Ossenkop a fait beaucoup de bruit pour un maigre résultat, dans ces derniers temps, à l’occasion d’un prétendu système nouveau de bouturage pour lequel il s’est fait breveter dans divers pays. Le procédé est usité en France, avec plus ou moins de variantes, depuis de longues années. M. Weber nous l’a fait judicieusement remarquer il y a quelque temps, et il nous a indiqué le moyen presque identique qu'il emploie depuis longtemps avec succès pour bouturer ses vignes. Aussitôt après la chute des feuilles, il place les crossettes dans un endroit abrité, en terre légère, le talon en haut, et il les recouvre de 10 à 15 centimètres de terre. Pendant les fortes gelées il les protége avec de la litière. Les premiers rayons du soleil printanier, qui échauffent le sol, excitent la formation du bourrelet qui produira les racines avant l'émission des yeux, enterrés plus profondément et dont la végétation est ainsi retardée. M. Weber plante alors les boutures en place et la réussite est d’une régularité remarquable. Le principe de cette méthode repose sur la stimulation des racines, par la chaleur et l'air, précédant celle des bourgeons. Il peut être mis en pra- tique avec la plus grande facilité. : _Bégonias tubéreux. — A la dernière Exposition de Versailles, les Bégo- Mas tubéreux que l'on a surtout remarqués étaient: Défenseur de Belfort, grande fleur éclatante orangé; Edmond Puteaux, d’une couleur plus foncée; Albert Truffaut, écarlate à centre plus clair; A#i Cessier, orangé, belle forme ; Madame Thiers, forme d'anémone, rose, semi-double, la meilleure variété. Le lot provenait des cultures de M. Lateaux-Chambault. TOME xxY 1878, 9me LIvR. — 134 — Le nouveau parc de Leicester. -— La ville de Leicester avait résolu de créer un nouveau parc public et elle avait ouvert un concours avec prix de 50, de 30 et de 20 guinées pour les trois meilleurs plans. Le premier prix vient d'être attribué à MM. Barron et fils, qui ont été vainqueurs sur vingt-deux concurrents. Les travaux vont commencer immédiatement; ils s'étendront sur une surface de 24 hectares 28 ares, et comprendront, outre les pelouses et les massifs, une pièce d'eau, des rochers. un rosarium, des terrains pour croquet, tir à l'arc, ponts, kiosques, pavillons, etc. Les Phlox de M. Thiébaut-Legendre. — On a remarqué à l'Expo- sition universelle, près de la galerie consacrée aux fleurs coupées, des PAloæ paniculata et decussata de variétés diverses, cultivés en pot, et dont toutes. les tiges, terminées par de belles panicules, rayonnaient autour du vase. Ce résultat avait été obtenu par l'exposant, M. Thiébaut-Legendre, en cou- chant autour du pot les jeunes pousses encore tendres et les relevant en- suite avec des tuteurs. Il avait pu exposer ainsi une série remarquable de ces pots couronnés de tiges florales du plus agréable effet. C’est un procédé d’une exécution facile, qui peut être imité partout avec succès. Lælia Dominyana. — Nous avons plusieurs fois relaté, dans ce recueil, les succès obtenus en Angleterre par M. Dominy dans l'hybridation des orchidées, Les plantes provenant de ses travaux ont été décrites et publiées au fur et à mesure de leur floraison, et plusieurs tiennent aujourd’hui une place choisie dans les collections. Nous trouvons, dans le Gardeners’ Chro- nicle, l'annonce de l'apparition d'une nouvelle forme de Lœlia, sortie de ces semis et probablement la plus belle de toutes celles qu’a obtenues l’habile expérimentateur. C’est le produit d'un croisement du Catéleya Dowiana avec le C. Exoniensis, ou peut-être le Lœlia purpurata, qui est un parent du C. Exoniensis. La plante qui prendra le nom de Leœtia Dominyana, avait des pseudobulbes allongés fusiformes, des feuilles oblongues, et trois fleurs mesurant en moyenne 13 centimètres de diamètre. Les sépales étaient d’une belle couleur rose mauve: le labelle, qui présentait la forme de celui du C. Dowiana, était d’un pourpre Magenta foncé, ondulé sur les bords et marqué à la base de lignes radiées jaune-buffle (2). On doit applaudir au succès de M. Dominy, qui a dû attendre dix longues années pour voir le résultat de son travail. Greffage de la Tomate sur la Douce-Amére. — Dans la Revue hor- ticole, M. Carrière relate l'expérience qu'il a faite de la greffe de la Tomate (Solanum Lycopersicum) sur la Douce-Amère (S. Dulcamara). La première de ces plantes, qui est annuelle, a continué de végéter tout l'hiver dans une serre sur son porte-greffe. Remise en pleine terre cette année, elle a poussé vigoureusement et a produit un fruit mûr. Cette expérience prouve une fois de plus l'influence considérable que le sujet peut exercer sur la grefte. Il sera intéressant de savoir ce que deviendra plus tard ce pied de Tomate, dont la durée se trouve ainsi prolongée. Rosier de la Grifferaye comme sujet. — Les horticulteurs anglais commencent à employer cette variété comme porte-greffe. Elle est d’une vigueur extrême et $e montre supérieure de tout point au Rosier Manetti, dont le défaut principal est de tracer considérablement. C’est pour cette raison que les rosiéristes l'ont toujours repoussé sur le continent; ils n'auraient pas le même reproche à faire à la variété que nous leur. signa- lons aujourd'hui. Dimorphanthus Mandschuricus. -- Cet arbrisseau, si élégant par son feuillage et ses grandes panicules de fleurs terminales, n’est autre chose qu’une forme vigoureuse de l’ancien Aralia de la Chine (Aratia chinensis, L.). M. Maximowicz avait cru y voir une espèce nouvelle et l'avait nommé D. Mand- schuricus. D'autres auteurs ont commis des fautes analogues à propos de cette plante. Miguel en a fait le Dimorphanthus elatus. C'est lui qui avait créé le génre sur des échantillons polygames; il l'a ensuite reversé dans les Aralia. Les horticulteurs connaissent généralement ce type sous le nom d’Aralia japonica, qui appartient à une autre espèce de Thunberg, et ils en cultivent deux autres formes, sous les noms d'A. canescens et d'A. inter- media, qui ne sont que de simples variétés. Nos confrères d'Angleterre ne paraissent pas bien connaître cette syno- nymie, et tout en ramenant les Dimorphanthus aux Aralia, ils conservent l'A. Mandschurica comme une espèce distincte, ce qui n’est pas exact. Il faut donc l'appeler, en sa qualité de simple forme élancée, Aratia chinensis elata. La vigueur de cette forme est étonnante dans un terrain frais et profond. Les feuilles et les inflorescences y atteignent des proportions vraiment gigantesques. Le plus remarquable exemple m'en a été fourni en 1876 par les massifs plantés dans le Prospect Park, à Brooklyn (États-Unis). Ces arbustes y constituaient des groupes en terre de bruyère et contrastaient de la manière la plus heureuse, par leur feuillage clair et penné, avec le fond sombre des Rhododendrons qui les avoisinaient, L'Aralia de la Chine étant d'une rusticité complète, on ne saurait donc trop en conseiller l'emploi dans les jardins, soit isolé sur les pelouses, soit dans les massifs en terre légère et fraîche. Réinstallation de M. Mueller à Melbourne. — On annonce que le baron von Mueller, le savant botaniste qui a tant contribué à la connaissance de la Flore Australienne, va être réintégré dans les fonctions de directeur scientifique du jardin botanique de Melbourne (Australie), d’où des influences néfastes, des haines absurdes, l'avaient éloigné momentanément. MM. Ch. Darwin et Asa Gray. — Ces deux savants de premier ordre ont été récemment élus membres correspondants de l'Académie des sciences de Paris, le premier dans la section de zoologie, le second parmi les bota- nistes, en remplacement de M. Al. Braun. Funérailles de M. Thozet. — Nous avons annoncé la mort, à Rock- hampton (Australie) de cet excellent homme, qui avait réussi à planter un superbe jardin rempli d'espèces rares, dans l'état de Queensland, où il s'était fixé. C'est au milieu de ce jardin qu'on a voulu l'inhumer, et que ses cendres se mêleront aux plantes qu'il a tant aimées, idée touchante qui prouve que M. Thozet avait su gagner l'affection de ses compatriotes d'adoption. Ep. AxDRé. — 136 — PI. COCXXIV. TORENIA BAILLONT, coprrror. TORÉNIA DE BAILLON. SCROFULARINÉES. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Zllustr. hortie., 1876, p. 199. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : planta annua, herbacea, caulibus humifusis, radi- cantibus, petiolis pedunculisque hirtellis; folia breviter petiolata , Cuneata, grosse ser- rata; flores in racemos breves dispositi, longe pedunculati ; calyæ basi tubuloso-globosus, apice fissus, 5-costatus, corolla duplo brevior; corolla tubo subringente superne am- pliato ntrinque atropurpureo , labiis aureis, postico erecto rodundato emarginato, antico 3-fido lobis patentibus obtusis; staminarum filamenta antica dentis subulatis notata. In Cochinchinæ montibus Baria legit Godefroy, anno 1875. Torenia Baïlloni, Godefroy, in litteris. La jolie espèce de Torenia que M. Linden a fait connaître en 1876 sous le nom de T. Fournieri vient de s'adjoïindre une compagne qui, pour être moins élégante par son coloris, n’est pas moins digne d’une place choisie parmi les plantes annuelles qui peut être rentrée à la fin de la saison et continuer à fleurir l’hiver. Elle à été découverte en 1875 par M. Godefroy dans les montagnes de Baria, en Cochinchine, où on la rencontre associée à d’autres espèces du même genre, non encore introduites, M. Godefroy croit également l'avoir rencontrée à Hong-Than, dans la province de Bien-Hoa, mais il ne soup- Çonna pas alors l'intérêt de cette espèce, dont les fleurs, peu nombreuses, ne l’avaient guère frappé. Le T. Bailloni se distingue par ses tiges couchées, radicantes aux nœuds, ses feuilles cunéiformes grossièrement dentées en scie, et ses corolles à tube et à gorge pourpres, sur lesquels se détache agréablement le jaune d’or des lobes. On à signalé une autre espèce de Cochinchine, le 7. Flava, Hamilton, qui pourrait bien être identique à notre plante, à laquelle échapperait, dans ce cas, l'épithète de Bailoni. Les documents nous manquent aujourd’hui pour éclaircir ce point. En attendant nous recommandons la culture de cette jolie fleurette, bien distincte de toutes les espèces cultivées jusqu’à ce jour. À cette occasion, signalons, comme une synonymie utile, que les 7. inter- media, Mazel, et T. Thoreliana, Hort., doivent être confondus spécifiquement urniert, Linden, seul nom à conserver aujourd'hui. avec le 7. Fo Ep. ANDRé. FRS NE EDS ee L'ILLUSTRATION HORTICOLE TORENIA BAIÏILLONTI, Goprrroy. J < ‘ Singer L(De Dannemacker ra na pos ir arte una D De Pannemacker 14 rac mr s DH v ra a J'en rte ODONTOGLOSSUM CRISPUM Linz. van. MARIÆ. — 137 — PL CCCXXV. ODONTOGLOSSUM CRISPUM, vnoz, var. MARIÆ, ODONTOGLOSSE DE MARIE. ORCHIDÉES. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Iustr. hortie., 1870, p. 8. O. crispum, Lindley, Ann. nat. hist., XV. 256, et in Foi. Orchid, — Rchb. fil. in Walp. Ann. VI, 845, n° 70. (Character. emendat. ut supra). O. Alexandræ, J. Bateman, Gurd. Chron. 1864, p. 1088. 0. Bluntii, Rchb. fil. Botan. Zeit, déc. 1864, p. 58. O. Andersonianum, Rchb. fil. Gard. Chron. 1872 » D: 41, CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ: Flos undique candidus, excepta macula san- guinea in sepalorum inferiorum basi; columna apice luteola, rubro lineata, callo vix colorato. In vicinibus Pasca Andium Bogotensium legi, januario 1876. Filiolæ dilectis- simæ Mariæ dicavi. E. A. ©. crispum , Lindl. var. Muriæ, Ed. And. PL de Malgré toute ma déférence pour l'opinion de savants orchidographes, je ne puis voir, dans les formes diverses d'Odontoglossum qui ont été répandues dans les serres de l’Europe depuis une quinzaine d'années, successivement sous les noms d’O. Alexandræ, Bluntii, Andersonianum, ete., que de simples variétés de l’ancien O. crispum de Lindley. La description de l'espèce type, faite sur les échantillons récoltés par Hartweg, à Cipaquira et Pacho, au nord de Bogotà, était forcément incomplète. Elle indiquait, probablement d'après une observation erronée, une couleur jaune pour les fleurs, dont le fond ne varie en réalité que du blanc au jaunâtre. A cette exception près, tous les caractères sont ceux des plantes que l'on trouve dans cette localité — 138 — et qui présentent des variétés suffisamment diverses pour motiver les modifi- cations que j'ai apportées ci-dessus à la description de l'espèce. M. Reichenbach a cru voir dans les différences entre les O. Alexandre et Bluntii, le résultat d'une hybridation naturelle. Je ne partage point cette opinion. Ce sont de simples variétés spontanées, et il y en a bien d'autres, et de plus profondes, qu'entre ces deux formes. L'O. crispum, Lindl. est répandu sur une grande étendue des pentes occidentales de la cordillère des Andes depuis Cipaquira (et sans doute plus au nord), jusqu'à Pasca (et au delà probablement). Je l'ai vu, croissant avec une extrême abondance sur les arbres des forêts baignées perpétuellement dans la brune des paramos, à une altitude variant entre 2800 et 3000 mètres. J'ai constaté de grandes différences dans le forme et la couleur des fleurs, et cependant il ne serait venu à l'esprit de personne, quand je les récoltais, en janvier 1876, qu'il y avait là plusieurs espèces. L'une des plus jolies variétés que j'aie observées, est celle que je figure et décris aujourd'hui sous le nom d'O. c. Mariæ, et qui se distinguait surtout par la belle tenue de ses charmantes fleurs blanches ornées de deux macules rouges à la base des deux sépales inférieurs. J'ai signalé en ces termes, dans le Tour du Monde (vol. XXV, p. 19), les circonstances dans lesquelles j'ai récolté cette jolie Orchidée : « Dès que nous fûâmes arrivés à 500 mètres plus haut que Pasca, situê lui-même à 2134 mètres au-dessus du niveau de la mer, les pentes devinrent abruptes, et le paramo se montra sous son voile de brume. Les mules furent confiées à la garde d’un péon, et l'ascension à pied commença. Après deux heures de marche au milieu de lomas couvertes d'une herbe Courte et des buissons du Rubus Bogotensis, nous entrions dans la forêt où l'on m'avait signalé les Orchidées. C'était en pleine région froide. La végétation arborescente était maigre, effilée, couverte de mousses, de lichens, d'hépatiques, qui recouvraient tous les rameaux de tons verdâtres, au sein d’une perpétuelle humidité. Pas de fleurs, à l'exception des admirables grappes blanches ou rosées de mon Odontoglossum , établi à l'enfourchement des branches et dont je fis une ample provision. À coup sûr, cette espèce est la reine des Orchidées de la région de Pasca. » Ces quelques détails serviraient à fixer le mode du culture de l'O. crispum et de ses variétés, s’il n'était aujourd'hui bien connu. Ep. ANDRÉ. EURE ee UN a PT ge gm CARAGUATA VAN VOLXEMI. D. De a) £ d nat nn inf{orto Lina Re pr PL CCCXXVL. CARAGUATA VAN VOLXEME, 50. aoné. CARAGUATA DE VAN VOLXEM. BROMÉLIACÉES. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Tustretion hort., 1877, p. 27. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : Planta glaberrima, cœspitosa , caudice brevi repando ; folia circinata, assurgentia, 50-70 cent. longa, 5-7 cent. lata, integerrima, e basi dila- tata loriformia, infra medium canaliculata, apiculata, utrinque viridia nitida; scapus erectus, clavatus, 60 cent.-1mt Jongus, e basi dense vaginata foliosus, vaginis in bracteas primum lanceolato-acutas dein ovato-concavas rubras striatas apice virides transeuntibus ; flores in spiculas plurifloras bracteis obtectas dispositi, breviter pedicellati, bracteolis singulis calyce-brevioribus ovato-obtusis striatis margine scariosis ; ca/yæ basi tubulosus lobis membranaceis oblongis obtusis; corolla parum exserta, luteola, apice albida; genitalia.….…..? — Ad vertices montis Quindio Novo-Granatensium, circiter 2500-3000 "* altit. legi, martio 1876. — E. A Caraguata Van Volxemi, Ed. André, sp. nova. Cette belle espèce de Caraguata a été observée par bien des voyageurs, qui l'ont admirée sur plusieurs points des Andes de la Nouvelle Grenade, mais nous ne l’avions pas encore vue dans les cultures, où elle occupera un rang distingué. Son feuillage vert gai, dressé, ferme et élégant à la fois, ses épis de fleurs à bractées colorées de rouge ou de jaune orangé, — car l'espèce varie beaucoup dans la couleur de ces organes, — lui assureront la faveur des amateurs de Broméliacées, et en même temps celle du grand public. D’autres espèces présentent des couleurs plus brillantes, mais celle-ci est remarquable surtout par son beau port. Ajoutons que sa culture sera des plus faciles. On la trouve à l'altitude de 2500-3000 mètres, par conséquent dans la région des brumes, où elle abonde sur les arbres rabougris de ces hauteurs. La serre tempérée froide sera donc le lieu qui lui convient. J'ai trouvé cette espèce non seulement dans, la cordillère centrale de Colombie, mais sur plusieurs points de la cordillère orientale. Je l'ai dédiée à M. Van Volxem, amateur bien connu des horticulteurs, qui l'avait re- marquée dans. le Quindio avant moi, et qui m'en a signalé une autre, p ge belle encore, sur le compte de laquelle je reviendrai un jour. : Ep. ANDRE. — 140 — HORTICULTURE D'ORNEMENT. CULTURE DES JACINTHES POUR EXPOSITIONS. Cette année, à l'Exposition quinquennale ouverte le 1er avril par la Société d'agriculture et de botanique de Gand, les Jacinthes ont fait sensation. On a été surtout fort étonné, non des succès remportés par les Belges et les Hollandais dans cette culture, mais des palmes cucillies par les cultiva- teurs anglais, dont quelques collections étaient admirables. Il nous semble utile, à ce propos, d'indiquer les procédés employés par l’un des plus renommés parmi les forceurs de bulbes de Jacinthes pour les Expo- sitions en Angleterre. Nous avons la certitude que le même succès attendrait ceux qui imiteraient cette méthode pour des cultures privées. Nous laissons la parole à M. J. Douglas, qui s'exprime en ces termes (1) : La préparation du sol est le premier travail, Je prépare le compost en juillet-août; on peut avancer cette date. Je prends deux brouettées de terre de gazons décomposés, je les divise menu, et jy ajoute une brouettée de terreau de feuilles, une de sable et une de bouse de vache bien décomposée. Puis je mélange intimement le compost et je le place au sec jusqu'au moment de l'emploi. La considération qui suit celle-ci se rapporte à l'acquisition des bulbes. On peut les obtenir depuis fr. 3-75 jusqu’à fr. 37-50 la douzaine, selon la rareté et la nouveauté. Ceux qui manquent d'expérience sur le choix des fleurs doivent se fier à un marchand honnête, fixer leur prix par douzaine et lui laisser le choix. Avec fr. 15 par douzaine on peut avoir une bonne collec- tion, et l’on peut acheter séparément quelques nouveautés si on le désire. Après avoir reçu et déballé les bulbes, je défais chacun d'eux de son sac ou de son papier, puis je les place au fond d’une caisse plate, en une seule couche, et je les recouvre presque en entier avec de la balle de blé noir ou sarrazin. Le temps de l’empotage se règle d’après l'époque à laquelle on désire obtenir la floraison, Pour Janvier et février, on doit mettre en pots en septembre, ou, pour une succession de saisons, depuis cette époque jusqu’au commencement d'octobre. Pour les variétés à floraison hâtive, les pots auront 18 à 13 centimètres de diamètre, et pour les Expositions on leur donnera 15 centimètres. Le compost, au moment de l’empotage, sera plutôt sec qu'humide. Ajoutez un drainage modéré; deux ou trois morceaux de pots cassés suflisent, mais il est bon de laisser ce drainage libre en plaçant au- dessus quelques-unes des racines retirées du compost. Pressez le sol modéré- ment, et faites, avec les doigts, un trou suffisant pour recevoir le bulbe. C’est une erreur de trop fouler la terre sous le bulbe : il faut l’affermir autour et ms (1) Gardeners’ Chronicle, 1878, p. 300. — 141 — en dessus, mais peu en dessous. Quand l’empotage est terminé, le sommet du bulbe doit affleurer la terre du pot. On place alors les pots dehors, en plein air, sur un sol de cendres foulées, et on les couvre jusqu'à 5 à 8 centimètres au dessus de la surface avec des fibres de noix de coco, de la tannée éteinte, ou du terreau de feuilles. Ce serait une grande faute de placer les pots sous le gradin d’une serre, comme on le fait quelquefois; l’eau qui en tombe inonde certains d'entre eux pendant que les autres restent secs; dehors ils ne causent aucune inquiétude et ne demandent aucun soin. Lorsque l’on se propose de forcer hâtivement, on porte les plantes dans la serre à forcer dès que les bulbes ont formé des racines. Commencez le forçage très lentement d’abord, et placez les pots à 30 ou à 50 centimètres seulement de la surface du verre, s’il est possible. Les plantes demandent peu d’eau au début, mais on augmente les arrosages à mesure que la végétation prend de la force. La température de la nuit peut être portée à 16° ou 18°, Dès que les premières fleurs sont ouvertes, enlevez les pots et placez les dans un local moins chaud. Les échantillons qui doivent être exposés seront placés dans une serre dès que les pousses atteindront deux ou trois centimètres, c’est-à-dire généralement vers la première ou la seconde semaine de janvier. Je les porte dans un chassis froid, les recouvre d’un paillasson et les laisse dans l'ob- scurité pendant quelques jours. Cela suffit pour les habituer graduellement à la lumière, et si j'ai à les placer sur les tablettes d’une serre à vignes ou d’une serre tempérée, je couvre la couronne au moyen d’un petit pot pendant un jour ou deux. Il est bon de tenir les plantes presque au repos tout d'abord; c'est seulement lorsque les feuilles sont devenues vertes que l’on admettra l'air nuit et jour. à Si l’on veut forcer pour obtenir les fleurs à une date fixe, il vaut mieux augmenter la chaleur quand les plantes sont un peu avancées. Pendant toute la période de la croissance, les plantes seront tenues voisines du verre et l'air sera librement admis, les arrossements seront abondants, sans excès, et l'on donnera de l'engrais liquide à chaque arrosage alternant. Les Jacinthes ont beau croître sur carafes, elles ne se plaisent pas dans une terre constamment saturée d’eau. és , Les variétés que j'ai employées cette année pour plantes d'Exposition étaient les suivantes : à SIMPLES ROUGES : Cavaignac, Fubiola, gigantea, Macaulay, Van Schiller, Vuurbaak. SIMPLES BLEUES : Baron Van Thuylt, Blondin, Charles Dickens, General Havelock, Grand Lilas, King of the blues, Lord Derby, Marie, Mimosa. SIMPLES BLANCHES : Grandeur à merveille, La Grandesse, Mont-Blanc. SIMPLES JAUNES : Zda, Bird of Paradise. nue SIMPLES LILAS OU MAUVE : Czar Peter, de Candolle, Haydn, sir Henry Havelock. DOUBLES ROUGES : Koh-i-Noor, Lord Wellington. DOUBLES BLEUES : Laurens Koster, Van Speÿk. — 112 — La liste précédente contient peu de variétés à fleurs doubles, à l'exception du Æoh-i-Noor, qui est seulement demi-double. Les doubles n’ont pas des épis aussi compactes et symétriquement arrangés que les simples, et celles que je cultive et que j'ai nommées sont rarement employées. Toutefois, quelques variétés doubles sont d'un bon effet décoratif dans les appar Lemon et les serres. Ce sont, en plus de celles qui précédent : dans les rouges, Noble par mérite, Princess Louise, Regina Victoria; dans les blanches, Anna Maria, La Tour d'Auvergne, Prince of Waterloo, Triumph, Blandina, dans les bleues, Blocksberg, Garrick, Louis Philippe. » J. Douaras. QUELQUES GLAIEULS DE L’EXPOSITION UNIVERSELLE. Le célèbre semeur de Glaïeuls, M. Souchet, a fait école. Ses traditions ont été fidèlement conservées par ses successeurs, MM. Souillard et Brunelet, de Fontainebleau, qui continuent la série ascendante de ses succès. Nous parlerons en temps opportun de leurs nouveaux gains pour l’année marchande 1880, mais en attendant, nous pouvons indiquer, au passage, quelques-unes des variétés que ces habiles semeurs avaient exhibées dans les annexes du jardin du Champ de Mars, consacrées aux collections de fleurs coupées. Leur collection était très considérable, et les échantillons d’une force peu commune, admirablement fleuris de la base au sommet. Aucuns ne nous ont semblé plus beaux que ceux appartenant aux variétés suivantes : La Perle, couleur de fond violet tendre, parcourue par des stries d'un violet foncé ; Christophe Colomb, rose délicat et pur, strié de rose plus foncé; ; La Fiancée, d'un blane admirable de pureté; Zampa, blanc gracieusement marbré de rose: Camille, beau rose couvert de rayures violettes ; James Veitch, rouge tendre; Titania, d'un saumon très tendre et pur; Béatrice, beau blanc bordé de violet; Vésuvius, d'un rouge très brillant ; Octavie, rose tendre, charmant ; Astrée, fond blanc panaché de stries roses. Ces variétés, plus ou moins nouvelles, sont toutes au commerce. On peut leur en ajouter beaucoup d’autres, très me également, mais nous affirmons qu'aucune ne les surpasse en perfection de forme et de coloris. WANDERER. LES GRAMINÉES POUR TERRAINS SECS. Question d'un intérêt capital, non pour les champs. On a depuis lon pour la formation des -seulement pour les jardins, mais encore gtemps recherché les meilleures espèces prairies sèches en Europe, mais la continuation des — 143 — expériences prouve que l’on est loin encore d’avoir atteint la perfection. Il est donc intéressant de relater les essais analogues faits aux antipodes. Le docteur Schomburgk, directeur du jardin botanique d’Adelaïde (Australie) relate ainsi ses observations récentes : « Parmi les graminées, j'ai trouvé que sept espèces ne sont nullement affec- tées par la sécheresse. Au premier rang se trouve le Panicum spectabile, Nees. Les plantes se sont développées vigoureusement pendant les jours les plus chauds, et les vents n’ont pas blessé une seule feuille. Nous n’hésitons pas à recommander cette espèce comme la meilleure des graminées pour l'été. Le Saccharum cylindricum mérite également une haute recommandation. Les sept espèces ci-nommées ont bien résisté à la sécheresse : Festuca duriuscula, L.; Pennisetum fimbriatum, Aira coespitosa, L.; Bromus longiflorus, Willd. et Bromus inermis. Les dix espèces suivantes souffrirent plus ou moins de la sécheresse, mais aucune ne fût détruite. Toutes méritent qu'on en fasse des essais suivis : Elymus condensatus, Presl., Piptatherum Thomasii, Cynosurus cristatus, L.; Andropogon giganteum, Paspalum ciliatum, H. et Bonpl., Poa pratensis, L,; Dactylis glomerata, L.; Milium altissimum, Festuca rubra, L. On ne peut recommander les cinq espèces que voici; elles subirent toutes de graves avaries : Æolcus lanatus, L.: Agrostis verticillata, Vill.; Atopecurus pratensis, L.; Ceratochloa eæaltata. Les espèces suivantes succombèrent entièrement : Poa fluitans, Scop.; Festuca elatior, L.; Phleum pratense, L. ; Le Plantago lanceolata , les diverses espèces de Trifolium, souffrirent plus ou moins, mais le Medicago major et le Pentsia virgata résistèrent par- faitement. » : : Ainsi qu'on peut le voir par l'énumération qui précède, un Lo en de nos graminées européennes sont comprises dans ces observations, Mais 1 en est d'autres qui ne sont pas ordinairement usitées dans les mt employés pour nos prairies et nos gazons. Nous appelons ue plantes er tention des expérimentateurs, car la recherche de bonnes espèces, capables de résister à la sécheresse, est encore à l'ordre du jour. Les jardins et les champs, la grande et la petite culture, peuvent en retirer de très grands avantages. Ep. ANDRÉ. Avena flavescens, L. ; NOUVELLE CLASSIFICATION DES ANCOLIES. M. J. G. Baker, le savant botaniste de Kew, continue asidoment “ . sur les plantes bulbeuses et sur quelques genres de plantes EVE me jardins. Il vient de terminer une remarquable monograph ” me _. i sa (Aquilegia) dans le Gardeners chronicle. Après avoir Rs se : _ . espèces connues du genre et les avoir décrites en détail, il a as travail par là publication d’une clef analytique qui peut rendre ie pèce à la fois aux botanistes et aux horticulteurs. S'il leur mers une es ke indéterminée, ils reconnaitront en un instant à quelle be u genre appartient. Voici le traduction de ce tableau systématique : — 144 — CLEF SYSTÉMATIQUE DES ESPÈCES CONNUES DU GENRE AQUILEGIA. Groupe L MicrANTHzÆ (à petites fleurs). Feuilles de la tige toutes petites et bractées semblables. 1. À. Einseleana. 2. À. viscosa. 3. À. thalictrifolia. 4. À. parviflora. Feuilles du bas grandes, pétiolées et biternées. Limbe des pétales beaucoup plus court que les sépales. 5. À. lactiflora. | 6. À. pubiflora. Limbe des pétales presque ou tout à fait aussi long que les sépales. Éperon court et recourbé. | 9. À, brevistyla. Éperon modérément long, presque droit. 7. À. viridiflora. 8. À. Bucrgeriana. 10. À. canadensis. 11. À. flavescens. Groupe IT. MesanrHÆ (à moyennes fleurs). Feuilles de la tige toutes petites et bractées semblables. 12. À. pyrenaica. | 13. Bertolonii. Feuilles du bas grandes, pétiolées et biternées. 14. À. glauca,. k | 20. À. flabellata. Eperon presque aussi long que le limbe des pétales. Fleurs lilas, violettes ou blanches; étamines courtes. 15. À. Moorcroftiana. . À. Amalia. 17. À. leptoceras. 18. À. vulgaris. Fleurs jaune-rougeâtre : longues étamines. ii À. formosa. 22. À, Skinneri. 23. Éperon très long. 23. A. chrysantha. ._ Groupe III. Macranrax (à grandes fleurs). Eperon court. A. glandulosa. Éperon modérément long. | 25. A. alpina - 26. À. fragrans Eperon très long. 27. À. cœrulea. À cette classification, on ajoutera un intérêt d'un autre genre en donnant la distribution géographique des 27 espèces Jusqu'à présent connues dans le genre Aquilegia. Ces espèces se répartissent ainsi : UROPE. 8. — A. Einseleana, À. viscosa, À. thalictrifolia, A. pyrenaica, A. Bertolonit, À. Amalia, À. vulgaris, À, alpina. SIBÉRIE, 7. — À, Parviflora, À. lactiflora, À. viridiflora, A. leptoceras, A. vulgaris, À. sibirica, À. glandulosa. JAPON, 2 4, Buergeriana, A. flabeltata. Himaraya, 4 — À, pubiflora, À. glauca, À. Moorcroftiana, À. fragrans. AMÉRIQUE DU NO8D, 6, = À brevistyla, À. Canadensis, A, flavescens, A. formosa, À. Chrysantha, À. cœrutea. AMÉRIQUE CENTRALE, 1. — A, Skinnert, Derecror. — 145 — MÉLANCGES. DIMENSIONS NATALES DES WELLINGTONIAS (SEQUOIA GIGANTEA) (1). A On connaît si peu la vérité sur l’âge, les dimensions et la durée des Wellingtonia gigantea , qui sont tombés Jusqu'ici, que je crois utile de fournir quelques documents exacts que je dois principalement à l’obligeance de M. Muir (2). Un de ces arbres, abattu en 1875, ne paraissait pas très âgé. Cependant, sa Circonférence, à l’intérieur de l'écorce, atteignait 21" 30. Le nombre des couches concentriques, comptées par trois personnes, variait entre 2195 et 2129. Un autre arbre mesurait 32m 60 de circonférence à 1m 20 du sol. Le bois était très compacte, et accusait, sur une grande partie de sa surface, 30 couches annuelles dans 25 millimètres d'épaisseur. Ce nombre, si toutes les couches étaient d’une épaisseur uniforme dans tout le reste du tronc, donnerait l’âge incroyable de 6400 ans. Mais les anneaux intérieurs de ces arbres sont beaucoup plus distants que les extérieurs, de sorte que la moitié de cette évaluation serait plus près de la vérité et que l’on peut estimer l’âge à 2500 ans. Le seul autre cas, parvenu à ma connaissance, d’un calcul exact de ces anneaux, se rapporte à un arbre abattu dans la forêt de Calavéras, il mesurait 21m33 de circonférence à deux mètres du sol, et à 12 20 il comptait 1255 anneaux. Dans cet exemplaire, les anneaux près de l'écorce étaient de 83 par 25 millimètres, et ce nombre, à 150 vers l'intérieur, diminuait de moitié. : Les mesures données par le prof. Withney, géologue, dans son osemile Guide-Book, pour la hauteur moyenne des arbres dans leur pleine crois- sance, est de 83m 80, et le maximum dépasse à peine 97® 50. La circonfé- rence, à l'extérieur de l'écorce, à 2 mètres du sol, serait de 21m 33, et le Maximum de 91m 45, L'âge maximum atteint, atteindrait 4000 ans, bien que cela nous paraisse improbable. La durée du bois mort dans la forêt est considérable. J'ai rarement observé des signes de pourriture dans les arbres tombés que j'ai examinés. Au Contraire, dans les forêts similaires que j'ai observées dans la Californie du Nord, j'ai vu des troncs gigantesques de sapins argentés pus _ Monticules de débris décomposés, sans un atôme de bois sain. On m'a assuré que cette décomposition avait lieu en moins de deux années après la a Je n'ai point de documents pour contrôler la longueur du temps que en Sequoias observés par moi avaient passé sur leur terrain depuis quils A a () Traduit de Padresse de sir J. D. Hooker à la Royal Institution of Great Britain, me @) M. 7. Muir a étudié en détail les forêts de Welingtonia gigantea, et a lu à Buñalo, °n août 1876, à la réunion de l'Association américaine pour l'avancement des sciences, un intéressant mémoire sur « l’histoire post-glaciale » de cet arbre. — J46 — étaient tombés, mais M. Muir m'a fourni un argument décisif. C'est celui d'un tronc de Sequoia abattu, et ensuite fendu en deux par un incendie. Dans le sillon creusé entre les deux parties, un sapin argenté avait poussé. Quand on abattit ce sapin, il comptait 380 couches annuelles. Conséquem- ment, pour estimer l'époque où le Sequoia était debout, nous devons ajouter aux 380 ans, d'abord le temps qui s'était écoulé entre le Rose où 1l était tombé et celui où l'incendie le partagea en deux, puis l'inter- valle inconnu entre cette époque et le moment de l'apparition du sapin argenté. - Les milliers d'années pendant lesquels ces Sequoias sont restés dans le statu quo, sont une preuve de la longue durée des conditions climatériques de la région, mais ce ne sont que des minutes en comparaison du temps employé par la migration de cette même espèce ou de ses ancètres, vers le nord et vers le sud du continent américain. Quelle qu'ait été autrefois l'étendue des voyages du Sequoia, ils sont maintenant terminés. L'homme a prononcé la sentence : «tu n'iras pas plus loin. » Le jugement rendu sur ces nobles forêts a reçu le sceau fatal. Récemment on a établi, dans la plus belle d'entre elles, cinq scieries mécaniques : en 1875, une de ces usines a débité 610,000 mètres de boïs de charpente de Sequoia, et une compagnie vient de se former dernièrement pour abattre une autre forêt semblable. Dans les opérations des «coupeurs de bois » en Californie, le gaspillage est prodigieux. On fait d'abord tomber les jeunes arbres, qui sont plus avantageux à travailler; après quoi on incendie la forêt pour nettoyer le terrain et enlever les autres. De cette façon les Jeunes semis sont détruits. Les agissements des fermiers de bétail, qui brûlent les herbages pour améliorer l'assolement, et dont les trou- peaux, par dizaines de mille, dévorent tout ce qui est verdure avec beaucoup plus de perfection même que les sauterelles, sont désastreux. La dévastation des forêts californiennes se poursuit avec une rapidité qui ne peut être crue que par des témoins oculaires. Il est vrai que quelques-unes des plus insigni- fiantes forêts de Sequoias vers l'extrême nord de leur extension ont été prote- gées par une loi de l'État, qui défend d'abattre tout arbre dépassant 4"57 de diamètre; mais aucune loi ne défend l'incendie des jeunes replants, d’où dépend la perpétuation de la forêt, ou ne prévient l'incendie des vieux arbres. Ceux-ci, même lorsqu'ils échappent au feu, ne peuvent résister à la sécheresse occasionnée par l'ablation de la forêt environnante. Pendant le dernier quart de siècle, l'Anglo-Saxon a porté impitoyablement le feu et la scie dans les forêts californiennes, détruisant ce qu'il ne pouvait pas employer, n'épargnant ni jeunes ni vieux arbres. Avant un siècle les deux espèces de Sequoia (S. gigantea et S. sempervirens) ne seront connues que comme échantillons d'herbier et ornements des ja en ce qui concerne le « Bi la génération présente, dire de lui rdins. Sans aucun doute, 8 tree », le plus noble de toute la race des conifères, qui a assisté À sa découverte, pourra vivre assez pour : « le lieu qui l'a vu ne le verra plus jamais, » Sir J. D. HOoKkER. nee Ee Et — 147 — BIBLIOGRAPHIE. Australian Orchids, par M. R. D. Fitzgerald (1). — Parmi les ouvrages de luxe figurant des Orchidées, le Pescatorea, de M. J. Linden, les Select Orchias, de M. Warner, les Odontoglossum, de M. Bateman, étaient restés sans conteste au premier rang. Voici qu'une publication éditée en Australie vient leur disputer la palme au point de vue typographique, en même temps que la partie botanique y a reçu des développements beaucoup plus considé- rables, Les trois livraisons déjà publiées par M. R. D. Fitzgerald indiquent un naturaliste consommé, s’occupant des Orchidées avec une prédilection particulière et traitant à fond, du premier abord, les genres et les espèces propres à l'Australie, L'auteur est un fidèle adepte des théories de Darwin sur la transmutation des espèces et il ne le cache point, bien qu'il ait cherché à délimiter ses types d’après les idées qui prévalent actuellement dans la botanique descriptive, plutôt que d'adopter le système d'une division ex- cessive de l'espèce. Les 27 planches actuellement parues, de l'ouvrage de M. Fitegerald, con- tiennent 39 espèces, parmi lesquelles plus d'un quart, c'est à dire onze, sont nouvelles pour la science. Un genre monotype jusqu'à présent, l'Ade- noChilus (A. Nortoni), est composé d'une espèce néo-zélandienne, retrouvée dans la Nouvelle-Hollande et présentant une très-curieuse structure. : Nous attendrons avec intérêt la suite de cette importante monographie. Elle nous prouve que les Orchidées, jusqu'ici restées entre les mains d'un top petit nombre de spécialistes, attirent l'attention de quelques botanistes de talent et nous donne à espérer que le jour n'est pas loin où, du : ne dans lequel les déterminations de ces plantes ont été plongées, sortira la lumière si vivement désirée. ; : Continuation du Prodrome. — Nous avions annoncé la continuation du Prodromus de De Candolle sous la forme d'une suite de Es variées de plantes phanérogames, paraissant de temps en temps, me ordre adopté d'avance, pour ainsi dire au bon plaisir des auteurs chargés 7 cialités par M. Alphonse de Candolle. Le premier volume est sous Le does I! contient les Smilacées, dues à la plume de M. À. de Candolle, les ns cées par M. M. T. Masters et les Méliacées, par M. C. de Candolle. Res reviendrons sur le compte de ce travail; mais dès à présent . F? re en louer la rédaction, la belle impression en caractère gros et clair, es l'ordonnance générale, qui diffère totalement du Prodromus, eb qui mag la réalisation de rogrès considérables. à de: Nouvelles Dre du Mexique (1). — M. W. B. Hemsley rédige ac- ‘ ” (1) In-folio, 1e, 2e et 3e fascicule, — Sydney (Australie). è 1878. (2) Divgnoses of new Mexican plants, by W. B. Hemsley. London, — 148 — tuellement un catalogue illustré, avec descriptions, sur la flore de l’Amé- rique Centrale, pour faire partie du bel ouvrage préparé par MM. Salvin et Godman, éditeurs à Londres, et intitulé Biology of Central America. Pour prendre date, il vient de publier une brochure contenant les diagnoses d’un certain nombre de Polypétales nouvelles que ses explorations à travers les herbiers lui ont révelées. Les Gamopétales et autres divisions suivront à leur date. L’énumération complète qui sera faite dans l'ouvrage comprendra la flore totale du Mexique et de l'Amérique Centrale. Les localités, altitudes, les n°% des collecteurs et des planches coloriées seront donnés. Les planches seront dessinées par Fitch, et l'ouvrage entier, dont nous attendons l'émission avec un grand intérêt, sera du format in-4°, Les Apocynées de l'Amérique du Sud (1). M. Miers vient de publier une monographie des plantes Sud-Américaines de cette famille, avec 35 plan- ches en lithographie. Ce travail offre un intérêt d'autant plus grand que l'auteur à utilisé les observations faites par lui au Brésil, il y à de lon- gues années, sur les plantes de cette famille, dont les espèces sont aussi curieuses par leur structure que belles par leurs fleurs et élégantes par leur port. Flora of British India. — La 5e partie de cet ouvrage considérable vient de paraître. Elle contient le reste des Légumineuses, toutes les Rosa- cées dont sir Joseph Hooker s'est chargé seul, et la plus grande partie des Myrtacées, traitées par M. Dathel. On annonce que les parties suivantes ne se feront pas attendre, et les retards que l'on craignait de voir apporter à cette publication après la mort du Dr Thomson, n'auront pas lieu. La Flore générale de l'Inde Anglaise, après son achèvement, constituera un monument considérable élevé à la botanique de la grande péninsule asiatique. Monographie des Lis, par M. Elwes. — Ce splendide ouvrage est arrivé à sa cinquième livraison, qui contient les espèces suivantes : Lilium specio- sum, L. canadense, L. auratum, L. elegans, L. cordifotium, L. Washingto- nianum, L. Wallichianum. Les planches sont toujours dues au pinceau de Fitch et la partie botanique est traitée avec le plus grand soin. Nous ne saurions trop applaudir à la publication de semblables ouvrages. Édités par des amateurs non marchands, comblés des dons de la fortune et ne reculant devant aucun sacrifice pour arriver à la perfection, ils rendent de grands services à la science et à l’art en même temps, surtout lorsqu'ils sont l'objet d'études préalablement prolongées comme celles que poursuit M. Elwes sur ses plantes de prédilection. Ep. ANDRÉ. (1) Apocyneæ of South America, by Miers. London, 1878. =" étions de dé de de mn ds oo otrs ee 1 V0 5, A Must 1 220" — 149 — CHRONIQUE HORTICOLE. Octobre 1878. Pélargoniums et serpents. — Les Géraniums de nos jardins (Pelargo- nium sonale-inquinans) ne seront plus seulement des plantes à fleurs orne- mentales. Voici qu’on vient de leur découvrir la propriété d'éloigner les serpents. Les Kaffrs, peuple de l'Afrique méridionale, plantent autour de leurs cases un ou plusieurs rangs de Pélargoniums à feuillage odorant, et Jamais, paraît-il, aucun serpent n’en franchit le seuil, même dans les régions infestées de ces dangereux reptiles. Quelques missionnaires ont mis à profit cette indication et se gardent ainsi de toute incursion des serpents. Le conseil est bon à suivre dans tous les pays, et nous le recommandons principalement aux colons de la Martinique, où la Vipère fer de lance (Trigonocephalus lanceolatus) fait de si terribles ravages. A nouveau remède contre la rage. — Malgré le nombre toujours croissant de remèdes souverains proposés contre l’hydrophobie, on n'apprend guère que le problème soit définitivement résolu. Ce n’est pas une raison pour négliger l'insertion de toute nouvelle de ce genre qui repose sur un semblant de vérité. Nous parlions tout à l'heure de serpents à éloigner; les moines du couvent de Phanésomène, dans l’île de Salamine (Grèce) auraient découvert le moyen de guérir la rage au moyen de la poudre du Cynanchum erectum (Marsdenia erecta) mélangé avec celle de diverses espèces de Mylabris, coléoptères ayant les mêmes propriétés vésicantes que les mouches cantha- rides. Après avoir cautérisé la plaie de la personne mordue, on lui administre ce remède à l’intérieur, et son effet curatif serait immédiat. Nous renvoyons le fait à M. Bouley, d'Alfort, et à ses collègues spécialistes. Hortus Europæus. — L'idée de réunir en une seule publication le nom et une courte description horticole de toutes les plantes cultivées de nos Jours dans les jardins de l’Europe, s’est fait place peu à peu depuis le jour où elle a été mise en avant par M. Ed. Morren. Chaque botaniste, chaque horticulteur, reconnaît aujourd'hui la nécessité de codifier tout ce que l'on peut trouver dispersé dans une infinité de publications horticoles, livres, Journaux, brochures, catalogues, etc., et de donner au publie, sous une forme 4 la fois claire et scientifique, un catalogue authentique de toutes les plantes que nous cultivons. Malheureusement, la tâche est ardue. Un seul homme ne peut l'antre- Prendre, Il ne faut pas se borner à une simple compilation comme l'Æn- Yclopædia of plants de Loudon, dont la méthode est d’ailleurs détestabke, 1 à un catalogue restreint aux plantes anglaises, comme l'ancien ue Kewensis d'Aiton. Sous la direction d’un botaniste-horticulteur d'un mérite EU, un certain nombre de spécialistes pourraient se grouper, : Charger de travailler chacun une ou plusieurs familles de plantes, et si !€ TOME Xxv 1878, 10me Live. — 150 — tout était bien coordonné, nul doute que l’horticulture générale n'en retire le plus grand profit. On a essayé cette année de reprendre l'idée au congrès tenu au Trocadéro, mais elle y a été à peine effleurée, et la question reste tout entière à ré- soudre. Qui la mettra de nouveau sur le tapis? Il faut un grand courage pour l’aborder, une grande persévérance pour la faire entrer dans la voie d'exécution, la poursuivre et la mener à bien. Les Cyclamen à Varsovie. — MM. Bardet, horticulteurs à Varsovie, cultivent ces charmantes plantes avec un grand succès. Nous publierons dans notre prochain numéro un article sur ce sujet, dû à la plume de M. Bardet fils, avec l'espoir qu'il contribuera à répandre davantage la culture de ces primulacées encore trop peu répandues. Crocus speciosus. — Les belles fleurs automnales sont rares; celle-ci doit être patronnée chaudement. C’est une charmante espèce du Caucase, à grandes fleurs d’un beau violet bleu, à stigmates orangés, s’ouvrant en septembre-octobre. Nous avons plusieurs fois recommandé cette jolie plante, si brillante dans une saison où les fleurs se font rares, et qui est encore si peu connue. Une terre de jardin, légère et substantielle, au milieu des ro- cailles s’il est possible, est une bonne situation pour le C. speciosus, qui se contente également de la plantation dans les corbeilles ou plates-bandes, pourvu qu'on le laisse plusieurs années en place. Mirabilis multiflora. — Dans l'automne 1876, M. le professeur Ch. Sar- gent me montra, dans un chassis du jardin botanique de Cambridge, près Boston (Etats-Unis), une touffe de Belle-de-nuit couverte de fleurs rouges du plus vif éclat. C'était le Mirabilis multiflora, qui venait d'être introduit des Etats du Sud et qui parut l’année suivante dans les jardins européens. Je conseille vivement de cultiver cette belle nouveauté, dont la floraison est d’une abondance extrème, et dont la culture est aussi facile que celle de nos vulgaires Belles-de-nuit. Senecio pulcher. — Le plus beau des Seneçons connus jusqu'ici. Dé- couvert d’abord au pied de la montagne du Pain de sucre, près Maldonado, et à Aldoa, à l'ouest de Porto-Allegro (Brésil méridional), par Tweedie, il y a 45 ans. Son introduction en Angleterre est due à M. Tyerman, l’ancien directeur du jardin botanique de Liverpool, qui en reçut en 1870 des graines de Buénos-Ayres. C’est une plante à peine connue encore, malgré sa grande beauté. Sa taille atteint 1" et plus de hauteur, ses feuilles sont grandes, oblongues, subaiguës, épaisses, grossièrement dentées, et les inflorescences terminales forment des corymbes de grandes fleurs radiées, d'un beau pourpre violet brillant, avec le disque jaune d'or. : Les quelques essais faits jusqu'ici de la culture de cette belle plante ont eu” peu de succès, parce qu’on la plaçait dans un endroit découvert du jardin; elle demande, au contraire, une exposition abritée, à demi ombra- gée. ee traitée, ce sera une de nos plus belles espèces annuelles. a pes _. tes mes La plante qui porte ce nom au Japon, et qui are de l'huile, à été récemment présentée à plusieurs personnes, à PE UNRS e — 151 — l'occasion de l'Exposition universelle, sous la forme d'une espèce de Perilla. MM. de Lunaret et de Castillon avaient cru y voir le Goma des Japonais, tandis que cette dernière plante est en réalité le Sesamum orientale. Cette rectification, faite par M. Maéda, commissaire du Japon à l'Exposition uni- verselle, à diverses personnes qui lui ont demandé des éclaircissements sur ce sujet, empêchera l'erreur de se répandre à propos de cette espèce oléa- gineuse si connue. Le Congrès pomologique et M. Baltet. — Dans la session tenue cette année au Palais du Trocadéro, à Paris, le congrès pomologique de France a décerné sa grande médaille d’or à M. Charles Baltet, comme à l’un des horticulteurs qui ont fait faire les plus grands progrès à la pomologie française moderne. Les nouveaux Bégonias de M. Bruant. — M. Bruant, horticulteur à Poitiers, vient d'obtenir du Begonia discolor fécondé par le B. Reæ, une race nouvelle, des plus curieuses, qui a le port dressé, rameux, le mode de propagation par bulbilles du premier, la forme et les couleurs variées, métalliques du second. Nous publierons prochainement un article spécial sur Ces gains remarquables. Exposition d'horticulture à Hanovre en 1880. — La Société d'hor- ticulture de Hanovre (Allemagne) vient d'annoncer son intention d'ouvrir une grande Exposition horticole dans le courant de l'été de 1880. Il serait difficile de choisir un meilleur site que cette ville pour une solennité de ce genre. Les jardins abondent dans la région et ceux de Herrenhausen, dirigés par M. Wendland, contiennent une collection de Palmiers célèbres dans le monde entier. Avant de fixer exactement son programme, la société désire connaître l'opinion des horticulteurs sur le caractère, allemand ou international, à donner à cette Exposition. Elle les prie d'adresser leurs communications à M. A. Metz, secrétaire, à Herrenhausen (Hanovre). On sait déjà, si l'Exposi- tion a lieu, qu'une vente aux enchères des plantes exposées sera faite à la clôture et que le gouvernement accordera des subventions en argent et des réductions sur le prix de transport. Un voleur de médailles à Liverpool. — A la dernière Exposition de Chrysanthèmes qui a eu lieu à Liverpool, une fraude inattendue, nouvelle sans doute, s’est révélée et a fort occupé la presse anglaise. Un premier prix avait été donné à une collection composée d’admirables fleurs, d'une grandeur et d’une perfection exceptionnelles. Tout allait bien, lorsque, le deuxième be quelques yeux expérimentés remarquèrent que les fleurs fanaient, mais d _— manière inégale, au centre seulement. Vérification faite, on constata que l'ex- posant avait frauduleusement fabriqué ses fleurs, en piquant au centre, avec des épingles, d'autres fleurs qui s'adaptaient à un trou fait aux premières et les rendaient plus doubles et plus belles. Ce filou d’un nouveau sue fût chassé honteusement, comme il le méritait, et tous ses collègues l'exécutèrent avec indignation, faisant du châtiment de cette action indigne un salutaire 1 ” exem Ë “ pie Ep. ANDRÉ. PL COCXXVIL. MASDEVALLIA PERISTERIA, rein. ru. MASDEVALLIA COLOMBE. ORCHIDÉES. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir ZUustr, hortic., 1870, p. 226. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : cœules fasciculati; folia 4-6 pollicaria lineari-oblonga obtusa basi angustata sed vix petiolata carinata ; scapi stricti vaginato-bracteati robusti ; flores adscendentes ; sepala basi in tubum latum subcylindricum basi gibbum alte 6-costatum connata dein a basi lata triangulari-ovata in caudas flavas rectas sesqui- pollicares abrupte angustata fulva creberrime .Sanguineo-maculata intus glaberrima, marginibus lente recurvis; petala parva oblique lineari-oblonga truncato-emarginata ; labellum unguiculatum, lamina oblonga medio subdilatata subacuta papillosa apice recurva; columna subacuta (J. D. Hook). — Nova Granata. Masdevallia Peristeria, Reichb. fil., Gard. Chron. 1874, p. 500. — Bot, Mag. tab. 159. Le nom de cette espèce, plus curieuse que brillante, vient de la ressem- blance de ses organes intérieurs avec ceux du Peristeria elata, autre orchi- dée à belles fleurs blanches où les anciens Espagnols ont cru voir l’image d'une colombe. On rencontre, dans quelques parties de la Nouvelle Grenade et de l'Amérique centrale, de nombreux exemplaires de cette dernière espèce, et je l’ai vue abondante dans l’isthme de Panama, où elle est connue sous le nom de jlor del Espiritu Santo. ; Le M. Peristeria est originaire de la Nouvelle Grenade, où il croit à des hauteurs de 2500-3000 mètres. L'espèce la plus voisine (M. coriacea) est commune sur les montagnes qui dominent Bogota. Toutes deux sont peu ornementales, mais le Zf. Peristeria, avec ses calices plus développés, gibbeux, tachés à l’intérieur de points pourpres sur un fond jaune livide, ses sépales assez longuement caudiformes, et son labelle linguiforme, pour- pre, est une plante qui mérite de prendre place dans les collections d’ama- teurs, à côté des M. Chimæra, Nycterina, et autres formes singulières de ce genre polymorphe. La serre froide, le traitement des autres Masdevallia et des Odontoglossum, avec beaucoup d'humidité, conviennent au M, Peristeria. Ep. ANDRÉ. Cha re Sr vos - + n de Lo LEZ MA 4, *st LE * % Da # vaeker ad rai pur in H{orto nd « / lingen MASDEVALLIA PERISTERIA. + mt e “ à Fa = F il LR LÉ HT Del 2 LL SA PSN LS or LÉ : f ë L7 Sy L PO SE: + Fe # : > PE sl F { À Dr F. sf. > F ; UT 7 HÉR a « u Ë ; = | ss 554 TRS 5 d à ns RE D NN è : Ms. à FÉEe è 4 ” es Se a ÈS ENS ü La ETES she Fe NS Fu s FRA Leur Ce À LE d eye X 2 * LS - CALADIUM TUBÉREUX, M. A. Ianpy. data a pen he dr y cu rt dotées EE NES — 153 — PI. CCCXX VIII. CALADIUM TUBÉREUX M, A, HARDY. AROIDÉES. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : Voir Wustra- tion horticole, t. V., pl. 185. En publiant les descriptions des variétés de Caladiums tubéreux de M. A. Bleu, primés à l'Exposition universelle de 1878, nous avons signalé, comme l’une des formes les plus brillantes, celle qui a reçu le nom de M. A. Hardy, l’habile directeur de l’école d’horticulture de Versailles, chef de la section horticole de cette grande exhibition. Le Caladium M. A. Hardy est, en effet, une plante de premier mérite. Elle est issue d'une fécondation croisée entre les variétés Duc de Morny et Madame Hunnebelle. Voici ce que M. A. Bleu dit lui-même de cette très remarquable plante : « Le Caladium M. A. Hardy est une brillante nouveauté, d’un très beau port. Son limbe est grand, ferme, et présente des nervures principales fortes, d'un rouge carmin pur, bien accentuées jusqu’à leur extrémité. Ces ner- vures se détachent très nettement sur un fond blanc lavé de rose, pointillé de vert, également parcouru par un second réseau de fines nervures rouges se répandant sur la totalité du limbe. » Mais ce que ne dit pas la description qui précède, c’est le port régulier, étoffé, l'abondance, la fermeté des feuilles portées sur leurs pétioles pourpre violacé, foncé, enfin la longue durée de cet ample et éclatant feuillage. Le Caladium M. A. Hardy sera bientôt placé au premier rang dans toutes les collections. ne Lt D. 10 — PI, CCCXXIX. ADIANTUM LUNULATUM , BURN, VAR. CELEBICUM. ADIANTE DE CÉLÈBES. FOoUGÈREs. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir IUustr. hortie., 1872, p. 64. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : Planta glaberrima, caudex brevis, cæspitosus, Dee cens ; frondes 10-30 cent. longi, 5-8 lati, pinnatæ, frequenter apice radicantes ; ne filiformis, niger, nitidus; pirnnæ membranaceæ, læte virides, 15-30 mill. longæ, 8- mill. latæ, subdimidiatæ, lunulatæ, falciformes, dolabriformes v. etiam cunent®, mp plus minus crenato-lobatæ , pedicellis 5-10 mill, longis medianis v. subbasilaribus ; den loborum margine superiore continui. In regione tropica utriusque partis orbis terrarum obria. Adiantum lunulatum, Burmann, Flor. ind. p. 235. Hook., spec. filic. IT, p. 11. — Hook. et Bak. syn. filic. P- 114. — Hook et Grev. Ic. fl. t. 104. — Morr. Belg. hort., 1875, p. 62. À. arcuatum , Swartz. A. lunatum, Cav. A. dolabriforme, Hook. ic. pl. t. 191. 4. deflectens , Mart. Hook. sp. fil. 2, p. 12, ' B; À. tremulum, Knaze (A. filiforme, Gardn.) Hook. ic. pl. t. 508. Sp. 2, p. 15. (dubie). À. ambulator, Hort. É CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ : Frondes dense pinnatæ, pinuis infra plus minus falcatis, lobis paucis late rotundatis , Pedicellis subbasilaribus nec medianis. — In insulis Celebes, inter Menado et Kajuraghe legit cl. de la Savinierre, februario 1877 (Herb. n° 428). À. lunulatum, Burm. > Var. Celebicum. L’A. tunulatum est une espèce aussi variable dans son habitat que dans sa forme. On la rencontre tout autour du globe , dans les régions tropicales, et le nom d'ambulator qu'un horticulteur belge lui avait donné, il y a quelques années, la croyant nouvelle, s'appliquerait aussi bien à sa nature voyageuse îles de la Polynésie, d'Australie tropicale, Madagascar, le bassin du Zambèse, autant de types distincts. Je n’en excepterais peut-être que l'A. éremulum Kunze, qui pourrait appartenir à une espèce différente plutôt que le A. Dola- briforme, plus voisin de la variété aujourd'hui figurée, À. a re x “? "à #| ec pa <: < FALL qu: mn fn à ADIANTUM LUNULATUM VAR. CELEBICUM. #, Ÿ De ie PDannemasker ad rai. pirx in Horto na JAnden, rub 100 — Cette dernière forme (A. 1. celebicum), due aux récentes explorations de M. de la Savinierre, qui l’a découverte dans le groupe des îles Célèbes , sur la route de Menado à Cajuraghé, est surtout caractérisée par la partie inférieure falciforme des pennes et la position subbasilaire des pédicelles, qui-n’est plus médiane par rapport à la position des divisions foliaires. C’est une gracieuse plante, qui formera une addition intéressante à la flore ptéridologique de nos serres tempérées, dès que M. Linden l'aura mise au commerce. - En. Axpré. = LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. NOUVEAUX FRUITS NORD-AMÉRICAINS. Il est rare de voir apparaître sur la scène pomologique de bonnes nou- veautés fruitières de l'Amérique du Nord, et les gains comme Capy's favorite ne sont pas nombreux de l’autre côté de l'Atlantique. Cependant il semble que nos confrères Yankees se piquent d’amour-propre. Nous trouvons, dans le récent catalogue publié par MM. Elwanger et Bary, de Rochester, sur le bord sud du lac Ontario, le passage suivant, dont nous livrons la traduction aux méditations des pomologues européens : « En fait de poires d'origine américaine, nous en présentons une nouvelle que nous n'avons encore trouvée sur aucun catalogue. Elle se nomme Fréderick Clapp. Nous connaissons cette variété depuis cinq ans, et nous la considérons comme méritant de tout point le rang élevé que lui attribue la Société d’hor- ticulture de l'État de Massachusetts. Ce semis sort de la même famille qui nous à donné la Ciapp's favorite. » Parmi les variétés européennes que nous avons essayées depuis peu, nous donnons la prééminence à Petite Marguerite, Bonne du Puits Ansault, André Desportes, etc. » Les plus importants d’entre les fruits nouveaux sont sans contredit les nouvelles pêches très hâtives. Quand nous avons reçu Early Beatrice, nous l'avons considérée comme une acquisition d’une valeur immense, et plusieurs de nos horticulteurs firent exprès le voyage d'Angleterre pour en acheter des sujets. Aujourd'hui, avant même que cette variété ait été répandue dans tout notre pays, elle paraît complètement surpassée par des variétés plus grosses, plus hâtives et meilleures. 11 y a vingt ans, quand on introduisit Hole's Early, ROUS pensions avoir fait un pas merveilleux en avant, et c'était vrai. Cette variété, avec tous ses défauts, à été d’une grande valeur pour le pays; on croit qu'elle à été directement ou indirectement la source de presque toutes les nouveautés très précoces récemment obtenues, et parmi lesquelles plusieurs mûrissent un mois plus tôt qu’elle, et quinze-jours plus tôt que engin La nouvelle variété, qui se nomme Waterloo, est grosse et belle, et, à rs l'Etat de New-York, elle est mûre à la mi-juillet. C’est vraiment le a d'un progrès extraordinaire. — 156 — Nous avons essayé une longue liste de Pommes russes ou ainsi nommées. Un grand.nombre nous venaient directement des jardins impériaux de Russie, et les autres du département de l'Agriculture à Washington. Nous devons confesser que nos expériences ne nous ont donné jusqu'ici que du désappointement. Un très-petit nombre seulement seront des acquisitions de valeur. En tant que nos essais nous permettent de parler jusqu'à présent, presque aucune n’égale les anciennes variétés russes : Astrakhan rouge, Duchesse d'Oldenbourg, Alexandre, Tetofsky, ete. Cependant une ou deux variétés d'hiver pourront être conservées parmi ces nouveautés. Parmi les nouvelles variétés de Raisins, il y en a plusieurs qui promettent d'être d'une grande excellence, et nous espérons compléter notre expérience sur leur compte avant la publication d'une nouvelle édition de ce catalogue. Le nombre des Fraises nouvelles s'accroît rapidement. Quelques-unes des nouvelles introduites maintiennent un progrès réel. Parmi elles, Crescent Seedling et Sharpless nous paraissent au premier rang. ELwancer AND Bary (Rochester). HORTICULTURE D'ORNEMENT. LES POLYGONUMS. A plusieurs reprises, nous avons appelé l'attention de nos lecteurs sur diverses espèces ornementales du genre Polygonum, principalement à l’occa- sion du P, cuspidatum (plus connu sous le nom P. Sieboldi), du P. sachalinense et du P. vaccinifolium, celui-ci moins connu et des plus remarquables cependant par la profusion de ses jolies fleurs roses et son port buisson- neux et rampant à la fois. Mais plusieurs autres espèces de ce genre sont également dignes de. culture. Toutes sont d’une rusticité à l'épreuve et nous voudrions les voir plus répandues. C’est pourquoi nous donnons aujourd'hui la liste, avec de brèves descriptions faites au point de vue strictement horticole, des plus intéres- santes espèces de Polygonum. Ces plantes sont connues en français sous le nom de Renouées ou Persicaires. Persicaire bistorte (Polygonum Bistorta, L.). — Indigène. Epis dressés de fleurs de rose tendre, jolies, nombreuses, feuilles radicales pétiolées ovales-oblongues, d’un beau vert dessus, blanchâtres en dessous. Très rus- tique; vivace. Garniture des endroits frais, principalement des rocailles umides. Une variété à plus larges feuilles (P. B. latifolia) se trouve dans le com- merce et doit être préférée au type. Pers. amplexicaule (P. amplexicaule, Don). — Originaires des Hima- layas. Feuilles ovales-oblongues pulvérulentes en dessous, à bords roulés et ondulés, tiges de 60 à 80 centimètres, portant des épis d’un rouge sanguin ; — 107 — très jolis, fleurissant en juin-juillet. Espèce vivace, rustique, avec couver- ture de feuilles l'hiver, même emploi que le précédent, au milieu des rocailles, et même en touffes isolées, dans un terrain frais. La variété à fleurs blanches (P. a. oxyphyllum) avec des anthères pourpres, est également très jolie. Ces deux plantes, encore peu répandues, méritent certainement de l'être. Pers. des alpes (P. alpinum, All). — Grande espèce vivace, indigène des Alpes, des Pyrénées, et se retrouvant Jusqu'en Sibérie, Elle atteint 1 mètre de hauteur, et porte des feuilles lancéolées, ondulées, ciliées, et des fleurs grandes, d’un blanc jaunâtre ou légèrement rosé, en panicule décom- posée. On la cultive dans une terre sablonneuse, meuble, où elle produit beaucoup d'effet. C’est une espèce ancienne, qui maintenant se rencontre rarement dans les jardins. Pers. de Chine (P. chinense, L.). Espèce beaucoup plus grande que la précédente, et que l’on peut traiter comme plante annuelle en la semant chaque année au printemps pour l'employer comme plante ornementale, . en terre riche, sur les pelouses. Son nom indique sa provenance. Elle a été introduite vers la fin du siècle dernier. Lindley en avait fait le genre Ampeligonum, qui n’est pas resté dans la science. Pers. vivipare (P. viviparum, L.). — Originaire des montagnes élevées de toute l’Europe. Plante de petite taille, se couvrant de fleurs blanches à la base desquelles on trouve des bulbilles, qui ont déterminé le qualificatif de l'espèce. Elle est très rustique et orne bien les rocailles, même dans les terrains pauvres. Pers. de Siebold (P. cuspidatum, Sieb. et Zucc.). — Plus connue Sous le nom de P. Siebotdi, cette espèce est la plus belle du genre. Elle est vivace, très rustique et originaire du Japon. Aucune plante à feuillage ornemental ne la dépasse en élégance, lorsqu'elle forme de très grosses touffes isolée sur une pelouse, dans un sol riche et frais. Il faut seulement l'empêcher de tracer, en coupant impitoyablement tous les rejetons et ne laisser aux touffes que les plus fortes tiges. Ainsi traitées, elles se couvriront à profusion de leurs belles feuilles cordiformes , sur des tiges de 3 mètres de hauteur, et de Jolies grappes de fleurs blanches en épis, au mois de juillet-août. Pers. de Sachalin (P. Sachalinense, Max.). — Espèce sibérienne, apportée de l’île de Sachalin au jardin zoologique de Moscou, où je l'ai vue en 1869 former d'énormes touffes. M. Linden l'avait déjà reçue et je la retrouvai dans son jardin de Bruxelles en 1870, avant qu'un horticulteur anglais la mit au commerce. Ses tiges annuelles, sur une souche vivace, atteignent seat) cinq mètres et plus de hauteur, et se recourbent agréablement en _. s . le poids de leur grandes feuilles ovales aiguës. De nombreuses panic _ : fleurs d’un blanc verdâtre s'épanouissent au milieu de l'été. C’est _ Fc plante à feuillage, à grand effet, d’une rusticité à toute ie e Vigueur étonnante. Pers. d'Orient (P. orientale, L.). — Plante annuelle, haute de mg “ ss mètres, portant de grandes feuilles ovales, pétiolées, sur une tige ‘€ P — 158 — vent simple, et de longues grappes de fleurs pendantes, d’un rose carminé plus ou moins intense, durant tout l'été et assez gracieuses. On la sème en place, en avril, à travers les grands massifs, ou bien on la repique en mai, pour garnir les vides dans les terrains dénudés du jardin, après l'avoir semée en pépinière en mars-avril. C’est une bonne plante pour bouche-trous, terme vulgaire qui indique bien son emploi. Pers. à feuille d'Airelle (P. vaccinifolium, Wall). — Arbuste à tiges ligneuses, buissonneux, rampant, excellent pour garnir les rochers, surtout si on le plante dans une terre de bruyère fraîche. L'espèce est originaire des monts Himalaya où elle croit à 4000 mètres d'altitude. Les nombreuses tiges, courant sur le sol ou sur les rocailles , sont couvertes de petites feuilles comme celles du Buis ou 'de l’Airelle, au dessus desquelles se dressent d’in- nombrables épis de jolies fleurs roses. On en connaît trois variétés, l’une à rameaux contractés, à feuilles obtuses et à épis courts (P. ®. obtusifolium); l'autre}à végétation moyenne, à rameaux subdressés, à feuilles plus grandes, aiguës (P. v. medium); la troisième, “enfin à nombreux rameaux très allongés, débiles, couchés, portant de très nombreux épis (P. v. flagelliforme). Cette dernière est la meilleure des trois, et j'en conseille la culture spécialement pour les rocailles. Pers. affine (P. affine, Don.). — Connue aussi sous les noms de P. Donia- num et P. Brunonis, cette espèce, également originaire des Himalayas, forme des touffes épaisses, compactes, couvertes de petites feuilles spatulées, blanchâtres en-dessous, et d'épis de fleurs, d'abord d'un rouge assez vif, palissant ensuite. L'espèce est rustique et également bonne pour garnir les rocailles, Plusieurs autres jolies espèces, comme les 2. speciosum, Meissn., du Népaul, P. Emodi, Meissn., du Kamaon, P, capitatum, Hamilt., des mêmes régions, etc. seraient à introduire, et ajouteraient de nouveaux ornements à nos rocailles artificielles, mais la liste qui précède mérite déjà d’être prise en considé- ration ; elle s'adresse au grand nombre des amateurs, désireux de collec- tionner des plantes d'ornement d'une culture facile et d’une rusticité éprouvée. : En. ANDRÉ. PLANTES HERBACÉES D'AUTOMNE. Nous continuerons de temps en temps de mentionner les plantes herbacées en fleurs dans les plates bandes et les rocailles artificielles des jardins de Kew, avec la certitude que nos lecteurs ne sauraient manquer d'y glaner Quelques bonnes espèces, anciennes ou nouvelles. Notre - OUS pouvions contrebalancer ainsi, par le goût des A _. rustiques, la passion exagérée, drcindre ae géranium et se es à feuillage coloré, qui à dominé l'amateur des jardins et dé- éducation professionnelle de nos jardiniers. La liste d'aujourd'hui comprend les espèces en fleurs au ler octobre. Amaryllis Belladonna. Colchicum speciosum. — autumnale. — variegatum. Crocus speciosus. iflorus. Crocus pulchellus. — Boryi. Kotschyanus. Pyrethrum uliginosum. Ophiopogon spicatus. Tritoma Mac Owani. Tritoma sarmentosa. Aster Amellus. — 159 — VIVACES : Aster Novi Belgii. — minimus. Galatella dracunculoides. Vernonia novoboracensis. Silphium perfoliatum. laciniatum Helianthus multiflorus f. pl. Rudbeckia speciosa. Coreopsis tinctoria var, Impatiens glanduligera. — amphorata. Convolvulus Doryenium. Convolvulus mauritanicus. Scammonia. Polygonum affine. Lobelia fulgens. — — illeri. — Jlittoralis. Phygelius capensis. Salvia farinacea, Crucianella stylosa. Eryngium eburneum. — Lasseauxii. — paniculatum. _ Serra. — pandanifolium. Verbena venosa. + — . Bessarabicus. Omphalodes Luciliæ — grandiflorus. Lithospermum prostratum. | Senecio pulcher. — Novæ Angliæ, — orientale. Meconcopsis simplicifolia. — turbinellus. Lobelia splendens. — ericoides, — — ji DETECTOR. ARBUSTES D’'ORNEMENT EN ESPALIER. Nos murs sont trop souvent dénudés et offrent le plus triste aspect dans les jardins d'ornement. Dès qu'ils ne sont plus consacrés aux espaliers d'arbres fruitiers, on les voit uniformément couverts des mêmes espèces : jasmins ‘rosiers, chèvrefeuilles, bignones, glycines, clématites, toutes fort belles plantes sans doute, mais qu’il ne serait pas mal, de temps en temps, de rem- _ placer par d’autres moins vulgaires. Or, il est un certain nombre d’arbustes à demi-rustiques sous le climat de Paris, tout à fait sous celui de Cherbourg et des Iles de la Manche, et qui feraient notre joie si nous leur fournissions le moyen de s'épanouir en espa- lier le long d’un mur. Ils s'y développeraient cent fois mieux que dans une serre, où nous les voyons rester frêles et misérables. Les espèces qui crain- draient les hivers rigoureux pourraient être protégés au moyen de quelques Paillassons. Plusieurs d'entre elles, même après avoir souffert du froid dans leurs tiges, seraient recépées et repousseraient du pied avec vigueur ne brève énumération de quelques-unes des espèces à cultiver dans ces circonstances donnera l'idée de ce qui peut être obtenu par des amateurs intelligents. Le Bignonia capreolata, L. États-Unis. — Feuilles persistantes, jolies fleurs orangées. Rustique, exposition chaude. Aristolochia sempervirens, L. Crète. debilis, Sieb. et Zucc. Japon. _ Kæmpferi, Willd. Japon. Trois espèces à cultiver : la première Couverture l'hiver, — seule est délicate et demande une — 160 — Cotoneaster buæifotia, Wall. — microphytlla, Wall. — thymifolia, Booth. — rotundifolia, Wall. Quatre espèces du Népaul, bien connues comme arbustes de pleine terre, beaucoup moins pour leur beauté hors ligne lorsqu'elles sont palissées régu- lièrement le long des murs. Dioclea glycinoides, DC. — De la Plata. Tiges vigoureuses, feuilles trifo- liolées, fleurs rouge très vif, un peu cocciné. Abri dans les hivers rigou- reux. Clematis. — Toutes les espèces et variétés à grandes fleurs : C2. lanuginosa, patens, Jakmanni, viticella venosa, Fortunei, bicolor, etc., trop connues pour que nous ayons à en faire l'éloge. Très rustiques, terre sablonneuse. Leur ajouter les ©. glauca, orientalis, biternata, apiüfolia, japonica, moins con- nues qu'elles ne méritent de l'être. ‘ Hedera Helix (Lierres). — Les variétés de choix, à planter chacune en un endroit séparé pour encadrer ou garnir un mur. On peut recom- mander les digitata, palmata, cinerea, argentea, rhombæa, sagittæfolia. Mandevilla (Echites) suaveolens, Lindl. — Charmante liane de l'Uru- guay, à feuilles ovales aiguës, à bouquets de grandes fleurs blanc pur, d’un parfum pénétrant et délicieux. Les tiges gèlent, mais en protégeant le pied, elles repoussent et fleurissent chaque année. Exposition chaude. Solanum jasminoides, Paxt. Du Brésil. — Feuilles petites, simples, ovales; cymes de fleurs blanches, jolies. Demi-rustique. Exposition chaude. Rhynchospermum jasminoides, Lindl. Chine. — Arbrisseau grimpant, à feuilles persistantes, épaisses, ovales, vert noir, fleurs blanches, de la forme et de l'odeur de celles du jasmin. Demi-rustique, passe l’hiver avec la protection d’un paillasson. Escallonia macrantha, Hook. et Arn. — Très-employé dans les îles de la Manche pour son beau feuillage persistant, glanduleux, luisant, et ses jolies fleurs rouge vif. E. floribunda, H. B. et K. — De la Nouvelle-Grenade. Très joli arbuste se couvrant de panicules de fleurs du plus beau blanc; feuilles persistantes. E. rubra, Pers. — Du Chili. Feuilles également persistantes, plus petites, dentées; fleurs roses. ÆE. Philippiana, Masters. — Du Chili, Charmante espèce à fleurs blanches en fortes panicules, très élégantes. Introduit en Angleterre depuis l’année dernière seulement. Ces quatre espèces, et plusieurs autres, Fe : sont originaires des parties tem- pérées froides de la Cordillère des Andes, et réclament une couverture, un la France, sur les côtes de Bretagne, dans les îles de la Manche, ils sont parfaitement rustiques et forment d’admirables arbustes. — 161 — Ceanothus papillosus, Torrey et Gray. — rigidus, Nutt. — Delilianus, Spach. —- divaricatus, Nutt. Ces charmants arbrisseaux qui se couvrent de fleurs en épis du plus beau bleu sur un feuillage persistant, sont d'orangerie sous le climat de Paris, mais On peut les conserver souvent le long des murs en les couvrant l'hiver. Leur culture devrait être chaudement recommandée. | Berberidopsis corallina, Hook. — Introduite du Chili depuis une quin- zaine d'années, cette étrange Berberidée est la seule qui montre de jolies fleurs rouges, pendantes, élégantes. Tiges assez grêles, sarmenteuses, à palisser le long d’un mur. Lapageria rosea, Ruiz et Pay. — La plus belle des lianes du Chili. Feuilles ovales aiguës, épaisses comme celles des Camellias, mais plus petites, sur des tiges débiles, grimpantes. Fleurs à pétales rassemblés en tube, du plus beau rouge carmin. Variétés rose et blanche. Cette admirable plante est cultivée en serre froide; elle passe sous le climat de Cherbourg, et l’on pourrait l'essayer dans nos régions en la protégeant l'hiver, le long d’un Mur, par des paillassons. Plilesia buxifolia, Lem.— Cette jolie espèce, plus humble, est une alliée de la précédente, originaire des mêmes régions et pourrait recevoir un traite- ment identique. Desfontainea spinosa, Ruiz et Pavon. — Arbuste répandu dans les Andes du Pérou et des États-Unis de Colombie et de l’Ecuador. Feuilles ressemn- blant à celles du Houx, fleurs tubuleuses, moyennes, rouge orangé, jolies. À essayer le long d’un mur, palissé, avec couverture l'hiver. Cantua buxifolia, Lamk. — Également originaire de la Cordillère des Andes, remarquable par ses feuilles oblongues, vert brillant et ses belles fleurs longues, tubuleuses, d’un carmin brillant avec le tube jaune. Rustique dans l'Ouest ; à essayer avec protection l'hiver. C. pyrifolia, Juss. C. dependens, Pers. Mutisia Clematis, LL. — Grimpant, à capitules d’un beau rouge, Sur un feuillage penné. Serait digne detoute admiration si l’on parvenait à le faire fleurir dehors en le protégeant l'hiver. M. decurrens, Cav. — Capitules d’un rouge orangé, superbes. M. ilicifolia Hook. — Capitules roses ou blancs. Ces trois espèces ont été introduites des hauts sommets des Cordillères, Où elles forment d’admirables lianes. La plus belle de toutes, le M. grandiflora, Croît dans le Quindio (Nouvelle Grenade) où je l'ai vue bien souvent couverte de ses merveilleuses fleurs rouge ponceau le plus brillant, grandes comme celles d'un Dahlia simple, et pendant à l'extrémité de longs pédoncules au Milieu du feuillage. Si l’on pouvait l'introduire vivante, ce _—. une de —. plus belles acquisitions. Les graines que j'en ai apportées ep ni JSqu'à présent et je sais que d'autres tentatives semblables n'ont pas réussi. de la Californie. même traitement, superbes espèces. — 162 — Fabiana imbricata, Ruiz et Pavon. — Cette jolie solanée arbustive, au feuil- lage ressemblant à une bruyère, aux jolis tubes blancs, est rustique dans des situations abritées. Elle ne craindrait rien de nos hivers le long d’un mur et y prospérerait comme dans les montagnes du Chili, sa patrie. Mitraria coccinea , Cav. — La plus robuste des Gesnériacées jusqu'ici intro- duites, originaire de Chiloé. C'est une espèce grimpante, à feuilles ovales petites, sur lesquelles se détachent agréablement des fleurs tubuleuses d’un écarlate orangé brillant. Avec une couverture l'hiver, on la conserverait probablement et on la ferait fleurir. Fremontia californica, Torr. — Arbuste à feuilles caduques, introduit de Californie depuis quelques années, mais à peine connu dans les cultures si ce n'est en Angleterre. Il appartient à la famille des Malvacées et ses grandes fleurs jaunes sont des plus remarquables. Dès qu’on le palisse le long d’un mur, il se développe et fleurit abondamment, comme je l'ai vu à Kew et dans plusieurs établissements en Angleterre. Abelia floribunda, Decne. — Du Mexique. Charmant arbuste depuis long- temps introduit et encore peu répandu. Avec une légère protection le long d'un mur, dans un sol sablonneux, on obtiendra en abondance ses char- mantes fleurs roses tubuleuses. Choisya ternata, H. B. et K. — Cet arbuste mexicain, à feuilles persistantes, ternées, se couvre de jolies fleurs blanches en bouquets terminaux comme le jasmin. On le cultive déjà comme plante de marché, mais on ne sait pas assez qu'en le mettant en espalier, on augmentera sa tendance à fleurir, et qu'il sera aussi beau que dans les montagnes mexicaines, d’où il a été récem- ment importé, Diplacus glutinosus, Nutt. — Les variétés Jaunes, rouges et orangées de ce Joli arbuste Californien, tenues Jusqu'ici en serre froide, peuvent très bien s’accommoder de la culture en espalier, dans un sol sablonneux ou mieux en terre de bruyère, avec couverture hivernale. Ce sont de très jolies plantes, fort peu répandues et dignes d’une place choisie. Habrothamnus elegans, Scheidw. _. fasciculatus, Endl. Deux arbustes du Mexique, à gros bouquets de fleurs rouges, très connus dans les serres tempérées , et qui passent bien dans l'Ouest. Il serait bon de Lo essayer dans les conditions sus-indiquées, en les couvrant d’un paillasson l'hiver. Plusieurs Cestrum sont dans les mêmes conditions. de Californie, plus connue sous le nom Fa + Arbuste épineux, sarmenteux, couvert de Jones fleurs d'un rouge brillant, étranges pour le genre et exerçant une spalier, à mi-ombre, il braveraït Tacsonia et Passiflora. — Plusieurs belle La liste est loin d'être épuisée des avec succès dans de telles situations. tains hivers du climat de Paris. Mais espèces qui pourraient être plantées On nous opposera la rigueur de cer- nous ne parlons que de situations favo- — 163 — rables; elles ne sont pas rares. Tout le monde peut voir l'espalier de Ca- mellia, en plein air de M. Cochet, à Suisnes, au milieu de la Brie. Bien d’autres exemples pourraient être cités pour appuyer cette opinion. Si quelques déboires devaient résulter de pareilles tentatives, ils seraient compensés sans aucun doute par d’autres avantages. En multipliant ces expériences, on ajouterait à la culture de plein air un charme nouveau, qui semble avoir été méconnu jusqu'à ce jour. Ep. AxDRé. © MÉLANCGES. EXPOSITION INTERNATIONALE DES POMMES DE TERRE, . | AU PALAIS DE CRISTAL DE SYDENHAM (ANGLETERRE). Ceux qui ont vu nos médiocres exhibitions de Pommes de terre sur le continent ne peuvent guère se faire une idée de ce que le précieux tuber- cule devient entre les mains habiles des cultivateurs de l'Angleterre, de l'Écosse et de l'Irlande. Aux Expositions spéciales ou internationales qui sont ouvertes pour la Pomme de terre , de l’autre côté du détroit, d'énormes spé- cimens sont exposés, essayés, leurs qualités sont comparées, au point de vue de la beauté, de la forme , de la couleur, de la saveur surtout et de la fécon- dité, avec un intérêt qui nous est inconnu. Quant aux soins apportés par les exposants pour parer leur marchandise, laver, polir, vernir leurs pommes de terre, on a pu en avoir un échantillon cette année au Champ de Mars, où les concurrents d'Outre-Manche ont remporté les principaux prix. Quelques mots sur la dernière Exposition internationale qui vient d'avoir lieu au Palais de Cristal, près Londres, donneront un exemple de l'impor- tance de ces utiles solennités chez nos voisins : 1539 assiettes, contenant 13851 tubercules, étaient rangées sur les tables, Pour prendre part aux 16 concours ouverts. L'Exposition était dite « internationale », mais aucun exposant étranger n'avait osé, paraît-il, mesurer ses forces avec celles des producteurs de la Grande-Bretagne. Le premier ee attribué aux 24 plus belles variétés, échut à M. P. Mac Kinlay. Toutes méritent d'être nommées, en raison de leur beauté excep- tionnelle : Oblongues (Xidneys) colorées : Superior, Extra Early Vermont, Late Rose, rophy, Beauty of Hebron. Rondes colorées : Grampian, Lady Webster, Red Emperor, Blanchard, Shelburne, Breadfruit. Oblongues blanches : King of Potatoes, New Cambridge Kidney, nn 2 Seedling, Beckenham Beauty, Snowflake, International, Woodstock Kidnev, Early King, Ashtop Fluke. : ; Rondes blanches : Onwards, Rector of Woodstock, Porters Excelsior, Schoolmaster., — 164 — Le nombre considérable des variétés dans les lots des autres compétiteurs de ce concours ne nous paraît pas aussi intéressant que la citation précédente. Deux autres concours cependant méritent notre attention. Le premier, con- sacré à 12 variétés anglaises, a valu à M. Alderman Hadley le premier prix pour les variétés suivantes : Blanches : Magnum Bonum, Royal Ashleaf, Lapstone, Schoolmaster, Rector Colorées : Wonderful Red, Princess of Wales, Red Fluke, Crimson Ashleaf, Scotch Blue, Red Regent. MM. Lott et Hart gagnèrent le premier prix pour 9 variétés américaines, avec les variétés suivantes : Vermont Beauty, Superior, Peerless, Extra Early Vermont, Snowflake, Goodrich, Trophy, Protific, Beauty of Hebron. Un fait remarquable, dans cette Exposition de pommes de terre, se rap- porte à l’envoi exceptionnel de trente variétés nouvelles, soumises à l’exa- men du jury, assez embarrassé, il en faut convenir, d’une telle richesse, Juger en pleine connaissance de cause dans un si court espace de temps, présentait de grandes difficultés. Aussi n’a-t-on délivré de « certificats de première classe » qu’à deux variétés, malgré le mérite reconnu d’un assez grand nombre d'autres nouveautés. La beauté ne suffit pas pour mériter la palme. Il faut que la qualité, l'utilité, la persistance de la forme et de la couleur, l'adaptation à différents sols, la fécondité s'ajoutent à la bonne apparence du tubercule. La variété nouvelle nommée Radstock beauty est arrondie avec des côtes un peu anguleuses, de moyenne taille, lisse, comme soyeuse, grise avecles yeux roses. Sa végétation est moyenne ,sa production abondante, uniforme; sa chair, fine, sèche, savoureuse, a un parfum délicat. La seconde, nommée Woodstock Kidney, est une pomme de terre oblongue, à peau très-unie, grise, à peine marquée de quelques yeux aplatis. Sa forme est très-régulière, sa végétation modérée, son port compacte, sa fécondité excessive, ses tubercules de moyenne grosseur, très-égaux entre eux. Elle résiste bien à la maladie, Sa chair est jaunâtre, fine, d’une saveur délicate. C’est une des meilleures variétés qui aient jamais été soumises aux suffrages d’un jury. n remarquera que plusieurs des variétés du premier concours se retrou- vent dans les deux suivants. Nous nous en tiendrons à cette citation; le nombre des variétés de choix comprises dans le nombre immense constituant les autres lots ne nous semble pas utile à indiquer en détail, de même que la nomenclature étendue de toutes les variétés. Nous tenions simplement à signaler à nos lecteurs les collections hors ligne qui ont obtenu la plus haute distinction dans ce tournoi de tous les cultivateurs de pommes de terre renommés dans le Royaume-Uni, et nous ne saurions trop recommander des essais analogues dans nos régions. J. LEBERT. — 165 — CHRONIQUE HORTICOLE. Novembre-Décembre 1878. Les bois de l'Inde à l'Exposition universelle. — Cette grande ma- nifestation de l’activité et du savoir humains est terminée, mais nous aurons longtemps encore à lui emprunter des faits pour alimenter notre recueil. Nous voulons signaler aujourd’hui une collection qui va être prochainement dispersée et qui présentait une importance exceptionnelle. Les produits forestiers de l’Inde exposés au Champ de Mars par les soins du gouverne- ment anglais ont été des plus remarquables. Le colonel G. $. Pearson, qui l'a organisée, a passé plus de six mois à en réunir les éléments. Il avait pris Simla comme centre d'action. Des forêts et des montagnes voisines les pièces furent envoyées à Calcutta, où arrivaient en même temps d'autres envois de toutes les provinces, Bombay, Scinde, Oude, Chittagong, Madras, Assam, Pundjab, Burmah. Le nombre des objets de ce département exposés au Champ de Mars était de 10,055, sur lesquels on comptait 650 échantillons de bois appartenant à 370 espèces différentes. C’est la plus vaste exhibition qui ait jamais été faite des bois de la péninsule Hindoue. Les Bégonias discolor-rex. — Nous recevons de M. Bruant, horticul- teur à Poitiers, qui met au commerce les nouveaux Bégonias dont nous avons déjà parlé, une lettre dont nous extrayons les passages suivants : « Le point douteux, concernant la production de bulbilles à la manière du B. discolor, est élucidé; ces nouveaux hybrides produisent des bulbilles, mais ‘en moins grande quantité que le discolor, et plus fréquemment à l’aisselle des feuilles de la base, jamais sur celles situées à l’extrémité des rameaux. ° » Lorsqu'on les multiplie par feuilles, et surtout si cette multiplication est faite à l'automne, il se produit sous chaque feuille une plus ou moins grande quantité de bulbilles. Certaines variétés en donnent peu; d’autres en sont très prodigues. Ces bulbilles diffèrent entre elles. Chez quelques variétés, les différences de forme, grosseur, couleur, sont très sensibles. Autre remar- que : la végétation ne s'arrête pas subitement comme chez le discolor. Le feuillage des hybrides est bien plus persistant; les plantes se dépouillent même difficilement lorsqu'elles sont à l'abri du froid, par suite de l'influence du feu sans doute. Les plantes que j'ai laissées dehors pour éprouver leur rusticité ont conservé très longtemps leur feuillage dans toute sa beauté. En novembre elles résistèrent à — 1° 5: une gelée de — 2° détruisit les feuilles supérieures; à — 3° elles se dépouillèrent complètement. Les discolor l'étaient depuis longtemps déjà. Aujourd'hui, j'examine les tubercules après un froid de — 10; ils me semblent intacts! et j'ai la persuasion qu'ils repousseront au printemps... » : G. BRUANT. Ces renseignements sont précieux, et nous ne doutons pas de l'importance ornementale des variétés nouvelles de Bégonias de M. Bruant. Leurs qualités, rome xxy 1878. lime Er 12e LIVR, — 166 — soumises à l'expérience d’un hiver rude comme celui que nous traversons, s'affirmeront sans doute l’année prochaine d’une manière décisive. Plantes du Turkestan. — L'expédition des Russes dans l'Asie centrale a fait connaître un bon nombre d'espèces nouvelles que M. Regel, du jardin botanique de St. Pétersbourg, publie dans une suite de livraisons aussi intéressantes par le texte que par la fidélité des figures consacrées aux espèces litigieuses. Le fascicule VI vient de paraître; il comprend des espèces publiées en collaboration avec M. Schmalhausen, une revue des Salsolacées par M. Bunge, et de nombreuses descriptions d'espèces rares ou nouvelles de la flore du Turkestan. Les saules de l'Amérique du Nord. — M. le professeur Sargent nous prie de faire connaître aux botanistes et aux collectionneurs de Saules Nord- américains que le jardin botanique de Cambridge, près Boston (États-Unis) dont il est l'administrateur, peut fournir gratuitement des boutures de Saules des espèces suivantes, déterminées par M. $. Bebb, d'Illinois, qui a consacré de longues années à l'étude du genre Satiæ. En revanche, M. Sargent demande les espèces asiatiques et un certain nombre d'espèces européennes dont il enverra la liste. Voici celle des espèces américaines dont il peut disposer. S'il est trop tard pour faire les expéditions cettesaison, les commandes pourront être remplies l'automne prochain. 1. Saliæ nigra, Marsh. mâle et femelle. 19. S. tristis, Aït. 2. S. amygdaloides, Anders 20. S. cordata, Muhl. m. et se 3. S. lucida, Mubl., var. atifliam, etf. 21. >» var. rufescens, Hor 4. S. las ue , Be nth. m. et f. 22,» var. rufescens. . initio to- 5. S. longifolia, Muhl. m. Le pee ,capsulis e basicrassa 6. S. discolor, Muhl..m. et f. iter ovato-conicis. T. » var. eriocephala. Amentis mol- 23: 5. et Anders. m. et f. liter villosis densifloris, foliis 24. S. pese Boo is subltus rufescenti-tomentosis. 25: 5 , Anders. m. « E 8. S. rostrata, Richards. var. obovatu, 26. S Muhl. m. (sericea » in et f. cordata.) 9.» : Forma folits oblanceolatis basi 27. » var. angustata, capsulis primo atlenuatis, stipulis semi-ovatis tenuiter sericeis, demum gla- serratis. M, m. 10. S. myrtilloides , L., var. pedicellaris. 28...» Var, eubearsoet, se griseo- 11. S. petiolaris, Smith, Forma typica. m. nentos 12. » var. gracilis, Anders. m. et f. A. ir Bebt. m. . andida X cor- 13. » Forma monstrosa. data.) 14. S. sericea, Marsh. m. et f. 30, S. candida, Willd, : 15, » Formaamentis cylindricis 1-11}, 31 .S, Clarkit, Bebb. m. (petiolaris X can- pol. longis. dida.) 16. » Forma amentis brevioribus ee 62 N var, der. Foliis subtus ongis. demum glabriusculis. m. FA 5 hate, .. m.etf. 33. y» var. subcandida. Foliis subtus 18: = ver Lonpifolie, PR m.etf, niveo-tomentosis. Clématite madame Granger. — Le pavillon de l'horticulture, au Champ de Mars, était entouré de plantes grimpantes, notamment de Clématites à grandes fleurs. Nous tenons à recommander d'une manière toute particulière — 167 — l’une d'elles, la C7. Madame Granger, qui est une variété hors ligne. Ses fleurs, très bien faites, ont les sépales ovales concaves; leur couleur est un violet foncé pourpré, passant au violet pâle. Le coloris est franc, plus rouge que dans la plupart des autres variétés et la floraison est d'une abondance extrême. Tout contribue à donner à cette plante le droit au premier rang dans sa tribu. Rusticité du Pritchardia filifera. — Une communication spéciale de M. le comte d'Epréménil nous apprend que ce beau palmier, mis au com- merce par M. Linden après la publication que nous avons faite de l'espèce, réussit parfaitement à Cannes et dans toute la région de l'Oranger. La gelée du 26 janvier 1878, qui a atteint — 49, n’a eu aucune influence fâcheuse sur les jeunes plantes qui ont passé l'hiver en plein air et se développent vigoureuse- ment. Voilà donc une admirable espèce acquise à Cannes, à Nice, à Hyères, à Monaco, à tout le littoral de Fe corniche not doute, Lantana Impératrice Eugénie. — Nous ne pouvons passer sous silence l'effet charmant que produisait un mr homogène, composé de cette variété naine, floribonde à l'excès, dans le parc du Champ de Mars. Au mois de septembre seulement il était dans toute sa beauté. Le mélange du blanc, du rose et du jaune orangé sur ces myriades de fleurs donnait à ce massif un aspect unique. La variété Impératrice Eugénie était depuis longtemps dans les cultures, mais n’était pas cultivée comme elle le mérite. C’est à M. Deschamps, pro- priétaire à Boulogne, que l’on en doit l'exposition au Champ de Mars et c’est une occasion dont nous devons profiter pour recommander cette plante à nos lecteurs pour la décoration estivale des jardins. Décorations à l'horticulture, à l'Exposition universelle. — (Ont été nommés, à la distribution des récompenses, dans l’ordre de la Légion d'honneur : Commandeurs : MM. Tisserand et Porlier. Officiers : MM. Hardy, J. Linden. Chevaliers : MM. Chevalier, Croux père, Jamin (Ferdinand), Levêque fils, Margottin père, Oudin aîné, Wills, Sutton, et quelques autres personnes moins spécialement attachées à l'horticulture proprement dite. Floraison de Pandanus. — Deux espèces de Pandanus, les P, caricosus, Rumpbh., et P. furcatus, ont fleuri simultanément cette année dans les serres de Mad. Fould, au château du Val, près St Germain. Ces floraisons sont assez rares pour qu'il soit intéressant de les signaler aux horticulteurs et aux bota- nistes, la nomenclature des espèces de ce genre étant fort mal éclaircie jusqu'à présent dans les serres de l'Europe. Les Kakis du jardin Japonais.— Ces arbres fruitiers en miniature, que l'on a vuse charger de fruits dans le massif où ils étaient plantés, au jardin de la ferme japonaise de l'Exposition universelle, ont montré un certain nombre de variétés nouvelles pour l'Europe. On craignait que ces plantes ne fussent enlevées à la France après l'Exposition. Il n’en est rien, heureusement. Les Kakis (Diospyros Kaki et var.) les Pivoines, Érables, Orangers, Pruniers, etc., ont été donnés au Museum, qui va les multiplier et les répandre gratui- * — 168 — tement dans les jardins de l'Europe, après les avoir étudiés avec soin. Il se produira sans doute des révélations curieuses sur plusieurs de ces plantes nanifiées, lorsqu'on aura pu les soumettre à une culture plus généreuse dans nos Jardins. Succursale de l'Etablissement: d'horticulture de M. Linden à Paris. — L'annonce de cette fondation nouvelle de M. Linden a été bien accueillie par toute la presse horticole. La Revue horticole, entre autres, s’est exprimée en ces termes, que nous aimons à reproduire : « L'horticulture décorative parisienne compte un établissement de plus : M. Linden, de Gand, vient de créer à Paris, 5, rue de la Paix, une maison de vente où le public pourra admirer chaque jour les raretés végétales qu’on ne voit jamais que dans les serres les plus riches. Personne, assurément, mieux que le célèbre horticulteur belge, ne pouvait créer un semblable établissement. Des serres nombreuses et très vastes, dans lesquelles il a réuni à peu près tous les végétaux intéressants, le mettent à même de satisfaire tous les goûts et de répondre à toutes les demandes. Bou- quets à la main et de bal, surtouts et garnitures de tables, plantes à feuillage et à fleurs, s'étalent chaque jour aux vitrines, sous les yeux de nombreux visiteurs. Nous aurons l’occasion de reparler de cette création, à propos des raretés qui s’y trouvent. Citons déjà des Palmiers magnifiques, des Népenthès, Dar- lingtonia, et tous ces végétaux qui ont excité l'attention publique sous le nom de plantes carnivores. » E. A. CARRIÈRE. À ces détails, nous pouvons ajouter un complément. Pour prendre une place spéciale parmi les maisons de vente de fleurs et de plantes à Paris, le nouvel établissement devait se distinguer par une note toute spéciale. C’est ce qui a eu lieu. La succursale de Paris, loin d'être un simple magasin de fleurs de plus dans le commerce parisien consacré à la décoration quotidienne des habitations et des fêtes de la grande cité, a eu la juste ambition de pré- senter pour la première fois au public parisien des collections qui représen- tent en partie celles de l'établissement de Gand. Elle exercera ainsi sur les amateurs une salutaire influence, en répandant à profusion des espèces qui ne dépassaient pas jusqu'ici le champ restreint de quelques serres privilégiées. Nous espérons qu’il en résultera un progrès décidé dans le goût des belles plantes, rares ou nouvelles, qui est encore peu développé à Paris. La succursale de M. Linden à Paris prend les commandes pour l’Éta- blissement de Gand. Elle se charge également de transmettre les abon- nements à l'{ustration Horticole. Ep. ANDRÉ. J'{nden L Ds Dannemarker jai Ta : RASE + ANOPLOPHYTUM STRICTUM. LL SS — 169 — PL CÉCXXX. ANOPLOPHYTUM STRICTUM, peer. ANOPLOPHYTE A ÉPIS SERRÉS. BROMÉLIACÉES. ÉTYMOLOGIE : de "Awmios, sans défense, duré, plante, allusion probable à l’absence de racines dans la plupart des espèces de ce genre. TÈRES GÉNÉRIQUES : calyæ tripartitus, segmentis sibi invicem incumben- tibus ; FRE ungui nudo, lamina obovata, arcuata; stamina inclusa, filamentis medio corrugatis, antheris bin: stigmata erecta. — Spica polysticha simplex rarius compo- sita, bracteis dilatatis, coloratis; ffores singulares vel geminati; foia lepidota, lineari- es: nalodlasé : caulis ramosus, red plerumque arhizus. Plantæ aeris incolæ (Ed. Morren in Belg. Hort., 1878, p. 188). Anoplophytum, Beer, in Linnæa, 1854, p. 346. ÈRES SPÉCIFIQUES : planta epiphyta, sæpe arhiza, cæspitosa, subacaulis ; folia lanceolata arcuata, canaliculata, integra, basi furfuraceo-argentea , 0"10-0"12 longa, 0®008-0%010 lata; scapus junior cernuus, foliis æquilongus, bracteis foliaceis lineari- subulatis basi vaginatis roseis ; tinisenile spicata strobiliformis brevis (005 longa), bracteis amplis, patentibus, ne ete. pulchre roseis intus pallidioribus, inferiori- bus apice subulato viridi, alteris acutis, 0m012-0"015 longis, 0"008-0m010 latis; ffores solitarii sessiles in bractearum axillis iisque longiores; calyæ trigonus corolla dimidio brevior, segmentis liberis lanceolato-acutis concavis angulatis imbricatis membranaceis, 0°010 longis; corolla 0®015-0"017 longa , lætè cæruleo-violacea apice pallidior, post an- thesin alba, petalis in tubum apice paulo apertum connatis, lobis obtusis subemarginatis ; stamina inclusa, filamentis ad medium petalorum geminatis, basi dilatatis, antheris dorsifixis erectis, oblongis, OM001 longis; stylus cylindraceus , stigma antheris longius, ramis 3 cuneiformibus papillosis; ovarium obovoideum v. obscure trigonum, breviter acuminatum ; ovula permulta, adscendentia, corniculata. — In Brasilia tropica. — Ad viv. desc. E. A. Anoplophytum strictum, Beer, die Fam. d. Bromel. 1857, p. 39.— Ed. Morren, Belg. hort., 1878. p. 188, t. XIII. Tillandsia divots Soland. in Bot. Mag. 1813, t. 1529. — Rossi, Cat. pl. hort. reg. Modoet. p. 82, t. 3. — Schult. Syst. veg. VII, 1830, p. 1206. — Sert. bot. 1845. — Wavre, bot. Erzsebn. d. Reis. S. M. Maxim. p. 163 (exclus. Till. stricta Bot. reg. 1338). Cette charmante Broméliacée, dont les formes assez variées sont répandues sur plusieurs points de l'Amérique tropicale, principalement du Brésil, commence à se rencontrer dans les collections de quelques amateurs. Elle y est cultivée sur des branches d'arbres, des bûchettes ou de simples morceaux de liége suspendus à un fil de fer, sans terre ni mousse d'aucune sorte. Nous en avons vu des exemplaires assez forts prospérer dans plusieurs serres, chez M. Linden, où la plante qui a fourni le motif de la planche ci-contre à — 170 — a été introduite de la province de Mato Grosso, au Brésil. Elle existe égale- ment chez M. le Dr Le Bèle, au Mans, et dans plusieurs autres collections, notamment dans la serre de M. Ed. Morren, à Liége. Le savant Bromélio- graphe nourrit ces jolies épiphytes en saturant l'air de carbonate d’am- moniaque déposé par petits morceaux dans un coin du local et rapidement volatilisé. C’est un moyen commode, que nous avons déjà signalé en parlant du Tillandsia dianthoidea, et que nous avons vu réussir à merveille pour toutes les Broméliacées aériennes. La plante qui fait le sujet de cet article s'éloigne par tite caractères des formes sur lesquelles l'A. sérictum a été plusieurs fois décrit. Nous avions même cru y trouver un type assez distinct, nous fondant principalement sur l'élongation des hampes penchées, lés inflorescences que nous avions vues ailleurs étant toutes beaucoup plus courtes. Mais notre ami M. Morren ne voit pas dans notre plante autre chose qu'une des nombreuses formes de l'espèce ordinaire, et nous nous rangeons volontiers à son opinion. Voici la description de l'espèce: Plante épiphyte, souvent dépourvue de racines, cespiteuse, subacaule. Feuilles lancéolées, arquées, canaliculées entières, furfuracées argentées à la base, longues de 10-12 centimètres, larges de 8-10. Hampè penchée, dans sa jeunesse surtout, d’une longueur égale aux feuilles, couverte de bractées foliacées, subulées, à base engai- nante rose. Inflorescence en épi court strobiliforme (long de 5 centimètres en- viron) à bractées amples, étalées, ovales-concaves, d’un beau rose plus pâle en dedans, les inférieures à sommet subulé vert, les autres aiguës longues de 12-15 millimètres, larges de 8-10. Fleurs solitaires sessiles dans les axes des bractées et les dépassant. Calice trigone, de moitié plus court que la co- rolle, à segments libres, lancéolés, aigus, concaves, anguleux, imbriqués , membranacés, longs de 10 millimètres. Corolle longue de 15-17 millimè- tres, d’un bleu violacé, léger, plus pâle au sommet, blanchi après l’anthèse ; pétales, connexe en un tube peu ouvert au sommet, à lobes obtus un peu échancrés. Etamines incluses, à filets géminés, insérés sur le milieu des péta- les et dilatés à la base, à anthères dorsifixes dressées , oblongues, longues de 1 millimètre. Style cylindracé, stigmate plus long que les anthères et à trois divisions cunéiformes papilleuses. Ovaire obovoïde ou obscurément trigone, brièvement acuminé; ovules nombreux, ascendants, corniculés. Originaire du . Brésil tropical. L’A. strictum est une des plus jolies Broméliacées que l’on puisse cultiver en serre tempérée; elle peut être conservée longtemps en fleur dans les appar- tements et ne demande aucune nourriture, On doit appeler fortement l'attention des amateurs sur ses précieuses qualités. Ep. ANDRÉ. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PDe Pannemacker ad nat pur in Horto Lna ADIANTUM PERUVIANUM. < ATI PL CCCXXXI. ADIANTUM PERUVIANUM, Kuorsson. ADIANTE DU PÉROU. FOoUuGÈREs. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Jlustr. hortic., 1872, p. 64. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : planta glabra : caudex brevis, erectus, nigrescens , nitidus; rondes pinnatæ, rachide gracili, nigro, nitido, pinnis herbaceo-papyraceis, 5-8 cent. longis, 5-7 cent. latis, trapeziformibus (v. inequilateraliter ovato-acuminatis obtusis, basi cuneatis), be EUR denticulatis sublobatis, petiolis filiformibus nigris, nitidis, 2-3 cent. largis; sori part superiore pinnarum nie, in lineis sus iosriptie dispositi. — Peruvia ie ionalis, antum Peruvianum, Klotzsch, Linnæu, XVIII, 555. po et Bak. syn. fil, p.116. ST Cette belle espèce, d’abord découverte par Ruiz et Pavon à Vitoc, au Pérou, a été retrouvée ensuite par Mathews dans la région de Chachapoyas, non loin du Huallaga, puis par Spruce et d'autres collecteurs, qui ont réussi à l’introduire vivante dans les serres de l’Europe. Les grandes divisions pétiolées et trapézoïdales de ses frondes la font distinguer à première vue de ‘A. macrophyllum, et YA. trapeziforme s'en éloigne par ses kr deux fois plus petites, ses frondes rameuses et ses lobes plus anguleu La planche he ne à publiée est réduite à moitié de Pts naturelle, et les lobes s'y trouvent représentés un peu plus allongés _ ils ne le sont d'ordinaire. L'A. peruviamun est de serre tempérée; sa culture est des plus faciles. Avec les À. macrophyllum, trapeziforme, Seemanni et grossum, il constitue un petit groupe qui porte les plus grandes feuilles du genre et prêterait à nos serres un ornement de premier ordre. Tous les Adiantes sont des plantes qui devraient être plus généralement adoptées, surtout à cause de leur port gracieux et de la fabrication des bou- quets. Depuis l'A. Capillus Veneris, qui tapisse les rochers frais, au nord, dans le midi de Ja France et toute la région méditerranéenne, jusqu'aux longues et fines frondes de l'A. concinnum, au charmant feuillage de l'A Farleyense, où à l'espèce plus largement taillée qui nous occupe aujour- d'hui, on peut passer par une série d’intermédiaires d’une grande variété et qui donnent aux serres un charme sans cesse renouvelé. Ep. ANDRÉ. ES 0 eus PI. CCCXXXII. PHYLLANTHUS NIVOSUS, nor, pou. PHYLLANTHE COULEUR DE NEIGE. EUPHORBIACÉES. ÉTYMOLOGIE : de Py)oy, feuille, et «0, fleur, par allusion aux fleurs placées sur des rameaux foliacés, dans de nombreuses espèces de ce genre. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : flores monoiïci, v. rarius dioici. Mas. : calyæ 5-6 partitus, laciniis biseriatis ; stamina 8, rarius 5, filamentis in columnam glandulis 5-6 aut disco 5-6 lobo cinctam coalitis , antheris extrorsis, adnatis. FE. : ovarium basi glandulis 5-6 cinctum v disco-glanduloso aut membranaceo insidens triloeulare, loculis biovula- tis; styli 3, basi interdum connati, pleramque bifidi, stigmatibus 6; capsula tricocca, coccis bivalvibus, dispermis. — Arbores, frutices v. berbæ, in regionibus tropicis et subtropicis totius orbis, frequentius in America crescentes , nunc foliati, floribus axillari- bus, nunc aphylli, ramulis foliaceo-dilatatis , margine floriferis. Yllanthus, Swartz, Flor. Ind, oce., Il, 1101. — Müller arg. in DC. Prodromus, XV, 8. 2, p. 274 (charact. emend.). CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : P. névosus, Hort. Bull. London. Catal. n° 83. — Flor. mag. 1874, pl. 120. Le genre Phyllanthus contient 428 espèces décrites par M. Mueller, d'Ar- govie, dans le Prodromus, sans parler d'une quantité considérable de types exclus ou de position incertaine. C’est indiquer la difficulté extrême, —- disons mieux, l'impossibilité, — d'identifier une forme nouvelle de ce genre lors- elle paraît dans les cultures sans organes de floraison et surtout de fruc- tification, Nous ne pouvons donc parler du Ph. nivosus, qui a été introduit des îles de la mer du Sud, probablement des Nouvelles-Hébrides, que pour louer la beauté de son feuillage. L'espèce forme un arbrisseau à feuilles caduques, à rameaux nombreux, alternes. Les feuilles sont également alternes, ovales obtuses, entières, le plus souvent couvertes d’un sablé blanc, parfois tout à fait blanches, ou d'un vert uniforme. Les fleurs se sont montrées déjà; elles ont présenté de petites clochettes vertes, longues d'environ 6 millimètres, solitaires dans les aisselles des feuilles, et portant 5 segments obcordés apiculés. Nous ne les avons pas écifique plus approfondie, réside dans Ep. ANDRé. PDe Pa Anemaeker nd nai.purz im Morte rl D PHYLLANTUS ‘NIVOSUS. L'ILLUSTRATION HORTICOLE J Gnden, ul == DE ? = F RE ——2—>= hvOYTYTYTYTYTYS*<= — IX EE —— JIYYYSS = = = — = rte MÉPMPRNS —— — ——___— RU ALU - ———_—= —————= — Nr A “ EE — —_—_——— — a | V4 ENTRÉE DE LA FORÊT DE FOUGÈRES EN ARBRE DE FUSAGASUGA (COLOMBIE), Voyage de M. Ed. André. — Dessin extrait du Tour du Monde, — 173 — HORTICULTURE D'ORNEMENT. LES FORÉTS DE FOUGÈRES EN ARBRE. Les voyageurs dans les régions intertropicales ont souvent raconté l'im- pression profonde qu'ils ont ressentie à la vue des forêts de Fougères en arbre. Mais ce sujet intéressant est toujours nouveau. M. Ed. André, qui a pu observer à son tour ce spectacle dans les solitudes vierges de la Nouvelle- Grenade, au sein de la plus riche végétation du globe, a décrit ses im- pressions dans le Tour du Monde. Nous croyons devoir reproduire ce qui a rapport aux Fougères en arbre. Le sujet a d'autant plus d'actualité que M. André à réussi à nous envoyer, vivantes, un bon nombre des espèces dont il a pris le dessin et décrit l'aspect en ces termes : J. L. « Nous étions engagés dans un de ces chemins empalisados (formés de troncs d'arbres) dont on m'avait tant parlé. Qu'on se figure une pente de 350 à 45° sur une argile glissante, mêlée de tourbe et d'humus noir, détrempée par des pluies incessantes. De temps en temps, un arrêt horizontal où le terrain devient mouvant, comme dans les fondrières de Sphaignes du Limou- sin ou des Ardennes. » Tout transit serait impossible, si les indigènes, à défaut du secours de l'État, ne s'étaient creusé la tête pour pouvoir passer. « Nécessité l'ingé- nieuse » leur inspira l’idée d'aller chercher des troncs d'arbre, de les coucher côte à côte en travers du chemin tracé en zigzag, et de former ainsi une chaussée moins unie sans doute que l'avenue des Champs-Elysées, mais à Peu près praticable …. quand elle vient d'être faite. » Les matériaux employés pour la construction de ces chemins ne sont pas des troncs ligneux, mais des tiges de fougères en arbre coupées dans la forêt Voisine, Leur aspect est bizarre. Ces grands fûts de colonnes, noirs, rugueux, velus, annelés ou croisillonnés de cicatrices produites par l'empreinte des feuilles tombées, produisent le plus singulier effet, couchés ainsi côte à côte, comme des tiges de Sigillaria ou de Lepidodendron antédiluviens. Çà et là une tête végète encore, redressant à l'extrémité de cette étrange bille de bois son élégante frondaison. » Tout est bien tant que la juxta-position de ces troncs de Fougères est conservée; mais elle ne dure pas deux jours après la mise en place. Sous l'effort du pied des mules et des eaux qui détrempent sans cesse la boue du Sous-sol, l'escalier est bientôt disjoint et ne présente plus que l'aspect d'une charretée de bâches que l’on viendrait de renverser. Vu d'en bas, le tout 7 ressemble pas mal à un gigantesque escalier -dont les marches auraient été bouleversées par un tremblement de terre! Et cette voie douloureuse dure ainsi pendant plusieurs kilomètres. Aussi je renonce à peindre les chutes Sans nombre qui accidentèrent notre passage, et aprés lesquelles nous ätteignimes enfin, ruisselants et couverts de boue, l'entrée de la grande forêt des fougères arborescentes, — 174 — » Devant ce nouveau spectacle, le souvenir de nos peines s'évanouit, Dans la brume bleuâtre qui avait succédé à la pluie, des milliers d'admirables végétaux aux panaches plumeux, d'une grâce sans pareille, se dressaient comme de fins palmiers dont les feuilles auraient été remplacées par une gaze couleur d’émeraude. C’étaient de véritables arbres, dont la hauteur variait entre dix et quinze mètres, et qui sortaient d’un tapis délicat d'autres plantes cryptogames: J'ai compté douze espèces distinctes de ces Fougères en arbre, répandues dans les forêts de la Cordillère orientale, depuis Bogotä Jusqu'à Fusagasugä. Ce sont les Dicksonia Sellowiana, Hook., D, coniifolia, Hook., Cyathea Lindeniana, Presl, C. Mettent, Karst., C. frondosa, Karst., Alsophila aculeata, K]., À. frigida, Karst., À. pruinata, K1., À. obtusa, K1., A. petiolulata, Karst., À. farinosa, Karst., auxquelles il faut ajouter une espèce à grosses souches noires, le Marattia Kaulfussii, J. Sm., qui rappelle certains À ngiopteris de Java. » Parmi ces beaux arbres, les uns ont le tronc (stipe) couvert d’une épaisse toison de racines adventives noires ou rousses, les autres portent des cica- trices formant de gracieux losanges, tous ont des frondes arquées en dehors et découpées comme une dentelle, Plusieurs sont armés d'aiguillons sur leurs petioles et sont enveloppés dans une laine dorée ou vêtus d’écailles cadu- ques, brunes, aréolées d'une fine membrane transparente. Certaines de ces feuilles mesurent quatre ou cinq mètres de longueur et leur base est grosse comme le poignet, » Après avoir marché plusieurs heures dans cette forêt enchanteresse, que le Tasse lui-même n'a jamais entrevue dans ses rèves et qui aurait encore augmenté le charme de sa description des jardins d’Armide, je vis la végéta- tion graduellement changer, se parer de l'éclat et de la variété qu’apporte le voisinage de la « terre chaude » et vaincre à son tour les Fougères, qui allaient désormais s’effacer dans la pénombre du sous-bois. » Ep. Axpré. ee nn LES PALMARÈS DE CEROXYLON ANDICOLA EN COLOMBIE. « Les palmiers à cire du Quindio (Ceroxylon andicota) paraissent enfin dans toute leur majesté, le pied dans le sol humide, la tête dans les nuages, règnant sur un peuple de fougères en arbre, de tacsonias, de jolies orchidées du genre Oncidium , de Gunnéras, de Syphocampilus, de divers Caraguata, de lichens aux chevelures pittoresques. Ils forment des forêts (palmarès) de colonnes qui paraissent de loin blanches comme de l'ivoire, couronnées par leurs gerbes d'admirables feuilles longues de cinq à six mètres et plus. Je résolus d’abattre quelques troncs de ces palmiers, dont je voulais étudier les fleurs et récolter les fruits. Deux colosses s’écroulèrent bientôt avec fracas sous les coups répétés de nos haches. Ils se brisèrent en plusieurs morceaux et laissèrent échapper une moëlle blanche en longs copeaux spongieux. Je mesurai l’un de ces troncs : il avait soixante mètres de longueur. Sa circonfé- rence à la base était de 124, et de 0"75 près du sommet, exemple remar- 3 + : # fr ni PEN K 744 A x mn” À Cu + > MORE £ LES PALMARÈS DE CEROXYLON ANDICOLA DANS LE QUINDIO (COLOMBIE). Voyage de M. Ed. Andre. — Dessin extrait du Tour dut Monde. — 175 — quable de gracilité pour une si grande élévation, Les fibres du bois, arrachées par la violence du choc, se dressaient sur le chicot resté debout, noires, fines et dures comme des fils d'acier bruni. L'épaisseur de la couche ligneu:e (placée à l'extérieur, contrairement aux arbres dicotylédones) atteignait cinq centi- mètres; le reste, surtout au centre, était blanc et de la consistance du liège. Entre les feuilles brisées, longues de cinq à six mètres, glauques en dessus et blanches en dessous, les régimes de fruits, longs de deux mètres, qui d'en bas nous avaient paru si petits, gisaient éparpillés et brisés. Leurs innom- brables baies orangées à pulpe douce, grosses comme des grains de chasselas, avaient roulé de toutes parts sur le sol. Plusieurs milliers furent recueillies pour être expédiées en Europe, ainsi que les feuilles, des spathes et deux rondelles du tronc (1). Ces arbres, d’après mes calculs, étaient âgés de cent cinquante à deux cents ans. La récolte de la cire se fait de deux manières. La première, aussi barbare qu’expéditive, consiste à jeter bas les arbres et à gratter l'écorce , au risque de dépouiller rapidement la contrée de ce produit. : L'autre mode d'opérer, le seul rationnel et honnête, est de racler la cire, en grimpant sur les arbres, comme font les sauvages de l’Amazone pour récolter le vin des palmiers Ænocarpus. Une solide courroie, passée à la cein- ture d’un grimpeur habile, le fixe au tronc sur lequel s'appuient ses jambes, et, au moyen d’une raclette aiguisée, il fait tomber, en descendant, la cire dans son tablier. L'enduit cireux, parfois roussi par un petit lichen, varie entre un tiers et un demi millimètre d'épaisseur. Chaque arbre peut fournir de huit à douze kilogr. d'une cire blanche ou Jaunâtre, Un péon peut ainsi récolter de huit à dix arrobes (de cinquante à soixante kilogrammes) de cire dans un mois. Elle se vend pour la FARESHOn des allumettes-bougies, à Ibagué, sur le pied de sept piastres faibles l’arrobe (vingt-cinq livres espagnoles) soit deux francs quarante-cinq le kilogramme, J'ai examiné,à las Crucès, la lumière fournie par la cire du Céroxylon ; elle est abondante, assez pure, donnant peu de fumée et une résine à odeur agréable; elle se clarifierait avec grande facilité. Sur la foi de Humboldt et d’autres voyageurs, j'avais indiqué, dans une étude sur le Ceroxæylon andicola 2), que l'altitude où il croit variatt entre dix-sept cent cinquante et deux mille huit cent vingt-cinq mètres. Je puis aujourd'hui corriger ces chiffres d’après mes propres observations. Sur les versants orientaux du Quindio, je n’ai pas rencontré cet arbre doses deux mille mètres d'altitude, et l'ai suivi presqu'à plus de trois mille mètres. Les « palmarès » les plus abondants sont situés dans les environs de las ne entre l’alto de Toché et la Céja alta. En allant vers Ibagué, on le es jusqu'auprès de Médiacion. La zone où il abonde ne s'étend guêre que Sur quinze à vingt kilomètres à vol d'oiseau, Nord-Sud, de la mésa de Hervéo au _ (1) Ces objets sont devenus la propriété du Muséum d’histoire naturelle de Paris. (2) Voy. Illustration horticole, 1874, p. 9, avec figure. + Le — 176 — massif du Quindio. On ne le revoit ensuite ni auprès de Manizalès, ni sur le chemin de Popayan à Huanacas, deux passages de cette même Cordillère, inégalement opposés au Tolima. J’ai vainement cherché les forêts de chênes (Quercus Humboldti) que le célèbre voyageur allemand a dit accompagner le palmier à cire. Ces chênes, qui ne dépassent guère l'altitude de dix-huit cents mètres et que j'ai déjà signalés à Fusagasugä et à Viotä, sont de serre tem- pérée et non de serre froide. Ces raisons me font croire que Humboldt a con- fondu le véritable Ceroxylon andicola, celui de las Crucès, avec une autre espèce, plus petite, encore peu connue dont j'aurais à reparler. Elle est carac- térisée surtout par ses baies à surface rugueuse et elle abonde dans les Andes, principalement à l'Ouest de la Cordillère occidentale et jusque dans la répu- blique de l'Equateur. er LA MELANGES. LES PLANTATIONS DANS LE MIDI. (Suite, voir page 132). Liste d'espèces ligneuses pour plantations dans le Midi. ARBRES ET ARBUSTES FRUITIERS DES PAYS CHAUDS. Anona Cherimolia, Lamk. Pérou. Jambosa vulgaris, DC. Inde. Ceratonia siliqua, L. Europe mér. Olea europæa, L. et var. Orient. Citrus aurantium, Risso, et var. Chine, Papaya vulgaris, DC. Amér. trop. — limonium, Risso, et var. Chine. Persea gratissima, Gærtn. Antilles. — myrtifolia, Ferr. Chine. ; Pistacia vera, L. Syrie. Cookia punctata, Retz. Chine. - Psidium Cratægus Azarolus, L. et var, Amér. sept. piriferum, 1. Guyane Diospyros Kaki, L. fil. et var. div. Japon. — miferum, L. Amér. tropic. Eriobotrya japonica, Lindl. Japon. Sapota Achras, Mill. Amér. tropic. ÆEugenia Micheli, Lamk. Guyane. Zisygium Jambolanum, DC. Inde. Hovenia dulcis, Thunb. Japon. Zisyphus vulgaris, Lamk. Europe austr. Employés avec goût et discernement, ces végétaux, et bien d’autres qu'il serait trop long d'énumérer, peuvent former, sur divers points du littoral méditerranéen, les plus beaux Jardins qui se puissent voir, Ils dépasseraient même en richesse les jardins actuels des rêgions tropicales et équatoriales, où la grandeur des feuillages et le luxe de la végétation herbacée l’emportent sur la variété et l'éclat des fleurs. Le climat de l'Ouest de la France, de Nantes à Cherbourg et aux îles de la Manche, dans toute la partie arrosée par l'une des dernières branches du guf stream, peut rivaliser de douceur avec les Jardins du midi et nourrir un grand nombre des espèces qui viennent d'être énumérées. Le climat de Cherbourg et celui de Jersey, par exemple, ont donné aux amateurs des résultats inattendus. Les Agaves (Agave americana) y fleurissent souvent, Lu RE . comme dans le midi. Dans la propriété de M. de Saumarez, æ Fit à Guernesey, deux plantes de cette espèce, transplantées en 1872, développèrent chacune une hampe de 10 mètres de hauteur. Les journaux horticoles anglais ont souvent rapporté des faits de culture remarquables observés dans ces îles, dans celle de Wight et sur la côte de Cornouailles. Les publications simi- aires françaises ont également relaté les merveilles végétales de la propriété de M. Herpin de Frémont, à Bris, près Cherbourg, et du jardin de M. Hamon, dans la même ville. On a donné les dimensions des Araucaria imbricata de M. de Kersauzon, en Bretagne, les plus beaux de l’Europe, décrit les beaux spécimens de plants rares des Jardins de Brest, les camellias et les magnolias de Nantes, etc. Quelques espèces même réussissent mieux sur les côtes occidentales de la France que dans le midi, où la chaleur sèche est moins favorable qu’une température douce et égale, sous un ciel brumeux. Parmi les beaux arbres et arbustes dont j'ai relevé la nomenclature pendant mes excursions dans les jardins du littoral breton et des îles de la Manche, je puis citer les espèces suivantes. On y retrouvera un certain nombre des végétaux cultivés dans la région méditerranéenne, au milieu d’autres formes spéciales à l'Ouest : Diosma variés. Australie … Duranta Plumieri, L. Antilles. ss papyrifera, Sieb. et Zucc. nn coccineumn, he Patagonie. Eriostemon variés. Austr TYthrina Crista galli, L. Trés Escallonia rubra, Pers. — flori es. H. B. +. Nouvelle Gre : Euphorbia . Haw. Ca P- ia erubescens, DC. Australie. = Dore fimbriatus, Wall. Inde. abiana imbricata, Ruiz. et Pav. Chili. De divers. Amér. mérid Wrya macrophylla, Benth. Mexique. . Graines Bocherhaviæfolia, W. Arn. érou … Grevillea Pyramidalis, Cunn. Australie. — nglesii, Hort. Australie. Ma À Dore occidentalis, L. Ca - Habro ele ie. Mexique. H, pin peruvianum , L. et variétés. éro 1 Hibiscus ikiiflorus, Cav. Ile Bourbon . Inde. Variétés div. , Cerv. Mexique. | - — fastuosa, Wild. Vénézuéla, Iochroma lanceolatam. Miers. Andes. Pé Lantana Leonitis Leonurus, Pers. Cap. b. Lippia citriodora, Kunth. Pér Lotus Jacobæus, L. îles du a Vert. Mahonia nepalensis, DC. Népau Melaleuca decussata, R. Br. ol. ericæfolia, Smith. —- mors me — Mélianthus major, MyROrE pnisun, Do. Australie. rvifolium , R. “à Australie. Myrsne Ne, L, Afri Myrtus Pimenta, L. Loi . Nerium Oleander, L. et Var. sons mérid. Nicotiana glauca, Grah. Amér. mé érid. rene (nombreuses espèces). Mexique. M dactylifolium, Li exique. platanifolium, Dene et Planch. Mexique. — Xalapense, Dene et Planch. Me exique Osmanthus or de ur. Japon. us, Hort. Sieb. Japon. . ans, Lour. Japon. pulls Ficus indica, Mill. Orient, — 178 — Opuntia div. autres espèces. ss si um RS E et sonale, var.Cap. Pime arl stralie Pitiosporum SES Van. Australie. Tobir it. Vent. Australie. T. vari Sn Var. cult. btsnisne Capensis, Thunb. C Poinciana Gilliesii, Hook. de mér. roue sers Thunb. Cap. rtifolia, L. Cap. Poinsettia pulchérrima, Grah. Mexique. rotea variés. Australie. Punica Granatum, a var. flore pleno. rellæ, Var. cult. Raph me Li ndl. Chine. licifolia, Lindl. Chine. Rondeletia speciosa, Paxt. C Rosa indica, L., var. major. Chine. — (autres espèces et variétés). Salvia eriocalyx, Bertero. Jamaïque. spi te bicolor, ss ee Solan betaceum, Cav. Amér. mér no rs DC. . Ghiesbreghtii, A. Bron. Mexique. Sida HEUET + Brésil. striata, Hort. Uruguay. gnis, Planch. etes Grenade. Solanum Rantonneti, Carr. Japon. an D LA , Lag. Mexique. oralis, Schrad. Brésil. épi nnia africana, Li. Afrique. Styrax oficinale, L. Europe australe. Stranwesia glaucescens, Lindl. Asie. T' 1. Cap. — inst ensis, Lin re japonica, Spreng. Japon. is nepalensis, ee É ul. se udix variés. Amér. rid. Veronica RS Cunn. Fi re Lindleyana, Hort. Hybri en Nour. Zélande. CONIFÈRES. Abies Webbiana, Lindl. Himalaya. religios ind]. Mexique Men Loi. Californié. firma, Sieb. et Zucc. Japon. : bhévisits, Hook. et Arn. Ar. bor. noniana, Ländl. Bootan. Arewcaria Biduo illi, Hook. Australie, cata, Pavon. Chili. Ds japonica, Don. Japon. Cunninghamia sinensis, R. Brown. Chine. Cupressus Knightiana, Hort. Mexique. lusitanica, Mill. Inde. | — macrocarpa, Hartw. Californie. Dacrydium cupressinum, Sol. Nouvelle- Zélande. Frenela australis, Mirbel. Australie. n Fe Phylocladus note. Don. Nouv.- ande. Pinus insignis, Dougl. Californie. — patula, Schied. et Depp. Mexique. , — . ich. Ad sept. nchesteriana, _. Mexique. are Totara . Nouv.-Zélande, Sequoia sempert ns, Endl. Californie. ARBRES DIVERS, Acacia RE Link. Australie. _— ee tha, Willd. lon, R. Br. Australe. see ,; Willd, Arbustus rare L. Asie mineure. nés thamia fronferé, rot Népaul. t.Iles du Pacif —— me — ARBRISSEAUX ET Abelia uniflora, R. Br. Chine. cer polymorphum. Sieb. et Zucc. Japon. ar. div. à flles color. et découp. Pre tesbyi Ar de. rs Sieboldi, Henders. Japon. Chamærops Fortunei, Hook. Chine. __ ses Labill. Tasmanie. inalis, Labill. Australie. FE res H.B. K. Chili. Phoen ix dactylifera, Labill. Afrique bo- éale. Sorbus vestita, Lodd. Népaul. ARBUSTES DIVERS. Ardisia japonica, Blame. Ja apon. Arundinaria falcata, Nees. un zalea nudi ér. se punicea , Bot. Mag. Chine. Bambusa migra, Lodd. Chine glauca, Lodd. Chine. mitis, Poir. Chine miérid. D br Desline, Hook. Chili. Buddleia globosa , Lamk. Chili. Callistemon variés. Australie — secs DC. «bites: Camellia variés. Japo te Does; Pers Pérou. , Nutt. Californie. dentatus, Torr. et SR Sr rigidus , Nutt. Califor papillosus, Torr. et dar. Cali- fornie. Cestrum aurantiacum , Lindl. Guatémala. us Clethra arborea, Ait. Madère Cordyline be. Kunth. Noirs. Zél. australis Fam Australie. Dasylirion variés. nn spinosa, Res ” Pav. Amér. érid. ne grandifiora, Salisb. Nouv.- Zélande. Elæagnus crispa, Thunb. Japon. Escallonia macrantha, Hook. Chiloé. — rubra, Pers. Chili. — floribunda, H. B. K. Nouvelle- Grenade Evonymus fimbriatus, Wall. Inde. Eugenia Ugni, Hook. et Arn. Chili. Eurybia argophylla, Cass. Australie. Fabiana imbricata, Ruiz et Pav. Chili. Fabricia lwvigata, Smith. eines Fuchsia coccinea, Ait. austr. autres espèces Fe va D Gun macrophy ll, Benth. Mexique. U evillea robusta, Cunn. Australie. Habrothamnus pts Scheidw. mes fasciculatus, End Fydrogea jrpontn Re var. Cœru- lea. Ja Llex Latéfos Thunb. Japon. asminum revolutum, Sims. Népaul. Jasminum azoricum, Li. Açores. Lapageria alba, Ruiz et Pav. Chili. Lomaria chilensis, Spr. Chili Mahonia japonica, DC. J +. RE ét ; se Né 1! nd! LR? Mesembryañthemum: vi variés. Myrtus communis, L. Eur. aust. Oreopanax variés Amér. tropic. Osmanthus te Lour. Japon. quifolius, . Japon Pitocporum de Australie Gr Vent. en ose AE Himalaya. Mie 2. Fe folia, ue . Rhamnus nee nus argenteus, Fe Rhaphiolepis indica, Lindl. Chin ubus australis, Forst. de Rhododendron argenteum, D. Hook. Hima- AL lay es. D. Hook. Himalaya. — formosum, Wall. Népaul. lancifolium, D. Hook. Himalaya. campanulatum, D. Don. D. Hook. Himalaya. Campbelli, D. Hook. Monts. Wallichi, D. Hook. Himalaya. — hybridum Princess royal, Hort. Veitc hébrktient Princess Alice, Hort. Veitch. Veitchii, Hort. Skimmia japonica, Thunb. Japon. Teucrium fruticans, L. Rég. médit. Veronica Se neree Cunn. Nouv.-Zélande. ticifolia, Forst. Nouv.-Zélande. L< . Awafuski, Lindl. Chine. Ce choix de végétaux est bien loin d’avoir épuisé la liste des espèces qui Peuvent prospérer sur le littoral breton et dans les îles de la Manche. J'ai publié naguère que l’on ignore généralement les richesses qui pourraient trouver place sous ce climat béni, où l'absence de chaleur et de froid excessifs He — permet de cultiver des espèces méridionales. J'ai avancé que si l’on déboisait aujourd'hui la charmante vallée de Quincampoix, près de Cherbourg, et si on la replantait en Palmiers rustiques, par exemple en Chamærops excelsa, . nos fils, dans cinquante ans, pourraient se croire transportés sous le tro- pique, que d’autres espèces pourraient s’y ajouter! Avec de tels éléments de succès, on doit obtenir de magnifiques résultats, et nous espérons que les amateurs d’horticulture se multipliant et l’expé- rience se gagnant de proche en proche, le temps n’est pas éloigné où nous pourrons voir la région adoucie par les effluves du gulfstream lutter en beauté avec la végétation des côtes de la Méditerrannée. Ep. ANDRÉ. CE ER" LE. nn L'HORTICULTURE À L'EXPOSITION UNIVERSELLE de 1878. Considérations générales. — L'Horticulture, à l'Exposition universelle de Paris, en 1878, a reçu une organisation différente de celle de la grande exhibition qui l’a précédée, en 1867. Au lieu de ce « jardin réservé », situé à l'angle de l'avenue de la Bourdonnaye et de l'École militaire, où tous les produits des jardins et des industries qui s’y rattachent avaient été groupés dans un ensemble plein de goût, la Commission générale a décidé de diviser l’espace consacré à cette branche importante de la science, de l’art et de l'industrie, et de la répartir sur des points divers du périmètre du Champ de Mars et du Trocadéro. Il est résulté de cette disposition un manque d'ensemble dont les exposants et le public se sont plaints à maintes reprises et qui a empêché l’horticulture internationale de remplir le rôle important qu’on était en droit d'attendre de ses efforts. Si, au lieu de disperser une vingtaine de serres autour des palais de l'Exposition, d'installer les annexes des fleurs coupées, des fruits et légumes et des industries horticoles dans des parties du parc peu acces- sibles, il avait été possible de créer un vaste jardin d'hiver capable de con- tenir de grandes plantes tropicales, et d’autres serres bien disposées pour la culture et pour le plaisir des yeux, sans aucun doute les horticulteurs belges auraient répondu avec empressement à l'appel qui leur était adressé. Une fois de plus ils auraient montré quel rang ils occupent dans l’horticulture européenne. Malgré ces conditions défavorables, les faits dont nos fonctions au Jury de la classe 90 nous ont rendu les témoins depuis le premier mai jusqu’au seize octobre de cette année, nous ont prouvé que cette branche de la science et de l’industrie n’a point cessé de continuer sa marche en avant depuis la der- nière Exposition universelle de Paris. Les concours se sont succédé de quinzaine en quinzaine, le 1* et le 16 RO ES RE OU ENST à VS PE RTE CEE EEE, NH Vrre A TER NL D'ONIV AN Det Vars — 181 — de chaque mois. Il a été possible, de cette manière, de parcourir le cycle à peu près complet des cultures de l’année et de passer en revue un grand nombre de produits variés. Mais ce système présente le grave défaut d’un éparpillement tel, que les apports importants disparaissent et qu'aucun effet d'ensemble ne peut être obtenu. Nous avions espéré, pendant quelques se- maines, obtenir de la direction supérieure de l'Exposition l’autorisation d’ex- . poser, dans l’un des grands vestibules du Palais du Champ de Mars, de vastes collections de grandes plantes tropicales pour lesquelles la Belgique avait déjà promis son concours ; il à fallu renoncer à cet espoir et se con- tenter de serres insuffisantes où des installations trop modestes ont provoqué de nombreuses abstentions. Ces critiques étant formulées, comme l’expression d’un sentiment que nous avons entendu généralement exprimer, nous passons à un examen rapide des produits de l’horticulture qu'il nous a été donné d'étudier. Arborieulture fruitière. — En commençant par lhorticulture d'utilité, nous trouvons, dans la section de l’arboriculture fruitière et d'ornement, ample matière à d’intéressantes études. La supériorité des pépiniérist cais s’est affirmée une fois de plus dans cette spécialité. Malgré les difficultés et les courts délais, ils ont pu planter, soit dans les deux bandes de terrains qui s’étendaient entre le palais du Champ-de-Mars et les avenues de Suffren et de la Bourdonnaye, soit auprès de l'Ecole militaire, de remarquables collec- tions d'arbres fruitiers formés. Pour la première fois dans une exposition de ce genre, on a pu voir, grâce à un printemps humide et à l'absence de gelées hâtives, des arbres fruitiers plantés de l'hiver fleurir et fructifier dans l’année. Des Pêches, des Cerises, des Pommes et des Poires ont müûri cette année au Champ-de-Mars. Les Pêchers de M. Chevalier aîné, de Montreuil, qui dispute aux Lepère et aux Malot les palmes dans la culture, la taille et la production de cet arbre, ont été fort remarqués. Il a montré qu'entre ses mains le pêcher prenait les formes les plus fantaisistes sans cesser de se couvrir de fruits; l'appareil de la production sur les branches charpentières était parfait. Mais le mérite principal de M. Chevalier est moins dans la perfection de la forme de ses ar- bres que dans le procédé de cassement qu'il appelle éclat et qu'il préconise depuis plusieurs années. Ce moyen consiste à entailler un rameau par un léger coup de serpette à sa partie supérieure comme font les tonneliers pour redresser un cercle de tonneau. La production fruitière augmente telle- ment par ce procédé, qu'il passera bientôt dans la pratique générale. Les Pêchers en palmette de Mad. Ve Durand, de Bourg-la-Reine, présen- tent une charpente vigoureuse et très bien développée, et surtout un aména- gement des plus judicieux dans leurs branches à fruits. MM. Baltet, de Troyes, ont des vases formés de Pommiers sur paradis, qui sont dignes d'attention pour leurs formes gracieuses. D'autres Pommiers, palmettes en U, sont dus à MM. Croux, d’Aulnay et présentent une forme bien dégagée, favorable à la floraison et au développement des fruits. TOME xXxV 1878. 11me Er 12° LIVR. f. Irali= Un habile cultivateur de Bourg-la-Reine, M. F. Jamin, fils d'un praticien dont la mémoire est chère à l’arboriculture française, a montré, parmi les beaux arbres fruitiers qu’il exposait, des modèles irréprochables de ces jeunes exemplaires formés en pépinière, et qui sont vendus chaque année par milliers, à l’âge de quatre ou cinq ans, au grand avantage des propriétaires pressés de récolter de beaux et bons fruits. Parmi les apports des pays lointains, je signalerai un lot d’aspeet modeste, mais d’un grand avenir. C’est le massif de Plaqueminiers ou Kakis du Japon exposé dans le jardin de la ferme japonaise. Indépendamment des deux varié- tés déjà introduites depuis quelques années et qui ont fructifié en France (les Diospyros Kaki costata et D. K. Maszeli), la commission japonaise à montré une collection d'arbres du même genre, mais appartenant à des variétés distinctes. Tous étaient cultivés en pots et sous cette forme naine habituelle aux arbres japonais, depuis longtemps travaillés par les horticul- teurs de ce pays, ils ont fleuri abondamment et se sont couverts de fruits. Plusieurs formes nouvelles se sont révélées, surtout celles à gros fruits oblongs. Ces nouveaux arbres fruitiers, qui apporteront à nos tables des des- serts nouveaux et tardifs (leurs fruits, d’un beau jaune d’or , mürissent après la chute des feuilles) sont désormais acquis à nos cultures de plein air, et ils . constituent l’une des plus remarquables introductions de l’année 1878. Des arbres fruitiers aux fruits, la transition est naturelle. Ces produits si précieux de la culture ont été admirablement représentés à l'Exposition de Paris. Des spécialistes, comme MM. Cottard, L. Lhérault, Girardin-Collas, . d'Argenteuil , avec leurs apports de figues violettes et blanches, cultivés su1- vant le procédé de couchage hivernal, M. Rose Charmeux, de Thomery, qui se maintient au premier rang pour la culture du chasselas dit de Fontainebleau et des raisins divers cultivés par sa méthode spéciale, se sont succédé dans les diverses périodes des concours et ont attiré à bon droit les suffrages du public. Mais c’est à partir du 16 septembre jusqu’au 16 octobre que les apports se sont multipliés avec une abondance sans égale et ont provoqué l'admiration des visiteurs. Les galeries latérales près du pont d'Iéna n'ayant pas suffi, l'administration avait dû installer, sous les galeries du pourtour du palais, des tables qui supportaient les fruits des deux dernières séries. Pour donner une idée de l’importance de ces envois, il suffira de dire que quatre collections couvraient à elles seules 200 mètres de longueur de tables. Nous devons avant tout constater un triomphe pour l’arboriculture fruitière de la Belgique. Le Cercle d'arboriculture de Liège occupait à lui seul 75 mètres carrés ; il avait exposé plus de 2000 variétés. Le nombre, le choix, le classe- ment en fruits de petite et de grande culture dans cette industrieuse province, tout a attiré les plus grands éloges sur cette collection, la plus nombreuse qui ait jamais été exposée jusqu'ici. La Société néerlandaise d'horticulture et de botanique d'Amsterdam, qui s’est également signalée par ses envois de beaux arbres de pépinière, avait envoyé plus de 500 variétés de fruits, pommes, poires et raisins. Le Dane- mark s'était fait représenter par un apport considérable. Une exposition fort — 183 — curieuse était celle des fruits du sud du Tyrol, expédiés par M. L. Welponer, à Botzen; elle comprenait, outre des fruits de saison, pommes, poires, pêches, raisins, un arrangement très intéressant de fruits d'intérêt scientifique : conifères, arbres d'ornement divers, ete. M. Cirio avait apporté de Turin une collection de 490 variétés de fruits variés, parmi lesquels plus de 100 raisins divers nous ont montré des grappes d’un développement extraordinaire. Les collections de MM. Baltet, de Troyes, très remarquées pour leur ju- dicieux classement par ordre alphabétique, ont maintenu aux premiers rangs ces habiles arboriculteurs. Parmi les autres exposants français qui se sont distingués dans leurs envois de collections de fruits, je citerai : La Société d'horticulture de Nancy, qui avait formé un total de 1000 variétés en très beaux échantillons ; : La Société d'horticulture d'Orléans, qui couvrait plus de 20 mètres carrés avec ses Poires, Pommes, Pêches et Raisins et prouvait une fois de plus la vitalité de cette région qui a été le berceau des pépinières françaises ; La Société d'horticulture de Fontenay-le-Comte (Vendée), exposant 200 va- riétés de Poires ; Le Cercle horticole du Nord, avec 250 variétés ; La Société de la Vallée d'Auge, avec ses fruits à cidre, au nombre-de 400 variétés ; les fruits moulés de la Société d'horticulture de la Seine inférieure ; la collection de mille variétés de M. Oudin aîné, pépimiériste à Lisieux ; qui attiraient l'attention sur les éléments de la fabrication du cidre, boisson d’une importance capitale pour l'Ouest de la France; Les 468 variétés de beaux fruits de MM. Croux, d’Aulnay (Seine); Les 350 variétés de pommes à couteau de l'établissement André Leroy, d'Angers; : Le lot de Mad. V° Durand, qui comprenait 105 variétés de Poires, 210 de Pommes , 170 de Raisins; ; Celui de M. F. Jamin, très remarqué pour la beauté des exemplaires et l'exactitude des dénominations ; Les 100 variétés Pommes de M. Lewis Killich, d'Angleterre ; Les Raisins de MM. Salomon et Charmeux, de Thomery, Crapotte et Cir- jan, de Conflans, et Pierceau-Saligny, de Beaune. M. Chevalier, de Montreuil, outre de belles Pêches variées, joignait l'exemple au précepte et triomphait avec ses rameaux de Pêchers traités par son procédé de l'éclat et couverts d’une profusion de fruits appétissants. L'École d'horticulture de Versailles, institution de date récente en France, dirigée avec talent par M. A. Hardy, était représentée par un très beau lot, comprenant : 170 variétés de Poires, 130 de pommes, et 38 Raisins en pots remarquablement cultivés. L’étiquetage de cet apport, portant le nom de la variété, ses synonymes, les qualités du fruit, l'époque de la maturité, et des observations diverses, était un modèle à citer tout spécialement. La mention des Vignes en pots de l'école de Versailles, où les traditions de cette belle culture sont dues à un homme cher à l’horticulture par son — 184 — savoir dans la culture forcée, M. Grison, nous amène à noter une autre collec- tion du même genre, due à un spécialiste français, M. Margottin fils, de Bourg-la-Reine. Jusqu'à présent, la supériorité des Anglais dans la culture forcée du Raisin était incontestée ; elle vient de trouver une redoutable con- currence. Pendant plusieurs mois cet intelligent cultivateur a entretenu une collection de Vignes en pots couvertes de superbes et délicieux Raisins. Son dernier apport se composait de 26 variétés, chaque plante ornée de 12 à 18 grappes magnifiques. Le même succès a couronné les efforts de cet horticul- teur pour la production de ses 20 Pêchers en pots, portant ensemble 400 fruits. Culture potagère. — L'horticulture potagère et maraîchère, pour occuper une place en apparence plus modeste, n’en est pas moins digne de nos suffrages. Dans cette classe, la Belgique a encore tenu ferme le drapeau de la culture. Les sociétés de Huy et d’Ixelles avaient exposé des lots collectifs qui sont venus tard dans la saison, mais qui n’en ont pas moins montré un grand mérite par le beau développement des échantillons. La Société d'Étampes a, pour la première fois, ajouté aux étiquettes ordinaires en français le nom botanique et celui de la famille à laquelle appartenaient les plantes. Parmi les jardiniers dit « de maison bourgeoise » qui se sont le mieux signalés, M. Loisel, au château de Condé (Seine et Marne), a surpassé ses confrères, On à beaucoup remarqué les envois de M. Cauchin de Montmagny et de M. Gibon, de Beaumont (Hainaut). Indépendamment des produits ordinaires des maraîchers parisiens et de quelques spécialités brillamment représentées, les envois des cultures de Gennevilliers méritent d'arrêter notre attention, en ce qu’elles touchent à la solution d’un problème important pour l'alimentation et la santé publiques. Depuis un certain nombre d'années, l’administration de la ville de Paris se préoccupait de rejeter au dehors les eaux d’égoût dont la Seine recevait le tribut fétide et malsain à Asnières et dans la traversée même de la capitale par le fleuve. Parmi les systèmes proposées, elle en mit un à l'essai qui semble avoir résolu avantageusement la question. Sous la direction d’un habile ingé- nieur, M. Durand-Claye, les eaux des égouts furent conduites sur les terrains jadis peu fertiles de la plaine de Gennevilliers, qui fût convertie en une immense exploitation maraîchère. Un ingénieux système de canalisation sou- terraine et à ciel ouvert distribua ces puissants engrais sur les cultures ; la beauté, la vigueur et le qualité des produits dépassèrent toutes les espé- rances. Ces expériences ont été fort remarquées; d’autres villes les imitent actuellement, et il y a lieu de penser que plusieurs villes de Belgique pour- raient mettre à profit l'exemple des cultures de Gennevilliers, dont les pro- duits nous ont frappé au Champ-de-Mars par leur beau développement. Sans entrer dans le détail des collections de légumes qui se sont succédé à l'Exposition, nous signalerons quelques spécialités qui ont été présentées avec des qualités particulières. Les asperges, cultivées à Argenteuil depuis de longues années, y ont acquis une réputation universelle par la grosseur que des cultivateurs habiles leur — 185 — ont fait atteindre. Entre huit concurrents qui ont pris part à la lutte du 15 mai, MM. Fleury et Louis Lhérault ont dépassé leurs confrères par la beauté et la régularité des échantillons énormes qu’ils avaient apportés. Nous devons dire, que si de tels résultats sont dignes de remarque au point de vue des expositions publiques, ils n’ont pour la culture qu’un intérêt de curiosité. Les asperges monstres, qui atteignent des prix très élevés sur le marché des primeurs de Paris et de Londres, ne peuvent être recommandées pour toutes les cultures bourgeoises. Une moyenne plus raisonnable, avec la garantie d'une production abondante et précoce, sont les qualités que l’on doit re- chercher et qui se rencontrent dans la variété aujourd'hui la plus appréciée, l'asperge rose hâtive d'Argenteuil. De la même localité venaient les champignons de couche de M. Rouxel, très beaux produits dignes des célèbres champignonistes de Montrouge. Les meules portatives de MM. Vilmorin montraient également d’appétissantes cultures de ces utiles cryptogames. La même maison, toujours au courant des nou- veautés qui paraissent sur le marché horticole, avait introduit cette année du Japon un nouveau radis, nommé Stike Daïkon, variété à racine blanche, lisse, oblongue, obtuse à la base et de la grosseur d’une betterave moyenne. Cette variété rappelle l’ancien radis rose d’hiver de la Chine, avec de plus grandes dimensions ; elle se trouvait dans les apports nombreux et magnifi- ques que MM. Vilmorin n'ont cessé de faire à l'Exposition dans toutes les branches de la culture maraîchère. Nous devons nous arrêter sur l’exhibition des pommes de terre, qui s’est montrée d’une grande richesse, et à laquelle ont pris part quinze concurrents, le 1r octobre. Les plus belles, les mieux soignées, lavées et vernies comme on sait le faire en Angleterre, se trouvaient dans les lots, peu nombreux mais bien choisis, de MM. Sutton, J. Carter, et de M. Porter; elles arrivaient d'Angleterre et d’Ecosse. Le contingent de MM. Vilmorin se composait de 290 variétés soigneusement étiquetées, celui de M. Ravenel, de Falaise en contenait 300, et l'Etablissement horticole des frères, à Igny, 200 variétés. La collection de M. Poivret (Sarthe), était à noter pour l'exactitude des dé- nominations et des provenances. Parmi les fraises, nous avons trouvé une nouvelle variété de quatre-saisons nommée Fraise Duru, obtenue et exposée par M. Piquenot, et recommandable Pour la grosseur de ses fruits allongés et son produit abondant. La collection de Courges de M. Valentin Gaillard nous a montré la plus grande variété que l’on puisse observer parmi les formes multiples de ces Cucurbitacées d'ornement et de produits. Parmi celles de M. Millet, de Bourg- la-Reine, un potiron avait atteint en 49 jours le poids de 130 kilogrammes. Il faut citer les produits des colonies de M. Hédiard : Batates, Colocases , Curcuma, Ignames , etc., destinés à rappeler aux consommateurs européens ces utiles aliments des tropiques. 2 Une autre spécialité, rarement rencontrée dans les Expositions, est la culture des artichauts, représentée cette année par un envoi remarquable de la maison André Leroy. Dix-huit variétés de cette plante, parmi lesquelles + 156 — les gros de Laon, Violet tardif et Roscoff, se distinguaient par leur grosseur. Ils formaient une collection unique, venue d’une région bien connue pour sa culture extensive de l’artichaut dans les marais de St Land, près Angers. Arboriculture d'ornement. — L'arboriculture ornementale à brillé d’un vif éclat à l'Exposition universelle. Grâce au concours empressé d’un groupe de pépiniéristes de premier ordre, aux beaux spécimens et aux nombreuses espèces et variétés qu'ils ont envoyées, on à pu voir au Champ-de-Mars des collections plus complètes et plus choisies que jamais, en arbres et arbustes de plein air. L'année, d’ailleurs, a été exceptionnellement favorable à ces plantations faites tardivement et qui ont parfaitement réussi. Pendant tout le printemps et l'été, des pluies ont presque incessamment entretenu la fraîcheur du bois et du feuillage et ont contribué, plus que tout autre secours, à produire cette luxuriante végétation qui charmait les regards des pro- meneurs. L'établissement André Leroy, d'Angers, se montrait à la hauteur de sa réputation universelle, et exhibait les Spécialités que le chef de la maison, mort il y à quelques années, avait si brillamment développées, surtout ces Magnolia grandiflora en fort exemplaires qui sont la gloire des jardins de l’ouest de la France. Des wagons entiers de ces beaux arbres sont arrivés pour oruer le parc du Champ-de-Mars, et ils ont développé abondamment, dans le cours de l’année, leurs grandes fleurs parfumées. Toute la collection des arbres et des arbustes de plein air sous le climat d'Angers, et dont un certain nombre ne peuvent malheureusement supporter nos hivers du Nord, se pressaient dans les massifs consacrés à la maison A. Leroy. Nous y avons vu fleurir les Céanothes de Californie , aux thyrses bleus, les Escallonias des Cordillères, les Fabianas du Chili, les Desfontainéas du Pérou, les Physian- thes avec leurs singuliers fruits, le Jasmin triomphant, le Cerisier de la Caroline, tous ces charmants arbustes qui végètent à peine dans nos serres froides et qui, à Angers, se développent avec vigueur. Ces vastes collections, qui comprennent aujourd'hui près de 3000 espèces et varictés rustiques , ont attiré les suffrages de tous les amateurs. Avec des succès moindres, mais très honorables, les autres horticulteurs angevins, notamment M. Louis Leroy, avaient apporté leur précieux contin- sent. Leurs envois brillaient par les beaux spécimens d’arbustes à feuilles persistantes et surtout de conifères. ! D'autres pépinières , appartenant à MM. Croux , Paillet, Oudin, Galesloot, Defresne, F. Jamin, Baltet, à Mad. V°D dé urand , avaient épuisé leurs plus Khododendrons. Ces beaux arbrisseaux, dont la Belgique à Contribué à répandre un grand nombre de belles et rustiques variétés, ont été l’objet d’une attention particulière de la part de quatre exposants principaux : MM. Truffaut , de Versailles , Wood, de Rouen, Moser, de Versailles et Croux, d'Aulnay, sans parler de collections d’une moindre importance, - — 187 —. Par le développement des exemplaires isolés sur les pelouses et le choix de ses plantes de massif, M. Truffaut dépassait ses concurrents. Les fortes plantes élevées à haute tige que M. Wood avait espacées sur les plates bandes avoisinant le grand tapis vert, rappelaient, par leur grande taille et la pro- fusion de leurs fleurs , les célèbres allées de Rhododendrons de M. Waterer, à Bagshot (Angleterre). Les nouveautés en Rhododendrons n'ont offert qu'une variété saillante, due aux semis de M. Oudin, de Lisieux. Il la nommait Boule de neige et l'avait exposée sous la forme d’un massif entier de la même plante, produi- sant un effet d'ensemble saisissant par ses innombrables capitules d’un blanc pur. Cette variété, issue du RA. Catawbiense, est appelée à un grand succès comme plante de pleine terre. L'avenir dira ce que les autres nouveautés de M. C. Lemoine, en Rhododendrons (Mad. Lemoine, Alsace, Mac Mahon), vau- dront pour les collections de plein air. Nous attendions les cultivateurs de Rosiers dans ce champ-clos de leurs luttes traditionnelles. Des environs de Paris, de la Brie, de Troyes, d'Angers, les concurrents se sont, en effet, donné rendez-vous au Champ-de-Mars; leurs collections ont été nombreuses et les sujets plantés se sont appelés « légion » puisqu'ils ont dépassé le chiffre de 10,000. Au début de la saison, M. H. Jamain exposait un lot de rosiers thés forcés dont l'intérêt était considérable, par le choix et la culture, mais dont l'effet était un peu pâle et uniforme, défaut que présentent toujours les variétés de cette tribu. M. Margottin fils s’était encore distingué dans cette spécialité par l’envoi de beaux exemplaires palissés à la manière anglaise, élevés en pots, et appartenant aux variétés Edouard Morren, La France, Mad. Mar- 0 _ gottin Dans les cultures de plein air de MM. Lévêque et fils, se trouvait une très- nombreuse collection provenant de leurs « champs de Roses » d'Ivry sur Seine, MM. Margottin père et fils, Baltet, H. Jamain, Paillet, Cochet, Duval, du Mesnil de Montchauveau, Charles Verdier, Mad. Durand se tenaient également parmi les concurrents en première ligne. Cette fois enr Core, les rosiéristes français se sont montrés dignes de leur vieille célébrité. Peu de variétés nouvelles ont frappé nos regards, à l'exception de quelques semis de M. Margottin père, qui exhibait un gain magnifique à fleurs ponceau irès-éclatant, sous le nom de Gloire de Bourg-la-Reine. Les très-belles Pivoines en arbre de M. Roy ont brillé surtout dans les Variétés suivantes : St-Denis, Marie Rattier, Mad. Knorr, Elisabeth, Comte de Flandre, Louise Mouchelet, Mad. de Vatry, Riensi. Ce beau genre est trop peu cultivé, malgré les magnifiques fleurs qu'il renferme, et nous devons savoir gré à M. Roy de continuer les traditions du fameux collec- tionneur, M. Guérin-Modeste. ; - Nous ne pouvons passer sous silence, en parlant des végétaux ligneux de Plein air, les arbres et les arbustes que la commission japonaise avait plantés au Trocadéro et soumis aux appréciations du jury et du public. Indépendam- ment des Diospyros Kaki dont nous avons parlé, et dont M. Maéda, le com- — 188 — missaire général du Japon, avait réuni, nous a-t-il dit, 26 variétés diverses, nombre de végétaux divers ont été apportés à grands frais de ces contrées de l'extrême orient, plantés temporairement dans les jardins ou hivernés dans les serres de la ville de Paris, à la Muette, et enfin disposés à l'Exposition en un jardin entourant la jolie petite ferme japonaise. Le tracé du jardin, malheu- reusement, n'avait rien de japonais. Il avait été dessiné sur le patron vulgaire usité partout et il à fallu plusieurs mois avant qu'il fut garni de quelque végétation. Par un respect un peu excessif de la couleur locale, la délégation Japonaise avait tenu à ce que tous les exemplaires plantés, sans exception, fussent apportés de leur terre natale. Il eût été facile de réserver cette disposition, fort louable d’ailleurs, pour tout ce qui concernait l’ameuble- ment intérieur du jardin, et d’en former le fond, l'entourage et l’ombrage au moyen d'arbres japonais achetés dans les pépinières françaises. De beaux exemplaires de Paulownias, Sophoras, Aiïlantes, Catalpas de Kæmpfer, Brous- sonnétias, auraient fourni aux visiteurs une ombre qui a manqué toute l’année ; des bosquets épais de Troënes, d’Aucubas, de Fusains, d'Hortensias, de Weigélias, de Deutzias, de Nerpruns, de Spirées, auraient admirablement encadré les apports authentiques de la commission et rehaussé leur effet décoratif. Quoi qu'il en soit, les collections apportées nous ont montré de nou- veaux Érables, quelques Bambous à étudier, des cultures potagères n’of- frant qu'un intérêt de curiosité, les plantes qui les composaient étant connues, et surtout des spécimens bizarres et caractéristiques de ces arbres nanifiés, qui sont, depuis de longs siècles, le summum de la beauté par les horticulteurs-de cet empire. Nous avons vu des Retinospora pisifera, des Nageia, des Pinus densiflora, Bungeana, des Rhynchospernum japoni- cum, des Diospyros rabougris, parmi lesquels plusieurs étaient hauts de 25 à 40 centimètres et âgés de plus de cinquante ans. Certains de ces arbres ou arbustes ont la plus grande partie de leur sys- tème radiculaire sorti du sol, et ne vivent que par les extrémités de leur chevelu. D’autres spécimens de Bambous, Pivoines, Conifères diverses, Era- bles, Aucubas, etc., témoignaient des préférences des Japonais pour ces sortes de monstres, et prouvaient que la réputation de l’horticulture si vantée de ce pays est en réalité bien au dessous de celle qu'il s’est faite à juste titre dans la fabrication des objets d'art et d'ameublement. C’est dans la multi- plicité des ses espèces indigènes et dans quelques variétés obtenues par la culture qu'il faut admirer le Japon, et lui emprunter ses produits pour les cultiver chez nous. Plantes herbacées de pleine terre. — Les végétaux herbacés de pleine terre succèdent aux arbres et aux arbustes dans l’ornementation des jardins. Dans cette section, nous aurons de nombreux éloges à décerner. Les apports ont été nombreux et d’une grande beauté. A la tête de tous les exposants, s’est placée la maison Vilmorin-Andrieux et Cie. La supériorité dans les cultures de plein _ est indiscutable. Aussi le public se pressait devant les corbeilles du parc où toutes les plantes de pleine terre, admirablement emences et — 189 — groupées, se pressaient dans les plus harmonieux mélanges. Successivement les espèces de plein air ou hivernées et préparées sous chassis : Cinéraires bleues et à fleurs doubles, Primevères du Japon et variétés, Calcéolaires her- bacés et sous-frutescents, collection de Lis, de plantes grimpantes, d'Ama- ryllis vittata hybrides, Capucines naines, Reines Marguerites, Célosies crêtes de coq et autres variétés, Glaïeuls hybrides, ont paru successivement sous les yeux d’un publie charmé d’une si rare perfection. Dans cette section des plantes variées de pleine terre, ou réclamant un léger abri temporaire, on a également apprécié les envois suivants : Plantes variées de pleine terre, plantes bulbeuses, Tulipes, Anémones, Renoncules de MM. Thiébault aîné et Delahaye ; Calcéolaires herbacées de M. Robert ; Pivoines herbacées, fort belles, de MM. Ch. Verdier, Paillet, Levêque, Margottin, Crousse : Pensées de MM. Batillard, Falaisse, Peltier ; Tris germanica de MM. Ch. Verdier et Levêque ; Tris æyphioides, Œillets mignardises, plantes bulbeuses variées de M. Thié- bault jeune ; Delphiniums et Potentilles de M. Yvon; Résédas de M. Machet : Glaïeuls admirables et très-nombreux de MM. Souillard et Brunelet, dignes successeurs de l’habile semeur de Fontainebleau, M. Souchet ; Glaïeuls de MM. Ch. Verdier, Piquenot, Berger; Phlox decussata de MM. Lévêque, Chaté, Piquenot ; Célosies crêtes de coq de M. Lecaron ; Dahlias nombreux de M. Wouters, les plus beaux, et de MM. Baltet, Levé- que, Mézard , Paillet, Torcy-Vannier. Les Dahlias étaient beaux, mais ils n'ont rien présenté de saillant en variétés nouvelles, et venant après tant de plantes brillantes, la curiosité s'est trouvée un peu émoussée à leur endroit. Nous devons citer, parmi les espèces rustiques, les plantes aquatiques, formant une collection assez nombreuse, plantées dans un bassin par M. Ar- mand Gontier, de Fontenay-aux-Roses, et qui n’ont commencé à produire leur effet ornementa! qu'un peu tard dans la saison. Enfin, il convient de mentionner l'Exposition de Tulipes de la Société d'Horticulture de Haarlem, qui avait réuni 40,000 Tulipes en trois couleurs Seulement, formant l'inscription : HAARLEM, ROYAUME DE HOLLANDE, avec les Variétés Candeur, Rex rubrorum et Princess Aleæandra. Plantes de serres. — Malgré les circonstances défavorables dans lesquelles leur dissémination les a placées, les plantes de serre n’ont pas Jaissé de pper un rôle considérable dans l'ensemble de l'Exposition. Sans doute nous n'avons Du voir ces grands et beaux exemplaires qui auraient apporté un grand attrait à la section de l’horticulture et dont le jardin d'hiver central, en 1867, 8 fourni un exemple inoublié. Il a fallu chercher les apports dans des serres RRARES où un grand nombre de belles plantes ont échappé aux regards du public. se. 100 = Mais d’intéressantes découvertes récompensaient l'amateur de ses recherches. On en pourra juger par les notes suivantes : La Belgique, si elle n’a pas occupé dans l’exhibition des plantes de serre le premier rang, qu'il lui eût été facile d’atteindre si le manque de locaux n’eut motivé de regrettables abstentions, la Belgique a néanmoins envoyé de belles collections. Les Cycadées de M. Van den Wouver, d'Anvers, jugées dignes d’une haute récompense, et les plantes de M. M. de Ghellinck de Walle, de Wondelghem, près Gand, n’ont point trouvé de concurrentes dignes d’elles dans les envois rivaux. Nombre et beauté des exemplaires, rareté de quelques-uns, tout a été réuni pour emporter les suffrages unanimes du jury. M. Massart, de Bruxelles, avait contribué à l’ornement des serres par un envoi de plantes variées, pour décoration d'appartements. . de Beuckelaere, de Bruxelles, exposait aussi des Cycadées et des Pal- miers qui dénotaient une bonne culture, et des plantes de serre variées. M. Boelens, de Gand, était représenté par de forts Phormium tenax. M. de Wincke, de Bruges, avait envoyé des collections d’Araucaria de serre (4. imbricata, Rulei, Bidwilli, etc.), et des Phormium tenax et Colensoi qui ont provoqué des éloges unanimes. M. Wyckaert, également de Bruxelles, a été fort apprécié pour l’arrange- ment de ses gracieux vases-suspensions. Parmi les Pélargoniums à grandes fleurs (Pelargonium grandiflorum) et les P. zonales (P. sonale et inquinans), les Français sont passés maîtres, et les concours ont été nombreux et bien remplis. Les principaux lauréats ont été MM. Malet, Boutreux, Mézard, Evrard, Chaté, Lemoine, Poirier, dont les lots se sont succédé de juin à octobre, soit dehors, soit sous verre. De très-jolis choix dans les nouveautés à fleurs doubles ont montré les progrès surpre- nants qui se sont faits dans cette tribu depuis 1867, et auxquels M. Lemoine, de Nancy, a le plus largement contribué. Ce persévérant et heureux semeur donne aujourd’hui ses soins à une autre section du genre Pelargonium, qui renferme les variétés dites à feuilles de lierre, dont il a obteuu de jolies va- riétés nouvelles. Nous l'avons également vu avec intérêt exposer le résultat de ses travaux sur le Pelargonium glaucum et les transformations qui en sont le résultat pendant trois ou quatre générations successives, Parmi les plus jolis. sens nouveaux de P. sonate à fleurs doubles sortis de ses mains, le jury a remarqué : Violet, ton nouveau, violet foncé ; Gambetta, rouge écarlate. Les semis de M. Mézard dans les Pélargoniums zonales ont fourni deux bonnes plantes pour massifs de plein air : Joseph Dubois, rouge ponceau superbe, Mad. Iweins d'Hennin, rouge saumon. Dans le lot de M. Crousse, de Nancy, on remarquait Auguste Villaume, — 191 — très florifère, rouge écarlate léger, section des Pelarg. zonales à fleurs doubles. Un exposant anglais, M. Wills, connu surtout pour les décorations florales qu'il organise dans les fêtes officielles et privées à Londres, avait garni une serre de plantes d'ornement disposées d’une manière séduisante et pittoresque. Nous avons vu, dans sa collection, quelques unes des plantes d'introduction nouvelle qui ont paru cette année à l'Exposition internationale d’horticulture de Gand sous le couvert des introducteurs directs et qui étaient représentés dans la serre de M. Wills par des exemplaires bien cultivés. Il nous à montré aussi plusieurs Dracæna nouveaux, provenant des semis de son propre chef de culture, M. Bause. Par la disposition de ses plantes, plus encore que par l'intérêt de ses nouveautés, M. Wills a bien mérité de l'Exposition de Paris. Un établissement des environs de Paris, appartenant à MM. Chantrier, à Mortefontaine, nous paraît mériter une note exceptionnelle par la beauté de ses nouveaux gains. Ces habiles horticulteurs peuvent lutter aujourd'hui avec les semeurs anglais et belges pour les nouveautés en Dracénas et en Crotons. Les progrès réalisés dans les variétés de ces deux genres depuis 1867 sont très frappants. Soit par des introductions directes des îles de l'archipel du ud de l'Océanie, soit par des croisements horticoles, nos serres se sont rem- plies d’une quantité considérable de formes de ces plantes à beau feuillage dont aucune collection ne saurait aujourd’hui se passer. Les plus belles ob- tentions de MM. Chantrier sont : Dracæna (Cordyline) erecta alba, lanceolata, macrophylla, atropurpurea pendula, M. Bergmann, M. Lecog-Dumesnil, M. Masson, M. Verlot, Mor- fontainensis, Regis, M. Chantrier (ces deux derniers sont les plus remar- quables). Les plus beaux Crotons (Codiœum) dont nous aurions voulu reproduire les noms, n'étaient encore représentés que par des numéros. Duval, de Versailles, avait exposé de beaux Gloxinias, mails ceux de M. Vallerand , de Bois-Colombes, ont placé le nom de cet horticulteur au plus haut rang comme semeur de Gesnériacées , les Tydæa, Achimenes et geures voisins, ayant été également l'objet de ses expériences et de ses succès. Une serre entière, garnie d'Anthurium Scherserianum des semis de M. ns trand, de la Queue-en-Brie, contenait des spécimens de cette gi ii . force et d'une floraison admirables, et des semis qui font espérer d’'inté- s; celles de M. Wills se dontoglossum , Selenipedium. labium, Phalænopsis, tard, mais contenant Composaient surtout de Cattleya, Vanda, O0 M. Evrard enfin ajoutait, à de beaux Aerides, Sacco | Angræcumn , une collection de MNepenthes, venus un peu 12 espèces et variétés remarquablement dirigées. quablemen g Ous arrivons aux admirables Caladium de M. A. Bleu, un des plus Do — habiles spécialistes de notre temps. Par des semis et des hybridations con- duits depuis vingt ans avec une rare intelligence, M. Bleu semble avoir réussi à semer à sa fantaisie le rouge, le blanc, le jaune, le vert, sur les feuilles de ses Aroïdées. Ses apports dé 1867 avaient provoqué un concert d’éloges ; ceux de 1878 montrent quels grands progrès il a réalisés. Ses variétés perdent de plus en plus la couleur verte pour la remplacer par des tons brillants. M. Bleu à déjà trouvé dés feuilles entièrement blanches et entièrement rouges. Ses nouveautés de cette année, que lé jury a nommées sur la prière de l’ob- tenteur, sont: M. Hardy, M. Linden, Mad. Marjolin-Scheffer, Ibis rose, baronne de Rothschild, etc. On doit citer les Bégonias bulbeux à fleurs doubles de M. V. Lemoine, parmi lesquels les variétés suivantes ont été fort appréciées et ressemblent à des fleurs de Balsamines doubles ou de Pêchers de Chine à fleurs pleines : Gloire de Nancy, Ed. Morren, pœoniæflora, C* H. de Choiseul, rosæflora plena, Président Burelle. M. Gauthier-Dubos, de Pierréfitté, reste le fidèle gardien de l'intégrité de ces belles collections d’œillets flamands qui ont disparu même de la Flandre et qu'on ne retrouve guère que chez de rares amateurs. Les plantes à grand feuillage : Palmiers, Cycadées, Aroïdées, Broméliacées, Araliacées, Cactées nouvelles de M. Chantin, venu un peu tard prendre part à la lutte, les grands exemplaires qu’il avait isolés sur les pelouses des jardins de l'exposition, dont la décoration lui avait été confiée, ont attiré de nou- veau l'attention sur cette partie de l’horticulture de luxe destinée à l’orne- mentation des soirées, bals, fêtes publiques, etc., pour lesquels un matériel de plantes spéciales est nécessaire. Les plantes « grasses » (Agave, Aloe, Echinocactus, Mamillaria, Cereus, Euphorbia, etc.), ne sont plus guère en honneur. Cependant M. Simon et Madame Steiner-Pfersdorff en ont conservé des collections importantes, dont il est bon d'encourager la culture, ne fût ce que dans un intérêt scien- tifique. Des Fougères en arbre, directement envoyées des fôrets du Brésil et de Uruguay, offraient quelques espèces intéressantes dues à M. Binot, mais leurs frondes n'avaient pas encore atteint leur développement complet. Les Broméliacées, ces belles et curieuses épiphytes des forêts du Nouveau- Monde, famille qui captive aujourd’hui toute une classe d'amateurs, avaient été l’objet de plusieurs envois parmi lesquels ceux de M. C. Lemoine, d’An- gers, tenaient la tête pour les concours entre horticulteurs. M : ais une collection beaucoup plus considérable de ces plantes, à la is, les cultive avec une prédilection marquée. Pendant toute la série des concours de l'Exposition , ide espèces ts se sont succédé avec une régularité parfaite et nous avons eu la satisfaction de Hourer, parmi ces apports, bon nombre de plantes rares ou nouvelles. L industrie horticole parisienne fabrique, avec une Supériorité depuis long- temps décidée, certaines plantes dites « de marché » dont la perfection est — 193 — surprenante, au point de vue de la rapidité de l’évolution pour la vente. De ce nombre sont les Grenadiers, les Orangers, les Myrtes, les Nérions, que M. Hippolyte Jamain exposait hors concours et que le jury a néanmoins appréciés comme ils le méritaient. Les Nérions blancs de M. Chevet étaient également très-beaux. Les grands et beaux spécimens de Palmiers de M. de Ghellinck de Walle ; d'autres , peu nombreux mais en beaux exemplaires, de M. Lebatteux ; le lot d'ensemble du gracieux Cocotier nain de l'Amazone (Cocos Weddelliana) de M. Hérivaux , ont révélé un bon nômbre de belles et rares plantes. La direction des colonies françaises avait réalisé en partie l’idée excellente d'exposer des produits végétaux des régions tropicales, soit utiles , Soit d’or- nement. Le public aurait pu se rendre un compte succinct des espèces qui prospèrent sous ces latitudes , si l'étiquetage et les indications de provenance des végétaux exposés avaient été moins erronés. Malheureusement beaucoup de ces renseignements étaient sans valeur et diminuaient de beaucoup l’inté- rêt attaché à une idée juste, qu'il eût été profitable de voir mise à exécution avec une rectitude scientifique absolue. nfin, après avoir signalé les beaux exemplaires de Palmier et plantes tropicales venant du jardin de Hamma d'Alger, que la Commission d'Algérie avait plantés dans le patio de son palais, et les grands Dattiers que l’admi- Mistration de Monaco avait plantés, au milieu d’Agaves, de Cactées et de plantes variées du midi, autour de son charmant pavillon, nous aurons passé en revue les principaux apports de plantes de serre qu’il nous a été donné d'examiner à l'Exposition. Toutefois, il nous sera permis de citer, au moins pour mémoire, la serre de plantes rares ou de nouvelle introduction que l'établissement de M. Linden avait remplie, auprès du pont d'Iéna. Les introductions de ces dernières années, résultant des envois de ses voyageurs dans la nouvelle Calédonie, aux Tudes, dans diverses parties de l'Amérique méridionale, s’y trouvaient représentées en assez forts exemplaires. Des Palmiers nouveaux Ou rares 9CCupaient le pavillon central. Ainsi, les plantes nouvellement et directement introduites en Europe par l’exposant , article des concours qui n'a pas été Templi, à peu d'exception près, eussent pu être introduites dans leur section du Programme , si les fonctions de M. Linden comme président de la classe du jury qui devait les juger ne lui avait fait un devoir de les exposer hors Concours, . Conclusion. — En résumé, l'exposition de l’horticulture en 1878 , divisée en six classes et faisant partie du IX° groupe de l'Exposition universelle , aura présenté, si on la prend comme l'expression de la période Da Ale ” l'aura précédée, des progrès incontestables, qui sont loin d'égaler Cependan Ceux des dix années précédentes. Elle n’en restera pas moins un NICE attachant de la marche ascendante , sinon régulière, de l'horticulture euro- Péenne, J. Lnpex et En. ANDRE. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE XXVe VOLUME DE L'ILLUSTRATION HORTICOLE. Textes et Planches coloriées et noires. PI. 329. Adiantum lunulatum “ PI. 331. Adiantum Peruvianum 171 1 316. Amorphophallus Lacourii 90 à 350. Anoplophytum stri 169 : 806. Anthurium Scherzerianum Wil- ; HMS. : . Re Ce. |. ; + Asplenium sci un : 89 . Azalea mollis (variétés). 59 A Azalea mollis (variétés). 91 4 ae perle du Brésil 4 : 5e M. J. Linden. . 106 ss aladium tubéreux M. A. Hard 153 : æ Le Madame Linden . . 42 rene Van Volxemi 139 “ outarea Scherffiana 120 ..# Fins Wallisii. sh 6 Fe . Sbectabilis En st ss se es s ++ 109 PI. 300. ' sie . Forêt de fougères en sobres + M8 . Gynandropsis coccinea . Massangea Lindeni . s . Nouveaux Gloxinias hshrides. . 105 . Odoutoglossum cirrhos ‘ 9 . Odontoglossum di dima 5 . Odontoglossum crispum Mariæ . 137 . Oncidium cucullatum “is 7 . Phœnix rupicola . . + + *+ . Phyllanthus nivosus . . Rubus nubigenus HActOdeees “0 . Tillandsia dianthoidea . . + . 122 . Torenia Bailloni . . * Pages. Dracæna Goldieana j . Les Palmarès de Ceroion hodi: cola . 174 . Loasa ho ee ae . Masdevallia Peristeria . . . . 152 Table Alphabétique des Matières. P. : bies Douglasii 133 > er | Cacias (les plus us — “ N Le . . + . . : Achèvem cs ment de la . dhntrile ns 6 - | jee columnar + 0 5 orne ou n Mabir Begins 0 à (culture des 69 es v. es ( val do. des) + 19 M Scherzerianum k (culture de P es Thuret à c iéri ES (cercle des rosiéristes), , , + (eo) rer Pages. Anvers (jardin pere à dt as + Arboretum (l'Arnold) Re Arnold Arbor sr) Fe 54 Aphelandra fasci , : Apocynées de de du Sud (les) - . 148 Arbustes d'ornement en espalier . 159 Asperges en eu Fa 7. la + s ture des) . 70 Asperges et t Re 2 Aucubas (fruc dont un is 166 Australian Orchids + + * * : +— 196 — Pages. B. Banquet offert au roi et à la reine des Belges . 11 Bégonias sector Rex le . à. 105 — de M. Bruant (les nou) | si — Ce … nas Dee on 00 bi goes 133 Berlin Gard oies M ce 7 Bible (plantes de la) . 83 un Index w Noéthärierionn plants. . 84 Blanc des racines . Re ce Bogotä (les produits vépétaux à A Bois (repeuplement des) . . . 38 Bois (un) de Wellingtonias en ngiéterrs 103 Bois (les) de l’Inde à l’exposition universelle 165 Botanical reminiscences in British Guiana. 19 Bouturage dans l’eau 45 Bouturage de la vigne ; ob: 133 Bouvardias (culture des) 12 Broméliacées rares ou Souvalles (Horuison de 18 Bulbes lnrévité ds à 39 Bulletin de Ja Fédémtion ds soulété d’'Horticulture de Belgique . . . 22 c. Caféier de Libéria. . . + 10 Caladium de M. Bleu (oureaus) s «us -I0T Caladiums portugais. Sri ee 10! Calliphruria Hartugiane : D Centenaire de Lin Moser Cercle des ie i à Anvers res Là Champignon fossile . . Use 0T Chardon à foulon (nouvel trige ES SE Chauffage des serres (nouveau) se 6 serres (système Perret) ee > : à Chou colossal (un nouveau) . . : . . 1]01 Chrysanthèmes (multiplication des). . . 14 Classification (nouvelle) des ancolies. . . 143 Clematis Pitcheri . : os A9 Clématite Madame Grue Fe … 10 Clématites à grandes fleurs . . 71 Climat méditerranéen de la France (re des jardins du) . . re 58 Congrès agricole internationa * ï Me de botanique et Dhnhenitire à à * Alf Fe niogique (le) a M. Baltet ss. 10! Courant (les Phyllocactus de . 08 Cross (M } et les dnngu des : «69 de nouvelles (diagnoses de) *. 3 Pages Culture de l’Anthurium Scherzerianum ,. 81 anas 59 — des bis - en | Angers iix r la) . LÉ 70 Giue des Dirdiss ie ie te — des ne pour conti sr Cuphea Roezlii. . A en Cyclamen (les) à à Vañsovi Re ie ». Daphne Blagayana . .: A Darwin (MM. Ch.) et Asa Ov 135 Décorations à l’horticulture, à à Pexponitii universelle ue ed 0 Dégustation des oran 38 Dendrobium ue de M. fois Led 126 —— des rats . 18 uceron hnigios: en .93, 41, 54 — Fe pou des Nérions . en 00 — des pucerons . A SE — des limaçons et nsc A — des herbes dans les allées . . . . 87 Lean de Pomologie. . ::. . . 64 imorphantus Mandschurici 195 sé sns géographique Æ Pants ae E. Etablissement d’horticulture de M. Linden à Paris (succursale de 1 68 ). Exposition internationale de ere en 1878 ? — dela ue d’Horticulture de Lon- _ eue à nisvre en n 1880 - 19 horticole enfantin . 102 — internationale à hi en à 1880. 71,118 universelle de 1878. 21, 69, 82, 85, 98,180 — universelle (les Japonais à ar} 53 Rae de la Pomme de terre . + 77 Edelweiss . ee. … Pr Latinss os se Empoisonnements par l’If . : + Encephalartos lanuginosus . . + + + 1 Eucalyptus et ses produits. 1H F. Fécondation des Yuccas. = Fédération des sociétés riortcatare belges (bulletin de la). . . Feuilles de figuier (les) et la de 87 Fleurs (formes diverses des) .: : 19 Flora of British India . Æ Floraison printanière des plants bulbeuses 92 du Vriesea guttata , 13 — 197.— ; Pages. Floraison de Broméliacées rares ou nou- . . - 118 Flore d'Australie (achèvement de la) . . 6 RE . . 7 — des jardins du climat méditerranéen de la France ie ( Forêts de Dore en ue (les) . Rare à. ormes diverses des fleurs. . . . . . 19 Fructification des aucubas 69 Fruits et ne DoUNeSux . =. . 4. Fruits nouv se en. Fruits D éouns (nouveaux) << 108 Funérailles de M. Thozet . . + + D G. “es D # “Lu Éd | 94 en de spot tenté Gr e ques Le du on Han de 150 Graminées du Mexique . . . . . . . 54 D Ont. . . . . . . . 60 — pour terrains secs 142 Greffage de la Tomate sur Ja ho io 134 XX. Haricots à forcer (les meilleurs) . . . . 54 Hellébores de M. Hooke . : . . : . 21 Hellébores (les) . - 89 Herbes dans les allées (destruction des “Bt “is (plantes fleuries en) nu: à l'Exposition univers elle. 6 4 : < ss D de 1878 ü es Hydrangea Thomas is 6 I. D imement DUT. 5 FP9RUE et sa culture . . .-. + 91 rés chez MM. ks. . ie | Faite du quinquina dans l) . . vs pleine . J. J | is expositions ape =. . 140 Pon (les roses du) . + 86 is à TR ml né in te de | rlin. ue + 7 d'Anvers . is 7 Thnret, à ben » 08:00 TOME xxy 1878, 11me pr 12me LIVR. Jardin .. la société d’Horticulture de Berlin 70 xpériences de M. Jordan 88 me TFRRS Gt 4 à sud a 0 ii Jardiniers japonais à Paris. ss 5 Jardins de — Choix an . 66, 98 de Kew (Rapport de sir J. Hooker + s) . Jordan (jardin déchire de M. ). 008 K. Kakis (les) du jardin Japonais . . . . 167 Kew (plantes herbacées à) . 111 Kew (rapport de sir J. Hoche sur Lu je dins de) . . ” alt L. Lœlia Dominyana HT Cr ebt. Lantana Énpértrios Fr De es A0 Lapageria rosea ee Lire 33 Légumes et fruits nouv 43 Lettre au Rédacteur TH Hate js ticole à Gand. es 0 86 Lilium auratum — philippiner ‘ Limaçons et en (destruction ds) - De Linné (centenaire de) nie Longévité des bulbes. . 39 Lonicera fragrantissima . 23 ms SÉASRN + s 23 M. Magnolias nouveaux CD er Marnock pee de M. +. At EN ER Maroc (flore du A Meilleurs haricots à foruné: Re n. 54 Melon Japon js 39 Menton PR en feux de A Mexique (graminées du). : 54 Midi (les plantations dans 1 - A ar 128 Mirabilis multiflora . ; +00 Monographie des Lys 148 onographie des Roses . 7 Montécito (vigne géante de) : 35 pinete. des Chryannthèmes ‘ 14 des plantes molles ne 21 Musa RS à 71 N. Nécrologie. — : Andrew Murraÿ . . + 7 le Dr Bernouilli + : 88 =; du Mortier . . : 118 23 M PR à ee » Nero. — M. Grin de + ds Fe SET 88 M3. N. Hnage . x + M. Pa de Frémont ee M.P M. Nérions ( destruction du pou ps Nouveau chou colossal * — Palmier. - k Nouveaux Bégonias . — Caladiums de M. Bleu . Nouvelle culture de la Pomme rs nr. FE ve 100n . . : ; Os ous (plantes dut de sx : Oiseau-jardinier (1) . : Oranges (dégustation ds). : Orchidées (les) par M. du Baeon Ouvirandra (un nouvel) . . so id Palmarès de Ceroxylon Andicola en Colom- bie(les) . : Palmier (un noyau) 6 ns Palmiers . par M. de Labor a tribution on a . is rar de) . : Parc de Leicester (le bave). Le Parcs, promenades. et jardins de Paris. Lo Pêcher Baltet Le vtr à feufiles pannchéos moi — hrs. de M. Ent Lu - et serpent he is Phintatioos dans Re midi + 128, Plantes alpines. : alpines à Ye ürk « à dimbourg " — à feuillage ornemental , : — bulbeuses Fous printanière des) — Bi — du Mexique (hoivellee). à — du Turkestan. . . . . : — en fleur à Menton . . . . — fleuries en hiver. . . . É — _herbacées à Kew. . . . ) _ ées d'automne Le : _— LA [2 | industrielles de POcéanis » & tr Plantes res _. ication des) . on . Pucerons in des). Pages. AR 13,33, 71 — nouy ee — te Fa 1877 eva dei 14, 29 Phlox (les! de M. Thiébaut-Legentre 134 * Phyllocactus de, a Courant RE Polygonums (les 156 Pomme de ne tite cture a ie : 0 — ébourgeonnage de 77 Pommes de terre jan internal à Sydenham ’ : 63 Pomme russe purent 10 Pomologie (le dictionnaire de Y : 54 Pou des nérions (destruction du) 38 Primula nivalis Turkestanica.. . 13 Pritchardia filifera (rusticité du) . 167 Prix pour la culture des asperges en Angie- terre Prodromes fous du) : Production du vin en pot en 1877. Produits A tas à ee d truction du) T 16, 147 . 23, 41, 54 53 Q. Quinquina (récolte du) dans l’Inde 70 Quinquinas (les) et M. Cross . . 69 kR. jee de sir J. Hooker sur les ee : 101 “es . des) 18 Reboisement en Australie . 37. Récolte du quinquina dans l Ind Réinstallation dé M. Mueller à oo : Remède contre la rage (un nouveau). à “Repeuplement des bois . w Retinospora ericoides et Thuia occidentalis 37 À Revue des plantes nouvelles de 1877 + 14; 2 Roses {monographie _. . 7 Roses (les) du Japon D Rosier de la Griferye < comme jet 134 Rubus is sm S. Saules de l'Amérique da Nord (les). : : 166 Schomburgkhia undul ee Semis de fleurs de pin 1 ère tri pour les) > Fr Senecio pulcher Le Un Serres sur les toi en — (nouveau ntsse e de s) 1% — (chauffages des), système Perret 133 hoïx d’un) dans les jardins paysages 66, D + de Berlin (jardin de 35 Nec DÉS VU Sd 4 FL: T. (Wllingionas en bois nn en en 103 tales 145 2 mes : s litteraturæ botanier . . . . 18 Fi | RAntbes - . : . … 69, 66 en 2 Xeronema Moorei (le) en Angleterre . . 117 - - 2 j : des trois fontaines, à Rome. . . 22 : ie ntes du) Den à + 100 Yuccas (fécondation des) . ÿ : RE