BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE BELGIQUE FONDÉE LE ler JUIN 1862 ef # TOME LI DEUXIÈME SÉRIE. - TOME 1 VOLUME JUBILAIRE 1912 - оа : а SÉ BRUXELLES ү FAR Au E DE LA Société : : JARDIN. ! BOTANIQUE | DE vius BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE BELGIQUE FONDÈE LE fe JUIN 1862 TOME Li DEUXIÈME SÉRIE. -- TOME 1 VOLUME JUBILAIRE 1912 Mo. Bot, 1973 den BRUXELLES AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ : JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT Re че, е Ce e RN TABLE DES MATIÈRES PAGES FASCICULE 1. Séance solennelle de la Société tenue à Bruxelles le 22 juin 1913. . . . 1 La Botanique en ен deem le dernier demi-siècle Geer [и раг А. COGNIAUX . : 6 Visite du Musée colonial de а et da l'Institut ба Léo Eo: 56 Conférence sur les aspects de la végétation au Congo . . . 58 Visite de l'Institut Е де duse du Jardin — et de T Ville de Gand. еа 217709 Visite de l'Institut Carnoy » spécialement da Шоны de Cytologie du Prof. Grégoire . e 63 Visite de FEEL, di Toe deren L 67 La cinquantième herborisation générale de 5 Société de Botanique de Belgique, Баг 10 MOTAI belge, par Je MARRE ; = = S 1.4 as , 7 769 Première herborisation générale, раг 1. PIRE =; . . . . . . . ; . 1 BbonsHon ds 2903035 jdn 49/2 . . . r lc. 8 Séance plénière à l'Hôtel de ville de Nieuport . à 95 184 Recherchés cytologiques sur le genre Amblystegium, par Éu. on FASCICULE 2. Pour la protection de la nature en Belgique, par J. Massarr. FASCICULE 3. Documents pour l'étude de la géo-botanique congolaise, par É. DE WiLDEMAN. SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE афа Séance générale solennelle de la Sociéte tenue le SAMEDI 22 JUIN 1912 | dans іа SALLE DE MARBRE DU PALAIS DES ACADÉMIES, à Bruxelles. La séance est ouverte à 10 heures précises sous la présidence de M. А. Cogniaux, président et membre fondateur de la Société, délégué de la « Reale Academia delle Scienze de Torino ». . А ses côtés prennent place M. E. Beckers, directeur général au Ministére des Sciences et des Arts, délégué par M. le Ministre des Sciences et des Arts; M. Bauwens, inspecteur général au Ministère de l'Agriculture, délégué par M. le Ministre de l'Agriculture et des Travaux publics; M. E. Coomans, trésorier et membre fondateur de la Société : M. le professeur Van Bambeke, membre fondateur de la Société et délégué de l'Académie des Sciences de Belgique, délégué de la « Sociedad Antonio Alzate », de Mexico; M. le professeur Malaise, membre fon- dateur de la Société, délégué de l'Académie des Sciences de Belgique; M. Ch. Buls, ancien bourgmestre de la ville de Bruxelles, membre fon- dateur de la Société; M. le professeur C.-Eg. Bertrand, de Lille, membre associé de la Société; M. le professeur Lutz, secrétaire général de la Société de botanique de France ; M. le Dr Trelease, ancien directeur du Jardin botanique de Saiut-Louis-Missouri, délégué de l'Académie de Saint-Louis; M. le professeur Géze, de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), délégué de l'Académie internationale de Géographie bota- nique; M. le professeur Éd. Verschaffelt, délégué de la « Nederlandsche Botanische Vereeniging »; M. le professeur Gravis, de Liége, délégué d de la Société royale des Sciences de Liége; M. le professeur Grégoire, de Louvain, délégué de la Société scientifique de Bruxelles, et M. É. De Wildeman, secrétaire général de la Société. Un grand nombre de membres de la Société avaient répondu à l'appel du Bureau, de nombreuses personnalités et des confré:es de Sociétés correspondantes avaient accepté l'invitation qui leur avait été lancée et étaient venus renforcer les rangs des auditeurs. En ouvrant la séance, M. le prof. Cogniaux souhaite la bienvenue - aux représentants des diverses sociétés correspondantes qui ont bien voulu envoyer à nos fétes jubilaires un ou plusieurs de leurs membres ; il remercie spécialement les délégués étrangers qui sont venus, de loin, présenter à la Société belge des congratulations. Le secrétaire général analyse sommairement la correspondance. M. le prof. Sommier, vice-président de la « Société de Botanique italienne », délégué par le conseil directeur de la Société, n'a pu se rendre à notre réunion et prie la Société d'accepter ses excuses. M. le prof. Tansley, de Londres, délégué par la « Linnaean Society », s'excuse пе de pouvoir se trouver à Bruxelles pour féliciter notre Société à l'occasion de son cinquantiéme anniversaire. M. le prof. Rob. Chodat, membre associé de notre Société, qui avait accepté la délégation de la « Société helvétique des sciences naturelles», a été, au dernier moment, empéché de partir pour Bruxelles; il prie la Société de bien vouloir excuser son absence aux séances et excursions, auxquelles il aurait vivement désiré assister. La « Société royale zoologique et malacologique de Belgique » avait délégué à nos fêtes M. K. Loppens, de Nieuport, qui, empêché d'assister а la réunion de ce jour, se fera un plaisir d'être des nôtres à l'excursion du dimanche 23. M. le Dr Heurtz, secrétaire de la « Société des Naturalistes luxem- bourgeois », nous envoie, au nom de la Société, ses plus vives félicitations et des vceux de prospérité, avec ses regrets de ne pouvoir se faire repré- senter à nos fétes. M. le D* J. Briquet, au nom de l'« Institut national genévois » et du « Conservatoire et Jardin botanique de Genéve », s'excuse de ne pouvoir participer à nos réunions et envoie, à l'occasion de notre session TET SET ONE ENT. зс E жү, cdi. E EDU ТА 3 extraordinaire, les vœux les plus chaleureux pour lés succès futurs de la Société de botanique de Belgique. Un télégramme de la « Société zurichoise de sciences naturelles » nous apporte des félicitations. Les Président et Secrétaire de la « Société belge de Géographie » nous félicitent par télégramme et nous envoient leurs vœux de prospérité. La « Deutsche Botanische Geselschaft », de Berlin, nous envoie par le fil ses voeux de bonheur à l'occasion de notre cinquantenaire. Un groupe de confrères de la Société botanique de France, réunis dans les Cévennes, nous envoient de Millan « Félicitations amicales et vœux ardents pour la prospérité de la Société (signé : Lhomme, Abbé Coste, Granel, Courchet, Lagarde, Davillard, Flahault). » MM. Wilczek, président, et Jaccard, secrétaire de la < Société vaudoise de sciences naturelles », de Lausaune, nous envoient par écrit leurs féli- citations, avec leur regret de ne pouvoir participer à nos réunions. M. le Président de la « Botanische Verein der Provinz Branden- burg », Prof. Koehne, nous adresse une longue lettre, que nous nous faisons un plaisir de transcrire ici, parce qu'elle rend un bel hommage à des fondateurs de notre Société. Dahlem, den 20" Juni 1912. An die « Société Royale de Botanique de Belgique», Zu Brüssel. Die «Société Royale de Botanique de Belgique » hat dem Botanischen Verein der Provinz Brandenburg die Ehre erwiesen, ihn zur Teilnahme an der Feier ihres fünfzigjährigen Bestehens einzuladen. Der Verein dankt der Gesellschaft ganz ergebenst fur diese Aufmerksamkeit ; da aber leider keiner seiner Mitglieder zum 22 Juni abkómmlich ist und dem Feste beiwohnen kann, so ist er gezwungen, der Gesellschaft nur schriftlich Glück zu wünschen. Seit vielen Jahren stehen beide Körperschaften in lebhaftem Verkehr.mit einander, einem Verkehr der seinen Ausdruck in erster 4 Linie durch den Austausch der beiderseitigen Vereinsschriften findet. Der Botanische Verein hat dadurch dauernd Gelegenheit gehabt, die Bestrebungen der Belgischen Gesellsschaft mit regem Interesse zu ver- folgen, die Tätigkeit beider Körperschaften berührt sich insofern besonders nahe als beide der floristischen Erforschung ihrer Heimat liebevolle Sorgfalt zu teil werden lassen, eine Seite der botanischen Tàtigkeit, die bei manchen Richtungen der Botanik nicht immer die gebührende Wertschatzung findet, obgleich ihre Wichtigkeit und Unent- behrlichkeit für eine vollständige Entfaltung der botanischen Erkenntnis auf allen ihren Gebieten auf der Hand liegt. Ausser diesen allgemeinen Beziehungen sind aber auch jeder zeit Mitglieder beider Gesellschaften persönlich dürch Bande der Freund- schaft mit einander verknüpft gewesen. Der unvergessliche François Crépin war mit unserem hochbetagten Ehrenpräsidenten Paul Ascherson eng befreundet, und auch der Unterzeichnete erinnert sich noch gern des Briefwechsels, in dem er von Crépin bei Rosenstudien wertvolle Finger- zeige erhielt. Der hochverehrte Präsident der Belgischen Gesellschaft, Herr Alfred Cogniaux hat eine hóchst umfassende und erfolgreiche Tätigkeit entfaltet für die Flora Brasiliensis, deren Leiter und Heraus- geber Ignaz Urban Mitglied des Botanischen Vereines ist. Die Zahl der - Beispiele für persönlichen Verkehr zwischen beiderseitigen Miegliedern liesse sich noch ansehlich vermehren. Der Botanische Verein der Provinz Brandenburg wird sich glücklich schätzen, auch ferner die engen Beziehungen aufrecht zu erhalten zu der « Société Royale de Botanique de Belgique», der zu ihrem Jubelfeste die herzlichsten und aufrichtigsten Glückwunsche darbringt. Die Hoffnung, dass die Gesellschaft auf allen von ihr gepflegten Gebieten mit demselben Erfolge wie in den verflossenen fünfzig Jahren weiterarbeiten und dass erihr an Wachstum, Blüte und Gedeihen nicht fehlen wird, wird sich, davon ist der Brandenburger Verein überzeugt, ohne weiterer erfüllen. Der Vorstand des Botanischen Vereins der Provinz Brandenburg, E. Коенме. 5 Plusieurs de nos membres associés nous ont envoyé par lettre des félicitations; nous citerons : Prof. J. Briquet, Genève; Prof. Dr Goebel, Munich; Prof. Eug. Warming, Kopenhagen; Prof. L. Guignard, Paris; Prof. C. Flahault, Montpellier ; Prof. Radlkofer, Munich у Prot. S.-H. Vines, Oxford ; Prof. Ad. Engler, Dahlem-Steglitz (Berlin) ; Prof. C. Schröter, Zurich. Un grand nombre de membres effectifs de notre Société et plusieurs invités belges n'ayant pu se rendre à Bruxelles nous ont envoyé par écrit leurs excuses avec leurs félicitations; nous ne croyons pas nécessaire de reproduire ici la longue liste de leurs noms. Le Président prend ensuite la parole pour exposer les progrés de la botanique en Belgique pendant ces cinquante dernières années. LA BOTANIQUE EN BELGIQUE PENDANT LE DERNIER DEMI-SIÈCLE (1862-1912) Discours prononcé le 23 juin 1912, à la séance solennelle d'ouverture des fêtes jubilaires de la Société royale de Botanique de Belgique par ALFRED COGNIAUX, Président de la Société. La fête jubilaire qui nous réunit aujourd'hui pour célébrer le 50* anniversaire de la fondation de la Société royale de Botanique de Belgique, nous fournit une occasion propice pour jeter un regard en arrière et examiner le chemin parcouru, ainsi que les progrès réalisés par les botanistes belges pendant ce demi-siècle. En ouvrant notre première séance publique à Nieuport, le 6 juil- let 1862, notre président d'alors, l'illustre et vénéré BARTHELEMY DU MoRTIER, à jugé convenable d'inaugurer nos travaux par un discours magistral dans lequel il passa en revue « les services rendus par les Belges à la Botanique ». (1) Je suis trés loin d'avoir son éloquence pour continuer son œuvre ; mais la tâche m'est imposée à la fois par mes fonctions de président et par mes confréres. Je dois bien m'exécuter en réclamant toute votre indulgence. Faisons d'abord l'historique de notre Société au point de vue admi- nistratif. Ce sujet a déjà été traité à diverses reprises, notamment en 1879 par FÉrix MULLER, le premier successeur de B. Du Mortier à la présidence (Bull. XVIII, pp. 87-98), et en 1887 par le comte Oswarp DE KERCHOVE DE DENTERGHEM, lors de notre jubilé de vingt-cinq années (4) Bulletin, ï, pp. 4-33. - i d'existence (Bull. XXVI, pp. 131-149). J'ai à résumer leur historique, en y ajoutant, cà et là, quelques détails, et à le compléter pour les vingt- cinq années suivantes. Comme on le sait, l'idée premiére de la formation d'une Société botanique est due à trois jeunes botanistes : KARL GRÜN et A. JOLY, étudiants à l'université de Bruxelles, et ALFRED WESMAEL, alors répéti- teur de botanique à l'École d'horticulture de l'État, à Vilvorde. lls provoquérent la réunion d'un certain nombre de botanistes à l'établisse- ment géographique Van der Maelen, au mois de mai 1862, dans laquelle il fut décidé de convoquer une assemblée générale le 1*" juin suivant (1). Cette assemblée générale constitua d'abord son bureau comme suit : с 4 Président : B. Du Mortier. Président honoraire : Jean Kickx. Vice-présidents : Eugène Coemans, G. Westendorp. Secrétaire : Louis Piré. Trésorier : Léon Coomans. Conservateur des collections : J.-E. Bommer. Conseillers : F. Crépin, N. Funck, F. Muller, Éd. Morren, A. Wesmael. Elle « délibéra et adopta » ensuite ses statuts, formés de onze arti- cles, et arréta une liste provisoire des membres effectifs de la Société, comprenant 69 noms; elle décida que « cette liste restera ouverte jus- qu'au jour de l'assemblée générale, qui aura lieu à Nieuport le 5 juillet prochain ». Elle nomma aussi ses trois premiers membres associés, qui étaient Desmazrëres et M'* M.-A. Lrserr, les célèbres cryptogamistes, ainsi que DUVIGNEAUD, président du Conseil d'administration de la Société royale d'horticulture de Bruxelles, société qui nous accordait l'hospita- lité au Jardin botanique. Jusqu'à ce moment, l'existence de la Société n'était connue que des professeurs de botanique et d'un petit nombre d'amateurs. Elle fut révélée au public par des notes insérées dans les journaux quotidiens, et bientôt vingt-trois nouveaux adhérents se firent inscrire pour en faire partie; (1) La circulaire convoquant à celte assemblée générale portait seulement les signatures de Karl Grün et Alfred Wesmael. 8 de sorte que la liste définitive, arrêtée avant la séance de juillet, comptait quatre-vingt-douze membres effectifs (1), outre les trois membres associés nommés le 1° juin. Cependant, l'un des trois, Desmazières, était mort le 24 juin, ainsi que nous l'apprit à la séance du 6 juillet l'abbé Eugène Coemans, qui fut appelé à son lit de mort (2). Quoique cette liste défini- tive ne soit pas datée, elle montre l'état de la Société à la fin de juin, puisque le nom de Desmaziéres y figure encore et qu'on n'y trouve pas les noms des vingt et un membres associés qui furent nommés à la séance du 6 juillet (3). Une addition à la liste des membres parut avec le Bulletin de la séance de décembre; elle comprend 15 membres effectifs et 23 membres associés, 21 de ceux-ci nommés le 6 juillet et 2 le 7 décembre; de sorte qu'à la fin de l'année 1862, notre Société comptait 107 membres effectifs et 25 membres associés. Pendant les années suivantes, le nombre des membres effectifs s'accrut régulièrement, de telle sorte qu'il y a vingt-cinq à trente ans, il dépassait notablement 200; mais, depuis lors, il diminua peu à peu, au point d'étre réduit actuellement à 114. Cette diminution notable n’est certainement pas due à un relâchement d'activité de la Société, car c'est le contraire qui existe : son Bulletin n'a pas diminué d'importance; des réunions intimes fróquentes ont été orga- nisées; des sections de bryologie et de géographie botanique ont été créées; ses échanges de publications, qui, en 1879, se faisaient avec 72 sociétés savantes et 10 revues scientifiques, se font aujourd'hui avec 286 académies, instituts botaniques et sociétés savantes. Elle nous semble plutôt pouvoir être attribuée au perfectionnement des études dans l’enseignement supérieur, qui, depuis une trentaine d'années, sont devenues beaucoup plus pratiques. Toutes nos Universités, ainsi que l'Institut agricole de Gembloux, possédent maintenant un labo- (4) Je erois inutile de reproduire ici cette liste définitive, puisqu'elle a paru avec le n^ 1 du Bulletin et figure ainsi dans notre t. 4°, mais voici les noms des 23 nouveaux adhérents qui s'y trouvent et ne sont pas sur la liste provisoire : MM. Fr. Baesen, Ch. Baguet, l'abbé Joseph Barbier, J. ВеПегосће, C. Broquet, Ch.Buls, A. Cogniaux, Mie Z. de Knyff, MM. 0. Destrée, Cl. Determe, le baron А. Geelhand, Ch. Gilbert, F. Hanon, A. Houzé, A. Joly, M. Martens, Polis, J. Putzeys, Eug. Rodigas, F. Rodigas, H. Ronday, l'abbé V. Sauvage, L. Toussaint. (2) Voir Bulletin, I, p. 102. (3) Loc. cit., p. 101. 9 ratoire de botanique, oü les étudiants sont initiés aux travaux d'ana- tomie et de physiologie, qu'ils poursuivent ensuite, en négligeant plus ou moins la phytographie ou la géographie botanique, plus spécialement cultivées par les membres de notre Société. Parmi les 92 membres fondateurs, il en reste actuellement six en vie : Сн. Burs, F. CAMPION, А. CoGNIAUx, L. Coomans, C. MALAISE et CH. VAN BAMBEKE. Avant d'aller plus loin, notons un petit détail historique : jusqu'au 25 juin 1862, date de la convocation à la réunion de Nieuport (1), la Société portait le titre de Société Belge de Botanique; c'est à la suite de la séance du 6 juillet qu'elle prit officiellement la dénomination de Société royale de Botanique de Bel; ique. Les statuts primitifs de la Société ont été modifiós à diverses reprises : 2 décembre 1866; 5 mai 1867 (nouveaux, 20 articles); (4; Plusieurs de nos confrères nous ont exprimé le désir de voir reproduire cette convo- cation; la voici : société BELGE Bruxelles, le 25 juin 1862. . DE BOTANIQUE Les lettres doivent être adressées au ire, rue d'Orléans, 15. =x MONSIEUR ET CHER CONFRÈRE, Conformément à la décision prise dans la séance du 1er juin dernier, l'herborisation de la Société Belge de Botanique aura lieu les 5, 6 et 7 juillet prochain, dans les dunes de la Flandre occidentale. L'assemblée générale a décidé que nous nous réunirions le samedi 5, à midi, au Pavillon des Dunes, à Ostende, pour nous rendre à Nieuport, oü se tiendra, le lendemain, la séance extraordinaire prescrite par l’article 6 des statuts. M. le Ministre des Travaux Publics a bien voulu favoriser cette excursion scienti- fique, en accordant aux membres qui y prendront part, le voyage à prix réduit sur les che- mins de fer de l'État. En conséquence, nous vous prions de nous faire connaitre avant mardi 1*r juillet, si votre intention est d'assister à l'herborisation, afin que nous puissions prendre les mesures nécessaires pour vous assurer la jouissance de la faveur qui nous est ` accordée. Veuillez agréer, Monsieur et cher Confrère, l'expression de nos sentiments les plus distingués. Le Secrétaire, Le Président, Louis PiRÉ. B. DUMORTIER. 10 ler décembre 1878 (nouveaux, 35 articles\; 7 décembre 1884; 3 dé- cembre1893; 2 décembre 1901 (nouveaux, 35 articles); 7 décembre 1908. En ce qui concerne spécialement le bureau de la Société, les prin- cipales modifications furent : en 1866, le secrétariat est divisé en secré- taire général et secrétaire des publications; le conservateur des collections est supprimé et ses fonctions réunies à celles du secrétaire général. En 1878, on ne conserve qu'un seul secrétaire; le président, élu pour un an, n'est plus immédiatement rééligible (1). En 1893, le président est élu pour deux ans. En 1901, le secrétaire prend le titre de secrétaire général. En 1908, au secrétaire général sont adjoints un secrétaire des publica- tions et un bibliothécaire. Les présidents furent successivement : B-.C. Du Mortier, de 1862 à sa mort, en 1878; F. Muller, 1879; J.-J. Kickx, 1880; Louis Piré, 1881; Ed. Martens, 1882; J.-E. Bommer, 1883; J.-J. Kickx, 1884; Ed. Martens, 1885; Él. Marchal, 1886; J.-J. Kickx, 1887; J.-E. Bom- mer, 1888; comte O. de Kerchove de Denterghem, 1889; L. Errera, 1890; A. Gravis, 1891; A. Wesmael, 1892; Ém. Rodigas, 1893; Ch. Van Bambeke, 1894-05; Él. Marchal, 1896-97 ; Th. Durand, 1898- 1899; A. Cogniaux, 1900-01; J. Massart, 1902-03; A. Gravis, 1904-05; J. Chalon, 1906-07; Ch. Bommer, 1908-09; É. De Wildeman, 1910-11; A. Cogniaux, pour 1912-13. Nous avons dit plus haut qu'à la fondation de la Société, J. Kickx fut nommé président honoraire; le 2 décembre 1901, lorsque l'état de la santé de Fr. Crépin l'obligea à résilier ses fonctions de secrétaire, il fut acclamé président d'honneur; aprés sa mort, et la perte prématurée de Léo Errera, tous deux recurent le titre de membres perpéluels, en raison des services éminents qu'ils ont rendus à la Société. Le secrétariat a subi également une série de vicissitudes résultant généralement des modifications apportées à nos statuts : Du 1 juin 1862 au 2 décembre 1866 : secrétaire L. Piré. Du 2 décembre 1866 au 6 décembre 1874 : secrétaire général J.-É. Bommer; secrétaire des publications F. Crépin. Du 6 décembre 1874 au 1° décembre 1878 : secrétaire général F. Crépin; secrétaire des publications A. Cogniaux. (a) En raison des services exceptionnels rendus par Du Mortier à la Société, celle-ci avait le devoir de lui conserver la présidence jusqu'à sa mort. 11 Du 1* décembre 1878 au 2 décembre 1901 : secrétaire F. Crépin. Du 2 décembre 1901 à 1912 : secrétaire général Th. Durand. Du 1” décembre 1908 au 5 décembre 1909 : secrétaire des publica- tions J. Chalon. Depuis le 1” décembre 1908 : bibliothécaire P. Van Aerdschot. Depuis le 5 décembre 1909 : secrétaire des publications A. Cogniaux. Depuis le 1° mai 1912 : É. De Wildeman secrétaire général. Le trésorier. — Depuis la fondation de la Société botanique, nous avons la chance d'avoir comme trésorier Léon Coomans, dont le dévoue- ment à la Société n'a jamais fait défaut. Nous célébrons donc aujour- d'hui son jubilé de cinquante ans de fonctions, et malgré ses 82 ans bien sonnés, si nous considérons sa verte vieillesse, rien n'empéche d'espérer que dans vingt-cinq ans, notre Société pourra célébrer un nouveau jubilé de notre ami. * y — Avant d'aborder la revue des travaux botaniques effectués en Bel- gique pendant les cinquante dernières années, voyons dans quelles condi- tions se trouvaient les travailleurs. Depuis de longues années, l'étude de la botanique était fort délaissée chez nous, et les quelques amateurs n'avaient à leur disposition pour se guider que des ouvrages anciens ou très imparfaits, lorsqu'il en parut successivement deux de grand mérite. Le premier, en 1855, fut la Flore de Namur du Rév. Père Bgrrywck, très utile pour l'étude de la végétation de la partie méridionale de notre pays et que je cite avec plaisir, car ce fut mon premier guide, si clair que sans secours étranger je parvins à déter- miner exactement les plantes de la région que j’habitais. Le second, le Manuel de la Flore de Belgique, par FRANÇOIS Crépin (1860), rendait pos- sible la détermination de toutes les plantes de notre pays et donnait leur dispersion avec autant de précision que les explorations faites jusqu'à cette date permettaient de le faire (1). Ces deux ouvrages contribuèrent considérablement au réveil des (1) Une seconde édition du Manuel de Crépin, considérablement augmentée, enrichie d'une foule de notes critiques, qui ont été supprimées plus tard, parut en 4866; trois autres datent de 1874, 1882 et 1885. 1° études botaniques qui eut lieu à cette époque; la Société botanique fut fondée, et elle eut la chance de pouvoir placer à sa tête BARTHÉLEMY Du Mortier. De 1822 à 1835, ce savant avait publié une série d'ouvrages de botanique et de zoologie de grand mérite, qui lui avaient fait une réputa- tion européenne; mais absorbé par la politique, il avait abandonné presque complètement ses travaux scientifiques. À l'appel de notre Société en voie de formation, il revint à ses pre- mières amours ; il s'empressa d’accourir, et se dévoua corps et âme à la prospérité de la nouvelle Société. Mais à cette époque, les études n’étaient pas faciles pour les amateurs de botanique : l'État ne possédait pas de Jardin botanique; il n'existait ni bibliothèque botanique ni herbier à la disposition du public. On devait presque se borner à l’étude de notre Йоге; ce qui explique ce paragraphe du premier article des statuts de la Société : « Son but étant surtout de rassembler et d'étudier les matériaux de la Flore du pays, elle forme à cet effet des collections botaniques et publie un bulletin, » En 1870, une double circonstance favorable se présenta : le célèbre botaniste bavarois von Marrivs, le fondateur de la colossale Flora Bra- siliensis alors en voie de publication depuis 1840, venait de mourir, et son trés riche herbier était offert en vente, en méme temps que la disso- lution de la Société Royale d’ Horticulture de Belgique obligeait cette Société à vendre le Jardin Botanique de Bruxelles, qui était sa propriété. Après une lutte acharnée, dont J.-É. BoMMER nous a retracé toutes les péripéties (1), В.-С. Dr Mortier, grâce à son éloquence, à son extrême énergie et à sa grande influence politique, parvint à obtenir du Gouvernement et des Chambres belges, l'achat de l'herbier de vox MAR- TIUS pour 32,000 francs, et du Jardin botanique pour un million. А l'herbier de von Martius, vinrent s'ajouter celui que la Société d'Horticul- ture possédait déjà, ceux de Lejeune, M™ Libert, Westendorp, l'abbé Coemans, le comte Alf. de Limminghe, le baron Oscar de Dieudonné (base de notre herbier d'Europe), Du Mortier, Crépin (les Roses seules forment environ 600 paquets), et divers autres, auxquels sont venues s'adjoindre les trés riches collections rapportées du Congo, et les collec- tions de notre Société elles-mêmes. Aujourd'hui, notre herbier national compte comme l'un des plus importants de toute l'Europe ; tout mono- (4) Voir Bulletin, IX, 1810, pp. 448-455. ba ы D She суб экш AC RE eV PRENS: ы ы TUS M Ut 13 graphe de n'importe quel pays, désireux de faire un travail complet, ne peut se dispenser de le consulter. Mais Du Mortier n'était pas au bout des luttes : le personnel scienti- fique du Jardin se bornait d'abord à un conservateur ff. de directeur, et à un aide chargé de l'étude et du classement des plantes vivantes ; en 1872, il obtint que le Ministre del'Intérieur présente aux Chambresunedemande d'un crédit pour la nomination d'un second aide chargé du classement et de la conservation des herbiers. La lutte fut vive. Bouvier, Représentant de Virton, termina son discours d'opposition en ces termes : « Enfin je ne m'oppose plus à la nomination d'un empoisonneur adjoint au Jardin botanique; mais qu'on ne vienne pas avec une nouvelle demande de crédit, je ne la voterai pas. » Cela peint l'état des esprits à cette époque ; mais enfin la fougueuse éloquence de Du Mortier l'emporta. Plus tard, il obtint méme une augmentation notable du personnel ; par la suite, celui- ci fut enfin porté au complet ; mais malheureusement, dans ces dernières années, la mort et diverses autres causes ont creusé, dans ce personnel d'élite, de nombreux vides qu'il sera peut-étre difficile de combler actuel- lement. Des améliorations de tous genres furent, apportées aux diverses installations ; toutes les collections furent considérablement augmen- tées (1), spécialement la bibliothéque, qui était extrémement pauvre les premiéres années (2) et qui aujourd'hui peut étre rangée parmi les plus riches, comme on peut en juger par la première partie du catalogue publié l'année derniére et contenant la liste des périodiques (3). La bibliothéque spéciale de notre Société y est fondue et elle ` fournit un appoint important, car outre les ouvrages qui lui sont offerts, elle échange ses publications avec 286 Académies, Instituts botaniques et Sociétés savantes. Pour aider les botanistes inexpérimentés et pour faciliter leurs ira- vaux, plusieurs guides de grand: mérite ont été publiés en Belgique pen- (4) Voir, entre autres, pour les plantes de serre chaude, Liste des plantes cultivées dans les serres chaudes et coloniales du Jardin botanique de l'État à Bruxelles, par Louis GENTIL. Un vol. de 196 p. et 2 pl. ; 1907. Cette liste comprend 3,90 ! espèces et de nombreuses variétés. (2) Voir la notice de A. CoGNiAUX, Des ressources bibliographiques dont les botanistes dispo- sent en Belgique (Bull. XII, 1873. pp. 147-166). (3) Catalogue de la Bibliothèque collective réunie au Jardin botanique de l' Etat à Bruxelles, dressé par P. VAN AERDSCHOT. — I. Publications périodiques, etc. Un vol. £r., in-8° de 4-XXXIII-959 p. ; 1941. 14 dant la période qui nous occupe. Les principaux ont pour auteurs H. Van Heurck, Fr. Crépin, J.-B. Carnoy et J. Chalon (1). D'ailleurs, l'herborisation en commun que la Société doit organiser chaque année, d'après ses statuts, est une excellente leçon pratique pour les amateurs débutants. Ces herborisations annuelles se sont faites dans tous les cantons intéressants du pays au point de vue de leur flore spéciale. Elles ont même souvent franchi nos frontières. Ainsi nous som- mes allés en Hollande en 1865(Campine et environs de Maestricht), 1868 (le littoral jusqu'en Zélande), 1874 (le nord de la Flandre orientale et vers Terneuzen) et 1876 (environs de Maestricht) ; en Allemagne en 1866 (Hautes-Fagnes et Malmedy), 1871 (Verviers, Theux, Eupen), 1872 (l'Eifel, environs de Gerolstein), 1879 (vallées du Rhin et de la Nahe) et 1896 (Malmedy et Montjoie); dans le Grand-Duché de Luxembourg en 1869, 1875 et 1893 (cette derniére herborisation en commun avec la Société botanique du Grand-Duché, qui fétait son 25те anniversaire) ; en France en 1867 (vallée dela Meuse jusque Givet), 1882 (environs de Vireux et de Mariembourg), 1883 (Virton, Vance, Montmédy), 1885 (Ar- dennes françaises, avec la Société botanique de France) et 1904 (Arden- nes françaises vers Monthermé, avec la Société d'Histoire naturelle des Ardennes). Nous avons même poussé jusqu'en Swsse еп 1894 (environs de Genéve et Valais), unis aux Sociétés botaniques de France et de Suisse, pour féter le centenaire de la fondation de l'Herbier de Candolle. D'un autre cóté, nous avons eu aussi parfois le plaisir de recevoir des consceurs des pays voisins : en 1873, nous nous sommes joints à la Société botanique de France, qui tenait sa session extraordinaire en Delgique, pour explorer la Campine et les environs de Rochefort et Han- sur-Lesse ; en 1888, nous avons refait avec la Société botanique du Grand- Duché de Luxembourg, l'exploration des environs de Rochefort ; enfin en 1903, nous avons pris en commun avec la Société botanique des Pays- Bas, comme centre de notre herborisation, les environs de Genck (Limbourg). Pour compléter l'exposé de nos rapports officiels avec les botanistes (1) H. VAN Heurck. Le microscope ; sa construction, son maniement et son application aux études d'anatomie végétale. 4 éditions : 1865, 1869, 1878, 1894. FR. CRÉPIN, Guide du botaniste en Belgique ; 1878. J.-B. Carnoy, Manuel de mieroscopie ; 1880. J. CHALON, Notes de botanique expérimentale ; 1897; ge édit. 1901, 15 étrangers, ajoutons qu'en 1887, lorsque noire Société célébra le premier quart de siècle de son existence, plusieurs Sociétés étrangères eurent l'aimable attention de nous envoyer des délégués pour assister à nos fétes. En 1910, nous avons eu l'honneur de recevoir un grand nombre des plus illustres botanistes de notre époque, à l’occasion du III Congrès international de Botanique, qui avait choisi pour siège Bruxelles. L'orga- nisation de ce Congrès avait été confiée à un comité de botanistes belges ayant pour présidents le baron DE Moreau et TH. DURAND et pour secré- taire général É. DE WILDEMAN. On voit par ce qui précède que les botanistes belges ont actuellement les moyens matériels utiles pour poursuivre leurs études. Ils ont aussi comme encouragement, outre des prix occasionnels, attribués à des ques- tions posées par notre Académie royale ou des Sociétés scientifiques, des prix permanents, décernés à des époques déterminées, qui sont : Prix Crépin, de 300 francs, décerné tous les trois ans par notre Société, pour l’encouragement à l'étude de la botanique, spécialement de la flore belge. Lauréats en 1895, Ém. Ок WILDEMAN (Flore des Algues de Belgique); 1898, Ém. De WILDEMAN et Тн. Duran (Prodrome de la Flore belge); 1903, H. MicuggELs et A. Ton@Ler; 1906, A. MANSION (Travaux sur les Hépatiques); 1911, A. VERHULST et Mme H. ScHOUTE- DEN- WÉRY. Prix Léo Errera, de 1,000 francs, décerné tous les trois ans par notre Société, pour travaux d'anatomie, d'embryologie ou de physiologie végétale, décerné pour la seconde période à H. MicHkELs et à Eug et MILE MARCHAL. Prix Errera, de 1,800 francs, décerné tous les trois ans par notre Académie royale, pour travaux de biologie générale. Non encore décerné pour la botanique. Prix Ет. Laurent, de 900 francs, décerné tous les deux ans par l'Académie royale, alternativement pour étude de la flore ou des produc- tions végétales du Congo et pour autres travaux botaniques. Lauréats pour 1907-08, M'* Hérève et Тнќорнпк DURAND (Sylloge Florae Congo- 16 lanae) ; pour 1909-10, J. Massart (Esquisse de la géographie botanique de la Belgique). : Prix décennal institué par le Gouvernement pour les sciences botaniques (5,000 francs). Lauréats pour la première période (1889-98) Aurr. CoGniaux; pour la seconde (1899-1908) JEAN MASSART. Revue des principaux travaux botaniques publiés en Belgique ou par des Belges, depuis 1862. Comme conséquence de la situation exposée plus haut, on comprend que les travaux des membres de notre Société ont dü d'abord avoir pour but de répondre à l'article 1” de nos statuts : < surtout rassembler et étudier les matériaux de la flore de notre pays ». On commença par s'occuper principalement des phanérogames indigènes, puis des crypto- games de notre pays; vinrent ensuite les plantes exotiques, la paléontolo- gie végétale, l'anatomie, la physiologie, etc.; aussi le premier article des statuts de 1878 porte-t-il uniquement, quant au but de la Société : « Elle s'occupe de toutes les branches de la botanique. » Je n'essaierai pas de vous énumérer en détail tous les travaux publiés par les botanistes belges pendant ces cinquante dernières années, et je dois bien me borner à vous signaler ici les principaux. Les tables géné- rales des 49 volumes de notre Bulletin formert à elles seules deux volumes : le premier, pour les travaux des vingt-cinq premières années, раг TH. DURAND, n'a pas moins de 364 pages; le second, pour les vingt- cinq années suivantes, préparé par P. VAN AERDSCHOT, ne sera sans doute pas moindre. Et cependant de nombreux et importants travaux dus à nos compatriotes ont paru en dehors de notre Bulletin, tant en Belgique qu'à l'étranger, et je ne puis les passer sous silence, d'autant plus que la plu- part ont été préparés ou complétés par des notes insérées dans nos publi- cations. Passons maintenant en revue les principaux de ces travaux. I. — Phytographie. A. — FLORE BELGE. I.— Plantes vivantes. E a) Phanérogames (et Cryptogames supérieures). — Les notices rela- _ tives à la dispersion locale des espéces, à des récits d'herborisations ou de voyages, comme aussi à des descriptions d'espèces et variétés nouvelles, rares ou litigieuses, sont extrêmement nombreuses, et lear énumération . serait trop fastidieuse. On trouvera la liste de celles qui ont paru jusqu'à — la fin de 1905, dressée раг É. Dg У/п.рЕмА+, dans le volume I du Pro- drome de la Flore Belge, pp. 39 à 57. Plusieurs botanistes ont cherché à favoriser les études en publiant des exsiccata de plantes; ce sont VAN HEURCK et MARTINIS, WESMAEL, VAN HAESENDONCK, THIELENS et Devos, CoaNiAUX et MARCHAL. à Certaines régions du pays, plus ou moins bien explorées, ont leur Flore particulière, telles que celles du Centre de la Belgique par PrRÉ et MULLER, de Fraipont et environs par MICHEL, de Verviers par Fonsny et CoLLARD, des provinces de Namur et Luxembourg par le Rév. P. Paque. Plusieurs genres ont méme fait l'objet de monographies spéciales (1). Mais une . Flore descriptive des Phanérogames de Belgique reste à composer. Du MORTIER, qui en avait publié le Prodrome en 1827, avait entrepris de la faire; son manuscrit, constamment tenu à jour, était complétement mis . enordre; les arrangements avec l'éditeur étaient pris, l'ouvrage, qui (4) B. Dv MortER. Genres Salix (1862), Batrachium (1863), Rubus (1863), Rosa (1867), Michelaria (1868), Elatine (1873). ALF. WEsMAEL. Betula (1863), Salix (1864). CH. STRAIL. Mentha (1864, 1887). J. Kickx. Renonculacées du littoral belge (1865). 3 FR. CRÉPIN. Rosa (1866... 1896). E D.-A. VAN BASTELAER. Rumex de la section Lapathum (1867). AP. HARDY. Elatine (1872). ARM. THIELENS. Orchidées de la Belgique et du Grand-Duché de Luxembourg (1873). Тн. DURAND. Mentha (1873), Rubus (1889, 1891). CL. AIGRET. Rosa (1908). H. SUDRE. Rubus (1909), "Ke Te ATE r PE a jS eR et a d T E ЧР ur d. abi e WART E \ * 18 devait former deux gros volumes, était mis en souscription au printemps 1878, lorsque la mort vint brusquement frapper son auteur le 9 juillet suivant, et le manuscrit resta dans les cartons. Depuis lors, quelques Flores classiques seulement virent le jour. b) Cryptogames. — L'étude des Cryptogames offre des difficultés spéciales et leur détermination exige très souvent l'emploi du micros- cope. C'est pour cette partie surtout que la création de notre Société a été particulièrement utile, en facilitant les échanges entre ses membres et en leur prodiguant de précieux encouragements. Heureusement peu de temps après la formation de notre Société, en 1867, parut un ouvrage de haute valeur, qui put servir de guide pour tous les groupes de Cryptogames : c'est la Flore cryplogamique des Flandres, formant deux gros volumes, ceuvre posthumé de JEAN Kirckx. Tous les groupes de cryptogames eurent alors des adeptes. Quelques collections de plantes en nature furent aussi publiées pour aider à la détermination de ces plantes inférieures. Ce sont celles des Cladonia par l'abbé CogwANs, des Mousses et Hépatiques del'Ardenne par ` DELOGNE et Graver, des Mousses раг L. Piré, des Mousses et Hépatiques de Belgique par Graver et des Diatomées par DELOGNE. 1° Les Mousses (1). — Un coup d'œil rétrospectif sur les recherches effectuées en bryologie dans la première moitié du siècle dernier nous montre que cette partie de la cryptogamie était très peu cultivée. Il faut arriver vers 1867, pour constater l'existence de recherches méthodiques actives et fructueuses. C'est alors que Louis PIRE, notre premier bryologue, rassemble et groupe systématiquement les matériaux épars, dans une série de notices publiées par notre Bulletin de 1868 à 1871. Ces documents font clairement ressortir toute l’étendue des vides à combler dans l'étude des mousses belges. Piré fait bientôt de nombreux adeptes à la bryologie. Aussi des listes de découvertes répondent à ses encouragements. A la méme époque, deux botanistes ardennais, DELOGNE et GRAVET, (4) D'après les notes communiquées par M. ur MARCHAL. 19 nous révèlent de copieuses séries d'espèces nouvelles pour la flore; ils publient de beaux exsiccata et, en 1883, Delogne édite la Flore des Mousses de la Belgique. Celle-ci facilita considérablement l'étude de la bryologie et des amateurs ardents surgirent encore de différents points du pays. Aussi, en 1903, grâce à l'initiative de MM. MASSART, DURAND et MANSION, une Section de bryologie est créée au sein de notre Société. Des herborisations spéciales sont organisées, le confrère Mansion en a la direction. Les résultats obtenus étaient des plus encourageants. Malheu- = reusement la mort de celui qui en était l'âme arrêta brusquement ce bel élan : Mansion disparu, la section de bryologie s'effondra et ses adeptes E tombérent dans l'isolement et l'inertie. Il y a un siécle on mentionnait 28 espéces de mousses en Belgique; actuellement, leur nombre atteint 485 espéces environ. 2° Les Hépatiques. — Ce groupe a été l'objet de peu de travaux. ` Mentionnons le Catalogue pour servir d'introduction à une monographie des Hépatiques de Belgique, publié en 1872 par ALFRED CoGNIAUx, et surtout l'importante Flore des Hépatiques de Belgique, par ARTHUR : MANSION, qui a paru en 1905 et 1908. 3° Les Lichens. — Longtemps après la publication de la Flore de J. Kickx (1867), l'étude des Lichens fut à peu prés délaissée chez nous; . ce n'est qu'accessoirement que quelques notes sur ces plantes parurent … çà et là. Entre 1888 et 1901 cependant, un certain nombre d'amateurs les recherchérent activement. En 1891, Dens et PrETQUIN publiérent un _ Catalogue des Lichens belges, énumérant 113 espéces et leurs variétés, Dix ans plus tard, en 1901, CLÉMENT AIGRET nous donnait la mono- E graphie des Cladonia de Belgique, genre trés difficile et dont les espéces - sont extraordinairement polymorphes. 4* Les Champignons (1). — Quand, en 1862, fut fondée la Société de Botanique de Belgique, ceux de ses membres qui comptaient se livrer - à l'étude de la Mycologie allaient trouver le terrain tout préparé. JEAN (1) Article rédigé d'aprés les renseignements communiqués par M. Ch. Van Bambeke. 20 Kickx, vrai fondateur de la Flore cryptogamique de notre pays, après avoir débuté par la Flore cryptogamique des environs de Louvain, venait de publier ses Recherches pour servir à la flore cryptogamique des Flandres (1841-1855), prélude de la Flore cryptogamique des Flandres, qui vit le jour en 1867. A cóté des travaux du maitre vinrent se ranger ceux de WESTENDORP (1845-1861), de LgBvRToN (1852), du Père BEL- LYNCK (1852), d'ALFRED DE Ілмміхоне (1857) et de l'abbé EucExE CoE- MANS, dont les belles recherches sur les champignons inférieurs avaient attiré l'attention des mycologues.. Si on parcourt les volumes du Bulletin parus depuis l'origine de la Société, dans le but d'y relever les travaux ressortissant à la Mycologie, on constate que ces travaux y occupent une place trés importante. Nom- breux sont ceux de nos membres ou collaborateurs qui ont choisi cette branche de la cryptogamie comme but de leurs recherches. En procé- dant par ordre de dates, nous renconirons les noms d'Eug. Coemans, d'Éd. Martens, de G.-D. Westendorp, de G. Aubert, de J.-B. Carnoy, du comte Victor Trévisan de Saint-Léon, de Mesdames É. Bommer et M. Rousseau, de C.-H. Delogne, de Roumeguére, d'Élie Marchal, d'Ém. Laurent, de V. Mouton, de E. Páque, de Ch. Van Bambeke, d'Alfred De Wévre, de G. de Lagerheim, d'É. De Wildeman, de P.-A. Saccardo, d'Hyac. van der Haeghen, de I. Bresadola, Ёт. Mar- chal, d'H. Kufferath. Plusieurs de ces noms reparaissent d'ailleurs à différentes reprises, et trop souvent, hélas! leur disparition s'explique par | la mort prématurée des auteurs qui les portaient. Pour les Botanistes qui se proposaient de faire de la Mycologie leur étude de prédilection, deux voies principales étaient ouvertes : l'une con- duisant à la systématique, l'autre à la biologie. Toutefois les travaux . mycologiques que renferme le Bulletin ne se prétent guére à une clas sification rigoureuse; en effet, à côté de ceux de systématique et de bio- logie, il en est qui, gráce à l'intime connexion entre les caractéres mor- phologiques et les propriétés biologiques, occupent en quelque sorte une position intermédiaire entre la systématique et la biologie. Travaux de systématique. — Ils l'emportent, au point de vue du nombre, sur ceux de biologie. On doit y ranger ceux d'Éd. Martens, de G.-D. Westendorp,de G. Aubert, de М" E, Bommer et M. Rousseau, de C.-H. Delogne, la majeure partie de ceux d'Él. Marchal, une note ny TOME i mam emm ARRETE ў t b Ë $ 21 d'Ém. Laurent, les travaux de V. Mouton, la plupart de ceux de E. Pâque, ceux de Saccardo et de I. Bresadola, de G. Lagerheim, une partie de ceux de Ch. Van Bambeke. / Dans le premier volume du Bulletin (1862), En. MARTENS а fait paraître une note sur Gomphidius glutmosus Fr. — A G.-D. WESTENDORP, dont les recherches ont grandement contribué à faire connaître notre Flore mycologique, notamment en ce qui concerne les espèces microsco- piques, nous devons : Notices sur quelques espéces nouvelles ou inédites pour la flore belge, parues dans le tome II du Bulletin, et une communi- cation intitulée : Sur une excursion cryptogamique à Blankenberghe et _ sur quelques Cryptogames nouvelles ou inédites pour la flore belge, insé- rée dans le tome V. — Le tome IV renferme un travail de G. AUBERT : | Catalogue des Cryplogames récoltées aux environs de Louette-Saint- Pierre. Mme E. Bommer et M. Rousseau, dont l’œuvre occupe une place considérable dans le Bulletin, nous ont fourni, dès 1879 (tome XVIIT), . leCatalogue des Champignons observés aux environs de Bruxelles ; puis, . en 1884 (tome XXII), l'excellente Florule mycologique des environs de ` Bruxelles. Trois autres travaux de ces savants, portant pour titre : Contri- | bution à la Flore mycologique de Belgique, parurent successivement en __ 1886 (tome XXV), en 1887 (tome XXVI) et en 1801 (tome XXIX). — ` Un autre botaniste, C.-H. DELOCNE, auquella Mycologie belge est trós : redevable, a d'abord fourni une Communication sur le Trametes Kalch- + brenneri Fr. (1819, tome ХУШ). En 1882-1883 (tome XXI), nous trou- - vons de lui dans Compte rendu de l'herborisation Cryplogamique faite à - Bergh le 23 juillet 1882, la description de trois espéces de Champignons. ` А une Note sur le Polyporus incendiarius Bong. (1891, tome XXIX) _ fait bientôt suite (1891-1892, tome XXX) son catalogue : Les Lactario- | Russulés, dans lequel l'auteur donne une analyse des espéces de Belgique. . Dans le même volume, il insère une note sur des 4 garacinées nouvelles ` pour la Flore belge. En 1892 (tome XXXI), Delogne s'occupe d'A garici- _ nées non relevées dans les tomes V et IX du Sylloge fungorum de _ P.-A. Saccardo. Son nom réapparait dans le tome XX XII (1893-1894), avec une note Sur des champignons basidiomycètes nouveaux ou rares _ pour la Flore belge. — Ét. MARCHAL s'est fait une réputation bien méritée = par la publication, dans notre Bulletin, de ses travaux sur les Champi- | gnons coprophiles de Belgique, où l’on trouve la description, avec figures, 22 de plusieurs espèces rares et nouvelles découvertes par lui. Ces travaux se répartissent dans six notices, parues en 1884 (tome XXIII), 1885 (tome XXIV), 1886-1887 (tome XXV), 1889 (tome XXVIII) et 1892 (tome XXX). — Ém. LAURENT signale en 1884 (tome XXIII) la Décou- verte en Belgique du Сотосуђе pallida (Pers.) Fr. — V. Mouton s'est livré à une étude consciencieuse des Ascomycètes, notamment des espèces qu'il a observées aux environs de Liége. Les résultats de cette étude se trouvent consignés dans les tomes XXV (1886-1887), XXVI (1881-1889), XXXVI (1897-1898) et XXXIX (1900-1901.) — Du Père PAQUE, qui compte parmi les membres les plus actifs de la Société, le tome XXV (1886-1881) renferme des Additions aux recherches pour servir à la Flore cryptogamique de Belgique, où l’on trouve (p. 18-23) la description d'Hypoxylées, de Discomycètes, de Lycoperdacées, d Urédinées et à Hy- тёпотусёіеѕ. Dans le méme tome est insérée une Note sur deux Ascomy- · cètes nouveaux pour la Flore belge. En 1909 (tome XLVI), l'auteur figure au Bulletin avec de Nouvelles recherches pour servir à la Flore cryptogamique de Belgique (1v* série). Espèces nouvelles pour la Belgique et pour les provinces d' Anvers et de Namur. — Notre distingué membre ` associé, P. Saccardo a enrichi notre Bulletin de trois communications : Une première, accompagnée de 3 planches, ayant pour titre : Mycetes Siberici (tome XXVIII, 1889-1890); une deuxième (tome XXXV, 1896), traitant de Fungi aliquotbrasilienses phyllogeni, et, en collaboration avec I. BRESADOLA, un troisième mémoire: Fungi Congoensis enumerati (tome XXXVIII, 1899-1900). — G. pg LAGERHEIM figure dans le с cmm Wen n: tome XXX (1891-1892) avec une Note sur quelques Urédinées de l'her- ` bier de Westendorp.— En 1905 (tome XLII), CH. VAN BAMBEKE fournit ` une note sur Pisolithus arenarius Alb.etSchwein.(Polysaccum pisocar prum ` Fr.), Gastéromycéte nouveau pour la Flore belge, et l'année d'aprés (1906, tome XLIII), Quelques remarques sur Polyporus Rostkowii Fr., espèce nouvelle pour la Flore belge, et Aperçu historique sur les espèces du G. Scleroderma (Pers. p. p.) emend. Fr. de la Flore belge et considéra- tions sur la détermination de ces espèces. Un autre travail du même Sur Ç Polystictus cinnamomeus (Jacq.) Sacc. ou P. Montagnei Fr. a trouvé ` place dans le tome XLVI (1909). Travaux de Biologie. — Ces travaux, auxquels nous joignons ceux qui occupent une place intermédiaire entre la biologie et la systé- 23 matique, ceux oü il est question de maladies parasitaires causées par des champignons et les travaux de tératologie, sont dus à Eug. Coemans, J.-B.Carnoy,V.Trevisan de Saint-Léon ,Roumeguère, Ém .Laurent,Ch.Van Bambeke, El. Marchal, Alfred De Wévre, Ch. Bommer, É. De Wilde- man, Ém. Marchal, E. Pâque et H. Kufferath. EuckNE Coremans (dont les importants travaux de botanique et en particulier, ceux ressortissant à la Mycologie, ont fait regretter la perte prématurée), a collaboré à notre ceuvre dés le début de la fondation de la Société. Le tome I renferme de lui une Notice sur les Ascobolus de la Flore belge, une note sur les Osoniwm de la Flore belge, et une Notice sur un Champignon nouveau ` Kickzella alabastrina Cms. Dans le tome II, il publie la Révision des genres Gonatobotrys et Arthrobotrys Corda. — Le tome IX, renferme un volumineux mémoire (p. 157-321) de J.-B. Carnoy, intitulé: Recherches anatomiques et physiologiques sur les Champignons. Ce mémoire, qui a donné lieu à d'assez nombreuses cri- tiques, en partie justifiées, n'en est pas moins une œuvre méritoire oü l'on découvre déjà les qualités par lesquelles se distinguent les publications ultérieures du savant biologiste.— V. TREVISAN DE SAINT-LÉON a fourni au Bulletin (tome XVI, 1877-78) une Note sur la tribu des Platysto- mées.— A RoUMEGUËRE, nous devons une Note sur le Boletus ramosus Bull. récemment trouvé en Belgique (tome XX, 1881). C'est une forme monstrueuse considérée, par Fries, comme var. ramosus de son Poly- porus imbricatus, et, par Quélet, comme var. ramosus de Polyporus sulphureus. — Un intéressant travail d'Éw. LAURENT : Les microbes bou- langers, a paru dans le tome XXIV (1885-86). Du méme, nous possé- dons une Note sur les formes-levures chromogénes, insérée dans le tome XXIX, 1891). — En 1888, Ch. VaN BAMBEKE publie ses Recher- ches sur la morphologie dv Phallus (Zthyphallus) impudicus Linn. Dans le tome XXXIX (1900-01 ), il insère deux notices : l'une Sur une mon- siruosité de Boletus luteus L. suite de parasitisme, l'autre intituléé : Le Coccobotr ys xylophilus (Fr.) Boud. et Pat.(— Cenococcum c ylophylum Fr.) est le mycéliwm de Lepiota meleagris (Sow.) Sacc., suivie de Quel- ques remarques touchant le Lepiota meleagris (Sow.) Sacc.— D'Érre MARCHAL, le tome XVIII (1888) renferme une intéressante Note sur le Bommerella trigonospora El. March. — D’ArFRED DE Wèvre, il faut citer les intéressantes Recherches expérimentales sur le Phycomices nitens (Kunze) (tome XXX, 1891-1892). — Dans le méme volume nous 24 trouvons de Ch. Bommer le Résumé de la communication faite à la séance du mois de février 1891 sur les sclérotes. C'est,en même temps, un prélude au beau travail publié, par l'auteur, dans les mémoires de l'Aca- démie royale de Belgique. — La méme année, notre savant confrère 5. DE WirpEMaN fournit des Notes sur quelques organismes infé- rieurs (1).— A un premier travail d'Éw. Mancnar, Contribution à l'étude du Champignon du caryopse des Lolium (2° partie du tome XLI, 1902- 1903) fait suite, en 1908 (tome XLV), une note Sur une maladie nouvelle du Poirier. — Dans le méme volume, E. Pague s'occupe de la Maladie du Chêne en 1908, et il revient sur cette question en 1911 (tome XLVIII) dans une notice portant pour titre : La maladie du Chêne en 1909 et 1910. Dans le courant de la méme année (tome XLVIII, p. 97-99), il communique une autre notice sur L'été de 1911 et le monde des Champignons. — H. KvrrERATH insère dans le tome XLV (1908) un travail Sur l'agglutination de la levure. Si nous avons tâché de classer les travaux de Mycologie parus au Bulletin dans le cours du premier cinquantenaire de la Société d'aprés leurs caractéres, nous ne ferons aucure tentative pour les classer au point de vue de leur valeur; comme le remarque d'ailleurs avec justesse Paul Vuillemin, faisant allusion aux travaux consacrés à la Mycologie, « il n'existe guère d'œuvre absolument dénuée d'intérêt ni d'œuvre à l'abri de toute critique » (2). On peut l'affirmer toutefois, parmi les travaux que renferme le Bulletin, il en est qui ont contribué, pour une part plus ou moins large, aux progrés de la Mycologie. Ceux ressortissant à la systématique ont fourni notamment une utile contribution à la réparti- tion des Champignons sur le sol belge et, partant, sur l'aire de distribu- tion de certaines espèces. D'autre part, parmi les travaux de morphologie | et de biologie, travaux qu'on voit se perfectionner à mesure des progrès de la technique, certains ont jeté quelque jour sur des questions encore controversées, telles l’organogénèse des Champignons, leur origine et leur parenté. C'est à élucider ces questions fondamentales que devront surtout tendre les recherches futures si l'on veut arriver à mieux con- naitre les relations phylogénétiques de ces organismes et, comme suite xs tes myoni == les Bulletins de la Société belge de Microscopie, ses dix fascicules de (2) Les bases actuelles de la systématique en Mycologie, p. 1. 25 nécessaire, à perfectionner la systématique. Celle-ci, en vue d'aboutir à une détermination plus exacte des espèces et des formes qu'elles revêtent, devra s'aider, en outre, plus qu'elle ne l'a fait jusqu'alors, de l'étude des caractères microscopiques, macro- et microchimiques des Champignons. À côté des travaux de Mycologie dont il vient d'être question, se range un travail de bibliographie mycologique que nous ne pouvons pas- ser sous silence. Nous voulons parler de l'œuvre de patience d'Hyac. VANDER HAEGHEN. insérée dans la première partie du tome XXXVI (1897-1898) et intitulée: Les Hyménomycètes signalés jusqu'à ce jour en Belgique et ceux décrits dans le Theatrum fungorum de Fr. Van Ster- beeck, ainsi que les espéces délaissées par M'* M. A. Libert( Reliquiae Libertianae), le tout mis en ordre d'aprés le S ylloge fungorum de P. A. Saccardo. Pour tous ceux qui, dans notre pays, s'occupent de Mycologie, surtout de la mycologie systématique des grandes espéces, c'est un ouvrage indispensable, destiné à leur rendre de réels services. (CH. VAN BAMBEKE.) 5° Les Algues. — Après la publication de la Flore de J. Kickx, ce n'est qu'à partir de 1877 que l'on trouve des travaux notables sur les Algues de notre pays. Ce sont les Diatomées, si minuscules et aux formes si curieuses, qui attirèrent d'abord l'attention : L. Bauwens, Julien Deby, Delogne, E. Van den Broeck, Perot s'en occupèrent spécia- lement; mais il faut arriver à HENRI VAN HEURCK pour voir paraitre des études magistrales sur ces vrais bijoux mieroscopiques, souvent si artis- tiquement ciselés. Dés 1885, il publie son Synopsis des Diatomées de Belgique, ouvrage accompagné d'un atlas de 134 planches, donnant environ 3,100 figures de Diatomées. Ce travail fut complété et ses limites furent considérablement élargies dans son grand Traité des D:átomées, qui eut un retentissement universel et qui parut à Anvers en 1899, ayant déjà eu une édition anglaise dés 1896. Ce sont surtout les nombreux et importants travaux d'É. Dg Wir- DEMAN qui augmentérent nos connaissances sur l'ensemble des Algues de notre pays. En 1896, il condensa toutes ces connaissances dans sa Flore des Algues de Belgique, qui pendant longtemps restera le livre classique pour les algologues belges. Depuis cette époque, il nous reste à signaler un important mémoire de Mr" ScHourEDEN-WERY, Sur les facteurs qui règlent la distribu- 26 tion des Algues dans le Veurne-Ambacht (partie S.-W. de notre zone maritime). c) Géographie botanique de la Belgique (1). — C'est à notre maitre François CRÉPIN que l'on doit la première subdivision géobotanique de la Belgique. Déjà dans la première édition de sa Flore de Belgique (1860), il divisa notre pays en régions et zones botaniques. Dans sa seconde édition (1866), il perfectionna ces divisions et il indiqua la distribution de toutes les espèces d'après ces données. A l'époque oü Crépin établissait sur des bases solides la géobotanique de notre pays, aucune contrée n'avait été l'objet d'un essai de ce genre. Aussi cette idée fut-elle une révélation pour les botanistes : c'était la toute première fois que la répartition des espèces etait donnée, non par pro- vinces ou par districts administratifs, mais par régions naturelles. Ce qui montre combien les difficultés à vaincre étaient grandes, c'est qu'actuel- lement encore, il n'y a pas un seul pays oü l'on ait pu suivre méthodique- ment l'exemple de Crépin. La classification élaborée en 1860 a été maintenue dans ses grandes lignes, quoique la connaissance de notre flore ait fait des progrès consi- dérables. De trés nombreuses flores locales ont été publiées par notre Société ; de plus, celle-ci fait chaque année une herborisation générale, dont la relation est faite par un membre particuliérement compétent. Toutes ces nouvelles acquisitions ont été reprises et coordonnées par MM. DE WILDEMAN et Тн. DURAND dans le Prodrome de la flore belge. Pendant que se poursuivait l'exploration floristique du pays, de nom- breuses observations relatives au climat, à l'hydrologie, à la géologie, à la nature chimique et physique des sols, etc., venaient compléter les observations insuffisantes dont avait disposé Crépin. Les plus importants de ces renseignements ont éte réunis dans les Monographies agricoles de la Belgique. En 1910, M. J. MassaRr essaya d'utiliser nos connaissances de tout genre dans son Esquisse de la Géographie botanique de la Belgique (2). (4) Article rédigé d'après les notes de M. J. MASSART. 2) Recueil Inst. Bot. Léo Errera, t. suppl. VII; 4 vol. avec 216 phototypies simples, 246 photot. stéréosc., 9 cartes et 2 diagr i de i vr S aepo stie E det poet SSS Pap ipei pv NER aka por RS; КОЛЛ Т ун PT OMEN n E on D 21 En méme temps que paraissaient des travaux sur l'ensemble du pays, on s'occupait aussi de faire une étude synthétique plus détaillée des diverses parties du territoire. L’ Essai de Géographie botanique des dis- tricts litloraux et alluviaux de la Belgique, par Jean MAsSART, est un travail de ce genre (1). Enfin, MM. Bommer et Massanr ont commencé la publication de grandes planches photographiques consacrées à la géographie botanique, sous le nom d' Aspects de la végétation en Belgique. Un premier volume, de M. Massanr, traitant des Districts littoraux et alluviaux (2), a paru en 1908. Un second volume, du méme auteur, est sous presse : il s'occupe dela Flandre et de la Campine. d) Flore générale de Belgique. — La Belgique, pas plus qu'aucun autre pays d'ailleurs, n'a encore de Flore générale compléte. En atten- dant que la rédaction d'un tel ouvrage soit possible, Ем. Dg WILDEMAN et Тн. DURAND ont publié, de 1897 à 1907, le Prodrome de la flore belge, ouvrage en trois volumes, ayant près de 2,150 pages, dans lequel sont condensés tous les travaux antérieurs. « La Belgique, dit Th. Du- rand (3), est le seul pays d’Europe possédant un relevé complet de son per- sonnel floral, avec la dispersion détaillée de chaque espèce. C’est la mise au point de toutes les recherches effectuées sur son territoire, depuis trois siècles et demi, et les noms des premiers collecteurs ayant été donnés pour chaque habitation, on peut facilement voir ce qui revient à chacun, dans cet effort collectif pour arriver à la connaissance de notre flore. Notre Société peut s'enorgueillir à juste titre de l'impulsion qu'elle a donnée à ces recherches, car on retrouve à chaque page les noms de ceux qui furent ses fondateurs ou ses membres les plus fidèles. » Le Prodrome nous montre qu'au 1* janvier 1906, on connaissait en Belgique 8,896 espéces, dont 1,258 Phanérogames et 7,638 Crypto- games. (4) Jdem, t. ҮП (1908), 418 et 191 рр., 32 pl. doubles en photot., 9 pl. diagr. et 14 cartes. — Bull. XLV, pp. 205-320, XLVI, pp. 39-83, 105-220, et annexe au vol. XLIV. (2) Un vol. gr. in-fol , 86 pl. et texte. (3) Bull., XLIV, p. 189. 2. — Les plantes fossiles (1). П y a cinquante ans, l'abbé EvaExE CoEMaNs, l'un des plus distingués parmi nos botanistes, frappé de l'intérêt qui devait s'attacher à l'étude ` des plantes fossiles si abondamment représentées dans les riches matériaux que fournissent nos nombreuses houillères, abandonna les recherches qu'il avait déjà poursuivies avec succès dans un autre domaine de la Botanique afin de consacrer toute son activité à la flore fossile de la Belgique. C'était un magnifique et vaste sujet d'étude, à peu près inexploité à cette époque. Le seul travail de Paléontologie végétale publié antérieu- rement en Belgique par J. SADVEUR se compose en effet uniquement d'un atlas, fort remarquable il est vrai, le texte, resté à l'état de manuscrit, n'ayant jamais paru. Coemans réunit en peu de temps une collection importante destinée surtout à former la base d'une flore houillère belge, œuvre dont la réali- sation devait se faire attendre pendant un demi-siécle. En collaboration avec J.-J. Кіскх, Coemans publia en 1864 le premier travail de paléontologie dà à un botaniste belge, la Monogra- plue des Sphenophyllum d'Europe. Pénétré de la grandeur de la tâche à accomplir, Coemans ne limitait pas ses recherches aux seules plantes du Houiller, bien que celles-ci, en raison de leur abondance, dussent inévitablement constituer l'élément le plus ordinaire de ses récoltes. Il étudia les plantes de tous nos terrains primaires, et le plus connu de ses travaux de paléontologie est celui dans lequel il décrivit la remar- quable Florule du premier étage du terrain crétacé du Hainaut. La mort vint malheureusement interrompre brusquement, en 1871, une carrière scientifique si pleine de promesses et déjà si féconde. L'œuvre de Coemans ne devait pourtant pas être abandonnée, car elle allait trouver en FRANÇOIS CRÉPIN un continuateur digne d'elle. Lors de la réorganisation du Musée d'Histoire naturelle, dont il avait pris la direction en 1868, Édouard Dupont, voulant entreprendre l'étude méthodique du sol belge, créa entre autres, pour cet objet une . section de paléontologie végétale ; il la confia à Crépin, qui en fut offi- ciellement chargé en 1872. (4) Notes fournies раг M. Cu. BOMMER. TA ао ME CURE ua Sti nues Ram YT e АЛМ ЎА MEE CE ban ГЕ RETURNS RR UE Vm INNO h RM ES Л 29 Faisant siens les projets de Coemans, Crépin se mit au travail avec ardeur et commença en 1874 la publication des Fragments paléontologi- ques pour servir à la flore du terrain houiller de Belgique. Les maté- riaux décrits dans ces notes faisaient partie des collections réunies au Musée, formées de la collection Coemans et de la série très nombreuse d'échantillons récoltés par Crépin. Dans l'esprit de leur auteur, les Fragments constituaient le travail préliminaire d'une publication d'en- semble sur la flore houillére de la Belgique. De méme que son prédécesseur, Crépin porta son attention sur d'autres flores fossiles que celle du Houiller et il consacra deux impor- tantes notices à la flore de nos gisements dévoniens. La nomination de François Crépin à la direction du Jardin botanique de l'État, en 1876, ne le fit pas renoncer à son idée d'un grand travail général sur notre flore fossile. Sous l'influence des doctrines transfor- mistes qui exercent, à partir de cette époque, une action de plus en plus décisive sur les sciences naturelles, il élargit au contraire les principes qui doivent lui servir de base. Dans les Notes paléontologiques qu'il fit paraitre à partir de 1880 dans le Bulletin de notre Société, il s'exprime ainsi : < La paléontologie végétale ne consiste plus dans la connaissance superficielle d'un nombre restreint d'empreintes servant aux géologues à caractériser certains étages ;... elle a conquis son indépendances et est appelée à élucider des problémes qui touchent non seulement à l'histoire des étres organisés, mais encore à celle des révolutions de notre globe. C'est elle qui doit nous expliquer l'origine et la distribution des flores vivantes; c'est elle qui nous dévoilera par quelles étapes ont passé nos grands groupes végétaux; c'est elle enfin, qui nous fera connaitre par quelles phases climatériques ont passé les continents des diverses époques géologiques.» On ne pouvait concevoir d'une maniére plus haute et plus complète : le rôle de la Paléontologie. Aussi doit-on exprimer le profond regret que dix années de travail assidu aient donné seulement comme résultat quelques notes, dont la dernière parut en 1881. Cette magnifique prépa- ration d’une grande œuvre devait rester sans conclusion. La monographie des Roses, les soucis absorbants de la direction du Jardin botanique s'emparérent toujours davantage de la vie de Crépin, et la Paléontologie perdit en lui un de ses adeptes les plus capables de résoudre les problémes si compliqués qu'elle souléve. 30 Parmi les membres de notre Société, il en est plusieurs qui suivirent l'exemple donné par François Crépin. L'un des premiers, M. GILKINET, s'attachant à l'étude des végétaux les plus anciens de notre flore, fit paraitre dès 1875 des notes sur les plantes du Dévonien, auxquelles il consacra en 1909 une nouvelle notice; il publia la même année, dans les Résultats du voyage de la Belgica, la description de Quelques plantes fossiles des terres magellaniques. Les organismes problématiques du silurien furent à diverses reprises l'objet des recherches de notre confrère M. MALAISE. L'influence de François Crépin détermina plus spécialement M. Cn. Bommer à s'occuper de la flore fossile de la Belgique. A l'époque oü il entreprit ses recherches, l'étude de la flore houillére était trés activement poursuivie, notamment par le R. P. G. Schmitz; aussi notre confrère se décida-t-il à choisir pour l'objet de ses travaux les flores jusqu'alors assez négligées des terrains plus récents. A la suite de la découverte de gisements de végétaux wealdiens dans le Hainaut, il entre- prit un important travail sur cette flore, d'un si haut intérêt botanique ; il est à regretter que sa publication ait été retardée jusqu'à présent par suite de diverses circonstances, bien qu'il soit trés avancé dans son exécution. Comme on le voit, un effort considérable a déjà été accompli par les membres de la Société de Botanique dans le domaine de la Paléontologie; mais les résultats n'ont malheureusement pas été proportionnés à la peine dépensée. La Société a l'honneur de compter au nombre de ses membres asso- ciés l'un des représentants les plus éminents de la Paléontologie en France, M. le professeur C.-Ec. BERTRAND qui, lui aussi, a contribué à la connaissance de notre flore fossile. Le trés remarquable mémoire que notre savant confrère a consacré aux Coprolithes des Iguanodons a établi l'existence, à l'époque wealdienne, de bactéries très semblables au Bacil- lus Coli actuel. Ce travail se rattache aux belles recherches sur les végé- taux inférieurs paléozoiques par lesquelles M. Bertrand a révélé de la manière la plus inattendue et la plus surprenante la véritable nature des charbons bitumineux, formés par l'accumulation d'organismes ayant conservé à peu prés intacte leur structure originelle. .. Dans une série de conférences qu'il a bien voulu faire en Belgique, M. Bertrand a fait connaitre à plusieurs reprises les principaux résultats de ses magistrales recherches, en vulgarisant ainsi, pour le plus grand 31 bien de tous, les méthodes si délicates qu'il a utilisées dans ses admirables travaux. Telle a été la part prise jusqu'ici par la Société royale de Botanique de Belgique au développement des études de paléontologie végétale dans notre pays. En dehors des membres de notre Société, le monde savant belge a contribué encore largement aux progrès de cette branche de la science, et l'on doit citer hors de pair la grande œuvre accomplie par le R. P. G. Scnurrz, le créateur du Musée géologique des bassins houillers belges, qui s'est ouvert à Louvain en 1897. Le but poursuivi par le R. P. G. Schmitz en fondant ce Musée, admi- rablement organisé, a été de grouper les matériaux nécessaires à l'étude du terrain houiller de Belgique et de les classer d'aprés une méthode rigoureusement monographique, de maniére à pouvoir établir sur des bases certaines les détails les plus délicats de stratigraphie du terrain houiller, tels que la synonymie des couches. L'origine et la formation de la houille, l'histoire évolutive du régne végétal, sont au nombre des objets dont le Musée doit fournir la démon- stration. La conception de l'œuvre scientifique du R. P. G. Schmitz, qui com- prend un grand nombre de publications se rapportant aux sujets qui viennent d'étre indiqués, est donc surtout géologique et nous devons nous féliciter que, gráce à ce savant, la Paléontologie végétale soit représentée aussi complétement en Belgique sous cet aspect tout à fait pratique. C'est une idée analogue qui a déterminé un de nos ingénieurs les plus distingués, M. Hector DELTENRE, à réunir à Mariemont une collection des fossiles caractéristiques des différentes veines des charbon- nages de la concession. La compétence et les soins minutieux qui ont présidé à la constitution de cette collection, dont M. Deltenre a déjà fait connaitre quelques-uns des spécimens les plus remarquables, lui donnent une importance toute particuliére. М. A. Кемікв, dans de trés nombreux travaux, a étudié la flore de nos bassins houillers, tant au point de vue Stratigraphique qu'au point de vue morphologique, en développant toutefois d'une maniére spéciale ses recherches dans le sens géologique. Nos géologues ont fourni souvent des contributions occasionnelles à nos Connaissances paléontologiques, et l’on peut citer, parmi ceux dont 32 les notes de paléontologie végétale ont été les plus nombreuses : MM. Вотот, CORNET, STAINIER, FOURMARIER, et d'autres encore. ` Les paléontologistes étrangers nous ont, de leur côté, apporté leur savant concours pour l'étude de notre flore fossile. Citons en premier lieu le mémoire de SAPoRTA et MARION sur la flore des Marnes héer- siennes de Gelinden. Sur l'initiative féconde d'Épovanp DUPONT, poursuivant avec une activité infatigable la réalisation du projet qu'il s'était tracé dès son entrée au Musée d'Histoire naturelle, M. А.-С. SERVARD fut chargé suc- cessivement de l'étude de la flore wealdienne de Bernissart, dont il publia les résultats en 1900, dans les Mémoires du Musée, et de l'étude des Népadites du Bruxellien, qu'il fit paraitre en 19083. En 1907 parut le mémoire de M. MARTY sur la flore paléocëne du Trieu de Leval dans le Hainaut. Enfin, en 1911, M. R. Krpsrow terminait sa revision des collections de végétaux houillers du Musée, donnant ainsi la consécration de sa grande autorité scientifique aux documents qui forment une des bases princi- pales des travaux sur la plus importante de nos flores fossiles, et don- nant, aprés cinquante ans écoulés, la conclusion des travaux abandonnés forcément par Coemans et par Crépin. B. — PLANTES EXOTIQUES. 1. — Phanérogames. Aprés la formation de notre Société, le premier botaniste qui s'occupa des plantes exotiques fnt ALFRED WksMAEL, qui dans le vol. XVI, 2m° partie, du célèbre Prodromus de DE Caxporr (pages 324 à 331), donna la monographie du genre Populus (1867), monographie qu'il reprit et compléta en 1869, dans un mémoire accompagné de 23 planches. Dans la suite, il s'occupa aussi de plusieurs autres genres, notamment des Platanes, des Érables, des Chénes. La méme année 1867, J.-É. BoMMER nous donna un important mémoire, accompagné de 6 planches, sur la classification des Fougères, et il continua l’étude de ce groupe pendant de longues années. DR RP RE Re D Un ases a DU aaa ee C'est aussi la même année 1867 que commence la publication des travaux spéciaux de FR. Crépin sur les Roses, qu'il continua bientôt sous le titre modeste de Primitiae Monographiae Rosarum. Ce qui n'était pour lui que des Primitiae, avec divers mémoires qui s'y rattachent, n'occupe pas moins d'environ 1,500 pages. Le même genre Rosa fut l'objet d'études faites dans un autre esprit, que DÉsEaLIsE publia dans notre Bulletin en 1875 et 1876. En 1870, H. Van Heurck commença la publication de ses Obser- vationes botanicae, dans lesquelles plusieurs spécialistes décrivirent les = plantes nouvelles de son herbier. П en parut deux fascicules. 3 Le baron О. DE DIEUDONNE, enlevé dans sa 29"* année en 1875, avait . formé un herbier d'Europe déjà extrêmement riche, que possède actuel- = lement notre Jardin Botanique. Il se proposait de publier une Flore d'Europe, et pour certaines parties, son manuscrit était déjà assez avancé; pour en donner une idée, j'en ai extrait le genre Adonis, qui parut en 1876, La méme année, LECOYER commença l'étude des Thalictrum, dont il donna la monographie en 1885. Il eût été étrange qu'aucun botaniste belge ne collaborát à la grande Flora Brasiliensis, que publiait von Martius, dont le riche herbier est la - base de notre herbier national. Eug MARCHAL et ALFRED CoGNIAUx furent appelés à cette collaboration. Eug MARCHAL y traita les Hédéracées,qui parurent en 1878 (30 pages ` avec 6 pl.), et plus tard il publia encore diverses notices sur cette famille. ALFR. CoaNIAUx fut chargé successivement d'y décrire les Cucurbita- ` cées, les Mélastomacées et les Orchidées. Les Cucurbitacées (126 p., avec . 38 pl.), parurent en 1878; les Mélastomacées (2 vol. gr. in-fol. de 1,166 p., avec 238 pl.) furent publiées de 1883 à 1888; les Orchidées (3 vol. gr. - in-fol. de 2,037 p., avec 371 pl.) parurent de 1893 à 1906. П fut aussi . choisi par ALPH. et CASIMIR DE CANDOLLE comme rédacteur, pour leurs Suites au Prodomus, des monographies générales des Cucurbitacées et . des Mélastomacées. La première, qui parut en 1881, contient la descrip- _ tion de 602 espèces, dont 221 décrites pour la première fois par lui ; la ` seconde, publiée en 1891, donne la description de 2,730 espéces, dont _ 192. établies par lui; par la suite, dans une série de notices, il décrivit . encore environ 150 espéces nouvelles de la premiére famille et presque autant de la seconde. Enfin en 1909-1910, il donna, dans les Symbolae 34 Antillanae de I. URBAN, la monographie des Orchidées des Antilles, com- prenant 505 espéces. THtoPHILE DURAND débuta dans l'étude des plantes exotiques par un Catalogue de la Flore vaudoise, publié de 1881 à 1886 en collaboration avec le botaniste suisse H. PrrriER; puis, avec le méme collaborateur et l'aide de plusieurs spécialistes, il entreprit les Primitiae Florae Costarr censis, dont trois gros fascicules parurent de 1891 à 1896. Dès 1884, il avait entamé l'étude de la flore africaine par une petite note intitulée Reliquiae. Lecardianae, dans laquelle il s'occupe des plantes recueillies par Lecard dans l'Afrique occidentale. Plus tard, il s'associa avec HANS Ѕсніхл, de Zurich, et ensemble ils entreprirent un grand travail intitulé: Conspectus Florae Africae, dont il ne parut que la seconde partie du volume I et le volume V. Avec le méme collaborateur, il publia en 1896, un volume sous le titre d'Etudes sur la Flore de l'État Indépendant du Congo. А cette époque, les collections de plantes de ce qui devait être plus tard notre Colonie africaine affluaient à Bruxelles. Th. Durand s'associa avec Ém. DE WILDEMAN, son collègue au Jardin botanique, pour les étudier, et une série d'importants ouvrages parurent successivement, à commencer par les Matériaux pour la Flore dw Congo, dont dix fascicules virent le jour de 1899 à 1900. C'est alors que furent fondées les Annales du Musée du Congo, et les deux collaborateurs bru- xellois furent chargés d'en rédiger la partie botanique. Ils pubiièrent successivement dans ce recueil les Zilustrations de la Flore du Cong? (1898-1902, un vol. gr. in-4°, avec 96 pl.), Contributions à la Flore du ` Congo (2 fasc., 1899-1900), et Reliquiae Dewevreanae (2 fasc. 1901), puis, en dehors des Annales, les Plantae Thonnerianae congolenses (1900, un vol. avec 23 pl.). Une maladie des yeux força alors Durand à laisser Ém. De Wildeman continuer seul la rédaction des Annales; mais en 1908, il publia encore avec sa fille, M"* Нёгёме DURAND, un important volume, le Sylloge Florae Congolanae. En dehors de ses travaux de phytographie, il avait aussi publié deux ouvrages de la plus haute utilité pour les botanistes : son Index Generum Phanerogamarum (vol. de 745 р., 1888 , et avec D. Jackson, le 1° supplément à l'Zndex Kewensts Plantarum phanerogamarum (vol.in-4^ de519 p., 1901-1906), contenant la liste avec lieu de publication, de tous les noms botaniques créés de 1886 à 1895. Avant de s'occuper de la flore du Congo, Ém. De WILDEMAN avait күлк P еа АШЫ; پڪ ын NAS caus dem E E E E E E E ea ae ——— эту "үтү mA Нуу CT déjà publié d'importants travaux sur les Algues et les Champignons,dont il est fait mention ailleurs. Nous venons de parler de sa collaboration avec Durand aux Annales du Musée du Congo. Il y publia seul : Etudes sur la Flore du Katanga (vol. de 241 p. et 46 pl., 1902-1903), Etudes sur la Flore du Bas- et du Moyen-Congo (3 vol.ensemble de 1,030 p. et 211 pl., 1903-10), et avec 0. WARBURG, Les Ficus de la Flore du Congo (vol. avec 23 pl., 1904). En dehors des Annales, il publia encore, sur le Congo, P/ante Laurentianœ (1903), Mission Emile Laurent (2 vol. . avec 185 pl. et nombr. fig., 1905-1907), Compagnie du Kasai (vol. in-4° - avec 45 pl. et 2 cartes, 1910), Etudes sur la Flore des districts des Ben- .. gala et de l’Ubangi (un vol. avec nombr. fig. et 19 pl., 1911). Les princi- . paux travaux de De Wildeman sur d'autres régions que le Congo sont : ` Icones selectœ Horti Thenensis (6 vol. avec 230 pl., 1899-1908), Plante - novae ex Herbario Horti Thenensis (2 vol avec 101 pl.,1904-1910), Les ` Phanérogames des terres magellaniques (un vol. in-4° avec dis pl., . 1905). Dans les Annales du Musée du Congo belge, nous trouvons encore : ` Plantes principales de la Région de новы par J. GILLET et E. PAQUE _ (vol. de 120 p., 1910). 2. — Cryptogames. Peu de travaux sur les Cryptogames exotiques sont à signaler ici. En 1874, B. Dv Mortier publia une belle Monographie des Hépa- tiques d Europe. En 1886. J. САврот fit paraitre dans notre Bulletin une importante monographie des Sphaignes d'Europe et,en collaboration avec RENAULD, il nous donna, de 1890 à 1904, dix fascicules de Muse; exotici novi. En collaboration avec STEPHANI, il publia en 1901, les Mousses et les Hépa- tiques dans Résultats du voyage du S. Y. Belgica, ouvrage dans lequel MM"* Bommer et Rousseau firent paraitre les Champignons en 1903, et H. Van Hkunck les Diatomées en 1909. De 1895 à 1900, Ém. De WiLDEMAN s'occupa activement des Algues exotiques : en 1895, il publia le Catalogue des Algues de la Suisse, 36 et de 1897 à 1900, il fit paraître quatre volumes sur les Algues des Indes Néerlandaises et des notes sur les Algues de l'Antarctique. H. VAN Heurck s'occupa tout spécialement des Diatomées. Outre les ouvrages cités précédemment, il publia, en 1908, le Prodrome de la Flore des Algues marines des Iles Anglo-Normandes, etc. J.CHALON fit paraitre,en 1905,1а Liste des Algues marines observées entre l'embouchure de l'Escaut et la Corogne, puis, en 1909, la Liste des Algues marines des environ de Roscoff. II. — Taxinomie. Nous avons peu de travaux sur la taxinomie. B. Du Mortier a prononcé trois discours sur la classification des 1 plantes jusqu'à A.-L. de Jussieu (1863) et depuis de Jussieu (1864), puis : sur la théorie de la classification des plantes (1865); en 1868, il a établi une classification des Graminées. En 1869, J. CHALON a discuté la place i des Gymnospermes dans la série naturelle des végétaux, et l'année sur - vante, il a publié une Revue des Loranthacées. Notons encore une noi? | de Cn&PIN sur l'application des caractères anatomiques à la classi fication d des Roses. III. — Nomenclature. En diverses circonstances, FR. CRÉPIN a discuté la question de Të ` pèce; sa note Sur un vice de la nomenclature botanique (1864) gi | intéressante. En 1876, ALPH. DE CANDOLLE et A. CoaNIAUX discutéreDi ` Quelques points de nomenclature botanique, et en 1910, ce dernier ` revint à la question de nomenclature, dans son rapport sur la nomenclé ` ture horticole. On doit au P. Paque un volume sur les noms flamands ` des plantes indigènes. = ККУУ ТУЛА? тее», DOES THE ME: 37 IV.-- Tératologie. On sait toute l'importance que présente l'étude des anomalies pour expliquer la vraie nature des différents organes des plantes. Une foule d'observations ont été publiées pour signaler des anomalies intéressantes soit dans des notes spéciales, soit accessoirement en traitant d'autres sujets. V.-- Anatomie. Les travaux d'anatomie, de physiologie et des branches qui s'y ratta- chent, effectués dans notre pays pendant le dernier demi-siècle, se divisent en deux phases très distinctes: pendant les vingt premières années, ils furent presque nuls, tandis que, pendant les trente dernières, ils prirent un essor remarquable, grâce à la création, dans nos établissements d'en- seignement supérieur, de laboratoires pratiques, ой les élèves, exercés au maniement du microshope et habitués à l'observation personnelle, peu- _ vent se livrer à leurs travaux sous la direction du professeur. A Bruxelles, Gand, Liége, Louvain, Gembloux surtout, ces travaux prirent une impulsion énergique, sous l'influence des Léo ERRERA et = J. MassART, Mac Leron, A.Gravis, les chanoines CARNoY et V. GRÉGOIRE, M. LAURENT et Ém. MARCHAL. En ce qui concerne la première période, il n'y a guère à citer, pour _ les travaux d'anatomie, que ceux de J. CHALON sur la détermination des familles, genres et espèces par l'étude anatomique de la tige (1) et sur la | structure de la graine dans les Légumineuses (1875), puis une petite . note de L. ERRERA sur l’anatomie de la Dionée (2) et une autre de _ А. Gravis sur les excroisssances des racines d'A/nus (3). Les travaux de la seconde période sont trop nombreux pour être (4) Bull. VL, pp. 129-188, 353-359 ; VII pp., 119-180 (1867-68). (2) Zd. ХҮШ, pp. 53-56 (4879). (3) Zd. ХҮШ, pp. 50-60, XIX*, pp. 45-17 (1879-80). 38 énumérés ici, mais je les cite en note (1). Ils ont pour auteur, par ordre chronologique, Gravis, Dewèvre, Micheels, Meunier, Nihoul, Nypels, De Wildeman, Massart, Marlière, Mansion, Sterckx, Goffart, Lonay et M'* Fritsché. VI. — Cytologie. L'étude biologique de la cellule est une branche spéciale de l'ana- tomie qui, dans ces derniéres années surtout, a pris une importance consi- dérable. Le centre actuel de cette étude est l'Institut Cytologique fondé à l'Université de Louvain par le chanoine CARNoY, qui créa en 1885, pour (1) Асс. Gravis. Recherches anatomiques sur les organes végétatifs de D Urtica dioica; in-4°, 23 pl.; 1884. — Rech. anat. et physiol. sur le Tradescantia virginica; in-4°, 27 pl 898. — Anatomie comparée du Chlorophytum elatum et du Tradescantia virginica (avec P. DONCEEL); 1900. — A propos de la genèse des tissus de la feuille; 1907. — Contribution à l'anatomie des Amarantacées ауес Mie A. CONSTANTINESCO); 14 pl.; 1907. A. DE Wèvre. Note préliminaire sur l'anatomie des Broméliacées (Bull. XXVP, p. 103- 106; 1887). — Note sur le péricycle (Bull. XXVII, pp. 40-47 ; 1889). H. MicuEELs. Recherches sur les embryons, les plantules et les axes fructifères des Pal- miers; 1889 à 1893. — Sur les canaux gommeux chez le Carludovica plicata ( Bull. XXXVII” pp. 93-101; 4 pl.; 1898). — Structure des organes végétatifs et floraux chez le Carludovica plicata; avec 11 pl.; 1900. d А. Meunier. Les téguments séminaux des Cyclospermées (1890), des Papavéracées (4891) et des Véroniques (1897). Ер. NIHOUL. Contribution à l'étude anatomique des Renonculacées ; avec 4 pl.; 1891. P. NYyPELs. Obs. anat. sur les tubercules d'Apios tuberosa et d’ Helianthus tuberosus (Bull. ХХХІ pp. 216-230, 3 pl.; 1892). É. DE WILDEMAN. Études sur l'attache des cloisons cellulaires ; avec 5 pl.; 1893. J.Massanr. La récapitulation et l'innovation en embryologie végétale ( Bull. XXXIII, pp.130- | 247; 4 pL; 1894). — Accommodation individuelle chez le Polygonum amphibium; 191%. H . Structure et développement de l'endosperme du Ceratonia ; 1897. A. Mansion. Contribution à l'anatomie du genre Thalictrum ; avec 14 pl.; 1898. . К, Srerckx. Contribution à l'anatomie des Clématidées, avec 45 pl.; 1898. — Recherches anatomiques sur l'embryon et les plantules des Renoneulacées ; avec 94 pl.; 1900 J. GOFFART. Sur la structure et la fonction des organes de sudation chez les plantes. (Bull XXXIX, pp. 54-80; 1900). — Sur l'anatomie des feuilles des Renonculacées ; 1901. H. Lonav. Structure anatomique du péricarpe et du spermoderme chez les Renonculacées: 1901 et 1907. — Recherches anat. sur les feuilles de l'Ornithogalum caudatum ; avec 5 pl 1907. — Analyse coordonnée des travaux relatifs à l'anatomie des téguments séminaux ; 1907. M'e E. Frrrscné. Recherches anatomiques sur le Corydalis solida (Bull. XLVII, pp. 17-38 avec 5 pl.; 1910. w iu APRES Ea m DOD ER ЧЧ" AU E ы I Aun < SAPERE NE PO RE AP ET Tag gf 20e RE OSC REED LIS ud t xo sr VPP D UM TRE EF ée үм E RS уе É T Z و ا RF T Ж 2 ая бам p E 39 lui servir d'organe, la revue La Cellule, actuellement dirigée par le pro- fesseur G. GrrsoN et formant déjà 28 volumes. Avant Carnoy, il n'y a guére à signaler qu'une petite note de Léo Errera sur la division des cellules végétales (1879). L'influence de Carnoy ne fut pas seulement considérable par la fon- dation de son Institut et de sa revue La Cellule, ni même par ses nom- breux travaux personnels, mais encore par les nombreux éléves qu'il forma et qui continuèrent ses travaux, entre autres A. Meunier, Ph. Biourge, F.-A. Janssens, V. Grégoire, J. Berghs (1). , А partir de 1884, il faut citer les travaux de E. Bernimoulin, L. Errera, Em. De Wildeman, A. De Wévre, E. Gilson, J. Massart, M. Maltaux, Ch. Van Bambeke, E. Escoyer et Ch.-J.-P. Francotte (2). (4) A. Meunier. Le nucléole des Spirogyra; 1887. — Le sporocarpe du Pilularia ; 1888. Рн. BiourGe. Recherches morphologiques et chimiques sur les grains de pollen ; 1899. F.-A. JANSSENS. Le noyau des Saecaromyées; 1893. — Recherches cytologiques sur la cellule des levures (avec A. LEBLANC) ; 1898 et 1903. — Cytologie et mierochimie d'un Torula (avec MERTENS) ; 1903. V. GRÉGOIRE. Les cinèses polliniques chez les Liliacées; 1889. — La reconstitution du noyau et la formation des chromosomes dans les cinèses somatiques ; 1903. — La réduction numérique des chromosomes et les cinèses de maturation ; 1904. — La figure achromatique dans le Pellia epiphylla; 4904. — Les résultats acquis sur les cinèses de maturation dans les deux règnes; 1905. — La structure de l'élément chromosomique au repos et en division des cellules végétales ; 1907. — La formation des gemini hétérotypiques dans les végétaux ; 1907. — Les phénomènes de l'étape synoptique représentent-ils une сагуосіпёѕе avortée ; 1909. — Les fondements cytologiques des théories courantes sur l'hérédité mendélienne ; 1908. — Les cinèses de maturation dans les deux règnes. L'unité essentielle du processus méiotique (9e mémoire); 1940. J. BEncns. La formation des chromosomes hétérotypiques dans la sporogénèse végétale; 1904 et 1905. — Le fuseau hétérotypique dans le Paris quadrifolia ; 1905. — Le noyau de la cinèse dans le Spirogyra ; 1906. — Les cinèses somatiques dans le Marsilia; 19 9 (2) E. BERNIMOULIN. Note sur la division des noyaux dans le Tradescantia virginica (Bull. XXIII, pp. 7-14 et 2 pl.; 1884). Léo ERnERA. L'aimant agit-il sur le noyau en division ? ( Sull. XXIX, pp. 17-24; 1890. ÉM. DE WILDEMAN. Sur les sphères attractives dans quelques cellules végétales; 1891, — x ۰ De l'influence de la température sur la caryocinèse ; 1891. — Sur les sphères attractives dans les cellules végétales (Bull. XXX?, pp. 167 169 ; 1891). А. DE Wèvre. Le noyau des Mucorinées (Bull. XXX, pp. 191-195 et pl.; 1891). E. GiLson. Composition chimique de la membrane cellulaire; 1893 et 1895. — Cristalli- | : sation de la cellulose ; 1893. — Recherches chimiques sur la membrane cellulaire des Cham- pignons ; 1894 et 1895. J. MASSART. La cicatrisation chez les végétaux, avec 57 fig.; 1898. — Le protoplasme des Schizophytes; 1901. M. Marraux. Recherches sur l'influence des facteurs extérieurs sur la caryoci- VII. — Physiologie. Les observations que j'ai faites précédemment au sujet des deux périodes à distinguer pour les travaux anatomiques sont en tout appli- cables à la physiologie. Le nombre de travaux publiés est encore beau- coup plus considérable. J'en énumérerai en note (1) les principaux, dont nèse et la division cellulaire; 4901. — Sur les excitants de la division cellulaire (avec J. Massart); 5 pl.; 1906. CH. VAN BAMBEKE L'évolution nucléaire chez l’ Hydrangium carneum; 1904. Е.ЕзсоүЕВ. Le noyau et la caryocinèse chez le Zygnema; 4 pl.; 1907. = Blepharoplaste et centrosome dans le Marchantia polymorpha ; 5 pl.; 1907. — Caryocinèse, centrosome et kinoplasme dans le Stypocaulon scoparium ; 1 pl ; 1909. Cu.-J.-P. FRANCOTTE. À propos de la découverte des sphères attractives ; 1910. (4) J.-É. BowwER. Note sur les poils des Fougères et sur les fonctions de ces organes (Bull. 1, pp. 91-101; 1862). Quelques remarques sur l'absorption par les surfaces des plantes (Bull. ЇЇ, pp. 47-56; 1863). — De la fécondation artificielle des palmiers (Bull. VI, pp. 359-368; 1867). — Sur l'amylogénése dans le règne végétal (Bull. XII, pp. 346-366; 1873). l Ép. Morres. La lumière et la végétation; 1863. — L'hérédité et la contagion de la pana- chure; 1865 et 1869. — Relations entre la chaleur et la végétation; 1873, 1874 et 1876. — Les procédés insecticides des plantes carnivores; 1875. — Le róle des ferments dans la nutri- tion des plantes; 1876. — La sensibilité et les mouvements chez les végétaux; 1885. A. DAMSEAUX. L'azote et la végétation; !869. F. VAN HonEN. Obs. sur la physiologie des Lemnacées (Bull. VIH, pp. 15-88, 1 pl; 1869). K. LEDEGANCK. Recherches histo-chimiques sur la chute automnale des feuilles (Bull. X. pp. 133-167; 1870). J. CHALON. La vie d'une plante, 1 vol: 1871. A. PETERMANN. Recherches sur les graines originaires des hautes latitudes ; 1876. — Recherches chimiques et physiologiques appliquées à l'agriculture; 1882 à 1902. Léo ERRERA. Les plantes insectivores (Bull. XVI, рр. 256-26^; 1877). — Sur la structure et le mode de fécondation des fleurs (avec G. Gevaert) (Bull. ХҮП, рр. 38-181, 1 pl.; 1879). — Appendice au mémoire précédent (/d., pp. 182-248). — Note sur la fécondation du Geranium phieum (Bull. ХҮШ? , рр. 13-93; 1879). — Note sur un moyen simple de constater la fécon- dation croisée chez les Primeveres (Bull. XX? , pp 20-22; 4881). — L'épiplasme des Ascomy- cètes et le glycogène des végétaux; 1889. — Découverte du glycogène chez les Mucorinées, 1882 ; chez les Basidiomycètes et dans la levure de bière; 1885. — La grande période de crois- sance du Phycomyces; 1884. — Une expérience sur l'ascension de la sève chez Ies plantes ` (Bull. XXV? , рр. 24-32; 1886). — L'efficacité des structures défensives des plantes (Bull. XXV? , pp 80-99; 1886). — Les alcaloides; 1887. — Distinetion mierochimique des alcaloides et des matiéres protéitiques; 1889. — Essais de philosophie botanique : l'optimum; 1896. — Le Darwinisme; 1899. — Hérédité d'un caractère acquis chez un Champignon pluricellulaire 1899. — La génération spontanóe; 1900. — La myriotomie comme unité de mesures osmo 41 les auteurs, par ordre chronologique, sont : J.-É. Bommer, Éd. Mor- ren, А. Damseaux, F. Van Horen, Ledeganck, J. Chalon, A. Petermann, L. Errera, G. Gevaert, Él. Marchal, V. Coomans, E. Páque, É. Lau- rent, É. De Wildeman, J. Massart, A. Lonay, É. Gilson, E. Verschaf- tiques; 1901. — Conflits de préséance et excitations inhibitoires chez les végétaux (Bull. XLII, pp. 27-43, avec 6 pl ; 1905). — Glycogène et < paraglycogène > chez les végétaux (œuvre pos- thume terminée par J. Massart): 1906. — Sur les caractères hétérostyliques secondaires des Primula (complété par Mie J. Wéry); 1906. — Sur l'efficacité des moyens de dissémination; 1909. Ёле MARCHAL. Direction de la tige de l’ Utricularia intermedia (Bull. ХХІ? , pp. 68-69; 1882). — Reproduction asexuelle et régénération chez certaines Jongermanniacées (Bull. XLII, pp. 7-8; 1904). — Sexualité des spores dans les Mousses dioïques (avec Ém. Marchal); 1905, 1906. — Recherches physiologiques sur l’amidon chez les Bryophytes (avec Ém. M.) (Bull. XLIII, pp. 115-214, 1906). — Aposporie et sexualité chez les Mousses (avec Ém. M.); 1907, 1910. V. Coomans. Quelques faits pour servir à l'histoire de la fécondation chez les Orehidées (Bull. XXII? , pp. 119-122; XXIV? , pp. 71-74, 202; 1884, 1885). E. Pague Note sur les mouvements des pollinies chez les Orchidées (Bull. XXIV? , pp. 6-9, 87-93; 1885). ` Ém. LAURENT. Les microbes boulangers (Bull. XXIV? ‚рр. 165-183; 1885). — La turges- cence chez le Phycomyces, 1885. — Bactéries de la fermentation panaire; 1885. — Microbes du sol; 1886. — Rech. expérim. sur la formation d'amidon dans les plantes aux dépens de solutions organiques ( Bull. XXVI. pp. 243-970; 1887). — Les éléments organiques de la levure de bière ( Bull. XXVII, pp. 127-136; 1888). — Sur l'existence de microbes dans les tissus des plantes supérieures (Bull. XXVIII, pp. 233-244; 1889). — Influence de la lumière sur les spores du Charbon des céréales (Bull. XXVIII? , pp. 162-164; 1889). — Microbes du lait et du fromage; 1889. — Influence de la nature du sol sur la dispersion du Gui ( Bull. XXIX, pp. 71- , 94; 1890). — Influence de la radiation sur la coloration des raisins ( Bull. XXIX? , pp. 71-76; 1890). — Formes levures chromogènes (/4., pp. 76-79). — Fixation de l'azote libre par les plantes; 1892. — Assimilation de l'azote ammoniacal et de l'azote nitrique; 18 6. — Sur la synthèse des substances albuminoides par les végétaux (avec Ém. Marchal); 1903. — Origine “des variétés panachées (Bull. XXXIX? , pp. 6-9; 1900). — Expériences sur la greffe de la pomme de terre (/4., pp. 7-14, 85 90; 1900). Ем DE WILDEMAN. Sur la présence des glycosides dans certaines plantes ; 1887. — Sur le tannin chez les Algues d'eau douce (Bull. XXV? pp. 195-136; 1887). — Sur la formation de kystes chez les Ulothrix | Bull. XXVI? pp. 49-59; 1889). . Massart. Héliotropisme des Champignons; 1888. — La biologie de la végétation sur le ` littoral belge (Bull. XXXII pp. 7-43, 4 pl.; 1893). — La récapitulation et l'innovation en embryologie végétale (Bull. XXXIII pp. 150-247, 54 fig. et 4 pl. ; 1894). — Réflexes non nerveux ; 1904. — Irritabilité des plantes supérieures ; 1902. — Pollinisation sans féconda- tion ; 1902. — Comment les plantes vivaces maintiennent leur niveau souterrain. Comment les plantes vivaces sortent de terre au printemps. Comment les jeunes feuilles se protègent contre les intempéries ; 1903. — Jardin botanique de l'État: Notice sur la serre des plantes grasses. Notice sur la collection phylogénique ; 1905. — Considérations théo- 42 felt, De Wèvre, Ém. Marchal, Bordet, Clautriau, A. Vandevelde, A. Gravis, F. Van Rysselberghe, H. Gillot, J. Goffart, M. Harroy, G. Henry, L. Lepoutre, Micheels, F. Plateau, Kufferath, H. Ronse, Cl. Aigret, J. Houzeau de Lehaye, H. Guilleminot, O. Doni-Henault. riques sur l'origine polyphylétique des modes d'alimentation, de la sexualité et de la morta- lité chez les organismes inférieurs, 1905. — Les organes des sens chez les végétaux (Bull. XLV, pp. 361-362; 1908). А. охл. La question de l'azote et la culture des Légumineuses ; 189^. E. GILSON. La subérine ; 1890. — Tannoides de la Rhubarbe ; 1903. E. VERSCHAFFELT. Transpiration des plantes, 1890. — Résistance du protoplasme aux substances plasmolysentes, 1891. A. DE Wèvre. Recherches expérimentales sur le Phycomyces nitens (Bull. XXX? pp. 107- 195, 1891). Ёмп® MARCHAL, Action des blessures sur l'albumine ; 1893. — Production de l'ammo- niaque dans le sol par les microbes ; 1893. — Influence de l'alimentation minérale sur le développement des nodosités des Légumineuses ; 1901 et 4903. — Recherches de biologie expérimentale ; 1902. — La sexualité chez les Mousses (Bull. XLVII, pp. 277-285, 1911). — Les bases matérielles de l'hérédité ; 1911. BORDET. Irritabilité des spermatozoides des Fucacées ; 1894. G. CLAvrRIAU. L'azote dans les capsules de Pavot ; 4894. — Les alcaloïdes de quelques graines ; 1894.— Étude chimique du glycogène ; 1895. — Les bactéries lumineuses; 1896. — Réserves hydrocarbonées des Thallophytes ; 1899. — La digestion dans les urnes des Népen- thes ; 1900. — Nature et signification das alcaloides végétaux ; 1900. A.VANDEVELDE. Contribution à la physiologie des galles; 1896. — Contribution à la physio- logie chimique du tronc des arbres ; 1897. — Influence de la dimension des graines sur la germinati n ; 1898. — Détermination de la toxicité des alcools par la plasmolyse, 1899. — Études morphologiques et chimiques sur la germination ; 1900. | A. Gravis. Recherches physiologiques sur la germination, etc., chez le Tradescantia vir- ginica ; 1898. F. Van RYSSELBERGHE. Réaction osmotique des cellules; 1899. — Influence de la tempé- rature sur la perméabilité du protoplasme vivant; 1901. H. Cer, Hydrolyse de la raffinose et son utilisation comme aliment des moisissures ; 1899 et 1900. J. Gorrarr. Structure et fonction des organes de sudation chez les plantes (Bull. XXXIX, pp. 54-80 ; 19 0. M. Hannov Expériences sur l'assimilation chlorophyllienne ; 19M. J. Henry. Culture des levures dans une solution minérale; 1902 — Marche de l'absorption de l'azote par les céréales ; 1903. — Influence de couverture morte sur l'humidité du sol; 1903. L. LEPOUTRE. Influence des solutions salines concentrées sur la levure de bière ; 1902. — ` Recherches de biologie expérimentale ; 1902. H. МїснЕЕ15. Sur les stimulants de la nutrition chez les plantes (Bull. XLII? pp 233-239 ; 1903). — Action des solutions aqueuses d’électrolytes sur la germination, 1909.— Action des courants alternatifs de haute fréquence sur la germination (avec P. De Heen); 1908, 1909 et VIII. -- Pathologie. L'étude scientifique des maladies des plantes est de date relative- ment assez récente, car elle nécessite des connaissances en |physiologie, en mycologie, en bactériologie et méme en entomologie. Parmi les botanistes belges qui se sont occupés de pathologie végé- tale, il faut mettre hors de pair Paul Nypels et Émile Marchal. On peut citer :ussi Éd. Morren, Petermann, Ém. Laurent, P. de Caluwe, H. Mormans, A. Gravis, G. Staes, L. Pynaert, A. Poskin, I. Henry, H. Lonay, Vanderyst, E. Páque, A. Puttemans. Ainsi qu'on devait s'y attendre, c'est au laboratoire agricole de Gembloux que beaucoup de ces travaux ont été élaborés. IX. — Botanique appliquée. A. Botanique médicale. — Diverses flores donnent, à l'occasion, les propriétés médicinales des plantes. Nous avons, en outre, des ouvrages spéciaux de А. THIELENS (1862), Van Heurck et GUIBERT (1864), J. CHa- LoN (1912). B. Botanique horticole. — On sait que lhorticulture belge occupe l'une des places les plus brillantes du monde entier. Aussi les 1910.— Action du courant galvanique continu sur la germination, 1910.— Action des liquides anodiques et cathodiques sur la germination: 1910, — sur certaines organismes marins 1911. F. PLATEAU. Les insectes et la couleur des fleurs, 1907. — Note sur l'implantation et la pollination du Gui en Flandre( Bull. XIV, pp. 84-102; 1908).— Fleurs entomophiles peu visitées par les insectes, rendues attractives ...; 1910. — Pollination d'une Orchidée à fleurs vertes (Bull. XLVI, pp. 339-369 . 1910). H. Ronse. La variation etla sélection des Pois; 1908. A. KUFFERATH. Sur l'agglutination de la levure (Bull. XLV, pp. 392-403; 1909). Cr. AIGRET. Participation des Corneilles à la propagation du Gui | Bull. XLVI, pp. 85-88; 1909). — Conservation multiséculaire des facultés germinatives de certaines graines (Zd. pp. 295.299). H. GuiLLEMINOT. Actions des radiations nouvelles sur les plantes; 1910. 0. Dosv-HeNAULT. Du rôle des sels manganeux dans l'assimilation de l'azote nitrique et dans l'élaboration de la matière albuminoïde par les plantes vertes ; 1911. 44 espèces nouvelles que nos horticulteurs ont introduites et les variétés ainsi que les hybrides qu'ils ont obtenus sont innombrables. Bon nombre de revues spéciales ont été fondées pour les décrire et les figurer ; citons parmi les plus importantes : la Flore des Serres, la Belgique horticole, l'Zllustration Horticole, la Revue de P Horticulture belge et étrangére, La Lindenia, Iconographie des Orchidées, le Journal des Orchidées, le Dictionnaire iconographique des Orchidées et la Chronique Orchi- déenne, la Tribune Horticole (1). Les ouvrages suivants ont aussi vu le jour pendant la période qui nous occupe : Les Cactées, par CH. LEMAIRE (1868); la Monographie historique et littéraire ds Lys, par FR. DE CANNAERT D'HAMALE (1870); Les plantes ornementales à feuillage panaché et coloré, par А. COGNIAUX et Ёле Mancnar (2 vol. in-4°, 1873-1874); les Plantes de Serre et les Orchidées, de E. pg Рпүрт (1878); les Palmiers (1878) et le Livre des Orchidées (1894), par le comte O. ng KERCKOVE ре DENTERGHEM; l'Ico- nographie des Azalées de l'Inde, par А. VAN GEERT (1881-1882); les Orchidées exotiques, раг L. LINDEN, А. Совмілох et G. GRIGNAN (1894). C. Botanique forestière. — Quelques ouvrages sont consacrés spécialement aux arbres de nos forêts ; entre autres : Flore forestiére de Belgique, par A. WESMAEL (1865); le Guide de l'arboretum de Tervueren, par CH. Bommer (1906); les Arbres remarquables de la Belgique, par J. Cmarow (1910-1912); Rapport sur l'introduction des essences (4) Flore des Serres et des Jardins de l'Europe, publiée par L. VAN HourrE; 1845-1883; 93 vol., env. 2,400 pl. La Belgique Horticole, par Сн. et Ёр. MonnEN; 1850-1885; 35 vol., avec nombr. pl. L'Illustration Horticole, fondée par A. VERSCHAFFELT; 1854-1896; 43 vol., avec nom- breuses planches. Revue de P Horticulture belge et étrangère, fondée en 1875 par le comte 0. pg KERCHOVE, etc. Le 38* vol. est en public.; nombr. pl. Lindenia, Iconographie des Orchidées, publiée par J. et L. LINDEN; 1885-1906; 17 vol. ` in 4°, avec 815 Journal des Orchidées, publié par L. LINDEN ; 1890-1897 ; 7 vo Dictionnaire iconographique des ie: 1896-1904, rédigé se A. COGNIAUX ; 1904-1906, ANONYME. — Planches par A. GOOSSEN Chronique Orchidéenne : vol. Ï e "I no 4-2 (1897-1904), rédigés раг A. COGNIAUX; n° 3-10 (1904-1906;, ANONYMES La Tribune Horticole, dirigée par L. GENTIL, fondée en 1906; le 7° vol. est en public.; nombr. pl. | 45 exotiques en Belgique, par AMÉDÉE Visarr et CH. Bommer (1910); Nos arbres, par J. Massanr (1911). D. Botanique industrielle. — Le P. BERNARDIN, directeur du Musée commercial et industriel de la Maison de Melle-lez-Gand a publié, de 1876 à 1880, une longue série d'intéressantes brochures sur les diffé- rentes catégories de produits végétaux employés dans l'industrie, et Ем. Dg WirpEMAN d'importants mémoires sur les Apocynacées à latex du Congo (1901 et 1903), sur les Lanes à caoutchouc du Congo (avec L. GENTIL, 1904). E. Plantes utiles variées. - C'est encore à Ем. DE WILDEMAN que nous devons des Etudes sur les Caféiers (1901 et 1909), 2 volumes sur Les Plantes utiles ou intéressantes de la Flore du Congo (1903-1908), Les Plantes tropicales de grande culture (1902; 2* édition, 1908), des Notes sur des plantes largement cultivées par les indigènes en Afrique tropicale (1909), Le tabac au Congo (1912). X. — Traités classiques. Je ne parlerai pas des divers manuels destinés à l'enseignement pri- maire ou moyen ; mais je dois une mention spéciale au Cours de Bota- nique du P. A. Вюилумск (1871-1874) dont la 3° édition (1899) a été entiérement remaniée par le P. PAQUE. Pour résumer en deux mots tout ce qui précéde, on voit que les cinquante derniéres années peuvent se diviser en trois périodes, au point de vue de nos travaux : la première, les dix premières années, pendant laquelle on étudie spécialement les plantes indigénes, va jusqu'à l'achat par le Gouvernement du Jardin botanique de Bruxelles et de l'herbier de von Martius; la seconde, qui comprend environ les dix années suivantes, va jusqu'à la réforme de l'enseignement universitaire et voit commencer de grands travaux sur les plantes exotiques; dans la troisième, les trente 46 dernières années, les travaux d'anatomie et de physiologie prennent une extension considérable, Je vous remercie, Messieurs, de m'avoir prêté votre attention pen- dant ce long exposé, et je vous demande pardon d'avoir abusé de votre patience en vous retenant aussi longtemps. Mais je tenais à vous montrer que nous avons profité largement de l'appui que nous ont donné les auto- rités du pays et aussi que, pour la branche scientifique que nous culti- vons, la Belgique n'est pas en arrière parmi les nations les plus éclairées. L'assemblée applaudit vivement la lecture de ce discours, qui retrace d'une façon détaillée la vie intense de la Société durant la période des cinquante années qui vient de s'écouler. Le Président accorde ensuite la parole à M. le professeur VAN BAMBEKE, qui, au nom de l'Académie royale de Belgique, qui l'a désigné en méme temps que M. le professeur Malaise, prononce l'allocution suivante : A sa séance du 20 avril dernier, la Classe des Sciences de l'Aca- démie royale de Belgique a délégué deux de ses membres, M. le pro- fesseur Malaise et votre serviteur, pour la représenter aux diverses réunions organisées par la Société royale de Botanique, à l'occasion de son cinquantiéme anniversaire. Je suis fier d'être chargé de cette mission, tout en regrettant vivement de ne pouvoir la remplir que de facon trés incomplète. Dans le cours du cinquantenaire qui vient de s'écouler, d'intimes relations n'ont cessé d'exister entre la Classe des Sciences de l'Académie et la Société de Botanique. Nombreux sont les membres de la première qui, faisant partie de notre Société, ont collaboré à ses travaux. Pour ne parler que de regrettés disparus, qu'il me suffise de rappeler les noms de Barthélemy Du Mortier, l'illustre fondateur de notre Société, d'Eugène Coemans, de De Walque, de François Crépin, de Léo Errera, d'Émile dg O EE кү MEE E 41 Laurent, de Théophile Durand. Nombreux aussi sont ceux de nos membres, étrangers à l'Académie, dont des travaux ont paru dans ses publications. Au nom de la Classe des Sciences de l'Académie, je présente, à la Société royale de Botanique, les plus chaleureuses félicitations, et je fais les vœux les plus ardents pour sa prospérité. (Applaudissements.) M. le professeur BERTRAND, de Lille, lit, au nom des Associés étrangers de notre Société, l'adresse suivante : Adresse présentée à la Société royale de Botanique de Belgique, à l'occasion de sa fête jubilaire cinquantenaire, au nom de ses Associés étrangers, par M. le prof. C.-Eg. Bertrand. Au nom des Associés étrangers de votre Compagnie, je vous apporte leurs bien cordiales félicitations pour la célébration de votre féte cin- quantenaire et les voeux qu'ils forment pour la continuation et pour l'accroissement de votre prospérité. Nous avons suivi votre effort scien- tifique. Nous le tenons en trés haute estime. Nous nous réjouissons des brillants succès qui l'ont couronné. Nous sommes particulièrement heureux en ce jour de présenter nos respectueux hommages au savant vénéré qui préside cette réunion, le professeur Cogniaux, le doyen glorieux des botanistes belges, connu du monde entier par ses monographies des Mélastomacées, des Cucur- bitacées et des Orchidées. — M. Cogniaux symbolise pour nous le botaniste aux descriptions précises qui fixent el définissent espèces et genres dans les familles végétales dont il s'occupe, labeur en apparence ingrat, labeur nécessaire, indispensable, prodigieux quand on y apporte sa sagacité et sa persévérance, puisqu'il assure la base première sur laquelle nous travaillerons tous. Que nous nous occupions d'Anatomie, de Physiologie, d'Adaptation ou de Descendance, nous travaillons tou- jours sur une ou plusieurs espèces que nous devons désigner clairement. La plante amorphe et sans nom à l'usage des physiologistes, que le regretté Noël Bernard imaginait dans une de ses rêveries, n'existera jamais. Dans nos travaux, il nous faut partir d'espèces définies, qu'il s'agisse d'une forme disparue dont la structure nous a été conservée par 45 les hasards d'une minéralisation heureuse ou d'une variation brusque dont la durée ne sera peut-être qu'éphémère. L'œuvre de M. Cogniaux a porté sur des groupes étendus, difficiles. Ses compatriotes ont reconnu la valeur de son œuvre en lui décernant le premier prix décennal de Botanique. Nous avons souligné ce choix de nos applaudissements. — Mon cher Président, puisse votre belle vieillesse se prolonger de longues années pour vous permettre de terminer quelques-uns de vos travaux еп. préparation et pour vous conserver à l'affection de vos amis! Nos Associés m'ont chargé aussi d'exprimer spécialement leur affec- tueuse sympathie à un autre des vétérans de la Société, que nous sommes heureux de revoir parmi vous, à M. Élie Marchal, le savant si modeste. Notre ami Marchal me pardonnera de lui apporter ici notre hommage public, en pensant à l'intention qui l'a dicté. Mais comment oublierions-nous l'accueil si bienveillant que nous en avons tous reçu lorsque nous lui fümes présentés dans cette grande salle des herbiers ой François Crépin et ses collaborateurs travaillaient tous ensemble à la détermination des plantes de l'herbier du Jardin botanique? Marchal est, lui aussi, le descripteur précis. Sa recherche s'est spécialisée dans l'étude des Champignons inférieurs. Élie Marchal est un des plus anciens parmi les membres de la Société. Il n'est pas un de vos ouvriers de la première heure. > Nos amitiés vont aussi au professeur Charles Van Bambeke, profes- seur émérite de zoologie de l'Université de Gand, et membre de l'Académie, un des fondateurs de votre Société. I] consacre ses loisirs à la Botanique mycologique. Nous ne savons ce qu'il faut le plus admirer chez lui, de la technique merveilleuse de l’histologiste ou du collecteur heureux, autant qu'habile, qui a su découvrir et préparer tant de Basidiomycétes. Nous adressons aussi un bon souvenir au professeur Malaise, deGem- bloux, l'éminent géologue, délégué, lui aussi, de l'Académie et l'un des fondateurs de la Société royale de Botanique. Salut enfin à votre trésorier Léon Coomans, le bon Coomans comme nous appelons tous notre joyeux compagnon, toujours gai, complaisant, avenant, ayant pour chacun un bon sourire et une parole aimable. La salle des Herbiers, dont j'évoquais le souvenir, fut le berceau de la Société royale de Botanique et son local de réunion. A l'origine nous voyons à ses séances les figures connues et aimées de Francois Cré- 49 pin, J.-É. Bommer, Delogne, Durand, Él. Marchal, auxquels s'adjoignent Cogniaux, Kickx, Édouard Morren. Des amitiés éclairées soutiennent et protègent la jeune Société, le comte Charles, puis le comte Oswald de Kerchove de Denterghem, le baron de Sélys. C'est l'époque oü les bota- - nistes belges multiplient les herborisations dans tout le pays. Ils préparent ` le recensement général de la Flore. Ils relèvent les stations remarquables. - Ils précisent la distinction des espèces litigieuses. Chacun apportait sa E contribution. En s'accumulant, le patient labeur de tous rassemble cette ` collection précieuse qu'est l'Herbier de la Belgique, dont le Jardin a la garde et la conservation. Un moment l'eeuvre des collecteurs parait achevée. Honneur à ceux qui l'ont accomplie! Par un rare privilége, la phalange de ces travailleurs est encore intacte. À Alors se dessine dans vos travaux une nouvelle orientation. Elle coïncide avec une modification de l'Enseignement des Universités. Les observations microscopiques se sont multipliées, elles se font plus déli- cates, en même temps l'expérimentation physiologique devient plus variée et plus rigoureuse. Votre bulletin contient des articles signés de nouveaux noms. Ce sont les premières publications de Léo Errera, de Gravis, de Mac Leod, de Jean Chalon. Ce sont de jeunes maitres qui se révèlent. Merveilleuse période de production iutense. Le champ de vos études s'est considérablement étendu. Votre bulletin a peine à satisfaire à toutes les demandes de publication. Personne ne s'est aperçu du ralen- tissement qui se produisait dans le recensement des espèces spontanées. De ce côté aussi les méthodes de publication sont profondément modi- fiées. On procède maintenant par monographies. Ce sont les fines retouches qui viennent améliorer et parfaire l'œuvre initiale. La mort passe, nous enlevant des amis bien chers. Ce ne sont pas les plus anciens qui nous sont ravis, mais Edouard Morren et puis J.-J. Kickx, encore plus jeune que Morren. En quelques mois, des mai- tres qui n'ont pas trente ans les remplacent. Le corps enseignant de la Botanique est renouvelé dans toute la Belgique. Gravis est professeur .à Liége, Mac Leod à Gand, Léo Errera fera les cours du Doctorat à . côté de J .-É. Bommer. Émile Laurent, premier éléve d'Errera, va occuper _ la chaire de l'Institut de Gembloux. Rien n'est contagieux comme l'entrainement au travail donné par 50 qui ont suivi leurs premières leçons deviennent de nouveaux docteurs. Charles Bommer, Clautriau, Dewèwre, J. Massart, Ém. De Wildeman, Van Rysselberghe à Bruxelles. А Louvain, ce sont Grégoire et tous les cytologistes éléves du Chanoine Carnoy. A Liége, ce sont les élèves de Gravis, Micheels d'abord puis tous les anatomistes qui vont de Nypels à Lonay. A Gand, l'École physiologique de J. Mac Leod: de Bruyn et tous ses camarades. Les mémoires se sont faits si nombreux, si importants, que la question de la publication des travaux présentés devient pour vous un trés grave probléme. Vos ressources normales n'y suffisent plus. On frappe à la porte de l'Académie qui en publie quelques- uns, et chaque centre scientifique crée bientót sous un nom ou sous un autre un nouvel organe de publication: Les Archives botanique de Liége; La Cellule; le recueil de l'Institut Léo Errera; Dodonea, de Gand; les Travaux de l'Institut de Gembloux. Nous qui avons suivi ce grand effort scientifique dans des directions si variées, nous vous en reportons l'hon- neur. C'est votre deuxième génération de savants qui a ainsi prolongé et étendu votre Société. De tels enfantements ne sont pas sans douleurs et parfois, à mesure que les travaux se spécialisant provoquaient de nou veaux groupes, vous avez pu craindre de voir les nouveaux rejets absorber toute la séve en épuisant la souche. Tandis que vos groupes filiaux de Gand, Liége, Louvain, Gembloux, vont poursuivre leurs travaux dans le sens particulier que chacun à adopté, à Bruxelles les élèves d'Errera dirigent les leurs dans des sens divers. Les publications sur la Flore du Congo sont commencées. Peu à peu les événements en déterminent la concentration dans les mains de M. Ém. De Wildeman. Vous savez quelle riche moisson ce savant à tiré de ses études sur la Flore de votre Empire colonial. Massart est revenu de Java. Ses yeux sont remplis des merveilles végétales qu'il y a observées. Son voyage au Sahara le fait vivre avec une végétation luttant désespérément contre la sécheresse. C'est l'anta gonisme absolu avec ce qu'il a trouvé dans les climats chauds et très humides. Comment s'étonner de le voir par la suite, soit seul, soit avec Charles Bommer, réunir les matériaux des Formations végétales carac | ristiques de la Flore belge. Le grand album des Formations végétales des districts littoraux et alluviaux paraît. C'est une révélation pour la Géo graphie botanique. Il faut avoir vu l'admiration des étrangers devant cë belles planches pour en apprécier tout le prix. тиер 51 De son cóté, Charles Bommer recueille, prépare et étudie, avec une habileté qui n'a d'égale que sa patienee, les collections de végétaux fos- siles de vos gisements infra crétacés et crétacés inférieurs. Appliquant les méthodes du Musée d'histoire naturelle, vous avez pris à tâche d'explorer votre territoire et celui de vos colonies pour en connaitre les richesses naturelles. Les collections que vous avez rassem- blées sont parmi les plus belles. Certaines sont uniques au monde. Les productions de votre pays sont les mieux connues. N'ayant point ménagé votre peine, vous pouvez vous tourner vers les pouvoirs publics et demander les ressources qui vous sont nécessaires pour continuer et achever les œuvres entreprises. Rapellerai-je, en terminant, la préparation du Congrès international de Botanique de 1910. Elle se fit au milieu de cruelles épreuves. Émile Laurent était mort en revenant du Congo. Le l” août 1905, Léo Errera s'affaissait brusquement. Le comte O. de Kerchove mourait à son tour, le 20 mars 1906. A la mémoire de ces amis que nous regrettons, j'adresse un souvenir... Vous resserrátes vos rangs éclaircis, demeurant unis et guidés par la grandeur de l'œuvre entreprise ! L'allocution si vibrante de M. le Professeur Bertrand est vivement = applaudie. E, La parole est accordée ensuite à M. le Professeur Lurz; au nom _ dela Société botanique de Frauce qui l'a délégué pour assister à nos . fêtes botaniques jubilaires, il nous apporte les compliments de notre sœur aînée. Il s'exprime comme suit : MONSIEUR LE PRÉSIDENT, MESDAMES, MESSIEURS, Il y à huit ans, le 1er août 1904, la Société botanique de France célé- brait le 50"* anniversaire de sa fondation. Au premier rang des délégués venus pour nous présenter les compliments de leurs Sociétés respectives, . figurait votre cher et éminent Secrétaire-général, Th. Durand. Avec des . accents qui allèrent droit à notre cœur, il nous offrit les félicitations de la Société royale de Botanique de Belgique et nous dit que nos efforts 52 dans la recherche de la vérité scientifique trouvaient dans votre savante Compagnie cet accueil sympathique, qui est à la fois une récompense précieuse pour le labeur accompli et un encouragement pour l'avenir. C'est donc un devoir d'affectueuse reconnaissance que je remplis aujourd'hui, en apportant à mon tour à la Société royale de Botanique de Belgique le salut amical de la Société botanique de France. Votre Société, Messieurs, a groupé, au cours des cinquante années qui se sont écoulées depuis sa fondation, les noms les plus illustres de la Botanique belge. C'est que la science des plantes a toujours été en honneur dans votre pays. Si les siècles passés vous ont donné les Fuchs, les Dodoens, les Mathias de Lobel, les Clusius, les Boerhaave, les Van Sterbeeck et tant d'autres, vous avez le droit de proclamer bien haut que leurs successeurs non seulement n'ont pas démérité, mais qu'ils ont, au contraire, accru l'antique réputation scientifique de la Belgique et apporté une brillante contribution à l'ensemble des connaissances universelles. Vos publications sont de celles auxquelles on ne peut se dispenser d'avoir recours, quelle que soit la branche de la botanique que l'on étudie, et les travaux de vos spécialistes sont estimés, à leur juste valeur, par les naturalistes du monde entier. Vos membres fondateurs, hélas! trop peu nombreux maintenant, peuvent étre légitimement fiers du chemin parcouru depuis le jour oü, pour la première fois, ils se réunissaient afin de se communiquer leurs | idées et leurs travaux. Leur confiance dans l’avenir n’a pas été vaine e leur satisfaction peut être grande d'avoir créé un organisme si vivant et ' dont l'utilité éclate aux yeux de tous. Mais, il ne suffit pas à une Société de grouper une pléiade de S4 vants dont les.travaux font autorité : elle a besoin aussi de la volonté agissante, du dévouement sans limites, de l'abnégation de soi-même d'un homme qui assumera la lourde responsabilité de la coordination des ef- forts et de l'administration vigilante du patrimoine commun. Vos secrétaires généraux ont toujours été à la hauteur de leur tâche, et le difficile héritage laissé par les Bommer, les Crépin et les Th. Durand se trouve maintenant placé entre des mains actives et dévouées, qui sau" ront lui conserver sa légitime réputation. Messieurs, permettez-moi, pour terminer, d'évoquer de nouveau la cordiale confraternité qui unit nos deux Associations. Depuis leur for 53 dation, chacune de leurs listes renferme des noms qui se retrouvent sur la liste voisine. Maintenant encore, les représentants les plus autorisés de la Société botanique française ne sont-ils pas membres de la Société royale de Botanique de Belgique, alors que d'éminents botanistes belges font partie de la Société botanique de France ? Nombreuses sont pour toutes deux les occasions de se rapprocher, de mettre en commun les recherches et les espérances, et l'on peut dire que rien de ce qui intéresse l'une de nos Compagnies ne peut rester indif- férent à l'autre. | En ce jour de fête, votre satisfaction trouve un écho sympathique chez vos collègues français, et c'est avec la joie la plus sincère, qu'au nom de la Société botanique de France, je souhaite à la Société royale de Botanique de Belgique longue vie, et travail fécond, couronnés par une considération sans cesse grandissante. (Applaudissements.) ; M. le Professeur VERSCHAFFELT, représentant la Société de Bota- . nique hollandaise, lit le texte suivant de l'adresse imprimée qu'il est chargé de déposer sur le bureau: < De Nederlandsche Botanische Vereeniging > rekent het zich tot een eer aan de « Société royale de Botanique de Belgique », die heden den dag herdenkt waarop zij, vijftig jaren geleden, werd gesticht, hare gelukwenschen aan te bieden. Zij spreekt de hoop uit, dat ook in de toekomst aan hare Belgische Zustervereeniging onafgebroken bloei beschoren moge blijven, | tot heil der wetenschap welke zij beide beoefenen. De eerste Secretaris, De Voorzitter, Ep. VERSCHAFFELT. F.-A.-F.-C. WENT. « Amsterdam, den 22" Juni 1912. » Après avoir lu cette adresse, il fait part à la Société de Bota- nique que la Société hollandaise a, à cette occasion, nommé comme membres correspondants : M. le Professeur Cogniaux, Président de la Société, et M. le Professeur J. Massart de l'Université de Bruxelles. De vifs applaudissements accueillent ces communications. 34 M. le D' TRELEASE, ancien directeur du Jardin botanique de Saint- Louis (Missouri-U. S. A.), félicite la Société royale de Botanique de Belgique au nom de l'Académie de Sciences de Saint-Louis et de divers groupements scientifiques de l'Amérique ; il s'exprime comme suit : < MONSIEUR LE PRÉSIDENT, MESDAMES, MESSIEURS, » For me this is an occasion fraught with many memories. Among my very first European correspondents I had the good for tune to connect a number of Belgian botanists of whom several are no longer with us, but of whom I see three present today. Monsieur Páque, Professor Marchal, and the gracious and accom- plished mycologist Madame Rousseau. » It is, therefore, with special pleasure that I avail myself of the opportunity to participate in this semi-centenary of the Société Royale de Botanique of which, during nearly half its existence, I have enjoyed the previlege of corresponding membership. » To my personal felicitations on this occasion, l take the liberty of adding those of the Engelmann Botanical Club of which Ï am Honorary President; of the Botanical Society of America and the American Philosophical Society of which I am a Counciller ; and | of the National Academy of Sciences of the Botanical Commitee of | which I have the honor to be Chairman. » ! M. le Président remercie les divers délégués qui ont apporté à | notre Société jubilaire leurs congratulations; il est convaincu que les | éloges qu'on a bien voulu décerner à ce groupement seront un stimulant і pour l'avenir. | Il remercie ensuite personnellement la Société néerlandaise de Botanique pour l'honneur qu'elle lui а fait et prie M. le Secrétaire Ver- | schaffelt de transmettre au Président, M. le prof. Went et à la Société 1 tout entiére, ses sentiments de reconnaissance. i V ME V = Cie IE E € <= QU T à RTE TN bd RTE PRE C уь ; 2 x PEAS DAGA E S дыы Б. Haee a MUT ISDN SS CIE т, 55 Le Président accorde la parole au Secrétaire qui donne lecture de la liste suivante de personnes qui ont été désignées par la Société pour faire partie du corps des membres associés de notre Société. Membres associés : M. TANsLEY, prof. à l'Université de Cambridge (Angleterre); M. RENDLE, conservateur au British Museum, Londres; M. G. BONNIER, membre de l’Institut et professeur de Botanique à la Sorbonne (Paris) ; | M. le prof. Lutz, chargé de cours à l'École supérieure de phar- macie et à l'École d'agriculture coloniale, secrétaire général de la Société botanique de France ; M. Weer, professeur à l'Université d'Utrecht , M. Lorsy, secrétaire général de l'Association Internationale des botanistes, chargé de cours à l'Université de Leide; M. le prof. von WETISTEIN, directeur du Jardin botanique et pro- fesseur à l'Université de Vienne; M. J.-M. CovrrER, professeur à l'Université de Chicago ; M. Joan-DonweLz Өмїтн, botaniste-explorateur, Washington U.S.A. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 12 heures. Visite du Musée colonial de Tervueren et de l'Institut botanique Léo Errera L'après-midi du 22 juin fut consacrée à la visite du Musée colonial, ouvert en 1910. Partis de Bruxelles, en tram électrique, les étrangers qui ont assisté â cette visite, sous la conduite de M. De Wildeman, ont admiré la belle ordonnance des collections rassemblées. Ces collections sont de grand intérêt tant pour l'ethnographie que pour l'étude de la botanique et de la zoologie, pures et appliquées. A la suite de cette visite qui dut être écourtée, les botanistes se ren- dirent directement, sous la conduite de M. le prof. J. Massart, à l'Institut Errera, qu'il dirige depuis la mort du regretté professeur Léo Errera. Le prof. Massart avait convoqué quelques-uns de ses élèves et anciens élèves pour leur faire faire la démonstration de diverses expériences el cours. M. Kufferath a, à l’aide de trés nombreux matériaux, fait voll l'influence de l'alimentation carbonée sur l'aspect des colonies d'Algues vertes cultivées pures dans divers milieux. Il a été question déjà, aux séances de la Société, des cultures de M. Kufferath; nous n'insisterons pas, en ce moment, sur les beaux résultats qu'il a pu obtenir. M.'W Conrad avait disposé des cultures d'organismes holophytiques : Algues vertes, Diatomées, Schizophycées diverses; par ces cultures, OP. peut voir la série des opérations nécessaires pour arriver à obtenir des Algues à l'état pur. M. Massart, au nom de Mis Terby, a montré ensuite une série d'expériences relatives à la reviviscence chez les Mousses et les Algues, étude qui se poursuit en ce moment à l'Institut botanique. Il a fait ensuite passer entre les mains des visiteurs, quelques-unes д t r Аз hO AE E er MM, Sr е E "is $ 57 des belles photographies de paysages et d'associations végétales du district calcaire, dont il prépare en ce moment la monographie. Il n'est pas nécessaire, pensons-nous, de revenir ici sur l'organisation de l'Institut Errera, qui est bien connu de tous les membres de la Société botanique. Mais, rappeler ici le nom de l'Institut botanique, c'est nous donner l'occasion de remercier, encore une fois, M. le prof. Massart, de l'hospi- talité que l'Institut donne fréquemment à notre Société. A la suite de cette visite et sous la conduite de M. Ch. Bommer, les botanistes purent jeter un coup d'œil sur quelques parties des collections les plus intéressantes du Jardin botanique de Bruxelles. L'heure déjà avancée força d'écourter la visite du Jardin botanique que l'on dut limiter à l'une des collections, d'ailleurs des plus remar- quables : celle des plantes grasses. Cette collection, qui compte environ deux mille espèces, est au nombre des plus importantes de ce genre que l'on connaisse. Elle s'est considérablement accrue depuis quelques années grâce surtout au don magnifique que M. G. Van der Vinnen, d'Uitkerke, a fait au Jardin de la belle collection à laquelle, continuant une tradition de famille, il avait consacré l'effort persévérant de son activité. Les membres de la Société ont eu l'occasion d'apprécier la générosité avec laquelle M. Van der Vinnen continue à enrichir la série déjà si nombreuse des plantes grasses du Jardin botanique, en exami- nant, avec un haut intérét, un groupe d'espéces rares, représentées par de superbes spécimens, qui avaient été réunies à leur intention dans la serre principale. Conférence Aspects de la végétation au Congo belge PAR É. DE WILDEMAN Le samedi 22 juin, à 8 heures et demie du soir, la Société de Bota- nique avait organisé, à l'occasion de son cinquantenaire, une conférence qui s'est donnée dans le grand auditoire de physique de l'Université de Bruxelles, sur : Les Aspects de la végétation au Congo. Devant un auditoire dans lequel figuraient MM. les Délégués de MM. les Ministres des Sciences et des Arts et de l'Agriculture et plu- sieurs botanistes étrangers, M. De Wildeman a pu résumer l'état actuel de nos connaissances sur la distribution des végétaux dans notre colonie africaine. Il a fait ressortir la part que la Société royale de Botanique de Bel- gique a prise dans l'essor de cette science au Congo. C'est dans ses bulle- tins qu'ont paru les premières notices détaillées sur cette flore; ce sont deux de ses membres, MM. Em. Laurent et Alfr. Dewèvre, qui les premiers ont été envoyés en mission scientifique au Congo et ont payé de leur vie leur dévouement à la science qui leur était chére. ll a terminé en rendant un juste tribut d'hommages à la mémoire du secrétaire général Durand qui, le premier, a publié un travail d'ensemble snr la flore congolaise. Les noms de MM. Ёт. Laurent, Alfr. Dewèvre et Th. Durand resteront indissolublement attachés à l'histoire de la bota- nique congolaise. Visite de l'Institut botanique de l'Université, du Jardin botanique et de la Ville de Gand Arrivés à Gand, le 25 juin vers 7 heures du soir, les excursionnistes ne purent visiter le méme soir, une partie de la Ville; la journée avait d'ailleurs été bien remplie. | Le lendemain matin, on se rendit avec plaisir à l’Institut botanique de l'Université oü le rendez-vous avait été fixé à 8 h. 1/2. M. le professeur Mac Leod, entouré d'un certain nombre de nos con- fréres gantois, parmi lesquels nous retrouvions avec plaisir M. le pro- fesseur Van Bambeke, nous attendait à l'entrée du jardin. Comme il y avait beaucoup à voir et qu'il était pour nos invités inté- ressant de jeter, au moins, un coup d'œil sur les principaux monuments de la Ville de Gand, nous commencámes immédiatement la visite des locaux occupés par les installations botaniques, qui ont été fort bien amé- nagés. Nous circulons d'abord dans les laboratoires du professeur et des élèves, ces derniers actuellement inoccupés, les vacances ayant com- mencé. Mais ce qui intéressa peut-étre le plus les visiteurs, ce fut le musée, dont les collections sont disposées dans deux grandes salles éclairées par le haut, larges de 7750 et mesurant 17 mètres de long. Dans ces salles, on put examiner une fort belle collection carpo- logique et une collection paléontologique qui ont été formées petit à petit par le directeur actuel de l'Institut, et qui sont réunies dans . des vitrines horizontales, occupant ensemble une longueur de 120 mè- 60 tres. Autour de ces vitrines, les étudiants peuvent circuler facilement et étudier à l'aise les matériaux accumulés. Dans les deux salles qui forment ce Musée, on trouve également une fort belle collection de céréales; toute la série des variétés cultivées dans notre pays et un grand nombre de races les plus importantes de seigle, froment, épeautre, avoine, orge et maïs. Il faut noter également, comme collections très particulières et d'une grande valeur, celles qui sont formées par les insectes utiles et nuisibles â la végétation et par des échantillons de dégâts, parfois considérables, que certains d'entre eux font aux plantes de culture. A ce point de vue, il convient de signaler une fort belle collection de cécidies, tous objets dont le professeur et plusieurs de ses éléves se sont occupés. Nous trouvons également dans ce Musée une collection d'objets pour l'enseignement, soit modéles en carton páte, soit objets en nature conser- vés dans l'aleool et pouvant servir non seulement pour la comparaison macroscopique mais encore pour l'étude microscopique. L'Institut botanique de Gand possède également des herbiers de trés grande valeur pour l'étude de notre flore belge, et qui sont loin d'étre sans valeur pour la science en général. C'est en effet au Jardin botanique de Gand que se trouve conservé l'herbier de J. Kickx, son ancien directeur. Cet herbier a servi de base aux deux volumes mémorables de la Flore des Flandres et aux études trés remarquées de l'ancien professeur de l’Université sur les Fucus de la flore belge. Malheureusement, les champignons étudiés par Kickx n'existent pas dansles collections gantoises, c'est la seule partie de cet herbier qui n'ait pas été retrouvée. Le Jardin botanique de Gand conserve également l'herbier de E. Vander Meersch qui fut lui aussi membre de notre Société, et a méme publié dans notre Bulletin une notice sur la flore du Kraene-Poel, prés d'Aeltre. Les documents de cet herbier ont pour l'histoire de notre flore belge le plus grand intérét, car actuellement la plupart des plantes rares et trés intéressantes, signalées par notre ancien confrére dans cette région, qui fut pendant des années le rendez-vous des botanistes gantois, ont dis- paru. L'herbier Vander Meersch contient, à côté d'une trés riche collec- See 61 tion de phanérogames et de cryptogames vasculaires de Belgique, un cer- tain nombre d'échantillons de plantes d'Europe. Il comporte de 8 à 9,000 espèces. Enfin pour faciliter les études, M. le prof. Mac Leod a ajouté à ces herbiers quelques exsiccatas ou quelques collections particulières de plantes exotiques. ' Ces différents herbiers sont conservés dans une salle spéciale, atte- nante au Musée et éclairée, comme celui-ci, par de la lumière venant d'en haut. Il existe à Gand, à l'Institut botanique, une importante bibliothèque moderne constituée surtout par M. le prof. Mac Leod, qui a réuni à Gand la presque totalité des ouvrages botaniques de science pure ou de science appliquée qui ont paru en langue flamande ou néerlandaise, à cóté de tous les ouvrages importants : frangais, anglais ei allemands, nécessaires à l'éducation botanique universitaire. Cette bibliothéque comprend environ 2,500 volumes, et, pour la période antérieure à 1865, l'Institut possède la bibliothèque de Jean Kickx, qui, outre un grand nombre d'ouvrages du XIX* siècle, contient un certain nombre d'ouvrages anciens précieux. Aprés avoir traversé ainsi les salles qui constituent par leur ensemble l'Institut botanique de l'Université de Gand, M. le prof. Mac Leod nous conduisit dans le jardin et dans les serres, l'un comme les autres intéressants à plusieurs points de vue. Le jardin posséde une collection d'arbres et arbustes, dans laquelle quelques conifères se trouvent en exemplaires remarquables. L'École de botanique a attiré fortement l'attention des visiteurs, car elle renferme un trés grand nombre de plantes, parmi lesquelles plusieurs ne se trouvent pas fréquemment dans les cultures. Il y a également dans le jardin une place réservée comme champ d'expérience, oü il à été possible au Prof. Mac Leod et à plusieurs de ses éléves, de faire des recherches de haute portée scientifique. Des études sur l'hybridation, la descendance et la sélection ont pu être effectuées, et sont encore continuées dans les serres, qui sont au nombre de huit. Ces serres sont assez bien installées pour l'établissement de cultures rationnelles. | Dans une des grandes serres, la serre chaude, nous avons pu admirer un magnifique exemplaire de Victoria. 62 Nous ne pûħes donc que jeter un coup d'œil rapide sur ces diverses collections et ce fut alors, guidé par M. le prof. Mac Leod lui-méme, que nous entreprimes la visite sommaire des principaux édifices de la ville: du remarquable cháteau des Comtes, de la cathédrale de Saint-Bavon, oü nous pümes réadmirer, et faire admirer aux étrangers, le célèbre Agneau Mystique des Van Eyck. Aprés avoir déjeuné, nous nous sommes rendus aux serres d'une des firmes horticoles les mieux connues de Gand, par les collections scientifiques qu'elle possède, la Société anonyme Horticole Gantoise dont le Directeur-Administrateur, M. Wartel (chaussée de Courtrai), voulut bien nous piloter. ll nous fit passer dans ses serres encombrées de matériaux destinés à la vente et aux expositions et qui renferment un certain nombre de types extraordinairement intéressants, soit par leur développement, soit par leur grande rareté. Nous ne pouvons en donner une nomenclature ici, nous en verrons figurer le plus grand nombre en 1913, aux « Floralies Gantoises ». Aprés avoir vivement remercié M. Wartel des renseignements qu'il avait voulu nous donner sur les jolies collections de son établissement, nous dümes nous diriger vers la gare pour prendre le train vers Bruxelles. Nous nous sommes alors séparés de M. le prof. Mac Leod, qui ne nous avait pas quitté de la journée et avait bien voulu abandonner, pendant un jour, de patientes recherches auxquelles il se livre, pour nous conduire à travers les richesses botaniques, horticoles et artis- tiques de la belle ville de Gand. Nous renouvellerons ici, au nom de la Société, à M. le prof Mac Leod, les remerciements que tous les participants lui ont présentés au moment de notre départ de Gand. —si ан geo xmv Visite de l'Institut Carnoy et spécialement du Laboratoire de Cytologie du Prof. Grégoire Le jeudi 27 juin devait, d'aprés le programme, étre consacré à une visite de la ville de Liége, de l'Institut botanique de cette ville et de l'Institut Carnoy, à Louvain. Des circonstances particulières nous empéchérent de nous rendre à Liége, et c'est de Bruxelles que les membres de la Société et les invités étrangers se rendirent à Louvain. M. le prof. chanoine Grégoire nous recut à la gare et nous conduisit, en faisant un léger détour par la ville pour nous faire admirer l'Hótel de ville et la cathédrale, à l'Institut Carnoy. Aprés un coup d'œil d'admiration à l'édifice lui-même, construit en style Louis XV, large, sobre et harmonieux, on se rendit à la Bibliothéque de l'Institut. Celle-ci, largement installée dans une grande salle, ne com- prend que des revues et des publications périodiques. Les ouvrages de fond sont achetés parla Bibliothéque centrale de l'Université ou par les professeurs de l'Institut, qui les mettent à la dis- position de leurs éléves. La Bibliothéque de l'Institut est alimentée par plusieurs sources : les revues qui s'échangent avec La Cellule; les revues que La Cellule elle-même prend en abonnement; les revues auxquelles s’abonnent les professeurs de l'Institut. Le programme de la bibliothèque est vaste; il embrasse toutes les publications capables d'intéresser un biologiste et lui servir dans ses recherches. Aussi, à cóté des publications des académies et des sociétés savantes, la bibliothéque recoit-elle des revues de botanique et de zoologie, de microscopie et de cytologie et, outre cela, les revues importantes de physiologie générale, d'anatomie, de chimie physiologique, de bactériologie, de protistologie. Le catalogue 64 de la bibliothèque comprend actuellement plus de 350 revues. La biblio théque s'aceroit d'ailleurs sans cesse des revues nouvelles. M. le prof. Grégoire explique le fonctionnement des emprunts, qui recueille l'appro- bation des visiteurs, et l'organisation des entrées de revues, conçue de facon à permettre aux travailleurs de se rendre compte, sans perdre de temps, de tout ce qui parait dans les huit jours qui suivent l'apparition. Nous montons ensuite visiter la grande salle de cours pratiques, oü se trouvent 35 tables et 70 microscopes et pouvant aussi servir d'auditoire. Des bâtiments nouveaux, comprenant un vaste auditoire de botanique, seront construits en 1912-1913 dans le jardin de l'Institut. Le jardin demeurera cependant assez grand pour abriter les collections que M. Grégoire y a installées; ce sont des plantes « classiques» cultivées en erande abondance pour servir aux cours pratique de systématique. Mais la partie plus la intéressante de la visite était le laboratoire de recherches du prof. Grégoire. Les travaux qui s'y poursuivent portent principalement sur des questions de cytologie générale. Ils ont pour objet aussi bien la cellule animale que la cellule végétale. Cette étude comparée n'est pas seule- ment indispensable pour arriver à élucider les nombreux problémes qui se posent de la méme facon dans les deux règnes : elle a. encore pour avantage de faire travailler côte à côte, sur un même terrain, des zoolo- gistes et des botanistes, qui de ce commerce continu, tirent des fruits abondants d'érudition et de formation. Le laboratoire est en pleine activité; quelques travailleurs sont cependant absents, retenus ailleurs par la préparation de leurs examens, tout proches. Il s'y trouve quelques étrangers de diverses nationalités. Les quelques notes que nous avons pu réunir sur les travaux en cours donneront une idée de l'activité débordante de ce laboratoire. M. le Dr W.-B. уох BAEHR, qui en 1907 a découvert les deux globules polaines dans l'œuf parthénogénétique de Bacillus Vossii et qui, ' en 1908 et en 1909 a élucidé, en même temps que Morgan, l'histoire de l'hétérochromosome dans les aphides, étudie au laboratoire, depuis mai 1911, la maturation dans ce même groupe d'animaux, en méme temps que le déterminisme cytologique de la parthénogénèse. La premiére partie du travail de M. von Baehr se trouvait alors à l'impression et il a paru en juillet dernier dans La Cellule. Mie A. M. Lurz, de l'Institut Carnegie à Washington, déjà bien / 65 connue par ses travaux sur diverses formes d'Oenothera, est arrivée au laboratoire en octobre 1911, pour achever les recherches qu'elle pour- suit depuis cinq ans à « Cold Spring Harbor », concernant les relations entre le nombre des chromosomes dans les divers muiants d'Oenothera et le type de caractères végétatifs qu'ils présentent. Une première note de М! Lutz, à l'impression à cette époque, а paru en juillet 1912, dans le Burologischer Centralblatt. Une seconde note est en préparation. M. HERMANN MuckERMANN (Allemagne) étudie depuis octobre 1911 à Louvain la cytologie des Batraciens. Il avait à l'impression dans La Cellule, un travail, dont il est l'auteur, et qui concerne le schéma de la x caryocénèse somatique, récemment attaquée par Dehorne, qui a paru en = septembre. | | M. E. Orman (élève belge du Doctorat en Botanique) venait de ter- - miner de longues recherches sur les différenciations cytoplasmiques | qu'on a appelées ergastoplasmes, chromidies, mitochondries. Deux E: mémoires paraîtront dans La Cellule, au début de l'hiver 1912. | E M. Vucxovic, de Sinnj (Dalmatie), termine pour le Doctorat en Bota- | LS E ` nique, un travail sur la maturation dans Oenothera biennis. | Deux autres élèves belges du Doctorat, ММ.Е. ре ЅмертеіС.Мостом, + ont presque achevé leurs recherches, le premier sur le nucléole et les . prochromosomes dans plusieurs plantes, le second sur le passage de la ` structure de la racine à celle de la tige. M. Devisé (Doctorat en Botanique, Belge) vient d'entreprendre à la fin de 1911, des études sur l'origine et la valeur du fuseau et de la plaque … cellulaire dans les végétaux. | MM. LicoPPE, VAN GEHUCHTEN, GAUDISSART, étudiants en médecine, poursuivent des études sur les mitochondries dans divers tissus animaux. M. E. Srem, de Luxembourg (Grand-Duché), recherche si des affinités cytologiques existent entre les Renonculacées et les Hélo- . biinées. Le travail servira de dissertation inaugurale pour le Doctorat en sciences, à Luxembourg. Plusieurs de ces travailleurs, M. von Baehr, M"* Lutz, MM. Orman, ` Muekermann, Devisé, Mouton, Van Gehuchten, Gaudissart, se trouvaient ` au laboratoire, et en allant de table en table, nous avons pu examiner les ` préparations qui se rapportent aux travaux en cours et entendre les expli- cations fournies par les travailleurs eux-mémes. 66 M. Grégoire a bien voulu nous faire voir lui-même quelques prépa- rations de caryocinère somatique et de maturation. La direction d'un pareil nombre de chercheurs lui laisse malheureu- sement peu de loisirs pour des recherches personnelles. П a pu cepen- dant nous montrer des préparations qui ont servi de base à un travail en cours d'impression, destiné à défendre contre les attaques de Dehorner, le schéma typique de la caryocinère somatique. Les visiteurs s'accordent à reconnaître la perfection et le caractère démonstratif des préparations qui leur ont été montrées et y prennent un vif intérêt. En circulant de table en table, ils ont pu aussi se rendre compte de l'outillage du laboratoire : ils ont vu les divers microtomes lung, le microtome Reichert, le microtome Minot-Zimmermann (dernier modèle). Plusieurs de ces travailleurs sont d'ailleurs possesseurs d'un microscope complet de cytologiste. Le laboratoire met à la disposition des travailleurs, outre les micros- copes d'histologie (Zeiss, Winkel, Leitz), quatre grands microscopes Zeiss (III E) munis d'une platine à chariot et d'un condensateur Aolosco* pique Watson, pourvus d'un objectif apochromatique Zeiss ou Winkel avec la série des oculaires compensateurs, et un grand microscope Beck, monté de la méme facon. Pour faire voir que le laboratoire s'occupe d'histologie, M. Grégoire avait fait installer sur un certain nombre de microscopes d'histologisté (n* V de Zeiss, n? II b de Leitz, n* 4 de Winkel) des préparations d'histo- logie et d'anatomie végétales exécutées par le préparateur du laboratoire, colorées par divers réactifs et montées dans le baume de canada; elles montrent le détail de structure avec une netteté qui a frappé les visiteurs: Ce sont ces préparations qui, exécutées à 70 exemplaires, servent aux cours pratiques de botanique. Le temps fait défaut pour visiter le laboratoire de microbiologie et de mycologie et le laboratoire de microchimie et de biochimie végétales, car nous devons déjeuner et prendre un tram pour Tervueren. Un déjeuner rapide réunit tous les participants à cette très intéres sante expédition, et c'est pour tous une occasion de remercier chaleurev sement le directeur du laboratoire de cytologie, unique en Belgique; de l'accueil qu'il nous a fait à l'Institut Carnoy. Visite à l'Arboretum de Tervueren SOUS LA CONDUITE DE M. Он. BOMMER = Les membres de la Société qui ont pris part à la visite de l'Arbo- etum de Tervueren ont pu constater que les collections se sont considéra- lement accrues au cours des dernières années. Elles comprennent ctuellement 326 espèces d'arbres, dont 223 essences feuillues et 03 essences résineuses, représentées par environ 20,000 sujets, plantés ur une superficie de 40 hectares. ` Depuis deux ans, l'aspect de la plupart des arbres s'est beaucoup n odifié et, chez un grand nombre d'entre eux, apparait le facies carac- istique de l'essence qu'ils représentent. L'été de l'année passée a é trés favorable, en général, au développement des essences exotiques, uxquelles il a donné une somme de chaleur qui leur fait trop souvent léfaut dans notre pays. Une autre conséquence, trós heureuse, des aleurs exceptionnelles de 1911, a été la floraison et la fructification, 1912, de bien des espèces étrangères qui ne fleurissent que rarement ez nous. Dans l'Arboretum de Tervueren, créé il y a dix ans seulement dont la plus grande partie des plantations sont d'origine plus récente, a récolté cette année des graines fertiles de шй essences étran- res. Les plants issus de ces graines, adaptés, dans une certaine mesure, iotre climat, donneront probablement des indications intéressantes sur 3 services que l'on peut attendre, dans la Belgique moyenne, de spèce à laquelle ils appartiennent. Le développement de la plupart des essences est fort remarquable. s plus grands sujets sont : un Tsuga Mertensiana mesurant 12 mètres hauteur et 0™20 de diamètre à 150 du sol et un Pseudotsuga Jouglasii de 5 mètres de hauteur et d'un diamètre de 0722. Ces deux 68 arbres ont été plantés en 1903 et avaient respectivement à cette époque | une hauteur de 2750 et de З mètres; ils sont suivis de près dans leur f développement par de nombreux sujets des groupes dont ils font partie. L'Arboretum de Tervueren est loin d'étre terminé. Le succès des plantations effectuées jusqu'à présent devrait être pourtant le meilleur des encouragements à compléter une œuvre dont l'utilité, au & point de vue scientifique et au point de vue pratique, n'est pas contes- table. Il faut ajouter que l'Arboretum constitue une belle promenade, très variée, aux perspectives largement ouvertes, qui donne à cette 1 partie de la forét de Soignes un attrait d'un genre nouveau. | Les groupes situés vers l'entrée de l'Aboretum, au carrefour Saint Jean, réalisent seuls d'une maniére satisfaisante le but que l'on s'est proposé. Parmi les quarante groupes géographiques, mesurant el moyenne chacun un hectare, qui forment l’ensemble des collections, il e est encore beaucoup d'incomplets. Aussi serait-il hautement désirable que l’on poursuive avec activité l'achèvement de l'œuvre entreprise pour qu'elle puisse enfin justifier les appréciations très favorables q les spécialistes belges et étrangers ont bien voulu émettre à différents reprises sur le plan adopté et la manière dont il a été jusqu'ici partiel lement exécuté. La 50" herborisation générale Société royale de Botanique de Belgique — SUR LE LITTORAL BELGE PAR J. MASSART = Ala séance du 4 février 1912, la Société royale de Botanique de ; Belgique décida que son herborisation annuelle aurait lieu les 23, 24 et 25 juin sur le littoral. Ce choix lui était dicté par le désir de refaire, à cinquante années de distance, la toute première herborisation, celle pendant laquelle on tint à l'hôtel de ville de Nieuport la séance oü la - société fut définitivement fondée. = Lorsque le soussigné fut chargé de conduire l'herborisation, son premier soin a été de relire le récit de l'herborisation de 1862 et de consulter les cartes de cette époque. Ce fut navrant : de grandes portions du littoral ont perdu tout intérêt pour le botaniste; ici parce qu’elles sont _ couvertes de villas, ailleurs parce qu’elles ont été livrées à la culture ou | que le terrain а été affecté à quelque autre usage. Bref, c'eut été perdre son temps que de suivre au complet l'itinéraire de 1862. Afin de rendre plus instructive la comparaison de la végétation du littoral en 1862 avec celle de 1912, il fut entendu qu'on publierait, en méme temps que la relation de l'excursion actuelle, celle que Louis Piré rédigea il y a cinquante ans, et d'y ajouter des cartes du littoral en 1862 et en 1912. En décembre 1911, notre Société avait réuni au Jardin botanique de Bruxelles les délégués d'un grand nombre de Sociétés scientifiques de bali 70 Belgique, à l'effet d'étudier, en commun, ce qu'il convient de faire pour | éviter la destruction des beautés naturelles de notre pays. A la suite de cette séance, on créa la Ligue belge pour la Protection de la Nature. Les membres de la Ligue furent invités à l’herborisation sur le littoral et à la séance que les deux Sociétés tiendraient ensemble à l'hôtel de ville de Nieuport. Aucune autre excursion n'aurait pu démontrer d'une facon aussi décisive la nécessité de mesures pour la préservation de la nature. Quoi de plus frappant, en effet, qu'une région, comme les dunes entre Ostende et Westende, oü aucun endroit n'est resté intact, oü la géographie physique a été bouleversée à tel point que tout y est devenu artificiel où ni le sol, ni la flore, ni la faune, n'ont rien gardé de leur aspe naturel. GG Ak: Fäi Tl rc. wf D TA c UTEM лег AAR eg КУ: Kë PNE Ты 52 292 NOTE SRE TU Ret d "ei V A NR LOT OS OE AP 74 = S MO эр соч S ИТ EE e E T LE ET E i Gert ç £ KI: E Sa dd à 3 “+: d d ^ “1 + PREMIERE HERBORISATION GÉNÉRALE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE PAR 22 LOUIS PIRE Professeur à l'Athénée royal de Bruxelles, Secrétaire de la Société royale de Botanique de Belgique, MESSIEURS, Il avait été décidé, en séance générale du 1* juin dernier, que la Société de botanique de Belgique inaugurerait la série de ses excur- sions scientifiques par une herborisation dans les dunes de notre littoral, depuis Ostende jusqu'à Furnes. Le samedi 5 juillet, quelques botanistes, parmi lesquels je fus heureux de me trouver, arrivés la veille à Ostende, s'étaient mis en marche dans le but d'explorer les abords de l'écluse de chasse, du port, du phare et des premiéres dunes qui s'étendent au nord de la ville. Bien que cette excursion n'entrát point dans le pro- gramme de l'herborisation générale, nous croyons faire chose utile en mentionnant quelques bonnes espèces recueillies dans les localités citées plus haut. D'abord dans les parties herbeuses des fortifications abonde le Medi- cago maculata L., et sur les talus, le Torilis nodosa Gærtn., l'Hordeum maritimum With. Le long des vieilles murailles croissent le Lepidium ruderale L., le Plantago maritima L., le Plantago coronopus L., le Se- nebiera coronopus Poir. Après avoir traversé l'écluse de chasse et les fortifications, nous sor- times par la porte de Blankenberghe et nous nous trouvâmes dans une vaste plaine sablonneuse qui s'étend Jusqu'au nouveau phare et qui est fort curieuse à explorer. On peut y recueillir de nombreux spécimens du TZ Trifolium scabrum L., qui y croit en compagnie du Medicago minima L., des Erythrœa pulchella et littoralis Fr., du Sagina nodosa E. Mey., du Glaux maritima L., de l Honkeneja peploides Ehrh., du Buplevrum tenuissimum L. Le Centaurea caicitrapa L. y est fort abondant; il devient plus rare au sud d'Ostende, et il disparaît totalement de la région des dunes méridionales au delà de Nieuport. Dans les flaques d'eau sau- mátre qui viennent rompre la monotonie de cette grande plaine, se ba- lancent les longs épis des Triglochin maritimum L. et palustre L., et les blanches fleurettes des Ranunculus aquatilis L. (1). Aprés avoir suivi pendant quelque temps la route sablonneuse qui conduit à Blankenberghe, au bord de laquelle croit abondamment le Sisymbrium Sophia L., le Bromus tectorum L. et l Hordeum secalinum Schreb., on arrive aux premières dunes qui s'étendent au nord-est d'Os- tende, depuis le nouveau phare.Ces dunes présentent peu d'étendue en lar- geur; on n'y trouve point,du moins prés d Ostende, de ces vallées profondes, entrecoupées de petits marais si riches en plantes curieuses. Les espèces qu'on y rencontre sont communes à toute la côte et forment le fond de la flore des dunes; aussi nous abstiendrons-nous désormais de les citer. D'abord, l'Ammophila arundinacea Host, plante de la plus haute impor- tance pour fixer et arréter les sables maritimes : c'est elle qui, la pre miére, parait sur les monticules de sable, et l'on peut affirmer que, sans cette précieuse graminée, toute autre végétation disparaitrait des dunes, qui, s'étendant bientót nues et stériles sur une partie du pays, y rendraient toute culture impossible. Ensuite viennent l'Elymus arenarius L., 'e Carex arenaria L., le Triticum junceum L., le Festuca oraria Dmtr.(2)» D Hippopha£ rhamnoides L., le Salix repens L., qui continuent et раг" tagent avec l’ Ammophila l'importante mission de fixer les sables maritimes. Le Convolvulus soldanella L. enlace ses tiges volubiles au chaum? roide et dressé des Ammophila et des Elymus, se glisse entre les (1) En examinant attentivement les spécimens de renoncules aquatiques que nous avons recueillis au nord d'Ostende, dans les flaques d'eau, les ruisseaux et sur le sable humide, nous avons reconnu les Ramunculus tripartitus DC., aquatilis L- var. capillaceus. et var. ӨН ` pitosus Coss. et Germ. ` (2) Cette espèce décrite par M. Du Mortier dans son Prodromus, sous le nom de Festuct oraria, ne serait-elle point la même que celle qui est décrite sous le nom de Festuca arena! Osb. ? ed Qd PRET ТСЕ jl gir. UE F p duse à maritima et à laquelle il donne les caractères suivants : Racine lon radicante à la è 73 rameaux au feuillage argenté de l'Hippophaë et y laisse pendre ses bril- lantes corolles. L'humble Viola tricolor var. maritima Lej., un Ononis voisin du procurrens (1) Wallr., qui étend au loin sur le sable ses longs rameaux chargés de jolies fleurs roses, les Galium verum L. et mollugo L., l'Anthyllis maritima Schw., l'Erodium cicutarium L'Hér., le Silene conica L., le Sedum acre L., le Senecio jacobœa var. dunensis Dmtr., les Thalictrum minus et dunense Dmtr, le Phleum arenarium Ii; et enfin le bel Eryngium maritimum L., telles sont les plantes qui se ren- contrent le plus fréquemment sur toutes les dunes dont les sables ont été fixés et rendus par là accessibles à la végétation. Si des dunes on descend sur la plage, les regards du botaniste sont attirés par le Cakile maritima L., le Salsola kali L., les Arenaria salina Fr. et marginata DC., qui sont répandus sur toute la côte dans les sables maritimes. On peut y recueillir aussi le Zostera marina L. et le Zostera nana Roth, qui y sont rejetés par les flots de l'Océan. Aprés avoir exploré suffisamment ces premiéres dunes, nous rega- gnâmes la route de Blankenberghe, en traversant de vastes prairies et des terres cultivées. Le long d'un champ croissait le Raphanus raphanistrum L., le Sinapis nigra L., l'Helminthia echioides Gærtn., et au bord d'un fossé rempli d'eau, l'Apium graveolens L., le Matricaria inodora L. var. maritima et le Rumex palustris Sm. Quelques belles plantes d'Ono- pordum acanthium L.,en pleine floraison,s'élevaient majestueusement au bord de la route, et dans un champ d'avoine, nous remarquámes deux ou trois pieds de Pisum arvense L., espéce méditerranéenne que l'on cultive 3 fréquemment dans ces localités. Nous retournâmes ensuite à Ostende : nos confrères nous attendaient. au Pavillon des dunes. Vers deux heures de l'après-midi, nous étions en route pour Nieuport; mais les dunes ne nous présentaient encore qu'un champ assez restreint à explorer; aussi, sauf un seul pied de Gentiana amarella, presque rien à glaner avant d'arriver à Mariakerke, c'est-à-dire à une lieue d'Ostende (2). Là s'offrit à nous le Carduus tenuiflorus DC., (1) M. Du Mortier considère cette plante comme une espèce inédite qu'il nomme Ononis | guement rampante, tige non €, rameaux entièrement couchés sur le sol, non ascendants et mutiques. 2) M. Léon Vanderkindere, dans une excursion faite par lui aux environs de Mariakerke, dans le courant de septembre, a recueilli dans les dunes 1’ A mmi majus L :il a eu l’obli- geance de me faire part de cette découverte que je suis heureux de mentionner ici. Ce bota- niste a également trouvé, aux environs d'Ostende, le Lactuca saligna L 74 qui devient si commun passé Nieuport. Dans un petit fossé plein d'eau, s'élevaient le Cineraria palustris L., le Sium angustifolium L., l'Œnanthe fistulosa L.; plus loin, dans une petite mare, nageaient en compagnie du Chara fœtida, le Zannichellia palustris L. et le Lemna arrhiza L. Ай bord d'un champ cultivé et sur les talus du chemin sablonneux, nous recueillimes le Fumaria micrantha Lag., que nous devions revoir encore près du village de Middelkerke et aux environs de Nieuport. Cette plante ne parait guère s'éloigner des habitations. Comme elle est nouvelle pour la flóre belge, nous croyons qu'il ne sera pas superflu d'en donner ici une courte description : FUMARIA MICRANTHA Lagasca, Nov. gen. et sp., 21, n? 281 (1816) ; Koch, Syn. fl. Germ., éd. 2, 1818; Cosson et Germain, Fl. des env. de Paris. 2ле éd., p. 99, et Atlas, pl. III. — Fumaria densiflora DC. Tige de 2-10 décim. Feuilles bi-tripinnatiséquées, à segments linéaires étroits. Fleurs nombreuses, purpurines ou roses, en grappes denses. Sépales suborbiculaires, pointus et denticulés tout autour, débordant largement la corolle et dépassant le tiers de sa longueur. Fruit globuleux, non api- culé, lisse d'abord, puis rugueux. offrant au sommet deux fossettes CON- fluentes. — Mai-septembre. Noustrouvâmes ensuite quelques pieds d’ Asparagus prostratus, espèce décrite par M. Du Mortier dans sa Florula belgica, et @ Asparagus off- cinalis L. var. maritimus qui nest pas rare aux environs de Nieuport et d'Adinkerke. Au delà du village de Mariakerke, les dunes gagnent en étendue, et déjà avant d'arriver à Middelkerke se présentent des espèces qui n'avaient point été aperçues ou qui jusqu'alors, à cause de leur rareté, avaient échappé aux recherches du botaniste. Ainsi nous citerons, entre Maria- kerke et Westende, l'Herminium monorchis R. Br., qui devient plus abondant à Nieuport et au delà, l'Epipactis palustris Crtz., le Cerastium tetrandrum Curt., qui fut récolté sur divers points du littoral, quelques rares échantillons du Cochlearia danica L., le Sagina nodosa E. Meyer, l'Arabis sagittata DC., le Jasione montana L. Dans les lieux humides des vallées, I'Helosciadiwm repens Koch., le Scirpus compressus Pers., le Carex pseudocyperus L., le Juncus obtus* florus Ehrh., le Schœnus nigricans L., V Alopecurus fulvus Sm. bv E "Ga : P E Pu а ENT e SAT A LR Pu Mq Liu uto ei T itu MEI ра а UCET Z ў Е a mere у ZE EE WEE 15 Sur les pelouses des dunes se montraient les pâles fleurettes de | Ero- dium Boræanum Jord. Cette espèce n'étant point signalée dans nos flores, nous en donnerons ici la description d'aprés Boreau. ERODIUM BORÆANUM Jord. Tige de 1 à 5 décimètres, rameuse, hérissée, couchée, diffuse ou ascendante ; feuilles velues, d'un vert clair, ailées, à folioles subsessiles, ovales-oblongues, incisépinnatifides à lobes obtus, den- tés, presque contigus ; stipules membraneuses, larges, concaves ; pédon- cules pluriflores dépassant les feuilles; bractées dressées, ovales-acuminées ; Sépales hérissés, terminés par un mucron divergent ; pétales d’un rose trés-pàle ou blanchâtres, dépassant à peine le calice, peu inégaux, ovales- oblongs, rétrécis en onglet ; glandes du réceptacle tronquées; filets fertiles oblongs-lancéolés, atténués au sommet ; stigmates pâles; bec du fruit à poils courts, trés-apprimés; carpelles à fossette suborbiculaire, à sillon concentrique large ; arête à 8-9 tours de spirale, — Mai-septembre (1). Arrivés en vue du village de Westende, il nous fallut songer à battre en retraite; l'orage grondant dans le lointain, il était temps de quitter les dunes et de presser le pas, afin d'arriver sans avaries à Nieuport. Mais la noire nuée, sillonnée de longs éclairs, marchait plus vite que nous, et force nous a été de chercher un abri à Westende. _ L'orage passé,nous nous remimes en route, mais il ne fut plus question d'herboriser; nous ne songions qu'à gagner au plus vite Nieuport dont nous étions encore fort éloignés, En vain quelques infatigables appelaient leurs confréres pour récolter le Cynoglossum officinale L., l'Avena pu- bescens L., l'Anthriscus vulgaris Pers., les Silene nutans L. et inflata Sm., le Scirpus pauciflorus Ligt., le Bryonia dioica Jacq., dont la pré- sence en ces lieux est assez curieuse à signaler, Ceux-ci faisant la sourde oreille, n'avaient en vue que le clocher de Nieuport, et, en ce moment, il eüt fallu leur montrer une espèce bien rare pour les faire dévier de la ligne droite qui unit Westende à Nieuport. Enfin nous fimes notre entrée dans la ville oü tout avait été affectueusement préparé pour nous recevoir. | La journée du dimanche devait être consacrée en partie à explorer les environs de Nieuport; nous nous mimes en marche de grand matin dans (4) А. Boreau, Flore du centre de la France et du Bassin de la Loire, t. Il, p. 133. 76 la direction du village de Lombartzyde. Sur les talus des anciennes forti- fications de la ville reparut, plus abondant encore qu'à Ostende, le Medi- cago maculata L. Au sortir de Nieuport, la route est plantée de quelques beaux arbres : nous avons remarqué, entre autres, un majestueux Tilia parvifolia Ehrh., dont nous avons recueilli quelques spécimens. Du reste, cette chaussée ne présente pas grand intérêt. Après l'avoir suivie jusqu'à Lombartzyde, nous l'abandonnâmes pour prendre un chemin qui devait nous conduire dans les dunes; nous y recueillimes l'Orobanche Gali Rchb., qui vit aux dépens du Galium verum, le Veronica polita, Fr., espéce souvent confondue avec le Veronica agrestis L., le Barkhausta taraæacifoha DC., le Senebiera coronopus Poir. et le Senecio erucæfolius L., assez abondants sur ces coteaux sablonneux, ainsi que sur les talus herbeux du chenal. Dans les champs cultivés, qu'il faut longer pour arriver aux dunes, croissaient l'Avena fatua L. et le Galium tricorne With. Au delà d'un grand pré sec et aride, oü croit assez abondamment le Cerastium tetrandrum Curt., on trouve les premières dunes où ne se montrent encore que les touffes isolées des Ammophila, parmi lesquelles commence à paraitre le gracieux Euphorbia paralias L., fort abondant dans les sables entre Nieuport et Adinkerke. Enfin s'ouvrit devant nous une vallée trés étendue et couverte d'une riche végétation ; la plupart des espèces déjà mentionnées s'y trouvaient réunies, aussi la parcourümes-nous assez rapidement, afin d'arriver au chenal que nous étions impatients de fouiller. On recueillit en passant quelques échantillons du Salix argentea Sm., dont les belles touffes font l'ornement de presque toutes les grandes val- lées des dunes, du Carex (Ederi Ehrh., du Carex trinervis Degl., qui se cache dans les sables, de l’ Helianthemum vulgare L., si abondant dans ces localités, de 1 Herminium monorchis R. Br. et de l Epipactis palustris Cr. . Laissant les dunes, nous nous dirigeámes vers l'embouchure du che- nal,dont nous voulions explorer la rive droite. Entre les dunes et Pestacade, s'étend une vaste plaine couverte par les sables maritimes dans lesquels croissent l'Armeria maritima Mill., le Juncus Gerardi Lois., le Salicor- nia herbacea L., mêlé au Salicornia procumbens Sm., le Suœda тати ma Dmtr., l'Artemisia maritima L., le Sagina maritima Don. Cette dernière espèce, indiquée depuis longtemps par M. Du Mortier, dans sa £ HENSE E тг: V UM 7 bs Р T — zl rA og | — ЛЫР E У уу уЗ ЛҮ Ө rA WS а з Ger AC, SEC AG abu E ¿t ТК Л Me Ne à Лат Kur РНЕ UE XN EN TE EPI N Kei VER ASE h URP CES s Ob E EE EE, DE E О ia NER B ecu RUE : V AE. RT LUNG eeu Hd ЕРЕ ЕТ E EE e Lee, RS D Rate TAN A x weg ARS STE E M EE UT ee X RATE ' ` ; t Ў сезе аат А Суры, S. зас 77 Florula Belgica, n'a été décrite dans aucune de поз flores. En voici la diagnose : SAGINA MARITIMA Don. Engl. bot., t. 2165. — S. stricta Fries. Tige purpurine, rameuse, à rameaux divariqués ascendants ; feuilles inférieures en rosette, les caulinaires laneéolées, élargies, scarieuses à la base et connées, mucronulées ; pédoneules assez longs, dressés; sépales obtus ; pétales ordinairement nuls. — Mai-aoüt. Sables maritimes. Enfin, au bord du chenal se présenta une ample moisson de bonnes espéces. Dans le limon que laisse à nu la marée descendante se déve- loppent le splendide Statice limonium L., avec ses panicules de fleurs d'un bleu violacé, le bel Aster tripolium L., et une variété (1) qui se distingue du type par l'absence des fleurons de la circonférence; le Triglochin maritimum L., les Glyceria distans Whlbg. et maritima M. et K., les Juncus Gerardi Lois. et maritimus Lam., le Carez extensa Good., puis, sur les talus, le Lotus tenuifolius Rchb., l'Helminthia echioides Gærin., le rare Trifolium maritimum L., l'Œnanthe peuceda- nifolia Poll. Quant à l'Œnanthe Lachenalà Gmel., que l'on trouve fréquemment, ainsi que le Petroselinum segetum Koch., dans les dunes du nord jusqu'à Ostende, nous l'avons cherché vainement dans la région des dunes méridionales. Au bord des fossés à demi desséchés des fortifications abondent les Scirpus lacustris L., Tabernæmontani Gm., maritimus L., le type et les deux variétés « compactus et 8 monostachys Koch, le Samolus Valerandi L. Notre herborisation était terminée et nous nous dirigions vers le pont pour rentrer à Nieuport, lorsque, sur le seuil d'une charmante maison à volets verts, se présente à nous un vieillard qui, le plus cordialement du monde, nous engage à entrer chez lui; nous acceptons et la gracieuse invitation et les rafraichissements offerts. Sans nous en douter, nous étions (1) Cette curieuse variété a été indiquée sous le nom de Z'ripolium luteum par Lobel. Elle lui avait été communiquée par le botaniste Jean Mouton et avait été recueillie par Ch. de Houchin, sur les cótes de la Flandre francaise. TRIPOLIUM LUTEUM, Luteo flore alit Mut preclari et genorosi viri D. Caroli de Hou- chin D. de Longatre, stirpium admiratoris summi et. doctissimi lectum littoreis Gallo- Belgii. (Lob. St. Hist., p. 158.) 18 en pays de connaissance. Notre respectable hóte se nomme Lecluse ; il se dit arrière-neveu du célèbre Clusius, qui, selon lui, aurait habité long- temps Lombartzyde, et lui-méme, dans sa jeunesse, a beaucoup cultivé la botanique. Il était impossible de terminer notre excursion par une ren- contre plus agréable. Nous serrons la main du bon vieillard et, prenant congé de lui, nous l'invitons à assister à notre séance, qui devait avoir lieu ce jour méme. Vers deux heures, à l'hôtel de ville,assemblée générale (1).L’adminis- tration communale avait bien voulu mettre à notre disposition la grande salle du conseil. M. le Bourgmestre assistait à la séance avec bon nombre de notabilités de la ville. Le chef de la commune fut invité à prendre place à la droite du président. Aprés lecture du procès-verbal de la séance pré- cédente, M. le président rappela à l’assemblée les services rendus à la botanique par les Belges. Ce discours remarquable, ainsi que les travaux scientifiques de nos confrères, MM. Coemans, Crépin et Bommer, ont paru dans le premier bulletin; je m'abstiens donc de vous en entretenir ici. Avant de lever la séance, notre honorable président offrit, au nom de la Société, à la ville de Nieuport et aux hommes distingués qui l'admi- nistrent,le juste tribut de notre reconnaissance.Son excellent bourgmestre dans une improvisation chaleureuse, remercia la Société de botanique de Belgique, d'avoir choisi Nieuport pour y tenir sa première réunion extra- ordinaire. « Votre visite, nous dit-il, portera ses fruits : jusqu'à ce jour, la botanique n'a guère été cultivée chez nous; espérons, Messieurs, que votre présence ici sera féconde en résultats; ce que vous avez semé ger- mera et ces germes ne tarderont pas à se développer. Parmi les jeunes gens de notre ville qui assistent à cette séance, il en est, j'en suis súr, auxquels votre exemple inspirera le goût de cette étude si attrayante et si utile; lorsqu'un jour vous reviendrez à Nieuport, vous y trouverez des botanistes capables d'apprécier et même de partager vos travaux. » Ces sages paroles du premier magistrat de la ville de Nieuport produi- ront leur effet, n'en doutons point, et bientót ces dunes, dont nous avons seulement entrevu les trésors, seront explorées à toutes les époques de l'année par une phalange de jeunes botanistes éclos sur ce riche terroir. ; (1; А cette séance assistaient : MM. Du Mortier, président ; Piré, secrétaire ; Baguet, J.-É. Bommer, Coemans, L. Coomans, Cogniaux, Crépin, Determe, Laboulle, Malaise, Martens fils, Martinis, Muller, Schram, Thielens, Ch. Van Bambeke, Westendorp, membres. 79 Avant de reprendre le récit de notre excursion, qu'il me soit permis de réitérer ici, au nom de tous mes confrères, nos remerciments les plus vifs à cette bonne ville de Nieuport, à son bourgmestre éclairé, M. Lefèvre, et à M. le conseiller communal Kesteloot, pour l'accueil bienveillant et pour les attentions délicates dont nous avons été l'objet. Aprés la séance générale, quelques herborisations partielles eurent lieu; les uns retournèrent à Lombartzyde, ой ils recueillirent les Carex divisa Huds., distans L., paludosa, Good., le Tragopogon porrifolius L., le Lepturus incurvatus Trin., qui nous avaient échappé dans notre excur- sion du matin. D'autres, explorant les fossés d'enceinte extérieure et les environs de la ville, en rapportaient le Blitum rubrum Rchb., le Cheno- ` podium murale L., les Atriplex littoralis L. et salina Wallr., le Zanni- ` chellia жые кы Rchb., le Potamogeton marinus L. Le lundi 7 juillet, à 7 SAS du matin, il fallut dire adieu à Nieu- port, et nous nous mimes en marche pour Furnes. Ce devait être notre - herborisation la plus importante; nous comptions y consacrer toute la ` journée; aussi avions-nous pris nos précautions : un quadrupède à longues oreilles, mené par un guide, nous suivait, portant deux énormes paniers chargés de victuailles, et comme les dunes au delà de Nieuport ont prés — d'une lieue de largeur et qu'il est facile de s'y égarer, un de nos confrères s'était pourvu d'une trompette pour sonner le rappel. Chemin faisant, on fouilla les lieux herbeux et les talus de l'enceinte extérieure, oà abondent le Pastinaca sativa L., le Plantago maritima L., V'Atriplex littoralis L. Nous y recueillimes aussi les Papaver Lecoq?! Lamot. et dubium L., le Glyceria distans Whlbg., l Hyoscyamus niger L. Près de là aussi, nous retrouvâmes le Fumaria micrantha Lag., cité plus haut. On suivit pendant quelques minutes la rive gauche du chenal; l'Halimus portulacoides = Wallr., y croissait en belles touffes d'un vert glauque dans le limon, à . côté des Suæda, des Glaux, des Honkeneja; à l'ancien phare, vielle tour . carrée, se terminant en pyramide tronquée, nous quittâmes le chenal pour gagner les dunes. Dans une petite prairie à droite du chemin que nous avions pris, se montraient quelques beaux pieds d Anacamptis pyrama- dalis Rich.; nous y retrouvámes aussi le Trifolium scabrum L. Au bord ` du chemin croissaient le Carduus nutans L. et le Marrubium vulgare L. Dans un maigre champ d'avoine s'offrait le Galiwm tricorne With., et sur un coteau peuplé d Achillea millefolium L., le plus beau de nos oro- banches, le Phelipœa caerulea Coss. et Germ , qu'il ne faut pas confondre 80 avec le P. arenaria dont nous avons trouvé de.nombreux échantillons entre Nieuport et le village de Coxyde (1). Déjà nous étions arrivés aux premières dunes et nous nous disposions à récolter le Coren trinervis, V Euphorbia paralias, etc., lorsque nous fail- limes être arrêtés brusquement dans notre marche. Un malencontreux garde-chasse, armé d'un fusil à deux coups et renforcé d'un énorme. bouledogue, suivait de l'ceil avec défiance notre paisible caravane. Tout à coup, en termes bien accentués et assaisonnés de jurons, il nous dé fendit d'arracher une seule plante et méme de traverser les dunes; il alla méme jusqu'à menacer de son arme l'un de nous; mais comme nous étions nombreux et que nous faisions peu de cas de ses menaces, il jugea pru- dent de battre en retraite, nous criant à plusieurs reprises, pour sauve- garder sa dignité, qu'il allait requérir la gendarmerie. Après ce petit incident dramatique et burlesque, nous continuâmes la récolte des nombreuses espèces que nous rencontrions sous nos pas. Nous nous trouvions dans une immense vallée bornée de toutes parts par des dunes; au loin, nous voyions se dresser les clochers d'Oostdunkerke et de Coxyde; dans cette vallée abondaient, outre un grand nombre d'autres plantes déjà citées, le Rosa pimpinellifolia DC., que nous eümes le bonheur de trouver encore en fleurs; l'Asperula cynanchica L., qui cache dans les gazons ses pâles fleurettes roses; l'Orobanche Gali Rchb., plus abondant qu'à Lombarizyde; le Schænus nigricans L., qui devient fort commun à partir de Nieuport; le Galium ochroleucum Wolf., aux Det: rettes d’un blanc jaunâtre; le Trifolium micranthum Viv.; l Arabis st gittata DC.; le Polygala oxyptera Rchb., qui se distingue du vulgaris par ses ailes cunéiformes, elliptiques, aigués, plus étroites et à peine plus longues que la capsule. Au delà de quelques dunes stériles s'ouvre une autre grande vallée au bout de laquelle s'éléve le Hoogenblikker, la plus haute des dunes de notre littoral. Le voyageur qui a le courage de gravir cette colline croulante et dénudée est amplement dédommagé de 865 fatigues par la magnificence de l'horizon qui se déroule à ses regards émerveillés : d'un côté, la Flandre Occidentale, toute diaprée de villes et de villages, et de l'autre la perspective fuyante de l'immense Océan: (4) Le Phelipæa arenaria Coss et Germ., a été signalé par M. Kickx entre Ostende et ec? kenberghe. Voy. Kickx, Notice sur quelques espèces peu connues de la flore belge, Bruxelles, 1839, p. 6, et Vandevyvere, Flore de la Flandre occidentale, Bruges, 1850. 81 x Au fond de cette vallée, qui n'est séparée du village d'Oostdunkerke que par quelques dunes, par des prés secs et arides coupés de quelques champs cultivés, dort un petit marais oü croissent certaines bonnes espèces aquatiques; nous y recueillimes : PAlisma ranunculoides L., D Hippuris vulgaris L., les Lemna gibba L. et trisulca L., V Hydrocharis morsus ranæ L., et tout à l'entour le gracieux et menu Anagallis tenella L., dont les jolies fleurettes roses s'épanouissaient sur les sables humides | parmi les Sagina nodosa E. Mey., les Helosciadium repens Koch. Dans ` certains endroits humides des dunes méridionales, Anagallis tenella est ` fort abondant. Nous y trouvâmes mêlée à l'espèce, une charmante variété ` qui se distingue du type par ses fleurs qui, au lieu d'être roses, sont par- - faitement blanches. Un peu plus loin, nous fimes une abondante récolte _ du Thesium humifusum DC. Cette jolie santalacée, qui manque complè- tement dans nos dunes septentrionales, est fort commune au delà d'Oost- . dunkerke. | A peu de distance du Hoogenblikker, nous nous arrétámes pour nous _ reposer un peu. Après un gai repas exempt de contrainte et d'étiquette, nous laissons à notre droite le Hoogenblikker, nous dirigeant vers le village de Coxyde. Nous suivons, pendant quelque temps, un coteau sablonneux sur lequel ne croit que le Bromus tectorum L., puis franchis- sant un petit fossé à moitié desséché dans lequel se plaisant le Sium angustifolium L., l'Helosciadium nodiflorum Koch et le Myosotis stri- gulosa Rchb., nous voyons s'étendre devant nous une belle prairie. On y trouve le Duviddenia conopsea R. Br., le Cuscuta epithymum Murr. parasite sur le Medicago lupulina, le Trifolium medium L., le Galium palustre var. elongatum Coss. et Germ., le Primula elatior Jr. le Carex distans L. et enfin le Thalictrum flavum L. Nous reprimes ensuite les dunes,abandonnées pendant quelque temps "et qui conduisent à La Panne; mais le ciel, jusqu'alors favorable, se cou- vrit tout à coup de grosses ut d'orages. La pluie qui commençait à mber nous força à gravir une colline sur laquelle s'élève une petite mai- son, la seule que nous eussions rencontrée depuis notre départ de Nieu- port. Malgré l'exiguïté de l'abri, nous demandons, pour quelques mo- nents, l'hospitalité aux rudes et braves gens de la maisonnette. Mouillés, rrés, debout, nous laissâmes passer le gros de l'averse, mais il fallut gen uoc BA E LIU CE Cus R T За uua E Ea EE RM VIE P RD AC), Deg As, y ous diriger vers de grands arbres au milieu desquels apparaissait le 6 82 clocher de l'église de Furnes. Malgré la pluie qui tombait toujours, nous récoltâmes dans certaines places humides des dunes, le Parnassia palus- tris L., dont les fleurs blanches commençaient à s'épanouir, et dans une petite mare, l'Hippuris vulgaris L. qui se dressait au milieu des Pota- mogelon densus, var. serratus Coss. et Germ. Cependant la pluie tom- bant de plus belle, force nous fut de chercher un abri dans une ferme ; nous espérions que le ciel s'éclaircirait, vain espoir! Nous nous remimes en route et aprés une heure d'une marche assez pénible, nous arrivámes à Furnes, fatigués et trempés. Là devait se terminer notre herborisation ; néanmoins quelques-uns d'entre nous, regrettant de n'avoir pu ni visiter La Panne, ni explorer les dunes d'Adinkerke, résolurent de prolonger leur séjour à Furnes. Le mardi matin, après avoir pris congé de ceux de nos confrères qui sel retournaient, nous nous mimes en route par la chaussée qui conduit à La Panne. Cette herborisation n'a pas été la moins fructueuse Avant de sortir de la ville, nous avions recueilli PA ntirrhinum majus L., dont les tiges droites et terminées par de belles fleurs d’un rouge écarlate, se dressaient sur un vieux mur de jardin, ensuite le Parietaria diffusa M. et K., qu ornait de ses belles touffes d'un vert sombre, les murs de l'antique église. Des deux cótés de la chaussée de La Panne, s'étendent, jusqu'aux pre miéres dunes, des champs sur lesquels se cultivent le Linum usitatissi тит L., V Hordeum hexastichon L., qui réussit surtout dans les terrains maigres, le Triticum vulgare var. villosum, si reconnaissable à S épillets velus. Au bord de la route fleurissait un beau pied de Verbascum blattaria L., et dans un champ de lin, à côté du Lolium linicola Sond., étincelaient les fleurs rouge vif du Lathyrus tuberosus L. ; Au bord des fossés qui longent la route s'étalaient le Myosotis lin gu'ata R. et S., à côté du Carex riparia Curt. et des Rumex acutus ^^ et palustris Sm. Nous y remarquámes aussi une belle variété à feuilles panachées de Г Arundo phragmites L. Arrivés à La Panne, nous retrouvons les dunes; nous y recueillons de nombreux spécimens du bel Anchusa officinalis, var. dunensis Dm’ et quelques graminées que nous avions négligé de récolter dans nos excu sions précédentes ` le Kæleria cristata var. arenaria Dmir., le Festuca oraria Dmtr., Û Hordeum maritimum et d'autres déjà citées. Nous traver" sons la propriété de M. Bortier, oü croit en toute liberté le Rubus Be” lardi W. et N., et nous arrivons dans une grande vallée digne d'être 83 reproduite par le pinceau d'un Calame. Nous n'entreprendrons point de la décrire, les expressions nous manqueraient. Sur le riche tapis de verdure émaillé de fleurs qui recouvre cette belle vallée, nous revimes encore le Thesium humifusum, le Silene nu- tans, l'Anagallis tenella et V'Erythraea littoralis Fr. et parfois quelques pieds de Gentiana amarella L. et du Cirsium acaule L. Dans la partie la plus basse et la plus humide de la vallée apparait le Cladium mariscus R. Br., et le Carex disticha Huds., qui se dressent au milieu de belles touffes de Schœnus nigricans. A la hauteur du village d'Adinkerke, nous espérions trouver le Liparis Lœselii Rich. récolté autrefois par MM. Du Mortier et Westendorp. Notre recherche fut vaine. Nous sortimes des dunes en passant par un petit bois, oü s'élevaient le Populus nigra L. var. dunensis Dmtr., le Populus canescens Sm. var. glabrescens Dmtr.; nous y recueillimes l’Asparagus officinalis var. maritimus L. et, sur la lisière, une belle variété à fleurs roses du Melandrium pratense Rœhl. et une variété à fleurs blanches du Brunella vulgaris Moench. Du petit village d'Adinkerke, nous nous dirigeámes le long des bords du canal de Dunkerke vers Furnes. Là croissent abondamment le Typha angustifolia L. et le Scirpus tabernæmontani Gmel. Sur le talus végètent quelques pieds peu développés du Carduus acanthoides L. Enfin, dans un fossé parrallèle au canal, nous avons récolté de beaux échantillons de Zannichellia pedunculata Rchb. l Dans ces excursions, toutes consacrées à la recherche des phanéro- . games, l'humble cryptogamie fut pour ainsi dire oubliée. Ces courses 1 rapides et bruyantes sont peu favorables aux recherches patentes et mi- . Dieses du cryptogamiste. Nous avons trouvé cependant, non loin du i Hoogenblikker, l Equisetum variegatum Schlch. et l'Ophioglossum vul- 3 gatum L. en pleine fructification, puis, dans quelques rares abreuvoirs, _ d'assez belles touffes de Chara fætida, var. subhispida A. Br. Nous avons : observé, en passant, l'Agaricus arenarius Lév., si reconnaissable à son | E süpe renflé en tubercule, et l'élégant Agaricus rotula Scop. Sur les bouses 3 de vache, que l'on rencontre fréquemment dans les dunes, se pressaient | de nombreux Ascobolus : les A. furfuraceus Pers., immersus Pers.,glaber à Pers., carneus Pers., papiliatus Pers. et granuliformis Cr. Ils végétaient 1 en compagnie de l'humble Sphæria fimeti DC., et du Podospora fimi- . cola Cesati, espèce nouvelle pour la flore belge. Le Pilobolus crystallinus Tod., s'y montrait parfois avec ses cupules bicolores. Sur le crottin d'áne Leite lo во ај T D ад DEM - 84 s'étalaient les larges réceptacles blancs ponctués de noir du Poronia | punctata Fr. Nous foulions aux pieds les mousses et les lichens, sans # daigner leur accorder un regard; néanmoins la récolte du Thesium ï humifusum nous força à reconnaitre le Tortula subulata Hedw., qui _ croit partout dans les dunes, et à examiner quelques lichens parmi les Ï quels : les Cladonia alcicornis Flk., C. pyxidata var. pocillum, C. fur- | cata Hoffm. et C. pungens var. muricata et, sur le sable dénudé, ler Collema multiflorum, le Lecidea sabuletorum FIk. et le Lecidea vesici ` laris, dont le thalle est bigarré de noir et de bleu pále. | | La plage ne fut guére visitée, c'est assez dire que nous ne récoltàmes £ point d'algues. Un violent vent de sud-ouest avait cependant amené de | gros paquets de Laminaria, de Fucus de toutes espèces, de Chordari & de Chondrus, etc., mais des rafales chargées de sable fin rendaient la | côte impraticable et forçaient le pauvre cryptogamiste à rentrer dans les £ dunes, où il était réduit â se contenter, faute de mieux, des Nostoc com- a mune et lichenoides Kiitz., qui, gonflés par les pluies continuelles, CO ` vraient des arpents entiers et rendaient en certains endroits le sol glissant et dangereux aux pieds de nos botanistes fatigués. | Avant de terminer, qu'il soit permis à votre secrétaire, d acquit | une dette de reconnaissance en exprimant ses remerciments les plus vi | et les plus sincères à ses compagnons de voyage, MM. Du Morüe^ | Coemans, Westendorp, Determe, Thielens, Muller, Crépin, Malais # Bommer et Martinis pour l'empressement que ces Messieurs ont misi répondre à ses demandes de renseignements et à lui communiquer la Wi des plantes récoltées par eux. A ces noms, j'ajouterai ceux de MM. Kioks | Wesmael et Vanderkindere, qui m'ont fourni des indications que k x été heureux de mettre à profit pour compléter mon travail. En résumé, Messieurs, nous avons tout lieu d'être satisfaits de cell premiére herborisation; notre Société a dignement inauguré la série | ses excursions scientifiques ; plusieurs espèces et variétés nouvelles por notre flore ont été observées ; des stations importantes au point de vue” la géographie botanique de notre pays ont été signalées ; mais Ce qu importe surtout, nous avons appris à nous connaitre; et, pourquoi e dirai-je pas? à nous aimer. | Messieurs, je suis profondément convaincu que ces excursions, pen 85 diquement renouvelées, doivent profiter autant â chacun de nous qu'à la science elle-même. Si je n'avais dans mon herbier que ce que j'ai pu récolter moi-même, cet herbier serait fatalement pauvre et incomplet. — Ce qui l'enrichit. c'est l'échange. — Tl en est de méme, Messieurs, de l'intelligence et du cœur de l'homme. Vœ soli! Malheur à qui se condamne à travailler, à étudier seul. Quand j'herborise seul, je n'ai, quoi que je fasse, que deux yeux. — Dans nos herborisations fraternelles, rien ne m'échappe ; je suis, comme l'Argus mythologique, couvert, des pieds à la téte, d'yeux dont la moitié restent ouverts pendant le sommeil des autres. Messieurs et chers confréres, si, comme je l'espère, nous rendons plus fréquentes, plus intimes nos relations, si nous resserrons les liens qu nous unissent déjà, notre société naissante est appelée à faire de grandes choses. En mettant en commun de petits capitaux, l'association réalise cha- que jour, dans l'ordre matériel, de merveilleux prodiges ! En réunissant dans une lentille, quelques pâles et froids rayons, on en fait une lumière qui éblouit, un feu qui dévore. Mes chers confrères, réunissons en faisceau nos cœurs, nos volontés, nos efforts ! — Ce qui est impossible à chacun de nous, nous pourrons alors le faire tous ensemble ; et peut-être nous sera-t-il donné d'aug- menter ainsi la prospérité et la gloire de notre chère patrie, de cette Be gique, qui, providentiellement sans doute, a inscrit sur son noble blason : l’Union fait la force ! L'HERBORISATION DU 23 AU 25 JUIN 1912 PREMIÈRE JOURNÉE A. = De Westende à Lombartsyde. Le rendez-vous était à Ostende. Le tram électrique nous emporte le | long de la digue maçonnée qui va jusque Middelkerke et Westende. Dès | qu'on est sorti de la ville, on est frappé des changements apportés au раў | dans ces dernières années. Au lieu des dunes originelles, tour à tour croulantes ou fixées par la végétation, c'est une suite de monticulé ` réguliers, soigneusement arrondis, oü l'on s'est efforcé de faire pousse! i de la verdure, souvent après avoir recouvert le sable d'une couch? d'argile. Et le résultat de tout ce beau travail, c'est que cela tient mal ` tenant le milieu entre le terrain vague et le jardin abandonné. Cà et là, parmi les tas de boites à conserves et de vieux papiers, œ retrouve pourtant des reliques de la végétation d'il y a vingt ans : fou d'Argousiers (Hippophaës rhamnoides), sur lesquels trainent les lare? panicules blanches de Galium Mollugo, Douces-améres (Solanum Dulot mara), buissonnants plutôt que volubles, qui nous font admirer leur x bouquets de fleurs violettes, Panicauts (Eryngium maritimum), ой ap} i rait déjà la teinte bleue, Calystegia Soldanella, avec ses grandes corolle roses et ses feuilles luisantes et charnues, posées à plat sur je sab Elymus arenarius dont les feuilles glauques se balancent en cadence 500 le vent. Pendant que nous filons dans notre tram, ceux qui ont herborisé À Middelkerke, jadis, nous disent : « Ici, il y avait un abondant tap d'Aristolochia Clematitis ». Plus loin : < Le tram passe en ce moments l'habitation la plus septentrionale, en Belgique, d’ Euphorbia Par alûs d Près de Westende, « Voyez, là-bas dans le creux oü s'élève une villa, | "СИЛЕ ISU ONT EP EAR EY SS T MY à Y 87 pouvait récolter Pyrola rotundifolia, Epipactis palustris, Herminium Monorchis et Gentiana Amarella. » En arrivant à Westende-Bains, notre premier soin sera de nous échapper le plus rapidement possible de la banale cité balnéaire, pour aller trouver à Westende-Village des coins mieux appropriés à nos goüts. Le trajet, d'un quart d'heure à peine, se fait, en majeure partie, sur un tronçon très bien conservé, de la digue du Comte Jean. Commencée en 1282, par Jean, fils de Gui de Dampierre, et complétée pendant les siècles suivants, cette digue constituait une barrière continue contre les envahissements de la mer, depuis Gravelines jusqu'à l'Escaut occi- dental. + x x A Westende, notre longue troupe enfile prestement le chemin empierré qui va vers le Sud-Est entre deux taillis de Peupliers. Quelques minutes de marche, puis un crochet vers la gauche et nous voilà arrêtés devant ип paysage qui ne manque jamais d'ébahir ceux qui sont familiarisés avec la flore du littoral. Figurez-vous de toutes petites dunes portant, non les Oyats (Ammophila arenaria) et les Argousiers qu'on s'attendait à y voir, mais des Genéts-à-balais (Cytisus scoparius), des bruyères (Calluna vulgaris) et pas mal d'autres plantes, aussi banales dans les Bruyères de la Flandre et de la Campine, qu'insolites sur le littoral. Que s'est-il donc passé ici, pour que ces dunes, semblables en apparence aux autres, soient pourtant garnies de plantes tout à fait différentes? L'histoire va nous renseigner. | Jusqu'au XIIe siècle, l'Yser coulait sur ce lieu (voir fig. 43), pour se diriger ensuite vers la mer par Lombartzyde, qui était un port important. Mais le 24 juin 1116, une violente marée de tempéte modifia la configuration du pays. L'Yser fut barré par le sable et à tra- Vers la digue rompue, la mer submergea les champs cultivés. Quand la tempéte fut calmée, on constata que Lombartzyde avait cessé d'être au bord de la riviére; celle-ci passait maintenant à Santhoven, oü un nou- veau port fut créé, d’où le nom de Nieuport qui resta à la localité. La bréche faite dans la digue ne put étre bouchée qu'aprés un travail de plu- Sieurs mois, peut-être de plusieurs années. Pendant tout ce temps, la mer 88 inondait deux fois par jour les sables déposés sur les aneiennes cultures, ce qui permit l'établissement d'une faune de Mollusques, surtout Cardium edule; c'est pour cela que les géologues donnent à ce terrain le nom de « sable à Cardium ». Aprés la réparation de la digue, deux chan- gements importants se produisirent dans la couche de sable. Tout d’abord le vent y forma de petites dunes, puis les coquilles des parties superfi- cielles furent dissoutes par l'eau de pluie; comme le terrain était séparé de la plage par des cultures et qu'il n'y eût donc pas de nouveaux apports de coquilles, le sable est actuellement trés pauvre en calcaire. On comprend maintenant pourquoi cet endroit ressemble plutôt à une bruyére qu'à une panne de dunes; alors que celles-ci possèdent une fore nettement calcicole à la faveur des innombrables débris de Mollusques que les tempétes ramassent sur la plage et roulent au loin dans les dunes, les monticules de « sable à Cardium » nourrissent une végétation exclusivement calcifuge. ' Quelques minutes d'herborisation entre les Genéts et les Bruyéres nous font récolter pas mal d'espèces curieuses : Aira caryophyllea, A. praecox, Teesdalia nudicaulis, Trifolium arvense, Ornithopus per- pusillus, Filago minima... autant de plantes qui sont étrangères aux dunes littorales, mais communes sur les landes sablonneuses de la Flandre et de la Campine. : La différence entre les polders sablonneux, formés de « sable à Car- dium », et les dunes littorales est encore mieux marquée pour les Bryophytes que pour les plantes supérieures. Ainsi Barbula ruralis, que nous verrons demain et aprés-demain à Coxyde et à La Panne, ne joue ici qu'un róle tout à fait effacé. Les Mousses qui sont prépondérantes autour de nous, sont des espèces très rares sur les dunes : Polytrichum piliferum, Hypnum purum, Hylocomium squarrosum, H. splendens, H. triquetrum, Dicranum scoparium, Racomitrium canescens. Il est tout aussi important pour une association végétale de connaitre les espèces qui y font défaut que celles qui la composent. Signalons l'absence complète de plusieurs plantes communes des dunes : Silene nutans, Rosa pimpinellifolia, Anthyllis Vulneraria, Helianthemum Chamaecistus, Asperula cynanchica. Eh bien! Ce sont précisément des végétaux qui recherchent un sol calcaire et qui manquent donc en Cam- pine et en Flandre. Bref, par tous ses caractères, la minuscule bruyère de Westende est PAPER IR ы ЕИ ТО PR: RT CE a ore PR SP AN IPRC Pers Ze Geh RE C ST Lame s CST RANS PT EP NEU T S HE WEE ANT ЕРЕН МИТ зе lav TN ee 89 comme un îlot de Flandre sablonneuse ou de Campine, égaré entre les plaines argileuses des polders et les dunes calcaires du littoral. Avant de quitter cet endroit exceptionnel, témoin des bouleverse- ments de notre côte, un mot sur quelques plantes qui colonisent à la fois le « sable à Cardium » et les dunes proprement dites : la jolie Pensée des dunes (Viola tricolor sabulosa), Corynephorus canescens qui im- plante ses touffes de feuilles raides sur le sable fraichement remué, Vicia lathyroides étonnamment variable dans la conformation de ses folioles et de ses stipules, ainsi que dans la teinte de ses fleurs. * x x Allons plus loin. A notre droite, s'étendent jusque Lombartzyde les cultures que nous avions longées en venant, surtout des exploitations maraichères produisant des légumes pour Ostende. C'est plaisir de voir, lesjours de marché, l'interminable file de petites charrettes â bâche blanche, attelées d'un mulet, qui reviennent de la ville. Un coup d'œil aux mauvaises herbes dans les carrés de Pommes de terre, de Seigle, de Choux, de Céleris, de Carottes... A part les espèces absolument banales, qui pullulent partout (Sonchus oleraceus, Euphorbia Peplus, Mercurialis annua, etc.), il y a ici, encore une fois, des plantes qui sont inaptes à vivre dans les cultures des dunes, mais qui envahissent aussi les districts flandrien et campinien : Rumex Acetosella, Spergula arvensis, Scleranthus annuus, Teesdalia nudicaulis, Gnaphalium uligi- nosum, Arnoseris minima, Hypochoeris glabra, Panicum (Digitaria) lineare. i Les taillis d'Aunes (Alnus glutinosa) et de Peupliers (Populus monili- fera), qui font des brise-vents autour des champs, nous fournissent aussi quelques plantes qu'on chercherait en vain dans les dunes : Rubus ulmifolius, Artemisia vulgaris, Senecio sylvaticus. * x x Voici que fous débouchons sur une plaine bosselée, dont le relief rappelle celui de la bruyëre de tantót. Mais si la configuration du sol est a même, la végétation est tout autre. Pas de Genêts; des Bruyères réduites à des plaques informes, étalées contre le sable; comme plante 90 dominante, un tapis ininterrompu de Carex arenaria. Et puis des ter- riers serrés les uns contre les autres sur les petites éminences, oü con- vergent de toutes parts des galopades effrénées de Lapins. Ceci nous explique pourquoi la flore présente une composition aussi homogène : tout ce qui est mangeable a été brouté à mort, et il ne persiste en fin de compte que l'organisme le plus réfractaire à la dent du Rongeur, soit Carex arenaria. Pourtant en cherchant bien, on trouve encore quelques- unes des plantes qui habitaient le pays avant qu'on s'y livrát à l'élevage intensif du Lapin sauvage. C'est surtout sur les fonds humides que ces reliques subsistent : Rumex Acetosa, Sagina procumbens, Radiola linoides, Lotus uliginosus, Nardus stricta, Carex leporina, Juncus Eeersii (J. conglomeratus), J. acutiflorus. Chose singulière, mais dont l'explication nous apparait aussitôt, ce sont de nouveau des plantes calcifuges. Tantôt par les cultures, tantót par les páturages destinés aux Lapins, nous atteignons Lombartzyde oü le déjeuner nous attend. B. — Les alluvions marines de l'Yser. Nous traversons d'abord des cultures; puis, longeant l'ancien Yser, obstrué depuis 1116, nous atteignons la digue qui sépare les alluvions actuelles de l'Yser des polders mis en culture. Le schorre est à l'altitude 480, tandis que les champs, sur l'autre face de la digue, ne sont qu'à 3730, ce qui signifie que les marées de vive eau s'élèvent à 1750 au- dessus des terres cultivées (fig. 44). Ne nous attardons pas ici : puisqu'en ce moment il n'y a personne dans le jeu dé golf dont nous apercevons le cháteau d'eau et les pelouses, empressons-nous d'y pénétrer à travers les ronces artificielles. De la grande plaine (fig.45) à végétation rase, avec son tapis d Arme ria, de Glaus, de Salicornia et de Suaeda collés contre le sol, — des extraordinaires modifications que le moindre changement de niveau amenait dans la flore, — des fosses dont le fond était tapissé par des Salicornia dressés, = de la slikke avec sa végétation en touffes isolées et son bord taillé à pic, — de toutes les autres merveilles botaniques que OT OC FV > He иа PLO D bt dau ah le LE E а E 91 possédait cet étonnant schorre, — il ne reste rien (voir Protection (1), fig. 10 et 18). Le seul coin qui ait gardé son intérêt est celui qui est le plus rapproché de la crique de Lombartzyde. Il y a là une petite portion, en dehors du jeu, où la marée pénètre encore jusqu'aux dunes. On y assiste å la lutte entre la flore des dunes et celle des terrains salés, lutte qui détermine la formation de cinq zones superposées, ayant chacune sa végétation propre : l 1° La zone inférieure couverte par toutes les marées de vive eau, porte la flore habituelle du sċhorre : Atropis (Glyceria) maritima, Sali- cornia herbacea, Suaeda maritima, Spergularia media, Armeria mari- tima, Glaux maritima, Plantago maritima, etc. ; 2° Un peu plus haut, les plantes les plus strictement liées à l'eau salée (Plantago, Spergularia, Salicornia, Suaeda), cèdent déjà le terrain à leurs concurrentes (Armeria, Atropis, Glaux); mais elles sont remplacées par des espèces étrangères au schorre et qui ne descendent jamais plus bas : Juncus Gerardi, Carex distans, Sagina maritima, Erythraea pulchella; 3* Immédiatement au-dessus, oü se déposent les laisses des marées les plus fortes, quelques plantes sorties des dunes viennent rejoindre les précédentes; ce sont notamment Agropyrum acutum et Plantago Coronopus ; 4° Les dernières plantes de schorres, de plus en plus clairsemées, abandonnent la lutte. Aux Agropyrum, Carex, Juncus, Plantago Coronopus, se mélangent, en un petit nombre d'exemplaires, des espèces qui sont abondantes sur les dunes voisines : Carex arenaria, Agrostis alba, Sonchus arvensis, etc.; : 9' Enfin, le niveau supérieur est occupé par la flore des dunes, sans aucun mélange d'espéces provenant des zones 1 à 4. Ici apparaissent . aussi des Mousses et des lichens, organismes tout à fait exclus des zones recevant de l'eau salée, füt-ce à titre exceptionnel. Entre la zone inférieure, dévolue aux plantes de terrain salé, et la zone supérieure, ой les espèces de la dune ne consentent à aucune pro- miscuité, il y a donc une région indécise oü les deux flores se touchent et (1) H nous a paru inutile de reproduire dans cette relation, les photographies déjà données dans Pour la Protection de la Nature en Belgique, qui forme un fascicule de ce méme Volume Jubilaire. Le renvoi à ce travail se fait sous la mention ; Protection. 92 confondent partiellement leurs éléments. Chose singulière, il y a dans cette bande quelques espèces d'origine plus lointaine, qui ne vivent nulle part dans le voisinage immédiat. Elles se divisent en trois catégories. Quelques-unes viennent des pannes ou des dunes fixées; ce sont Plantago Coronopus et Agropyrum acutum. D'autres n'existent que dans des districts géobotaniques éloignés : Erythraea pulchella et Carex distans. Les dernières sont étroitement localisées à la zone-limite et ne vivent nulle part ailleurs : Sagina maritima et Juncus Gerardi. Or, la distance verticale est peut-être de 50 centimètres entre les zones extrêmes. Pour peu que la pente du terrain soit accentuée, la distance horizontale ne dépasse pas un métre. Il suffit donc de faire un pas pour aller de la flore des alluvions marines à celles des dunes, qui est complètement différente, car il n'y a pas une seule espèce végétale qui soit capable de soutenir la concurrence vitale dans les deux stations à la fois. Ajoutons que beaucoup d'habitants de nos schorres se rencontrent aussi dans les mémes conditions de l'autre cóté de l'Atlantique. Et l'on peut dire que la différence des flores est plus grande entre les alluvions et les dunes, à 1 mètre de distance, qu'entre les alluvions de l'Yser et celles du Potomac ou du Delaware. Revenons maintenant sur nos pas afin de regarder en détail diverses choses devant lesquelles nous étions passés à la háte. Devant nous s'étale le confluent du cours ancien et du cours actuel de l'Yser, bordé de slikkes, vases molles inondées à chaque marée, et de schorres herbeux, atteints seulement aux marées de vive eau. (Voir Protection, fig. 12, 13.) Pour se promener sur les alluvions, on doit de nouveau se faufiler entre les ronces artificielles, car tout le schorre, depuis la crique de Lombartzyde jusqu'à l'huitriére située presqu'en face de Nieuport, est utilisé comme pâture. Aussi la flore est-elle en fort piteux état : Tri- glochin maritimum, Aster Tripoliwn, Plantago maritima, Atrop's maritima et Statice Limonium sont broutés de prés par les bestiaux, et nous n'en obtenons d'échantillons convenables pour l'herbier, qu'à la Жу LLLA. dra al eir E А CM d E, E 93 condition d'aller fureter entre les marigots, aux endroits oü les bétes ont trop de peine à arriver. La plupart de ces fosses communiquent avec la riviére et sont donc envahies par l'eau à marée haute. Mais en ce moment, la mer est basse et nous pouvons les examiner à l'aise. Dans le fond, la boue est revêtue d'un enduit brun de Diatomées. Sur les parois luisantes pendent de lon- gues franges vertes d'Algues, surtout des Cladophora. Ces mémes Algues s'accrochent aussi aux feuilles des Phanérogames qui descendent le plus bas sur les bords des marigots, et qui sont des Atropis maritima, toujours stériles. Plus haut, la flore phanérogamique se diversifie; c'est la station favorite d'Atriplex (Halimus) portulacoides, qui atteint ici de grandes dimensions; ses rameaux tortueux, garnis de feuilles páles placées ver- ticalement, s'enchevétrent en tous sens. Entre les buissons d'Atriplez portulacoides se dressent de grands individus de Suaeda, d'Aster Tripo- lium, d'Atropis, de Festuca rubra dumetorum, de Triglochin déjà fructifiés. Il y a aussi des fosses isolées, sans communication avec l'Yser, qui s'étaient remplies lors de la dernière forte marée, mais sont maintenant asséchées. Leur fond crevassé en polygones (voir Protection, fig.74) porte une abondante couche d'une Schizophycée, Mie ocoleus chthonoplastes, dont les filaments entrelacés arrêtent les particules vaseuses et favorisent ainsi le colmatage. A la surface du schorre s'élèvent aussi quelques petites bosses qui ont une végétation un peu différente. Là dominent А gropyrum pungens, que nous reverrons dans un instant, et Festuca rubra dumetorum, à rejets assez courts, à épillets velus et à feuilles toutes sétacées et piquantes. Entre les Graminées, on remarque les rameaux d'Artemisia maritima avec un feuillage blanc et brillant. Avant de retourner sur la digue, les excursionnistes éparpillés au hasard sur la plaine argileuse se rassemblent un instant, pour examiner les adaptations à la salure du terrain, salure qui rend fort difficile l'absorption du liquide par les poils radicaux. Les plantes sont obligées d'avoir une réserve d'eau dans les tissus —elles sont presque toutes char- nues — et en outre de réduire autant que possible leur transpiration : Atriplex portulacoides met ses feuilles verticalement ; de plus il les revét d'un manteau pileux, tout comme Artemisia ; Atropis referme ses feuilles dés que la transpiration devient excessive ; toutes les espéces ont une cuti- 94 cule épaisse et leur épiderme n'est percé que de stomates peu nom- breuses. Au pied de la digue s'étend une zòne de transition analogue à celle qui sépare le schorre de la dune. Seulement le passage du schorre argi- leux à la digue également argileuse est plus facile que du schorre argi- leux à la dune sableuse, puisque la seule différence entre l'argile des schorres et celle de la digue consiste dans la salure de la première. Les seules plantes typiques de la bande-limite sont ici Agropyrum pungens, dont la trainée de touffes pâles et raides repose exactement sur la laisse des marées les plus hautes, et Juncus Gerardi, déjà vu dans le jeu de golf. Par-ci par-là s'y joignent des espèces moins constantes : Oenanthe Lachenalii, Apium graveolens, Atriplex littoralis, A. lacı- niata (A. farinosa), A. hastata, Beta maritima, Cakile maritima; plus rarement Petroselinum segetum, Bupleurum tenuissimum et Lepturus filiformis. Il faudra bientôt se résigner à hâter le pas. Chemin faisant, nous récoltons quelques plantes sur la digue même: Medicago arabica, M. minima, Cochlearia danica, Pastinaca sativa, Tragopogon porrifolius, Diplotaxis tenuifolia, Hordeum secalinum ; nous fouillons aussi, derrière la digue, un fossé tout encombré de Zannichellia palustris. Près de l'ou- vrage à cornes, reste des anciennes fortifications, nous voyons Picris (Helminthia) echioides et Lepidium Draba : dansle fossé d'enceinte vivent Ruppia maritima et Scirpus maritimus. Nous n'avons plus qu'à traverser les six ponts sous lesquels tout un éventail de canaux et de rivières canalisées communique avec la mer, et nous sommes dans la ville de Nieuport. Quelques herborisateurs plus acharnés sont restés pour prendre Agropyrum pungens, Apium graveolens et Aster Tripolium, le long des canaux. Sur l'eau plus ou moins saumâtre, les innombrables boyaux, â soufflures irrégulières, d'Enteromorpha intestinalis mettent une épaisse couche branlante, oü l'on voit s'effacer peu à peu le balancement des vagues nées dans l'eau libre.En aval des écluses,les murs de quai portent naturellement une flore tout autre. Aussi haut qu'ils sont léchés par l'eau salée, ils sont garnis d'Algues marines : Enteromorpha compressa et un Fucus, qu'on appelait jusque dans ces derniers temps F. ceranoides, mais qui n'est autre chose qu'un accommodat de F.vesiculosus. D'ailleurs F. platycarpus qui occupe la bordure supérieure des Algues brunes sur н 19 РР. PS té Tee STE dÉ дич 9 $ ы > n IR D T kE < =" D A ЕГ Ei Mm xcd BS E СУ HE Diet ; T : ; { 95 les brise-lames de Nieuport-Bains, est, lui aussi, un accommodat de F.vesiculosus. (Voir Тн.-Ј. Sroups, Etudes topographiques sur la varia- bilité des Fucus vesiculosus L., platycarpus Thur. et ceranoides L., dans le Recueil de l'Institut botanique Léo Errera, t. VIII, 1911, p. 325.) C. — La séance plénière à l'hôtel de ville de Nieuport. A Nieuport, les administrations communales passent, mais l'hospita- lité reste. Pour la troisième fois, la Société royale de Botanique de Belgique se réunit dans cette méme salle de l'hótel de ville. Elle y fut fondée en 1862; elle y revint en 1891; c'est ici qu'elle a voulu féter son cinquan- tième anniversaire. A la séance d'aujourd'hui assistent : | M. le bourgmestre Snauwaert et M. le secrétaire communal Dobbe- aere ; MM. Gèze (de Villefranche-en-Rouergue), Lutz (de Paris), Trelease (de Saint-Louis | États-Unis ), invités de la Société ; MM. Charles Buls, Léon Coomans et Constant Malaise, membres fon- dateurs de la Société, dont les deux derniers ont assisté à la séance tenue dans cette salle il y cinquante ans. (1) M. Beaurieux, M™ Bodart, M. Charles Bommer, Mis Bordet, Cosyn, Delbar, MM. De Potter, Devroey, De Wildeman, L. Fredericq, l'abbé Gilain, Lallemand, Lameere, Leboucq, M" Lefebvre, M. et M” Leroy, M. et Mm Loppens, M. et M'* Magnel, MM. Ém. Marchal, Massart, Matagne, Mme et Mes Rousseau, M"* Schouteden, M. Smets, М" Terby, M. Van Aerdschot, М! Vervloet, M. J. Vincent, membres de la Société royale de Botanique, ou de la Ligue belge pour la Protection de la Nature, Ой des deux sociétés à la fois. (1) Les 3 autres membres fondateurs : MM. Campion, Cogniaux (notre Président actuel) et Van Bambeke, s'étaient fait excuser. - 96 M. le Bourgmestre prit le premier la parole. « MONSIEUR LE PRÉSIDENT, » MESDAMES, MESSIEURS, » J'ai l'honneur et je me fais un devoir de vous souhaiter, au nom de la Ville de Nieuport, une cordiale bienvenue et de vous remercier d'avoir voulu choisir une fois de plus notre hôtel de ville pour votre réu- nion plénière annuelle. > П у a, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, des visites qui honorent et nous considérons la vótre comme telle. » Vos efforts intelligents, patients et laborieux pour déterminer, faire connaître et apprécier la flore du pays, constituent un large tribut apporté à la science. | » А ce titre votre phalange d'élite a droit à l'estime et à la reconnais- sance de tous et mérite largement l'appui et l'encouragement des pouvoirs publics. » C'est de tout cœur que le Conseil communal rend hommage à vos travaux si éminemment utiles et souhaite, qu'ils soient, de plus en plus, couronnés de succès. > Il y a cinquante ans, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, que les fondateurs de la Société Royale de Botanique tenaient dans cette même salle, leur première assemblée générale. н » Се fut une heureuse inspiration еі c'est une attention dont nous apprécions la délicatesse de vouloir revenir au berceau de la Société pour y fêter le cinquantième anniversaire de son existence. » A cette occasion, la Ville de Nieuport honore la mémoire des fon- dateurs disparus et présente ses plus chaleureuses félicitations aux conti nuateurs éclairés de la grande ceuvre créée en 1862. » Veuillez, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, agréer pour votre Société nos vœux ardents de longue et glorieuse existence. » La Ligue belge pour la Protection de la Nature s'est jointe à là Société royale de Botanique; elle me permettra de l'associer, elle et son digne Président, M. le prof. Fredericq, aux souhaits de bienvenue et aux vœux de prospérité que je viens d'exprimer. » 97 M. Émile Marchal, vice-président de la Société botanique, lui répondit en ces termes : « MONSIEUR LE BOURGMESTRE, » Àu nom de la Société royale de Botanique de Belgique, je viens vous exprimer toute notre gratitude pour l'accueil si cordial que vous avez bien voulu nous faire dans ce vieil hótel communal ainsi que pour les aimables paroles de bienvenue que vous nous avez adressées. » Il y a cinquante ans, votre prédécesseur d'alors souhaitait à notre Société naissante longue vie et prospérité. > Ces prédictions se sont pleinement réalisées : la Société royale de Botanique a pu accomplir, gráce au travail de ses membres et au dévoue- ment de ses chefs, le programme tracé par ses fondateurs, elle a pris une part prépondérante dans le mouvement progressif de l'étude des végétaux dans notre pays. ^ Son jubilé de cinquantenaire la raméne aujourd'hui dans cette méme ville de Nieuport dont le nom restera désormais inti- mement lié à l'histoire de notre Société. En pourrait-il être autrement, d'ailleurs ? » Nieuport et ses environs avec leurs prés salés, leurs dunes, pannes et leurs polders ne réalisent-ils pas l'endroit de la Belgique oü les richesses de la flore s'étalent avec le plus de largesse et de variété? » leurs La parole est donnée à M. Massart; il montre rapidement, en s'ai- de projections lumineuses, les changements considérables que la flore du littoral a subis dans ces cinquante derniéres années, ainsi que les nouvelles destructions qui sont projetées dans les dunes de Coxyde et d'Oostduinkerke. dant Puis, M. Léon Fredericq, président de la Ligue belge pour la Protec. tion de la Nature, prononce un discours fréquemment interrompu par les applaudissements. 7 98 « MESDAMES, MESSIEURS, » Le sentiment de la nature, l'admiration esthétique, désintéressée, de ses beautés est d'origine récente. C'est à Jean-Jacques Rousseau que nous devons cette acquisation de la mentalité de l'homme moderne. » Certes, les Anciens aimaient l'existence en plein air, mais ce qu'ils appréciaient avant tout dans la vie des champs, ce sont les agréments matériels qu'elle procure. Si Horace nous vante son humidum Tibur, c'est à cause de ses frais ombrages, de ses eaux toujours jaillissantes, méme au cœur de l'été. Les dulcia arva de Virgile lui sont doux à cause des riches moissons, des troupeaux, des beaux fruits qui lui permettent une vie plantureuse, exempte de soucis. » Mémes points de vue au Moyen Age et chez les modernes. Michel Montaigne traversant la Suisse pour affaires n'y a vu que d'affreux rochers et des déserts sauvages. » Sauf de rares exceptions, chez des naturalistes tels que Swammer dam, Leeuwenhoek, Buffon, de Lessins, les esprits les plus cultivés considéraient la nature au point de vue utilitaire. Ils l'aimaient comme le paysan aime sa terre, pour le profit qu'il en tire. » C'est chez Jean-Jacques Rousseau que nous rencontrons pour la première fois l'émotion attendrie, poétique, devant la nature et 869 beautés. Si nos fils et nous avons du plaisir à parcourir les affreux rochers et les solitudes glacées des Alpes dont parle Montaigne, Si pe faisons de longs voyages pour aller contempler le soleil de minuit 2! Cap Nord, c'est à l'influence de La Nouvelle Héloïse, des Confessions, de l'Emile, que nous le devons. C'est là aussi qu’il faut chercher l'origine et la filiation de la peinture actuelle des paysages. » Mais les beautés de la nature que nos grands-pères nous ont appris 4 à aimer sur le tard, nos arrière-petits-fils auront-ils encore l'occasion | | les contempler? Се bien пе nous sera-t-il pas ravi précisément au momen oü nous commençons à en jouir ? » Il ne faut pas se le dissimuler, ces beautés sont menacées par les : progrés de la civilisation, par les besoins croissants d'une population 1 chaque jour plus nombreuse. sl y a quelques années, le général Brialmont, dans un discours | académique qui fit sensation, faisait remarquer que la population de | états civilisés a plus que doublé au cours du XIX* siècle. Si le même ` Ж E -99 taux d'augmentation devait se maintenir, dans peu de siécles nós descendants couvriraient la terre de leurs rangs serrés et n'auraient méme plus la place de s'étendre en long sur le sol. Heureusement nous n'en sommes pas là. D'ailleurs, la vitesse d'accroissement de la popula- tion fléchit partout, au moins chez les peuples les plus avancés, — ce dont il faut les féliciter. » Il n'en est pas moins vrai que cette population toujours croissante en nombre et en besoins, demande à manger et à boire avant de songer aux beautés esthétiques de la nature. Primum vivere, deinde philoso- phari. Et le temps n'est peut-être pas éloigné oü les bois auront partout été remplacés par des champs de blé, ou plutôt par des fabriques d'aliments chimiques, oü le dernier arbre sera transformé en pâte à Papier, oü les derniers rochers auront été débités en pavés et oü la dernière cascade fournira de l'énergie électrique. » Les amants de la Nature vont-ils se croiser les bras et assister assibles à la destruction de ce qui fait la beauté de notre terre? Non, n'est-ce pas. Depuis une cinquantaine d'années ils se préoccupent des remèdes à porter à la situation. Ils cherchent à sauver quelques épaves du désastre général. Inutile de vous rappeler que dés 1843, l'Auewald, prés de Bamberg, a été déclaré intangible; qu'à partir de 1861 la France conserve inaltérée la Forét de Fontainebleau; que d'immenses réserves naturelles ont été créées aux États-Unis ; qu'en Allemagne, en Suisse, en Suéde,. on s'occupe en ce moment, de constituer de grands Parcs oü l'on conservera pieusement l'aspect originel du pays avec sa faune et sa flore; qu'un groupe de naturalistes néerlandais a réussi à Sauver quelques sites directement menacés... » Permettez-moi, seulement, de vous raconter un fait moins connu. En 1850, on apprend en Suisse que la prairie historique du Rütli, celle du Serment des Trois Suisses, est sur le point d'étre vendue pour l'établissement d’un hôtel Aussitôt, protestations véhémentes de tous ceux qui ont le culte de la Patrie. Il faut, à tout prix empêcher cette Profanation! Mais comment va-t-on faire? Voici: une souscription à centimes est ouverte parmi tous les écoles du pays. En deux semaines, des milliers de francs étaient réunis et on put clore la souscription. > La Belgique vient d'entrer dans la voie de la protection de la Nature. À la suite d’un vœu formulé par la Classe des Sciences de notre Académie, une réserve est en train de se constituer dans les Hautes- imp 100 Fagnes de la Baraque-Michel: elle comprend déjà 900 hectares. Dès à présent la conservation de la faune et de la flore glaciaire est donc assurée sur ce plateau. » Les dangers qui menacent d'autres portions de notre patrimoine national ont fait éclore la « Société Nationale pour la Protection des Sites et Monuments », la « Ligue des Amis des Arbres », la « Ligue des Amis de la Forêt de Soignes », la « Vereeniging tot Behoud van Natuur- en Stedenschoon », des groupements locaux de Namur, Liége, Huy, Verviers, Hasselt... > Toutes ces sociétés s'intéressent uniquement, ou d'une façon pré pondérante, à la beauté des sites. Il y a une lacune dans leurs préoccupa- tions, puisque toutes négligent le côté purement scientifique de la Nature dont l'importance n'est pourtant contestée par personne. » La « Ligue belge pour la Protection de la Nature » s'occupera spécialement de la conservation des points intéressants pour la géogra- phie, la géologie, la botanique et la zoologie. En deux mois, elle a réuni plus de 600 membres; et la présence de nombreux adhérents à la séance d'aujourd'hui est une preuve de l'intérêt que lopinion publique prend à ces questions. » Enfin, le 2 juin dernier, le Moniteur Belge nous apportait la bonne nouvelle de la creation officielle d'une Section des Sites dans la Commis sion royale des Monuments. Espérons qu'elle sera bien constituée el pourra faire de là bonne besogne. » Un verre de champagne aprés le discours de M. Fredericq, et nous prenons le tram pour Coxyde. DEUXIÈME JOURNÉE A. — Les dunes et les pannes entre Coxyde et Oostduinkerke: . Il vente. Le soleil brille de tout son éclat dans un ciel tourmenté. à Ata ü Un nuage noir apparait au Sud-Ouest; tout aussitót il est sur gs | copieusement il nous arrose. Le voilà passé; c'est sur la mer mainte 101 qu'il promène son ombre. Mais déjà un nouveau grain se prépare, qui lui aussi nous apportera son ondée, pas bien méchante. Ce temps de gibou- lées, quand de gros nuages se poursuivent d'un bout à l'autre de l'hori- zon, estvraiment celui qui fait valoir les dunes dans toute leur splendeur : les lointains se détachent avec netteté dans la lumière plus douce, et le sable lui-même a l'air d'un être vivant, quand il s'envole en fumées blanches et que les bandes de coquilles brisées se déplacent en bruissant. L'endroit est bien choisi pour suivre les multiples remaniements que subissent les rangées de dunes les plus proches de la plage. Hâtons-nous de les regarder, car tout ce qui est compris entre Coxyde-Bains et Oost- duinkerke-Bains sera bientôt loti comme terrains à bâtir. On est même en train de percer la large avenue — dénommée pompeusement la Route Royale — qui dans l'esprit des utilitaires à outrance doit aller d'un bout à l'autre de notre littoral, afin de permettre la construction de villas sur les 65 kilomètres que compte la cóte belge. Nos merveilleuses dunes ne ES considérées par ces gens que comme du terrain laissé improductif, quil importe de mettre au plus vite en valeur. Est-ce que des proprié- taires — hommes riches et désirant, par conséquent, s'enrichir davan- lage — peuvent se soucier des beautés esthétiques et scientifiques que possède un site? Peut-être diront-ils, s'ils croient devoir donner des "ien pour se leurrer eux-mêmes, qu'ils ne vont niveler que le bourrelet den Е estran, et qu'ils laisseront provisoirement intactes toutes les = es monticules situées en arrière. Mais ne sait-on pas que la зана së deg a de villas le long de la mer dees: immanquable- к ans toute leur largeur? Et l'exemple des sables de um > RES nous avons visités hier, ne nous a-t-il pas montré que les NE us p leur e qu'à la condition de rester en continuité KR së e? travaux qu'on entreprend ici, quelque modestes qu'ils jà eg n es à bref délai abimer de fond en comble tout le pays. ments qu'on em espaces sont tellement modifiés par les terrasse- Ms raros: Sain plus étudier le déplacement en masse des dunes : contenterons om emain à La Panne. Pour aujourd'hui, nous nous imprime aq x regarder les changements superficiels que le vent Bau emi sie ceux qui dépendent de la végétation. P'ésenteraient com = nues, leur forme serait toute différente. Elles se Ой moins parallèles à ] e larges vagues de sable, formant des lignes plus a plage et laissant entre elles des vallées allongées. 102 Ce sont les végétaux qui viennent troubler cette uniformité et donner à chaque dune sa personnalité. L'herbe agit, en effet, de deux façons sur le vent et sur le sable qu'il transporte : par ses racines elle retient les grains; par son feuillage elle brise la vitesse du courant aérien et, diminuant sa puissance de transport, elle empêche l'enlèvement du sable et provoque son dépôt. Arrétons-nous à côté de cet Oyat (Ammophila arenaria) et regar- dons les longues langues flexueuses de sable ramassé par le vent, qui lèchent la surface du terrain. Partout oü une de ces trainées heurte une touffe d'Oyat, une partie contourne l'obstacle et poursuit son trajet serpentant, tandis qu'une autre s'insinue entre les feuilles courbées sous le vent et laisse retomber ses grains dans le calme relatif créé en aval par le frottement de l'air contre l'herbe. (Voir fig. 46, I, et phot. 25.). C'est donc derrière la plante — et non pas devant, comme on le croit d'ordinaire — qu'une accumulation de sable va se produire. Une fois la dune amorcée, le vent en remonte la pente et porte le sable jusqu'au sommet; mais à l'abri derrière celui-ci, la vitesse du courant étant amoindrie, le dépót s'effectue. Une queue s'étend donc en ligne droite derriére l'obstacle, d'autant plus longue que le vent est plus rapide et a amené plus de sable. Si la touffe de Graminée est elle-même allongée dans la direction du vent, le phénoméne sera légérement altéré, en ce sens que les grains tombés derrière les premières feuilles sont naturellement à l'intérieur ` de la touffe. (Voir Protection, fig. 60.) A part се détail, les choses | passent de la même manière pour toutes les plantes à organes aériens | minces et flexibles, entre lesquels passe le vent : Ammophila, Agropy | rum junceum, Euphorbia Parahas. Mais l'allure de la sédimentation éolienne est notablement modifiée ` e le vent ` les ` lorsque les feuilles ou les tiges sont raides et qu'au lieu de suivr elles résistent à ses efforts. (Fig. 46, II, phot. 26.) C’est le cas pour feuilles courtes et peu flexibles de Koeleria cristata et d’ Agrostis alha ` (phot. 7, 9) et pour les rameaux de Salix repens et de Hippophaés. courant est alors brisé d'une facon beaucoup plus compléte, et de sable, rebondissant sur les feuilles ou les rameaux, tombent au marquée pour la face située en aval du vent, et une queue. toujours par se former. les grains ` ssi bien | devant et sur les côtés que derrière; il y a toutefois une prépondérance | finit donê 103 Voyons maintenant les cas oü les obstacles ne sont pas perméables au vent, oü ce sont, par exemple, de petites buttes. Celles qui nous entourent sont de deux sortes : les unes résultent de l'ensablement com- plet d'un gros Saliæ repens ou d'un Argousier; les autres, de la destruc- tion déjà trés avancée d'une dune encore cousue ensemble par un lacis de longues racines ramifiées en tous sens. Supposons d'abord que la pente opposée au vent soit assez douce pour que les grains puissent facilement étre entrainés jusqu'au delà de la créte. (Fig. 46, III.) Quand on regarde une butte de ce genre pendant une rafale, on voit nettement les particules sableuses portées d'abord jusqu'au sommet, puis glissant le long Е l'arête supérieure да dépôt, et enfin abandonnées sur la pente aval. Enfin, comment les choses se passent-elles si la face antérieure de l'obstacle est verticale ou à peu près (fig. 46, IV, et Protection, fig. 58)? Allons nous poster â côté de la relique de dune couronnée des restes mortels d'un Argousier (phot. 27), ou à côté de la motte portant de gros Oyats (phot. 28) qui est plantée dans le dépôt formé en aval d'un monti- = Le vent heurte avec force la paroi extérieure de la butte, et il ^ ше en mettant à nu l'ancienne stratification. Un autre phénomène core se passe devant la barrière : le remous violent produit par le vent qui se réfléchit sur elle creuse le sol à son pied. Au sable apporté de loin к bes joint donc celui qui résulte de l'érosion de la butte elle- b ve siesena de la fosse qui la précède, Un peu plus nri = es deux courants, direct et réfléchi, se neutralisent plus fene Hh Aes dépót se produit. Pourtant, la majeure partie du sable ib > et à gauche, et aussi par-dessus l'obstacle s'il n'est pas i n: . Cl, comme partout ailleurs, c'est donc en aval que l'accumula- La = plus importante. Var ier aid des parois ne persiste que pour autant que le sable soit шна dos m sinon, le talus s'éboule tout de suite. Les organes Fee si végétaux, par leur enchevêtrement extrême, sont un lilement à la su = de fixation du sable, surtout quant ils courent paral- Que nous тыь = à une faible profondeur, comme les racines noires Ra We eges à grande distance autour des Saules rampants. Par leurs lina pm seulement en tenant les grains de sable elles Me ы: entrelacées que les plantes consolident la dune; mieux encore en brisant le vent par leurs feuilles 104 et leurs rameaux, ce qui annihile son pouvoir d'abrasion. Les Saules rampants, les Oyats et surtout les herbes à feuilles appliquées élasti- quement contre le sol, telles qu'Erodium cicutarium, restent très souvent en relief, parce que la surface a été raclée tout autour par les tempêtes. (Voir Protection, fig. 62.) Rien ne montre mieux l'action pr tectrice des végétaux sur le sable que l'habitude qu'ont les cultivateurs des dunes de coucher des rameaux, même sans feuilles, sur les champs fraichement bêchés, afin de prévenir l'enlèvement du sol par les tem- pêtes. (Phot. 35.) Jusqu'ici nous n'avons accordé notre attention qu'au sable et â l'influence des plantes sur ses mouvements ; il serait grand temps de con- sidérer aussi l'autre face du problème : l'adaptation des végétaux aux changements de niveau du sol. Songez que chaque individu est sans ¢essè exposé à être enfoui sous une nappe pulvérulente, tandis qu'à un autre: moment il pourra étre déterré malgré l'appui que ses organes souter- rains procurent au sable. Rares sont les espèces pouvant coloniser Ш terrain qui tantôt fuit sous les racines, tantôt s'entasse par-dessus le ` feuillage jusqu'à son complet ensevelissement. Les dunes embryonnaires nées à la limite supérieure de l'estran të portent guère qu’ Agropyrum junceum (phot.3); pourtant les plus grosse ont déjà quelques Oyats (Ammophila). Puis viennent de hautes collines avec une culture pure d'Oyats parmi lesquels s'aventure cà et là Euphor bia Paralias. Mais à 200 ou 300 mètres de la plage, Carex arenant ` s'installe et devient de plus en plus abondant; bientôt surviennent | Salix repens et Hippophaës. | Le nombre des espéces végétales rencontrées jusqu'ici est donc pe considérable. Aussi, quoique les principaux dispositifs permettant an | plantes de suivre les mouvements du sol vers le haut ou vers le bas soient représentés dans la demi-douzaine d'espèces qui colonisent ei dunes mobiles, voisines de la plage, remettrons-nous A demain l'é de ces adaptations. x x 105 Grimpons sur une dune mobile assez éloignée de la mer, par exemple sur une de celles qui restent à droite de la route en construction, et de là-haut laissons errer nos regards vers les clochers de Coxyde et d'Oostduinkerke. Un magnifique horizon de monticules et de vallées s'étale devant nous, présentant les aspects les plus variés et les plus. charmants. A nos pieds les dunes sont blanches, à peine tachées de quelques herbes. Puis des pannes se découvrent, vallées à large fond plat oü la terre n'est nulle part visible, tant la végétation y est dense. Dans celles de ces pannes qui soni plus profondes et qui se rapprochent de la couche dargile étendue sous les dunes (fig. 47), brillent méme quelques petites mares. Des monticules se dressent au delà des pannes; ils sont ceres moins verdoyants que les fonds, mais pourtant leur appa- rence tranche beaucoup sur celle des dunes que nous parcourons depuis ce matin : autant ces derniéres sont nues et stériles, autant les dunes fixées que nous apercevons au loin ont une flore variée de tons et de formes, trés distincte pourtant de celle des pannes. ` Ce qui frappe dans les fonds quand on les contemple d'un peu loin, ce sont les nappes uniformes de Salix repens (Protection, fig. 69), que percent quelques Argousiers (phot. 12 et 13, Protection, fig. 61), et dans l'épaisseur desquelles toutes les autres plantes sont cachées. Sur la dune fixée, le regard est attiré par la fine toison de Graminées et d'autres menues herbes qui frissonnent au moindre souffle; sous elles il y a une couverture de Mousses et de lichens qui ne laisse nulle part le sable à nu, sauf aux endroits trop directement battus par les rafales. | Bref, sur les dunes mobiles, c'est le sable qui donne au paysage sa сга dans les pannes, le tapis de Saules rampants; sur les dunes uS e revêtement continu de Mousses et de petites herbes. La dune e est blanche, la panne est verte, la dune fixée est grise. . Notre bande se diri il avait été creusé il y a Yages pendant leurs mig mode de leg abattre. С? ge vers un petit étang, tout à côté de la route; de longues années pour attirer les Canards sau- rations et fournir aux chasseurs un moyen com- était l’une des mares les plus remarquables des 106 dunes belges; on y récoltait Echinodorus (Alisma) ranunculoides, Litto- rella umaflora (L. lacustris), Liparis Loeselii, Anagallis tenella, Samolus Valerandi, Potamogeton alpinus, Carex acuta, Chara aspera, etc. Hélas ! les wagonnets de sable viennent s'y vider les uns aprés les autres, et dans peu de semaines il n'en restera rien, rien que le souvenir et le chagrin d'avoir vu disparaitre l'une des habitations les plus riches du littoral. Une seule chose intéressante est encore à voir dans la mare: c'est Polygonwm amphibium sous ses trois aspects : natans, dans l'eau, — terrestre, au bord de la mare — coenosum, dans le sable sec. A partir d'ici jusque tout prés du village d'Oostduinkerke, nous allons traverser des pannes, ce qui nous donnera l'occasion de faire ample connaissance avec les fourrés de Saules rampants dans lesquels nous enfoncons jusqu'au genou, et avec les Argousiers, hauts d'un métre et davantage, que leurs épines rendent bien autrement désagréables. Dans les portions humides oit nous passons d'abord, la flore est d'une variété imprévue. Nos voisins du Nord, qui n'ont pas des rochers comme ceux de la Meuse et de l'Ourthe avec leur végétation incomparable, considérent avec raison les pannes comme leurs stations les plus riches. Eh bien! il est curieux de constater que sauf Erythraea linarüfolia (E. lttoralis, les pannes humides ne renferment d'espèces qui leur soient propres. La plupart de leurs habitants sont originaires de marais et colo- nisent les pannes à la faveur de l'humidité du terrain : Schoenus nigricans, Festuca arundinacea, Juncus obtusiflorus, Epipactis palustris, Lythrum Salicaria, Parnassia palustris (voir Protection, fig. 68), Hydrocotyle vulgaris, Lysimachia vulgaris, Mentha aquatica. Il y en a qui se plaisent dans les bois; elles peuvent vivre dans les pannes parce qu'elles y trouvent un peu d'ombre et un sol bien pourvu d'humus, qu'elles exploitent grâce à leurs mycorhizes : Pyrola rotundi- folia et Monotropa Hypopitys. Certaines espèces sont à peu prés irdifférentes aux qualités physiques et chimiques du sol : Sala repens, Linum catharticum, Euphrasia offi- emalis, Briza media. Les plus inattendues sont celles qui ne vivent qu'ici et sur les coteaux calcaires les plus secs: Herminium Monorchis, Anacamptis pyram- dalis, Cirsium acaule. Comment ces plantes-là ont-elles réussi à se faufiler au milieu d'espèces palustres et à s'y tailler une place au soleil, malgré 107 les conditions si contraires ? Tl doit y avoir au moins un facteur qui leur soit propice et qui fasse pencher la balance en leur faveur. On peut supposer que c'est le calcaire des coquillages qui attire ici les plantes calcicoles, puisque les calcifuges manquent totalement . Erica Tetralix, Calluna, Pedicularis sylvatica, Myrica Gale, Drosera, Sphagnum, Alicularia scalaris, et tant d'autres qui se rencontrent en Flandre, en Campine ou en Ardenne, dans des endroits oü l'humidité correspond à celle des pannes. | Tout aussi caractéristique pour les pannes humides et les mares qui y dorment est l'absence des grandes herbes, telles que Oenanthe Phellan- drium, Rumex Hydrolapathum, Glyceria aquatica, Phragmites com- munis, Eupatorium cannabinum, Epilobium hirsutum, Cirsium arvense, C. lanceolatum. La terre des pannes ne fournit pas à ces végétaux la grande masse d'aliments salins qui est nécessaire à leur croissance rapide. Ici ne vivent que des espéces jamais pressées, à développement lent, ayant donc des besoins faibles, qui se contentent d'extraire péniblement du sol le peu de matiéres nutritives quil met à leur disposition. Aussi les quelques plantes de terrains riches qui ont réussi à s'installer tout de méme restent-elles fort chétives : Lythrum Salicaria atteint à peine 60 centimètres de hauteur, Lysimachia vulgaris, 80 centimètres... et ce e : les herbes les plus élevées de la panne. Par contre, nous récol- s es espèces, telles que Carlina vulgaris, Calamogrostis Epigeios et rythraea Centaurium qui sont les hôtes habituels des terres maigres. a = : ee floristique de la panne humide résulte des qualités . » eq os | umide, stérile et calcaire. Et la mer, dont nous entendons B us > n exerce-t-elle donc aucune influence? Elle est bien être Шы. . H n'y a qu'Erythraea littoralis dont la présence puisse spécial au li Se eie s de la mer, car même Gentiana Amarella, plantes sont is Nm Belgique, БЕ l'est pas en France ; toutes les autres un peu partic se ras qu'à l'intérieur du pays, sans méme offrir le faciés Miches et sur SCH e celles que nous récolterons tantôt dans les pannes unes fixées. Cité des е" Fête de cette station, diverse à la fois par la multipli- Pas de ce que бы. leurs origines très différentes, ne résulterait-elle depuis des бо T d'entre elles sont des reliques, subsistant ici pannes "e 8 ologiques plus ou moins lointaines? Non, car les nt pas depuis bien longtemps, et elles n'ont pu hériter 108 leur population végétale d'aucune des stations préexistantes. Voici, en effet ce que nous enseigne la géologie. A la fin du Pleistocène (Quaternaire), tout ce pays était sous les flots de la mer flandrienne. Au début de la période holocène (moderne), la mer avait été refoulée à plusieurs kilomètres vers le Nord-Ouest. Ici méme croissait une végétation semblable à celle des marécages de la Flandre ou de la Campine, avec Sphagnum, Calluna, Alnus, Betula, Pinus sylvestris, etc. Il suffit de creuser à trois ou quatre métres de pro- fondeur pour atteindre la tourbe provenant des végétaux du marécage post-flandrien (fig. 47). S'il y avait des dunes au bord de la mer flan- drienne, elles étaient sans doute fort pauvres en coquillages, puisque tous les dépóts flandriens sont à peu prés privés de fossiles. D'ailleurs, il faisait alors trop froid en Belgique pour que la plupart des organismes _ actuels aient pu y vivre. D'oü donc sont venues les plantes sur les toutes premiéres dunes de la Mer du Nord, dont celles d'à présent ne sont que les descendantes peu à peu déplacées? On imaginerait tout d'abord qu'elles furent peuplées, de proche en proche, par des espéces qui habitaient la terre ferme dans leur voisinage. Or il n'en fut pas ainsi, car nous venons de voir que la côte était alors bordée de maré- cages, dont la majorité des espéces sont inaptes à croitre dans les pannes trop calcaires de nos dunes. La conclusion de tout ceci c'est que les pannes reçurent leurs habitants de beaucoup plus loin, voire des rochers ` ` de la Meuse. La flore d'un bois, d'un coteau calcaire, d'un marécage tourbeux... renferme une notable proportion de plantes qui ne vivent que dans les bois, ou sur les coteaux rocheux, ou dans les marécages tourbeux. Dans une panne, rien de pareil. Mais n'oublions pas que des bois, des rochers, des marais ont existó de tout temps, alors que nos dunes et nos pannes sont récentes, et que peut-étre la mutation n'a pas encore eu l'occasion de créer des espéces nouvelles, réellement adaptées à ces stations. Aussi leur flore est-elle un étrange méli-mélo d'espèces disparates qui vraiment ne semblent pas faites pour vivre ensemble, empruntées, comme elles le furent, aux stations les plus diverses. Tout en devisant et en échafaudant des hypothèses, nous regardons de plus près quelques plantes. : D'abord Herminium Monorchis, une mignonne Orchidacée à fleurs ` ` iaune-verdâtre, dégageant une délicieuse petite odeur de vanille. La tige 109 florifère est insérée sur un tubercule radical, tout comme chez Orchis et Ophrys. Mais alors que ces derniers ne produisent chaque année qu'un seul tubercule, contigu à celui qui vient de donner des feuilles et des fleurs, chez Herminium il en nait plusieurs, qui terminent des stolons souterrains horizontaux, longs de 5 à 10 centimètres. Chez les Orchis et les Ophrys, la production de l'unique tubercule permet simplement à la plante de se débarrasser de celui qui a déjà fonctionné et qui est sans doute encombré de déchets; tandis que chez Herminium les tubercules servent aussi à la propagation végétative, — puisqu'il s'en forme plu- sieurs, — et il est dés lors avantageux que les rejetons ne soient pas trop rapprochés. Trois autres Orchidacées sonten ce moment en fleurs ou en fruits dans les pannes humides : Orchis Morio, O. latifolia incarnata, et Listera ovata. La première porte assez fréquemment une Urédinée. On voit sur les feuilles des cercles concentriques : les internes sont ouverts et déjà vides; les moyens sont surélevés et remplis de spores jaunes; les externes sont encore jeunes et peu marqués. C'est Caeoma Orchidis, qui s'accroit en décrivant des circonférences de plus en plus grandes. Les écidiospores produites germent sur les feuilles de Salix repens et y donnent le Melam- Psora repentis, commun en été. . Nous déterrons un Pyrola rotundifolia. Il n'est pas encore fleuri, mais on le reconnait aisément à ses feuilles coriaces, persistantes ; elles sont réunies par 4à 6 sur des tiges très courtes naissant sur des rhizomes souterrains; chacun de ces rameaux porte la première année 2 à 4 feuilles; 2 Printemps, 2 ou 3 feuilles s’y ajoutent, puis la tige s’allonge 9 üampe terminée par une petite grappe; aprés avoir fleuri, le TERE peut encore përsister un an ou deux, et aider å la nutrition car- née de la plante. rhizomes fines, ramifiées, gar ordinaires; ] 'ampignon portent des racines de deux sortes : les unes pâles, nies de poils radicaux, ont les fonctions des racines es autres, renflées en massue, brun-foncé, s'associent à un Pignon est SC e des mycorhizes. Il est probable que le Cham- moins TTPA indispensable â la vie du Pyrola; on peut du un sol ordinair > ait uum les Бер de Pyrola пе сегтепі jamais dans gnon, tout co = peut-être leur faut-il pour cela le concours du Champi- mme aux graines des Orchidacées, 110 Chez Monotropa Hypopitys, Éricale voisine de Pyrola, les myco- rhizes mettent la plante en mesure de renoncer complètement à l'assimi- lation chlorophyllienne et de prendre tous ses aliments carbonés aux ma- tières humiques. Cette espèce assez commune dans les dunes de Hollande est fort rare chez nous : nous en avons rencontré aujourd'hui un seul exemplaire et j'en ai vu un autre, en 1907, trouvé à La Panne. Les averses de ce matin ont gonflé les Collema; aussi ont-ils mainte- nant l'aspect de petites lames plissées, vert-foncé, portant de nombreuses apothécies brunes assez claires. Ce sont, comme on le sait, des lichens où l'organisme vert n'est pas une Algue, mais un Nostoc, dans la gelée duquel rampe le mycelium du Champignon. Et voici précisément des Nos- toc commune, affaissés par terre comme des sacs vides et déchirés. Une plante qui ne peut manquer d'attirer l'attention, est Plantago Coronopus. Rien de varié comme la découpure de ses feuilles. Sur les individus rabougris elles sont linéaires et presque entiéres, tandis que les grands exemplaires les ont en général pennatifides ou pennatipartites. Ces nombreuses feuilles étroite: étalées sur le sol en rayonnant forment un cercle d'une régularité parfaite. Chaque feuille naît au centre de la figure; elle est d'abord dressée mais elle se recourbe bientót vers la périphérie et s'applique étroitement sur le sol. De méme les 30 ou 40 hampes radicales que donne chaque plante, s'étalent vers le dehors. L'ensemble des feuilles et des épis d'un Plantago Coronopus écrase littéralement toutes les herbes de petite taille qui poussaient autour de lui dans un rayon d'une dizaine de centimètres. Voilà du moins un être qui n'y va pas par quatre chemins pour lutter contre ses rivaux et les supprimer. Un autre organisme use d'arguments analogues et tout aussi défi- nitifs; c'est un lichen, Peltigera canina. Le thalle s'accroche au sol раг de solides cordons mycéliens. Le bord jeune de chaque lobe est dressé, mais dés qu'il prend de l'âge et de la consistance il s'aplatit par terre, étouffant les Mousses, les lichens et méme les Sedum acre qui ont eu la ` malchance de croitre à sa portée, La devise de Plantago Coronopus et du Peltigera n'est pas : < Óte-toi de là que je m'y mette! >, mais tout bon- nement ` < Reste si tu veux; je me charge de t’étouffer! > Le résultat final est d'ailleurs le méme : Vae victis! ж ж 111 Peltigera, Mousses, Sedum acre... mais ce ne sont pas des habitants _ de la panne humide! En effet, nous sommes arrivés, sans nous en apercevoir, dans des parties un peu plus élevées et plus sèches. Aussitôt la scène change. Les plantes marécageuses qui nous ont accompagnées jusqu'ici s'effacent l'une aprés l'autre ; dans les lacunes du tapis de Saules rampants, de plus en plus disjoint, s'établissent des Mousses et des lichens, organismes qui ne jouent qu'un róle trés effacé dans les creux plus humides, mais qui deviendront prépondérants quand nous monterons encore. | Parmi les Mousses des pannes sèches, la plus intéressante est Climacium dendroides avec ses élégants panaches de feuilles bronzées (phot.30 C.d.): à l'intérieur du pays, elle habite uniquement les marais, tandis qu'ici elle évite soigneusement les endroits humides. En sa compagnie se voient les larges gazonnements homogènes de Hypnum cupressiforme lacunosum et de Thuidium abietinum (phot. 30, Т. a.) et les coussinets de Ceratodon purpureus. Les lichens, qui ne comprennent dans les fonds que Collema, sont représentés ісі par toute une série de Cladonia : C. pyxidata, C. sylvatica, C. furcata (phot. 30 C. f.), et surtout C. alcicornis dont les thalles d'un vert gris sont tellement serrés qu'ils sont comme imbriqués; d'ailleurs tous les Cladonia forment des groupements fermés, d'oü les autres végétaux sont exclus. Nous voyons reparaitre maintenant les espèces sabulicoles qui manquent totalement dans les fonds humides. Peut-étre leur défaut ne nous avait-il pas frappés, puisqu'on remarque naturellement moins l'absence d'une chose que sa présence, mais le fait est certain : dans les pannes humides, malgré la nature sableuse du terrain, il n'y a aucune ces adaptée au sable, tant l'humidité du sol prime les autres facteurs. eg 5 з panne sèche la structure mécanique du terrain reprend Frs Me eur, et la flore comprend de nombreuses plantes des sables: Mens “а arenaria, Phleum arenarium, Corynephorus canescens, i arenaria, Silene conica, Jasione montana, Brachythecium cans. “е Жэ NE sont simplement adaptées aux stations arides, Кебе Dai a texture du sol, sableuse ou argileuse, ; meuble ou Pak ` ds rum la sécheresse du milieu qui leur plait ici. Citons : Polygala 2 anunculus bulbosus, Trifolium minus, T. campestre, outgaris, Sedum acre, Veronica Chamaedrys, Thymus 112 Serpyllum, Hieracium Pilosella. Cette catégorie-ci est la plus nombreuse, car la caractéristique de cette station est précisément sa sécheresse : quoique la nappe aquifère ne soit qu'à 1 ou 2 mètres de profondeur, le liquide ne monte guère par capillarité entre les grains de sable, trop gros, et la surface reste à peu près sèche. D'autres plantes sont ubiquistes ; elles s'emparent de tout coin de terre qui n'est pas déjà trop occupé: par exemple Lotus corniculatus, Erodium cicutarium, Senecio Jacobaea, Achillea Millefolium, Leontodon (7 hrincia) hirtus, Hypochoeris radicata. L'immigration des espèces calcicoles est plus considérable que dans les creux : Arabis hirsuta, Orobanche Galii, Helianthemum Chamae- cistus, Cynoglossum officinale, Asperula cynanchica ; en outre Cirsium acaule, déjà vu plus bas, se maintient ici. Enfin il y a aussi quelques-uns de ces végétaux de races particulières que nous verrons plus nombreux sur les dunes fixées : Festuca rubra arenaria, Ononis repens maritima, Viola tricolor sabulosa, Anthyllis Vulneraria maritima. A plusieurs reprises l'un ou l'autre d'entre nous était resté en arrêt devant des pistes circulaires, de rayon variable, à la périphérie desquelles l'herbe est plus verte et plus vigoureuse. La bande plus foncée est large d'une vingtaine de centimètres. Ces curieuses traces n'existent que sur les pelouses oü la végétation est composée d'herbes plutôt que de Mousses ou de lichens. L'explication est simplement celle-ci: ces cercles sont des ronds de sorcières; en septembre elles seront jalonnées de Marasmius Oreades (voir Protection, fig. 66). Ce Champignon doit-il | son nom d'Oreades à l'idée qu'il pousserait aux endroits oà les nymphes ont dansé des rondes ? * x x Ne nous attardons pas dans les pannes sëches, qui ne sont, au fond, qu'une transition reliant les fonds humides aux dunes fixées. U : Nous grimpons sur une de ces dernières, une haute dune qui domine d'un cóté la grande panne étalée entre nous et les collines bordant l'estran, et, de l'autre, une seconde panne complètement mise en culture qui s'avauce jusqu'aux premiéres maisons d'Oostduinkerke. 113 Ne nous laissons pas tromper par ce terme : dunes fixées; il ne signifie pas du tout qu'elles soient complètement soustraites à l'action du vent, mais simplement que la majeure partie de la surface y est immobi- lisée par la végétation. Il suffit d'ailleurs que, sur le versant Ouest, un terrier de Lapin ait mis à nu le sable, ou qu'un talus trop raide se soit écroulé, pour que les tempêtes aient aussitôt prise sur la dune. La plaie, d'abord minime, s'élargit à chaque coup de vent (fig. 54 et phot. 15 à 18) jusqu'à l'effacement total de la colline. L'échancrure a toujours la méme orientation et le méme aspect : ouverte vers le quadrant Ouest, elle est aussi exactement circulaire que le permet la conformation conique de la dune. C'est au centre qu'elle est la plus profonde, tandis que les bords sont à peu prés verticaux ou même surplombants; ils sont, en effet, soutenus par un réseau serré de racines et de rhizomes, surtout de Festuca rubra are- naria et de Carex arenaria (voir Protection, fig. 51.) De temps en temps, un paquet de sable et de plantes tombe du bord supérieur, presque tou- jours en porte-à-faux, et glisse sur le sable nu. Si les tempêtes ne soufflent pas trop fréquemment pendant une année ou deux, cet amas de végétation SE racine, arrête au passage le sable et les graines et conduit ainsi a reconstitution d'une surface stable. Ces îlots agissent comme les Petits greffons de peau saine que les chirurgiens appliquent sur les sur- faces alcérées pour háter leur cicatrisation. la a ой nous sommes, si nous regardons vers l'Est, nous voyons apu es dunes présentant, à des degrés divers, des échancrures "me Lem en forme de cuvette, avec leur ourlet de plantes déchaus- We dc sie au contraire, nous n'apercevons que les faces oü le Ka E = е ой l'Oyat pousse avec vigueur. — us cou laquelle nous avons fait l'ascension de notre haute M us. ^s icm sur la consolidation du sable superficiel par les lain. Et се ne => que toute notre attention était dirigée vers le loin- sable et "éen E seulement des Phanérogames qui soutiennent le impo iate. cc = ! e crouler sous nos pas : les Mousses sont bien plus CH ies te première ligne Barbula ruralis (phot. 30, B. r.). Erreur moton dca жо toujours, est le ciment naturel de la dune. "ellement d "e SC ne prospère que dans le sable non tassé, nou- ou l'était "E Á à : présence indique donc que l'endroit est instable autre pour 1a eg Si l'on emploie cette plante de préférence à er le vent de creuser davantage une dune déjà 8 114 entamée, c'est parce qu'on peut se la procurer en quantité indéfinie et parce que ses feuilles brisent le vent et arrêtent ainsi l'érosion éolienne. Lorsque le niveau reste constant pendant quelques années entre les Oyats, les Festuca rubra arenaria arrivent et introduisent dans le sable leur lacis de rhizomes ei de racines. Mais le fixateur par excellence, celui qui étend sur la colline un manteau continu, sans le moindre trou, est Bar- bula ruralis; ses petites tiges sont dressées cóte à cóte dans le sable de facon que leur pointe affleure tout juste. .. Dans la couverture de Barbula sont piquées d'autres plantes ` nous reconnaissons aussitót celles que nous avons déjà notées dans la panne sèche; puis il y en a un grand nombre de nouvelles : Thalictrum minus dunense, Silene nutans, Erodium cicutarium, Convolvulus arvensis, Galium verum littorale, G. Mollugo, Hieracium umbellatum, Koeler cristata arenaria, Epipactis latifolia, etc. | Où les Barbula font défaut se montrent d’autres Mousses, parmi les- quelles Campothecium lutescens, et aussi des lichens vivant en sociétés homogènes, surtout Cladonia furcata. | Remarquez-vous que les dunes fixées ont une tout autre teinte qué ce matin? Voici plusieurs heures que les nuages passent au-dessus de 00 têtes sans nous gratifier de la moindre petite averse ` aussi la surface de monticules est-elle devenue sèche et poudreuse. Mais ce n'est pas SU * sable nu que le changement de ton nous frappe, mais bien sur les surfaces garnies de Barbula ruralis : au matin elles avaient des reflets bronzés: I châtoyants, tandis que leur teinte est maintenant d'un brun-gris DEEN | Chaque tige a ses feuilles relevées et les poils blancs qui les termine? | sont réunis en pinceau au-dessus du sommet du ramuscule. (Phot. — | B. r.) Pendant que nous sommes assis, chacun avec son brin de Mo en main pour l'étudier à loisir, survient brusquement l'explication ^ | changement de couleur de la dune. Quelques gouttes de pluie frap les Barbula autour de nous. A l'instant méme les petites houppe feuilles se mettent en mouvement : d'abord les poils blancs s'écar E puis les feuilles elles-mêmes s'inclinent vers le dehors, et avec elles SÉ | 115 rait une magnifique teinte vert-mousse. Rien de plus démonstratif que ces petites taches mouillées et vertes, de la dimension d'une goutte, sépa- rées par des espaces bruns non encore touchés par la pluie. Est-ce que réellement la Mousse sèche, devenue raide et cas- sante, est capable de reprendre vie au contact d'une goutte d'eau et de fonctionner ensuite normalement? Quelque invraisemblable que ce soit, c'est pourtant vrai : elle a acquis la reviviscence, c'est-à-dire la faculté de se laisser dessécher impunément et de revenir à l'existence pleinement active dès que le liquide lui est rendu. Cette merveilleuse ressource est commune à toutes les Mousses et à tous les lichens de la dune, même à certains Champignons (Marasmius Oreades, M. caulicinalis, Tulostoma mammosum) et à des Schizophycées (Nostoc commune). Ces plantes peuvent habiter les endroits les plus secs, oü elles n'auront de l'eau que lors des pluies : pendant les intervalles entre les ondées, dés que le vent a extrait toute l'eau superficielle et que le reste du liquide a filtré vers la profondeur, elles adoptent tout bonnement l'état de vie latente; mais la moindre humidité, la rosée méme, suffit à les tirer momentanément de leur torpeur. ' ch Chez beaucoup de ces plantes, la dessiccation ne détermine guère ne modification de la teinte : Camptothecium lutescens, Cladonia «йл ré iae: D'autres changent aussi leur forme : Thuidium , tout comme Barbula, replie ses feuilles vers le haut; les Col- m " Nostoc commune se ratatinent au point de devenir méconnais- es; Cladonia alcicorn dité, relè is qui étale si gentiment ses thalles à l'humi- trs leurs bords quand il sèche et laisse voir leur face inférieure Fa nn n'est évidemment pas à la portée de toutes les raient pas de SRN compliqués d'une Phanérogame ne s'accommode- iie = able traitement. Il leur faut pourtant quelque moyen piration au e la soif. La plupart d'entre elles réduisent la trans- exemple, les Sa => pendant la saison chaude. Comparons, par humides (Fest ges limbes étalés des Graminées habitant les pannes Poa = ss arundinacea, Calamogrosiis Epigeios, Holcus lanatus, de la dune tell hleum pratense) avec les feuilles enroulées des espèces F be s Me Corynephorus canescens, Ammophila arenaria, Variété des е; remarquons à propos de ce dernier que la 3 a les feuilles caulinaires sétacées, tandis que chez les 116 variétés de l'intérieur elles sont planes. Les Dicotylédones ont aussi des dispositifs qui ralentissent la transpiration : épaississement de la cuticule, revêtement cireux, rigidité du feuillage, pilosité, étalement des feuilles sur le sol, etc. Ces adaptations sont trop connues pour qu'on doive les expliquer. Une seule, que voici, mérite un moment d'attention : dans les creux, Lotus corniculatus a les folioles étalées; sur la dune, elles se mettent verticalement et deviennent charnues. Mais voici une catégorie de Phanérogames qui se comportent tout autrement dans la lutte contre la sécheresse. Ce sont des plantes annuelles, non de celles qui germent au printemps, fleurissent en été ё fructifient en automne, mais des annuelles hivernales, germant e | automne, fleurissant et fructifiantau printemps. Citons : Bromus tectorum, Phleum arenarium, divers Cerastium, Silene conica, Arenaria serpyl lifolia, Draba verna, Saxifraga tridactylites, Myosotis hispida. De c plantes annuelles hivernales, on peut rapprocher une plante vivace hivernale, Ranunculus bulbosus: ses feuilles apparaissent en automne e fonctionnent en hiver; elle fleurit et fructifie au printemps, et est déjà rentrée dans le repos estival à la fin de juin. Nous avons beaucoup de peine à en trouver encore des échantillons non fanés; il en est d'ailleurs de méme des annuelles hivernales. Aucune de ces plantes ne possède la | moindre protection contre les excès transpiratoires: à quoi bon, du pes | puisqu'elles ne vivent que pendant la saison oü la dessiccation n'est pas craindre. | Ces considérations nous amèneraient à examiner un peu le climat du littoral. En avons-nous le temps? Oui, certes; cas il nous reste une ber: ! avant le dejeüner, et le village d'Oostduinkerke n'est qu'à dix mnu ` d'ici: une demi-heure suffira bien pour que chacun se procure des ke postales illustrées et les expédie à ses amis et connaissances. Аззеуо | nous donc en rond, et regardons quelques cartes et diagrammes. vel La premiére carte qui circule (fig. 49) a été dressée par M. Jean w cent, ici présent; elle donne la distribution de la pluie en Belgique: d littoral en reçoit environ 800 millimètres. : uon dé ` Plus intéressante pour nous est la connaissance de la répartition" ( 117 la pluie suivant les saisons. Le maximum de pluie tombe ici en automne et le minimun au printemps et au début de l'été. C'est au moment oü les plantes vont exiger de grandes quantités de liquide, que celui-ci se fait rare; car il ne pleut guère et toute l'eau tombée en hiver s'est mainte- nant infiltrée vers la profondeur oü les plantes ne peuvent plus la rattraper. Mais peut-être l'insuffisance de la pluie en été est-elle compensée par une très grande humidité atmosphérique, ce qui réduirait la transpi- ration. Non pas. Les observations ont montré que le degré hygromé- trique n'est pas sensiblement supérieur à celui du reste de la Belgique. Ceci nous explique pourquoi il y a tant de plantes hivernales sur la Se c'est en hiver seulement qu'elles ne risquent pas de manquer eau. Il y a pourtant une difficulté : la température n'est-elle pas trop basse en hiver pour que les plantes puissent croitre? Le diagramme que “oci va nous renseigner (fig. 50). On y voit qu'en toute saison, hiver comme été, les minima thermométriques sont moins bas sur le littoral qu'ailleurs, ce qui revient à dire que les nuits y sont moins froides. En hiver, les maxima. sont plus élevés qu'ailleurs, tandis qu'en été ils sont pius bas; traduit en langage vulgaire, cela signifie que sur la cóte les Le pont moins froides en hiver et plus fraiches en été. Bref, pendant 5 mois d'hiver, le thermomètre se tient toujours plus haut qu'à l'inté- neur du pays. a c" м maintenant tout ce qui nous importe : en automne et en од 5 antes de la dune ont toute eau nécessaire et la température vement douce; aussi, beaucoup de plantes ne s'assoupissent- NE пее et, méme, il en est pas mal qui ne sont actives pendant la saison humide. , Ainsi donc, les particularités du climat littoral en hi ttent d'interpréter Пензе , du climat littor on iver perme ten шараны, gulière répartition saisonnière de l'activité vitale chez influe peces. La distribution géographique de nos plantes serait-elle ncée également par les facteurs climati ?A lè 1e semble. Edu. = climatiques? A première vue, cela l'aire de bovis: Mp mais voyons les faits de plus prés et examinons dans le Mid: Е stis e Phleum arenarium (fig.51 ). Cette Graminée habite io t. x tens sableux, aussi bien à l'intérieur du pays Dent limitée Z = qu'au Nord du golfe de Gascogne, elle est stricte- oraux, sans dépasser vers le Nord la pointe méridio- 118 nale de la Scandinavie. Que signifie cette curieuse distribution? Que dans le Midi la plante trouve partout la température hivernale qui est néces- saire à sa croissance, mais que chez nous, les hivers ne lui sont asse doux que sur la côte. Phleum arenarium n'est pas unique en son genre: | l'aire de dispersion du gros Coléoptére des dunes (Polyphylla fullo) à ` celle de Asperge Asparagus officinalis) sont à peu près exactement | calquées sur celle de Phleum; un lichen (Ramalina everniordes) que nous récolterons cet après-midi est, lui aussi, localisé sur le littoral en Belgique, mais non en France. Jusqu'ici nous avons fixé notre attention sur les températures de la saison froide. Un mot sur celles de l'été. Quelle répercussion les journées moins chaudes du littoral auront-elles sur la flore? Tout d'abord la végé tation est ralentie. Ainsi, on sait qu'à latitude égale, la moisson se fait plus tard sur le littoral qu'en Flandre. Mais la question la plus impor. tante pour nous serait de savoir si la fraicheur relative de l'été a attiré sur la cóte certaines espéces ou si elle en a exclu d'autres. Pour kt premier point, rien de certain. Quant au second, la réponse est affirme | tive; car on ne s'expliquerait pas autrement que beaucoup d'espèces, qt sont communes ailleurs en Belgique, manquent au littoral ou y sont très rares, quoiqu'il y ait, soit dans les dunes, soit dans les polders, ` des stations appropriées à leurs besoins : Valeriana officinalis, U Imar | palustris (Spiraea Ulmaria), Galium Cruciata, Melandryum diurni. V Hottonia palustris, Symphytum officinale, Knautia arvensis, Hyper perforatum, Н. quadrangulum, Stellaria aquatica, S. Holosth S. uliginosa, Carduus crispus, Caltha palustris, Origanum vulgars É Verbascum Thapsus, Scrophularia nodosa, Campanula rotundifolia | méme le Bluet (Centaurea Cyanus) et la Nielle (Agrostemma Githago í B. — Les dunes fixées et les polders de Coxyde. L'aprés-midi débute par une promenade d'Oostduinkerke à Cor | le long des petits champs épars dans la panne. (Voir Protechon, fig. = 1 ` Tous les fonds assez plats ont été nivelés, puis entourés de pre d Peupliers et en Aunes (phot. 19,35), tandis que les bosses conservaien 119 végétation naturelle, quelque peu modifiée par le pâturage. Les minus- cules fermes sont occupées par des pêcheurs, qui employent leurs loisirs à cultiver un peu de Seigle et de Pommes de terre. Les habitations sont tournées avec la façade vers le Sud et il n'est pas rare de voir une Vigne grimper sur le toit de ce cóté. Les jardinets qui nous convient à admirer leurs fleurs, entre les maisons et la route, témoignent aussi de la douceur du climat. On y voit des Lauriers (Laurus nobilis), des Aurones (Artemisia Abrotanum), des Santolines (Santolina Chamaecyparissus), des Menthes Coq (Tana- cetum Balsamita), et d'autres plantes méridionales qui succombent aux hivers à l'intérieur du pays. | Il y a dans les champs de Pommes de terre pas mal de choses pour le vasculum. Sisymbrium Sophia ei Anthriscus sylvestris, déjà fructifiés, Brassica nigra, devenant haut de deux métres, Gnaphalium luteo-album, encore trés jeune et à peine reconnaissable. Nous remarquons aussi les grosses écidies orangées de Puccinia Rubigo-vera dans les concavités des feuilles gondolées de Lycopsis arvensis; assez souvent le Champignon parasite est, à son tour, parasité par un confrère, Darluca Filum. Sur les talus portant les brise-vent, nous récoltons aussi diverses Plantes : Torilis nodosa, Carduus tenuiflorus, Onopordon Acanthium en exemplaires de toute beauté, Melandryum album avec ses fleurs abon- ment pourvues d'Ustilago violacea, etc. Nous quittons la route au moment oü elle bute contre les hautes ч. Parvenus а leur sommet, jetons un coup d'œil sur les cultures que re de longer. Rien de charmant comme les innombrables mai- ts anches, toutes orientées de même, à volets verts, à toit rouge, in sement propres, isolées au milieu de la verdure. (Voir Protec- ; hg. 65.) x x Сеюм reprenons. l'herborisation dans les dunes. Nous | pannes ec е plantes déjà vues ce matin dans les dunes fixées et е plus viy es; en outre, quelques nouveautés. Celle qui nous atüre ement est Thesium humifusum. Un individu, déterré avec tout le respect et toute la délicatesse requises, étale à nos yeux sou intéres- 120 sante structure de parasite : ses racines blanches implantent leurs suçoirs, semblables à des ventouses de Poulpe, sur tout ce qu'elles touchent de vivant dans leur trajet souterrain. Aucun choix n'est exercé: toutes les plantes sont égales devant Thesium, toutes sont également aptes à devenir ses victimes. Avec une louable impartialité, il exploite tout ce qu'il rencontre, sans manifester jamais ni préférence ni dédain. Quand on veut se procurer de beaux échantillons, bien démonstratifs, on a soin de les prendre parmi les Ononis repens maritima ou les Galium verum littorale : sur les grosses racines noires du premier, 01 sur les rhizomes bruns du second, les sucoirs blancs, souvent alignés au nombre d'une dizaine, se détachent nettement. Parmi les Thesium normaux, à rameaux couchés, déjà garnis de leurs petites fleurs blanches, il en est dont les rameaux sont dressés jamais fleuris, et les feuilles couvertes de trés petites cupules jaunes: elles sont attaquées par une écidie. Nouvel exemple de parasitisme à la seconde puissance, dont Puccinia Rubigo-vera, et Darluca nous avaieni déjà fourni un cas. | | Pendant que nous fouillions parmi les racines d'Ononis à la recherche des sucoirs de Thesium, nous avons été frappés de la curieuse confor mation de ces racines. Aucune ne se continue à son bout supérieur ave une tige ; toujours cette extrémité est tronquée comme si elle était décom posée, et les tiges y naissent latéralement. Cela tient à ce que chaque automne tous les organes caulinaires d'Onomis meurent, et la plan? hiverne à l'aide de ses racines sur lesquelles poussent de petits drageon* Au printemps ceux-ci s'allongent vers le haut et produisent les rameau! florifères. Chaque tige a donc une existence éphémère; elle nait ё automne et dure jusqu'à l'automne suivant. Les racines, au contra sont vivaces. Deux autres observations encore sur Ononis, puisque nous l'avons e" mains. La variété maritime diffère du type d'Ononis repens, en ce que le tiges sont couchées, mais non radicantes, même à leur base, sans la “л dre épine, et en се que les poils glanduleux sous lequels les feuilles e cachées ont une sécrétion visqueuse fort malodorante. Tous les rameau que nous cueillons par cette journée venteuse disparaissent sous p carapace de sable collé aux poils. Derriére son écran, p parfaitement à l'abri de la mitraillade par les grains de sable et menus coquillages, qui fait tant de tort au feuillage des autres plantes ï 121 M. Bommer fait remarquer aussi que le revétement siliceux, autant que l'odeur nauséabonde, éloignent sans doute d'Onomis les Lapins de la dune; tout au moins n'observons-nous pas une seule de ces plantes qui ait été rongée. Nous ne nous sommes pas encore remis debout que déjà d'autres objets réclament notre attention. Voici des Viola canina, de la variété lancifolia, avec les feuilles supérieures ovales-lancéolées (et non cordées, comme dans le type); elles sont attaquées par un Champignon parasite, Puccinia Violae. Celui-ci a la réputation d'exploiter indistinctement toutes les espèces de Viola, mais dans les dunes Viola tricolor sabulosa n'est jamais atteint. Et pourtant il n'en manque pas, de Viola tricolor sabulosa! De loutes parts les délicieuses fleurs de Pensée grimacent sur le tapis de Mousses. Et quelle diversité dans leurs teintes! Gardons-nous toutefois de mettre tout cela sur le compte de la variabilité. Les différences de couleurs sont, en effet, de deux ordres : les unes entre les fleurs d'âge suecessif sur un seul individu; les autres entre les fleurs de méme âge, mais d'individus distincts. Voyons d'abord la première sorte. La fleur fraichement ouverte est notablement plus pále que celle qui montre déjà le léger recoquillement des pétales, précurseur de la fin; d'habitude les toutes Jeunes corolles n'ont de coloration violette que sur les deux pétales supérieurs, alors que les plus ágées sont non seulement nuancées davan- lage sur ces pétales, mais ont encore une coloration violette bien mar- „же sur les pétales latéraux et inférieur. Simple question de temps, => м voit, puisque toutes les fleurs du même âge, portées par une Кылы ont exactement la même disposition de teintes. Il en est tout Кек о = чан des fleurs encore incomplètement étalées — Bësse r de les avoir d'âge égal — sur des plantes séparées : nous кой bs portent pas le plus petit ton violet; d'autres n'ont que es зви e^ du haut teintés; d'autres encore sont plus ou moins айка ы ute leur étendue. Bref, la gamme des variations de la successifs, SEN ass entre les diverses plantes qu'entre les âges а водны хая reuses fleurs jeunes, provenant d'autant de plantes, fleur la p] ncore peci: tous les degrés sont représentés depuis la Plus pâle jusqu'à celle qui est violacée partout; toutefois, la pInpart des fleurs : я =. z f en violettes, ma; ne sont ni tout à fait blanc-créme, ni tout à fait ; mals plutôt de teintes intermédiaires : autrement dit, la majo- 122 rité des individus se groupent autour de la moyenne. C'est donc à une fluctuation que nous avons affaire ici, et non à une mutation. Regardons une autre fluctuation dans la couleur : Orobanche Galii, très abondant sur Galium verum littorale, a des inflorescences de toutes les teintes imaginables depuis le chamois jusqu'au pourpre-bru nâtre, avec prédominance de celles qui tiennent le milieu entre les deux extrêmes. Polygala vulgaris, qui foisonne sur ces dunes, présente aussi des variations de coloris; seulement toutes les plantes ont une teinte voisine, soit du blanc, soit du rose, soit du bleu; entre ces trois groupes, nulle transition. Chez cette espèce nous nous trouvons probablement en pré- sence de fluctuations et de mutations, à la fois : les mutations ont donné naissance aux trois variétés de couleur; aux fluctuations il ne faut rapporter que les petites oscillations autour de chacun des trois tons fondamentaux. Il serait fort intéressant de semer des graines des trois formes pour pouvoir dresser un tableau de l'étendue de leurs fluctuations. Mais que celui qui entreprend cette étude n'oublie pas ce point-ci : c'est que personne jusqu'ici n'a réussi â faire germer des graines de Polygala vulgaris. Les racines de cette plante soni normalement associées â un Champignon, comme celles du Pyrola de la panne. Peut-être les graines ne germent-elles qu'avec le concours de l'associé habituel de la mycorhize. | Depuis ce matin, nous constatons que beaucoup de plantes des dune sont considérées comme des variétés spéciales d'espèces habitant l'inté- rieur. Leur nom porte la marque de cette opinion ` Koeleria rie” arenaria, Festuca rubra arenaria, Thalictrum minus dunense, Vio canina lancifolia, V. tricolor sabulosa, Anthyllis Vulneraria der Ononis repens maritima, Galium verum littorale. Mais un nom, s latin, n'est tout de même qu'une étiquette, et il est peut-être pere supposer timidement que parfois une étiquette n'a pas été collée à | ; escient. Une dénomination latine donnée à une espéce, doit ndm ceci : la plante ainsi désignée possède un ensemble de caractères innés transmissibles, qui sont constants dans les limites de la fluctuation- 123 Avant de donner un nom, il est donc essentiel de s'assurer que l'orga- nisme est vraiment porteur de tels caractères, proprement spécifiques, et qu'il n'a pas uniquement des caractères qui sont sous l'influence immé- diate de conditions externes. Ainsi les Polygonum amphibium récoltés ce matin ne méritent pas les noms latins dont on les a affublés (coenosum, terrestre, natans), puisqu'il n'y a qu'un seul Polygonum amphibium, qui prend, suivant les cas, tel aspect ou tel autre; les trois Fucus de Nieuport (F. vesiculosus, F. platycarpus, F. ceranoides) n'ont droit qu'à un seul nom, car là aussi il y a une plante unique qui s'accommode diversement aux divers milieux. En serait-il de méme de nos variétés des dunes? L'expérience seule peut nous renseigner. Or, je ne l'ai faite que pour Festuca rubra arenaria. Cultivée dans un sol limoneux, frais et modérément ombragé, la plante conserve la forme sétacée des feuilles caulinaires, la longueur des feuilles radicales, la grosseur et la pubes- cence des épillets. Ce sont là des caractères spécifiques. Quant à la teinte grise des feuilles, il n'en est rien resté : c'est un caractère purement 3ccommodatif qui disparait dès que font défaut les conditions déterminant son éclosion. Tantót assis pour causer plus à l'aise, tantôt marchant, le plus sou- "ent à quatre pattes, nous sommes venus à bout de la centaine de mètres qui nous séparaient du Terrain expérimental. Il y a une dizaine d'années le Jardin Botanique de Bruxelles a établis dans les divers districts re de la Belgique, des Terrains destinés à des expériences et Ж servations précises sur la flore de ce district et sur la façon dont conduisent des plantes étrangères mises en concurrence avec la végé- 9n naturelle. Tous ces Terrains, sauf celui-ci, ont été abandonnés, Pour des raisons budgétaires. dnos Introductions d'arbres et d'arbustes qui avaient été entreprises ves "egen de Coxyde, situé en pleine dune, ont été fort démonstra- йы à ‚ à pauvreté et à l’aridité du sol. (Phot. 15.) Les observations us Pide en 1907 ont été publiées dans Essa; de géographie botanique cts littoraux et alluviauz. Les résultats sont devenus encore plus f | : "APPants, surtout à la suite de l'été exceptionnel de 1911. On peut les mer comme suit : 124 La plupart des espèces ont succombé, soit tout de suite, soit après une agonie de plusieurs années. Celles qui ont résisté jusqu'ici peuvent se partager entre trois groupes. Les premières sont maintenant beaucoup plus petites qu'au moment de la plantation, en 1902 ou 1904; chaque année elles se réduisent davantage; peut-être vivoteront-elles encore un an ou deux, mais leur sort est fixé : elles périront dès qu'elles n'auront plus la force de pousser des rameaux portant deux ou trois pauvres feuilles. Les deuxièmes sont tout aussi lamentables que les précédentes aux endroits secs; mais dans les creux humides elles viennent un peu mieux: elles s'accommoderaient de la faim mais ne peuvent pas supporter à la fois la faim et la soif. Les troisièmes sont les résignées: elles se sont mainte- nues malgré tout; sans doute leur croissance est difficile et lente, mais elle se poursuit régulièrement. A ce dernier groupe n'appartiennent guère que des Conifères, ces parents pauvres de la flore actuelle, relégués par- tout et toujours dans les coins dont personne ne veut. La sécheresse de l'été dernier a porté un coup décisif à la plupart de ces arbres et arbustes, déjà si éprouvés parles privations subies les années précédentes. Pensez donc qu'en 1911, du 15 juilletau 15 septem- bre, le Terrain expérimental de Coxyde n'a pas recu une goutte d'eau. En d'autres points du littoral, des orages locaux ont pu apporter un peu de pluie; ainsi à Furnes, il est tombé 15 millimétres d'eau en aoüt, d'aprés des renseignements fournis par M. Vincent, mais aucun orage n'a crevé sur le village de Coxyde. Pendant cette période désertique, qui dura deux mois, on n'observa pas une seule fois de la rosée; aussi le sable était-il sec comme poudre jusqu'à une profondeur de plusieurs décimètres. Et comme s'il ne suffisait pas de l'aridité du sol, alliée à l'aridité de l'air, la chaleur, elle aussi, devint exceptionnelle. J'ai observé â la fin de juillet à la surface du sable nu, des températures de 62*8: il était impossible de garder la main par terre, ni de toucher la boule du thermométre qu'on venait de retirer du sable; pendant que j'étais occupé à observer le ther- mométre, des enfants, pieds nus, qui étaient accourus pour me regarder faire, s'enfuirent au plus vite en criant que les pieds leur cuisaient. ' Quel malheur furent pour les planies de la dune cette eur cette chaleur inusitée, on ne l'imagine que trop facilement Déjà à la 95 de juillet, c'est-à-dire quinze jours aprés le début de la période sèche, les arbustes avaient les feuilles jaunes ou rougissantes,prêtes à tomber; chez d'autres, elles pendaient fanées et enroulées ; ailleurs elles étaient mortes 125 et sèches. Vers le 10 septembre, toutes ces misérables plantes ligneuses étaient complètement dépouillées, et nombre de rameaux étaient morti- fiés jusqu'à rez de terre. D'ailleurs. comment des plantes étrangères, amenées de force sur la dune, auraient-elles pu résister à ces épreuves, quand on voyait la flore native décimée elle-même ? Dans la dernière semaine de juillet, les dunes étaient déjà pénibles à voir. Plus rien de gai, plus rien de vert; partout le gris et la désolation. Les Barbula contractés au maximum, s'étaient pour ainsi dire retirés sous le sable. Chez beaucoup de Graminées (Festuca rubra arenaria, Koeleria cristata arenaria, Corynephorus canescens, méme quelques Ammophila arenaria) et chez Carex arenaria, les feuilles adultes étaient complètement desséchées ; seules les plus jeunes avaient gardé une teinte verte dans leur partie basilaire, la dernière for- mée. Pour beaucoup de Dicotylédonées le mal était encore plus grand: toutes les feuilles étaient flétries ou déjà parcheminées, y compris les plus jeunes; citons Silene nutans, Anthyllis Vulneraria maritima, Saponaria officinalis, Hippophaës rhamnoides, Erythraea Centaurium, Leontodon autumnalis, L. (Thrincia) hirtus, Hieracium Pilosella ; les Sedum acre, couchés sur le sol surchauffé, n'avaient plus de vivantes que les feuilles terminales de chaque tige; puis, jusqu'à la base, les rameaux portaient de petits sacs ratatinés, flasques, vidés de leur réserve d'eau. Les dunes fixées, d'ordinaire si fleuries en cette saison, étaient à peine égayées par quelques capitules bleus de Jasione montana ou jaunes de Hypochoeris radicata; quant aux Silene, Anthyllis, Erythraea, ils avaient dû renoncer à épanouir leurs corolles. sig s'attendrait naturellement à ce que la désolation allât en fat = V rune au retour des pluies, vers le 15 septembre. Or, il n'en telles uem e plantes qui étaient verdoyantes en juillet étaient restées "ein 7 =r de fournaise : Jasione, Hypochoeris, Hieracium S'obtinaient ee "7 repens maritima, la Pensée et quelques autres ses vivre malgré la soif ; elles réussissaient même à fleurir, mg ds usément, à la vérité, que d'habitude... mais qui donc aurait ү ur reprocher leur parcimonie ! : чы PE au point essentiel: quelle action cet été lm huc ^ exercé sur la composition de la flore? Les observa- Ө кйш errain expérimental permettent d'assurer que le trouble profond qu'on ne l'aurait craint. L'aspect des dunes en 1912 126 n'a rien d'insolite ; chaque espèce occupe sa station habituelle. On pouvait s'attendre à leur extermination totale quand on avait vu leurs feuilles raccornies par la soif; or, pas du tout, les voilà qui ont repoussé sans difficulté apparente, preuve que la vie s'était concentrée, l'été dernier, dans leurs organes souterrains. Une espèce pourtant a été sérieusement endommagée : c'est Leontodon autumnalis : tous les individus ont disparu sur les monticules et la plante n'existe plus que dans les pannes un peu humides. Il nous reste une expérience à voir dans le Terrain expérimental. En 1902 une mare fut creusée dans une des pannes et j'y introduisis toutes les plantes aquatiques que je pus me procurer dans les dunes et les polders, aux environs de Coxyde. Depuis 1902 plus aucune addition ne fut faite à la mare, et jamais non plus on n'y enleva rien : on laissait les organismes lutter librement entre eux pour la conquéte de la place. Au point de vue de leur habitat naturel, les espéces mises en concurrence dans la mare forment trois catégories : 1° celles qui habitent les fossés des polders, mais non les mares des dunes ; 2° celles qu'on trouve à la fois dans les polders et dans les pannes ; 3° celles qui vivent dans les pannes, mais non dans les polders. б Les observations faites jusqu'en 1907 ont été publiées dans Essai de géographie botanique des districts littoraux et alluviaux. En voici le résumé. Presque toutes les plantes du premier groupe sont mortes. affamées, au bout de peu de temps. Celles qui fréquentent à la fois les eaux riches des polders et les eaux pauvres de la dune ont mieux résisté. Mais les plus florissantes sont celles de la dune, habituées depuis toujours à se contenter d'un liquide oü les aliments sont rares. Depuis 1907 un revirement se produit dans la lutte pour l'existence Le Roseau (Phragmites communis), plante de la deuxième catégorie: avait boudé pendant plusieurs années : il donnait de longs stolons T envahissaient insidieusement toute la mare, mais ne produisaient que des tiges assez chétives, parvenant tout juste à fleurir. Or, depuis 1908, les tiges aériennes sont devenues de plus en plus vigoureuses еі nombreuses et actuellement Phragmites est le maitre incontesté de la mare expéri 127 mentale ; les autres espèces sont à peine tolérées à son ombre, et d'ici à peu d'années il aura étouffé ses concurrents jusqu'au dernier. Un coup d'œil à trois mutations. Les deux premières ont déterminé la perte d'un caractère, la coloration de la fleur : ce sont Onorus repens maritima alba et Jasione montana alba. L'autre au contraire a amené l'éclosion d'un caractère nouveau : une couche cireuse sur les feuilles de Festuca rubra arenaria glauca. Celui-ci et Jasione sont parfaitement constants de semis ; pour Ononis l'expérience n'a pas été tentée. Encore une chose qui ne peut pas manquer de nous frapper au Terrain expérimental : les gros buissons de Peuplier (Populus monilifera) sur les collines bordant directement les poiders (phot. 33 et 34). A Proprement parler ce ne sont pas des buissons, mais les sommets d'arbres qui ont été ensevelis, il y a environ deux siècles, pendant une période de progression des dunes. ж ж Puis, nous quittons le Terrain expérimental pour aller dans un bos- quet à 2 kilomètres vers l'Ouest. Nous traversons pour cela des dunes => avec fourrés de Peupliers (phot. 14); la flore très riche et variée, L... da revoir à peu près toutes les plantes que nous avions exa- (Phel: Jusqu'ici. ll у a aussi deux nouveautés ` Orobanche purpurea (4 Ma nh une plante calcicole, parasite sur le Millefeuille longte tttefolium), qui n'avait plus été signalée dans nos dunes depuis mps (1), et Rosa pimpinellifolia, également calcicole. Celle-ci 4 i : LL. (4) Depuis notre herborisation, M. Magnel a revu la plante en deux endroits à Nieuport. 128 forme sur les versants pas trop inclinés des nappes ayant jusqu'à 40 ou 50 mètres de largeur. A une quinzaine de centimètres de profondeur, de longues racines brunes courent sur le sable. Sur elles naissent, de place en place, des tiges qui se dressent dans l'air à une hauteur de 15 à 20 cen- timètres et ne portent, la première année, que des feuilles; le deuxième printemps, des ramuscules naissent de leurs bourgeons axillaires ; ils portent quelques feuilles, assez petites, et une belle fleur crème, très parfumée, qui s'épanouit en juin et à laquelle succéde un fruit noir, globuleux; les années suivantes, la tige ne fleurit plus guère; elle donne sur ses rameaux latéraux quelques maigres feuilles; puis elle se desséche. | Nous ne voyons plus que de rares fleurs, mais, par contre, nous cueil- lons de nombreux échantillons de la jolie petite galle globuleuse de Rhodites spinosissimae et de la déformation orangée produite par Phragmidium subcorticium. La recherche des galles et du Champignon nous fait remarquer que tous les rameaux, toutes les feuilles, tous les jeunes fruits... ont exacte- iement les mémes caractéres. Quelques pas plus loin, nouvel emplacement circulaire occupé par Rosa pimpinellifolia : ici encore, les tiges, les feuilles, les ramuscules sont les mêmes dans toute l'étendue de l'habita- tion, mais ils different quelque peu de ceux de la nappe précédente. Conclusions : chaque habitation comprend un seul individu, dont les caractères restent scrupuleusement les mêmes dans toute son étendue; mais il y a des fluctuations entre les divers individus. Un crochet nous amène tout contre les polders. Et voici le bosque! promis. (Phot. 40.) « Bosquet » est un terme peut-être fort ambitieux pour l'étroite bande resserrée entre la dune et la prairie polderienne, ой poussent quelques Peupliers (Populus monilifera et P. alba). Ailleurs une pareille plantation d'arbres passerait inaperçue; mais ici, dans le Pays Nu, oü les plus hautes plantes ligneuses sont des Argousiers de 2 métres et des Saules rampants de 2 pieds, la moindre tache d'ombre est douce au promeneur. A la file indienne, notre compagnie s'insinue dans le bois. Une foule de plantes non encore rencontrées s'offrent à nous : Orchis maculata €? pleine floraison, Lithospermum officinale, Tremble (Populus Trent avec ses rejets portant des feuilles presque entières, velues, ne ressemblan pas du tout aux feuilles habituelles, Asparagus officinalis avec son 129 élégant panache de verdure, haut de 2 mètres et plus, Rubus caesius courant longuement à travers l'herbe. Tout à fait étrange est l'aspect des Rosa pimpinellifolia croissant à l'ombre : au lieu des rameaux rabougris et de durée limitée qui naissent au plein soleil, ce sont ici des buissons hauts de près d'un mètre portés par de grosses tiges qui ont pas mal d'années d'existence. Les Carex arenaria ei Ammophila arenaria ont aussi les feuilles beaucoup plus longues et plus souples que d'habitude. Tout ceci se voit à droite, à la base des dunes. Regardons maintenant à gauche, du côté du polder. La flore est tout autre : Rubus fruticosus, tomentosa, R. canina, Eupatorium cannabinum, Bryonia alba, Epilobium hirsutum, Senecio erucaefolia, toutes espèces qui évitent la terre par trop inhospitalière de la dune pour se réfugier sur l'argile féconde du polder. C'est bien uniquement la différence dans les qualités du sol qui parque les végétaux, les ascètes à droite, les gros mangeurs à gauche; car la fraicheur est la même partout, et les arbres répandent leur ombre équitablement des deux côtés. Il serait difficile d'imaginer un endroit oü la nature du terrain se reflète plus vivement dans la composition de la flore, car même un Champignon parasite se montre sensible, à travers l'économie de son oa aux qualités du sol : le Peuplier (Populus monilifera) est aussi abondant à droite qu'à gauche; mais c'est seulement sur le sable qu'il est attaqué par Taphrina aurea et que ses feuilles deviennent bulleuses. (Phot. 42.) TA Do cu plantes, parmi les moins particularistes, habitent “ane ues 4 et l'argile : Pimpinella Saxifraga, Prunus spinosa, "eme Ze à ernier porte fréquemment de gros balais de sorcières, pese rus des deux cótés. (Phot. 41.) x : U "ée ressant de revenir ici vers minuit : peut-étre y verrions- M Sor cières cueillant le balai sur lequel elles volent vers les ronds arasmius Oreades. ` ne Q herborisation dans ce coi t pas plus de dix Sur une haute colline; : n si curieux touche déjà à sa fin, car il minutes pour le visiter entiërement. Une escalade puis regardons. Vers le Nord (phot. 19), les dunes E p 130 fixées et les pannes, où se détachent les petites fermes et leurs champs enclos de brise-vent. Au loin, faisant le plus pénible contraste avec les jolies maisonnettes blanches, posées dans la verdure, qui sont une éma- nation naturelle du pays et s'harmonisent pleinement avec lui, la station balnéaire — artificielle, celle-là ! — avec ses constructions prétentieuses, villas alignées le long dela digue, étriquées, serrées les unes conire les autres, forcées de croître en hauteur, faute de place. Faute de place, dans ces dunes immenses ! rien n'indique mieux la discordance entre la ` cité balnéaire et le pays sur lequel elle a été apportée de toutes pièces, mais oü elle n'a pas d'attaches réelles. m Du côté du Sud, les polders déroulent leur plaine, complètement mise en culture. (Phot. 22, 23 et 14.) Ce qui frappe le plus le botaniste dam cette étendue plate et unie, c'est que les arbres qui se dressent au oom des fossés et des routes, se dressent en somme très mal sur leur trom. déjeté par les tempêtes. En hiver, les vents de Nord-Ouest tuent les branches de ce côté, et la cime devenue asymétrique courbe le tronc dans le sens opposé. (Phot. 23.) Elles ont un aspect bien étrange, les files e Peupliers (Populus monilifera) et d'Ormes (Ulmus campestris), 1008 inclinés de même, comme des pèlerins penchés sur leurs prières. et plus longues rangées que nous apercevions d'ici sont celles qui entoure! la ferme de l'Abbaye des Dunes. (Phot. 14.) | ү Mais les arbres dignes de ce nom sont une exception dans ® paysage. Bien plus nombreux sont les alignements de têtards, ә, d blancs et Peupliers, qu'on recoupe tous les six ou sept ans. (Phot. 22, E | А droite et à gauche de chaque fossé. il у а une série de ces er u verdures posées sur piédestal. Et il y en a, des fossés ! Rien d'éton " à cela, du reste, dans un terrain aussi plat et aussi imperméable. Toute 4 région comprise entre les dunes, le canal de Nieuport à Furnes et | de Furnes à Dunkerque, jusqu'à la frontière française, constitue elt seule wateringue, c'est-à-dire que toutes les eaux de drainage ` — réunissent en un seul fossé principal, qui les évacue dans la mer: 4 ad lecteur est le Lang Geleed, qui communique par une écluse avec I! 2 à Nieuport. ; SE D: Quelques-uns d'entre nous désirent récolter les cing esP ok Lemnacées qui vivent ensemble dans le Lang Geleed, pendant Ve | autres, moelleusement étendus sur la dune, prennent un bain de E de lumière. .: — 131 En peu d'enjambées nous sommes au milieu des pâturages; l'herbe est tondue de près, sauf dans les touffes de Hordeum secalinum et de Cynosurus cristatus, rebutées par le bétail. À droite et à gauche du large chemin s'ouvrent des fossés bordés de têtards et d'arbres. Que nous sommes loin des pannes avec leur végétation souffreteuse, toujours affamée ! Le sol riche des polders nourrit une flore autrement vigoureuse et variée. Les plantes enracinées au bord du fossé (Carex vulpina, C. pseudo-Cyperus, Juncus glaucus, Rumex conglomera- tus, R. Hydrolopathum, Lotus uliginosus, Mentha aquatica, Scrophularia aquatica) penchent leur feuillage par-dessus l'eau, qui nulle part ne se voit, tant elle est encombrée de plantes : Glyceria fluitans, G. aquatica, Lemnacées, Callitriche verna, C. stagnalis, Hippuris vulgaris, Sium erectum, Œnanthe aquatica, Veronica Anagallis, Galium palustre; lorsque la surface n'est pas trop couverte de Lemna, de Callitriche, de Hydrocharis Morsus-Ranae, on voit que dans la profondeur le liquide est occupé par Potamogeton densus, Р. crispus, P. pusillus, P. pecti- natus, Zannichellia palustris, Elodea canadensis. Sur les troncs, les cryptogamistes découpent des échantillons Superbes de divers Orthotrichum, de Homalothecium sericeum, de Frullania dilatata et de lichens : Ramalina fraxinea, R. farinacea, ` evermoides (1), Parmelia Acetabulum, Xanthoria parietina, Physcia pulverulenta, Anaptychia ciliaris, Evernia Prunastri, Caloplaca vitel- иша, Catolechia canescens. * x ж Cox Ads ous attardons pas ісі, car l'heure avance, et en rentrant à (ph у Ge nous voulons encore monter sur le Hoogenblikker 39), l'énorme bosse de sable autour de laquelle nous tournons *puis ce matin. кане oignons donc les autres. Toute la bande se remet en marche à re E tie des choses qui nous sont maintenant familières : dunes fixées, sèches, cultures (phot. 19). (1) Cette : sation de la "e ante espèce (voir p.118) a été trouvée ici, en 1906, lors d'une herbori- 'de Жш... royale de Botanique, par notre confrère M. le docteur Bouly de Lesdair 132 C'est en causant, non en herborisant, que nous atteignons les pine- raies établies à la base du Hoogenblikker. Le mieux est de monter toul de suite jusqu'au point culminant, pour jouir de l'imposant spectacle qu'on a de là-haut. Cette dune est trop visitée par les touristes pour qu'il soit nécessaire de décrire le paysage qu'on y découvre; d'ailleurs, nous aurons demain une vue, au moins aussi belle et à coup sür moins connue, di haut du Zwarte Duin. | Redescendons, mais tout à notre aise, afin d'observer la flore. Alors que, pour le touriste, le Hoogenblikker n'est qu'un observatoire de tou premier ordre, le botaniste y trouve un intérét de plus. Sur ses flancs, parmi de maigres Mousses, entre les Oyats et les Argousiers, vivent dé - lichens bizarres, des lichens qu'on est habitué à rencontrer sur des troncs d'arbres, mais qui ici reposent sur la surface du sable. Il faut les cher cher au milieu des Cetraria aculeata, lichens buissonnants, brun-bri- lant, à ramifications raides et piquantes, qui sont partout des familiers du sable nu ; ils se couchent sur le sol sans y pénétrer le moins du monde, et, vrai plancton terrestre, ne tiennent en place que parce que leurs | rameaux s'enchevétrent dans quelque autre objet, tige de Mousse, feuille morte de Graminée, radicelle déchaussée, etc. Dans les creux un pe abrités du vent, on en trouve parfois des accumulations considérables en forme de réseau ou de tapis trés láches, posés simplement par terre et constitués d'individus qui s'accrochent latéralement les uns dal”, autres. Çà et là, parmi les lichens foncés, il en est dont l'aspect est dr 4 rent : ils sont gris, étalés, souples, et ont tout à fait la forme d'un de Œ | Evernia Prunastri que nous avons recueillis tantôt sur les troncs près S la ferme de l'Abbaye des Dunes. Les lichenologues ont méme cru pe longtemps que c'étaient en réalité des Evernia Prunastri, détachés ue écorce et ayant acquis la faculté de se maintenir en bon état sur le sa? Maisonsait à présentque c'est une espéce particuliére, Letharia arenar": | Ce n'est donc pas encore cela que nous cherchons ici à plat ventre: ` Voici autre chose : un Usnea, aisément reconnaissable à ses гаш“ arrondis, grisâtre-pâle, insérés à angle droit. Tous les Usnea sont | ricoles; ce sont eux qui suspendent de si belles barbes grise w branches de Chênes dans certaines forêts de Ardenne. Celui que ^. venons de ramasser est la variété arenicola d'Usnea hirta. En y ` un autre, que nous reconnaissons à première vue pour avoir ger T le type sur les arbres des polders : c'est Ramalina farinacea 07 | ` 2 Я 133 Deux autres lichens arboricoles vivent ici par terre : Parmelia physodes arenicola, que nous verrons demain dans les pannes sèches au pied du Hoogenblikker, et Usnea articulata intestiniformis que j'ai trouvé sur cette même dune, depuis l'herborisation de la Société. Cette dernière espèce est signalée sur les dunes de la Hollande, tandis que les formes arénicoles de Ramalina farinacea, Parmelia physodes et Usnea hirta ne sont connues au monde entier que sur le Hoogenblikker. Maintenant que tout le monde a repris la position verticale, accor- dons un regard aux plantations de Pins. Trois espèces sont représentées : Pinus Pinaster (le Pin maritime), P. sylvestris et P. Laricio. Le dernier est probablement celui qui aurait le plus d'avenir, ainsi que nous l'avions déjà remarqué cet après-midi au Terrain expérimental : malheureusement le nombre des exemplaires du Hoogenblikker est trop petit pour tirer une conclusion définitive. Le Sylvestre est trés malmené par le vent. Le Maritime, au contraire,n'est nullement déformé ; mais sur le versant nord du Hoogenblikker il est fort chétif (phot. 38) et ne donne К piètre idée de sa valeur comme arbre de rapport sur le littoral e. Í Pour retourner à l'hôtel, nous passons entre des taillis (phot. 37) d'Anne ordinaire (Alnus glutinosa) et d'Aune blanc (A. incana). ucoup de rameaux de la première espèce ont leurs feuilles déformées par Taphrina Tosquinetii. Le même Champignon commence à attaquer les chatons femelles, où i] provoque l'hypertrophie des bractées. * Y x TROISIÈME JOURNÉE. À. — Les dunes entre Coxyde et La Panne. D'ap em rés le Programme, la matinée est consaciée à une herborisation pannes et les dunes is e-Bai a anne-Bains. ; puis sur la plage, entre Coxyde-Bains et L Ef en "mk ой nous circulons en premier lieu, ont le même flore que 1er, mais encore plus riche; en effet, plusieurs espèces sont 134 localisées d'une façon presque exclusive dans la grande plaine buisson- neuse comprise entre le Hoogenblikker et la petite chapelle de Saint- Idesbald. On y a signalé notamment Chlora perfoliata, Ophioglossum vulgatum, Liparis Loeselu, Hypnum lycopodioides. Les deux dernières espéces échappent à toutes nos recherches; elles sont d'ailleurs fort rares, surtout l'Orchidacée, que je n'ai pas non plus réussi à retrouver depuis lors. Dans une panne sèche nous voyons Cochlearia danica, Trifolium scabrum, Parmelia physodes arenicola, et une forte habitation d'un Festuca de la section Nardurus, le F. wnilateralis. Il n'était connu en Belgique que sur les rochers calcaires, mais il habite les sables dans l'Ouest de la France, en Suisse et dans la région Méditerranéenne. L'abreuvoir, prés de la chapelle, nous retient longtemps. On y récolte Zannichellia palustris, Potamogeton densus, avec des feuilles n'ayant pas plus que 3 ou 4 millimètres de longueur, Triglochin palustre (un seul exemplaire), Scirpus compressus, Heleocharis palustris, Carex hirta, C.trinervis, Chenopodium ( Blitum) rubrum, Veronica scutellata, V.Ana gallis. Puis, en grande abondance, un étrange Apium (Helosciadium) qui m'a longtemps déconcerté. Il possède des feuilles de deux sortes : les inférieures subdivisées en longues lanières capillaires; les supérieures pennatifides ; des transitions relient les deux formes. Or, aucun livre, pas méme le travail d'ensemble de M. Glück sur les plantes aquatiques (1), ne décrit une différenciation foliaire chez 24. repens, tandis qu'elle est bien connue chez „4. inundatum. Aussi n'avais-je pas hésité à rapporter la plante à cette dernière espèce, quoique celle-ci n'eüt jamais été indiquée ` dans les pannes, où 24. repens est assez répandu. C'est notre collègue M. Magnel qui me montra, par les caractères de l'inflorescence, que сең pourtant bien 4. repens. x +¥ Nous passons ensuite par une chaine de hauts monticules dressée en travers de la plaine, perpendiculairement au rivage, ой toutes les dd x associations de la dune mobile, de la dune fixée et de la panne goce (1) Guücx, Biologische und morphologische Untersuchungen über Wasser- und Sumpl — gewächse, Bd Ш, lena, 1911. . est en l'air se dessèc 135 peuvent s'étudier côte à côte. De grands espaces sont dénudés par les tempêtes, des versants, jadis herbeux, disparaissent sous une épaisse couche de sable neuf, des crêtes sont déchiquetées, des creux se comblent. Entre les dunes mobiles, domaine incontesté de FOyat, sont toutes les transitions imaginables vers les collines entièrement consolidées par la végétation, vers les pannes séches qui s'exhaussent lentement sous le sable emporté des hautes dunes nues, et vers les buttes hémisphériques couronnées par les Saules nains. Arrétons-nous donc et examinons de quelle maniére les plantes, sur un sol souverainement instable, sans cesse en mouvement, réussissent néanmoins à garder leurs feuilles à la lumière et leurs racines dans la terre, Sur un terrain perpétuellement mobile, le végétal, être immo- bile par essence, est obligé de monter et de descendre sans repos pour maintenir sa position : voilå le paradoxe dans toute sa simplicité... mais il Ven est pas moins troublant pour cela. Si nous voulons savoir quelles solutions les végétaux ont données à ce problème, d'importance primor- diale, mais en apparence insurmontable, nous n'avons qu'à regarder. "em procédés par lesquels les plantes des dunes luttent contre uıssement et le déracinement sont trop connus pour qu'il soit ve de les décrire longuement ici; contentons-nous de commenter 53 et les photographies 24 à 30. is C's = honneur. Commençons par l'Oyat. А chaque BN qs. е sa le, les rhizomes Š allongent vers le haut (fig. 53 â la lumière S; aria, et phot. 24) jusqu'à ce que leur sommet soit revenu . 51, plus tard, les couches superficielles sont emportées, tout “rie he, mais les rhizomes poussent des rameaux et bas que le nés Zeng = sable. Pourtant 51 la dune est creusée plus | Кайр d'espaces vidu d'Oyat a germé, il doit succomber. indéfiniment en а Z == de la dune ont aussi la faculté de monter dre ensnits 16 = es extrémités de leurs tiges souterraines et de d'abe 19840 au niveau primitif, mais non plus bas. Ce sont 136 facon. La seule différence importante est celle-ci. L'Oyat, méme епіош jusqu'au-dessus de l'extréme pointe de ses feuilles, va allonger ses tiges souterraines jusqu'à la rencontre de la lumiére, ce qui le fera sortir de son linceul de sable. Le Saule n'a pas le pouvoir de s'exhumer lui- méme. De tous les rameaux qui sont recouverts, il ne garde vivants que ceux dont le bout dépasse; il ne doit donc pas allonger ses tiges, puisque le sommet, encore à la lumiére, va pouvoir donner tout un éventail de branches. Lorsque, plus tard, les tempêtes enlèvent le sable, de nouveaux rameaux naissent sur ceux qui avaient été ensablés; il en nait aussi sur les racines qui se mettent à drageonner avec abondance. Virtuellement, le Saule peut donc monter et descendre indéfiniment. Mais en pratique ces facultés sont limitées par le fait que l'apport ou l'enlévement du sable sont parfois trop rapides pour que la plante puisse les suivre. La plupart des Mousses et des lichens de la dune usent exactement des mêmes procédés que le Saule pour se hisser à la surface du sable : chaque bout de la tige ou du thalle qui recoit encore la lumière devient le paint de départ d’un système de ramifications. Seulement les parties enterrées périssent assez vite et la plante n'a guère le pouvoir de reiles- cendre après avoir monté. Il est juste de dire tout de suite que les dunes qui portent un revétement de Mousses ou de lichens sont tellement bien fixées que leur surface ne risque pas d'étre entamée. Le phénomène de l'ascension se voit bien dans la photographie 30, pour Barbut ruralis, Camptothecium lutescens, Thwuidium abietinum et Cladomá furcata. š Il y a pas mal de plantes dont le procédé d'ascension diffère de celui de l'Oyat en ce que les nouveaux bourgeons portés par la tige qui s'est accrue sont, non pas à son sommet, mais à quelque distance P terre. Il en est ainsi, notamment, pour Hieracium umbellatum (phot. =" Eryngium maritimum et Solanum Dulcamara. La chose se compl un peu lorsque la plante posséde des tiges différenciées : les unes we des rhizomes longuement rampants sous terre, dont le bout seul redresse vers la lumière pour y produire des feuilles vertes ; les Pr naissent sur les rhizomes et montent directement vers l'air. Lore sable s'accumule sur la plante, les tiges des deux sortes s'allongent Y le haut ; puis les rhizomes produisent à la bonne profondeur, gén » meni de 5 à 8 centimètres sous terre, des bourgeons qui deviennent 137 rhizomes. Si la surface de la dune baisse, le sommet des rhizomes s'incurve vers le bas. A cette catégorie appartiennent Agropyrum junceum, Festuca rubra arenaria, Carex trinervis; aussi Climacium dendroides. (Phot. 30, C. d.) Carex arenaria (fig. 53, Carex arenaria) a modifié le procédé. Alors que les rhizomes des plantes précédentes se terminent toujours par une portion aérienne et ont donc une structure sympodiale, ceux de Carex arenaria sont des monopodes. Leur sommet est absolument incapable de produire des feuilles. Il n'exécute jamais non plus le moin- dre mouvement vers le haut, lorsque du sable est apporté sur la plante: c’est un rameau vertical en voie de croissance qui s'allonge davantage, jusqu'à la lumière et qui développe ensuite en un rhizome celui de ses bourgeons latéraux qui est situé à la profondeur requise. En cas d'enlève- ment du sable, le rhizome courbe sa pointe vers le bas, pour se remettre au niveau voulu. À cóté de ces plantes qui peuvent monter et descendre, il en est qui ne peuvent que descendre. L’Argousier, par exemple (fig. 53, Hippophaës rhamnoides), meurt inévitablement quand il est enterré : sa croissance est beaucoup trop lente pour lui permettre de tenir tête-à la submersion par le sable. Mais comme ses racines drageonnent activement, il réussit sans grande peine à se maintenir vivant malgré un abaissement de la surface. Puisque nous possédons en ce moment toute une collection d'or- sanes souterrains quenous venons de déterrer, examinons-les de plus près. le Карем aisément que des tiges obligées de pousser à travers rsen eie fort d'écraser leur point végétatif contre les grains ee F ragments de coquillage à arêtes vives. Comment éviter E! i. 3 qon ends et délicats qui occupent le sommet de à EL Se e point végétatii il y a, le plus souvent, des écailles lisses voit très bien es pos qui repoussent les grains. Cette structure se berfectionnés à ez a MS et chez Ononis. Mais les procédés les plus MS luis ыд ides aux Graminées et aux Cypéracées. Elles ont B. es de fortes écailles, à pointe effilée et dure, roulées ы bien con CN surles autres au-devant du point végétatif. On se rend kune ie e ce dispositif par une coupe longitudinale dans le x Evo souterraine rampante de Carex arenaria (voir fig.52) : St pourvu d'un outil en forme de perçoir ; il s'en sert 138 pour forer dans le sable un trou qui a exactement la largeur voulue et dans lequel il n'a plus qu'à s'engager. Allons maintenant en ligne droite vers la plage. Nous rencontrons d'abord la large route qu'on s'occupe de créer à travers les dünes pour réunir Coxyde-Bains à La Panne-Bains. Passons rapidement : tout y est nivelé, transformé, falsifié. Plus près de l’estran il y a encore des dunes à peu prés intactes. Mais cet état est provisoire, car la digue en maçon- nerie, qui va déjà de Coxyde-Bains à la plage de Saint-Idesbald sera bientót prolongée jusqu'à La Panne. Nous voici descendus sur la plage. Elle a un tout autre aspect qu'entre Ostende et la frontière néerlandaise : elle est beaucoup plus large ; elle n'est pas défendue par des brise-lames ; la base des hautes dunes qui la bordent, au lieu d'étre entamée par les flots, est au contraire précédée d'un chapelet de dunes embryonnaires. Cette triple différence tient à une cause unique. А Coxyde, les courants apportent sans cesse du sable qui exhausse la plage et va s'accumuler au pied du bourrelet de dunes plus anciennes. А Knocke, au contraire, les courants rongent la plage et lui enlèvent du sable ; elle se rétrécit, par conséquent, et les dunes sont elles-mémes attaquées. La charnière de ce double mouvement se trouve entre Lombartzyde et Middelkerke. C'est là aussi que se joignent les aires d'habitat de plusieurs espèces du littoral. À l'Ouest de cette limite, on trouve Thesium humifusum, Euphorbia Paralias, Carex trinervis, Rosa pimpinel- lifolia et d'autres, qui sont fort rares à l'Est. Par contre, entre Middel- kerke et le Zwyn sont communs Eryngium maritimum, Calystegia Soldanella, Rosa rubiginosa, Hordeum maritimum, qui manquent à рё près complètement dans la région que nous explorons. Est-ce une simple coincidence ? ; Nous avons déjà examiné hier à Coxyde (phot. 3.) les dunettes qU' jalonnent le bord supérieur de la plage. Leur naissance et leur croissanc? sont notablement favorisées par la présence de plantes. П faut citer ef tout premier lieu Agropyrum junceum (phot. 3). Mais d'autres espèces Ed lati o ow Qu DEMON c "cum ST 5а EXC zo io i coo. dar ЗЕЕ, 139 interviennent, aussi : Arenaria (Honckeneya) peploides, Caryophyllacée vivace à grosses feuilles charnues, — Cake maritima, Cruciféracée annuelle à feuilles également grasses, — Salsola Kali, Chénopodiacée annuelle à feuilles charnues et piquantes, — Atriplex laciniata (A. fa- rinosa), aussi une Chénopodiacée à feuilles charnues, couvertes d'une eflorescence blanche. Contrairement aux plantes annuelles de la dune fixée, qui sont hivernales, les espéces annuelles d'ici sont estivales : elles seraient incapables de résister aux violentes vagues que les tempêtes de l'hiver lancent sur l'estran. Toute là troupe s'assied ensuite sur les petites dunes pour regarder des cartes montrant la distribution géographique de quelques plantes et animaux de notre littoral. Il est impossible de résumer ici ces explications. ; t B.— Les dunes entre La Panne et la frontière française. Après le diner à La Panne, on suit d' vin la frontière, puis on escalade les rangées de dunes disposées Ke s eg ge tout contre les autres, depuis les toutes petites, nées nw zéi ri d'un Agropyrum junceum, jusqu'à celles qui ont une Б де mètres et sont amplement garnies d'Ammophila, a die hat de Hippophaës et de Solanum Dulcamara. id, Bie 1 va d'entre nous atteint la crête, on le voit qui s'arrête (шаша ES ace du prodigieux spectacle qui se déroule devant lui. prolonge sur йы dune immense (phot. 5, 6 et 10), qui se Bini ométres parallélement à la plage : une dune toute de es trainées de coquillages brisés miroitent au soleil, haute faite rectiligne ou à peine dentelé par y a, en Belgi Gi se découpe nettement sur le ciel. Nulle part il avant-hier, sous ы е dune aussi 1mposante que celle-là. A Nieuport, у ы ns admiré en passant, en tram, une colline de même hi Bins ai à une échelle beaucoup moindre. ble dune blan nte encore l'impression de grandeur de cette intermina- che, c'est le large fond plat qui la précède (phot. 6) et qui abord la plage jusqu'à un kilo- 140 d'ici parait uni comme un billard, avec seulement de place en place de jeunes touffes vert-pâle d'Oyat. Devant cette plaine s'alignent quelques monticules à végétation serrée, fortement échancrés par les vents et por- tant des blessures oü le sable est à nu. Entre eux et le pied de la colline d'où nous admirons le paysage, une panne si moussue qu'on la dirait recouverte de velours brun-foncé, porte des buissons argentés de Saule nain. En plusieurs endroits, cette panne est trouée de larges fosses plates pleines de coquillages, dont les bords abrupts sont comme taillés à l'em- porte-pièce. Une seule chose détonne dans ce paysage fantastique, aux tons heurtés et pourtant harmonieux sous le grand ciel bleu oü courent les nuages, et cette chose est artificielle : d'abominables lignes paral- lèles de rameaux morts et noirs d'Argousier ont été fichées dans la dune du premier plan pour empêcher son abrasion. (Voir aussi phot. 7.) Descendons d'abord vers les fosses à coquillages; ce sont des por- tions de la grande accumulation d'écailles de Mollusques qui est à cheval sur la frontière française et qui affleure partout oü le vent a creusé le sable à la profondeur voulue. L'amas ne se compose pour ainsi dire que de valves de Cardium edule : c'est donc bien un dépôt artificiel, puisque le vent aurait naturellement amené toutes les espèces et, de préférence celles qui ont une coquille légère, comme Pholas candidus et Mactra stultorum. La découverte d'ustensiles de tous genres dans ce Kjókken- müdding — c'est le nom que portent ces tas de coquillages — a permis d'assurer que depuis l'âge de la pierre polie jusqu'au VIe siècle de noue ère, on venait ici pour manger des Palourdes (Cardium edule), qu'on déter rait probablement dans les vases saumátres, actuellement transformées en polders, mais qui étaient alors envahies par la marée. L'amas est à présent séparé des polders par prés de 2 kilomètres de dunes. Les sables s'étendaient jadis moins loin vers les terres, C97 - ne se représente pas les populations préhistoriques transportant leurs Mol- lusques à une aussi grande distance de l'endroit de pêche. D'autre part, comme le Kjükkenmüdding est déposé sur du sable, on a la preuve que des monticules existaient déjà ici en des temps très reculés.Mais y avail il alors un bourrelet continu de dunes comme maintenant? Il est pe logique de supposer qu'il n'existait que des éminences isolées, constituat des ilots lors de la marée haute, car autrement on ne comprendrait pas que les Hommes fussent toujours venus aux mêmes endroits pour con sommer les coquillages. 14] L'examen des coquilles mélangées aux Palourdes va nous fournir un autre renseignement sur l'âge des dunes. Nous trouvons ici soit des valves entières soit des fragments aisément déterminables de toutes les espéces que nous avons vues sur la plage, sauf de Petricola pholadiformis. Or, notre confrére M. Lameere, nous racontait tantót que cette espéce, ori- ginaire de la côte atlantique de l'Amérique du Nord, est arrivée chez nous vers 1900; il y a une huitaine d'années elle était déjà aussi com- mune que Pholas candidus, et actuellement elle est en train de supplan- ter partout l'autochtone. Rien d'étonnant. dira-t-on, à ce qu'en une dizaine d'années, les coquilles de Petricola, ramassées sur la plage par le vent, n'aient pas pu étre amenées jusqu'ici par-dessus la haute crête de dunes, Mais il en est partout de méme : je n'ai jamais rencontré de valves de Petricola dans les dunes à plus de 50 métres de la laisse des marées de lempétes, méme lorsque de grands creux entre les dunes débouchent directement sur la plage. Le sable chemine-t-il plus vite que les coquil- lages ? C'est possible. Pourtant l'observation que nous venons de faire indique que le déplacement des dunes n'est pas aussi rapide qu'on se l'imagine d'habitude. : Pour l'anthropologiste, pour le géographe, pour le zoologiste, il y a ud => choses intéressantes à voir sur cet amas préhistorique de bot fen pour le botaniste? Eh bien, lui aussi trouve de quoi oe: eis Ge cailles portent des lichens variés; une espèce est particulière- и Ee e Verrucaria muralis, qui s'installe ici tout comme sur Boo ; caires et sur les mortiers des vieux murs et qui creuse des San > coquilles. Il n'est pas rare de rencontrer des valves qui ment sculptées, on pourrait dire disséquées,par le lichen. * x x "es = simple et régulière du grand rempart tout blanc, au pied nes Sommes arrivés, contraste étrangement avec les structures : es et Imprévues des monticules que nous avons vu jusqu'ici. l'action lcs qui étale devant nous sa nudité, se déplace en masse sous et si uni see soufflant de la mer. Le mouvement du sable est si continu Par le vent que c'est comme si la dune était repoussée tout d'une piéce ° en glissant tout bonnement sur une plate-forme. 142 Pourquoi les tempêtes n'entament pas la plate-forme, elle aussi formée de sable, il nous suffira, pour le savoir, de gratter un peu le sol : la nappe aquifère affleure à la base de la dune; or, autant le sable sec et poudreux est aisément soulevé par le vent, autant le sable humide est cimenté par la capillarité. Nous aurons encore souvent aujourd'hui l'occasion de voir comment la végétation reprend possession de la plate-forme abandonnée par une dune en mouvement. Ici, dans l'énorme fosse à fond plat creusée devant la grande dune blanche, tous ces phénomènes se présentent avec une netteté schématique. (Voir fig. 48.) Revenons-donc lentement sur nos pas, de façon à passer sur des portions de plus en plus anciennes. Tout d'abord, au pied même du talus, le sable est mis à nu depuis trop peu de temps pour qu'une flore ait eu le temps de s'y établir. A peine y a-t-il, deçi delà, une plantule de Salix repens qui va périr iné- vitablement en hiver lorsque le niveau de l'eau montera et que le fond sera inondé. (Phot. 6.) Quand on s'éloigne du pied de la dune, la végétation devient moins clairsemée. Trois espèces ont élu domicile dans ces endroits inondés en hiver : Carex arenaria, Juncus lamprocarpus et Agrostis alba maritima. Que les deux dernières prospèrent dans un sable imprégné d'eau, rien d'étonnant; mais Carex arenaria, que nous avons récolté sur les dunes les plus élevées et les plus sèches! Voilà donc une plante qui est apte à coloniser tous les endroits sableux quel que soit leur degré d'humidité, depuis ceux qui sont immergés pendant une bonne partie de l'année jusqu'à ceux oü habite une flore essentiellement xérophile. ` Agrostis alba maritima mérite aussi une mention.Ses feuilles longues. courtes, raides, favorisent le dépôt du sable entrainé par les courants aériens (voir p. 102), et chaque individu forme bientôt une motte arrondie, qui grandit sans cesse en hauteur et en diamètre.(Phot. 7 et 9.) Pendant l'été des stolons rayonnent tout autour de chaque touffe; conum ils ne sont enracinés que très superficiellement, ils se détachent dès qu en hiver l'eau commence à sourdre du sable, et ils flottent alors à la surface. Au printemps, quand le liquide baisse, ils touchent terre de nouveau; s'enracinent solidement et forment, de place en place, sur toute leur longueur, des jeunes plantes qui bientót s'isolent par la destruction des stolons eux-mêmes. Dès la seconde année, la plante-mére est donc entourée de chapelets rayonnants dont chaque grain est un de ses rejetons. 143 Le sable qui se dépose entre les feuilles d'Agrostís exhausse len- tement le fond. La plante prépare ainsi sa propre déchéance, car le lerrain abondamment mouillé oü elle régnait en souveraine pourra bientòt recevoir de nouveaux colons, qui lui rendront la vie intenable et finiront par l'évincer. Le premier qui s'installe est d'ordinaire Carex trinerms (fig. 48, phot. б et 9) : à peine l'inondation par trop prolongée n'est-elle plus à craindre, qu'il envoie sous terre ses longs stolons redres- sés au bout et étalant leur aigrette de feuilles raides. Ceci est le point de départ d'un nouvel ensablement. Dès que le fond est suffisamment relevé pour n'étre plus atteint par la nappe aquifére, méme en hiver, sa végétation devient celle de la panne humide. Ce sont tout d'abord Salix repens, Erythraea linarifolia, Samolus Valerandi, Sagina nodosa, et une Mousse : Brywm capillare. A la méme altitude, mais plus loin de la dune blanche, c'est-à-dire en des points plus anciens, la flore est modifiée par l'immigration de nouvelles espèces : Pyrola rotundifolia, Epipactis palustris, Herminium M onorchis, Juncus obtusiflorus, Hippophaës, plantes à croissance lente et dont l'établisse- ment exige beaucoup d'années. Sous l'influence de la concurrence entre les espèces, la flore va ainsi se transformant de plus en plus, et telles plantes (Samolus, Erythraea linarüfolia) qui se prélassaient au début sur un sol à peu prés vierge, se révèlent plus tard incapables de maintenir une position trop âprement disputée. : үт a pas que la diversité amenée par la succession еп un même заар ues rivales qui se supplantent à tour de róle; il en est une autre ah ` errain. En effet, dans la panne humide subsistent très souvent казы ш [= évidés pour être immergés régulièrement en hiver. Ces Pleni ы am du tout la végétation pauvre et clairsemée de celui qui ко, a de la dune, malgré l'identité des niveaux. Sans doute, Ne "pud encore Agrostis alba, Juncus lamprocarpus, Carex ` йа d'una š rinervis, mais ces espèces sont maintenant perdues au RHONE ore remarquablement riche. Citons seulement : Apium Date + repens, Carex flava Oederi, Ranunculus F lammula, Sam EN beaucoup d'espèces de la panne humide typique bios рге l'immersion hivernale, par exemple, Epipactis le sablo c me le Saule rampant que nous avons trouvé si douillet sur T p. 142) Taversons ce fond pour retrouver au delà la panne humide habi- 144 tuelle. Nous sommes maintenant à environ 150 mètres de la dune blanche, mais le niveau du sol ne dépasse pas la nappe aquifère de plus de 50 cen- timétres. Pourtant déjà se dressent quelques mottes plus sèches, refuges assurés de l'Oyat. Pour peu que ces buttes, en se fusionnant, relèvent le terrain d'une facon uniforme, on voit la flore de la panne humide passer à celle de la panne séche (fig. 45). Éloignons-nous davantage. Le sol monte encore, tantót d'une manière insensible, tantôt par degrés plus brusques; lorsque sa surface est à environ 1"50 au-dessus de la nappe aquifère, Clima- cium dendroides, la Mousse caractéristique de la panne sèche, s'efface devant les espéces de la dune proprement dite. Et bientót sur les monticules qui dépassent la panne, il n'y a plus que la végétation iypique de la dune fixée. ` Ainsi donc, la zone vierge abandonnée par la dune blanche qui se déplace sous la poussée du vent, va devenir un champ de bataille ой des espèces étonnamment variées se combattront à outrance. Оп même point passera successivement par les cinq stades que voici : 1° sable nu; 2° fond inondé avec une flore clairsemée où domine Agrostis alba; 3° panne humide; 4° panne sèche ; 5° dune fixée. Ces changements sont produits par l’accumulation de sable entre les feuilles des plantes, et on peut vraiment dire que chaque passage d’une étape à l’autre est préparé et facilité par l’activité végétale. Nous constations il y a un instant que dans le courant d'une méme phase il y a remplacement d'une flore par une autre à la suite de la con currence vitale. Y a-t-il aussi, au contraire, des espèces qni se perpétuent d'une étape â la suivante, ou qui traversent même plusieurs phases suc cessives ? Le tableau de la page suivante montre qu'il y а, en somme ` beaucoup d'espèces qui peuvent s'accommoder à des degrés d'humidité fort divers, et qu'il y en a même plusieurs qui se plient à toutes les conditions possibles. Le nombre des plantes de chaque niveau repré- sentées dans le tableau est sensiblement proportionnel au nombre total des espéces. 145 DUNE FIXÉE. x Ж x VICE XX Hi XX X 1 m. 50 plus haut. PANNE SÈCHE. S з XOCX F SC Se 92 X ER S SK AS u OU om plus haut, PANNE HUMIDE. Se X X P cH exo d Au AR K Niveau | M "279. PANNE HUMIDE INONDÉE. XXX XX X X X X 1 ee SABLE NU INONDÉ. XXX a E . . D . D B D D D H . н à E: ee us ' "eg E ~ a.. ү EE ; $5 NC. Ы тооч ЕА » Ге? | . D H ` 8 d 5 n 3 д | © mo + as = š š Zs u . D P - 4 „=ч Bo = 4 Жу са - 8 m 2 , 32. 8 8 88 : E IU. LE Ï 885.88 832888 £ ае RÉ e SEA SR ш вр Ñ H Bao 8885302258283928 | Ha. ЖЕР 2535355582 ИЕ SC eg ) B S . 0 ке) = о E а 2и LS E н O 5 S à я 5 ° š Ë Bm ш CH © = © n = a = mU mH. ez, AM ZH S g @ e 2 à O SE SCH o Ф н 8 «БЕРЕДО азаа ^а ЕДЕ = + EH x N. Ea о + à à © š sa -e 3 RB 24 8 8.5 E 2 8 98 83533 ЖЕ ДКК: апар ре = EGRE EE «oodmHummvouHlHmucomRmu-4muuoldt«uo * ¥ x ко Pour que le fond de la fosse creusée par le vent atteigne le niveau _ "iere, il faut naturellement qu'elle soit très large. Si son étendue est dies ^ elle ne touchera que le sable moins humide oü prospére Carex E29 (MIOL. 5); encore moins profonde, son fond sera sec et se ses d'Oyats (phot. 4). Quant aux cuvettes larges de peu de mètres, . ancrent les versants des dunes fixées, elles sont encore moins ne et la végétation qui les colonise est composée d'autres espèces. ° eXaminerons tantôt. 10 146 Quelquefois, pendant une année exceptionnellement sèche, le fond s'est creusé plus bas que le niveau habituel de la nappe aquifëre en été. Il se forme alors une mare qui contiendra de l'eau en hiver, et même pendant les étés pluvieux (fig. 48; phot. 8, 9). : * ж ¥ Retournons jusqu'à la grande dune blanche. Nous remarquons tout d'abord un niveau oü le sable est fortement teinté de brun, exactement au bas de la pente : c'est la couche mélangée d'humus correspondant au sol de la panne qui a été jadis recouverte par le monticule. (Phot. 9.) Puis nous gravissons le versant dirigé vers le vent de la mer; le sable, tout à fait ferme, résonne sous la semelle; ça et là on y voit encore des racines plus ou moins décomposées d'Oyats et de Saules, En quelques ` minutes nous arrivons sur le faite, large et bombé, avec quelques Oyat bien vivants. (Phot. 10). Dés que nous commencons à descendre sur b face située sous le vent, la marche devient beaucoup plus pénible : aü lieu du sol résistant que nous foulions en montant, nous sommes à présent sur du sable meuble, non encore tassé, que le vent vient de faire passer par-dessus le faite et dans lequel nous enfoncons jusqu la cheville. Le profil de cette dune n'est pas du tout celui que les observatio ` faites dans les grands déserts ont rendu classique. Au Sahara et en F d le vent, € ` centrale, chaque dune a une face en pente douce dirigée vers une autre, plus abrupte, sous le vent. La déclivité de la premiere est e faible pour que le vent puisse la faire gravir au sable; puis celu! retombe derrière la crête, ой la pente est donc celle qui correspond * l'éboulement de la masse sableuse. Les dunes de notre littoral ont e ment un profil dissymétrique, mais leur inclinaison la pl | | | | | us forte © : du cóté du vent. (Fig. 48.) Cette différence tient à ce que les dë? ` sableux sont extrêmement arides et, pour ainsi dire, privés de Y tandis que nos dunes reçoivent 800 millimètres de pluie par an (fig. =r ont une flore relativement abondante. Alors que dans les déserts ай E et asiatiques le sable reste éternellement sec et pulvérulent, et, par égétation gé K | | 147 quent, toujours mobile et prêt à être entrainé par-dessus la crête de la dune et à couler sur la pente d'arrière, chez nous il est rendu cohérent tant par les racines que par l'humidité qui colle ensemble les grains. Le vent qui heurte une de nos dunes n'a donc prise que sur la partie tout á fait superficielle, d'oà les grains pourront étre enlevés à mesure qu'ils se desséchent; quant au sable plus profond, fixé par l'humidité, il résiste comme un bloc. Rien d'étonnant par conséquent à ce que le versant opposé au vent reste assez abrupt. (Phot. 5, 27.) Et maintenant un coup d’æil à l'autre face, qui descend petit à petit vers la panne par une inclinaison très douce. (Phot. 11.) Des pentes raides, sous le vent, sont exceptionnelles chez nous et limitées aux rares points où l'envers d'un monticule est tout à fait privé de végétation, car c'est seulement alors que le sable peut glisser et retomber librement. Mais lors- que des touffes de verdure, méme isolées et séparées les unes des autres, E =. et l'empêchent de couler vers le bas, la pente devient . OuS en avons un bon exemple sous les yeux. = A une question se pose : d'oü vient donc la végétation E ac = du sable? Le cheminement de la dune est trop rapide agen = antes naissent sur le talus situé sous le vent, car elles y ht vs atement enfouies. Aussi ne naissent-elles pas en cet ; Y persistent. Expliquons cela. А (See plantes qui forment le fond de la végétation, Ammophila de Pépoq SE ont pas germé ici, mais beaucoup plus bas. Elles datent "See = : veg en ce méme endroit, dans la panne dont nous кш, d'Oy ntot le sol imprégné d'humus, un tapis de Salix parsemé i: at. Dés que le sable emporté de la dune commence monder la panne, la plupart des espèces bent l'avers même parmi теа pèces succombent :sous l'averse, l'invasion SC qui ont la faculté de s'élever avec 1а dune, саг 'abord gehen ra pour qu elles puissent lui tenir tête. Tout llles quo С Fes Mousses et les lichens, puis les petites herbes = Maritima, е rus canescens, Epipactis latifolia, Ononis repens S ZE maintenir а, ое bulbosus; plus tard, des espëces qui avaient réussi оо ЕК = x. doivent également s'avouer vaincues, par exemple = Réussissent SENS Sieg rubra animar Deux plantes, pas davantage, ! ometil 1a | ~ positions : l'Oyat et le Saule; encore le Saule L'Ovat seul rési a te avant que la dune n'ait atteint toute sa hauteur. Ste victorieusement jusqu'au moment où le faîté arrive 148 en ce point. (Phot. 10.) Après cela lui aussi est condamné : n'avons- nous pas remarqué en effet, que la pente tournée vers le vent est privée de toute verdure? C'est d'ailleurs une remarque générale que les plantes surmontent moins bien le déchaussement que l'ensablement : on dirait que les organes qui sont restés enfouis sous terre pendant plusieurs années sont devenus inaptes à vivre de nouveau à la lumière et à la sécheresse. Ainsi, les individus d'Oyat et de Saule qui garnissent la dune viennent d'un niveau bien inférieur. Ceux que nous observons tout en haut ont commencé leur existence longtemps auparavant, lorsqu'une panne s'étendait en ce point, et ils se sont simplement élevés avec la col- line. (Fig. 48; phot. 24.) Du reste on ne trouve jamais de germinations de Saule sur les dunes, mais uniquement dans les pannes; pour ГОуаі, dont les plantules se confondent aisément avec celles d'autres Grami- néés, l'observation est moins concluante. ж ж А partir d'ici, nous allons traverser la grande panne qui s'étale jusqu'à la base du Zwarte Duin, à la limite des dunes et des polders. Elle est merveilleusement belle, cette panne (phot. 12), avec ses hauts Argousiers, ses Sureaux (Sambucus nigra) (phot. 32), ses large buissons de Troène (Ligustrum vulgare) aplatis contre terre; aujourd'hui comme il y a cinquante ans, on peut affirmer qu'elle est digne d'être reproduite par le pinceau d'un Calame. (Voir pp. 82, 83.) Dans la plaine se dressent des alignements de dunes fortement échancrées en forme de cuvettes. (Phot. 12.) On peut ici, mieus encore qu'à Oostduinkerke et à Coxyde (p. 113), suivre toutes les étapes du creusement des cuvettes, puis de leur colonisation par plantes. La figure schématique 54 montre les diverses phases de leur. histoire. Quelque part sur un versant, la surface qui a été mise à nu, er exemple autour d'un terrier de Lapin, est profondément entamée par vent. Le fond de la cuvette ainsi produite est à peu près parallèle à ls 149 pente primitive de la dune et séparée de celle-ci par un talus vertical, haut d'une quarantaine de centimètres. (Fig. 544; phot. 16, au deuxième plan.) L'affouillement se poursuit non en profoudeur, mais en largeur : la fosse reste à peu près circulaire, mais son centre se déplace avec le vent. (Fig. 548.) Puis le profil du bord inférieur se modifie. Peu à peu son abrasion se ralentit; du sable apporté de plus loin s'accumule derrière lui dans la cuvette, jusqu'à ce que le fond soit assez exhaussé pour se rac- corder sans ressaut brusque avec la surface de la dune. (Fig.54c; phot.18, à gauche.) Dorénavant la végétation peut reprendre possession de la fosse, ce qui hâte la fin de l'affouillement, car le dépót devient plus rapide entre les plantes et le feuillage en brisant le vent,affaiblit, puis arréte l'abrasion des bords latéraux et supérieurs. (Fig. 54p; phot. 17.) Lorsque, dix ou vingt ans plus tard, la végétation de la cuvette ne se distingue plus de celle des pentes voisines, on reconnaîtra encore l'ancienne cuvette au talus en forme de croissant qui correspond à son bord supérieur, Un examen attentif des dunes fixées fait voir que leur =" caractéristique est donné par les innombrables crêtes. semi-circu- hit qui parsément leur surface, un peu à la facon de ces ornements ^ par la pression du pouce qui garnissent les poteries domestiques u moyen âge. > waw > végétales assument la fonction de coloniser les la Midátion à * grands fonds humides que nous avons traversés tantôt, "айбы. = u assez loin, puisque les espèces de la dune sont Carex tri sg ep og то dans le sable mouillé; ainsi en est-il de capillare, Eus Z eg awa maritima, Juncus lamprocarpus, Bryum des cuvettes SCH a ^narufolia, etc. Au contraire. sur le sable vierge AOPEN &raines de tout genre vont être а portées du voisinage Immédiat. La flore dese, f Р abords. Le tab] . «aque fosse est donc influencée par celle de ses eau suivant montre que les premiéres plantes qui arrivent les fosses du Terrai i i ho In expérimental de Coxyde et de ses environs Hrandrum, A Nu s nup moa Cmn DEMNM. 7 ts olor sabulosa, Leontodon hirtus, année, qui sont communes et fructifient abondamment chaque sont CUVETTE CUVETTR Ae dg D'UNE ECENTE. |PLUS AGEE.| DIZAINE (Phot. 16.) | (Phot. 18) pesos Phleum arenarium . ; Ж, ХО | Ammophila arenaria . . . . . . . che 32 Corynephorus canescens. . `. . . . | s x x Koeleria cristata arenaria . . . . . = Festuca rubra arenaria . . . . . . Lad x x UNE РОТА t SE de uta € — ПОВЕ COBIGAL => CR у улда x Cerastium tetrandrum. . . . . . ` < x x Hodam ДӨГЕ TCR de daté R es x x Ononis repens maritima . . . . . . — = Anthyllis Vulneraria maritima . x Krodinm dcutanlum . v 2l. vd n Viola tricolor. sabulosa: . . . . . . en X x Galium verum littorale . . . . . . — Jamonée montana, e oos | op X Hypochoeris radicata . =. . . . . . X Leontodon DICT з эе 4 = X Tu Barbula таган -on s олор; = | — indique que la plante n'a pas encore fleuri. X indique que la plante a déjà fleuri. x x Notre dernière étape. Toute la troupe est réunie sur le Zware Duin. Il a fallu la gravir par la face abrupte, battue par les tempêtes mais on est amplement récompensé de sa peine. Ce qui fait le charme et l'intérêt de cette dune, c'est d'abord s. hauteur (plus de 33 mètres) et ensuite qu'elle est posée exactement a" bord du bourrelet de sable. A nos pieds la grande plaine polderienn* (phot. 20) étale toutes les nuances du vert dans ses champs si variés, S& pâturages, ses longues rangées d'arbres têtards. A l'horizon du por se dresse la chaine de collines qui va du Mont Cassel, par le pe Kemmel, jusqu'à Dixmude. Vers le Nord-Est, rien n'arrête le regard ы la platitude s'étend à l'infini. 151 Ц Оп doit se reporter а quelques siècles еп arrière pour bien saisir tout l'intérêt de ce pays étrange, dont aucun point ne dépasse l'altitude de cinq mètres, ni ne descend au-dessous d'un mètre. (Phot. 21). Il y a quinze cents ans, quelques ilots de sable Jalonnaïent, du côté de la mer, une plaine qui s'enfoncait lentement sous les flots et sur laquelle les marées apportaient des sédiments argileux. En méme temps que le lerrain se colmatait, des bancs de sable se formaient entre les ilots; aussi il y a un millier d'années les alluvions purent-ils être endigués et soumis à l'exploitation agricole. Nos polders, avec ceux de la Flandre francaise, de la Zélande et de la Hollande, font partie de la grande plaine submergée qui borde la cóte orientale de la mer du Nord, depuis les collines de l'Artois jusqu'au Jutland. Toute l'extrémité méridionale, de la France au Zuiderzee, possède un ourlet continu de dunes derriére lequel le terrain est mis en culture. Au delà du Zuiderzee le colmatage n'est pas assez avancé et la bordure est restée fragmentaire : iles de la Frise occidentale, de la Frise onentale, de la Frise septentrionale; toutefois le fond vaseux compris entre le chapelet d’ilots et la terre ferme émerge déjà à marée basse. "ian prés de nous les deux petits hameaux du Duinhoekje et du | uinhoek font admirer leurs jolies maisons blanches (phot. 36) sous es arbres déjetés par les tempétes (phot. 39). => Rtg vers les dunes. Rien n'est plus beau, plus émou- us E es pannes oü les tons argentés des Argousiers tranchent sur le Plus vif des herbes: les dunes fixées, avec leur fine toison de feuil- rs; la haute et longue dune blanche qui dans ue ensevelit les creux verdoyants; les gros amas EC ` Par nos ancêtres demi-sauvages; la mer qui montonne Jusqu'à l'horizon; et, par-dessus le @ш, Ta grand ciel de s qu nous verse sa lumière douce. ML. me e endroit privilégié ne va pas être wee aux duinkerke » uu l'ont été récemment les dunes de Coxyde et d Oost- Pas que * cede lent ger encore plus belles que celles-ci. N est-ce ei e Bee ` e devoir de réserver pour toujours les deux kilo- EN Mh que Z => e fatur port de La Panne et la frontiére francaise, l'avenir aient ч res, les poètes, les historiens et les naturalistes de moins, sur nos soixante-cinq kilomètres de littoral, un Coin qui qu leur rappelle ce qu'étaient nos admirables dunes? 15 : 52 FLORE DU LITTORAL ВЕШВ SÉ WESTENDE ET LA FRONTIÈRE FRANÇAISE. T H th} DUNES LITTORALE ALLUVIONS z MARINES. е HAE 4. >. Œ SA ONN ga Pannes Mares E { LONNEUX. . _— |. U — * 4 A Š е È ; —L AES 18158 2S3. О E F" e: RSS 3 [221.1 3 á [MIST 5151318132 E ë £ | Observatio 2 já8s| 24 | 3 | É: ERIT 1 2 1 5 ара р ү рыш үа ó | È 7 » ° E PE ж à јо | © E asla] s | а = 2 = | É 5 MESI |6 3 - e Lm а Ф J Б IT | X PTÉRIDOPHYTES. i FILICÉES. E Aspidium spinulosum SU; v S v. : Polypodium vulgare Sw. . * E . D D R * ү, . i RR (1) (x ) Bords des WR Ophioglosum vulgatum L. e e AR RR plantés d'Aunes. ÉQUISÉTÉES. deren gr а f Te goo 4 . a C с Е. palustre ë . AR AR C C AC ó E. emt Ehr h. (E. aaen L ) . : : AU. {у =, c Ü E. variegatum Schleich. . . - š R Е > C E PHANÉROGAMES ANGIOSPERMES. É ^ i MONOCOTYLÉDONEES. . PANDANALES. Sparganiacées. Sparganium ramosum Huds. T ` 4 i V d HÉLOBIALES. 1 Potamogétonacées. I Potamogeton natans F. . . : . 7 P ; P. alpinus Balb . P AC Í. . OD P. perfoliatus L H H E » ж Š P. lucens L.. . EL, AC P. crispus L. . Cu SW | x " 34 7 АС P. pusillus L. D D т LI . ` . ^ ч ; E. E * ° s 6 P. pectinatus L.. . E 3 ES É . у UE YE R P. densus L.. y Er e 74 E iL ike ° . C e maritima L. UE ses 6 ` R . C : EE L. S r j | : xcd (2)Eaux saumátres. Joncaginacées. A. Triglochin palustris L. RR E ik d T maritima .. D D D . . . . | š C AR AR l 154 FLORE DU LITTORAL BELGE EMMNESTENDE ET LA FRONTIÈRE FRANÇAISE 155 3 DUNES LITTORALES. ALLUVIONS POLDERS POLDERS MARINES. ARGILEUX. SABLONNEUX. Pannes Mares | H à > с [Fossés et canaux. Páturages Š š š : $ á lá d i : Ê g | Ë 22 Sg á 7 š Observations. s ER: o © 2 22231 € š = zr E ER KE 5 = 5 di 5 Ë а Tas i GEL Bi]; 13 š | 32 [828/38] % | s la 1|813135 3 = ° ° 9| 5 |” S => | 2 m n = © 2 kend 2 = ° = Alismacées. Alisma Plantago L. . ; Е š «+ | AM ч A G Echinodorus RE Engelm. à SC R е Sagittaria sagittifolia L. . . . У i ; . . EIC : š cd. AP Butomacées. Butomus umbellatus L. . . . . . .||- š . ° TEM . ; Sf A6 Hydrocharitacées. ! Elodea canadensis Rich. . . E ае : A i . ` 54 >G Hydrocharis Morsus-Ranae L, SEN à E k š ч C GLUMIFLORALES. Graminacées. : Panicum Crus-calli L. . à x : р М М ç ` et 5 57 E AC P. lineare Krock . . . Pu ue RC De o» ° re c s S AR Setaria viridis P. Beauv. , EE . š و . s : B ` G halaris arundinacea L. . . . ON es ` < ES «з? - . C Anthoxanthum odoratum L. =. . . . à AC ER : х АС cS c C Phleum pratense L. . ae ; R = ы UE "> M C i SE AR P. arenarium L. . = oa deus а e AC . š 3 s š . 4 E Gë C Alopecurus pratensis L. sx d i cH ек . . £d x AS H € А geniculatus bu are + Бо H ` NE > à EST Nr E T SO) (1) Eaux saumátres. Agrostis alba L. NL. dise з с > eus Se с с с | A. vulgaris With. š ` e Ds x . C AC SE : е . C ‘ с с Calamagrostis Epigeios Roth. mo RS D C e s Ammophila arenaria Link. £x : e С АС AR = с : с Apera Spica-venti P. Beauv. . . . .| . . Ss (or ee : era ‹ LPE т Se Holcus lanatus L. . . . . i E ea " C rS E ; RE. C Aira caryophyllea L. . . . . . . mu ur w S RET 2 p I € b C A. praecox L. . . is ; ue A RC MEL, Ska : : Corynephorus canescens P. Boiss: SUN MURS ; SN E d : ү vs ` c Trisetum flavescens P. Beauv. . . Se rte (s . х M. : C Arrhenatherum elatius M. et K. . Кы + . R ; ; ; : C à ; SR C c C C С Phragmites communis Trin. =. . . . re R . * : : . G G Triodia decumbens P. Beauv. A ; ë T AC AC ` . ETI TI " " Molinia coerulea Moench. . AR / Koeleria cristata Pers. . . . . д АС é es ; : Se = MD Сес» C 156 FLORE DU LITTORAL BELGE ENTE WESTENDE ET LA FRONTIERE FRANCAISE. e 157 DUNES LITTORALES. ALLUVIONS MARINES. POLDERS ARGILEUX. (SABLONNEUX. POLDERS Plage. Dunes mobiles. = š Pannes sèches humides perman perman. avec bestiaux. d'hiver Dunes fixées. Bosquets. Cultures SIlkke Schorre. Limite supérieure Digues et chemins. Fossés et canaux. Bords. Eau. Dunes. Pâturages Observations. secs, humides. Cultures. Briza media L. <= ER Dactylis glomerata L.. . ynosurus cristatus L. Ро айин h. 4s P. MASE . S ou P. pratensis L. . ; : Glyceria fluitans R. Br. . . G. aquatica Wahlenb. . Atropis distans Griseb. A. maritima Griseb Festuca unilateralis Coss. et Germ. F ovina E. = > 4 ос F.elador L. < .-. . . F. arundinacea Schreb. . F rabra Б. x > s À Bromus sterilis L, . Nardus stricta L. . . . Lolium perenne L.. . . . Lepturus filiformis Trin.. . Agropyrum repens P. Beauv. А. junceum P. Beauv. . . A. acutum Roem. et Sch. . A. pungens Roem. et Sch. . Hordeum secalinum Schreb. H. morina Би. ..- e Cypéracées. Scirpus lacustris L. var. Tabernaemon- tani C de n Б wa Db. O lx Б, ЗШЛИ E; => .... S. compressus L. . Cladium Mariscus L.. . Eleocharis palustris R. Br. Schoenus nigricans L. . Carex vulpina L. . . . . LI LI AC AC RR AC TROU RR AC AC AC e AC AC AC AC AC (1) Eaux saumâtres, ў WESTENDE ЕТ LA FRONTIÈRE FRANÇAISE. 159 FLORE DU LITTORAL BELGE ENTE š š EE ALLUVIONS POLDERS POLDERS dH DUNES LITTORALES. MARINES. ABGILEUX. nb AER Pannes Mares £ 2 x Fossás et canaux. Pâturages à ee tele ee REM e | а —— PROPR SU ш VUA 5 2 b ; e 58.135 | 2 Ф H 125 |а P s $ |Observations. š [28 | z | š Lé Te A lä EES ERC EECHER ОИЕ š | š S [аз| 2.12 | ШИКЛЕ a SSSI T2 2| |B S = £ Б d S ern s [68] d | < | E о ы ККЕ 2 z а Lë St E T = Carex muricata L, . EY š ` C t leporina Ku uu S liae š Ns inae IG D SR Se Ee n C. arenaria L. V s AC C C AR AR | € AR c c lu С. acnta L; . :. VV NI, E. C AC AC AC C. trinervis Desgl. . bo. p E И AG DEO e, s hr AL A0 C. Goodenowil J. Gay . ;.. : . . AC AC : e . : AC с C. flava L. var. Oederi Ehrh AC AC | C. distans L. . Lit ds s AC C. Pseudo-Gyperus L y bus sa E ; : CH AR | AR C. hirt ENEE аот AR AR C. weie Roth. Qu T н ` C SPATHIFLORALES. Lemnacées Spirodela polyrhiza Schleid. . . . . à G Lemna trisulca L. . . POR CR КУКУ . cc L. minor ç 7 EL . сс L. gibba L. i i e P à DS АЁ Wolffia ага Wim. ko yey sy а . ! ‹ R LILIFLORALES. | Joncacées. i Ju&cus Бобові Li... AC - ` zs c x s ó ; ? 1. compressus Jaeg. . . . c7: 5 84 3 A ER d : R (4)|| (t) Bords des £ Gerardi Loisel. * . D D ` б D . x : à | w a chemins. J: effusus L... . . а i je J. Leersii Marsson (J. conglomeratus 4 ) E f J. glaucus Ehrh. er A SE Ў : iue с с J. maritimus Lam.. . . . v RR J. acutiflorus Ehrh. . fe . «rs P o í Ў s SE ác J.obtwsilorus Ehrh. . < . . , AC eu c dr : т ` J.lamprocarpus Ehrh. . . . . . . c 3" А lt : х e Š Š Luzula campestris H. . ; . с . ee i DOE ° с Liliacées. : < ; Ornithogalum umbellatum L. . . . . . f : CR ac Allium vi vineale P + E . . - А М S 22 AR AR Š 3 AR Asparagus officinalis | РИ А" . GE 160 FLORE DU LITTORAL BELGE ENTRE WESTENDE ET LA FRONTIÈRE FRANÇAISE. 161 DUNES LITTORÁCNÉ ALLUVIONS POLDERS POLDERS E ` MARINES. ARGILEUX. SABLONNEUX. Pannes Mares z : „ [Fossés et canaux. Páturages L ` ч ` @ = $ 276 ; ^ M 3 S Ч 2 DEIENEI- | гу. d ; ° о 5 Е Š 5 3 Hl 229 Els È E È [321 ея š S 3 |Observations. E 5 5 S r E CPE $ = Е m ° ЕБ || S° d v e Ф = S À © S = g 3221 š 5 z = = = = || Ze = = E © © = A1 + |E | 8-15 АШ МЕК j= la [48/89] s lš á | š | 8| 5 ë |E | 2 7421 В 31 |а ZEE T Iridacées. E Iris Pseudo-Acorus L.. . ^ s AES R : ë à MICROSPERMALES, Orchidacées. . I OrchisMorlo E —. . . . т АВ Le O. maculata Б. .—. .—. : Él $ R . АС О. latifolia L. . AR E AR Anacamptis Syma Rich. RR Herminium Monorchis R. Br. I AC / Epipactis palustris Crantz. . UA QE AC E. latifolia Ail. . . . * m AC AC . AC | AC Listera ovata R. Br. . . . Ў AR кг 3 Liparis Loeselii L. C. Rich. . ; RR DICOTYLÉDONÉES. SALICALES. | T Salicacées. Salix repens L; o . .U. 4 AC cc GC : C C C URTICALES. | Moracées. Humulus Lupulus L. . . . . ; v PS рт : t AC Urticacées. Urtica dioica L.. . . ч ор. , | S Ое E E . . Lie C SANTALALES. Santalacées. R Thesium humifusum D. C. . AR POLYGONALES. ОЕ Rumex crispus ; : : uu A os x uu Ж. В. ere HE Bude. e . . „ке b #77 y AC |. x «F AL 1 B 162 t FLORE DU LITTORAL BELGE ENTRE *EsTENDE ET LA A ` | FRONTIÈRE FRANÇAISE. 163 | DUNES LITTORALES. ALLUVIONS POLDERS POLDERS (ARINES. ARGILEUX . SABLONNEUX. Pannes Mares bu š : — [Fossés et canaux. Pâturages ° Š Š : H . i S š Š d ° 2 Ë w. =» di Ob : te, == di = e а M É AE N $e а [ес Фа : Ê á E servations. Á 1259] $ | 84 а тет DE DPI = F Eer ТАЎЫ ра 5183 T 5131] 8 * уор т 8 LE ЕЕ ИТЕ Е Г BERETA зт үз T 5 ° S 8.1 = s | 3 | © 2 = © S = Ф а E T EI - am b: a ñ T & p z - | д | Rumex conglomeratus Murr. i. AC С R. limosus Thuill.. . |. x 35 R Acetosella L. R E R. Acetosa L. ` | ES T > = e Polygonum aviculare L à | C а Š š P. Hydropiper L. ee ,. à ASE EE C Р. amphibium LZ. 7 с с D. ; Mug Ms P. Persicaria L.. . .. - AC |. Ке C x qm P. lapathifolium L. . S БЕ, š SE : c P. Convolvulus L. | ac c |. š G CENTROSPERMALES. | Š z hénopodiacées. Beta maritima L. . : А SÉ SI E š à S Chenopodium polyspermum | LE ; ï Ë < . E с С. album L. i Dx dm É с z A C C. urbicum f bM CET a а à : - R C C. rubrum Z. . зак аса à AC < Atriplex littoralis Ë ENS : 3 - i m AC | AC A hastata D. с, e А e TX m ` à à Ас patate E. L3. QA i : ‚сер . | EG à Š Š A. laciniata L. : à š RR : + SE a : is A. portulacoides E A | 2 оо di Salicornia herbacea L. х š AAS у es . A c é Suaeda maritima L. . . . À x ў VE Ve 5 2 | AR ë Salsola Kali L. . à C e SE EE SE E кА | > = Caryophyliacées. i 1 Silene conica L. . . i : š S nutans L. . . . AC š . 1 АВ Lychnis Flos-Cuculi L. SE ei s : : | p E. š Melandryum album Garcke . > . а < DEE г | im SES t| 3 . | AR Saponaria officinalis L. . . Š A £ 2 JA l с C Stellaria media L. . . . . : . ; e p Vi е SE < : AR Cerastium arvense L. . . š ёз i-es : . de с С. caespitosum Gilib. . . З s с UD А e К, ° с C. glomeratum Thuill. . : (ES e ac E. > * || AC C с с С. polum CUN O. € ; ERS : лр ЖҮЗ с АС FLORE DU LITTORAL BELGE ao. ET LA FRONTIERE FRANCAISE. 164 165 DUNES LITTORALES. ALLUVIONS POLDERS POLDERS | MARINES ARGILEUX. SABLONNEUX. Pannes Mares š ; | T „ [Fossés et canam. Páturages < ЕСУ: à z £ ; RE ERE . ê š E á g i lé SES = | š ЖЕЕ $3 : E | „ | Š | Observations. S 5 2 $ = = S92| °| e EIS M à SE || & œ = ; Ф = & [А5 | 5 = Е |2831 S сс | 155 [25| 2 | S | E] s | š 18 81S E s (ИА КЕК о = [а Шера 51 ë |a | š 13 TS Ф 5 & TA ЧЕ а 2 sm = | HB I | KE Cerastium tetrandrum Curt. Se ; c Sagina nodosa Fenzl. . C C р : R S. maritima D. Don. . . . . . . A AR S. procumbens L. ` , AR A vs š б Arenaria serpyllifolia L. А ; C : Y AC ó i ið A. peploides Crantz. . À AR D Spergula arvensis L. . š : A си € A4 46 Spergularia salina Presi ` |j * SC S medix eent =. < à Č Scleranthus annuus L. .. . . . à А : x ë S. peras b. а 2. е A 7 R Ë RANALES. Cêratophyllacées. Ceratophyllum demersum L. . . š : с Renonculacées. Ranunculus foeniculaceus Gilib. (R. diva- t ricatus Schrank.) єз E : "ot A k ; AR R E. R. aquatilis L. . . ee S A ; i Ë R. Baudotii Godr. . , . SC : у B . pe AC R. trichophyllus Chaiz. . . . To 3 > j à B, senat Ei . i1 s x . TE> EE ‘ c C A hammdaL . .. Ly e C c ` i. véi e XT T ik RAM ES Y узу, . - SE AR T TEE. Ric C c T: AR | i E | M pepo Roi ou. у з x 2 s C AC 2 c ° ë c : Š С Le TT .. . . А C š ° : š i óc on R.sardous Crantz. . . . . А à R ez Thalictrum flavum L., . . . Lx ; : : : : ` TI Ti Тю, , 8 i ie nU e 4 Ud 4 A e | RHÉADALES, Ф Papavéracées. Ў Chelidonium majus L. =. . Pe E үс ' DEDE. ^к. To Papaver Rhoeas L:. . . . . . H. : s. . DE S . F.M TSA LT š ; B- -i - ; 8 Fumaria officinalis L.. . . . . . . ||. g ^ ê ` e 166 FLORE DU LITTORAL BELGE EN" WESTENDE ET LA FRONTIÈRE FRANCAISE. DUNES LITTORALES. g ALLUVIONS MARINES. POLDERS ARGILEUX. POLDERS SABLONNEUX. Plage. Dunes mobiles. Pannes | | { I sëches humides. perman perman avec bestiaux. d'hiver. Dunes fixées. Bosquets. Cultures, Slikke. Schorre. Limite supérieure. Digues et chemins. Fossés et canaux. Eau. Bords. Dunes. Páturages humides. Cultures. Observations. Cruciféracées. Teesdalia nudicaulis. \ Lepidium campestre А. Br. L. Draba L. Coronopus rii bias Gilib. Cochlearia danica L. Sisymbrium officinale ed S. Sophia L. ; Cakile maritins L. e Sinapis arvensis Ж š Diplotaxis tenuifolia D. с. Brassica nigra Koch. . Raphanus Raphanistrum L. . Nasturtium officinale R. Br. . Roripa palustris Bess.. . . Cardamine pratensis L. . . Capsella Bursa-Pastoris L. Draba verna L. . . A Arabis hirsuta Bar. > Erysimum cheiranthoides + Résédacées. Reseda lutea L.. . . - >- ROSALES. Crassulacées . Sedum aere L. . . . .. Saxifragacées. Saxifraga tridactylites L. . Parnassia palustris L. . Rosacées. Rubus fruticosus L. . . TT Te D. < . : … Potentiila Anserina L. . . ` . S ` + ` . — MM E UA CC ee SE : AC ER. © AR AC AC AC AR AM 1 € AR 1 168 FLORE DU LITTORAL BELGE ENTRE WESTENDE ET LA FRONTIÈRE FRANÇAISE. 169 DUNES LITTORALES. ALLUVIONS POLDERS POLDERS MARINES. ARGILEUX. SABLONNEUX. Pannes Mares z ; 5 „ (Fossés et canaux. Påturages с [ая p a . AMOR | 8 | s | $ leiles © . | ê |Observations. е бау s | {а 18,813 КЕ 3155158218] à | Е з | à & 1521 3 |3 | 8 аз à R Ер alas] š |a lš š]: 8 š E 5 с 8 B E à | D Ф 5 el Š es z = © Potentilla reptans L. . ` C . | s AC C AC P. sylvestris Neck. i | C C P. argentea L. . : s | 2 i : R Geum urbanum L.. š . j s AR | AR Agrimonia Eupatoria L. . . . . . . . Ta y EM AC Rosa алтаа Dre dre E i AC : . ә C R. canina L. . ^ : . . ^ amo C R. rubiginosa L — e ` ` 2 y SC GE EA e е wr A AC E Bh... Vd. «а ре : um Papilionacées. Cytisus "e... БИШ. ус, А . а : : es De À C Ononis spinosa Wer p ; el. @ AC | ac O.repens b.. . . A . C E о зк = E асна Lupulina L с сер | ° AC : C ; F ë M. arabica All. . ` Fux a . | Ч AR M. een Link. SR a m ` . . . E KÉ RR M. falcata L. .. . + - . Al. RR Melilotus albus Desr. . . . nee . 4 i AR M. altissimus Thuill. . . . x eros d AR Trifolium campestre Schreb. (T. procum- EP bens L.) =. . < 5 X Í . АС АС и Бн d . FE AC AC T. minus Relhan. . . . doe : AR AR V E purse ER. б . scabru 4 Ser e SE R . в R : T. repens L. ; $33 C G : C c C а А e s AC ác | ar T. arvense L f AS ? EO NUT EUN Т. pratense L. < . . ©з, š AC E = = : = = T. subterraneum L i j. e U € [| ac RR (1) i) À pout. Ar Anthyllis Vulneraria L. . . . ed E < 07 ta eg. n Lotus етедо L... <. : : . . C с | Fa L. uliginosus Schkuhr. =. . à : . | ; B = Ornithopus perpusillus L. : ; SCH iq + . М e SEN 7 е Vicia angustifolia Roth, . 5. ; . б: 2] CE. Ў Е cA V. lathyroides L. = г 4 1. T. , л ы E V. Cracea L.. . . ; cd . с 1 AC ps e Lathyrus pratensis L , ui «нра e E | N 170 FLORE DU LITTORAL BELGE ENTRE I WESTENDE ET LA FRONTIERE FRANCAISE. 171 DUNES LITTORALES. ALLUVIONS MARINES. POLDERS ARGILEUX. POLDERS SABLONNEUX. Plage. Dunes mobiles. Pannes sèches. humides, perman perman. avec bestiaux. Mares d'hiver. Dunes fixées, Bosquets Cultures. Slikke Schorre, Limite Digues et chemins. supérieure. Fossés et canaux. Eau. Bords. Pàturages Dunes. secs humides. Cultures, Observations. GÉRANIALES. Géraniacées. Geranium molle L. . G. pusillum L. à Erodium Sage, Ё "Hérit. А Linacées. Linum catharticum L. . . . Radiola linoides Roth. . . Polygalacées. Polygala serpyllacea Weib. . P. vulgaris L. EW Euphorbiacées. Mercurialis annua L. HEN d r. reme È E. Para Я Е. mes de PUE RTS E GM E Vota Callitrichacées. Callitriche verna L. . . . . C. stagnalis Scop. . . > . . MALVALES. Malvacées. Malva sylvestris L. . . . . M.rotondifoba L. . . . . . PARIÉTALES. Hypéricacées. Hypericum tetrapterum Fries. . H. perforatum L. . . . . . AC AC 7 ` аа 2 ` Sa 2 AG AC(1) (1) Fossés entre les champs. 442 FLORE DU LITTORAL BELGE ENTRE WESTENDE ET LA FRONTIÈRE FRANCAISE. — =] © DUNES LITTORALES. ALLUVIONS MARINE POLDERS ` ARGILEUX. POLDERS SABLONNEUX. Plage. Dunes mobiles. Pannes sèches. humides. Mares perman. perman. avec bestiaux. d'hiver. Dunes fixées. Bosquets. Cultures. Sllkke. Schorre. Limite supérieure, Digues et chemins. Fossés et canaux. Bords. au. Dunes. Páturages secs humides. Cultures. Observations. Cistacées. Helianthemum Chamaecistus Mill. Violacées. Viola odorata L; . . . . VN i 1 E ус VEM IA. Ss V 6610 E. 5 SAPINDALES. Eléagnacées. Hippophaés rhamnoides. L.. MYRTIFLORALES. Lythracées. Lythrum Salicaria L.. . . Onagracées. Epilobium hirsutum L. . . parviflorum Schreb. . . Halorrhagidacées. Myriophyllum verticillatum L. Hippuris vulgaris L. < OMBELLIFLORALES. Ombellacées. Hydrocotyle vulgaris L. m maritimum L. Eryngium : Chaerophyllum temulum L. . Anthriscus riis dm Hoffm. A. vulgaris P Torilis dle Bornh. T. nodosa Gaertn. . ; Bupleurum tenuissimum L. Apium graveolens L. . D D RR AR AC CC © АС АС (1) AC AR AC AC (r) Eaux saumàtres | 174 FLORE DU LITTORAL BELGE ENTRE WESTENDE ET LA FRONTIÈRE FRANÇAISE. FD ОИ D nuu i E =Z | «Afcovions | POLDERS | POLDERS | DUNES LITTORALES. “ә MARINES. ARGILEUX. SABLONNEUX. Pannes Mares š Ў „ |Fossés el canaux. Pâturages EOD ^? DES A EP tata GE + т D > Ф = ` a Pags ° | о5 | az 4 2 || Observations. d EK Ф Ф = goZ © КЕР» 26 E ERI ws]. 3 = d - Б = as E z а ER е Р 215 s = о ISIS Z E A 3 = ^ a His | а Е 1542170 ARS © ЕБ 3 | 8 17741481 8106 дра repens Raho =; s. Hd кус у; RR RR A uorum от ОНИ р Sd b: TT Ro sh ТАО TVE D Шү i AC решении segetum Koch. . > = EE, PB. |. 71] 1-7 CDR ы š R R Pimpinella Saxifraga L. . t a : EC. gom erecta: HudE . V ox e КЕ B: EE esa AR А EE og ТИ ТАЕ СРО .].. C Grant ulna E... УБЕ дл шше со шты кы ИО Bee ep EE d l.l... sl. C н (Е. Lachenalii С. С. Gmel. $ p . : . E S š . . . . VS E ` RR d^ e EN R (1) [K1) Eaux saumâtres. Œ. aquatica Poir. (Œ. Phellandrium Lini) lu IL. X .a open IIR S C Æthusa Cynapium "CUN ыз 44 61m Ne E š; C Angelica sylvestris E е SE I-A o ciu ы кузе русу a Se, ^d AC Pastinaca sativa L. Came уси EX, 2-1 PRLR бы Re SENE a TE TE EN ow C AC Heracleum Sphondylium 2 L. RA SP рш xu з E 4A ат. AC DaucusCarota L. . . s EE е E C G ÉRICALES. Pyrolacées. | Pyrola rotundo rs eo er s pv АС 4 Monotropa Hypopitys CLV ер отри RR Ericacées. Calluna vulgaris Sub. уз су od bo bcd e : i : C C с PRIMULALES, Primulacées. Primula officinalis Jacq. S SE EE SE uen AC 7 с АС Samolus Valerandi L. . ESA he CES Re. AR AC AR Lysimachia Nummularia L NE ` Se E cu o C "d SPI р $ C с L. vulgaris L. `. . Ee nec E+ LIBE G c MENGE Ol — 1). D CIS ЕИ r >>” > QS JD Iud кы с VT ЖОЛА о еер gp e opt tT к rp 7 SE рле УУ SE Le sh C с А. tenella do. Li ` D . D ^ . ` ` =. ° zi ^ E - R AR Plombaginacées. TE À WEN. . о. L. PR TO кугу er s ; tM GL ү У C Suae Limantom E. ` < << Qu de id УЛ а Ж уз е Tr É оз, i 1 176 FLORE DU LITTORAL BELGE | WESTENDE ET LA FRONTIÈRE FRANÇAISE. 144 | DUNES LITTORALES. , ALLUVIONS POLDERS POLDERS MARINES. ARGILEUX. SABLONNEUX. Pannes Mares Я ` с [Fossés et canaux. Pâturages سے ш ы © EN "m + Ф [| Bi > $ SS „Б < 047 8 E ГЕ FE: š „ | $ | Observations. èf z = L 2 = 5.8 | B d = B ЕРЕ EE Л ; á z ]88]| 3 | 3 | š kS л Ее ЕЕ |s | 2181218 | AS TG O Fo |” |a Барсада ЕБ [о x а à |а 21 > a 2 = | 8 £ CONTORTALES. ' Oléacées. Ligustrum valgare E... V. lvl os Ó Sd ча Poo AR Cobb. vL AR | AR x 4 Gentianacées. i P Erythraea Centaurium Pers. C C - . ; : AC E. pulchella Hornem ИИ ЕСИ ЗО lo AR E. linariifolia Pers. (E. littoralis Аша). c. о ES AC Chlora perfoliata L. . ppt. ТЕЕ Кы R Gentiana Amarella L.. . . . WE Lou NIU Ux ME AR TUBIFLORALES. Convolvulacées. mm. c Mus G Convolvulus arvensis L... . . . . . 6o. p Eu ubi: duo: LL 4 wu EH Le DE See EE DE C Calystegia septum R. Br. < =. ху, кк ур Vi ete "BO E 1 J EF .li С. Solana e Bé. CG OTIS Pur R Boraginacées. . AC AC Cynoglossum officinale L: < . . . . |. .|-: - AR De Rein ;1 R R Anchusa officinalis L. . у За uH SSC я CUN FE SI SS ue £ Symphytum ошен L. . RA il. RL A ope o — BESSER e CIV ы m... lag Lycopsisarvensis J. 2. vc 4 v WI. л з b DL I. GE cn SUC. PADO у ee : AC Medis puestas Eam. o: 1. у el^ кел: e e c |]. УК. эи лє {лн M. lingulata Lehm : ` A d AC ds M. intermedia Link с vU eu t AC . E eI. À ` А F с ака О [28 s GT O TEIL IST I I |. ; c M. versicolor Sm. In r re бз ç S EN e a: S Y TI 5 thospermum ullisinale L PE NIG cium Dodo R duds Eu Fb Ee dM L. . < у, ОИ у "1^ сук Verbénacées. Verbena oliin L. |. Lu VL lc lorc boul pe к | 1 SE Ge T OPE; " 4 12 | FLORE DU LITTORAL BELGE EL WESTENDE ET LA FRONTIÈRE FRANÇAISE. 119 DUNES LITTORALES. ALLUVIONS MARINES. POLDERS ARGILEUX. POLDERS SABLONNEUX. Plage. Dunes mobiles. Pannes Mares sèches humides perman. perman avec bestiaux. d'hiver. Dunes fixées. Bosquets. Cultures. Slikke Schorre Limite supérieure Digues et chemins. Bords. Fossés et canaux. Dunes. secs humides. Pàturages Cultures. Observations. Labiacées. Ajuga reptans L. Glecoma hederacea L. Brunella vulgaris L. . Galeopsis Tetrahit L.. L. amplexicaule L.. Ballota nigra. < @ oS Stachys palustris . . . Thymus Serpyllum L. . Lycopus europaeus L. Mentha arvensis L. M. aquatica L. . . Solanacées. Solanum Dulcamara L. S.nlgram L. . j Scrophulariacées. Linaria vulgaris Mill. . Serophularia aquatica L. Veronica agrestis L. V. persica Por.. . .—. V. hederaefolia L. . . V BE RE | ES [71 E š = R. major Erh. <. . . . = AC EB. AC "АС АС АС АС AR AC m AR AC AC © AG | e 181 130 FLORE DU LITTORAL BELGE ENT WESTENDE ET LA FRONTIÈRE FRANÇAISE. DUNES LITTORALES. ALLUVIONS POLDERS Dp POLDERS MARINES. ARGILEUX. SABLONNEUX. : ms nent | š У ,, |Fossés et canaux. Páturages — D Ë ë - чә Ф А = 1921581 2 ра | REE РЕ ass] „+ |$ TEC Ul ME E22 каар е | 5 PE TES B ККК аре уду улыт T sls ls 18 FE = | 8 T з уы ТЕТЕ ТЕ ls 16 | д Orobanchacées. Orobanche caryophyllacea Sm. R AR Phelipaea purpurea Jacq. ; RR PLANTAGINALES. Plantaginacées. Plantago major L.. . . . AR AC | c $ P mariaa Oe рх : ; . ° Š x x C P. Veronopue Ze =>. . . ? АС с TE Š is P. lanceolata L. : AC C . C 2 > Littorella uniflora Жее: à ; R C C C с RUBIALES. Rubiacées. š Asperula Cynanchica L. . . ; AC = | Galium е Lis ai AC Sr C | G. verum L.. . i AC с ‹ | G. saxatile k. MET qe y R a C C G. palustre L. ^ ; : C G. uliginosum Li . . . . | ow des . ў š C epos G. Aparine £ . D LI D H C . R | Caprifoliacées. | Sambucus nigra L. . . . à AR è AR Valérianacées. Valerianella olitoria Poll. . SE Y | \ ‘FR | PT. eT AC Dipsacacées. | { Dipsacus sylvestris Mill. — . e ; . Ç | Knautia arvensis Coult. . . Bo cq Ges | y AR | AR Succisa pratensis Moench. à AR AC | | : SC | R Mako шз i | AC ә 182 FLORE DU LITTORAL BELGE ENTRE. WESTENDE ET LA FRONTIÈRE FRANÇAISE. 183 DUNES LITTORALES. ALLUVIONS POLDERS POLDERS | er ` MARINES. ARGILEUX. SABLONNEUX. | сти 5 T { š š 5 „ |Fossés et canaux. Pâturages : n ® à 3 n g g |—— vit T Ер А S 5 | зә $ 5 là ea EDI LI? N Ë Ted as © $ |Observations. взара li F-43444 LENS |E [38/38] . š i15 £ IETI-S = g |98| š Roi ТЕРА EC Re EC | ç; лая [а 1217 وا E S |552 É Mo = уа naj š | a TÉ [318 |B 5 Si e a z ñ D = [es Ф = о a { | CAMPANULALES. | ` Campanulacées. | Jasione montana L. AC SFe G E E d [b Cucurbitacées. id Bryonia dioica Jaeg. . . . . . e Et AR | Compositacées. | Eupatorium cannabinum L.. . . ; : | x AR à + Bellis perennis L. . . . . . . C c ; 4! С Aster Tripolium L. . . . š 1 E A E Ge D г 1 À С : R S R (1) | Erigeron acre L. . . . . ` : AR | . E : >a ра eig Е. canadense Г. . . . : e RS C » Inula Conyza Dc. . : RR | А (p C Filago minima Fries. . . iude. : 2 pros : Gnaphalium luteo-album L- ` e А i ; . AC À - АС G. sylvaticum hi = : ; ` : E = се уе 9 ; у н ° š o F: AC AC Pulicaria dysenterica Gaernt. s R AC à = xx S ; c Bidens = Ec = s > : Ê : B. cernua Z. AD QU cs | Р ls . ; R Achillea Millefolium i UY. : AC г H z ; = . Ç -| RR Anthemis arvensis L.. . za H D Ë с - Matricaria Chamomilla L. : - | C ; x ? AR M. inodora i ; ©, | : . - . € (1) [АС | x Chrysánthemum восей L. : AC IR (1) (0 аана : C. vulgare Bernh. En з La g ep : * ; Artemisia maritim . : : : i d “ла MM û HOMO. e . E M ; ` MR Tussilago Farfara L. . . . ; . - . ? "e Z à T : e ` AC Senecié vulgaris Z. . . <... : d. : 2 d S. sylvaticus L... à < . . ; a А c | ó k ` «E, EM 3 . T. C B МАМЕД s. S. ls. SE C AC E ` aa ; ; ax | il R (1) 3) Endroits boisés. S. erucaefolius L. : : . р : à а. i C CI pU Onopordon деко, FS CC s | | 184 FLORE DU LITTORAL BELGE Я WESTENDE ET LA FRONTIÈRE FRANÇAISE. 185 DUNES LITTORALES. ? ALLUVIONS POLDERS OLDERS E MARINES ARGILEUX. SABLONNEUX. ; : Mares | ; Pannes 9 а i : 5 á Fossés et canaux. Pâturages . I SE SE © w © š = ` n À de x | = < E z SME TT Ol : S о 2 S : à. 1d tlg с | © Eg Ë 125 | 37 © 3 | Observations. E дш T 2 3 goð 9 = S eer 2 = . o u = 3 E B E £ |22| 2 сү 8 А а [88 | %8 | 2 3 = à 3 3 & HS = à = |BR£S| zs | © Bic ° I3&lae| E S Z Š Е а = pi] = © © 3 8 = z [eel [e un ES 5: ° RA — ° g = Ф = А ® AL  E а = > E = o а Ф Е Carlina vulgaris Z. à . ne : Arctium majus Bernh. . : = AR AC : TP À Cirsium lanceolatum Hill. . . AR dE i in: а ik С. acaule Web. . : . . < AR à š . : E Doi aa С. arvense Scop. . . . - : i. x 5 > . C l. ` X ac C. palustre Scop. . . . . + = К 7 Ze fox : sl BÊ Centaurea Jacea L. =. . . se = m La ° : : AC C c Lapsana communis L. . . + Sup E ; с SE š е ОЛ А Hypochoeris radicata L. . . 4 uus eT Eg ° «Rh : . E C с Н. glabra L.. . . v Z E è С ЗА Ê š ge Arnoseris minima Dmrt Tm = мысы MEA TE c š ` (s ee е Ай Leontodon autumnalis L. . de = ° i ï ed 1 с s . à АС |. с C e L. (Thrincia) hirtus L. . . Wo > duci С d VIS ⁄ d i ‘+: : " C Pieris hieracioides L. . . . e f š г R P. echioides L. . yas Reps K AC SE: R AR cre Tragopogon pratensis L. : . Si : AC AC T. porrifolius L. . e ee . РЭ Мя R Taraxacum officinale Weber. 3 $ E z DES ж à c ü 1- „Более б Sonchus oleraceus L.. . . . . dc. e : = XS og с, ` ps . = C . C S. asper Hill. ». . . - : «i EE : EC { Сз : - ; с "i "at mp E pa S. arvensis L. . - . : š à ep. X ct AC Crepis virens Z. . . - : x SE . C : F AC |. C C |. с Hieracium Pilosella L. . E x ER € Ï an 3 I. C C Н. umbellatum L.. . . : = ае Е Diss + AC T. C | 13 ч UNE ET LN AS Kg SE seo cut Ap AA de CC Kë EEN P Ga TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION 1, Pre £ 2 la rale 2 A Société С Se par Lours P Les environs à d'Ostende . D'Ostende à Nieuport Les environs de Nieuport . L'assemblée générale à Nieuport . De Nieuport à Coxyde et Furnes . Les environs de La Panne . decir recueillis pendant h l'her- borisa ° xw N У du 23 au CH juin 1912. PREMIÈRE JOURNÉE. A) De Westende à eye š D'Ostende à Wes Saa ss La bruyëre de Waaa xcd Les cultures et les Tee pour B) Les FRS marines de Г na à La limite du schorre et = la dune . Les schorres et les digue im La weng plénière à Г M; de ville Nieuport, : es des tite Discours de M. le Bourgmestre ~ Discours de M. Marchal . urs de M. Fredericq ç DEUXIÈME SS А) Les dun et les pannes ent SE et DEP ы » ction de la végétati [ee dinh > 10n sur les rema- Aspects divers des ces ; La flo d'un La flore d pann hid à es: он et adap- Les dunes es la sécher. sé ‘adaptations contre hi Greg et "Su dunes ° . .` Conde, et les polders de PAGES 69 Petites fermes entre Oostduinkerke et Coxyde Les dunes hikes: Viola tricolor, Polygala. . rds eegen des plantes des dun Thesium, Didi, Le Terrain Sot FAVS dé Суб > Plantations d'arbres et d'arbustes Action de r sécheresse sur la flore indigèn E Végétation de Mx йге E ROA Mutations . i audi Les Peupliers eniouts , Éthologie de Rosa pimpinellifolia. Un bosquet bordant les dunes : op sition “Per la flore du sable et eelle de l'ar À Veron des po cider Lichens et Pins sur le dodge bie TROISIÈME JOURNÉE. A) Les dunes entre “97. et La Panne. Flore des pann Adaptations is темой шешен et le déchaussement . De La plage . . B) Les dunes entre La dawn et Ch frontière française Aspect des dunes. Le Kjôkkenmôdding . бындай d'un duum plat par des végétaux . D D LI . D Déplacémbnt d'an d'an edino: adaptations d'Ammophila et de Salix repens. Creusement de fosses sur une dune fixée et leur colonisation. . . La vue du haut du Zwarte Duin . Hl. — Tableau de la flore du litto- r&l belge entre Westende et la frontiére frangaise IV. — Cartes du littora! entre Ostende et la frontière fran- çaise, en 1862 et en 1912. V. — Photographies, schémas, coupes, etc. PAGES 152 — Les participants à la cinquantième herborisation L de la Société royale de Botanique de 1 Belgique, le 23 juin 4912, à Lombartzyde, 9. — La bruyère de Westende avec Calluna vulgaris et Cytisus scoparius. Au loin, à gauche, le village de Westende ; à droite, Westende-Bains. — Juin 1912 3. — Dunes naissant sur la plage, à Coxyde. Les plus petites, derrière les touffes d'Agropyrum junceum; les plus grandes, derrière les Oyats. = Aoüt 1949. — Août 1919 . — Fosse creusée par le vent, entre les dunes, à Coxyde Elle commence à ètre colonisée par les Oyats. б. — Dunes mouvantes, à La Panne. A l'avant-plan, dune se déplaçant vers la gauche; à sa droite, le fond qu'elle a quitté se peuple de Carex trinervis. Au loin, grande dune blanche. = Août 1912. 6. = Le fond plat devant la grande dune blanche (voir phot 5). A l'avant-plan, Carex trinervis, jusqu'auprès du premier enfant. — Puis, surface nue avec quelques touffes d'Agrostis alba maritima, jusqu'au deuxième enfant, qui se trouve sur la trace laissée par une ancienne panne (voir phot. 9). — Puis, talus (vers le vent) de la grande dune blanche, jusqu'au troisieme enfant qui est sur le faite (voir phot. 10). — A La Panne, septembre 1912. a ien nt ےگ ond plat devant une dune mouvante qui a été fixée par des lignes de rameaux d'Argousiers. Sur le fond, mottes d'Agrostis alba maritima et quelques touffes d'Oyats sur les tas de sable un peu plus éleves.— А La Panne, septembre, 1942. œ - Fond plat devant une dune en mouvement, assez profond pour être immergé par les pluies de l'été 1912. Dans l'eau et au bord immédiat, Carex acuta. = Puis, auprès des enfants, ceinture de Salix repens. — Puis, ceinture de Carex trinervis. — Enfin, ceinture d’Agrostis alba maritima. = A La Panne, septembre 1919. 9. l'alus de la dune et bord du fond plat de la phot. 8. f. Salix repens encore vivants, sur la crête de la dune Ils sont la continuation directe de ceux qui vivaient dans la panne avant la la formation de la dune. ® . Stratification de la dune. d Restes des Salix repens qui vivaient dans cette paune et qui se sont élevés en mème temps que la dune. c. Angle du fond et du talus, avec le sol, imprégné d'humus, d'une ancienne panne qui avait été recouverte ultérieurement par la dune. b. Ceinture d'Agrostis alba maritima. & Ceinture de Carex trinervis. Le faite de la grande dune blanche, à La Panne, avec quelques Oyats. uilla t 4 10. — Les bandes blanches sont formées de débris de coquillages. — Août 419412. ee, je. ТУЛ». чиа fem ie A 11. — Versant sous le vent de la grande dune blanche de La Panne, envahissant une panne couverte de Saules rampants; ceux-ci restent vivants malgré l'ensablement. — Août 1949. 1 | D PER See Sus UN, Was 19. — La panne de la photographie 11 vue dans une direction opposée. gaules rampants, Argousiers ; à droite, Sureaux (Sambucus nigra) morts. Plus loin, un alignement de dunes échancrées par les vents d'Ouest. Septembre 1912. | | | | pe | | 13- — Une panne à Coxyde : Saules rampants, Argousiers, Festuca arundinacea. Août 4912. — 14 — Limite des dunes et des polders, à Coxyde. Les dunes sont fixées par la végétation et portent méme de petits bouquets de Peupliers. bans les polders, rangées de Peupliers et de tétards. — Août 1949. 15. — Une dune échancrée, à Coxyde а cuvette sont taillés à pic. La stratification de la dune est mise à nu. Devant, Aoüt 1912. Les bords de 1 plantations du Terrain expérimental. 16. = Dunes fixées, avec éehanerures de divers àges, à Coxyde. Devant, cuvette commençant à se garnir d'une nouvelle végétation Au deuxième plan, cuvettes plus récentes, Au loin (à droite du milieu, plusieurs talus en forme de croissant qui sont les bords entierement envahies par la végétation. — Septembre 1912 d'anciennes cuvettes 17. - Une cuvette dont le creuseme A est arrêté sauf tout près des enfants depuis quatre ans; la végétation est en train de l'envahir. ans le Terrain expérimental de Coxyde. — Septembre 1919 — Devant à gauche, et au deuxiè me plan à droite), deux cuvettes entièrement colonisées par la végétatior Au deuxième plan (à gauche) cuvette récente en voie de creusement, mais où la végétation commence déjà à envahir le boil inférieur. Dans le Tero expérimental de ( Coxyde. — Septembre 1949 19. — Pannes cultivées, à Coxyde. Pelites termes. Anar orientées avec la façade vers le Sud. Brise-vent de Peupliers et d'Aunes entre les champs. droite, la base du Hoogenblikker. Au loin. les villas de Coxvde-Bains. — Août 1942. 20. — Les polders au S.-W. du Zwarte Duin. à La Panne, ylvestres et Peupliers blancs déjetés par le vent (voir phot 39) -— Août 1919 Devant. Pins KA 94, — Les polders entre Coxyde et Wulpen, couverts d'un brouillard bas d'oü émergent les rangées d'arbres 4 gauche, le clocher de Wulpen. Septembre 1942. - Les polders entre Coxyde et Furnes. qui sont surtout des Saules blanes (Salix alba) avec quelques Prairie bordée de tètards, Peupliers du Canada (Populus monilifera). — Septembre 4908. alba), à Coxyde. 23. — Ormes (Ulmus campestris) N.-W., et têtards de Saule blanc (Salix ) formés par les vents de | Septembre 4908. | | | 24 — Coupe verticale dans une dune, montrant la stratification ainsi que les tiges d дук successivement ensablées : les Oyats vivaient déjà à cette place quand la dune était toute petite. | A Coxyde. — Aoüt 1912. | i | | `. e š F e . š че; › à e vat 25. — Action du vent chargé de sable, passant à travers le feuillage flexible de РОУ dépôt de sable derrière les touffes. — А Coxyde. — Août 1912. 26. — Action du vent chargé de sable, passant à travers les branches raides du Saule rampant : ` dépôt de sable à la fois dans et derrière les touffes. — A Coxyde. — Aoüt 1912. kX te) 27. — Action du vent c hargé de sable, heurtant un talus abrupt : E Á alus est entamé, avec mise à nu de la stratification et des rac ines; une fosse on иш vant le talus; enfin, un dépôt se produit devant la fosse. — A Coxyde. — Août 1919. = XE 8.— Acti -— Aet | U ` lon du vent chargé z sable, sur une butte ки d'Oyats, placée dans le dépôt orme derrière une dune mouvante une fosse es ï ? est creusé a Ca derrière elle se egen, un dépôt. — À Coxyde - Août 1912. qui e devant | F 29. — К. c., Koeleria cristata arenaria; H. u., Hireacium umbellatum; T. m., Thalictrum minus dunense ayant vécu sur des dunes qui s'ensablaient. Des bouts de feuilles d'Oyat marquent les niveaux successifs du sol pour chaque individu. = A Coxyde. — Aoüt 1912. ` E C. d ayant vécu dans ur SUCCessifs ., Climacium dendroides: В. у. du sol po ‚ Barbula ruralis: С. 1... Camptothecium lutescens; @., Thuidium abietinum; | €. f., Cladonia furcata 16 panne sèche qui s'ensablait. Des traits horizontaux marquent les niveaux ur chaque individu.— Grandeur naturelle — A Coxyde. - Aoüt 4912, 31. — Dunes mobiles entre Nieuport et Oostduinkerke. Devant, crête d'une grande dune blanche. Au loin, les polders. = Septembre 1908. 52 = Buisson de Sambucus nigra, au bas du versant daval de la grande dune blanche de La Panne. (Phot. 11.) Ses feuilles ont été arrachées et déchiquetées par une tempête de W.-N.-W.— Septembre 1995. 98. — Peupliers (Populus monilifera) secoués par le vent dans le Terrain expérimental du Jardin botanique, à Coxyde. — Septembre 1908. 9 34. — Buissons de | 'euplier sur une dune du Terrain expérimental du Jardin botanique, à Coxyde. — Septembre 1904. 35. — Champs entre les dunes littorales, à Coxyde, bordés de brise-vent en Peupliers (Populus monilifera). Sur la terre fraichement labourée, on a déposé des rameaux de Peuplier pour empécher l'enlévement du sable par le vent. Au loin, le Hoogenblikker. — Avril 1907. 36. — Petite ferme, dans les dunes de La Panne, ombragée d'Ormes champêtres. Septembre 1910. — Phot. Mie A. Delvigne О xama S ~] 38. — Pins mar Avril 1908. illi ^ i s, au pi genblikker, à Coxyde . Taillis d'Aunes dans une panne entre les dunes, au pied du Hoog Ç Ss d'une trentaine d'années, sur le Hoogenblikker Septembre 1909, - = — Peupliers blancs et Pins sylvestres, déjetés par les tempêtes de W.-N.-Ws, sur le versant continental du Zwarte Duin, à La Panne. — Avril 1909. МЕЕ . — Peupliers (Populus monilifera) entre les polders et les dunes, à Coxyde. Août 1909. m——— sr — M" EE a М. — Balai TECUM GANTS ' ; alai de. sorciére provoqué par un Champignon parasite (Taphrina Insititiae) sur un Prunier sauvage (Prunus insilitia), à Coxyde. — Septembre 1910. Иры . = ‘eui эс D А 5 ра А par un Champignon 8 Peuplier du Canada ( Populus monilifera) déformées 5 arasite (7! "f pue ec f OA " parasite (Taphrina aurea), dans les dunes, à Coxyde. — Juin 1909. Perle, d p ` sm Au е, àe Ke idm UD ei * kuwa = == x ч : e у SÀN м A) N x > i CG à | a um L ei Di == < Se I sam | véi [д ДЇ | [ШШЩ афот Argile des polders inferièure alp 2 С rg ile des polders Superieure Carte géologique des environs de Nieuport et de Westende, après la carte géologique au 40,000°. 43. @ ou lrensrersate CD Echel o 0025 44. — Digue entre le schorre et le polder, à droite de l'estuaire de l’ Yser, à eme Les hauteurs sont rapportées au niveau moyen des marées basses de vive eau, à Ostende 45. — Coupes schématiques à travers les schorres de l'estuaire de l'Yser : En haut, schorre à végétation rase, maintenant détruit pour l'établissement du jeu de golf; en bas, se à vé horre à végétation haute. Ili = = — = 46. — L'action des obstacles sur le vent chargé de sable. Le vent est supposé soufflant de droite. I. Obstacle perméable au vent et flexible (p. ex : touffe d'Oyat) : le dépôt de sable se fail rriere lui II. Obstacle perméable au vent, mais rigide (p. ex. : touffe de Saule rampant) : le dépôt Sê fait dans l'obstacle et derriere lui. e $ Ш. Obstacle imperméable au vent. et à face antérieure oblique : le dépôt se fait derrière RS IV. Obstacle imperméable, et à face antérieure verticale : une fosse se creuse devant ШЕ e dépôt se fait derrière l'obstacle et devant la fosse. 47. — Coupe schématique à travers les dunes littorales. MH = Niveau de la marée haute. МВ = Niveau de la marée basse. Рт = Plage soumise aux fluctuations des marées. Pa — plage située au-dessus des hautes-mers. DM — Dunes mobiles. DF — Dunes fixées. PS = Pannes sèches. PH = Pannes humides. MT = Mares d'hiver. MP = Mares permanentes. AS = Argilesupérieure des polders. AZ = Argile inférieure des polders. T = Tourbe. FL = Sables flandriens. 48. — Schéma de la progression d'une dune sous l'action de tcınpêtes soufflant de droite. be gauche à droite : S.r., Salix repens dans une panne sèche qui va être enfouie sous la dune; les Saules croissent dans un sol imprégné d'humus, qui se "maintient sous la dune. — Dune e dissymétrique : le flanc sous le vent est moins abrupt que le flanc vers le vent. — .4.a.m., losse plate se remplissant d'eau en hiver jusqu'au trait pointillé, parsemée de touffes d'Agrostis alba maritima. — C. t, sable rarement inondé, occ upé par Carex trinervis. — Am. а., petite butte plus sèche, surmontée d'A mmophila arenaria. — Hare d'hiver avec végétation assez abondante, se vidant en été, — Panne humide. i. Panne sèche. — S.r. et base de la dune, comme à l'autre extrémité du schéma. * k,» x 4 к. rnhoŭć < SC fN N A о LÉ ZA j >a OQ Y Se Y at Twy www LC Tu Ë 800 E 647 Re Í ? = e д5 و abs д“ ç SECH 9 x Yu k A 7 ^u Le vu н 85 ; *7 08 / 682 Gë ^ Bio `" e» B3-Léopold y. 728° ` 686% Maeseycks А „ ê 43, + 616 X ^ k + Á+ 9 0,6 Selt Gi É Ce 100 © e 4 XE ES A si. A ve lies : War, f © SEH "a i жй фм ^ f v o 7 Wa Narur r T And О à 800 ô T TE 750 mm lies _ * Ve 2.7 "S — hes V ari 77 2 e/heux 877, La pluie en Belgique, d'après M. VINCENT. Ês f, 41000 \, F0 67rt*. Se Rom 7 Ak ET 8 =; Be Je 1016 سے дгелле, ——— RE EE FER les Hain suivis de sont probablement trop forts ; 53. bg. Michel Lam OFLEaU, “M00528 * sont trop faibles. Les nombres suivis de ' 50, — Les tempéi D|[2J|FlMjlA|M|JIJ|A|S|O|N Dj J|F|Mj|A|M| 2|J|A| S|O] N | | | | =X. | + ns 4 al" 22 Z |^ Ss E | S E. ГЕШ EI E HS IT | TIN i NIMES F | { сл 5| de i 124 5 1.4 M mi IBE Ve XU. Iu НА u i 1: BE E ji : yr d E 1 Ex h: Fi ck) 1 7 j Bp ï CT 174; M am À JL VE L.M: AI \ 1 Е | N IA C t] LO. E 73 | E a M # кыт \ ГА | e LI TE. ut m AN : ETT EE dd FEH | E | j | 14 —— Littoral (Al 5m.) — Vallee de la Meuse (AU. дул) age ее Flandre (Alt. 15m) —.—.— Condrox ГАЇ. 260m) . t ES anvers. (Alt. 207 _ Haute Ardenne (AU. 500 m.) 2 а. бтдошчу Син) — Jurassigue (AU 235m. `= Hesbaye (AU 125m ) ratures м el minima des diverses parties de la Belgique A D, J, F — décembre, janvier, février. gauche, le littor: x et les plaines: à droite, le pays accidenté, Ç Ы pom Maps ek cesa 5 AVA NE e блк Mp cues — La distribution de Phleum arenarium Dans le Midi de DEus l'espece habite tous les terrains sableux, a aussi bien à l'intérieur que sur la cóte; au Nord-Ouest. elle est limitée au littoral. 52. — Coupe longitudinale de la pointe d'un rhizome traçant de Carex arenaria. SALIX REPENS | CAREX ARENARIA AMMOPHILA ARENARIA HIPPOPHAËS RHAMNOIDES — Adaptation contre l'enfouissement et le déchaussement. indique le sol primitif; la teinte claire, le sable nouvellement apporté. Les organes qui meurent sont dessinés en pointillé. bl 93. ^ teinte foncée TO Pe e 54. — Étapes du creusement d'une cuvette sur le flanc d'une dune ede A gauche, profil de la euvette et de la dune; à droite, leur plan au méme stade. Le vent est supposé soufflant de droite. A. Début du creusement. le haut B. Creusement plus avancé; ıl a surtout progressé vers la gauche, c'est-à-dire vers de la dune. ls | { зеп C. Du sable se dépose derrière le bord inférieur; les bords supérieur et latéraux son restés abrupts. délimité D. La plus grande partie de la vt est comblée : il n'en reste qu'un croissant par le talus du bord supéri um г аде 7% == Hr Pe m A 0 NM : GH 4 | Gs Se € `< f i S EST] d STE IT а, 212 Kat ы AB. si // = Led, 5 ES / i ‚+ Pa bi, е “< À Lam È! Í k E A JP Rem ЕК LO AR ЭШ LE LITTORAL BELGE, DE COXYDE A LA FRONTIÈRE FRANÇAISE, en 1912. ÉCHELLE : an LE LITTOR ` LE LITTORAL BELGE, DE COXYDE A LA FRONTIÈRE FRANCAISE, en 1862. touruiz: 40000 DAS ÉCHELLE : LE LITTORAL BELGE Bo. 40 000 DUNKERKE, en 1912. DE WESTENDE A OOST- = = T ===: === — === eM 2 D "ud LE LITTORAL BELGE, DE WESTENDE A OOST-DUNKERKE, en 1862. ÉCHELLE : mem ANM mn ин -— : = K e$ i v. — TES " ^» — a a » 5 LE LITTORAL BELGE, D'OSTENDE A WESTENDE, en 1912. ÉCHELLE : VALID: 40 009 eg =. rop 3 E ÉCHELLE : Recherches cytologiques sur le genre “‘ Amblystegium ” ÉM. MARCHAL I. — BUT ET MÉTHODES. Au cours des recherches que, depuis 1906, Élie Marchal et moi poursuivons sur l'aposporie chez les Mousses (6, I, II, III), notre atten- Поп a été particulièrement fixée sur le genre Amblystegium. 4. serpens Schimp. peut, comme nous l'avons décrit, fournir, par régénération du sporophyte, une race bivalente fertile. La comparaison des processus maturatifs chez A. serpens type et Chez son dérivé aposporique a déjà été esquissée dans un de ces mémoires (6, TIT). e Le but du présent travail a été de préciser quelques points encore cnüques de cette étude et d'en étendre le champ à d'autres espèces ü genre, ~ = чина сез dernières, А. riparium Schimp. s'est montré particuliè- ent favorable pour l'observation des diverses phases de la sporogénèse. > Cours d’une étude comparative, en voie d'exécution, de ce phé- Кесон si imparfaitement connu chez les Mousses, j'ai pu me ° que, des diverses espèces que j'ai envisagées, A. riparium est 3 б Sr е" chez laquelle les figures caryocinétiques présentent le C'est pou ment sur les "quoi, dans l'exposé qui va suivre, je m'étendrai spéciale- Observations effectuées sur cette espéce. 14 190 Le prélèvement du matériel au moment favorable, c'est-à-dire durant l'accomplissement des cinèses de maturation, soulève de réelles difficultés. Malgré l'expérience acquise par des essais préalables de fixation et de coloration rapides des noyaux (à l'aide du vert de méthyle acétique, par exemple), il est à peu près impossible de discerner morphologique- ment les capsules arrivées au stade convenable. Il faut en fixer un grand nombre et escompter les chances d'un choix heureux. Je me suis servi comme fixateurs des mélanges suivants : réactif de Flemming (formule du laboratoire de Bonn), liquide de Bouin (picro- formol acétique) et alcool acétique (3 parties alcool absolu, une partie acide acétique glacial). Comme toujours, le réactif chromo-osmio-acétique s'est montré supé- rieur en respectant, mieux que les autres, les fines structures nucléaires. Toutefois, les préparations provenant de matériel fixé au Bouin et méme à l'alcool acétique sont souvent plus claires. Les éléments chro- matiques tranchent davantage sur un fond bien incolore; en revanche, ils sont légèrement contractés, ce qui rend parfois, à l'examen, leur individualisation moins aisée. 23 La technique de l'inclusion а été, d'une façon générale, celle suivie au laboratoire du regretté professeur Ed. Strasburger et devenue clas- sique, avec les variantes qu'impose chaque genre de matériel. Celui-ci a été débité en coupes de 4 à 8 p. Les tissus des Mousses réduisant énergiquement l'acide osmique, est nécessaire de pousser bien à fond la décoloration des coupes : l'aide de l'eau oxygénée, sinon il reste une coloration jaune sale du, | plasma qui nuit énormément à l'observation. C'est la méthode à l'hématoxyline d'Haidenhain qui a été preqe exclusivement employée pour la coloration des éléments nucléaires. Les observations ont été effectuées à l'aide des objectifs 2 mm. de 1.30 et de 1.40 ouv. num. de Zeiss et des oculaires compensateurs 12 et 18. Un condensateur à immersion de Watson remplaçait avan- tageusement l'appareil d'éclairage d Abbe. dar 5 Га агаи était celle d'une lampe à gaz Graetzin, après passage à travers une solution cuivrique faible. | y L'étude cytologique des Mousses exige que l'on se place dans il 191 conditions optimum d'observation, malgré lesquelles, d'ailleurs, certains aspects restent souvent encore d'une définition imparfaite. I:— OBSERVATIONS CYTOLOGIQUES. Amblystegium riparium Cette espèce, abondante dans les baquets de culture de plantes aquatiques au Jardin botanique de notre Institut, fructifie pendant une grande partie de l'année, Aprés quelques essais préliminaires, on a fixé, tant par le réactif de Flemming que par l'alcool acétique, plusieurs lots de capsules parmi lesquelles il s'en est trouvé quelques-unes présentant toutes les étapes de la sporogénése, depuis le début du synapsis jusqu'à l'achévement de la formation des spores. x ; б Dans la description qui va suivre des phases de la maturation, : me comme point de départ les cellules archésporiales, telles кш. se présentent lorsque, les divisions somatiques étant accomplies, быы Sporogène définitif se montre constitué d’une lame de 6 à y es d'éléments, interposée entre la columelle et l'assise nourricière. is noyaux affectent, en ce moment, les caractères représentés s les fig. 1 et 2. (ins б rs un réseau très délicat, mais assez régulier, formé de 5 peu colorables et une masse chromatophile nucléole, on PERE et de petit diamètre. Indépendamment de ce Provenir. de зон un ou deux petitscorps chromatiques qui paraissent ee DO par bourgeonnement. Toutefois, ces corpuscules asss ed avoir la constance ni la régularité de formation que chez Mnium A son dans les états correspondants de la sporogénèse, Au stad онно) transforme w Suvant (fig. 3), le réseau devenu plus colorable se ls Sressivement en spirème. lo Ng des filaments très fins, s’échelonnent de petites masses LJ 192 chromatophiles ; le nucléole plus gros que précédemment, semble être le centre d'orientation de tout le systême. Ce stade de la prophase correspond, dans la nomenclature des phases du synapsis pour laquelle jadopte la terminologie proposée par Grégoire (3), au leptotène. L'état zygotène est très fugace et passe souvent inaperçu. La figure 4 montre cependant la tendance très nette des spirémes à se rapprocher parallèlement par deux; l'opposition, par paires, des petites masses chromatiques rend particulièrement nette la conjugaison zygo- ténique. Jusqu'ici aucune contraction ne s'était manifestée dans le noyau. Ce phénomène apparait brusquement par le pelotonnement des anses chromatiques conjuguées en spirème épais. Les noyaux se présentent longtemps à cet état et c'est à ce stade que l'on trouve la grande majorité des capsules prélevées au moment de la maturation. ; La fig. 5 montre le début de cette phase pachytène ; une partie du noyau laisse voir encore des tractus fins, restes dun état lepto- zygoténique. | ; Dans la fig. 6, au contraire, la contraction est à son maximum ; le pachynema compacte cache ou engiobe le nucléole; il s'en détache des boucles de spirème épais dont la nature double n'est guère perceptible. Mais bientôt le peloton synaptique se déroule, ses éléments se répandent progressivement dans toute la cavité nucléaire ; le spirème épais ne présente toutefois pas encore de bipartition longitudinale bien nette. : La fig. 7 montre le début de ce stade strepsitène qui est en son plein dans la fig. 8. | Les fig. 9, 10, 11 montrent les étapes principales de des gemini. Celle-ci débute par une modification important du spirème. ; de filaments épais du pachytène se dédoublent en deux Ww très fins présentant, sur leur trajet, de nombreuses petites m chromatiques. Ces spirèmes, qui ne sont vraisemblablement aut spirèmes zygoténiques confondus durant les phases P la formation e dans la constitution re chose que les récédentes €! 193 filaments épais, ne sont pas intimement rapprochés ou souvent tordus ensemble ; ils courent parallèlement à une certaine distance, opposant fréquemment, par paires, leurs petits amas chromatiques (fig. 9). Le raccourcissement des spirémes, en produisant la confluence longitudinale de ces derniers, aura pour conséquence la formation de masses chromatiques de volume de plus en plus considérable dont vont procéder les chromosomes (fig. 10 et 11). Je ne suis pas parvenu à observer un cas vraiment typique de diakinése avec fuseau multipolaire. L'aspect qui en estle plus rapproché est représenté par la fig. 12, où l'on voit les chromosomes opposés par paires constituant des gemini enrelation avec des filaments peu colorables. Ces éléments sont tassés dans une partie de la cavité nucléaire dont la membrane a disparu de méme que le nucléole. Les chromosomes doubles présentent chez Amblystegium riparium, ainsi que chez les autres espèces du genre, comme nous le verrons dans la suite, une forme très constante et d'ailleurs fort rare chez les gemini. Les deux chromosomes composants, arrondis ou légérement étirés, sont simplement rapprochés, donnant à l'ensemble un aspect de diplocoque. À peine arrivés à l'équateur, les couples se disjoignent; toutefois les deux chromosomes préalablement associés restent généralement plus rapprochés l'un de l’autre qu'ils ne le sont des éléments d'origine fférente. 4 i nombreuses évaluations, la plupart trés concordantes, permettent er le nombre de gemini à 24. ; N: Les fig. 13 et 14 donnent des aspects de métaphases hétérotypiques. "us la seconde, le phénoméne est un peu plus avancé, en ce sens que la ciation des gemini est А peu prés compléte. La fig. 15 représente, en vue latérale, le méme état. La coupe, trés Grieser ne montre qu'une partie des chromosomes. Grâce à cette action des éléments, l'attache au fuseau est bien apparente. © Жы гы on le voit, les unités sont placées au fuseau dans une posi- qu'au و de la Juxtaposition que de ia superposition. Il semble ei op h la métaphase, il seproduise une augmentation de volume nant la “aasma aire, une distension latérale des filaments fusoriaux ame- L'aspect à on, dans le plan équatorial, des chromosomes unitaires. es vues polaires indique, en effet, nettement que tous les 194 éléments se trouvent, à un moment donné, sensiblement dans la même coupe optique. L'anaphase s'accomplit si rapidement qu'il n'est guère possible d'en bien saisir toutes les particularités. Une division des chromosomes s'accomplit certainement durant leur trajet vers les pôles. La fig. 16, bien qu'empruntée à un cas incomplet, montre, en effet, à l'un des póles, plus de 24 éléments dont la petitesse confirme la nature de chromosomes-filles. Le long des filaments du fuseau, on remarque aussi des couples de chromosomes-filles qui semblent représenter une division anaphasique en voie d'accomplissement. | La condensation télophasique rapproche ensuite tous ces éléments en deux masses polaires en forme de calottes, à concavité dirigée vers l'équateur (fig. 17). Durant l’intercinèse subséquente, il se produit une reconstitution compléte des noyaux. Les chromosomes s'y montrent sous l'aspect de masses chroma- tiques de nombre et de volume variables, réunies entre elles par des tra- bécules peu colorables. La fig. 18 montre l'aspect d'une diade ainsi.constituée. La division homéotypique suit rapidement la cinése réductionnelle, au point que, dans une méme capsule, on peut trouver représentés, au complet, ces deux processus. A la métaphase, les chromosomes-filles réapparaissent, disposés en paires à l'équateur de la figure, sous l'aspect de deux petits corpuscules arrondis rapprochés (fig. 19). Dans la fig. 20 on voit l’accomplissement de l'ànaphase dans les deux cellules d'une diade, l'une en vue polaire, l'autre en vue latérale. La couronne polaire permet de compter 24 chromosomes, représen- tant le chiffre haploidique de l'espèce. Dans les jeunes spores (fig. 21), la matiére chromatique se présente sous l'aspect de masses irrégulières en nombre et en volume, qui pe oi rent, sans grandes modifications, jusqu'à complète maturité. 195 Amblystegium serpens. Dans un de nos mémoires prérappelés (6, IIT, p. 761) ont été décrites et figurées les phases des deux cinéses de maturation chez cette espèce. Je n'y reviens ici que pour insister sur le chiffre chromosomique de cette mousse, qui est : n = 12, ainsi qu'on peut s'en convaincre par l'examen des deux métaphases hétérotypiques que représente la fig. 22. | Remarquons aussi que les gemini, par leur forme et leur mode de disposition à l’équateur de la figure, reproduisent absolument l'aspect des chromosomes bivalents de l'espéce précédemment étudiée, mais leur nombre est exactement de moitié. Pour le surplus, les phases ultérieures de la maturation s'accom- plissent comme chez Amblystegium riparium, mais les figures présentent ici beaucoup moins de nettetó, ce qui en rend l'étude pénible et peu féconde en résultats. Amblystegium serpens bivalens. . Nous avons montré antérieurement (6, Ш, p. 762) que la forme bivalente de Amblystegium serpens présente, aux diverses phases de la Sporogénése, un nombre de chromosomes exactement double de celui du type dont elle est originaire. De plus, disions-nous, à la métapbase hétérotypique, l'ordination des éléments chromatiques s'y présente avec des caractères tout à fait particuliers : il y a production de groupements tédradiques pour lesquels nous avons proposé la dénomination de bigemini. => \mportance de ce fait m'a engagé à le réétudier sur des matériaux e aux produits dans nos cultures aposporiques, en portant mon atten- Surtout sur le mode de formation des tétrades. т» mes efforts pour obtenir la sériation complète des figures 5. que partiellement couronnés de succès, non pas que les diverses a E du processus maturatif ne fussent représentées dans les coupes, d parce que les aspects de certaines d'entre elles manquaient de la nécessaire pour permettre une interprétation satisfaisante. Et cela malgré de nombreuses variantes dans la technique. 196 Quoi qu'il en soit, les documents recueillis semblent bien confirmer l'hypothèse émise d'une double conjugaison synaptique comme origine des tétrades. Les fig. 23 et 24 représentent le stade de pachynema dans une capsule de Amblystegium serpens bivalens. Les boucles qui se détachent du peloton condensé sont formées d'un spirème très épais qui, en certains points, semble résulter du rappro- chement de quatre éléments. Dans la fig. 25, on voit plusieurs groupes tétradiques en voie de formation. On observe manifestement, vers le centre du noyau, se détachant d'une tétrade, les quatre bouts divergents des spirèmes qui ont collaboré à sa formation. I Cet aspect n'est nullement exceptionnel dans les préparations. Les vrais diakinèses sont, ici encore, très rares et surtout fort peu claires. La fig. 26 montre un des cas les plus nets observés. On peut y découvrir, à côté de tétrades bien caractérisées, quelques masses chro- matiques plus petites présentant les caractères des gemini et méme des éléments plus petits encore, rappelant les chromosomes unitaires. Je suis très enclin à admettre que la double conjugaison synaptique ne s'accomplit pas intégralement. i Cette opinion est basée non seulement sur les aspects de diakinèses, mais surtout sur l'étude des métaphases hétérotypiques, telles que celles qui sont représentées par les fig. 27, 28 et 29. Jamais, on n'y trouve le matériel chromosomique disposé exclu- sivement en bigemini ; toujours, il existe en mélange des chromosomes bivalents et même des unitaires. : Chose curieuse, le nombre des bigemini varie généralement de 6 à 8, sans jamais dépasser ce chiffre. : Il y donc tout lieu de croire que la conjugaison par quatre ne ur complit pas intégralement, qu'au stade zygoténe, certains spirémes <“ 0 retrouvent pas » leurs trois homologues, mais réussissent souvent à COD juguer avec l'un d'eux pour former un geminus. Z Il arrive même vraisemblablement que certains chromosomes res рй non accouplés, се qui explique la présence, dans les vues polaires métaphases, de quelques éléments unitaires. 197 Certes, si ces derniers étaient rapprochés par paires, on pourrait les considérer comme les produits d'une dissociation hâtive de chromo- somes bivalents, mais leur éloignement réciproque et leur distribution irrégulière ne s'accorde guère avec cette interprétation. . C’est donc par un accomplissement irrégulier des conjugaisons pro- phasiques, qu'il parait logique d'expliquer l'aspect hétérogène si parti- culier des métaphases hétérotypiques chez Amblystegium serpens biva- lens, la présence au fuseau d'éléments de valeurs différentes : bigemini, gemini et chromosomes unitaires. Toutefois, ces anomalies dans le groupement des chromosomes n'al- tèrent en aucune façon leur individualité. En effet, dans les prépara- tions bien dégradées, ой il est possible d'attribuer à chaque élément d'une plaque équatoriale sa valeur réelle : quadruple, double ou simple, On arrive toujours à un total de 48 chromosomes, représentant le nombre diploïdique de l'espèce. . Donc, chez Amblystegium serpens bivalens, tout comme chez A. ripa- rium n = 24. Mais il existe entre ces deux isoméres nucléaires une diffé- rence essentielle d'arrangement tactique des chromosomes. Nous reviendrons plus loin sur l'interprétation que l'on pens pre» poser de cette particularité. Amblystegium irriguum Sch. i es Cytologique de cette espèce visait avant tout la détermina n e son chiffre chromosomique. Des fixations heu botanique ont fourni La figure 30a et reuses de capsules prélevées dans notre Jardin quelques bonnes préparations. d: b montre deux aspects de métaphases hétérotypi- Chez cette espèce, absolument identiques à ceux de la phase corres- pondante de Am Ыш: qur conclure que x= i serpens. Chez A. irriguum, on peut donc 198 III. — CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES ET CONCLUSIONS. Cette étude n'a nullement la prétention de résoudre complètement le problème cytologique de la sporogénèse dans le genre Amblystegium. Toutefois, l'ensemble des faits observés suffit déjà pour permettre de conclure que le processus maturatif s'y accomplit suivant le schéma général hétérohoméotypique tel que l'ont établi les belles études criti- ques de Grégoire (3). Wilson (10), dans son étude de Mnium hornum, la seule mousse qui ait été, jusqu'à ce jour, envisagée à ce point de vue, n'admet pas l'aecomplissement d'une conjugaison zygoténique chez cette espèce. L'existence de ce processus ne parait pas cependant pouvoir étre mise en doute dans le cas d'Amblystegium riparium. Ces divergences d'opinion sur la question essentielle de la préré- duction s'expliquent par les difficultés spéciales que présente la cytologie des Mousses, lesquelles, certes, ne constituent guére un matériel de choix pour la résolution des problèmes critiques que soulève l'étude du processus maturatif. J'espère, néanmoins, être prochainement en mesure d'apporter une nouvelle contribution à l'étude de la sporogénése chez quelques types de ce groupe. | En dehors des questions de cytologie pure, les résultats des obser- vations relatées plus haut peuvent être considérés avec intérêt au point de vue philogénique. Pour autant que l’étude de trois espèces d’un genre relativement homogène comme le genre Amblystegium puisse permettre de conclure, le chiffre chromosomique fondamental semble y être n = 12. Tel est le cas des A. serpens et A. irriguum. vint d A. riparium représente donc un de ces cas de polyploidie, < polymérisation nucléaire, dont les exemples deviennent chaque jour plus nombreux dans les limites d'un genre. NUT Cette espéce se trouve donc avoir, au point de vue quantitati e méme matériel chromosomique que A. serpens bivalens. Mais, Mex nous l'avons montré, la disposition des chromosomes, au moment de réduction, est essentiellement différente. 199 Chez A. riparium les choses se passent comme à l'ordinaire. Dans le type aposporique, il se forme, partiellement tout au moins, des tétrades. On entrevoit aisément la raison d'étre de cette différence. Chez A. serpens bivalens les quatre séries chromosomiques sont théoriquement identiques. Remontons, en effet, à leur origine. La régénération purement végétative d'un sporophyte (à 2n) a donné une plante sexifère diploidique. La fécondation, réalisée entre cellules sexuelles à 2», a eu pour résultat la production d'un sporophyte à 4n. Comme on le voit, il n'y a, dans la filiation des 4» chromosomes d'un sporophyte aposporique, aucune place pour une différenciation qualitative des chromosomes. Il existe toujours en présence quatre chro- mosomes homologues et l'on comprend, dés lors, qu'au moment de la conjugaison zygoténique, il y ait rapprochement par quatre, sous l'influence des mêmes forces attractives qui, dans la maturation normale, amènent la conjugaison simple. S'il ya des irrégularités dans le processus de formation des tétrades, irrégularités qui se traduisent par la présence au fuseau, à côté des bigemini, de chromosomes bivalents et même d'unitaires, cela tient vraisemblablement de la part de la plante à un « manque d’habitude » à résoudre intégralement le problème du groupement par quatre, phéno- mène pour lequel il n’existe aucun entraînement héréditaire. La double conjugaison synaptique apparaît donc comme le critérium de l'équivalence qualitative des chromosomes. | Remarquons que nos mousses aposporiques telles que А. serpens bivalens, de création expérimentale récente sont, à l'heure actuelle, les seuls exemples bien étudiés d'apparition, au moment de la matura- | uon, de vraies tétrades, de groupements réellement constitués de la réunion de quatre chromosomes somatiques, unitaires (*). a ans les autres cas de polymérisation nucléaire, tels que ceux qui té observés dans les genres Musa, par Tischler (9), Oenothera, par (*) A noter cepend ` < ie i е "hybri forme fertile), si bien étudiée par Digby еЗ que, chez l'hybride Primula Kewensis (forme fertile), si bie (Annals of Botany, t. XXIV, avril 4912), il it, à la métaphase hété- rot y, V. , avri ), apparait, p е YPique, à côté de 47 chromosomes bivalents, ил groupement tétradique. 200 Lutz (5) et Gates (2), Drosera, par Rosenberg (7), Solanwm, par Winkler (11), Dahlia, par Ishikawa (4), Crepis, par Tahara (8), l'état polyploidique n'améne pas la formation de groupements autres que les gemini. : Il en est de même chez les formes apogames (divers Alchemilla, Antennaria, Hieracium, etc.). Cela s'explique, à mon sens, par ce motif que, depuis l'origine lointaine de ces formes, il y a eu assurément acquisition de caractères nouveaux qui, s'inscrivant dans la matière chromatique, ont amené des variations qualitatives dans la nature de chromosomes primitivement homologues. Tel est le cas aussi de Amblystegium riparium. Si, comme cela est admissible, cette espèce a une origine apospo- rique, elle a, depuis sa naissance, subi une évolution telle qu'il n'est pas possible de la rattacher, aujourd'hui, à une forme haploidique existante. A. riparium occupe, dans tous les cas, dans le genre, une position relativement éloignée des espéces chez lesquelles le chiffre chromo- somique est 12, telles que A. serpens et A. irriguum. Y aurait-il, en réalité, dans ce cas, une relation entre les affinités systématiques et le nombre de chromosomes ? L'étude cytologique présente du genre Amblystegium, tout en paraissant favorable à cette thèse, n'est pas suffisante pour lui apporter un appui décisif. Quoi qu'il en soit, à la suite des derniers travaux du regretté maitre Éd. Strasburger, il se manifeste, en biologie, une tendance de plus en plus marquée à accorder au nombre de chromosomes une importance réelle comme élément caractéristique des formes vivantes. | Је n'en veux signaler, comme exemple, que l'intéressant travail de Bally (1) sur les conditions nucléaires des ancêtres présumés de nos froments cultivés. А C'est ainsi que l'étude objective des problèmes де la philogénie puisera, dans un avenir très prochain, des données précieuses dans l'observation cytologique. CONCLUSIONS 1. Le processus maturatif parait s'accomplir dans le genre Amblys- tegium suivant le schéma hétérohoméotypique. 2. Dans le genre Amblystegium le chiffre chromosomique fondamental semble être n = 12. Les Amblystegium serpens et A. irriguum présentent un tel nombre de chromosomes. 3. A. ripariwm constitue un polymère nucléaire chez lequel n = 24. 4. A. serpens bivalens (d'origine aposporique) est un polymére nuclé- cléaire chez lequel aussi n = 24. 9. Toutefois, il existe entre ces deux types diploidiques une diffé- rence fondamentale. Tandis qu'au cours de la sporogénése chez А. riparium, la réduction s’accomplit à la facon ordinaire, chez A. serpens bivalens, grâce à la parfaite homologie des quatre séries chromosomiques, il se produit une double conjugaison ¿ygoténique, tout au moins partielle, amenant la formation de groupes tétradiques, de bigemini. : Dans le genre Amblystegium, il semble exister une certaine rela- tion entre les affinités systématiques et le chiffre chromosomique ; À. serpens et А. irriguwm. isomères nucléaires, étant plus rappro- chés que le polymére A. riparium. Gembloux, Octobre 1912. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 4. W. BALLY. = Chromosomenzahlen bei Triticum- und Aegilopsarten. Ein cytologischer Beitrag zum Weizenproblem. (Ber. d. deutsch. botan. Gesellschaft, Bd. XXX, Ht 4. 1912.) 9. R. R. Gates. — The stature and chromosomes of Oenothera gigas De Vries. (Archiv für Zellforschung. Rd. Ш, Ht 4, 1909.) 3. V. GRÉGOIRE. — Les cinèses de maturation dans les deux règnes. П. (La Cellule, t. XXVI, p. 223, 1910.) 5. M. ISHIKAWA. — Cytologische Studien von Dahlien. (Botan. Maga:., Tokyo. T. XXV, n° 988, 1 5. A. Lurz.— A preliminary note on the chromosomes of Oenothera Lamarckiana and one of its mutants, Oenothera gigas. (Science, N. S. 26, p. 151.) 6. ÉL. et Ém. MARCHAL. — Aposporie et sexualité chez les Mousses, I., H., Ш. (Bull. Acad. Royale de Belgique. Classe des sciences, 1907, n» 7; 1909, n° 12; 1911, n° 9-10.) ` Т. 0. RoseNBERG.— Ueber die Tetradenbildung eines Drosera-Bastards.(Ber. d. deutsch. botan. Gesellschaft, 1904.) 8. M. Tanara. = Ueber die Zahl der Chromosomen von Crepis Japonica, (Botan. Magas. ud T. XXIV, p. 23, 1910.) 9. G. TriscHLER. — Untersuchungen über die Entwicklung des Bananens-Pollens. (Archiv. für цот. Ва. V, р. 622, 1910.) 10. М. Wirsos. — Spore formation and nuclear division in Mnium hornum, (Ann. of Botany, XXIII, jan. 1909.) 41. H. WixkLER. — Ueber die Nachkommenschaft der Solanum-Propfbastarde und die Chromo- somenzahlen ihrer Keimzellen, (Zeitschr. f, Botanik. Bd. II, Ht 1.) EXPLICATION DE LA PLANCHE Toutes les figures ont été dessinées avec l'aide de la chambre claire d'Abbe, à la hauteur de la platine du microscope, la combinaison optique utilisée étant l'objectif apochromatique 2 min. 1.40 ouv. num. de Zeiss et l'oculaire compensateur 18 (grossissement de 9.950 diam. ) Dans le dessin l'attention a été fixée spécialement sur les éléments nucléaires, les struc- tures protoplasmiques étant l'objet d'une représentation graphique parfois schématisée, Amblystegium riparium. Fig. 1 et 2. — Cellule de l'assise sporogéne montrant les noyaux finement réticulés. Fig. 3. — Phase leptoténe du noyau : le réseau fait place au spiréme délié, Fig. 4. — Phase zygoténe : rapprochement des spirémes, Fig. 5. — Début de Synapsis pachyténe. Fig. 9. = Pachynéma au maximum de contraction. Fig. T et 8. — Le spirème épais se déroule dans la cavité nucléaire. Fig. 9, 10 et 41. — Formation des chromosomes bivalents. ig. 12. — Stade trés voisin de la diakinése. Fig. 13 et 44, — Métaphases hétérotypique avec 24 gemini. Fig. 15. — Vue latérale d'une métaphase hétérotypique ne montrant qu'une partie des : chromosomes. Fig. 16. — Anaphase hétérotypique en vue un peu oblique et incomplète, Fig. 17. — Condensation télophasique des chromosomes-filles, ; Fig. 18. — Intercinèse. Fig. 19, — Métaphases homéotypiques dans les deux cellules d'une diade. "d 20. — Anaphases homéotypiques dans les deux cellules d'une diade. 18. 21. — Jeune tétrade de spores. Amblystegium serpens. Fig. $9. Deux métaphases hétérotypiques. Amblystegium serpens bivalens. чы Š et 24. — Synapsis pachytène. e . : : — Formation des chromosomes hétérotypiques. 8. 26. — Stade de diakinèse. Fig. 27, 98 et 99, __ M étaphases hétérotvpiques montrant à l'équateur des bigemini, des gemini et de г 2 7 С" 8 chromosomes unilaires. Fig Amblystegium irriguum. '30aetb.— Métaphases hétérotypiques avec 12 gemini. Ж EB BuLL.Soc.Rov. DE Bor. DE BELGIQUE ToME.LI. Ж Š ОЗУ A Мыл i `E y \ UI E VAN, UA? t Ze Wë A "t ` i 15 Cal ! WC 4 Á DA S - d AT = j \ ; Mores ` Га E 4 v | ` D і UN ^ ` ` y A x - D ^ r Z i» T 10 7% ¿š .. «Аки Hatt? Ld $6 POUR LA PROTECTION DE LA NATURE EN BELGIQUE J. MASSART PROFESSEUR A L'UNIVERSITÉ DE BRUXELLES DIRECTEUR DE L'INSTITUT BOTANIQUE LÉO ERRERA nm 7 2 eg SC: ` ` SOMMAIRE Pages, AVANT-PROPOS Chapitre I. — Pourquoi il faut protéger la nature . злс ы 5 Vœu émis par l'Académie, sur la proposition de Léo Еггега . . . . . 5 Proposition antérieure de M. Bommer 5 Mesures prises en faveur du pc de la Baraque Michel et de À F 'orét de Soignes 6 La défeuration de E: riá tür en Blei e. L à 8) | ugs Pus ft TE 7 Importance de la conservation de quelques coins de nature ` => — | Ой Urgence de l'intervention . = cc. de ES I 17 Le bois de Baudour (fig. 9). а Le schorre à végétation rase dams Г шше de Т Ys ser ts 10 à à 18). noy ME Chapitre II. — Quel genre de sites il faut р ue m S UNI. Stations géologiques . S de VET A US. Préservation des fossiles E cd з ecu о AE ET N Stations DOE olx ugue ii e Но Parcs naturels . (Unc ac xt uen S IUE EE OR Dee 28 Stations plus restreintes . `” ЧЕ с, (osi ss h Habitation d' espèces rares (fig. 19 à 21) EE A En quoi doit consister la protectioa; EE ж ИИ D SU —Cequiaótéfaitallleurs. .. — | | $9 Protection des paysages => ` 39 Réserves biologiques, à Protection portail en | Ан ЕЕ. еп Allemagis (fig. 22à 24), en Angleterre (fig. 25 et 26), en Néerlande, etc. (fig. 27 à 32) 40 Réserves géologiques et géographiques : grottes, pierres erratiques (fig. 33). СБ] Réserves à protection intégrale en Amérique, en Néerlande (fig. 34), en Alle- magne, d sss en Bohéme, en Suisse (fig. 35 à 44), à Java (fig. 45 à 48), e TETA m nor. d espèces particulières : : Qich plantes alpines, Oiseaux de тег, etc. (fig. 49 à 52) EE 60 Mesures horde. de protection: "OIN EN e nee Y Protection des Bos nüimames, тше wo xpi qul тт C | : x TQ hapitre IV. _ Ce qu'ifautfaireen Belgique . . . . . . . 78 Conservation du souv enir des sites. = О S 78 Description des réserves азы < n Eo 79 A. Dunes littorales | ` 80 | D. Polders sablonneux . .. 103 Жз. des es es et pannes entre Coxyde | D т. Bruyère à Westende (fig. 86à88) . 103 ost o. "inkerke (fig. 53 à 7]) 80 | E. Polders argileux . . 106 B Ê Alluvions marines à 93 | E т. Criques et fossé saumâtre à Ah port 1. Alluvions d Г tr. à" fig. 89 à 99) 108 B z. Zwyn yn (fig. T rem (fig. 79 à 74) ^ zu | E 2. Oosipolderkreek et Roesselaerekreek U ?- Schorre en av al de Doel (fig. 81 et 89) 100 | E no (be. 00 à 2%) - ME Сан : HESS Étang du Blanckaert (fig. 96 à 102) Bi uvions E 1. Etang et bois marécageux à Over- Ü x. Ancien nc o Eer de sen 118 (fig EA j; chure du Rupel E 5. Vieil Escaut et Weel à ` Bornhem mox. se ца! (fig. 112 à 117). 124 CONCLUSION Pages. F. Flandre. 128 H Е. Marécage et i à Zillebeke. (fig. 130 Ë 2; Marécage et taillis à Berg (fig. 119 0) 31 F 3, Bruyère de la Boiterie ` à Blaton (fig. 121 e 34 F 4. Bruyère ente Hautage et Stam- rii (ig. 123 134 F 5. Camp de Casteau | (fig. 124 et 125) 134 X 6: Dünes continentales de Deurle-sur- Š : 134 G. Campinien . . 136 G т. iere de E me 126 à 133) 139 G 2. Camp de Bra 142 G 3. Marais avèr dunes entre nthals et Tichtaert (fig. 134 à OE IND G 4. Dunes à Lommel et Overpelt (fig x. 143 à 145). ; 150 a3. Саш тр de Beverloo (fig. 46) 150 G 6. Marais, étangs P bruyéres à à Genck (fig. 147 à 16 5) 154 G 7. Bruyére à Niel (fig. 166) . 161 G 8. Chemin creux du Bolderberg (fig. 167) 167 Н. EE 168 H ï. Chemin: creux 56 herpenberg, près dY s (fi E = 168 à er co у, H 2. Muzi dre pies de kenas (fig. 171 à 175). eR MIO H3 Bois des Rocs, à Fauquez (fig. 116 à 178) 173 H 4: Bois, tourbiére etbruyère à Oisquercq (fig. 179 à 190). 178 H 5. Foret de vagi dean (fig. 191 à 202) 188 H 6. Bruyère d'Odrim à Ohai 193 H 7. Etangs de Soetw er prés de out ain 193 H 8. Vallon d'Engeland, à Uccle (fig. 203 t 204). 195 H 9. haao carrières de Lembecq-lez- 196 Hro. Ancienne carrière de Nil-St-Vincent. 196 I. Crétacé. Uo voy. 195 I 1. Ancienne carrière à Ciply (fig. 205 et 197 I 2. Carrière Hélin tre Spiennes et St-Symph orien fig. 207 et 208) . 198 I 3. Falaises и uA чн et Petit- Lanaye (fig. 209 à 213). 201 J. Calcaire . 203 J 1. Rochers dcfonitiques e entre e Малу et Onoz (fig. 214 à 21 206 J 2. с {ы умы. à Marche-les- Dames (fig. 219 à 224). 207 J 3. Rochers calcaires et rochers schisteux à Samson (fig. 225 à 13 d 4. ола ers фак De Aen psammites à Tail fer et Lustin (fig. 233 à 217 J б. ччычачч Y UU À C Cu £ Pages. . Rochers calcaires etsc histeux àCham- масы et Nismes (fig. 255 236 ° asin du Colebi (fig. 262 à 239 . Rochers et platea u de Bonds prés de Modave (fig. 265 à 269) SUPE ; Cowan wie ou a Jemelle fig. 270 215 245 * Chers rocheux à Marenne | fig. 276 à 279) 250 d Rochers à à Sy (fig. 280) 252 . Ancienne carrière de Calamine ( fig s 254 281 et 282) 7 bes ' Chantoirs à Remou- champs (fig. 283 à 286) 55 4. RS à Бані (fig. 257 et 288) 257 15. Caverne de Spy 59 16. Ob de Furfooz (fig. 289 à 292). d e=. 17 сат de Chaleux (fig. 293 262 18. Cavernes de Fond-de-Forét 263 I9. Geh de poss (fig. 994 à 296) . 965 20. Grotte de R à Engis (fig. 297 à 299) . жо сс 267 K. Ardenne . . 267 K ï. Fagne de Rifontaine à Libro (fig. 300 et 301). . . - K 2 agne du Коаппау à Francor- e champs (fig. 302 2 ` EY E К 3. Bois de С à Cetturu pres de Houffalize 275 K 4. Vallée du Ninglinspo, à | Sedoz (fig. 311 - et 312) 1 5, Rochers du Hérou, à Nadrin (fig. 813 em à 315). K 6. Ruche entre Salm- Château « et Viel al salm (fig. 31 L. Subalpin . 282 LE Hautes Tanoa de la айу Michel 85 (317 à 335) E. Hautes-F agnes de la Baraque de Frai- E ture (fig. 336 et 337) ; L 3. Hautes- E de la Forêt de S -Hu- ды DEE. ` M. Jurassique . — > < e 296 M :. Bois et pelouses à Torgny et Lamor-. o t u (fig. 335 à 34 42) h fie M 2. Marécages dela Semois, entre C 4 998 temelle et Vance (fig. 342 e t 344) . 201 M 3. Champ de tir de Lagla nd. ied M 4. rpement et bruyères sur sable 301 de Metzert (fig. 345 à 347) - es M 5 лене ge Trias, de He gien et de Sinémurien, entre Bon- 304 nert e Attert eg 348 et 349) SCH M 6. Faille dans la gare de Bonner à : 306 350) 306 M 7. Tranchée dans la Eos ges 306 M 8. Cron de Montauba k 308 AVANT-PROPOS ` Toutes les nations civilisées ont appris à respecter les œuvres du passé; elles considèrent qu'elles n'en sont que les dépositaires et jugent qu'elles ont l'impérieux devoir de les transmettre intactes aux générations futures, comme une part importante du patrimoine général, commun à tous les citoyens. ` >: C'est aux édifices qu'on s'intéressa tout d'abord. Dès 1835, la Bel- gique institua une Commission royale des Monuments, qui a rendu d'inappréciables services, non seulement pour assurer la conservation des édifices, mais aussi, — et surtout, pourrait-on dire, — pour appeler l'attention sur des œuvres dont la valeur était méconnue ou ignorée. A l'assemblée générale de la Commission, tenue le Зо octobre 1911, M. H. Carton de Wiart, ministre de la Justice, disait fort justement : * En préparant la classification de nos édifices, en procédant à cet inventaire de nos trésors artistiques et archéologiques, que le gouver- nement souhaite voir se poursuivre sans plus de retard, vous avez Ouvert et vous ouvrez encore les yeux à tous ceux qui, souvent sans s'en douter, côtoient des chefs-d'œuvre. > Plus loin, M. Carton de Wiart disait encore : « S'il s'agit de belles choses destinées à tous, ce n'est plus seulement aux monuments que le public voue son admiration et sa sollicitude Ce sont aussi — et cela est plus nouveau — les sites urbains ou champétres qui sont le décor de notre vie et, suivant le beau mot de Ruskin, le visage méme de la patrie. La foule commence à éprouver que ces beautés naturelles, tout comme les beautés artistiques, ont avec notre àme des liens mys- térieux et chers, qu'elles constituent des richesses, et doivent, au méme ütre que le monument, inspirer le respect. ^ L'heure viendra — si elle n'est venue — d'appliquer aux sites, du! sont des monuments naturels, les régles protectrices qui ont été Instituées pour mettre les monuments à l’abri des attentats de l’igno- D OU d'un utilitarisme ontré. > En effet, « cela est plus nouveau ». Nous n'avons apprécié pleine- SE les vallées de la Meuse et de ses affluents que le jour ой les Carrières ont fait de larges blessures à leurs flancs, et ont enseveli errailles les versants qu'elles n'avaient pas troués. On avait ec indifférence à la création de multiples cités balnéaires, qu'on se rendit compte que bientót il ne resterait plus rien Sous les pi assisté av Jusqu'à ce 2 AVANT-PROPOS. < de nos merveilleuses dunes. En Campine également, il a fallu la comparaison des solitudes inviolées de jadis, avec les paysages actuels, — ой les usines à zinc sèment la mort autour d'elles et ой les houilléres commencent à montrer leurs bàtiments d'exploitation, — pour nous faire admirer à leur complète valeur, les bruyéres, les maré- cages et les étangs. Ce qui montre que pour le paysage, comme pour toutes autres choses, l'homme ne s'attache vraiment qu'à ce qu'il est menacé de perdre, ou méme à ce qu'il a déjà perdu. Les littérateurs et les artistes jetérent les premiers le cri d'alarme devant la dévastation de nos paysages. Tout de suite l'opinion publique s'émut. Elle avait d'ailleurs été préparée à ressentir douloureusement l'injure faite à la patrie par la destruction de ses plus beaux sites : deux fois par mois, le Bulletin du Touring-Club apporte à ses cinquante mille lecteurs des descriptions et des figures des coins les plus pitto- resques du pays; les cartes illustrées, dont l'usage s'est tant répandu en ces quinze- dernières années, ont popularisé tous nos paysages; les abonnements de 15 jours et de 5 jours ont beaucoup facilité les voyages en chemin de fer; enfin, d'excellents guides régionaux, par exemple ceux de Jean d'Ardenne et d'Edmond Rahir, ont initié les touristes aux beautés naturelles de nos provinces. Tout ceci a fait qu'il n'est certai- nement plus personne qui n'ait admiré, au moins en photographie, les dunes ой se marque si nettement l'effort du vent, les remparts rocheux de la Meuse qu'escalade le lierre, les grands étangs de Campine sur . lesquels flottent les nénuphars..... Aussi, quand les journaux annoncent que les rochers des Grands-Malades vont étre éventrés pour étre trans- formés en chaux, que le romantique escarpement du Hérou est sur le point d'être «orné» d'un hôtel, que le bois de Colfontaine est condamné à tomber sous la cognée, que de hauts terrils géométriques se substi- tueront aux marais de Genck, tout Belge se sent directement atteint, et les protestations des artistes éveillent un écho dans le cœur de chacun de nous. : La défiguration de tant de splendeurs naturelles a provoqué l'éclosion de sociétés qui se sont donné la mission de lutter avec vigueur contre de nouveaux actes de vandalisme. Les deux plus importantes sont la Société nationale pour la Protection des Sites et Monuments, et la Ligue des Amis des Arbres. Non moins actifs sont les groupements qui limitent leur action à des sites déterminés : Ligue des Amis de p Forêt de Soignes, Société namuroise pour la Protection des Sites 4 des Monuments, Comité de Défense de la Fagne, Ligue poe : Défense du Limbourg. Tous ceux qui aiment la nature doivent be la plus profonde reconnaissance à ces sociétés, car nombreux sont i paysages que leur intervention judicieuse a sauvés de la dévastation. AVANT-PROPOS, 3 La création de toutes ces ligues n'ayant d'autre objectif que de défendre la nature contre les empiétements de l'industrialisme, n’est- elle pas un indice que décidément les aspirations esthétiques font partie des préoccupations journalières de nos concitoyens. Ces mêmes ten- dances, purement idéalistes, se sont affirmées au Congrès Interna- tional d'Art Public, qui s'est réuni à Bruxelles en octobre 1910. Une des séances a été tenue en pleine Forêt de Soignes; plusieurs rapports présentés à ce congrès s'occupent de la conservation des sites, notam- ment celui de MM. R. Stevens et L. Van der Swaelmen, et celui de M. Ém. de Munck. Cette année même, la lutte contre le vandalisme a produit un résul- tat pratique : le vote par les Chambres belges dela loi du 2 aoüt 1911, qui oblige les exploitants à cacher sous la verdure les tranchées, les terrils, les remblais, les carrières abandonnées, les amas de déchets, en un mot de réparer dans la mesure du possible les plaies faites au paysage par l'exploitation industrielle. Lors de la discussion du projet de loi au Sénat, M. le baron de Selys Longchamps disait : « Je voterai le projet de loi avec plaisir, Car Je le considère comme un premier pas dans une voie que j'estime excellente. Cependant je ne puis m'empêcher de regretter que son champ d'application soit si restreint. » Au lieu d'envisager uniquement la beauté des paysages, on aurait - prendre également en considération leur intérét scientifique. Il ya es sites une valeur i tution géolo Ils devraie coúter. On commence à s'en rendre compte un peu partout..... » О N "u$ touchons ici à une nouvelle évolution du respect voué au passé. Pl EM d'abor d compris la nécessité de protéger les monuments. les plus h Orsqu on s'est rendu compte des dangers qui menacaient ja "Mee Paysages, naquit l'idée qu'eux aussi étaient dignes de i amie le de tous, Enfin, dans la troisiéme phase, toute récente, шын ee la disparition d'un endroit offrant pn important ment es ing que, est tout aussi regrettable que ceHe d'un site haute- ш, е la Science, à la poursuite de la Vérité, a droit aux B. he due l'Art, à la poursuite de la Beauté. | vierge jus Uu mne ou l'agriculture s'emparent d'un terrain resté mier lien e e est toujours la végétation qui souffre en tout pre- мра "im étonnant donc à ce que la Société royale de Bota- B cinien Slque ait pris ] initiative d'un mouvement en faveur de ation des endroits qui ont gardé leur aspect primitif. + AVANT-PROPOS. Comme il ne s'agissait évidemment pas de protéger seulement les sites botaniques ou zoologiques, mais aussi ceux qui sont importants pour les études de Géologie, de Géographie physique, de Préhistoire, etc.; comme d'autre part les sites les plus importants pour la Science sont aussi ceux qui présentent le plus haut caractére esthétique, toutes les sociétés scientifiques ou artistiques, intéressées au maintien des paysages naturels de tout le pays, avaient été invitées à joindre leurs efforts à ceux de la Société de Botanique. Un Comité pour la Protec- tion de la Nature en Belgique a été créé à cette réunion. * x * La présente brochure est publiée sous les auspices de ce Comité. Elle a pu être illustrée largement grâce à la générosité de Mme Jacques Errera et de Mme Léo Errera. | L'auteur est heureux de remercier chaleureusement tous ceux qui l'ont aidé dans sa tâche. Mie B. Cosijn, M. Chargois, M. De Wilde- man et M. Durieux, lui ont fourni de belles photographies. De nom- breux clichés ont été prétés par MM. Van den Broeck, Martel et Rahir (extraits du beau livre sur Les Cavernes et les Rivières souterraines de la Belgique), M. Edm. Rahir (extraits de La Lesse ou le Pays des Grottes), M. J. Cornet (extraits de Géologie), M. A. Lameere (extraits de Faune de Belgique), M. L. Fredericq (extraits de La faune et la flore glaciaires du plateau de la Baraque-Michel dans le Bulletin de la Classe des Sciences de l'Académie royale de Belgique, 1904) et par lExtension de l'Université libre de Bruxelles (extraits des livres de Mme Schouteden-Wery et de Mie Barzin). Les clichés qui illustrent le chapitre relatif à la Protection de la Nature dans les autres pays: ont été prétés par M. Conwentz (Allemagne), M. Oudemans et la rédaction du Levende Natuur (Néerlande), M. Schroeter (Suisse). De précieux renseignements bibliographiques ont été donnés par MM. Lameere, Leriche et Rutot, et surtout par le regretté Théophile Durand, ravi à la Botanique pendant l'impression de cette notice. Enfin, Mie Louise Heger a bien voulu dessiner la couverture du livre. A tous un cordial merci. CHAPITRE I. POURQUOI IL FAUT PROTÉGER LA NATURE La derniére fois que Léo Errera prit la parole en public, ce fut à une séance de l'Académie royale de Belgique, pour présenter un rap- port sur sa participation au Congrés International de Botanique à Vienne. Il attirait particuliérement l'attention sur les alinéas suivants: « А la suite de l'excursion en Bosnie-Herzégovine qui avait précédé le Congrès, l'assemblée pléniére a émis le veu de voir le Gouver- nement austro-hongrois créer dans ce pays, à l'exemple de ce qui a été fait aux États-Unis, en Danemark, etc., quelques « réserves » ой les intéressantes foréts vierges qui y existent encore soient conservées intactes, à l'abri des modifications et des défrichements. » Qu'il soit permis, en terminant, d'exprimer pour la Belgique un veu semblable. Beaucoup de questions biologiques capitales ne donc des titres précieux à la reconnaissance de tous les naturalistes, il augmenterait d'une facon durable le patrimoine scientifique de la nation, s'il créait dans les régions les plus caractéristiques de notre pays quelques « réserves nationales » de ce genre : par exemple dans les dunes, dans les polders, en Campine, sur les rochers de la Meuse, dans les Hautes-F agnes, dans la Forét de Saint-Hubert, etc. » C'est là du reste un desideratum que le Conseil supérieur des Foréts a déjà formulé, il y a trois ans, par l'organe de mon collégue, M. le pro- fesseur Ch. Bommer : il faut souhaiter qu'il soit réalisé sans retard. » Les amateurs de sites pittoresques ne s'en réjouiraient sans doute pas moins que les studieux des sciences naturelles. » La Classe des Sciences invita M. le Secrétaire perpétuel «à saisir M. le Ministre de l'Agriculture de ces propositions, qui seraient tout à l'honneur de la Belgique et de l'Académie.» (т). * ‚ Le travail de М. lait à la demande d Sont Ses conclu * Etant don ж x Bommer, dont il est question plus haut, avait été u Conseil supérieur des Forêts (2). Voici quelles sions : née l'importance de la conservation intégrale des parties (1) Bulletin de la СІ (2) сы, Ke asse des S ciences de l'Académie royale de Belgique, 1905, n? 8, p. 367. la Commission ER. Conservation du caractère naturel de parcelles boisées ou incultes, Rapport de Sbéciale, institu ée Par le Conseil supérieur des Foréts, 1902, 6 POURQUOI IL FAUT les plus pittoresques de notre pays au point de vue de la science, de l'art et du tourisme, il y a lieu de proposer au Gouvernement : » 19 Qu'il soit fait un inventaire général des sites et des régions présentant un intérét spécial aux points de vue précédents ; » 29 Qu'il prenne des mesures nécessaires pour réaliser leur conser- vation intégrale ; » 39 Qu'il soit institué une Commission permanente, dite Commis- sion des Réserves, ayant le caractére de la Commission royale des Monuments, qui soit officiellement chargée de cette double mission. » E 4 *c ж Récemment, dans sa séance du 5 août 1911, la Classe des Sciences de l'Académie, sur la proposition de M. Léon Fredericq, le compétent défenseur des Hautes-Fagnes, est revenue à la charge et a émis le vœu que voici : « La Classe des Sciences de l'Académie royale de Belgique recom- mande à l'État et aux communes la création de réserves au Plateau de la Baraque- Michel, de manière à y conserver sur une étendue suffisante l'aspect si caractéristique et si pittoresque des Hautes-Fagnes, et d'y préserver la flore et la faune glaciaires, menacées d'une destruction pro- chaine par les travaux d'asséchement et de boisement. » Sur ce dernier point, les efforts des naturalistes et des artistes ont abouti : M. A. Van de Vyvere, ministre de l'Agriculture et des Travaux publics, à la séance de la Chambre du 5 décembre 1911, a donné l'as- surance qu'environ 600 hectares de Hautes-Fagnes, situées prés de la Baraque-Michel, seront maintenus à l'état de nature. Cette réserve pourra étre facilement agrandie vers le Sud. | x жож Une autre de nos beautés naturelles, la Forêt de Soignes, près de Bruxelles, est définitivement délivrée des empiétements et des embel- lissements — M. Buls disait : embellaidi ents — qui auraient abouti à sa compléte défiguration. Dans la séance du 2 juillet 1909, M. le député Carton de Wiart (maintenant ministre de la Justice), disait à la Chambre : « Nous avons la bonne fortune de posséder à proximité de la capitale ut monument qui, pour étre l'oeuvre de la nature, vaut en beauté ws plus belles cathédrales et nos plus beaux beffrois, je veux parler de e Forêt de Soignes..... Elle est précieuse par tant de souvenirs qe i Z rattachent; c'est un lambeau de notre vieille Forêt Charbonnière, er légendes de saint Hubert et de Geneviève de Brabant y reve comme le souvenir de Ruysbroeck l'Admirable. » Dans la méme séance, M. Schollaert, ministre de l'Intérieur et de PROTÉGER LA NATURE. 1 l'Agriculture, donna l'assurance « qu'il s'opposera toujours, dans la mesure de ses moyens, à ce qu'on dépare cette merveilleuse forét par l'établissement de chemins de luxe et par labatage inconsidéré ne pas intervenir et laisser faire la nature..... Il faut laisser aux forêts leur caractére sauvage, il faut surtout que l'on respecte les vieux arbres..... En ce qui me concerne, je promets à la Chambre de ne jamais porter la cognée, à moins d'indispensable nécessité, dans la Forét de Soignes. (Trés bien! sur tous les bancs.) S'il s'agit de planter, j'en suis; mais pour couper, il ne faut pas compter sur moi. » (Trés bien ! sur tous les bancs.) Les instructions données par le ministre aux agents forestiers prescrivent les mesures qui sont nécessaires à la conservation de la Forêt. * š f * * Ainsi, voilà deux sites naturels dont le maintien est heureusement décidé, l'un sur le plateau le plus élevé du pays, l'autre aux portes de nécessaire de créer des réserves! N'oublions pas que de tous les pays du monde, la Belgique a la population la plus compacte; il est donc fort ; compréhensible que la destruction de la nature y soit fort avancée. , ?aque année, de nouvelles carriéres trouent les flancs de nos val- lées, ensevelissant sous leurs déblais les merveilleux sites de l'Ourthe €n amont d'Esneux, du Bocq pres d'Yvoir, de l'Ambléve entre Aywaille ag Remouchamps, du Hoyoux en aval du pont de Bonne! (fig. 1). Certains districts sont le siége d'une industrie tellement dense et SIE que loin d'y rencontre; des coins de nature, c'est à peine si l'on M Ls champ ou une prairie, resserrée entre un terril et un les plus "i er; 06 l'herbe y est-elle noire de poussière. Les usines © IVES ont dü être installées dans les endroits reculés, aussi E possible de toute culture. C'est ainsi que les établissements ( nerais sont presque tous relégués en Campine 8. 2); chacun d'eux s'entoure d'une ceinture de déserts : les bruyères, bres, tout meurt dans la large zone ой s'abattent les 98 SE ыш Sera-ce quand les houilléres du nouveau bassin char- асаа (6 B ote! Déjà se dressent leurs grands bâtiments Chemins abis ), = Beeringen, etc. D'ici à peu d années, lorsque des "aiam mm Sillonneront tout le pays, que des villages entiers de teurs s'ela TÈS Seront sortis de terre, que les châteaux des direc- 2 SF dans les endroits les plus pittoresques et auront englobe ] es . e Charme mé plus beaux bois, la Campine aura perdu sans retour son mélancolique Si pénétrant. 1. Carrières de la rive droite du Hoyoux, entre Royseux et le pont de Bonne. A droite, le coteau boisé du plateau de Bonne, Octobre 1911 NOANO r D I Г "II IO 4 LILY. PROTÉGER LA NATURE. 9 Chaque progrés de la science agricole permet d'incorporer au domaine des cultures un territoire jusque là sauvage. Ici l'irrigation artificielle transforme en belles prairies à foin (fig. 4) des marécages qui paraissaient rebelles à tout essai d'exploitation. Ailleurs des fagnes, fournissant à peine un peu de mauvaise litiére, sont drainées et plantées d'Épicéas (fig. 5). Les bruyères les plus stériles de la Cam- pine sont labourées à fond, puis fertilisées par le Lupin jaune et les engrais chimiques : des Pins sylvestres (fig..6) y pousseront à mer- Fig. 2. Les usines d'Overpelt, Juillet 1911. ñama Оп pourra même, à l'aide d'un peu de tumier de ferme, obtenir 29 Б de seigle ou de pommes de terre. Une terre doit être Бы ordinairement maigre, rocheuse ou marécageuse, pour que le Ed in е а lui faire produire quelque chose. Et même s'il que ir = renoncer à la mettre en culture, par quelque p enlévera la A 5 fera paturer ses bestiaux, i y grattera de la litière, il S; route superficielle du sol pour faire du combustible (hg. ). eha ze cocoa" E trop abrupt pour étre cultivé, si un terrain à V тое e E DI pierres de taille, on en fera un ou Dé кайнаш s bientôt s'y élèvera une villa. Qu'elle soit gentille unë aieo, si peu importe : on a abimé un paysage en y plantant ou abattu d cureux encore si le propriétaire n'a pas nivelé une dune, i np "ant d'admir Les e Mème p ün de rocher, ou coupé un bois qui empéchait le pas- €T Sa construction. AUX 3 3C A 9-2 ° : | > x elles-mêmes n'échappent pas à la dénaturation. Sans arle B >с ч MEE $ e > papan: °. . à r des rivières souillées par les résidus industriels, où plus Fig. 3. Bruyères et vallée du Stiemerbeek entre Kuylen et Winterslag, à Genck, Au loin, à gauche, bâtiments du charbonnage de Winterslag. Juillet 1911. "I TI IONOANOd ` Prairie irriguée occupant un ancien maréc age, dans la vallée du Stiemerbeek, à Genck, Juillet 1911, IAILOAd AYU (ILVN VI WIS 7 12 POURQUOI IL FAUT Fig. 5. Drainage d'un fond tourl eux pour la plantati on d'Épicéas, à Stockem, près d'Arlon. Juin 1909. g. 6. Jeune plantation de Pins sylvestres dans une bruyère, qui est encore intacte à gauche. À Genck. Mai 1907. т) Ja d'in nombrables jamais un Poisson ne se hasarde, ily a en Flandre ees, I la faun€ cours d'eau et étangs ой le rouissage (fig. 8) a supprime E ux x 2 A 4 1 > w 765 еа в et toute la flore naturelles ! Les seuls organismes qui peuplent E sont ceux qui vivent d'ordinaire dans les fosses à purin. PROTÉGER LA. NATURE. 13 Fig. 7. Etrépage de la bruyére humile pour enlever les mottes qui serviront de combustible. À Сепск. Mai 1907. Fir. 8. L ; | "P Fouissage du lin dans le Boerenkreek, à Sint-Jan-in-Eremo. Septembre 1908. Faut.i] se áo. plaindre ou se féliciter de ce que les carriéres exploitent Présent, ота ` „ы er À дүү "e { lea ы о есе aux explosifs, des bancs jadis inutilisables; de ce que A Ver эс ч di. š S : e . ` qui sembla; tes de la physiologie végétale fassent tirer parti de terres | ale 3 A À 7 = D M ` nt condamnées à rester perpétuellement improductives ; 14 POURQUOI IL FAUT de ce que les forêts ne soient plus que des cultures d'arbres, méthodi- quement aménagées en vue de la production du bois; de ce que les géologues aient trouvé du charbon dans les profondeurs du sous-sol de la Campine, et aient pu indiquer les endroits précis oà la sonde tou- cherait ces veines que jamais personne n'avait vues? Ne doit-on pas se réjouir de la rapidité des moyens de communication, permettant à celui qui travaille en ville d'habiter pourtant la campagne ? Est-ce que les qualités exceptionnelles des eaux de la Flandre pour le rouissage du lin ne sont pas une source de prospérité ? Sans aucun doute, per- sonne ne songerait un seul instant à regretter que le Belge réussisse à faire produire à son sol le maximum d'effet utile, ni que la Science, pour désintéressée qu'elle soit dans son essence même, fournisse à l'industrie et à l'agriculture les moyens de perfectionner les procédés d'exploitation. Seulement, l'utilisation du territoire doit-elle aller jusqu'aux plus extrêmes limites; faut-il que l'industrie et la culture prennent possession des moindres parcelles du sol? Certes non, nous ne devons pas — nous ne pouvons pas ` ` permettre que les derniers coins de nature qui nous restent encore s'effacent devant l'artificiel. L'augmentation croissante de notre population aura beau rendre la concurrence vitale de plus en plus âpre, nous porterions vis-à-vis des générations futures une responsabilité par trop lourde, 81 nous ne leur laissions pas la faculté de constater de visu, ne füt-ce qu'en un petit nombre de points, quel était l'état physique de notre pays avant son entiére dénaturation. Aucun historien n'oserait évoquer les mœurs et les coutumes de nos ancêtres du moyen âge — pour ne pas remonter au delà, — s'il n'avait jamais vu de bois, de bruyéres ou de vallées semblables à celles de ce temps. Alors que les historiens déplorent amérement que tant d'archives aient été détruites, — И ignorance, le plus souvent, — Oserions-nous, — nous qui Savons leur valeur, — supprimer les documents historiques les plus importants de tous, ceux qui nous reportent dans les conditions mêmes ой se E déroulés les grands faits historiques ? Et par grands faits histor ncs : faut entendre, non l'abdication d'un prince dans tel palais, ni pred la bataille qui a été livrée dans tel endroit, mais les phénomènes GOONS miques qui de tout temps ont dominé l'histoire : ils deviendront Hm telligibles si l'on n'a plus la connaissance précise du milieu physique oü ils se sont passés. : : l'on Et que de problèmes resteraient indéfiniment sans solution $! a ne disposait plus de quelques lambeaux encore vierges. Est-ce = i terril de charbonnage ou dans une rivière empoisonnée par 1 er: a que le botaniste et le zoologiste de l'avenir iront récolter leur mat r d'étude? Si on laisse détruire toutes les belles coupes géolo, 1que*» PROTÉGER LA NATURE. 15 pauvre professeur devra donc se contenter de les dessiner au tableau, et dire adieu à tout espoir de progrés ! Pensez-vous que Darwin aurait concu sa théorie si féconde de l'Évolution par la Sélection naturelle, qui a bouleversé et revivifié toute la Biologie, s'il n'avait pas eu l'occa- sion de voir dans des pays neufs les bétes et les plantes luttant libre- ment pour la vie? Et toute la surprenante floraison des travaux actuels sur la Mutation, n'a-t-elle pas pour origine des observations faites dans la nature? Si les coteaux rocheux de l'Ourthe, de la Meuse et de la Lesse avaient été exploités comme carriéres, il y a un siécle, alors que personne n'avait la moindre notion de la Préhistoire, les cavernes auraient été détruites sans livrer leurs secrets, et nous ne connaitrions rien de l'Anthropologie préhistorique, une Science dont les enseigne- ments ont jeté tant de clartés imprévues sur l'évolution de notre mentalité. : Pour qu'une science surgisse, il ne suffit pas que les faits soient là; il faut encore qu'ils se groupent de façon à amener la réflexion et qu'ils soient assez probants pour répondre tout de suite aux premières objec- tons qui se dressent. Précisément, dans les cavernes, la présence simultanée d'ossements d'animaux, fendus ou brülés, d'ossements humains et de silex taillés ou polis, devait appeler l'attention sur la possibilité de l'Homme fossile. Plus tard la Préhistoire put étendre ses Investigations bien au delà des grottes; mais il n'en est pas MOINS Vrai que de celles-ci sortit l'impulsion première qui révéla a notre compatriote Schmerling l'existence d'une humanité plus КЫ s que toutes celles dont l'histoire fait mention. Ainsi, sans ы a des autres sciences. Toutes renferment des domaines sites d'où B et qui dedos à Jamais fermés si on détruit les а orizons seront découverts, ou pour parler plus sim- Боп. Bu supprime les points oà les toutes premières observa- étre faites. * * + Ca = eue quelques utilitaires à outrance, on veut nous valeur! Mai. SR tre en valeur des terrains improductifs. га Un site mimm J a-til donc de valeur que celle qui est monnayée ! il Раз, par cela à grandeur a inspiré un poète ou un peintre, n'acquiert- tant plus de p p valeur inestimable? N ous ne sommes pour- ibisu, mai. re oü les amateurs d'art se pàmaient devant un avaient E де E a sans les voir, dans les paysages qui valeur ? Oui ©. VE Est-ce que ja Science ne représente pas une commun a week prétendre qu'on peut, sans léser le patrimoine Wyn, source de e elges, faire disparaitre les derniers vestiges du antique prospérité de Bruges, la Venise du Nord, 16 ) ——————— à POURQUOI IL FAUT maintenant asséché, dans le bois de Baudour. Octobre 1911 étation de tourbière a disparu, of m a 2. " 2 "ag [9 a = „a à É © D н Q + mn g Е < مب S- . © m. + 2 PIK — J 2b La = PROTÉGER LA NATURE. 17 ou les quelques reliques des temps glaciaires qui survivent sur nos Hautes-Fagnes, ou les espèces nouvelles; dont nul ne connait encore la destinée, qui se créent çà et là dans nos forêts ou nos landes? D'ailleurs, pour qui se donne la peine de réfléchir à la question, il est évident que les utilitaires se rendraient un détestable service à eux-mêmes, s'ils enlevaient à la Science l'occasion de faire de nou- velles observations, origine première de tout progrès. C'est par un véritable abus de langage qu'on appelle l'industrie et l'agriculture des Sciences appliquées, alors que ce sont en somme des applications de la Science. Chaque fois que les ingénieurs et les cultivateurs font avancer l'industrie ou l'agriculture, ils ont simplement mis en pratique quelque acquisition récente de la Science pure. Faut-il rappeler que la télégraphie sans fil est basée sur les ondulations électriques, étudiées par Hertz, que l'extraordinaire expansion de l'agriculture moderne a été amenée par les recherches de laboratoire des chimistes et des bota- mstes, que le bassin houiller de la Campine a été découvert, non par les industriels qui vont l'exploiter, mais par les géologues? Inutile, 1 est-ce pas, d'allonger la liste. Ces exemples suffisent à montrer que les praticiens imprévoyants, qui entraveraient l'évolution de la Science pure, subiraient bientót le contre-coup de leur utilitarisme à courtes vues, 5i vraiment, comme on Га dit en plaisantant, la reconnaissance ‘st un vif sentiment des bienfaits à venir, l'industrie et l'agriculture doivent vouer à la Science une gratitude sans bornes, car c'est d'elle seule que dépendent leurs progrés futurs. * к * г 3 ode les. dernieres parcelles qui ont gardé quelque peu de "ew on JM il faut azır tout de suite. Car si l'on ny prend Шр. ка e les usines, les chemins de fer, les. carrières, les verra plus s кин tout envahi, et la génération qui nous me ne Pine j ET pé littorales, ni les bruyères et les marécages en Cam- Qui barden = agnes sauvages, ni les énormes murailles rocheuses étudier la Géo x E Et 1 on se demande ой nos successeurs E Void Tam T dei le Physique, la Botanique et la Zoologie de leur pays. Bouwe, E npe qui montrent la rapidité avec laquelle se od s E n de notre territoire. E e es connaissent le marécage du Bois de Baudour, Plantes = CN ки Чез Sphaignes, une intéressante colonie de Scirpis Eres e ardennaises, par exemple Juncus squarrosus, letralix, An dai Eu Narthecium ossifragum, Salix repens, Erica nées ce fond 4 5d "e poliifolia, Vaccinium Oxycoccos. H y apeu q an- a été remplacée rainé, et toute son association végétale si curieuse Par une plantation d'arbres (fig. 9). On ne peut pas POURQUOI IL FAUT tation rase, sur la rive droite de l'Yser, Au loin, les dunes. Fig. 10, Le schorre à végé Aoüt 1900. Fig. 11. Bord du schorre à végétation rase. Septembre 1904. €n une Même PROTÉGER LA NATURE, 19 mettre en doute que si le propriétaire avait su quelle valeur scientifique exceptionnelle possédait ce marécage, qui avait à peine trois hectares, alors que le Bois de Baudour en occupe environ deux mille, il aurait fait en sorte de le conserver intact. C'est par ignorance également qu'on a péché lorsqu'on.a laissé détruire le schorre de la rive droite de l'Yser, en aval de la crique de Lombartzyde. Il y avait là une alluvion argilo-sableuse, qui n'avait pas son égale en Belgique, ni peut-être dans le monde entier. Tous les botanistes qui la visitaient restaient.émerveillés devant cette vaste plaine, couverte d'une végétation très serrée, mais absolument rase Fig. 19. Marigot dans lequel pénétre la marée, sur le schorre à végétation rase. 5 I] est bordé d'Aster Tripolium et de Suaeda maritima dressés. ir Ja plaine voisine i] n'y a que des plantes couchées, Septembre 1908. (fio * Vi 1 | HË. 10; voir aussi fig. 16). Du côté de l’Yser, le schorre était bordé par une marche abrupte ( portait que des A, fig. 11) au bas de laquelle la vase de la E Ж traçaient à = gues et des Salicornia. Des marigots partaient a ES spéciale (€ avers le schorre leurs méandres bordés d'une flore E fig. 13) Mig: 12). D'autres fosses, tout aussi sinueuses et puces marée E. sans connexion avec la riviére, conservaient de Peau à 556; leur flore consistait surtout en Salicornia dressés et curieuse Phanérogame submergée, pollinés sous l’eau, Ruppia ед ын ces bassins étaient la seule station naturelle en ' ` Mals le plus grand attrait du schorre était la plaine elle- Ri Ge Hore d'Armeria maritima (hg. 14), А tropis (Glyceria) ' 'x maritima, Suaeda maritima et Salicornia herbacea, Maritin 20 POURQUOI IL FAUT tous uniformément courts et collés contre terre : sur cette surface, unie comme un tapis, il n'y avait pas une herbe dépassant ro centimètres. Et cette impression étonnante, d'une végétation de pygmées, était encore renforcée par la comparaison avec la flore de plantes dressées habitant les marigots et les fosses. Une autre particularité curieuse était que la moindre dénivellation du terrain imprimait à la flore un changement total. Dès que le sol s'enfonçait à 10 ou 20 cen- Fig. 13. Fosses irréguliéres, sans communication avec l'Yser, sur le schorre à végétation rase. Au delà de la riviére, le vieux phare de Nieuport. Avril 1907. Fig. 14. Petits creux sur le schorre à végétation rase. Les Armeria PR ig : d. Juin 190 í+ abondamment en fleurs sur le schorre méme, deviennent rares dans le fon EC ` AM x drug SE ПОП timétres sous la surface générale du schorre, les Armeria, 51 ` š . ve . $ . . DE К inu E breux sur la plaine qu'ils y mettaient en juin une teinte rose cont ( И e e . йр g. I4) disparaissaient entiérement devant Salicornia et Suaeda (fig. 14 TLOAd HAD DI(LLVN.V' D Fig. 15. Laisse d'une forte marée d'équinoxe sur le schorre à végétation rase, qui est à gauche. A droite, flore des dunes. Au loin, les dunes et le phare de Nieuport, Septembre 1904. ~ € VWE ¿GA УД Fig. 1ба et b. Coupes schématiques а travers les schorres de l'estuaire de l'Yser : en haut, schorre à végétation rase (maintenant détruit); en bas, schorre à végétation haute. LAVA TI IONOAYNOd DF PROTÉGER LA NATURE. 23 Y avait-il une bosse, haute de ro ou 15 centimètres, les Armeria s'effa- çaient également, mais pour céder la place à Atropis et à Juncus Gerardi. Quand on arrivait à la limite du schorre près de la dune de Lombartzyde, brusquement, au niveau de la laisse des hautes mers d'équinoxe, on passait de la flore des alluvions marines à celle de la dune (fig. 15). Aux endroits oà une différence de niveau de quelques centimètres rendait la limite plus nette, on récoltait sur le bord inférieur de la ligne d'épaves les Atropis, Salicornia, Glaux, etc., caractéristiques du terrain salé, et sur l'autre bord, des Juncus Gerardi, Agropyrum acutum et Plantago Coronopus mélangés aux Atropis et aux Armeria; un mètre plus loin, il n'y avait plus que la flore habituelle de la dune, composée d'Oyats, Carex arenaria, Mousses, lichens, etc. Eh bien! cette station privilégiée, oà les botanistes de partout venaient admirer l'influence physique et chimique du sol sur la composition de la flore, ainsi que la concurrence des espèces qui se supplantent les unes les autres, il n'en reste rien. Sans doute, pensez-vous, on a endigué la plaine pour la mettre en culture, ou bien on y a creusé un port, Ou encore il a fallu y cons. truire des entrepóts; peut- ètre a-t-on pris là de l'argile Pour renforcer en toute hâte une digue dont la E is E d'englou- j strande étendue de КЕШЕ ét. de champs... =» VOUS n'y êtes pas ^h а trans : : ч к u. schorre . o А di S entourée que sam Dean : ln 2 qui empéche Fig. IL Asperdt actuel sr Ron schorre à végétation rase; SE ahissement par l'eau terre labourée pour ч cuataqa de gazon et jeu de golf. salée; les mari Au loin, le château d'eau, Septembre 1911. gots et les foss Т es ont 5té A E ^ > buts T. - comblées. Puis on a répandu du fumier de tourbe sur Sur | ` i T А ` r : qu ace du schorre. Une pompe et un réservoir fournissent de douce 7 ^ ; s mum Pour l'arrosage régulier des pistes. Auprés de chaque jeu, ond Solgneu “SSUTET sa croi Sement l'herbe tous les trois jours, en été, et pour *sance, on lui donne des engrais chimiques. | 24 POURQUOI IL FAUT PROTÉGER LA NATURE, Une grande partie du schorre est labourée (fig. 17); elle sert à la culture d'une Graminée (Festuca rubra) destinée à gazonner les « départs » des jeux : l'herbe doit y avoir certaines qualités particu- liéres pour le lancement des balles. Le sol a été aplani comme une table de billard, sauf aux endroits oà l'on a créé des obstacles artifi- ciels. Faut-il ajouter maintenant que de la merveilleuse flore primi- tive, rien, absolument rien ne subsiste? La digue qui garantit le golf a été construite à l'aide de l'argile de l'ancien bord du schorre (fig. rr). Là aussi les conditions d'existence sont entiérement changées, et la végétation actuelle (fig. 18) ne ressemble plus du tout à celle qui y vivait avant la défiguration de ce coin de pays. Fig. 18. Aspect actuel du schorre en dehors de la digue du jeu de golf : flore semblable à celle du schorre à végétation haute (comparer avec les fig. 11 et 16a). Septembre, 1911. ` Du côté de la dune, méme désastre. Le golf couvre une surface totale de 55 hectares dont plus de 40 sont sur la dune de Lombart zyde. Les quelques particularités curieuses qu'elle présentait om naturellement été effacées, par exemple les aires à peu près circulaires occupées dans certaines pannes (fig. 16c) par Juncus maritimus. Une douzaine d'hommes et deux chevaux sont employés en toute Ы & . н 5 : e saison à l'entretien du terrain. On ne peut s'empêcher de en Er qu'avec les milliers de francs dépensés annuellement pour ce golt, q + ourra a remplacé l'un des points les plus intéressants du pays, on P créer des réserves dans chacun de nos districts. CHAPITRE Il. QUEL GENRE DE SITES IL FAUT PRÉSERVER Les stations à préserver doivent naturellement comprendre tous les sites qui sont indispensables pour que nos successeurs aient une idée complète et exacte de l'aspect physique du pays primitif. Nous devons faire en sorte que les générations futures puissent non seulement admirer les paysages qui nous charment aujourd'hui, mais qu'elles aient aussi l'occasion d'étudier et de faire voir aux jeunes gens des points intéressants pour la Géographie physique, la Géologie, la Botanique et la Zoologie. * 9 * Pour la Géologie, il importe que les coupes instructives découvertes à l'occasion de la percée d'un chemin de fer ou d'une route ne soient pas annulées ultérieurement par pure négligence. En général, ce qu'il faut faire pour préserver un document géologique est simple et peu coûteux, et il suffit de signaler l'intérét de la coupe aux administra- tons pour que celles-ci prennent les mesures nécessaires. Méme, lorsque la tranchée est en terrain dur, il n'y a en général aucune pré- caution spéciale à observer : dans les gares de Roanne-Coo, de Trois- Ponts, de Ciney, de Dinant, etc., il y a d'admirables plissements qui se conservent inaltérés depuis longtemps sans qu'il faille intervenir “0 quoi que ce soit; il faut simplement éviter de les cacher par des constructions, Il n'en est pas de méme évidemment dans des sols T Eu rent et se recouvrent les xu les autres, et sur Hiis d eg Б. Е cache bientôt toutes les Окен de la ара re - L et le rafraichissement périodique Lorsqu'un document ° en = 7 : d Carriére en activité Г. С E oc жыша = E euet ai veiller bera nya qu'à 1 étudier le mieux pM et à sur- ement des travaux : il va de soi qu'on ne peut pas i Шоо е pour préserver un contact intéressant, ou un Mes ca ze e ung faille curieuse. 2 ` vement arrêté x e lis si le travail est suspendu iud ue PE outre Sienna E en cest le cas pour la fameuse carrière Hélin, Capital pour = = == онш Il y a là une coupe d'un intérêt а, ré пеле (voir plus loin), ой 1 оп rencontre, à des didus: cessifs et dont l’âge est nettement précisé, toute une série ` humaines allant du silex simplement utilisé jusqu'au 26 QUEL GENRE DE SITES silex taillé intentionnellement. Ne serait-il pas hautement regrettable si cette carrière était un jour comblée, ou si elle était à nouveau rendue inaccessible ainsi qu'elle le fut pendant plusieurs années? Heureuse- ment, elle vient d'être achetée par M.le sénateur A. Houzeau de Lehaye, qui l'a acquise pour en assurer la conservation. Une autre carrière qui, pour n'être pas située en Belgique, n'en a pas moins une importance inappréciable pour la connaissance de notre Tertiaire, celle du Mont- Cassel, dans la Flandre française, n'a pas eu la chance de tomber entre les mains d'un homme de science. Son exploitation a complè- tement cessé, et si des mesures de préservation ne sont pas prises à bref délai, elle sera bientôt inutilisable pour les études de géologie. Mais, dira-t-on, quel avantage y a-t-il à conserver une carrière qui a pu être examinée à loisir pendant de longues années, et dont les géologues ont retiré tous les enseignements qu'elle peut fournir? Quelle erreur! Existe-t-il une seule coupe importante sur l'interpréta- tion de laquelle les savants soient d'accord en tous points; et, n'est-il pas évident que la discussion, pour étre efficace et féconde, nécessitera de nouvelles visites au terrain méme? D'ailleurs, füt-on complétement du méme avis aujourd'hui qu'on ne le sera sans doute: plus demain, car une découverte faite en quelque autre point de la Terre peut remettre en question les choses qui paraissent le plus solidement établies. Et qu'on ne crie pas d'aprés cela à l'inconsistance de la Science : la principale force de celle-ci, — et la raison de sa surpre- nante progression, — réside précisément en ce qu'elle est toujours préte à abandonner ses théories dés qu'une observation ou une expé- rience nouvelle montre leur inexactitude. Revenons aux carriéres en activité. S'il est vrai qu'on ne peut pas songer à suspendre leur exploitation pour garder un document géolo- gique, on devrait pourtant assurer, mieux qu'on ne le fait à présent, la préservation des fossiles qui sont rencontrés pendant les travaux. Il faut bien dire qu'actuellement, la conservation des piéces paléonto- logiques, — si précieuses pour la Géologie et la Biologie, — depuis de simples feuilles jusqu'aux squelettes de Dinosauriens g1gaf- tesques, repose uniquement sur le bon vouloir et les tendances scien: tifiques des ingénieurs chargés de la direction du travail. On peut s'estimer heureux si leurs soins ne sont pas contrariés par des adminr strateurs ignorants, uniquement préoccupés des profits financiers de l'affaire; les géologues vous citeront telle carriére de phosphate, e les fossiles, quels qu'ils soient, sont systématiquement jetés 2" broyeur, afin de ne pas perdre le phosphate qu'ils renferment! Des actes analogues de vandalisme et d'ignorance se présentent aussi dans les travaux de fouille et de déblais, méme quand ils sont IL FAUT PRÉSERVER. 27 exécutés pour le compte des administrations publiques. Il est fort rare qu'on prenne des mesures efficaces de préservation, comme c'est heureusement le cas en ce moment pour les fouilles de Hofstade, qui sont surveillées pour le compte du Musée royal d'Histoire naturelle par M. Rutot, et pour celui du Jardin Botanique de l'État par M. Bommer. Depuis longtemps M. Émile de Munck (1) s'est ému de la perte des objets trouvés lors des travaux de terrassement. Il rappelle que l'article 27 du cahier général des charges, clauses et conditions imposées aux entrepreneurs des travaux entrepris pour le compte de l'Etat Belge, dit ceci : « Tous les objets d'antiquité, d'histoire naturelle ou de numismatique trouvés dans les fouilles sont la propriété de l'État et doivent être remis par l'entrepreneur ou Par les ouvriers aux fonctionnaires dirigeant les travaux. » Il peut être accordé de ce chef, par le Département de l'Intérieur, une gratification proportionnée à l'intérét que représenteraient les objets trouvés, » « Certes, si l'on exécutait les prescriptions de cet article, l'État pourrait avoir des garanties pour la conservation des objets trouvés. » Mais les exécute-t-on? » La réponse, hélas ! n'est pas douteuse. Non, on ne fait pas attention НЕШЕ Et M. de Munck cite deux exemples typiques : * Lors du creusement du canal du Centre, dans le Hainaut, des quantités d'ossements préhistoriques, de nombreux objets des âges € la pierre et de l'époque romaine ont été découverts dans les travaux; beaucoup de ces objets ont été délaissés, d'autres ont été vendus ou donnés par les employés ou les ouvriers; quelques osse- ийе, et des antiquités ont été, il est vrai, recueillis par les entre- e et entassés pêle-mêle dans des bureaux. Mais que sont ces précieux documents? Dieu le sait! » Toujours est-il qu'à différentes reprises, j'ai pris des informations aux : À H ni: T» i m Musées de l'État, et chaque fois il m'a été certifié que rien, solument rien, entré dans nos col „<А Anvers, -u l'époque de la travail du d Р м . r а e de LU ebe b t H retirait du 7 Escaut, et de recueillir tous les o jets qu'on See NCK. Avant-projet de la loi sur la conservation des monuments, mobiliers eg ques. Etat de la question en ce qui concerne les fouilles. Annales de la Fédé- gique et Historique de Belgique, mars 1904. 23 QUEL GENRE DE SITES » Ce que l'on a ramené du fond de l'Escaut eüt suffi à constituer un musée local d'une incroyable richesse. » Des objets de toutes sortes, depuis les instruments en silex, perdus dans cet endroit par nos ancêtres préhistoriques, jusqu'au revolver tombé la veille de la poche d'un passager montant à bord d'un transatlantique, tout s'y trouvait. » Eh bien! Messieurs, savez-vous ce que le Musée d'Anvers a pu recueillir de ces épaves précieuses du passé? « Rien, absolument rien! C'est incroyable, mais c'est vrai. » La Commission de surveillance, qui avait été instituée avec les meilleures intentions du monde par la ville d'Anvers, n'a pas obtenu les pouvoirs nécessaires pour surveiller efficacement les travaux. Et à la connaissance de tout le monde, les ouvriers vendaient les piéces de monnaie par paniers, les armes du moyen âge et dela Renaissance par tas et jetaient tous les objets auxquels, dans leur ignorance, ils n'attachaient aucune valeur. » У ж x * Le domaine de la Géologie s'étend aussi aux particularités de la Géographie physique, telles que les marmites de géants, les aiguigeois par lesquels les rivières se perdent sous terre, les grottes profondes creusées par l'eau dans les massifs calcaires. En ce qui concerne ces derniéres, on devrait pouvoir défendre que leurs exploitants les dénaturent en transplantant des stalactites et des stalagmites, comme on l'a fait dans plusieurs de nos grottes classiques afin de ménager des effets plus pittoresques. Certaines grottes nouvellement décou- vertes, qui sont trés intéressantes pour l'homme de science, mais sans grand attrait pour le simple touriste, mériteraient d'être préservées religieusement dans l'état de nature. Je veux parler de la grotte de Rosée, à Engis, et des dernières galeries explorées dans la grotte de Tilff * * * Passons maintenant à l'exposé des considérations qui doivent n guider dans le choix des stations à réserver pour la Biologie. Nous examinerons à la fois les desiderata de la Botanique et ceux de la Zoologie, puisqu'un site qui est intéressant pour l'une de ces эстеп l'est aussi pour l'autre; d'ailleurs dans la majorité des cas, il présente également de l'importance pour la Géologie. Notre toute première préoccupation doit être de garder quelques parcs naturels dans les contrées ой la physionomie originelle du pay sage est restée à peu prés intacte. Nous possédons heureusement encore ie certain nombre de localités qui ont été fort peu défigurées es l'Homme, et d'une façon toute superficielle. Citons, parmi celles qu ous IL FAUT PRÉSERVER. 29 chacun connait, les dunes de Coxyde et d'Oostdunkerke, quelques grands étangs en Flandre, les dunes de Calmpthout, les marécages et les bruyères de Genck, les Hautes-F agnes de la Baraque-Michel et de la Baraque de Fraiture, plusieurs massifs de rochers dans les vallées de la Meuse et de ses affluents. Puisque, par un heureux concours de circonstances, des territoires presque vierges existent encore chez nous, il serait criminel de les supprimer. Car en compa- raison du peu qu'on gagnerait, ces terrains étant si ingrats qu'on n'a jamais réussi à en tirer parti, — combien grand est le bénéfice de leur maintien : transmettre à nos successeurs une série de stations naturelles dont chacune refléte, par son aspect et par son association d'animaux et de plantes, les caractères les plus saillants d'une région! Le parc de Genck, dans sa variété de paysages, montrerait comment était jadis la Campine; celui de la Baraque-Michel leur donnerait une idée précise de la Haute-Ardenne; sur les rochers de la Meuse, ils verraient quelques aspects du Paysage, de la flore et de la faune du pays calcaire, etc. Our que ces réserves répondent à leur destination, il est nécessaire de leur donner une étendue assez considérable. Celui qui s'y proméne doit avoir jusqu'à un certain point l'illusion de l'espace et ne pas se urter tout de suite à la civilisation. D'un autre côté, si l'on veut que la Population animale et végétale du parc se maintienne inaltérée, on doit veiller à ce qu'elle ne soit pas dans une cage trop étroite; il faut ent des fagnes assèche le sol bien au delà de la zone direc- née, les fumées des fabriques vicient l'air jusque fort Le Principal intérêt de ces grandes réserves sera de montrer de imis Sont constituées la faune et la flore de nos districts non pas e p lus importants de ces animaux et de ces végétaux sont, nomie D tés, mais les espèces les plus communes. bx physio- pas communi. = !que de la dune au point de vue biologique ne lui est tionnelle E pat quelque Insecte rare ou par une plante excep- que les len 15 par les Lapins dont les garennes sont parfois 51 serrées dion voit v = Se touchent littéralement, par les milliers de Zygénes eter lourdement d'une touffe d'herbe à l'autre, par les qut dressent leurs feuilles raides et glauques sur tous les mon- Oyats ticules, r ef par les espè о» . . nsi еп est-il de toutes les Stations. Pèces les plus banales. Et ai 30 QUEL GENRE DE SITES A côté de ces domaines étendus, dans lesquels les plantes et les animaux de tout un district naturel luttent librement pour l'existence, ı1 faudra réserver des coins de dimensions plus modestes, chaque fois qu'un endroit situé dans un pays agricole ou industriel, a eu la chance de garder plus ou moins intacte son allure primitive. Certes, les réserves ainsi formées ne pourront jamais nous renseigner sur toute la Bore et toute la faune du district oà elles se trouvent, mais au moins donneront-elles des indications précieuses sur l'aspect d'un certain genre de stations. Il faudra surtout attacher de l'importance à préserver ceux de ces points qui sont voisins des grandes villes, car ils seront d'un secours inappréciable pour la démonstration pédagogique. Dans toutes les écoles d'enseignement supérieur on se plaint de ce que les excur- sions scientifiques pour les étudiants doivent étre conduites de plus en plus loin de la ville : les bruyéres, les bois, les marais, les chemins creux, qui sont les buts habituels d'herborisation, disparaissent les uns aprés les autres. Dans cette catégorie de réserves rentrent, pour les environs de Bruxelles, le bois de Fauquez et celui de Oisquercq, le marais de Berg, la forêt de Soignes, le vallon d'Engeland, la bruyère d'Odrimont. Tous ces endroits seront décrits plus loin. Il serait fort souhaitable qu'une série analogue de terrains convenant pour la récolte des plantes et pour la chasse aux Insectes, füt préservée autour de Gand, de Lou- vain, de Liége, de Gembloux, de Mons, etc. > жоу Il est un dernier genre de stations dont la Biologie réclame le main- tien : celles oà vivent des espéces rares. Certes, la plupart des raretés seront déjà sauvées de la destruction dans les réserves mentionnées précédemment. Mais il en est d'autres auxquelles il faudra consacrer des terrains spéciaux. A la rigueur, ceux-ci pourront étre assez petits, et ne consister, par exemple, qu'en un étang ou une clairière dans uP bois, ou un rocher; pourtant, chaque fois que ce sera possible, il vaudra mieux réserver un espace un peu plus grand autour e chaque habitation d'espèce rare.. Faut-il vraiment faire un effort pour éviter Г peu répandue; sa conservation compensera-t-elle les peines qu on T sera données ? Sans aucun doute. D'abord les animaux et les Mag rares, tout comme les plus vulgaires, sont intéressants en tant qu pé péces organiques. Et puis, qui oserait affirmer que tel ou tel -— nisme — banal ou rare, peu importe, — ne fournira pas, entre e mains d'un chercheur averti, des renseignements précieux pors st solution de quelque passionnant probléme biologique ? Voici extinction d'une espèce - IL FAUT PRÉSERVER. 31 exemple de la très haute valeur que peut posséder un organisme, en apparence fort insignifiant : De tous les êtres vivants, c'est évidemment l'Homme dont la con- naissance nous .importe le plus. Or, toutes les études faites sur l'Homme avaient été impuissantes à élucider certains points de son anatomie et de son embryologie. Il y a une quarantaine d'années, les zoologistes se sont mis à examiner en détail un animal marin, ressem- blant un peu à un Poisson, mais n'atteignant pas plus que six centi- mètres de longueur, — est-il assez nul! — l'Amphioxus. Ces observa- tions ont jeté une lumière inespérée sur le développement de l'embryon humain; et l'on a pu dire avec raison que des recherches sur PAm- ` Phioxus ont fait faire plus de progrès à la connaissance de l'Homme, que toutes les études sur l'Homme lui-même. Que ceux qui parlent légèrement de l'extinction d'une espèce animale ou végétale songent à ce cas, et se disent que si le temple de Delphes était encore debout, la fameuse inscription « Connais-toi toi-même » devrait être complétée par celle-ci : « et étudie l'A mphioxus >x. ` * ж ж En dehors de l'intérêt général qu'elles partagent avec les organismes vulgaires, les espèces rares en possèdent encore un autre, qui tient à leur qualité d'espèce rare. En effet, si nous recherchons pourquoi une plante ou une bête est peu répandue en Belgique, nous constatons presque toujours que c'est pour l'une des raisons suivantes : l'espèce ET. ee ES ou bien ses habitations dans notre pays ае و e bord de son aire de dispersion; ou bien elle a mment; ou bien elle est née depuis peu de temps; ou enfi ` i : n elle manifeste des exigences trës spéciales. Un mot sur chacun de ces cas. Plusieurs des es indubitablement d pèces dela Haute-F agne et dela Campine sont survécu chez n di contemporaines des périodes glaciaires, qui ont Citons Arnica >. =? apres le retour d'une température plus douce. et Oligo rieku т Vaccinium uliginosum, Lycopodium alpinum d'animaux 4 été á LE iia parmi les plantes. Une longue liste Гаре, Sericoms-: Ce par M. Léon Fredericq ( 1) : Argynnis Aphi- arctica. La f ds - арропа, x borealis, Trixa alpina, Somatochlora du Papillon Joh A d après le même savant, la distribution Phère boréa] D. alaeno, en Belgique, en Europe et dans hémis- СОЧ VOIE clairement sur ces cartes que le Papillon de l'Académie == d La Faune et la Flore glaciaire du plateau de la Baraque-Michel, Bulletin е Belgique (classe des Sciences), 1904, p. 1263. QUEL GENRE DE SITES Ф) Coraque Michel 4, 5” Habent тту Plaleau clas болб» ( Yaakluna ) ? Distribution géographique | de Coca Palm o ©. Habitat alpes | no PM БИЕ] Habitat bore E en Belgique, en Europe Fig. 19. Distribution d'un Papillon, Colias Palaeno, n Frederic, et dans les contrées circumpolaires, d'après M. Léo IL FAUT FRÉSERVER. 33 possède, outre une aire d'habitat circumpolaire qui est continue, un habitat fragmenté sur les hautes montagnes de l'Europe. Sa présence en Belgique ne se comprend que comme relique glaciaire. De même, il est probable que pas mal d'animaux et de végétaux propres aux rochers calcaires et à la pointe méridionale du Jurassique, ont été amenés chez nous pendant une période plus chaude et plus sèche séparant les glaciaires, et qu'ils n'ont pu se maintenir que dans les stations les plus chaudes de notre pays. Dans ce groupe rentrent sans doute le Lézard des murailles, Papilio Podalirius (fig. 20), Calop- tenus italicus (une Sauterelle), le Buis, l'Armoise camphrée, etc. À cóté de ces espèces qui ont ailleurs une large aire d'habitat, il en est qui ne vivent jamais qu'en des points isolés, séparés par de grandes étendues ой elles manquent, quoique toutes les conditions d'existence y solent réalisées. Ainsi, Najas major n'a qu'une seule - habitation en Belgique, et ses autres points d'habitat, fort éloignés les uns des autres, embrassent presque la terre entière; Sturmia Loeselii se trouve dans quatre ou cinq endroits du pays, mais tou- jours en un petit nombre d'exemplaires; il en est par- tout de méme. Les espéces de ce groupe sont probable- ment des types en voie d'ex- tinction qui ont été fort répandus dans une autre pé- riode géologique, mais qui n'ont survécu qu'en un petit nombre de localités. Du bord de l'aire d'habitat se détachent des colonies qui pénétrent dans les contrées non encore occupées en masse Pays, ces avant. par l'espèce. Dans pane Ainsi Mm Bee Sont naturellement constitués par =. prairies Bids. = EC une plante trés SC ans : jm s'avance eli Bun. Asie, de l'Est et du == e I E Polders du littoral P лты dans la Flan re, mais х I es de petites niis » 11 est fort rare et ne se preme que sous la orme Manc р E one isolées; il na d ailleurs jamais traversé la Peut-être sas à ч pour atteindre l'Angleterre. Z us occidentale cé oleraceum n est-il pas arrivé dans la partie la notre pays depuis assez longtemps pour qu'il ait Fig. 90. Papilio Podalirius e ию t sa chenille, d'après M. Lameere, pl 34 QUEL GENRE DE SITES pu y devenir commun. Il est en tout cas évident que pendant les pre- miéres années qui suivent l'introduction d'un animal ou d'un végétal, celui-ci est nécessairement rare. On a pu suivre, — pas à pas, pour ainsi dire, — la dispersion en Belgique d'Elodea canadensis et de Juncus tenuis. Elodea a été introduit en 1858 par Scheidweiler, à Ledeberg, prés de Gand; depuis lors il a envahi tout le pays, sauf les districts ardennais, subalpin et jurassique; il est encore rare dans le Condroz et la Famenne. Juncus tenuis a été signalé pour la premiére fois en 1823, par Dumortier; il y a une cinquantaine d'années, l'espéce n'était encore commune qu'aux environs d'Aerschot et dans la Cam- pine anversoise; actuellement elle est abondante le long des sentiers dans les bois sablonneux et humides de toute la partie moyenne de la Belgique, mais elle n'a pénétré que trés peu dans les deux Flandres, dans le Calcaire et dans l'Ardenne; elle manque jusqu'ici dans le Jurassique. — D'autres plantes, tout en se maintenant parfaitement aux environs des points d'introduction, ne se sont guère étendus à travers le pays, par exemple Stenactis annua, Doronicum Pardalianches, Salvia Verbenaca. | Une espéce ou une variété qui vient de prendre naissance, soit par mutation, soit par hybridation, est naturellement rare et endémique pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'elle ait eu l'occasion de se répandre au loin. Ainsi Carabus auronitens var. Putzeysi n'a jamais dépassé les limites de la Forét de Soignes; Mentha gentilis var. vesana (M. crepiniana), signalé par Lejeune dans la vallée de la Vesdre depuis 1831, n'a pas été récolté ailleurs; Rubus arduennensis, connu dans l'Ardenne et le Calcaire depuis 1813, n'existe dans aucun. autre pays. . E Enfin, il y a une derniére catégorie d'organismes rares : Ceux qui exigent un milieu trés particulier, réalisé seulement dans un petit nombre d'endroits. Il y a des animaux, des végétaux et des protistes qui sont incapables de vivre ailleurs que dans les eaux saumâtres; sur les terrains calaminaires se développent des plantes qui ne se rencon- trent que là; de même, certaines espèces d'animaux et de plantes ont besoin de conditions rigoureusement définies de sol et de climat, con- ditions qui ne sont réunies que dans les dunes littorales. Citons encore le Merle d'eau (Cinclus aquaticus) qui n'habite que les torrents, et Е Ver, Polycelis cornuta, qui пе descend guère en-dessous de l'altitude de 300 mètres (fig. 21). On voit par cette simple énumération des d peuvent déterminer, ensemble ou séparément, la rareté d'un anim? ou d'une plante, combien il est essentiel de conserver les habitatio" : des espéces rares. Alors que les espéces trés répandues sont impor diverses causes qui Жаы bulion EES 5 de os elis cornuta O aw Plate aa cle Ge? Bat M "307 22 00 fulgur) Comprise entru t-dans Tou "ewen € Oude et C'AmBliye. Fig. 21. Distribution de deux Vers aquatiques, d'après M. Léon Fredericq. eue К 9 0 Léon Prec "AHAHASAHA LAVA TI 36 QUEL GENRE DE SITES tantes par leur intervention dans la physionomie des paysages, l'intérét des plantes et des animaux exceptionnels d'une contrée réside plutòt dans les nombreux problémes que souléve leur localisation étroite. * * * En quoi doit consister la protection dans les réserves faites en vue de la biologie, ou plus exactement, qu'est-ce qui doit être défendu dans les territoires protégés? Le principe est fort simple : il faut empêcher tout ce qui peut défigurer la nature. « Pour être efficace, dit M. Bommer (т), la réserve doit être absolue; il faut proscrire radicale- ment toute intervention de l'homme, puisque le but poursuivi est la conservation des aspects de la nature livrée à elle-même.» Dans toutes les parcelles il faudra donc interdire sévèrement la chasse (et la pêche), la pâture et le recépage des buissons. Pour chaque genre de stations, il y aura lieu de défendre certaines pratiques particulières : dans les bruyères et les fagnes il sera nécessaire de renoncer à faire de nouveaux boisements, et à enlever les mottes; dans les étangs le faucardage ne sera admis que si les herbes deviennent vraiment exubérantes; on ne devra plus, sous aucun prétexte, drainer les tour- bières et les marais... Bref, dans chaque cas il faudra édicter des mesures appropriées de protection. x L'interdiction qu'on aura le plus de peine à faire respecter est celle qul concerne la chasse et la péche. Les chasseurs ne manqueront pas de prétendre que le gibier va se multiplier au point de détruire toute la végétation; mais ils négligeront de faire remarquer qu'à présent ils détruisent systématiquement les animaux qui se nourrissent du gibier: Mammifères Carnivores et Oiseaux de proie. Si les gardes-chasse ne tuaient pas les bêtes dites nuisibles, celles-ci mettraient bientôt un terme à la pullulation du gibier, et la libre concurrence des carnas- siers, des herbivores et des végétaux assurerait un état d'équilibre entre tous les organismes. Ce qui est vrai pour la chasse, l'est tous autant pour la péche, puisqu'elle falsifie également les conditions d'existence; ainsi, par exemple, les gardes-péche ont une prime pour ja destruction du Martin-pêcheur. Il est probable que les chasseurs vont protester avec violence contre l'établissement de réserves dans e quelles ils ne pourront plus se livrer à leur plaisir. Mais un intérêt scientifique général ne peut pas être sacrifié à l'égoïsme sportif =: quelques individus. ; Pour la pâture il en est tout autrement. Dans beaucoup de régions | à 7 ; rt au (1) C. BOMMER. Conservation du caractère naturel de parcelles boisées ои incultes. RapP? Conseil supérieur des Forêts, 1902. jt 1 : А IL FAUT PRÉSERVER. 31 pauvres, il n'y a guère de prairies, et le pâturage se fait uniquement sur les landes, les fagnes, les pelouses séches et les autres endroits incultes. Aussi sera-t-il juste d'indemniser les communes lorsque des terrains ayant toujours servi de vaine-páture, seront rendus inacces- sibles aux bestiaux. Ajoutons que dans beaucoup de cas des tempéraments devront étre apportés aux interdictions. CHAPITRE III. CE QUI A ÉTÉ FAIT AILLEURS. Dans tous les pays civilisés on a senti la nécessité de sauvegarder la nature, à la fois au point de vue scientifique et au point de vue esthétique; même dans des contrées aussi excentriques que Bornéo, la Nouvelle-Zélande, le Cameroun, l'Islande et la Laponie, des mesures protectrices ont été prises. Du reste, ce qui montre que la question est vraiment à l'ordre du jour, c'est la réunion à Paris, en octobre 1909, du тет Congrès International pour la Protection des Paysages. Souvent la protection est assurée par des sociétés privées, plus ou moins directement reconnues et subsidiées par l'État, comme en Suisse, en Néerlande et en Angleterre; ailleurs elle est faite par les pouvoirs publics, par exemple aux États-Unis et en Suéde. En Allemagne et en France fonctionne un systéme mixte. Ainsi, en Prusse, des lois permettent aux administrations locales de faire tous les sacri- fices nécessaires pour la préservation des sites qui font partie du domaine public. Lorsque les points dignes d'étre déclarés intangibles appartiennent à des particuliers, les pouvoirs publics s'entendent à l'amiable avec eux. Dans tous les chefs-lieux de provinces et d'arron- dissements fonctionnent des comités semi-officiels de personnes dévouées à la conservation des beautés naturelles. L'Etat prussie® a créé, en 1906, un poste spécial, celui de Commissaire du gouver- nement pour la conservation des monuments naturels. Cette fonction est occupée par M. le professeur H. Conwentz, l'ardent protagoniste du mouvement pour la protection des sites; une de ses principales occupations consiste à signaler les points qui méritent d'être рге servés pour l'avenir. Il ne peut étre question ici de décrire, méme succinctement, tout Ce qui a été accompli à l'étranger. Contentons-nous de donner quelques exemples des innombrables mesures de préservation, aussi variées dans leur objet que dans leurs moyens d'action, qui ont été prises dans les divers pays. Nous examinerons d'abord les réserves aya des limites précises, dont l'étendue varie de quelques mètres сан plusieurs milliers de kilomètres carrés. Dans сез territoires on protège soit l'esthétique, soit un document naturel (géographique géologique ou biologique); souvent la protection est totale, c'est-à-d1* qu'elle s'étend à tous les domaines à la fois. Puis nous verrons ce p a été fait pour éviter la destruction des espéces animales ou végéta e. CE QUI A ÉTÉ FAIT AILLEURS. 39 qui sont particulièrement menacées; nous constaterons que certaines de ces lois protectrices ont une portée internationale. Les renseignements relatifs à ce chapitre sont empruntés surtout aux ouvrages suivants : H. ConwenrTz. Die Gefährdung der Naturdenkmäler und Vorschläge zu ihrer Erhaltung, Berlin, 1905. "H. Conwexrz. Beiträge zur Naturdenkmalpflege, Bd. 1, Berlin, 1910. (1) G. Несі. Die Naturschutzbewegung und der schweizerische Natio- nalpark, Zürich, IQII. "IH. OuprMaws. De Vereeniging tot Behoud van Natuurmonu- menten in Nederland, Amsterdam, 1906. (2) R. PAMPANINI. Per [а Protezione della Flora Italiana, Firenze, 1911. "C. ScHRoETER. La Protection de la Nature en Suisse. Actes du IIIe Congrès international de Botanique, à Bruxelles en 1910. Tome II, avril 1911. Les clichés qui illustrent ce chapitre ont été obligeamment prétés par MM. Conwentz, Oudemans et Schroeter. Ils avaient paru dans celles des publications Citées qui sont marquées d'un astérisque. * * * Beaucoup a été fait pour empêcher la profanation des beaux paysages. Tous les peintres connaissent les séries artistiques de la Forêt de Fontainebleau, oà l'exploitation forestière est arrêtée depuis 1861. Récemment de nouvelles mesures de protection ont été votées en inse L'article 4 de la loi du 21 avril 1906, organisant la protection real et "monuments naturels de caractére esthétique, prévoit Priation des terrains qu'il serait nécessaire de préserver. Dans aque département est créée une commission qui dresse la liste Ee Haturels et -— sites remarquables. La loi du ces sites 2 я “tend l'apposition d'affiches-réclames pouvant déparer En p onuments naturels. x affiches ES une loi contre la défiguration des paysages par les très E S nn depuis le 2 Juin 1902. Une autre loi penne, locales d'em a ops du 15 juin 1907 : elle permet aux autorités les Paysages où S erection de bâtiments qui risqueraient d enlaidir les rés: où de leur enlever leur caractére naturel. Citons parmi 2 iles Paysages sont ainsi mis à l'abri de la défiguration ; 0) Ce livre < те rés кы QUR S Tenferme a Së ume tout ce qui a été fait en Prusse pendant les années 1906, 1907, 1908 et I909, Il š S1 une noti (2) L° Associati тане; Че М.А. Mentz sur la conservation des monuments naturels au Danemark. annuel, Pour la conservation des monuments naturels en Néerlande publie un *Rapport Bosch, Elle a & Ч » ussi A : tae 2 édité une petite brochure avec des photographies, intitulée : * Het Leuvenumsche 40 CE QUI A ÉTÉ la côte de la Baltique au N.-W. de Königsberg, les bords du Havel (prés de Berlin et de Potsdam), les rives du Rhin entre Coblence et Mayence. Tout près de notre frontière orientale, des zones de protec- tion analogues ont été délimitées dans la vallée de la Warche (prés de Malmédy), autour de Ligneuville et de Bellevaux et autour de Montjoie. On peut aussi signaler comme bon exemple de protection esthétique, la conservation de la Porta Westphalica, le défilé que traverse le chemin de fer entre Dortmund et Minden. Les immenses carriéres menacaient de faire disparaitre toute la beauté de la vallée. L'achat de ces carrières par la province de Westphalie a mis le paysage à l'abri des altérations. * k * Voyons maintenant quelques exemples de réserves où l'intérêt scien- tifique vient s'ajouter aux préoccupations esthétiques, et commençons par celles ой la protection ne s'étend qu'à certains domaines de la Science. | Aux États-Unis la fameuse forêt pétrifiée de Cladoxylon arizonicum, une Gymnosperne paléozoïque, est complètement protégée ; beaucoup de ces arbres fossiles, transformés en agate, ont jusqu'à 70 mètres de longueur sur un diamètre de plus de 3 mètres. Quelque chose d'ana- logue, mais sur une moindre échelle, a été créé à Glasgow (en Écosse), oà l'on a préservé une dizaine de gros exemplaires de Stigmaria, dans la position même ой ils ont vécu pendant le Carbonifère. Une autre réserve importante des États-Unis est celle ой vivent les gigan- tesques Sequoia; il est défendu d'y allumer du feu, et les automobiles n'y sont admises qu'en certains points : on espére réduire ains! les dangers d'incendie. Toujours aux États-Unis, on peut encore citer le parc contenant 49 sources chaudes, qui existe depuis 1832. En Europe il y a une foule de réserves à la fois artistiques et scien- tifiques, à protection partielle. Citons en France, le massif forestier de l'Estérel, sur la Côte d'Azur, ой l'exploitation est conduite de facon ane jamais faire de tort à la beauté des paysages. Dans beaucoup de pay? on prend des soins spéciaux pour la conservation d'arbres remarquables par leurs dimensions ou leur beauté. Ainsi, par exemple, le « Chenn aux Cigognes » près de Frederiksund, en Danemark, et de la forêt de Lüss, sur la Lüneburger Heide, en Hanovre (fig. 24). Dans une forêt près de Hildesheim une surface d'environ quatr hectares, portant une centaine de Chênes de toute beauté, бе. une sorte de forêt vierge au milieu des parties régulière exploitées. Beaucoup de ces arbres ont une hauteur de 25 à 3o mètres, leur couronne est large de plus de 20 métres (fig. 22). Sur la les Épicéas ` côte — FAIT J AIELEUKS. forét de Seelzerturm. Fig. 99. Futaie inaltérée de grands Chénes, dans la Conwentz. D'après M. H єз E ' ; \ ` Ж ٤ rp» Gë e) L 4 mum d Sen À aM A s DÄ AS b Mat? à Q ti © c аў — Z > a tris У [т == EC V4 19 iia À a 4 jp tm a se, Fig. 23. Carte des environs de Bodenteich et Schafwedel (dans le Hanovre). Marqué en noir, l'emplacement où vit le Bouleau nain (Betula nana), une plante arctique. D'après M. Conwentz. FATI AILEEURS. H 1 EN Se >. E 3: i CS L 4 3 Fig. 24. Grand Épicéa dans la forêt de Lüss. D'après M. Conwentz, chasse 43 Nord-Ouest de Seeland (Danemark) est conservé un groupe d'arbres déje- tés par les vents de la mer. Dans un autre ordre d'idées, on a protégé, dans le cercle de Lüne- burg, un petit marécage contenant l'une des ha- bitations les plus méri- dionales d'une plante arc- tique, le Bouleau nain (fig. 23). La présence de ce buisson dans les plai- nes de l'Allemagne ne s'explique que par l'exis- tence de périodes gla- claires pendant le Qua- ternaire. En Angleterre beau- coup de parcs seigneu- riaux et de terrains de He pratiquement des réserves botaniques. De plus, le « Nati | ; : lonal Trust > a pu réserver un certain nombre de paysages Qr S Fi «25. A : Les Hétres qe Burnham, protégés par la municipalité de Londres. D'aprés M. Conwentz. 44 CE QUI A ÉTÉ naturels (fig. 26). Le res- pect des Anglais pour les arbres a aussi contribué largement à la conserva- tion des beaux spécimens (Rg. 25). Une importante station du méme genre vient d'étre formée en Néerlande. Sa création mérite d'étre ra- 9 contée brièvement (1) “ comme exemple de се que EES peut faire l'initiative pri- VY" > Y | vée, lorsqu'elle est guidée pÍ par des personnes qui ont E vraiment le désir de réussir. Mariners Sen ` Les Pays-Bas sont pau- ues vres en bois de haute futaie d oà les diverses essences vivent mélangées. Le Leu- venumsche Bosch, dans la Veluwe, était un bon exem- ple de ce genre. Sur une étendue de 700 hectares, comprenant beaucoup de dunes (fig. 27), on rencontrait des peuplements de Hétres et de Chénes (fig. 28), des Pins de tout àge (fig. 29 et 3o), de belles clairiéres avec des- Airelles rouges (fig. 29) ou de gigantesques Genévriers (fig. 31). Ailleurs, la futaie était moins dense et sous elle croissait un taillis varié (fig. 32)- Comme plantes rares, on y signalait Goodyera repens (une Orchidée); la faune comprenait, à cóté d'Insectes peu communs, un trés rare Oiseau de proie. Mais ce n'était pas tant les espéces exceptionnelles qui faisaient l'intérét du Leuvenumsche Bosch, que la présence de toute une série d'animaux et de végétaux, qui, sans étre des raretés; ne se rencontrent pourtant que dans des bois d'une certaine étendue. Or, les naturalistes hollandais apprirent en 1910 que le beau bois qu'ils connaissaient tous allait étre mis en vente et que probablement il serait rasé. Aussitót l'Association pour la défense des monuments naturels se mit en campagne. La tàche n'était pas mince, car le seul moyen de sauver la forét était de l'acheter et de l'exploiter ensuite avec ménagement. Mais il fallait pour cela 250,000 florins, plus d'un Fig. 26. Carte des paysages protégés en Angleterre par le National Trust. D'après M. Conwentz. — — ; ‚12 (1) Voir J. P. THıJsse. Het Leuvenumsche Bosch. De Legende Natuur, jaargang xv, afl. 1^ 15 October 1910. Fig. 9 l. Dans le Leuve "AIT AILLEURS. numsche Bosch. Anciennes dunes couvertes de Pins sylvestres. D'après M, Oudemans. 46 h. ` . Dans le Leuvenumsche Bosc 8 Fig. 2 hemin à travers la futaie de Hëtres et de Chënes. D'aprës M. Oudemans. ` " C : Clairie FATF AILLEURS: Fig. 29. Dans le Leuvenumsche Bosch re dans une pineraie, avec Airelles rouges (Vaccinium Vitis Idaea). D'aprés M. Oudemans. OUI À ÉTÉ a 4 CE uen Y ^ 15 py $e — кел WË G ++ x. ë و Gel (ena Sd [nee => € md 3 e " ~ . , D a D d ans. 30. Dans le Leuvenumsche Bosch. Futaie mélangée. D'après M. Oudema Un G FAIL: AIELEUKS. . 31. Dans le Leuvenumsche Bosch. renév tier dans une clairière, D' aprés M. Oudemans. CE QUI A ÉTÉ Fig. 32. Dans le Leuvenumsche Bosch, Futaie sur taillis. D'après M. Oudemans. FAIT. AILLEURS, 51 demi-million de francs. En quelques semaines, la somme, divisée en parts de mille florins, rapportant un intérêt de 3 °/,, était entièrement souscrite, et le bois devenait la propriété de l'Association. La plupart des réserves scientifiques à protection partielle dont il a été question. jusqu'ici, avaient surtout une importance botanique. Il en est aussi qui sont d'ordre plutót géologique, par exemple les cavernes de Mechau (Prusse Occidentale), dans des grés quaternaires, et les nombreuses pierres erratiques qui ont été préservées en Néer- lande, en Allemagne, en Danemark, en Suisse, etc. Dans ce dernier pays, ce sont surtout les blocs les plus immédiate- ment menacés par les constructeurs qui ont été acquis, grâce aux efforts de la Ligue pour la Protection de la Nature. Citons le « Bloc des Marmettes », la plus grosse pierre erratique de la Suisse, d'un volume de 1824 mètres cubes, prés de Monthey, dans le Valais. Il valait 26,000 francs. Cet important capital a été constitué par la Confédération (12,000 fr.), par le Canton du Valais (5,000 fr.) et par des'souscriptions privées (9,000 fr). Un grand nombre d'autres pierres КОЛЫ лт r — M ane - Я á; Fig. 33. Un bloc erratique, le Düppelstein, dans le Schleswig. D'après M. Conwentz. coup Ame genre ont été acquises et préservées. En Allemagne, beau- Dude. т. que ont également été sauvés, par exemple le (Sch eswig) $ T 33), ros se trouve dans le cercle de Sonderburg alors ordi deg déjà sur une carte publiée en 1649, mais était locs errati a P'us gros. Il eut, en effet, le sort de la plupart des bedden) a т SOrt partagé par beaucoup de dolmens (ou hunne- ^renthe : on les a utilisés pendant des siècles comme 52 CE QUI A ÉTÉ carriéres à pavés. Tout récemment, le Düppelstein fut acheté, pour 9o mark, par des marchands de pierres de taille, qui se proposaient de le débiter. L'annonce de sa prochaine destruction mit en émoi tous ceux qui s'intéressent aux monuments naturels, et finalement la pierre fut rachetée pour 500 mark par l'administration du Schleswig- Holstein. Puis on acquit le terrain tout autour du bloc, et voilà celui- ci définitivement sauvé. Dans le Danemark, beaucoup de gros blocs étaient préservés depuis longtemps pour les inscriptions runiques qui y sont gravées. Le plus gros de tous est la Pierre de Hesselager, en Fionie, dont le poids est évalué à 1,000,000 de kilogrammes : elle est protégée depuis 1846. Un autre bloc erratique du Danemark est également sauvé de la destruction; c'est une pierre branlante, dans l'ile de Bornholm : son propriétaire l'a mise sous la garde du Musée de Minéralogie de Copenhague. Enfin, il y a des réserves qui sont plus spécialement zoologiques. Ainsi, l'ile d'Ufenau, dans le lac de Zürich, dont le canton de Schwyz a fait un asile pour les animaux ; une colonie de Marmottes y prospère. On pourrait aussi citer ici les résultats déjà obtenus dans la protec- tion des Oiseaux et de leurs nids; mais comme il s'agit presque tou- jours de certains Oiseaux déterminés, les faits relatifs à ce genre de réserves trouveront mieux leur place dans les paragraphes ой il sera question de la protection limitée à des espéces particuliérement inté- ressantes. " * * Examinons maintenant quelques réserves ой la protection est totale, c'est-à-dire que non seulement des mesures appropriées conservent la beauté du site, mais aussi à la fois tous les animaux et toutes les plantes. Jusqu'à un certain point, on y laisse donc la nature à l'état sauvage. . Les plus importants de ces territoires sont les célèbres ES Nationaux des États-Unis, qui existent depuis longtemps et qui sont devenus classiques : le Parc de Yellowstone, le plus grand du monde, avec 2,560,000 hectares, qui est réservé depuis 1872 ; celui de Yosemite Valley, avec 500,000 hectares, réservé depuis 1864, et d'autres encore. Il est défendu de pénétrer dans ces Parcs avec des armes à feu, et pen- dant l'été, saison des excursions, des escadrons de cavalerie y montent la garde. On a réussi à y préserver le Grizzly ( Ursus horribilis), los noir (U. americanus), la Moufette, l'Aigle doré, le Bison améri- cain, etc. L'ensemble des Parcs Nationaux des États-Unis a un budget annuel d'environ 12 millions de francs. AILLEURS. FAIT atule, dans le Naardermeer. Phot. de M. Tepe. D'après M, Oudemans. 34. Nid de Sp: Fig. 3 54 CE QUI A ÉTÉ Dans l'Ancien Continent, les parcs naturels sont évidemment moins étendus; pourtant, on a pu récemment en créer de fort beaux. L'un des plus intéressants est le lac de Naarden (Naardermeer) entre Amsterdam et Hilversum. Il était question de l'assécher comme on l'a fait pour le lac de Haarlem et pour tant d'autres; mais l'Association pour la Protection des Monuments naturels se créa à point pour le racheter et le conserver. C'est l'un des rares endroits de l'Europe moyenne ой niche la Spatule (Platalea leucorhodia, fig. 34). On y voit aussi une foule de Cormorans et de Hérons pourprés. La Prusse a préservé de nombreux endroits qu'on laissera retourner à l'état de nature. M. Conwentz signale notamment la forét voisine de l'étang de Borowno, dans la Prusse Occidentale, qui n'est protégée qu'en partie; les environs du Plage-See (prés de Potsdam) oà l'exploi- tation et la chasse sont déjà arrétées et oà l'on interdira probablement aussi la péche; le marécage de Zehlau, dans la Prusse Orientale, oü vivent notamment Rubus Chamaemorus (une Ronce herbacée des régions arctiques), Lycopodium Selago et beaucoup d'autres plantes curieuses. En Danemark, l'État a acheté, pour la conserver intacte, la plus grande des dunes mobiles, le Raabjerg Mile, tout au Nord du Jutland. Elle s'éléve à 22 métres au-dessus de la plaine voisine; sa longueur est d'environ un kilomètre et sa largeur atteint plus d'un demi-kilomètre. Une énorme moraine quaternaire, couverte de buis- sons, est également protégée; elle est située à quelques kilomètres au Sud de la dune. Tous les botanistes connaissent de nom la forêt vierge de Kubany, dans le Bôhmerwald. Elle a une étendue de 1,800 hectares et est située à l'altitude d'environ 1,000 mètres. Suivant les instructions du propriétaire, le prince Schwarzenberg-Krummau, il est défendu d'y rien planter et d'y couper aucun arbre. L'Association allemande « Naturschutzpark » se propose de créer en Autriche et en Allemagne trois grands parcs naturels : l'un dans la région alpine et subalpine; le deuxiéme sur les montagnes de hauteur moyenne ; le troisième, dans la plaine. Le premier est en Styrie, il a une étendue de 1,500 hectares; la faune comprend les Aigles, les Vautours, les Chamois et beaucoup d'autres animaux alpins; la flore y est également fort belle et le paysage est d'une grandeur incomparable. La location est faite à l'essai pour cinq ans. Pour le deuxième parë il est question d'une étendue de 6,700 hectares dans le Bayrischer Wald. Enfin, le troisiéme parc est situé dans la Lüneburger Heide (Hanovre). Sa plus grande altitude ne dépasse pas 170 mètres. Il est occupé presque uniquement par de la bruyére. Le gouvernement FAIL AILLEURS. 55 prussien accorde un subside annuel de 40,000 mark pendant 10 ans, pour aider à l'établissement de ce dernier parc naturel. La Société zoologique-botanique de Vienne va créer un parc dans les forêts encore vierges de la Bosnie. Le gouvernement suédois s'oc- cupe de faire des parcs naturels en Laponie et dans diverses autres provinces. Tous les animaux, même le Loup, l'Ours et le Lynx y sont protégés. La Russie a préservé des territoires très variés : la forêt de Bielowjech (gouvernement de Grodno) oà vit encore le Wisent (Bison d'Europe); des steppes en Bessarabie, dans le gouvernement de Koursk, etc. ; une toundra, prés d'Arkhangel, et d'autres encore. L'un des derniers parcs naturels, et aussi l'un des plus variés, est celui que la Ligue Suisse pour la Protection de la Nature s'occupe d'orga- niser dans la Basse-Engadine. Il est compris entre les altitudes de 1,900 mètres et de 3,200 mètres. Dès maintenant il comprend une étendue d'environ ro,ooo hectares, mais on espére bientót réunir les deux principaux massifs actuellement réservés, de facon à obtenir une étendue de plus de 20,000 hectares. La figure 35 montre la dispo- sition du parc. Le Val Cluoza, le Val Mingèr et l'Alpe de Tamangur, sont réservés depuis le rer janvier тото. Le Val Cluoza et la partie qui le borde vers l'Ouest, ayant ensemble une superficie de 52,600 hec- tares, sont loués par la commune de Zernetz, pour 99 ans, moyennant une indemnité annuelle de 3,600 francs. Le Val Mingér, dont la superficie est de 44,400 hectares, est loué pour 25 ans moyennant 3,400 francs par an. Toute la partie comprise entre ces deux réserves est offerte en location par les communes, mais malgré ses 14,500 membres, la Ligue ne dispose pas encore de fonds suffisants pour se rendre locataire de tout ce pays. Les lignes suivantes, empruntées à la notice de M. Schroeter, indi- =" que je ne pourrais le faire, les raisons qui militaient établissement d'un grand parc naturel dans la Basse- Engadine : elle $ C'est une partie du grand plateau des Alpes de l'Engadine; êtes е par conséquent des zones très élevées (limite de la neige i zi e à 3,000 mètres, d'aprés Segerlehner, limite de la forét à d 90 mètres sur le col de l'Ofen, à 2,230 mètres dans le val Scarl, après Imhof). » 20 U E par ү À e Paysage est un des plus pittoresques de la Suisse, caractérisé | к е déchirées des Dolomites; en outre, il n'y a pas dans € enti ` : Solitaire, ère de contrée plus sauvage, plus intacte et plus » 3o Á | раг ise forét est trés riche et trés bien conservée et non modifiée Plantations. I] est vrai qu'autrefois les foréts ont été dévastées d CA P ip P ‚ Plaschadurella `: ` £ е PE 3 A d IQ 4 1 7 ЖЫ = À Ue SFR CAL SIS s удум SS м S S ES SNNT Eater У aturel de la Basse-Engadine, en Suis den limitées par un trait | pleintsont r AAA V S ru, — 4 p po n p A T | N ee we se se 4 Ў 33/723 i . Échelle 1 : 150.000. D'après M rvées depuis le 22 janvier 1910. d a À rime) D, mā 30 [A n" H H | 2 "à à 1 + Liz Starlex xw mes IIA V 100 49 4 OISHOSPTTIV LIV 6. Val Cluoza. Le fond de la vallée se bifurquant dans les vallons del Diavel et Sassa E un petit glacier couvert d'éboulis. en Vue prise de 1 Alpe di Murtés, Phot, M. O. Guger, D'après M. Schroeter. D al Cluoza. de S A environ Forét vierge. rbiers des oisez 1,900 mètres а’ Association d'Épicéas, de Mélezes, d'Arolles iux et de Pins de montagne érigés et couchés altitude, M. Ja I Жы rer "aprés M Schr de Bouleaux, EOQ 49 ILA V QC Fig. 38. Val Cluoza, Vue d'ensemble en amont, vers le Sud, depuis le vieux sentier (« Se Piz dell'Diavel (3,072 m.) et dell'Acqua (3,129 m.) à l'arrière-plan ; à droite le Piz Quatervals (3,168 m.). Phot. M. Jaeger. D'aprés M. Schroeter. lva » de la carte). SAET LIYA 60 LEM E- , Forêt vierge de Pinus montana, forme érigée, 1uOZA. *1 er. t L 's M. Schroe D'aprt Fig. 40. Val Mingèr. Le fond de la vallée avec le Piz Plavna dadaint (3,169 m... Aspect de vaste parc avec Pins Cembros (Arolle) et Pins de m ntagne couchés, à 2,100 m. d'altitude; à droite le col de « Sur il Foss » qui conduit au Val Plavna. (En automne 1903, un Ours a dévoré des Moutons sur cette Alpe). Phot. M. Jaeger. D'après M, Schroeter. 'SHOWTIIV LIV [9 ` Val Scarl. Alpe de Tamangur dadora (avec Cirsium spinosissimum) Fig. 41. et la forêt d'Arolles de Tamangur, ier мыл, 2r. Py à l'arrière-plan. Phot. M. Jaeger D'apr M. Schr 49 ER AIA V INO Fig. 42. Val Scarl. La forêt d'Arolles. (Pinus Cembra) de Tamangur, croissant sur le gneiss, entre 2,100 et 2,970 mètres d'altitude, avec le Piz Murtéra à l'arriére-plan (dolomitique, 2,998 m.). Es La forét a 26 hectares de superficie totale, elle compte 2,280 arbres de 16 à 110 cm. de diamètre et atteignant 346 ans d'âge. Le sous-bois est formé d'un mélange de Rhododendron et de Vaccinium. Phot. M. Jaeger. D'après M. Schroeter. | | | gës" EC avec le groupe A gaw u. JK. oem e a Fig. 43. —' x e? du Piz he et s de GN Scarl Ardre ` Le P etit ham 3.17 ает ^x dés s Pu rri M eau de Scarl (1,8 m. re lequel se trouvent = Feu D'apr Jains S. hroet« d Fig. 44. Val Sc ar — . Forêt d'Arolles de Tamangur, Un des vieux arbres morts, entouré d'une jeune génération, Phot. M. Feuerstein. D'après M. Schroeter. EIN LIEV LIVA "SE 66 CE QUI A ÉTÉ par une exploitation irrationnelle, surtout pour alimenter les fourneaux des mines du Val Scarl et du col de l'Ofen (« Ofen » veut dire four- neau). Mais depuis, elles se sont reconstituées par semis naturels et forment de nouveau des peuplements continus de grande étendue. Il y a là 5,000 hectares de forêts presque pures du Pin de montagne érigé (Pinus montana Miller), puis de magnifiques forêts d'Arolles et de Mélèzes mêlés d'Épicéas. Le Pin sylvestre s'y trouve sous une variété bien prononcée, le Pin d'Engadine; en outre, nous avons le Pin couché (Pinus montana), avec toutes ses variétés de cônes, et le Genévrier ; c'est dire que l'on y trouve une collection presque complète des Conifères de la Suisse. » 4? La flore est très riche parce que le sous-sol géologique varie beau- coup : nous y trouvons des granites, des gneiss, des amphibolites, des micaschistes, des dolomies, du gypse, des calcaires rhétiens et liasiques, donc un sous-sol pour calcifuges et calciphiles. En outre, ce territoire forme la limite entre les Alpes orientales et occidentales, et des plantes de ces deux régions si différentes s'y trouvent mélées. » 5° La faune aussi est riche, le gibier est abondant; les Chamois s'y rencontrent en grands troupeaux et les vallées sauvages sont le dernier refuge de l'Ours en Suisse; on en a découvert encore des traces l'an- née derniére dans le val Tantermozza. Ces contrées se préteront trés bien à la réintroduction du Bouquetin qui, autrefois, les a animées; on fera des tentatives en 1912. » C'est donc dans cette contrée privilégiée qu'on a réussi à créer le premier « Parc national suisse ». » Le programme que s'est proposé la commission dans l'acquisition de terrains réservés est le suivant. Il sera naturellement impossible d'acquérir la région entiére, avec toutes les foréts et tous les alpages, ces derniers étant une des conditions d'existence de la population Mais on créera : » a) Des réserves totales (Parcs nationaux) dans des vallées sauvages, entièrement protégées (Val Cluoza, Val Mingèr, Munt La Schera, Val Nuglia, et autre part, dans les hautes régions, au-dessus des foréts et des alpages); | » b) Un territoire étendu, réunissant tous les autres, dans lequel la chasse sera interdite. » Les figures 36 à 44, empruntées également à la conférence de M. Schroeter, me dispenseront de décrire les paysages grandioses P p superbes forêts de la région que l'activité de la Ligue suisse a réussi à préserver pour l'admiration du monde entier. D 2, H * £ la Il est bon d'ajouter que l'État italien se propose de créer, dans Fig. 45. Un sentier dans la forêt vierge de Tjibodas (Java). Janvier 1895. BAIL AILLEURS. CE OUI A ÉTÉ Fig. 47, Lianes (Freycinetia) dans la ; forêt vierge de Tjibodas (Java). Janvier 1895. A 2 ET м Fig. 48. Fougères et lianes dans la forêt vierge де Tjibodas (Java). Janvier 189 m FAIT AILLEURS; 69 vallée de Livigno, un parc naturel qui touchera à celui du Val Cluoza et qui le continuera donc sur l'autre versant des Alpes. On a eu soin de créer aussi des réserves dans les colonies, afin d'éviter que la faune et la flore n'eussent le sort de celles de Sainte- Hélène, oà tout a été détruit par les Chèvres. Ainsi des réserves ont été établies en Australie, dans l'Afrique Orientale Allemande et dans le Cameroun. A Java, la merveilleuse forêt vierge de Tjibodas (fig. 45 à 48) est une annexe inviolable du Jardin botanique de Buitenzorg.. En Nouvelle-Zélande, la flore indigène est tellement menacée par l'agriculture, notamment par l'élevage des Moutons, qu'on a pris la décision de laisser inculte toute la petite ile Kapiti, dans le détroit de Cook, afin qu'elle soit un refuge pour les espèces végétales. * * * Les mesures de protection que nous avons examinées jusqu'ici ont уд objet de préserver les espèces animales et végétales dans un endroit, tantôt grand, tantôt petit, mais en tout cas délimité d'une Som formelle. Voyons maintenant une protection d'un tout autre genre; elle consiste à défendre la destruction d'une espèce en quelque lieu qu'elle se trouve, Ainsi, la plupart des pays civilisés interdisent la TM et la chasse des Oiseaux insectivores, à raison de leur utilité dë E. ue A la méme catégorie appartiennent les lois qui temps da € tuer le gibier ou de pécher à la ligne en dehors du Gus irure de la chasse ou de la pêche, et celles qui pres- ont uné r 2оуег pour la pêche marine des filets dont les mailles АЗК “asas largeur minimum, afin de laisser échapper le fretin. divers États — mesures conservatrices qui visent un but utilitaire, fiques. Ainsi n dud récemment appliqué d'autres, purement scienti- de cueillir x ou : Grand-Duché de Luxembourg, il est défendu qu ДУ ех ougère translucide (Hymenophyllum tunbridgense), anglaises de prd un ou deux endroits (1). Dans les possessions Pour les envo iae on ne peut plus récolter des Orchidées vivantes que Ber pe, mesure rendue necessa par les ravages péenne, = E es collecteurs à la solde de l'horticulture euro- Interdire de слер, к de Points du littoral de 1 Allemagne, il a fallu es dunes) (f SH Panicaut ( Eryngium maritimum, vulg. Chardon le point de dis, ) ` Оп en arrachait tellement que la plante était sur paraitre, de toutes les Plantes, les plus menacées étaient les espèces dont les fleur À ais alpine 5, ; s brillantes attirent si fortement les regards sur (1) En Belgi i Sique Mais aucune protec cette fort Curieuse plante existait près de Laroche dans la vallée de l'Ourthe. tio i n ne lui fut accordée, et elle a disparu. 70 CE QUI A ÉTÉ les hautes pentes des montagnes. Elles sont petites, se séchent facile- ment et sont peu encombrantes en herbier. Beaucoup d'entre elles sont connues par les légendes, telles que les Rhododendrons, le Sabot de Vénus (Cypripedium Calceolus) et les Gentianes ; d'autres, comme l'Edelweiss, ont eu le périlleux honneur de symboliser la haute montagne; quelques-unes sont de culture assez facile, méme dans la plaine. Bref, presque tous les touristes redescendent de là-haut avec quelques touffes de plantes; les plus discrets se contentent d'arra- * cher tous les Edelweiss qu'ils ont pu atteindre, pour les envoyer à Fig. 49. Panicauts sur les dunes dela Baltique. D'aprés M. Conwentz. des amis restés au pays. Des mesures étaient urgentes. Déjà, l’ Asso- ciation pour la Protection des Plantes, fondée à Genève, en 1883, par M. Henri Correvon, avait fait naitre en Suisse tout un mouvement en faveur de la préservation des fleurs alpines. Mais ce n'est que beau- coup plus tard que des mesures efficaces et générales purent être pres crites par la législation des pays intéressés. « Une commission, créée en 1906 par la Société Helvétique des Sciences, adressa à tous les gouvernements cantonaux le projet d une Loi sur la Protection des Plantes. Jusqu'à présent, les cantons sur vants l'ont votée et mise en vigueur : Valais, Argovie, Appenzell a. Rh., Glaris, Lucerne, Soleure, St-Gall, Uri, Grisons, Obwalden, Zurich, Zug. Pour sanctionner cette loi, il fallait, dans les!Grisons, obtenir Р r, 2 i e un vote favorable du peuple entier; c'est là un beau "témoignage g FAIT AILLEURS. 71 l'esprit élevé de nos montagnards, car cette loi a passé à une grande majorité (1). Les lois pour la protection des plantes interdisent le déracinement, la vente et l'envoi de plantes spontanées en quantités considérables, ainsi que les cueillettes en masse, mais elles per- mettent de prendre de petits bouquets et de collectionner quelques exemplaires pour des buts scientifiques. Ainsi on évite les exagéra- tions et les mesures vexatoires qui pourraient gâter pour le voyageur le plaisir de circuler au milieu des merveilles de notre flore. Générale- ment on désigne quelques plantes spécialement menacées : Edel- weiss, Gentianes, Orchidées, Primules, Narcisses, Androsaces, etc. » (SCHROETER, La Protection de la Nature en Suisse J. On voit donc que des mesures embrassant beaucoup d'espèces ne sont appliquées que depuis peu d'années; mais l'Edelweiss, tout spécialement menacé, était protégé depuis longtemps ; l'arrachage de la plante avec les racines est défendu dans le canton d'Obwalden depuis 1878; — dans ceux de Lucerne, de Nidwalden et de Schwyz depuis 1881, — de Glaris, depuis 1883, — d'Uri, depuis 1885. Des ordonnances analogues ont été appliquées dans diverses parties de l'empire d'Autriche, notamment en Styrie, en Bohéme, dans la Carniole et au Tyrol. De méme, en Bavière, une trentaine d'espéces alpines sont protégées depuis le 11 mars 1910. Ainsi, il est interdit de vendre des plantes alpines, prises dans la nature, sur les marchés de unos de Nuremberg et de Ratisbonne. La ville de Vienne défend alpines "m 3 27 mars 1910, la vente de toute une série d'espéces кыл plantes arrachées avec les racines. De plus, la Société | pour la Protection des Plantes, ainsi que le Gouvernement MOD ‘ie, ont fait imprimer de belles planches coloriées SE 3: S peces protégées. Ces tableaux sont affichés partout. spins. |, à Ivers départements ont décrété la protection des plantes : voie en 1889, le Jura en 1896, l'Isère en 1900, la Haute- avoi Ia en ng E Ve, les Hautes-Alpes en 1903, les Alpes-Maritimes es. €n I9IO, des lois qui assurent la protection des plus menacées : on ne peut récolter que 5 échantillons s plantes. En Suède, une loi prohibitive du méme Uds. l'ile d ү PNP ute depuis 1910. Elle protège, par exemple, le Sabot de E ottland. En Danemark, la loi interdit de déraciner éteinte, f ans [Cy Pripedium Calceolus). (En Belgique, l'espèce est r aute de protection). aussi p (1) Ce ref, = “térendu zë dus locaux administratif. Populaire eut lieu le 31 octobre 1909. L'ordonnance est affichée dans tcus les s i ; EU i alleman ы dans les écoles, les gares, les hôtels, les cabanes alpestres, etc., en trois * TOmanche et italien 72 CE QUI A ÉTÉ La conservation des animaux a également fait l'objet de la sollici- tude des naturalistes. Ainsi le Castor, autrefois répandu dans toute l'Europe occidentale, mais qui n'existe plus maintenant que le long du Rhône, en France, et en quelques endroits de la Prusse, est pro- tégé, dans ce dernier pays, par des règlements sévères; mais il semble que malgré tout, le nombre des familles décroit d'année en année. Pour les Oiseaux, le succès a été plus grand, et de nombreuses espèces, qui étaient fort en danger, sont définitivement sauvées, gràce à des moyens appropriés. Ceux-ci ont surtout pour but d'assurer aux Oiseaux des emplacements ой ils puissent -nicher en toute sécurité. Quelquefois, c'est dans un but utilitaire qu'on attire les Oiseaux en un endroit déterminé. Ainsi, à Rottum, la plus orientale des iles de la Frise occidentale, sur la côte de Groningue; les œufs des Oiseaux de mer, qui y viennent nicher, souvent en très grande abondance (fig. 51) (1), sont ramassés pour être vendus sur le Continent; mais les exploitants ont soin de ne pas dégarnir complètement les nids, afin d'assurer la conservation des espèces. Dans une autre des iles de la Frise occidentale, à Texel, d'innom- brables Oiseaux de mer viennent également nicher au printemps, à tel point que l'extrémité septentrionale a reçu le nom d'Eierland (la Terre des Œufs). L'Association pour la Protection des Monuments naturels en Néerlande a reçu, de la part d'un anonyme, un terrain de 7 hectares situé vers le milieu de l'ile. C'est une prairie entourée d'eau et coupée par un grand nombre de fossés, donc un terrain bien appro- prié à l'établissement des Oiseaux. On laisse à ceux-ci tout le repos désirable. La réussite a été complète. Dès la première année (1909), on compta plus de 200 nids, appartenant à 9 espéces distinctes, notam- ment 5 nids d'Avocettes (fig. 50). 435 Еп Allemagne, beaucoup а été fait dans le même ordre d'idées. En 1907, l'Association allemande pour la Protection des Oiseaux obtint jen location l'ilot sablonneux de Memmert, qui venait de surgir entre les îles de Borkum et de Juist, dans la Frise orientale. En outre, l'État accorde à l'Association un subside de 600 mark. Depu lors l'enlèvement des œufs et la chasse sont sévèrement interdits sur l'ilot, oà l'on ne peut aborder qu'avec une autorisation. Les résultats furent brillants, puisque déjà la première année il y avait on 300 nids de Goélands à manteau bleu (Larus argentatus), 600 d h delles de mer (Sterna cantiana), Зо d'Huitriers (Haematopus ostra legus), 5o de Pluvier à demi-collier (Aegialites cantianus), etc. Dans la Frise septentrionale, plusieurs îlots sont devenus de 5 asiles er sept. 1911, (т) Cette figure est extraite d'un article de M. J. THysse, dans De Levende Natuur, 1° SEP 15 sept. 1911 CIT Oct. оп: 8 51, Avoc FAIT AILLEURS. ette occupée à retourner ses œufs, A Texel, hot. M. A. Burdet. D'après M, Oudemans. en mai 1909. 74 CE QUI A ÉTÉ Fig. 50. Grandes R de mer (Sterna cantiana), sur leurs nids. A к еп juin 1911. Phot A. Burdet. Cliché communiqué par De Levende Natuu inviolables, entièrement consacrés aux Oiseaux : Neuwerk, oi Nordano Jordsand, et la presqu'ile septentrionale de l'ile de Sy (Ellenbogen) (fig. 52). Voici un petit tableau, relatif à Jordsand, qui montre combien la protection a été efficace. NOMBRE DE NIDS EE с ` LÀ ESPECES D'OISEAUX. AVANT EN 1907 | EN 1908 LA PROTECTION Hirondelles de mer e na ye: et 3. о ou macrura. 120-150 | 500-220 m Petite hirondelle de mer (S. minuta) . E s 22 10 Huitrier (Haematopus ostralegus) . VERI 7-8 12 Pluvier à collier ( Aegialites hiaticula). | 2d ro 12 » à demi-collier (Ae. cantianus). . Chevalier Gambette SA Totanus Сонга а). Z 2-3 l sabias Alouettes (Alauda) . . | Nombreux. | Nombreux. "OP = En Danemark un ilot d'environ 150 hectares qui se forma sur gie de sable dans le fjord de Ringkjóbing (côte occidentale du Jutian fut transformé, par l'État, en une réserve pour les Oiseaux de mer. de En Islande, la loi du 27 novembre 1903 interdit la chasse E beaucoup d'Oiseaux rares. Malheureusement il est trop tard ро laires sauver le grand Manchot (Alca impennis) dont les derniers exemp FAIT AILLEURS. Ellenbogen Jordsand a ч? КУШ У KI ГЪ ea > ©, FLENSBURG é HUA" e^ [^ Ta Ámrum x >3 e < e | 0 m a SPÁLESWIG £ Saci @ HUSUM ° cc Ce ы! = d es T À c Сә e c > "x mei pr ' = d Ee j ще e G a A ee | ⁄ Newer P z y АЛ aia UXHAVEN С, BE Fig. 59. m sies la cóte occidentale du Schleswig-Holstein avec l’ е (en noii) e S territoires réservés aux Oiseaux, D’ après M. Conw 76 CE QUI A ÉTÉ ont été tués au début de XIXe? siècle. Ce Palmipède habitait l'Islande, le Grünland et les terres polaires de l'Amérique. D'autres Oiseaux de grande taille ont subi le méme sort. Tout le monde a entendu parler du Dodo ( Didus ineptus), qui était comme un Pigeon plus gros qu'un Cygne, habitant les iles Mascareignes; de l'Aepyornis, de Madagascar, dont un œuf avait le volume de 150 œufs de Poule; du Solitaire de l'ile Rodriguez (Pezophaps solitarius); des Moas (Dinornis) de la Nouvelle-Zélande, qui avaient de 3 à 4 métres d'hauteur. Tous ces Oiseaux ont disparu depuis peu de temps, sous l'action de l'Homme. Éteint aussi, le Stellére (Rhytina Stelleri), un Mammifère du méme groupe que les Dugongs et les Lamantins, mais pouvant atteindre une longueur de 8 métres, qui habitait le Pacifique aux environs du Kamtchatka; les derniers vivaient au XVIIIe siècle. A l'époque actuelle, une foule d'animaux sont en voie d'extinction : les Girafes, les Éléphants, les Rhinocéros, l'Ours blanc, divers Phoques, la Baleine franche, le Morse, et d'une facon générale tous les Mammiféres à fourrure et les Oiseaux à beau plumage. La destruction de ces espéces est due aux causes les plus diverses. Beaucoup d'entre elles fournissent des produits dont la valeur mar- chande est considérable : de l'ivoire, des fanons, de la graisse, de belles fourrures, des plumes pour les coiffures. Dans une notice sur la Conservation de la Faune dans les Pays neufs et les Problèmes qui s'y rattachent, publiée en tête des volumes de la Bibliothèque Coloniale internationale qui sont consacrés aux Droits de Chasse dans les Colonies et la Conservation de la Faune indigène, M. Carlo Rossetti dit : « Les animaux les plus frappés sont naturellement ceux qui four- nissent les produits demandés par l'industrie de l'habillement, cel effet suprême de la vanité humaine : sous ce rapport Г Homo sapiens n'a guère fait de progrès depuis l'époque des Troglodytes jusqu'à nos jours et l'usage de se vêtir de dépouilles d'animaux est resté шуй riable... Le sentiment qui pousse le riche banquier de Chicago 4 K pavaner dans son imposante pelisse de loutre, ne diffère pas beaucoup de celui qui pousse un indigène de l'Afrique équatoriale à pendre â son cou une boite à sardines vide jetée par un voyageur de passage. Faut-il parler des plumages d'Oiseaux de paradis, des panaches d'Aigrettes (1), des cadavres presque complets d' Hirondelles, de c: bris, de Martins-Pécheurs, etc., qui garnissent les chapeaux i ws l'ile de Des dix-huit espèces d'Oiseaux-Mouches qui habitaient vivant. Les dames (1) Pour que l'aigrette conserve toute sa beauté, il faut l'enlever à l'animal ; са hées à l'Oiseau qui portent ces plumes sur leur coiffure feront bien de penser qu'on les a arrac pantelant. FAIT AILLEURS: 41 Trinité, il n’en reste que cinq. Pendant la seule année 1907, on a vendu sur le marché de Londres 19,742 dépouilles d'Oiseaux de paradis. D'autres animaux sont victimes des grandes expéditions cynégé- tiques organisées pendant ces dernières années dans l'Afrique centrale, au Spitzberg et ailleurs. Enfin, il ne faut pas oublier que toute extension des cultures réduit d'autant le domaine des bétes sauvages. En vue d'éviter l'anéantissement des espéces animales les plus menacées en Afrique, sept nations signérent la Convention de Londres du 19 mai 1900. Par cet accord, l'Allemagne, l'Espagne, le Congo, la F rance, le Royaume-Uni, l'Italie et le Portugal s'engagérent à inter- dire complétement le massacre de certains animaux dans l'Afrique centrale, et à réglementer sévèrement la chasse d'un grand nombre d'autres. Voici, à titre d'exemple, quelques animaux dont la chasse est formellement prohibée dans le Congo belge, par décret du 26 Juillet 1910 : Rhinocéros blanc, Girafe, Gorille, Chimpanzé, Okapi, etc. Le même décret fixe le nombre d'exemplaires de certains autres animaux que peut tuer le possesseur d'un permis de chasse de 1,500 francs, de 200 francs, de 5o francs. Un autre décret du 26 juillet 1910, modifié le 17 novembre 1910, interdit complètement la chasse de l'Éléphant dans une partie du district de l'Uele, et crée onc là une véritable réserve zoologique. Il est urgent que des mesures internationales du même genre soient > en faveur de la faune arctique, sinon nous allons assister à > de beaucoup de grandes espèces animales habitant les sa e = polaires. L'idée a été émise déjà de faire du Spitz- лии ем е ой ces animaux trouveraient une sécurité absolue. Au k raba cui international de Zoologie, tenu à Graz en avril 1910, жайың Pos de Bâle, l'explorateur bien connu des Célébès, EN. a création d'un Comité pour la Protection Universelle de e. Enfin, un autre les Organismes, ce testable Pas vient d'ëtre franchi dans la méme voie. De tous lui qui souffre le plus de la colonisation, est incon- es ESL. um lui-même. Les Australiens, les E = Zélande.. E es Veddas de Ceylan, les Maoris de la Nouvelle- 70 ans T => de races еп décroissance rapide. Il n'a fallu que Aussi fay E `» pour détruire tous les indigènes de la pone. des territoires 1 "oeil pour les survivants des peuplades pee es Pénétrer sans #AMMENt étendus oü aucun Européen ne pourrait : uneautorisation spéciale et exceptionnelle. Une première e A+ DÉI E ^ 2 des Esqui “° genre a été créée par le gouvernement danois en faveur maux du Grönland. CHAPITRE IV. CE QU'IL FAUT FAIRE EN BELGIQUE. Après avoir jeté un coup d'œil sur les mesures de protection qui ont été édictées ailleurs, voyons ce qu'il conviendrait de faire chez nous. Tout d'abord, on devrait empêcher la destruction totale de quelques animaux très menacés, par exemple le grand Corbeau et le Grand- Duc. Si l'on n'y prend garde, ces Oiseaux auront le sort du Grand Coq de Bruyère ou de la Cigogne, qui plus jamais ne nichent chez nous et n'y sont que de passage, et du Castor, qui a complètement disparu. Ce dernier animal était encore commun en Belgique au moyen âge, ainsi qu'en témoignent les nombreuses localités auxquelles on a donné son nom (1). Voici une simple mesure administrative qui rendrait de très grands services pour perpétuer le souvenir des sites, à défaut des sites eux- mêmes. Actuellement les autorités communales ne s'inquiètent que rarement d'assurer la survivance des noms de lieux. Quand un quar- tier se transforme, sa toponymie disparait complètement. Ainsi, à Schaerbeek, on a tracé des rues à travers le Rosenberg et le Vinken- berg, sans qu'on ait songé à donner à aucune d'entre elles le nom des anciens lieux-dits. De même à Etterbeek, les noms de Biesput, Koningsveld, Scheidehaeg, Broebbelaer, Vlierveld et bien d'autres sont tombés dans l'oubli ; il est vrai que les rues qui passent dans les trois premiers de ces endroits s'appellent la rue Jonchaie, la rue Champ-du-Roi et la rue de la Grande-Haie, mais ces termes francisés ne peuvent pas remplacer les appellations traditionnelles. Dans la partie basse d'Etterbeek, le Weideken (devenu la rue du Maelbeek) rappelait l'existence de prairies, et l'Elsenedam (maintenant la rue Gray) évoquait le souvenir des étangs et de la digue qui reliait Ixelles à Etterbeek; les flores d'il y а un siècle signalaient la présence de nombreuses plantes aquatiques et marécageuses, par exemple Zannt- chellia palustris, que la toponymie permettrait de localiser. Enfin, nous devrions maintenir quelques parcelles de notre terri- s Beverbeek, Beveren, (1) Son nom était beber en celtique, bever en flamand. Il se retrouve dan | ays wallon. Beverloo, Beverst, Bierbeek, etc., en pays flamand, et dans Biesme, Bièvre, etc., en р (Voy. G. KURTH : La frontière linguistique en Belgique et dans le Nord d tres). Mémoires Couronnés publiés par l'Académie Royale de Belgique. Coll. in-8°, t. XLVIII Qe 2* partie, p. 93, 1898). CE QU'IL FAUT FAIRE EN BELGIQUE, 79 toire à l'état naturel, de façon à constituer des réserves scientifiques. Dans les pages suivantes on trouvera une description sommaire des points dont la protection est la plus urgente. Une carte montre leur répartition; les camps militaires et la Forêt de Soignes, dont la conservation est dès maintenant assurée, y sont représentés par des hachures. Sur la carte, chaque réserve est marquée par une lettre et un nombre. Dans le texte, les réserves sont classées suivant les mèmes indications. L'explication des figures porte aussi la lettre et le nombre de la station à laquelle elles se rapportent. La liste des réserves à établir est loin d'être complète; il est même vraisemblable qu'il y a pas mal de points dont le maintien serait au moins aussi important que ceux qui sont signalés ici. Mais je m'en suis tenu aux endroits que je connais personnellement ou sur lesquels J'avais des renseignements précis, J'ai omis à dessein quatre sortes de stations : 1? les carrières en exploitation, puisque l'intérêt scientifique est ici d'accord avec les besoins industriels, pour désirer la continuation des travaux; 2? les forêts, dont l'utilité est à présent suffisamment reconnue pour que tout le monde s'efforce d'empécher leur destruction; 3» les arbres remarquables, dont M. Jean Chalon s'occupe de publier la liste et la description (1); 4° les habitations d'espéces rares, dont l'énumération 1008 aurait entraîné au delà des limites de cette notice. Les réserves à établir sont classées d'aprés les districts naturels de notre pays. (1) JEAN C : de ваа a j Les Arbres remarquables de la Belgique. 1'* série. (Bulletin de la Société See ' 1910); — 2° série, (Namur, 1911) A. — DUNES LITTORALES. Il reste sur notre côte peu d'endroits ой les dunes s'étendent sans interruption de la plage aux polders, et oà l'on puisse suivre leur évolution, depuis qu'elles naissent toutes minuscules sur le sable abandonné par la mer, jusqu'à ce qu'elles soient entièrement conso- lidées par la végétation. De telles conditions ne se rencontrent plus qu'entre La Panne et la frontière française, entre Coxyde et Oostduinkerke, entre Knocke et le Zwyn. Le port de péche qu'on va creuser à La Panne entamera considérablement les dunes de ce côté. D'autre part, la création d'une nouvelle localité balnéaire au Zoute, et la monotonie des dunes voisines du Zwyn, ne plaident pas en faveur de Knocke. C'est donc à Coxyde et à Oostduinkerke qu'il conviendrait de réserver une étendue suffisante pour donner aux générations futures une idée de ce qu'étaient nos merveilleuses dunes belges avant qu'elles fussent défigurées par la villégiature. A1. — Plage et dunes entre Coxyde et Oostduinkerke. De Coxyde-Bains à Oostduinkerke-Bains il y a environ deux kilo- mètres de plage et de dunes encore vierges. Leur profondeur, jusqu'aux cultures établies dans les creux et sur les surfaces peu bosselées, est d'environ 1,500 mètres. A ces trois kilomètres carrés il serait bon d'ajouter les quelques hectares de pannes qui s'étalent à l'Ouest de la route de Coxyde-Village à Coxyde-Bains, depuis le pied du Hoogen- blikker jusqu'aux substructions de l'Abbaye des Dunes, détruite en 1566 par les Iconoclastes. Tout ce pays a conservé son état naturel; c'est à peine si l'on remarque cà et là, en quelques points restreints, l'intervention de l'Homme. Il est question, à la vérité, de construire une large avenue à la place du sentier cyclable qui réunit les deux cités balnéaires; mais comme cette route circulera entre les hautes dunes sans guère les ébrécher, on ne devra pas, pour éviter son ensevelissement sous le sable lors des tempêtes, couvrir sous trop de végétation artificielle les monticules qui la bordent. La plage, à marée basse, a une largeur de plus de 400 mètres. Elle est parsemée de flaques (fig. 53) où pullulent les Crevettes et les Buhottes. Vers son bord inférieur elle est habitée par divers Mol et Vers. En tout temps, mais surtout en automne et en hiver, le rendez-vous d'innombrables Oiseaux de mer : Mouettes, Goëlands (fig. 54), Courlis, Chevaliers, Huîtriers, Sternes, etc. Ils seraient bien plus abondants encore si on ne leur faisait pas une chasse асһагпее, lusques elle est Rer eie oder yt 350232 A es [°ч ST DUNES LIFTORALES: Fig. 54, Naissance Ат. Bord supérieur de la plage, avec un vol de Goëlands. de petites dunes près des touffes d'Agropyrum junceum. Septembre 1901. 82 DUNES LITTORALES. chasse bien inutile pourtant, car l'Oiseau blessé tombe le plus souvent dans la mer. А marée basse, on y voit les pêcheurs à cheval des villages voisins. Dans la partie occidentale de la côte belge, les courants apportent du sable, et des monticules vont donc s'édifier sur la partie la plus haute de la plage, élargissant ainsi vers la mer le bourrelet de dunes. Sur l'estran même, au-dessus de la laisse des marées hautes vivent des plantes spéciales : Cakile, Salsola, etc. Les dunes embryonnaires qui naissent tout en haut de la plage sont colonisées par Agropyrum junceum (fig. 54, 55). 1. Petites dunes naissant sur la plage, Fig. 55. A et fixées d'abord par Agropyrum junceum, puis par l'Oyat. Aoüt 1903. Le sable ramassé sur la grève par le vent est soulevé en collines dont la hauteur s'accroit à mesure que s'y installe une végétation appropriée d'Oyats et d'Euphorbia Paralias. L'altitude des dunes atteint ici 39 m. Certaines d'entre elles, le Hoogenblikker par exemple (fig. 56), sont plutót remarquables par leur largeur. Mais une dune est à chaque instant menacée d'étre détruite par les forces méme qui l'ont édifiée. Tout flanc privé d'Oyats est un point faible par lequel les tempétes peuvent l'attaquer (fig. 57, 58). Lorsque le monticule est rasé jusqu'à la base, le vent continue encore à le creuser: ainsi sont ramenées au jour d'anciennes plages, avec leurs amas de coquilles qui avaient été enfouies, il y a quelques siècles, sous de jeunes dunes (fig. 59). | Fig. 56. Ат. Le sommet du Hoogenblikker, Au loin, la mer. Septembre 1905. = un 5 — — О = > d r B 5 84 DUNES LITTORALES. Fig. 57. Ar. Érosion d'une dune par la tempête. Avril 1907. Fig. 58. Ar. Dune démantelée par la tempête. Septembre 1906. DUNES LITTORALES. Fig. 59. Ат. Amas de coquilles indiquant le niveau d'une ancienne plage, remise à nu par les tempêtes. Septembre 1908. Fig. 60. Ar. Dune nouvellement remaniée, Septembre 1902. 86 DUNES LITTORALES. Nul point de notre littoral ne montre mieux les vicissitudes de ces collines instables : formées de grains qui ont été entrainés jusqu'ici par les courants marins, elles grandissent peu à peu pour être déman- telées un jour de tempête; mais elles se reforment ailleurs, puis sont encore une fois émiettées et transportées plus loin, au gré des ouragans (fig. 60, 61). Ce qui rend la région de Coxyde et d'Oostduinkerke si favorable à l'étude du remaniement incessant des dunes, c'est la présence d'une végétation abondante et variée qui marque les étapes de leur progres- sion, de leur exhaussement et de leur démolition. Aucune plante ne porte mieux que le Saule rampant (fig. 61) la trace de l'accumulation des grains parmi les rameaux — ce qui produit les curieux buissons en forme de coussins (fig. 62), — et de l'enlévement du sable d'entre les racines (fig. 63). `. Les dunes les plus anciennes sont complétement immobilisées sous un épais tapis de végétaux de tout genre. Gráce à leur verdure abon- dante, elles sont le séjour favori des Lapins. Certaines d'entre elles sont percées comme des écumoires. Faut-il dire aussi que la présence des Rongeurs a attiré une abondante population de Belettes et de Putois? Prés du village de Coxyde, les dunes fixées touchent aux polders (fig. 64). Ailleurs elles ont été en grande partie nivelées pour la culture. Seules les plus hautes sont conservées (fig. 65); elles servent généralement de páturages pour les Chévres, les Moutons et les Anes des habitants de la dune. A Гаггіёге-ѕаіѕоп un Champignon y dessine de nombreux ronds-de-sorciéres (fig. 66). Mais il n'y a pas que les monticules (fig. 16c). Ceux-ci sont séparés par des vallées souvent fort étendues, les pannes. Ici la flore est beau- coup plus belle et plus variée que sur les dunes, méme fixées. La proxr mité de la nappe aquifère fait que la plus légère différence de niveau SÉ reflète dans la composition de l'herbe. Dans les pannes séches, le Saule rampant et l'Argousier dominent (fig. 67). Des que l'humidité augmente on voit apparaître de nombreuses Orchidées, par exemple : Liparis Loeselii, Herminium Monorchis, Epipactis palustris, pui Ophioglossum, Gentiana Amarella, Chlora perfoliata, Schoenus ng" S cans, Parnassia (fig. 68, 69), Pyrola rotundifolia, la Lysimaque (fig. 67), etc. Dés le mois de mars, les fonds plats entre les collines sont égay és par le chant de l'Alouette huppée, qui ne niche guére que là dans notre pays. Les Vanneaux sont également très communs; on recherche activement leurs œufs (fig. 70). Certaines pannes sont assez creuses pour qu'en hiver la napp* LILTORALES. Dune envahissant une panne, couverte de Saules rampants, Avril 1908. Ar. Saules rampants formant des buttes hémisphériques. Juillet 1908. со ~ 88 DUNES LITTORALES. Fig. 63. Ar. Saule rampant déchausse, sur une butte rongée par le vent. Aoüt 1908 è Fig. 64. Ar. Dunes fixées, touchant aux polders. Elles sont couvertes de neige. Mars 1908. Fig. 65. A1. Dunes fixées persistant entre les cultures, Septembre 1911. Ér Jean Malraux SHENOAG ELENI SATVAO œ LA < DUNES LITTORALES. Fig. 66. Ar. Ronds-de-sorcière produits par un Champignon (Marasmius Oreades), Septembre 1909. Fig. 67. Ar. Végétation d'une panne : Argousiers, Saules rampants, Lysimaques et Salicaires en fleurs, Aoüt 1907. 69. A, DUNES LITTORALES. . Une p; e: S : Panne garnie de Saules rampants et de Parnassia en fleurs Aoüt 1907. 91 92 DUNES LITTORALES. aquifère les atteigne et les inonde sur des espaces souvent considérables (fig. 71). Ouelques-unes de ces mares sont encore plus profondes; elles conservent de l'eau en toute saison. L'une d'elles est toute proche de la voie cyclable. Elle est bordée d' Ала- gallis tenella, de Samolus, d'Alisma ranunculoides. Elle est riche en Cha- racées, notamment Chara aspera, et en animaux de tout genre ; les tétards du Crapaud calamite et du Triton alpestre y grouillent au printemps; en toute saison on y péche une foule Fig. 70. A1. Nid de Vanneau. Juin 1911. de Dytiques, d'Hydrophiles, d'Argy- tonétes,- etc. Fig. 71. Ar. Mare dans une panne. Mai 1893. Pour conserver à ce coin du littoral ses caractéresoriginels, il suffirait d'y supprimer tout à fait le pâturage, qui n'est d'ailleurs pratiqué q. fort peu, et surtout d'y défendre la chasse, aussi bien la chasse ge Oiseaux de mer sur l'estran, que la chasse au Lapin dans les dunes et la récolte des œufs de Vanneau dans les pannes. Peut-être les Lapins pulluleraient-ils pendant les premières années; mais comme on cesserait aussi de tuer les petits Carnassiers qui leur font la guerre l'équilibre se rétablirait tout naturellement. i . enen La largeur dela bordure des dunes est telle qu'on peut impunem ГРЦ “Om TT ی ووو و ووی ت nAWIUkÜ P OO ET e — ` ALLUVIONS MARINES. 93 laisser le vent remanier à son gré les monticules les plus rapprochés de la plage. Même si la mer y faisait une brèche, elle serait arrêtée par les collines suivantes. Pour empêcher que les terres fertiles des polders soient recouvertes par le sable qu'emportent les tempêtes, il faudrait simplement assurer par la plantation d'Oyats la stabilité des dunes bordant les champs. B. — ALLUVIONS MARINES Le bourrelet de dunes était coupé en trois endroits. A Nieuport pour laisser passer l'Yser; prés de Knocke, pour le Zwyn; enfin à Ostende, pour la rivière qui est devenue le canal de Bruges. Jusqu'aux IXe, Xe et XIe siècles, toute la plaine maritime était inondée à chaque forte marée. Sur les alluvions argileuses déposées par les eaux, s'installérent une flore et une faune adaptées à l'immer- sion périodique sous l'eau de mer. On y menait des troupeaux de Moutons dont la laine, particuliérement fine, servait à faire des draps trés renommés; ceux-ci portaient au loin la réputation de nos tisse- rands et contribuèrent pour une large part à l'enrichissement de nos: Provinces au moyen âge. Les endiguements successifs ont rétréci de plus en plus la zone “oumise aux envahissements de la mer. A présent toute la plaine est transformée en polders, et c'est seulement à N leuport et au Zwyn Lë peut encore se rendre compte de l'aspect qu'offrait anciennement mense étendue plate atteignant Dixmude, Ghistelles et Bruges. Bı. — Alluvions de 1 Yser. бе plus intéressant pour l'étude des alluvions marines est көзү 01 еде 1 Yser, en amont de la crique de Lombartzyde. Celle-ci reste d Чп ancien lit de l'Yser, obstrué au XIIe siècle (fig. 87). pde Tm vingtaine d'années, les terrains d'alluvions s'étendaient Tu2uprés de la ville de N leuport, mais ils ont été fortement réduits ement de parcs à Huitres et à Moules (d'ailleurs aban- et par l'enlèvement de largile destinée à des travaux de Présent ils ne remontent plus le long de l'Yser qu'à m. en amont de la crique de Lombartzyde. sont de deux sortes : les slikkes, qui sont inondées à aute, méme pendant la morte-eau; les schorres, qui ne ne porte 1 pP fortes mers d'équinoxe (fig. 16в,72,73). La slikke Mollusques est ле clairsemée; par contre, sa faune de Vers et de Quoique Er variée. Sur le schorre, la végétation est abondante, d'un nombre restreint d'espéces : il n'y a en effet que #6 — ee ca à еее боты > — V С" ЄЗ < 4 — ^ V A n = hr Kei — . Bı. Slikke et sc — à gauche de la crique de Lombartzyde, à marée basse. Au loin, le vieux phare . Juillet 1904. . Fig. 73. Br. Le même point à marée haute. Les extrémités des herbes émergent seules. Septembre 1904. 'SANIAVW SNOIADQ'TIV 96 ALLUVIONS MARINES. celles qui sont capables de supporter l'immersion temporaire dans l'eau de mer. Mai si la flore est peu variée, par contre les plantes qui la composent lui sont à peu près toutes spéciales. Malheureusement depuis une dizaine d'années, la plus grande partie du schorre est livrée aux bestiaux et beaucoup d'espèces sont menacées de destruction. L'intérêt biologique du schorre dans l'estuaire de l'Yser tient prin- cipalement aux nombreux marigots qui le sillonnent et dont les bords Fig. 74. Bi. Fosse desséchée, avec le fond crevassé, Juin 1908. nom- portent des plantes particulières, rares partout ailleurs. Très dans breuses sont aussi les fosses sans communication avec la rivière, lesquelles l'eau amenée par les fortes marées se concentre peu à DÉI: Quand leur fond est à sec, il se fendille en polygones (fig. 74)- La digue qui sépare le schorre du polder, possède également un“ flore intéressante, comprenant par exemple les ancêtres sauvages de x Betterave, du Panais, de la Carotte et du Céleri, Cochlearia danica, Bupleurum lenuissimum, etc. B2. — Le Zwyn. Lorsque la mer eut englouti, au Хе et au XIe siècle, la presqu ile e Wulpen et l'ile de Schooneveld (fig. 75) qui s'étalaient en avant < l'extrémité orientale de notre côte actuelle, un large bras Zwyn, s'ouvrait sur le littoral et pénétrait de là vers Bruges ( de mer, Brugstoc, HHH e A d bi (| LIESWEGHE | 7 LE {| ` 3A ARDENBORGH ^ Maldegem DAMME WW Brugstoc T S Liens Fig. 75. B2. L'embouchure de l'Escaut au X° siècle, d'après de Hoon. Fig 76. B2. L'embouchure du Zwyn en 1644, d'après P. Verbist (Carte du Cabinet des Estampes de la Bibliothèque royale). ORT FRANÇAIS (EN t tS | * KNOCKE ANCIEN FORT S' PAU, a FORT FRANÇAIS\ (EN RUINES) KNOCKE FORT DU HAÇEGR: Fig. 77. B2. L'embouchure du Zwyn en 1839, d'après Wolters. (Carte du Cabinet des Estampes de la Bibliothèque royale), - Fig. 78. B2. L'embouchure du Zwyn en 1910. HUILE r `SINIHVIN SNOIA 93 ALLUVIONS MARINES. fig. 75), vers l'Écluse et vers Aardenburg (Rodenburg, fig. 75). Mais le chenal s'envasa graduellement; au XV* siècle la navigation maritime s'arrêtait à Damme; au XVIIe siècle, l'Écluse seule était encòre un port de mer (fig. 76). Depuis lors l'envasement fit des progrès rapides, et bientôt le chenal navigable eut tout à fait disparu (fig. 77). Les schorres ont été successivement endigués et tout ce qui reste maintenant du Zwyn est un petit pré salé (fig. 78, 79) serré entre la Digue Internationale et la flèche de sable qui s'appuie sur la dune ancienne (fig. 78, 79, 80) et s'avance rapidement vers l'Est; cette flèche finira sans doute par couper toute communication entre le schorre et la mer. Au point de vue biologique, le schorre du Zwyn est caractérisé par la couche de sable plus ou moins mêlé d'argile qui surmonte les alluvions argileuses compactes. L'animal le plus commun est Mya arenaria, un Mollusque qui vit enfoncé dans le sable vaseux. De grands espaces sont occupés par une seule espëce et l'une des curiosités du Zwyn est une plaine couverte de Statice, toute mauve en aoüt et septembre. La frange de Juncus maritimus (fig. 80), le long du bord interne du schorre, est aussi une chose unique en Belgique. Pour conserver cet endroit si intéressant pour la Géographie et pour l'Histoire, dernier vestige du bras de mer qui fut le principal facteur = É Fig. 79. B2. Le schorre du Zwyn. A gauche, la flèche de sable. Octobre 1909. de la prospérité commerciale de Bruges, il faudrait cesser de favoriser la croissance du cordon sableux qui menace de se prolonger en traverš de l'ancien goulet. On devrait aussi renoncer à conduire des Mouton? sur le schorre. Fig. 80. B2. Le bord du Zwyn, près de la Digue Internationale, Devant, touffes de Juncus maritimus. Au loin, la flèche de sable. Septembre 1904, HFIS '"SHNPIIVW SNOIA 100 B3. ALLUVIONS MARINES. — Schorre de Doel. La marée remonte l'Escaut jusqu'à Gand, mais l'eau salée ne dépasse pas Doel et Lillo. Pio: 81. B3 Végétation le long d'un marigot. Juin 1910. Depuis la frontière hollandaise jusqu'en ces points, le fleuve est bordé d'alluvions argileuses (fig. 81, 82), qui nourrissent sensiblement la même flore et la même faune que les schorres du littoral. Le plus grand de nos schorres marins de l'Escaut est celui de Santvliet, mais 1] est peu varié dans sa végétation. Le schorre de Doel, plus intéressant, est le reste du Peerdeschorre, grande plaine alluviale qui, aprés avoir été endiguée et cultivée, fut de nouveau engloutie à la fin du XVIIe siècle ou tout au début du XVIIIe, et resta à l'état de schorre jusqu'au milieu du siécle dernier. | Le schorre de Doel est trop étroit pour qu'on songe à l'endiguer. Le seul danger qui le menace est l'enlévement de l'argile. B Fig. 82 Schorre et slikke du Bas-Esca A droite, sur la slikke, Scirpus maritimus. sa 1908. 101 C. — ALLUVIONS FLUVIALES. C'est sans doute au début de notre ère que l'affaissement du sol de la Belgique permit à l'Escaut et à la mer de déborder sur les terres voisines. Jusqu'au IX* siècle, époque où les premières digues ont été construites, l'eau envahit chaque année des espaces de plus en plus considérables. Ces contréesiindécises, où l'eau et la terre étaient per- pétuellement en conflit, avaient le même aspect le long de l'Escaut (fig. 83) et près du littoral, quoique celles de l'Escaut reçussent en partie de l'eau non salée. Dans l'une et dans l'autre région, les cours d'eau amenèrent une boue fine qui formait un sol sensiblement plat, coupé de marigots tortueux et dont les creux gardaient l'eau entre deux marées hautes. Ces vases ont été successivement endiguées, et à l'heure actuelle il ne Teste plus qu'une étroite lisière d'alluvions entre la digue et la rivière. Cr. Ancienne embouchure du Rupel. Pourtant, en face de Ru- Pelmonde, оп peut encore se faire une idée de ce qu'était cet étr ange pa tour à to à E e du Rupel et de Ae à été régularisé et sm é Vers l'ava], il y a Fe mais le débouché "e + a été conservé. I] nu, par les progrès RE ES RES : و `Ü pee" acene Melsele e" jH: M 8 d Fig. 8 E Les alluvions du Bas-Escaut (en Belgique) et de ses affluents. D'aprés Kummer. 102 ALLUVIONS FLUVIALES, de l'envasement, un schorre fort curieux qui a donné asile à une flore et à une faune des plus variées (fig. 84, 85). Il est à craindre seulement qu'on y déverse un jour des déblais, et Fig. 84. Cr. Alluvions vaseuses, couvertes de Caltha palustris et de Roseaux. Mai 1907. lustris, etc. Fig. 85. Cr. Alluvions vaseuses, avec Roseaux, Eleocharis ba Mai 19 it encore endant : ^ P S CS: у 1150 qu'on efface ainsi de la carte de notre pays le seul point оч 1 1 : : "e E Ac > р possible de se figurer l'aspect que Іа plaine fluviale а présente F tout le haut moyen âge. 103 D. — POLDERS SABLONNEUX. L'affaissement du sol, qui avait permis à l'eau de la mer et des rivières d'inonder le pays bas, continua à s'effectuer après les pre- miers endiguements. Aussi chaque violente tempête, survenant lors des marées d'équinoxe, risquait-elle de défoncer les digues et d'inonder les polders voisins. L'histoire a conservé le souvenir d'une longue suite de catastrophes de ce genre, qui ont remis sous l'eau les polders de l'Escaut et de la plaine maritime, au fur et à mesure que l'Homme opiniâtre les reprenait au domaine alluvial. Le dernier en date de ces sinistres est celui du 12 mars 1906, qui a inondé temporairement une vingtaine de polders le long de l'Escaut et de ses affluents. Actuellement, la plaine maritime est tellement bien protégée, et par des digues si puissantes, que sa submersion n'est plus guére à redouter. Pourtant, le 12 mars 1906, l'eau monta jusque tout prés de la créte de la digue à Nieuport. Mais au moyen áge, les travaux de défense, trés imparfaits, étaient souvent emportés; c'est ainsi que furent engloutis, en 1334, O.-L.-V.-ter-Streep au large d'Ostende, et Scarphout prés de Blankenberghe. C'est également à une rupture de digues qu'est due la destruction du port de Lombartzyde en 1134. Il - probable qu'en méme temps fut obstrué le cours inférieur de l'Yser, au voisinage de Lombartzyde et de Westende. La riviére se eusa un nouveau lit qui passait à Santhoven (fig. 86, 87). Un port fut créé en cet endroit, qui porta dorénavant le nom de Nieuport. On concoit qu'avec les moyens primitifs dont on disposait en ce temps, une bréche dans la digue n'était pas vite réparée. Pendant de nci la marée continuait à pénétrer par l'ouverture et à Bin ses sédiments sableux. Cet état persistait en général assez PS pour qu'une faune de Mollusques sabulicoles, composés su i 7 а M | Tout de Cardium edule et de Scrobicularia piperata, püt s'installer ans le sable, Les COPS Eier belges donnent à ce dépót le nom de sable à Piyé as E rarement une épaisseur suffisante pour imprimer au bie T I un peu spécial ; presque partout il est fort mince et angé à l'argile sous-Jacente par les travaux de labour. D:. — Bruyére à Westende. ES = de Westende, la couche de sable à Cardium e flore E o oos elle a été soulevée en petites dunes qui TRR autre que les dunes littorales. Toutes les coquilles uperficielles ont été, en effet, dissoutes depuis longtemps, Au S.-W, est rel ont un des as 104 POLDERS SABLONNEUX. „г A SAN 2 SS À La Fig. 86. D. L'embouchure de l'Yser. D'aprés M. Meynne. A. Lombartzyde. — B. Crique de Nieuwendamme. — C. S thoven (actuellement Nieuport). — D. Dixmude. — Z. Crique d'Oostduinkerke. — F. Crique, ou ancien canal, de Furnes. — W. Wulpen. — Oost. Oostduinkerke. — A l'Est et à l'Ouest de «ter Streep », Ostende et Westende, de telle sorte que le sable y est pratiquement sans chaux, alors que celui des monticules côtiers est au contraire riche en calcaire. Ceci donne à la flore un cachet tout particulier : les Argousiers et les Saules rampants, si fréquents sur le bourrelet littoral, sont en grande partie remplacés par des Genéts-à-balais /Sarothamnus scopar ius) et.des Bruyéres (Calluna vulgaris) (fig. 88). Rien n'est plus imprev? que de rencontrer au milieu des polders et à quelques pas des dune littorales, une petite bruyère avec sa végétation calcifuge si péciale. Des landes du même genre ont existé près de Varssenaere, à Breedene et à Clemskerke, ой le nom d'un. moulin (Heimolen) * conservé le souvenir de la bruyére disparue. Mais elles ont été livrée entièrement à la culture. Le seul point qui a gardé son aspect prime est celui de Westende. Encore n'a-t-il plus qu'une superficie > à 3 hectares. Le restant est occupé par des cultures maraiche ven a été transformé en garennes, entourées d'un treillage, ой l'on Greg des Lapins sauvages. Dans ces enclos, les Rongeurs n'ont plus la! POLDERS SABLONNEUX. 105 — E GC? =— —.— F — — = - — = TA Westende uill alp1 | T | ail |Z "аңы: Ge TI] +41 yz des poders inferiore E alp.2 Argile des polders Supérieure Fig. 87 i. D. Carte géologique de l'embouchure de l'Yser. D' aprés la carte géologique au 40,000* F à ` 1007 8. 88. Dr Bruyère avec Bruyères et Genêts-à-Balais. Mai 1907. 106 POLDERS ARGILEUX, en fait de plantes que Carex arenaria et Calluna vulgaris, broutés de prés. Il serait vraiment fâcheux de laisser perdre le dernier petit coin de bruyére qui subsiste encore dans la plaine maritime, sur un sol contem- porain des bouleversements géographiques qui substituérent le port de Nieuport à celui de Lombartzyde. Il est urgent d'y supprimer le pâturage. E. — POLDERS ARGILEUX. Une plaine fertile a remplacé l'immense schorre qui bordait jadis le littoral et sur lequel les inondations périodiques de la mer et des fleuves amenaient de nouvelles couches de vase (fig. 89). L'endigue- ment du schorre n'a été complet qu'au XIIIe siècle, aprés la construc- tion de la Digue du Comte Jean, qui allait depuis l'Escaut jusqu'au delà de Dunkerque (des tronçons de cette barriére se voient sur les figures 76, 87, 93). Mais déjà au XIe et au XIIe siècle, des villages avaient été bâtis sur les parties endiguées. Toutefois la colonisa tion de la plaine argileuse fut notablement plus tardive que celle de la Flandre sablonneuse. Cette différence est parfaitement indi- quée par la toponymie. Beaucoup de noms de lieux de la Flandre proprement dite. ont le suffixe -ghem (gem, hem ou em), 2 signifie < habitation >, e -seie i5 (zele), qui signifie « château ^ tous deux d'origine franque: comme la plaine poldérienne s été occupée que lorsque la p Échelle de 1: 320.000.7 — [ation fut devenue complétemen Fig. 89. E. Reconstitution de l'estuaire de l'Yser chrétienne, elle possède un gran = d «x. p С Wilskerke o o Loffingha au début du XII* siècle. D'après M. Blanchard. E rtant un Les polders sont en blanc; nombre de localités po le les terres flandriennes et hesbayennes sont teintées. nom de sain t, ou dont le nom a (Ces teintes ont été ajoutées sur la copie faite ici). TA FE ET Cas goat E POLDERS ARGILEUX, 107 Fig. 90. Extrémité Occidental Lo e dela Flandre. Chaque commune est représentée par un point. rsque la localité porte un nom de saint, ou bien qu'elle a le suffixe -kerke ou -capelle, le point est muni d'une croix. f Soit-ghem, soit-sele, le point est entouré d'un petit cercle. t flandrien est indiquée par un trait interrompu. dunes sont marquées par un pointillé. Échelle 1 : 640.000 Lorsque la s La limite des districts poldérien e suffixe -kerke (= église) cette répartition. La fécondité d exploité par p aissé à ре ou -capelle (= chapelle). La figure go montre tat naturel. Même les étangs ont été presque tous mis mee nt devenus des « Moeren ». Il y reste pourtant encore les = e Stagnantes. Les unes sont simplement m dans sont des Së l'ancien pré salé ; tel est l'étang du Blanckaert. D каве Nieu Its de cours d'eau; ainsi, les criques saumátres prés de port, celles de St-Jan-in-Eremo et l'étang d'Overmeire. Il y Qui ont été creusées artificiellement, soit autour de fortifica- me le fossé de l'ouvrage à cornes de Nieuport, soit pour n de la tourbe, comme à Overmeire autour de l'étang pro- tous нв á fant faire une catégorie spéciale pour les « Weelen », été creusé ij l'Escaut et du Rupel; ce sont des étangs qui ont °S Dar les rivières elles-mémes, lorsqu'elles se précipitaient -& Sur les polders à travers une brèche faite dans une digue Pête. Le Wee] de Bornhem en est un bon exemple. 108 POLDERS ARGILEUX. Er. — Criques et fossé saumâtre près de Nieuport. Plusieurs cours d'eau, maintenant éclusés, et ne servant plus qu'à l'évacuation des eaux de pluie, débouchent dans le chenal de l'Yser, à Nieuport. А marée haute, de l'eau de mer s'infiltre par les joints des écluses et pénétre dans les criques (1). Celles-ci renferment donc en été, saison ой elles ne reçoivent guère d'eau douce, une assez forte proportion de sel, surtout dans les couches profondes. Les plus intéressantes de ces criques (ou canaux) sont ‘celle de Furnes (fig. 86 et 91) et celle de Nieuwendamme (fig. 86 et 87). La premiére mettait jadis Furnes en communication avec la mer, par lYser. La seconde est le lit de l'Yser qui a servi à la navigation depuis l'obstruction du bras passant par Lombartzyde (fig. 87), au XIIe siècle, jusqu'au moment ой une voie directe fut creusée pour l'Yser, de Saint-Georges à Nieuport, au XVIIe siècle. La crique de Furnes, bordée de Roseaux (fig. дт), d Aster Tripolium et de Scirpus maritimus, est remarquable par les nombreux organismes marins qui s'y sont acclimatés. M. K. Loppens, l'infatigable zoolo- giste de Nieuport, cite plusieurs Hydroides, Bryozoaires, Crustacés, Poissons, Mollusques et Vers (Ann. Soc. roy. Zool. et Malac. Belgique, t. XL, 1905). On pourrait y ajouter une Floridée (Polysk phonia), qui est parfois abondante sur les pierres de l'écluse. On y trouve aussi une plante aquatique curieuse, Ruppia maritima, qui disparait peu à peu de la plupart de ses stations en Belgique. 2 La crique de Nieuwendamme a également été étudiée par M. K. Loppens (Ann. Biol; Lac: t ENK 1908). Très intéressant est son plancton, composé surtout de Rotifères et de Crustacés. On y пич en outre, divers Mollusques (notamment Dreissensia cochleata), Вгуо- zoaires et Hydroïdes d'eau douce, alors que certains de ses Crustaces (Ligia oceanica et Balanus crenatus) sont marins. e La méme rencontre d'organismes venant les uns de la ee autres de l'eau douce, s'est produite dans le fossé entourant ! gei à cornes, à Palingbrugge. Signalons, par exemple, un Hiet Corixa lugubris, dont tous les proches habitent l'eau douce, € Crevette, Palaemon varians, d'origine marine. Ce fossé est pratiquement sans courant; au | étonnamment riche. Entre les gros paquets d'Algues, qui fl surface (fig. 92) parmi les Ruppia maritima, vivent ВЕЕ e oi colossales de Flagellates, surtout des Chrysomonadines : I 21а parfois jaune de Hymenomonas roseola. Les Dinoflagellate Diatomées sont aussi fort abondantes. e dans lesquels l'eau salée (1) On donnait anciennement le nom de « crique » aux bras de rivier remontait à marée haute. POLDERS ARGILEUX, Fig. 91. Er. Crique de Furnes, à Nieuport, avec une bordure de Roseaux. Septembre 1907. 18.92. Er . Fossé de l'ouvrage à cornes, à Nieuport, avec Roseaux et Algues, Août 1907. 110 POLDERS ARGILEUX. E2. -- Criques saumâtres à St-Jan-in-Eremo. De nombreuses criques sont maintenant séparées tout à fait de la mer et des fleuves. Telles sont celles des environs de Zandvoorde, Fig. 93. Ez. Carte des environs de Sint- an-in-Eremo, Le terrain polderien est en blanc: qui communiquaient avec la mer par Ostende, et celles des polders au Nord d'Eecloo, prés de St-Jan-in-Eremo, Ste-Marguerite et Waterland, qui étaient des dépendances du Hont (Escaut occidental). La plus grande de ces derniéres, le Boerenkreek, a été complètement dénaturée par le rouis- sage du lin (fig. 8). D'autres sont restées intéressantes, surtout en tant que reliques : leur salure, leur faune et leur flore remontent, en effet, au temps oà elles recevaient librement l'eau salée à chaque marée haute. Les deux criques qu'il importe de conserver dans leur état actuel sont l'Oostpolderkreek (fig. 93, 94 et 95) ой vivent des Crevettes ( Palaemon) et des a k; Ne edil d ^ eie PF: ; is C 908. Fir.94. E2. L'Oostpolderkreek, bordé de Scirpus maritimus. Octobre 1 POLDERS ARGILEUX. 111 5. . E2. L'Oostpolderkreek, bordé de Roseaux. Juillet 190 112 POLDERS ARGILEUX. Flets (Pleuronectes flesus), et le Roesselaerekreek dont les bords sont remarquablement riches en plantes de schorre, — telles que Glaux maritima, Aster Tripolium, Plantago maritima, Scirpus maritimus, — mélangées à des espèces d'eau douce. E3. — Étang du Blanckaert, à Woumen. Le Blanckaert est un étang de plus de 50 hectares, dans une dépres- sion des Polders, prés de leur limite avec le Flandrien. Il est traversé par un ruisseau venant de ce dernier district. L'étang est entiérement enclavé dans une propriété particulière. Le contour est fort irrégulier (fig. 96). 5a profondeur varie de 3o centimètres à plus de 3 mètres. Août 1901. Fig. 96. E3. Bords du Blanckaert, avec un bourrelet de Roseaux. Les feuilles flottantes des Nénuphars et de Villarsia nymphaeoic: couvrent l'eau sur de grandes étendues (fig. 97» 98 et 99): | Ro 7 ii s'élévent les gros bouquets de Scirpus lacustris dont les tiges d€P^ sent l'eau de deux métres au moins (fig. 97). L'étang est entouré d'une large bordure de plantes Roseaux, Scirpus, Typha augustifolia, formant un bourre | ment impénétrable au regard (fig. 96 et 100). Les deux faces de se bordure ont une structure différente. Vers le dehors, les plantes à hautes tiges * let absolu- cette nt POLDERS ARGILEUX. Fig. 97. E3. Nénuphars et Scirpus lacustris, Aoüt 1904. Fig. 98. E3. Nénuphars, Aoüt 1908. VII Nénuphars, SIAATOd € I'IIOMV ХП Juillet 1911. POLDERS ARGILEUX. Se, KE 115 116 POLDERS ARGILEUX. leurs rhizomes fixés dans le sol. Mais du côté de l'étang, ой l'eau s'approfondit de plus en plus, les rhizomes ne restent pas engagés dans la vase : ils se relèvent et se maintiennent à une vingtaine de centimètres sous la surface, tout en gardant leurs’connexions avec les rhizomes enterrés de la lisière externe. Ces organes flottants se rami- fient et s'enchevêtrent les uns dans les autres, à tel point qu'ils peuvent porter des tiges aériennes sans risquer de s'enfoncer ni d'être culbutés par le vent. Même, on peut sans danger s'aventurer sur ces masses végétales, qu'on sent balancer et descendre lentement dans l'eau. En beaucoup de points, ces prairies branlantes sont larges de 20 à 50 mètres ; elles s'étendraient de plus en plus aux dépens de la nappe d'eau libre, si l'on ne fauchait pas les Roseaux qui forment Fig. 101. ЕЗ. Faucardage des Roseaux. Aoüt 1907. А tai siS- leurs avant-postes (fig. 101). Dès qu'elles ont pris une certaine con tance, des plantes variées s'y établissent. ск Il arrive souvent que les tempêtes détachent une partie : 5 bordure, qui se met alors à flotter comme une petite ile de be (fig. 102). Quand on se promène en barque sur l'étang, on remorq У facilement ces ilots d'un endroit à un autre. D'habitude le VE par les pousser contre un autre bord, avec les végétaux duquel 11S P tardent pas à se souder. . Disons Au point ce vue zoologique, le Blanckaert a été peu explores D dle toutefois que les Oiseaux. aquatiques y abondent :, Foulque, " d'eau, Héron, divers Canards et, en automne, la Bécassine. 102. E5. Nénuphars et iles flottantes, Juillet 1911. HAC IO ° `X (3 TTIS3AV TI ! 118 POLDERS ARGILEUX. E4. — Étang d'Overmeire. Le cours de l'Escaut a subi, méme dans la période historique, des déplacements incessants. On reconnait facilement, par exemple, les anciens méandres du fleuve, entre Wetteren et Schoonaerde, au Nord du lit actuel (fig. 103). Dans la plus grande de ces boucles repose l'étang d'Overmeire, ou Broek. Les larges fosses (fig. 104), généralement rectangulaires et séparées par d'étroites digues, qui entourent l'étang proprement dit, ont été creusées pour enlever la tourbe. Celle-ci est propablement campinienne, tout au moins a-t-elle fourni des fossiles de cette époque, notamment le Cerf à grandes cornes. Ce Broek est un paradis pour le zoologiste, et c'est avec raison que M. E. Rousseau y a établi sa Station Biologique (fig. 105). Pour donner une idée de la richesse de cet endroit, il suffira de signaler la présence des deux Spongilles, de Neritina fluviatilis, de Dreissensia polymorpha, de plusieurs Papillons et Hyménoptères à larve aquatique (décrits dans les Annales de Biologie lacustre), de la Musaraigne d'eau, du Cormoran, qui y niche réguliérement sur les arbres. Le plancton est aussi trés ig. 108. E4. Cours de l'Escaut entre Wetteren et Appels. Le terrain polderien est en blanc; le terrain flandrien est hachuré. Les digues sont marquées. Les dunes (prés d'Uytbergen, prés de Berlae sont délimitées par un trait pointillé. Échelle 1 : 100,000. Fig laere et prés de Donck), 000 intéressant : il comprend, par exemple, Sida cristallina et Lepto- dora hyalina parmi les Crustacés, et des quantités parfois colossales de colonies gélatineuses, grosses comme le pouce, d'un Infusoire vert, Ophrydium versatile. Les Volvox, Pandorina et d'autres Volvocinees y sont également communes. S А е La flore est caractérisée раг l'abondance d'espèces adaptées à un POLDERS ARGILEUX. 119 XT SCH mE x Fig. 104. E4. Anciennes exploitations de tourbe bordant le Broek. Juin 1907. Fig. 105. f =4. La Station Biologique, Juillet 1907. s du Broek, Juin 1904. 41 0 чалоа ATIDOAUV S? POLDERS ARGILEUX, 121 ageux. e bois maréc rs dans l ie Juin 1909. "ig. 108. E4. Aunes,et Peupli | arécageux. le bois m ans EN D e Ф > с © “у "mà Q i M = S _ as Фф > Gei - = | = Ф => E =] = rA — m T= ECH س 20 ОХ, :RS ARGILE POLDE in 1909. «Tu T is marécageux , dans le bo )9. E4. Chènes Sch [uillet 1907. pois marécageux. J aults, bordant le 1 aules Mars laillis de r POLDERS ARGILEUX. 123 eau contenant beaucoup de sels assimilables, tels que Hydrocharis et Stratiotes (fig. 106); ce dernier forme parfois de vraies prairies sub- mergées. Mais dans les pâturages très humides qui bordent certains points de l'étang, le sol est constitué non pas d'alluvions argileuses, mais de sables flandriens beaucoup moins fertiles; aussi leur flore comprend-elle pas mal d'espèces de terrains pauvres, par exemple, Pedicularis palustris et Eriophorum angustifolium. Dans les portions peu profondes, des Roseaux, des Massettes, des Rubaniers, des Scirpus lacustris forment des massifs souvent fort denses et étendus. Ce qui donne à l'étang d'Overmeire un intérêt exceptionnel, c'est la végétation ligneuse qui couvre la presqu'ile centrale : un bois très humide, coupé de fossés et de fondrières (fig. 107, 108 et 109), composé d'essences indigènes, sans aucune immixtion d'espèces exotiques. Tantôt c'est un simple taillis (fig. 110) formé surtout de petits Saules, d'Aunes, de Bourdaines, tantôt il y a une futaie de Chênes, de Fig. 111. E4. Dunes fixées par des plantations de Pins sy à Donck, prés d'Overmeire. Septembre 1907. lvestres, Fré lesquels ае Pier blancs, de Bouleaux, de Saules blancs, sous l'aspect ES Ls А nunes et d'autres arbustes. C'est exactement notre Flandre a César décrit le pays des Ménapiens, c'est-à-dire tuelle : continentas silvas ac paludes habebant. Les . “&ucoup de peine à atteindre et réduire à l'obéis- aulois, réfu 5165 au milieu de ces bois marécageux : їл sylvas confugiunt. Paludesque 124 POLDERS ARGILEUX. Tout contre le Broek, les sables flandriens ont constitué des dunes, dont celle dé Donck, à l'Est de l'étang, a une hauteur d'environ 12 mètres (fig. 111). Les quelques points qui n'ont pas été plantés de Pins possèdent une intéressante flore de sables, notamment Carex arenaria. Es. — Vieil Escaut et Weel de Bornhem. Jusqu'au XVIe siècle le confluent de l'Escaut et de la Durme était à Tamise. Mais à la suite d'on ne sait quel bouleversement, le fleuve au lieu de continuer à s'infléchir vers l’ Est, en amont de Weert, se diri- gea vers l'Ouest, puis vers le Nord (fig. 83). Il arriva un moment où il alla rejoindre la Durme à Thielrode, à 3 ou 4 kilométres en amont de l'ancien confluent; de Thielrode à Tamise, le fleuve emprunta le lit de la Durme qu'il élargit simplement. En 1523, le déplacement était terminé et le courant avait définitivement abandonné l'ancien lit. Ce bras mort (fig. 112, 113) est maintenant séparé du fleuve par de fortes digues; son eau stagnante est couverte d'innombrables Nénuphars. == === F= + + [AM = | = aF +rZÉT YO| q€Qm@AA Àd È Z — LI E Fig. 112. E5. Confluent de la Durme et de l’Escaut. : Le terrain polderien est en blanc; le terrain flandrien est hachure. s digues sont marquées. МЕИ Е Les dunes (au Sud de Bornhem) sont délimitées par un trait pointillé. Échelle 1 : 100,000. d Sur ses bords vit la plus merveilleuse végétation de S tratiotes qu on puisse imaginer (fig. 114). A environ 1 1/2 kilom. de l'extrémité aval du Vieil Escaut se trouve le Groot Schoor (fig. 115), une alluvion qui n'a été endiguée tard ; elle est occupée par une immense oseraie. La digue qu! de l’Escaut porte l'une des plus belles plantations de Noyers qu My POLDERS:ARGILEUX: [= eS Qu en Belgique. Jusqu'à la construction de cette digue, le Groot Schoor était inondé aux fortes marées; à plusieurs reprises la digue qui qui lè Fig. 113. E5. Le Vieil Escaut. Juin 1893. 114. E5. Stratiotes bordant le Vieil Escaut. Juin 1893. 'imitait du côté des pol terres Sont d'ail : mètre, > mètres ( ders céda sous la pression des eaux; toutes ces leurs situés à un niveau très bas, souvent inférieur à alors S : l EM UE E ` "S que la marée dans l'Escaut s'élève réguliérement à par : exception, à environ 7 m.) (fig. 115 et 116). Après l'une 126 POLDERS ARGILEUX. E ll 257. pea dm £F alibi i = = (LL - =. = 222804 1 Í Ae 3 2 MOREA 1a CEEE ET ur 2 rere eh AAA SN We e E 2 NO m = = — — s ON DM XN HS 3 TARS NS e ^o ү b. USC AEN p Е e Ze: SNR Ge ы 3 A PAM Sc? М Ax i : To RL £ > à AN 3 24 5 » | Ж $ À LA. SN ` КОМО» ' DI uo de ZN ZI VS NCC A 3 ا mee SONIS (Ж оң SN < ` qu». QE Re DOLL Og xW 37115. 155: L'Escaut entre Tamise et Hingene (dans la partie orientale de la fig. 112.) Les cotes de niveau montrent que les polders sont souvent à une altitude inférieure à 1 mètre, Échelle 1 : 20,000. . Roseaux Noyers . pen | ТА! m ука | Wi Scirpus , m \ | j y pEriqueter ' d J \ / d RI Ele Noyers Ф NCA Fossé avec ` POLDER Stratiot Fig. 116. E5. Coupe schématique à travers la digue du Groot Schoor. ÉCHELLE 5 millim. par mètre i ` MARÉE DU 12 MARS-I906 MARÉES HAUTES ent pen E SCAUT 2⁄4 (Comparer avec la fig. 119 · Lid : ? — s ИН ш... (Mao deli lla da Hi Fig. 117. E5. Le Weel de Bornhem. Juin 1909. Phot. de M. Chargois, "'XOW'IIOWV SWHG'IOd 128 FLANDRE. de ces ruptures se creusa le Weel de Bornhem (fig. 117). Cet étang contient une très jolie flore. Il donne issue à des fossés longeant la base de la digue (fig. 116). Nulle part il n'y a une végétation aqua- tique aussi variée et aussi dense que dans ces fossés. Disons seule- ment, pour en donner une idée, que les cinq espèces indigènes de Lemnacées s'y trouvent réunies (y compris Wolffia arhiza) au milieu des Stratiotes. F. — FLANDRE. Le district flandrien, au sens des naturalistes, comprend les parties des deux Flandres, du Brabant, de la province d'Anvers et du Hainaut, oà le sol est constitué par les sables qu'a déposés la mer flandrienne, tout à la fin de l'époque pleistocène (ou quaternaire). En quelques points du district, le sol est formé de sables plus anciens: soit moséens (début du Pleistocène), soit landeniens ou paniseliens (Éocéne). Les sables flandriens, moins rebelles que les autres à la culture, sont exploités depuis de longs siécles, malgré leur pauvreté originelle : déjà au moyen âge, la Flandre avait une population fort dense, et tout autour de Bruges, de Gand, d'Ypres et des autres centres industriels et commerciaux, le pays était cultivé avec le plus grand soin. Comme le servage avait été aboli depuis le XIIIe siècle, chacun pouvait devenir propriétaire du lopin qu'il labourait, d'ou l'extréme morcellement de la propriété rurale en Flandre et la perfection des procédés d'exploitation. Les seuls points qui aient quelque peu gardé leur physionomie pri- mitive sont les marécages et la bruyère de Zillebeke (prés d'Ypres), les marais boisés de Berg (entre Bruxelles et Haecht), les dunes de Deurle, et, dans l'enclave flandrienne qui.borde la Haine, la bruyère de la Bor terie à Blaton, celle du bois de Stambruges, et celle du camp de Casteau. Rien ne peut mieux faire apprécier l'énergie et la tenacité du paysan flamand que la comparaison entre le sol originel : des landes sablon- neuses ne nourrissant qu'une maigre bruyère, et des marécages plus ЧЕ moins boisés, — et ce que le travail opiniâtre de l'Homme а réussi à en faire: un pays d'une merveilleuse fécondité qui soulève l'admiration de tous les étrangers. Aussi serions-nous impardonnables de ne pas pre server, pour l'édification de nos arriére-neveux, les quelques coins du territoire flandrien qui avaient gardé jusqu'ici leur physionomie primi- tive. En dehors du camp de Casteau dont la destination comme champ de manceuvre assure le maintien, il y a peut-étre en tout une vingtaine d'hectares de sol — très peu productif, et convenant tout au plus p l'établissement de pineraies médiocres — qu'il importerait de laisser dans l'état actuel. FLANDRE. 129 Fig. 118.. F i " Zi Bruyère avec quelques Pins sylvestres et Châtaigniers. ev ant, une carrière dans le Moséen. Mai 1911. 130 FLANDRE. F:. — Marécages et bruyères de Zillebeke. Le Moséen affleure largement autour de Gheluvelt (à l'Est d'Ypres). Ses sables mélés de graviers et de cailloux sont fort peu aptes à la culture et ils étaient encore inoccupés il y a une cinquantaine d'années. Les bruyéres, les marécages et les mares nourrissaient une flore des plus curieuses, comprenant par exemple Lobelia Dortmanna, Myrica Gale, Scirpus caespitosus, Narthecium ossifragum, Equisetum sylvaticum, Erica Tetralix, Drosera rotundifolia, etc. Beaucoup de silex portent les traces de l'utilisation par l'Homme préhistorique, et c'est à Reutel, un hameau prés de Gheluvelt, que M. Rutot avait découvert son industrie éolithique reutelienne. Dans ces quarante derniéres années, la plus grande étendue de ce territoire stérile, notamment le Polygoneveld, a été transformée en pineraies, tout comme les autres endroits encore incultes de la Flan- dre, par exemple, prés de Maldegem et dans le Nord du Pays de Waes; toutes les intéressantes associations végétales et animales de ces contrées ont naturellement été supprimées. Il ne reste plus qu'un petit coin, à Zillebeke, tout contre la limite de Gheluvelt, prés de l'arrêt « ж Kantientje > du vicinal Ypres-Menin. C'est un terrain. en pente ayant peut-étre une surface de 4 à 5 hectares en tout. Sa partie basse est une belle tourbiére à Sphagnum oà vit toute la flore énumérée plus haut, sauf Lobelia. Ses portions plus sèches portent une bruyère caractéristique (fig. 118); on y ouvre de petites carrières temporaires pour l'extraction de cailloux destinés à l'empierrement des chemins; parmi ces pierres, un examen attentif fait reconnaitre de nombreux éolithes reuteliens. Malheureusement on a commencé à creuser des fossés de drainage dans la tourbiére, et on a aussi planté des Pins, des Mélèzes et des Châtaigniers dans la bruyère. Le dernier point des deux F landres ой nous puissions encore nous rendre compte de l'aspect qu'avait le pays avant son exploitation est donc menacé de disparaitre. Il faudrait arréter les travaux d'asséchement du fond et le boisement de la bruyére, sinon cette curieuse station subira bientót le sort de celle du bois de Baudour (fig. 9). 131 FLANDRE, ` Fig. 119. 4 y Bouleaux et Aunes dans le marécage. B2, : Devant, des Sceaux-de-Salomon. Mai 1909 Ез. — Marécage boisé à Berg. Tous les botanistes bruxellois connaissent Berg, sur la ligne vicinale de Haecht, pour y avoir été en pèlerinage scientifique : une large vallée plate, tapissée d'alluvions sableuses et tour- beuses, porte une prairie acide, Пе produisant qu'un peu de mauvaise litiè re, mais abritant une flore exceptionnellement riche et variée. En be points, Viburm aucoup de des taillis d'Aunes, de “т Opulus et de Bour- daines Occupent et là un Bouleau flore caractéristiq habi le sol, avec cà (fig. 119). Une ue de sous-bois és : Polygonum » (fig. 119) Paris quadrif, olia, Ranunculus aurico- mi : (S, Ornithogalum umbellatum 2( Fig. 120. Ез. Z dau Dame-d'onze-heures dans un taillis, Mai 1909. no FLANDRE. Fig. 121. F3. Bruyère sur sables et grès landeniens. Septembre 1909. bur. 308. РЗ, Rochers en grés landeniens, Septembre 1909. (fig. 120). Mais ce qui a le plus contri- bué à faire la réputation de Berg auprès des naturalistes, ce sont les Or- chidées : Gymnadenia conopsea, Pla- lanthera bifolia, Liparis Loeselii; puis Schoenus nigricans, Cladium Mar ISCUS, des Carex rares, etc. A diverses reprises le bruit répandu parmi les botanistes que fond de Berg allait étre drainé, ou bien qu'on se proposait d'y déverser les immondices de certains faubourgs de Bruxelles.. Chaque fois l'émoi fut grand; heureusement, jusqu ісі aucune suite n'a été donnée à ces projets néfastes dont l'exécution entrainerait la ruine de l'un des points les plus remarquables et les plus fa cilement accessibles des environs de la capitale. s'est le Er. Jean Malvaux RE DA A F4. Bruyère et petites dunes avec Carex arenaria Octobre 1911. `HTHGNV TI GST 134 FLANDRE. F3. — Bruyère de la Boiterie, à Blaton. La petite région flandrienne du Hainaut s'étend le long de la vallée de la Haine. Son sol est beaucoup moins favorable que celui de la Flandre. Aussi porte-t-elle encore beaucoup de bois. Même, quelques bruyères y ont été conservées, notamment la bruyère dela Boiterie, sur un affleurement de sable landenien, à l'Est de Blaton. Sa flore est tout à fait typique (fig. 121) : Calluna, Erica Tetralix, Genista pilosa, Scleranthus perennis, Cetraria aculeata. La partie la plus accidentée est une pineraie trés pauvre, avec sous- bois de bruyére. En beaucoup de points les couches landeniennes ont la consistance de grés, et forment de petits escarpements (fig. 122). F4. — Bruyère entre Hautrage et Stambruges. Il y avait anciennement entre Hautrage et Stambruges un large fond sablonneux appelé « la mer de Stambruges ». Il a été complète- ment desséché et rien n’a persisté de son intéressante flore. Mais on remarque encore le long du tram vicinal, à l'endroit où se touchent les trois communes de Stambruges, d'Hautrage et de Ville-Pomme- rœul, de curieux coins, ой le sol formé de sables landeniens est garni d'une bruyére typique. Sur les petites dunes, Carex arenaria développe ses longues trainées (fig. 123). Dans les fonds il y a des Sphagnum, Juncus squarrosus, Drosera, etc. F5. — Camp de Casteau. La plaine d'exercices des troupes cantonnées à Mons est entre Maisiéres et Casteau, à gauche de la route de Mons à Bruxelles. C'est un grand rectangle dont le sol de sable flandrien est couvert d'herbes et de bruyéres (fig. 124). Les petites dunes ont leur flore habituelle, consistant parfois en Salix repens ou en Genéts-à-Balais (fig. 125). Les fonds, quelque peu tourbeux, nourrissent des Sphagnum, Drosera, etc. En fait d'Insectes, on prend à Casteau Carabus mitens, qui n'existe ailleurs (en Belgique) qu'en Campine. | F6. — Dünes continentales de Deurle-sur-Lys (1): Une des grandes boucles de lá Lys, située entre le hameau de Baerle, au Nord, et le village de Deurle, au Sud, est barrée, le long de la rive droite, par une ligne de collines atteignant 20 mètres e hauteur, qui sont de véritables dunes de sable. Cette barrière s'étend sur près de 3 kilomètres de longueur et crée ainsi, en pleine Flandre plane, un paysage spécial intéressant. Une partie de ces dunes est bolsee- (1) Note fournie par M. Rutot. FLANDRE. 135 Le site se trouve à proximité du château d'Oydonck, trés connu des touristes. Fig. 195, F5. Kë <. 136 G. — LA CAMPINE Alors que la Flandre a la population agricole la plus dense de la Belgique, l'autre pays sablonneux, la Campine, est au contraire très peu habité; dans les cantons purement ruraux du district flandrien, il y a de 182 à 278 habitants par kilomètre carré, tandis qu'en Campine il n'y en a que de 48 à ror. Le district campinien occupe l'extrémité Nord-Est du pays. C'est une plaine inclinée du Sud-Est, ой elle est à l'altitude de roo mètres, vers le Nord-Ouest, oà elle touche aux polders bordant l'Escaut, à l'altitude de 5 mètres. Sa partie orientale forme un plateau élevé qui tombe brusquement dans la vallée de la Meuse, à l'Est; à l'Ouest, il _ se termine également par une marche assez abrupte contre le fond ой coulent les affluents du Demer et de la Nethe. Le ressaut entre le plateau et la plaine basse a une hauteur de plus de trente métres prés de Genck; il va en diminuant vers le Nord, si bien que dans la Campine anversoise la différence de niveau finit par s'effacer entiè- rement. Le sol est d'une stérilité déplorable. C'est partout du sable trés pauvre, poederlien ou flandrien dans la province d'Anvers, moséen ou campinien dans le Limbourg, diestien dans la Campine brabanconne. Il serait intéressant de créer une réserve dans chacune de ces trois parties. Malheureusement, le Brabant n'a plus le moindre lopin inculte : tout est occupé par l'agriculture ou par la sylviculture. Pourtant on trouverait peut-être encore quelques hectares de bruyère humide prés de Gelrode, à l'Ouest du chemin de fer. Dans la Campine anversoise et dans la Campine limbourgeoise on peut sans la moindre difficulté réserver des domaines de grande étendue. Il serait hautement désirable qu'on рїї créer quelques grands parcs naturels, aussi variés que possible. Les endroits les plus avan- tageux sont : 1° Calmpthout; 2° la rive droite de la Petite Nethe, entre Herenthals et Lichtaert; 3° les dunes de Lommel; enfin 4? Genck, le site classique, bien connu des peintres. En y ajoutant les deux camps, Brasschaet et Beverloo, et deux ou trois points de moindre impor tance, on conserverait à la Belgique quelques-uns de ses paysages sid plus caractéristiques et les plus pittoresques, et en méme temps к ensemble de stations dont la valeur est inestimable pour la zoologie et la botanique. | Fig. 126. Gr, Dunes avec Saules rampants, Décembre 1909. Phot, M. C. Chargois. HNIdI VO V1 > ` Décembre 1909. G1. Mares à la place d'anciennes bow M. Phot Chargoi Au me 9 oV `HNIdNSV LA CAMPINE. 139 G:. — Dunes de Calmpthout. Elles sont aussi belles, aussi mouvementées et aussi variées que celles du littoral (fig. 126, 127). En certains points le vent enfouit sous le sable une végétation établie de longue date (fig. 129); là, il démolit un ancien monticule et remet à nu les couches qu'il avait successi- vement déposées pendant les siécles précédents (fig. 128); ailleurs ses remous creusent des rigoles circulaires devant une dune solidement fixée par une végétation d'arbustes (fig. 130). La flore est formée en grande partie d'espéces analogues à celle des dunes maritimes. Le Saule rampant forme, ici aussi, des buissons hémisphériques (fig. 126, 130); les Oyats dressent les mémes touffes de Fig. 128. Gr. Dunes avec Oyats, en voie de destruction. Juin 1908. longues feuilles raides et grisâtres; le Carex arenaria trace ses aligne- ments réguliers (fig. 131). L'absence de calcaire dans les dunes de la E permet naturellement leur colonisation par des espèces qui E exclues des dunes proches de la plage; les Bruyères, par exemple, ( rica Tetralix et Calluna, fig. 129 et 132) sont fort communes. Les ст aussi еп bonne partie les mêmes : Lapin (fig. 133), E >, vanneau, etc. сар > = auxquelles il faudrait conserver leur sauvagerie sont re ES Situées entre Calmpthout et la frontière hollandaise, Une vingtaine SH Moer. Elles ont été fortement entamées, il ya saire à р, uh années, car c est à elles qu'on a pris le sable néces- Surélévation de la voie ferrée dans la ville d'Anvers. Aussi 140 LA CAMPINE. Fig. 199. Gr. Erica Tetralix enfouis sous le sable. Juin 1908. Fig. 130. Ст. Dunes avec Saules rampants. Décembre 1909. Phot. M. C. Chargois. ГА САМРІМЕ, 141 Fig. 131. Gr. Dunes avec Carex arenaria. Juin 1908. Fig. 132. Gr. Bruyères sur les dunes. Juin 1908. 142 LA CAMPINE. toute la partie centrale, autour de la « Cambuse », est-elle remplacée par un large fond plat, coupé de mares (fig. 127). Mais somme toute l'enlevement du sable n'a pas nui à la beauté ni à l'intérét du site; disons méme qu'il est fort curieux d'observer les étapes de la prise de possession de ce sol vierge par la nature. Le principal danger qui menace l'intégrité des admirables dunes de Calmpthout est le méme que partout ailleurs en Campine : c'est la tendance à la plantation de Pins sylvestres ou de Pins maritimes Fig. 133. Gr. Bruyère avec Lapin. Juin 1908. partout oü il reste encore de la bruyére; on a méme déjà commencé à boiser le bout méridional du massif. Les entomologistes attachent beaucoup d'importance à la conserva- tion de l'intéressant terrain de chasse qui s'étend autour de l'étang, le Stappersven, au Nord-Est des dunes. Il est maintenant englobé dans une propriété particuliére et n'est probablement pas menacé. G2. — Camp de Brasschaet. Le camp pour les tirs de l'artillerie occupe un grand espace allonge du Nord au Sud entre Calmpthout et Brasschaet. Le terrain est pun cipalement garni de bruyéres et de marécages; ilya aussi quelques mares. Les deux longs côtés sont bordés de pineraies. LA CAMPINE. 143 G3. — Bruyéres, marais et dunes entre Herenthals et Lichtaert. La petite région comprise entre la route de Herenthals à Lichtaert et la vallée de la Petite Nethe est l'une des plus curieuses qu'on puisse rencontrer en Campine. Si elle ne possède pas les beaux horizons ni les paysages imposants de Calmpthout et de la Campine limbour- geoise, elle présente en revanche une succession de petits tableaux dont chacun a son charme personnel (fig. 134, 135). Quand on part de Herenthals, on longe d'abord, par un chemin sableux, bordé de Chénes, des prairies humides séparées par des haies d’où s'élèvent de hauts Osmunda regalis. Puis on passe entre de petites dunes boisées qui en septembre sont d'une richesse inouie en Champignons (fig. 138). Tout à coup l'aspect du pays change: on est devant des mares dont les bords plats sont garnis d'innom- brables Tréfles d'eau (fig. 136) etd’ Utricularia intermedia; tout autour, il y a une frange de Myrica Gale et de Bouleaux (fig. 137). Plus loin, toujours à gauche du sentier, s'étalent de grandes bruyéres, les unes séches, les autres marécageuses (fig. 139), et alors garnies de Lycopo- dium inundatum (fig. 140), de Gentianes, de Drosera, etc. Dans les fonds dorment des flaques, qui se desséchent en été, laissant un lit épais de Sphagnum et de tourbe. À droite du chemin, la vue s'étend sur la large vallée ой serpente la Petite Nethe; elle y décrivait jadis ses méandres à l'infini (fig. 141); mais la plupart ont été barrés et la riviére coule maintenant dans un lit qui est en majeure partie artificiel. Sur les alluvions sableuses s'est déve- loppée la végétation des prairies acides. En beaucoup de points le sol s élève à une hauteur de 2 ou 3 m. au-dessus de la prairie : ce sont de minuscules dunes où croissent des plantes de lieux secs, telles que Genista tinctoria. xr la Eure on exploite la tourbe fibreuse (fig. 142), formée ` vs racines des Cypéracées et des Graminacées. Sous cette E E e sola une structure trés particulière. Les eaux qui ont E E les collines voisines s'y sont chargées de composés de = i. act des couches diestiennes et poederliennes, très ferrugi- à lactis 8. 134); elles déposent dans la prairie, probablement gràce ` têde Bactéries s éciales, de la limonite des marais, qui est objet d'une exploitat; pom) ii. ploitation régulière. q U U aussi la Eu "i rectangulaires de minerai (fig. 141), on reconnait E eue de la vivianite. E E route de Her e intéressante de cette région est limitée par la ES enthals à L ichtaert, celle de Lichtaert à Oolen, la vallée Nethe, et enfin les prairies et les cultures avoisinant FFI e HERENTHALS V HNI рсы Dunes avec püuraies ef) LELE ЕШ ШШ SUBE ANS ла НИШ AA ЫЯ e Bru elmarécages avec ри е EE, DE => XN RS ШШЕ K s ina DX ZO eas Fig. 134. = Coupe schématique à Herenthals (Campine anversoise) ntrant les relations entre le sol et la végétation q4: sable са Ро : sable ferrugineux poederlien; D : sable ferrugineux diestien. "INIdNVO VT n (à Ae Ae VATA Aye. xy ps X : EEE SE ES EH 2 А p^ 7 p. s D Р s S E ^ " D ü à t S want i Sa is MARE BORDS PLAGE YÈRES eem еке SÈCHES TOURBEUSE MARECAGEUSES HUMIDES Fig. 135. G6. Coupe schématique à travers le marécage, la bruyère et la dune. F ig. 136. Mare avec Trëfles-d'eau à l'avant-plan. Au loin, Bouleaux. Juillet 1911. CFI 146 LA CAMPINE. Í Í | B Fig. 137. G3. Bouleaux dans un marécage. Tout près de la mare, buissons de Myrica. Septembre 1908. Fig. 138. G3. Champignons (Bolets), portant divers Champignons parasites, et partiellement mangés par les Limaces. Dans une pineraie. Septembre 1908. LA CAMPINE. Fig. 139. avec un semis naturel de P : Fig. 14 et lichens de 0. G3. 5 Rennes (à gauche), G3. Bruyére marécageuse, ins sylvestres et de Bouleaux. Octobre 1908. Lycopodium inundatum, Bruyères diverses dans une bruyère marécageuse. Septembre 1908 147 ig. 14 Fig Au delà d'un ancien m« 1. G3. Vallée de andre, des tas d« > la Petite Nethe > limonite des marais Mars 1911 QINIdNWVO VT G3. Tas de tourbe dans la vallée de la Petite Nethe. Juillet 1911. ANTAWVO VI 6FI 150 LA CAMPINE. Herenthals. A part quelques bois de Pins sylvestres mal venants, le terrain est complètement abandonné. Dans la vallée aucune mesure de protection ne devrait étre prise, puisque c'est précisément l'exploi- tation de la tourbe et de la limonite qui en fait l'intérét. G4. — Dunes à Lommel et Overpelt. Le voyageur qui va d'Anvers à Gladbach est tout surpris, aprés avoir dépassé les régions désolées de Baelen et de Lommel, oü toute la végétation a été tuée par les émanations des usines, de voir de nouveau un peu de verdure, entre les gares de Lommel et d'Overpelt- Usines. Vers la droite, notamment, se dressent des rangées de hautes dunes, bien fixées par la végétation, les Hoeverbergen (fig. 143). Du haut de ces collines, la vue embrasse une immense étendue de bruyères, de marécages et de pineraies. Jusqu'à Lommel, Bourg- Léopold, Hechtel, Exel, Wychmael, Petit-Brogel, Overpelt et Neer- pelt, c'est à peine si l'on aperçoit de loin en loin un toit de maison, un champ ou une prairie. Mais à l'horizon surgissent menagantes les cheminées qui vomissent le poison mortel. Pour le naturaliste, ces dunes, ainsi que les bruyères et les maré- cages qui les entourent, sont d'un trés grand intérêt. On y assiste tantôt à la création de nouvelles dunes, tantôt au démantèlement des anciennes,ce qui fait réapparaitre des cquches profondes de tuf humique (fig. 145). Ailleurs on suit les étapes de l'action destructive du vent sur la surface que fixait Polytrichum piliferum (fig. 144), ou bien on voit la végétation herbacée et buissonnante combler une mare déjà envahie par des avant-postes de Sphagnum. | Ce point présente encore une importance d'un autre genre : on y trouve plusieurs plantes rares, en particulier une relique glaciaire, Arnica mon- tana, et le Lycopodium complanatum qui y dessine des ronds-de-sorciéres. On devrait pouvoir réserver environ un kilométre carré, à l'Ouest de la route de Hasselt à Bois-le-Duc, comprenant les Hoeverbergen. au Nord, et les marais de Holven, au Sud. G5. — Camp de Beverloo. Au Nord-Est de Bourg-Léopold s'étend le camp de Beverloo, dont la longueur, de l'Ouest à l'Est, est d'environ 5 kilom., et dont la largeur est à peine inférieure. La plus grande partie de ce domaine est de la bruyére séche. Une longue dépression, vers l'Ouest, est occupée par un marécage, les Visschebedden, fort intéressant pour l'entomologie. A l'autre extrémité, prés du hameau de Kamert, il y а de trés belles dunes, avec une végétation de Chénes, d'Oyats, de Bruyéres, de Genévriers, etc. (fig. 146). е cam un. Au loin, la bruyère. Juillet 1911, "HNIdWVO VI LA CAMPINE. g. 144. G4. Dune fixée par Polytrichum piliferum, en voie de destruction. Phot. M. Ch. Durieux. Fig. 145. Ga. Dunes démantelées. Sous le sable il y a un banc de tuf humique, formé à un moment ой la dune était moins hau Sur le tuf on trouve des silex taillés tardenoisiens. Phot. M. Ch. Durieux te. Fi 8. 146. G5. Dunes avec Bruyères et Oyats, prés de Kamert. Juillet 1911. "HNIdWVO VI 154 LA CAMPINE. G6. — Marais, étangs, dunes et bruyères de Genck. C'est ici qu'il conviendrait de créer le parc naturel le plus étendu de la Campine. Le site de Genck, que la peinture a rendu populaire, est réellement incomparable, tant par la grandeur et la variété de ses paysages, que par son intérêt biologique et géologique. Ce parc serait contigu au centre houiller qui va bientôt se créer dans le Limbourg, et à ce point de vue encore il serait important de conserver un coin de verdure tout près du futur pays noir. On devrait réserver tout ce qui est encore inculte entre la limite occidentale dela commune de Genck, la route de Diepenbeek à Genck, celle de Genck à Winterslag et celle de Winterslag à Engelhoef. Les petites fermes installées le long de la route de Hasselt à Maeseyck couperaient ce domaine en deux moitiés inégales. La partie septentrionale comprend surtout les bruyéres séches du plateau campinien. Celles-ci sont d'une monotonie désolante (fig. 147). p Fig. 147. G6. Bruyère sur le plateau campinien. Mai 1907. ). À la surface Le terrain a d’ailleurs partout la même structure (fig. 148 N il y a du sable qui est exploité par les racines depuis de longs siècles; en dessous, un banc de tuf humique, consistant et im ; organes souterrains; encore plus bas, des assises irrégulié perméable aux rement der G6, канн du n QAM uf humique x dem 911. D. able gris. = b. i de sables et тч furis Juillet 19 156 LA CAMPINE. superposées de sables, de graviers et de cailloux. Parmi ces derniers, il en est beaucoup qui proviennent des roches cambriennes de l'Ar- denne : ils sont aisément reconnaissables à leur texture et aux cristaux de pyrite qui y sont inclus. Cà et là à la surface du plateau, — aussi dans la partie méridio- nale, — on rencontre des blocs, pesant parfois des milliers de kilos, de roches quartzeuses dont l'origine est loin d'étre élucidée. On a trouvé, en pas mal d'endroits, des silex taillés. Beaucoup de pineraies ont été plantées sur le plateau (fig. 6). La plupart sont en piétre état (fig. 149). C'est sur les petites dunes, ancien- nement occupées par des Genévriers (fig. 3) que les arbres se portent le mieux (fig. 151). A la fn de l'été, d'innombrables Champignons poussent dans les pineraies (fig. 150). Au bas du talus qui unit le plateau à la plaine basse, le long du sentier de Genck à Zonhoven, la bruyére est moins uniforme (fig. 152). Les cultures du Klotbroek y font comme une oasis (fig. 152) serrée auprès des pâturages qui entourent quelques ma- res (fig. 153). Les habitants s'efforcent d'agrandir sans cesse leurs champs aux dé- pens de la bruyére, et tout autour de l'oasis И y Я 97 feston de nouvelles parcelles mises en exploitation au milieu de la lande (fig. 155). La partie méridionale offre Aarie t Fig. 149. G6. des paysages plus varies € Pins sylvestres d'une quarantaine d'années, plus riants (fig. 135). Elle est sur du sable contenant un banc de tuf humique. beek traversée parle Stiemer (fig. 154) qui amene l'eau aux prairies irriguées (fig. 4) et aux étangs. Ceux-ci sont échelonnés en plusieurs chapelets paralléles dans la large vallée du ruisseau. Tee sont artificiels, et ce ne sont en somme que des retenues d'eau derriere des digues élevées en travers de la pente générale du terrain (fig. 158). Ces mares sont le charme de Genck. Rien ne peut rendre l'imprevu Septembre 1909. LA CAMPINE, )57 de leurs contours, ni la diversité de la végétation qui les couvre. Les unes sont fort peu profondes et leurs moindres herbes arrivent jusque dans l'air (fig. 158); d'autres sont tout garnies de Nénuphars, ou de Typha, ou de Roseaux (fig. 156). Il en est qui sont bordées de dunes (fig. 157), tandis que la plupart ont une plage basse fig.159) sur laquelle pousse une flore très particulière. Ailleurs il y aune large zone indécise oà de grosses touffes d'herbe se haussent au-dessus de l'eau (fig. 160). Jadis les étangs servaient tous à l'engraissement du poisson. Tous les 60u7 ans, chacun d'eux était vidé pour la capture du poisson. Puis on disposait en ados parallèles son fond Vàseux, pour au printem faciliter son essuyage, et l ps suivant on y semait de l'avoine. La récolte faite, leau y était de nouveau amenée et on y remettait du poisson. C’est à ce procédé d'exploi- tation que beaucoup d'étangs de Genck devaient leur aspect zébré si imprévu Fig. ]5 ; пачи Ë. 151. ixé S 191. G6. Dunes fixées par des P › hot. Mie B lantations de Pins sylvestres, Avril 1908. | f : z А, L š X 3 А | d | | | | * O ` Fig. 150. G6. Amanite fausse-Oronge, dans un bois. Septembre 1909. sijn. 152. G6. Bruyëre entre Genck et Zonhoven. Au loin, « Juillet 1911. lerrière le hameau du Klotbroek, le talus du plateau campinien, V'I "INIdNWNVO NA am, TNIdINV Fig. 153. G6. Mares près du hameau du Klotbroek. Juillet 1911. C 6 160 LA CAMPINE. (fig. 161). Actuellement la plupart des étangs sont mis à sec à des intervalles plus rapprochées et on les laisse sans eau pendant un an. Fig. 154. G6. Le Stiemerbeek avec Renoncules en fleurs. Mai 1903. Ces pratiques présen- tent certains avantages pour le botaniste : elles lui permettent d'étudier de prés et aisément des milliers d'exemplaires de certaines espéces qui sont en général peu accessi- bles : Subularia aquatica, Lobelia Dortmanna, Ela- tine hexandra, etc. Mais d'autre part elles sont fort préjudiciables aux espéces qui ne supportent pas d'étre exposés à l'air, comme Isoëtes lacustris (qui n'existe nulle part ailleurs en Belgique). Aussi devrait-on s'efforcer d'obtenir que quelques étangs, appartenant A la commune, restent toujours pleins d'eau. Fig. 155. G6. Prairie (à droite) nouvellement établie dans la bruyère (à gauche). La bordure de buissons qui fait un ourlet aux mare où la flore atteint sa plus grande diversité (fig. 159, 162) s est l'endroit ‚ Les endroits LA CAMPINE. 161 Fig. 156. G6. Mares avec Roseaux. Aoüt 1899. А Fig. 157. G6, Mares bordées de dunes. ntre les mares, les digues artificielles qui retiennent l'eau. Mai 1907. "ig. 158. G6. Mare bordée de Carex stricta (à droite). Juillet 1911. "INIdNVO VT Fig. 159. G6. Ourlet de Myrica entourant une mare. A droite, mottes disposées en tas. Juillet 1911. ` ANIdWVI V1 £9I 164 LA CAMPINE. découverts entre les buissons ont également une belle flore : au prin- temps ils sont blancs de Linaigrettes (fig. 163); plus tard ce sont les Fig. 160. G6. Mare bordée de touffes de Molinia coerulea. Au loin, le talus du plateau. Aoüt 1896. Te ШАШ | Fig. 161, G6. Étang qui a été mis à sec pour être cultivé pendant un an. Mai 1905. are 17 Š AT ° . H К б r a d€ fleurs jaunes de Narthecium qui dominent; en septembre, пут d grandes taches bleues de Gentiane. Le feutrage de racines Super LA CAMPINE. ficielles, d'Algues et de Mousses est enlevé par les habitants au moyen d'un houe spéciale (fig. 7). Les mottes ainsi obtenues sont mises en tas et séchées (fig. 159) : c'est le combustible pour l'hiver. Les bruyéres et les dunes sont éga- lement fort belles (fig. 164, 165). Mais quol qu'on fasse, leur intérét céde devant celui des marais et c'est tou- jours vers ceux-ci qu'on revient. Il n'y aura pas de nombreuses mesu- res à prendre pour conserver à l'admi- ration de nos successeurs les merveil- leux sites de Genck : cesser de boiser les bruyéres et les dunes; exploiter à longue révolution les pineraiesexistan- tes, de maniére à en faire de la haute futaie ; désigner quelques étangs qui ne seront Jamais mis à sec; ne per- mettre le pâturage et l'enlévement des mottes que dans un certain rayon Fig. 162. G6 Andromeda poliifolia en fleurs entre les Myrica et les Graminées. Juillet 1909. Fig. 163, 1907 G6. Linaigrettes (Eriophorum polystachyum) aux bords d'une mare. 166 LA CAMPINE. v^ autour de chaque habitation ; enfin, garder sur place les gros blocs de pierre épars sur la lande. nd "= Fig. 165. G6. Dune déplaçant un ruisseau. Mai 1908. LA CAMPINE. G;. — Bruyére de Niel. Les landes situées au Nord et à l'Est d'Assche et de Niel ont en août une teinte spéciale, due à l'abondance d'une Bruyère, Erica cinerea. C'est une espéce dont l'aire de dispersion est plus petite que PA > TNCS 1 Gèn. Se E & ` T à a u^ F . eS € ici Zoe Tou. uv 2-7 4 i2) Fa Кы » -1.. ses ge d'en NS urn BIEN eL LIMITES DES AIRES D'HA fòlia ef les 4 esp ZÉIT e Fig. 166. G7. à — A — Calluna vulgaris. чые des autres Ericacées indigènes (fig. 166). Pour en réserver une j le station, il suffirait de maintenir la bruyère de Niel qui est st du chemin de fer, immédiatement après la gare d'Assche. G8. — Chemin creux au Bolderberg. (1) pour la 1 e es recherches qui l'amenèrent à Le Bolderberg, au Nord-Ouest de Hasselt, est une localité classique géologie de notre pays, puisque c'est là qu'André Dumont fit créer un étage bolderien dans le Bolderberg. c fossilifere, bolderien. . G8. Coupe à travers le : Sable blan 1 : Lit de galets avec fossiles, bolderien. A : Sable blanc sans fossiles, bolderien. H avec concrétions C: Sable glauconifère diestien G2 i neuses, : : Lit d : duit Оц de sable grossier fossilifère, Miocè , ne, f 1 D EA E wi é La figure ves d'ailleurs l'un des rares points fossilifères de ce terrain. erg le E 7 donne la coupe géologique à travers la colline du Bolder- 3 š : k : Tears de la route qui va du hameau de Bolderberg au cháteau e ` , » ^ , - mais i] чү Cette coupe est à présent cachée sous la végétation, S 11 Serait fac Note fournie par M. Leriche ile de la rafraichir. (1) 168 H. — HESBAYEN. Le district hesbayen comprend toute la contrée qui est couverte de limon hesbayen ou de limon brabantien. Le premier est le produit d'une grande inondation survenue lors de la fusion des glaces de l'avant-dernière époque glaciaire. Quant au limon brabantien, il a été déposé par le vent, à une époque séche et plus chaude comprise entre les deux dernières glaciations. Les principales riviéres prennent leur source prés du bord méri- dional du district et traversent celui-ci du Sud au Nord. La pente générale du terrain est assez accusée dans la moitié méridionale pour que les cours d'eau y creusent des sillons profonds. Mais ceux-ci s'aplanissent de plus en plus vers laval — et dans la plaine qui occupe tout le Nord du Hesbayen, les vallées sont à peine marquées. Outre cette pente assez forte dirigée vers le Nord, le district а encore une autre inclinaison, beaucoup plus douce, de l'Est à l'Ouest: dans la province de Liége, son altitude est d'environ 200 mètres; dans la Flandre Occidentale, il touche aux polders, à l'altitude de 5 métres. Cette différence de niveau tient en partie à l'inclinaison des couches, en partie à la trés forte érosion que les terrains ont subie vers l'Ouest. L'importance de cet enlévement est indiquée par les quelques témoins (fig. 169, 170, 171) de l'altitude primitive qui ont persisté de place en place : ils forment la chaine de collines qui part du mont Cassel (en France) et se continue à travers le Sud des deux Flandres et le Brabant pour aboutir à Louvain. Les limons, trés fertiles, sont tous occupés par l'agriculture. Au IVe siècle, la plaine septentrionale était déjà entièrement cultivée, tandis que le Sud, plus accidenté, était garni de l'épaisse Forêt Charbonnière. Lorsque les Francs Saliens ont envahi notre pays, 15 se sont installés dans la plaine, mais n'ont jamais dépassé beaucoup la lisière de la grande forêt. Ils imposèrent donc leur langue au pays plat, pendant que les populations établies dans la forét continuaient à parler le latin. C'est là l'origine de la dualité linguistique de noue pays qui s'est perpétué à travers les siécles. Deux des points qu'il serait nécessaire de réserver, le Scherpenberg et le Muziekberg, sont des collines-témoins. Le bois de Fauquez celui de Oisquercq et la forêt de Soignes sont des reliques de la Forêt Char bonnière; enfin, on devrait tâcher de conserver trois points d'i plus localisé; la bruyère d'Odrimont à Ohain, le vallon d'Engelan Uccle et les étangs de Soetwater, près de Louvain. HESBAYEN. Н:. — Chemins creux du Scherpenberg, prés d'Ypres. (1) Le Scherpenberg (fig. 169) est sans aucun doute la plus intéressante des collines qui sont alignées dans le Sud des Flandres. Une épaisse assise d'ar- gile asschienne a protégé les fossiles des étages sous-jacents : le Paniselien, le Ledien etle Laekenien sont parfois si pétris de coquillages qu'il se produit une véritable lumachelle (fig. 168). Un chemin creux, montant en lacet entre les taillis, permet de voir aisément les divers niveaux : Paniselien, Lae- kenien, Ledien, Asschien, Diestien (fig. 170). 169 8 o Coquilles de Cardium porulosum, dans le Laekenien. Août 1909. Fig 169. НІ. Le Scherpenberg vu du Sud. Août 1908. ( xï N з = ) Note fournie par M. Leriche 170 HESBAYEN. Fig. 170. Hr. Coupe à travers le set D : Diestien, Le: aniselien As: Asschien. Lk: E an Y2: Ypresien supérieur. Fig. Il. HZ, ^ Cote à travers le Muziekberg. D: Diestien, — As : Asschien, — Le: Ledien. — Lk: P Разана. — Y2: Ypresien supérieur, — Y2 оге > pe H2. — Muziekberg, près de Renaix. (1) La constitution des collines de Renaix (fig. 171) est la méme que celle des collines de la Flandre Occidentale. Au Muziekberg, à l'Est de Renaix, la structure géologique a été quelque peu altérée par des glissements qui ont déplacé certaines couches le long des pentes. La base du Diestien qui coiffe la colline posséde une particularité curieuse: les cailloux ont été soudés ре un ciment ferrugineux, et ainsi s'est formé un banc de poudingue d'un à deux décimètres d'épaisseur. Dans les chemins creux qui "serpentent autour de la base, les affleurements de grés paniselien sont presque toujours fossilifères. (1) Note fournie par M. Leriche, pour la partie géologique. 171 HESBAYEN. pc | DAN > 7 — s ЖУ”, > et e Fr d däs Décembre 1909. Phot. M. C. Chargois, utaie sur taillis 4 F H2 HESBAYEN. `a Wës Me p ORAE rle у wa. Ie : E Zog. i №, Fig. 174. Н Bruyère au sommet du Muziekberg, ауес Pins s Octobre 1908. ylvestres et Bouleaux. (fig. 172, 173). En Tout le plateau qui surmonte la colline est boisé Bouleaux et les quelques points la bruyère s'est maintenue sous les Pins clairsemés (fig. 174). Autour du Muziekberg, les racines des Peupliers porte Clandestines (fig. 175), parasites qui ne se rencontrent en que dans le Sud de la Flandre Orientale. nt souvent des Belgique HESBAYEN. 73 H3. — Bois des Rocs, à Fauquez. La vallée de la Sennette, dans le Sud du Brabant, est profondé- ment encaissée, et elle a entaillé partout le soubassement de schistes cambriens et siluriens. Son fond, tapissé d'alluvions limoneuses, est bordé par un talus, souvent abrupt dans sa portion inférieure, formé z 175; B Fig. 2, Clandestine parasite sur une racine de Peuplier du Canada, Mai 1909, е (ig. 176). En beaucoup de points les deux bords de la nie Clens mé Istants, et ils décrivent des courbes régulières, traces d'an- e méandres de la Sennette. (fig E x des ruines du château de Fauquez, la pente silurienne sant "rd H ix limite un de ces méandres est garnie d'un bois intéres- noli-tan a voit de vrais tapis de Mercurialis perennis et d'Impatiens un M S Ce bois se continue dans un vallon latéral que traverse dure que б. porphyroïde. Cette roche éruptive, p plus es flancs di dim iiem a été respectee par 1 “amma Se KE n mides de la roche é portent en relief des escarpemen py € éruptive (fig. 178). HESBAYEN. RUSSE e Y» Wa. | JNR AS Fig. 176. H3. Carte de la vallée de la Sennette, en amont de Virginal. Dans le bois de Fauquez, les affleurements de porphyroide sont indiqués en noir. Échelle 1 : 20,000. Les courbes de niveau sont équidistantes d'un mètre. E Nr í AUN МАЎ Sal T Versant gauche de la vallée de la Sennette, taillé dans le Silurien. Janvier 1912. :SBAYEN. HE 116 2: Massifs de porphyroide. Janvier 191 Fig. 178. H3. COUPE SCHÉMATIQUE DANS LA FORÊT DE SOIGNES Futaie variée Tis : = = = šs Alt нот. m 4 A \ E ХО m TM ARN tat A AT Ашы Att. 100m < M A LS LC T NUS DIS Ser EE Жү (И E \ noca We | b T aC À p Nn - 2 D )) | lj m y S yi) | т Ш) SC ` ditus K (I HIHI ERREUR М SP COOOL ALLAN VOU ДААА PURE ERA RE is HI COUPE SCHÉMATIQUE À OISQUERCQ Alt 150т Alt. ruom. Tourbiére Fig..179. H4 et H5. Coupes schématiques montrant les relations entre le sol et la végétation, alm : alluvions modernes des vallées, Le : sable ledien, Yb : sable ypresien, q3: limon hesbayen. B : sable bruxellien. a : cailloux roulés ypresiens. 42 : sables et graviers campiniens. Yd : argiles et sables ypresiens. Dv : schistes siluriens, Tg : sables argileux tongriens, Yc: argile ypresienne, 51: schistes devilliens, As : argile asschienne `NHAVSSHH 178 HESBAYEN. t TIn à NES LES NN ==; | | | d | | i x | | CH ei, # " L D Ç | - ) Я И? ИИН { jar T | lut | 4 b D Ee Ch? 25 | ar S d = LI ey V LA SSD GC UI Z mn e v, w Dr 3 ka kp HM AN ^im. = E d Le s N ' T 7 De Y Bot —— —tL—— 4 و“ Keesen E ‚ T DESI m e : رورو == E = = =s F= = И Е ЕЕЕ Um [8 ) Еа pd Wi | | ii | N те M LI e 3 2 К Ka i UY `۰ 9 {| PRITI = | nj < SSG A Tli s / E / Z ; Wee hart 7 7 enn ی ی Rr š N> d me Edu E E = == f ill I | ; Г = ее, к осек = - EE Il | FPE: (2 Las Noro : C Dont Hrsmmrerotes 1 Bois de Quenaet 4 Doro de (Orsquerea. | 2 Dois де`Йоф\озол& | 5 Pois de алле Ёа, prolongement au Bois de Ёа Hooussière. : Fig. 180. H4. Carte géologique des environs de Oisquerc A l'Ouest de Oisquercq, le Bruxellien et les iced is em anciens sont Fein e ar m A l'Est, l'Asschien et les terrains plus anciens sont souvent nus; parfois ils sont couverts de Campinien ou de Hesbayen. Il y a deux failles dirigées de W. N.W. vers E.S.E. Les indications Dv, SZ, Y, B. Le, As, q2, q3 ont la méme signification que dans la figure 119. Echelle 1 : 60,000. recouverts de Hesbayen, H+. — Bois, tourbière et bruyère à Oisquercq. Oisquercq est également dans la vallée de la Sennette, mais son intérét est tout autre que celui de Fauquez.Cequi retient notre attention ici, c'est la relation entre la structure lithologique du sol et la nature de la végétation. Le pays était jadis recouvert par des couches éocénes, sensiblement horizontales : Ypresien, Bruxellien, Ledien, Asschien. Mais les eaux courantes y ont sculpté des ravins. Les assises supérieures ont éte enlevées presque partout : la carte (fig. 180) et la coupe schématique (fig. 179) montrent que le Ledien et l'Asschien n'existent plus qu'en un seul endroit, qui est le point culminant de la région. Le Bruxellien, plus profond, occupe naturellement un espace plus considérable. Enfin, l'Ypresien s'est maintenu partout, sauf dans le creux des vallées, celles- ct ayant entamé méme les roches cambriennes et siluriennes. La figure 181 donne l'allure générale du terrain. Les terrains occupés par le bois de Oisquercq et par la bruyère qui HESBAYEN, rc ү, le prolonge de 200 ou 300 mètres vers l'Est, sont, de bas en haut : les schistes devilliens, les sables landeniens, les sables et les argiles ypre- siens, enfin les sables bruxelliens. Montons maintenant depuis le fond de la vallée jusqu'à la bruyére. Les alluvions limoneuses déposées par la Sennette portent des prairies, séparées par des lignes de Peupliers (fig. 182). k o ES < QE A N ANSA GE! UN NN 7 4 d "e | Үү: KS | B АКЕ ANIS: WS SN GAS Hà BAHE, VON APE D 4 2 PEL n d [ D EA e e LU ^ Gu, dE 9 bU. GERT LÉI, 4 11 "P UL EL OAI L BY d EE LU IN EE 7 ` et: ai y Ë 1 4 Ж”, аб | Fig. 181. H4. Carte de la vallée dela Sennette en amont de son confluent avec le Hain. Le bois de Oisquercq est marqué « Bois ». Les courbes de niveau sont équidistantes d'un mètre. Échelle 1 : 20,000. De TIE = 5 Que nous traversons le canal,nous sommes sur le Devillien. Un ta E vallon latéral nous conduit directement au bois, qui est 101 Sur les produits de désagrégation des schistes, mélés à un peu ; ; T е 4 ` » Ka K " f > * * t М M 4 LE S > quereq. Avril 1909. Phot. M. C. Chargois, 081 NAAVESAH HESBAYEN. 181 de sables et d'argile du Landenien et de l'Ypresien. Le bois est une futaie de Chênes, de Hêtres et de Frênes, avec un taillis de Noise- tiers, de Charmes, d'Aunes, de Châtaigniers, etc. (fig. 183). Quand nous remontons le cours du ruisselet qui coule dans le creux, nous constatons que la végétation conserve le même aspect, et pourtant, d'après la carte géologique, le terrain est tout autre. Mais s'il change au point de vue de l'âge des couches, sa composition reste Fig, 183. На. Futaie sur taillis, établie sur les produits d'altération des schistes devilliens. Octobre 1909. Pourtant sensiblement la méme : il est formé„tout comme plus bas, par un mélange de sable fin et d'argile. Aussi, ni les arbres, ni les arbustes, gs herbes, ni les Mousses n'accusent-elles le moindre changement. MEN TL A Aussitót aprés, no deb ы zs TOO ETE р! E ox la бололо › de débouchons sur une petite terrasse. | out : futaie de E bois se transforme du tout au tout. Au lieu c gne Bouleaux S m arbres et d'un taillis touffu, il y a ici quelques des Boule: چ dues Pins sylvestres (fig. 184), et des pu tels que E м. тиу le Drosera el les Kee qui ы" l'attention. L M EE lacées par eda rofond tapis Spongieux q d es Gunes sont rempla P | р au sol, c'est y е »phagnum. Çà et là une mare minuscule. Quant ne tourbe noire et onctueuse au toucher. sz HESBAYEN. v FU, WP, P 74 Q , : e A í . Fig. 184. H4. Terrasse sur l'argile ypresienne, avec Pins et Bouleaux, et une petite mare = VA, el HESBAYEN. Fig. 187. H4. Talus formé de sables et d'argiles, avec Hêtres et buissons de Chènes. Octobre 1909, g.188. H4. Talus sur le sable bruxelli Pineraie avec sous-bois de Myrtilliers et de бани impériale dans les clairières, il y a aussi de jeunes Bouleaux. Octobre 1909. HESBAYEN Fig. 189. H4. Chemin creux dans le sable bruxellien . Juin 1909. Fig. 190, H4. Bruyère sur le sable bruxellien, Juin 1909, 186 4 HESBAYEN. La raison de ce brusque changement ? Simplement ceci. Le banc d'argile arréte les eaux d'infiltration. Le sable surmontant l'argile reste donc toujours gorgé d'eau, ce qui permet l'établissement d'une flore analogue à celle des tourbiéres de la Campine et de l'Ardenne. Tout de suite au-dessus de la terrasse marécageuse, la déclivité redevient plus forte. Dans la partie méridionale du bois, ce talus est encore formé d'Ypresien,c'est-à-dire d'alternances de sables et d'argiles, et la végétation y redevient semblable à la futaie déjà rencontrée plus Ou JU P MÄ e. d S: Qe Géi — с Ê сә et >! aJ $, 11 MX —————7 á AMENER EE pm: _ => E X - A À í ^um = 1 ` "AE OX D ORS e Fel! "e D < È DH | übers SaaS ira Ti) a Eri бим, RESTE VPN RE SEE tiii ina айы" р tae vierge | | p s 3 D 1 I П l ! ' і H l { ' e SS х ° ei ie Weg e Q eee ` эч ent coto oto 2252 7095707000067 ө, z De ww түт AU AIT ШИ ! i ' iil à 4 > , ^ e... 3 - X Lat re rre CROCO LRO о, ооо о] 06060094 e N° ete 0606065 ооо 46.47 o CX XC iet: Ze ote 9000500000 r D B e S HIS R I ICI MIL HX 8000000000 C COO ار Lass? A Ze e Ze tee, 0505 ee Se e ce eer an ۰ at e ate ete ROIS ee, 6 LE особое, SAS Q eieiei Dee DE d EC bie de ۰ eech Le 6060, 2 LG gen, о оо о Z se. x; K2 d S cH TR TRIA LIN, ⁄ IN P list 3 ` | : DRU Ф; Te С^ CAD ск Gei X, DC à к: d SE E : Gei { s Ca < жур ` " еее A tete =X — М с ee — LIII e er — OOS PE = го 9 о 110009 Ç OES — AO e e t^ ROC RE OO 00 SCT NOR RISIN A 2059,79 6*4 RIR RT. NNN тк: a OO RE MEET de AC 2505959 990606060 6060606 Ne KEE LR RO H = PRO RMC MCE DII IRI IIL езе е е е ета бөтөгө, Воо, ^ i ee een Бо ооо = e aiutato RR RA FRZ RH RRR PMS T É = PRH RL R H 5 020500 04. 8 LR RE Fig. 191. H5. Carte géologique du Nord de la Forêt de Soignes. Le Tongrien et les terrains plus anciens sont généralement recouverts de Hesbayen. Les indications B, Le, As, Tg, ont la même signification que dans les figures 179 et 180. Échelle 1 : 60,000. bas (fig. 187). Mais dés qu'on arrive au bord supérieur de la pente, 0n foule le sable bruxellien, tout à fait stérile, et les Pins sylvestres sont les seuls arbres qui puissent encore pousser. Au Nord du bois, le talus est déjà lui-même sur le Bruxellien; aussi n'y a-t-il ici que des Pins, avec un sous-bois de Myrtilles et de grandes Fougères. (fig. 188). Le chemi" HESBAYEN. [E MER n 7 Oams dB OTE à aeternis => Phot. M. C. Chargois, Sourdine, avec hétraie. Mai 1910. la Ravin de Le 188 НЕЅВАҮЕМ, principal qui traverse le bois, celui qui unit Oisquercq à lttre, est fortement enfoncé dans le sol (fig. 189), surtout pendant qu'il passe dans la région occupée par le talus. On voit fort bien sur ses berges les glissements de cou- ches qui en certains points ont amené le Bruxellien plusbasque ne l'indique la carte géologique. C'est un trés bon type des che- mins creux qui sont si fréquents sur les ver- sants des collines du district heshayen. Au Nord-Estdu bois, au delà de la pineraie, est une bruyère (fig. 190) qui malgré ses far Fig. 193. H5. La Source de l'Empereur. bles dimensions, est Les Hêtres surplombant la source ont maintenant disparu. ` N : elle essante : € Juin 18 fort 1ntér porte en effet, l'associa- onc une idée tion caractéristique de ce genre de stations, et donne d ў plupart des précise des bruyères qui couvraient anciennement la affleurements sablonneux du Heshayen. ы À И yi er PES. 01S Le seul danger qui menacerait cet ensemble s! intéressant de ` h a ë š т rig rog - ` 1 une et de bruyères serait l'exploitation inconsidérée de la futale, ou : . a * ss tentative de boisement de la bruyère, ou le drainage de la terra : A SE so marécageuse. Mais il ne semble pas qu'aucune de ces menaces imminente. H5. — Forêt de Soignes. identée du es dans d€ la Elle occupe le bord septentrional de la partie acc Brabant. Ici comme à Oisquercq, les vallées ont été creusé 1 couches régulièrement superposées. Aussi la seule inspection е carte géologique (fig. 191) renseigne-t-elle aussitôt sur la positio! Li vallées et des crêtes. Le pays est comme un de ces camées antique НЕЅВАҮЕМ, Kn œ Ф Fig. 194. H5. Pins chargés de neige, Janvier 1911. v: 196. H3. Frênes dans un fond humide, près de Rouge-Cloitre. Juin 1907. 190 HESBAYEN. que l'outil du sculpteur a fouillés à des profondeurs variables, amenant ainsi au jour les diverses teintes de la pierre. Le sol est très ondulé (fig. 192). Beau- coup de vallées atteignent la nappe aquifère et sont par conséquent bor- dées de sources (fig. 193). La forêt de Soignes est trop connue pour qu'il soit nécessaire de la décrire. Contentons-nous de dire que son inté- rêt pour le naturaliste réside d'abord dans la diversité de ses aspects corres- pondant à la diversité de sa structure géologique, et en second lieu dans le mode d'exploitation auquel elle a été soumise pendant fort longtemps. Elle occupe tous les genres de sols, depuis les alluvions au fond des vallées A e i 3 Fig. 196. H5 t F t 1 Jan ` A 2 . . * & A —— T trés humides mais fertiles, où le Frêne avec sous-bois de Charmes. Janvier 1911. prospére (fig. 195), jusqu'aux pentes sablonneuses, d'oà tout le limon a été Fig. 197. H5. Claïrière d'une hêtraie, avec Saules Marsaults. Janvier 1911. lvestres (05: 194)- ais C€ rtout lavé par les pluies et oà l'on a dà planter des Pins sy Il y a méme quelques petits plateaux couverts de bruyeres. qui domine, ce sont de belles futaies sur taillis (fig. 196, 197) et 9" 191 SBAYEN. HE Ser * 4 9.2 d = B O 0.2 mM. =n d Ф.Ә а * + POR. H E O ri оер E B yn put Bn Ф ЕЕЕ Б edu OS & § A nox [er] 8 Ë 8 8 Sea bn d O P 2 Ç Š (14 R< 9 Futaie de Hétres, sans sous-bois. Janvier 1911 Mai 1901. Coupe à blanc étoc. 3 `. g. 200. Fi AYEN, НЕ5В/ e d'une trentaine d'années, T. Septembre 190 Mec < e d dle — ve uidi A . 5 H 9 202. ins une futaie p Mai 1901. Ig. < res avec racines tabulaires, d M F leine, d'environ 115 ans, c Hët HESBAYEN. 193 les futaies pleines de Hétres (fig. 198), établies les unes et les autres sur le limon. En pas mal d'endroits ce limon est brabantien (fig. 199) et non hesbayen. La hétraie est le plus souvent plantée. Jusque dans ces derniéres années, on l'abattait sur de grands espaces à la fois (fig. 200). Ce trai- tement fait qu'il y a côte à côte des peuplements de tout âge. Ainsi la figure 201 montre une futaie d'une trentaine d'années, tandis que celle des figures 198 et 202 a plus d'un siécle. Actuellement on exploite la forét par la méthode jardinatoire; celle-ci crée de petites clairiéres fort intéressantes, dans lesquelles on peut également suivre les.étapes de la régénération de la futaie. Les entomologistes ont dans la forét de Soignes un excellent terrain de chasse. La faune est trés riche; elle comprend par exemple, Carabus auronitens variété Putzeysi, qui n'existeque là au mondeentier. Pour conserver à la forét tout son intérét, il faut qu'on continue à la traiter méthodiquement. Des « embellissements », de quelque nature que ce soit, lui seraient aussi funestes que la suppression de l'exploita- tion forestiére : dans l'un cas comme dans l'autre, elle perdrait ce caractère si particulier qui en fait un type à part dans les boisements de la Belgique. H6. — Bruyère d'Odrimont, à Ohain. Sur les pentes de la vallée de l'Ohain, il y a pas mal de points oà le Bruxellien affleure et porte une bruyére. Ces pauvres restes des bruyères qui jadis couvraient tous les endroits sableux et stériles du Brabant sont fort curieux en tant que reliques, et dignes d'être conservés. L'un des meilleurs de ces endroits est la bruyère d'Odrimont, au confluent des vallées de l'Ohain et de la Lasne. L'été torride et sec de 1911 у à commis beaucoup de dégâts, et il sera intéressant de Suivre la régénération de la bruyère aux nombreuses places ой toutes les plantes ont été desséchées. H7. — Étangs de Soetwater, prés de Louvain. i is e étangs de Soetwater, dépendant de l'abbaye de Perck, à y...” Près de Louvain, se trouve la seule habitation belge de ^ie jeg Cette plante habite toute la terre, sauf le continent part S les шоп polaires, mais, chose curieuse, elle n'est nulle BER C'est aussi l'une des rares plantes aquatiques dont la Onc une Ts accomplisse sous l’eau. A ces divers points de vue, c’est espece dont la disparition serait regrettable. ig 203 H8. Allure générale du vallon d'Engeland, Septembre 1911. Er vean Ha I ve HH © "NH AV HESBAYEN. 195 H8. — Vallon d'Engeland, à Uccle. Tout prés de Bruxelles, entre les hameaux de Glaesbeek et d'Enge- land, dépendant d'Uccle, s'est conservé par un hasard exceptionnel un vallon trés encaissé et trés sauvage (fig. 203) dont la végétation est remarquable, non par la rareté des espéces qui la composent, mais Fig. 204. H8, Buissons dans le vallon d'Engeland. Septembre 1911. с ви permet де nous faire une idée précise de la flore . "Salt Jadis tous les endroits humides de ce genre. Ce sont eite B an. de Viburnum Opulus, de Saules, etc. (fig. nid des plus E S une collection variée de petites Forbes, dont l'une Jne villa TR ^y est Parnassia palustris (voir fig. 68). x la plus belle àa ` Ll: bátie dans le haut du vallon. Heureusement Partie est encore intacte. 196 CRÉTACÉ. Ho. — Carrières abandonnées à Lembecq lez-Hal (1). Dans la vallée de la Senne, il y a plusieurs anciennes exploitations dans lesquelles tout travail est arrêté. Telles sont la carrière de Rodenem et celle de Lembecq, dans les phyllades et les quartzites devilliens, dont la derniére renferme de trés beaux cristaux de quartz; une carrière, aussi à Lembecq, ой la diorite a été exploitée, et qui est maintenant envahie par l'eau. Hro. — Carrière abandonnée à Nil-Saint-Vincent (1). Cette carriére est célébre par la variété des minéraux qu'elle a fournis : quartz en magnifiques cristaux, anatase, rutile, brookite, zircon, xénotime, monazite, etc. I. — GRÉTACÉ. S'il n'y avait pas en France et en Allemagne des pays crayeux plus étendus et plus cohérents, on ne songerait certes pas à réunir sous un Fig. 205. I. Croquis géologique des environs de Mons, , | représentant les assises qui affleurent sous le Landenien ou le Pleistocene. 1 à i . Montien et Maestrichtien. raie de Spiennes. 2. Craie phosphatée de Ciply. 4. Craie de Nouvelles, etc. D'après M. J. Cornet. , РА in ^ е5 еї vocable commun поз lambeaux crétacés, isolés les uns des autr ; M ул * . D DH DH n perdus au milieu des districts voisins. Toutefois, la fragmentatio e notre district crétacé est intéressante en ce qu'elle nous montre 4 (1) Notes fournies par M. Leriche. CRÉTACÉ. 197 des points de faible étendue, et éloignés les uns des autres, peuvent posséder une association de plantes et d'animaux qui est à peu près la même partout. Il y aurait, sans doute, beaucoup d'endroits importants à réserver, par exemple les coteaux de Teuven et de Fouron-le-Comte (dans le pays de Herve), avec leur riche collection d'Orchidées. Mais pour le moment, contentons-nous d'indiquer trois points : deux dans le large affleurement crayeux près de Mons (fig. 205), le troisième sur la falaise qui longe la rive gauche de la vallée de la Meuse entre Lanaye et la frontière néerlandaise. ; Ir. — Ancienne carrière dans le Montien, à Ciply. A ГЕѕ de la route de Mons à Bavay, dans le village de Ciply, s'ouvre une carriére, abandonnée depuis plus d'un demi-siécle, d'oà l'ona extrait du tuffeau pour la construction. Cette assise ne fait pas partie du Crétacé des eéologues, mais sa com- position est assez voi- sine de celle de la craie pour qu'elle ait la méme flore. Dans l'en- semble la végétation est nettement calcicole, c'est-à-dire composée d'espéces qui viennent le mieux sur un sol trés riche en calcaire. On trouve donc ici pas mal de plantes qui sont loca- lisées ailleurs sur les rochers calcaires, et parmi elles on peut citer, par exemple, des lichens qui forent des E о ул. ES trous minuscules dans landa c7 НН Landeme Pescarpement de tuf- ж à rU A E AIRES Fig. 206. Ir, feau. P de points, surtout dans la partie Nord de la carrière, on “ement l'action des agents atmosphériques sur le tuffeau fig. 206). Au-dessus du Montien, il y a ici du Landenien. En beaucou Peut voir nett 198 CRÉTACÉ, 12. — Carriére Hélin, entre Spiennes et Saint-Symphorien. Le nom du village de Spiennes est familier à tous ceux qui se sont occupés tant soit peu de la préhistoire de notre pays. Les Hommes NAR И ИННИ | Fig. 207. I2. x à Coupe montrant une partie des exploitations de silex à l'é à nnes poque néolithique, à Spie a. Terre à briques. b. Ergeron. c. d. Sables et graviers pleistocènes. D'après M. J. Cornet. inei] ki ul ЇЧ Ка p. OE c e. Sables landeniens. f. Craie de Spi avec silex iennes, néolithiques (de la pierre polie) y avaient établi des ateliers de fabrication d'armes en pierre, et les résidus de la fabrication couvrent encore mainte- nant tous les champs du voisinage. Ils extrayaient le silex de couches de craie assez profondes, et avaient creusé à cet effet des galeries d'exploita- tion (fig. 207), qui ont été remises au jour, il y a quelques années, lors de la construction du chemin de fer; mais aucune mesure ne fut prise alors pour cela nous apparait maintenant comme profondément déplorable: songez donc qu'on y a trouvé toute une collection des outils dont se servaient les Néoli- thiques pour dégager les silex, et méme le squelette d'un mineur qui fut sur- pris par un éboulement pendant qu'il était au travail. Bien avant l’époque de la pierre polie, la région de Spiennes, avec ses abondantes réserves de silex de la craie, avait attiré les populations qui venaient y travailler la pierre. Dans une carriére située entre Spiennes et Saint-Symphorien, MM. Rutot et de Munck ont reconnu toute une série de niveaux oü l'on retrouve des traces du travail humain. C'est la carrière Hélin, dont la figure 208 donne une coupe. Elle a joué un trés grand róle dans l'élaboration de nos connaissances sur la préhistoire de notre pays. assurer leur conservation. Et > Ps —- —qT 77 A "P RM — = mn PURA eeng ee —n eg I s pure en —N — роон = T € p ^ pum ДӘ gi Fig. 208. I I2. Р Coupe du Pleistocène, а Ја carrière Hélin. Voir l'explication dans le texte. D'après M. J. Cornet, CRÉTACÉ. 199 Voici d'après la Géologie de M. J. Cornet (tome I, p. 16) la descrip- tion de cette carrière : « А la surface du sol A, on trouve çà et là, aux environs, des cailloux de silex portant des traces évidentes du travail humain. Il sont d'âge néolithique et se rattachent à l'atelier de Spiennes dont nous venons de parler et qui se trouve à moins de deux kilométres vers le Sud-Ouest. > Sous la surface A,s'étend d'abord une couche limoneuse brunátre, que l'on a utilisée à proximité de la carriére pour faire des briques. C'est, en effet, la terre à briques ordinaire. k > Elle surmonte directement un limon jaune-brun, trés sableux, nettement stratifié, C, renfermant, vers le bas, des lits de petits fragments de craie et à la base quelques petits cailloux D. Ce limon C est, l’ergeron; avec la terre à briques, il constitue le Flandrien, terme le plus récent du Pleistocène. » Sous la base D de l'ergeron, s'étend un limon brun E, argileux, parfois grisátre, stratifié, représentant ici le Hesbayen. Immédiatement sous ce terme, se montre un cailloutis F, dont l'examen est trés inté- ressant. Il consiste en partie en éclats de silex, qu'à certains signes, on reconnait débités de main d'homme. D'ailleurs, outre les éclats, 9n rencontre des outils de silex trés bien travaillés, dont l'un, dit hache en amande, est surtout bien caractérisé. Les préhistoriens ont donné à l'industrie paléolithique caractérisée par la hache en amande de forme réguliére et taillée à petits éclats, le nom d'industrie acheu- léenne, | S Sous ce niveau se trouve un limon sableux verdátre, sorte de glaise, G. Il recouvre un nouveau lit caillouteux H, également formé éclats de silex et renfermant aussi des haches en amande. Mais celles-ci sont sensiblement moins bien travaillées que celles du niveau F et elles appartiennent à une industrie plus ancienne qui a recu le nom d'industrie chelléenne. E toe niveau chelléen H, on voit un sable verdâtre I, y BU ааш entée, indiquant qu'il s'est déposé dans des eaux animées grande vitesse. = cailloutis ] se trouve а la base de ce sable I. | E Bria а x е à formes mixtes, dont les unes sont ch ADP es B ont les autres tendent jvers le type chelléen. C'est un ni ce CE. : : PAY de transition entre lindustrie paléolithique des cailloutis H ° e : thi : * F et l'industrie tout à fait primitive dite éolithique, que l'on Tencontre*p] «p us bas. Cette industrie intermédiaire est dite strépyienne. È ensemble des couches de F à K est rattaché au Campinien. ous le niveau J, à ustensiles strépyiens, s'étendent encore des 200 Fi ig. x E seq че craie ancs de silex, tit- qeu “ulet 1909. CRÉTACÉ. sables verdâtres fluviaux K recouvrant un cailloutis H, épais de 3o centimè- tres environ et qui contient également des silex portant la trace du travail humain. Mais ici, on ne voit plus d'ou- tils de forme déterminée, préconçue; ce ne sont que des rognons de silex ayant servi à frapper et des éclats ayant été utilisés pour le raclage, le grattage, etc. Le cailloutis M jenta donc le D pe le moins ancien de l’ Éolithique; il a recu le nom d'industrie mesvinienne. » Plus bas, apparaissent par place des sables argileux vert foncé, désignés par N sur la coupe. Ils représentent le Moséen. Dans le cailloutis O qui en forme la base, se rencontrent éga- lement des restes d'une industrie hu- maine trés ancienne qui porte le nom d'industrie mafflienne. м) " Y lu sol » Cet ensemble, épais d'environ 8 à 10 mètres, de la surface € au pars O, repose sur un A : | ; 7 TIT illet 1909 g. 210. I3. Falaise de craie avec bancs de silex, à Petit-Lanaye; au-dessus, taillis. Juill . nous substratum P dont la nature ne intéresse pas pour le moment... > CRÉTACÉ, 201 La carrière Hélin n'est plus exploitée depuis de longues années. Il aurait été très regrettable de la voir combler ou détruire de quel- qu'autre manière, car avec elle disparaitrait un point qui a joué un rôle prépondérant dans l'étude de la Préhistoire. Son acquisition par M. Houzeau de Lehaye la sauve de la destruction. I5. — Falaises et pelouses à Lanaye. La cóte qui borde la Meuse vers l'Ouest, en aval de Visé, depuis Lanaye jusqu'au delà de la frontière des Pays-Bas, est formée en haut de craie maestrichtienne, plus bas de craie sénonienne. Prés de la frontiére, il y a plusieurs falaises verticales (fig. 209, 210), avec de beaux bancs de silex. La végétation de ces escarpements est trés variée (fig. 211); dans ses traits généraux, elle rappelle celle des rochers calcaires. ЯШ. PIE I3. Falaise de craie, avec buissons, Frénes, etc., à Petit-Lanaye. Juillet 1909. Sur les pelouses d aussi u b (fig. 212), situées en amont, prés de Lanaye, la flore П Caractère. nettement calcicole. Mais dés qu'on arrive au u coteau, la végétation change brusquement : le flet, couvert de sables, de graviers et de cailloux pauvres en chaux; aussi les plantes dominantes sont- -à-balais (fig. 213), des Bruyéres et d'autres espéces Qo ten e ampiniens, très e e des Genéts doas alcifuges. 202 CRÉTACÉ. Fig. 212 13. Pelouses sur la craie, à Lanaye. Juillet 1909. LÀ ELI CM #4 r " ne, ~e ; аж » 4 craie. Fig. 213. I3. Pelouse couverte de sables et de graviers campiniens, surmontant la cr iu loin, la vallée de la Meuse. A Lanaye. Juillet 1909. 203 J. — CALCAIRE. Le sol du district calcaire est d'une étonnante variété. Qu'on ne se laisse pas induire en erreur par les mots « district calcaire ». Celui-ci est loin d'étre formé uniquement, ni méme en majeure partie, de roches calcaires. Lorsqu'on se promène dans les vallées de la Meuse, de l'Ourthe, de la Lesse... on est facilement trompé par la vue des beaux escarpements calcaires qui attirent si vivement les regards. L'attention se détourne alors des collines schisteuses, psammitiques, gréseuses, etc. aux formes moins pittoresques, à la flore et à la faune ` ç داو e a Fig. 91. © i J. Carte des principaux plissements des terrains primaires, d'après M. Lohest. moins Z і e Si attrayantes, Et, pourtant, même dans la vallée de la Meuse, les es . i саа Don calcaires sont plus répandues que les calcaires et les E Surtout en ava] d'Yvoir. Our le géolo là pré Présence d'u gue, le principal intérêt de ce district se trouve dans ne série presque ininterrompue de couches depuis le Ciradee ^ ... p.st H Фолии. wf Soo viro SON 95 VEEN ... x "Leo Rivages Den Dre q e x. کر * ai X CS SI (AN З VW SON TP Re x V! : в ` Т w Vi w: T. A T ` H e Y x Ruines > Фобоса. 4 Hs ` Roux "C (Ou bee wm S ESI, ¿(W Чүү аз U E VV V H .... cocoons? Va Queen Sup EN v Vote inf! ES" Мо оиу NN T Wwowvwmnarsi an Fig. 215. J. (Coupe géologique dansla vallée dela Meuse entre Falmignoul et Yvoir (distance 10 kilo D'après M. Gosselet. | M (Anmosreninre ` ⁄ . 7 “Rohu du Joastion - D teer?’ = Ухо; F m, — QUE үсе Eè ۰ NSS t Sammer. #08 `ЯЧТУОТУӘЗ CALCAIRE, 205 Silurien jusqu'au Westphalien, et surtout dans la diversité du Dévonien moyen et du Dévonien supérieur, qui ne peuvent nulle part en Europe être étudiés d’une façon aussi complète. Toute la région est fortement plissée (fig. 214, 215). A l'Ouest de la Meuse les plis sont dirigés de l'Est à l'Ouest; à l'Est de la Meuse, ils vont de l'Ouest-Sud-Ouest à l'Est- Nord-Est. Le biologiste admire surtout la flore et la faune des rochers calcaires, dont de nombreuses espéces ne se rencontrent ailleurs que beaucoup plus loin vers le Sud, par exemple dans le Midi dela France. Sont-ce des reliques d'une époque géologique pendant laquelle la Belgique avait un climat plus chaud et plus sec que maintenant, par exemple l'époque ой s'est déposé le limon brabantien (voir p. 168) et ой les Lions, les Hyénes et l'Antilope Saiga habitaient nos contrées? D'aprés cette hypothése, les organismes des rochers auraient disparu partout, sauf dans les quelques stations chaudes et séches qui leur conviennent, c'est-à-dire sur les coteaux et les escarpements calcaires. Mais on pourrait aussi supposer que les végétaux et les animaux des rochers ont immigré plus récemment. Plusieurs des points dont la préservation est à souhaiter possèdent a la fois des terrains calcaires et des terrains non calcaires. L'opposi- tion entre les deux sortes de sols frappe autant le biologiste que le géologue. Ce dernier remarquera la façon diverse dont les rochers se désagrègent sous l'action des intempéries. L'eau s'infiltrant dans les Joints de stratification des calcaires et dans les diaclases, isole de gros blocs qui se détachent d'un coup. Il résulte de ce mode de destruction que les calcaires forment souvent des escarpements abrupts; comme les couches sont plissées, ou redressées, ou méme renversées, les falaises présentent les aspects les plus pittoresques et les plus impré- e Sa e roches psammitiques, les schistes, les poudingues, etc. se it FETE i au contraire en petits fragments ; les détritus s a quant bs. ment à la base des rochers, ceux-ci finissent par s arrondir : pentes douces font le plus frappant contraste avec les cótes escarpées du calcaire. Te nire et le zoologiste noteront le changement brusque de la à hi s aune, au moment oà ils passent d'un genre de p enun ^ ar exemple, on était entouré de Hippocrepis comosa, Cole, rm Helianthemum Chamaecistus et autres plantes calci- di. E ut à coup on ne voit plus que des Bruyères, des Genéts-à- Ces Digitales : grattez le sol, c'est du schiste ou du psammite. 206 CALCAIRE. Jr. — Rochers dolomitiques entre Mazy et Onoz. La vallée de l'Ormeau, de Gembloux à Jemeppe-sur-Sambre, montre une belle série géologique, depuis le Silurien inférieur jusqu'au Houiller. Plusieurs niveaux sont fossilifères. Au point de vue biologique, la portion vraiment intéressante ne commence qu'à Mazy ой le calcaire d'Alvaux porte un beau bois avec Lathraea Squamaria. Mais c'est surtout en aval de Mazy, entre la ferme de Falnué et la gare d'Onoz, sur les rochers dolomitiques qui se dressent en face du cháteau de Mielmont, que la flore et la faune sont remarquables. Il y a là une futaie sur taillis (fig. 216), logée entre les grands escarpements rocheux, qui renferme la végétation caractéris- tique de ce genre de stations : l'humidité persistante et la tranquillité Fig. 216. Jr. Bois sur un coteau dolomitique. Mai 1908. de l'atmosphére permettent l'établissement de grands tapis de We oar Š rialis perennis au milieu desquels croissent Scolopendrium vu (fig. 217), Lunaria rediviva, Anemone ranunculoides, etc. Sur les rochers on peut suivre toutes les phases de la co par les plantes, depuis les lichens perforants, suivis de lichens e naires, puis de Mousses (fig. 218), jusqu'aux petites Phanérogame®: Jonisation rdi- CALCAIRE. 207 42. — Rochers dolomitiques de Marche-les-Dames. Sur la rive gauche de la Meuse, entre Beez et le Ruisseau de Ville, (en aval de Marche-les-Dames), se dresse une imposante muraille en dolomie viséenne (fig. 219). Sa hauteur atteint 60 à 80 m. La créte cré- nelée et les grandes anfractuosités qui la découpent (fig. 221) donnent à cette falaise un aspect ruiniforme des plus pittoresques. La dolomie est une pierre à surface trés irréguliére et percée d'une quantité de trous de toutes dimensions Aussi sa flore et sa faune sont-elles encore plus riches (fig. 221) que celles du calcaire habituel. On peut par Fig. 218. Jr. Lichens et Mousses sur un rocher calcaire. Juillet 1907. 208 CALCAIRE. Fig. 220. ]2. Végétation herbacée et buissonnante dans les anfractuosités de Juin 1907. la dolomie. sois tranquilles entre les rochers dolomitiques. Février 1911. Phot. M. C. Chargois. INIVO'IVO 606 CALCAIRI 210 ; Зее2. us des rochers, entre Marche-les-Dames et I ois de Hétres au-dess B Phot. M. C. Chargois. Février 1911. CALCAIRE. 8 exemple y récolter en quelques instants toute la série des Mollusques ‘terrestres du district calcaire (espèces de Helix, Pupa, Clausilia, Cyclostoma, etc.). D'innombrables colonies de Choucas y ont installé leurs nids. Dans les creux qui s'ouvrent sur la paroi de la falaise, il y a des bois de toute beauté, avec une foule de lianes formées par des Lierres, des Clématites et des Chévrefeuilles (fig. 221), avec de gros coussins de Mousses (par exemple Thamnium alopecurum), avec des herbes de tout genre s'échappant des crevasses. Ces coins privilégiés ont quelque peu conservé: leur caractère natif; ils peuvent le mieux nous donner une idée approximative de ce qu'est une forét vierge. C'est à la stagnation de l'at- mosphère, et aussi à la difficulté de l'exploita- tion, qu'ils doivent leur aspect exceptionnel. Sur le plateau irré- gulier qui surmonte les rochers, oà l'air est moins immobilisé et où les coupes de bois sont effectuées de facon méthodique, la forét ne présente plus au- cune caractéristique (hg. 222). La seule par- ücularité est que les arbres sont souvent ac- crochés au rocher et que l eurs racines se soudent + ә" | n peu plus loin de : falaise, le plateau Pm г iu Vient uni. I] est ici е Couvert d'une соске Racines d'un Hêtre, soudées ensemble а points de contact, à Beez. | : Février 1911. 45862 épaisse de gra- : Vlers I ini | ii xu Ы де cailloux roulés du Campinien. Les bois qui s'y trouvent SONT des ni 1 : | lina sed = E TES avec de la Bruyère et des Рег aquilina : le sol est vé € : . . y 1té | l di E chaux, et la végétation refléte aussitót cette constitution. a falaise d olomitique est coupée par la vallée. du ruisseau de 912 CALCAIRE. Fig. 224. 12; Taillis de Coudriers, Chênes, etc., sur un coteau rocheux. Entre les buissons, Silene nutans et Polygonatum officinale. Juin 1907. Juin 1901. Fig. 225. J3. Rochers de Samson, avec éboulis boisés. CALCAIRE; 213 Gelbressé. Quelques cascades coupent son lit; elles sont couvertes de très beau tuf calcaire. Quand on remonte la vallée, on voit, à environ 300 m. de l'embou- chure, de gros blocs rocheux sur la rive gauche. C'est de la dolomie, non viséenne, mais tournaisienne. Entre les pierres s'étend une pelouse à flore très riche (fig. 224) : Anacamptis pyramidalis et Aquilegia vul- garis, par exemple, y sont assez abondants. £ J3. — Rochers calcaires et schisteux à Samson. Les rochers de Samson, sur la rive droite de la Meuse, sont en Viséen. Ils forment trois massifs distincts, qui sont : Fig sur des rochers di . 226. J3. Pins noirs, Épicéas, buissons de Chêne, etc. 1 Terrain expérimental du Jardin botanique, à Samson. Mai 1907. E Le Sroupe situé en aval du chemin de Mosseroux. Le pied de “+ pement n'est séparé de la Meuse que par la route; il n’est pas E owe. La créte des rochers se dresse à environ 9o m. À. Ç” euve; elle est formée de schistes houillers. E ода R compris entre le chemin de Mosseroux et ч dp i "gei Co E? est cachée sous les éboulis (fig. 22»). às €— 3 k aviron. 70 m. et ne porte guère de schistes houillers. extrémité occidentale se voient les ruines du château de Samson, l'e 214 CALCAIRE. Sur le plateau fut découvert un cimetiére franc, dont les piéces sont conservées au Musée de Namur. La face du rocher qui regarde la Fig. 227. ]3. Lichens, herbes et buissons sur une paroi rocheuse, Juin 1903. Meuse est percée d'une grotte, qui fut habitée pendant les temps pré- historiques. Ce massif se prolonge sur une longueur de 200 à 300 m. ans la vallée du Samson. Зо Un rempart rocheux borde également la rive gauche de cette vallée. Son sommet, en schistes houillers, s'élève à prés de 100 M: au-dessus de la Meuse. : Le massif central est le plus 1n- , ^né a Fig. 228 téressant d'une facon générale. L : S. 440, 2. . D e H 1 se Animaux commensaux des fourmilières. flore calcaire est 1C1 d'une riches | A droite, Claviger testaceus (Coléoptère); extraordinaire, non seulement en à gauche, Platyarthrus Hof ggi (Crustacé) 1 ussi en D'après M. Lameere. arbustes (fig. 226), Ina s et plantes herbacées, en Mousse en lichens (fig. 227, 220). Dans les taillis qui couvrent la crête des rochers; la faune présente -aussi une trés grande variété. C'est notamment es point classique pour l'étude des fourmiliéres et des nombreux animau* domestiques qui les habitent : il suffit de retourner au prie quelques pierres pour obtenir des P/atyarthrus, des Claviger (fig. 22 h des Forda, etc. CALCAIRE, 2] 5 L'éboulis qui cache la base de la falaise du côté de la Meuse est tourné vers le Nord. Sa fraicheur perpétuelle explique l'abondante végétation qui le revét (fig. 225) et qui monte jusque tout contre le rocher (fig. 230). Les mémes conditions, trés favorables à la croissance des arbres, régnent dans les larges entailles qui découpent les rochers Plantes en ñ Fig. 229. J3. Fig i tantes en fleurs ` ` n Heurs sur des rochers près de la grotte de Samson, Éboulis au pied des rochers de Samson, Juillet 1907. avec Frênes, Juillet 1909. de la rive gauche du Samson (fig. 231). Elles s'ouvrent également vers le Nord, et la tranquillité de l'atmosphère y est étonnante. En beau- вар d'endroits, l'ombre e E réussissent jamais à fleurir, ni par conséquent à porter des graines. ES individus qui vive ailleurs, et il Que pour ce st sl profonde que les herbes du sous-bois nt ici proviennent donc de semences produites 5 meurent sans laisser de progéniture. On pourrait dire S plantes, le bois rocheux qui borde le défilé du Samson est un ` Я d í . o e colonie d exploitation, non une colonie de peuplement. Vua o ESCH Ee P nd on sumpe sur le plateau qui surmonte le massif de la rive auche du Samson, ou sur celui du massif en aval du chemin de Mosseroux, il arrive un moment oü la physiono- mie du paysage change brusquement : ce ne sont plus de grands pans de rocher coupés à angles droits, mais des pentes douces oà le pied glisse sur des fragments de schiste; en même temps les Bouleaux, exception- nels plus bas, deviennent dominants (fig. 232). On a passé du Calcaire car- bonifère (Viséen) aux schistes houillers. Une grande partie des rochers du Samson a été acquise par M. le baron Moncheur, afin de les soustraire à la défigura- tion. CALCAIRE. EE á Re U ЕЕ Fig. 232. J3. Bouleaux sur les schistes houil = = lers. Juillet Fig. 231. J3. Bois tranquille entre les rochers de la rive gauche du Samson. Juillet 1902. 1909. CALCAIRE. J4. — Rochers calcaires et psammites à Tailfer et Lustin . Entre Tailfer et Lustin, la vallée de la Meuse est coupée par le synclinal de Walgrappe qui a amené le Famennien au niveau du fleuve (fig. 235°, 235^). Ouand on part de la gare de Tailffer pour remonter jusqu'à celle de Lustin, on traverse successivement les couches bur- notiennes, couviniennes, give- tiennes, frasniennes et famen- niennes; puis aprés avoir dé- passé laxe du synclinal, on revoit les mémes terrains dans l'ordre inverse. Le poudingue de Burnot (fig i g : 3 g. Fig. :33. J3. Microphotographie d'une coupe avers l'oligiste oolithique frasnienne. Chaque oolithe correspond une premiére enveloppe colline immédiatement en aval Po de T ilfer : de calcite (blanche), et une seconde d'oligiste. ашег. Le flanc qui borde D'après M Baes. Fig. 934 J Poloni АР i i DE ne ` J4. X ypiers (Cyathophyllum hexagonum) dans le c alcaire frasnien, Décembre 1908. Bt e sche, bet gu o +N. D Coa Cob 99 $ : PAON LAN Хез TAILFER EN NN Ae st Vere EON ANEN Pr АА AC a EE CONES AN Z SEY > АИ У Coa Gv Fra Frb Frc Halte de d Profondeville Fig. 235a. J4. Coupe entre Tailfer et Profondeville, Les terrains calcaires ont les indications en bas; les autres ont les indications en haut. S Légende des figures 235a et 235b : Ni БУМ МУМУ w EES S ANN (NX: \ ^ \ ` N; дЫ Seed Cb : grès et schistes coblenciens. `A Bt: poudingue, grès et schistes” burnotiens. Coa : poudingue et grauwacke cou- viniens. Cob : grès et schistes couviniens, Gv : calcaires givetiens. oo : oligiste oolithique frasnienne. Fra: macignof rasnien, S NAAN Wiss 2 $ = Frb : calcaires à stratification indé- SS Y Š 350 NN ММУ NN NAS Co € ^ ЭИ ЛИРА cise, frasniens. | `` Frc : calcaire stratifié frasnien. Frd : schistes frasniens. Far: schiste famennien. Fa2: psammites famenniens, NL NN | RANAN NN NU BS 2 NC o EC LER L | К УККСЫ КУУУ AWAN Fig. 235b. J4. Carte géologique des bords de la Meuse aux environs de Tailfer et Profondeville, d'aprés MM, van den Broeck, Martel et Rahir, Less € aires sont en blanc; les schistes, psammites, etc, sont hachurés. 816 SHIVO'IVO > C" С) > — Kal P Fig. 236. J4. Différence entre la désagrégation des calcaires (à gauche), et les poudingues (à droite) CG . _- Septembre 1911. Fig. 237. J4. Carrière de marbre noir dans le Frasnien, Mai 1909. Phot. M. C. Chargois. UTHIVO IVO . 238. ]4. Les rochers de Fresnes, vus de Lustin. Au-dessus, les couches de psammites famenniens, Septembre 1911. ZE, "HWHIVO'CIV 222 CALCAIRE. le vallon de Tailfer est en poudingue couvinien (Coa). Ces terrains sont pauvres en chaux; les bois renferment beaucoup de Bouleaux, de Bruyéres, de Genéts-à-balais. Au delà du vallon, les premiers rochers dont on peut approcher sont en grauwacke couvinienne (Coa). Ils sont suivis d'une couche mince et peu visible de grés et schistes couviniens (Cob), puis d'une puissante assise de calcaires givetiens (Gv) dont la stratification est trés apparente. De nombreuses crevasses découpent les bancs de la pierre. Quelques-unes ont été élargies suffisamment par les eaux pour qu'on puisse s'y glisser; une de ces galeries s'ouvre prés du sol, à l'extrémité Sud de la petite carriére (derriére les maisons). Fig. 239. J4. Les rochers de Fresnes, vus de Profondeville. Mai 1910. Le Frasnien débute par une mince couche d'oligiste oolithique (Oo fig. 235°, et fig. 233); elle se voit le mieux dans le taillis qui couvre la pente. mo Puis, aprés le macigno frasnien (Fra), vient une masse considér de calcaires construits, à stratification peu apparente (Frb), dans lesquels on reconnait d'innombrables coraux (fig. 234). Un grand pan able J А ^ M d'une de cet escarpement vient d'étre enlevé pour faciliter le раѕѕав” route. + M 1ê Nous débouchons maintenant dans la carrière de M es u *2 fig. 237). Ici la roche est nettement litée et l'on voit que les СО plongent vers le Sud. CALCAIRE. A “LL — ———— ]4. Crevasses verticales, élargies par corrosion, dans les calcaires frasniens, ретте 1911. 224 CALCAIRE. La grauwacke couvinienne, les calcaires givetiens, le macigno et les calcaires frasniens sont tous riches en carbonate de calcium ; ils portent donc une flore calcicole, qui tranche fortement sur celle des poudin- gues. Tout à coup les Bouleaux, les Digitales, les Myrtilles reparais- sent, quand nous passons du calcaire frasnien aux schistes frasniens (Fr d), puis aux schistes et psammites famenniens (Fa r et Fa 2). Ce sont ces derniers qui constituent la majeure partie de la colline; les portions gréseuses sont exploitées comme pavés. Au delà de la montagne, les couches calcaires reprennent. Un bon chemin méne d'ici vers la créte de la haute muraille calcaire. De là haut, prés de la grotte, on se rend trés bien compte de la facon diffé- rente dont se désagrè- gent les calcaires (fig. 237, 238, 239) et les ro- ches non calcaires (fig. 237, 238), et aussi de la différence des végé- tations. Les rochers calcaires sur lesquels nous nous trouvons (rochers de Fresnes) sont dominés par les couches famenniennes: sur celles-ci om voit aussitót apparaitre les Bouleaux (fig. 238). Le petit vallon sec entre la colline famen- colline nienne et la burnotienne (vers Lus- tin) est creusé dans les calcaires frasniens 6 givetiens. Les eau* qui y coulent en temps d'orage ne font pas de elles s €n- jes Fig. 241. J5. Draba aizoides, dans une crevasse du calcaire, Juin 1% ruisseaux fortement élarg ou chantoirs) sont e vallon; ОП les a fig. 235. burnotien. gouffrent dans des aiguigeois, qui sont des crevasses par corrosion (fig. 240). Plusieurs de ces aiguigeols ( béants dans les propriétés particuliéres qui bordent l voit du chemin. Ils sont marqués d'un petit cercle sur 1 D'ici à la gare de Lustin, on ne quitte plus le poudingue CALCAIRE. J5. — Rochers calcaires et schisteux à Yvoir et Houx. Entre les rochers de Champale, prés de la gare d'Yvoir, et ceux qui portent les ruines du château de Poilvache, à Houx, un synclinal a fait descendre au niveau de la Meuse un important massif de schistes houillers (fig. 243, 244) et méme quelques petites veines de charbon. Sur les rochers de Champale les couches viséennes et tournaisiennes sont presque redressées (fig. 245, 246 et le frontispice). A Houx elles sont fortement plissées (fig. 242) Fig. 249, J5, Couches plissées, portant les ruines de Poilvache. Janvier 1912 Les rochers de Ch ampale sont réputés pour la richesse de leur flore; non seulement on y EMA mais = trouve е та! d'espèces qui sont rares ou très Gixoides саде une espèce qui ne vit que là en Belgique, Draba coup souffert ^ vg alpine (fig. 241). Cette espèce semble avoir beau- trouvait RES m sécheresse de l'été I9II : en janvier 1912 on n'en Suere que des exemplaires morts. 04 WIN, 7 La Zu e N 280 CN | N Aag? T ia T a Mul js d. => VE EI L INGA er tti Dn, ш SAN à ; \ í «b ii 2 IS BR ШИ mili Pu e JON "aille чо я 77) о 7 277 D e 4 94'9 M ' T Lm 77 Ж, Fig. 243. ]5. Carte géologique des bords de la Meuse à Yvoir et Houx, d'après MM. van den Broeck, Martel et Кайт. | Fat : schistes famenniens. — Fa2: psammites famenniens, ' í T1 et T2 : calcaires tournaisiens. — V1 et V2 : calcaires viséens. — Н: schistes houillers. Les calcaires sont en blanc ; les schistes, psammites, etc., sont hachurés. 988 UDHIVO'IVO CALCAIRE. REE € AWAY LSK WW, ` 1 э" S C "n ch A x 4 МӘ ke Gei A ` Fig, s ае adn de la ve droite de la Meuse, entre Yvoir et Houx, montrant que les et le village de i gare d Yvoir et la ferme de Champale, ainsi qu'entre l'arrêt de Houx schistes Кыа (ent Se terminent vers la Meuse par des escarpements, tandis que les villa (entre la ferme de Champale et l'arrêt de Houx, ainsi qu' 5 89 de Houx) descendent 9 mètres, Échelle 1 : 20, en amont du en pente douce. Les lignes de niveau sont équidistantes de TE. ШОШ; Mitre d fi TA / ës ep à VÀ / P { / 227 CALCAIRE Fig. 245. J5. Rochers de Champale, à couches redressées, Juillet 1909. Juin 1908. Fig. 246. J5. Rochers de Champale, à couches redressées, CALCAIRE. pO mW м i ` S up M. , Ce ; Ab. AA a c Tuf calcaire couvert de Mousses, prés de la ferme de Champale. Janvier 1912. CALCAIRE 10) D ra Rochers avec buissons, Janvier 1912. 3 CALCAIRE. F 1 (La 5: OK <. 0. J5. Buis et Hellébores, sur les rochers de Champale. Mars 1908. 232 CALCAIRE. Au contact du calcaire et du schiste, à une centaine de mé- tres en aval de la ferme de Champale, un ruisseau sortant du calcaire a déposé des cou- ches de tuf (fig. 247). On retrou- ve aussi du tuf, concrétionnant les éboulis, sur le rocher qui porte les ruines de Poilvache. ancienne. Juin 1908. Fig. 252. J5. Chévrefeuille grimpant sur une Viorne M us 12 ° “ AME am eux Près de la ferme de Champale, les rochers sont tres buissonn is po { ` / Q Ld " D ا S (fig. 248, 249, 251) : beaucoup de ces arbustes sont intéressant CALCAIRE. 233 leur distribution géographique, par exemple le Buis (fig. 250), et la Viorne Mancienne (fig. 249, 252), qui sont, tout comme l'Hel- lébore (fig. 250) et beaucoup d'autres espéces de la vallée de la Meuse, localisés chez nous dans la Haute-Belgique. Les buissons entourant les ruines de Poil- vache sont aussi fort riches. Citons par exemple, Actaea spicata, Neottia Nidus Avis (fig. 253), Astragalus Glycyphyllos. Sur la colline schisteuse, disparition des espéces calcicoles; par contre, la Digitale pourpre (fig. 254), Rumex Acetosella, et les autres plantes calcifuges abondent. Tout le site appartient à M. le baron de Lhoneux, qui le conserve intact. Fig. 253. J5. Neottia Nidus!'Avis (Orchidée sans feuilles, non verte) dans un bois à Houx. Juin 1908. - Digitales pourpres sur les schistes houillers, Juin 1998. Ww s em ссе чь RER 7 > "a". j `` RNCS a. PNU T ME D L ` A e a LA OH Va— تی * ` Kn, 5 X => - , NS Se Wewer AR mwa E RT Ss e VOS SE ME S MESES NN EEEE. ИГР SSO NANO А TP, wir Ee Cer SSON AC ve suivante. CALCAIRE. 234 EZR TEVE — ite, DN RSR REX SEE PAS ^ A A a - Ki — 2⁄2 Z E FIS `= د | WAN ON AC TS A МАУ Cri: TAN We ` < CR N ; 23 AERIS VLA A TT SEE NET UI AO NE е эс 2° dA BN B AU. VERENA ^ " RNC ТАЙГАГА VEY. ERR X: ANANAS AVANAN wtf dk 1 Ый ENN П 7 EERO SX z S E = W دد دے؟ БА
>. АТТ Aw SW) 177
ч. сла RONAS IIT МА ЧА. т ах
WAN Zir чь ëmge IRR) LLL AN
Carte géolo
55 J6.
Fig. 255.
d'après MM. van den Broeck, Martel et R
gique des environs de Nismes et Dourbes,
ahir. Voir la légende à la pag
Dévonien supérieur
N.-N.-W.
ELE AV Le rs e
Dévonien supérieur. Dévonien moyen. Dévonien inférieur (sommet). S.-S.-E
= pes у.
£3 ууулу] ва а ë
; ens, Bai Ee E est da F
Pa ds di $ EE. t a 4 4 uw E E I
ЖИА ; v 4
doe ad П
ge! сойт ZY Coa pt Cb 3 Cb2 Cb t Gd
ў /
AA S 4
SCH <
9 O
— >
72 <
p
»
—
—— h sns P. — .-9> n. "d
H D H D D DH tj
Dévonien moyen. Dévonien inférieur (sommet). Dévonien intérieur (base). ў
Fig. 256. J5. Coupe mn de la figure précédente, d'après ММ. van den Broeck, Martel et Rahir.
Légende des figures 255 et 256 :
G4 : psammites et schistes gedinnien Gva et Gvb : calcaires givetiens.
Cb1, Cb2 et Cb3 : grès et schistes COURS Frim et Fr2 : schistes frasniens,
Bt : poudingues, grès et schistes burnotiens. Frío : n frasniens,
oa : schistes, psammites, grès, etc. couviniens, Fala : schist oer
Cobn et Cobn : grés, schistes, macigno couvi- L2: sables Ver
niens (en anen calcaires (hachur és) a : sables et lex oligocenes,
Des abannets sont indiqués en deux points où affleurent les calcaires Gva.
Zi
دي
с
236 CALCAIRE.
J6. — Rochers calcaires de la, Montagne-au-Buis
et de la Roche-à-Lomme, entre Mariembourg et Nismes.
La bande du district calcaire qui confine à l'Ardenne présente un
aspect très particulier, qui a d'ailleurs été reconnu depuis fort
longtemps, puisque cette zone-frontière porte des noms spéciaux : à
l'Ouest de la Meuse, c'est la Fagne, qu'on distingue de la Marlagne
située au Nord; à l'Est du fleuve, c'est la Famenne, qu'on a soin de
ne pas confondre avec le Condroz.
Dans cette longue lisière, ce sont les terrains couviniens, givetiens
et frasniens qui dominent (fig. 255, 256). Les couches frasniennes ont
une part importante dans la physionomie du pays. En effet, ce qui
frappe le plus dans la Fagne et la Famenne, c'est la présence de
grosses bosses arrondies, posées sur le plateau général (fig. 257, 258,
271). Or, ces tiennes, comme on les appelle, sont presque toujours des
masses de marbre au milieu des schistes frasniens.
Fig. 257. J6. La Roche-à-Lomme, un tienne en marbre.
D'aprés MM. van den Broeck, Martel et Rahir.
Si le Frasnien imprime au pays son modèle externe si typique» я
Givetien intervient souterrainement, d'une façon поп moins active ?
caractéristique. Les calcaires givetiens sont fortement fissurés (fig- se
et les eaux superficielles peuvent donc y pénétrer facilement. re i:
dissolution du calcaire, les fentes s'agrandissent, à tel point que Eu
ment il se forme des gouffres dans lesquels s'introduisent les ПИ
CALCAIRE. 237
Toutes nos grandes grottes et rivières souterraines de Belgique sont
sur la bande frontière : Couvin, Han, Rochefort, Remouchamps.
Même, d'après les recherches de MM. van den Broeck, Martel et
Rahir, il y a des gouffres fossiles, produits pendant des époques géolo-
giques bien antérieures à la nôtre. Tels sont les « abannets » de la
région de Nismes et Olloy (fig. 256).
Au point de vue biologique, la Fagne et la Famenne ne sont pas
moins remarquables. Crépin cite une quarantaine d'espèces de plantes
au moins qui sont beaucoup plus communes là que dans les autres
parties du district calcaire.
Fig. 258. J$. Tiennes couverts de taillis, entre Nismes et Olloy. Juin 1909.
Cinq points à préserver sont dans la bande de Couvinien, Givetien
: Frasnien : entre Mariembourg et Nismes (J 61, à Jemelle (J 9), à
= (J 10), à Sy (J 11), à Remouchamps (J 13).
Mann de la Montagne-au- Buis et de la Кобе Lomme, p
vens n ourg et Nismes, jouit auprès des botanistes d'une réputation
Justifiée,
ш 1, Montagne-au-Buis est une colline en calcaire frasnien, allongée
TT gauche de l'Eau Blanche. Son extrémité orientale, la
-Lomme, forme un tienne bien caractérisé (fig. 257). La Mon-
ta d ] ^ . š c
(fs. B présente du cóté de la riviére une pente trés forte
ze 229), qui est entièrement couverte de taillis. Il n'y a sans doute
5 un e
ndroit en Belgique ой la variété des arbustes soit aussi
238 CALCAIRE.
grande (fig. 260). Le Buis (fig. 259) et le Genévrier (fig. 261) y sont com-
muns. Entre les buissons vit une admirable flore d'Orchidées, de
Pulsatilles, etc.
eg bus “Ме is ` 1 9
Fig. 260. J6. Taillis varié sur la Montagne-au-Buis. Juin 1909.
CALCAIRE. 239
J;. — Ravin du Colebi.
Au point de vue de la Géologie
et de la Géographie, le ravin du
Colebi, qui descend des hauteurs
de Falmignoul vers la Meuse, un
peu en amont de l'embouchure de
la Lesse, présente un intérét de pre-
mier ordre. Il est creusé en grande
partie dans des calcaires coralliens.
La description que nous en don-
nons est un résumé du chapitre que
MM. van den Broeck, Martel et
Rahir lui consacrent.
Dans le haut, le ravin ne pré-
sente aucune particularité, si ce n'est
la présence des aiguigeois par les-
quels le ruisseau de Falmignoul
senfonce sous terre. « Mais bientót
l'aspect change, et le thalweg, se
Fig. 261. J6.
Ecc a : Genévrier sur la Montagne-au-Buis.
rétrécissant en une sorte de couloir Juin 1909.
de faibles dimensions, s'effondre
subitement en laissant s'ouvrir une gorge sauvage, d'un pittoresque
S š p : - ^ N / 1
ans pareil, s'épanouissant bientót vers la Meuse en une immense
NSM
AIN SN
NM. A
E DEE СУЗ
pue
Ж ss
SN N
Jets. ХММ
Perse 08 / ANCIEN с> SE
| Uu pesetas Ÿ RSS
Ë AU e rd MENO \ дез
NNN
SS NS
\
SSS
N
RRR
à NN
Ké \
RT
SSS
Fig. 262. Ту. Croquis schématique de la disposition en plan des marmites d'amont.
aprës MM. van den Broeck, Martel et Rahir.
déchi У, e e » , D :
rure, diaprée des tons variés d'une exubérante végétation,
entre А e ` 2 1 ,
à rd de massifs rocheux les plus curieusement déchiquetés.
es ap quae
ra е8 la partie haute et initiale de cette déchirure que sè trouve
alisé Toe 7 : |
e la série la plus belle et la plus intéressante des marmites
en cha м ` ,
pelets (fig. 262), et le sauvage défilé s'y présente avec l'aspect et
240 CALCAIRE.
l'étroitesse d'un véritable canon, contrastant avec le superbe épanouis-
sement de la gorge boisée qui s'ouvre largement en aval. »
Ces marmites ont été produites par le mouvement tourbillonnant
des eaux du ruisseau de Falmignoul, à une époque oü celui-ci n'avait
pas encore abandonné sa vallée pour suivre un cours uniquement
Fig. 263. J7. Partie postérieure de la première grande cuve ou marmite.
A, de la figure 262). D'aprés MM. van den Broeck, Martel et Rahir.
souterrain. Les figures 263 et 264 montrent nettement deux des cuves
ainsi que le déversoir qui les unit. < Mais ce que nulle description nl
figure ne pourraient arriver à exprimer, c'est la souveraine splendeur
de ces sites variés, pittoresques et grandioses, dont le charme am
trant double l'attrait des problèmes scientifiques et utilitaires qu 1»
offrent au chercheur. »
CALCAIRE, 241
Fig. 264. J7. Vue prise à l'aval de la cuve A (fig. 262),
montrant le déversoir 2 et le bas (rempli de détritus) de la cuve B.
D'après MM, van den Broeck, Martel et Rahir.
J5. — Plateau de Bonne, prés de Modave.
Il domine d'environ 120 métres le Hoyoux, qui fait une boucle
?utour de son bord occidental. Le bord Sud est longé par la Bonne,
et le bord Nord par le ruisseau de St-Pierre. On y a découvert de
nombreux objets de l'époque de la pierre polie. Les Néolithiques y
avaient sans doute établi un refuge fortifié; tout au moins y voit-on
n large mur en pierres séches, partiellement écroulé (fig. 265) qui
défend le plateau vers l'Est, le seul cóté par lequel il était accessible
ET Jude, coupée de précipices et d'éboulis (fig. T qui uod)
he: => à la vallée du, Hoyoux, est três E V Som
Elles р 1 pant Luen, sont он plissées (hg. 207 :
belle végétation de ibuissons au milieu desquels
CALCAIRE.
écroulé, sur le plateau de Bonne, Octobre 1911.
en partie
,
; J8. Mur
CALCAIRE. 243
Fig. 266. J8. Éboulis sur le versant occidental du plateau de Bonne, Juin 1907.
Fic. 267. 7. Couches viséennes plissées. Juin 1907.
CALGAIRE.
Fig. 269. J8. Bois tranquille bordant le ruisseau de Saint-Pierre.
Juin 1907.
CALCAIRE, 245
vivent des plantes intéressantes, telles que Ajuga Chamacpytis,
Asplenium septentrionale, Genista sagittalis, etc. (fig. 268).
Du côté du ruisseau de St-Pierre, le paysage est tout autre. La
vallée étroite et profonde a une végétation boisée (fig. 269 , ressemblant
beaucoup dans son aspect et dans sa composition à celles des bois
de Marche-les-Dames (fig. 220) et de la vallée du Samson (fig. 225).
Les vallées de ce pays ont une allure curieuse. La carte hors texte
montre que les affluents du Hoyoux sont parallèles entre eux. Une carte
à plus grande échelle indiquerait que les ruisseaux dela rive droite, beau-
coup moins importants que ceux de gauche, ont la méme direction que ces
derniers; mais leur sens est naturellement opposé, de telle sorte qu'ils
font avec le Hoyoux un angle obtus au lieu de l'angle aigu qui est
habituel. Et, maintenant, si on consulte une carte géologique, on est
frappé du parallélisme de tous ces cours d'eau avec la direction des plis.
Aussitót tout s'explique : les affluents du Hoyoux coulent au fond de
synclinaux ; ou, pour l'exprimer autrement, les vallées qui débouchent
dans celle du Hoyoux, sont des vallées de plissement, et non des
vallées d'érosion comme celles de la plupart des riviéres de notre pays.
Jo. — Coteau rocheux à Jemelle.
Le grand plateau en calcaire givetien, qui s'étend au Nord de
Jemelle, entre Rochefort, Humain et Marloie, et qu'on appelle le
Gerny, est bordé au Sud par la Lomme, et au Sud-Est par son
affluent, la Wamme. La pente du cóté de ces riviéres est tantót assez
douce (fig. 270, 271), tantót fort abrupte (fig. 272, 273). Les couches
Sivetiennes sont à peu près verticales (fig. 272, 273). Dans les endroits
Où la surface du plateau n'a pas été trop rabotée par les agents
atmosphériques; les bancs les plus durs forment des crêtes ébréchées,
alignées parallèlement (fig. 274). j
La Wamme, qui longe, dans le village de Jemelle, le bord abrupt
du Gerny, n'y contient presque jamais d'eau (fig. 272). A quelques
kilomètres en amont, la riviére coule pourtant réellement, mais à la
traversée du village d'On, toute l'eau s'engouffre dans des crevasses
du fond de la rivière, Celle-ci tarit donc, et jusqu'à Jemelle il n'en
Hm que la chavée, c'est-à-dire le lit à sec. Pourtant, quand les eaux
ош abondantes, une partie du liquide revient au jour par une
Sence Située à une centaine de mètres en amont du pont, à
Jemelle. Même, après les fortes pluies d'hiver, il y a de l'eau partout
ans la chavée,
NS le plateau, il y à aussi de nombreux aiguigeois. Certains de ces
"5 ressemblent aux abannets des environs de Nismes (fig. 256).
246 CALCAIRKRE.
Prés de Jemelle le coteau est presque privé de buissons (fig. 270).
Mais la végétation herbacée est extrémement riche et variée. Environ
Fig 270. Jo. Coteau calcaire nu bordant М plateau de Gerny à Jemelle.
Novembre 190€
rny, pres de Roc eil
309
Au delà de la vallée de la Lomme, les tiennes de Rochefort. Novembre 31
Fig. 271. Jo. Coteau calcaire boisé, bordant le plateau de Ge
à mi-chemin de Rochefort, au delà de la dépression par
chemin monte sur le plateau, les rochers sont boisés (18.
CALCAIRI:
S. i<. J9. La chavée de la Wamme, à Jemelle. A droite, le Givetien redressé,
Octobre 1911.
CALCAIRE.
а Wamme, à Jemelle. Octobre 1911.
а
Couches givetiennes redressées bordant le plateau de Сегпу contre 1
3. 19.
Fig. 21
“ЯЧІҮЭТУЭ
бре
250 CALCAIRE:
flore arborescente est nettement calcicole et elle conserve ce caractère
sur le plateau, jusqu'à environ 200 mètres du bord. Puis, sans transition
aucune, apparaissent les plantes calcifuges : Bouleau, Genêt-à-balais,
Bruyère, etc. (fig. 275); il y a ici un affleurement de schistes frasniens.
On devrait pouvoir interdire tout pâturage sur le talus qui borde
le Gerny du côté de Jemelle, depuis les escarpements situés en
amont du pont, jusqu'à mi-chemin de Rochefort, au creux signalé
plus haut. Il serait fort intéressant d'étudier de quelle manière la
végétation forestiére reprendrait possession de ce terrain. On devrait
ajouter à cette zone protégée quelques hectares dans les bois qui
couvrent la cóte rocheuse à partir du creux.
uer apr P ша ы ° m. cu em еш =
Fig. 275. J9. Bois sur un affleurement de schistes frasnien
sur le plateau de Gerny, près de Rochefort, Novembre 1909
5,
то. — Coteau rocheux à Marenne.
e, au Nord-
une pente
La vallée
e givetien
ux, qui
La large vallée creusée par des sous-affluents de l'Ourth
Est de Marche-en-Famenne, est limitée sur la droite par
assez raide (fig. 276) qui monte vers le plateau ardennais.
est taillée dans les schistes frasniens; le talus est en calcair
(fig. 277); sur le plateau, c'est le Couvinien, surtout schiste
affleure.
La côte givetienne est trés intéressante prè
à droite et à gauche du sentier qui méne vers le
La végétation ligneuse y est à peine représentée
(fig. 276) — ce qui tient au páturage intensif; m
s de la halte de Marenne,
village de ce nom.
par des broussailles
ais, par contre, M Y 3
CALCAIRE.
g. 216. Jio.
Coteau calcaire nu, à Marenne. Au loin, quelques bois sur schistes.
Septembre 1909.
Fig. 977 : S š S : iè
8. 21. Jio. Calcaire givetien, fortement crevassé, dans une petite carrièr
Septembre 1909.
e
252 CALCAIRE.
une magnifique flore herbacée: Gen-
tiana ciliata (fig. 287) et G. germanica,
par exemple, y sont abondants. Vers
le bas, sont des prairies toutes con-
stellées de Colchiques, en automne
(fig. 279).
Pour conserver cette station, il
suffirait de supprimer le pâturage
sur une bande de terrain large de
200 ou 300 mètres de part et d'autre
du sentier qui grimpe sur la côte.
Jii. — Rochers à Sy, prés de Hamoir.
L'imposante barrière [toute , déchi-
deinde miser quetée, qui se dresse sur la rive droite
eurs : Gentiana ciliata, Scabiosa Ў B Ze calcaire
Columbaria, etc. Septembre 1909. de l'Ourthe, а 5y; est en
dolomitique frasnien (fig. 280). En
amont de la halte de Sy, on peut la suivre au bord de la r
° .` . < . ` ` u
pendant environ un demi-kilométre, jusqu'au point ou la base
1909.
et ï С : Ç „ vallée, Septembre
Fig. 279. Jro. Prairies avec Colchiques, dans le fond de la vallée. Sep
سے
J
280. J
I
I,
Rochers de Sy. Septembre 1909. Phot
. M. C. Chargois:
DMIVOOBVO
5с
254 CALCAIRE.
rocher plonge dans l'eau. Mais des
éboulis permettent de gagner, sanstrop
de peine, la créte de l'escarpement.
La flore compte un bon nombre
des espéces remarquables de la bande
limitant le district calcaire du cóté de
l'Ardenne.
Les rochers calcaires qu'il impor-
terait de conserver n'ont pas plus de
200 mètres de largeur. En arrière, il
y à du schiste frasnien, avec sa flore
calcifuge
Fig. 281. 112.
Armeria maritima elongata.
juillet 1909.
J:2. — Ancienne carrière à La Calamine.
A l'extrémité orientale du district calcaire, aux environs de Mores
net, Bleyberg et Welkenraedt, on a exploité des amas (non des
filons) de minerais de plomb et de zinc,
consistant principalement d'une part en
galéne, d'autre part en smithsonite, cala-
mine et willémite.
A Moresnet età La Calamine (Terri-
toire Neutre),le minerai était un mélange
destrois derniers corps cités. Le gisement
est complétement épuisé, et la carriére
est remplacée par une immense excava-
tion au fond de laquelle repose un étang.
Mais, si le terrain ne peut plus fournir
de minerais utilisables pour l'extraction
du zinc, il reste néanmoins imprégné
de composés de ce métal, et cela suffit
pour permettre l'installation des plantes
qui, en Belgique, ne quittent jamais les
endroits calaminaires : Armeria mari-
t.ma elongata (fig. 281), Alsine verna,
: i Fig. 282. J12. Viola lutea
[ 2 icis И Т et Thlaspi spe calaminare.
(fig. 282). n stre ca
Il sera facile de protéger ces espèces en
rrière.
conservant une petite portion des talus entourant l'ancienne са
CALCAIRE. 255
J13. — Vallon des Chantoirs à Remouchamps.
La bande givetienne qui borde le district calcaire présente prés de
Remouchamps une propriété qui se retrouve ailleurs (voir fig. 234, 241),
mais nulle part sur une aussi grande échelle : celle d'absorber les eaux
superficielles pour les amener dans des conduits souterrains.
Deigné
Chantoir ду Trou du Coq
1 de Béron-R
N
< 5
S
N'AL
N Qe
Q-
e сз
=
m
= nloir de Sécheval /
М `N À
05 ©
Q коче" eS ДЕ
= / e
— E г
/
Remouchamps | Lr
Z ; D SA 7
à = N GSS ë [ 2
=> А : ARN b. NS Geet
Ywaille << x° К." kilometres e
صصص
Fig. 283, J13. Croquis géologique de la région du vallon des Chantoirs,
montrant l'emplacement des principaux chantoirs affectant le calcaire
Slvetien. D'après MM. van den Broeck, Martel et Rahir.
Voici d'aprè :
E d'après MM. van den Broeck, Martel et Rahir, une carte
ire du vallon de Sécheval, dénommé par eux le vallon des
Chantoj TARL
Su ITS (fig. 283), ainsi qu'un alinéa du chapitre consacré à ce
arquable vallon.
CALCAIRE,
го
&
Fig. 284. J13. Vue générale du grand Chantoir d'Adseux.
D'aprés MM, van den Broeck, Martel et Rahir.
1
й : „тапс“
ne Q y * A iti is — A * toir de Gï
Fig. 285. J13. Vue de la chute inférieure et de l'engouftrement de la cascade du € psg t sur les
A . A : 2 :esellement su: `
champs. — Le ruisseau coule sous terre dans un sens opposé à celui de son ruisse:
schistes de la surface (voir fig. 286). D'après MM. van den Broeck, Martel et Rahir
CALCAIRE. 257
« La carte topographique de cette région montre une particularité
étrange à première vue, mais que la carte géologique fait comprendre
de suite, en relevant la présence d'unc large et sinueuse bande calcaire
dévonienne (voir fig. 283), sur les bords de laquelle se passe le phéno-
mène dénoncé par la carte topographique. De chaque côté d'une
vallée sèche, c'est-à-dire dépourvue de tout cours d'eau, siminime
qu'il soit, on voit
s'arrêter brusque-
ment, aprés un cer-
tain parcours dirigé
vers la dite vallée,
seize ou dix-sept ruis-
seaux permanents,
dont les eaux se per-
dent donc, invaria-
blement, sous terre,
au contact du cal-
caire. Ce sont les
menus rameaux d’un
arbre dont le tronc
liquide et les mai-
tresses branches cou-
lent souterrainement
au sein du massif
Fig. 286. J13. Schémas de la direction du ruisseau alimentant le
calcaire, lequel, en Chantoir de Grandchamps. — En haut, phase primitive, gie
hiver b ‚ le ruisseau était entièrement superficiel, — En bas, phase дешен,
' absorbe ved le ruisseau passe sous terre et coule dans un sens oppose à celui
lement, de la méme de son trajet aérien.
maniére, des cen- 4. Schistes. C'. Pente mr laquelle iin ved
tai < В, х, у. Cavité du Chantoir. loux roulés dénotent l'ancien
aines de filets d'eau C. Calcaires, en partie boisés écoulement à l'air libre.
de ruissellement
temporaire, descendant des deux flancs opposés de la vallée séche ».
Les figures 284, 285 et 286 montrent deux des chantoirs, ainsi qu'un
schéma pour l'un d'entre eux.
Toute cette curieuse série de points d'absorption mériterait d'étre
préservée, |
J14. — Bruyères à Braibant.
Près de la gare de Braibant, le chemin de fer traverse en tranchée
"ne croupe famennienne dont la continuation vers le Nord-Est est
complètement inculte et porte des bruyères utilisées seulement comme
paturages (fig, 287, 288). Leur végétation consiste essentiellement en
Genéts-à-balais.
959 CALCAIRE.
Fig. 287 J14. Au premier plan et au deuxième plan bruyères sur schistes et psammites.
A droite, bois de Saules Marsaults et de Bouleaux.
Au loin, paysage caractéristique du Condroz. Octobre 1911.
—F a
figure 287.
Fig. 288. J14. La bruyère du deuxième plan de la
Au gauche, bois de Bouleaux. Octobre 1911.
CALCAIRE, 259
A l'extrémité Nord-Est de la colline, prés du Bois des Aunes, un
reboisement naturel est en train de se faire: des Bouleaux et des
Saules Marsaults ont été amenés par le vent et prennent possession
du sol. S1 on cessait de mener des bestiaux sur les autres parties de la
lande, elles seraient, sans doute, envahies également par la végétation
forestière. I] serait fort intéressant de comparer les étapes successives
du reboisement naturel sur un sol non calcaire, avec celles que présen-
terait un coteau calcaire, comme à Marenne ou à Jemelle.
J15. — La caverne de Spy (1)
Le site de la caverne de Spy est un de ceux qu'il faudrait préserver
à tout prix.
Non seulement ce site est pittoresque, à cause de la présence du
rocher percé dit « Bréche aux Roches », mais il est devenu célébre
dans le monde entier par la découverte, lors des fouilles entreprises
par MM. M. Lohest et M. De Puydt dans la caverne attenant au
rocher percé, de deux squelettes humains de la race de Neanderthal.
La caverne de Spy était, de beaucoup, la plus riche de toutes celles
fouillées en Belgique; elle a fourni les trois niveaux aurignaciens
admirablement caractérisés par leur industrie, tant de pierie que
d'os. Les deux squelettes se trouvaient sous les trois niveaux aurigna-
ciens superposés; on peut donc leur attribuer environ 30,000 ans d'âge.
[VU —— O
Fig. 2
89. J16. Vue d'ensemble des rochers de Furfooz. D'après M. Edm. Rahir.
(1) Note fournie par M, Rutot.
260 CALCAIRE.
J:6. — Les rochers de Furfooz.
Sur la rive droite de la Lesse se dresse une imposante muraille de
rochers (fig. 289), qui renferme quelques-unes des grottes les plus
intéressantes pour la Préhistoire.
Les lignes qui suivent sont copiées dans le livre de M. Edm. Rahir:
La Lesse ou le Pays des Grottes. (Bruxelles, J. Lebégue et Cie, тоот.)
Plan D
Л
M P
22
LL
Coupe longitudinale
1 mètre
| Р ГГ
Fig. 290. Ј16.
Plan et coupe longitudinale de la sépulture néolithique
du Trou de la Màchoire, D'après М. Edm. Rahir.
le cháteau féodal pour retrouver là toutes les grandes étapes
loppement de l'humanité depuis sa première apparition.
souvenirs de haute antiquité réunis en un méme endroit,
« Au point de vue de
l'histoire de l'humanité,
il n'existepasen Belgique
de rochers plus évocateurs
que ceux qui fixent si
vivement notre attention
en ce moment. Les pre-
miers étres humains de
l'âge de la pierre (l'Hom-
me paléolithique) habi-
taient les grottes ouvertes
dans ces rochers. Un étre
un peu plus civilisé vint
ensuite s'établir sur le
plateau dont nous foulons
le sol; c'était l'Homme
de l'âge de la pierre polie
(le néolithique). Ар
lui, le Gaulois vint SY
retrancher; puis la civili-
sation romaine y apporta
des ouvrages de défense
perfectionnés; ce fut alors
un véritable camp fortifié
dont nous voyons encoré
quelques vestiges SOUS
forme de murailles écrou-
lées. Les Francs barbares
s'y implantèrent ensuite;
etil n'y manque guére que
du déve-
Par ce$
par le site
CALCAIRE. 261
Zr |
IGA L. | |
E аа
do a Di TÉ 524—7 |
Im ПШ ZÈ
= V الا =E
с LL.
— اص
|
| == ==
= + inst Сй RA
d
== Sa
Ji
T a= m= TTA
Прат Л | Es |
ШШ
7
7
AIS
|
Zar |
Z Las. no À
— ud
=A DE m m
T^ 7 m ad
Ce
E
Fig. 291. ]16.
Coupe du Trou du Cràne. А. Cavité antérieure. B. Cavité postérieure,
D'après MM. van den Broeck, Martel et Rahir.
D? \
D det op
M^ `
a.
4 7 Ш, н J 7
Dy ЭЖ, Ph a ©
na
| (up Mi Z L А
nun ` <
N <
\ N N `
X
Fig. 292. J16. Faces et profils de la hache en silex poli, trouvée dans un
paquet d'ossements humains devant l'entrée du Trou du Crâne. D'après
MM. van den Broeck, Martel et Rahir.
E qui en compléte l'attrait extérieur, par les curiosités mysté-
i g que recèlent les entrailles de ce superbe massif, Furfooz se
a. € tout particuliérement à l'attention générale. »
eL Srottes qui ont fourni le plus de documents préhistoriques
« Trou du Cráne > (fig. 291, 292), le < Trou des Nutons > et
262 CALCAIRE.
le célébre « Trou du Frontal », oà l'on découvrit des ossements
humains ayant appartenu à environ seize individus, notamment
deux cránes complets, qui ont permis aux anthropologistes d'étudier
la « race de Furfooz ».
D'autres grottes ont été explorées ultérieurement, par exemple le
« Trou de la Mâchoire > (fig. 290) : elle a servi de sépulture néoli-
thique; les squelettes étaient préservés par de grosses pierres.
Le livre de MM. van den Broeck, Martel et Rahir résume tout ce
qui est connu sur le massif de Furfooz. On y trouvera notamment de
curieux détails sur le cours souterrain de la Lesse.
J17. — Les rochers de Chaleux (1).
Lorsque de Furfooz on descend le cours de la Lesse, on se trouve
bientót en présence d'un
des sites les plus pitto-
resques du pays.
Au tournant d'un
méandre s'aperçoit un
massif calcaire boisé d'oà
partent, jusqu'à une
grande hauteur, deux
admirables aiguilles de
rocher (fig. 293). —
Au pied de ces aiguilles
s'ouvre le célèbre « Trou
de Chaleux», universelle-
ment connu parle résultat
des fouilles qu'y a faites
M. Édouard Dupont.
Nous nous trouvons
ant un
donc encore là dev
de ces sites poignants, а
la fois d'un pittoresque
intense et d'un intérèt
: UE ; ii:
scientifique incomp
n de
rable, devant un Со!
nature resté tel qu'il y 4
plus de 20,оооапз,ёрод%
à laquelle nos ancêtres
t dans la région.
Fig. 293. 117.
Les < Aiguilles > de Chaleux. D'après M. Edm. Rahir.
vivaien
(1) Note fournie par M. Rurot.
CALCAIRE. 263
Ф415. — Les cavernes de Fond-de-Forét (т).
A environ trois kilomètres de la station de Trooz, en remontant la
vallée de la Soumagne, au lieu dit « Fond-de-Forét », existait un
point trés pittoresque, abominablement défiguré de nos jours par une
carriére et un terril de charbonnage.
Non loin de la carriére, dans le méme massif calcaire, existent,
encore intactes, deux cavernes rapprochées, qui furent fouillées
dés 1830 par le От Schmerling, de Liége, l'initiateur des recherches
préhistoriques en Belgique.
Fur. 204. Ho: Í
Coupe schématique transversale d'une salle à cristallisations,
dans une des galeries supérieures du fond de la grotte de Tilff. D'après M. Cosyns
(Extrait du livre de MM. van den Broeck, Martel et Rahir).
^ Des diverses cavernes fouillées par le Dr Schmerling, ce sont celles
€ Fond-de-Foret qui, seules, subsistent. |
E en un coin pittoresque, prés de vieilles constructions et
SE ourni à la science des documents importants. |
¢ Site de Fond-de-Forêt mérite donc, à tous points de vue, d'étre
Précieusement conservé, x
Dee EE
(1) Note fournie par M. Rutot. -
Fig. 295. 119. Aspe e certaines régions de la voûte des salles à cristallisations.
D'aprés M. Cosyns. en xtrait du livre de MM. van den Broeck, Martel et Rahir.
ед
taliise:
= 908 à 4 p : ue L ST 15
Fig. 296. J19. Vue partielle d'un groupe de stalactites, spécialement du type tubulaire ©
en voie de formation et à divers états a avoue D'après M. Cosyns,
(Extrait du livre de MM. van den Broec Mata et Rahir).
CALCAIKE. 265
Jio. — Grotte de Tilff.
J'emprunte au livre de MM. van den Broeck, Martel et Rahir les
détails suivants :
« Nous avons déjà parlé des merveilleuses cristallisations ayant
existé naguére dans les parties accessibles de la grotte de Tilff... De
toutes ces merveilles, rien, pour ainsi dire, n'était resté dans les gale-
ries connues de la grotte parcourue par les visiteurs, vandales habi-
tuels des curiosités souterraines.
» Tout récemment, des explorations faites par M. Cosyns, Doudou
et Vandebosch, ont fait découvrir, au-dessus de l'étage supérieur de
la grotte, des régions restées inconnues et leur ayant fourni des cristal-
Fig. 297. J20. Stalagmites, stalactites et tubes hyalins cristallisés.
D'après MM. van den Broeck, Martel et Rahir.
lisati , :
sation pus . S U
Ce S d'une rare beauté, d'un vif intérêt scientifique et dignes de
` éi avec celles si remarquables de la grotte de Rosée, à Engis...
été Plus, une nouvelle salle, amorce de galeries restant à explorer, a
é découverte...
» au . Š
De petites salles, souvent garnies de bassins (dont l'eau est
garnie > . S 72
de cristallisations et ornées d'un réseau délicat de dentelles de
CALCAIRE,
Fig. 298. ]2о. Grosse stalagmite et tubes hyalins cristallisés.
D'aprés MM. van den Broeck, Martel et Rahir.
Bagage
Fig. 299, ]го. Stalagmites et tubes hyalins cristallisés.
KID
D'après MM. van den Broeck, Martel et Rahir.
ARDENNE. 267
calcite), alternent avec des couloirs, et les uns comme les autres
exhibent de nombreuses stalactites creuses et grêles du diamètre
d'une goutte d'eau, non concrétionnées, mais strictement cristal-
lisées... »
La figure 296 donne une idée des stalactites du type tubulaire dont
il vient d'être question.
La figure schématique 294 représente une des salles récemment
découvertes, avec les stalactites à cristallisation pendant de la voüte.
La figure 295 est une photographie de stalactites de ce genre (1).
J20. — Grotte de Rosée, à Engis.
La grotte de Rosée, à Engis, est tout aussi remarquable que celle
de Tilff, par ses stalactites tubulaires. « Dans presque toute l'étendue
de la grotte, et indépendamment des grosses et belles stalagmites
blanches et mates, il existe de stupéfiantes « draperies » cristallines
€t transparentes, constituées par des tubes isolés les uns des autres,
moins gros qu'un crayon ordinaire, si nombreux qu'il est impossible
de rien distinguer d'autre qu'une espéce de gréle fixée en baguettes...
Ces baguettes cristallines sont distantes seulement de quelques
centimétres les unes des autres; elles ont un diamétre uniforme
(0,05 environ, soit celui d'une goutte d'eau), et en disant qu'il en
existe peut-étre ro ou 15,000, nous ne croyons pas exagérer » (van den
Broeck, Martel et Rahir).
_ Les figures 297, 298 et 299 montrent quelques-unes de ces forma-
tions,
Ajoutons tout de suite que la grotte de Rosée est protégée contre
tout vandalisme par son propriétaire, M. le baron J. de Rosée, et
que celle de Tilff est également préservée, gráce à un groupe de gens
de science.
K. — ARDENNE.
En regard du district calcaire, oà la juxtaposition de couches
E tout genre a amené une diversité étonnante, tant dans la faune et
a flore que dans les formes géographiques, l'Ardenne apparait d'une
monotonie décevante.
I : ; `
san photographies de la grotte de Tilff avaient paru d'abord dans un travail de M. Cosyns
a Ee б:
Рат la Revue de 1 Université libre de Bruxelles, numéro de juillet 1909.
Fig. 300. Kr, Vue générale de la fagne de Rifontaine. Au loin à gauche, les collines defSerpont.! Juin 1909. Phot. M. C.
89€
>
2
J
tj
z
2
ARDENNE. 269
Le sol est constitué par les roches schisteuses et siliceuses du
Cambrien et du Dévonien inférieur. Près du district calcaire, il ya
aussi une bande de Dévonien moyen. Les schistes et les grès s'effritent
sous l'action des intempéries, et produisent des terrains dans lesquels
les rivières enfoncent facilement leur lit. Mais l'éboulement rapide des
flancs des vallées donne à celles-ci un profil transversal largement
ouvert. Il n'y a donc pas en Ardenne de ces gorges bordées de
murailles verticales, comme celles de la Meuse, de l'Ourthe, de
la Lesse, etc. dans le pays calcaire. Pour que des escarpements
rocheux se forment et persistent, il faut que la pierre soit exception-
nellement dure et peu altérable, comme c'est le cas pour les quartzo-
phyllades salmiens, et pour les quartzophyllades coblenciens qui
affleurent dans la vallée de l'Ourthe entre Laroche et Houffalize
(fig. 314).
| L'argile provenant de l'alfération des schistes forme une nappe
imperméable sur laquelle s'établit une fagne marécageuse.
K:. — Fagne de Rifontaine, à Libramont.
La route de Libramont à Herbaimont coupe, à environ 4 kilométres
de la gare de Libramont, une petite vallée qui était jadis entiérement
Fig.301. Kr. Saule cendré dans la fagne de Rifontaine. Mai 1909.
occupée Par une fagne. A présent il ne reste plus d’inculte que la
P E de la source du ruisseau de Rifontaine (fig. 300), qui
_ са ёе, Mais les plantations d Epicéas avancent rapidement
de détruire le dernier reste du marécage.
270 ARDENNE.
C’est une fagne tout
à fait typique, avec
son épais tapis de
Sphaignes et d’autres
Mousses marécageuses,
ses hauts Genêts-à-ba-
lais, et les buissons
hémisphériques de
Saule cendré (fig. 301).
Au printemps, certains
coins sont tout blancs
d'Eriophorum vagina-
tum, une Linaigrette
subalpine : la fagne
est d'ailleursàl'altitude
de 480 mètres.
A un demi-kilomètre
de là, vers l'Ouest, est
l'ilot cambrien de Ser-
pont, qui jalonne le
grand anticlinal de
(Ardenne voir fig.214).
Tout autour du val-
Se Fig. 302. K2. lon de Rifontaine, les
ersant abrupt, avec Fougères impériales croissant sur :
les schistes débités, Juillet 1908. terrains portent la trace
d'un métamorphisme
intense : dans les schistes gedinniens il y a de longues paillettes
, ET. . 2 š
d'ottrélite; les phyllades du Coblencien renferment de petits grenats.
K». — Fagnes du Roannay, à Francorchamps.
Le cours supérieur du Roannay, un affluent de l’ Amblève, est creusé
dans les phyllades reviniens, à désagrégation rapide (fig. 302; 303);
aussi les flancs de la vallée sont-ils garnis d'une épaisse couche d'argile
imperméable qui porte une curieuse fagne marécageuse fortement
inclinée (fig. 304). Çà et là un noyau de quartzite a résisté à la décom-
position : le terrain y est resté un peu plus élevé, et il ne reçoit pa?
l'eau qui suinte de la partie supérieure de la pente. La végétal
SA re 1 j ^ g . et
marécageuse fait place en ces endroits à des arbustes (fig- 305, 306)
INNE:
I
Lo
ARD
sur les bords du Roannay. Juillet 1899.
rés,
`
. Schistes alté
llet 1908.
Ju
rdons, etc.
a
. Ch
Genévrier mourant, couvert de lichens, Juillet 1908.
di
as. Juillet 1899
Nid de Fourmis rousses, sous les Épicé:
РА
у. 806. K2.
Fi
27
ARDENNE. 273
Fig 307. K2. Genévriers (à droite) et Pommier sauvage (au milieu),
dans la fagne de Malchamps, près de Francorchamps. Juillet 1908.
Fig. 308. K2. Phyllades au fond du Roannay. Juillet 1899.
Fig. 310. K2.
Taillis sur les bords
à Francorchamps.
Juillet 1899.
ARDENNE.
Fig. 309. K2.
Couloirs creusés par le Roannay
dans les phyllades de son lit.
Juillet 1899.
ARDENNE. 275
à des Épicéas. Quand ceux-ci ne sont pas trop serrés, ils permettent
la croissance d'un sous-bois dans lequel on rencontre de grosses
fourmilières (fig. 306).
Ce ne sont pas les taillis et les futaies qui sont les stations les plus
importantes de cet endroit, mais le$ fagnes marécageuses. Leur flore,
remarquablement variée, renferme presque toutes les espèces caracté-
ristiques de ce genre de stations, depuis les fagnes basses jusqu'à
celles du district subalpin (fig. 307). Ce qui ne doit pas nous étonner,
puisque la vallée du Roannay, à Francorchamps, est à peine à la
cote 400, tandis que la source, sur le plateau de Malchamps (au Nord
de la route de Francorchamps à Spa) est vers 560 mètres.
Très intéressant aussi est le lit du ruisseau, avec ses phyllades,
tantót restés à peu prés intacts (fig. 308), tantôt fortement usés et
polis par l'eau (fig. 3o9), et la belle végétation d'arbustes et de
Fougéres qui le borde (fig. Зоо, 310).
K3. — Bois de Chênes, à Cetturu.
Entre Houffalize et Cetturu, au bord du ruisseau de Tavigny, se
trouve un bois de Chénes, unique en Belgique. Non seulement il pos-
séde un magnifique taillis, comprenant par exemple Daphne Mezereum
en grandes quantités, mais les troncs et les branches des arbres dis-
paraissent littéralement sous les lichens, et de la cime des grands
Chénes pendent une foule de longues barbes grisâtres d'Usnea. Cet
aspect subalpin est dû sans doute à l'altitude déjà considérable
(environ 400 métres) et à la fraicheur persistante de cette vallée.
K4. — Vallée du Ninglinspo, à Nonceveux.
e: Ninglinspo est un petit torrent, descendant du plateau qui se
continue jusqu'à la Baraque Michel. Il se jette dans l'Amblève entre
=> et Nonceveux, un peu en aval des Fonds de Quarreux. Pen-
ла le dernier demi-kilomètre, le ruisseau est assez calme (fig. 311) ;
7 тете dans le premier kilomètre ; mais entre ces deux portions
Ee le Ninglinspo descend en moins de 2 1/2 kilomètres de
lement le M la cote 200. « Cette différence d altitude... force naturel-
Ninglinspo à fournir une course essentiellement torrentielle.
uS = fait qu'il ya là, échelonnées sur diverses sections de ce par-
^ "De série de curieuses dépressions régulières et arrondies,
ARDENNE.
gois.
t 1908. Phot. M. C. Char
linspo, Aoù
mg
N
Fig. 311. K4. Le cours inférieur du
ARDENNE, 211
creusées les unes en forme de chenaux ovoïdes, les autres en forme
de « chaudiéres » ou de « marmites » globuleuses. Les plus impor-
tantes d'entre elles coincident avec des dénivellations et de pittoresques
chutes d'eau, qui ont attiré l'attention des touristes sur ce site et lui
permettent de se parer du nom de Vallon des Chaudiéres ». Ces lignes
Fig. 312, K4. Le Bain de Diane, sur l'affluent supérieur du Ninglinspo.
(diamètre 4"50, profondeur 2720).
D'après MM. van den Broeck, Martel et Rahir.
sont empruntées au livre de MM. van den Broeck, Martel et Rahir,
oà les chaudiéres du Ninglinspo, et de son affluent, le ruisseau des
Grandes Fagnes, sont décrites et figurées. Les cuves inférieures sont
creusées dans les schistes rouges du Gedinnien; les supérieures, dans
les phyllades reviniens La figure 312 représente l'une de ces dernières.
K5. — Rochers du Hérou, prés de Laroche.
Immédiatement en aval du confluent des deux Ourthes, la rivière
décrit une série de grands méandres (fig. 313), profondément entaillés
dans les quartzophyllades coblenciens. Le site le plus remarquable de
се parcours est l'escarpement des rochers du Hérou, que léche directe-
"ua la rivière (fig. 314). Du haut de la côte, la vue est prestigieuse
элын, sur la vallée boisée, qui circule — au hasard, dirait-on — à
< sd plateau bosselé. Il n'est peut-étre pas un point de l'Ardenne
E l'on saisisse mieux sur le vif l'action érosive des rivières ;
шага E elles se sont enfoncées dans la pénéplaine, à jamais prison-
° Cans les sinuosités d'un lit qui serpentait tout d'abord à la
278
ARDENNE.
ux Ourthes.
Fig. 313. K5. Méandres de l'Ourthe, près du confluent des de
Les courbes de niveau sont équidistantes de 5 mètres. Échelle 1 : 40,000.
TNNTG34V
Fig. 314. K5. Les rochers du Hérou, vus de la
rivière, Septembre 1908. Phot. M. C. Chargois,
‚=
Оле
3 ig. 915.
K5.
La
boucle
du
Hé
rou, vue d'en haut,
Septembre 1908.
Phot, C
Chargois.
ANNAHGAV
ARDENNE. 281
surface méme du plateau. Les boucles de l'Ourthe sont tellement
serrées que pas la moindre surface n'est restée horizontale entre elles ;
toutes les croupes sont arrondies et couvertes de fagnes ou de cultures.
Le terrain à réserver ne comprend guére que les rochers de la boucle
du Hérou et la pente qui les surmonte. Cela suffirait pour assurer
la conservation de l'un des plus beaux sites du pays. D'ailleurs les
rochers du Hérou viennent d'être achetés par M. le comte de Limburg-
Stirum, afin d'assurer leur maintien intégral.
K6. — Rochers entre Salm-Château et Vielsalm.
Sur les deux rives de la Salm, immédiatement en dessous de
Salm-Cháteau, se dressent de hautes pentes rocheuses, dont les cimes,
surtout celle de droite,
se découpent bizarre-
ment sur le ciel. Elles
sont en quartzophyl-
lades salmiens, assez
durs pour qu'on en
fasse des dalles et des
ardoises. De nom-
breuses carrières aban-
données (fig. 316)
5 ouvrent sur les flancs
de la vallée. Dans leurs
éboulis on trouve faci-
lement toute une série
de minéraux de la
région : par exemple
la dewalquite, l'ottré-
lite et le feldspath. Il y
a aussi des carrières
oà l'on extrait le coti-
cule,une pierre presque
entièrement constituée
par des grenats micros-
COpiques, et servant à
la confection de pierres
a rasoir, De
Un autre m
est la malac
Fig. 316. Кб. Carriére abandonnée. Juillet 1908.
s filons manganésiféres sont souvent associés au coticule.
inéral assez répandu, mais toujours en quantité minime,
hite, qui colore en vert les quartzites.
282 SUBALPIN.
Ces couches sont extraordinairement plissées, — chiffonnées serait
plus exact. On s'en rend le mieux compte quand on suit du regard
une veine mince de coticule qui se tord dans tous les sens entre les
phyllades foncés.
Au point de vue botanique, le versant droit présente un intérét trés
grand, non dans la végétation qui se voit du dehors, et qui est fort
pauvre et monotone, mais dans celle des petites grottes artificielles,
creusées pour la recherche des ardoises. On y trouve une Mousse
curieuse, Schistostega osmundacea, qui habite exclusivement les .
endroits trés peu éclairés et possède la propriété de réfléchir, dans
une direction déterminée, la lumiére incidente. Au fond des grottes
de Vielsalm on les voit briller d'une belle lueur verte.
L. — SUBALPIN
Le climat ardennais, déjà si rude, est encore aggravé aux points oü
le sol s'éléve le plus : à la Baraque Michel, à la Baraque de Fraiture
et prés de Saint-Hubert. En ces endroits, les animaux et les végétaux
subalpins, derniers survivants des époques glaciaires, ont pu se main-
tenir malgré la concurrence des espéces habituelles. D'ailleurs la lutte
y est déjà quelque peu circonscrite, puisque pas mal d'organismes de
de la plaine. sont incapables d'aller habiter les plateaux subalpins;
ainsi l'Anguille et la Grenouille verte ne se rencontrent jamais s! haut,
pas plus que la Jacinthe sauvage, si fréquente dans les bois du Brabant,
ni Myrica Gale, commun dans les tourbiéres campinoises.
La délimitation de l'aire géographique par l'altitude e
liérement nette pour deux espéces de Vers aquatiques, dont M. Léon
Fredericq a déterminé les habitations dans les ruisseaux descendant
du plateau de la Baraque Michel (fig. 21). L'un, Planaria gor
phala, ne monte jamais jusque sur le plateau; l'autre, Polycelis cor”
nuta, commun sur la hauteur, ne descend guére plus bas que
3oo métres. Un autre Ver, Planaria alpina, est localisé encore plus
haut.
Longueur de l'hiver, abondance des neiges (fig. 317 318, 3 n
violence des vents, tout concourt à rendre le climat subalpin ue
désagréable, à tel point que le Pin sylvestre y atteint le gir
maximum de sa culture : il y a prés de la Baraque Michel, au 14
Flohay, un petit boisement de Pins, dont les arbres malingres, torau”,
. déjetés, en disent long sur la météorologie du plateau subalpin. p
Le facteur climatique le plus important est sans conteste la long
st particu-
SUBALPIN. 283
de la saison froide. Le tableau suivant, dressé d'après des observa-
tions de M. Léon Fredericq, montre que près de la Baraque Michel
la végétation débute environ un mois plus tard (fig. 320) et décline
une quinzaine de jours plus tôt qu'aux environs de Liége. On voit donc
que la période d'activité de la vie végétale est d'environ six semaines
plus courte sur la hauteur. |
Miss Avril | Mai | Juin | Juill. | Aoüt. | Sept. | Oct.
Ponte de la Grenouille rousse . Ir B — -- — — Ss =
Floraison de Narcissus Pseudo-Nar-
ooo 19 C ме зу. ‚у... — I B — ex = vem =
Feuillaison du Bouleau . . . QUE — Ë B _ == ست mA Ws
Feuillaison du Hétre . . e >; — L B — = SS => Ser
Feuillaison du Sorbier . . . . { — L B — — — — —
Feuillaison de КАМШЫ = X xu L B e — — _ —
Floraison du Sorbier S ENS AXE L B CATS cus — —
Floraison du Muguet, . . | | [| — St L FB = _ — —
Floraison de la Grande Marguerite, . — — `» B = = Se SCH
Floraison de la Myrtille , = Ld E _ = = or
Floraison de la Cardamine des prés, =a I в! = — — eg we
| Feuillaison du Chêne . -— det L B => =+ == x
Maturation des Myrtilles, ud Z dius tdm — — =
Floraison de Gentiana Pneumonanthe | — um — — K e TE ee
Effeuillaison du Bouleau et du Hêtre . | — — — — — = seg E
с мом phénologiques au plateau de la Baraque Michel (B), aux environs de Liége (L) et en
le ne (c), en 1908, par M. Léon Fredericq. Dans chaque colonne verticale, la lettre représentant
Phenoméne occupe une place correspondant à la date approximative dans le mois
Le sol est le méme qu'en Ardenne, avec une prédominance marquée
des phyllades et des quartzites.
,"omme toute, le district subalpin n'est pas nettement distinct du
district ardennais, et l’on passe de l’un à l’autre par des gradations
p bles C'est donc d'une facon tout à fait arbitraire qu'on délimite
Strict subalpin par la cote de niveau de 550 m.
284 SUBALPIN.
Fig. 318. LI.
Un rocher du bord de la Hoëgne.
Janvier 1910.
Pip. 31172: Lr.
Bois varié le long d'un petit affluent
de la Hoégne, Janvier 1910.
Pig. 319. Lr, e
L H t F 1 ns la fagne d
aute- £v 2 ckai, e hive ^ Р -^LA 2 = foni a ans 1а 1435
a Haute-Faene, à Hoc ai, en hiver. Fig. 320. Lr. С hênes encore sans feuilles, dé
A gauche, Bourdaines ; à droite, Aunes. le 26 Mai 1909.
Janvier 1910.
SUBALPIN. 28:
L:. — Hautes-Fagnes de la Baraque Michel.
Elles constituent l'extrémité occidentale d'un plateau dont la
majeure partie est en Prusse. Le sol est formé de phyllades et de quart-
zophyllades reviniens fortement décomposés à la surface, et consti-
tuant un banc d'argile duquel émergent çà et là de gros blocs de
quartzite (fig. 321). Les mémes noyaux durs ont résisté aussi à la
désagrégation dans les torrents (fig. 322) et sur les flancs des vallées
(hg. 323). Des bancs de quartzite dressés en travers du lit de la Hoégne
y forment des barrages par-dessus lesquels la riviére roule en écumant;
ailleurs les couches sont tout à fait recourbées sur elles-mémes et
forment un pli couché au fond de l'eau (fig. 324).
ARE RS,
BIN
Fig. 391. Lr. Blocs de quartzite dans la Haute-Fagne. Aoüt 1896.
Phot. M. De Wildeman.
Aux terrains cambriens il faut ajouter un autre élément
Séologique. Vers la fin du Crétacé, de la craie fut déposée sur le
E la craie a été dissoute depuis lors, tandis que les silex s'ac-
8 nt à la surface du sol (fig. 325). Il y en a un amas important
BEEN a
Сез matériaux et 1 ; D š EE с кы Ae со s, et
B r^ les ont utilisés comme racloirs, grattoirs, percoir: ‚е o
зад гоа découverte par M. Em. de Munck, en 1905,
a Baraque Michel, est la plus ancienne qui soit connue
SUBALPIN
pr^ E
286
<
29. Lı. Aspect général
de la Haute-Fagne,
prés du pont de la Vecquee,
à Hockai. Aoüt 1896.
Phot. M. De Wildeman.
Fig. 323. Li
Massif de quartzite resté en place
sur la rive gauche de la Hoégne:
en aval du pont de la Vecquée
Août 1896.
Phot. M. De Wilder
nan.
Fig. 324. Lı. Charnière d'un pli, dans le lit de la Hoëgne. Juillet 1908.
Fig. 325 .*L ï
Haute-Fagne, près de
—
а Baraque Michel. Devant, silex де Іа craie.
Mai 1909.
ай monde entier :
Dans l'amas de
Enfin, i] faut
d'après M. Rutot, elle daterait de l'Oligocène.
: e و s rares.
Silex près de Hockai, les éolithes ne sont ES ra :
e У Š > C. Ue
signaler aussi un affleurement, unique en Belgique,
288 SUBALPIN.
Fig. 326. Lr. Le plateau de la Baraque Michel, vu du Hertogenwald.
Devant, le réservoir de la Gileppe. Mai 1909.
—O..
Fig. 327. Li. Le plateau près de la Baraque Michel. Mai 1909.
granit, dans la vallée de la Helle, prés de Grand-Bongard. La im
la plus importante est sur territoire allemand, mais nous en avor
également un bout dans notre pays.
Toutefois, les blocs de quartzites, les silex, le granit ne sont que à
accidents insignifiants sur la surface de la fagne; Ce qui domine
des
SUBALPIN. 289
c'est l'argile prove-
nant de l'altération
des schistes revi-
niens; et la couver-
ture imperméable
formée par elle im-
prime au plateau
son caractére essen-
Del (fig. 322, 325,
346, 327).
Tout le plateau est
en effet garni. d'une
fagne marécageuse
ininterrompue. Un
épais tapis de Sphag- ا
пит tout gorgé d'eau w E A =
r S S 5 D D 1 i
eposesurune couche Fig. 328. Exploitation de la tourbe, à Hockai. Juillet 1908.
de tourbe provenant
de.la décomposition incompléte des portions vieilles de la Mousse
Fig. 329. Lr.
Taillis d'Aunes, Genévriers, etc., avec Fougères impériales. Août 1896.
ot. M. De Wildeman.
(fio 3 \
8: 528). Des buissons d' Aune, de Genévrier, de Bourdaine, etc.
croissent
dans la tourbière, avec de grosses touffes de Reine des
290 SUBALPIN.
Prés, d'Angélique, etc. dont l'abon-
dante floraison parfume toute la con-
trée. Sur les petites éminences plus
séches, des Genéts, des Myrtilles, des
grandes Fougéres, etc. occupent le
terrain (fig. 329).
Le grand attrait du plateau de la
Baraque Michel consiste dans les nom-
breuses reliques glaciaires, tant ani-
maux que plantes, qui y ont survécu.
Parmi les Insectes, M. Léon Fredericq
cite toute une série de Papillons (voir
р. ЗІ et fig. 19), de Mouches, de Coléop-
téres, etc.; parmi les Vers, Planaria
alpina. Comme plantes, indiquons
Arnica montana, Trientalis europaea
(fig. 330), Scirpus caespitosus, Eriopho-
rum vaginatum (fig. 331), Vaccinium
uliginosum (fig. 337), Meum Athaman-
ticum.
La dénaturation du plateau de la
Fig. 330. Lr.
Trientalis europaea (relique glaciaire),
à Hockai, Juillet 1909.
à Hockai.
Fig. 331. Lr. Eriophorum vaginatum en fruits (relique glaciaire),
i 1906.
SSES : „з à š alo t aux
jaraque Michel causerait un préjudice énorme, non seulemen
SUBALPIN,
Fig. 332
Еѕѕагќасе de la fagne : les cendres seront répandues sur le sol, comme engrais.
Aoüt 1896. Phot. M. De Wildeman.
Fig. sa: Е `
g. 333. Lr. Cascade de la Hoégne, près de la gare de Sart. Mai 1906.
o
292 SUBALPIN.
artistes et aux simples amateurs de pittoresque, mais aussi, et
surtout, à ceux qui s'intéressent aux progrès de la Géologie,
de l'Anthropologie, de la Botanique et de la Zoologie. La Belgique
possède là un site merveilleux, d'une valeur inestimable pour la
science. Hélas! il est menacé de destruction complète. Certes,
ce ne sont pas les petites exploitations locales, telles que l'enlè-
vement de la tourbe (fig. 328), ou la mise en culture d'une par-
celle de fagne après essartage (fig. 332), qui mettent en danger la
Haute-Fagne, mais le drainage méthodique de grandes étendues,
suivi de la plantation d'Épicéas. Or, malheureusement, il semble que
faire des sapinières soit l'objectif unique des diverses administrations
publiques qui possèdent des fagnes. Il faudrait que des mesures
fussent prises, tout de suite, s'il n'est pas trop tard, pour sauver ce
. qui est encore à peu près intact.
Le parc naturel qu'il s'agirait de créer engloberait les portions
déjà réservées (p. 6). Il devrait partir de Grand-Bongard, à la
frontière prussienne, comprendre le Geitzbüsch et le Hasselbüsch,
arriver à la bifurcation des routes d'Eupen et de Jalhay, et aller
ensuite parallèlement à la frontière jusqu'au bois de Gossonfays,
près de Hockai. Son autre bord serait la frontière prussienne
depuis Grand-Bongard jusqu'à la nouvelle route de Hockai à Xhoffraix.
On devrait y ajouter les bords de la Hoëgne depuis le pont de la
Vecquée (ancienne route romaine), jusqu'auprès de la gare de Sart.
Cette dernière portion est rendue fort pittoresque par les innom-
brables cascatelles de la rivière (fig. 333, 334, 335). Elle est d'ail-
leurs `dès maintenant aménagée en promenade.
Le parc ainsi constitué se continuerait directement par-dessus la
frontière par une réserve du méme genre dont la création est décidée
en Prusse.
L2. — Hautes-Fagnes de la Baraque de Fraiture.
Le Plateau des Tailles, ou de la Baraque de Fraiture, a le méme
aspect désolé que celui de la Baraque Michel (fig. 336) : grandes
fagnes tourbeuses avec du Sphagnum comme fond de la végétation.
Le sol est formé par les produits de décomposition des phyllades
salmiens et des schistes gedinniens. Dans le Salmien, à Regné, il y à
des exploitations de coticule. xe
Les végétaux subalpins de la Baraque Michel se retrouvent 10:
Parmi les animaux, il est intéressant de constater l'absence de Colias
Palaeno (fig. 19), malgré l'abondance de Vaccinium uliginosum (65. 337),
EE
SUBALPIN.
293
Fig. 334. Li.
Cascade de la Hoégne,
entre Hockai et Sart,
(Juillet 1909.
y өгү Т; ЖАЙ
сш.
x
Fig. 335. Lr.
Les bords de la Hoégne,
à Hockai.
sf
Juillet 1908.
294 SUBALPIN
Fig. 336. L2. Plateau des Tailles. On y ramasse les Sphaignes comme litière.
Août 1908.
la plante sur laquelle
vit la larve.
La portion la plus
intéressante à préserver
serait celle qui borde
à droite et à gauche la
route de la Baraque de
Fraiture vers Liége.
Peut-être réussirait-on
à conserver ainsi Lyco-
podium alpinum qui y
ason unique habitation
en Belgique. Uneautre
raison pour établir la
réserve plutót ici, c'est
quon y aurait une
grande plaine toute
couverte de / raccinium
uliginosum.
Fig. 337. L2. Vaccinium uliginosum. Juillet 1908.
L3. — Hautes-Fagnes de la forêt de Saint-Hubert.
La forêt de Saint-Hubert se trouve, tout comme les deux autres
points subalpins, sur la ligne de faîte où se réunissent les deux plans
inclinés qui forment le sol de la Belgique, Pun regardant le Nord,
l'autre le Sud. Quoiqu'il n'y ait qu'une toute petite portion du platea"
l А се K T ] EC ^ 1 d С "| -AQ TIC Сэ
qui dépasse Іа ligne de 550 mètres, Іа flore et la faune sont tres rich
SUBALPIN. - 295
en espèces subalpines. Ainsi, parmi les Papillons, Colias Palaeno vole
ici; en fait de plantes on peut citer Empetrum nigrum et Corallorhiza
innata.
La création d'une réserve serait donc très désirable. Pour son
établissement on ne pourrait mieux faire que de suivre les indi-
cations données par M. Bommer dans son Rapport au Conseil supé-
rieur des Foréts :
« La forêt a subi d'une manière permanente l’action de l'homme
sur presque toute son étendue. L'aspect pittoresque de beaucoup de
cantons est dà à une exploitation mal conduite qui a amené le dépé-
rissement des arbres. Ces parties ruinées sont condamnées à disparaitre
en suite de l'application du nouvel aménagement adopté. Elles ne
représentent évidemment pas le caractére naturel des foréts de la
région, puisqu'elles trahissent au maximum l'intervention de l'homme,
d'oà provient leur aspect délabré. Ces futaies sont cependant si belles
pour les artistes, si admirablement sauvages au sens qu'on attache
d'ordinaire à ce mot, qu'on ne peut s'empécher de regretter profondé-
ment leur disparition totale et prochaine.
» Il existe dans la forét des ruisseaux à grand débit alimentés par
des fanges et dont le cours accidenté est un des éléments les plus
captivants du paysage. On peut citer, comme étant les plus remar-
quables, la Bazeille, la Masblette, le ruisseau de Palogne et celui de
la Doneuse. |
ы Un dernier trait caractéristique de ce massif est formé par les
fanges. Elles sont en voie d'assainissement et ce travail est très avancé
pour la plupart d'entre elles.
Я П еп existe cependant encore desšportions plus ou moins étendues
qu il serait possible de conserver comme types de ce caractère particu-
lier des forêts ardennaises aux altitudes élevées.
» Il y a lieu de remarquer que les vallées des ruisseaux, de même
que les fanges, offrent aux naturalistes des champs d'exploration
particulièrement riches en espèces rares qui, souvent même, sont
exclusives à ces stations; détruire ces dernières, c'est amener du même
Coup la disparition de ces types peu répandus.
» La Commission propose de prendre les mesures suivantes :
» En premier lieu, il conviendrait de conserver une partie un peu
i са vieilles futaies ruinées à cause de leur E €
ro oresque et de leur valeur très grande comme E
i den à js ne saurait, en effet, imaginer de plus spia am sujets
E. à e i Id Il faudrait réserver deux massifs ge ida
B eon. 16е е la Воппе et de la route Tasiaux, depuis la route de
jusqu à la Bazeille ; le second s'étendant entre ce ruisseau,
i
296 JURASSIQUE.
la route de Laneuville, les Ammonies et le Ri des Chevaux. Il serait
également désirable que les bois situés aux abords du village de
Laneuville fussent conservés aussi intacts que possible. Ces bois ne
devraient pas étre complétement abandonnés à eux-mémes, car ils
finiraient par se reconstituer en un massif normal ; pour leur conserver
leur caractère, on doit continuer à les traiter comme ils l'ont été
jusqu'à notre époque.
» En second lieu, on devrait réserver le long des ruisseaux qui ont
été cités, deux bandes de terrain de 20 à 5o métres de largeur com-
prenant la partie de la forét qui les borde immédiatement, l'étendue
de cette bande dépendant de celle du fond de la vallée. Les arbres qui
y croissent sont d'une exploitation difficile et le plus souvent de
médiocre valeur.
» En troisiéme lieu, on propose de réserver un compartiment dans
la fange du Rouge Ponceau, à front de la route de la Roche, et de
conserver dans l'état actuel la fange de la Téte de Cheval qui descend
de la route Tasiaux vers la Bazeille. »
M. — JURASSIQUE.
Aucune partie du pays n'offre une diversité comparable à celle du
district jurassique. Le climat, franchement ardennais dans le Nord,
devient réellement chaud à quelques kilomètres vers le Sud, surtout
sur le coteau qui descend du bois de Torgny vers la Chiers. « Protégé
contre les bourrasques du Nord par le ride de l'Ardenne, vert et fleuri
quand les arbres de la Belgique septentrionale n'offrent encore que
des bourgeons, Virton estle Montpellier belge ». C'est en ces termes
que Houzeau décrivait le climat, en 1872, dans Patria Belgica.
La variété est encore plus frappante dans la nature du sol. Le Bas-
Luxembourg est comme une carte d'échantillons de toutes les terres de
notre pays : rien n'y manque, sauf les roches métamorphiques, depuis
les calcaires les plus durs jusqu'aux sables entrainés par le vent.
Au point de vue géologique, le district renferme du Triasique et
divers niveaux jurassiques échelonnés depuis le Jurassique inférieur
(ou Lias) jusqu'au début du Jurassique moyen. Toutes les couches sont
légérement inclinées vers le Sud (fig. 342). Cette inclinaison tient à
ce que la Lorraine belge fait partie de la bordure septentrionale du
bassin de Paris. |
Les réserves proposées ont les unes un intérêt géologique et biolo-
gique, les autres un intérêt uniquement géologique. Beaucoup
renseignements concernant la flore et la faune m'ont été donnés par
JURASSIOUE. 297
Fig. 338. Mr. Bois sur les sommets des collines, prés de Lamorteau.
Au loin le bois de Guéville; à droite, le bois de Torgny. Juin 1909
L Fig. 339. Mr. Prairies sur le Toarcien.
€
"ommet de la colline, en calcaire de Longwy, est garni de bois
Entre Montquintin et Lamorteau. Juin 1909.
208
JURASSIQUE
Fig. 341. Mr. Iberis amara, sur une
pelouse Juin 1909.
Kai
iv. 340. Mr. Orobanche Ebithymum,
sur une pelouse. Juin 1909.
Torgny. Juin 1909
JURASSIQUE. 299
MM. Verhulst et Bray. Pour la partie géologique je me suis aidé lar-
gement de la partie du Compte-rendu de la session extraordinaire de
la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d Hydrologie et de la
Société géologique de Belgique tenue à Arlon et à Florenville du 16 au
20 septembre 1911 qui a été rédigé par M. A. Jérôme. Les figu-
res 346, 348, 349, 350, ont paru d'abord dans ce compte-rendu.
Mı. Bois et pelouses à Torgny et à Lamorteau.
Dans l'extréme pointe méridionale du Luxembourg belge, les col-
lines sont couronnées de calcaire de Longwy (Bajocien), surmontant
la marne de Grandcourt (Toarcien). Ce calcaire est relativement dur,
et le sol formé de. ses produits d'altération ne porte que des bois
(hg. 338, 339), tandis que la marne est presque partout occupée par des
prairies (fig. 339).
le bois de Torgny, entre Lamorteau et Torgny, est fort intéressant;
on peut y étudier une foule de plantes remarquables: Daphne Meze-
reum, Rubus saxatilis, Lonicera Xylosteum.
Mais l'endroit le plus curieux est la pelouse calcaire qui longe le
bois, un coin bien connu des entomologistes et des botanistes. On en
a malheureusement reboisé une grande partie dans ces dernières
années, mais elle est restée à l'état de pelouse à peu près nue, sur la
pente exposée en plein midi qui descend du bois de Torgny vers la
vallée de la Chiers. On y voit beaucoup de Papillons rares (par exemple
Zygaena carniolica, Melitaea Phoebe), une Sauterelle spéciale (Calo-
ptenus italicus), des Coléoptères, etc. Parmi les plantes, citons : Poly-
&ala calcarea, Orobanche Epithymum (fig. 340), Iberis amara, (fig. 341),
Linum tenuifolium, Carex ornithopoda.
Près du moulin de Radru, au S.-E. de Lamorteau, il y a une station
` meme genre ; elle est contiguë au bois de Guéville, qui présente
es mèmes caractéristiques que celui de Torgny.
M2. — Marécages de la Semois, à Chantemelle et Vance.
Les alluvions de la Semois, dans sa traversée du Jurassique, sont
Presque partout couvertes d'une végétation de marécages tourbeux des
. P stations analogues existaient o pas T inp
de e Магі) Е Zeg exemple, le marais de Poncelle (près de la gare
ол ntre Dampicourt et Virton. qm : |
ptus étendus de tous ces marais, et les plus riches pour la flore,
I
RASSIQUE
300
Fie 343. M2. Prairies tourbeuses, entre Chantemelle et Vance. Juin 1909.
Fig. 314. M2.
Prairies tourbeuseskdans la vallée de la Semois, entre Vance
[uin 1909.
et Villers- Tortru.
JURASSIQUE. 301
sont ceux qui s'étendent entre Chantemelle, Vance et Villers-Tortru
(fig. 343, 344). Ce sont des prairies acides, dans lesquelles s'élèvent çà
et là de petits taillis d'Aunes, à l'ombre desquels vit Aconitum
Napellus. La prairie elle-même nourrit une belle végétation de tour-
bières, notamment Eriophorum gracile et divers Carex. La plupart
des marais jurassiques sont déjà drainés ou en voie d'asséchement.
Il serait hautement désirable de conserver ceux des environs de Vance,
qui sont comme un résumé général de tous les marécages du district.
M3. — Champ de tir de Lagland.
Il comprend surtout des bruyéres et de petites dunes, avec leur flore
habituelle. Les parties basses, surtout le long du ruisseau de Lagland,
sont marécageuses et coupées de fondrières, oà vivent Rhynchospora
alba, Schoenus ferrugineus, et toute une colonie d'autres plantes
remarquables.
M4. — Escarpement et bruyères sur sables de Metzert.
Les sables de Metzert (Hettangien) sont souvent concrétionnés en
une sorte de grés assez tendre, mais qui peut néanmoins former des
falaises d'une trentaine de mètres de hauteur; telle est la Cóte Rouge,
prés de Metzert (fig. 346), que longe la grand'route.
Voici ce qu'en dit M. Jéróme dans « Lias moyen et inférieur et
Trias des environs d'Arlon » (Bulletin de la Société belge de Géologie,
t. XXII, Procès-verbaux ) |
« La partie supérieure de ce talus vertical est constituée par des
bancs de grès à ciment calcareux alternant avec des couches de sable.
E bancs de grès et le sable sont généralement moins colorés par
E Um qu'ils ne le sont dans le Virtonien. Les bancs de grès, `
riable, ne sont pas continus ; ils sont souvent interrom-
E par des poches de sable, soit que le calcaire nécessaire à la cimen-
ES geo л sable ait fait défaut en ces endroits, soit = ait
Puno par les eaux d'infiltration chargées de gaz сагі E
ut S€ rencontrent par places un ou deux bancs entiérement
Petris de moules de cardinies ou remplis de cavités autrefois occupées
Par ces coquilles.
« Dans l'e
d SCarpement de la Côte Rouge, immédiatement en dessous
es bancs d
° grès calcareux, se trouve une couche de sable fossilifère
:ASSIOUI
01
Fig. 345 М4.
Versant gréseux à Metzert.
Décembre 1909.
Fig. 340. M4.
La Cóte Rouge à Metzert
Décembre 1909.
JURASSIQUE 303
d'oà une collection de beaux fossiles ont été extraits sous la direction
du regretté Victor Dormal et ont été expédiés au Musée royal d'His-
toire naturelle aprés avoir été enrobés
dans le plàtre, à cause de leur friabi-
lité. Ces fossiles appartiennent à la
faune de Hettange.
« Sous les alternances de grés et de
sables du calcaire sableux de Floren-
ville se présente, dans l'escarpement
dela Cóte Rouge, une puissante assise
de sable, de 20 à 25 mètres d'élévation,
dans laquelle s'observent de rares
rognons gréseux.
« Ce sable est cohérent et se main-
tient facilement en talus vertical.
« Les habitants du village voisin de
Metzert y creusent des trous au pied
de la colline pour y remiser leurs pro-
visions d'hiver : pommes de terre
et betteraves, qui S'y conservent trés
bien à l'abri de la gelée et de la pluie.
« De grandes diaclases verticales
le traversent ; les parois de l'une
sont imprégnées d'un dépôt ferrugineux par l'infiltration d'eau de sur-
lace ; d'autres sont tapissées d'un enduit de tuf calcaire, ou d'un revê-
tement noir charbonneux. Jusqu'au pied du talus, à une distance de
22 à 3o mètres du plateau couvert de végétation, descendent dans ces
longues fentes des filaments radiculaires serrés les uns contre les
autres et formant une couche aplatie, qui fait penser aux plantes
séchées entre les feuilles d'un herbier ».
Un peu en arrière du hameau le méme affleurement constitue des
Sants assez peu inclinés, bordant un chemin creux (fig. 346). Encore
Чп peu plus loin vers le S.-O., les sables de Metzert portent des
bruyères, dans lesquelles on remarque notamment Helichrysum arena-
"um (fig. 347), Anthyllis Vulneraria, Asperula Cynanchica, Scabiosa
Columbaria, Genista sagittalis, Euphorbia Cyparissias. Cette flore est
к mélange de plantes qui ailleurs habitent des stations fort
Ifférentes,
Fig. 347. M4. Helichrysum arenarium.
ve
304 JURASSIQUE.
M5. — Affleurements de Trias, de Hettangien et de Sinémurien
entre Bonnert et Attert.
Les travaux pour l'établissement du chemin de fer vicinal d'Arlon
à Attert ont mis à découvert de nombreux contacts fort instructifs pour
la géologie de la région. Il serait facile et peu coüteux de les préserver
pour les études ultérieures et de les indiquer par des écriteaux.
Fig. 348. M5. Poudingue du Keuper inférieur, à Attert. Juin 1909
Je copie dans le compte-rendu de M. Jéróme, les passages relatifs
à ces endroits. U
< Nous suivons à pied la ligne d'Attert à Bonnert pour accomplir
la seconde partie du programme de la journée : l'étude du Trias et du
Lias inférieur au Nord d'Arlon.
« De Post à Attert, des deux côtés du ruisseau de l'Atte
observe des escarpements de poudingues et grès que nous rangeons
également dans le Keuper inférieur (fig. 348). ' U
< La premiëre tranchée rencontrée pendant notre promenade pédes-
tre, à partir d'Attert, est creusée aussi dans le Keuper inférieur et nor
y remarquons des bancsde grès et de poudingues, des couches d'argile
rouge, du sable de même couleur, des lentilles de conglomérat meuble,
rt, on
alternant sans ordre bien déterminé.
JURASSIQUE. 305
« A l'entrée de la tranchée suivante, nous observons au-dessus de
minces alternances de couches de marnes violettes et gris vert un banc
de grès verdâtre un peu dolimitique que je suis enclin à prendre
comme limite entre le Keuper inférieur et l'assise des marnes com-
pactes. Le banc a été observé en maints endroits dans la région tou-
jours au même niveau, et il ne se retrouve pas plus haut. Le Keuper
inférieur est nettement formé d'éléments gréseux, graveleux ou cail-
louteux; le Keuper supérieur, de marnes compactes avec'intercalation
Fig. 349. M5.
Marnes irisées (Keuper supérieur) à la sortie de la deuxième tranchée en partant d'Attert.
a. Marnes rouges violacées. b. Marnes gris verdâtre, c. Banc de dolomies désagrégé.
d. Alternance de marnes rouges et verdâtres. Juin 1909.
toute la formation au Sud d'Attert, ainsi que le contact avec le Rhé-
tien (fig. 349).
Í < La troisième tranchée est remarquable par la présence de ce con-
R fait par l'intermédiaire des argiles noires schistoïdes rhé-
ла с posant sur les marnes grises keuperiennes. Ici le Rhétien
Présenté que par la base, la partie supérieure ayant été dénu-
de :
bancs de dolomie : c'est ce que montre la coupe qui représente
dée
* Nous passon id | ses suivantes creusées
ns rapidement les trois tranchées suivantes creusées
dans `
ns le Hettangien marneux »,
306 JURASSIQUE.
M6. — Faille dans la gare de Bonnert.
Dans la gare du vicinal, à Bonnert, se voit une curieuse petite faille
de tassement (fig. 350), qui est trés nette dans les deux talus opposés,
et qui est tout aussi manifeste dans le sol méme de la gare. Elle met le
Virtonien inférieur sableux en contact avec le Virtonien inférieur mar-
neux. La marne, peu perméable, se distingue facilement du sable,
trés perméable.
Fig. 350. M6. Faille dans la gare de Bonnert.
A gauche, en partie couvert par des mottes de gazon, sable virtonien. A droite,
marne virtonienne. Laligne de rupture se remarque aussi dans le sol :
à gauche, sable sec; à droite, marne couverte d'eau. Juin 1909.
M;. — Tranchée dans la gare d'Athus.
Les talus immédiatement au S. de la gare d'Athus montrent ипе
remarquable superposition de couches schisteuses apparten ant 8
Тоагсіеп (schistes bitumineux де Grandcourt). Рош conserver 86 site,
il suffit d'empêcher l'envahissement des couches par la végétation.
M38. — Cron de Montauban.
t des couches
En plusieurs points du district jurassique, se formen
ou des (€ CIO?
de tuf calcaire ; on appelle ces endroits des « crons »
JURASSIQUE, ; 307
gniéres ». L'un des plus curieux est le cron de Montauban, près de la
gare de Buzenol. Voici ce qu'en dit M. Jérôme dans son compte-rendu :
« Quittant l'ancienne forge, en faisant quelques pas en aval. dans
la vallée, nous nous trouvons devant un spectacle qui ne manque pas
de nous étonner quelque peu : un petit ruisselet qui descend du haut
d'un talus abrupt constitué par une nappe rocheuse qui semble être
une masse liquide figée par le froid. |
« Le ruisselet s’est creusé un sillon dans la nappe figée, mais cé qu'il
défait d’un côté, par un procédé mécanique, 1l le refait de l’autre par
voie chimique, car la nappe figée gris d’ardoise est du tuf calcaire pro-
duit par le filet d'eau. Le mécanisme de cette formation est très sim-
ple. Les eaux de pluie de la région pénètrent dans le sol acidifiées par
l'anhydride carbonique de l'air, s'enrichissent encore en acide dans la
couche superficielle du sol, s'infiltrent à travers les couches de calcaire
sableux d'Orval, et gráce à leur acidité corrodent le calcaire, et se
saturent de bicarbonate de calcium. Lorsque ces eaux réunies en grif-
fon viennent sourdre à l'air libre, le bicarbonate de calcium, peu stable,
se décompose, et la décomposition est favorisée par les brins de mousse
et autres corps solides qui se rencontrent sur le passage des eaux et
qui exercent une attraction moléculaire sur le calcaire; ainsi se produit
une véritable incrustation que les excursionnistes ont pu saisir sur le fait.
« L'eau a coulé d'abord goutte à goutte en large nappe sur les
mousses ; celles-ci ont fini par constituer une nappe dure, assez polie,
que le filet d'eau a entamé et creusé par sa force mécanique, dans son
point le plus faible, Mais si des mousses se rencontrent encore sur son
Passage, le dépôt continué à se former.
« Plusieurs excursionnistes ont escaladé l'escarpement jusqu'à l'émer-
gence de la source, qui est à une cinquantaine de métres au-dessus du
fond de la vallée, vraisemblablement au niveau du banc limite des
calcaires de F lorenville et d'Orval. |
ч Du train nous avons pu observer identiquement le méme phéno-
mene Vis-à-vis de l'arrêt de La Haye, à un endroit désigné sur les
E U tatsmajor par l'appellation de < La Crognière >, c'est-à-
oà se forme le Cron ; c'est le nom local de ce tuf calcaire.
" La formation de tuf calcaire est d'ailleurs un phénoméne assez com-
mun à l'émergence des sources dans le calcaire sableux de Florenville. »
La végétation de ces tufs est des plus intéressantes : des plantes
Bun тешне, telles que H ypnum "ceri y cie
TR bes S Z les espèces qui colonisent ailleurs es rochers cal-
rülés du soleil, par exemple Sesleria coerulea.
R
208
CONCLUSION
Les nations civilisées ont appris à se considérer seulement comme
les dépositaires — non les propriétaires — des œuvres du passé. Tout
d'abord on se préoccupa de conserver les monuments. Puis on comprit
que les sites, eux aussi, ont une valeur historique et esthétique, et
qu'ils méritent donc également d'étre préservés avec soin. Enfin, —
évolution toute récente du respect dú au patrimoine commun de
toute la nation, — on s'est rendu compte de la nécessité de sauvegar- _ `
der aussi les endroits qui sont intéressants pour la Science.
Dans les pays où de grands espaces sont encore à l'état originel, -
on a créé des parcs nationaux ой la nature est intégralement protégée :
les particularités géographiques et géologiques, la végétation, les ani- `
maux... tout, en un mot, y est inviolable. Citons les réserves des Etats- `
Unis, de Java, de la Suisse, etc. Ailleurs la sollicitude s'est spécialisée
envers des objets déterminés, par exemple les blocs erratiques ou cer- `
taines espéces d'animaux ou de plantes. Ainsi la récolte de l'Edelweiss
est interdite dans beaucoup de pays; des mesures, parfois internatio- `
nales, assurent la préservation des Girafes, de l'Aurochs, de certains `
Oiseaux. | E
En Belgique presque rien n'a été fait jusqu'ici pour la protection de la
nature; si l'on ne prend pas des mesures immédiates, les générations
qui nous suivront ne pourront plus se faire la moindre idée de ce qu'était
notre territoire avant sa défiguration par la culture et l'industrie. -
Les principes qui doivent nous guider dans le choix des stations |
à préserver, sont les suivants : `
Pour la Géologie, conserver les coupes importante
la construction d'une route, d'un chemin de fer, etc., ainsi que |
qui sont dans des carrières abandonnées. Préserver les fossiles rencon- `
trés au cours de l'exploitation. mw
Pour la Biologie, créer tout d'abord quelques réserves d as
grande étendue, oà se trouveront réunies la flore et la faune d'un
district naturel. Lorsque la mise en culture de la région est trop co,
plète, on se contentera de laisser à l'état de nature les queque
parcelles encore intactes. Le plus souvent, ces diverses réserves A
aussi de l'importance pour la Géologie; méme la plupart d'entre elles
sont aussi réclamées par l'Esthétique. Il est essentiel également i:
préserver les espéces rares, à cause de leur intérét tout particulier.
lx E.
s faites lors de
celles
Aeltre
"ө “ТМ
THIELT
@
LAOULERS
noms
Mo.
ls eghem —
LOUVAIN
AUDENARDE i
Nederbra kel eghar
ES,
0
Firlemont :
n ae.
Grammont Lini 4 EUN
: E am reddi
Renbix _Flobecg (__ al, á A УБ E M mor
essines e PE n Ls
STATIONS A PROTÉGER »H10
° : OURNA!
A. Dunes littorales. + e ogni ° lers-/aj Ville
A 1. Plage, dunes et pannes entre Coxyde et ` Antoing е Gembloux
Oostduinkerke. AE PAME kas uei vro лс. у.
x . z Ge - uv t d » Pod
. Alluvions marines. EH ee Per elz pa Ze ER 3.
B t. Alluvions de l'Yser + attt Baton *F4 күл bie iT Dy ee" ï
B 2. Zw À Lu — X34 7 Du
B3. Schorre en aval de Doel. es € OM ST SQ eA
G АВИИ OGG — c TG 0 a INL decet NM ee 3
C т. Ancienne embouchure du Rupel,
: D. Polders ET EE . PLNS
^D т. Bruyére à West vo Reisin "` Se
x oi *
E. песие ani +
E І. Criq fossé saumâtre à Nieuport. ,
Е 2. Oostpolderkreek | et Roesselaerekreek à I. Crétacé.
, S'-Jan I т. Ancienne carrière à Ciply C
E 3. Etang da ire ea rt. #2. Carrier re Héhn, entre e Spiennes aS Syauiphonen: MOL D Уз WIE haenvhrme DO RR A wl d TF - m ea
E 4 E ang et bois marécageux à Overmeire. | I 3. Falaises et pelouses à Lanaye et Petit-Lanaye.
E 5. Vieil Escaut et Weel à Bornhem
J. Calcaire.
F. Flandrien.
F r. Marécage et bruyère Ge a $ e Rüchere dolonitiques "reed IRAM ÁG NE
mr MET et ns J s > смсте et rochers schisteux à Samson aci d xz x
F 3. Bruyère de la Boiterié à à Bat n. 2 < et psammites à Tailfer et use $ a Dont OVNI ET for ob c EE
2 t Багы баета Hautrage et Stambra ges J T š; $ ow schisteux à Champ ale et Houx. # : "^ TO LT Wo E 4 TE S Бо
P Ee J 6. de la de mme
E st continentales кри еби ун, tacite à-Lomme, entre Se EE ét Ni ismes. `
G. Campinien. J 7. Ravin du j
Gt. Dunes de Calmpthout, J 8. Rochers et cerent de eee près de Modave. zi enen d
B3 Cano de Dose : > соп ырынды a pa peui
G 3. Marais, bruyères et dunes entre Heren- Ji. Бол si Sy.
thals et dt
J 12. prese rr i ca e de Calam ë
Ec mel °t Overpelt. J 13. Vallon des Chan бн, Mens Mii L. Subalpin.
G 5. Camp de Beve J 14. Bruyère à Braibant. Lï. юше agues de la Baraque Michel.
G 6. Marais, étangs, pee et bruyères à Genck. | y ;5 Caverne de S E де la Baraque de Fraiture. `
mr de a ли J 16. Cavernes de Fr L 3.3. $ > dela Forêt de S-Hubert. d
G 8. Chemin dida Bolderberg. J v> tora HE Chala qoe A
H. Hesbayen. J 18. саты e v ond- de- Forét. M. Jurassique. :
! „a | J 19. Grotte t pel à sie et Lamorteau.
dE ï. aeo nah creux, au Scherpenberg, près | y rs Grotte de Rosée, à Engis. z І, 2 Marca ages ral ` y
H 2. Muziekberg pres = AA K. Ardennais. d bar ae diede Lacan
H 3. Bois des Rocs, à F Шз de
H 4. Bois, мател et eaire à Oisquerq. K ï. Fagne de sr pecu, à Libra M 4. Escarpement et res sur sabies
Eh oo i ege n del be Felcha, corcha T fia M 5. Affleurements de ZE ai Hettangien et
H 6. Bruyère d'Odrimont, à Ohain K 3. Bo SCH de Chênes + à | Cetturu, près de Houtta- visam ' Bonnert et Attert.
H Étangs de Soetwater, prés de Louvain
H š. Vallon d'Engeland, à Uc le. K 4. Vallée du е мро, a E M 6. Faille dans la gare de Bonnert.
H 9. Anciennes carrières de Le "€ -Hal. | K 5. Rochers du H ; M 7. SR : xp cod LP pv
Hro. Ancienne carrière de Nii-S'-Vincen K 6. Sech entre Seld Château et Vielsalm. | M ron de
"
LJ É
è 3 . TA
x CHE
x j 5 / ` EN
E + M
- ï
*
$7
} 4
* ч w
DOCUMENTS - > —
POUR L'ÉTUDE DE LA => Z us e :
ў à
r - m i 2 ;
ero
н SE de
Р x eic Ae
Las
DOCUMENTS
POUR L'ÉTUDE DE LA
GÉO-BOTANIQUE
CONGOLAISE
É. DE WILDEMAN
DIRECTEUR DU JARDIN BOTANIQUE DE L’ÉTAT
A BRUXELLES
MEMBRE DE LA COMMISSION DE SURVEILLANCE
pu Musée pu CONGO
PRÉFACE
Lors de la célébration du Jubilé de cinquante années d'existence de
la Société Royale de Botanique de Belgique, j'ai, dans une causerie,
résumé à grands traits l'état de nos connaissances relatives à la flore de
notre Colonie.
Ce sujet pouvait paraitre sans rapports directs avec les actes de
notre association, mais, comme j'ai tenu à le faire remarquer, si l'étude
de la flore africaine a pris un essor en Belgique, c'est en premier lieu
parce qu'elle a trouvé au sein de notre Société deux des premiers pion-
niers de la botanique congolaise : Alf. Dewèvre et Ém. Laurent, qui ont
payé de leur vie les travaux qu'ils ont accomplis en terre africaine.
C'est aussi parce que nous avons trouvé, il y a seize ans, en notre
prédécesseur Fr, Crépin, un protecteur éclairé, qui n'a rien ménagé pour
permettre à Th. Durand et А nous-même de commencer la publication,
dans les Bulletins de la Société, de nos recherches sur la flore de notre
Congo |
Il n'était donc pas mauvais, au moment où notre pays vient de pas-
Ser au rang de Puissance coloniale, de montrer ce que notre société a fait
Pour seconder l'œuvre du Fondateur de l’État Indépendant du Congo.
Les documents pour la géo-botanique du Congo que nous présen-
tons - sont loin de permettre d'étayer des conclusions rigouieuses et
définitives ; ce sont des éléments qui doivent encourager ceux qui désirent
6
se consacrer là-bas à l'étude de la botanique, à persévérer dans cette
voie, car ils peuvent être assurés de brillants résultats.
Il ne nous a pas été possible de publier dans cette étude la reproduc-
tion de tous les clichés qui ont défilé sur l'écran; nous avons obtenu un
certain nombre d'entre eux et nous avons pu en publier plusieurs autres
qui sont arrivés à Bruxelles postérieurement à notre causerie.
Nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont aidé dans la publi-
cation de ces notes et particulièrement les propriétaires des clichés mis à
notre disposition : M. le Ministre des Colonies; M. Waxweiler, directeur
de l'Institut de sociologie Solvay (clichés Ad. Hock); M. le Prof. Robert;
M. Fr. Thonner, le botaniste-voyageur viennois bien connu; M. R. Thys,
de la Compagnie du Chemin de fer du Congo; M. Alb. Deboeck, éditeur
à Bruxelles.
Bruxelles, décembre 1912.
INTRODUCTION
Lorsque les premiers explorateurs du Congo revinrent de l'Afrique
centrale, ils attirèrent notre attention sur la grande importance de la
forêt dans cette partie de l'Afrique tropicale. |
Cette remarque, plusieurs fois répétée, fut l'origine de la croyance,
trés forteraent ancrée de nos jours, que tout le Congo est couvert de
forêts épaisses, difficilement pénétrables.
Depuis quelques années seulement, surtout depuis que des explora-
tions plus ou moins méthodiques ont été dirigées un peu dans tous les
sens, vers l'est, le nord et le sud, on a acquis la notion que la végéta-
tion de notre Congo, comme celle d'ailleurs des autres régions de
l'Afrique tropicale, n'est pas uniformément forestière, qu'il y a dans
cette partie du continent d'autres genres d'associations végétales. —
La croyance au vaste développement de la forét tropicale congolaise
a êté accréditée par le fait qu'en Afrique les formations forestiéres sont
généralement réparties en galeries, plus ou moins épaisses, le long des
fleuves et de leurs affluents. Ces rideaux de forêts remontent souvent le
long des rives jusque prés des sources des cours d'eau et, comme les
voies fluviales, ont, au début surtout, été utilisées pour la pénétration, on
a conclu des observations faites le long de la route à une extension
générale de cette forêt. Rares furent, en effet, ceux qui, au début des
Pérégrinations à travers le Congo, purent sillonner le pays en suivant des
routes perpendiculaires aux cours d'eau et auraient pu ainsi donner une
E précise de la distribution des associations végétales dans notre
опе.
Tl est d'ailleurs actuellement très difficile, pour ne pas dire impos-
sible, d'établir pour le Congo belge un aperçu géo-botanique quelque
peu précis, car dans l'étude des éléments de la flore, il y a trop de
lacunes.
Il serait sans nul doute téméraire d'affirmer l'identité complète des
flores de la forêt centrale, de la forêt mayumbienne et de celle du Came-
roun; il serait même impossible de certifier que les éléments constitutifs
de la flore forestière centrale sont également distribués au nord et au
sud de l'Équateur, à l'est et à l'ouest de la cuvette congolaise.
Il y a indiscutablement des analogies entre ces diverses flores. elles
possédent des types communs; peut-étre méme l'origine de ces flores,
actuellement dissemblables, est-elle unique?
Dans l'Afrique tropicale, et dans le Congo en particulier, nous
devons noter la présence d'un certain nombre d'associations végétales,
comparables d'ailleurs à celles que nous trouvons dans les autres
régions tropicales, et dans nos régions tempérées.
Nous y distinguerons :
Foréts
Brousses.
Savanes.
Marais.
Tous ces genres d'associations se rencontrent dans les diverses
régions floristiques à considérer dans le domaine congolais, mais ils se
présentent naturellement sous des aspects variés.
La forét, en tant qu'association d'arbres, ne suffit naturellement pas
pour caractériser une région; il faut, pour cette caractérisation, entrer
plus avant, dans la spécification des éléments forestiers.
La vraie forét tropicale, celle que nous étudierons dans le centre de
la colonie, se présente là, comme dans les autres continents, avec de
grands arbres à tronc élancé, munis à la base de contreforts nombreux et
étalés, portant au sommet de leur füt une large couronne s'épanouissant
au-dessus du sous-bois. Des lianes réunissent souvent les troncs, les
enlaçent pour aller porter au-dessus du feuillage leurs fleurs et leurs
fruits.
Partout oü la lumière peut s'infiltrer apparaissent les épiphytes.
Si on compare les flores tropicales africaines avec celles correspon-
dantes de l'Amérique, on reconnaitra que parmi les épiphytes, par
9
exemple, les plantes à fleurs voyantes sont minorité en Afrique, et dans
leur totalité, moins nombreuses, semble-t-il, qu'en Amérique.
Si en Amazonie, l'indigéne a appris, par lui-méme, à différencier
les facies de la forét tropicale, qu'il désigne sous le nom de « Igapo »
la forét inondable, riche souvent en palmiers, et, sous celui d' « Eté »
la forét formée sur terrain surélevé (1); en Afrique, nos Congolais ont, eux
également, bien saisi les différences entre les diverses foréts tropicales
et, dans la région des Abalna par exemple, le nom de « bwange » est
donné à la forét inondée dans laquelle le jour pénétre difficilement, oà le
silence régne en méme temps que l'humidité. Quand le sol se reléve,
qu'il n'est plus guére inondé, que les arbres deviennent moins denses,
que le sous-bois apparaît, l'association prend le nom de « supá ». La
forét riche en lianes est le « pongbo », à laquelle succéde souvent, au
fur et à mesure qu'on s'éloigne des riviéres, le « likombi » ou plaine
arborée, à végétation buissonnante atteignant souvent 5 à 6 mètres de
hauteur.
Rien que par cette appréciation du noir, grand chasseur, nous
voyons qu'il existe dans le centre africain divers genres de foréts, les
* likombe » formant la transition. |
Certaines d'entre elles sont constituées par des arbres de proportions
de la hase; les lianes se font rares et tandis que dans les grandes foréts
tropicales règne une certaine obscurité, que la vue du voyageur est bornée,
dans les foréts situées en dehors de la grande sylve « Hylaea africanae »,
vue porte loin, le feuillage peu touffu, et souvent caduc, n'empéche
pas les rayons solaires d'éclairer le sol et de favoriser le développement
d'une végétation herbacée sur la futaie.
: Les éléments constitutifs de ces deux types de foréts sont, inutile
d'insister, totalement différents.
On ne passe généralement pas en Afrique brusquement du premier
type au Second; entre ces deux genres d'association constituant tous deux
Feds forêt», et qui parfois caractérisent des zones botaniques, on trouve
Spaces sur lesquels des végétaux spéciaux s'associent pour constituer
des brousses ou des savanes.
Tout naturellement, quand on va de la forêt à la plaine, sur la
(1) Ct. MILDBRAED in AD. FRIED. HERZ0G ZU MECKLEMBURG. Ins innerste Afrikas, p. 427.
10
lisière du bois, à quelque catégorie qu'il appartienne, le nombre d'arbres
va en diminuant et la végétation apparait d'abord sous l'aspect de brousse,
c'est-à-dire, comme une plaine irrégulièrement arborée dont le fond de
la végétation est broussailleux et herbacé.
Petit à petit, l'herbe prend le dessus et on pénétre dans la savane,
caractéristique pour beaucoup de régions congolaises.
Parfois, dans le sud de la colonie, une lisiére trés tranchée se
marque entre des forêts, d'allure tropicale, peu étendues et la savane.
La forêt peut être sèche comme elle peut étre marécageuse, et nous
passons ainsi de la forét constamment humide à la brousse humide et
aux marais découverts et pérennants dans les flaques d'eau desquels nous
trouverons les végétaux caractéristiques de ce genre de station, et méme
des représentants de genres qui définissent ces habitats dans nos zones
tempérées : Carex, Drosera, Typha, Utricularia, etc.
Le Congo belge possède indiscutablement, et a même de tout temps
possédé plusieurs zones floristiques. Mais leurs limites actuelles sont-
elles naturelles ?
De l'ensemble des données réunies, nous sommes amené à consi-
dérer les limites actuelles des zones botaniques congolaises comme
artificielles, dues en grande partie à l'action des hommes, tant à celle
des indigènes qu'à celle des blancs, qui pour des buts divers s'attaquent
tous deux à la végétation naturelle.
Mais cette action, indiscutable, s'est fait sentir très différemment,
elle s'est portée pour des raisons variées, surtout sur les foréts, et en parti-
culier sur la forêt centrale, qui constituait, pour certains auteurs, un
vaste ensemble, s'étendant de l'ouest des colonies orientales anglaises, à
travers le Congo belge, jusque dans le Cameroun, et suivait la côte
occidentale d'Afrique jusque dans la Gambie au nord; vers le sud,
cette zone forestière verrait sa limite rester dans le territoire de notre
colonie.
Dans ses études admirablement documentées sur le monde végétal
africain, M. le Prof. Engler a cherché à définir l'origine des ei
dont les espèces constituent de nos jours la fiore africaine (1). L étude
paléontologique ne nous a, jusqu'à ce jour, guère fourni Zeen
pour solutionner le problème de l'origine de la fiore très variée 06
(4) A». Faas, Die Pflauzenwelt Afrikas, 1 Bd., Leipzig, 1940.
11
l'Afrique, mais ce qui paratt, en tous cas, très certain, c'est que cette
origine est multiple.
Dans la flore congolaise dont nous connaissons actuellement envi-
ron 4,000 représentants, il y a des types génériques pantotropiques ou
communs à toutes les régions tropicales; paléotropiques; africano-
asiatiques; africano-malgaches; africano-macaronésiens; africano-amé-
ricains; africano-méditerranéens; boréaux et méditerrannéens-boréaux;
les éléments du Cap, enfin, les éléments endémiques.
Dans les listes, que nous donnerons ci-après, toutes provisoires,
nous mentionnons uniquement les genres déjà signalés, faisant abstrac-
tion de ceux qui existent indiscutablement dans le domaine de cette flore,
mais dont des exemplaires déterminables ne nous ont pas encore passé
entre les mains.
Éléments Dantotropiques ou communs aux régions tropicales.
Dans cette série, nous rencontrons des genres hydrophiles ou
hygrophiles, mais aussi des genres subxérophiles.
| Dans notre flore congolaise actuelle, nous comptons les genres
suivants :
Hymenophyllaceae : Trichomanes, Hymenophyllum.
Merten : Cyathea, Alsophila, Hemitelia. :
Ypodiaceae : Dryopteris, Didymochlaena, Aspidium, Gymnopteris,
Oleandra, Nephrolepis, Microlepia, Diplazium, Asplenium, Blechnum,
Doryopteris, Adiantum, Pteris, Lonchitis, Vittaria, Anthrophyum,
Glei Polypodium, Elaphoglossum, Acrostichum.
eicheniaceae : Gleichenia.
aceae : Lygodium.
Marattiaceae : Marattia.
сеае ` Equisetum.
Lycopodiaceae : Lycopodium.
Psilotaceae : Psilotum.
Selaginellaceae : Selaginella.
Gnetaceae : Gnetum.
12
Graminaceae : Imperata, Rottboellia, Manisuris, Elionurus, Andropogon,
Paspalum, Panicum, Eriochlea, Isachne, Oplismenus, Setaria, Cen-
chrus, Pennisetum, Oryza, Aristida, Sporobolus, Tristachya, Danthonia,
Microchloa, Cynodon, Chloris, Daetyloctenium, Leptochloa, Phrag-
mites, Eragrostis, Streptogyne, Arundinaria.
Cyperaceae : Lipocarpha, Hypolytrum, Cyperus, Kyllinga, Fuirena, Scirpus,
Heleocharis, Fimbristylis, Mapania, Scleria.
Araceae : Cyrtosperma, Pistia.
Lemnaceae : Lemna.
Xyridaceae : Xyris.
Eriocaulaceae : Eriocaulon.
Commelinaceae : Floscopa, Commelina, Aneilema.
Liliaceae : Anthericum, Chlorophytum, Smilax.
cure : Crinum, Hypoxis.
Taccaceae : Tacca.
een : Dioscorea.
Zingiberaceae : Costus
Cannaceae : Canna.
Burmanniaceae : Burmannia.
Orchidaceae : Habenaria, Vanilla, Corymbis, Polystachya, Liparis, Bolbo-
phyllum.
Piperaceae : Piper, Peperomia.
Ulmaceae : Trema, Celtis.
Urticaceae- : Urera, Fleurya, Girardinia, Pilea, Boehmeria, Pouzolzia.
Olacaceae : Ximenia. Olax. .
Aristclochiaceae : Aristolochia.
Amarantaceae : Celosia, Amarantus, Cyathula, Aerua, Achyranthes, Alter.
nanthera.
Nyctaginaceae : Boerhavia.
Phytolaccaceae : Phytolacca.
Aizoaceae: Mollugo, Glinus, Sesuvium, Giesekia.
Portulacaceae ` Talinum, Portulaca.
Basellaceae : Basella.
Caryophyllaceae Polycarpaea.
Ranunculaceae : Clematis.
Menispermaceae : Cissampelos.
Anonaceae : Xylopia.
Lauraceae : Cassytha. 3
Capparidaceae : Cleome, Pedicellaria, Polanisia, Crataeva, Capparis.
Crassulaceae : Bryophyllum.
Rosaceae : Parinarium.
Connaraceae : Connarus, Rourea.
13
Leguminosaceae : Pithecolobium, Acacia, Mimosa, Piptadenia, Entada,Parkia,
Cynometra, Crudia, Bauhinia, Dialium, Caesalpinia, Peltophorum,
Ormosia, Crotalaria. Indigofera, Tephrosia, Sesbania, Aeschynomone,
Stylosanthes, Zornia, Desmodium, Dalbergia, Pterocarpus, Loncho-
carpus, Derris, Abrus, Clitoria. Teramnus, Erythrina, Mucuna, Dioclea,
Canavalia, Cajanus, Rhynchosia, Eriosema, Phaseolus, Vigna, Dolichos.
Oxalidaceae : Oxalis, Biophytum
Erythroxylaceae : Erythroxylon (?)
Rutaceae : Fagara.
Polygalaceae : Polygala, Securidaca.
Dichapetalaceae : Dichapetalum.
Euphorbiaceae : Phyllanthus, Croton, Acalypha, Tragia, Dalechampia, Jatro-
° pha, Sapium, Euphorbia.
Anacardiaceae : Rhus. À
Celastraceae : Gymnosporia.
Hippocrateaceae : Hippocratea, Salacia.
Sapindaceae : Cardiospermum, Paullinia, Allophylus.
inaceae : Impatiens.
Rhamnaceae : Zizyphus, Gouania.
Vitaceae : Cissus
Tiliaceae : Corchorus, Triumfetta.
Malvaceae : Sida, Urena, Abutilon, Wissadula, Hibiscus, Gossypium.
Bombacaceae : Ceiba, Bombax.
Sterculiaceae : Sterculia, Melochia, Waltheria.
Dilleniaceae : Tetracera.
Guttiferaceae : Hypericum, Calophyllum.
Ochnaceae : Ouratea, Sauvagesia.
, : Jussieua, Ludwigia.
Araliaceae : Schefflera.
Umbelliteraceae : Hydrocotyle.
aginaceae : Plumbago.
e: Sideroxylon, Chrysophyllum, Mimusops.
Ebenaceae . Maba, Diospyros. 2 |
Oleaceae : Jasminum.
Loganiaceae : Strychnos, Buddleia.
Jentianacege : Enicostemma, Sweertia, Limnanthemum.
14
Apocynaceae : Rauwolfia.
Asclepiadaceae : Oxystelma (?), Cynanchum.
Convolvulaceae : Evolvolus, Jacquemontia, Convolvulus, Aniseia, Hewittia,
Ipomoea, Merremia.
Hydrophyllaceae : Hydrolea.
Borraginaceae : Cordia, Ehretia, Heliotropium.
Verbenaceae: Priva, Vitex, Clerodendron, Avicennia.
Labiataceae : Salvia, Ocimum.
Silanaceae Solanum.
Scrophulariaceae : Lindernia, Ilysanthes, Torenia, Scoparia, Melasma,
Buechnera.
Lentibulariaceae : Utricularia.
Acanthaceae : Tubiflora, Lepidagathis, Dyschoriste, Thunbergia, Ruellia,
Barleria, Pseuderanthemum, Hygrophila, Justicia, Dicliptera.
Rubiaceae: Uncaria, Randia, Ixora, Psychotria, Geophila, Cephaelis,
Morinda, Borreria. z
Cucurbitaceae : Melothria.
Campanulaceae : Sphenocle, Cephalostigma, Lobelia.
Goodeniaceae : Scaevola.
Compositaceae : Elephantopus, Vernonia, Adenostemma, Mikania, Eupato-
rium, Ageratum, Conyza, Sphaeranthus, Elipta, Wedelia, Melanthera,
Spilanthes, Bidens, Senecio.
Éléments paléotropiques.
Dans cette catégorie se classent les genres qui appartiennent en
commun aux flores tropicales africaine et asiatique, que l'on rencontre
aussi dans l'ile de Madagascar et dans les parties tropicales de l'Australie.
Pour notre colonie nous pouvons signaler :
Polypodiaceae : Davallia, Stenochlaena, Hymenolepsis, Nipholobus, Dry-
naria, Platycerium.
Pandanaceae : Pandanus. : š
Graminaceae : Authistiria, Perotis, Tricholaena, Leptaspis, Eleusine, Сей
totheca, Oxytenanthera.
Araceae : Amorphophallus (incl. Hydrosme).
i e : Pollia.
Pontederiaceae : Monochoria.
Liliaceae : Dracaena, Asparagus.
Amaryllidaceae : Pancratium, Curculigo.
Musaceae : Musa.
Marantaceae : Clinogyne, Phrynium.
Orchidaceae : Nervilia, Zeuxine, Phajus.
Urticaceae : Elatostema.
Loranthaceae : Viscum, Loranthus.
Amarantaceae : Pupalia.
Menispermaceae : Stephania, Tinospora.
Anonaceae : Uvaria, Unona, Polyalthia, Artabotrys.
Hernandiaceae : Illigera.
Capparidaceae : Maerua.
Crassulaceae : Kalanchoe.
Connaraceae : Agelaea, Cnestis.
Leguminosaceae : Albizzia, Mimosa, Dichrostachys, Erythophloeum,
Trachylobium, Afzelia, Pterolobium, Poinciana, Mezoneuron, Millettia,
Ormocarpum, Smithia, Pseudarthria, Alysicarpus, Uraria, Glycine,
Flemingia, Psophocarpus.
Linaceae : Hugonia.
Rutaceae : Clausena, Limonia.
Meliaceae : Turraea, Melia. U
Euphorbiaceae : Baccaurea, Hymenocardia, Flueggea, Cyclostemon, Anti-
desma, Cleistanthus, Bridelia, Claoxylon, Micrococca, Macaranga,
Microdesmis, Excoecaria.
Icacinaceae : Apodytes, Iodes.
Sapindaceae : Chytranthus.
inaceae : Impatiens.
Rhamnaceae : Ventilago.
Vitaceae : Leea.
Tiliaceae : Grewia.
Bombaceae : Adansonia,
mi : Thespesia.
terculiaceae : Melhania, Leptonychia, Pterygota.
Ochnaceae : Ochna. = Ge
Guttiferaceae : Garcinia.
Flacourtiaceae : Flacourtia.
Passifloraceae : Adenia.
Thy | e : Gnidia.
Q Weihea, Anisophyllea.
mbretaceae : uisqualis.
Melastomataceae : Osbeckia, Memecylon.
: Maesa, Embelia.
16
Gentianaceae : Exacum, Sebaea. `”
Apocynaceae : Carissa, Strophanthus.
Asclepiadaceae : Periploca, Cryptolepis, Sarcostemma, Secamone, Dregea,
Gymnema, Ceropegia.
Borraginaceae : Trichodesma.
Verbenaceae : Premna.
Labiataceae : Plectranthus, Coleus, Orthosiphon, Acrocephalus, Moschosma.
Scrophulariaceae : Dopatrium, Sopubia, Striga, Rhamphicarpa.
Acanthaceae : Nelsonia, Micranthus, Crossandra, Asystasia, Nicoteba,
Rungia, Hypoestes, Asteracantha, Phaulopsis.
Rubiaceae : Oldenlandia, Sarcocephalus, Mussaenda, Urophyllum, Chome-
lia, Gardenia, Tricalysia, Vangueria, Plectronia, Coffea, Pavetta,
Grumilea, Chasalia, Lasianthus, Gaertnera.
Cucurbitaceae : Luffa, Lagenaria, Momordica,
Compositaceae : Ethulia, Grangea, Mieroglossa,Blumea, Lagg era, Pluchea,
Helichrysum, Gynura, Gerbera.
Éléments africano-asiatiques.
Dans ce chapitre, M. le prof. Engler range les genres présents sur
les continents africain et asiatique, non compris ceux qui existent dans
la flore de la Malaisie et de la Polynésie.
` Sous cette rubrique nous signalerons les genres suivants de la flore `
congolaise.
Hydrocharitaceae : Lagarosiphon, Boottia.
raminaceae : Vossia.
Palmaceae : Borassus.
Liliaceae : Gloriosa, Urginea, Ornithogalum, Sansevieria.
Zingiberaceae : Kaempferia.
Orchidaceae : Satyrium, Disperis.
Podostemonaceae : Dicraea.
Leguminosaceae : Dalhousiea, Shuteria.
Euphorbiaceae : Baccaurea, Hymenocardia.
iaceae : Lannea.
Asclepiadaceae : Cryptolepis, Calotropis, Daemia,
Labiataceae : Anisochilus, Platostoma, Geniosporum.
Pedaliaceae : Sesamum.
Acanthaceae : Neuracanthus.
Rubiaceae : Hymenodyction.
Curcurbitaceae : Citrullus.
Compositaceae ` Dicoma.
Éléments africano-malgaches.
Ce sont ceux relativement nombreux qui existent à la fois sur le
continent africain, à Madagascar, dans les îles Mascareignes, Comores et
Seychelles. Au fur et à mesure que l'étude de ces domaines, considérés
comme très différents, se poursuit, on trouve, à l’encontre de ce que l'on
avait cru observer antérieurement, de nombreux points de contact entre
les flores de l'Afrique tropicale et des îles occidentales; cependant au
Congo il manque, dans les genres communs à ces deux domaines, un
certain nombre de genres qui ne s’y rencontreront sans doute jamais.
Palmaceae : Hyphaene.
Triocaulaceae : Mesanthemum.
Commelinaceae : Coleotrype.
e: Kniphofia, Aloë.
Iridaceae : Moraea, Aristea, Geissorrhiza.
Zingiberaceae : Aframomum.
Orchidaceae : Platylepis, Angraecum, Disa.
е: Chaetachme.
Moraceae : Cardiogyne, Treculia, Bosqueia.
Proteaceae : Faurea.
Menispermaceae : Chasmanthera.
Anonaceae :
Hydrosta h
Malpighiaceae : A cri
: Aeridocarpus.
Euphorbi sig
Phorbiaceae : Theeacoris, Uapaca, Pyenocoma.
ё: Sorindeia, Heeria.
: Desmostachys, Rhaphiostyles, Leptaulus.
18
Sapindaceae : Deinbollia.
Rhamnaceae : Lasiodiscus.
Scytopetalaceae : Scytopetalum.
Tiliaceae : Sparmannia.
Gvttiferaceae : Psorospermum, Haronga.
Flacourtiaceae : Paropsia.
Thymelaeaceae : Peddiea.
Melastomaceae : Tristemma.
Araliaceae : Cussonia.
Ericaceae : Ericinella, Philippia.
Loganiaceae : Anthocleista, Nuxia.
Gentianaceae : Belmontia, Canscora, Chironia.
Apocynaceae : Acocanthera, Landolphia, Conopharyngia, Voacanga, А1айа,
Oncinotis.
Labiataceae : Pycnostachys, Hoslundia.
Scrophulariaceae : Halleria, Selago, Harveya.
Bignoniaceae Kigelia.
Gesneriaceae: Streptocarpus, Afromendoncia, Brillantaisia, Mimulopsis,
Pseudoblepharis. Brachystephanus, Himantochilus.
Rubiaceae : Pentas, Otomeria, Cremaspora, Polysphaeria, Craterispermum,
Rutidea.
Cucurbitaceae : Adenopus, Trochomeria, Raphidiocystis.
Campanulaceae : Lighfootia. ;
Compositaceae : Nidorella, Athrixia.
Éléments africano-macaronésiens.
Les genres communs à la flore de la Macaronésie et à celle de
l'Afrique centrale tropicale sont en nombre relativement peu considérable.
Dans l'état actuel de nos connaissances, nous n'aurons à signaler que les
genres suivantd. Souvent, dans les genres à espèces nombreuses, Ce
sont, dans ces deux domaines trés différents, des repré
nant à des sections quelquefois trés divergentes.
sentants apparte-
Palmaceae Phoenix.
Liliaceae : Dracaena.
Euphorbiaceae : Euphorbia.
Sapotaceae : Sideroxylon.
Apocynaceae : Carissa.
Asclepiadaceae : Periploca, Ceropegia.
Rubiaceae : Borreria.
Campanulaceae : Canarina.
Compositaceae : Pluchea.
Éléments africano-américains.
Les points de contact entre les flores africaine et américaine sont
plus nombreux qu'on le croyait dans le temps.
C'est en particulier même, semble-t-il, avec la flore de l'Afrique tropi-
cale occidentale que la flore des régions tropicales américaines a le plus
de rapports.
De nombreux genres sont, Comme le montre la liste ci-dessous, com-
muns aux deux flores, et si nous pouvions aller plus loin dans l'étude de
ces rapports nous y rencontrerions des espèces communes, ou des espèces `
très voisines les unes des autres.
L'homme a été peut-être ici un grand facteur de dissémination
d espèces, et il parait bien démontré que la traite des esclaves qui
amenait en Amérique des noirs africains a introduit également des
plantes; par compeusation, les navires, au retour de leurs campagnes, ont
pu, intentionnellement ou fortuitement, introduire en Afrique des plantes
o, qui de la côte ont pénétré petit А petit vers l'intérieur des
Шы е : Andropogon, Stenotaphrum, Eragrostis, Trachypogon, Aris-
, Trichopteryx, Melinis, Olyra, Ctenium, Anthephora, Tristachya.
5
zeg e: Syngonanthus,
"sem Ппасеае : eimi Floscopa.
: Heterant
Vas. era.
elloziaceae : Barbacenia.
: Dorstenia, Trymatococcus.
20
Olacaceae : Heisteria, Ptychopetalum, Aptandra.
Rattlesiaceae : Pilostyles.
Polygonaceae : Brunnichia.
Amarantaceae : Iresine.
Phytolaccaceae ` Hilleria.
Anonaceae : Anona.
Podostemaceae : Tristicha.
Rosaceae : Chrysobalanus, Acioa, Hirtella.
Leguminosaceae : Pentaclethra, Copaifera, Macrolobium, Swartzia, Drepano-
carpus, Dalbergia.
Linaceae : Ochthocosmus.
Simarubaceae : Quassia.
Meliaceae : Carapa, Guarea.
Malpighiaceae : Heteropteris.
Dichapetalaceae : Dichapetalum.
Euphorbiaceae : Maprounea, Caperonia.
Anacardiaceae : Thyrsodium.
Malvaceae : Sidalcea.
Sterculiaceae : Hermannia.
Guttiferaceae : Vismia, Symphonia.
Flacourtiaceae : Lindackeria, Homalium.
Combretaceae : Combretum, Conocarpus.
Cactaceae : Rhipsalis.
Loganiaceae : Mostuea.
Gentianaceae : Neurotheca, Leiphaimos.
Apocynaceae : Malouetia.
Asclepiadaceae : Asclepias.
Convolvulaceae : Prevostea.
Rubiaceae : Sabicea, Bertiera, Diodia.
Cucurbitaceae : Cayaponia.
Compositaceae : Jaumea.
Éléments méditerranéens.
; iques
Ceux-ci iv ombreux dans les zones botaniq
eux-ci sont relativement peu nom! éditerr&
qui nous occupent. Les genres communs à la zone africano-m ja sie
néenne et à la région politique du Congo belge, sont relevés dans pas
suivante; la plupart de leurs représentants se rencontrent en dehors
21
forêt dans les régions sud-orientale, orientale et boréale où la brousse
domine.
Hymenophyllaceae : Trichomanes, Hymenophyllum.
Polypodiaceae : Davallia, Ceterach, Woodwardia, Nothochlaene, Cheilanthes.
Ophioglossaceae : Ophioglossum.
Lycopodiaceae : Lycopodium.
Selaginellaceae : Selaginella.
Hydrocharitaceae : Vallisneria.
Graminaceae : Imperata, Rottboellia, Andropogon, Tricholaena, Lagurus,
Danthonia, Cynocton, Dactyloctenium, Eragrostis.
Cyperaceae : Fuirena.
Liliaceae : Urginea, Dipcadi, Scilla, Asparagus, Smilax.
Iridaceae : Gladiolus.
Orchidaceae : Liparis.
Ulmaceae : Celtis.
Moráceae : Ficus.
Cruciferaceae : Brassica.
| e: Linum.
Celastraceae : Gymnosporia.
Rhamnaceae : Zizyphus.
Guttiferaceae : Hypericum.
Oleaceae : Jasminum.
Gentianaceae : Limnanthemum.
Asclepiadaceae : Periploca, Cynanchum.
Convolvulaceae : Convolvulus.
Verbenaceae : Vitex.
Labiataceae : Lavandula, Nepeta, Satureja, Elsholtzia.
Lentibulariaceae : Utricularia,
Acanthaceae : Acanthus, Blepharis.
Dipsaceae : Cephalaria.
Cucurbitaceae : Cucumis.
Compositaceae : Helichrysum, Echinops.
Éléments boréaux et méditerranéens.
Dans ce groupe nous pouvons ranger :
Polypodiaceae : Polystichum, Athyrium, Cryptogramme, Osmunda
Graminaceae : Anthoxanthum Trisetum.
Liliaceae : Allium. :
22
Orchidaceae : Epipactis.
Santalaceae : Thesium.
Chenopodiaceae : Chenopodium.
Caryophyllaceae : Cerastium.
Ranunculaceae : Delphinium, Anemone, Ranunculus.
Rosaceae ` Alehimilla.
Leguminosaceae : Trifolium, Lathyrus.
Violaceae : Viola.
Umbelliferaceae : Pimpinella, Peucedanum, Malabaila.
Convolvulaceae : Cuscuta.
Borraginaceae : Cynoglossum. .
Labiatareae : Leonorus, Mentha, Scutellaria.
Rubiaceae : Galium.
Dipsaceae : Scabiosa.
Compositaceae : Gnaphalium, Inula, Sonchus, Lactuca.
Éléments de la flore du Cap de Bonne-Espérance.
Actuellement, ils sont encore relativement peu nombreux, mais il
est probable que l'exploration dela région du Katanga, amènera la
découverte de quelques types de plusieurs de ces genres non encore
signalés dans notre domaine.
Cycadaceae : Encepharlartos
Liliaceae : Littonia, Walleria, Bulbinella, Bulbine, Eriospermum, Kniphofia,
Tulbaghia, Albuca, Drimia, Eucomis, Drimiopsis.
Amaryllidaceae : Buphane.
Iridaceae : Moraea, Tritona, Antholyza, Lapeyrousia.
Orchidaceae : Disa.
Proteaceae : Protea.
Euphorbiaceae : Cluytia.
Vitaceae : Rhoicissus.
Araliaceae : Cussonia.
Gentianaceae : Belmontia, Chironia.
Asclepiadaceae : Raphiacme, Xysmalobium, Schizoglossum,
Pentarrhinum, Brachystelma.
Gomphocarpus,
Labiataceae : Pycnostachys.
Rubiaceae : Pentanisia.
Cucurbitaceae : Trochomeria.
Campanulaceae : Cyphia.
Compositaceae : NidoreJla, Antithrixia, Othonna, Osteospermum.
Éléments endémiques africains.
Parmi les éléments endémiques, nous pouvons citer pour la flore con-
golaise les genres suivants, dont le nombre ira en s'accroissant. Les
genres purement congolais sont relativement trés peu nombreux et
nous né croyons pas utile de les signaler spécialement, car aucun
d'entre eux ne parait présenter de caractère bien tranché au point de vue
géo-botanique.
Graminaceae : Urelrytum, Aristida, Beckera, Puelia, Atractocarpa.
E : Bulbostilis, Ficina.
Imaceae : Hyphaene, Ancistrophyllum, Oncocalamus, Eremospatha, Scle-
rosperma.
det : Culcasia, Anchomanes, Zamioculcas, Gonatopus, Afroraphido-
- paora, Rhektophyllum, Nepthytis, Anubias.
ioe : Mesanthemum.
mmelinaceae : Palisota, Coleotrype, Forrestia, Polyspatha.
Cyanastraceae : Cyanastrum.
Een Е Bulbinella, Aloe, Albuca, Littonia, Sandersonia, Walleria,
" systachys, Verdiekia, Bulbine, Eriospermum, Kniphofia, Drimia,
ius burn Acrospira, Tulbaghia.
= aceae : Haemanthus, Crinum, Pancratium, Hypoxis, Curculigo,
uphane,
° : Moraea, Aristea, Acidanth | i
, 4 era, Antholyza, Lapeyrousia.
brio; Aframomum T SCH
Orchidaceae p. cophrynium, Thaumatococcus, Hybophrynium.
list ` Koeperocharis, Brachyecrythis, Ansellia, Eulophia, Bulbo-
nde e Angraecum, Disa, Manniella, Ancistrochilus, Genyorchis.
чаң %808упе, Bosqueia, Myrisnthus, Cardiogyne, Scyphosyce,
Ф
; Faurea, P rotea.
24
Olacaceae : Ongokea, Lavalleopsis, Stombosiopsis, Coula.
Opiliaceae : Rhopalopilia.
Balanophoraceae : Thonningia.
Ama:antaceae ` Mechowia.
Menispermaceae ` Dioscoreophyllum, Pyenostilis, Chasmanthera, Kolobope-
lalum, Syntriandrium, Glossopholis.
Anonaceae : Popowia, Hexalobus, Enantia, Isolona, Monodora, Cleistopholis,
Uvariastrum, Anonidium, Uvariopsis, Stenanthera.
Myristicaceae : Brochoneura, Staudtia, Pyenanthus, Coelocaryon.
Capparidaceae : Ritchea, Boscia, Pteropetalum, Buchholzia, Cercopetalum.
Hydrostachyaceae : Hydrostachys. 2
Connaraceae : Byrsocarpus, Paxia, Dinklagea, Spiropetalum, Manotes.
Leguminosaceae : Tetrapleura, Fillaeopsis. Cryptosepalum, Baikiea, Berlinia,
Cordyla, Brachystegia, Englerodendron, Stuhlmannia, Hymenostegia,
Scorodophloeos, Detarium, Aphanocalyx, Tessmannia, Schotia, Da-
niella. Distemonanthus, Mildbraedodendron, Craiba, Angylocalyx,
Schefflerodendron, Sphenostylis, Cadia, Eminia, Camoensia, Dewe-
wrea, Cyclocarpa, Ostryocarpus, Physostigma, Vignopsis.
Linaceae : Phyllocosmus.
Rutaceae : Teclea, Toddaliopsis.
Simarubaceae : Odyendea, Hannoa, Klainedoxa, Pierreodendron.
Meliaceae : Entandrophragma, Lovoa, Turraenthus.
Malpighiaceae : Acridocarpus, Flabellaria, Sphedamnocarpus.
Polygalaceae : Carpolobia. Ж
Euphorbiaceae : Uapaca, Orgomuellera, Pycnocoma, Pseudolachnostilis,
Maesobotrya, Ricinodendron, Synadenium, Monadenium, Thecacoris,
Cyathogyne, Staphylora, Plagiostyles, Crotonogyne, Manniopbyton,
Erythrococca, Poggeophyton, Neoboutonia, Hasskarlia, Mareya.
Anacardiaceae : Sorindeia, Heeria, Spondiopsis, Pseudospondias, Tricho-
sey ph
Hippocrateaceae : Campylostemon.
Icacinaceae : Alsodeiopsis, Leptaulus, Raphiostiles, Desmostachys, Lasian-
thera, Ieacina, Polycephalium, СШатуйосагуа.
Sapindaceae : Deinbollia, Phialodiscus, Chytranthus, Radlkofera, Pancovia,
Lychnodiscus.
Vitaceae : Rhoicissus.
Tiliaceae ` Sparmannia, Glyphaea, Cistanthera, Нопскепуа,
Grewiopsis.
Sterculiareae : Cola, Scaphopetalum. í
Scytopetalaceae : Rhaptopetalum, Scytopetalum, Brazzeia, Oubangul?.
Ochnaceae : Lophirg, Vausagesia.
Guttiferaceae : Psorospermum, Haronga, Allanblackia.
Violaceae : Rinorea.
Diplanthemum.
25
Flacourtiaceae : Rawsonia, Dasylepsis, Buchnerodendron. Paropsia, Campy-
lostilus, Poggea, Caloncoba, Soyauxia, Smeathmannia, Barteria, Byr-
santhus, Phylloclinium.
Turneraceae : Wormskioldia.
Passifloraceae : Ophiocaulon.
Thymelaeaceae : Peddiea, Dicranolepis, Octolepis.
Lecythidaceae : Petersia, Napoleona. |
Melastomaceae : Calvoa, Cincinnobotrys, Phaeoneuron, Guyonia, Dino-
phora, Amphiblemma, Sakersia, Dicellandra.
Umbelliferaceae : Physotrichia. |
Sapotaceae : Butyrospermum, Sersalisia, Omphalocarpum, Synsepalum.
Ebenaceae : Euclea.
Styracaceae : Afrostyrax.
Loganiaceae : Anthocleista, Coinochlamys, Usteria.
Gentianaceae : Faroa.
Apocynaceae : Clitandra, Diplorrhynehus, Conopharyngia. Voacanga, Zygo-
dia, Holalafia, Adenium. Vahadenia, Carpodinus, Pleiocarpa, Taber-
nanthe, Pieralmia, Crioceras, Gabunia, Polyadoa, Pycnobotrya, Motan-
dra, Alafia, Funtumia, Oncinotis, Isonema, Pleioceras.
Asclepiadaceae : Taeazzea, Ectadiopsis, Schizoglossum, Stathmostelma,
Chlorocodon. Omphalogonus, Margaretta, Pentarrhinum, Brachystelma,
Fockea, Raphiacme, Xysmalobium, Rhynchostigma.
Convolvulaceae : Dipteropeltis.
Labiataceae : Aeolanthus, Hoslundia, Alvesia, Solenostemon.
Scrophulariaceae : Harveya.
Bignoniaceae : Kigelia, Spathodea, Newbouldia, Ferdinandia.
Pedaliaceae : Ceratotheca.
Acanthaceae ` Mimulopsis, Whbitfieldia, Stylarthropus, Distichocalyx, Sele-
rochiton, Isoglossa, Brachystephanus, Himantochilus, Mellera, Paulo-
sime Crabbea, Gilletiella, Afromendoncia, Butayea, Chlamydo-
a.
r
Rubiaceae : Hoinsia, Cremaspora, Craterispermum, Fadogia, Rutidea, Antho-
SPermum, Heinsenia, Polysphaeria, Pentanisia, Virecta, Otomeria,
Corynanthe, Pauridiantha, Stipularia, Leptactinia, Dictyandra, Ams-
ralia, Morelia, Pouchetia, Bertiera, Belonophora, Aulacocalyx, Cuveria,
Ancylanthus, Psilanthus, Trichostachys.
Cucurbitaceae : Telfairia, Peponia, Adenopas, Dimorphochlamys, Cucume-
TOpsis, Trochomeria, Cogniauxia, Physedra, Raphidiocystis.
ulaceae : Lightfootia, Cyphia, Monopsis. U
Compositaceae : Erlangea, Berkheya, Pleiotaxis, Erythrocephalum, Volkensia,
g ehnelia, Ceruana, Tarehonanthus, Sehistostephium, Pasaceardoa,
parganophorus, Dewildemania, Msuata.
26
Parmi les facteurs influençant la végétation, il en est un sur lequel
on ne saurait assez insister, car il a pour la constitution des flores de
l'Afrique centrale, dans !es conditions actuelles au moins, une importance
bien plus grande que celle qu'il possède dans nos régions tempérées.
C'est l'homme.
Que ce soit par l'indigéne, ou par le blanc, les cultures, l'élevage et
le développement des villages aménent des modifications profondes dans
la flore originelle, non seulement par la disparition de certaines espèces
végétales, mais par l'apparition de plantes nouvelles souvent des mieux
adaptées à ces conditions nouvelles.
Nous aurons l'occasion de revenir à plusieurs reprises sur l'action
de l'homme destructeur de la flore naturelle, mais nous croyons utile
de dire quelques mots sur celle de l'homme importateur de nouveautés.
Elles sont nombreuses les plantes qui ont été introduites par les
voyages des races, et par les pérégrinations de la méme race dans les
diverses parties de son territoire.
Quand il s'agit de plantes trés bien définies, introduites par le blanc,
il peut encore étre facile de suivre dans un pays neuf leur évolution, mais
combien plus difficile il sera de suivre les migrations de plantes amenées
par les noirs d'au delà des frontiéres, d'un pays dont la flore n'est pas
mieux connue que celle dans laquelle les éléments nouveaux vont étre
introduits.
Il est donc de toute importance de signaler avec soin les intro-
duciions, et il conviendrait même de renseigner les progrès faits par
ces plantes adventices; de voir comment elles se comportent vis-à-vis
des plantes indigènes, que plusieurs parviennent à supplanter. |
Le R. Р. Vanderyst, de la mission de Kisantu, nous а, à ce sujet,
affirmé que le Cynodon Dactylon, qui a été introduit dans le Bas
Congo, dans le but d'obtenir des prairies réguliéres, est devenu, dans les
endroits sablonneux, une véritable plaie; il couvre tous les espaces libres
et s'il semble disparaitre sous certaines cultures, telle par exemple,
celle des patates douces, ce n'est que pour un moment.
C'est là une des raisons pour lesquelles il convient d'étre très pru-
dent dans l'introduction des plantes exotiques, mais, pour d'autres
raisons encore, il est nécessaire d'ètre très circonspect et de les suivre
de prés une fois introduites car, en les important, on peut amener,
et l'on a déjà amené au Congo, des maladies cryptogamiques qu
27
peuvent devenir la source de désagréments économiques peu négli-
geables.
M. le D' Thellung, а eu gran lement raison quand il a insisté tout
récemment sur l'intérêt, pour la géo-botanique, de l'étude des plantes
adventices (1). On ne pourrait assez méditer la très juste appréciation
du Dr Thellung, que nous avons le plaisir de reproduire ici : « Ce qu'il
nous faut avant tout, pour avancer dans la solution des problémes que
nous posent les plantes adventices, ce sont des observations précises,
faites avec autant de soin que possible, sur les flores adventices de
certains territoires, sur la provenance des espèces, le mode probable
de leur introduction, le degré de leur naturalisation et, pour les espéces
naturalisées, au moins la date de leur apparition; mais le fondement
indispensable de toute cette statistique, c'est la détermination exacte
des espèces, qui n'est pas toujours facile, comme on sait. »
Cette connaissance des espéces est malheureusement au Congo, et
dans bien de nos régions tempérées, encore dans l'enfance, car on
n'attache plus assez d'importance à la systématique rigoureuse, sans
laquelle toutes les autres parties de la science botanique ne peuvent faire
de progrés véritables.
L'attention de M. le D" Bequaert a, elle aussi, été attirée sur ces
plantes adventices et elles l'ont amené à la double conclusion qu'il a
énoncée dans le court résumé de ses impressions de voyage au Congo (2) :
* La flore des mauvaises herbes est constituée dans tout le Congo (y
compris le Katanga) par les mêmes espéces végétales et, entre ces plantes
et la flore originelle, il n'y a pas le moindre rapport. »
Ceux qui jetteront un coup d'œil sur les énumérations de plantes
que nous serons amené à donner dans ce texte, y verront de ces plantes
répandues dans toutes les régions tropicales, accompagnant toujours les
indigènes soit qu'elles habitent le voisinage de leurs cases, soit qu'elles
se développent dans leurs cultures, étant utilisées dans l'alimentation,
б. leur industrie primitive, en particulier pour la préparation de
res textiles ou pour faciliter la pêche.
verser e plantes, nous pouvons citer Phytolacca abyssinica,
Pparidacées, les Sesamum, les riciniers, diverses Solanacées,
(1) A. Thellun : :
lani 8. — La flore adventice de Montpellier. Cherbourg, 1912.
pom che Reisindrukken uit Belgisch- Cough, Handeling. XVI. Vlaamsch Nat. en
ngres. Leuven, Sept. 1912. — Gent, 1912, p. 168.
28
le Tephrosia Vogel Hooker f., l Urena lobata var. reticulata Gürke,
sans compter les patates-douces, les arachides, les sorghos, les maniocs
dans l'introduction desquels l'étranger a joué un certain rôle.
Malheureusement pour beaucoup de ces plantes, les collecteurs ont
rarement porté leur attention sur leur station spéciale; très souvent,
ayant une fois recueilli ou noté ces plantes, en général, facilement
reconnaissables, ils ne s'en sont plus préoccupés dans des récoltes
ultérieures. Il ne nous est pas possible de mettre en vedette ces élé-
ments floristiques de valeur particulière, mais sans importance
pour l'étude de la flore originelle, qui dans un pays tel que notre
Congo est déjà très difficile à séparer des plantes adventices.
Nous verrons que. d'autres facteurs, le vent et surtout l'eau aug-
mentent encore la difficulté et mettent tout en ceuvre pour uniformiser,
le long des riviéres, par exemple, les flores de districts botaniques
primitivement trés différenciés.
Toutes ces considérations nous portent à insister pour notre Congo,
sur la nécessité de protéger la nature congolaise, d'envoyer des missions
spéciales ou de charger des agents déjà sur place de recueillir avec le
plus grand soin tous les éléments de la flore d'une région qui doit
être livrée à la culture intensive sous la direction des blancs, ou sur
laquelle doivent étre installés des villages nègres. :
Cette protection de la nature, on cherche d'ailleurs à l'introduire
partout; n'avons-nous pas vu encore récemment se fonder à Java, SOUS
les auspices du Syndicat agricole des Indes Néerlandaises de Soerabala.
une association de ce genre.
Nous n'insisterons pas sur l'importance de cette protection, nOus
renverrons simplement à la très intéressante brochure publiée à cette
occasion par M. le Dr Koorders, précédée d'une préface de M. Ottolander,
qui rappelle les appréciations formulées un jour par Junghuhn ?
« Kultuur is de ondergang van de botanie » et le « eentonige am
het einde van het lied, waaran de gansche Natuur hare offers bracht »(1).
*
х ¥
NOU. ; ux
En 1903, dans une de nos études sur la distribution des on
dans l'Afrique tropicale, et, en particulier, dans le Congo belge,
? tot
(1) D' S H. Koordeers. — Oprichting eener Nederlandsch-Indische vereeniging
. Soerabaia, Oct. 1912.
29
avons considéré le territoire, alors compris dans le domaine de l'État
Indépendant du Congo, comme constitué par sept zones botaniques
distinctes auxquelles nous accordions une égale importance (1).
I. — Zone nilienne.
II. — Zone du Mayombe.
III. — Zone septentrionale.
IV. — Zone forestiére centrale.
V. — Zone du Katanga.
VI. — Zone du Kasai.
VII. — Zone du Bas-Congo.
De ces sept zones, la premiére a été sérieusement diminuée par suite
du retour à l'Angleterre, de l'enclave de Lado, que le Roi Léopold II
avait obtenue en bail. `
La délimitation de ces zones est naturellement difficile, car nous
possédons sur plusieurs d'entre elles fort peu d'éléments, non seulement
au point de vue floristique pur, mais encore au point de vue de la
géographie plysique, qui a avec la géographie botanique de nombreuses
accointances. < |
Nous serons, d'ailleurs, amené à les modifier.
Dans ses remarquables études sur la géo-botanique de l'Afrique, le
Professeur Ad. Engler a subdivisé la flore africaine en un certain nombre
e zones qu'il a groupées d'une façon spéciale.
Avant lui, M. Scott Elliot, dans la description de son voyage
"s Tanganyka et aux Monts de la Lune, avait tenté de subdiviser
l'Afrique en trois zones botaniques bien définies qui correspondent
Jusqu à un certain point avec les grandes divisions du Prof. Engler (2).
ed aurons l'occasion de rappeler certaines opinions du voyageur
anglais
in Á Coup d'œil sur la végétation de l'Afrique tropicale centrale in É. DE WILDEMAN :
e $ tropicales de grande culture, t. I, Bruxelles, 1908.
) G.F. Scorr Ешдот. А naturalist in Mid-Afrika. London, 1895, pp. 207 et 226
M. le Prof. Engler a subdivisé toute l'Afrique en quatre grands
domaines floraux :
A. Domaine méditerranéen;
B. Domaine des déserts nord-africains;
C. Domaine des foréis et steppes africaines;
D. Domaine du Cap (sud-ouest).
Toute la flore de notre Colonie se classe naturellement dans le
domaine C; d'aprés M. le Prof. Engler, ce dernier se morcelle à son
tour en :
a. Province de la steppe soudanaise.
b. Province des plateaux et steppes du nord-est-africain.
c. Province forestière guinéenne, ou west-africaine.
d. Province des steppes australes et orientales africaines.
C'est donc dans les provinces forestière guinéenne et des steppes
australes et orientales, que sont distribuées les zones botaniques
congolaises. _
M. le Prof. Engler forme dans la série c. les subdivisions :
a. Sous-province de la Guinée supérieure et de la Guinée infé-
rieure.
b. Sous-province de la Nigérie du Sud et du Cameroun.
c. Sous-province du Gabon et de la Guinée espagnole.
d. Sous-province congolaise.
e. Sous-province centrale africaine.
f. Sous-province Lunda-Kasai-Katanga.
De ces sous-provinces les deux premières ne nous intéressent ia
dans les quatre autres viennent se ranger comme suit les divisions £
botaniques que nous avions essayé d'établir antérieurement.
SOUS-PROVINCE DU GABON ET DE LA GUINÉE ESPAGNOLB.
District de Nyanga et Kwilu — Zone du Mayombe. |
"U
&
—
ө
со سر
SR
سم وج
31
NOUS-PROVINCE CONGOLAISE.
. District du Congo (Loango, Angola, y compris le Kwango =
Zone du Bas-Congo.
District des bords du Congo = Zone forestière centrale (p.p.) et
Zone du Kasai (p. p.).
SOUS-PROVINCE CENTRO-AFRICAINE.
. District de l'Ubangi — Zone septentrionale (p. p.).
District des sources du Ghasal et de l'Uele — Zone septen-
trionale (p. p.)
Distriet du Ruwenzori, Uganda, Unyoro = Zone forestière
centrale (p. p.).
SOUS-PROVINCE DE LuNDA-Kasar-KATANGA.
District de Malansche-Lunda-Kasai = Zone du Kasai (p. p.).
- District du Moyen-Congo = Zone du Katanga (p. р.).
Dans la Province des steppes australes et orientales africaines, le
e
DA
Ñ rr Smxb ES Sp
. Engler considère :
Sous-province de la cóte de Zanzibar.
Sous-province de la cóte de Mozambique.
Sous-province de Sofala-Gaza.
Sous-province côtière orientale et sud-africaine.
Sous-province du Haut-Massai.
Sous-province du Haut-Wanege.
Sous-province des lacs centro-africains.
Sous-province du Kilimandscharo.
Sous-province de l'Usambara. .
Sous-province des montagnes entre Ruaha, Rufiji et Ruwu.
Sous-province des steppes de Massai.
Sous-province de Wembere, Ugogo et Ussangu.
. Sous-province du Nyassa.
Sous-province du Banguelo-Katanga.
Sous-province du Haut et Moyen-Zambèse.
Us-province du Kunene-Kubango.
32
s. Sous-province du Maschoneland.
t. Sous-province du Limpopo et Matapo.
u. Sous-province de l'Orange et du Transvaal.
v. Sous-province du centre du Cap.
w. Sous-province extratropicale sud-westafricaine.
Dans cette longue série nous intéressent seules les subdivisions get o.
La première :
SOUS-PROVINCE DES LACS CENTRO-AFRICAINS.
Comprend, d'aprés M. le Prof. Engler, le pays au sud-est, au
sud et au sud-ouest du Victoria Nyanza, Ussukuma, Unyamwesi, la
zone entre le lac Victoria, les lacs Albert-Édouard, Kivu et Tanganika
jusqu’au Моето.
Cette zone botanique est naturellement sur le territoire belge inter-
rompue en un point, là oü la Semliki est traversée par la forêt tropicale
qui vient se perdre sur les flancs des contreforts de la chaine du
Ruwenzori, nous la diviserons en irois districts :
/ 1. District du Lac Albert = Zone тепте. д
2. District du Ruwenzori (Volcans, Lac E louard, Ruwenzori).
3. District des Lacs Kivu, Tanganika = Zone du Katanga p.p.)-
Dans la :
Sovs-PRoviNCE BANGUELO-KATANGA.
1. District du Luapula et Banguelo = Zone du Katanga р. P-
2. District du Haut-Katanga — Zone du Katanga р. D
о аро, 4 2 „années
Nous admettrons dans leurs grandes lignes] pros
par M. le Prof. Engler, dans les chapitres que nous consacrerons a
chacune des zones de notre Congo, nous essayerons de la délimiter un
peu plus rigoureusernent et nous ferons alors quelques remarques sur les
propositions de notre savant confrére.
Avec plaisir nous avons vu subdiviser certaine quet
zones, à ne citer par exemple que notre zone septentrionale qu pen
l'avons dit, présente vers l'est et vers l'ouest des aspects floristiques
différents qui justifient la constitution, pour le Congo, des :
s de nos anciennes
District du Haut-Ubangi.
District de l'Uele.
Certes ces deux districts passent insensiblement de l'un à l'autre,
mais il n'en est pas moins vrai que vers leurs points extrêmes ils sont très
différents.
Nos zones du Kasai et du Katanga se trouvent, d'après les idées de
M. le Prof. Engler, un peu modifiées et avec raison.
Nous aurons cependant à faire quelques modifications aux propo-
sitions de M. le Prof. Engler, mais elles portent sur des détails.
Nous répartirons donc les districts floraux congolais dans deux pro-
vinces botaniques, comme suit, et nous examinerons dans les chapitres
suivants successivement, mais d'une façon générale, la flore des régions
sur lesquelles ils s'étendent.
PROVINCE FORESTIÈRE GUINÉENNE.
District côtier.
District du Mayombe
District du Bas-Congo.
District de la forêt tropicale centrale.
District du Haut-Ubangi et district de l'Uele.
District du Kasai.
. District du Moyen-Katanga ou Haut-Congo.
— © фо zo —
PROVINCE DES STEPPES AUSTRALES ET ORIENTALES AFRICAINES.
> District du Lac Albert-Édouard et du Ruwenzori.
9. District des grands lacs (Kivu, Tanganika).
10. District du Luapula, du Banguelo et du Moero et District du
Haut-Katanga.
DISTRICT CÔTIER
Dans le domaine de notre Congo, le district côtier est peu développé;
il s'étend depuis l'enclave portugaise de Cabinda jusqu'au fleuve,
formant une bande de terrain peu profonde qui longe la mer.
Ce district n'est pas formé par une plaine descendant doucement vers
er, c'est un plateau relativement peu élevé, se terminant parallèle-
ment à la mer par une falaise souvent à pic.
Le terrain est sablonneux et souvent marécageux, entrecoupé de
vallées dont les cours d'eau, au lieu de se Jeter directement à la mer, se
réunissent au flenve Congo dans son estuaire, ou courent parallèlement
te.
la m
A A
a la
Ce premier plateau se relève assez brusquement à une certaine dis-
lance parallèlement à la còte, formant un nouveau plateau sablonneux
à végétation paraissant très pauvre.
flore de ces plateaux dont nous n'avons encore aucune idée, a
probablement des analogies avec celle de la zone de brousse qui s'étend
entre eux et la région de Boma, c'est-à-dire avec la flore du district du
s-Congo.
La zone côtièr
Peu de points .
a-Nemlao.
La première de ces flores est naturellement plus maritime que la
"vaus; cependant, dans les plantes dont les noms sont relevés ci-après
Pour Moanda, nous trouvons des types de plantes forestières, et, de fait,
е ne nous est connue, au point de vue botanique, qu'en
dans les environs de Moanda et dans les environs de
36
si le poste de Moanda se trouve dans une plaine, ce village est voisin
d'une forêt dans laquelle coule une rivière d'oà le centre de Mission
tire son nom. `
Florule de Moanda.
Anonaceae :
Popowia ferruginea (Oliv.) Engl. et Diels.
Capparidaceae :
Cleome ciliata Schumach. et Thonn.
Pedicellaria pentaphylla (L.) Schrank.
Ritchiea ageleaefolia Gilg.
Polygalaceae :
Polygala arenaria Willd.
Caryophyllaceae :
Polycarpaea corymbosa (L.) Lam.
Hypericaceae :
Vismia affinis Oliv.
— rubescens Oliv.
Guttiferaceae :
Symphonia globulifera var. gabonensis (Pierre) Vesque.
Malvaceae :
Sida acuta Burm.
— cordifolia L.
- linifolia Cav.
Wissadula hernandioides L'Héril.
Urena lobata var. reticulata Guerke.
Hibiscus cannabinus L.
— tiliaceus L.
Sterculiaceae :
Waltheria americana L.
Grewia carpinifolia Juss.
— floribunda var. latifolia De Wild.
Malpighiaceae : "
Heteropteris africana A. Juss.
ае:
Ouratea pseudospicata Gilg.
Hippocrateaceae :
Hippocratea bipindensis Loesen.
daceae :
Cissus adenocaulis Steud.
Lequminosaceae :
Crotalaria cylindrocarpa DC.
[Indigofera hirsuta
Tephrosia linearis Pers.
Sesbania pubescens DC.
Stylosanthes erecta P. Beaur.
Zornia diphylla Pers.
Canavalia incurva Thou.
Vigna vexillata (L.) Benth.
Ecastaphyllum Brownei (Jacq.) P
Drepanocarpus lunatus (L. f.) G. F. w. Mey.
Caesalpinia Bonducella Fleming.
A mimosoides L.
паи Ieaco L.
Rhizophoraceae :
Rhizophora Mangle L.
Ç pe erectus L.
Syria owariense (P. Beauv.) Benth.
Turneraçea
Wormskioldia lobata Urban.
od graciliflora K. Schum.
Oldenlandia moandensis De Wild.
Compositaceae :
Vernonia violacea Oliv.
Pluchea Dioscoridis (L.) DC.
Aspilia Kotsehyi (Schults-Bip. ) Benth. et Hook.
Plumbago zeylanica L.
Oleaceae :
Jasminum | dichotomum Vahl.
Apocyna
tass, scandens Schumach. et Thonn.
Alafia caudata Sta tapf.
iadaceae :
Gymnema Sylvestre (Retz.) R. Br.
Mostuea Schumanniana Gi
ilg.
Borraginaceae : 7
Ehretia longistyla De Wild. et Th. Dur.
30
Convolvulaceae :
Evolvulus alsinoides (L.) L.
Merremia pentaphylla (L.) Hallier.
Ipomoea Pes-Caprae (L.) ) Roth.
Scrophulariaceae :
Striga hirsuta Benth.
— . orobanchoides Benth.
Acanthaceae :
Blepharis boerhaaviaefolia var. d ubl teni De Wild. et Th Dur.
KAN verticillaris (L. f.) R. B
Verbenaceae
Clerodendron volubile P. Beauv.
Labiataceae :
Hoslundia verticillata Vahl.
Hyptis pectinata (L.) Poit.
Nyctaginaceae
Boerhüevia ascendens Willd.
Amarantaceae :
Celosia trigyna L.
Achyranthes aspera L.
Telanthera maritima (St. Hil.) Moq.
Alternanthera repens (L.) Steud.
Lauraceae ;
Cassytha filiformis L.
Loranthaceae :
Loranthus nigrescens De Wild. et Th. Dur.
ogowensis Engl.
RUE TSN
ае d i sk.
prostrata Á
Bridelia micrantha gier ) Baill.
Phyllanthus capillaris Schumach. et Thonn.
— Gilletii De Wild.
— retieulatus Poir.
Maprounea africana M uell.- Arg.
Orchidaceae :
Angraecum biloboides De Wild.
Flagellariaceae :
Flagellaria guineensis Schumach. et Thonn.
Liliaceae :
Dracaena reflexa var. nitens ( Welw.) Bok,
Albuca variegata De Wild.
Palmaceae `
Phoenix reclinata Jacq.
Cyperaceae :
Eleocharis capitata (L.) R. Br.
Fimbristylis ferruginea (L.) Vahl.
Graminaceae :
Andropogon contortus L.
Panicam maximum Jacq.
Tricholaena rosea Nees.
Pennisetum setosum (Sw.) L. C. Rich.
Sporobolus robustus Kunth.
Cynodon Dactylon (L.) Pers.
Dactyloctenium aegyptium (L.) Willd.
Eragrostis ciliaris (L.) Link.
— sabulicola, Pilger.
—- tremula (Lam.) Hochst (1).
La flore relativement peu connue et certes plus riche que ne le
montre la liste ci-jointe, mériterait, à plus d'un titre, d'être étudiée,
nous y rencontrons indiscutablement des Rhizophora.
La flore de Banana et de sa crique a certainement éié influencée
par le voisinage du fleuve, qui, à son embouchure, constitue un vaste
réseau entourant des iles dont les bords sont couverts d'une végétation
particulière.
Les palétuviers Y ont été signalé
Ses environs,
у renseigner
s, mais la flore est pour ce poste et
situés en pleine brousse, trés mal connue, nous ne pouvons
que les plantes suivantes (Banana-Nemlao) :
Tiliaceae :
оне rhomboidea Jacq.
Melia azedarach L.
nosaceae :
Tephrosia Laurentii De Wild.
Sesbania pubescens DC.
Stylosanthes erecta P. Beauv.
Alysicarpus vaginalis (L.) DC.
А Ail Dans ces énumérations, no
y Pesos Parce que cela
а еда, connue en 4
lement compulser les
us avons en général suivi l'ordre adopté par le Swllogc
permettra au lecteur de se rendre plus facilement compte de
909, des plantes citées. Pour des données précises, il faudra
travaux parus depuis cette date.
40
Leguminosaceae :
Canavalia obtusifolia (Lam.) DC.
Cassia mimosoides L.
Rosaceae :
Chrysobalanus Icaco L.
Combretaceae :
Conocarpus erectus L.
Cucurbitaceae :
Citrullus vulgaris Schrad.
Ficoidaceae :
Sesuvium erystallinum Welw.
Giesekia pharnaceoides L.
Rubiaceae :
Oldenlandia corymbosa L.
Compositaceae :
Vernonia violacea Clio.
Pluchea Dioscoridis (L.) DC.
Apocynaceae :
Lochnera rosea (L.) Rehb.
Convolvulaceae :
Merremia angustifolia var. ambigua Hallier.
Ipomoea littoralis (L.) Boiss.
— paniculata (L.) R. Br.
— ` Pes-Caprae (L.) Roth.
Physalis aequata Jacq.
Verbenaceae :
Avicennia africana P. Beauv.
Nyotaginaceae :
Bougainvillaea spectabilis Willd.
Amarantaceae :
Pupalia lappacea (L.) Moq.
Telanthera maritima (St. Hil.) Moq.
Iresine vermicularis (L.) Moq
Loranthaceae :
Loranthus Buchneri Engl.
Euphorbiaceae :
Euphorbia hypericifolia L.
Cyperaceae :
Pycreus polystachyus P. Beauv.
Bulbostylis barbata (Rottb.) Kunth.
Fimbristylis ferruginea (L.) Vahl.
DOCUMENTS GÉO-BOTANIQUES CONGOLAIS.
PLANCHE I.
* Eat de С ^ 11143066) 3344799
460 e
Se
/ "ads
X
der Kreise
ndeKakong o Songo
2
ж
BU PORTUCAISE ; y Ха. Ф,
99-77 S inde
Í 130 _À
Région accidentée
à mamelons cailloutaux
inhabitée
P
^ d ¿momo
e j
d
da ondulée `
Baias ш marécageuse de là
° Lukunga |
Buku 3 NC
B
t
Berg ЧЫЛ
Kengol&le
^ 1 ڪجه ر
t ` m4
Plateau inculta `> | Mont es blanches: =>
8 : de galets Manes. _
оба ` Zünboe
lor.
7'Plaine Herbue
g 9B OUCHUR,
H
Жж
D'
CONGO
—— c OP
И | Nevoiabe
Be
Гаа de
7
Poini
ei
4
de
mde
i J paru
|
[i
d
— M M
mal fnr
= =
r 7 Snags tout Le
*récageux sagen
oisé
POSSESSIONS PORTUGAISES
42*271779 13°|30
TA
Se
SST
Tiluins: Babu
ъ=, ` K A Калса
“Тыа ой, RA A
J S Tshinsasi ` d Tehim emba
ti. 7 t
AN E, Erie Eet Ps
Pays: fortement.coupé
0.9 * арб, pena
28
12*37'587 66 12*4845752 159338
135019728 `
m
LE BAS-CONGO DEPUIS LA MER JUSQU'A BOMA
AVEC INDICATION DES FORÉTS.
D'après H. Droogmans. — Cliché Ministère des Colonies.
41
Graminaceae :
Panicum Crus-galli L.
Cenchrus barbatus Schumach.
Eleusine indica (L.) Gaertn.
Dactyloctenium aegyptium (L.) Will.
A partir de Boma la fleuve, à sa descente, forme un grand nombre
de bras qui enserrent des iles nombreuses à végétation très variée. Les
bords de ces iles sont couverts soit par de la brousse, soit par des ilots de
forêts dans lesquels on voit apparaître souvent des Borassus; dans
l'intérieur, c'est, en général, la savane qui domine, cachée fréquemment
par des massifs de palétuviers qui deviennent de plus en plus rares, au
fur et à mesure que l'on se dirige vers l'intérieur des terres.
Aux environs de Malela, dans l'ile de Ponta da Lenha, Dewèvre a
signalé la présence de Raphia; dans les environs de Zambi, il signale
de nombreux Borassus et des Papyrus.
Plus vers l'intérieur, au bord du fleuve, dans les environs immédiats
de Malela, on voit en aval des palétuviers, en amont des palmiers et des
essences arborescentes (1); parmi les quelques plantes que nous pou-
vons renseigner de cet endroit, bien peu cependant sont ligneuses :
Xylopia Butayei De Wild.
Combretum confertum (Benth.) Laws.
Emilia sagittata (Vahl) DC.
Ficus congensis Engl. (Iles du Congo près de Malela.)
Lissochilus dilectus Rchb. f-
Aframomum Masuianum (De Wild. et Th. Dur.) K. Schum.
Gladiolus corneus Oliv,
Dracaena thalioides Ch Morr. (Ile voisine de Malela.)
Andropogon Schoenanthus su bsp. densiflorus (Steud.) Hack.
"i Il reste ]à pas mal de choses à glaner pour le botaniste herborisant,
5 me pour le biologiste, car la région est inondée fréquemment et sa
égétation doit être appropriée à ce genre de vie.
3 ans la région de Zambi, la flore semble pauvre; dans l'hinterland
Sont des plateaux entrecoupés de fonds peu boisés; la brousse domine,
Parsemée d'arbustes rabougris; à la lisière des plateaux, quelques bou-
4 £
(1) H. DRooGMANS, Notice sur le Bas-Congo. Bruxelles, 1901, p. 2.
42
quets de palmiers et des arbres en général peu développés (1). La tlore
de Zambi, elle aussi très peu connue encore, possède actuellement les
espèces suivantes :
Capparidaceae :
Cleome spinosa Jacq.
Ampelidaceae :
Cissus articulata Guill. et Perr.
Leguminosaceae :
Crotalaria brevidens Benth.
— intermedia Kotschy.
Indigofera Dewevrei M. Micheli.
Tephrosia elegans Schumach. `
Vigna vexillata (L.) Benth.
Cajanus indicus Spreng.
mesta caribaea DC.
minima DC.
Cassin Absus L.
Bandeiraea simplicifolia (Vahl) Benth. |
Onagraceae : /
Jussieua pilosa Kunth.
Cucurbitaceae :
Momordica Charantia var. abbreviata Ser
Cucumis metuliferus E. Mey.
Compositaceae :
Blumea lacèra (Burm.) DC.
Gynura erepidioides Benth.
pocynaceae :
Landolphia florida Benth.
Acanthaceae :
Acanthus montanus (Nees) T. Anders.
Justicia Rostellaria (Nees) Lindau.
Nyctaginaceae :
поста plumbaginea Car.
Amarantaceae
Celosia fire Schumach. et Thonn.
Polygonaceae :
Tolygonum. lanigerum var. africanum Meisn.
Aristolochiaceae
реки Ж Dewevrei De Wild. et Th. Dur.
Euphorbiaceae :
Euphorbia graminea Jacq.
Micrococca Mercurialis (L.) Benth.
Araceae :
Cercestis congensis Engl.
Cyperaceae :
Mariscus Sieberianus Nees.
Cyperus rotundus J.
Kyllingia peruviana Lam.
Bulbostylis barbata (Rottb.) Kunth.
Graminaceae :
Pennisetum spicatum (L.) Koern.
Eragrostis verticillata Roxb.
L'ile de Mateba, longue et basse, qui divise, à partir de Ponta da
Lenha, le grand fleuve en deux bras, est entourée d'une ceinture de
forèts, entrecoupée par-ci par-là par une clairière qui fait apparaitre la
grande plaine plus ou moins marécageuse du centre.
La flore de cette ile doit être assez variée et présenter bien des
types intéressants : trois plantes seulement y ont été signalées :
Le Landolphia florida Benth., répandu dans toute l'Afrique et fré-
quemment le long des cours d'eau, oü il attire l'attention par ses gros
bouquets de fleurs blanches; l'Ansellia congoensis Rodig., une des plus
belles, si pas la plus belle des Orchidées congolaises, surtout répandue
dans le Bas-Congo, et le Phoenix reclinata Jacq., palmier pouvant se
développer dans des stations variées.
Boma se trouve à la limite orientale de ce district botanique; à
Partir de cette localité, le fleuve se resserre, nous pénétrons dans la
région montagneuse du Bas-Congo, où, grâce à la nature du sol, la
végétation va se présenter sous un aspect différent.
А Boma et dans ses environs immédiats, la flore nous est encore
. Sommairement connue, nous ne pouvons produire que la liste
šuivante, qui est loin, naturellement, de représenter le personnel floral des
environs de cette localité, qui offre, comme on pourra le voir, un mélange
° types hydrophiles et xérophiles.
оао аи П nous montre l'aspect des environs immédiats de cette
` action de l'homme s'est déjà fortement fait sentir : le marais
pre plan a été modifié sur ses bords par la création de la route,
` ong de laquelle on a planté des cocotiers, non indigènes. Sur les places
trés
(4) Gir, DROOGMANS, Notice sur le Bas-Congo, p. 48.
44
publiques ont été installés des arbres introduits; dans les jardins, on a
même essayé l'introduction de nos plantes horticoles d'Europe.
Si l'on parcourt la liste représentant actuellement la florule de
Boma, on y reconnaitra bien vite la présence de ces plantes adventices
auxquelles nous faisions allusion plus haut, qui existent dans bien
des régions tropicales; nous en signalerons la présence, à plus d'une
reprise, dans la suite de ces notes, dans les autres régions botaniques
congolaises.
Plantes signalées à Boma et dans ses environs immédiats
Anonaceae :
Anona senegalensis Pers.
Capparidaceae :
Cleome ciliata Schumach et Thonn.
— thyrsiflora De Wild et Th. Dur.
Pedicellaria pentaphylla (L.) Schrank.
Malvaceae :
Sida acuta Burm.
- cordifolia L.
— spinosa L.
Wissadula rostrata (Schumach. et Thonn).
Abutilon Eetveldeanum De Wild ct T. h. Dur.
Urena lobata var. reticulata Guerke.
Hibiseus cannabinus L.
—- Masuianus De Wild et Th. Dur.
— surattensis L.
— tiliaceus L.
Gossypium barbadense L.
Adansonia digitata L.
Waltheria americana L.
Grewia floribunda var. latifolia De Wild.
Triumfetta rhomboidea Jacq.
Honckenya ficifolia Willd.
Ampelidaceae :
Cissus ibuensis Hook.
Anacardiaceae :
Anacardium occidentale L.
Spondias lutea L.
Pseudospondias microcarpa (4. Rich.) Engl.
) e ën `
DOCUMENTS GÉO-BOTANIQUES CONGOLAIS. | LANCHE IL.
Cliché M, Calmeyn.
Marais du Bas-Congo (Boma).
Déià f. i
Ја fortement influencé dans sa végélalion par la présence du blanc.
gauche, des cocotiers non indigènes.
5
Moringa oleifera Lam.
Rourea Foenum-grecum De Wild et Th. bur.
Crotalaria striata DC.
Indigofera secundiflora Poir.
Milletia Thonningii (Schumach. et Thonn.) Bak.
— versicolor Welw.
Platysepalum violaceum Wehr,
Sesbania pubescens DC.
Zornia diphylla Pers.
Desmodium mauritianum DC.
Sa paleaceum Guill. et Desr,
Uraria picta (Jacq.) Desv.
Alysicarpus vaginalis (L.) DC.
Abrus precatorius L.
Clitoria ternatea L.
Vigna luteola var. villosa M. Micheli.
— reticulata Hook.
Psopho d latus Hassk.
»
Cajanus indieus Spreng.
Eriosema cajanoides (Guill. et Perr.) Hook.
Caesalpinia pulcherrima (L.) Sw.
Poinciania regia Boj.
Parkinsonia aculeata L.
Oligostemon pietus Benth.
Cassia mimosoides L.
46
Turneraceae :
Wormskioldia lobata Urban.
Passifloraceae :
Passiflora fœtida L.
Cucurbitaceae :
Adenopus breviflorus Benth.
Luffa cylindrica (L.) Roem.
Melothria maderaspatana (L) Cogn.
Molluginaceae :
Mollugo nudicaulis Law.
Rubiaceae :
Mitragyne macrophylla (Perr. et Leprieur) Hiern.
Crossopteryx africana (T. Winterb.) Baill.
Oldenlandia corymbosa L.
Mussaenda luteola Delile.
Gardenia Jovis-tonantis Hiern.
— Leopoldiana De Wild. et Th. Dur.
Amaralia calycina (G. Don) K. Schum.
Plectronia brevifolia Engl.
Pavetta Baconia Hiern.
Compositaceae : -
Vernonia cinerea (L.) Less.
— Dupuisi Klatt.
— senegalensis (Pers.) Less.
— violacea Oliv.
Grangea maderaspatana (L.) Poir.
Pluchea Dioscoridis (L.) DC.
Eclipta alba (L.) Hassk
Melanthera Brownii (DC.) Schultz-Bip.
Bidens pilosa L.
Gynura cernua (L.) Benth.
Osteospermum sonchifolium var. subpetiolatum Harv.
Lactuca taraxacifolia ( Willd.) Schumach. et Thonn.
Sphenoclea zeylanica Gaertn.
Plumbaginaceae :
Plumbago zeylanica L.
Apocynaceae `
Clitandra Arnoldiana De Wild.
Lochnera rosea (L.) Rehb.
Holarrhena congolensis Stapf.
Borraginaceae :
Ehretia longistyla De Wild. et Th. Dur.
Heliotropium indicum L.
Convolvulaceae : ;
Merremia angustifolia var. ambigua Hallier.
— pentaphylla (L.) Hallier.
—- pterygocaulos (Choisy) Hallier.
Ipomoea amoena Choisy.
— Batatas (L.) Poir.
-- lilacina Blume.
— ` ochracea (L.) G. Don.
— reptans (L.) Poir.
Solanaceae :
Quamoelit pinnata (Desr.) Boj.
Solanum Monteiroi C. H. Wright.
— Naumanni Engl.
— Pynaertii De Wild.
Physalis aequata Jacq.
Capsicum conicum Mey.
Schwenkia americana L.
Torenia parviflora Нат.
Seoparia duleis L.
Striga orobanchoides Benth.
thaceae :
Blepharis boerhaaviaefolia Pers.
Verbenaceae :
Duranta erecta L.
Vitex eamporum Buett.
Clerodendron congense Engl.
€ myricoides R. Br.
splendens D. Don.
Ocimum canum Sims.
Hoslundia verticillata Vahl.
Leonotis nepetaefolia (L) R. Br.
Amarantaceae :
Celosia trigyna E:
Amarantus caudatus L.
m viridis L.
Pupalia lappacea (L.) Мод.
Achyranthes aspera L.
Euphorbia decumbens Forsk.
pilulifera Z.
Bridelia Seleroneura Muell. Arg.
n
48
Euphorbiaceae :
Phyllanthus niruri E
— reticulatus Poir.
Antidesma venosum E. Mey.
Jatropha multifida L.
Caperonia senegalensis Muell. Arg.
Manihot utilissima Pohl.
Urticaceae :
Celtis Prantli Priem.
Ficus chlamydodora Warb.
— congensis Engler.
Orchidaceae :
Lissochilus giganteus Welw.
Sansevieria bracteata Baker.
Amaryllidaceae :
Cureuligo gallabotensis Schw.
Hymenocallis senegambica Kunth et Bouché.
Liliaceae :
Urginea altissima (L.) Baker. `
— micrantha (А. Rich.) Solms.
Commelinaceae :
Commelina nudiflora L.
Araceae :
Anubias congensis N. E. Br.
Cyperaceae : `
Cyperus esculentus L.
— mapanoides Clarke.
— Papyrus L.
— sphacelatus Rottb.
Pyereus albo-marginatus Nees.
Kyllingia pumila var. rigidula (Steud.) Clarke.
Bulbostylis barbata (Rottb ) Kunth.
Fimbristylis diphylla (Retz.) Vahl.
Graminaceae :
Rhytachne congoensis var. polystachya Hack.
Andropogon contortus L.
— distachyus L.
Ka uarrosus var. genuinus Hack.
Anthephora eristata (Doell) Hack.
Panicum coloratum L.
— Crus-galli var. Petiveri (Trin.) Hack.
— maximum Jacq.
— sanguinalis L.
JUMENTS GÉO-BROTANIQUES CONG T
DOCUMENTS GÉO-ROTANIQUES CONGOLAIS PLANCHE III.
Cliché R. Mayné.— Ministère des Colonies.
—
1 safoutier (C i ý 4 í Ч
ler (Canarium Saphu Engl.) à Congo da Lemba (Bas-Congo).
Cliché Delporte-Thys.
Cie du Chemin de fer du Congo
Le mont Yelala à végétation rabougrie.
saison sèche, avec arbres dégarnis à gauche.
Á
premier plan : la brousse, ei
°
m
D
x
>
Z
=
©
S:
SIVTOONOD S
ONV'Ig
4H
Al
DOCUMENTS GÉO-HOTANIQUES CONGOLAIS. быа V.
Cliché Delporte-Thys.
Ат CY Tops, бан
CÓ
CC
ter au yng
Rocher :
S à pie sur la rive droite du Congo, aux rapides d'Yelala ;
sur ces derniers, une végétation réduite;
au premier pl; à
premier plan, entre les rochers du bord du fleuve, une brousse,
Pennisetum Benthami Steud.
setosum (Sw.) L. C. Rich.
Cynodon Dactylon (L.) Pers.
Chloris polydactila Sw.
Eleusine indica ( L.) Gaertn.
Leptochloa coerulescens Steud.
Eragrostis ciliaris ( L.) Link.
— multiflora (Forsk.) Aschers. et Schw.
— tubiformis Hack.
H
DISTRICT DU MAYOMBE
Le district du Mayombe forme une zone naturelle qui s'étend plus
fortement en dehors des limites de notre colonie que sur notre territoire,
П s'arrête à l'Ouest, à une ligne plus ou moins paralléle à la cóte
coupant les rivières Lukula, Lubuzi et Shiloango dans la région oü
elles forment des chutes, c’est-à-dire oü elles passent de la zone assez
accidentée à la zone des plateaux qui se trouvent border la mer.
Vers le Sud, le district du Mayombe s'arréte à la limite des bassins
du Congo et du Shiloango, formant du poste de Luki sa limite méridio-
nale; vers l'Est, la limite s’infléchit vers le centre en suivant plus ou
moins la liene de faite entre les deux bassins.
Ce district constitue un ensemble forestier qui tranche assez brus-
quement sur la brousse et les petites forêts en galerie du Bas-Congo, et
il ne s'étend dans notre colonie que dans le bassin du Shiloango et de
ses affluents, la Lukula et la Lubuzi.
iu C'est une zone à collines parfois abruptes atteignant 500 à 600 mètres
titude, parfois 800, assez accidentée, à rivières entrecoupées de
chutes et de rapides, dans laquelle les fonds des vallées et les penchants
collines sont couverts de forêts plus ou moins denses, séparées
SEH Par-là par des brousses secondaires et, parfois sur les plateaux,
Par des brousses qui semblent, elles, beaucoup plus anciennes.
ï> flore de ces forêts est encore relativement mal vvv > зев élé-
fae шшш, arbres et lianes, s'enchevêtrent parfois de façon à
es dômes compacts au-dessus des rivières.
52
Dans cette forêt les arbres de même essence se trouvent assez
distancés.
` Dans certains endroits, la forêt revêt le caractère nettement tropical;
dans d'autres, la végétation forestière prend un aspect spécial, les arbres
sont couverts « d'une longue mousse pendante, qui donne à la forêt un
aspect étrange » (1).
De cette belle et grande forêt du Mayombe, M. J. Dybowski a dit :
« C'est la grande forêt équatoriale, imposante, majestueuse, ой l'homme
est réduit à la dimension de pygmée à côté de ces géants du règne végétal
dont les premières branches naissent, là-bas, très haut au-dessus de nos
têtes et dont les troncs énormes forment comme les mille colonnes de ce
. temple de verdure. On avance sur un sol presque déblayé de toute végé-
tation, car l'ombre est trop intense pour permettre aux petites plantes de
pousser, et le pas est adouci sur une terre ouatée par les débris des
feuilles qui ont formé comme un épais et moelleux tapis. Elle est sourde
silencieuse, la grande forêt; aucun grouillement sur ce sol, que l'ombre
isole de la vie » (2).
Dans un rapport récent, M. le comte J. de Briey a essayé de
donner un aperçu de la forêt du Mayombe. Il a recueilli, dans la région.
des documents botaniques dont la détermination est à peine entamée.
et sur lesquels nous ne pourrons insister. Mais il n’est pas sans inté-
rét de faire ressortir qu'il observe la disparition « petit à petit, ё
forét cultivée, des essences caractéristiques des peuplements primitifs.
Elles sont presque toutes d'un tempérament délicat et ne se réense
mencent que dans des conditions d'ombrage et d'humidité très 11
tenses » (3). :
Si cette forêt a été plus ou moins étudiée au point de vue écono-
mique, le cóté botanique pur a été plus négligé. de
Le Gouverneur Fuchs a relevé les essences forestières capables
fournir des bois de teinture, de construction, de menuiserie, etc.» en le
dénommant par leurs appellations indigènes; malheureusement, рош pee
d'espèces il nous a été possible de donner un nom scientifique ^
(4) CLAESSENS, in C. VAN OVERBERGH еі DE JONGHE, Les Mayombe, P- 43.
(2) J. Dysowski, Le Congo méconnu; Paris, 1912, p. 207.
(3) In Bulletin agricole du Congo belge, Ш, n. 4, 4912, p. 806. > actuellement
(4) Fucus, cfr. DE WILD., Notes plantes utiles et intéressantes. La mission eg
en cours de M. le comte de Briey permettra probablement de serrer la chose de plus P
53
Certainement, comme on l'a prétendu, le district da Mayombe est,
au point de vue végétal, très varié et la flore doit avoir, au point de vue
de ses éléments constituants des rapports évidents avec la forêt occi-
dentale côtière. Celle-ci se continue dans l'Afrique occidentale française,
et est rejointe, dans le Congo francais, par les ramifications de la
forêt centrale qui occupe, à partir de l'embouchure du Kasai, les deux
rives du Congo et de Ubangi.
La forêt mayombienne renferme également un certain nombre de
lianes parmi lesquelles nous pouvons citer les lianes à caoutchouc : Lan-
dolphia owariensis et Klainei et le Clitandra Arnoldiana, qui, sans
être caractéristiques pour cette zone, le sont pour la forêt tropicale.
Ce qui, dans la région du Mayombe, modifie la flore, c'est en grande
partie le climat, celui-ci étant peut-être lui-même un dérivé de la cons-
titution spéciale de cette flore; mais le relief orographique influence
cependant en partie les conditions météorologiques et géologiques et,
par suite, celles de la végétation.
Dans le Mayombe, la saison sèche ne se fait pas sentir aussi nette-
ment que dans le Bas-Congo, à cause de l'altitude et par suite aussi de la
présence de la forêt. Elle enlève de l'eau au sol et la rend à l'atmosphére
sous forme de vapeurs, amenant ainsi autour des massifs forestiers un
brouillard qui, par suite du refroidissement nocturne, se change en pluie
fine qui favorise le développement de toute une série d'espéces végétales
vivant généralement dans un air saturé d'humidité.
. Les cimes de ces montagnes sont, d'aprés M. Claessens, presque tou-
Jours dans les nuages : « En voyageant dans ces montagnes, on est saisi
par le froid et, partant, obligé de se vétir chaudement quoique, en saison
séche, les chemins soient détrempés, boueux (1). »
Gráce à cette humidité, nous pouvons voir se développer des fou-
gères arborescentes, pas très répandues en Afrique tropicale, mais que
l'on retrouve souvent dans les ravins boisés à l'abri des rayons solaires
trop violents et des vents trop constants. i
e Les fougéres, cette classe de végétaux prise dans un sens large, sont
d'ailleurs abondantes dans le district mayombien si l'on en juge par les
récoltes d'Ém. Laurent qui, il est vrai, avait eu son attention particuliè-
rement attirée sur elles. П a pu y faire signaler :
(1) CLAESSENS, loc, cit., p. 42,
54
Gleichenia dichotoma L.
Alsophila aethiopica Welw.
Dicksonia rubiginosa Kaulf.
Davallia chaerophylloides (Poir.) Kunze.
Adiantum tetraphyllum Willd.
Pteris atrovirens Willd. ;
— biaurita (L.).
Asplenium erenato-serratum J.-É. Bomm.
— emarginatum P. Beauv.
= Laurentii J.-E. Bonin.
— proliferum Laur.
Nephrodium Buchanani Baker.
— pallidivenium (Hook.) Baker.
Nephrolepis punctulata var. hirsuta Мей.
=> ramosa (Pal. Beauv.) T. Moore.
Polypodium lycopodioides L.
— oppositifolium Hook.
— Phymatodes L.
— punctatum (L.) Sw.
Acrostiehun gaboonense Hook.
Platycerium stemmaria (P. Beauv.) Desv.
Lygodium scandens (L.) Sw.
— volubilis Sw.
Marattia fraxinea Sw.
Lyeopodium cernuum L.
Selaginella scandens (Sw.) Spring.
A noter dans cette liste, par exemple, P Alsophila aethiopica Welw.
que l'on rencontre de l'autre côté du Congo dans l'Angola entre 300 et
750 mètres d'altitude, et le très remarquable Asplenium Laurentii J.-E.
Bommer, qui se rencontre dans l'Ouest africain jusqu'au Cameroun el
se caractérise par ses folioles de forme si particulière que les Ger?
de Berlin, lui avaient donné le nom de Asplenium Gingko, les Gmg de
biloba ayant des feuilles qui rappellent, en effet, fort bien les folioles
notre plante. frondes
Notons aussi le Polypodium punctatum (L.) SW-> dont les iro at
partent d'un rhizome plus ou moins allongé, qui s'élève par fois o
haut dans les branches des arbres de la forót; nous le Yen
dans bien d'autres régions congolaises, d'ailleurs il est ет
dans toute l'Afrique tropicale depuis Іа Guinée et la région des
55
jusque dans l'Angola et le Natal. En même temps que cette espèce, on
rencontre souvent le P. phymatodes L.
П n'est pas nécessaire d'insister sur les Platycerium : ces types si
curieux de fougères se rencontrant en épiphytes dans presque toutes les
forêts de l'Afrique tropicale.
Nous retrouverons ailleurs aussi, mais toujours dans la forêt, les
Lycopodium cernuum L. et Selaginella scandens (Sw.) Spring, très va-
riables dans leurs aspects; le premier avec ses frondes ramifiées, dressées,
à rameaux souvent terminés par les fructifications de teinte un peu
différente de celle d'un beau vert prise par le reste des rameaux, le
second formant des coussinets plus ou moins denses sur la terre, sur les
pierres ou sur les troncs d'arbres le long desquels le rhizome traçant, et
les ramifications du thalle, peuvent s'élever.
Le Mayombe est, peut-on dire, écrit aussi M. le gouverneur Fuchs,
un vrai paradis terrestre. « On n'imagime rien de plus beau au point de
vue de la végétation. C'est la flore tropicale dans toute sa splendeur.
Les fougères arborescentes abondent ainsi que les orchidées et beaucoup
d'autres plantes également caractéristiques. » (1).
Parmi les essences que l'on rencontre au Mayombe et qui peuvent
avoir une certaine importance au point de vue économique, il nous faut
citer les kolatiers et aussi les caféiers.
Cette zone mayombienne si fortement couverte de forêts représente-
t-elle pour nous une forêt primitive? Il serait difficile de résoudre
d'emblée cette question, mais il semble cependant que la présence de
certaines essences, telles, par exemple, leParasolier, V Elaeis, nous indique
уду forèt plus ou moins secondaire, qui a subi, à un degré plus au moins
considérable, l'action des indigénes.
. Dans се district, comme dans beaucoup d'autres régions congo-
laises, la forêt aurait été plus étendue et ce serait ici, comme dans les
m parties de l'Afrique, à l'action des feux de défrichement et des
de brousse, allumés par les indigènes pour l'extension de leurs
Mi que l’on devrait la disparition des forêts. | |
décrit LX a de Briey est, à ce sujet, trés affirmatif. Après avoir
жй. nyanissement de la brousse après la destruction de la forêt
» il dit : < Dans les endroits secs, les grandes graminées
(1) Fucns in Mouvement antiesclavagiste VI (1894), p. 37.
56
commencent à s'implanter, mêlées à des plantes ligneuses annuelles;
peu à peu la tache s'élargit, la Nyanga (Imperata) apparait et bientôt
fait place nette. Les Ælaeis seuls résisteront longtemps mais ne se
réensemenceront plus... Ils disparaitront eux-mêmes, à la longue, détruits
par les incendies d'herbes, et la brousse aura conquis sur la forêt une
nouvelle clairière. Celle-ci va continuer à s'accroitre, rongeant, comme
un ulcère, la forêt sur les bords, jusqu'à ce qu'un fond humide ou un
changement dans la nature géologique du terrain vienne limiter son
extension. » (1).
Il nous montre de fort belles photographies de divers stades de
la forêt qui rétrograde et d'une façon très énergique.
Nous aurons à revenir un jour sur cette forêt, quand les maté-
riaux botaniques de la mission du comte de Briey auront été définis.
La civilisation européenne, amenant la culture intensive, va modi-
fier de plus en plus profondément l'aspect de cette forêt; dans plu-
sieurs centres du Mayombe, la flore indigène a déjà fait place à des
cultures exotiques : Cacaoyers, Hevea, et avec eux se sont introduits ces
végétaux dont le développement intensif contrecarre la reformation des
flores primitives, dont hélas! bien des représentants auront bientôt disparu.
Somme toute, dans le district forestier du Mayombe, tel que nous
le possédons dans notre colonie, nous trouvons une zone de transition
entre la forêt et la brousse; lisière dont la flore nous est relativement
mal connue et a, depuis des siècles, été remaniée par les indigènes et par
les conquérants.
Quelques points de ce territoire envahi par l'agriculture européenne
ont été explorés et, pour donner une idée de la végétation, nous relèverons
les espèces végétales recueillies aux environs de Bingila, par M. P. Du-
puis, lors de ses voyages dans la région, de 1893 à 1898 :
Anonaceae :
Unona glauca Engl. et Diels.
Anona senegalensis Pers.
aceae :
Cissampelos Pareira var. owariensis Oliv.
Nymphaeaceae :
Nymphaea coerulea Savign.
(1) Bulletin agricole du Congo belge, 1912, p. 809.
Cruciferaceae :
Brassica juncea (L.) Coss.
Cleome ciliata Schumach. et Thonn.
е:
Ionidium enneaspermum Vent.
— — var. thesiifolium (DC.) De Wild. et Th. Dur.
Alsodeia brachypetala Turez.
— Dupuisii (Engl.) Th. et Hél. Dur.
Sauvagesia erecta L.
e :
Caloncoba Welwitschii (Oliv. ) Gilg.
lygalaceae :
Polygala arenaria Willd.
a E:
Vismia affinis Oliv.
vaceae :
Urena lobata var. reticulata Guerke.
Hibiscus cannabinus L.
— physaloides Guill. et Perr.
Gossypium barbadense L.
hirsutum L.
Adansonia digitata L.
Melochia melissifolia Benth.
Triumfetta rhomboidea Jacq.
Honckenya ficifolia Willd.
Oxalidaceae :
Oxalis corniculata L.
Impatiens Irvingii Hook.
Dichapetalum congoense Engl. et Ruhland.
ume rufipile (Turcz.) Th. Dur. et Schinz.
Paullinia pinnata L.
Rourea adiantoides Gilg.
Crotalaria cylindrocarpa DC.
glauca Willd.
Indigofera capitata Kotschy.
^ = Heudelotii Benth.
58
Leguminosaceae :
Sesbania aegyptiaca (Poir.) Pers.
Smithia uguenensis Taub.
Desmodium adscendens DC.
lasiocarpum DC.
— mauritianum DC.
== tenuifloram M. Micheli.
Uraria picta (Jacq.) Delv.
Alysicarpus vaginalis (L.) DC.
Abrus canescens Welw.
— precatorius L.
Glycine javanica L.
Vigna gracilis Hook.
— pubigera Bak.
— reticulata Hook.
— triloba Walp.
Eriosema glomeratum (Guill. et Perr.) Hook.
Cassia absus L.
— mimosoides L.
— occidentalis L.
Berlinia bracteosa Benth.
Mimosa asperata L.
Combretaceae :
Combretum nervosum Engl. et Diels.
Melastomaceae :
Tristemma hirtum Vent.
Dissotis Brazzaei Cogn.
Cucurbitaceae :
Peponia bracteata var. hirsuta Cogn.
Lagenaria vulgaris Ser.
MONA Charantia L. var. abbreviata Ser.
— gracilis Cogn.
Cucurbita moschata Duchesne,
Melothria maderaspatana (L.) Cogn.
— tridactyla Hook.
Rubiaceae :
Otomeria lanceolata Hiern.
Oldenlandia angolensis K. Schum.
= decumbens (Hochst.) Hiern.
Vireeta multiflora Sw.
Sabicea venosa Benth. var. villosa K. Schum.
Heinsia pulchella (G. Don) K. Schum.
Gardenia Jovis-tonantis Hiern.
59
Rubiaceai
iaceae :
Borreria dibrachiata (Oliv.) K.ISchum.
— senensis (Klotzsch) K. Schum.
— . stricta (L. f.) DC.
Compositaceae :
Vernonia conferta Benth.
— Dupuisii Klatt.
— potamophila Klatt.
— violacea Oliv. et Hiern.
Elephantopus scaber L.
Adenostemma viscosum Forst.
Mikania scandens (L.) Willd.
Eclipta alba (L.) Hassk.
Aspilia Kotschyi (Schultz-Bip.) Benth. et Hook.
Gynura crepidioides Benth.
Emilia sagittata (Vahl) DC.
Lactuca taraxacifolia (Willd.) Schumach. et Thonn.
Cephalostigma Perrottetii A. DC.
Apocynaceae :
Basse
Carpodinus congolensis Stapf.
Tylophora sylvatica Decne.
Loganiaceae :
Mostuea densiflora Gilg.
lvulaceae :
Jaequemontia capitata (Desv.) G. Don.
Merremia angustifolia var. ambigua Hallier.
| => > pterygocaulos (Choisy) Hallier.
Ipomoea amoena Choisy.
— = ehrysochaetia Hallier.
— A elythrocephala Hallier.
micrantha var. hispida Hallier.
paniculata (L.) R. Br.
Solanum nodiflorum Jacq.
Buchnera capitata Burm.
Striga hirsuta Benth
Acanthaceae :
Brillantaisia patula T. Anders.
^ Systasia gangetica (L.) T. Anders.
seuderanthemum nigritanum (T. Anders.) Radlk.
60
Acanthaceae :
Justicia Rostellaria (Nees) Lindau.
~ cancellata ( Willd.) Nees.
Verbenacea
earl salvifolia Jacq.
Lippia adoensis Hochst.
Caen splendens D. Don.
Labiatacea
rem Masuianus Briq.
Solenostemon ocimoides Schum. et Thonn.
Coleus Dupuisii Briq.
Hyptis brevipes Poit.
Amarantaceae :
Celosia laxa Schum. et Thonn.
— trigyna L.
Amarantus paniculatus L.
Pupalia lappacea (L.) Moq.
Aerua lanata (L.) Juss.
. Euphorbiaceae :
Phyllanthus capillaris Schum. et Thonn.
Antidesma venosum E. Mey.
Microdesmis puberula Hook. [.
Micrococca Mercurialis (L.) Benth.
Acalypha paniculata Miq.
Mallotus oppositifolius (Geisel.) Muell. Arg.
Tragia cordifolia Benth.
Maprounea africana Muell.-Arg.
Urticaceae :
Cannabis sativa L.
e aestuaus (L.) Gaud.
giberace
Costus ; phyllocephalus J. Br. et K. Schum.
Marantaceae
Clinogyne congensis K. Schum.
Thalia coerulea Ridl.
— Schumanniana De Wild.
Cannaceae :
кеи indica L.
Iridaceae
Gladiolus Quartinianus A. Rich.
llidacea
e:
Hypoxis angustifolia Lam.
Dioscorea sativa L.
Liliaceae :
Asparagus africanus Lam.
Commelinaceae :
Palisota ambigua Hook. f.
— Schweinfurthii Clarke.
Commelina benghalensis L.
— capitata Benth.
nudiflora L.
Aneilema aequinoctiale (P. Beauv.) Kunth.
_- beniniense (P. Beauv.) Kunth.
2 ovato-oblongum P. Beauv.
=> sinieum (Roem. et Schult.) Lindl.
Bufforestia imperforata Clarke.
Floscopa africana (P. Beauv.) Clarke.
Scleria Barteri Boeck.
— racemosa Poir.
Mariscus pseudo-pilosus Clarke.
_ Sieberianus Nees.
Cyperus esculentus L.
= flabelliformis Rottb.
аў Haspan L.
тз uncinatus Poir.
— Zollingeri Steud.
Kyllingia melanosperma Nees.
- pumila Mich.
A — . хаг. rigidula Clarke.
Fimbristylis diphylla ( Retz.) Vahl.
SU monostachya (L.) Hassk.
F urena umbellata Rottb.
Lipocarpha senegalensis (Lam.) Th. et Hél. Dur.
Manisuris granularis (L.) L. f.
Andropogon distaehyus L.
Panieum Crus-galli var, Petiveri (Trin.) Hack.
” = maximum Jacq.
SCH aurea (A. Rich.) Hochst.
ennisetum "gen (Hochst.) A. Rich.
= ordeiforme (L.) Spreng.
C eRtotheca owariensis (P. Bee? Hack. .
treptogyne crinita P. Beauv.
Gnetum africanum Welw.
62
Il ne nous est pas possible d'insister sur la valeur, au point de vue
géo-botanique, des espèces signalées dans cette liste, mais il convient
cependant d'appuyer sur le fait que, dans la région de Bingila, tout en
devant être considérée comme forestière, la flore a déjà subi des modi-
fications nombreuses par suite des cultures, ce qui est démontré par la
présence d'un assez grand nombre d'espèces qui suivent l'homme.
Plusieurs des types de cette liste sont aussi des représentants très
nets d'une flore de brousse, à ne citer par exemple que l'Zsparagus
africanus Ham., dont les tiges peuvent atteindre 2 mètres de hauteur,
dont les feuilles sont munies d'épines et qu'on rencontre d'ailleurs
dans les brousses, plus ou moins arborées, qui s'intercalent dans les
forêts de toute l'Afrique centrale.
On peut même dire que, dans l'énumération ci-dessus, peu d'espèces
sont franchement caractéristiques de la grande forêt tropicale; mais il
n'est pas possible de tirer de l'examen de cette liste des conclusions défini-
tives, car les collecteurs n'ont pu se procurer les essences vraiment fores-
tières et ce sont bornés, en général, à réunir des végétaux herbacés mieux
à leur portée.
HI
DISTRICT DU BAS-CONGO
Le distriet du Bas-Congo occupe une étendue relativement peu con-
sidérable; il forme une bande le long du fleuve, est arrêté vers le Nord-
Ouest par la forêt de Mayombe et vers l'Est par le bassin du Kwango, qui
appartient dejà au district du Kasai. |
Il occupe donc surtout en grande partie cette région intéressante
des Cataractes qui a été pendant longtemps un obstacle à la civilisation,
Les avis sur cette région ont été très partagés : les uns la considéraient
comme forestière, les autres comme presque uniquement constituée par
des brousses d'aspect lugubre.
m Ce sont là des impressions particulières, car il est certain que peu de
regions congolaises sont, au point de vue botanique et peut-étre au point
de vue paysager, aussi variées et aussi intéressantes.
Le district botanique du Bas-Congo, tel que nous le considérons ici,
мн тту де vue du sol, très tourmenté; presque toutes les nombreuses
à la dune "d sillonnent courent parallèlement à la côte et, par suite,
e se ^ monts de Cristal, entre les massifs desquels elles coulent,
Comes la i utes ou des cataractes de plus ou moins grandes longueur et
“saraqa së euve lui-même, dans son parcours entre la grande nappe du
Ha. et Matadi, roule ses eaux sur des rochers formant de longs
` qu, pendant longtemps, ont empéché la pénétration.
Cette région, on irouve, comme le dit M. R. Thys (1), un
(1) É,
tudes des Forces hydrauliques du Bas-Congo; Bruxelles, 1949, p. 19.
64
pays extraordinairement bouleversé. « Ce ne sont que mamelons à pic et
ravins profonds, sans vallée nettement marquée. Le sol est aride
et désert, une herbe rare et maigre, récemment brülée, a laissé sur
tout le pays une teinte noircie d'incendie; la région entière est marquée
de blocs de quartz blanc qui endeuillent encore ce spectacle chaotique
et lugubre. »
Dans la région Matadi-Vivi, terminus de la navigation maritime,
nous ne connaissons pas encore un bien grand nombre des représentants
de la flore, bien que cette région soit occupée depuis longtemps par les
blancs et que Matadi soit devenu un centre important pour le commerce
tant à la montée qu'à la descente.
La florule actuelle est représentée par la liste ci-dessous :
Malvaceae :
Adansonia digitata L.
Sterculiaceae :
Grewia floribunda Mast.
— — var. latifolia De Wild.
Acridocarpus Laurentii De Wild.
Anacardiaceae :
Anacardium occidentalis L.
Heeria abyssinica (Hochst.) O. Kuntze.
Leguminosaceae :
Desmodium lasiocarpum DC.
Alysicarpus vaginalis (L.) DC.
Canavalia incurva Thonn.
Rhynchosia minima DC.
Eriosema cajanoides (Guill. et Perr.) Hook.
Dalbergia Micheliana De Wild.
Baphia congolensis Welw. `
Cassia occidentalis L.
Combretum camporum Engl.
Wormskioldia lobata Urban.
Cucurbitaceae :
Citrullus vulgaris Schrad.
Giesekia pharnaceoides E.
Crossopteryx africana (T. Winterb.) Baill. x
Otomeria graciliflora K. Schum. ia
DOCUMENTS GÉO-BOTANIQUES CONGOLAIS. PLANCHE VI.
Cliché Delporte-Thys. = Cie du Chemin de fer du Congo.
RAPIDES DE YELALA, UN PEU AU NORD DU PALABALA.
On se rend compte de la brèche taillée dans la montagne de Yelala (485 mètres). La végétation des environs est celle de la brousse.
PANORAMA DES RAPIDES DE KINTAMBO, PRÈS LÉOPOLDVILLE.
brousse à foréts claires recouvre presque toute la surface ; par-ci par-là la savane boisée est entrecoupée par de petites plaines.
65
Compositaceae :
Aspilia Kotschyi (Schultz-Bip.) Benth. et Hook.
Asclepiadaceae :
Gymnema sylvestre (Retz.) R. Br.
Borraginaceae : |
Ehretia longistyla De Wild. et Th. Dur.
Scrophulariaceae : :
Striga orobanchoides Benth.
Newbouldia laevis P. Beauv.
Labiataceae :
Ocimum gratissimum var. mascarenarum Briq.
Polygonaceae :
Polygonum senegalense Meisn.
Lauraceae :
Cassytha filiformis var. guineensis (Schum. et Thonn.) De Wild.
Euphorbiaceae :
Micrococca Mercurialis (L.) Benth.
Liliaceae :
Urginea altissima (L.) Bak.
Commelinaceae : `
Palisota hirsuta ( Thunb.) K. Schum.
ceae :
Mariscus Dregeanus Kunth.
Cyperus flabelliformis Rottb.
— margaritaceus Vahl.
Kyllingia elatior Kunth.
Bulbostylis cardiocarpa (Ridl.) Clarke.
Graminaceae :
Anthephora cristata (Doell) Hack.
Panicum indutum Steud.
— maximum Jacq.
Cenehrus barbatus Schumach.
Sporobolus indicus (L.) R. Br.
Chloris polydactyla Sw.
Les panoramas que nous pouvons reproduire ici, et qui montrent la
courbe du fleuve autour du mont Yelala, font voir le travail auquel les
Saux ont dû se livrer pour se frayer un passage au travers de cette région,
mais la figure (рі. VI) fait voir aussi que ces rapides et chutes commu-
quent da Pittoresque au paysage, ils nous donnent l'occasion de voir
še constituer une flore assez variée, grâce au grand nombre de stations
érentes qu'ils offrent aux végétaux.
66
Malheureusement, la flore de ce coin du pays, oü les chutes sont
inutilisables, étant situées dans une région presque inaccessible, nous est
tout à fait inconnue.
Aux forêts morcelées, qui se sont constituées ou conservées le long
des cours d'eau, succèdent des pentes gazonnées, des brousses plus ou
moins étendues, comme on en voit dans plusieurs des photographies ci-
jointes (Pl. IV-VI), qui mélangent la flore des forêts tropicales apportée
par le courant avec celle des brousses du Bas-Congo et des plateaux de
la région congolaise.
Cette succession d'aspects dans la flore, suivant la partie considérée,
nous est encore donnée par les photographies de la vallée de la M?’ Pozo,
rivière torrentielle, encaissée, traversant un pays pierreux, dont la végé-
tation doit présenter beaucoup d'intérét et ne nous est guère connue.
Comme le disait déjà trés bien Dupont, les foréts en troncons ré-
duits le long du fleuve ou localisées dans les échancrures des plateaux
ou autour des lieux habités, sont loin d'avoir une extension uniforme.
Dans la vallée du Kwilu, qui coule tantót dans un repli relativement
ouvert du terrain, tantôt dans des gorges profondes à bords escarpés, la
végétation ligneuse est, comme le montrent les planches IX-XII, déjà
plus abondante, et quelques arbres à tronc droit élancé, à couronne
étalée au sommet font penser à la forét tropicale. Mais, en général, la
forêt est constituée par des arbres de 10 à 15 mètres de hauteur : Musanga
ou Parasoliers, Faux-Cotonniers, Ficus, etc.
Dans la région de Kitobola et de Luvituku, on trouve la preuve du
remaniement de la flore par les indigénes par la présence de trés
nombreux Elaeis, dans les bois comme dans la brousse, Ém. Laurent
signale, par exemple, le Periploca nigrescens que nous voyons dans
toute l'Afrique occidentale et jusque dans le Nord de l'Afrique francaise.
Prés de Kitobola, sur la rive droite de la Lukunga, s'élève le mass
assez imposant du Bangu, formé de collines atteignant 200 à 300 pni
de hauteur et souvent plus ou moins boisées. Dans ces foréts, our
exploite l'Elaeis; on y signale le Musanga Smithii, deux plantes 4
semblent bien indiquer que ces foréts sont secondaires. CES
Dans les plaines, dans les savanes qui ont vu le passage de tan Ve
tristes caravanes et qui sont situées sur le sommet des collines rs
nées dont la région est constituée, les graminées atteignant parfois dir
très grande hauteur, s'associent à des arbres rabougris qui donnent 1P
61
cutablement au paysage un aspect triste, mais dont on perd bien vite le
souvenir lorsqu'apparaissent dans les ravins les massifs boisés, comme
nous les verrons se développer largement dans la vallée de l'Inkisi.
La vallée de l'Inkisi est parmi les plus tourmentées du Bas-Congo;
de nombreuses chutes se rencontrent sur le parcours de la rivière, et
М. R. Thys nous en a décrit quelques-unes, nous permettant de mettre
sous les yeux du lecteur des aspects de la région (Pl. XIII-XIV),
A propos des chutes de Zongo-Matanda et de Sengele, il dit : « En
cet endroit le terrain est extrêmement bouleversé, la chute est complète-
ment encerclée de montagnes boisées, découpées de ravins en tous sens.
Au fond de ce paysage de forêts, la chute n'apparait presque pas et
même le fracas de l'eau reste enseveli dans l'épaisseur des bois.
> L'Inkisi, après quelques mètres de rapides, tombe sur toute sa
largeur, d'une hauteur de 40 mètres environ, dans un petit ravin que la
nature a mis en travers de son chemin... “épais brouillard d'eau pulvé-
risée qui sort du fond de la crevasse esi chassé en avant par le fort cou-
rant d'air dü au mouvement, des eaux. Toute une partie de la forét est
ainsi perpétuellement noyée et, les arbres disparus, il n'est plus resté sur
les tables de roche qu'une remarquable végétation aquatique. Parmi les
algues, la mousse et les orchidées, d'énormes crabes circulent en com-
pagnie d'étranges reptiles, tandis qu'une sorte d'étoile de mer assez
"urieuse attire spécialement notre attention (1). >
‚ Dans cette région de l'Inkisi l'érosion a joué, comme dans d'autres
ons Congolaises, un très grand róle (2). « On voit, dit M. Cornet, les
e Ane creuser dans les dépóts meubles des sillons profonds,
UE is bett ^ pprofondissant, se ramifiant et se réunissant, deviennent
verd Titables gorges étroites aboutissant souvent à des агаи оп
кан i. m parois escarpées et garnies de pyramides de torte, d'obé-
crensement > etc., dont chaque pluie tend à modifier l'aspect... Le
"emm rs entonnoirs est très rapide; on voit souvent des sentiers
СЕ еш tracés coupés net par les progrès du phénomène. Ce
grès rouges Ki. extrémement actif dans les régions occupées par les
- C PSPathiques horizontaux. Ces roches altérées en un produit
(1) R. Tuys, loc. cit.
(2) ct. J Con эр 23.
logie, 1 y jagg- > = osion continentale dans le Bassin du Congo, in Société belge de
meuble sur une épaisseur considérable fournissent une prise facile au
ravinement. » Et le Prof. Cornet ajoute en guise de conclusion cette phrase
d'un intérét capital pour la géo-botanique : « Le pays formé par ces grés
horizontaux a dà être primitivement un plateau continu couvert de forêts
favorisant l'altération en place. »
N'est-ce pas la destruction de ces foréts par les feux de brousse qui a
facilité l'extension du ravinement et a transformé géo-botaniquement et
orographiquement le pays, amenant un enchevétrement considérable dans
le systéme hydrographique, comme le montrent les cartes un peu détail-
lées de la région?
Si la flore de cette région des chutes, de si grand intérét, ne nous est
pas connue, celle de Kisantu et de ses environs sur le versant est de la
riviére a été un peu étudiée, gráce surtout au courage du Frére J. Gil-
let, S. J.
Depuis des années, ce vaillant collecteur parcourt les environs à la
recherche de plantes intéressantes au point de vue botanique, ou capables
d'être cultivées au Jardin d'essai qui a été fondé à Kisantu par les
Rév. Pères Jésuites (1).
Dans la longue liste de plantes que nous donnons ci-après, nous ne
pouvons attirer spécialement l'attention sur toutes les essences qui mérite-
raient de faire l’objet de quelques remarques; nous en signalons une раг"
ticulièrement, c'est le Vanilla grandifolia, espèce particulièrement
curieuse et qui atteint au Congo (une seule station actuellement connue) la
limite méridionale de sa dispersion. |
Lorsqu'on se dirige vers l'intérieur des terres, vers Sanda, Sabuka,
Kimuenza, Dolo, Léopoldville, on traverse, entre les vallées seinem
et garnies de foréts, des plateaux sablonneux, dont la distribution a &
fort bien donnée dans la planche IV (Carte du pays situé entre l TUS
le Congo et le chemin de fer) des belles études de M. R. Thys sur es
forces hydrauliques du Bas-Congo (1).
Dans cette région cette alternance de colli
` de forêts peu denses, de sous-bois compacts et
encore un aspect caractéristique.
Tandis que dans les vallées se rencontre l
nes et de vallées étroites,
de brousse communique
a flore forestière tropicale,
$ 4 d 47, etc.
(Я) Ct. R. P. Pague. Les cultures du Kisantu in L'Agronomte tropicale,1. 2 P
(2) R. Tays, loc. cit., pl. IV.
69
sur les plateaux apparaissent les représentants réduits de lianes latici-
fères : Carpodinus lanceolata K.Schum., Landolpha humilis K. Schum.
et Landolphia Thollonii Dewèvre (Pl. XV).
Pour donner une idée de la végétation de cette région, Émile Lau-
rent, signalait dans les fonds la présence de Sphagnum, et dans la
brousse il avait été frappé par la présence du Crinum Laurenti; dont les
grandes fleurs blanches attirent le regard.
La flore de cette partie du district a elle aussi été déjà bien étudiée ;
le frére Gillet, le R. P. Vanderyst et plusieurs de ses confréres ont réuni
sur elle des documents qui nous permettent de publier ici une liste de
l'état actuel de nos connaissances floristiques. Elle nous prouve la grande
variété de cette flore qui fit récemment encore l'admiration des natura-
listes de l'expédition du Prince de Mecklembourg, qui eurent la chance
d'y découvrir plusieurs espéces nouvelles.
Dans cette zone du Bas-Congo, comprenant donc les districts poli-
tiques du Stanley-Pool et des Cataractes, la flore subit l'action de la diffé-
rence trés tranchée entre la saison humide et la saison séche.
А Kimuenza, par exemple, nous notons, par an, deux périodes
sèches : juin à aoüt, très sèche; janvier, relativement sèche ; les chutes
d'eau mensuelles étant :
Janvier 120 millimètres.
Février 134 »
Mars. 165 »
Avril. 200 »
Mai . 133 »
J uin A о »
Juillet о »
BUM. nn o EE o >
Septembre. . sE SE Driven B »
Octobre. . . 63 »
Novembre . IQI »
Décembre . 160 »
Soit donc environ 1,100 millimètres d'eau par an, alors que dans la forêt
centrale NOUS ve
7 rrons la chute d'eau s'élever А 1,600 millimètres et
atteindre très sou
vent 2,090 millimètres.
à e tableau nous avons réuni les principaux éléments de la flore de
recueillies OPO ville, inscrivant(x) dans la première colonne les plantes
168 à Kimuenza, Sanda, Sabuka, Dolo, Léopoldville, Kinshassa,
` mpako; dans la seconde celles provenant de Kisantu, Madimba,
70
Kinkonka, Lemfu, Mayidi, Sadi, Boko, Dembo et l'Inkisi. Dans la pre-
mière donc la flore de l'est de la rivière Inkisi, dans la seconde l'ouest.
Ce tableau est encore très incomplet car il reste dans la région
encore beaucoup à trouver. On ne peut tirer de ces données une conclu-
sion générale.
Ran
Dillenia
Tableau de la florule des environs de Kisantu,
Kimuensa, Léopoldville.
unculaceae
nos doi sardous Cr.
аке: simensis Fres..
grandiflor
a DC.
-— orientalis SE Wightiana ( Wall.) 0. "Kunze
Tetracera очон» с
. gin escens De Wild.
Poggei Gig .
Gilletii De Wild. é
Masuiana De Wild. et Th. Dur. ;
roseiflora Gili ;
un
onaceae :
` Dacia Poggei Engl. et Diels. .
— brevistipitata De Wild.
— Laurentii = Wild. .
— scabrida
Cleistopholis grandiflora De Wild.
Popowia Gilletii De
Monanthotaxis Poggei Engl. et Diels . :
Monodora Laurentii De Wild. . . .
хур» Butayei De Wild.
De Keyzeriana De Wild.
— ` parviflora (Guill. et Perr.) Engl. et Diels.
— Wilwerthii var. cuneata De Wild.
уюр аси ре Wi
Gill De Wild. .
Stenanthera plarifiora De Wild.
Anona Mannii Oliv.
— senegalensis Pers. SS
— var. cuneata Oliv.
Cissampelos ас var. owariensis —
nui
Tiliacorà ошен De Wi ild. .
pan laetificata Benth. et Hook.
Nymphaea Lotus L. . S EE E
oerulea Savign . ONU ч ER
жерк
CERKAK
FEEF ESANAK X l AFAA]
EX
x
—
=
= X X X X
56 96 YO. 90 E X
ххх E Ü T Y 1 X T. X р
* >< X X
> <
Capparidaceae :
Cleome pues Schum et Thonn .
— spinosa Jacq..
= Gilletii De Wild.
Pedicellaria pentaphylla, (L. ) Schrank .
Cercopetalum dasyanthum Gilg .
Capparis acuminata De Wild.. .
Violaceae :
Ionidium enneaspermum Vent. var. оне MIE)
De Wild. et Th. Dur.
Sauvagesia ves Aere Engl. . :
Віха Orellana ZL.
ncoba spinosa Forsk.
Caloncoba glauca Gilg .
elwitschii (Oliv.) Gilg .
Lindaokeria cuneato-acuminata (De Wild. A бш.
— а re (Oliv.) Gilg
Poggei (Guerke) Gil
Phylloclinium шола Baill. .
Polygonaceae :
Polygala acicularis Oliv.
arenaria Willd.
os congoensis Guerke . . . . ` A
= Gomesiana Welw. уйсу уд Дд
persicicariaefolia DE ` RU a
Carpolobia al a L
Securidaca jedes E Fresen
ms var. parvifolia Oliv..
Caryophyllaceae `
Drymaria cordata (L.) Willd. . Ey
Polycarpae aea Geet sc) CEA Loa. a2 SE
glabrifolia DC., s á XE aua ense
Portulaca emma: L.
ole
Talinum patens “Wil ld.
3 cuneifolium Willd.
Vismia ОНУК Oliv. .
Sorospermum febrif fugum Spach.
nga paniculata dx n E PIT MEN DUUM C a
Son globulifera L. un CUT NNI nt
Var. africana У, v.
var, аа (Pierre) Vesque SUE
—
KXIXLxXx
КЕ Ix
—
=>
хіх | X X X X X
КРЕ Г хк
XXIIXIXX
| | XX | X X X
12
Guttiferaceae :
Pentadesma butyracea ys
Garcinia Giadidi De Wild. .
— Gilletii De Wild. .
Ochrocarpus africanus Oliv.
Malvaceae :
Sida cordifolia L. .
— linifolia Cav. .
pe Li
_ s L.
Калла» rata L. ^
Wissadula A (Schum. et Thonn. ) Planch.
Urena lobata L. ;
Abutilon ena De Wild. et TÀ. Dur.
Hibiseus ET zc
e то =K
алдын
SC Stee et Perrot.
Abelmoschus L.
esculentus L. .
Gilletii De Wild.
Ur etel De Wild. et Th. Dur.
Géssypiom barbadens
Adansonia mem D.
leata А Chevalier.
Ceiba epes (L.) G
Bombax pepe (Aubl. УК. Бан, s
— nzae De Wild. et Th. Dur..
ЕЕЕ
Sterculiaceae :
Sterculia pure (Garcke) K. Schum.
acantha Lin
Cola š Ee (P. Beauv.) Schott et Endl..
— caricifolia (G. Don) K. Sc
diversifolia De UL et Th "Dur.
— Laurentii De .
Melochia SERDE L.
melissifolia ME
Waltheria americana L. és
Hua Gabonii Pierre.
Leptonychia multiflora K. Sc
Erythropyxis Eetveldeana (De "Wild. ‘et Th. Dur.) Engl.
Tiliaceae :
Grewia batangensis C. H. Wright
Christiania africana DC.
Grewiella жагымды (De e Wild. et Th. Dur. ) Th. et нй. Dur.
bosa (^e Wild. eï ë= Dur. 8 e eb
Triumfetta бше De Wild. .
bia De Wi
-= Heneii De Wild. et t Th. Dur.
=~ rhomboidea Jacq.
OET dr h ек <) 65 KL XÉE XX XX XK
x YC XXX X |
X DE DE IC —
|
кру оС Ж E |
—
=
IEI
ERI boo: X XXX XXX KE X X | X
хх V xXx XX X | X X < х X
x | 3 IM X X | х
Triumfetta intermedia De Wild.
semitriloba Jacq. .
Cephalonema polyandrium K. Schum. .
Honckenya ficifolia Willd . А
Ee cedar Lam.
olitori
_ capeularis L.
tr ilocularis Burm.
Glyphaes grewioides Hook f.
Linaceae :
Hogonia platysepala Welw.
villos
Phyllocosmus eongolensis (De Wild. et Th. Dur.) Th. et
Dur j
Phyllocosmus Dewevrei Engl.
Malpighiaceae: — =.
Acridocarpus rudis De Wild. et Th. Dur..
e :
Fan ie paniculata Cav.
Oxalis corniculata L.
Biophytum sensitivum (L. ) DC.
aceae :
Impatiens Irvingii Hook. f.
rkii Hook. f. .
Rutaceae :
Citrus medica |.
aurantium L.
Fagara е De Wild. :
rophylla var. Preussii E
Clausena Bergeyckiana De Wild. et pos Dur.
Quassia а Baill.
Irvingia Smithii Hook. f.
Ochna Buettneri Engl. et Gilg .
— arenaria De Wild. et Th. Dur.
congoensis de
Gilletiana Gilg. =a sees cu.
ea affinis (Hook, f.) Engl.
Arnoldiana De Wild. et Th. Dur.
coriacea De x Dur, <
De Wi
elongata (Oliv.) Engl. .
ECL Lx
—
күк Ess?
XK хх
x
X x< | x x x
i
i
| X X X
73
XXX | X | X X X X =
F x
XXXXX X X
|
x | > | XXX Xx x
74
Ochnaceae :
Ouratea laevis De Wild. et Th. Dur.
— leptoneura Gilg. .
— . gubumbellata Gilg.
Ee africana Baill. .
Burseracea
padliviohus edulis var. Mubafo (Ficalho) Engl.
Meliaceae :
Turraeanthus Klainei Pierre.
Turraea Cabrae De Wild. et Th. Dur.
— Vogelii Hook. f. . `.
Melia — L.
Carapa procera DC.
Trichilia Gilletii De Wild.
Dichapetalaceae :
Dichapetalum Lujaei De Wild. et Th. Dur.
patenti-hirsutum Rulhand. .
— Gilletii De Wild. .
— obliquifolium Engl.
Olacaceae :
Heisteria parvifolia Smith.
Ongokea Klaineana Pierre. .
евреи асса De Wild.
ате Ре ays
eege Gilletii Dä à
— viridis Oliv.
Lavalleopsis longifolia De Wild. et Th. Dur.
Rhopalopilia patens Pierre.
— sar. angustifolia ` De Wild.
Lasianthera africana P. Beauv
Leptaulus dánbnóidés Benth.
Apodytes beninensis Hook. f. + . -
Alsodeiopsis Addoni De Wild. Ges
Polycephalium lobatum Pierre.
L integrum De Wild. et Th. Dur.
= Poggei Engi.
Celastraceae :
Gymnosporia Gilletii De Wild. et Th. Dur.
Hippocrateaceae :
Hippocratea = Hire Oliv
piculata Welw.
байа See à Hemsl. . š
Ampelocissus abyssinica Planch.
Cissus Dewevrei De Wild. et Th. Dur. .
— debilis Planch. .
X Ix 1 IX X X X X
X X X X
EF ERICKA] E ToS с рх
XX |!
a S
E36 E] x
D VE е зс UV E Ï EK HK 506 XXX LE ET
хх x
X X < Ж
Rhamnaceae :
sewer diffusiflora ( Baker) Planch.
aralioides (Welw.) Planch.
- farinosa (Welw.) Planch :
— QGuerkeana (Buett.) Th. Dur. et Schinz,
— Gilletii De Wild. et Th.
Livingstoniana Welw.
polyeymosa De Wild.
Smithiana ( Baker) Planeh .
prostrata De Wild.
uberosa ы Planch.
Leea guineensis G. D
Sapindaceae :
Paullinia pinnata L.
Eriocoelum microspermum Radlk,
Allophylus africanus P. Beauv
Cardiospermum grandiflorum: Su.
BE:
Haliencabum L.
Blighea Wildemanniana Gilg .
Chytranthus Gerardi De Wild.
stenophyllus Gilg
'orindeia kimuenzae De H
£
E
Anacardium occidentale
Spondias lutea L.
Pseudospondias microcarpa (A. Rich. Engl.) .
Connaraceae .
Connarus Smeathmanni Planch. .
Spiropetalum erytrocarpum Gilg.
Agelaea leopoldvilleana De Wild.
Roina inodora De Han et Th. Dur.
Gi
-— oa L :
= aset re ач дды Gilg i
SCH та De Wild. et Th. Dur.
idi
Manotes Cabrae De Wild. n Th. Dur.
ses De
pruin
Cnestis AN sanguineo- -arillata Gilg.
oblongifolia À Bal.
ferruginea, ea DC..
ыы uris I De Wild. et Th. Dur.
setosa Gilg,
—
—
Е; hirsutum Radik. k..
Wild... x
*miliomarcelia Oddoni UM Wild.) Th. et Hél. Dur.
KERITES
ск УЕ
L ETE |
| FOC X X< X< ENNEN
|
سے
—
LDEXNKXXXxX XXXX [XX | X x x
хх EN
Ix x F T ex [T pi X
ххх T S sé xe]
76
Leguminosaceae :
Crotalaria
ET uU
БЕЕК КЕРЕ!
Tephrosia
FLIEE!
comosa Bak. .
brevidens Benth.
cylindrocarpa DC
glauca Willd. š;
Hildebrandtii Vatke. ;
lanceolata E. Mey. .
polygaloides Welw.
striata DC. .
oligostachya Bak. .
ononoides Benth. .
sessilis De Wild.
ofera capitata Kotschy.
B
utayei De Wild.
Dupuisi M. Micheli.
Gilletii De Wild. et Th. Dur.
hirsuta L.
congolensis De Wild. et Th. Dur.
Dewevrei M. Micheli. :
polysphaera Baker
kisantuensis De Wild. et Th. Dur.
trita L. f. . ss
variabilis De Wild.
congesta Welw... .
erythrogramma ` Welw.
Garckeana Vatke. .
polysperma De Wild. et Th. Dur. .
rocera Schumach. et Thonn. :
te каара Schumach. et Thonn. .
bracteolata Guill. et Perr. =x
Butayei De Wild. et Th. Dur.
elegans Schumach.
lupinifolia DC. . .
megalantha M. Micheli.
nseleensis De Wi id.
Vogeli k. Ca SC
Milletia congolensis De Wild. et Th. Dur.
drastica Welw. .
d
I lli]
ubia De Wild.
Gentilii De Wild.
msiana De Wild. .
Har
nd De mm
Manni
Teuszii Aust ) De '
T tk. à Thonn. ) Bak.
versicolor Welw
Platysepalum violaceum Welw.
Van
Houttei De ш
Sesbania aegyptiaca (Poir.) Pers.
E i ن سسا سا t
_. —— p
=
L1 X XOQOOUDEXXOOOUXOCXODDODOX LEE EE E EEEXXIXXXx | Lb XXIX
X DXXXXx LXUCXXIXLLUXx LX1XIXXXOOOGGODOUOCX HK H ICIC IK X X X XX X XXX
Leguminosaceae :
Sesbania чегине De Wild.
punctata DC.
Cyclocarpa polaris A fzel.
Ormocarpum sennoides DC.
Herminiera Elaphroxylon Guill. et et Perr.
Aeschynomene brachycar ^
T z E veri De W Wild. et Th. Dur. :
Gilletii De Wild. á
indica
lateritia Harms. SE
Schlechter? Harms. .
iflora E. Mey. .
Stylosanthes cresta Pal. Beauv.
Smithia uguenensis Taub, А
£e rachis hypogaea L.
I
КОРЕЕ ККК
ıornia diphylla Pers. . SCH
°amodium dimorphum Welw.
adscendens DC.
mauritianum DC.
tenuiflorum M. Micheli.
mine Guill. et Perr. .
C:
СЕГА
гі
Pseudarthria Hookeri Wight et Arn.
Poesie эссе
Uraria picta (Jac
Alysicarpus rugosus y
rus canescens Welu
ue pulchellus Wall.
var. latifoliolatus De Wild.
Glycine Gilletii De Wild.
— ` javanica L.
— kisantuensis De Wild.
Erythrina Gilletii De Wild. .
Suberifera Welw.
Mucuna flagellipes Vogel. .
riens "t DC.
Dioclea reflexa Hook
Canavalia incurva Thou
obtusifolia fo; form. macrophylla J De Wild et Th.
Physostigma ` venenosum Balf.
Phaseol olus adenant ч G. Le W. "Moy.
lunatus
m Mungo do
uoc Yalgaria L.
Vigna Afzelii Bak.
IXUXIXUHLIXIXIXIXXXIXUXEDXXXITNIXXXIXXXXIXXX
XIXI]
XXXXX | XX XX X XX XX XX XX X X X X X X | XX XX | [XXI LI IXXXI =
X X X X< | X x
78
Leguminosaceae :
Vigna ambacensis Welw.
a var. villosa M. Michel.
— deceret m f.
— triloba WO e qu DM DE
— sinensis (L) ) End. E MEE A
— pue Bak. R3 : E lc VU
vexillata (L.) B nth. : ^
Sphenostylis angustifolia (Hook. f.) Sond. S
M var. latifoliolata (De Wild.)
»
br (Hochst. ) Harms.
Voandzeia subterranea
ks ponte oder longepedunculatas Hass. .
Pachyrrhizus angulatus Rich. EE
Dolichos biflorus L. зг ои e
Cajanus indicus Spreng. .
еони gen Baker
var. Gilletii ‘De Wild.
Manni Bak.
Kriósema cajanoides (Guill. et Perr. 1 Hook. f.
Gilletii De Wild. et Th.
— ——— (Guill. et Perr. F Hook. f.
Co iorm. CE De иш.
— griseum n
— Laurentii De
Cas pulcherrimum Tau: ) Engl. < et pr anti.
— массе Е. Меу.
ericeum Bak. . .
Dalbergia florifera De Wild.
var. obscura De Wild.
— Gilletii De Wild. `.
— glaucescens De Wild.
Ee kisantuensis De Wild. et Th.
D.
— macrosperma var. longipedicellata | De Wild.
ild. Z
m айтор чан > ре
axatilis Hook. f.
Konataphytiyi pachycarpum De Wild. et Th. Dur.
True Dekindtianus Harms. .
ti
netorius Welw. АМС uc
Lonchocarpus Devoleena `M. Mi icheli. .
Bart enth. . ee
Derris brachyptera ï Bak. oM E o QU ME
— eongolensis De W Gk c: o 227544
— nobilis Welw. . NK a e Ede
Dalhousiea africana S. Moore. RE M ды LT ы fear
Pn OO ҮК o (o o уучу
pubescens Hook. f. LU uew p qu e.
Вара keete De Wild. D EAD PE жабы?
хіхххі L; SC LXXXxXxXxxG 11 ххх ххх IX IXXX |
=
be
36 [9650€ 9€ [EX XX
ERK LN X XXX X |жж ESC U >; S< X XX LOL С XXE 03626 2<; 26 DE хх
osaceae
Angylocalyx Schumaunianus Harms.
Vermeuleni De Wild.
Ganioennln maxima Welw.
Caesalpinia GU un (L. Hn Sw.
Poinciania regia Boj. "
Cassia alata L.
sus L. i
Kirkii Oliv. e
Mann Oliv .
_ var. Van Houttei De Wild.
mimosoides L. .
и L:
a L.
Dialium cfe Willd.
Bauhinia rar b.
ieulata DC.
E tenuiflora Benth.
— speci um
ES simplicifolia (Vahl) Benth.. A
Macrolobium Dewevrei f. trijugis De Wild..
— bijugis De Wild.
— обаға дев De Wild
Heudelotii Planch.
Berlinia acuminata Soland.
еа ves e
s Benth..
Cyhomeira c congensis De Wild. Fe `
Oddoni De Wild.
Pentaclethra Dress De Wild et Th. Dur.
acrophylla Ben
Parkia biglobosa Ben ә d
ntada sudanica var. pauciflora De Wild. .
me mm Steud i
ook.
enanthera Gilletii a De zi
iehrostaehys Neues Ge
imosa NM ta L.
caci
termedia À Wild. et Th. Du
Pithecolobinm altissimum (Hook. f.) Ой.
Rubus pinnatus Willd. RAR CRE
arinarium curatellifolium Plak. oT
Tage Gilletii De Wil ld. . Mud OY E e us Т. er de
EE glabrum Oliv. . owe dc oC о
sub )
Acioa Gilles Deus t Oliv.
Agnistipula, Butayei pe Wild b.
KIIDNNIXILLELIXIXXNXIEXXXEXXIIXLXXX]IXXXXXXXXXXx.-
x< x X< A !
9
—
—
ХХХ xx DXX XXX | УХ XTP LRP KK [MH K | X< XK X HX T X у!
30
Crassulaceae :
Bryophyllum ealycinum Salisb.
Droseraceae
Drosera indica L deem
Rhizophora
Weihea sop EROR Benth.
Combretacea
Combretum erg De Wild.
Hensii Engel. et Diels.
— Kwinkiti De Wild. f
E cuspidatum Planch. . .
>= racemosum Pal. Beauv.
س Vanderystii De Wild.
latialatum var. multibracteatum Engler.
Laurentii De Wild. .
-— Lawsonianum CN et Diels
— Poggei Engl. et D
porphytouotye Engl. et Diels `
EE indica L.
Psidium Guajava L. .
Eugenia Demeusei De Wild.
Laurentii Engler .
Jambos L.
Syzygium arietem Hochst.
riense (P. Beauv. ) Benth.
Napoleonaea зарынан P. Beauv
Melasto
Osbeckia congolensis Су
r. robustior Cogn.
— ` Brazzaei Toe
— = Crepiniana Cogn. .
ürepanosepala Gi
— ij. A c. pd леби
Testen grandifolium var. congolanum De Wild.
incompletum
— leiocalyx Gogn. .
— littorale erg
r. Vanderystii De Wild.
Dinophora шы уз Benth, . Ў
haeoneuron ie Gg P.
Dissotis Brazzaei Cog i
айы (Vahl) Hook. +.
debilis (Sond.) Triana. .
decumbens (P. Beauv.) Triana
— var. minor iic
racilis Cogn
Hensii Cogn. -
lanceolata Cogn. .
multiflora (Sm.) Triana .
КЕРЕГІ
х X
M E KX XH | | ххх x
X meets
X H XX S< U X XXX DH KHH HX XX HX X | XX x
Ee 30 X xÇ X X |
F T»*]
хии)
L TMX ï| ye \ X X \ X X E V | X | X»» 1
DocrwENTS GÉO-BOTANIQUES CONGOLAIS PLANcCHE VII.
liché R. Thys.
Cie du casa de fer du Gongo,
Vallée de la M'Pozo, prés Matadi,
Sur : UR des collines, quelques arbrisseaux.
e fond de la vallée, prés de la riviére,
la végétat;
Eélation li
neu
gneuse xoa plus accentuée, formant une petite galerie irrégulière.
VALLÉE
(Pont du chemin de fer et, dans le fond, le pic Cambier.)
Dans la brousse qui borde la rivière, par-ci par-là quelques arbres.
D
LA
WPOZO.
Clichés R. Thys. — Cie du Chemin de fer du Congo,
Rochers enserrant le
iL de la riviére avec parois à pic.
Végétation peu luxuriante.
'QIVTOSNOD SEELIOINVULOSSOM SINAN TIOJ]
ноху
ША
DOCUMENTS GÉO-BOTANIQUES CONGOLAIS. PLANCHE IX.
Cliché R. Thys. = Cie du Chemin de fer du Congo.
| La Drousse dans la yallée du Kwilu.
hans le š À S SE . ap `
* fond des vallées, prineipale et latérale. se eondense une végétation arborescente.
DOCUMENTS GÉO-BOTANIQUES CONGOLAIS, PLANCHE X.
; Cliché R. Thys.
Cie du Chemin de fer du Congo.
La végétati :
a vegétation forestière ¢ : Ps
forestiére dans la vallée du Kwilu en aval de la perte.
la
La rivière s'est
végétation
esl
creusé un passage étroil
st
quasi nulle;
1
LA i
Ceux-ci,
les arbres
ERTE DU
. parfois de 3 à
recouverts
forment
KWILU.
*
Cliché R. Thys.
Cie du Chemin de ter du Congo,
mètres sculement, dans les rochers :
aux hautes-eaux,
galerie
une
certaine
distance
du
courant.
м]
SLNAN FM
VLOU-049
Sa DIN
*